.~^'mrA 1V>^^^ .M. xmfM rnrMym^ .AJ^vv; m ^V'H tBJnma \W^W ^\^/MW- •ft'ïm WHITNEY LIBRARY, HARVAED UNIVERSITY. THE GIFT OF ,1. D. WHITNEY, Stuffjis Hooper Professor IN THE MUSEUM or OOMPAEATIVE Z0ÔL06Y ^^Ju.-^AV\ -m.^' ^A;^\V■ 5^/ ^'^ ^r, '\r -\r^f^ 'I i AfNT^'y' :-^Vrr\:- ?*t' iÊ:r\ mf)&- ' M 1 Pour étudier les variations des images produites par la pesanteur de l'appareil, on a employé le procédé suivant. » On étudie d'abord les images avec l'appareil tel qu'il est; puis, comme il 3 une forme tout à fait symétrique, on adapte des poids à ses parois en ( 8) quatre points, de façon à accroître successivement sa pesanteur. On porte ainsi le poids de l'appareil de 8"^ à la''^ et à 16"^. En répétant les expé- riences dans ces conditions, on arrive à déterminer avec une grande rigueur et d'une double façon tous les effets de déplacement produits par l'appa- reil lui-même. » Par l'étude comparative des images produites par réflexion et des images des traits de l'objectif dans les différentes positions de la lunette, on parvient à connaître le mouvement de translation de l'appareil perpen- diculairement à l'axe optique dans les trois cas considérés, et, comme il était facile de le prévoir, ces mouvements se montrent rigoureusement proportionnels aux poids. « De nombreuses séries d'observations ont été effectuées par différents astronomes de l'Observatoire, par moi-même, par RIM. Périgaud, Renan, Perrotin, Barré. Le travail des mesures était dirigé par moi et par M. Pé- rigaud. On variait de if)° en i5° la position de la lunette pour le poids i, et de 30° en 3o° pour les poids f et 2 ; on trouvera dans le Tableau ci- après les résultats acquis. » Toutefois, pour avoir la vraie flexion du centre de l'objectif et de l'ocu- laire par rapport à l'axe de rotation, il faut multiplier par 2 tous les nombres inscrits dans le Tableau, parce que la valeur de la vis du micro- mètre qui a servi à la mesure correspond à un rayon égal à la distance focale de l'instrument. » En désignant par F^ le déplacement du centre de l'objectif, par F,, le déplacement d'un point du réticule, par aie mouvement de translation de l'appareil perpendiculaire à l'axe optique et causé par son propre poids, par u le mouvement tournant de l'appareil de l'est à l'ouest, par F^ la flexion de l'axe de rotation, par a la distance de l'appareil au réticule, par [3 sa distance à l'objectif, par •/ sa dislance au trait de la division in- troduite dans le tourillon, l'observation successive aux différentes hau- teurs d'une division fournira, par la comparaison des lectures du zénith et des autres positions, les équations de condition suivantes: ^ a „ 7 H- a Fr-f--F„4-^ «^-w =m, 77 w —-n. ■J. „ 3 /v -)- 3£ IV+-F„-h -['- a- 7 2 \ 7 Fr -f- - F^ -;- 2 ( ^—^ n-{-w]~p. ( 1) ) » De même, l'observation d'un trait de l'objectif donnera _ a „ 3 a + S , » Enfin, l'observation de l'image réfléchie d'un point du réticule con- duira aux relations suivantes : mnp, m'n'p, ?n"n"p" étant les données tirées directement de l'observation. » Dans notre expérience, ^ devient égal à 0,97 : = ^94: ^ = ^'.3^^ =3,3. » L'explication de ces formules et la théorie complète se trouveront dans un Mémoire détaillé que je vais publier sur cette question avec M. Périgaud, et qui paraîtra dans les Annales de l'Observatoire. » Le Tableau suivant donne les résultats déduits de nombreuses séries d'expériences successives: Observations des traits de la division introduite dans le tourillon. 0°. lô". 30°. 45». G0°. 75". 00". 105". \1()°. 135°. 150°. 1G5». 180°. Poids (i) m... -7:98 -7', 56 - 7.38 — 6,22 — 4,6.S —2,37 0,00 -1-3,00 -h5, 12 -1-6,55 + 8,17 +s,^4 -H 9,35 Poids (|)«... . —10,66 — 9,30 — 5,9'| 0,00 -+-7.57 -l-i 1,85 + .3,74 Poids (2)/)... . — 13,62 —12,04 — 7,5o 0,00 Observations des traits de V objectif. -H9,63 -t-15,78 -l-i8,i4 Poids (0 "»'•■• + 3,97 +3,67 -1- 3,21 -(-2,4'i -H1G9 -1-0,59 -1-0,00 — 0,68 — 1,75 -2,62 — 3,30 -3,89 — 4,12 Poids (4) n' ... . -1- 3,/|S + 2,77 -^\,l\\ -t-0,00 -1,35 - 2,72 - 3,33 Poids (2) y/.. , + 3,2G H- 2,6. -(-1,35 -t-o , 00 Observations des fils du réticule. — i,oS - 2, .3 - 2, ',5 Poids ( 1 ) m". . . + 1,32 +1,17 -f- 0,99 -}-o,72 H-o,'i4 -1-0,27 +0,00 —0,12 -0,59 —0,75 — 1,28 —1,46 - >,79 Poids (!)«".. • -+- o,(ji) + 0,60 -1-0,12 -t-0,00 —0,40 — 0,82 — 1,26 Poids (3)//'.. . -H- 0,95 -(- o,Go -l-o,i8 4-0,00 -0,17 — o,3o — 0,85 )) L'inspection des trois séries d'équations fait ressortir immédiatement la parfaite proportionnalité des variations produites et le rapport entre l'accroissement des poids et les effets qui en résultent. C. R., 1880, 2« Semestre. (T. XCl, N» 1.) ^ ( lo ) » Pour déterminer toutes les inconnues du problème, il faut les tirer de ces équations parles procédés d'élimination connus; mais, pour la flexion astronomique, qui n'est autre chose que la différence entre les abaisse- ments des deux extrémités de l'instrument, on peut l'obtenir immédiate- ment de trois manières différentes, en combinant entre eux les résultats trouvés avec l'appareil seul et avec l'appareil chargé de poids. En multi- pliant les trois équations relatives à la flexion de l'oculaire par le facteur a -4- ft et en les retranchant respectivement des trois équations relatives à pi a, l'objectif, on obtient trois valeurs différentes pour l'expression - (F,, — F^). P a Eu les divisant ensuite par le facteur -? on trouve facilement trois déter- minations indépendantes pour la flexion astronomique. Ces trois résultats, donnés ci-dessous, accusent une telle concordance, qu'il est aisé de voir que l'appareil n'exerce aucune influence sur les opérations, puisque les trois séries d'observations ont été faites avec un appareil modifié chaque fois par l'adjonction de poids différents. Flexion astronomique. Flexions. 0°. 30". 60". 90». lîO". 150°. 180". Poids I +1,25 +i,3o +o,85 o,oo — 0,62 — o,go — 0,61 Poids -f -l-ij64 -h^A^' +'i24 0,00 —0,58 — i,i4 —0,87 Poids 2 +',43 +')27 -4-1, o3 0,00 —0,77 —1,18 —0,82 )) Les déterminations obtenues avec les poids i et 2 sont en concordance presque parfaite; les autres, dépendant du poids |, reposent sur un trop petit nombre d'observations pour pouvoir posséder le même degré de con- cordance. » En éliminant a de toutes les équations, on trouve pour toutes les in- connues les^valeurs suivantes : 0'. 15°. -15». GO». 75°. 80». 90». 105°. lîO». 135». 150°. 165". 180° M » ",f, " „ " „ " « ir II II II II II F„ H-3,i2 -1-2,90 -1-3, d6 -H2,oJ -l-i,b6 -1-0,47 OjOO —0,65 —1,59 — a./jS —2,96 —3, ■27 —3,20 F, -1-1,70 -t-i,Ji -1-1,25 -1-0,99 -1-0,56 -t-o,3S 0,00 — o,4o — 0,96 — 1,32 —1,92 — 2,27 — 2,57 F.-F^ -i-i,'|2 -1-1,39 -M,3i -(-i,o4 -t-i,oo -t-o,og 0,00 — o,25 — o,63 — 1,16 — i,o4 — 1,00 — o,63 Fg —1,55 — 1,36 — 0,87 0,00 -1-0,55 -)-o,8o -l-i,o5 a — 'l/'> —^.07 —2,47 0,00 -(-3,42 -1-5,62 -4-6,44 » A la simple inspection de ce Tableau on reconnaît immédiatement l'im- portance des résultats obtenus ; on peut constater que la flexion astrono- mique dépasse quelquefois i" et que l'on s'expose à commettre de graves ( II ) erreurs si on la néglige. On remarque aussi, d'un autre côté, que cet élé- ment ne varie pas proportionnellement au sinus de la distance zénithale. » Bien des raisons physiques faisaient déjà pressentir que la flexion ne devait pas suivre une loi aussi simple. En effet, si la matière n'est pas parfaitement homogène dans toute la longueur des tubes, les effets d'élas- ticité et par suite de flexion varieront avec la position de la lunette d'une manière quelconque; il est d'ailleurs évident que des tubes de dimensions considérables ne peuvent pas être coulés d'une manière régulière. D'autre part, considéré en lui-même, le micromètre constitue déjà un appareil com- pliqué et peut provoquer certains changements dans la direction de l'axe optique. » Il peut encore se produire un petit déplacement du barillet dans le tube de la lunette ou de l'objectif lui-même dans le barillet, déplacements difficiles à éviter si l'on ne veut pas s'exposer à déformer les images en exer- çant de trop fortes pressions. » On voit donc que la ligne de visée peut être modifiée par un ensemble défaits dont l'action simultanée fournit un résultat collectif d'une nature très complexe. En dehors de toutes les raisons scientifiques qui démontrent la justesse des résultats obtenus à l'aide de cet appareil et des preuves ma- térielles fournies par les poids, nous possédons encore un moyen de con- trôle absolument convaincant. » J'ai dit plus haut que l'on peut obtenir la flexion horizontale au moyen de deux collimateurs dont on fait concorder les axes optiques. Ce procédé donne comme résultat i",i5. En prenant la moyenne entre les deux va- leurs trouvées avec mon appareil pour la flexion au nord et au sud, on obtient i",o3. La concordance entre ces deux nombres peut être regardée comme parfaite, car la différence est si minime, qu'on peut l'attribuer aux erreurs toujours inévitables des expériences effectuées; elle montre égale- ment que la flexion du cercle de déclinaison est tout à fait négligeable, car, en mesurant la flexion seule de la lunette, mon appareil donne la même valeur que les deux collimateurs qui mesurent à la fois la flexion de la lunette et celle des cercles. » La solution du problème fournit encore des renseignements impor- tants sur la rigidité et l'homogénéité des tubes faits en fonte de fer. » La lunette a une longueur de 4"; les deux portions du tube qui portent l'objectif et l'oculaire sont coniques et ont à leur extrémité libre une ouverture de o™, aS environ. La longueur du côté du cube central est de o",Go. La flexion linéaire dans les extrémités de lu lunette atteint au ( 12) maximum o'"'",o65, celle du centre de l'axe de rotation lui-même est de o""",o32 environ. Ces quantités sont bien faibles pour un instrument de dimensions aussi considérables; elles accusent une grande solidité dans la construction. » Si l'on veut maintenant étudier la loi mathématique suivant laquelle varient les nombres obtenus, on arrive aux résultats suivants : // Il II _ " Fo = + 3,21 cosA — o, 17 sin/i— o,i4cosa« — o,o8sin2rt, F^ = 4- a,iGcos^ — o,34sin/z— OjSycosaft — o,39sin2^, F^— Fr = 4- i,o4cosA-t-o,i7 sin^+o,23cos2A+o,3osin2/z, rt= — 0,62 cos 7^+0,21 sin/j4-o,2i cos2A+o,o4sin2 A, F„=— i,56cos7i — o,3i sin/2 — 0,20 cos 2^+0,40 sin 2 « + 0,28 cos37/, w= — 5,62cos7i4-i,oosinA + o,73cos2 7i — o,o5 sin2/i+o,09cos3/?. » On peut considéi'er comme complètement résolu le problème de la détermination expérimentale de la variation de la ligue de visée durant la rotation de la lunette. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur la photographie de la chromosphère. Note de M. Janssen. tt Eu suivant la méthode du renversement des images par la surpose, que j'ai communiquée à l'Académie à l'avant-derniére séance, il me paraît qu'on peut arriver à obtenir la photographie de la chromosphère. » Il faut que l'action lumineuse solaire s'exerce assez longtemps pour que l'image solaire devienne positive jusqu'aux bords, sans les dépasser. Alors la chromosphère se présente sous forme d'un cercle noir, dont l'épaisseur correspond à 8" ou 10". » J'ai comparé des photographies solaires positives et négatives obtenues le même jour, avec le même instrument : la mesure des diamètres montre que le cercle noir en question est bien en dehors du disque solaire. » Néanmoins je ne présente ce résultat que sous réserves, des éludes plus approfondies me paraissant nécessaires pour le corroborer. » ( K^ ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'inléijrationdes équations linéaires^ au moyen des Sinus des ordres supérieurs. Noie de M. Yvon Villarceac. « Sur le point île m'absenter, je prie l'Académie de me permettre de lui faire connaître, sans la démontrer, la solution d'une équation linéaire d'ordre nui, que M. J. Farkas a résolue explicitement dans le cas de n^2, au moyen des sinus des ordres supérieurs (séance du 28 juin). Celte équation est a,, . . . , (7„_| , (7„ désignant des constantes, et X une fonction explicite de jc. » Posons ( 2 ) U = p"-ha,p"-' -I- ... 4- rt„_, 5 + a,„ et soient a, b, c, . . . les 71 racines p de l'équation U = o, supposées réelles et inégales; soient encore (3) u=\±a, {■'j=\±b, '/=\±c, ...; la solution de l'équation (i), dans le cas de X = 0, sera donnée par la for- mule m — 1 nr—1 rn — i 0 0 u Les sommes 1 sont au nombre de n; A^^, B|j., C^ désignent ici des constantes et les (p^^ des sinus de l'ordre m — i , dont le genre est hjperbolique ou ellip- tique, suivant que les racines a, b, c, ... sont positives ou négatives : dans ces sommes 1, les indices p. varient de zéro à m — i inclusivement. » En appliquant la méthode de la variation des constantes arbitraires, j'obtiens, sous la forme (4), la solution de l'équation proposée (i), au moyen des valeurs suivantes de A|j., B^, . . ., A,= a'"-' (5) ( ï4) J'insiste sur l'utilité de la forme (4), parce que, en vertu du mode de déter- mination des A^, Bji, ..., on peut effectuer mn — i diflérentiations de la fonction^, en traitant ces quantités comme des constantes; cela permet de conserver le même nombre de termes, dans le cours de ces différentiations, que dans l'expression de y elle-même, et de former ainsi très facilement les relations entre jr et ses dérivées, qui doivent servir à la détermination des constantes définitives. » Le cas des racines égales n'offre aucune difficulté : on le résout en po- sant (6) j = .^ + S, E désignant un polynôme en x^ de degré mi—i, et i le nombre des ra- cines égales de l'équation U = o. Si l'on substitue cette valeur de 7 et celles de ses dérivées dans l'équation (2) et que l'on transpose, dans le second membre, la partie algébrique, cette dernière se combinera avec X et l'on aura une équation linéaire de la forme (i) en vj. La solution résul- tantde l'emploi des formules (2) à (5) s'appliquera à l'équation en vj, moyen- nant la suppression des sommes 1 correspondantes aux racines égales de l'équation U^ o. » L'emploi des fonctions (p^,_, dans le cas des racines imaginaires, paraît devoir entraîner de plus grandes complications que l'emploi simple des exponentielles. » ÉLECTRICITÉ. — Sur les conséquences de l'expérience de MM. Lontin et de Fonvielle. Note de M. Jamin. « Je prie le lecteur de vouloir bien se reporter à la description de l'ex- périence de M. Lontin, qui a été publiée dans les Comptes rendus du 5 avril dernier, page 800, et à l'explication que j'en ai donnée page 83q. Cette ex- plication prévoit des conséquences qui serviront à la confirmer ou à l'in- firmer, et que je désire signaler aux auteurs de l'expérience primitive. Elles offriront d'ailleurs un moyen précieux et inattendu d'aborder l'étude jusqu'à présent incomplète, de l'aimantation alternative par les courants d'induction. » Je suppose qu'on ait supprimé l'aimant et que l'on fasse passer dans le cadre galvanométrique les décharges alternatives d'une bobine de Rubmkorff. La première aimantera le disque transversalement, et, quand ( '5 ) elle aura cessé, il gardera une portion de son magnétisme. Quand survient la deuxième décharge, qui est de sens contraire, elle doit produire deux effets successifs : i" agir sur Je magnétisme rémanent et tendre à déplacer le disque; 2° détruire l'aimantation première et la remplacer par une autre qui est contraire. Occupons-nous du premier effet. Au moment où commence la deuxième décharge, elle tend à retourner le disque de 180°: il est alors en équilibre instable. S'il est immobile, il ne se déplacera pas; mais, s'il a reçu primitivement, dans un sens ou dans l'autre, une vitesse qui l'ait dévié d'un angle a, il doit recevoir une impulsion qui entretien- dra et continuera son mouvement. Cette impulsion se renouvellera à chaque changement de direction des décharges; on peut la représenter par fsinoc et par^' sin a pour les courants directs et inverses, et le couple résul- tant total par (/"+/"') sina. » L'action du magnétisme terrestre intervient pour compliquer cette action. Supposons d'abord le cadre perpendiculaire au plan du méridien : l'aimantation sera dans ce plan ; le disque sera en équilibre stable pour les décharges directes, instable pour les inverses, et ce sera le contraire si l'on change le sens du courant inducteur. L'action terrestre se réduira donc à un couple ±{(p — o') sin a, et l'effet total sera exprimé par (/+_/') sin a ± (9 — f') sin a. » En résumé ; 1° le disque ne prendra aucun mouvement s'il est pri- mitivement immobile; 2° il continuera de tourner dans un sens ou dans l'autre si on lui a primitivement imprimé une vitesse; 3° ces deux vitesses seront inégales; leur somme mesurera/^-f-y, leur différence 9 — f'. » Les conditions changeront si le cadre est dans le méridien magnétique ; dans ce cas, les aimantations seront perpendiculaires à ce plan, le couple terrestre sera ±1(0 — 9') cosa, et le moment total pourra se représenter par (/+y)sin« ± (9 — 9')cosa : » 1° L'action terrestre sera prédominante; 2° elle imprimera au disque immobile un mouvement dont le sens changera avec le courant inducteur ; 3° les deux vitesses seront inégales; leur différence ou leur somme fera connaître (9 — 9') cosa et (/-h/') sin a. » Enfin, SI le cadre fait un angle de 90"— ô avec le méridien magnétique, le couple devient (y+y')sina ± (9 — 9')cos(5 -4- «), et il y aura une valeur de 5 pour laquelle l'une des vitesses sera nulle. ( '6 ) » Les valeurs de/et de/' sont proportionnelles au carré de l'intensité moyenne des décharges, celles de

' Semestre. (T, XCI.N» I.) 5 ( % ) se développant dans l'organisme de l'animal, créent l'immunité contre l'action de la bactéridie charbonneuse vraie, et que cette influence s'exerce même, surtout peut-être, sur le fœtus pendant la vie intra-utérine. » Des faits expérimentaux précis n'ont pas tardé à me démontrer qu'il fallait abandonner cette hypothèse. Le moyen infaillible d'en vérifier la valeur, c'était de déterminer quelle est l'influence du milieu algérien sur les animaux européens qui y sont transplantés; c'était de voir si, par leur séjour et leur reproduction répétée dans ce milieu, les races non indigènes y perdent leur aptitude bien connue à prendre le sang de rate, ou si, tout au moins, cette aptitude se modifie sensiblement. J'ai eu la chance de pouvoir me procurer à Alger deux sujets qui se trouvaient dans les meilleures conditions pour l'exécution de l'expérience indiquée. )) Ces sujets appartenaient à un petit troupeau de mérinos entretenu depuis une douzaine d'années dans une ferme de la commune de Rouiba, à l'entrée de la plaine de la Mitidja. Le troupeau dont il s'agit a été formé avec des reproducteurs provenant de la bergerie de l'État jadis installée à Ben-Chicao. Ces reproducteurs étaient issus de mérinos originaires de Rambouillet. Le propriétaire considère son troupeau comme étant de pur sang. Au moins peut-il affirmer qu'il n'y a jamais eu chez lui de croise- ment avec le mouton du pays. Mes deux sujets, beaux agneaux d'un an, étaient des descendants à la quatrième ou la cinquième génération des animaux achetés à Ben-Chicao; ils pouvaient donc être considérés comme bien acclimatés et complètement imprégnés du milieu algérien, où vit et s'est développée la famille. » Le vendredi 2 avril, ces deux sujets sont inoculés en même temps que trois animaux témoins : une chèvre et deux lapins. On fait l'inocula- tion exactement dans les mêmes conditions que sur les moutons algériens, dont l'histoire a été rappelée et complétée ci-dessus. Cette inoculation donna les résultats les plus nets. Elle fit périr du sang de rate tous les sujets consacrés à cette expérience. L'un des deux moutons mourait le 4 avril, trente-trois heures après l'inoculation. L'autre mouton succom- bait huit à dix heures plus tard, dans la nuit du 4 a" 5 avril. Sur tous deux, l'infection bactéridienne était des mieux caractérisées. Ils jouissaient donc au plus haut degré de l'aptitude à subir cette infection. » Cette expérience aura besoin d'être répétée; mais les résultats qu'elle a donnés sont si clairs, qu'il est impossible de ne pas la considérer comme une preuve suffisante de l'impuissance du milieu algérien à communiquer aux moutons de France l'immunité contre le sang de rate. ( 35 ) » Après cette deuxième expérience, on ne peut échapper aux consé- quences de la première, c'est-à-dire à l'obligation de coiisidérer l'immu- nité des moutons algériens comme une propriété de race. Tout au moins est-on forcé d'admettre que les moutons algériens ont une aptitude innée toute spéciale, qui leur donne la propriété d'acquérir cette immunité dans le milieu algérien. Peut-être est-il mieux d'accepter provisoirement cette dernière manière de voir, c'est-à-dire de considérer comme innée l'aptitude à acquérir l'immunité, plutôt que l'immunité elle-même. Avant d'écarter définitivement l'influence habituelle du milieu algérien sur la conserva- tion, sinon sur la formation de cette immunité, il faut savoir ce qu'elle devient quand les familles de moutons algériens sont transportées dans un nouveau milieu. Or, certains faits cliniques qui m'ont été communiqués par un vétérinaire distingué d'Arles, M. Delorme, semblent de nature à faire croire que l'immunité s'affaiblit à la longue dans les troupeaux algé- riens implantés dans la Provence. Une bonne démonstration expérimentale ne tardera pas à nous dire ce qu'il en faut penser. En attendant, la pru- dence conseille de ne pas aller, dans nos conclusions, au delà de la limite que nous venons d'indiquer. » Il me reste à examiner maintenant si parmi les moutons d'Algérie dont j'ai parlé jusqu'à présent d'une manière générale, en ayant seulement égard au caractère de l'indigénat, il existe des races plus ou moins privi- légiées. J'ai pu constater de visu que cette population ovine indigène est en somme très homogène. Dans la plus grande partie de l'Algérie, les mou- tons sont remarquables par l'identité des caractères fondamentaux qu'ils présentent. Ces caractères se retrouvent partout du littoral aux régions sahariennes. On comprend bien qu'il n'en soit pas autrement quand on sait que les troupeaux, dont l'élevage est généralement entre les mains des Arabes, sont presque partout soumis au régime de la transhumance et se déplacent continuellement du sud au nord et du nord au sud. Les variations que le type présente dans les provinces d'Oran et d'Alger sont insignifiantes. Dans la province de Constantine, elles sont beaucoup plus marquées. La région occidentale, limitrophe à la province d'Alger, pré- sente en général une population ovine semblable à celle de cette dernière province, témoin les troupeaux immenses, maintenant quasi sédentaires, de la tribu des Abd-en-Nour. Comme familles particulières, je signalerai, avec M. Chevalier, les Amérias, au sud-est de Constantine, et les Sahalias du littoral. Mais la particularité la plus importante à noter concerne la région orientale de la province, limitrophe au pays tunisien. Cette région ( 36 ) est occupée par ]a race de moutons à grosse queue dits moutons sjriens, plus connus dans le pays sous le nom de moutons tunisiens ou barbarins. C'est seulement dans cette partie de l'Algérie qu'existent les vrais moutons à queue lipomateuse. Partout ailleurs, les moutons ont la queue plus ou moins fine, et ce caractère se montre d'autant plus marqué qu'on s'avance davantage vers l'ouest. )) Nulle part, dans l'Algérie proprement dite, on ne trouve de moutons purs ou croisés de la race du Soudan. Il faut aller jusqu'à El Goléali pour étudier ces singuliers animaux. » Les moutons algériens sur lesquels j'ai expérimenté en France étaient tous en provenance de Philippeville : c'étaient des syriens ou tunisiens, plus ou moins purs, et des moutons des Abd-en-Nour. Parmi ceux qui ont servi à mes expériences d'Alger, les uns étaient nés dans la plaine de la Mitidja, d'autres provenaient d'Aumale, quelques-uns avaient été achetés à Djelfa, les plus beaux étaient originaires des environs de Tiaret. Je n'ai pas con- staté de différences sensibles d'aptitude entre ces divers sujets. Dans le nombre, il s'est trouvé deux moutons d'un an qui avaient du sang mérinos. La marque n'en était visible que dans la toison; mais cette empreinte était extrêmement nette. Or, ces deux sujets ont parfaitement résisté aux ino- culations de sang de rate qui leur ont été faites. » En résumé, tous les moutons indigènes de l'Algérie jouissent, à un degré plus ou moins marqué, de l'immunité contre le sang de rate, et peuvent la communiquer par le croisement aux moutons européens. » Cette propriété est congénitale et naturelle. » Les familles de moutons français qui se propagent dans le milieu algérien ne l'acquièrent pas; mais il n'est pas démontré que les familles de moutons algériens qui se propagent dans le milieu français ne puissent pas la perdre. On n'est donc pas encore autorisé à refuser toute influence au milieu algérien, au moins sur la conservation de l'immunité dont les moutons d'Afrique font preuve. » MEMOIRES LUS. GliODÉSlE. — Détermination de la différence de longitude entre Parts et Bonn. Note de MM. Le Clerc et de Bernardièues. « L'Observatoire de Montsouris avait déjà produit d'utiles travaux lorsque le Bureau des Longitudes et l'Institut géodésique international (^7 ) fixèrent d'un commun accord les bases de l'importante entreprise géodé- sique destinée à relier la France à l'Allemagne et à la Suisse. C'était faire connaître les ressources du nouvel établissement et remplir le but qu'on s'était proposé en le créant que de l'associer à ces intéressantes détermi- nations. Les opérations franco-suisses furent réservées à M. le lieutenant- colonel Perrier et aux officiers d'élaf-major, tandis que M. le contre-amiral Mouchez revendiquait pour les officiers de marine placés sous sa direction la tâche de mesurer les différences de longitude entre Paris et Berlin et entre Paris et Bonn. M. le capitaine de frégate Le Clerc et M. le lieutenant de vaisseau de Bernardières furent désignés pour être les collaborateurs de M. Lœwy, Membre de l'Institut et du Bureau des Longitudes, qui avait pris une large part à plusieurs recherches analogues exécutées dans ces dernières années. » M. Le Clerc a eu l'honneur de rendre compte à l'Académie des opéra- tions qu'il a effectuées avec M. Lœwy à Paris et à Berlin, et a fait ressortir toute l'importance de cette détermination, entreprise simultanément et d'une façon entièrement indépendante par une mission d'astronomes alle- mands et par la mission française; il a indiqué en même temps les points essentiels qui caractérisent les divers appareils et les procédés employés par les observateurs des deux pays. » La différence de longitude entre Paris et Bonn a été mesurée dans des conditions semblables, avec les mêmes instruments astronomiques et avec les mêmes appareils électriques, agencés par M. Lœwy et si remarquables, tant au point de vue de la commodité du fonctionnement que de la préci- sion qu'ils permettent d'atteindre. » Le directeur de l'Observatoire de Bonn, M. le professeur Schonfeld, nous avait obligeamment prêté une de ses grandes salles méridiennes, et notre installation ne laissait rien à désirer. D'un autre côté, les communi- cations électriques étaient assurées par la ligne de Francfort-sur-le-Mein, et à défaut par celle de Cologne, au moyen d'un fil direct que l'Administration des télégraphes mettait chaque nuit à notre disposition. Tout aurait donc marché à nos souhaits si le temps, avec lequel les astronomes et les marins sont obligés de compter, n'était venu trop souvent déjouer notre zèle et ra- lentir nos opérations. » Sans vouloir médire de Bonn, qui est un charmant séjour, nous devons à la vérité de constater que l'état de son ciel se ressent du voisinage du Rhin et n'est guère propice aux observations, pendant l'été surtout; aussi nous a-t-il fallu nous armer de patience pour arriver à compléter le nombre ( 38 ) de belles nuits nécessaire à l'achèvement de nos travaux. Ces retards étaient également préjudiciables aux délégués allemands qui devaient nous succéder à Bonn et se proposaient de relier directement à Paris et à Berlin, par deux mesures indépendantes, cette station frontière, qui occupe une position très importante dans le réseau géodésique de l'Europe cen- trale. » Suivant le programme arrêté, M. Le Clerc a fait les premières opéra- tions à Paris tandis que nous commencions à Bonn. Les observateurs se sont déplacés au milieu du travail et ont déterminé à ce moment, de même qu'au début et à la fin, la différence de leur équation personnelle. )) Le Tableau suivant résume les résultats des dix-huit soirées d'obser- vation ; nous les aurions publiés plus tôt si les obligations de notre service ne nous avaient tenus longtemps éloignés de France. Première série. (M. Le Clerc à Paris, M. de Bernardièrés à Bonn.) Date. Différence Erreur 1877. de longitude. probable. Poids. ui s s Juin 29 19.2,413 rhOjOiS 5,4 Juillet 3 19.2,372 ± 0,023 2,3 6 19.2,351 ±0,017 4»2 7 19.2,304 ±0,014 6,3 II--. 19-2,404 ±0,017 4.2 i5 19.2,310 zh 0,020 3,1 21 19.2,422 ± o,oi5 5,4 Deuxième série. (M. Le Clerc à Bonn, M. de Bernardièrés à Paris.) Date. Différence Erreur 1877. de longitude. probable. Poids. m s s Août 5 ig.2,6o5 rir 0,024 2, i 6 ig.2,5i4 ±0,020 3,1 8 19.2,459 ± 0,026 1 ,8 lo 19.2,440 ±0,023 2,5 i3 19.2,532 rt o,oi4 6,3 i5 19.2,508 ±0,033 2,3 17 19.2,547 ±0,014 G, 2 18 1 g. 2, 538 ±0,021 2,8 ig.... '9'3, 5o4 ±0,014 ^ ' ^ 30 19.2,521 ±0,025 2,0 21 19.2,493 ± o,ou) 3,4 ( 39) » Formant la moyeune pondérée des valeurs individuelles, on trouve : Première série L, = ig"'2% 377. Deuxième série . Lv= I9'"?.%5i8 » Chacun de ces résultats est affecté d'une erreur égale et de signe con- traire, exprimant l'influence des équations personnelles des deux observa- teurs. La demi- différence — fournit donc la valeur de cet élément; le nombre ainsi calculé concorde d'une manière satisfaisante avec les évalua- tions directes. n La moyenne — ■' = i9"a',445 représente la différence de longitude entre les deux piliers d'observation. Pour rapporter cette mesure au méri- dien de Cassini et au centre de l'Observatoire de Bonn, il faut ajouter au nombre précédent les quantités respectives — o', 238, + o%o62. On ob- tient ainsi définitivement, pour la différence de longitude entre le méridien de Cassini et le méridien central de l'Observatoire de Bonn, ig^aSaGg; erreur probable, ± 0^,009. » Les astronomes allemands ont trouvé, pour la mesure du même arc, ig'^a', 23i. » Ces nombres diffèrent de moins de 0% o4; la valeur si minime de cet écart réalise pleinement les espérances que nous avions fondées sur la con- formité des résultats, déterminés l'un et l'autre dans les conditions de haute précision que comportait ce travail fondamental. » MEMOIRES PRESENTES. MM. Marié-Davy et Albert Lévy soumettent au jugement de l'Aca- démie une Note portant pour titre « Des variations du temps et des chan- gements de proportion de l'acide carbonique de l'air. » (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) M. C. Maher adresse, pour le Concours de Statistique, un Mémoire por- tant pour titre « Statistique médicale de Rochefort en 1879 n. (Renvoi à la Commission. ) ( 4o) Un Anonyme adresse, pour le Concours du grand prix des Sciences mathématiques, un Supplément au Mémoire portant pour épigraphe « Àuxilio fimctionum abeliananim » . (Renvoi à la Commission.) M. E. Tdrgan adresse une Communication relative au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Pljylloxera.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Ouvrage de JM. Oppolzer, intitulé: « Lehrbiich zur Bahubestim- niung dcr Rometen und Planeten » ; i" volume. (Présenté par M. Lœwy. ) 2° Un Ouvrage de M. F. Pisani, intitulé « Traité pratique d'Analyse chimique qualitative et quantitative ». ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sw quelques remarques relatives à l'équation de Lamé. Note de M. Escary. « I. L'équation de Lamé a été, pendant ces dernières années, l'objet des recherches profondes de M. Hermite. Elle a également attiré l'attention de MM. Brioschi, Fuchs et Gyldén. Les travaux de M. Hermite sur ce sujet sont trop connus pour qu'il soit nécessaire d'insister sur leur haute importance et leur étendue. On sait aussi que MM. E. Picard et Mittag- Leffler sont parvenus, en appliquant les méthodes de notre illustre maître, à intégrer d'une manière générale une classe étendue d'équations différen- tielles linéaires d'ordre quelconque et à coefficients composés de fonctions doublement périodiques, c'est-à-dire offrant de l'analogie avec l'équation dont il s'agit. » En restant dans l'ordre d'idées inauguré par Lamé et poursuivi par MM. Liouville et Heine, c'est-à-dire en restant plus près de la théorie du potentiel et de l'importante extension de la série de Fourier, qui consiste, comme on le sait, à remplacer les sinus et cosinus des multiples de la va- riable par des polynômes entiers qui remplissent le même objet et dont les (^1' ) degrés croissent indéfiniment, nous allons présenter quelques remarques sur les fonctions rencontrées dans cette voie par Lamé lui-même, et dépen- dantes de fonctions doublement périodiques. » Nous rappellerons, à cet effet, que l'intégrale générale de l'équation (i) (i - .r=)V' + i[(i - x'f\y-^- [n[n + ])(i - .r^) - l']y = o est (.) v = GP7^^HPrj^p,^;;rî^ (M, en posant, pour abréger, ' 2"-'r(?./+ i)ri_« + 1) ^ ' dr"+' L'intégrale générale de l'équation ( 3 ) T- ( I - a' )y" + i [a- ( I - .r-^ )] 'y' +[n{n + i) a- - P ly = o est également (4 ) y = G$'"* + H $'"' f '^'', • ^^' - ' ' J ['£j"']'.rv/l-x^ On l'obtient en remplaçant, dans l'intégrale (2), P^"' par î^"', et, à cause de ci- = I — .r'^, — — ;par ^-; et supprimant l'accent. La fonc- I — -^ .r' y/i — x'' tion 5";"' s'obtient elle-même en remplaçant, dans P^"', x'^ par i — ar'', et supprimant également l'accent ('). n IL Cela étant, nous observerons d'abord que l'identité remarquée par Lamé, savoir : (p=-..==)(/i5-g)+(v=- p^)(/.;ï- §)+(,.=- v=)(^g-gj = o. peut tout aussi bien s'écrire (') Comptes rendus, t. LXXXVIII, p. 558. (») Ihid., t. XC, p. i34i. C. R., iSSo, >' Semestre. (T. XCI, NT) 6 (42 ) Alors, en ayant égard aux six relations distinctes, savoir ( ' ) {a) A?-B? = r-, A7 + C^-=i, ( Al-Bl = P, A^-C^= I, les trois équations aux différentielles ordinaires de Lamé s'écrivent sous la forme condensée (5) B;C;j"-ilB:C:)y+[«(«+.)B:-/^jv=o. Dans cette équation, la variable indépendante est A,, et l'indice / doit être successivement supprimé, égal à i, égal à 2. L'intégrale générale de cette équation est (6) r = c.^r-^m'fj^; où l'on a encore posé, pour abréger, r(/-t-l) n/Vf/ \v."{" — ^] ( /? — 2 ) ■ ■ ■ (n — u -4- I ) Tjl-^i] ^'^■•-^'i.i^f- n/i—'ii. ' 1= _ 'r(2/-(-i)r(« + i) "' /IC'-*' •2-'r^2/ + ijr(« + ij^" ■^'' ZjV ' 1.2.3. ..f* C'est l'intégrale générale de l'équation de Lamé. Elle a été obtenue pour la première fois, sous cette forme, par M. Liouville, en laissant toutefois la valeur du polynôme ^"^ inconnue, et par suite les rôles respectifs des entiers n et /indéterminés. On voit, par la seconde valeur de <ï>^"', que l'on doit avoir nécessairement l se change en P^"'. Pour légal à i, l'équation (5) devient, dans cette nouvelle hypothèse, impossible. Dans ces deux cas limites, on a égard, bien entendu, aux valeurs que prennent les fonctions qui entrent dans les relations {a). n Les intégrales générales des équations (7) i AfBfjr"-f ^(Af Bf)'/H-[»(n4-i)Af -P]y = o, dans lesquelles les variables indépendantes sont respectivement B, et C,, s'obtiennent de la même manière et sous la même forme. Seulement, lorsque la variable indépendante est B,, Bo ou C-,, les racines du poly- nôme <î>/', égalé à zéro, sont imaginaires, et, pour conserver à ce polynôme, et par stiite aux équations différentielles (7), ainsi qu'à l'intégrale (6), une forme invariable, on doit remplacer ceite variable indépendante, dans ces trois cas, respectivement par iB,, iB^, 'C^, la lettre / représentant ici l'ima- ginaire y — 1 . > ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Intégration d'un nombre quelconque d'équations simultanées entre un même nombre de fonctions de deux variables indépen- dantes et leurs dérivées partielles du premier ordre. Mémoire de M. L.-V. TcRQUAN. (Extrait par l'auteur.) « z et z, désignant deux fonctions inconnues de jc et j', p et q, p, et ^, leurs dérivées partielles du premier ordre, on se propose d'intégrer les deux équations simultanées J.{a;,)-,z,p,q,z,,p,,q,) = o. Ces équations déterminent deux surfaces, dont on peut concevoir les équa- tions mises sous la forme z = J (.r, a), z, = S^i^, |3), j'- — g^{JC,,a), Zj = #3(^1, p); on se propose de chercher ces deux couples d'équations, ■) La résolution du problème dépend de l'intégration du système des ( M\ ) huit équations suivantes (A) (A') dA Pi dy dz'^ ''A^'Mi dx ' dz " dA_ dy dz. 'lA d7/l' 'If, df, df, dz = p dx + q dj dz, = p,dx ~\- (],dr A = o, dx + Adp dy dx df A dq dp dA_ dq ¥^ dA dp, A dq, ''A ip, =: O, ^/' + ;^^/^'^°' dj A dq, dq, (fdx-fdy\-,s,(fdx~^Adr \dq dp - J \dq, dp, ■ = O, A étant le déterminant A=: S^-'l*) (l"-!* dA dq dx ■ f/r Ûà dx - 'A dy dq, dp, ^ , , . dq dq, et S et S, désignant — et -y- • » Les sept équations (A) ne contiennent explicitement ni « ni |3, on y peut regarder X comme variable indépendante. En les intégrant, on trou- vera des valeurs de y\ z, z,, p, q, p,, q, contenant cinq constantes arbi- traires distinctes seulement, dont une, a, peut être regardée comme un paramètre variable. )) On démontre que l'élimination de a donne pour z, p, (/, s,, p,, q, des valeurs fonctions de x et y qui satisfont aux équations proposées, et que ces valeurs sont liées entre elles par les relations dz dz P=^d:r' 'i = d;- dz, dz. On porte ensuite dans l'équation {k') les valeurs de j, z, r,, p, q, /',, 7, , , dq dq da. en fonction de x et a, valeurs deja obtenues. On calcule s =^-;i^-^-^ j^' j, = ^ + ^ — en fonction de a et de x. Par là l'équation (A') se trouve d.r da. dx ( 45 ) transformée en une équation différentielle ordinaire entre x et a; d'où l'on tirera x en fonction de « et d'une nouvelle arbitraire |3. » Alors on pourra avoir les équations des deux surfaces cherchées sous la forme z = J (x, «), z, = ff^{x,p). Le problème qu'on s'était proposé est donc résohi. » On a déjà obtenu z et z, en fonction de a: et j- et de quatre constantes arbitraires. Ces deux valeurs forment l'intégrale complète. On détermine les quatre arbitraires qui entrent dans z et z, de manière que, pour x = x„, z et z■^ deviennent des fonctions arbitrairement données de la valeur ini- tiale j-„ de j-, savoir (fjg et t|//„, et que les dérivées q et q, deviennent en même temps f')„ et il^'^o- Enfin, de l'intégrale complète, on déduit l'inté- grale générale. » La deuxième Partie du Mémoire n'est qu'une généralisation de la première. » OPTIQUE. — Sur les raies brillantes spectrales du métal scandium. Noie de M. RoB. Thalén, présentée par M. Cornu. a Pendant l'année dernière, M. L.-F. Nilson, professeur de Chimie à Upsal, a annoncé le premier l'existence d'un nouveau métal, nommé scan- dium, qu'il a trouvé dans de l'erbine, extraite en partie de gadolinite et en partie d'euxénite. En mars i8ng, j'ai déterminé d'une façon approxi- mative les longueurs d'onde des raies spectrales appartenant à ce corps; cette détermination accompagnait la publication de M. Nilson [Comptes rendus, t. LXXXYIII, p. G/jS, a^ mars 1879). Cependant, le produit chimique employé étant très mêlé d'ylterbine, les déterminations spectrales ne pouvaient s'exécuter que par la méthode d'élimination, c'est-à-dire par la comparaison directe des deux spectres, savoir celui de l'ytterbine et celui du mélange d'ylterbine et de scandine. On comprendra donc qu'il ne m'a été possible d'observer que les raies les plus fortes et les plus caractéristiques du métal en question. Depuis ce temps, j'ai obtenu du chlorure de scandium en quantité suffisante, soit par M. Nilson qui l'a extrait de l'euxénite, soit par M. Clève qui a employé les minerais de gadolinite et de keilhanite. Mes observations, commencées l'été dernier et continuées pendant ce mois, ont montré sûrement que les produits obtenus (46 ) étaient parfaitement purs; ils ont donné des spectres absolument identiques entre eux. Au lieu d'une trentaine de raies spectrales que j'avais trouvées auparavant, je peux maintenant en indiquer une centaine. Je donne ci- contre en détail les résultats obtenus pour le métal dont il s'agit. » Pour la recherche spectrale, j'ai employé l'appareil d'induction de Ruhmkorff , grand modèle, 8"^' à lo'' de Bunsen, deux bouteilles de Leyde, six prismes en flint, dont chacun avait un angle de réfraction égal à 60°, et le grand spectroscope que j'ai décrit autrefois ('). L'étincelle d'induction était produite entre des électrodes d'alumine, humectées de la solution du chlorure à étudier; j'employais l'héliostat de Foucault, construit par M. Duboscq. L'état du ciel a été très bon : aussi la comparaison des raies du métal avec celles du spectre solaire a-t-elle pu se faire avec une précision très satisfaisante. Les nombres obtenus se rapportent à l'Atlas du spectre solaire d'Angstrôm. Les petites différences qu'on trouve entre mes anciennes déterminations et celles que je donne ici s'expliquent parfaitement par la différence notable de dispersion employée dans les deux cas. » Les raies du scandium sont en général très caractéristiques, soit par leur groupement, soit par leur éclat. Elles sont presque toutes très fines, sauf quelques raies de la partie jaune et orangée, et les sept raies fortes situées dans la partie bleu-violet du spectre qui ont une certaine largeur. Parmi ces dernières, il y en a une, 4374)0. que j'ai soupçonnée de coïn- cider avec une raie forte de l'yttrium. Cependant, par une comparaison directe, je me suis parfaitement convaincu qu'il y a entre ces deux raies une différence de position sensible, quoique très petite. En effet, c'est In raie du scandium qui est la plus réfrangible, mais sa longueur d'onde n'est infé- rieure à celle de la raie de l'yttrium que de o,4 de l'unité choisie. )) Enfin je dois signaler l'existence dans ce spectre de quelques bandes très faibles, situées entre Sgoo et SySo. Conformément aux vues soute- nues par feu Angstrôm, on doit conclure de l'apparence de ces bandes qu'elles proviennent de l'oxyde du métal en question ; en outre, il n'est pas tout à fait invraisemblable d'attribuer les raies assez fortes entre 6193 et 6016 à la même cause, parce qu'elles présentent aussi en quelque sorte l'aspect de bandes nuancées, dont la dégradation d'intensité se dirige également vers l'extrémité rouge du spectre. » Voici les longueurs d'onde, exprimées en dix-millionièmes de milli- mètre ([ indique les raies les plus fortes et 6 les plus faibles). (') Mémoire sur la détermination des longueurs d'onde des raies métalliques ( Nova acta reg. Soc, Scient. L/psal.,Z° série, vol. VI, 1868). [ 47 Couleur <)es r.nngueiii- Inten- rayons. d'onde. 63o4,o sité. 1 Remaniucs 6279,0 5 6^58,0 5 6246 , 0 3 6238,0 3 6210,0 2 6192,5 5 6i53,o 3 6145,0 5 6 I 4o , 0 4 Raies 61 i5,o 2 dégradées 6 I 09 , 5 3 t vers 6100,5 3 6079,0 I le 6071 ,5 0 rouge. 6064 , 0 2 Orangé. 6037,0 1 4 6016,0 5918,0 5 min . 5886,5 max. min. Bandes 5877,0 » nuancées. 5848,5 max. min. très 5842,0 . faibles. 58og,o max. dégradées min. 58oi,5 " vers 5772,0 niax. min. le rouge. 5736,5 max. min. 5723,5 4 5716,0 4 57,0,5 2 5707,5 4 Groupe 5699,5 2 très Jaune. 5686, 0 2 5683 , 2 4 caracté- 5671,0 2 ristique. 5667,5 4 5665,7 4 l 5656,5 2 Couleur (les Longueur Inlen- rjiyons. d'onde. site. Uemarques. Jaune (suite). Vert. 5640 , 0 3 5590,5 5 5564 , 0 5 55a6,o 1 Très forte. 5519,5 3 55i3,5 3 5484,0 » 5481,0 l> 5451,0 6 5445,5 4 5391,3 3 5374,5 4 5355,0 3 5348,5 3 534r,5 6 ) 5340,0 6 > Très faibles. 533q,o 6 ) 5317,5 5 5284,5 4 5257,5 4 5239,0 2 5218,5 5 5210,0 5 5ii7,o 5 5 100, 5 6 5098,5 4 5096,4 6 5089,5 6 5o86,5 4,5 j 5o85,o 4 1 Groupe 5o83,o 3,5 caractéristique 5o8i ,0 3 j 5075,5 6 5070,0 4 5o63,5 5 5o3o,5 I 4991,0 6 4QTq,5 6 ( 48 ) Couleur des Longueur Inten- rayons. d'onde. sité. Remarques Vert suite). 4973,0 4953,5 4921,5 4908,5 4838,0 4833,0 6 5 6 ' () 1 (i 6 1 Extrême- ment faibles. 4827,0 6 Bleu. 4753,0 (S 4743,0 3 4739,5 3 Groupe 4737,0 4 , caractéris 4733,2 4 1 tique. 47=8'5 f 4 \ 4669,5 0 Couleur des Longueur Inten- rayons. d'onde. sité. Remarques Bleu 4572,5 6 suite). 4556,0 6 44'5,o I 44 00,0 I 4385, 0 6 double (?) 4374,0 I 4354,5 6 Indigo. ' 4324,5 I 4320,0 0 4314, 0 I 4306,0 6 4295,0 6 \ 4248,5 I ÉLECTRICITÉ. — Perfectionnements apportés aux bobines du genre Siemens. Note de M. G. Trouvé, présentée par M. Th. du Moncel. « Lorsqu'on trace le diagramme dynamique d'une bobine de Siemens en lui faisant opérer une révolution complète entre les deux pôles magné- tiques qui réagissent sur elle, on observe que le travail est presque nul pendant deux périodes assez grandes de la rotation. Ces deux périodes correspondent aux temps pendant lesquels les pôles cylindriques de la bo- bine, ayant atteint les pôles de l'aimant, défilent devant eux. Durant ces deux fractions de la révolution, qui sont chacune de 3o° environ, les sur- faces magnétiques destinées à réagir l'une sur l'autre restent à la inéme distance; la bobine n'est donc pas sollicitée à tourner. Il en résulte une perte notable de travail. » J'ai supprimé ces périodes d'indifférence et accru l'effet utile de la ma- chine, en modifiant ainsi la bobine : les faces polaires, au lieu d'être des portions d'un cylindre dont l'axe coïncide avec celui du système, sont en forme de limaçon, de telle sorte qu'en tournant elles approchent graduel- lement leurs surfaces de celles de l'aimant, jusqu'au moment où le bord postérieur échappe le pôle de l'aimant. L'action de répulsion commence alors, de sorte que le point mort est pratiquement évité. » L'importance de ce perfectionnement a été mise en évidence par une expérience très simple. On a construit deux bobines Siemens de même diamètre, même longueur et même enroulement, dont une seulement ( 49 ) avait été modifiée de la manière indiquée; on les a employées successive- ment en les substituant l'une à l'autre dans un moteur électrique, et l'on a constaté qu'avec une même pile on obtenait, avec la bobine modifiée, un accroissement de travail considérable. » La bobine peut fonctionner en présence d'un aimant permanent; mais je préfère employer, comme réacteur magnétique fixe, un éleclro- aimant placé dans le même circuit, ce qui permet de faire varier l'énergie du courant entre des limites éloignées, sans que les intensités magnétiques respectives de l'organe fixe et de l'organe mobile cessent de demeurer dans la relation voulue. » Le petit moteur que j'ai l'honneur de mettre sous les yeux de l'Acadé- mie est construit d'après ces principes. Un seul couple de la pile Reynier lui imprime un mouvement de rotation rapide; avec trois couples, on fait tourner une machine à coudre. Ainsi complétée par la pile énergique, constante et inodore de M. Reynier, cette machine devient uu moteur do- mestique commode et économique. Les mesures dynamométriques prises sur mon moteur actionné par cette pile donnent des résultats qui s'ap- prochent, d'une manière très satisfaisante, du rendement théorique indi- qué par M. Reynier ( ' ). » Est-il besoin d'ajouter que ce moteur est réversible, et peut, moyen- nant de légères modifications, être employé comme générateur d'élec- tricité? » OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la sensibilité de l'œil aux différences de lumière. Note de M. Aug. Charpentier, présentée par M. Vulpian. M On sait, par les travaux de Weber, Fechner, Delbœuf, etc., que les organes des sens ne peuvent distinguer les unes des autres les excitations qui agissent sur eux que lorsque ces excitations différent entre elles suivant un certain rapport, constant pour chaque sens et pour chaque genre d'ex- citation. Ainsi, l'oreille ne distingue deux sons de même nature émis suc- cessivement que si l'un d'eux est d'un tiers plus faible ou plus fort que l'autre. L'œil ne dislingue deux lumières que si leur intensité diffère d'un centième environ. On appelle sensation différentielle la valeur de ce rap- port minimum entre les intensités de deux excitations distinctes. On a (' ) Comptes rendus, séance du aS juin 1880. C. R.,i88o. T Semffxrre. (T.XCl, No I.) 7 {5o ) proposé de prendre cette valeur pour mesure de la sensibilité de chaque organe des sens. Cela est, en effet, très rationnel quand on se sert, pour agir sur ces organes, d'excitations de même nature et surtout d'excitations successives. Mais il est un sens pour lequel on a déterminé la sensation dif- férentielle en se servant, au contraire, d'excitations simultanées: c'est le sens de la vue, auquel on a présenté, dans toutes ces expériences, deux lumières contiguës, dont l'une pouvait varier d'uitensilé par rapport à l'autre, et qu'il s'agissait de distinguer. Il est évident que l'on apprécie alors le pouvoir de comparaison des centres nerveux entre plusieurs sen- sations, et non plus la loi même de l'excitation d'éléments nerveux déter- minés; la sensation différentielle ainsi obtenue n'est plus la mesure de la sensibilité visuelle. On en a la preuve en examinant sous ce rapport, non pas seulement la partie de la rétine correspondant à la vision directe au point de fixation, mais des parties diverses de cette membrane. .Cela a été fait, et je l'ai répété moi-même à l'aide d'une méthode spéciale; cette re- cherche m'a montré, comme on le savait du reste, que la sensibilité aux différences de lumières contiguës diminue notablement dans la vision in- directe, et diminue d'autant plus que l'on s'éloigne davantage du point de fixation. » Il semblerait donc, d'après cela, que la st^isibilité de l'œil à la lu- mière est variable suivant les diverses parties de la rétine, tandis qu'une autre méthode nous a prouvé, à M. Landolt et à moi, que tous les points delà rétine sont également impressionnés par la lumière (Comptes rendus, séance du i8 février 1878). Or cette contradiction cesse absolument si, au lieu défaire agir sur l'œil des lumières contiguës et simultanées, excitant ainsi des éléments nerveux différents, on emploie une seule lumière sus- ceptible de variations successives; il est évident qu'alors on agit à la fois sur les mêmes éléments nerveux et que l'on se conforme ainsi à la règle suivie en pareille matière pour les autres sensations, telles que sensations sonores, sensations de pression, de température, etc. » J'ai donc recherché quelle est, pour mes yeux, la quantité dont il faut augmenter ou diminuer luie lumière donnée pour que je puisse re- connaître ce changement d'intensité; en d'autres ternies, j'ai déterminé, pour ma vue, la valeur de la sensation différentielle sous l'influence d'ex- citations lumineuses successives. J'ai étudié seulement le cas d'intensités lumineuses moyennes, plutôt faibles que fortes, mais pouvant varier ce- pendant dans des limites assez étendues, entre 1 et 5o par exemple. J'ai utilisé pour ces expériences l'appareil graduateur de la lumière dont j'ai ( 5. ) indiqué le principe à l'Académie le i8 février 1878 et cjiii m'a déjà servi pour une série de recherches précéilemment communiquées ( ' ). )) Dans les limites assez larges de mes expériences, j'ai trouvé la sensa- tion différentielle sensiblement constante et égale à 7 ou 8 centièmes. En d'autres termes, étant donnée une lumière, forte ou faible, que l'on pré- sente à l'œil, il faut la diminuer ou l'augmenter de 8 centièmes environ pour produire une nouvelle sensation distincte de la première. De plus, je n'ai pas vu changer cette valeur de la sensation différentielle en excitant des points de la rétine plus ou moins éloignés du centre; elle est donc sensiblement la même dans la vision directe et dans les différentes direc- tions de la vision indirecte. Enfin, elle ne m'a pas paru varier quand, au lieu de lumière blanche, je présentais à l'œil de la lumière colorée, rouge, verte ou bleue. » Ces expériences sont assez délicates à répéter, à cause de la persis- tance des images, qui gène un peu l'observateur; cet inconvénient est sur- tout sensible quand on modifie très lentement l'intensité de la lumière pré- sentée à l'œil; mais, dès qu'on opère assez rapidement, on obtient des valeurs faciles à déterminer et, comme je l'ai dit, sensiblement constantes. » On peut remarquer que l'œil apprécie beaucoup mieux les différences d'intensité de deux lumières contiguës que les différences de deux lu- mières successives, puisque la sensation différentielle est, dans ce dernier cas, sept à huit fois plus forte que dans le premier (dans le premier cas, elle n'est guère que de i centième). » On voit encore que le mode de sensibilité dont il vient d'être ques- tion est, sous un rapport, comparable à celui que j'ai précédemuienf étudié sous le nom de sensibilité lumineuse, et qui s'exprime par le minimum de lumière capable de provoquer la sensation. En effet, la sensibilité de l'œil, envisagée sous ces deux aspects, est constante pour toute l'étendue de la rétine. » TIIERMOCHIMIE. — Etude thermique des polysxdfures d' ammonium et du per- sulfure d'hydrogène. Note de M. P. Sabatier, présentée par M. Ber- thelot. " Polysitlfures d'ammonium. — Les polysulfures d'ammonium ont été pré- (') Cotnptrs rendus, stances des 18 février 1878, ?.o mai 1878, 27 mai 1878, 27 janvier 187g, 10 février 1879. (52) parés d'après les indications de Fritzsche, et étudiés comme les polysul- fures de potassium ('). » i" AzlPS*. — On l'oblient en cristaux volumineux jaune citron, très altérables, solubles dans l'eau; les solutions très étendues, d'abord par- faitement limpides, se troublent subitement en déposant du soufre. Trouvé. Calculé. HS 20,2 20,'j3 s excédant Si) > ' 58 ,54 AzH' 20,7 20,73 » Quatre expériences ont donné, pour i"' dissous dans i5oH-0^ au moins, à la température de 1 1°, 5 : -4'^"',0, -4*'"',4. -3^"', 96, -4C»',oG; moyenne — 4^"'; • • » La dissolution obtenue, traitée par le mélange d'iode et d'acide chlor- hydrique, dégage pour i"' à 12° : + i6C'",7, +!6c»i,5 -hi6'^"',4; moyenne -f- iG'^°',5. » 2° AzH'S^ — Ce sont de longues lames orangées translucides, qui se dissolvent dans l'eau, en déposant du soufre. Trouvé. Calculé. HS 16,5 17,35 S excédant 63, o 65,3 AzH' 17,0 17,35 » Les cristaux dissous dans le mélange acide dégagent pour i^''à 12° : H-12^=',0, -I- 12'"'', 2, +12*^"', 07; moyenne + 12,1. » 3° AzIl'S'. — Je l'ai obtenu en faisant digérer du soufre avec l'eau mère cbaude ou froide du pentasulfure. Ce sont des cristaux rouges, aux- quels Fritzsche atlribuait la composition AzH'S''; les analyses m'ont con- duit à admettre AzH''S^ Trouvé. Calculé. HS 11,3 11,6 S excédant 76,5 76,7 Azll' 11,0 11,6 (') Comptes rendus, t. XC, p. i557. ( 53 ) M Ces cristaux, attaqués par le mélange acide, ont donné pour l'i à 1 2° 4- II'-»', 9, +i2'^''|,i; -Cal moyenne + 12" ,0. » On eu déduit les conséquences thermiques qui suivent : 1" chaleur de J'onnalion h partir des éléments. Az + H'H-S'solide = AzH'S< solide, dégage -1-34,53 Az-|-H'4-S5solide=: AzH'S' « H-34,73 Az-f-H«-4-S«solide = AzH'S» » H- 34, 83 et Az -\- W -1- S' solide = AzH"',4 534""", o Volume du réservoir ^G'",-!^ ^ô"",-}.^ ^6"',-î^ Gaz extrait du compensateur. . . i'''^^,38 i",5o i'^'^,4o » Température 21 ",6 "^T^l '6° .. Pression 438"'"' 440""" 434""", 3 » Température déduite i235",5 1241" 1250° Densité obtenue avec le coeffi- cient de dilatation de l'air. . . 5,82 5,71 5,65 )) Les nombres donnés dans ce Tableau pour la densité de vapeur de l'iode ont été calculés en admettant que cette vapeur possède un coeffi- cient de dilatation constant et égal à celui de l'air. A-t-on raison de faire cette hypothèse? J'ai cru nécessaire, pour résoudre cette question, défaire d'autres expériences. Voici les résultats que j'ai obtenus en prenant les densités à la température constante de l'ébullition du soufre, mais sous des pressions variables : I. II. III. IV. V. Volume du ballon 334'^% 281", 295", 320",3 Sio-^"^ Température de la balance. 9^,5 '9°y^ 20° 20" 18°, 8 Pression atmosphérique... 768™"', 5 758""", 82 755"'", 72 754""">,6o 758'"'" Excès de poids ^-I6^oIO — oS'-,238 —08^,286 — o«%3o35 — o^^S^S Airresté 4^%o 0^,7 o",6 o«,63 o",6 « Température 9°, 5 28° 22°, 5 22°, 8 24" . Pression 768"»", o 676""", 8 495"'" 735'""°, 9 485'"'", 5 Pression à la fermeture.. . 768'"'», o 67'"'", 2 48""", 6 48'"'", Sy 34'"'", 52 Densité obtenue en ap])li- quant la loi de Mariotte. 8,70 8,20 7,75 7,76 7,35 (56) » Les nombres donnés dans ce second Tableau ont été calculés en ad- mettant que la vapeur d'iode suit exactement la loi de Mariotte. » On voit par ces résultats que la densité de vapeur de l'iode, calculée avec a = 0,00367 et PV = 1, diminue tout aussi bien à basse qu'à baute température. » Toutes les bypothèses que l'on a faites en s'appuyant soit sur une dissociation de l'iode, soit sur un changement isomérique, me paraissent dès lors difficilement admissibles. Dans l'état actuel de nos connaissances, rien n'autorise à supposer qu'un vide partiel suffise pour produire une modification de cette nature. » Les seules conséquences nécessaires des expériences faites à hautes températures ou à basses pressions sont que le coefficient de dilatation de l'iode est variable avec la température et que son coefficient de com- pressibilité est variable avec la pression. Toutes les hypothèses proposées pour expliquer ces résultais devront tenir compte de cette double va- riation. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur le foifis atomique et sur (juelques sels caractéristiques de iyilerbiwn. Note de i\L L.-F. Kii.son, présentée par M. Berlhelot. « En poursuivant mes expériences pour préparer une quantité assez grande d'ytlerbine pure, je me suis assuré bientôt que je ne pourrais réussir qu'en employant une quantité des terres mixtes beaucoup plus con- sidérable que celle dont j'avais pu disposer dans mes recherches précé- dentes, ou 63e'', RO— 129,5 (Com/nes rendus, t. LXXXVIII, p. 642). M. Nor- densldôld ayant mis à ma disposition i^s,25o, et M. Waage, à Christiania, ^^^ d'euxénite, minéral si rare et si précieux ('), j'ai eu l'occasion d'en retirer a**?, 5oode terres brutes. En même temps M. Clève opérait sur une quantité encore plus considérable de gadolinite; nous avons partagé les recherches : il traitera l'erbine vraie et la thuliue, et moi l'ylterbine et la terre que M. Soret désigne provisoirement par x. Comme j'ai obtenu Tytterbine à l'état de pureté parfaite, j'ai l'honneur de rendre compte à l'Académie de mes recherches. » Sans revenir sur les opérations longues et fatigantes auxquelles j'ai (') Que mes savants collègues nie permetlent de leur en témoigner ici toute ma recon- naissance. ( -''7 ) dû recourir, j'observe seulement qu'il resin, a[)rès quarante séries de dé- compositions partielles des azotates par la chaleur, une quantité de terres pesant aSo^'*'. Leur solution sirupeuse dans l'acide nitrique ne présenta qu'une seule raie d'absorption dans le spectre, X = 684o, nppartenant au tluilium, mais les eaux mères obtenues dans les séries suivantes 41-60 pré- sentèrent néanmoins une autre raie dans le vert, appartenant à l'erbine. Après soixante-hjiit séries de décompositions, la première raie disparut entièrement et la terre restante [20^'' seulement retirés d'au moins 6^^ de ferres brutes) n'était que de l'ytterbine, après que la scandine qui y restait encore fut séparée par le procédé déjà indiqué. La solution de cette terre, purifiée par H^S et ensuite précipitée par l'acide oxalique, donna l'oxalate, et parla calcination de ce sel j'ai obtenu l'ytterbine parfaitement pure. Son azotate fut soumis à la décomposition partielle par la chaleur et tonte la terre fut partagée en sept fractions. Une certaine quantité d'oxyde cal- ciné au blanc de chacune de ces fractions fut combinée avec de l'acide sulfurique et le poids de sulfate anhydre obtenu fut rigoureusement déter- miné. Voici les résultats d'où l'on a calculé le poids atomique de l'ytter- bium pour Yb^O' : Expériences. Terre pesée. 1 I , Oo63 2 1,0.39 3 o , 85o9 4 0,7371 5 I ,ooo5 6 o , 8090 7 I ,0059 Moyenne 62,147 37,853 i7,3oi » Comme la très petite variation du poids atomique, déduit de ces dé- terminations, s'explique aisément par l'hygroscopicité de la terre et du sul- fate, et que toutes les déterminations donnent ainsi la même valeur, on peut en conclureque la terre était d'iuiehomogénéité incontestable et d'une pureté parfaite. Ce nombre est cependant un peu inférieur à celui que j'ai déterminé autrefois. Cela lient sans doute à ce que la terre alors em- ployée n'était pas purifiée par H^S. Après plusieurs décomposilions des azotates dans des capsules de platine, les nitrates basiques insolubles con- tiennent toujours des traces de ce métal, éliminées par H'S. Du resie, je suis bien convaincu que celle terre n'était pas parfaitement séparée des autres terres, son azotate fondu présentant, avant la dernière décomposi- C. R., i>8o, a'iemeffrf. (T. XCI, N" 1.^ " fate obtenu. Ytterbiiiep. loo. SO'p lou. Poids atomique 1,6186 62,171 37,829 17,321 i,63i4 62, i49 37,85i 17 ,3o3 I , 3690 62,1 55 37,845 17,308 1,1861 62,145 37,8)5 17,300 I ,6099 62,147 37,853 17,301 1 ,3022 62 , I 26 37,874 17,284 I ,6189 62,134 37,866 17,291 ( 58 ) tion, une raie d'absorption verte qui, selon mon expérience actuelle, pour- rait à peine disparaître par une seule décomposition de plus ; il faut que l'azotate fondu présente au moins la raieX = 684o, parce que cette raie disparaît bien après la verle, quoiqu'il me fût" impossible de la remarquer dans la petite quantité qui resta alors. Vylterbine Yb^O' se présente à l'état d'une poudre infusible et blanche. Densité: 9,170. Insoluble dans l'eau, elle se dissout aisément dans les acides, même étendus, à l'aide de l'ébullition; à froid elle n'est attaquée que difficilement, même par les acides concentrés. Les solutions, qui ont une saveur douce et astringente, sont absolument incolores et ne présentent aucune raie d'absorption dans le spectre. La terre et ses sels ne communi- quent à la flamme aucune coloration ; mais, à l'aide de l'étincelle électrique, le chlorure donne un spectre très brillant. » L'azotate se dépose d'une solution sirupeuse en grands cristaux, qui fondent à 100° dans leur eau de cristallisation et qui dégagent à chaud de l'acide nitrique, puis des vapeurs rouges donnant des azotates basiques plus ou moins insolubles dans l'eau. » Sulfate anhydre Yb='0^3S0^ — L'ytterbinea été dissoute dansl'acide nitrique et une quantité convenable d'acide sulfurique fut ajoutée -,13 liqueur évaporée à 100° fournit le sidfate aqueux en prismes brillants incolores, qui, chauffés à une température où l'acide sulfurique libre se volatilise, laissent un résidu opaque : c'est le sulfate anhydre. Il se dissout aisément dans l'eau froide excédante et supporte une température assez élevée sans perdre d'acide sulfurique; mais, chauffé au blanc, il perd complètement son acide si l'on ajoute à la fin un peu de carbonate d'ammonium. Dans la solution de ce sel évaporée au bain-marie, le sulfate aqueux Yb^O*, 3SO^-l- 8 H* O cristallise en assez grands prismes brillants. Inaltérable à l'air, il perd son eau de cristallisation à 100°, se dissout lentement dans l'eau même bouillante et sans résidu dans une solution saturée de sulfate de potasse. » Séléniles. — Par le sélénite de sodium il se forme, dans une solution du sulfate, un précipité amorphe, volumineux et insoluble de sélénite neutre. Après la digestion de ce sel avec un excès d'acide sélénieux, et après l'éva- poration à une chaleur douce, on obtient un résidu cristallin et insoluble àe sélénite acide, Yb='0%3SeO + H^OSeO + 4H=0, qui perd son eau de cristallisation à 100°. L'analyse a donné 42,34 - 42, 5i Yb^O', 47,07-47, loSeO et 8,o3H^O, au lieu de 42,46, 47,84 et 7,76. » Oxalate Yb'0''3C='0» + loH^O. L'acide oxalique produit, dans les ( 59) solutions d'ytterbiiie, d'abord un précipité assez volumineux de petites ai- guilles très fines, mais elles se transforment bientôt en petits prismes courts, épais et beaucoup moins volumineux. L'oxalate est très peu soluble dans l'eau et les acides étendus; à ioo°, il perd 7*"°' de son eau. L'analyse a donné 49,92Ybn)' et i5,76H'0, au lieu de 49,87 et iS.gS. » L'ytterbine est un sesquioxyde de la formule Yb-0', ce qui est con- staté par : 1° la composition du sulfate, analogue aux sels correspondants de l'yttrium et du didyme, et sans doute aussi isomorphe ; 2° la composi- tion du sélénite acide, tout à fait caractéristique pour les sesquioxydes; j ai montré autrefois que les oxydes suivants produisent des sélénites de la même composition : Cr=0% Fe=0% Ce^O', Di^O% Y-0% Er=0', Br^O', Sb-0'; 3° la composition de l'oxalate, analogue à celui du didyme, Di-0°,3C'0^+ ioH-0; 4° la composition du formiate, analogue, selon M. Marignac('),àceluiderytlrium, Y^O%3CHO H- 4H-0; 5° la chaleur et le volume moléculaires trouvés pour la terre et son sulfate anhydre et aqueux, qui prouvent que l'ytterbine appartient à ce groupe de sesqui- oxydes auquel elle est jointe dans une Note suivante. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur la dissolution du platine dans l'acide sulfurique. Note de M. Scheurer-Kestner, présentée par M. Wurtz. « Dans des Communications précédentes ('), j'ai montré que l'acide sulfurique des chambres de plomb, même lorsqu'il est sulfureux, attaque le métal des appareils en platine dans lesquels on le concentre pour l'ame- ner à 66°. J'ai établi aussi que la dissolution du métal est d'autant plus considérable que le degré de l'acide concentré est plus élevé. » Depuis que j'ai eu l'honneur de faire ces Communications à l'Acadé- mie, de nouvelles expériences m'ont appris que la forme donnée aux conclusions de mes premières recherches était trop générale; que l'acide sulfurique n'attaque réellement leplatine d'une manière appréciable que lorsqu'd renferme des composés iiitreux; qu'il suffit de quantités extrê- mement petites d'acide azoteux pour provoquer la dissolution non inter- rompue du platine tant que l'acide sulfurique est en contact avec lui ; enfin, que l'acide sulfiuiqtie complètement pur, exempt de traces d'acide azoteux, (') J/c/iii'cs des Sciences physiques et naturelles, 1898. {') Voir Comjjtes rendus, 1875, t. LXXXI, p. 892, et 1878, t. LXXXVI, p. loSc. ( 6o ) petit être impunément bouilli dans les alambics en plaline sans que ceux-ci soientattaqués. » Des traces d'acide azotetix, à peine décelées par le sulfate ferreux, suf- fisent pour provoquer l'attaque du platine, l'acide azoteux servant d'in- termédiaire pour l'oxydation du platine aux dépens de l'oxygène de l'acide sulfurique. » Ces faits avaient échappé à mon observation, mais des essais répétés avec soin m'ont éclairé sur les causes de l'erreur dans laquelle je suis tombé; mes premières conclusions, à savoir que l'acide sulfurique des cliambres, même celui qui renfeime un excès d'aciiie sulfureux, attaque le platine pendant la concentration à 66°, restent vraies; mais il n'est pas vrai que l'acide sulfurique exempt de traces de composés azotés agisse de même à l'égard de ce métal. Il a suffi, pour concilier ces deux thèses, qui semblent contradictoires, de constater que l'acide des chambres de plomb, même lorsqu'il est sulfureux, renferme de l'acide azoteux; c'est ce qui se présente effectivement; la coexistence des deux gaz y est permanente, et, à moins de détruire l'acide azoteux par le sulfate d'ammoniaque, ce gaz résiste à l'ébullition de l'acide, même en présence de l'acide sulfureux; ce dernier corps est expulsé, au contraire, pendant la concentration de l'acide. » Les expériences ont été faites de la manière suivante : des feuilles de platine minces, ayant o™,oi5de largeur sur o™,09O de longueur, ont été introduites dans une même quantité (environ 60^"^) d'acide sulfurique bouillant et y ont été maintenues pendant plusieurs heures; la quantité du métal dissous a été déterminée par la pesée de la feuille avant et après l'immersion dans l'acide. » I. Acide sulfurique exempt d'acide azoteux, ne donnant pas de réaction avec les réactifs connus (sulf.ite de fer, diphénylaraine). • Trois feuilles de platine, pesant i8'',88o, is'',9ii et i^^g^Oi y sont restées inatlaquées; >> II. Acide sulfurique exempt d'acide azoteux, mais renfermant 20 pour 100 d'acide anliydre (acide de Nordhausen). » Les trois feuilles y sont restées inattaquées. » III. Acide sulfurique pur, exempt d'acide azoteux et soumis à la température de l'ébul- lition du soufre dans un tube fermé. » La feuille de platine est restée inattaqiiée. • IV. Acide sulfurique ordinaire, regardé comme exempt d'acide azoteux; l'acide qui avait servi à sa préparation renfermait des quantités d'acide sulfureux telles qu'il en répan- dait fortement l'odeur. La première feuille de platine a perdu 0,0098 La deuxième » » o,oogg La troisième " •• 0,0077 ( Cu ) » V. Acide siilfuriquc, réputé pur, renfermant iin dix-millième d'acide azoteux. • Après une ébullition de deux lieures, la feuille de platine a perdu o^'', 0020. » VI. Le même acide, préalablement bouilli avec du sulfate d'ammoniaque et ne donnant plus aucune réaction avec le sulfate de fer. » Après une ébullition de quatre heures, platine inattaqué. » Après une nouvelle ébullition de deux heures, même résultat. >■ VII. Acide sulfiiri([ue donnant une très forte réaction avec le sulfate de fer. » Après une ébullition de deux heures, la feuille de platine a perdu o''',o493. » Pendant rébullilion de l'acide sulfurique, l'acide azoteux ne s'en dégage pas; il y resie à l'état de composé stable, comme l'a déjà fait remar- quer M. Winckler. Cette circonstance explique comment il se fait que des quantités minimes de composés azotés soient capables d'agir sur une quan- tité relativement grande de platine. » Ou peut conclure de ces expériences : » Que l'acide sulfurique absolument pur n'attaque pas le platine, et qu'en se servant du sulfate d'ammoniaque recommandé par Pelouze on peut évitera peu près complètement l'attaque des vases en platine; » Que l'acide sulfurique qui renferme des traces d'acide azoteux dissout le platine, et que cette dissolution est d'autant plus active que le degré de concentration de l'acide est plus grand; » Que l'acide sulfurique des chambres de plomb, même lorsqu'il ren- ferme un excès d'acide sulfureux, attaque le platine, l'acide azoteux résistant à l'action de l'acide sulfureux et s'y trouvant à l'état de combinaison stable ; » Que, par conséquent, l'attaque du platine est toujours due à la présence de composés azotés dans l'acide sulfurique; un dix-millième suffit pour dissoudre une quantité de platine telle qu'elle n'a jamais été observée industriellement (nous avons vu, en effet, à l'expérience V, que 60^"^ d'acide sulfurique ont dissous oS"^, 002 de platine). La coideur rose de l'acide sul- furique des chambres de plomb, causée par la présence du sélénium, et l'odeur d'acide sulfureux qti'il répand ne sont pas des caractères qui permettent de juger que l'acide est suffisamment exempt de composés azotés : il faut recourir à des réactions beaucoup plus sensibles. Ainsi un tel acide, dans lequel le sulfate ferreux décèle des traces à peine sensibles de composés azotés, est coloré en bleu par la diphéuylamine; il renferme à la fois de l'acide sulfureux et de l'acide azoteux et il attaque le platine. Pendant sa concentration, la quantité d'acide azoteux diaiinue très peu, tandis que l'acide sulfureux est complètement expulsé. De l'acide sulfurique ayant 1,8376 de densité et renfermant 94,84 pour 100 d'acide monohydraté a ( 62 ) été concentré au quart de son volume. Après la concentration il avait i,84i3 de densité et renfermait 98,45 pour 100 d'acide monohydraté. Il renfermait avant la concentration gS millionièmes d'acide azoteux; après la concentration il en renfermait encore 89. Cet acide dissolvait le platine des vases de concentration, quoiqu'il ne fût souillé que de proportions infi- nitésimales d'acide azoteux. » CHIMIE ORGANIQUE. — Remarques sur t'élhérificalion des hydracides. Note de M. A. Villiers, présentée par M. Berthelot. « 1. J'ai indiqué précédemment (') les résultats relatifs à l'éthérifica- tion des hydracides. Outre les différences que présentent leurs vitesses d'éthérification, qui croissent dans l'ordre suivant : acide chlorhydrique, acide bromhydrique, acide iodhydrique, et qui sont fort différentes entre elles, j'ai noté plusieurs résultats, sur lesquels je crois utile de revenir. » 2. Je rappellerai en premier lieu que, pour chacun des trois hydra- cides, l'éthérification ne se produit plus lorsqu'ils se trouvent, dans les solutions initiales, en présence d'une certaine quantité d'eau, contrairement à ce qui a lieu avec les acides organiques. )) Ce fait doit être attribué à la perte d'énergie qu'éprouvent les hydra- cides par suite de leur dilution dans l'eau , perte d'énergie qui les rend im- propres à produire les réactions que produisent les acides anhydres ou leurs premiers hydrates. » J'ai montré que, pour l'acide chlorhydrique en particulier, la limite de dilution à partir de laquelle l'éthérification cesse à la température ordinaire est peu supérieure à la dilution représentée par la formule HCl + 4HO, qui est précisément la formule du premier hydrate cristallisé de l'acide chlorhydrique. Il semble donc que l'acide chlorhydrique ne puisse être élhérifié à la température ordinaire que pour des dilutions infé- rieures à celle de cet hydrate, ou plutôt que ce soit l'acide anhydre dissous dans cet hydrate à la faveur de l'alcool en présence qui s'éthérifie seul. Une liqueur contenant au début i^"! d'acide en présence de 4^^ d'eau de- vrait être d'après cela à la limite, et l'éthérification devrait y être nulle Mais il ne faut pas oublier que cet hydrate éprouve, dès la température ordinaire, une dissociation partielle, dissociation dont les proportions ('] Comptes rendus, t. XC, p. 1488 et i563. (63) sont, du reste, probablement modifiées par l'alcool en présence; l'élhéri- fication pourra donc avoir lieu grâce à cette dissociation. » Nous trouvons donc ici encore une application de la conception fé- conde par laquelle M. Berthelot ( ' ) regarde les dissolutions des hydracides comme des solutions des hydrates les plus concentrés, et même d'acide anhydre dans les hydrates plus avancés, cet acide anhydre et ces premiers hydrates existant dans le mélange dans des proportions déterminées par les conditions de leur propre dissociation et pouvant manifester directe- ment leur action individuelle dans les réactions chimiques. » Si l'on élève la température, les effets de cette dissociation s'accroissent et deviennent fort notables. C'est ce qui résulte de l'étude de l'éthéri- fication à 44°, température où l'éther ordinaire ne se produit pas encore, et à laquelle la dernière dilution à partir de laquelle l'éthérification cesse d'avoir lieu pour l'acide chlorhydrique correspond à la formule HC1+ 20HO. A la température de 100°, les effets de cette dissociation des hydrates de l'acide chlorhydrique s'augmentent encore. » On conçoit, du reste, que l'effet de la dissociation ne se borne pas à élever la limite de dilution à partir de laquelle commence l'éthérification, mais qu'il doit aussi élever les coefficients d'éthérification limites des li- quides qui s'éthérifient à la température ordinaire. C'est ce que j'ai constaté plus haut. .....4... » A la température ordinaire, la dissociation des premiers hydrates paraît être plus avancée pour l'acide iodhydrique que pour les deux autres; cet acide peut, en effet, s'éthérifier à cette température dans des liquides contenant des proportions initiales d'eau en présence desquelles les acides chlorhydrique et bromhydrique ne s'éthérifient pas. » 3. Revenons au cas des mélanges ne contenant pas d'eau dans leur composition initiale. J'ai montré que la limite d'éthérification de ces mé- langes à des températures où l'éther ordinaire ne se produit pas est infé- rieure à celle qui correspond aux acides organiques, et que cette limite n'est pas fixe, mais qu'elle s'élève avec la température, contrairement à ce qui a lieu pour ces derniers. B Ce fait ne peut être attribué, comme on pourrait le croire au premier abord, à l'action de l'eau mise en liberté par la portion de l'acide éihérifiée sur la portion qui ne l'est pas, et qui amènerait cetle dernière à un état d'hydratation où l'acide ne pourrait plus agir sur l'alcool. Pour que cela Essai de Mécanique chimique, t, II, p. i44' (64 ) put avoir lieu, il faudrait, ainsi qu'on peut s'en assurer d'après les résul- tats relatifs à l'éthérification des mélanges contenant de l'eau au début, que l'eau éliminée par l'élhérification fût dans des proportions considérables par rapport à la quantité non étliérifiée et, par conséquent, que la pro- portion d'acide éthérifié fût considérable. » Je pense que l'on peut expliquer la petitesse de la limite observée en admettant que les hydracides forment avec l'alcool des combinaisons ana- logues aux hydrates définis qu'ils forment avec l'eau, et dont les combi- naisons cristallisées de la dulcite avec les hydracides, décrites par M. G. Bouchardat, montrent des exemples. L'existence de ces composés paraît, du reste, très nettement indiquée, d'après M. Berthelot ('), par les cha- leurs considérables dégagées pendant la dissolution des hydracides dans l'alcool, même dans des conditions où l'étliérification n'a pas lieu, comme dans le cas de l'acide chlorhydrique dissous dans l'alcool à la température ordinaire. X L'éthérification résulterait des équilibres qui s'établissent entre ces hydrates et ces alcoolates, les uns et les autres étant à l'état de dissociation partielle (-). » Cette hypothèse permet de concevoir l'infériorité relative des limites atteintes par les hydracides et la variation de ces dernières avec la tempé- rature. Elle rend compte aussi de la différence des limites qui corres- pondent à l'acide bromhydrique et à l'acide iodhydrique. Ces deux acides peuvent atteindre une même limite, mais à des températures différentes. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Des bactéries atmosphériques. Note de M. P. Miquel. « Dans une Communication précédente (*), j'ai établi que les causes de recrudescence des spores aériennes des mucédinées étaient la chaleur et l'humidité ; aujourd'hui, jedirai cjuelques mots des lois qui président à la dif- fusion des semences infiniment plus petites des microbes appelés bactéries. » Par des procédés d'ensemencement dont la description allongerait démesurément cette Note, je suis parvenu à saisir et à nombrer les spores (') Essai de Mécanique chimi'jue, t. II, p. 68i. (') Même Ouvrage, p. 684. (') Comptes rendus, t. LXXXVI, p. iSSa. ( 65 ) ou œufs des microbes hacléries, ce qui m'a peiniisde constater que, si les germes de ces êtres infimes sont toujours présents dans l'atmosphère, comme il résulte des belles recherches de M. Pasteur, leur nombre y est soumis à d'incessantes variations. » Ainsi, le chiffre des bactéries atmosphériques^ très faible en hiver, croit au printemps, se montre élevé en été et en automne, puis baisse rapidement pen- dant les frimas : loi également applicable aux spores des champignons; mais, tandis que les graines des ynoisissures sont abondantes pendant les périodes humides, le chiffre des bactéries aériennes devient alors très faible et ne s'élève de nouveau que lorsque la sécheresse envahit le sol, précisément à l'instant oie les spores de moisissures se font i-ares; si bien qu'aux maxima des microbes- moisissures correspondent les minima des microbes-bactéries et récipro- quement. Ce sont là des faits que les courbes graphiques rendent avec une netteté saisissante. » Tant qu'il n'aura pas été possible de préparer un liquide capable de faire germer indistinctement toutes les semences des schizophytes, il sera bien difficile de connaître avec exactitude le nombre réel des bactéries voya- geant à travers l'espace. En opérant avec du bouillon neutre parfaitement stérilisé, on trouve que le chiffre moyen annuel des bactéries contenues dans 1""' d'air ne s'élève pas au-dessus de deux cents, ce qui porterait à croire que l'atmosphère est cent fois plus chargée de spores de moisissures que de germes de bactéries. Malheureusement, l'expérience démontre tous les jours que la composition des milieux nutritifs a une grande influence sur le développement des microbes; pour n'en citer qu'un exemple, le Bacillus ureœ, agent très actif de la fermentation ammoniacale et organisme parfaitement distinct du Micrococcus ferment de i'nrée, étudié par MM. Pas- teur et Van Tieghem, croît très bien dans l'urine, dans les liquides chargés d'urée, mais se montre incapable de se multiplier dans le bouillon neu- tralisé. Quoi qu'il en soit, ce dernier liquide est néanmoins un milieu favo- rable au développement d'un grand nombre d'espèces et se prête à l'obtention de résultats dont le mérite le moins contestable est d'être com- paratifs. » En été et en automne, on trouve parfois à Montsouiis mille germesde bactéries par mètre cube d'air. En hiver, il n'est pas rare de voir ce chiffre descendre à quatre et cinq, et de noter des jours où les poussières de 200''' d'air sont incapables de déterminer l'infection des liqueurs les plus alté- rables. » Dans l'intérieur des habitations, en l'absence des causes mécaniques C. R., 18S0, 2« Semestre. (T. XCI, K» 1.) 9 {66 ) (le va-et-vient, le frottage, etc.) qui soulèvent les poussières répandues à la surface des objets, l'air ne se montre fécond que sous le volume de 3o'" à 5o'''; dans mon laboratoire, les poussières de 5'"^ d'air déterminent habi- tuellement l'altération du bouillon neutre. Dans les égouts de la ville de Paris, l'infection de la même liqueur est produite par les particules de toute sorte que charrie i'" d'air. » On voit combien ces résultats diffèrent de ceux qu'a publiés M. Tyn- dall. D'après ce savant, quelques centimètres cubes d'air seraient, dans la plupart des cas, capables d'apporter l'infection dans les infusions les plus diverses. M L'intérêt qui s'attache à l'étude des bactéries, agents présumés des maladies infectieuses, m'a conduit à rapprocher du nombre des décès causés à Paris par cette classe de maladies le chiffre des bactéries pré- sentes dans l'atmosphère. De cette comparaison, étendue du mois de décembre iB'79 au mois de juin 1880, il résulte que toute recrudescence de bactéries aériennes est suivie à huit jours d' intervalle d'une recrudescence de décès par les maladies dites contagieuses et épidémiques. Peut être s'agit-il ici d'une simple coïncidence; aussi, tout en signalant cette relation, du moins étrange, j'attendrai, avant de me prononcer définitivement sur ce sujet, qu'une suite ininterrompue de recherches vienne l'affirmer avec la dernière évidence. J'ajouterai cependant que, si, comme on le prétend, les maladies zymotiques ont pour cause première l'infection de notre organisme, par des ferments figurés, telluriques ou miasmatiques, ce sera pendant les temps secs que ces germes morbides seront le plus abondamment répandus autour de nous. » Je reviendrai prochainement avec plus de détails sur quelques-uns des faits qui viennent d'être signalés, et notamment sur les causes de diffu- sion des bactéries dans l'atmosphère. Je prouverai, contrairement à l'opinion de plusieurs auteurs, que la vapeur d'eau qui s'élève du sol, des fleuves et des masses en pleine putréfaction est toujours micrographiquemeut pure, que les gaz qui proviennent des matières ensevelies en voie de décomposi- tion sont toujours exempts de bactéries, que l'air impur lui-même qu'on dirige à travers des viandes putréfiées, loin de se charger de microbes, se purifie entièrement, à la seule condition que le filtre infect et putride soit dans un état d'humitlité comparable à celui delà terre puisée à o^jSo de la surface du sol. Enfin j'indiquerai quelques procédés, d'une application facile, à l'aide desquels on parviendra, je l'espère, à immobiliser ces germes prétendus meurtriers, soupçonnés de porter au loin les maladies et leurs ter- ribles effets. En terminant, je dois cependant à la vérité de reconnaître que (67 ) jusqu'ici pas une des nombreuses espèces que j'ai isolées et inoculées aux auimaux vivants ne s'est montrée capable de déterminer des troubles pa- thologiques dignes d'être mentionnés ( ' ). » GlIIMIE PMYSIOLOGiQtJE.— Sur un ferment digestif contenu dans le suc de figuier. Note de jM. Bodchct, présentée par M. Wurtz. « Les recherches que nous avons présentées à l'Académie, avec M. Ad. Wurtz, sur l'action digestive du suc de Carica papaya et du ferment digestif, la papaïne, qu'il renferme m'ont engagé à voir si ce n'était pas là un fait se raltacliant à une propriété cariiivore générale du latex de beaucoup d'autres végétaux. Des études spéciales faites avec soin dans cette direction m'en- gagent à le croire, et dès aujourd'hui, au moins, la chose semble démontrée pour le suc laiteux du figuier commun. » Ce suc est peu abondant, d'une récolte longue et assez difficile. On n'en a pas de grandes quantités. Néanmoins, je me suis fait adresser de la Provence du latex recueilli au mois d'avril, ce qui est important à retenir, car le suc change de qualité avec l'état plus ou moins avancé de la végéta- tion, et, dans le laboratoire de M. Wurtz, nous avons fait des expériences qui ont donné les résultats suivants : » 58"' de suc laiteux en partie coagulé, formant une partie séreuse et un coagulum résineux, blanc, gluant, élastique et parfumé, ont été mis dans un verre avec 60^' d'eau distillée, lo^' de fibrine humide, àl'étuve de So". Au bout de quelques heures, la fibrine était attaquée, ramollie, et le soir elle était digérée, en laissant un petit résidu blanchâtre au fond du verre. » J'ajoutai successivement dans ce même verre et dans le même liquide d'abord lo^"' de fibrine humide, qui ont été digérés en douze heures, puis la»"", puis 15^'', et cela huit fois à un ou deux jours de distance, ayant tou- jours soin de remettre le vase dans l'étuve. Ces différentes additions ont employé 90^"' de fibrine pour lui mois d'expérience. » Chaque quantité de fibrine a été digérée en moins de vingt-quatre heures et a laissé un résidu blanchâtre homogène, qui s'ajoutait au résidu de la digestion précédente. La solution donnait une odeur prononcée de bon bouillon, sans la moindre putridité et avec une odeur agréable, due au coagulum résineux du suc de figuier, laissé à dessein dans le verre- (') Ces recherches ont été f;iites à l'Observatoiie de Montsouris. (68) » Au bout d'un mois, nous avons cessé l'expérience. Ces digestions de fibrine n'avaient pas fermenté; elles conservaient une bonne odeur de viande digérée, plus l'arôme de la résine de figuier. D'autres expériences semblables ont donné les mêmes résultats. » Elles prouvent qu'il y a dans le latex du figuier un ferment digestif puissant, et nous espérons procbainenient dire à la fois quelle est la com- position du résidu et de quelle nature est ce nouveau principe de pepsine végétale, capable de digérer ainsi les matières albuminoïdes. » M. Daperée présente à l'Académie, de la part de M. de Koninck, un Ouvrage portant pour titre : « Faune du terrain carbonifère de la Belgique » . L'auteur avait traité le même sujet dès 1842 et avait généreusement offert à l'École des Mines toute la collection des types décrits par lui. Il vient de reprendre le même sujet, en mettant à profit les riches et importants matériaux que lui ont fournis, non seulement la Belgique, mais aussi toutes les collections de l'Europe. Le nombre total des espèces connues arrive ainsi à mille ou douze cents. Les Poissons et les Mollusques céphalopodes forment l'objet de ces deux premières livraisons et de cinquante belles planches in-folio. M. P. DE Bkoca adresse, à l'occasion d'une récente Communication de M. de Fra/sseix{'), une réclamation de priorité, au sujet de « l'Emploi des objectifs à long foyer pour le pointage des canons rayés ». Cette réclama- tion est accompagnée de divers documents à l'appui. M. M. ZiEGi.ER adresse une Note intitulée : « Observations faites sur la floraison du seigle, provoquée par le contact de certaines substances » . M. Krarup-Hansen adresse une Note relative à une formule de venti- lation. La séance est levée à 5 heures et demie. j. b. (') Voir Cumptes rendus, séance du 7 juin 18S0, p. i35i, la Noie de M. de Frayssei.x et les remarques do M. EJ, Becquerel, relatives aux expériences dues, en 1870, à l'initiative de M. Le Roux. (69) BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OdVRAGES reçus dans la séance do 5 JUILLET 1880. Bibliothèque de l'École des Haiiles Éludes, publiée sous les auspices du Ministère de i Instruction publique. Section des Sciences naturelles,- t. XX. Paris, G. Masson, 1880; in-8°. Traité pratique d'analyse chimique qualitative et quantitative à l'usage des laboratoires de Chimie; par F. Pisani. Paris, Germer-Baillière, 1880; in-S"^. Faune du calcaire carbonifère de la Belgique; jKtr L.-G. de Koninck. Bruxelles, F. Hayez, 1878- 1880, in-folio, texte et planclics. (Présenté par M. Daubrée.) Mémoires de la Société d' Agriculture, Commerce, Sciences et Arts du dépar- tement de la Marne; année 1 878-1 879. Chàlons-sur-Marne, Aug. Denis, 1880; in-8°. Spirogyra des environs de Paris; par V. Petit. Paris, J. Lechevalier, 1880; in-8°. Catalogue des diatomées de l'île Campbell et de la Nouvelle-Zélande ; par P. Petit. Paris, A. Coccoz, 1877; br. in-8°. Liste (les diatomées et des des7nidiées observées dans les environs de Paris, pré' cédée d 'un essai de classification des diatomées; par P. Petit. Paris, A. Coccoz, 1877; br. in-8°. Enquête sur la situation de l' Agriculture en France en 1 S-jc^, faite à la demande de M. le Minisire de l'Agriculture et du Commerce par la Société nationale d'A- griculture. Paris, Bouchard-IIuzard, i879-i88o;2 vol.in-S". (Présenté par M. Chevreul.) Société d'Histoire naturelle de Toulouse, 1876- 1877, 3* fascicule; 1878, /j* fascicule ; 187c), 2^, 3*^, 4^ fascicules. Toulouse, inipr. Gibrac, 1877-1879; 5 livr. in-8°. Note sur quelques intégrales définies. — Note sur la formule d'addition dans les fonctions elliptiques. — Sur l'enveloppe de la droite qui joint les extrémités des aiguilles d'une montre, — Sur les intégrales des équations linéaires aux déri- vées partielles du premier ordre; parl^U. GiLBEUT. Bruxelles, F. Hayez, 1880; 4 opuscules in.8°, (Présentés par M. Puiseux.) M. EscARY. — Valeur finale de la fonction Y „ pour des valeurs in(léfinimei]( croissantes de l'entier n, Paris, A, Chajx, 1879; opuscule in-8°, ( 70 ) De l'action physiologique de l'acide snlicylique et du salicylate de soude sur ta respiration,- par M. Ch. Livon. Marseille, Barlatier-Feissat, 1880; opuscule iu-8°. Le globe terrestre ; par MM. Klein efTHOMÉ. Édition française par M. Cn. Baye; i™ livr. Paris, F. Ebhardt, 1880; in-S''. Ju pôle nord; par F. von Hellwald; traduction de Ch. Baye, i" livr. Paris, F. Ebhardt, 1880; in -8°. Nouveau système de pointage applicable aux bouches à feu rayées et aux armes à feu portatives de toute nature; par M. Ph. de Broca. Nantes, liv. Mangin et Giraud, 1875-, opuscule in-8°. Tokio daigaku ( University of Tokio), ttie calendnr of ihe departments of Law, Science and Littérature j25'ig-/io{iS'jg-8o). Tokio, Z. -P. Maruya;in-i2 relié. Transactions of ihe zoological Society of London;\o\. X, Part i3. London, j879;in-4°. LehrbuchzurBahnbestimmung der Kometen und Planeten; vonTn. v.Oppol- zer; zweiter Band. Leipzig, W. Eugelmann, 1880; in-8". (Présenté par M. Lœwy.) Einige Bemerkungen ûber die anomalcn Bewegungsirscheinungen einiger Kometen und iïber das ividcrstand leistende Médium; von Th. v. Oppolzer. Kiel, C.-F. Mohr; opuscide in-4''. (Présenté par M. Lœwj.) COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 12 JUILLET 1880. PKÉSIDENCE DE M. EDM. BECQUEREL. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE I/ACADÉMIE. ASTROISOMIE. — Observations de la comète b 1880 {Sclmebcrle), Jattes à l'Observatoire de Paris [équatorial de la tour de l'Ouest); par MM. Tisse- rand et G. BiGouKDAN. Comauiniquées par M. l'amiral Mouchez. Dates. 1880. Étoll. de comi es Ascension droite. Dccl inalsoii. ï. m*-^ Réfiact. Parall. m*-it: Réliact. Parall. Avril 16.. a -4- m s 3. 4.78 s -1-0,02 -i-o',68 - 1.23,6 0 ,0 + 2", 4 18 . b — 6.37,80 0,00 -t-0,22 -H 1 .25,2 + 0,1 3,4 20.. c -\- 4.12,96 0,00 -f-0,17 -f- 1.44,0 -1-0,1 3,5 21.. il — 0. 7,21 0,00 H-0,2I -+- 0.38,8 0,0 3.4 26.. e _._ I .53,62 — 0,01 -1-0,52 H- 1.17,8 0,0 0,6 29.. f — 1. 5,19 -1-0, 06 +0,47 — 10.18,4 -0,2 0,8 3o.. g — I . l5,I2 — o,o3 -1-0,46 -1- 5.23,5 -1-0, I 0,8 Mai I.. h ~ 3.47,08 —0,06 -ho, 45 -h 9.23,4 -1-0,2 0,9 2.. i I . 19,36 — 0,07 -l-o,4o -1-14.33,6 Ho, 4 2,2 3 . j ^- i .36,07 — o,o5 +0,42 4- 8.22,3 + 0,2 1,0 4- k -\- 3.36,72 — 0,03 -t-o,4o -h 5. 1,6 -t-o,l 1,6 c. R., 1 [880, 3* Semestre, (T. XCI, NOS, .) 10 ( 7^) Dates. 188U. Étoiles Ascension de ,- -~-^. comp. ^^* — '^ RélV droite. Déclinaison. ict. Parai! . m* ^^ RclVact. Parall. Mai 5. . / — 2.46,62 -f 0 01 -i-o,4o — 1 54,7 0,0 1,3 7- . m +io.58,g4 —0 ,01 -i-0,38 H- 2 3i,4 0,0 1,5 9- . n -+- 6.19,22 —0 ,01 4-0,32 + 4 29,0 -1-0,2 2,3 1 1. . 0 - 2. 9,09 -f-o ,o3 -r-0,34 -■4 27,2 —0,4 1,8 14. . p — 0.26,82 0 ,00 -+-0,21 — 2 49,8 -0,2 3,0 16. . q — 0.28,55 0 ,00 -t-o,n — 0 0,2 0,0 3,4 '7- r H- 0.5^, Si —0 ,01 -1-0,09 - 8 .45,9 -1,4 3,4 '9- . s — 0.35,07 —0 ,o3 +o,io -17 27,5 —2,6 3,4 Positions des étoiles de comparaison. Ascension droite Déclinaison Dates. moyenne Réduction moyenne nord Réduction 1880. Étoiles. 1880,0. au jour. 1880,0. au jour. Avril 16. a 6789 Arg.-OEItzen. . . . Il m s 6.)8. 1,97 -^3'o3 76?56'.47'5 +16^4 18. b 6943 Arg.-OEllzen 6.25. 0,68 -■-2,90 75.21. g, 8 -+-i5,6 20. c 33oAra. Z73°, T.VI.. 6 . I 2 . 25 , 99 1-2,44 73.54.36,9 -t-i5,3 21. d Anonyme obs. niérid . 6. 16. 12,48 n-2,34 73.13.57,5 i->4,7 26. c 4o2Arg. 270", T. M. . 6. 16.32,47 + 2, 10 69-59.49,9 -h. 3,4 29. / 6778 Arg.-OE 6.15.45,75 +1,94 68.15.45,1 -!-I2,7 3o. g 6786 Arg.-OE 6.16. 4)09 + ■,9' 67.22.56, 1 ^ .2,3 Mai I . /( 6834 Arg.-OE 6. 18.45,92 + 1,90 66.41.58,4 -1 12,0 2. i 526Arg. Z6o°, T.VI. . 6. i3.52,2i -f-i,8i 65.57.36,8 -f-ii,7 3. j 6752 Arg.-OE 6.13.48,60 + .,78 65. 3i. 4,7 -1 1 1 ,5 4- j_ (58oArg.Z64'',T.VI| '\ -(-67. 4 Arg.-OE. 1 6.12. 5,95 H ',74 64.57.48,5 -T-II ,2 5. / 587 Arg. 2 64°, T. VI. . 6.18.47,88 H- 1,77 64. 3i. 5,4 -MO, 9 7- «66 16 Arg.-OE 6. 5.43,03 + 1 ,60 63.18.43,1 -Mo, 3 9- n 835 Arg. Z 62", T. VI. 6. 1 1 . 12,08 -i-i ,5i 62. 9. 9,7 + 9,7 1 1. 0 890 Arg. Z61», T. VI. 6.20.29,97 -t-i,65 61.25.34,4 + 9,3 .4. p 6885 Arg.-OE 6. 20. 14, 12 -n ,60 59.38.53,1 + 8,4 16. q 934 Arg., T. VI 6.21 . 16,09 H-i,59 58.35.29,5 -1 7.8 ■7- r R;iddifrei( 1739-^697) 6.20.21 ,77 -1-1,57 58.14.54,2 -i- 7,6 ■ ., i8. 1 , .. s 978 Arg. Z 57°, T. VI. G. 22. 23, 77 + 1,57 57.55.26,3 + 7,6 Positions géoccntriques de la comète, rapportées à l équinoxc et à l'équateur apparents de l'époque. Nombre Nombre Date s. Temps moyen A scension de Déclinaison de Observa- 1880 de Paris. droite. comp ar. noi d. compar. teur. Avril I Il ut 8 b 6. .. i3. 3. 5 6. m s ÎI.I0,48 3 7 6°. 55 4-2,7 2 G. B. •. 1 ' 8,... i5.2i.35 6. 18.26,00 3 75.22 54,1 3 G. B. ( 73 ) Nombre Nomlir 1 Dates. Temps moyen Ascension (le Dëclinaisoii de Observa 1880. de Paris h m s droite, h m s compar. nord. 0 t ti coni[uu leur. l'il 20 i5.i8.38 6.16.41, 56 4 73.56.39,8 4 G. B. 21 I 4 . 5g . I 5 6.16. 8,22 2 73.14.54,4 2 G. B. 26 9. 7.31 6. i4-4' >46 3 70. 1.21,7 2 T. '9 9.21. i5 6. 14.43, o3 9 68. 5.40,0 4 G. B. 3o 9. 8.22 6. 14. 5i ,3i 3 67.28.32,8 2 T. ^lai I 9. i3. I 6.i5. i,i3 3 66. 5i .34,9 3 T. a I i . 6. I 6. i5. 13,71 8 66. II .24,7 4 G. B. 3 9- 9- 7 6.15.26,82 4 65.39.39,7 3 T. 4 10. 4-43 6.15.44,79 5 65 . 3 . 3,0 5 G. B. 5 9.22.36 6.16. 3,44 4 64.29.22,9 4 G. B 7 9.27.15 6. 16.43,94 3 63.21 .26,3 3 T. 9 io.5o.32 6. 17 .33, 12 2 62. i3.5o,9 2 G. B. II 9.49.51 6. 18. 22,90 2 61.11.17,8 0 G. B «4 12. 4.54 6. 19. 4g, II 3 5g. 36. i4, 5 4 G. B 16 .3.14.37 6.20.49,24 4 58.35.40,5 4 G. B '7 I 3 . 2g . I I 6. 21 .20, 73 3 58. 6.17,9 4 G. B 18 I 3 . II . 2G 6 . 2 I . 5o , 34 3 57.38. 7,; 4 G. B Remarques . — Jngle de position de la queue. 1 880. Mesures. M ai I . . 50^7 T. Si^e G. B. 2 3 . . . 48.2 T. 54.7 G. B. 2 II . , 47 i G- B. 5 1880. Avril 18. . . La comèle a un noyau de 1 1° grandeur et une queue assez étalée de 3' en- 26. . . Mai I ! . . . viron de longueur. » 1 2= grandeur ; la queue paraît plus brillante suivant sa ligne moyenne. 1 3'' grandeur; le noyau ne se distingue qu'à l'ap- proche du fd. » Les mesures précédentes ont été faites avec un micromètre à gros fils, dont trois en ascension droite, et en employant les grossissements de 97 on de 128 fois. » Eléments de la comèle b 1 880, par M. G. Bigovrdan. « An moyen des premiers éléments donnés par M. Martin ( Aslronomische Nachr., n° 2310), j'ai calculé une éphéméride qui a servi à former trois lieux normaux, en employant les observations suivantes : Premier lieu Avril : 8, Paris; 10, Pela; 11, Strasbourg; i3. Vienne. Deuxième lieu Avril : 26, Paris; 28, Rome; 2g et 3o, Paris, Troisième lieu Mai : i4, i6, 17, 18, Paris. ( 7't ) » J'ai trouvé ainsi ces con ectioiis : Temps moyen Ascension de Paris. droite. Déclinaison. s tu Avril 10,9128g — o,8t — o. 3,8 " 28,62882 H-o,58 —0.40,7 Mai 16,79170 — o,3i —3.49,6 » En les appliquant à réphéméride, j'ai obtenu pour la comète ces trois positions, rapportées à l'équinoxe moyen de 1880,0 et corrigées de l'aberration : Temps moyen Asceiisioii de Paris. droite. Déclinaison. Il m s o t ri Avril '0,91289 6.37.45,24 -+-8i.i5. 6,8 28,62882 6.r4.36,i2 68.33.52,8 Mai "6,79170 6.20.53,53 58.28. i3,o » De là, en faisant varier la distance géocentrique du premier lien, on a déduit les éléments paraboliques suivants : T= 1880, juillet, 1,83846 (t. m. de Paris), 0= 42"3o'56",i ] . /= ,23o3'36",. ) '''^ '^*^"'°- log7 = 0,258474, qui représentent ainsi les trois lieux normaux : En longitude. En latitude. (0.-C.)cns/3. 0. — G. Pretnier lieu H-o", i +0,2 Deuxième lieu -1-3, t 4-0,1 Troisième lieu +0,3 -f-o,5 » Enfin, j'ai calculé avec eux une éphéinéride pour chaque jour, du 6 avril au 3i mai, et voici comment elle représente les observations : Ascension '''"■«*• Lieu droite Déclinaison '880. de l'observation. (O. — C.)cos(î). O. — C. Avril 6 Ann-Arbor. H-o',o3 -h S"-] 8 Paris(a). +0,19 -t-S.g 9 Princelowu. -1-0,26 -t-'5,4 'O Pol-i. H-o, 44 -f- 0,6 (rt) É(|iiatorial du Jardin. ( 75) Ascension Dates. Lieu droite Déelinaison ISSO. Je l'observation. (O.-C.) cos (J). O.-C. Avril II Strasbourg. +0,11 — 3,o i3 Vienne. — 0,49 + 2,2 16 Paris («). -t-0,76 — 1,1 16 Paris(i). — o,38 — 11, 5 18 Paris(6). — o,o4 —8,0 20. Paris [b). — 0,11 — 6,0 ■xo Ann-Arlxir. +0,0^ — '0,7 21 Paris (6). » — 4-7 26 Paris (è). -ho, 11 — 4.' 9.8 Rome. -1-0,53 — i ,6 29 Paris [b], — 0,01 -h 5,6 3o. . . Paris(i). -)-o,4o -I- 1,2 Mai I Paris (6). -ho, 33 -h 0,1 1 Paris (Z.»). —0,01 — 3,8 3 Paris (6). -0,18 -h 0,9 4 . Paris(i). -ho, 10 — i,3 4 .\nn-Arbor. — o,32 — ?.,4 5.. Paris (i). +0,42 — 1,4 7 Paris(6). —0,06 — 2,5 9 Paris (è). +o,35 -h 3,2 II Paris (Zi). -ho, 12 — 1,3 14 Paris(è). H-o,i5 + i,3 16 Paris (A). —0,12 -h 5,o 17 Parisl^»). -1-0,26 — 3,5 18 Parisjô). — o,?.3 —3,6 » Ce calcul a été fait sous la direction de M. Tisserand. » GÉODÉSIE. — Sur le pendule. Note de M. Faye. « T.e procédé de M. Govi (') rappelle celui de Wliilenust, en 1787, qui a été appliqué par Bessel avec un plein succès en 1828; mais il a l'inconvé- nient de faire varier le mode de fixation du poids que l'on doit remonter le long d'une tige rigide. En outre cette verge, si solide qu'elle soit, ne sau- rait être absolument rigide. Quand elle oscdie sous l'influence de la ])esaii- ia] Éqtiatorial (iu Jardin. [b) É(]uatorial de la tour de l'Ouost. (') Voirpliis loin, p. io5. ( 7'' ) teur, elle se met à vibrer transversalement, et, si l'on déplace le centre de gravité, l'amplitude de ces vibrations change. » Ces questions ont été examinées à diverses reprises au Bureau des Longitudes. J'ai appelé l'attention de nos collègues sur la nécessité d'opérer dans le vide et sur un moyen bien simple de supprimer les oscillations des supports. Il y a plus, en examinant les remarquables observations du pendule exécutées récemment en Allemagne, j'ai signalé la présence de ces vibrations transversales dont je viens de parler, dans les expériences faites à l'aide du pendule à réversion. » Je me suis arrêté à l'idée que le procédé de Whiterurst donnerait pleine satisfaction en modifiant le système adopté par Bessel. Bessel faisait varier d'une toise entière la hauteur du point de suspension et s'assurait, à l'aide d'une touche à levier, que le poids revenait à la même horizontale. Je laisse ce point invariable en relevant le poids suspendu à un fil d'une quantité facile à mesurer avec exactitude (' ). Le mode de liaison du poids au fil reste le même; le mode de suspension du fil lui-même ne saurait varier sensiblement. Enfin les réductions se bornent presque exclusivement à celles de la température, quand on opère dans le vide avec des poids lé- gers et un support relativement inébranlable. Toute la difficulté se réduit à obtenir des oscillations bien planes et surtout à réaliser dans cet ordre d'i- dées un appareil aisément transportable. Je crois y être parvenu. M. Bre- guet s'est chargé de construire l'appareil ; M. d' Abbadie a bien voulu en faire les frais. Nous serons bientôt en mesure de soumettre l'appareil à l'expé- rience. Il n'en est pas moins vrai que la suggestion de M. Govi, qui me décide à donner ces détails dès aujourd'hui, mérite l'attention des obser- vateurs; elle serait d'une exécution relativement facile et donnerait de bons résultats s'il était prouvé que les vibrations transversales du pendule n'ont pas d'influence sensible et qu'on pût déplacer la masse du pendule sans en altérer la disposition par rapport à la tige. Notre appareil est disposé de manière à permettre l'élude du système de M. Govi, du pendule à réversion de Rater et d'autres combinaisons encore que j'ai moi-même imaginées, et qui laissent invariables le centre de gravité de l'appareil et sa longueur. » Toujours est-il que, tant qu'on voudra opérer avec le pendule, il faudra satisfaire aux deux conditions suivantes : B Eviter les corrections relatives à l'influence de l'air; (') Cette disposition ne permet pas d'employer, comme l';i fait Bessel, la méthode des coïncidences pour mesurer la durée des oscillations. ( 77 ) M Eviter les corrections relatives aux oscillations du support. » A quoi j'ajoute que je crois devoir lu'attacher à obtenir, en chaque station, la constante de la pesanteur et non son rapport à la constante d'un lieu de départ. Il suffit de jeter les veux sur les calculs de M. Clarke (') pour apprécier les embarras que cause la pratique généralement admise de déterminer ces rapports, au lieu des grandeurs absolues qu'un appareil bien conçu donnerait tout aussi aisément. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Observations sur la densité de vapeur de l'iode ; par M. Beuthelot. « On admet, dans la théorie abstraite des gaz, que les gaz simples éprouvent à la fois un même accroissement d'énergie totale et ini même accroissement de force vive de translation, lorsqu'ils subissent un même changement de température. Cette conception traduit les expériences des physiciens sur la chaleur spécifique des gaz (loi de Dulong et Petit), sur leur dilatation par la chaleur (loi de Gay-Lussac) et sur leur compressi- bilité (loi deMariolfe). » On conclut encore des deux dernières lois que la densité d'im gaz, c"est-à-diro le rapport entre le poids d'un volume donné de ce gaz et le poids du même volume d'air, pris à la même température et à la même pres- sion, est constante en principe. Les écarts observés jusqu'ici avaient été attribués à des perturbations secondaires. » Ces trois lois n'ont été réellement démontrées que pour trois éléments (oxygène, hydrogène, azote); elles constituent la seule base scientifique sur laquelle repose la détermination physique des poids moléculaires et, par conséquent, la numération des atomes, dans les théories actuelles. » Au cas où ces lois cesseraient d'être vraies |)our certains éléments, la définition physique des poids moléculaires de ces éléments et celle du nombre de leurs atomes deviendraient de pures conventions. » Or, j'ai déjà fait observer que les expériences de MM. Kundt et War- burg, sur la vitesse du son dans le gaz mercuriel, étaient incoriciliables avec l'ensemble des trois lois fondamentales rappelées plus haut [Annales de Chimie et de Physique, 5" série, t. IX, p. 427). » Les expériences de M. V. Meyer sur la décroissance de la densité ga- Geodesy, by lolonel A.-R. Clarke, ]>. 34 1 et suiv. ( 7» ) zeuse de l'iode et des éléments halogènes, sous pression constante, maisàdes températures fort écartées les unes des autres, sont encore plus contraires aux lois admises. Ces expériences sont confirmées d'ailleurs et étendues par celles que M. Troost vient d'exécuter sur le même corps, à une tempéra- ture constante, mais sons des pressions diverses et faibles, avec la grande précision qui caractérise ce savant. » Ainsi la variation de la force vive de translation des molécules d'iode gazeux, sous l'influence de températures très élevées ou de pres- sions très faibles, surpasse de beaucoup la même variation observée dans les mêmes conditions sur les molécules d'air. Les lois de Mariotte et de Gay-Lussac, établies seulement sur trois gaz simples, ne sont donc appli- cables ni à l'iode ni aux autres éléments halogènes. >i C'est ici le lieu de rappeler que la loi des chaleurs spécifiques n'est pas davantage applicable à ce groupe d'éléments ; car les chaleurs spécifiques du chlore et du brome gazeux surpassent d'un quart celles des autres gaz simples, et cela entre la température ordinaire et 200°, températures aux- quelles aucune dissociation n'est admissible. » Il en résulte que l'accroissement de l'énergie totale des gaz halogènes avec la température surpasse celui des trois autres gaz simples étudiés jusqu'ici (azote, oxygène, hydrogène), aussi bien que l'accroissement de la force vive de translation : ces deux ordres d'effets semblent corrélatifs. » La diminution de densité de l'iode gazeux étant progressive d'ailleurs, il en est de même de l'accroissement de la force vive de translation, et il n'est permis, comme M. Troost le fait observer très judicieusement, d'en tirer aucune conclusion correcte, relativement à la variation du nombre des molécules. Ce genre de raisonnement devient arbitraire, du moment où le poids de la molécule de l'iode, envisagée soit à une haute tempéra- ture, soit à une faible pression, échappe aux anciennes définitions. « Une seule loi demeure applicable aux éléments, avec un caractère ab- solu et universel : c'est l'invariabilité des rapports de poids suivant les- quels les éléments se combinent entre eux, c'est-à-dire la notion même des équivalents. C'est aujourd'hui le seul fondement inébranlable de la science chimique, m ( 79) THERMOCHIMIE. — Sur la chaleur de Jormalion de l'acide cyanhydiique et des cyanures; par M. Berthelot. « 1. J'ai étudié, en 1871, la chaleur de formation de l'acide cyanhy- (Irique et celles des principaux cyanures ('); ces chaleurs de formation se déduisent d'une série de mesures, dont le point de départ repose : d'une part, sur la transformation de l'acide cyanhydrique en acide formique et ammoniaque; d'autre part, sur la transformation duclilorure de cyanogène en acide carbonique, acide chiorhydrique et ammoniaque. » La chaleur de formation de l'ammoniaque adoptée dans mes calculs, conformément aux mesures de M. Thomsen que tout le monde acceptait alors, était réputée égale à + 35, i5 ( AzH^ dissous). Ce nombre devant être réduit à +21,0, d'après mes nouvelles déterminations, dontfll. Thomsen a reconnu l'exactitude, il devient nécessaire de diminuer de la différence entre ces deux nombres, c'est-à-dire de t4,i5, les chaleurs de formation mêmes de l'acide cyanhydrique et des cyanures, comptées depuis les élé- ments. On obtiendrait ainsi, pour l'acide cyanhydrique en particulier, C'4- Az 4- H = C= AzH, absorbe : — 8,4 — i4, i5 = — 22,55, acide liquide; et — 28,25, acide gazeu.x. M Ces chiffres sont déduits de la transformation de l'acide cyanhydrique eu acide formique et ammoniaque, combinée avec cinq autres données. » J'avais pris encore une autre réaction comme point de départ, à savoir la transformation du cyanure de mercure par le chlore gazeux, suivie des actions de la potasse étendue et de l'acide chiorhydrique ; transformation que j'ai dirigée de façon à obtenir comme produits finals l'acide carbo- nique, le chlorhydrate d'ammoniaque et les chlorures de mercure et de potassium; ce qui fait intervenir dix à douze données thermiques. On obtient ainsi, d'après mes expériences, C^ + Az -I- H = C^\zH absorbe : — 10,1 — i4,i5 =: — 24,25, acide liquide; et — 3o,o, acide gazeux, » 2. Mais, avant d'adopter ces données comme bases des calculs rectifiés, il m'a paru nécessaire de mesurer la chaleur de formation de l'acide cyau- -(' ) Les résultats complets ont été publiés dans les Jn/ialcs de Chimie et de Plijsiquc, 5= série, t. V, p. 433 (iS'jS). C. R., i88o, 2' Semestre. (T. XCI, N« 2.) ' ' ( 8o) hydrique par des expériences d'une autre nature, tout à fait indépendantes de la chaleur de formation de l'ammoniaque, et dans lesquelles le nombre des données auxiliaires fût aussi réduit que possible. J'y suis parvenu en brûlant par détonation le gaz cyanhydrique mêlé d'oxygène, dans ma bombe calorimétrique : C= H Az + O^ = C'^ O* -H Az + HO. » Trois données seulement interviennent ici : les chaleurs de combus- tion du carbone, de l'hydrogène et celle de l'acide cyanhydrique. » 3. On introduit à cet effet l'acide cyanhydrique pur et liquide, par distillation, dans de petites ampoules de verre mince; en s'arrangeant pour que le poids de l'acide demeure compris entre les limites conve- nables (oS',i/ioà oS',i5o, dans mes déterminations). » Ces limites sont réglées par la capacité de la bombe, la tension de la vapeur d'acide cyanhydrique à la température de l'expérience et la néces- sité d'introduire dans la bombe une dose suffisante d'oxygène pour obtenir une combustion totale. » La tension du gaz cyanhydrique étant de o'^jSg environ à i8°, c'est- à-dire de trois quarts d'atmosphère à peu près, il est facile de remplir les conditions voulues. » L'ampoule, scellée et pesée, fournit le poids précis de l'acide cyanhy- drique. On dépose avec précaution cette ampoule dans la bombe, on ferme celle-ci, on la remplit d'oxygène pur et sec sous une pression convenable, on referme exactement l'orifice, pnis on brise par de fortes secousses l'ampoule renfermant l'acide cyanhydrique. Celui-ci se transforme entière- ment en gaz et constitue avec l'oxygène un mélange détonant. » Cela fait, on place la bombe dans le calorimètre, on laisse l'équilibre thermique s'établir, on étudie la marche du thermomètre, puis on procède à la détonation. » On suit encore la marche du thermomètre; puis on extrait le gaz avec la pompe à mercure, et on le fait passer à travers des tubes à potasse, précé- dés d'appareil dessiccateurs. On purge la bombe, en la remplissant à plu- sieurs reprises avec de l'air sec, dirigé à son tour à travers les mêmes tubes, de façon à extraire la totalité de l'acide carbonique. Celui-ci peut être ainsi pesé, ce qui fournit un contrôle précieux de la combustion. n Des déterminations spéciales ont appris que la dose des composés ni- treux formés dans la combustion était négligeable, mais qu'il échappait toujours une trace d'acide cyanhydrique. Celle-ci a été déterminée chaque ( 8I ) fois dans la potasse, après la pesée; elle est demeurée comprise entre un demi-centième et un centième du poids primitif. On en a tenu compte. )) 4. Cela posé, le calcul de la chaleur dégagée a été fait de deux ma- nières : je veux dire en la rapportant, soit au poids de l'acide cyanhy- drique employé (déduction faite de la trace non brvilée); soit au poids de l'acide carbonique obtenu (avec la même déduction). Je vais donner la liste des résultais observés. On a tenu compte de la chaleur absorbée, en raison de la tension de la vapeur d'eau dans la bombe, et l'on a accru tous les nombres observés de + o,4, afi'i de tenir compte de cette autre circon- stance que la détonation s'opère à volume constant. Les chaleurs de com- bustion qui suivent sont donc supposées obtenues à pression constante. » Voici la chaleur dégagée par la combustion de a'^^i- d'acide cyanhy- drique gazeux (C'AzH = 27), opérée au moyen de l'oxygène libre, sous pression constante : D'après le poids initial D'après le poids final de l'acide cyanliydriqiie. de l'acide carbonique. i58,9 i63,4 160.0 161,3 i54,2 i55,6 i5c),o 160,4 160. 1 i6o,3 i58,4 160, a J'adopterai la moyenne générale des deux calculs, soit : i59,3. » 5. Ce nombre surpasse les chaleurs de combustion réunies du car- bone et de l'hydrogène contenus dans l'acide cyanhydrique : C-(diamant)+0'=C=0^ -h 9li,o H + 0 = HO(liq.) +34,5 128,5 » D'après ces chiffres, la formation du gaz cyanhydrique au moyen de ses éléments absorbe : + 128, 5 — i59,3 = — 3o,2. » Ce nombre ne s'écarte pas beaucoup des chiffres déduits de la trans- formation de l'acide cyanhydrique en acide formique et ammoniaque, — 28,25, et de la transformation du cyanure de mercure en chlorure de mercure, chlorhydrate d'ammoniaque et acide carbonique, — 3o,o. J'adopterai la moyenne des nombres obtenus par les trois méthodes, c'est-à-dire : — 29,5. ( 82) » On a donc, en définilive, C- (diamant) + H + Az = C^HAzgaz, absorbe : — 29,5. » 6. Voici leTableaudela chaleur de formation des composés cyaniques, calculé d'après mes expériences antérieures, en tenant compte de la recti- fication actuelle : I. — Cyanogène et ses combinaisons avec les métalloïdes. Chfileur dégagée, le composé Noms. Composants. Composés. Équivalents. gazeux. liquide. solide. I C'fttiamanl) + Az.. C'Az 26e"' — 37,3 » » Cyanogène., j^,^^^, ^,^^, ^^ _ ^^^^. ( C'(diamant) 4- Az-f-H C'HAz 27 — 2q,5 —23,8 Acide cyanliy- 1 „ „ o tt o o f ,. ■' ■' / Cv H- H CyH 27 + 7,8 4-i3,5 » dnque 1 ' Chlorure de J C= (diamant) + Az + Cl C'AzCl 6i,5 —35,7 —27,8 cyanogène.. ( Cy gaz + Cl CyCi 6i,5 + 1,6 +9,9 » / C=( diamant) + Az +1 solide.. C'AzI i53 » » —38,5 loduredecya- ) „ , „ , ro r { Cy gaz + I gaz Cyl i56 » » -h ù,i nogène .,../" ^ '',. , „\ ^, ^' ° \ Cy gaz + I soude Cyl i53 » » — 1,2 II. ■ — Cyanures simples. / C= (diamant) -f- Az= + H' C'AzH,AzH' 44 » » + 3,2 Cyanured'am- j Cy + Az + ir CyAm 44 " " +^o,5 monium.... j Cy H gaz + AztP gaz CyHAzH' 44 " » -+- 20,5 ( CyH diss. -1-AzH= diss CyH,Az![' 44 . » , / C= (diamant) -!-Az -h K C'AzK 65, i » » -f-3o,3 Cvanure «'e r- , Tr r ^^ rr , c r- Cy + K CyK d5, i » » + 67 ,6 potassium . . | ^'^ ^ ^.^^ _^ ^^ ^|.^^ ^^^^ ^^ ^ ^ Cyanure de l Cy + Na CyNa 49 " » » sodium .... ( Cylî diss. + NaO diss CyNa 49 » » » / C'(diamant) -4- Az + Hg C^Azlîg 126 » « —25,6 Cyanure de 1 Cy gaz -f- Ilg liquide CyHg 126 » » +11,7 mercure ... ) Cy gaz -+- Hg gaz CyHg 126 » » +19,4 ( CyH diss. -f- H,", 0 précipité . . CyHg 126 u » » / C (diamant) + Az + Ag ... . C'AzAg i34 » » — 34, o Cyanure dar- „,. ^ . 0/ , 1, ■> •' , oy + Ag Cy Ag 1 34 » » 4-3,3 ^ ( CyH diss. -+- AgO précipité. . . CyAg i34 » » " Cyanatedepo- ^ C=( diamant )+ Az + K4-0=. C=AzK.O' 84,1 » » 4-102, 3 tasse 1 CyK 4 0' CyKO- 84,1 » » +72,0 dissous. — 33,9 — 67,8 — 23,4 -1- 10,5 (Cydiss.) 4r,3 1,2 36,1 27>4 H,i 3,0 60, 1 2>9 27,1 10,2 '7'9 i5,5 20,9 97 >i 69-7 ( 83 ) Noms. Composants. Composés. Ktiiiivalonts. III. — Cyanures iloiif'li'S. Acide forro- j 3nC)' diss. + FeO précipité. . CyFcH= 108 cyaniiydrique I Fe + IP-I- 3Cv CyFeH^ 108 / SIICydis-t-aKOdis+FeOpp. Cy'FeK' i84,3 Fcrrocvanurc 1 „ "„ „ ^ „ , r,; Fe + K'+Cy' Cy'FeK^ 184,2 de potassium | _, , „ ./ qCvHdiss. -f- 3FeO précipité BleudePrussc M „ „ , . . . ^ ,^ , . . . ,, < H- 2 Fe'O' précipite Cy'Fe' 43o (precpue) jp^,^Cy'... Cy»Fe' 43o Cyanure de 1 mercure ot ) „ „ ,, _ „ _ ,, ,, , ^ HgCyH-KCy HgCy, KCy 191,1 de potas - i o j^ j y } siuin \ Cyanure d'ar- / gentetdepo- I AgCy 4- KCy AgCy,KCy 199,' tassium .... ( Chaleur (ic'B.ngcp, lo oomposé frazi'ux. liiiiiide. solide. dissous. 4- 12,3 + 53,6 + 39,3 -i83,6 -+-186,3 (KCydiss.) - 24,9 -278,0 » -8,3 » -h 11,2 CHIMIE GÉNÉRALE. — Des densités de vapeur du sélénium el du tellure ; par MM. H. S.*inte-Claire Deville et Troost. « Dans la séance du 11 mai i863, nous avons donné sommairement les résultats de nos recherches sur les densités de vapeur du sélénium et du tellure. Aujourd'hui que ces questions font l'objet des travaux d'un cer- tain nombre de chimistes, il nous paraît utile de donner les détails des opé- rations que nous avons exécutées il y a vingt ans environ, et qui sont con- signés dans les cahiers de procès-verbaux de notre laboratoire. » Tout d'abord, nous avons essayé de comparer à très haute tempéra- ture les vapeurs d'iode et de sélénium ; nous trouvons dans le Tome VT page 339 (janvier 1860), de ces procès-verbaux les nombres suivants et les réflexions qui les accompagnent, en les transcrivant textuellement: « Volume du ballon à sélénium 261" » Température de la balance no » Pression atmosj)hérique 760""" >■ Excès de poids , H-qs'' 014 » Pression ;i la fermeture 769™™ » Air resté /ce » température no » pression 746'"™ (84) » Volume du ballon à iode 3,84"" » Température de la balance 6°, 8 » Pression atmosphérique 'j55" » Pression à la fermeture ■jGo" » Excès de poids H-o"', ci i » Air resié . . , . „ 3"=% 5 >) tem])érature ■y" '> pression 746" ^mm « Il y a une erreur (') manifeste sur le poids de l'iode resté dans le ballon, car avec le nombre o^'', on on arriverait à près de ■2000". — A recommencer. » » Les vases et les moyens de chauffage employés ont été déjà décrits complètement par nous : nous n'y reviendrons pas. » Nous avons ensuite employé la méthode qui consiste à comparer di- rectement le poids de la vapeur de sélénium et le volume de l'air chauffés dansune même enceinte, enfermés dans deux ballons de porcelaine de même volume à très peu près et fermés au chalumeau à gaz oxyhydrique au même moment. Dans ces conditions, nous avons trouvé pour le sélénium (t. VI, p. 378, des procès-verbaux, janvier 1 860) : ( Volume du ballon à sélénium 288", 5 » Température de la balance ^o » Pression atmosphérique ij35°"°,3 » Diminution de poids — o^'',o38 » Pression à la fermeture ^35""™ » Air resté 4'"'^, 5 » température n» » pression "35""" » Volume du ballon à air a^S"^"^ » Température de la balance n» » Pression atmosphérique 735'"'", 3 » Pression à la fermeture ^35'"'" 1) Air resté 47", 3 » température n^ » pression ^35""" » Température déduite 1420° » Densité trouvée 5,68 B Densité calculée 5 , 54 (') On sait, grâce aux expériences de M. V. Meycr, de Zurich (rappelées dans la Com- munication faite par l'un de nous dans la dernière se'ance), que ce qui nous paraissait erroné en 1860 doit être considéré comme exact aujourd'hui. (85) » Pour le tellure, on opérant de la même manière, nous avons trouvé à peu près à la même date (t. "VU, p. loi et io8, des procès-verbaux) : I. « Volume (lu ballon à tellure 3oi" » Température de la balance lo'' » Pression atmosphérique ^SS""" u Pression à la fermeture 'j58'""',5 » Air resté 2"^, 4 » température 10° » pression ';65""", 7 » Poids du tellure compris dans l'appareil o^'', 536 » Volume du ballon à air 298" » Air resté .^8"^ » température 10° » pression ^65""" , ■j " Température déduite 14^9" >> Densité trouvée 9,0 • Densité calculée 8,98 II. » Volume du ballon à tellure agS'^'^jS >> Température de la balance 1 5" » Pression atmosphérique 7 56" » Pression à la fermeture 'j56" » Air resté 3'^'^ , 5 » température i5° » pression 'j56™"' » Excès de poids o^'', 158 » Volume du ballon à air 295" » Pression à la fermeture ^56"'" , a » Air resté 52'^'= » température 1 5° » pression 'j56""" » Température déduite 1890" >' Densité déduite 9»"^ » Densité calculée 8,g3 .mm -tinm (86 ) PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — 6W Ccliolocjie du charbon; par M. Pasteuu, avec la collaboration de MM. Cliamberland et Roux. « Une des maladies les plus meurtrières du bétail est l'affection que l'on désigne vulgairement sous le nom de charbon. La plupart de nos départe- ments ont à eu souffrir, les uns peu, les autres beaucoup. Il en est où les pertes se comptent annuellement par millions : tel est le département d'Eure-et-Loir. Des nombreux troupeaux de moutons qu'on y élève, il n'en est pas un seul peut-être qui ne soit frappé chaque année. Tout fer- mier s'estime heureux et ne donne même aucune attention à la maladie quand la mort n'atteint pas plus de 2 à 3 pour 100 du nombre total des sujets qui composent son troupeau. Tous les pays connaissent ce fléau. Il est parfois si désastreux en Russie qu'on l'y nomme la peste de Sibérie. Doù vient ce mal? comment se propage-t-il? La connaissance exacte de son étiologie ne pourrait-elle conduire à des mesures prophylactiques fa- ciles à appliquer et propres à éteindre rapidement la redoutable maladie? Telles sont les questions que je me suis proposé de résoudre et pour les- quelles je me suis adjoint deux jeunes observateurs pleins de zèle, qu'en- flamment comme moi les grandes questions que soulève l'étude des maladies contagieuses, MM. Chamberland et Roux. » Longtemps on a cru que le charbon naissait spontanément sous l'in- fluence de causes occasionnelles diverses : nature des terrains, des eaux, des fourrages, modes d'élevage et d'engraissement, on a tout invoqué pour expliquer son existence spontanée; mais, depuis que les travaux de M. Da- vaine et de Delafond, en France, de PoUenderet deBraûell, en Allemagne, ont appelé l'attention sur la présence d'un parasite microscopique dans le sang des animaux morts de celte affection, depuis que des recherches ri- goureuses ont combattu la doctrine de la génération spontanée des êtres microscopiques et qu'enfin les effets des fermentations ont été rattachés à la microbie, on s'habitua peu à peu à l'idée que les animaux atteints du charbon pourraient prendre les germes du mal, c'est-à-dire les germes du parasite, dans le monde extérieur, sans qu'il y eût jamais naissance spon- tanée proprement dite de cette affection. Cette opinion se précisa encore davantage lorsque, en 1856, le D"' Kock, de Breslau, eut démontré que la bactéridie, sous sa forme vibrionienne ou bacillaire, pouvait se résoudre en véritables corpuscules-germes ou spores. ( •'^7 ) » Il y a (leiix ans, j'eus rhonneiir de soumettre au Ministre de l'Agri- cidlure et au Président du Conseil général d'Eure-et-Loir un projet de lechercliessurrétiologie du charbon, qu'ilsaccueiilirentavec empressement. J'eus également la bonne fortune de rencontrer dans M. Maunoury, maire du petit village de Saint-Germain, à quelques lieues de Chartres, un agri- culteur éclairé qui voulut bien m'autorisera installer sur un des champs de sa ferme un petit troupeau de moutons dans les conditions générale- ment suivies en Reauce pour le parcage en plein air. En outre, le Directeur de l'Agriculture mit obligeamment à notre disposition deux élèves-bergers de l'école de Rambouillet pour la surveillance et l'alimentation des animaux. » Les expériences commencèrent dans les premiers jours d'aoiit 1878. Elles consistèrent tout d'abord à nourrir certains lots de moutons avec de la luzerne que l'on arrosait de cultures artificielles de bactéridies char- bonneuses chargées du parasite et de ses germes. Sans entrer dans des détails qui trouveront leur place ailleurs, je résume dans les points sui- vants nos premiers résultats. » JMalgré le nombre immense de spores de bactéridies ingérées par tous les moutons d'un même lot, beaucoup d'entre eux échappent à la mort, souvent après avoir été visiblement malades ; d'autres, en plus petit nombre, meurent avec tous les symptômes du charbon spontané et après un temps d'incubation du mal qui peut aller jusqu'à huit et dix jours, quoique, dans les derniers temps de la vie, la maladie revête ces caractères presque fou- droyants fréquemment signalés par les observateurs, et qui ont fait croire à une incubation de très peu de durée (' ). » On augmente la mortalité en mêlant aux aliments souillés des germes du parasite des objets piquants, notamment les extrémités pointues des feuilles de chardon desséché, et surtout des barbes d'épis d'orge coupées par petits fragments de o'",oi de longueur environ. » Il importail beaucoup de savoir si l'autopsie des animaux morts dans ces conditions montrerait des lésions pareilles à celles qu'on observe chez les animaux morts spontanément dans les étables ou dans les trou- peaux parqués en plein air. Les lésions, dans les deux cas, sont identiques, (') La communication de la maladie par des aliments souillés de spores charbonneuses est plus difficile encore chez les cobayes que chez les moutons. Nous n'en avons pas obtenu d'exemple dans d'assez nombreuses expériences. Les spores, dans ce cas, se retrouvent dans les excréments. On les retrouve également intactes dans les excréments des moutons. C. R., l»8o. .!• Semestre. (7. XCI, N» 2.) I 2 ( 88 ) et par leur nature elles autorisent à conclure que le début du mal est dans la bouche ou l 'arrière-gorge. Nos premières constatations de ce genre ont été faites le i8 août, par des autopsies pratiquées sous nos yeux par M. Bou- let fils et M. Vinsot, jeune élève vétérinaire, sortant de l'École d'Alfort, qui nous a assistés avec beaucoup de zèle pendant toute la durée des ex- périences faites à Saint-Germain ( '). » Dès lors l'idée qui présidait à nos recherches, à savoir que les animaux qui meurent spontanément du charbon dans le département d'Eure-et- Loir sont contagionnés par des spores de bactéridies charbonneuses ré- pandues sur leurs aliments, prit dans notre esprit la plus grande consistance. » Reste la question de l'origine possible des germes de bactéridies. Si l'on rejette toute idée de génération spontanée du parasite, il est naturel de porter tout d'abord son attention sur les animaux enfouis dans la terre. » Voici ce qui arrive toutes les fois qu'un animal meurt spontanément du charbon : un établissement d'équarrissage est-il proche, on y conduit le cadavre. Est-il trop éloigné ou l'animal a-t-il peu de valeur, comme c'est le cas des moutons, on pratique une fosse sur place, à une profondeur de o™,5o à o",6o ou I™, dans le champ mêmeoù l'animal a succombé, ou dans un champ voisin de la ferme, s'il a péri à l'écurie, on l'y enfouit en le recouvrant de terre. Que se passe-t-il dans la fosse et peut-il y avoir ici des occasions de dissémination des germes de la maladie ? Non, répondent certaines personnes, car il résulte d'expériences exactes du D'' Davaine que l'animal charbonneux, après sa putréfaction, ne peut plus communiquer [') Dans nos expériences, une circonstance particulière mérite d'êU'e mentionnée. Huit de nos moutons d'expérience furent inoculés directement par piqûres à l'aide de cultures de bactéridies, certains même par du sang charbonneux d'un mouton mort quelques heures auparavant et qui était rempli de bactéridies. Tous les moutons furent malades, avec élé- vation constatée de leur température ; un seul mourut qui avait été piqué sous la langue. Un des moutons qui guérirent n'avait pas reçu à la cuisse, avec une seringue de Pravaz, moins de dix gouttes de sang charbonneux. Ces faits, signalés à M. Toussaint, fort versé dans toutes les connaissances relatives au charbon, qui, dans le même temps, s'occupait à Chartres d'études sur cette affection et qui assistait quelquefois à nos expériences sur le champ de Saint-Germain, lui parurent si surprenants qu'il ne voulut pas y croire et qu'il tint à faire lui-même une des inoculations. Le mouton survécut comme les autres. Les poules qui ont été nourries par des aliments souillés du microbe du choléra des poules, lorsqu'elles ne meurent pas, peuvent être vaccinées. Il y a lieu dès lors de se de- mander si l'on ne pourrait arriver à -vacciner des moutons pour l'affection charbonneuse en les soumettant préalablement et g-raduellement à des repas souillés des spores du para- site. ( «9) le charbon. Tout récemment encore, de nombreuses expériences ont été instituées par un des savants professeurs de l'École d'Alfort, grand partisan de la spontanéité de toutes les maladies. Il est arrivé à cette conclusion « que les eaux chargées de sang charbonneux, de débris de rate, les i> terreaux obtenus en stratifiant du sable, de la terre, du fumier avec des » débris de cadavres rapportés de Chartres n'ont jamais (par l'inocu- » lation) provoqué la moindre manifestation de nature charbonneuse. » (Colin, Bulletin de l'Académie de Médecine, iS'j^); mais il faut compter ici avec les difficultés de la recherche, difficultés que M. Colin a entièrement méconnues. » Prélever delà terre dans les champs delà Beauceet y mettre en évidence des corpuscules d'un à deux millièmes de millimètre de diamètre capables de donner le charbon par inoculation à des animaux, c'est déjà un problème ardu. Toutefois, par des lavages appropriés et en profitant de la puissance contagionnante de ces corpuscules-germes pour les espèces cobayes et lapins, la chose serait facile si ces corpuscules du parasite charbonneux étaient seuls dans la terre. Mais celle-ci recèle une midtitude infinie de germes microscopiques et d'espèces variées, dont les cultures sur le vivant ou dans les vases se nuisent les unes aux autres ( ' ). J'ai appelé l'attention de l'Académie sur ces luttes pour la vie entre les êtres microscopiques dans ces vingt dernières années ; aussi, pour faire sortir d'une terre la bactéridie charbonneuse qu'elle peut contenir à l'état de germes, il faut recourir à des méthodes spéciales, souvent très délicates dans leur application : action (') Je suis même très porté à croire que c'est dans cette infinie quantité de germes mi- croscopiques qu'il faut aller chercher la solution vraie de la nitrification que MM. Schlœsing et Mûntz ont si bien démontrée être sous la dépendance exclusive d'une sorte de fermen- tation. Un jour, c'était, si j'ai bon souvenir, au mois dejuillet 1878, alors que j'étais préci- sément préoccupé de la présence de tous ces germes microscopiques des terres arables, je reçus la visite de ces savants observateurs. Ils m'apportaient des billes sortant de leurs tubes nitrificateurs, affirmant, par les excellentes preuves qu'ils en ont données, que quelque chose de vivant, existant à la surface de ces billes, devait être l'agent du phénomène. Mais, ajou- laient-ils, « nous avons beau chercher et observer, nous ne trouvons pas d'êtres microsco- piques. Voyez, vous-même. » J'examine et je leur dis: » Vous avez raison, il n'y a pas d'êtres microscopiques ; mais cela fourmille de leurs germes et voilà, je crois, votre agent nitrifi- cateur ». En d'autres termes, je suis porté à ne pas admettre un ferment spécial, un être en voie de développement (il dénitrifierait plutôt sous cet état), mais un efl'et physique d'absorption et de transport d'oxygène sur les éléments do l'ammoniaque par les germes innombrables de la terre, analogue à celui qui s'effectue sous l'influence du mycoderma aceti dans les liquides alcooliques en voie d'acétification. ( 1)0 ) de l'air ou du vide, changements dans les milieux de cultures, influence de températures plus ou moins élevées, variables avec la nature des divers germes, sont autant d'artifices auxquels on doit recourir pour empêcher un germe de masquer la présence d'un autre. Toute méthode de recherche grossière est fatalement condamnée à l'impuissance, et les résul- tats négatifs ne prouvent rien, sinon que dans les conditions du dispositif expérimental qu'on a employé la bactéridie n'a pas apparu. L'argument j)rincipal invoqué par le savant professeur d'Alfort à l'appui des résultats négatifs de ses nombreuses inoculations est que le charbon disparaît dans le cadavre d'un animal charbonneux au moment où il se putréfie. Cette assertion est exacte, et elle était bien connue des équarrisseurs avant même que le D'' Davaine en donnât une confirmation de fait. Souvent j'ai entendu les équarrisseurs, que je voyais manier des animaux charbonneux et que j'avertissais du danger qu'ils couraient, m'assurer que le danger avait disparu quand l'animal était avancé el qu'il fallait n'avoir de craintes que s'il était encore chaud. Quoique, prise à la lettre, cette assertion soit inexacte, elle trahit cependant l'existence du fait en question. Dans un travail antérieur, M. Joubert et moi, nous avons donné la véritable expli- cation du phénomène. Dès que la bactéridie, sous son état filiforme, est privée du contact de l'air, qu'elle est plongée, par exemple, dans le vide ou dans le gaz acide carbonique, elle tend à se résorber en granulations très ténues, mortes et inoffensives. La putréfaction la place précisément dans ces conditions de désagrégation de ses tissus. Ses corpuscules-germes ou spores n'éprouvent pas cet effet et se conservent, ainsi que le D"" Rock l'a montré le premier. Quoi qu'il en soit, et comme l'animal, au moment de sa mort, ne contient que le parasite à l'état filiforme, il est certain que la putréfaction l'y détruit dans toute sa masse. » Si l'on s'arrêtait à cette opinion pour l'appliquer aux faits de la nature d'une manière absolue, on n'aurait qu'une vue incomplète de la vérité. » Assistons par la pensée à l'enfouissement du cadavre d'une vache, d'un cheval ou d'un mouton morts du charbon. Alors même que les animaux ne seraient pas dépecés, se peut-il que du sang ne se répande pas hors du corps en plus ou moins grande abondance? N'est-ce pas un caractère ha- bituel de la maladie qu'au moment de la mort le sang sort par les na- rines, par la bouche et que les urines sont souvent sanguinolentes. En conséquence, et dans tous les cas pour ainsi dire, la terre autour du cadavre est souillée de sang. D'ailleurs, il faut plusieurs jours avant que la bacté- ridie se résolve en granulations inoffensives par la protection des gaz ( 9' ) privt's d'oxygène libre que la pulrét'action dégage, el pendant ce temps le bullonnement excessif du cadavre fait écouler les liquides de l'intérieur à l'extérieur par toutes les ouvertures naturelles quand il n'y a pas, par sur- croît, déchirure de la peau et des tissus. Le sang et les matières ainsi mêlés à la terre aérée environnante ne sont plus dans hs conditions de la putrélaction, mais bien plutôt dans celles d'un milieu de culture propre à la formation des germes de la bactéridie. Hâtons-nous toutefois de demander à l'expérience la confirmation de ces vues préconçues. » Nous avons ajouté du sang charbonneux à de la terre arrosée avec de l'eau de levure ou de l'urine aux températures de l'été et aux tempéra- tures que la fermentation des cadavres doit entretenir autour d'eux comme dans un fumier. En moins de vingt-quaire heures, il y a eu multiplication et résolution en corpuscules-germes des bactéridies apportées par le sang. Ces corpuscules-germes, on les retrouve ensuite dans leur état dévie latente, prêts à germer et propres à communiquer le charbon, non seulement après des mois de séjour dans la terre, mais après des années. » Ce ne sont là encore que des expériences de laboratoire. 11 faut re- chercher ce qui arrive en pleine campagne avec toutes les alternatives de sécheresse, d'humidité et de culture. Nous avons donc, au mois d'août 1878, enfoui dans un jardin de la ferme de M. Maunoury, après qu'on en eut fait l'autopsie, un mouton de son troupeau qui était mort spontanément du charbon, » Dix mois, puis quatorze mois après, nous avons recueilli de la terre de la fosse et il nous a été facile d'y constater la présence des corpuscules- germes de la bactéridie et, par l'inoculation, de provoquer sur des cochons d'Inde la maladie charbonneuse et la mort. Bien plus, et cette circonstance mérite la plus grande attention, cette même recherche des germes a été faite avec succès sur la terre de la surface de la fosse, quoique, dans l'inter- valle, cette terre n'eût pas été remuée. Enfin, les expériences ont porté sur la terre de fosses où l'on avait enfoui, dans le Jura, à 2"de profondeur, des vaches mortes du charbon an mois de juillet 1878. Deux ans après, c'est-à-dire récemment, nous avons recueilli de la terre de la surface et nous en avons extrait des dépôts donnant facilenient le charbon. A trois reprises, dans cet intervalle des deux années dernières, ces mêmes terres de la surface des fosses nous ont offert le charbon. Enfin, nous avons reconnu que les germes, à la surface des terres recouvrant des animaux enfouis, se retrouvent après toutes les opérations de la culture et des moissons; ces dernières expériences ont porté sur la terre de nos champs de la ferme de ( 9^ ) M. Maunoury. Sur des points éloignés des fosses, au contraire, la terre n'a pas donné le charbon. » Je ne serais pas surpris qu'en ce moment des doutes sur l'exactitude des faits qui précèdent ne s'élèvent dans l'esprit de l'Académie. La terre, qui est un filtre si puissant, dira-t-on, laisserait donc remonter à sa surface des germes d'êtres microscopiques ! » Ces doutes pourraient s'étayer même des résultats d'expériences que M. Joubert et moi nous avons publiées autrefois. Nous avons annoncé que les eaux de sources qui jaillissent de la terre à une profondeur même faible sont privées de tous germes, à ce point qu'elles ne peuvent féconder les liquides les plus susceptibles d'altération. De telles eaux cependant sont en contre-bas des terres que traversent incessamment, quelquefois depuis des siècles, les eaux pluviales, dont l'effet doit tendre constamment à faire des- cendre les particules les plus fines des terres superposées à ces sources. Celles-ci, malgré ces conditions propres à leur souillure, restent indéfini- ment d'une pureté parfaite, preuve manifeste que la terre, en certaine épaisseur, arrête toutes les particules solides les plus ténues. Quelle diffé- rence dans les conditions et les résultats des expériences que je viens de relater, puisqu'il s'agit au contraire de germes microscopiques qui, par- tant des profondeurs, remonteraient à la surface, c'est-à-dire en sens in- verse de l'écoulement des eaux de pluie et jusqu'à de grandes hauteurs! Il y a là une énigme. » L'Académie sera bien surprise d'en entendre l'explication. Peut-être même sera-t-elle émue à la pensée que la théorie des germes, à peine née aux recherches expérimentales, réserve à la science et à ses applications des révélations aussi inattendues. Ce sont les vers de terre qui sont les messagers des germes et qui, des profondeurs de l'enfouissement, ramènent à la surface du sol le terrible parasile. C'est dans les petits cylindres de terre à très fines parlicules terreuses que les vers rendent et déposent à la sur- face du sol, après les rosées du matin ou après la pluie, que se trouvent, outre une foule d'autres germes, les germes du charbon. Il est facile d'en faire l'expérience directe : que dans de la terre à laquelle on a mêlé des spores de bactéridies on fasse vivre des vers, qu'on ouvre leur corps après quelques jours, avec toutes les précautions convenables pour en extraire les cylindres terreux qui remplissent leur canal intestinal, on y retrouve en grand nombre les spores charbonneuses. Il est de toute évidence que si la terre meuble de la surface des fosses à animaux charbonneux renferme des germes du charbon, et souvent en grande quantité, ces germes pro- ( 93 ) viennent de la désagrégation parla pluie des petits cylindres excrémentitiels des vers. La poussière de cette terre désagrégée se répand sur les plantes à ras du sol et c'est ainsi que les animaux trouvent au parcage et dans cer- tains fourrages les germes du charbon par lesquels ils se contagionnent, comme dans celles de nos expériences où nous avons conimuniqué le char- bon en souillant directement de la luzerne. Dans ces résultats, que d'ou- vertures pour l'esprit sur l'influence possible des terres dans l'étiologie des maladies, sur le danger possible des terres des cimetières, sur l'utilité de la crémation ! » Les vers de terre ne ramènent-ils pas à la surface du sol d'autres germes qui ne seraient pas moins inoffensifs pour ces vers que ceux du charbon, mais porteurs cependant de maladies propres aux animaux? Ils en sont, en effet, constamment remplis et de toutes sortes, et ceux du charbon s'y trouvent en réalité toujours associés aux germes de la putréfaction et des septicémies. » Et maintenant, quant à la prophylaxie de la maladie charbonneuse, n'est-elle pas naturellement indiquée? On devra s'efforcer de ne jamais enfouir les animaux dans des champs destinés soit à des récoltes de four- rages, soit au parcage des moulons. Toutes les fois que cela sera possible, on devra choisir pour l'enfouissement des terrains sablonneux ou des ter- rains calcaires, mais très maigres, peu humides et de dessiccation facile, peu propres en un mot à la vie des vers de terre. L'éminent Directeur actuel de l'Agriculture, M. Tisserand, me disait récemment que le charbon est inconnu dans la région des Savarts de la Champagne. Ne faut-il pas l'at- tribuer à ce que dans ces terrains pauvres, tels que ceux du camp de Chà- lons, par exemple, l'épaisseur du sol arable est deo™, i5 à o",20 seulement, recouvrant un banc de craie où les vers ne peuvent vivre? Dans un tel ter- rain, l'enfouissement d'un animal charbonneux donnera lieu à de grandes quantités de germes qui, par l'absence des vers de terre, resteront dans les profondeurs du sol et ne pourront nuire. » Il serait à désirer qu'une statistique soignée mît en correspondance dans les divers pays les localités à charbon ou sans charbon avec la nature du sol, en tant que celle-ci favorise la présence ou l'absence des vers de terre. M. Magne, membre de l'Académie de Médecine, m'a assuré que dans l'Aveyron les contrées où l'on rencontre le charbon sont à sol argilo-cal- caire et que celles où le charbon est inconnu sont à sol schisteux et gra- nitique. Or, j'ai ouï dire que dans ces derniers les vers de terre vivent diffi- cilement. (94) M J'ose terminer celle Communication en assurant que, si les cultivateurs le veulent, raffection charbonneuse ne sera bientôt plus qu'un souvenir pour leurs animaux, pour leurs bergers, pour les bouchers et les tanneurs des villes, parce que le charbon et la pustule maligne ne sont amais spon- tanés, que le charbon existe là où il a été déposé et où l'on en dissémine les germes avec la complicité inconsciente des vers de terre; qu'enfin, si dans tine localité quelconque on n'entretient pas les causes qui le con- servent, il disparaît en quelques années ('). » Sur la proposition de M. Thenard, l'Académie décide que le Mémoire de M, Pasteur sera adressé à M. le Ministre de l'Agriculture et du Com- merce. MÉMOIRES PRÉSENTÉS. MÉTiiOr.OLOGiE. — Ammoniaque de l'air el des eaux. Note de M. Albert Lévy. (Rinvoi à la Commission précédemment nonunt'>e.) « Dans deux Communications précédentes (t. I.XXXIV, p. 2^3 et i335), j'ai indiqué la méthode que j'emploie à l'Observatoire de Montsouris pour (') Foir\e travail très intéressant que M. Baillet a publié, il y a dix ans, sur les pâturages de l'Auvergne qui produisent ce que l'on nomme dans ce pays le mal de montagne [Mé- moires du Ministère de l' Agriculture ; 1870). Dès i8'j6,un très habile vétérinaire, Petit, avait démontré que le mal de montagne n'était autre chose que le charbon, résultat confirmé de nos jours, eaux où elle a été de i pour 100. ( 9^' ) le dosage de l'ainmoniaque de l'air et des eaux, ainsi que les premiers ré- sultats obtenus. Depuis cette époque, les analyses ont été continuées sans interruption. Tous les jours à midi, avec l'aide de M. Allaire, je dose l'ammoniaque abandonnée depuis la veille par l'air qui traverse une solu- tion acide. Chaque eau météorique est soumise à l'analyse. Durant une année j'ai pris chaque semaine un échantillon de différentes eaux cou- rantes : Vanne, Dhuis, Ourcq, Marne, Seine en amont et en aval, etc., et j'ai recherché dans ces eaux, entre autres matières, l'azote ammoniacal qu'elles renferment. » De plus, depuis l'année 1878, j'analyse chaque jour de pluie les eaux recueillies non seulement à Montsouris, mais dans un certain nombre de stations parisiennes situées : dans le parc desButtes-Chaumont, au dépotoir de la Villette, à la gare du Nord, à l'École normale d'Auteuil, au Jardin d'acclimatation, etc. J'ajouterai enfin que depuis le mois de juin 1879 j'a- nalyse, en même temps que l'air recueilli à Montsouris, l'air recueilli toutes les semaines dans un certain nombre de stations, situées : au cimetière du Père-I.achaise, à Gennevilliers, à Clichy, dans les égouts, à l'Hôtel- Dieu, etc. Les résultats individuels de ces analyses d'air et d'eaux ayant été publiés jusqu'à la lin de l'année 1879, soit dans V Annuaire de r Obser- vatoire de Montsouris, soit dans le Bulletin statistique de la ville de Paris, je n'ai pas à y revenir. Je ne veux indiquer ici que les résultats généraux qui ressortent de ces recherches. » Eaux météoriques. — Bien que les analyses individuelles de l'azote am- moniacal des pluies recueillies dans les différents quartiers de Paris donnent chaque jour des nombres assez différents les uns des autres, les moyennes mensuelles, et à plus forte raison les moyennes annuelles, donnent des résultats sensiblement identiques. Ce fait intéressant et non encore in- diqué ressort nettement du Tableau delà page suivante, dans lequel sont inscrits les poids moyens, exprimés en milligrammes, de l'azote ammoniacal renfermé mensuellement dans i'" d'eau. » Cette constance des moyennes, qui ressort également de mes analyses faites en 1876 et en 1877, ^^ retrouve encore dans les résultats obtenus depuis le i^' janvier de cette année. Je ferai remarquer, en outre, la régu- larité avec laquelle la quantité d'azote ammoniacal décroit, d'un mois à l'autre, en passant de la saison froide à la saison chaude. Le minimum dans toutes les stations apparait au mois de juillet. Dans le Tableau qui suit, je n'ai pas tenu compte de la neige tombée à Paris en décembre dernier, et qui a donné à Montsouris les résultats suivants: le 1*' décembre, 2'°8'',43; C. R.. iliSo, 2- Semestre. iT. XCI, N" 2.) '3 ( 9^ ) le 5, i"^",89-, le lo, i'"e',ga; |e i3, a'"-"', i3. Les trois premières analyses ont été faites sur i'" d'eau provenant de la fonte de la neige recueillie sur le sol gazonné; la quatrième se rapporte à l'eau de dégel du pluviomètre. Dépotoir Jardin Buttes- de la dac- Moyennes 1879. Montsouris. Chaiimont. Villette. climatation. mensuelles. mgr nisr mgr mgr nigr Janvier ï,35 i,34 i,3o i,25 i,3i Février 1,28 i,3i i.aS 1,28 1,28 Mars 1,09 1,28 1,28 i,3o 1,24 Avril i,i5 1,21 1,17 1,09 i,i6 Mai 1,06 1,09 1,02 i,i4 i,o8 Juin i,o5 1,07 1,06 0,95 i,o3 Juillet 0,93 0,97 0,92 0,91 0,93 Août I ,o5 1,06 i,i3 » 1,08 Septembre 1,06 1,07 1,19 i,ii i,n Octobre i,i5 i,i3 1,08 i,25 i,i5 Novembre i,3g 1,42 1,24 i,38 i,36 Décembre i,3o i,3o i,4o 1,26 i,32 Moyenne annuelle. . . i,i5 1,19 1,17 1,17 1,17 » C'est également dans la saisou chaude, en juillet et en aoi'it, que les eaux potables qui alimentent Paris contiennent le moins d'ammoniaque (o™^"",2i d'azote ammoniacal par litre); c'est en décembre qu'apparaît le maximum (o™^'', 27). La faible différence qui existe d'ailleurs entre ces deux nombres montre que la proportion d'ammoniaque contenue dans r'"' des eaux courantes sur lesquelles nous avons opéré varie extrêmement peu. Les moyennes annuelles obtenues en 1879-1880 sont les suivantes : mgr mgr Vanne 0,21 Ourcq 0,22 Dhuis Oj24 Seine.. ..... 0,22 Marne o>24 Égout 20,00 » J'ai ajouté, comme terme de comparaison, la moyenne annuelle de nos analyses d'eau d'égout. » En résumant les quatre années d'analyses faites sur l'eau recueillie à l'Observatoire de Montsouris, on trouve les nombres suivants : Hauteur Moyenne Azote ammoniacal Années (septembre à août). de pluie ('). par litre, par métré carré. mm mgr mgr 1875-1876 541,5 1,98 1074,78 1876-1877 6oi,7 1,54 929.65 1877-1878 600,1 1,91 1149,4° 1878-1879 655,3 1,20 787,32 (') Ces noml>res se rapportent aux jours d'analyses. ( 97 ) » De ces quatre années agricoles, la dernière est celle qui a donné le plus d'eau; mais l'excédent sur l'année 1877-1878 est presque entièrement dû au mois d'octobre 1878, qui a donné à lui seul 102""°, 3 de pluie. » jlir. — J'ai recherché chaque jour, d'une manière non interrompue depuis quatre années, la quantité d'azote ammoniacal contenu dans l'air de Montsouris. J'opère chaque jour sur un volume de 3ooo"' d'air. Le ré- sumé des trois dernières années d'analyses donne, pour 100""= d'air : i8'j6-i877 3,0 1877-1878 2,3 1878-1879 1,9 » Contrairement à ce que l'on obtient pour les eaux météoriques, c'est dans la saison cbaiule que l'azote ammoniacal paraît le plus abondant dans l'air. Ainsi, en 1878-1879, on obtient, en hiver, un poids total de zB'j'^^'^^G, correspondant à cent cinquante-trois jours d'analyse, ce qui donne 1™^% 68 pour moyenne, tandis qu'en été un poids total de aGg^ôf, 7, correspondant à cent vingt-neuf jours, donne 2"s',09 pour moyenne. Voici les résultats obtenus durant l'année qui vient de s'écouler pour 100™*= d'air : 1879. 1S79. mgr mçr Janvier 1,9 Juillet 2,1 Février . . 2,0 Août 2,3 Mars I ,g Septembre 3,4 Avril 2,2 Octobre 2,2 Mai 2,1 Novembre 1,9 Juin 2,1 Décembre 1,7 » Ces nombres, très différents de ceux obtenus autrefois par MM. Grâger, Kemp, Frésénius, etc., se rapprochent beaucoup de ceux indiqués par M. Ville et par M. Schiœsing. » Enfin, me bornant aujourd'hui à résumer mes recherches, je donne dans le Tableau suivant les résultats obtenus, pour l'azote ammoniacal de l'air, dans nos différentes stations, de juin à décembre 1879; les nombres sont rapportés à 100""^ d'air : Juin. Juillet. Août. Sept. Octobre. Nov. Dec. mgr mgr mgr mgr mgr mgr m Montsouris 2,1 2,1 2,3 2,4 2,2 1,9 1,7 Père-Lachaise (chapelle),. 2,2 2,2 2,3 » 2,1 2,6 « Père-Lachaise ( nord ] 1,9 2,3 2,5 2,1 2,2 2,8 » Gennevilliers 3,2 3,7 3,7 3,7 4>6 3,7 » Clichy 1,8 1,7 1,7 1,9 1,9 2,7 Égout » 4,9 . 4,6 .. 8,0 9,4 ( 9« ) BOTANIQUE. — alternance des générations chez quelques Urédinées. Noie de M. Max. Cornu. (Commissaires : MM. Duchartre, Tréciil, Chatin.) « Plusieurs maladies des plantes, qui ont reçu le nom populaire de louille, sont produites par des champignons parasites nommés Urédinées et possédant plusieurs formes reproductrices distinctes. » Ces formes reproductrices se montrent soit sur la même plante, soit sur des plantes entièrement différentes ; il y a alternance de végétation sur des êtres différents ; on dit qu'il y a alternance de génération ou hélérœcie. » Le règne animal offre des exemples de même nature ; ces migrations sont en général liées à la nutrition, qui fournit des indications précieuses. Chez les végétaux, la difficulté est bien plus grande. » Depuis une douzaine d'années, j'ai, i)resque à chaque saison et dans des conditions diverses, reproduit, soit seul, soit avec mon ami M. Roze, les expériences de contamination des Rosacées avec divers Podisoma liabitant les genévriers ('); j'ai pu cette année obtenir quelques transmissions sur des végétaux divers. » 1° IJMcidium [Peridermiwn] Fini, recueilli le iG mai i88o à Gisors, fut semé dans la nuit du i6 au 17 sur cinq pieds de Senecio vulgaris ; deux d'entre eux ne tardèrent pas à succomber. Le i'"^ juin, après quatorze jours, des pustules circinantes d'Uredo furent aperçues sur la tige de deux autres pieds, et peu après sur le troisième. VUredo se montra ultérieurement sur les feuilles, et un peu plus de deux semaines après quelques rares téleuto- spores furent observées qui constituent la forme parfaite ou les iéleutospores du Coteosj)0)iuni Senecionis. » Cette alternance avait été indiquée par M. le professeur Wollf, en 18745 pour le Senecio sjluaticus. Quatorze pieds témoins de S. vulgaris demeurèrent sains ; le S. coriaceus mourut avant la fin de l'expérience; le S. crassifolius demeura sain. Dans une autre expérience, faite environ trois semaines au- paravant, trois pieds de Sonchus oleraceus demeurèrent indemnes. » ï" Des spores d'Jicidiuin Urlicœ, recueillies sur la grande Ortie, furent semées à la même date sur les feuilles du Carex hirla; après dix-neuf jours (') Bulletin lie la Société botanique, l. XXIV, p. 21 1, 22 mars 1878; t. XXV, 12 juil- let i87>S. ( 09 ) les feuilles du Carex monlrèreiU les nombreuses lignes noires de VUredo, et sept jours après quelques téleutospores du Puccinia Cnticis ; cette alter- nance a été indiquée en 1873 p;u' mon ami I\I. le D'' Magnus. Le Curex ri- pai io n'a présenté aucun parasite : la hirge touffe de la plante témoin est demeurée absolument saine; une autie expérience, faite quelques semaines auparavant, a donné des résultats analogues. Les spores d'/Ecidium semées le 26 avril ont produit les spores iVUredo le 16 mai suivant. » 3° I^es spores de VMc. Rhamni, du Nerprun purgatif, sont semées le 18 mai 1880 sur deux pots contenant des germinations d'avoine; le 1 1 juin se montrent quelques pustules à'Uiedo Rithigo vera, première forme du Puccinia coronala; cette alternance a été indiquée par M. de Bary dès 1 864. » Le 4 juin, les spores clerj?c. Rliamni sont semées sur deux pots con- tenant de jeunes et florissantes germinations d'avoine; le 20 juin suivant, après seize jours, de nombreuses pustules d'LVe^/o se voient et deviennent de jour en jour plus abondantes; dans les premiers jours de juillet, le g, ont été vues les téleutospores du P. coionata sur les feuilles inférieures. » L'jEcidiiim provient d'échantillons recueillis au Muséum sur quatre espèces de Hliamniis, parmi lesquelles Rh. calhaiiica, elœodes, lUilis ; la présence accidentelle de V/Ec idiiiin est due cette année à la paille d'avoine contenue dans les fumiers. J'ai, à plusieurs reprises, insisté sur l'introduc- tion de certains germes par cette voie ( ' ). » 4° L'f/rec^o du Melampsorella du Mœhringia trineruia, semé sur VAhine média, s'est montré sur cette dernière plante après neuf jours. 1) 5° Le Puccinia Dianthidii Mœhringia Irinervia, semé le 28 avril sur Voi- sine média et le Stellaria holostea, s'est montré sans Uredo le 17 mai, comme je l'ai observé pour le P. Malvacearum (-) et, comme cela est probable, pour toutes les Puccinies à germination directe. » L'espace me manque pour donner un abrégé de l'historique et déve- lopper quelques considérations sur ce changement déplantes hospitalières. Plusieurs autres expériences n'ont pas donné les résidtats attendus ou in- diqués. » M. Lombard adresse, pour le Concours des prix de Médecine et Chi- rurgie, un Ouvrage intitulé « Climatologie médicale ». Cet Ouvrage est accompagné d'une analyse manuscrite. (Extrait.) '-. )) II. Si l'on désigne par p l'un quelconque des nombres premiers i3, 81, loi, 137, 25;, 33i, 389, 421, 433, 457, 557, 577, . .., représentés par ( >oi ) la forme iir l 2uv -\- <^\>- , l'équation yL'a-'—i 4 ;■■' — -" est impossible en nombres rationnels. » III. De même, l'équation n'admet aucune solution en nombres rationnels lorsque / est l'un des nombres premiers représentés par la forme 4"" + 5v", tels que 4'» 6i, lOf), 149, 241, 269, 281, 389, 409, 421 ; • ■ ■• » IV. De même encore, l'équation px' - 39. jr' --= z- est impossible en nombres rationnels lorsque p désigne l'un des nombres premiers 17, 73, 89,97, '9^' ^^3' ^4'» 281, 433, . , représentés par la forme 4"" + 4"''-f-9^''- » Plus généralement, aucune des équations renfermées dans la formule px'' —my'' — z- n'est résoluble en nombres rationnels lorsque /; désigne un nombre pre- mier non diviseur de m et que, en outre, les deux nombres m et p pré- sentent l'une des combinaisons suivantes : V. « = 34, /? = 2;<'H- 17.''= 19, 67,89, 179, a5i, ?.8i, 353,409,433,443, 4^7, VI. w =3 39, /J = 3«^+ i3«''=:6i, 79, 127, igg, 21 1, 283, 3i3, 337, 373, 433, 571, ... VII. m :-: 4'>, /.i ^ 2«'-(-23p^:=: 3i, 41, 73, i5i, 223, aSg, 257, 3> I, 449' ^77 VIII. m - 49, p = 2«'+ iiiv -\- 25p'=: 2g, 87, log, 187, 233, 281, 337, 389, 4oi, . . . . IX. /«= 52, /j = 4"'+ '3<''r=; 17, 29, 1 1 3, 157, 181, 269, 3 13,337, 373, 389, .... X. m = 5.5, /j =:5n'-i- iic== 31,91, 179, i8i, 191, 33i, 4oi, 419, 421, 449> • • ■ • XI. m =2 56, p = 4«'+ 4"' -1- i5p'=23, 127, i5i, 239,487, 743, 75i, 967, 1021, 1087, XII. m-:: 63, p=. 7»'+ 91'' = 37,43, 109, i5i, 193,211, 33i, 337, 379,457, 487,499, XIII. m 7 : 64, p = 4"'"'" 4"'' ^" i7«''= 17, 4'> 97) 137, 193, 241, 3i3, 433, 457, .... XIV. nt-GÇ,, /; = 3fi^-i- 22p'=97, i63, 379, 499, 577, 859, . . . . XV. m :-- 73, p = 2u= + 2?/c-f- 371'== 37, 4i, 61,97, 149, 181, 257, 349, 353,38g, .... XVI. m ~- 77, p = i4«M- i4"" + 9"'= 37, 53, 137, 421, 44') 61 7, 1061, .... XVII. m =T 80, p = 9"'-^ 5"'' -I- 9''" = 4') 24') 281, 4o9) 449) 569, 601, 641, 881, 929, . . . XMII. m — 82, /j = 2tt'H- 41"'= 43) 5g, 78, 11 3, 1 3g, 241, 283, 371, 37g, 4oi, 4'9, • • • ■ XIX. m ~ 84, p = ^u- -h 2ic'= 37, ig3, 277, 421, 541, 678, 881, loog, .... XX. m -- 96, /) " 4"'-'- 4"" -^ 25»'== 73, ig3, 241, 3i3, 817, 387,577,601, 76g, XXI. "t ■=-- 97, p = 2m'+ 2«c h- 49"'=^ 53, 61, 78, 89, 109, 198, 229, 269, 3i3, 449)46', • XXII. m =ioo, /> = 4"'~^ 25(''= 29,41, 61, 89, 229,24») 281, 349, 421, 5og, 601, .... XXIII. m =142, /9=: 2ft^4- 7rc'= 73,8g, 108, igg, 238, 3i3, 35g, 409, 463, 52 1, .... XXIV. m ==148, p = 4"'~- 37P'= 4') 53, 78, loi, 187, 181, 288, 298, 337, 349, 397, .... XXV. m =:i93, p = iii'-v- •'.«(' + 97"'= 97, loi, 109, 137, 198, 241, 817, 409, 46', 577, . . 102 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur quelques remcinjues relatives à l'équation de Lamé ( '). Note de M. Escarv. « Le polynôme $;"', exprimé à l'aide des A,, conserve la même forme pour i siippiimé, égal à i, égal à 2. On obtient ainsi les polynômes de Lamé, que nous représenterons par NJ"', M\"\ R^"', en conservant, aux indices près, les désignations de M. Liouviile. Egalé à zéro, il a, dans les trois cas, ses racines réelles et comprises entre — \/2 et + ya. On peut aussi l'exprimer à l'aide des B, et à l'aide des C,. En ayant égard aux rela- tions [a), rappelées dans la Note de la séance précédente, et aux trois sui- vantes, que Lamé en déduit comme conséquences, en introduisant le module complémentaire k' , le polynôme $^''' s'écrit encore, en [losant rii + i] = 11, 3."-'i'(2/-t- i]r(« -f- 1_ sous les six formes suivantes : 0 ^^n{ii — -f\{n — i]...{n H-i) f/"+'i"'"'^ 1 . 2 . 3 . . . u. dz'^' — S'' ,.=/, ix = 0 ^1 = 0 (I) R^"' = nB^^[S':;(B= - k'-f-v-],^, - rl"+'IC- I W i — n',<- - k ) — -^^^ , M y (") _- nik' 1 ,1,1+1, r^ .JQ.+i - //i+'iT' I V' dC"+' » Sous cette forme, on aperçoit, à première vue, la nature des racines ') Voir Comptes rendus, iiiénie Tome, p. ^o. ( io3 ) de ces différents polynômes égalés à zéro et les limites entre lesquelles ces racines se trouvent comprises. » Les polynômes au moyen desquels on intègre les deux équations (■y) que nous avons indiquées dans la Note de la séance précédente se dé- duisent encore de $5"' par de simples permutations circulaires. Ou obtient ainsi les dix-huit formules transcrites plus loin. » Nous avons ainsi vingt-sept polynômes tous également propres à intégrer l'équation de Lamé. Ils donnent neuf manières différentes de dé- velopper une fonction arbitraire des Aj, B,, C,-, suivant les degrés ascen- dants de ces polynômes, associés par groupes de trois. Ce luxe de repré- sentation, qui laisse une certaine indétermination dans le choix du déve- loppement à adopter, doit être regardé, au point de vue des applications, comme une circonstance heureuse. (10 iV—" ;* = 0 Mi"'=n(A'= -BÎ)^2][S^A-=-t-B7)*-^-J,=,, ^=0 R;"=:n(B'^ -A'^j^y [S.^(A^ + B^)''-i'],=,, - /'/'■+' i' A' l'i" Nr = n(i-A=r^^^. -rf"+'i A' — II" ;-. = /, ;j. = 0 c. n., i88o, 2- Semestre. (T. XCl, N« 2.) <4 ( io4) A = /, (III) 1.=* Ni"' = n A' y [s.^(A-= - k-f-^^, , R^"' = n a; ^ [s?(A^ - r-)*-(^],=,, M'"'=n(A^ + B2) R;'" = n(A^ + B:3; -'rf"+/(Bî— i)" |rf..+/(B^ — i)" » A la seule inspection de ces polynômes, on aperçoit l'espèce de toutes leurs racines et les limites entre lesquelles elles sont comprises. An point de vue où nous nous trouvons placé, on voit qu'il importe peu que les racines soient réelles ou imaginaires et que ce qti'il est indispensable de connaître pour effectuer la représentation d'une fonction arbitraire, ce sont les limites entre lesquelles toutes ces racines se trouvent comprises. Enfin l'on peut observer que, en prenant successivement pour variables indépendantes, dans l'équation différa ntielle de Lamé, les A;, B,-, C,, il y a toujours un groupe de trois facteurs représenté par des expressions différentielles, offrant de l'analogie avec ceux qui entrent dans les fonc- tions Y„. Il est à présumer que les développements auxquels ils donneront naissance seront d'une étude plus simple et plus facile que les autres. » ( io5 ) GÉODÉSIE. — Nouvelle im'lhode pour déterminer la longueur du pendule simple. Note de M. G. Govi, présentée par M. Faye. « Si l'on a une verge rigide assez longue et d'un poids peu considé- rable suspendue par une de ses extrémités à un axe horizontal , normal à l'axe de la verge, qui passe en même temps par son centre de gravité; si l'on fait glisser sur cette verge un curseur assez lourd, qui peut y être arrêté en différents endroits, sans que jamais son centre de gravité cesse de se trouver sur l'axe de la verge, et si un pendule ainsi constitué est mis en oscillation dans le vide sur des supports inébranlables, on peut s'en servir très facilement pour déterminer la longueur du pendule simple qui bat la seconde en un lieu quelconque. » Supposons, en effet, que l'on fasse osciller d'abord le pendule quand le poids curseur est à l'extrémité inférieure de la verge, et que l'on trouve la durée de ses oscillations infiniment petites égale à t ['). On pourra en- suite remonter le curseur d'une certaine quantité b, qu'on obtiendra avec une grande précision à l'aide d'un cathétomètre ou, pour mieux dire, d'un viseur à microscopes et d'une règle divisée parfaitement étalonnée. En fiiisant osciller de nouveau le pendule, on aura une autre durée d'oscil- lation t,. » Par un nouveau déplacement du curseur ^2 ('t^s intervalles b,, 6j,. . . doivent être toujours comptés à partir de la première position du curseur), on obtiendra une troisième durée d'oscillation ^2, et, finalement, on en aura ime quatrième ^3 en déplaçant une dernière fois le curseur d'une quantité bs. » Cela fait, on déduira la longueur L du pendule simple qui bat la seconde, dans le lieu où l'on fait les expériences, de la relation suivante, qu'il n'est pas difficile d'établir : " " b,b, [t] — tl] [f- i{]-b, b,[i\ - tl) [f'-tl) - b,b, [tl — t\) [C-— t]] ' » Comme il est assez facile d'obtenir quelques autres durées d'oscil- (') La duiée tics oscillations peut être déleiminée soit par la méthode des coïncidences imaginée par Mairan, soit par le dénombrement effectif des oscillations pendant un certain temps qu'on mesure à l'aide d'un clironographe ou d'un instrument analogue. ( ic6 ) lation, en déplaçant de nouveau le curseur, on comprend qu'il est pos- sible d'en tirer assez rapidement des valeurs de L de plus en plus appro- chées, et cela sans avoir à évaluer aucune des quantités qu'exigent les méthodes ordinaires, et qu'il est presque impossible de déterminer avec quelque exactitude. » THERMODYNAMIQUE. — Méthode synthétique rapide pour établir les formules jondamenlales relatives aux changements d'élat. Note de ]\I. C. Viry, présentée par M. Tresca. « On sait que M. Clausius obtint pour la première fois ces formules par la considération d'un cycle élémentaire de Carnot auquel il appliquait successivement les deux principes fondamentaux de la théorie thermody- namique. )) Mais, si, au lieu déconsidérer ce cycle élémentaire de Carnot, je con- sidère le cycle suivant (voir la figure), qui n'est autre que le cycle parcouru par la vapeur dans une machine à vapeur fonctionnant avec enveloppe, lorsqu'on suppose la chute de température très petite et égale à dT, je dis qu'on arrive ainsi, d'une manière infiniment plus simple, plus claire et plus rapide, aux mêmes résultats. » En effet, dans la première phase AB, l'unité de poids du liquide s'é- )• u, n T-t-(ZT r. c, rfpi T N i — -S-cr— 1 p >i ^ l 0 chauffe de T à T-l-c?T, sous ta pression variable de la vapeur saturée, et absorbe, par conséquent, une quantité de chaleur cdT, c étant la chaleur spécifique du liquide sous la pression variable de la vapeur saturée. » Dans la deuxième phase BC, le liquide se vaporise entièrement à la tem- pérature constante T + dT et absorbe pour cela une quantité de chaleur égale à r + dr, r étant la chaleur de vaporisation à T°. » Dans la troisième phase CD, si je suppose que la vapeur se détende, en { 'o? ) reslnnl saturée, sa température baissant de r/T, elle a])sorbera une quantité de chaleur — c,dT, c, étant ht chaleur spéiijvjue de la unpeur saturée à 'l\ » Enfin, dans la quatrième phase DA, la vapeur se condense entièrement à la température T et rend ainsi au condenseur ime quantité de chaleur égale à r. » De telle sorte que, pendant cette évolution, la quantité de chaleur disparue et transformée en travail a pour expression cdT -hdr— c^dT. » Le travail effectué, étant d'ailleurs représenté par l'aire du cycle ABCD, égale évidemment, à la limite, à l'aire du rectangle AB,C| D (en négligeant les infiniment petits du deuxième ordre figurés par les surfaces AB,B, CC,D), aura pour expression is — a) dp, cr étant le volume du liquide à T, S le volumedesa vapeur saturée à la même température. » Or, 1° en vertu du principe de l'équivalence, la chaleur disparue étant proportionnelle au travail effectué, on aura, A étant le coefficient de pro- portionnalité, cdT + dr— c,dT=^ \{s — G)dp, ou enfin, en divisant tous les termes par dT et posanti^ — a = «, (.) c-c,+- = kuj-^- M Eu vertu du principe de Carnot, le cycle en question étant fermé et réversible, on a f T = «' ou, en séparant les termes de cette somme relatifs aux quatre phases suc- cessives du cycle, cr/T r+dr c.dT r_ T" "*" T-i-^T T X ~ °' que l'on peut évidemment écrire (c-^.)'-^+^^(f) =o, ( >o8 ) ou bien, en opérant la différentiation indiquée, , .dT dr rcU [C C^) ^ + ^ ^., - = o de laquelle on conclut enfin , . dr r Or ces deux formules (i) et (2) sont bien les deux formules fondamentales connues, relatives aux changements d'état. On en conclut immédiatement pour l'expression générale de la chaleur de vaporisation, en égalant les deux seconds membres de ces égalités, (3) '-^ATu^. » D'ailleurs la relation (2) fournit l'expression générale de la chaleur spécifique de la vapeur saturée dr r '' = '-^dT-r dans laquelle on peut, vu la très faible compressibilité des liquides, rem- placer c, faible chaleur spécifique du liquide sous la pression de la vapeur sa- turée, par C, chaleur spécifique du Mquide sous pression constante. » PHYSIQUE. — Sur la constitution de la matière et rétat ullra-gazeux. Extrait d'une Lettre adressée par M. Crookes à M. Dumas. « On m'a bien souvent demandé de donner corps à l'opinion avancée par moi que la matière pouvait se présenter sous un quatrième état : à l'état ultra-gazeux, et beaucoup d'hommes de science doutent encore que la matière puisse exister par delà l'état gazeux. » Expliquons d'abord, pour coordonner ces faits, ce qu'est la matière sous les trois états : solide, liquide, gazeux. » 1° Solides. — Ils se composent de molécules discontinues, séparées les unes des autres par des interstices relativement grands, on peut même dire énormes, si on les compare au diamètre du noyau central que nous appelons molécule. Ces molécules, formées elles-mêmes d'atomes, sont régies par certaines lois (forces), entre autres l'attraction et le mouve- ment. L'attraction, quand elle s'exerce à des distances sensibles, s'appelle ( '"9 ) gravitation ; eWe prend le nom à'adltésion ou de cohésion lorsque ces dis- tances sont moléculaires. » Cette force de cohésion est contre-balancée par les mouvements propres des molécules elles-mêmes, mouvements qui, variant en raison di- recte de la température, augmentent ou diminuent d'étendue suivant que la température s'élève ou s'abaisse. Les molécules des corps solides ne se déplacent pas, mais elles conservent une adhésion et leur position reste fixe dans leurs centres d'oscillation. » Il s'ensuit que l'état solide, que nous avons l'habitude de considérer comme l'état par excellence de la matière, n'est que l'effet produit sur nos sens par les mouvements des molécules simples sur elles-mêmes. » 2° Liquides. — La force de cohésion y est très réduite, et l'adhésion, ou la fixité de position des centres d'oscillation des molécules, est anéantie. Les liquides étant artificiellement chauffés, les mouvements intermolécu- laires augmentent en proportion de l'élévation de température jusqu'à ce qu'enfin la cohésion soit vaincue ; alors les molécules s'échappent dans l'espace avec une vélocité inouïe. » Lesliquides possèdent la propriété de viscosité, c'est-à-dire qu'ils offrent une certaine résistance au passage des corps solides; mais, malgré cela, ils ne peuvent pas toujours résister à leur action, qu'elle qu'en soit la faiblesse, si elle devient persistante. » 3° Gaz. — Leurs molécules s'envolent dans toutes les directions ima- ginables, avec des collisions continuelles et des vitesses rapides variant constamment, si l'espace libre qu'elles parcourent est suffisamment étendu pour qu'elles soient affranchies de la force de cohésion. Étant libres de circuler, les molécules exercent une pression dans toutes les directions, et, si la gravitation n'existait pas, elles s'envoleraient dans l'espace. L'état gazeux se maintient tant que les chocs moléculaires continuent à être presque infinis en nombre et d'une irrégularité inconcevable. M Le même raisonnement s'applique à deux ou plusieurs molécules con- tigùes, pourvu que leurs mouvements soient arrêtés ou contrôlés de telle sorte qu'aucun choc entre elles ne soit possible; et en supposant même que cette agrégation de molécules simples, hors d'état de s'entre-choquer, soit transportée en bloc d'une partie de l'espace à une autre, le mouvement ainsi produit ne saurait leur conférer la propriété de gaz. Un vent molé- culaire peut toujours être considéré comme représentant des molécules simples, de même que la décharge d'une mitrailleuse consiste en projectiles isolés. ( "o ) » 4° Et-ot- ultra-gazeux ou radiant. — La matière présente alors le résullat • définitif de l'expansion gazeuse, Par suite d'une grande raréfaction, le par- cours libre des molécnles est rendu tellement long que les chocs dans ua temps donné peuvent être négligés par rapport aux non-rencontres. Dans ce cas, la molécule moyenne peut obéir à ses mouvements et lois propres sans entrave; et si la distance moyenne des chocs est comparable aux di- mensions du contenant, les propriétés qui constituent la gazéité se réduisent au minimum : la matière alors passe à l'état ultra-gazeux. » Mais le même état de choses se produirait si, par un moyen quel- conque, nous pouvions agir sur une certaine quantité de gaz, et amener par quelque force étrangère de la régularité dans les collisions désordonnées de ses molécules, en les contraignant à prendre un mouvement rectiligne méthodique. » En conséquence, l'état gazeux dépend avant tout de collisions. Un espace donné contient des milliers et des milliers de molécules qui se meuvent rapidement dans toutes les directions, chaque molécule ayant des milliers de rencontres par seconde. Dans un tel cas, la dis- tance moyenne des chocs des molécules entre elles est excessivement minime si on la compare aux dimensions du réceptacle qui les contient, et l'on peut observer les propriétés qui constituent l'état gazeux ordinaire de la matière, lequel dépend de collisions constantes. » Quel est donc l'état de ces molécules ? Considérons une molécule isolée dans l'espace ; est-elle solide, liquide, ou gazeuse? Solide, elle ne peut pas l'être, parce que l'idée de solidité suppose certaines propriétés qui n'appa- raissent pas dans la molécule isolée. En effet, une molécule isolée est une en- tité inconcevable, que nous cherchions, comme Newton, à la considérer comme un petit corps sphérique dur, ou avec Boscovitch et Faraday à la comme un centre de force, ou avec sir William Thomson à l'accepter regarder comme un atome tourbillonnant. Mais, si la molécule individuelle n'est pas solide, à plus forte raison ne saurait-elle être regardée comme liquide ou gazeuse, car, bien plus que l'état solide, ces états sont dus à des collisions intermoléculaires. Les molécules simples, par conséquent, doivent être classées à part comme étant dans un état distinct. » J'ai démontré que cela a lieu dans le phénomène qui cause les mou- vements du radiomètre, et j'ai rendu ces mouvements visibles dans mes dernières recherches sur la décharge négative dans les tubes à vide. Dans le premier cas, le noir d'ivoire échauffé, dans le second le pôle négatif électriquement excité donnent la force majeure qui change, totalement ou ( >•! ) en partie, en mouvement rectiligne les vibrations jusqu'alors irrégulières clans toutes les directions. Je consitlère les molécules comme présentant les conditions de la matière radiante, dès que les mouvements irréguliers qui constituent l'essence de l'état gazeux ont été remplacés par un mouve- ment rectiligne. » Entre le troisième et le quatrième état, il n'existe pas de ligne nette de démarcation, pas plus qu'il n'en existe entre les solides et les liquides ou les liquides et les gaz ; ils se confondent insensiblement l'ini dans l'autre. » Dans le quatrième état, les propriétés de la matière qui existent même dans le troisième peu vent être démontrées directement, tandis que dans l'état gazeux elles ne peuvent l'être qu'indirectement, par viscosité ou autrement. o Les lois ordinaires qui régissent les gaz sont une simplification des propriétés de la matière dans le quatrième état; une telle simplification n'est possible que quand la distance moyenne des chocs des molécules est petite comparativement aux dimensions du contenant. Pour simplifier, nous ferons abstraction des molécules simples, et nous supposerons une matière continue, dont les propriétés fondamentales, telle que la pression variable selon la densité, et ainsi de suite, sont déjà connues par l'expé- rience. Un gaz n'est rien autre chose qu'un assemblage de molécules considéré à un point de vue simplifié. Lorsque nous nous occupons de phénomènes dans lesquels nous sommes forcés de tenir compte des molé- cules individuelles, il ne faut plus regarder cet assemblage comme gaz. » Ces données nous conduisent à ime autre considération bien curieuse. La molécule, intangible, invisible, difficilementconcevable, est la seule vraie matière, et ce que nous appelons matière n'est ni plus ni moins que l'effet produit sur nos sens par le mouvement des molécules ou, comme le dit John Stewart Mill, « une possibilité permanente de sensation ». Il n'y a pas plus de raison pour représenter comme matière l'espace parcouru par des molécules en mouvement qu'il n'y en aurait à considérer comme du plomb l'air traversé par une balle de iusil. Ce point de vue une fois admis, il s'ensuit que la matière n'est qu'un mode de mouvement. A la tempé- rature du zéro absolu, tout mouvement intermoléculaire disparaîtrait, et, s'il est vrai qu'd resterait encore un je ne sais quoi conservant des propriétés d'inertie et de poids, la matière, telle que nous la connaissons, cesserait d'exister. » C. R., 1880, 3» Semestre. (T. XCI, N° 2.) 1 '> (lia OPTIQUE. — Sur les lampes monochromalicjues. Note de M. L. Laurent. « Relativement à la Noie de M, A. Terqtiem sur des modifications ap- portées aux lampes monochromatiques (21 juin 1880), j'ai l'honneur de rappeler à l'Académie que je lui ai présenlé, en différentes fois, des modi- fications aux brûleurs à gaz et un nouvel éolipyle. » 1° Brûleurs à gaz. — Dans ces derniers, que je construis depuis plus de six ans, j'obtiens, par une proportion étudiée des trous d'arrivée du gaz et de l'air, du diamètre et delà longueur du tube où ces gaz se mélangent, une flamme violette très chaude, avec un pelit cône intérieur bleu (et non vert) avec des ouvertures latérales (') sans oscillations de la flamme, et sans crainte que le brûleur ne s'allume en dedans, pour des pressions variables à partir de o™,o2o et au-dessus. » La forme et la place de la cuiller de p'atine, qui sont très impor- If (') La place des trous d'air est imlifférentc; M. Lecoq de Bolshaïulran les met au-dessus: ce qui est utile, c'est leui section. ( "3) tantes, donnent une flamme jaune intérieure étroite, très intense et très supérieure à celle des brûleurs Bunsen, couslruils par M. Duboscq. » L'emploi du photomètre pour juger de la valeur intrinsèque de ces flammes quand on les emploie avec les saccharimètres ne me paraît pas la meilleure méthode, car elle donne la valeur totnle de la flamme, laquelle est généralement beaucoup trop grande; les saccharimètres modifiés n'en utilisent qu'un cercle de o",oo2 de diamètre. Or, ce qu'il faut surtout, c'est une flamme très intense, lors même qu'elle serait très étroite : c'est ce que j'ai cherché et ce que j'ai réussi à obtenir. » la méthode de comparaison la plus rationnelle, dans ce cas spécial, serait d'essayer un saccharimètre, avec le même tube contenant une disso- hition sucrée assez foncée, avec ces difi<érents brûleurs, et de comparer ensuite les moyennes des lectures obtenues avec chacun d'eux. » Je rappellerai aussi que les nouveaux perfectionnements du polari- mètre permettent d'employer deux ou plusieurs becs, car ils sont assez éloignés des cristaux collés pour éviter les anomalies produites par la cha- leur des becs. B 2° Dans le cas où le gaz a une pression inférieure à o",oio d'eau, ou lorsqu'on n'a pas le gaz, j'ai présenté également un éolipyle brûlant avec de l'alcool, de l'esprit de bois, etc., que l'on trovive partout; il donne une lumière aussi intense qu'avec le gaz, et il est plus simple que l'emploi de l'appareil à produire l'hydrogène au moyen de l'acide sulfurique ('). » Le cliché ci-joint montre, en vraie grandeur, la flamme obtenue par ces brûleurs à gaz et l'éolipyle. » MAGNÉTISME. — Effets téléphoniques lésiiUant du choc des corps magnétiques. Note de M. Ader, présentée per M. Th. du Moncel. « A la suite d'expériences téléphoniques faites à Toulon en 1878, M. Desportes démontra que des sons pouvaient être déterminés dans un téléphone sous l'influence d'un choc produit sur un barreau magnétique en- veloppé par une hélice magnétisante reliée au téléphone. On attribua cet effet à des courants induits résultant des déplacements du barreau à l'inté- (') J'ai montré le renversement iks raies D à la Société de Plij'sique, séance de Pâques, le 2 avril 1880. ( ><4 ) rieur de la bobine sous l'influence du cboc. Certaines expériences que j'ai entreprises depuis cette époque m'ayant démontré que le phénomène était plus compliqué, je combinai diverses expériences pour élucider cette ques- tion, et je suis arrivé [à des résultats intéressants que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie. » Je suis d'abord arrivé à démontrer que, si on prend les précautions convenables pour empêcher tout déplacement d'un noyau magnétique à l'intérieur de la bobine reliée au téléphone; si, par exemple, on enroule le fd de cette bobine sur le noyau lui-même, en noyant les spires dans de la gomme laque, on n'obtient aucun son dans le téléphone en frap- pant le noyau avec un corps non magnétique. En revanche, on reproduit parfaitement les sons en frappant avec une masse de fer, ce que l'on com- prend du reste aisément. On peut encore les reproduire si on enroule li- brement au-dessus de l'hélice ainsi noyée dans la gomme laque les fils terminaux de cette hélice; deux ou trois tours suffisent pour cela. » D'un autre côté, si on place à l'intérieur d'une petite bobine ordinaire des noyaux métalliques composés de métaux différents, on reconnaît qu'il n'y a que les métaux magnétiques dépourvus de force coèrcitive persistante qui provoquent des sons téléphoniques quand ils sont frappés. Ainsi, uu fil de fer ou de nickel doime des effets très caractérisés, alors qii'im fd d'acier trempé non magnétisé n'en produit aucun. Mais ce qui est impor- tant à constater, c'est que ces effets sont d'autant plus énergiques que le noyau est plus divisé à l'intérieur de la bobine, et les meilleurs résultats ont été obtenus quand le fil magnétique était composé de bouts de fils de fer disposés en prolongement les uns des autres et n'ayant que o",ooi ou o""",oo2 de longueur sur o'"'",ooi de diamètre. Dans ces conditions, on peut faire un téléphone capable de reproduire la parole très distinctement. Il suffit pour cela de placer au-dessous d'un diaphragme téléphonique d'en- viron o™,io de diamètre sur o™", 7 d'épaisseur et muni d'une embou- chure, une petite bobine à fil fin (n° 40) de o'°,o5 de longueur, remplie de ces fragments de fils de fer dont il vient d'être question, et d'appuyer avec une pression convenable le fragment extérieur, qui doit être plus long que les autres, contre le centre du diaphragme. En parlant alors devant l'em- bouchure, on détermine une série de vibrations qui, en produisant une série de chocs correspondants, transmettent la parole d'une manière satis- faisante, sans nécessiter la présence d'aucune pile. » Ij'appareil précédent permet en outre de constater un fait importiiut, ( "5 ) qui ne laisse pas que de compliquer la question, car il prouve que le dépla- cement seul du noyau inaguëlique à l'inléricur (le la bobine ne suffit jxts pour reproduire les sons, ce qui écarte par conséquent l'hypothèse de l'action directe du magnétisme terrestre. Il faut qu'il y ait en plus un c/joc effectué et même un choc multiple. On peut s'en convaincre en soudant au dia- phragme de l'appareil uu fil de fer enfoncé dans l'hélice. Dans ces condi- tions, les vibrations déplacent le fil de fer, et, en présence de l'aimant ter- restre, il devrait se développer des courants capables de reproduire des sons. Or, il ne s'en produit aucun, et pour les obtenir il faut placer dans l'hélice un second noyau de fer contre lequel le premier puisse produire des chocs. On peut en quelque sorte analyser les effets produits eu cette circonstance par les expériences suivantes: » Si l'on comprime un noyau de fer muni d'une bobine enroulée entre deux pièces de cuivre serrées angulairement entre les mâchoires d'un étau, et que le noyau de fer soit rivé sur l'une de ces pièces, on reconnaît, eu enlevant brusquement sous pression l'autre pièce de cuivre, qu'il se pro- duit un son dans le téléphone, et ce son est dû sans doute au mouvement des molécules magnétiques qui reprennent leur position d'équilibre nor- mal. Si l'on reproduit une action mécanique analogue sur le noyau, mais de manière à l'étirer au lieu de le comprimer, on constate encore la pro- duction d'un son au moment où le barreau reprend ses conditions nor- males, et il en est de même en exerçant sur le noyau un effet de torsion. Ou peut donc dire que toute action mécanique ayant pour conséquence de troubler l'état d'équilibre moléculaire d'un noyau magnétique a pour effet de développer^ au moment oie ce nojau reprend brusquement ses conditions d'équilibre^ im courant électrique capable d'impressionner le téléphone^ et, comme un choc se trouve être dans le même cas que les effets que nous venons d'étudier, on peut trouver dans ce principe la cause des résultats qui font l'objet de cette Communication. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur les composés fluorés de l'uranium. Note de M. A. Ditte. « Lorsqu'on traite l'oxyde vert d'uranium U'O' par un excès d'acide fluorhydrique concentré, l'attaque, lente à froid, devient rapide dès que Ion chauffe vers 5o°; un faible dégagement de gaz se manifeste, et l'on obtient (1.6) (l'une part une liqueur jaune, de l'autre une poudre verte très fine et très légère qui se dépose aisément. Si l'on évapore doucement pour chasser l'excès d'acide fluorhydrique, puis qu'on reprenne par l'eau bouillante et qu'on filtre, la substance verte est retenue, et la liqueur jaune qui passe, lentement évaporée, laisse déposer des cristaux jaunes transparents, qui, séchés à 120", présentent la formule L1-FP,4HF1. M Le flijorhydrate de sesquifluorure d'uranium, chauffé dans un creuset de platine fermé, fond d'abord eu un liquide jaune, puis laisse dégager de l'acide fluorhydrique en même temps que quelques traces d'une matière blanche dont il sera question plus loin. Si on laisse l'air arriver dans le creuset, son oxygène décompose le fluorure avec lequel il se trouve en contact, et la décomposition, très lente dans un vase fermé, est très rapide au contraire si la calcination s'effectue à l'air libre. A un instant quel- conque de l'opération, le creuset renferme du protoxyde d'uranium, sous la forme de cristaux noirs brillants, et du fluorure non décomposé; celui-ci, qui a perdu complètement sou excès d'acide fluorhydrique, se dissout faci- lement dans l'eau et donne des cristaux présentant la formule U^Fl* du sesquifluorure. » La substance verte restée sur le filtre est très difficile à laver, car elle obstrue complètement les pores du papier; elle est insoluble dans l'eau, très peu soluble, même à chaud, dans les acides étendus autres que l'acide sulfurique ou l'eau régale; l'analyse conduit à la formule (tJ*0'')Fl. On doit la regarder comme un fluorure d'uranyle analogue au chlorure (U- 0^)C1, et non pas comme un oxyfluorure dérivé du sesquifluorure U'Fl'; elle se distingue en effet du sesquifluorure et de ses dérivés en ce qu'elle est verte, insoluble dans l'eau, difficilement soluble dans l'acide chlorhydrique bouillant, en donnant une liqueur verte dans laquelle l'ammoniaque forme un précipité brun verdâtre de protoxyde hydraté; les autres, au contraire, sont jaunes, solubles dans l'eau et forment des liqueurs jaunes dans lesquelles l'ammoniaque donne un précipité jaune d'uranate alcalin. » Ces données permettent de se rendre compte de l'action de l'acide fluorhydrique sur l'oxyde vert d'uranium; si l'on regarde cet oxyde comme capable de se dédoubler, dans des circonstances favorables, suivant la relation 2(U'0'') = 2(U^0') -h U'O- ; le sesquioxyde, au contact de l'acide fluorhydrique en excès, donne du fluorhydrate de fluorure; le protoxyde se comporte comme un corps simple en se combinant au fluor et mettant de l'hydrogène en liberté, hydrogène qui constitue le faible ( ■■7 ) dégagement gazeux observé. On a donc, pour exprimer la réaction, 2lJ'0* + 9HFi = 2(Un'l%lIFi) + (U=0=)Fl -t- GHO -i- II, formule que l'on vérifie en traitant un poids connu d'oxyde vert par l'acide Iluorhvdrique et pesant les composés résultant de la réaction. )> Le fluorure d'uranyle (U-O'*)?! peut s'obtenir encore en faisant agir l'acide fluorbydrique concentré à chaud sur leprotoxyde d'uranium; mais l'attaque est lente, et l'on obtient plus facilement le fluorure (U-O^)Fl en opérant avec l'oxyde vert. )) Cette matière, chauffée dans un creuset fermé, fond au rouge; puis elle émet des vapeurs très denses, surtout si on la porte au rouge vif. Ces vapeurs se condensent sur les parois moins chaudes du creuset en une neige très légère, formée de belles aiguilles blanc jaunâtre et transparentes. La production de vapeurs cesse bientôt, et il ne reste plus au fond du creuset que des cristaux noirs et brillants de protoxyde d'uranium. » Les aiguilles volatilisées sont excessivement solublesdans l'eau, qu'elles colorent en jaune; leur analyse conduit à la formule U^OFF. » Ainsi le fluorure d'uranyle, soumis à l'action de la chaleur, se décompose en oxyfluorure U'OFP volatil qui se sublime et en sesquioxyde d'uranium; mais ce dernier, très instable, perd une partie de son oxygène et se transforme en protoxyde qui cristallise au sein de l'atmosphère fluorée. On a donc 2(U-0=FI)= U=OFi='-i- U=0- + O, et l'on vérifie cette foimule comme la précédente, en pesant séparément le protoxyde et l'oxy fluorure auxquels peut donrier naissance un certain poids de fluorure d'uranyle soumis à la décomposition. » Le sesquioxyde d'uranium, chauffé, donne habituellement de l'oxyde vert; mais ici l'action des vapeurs fluorées change le mode de décomposi- tion et permet la formation du protoxyde cristallisé. Ainsi, il suffit d'ajouter à de l'oxyde vert U'O' quelques gouttes d'acide fluorbydrique, puis de le calciner, pour que cet oxyde perde le quart de son oxygène et se trans- forme en protoxyde cristallisé. C'est là même certainement le moyen le plus simple d'obtenir ce protoxyde; il est bien plus expéditif que celui qui con- siste à réduire au rouge l'oxyde vert par un courant d'hydrogène. » L'oxyfluorure U^OFl- est, comme ou l'a dit, très soluble dans l'eau; il fond au rouge et se volatilise presque immédiatement, en donnant d'épaisses fumées qui se condensent snr les parties relativement froides du ( ,.8 ) creuset; l'oxygène de l'air décompose immédiatement la vapeur d'oxy- fluorure et transforme la neige blanche soluble en une suie noire de protoxyde qui ne se dissout plus. Il arrive même que des aiguilles d'oxy- fluorure, brusquement chauffées à l'air, deviennent noires et conservent leur forme, quoique entièrement transformées en protoxyde cristallisé. » Le fluorure d'uranyle (U'O') FI, chauffé au rouge dans un courant d'hydrogène, perd peu à peu son fluor et dégage de l'acide fluorhydrique, qui attaque le tube de verre dans lequel se fait l'opération; il reste finale- ment du protoxyde cristallisé. Tant que la réaction est incomplète et que la matière retient du fluor, il suffit de la chauffer fortement en vase clos pour obtenir un sublimé d'oxyfluorure U-OFP cristallisé. » Je n'ai pas pu obtenir d'oxyfluorure U^O'Fl, isomère du fluorure d'uranyie, mais qui, se rattachant au sesquifluorure, compléterait la série des dérivés fluorés du sesquioxyde d'uranium. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur le poids aloniiqtie et sur quelques sels caractérisliques (lu scandiuin. Note de M. L.-F. ]\ilso\, présentée par M. Berthelot. « Après avoir réussi à obtenir une quantité suffisante de scandine pure, j'ai pu déterminer le poids atomique et étudier quelques sels caractéris- tiques du métal. La terre a été extraite principalement de Teuxénite; de plus, M. Clève a bien voulu mettre à ma disposition quelques résidus de gadolinite et de keilhauite, contenant aussi un peu de scandine. )) Les propriétés principales de la scandine par lesquelles il est possible de la séparer de l'ytterbine, avec laquelle elle se trouve toujours mêlée finalement, sont les suivantes : i° l'azotate de scaiidium se décompose plus facilement par la chaleur que celui de l'ytlerbine, comme je l'ai montré précédemment [Comptes rendus, t. LXXXVIII, p. 645); 2" le sulfate de scan- dium produit dans une solution saturée de sulfate de potasse un sel double entièrement insoluble, comme le constate l'expérience suivante. Le sulfate neutre des oxydes mixtes RO = 58, 2G fut traité par la solution dont nous venons de parler, et, quelques jours après, le sel double précipité fut séparé de la solution; i*!'',o864 de la terre qui y était encore dissoute et parfaitement purifiée donnèrent |S', '^486 de sulfate anhydre. Le poids atomique du métal calculé est égal à 172,88; c'est exactement celui de l'ytterbium. La terre en solution était donc de l'ytterbine pure. La terre précipitée comme sulfate double fut aussi purifiée, et son azotate soumis aux décom- ( "9) positions partielles. Par quatre séries de ces opérations j'ai retiré les quan- tités suivantes, restant clans les eaux mères : er I. 0,3271 du la tone, donnant o,4i)4o de sulfate anliydro. . . RO =80,07 II. o,a3.oo .. 0,5753 » ... R0 = 49,47 •III. o,iG(i5 .. 0,4384 » ... RO=:49,72 IV. 0,1944 » 0,5274 .> ... R0=46,7o » Quoique le sulfate d'ylterbium soit dans ces circonstances parfaite- ment soluble, le sel double de scandium contenait un peu d'ytterbine, qui resta en majeure partie dans l'eau mère après la série I de décompositions des azotates. Le sulfate de scandine restant après ces opérations fut traité par H-S; un précipité faible d'un brun foncé fut obtenu par filtration, additionné d'un peu d'acide nitrique et précipité par l'acide oxalique. L'oxalalc calciné donna de la scandine parfaitement pure, ce qui est prouvé par les expériences suivantes, faites pour fixer le poids atomique du métal. Toutes les déterminations, rigoureusement exécutées, ont donné le même nombre, quoique j'aie employé dans l'expérience I la terre telle que je l'ai obtenue immédiatement par la calcination de l'oxa- late, dans l'expérience II la petite fraction de la même terre retirée par une décomposition partielle de l'azotate, et dans les expériences III et IV les fractions qui en restèrent dissoutes dans l'eau mère. En outre, M. ïha- lén, qui a soumis à un examen spectroscopique cette scandine, n'a pu y trouver la moindre matière étrangère. Sciiulino se Poitls aiomîquo Expéi'ionccî. Terro pesée. Sulfate oblnmi. pour 100. pour 100. pour Sc'O^. I 0,3379 0,9343 36, 166 63,834 43,99 Il 0, 3oi5 o,833o 36,, 94 63, 806 44,07 III.... 0,2988 0,8257 36,187 63,8,3 44.05 IV 0,3192 0,8823 36,178 63,822 44,02 Moyenne. » » 36,r8i 63,8ig 44, o3 » La scandine Sc^O' est une poudre très légère, infusible, blanche, essemblant à la glucine ou à la magnésie. Densité : 3,864. Elle se dissout ..ssez facilement à l'aide de l'ébullition dans les acides nitrique et chlorhy- drique concentrés; à froid elle n'est pas attaquée, et elle ne se dissout que très lentement au bain-marie; le sulfate s'obtient par des évaporations r.'-itérées avec l'acide sulfurique. Les solutions des sels neutres ont au premier moment une saveur douce qui devient immédiatement fort astrin- gei.te. La scandine n'est pas volatile et ne communique à la flamme . R., 1880, Semestre. (T. XCI, N" 2.) '^ ( 120 ) aucune coloration, mais le chlorure donne un spectre très brillant par l'étincelle électrique. U hydrale, fort volumineux et gélatineux, ressemble tout à fait aux hydrates des autres terres rares. » 'Vazoiale fournit de petits prismes en solution bien concentrée. Chauffé, ce sel dégage de l'acide nitrique et laisse par refroidissement une masse fondue, transparente et soluble dans l'eau. Si l'on pousse plus loin la décomposition, le sel fondu dégage des vapeurs rutilantes, prend une consistance pâteuse ou se solidifie même; mais l'azotate basique restant est néanmoins soluble dans l'eau bouillante. Il faut donc chauffer encore pour obtenir lui résidu insoluble, et la solution, contenant alors l'azotate fort basique, est blanche, opaque, laiteuse, sans jamais devenir claire, ce qui est très caractéristique pour la scandine. )) J.e sulfate de scandiitm a' ohtienl de la même manière que lesel de l'ytter- bium; le résidu 0|)aque obtenu, chauffé avec précaution à une tempéra- ture où l'acide sulfurique se volatilise, est le sel anli^'dre Se- O^ , 3S0^; à une température plus élevée, il perd de l'acide et laisse au blanc de la scan- dine pure. Ce sel étant traité par un peu d'eau, il ne se dégage pas de cha- leur, et, quoique le sel soit très soluble dans l'eau froide, il ne donne d'abord qu'une solution laiteuse, le sel anhydre se combinant assez lentement avec l'eau, pour se redissoudre de suite; à chaud, on obtient sur-le-champ une solution claire. Le 5e/ aqtteux Sc^ O'^ , 3S0- -+- 6H^O se sépare d'une solu- tion sirupeuse du sel précédent en petits agrégats globuleux. Inaltérable à l'air, il perd 4™'''H'0à 100° et le reste à une température plus élevée. L'analyse donne 14,26-14,46 et 'y, 16-7,29 H-0, au lieu de 17,88 et 7,44- » Sulfate double 3K.-0-S0'4- Sc-0', 3SO^. — Les conditions dans les- quelles on obtient ce sel sont décrites plus haut. Il forme de très petits prismes, ordinairement groupés en agrégats verruqueux, d'un aspect très caractéristique, et se dissout très diificileuient dans l'eau, même bouil- lante, mais nullement dans une solution saturée de sulfate de potasse. L'analyse a donné 3o,9i-3i,o3 K-0, 1 5, 28-1 5,4 1 Sc-0% 53,2o-53,54 S0% au lieu de 3i,4o, i5,i4, 53,46. » Se'lénites. — Le 5e/ neutre s'obtient à l'état d'un précipité amorphe et in- soluble, enajoutiint une quantité équivalente du sélénite de sodium au sul- fate, car le résidu laissé sur le filtre ne contient ni scandine ni acide sélé- nieux. Ce sel, digéré avec 9™"' d'acide sélénieux et évaporé à siccitéà 60°, laisse un résidu cristallin, insoluble et inaltérable à l'air : c'est du sélénite acide Sc-0', 3SeO + 3H = 0-SeO. L'analyse a donné 16,46-16, 55Sc=0^ 77,20-77,35 SeO", au lieu de 15,89 et 77,80. ( -s. ) « Oxalale Sc=0% 3CrO=+ GIIH). - Une solution du sulfate de scan- dium, traité avec l'acide oxalique, se comporte parfaitement comme celle de ryiterbium. L'oxalate, assez solublc dans les acides étendus, même dans l'eau, est inaltérable à l'air, mais perd deux tiers de son eau à loo". L'analyse a donné 29,4980=0' et 16, /|3 H*0, au lieu de 29,57 et i5,65. » La composition Sc^O^ de la terre est constatée par les faits suivants : i^la scandine se trouve avec d'autres terres rares R^O' dans les minéraux; 2° les solutions de scandium et d'ytterbium se comportent de la même manière avec l'acide oxalique; 3" entre les azotates de scandine et d'ytter- bineil y a beaucoup d'analogie à une température élevée; 4° 1" composition du sel double 3K-0=S0- -+- ScH.)% 3S0= constate que la scandine appar- tient au groupe des métaux de la gadolinite et de la cérite, tous ces mé- taux donnant des sels de la même composition typique; 5° l'insolubililé du même sel dans une solution saturée de sulfate de potasse signale le scan- dium en particulier comme membre du groupe delà cérite; 6" par la com- position des séléniles, la terre présente beaucoup d'analogie d'un côté avec ¥=0% Er=0% Yb^O% qui dans les mêmes circonstances ont donné des sélénites neutres, d'un autre côté avec Ai=0% ln=0% CeH)% La^O', qui ont fourni dans les mêmes conditions des sels acides absolument analogues, comme je l'ai montré autrefois; j'ai obtenu aussi avec GPO' un sélénite de la même composition; 7° le poids atomique du scandium est égal à 44 ; c'est celui que M. Mendéleeff a attribué à l'élément prédit ékabore; les découvertes du scandium et du gallium confirment les spéculations de ce savant, qui a su prédire l'existence de ces éléments et en déterminer d'avance les propriétés principales; 8"^ la cbaleur et le volume molé- culaires de la terre et du sulfate font de la scandine comme un membre intermédiaire entre la glucine et l'yltria. » cniMilî ORGANIQUE. — Acliou ultime du brome sur l'acide malonique ; biomoforme. Note de M. E. Bocrgoin, présentée par M. Berthelot. « Les premiers termes de la série des acides bibasiques à S'"'' d'oxygène donnent, sous l'influence du brome, des produits ultimes dont la nature est en rapport avec la complication moléculaire, c'est-à-dire avec les quan- tités de carbone et d'hydrogène que ces acides renferment dans leur mo- ( Ï22 ) léciile. Dans lin beau Mémoire, publié en J 847, M. Cahours a vu que les oxalales alcalins, traités par le brome, se scindent en acide carbonique et en bromure alcalin. » J'ai constaté que, lorsque l'on fait réagir le brome sur une solution concentrée d'acide oxalique, il se manifeste une vive effervescence, avec dégagement d'acide carbonique et formation d'acide bromhydrique : C"II-0* + Br= = 2HBr+ 2CH)\ » D'autre part, indépendamment de la substitution directe du brome à l'hydrogène dans l'acide succinique, ce qui donne naissance aux acides mono, bi et tribromosucciniques, j'ai démontré que le brome détermine finalement la formation d'un nouveau corps cristallisé, l'Ijydrure d'éthy- lène tétrabromé ou éthane télrabromé, isomérique avec le perbromure d'acétylène et le bromure d'éthyiène bibromé : M L'acide malonique, qui vient se placer par sa composition entre les acides oxalique et succinique, donne lieu à une réaction analogue sous l'influence du brome. » Pensant tout d'abord que le brome formerait du perbromure de car- bone, d'après l'équation suivante, C«H"0*+4Br== 2C=0"+ C=Br% j'ai chauffé en tubes scellés le mélange suivant : Acide malonique 5''' Brome 10" Eau I 2<:<: » L'attaque paraît facile au début, car elle commence déjà à la tempé- rature ordinaire, et le liquide s'échauffe spontanément; vers 5o° kC)o°, il se dégage de l'acide carbonique. En portant la température à 120°, même après dix-huit heures, la réaction est loin d'être complète. Le liquide ayant ensuite été maintenu pendant le même laps de temps à i45°, il s'est formé dans chaque tube deux couches distinctes : » 1° Une couche supérieure, aqueuse, contenant un excès de brome qui n'entre pas en réaction; 2° une couche inférieure, dense, douée d'une odeur éthérée. ( '23 ) » A l'ouverture des tubes, il se dégage de l'acide carbonique en abon- dance et de l'acide bromliydrique. Le même résultat est obtenu plus rapi- dement en chauffant à 170", pendant six heures seulement, le mélange suivant : Acide malonique 5^'', 2 Brome 8™ Eau i2« » L'eau mère, après une légère concentration, abandonne une notable quantité d'un acide brome, bien cristallisé, qui répond à la formule de l'acide Iribromacélique. D'ailleurs, cet acide fond à i35°, comme celui qui a été obtenu par M. Gai, en traitant par l'eau le bromure d'acélyle tribromé. ). Le liquide dense qui s'est déposé au fond des tubes, après lavage avec une dissolution étendue de potasse caustique, est incolore, d'une odeur éihérée agréable, rappelant celle du chloroforme; sa saveur est chaude et sucrée. Il se solidifie à quelques degrés au-dessous de zéro et passe entiè- rement à la distillation à iSo-iSa". Il possède, en un mot, les propriétés et la composition du bromoforme. » 0,497 ont donné '>''o de bromure d'argent; soit 94,9 de brome. Sa formule, C-HBr% exige 94, 86. » La facilité avec laquelle l'acide carbonique prend naissance aux dé- pens de l'acide malonique pouvait faire croire que ce dernier est d'abord attaqué par le brome et transformé en acide acétique; que celui-ci donne ensuite de l'acide tribromé qui se dédouble à son tour en acide carbonique et en bromoforme. Cette filiation ne s'est point vérifiée. » A la vérité, lorsque l'on chauffe au bain d'eau seulement de l'acide malonique, du brome et de l'eau, il se forme une petite quantité d'acide acétique que l'on peut isoler par distillation, ce qui rend compte de la présence ultérieure de l'acide tribromacétique. Mais lorsque l'on substi- tue l'acide acétique à l'acide malonique et que l'on chauffe le mélange Suivant : Acide acétique 4^"^ Brome 1 o'^S 7 Eau 12'' le tout reste limpide et homogène, même après six heures de chauffe à la température de lôo**. ( 124 ) » Il faut donc conclure de ces faits que l'acide malonique, en majeure partie du moins, est attaqué par le brome avec formation d'acides bromes, peu stables dans les conditions de l'expérience, de telle sorte que la réac- tion finale est exprimée par l'équation suivante : C''H''0«+ 3Br-= 2C=0' + 3HBr + C-HBr' ; réaction comparable à celle qui fournit l'éthane tétrabromé au moyen de l'acide succinique. " CHIMIE ORGANIQUE. — Sur i éUiév'tficalion de l'acide sulfuiique. Note de M. A. ViLLiERS, présentée par M. Berthelot. « 1. L'acide sulfurique, en qualité d'acide bibasique, peut, en présence de l'alcool, donner naissance à un éther acide et à un éther neutre; mais la proportion de ce dernier est extrêmement faible, ainsi que je l'ai indiqué précédemment ('), et l'on peut très approximativement représenter la pro- portion d'acide transformé en acide éthylsulfurique, en prenant le double de l'acide réellement neutralisé. « 2. Les résultats fondamentaux relatifs à l'éthérification de l'acide sulfurique ont été établis par M. Berllielot (-), qui a constaté que, l'acide sulfurique et l'alcool étant mis en présence, leur combinaison se produit avec une vitesse variable avec les conditions dans lesquelles on opère le mé- lange, et que la proportion d'acide neutralisé tend vers une limite qu'elle ne peut dépasser, limite inférieure à celle qui est atteinte dans l'éthérifica- tion des acides organiques. » M. Berthelot a constaté aussi que cette limite s'abaisse sous l'influence d'une température de ioo° suffisamment prolongée, et il a expliqué cette rétrogradation par la production de l'éiher ordinaire. » 3. Cette rétrogradation est un phénomène général et s'observe avec tous les mélanges, quelles que soient leurs proportions, s;i l'on maintient suffisamment la température de ioo°, et il se produit un équilibre nou- veau, distinct de celui qui correspond à la température ordinaire et dans lequel l'éther ordinaire entre en jeu. ^') Comptes rendus, t. XC, p. rigi. [') Bulletin de la Société chimique, t. XIX, p, 295. C'HM)'. 'icni"0'. :4/i 83,2 72,- ■> 64,3 76,0 4(j,5 53,9 45,3 34,7 44,' 32, I ( '25 ) » L'exemple suivant montre la marche de cette rétrogradation à ioo°: Proportion ('■ihoriliéc sur 100 parties S'HM)"-H Ail (!el)tir ''9iO Après i5 minutes 58,0 >' 2 ~ heures 49 '3 36 lieures 45,5 >' (19 lieiires 4^ ,5 1 154 heuras » » On voit que la rétrogradation est déjà commencée après un quart d'heure. Au bout d'iui temps suffisant, la proportion éthérifiée s'est abaissée de près de | pour la première liqueiu-, des | environ pour la seconde, et de près des | pour la troisième. Elle diminue aussi pour les liqueurs moins riches en acide, mais plus lentement, et la limite n'a pu être atteinte après cent cinquante-quatre heures à ioo°. Cependant, la limite de cette rétro- gradation paraît moins reculée pour les mélanges contenant beaucoup d'alcool, et elle parait passer par un maximum correspondant à une cer- tnine composition de la liqueur initiale. » Cette rétrogradation s'observe aussi à ioo° avec les mélanges conte- nant de l'eau au début; elle est même plus considérable dans ce cas, comme le montre l'exemple suivant : Proportion cthéritîée sur 100 parties S'H=0'-)-C'H'0=^ ; HO. Au début 53,0 Après 1 ") iiiiniiles 49)9 » 2 '- heures 4^17 69 heures 38 , 2 « i54 heures 37 ,0 » Je me suis assuré que cette rétrogradation doit être attribuée exclusi- vement à la formation de l'éther ordinaire, de sorte que la variation du coefficient d'éthénfication de l'acide sulfurique peut permettre de juger les proportions d'éther qui se produisent; les proportions les plus considé- rables paraissent ainsi correspondre aux mélanges contenant de l'eau et en même temps un excès d'alcool. » 4-. Cette formation d'éther et la rétrogradation qui en résulte n'ont pas lieu seulement aux températures élevées, telles que celle de l'eau bouil- HO. 2H0. 48,4 4",o 1 3() , 3 34,. 35,7 ?8,o 33,8 27,5 ( >26 ) lante, mais aussi à des températures beaucoup plus basses, ainsi que le montre l'exemple suivant de mélanges abandonnés pendant plusieurs mois à la température de 44°- Proportion élliérifiéc sur loo parties. S'H=0»-t- r/H=0'. C'H^O' + jHO. C*H'0' + HO. Au début SgtO 53, o 48j4 Après ôgjoiirs 4^)7 42>i 39,4 >> 14?- 44 'S 37,9 36,0 » 231 » 44)5 37,4 33,6 » Ces résultats montrent que la rétrogradation tend encorevers une limite fixe à 44°- O''» de la comparaison des limites qui correspondent aux tempé- ratures de 44° et de 100° ressort un résultat intéressant : l'identité de ces limites. » 5. La rétrogradation paraît commencer à se produire aussi, quoique très lentement, dès la température ordinaire. » 6. Les limites atteintes à 100° et à 44° montrent que deux équilibres différents peuvent s'établir dans les mélanges d'acide sulfurique et d'alcool, suivant que l'étlier ordinaire se produit ou non dans ces mélanges. La pro- duction de ce dernier corps paraît du reste se produire, quoique avec des vitesses fort différentes, à toutes les températures. Le premier équilibre est très rapidement atteint (en quelques heures pour les mélanges à équiva- lents égaux d'acide et d'alcool), après quoi le second équilibre s'établit lentement. 11 en résidte que le coefficient d'éthérification augmente d'abord rapidement et passe par un maxinumi, qui, si la température n'a pas été trop élevée, correspond à l'équilibre instable qui peut s'établir en l'absence de l'éther ; après quoi il diminue et devient égal à celui qui s'établit en pré- sence de l'éther, ce dernier équilibre étant indépendant de la tempéra- ture. » On conçoit d'ailleurs que la valeur du coefficient correspondant au maximum puisse être plus ou moins élevée. Si l'éthérification de l'acide sulfurique et sa transformation en acide sulfovinique et en éther sulfurique neutre commence à une haute température, 1 éther ordinaire pourra se former dès le dél)ut, quoique avec ime vitesse beaucoup moins grande que celle qui correspond à l'éthérification de l'acide sulfurique, et le maximum pourra être inférienr à celui que l'on observe à la température ordi- naire. » 7. De même que pour les hydracides, l'éthérification cesse complète- ( '^7 ) mont à partir d'une certaine dilution; mais, contrairement à ce qui a lieu pour ces derniers, ce sont les mêmes solutions qui cessent de s'élhérifier à la température ordinaire et à loo". » ZOOLOGIE. — Sur la ponte du Pleurodeles Waltlii. Note de M, L. Vaillant, présentée par M. Blanchard. « On a pu obtenir dans ces derniers temps, à la Ménagerie du Muséum, la reproduction d'un Batracien urodèle bien connu, le Pleurodeles TValllii Michaelles, qui n'avait pas jusqu'ici été étudié sous ce rapport, quoique appartenant à la faune européenne. » Au mois de mai 1879, je remarquai, avec M. Desguez, un changement dans la forme de la queue chez les mâles de ces animaux; les crêtes mem- braneuses, supérieure et inférieure, étaient visiblement plus développées. Peu de temps après, nous fûmes témoins des actes préparatoires de l'accou- plement. Ils sont des plus singuliers et, tout en rappelant ce qu'on connaît pour différents Batraciens du même groupe, offrent des particularités importantes à signaler. » Le mâle vient se placer sous la femelle, de telle sorte que la partie supérieure de sa fête réponde à la région gulaire de celle-ci. Il embrasse alors les membres antérieurs de sa compagne en élevant les siens propres; sa patte passe successivement en arrière, en dehors, puis en avant du bras de l'autre individu, enfin les doigts viennent s'appliquer dans l'aisselle et compléter le circuit. Le couple se trouve ainsi solidement uni, et même, la couleur sombre, identique dans les deux .sexes, aidant à la confusion, il faut y regarder de près pour reconnaître la position réelle des parties et bien distinguer ce qui appartient à chacun des deux animaux. Le mâle nage çà et là entraînant la femelle, la(]uelle paraît inerte et ne fait aucun mouvement ; de temps à autre il se laisse couler à fond sur le sol, détache une de ses pattes, celle de droite dans les observations assez nombreuses que nous avons pu faire, et pivote autour du membre gauche, qu'il con- tinue de tenir serré avec le sien; dans celte manœuvre, il s'étend d'abord en face de la femelle, les extrémités des deux museaux à peu près l'une contre l'autre, puis il continue son évolution pour se placer parallèlement à son côté gauche. Sa queue, à ce moment, exécute de rapides ondula- tions, une sorte de frémissement qui rappelle les mouvements analogues décrits par Rusconi chez le Triton crété; par intervalles il cherche à se C R., iS8o, -i' Semestre. (T. XCI, N" 2.) I 7 ( 1^-8 ) renverser sous la femelle pour rapprocher son orifice cloacal du sien ; suivant toute probabilité, c'est ainsi qu'a lieu l'accouplement effectif, mais nous n'avons pu jusqu'ici en avoir la certitude. Au bout d'un temps variable, le mâle reprend sous la femelle sa première situation et se met à nager de nouveau; ce n'est qu'après avoir répété plusieurs fois ce manège que les animaux se séparent définitivement. » A l'époque où pour la première fois ces faits furent observés, ils n'a- vaient été suivis d'aucun résultat, mais cette année, vers le milieu de fé- vrier, les Pleurodèles s'accouplèrent de nouveau, et le aS de ce même mois on vit commencer la ponte, qui se continua pendant au moins deux mois et demi ; toutefois, elle fut surtout abondante au début, et c'est par centaines que les œufs ont pu être recueillis. » Ces œufs, assez semblables à ceux des Axolotls, sont fixés aux corps submergés, particulièrement aux pierres, et isolés les uns des autres, c'est- à-dire sans connexions réelles, si, comme cela est fréquent, ils sont rap- prochés. La sphère albumineuse, transparente, mesure 7™"' à 10""" de diamètre, l'œuf proprement dit n'ayant guère que 2""". Celui-ci est, au début, noir dans son hémisphère supérieur, sauf un point polaire central dont la teinte est jaunâtre, comme celle de l'hémisphère inférieur; au bout de trois ou quatre jours, il prend en totalité la couleur jaune, et l'on dis- tingue la boucle produite par l'évolution de la ligne primitive. » Il me paraît inutile d'insister ici sur le développement, qui ne présente rien de spécial. En plaçant les œufs dans les medleures conditions de chaleur et de lumière, les petits sont sortis de l'œuf du seizième au vingtième jour après la ponte. Les crochels d'adhérence disparaissent au treizième jour à partir de l'éclosion : les jeunes têtards possèdent à cette époque un bras Iridactyle; onze jours plus tard, les membres postérieurs ont déjà un certain développement. Enfin des animaux de deux mois et demi en- viron mesurent o'",07 à o™,o8, les branchies sont atrophiées et ils ont, sauf la taille, revêtu les caractères de l'adulte. » On doit noter, car le fait n'est pas général chez les Urodèles, que les Pleurodèles ïFalUii observés à la Ménagerie du IMuséum ont accompli toutes leurs transformations sans sortir de l'eau, et les plus développés s'y tiennent encore habituellement. » '-"'.) ) ZOOLOGIE. - Des glandes salivaires citez lea Odonales [Insectes névroplèi es). Note de M. N. Poletaieu, j)résentée par M. Blanchard. « Les glandes salivaires des Odonates, niées par les entomologistes, existent chez toutes les espèces des trois familles de ce sous-ordre d'Insectes. Elles présentent dans leur structure des caractères communs aux glandes acineuses et sont constituées par les lobules ou grains glanduleux [ndni), dont les canaux excréteurs s'unissent peu à peu en deux conduits princi- paux, un seul pour chaque gLiude. Ces lobules, allongés et d'une forme ovale, sont plus nombrenx chez les ^schnidées et les Libellulidées que chez les Agrionidées. VJEsclina grandis L., par exemple, en a plus de cent cinquante, tandis que chez la Lestes sponsa Hansem. on n'en compte que soixante, En outre, dans les deux familles mentionnées en premier lieu, ces lobules sont plus serrés et plus entrelacés par les trachées. » Les glandes salivaires sont situées dans le prothorax, près ou au-dessus du premier ganglion thoracique. En général, elles se trouvent en avant de celui-ci et en même temps en avant de l'abaisseur antérieur d'aile. Dans quelques Libellulidées, les plus petites, elles sont plus refoulées; elles at- teignent même l'élévateur de l'aile antérieure [LibeUula scolica Douov., par exemple). La grappe entière affecte une forme ovalaire. » Chacun des deux canaux principaux, après avoir gagné l'intérieur de la tête, s'élargit en un sac ou une ampoule de forme ovale ou sphérique, se prolonge ensuite en un tube très court et s'abouche avec son congénère pour constituer un conduit unique, qui s'ouvre directement dans la bouche, au-dessous de la languette (ligiila). » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — De l'action des températures élevées et humides et de quelques substances chimiques {benzoate de soude, acide benzo'ique acide sulfureux) sur la ger'mination.l^ule de M. E. Ueckel, présentée par M. Duchartre. « Le 20 juin 1876, un pharmacien de Nancy avait préparé, pour les besoins de son officine, du soujre lavé. Cette substance, ainsi privée d'acide sulfurique et d'acide sulfureux, après avoir été étendue encore humide sur une caisse en bois très peu profonde, fut placée dans une éttive main- ( '3o ) tenue, pendaHt le jour seulement, entre l\o° et 60° C. Au-dessus du casier à soufre se trouvaient, dans la même étuve, des semences de Brassica îiigra (Moutarde noire), qui, pendant qu'un manoeuvre les agitait, tom- bèrent sur le soufre humide. Dans ce milieu, grâce à la chute de tempé- rature pendant la nuit (le thermomètre descendait à 20° environ), elles germèrent très rapidement, et le 21, à lo** du matin, c'est-à-dire vingt- deux heures environ après leur chute sur le soufre, elles avaient fourni des pousses de o*", 01 5 de long. A midi, le 22, les germes mesuraient o^jOaS, mais ils étaient flétris, le soufre ayant perdu toute son humidité. J'attri- buai d'abord au soufre, sur la foi des auteurs (Delmer, dans Vergleicliende Physiologie des Keimurujsptocess der Samen, 1880, p. 5i3, réédite cette erreur), l'accélération de la germination; mais des expériences, dont j'ai publié le détail ('), me prouvèrent que les fleurs de soufre n'agissent sur la germination comme accélératrices ou retardatrices que d'après la dose d'acide sulfurique qu'elles renferment. Je repris dès lors l'étude du phéno- mène, en recherchant l'action des températures élevées humides, non continues. Dans la longue série d'expériences que je dus faire pour repro- duire le fait initial, je fus conduit à employer comme substratum très humide et très spongieux, capable de remplacer avantageusement le soufre en accentuant ses qualités, une éponge bien lavée et exempte de sels ma- rins. Bien imbibée d'eau distillée, cette éponge était placée sur le fond d'une assiette constamment recouvert d'une couche de même eau, et le tout était enfermé dans une étuve de Wisnegg, maintenue à ^6° au moyen d'un régulateur Schlœsing. Des graines de Brassica nicjra avaient été semées au préalable sur l'éponge et sur le fond de l'assiette. En moins de douze heures, sous l'influence de cette température humide, des radicules s'étaient formées dans un grand nombre de graines semées sur l'éponge ; par contre, rien de semblable ne s'était formé dans les graines immergées dans l'eau à 48°, et, maintenues dans ces conditions, elles ne germèrent jamais. Les graines, ayant émis leur radicule, s'arrêtaient là si la température était conservée à 48°; mais, en la faisant descendre à 20° ou mieux à 1 7°, 5 (degré favorable), j'obtenais un développement rapide des germes, comme dans l'étuve de Nancy. Ni le Sinapis alba ni le Lepidiuin sativum n'ont permis la reproduction du phénomène, bien que l'une et l'autre de ces graines aient à peu prés le même degré favorable que la Moutarde noire. Il est bon de (') Bulletin de la Société botanique et horticole de Provence. Marseille, novembre 1879, j). 93 et suiv. ( li. ) (lire que, daiis les conditions normales, les graines, qu'elles soient im- mergées dans une faible quantité d'eau ou semées sur des éponges humides, germent dans le même temps, ce qui nous conduit à admettre que le fait singulier propre au Brassica nigrn ne reconnaît pas pour cause une plus prompte imbibition des membranes, comme c'est le cas, par exemple, quand on fait agir de l'eau légèrement acidulée sur les graines amylacées. » Le benzoate de soude ayant été préconisé comme arrêtant le dévelop- pement des ferments, j'ai cru devoir rechercher son action sur la germina- tion. Employé à la dose de 05*^,13 pour loo^"' d'eau distillée, j'ai constaté que, pendant toute la durée du contact de la solution avec diverses graines [Brassica nnpiis, B. nigra, Phaseolics vidgaris, Fagopyntin esciilenlum), le processus a été suspendu. Après huit jours d'expérience, j'ai remplacé la solution saline par l'eau distillée, et le phénomène a pris sa marche ordi- naire. L'acide benzoïque paraît agir d'une façon plus active, car, à la même dose en solution dans l'eau, la germination n'a jamais repris son cours après suspension de son aclion. » Pour arriver à connaître l'action de l'acide sulfureux, indépendam- ment de l'acide sulfurique, qui se forme toujours dans les solutions aqueuses de ce premier corps, j'ai semé mes graines, non plus dans l'appareil de Nobbe, comme dans les expériences ci-dessus, mais sur du carbonate de chaux pur. L'acide sulfurique contenu dans la solution se portait sur le calcaire et laissait ainsi l'acide sulfureux agir isolément sur les graines. Les plus petites quantités de cette solution saturée ont suffi pour sus- pendre, mais non définitivement, la germination dans toutes les graines sur lesquelles j'ai expérimenté (Crucifères, Polygonées, Tropasolées, Géra- niacées). Seules les semences de Siiiapis alba furent suffisamment altérées pour ne pouvoir plus germer après l'évaporation de ce corps gazeux : l'altération se traduit au dehors par un changement de couleur; elles deviennent verdâtres. Celles de Brassica nigra, mais en petit nombre, ont germé quand, après huit jours de contact avec l'acide, on les a arrosées avec de l'eau ordinaire. » PHYSIOLOGIE. — De faction de la strj'chnine à très forte dose sur les Mammifères. Note de M. Ch. Richet, présentée par M. Vulpian. « On sait que la strychnine est un poison qui, à la dose de o^^Goa à o8',oo3, tue rapidement un chien de moyenne taille. M. Rosenthal ( i32 ) a montré qu'en pratiquant la respiration artificielle on diminue les convulsions strychniques, et qu'on atténue les effets du poison, de telle sorte qu'il faut une dose double pour produire la mort. MM. Leube, Pauscliinger, Buchheiui ont. fait sur le même sujet des expériences assez'con- tradictoires, mais qui, en général, confirment les expériences de M. Ro- senlhal. » Or, j'ai constaté qu'avec la respiration artificielle on pouvait, sans produire la mort immédiate de l'animal, lui faire absorber vme dose cent fois plus forte de strychnine (soit, par exemple, oS', 5 de chlorhydrate de strychnine à un chien de lo^i^'). On peut alors observer des phénomènes tout à fait différents de ceux que produit la strychnine à faible dose. C'est, en quelque sorte, un nouveau poison dont les effets sont intéressants à étudier. » Si, après avoir adapté une canule à la trachée, on injecte sous la peau (d'un chien ou d'un lapin) ou dans la veine saphène (') o^"', oi de chlor- hydrate de strychnine, presque aussitôt l'animal est pris d'une violente attaque convnisive. Cette attaque serait mortelle sans la respiration arti- ficielle ; mois, si on pratique l'insufflation pulmonaire, l'attaque cesse au bout de quelques secondes, et le cœur, après une période de batlements convulsifs et précipités, reprend un rythme plus régulier. » On peut alors injecter successivement des doses de phis en plus fortes de strychnine sans déterminer la mort de l'animal. Les phénomènes d'in- toxication sont différents suivant la dose injectée. Il y a d'abord une période lélanique (c'est celle qui a été observée par la plupart des auteurs); plus tard, une période co/iuw/sùie, caractérisée par des contractions spasmodiques, incessantes, de tous les muscles. Un peu plus tard encore, quand la quan- tité de strychnine absorbée dépasse o^"^, oi par kilogramme de l'animal, ap- paraît une période qu'on pourrait appeler choréique. Elle est caractérisée par des secousses violentes, rythmiques, très brusques et très courtes, et se répétant à des intervalles de trois à quatre secondes environ. Dans ces intervalles, l'animal est en résolution presque complète. A une dose dépas- sant oS'^,o4 par kilogramme de l'animal, les mouvements choréiformes ne peuvent se produire; c'est une dernière période, qu'on pourrait appeler (') L'attaque strychnique survient très rapidement. Dans un cas, après l'injection de o'^oa, l'attaque s'est produite quatorze secondes après l'injection. On peut ainsi apprécier le teniD nécessaire pour qu'une molécule de sang passe de la veine saphène dans le cœur droit a La pression artérielle, qui s'était élevée énormément au début del'in- toxication, diminue graduellement (dans un cas, de C", 34 de Hg à o^jOo). La température rectale subit des variations analogues. Elle s'élève pen- dant les convulsions à 4i° et même 42°:, pour tomber à 36° environ, pendant la période de résolution. » Des chiens et des lapins ayant reçu des quantités énormes de strych- nine (soit o,o5 par kilogramme de l'animal) peuvent ainsi vivre pendant plusieurs heures, quatre heures et même plus. L'interruption accidentelle de la respiration artificielle a été le plus souvent, dans mes expériences, la cause de la mort. Il est en effet à remarquer que, dans la période de réso- lution stry clinique, il suffit d'interrompre la respiration artificielle pendant quelques instants, une demi-minute par exemple, pour que lesmouvemenls du cœur s'arrêtent aussitôt. De même une hémorrhagie, si faible soit-elle, amène immédiatement la mort. » D'ailleurs, pour que l'expérience réussisse, il faut injecter la strychnine aveciine certaine lenteur (par exemple, o^'', 5 en une heure). Il faut surtout que la respiration artificielle soit très puissante, et la ventilation pulmonaire très énergique. Aussi réussit-on mieux avec des lapins et des chiens de petite taille qu'avec les chiens pesant la''^ et plus. » Si, au lieu d'injecter des doses massives, on injecte des doses plus faibles de strychnine, soit, par exemple, ofî'^,001 par kilogramme de l'animal, la mort survient très vite, par syncope. Le cœur s'arrête tout d'un coup. Cette syncope n'est pas mortelle d'abord; mais, après trois ou quatre syncopes, il en survient une autre, définitive, et l'animal meurt. Lorsque la dose injectée est de o,o5 (par kilogramme), on ne voit pas survenir de pareilles syncopes. Il y a là un véritable paradoxe physiologique dont on ne trouverait pas ailleurs beaucoup d'exemples. » Quand la quantité de strychnine absorbée a été très forte, on peut constater que le pneumogastrique agit à peine sur le cœur. Mais, pour que cet effet soit obtenu, il faut que la dose dépasse o,o5 (par kilogramme). Les muscles conservent leur excitabilité normale; quant aux nerfs moteurs, quoique leur action sur les muscles soit très diminuée, je n'ai jamais pu constater son abolition complète. ( '34 ) » Il semble donc que l'absence complète de mouvements spontanés ou réflexes soit due plutôt à l'abolition des fonctions de la moelle qu'à la perte de fonctions des nerfs moteurs et des plaques motrices terminales. L'animal est dans un état analogue à celui d'un animal chloralisé ou alcoolisé. Ainsi la strychnine à très forte dose agit un peu comme le curare et un peu comme le chloral. » On ne peut malheureusement espérer avoir dans la respiration arti- ficielle un moyen héroïque de combattre les empoisonnements par la strychnine. En effet, à mesure que la dose diminue, par élimination du poison, les phénomènes cardiaques (affaiblissement du cœur et syncope) s'accentuent, et la mort survient par arrêt du cœur. Toutefois, comme la prolongation de la vie, ne fût-ce que pour quelques heures, est une indica- tion formelle, je pense qu'en présence d'un empoisonnement grave par la strychnine il sera absolument nécessaire de recourir à la respiration arti- ficielle, et de la faire énergiquement par la Irachée ouverte. » Avec la strychnine monochiorée (') ces phénomènes sont plus nets. L'étude physiologique de cette substance permet de mieux connaître le mode d'action de la strychnine : j'y reviendrai prochainement ('). » HISTOLOGIE. — Altérations des tubes nerveux des racines nerveuses antérieures et postérieures et des nerfs cutanés, dans un cas d'iclithj^ose congénitale géné- ralisée. Note de M. H. Leloir, présentée par M. Vulpian ('). « Dans une Note précédente, que nous avons eu l'honneur de présenter à l'Académie des Sciences (29 décembre 187g), nous avons décrit des lé- sions des nerfs cutanés dans un cas d'ichthyose congénitale. » Nous avons pu constater des lésions analogues chezun malade atteint de lamême affection, mort le 22 juillet 1880, dans le service de M. Raynaud, à la Charité. (Les lambeaux cutanés furent recueillis aussitôt après la mort, et les filets nerveux furent examinés après avoir été plongés dans l'acide osmique au deux-centième et colorés ensuite au moyen du picrocarmin.) Un assez grand nombre des tubes nerveux de ces nerfs cutanés présen- (') M. G. Bouchardat et moi, dansie laboratoire de M. Berthelot, nous avons pu préparer cette substance et en étudier les propriétés. (') Travail du laboratoire de M. Vulpian, à la Faculté de ^lédecine. (') Travail du Laboratoire de Pathologie expérimentale de la Faculté. ( i35 ) taient des lésions semblables à celles que nous avons décrites dans la Note précédente » Mais, outre ces altérations des nerfs cntanés, nous avons pu constater avec la plus grande netteté des altérations évidentes dans un certain nombre des tubes nerveux des racines antérieures ou postérieures. (Les tubes dégénérés étaient plus abondants dans les racines postérieures.) T^es racines furent examinées après avoir été traitées d'après les procédés ordi- naires. Nous pûmes ainsi voir qu'un assez grand nombre de tubes nerveux avaient subi une dégénérescence complète et présentaient les lésions de la névrite dégénérative atropliique : gaines vides présentant un aspect monili- forme(la gaine de Scbwann seule persistant et offrant de dislance en dis- tance des noyaux), disparition complète de la myéline et du cylindre-axe; en somme, lésions ultimes de la dégénérescence des nerfs. Quelques très rares tubes nerveux présentaient des lésions plus récentes : fragmentation de la myéline en gouttelettes et même résorption totale de cette substance en certains points, disparition du cylindre-axe, apparition d'une matière colorée en jaune par le picrocarmin dans l'intérieur de la gaine, multipli- cation des noyaux. » Les ganglions spinaux n'ont malheureusement pas été examinés. La moelle que nous faisons durcir en ce moment sera l'objet d'une Communi- cation ultérieure s'il y a lieu. » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — De l'immunité pour le charbon, acquise à la suite d'inoculations préventives. Note de M. H. Toussaint, présentée par M. Bouley. K Les nombreuses expériences que j'ai faites dans ces dernières années sur la maladie charbonneuse m'ont démontré que la bactéridie, lorsqu'elle est introduite dans l'économie des animaux aptes à contracter le charbon, ne s'y trouve pas dans des conditions absolument normales, quoique son développement se fasse toujours, dans les races françaises du mouton et chez le lapin, d'une façon suftisante pour entrainer la mort. Elle végète néanmoins péniblement, et l'on peut en donner comme preuve qu'elle n'arrive jamais, dans les tissus ou les liquides d'un animal, à parcourir la période complète de son développement : elle n'y donne jamais de spores, sa multiplication se fait toujours par une division du mycélium. M D'un autre côté, certains animaux ne contractent jamais le charbon, C. R., iS8o, 2' Semestre. (T. XCI, f>« 2.) ï^ ( i36 ) quoique leurs conditions de vie parai ssent semblables à celles des espèces qui le prennent avec la plus grande facilité : tel est le porc. Enfin, d'autres animaux deviennent facilement charbonneux dans leur jeunesse et perdent cette faculté dans l'âge adulte ou dans la vieillesse; telles sont les espèces du chien, du cheval, de l'âne, chez lesquels les jeunes sujets succombent toujours à l'inoculation, tandis que plus tard un grand nombre résistent. » M. Chauveau a même démontré que, dans une race de moutons d'Al- gérie, le plus grand tiombre des sujets est réfractaire à l'infeclion bactéri- dienne. » Ces diverses observations m'ont donné l'idée de chercher à mettre l'organisme dans des conditions telles que la bactéridie n'y trouve plus les conditions de son développement, et j'ai fait de nombreuses expériences dans ce but. Après des essais infructueux, je suis enfui arrivé, avec un moyen d'une grande simplicité, à empêcher la bactéridie de se multiplier chez les jeunes chiens et chez le mouton ; en d'autres termes, je puis vac- ciner actuellement des moutons qui résistent aux inoculations et aux injec- tions intra-vasculaires de quantités considérables de bactéridies; que ces bactéridies soient à l'état de spores et obtenues par culture, ou qu'elles soient à l'élat d'articles courts comme on les trouve dans le sang des ani- maux qui viennent de mourir. » Voici le récit des expériences terminées jusqu'à présent et qui dé- montrent pleinement l'assertion que je viens de faire. » Chiens. — Je me suis assuré que les chiens, de la naissance jusqu'à six mois, contractent très facilement le charbon par de simples piqiâres et qu'ils meurent en présentant de très grandes quantités de bactéridies dans le sang, en même temps que des lésions locales et ganglionnaires extrême- ment graves. » Huit jeunes chiens de chasse, provenant de trois mères, ont été mis en expérience. Quatre ont été vaccinés par le procédé que j'adopte, et quatre ne l'ont pas été. J'avais choisi mes animaux de telle sorte, que dans l'iui et l'autre lot il y eiàt des frères. » Les quatre animaux vaccinés ont résisté à quatre inoculations succes- sives par piqûres ou injections de sang charbonneux sous la peau. » Les quatre témoins non vaccinés ont succombé à la première inocula- tion en deux à quatre jours avec œdème considérable autour du point d'inoculation; le ganglion le plus rapproché avait augmenté de dix à quinze fois son volume primitif; il était farci de bactéridies : leur nombre dans le sang dépassait celui des globules. ( i^^7 ) 0 A la première inoculation de charbon, les animaux vaccinés eurent nn peu de fièvre, et chez deux il y eut un très léger œdème au point inoculé. Les autres piqûres d'inoculation se comportèrent comme des plaies simples. » Moutons. — Ils appartiennent tous à la race du Lauraguais, sur la- quelle le charbon dit spontané fait souvent de grands ravages. Mes expé- riences ont porté sur onze de ces animaux. Cinq furent inoculés du charbon une seule fois, mais à diverses époques, et en moururent en deux ou trois jours. Je n'ai jamais vu d'ailleurs aucun mouton de cette race, qui sert depuis trois ans à mes expériences, résister aux bactéridies, quelle que fût la quantité inoculée. » Les six animaux restants ont été inoculés préventivement. Après une seule vaccination, deux furent inoculés du charbon et l'un d'eux mourut avec les caractères ordinaires. Je fis aux cinq qui restaient une nouvelle vaccination et, depuis un mois environ, j'ai fait à chacun trois inocula- tions sous-cutanées avec du sang charbonneux de chien, de lapin, de bre- bis, et une inoculation de spores sans provoquer aucun phénomène ni local ni général (') . » L'absence de phénomènes locaux m'indiquait que le sang lui-même devait être impropre à la reproduction des bactéridies. J'ai, en effet, in- troduit dans la veine faciale de quatre de ces animaux deux à trois gouttes de sang de lapin, ce qui, vu le nombre des parasites, représentait pour chaque animal un total d'environ deux cents millions de bactéridies introduites directement dans le sang. Ces quatre moutons n'ont présenté aucun phénomène morbide. » Aujourd'hui les cinq animaux sont bien portants et ne se ressentent nullement de la vaccination ou des diverses inoculations qui l'ont suivie. Ils seront remis dans un troupeau, et je me propose de les inoculer de temps eu temps pour déterminer la durée de celte innocuité. Je puis cepen- dant déjà annoncer qu'elle dure plus de deux mois, les trois chiens et une brebis ayant été inoculés pour la première fois au commencement de mai et pour la dernière le i"' et le 6 juillet. » M. H. Mangon présente à l'Académie, de la part de M. Mascart, un nouveau Volume des « Annales du Bureau central météorologique » . Ce Vo- (') Chaque fois que l'on inoculait un animal vacciné, on s'assiirait de l'activité du char- bon en inoculant un ou plusieurs lapins. Ceux-ci ont toujours succombé. ( i38 ) lume renferme les observations pluviométriques recueillies en France pendant l'année 1878; il fait suite au Bulletin mensuel, publié d'abord par notre ancien confrère M. Belgrand et par M. G. Lemoine. Le concours actif du Ministère des Travaux publics est resté acquis à cette publication, mais le zèle des Commissions départementales et des correspondants du Bureau a permis d'augmenter dans une très forte proportion le nombre des stations. Une Notice de M. JMoureaux et cinq Cartes très intéressantes complètent ce Volume, et font connaître la distribution de la pluie en France pour chaque trimestre et pour l'année entière. M. L.4XDRY adresse une Note sur la décomposition du nombre 2^' -4- i. (Extrait.) « Je viens de décomposer le nombre 2'* -I- I ou i8446744°7^7<'9^^'6i7' Ce nombre est le produit des deux facteurs 27^177, qui est premier, et 6728042 1 31072 1 . J'ignore actuellement si ce dernier facteur est simple on composé. » La séance est levée à 5 heures. D. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉA^XE DU LUNDI 19 JUILLET 1880. PRÉSIDENCE DE M. EDM. BECQUEREL. MÉMOIRES ET C0M:\IUMCATI0\S DES SIEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. THERMOCHiMiE. — Recherches sur tes atcalis organiques/ par M. Berthelot. « 1. L'étude thermique des alcalis organiques est à peine ébauchée : ce que nous savons à cet égard est dû principalement aux travaux de M. Lou- guinine(') sur les alcalis aromatiques, dans les trois séries isomères, etsur les alcalis substitués, chlorés, nitrés, amidés. M. Thomsen a publié aussi des expériences sur la chaleur de neutralisation de quelques alcalis. 3Iais la chaleur de formation des alcalis organiques n'a jamais été mesurée. » 2. J'ai entrepris celte détermination pour les alcalis susceptibles de prendre l'état gazeux à la température ordinaire, et j'ai mesuré la chaleur de combustion de deux d'entre eux, par détonation, dans ma bombe calori- métrique. Les seuls que j'aie pu obtenir purs sont : l'éthvlamiue, achetée chezM. Kahlbaum, de Berlin (^), et la triméthylamine, que M. Vincent, avec ('J Annales de Chimie et de Physique, 5' série, t. XVII, p. 229. {') La méthylamine du même fabricant renfermait au contraire aS pour 100 de dimé- thylamine dans un échantillon; Sg pour loo dans un autre, acheté à une époque différente. C. R., 1880, 2- Semestre. (T. XCI, K" 5.) IQ ( i4o ) une rare obligeance, avait bien voulu mettre à ma disposition en quantités considérables, lors de la dernière Exposition universelle. J'en ai profité pour pousser plus loin l'étude de cette base, qui m'a fourni des résultats inattendus, quant à son hydratation et son énergie relative, » 3. Analyse. — La pureté de ces alcalis a été vérifiée par l'analyse eudio- métrique, procédé plus sensible que l'analyse pondérale pour de tels com- posés. Voici les résultats en volume : Éthylamine » 4. Chaleur de combustion de iélhjlamine. — J'ai procédé en suivant exactement la même marche que pour l'acide cyanhydrique, c'est-à-dire en opérant sur un poids connu d'alcali liquide, renfermé dans une am- poule scellée (voir ce Recueil, p. 80). Comme contrôle, on a pesé l'acide carbonique. Dans les détonations, il ne s'est pas formé d'acide cyanhy- drique, et seulement des traces négligeables de composés nitreux. » Quatre détonations, faites sur des poids de base compris entre o?' , 1 1 o et o^'', 1 20, ont fourni, vers 20", 5, avec l'éthy lamine gazeuse (C^ H' Az = 45^"^) à volume constant (mais en tenant compte de l'eau vaporisée) C*H'Az-i-0''= 2C^0'+ 7HO + Az. Diminution totale Volume après combustion du jjaz. co ' produit. Azote. et absorption de CO'. Trouvé. . 100 100 201 200 5o,5 5o 4'î8 Calculé.. 4-5 l Trouvé. . 100 302 5o 58o mine . . • ■ { ^ , , , ( Calcule. . 100 3oo 5o 575 D'après le poids de l'alcali. Cal 416,3 initial D'après le poids final de l'acide carbonique. Cal 4 1 3 , 0 409,3 4oo,7 402,7 4o3,3 406,4 4'6,4 e... 407,2 409,3 Bloyeune » La moyenne générale : 4o8, 5, doit être accrue de i ,2, pour passer à la chaleur de combustion ordinaire sous pression constante; ce qui fait 409^-, 7. M Ce nombre comporte une limite d'erreur voisine de ±. 4^"', incertitude qui se retrouve dans les déductions suivantes (' ). (' ) Sans préjudice d'une limite d'erreur à peu près égale, relative à la combustion des élé- ments et des comjiosants indiqués. ( ai ) » La chaleur de combustion des éléments étant 4^9)5, on a : Depuis les éléments : C'(diamant) 4- H' — Az — C'H'Azgaz H- 19,8 Depuis rammnniaque : C H- H' 4- AzH'= C'H'Azgaz + 7,6 Depuis l'éthylènc : C'H<+AzH'= C'H'Azgaz -+-23,0 Depuis l'alcool: C H' (H'O') gaz -t- AzH'gaz = C'H'Azgaz -+- H^O'gaz. . -h 6,1 » 5. Disiolution dans l'eau. — Deux expériences, faites à 19", sur des poids d'éthylamine gazeuse égaux à 2p'',555 et 2,41 5, dissous dans 400^"' d'eau, ont donné, pour C^H^ Az(45s'') : -t- 12,90 et 4- 12,90; moyenne, + 12,91. » Ce chiffre l'emporte de moitié sur l'ammoniaque. » 6. Formation des sels dissous, à 19°. C"n'Az[i'''!=7i")4-HCl {i"=i= a''') dégage -+-i3,2 4-C'H'O' » » + 12,9 » -l-SO'H » •> -+- i5,2 chiffres intermédiaires entre la potasse et l'ammoniaque. n 7. Chaleur de combustion de la Iriméthy lamine. — Trois détonations, faites sur des poids de base compris entre oS'',! 12 et o^'', 186, ont fourni pour C H' Az(59'^''), à volume constant, CMl»Az + 0=* =3C=0''-f-9HO + Az. » D'après le poids initial : 586, 3 ; 583, 5; 601, i ; moyenne, 590,3. » D'après le poids final de l'acide carbonique, en moyenne 591,7. » La moyenne générale est 590, 5 ; ce qui donne pour la chaleur de combustion à pression constante : 592,0; avec une limite d'erreur voisine de -+-6*^", incertitude qui s'applique aux déductions suivantes (') : Depuis les éléments : C°( diamant) 4- H' -h Az ^CH'Azgaz — 9i5 Depuis l'ammoniaque : C-f-H" -+- AzH^ ^ C*H''Az -1-2,7 Depuisl'aic. méthyl.: 3C=H'[H'0']saz-|-AzH'=(C^H=)'AzH'4-3H'0'gaz. — 7 , 3x3 » J'insiste sur les limites d'erreur que comporte ce genre de calcul ('), afin de prévenir toule illusion. Les déductions précises, tirées des chaleurs de combustion, ne sont réellement valables que pour des chaleurs de combustion peu élevées, ou pour des différences très considérables. Dans les autres cas, il vaut mieux procéder par des réactions effectives, réalisées de proche en proche et par voie humide. (') Sans préjudice d'une limite d'erreur à peu près égale, relative aux éléments et aux composants. (') Voir sur ce point ce Recueil, t. XC, p. 1246. ( '42 ) » 8. Dissolution dans l'eau. — Trois expériences, faites vers 20°, sur des poids de base égaux à 4, 7^3; 4.994; 4)933, dissons séparément dans 400^^'' d'eau,ontfoiirnipoiirC'''H"Az(596'')gazense + 27oH-0^environ: -+■ 12,82 ; -h 12,76-, -^ 1 3, 2; en moyenne: +12*^°', 90. » Ce chiffre, égal à la chaleur de dissolution de l'éthylamine, accuse dans les deux bases une affinité toute spéciale pour l'eau. Cette affinité a pu être mise en évidence plus nettement encore pour la Iriméthylamine, par les expériences de dilution. » Une liqueur saturée vers 19° renfermait 4098'', 6 de base par liire, ou 4782'' par kilogramme. Sa densité était : o,858 à i6'\ Elle répondait à CIPAz H- 7,i7HO. Étendue avec trente fois son volume d'eau, elle a dégagé : t-3'°',89 à 19*^. (C«IPAz+'j,5oHO) diluée jusqu'à 25oH0^ . (OH»Az 4- 23, 7 HO) à 20° (0 = 0,944) (OIPAz + 54110) à 22° (C«H'Az-l- io5H0)à22'> u (eH'Az4- 210IIO) à 22° » 4-3 85 + I ,44 4- 0 4' -h 0 .14 + 0 ,00 Cal _ » On voit que CH^Az, en s'unissant à 7, 17IIO, dégage +9'^'', o. » On rappellera ici que(AzH' 4- 7HO), par sa dilution ultérieure, dégage seulement : 4-0,82; et (AzH' -\- 19TIO): + 0,02; chiffres qui montrent que l'ammoniaque a bien moins de tendance que la Iriméthylamine à former des hydrates. La grandeur de la chaleur de dilution de cette dernière base con- centrée est double de celle de la potasse et de la soude, au degré équivalent, et tout à fait comparable à la chaleur de dilution des hydracides. » De tels chiffres traduisent la formation de certains hydrates successifs [Essai de Mécanique chimique, t. 11, p. lyi, 167). » 9. Formation des sels dissous. — J'ai trouvé à 21° : C"H»Az(ri=:5'";^ HCl(i''i = 2'i') 4- 8,9 4-C'H'0'(i"i = 2'")... 4- 8,3 4- SO' H ( ri = 2''' ) +10,9 Comme contrôle, par double décomposition réciproque : N-N' = 4-4,7 C''H'Az(i'^i=2''')4-KCl(i'''!=2'') +4 ,40 K0(l'^l=:2''') -+-C«H='Az,HCl(i"i = 2''') .. - 0,28 » La chaleur dégagée par l'union de la potasse avec l'acide chlorhydrique surpasse donc de -f- 4>7 celle que dégage la Iriméthylamine; ce qui donne, pour l'union de cette base dissoute avec l'acide chlorhydrique étendu, ( >43 ) + 9,0; chiffre concordant avec le précédent. On voit aussi que la potasse déplace entièrement, on à peu près, la trimétliylamine dissoute, de ses com- posés acides; cependant il .semble qu'il y ait quelque indice de partage. )) J'ai trouvé encore : N-N' = + 3,5o C»H»Az(i"i = 2''';-t-Aiîli%IICI(i"i = 2"') - 2,33 AzH'(ri=:2'i') + eH'Az,HCl(i^i=2'i') -1-1,17 d'où l'on déduit, pour la chaleur de neutralisation de la triméihylamine par l'acide chlorhydrique : -H S.gS. M Les trois valeurs trouvées : 8,9, g,o, 8,95, sont concordantes. Elles sont plus faibles d'un tiers à peu prés que les chaleurs de neutralisation de la potasse, et même de l'ammoniaque, par les acides correspondants; leurs valeurs numériques se rapprochent des chaleurs de neutralisation de l'oxyammoniaque et de l'aniline par les mêmes acides. On a encore : C'H»A2f8'") + C'0<(26''') clëyage -4-4,4 C»H»Az,HCl(2'")-(-C0'Na(2'") . - 1,17 » Le dernier chiffre indique la transformation du chlorhydrate en chlo- rure de sodium, la base forte prenant l'acide fort, comme il arrive entre le chloihydrate d'ammoniaque et le chlorure de sodium, et pour les mêmes motifs [Essai de Mécanique chimique, t. II, p. 712 et 717). Si l'on suppose la réaction totale, on en lireque : CO- dissous -1- C°H^Az dissoute dégagerait 4-4,1 en présence de 4'" d'eau. En présence de 17''', l'expérience a fourni un nombre plus faible, ce qui accuse la dissociation graduelle du carbonate par dilution, toujours comme avec l'ammoniaque. » 10. Chlorhydrate de Irimélhylamine. — J'ai donné plus haut la chaleur de formation de ce sel dans l'état dissous. Pour l'évaluer dans l'élat solide, j'en ai déterminé la chaleur de dissolution sur un bel échantillon, donné par M. Vincent, et que j'ai séché avec soin sur du papier buvard. Son analyse répondait sensiblement à la formule CH'AzjHCI. J'ai dissous lo^' de ce sel dans Soo^'' d'eau, à 18''. 11 s'est produit ime absorption de chaleur assez faible et qui répondait à — o'^'^So, pour Cil" Az,HCI = Ç)5^%5. » D'après ce chiffre, CH'Azgiiz -h HClgaz = C°HMz,HCl solide, dégage : 4- 39*^^8. )) Cette valeur est inférieure à la chaleur de formation du chlorhydrate d'ammoniaque solide, à partir de ses composants gazeux : -f- 42*^"', 5. Mais le chiffre qui s'en déduit ne représente probablement pas la véritable ( '/n ) chaleur de formation du chlorhydrate de triméthylamine dissous. En effet, ce sel attire la vapeur d'eau atmosphérique avec une telle avidité, qu'il tombe presque aussitôt en déliquescence, indice de la formation d'un hydrate défini dans ses dissolutions ; tandis que le chlorhydrate d'ammoniaque paraît exister dans ses dissohitions sous l'état anhydre. A la chaleur de formation du chlorhydrate de triméthylamine anhydre, il convient donc d'ajouter, dans ses dissolutions, celle de son hydrate, si l'on veut calculer l'énergie mise en jeu dans la formation du chlorhydrate de triméthylamine dissous, c'est-à-dire l'énergie réelle qni intervient dans les réactions de ce corps ( ' ). » 11. Partage d'un acide entre la triméthylamine et l'ammoniaque.^ Exami- nons ce qui arrive, lorsque l'ammoniaque et la triméthylamine sont opposées à équivalents égaux à l'acide chlorhydrique étendu. D'après les chiffres donnés plus haut : /'' de triméthylamine et i"" de chlorhydrate d'ammoniaque absorbent — u,33; tandis que i"^ d'ammoniaque et i*' de triméthylamine dégagent + i, [7. Le déplacement total de la triméthy- lamine par l'ammoniaque exigeant -|-3, 5o, on voit (-) qu'un tiers de la première base setdement, ou environ, est déplacé par l'ammoniaque, et cela avec dégagement de chaleur; mais on voit aussi que les deux tiers de l'ammoniaque sont déplacés réciproquement par la triméthylamine, et cela avec absorption de chaleur : les deux bases partagent l'acide. » Cette absorption de chaleur résulte de la dissociation partielle des hydrates de triméthylamine, dissociation qui se renouvelle jusqu'à une certaine limite, par suite de la transformation en chlorhydrate de la trimé- thylamine anhydre, coexistant avec ses hydrates dans les liqueurs primi- tives (^). » Le rapport même suivant lequel l'acide se distribue entre les deux bases varie avec leur proportion relative. Par exemple, C^H'Az,HCl(i =2''') + 2AzH^(i^''= i'''), à 21°, 5, dégage : + 1,62, ce qui accuse un partage à peu près par moitié. ('] En lenant compte d'ail!e\irs de son état propre de dissociation en hydrate et sel anhydre [Estai de Mécanique chimique, I. II, p. 44^)' (') En négligeant les chaleurs de dilution, qui sont beaucoup plus petites. (') La dissociation propre, quoicpie très faible, du chlorhydrate d'ammoniaque, en am- moniaque libre et acide libre, et la dissociation analogue du sel de triméthylamine inter- viennent aussi [Essai de Mécanique chimique, t. II, p. 219). ( '45 ) » Si la Iriméthylamiiie était anhydre, elle devrait tout prendre, car C'U'Azgaz + HCI(i''i = 4"'). dégage +21,9 AzH'gaz -h 11 Cillai = 4'"). dégage H- 3.1 ,3 » Inversement, l'iiydrate de trimélhylaniine doit être déplacé par l'am- moniaque, puisqu'il a perdu toute son énergie d'hydratation. » C'est en raison de la formation des hydrates dissociés des deux bases, et de leurs chlorhydrates, qu'il s'établit entre elles un certain équilibre; cet équilibre pourrait même être calculé, si l'on connaissait le degré exact de dissociation de chacun de ces composés. Mais je ne veux pas m'étendre davantage sur cette théorie, que j'ai développée ailleurs {Essai de Mécanique chimique, t. II, p. Sgô, 601, et surtout p. 642 à 647). » Aucontraire, il me paraît utile de signaler ici la prépondérance de la tri- mélhylaniine anhydre sur l'ammoniaque, et en sens inverse la faiblesse rela- tive de l'hydrate de la première base. J'insisterai également sur la tendance de la triméthylamine à former des hydrates définis, bien plus stables et produits avec un dégagement de chaleur plus grand que ceux de l'ammo- niaque même, et qui établissent ainsi la transition avec la quatrième base méthylée de M. Hofmann, base tout à fait comparable à la potasse et aux hydrates alcalins par sa constitution. » PHYSIOLOGIE. — Modifications des mouvements respiratoires par l'exercice musculaire. Note de M. Marey. « Les expériences dont j'ai l'honneur de présenter les résultats à l'Aca- démie ont été faites, avec le concours du D' Hdiairet, en 1874, à l'école de gymnastique militaire du fort de la Faisanderie, à Vincennes. j) On sait que l'exercice musculaire, chez ceux qui y sont peu habi- tués, produit l'essoufflement, c'est-à-dire une respiration plus forte et plus fréquente qu'à l'état normal. C'est une conséquence de la plus grande rapi- dité du cours du sang qui, revenant en abondance des veines dans le cœur droit, exige, pour traverser le poumon, des respirations plus fréquentes ou plus amples. Il est en effet démontré que le poumon est d'autant plus facilement traversé par le sang que l'inspiration le déploie davantage et en ouvre le système vasculaire. » Or, l'habitude d'un exeroice musculaire, de la course, par exemple, a pour effet d'adapter graduellement la fonction respiratoire à la circulation ( i46 ) plus rapide qui doit traverser le poumon. Le type respiratoire acquis par le gymnaste consiste en un accroissement énorme de l'ampliation de la poitrine et en un notable ralentissement des mouvements thoraciques. » On jugera de l'importance de ces modifications par les tracés joints à cette Noie. Les courbes représentées ci-après sont tracées au moyen de l'instrument que je nomme pneumographe- chacune d'elles exprime les phases d'une expiration et de l'inspiration suivante. La hauteur des courbes, ou amplitude des mouvements, est très sensiblement proportion- nelle au volume d'air respiré. » Après avoir constaté que les sujets enlraînés depuis quelques mois avaient, après la course, la respiration plus large et moins fréquente que ceux qui n'avaient pas encore fait de gymnastique, nous voulûmes voir comment se faisait cette transformation. A cet effet, nous avons choisi cinq jeunes hommes qui arrivaient au fort et n'avaient pas encore pris part aux exercices. Nous avons inscrit la respiration de chacun d'eux au repos, puis immédiatement après une course de 600™ faite au pas gymnastique; la du- rée du trajet fut de quatre minutes environ. Sur la fg. A, la courbe 1 correspond au type respiratoire d'un soldat avant la course; sur \sijig. A' la courbe 1 est celle de la respiration après la course. )) Cette première expérience avait été faite le 19 août. Un mois après, nous en fîmes une autre dans les mêmes conditions. » Le 21 septembre, le tracé fut pris avant la course et donna la courbe 2 {fig. A); après la course, on eut le tracé 2 (/?) En suivant de mois en mois les changements de la respiration de nos jeunes gymnastes, nous avons obtenu les courbes 3, 4, 5 {fig. A) avant la course et les courbes inscrites sous les mêmes numéros (ficj. A') ont été obtenues après la course. » A travers les petites irrégularités qui s'observent toujours dans les l'ii;. A'. Courbes respiratoires prises après une course de 600™ au pas gymnastique. (Les mêmes numéros d'ordre, dans les deux figures, correspondent à des tracés recueillis le même jour.) mouvements respiratoires, on voit nettement se dégager l'accroissement de l'ainplitutle et la diminution de la fréquence de ces mouvements. » La comparaison des deux groupes de tracés montre que, dans les premiers temps, la respiration était notablement modifiée par la course; mais, vers la fin des expériences, c'est-à-dire après quatre ou cinq mois d'exercices, il était à peu près impossible de constater un changement de la respiration sur les hommes qui avaient couru; et pourtant leur allure était devenue un peu plus rapide, les 600™ étant parcourus en trois minutes cinquante secondes. » On voit encore sur ces tracés que la modification des mouvements respiratoires est permanente, c'est-à-dire qu'elle s'observe même sur l'homme au repos. Le nombre des respirations s'est réduit, en moyenne, de vingt à douze par minute, et leur amplitude a plus que quadruplé. On peut donc conclure que ces jeunes soldats, après avoir subi les effets de la gymnastique, respiraient environ deux fois plus d'air qu'avant d'avoir été soumis à I entraînement. » Nous regrettons de n'avoir pu faire, au moyen du spiromètre, des dé- terminations quantitatives qui permettent d'assigner leur valeur réelle à ces larges respirations; mais on peut, sans crainte d'erreur, accepter la valeur relative des résultats que nous venons de mentionner. » C. R., lliSo, a- Semestre. {1. XCI, N°3.) - 20 ( i48 ) PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Du renforcement de l'immunité des moulons algériens, à l'éqarddu sang de rate, par les inocululions picuenliues. Jnjhience de l'inoculation de la mèresurla réceptivité du fœtus. Note deM. A. Chauveac, présentée par M. Bouley. « La constatation du fait sur lequel j'appelle aujourd'hui l'attention remonte à l'époque de mes premières tentatives d'inoculation de la maladie bacléridienne aux moutons algériens. J'avais déjà vu l'année dernière [Revue mensuelle de Médecine et de Chirurgie, 1879, p. 869) que certains malaises, sur les sujets inoculés successivement plusieurs fois, sont surtout marqués au moment de la première inoculation ; mais ce sont mes expé- riences ultérieures qui m'ont définitivement démontré que l'atténuation des effets des inoculations subséquentes est due à une véritable action préservatrice de la première. Au moment où j'écris ces lignes, le nombre des animaux sur lesquels j'ai fait cette étude s'élève à plus de soixante, qui ont tous été inoculés au moins trois fois, et dont la moitié au moins ont subi de cinq à huit inoculations successives. Mes observations sont donc largement suffisantes pour la démonstration du renforcement de l'immunité contre le sang de rate par lesinoculations préventives sur les sujets algériens, démonstration que j'ai déjà indiquée dans ma Communication du 28 juin. » La meilleure marche à suivre pour observer l'influence d'une première inoculation sur les résultats des inoculations subséquentes, c'est de faire cette première inoculation par piqûres cutanées à une seule oreille. La seconde inoculation est ensuite pratiquée à l'autre oreille, et les autres, soit aux deux oreilles, soit sur tout autre point du corps. Il importe aussi de les faire toutes avec la même matière infectante, je veux dire avec un agent de même provenance et de même activité, par exemple le sang frais de lapins ou de cochons d'Inde sur lesquels on entretient le virus par trans- missions successives. » Quels sont les effets produits par la première inoculation ? J'écarte, bien entendu, le cas possible, et nécessairement très rare, où l'inoculation par piqûres cutanées ferait périr le sujet du sang de rate. Un certain nombre de sujets perdent leur vivacité et leur appétit, et il est ainsi très facile de constater, à première vue, que l'inoculation les a rendus malades. D'autres, plus nombreux, continuent à manger et à riuiiiner comme des animaux bien portants, et semblent échapper complètement à l'action de l'agent ( i49) infectant. Mais il n'en est rien, car une observation attentive démontre chez eux l'existence manifeste de troubles généraux et locaux, communs, du reste, à tous les inoculés, qu'ils présentent ou non des signes apparents de malaises : il s'agit de l'élévation de la température du corps et de la tuméf\iction des ganglionslymphatiquesqni reçoivent des vaisseaux afférents en provenance de la région inoculée. » La tuméfactio!) des ganglions lymphatiques est un effet à peu près constant de l'inoculation, mais cet effet est plus ou moins marqué suivant les sujets. Dans un lot d'animaux inoculés de la même manière avec la même substance, on trouve, en effet, des sujets sur lesquels ce symptôme est à peine indiqué, d'autres, au contraire, où il est très accentué. Ce sont les ganglions parotidiens et préscapulaires qui se tuméfient ainsi quand l'inoculation est faite aux oreilles. Si, comme je le recommande, l'ino- culation est unilatérale, la comparaison avec les ganglions du côté opposé permet d'apprécier beaucoup plus facilement l'état de ceux qui deviennent malades. On peut ainsi constater que le volume de ces ganglions malades devient parfois cinq à six fois plus considérable que dans l'état sain; cet énorme accroissement de volume s'observe surtout dans le ganglion préscapulaire. C'est exactement ce qui se passe sur les animaux français que l'inoculation fait presque infailliblement mourir du sang de rate. » Cette tuméfaction ganglionnaire ne se développe pas en général avec une très gramle rapidité. Elle ne débute guère que le surlendemain du jour de l'inoculation ; vers le sixième ou le septième jour, elle atteint son maximum. La décroissance est généralement lente : j'ai vu des animaux sur lesquels la tuméfaction ganglionnaire était encore apparente un mois après l'inoculation. » L'élévation de température, qui accompagne toujours l'évolution du processus local, est, comme ce dernier, plus ou moins marquée. Les deux phénomènes suivent souvent une marche parallèle, c'est-à-dire que l'élé- vation de la température générale du corps est plus marquée sur les sujets dont les ganglions sont devenus très volumineux. Un rapport plus con- stant encore existe entre le chiffre de la température et l'intensité du malaise apparent. Les sujets tristes et sans appétit ont toujours la tempéra- ture élevée, le pouls, ainsi que la respiration, sensiblement accéléré. La température rectale, qui, normalement, est environ de Sg", 5, arrive facile- ment à Zji" et peut même dépasser 42". Cette élévation de température commence à se marquer vingt-quatre heures à trente-six heures après l'inoculation et dure de trois jours à six jours. ( i5o ) » Ainsi, même sur les sujets réf'ra claires de l'Algérie, l'inoculation du sang de rate produit toujours des effets appréciables, tuméfaclion des ganglions lymphatiques voisins de la région inoculée, élévation de la température générale, avec ou sans signes extérieurs de malaise, comme l'abattement et l'anorexie. » Voyons maintenant ce qui arrive lorsque, tous les phénomènes de la première inoculation ayant disparu, on en pratique une seconde, suivie elle-même de plusieurs autres. Les suites de ces nouvelles inoculations ne ressemblent plus du tout à celles de la première; les animaux ne paraissent nullement impressionnés par ce nouveau contact avec les agents infectants du sang de rate. Cette innocuité est surtout frappante sur les sujets que la première inoculation a sensiblement éprouvés. Non seulement ces sujets gardent la vivacité et l'appétit qn'ds avaient perdus au moment de la pre- mière inoculation, mais, de plus, on ne voit pas survenir d'engorgement ganglionnaire appréciable; c'est à peine si l'on a le temps de constater une prompte et fugitive élévation de la température rectale. » Il faut à la première inoculation un certain temps pour exercer son action préventive à l'égard des inoculations subséquentes. Quand les réino- culations sont pratiquées trop tôt, en général les effets s'en ajoutent à ceux de la première inoculation purement et simplement. Le sixième ou le septième jour, l'influence de cette première inoculation est parfois déjà évidente; mais c'est surtout après le quinzième jour que cette influence est nettement établie. » La répétition des inoculations m'a toujours paru assurer de plus eu plus l'accroissement de l'immunité naturelle. J'ai encore en ce moment des moutons algériens qui, du mois de juin 1879 au mois d'avril 1880, ont subi de sept à huit inoculations; celles que l'on pratique maintenant restent absolument sans effet. » C'est particulièrement à l'égard des inoculations subséquentes de même nature que les inoculations antérieures exercent une influence inhi- bitoire; j'entends par inoculations de même nature celles qui sont faites par le même procédé, avec la même quantité de la même matière infectante. Cependant l'inoculation par piqiires cutanées, répétée plusieurs fois, suffit souvent pour neutraliser en très grande partie, sinon complètement, les effets des inoculations par injections sous-cutanées ou même intravascu- laires avec d'assez notables quantités de virus. M Tous ces faits ont certainement un grand intérêt, mais le fait le plus intéressant qui soit résulté de mes expériences sur l'inoculation préventive ( >5. ) des moutons algériens est peiit-élre celui dont il me reste à parler. » Sur tous les agneaux qui viennent de naitre, on observe, après les inoculations bactéridiennes, les mêmes phénomènes que chez les adultes : parfois malaises apparents, toujours élévation de la température rectale et tuméfaction plus ou moins évidente des ganglions lymphatiques voisins de la région inoculée. Or, aucun de ces phénomènes ne se manifeste si la mère du jeune agneau a été inoculée plusieurs fois dans les derniers mois de la gestation. La résistance du jeune sujet est alors aussi complète que possible. C'est le 24 septembre 1879 que j'ai constaté ce fait pour la première fois sur un agneau, né le 8, d'une mère qui avait été inoculée le 5 et le 2 r juillet précédent. Littéralement couvert de piqûres d'inocula- tions, à diverses reprises, cet agneau ne présenta jamais trace de tuméfac- tion ganglionnaire, ni d'élévation de la température rectale. Il en fut exac- tement de même sur deux autres agneaux dont les mères avaient été ino- culées trois et quatre semaines avant la mise bas, avec de notables quantités de virus, introduites par injections sous-cutanées. » De ce fait découlent d'importantes conséquences pour la théorie de l'immunité communiquée ou renforcée par les inoculations préventives. Comme l'a si bien démontré M. Davaine, les bâtonnets bactéridiens ne se multiplient pas dans le sang du fœtus, même quand on en trouve de pro- digieuses quantités dans le sang de la mère. Les éléments solides normaux du sang ne passent pas, du reste, plus communément d'un système vascu- laire dans l'autre. Seul, le plasma sanguin peut faire l'objet d'échanges osmotiques actifs entre la mère et le fœtus. On est donc autorisé à conclure, relativement aux inoculations préventives du sang de rate : 1° que le con- tact direct de l'organisme animal avec les éléments bactéridiens n'est pas nécessaire à la stérilisation ultérieure de cet organisme; 2° que les inocu- lations préventives agissent sur les humeurs proprement dites, rendues stériles et stérilisantes, soit par soustraction de substances nécessaires à la prolifération bactéridienne, soit plutôt par addition de matières nuisibles à cette prolifération. » M. DE Lesseps communique à l'Académie les observations suivantes, au sujet de l'établissement du barrage de la Gileppe (Belgique) : « J'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie le résultat des études que j'avais faites au barrage du Furens, près de Saint-Étienne. Un barrage en- core plus considérable avait été exécuté postérieurement eu Belgique, celui ( '^2 ) de la Gileppe; je viens de le visiter. La captation et raménagement des eaux comptenl parmi les travaux les plus utiles pour la richesse agricole et industrielle d'un pays. A ce titre, le barrage de la Gileppe, comme celui du Furens, peut servir de modèle. Te remets à l'Académie une Note som- maire concernant ce grand travail, qui a été exécuté pour supporter une pression huit fois plus forte que celle qui lui était imposée par les néces- sités de son exploitation actuelle. » M. J. Plateau fait hommage à l'Académie d'une Note imprimée, por- tant pour titre : « Une application des images accidentelles ». (Extrait du Bulletin de l'Académie royale de Belgique, 2" série, t. XLIX, mai 1880.) M. Larrey fait hommage à l'Académie d'un Discours prononcé par lui à la Chambre des Députés, à l'occasion du projet de loi sur l'administra- tion de l'armée (extrait du Journal officiel du i5 juin 1880). MEMOIRES PRESENTES. M. EscARY adresse une suite à ses « Remarques relatives à l'équation de Lamé ». (Commissaires: MM. Bertrand, Puiseux, Bouquet.) M. Ménard adresse un Mémoire relatif à des machines utilisant la poussée des liquides comme force motrice. (Renvoi à la Section de Mécanique. ) M. G. Peyre adresse un projet de navigation sous-marine. (Renvoi à la Section de Navigation.) M. DELA Ncx, M. LuiGi, M. J. Saiole adressent diverses Communica- tions relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) ( i53 ) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Cor- respondance, un « Mémoire sur le mouvement d'un point attiré vers un centre fixe par une force inversement proportionnelle au cube delà dis- tance, par M. Gascheau. (Présenté par M. Tisserand.) jM. Ch. Rrame prie l'Académie de vouloir bien le comprendre parmi les candidats à la place de Correspondant, pour la Section de Physique, laissée vacante par le décès de M. Lissajous. (Renvoi à la Section de Physique.) M. A. BoRirs exprime le désir de faire partie de la prochaine expédi- tion pour l'observation du passage de Vénus. (Renvoi à la Commission du passage de Vénus.) M. le Maire de Clermoxt-Ferrand prie l'Académie de vouloir bien se faire représenter à l'inauguration de la statue de Biaise Pascal, le 5 sep- tembre prochain. ASTRONOMIE. — Epliéméride de In comète b 1880 [Schaeberle); par M. G. BiGOURDAN. Présentée par M. Tisserand. « L'éphéméride suivante, calculée pour \i^, temps moyen de Paris, a été obtenue en partant des éléments que j'ai donnés dans le dernier nu- méro des Comptes renias. L'éclat de la comète est exprimé en prenant pour unité celui d'avril 6,5, temps moyen de Paris, date très voisine de la découverte. Ascension Déclinaison Dates. droite nord 1880. apparente. apparente. logA. Éclat. Août i5,5 . . . . Il m s 0 , „ 29 . I . 1 (j 0,406448 0,75 '7>5 7. 0. 4,8 28.26.43 0,402808 0,75 '9'5 7. 0. 5,9 27.51.45 0,398981 0,76 21,5 7 . 0 . 2,9 27. 16. 20 0 , 394969 ".77 ( «54) Ascension Déclinaison Dates, droite nord 1880. apparente. apparente. log û. hiclat. Août 23,5 h la s 6.59.55,4 0 / ,1 26.40.24 0,390774 0,78 25,5 6.59.43,3 26. 3.56 0,386398 0,78 27,5 6.59.26,4 25.26.52 0,381889 0.79 29»5 6.59. 4,4 24.49. 9 0,377100 0,80 3i,5 .... 6.58.37,0 24. 10.45 0,372184 0,81 Sept. 2,5... . 6.58. 3,9 23. 31.35 0, 367093 o,83 4,5... . 6.57.24,9 22.5i .36 o,36i8'33 0,84 6,5 6.56.39,5 22. 10.44 0, 35'i4o9 0,85 8,5 6.55.47,5 21.28.57 o,35o835 0,86 10,5 . . . . 6.54.48,6 20.46. 9 0,345088 0,88 12,5 6.53.42,3 20. 2.16 0,339207 0,8g 4,5 6.52.28,4 19. 17. 16 0,333192 0,90 16,5 6.5t. 6,5 18. 3i. 4 0,327051 0,92 18,5 .... 6.49.36,3 .7.43.34 0,320793 0.94 20 , 5 6.47.57,3 16.54.44 0,314434 0,95 22,5 6.46. 9,1 16. 4-29 0,307987 0,97 24,0 6.44.11,3 I 5. 12.45 o,3oi465 0-99 26,5.... 6.42. 3,4 14.19.27 0,294889 1,01 3.8,5.... 6.39.45,0 13.24.32 0,288278 1 ,o3 3o,5.... 6.37.15,7 13. .27 .57 0,281658 1,04 Oct. 2,5 6.34.35,0 11.29.39 0,275054 1,06 4,5.... 6.3i .42,4 10.29.35 0 , 268493 1,08 6,5 ... 6.28.37,6 9.27.43 0, '262007 1,10 8,5.... 6. 25. 20, I 8.24. 3 0,255635 1,12 10,5 .... 6.21 .49,6 7.18.36 0,249414 .,.4 12,5 .. . 6.18. 5,9 6. I I .21 0,243386 1,16 .4,5.... 6.14. 8,8 5. 3.24 0,237588 '.'7 ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Réponse à wie remarque de M. Sylvester con- cernanl les Leçons sur la théorie des nombres de Dirkhlel; par ^I. R. DeO£KIND. » Dans le § 47 de la Zahlentlieorie de Dirichlet (3^ éd., p. 110), où il s'agit de l'algorithme contni qui sert à déterminer la valeur du symbole [~)^ on rencontre cette phrase : « Es zeigt sich uun, dass die damais i> nothwendige Zerlegung in Primz;thlfactoren (abgesclien von dem Fac- » for z) ganz ùberfliissig geworden », Ce passage a donné lieu à la re- ( '55 ) marque suivante de M. Sylvester [Comptes rendus du lo mai 1880, p. j io5): « Ce qui précède ici rend évident (il me semble) que cette ex- » clusion du nombre :; (due probablement à quelque mésintelligence de » la part des auditeurs de Dirichlet) est elle-même {uberfliïssig) superflue. » Je me permets de répondre à M. Sylvester que sa remarque, dont je n'ai eu connaissance qu'aujourd'hui, 11 juillet 1880, repose sur un malen- tendu de sa part, en ce qu'il prend pour synonymes les deux mots super/lu et imvilahle. En désignant comme superflue une opération, on veut bien dire qu'elle est aussi évitable; mais la réciproque n'est pas juste; une opé- ration évitable peut en même temps être très-utile, et dans ce cas elle n'est pas du tout superflue. Comme M. Sylvester l'a remarqué dans une Note antérieure {Comptes tendus du 3 mai 1880, p. io54), il est évident qu'on peut toujours former ime chaîne réductive impaire dont les deux premiers termes sont des nombres impairs donnés. Je me permets d'ajouter que cer- tainement cette évidence n'a pu échapper à personne et que l'algorithme de M. Sylvester coïncide à peu près avec celui que Eisenstein a publié il y a trente-six ans {Journal de Crelle, t. 27, p. Siy); mais, en excluant les restes pairs et en évitant ainsi la décomposition relative au nombre 2, on est amené très souvent à une chaîne réductive beaucoup plus longue; sans aucun doute, l'illustre géomètre anglais se serait aperçu de cette cir- constance s'il avait voulu traiter, non seulement le deuxième et le troisième, mais aussi le premier des exemples proposés à l'endroit cité de la Zalden- tlieorie (p. 1 10). En effet, pour calculer d'après la méthode des restes ira- -TTT^ )» il faut former la chaîne réductive con- tenant les 21 nombres suivants : .847, 365, -343, — 321, 299' 277. -255, -233, 211, 189, — 167, -145, 123, lOI, -79' -5., 35, ,3, 9' -5, — I, tandis que, dans la méthode des plus petits restes, il suffit de former seule- ment les deux chaînes 1847, 365, 22 et 365, 11, 2. » Je suis persuadé que tout calculateur préférera la dernière méthode, et j'en conclus que la conservation des restes pairs et de la décomposition relative au nombre a, bien qu'elle soit évitable, n'est pas du tout superflue, G. R., 1880, 2' Semestre. (T. XCI, N°5.) 21 ( i56) comme le veut M. Sylvester. Je laisse donc au lecteur le soin de juger de quel côté se trouve la mésintelligence; sans doute, j'aurais pu éviter d'entrer dans cette discussion, provoquée par M. Sylvester, mais j'espère que ma réponse ne sera pas tout à fait superflue. » ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur la cause des spectres fugitifs observés par M. Trouve! ot sur le limbe solaire. Lettre du P. Tacchini à M. le Secré- taire perpétuel. « A propos des spectres fugitifs observés près du limbe solaire par M. Ij. Trouvelot, je demande à l'Académie la permission de lui présenter les considérations suivantes. » Au commencement de mes observations spectroscopiques solaires ( 1871 ), j'ai vu des spectres fugitifs, dont l'apparition concordait avec le passage, au voisinage ou en avant du Soleil, de quelques pigeons, alors très nombreux à l'Observatoire ; après que les pigeons furent enlevés, je n'eus plus l'occasion de constater le phénomème. » A Rome, avec la grande quantité d'oiseaux qu'on appelle rondoni {^Cypselus apus'L.) et pigeons, j'ai revu très fréquemment des spectres fugitifs, différant par la largeur, l'intensité et la vitesse; je lésai toujours considérés comme produits par les passages des oiseaux. Je n'aurais point fait d'obser- vations spéciales à ce sujet si la Note de M. Trouvelot n'eût pas attiré mon attention sur ce phénomène, qu'il considère comme solaire, et se produi- sant en certaines régions du Soleil qui sont soumises à des perturbations profondes, manifestées par des taches, des facules et des protubérances brillantes; il ajoute que l'observation du phénomène lui-même, bien rai- sonnée, exclut la pensée de lui attribuer une origine terrestre. )) Le 4 juillet, j'ai fait des observ?tions sur différents points du bord solaire; j'ai toujours trouvé que le phénomène concordait avec les passages, près du Soleil, d'un grand nombre d'hirondelles. Je pensai alors que, si le phénomène est dû au passage des oiseaux, la question serait résolue défi- nitivement en faisant des observations simultanées à Rome et à Palerme, car à Palerme i! n'y a point d'hirondelles, et dans cette saison les passages des autres sortes d'oiseaux sont très rares. Je convins donc d'observer simul- tanément avec M. le professeur Ricco, astronome à l'Observatoire de Palerme, les mêmes traits du limbe solaire. ( i57) -) Voici les résultats : Spectres fugitir» observés Temps . — .^ Il des observations. à Rome. à Palerme. 18S0. r— *r — — b n m Juillet 9 7 à 7 .40 7 o g 8 8.40 8 o 10 8 8.40 17 o II 8 8 . 4o 32 o » Il est donc évident que le phénomène n'est pas solaire, mais purement terrestre, et, dans le cas actuel, limité à la station de Rome. » Pendant les observations faites les g, 10 et 1 1, j'ai fait noter les pas- sages des oiseaux sur la projection du Soleil obtenue avec le chercheur de mon équatorial ; on a obtenu les nombre^ suivants : Le g juillet g4 10 » 58 11 » 107 » Il n'y a certainement pas de rapport direct entre le nombre des pas- sages et le nombre des spectres fugitifs observés, et il est facile d'en com- prendre la raison ; mais ces nombres montrent combien de ces oiseaux passent devant la fenêtre de ma chambre équatoriale en un petit nombre de minutes. Or on sait que les hirondelles restent le matin assez bas, en vo- lant avec une vitesse prodigieuse et en changeant rapidement de direction ; tandis que, plus le Soleil s'élève, plus ces oiseaux montent, de manière qu'après lo*" la plus grande partie est à une grande hauteur, et on les voit précisément quand ils se disposent convenablement pour réfléchir les rayons du Soleil; ils apparaissent alors comme des points brillants. A une telle hauteur, le nombre des passages devant l'objectif sera nécessairement plus petit, et leurs images sur la projection solaire seront plus faibles et plus lentes. Si donc les spectres fugitifs sont produits par ces oiseaux, leur nombre devra diminuer vers midi, et c'est précisément ce que nous avons vérifié. Voici les nombres de spectres et de passages notés hier, en dix mi- nutes de temps, à différentes heures : Heures. Nombre de spectres. Nombre des passages, h ui 8.20... 8, très beaux. 28, très beaux, très noirs, rapides. 8.57... 12, très beaux. 21, très beaux, très noirs, rapides. 9.44- •• ^> quelques-uns faibles et lents. 11, plutôt faibles. II. 33... 3, faibles et lents. 10, très faibles et assez lents. ( i58 ) » On en peut conclure, ce me semble, non seulement que le phénomène est terrestre, mais encore que les spectres observés par moi sont dus aux passages des hirondelles près du Soleil. J'ajouterai que, dans les portions du limbe solîiire observées, il n'y avait ni taches ni facules; dans la chromo- sphère même, il ne se présentait aucune particularité spéciale, c'est-à-dire que la surface solaire était calme. » Si, au lieu de spectres fugitifs brillants, on veut observer des lignes noires ou sombres traversant le spectre solaire, il suffira de restreindre la fente du spectroscope et de viser au centre du disque solaire : il se pro- duira alors une ligne noire à chaque passage d'un oiseau par le centre de la projection solaire, comme nous l'avons vérifié plusieurs fois et avec une certitude complète. Ce phénomène est aussi plus fréquent que celui des spectres fugitifs. » Nous publierons d'autres détails, à cet égard, dans les Mémoires des speclroscopistes ; mais je pense que cette Note suffira pour montrer que les spectres fugitifs observés par moi à Rome constituent un phénomène purement terrestre et localisé. Les dates des observations de M. Trouvelot, qui semblent avoir réussi seulement en été, conduisent à assigner la même cause aux phénomènes qu'il a observés. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Sur l'élec triché atmosphérique. Note de M. Mascaiit. « Malgré des travaux nombreux, dont les premiers datent déjà de plus d'un siècle, les lois suivant lesquelles varie l'électricité atmosphérique ne sont pas encore établies; la connaissance de ces lois est cependant le pre- mier pas à franchir, si l'on veut arriver à déterminer les causes d'un phéno- mène aussi important. Je demande à l'Académie la permission de lui com- muniquer quelques-uns des résultats que j'ai obtenus sur ce sujet. )) L'appareil dont je me suis servi est un électromètre à quadrants, de sir W. Thomson, dans lequel les déviations de l'aiguille sont transmises mécaniquement à un crayon qui trace des traits sur le papier à intervalles très rapprochés. Les deux paires de quadrants sont maintenues à des poten- tiels égaux et de signes contraires, par les deux pôles d'une pile dont le milieu communique au sol, et l'aiguille est en relation avec un vase qui laisse écouler dans l'air extérieur un filet d'eau continu. Cette disposition présente l'avantage que les déviations de l'aiguille sont égales de part et ( -59) d'autre du zéro pour des charges égales et de signes contraires. Le dépla- cement angulaire est d'ailleurs assez petit, dans les circonstances ordinaires, pour rester sensiblement proportionnel au potentiel de l'aiguille, c'est- à-dire au potentiel de l'air au point où la veine liquide se partage en gouttelettes. » Les courbes ainsi obtenues n'ont pas la continuité que l'on est habitué à rencontrer dans la plupart des phénomènes météorologiques; elles pré- sentent souvent des variations brusques, quelquefois d'un bout à l'autre de l'échelle à quelques minutes d'intervalle. w L'examen de ces courbes, au point de vue des changements acci- dentels, met en évidence un certain nombre de faits qui sont déjà connus pour la plupart. Le potentiel de l'air est généralement positif, particulière- ment quand le ciel est pur. Par les temps couverts, le potentiel diminue, présente des variations rapides et se montre de temps en temps négatif. La pluie donne presque toujours de grandes déviations négatives. L'ap- proche d'un orage se traduit, le plus souvent, par une grande variation négative, suivie d'oscillations très étendues dans les deux sens, avec une prédominance marquée de potentiels négatifs. Les pluies positives sont extrêmement rares et ne paraissent jamais se produire en dehors des temps d'orage. )) Il est manifeste que les variations accidentelles, grandes et petites, ne doivent pas entrer en ligne de compte si l'on veut déterminer la marche normale du phénomène. Le simple aspect des tracés graphiques permet d'apprécier cette marche; on peut encore calculer les moyennes d'un en- semble d'observations équidistantes prélevées, soit sur les courbes réelles dont on a soin d'éliminer les perturbations, soit sur des courbes qui passent par les positions moyennes du crayon. » Les phénomènes que j'ai ainsi observés depuis le mois de janvier sont entièrement d'accord avec ceux que j'avais déjà signalés l'année dernière, et j'attendais cette confirmation avant de leur attribuer un caractère gé- néral. L'appareil est installé, il est vrai, au Collège de France, c'est-à-dire dans l'intérieur d'une grande ville, et l'on peut soupçonner que l'on arri- verait à des conséquences différentes en rase campagne; cependant des expériences nombreuses permettent d'affirmer que, sauf les cas de grandes perturbations, le siège des masses électriques agissantes est très éloigné de la surface du sol, et il est probable que l'influence d'une ville n'apporte pas un grand trouble dans la marche diurne. » Dans l'état moyen, le potentiel de l'air, toujours positif, est beaucoup { i6o) plus élevé et plus uniforme i^la nuit que le jour. De c,^ du soir à S"" du matin , il varie peu; il baisse au lever du jour, prend une valeur minimum vers 3^ de l'après-midi, se relève ensuite rapidement et atteint son maximum vers g**. » Il n'y a donc qu'un minimum pendant le jour et un maximum presque constant dans une grande partie de la nuit, c'est-à-dire une seule période diurne, au moins quand on envisage le terme le plus important du phéno- mène. L'amplitude de l'oscillation diurne a été notablement plus faible pen- dant l'hiver. Les froids exceptionnels de décembre 1879 auraient pré- senté un intérêt particulier; malheureusement, les précautions que nous avions prises contre la congélation de l'eau d'écoulement ont été insuffi- santes. )) Il semble exister un rapport entre l'état électrique de l'air et la tem- pérature, mais il faudra posséder plusieurs années d'observations pour éta- blir cette relation avec rigueur et en étudier tous les détails. » L'existence du maximum de nuit est en désaccord avec la règle géné- ralement adoptée. On admet, en effet, d'après les expériences de Quetelet à Bruxelles, qu'il existe deux maxima d'électricité, le matin et le soir, et deux minima, l'un dans la journée et l'autre dans la nuit. Si les résultats que j'ai constatés représentent réellement la marche normale, cette discor- dance doit être attribuée aux méthodes d'observation. » Tant qu'on s'est borné aux observations directes, on les a faites sur- tout dans le cours de la journée, et les maxima relatifs du matin et du soir ont pu souvent faire préjuger l'existence d'un minimum pendant la nuit, sans qu'il fût directement observé. Toutefois, ce minimum a été constaté par différents observateurs, soit directement, soit à l'aide d'appa- reils enregistreurs. » L'une des causes d'erreur qui me paraît avoir été trop souvent négli- gée, c'est l'imparfait isolement des appareils. Un électromètre, électrisé par une influence temporaire ou mis en communication avec un appareil à écoulement, n'atteint qu'une fraction inconnue, quelquefois très petite, du potentiel qu'il devrait prendre, si les pertes d'électricité par les supports étaient négligeables. Or, les propriétés isolantes des supports ordinaires, des tiges de verre exposées à l'air, par exemple, varient beaucoup avec l'état de l'atmosphère, et plusieurs causes concourent à augmenter leur conductibilité pendant la nuit. Il est donc nécessaire d'employer des sup- ports dont l'isolement soit absolu et indépendant des conditions atmosphé- riques; on peut craindre que celte cause d'erreur n'ait conduit souvent les ( -61 ) observateurs à méconnaître le maximum de potentiel qui m'a paru régulier pendant la nuit. » ÉLECTRICITÉ. — Sur les courants altetiiolifs et la force électromotrice de l'arc électrique. Note de M. J. Jocbert. « Les courants alternatifs, tels que les donnent les machines magnéto- électriques du type de VJlliance ou des types plus récents et plus parfaits de Gramme et de Siemens ont été jusqu'ici peu étudiés, ce qui s'explique parles difficultés que l'on rencontre quand on veut appliquer les méthodes et les iiistrumenls ordinaires à des courants d'une grande intensité et qui changent de sens cent ou deux cents fois par seconde. Je me suis servi avec beaucoup d'avantages de i'électromètre Thomson, en l'employant d'une manière spéciale et que je crois nouvelle. Je supprime complètement toute source étrangère d'électricité pour charger soit l'aiguille, soit les cadrans. Les deux paires de cadrans sont isolées, et l'une d'elles est mise en commu- nication électrique permanente avec l'aiguille également isolée. Dans ces conditions, la déviation de l'aiguille est proportionnelle au carré de la différence des potentiels des deux cadrans et, par conséquent, indépen- dante du signe de cette différence. Si les deux cadrans sont mis en com- munication avec deux points A et B d'un circuit traversé par un courant continu d'intensité I, que V, et V, soient les potentiels des deux points A et B, et R la résistance du conducteur qui les sépare, on a (i) 1R = V, -V,. » Si entre deux autres points A' et B', au lieu d'un simple conducteur, on a un moteur électrique ou tout autre engin capable de transformer l'énergie électrique en une autre forme de l'énergie, l'équation devient (2) E-hIR'=V,-V,, R' étant la résistance propre du moteur au repos et E sa force électromo- trice pendant le mouvement. L'énergie électrique consommée entre les deux points A' et B' a évidemment pour expression (3) I(E-HRO = ''^'~^'^J-'^^' M Les valeurs des seconds membres des équations (i) et (2) sont four- ( 1^2) nies immédiatement et sans calcul par réiecfromètre, si on l'a gradué en volts au moyen d'une pile de Daniell. Un électromètre donnera donc la mesure de l'intensité, et deux électromètres combinés celle de l'énergie consommée. » Si, au lieu d'un courant continu, on a affaire à des courants alter- natifs se succédant à intervalles petits relativement à la durée de l'oscilla- tion de l'aiguille, celle-ci, entraînée toujours dans le même sens, quel que soit le signe du courant, prend une déviation fixe proportionnelle à la moyenne des valeurs successives du carré de V, — Va. C'est cette même moyenne que donneraient, dans les mêmes circonstances, abstraction faite des difficultés très graves que présente leur emploi, les méthodes calori- métriques ou l'électrodynamomètre ('). )) La connaissance de cette moyenne suffit pour la pratique, mais il était intéressant de connaître la loi de l'intensité : je l'ai déterminée pour une machine Siemens à courants alternatifs. » Le principe de la méthode consiste à diviser la période en un certain nombre de parties égales, vingt par exemple, correspondant, je suppose, à des intervalles de ^-ô'ôir ^^ seconde, et à mesurer l'intensité à chacun de ces instants. Je me sers à cet effet d'un interrupteur monté sur l'arbre même de la machine et qui ferme à un moment déterminé et pendant un temps très court, âTurôrr ^^ seconde environ, une dérivation prise sur le circuit principal. On peut mesurer cette intensité par l'électromètre, mais on peut aussi employer le galvanomètre, puisque les contacts successifs corres- pondent toujours à une même phase du courant; dans ce dernier cas, j'em- ploie une méthode de compensation susceptible d'une grande exactitude. J'ajoute qu'une espèce de phénakisticope monté sur le même arbre permet de voir l'arc au même instant et pendant le même temps, et d'étudier opti- quement la succession des phénomènes dont il est le siège pendant le cours d'une période. )) L'expérience m'a donné pour l'intensité une courbe qui se confond presque rigoureusement avec une sinusoïde; sauf une très légère dissymé- ( ' ) Pour faire brûler une bougie Jablochkoff dans les conditions normales correspondant à une intensité de 5o becs Carcel, il faut un courant d'intensité moyenne, égale à 8'*'°'"" ou gwohers. ]^ bougie s'éteint quand l'intensité tombe au-dessous de S^'^'^". La différence de potentiel entre les deux charbons est de4o'°"' environ. Le travail correspondant à une bougie normale est donc environ de ^t soit 32^^"" par seconde. 9'° ( i63 ) trie qui déplace le maximum dans le sens du mouvement. Seulement cette sinusoïde, au lieu d'avoir la position que lui assignerait la théorie, est déplacée tout d'une pièce, dans le sens du mouvement, d'une quantité égale à ^ de la période entière. Un fait analogue se rencontre dans toutes les machines magnéto-électriques, et on l'attribue ordinairement à un retard dans l'aimantation. L'explication ne peut convenir dans le cas actuel : la bobine induite est une bobine sans noyau de fer doux qui se déplace dans un champ magnétique; d'ailleurs, le déplacement est indépendant de la vitesse et rigouretisement le même pour des vitesses de quatre cents, sept cents et mille tours par minute. Il est dû évidemment à l'induction du courant sur lui-même; le courant principal étant de la forme Asin.r, le courant secondaire est delà forme Bcosa", et la superposition de ces deux courants donne un courant de la forme Csin(ic+y), ne différant du pre- mier que par l'amplitude et par la phase. » J'ai analysé de la même manière la chute de potentiel entre les deux charbons aux différentes phases de la période. C'était le moyen de résoudre plusieurs questions d'un grand intérêt. Quelle résistance offre au passage de l'électricité l'espace qui sépare les deux charbons ? Le courant traverse- t-il cet espace d'une manière continue ou seulement quand son intensité a dépassé une certaine valeur? L'arcagit-il comme une simple résistance ou, comme l'a annoncé M. Edlung, se comporte-t-il à la manière d'une force électro-motrice? L'expérience répond de la manière la plus nette à toutes ces questions. Au moment où l'intensité est nulle dans le courant, la dif- férence de potentiel entre les deux charbons est également nulle; mais, dans un temps inappréciable, cette différence atteint une valeur de 40"°'" à 45"°'" qu'elle conserve presque sans variation jusqu'au moment où le courant atteint de nouveau une valeur très faible. La chute finale est très brusque, mais j'ai pu cependant la suivre dans ses détails; je n'ai pu en faire autant pour l'élévation du commencement, qui semble se produire d'une façon presque instantanée. J'ai constaté de plus ce fait important que cette différence de potentiel reste non seulement la même pendant toute la période d'un courant d'intensité moyenne donnée, mais encore quand on fait varier dans de larges limites l'intensité moyenne du courant. Je dois ajouter cependant que cette différence diminue quand l'intensité augmente et que la variation s'élève au maximum à 4™"* ou 5''°'". » L'explication de ces faits s'impose d'elle-même. La résistance de l'arc est très faible; elle varie avec la température et diminue quand la tempé- rature augmente. La différence de potentiel qui existe entre les deux char- C. R., 1880, 2» Semestre. (T. XCI, N° 3.) 22 ( '64 ) bons est due pour la plus grande partie à une force électromotrice indé- pendante de l'intensité et qu'on peut évaluer à 3o■^°"^ Les choses se passent entre les deux charbons comme entre les deux électrodes d'un voltamètre : ils'étabht, par un phénomène de polarisation dont je réserve l'explication, une chute fixe de potentiel, et, à partir de ce moment, le travail produit dépend uniquement de la quantité d'électricité qui passe et lui est propor- tionnel. J'ajouterai que, si l'arc est produit dans un champ magnétique soumis aux mêmes variations périodiques que le courant, la chute de po- tentiel entre les deux charbons prend une valeur plus'grande que dans les conditions ordinaires et croissant avec l'intensité du champ. Je me con- tente de signaler ce dernier fait, sans insister sur son explication. » PHYSIQUE. — Sur un nouveau thermomètre à air. Note de M. A. Witz, présentée par M. Desains. « L'emploi du thermomètre à air est resté limité aux grandes recherches; il serait avantageux d'inti'oduire dans la pratique journalière des labora- toires cet instrument, le plus exact de tous, qui joint à une exquise sen- sibilité celte autre qualité si précieuse de se mettre instantanément en équilibre avec le milieu dans lequel il est placé. Pour atteindre ce but, il faudrait simplifier sa construction, faciliter son maniement et rendre ses indications indépendantes de la pression atmosphérique : de la sorte, l'observateur serait dispensé de tout calcul, et la température pourrait être lue directement. M. de Jolly, professeur à l'Université de Munich, s'était déjà proposé ce résultat; mais son thermomètre est encombrant, peu ma- niable, et il exige encore un calcul pour déduire la température de l'ob- servation des pressions. J'ai adopté une disposition toute différente, beau- coup plus simple et moins coûteuse; je la crois neuve. )) C'est une sorte de thermomètre de Leslie, dont une des boules d'air est maintenue à une température constante; les indications de l'instrument sont dès lors absolues, et l'on peut graduer en degrés le tube dans lequel se déplace le liquide. » Il s'agissait de trouver un régulateur thermique qui fût capable de conserver l'air de cette boule à une température fixe; c'était la plus grosse ditficulté du problème : elle a été résolue de la manière suivante. Un fil de platiiie très fin est enroulé en hélice et introduit dans l'enceinte; il fait partie d'un circuit, qui est fermé par une colonne mercurielle, mobile dans ( i65) la partie recourbée d'un thermomètre à alcool analogue à celui de Six et Bellani, et dont les positions dépendent de la dilatation de l'alcool du réservoir et partant de la température de l'enceinte. Une des extrémités de la colonne de mercure est toujours en contact avec le fil de platine; l'autre, au contraire, ouvre ou ferme le circuit en reculant ou bien en avançant. Au moment où la température s'abaisse en dessous d'un point déterminé, le circuit se ferme, le courant passe et le fil s'échauffe, puis la température se relève et le courant est de nouveau interrompu, La tempé- rature fixe du régulateur dépassant de lo" environ celle de l'air extérieur, il y a antagonisme continuel entre l'action extérieure et celle du régula- teur; il en résulte une oscillation de la température dont l'amplitude ne dépasse pas o°, r. La constance est donc parfaite, à la condition toutefois de posséder une source d'électricité qui ne se polarise pas. » La difficulté du problème me parut d'abord reculée et non résolue, car aucune pile ne résistait à l'épreuve d'une semaine et le régulateur succombait dans la lutte contre le refroidissement; mais je trouvai dans la pile de Poggendorff, montée au bichromate de potasse, une tension, une quantité et une constance parfaitement appropriées au but. En ayant soin de renouveler tous les jours une petite partie de l'eau acidulée, devenue verte par le sulfate de chrome, et d'ajouter un cristal de bichro- mate dans le vase poreux, deux petits éléments, assemblés en quantité, maintiennent le régulateur à 29°, 5 pendant une série de jours dont je ne connais pas encore la limite. » Telles sont les grandes lignes de ce nouveau thermomètre. La lecture se fait sur une portion de tube inclinée d'environ i5° sur l'horizon; le liquide manométrique est l'huile d'amandes colorée par l'orcanette. Le thermomètre est, par suite, très sensible, et le degré correspond à une longueur de o™,020 à o™,o3o; l'instrument est, d'autre part, peu en- combrant, et il peut servir de thermographe, en employant la Photographie pour enregistrer les mouvements du liquide. Les formes diverses qu'on peut donner à la boule thermoscopique rendent ce thermomètre propre à tous les usages, et en particulier à l'observation des températures en Physiologie et en Médecine; l'emploi d'un tube capillaire d'argent recuit permet d'explorer les parties les plus difficilement accessibles. » Ce thermomètre devient un baromètre si l'on supprime la boule thermoscopique : le liquide se meut alors sous l'action de la pression extérieure, et l'on peut inscrire automatiquement la pression baromé- trique. On peut donc l'appeler un iliermobarographe . » { i66) CHIMIE MINI^RALE. — Sur quelques combinaisons fluorées de l'uranium avec les métaux alcalins. Note de M. A. Ditte. H Lorsqu'on introduit de l'oxyde vert d'uranium dans du fluorure de potassium fondu, additionné d'une petite quantité de carbonate de po- tasse, de manière à le rendre faiblement alcalin, l'oxyde se change au bout de quelques instants en belles paillettes jaunes et transparentes, très brillantes, insolubles dans l'eau chaude comme dans l'eau froide, et faciles à séparer, par conséquent, du fluorure de potassium. Ces cristaux affectent la forme de tables hexagonales régulières, minces, inaltérables à l'air même au rouge. Elles se dissolvent avec facilité dans les acides étendus. Si on les chauffe au rouge dans un courant d'hydrogène après les avoir mé- langées avec un excès de chlorhydrate d'ammoniaque distillé, l'uranium passe tout entier à l'état de protoxyde. cristallisé, et le potassium qu'ils renferment se change en chlorure; cette réaction donne un moyen d'ana- lyser cette substance, et les nombres obtenus, contrôlés par des pesées de phosphate d'urane et de fluorure de calcium, lui attribuent la fornude U=0-FI,2RF1. ^ » Le même sel se produit encore quand on traite l'oxyde vert par du fluorhydrate de fluorure de potassium : tout se dissout d'abord, mais l'ad- dition à la masse fondue de carbonate de potasse qui sature tout ce qui reste d'acide libre détermine la précipitation de belles paillettes, dans les- quelles tout l'uranium employé reste retenu. Ces cristaux, chauffés dans un courant d'hydrogène, changent de couleur et deviennent vert foncé; mais ils ne perdent qu'une très minime fraction de leur poids, et le chan- gement de teinte est le résultat d'une altération purement superficielle. » Lorsqu'on dissout de l'oxyde Ll ' O* dansdu fluorure acide de potassium, on obtient une masse limpide et transparente, qui donne une masse opaque et jaune après son refroidissement. Celle-ci abandonne à l'eau chaude du fluorure de potassium à peu près pur et laisse une poudre cristalline jaune, qui, lorsque la majeure partie du fluorure de potassium libre est enlevée, se dissout à son tour. On obtient alors une liqueur jaune qui aban- donne par refroidibsement des cristaux jaune clair, dont la composition répond à la formule 2 (U" OFI% -^KFi )3H0 ou bien (U=OFl-, 2KFI)3HO, selon la température à laquelle les cristaux se sont déposés. » Le même composé peut également s'obtenir en dissolvant d'abord l'oxyde vert d'uranium dans un excès d'acide fluorhydrique et séparant par ( '^7 ) décanlation le précipité de fluorure d'uranyle qui se dépose. La liqueur claire est additionnée de potasse, puis concentrée ; elle dépose alors du fluorure de potassium et de beaux cristaux jaunes, transparents, qui pré- sentent la composition précédente. Quand on les dissout dans de l'eau chargée de fluorure acide de potassium et que la cristallisation s'effectue entre 5o° et 60", les cristaux qui se déposent ne contiennent plus que j^i d'eau; letu- formule est donc U=0Fl-,2KFl,H0. » Cetoxyfluo-uranate de potasse, soumis à l'action de la chaleur, perd son eau ; puis il fond sans se décomposer et donne une masse liquide jaune, qui devient jaime orangé par refroidissement, en même temps qu'elle perd sa transparence. Il est beaucoup moins soluble dans l'eau chargée de fluorure de potassium que dans l'eau pure ; ce sel anhydre, porté au rouge dans un courant d'hydrogène, devient orangé par suite d'une altération superficielle qui lui fait perdre un centième de son poids environ. » Si, dans les opérations qui précèdent, on remplace le fluorure de potassium par du fluorure de rubidium, on obtient des résultats tout à fait du même ordre ; le fluorure légèrement alcalin par un peu de carbonate donne de beaux cristaux orangés, insolubles dans l'eau, répondant à la formule U-O^FI, 2 RbFl. M Le fluorure acide de rubidium dissout l'oxyde U'O*, et la masse, reprise par l'eau après son refroidissement, donne une liqueur jaune qui dépose par évaporation des cristaux jaunes du composé U'OFl-, 2 RbFl,6 FIO, tout à fait analogue au sel correspondant du potassium par son aspect et par ses propriétés. » Le fluorure de sodium donne de beaux cristaux d'un jaune d'or, très brillants, présentant la formule U'O^ FI, aNa FI. » Le fluorure de lithium, additionné d'une faible quantité de carbonate de lithine, donne encore des paillettes jaunes insolubles dansl'eau. Comme les précédentes, elles sont un peu difficiles à purifier, à cause de la faible solubilité des fluorures de sodium et de lithium ; elles sont, du reste, inso- lubles dans l'eau, inaltérables par la chaleur et solubles dans les acides étendus; elles présentent, du reste, la même composition U^O-Fl, aLi FI. » Le fluorure de thallium se comporte de même et donne des paillettes cristallines; mais l'opération est difficile, à cause de la volatilité du fluo- rure de thallium. » Eu résumé, l'aciion d'un fluorure neutre des métaux alcalins sur l'oxyde vert d'uranium donne de beaux cristaux insolubles et anhydres de composés analogues, présentant la formule U^O'FljsMFl; l'action du ( i68 ) fluorure acide de ces mêmes métaux donne des sels solubles et hydratés, dont la composition peutêtreexprimée parlaformuleU^OFl", 2MFl,nHO. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur le poids atomique et tes propriétés priticipales du gkicium. Note de MM. L.-F. Nilson et O. Pettersson. (Extrait.) « Nous avons trouvé, il y a deux ans, que la chaleur spécifique du glucium entre o° et loo^est égale à o,4o84, et nous en avons conclu que la glucine est égale à GPO^ et le poids atomique du glucium est égal à i3,8, la chaleur atomique du métal, dans ce cas, étant 5,64, conformé- ment à la loi de Dulong et Petit [Comptes rendus^ t. LXXXVI, p. BaS). Cependant ces résultats ont soulevé des objections de la part de MM. Lo- thar-Meijer, Brauner et Carnelley. Ainsi, ces savants supposent que : 1° l'équivalent du glucium est évalué trop haut, et qu'avec nos matériaux purs nous obtiendrons sans doute un nombre inférieur à 4)0; alors le glucium triatomique pourrait s'insérer dans le système de Mendeléeff avec un poids atomique égal à ii,o ou ii,5, ce qui autrement ne serait pas le cas; 2° la chaleur atomique de l'oxygène dans la glucine GPO% ou 2,47? serait moindre que dans tous les autres sesquioxydes, où elle varie entre 3,5 et 5,i; 3" la chaleur spécifique du glucium entre 0° et 100° serait certainement égale à 0,4084, mais, aux températures plus élevées, s'élèverait très rapidement, et, s'il en était ainsi, Gl pourrait être égal à 9,2, la glucine égale à GlO et la chaleur atomique du métal entre 0° et 100° égale à 3,76, pour atteindre, à une température élevée, la valeur nor- male, égale à 6,4, en correspondance avec C, Bo, Si, selon Weber; 4° la température de fusion du chlorure serait telle, que le métal ne pourrait être triatomique. Ces remarques ont été pour nous l'occasion de nouvelles expériences, dont nous avons l'honneur de communiquer à l'Académie les principaux résultats. » Ayant trouvé que le chlorure sublimé de glucium contient toujours une trace de calcium, provenant de l'action corrodante qu'il exerce sur le tube de verre oia il est préparé, nous ne pouvons pas déterminer l'équi- valent du métal par l'analyse de cette combinaison. Par la cristallisation réitérée du sulfate préparé de ce chlorure, les traces de calcium s'éloignent facilement. Le sulfate cristallisé Be^O", 3SO^ + i2ll=0 fournit de grands cristaux inaltérables à l'air; ils perdent 6™°' d'eau à ioo°-iio°, le reste à 25o°, et, chauffés au blanc, laissent un résidu de glucine pure. Le sel était ainsi parfaitement propre à la détermination en question. Pour éviter les erreurs de pesée, provenant de l'hygroscopicité de la glucine calcinée, ( 169) nous avons employé avec succès des desséchants contenant P'O". M.Tha- lén, qui a soumis la gluciiie pesée à l'examen spectroscopique, n'a pu y trouver aucune matière étrangère. Équivalent Perte de L'eau Perte de H'O et SO' deglueium. r If. . à 100°. au blanc. Glucine obtenue. ■« -. ^- — - Eipér. pesé. gr pour loo. gr pour uw. pr pour loo. =8. =:,')6. 1... 3,8oi4 0,7696 20,245 3,2627 85,82g 0,5387 i4)i7' 4j556 4'544 2... 2,6092 0,5282 20,244 2,2895 85,83i 0,3697 14,169 4)552 4>542 3... 4.3072 " » 3,6973 85, 840 0,6099 •4)ï6o 4v545 4' 553 4... 3,0091 » « 2,5825 85,824 0,4266 14,176 4,557 4,55o Moy. . . ni»»» 85,83i » i^,i6g 4»552 4)543 » L'équivalent du glucium a été déterminé par nos devanciers de 4)9 à 4,6; le nombre trouvé par nous est un peu inférieur. Le poids atomique du glucium est donc égal à i3,65 si la terre est égale à GPO'; la sup- position que nous arriverions à une valeur inférieure à C = 12 n'est donc pas fondée. » Dans la Note suivante, nous donnons une série de déterminations de la chaleur moléculaire des sesquioxydes à l'aide du calorimètre Bun- sen. Elles prouvent que la glucine prend place juste entre ces oxydes, aussi bien par rapport à la chaleur qu'à l'égard du volume moléculaire. Quant aux nombres obtenus, nous remarquons que la méthode Bunsen donne toujours des valeurs un peu inférieures à celles des autres (Regnault, Neumann) et que nos déterminations, faites suivant uneseule et même mé- thode, dans des circonstances identiques, sont seules parfaitement compa- rables entre elles. Pour montrer comment la glucine, à l'égard de la chaleur atomique de l'oxygène, est intimement liée avec les oxydes de Al, Se, Ga et In, nous emprunterons quelques nombres delalNote suivante. Soit Cla cha- leur spécifique; la chaleur atomique de l'oxygène se calcule comme suit ; Be'O'.c = 18,61 APO'.c = 18,78 Sc=0^c = 20,81 Be'.c ^11,60 AP.c =11,74 Sc^ c = 12,80 (') 7,01 7,04 „,~ 8,01 Ga'O'.r = 19,54 In'O'. c = 22, 17 Ga'. c = 10,91 In', c ;= 12,92 8,63 „ Q,2S ^ Q — r— = 2,0b -^ =j,ob o 6 (') Clialeur supposée normale. ( 170 ) On voit par là que la chaleur atomique de l'oxygène dans la glucine, loin d'être exceptionnelle, coïncide parfaitement avec celle de APO' et est à peu près égale à celle de Sc^O% Ga-0% In^O'. Avec la composition Gl^O% la glucine est donc absolument normale à cet égard, et la deuxième objection, on le voit, n'est pas mieux fondée que la première. » Pour répondre à la troisième, il faut déterminer de nouveau la chaleur spécifique du glucium, non seulement entre 0° et 100°, mais aussi aux différentes températures entre 0° et 3oo°. Dans ces déterminations, faites aussi avec le calorimètre Bunsen, nous avons employé le même métal qu'auparavant, après que la poudre la plus fine a été séparée par le blu- tage, dans la pensée que le reste serait un métal plus pur : l'analyse a constaté l'exactitude de celte prévision en donnant 94,41 Gl, 4,8961*0% 0,70 Fe. Ce métal fut renfermé dans de petits cylindres de platine, hermé- tiquement soudés avec de l'or. L'accroissement de la chaleur spécifique de GPO' et Pt fut aussi déterminé aux mêmes températures. Chaleur Température. Chaleur spécifique. atomique. Remarques. 0° à 46°, 5 0,3950 à o,4oo5 5,46 4 ^"pér. dans la vapeur de CS-. 0° à 100°, 18 0,4242 à 0,4250 5,79 2 » » d'eau. 0° à 214°, o 0,4/49 ^ 0,4751 6,48 2 » >> de nitrobenzol. ©"à 299°, 5 o,5o54 à o,5o56 6,90 2 » » de diphénylamine. » On voit, par le Tableau qui suit, que les chaleurs spécifique et ato- mique du glucium s'élèvent à peu près comme celle du fer, et que la chaleur atomique n'est pas, même à 3oo°, aussi grande que celle du fer. Le glu- cium ne peut donc point être comparé avec C, Bo, Si, dont la chaleur spé- cifique et atomique s'accroît beaucoup plus rapidement, et si le poids atomique de Gl est égale à i3,65, la chaleur atomique est complètement normale. 0° 1 100°. 0° à 3oo°. Chaleur Chaleur Chaleur Chaleur spécifique. atomique. spécifique. atomique. Fer 0,1124 6,29 0 , I 266 7.09 Selon Bède. Glucium . 0,4246 5>79 o,5o6o 6,90 Selon Nilson et Pettersson » Quant à la dernière objection, d'après laquelle le point de fusion de GPCI^ ne correspondrait pas avec celui de APCP, et dont le chlorure, par conséquent, serait GlCP, nous nous bornerons à remarquer ici que les élé- ments de la série de l'yttrium, à laquelle appartient le glucium, selon notre conviction, présenteront sans doute à cet égard bien plus d'analogie que ( '7' ) raltiminium, tMément auquel le glucium, d'après nous, n'est pas intime- ment lié en particulier. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur (jnelcjnes combinaisons appartenant au groupe des créalines et des créatinines. Note de M. E. Dcvillier, présentée par M. Wurtz. « a-oxybuiyrocyamine . — On obtient cet homologue de la glycocya- mine et de l'alacréatine en ajoutant à une solution aqueuse, froide et con- centrée d'acide amido-a-butyrique (i™"') de la cyanamide (1'"°'), puis quelques gouttes d'ammoniaque et abandonnant le tout à la température ordinaire. Après quelques jours, on voit apparaître des cristaux en aiguilles qui augmentent peu à peu. Lorsque le dépôt cristallin ne paraît plus aug- menter, ce qui a lieu au bout d'un mois environ, on sépare les cristaux. » L'eau mère, additionnée d'une nouvelle quantité de cyanamide, la moitié environ de la cyanamide employée précédemment, et de quelques gouttes d'ammoniaque, fournit une nouvelle quantité de cristaux en ai- guilles. » Finalement, après quelques additions successives de cyanamide, il reste une eau mère renfermant encore une petite quantité d'acide amido- a-butyrique et une notable quantité de dicyanadiamide. » Quant aux cristaux obtenus, on les purifie en les lavant à l'alcool bouillant, dans lequel ils sont presque insolubles, puis en les faisant cris- talliser dans de l'eau contenant un peu d'ammoniaque. On obtient ainsi des cristaux en très fines aiguilles n'ayant que o'°,oo2 à o™, oo3 de lon- gueur. » Soumis à l'analyse, ces cristaux répondent très exactement à la formule C^H"Az'0-, qui est celle de l'a-oxybutyrocyamine. » L'a-oxybutyrocyamine se présente en très fines aiguilles ne renfer- mant pas d'eau de cristallisation. Ce corps est peu soluble dans l'eau froide, un peu plus soluble dans l'eau chaude, presque insoluble dans l'alcool et insoluble dans l'éther. Enfin, les acides étendus le dissolvent fa- cilement à froid. » a-oxybutyrocyamidine. — On obtient très facilement cet homologue de la glycocyamidine. Pour cela on porte à l'ébuUition, pendant quelques heures, une solution d'a-oxybutyrocyamine (1™°') dans l'acide sulfurique C. R., lî-So, 1' Semestre. (T. XCI, N" ô.) ^3 ( I?^- ) étendu et en excès (a™"' à 3™°'); puis on enlève l'acide sulfuriqiie parle carbonate de baryte, on évapore à sec et on reprend par l'alcool ordi- naire, qui laisse insoluble l'a-oxybutyrocyamine non transformée. La so- lution alcoolique, évaporée pour chasser l'alcool, puis reprise par l'eau, fournit de longues aiguilles limpides de plusieurs centimètres de lon- gueur. » Ces cristaux perdent à i5o°leur eau de cristallisation et répondent à l'analyse très exactement à la formule C'H'Az'O + H-0, qui est celle de l'a-oxybutyrocyamidine renfermant i™°' d'eau de cristallisation. » L'a-oxybutyrocyamidine est assez soluble dans l'eau froide, beaucoup plus soluble dans l'eau chaude, d'où elle cristallise très bien par refroidis- sement. Elle est assez soluble dans l'alcool. » Isooxyvalérocj'amine. — Ce corps s'obtient en faisant réagir la cyana- mide sur l'acide amido-isovalérique et en opérant comme il a été dit plus haut pour obtenir l'a-oxybutyramide. » L'isooxyvalérocyamine se présente en petits cristaux courts ayant une apparence cubique. Ce corps est peu soluble dans l'eau froide, un peu plus soluble dans l'eau chaude; il est à peine soluble dans l'alcool et inso- luble dans l'éther. Enfin il se dissout facilement dans les acides étendus. » L'isooxyvalérocyamine ne renferme pas d'eau de cristallisation et ré- pond à la formule C^H'^Az'O*, qui est celle de l'isooxyvalérocyamine. )) Isooxyvalérocyamidine. — On obtient ce corps en faisant agir l'acide sulfurique sur l'isooxyvalérocyamine, en opérant exactement comme il a été indiqué plus haut pour obtenir l'a-oxybutyrocyamidine. » L'isooxyvalérocyamidine se présente en fines aiguilles brillantes ayant beaucoup de ressemblance avec l'a-oxybutyrocyamine. Ce corps est assez soluble dans l'eau froide; il est plus soluble dans l'eau chaude, d'où il cris- tallise facilement; il est assez soluble dans l'alcool. » L'isooxyvalérocyamidine perd à i5o° son eau de cristallisation et ré- pond à la formule C«H*'Az'0 + |H^O. » Strecker et Erlenmeyer considérant les créatines et les créatinines comme des guanidines substituées, et Kolbe et Baumann considérant les créatines comme des produits de substitution de l'urée et les créatinines comme des produits de substitution de la cyanamide, on devra adopter, pour l'a-oxybutyrocyamine, l'a-oxybutyrocyamidine, l'isooxyvalérocya- mine et l'isooxyvalérocyamidine des formules de constitution différentes, suivant qu'on adoptera l'une ou l'autre manière de voir. ( 173) » Dans le premier cas, les formules de ces corps devront s'écrire CH' CH' I I I I /AzH -CH /ÂzH- CH AzH = CC I AzH=:C; I ^AzH'-CO-OH ^AzH-CO K-oxj'butyrocyamiiie. a-oxybulyrocyamidine. CH'CH' CH'CH' \/ \/ CH CH I I /AzH -CH /AzH-CH AzH=:CC I AzH = C: I ^AzH= CO-OH ^AzH-CO isooxyvalérocyamine. isooxyvalérocyamidiue. et, dans le second cas, ils auront les formules /AzH' /AzH' \AzH-CO-CH(AzH')-CH'-CH^ \ AzH - CO- CH(AzH') - CH^^^3 isooxyvalérocyamine. «-oxybutyrocyamine. „^AzH ^AzH '^Az-CO-CH(AzH')-Cn'-CH^ •^Az-CO-CH( AzH') -CH K-oxybutyrocyamidine. \CH' isooïyvalérocyamidiiie. » Ces dernières formules montrent que les créatines peuvent être consi- dérées comme des uréides d'acides amidés, et j'espère arriver à démon- trer prochainement que l'on doit adopter pour ces corps cette manière de voir. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action du chlorure d'éthyle sur les éthylctmines. Note de MM. E. Duvillier et A. Buisixe, présentée par M. Wurlz. K Hofmann (') ^ indiqué que le meilleur procédé pour obtenir les bases éthylées consistait à faire réagir en vase clos, à ioo°, le chlorure d'éthyle sur une solution alcoolique d'ammoniaque. Dans ces conditions, il reconnut que les trois éthylamines prenaient naissance, que, dans le ') Deutsche chemische Gesellschaft, t. HI, p. log; 1870. ( '74) mélange, la monoéthylamine et la diéthylamiiie dominaient de beaucoup et que ces deux bases se trouvaient à peu près en parties égales. » Antérieurement, Groves (') avait reconnu qu'il se formait dans cette réaction une petite quantité de chlorure de tétraméthylamraonium. Nous avons vérifié ce fait. » L'action du chlorure d'éthyle sur l'ammoniaque ne fournit en abon- dance que la monoéthylamine et la diéthylamine. Dans le but d'obtenir en grande quantité les autres bases éthylées, nous avons fait réagir, molé- cule à molécule, en vase clos, à 100°, le chlorure d'éthyle sur la solution alcoolique du mélange des éthylamines produites par l'action du chlo- rure d'éthyle sur l'ammoniaque et privées de l'ammoniaque non trans- formée. Nous avons obtenu, après avoir chassé l'alcool et décomposé les produits de la réaction par un excès de soude, un mélange de bases vola- tiles dont nous avons effectué la séparation par le procédé que nous avons indiqué précédemment (^). Dans ce mélange, la triéthylamine do- mine, et la monoéthylamine et la diéthylamine sont à peu près en parties égales. » Dans le résidu très alcalin des produits de la réaction, traités par la soude, pour mettre les bases volatiles en liberté, après avoir chassé ces bases, nous avons recherché la présence du chlorure de tétraéthylam- monium. » A cet effet, on sature ce résidu par l'acide chlorhydrique, puis on en sépare la plus grande partie du sel marin par des concentrations succes- sives. Il reste enfin une eau mère sirupeuse, qu'on traite par l'alcool pour précipiter le sel marin. On obtient ainsi, après avoir chassé l'alcool, ime liqueur sirupeuse de chlorure de tétraélhylammonium que nous avons ca- ractérisée par ses réactions principales. Ce produit s'obtient en quantité assez notable; c'est cependant le moins abondant des produits de la réaction. » L'action du chlorure d'éthyle sur le mélange d'éthylamines qu'on obtient en faisant réagir le chlorure d'éthyle sur l'ammoniaque fournit les quatre bases éthylées. On peut représenter approximativement par les nombres suivants les quantités relatives de chacune de ces bases que l'on obtient : triéthylamine l\, diéthylamine 2, monoéthylamine 2, hydrate de tétraélhylammonium i . (') Chemical Society quarterly Journal, t. XIII, p. 33i j 1861. (') Comptes rendus, t. LXXXIX, p. 48 et 70g; 1879. ( '7^ ) » En résumé, l'aclion du chlorure d'élhyle sur rammoiiiaque, étudiée par Hofmann, et l'action, que nous venons d'étudier, du chlorure d'éthyle sur les éthylamiues qui prennent naissance dans l'action du chlorure d'éthyle sur l'ammoniaque, permettent d'obtenir facilement les quatre bases éthylées en grande quantité. » L'action du chlorure d'éthyle sur l'ammoniaque et les éthylamines se fait donc bien plus régulièrement que celle des éthers méthyliques sur l'ammoniaque et les méthylamines qui ne fournissent, comme nous l'avons montré (' ), que peu de diméthylamine et de triméthylamine, mais don- nent surtout de la monométhylamine et des sels de tétraméthylam- monium. » CHIMIE ORGANIQUE. — Action de l'électrolyse sur la benzine. Note de M. Ad. Renard, présentée par M. Wurtz. « Les expériences ont été conduites exactement de la même manière que celles décrites précédemment pour l'élude de l'action de l'électrolyse sur le térébenthène (^). » 65<^'= d'alcool, additionnés de iS'^" d'un mélange parties égales d'eau et d'acide sulfurique, auxquels on ajoute ao"^*^ de benzine, sont soumis à l'action d'un courant produit par 5 éléments Bunsen. » Au pôle négatif se dégage de l'hydrogène, tandis que l'électrode posi- tive, sur laquelle aucun gaz n'apparaît, se recouvre d'une matière noire goudronneuse, qui vient se rassembler à la partie inférieure du flacon. » Au bout de deux jours, toute la benzine se trouvant dissoute dans la liqueur alcoolique, qui a pris une teinte brune très prononcée, on arrête l'expérience. » Après avoir réuni ainsi une quantité suffisante de liquide, on y ajoute deux ou trois fois son volume d'eau, ce qui détermine la séparation d'une couche huileuse noire, qu'on isole du liquide inférieur. » Le liquide surnageant, agité avec un excès de lessive de soude, laisse remonter la benzine qui a échappé à la réaction, simplement mélangée d'un peu d'acétate d'éthyle provenant de l'électrolyse de l'alcool. Quant à la liqueur alcaline, saturée par un excès d'acide, elle laisse déposer une forte proportion d'une matière résineuse brune, solide et friable. (') Comptes rendus, l. XC, p. 873 et 1426; 1880. (') action fie l'électrolyse sur le térébenthène [Comptes rendus, t. XC, p. 53i). ( 176) » Le liquide aqueux, séparé delà benzine, après avoir été saturé par de la craie, est filtré et soumis à l'évaporation pour chasser l'alcool. On le dé- colore en partie sur du noir animal, puis on y ajoute une solution d'acé- tate de plomb. On filtre pour séparer le précipité formé, puis à la partie filtrée on ajoute de nouveau de l'acétate de plomb et de l'ammoniaque. On obtient ainsi un abondant précipité qu'on recueille sur un filtre et qu'on lave, puis qu'on décompose par un courant d'hydrogène sulfuré après l'avoir mis en suspension dans l'eau. On filtre pour séparer le sulfure de plomb, et la liqueur filtrée est soumise à l'évaporation jusqu'à consistance siru- peuse. Par le refroidissement, il se forme un magma cristallin qu'on agite à plusieurs reprises avec de l'éther. Celui-ci, soumis à l'évaporation, laisse alors déposer des cristaux jaunâtres d'un nouveau corps, qui, purifié par quelques cristallisations dans l'eau, se présente sous forme de longues aiguilles incolores. » Ce nouveau corps doit élre considéré comme un glycol secondaire C°H''(OH)^ ou isobenzogl/coL Soumis à l'analyse, il a donné les résultats suivants : C«H=(OH) exige : c 64,55 64,29 H 7,i5 7,14 O » 28,57 » Il est soluble dans l'eau, l'alcool et l'éther. » Il fond à 171''. Vers 200°, il commence à se sublimer en se décompo- sant. Sa solution réduit la liqueur cupro-potassique avec formation d'un précipité rouge d'oxyde de cuivre; elle précipite le nitrate d'argent, et, si l'on ajoute de l'ammoniaque, on obtient une abondante réduction d'argent métallique; chauffée légèrement avec une solution étendue de potasse caustique, elle brunit fortement. » L'isobenzoglycol ne précipite ni l'acétate ni le sous-acétate de plomb, mais donne avec l'acétate de plomb ammoniacal un abondant précipité. Traité par l'acide nitrique étendu de deux fois son volume d'eau, il s'oxyde à chaud en dégageant des vapeurs nitreuses ; par évaporation de la liqueur, on obtient des cristaux d'acide oxalique. » Chauffé en tube scellé avec de l'acide acétique crislallisable, il n'est pas attaqué; mais, si on le chauffe à i4o° avec de l'anhydride acétique, on obtient un liquide incolore qui, par addition d'eau, laisse déposer des ( '77 ) cristaux brillants insolubles d'isobenzoglycol diacétique C'Il''(OC^TT'0)=, dont l'aualvse a donné les résultats suivants : C'H'(OC'H'O), exige : C 61,7 61,22 H 6,3 6,1?. O » 32,66 100,00 » Cet éther est insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool et l'éther. » Il fond à 121°. Vers 3oo°, il entre en ébullition. » Les expériences précédentes confirment bien la fonction d'alcool se- condaire diatoniique que j'ai attribuée à ce nouveau corps. On ne peut, du reste, comprendre sa formation qu'en admettant que 2™°' d'oxyhydryle se sont fixées sur la benzine. Or, d'après la constitution de cette dernière, donnée par M. Kékulé, ce corps doit nécessairement renfermer deux groupes GHOH, caractéristiques des alcools secondaires. » Je crois en outre devoir faire remarquer les propriétés réductrices de ce nouvel alcool, qui le rapprochent de la classe des glucoses, spécialement de la phénose, qui paraît du reste constituer la partie sirupeuse qui l'accom- pagne, et sur laquelle j'aurai à revenir dans l'étude que j'ai entreprise de l'action de l'électrolyse sur le toluène. » HYGIÈNE. — Sur une altération particulière de la viande de boucherie. Note de M. Poixcaré. a En examinant une série de viandes refusées à l'abattoir de Nancy, j'ai rencontré, dans plusieurs spécimens, des éléments hétérogènes qui m'ont paru être constitués par des parasites non encore signalés, et mériter d'attirer l'attention des helminthologistes. » Ces éléments (mot que j'emploie afin de ne préjuger en rien de leur nature) sont enchâssés, sans la moindre enveloppe kysteuse, entre les fibres musculaires, mais d'une façon tellement intime, qu'au premier abord ils paraissent même occuper une zone de la cavité du sarcolemme ; mais, en les isolant par dilacération, on constate facilement leur indépen- dance. Du reste, pour beaucoup, cet isolement s'opère sponianément. En quelques heures, on voit les éléments émerger de plus en plus sur les bords de la coupe et finir par s'en détacher. Ce résultat ne saurait être attribué ( '78 ) à une véritable migration naturelle. Il s'agit plutôt d'une énucléation, œuvre du retrait éprouvé par le tissu musculaire, d'autant plus que le fait s'observe presque exclusivement après l'emploi du picro-carminate ou du carmin. » L'élément est cylindrique et présente deux extrémités coniques, dont l'une est toujours plus efBlée que l'autre. Il possède une cuticule parfaite- N° 1. Microsc. Swift. Object. I pouce, ocul. n° 2. N°2. Microsc. Swift. Object. \ pouce, ocul. n" 2. N° 3. L'élément dans le tissu muscu- laire. ment appréciable à un fort grossissement. Il existe un grand nombre de lignes transversales, longitudinales et obliques qui semblent circonscrire de larges cellules. Au delà, on n'aperçoit qu'une masse granuleuse; il m'a été impossible jusqu'ici de constater des traces d'organisation intérieure. » Les proportions moyennes sont o"™,o5 comme largeur et o°"°, 28 comme longueur; mais on peut dire que la taille générale varie beaucoup et qu'on a toujours sous les yeux des représentants des différentes périodes de croissance. Les plus grands sont souvent contournés et peuvent même affecter la forme de noeud, que présentent parfois les lombrics. » Malgré le défaut d'organisation et l'état purement granuleux de la masse intérieure, il me paraît impossible de voir là une simple altération ( '7'J ) pathologique du tissu musculaire, en raison de la forme générale qui se montre constamment la même, en raison aussi de l'indépendance vis-à-yis des fjbres. Quoique ces éléments n'aient même pas une organisation suf- fisante pour être considérés, sans contestation, comme des embryons d'hel- minthes, et quoiqu'ils présentent une certaine analogie avec les grégarines, comme j'ai rencontré des éléments semblables dans des muscles de porcs atteints de ladrerie, il est permis de se demander si ce n'est pas là une des phases ou métamorphoses des tîenioïdes, et si ce n'est pas par leur intermé- diaire que la viande crue de bœuf donne le taenia à tant de malades. » Mais je n'insiste pas sur ces vues hypothétiques; pour le moment, je désire seulement faire connaître un fait et attirer sur lui l'attention des per- sonnes compétentes. Du reste, pour me former à moi-même une opinion, j'attends le résultat d'expériences actuellement en exécution et ayant pour but d'obtenir, sur des chiens, la reproduction du parasite par voie d'inges- tion à l'état cru et d'inoculation. » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — SuT la production du charbon par tes pâturages. Note de M. Poi\caré. « .Te crois devoir faire connaître immédiatement les premiers résultats d'expériences que je me propose de poursuivre, parce qu'ils se rattachent à la Communication si intéressante que M. Pasteur vient de faire à l'Académie. «Dans une ferme isoléedes environs deNancy, dix-neufbêtesà cornes mou- rurent du charbon dans l'espace de trois semaines. M, Tisserand, vétérinaire, ayant remarqué que l'herbe du pré où les animaux de la ferme allaient pâturer était constamment mouillée par un liquide d'apparence marécageuse, pensa que là pouvait se trouver la cause de cette épizootie locale, d'autant plus que l'isolement absolu du troupeau semblait exclure tout autre mode de production. Il engagea le fermier à ne plus mettre ses animaux en pâ- ture. Un autre vétérinaire, consulté, déclara, au contraire, que, pour faire cesser la maladie, le mieux était de ne plus rentrer les bétes à l'écurie et de les laisser constamment en plein air. L'application de ce dernier conseij donna lieu à trois nouvelles victimes. » M. Tisserand me remit à la fois de l'eau du pâturage et du sang d'un des animaux morts. J'ai trouvé, dans le premier de ces liquides, desbacté- C. R., 1880, 2» Semestre. (T. XCI, N» 3.) 2^ ( i«o) ridies semblables à celles que renfermait le sang. Mais j'ai cru devoir sur- tout recourir au réactif physiologique. » Le 3o juin 1880, une injection sous-cutanée d'eau de pâturage fut pratiquée sur un cobaye. Il devint malade dans la journée du 2 au 3 juil- let et succomba pendant la nuit du 3 au 4- Son sang, examiné au micro- scope, présenta l'altération parasitaire décrite par Davaine et fut injecté, le 5 juillet, sur un second cobaye, qui mourut, lui, dans la nuit du 5 au 6. L autopsie et l'examen microscopique vinrent démontrer la nature char- bonneuse de l'affection à laquelle il avait succombé. » HISTOLOGIE. — Observations sur l'origine des fibrilles dans les faisceaux du tissu conjonclif. Note de M. Laclanié, présentée par M. Bouley. « L'origine des fibrilles dans les faisceaux du tissu conjonctif est expli- quée jusqu'ici par deux hypothèses contradictoires : celle de la filiation cellulaire et celle de la fibrillation spontanée de la substance fondamen- tale. » Les travaux de M. Ranvier paraissent écarter définitivement l'hypo- thèse allemande de l'origine cellulaire. La fibrillation évidemment indé- pendante du tissu cartilagineux, la coexistence constante des cellules et des faisceaux connectifs dans le tissu conjonctif embryonnaire, semblent justi- fier la conclusion à laquelle s'arrête l'éminent hisfologiste du Collège de France. On pourrait objecter, cependant, que ses observations ont porté sur des tissus dont le développement était déjà avancé. Que si, dans ces conditions, les cellules et les faisceaux paraissent indépendants et n'ont, tout au moins, aucun rapport pouvant témoigner d'une véritable filiation, on peut faire remarquer que c'est là une observation négative qui ne sau- rait infirmer l'hypothèse d'une filiation antérieure. » Les faits que j'ai observés tendent à établir que, si les fibrilles ne pro- cèdent pas immédiatement des cellules préexistantes, leur formation est ce- pendant placée sous la dépendance de ces éléments. » Le tissu qui convient le mieux à ce genre d'observation est le tissu fnuqueux, répandu à la surface de l'allantoïde. Émanation de la gelée de Warton, ce tissu se continue, d'autre part, avec celui de l'allantoïde qu'il recouvre. » Pour obtenir des préparations bien démonstratives, on insuffle l'allan- ( '8i ) toïde d'ui) fœtus de mouton; il est alors facile d'obtenir par arrachement des lamelles très minces que l'on tend sur une lame de verre et que l'on soumet à l'action successive du picro-carminale d'ammoniaque et de la glycérine, en observant les précautions indiquées par M. Ranvier. La pré- paration laisse voir un grand nombre de cellules rameuses qui, pour la plupart, paraissent jetées sans ordre dans la substance fondamentale; mais en beaucoup de points on les voit manifestement ordonnées en série, de manière à dessiner des fragments de réseau à deux ou trois mailles, ou bien des traînées cellulaires simples ou bifurquées. » La constitution de ces groupes cellulaires est extrêmement intéres- sante et se présente dans tous avec les mêmes caractères : les travées des réseaux fragmentaires, les traînées cellulaires sont formées de cellules ra- meuses paraissant rattachées les unes aux autres par leurs prolongements protoplasmiques et disposées de manière à former de véritables gaines dans lesquelles se trouvent emprisonnés des cordons de substance fondamentale : il est absolument impossible, même à l'aide des plus forts grossissements, de saisir dans ces portions de substance fondamentale englobées dans les gaînes cellulaires la moindre trace de différenciation en fibrilles. D'autre part, en tenant compte de la forme réticulaire de quelques-uns de ces groupes, on ne peut se défendre de les considérer comme des fragments arrachés aux parties les plus superficielles de l'allantoïde dans lesquelles l'organisation est encore inachevée. D'ailleurs, en examinant des lamelles plus profondes, on trouve à la place de ces réseaux fragmentaires et isolés un très beau réseau parfaitement continu dans toute l'étendue de la pré- paration et dont les travées ne diffèrent de celles que l'on trouvait éparses dans le tissu muqueux superficiel que par cette circonstance que la substance fondamentale qui les forme a subi la fibrillation. Mais elles sont toujours recouvertes par leur revêtement de cellules à prolongements pro- toplasmiques. Les cordons de substance homogène ont donc été remplacés par des faisceaux connectifs. Plus profondément, enfin, on découvre le tissu propre de l'allantoïde avec ses travées épaisses et ses mailles circu- laires. Cette succession permet d'établir la marche du développement de l'élément fibreux dans l'allaiitoïde. Examiné dans les couches les plus su- perficielles, cet élément ne se trahit que par le dessin qu'il affectera plus tard, dessin qui lui est imposé par les cellules dont le groupement et l'or- donnance régulière constituent le fait primitif. Dans une seconde phase, les seules portions de substance fondamentale emprisonnées dans les gaînes cellulaires subiront la fibrillation, et les faisceaux seront formés. ( i82 ) Il y a donc un lien de subordination entre l'apparition des fibrilles et l'ar- rangement cellulaire, au point qu'il est légitime de conclure que les fais- ceaux connectifs ne se forment pas indépendamment des cellules, mais que celles-ci en provoquent le développement, non pas par une transformation de leur protoplasma, mais par une élaboration propre exercée sur la substance fondamentale, » GÉOLOGIE. — Sur les Échinides des terrains tertiaires de la Belgique. Note de M. G. Cotteau, présentée par M. Hébert. « Nous venons d'étudier et de décrire les Échinides des terrains tertiaires de la Belgique. Les espèces, réparties en dix-sept genres, sont au nombre de trente et une. Celte petite faune, malgré sa pauvreté relative, n'en est pas moins fort intéressante, soit qu'on l'étudié au point de vue stratigra- phique, soit qu'on la compare à la faune qui s'est développée dans d'autres pays aux époques correspondantes, soit qu'on examine les espèces au point de vue purement zoologique. » Sur ces trente et une espèces, vingt-trois appartiennent au terrain ter- tiaire inférieur ou groupe éocène; quatre d'entre elles se rencontrent dans le système landénien : Holaster Dewalquei, Hemiaster nux et Fincenti, Schizaster Corneti. Trois sont nouvelles et propres jusqu'ici à la Belgique; une seule, Hemiaster ymx, était déjà connue et signalée à un niveau plus élevé, en France, dans les couches à Serpula spirœa de Biarritz, en Italie, dans le terrain éocène de Vicence et de Vérone, et en Suisse, dans les couches nummulitiques d'Yberg. )) Le système le plus riche en Échinides est le laékénien, qui comprend seize espèces dont quelques-unes très abondantes : Cyphosoma tertiarium et Vincenli, Caratoinus Lehoni, Nucleolites approximatus, Ecliinulampas af finis et Duponti, Pygorhjnchus Gregoirei, Echinocyamus propinquus et gracilis, Lenitapatellaris, Scuiellina lenticularis et rotunda, Brissopsis Bruxellensis, Schi- znster acuminatus, Spatai^gus pes equulli et Maretia Grignonensis. Cinq de ces espèces, parmi les plus abondantes et les mieux caractérisées, Pygorhjnchus Gregoirei, Lenitapatellaris, Scutellina lenticularis et rotunda, Maretia Grigno- nensis., ont été recueillies dans le calcaire grossier des environs de Paris et établissent la concordance de ces dépôts avec le système laékénien de la Belgique. Une espèce, Echinolampas ajfmis, fait défaut dans les environs de Paris, mais se retrouve en France, à Cassel (Nord) et à Blaye (Gironde), ( '83) dans l'éocéne, et en Suisse dans le terrain nummulitique d'Yberg. Restent dix espèces propres jusqu'ici à la Belgique. » Huit espèces appartiennent au groupe pliocène, systèmes diestien et scaldisien : Cidaris BelgicOj, Echimis Nysli et Colbeaui, Psammechinus spliœ- roideus, Dewalquei et Cogehi, Echinocyamus Forbesi et Scliizasler Scillœ. Les deux dernières seulement ont été signalées en dehors de la Belgique, Ecliinocjanus Forbesi, commun dans le crag rouge du comté de Suffolk, et confondu à tort par Forbes avec Y Echinocyanus pusillus des mers d'Europe et le Scliizaster Scillœ qui caractérise, dans le midi de la France et dans le nord de l'Italie, les marnes pliocènes de Perpignan, de Nice et d'Asti. » Plusieurs de ces espèces, éocènes ou pliocènes, méritent, au point de vue zoologique, une mention particulière. Nous citerons en première ligne VHolaster Dewalquei du système landénien; c'est la première fois que le genre Holaster, si abondamment répandu dans les différents étages du terrain crétacé, a été rencontré dans le terrain tertiaire. Cette espèce, bien que la dernière venue dans la série, présente parfaitement tous les caractères du type; elle est remarquable par sa grande taille, par son aspect régulièrement cordiforme, par sa face supérieure renflée et sub- gibbeuse, par son sillon antérieur anguleux et très profond. M. Manzoni a déjà signalé dans le terrain tertiaire des environs de Bologne une espèce très voisine de VHolasler Dewalquei, mais cependant distincte, VHemi- pneustes Ilalicus. Nous citerons également le Caralomus Lelioni, du système taékénien de Saint-Gilles, espèce très curieuse, différente des vrais Cara- lomus par la structure des aires ambulacraires antérieures et la forme de son péristome. Mentionnons encore V Echimis Colbeaui, que nous ne con- naissons qu'à l'état de moule intérieur, mais qui se distingue de ses congé- nères par sa grande taille, par sa forme subconique, par sa face inférieure pulvinée et arrondie sur les bords, et par son péristome s'ouvraut dans une dépression bien marquée de la face inférieure. N'oublions pas le Spatangus pes equuli, spécial au terrain éocène de Belgique et qu'on recon- naîtra toujours facilement à sa forme élevée, hémisphérique, à sa face inférieure plane et tranchante sur les bords, à son sillon antérieur très profond et caréné sur les bords. » M. VuLPiAN fait hommage à l'Académie, au nom de M. E. Pelikan, président du Conseil médical de Saint-Pétersbourg, et de M. J. Trapp, ( i84) membre du même Conseil, d'un Ouvrage écrit en langue russe et intitulé « Pharmacopée russe » . La séance est levée à 4 heures un quart. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages reços dans la séance on 12 juillet 1880. Minislère de l'Instruction publique. Annales du Bureau central météorolo- gique deFrance,publiées parM. E. Mascart ; année 1 878. III : Pluies en France. Paris, Gauthier-Villars, 1880; in-4°. Comparaison des ceintures et des membres antérieurs et postérieiit^s dans la série des Fertébrés; par Ann. Sabatier. Montpellier, Goulet; Paris, A. Delahaye et E. Lecrosnier, 1880; in-4°. Traité de Climatologie médicale; par le D^'H.-C Lombard. Paris, J.-B. Bail- lière, 1877-1880; 4 vol. in-8°. Climatologie médicale. Atlas de la distribution géographique des maladies dans leurs rapports avec les climats; par le D'' H.-C. Lombard. Paris, J.-B. Baillière, 1880; in-4°. (Ces deux Ouvrages sont présentés par M. Bouillaud pour le Concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1881.) Annales de la Société de Médecine de Saint-Étienne et de la Loire. Compte rendu de ses travaux; t. VII, IIP Partie, année 1879. Saint-Etienne, impr. J. Pichon, 1879; in-8°. L'oxyde de fer et le Phylloxéra j par M. Ed. Pierre. Paris, P. Dupont, 1879; opuscule in-4''. Etude sur divers cas singuliers du mouvement d'un point matériel; par M. Gascheau. Toulouse, impr. Douladoure, sans date; opuscule in-folio. Théorie complète des occultations à l'usage spécial des officiers de marine et des astronomes ; par M. C. BERRY.Paris,Gauthier-Yillars, 1880; in-4''. (Adressé au Concours du prix Valz.) La Musique. Part égale du D"^ Fr. Ricard devant le monde savant. Paris, impr. Bécus, 1880; in-8°. ( i85) Nouveau système de pointage applicable aux bouches à feu rayées et aux armes à feu portatives de toute nature; par M. Ph. de Buoca. Nantes, impr. Mangin et Giraiid, iSyS; br. in-8°. A. CiviALE. Foyages photographiques daiu les Alpes. Paris, J. Rothschild, 1880; Carte in-8° reliée. Ornitologia délia Papuasia e délie Molucche di T. Salvadori. Parte prima. Torino, Stamp. reale, 1880; iu-4°. Ouvrages reços dans la séance dd 19 juillet 1880. Société agricole, scientifique et littéraire des Pjrénées-Orientales. Assises ré- gionales agricoles et scientifiques. Compte rendu. Perpignan, Ch. Latrobe, 1880; in-8<'. Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales ; t. XXIV. Perpignan, impr. Ch. Latrobe, 1880; in-8°. Notions sur les premiers secours à donner aux blessés sur le champ de bataille et sur quelques maladies ou accidents nécessitant des secours immédiats ; par M. E. LoNGET. Sans Heu ni date; br. grand in-8° autogr. (Présenté par M. le baron Larrey.) Les fibromes utérins au point de vue de la grossesse et de l'accouchement; par /eD''R. Lefour. Paris, O. Doin, 1880; in-8°. (Présenté par M. Bouley pour le Concours Montyon, Médecine et Chirurgie, 1881.) D'^ L'HuiLLiER. De r application des lois de l'Acoustique à l'étude des mala- dies du cœur, etc. Paris, Berger-Levrault, 1880; in-8°. Noie sur le Breyeria Borinensis; par A. Preddhomme de Borre. Bruxelles, 1879; opuscule in-8°. (Extrait des Comptes rendus de la Société entomolo- gique de Belgique.) Les produits chimiques pyrogénés dérivés du bois ; par k.. Bresson. Paris, A. Quantin, 187g; br. in-8°. (Extrait de la Revue des industries et des sciences chimiques et agricoles.) Revue des fossiles landeniens décrits par de Ryckholt; par G. Dewalque. Bruxelles, sans date; br. in-8°, (Extrait des Annales de la Société géologique de Belgique.) M. E. Trélat. Le fer dans les mains de l'architecte. Paris, Chaix, 1879; opuscule in-8°. Mémoires de l'Académie des Sciences, Liscriptions et Belles-Lettres de rou/o«5e; VHP Série, t. II, i^"^ semestre. Toulouse, impr. Douladoure, 1880; in-8°. ( i86 ) Table alphabétique des matières contenues dans les dix Volumes de la VIP série (iSôg-'yS) des Mémoires de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse, suivie de la Table générale des auteurs. Toulouse, impr. Douladoure, 1880; in-S". Melhods and results measurements ofcjravity at initial stations in America and Europe. Jppendix n° 15. iîeport 0/1876. Washington, Government printing Office, 1879; in-A". // binomio di Newton; per J. Cameletti. Genova, tipogr. dei R. Istituto Sordo-Muti, 1880; br- in-8''. Parte chimica di un caso di perizia per sospetto veneficio. Storia e considera- zioni;perF. Ciotto. Padova, Stabil. Prosperini, l88o; in-8°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 26 JUILLET 1880. PRÉSIDENCE DE M. EDM. BECQUEREL. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIXS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. DE QuATREFAGES aclrcsse à M. le Président la Lettre suivante : « M. Milne Edwards a présenté récemment à l'Académie le dernier Vo- lume de ses « Leçons sur la Physiologie et l'Anatomie comparées de » l'homme et des animaux ». » Quelques anciens élèves de notre illustre confrère ont pensé pouvoir saisir cette occasion, pour offrir un témoignage public de reconnaissance au maître que ses travaux ont placé depuis bien des années à la tête des sciences zoologiques. 11 s'est rapidement formé un Comité, composé : de M. Dumas, secrétaire perpétuel ; des Membres de la Section de Zoologie de l'Académie des Sciences ; de tous les professeurs de Zoologie, d'Anato- mie et de Physiologie de nos grands établissements d'instruction publique ( Collège de France, Muséum, Faculté de Médecine et Faculté des Sciences) et de M. Masson, éditeur des œuvres de M. Milne Edwards. » Au nom de ce Comité, j'ai l'honneur de demander à l'Académie de vouloir bien autoriser l'ouverture, dans ses bureaux, d'une souscription G. R., iS8(», a« Semestre. (T. XCI, «"4.) 2$ ( >88 ) dont le produit sera employé à faire frapper une médaille à l'effigie du doyen des zoologistes français. » Permettez-moi, Monsieur le Président et bien honoré confrère, de vous prier de présenter cette requête à l'Académie, et veuillez agréer l'expression de mon respectueux dévouement. » M. le Secrétaire perpétuel pense que l'Académie, qui a suivi avec une si vive sympathie les travaux que notre illustre confrère a consacrés à son œuvre monumentale, saisira avec empressement l'occasion de manifester l'importance qu'elle attache à la voir si heureusement terminée. L'Académie décide qu'une liste de souscription sera ouverte, à ce sujet, au Secrétariat de l'Institut. THERMOCHIMIE. — appareils pour mesurer la chaleur de combustion des gaz par détonation; par M. Berthelot. « Voici les figures des appareils que j'ai employés pour déterminer la Bombe calorimétrifiiie (coupe). chaleur de formation des oxydes de l'azote, du cyanogène, de l'acide ( i89) cyanhydriqiie, des principaux carbures gazeux, de l'éther méthylique et des alcalis organiques (ce Recueil, t. XC, ■ySt, ^^83, iil\o; l. XCI, 79, i3q). » 'Lnfuj. I représente la bombe calorimétrique qui a servi à la plupart de mes mesures. Sa capacité est de 21 8*^'"; sa valeur en eau de Si^'. Elle est formée d'un récipient B'B' et d'un couvercle BB [ficj. 2), assemblés par un pas de vis muni d'oreilles OO ; tous deux en tôle d'acier épaisse de 2""", 5. Ils ont été recouverts à l'intérieur, par la galvanoplastie, d'une très épaisse couche d'or, pesant 22^'' environ, laquelle a résisté à toutes les détonations. Le couvercle porte latéralement un ajutage d'ivoire isolant /, traversé par un fil de platine J/, par lequel on fait passer l'étincelle électrique. Les gaz sont introduits et extraits avec le concours d'une pompe à mercure, com- binée avec un appareil analogue à l'eudiomètre Reguault, mais d'une plus grande capacité : on procède à cette introduction par un orifice p, obturé à volonté par la visVV, munie d'une tète C et d'un canal RR'. » La ficj. 3 montre la bombe calorimétrique en place, au sein du ca- lorimètre, avec ses supports et les robinets de verre à trois voies, destinés à sa manœuvre ('). M. Golaz a aussi construit pour moi un autre appareil d'une forme ana- logue, doublé intérieurement avec ime feuille de platine épaisse ; la vis et le tube qu'elle traverse sont entièrement en platine, ce qui permet d'y faire passer du chlore, des gaz sulfurés ou des gaz acides. La construction de cette vis de platine est un vrai chef-d'œuvre d'exécution. )) Donnons le dessin de cet appareil complet [fig. t\). ].ajig. 5 représente le récipient séparé; la fig. 6, le couvercle muni de sa vis obturatrice; la fig. 7, la pièce de serrage FF du couvercle; enfin lafig. 8, l'écrou auxi- ^ ' ) Le thermomètre a été figuré, par erreur, en dehors du calorimètre, au lieu du dedans. ( 19» ) liaire R, pourvu de deux goupilles d , a', destiné à serrer la pièce précé- dente. Cet écrou ne fait pas partie de l'appareil immergé dans le calorimètre. Fis. 3. Bombe suspendue dans le calorimètre. » Ce second appareil a une capacité intérieure égale à 258*^" ; il renferme 662S'' de platine et A'Q^"^ d'acier et vaut, en eau : 70^', 4- )) J'en ai combiné les dimensions, de façon à le faire fonctionner dans mon calorimètre de 1'", renfermant Soo»"^ d'eau. 1) Plus de 120 détonations ont été effectuées dans ces instruments, grâce au concours dévoué et au zèle scientifique de M. Ogier; je dois l'en remer- cier ici publiquement. Aucun accident ne s'est produit au sein des instru- ments eux-mêmes, malgré la grandeur des pressions subites développées pendant les détonations. M Je dois cependant prévenir les opérateurs que nous avons observé deux fois l'explosion spontanée des mélanges g azeux^ pendant qu'on les agilait ( i9« ) dans des vases clos et 1res secs, avec du mercure. Cet accident fort grave, dont je ne connais aucun autre exemple, parait dû à des étincelles élec- Fig. 4. Fig. 5. triques intérieures, produites par suite du froltement du mercure sur le verre des flacons, ceux-ci étant tenus à la main et réalisant des conditions Fig. 7. de condensation analogues à celles de la bon teille de Leyde. J'ai entrepris des expériences spéciales pour pouvoir en préciser les circonstances et les reproduire à volonté. » CHIMIE. — Sur la dissoiiition du chlore dans l'eau ; par M. Bbrthelot. » 1. L'eau dissout des proportions de chlore, qui varient à une même température avec la durée du contact et l'intensité de la lumière : ainsi j'ai trouvé, vers 12°, que i'" d'eau pure a dissous tout d'abord, par saturation dans une atmosphère de chlore pur, sous la pression ordinaire: 4^'',o;cequi ( '92 ) paraît répondre à la vraie solubilité; puis, en prolongeant très longtemps l'action, on a obtenu 6^'',o (' ). Ces variations sont dues à la décomposition lente de l'eau et à la formation des oxacides de chlore : c'est en raison de cette décomposition que Pelouze a pu trouver jusqu'à 8^'', 2 à 10°; le nombre réel qui répond à la solubilité proprement dite du chlore dans l'eau étant probablement moitié moindre. » 2. Les variations dans la chaleur dégagée par la dissolution dans l'eau d'un même poids de chlore, soit 35^'', 5, ne sont pas moins considérables; car cette chaleur peut varier, d'après mes anciennes mesures [Annales de Chimieetde Phjsique, 5* série, t. V, p. 322 à 326), de + i' '', 5o à + 3'"', 77. Le premier chiffre l'épond à une simple dissolution, le second à une décom- position de l'eau parle chlore. » La chaleur dégagée par la formation de l'acide hypochloreux : CP + nHO==ClO dissous + H Cl dissous + («- i) HO, serait + 1,9x2; » Par la formation de l'acide chlorique : + 2,0 x 6; » Par celle des acides chloreux ouhypochlorique, elle est inconnue, mais moindre assurément que la chaleur dégagée par le déplacement de l'oxy- gène, laquelle répond au maximum : Cl H- «HO = HCl étendu + O dégage : -I- 4, 8 ; ce dernier déplacement se produit à froid seulement sous l'influence de la lumière solaire directe; il a aussi lieu avec le concours d'une haute tem- pérature (-). » 3. Le déplacement de l'oxygène par le chlore s'effectue bien plus net- tement avec le bioxyde d'hydrogène, comme MM. Brodie et SchoneTont observé: réaction qui a donné lieu à des interprétations singulières, mais que la Thermochimie explique très simplement. En effet. Cl + HO- étendue = HCl étendu + 0% dégage . + i5,6; au lieu de + 4i 8 ; c'est-à-dire que la chaleur due à la décomposition propre de l'eau oxygénée concourt au phénomène. Or c'est un fait général que (') Les titrages ont été faits sur chaque échantillon par deux mciliodes différentes et qui se contrôlent: nu moyen de l'acide arsénieux d'une part; au moyen de l'iodure de potassium, puis de l'acide sulfureux d'autre part. (') Voir Essai de Mécanique cliimiquc, t. II, p. 5oo. ( '93) les réactions s'effectuent à une température plus basse et dans un temps plus court, toutes choses égales d'ailleurs, lorsqu'elles ont lieu avec le con- cours d'une action auxiliaire dégageant par elle-même de la chaleur [Essai de Mécanique chimique, t. II, p. 455, /|56, 686). » 4. Le chiffre maximum, -+- S'^^'.yy, observé dans la réaction directe de 1^*1 de chlore, Cl, sur l'eau surpasse notablement la chaleur dégagée par la formation des acides hypochloreux ( -i- 1,9) et chlorique (+ 2,0); ce qui m'a engagé à chercher l'origine de cet excès dans (juelque réaction jusqu'ici inconnue. » J'ai été confirmé dans cette vue par le souvenir d'anciennes expériences, consignées dans mes cahiers, et dans lesquelles ^'"i de chlore gazeux, CP, dissous dans la potasse étendue (employée en excès), puis additionnés d'une quantité d'acide chlorhydrique étendu équivalente strictement à la potasse, ont fourni un excès thermique égal à -)- 2,9 x 2, par rapport à la chaleur de formation du chlorure de potassium; au lieu de -+- i,5 x 2, qui auraient dû répondre à la simple dissolution du poids de chlore em- ployé. Ces chiffres montrent qu'il n'est pas exact d'admettre que l'acide hypochloreux et l'acide chlorhydrique dissous régénèrent purement et simplement du chlore : il se forme aussi d'autres composés. )) J'en ai poursuivi l'étude, en mesurant les quantités de chlore qui peuvent être dissoutes dans les solutions salines ou acides, et la chaleur dé- gagée simultanément. » 5. Dans les solutions concentrées des chlorures terreux, la solubilité du chlore est moindre que dans l'eau. Four 1'" de liqueur; fc'f CaCl 4- i5H0, vers 11°, saturé de chlore, u dissous. .... +2,45 MgCi-4-i5HO » .. 4-2.33 MnCl -t- I 1 HO » » -+-2,0 La chaleur dégagée a été mesurée avec la dernière liqueur; elle s'élevait seulement à -h 2'^°', 2 pour SSs'', 5 de chlore dissous : chiffre qui ne s'écarte pas beaucoup de celui obtenu dans l'eau pure (-t- i,5). Ces nombres sont peu favorables à l'hypothèse du perchlorure de manganèse; je reviendrai d'ailleurs sur le chlorure de manganèse et sur sou altération lente par le chlore. » 6. La solubilité du chlore dans les solutions des chlorures terreux augmente avec la dilution. Du moins, la solution précédente de chlorure de magnésium, ayant été étendue avec dix fois son volume d'eau, a dissous jusqu'à S^', 5 de chlore par litre. La formation consécutive des oxacides du ( '94 ) chlore dans ces liqueurs étendues s'opère à peu près comme dans l'eau pure. » 7. Le chlore se comporte tout autrement en présence de l'acide chlor- hydrique concentré; car il s'y dissout beaucoup plus abondamment que dans l'eau, et avec un dégagement de chaleur plus considérable. » i'" d'une solution aqueuse saturée de gaz chlorhydrique (38 pour loo environ) a dissous 7^'', 3 de chlore. M )'" d'une solution renfermant un tiers environ de H Cl a dissous jus- qu'à I iB"", o de chlore. Cette dernière liqueur était fortement colorée d'une Huance orangée et rappelait les solutions d'acide chloreux. La teinte per- sistait encore au bout de deux mois. » Avec une liqueur plus diluée, on a observé des chiffres moindres. M i'" d'une solution, renfermant seulement 3 pour 100 de H Cl, a dissous 6^'', 5 de chlore, nombre qui se rapproche de l'eau pure. » La chaleur dégagée a été mesurée spécialement avec une liqueur qui répondait à la composition HCl + g, i HO. On a dissous dans i''' de cette liqueur successivement 2^% 48 et 4*^% 1 5 de chlore : en tout 6^% 63. La quan- tité de chaleur dégagée par la première fraction, ramenée par le calcula 36s'', 5 de chlore, était de -h 4'^''S8; par la deuxième fraction, + 4'^"'. 4 5 en moyenne, + 4^'\7- » Ces chiffres surpassent, non seulement la chaleur dégagée par la simple dissolution du chlore dans l'eau (+ i , 5), mais aussi par la forma- lion des oxacides du chlore; ils atteignent même la chaleur dégagée par le déplacement de l'oxygène (+ 4i8), déplacement qui n'a pas lieu cepen- dant dans ces conditions. La formation des oxacides du chlore est d'ailleurs difficile à admettre, d'après les idées reçues, en présence d'un si grand excès d'acide chlorhydrique, lequel doit tendre à les décomposer. )) 8. Ainsi la solubilité du chlore dans l'acide chlorhydrique concentré peut aller à un poids triple de la solubilité normale du chlore dans l'eau pure; et la chaleur dégagée par chaque unité de poids du chlore ainsi dis- sous dans l'acide chlorhydrique est triple de la quantité analogue observée dans l'eau. Ces fails conduisent à soupçonner la formation d'une combi- naison particulière entre le chlore et l'acide chlorhydrique. A ce point de vue, les rapprochements suivants sont dignes d'intérêt. » La fixation de CP sur le protochlorure d'iode ICI, qu'il change en Irichlorure : ICI solide + CP gaz = ICI' solide, dégage + ^''^'^G ( >95 ) » La fixation de P gazeux sur l'iodurede potassium, changéen triiodure : Kl solide + V gaz = KP soliile, dégngo H- lo ,8 Kl dissous 4- V gaz = KP dissous, dégage, suivant la concentralion, de 4- i o , 5 à -1-10,0 » I>a fixation de Br* gazeux sur le bromure de potassium KBr solide -1- Br' gaz = KBr' solide, dégage. . . 4-10,9 KBr dissous (concentré) 4- Br-ga?. =^ KBr' dissous 4-11,5 » Or, d'après les chiffres trouvés plus haut, on aurait H Cl dissous 4-CPgaz = HCPdissous +9>4 » Toutes ces valeurs sont voisines et elles s'accordent, je le répète, avec l'accroissement de solubilité du chlore dans l'acide chlorhydrique pour faire admettre l'existence d'un perchlorure d'hydrogène, probablement un tri- chlorure d'Iiydrogène, d'après les analogies. Ce composé ne pourrait exister d'ailleurs qu'en présence d'un grand excès d'acide, c'est-à-dire à l'état dissocié. )) Je rappellerai ici que les solutions concentrées d'acide bromhydrique dissolvent le brome en abondance; de même l'iode, dans les solutions iodhydriques. Le gaz iodhydrique même, se décomposant spontanément à la température ordinaire, fournit un periodure d'hydrogène liquide. Ces composés rappellent encore les arséniure et phosphure d'hydrogène solides et saturés de phosphore et d'arsenic, aussi bien que les persulfures et les peroxydes d'hydrogène. Tous ces corps semblent engendrés de la même manière, par suite de l'accumulation de l'élément négatif dans les combi- naisons hydrogénées et conformément à la loi des proportions multiples. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Nole sur la théorie des Sinus des ordres supérieurs; par M. YvoN Villarceau. a Les m fonctions ip^,,x de l'ordre m — i se distinguent par l'indice p., indice dont les valeurs fixent le rang du sinus et donnent lieu à la suite ç^.T, Çi-x", (J2^'f-, (fm-i^' En disposant ces fonctions circulairement, on aura, aux environs de l'indice zéro, . . . , çî,„..oX, 9,„_|a^, 'fo^, 9,^, Ço'^, ••• )) S'il ne s'agissait que de distinguer le sinus que l'on veut considérer, C. R.,it8o. 2* Semcitre. (T, XCI, N» -5.) 26 ( 196 ) on pourrait évidemment supprimer la lettre m aux indices qui la con- tiennent, et la suite précédente deviendrait ..., o_2.r, o_,x, ©(,.r, (f,,.T, ffijo-, ..., suite qui, étendue indéfiniment dans les deux sens, aurait l'avantage d'of- frir des indices en progression arithmétique. » L'usage que j'ai fait des fonctions 0(;,a7 m'a suggéré l'idée d'étendre les valeurs des indices p. à des nombres entiers quelconques, positifs ou néga- tifs, de sorte que l'on puisse supprimer l'emploi du double signe ± dans l'expression des théorèmes concernant les deux genres de sinus, hyperbo- lique et elliptique, et réduire ainsi chaque système de deux théorèmes à une formule unique. Cette extension ne nécessite aucune précaution particu- lière quand les sinus appartiennent au genre hyperbolique ,- il en est autre- ment dans l'autre cas. Il est nécessaire de préciser la signification des fonc- tions ipi^ a? (qui deviennent alorsy^o?), quand les valeurs de [l sont en dehors des limites indiquées plus haut. Le point de départ des conventions à éta- blir, dans ce cas, est dans la relation conventionnelle » Il résulte de là tout d'abord que, en supposant \i. égal à l'un des nombres positifs de la suite o, i .. . ?7i — i, on ramènera la fonctiony_,ja:' à une autre dont l'indice appartienne à cette même suite,si l'on ajoute /« à l'indice et que l'on change le signe du résultat. Il n'est pas difficile d'en dé- duire cette règle que, quel que soit l'indice p, positif ou négatif, on ramè- nera la fonction ^jj. a; à une autre dont l'indice soit un des nombres o, i, 2, . . . , ??z — I, moyennant l'addition ou la suppression d'un nombre conve- nable de multiples nm de m à l'indice p. et l'application du facteur (— i )" au résultat. » Moyennant cetteconvention, les règles pour ladifférentiation ou l'inté- gration des sinus du genre hyperbolique, règles qui consistent à diminuer ou augmenter l'indice d'une unité et qui ne pouvaient s'appliquer sans restriction aux sinus du genre elliptique que pour certaines valeurs de l'in- dice p., ces règles, disons-nous, s'appliquent sans restriction aucune aux sinus des deux genres. » Ayant appelé l'attention de M. J. Farkas sur cette matière, j'ai reçu de ce géomètre une Lettre, dont on trouvera plus loin un extrait ('), où (') Voira la Correspondance, pajie 209 de ce numéro. ( '97 ) les règles relatives à l'emploi des indices quelconques sotit démontrées et appliquées à quelques théorèmes généraux, » Je terminerai cette Note en faisant connaître à l'Académie que M. J. Far- kas m'adressait, le 6 juillet, la solution de l'équation différentielle qui fait l'objet de ma Note du 5 juillet, solution que je lui avais communiquée et dont il n'avait pu encore avoir connaissance. « Vous m'avez prévenu, » écrit M. Farkas, et il ne peut y avoir de différence que dans les méthodes « de déduction. » Nos résultats sont, en effet, complètement d'accord (').» COSMOLOGIE. — Subslances adressées au Muséum comme des météorites^ avec lesquelles on lésa conjondues à tort. Note de M. Daubrée. " Outre des météorites authentiques, dont la collection du Muséum s'en- richit tous les jours, il nous arrive de temps à autre des échantillons de roches terrestres qui sont adressés comme ayant été vus tomber du ciel. Il a paru intéressant d'en former une collection spéciale, qui est déjà assez nombreuse et qui comprend des échantillons de nature minéralogique très variée. » Ce qui y domine, ce sont des scories d'usine et de pyrite; mais on y voit aussi des minerais de fer, tels que le fer oxydulé ou magnétite, l'oligiste, la limonite de diverses variétés (en rognon ou a;tite, en grain ou pisoli- thique et terreuse), la sidérose plsolithique, mélangée d'une substance char- bonneuse, le cobalt arsenical, i'étain métallique en petites paillettes, une roche volcanique décomposée ou wacke, des grès quartzeux micacés, du quartz géodique, du limon noirâtre avec restes de végétaux actuels, du li- gnite. » On peut s'étonner d'une pareille réunion. Cependant chaque échan- tillon est pourvu d'une sorte d'état civil, émanant de personnes de très bonne foi et même, pour plusieurs, habituées à l'observation. La liste des dona- teurs de ces fausses météorites et des personnes qui nous les ont obligeam- ment transmises comprend, eu effet, les noms de Le Verrier, Becquerel, Antoine Passy, maréchal Vaillant, Sauvage, directeur des chemins de fer de l'Est, Saemann, J. Nicklés, MM. Jules Cloquet, D'' Companyo, Trutat (de (') Je profite de l'occasion pour rectifier une erreur dans ma Note du 5 juillet. Équa- tions (5j : au lieu de 98 ) Toulouse), colonel Gazan, Jules Ray, Abrial, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées et iM"^ la duchesse des Cars. » Quant à la cause d'une erreur qui, à première vue, paraît si considé- rable, elle s'explique aisément et tient aux circonstances essentielles du phénomène méléorilique. » Les effets lumineux et acoustiques de la foudre peuvent, dans certains cas, être confondus avec l'explosion des bolides et il est assez naturel qu'une pierre ramassée dans le voisinage d'un point où l'on croit avoir vu tomber le météore soit prise, si elle est différente des roches du pays, pour une masse tombée du ciel. La méprise est d'autant plus facile que, par une illusion inévitable, on se croit toujours à proximité du point de chute, alors même qu'il est distant de kilomètres et de dizaines de kilomètres. » Cette remarque s'applique au cas d'un bolide ou d'une étoile filante, qui laisse dans le ciel une traînée lumineuse et semble tomber verticale- ment sur le sol, et c'est ainsi que quelques-uns de nos échantillons ont été ramassés par des personnes qui ont fermement cru observer la place de leur chute. » Dans un cas, et sans manifestation lumineuse et bruyante, les vête- ments de l'observateur ont été saupoudrés tout à coup de paillettes métal- liques. » Enfin il suffit souvent de ramasser sur le sol des pays crayeux ces boules de pyrite radiée, qui proviennent de sa désagrégation et qui en dif- fèrent complètement, pour que le contraste fasse naître l'idée que les boules sont étrangères au sol et qu'on les prenne pour des pierres de foudre, suivant l'expression courante en Champagne et en Normandie. Il en est de même pour les bélemnites, qui gisent éparses sur le sol argileux de contrées jurassiques, et même parfois pour des haches de pierre polie que la charrue fait sortir du sol arable. » Parmi les conséquences à tirer de ces erreurs, je signalerai notamment la convenance de se tenir sur la réserve, quand il s'agit d'établir la statis- tique de chutes, dont nous n'avons plus d'échantillons : ceux-ci, en effet, malgré la diversité de leurs types, fournissent la seule preuve décisive de l'authenticité du phénomène. ( '99 ) PHOTOGRAPHIE. — i\ote sur les iraiisformalions successives de l'image pholographique par la prolongalion de l'action lumineuse; par M. J. Janssen. M L'objel de cette Note est simplement de constater, devant l'Aca- démie, l'extension des faits qui concernent le renversement de l'image photographique par la prolongation ou l'augmentation convenable d'éner- gie de l'action lumineuse. » En employant la lumière solaire mise en œuvre par nos appareils de Photographie céleste, j'ai pu obtenir les transformations successives sui- vantes de l'image photographique : » 1° L'image négative ordinaire; B 2" Un premier état neutre; la plaque devient uniformément obscure sous l'action du révélateur; » 3° Une image positive qui succède au premier état neutre ('); » 4° Un second état neutre, opposé au premier, et où la plaque devient uniformément claire par l'action du révélateur; » 5° Une seconde image négative, semblable à l'image négative ordi- naire, mais en différant par les états intermédiaires dont elle en est sé- parée et par l'énorme différence d'intensité lumineuse qui est nécessaire pour l'obtenir ('); )) 6° Un troisième état neutre, où l'image négative du second ordre a disparu et se trouve remplacée par une teinte sombre uniforme. » Ces faits ont été constatés avec des plaques sensibles préparées au gélatino-bromure, au tannin, etc. » M. Cuasi.es fait hommage à -l'Académie de la deuxième édition de son « Traité de Géométrie supérieure » . M. DE LA GouRNERiE fait liommageà l'Académie d'un Ouvrage qu'il vient de publier sous le titre d' « Études économiques sur l'exploitation des chemins de fer ». (') Ce premier renversement, dû à la prolongation de l'action de la lumière, avait été constaté en Allemagne, à notre insu, dans ces derniers temps. (' I Pour obtenir cette imag<: négative du deuxième ordre, il faut une intensité d'action lumineuse de plus de i oooooo de fois celle qui donne l'image négative ordinaire. ( 200 RAPPORTS. GÉNIE CIVIL. — Rapport sur le projet contenu dans les documents déposés par M. de Lesseps, pour l'ouverture d'un canal interocéanique à Panama. (Commissaires : MM. Daubrée, Sainte-Claire Deville, amiral Mouchez, baron Larrey, général Favé, Lalanne, de la Gournerie rapporteur.) ]'REMIÈRE PARTIE. LE CANAL DE SUEZ A l'aCADÉJIIE DES SCIENCES. .< En 1854, lorsque Mohammed-Saïd eut donné à M. Ferdinand de Les- seps la concession du canal de Suez à la Méditerranée, cette oeuvre sortit de la voie incertaine où elle était engagée. » Des ingénieurs éminents appartenant à toutes les nations maritimes se réunirent sur l'appel que leur adressa notre compatriote et arrêtèrent les bases de l'entreprise. M. de Lesseps fit adopter son idée capitale, d'un canal à niveau, véritable bosphore que les vaisseaux devaient franchir sans retards et sans difficultés. En second lieu, il fut décidé que, du côté de la Méditer- ranée, le canal ne serait pas dirigé vers un port existant, mais qu'on en construirait un pour lui sur le littoral de l'isthme. Plus tard on recon- nut la nécessité d'ouvrir une rigole amenant des eaux dérivées du Nil sur les terrains où le canal devait être établi, pour les rendre immédiatement habitables et pour assurer dans la suite l'aiguade des navires. » Lorsque les études générales furent terminées, M. de Lesseps les sou- mit à l'Académie, qui confia leur examen à xine Commission composée de Charles Dupin, Cordier, Élie de BeaumonI, Dufrénoy et du Petit- ïhouars. Dupin lut le Rapport dans la séance du 2 mars 185^. Après avoir fait l'historique de la question, examiné les détails du projet et recherché ses conséquences probables, il conclut en disant : « La conception et les moyens d'exécution du canal maricinie de Suez sont les dignes apprêts d'une entreprise utile à l'ensemble du genre humain.... » Nous vous proposons de déclarer que les ^Mémoires présentés par M. Ferdinand de Lesseps, tant en son nom rpi'en celui de ses collaborateurs, sont dignes de notre appro- bation . » )) En i858, M. de Lesseps présenta divers projets de détail. L'Académie en renvoya l'examen à la même Commission, dans laquelle Clapeyron prit ( --^"I ) une place vacante par la mort de Diifrénoy. Le nouveau Rapport, fait par Dupin, conclut à une approbation. » Le 20 novembre 1869, soixante-sept navires portant 46000 tonnes passèrent de la Méditerranée à la mer Rouge; le canal était ouvert dans des conditions qui permettaient un trafic immense. On pouvait désirer quel- ques perfectionnements, mais les dispositions générales furent immédiate- ment considérées comme définitives. » Attentive aux grandes applications des sciences, l'Académie décerna un prix au très habile ingénieur qui avait organisé l'outillage des chan- tiers (' ) ; plus fard elle a ouvert ses rangs à l'homme désormais illustre qui a été l'âme de l'entreprise. INDICATIONS Gr.NÉRALKS SUR I,F.S ÉTUDES FAITES T \NS l'iSTHME DE PANAMA POUR l'ouverture d'un canal. » Période delà domination espagnole. — En Amérique, la nature a opposé à la navigation un obstacle du même genre que celui qui a été si heureuse- ment levé dans le vieux continent. Sous la domination espagnole, lorsqu'il eut été constaté qu'aucun passage naturel n'existe à travers l'isthme qui réunit le Mexique au Darien, on a vaguement conçu diyers projets pour y ouvrir un canal, mais il paraît certain que des études sérieuses n'ont pas été entreprises. Notre confrère Alexandre de Humboldt a écrit après de minutieuses recherches : « Aucune niesure de Iiaiiteur, aucun nivellement du sol n'ont jamais été faits dans l'isthme de Panama; ni les archives de Simancas ni celles du Conseil des Indes ne contiennent aucune pièce sur la possibilité de faire des canaux de communication entre les deux mers, et ce serait à tort que l'on accuserait le ministère de Madrid de vouloir cacher des choses dont il n'a jamais eu plus de connaissance que les géographes de Londres et de Paris. » [Essai politique sur la Nouvelle Espagne, Supplément.) » Projet de MM. Lloyd et Falmarc. — Bolivar, devenu président de la Colombie, chargea MM. Lloyd et Falmarc de faire les études nécessaires pour l'établissement d'une voie de communication entre les deux océans. Le premier de ces ingénieurs a publié dans le Volume de i83o des Tran- sactions philosophiques de la Société royale de Londres un Mémoire qui contient le résultat de ses recherches. )) A cette époque, le commerce opérait dans les mêmes conditions qu'au (') Comptes rendus, 7 juin 1869; Rapport du général Morin au nom de la Commission nommée pour le prix de Mécanique de la fondation Monlyon. ( 202 ) siècle dernier : les marchandises expédiées de Panama vers l'Europe étaient portées à dos de mulet, par des sentiers difficiles, à la Gorgona ou à Cruces, puis chargées sur des gabarres à fond plat [chalas) ou sur des pirogues (bongos), qui se rendaient à Porto -Belo en suivant la rivière de Chagres et la mer. D'après les renseignements donnés par Ulloa, les plus grands de ces bateaux pouvaient porter 35 tonneaux. » Afin de diminuer les frais du transport, M. Lloyd propose de con- struire un chemin de fer depuis Panama ou depuis une baie voisine (Chor- rera) jusqu'au rio Trinidad, près de son confluent avec le Chagres. Il projette de plus l'établissement dans la baie de Limon d'un port destiné à remplacer Porto-Belo et la construction d'un canal dirigé de cette baie à la partie inférieure du Chagres, en coupant un seuil peu élevé désigné dans les pièces récentes sous le nom de Loma del Mono. La longueur du canal ne dépasse pas i'''". » La baie de IJmon eût été protégée par un brise-lames appuyé à la rive occidentale et s'étendant sur une longueur d'environ 320o" vers l'île de Manzanillo. Le port aurait été placé du côté de l'ouest. » Ce projet mérite d'attirer l'attention, parce qu'il est le premier docu- ment connu où l'importance de la baie de Limon ait été signalée et dans lequel on trouve des dispositions générales pour y former un établissement maritime. » Projelde M. Garella. — En i843, M. Garella, ingénieur en chef des Mines, envoyé sur les lieux par le Gouvernement français, fit une étude complète et en publia dans l'année i845 un résumé suffisamment détaillé. Il proposa d'ouvrir, de la baie de Panama à celle de Limon, un canal à écluses franchissant en tunnel la Cordillère et pouvant donner passage aux plus grands navires. C'est le premier travail d'ingénieur que l'on connaisse pour un canal interocéanique. » Les dispositions que M. Garella propose pour la baie de Limon se rapprochent beaucoup de celles que M. Lloyd avait adoptées. Il fait, comme lui, aboutir, le canal dans la partie occidentale de la baie, et il éta- blit le brise-lames du même côté, en ne lui donnant qu'une longueur de looo™. » Chemin de fer de Panama à Colon. — De 1 849 à 1 855, le colonel George Totten a exécuté, pour une Compagnie américaine, un chemin de fer de Panama à un établissement maritime créé tout exprès sur la baie de Limon, dans l'île de Manzanillo. Aucun môle d'abri n'a été construit. » Les dispositions adoptées pour ce nouveau port, connu sous les noms ( 2o3 ) de Colon et d'Aspinwall, sont de tout point contraires à celles qui avaient été indiquées par jM. Lloyd et par M. Garella. Il est probable que la pro- fondeur du mouillage près l'île de Manzanillo a été la considération domi- nante. Dans l'état actuel des choses, les plus grands steamers peuvent accoster les wharfs de Colon sans que des dragages aient été nécessaires. » Projets de MM. Litll et Menocal. — En iS^S, une expédition envoyée par le département de la Marine des États-Unis d'Amérique, sous les ordres du commandeur LuU et de l'ingénieur Menocal, a fait une étude complète pour l'établissement d'un canal à écluses de la baie de Limon à Panama. » Projets étudiés dans les parties de l'isthme éloignées de Panama. — L'étude des autres parties de l'isthme n'a pas été négligée. En i85i, M. Barnard établit la Carte de la contrée comprise entre les golfes de Campéche et de Téhuantépec. La même année, MM. Childs et Fay s'occupèrent d'un canal parle lac deNicaragua. Apartirde i852,M. Kelley, riche ca[)italiste de New- York, fit faire des recherches dans le Darien et près la baie de San-Blas. De grands travaux d'exploration, ordonnés par le gouvernement des États-Unis d'Amérique, ont eu lieu de 1870 à iSyS sous la direction de M. Selfridge. » Congrès des sciences géographiques de 1875. Expédition de M. JVyse. — Au Congrès des sciences géographiques tenu à Paris en 1875, la question du canal interocéanique fut sérieusement discutée; mais on reconnut que les renseignements réunis sur le Darien n'étaient pas suffisants et que, par suite, on ne pouvait pas choisir d'une manière définitive entre les tracés proposés. » Une Société civile pour l'achèvement des études se constitua alors à Paris, sous la présidence du général Tùrr. Elle réunit les capitaux néces- saires et, vers la fin de 1876, fit partir une expédition commandée par notre compatriote M. Wyse, lieutenant de vaisseau, qui déjà s'était beaucoup occupé de celte question. Il avait avec lui un autre officier de marine, M. Reclus, et plusieurs ingénieurs de différentes nationalités. » M. Wyse a consacré deux années à son exploration et l'a accomplie avec un grand succès. Il a étudié, outre le Darien, les contrées voisines de San-Blas, de Panama et du lac de Nicaragua; il a obtenu du gouvernement des États-Unis de Colombie qu'un privilège exclusif fût accordé à la Com- pagnie qu'il représentait pour la construction et l'exploitation d'un canal interocéanique sur le territoire de cette république. Enfin, avec la collabo- ration de M. Reclus et celle de M. Pedro Sosa, ingénieur colombien, il a établi le projet d'un canal à niveau de Panama à Colon. » Congrès international réuni à Paiis en mai 1879, sous la présidence de C. R,, i£8o, 2' Semestre. (T. XCI, N«4.) 27 ( 2o4 ) M. de Lesseps. — La question présentait une grande complication, par suite de la variété des tracés étudiés dans des parties très différentes de l'isthme et des intérêts qui se rattachaient à chacun d'eux. Une discussion libre dans un Congrès international pouvait seule jeter sur le problème une lumière suffisante et fixer l'opinion. Cette marche était d'ailleurs conforme à celle qui avait si bien réussi pour le canal de Suez. Sous les auspices de la Société de Géographie, M. de Lesseps convoqua à Paris, en 1879, des horameh considérables de toutes les nations. » Le Congrès ouvrit ses séances le 1 5 mai. La question y fut étudiée sous ses divers aspects. On examina les avantages et les inconvénients que pré- sente chacun des projets eu égard à la salubrité du pays traversé, aux res- sources locales, aux tremblements de terre, fréquents dans quelques parties de l'Amérique centrale, et qui pourraient être une cause de destruction pour les écluses, aux conditions dans lesquelles il est possible d'établir un canal avec ses deux ports d'accès et aux facilités qui en résulteront pour Ja navigation, enfin à la dépense probable des travaux et au temps néces- saire pour leur exécution. On discuta les dispositions générales que doivent avoir des travaux définitifs pouvant dès le jour de l'ouverture remplir complètement leur destination. » Le Congrès se prononça pour un canal à niveau, malgré la dépense qu'il entraîne. Un ouvrage de ce genre peut en effet, même lorsqu'il n'est qu'à une voie, avec des garages, suffire à un commerce très considérable : l'exemple de Suez ne peut laisser aucun doute sur ce point. Un canal à écluses n'a qu'une puissance limitée et impose aux navires des frais acces- soires de quelque importance. » Cette première décision amena le rejet des projets de Téhuantépec et de Nicaragua. Les difficultés spéciales des tracés étudiés dans le Darien et près de San-Blas les firent ensuite repousser, et le Congrès se prononça à une grande majorité pour un canal de Panama à la baie de Limon, suivant les dispositions générales du projet établi par MM. Wyse, Reclus et Sosa. » Les comptes rendus du Congrès international de Paris ont été publiés. On y trouve des Rapports écrits par des hommes éminents et des discussions du plus haut intérêt. Ce document devra toujours être consulté lorsque l'on voudra connaître les études qui ont été faites pour la jonction des deux océans. » Bien des efforts ont été nécessaires pour amener la question dans l'état où le Congrès de 1879 l'a trouvée. Plusieurs des contrées qui ont dû être parcourues sont en effet occupées par des forêts où il est difficile de s'ouvrir ( 205 ) un passage et par des marécages. La pluie, la fièvre jaune, les chaleurs excessives et les insectes y rendent, en quelques points, le séjour pénible et très dangereux pendant certaines saisons. Votre Commission aurait dé- siré laisser dans les Comptes rendus de nos séances un souvenir pour chacun des hardis explorateurs, des pionniers de la Science, auxquels on doit des renseignemenis précis sur les différentes réglons de l'isthme, et surtout pour ceux qui ont succombé aux fatigues (' ) ; mais les limites dans lesquelles il convenait de renfermer ce Rapport ne nous ont pas permis d'entrer dans des détails plus étendus. u Commission technique internationale. Rapport du j^ février 1880. — Après la clôture du Congrès de Paris, la Société civile présidée par M. le général Tiirr céda ses droits à M. de Lesseps. Notre confrère réunit alors une Commission internationale d'ingénieurs et se rendit avec elle à Pa- nama. Cette Commission était composée de : » MM. le colonel Totten, ingénieur en chef du chemin de fer de Colon à Panama, et Wright, général du génie, pour les États-Unis de l'Amérique du Nord; » M. Dirks, ingénieur en chef du canal d'Amsterdam à la mer, pour les Pays-Bas; » MM. Boutan, ingénieur des Mines, Dauzats, ingénieur, chef de ser- vice au canal de Suez, Couvreux fils et Gaston Blanchet, ingénieurs de la maison de construction A. Couvreux et H. Hersent, pour la France ; » MM. Pedro Sosa et Alejandro Ortega, ingénieurs, pour les Etats-Unis de Colombie. » Cette Commission est arrivée sur l'isthme le 3o décembre 1879 et elle y est restée jusqu'au i5 février 1880. Elle a fait exécuter sous ses ordres directs des travaux de sondage et des opérations de nivellement qui avaient été préparés par des agents expérimentés arrivés avant elle. » Le t4 février, les commissaires, réunis à Panama, ont décrit, dans un Rapport sommaire qui a été publié, les dispositions qu'ils ont adoptées pour les ouvrages. » Ces dispositions forment les bases essentielles du projet que M. de Les- seps a présenté à l'Académie et que nous allons examiner dans la seconde Partie de ce Rapport. » (') Nous croyons pouvoir faire une exception en faveur de M. Durocherj correspondant de l'Académie, mort des fatigues d'une expédition dans le Nicaragua. ( 206 ) Rapport sur le Mémoire de M. le D' Companyo, intitulé : « Projet d'organi- sation du service de santé du Canal interocéanique de Panama » ; par M, Larkey. « Ce travail manuscrit, d'assez grande étendue, est accompagné d'une Carte de l'isthme américain, figurant le tracé du canal, ses principales montagnes avec leurs altitudes, ses fleuves, ses chemins de fer et ses prin- cipaux lieux habités. » A cette Carte est jointe une coupe donnant, suivant l'axe du tracé, le profil de la configuration du terrain de l'océan Atlantique à l'océan Pacifique, avec les indications géologiques. » Le D*^ Companyo adresse son Mémoire à notre éminent confrère M. de Lesseps sous forme de Lettre divisée en deux Parties. La première Partie comprend un aperçu d'ensemble de l'isthme, son aspect général, sa description sommaire, l'exposé de ses ressources, sous tous les rapports, et sa géographie, à laquelle se rattachent l'orographie, l'hydrologie, la géologie, la minéralogie et la botanique. Un Chapitre est consacré à la population de Panama. » L'auteur aborde ensuite la question de climatologie, se basant sur les données météorologiques les plus précises. Il pose ainsi les conditions de l'acclimatement et en déduit les conséquences naturelles pour arriver à la nosologie, nécessairement soumise aux influences climatériques. Il ré- fute enfin quelques erreurs accréditées jusqu'à ce jour sur la prétendue in- salubrité de l'isthme de Panama, comme l'a fait, en toute occasion, notre illustre confrère M. de Lesseps, d'après ses observations directes et plus encore d'après des documents complets. » La seconde Partie du Mémoire de M. Companyo est entièrement consacrée à l'organisation du service médical dans toutes ses applications et dans tous ses rapports, soit avec la Compagnie, les entrepreneurs, les employés, les ouvriers et la population industrielle,, soit avec le gouverne- ment colombien et ses représentants. » M. Companyo explique comment il conçoit l'organisation du service médical de Panama et son fonctionnement. Il propose deux inspections principales, celle de Colon et celle de Panama, comprenant chacune trois circonscriptions, avec leurs hôpitaux et leurs ambulances fixes ou volantes. Il indique leurs positions et l'utUité de la création, sur un point choisi, ( 207 ) d'une grande maison de santé on de convalescence, dans le but de préserver sm'tout les chantiers de tonte influence morbide, épidémique ou contagieuse. Il propose aussi de former des postes d'observation mé- dicale, où tous les ouvriers devront être visités avec soin, avant leur ad- mission au milieu des travaux. Il rappelle, à cet effet, les moyens préventifs de la variole, et il insiste sur la nécessité des vaccinations, pour en assurer le service par les moyens connus, en proposant, au besoin, de rechercher s'il serait possible de former des troupeaux de génisses. » M. Companyo pose ensuite les bases de l'organisation du service mé- dical dans son ensemble et des services annexes ou complémentaires, tels que le service pharmaceutique avec ses dépendances, service nécessaire- ment subordonné à la direction médicale; » L'auteur du Mémoire propose, au point de vue de l'hygiène, la créa- tion de champs d'essai, de pépinières, de cultures variées, de jardins po- tagers et de plantations d'arbres d'assainissement. Il traite aussi, dans ce Chapitre, de l'élevage des troupeaux, pour assurer l'alimentation, tout en admettant, à cet effet, le concours de l'industrie privée. » Il démontre la nécessité d'établir dans chaque campement des sta- tions d'observations météorologiques. » Il entre dans des détails intéressants sur le service de la Chirurgie, inséparable de la Médecine, et propose de le compléter par l'adjonction de deux sages-femmes, en déterminant leurs attributions spéciales. Il in- dique l'utilité d'une bibliothèque médicale, facile à organiser. Il prévoit et trace l'emplacement des hôpitaux, des magasins d'approvisionnement et de leurs dépendances, en offrant des plans de baraquement pour vingt et vingt-cinq lits, destinés à la population européenne, afin de laisser à la population indigène des ouvriers les installations conformes à leurs ha- bitudes. » M. Companyo ne néglige rien de ce qui est relatif à la question si importante de l'alimentation et propose d'instituer des Commissions d'examen des denrées, comme il en existe, disons-le ici, dans les grands établissements de l'armée. Il rappelle ce qui a été fait ou restait à faire à Suez et ce qu'il conviendra d'établir à Panama. Il entre, à cet égard, dans d'intéressants détails sur la conservation des denrées alimentaires et sur toutes les précautions nécessaires pour les préserver sûrement. » 11 expose les principes de l'hygiène hospitalière dans leur application aux établissements de l'isthme et du canal des deux océans. Il s'occupe enfin de la crémation des corps, pour la substituer, s'il le fallait, aux inhu- mations. ( 2o8 ) » M. Corapanyo n'oublie pas les questions relatives à la Médecine vété- rinaire, au personnel administratif des hôpitaux, comprenant les em- ployés, les infirmiers et les sœurs de charité, sous la direction du service médical, en prévoyant, pour les réfuter ou les éviter, les objections ou les obstacles à une entreprise de cette importance. » La conclusion à tirer de ce Rapport sommaire est de reconnaître le mérite du Mémoire de M. le D' Companyo, en signalant son travail à l'ap- probation de l'Académie. » La conclusion de ce Rapport est adoptée. MEMOIRES PRESENTES. M. P. -H. BouTiGNY soumet au jugement de l'Académie les résultats de quelques nouvelles expériences se rapportant à ce qu'il a nommé l'état sphéroïdal. Dans l'une de ces expériences, un mélange d'eau et d'acide sulfurique est projeté dans une capsule de platine chauffée au rouge; à mesure que l'évaporation augmente la concentration du liquide, on en ajoute de nou- velles quantités. Il arrive un moment où, la densité et le point d'ébullition s' élevant incessamment, le liquide s'étale dans la capsule et entre vivement en ébullition. (Renvoi à l'examen de M. Desains.) M. A. PomoT, M. Mary-Lafon adressent diverses Communications rela- tives an Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, une Note de M. À. Genocchi, portant pour litre : « Il car- teggio di Sofia Germain e Carlo Federico Gauss ». (Extrait des Jlli de l'Académie royale des Sciences de Turin, juin 1880.) ( 209 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sui' la théorie des Sinus des ordres supérieurs. Note de M. J. Farkas, communiquée par M, Yvon Villarceau ('). « I. Pour simplifier l'emploi des sinus, vous proposez d'étendre les indices o, i, . . . , »z — i des fonctions ç au-dessous de zéro et au delà de 171 — I . » En désignant par jFjjL a; les sinus de genre hyperbolique, par^j^a; les sinus de genre elliptique, d'ordre ;ra — i , convenons en effet d'accepter les défi- nitions ( I ) .^mn+iiX = £^,X, où n est un nombre entier, positif ou négatif, et o5/u.^m — 1 . Évidemment, un nombre entier quelconque X, positif ou négatif, peut se mettre toujours sous la forme 7im 4- ,a. » En désignant par n' de même un nombre entier, positif ou négatif, nous aurons d'abord c'est-à-dire (3) £\+n'm = ■£!■> » Pour trouver les nombres ii et p., il faut seulement diviser par m l'in- dice donné X; lorsqu'il est positif, la partie entière du quotient sera le nombre n, et le reste sera l'indice principal p.. Lorsque l'indice X est né- gatif, la partie entière du quotient diminuée de l'unité sera le nombre n et l'indice m diminué du reste sera l'indice principal, savoir d'où n = 7i' — i, p = m — p.'. ( ' ) Voir une Noie de M. Villarceau sur le même sujet, aux CommuDications des Membres, page 196 de ce numéro. { 2IO ) » IL En supposant /Jt, différent de zéro, djc ~~ dx -*u.-( "^ — J'nm+|X-l "^j » En supposant [x = o, dS„,„.T d£tX ■ïm-l "^ — ^nm- 1 "^l dx dx » Ainsi nous aurons d[(-i)y-(-0'"yx-^> » En particulier, en vertu des définitions des sinus, si m est un nombre pair, 'H{— ^) = (- ^ffv^'i si m est un nombre impair, £^{-a:)=.[-xy%x, f^{- x) = {- i/S^x. t> On en conclut (6) (f^{~x) = {—\f(pyx, (/«pair), (7) JF),(- x) = (- O^xx, /"x(- a-) = (- i/Jx^'. (/« impair). ( 2.1 ) « IV. La formule géuérale du théorèrfle d'addition est ?ix(-^ -f- r) = ?v^ ?(,r + ?v.-i-r ?,/+... + «j, .r (p^_,j + ?o J^ ?[.;■ où l'on applique les signes supérieurs ou les signes inférieurs, suivant que l'on entend par y le genre hyperbolique ou elliptique. » En conséquence des définitions (i), la formule peut s'écrire ?ii{-^-^f) == 'fv-^^O' -+- ?i^-< ^ 90' + • • • -H 9, -r (}3|,_ , j +• OoJc (j)^,j d'où (2) ?„m+v{x + 7) = ?„„+[, j: 9„ j + ■ . . + ©„,„,, ,_^.r (p(,jr c'est-à-dire (8) ?),(j:'+j) = 9xX9„j + (px_,x'j,r + 9x-2X'j,j + ... + y),_,„,_,a7o,„„,j. » V. Moyennant les relations (6) et (7), de (8) on déduit l'oj \ y / \ y^ jr / iT A ^ I ("iiinpair). » L'importance de la généralisation des indices est évidente. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. —Sur la transformation des équations différentielles linéaires. Note de M. Appell, présentée par M. Bouquet. « Le théorème que j'ai indiqué dans une Communication précédente {Comptes rendus, t. XC, p. \/\']']) conduit à une méthode générale pour la transformation des équations différentielles linéaires. » L Soient C. R., i8So, 2' Semestre. ( T. XCI, N» 4.) 28 ( 212 ) une équation différentielle linéaire et y,,j.2, ..•,7,, les éléments d'un système fondamental d'intégrales. » Proposons-noiîs de former l'équation différentielle linéaire qui admet pour intégrale la fonction z définie par l'équation (2) z=j{r, clx 'J'2> dx d"'--y2 dx": (l'"«yn drfn. où y est une fonction algébrique entière des fonctions j,, y\y . . . ,j-„ et de leurs dérivées ayant pour coefficients des fonctions données de x. i> Tout d'abord, pour voir quel est l'ordre de l'équation différentielle en s, remplaçons j,,j-2i •••)/« par les éléments d'un autre système fon- damental d'intégrales u,, u.2-, . . ., Un en posant L'ordre de l'équation différentielle en z est égal au nombre de termes linéairement indépendants qui figurent dans l'expression de z en u,, U2, ... 1 Un- Soit p ce nombre ; désignons par les p termes en question linéairement indépendants. L'équation en z sera (i) dPz d.rP dP^, dxP dPnj-, dxP dP^f^ dxP dP-'z dP-'f, dP-'i). dP-'^, dxP-> dxP-' dxP-^ ' ' dxP-' z 'h ©2 . ■■ ?P = o. Le premier membre de cette équation est une fonction de u^, u^, . , . , u^^ et des dérivées de ces fonctions qui se reproduit, mvdtipliée par un facteur conbtanf, quand on remplace î/j, u.t,, ■ . , Un par les éléments d'un autre système fondamental d'intégrales. On peut donc, d'après le théorème pré- cédemment énoncé et en suivant la méthode indiquée pour le troisième cas, exprimer le premier membre de l'équation (3) en fonction des coeffi- cients de l'équation (i) et de leurs dérivées, et l'on obtient ainsi l'équation cherchée en z. >) IL Pour appliquer ces considérations générales à quelques exemples, (2l3) considérons l'équation différentielle du second ordre (4) .7? =«^ +*■?■' et proposons-nous de former l'équation différentielle linéaire admettant pour intégrale y, étant une intégrale de l'équation (/|). Si l'on fait d'abord on voit que z contient trois termes linéairement indépendants ni, u^u.,, ni. Par suite, l'équation en z est du troisième ordre. En faisant le calcul par la méthode indiquée dans le § 1, on trouve, pour cette équation, ,^v (Pz o d-z /,, , (la\ dz 1 dh ,\ » De même, si l'on se propose de former une équation différentielle linéaire qui admette pour intégrale j-, étant une intégrale de l'équation (4), on trouve pour ; l'équalion du quatrième ordre d'z c '^'^ / 1 1 , 'l"\ ^'^ d:;r.-&'^77^+[^^^'-^ob-^-^ — ! -zi&a-b- ,_, ; //• Q o 7 du db d'' a\ dz (6) \ — 6rt' — 3ort(6 — 7rt-T- + io — -f -— -r » ' 1 \ ' dx dx dx- j d.v 07™ , da f. db d- h \ ôb- — :>.b-^ 5n— + -— s = o. dx d.r i/x' ) » Les équations (5) et (6) fournissent des types d'équations différen- tielles linéaires du troisième et du quatrième ordre dont l'intégration se ramène à l'intégration d'une équation différentielle linéaire du second ordre. On voit facilement qu'on peut identifier avec l'équalion (5) toute équation différentielle linéaire du troisième ordre pour laquelle l'invariant I de M. Laguerre [Comptes rendus, t. LXXXVIII, p. 116, 22/)) est égal à zéro. » III. Soient j-,,j-, deux intégrales distinctes de l'équation (4); la con- dition nécessaire et suffisante pour qu'il y ait entre ces intégrales une ( 2i4 ) relation de la forme A, B, C, D étant des coefficients constants, est que le coefficient de z dans l'équation (5) soit nul : dh , il) S-^-'^'^^o- Cela résulte immédiatement de ce que l'équation (5) a pour intégrales 7i' T^J^i ï 1- » De même, en égalant à zéro le coefficient de z dans l'équation (G), («) „ , , ,, , „ , da f, db d'b on obtient la condition nécessaire et suffisante pour que les intégrales j, , y^ de l'équation (4) soient liées par une relation de la forme AjJ + 38/^ r, + 3Cr-, r^ 4-D;i = E, A, B, C, D, E étant des coefficients constants. » Ainsi qu'il résulte de ce que j'ai dit dans la Note précédente déjà citée, les premiers membres des équations (7) et (8) sont des invariants par rapport au changement de variable indépendante. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une propriété des fonctions et des courbes algébriques. Note de M. E. Picard. « Étant donnée une relation algébrique irréductible de degré m entre deux quantités x et j', (.) F(.r,r)-o, deux cas particulièrement intéressants et bien connus sont ceux où le genre/? de la courbe représentée par cette équation est égal à zéro ou à l'unité. On sait que, dans le premier cas, x et j" peuvent s'exprimer ration- nellement à l'aide d'un paramètre, et, dans le second, on peut les regarder comme des fonctions rationnelles d'une fonction doublement périodique d'un paramètre et de sa dérivée. On peut donc, dans ces deux cas, mettre .T, et y sous la forme (^) .r = P(z), J=Q(z), ( 2'5 ) P et Q étant des fondions nnifornies du paramètre z, n'ayant d'autres points singuliers que des pôles. Je me suis posé la question suivante : Exisle-t-il d'autres courbes algébriques que celles du genre zéto ou i, dont les coordonnées soient susceptibles de s'exprimer par des fonctions uniformes d'un paramètre à discontinuités exclusivement polaires? Il semble extrêmement probable que ces courbes sont les seules jouissant de cetle propriété, mais je n'ai pu encore l'établir avec une entière rigueur que pour les courbes hyperelliptiques, c'est-à-dire données par une équation de la forme (3) j^z^ijc - n,){x -a,)...{a: - a„), où je supposerai que «,, flo, . . . , a„ sont des constantes différentes. Nous allons voir que, si n est supérieur à 4i on ne peut mettre x et y sous la forme (2). » Si l'on peut prendre x = V[z) de telle sorte que la fonction j de z déduite de l'équation (3) soit uniforme, il est clair que les équations P(2) = rt,, P(z) = «2) •••. P(^) = (^H auront toutes leurs racines d'un degré pair de multiplicité. Considérons alors l'expression v/(p-«,)(P-«0(P-"3)(P-",) on voit de suite qu'elle sera une fonction entière R(z) de z, c'est-à-dire uniforme et continue dans toute l'étendue du plan, et nous pourrons par suite écrire, en désignant par Po la valeur de P(z) pour r. = z^, f , '^^ = = rR{z)dz = S(z), Jp. V'(P-«.)(P-"2)(P-«3)(P-«,) J,, ^' ^' S(s) étant, comme R(z), une fonction entière. » On conclut immédiatement de là que P(z) est une fonction double- ment périodique çi[S(z)] de S(z), et il est utile de remarquer que la dérivée de . Je considère l'expression --;r— — — -r> qui est évidemment une fonction uniforme de z; mais on peut, ^«(P. Q) ^ > t » de plus, établir qu'elle ne devient jamais infinie : c'est une fonction en- tière G(r), et, par suite, si l'on désigne par Pq la valeur de P pour une valeur Zq de z, on aura ( 217 ) la valeur initiale de Q étant la valeur Q„ de cette fonction pour z = Z(,, et G,(c) étant une fonction entière, couime G(z). Admettons maintenant que le nombre caractéristique /3, relatif à l'équation (i), que nous avons déjà im])licitement admis être différent de zéro, ne soit pas non plus égal à l'unité. On peut supposer que le premier membre de l'équation (4), étant ime intégrale abélienne quelconque de première espèce, a plus de deux périodes, et, si l'on peut satisfaire à l'équation (4) par une fonction uni- forme P de z, on arrive alors à la conclusion suivante : Pour une valeur fixe quelconque donnée à la fonction P, la Jonction G, a une infinité de valeurs et, l'une quelconque d'entre elles étant considérée, il y en a une infinité d'autres qui différent de celles-là de moins d'une quantité donnée, aussi petite que l'on voudra. Mais je n'ai pu jusqu'ici établir avec une entière rigueur l'im- possibilité de ce fait, que l'on est tout d'abord tenté de considérer comme évidente. » MÉCANIQUE, — Sur les causes d'altération intérieure des chaudières à vapeur. Note de M. Lodin, présentée par M. Resal. « L'importance des altérations signalées, dans certains cas, sur la surface interne des chaudières à vapeur nous a amené à entreprendre une évalua- lion au moins approximative de l'intensité des diverses actions oxydantes capables d'agir sur les tôles. Pour nous placer dans des conditions aussi nettement définies que possible, nous avons opéré sur du fil de fer de sec- tion identique, enfermé dans des tubes scellés à la lampe avec de l'eau pure ou avec diverses dissolutions. » Nous avons constaté que l'action prédominante, en présence des eaux ordinaires, était celle de l'oxygène de l'air dissous, et que cette action n'était pas plus intense au contact de l'eau distillée qu'au contact des eaux cal- caires, contrairement à ce qu'auraient pu faire supposer certains faits ob- servés dans la pratique. Toutes les déterminations numériques indiqueraient plutôt le contraire : l'absorption d'oxygène par mètre carré et par heure est d'environ o»', i8 vers 20° et de i^^^GB à 100° en présence de l'eau distillée; elle est, aux mêmes températures, de o?', aS et de 18% 80 pour l'eau calcaire. » Une autre cause d'oxydation, d'importante bien moindre, est la dé- composition de l'eau par le fer. Cette réaction avait déjà été signalée pour le fer très divisé; nous ne croyons pas qu'elle ail encore été établie pour le fer travaillé. Le dégagement d'hydrogène a été constant avec toutes les ( 2i8) dissolutions que nous avons employées; il est minimum avec l'eau pure. Vers raS" il correspond à une absorption d'oxygène de o^',oo7 par mètre carré et par heure en présence de l'eau distillée, de o^^ 009 pour l'eau cal- caire, o^'', 047 pour l'eau de mer, 0='', o35 pour l'eau saturée de chlorure de sodium et o^^, 12'j pour l'eau contenant un cinquième de chlorure de ma- gnésium cristallisé. Ces déterminations, qui ne doivent d'ailleurs être consi- dérées que comme une première approximation, montrent le peu d'impor- tance de cette action, comparée à la première, du moins dans les conditions ordinaires. » Les dépôts calcaires ne pouvant avoir d'adhérence que sur une sur- face qui a subi un commencement d'oxydation, nous fûmes amené à nous demander si les divers désincrustants employés dans l'industrie, d'une manière purement empirique, n'étaient pas simplement des réducteurs capables d'empêcher l'oxydation des tôles. En ce qui concerne le zinc, celte explication était indiquée tout naturellement par les propriétés du métal, qui décompose l'eau à 100° beaucoup plus énergiquement que le fer; elle a pu être facilement vérifiée. Le fer, enfermé en tube scellé avec du zinc et de l'eau au-dessus de 100°, conserve son poli, tandis que dans les mêmes conditions, en l'absence du zinc, il se recouvre rapidement d'oxyde. Nous avons constaté en même temps que, aux mêmes tempéra- tures, en présence de l'eau pure, le zinc réduit le minium et la litharge, ce qui expliquerait l'altération de certains joints au minium signalée dans la pratique. )) Le bois de campêche ayant été employé assez souvent comme désin- crustant, nous avons étudié l'action de l'hématoxyline. Ce corps absorbe l'oxygène au-dessus de 100° en présence de l'eau, mais il semble activer le dégagement d'hydrogène au lieu de le réduire. Après réaction^ le liquide tient en suspension une matière violet noirâtre qui renferme du fer en proportion très notable. )) La fécule de pomme de terre, également usitée en pratique, n'absorbe nullement l'oxygène de l'air; elle semble aussi activer un peu la décompo- sition de l'eau. Le produit obtenu est noir et contient du fer, comme dans le cas précédent. M Ces deux corps n'agissent donc pas comme réducteurs; mais les com- posés qu'ils donnent avec l'oxyde de fer n'ont que fort peu d'adhérence avec la tôle et permettent facilement la séparation des dépôts calcaires. » ( a'9 ) ASTRONOMIE. — Sitr une méthode d'autocollimation directe des objectifs et son application à la mesure des indices de réfraction des verres qui les composent. Note de M. Ad. Martin. « On sait que, si l'on place un point lumineux au foyer d'un objectif, les rayons qui en émanent, réfractés par ce dernier, sortent parallèles par la surface du crown. Si l'on fait avancer le point lumineux vers l'objeclit et sans s'écarter de son axe optique, les rayons, après les diverses réfrac- tions, divergent d'un foyer conjugué virtuel d'autant plus rapproché que le point lumineux a été plus rapproché lui-même de l'objectif. En conti- nuant à le déplacer dans le même sens, on arrivera à un moment où les rayons émergeront normalement à la surface du crown; supposons cette position du point lumineux atteinte. Il y aura, comme on le sait, partage de la lumière à cette surface; tandis qu'une partie pénétrera dans l'air, le reste se réfléchira dans le verre, et, comme cette réflexion aura lieu aussi normalement à la surface du crown, les rayons reviendront exactement sur eux-mêmes; ils suivront au retour le même chemin qu'à l'aller et re- viendront converger de nouveau à leur point de départ, ou tout auprès si le rayon lumineux était un peu écarté de l'axe. » C'est cet état de choses que j'ai pu utiliser pour résoudre quelques pro- blèmes qui se posent dans la construction des objectifs. » Le premier est relatif à l'homogénéité des matières que l'on emploie. » Les procédés usités couramment poiu' l'examen des verres à l'aide d'une loupe qui sert ou d'instrument grossissant ou d'appareil illumina- teur suffisent à constater certains défauts isolés et d'une étendue limitée; mais il en est d'autres qui leur échappent et qui ont pourtant une grande importance : telle est, par exemple, une certaine constitution gélatineuse ou demi-cristalline que j'ai pu constater dans des verres de toute origine, et en particulier dans le flint anglais qui était destiné à l'objectif de o'^,'j'i5 que je construis pour l'Observatoire de Paris. » Pour employer notre méthode, on fixera dans un cadre vertical le crown, qui aura été amené à la forme d'une lentille convergente, et l'on installera une source de lumière homogène de petite étendue ,ui point que nous avons désigné plus haut, et que nous appellerons foyer d'autocolli- mation, où les rayons qui ont subi deux réfractions et une réflexion viennent converger de nouveau vers leur point de départ. En plaçant l'œil à C. R., 1880, a» Semestre. (T. XCI, N" 4.) 29 ( 220 ) quelques millimètres en arrière de ce point, on verra la surface du verre entièrement illuminée, et l'on découvrira très facilement les défauts d'ho- mogénéité du crown. On les notera, puis on lui adjoindra le flint, qui aura été travaillé de manière que l'ensemble de ces deux verres constitue un objectif aussi sensiblement achromatique que possible. On fera l'auto- coUimalion par la réflexion des rayons sur la surface extérieure du crown, et, plaçant l'œil un peu en arriére du foyer d'autocollimation, on aperce- vra les défauts de l'ensemble des deux verres; on en déduira ceux qu'on sait appartenir au crown et l'on connaîtra ainsi ceux que renferme le flint. En faisant tourner un des verres autour de son axe, on saura, par la per- sistance ou le déplacement de la position où se voient les défauts, si ceux-ci appartiennent au verre 6xe ou à celui qu'on a fait tourner. Mesure des indices de réfraction des deux verres qui composent l'objectif, » La même méthode convient parfaitement à la mesure des indices de réfraction des verres employés; les résultats obtenus sont exacts à moins d'une unité près du troisième ordre décimal, ce qui est très suffisant pour le calcul définitif des courbures à donner aux objectifs. Elle présente d'ail- leurs cet avantage que les quantités sont mesurées dans des conditions qui sont identiques à celles dans lesquelles elles concourent au résultat défi- nitif. On commencera par mesurer l'indice du crown. Pour cela, on in- stallera une aiguille fine au foyer d'autocollimation. On éclairera avec de la lumière homogène, réfléchie par une petite glace parallèle inclinée der- rière l'aiguille, la partie centrale de la surface du verre; l'aiguille et son image se détacheront sur ce champ lumineux; on s'assurera, à l'aide d'un microscope faible visant à travers la glace parallèle, qu'elles sont bien à la même distance du crown, et l'on mesurera cette distance p avec le plus grand soin. Soient R le rayon de la première surface, R' celui de la surface où a lieu la réflexion normale, e l'épaisseur centrale du crown ; on aura p[K + ■&.'— e] » En opérant avec les précautions nécessaires, j'ai trouvé, pour le crown d'un objectif de o"',!^ de diamètre que j'ai construit spécialement pour ces études, n = i,522o5; en opérant la collimation sur le même verre retourné et mesurant la nouvelle valeur de /?, j'ai obtenu n = i,5222. Enfin la mesure par le goniomètre sur un prisme fait avec un fragment du même verre m'a donné n = i ,52 1 5. ( 221 ) >' Cet indice étant connu, on assemble et on centre les deux verres dans leur monture, qu'on rend verticale, le flint tourné vers l'observateur; on place l'aiguille au foyer d'autocollimation, on éclaire le champ comme précédemment, et l'on mesure la distance commune de l'aiguille et de son image à la surface du verre. La connaissance des rayons de courbure du flint, de son épaisseur centrale e' , deys et de P, permet d'obtenir la valeur de l'indice «'• Je l'ai trouvée ainsi égale à 1,619. L'' ui^sure au goniomètre sur un prisme fait avec un fragment de ce flint m'avait donné «'z= j,6igi. La marche qu'on suit ici rend la mesure de n' indépendante de la valeur de n et assure ainsi l'exactitude du résultat. » En retournant l'objectif entier et opérant l'autocoUimation sur la sur- face extérieure du flint, mesurant la distance P\ du nouveau foyer au verre, admettant n = 1, 5a2, j'ai trouvé n'= 1,6196. » La concordance entre toutes ces déterminations montre que la mé- thode peut suffire à tous les besoins de la préparation et de la construction des objectifs astronomiques. Elle renseigne aussi d'une manière exacte sur l'état de leur achromatisme. En effet, les rayons se présentant norma- lement à la surface extrême de l'objectif, il n'y a pas de réfraction à cette surface, et le retour des rayons aura lieu sans que l'état d'achromatisme soit changé par leur double trajet à travers les verres. Si l'objectif est achromatique pour l'observation par collimation, il le sera mieux encore pour l'observation directe. » ASTRONOMIE. — Sur remploi du spliéromètie. Note de M. Ad. Martin. « La détermination des indices de réfraction qui a fait l'objet de la pré- cédente Communication suppose la connaissance exacte des rayons de courbure des verres auxquels elle s'applique. Pour l'obtenir, je me sers du sphérométre, qui est d'un emploi commode et sûr ; mais, tel qu'il était con- struit généralement, sa sensibilité n'était pas en rapport avec la limite de ses indications : il pouvait indiquer le dix-millième de millimètre et n'était réellement sensible qu'au cinq-centième. » Pour remédier à cet inconvénient, j'ai vu qu'il fallait 1° rendre l'in- strument plus léger tout en lui conservant une rigidité suffisante, 2° abaisser le centre de gravité le plus possible, et surtout 3° amener ce centre de gra- vité dans l'axe de la vis à l'aide d'un contre-poids faisant équilibre à la petite règle qui sert à mesurer le nombre de tours du plateau. » Après un premier essai dans cette voie en 1867, ^' ^^' m'avait donné ( 222 ) de bons résultais, j'ai demandé à M. Eichens, qui me les a construits avec une grande perfection, deux instruments de grandeurs différentes, l'un de o™,o5, l'autre de o™,i 34 de diamètre. Ce dernier a les pieds et le cercle qui les relie, ainsi que l'écrou central avec sa vis, en bronze d'aluminium; ses pointes seules sont en acier. Le plateau, son bouton et la traverse qui qui porte le contre-poids sont en aluminium. L'instrument accuse nettement et avec sûreté le dix-millième de millimètre. » Les procédés généralement employés pour mesurer le rayon r du cercle qui passe par les pointes sont défectueux. Celui auquel j'ai recoursa cet avantage qu'il mesure la quantité — dans des conditions qui sont les mêmes que celles dans lesquelles elle devra être employée. M Je prends un miroir de verre et l'outil sur lequel il a été poli, je place une aiguille en son centre de courbure, et je m'assure qu'elle occupe cette position en constatant, à l'aide d'un microscope faible, que cette aiguille et son image sont en coïncidence ; je mesure avec soin leur distance au verre, et j'ai ainsi avec exactitude le rayon R de la surface. » Cela fait, je rends le miroir horizontal, et, après avoir posé sur lui le sphéroraètre, je fais tourner la vis jusqu'à ce qu'elle soit en contact avec la surface, ce dont je m'assure à l'aide d'une louche faite d'un mince fil de laiton emmanché. Je lis les indications de l'instrument et j'opère de la même manière sur un plan éprouvé par la méthode optique. » Le chemin parcouru par la pointe de la vis, évalué en dix-millièmes de millimètre, me donne la valeur de la flèche de courbure fi. Introduisant dans la formule connue les valeurs de A et R mesurées ainsi directement, j'en déduis la valeur de - qui me servira dans les mesures ultérieures. » J'opère de la même manière sur l'outil qui a servi à polir le miroir, et j'ai une nouvelle valeur de h qui, reportée dans la formule avec R, qui n'a pas changé, me donne la valeur de — correspondant aux surfaces con- vexes. » Avec mon sphéromètre de o™,i34» -est égal à 2262 pour les surfaces concaves et à 2246 pour les surfaces convexes. La différence n'est pas insi- gnifiante,car, pour une flèche de courbure égale à i""",o74,- = 2246 m'a donné R = 2",09i7, tandis qu'avec - = 2252 j'aurais eu R = 2™, 0973, ce qui aurait introduit des erreurs très appréciables dans le calcul des indices de réfraction. » ( ^23 ) PHYSIQUE. — Sur les causes du magnétisme terrestre. Note de M. Selim Lemstrom, présentée par M. Tresca. « Dans son Mémqire intitulé Théorie des phénomènes électriques^ M. Edkind a expliqué les effets galvaniques par un courant d'éther dans le circuit et les phénomènes électrostatiques par des condensations et des raréfactions de cet éther. 11 suit de là qu'un corps isolant, mis en mouve- ment avec une vitesse comparable à celle de l'éther dans le courant gal- vanique, doit produire les mêmes phénomènes. Mais comme, suivant la théorie, les molécules matérielles agissent en sens contraire, la différence entre les effets provenant de la répulsion des molécides d'éther et de l'at- traction des molécules matérielles devient seule perceptible, d'où il suit que le phénomène doit être d'une manifestation assez difficile et qu'il ne se produira que dans des cas exceptionnels. » Partant de ces idées, j'ai fait établir un tube en papier, avec deux parois concentriques, pouvant être mis en rotation rapide autour d'un cy- lindre de fer doux, librement suspendu dans la direction de l'axe vertical de rotation. En me servant d'une paire d'aiguilles asiatiques, avec miroir suspendu par un fil d'argent très fin, j'ai réussi à constater que le tube à parois creuses agit comme un courant galvanique, en aimantant le cylindre de fer doux, dans l'un ou l'autre sens, suivant la direction de la rotation. Une explication minutieuse de ces expériences dépasserait de beaucoup les limites de la présente Note, et je dois me borner à indiquer les résultats suivants : » 1° r représentant la distance en centimètres entre l'axe du cylindre de fer et l'axe vertical de la paire d'aiguilles, F et B les déviations en degrés, suivant que le tube tournait dans l'un ou l'autre sens, a les moyennes en valeur absolue de ces déviations, a' les chiffres calculés par une formule conforme à celle de la théorie potentielle, en supposant que la force varie en raison inverse du carré de la distance, l'expérience a conduit aux ré- sultats suivants : 2 a.' r. F. B. corrigé. calculé. Différence. l6,0 17.5 19,0 20,5 54, i5 40, 40 30,37 20,87 98,03 74, o3 47.93 33,53 76,1 57,3 39,2 2"6,7 80,7 52,9 35,8 36,7 + 4,6 -4,3 -3,4 0,0 22,0 23,5 25, 0 15,17 11,53 10,98 37,37 .8,43 i3,33 21 ,3 i5,o 13,2 20,4 .7,0 12,6 — 0,9 -h 2,0 + 0,4 ( 224 ) » Il faut remarquer que chaque degré répondait à i i",i6 d'arc. » 1° En variant la vitesse de la rotation, on a constaté entre autres la série suivante, dans laquelle a' est calculé en supposant les déviations pro- portionnelles à la vitesse de la rotation : 2 a' i observé. ralculé. Différences. 102,3 102,4 + 0,1 57,8 58,9 + 1,1 43,5 43,2 + 0,3 36,4 35,6 — 0,8 28,3 27,5 — 0,8 » Comme c'est la vitesse relative entre les molécules d'étherdu tube tournant et celles du cylindre de fer doux qui produit l'effet magnétique, il arrivera aussi que celui-ci s'aimantera d'une manière déterminée si on le fait tourner autour de son axe dans l'un ou dans l'autre sens, d'où il suit qu'un corps magnétique, tournant dans un espace isolant et, à plus forte raison, dans un espace dépourvu de molécules matérielles, doit s'ai- manter comme s'il était entouré d'une bobine dans laquelle circulerait un courant galvanique d'une intensité déterminée parla vitesse de rotation et les dimensions du cylindre. » La Terre est formée, selon toute probabilité, d'un noyau incandescent, entouré d'une couche refroidie dont l'épaisseur est d'environ 5o'"°ou 60""". Les matières à l'état d'incandescence n'ont plus la faculté de s'aimanter; c'est donc la couche refroidie seule qui devient magnétique sous l'influence des forces d'aimantation. » Suivant les géologues, la croûte terrestre contient environ 2 pour 100 de fer, et, si l'on imagine que toutes les molécules magnétiques soient con- centrées sur une même couche à l'intérieur de la croûte, on aura une couche de matières magnétiques d'une épaisseur d'environ i'"". Cette couche ma- gnétique, qui est à peu près une sphère creuse et qui se trouve à une pro- fondeur d'environ So""" au-dessous de la surface terrestre, doit présenter, sous l'influence d'une certaine force, un moment magnétique presque égal à celui qu'elle présenterait si elle était une sphère solide. » La Terre, étant un corps magnétique, tournant dans un espace d'éther, doit s'aimanter, parce que les choses se passent, au point de vue du magné- tisme, à peu près comme si la Terre restait en repos et si l'espace éthéré tournait en sens contraire. Si l'on imagine la Terre divisée en une infinité découches minces, normales à l'axe, on peut choisir à volonté une de ces ( 225 ) couches et y considérer un point quelconque. Choisissons la couche équa- toriale et le point q situé dans la couche magnétique a, que nous supposons composée des aimants moléculaires. Quand l'aimant moléculaire q se dé- place dans la direction de l'ouest à l'est, par suite de la rotation de la Terre, d'un petit chemin ds^\\ se produira un effet semblable à celui qui provien- drait de ce que, la Terre restant en repos, les molécules d'espace d'éther par- courraient un chemin —ds dans une direction opposée dans le plan, d'où proviennent une infinité d'éléments de courant qui agissent sur l'aimant moléculaire. En suivant un diamètre de la Terre passant parc, nous recon- naîtrions facilement qu'aux deux extrémités de ce diamètre se trouvent deux éléments de même grandeur, mais de directions contraires ; ces deux éléments s'entre-détruisent. Tous les éléments efficaces se trouvent donc entre les limites d'une sphère d'un diamètre égal à celui de la Terre. Si nous appliquons la formule bien connue de l'effet d'un courant élémentaire sur un pôle magnétique et si nous faisons la somme de tous les éléments effi- caces, nous trouvons pour la force S, qui dirige notre aimant moléculaire suivant l'axe de la Terre, l'expression où fA signifie le moment magnétique de l'aimant moléculaire, I l'effet d'un élément de courant d'une section et d'une longueur égales à l'unité dans le plan de l'équateur, r le rayon de la Terre et h la distance de la couche magnétique à partir des limites de l'atmosphère. » Pour tout le moment magnétique M, dans la direction de l'axe de la Terre, nous aurons, en ayant égard aux variations de la vitesse relative et de la direction de la force, » Ces explications concordent avec la formule de Gauss, et la discussion à laquelle nous nous sommes livré exphque tout à la fois la position de l'axe magnétique ainsi que les variations séculaires, annuelles et diurnes ; elle est d'ailleurs en parfaite concordance avec les phénomènes accidentels des orages magnétiques et des aurores boréales. » ( 236 ) ÉLECTRODYNAMlQUE. — Sur un paradoxe éleclrodjnamique. Note de M. Gérard-Lescuyer, présentée par M. Thenard. « Les machines dynamo-électriques, dont la machine Gramme est le type le plus connu, sont réversibles, c'est-à-dire que, si on les fait tra- verser par un courant, elles donnent du mouvement et peuvent servir à transmettre de la force. Dans les mêmes conditions, les machines magnéto- électriques à courants continus jouissent des mêmes propriétés. Il n'y a là rien de neuf. Mais, si l'on envoie le courant produit par une machine dy- namo-électrique dans une machine magnéto-électrique, on assiste à un phénomène étrange, que nous allons décrire. » Aussitôt que le circuit est fermé, la machine magnéto-électrique se met en mouvement; elle tend à prendre une vitesse de régime, en rapport avec l'intensité du courant qui l'anime ; mais subitement elle se ralentit, s'arrête et repart en sens contraire, pour s'arrêter de nouveau et tourner dans le même sens que précédemment. En un mot, elle est animée d'un mouvement alternatif régulier, qui dure autant que le courant qui l'actionne. » Quelle est la cause de ce phénomène? » Évidemment, le courant moteur doit changer de sens ; un galvano- mètre, introduit dans le circuit, le prouve. Mais comment cette inversion de courant peut-elle se produire lorsque la vitesse de la machine géné- ratricedu courant ( machine à vapeur, roue hydraulique, etc.) ne varie pas ? » Il faut donc qu'une cause extérieure vienne renverser les polarités des inducteurs de la machine dynamo-électrique génératrice, pour que cette machine donne naissance immédiatement à un courant de sens opposé qui vient inverser le sens de rotation de la machine réceptrice. Nous constatons ce renversement des polarités des inducteurs en plaçant dans leur voisinage une simple boussole, dont l'aiguille tourne brusquement d'un demi-tour à chaque changement d'aimantation des inducteurs. » Or nous constatons que ces mouvements de la boussole coïncident avec ceux du galvanomètre : nous pouvons donc être assurés que ces deux phénomènes sont liés entre eux, et d'une manière si intime, que l'un doit être la conséquence de l'autre. » Mais cela ne nous explique rien. Faisons une hypothèse, et supposons pour un instant, que la machine magnéto-électrique réceptrice peut, pour une raison que nous ne rechercherons pas, avoir périodiquement un accrois- ( 227 ) sèment de vitesse. Dans les conditions de celte liypothèse, notre machine magnc'to-éleclrique réceptrice, au lieu de continuer à tourner sous l'action du courant auquel elle était d'abord soumise, en vertu de sa vitesse accrue, donnerait naissance à un courant propre qui irait à son tour traverser la machine dynamo-élrctrique. Comme ce courant serait précisément de sens inverse de celui qui provenait de la machine dynamo-élecirique généra- trice, ce serait lui qui viendrait renverser les polarités des inducteurs et donner naissance à un nouveau courant, de même sens que lui, qui à son tour renverserait le sens de rotation de la machine réceptrice. » Nous avons vu plus haut que le galvanomètre et la boussole constatent ces elfets; mais, si notre hypothèse est vraie, ce phénomène ne devra plus se produire lorsque nous empêcherons, par un moyen quelconque, la machine magnéto-électrique réceptrice d'augmenter sa vitesse : pour cela, il suffit d'y adapter un frein. )) Or, aussitôt que ce frein entre en jeu, les effets précédents dispa- raissent: la rotation de la machine demeure constamment dans le même sens, le galvanomètre et la boussole demeurent immobiles. » Que devons-nous conclure ? Rien, sinon que nous nous trouvons en présence d'un paradoxe scientifique, dont l'explication se fera, mais qui ne laisse pas d'être intéressant. » L'expérience est très facile à réaliser; elle réussit autant de fois qu'on le veut, quelle que soit la vitesse choisie. Cependant, il est nécessaire de le dire, avec une machine génératrice telle que la machine Gramme ordi- naire, dont les inducteurs sont en fonte, l'expérience est plus délicate et demande certaines conditions de vitesse, assez simples, en somme. Nous croyons que cet effet est dû à la nature même de la fonte, dont le magné- tisme rémanent offre une certaine résistance au courant inverseur provenant de la machine magnéto-électrique réceptrice. Toute machine à inducteur en fer doux, prise comme génératrice, permet au contraire de réussir du premier coup, sans aucune précaution ni soin. » Habituellement nous nous servons pour cette expérience, comme gé- nératrice, d'une machine dynamo-électrique de Siemens, à courants con- tinus, et, comme réceptrice, d'une petite machine Gramme de laboralou'e, à aimant permanent ordinaire, construite par M. Brtguet. » C. R., 1880, 1' Semestre. (^X. XCI, IS» 4.) 3o ( 2^8) CHIMIE GÉNÉRALE. — Recherches sur l'ozone. Note de MM. P. Hactefecille et J. Chappuis. « A des températures très élevées, la transformation de l'oxygène en ozone et celle de l'ozone en oxygène obéissent probablement aux lois de la dissociation des systèmes homogènes, ainsi que M. Troost et l'un de nous l'ont déjà fait remarquer dans une Communication à l'Académie sur les corps susceptibles de se produire à une température supérieure à celle qui détermine leur décomposition complète. » Aux températures moyennes, la décomposition de l'ozone est réputée toujours complète, lente à la température ordinaire, rapide dans le voisi- nage de 25o° : c'est que la réversibilité, cette condition physique néces- saire et sulfisante pour limiter les changements d'état, ne s'observe pas pour l'ozone à ces températures. L'instabilité de ce corps sera donc comparable à celle de l'acide hypochloreux ou à celle du chlorure d'azote en vapeur. Mais, tandis que la chaleur nécessaire pour constituer ces composés explo- sifs n'a pu jusqu'à ce jour être empruntée qu'à une réaction secondaire simultanée, la transformation allotropique de l'oxygène peut être déter- minée par l'effluve électrique seule. L'acte de l'électrisation place momen- tanément l'oxygène dans les conditions analogues à celles des corps jouis- sant de la propriété de se combiner directement ou de se polymériser sous l'action de la chaleur. » On admet que la température et la pression exercent une influence sur la proportion d'ozone formée dans l'oxygène. Les données numériques manquent à ce sujet : c'est que, si la pression peut varier à notre gré et être mesurée, il n'en est pas de même de la température du gaz pendant la formation de l'ozone. La température du gaz peut bien être incessam- ment ramenée à un degré fixe de l'échelle thermométrique, celle qu'il possède lors du passage de l'effluve n'en reste pas moins inconnue; cette indétermination rend les recherches sur l'ozone particulièrement difficiles et prive l'ensemble des résultats de celte simplicité qui caractérise les lois physico-chimiques des décompositions et des transformations limitées. » Malgré ces difficultés, une Table à double entrée donnant les tensions de transformation de l'oxygène en ozone ferait connaître les conditions de température et de pression les plus favorables à la production d'une pro- portion d'ozone supérieure à celle obtenue jusqu'à ce jour, et permettrait d'acquérir quelques notions sur les lois de la transformation. ( 229 ) » L'appareil imaginé par M. Berthelot pour soumettre à l'effluve un volume limité de gaz est le meilleur qu'on puisse employer toutes les fois qu'on cherche à apprécier l'influence de la température sur la proportion d'ozone formée, parce que l'oxygène, placé dans un espace annulaire très resserré, est en contact avec une surface très grande. » Les variations de pression éprouvées par l'oxygène qui se transforme partiellement en ozone dans ces appareils peuvent servir à mesurer les proportions relatives des deux gaz pendant i'électrisation ou mieux immé- diatement après. La détermination du poids d'ozone formé, par les li- queurs titrées, contrôle utilement les résultats-; mais cette méthode em- ployée seule ne permet pas de suivre les phases de la transformation et d'en constater la rétrogradation, qui se produit toujours sous certaines pressions. )• Voici les proportions d'ozone qu'on peut obtenir en faisant varier la pression et la température : — 23°. 0°. 20°. 100°. Tension Proportion Tension Proportion Tension Proportion Tension Proportion cie (lel'ozone de de l'ozone de do l'ozone de do l'ozone ?ssîons. i'o/.one. en poids. l'ozone. en poids. l'ozone. en poids. l'ozone. en poids. 760... 108,70 0,2t4 82,84 ",i49 53,qfi 0, 106 >j 1) 380 .. . 5 1,68 0 , 204 38,76 0 , 1 5?, 3., 54 0, 125 1,48 0,01 17 3oo . . . 40 , 20 0,201 3o,6o 0 , I SsS 22,20 0,112 .. n 9.35 . . . 24,80 0,191 22,95 0, i53 i5,52 0, 104 0,088 o,ot 18 180. .. 22 , 3o 0,181 16, 58 0,137 10,52 0,089 n » » La tension de transformation de l'ozone dans l'oxygène soumis à l'effluve varie donc avec la température et avec la pression que supporte le mélange gazeux. Cette tension augmente rapidement de valeur lorsque la température s'abaisse : elle double, ou à peu près, en passant de 20° à — 23°. Des recherches en cours d'exécution nous permettront de fixer la température pour laquelle la transformation serait totale. )) Ces résultats montrent bien que les tensions de transformation qui limitent ces phénomènes complexes ne sont pns fonctions de la température seule; elles dépendent manifestement des pressions. Ces équilibres ne peuvent donc être rapprochés de ceux qui s'établissent dans les décompo- sitions chimiques des combinaisons fixes et dans la production des vapeurs saturées aux dépens des corps solides ou liquides. L'analogie avec les phé- nomènes qui nous sont familiers est plus difficile à trouver que pour les transformations allotropiques du phosphore. ( 23o ) » Mais les résultats numériques cilés plus haut établissent que le rapport du volume de l'ozone au volume total est à peu près indépendant de la pression entre des limites assez étendues. Ce rnpport, peu variable entre l'ozone et l'oxygène, signale une analogie entre la transformation allotro- pique de l'oxygène soumis à l'effluve électrique et la dissociation des com- posés gazeux, car la dissociation de l'acide iodhydrique et celle de l'acide sélénhydrique, pour ne citer que les exemples les plus simples, sont, à cer- taines températures, limitées par des tensions sensiblement proportion- nelles aux pressions totales. Les fractions d'acide iodhydrique décomposées à 440° sont : Ea centièmes. atm Sous la pression de 4,4 ^4 î*^' 11 ?. , 3 25,5 " 1,0 ?.6 , o » 0,2 29,0 » La proportion d'iode et d'hydrogène libres croît, en réalité, à mesure que la pression diminue; la proportion d'oxygène par rapport à l'ozone croît plus nettement encore à mesiu'e que la pression du mélange diminue. La combinaison de l'iode avec l'hydrogène et la transformation de l'oxy- gène en ozone, qui absorbent l'une et l'autre de la chaleur, seraient donc favorisées par un accroissement de densité. » Aux températures supérieures à 0°, la proportion d'ozone est maxi- mum pour o'""',^ environ; l'élévation de la température ralentissant la production de l'ozone, il est plus difficile d'épuiser l'action de l'ef- fluve qu'au-dessous de o", surtout dans l'oxygène peu raréfié. 11 n'est donc pas impossible que ce maximum soit une conséquence de la lenteur avec laquelle se fait la transformation au-dessus de 0°. » L'influence de la pression sur la limite s'exerce d'ailleurs, à toutes ces températures, d'une façon parfaitement continue. Les expériences faites sous des pressions inférieures à 100"'" pourraient faire croire à des phé- nomènes de discontinuité. Nous les décrirons dans une prochaine Note sur la rétrogradation de la transformation de l'ozone pendant l'acte de l'électrisalion, ainsi que ceux que l'on observe au point de vue de la for- mation de l'ozone, en opérant sur des mélanges d'oxygène et de gaz va- riés. B ( ^^^' ) CHIMIE. — Sur une nouvelle modification isomérique de l'Iiydrate d'alumine. Note de M. D. Tommasi. « L'hydrate d'alumine ordinaire, tel qu'on l'obtient en précipitant une solution d'alun avec l'ammoniaque, abandonné à lui-même en présence de l'eau, éprouve, auboutde trois mois environ, une modification moléculaire; de soluble qu'il élait auparavant dans les acides et les alcalis, il est devenu insoluble, ou du moins fort peu soluble, comme l'alumine calcinée, bien qu'il renferme toujours ses 3"'"' d'eau ('). » Les acides chlorhydrique et azotique concentrés ne dissolvent pas im- médiatement le trihydrate d'alumine 5 humide; pour que la solution ait lieu, il faut environ soixante heures, en employant pour 2?''à 3^'' d'alumine hiimide 20'^'' d'acide. Pour saturer un poids donné d'acide chlorhydrique avec l'alumine (?, il faut environ un mois. Si l'on emploie pour la même quantité d'alumine So'^'^ d'acide chlorhydrique ou nitrique dilué au dixième il faut alors plus de vingt- cinq jours pour que l'alumine puisse se dis- sou Ire. 2?'' à 3^'' d'alumine humide, traités par 20"'' d'une solution très concentrée de potasse, ne se dissolvent qu'au bout de soixante heures. Avec une solution diluée de potasse (solution primitive lo'^'^-l- 5o^<= d'eau) l'alumine ô ne s'était pas encore entièrement dissoute après quarante jours. » L'acide acétique cristallisable n'a pas non plus d'action sur l'alumine â. Ainsi 2'^'' à 3^'' d'alumine 0 humide, traités par 20'^'^ d'acide acétique, ne se dissolvent qu'en très petite quantité; la presque totalité de l'alumine était restée sans se combiner à l'acide, même après quarante jours de contact. » L'acide sulfurique concentré, ou peu dilué, se combine de suite avec l'alumine â ; Bo'"' d'acide sulfiuique à quatre centièmes ne dissolvent 2^'' à 3^'' d'alumine qu'au bout de six jours. » Enfin, un autre caractère plus saillant permet de distinguer le trihy- drate a (alumine normale) du Irihydrate d'alumine â : c'est que, tandis que l'alumine normale forme avec son chlorure un oxychlorure, l'alumine ô ne se combine pas avec son chlorure. » ( ') Je propose de désigner p.ir la leUrc rj ce nouvel isomère du trihydrate d'aluinine, afin de le distinguer de ses trois autres isomères, savoii' : le triliydrate a (alumine normale), le triiiydrate p (gibbsitel et le liiliyilralc '/(alumine colloïdale de Graliani). ( 232 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Observations relatives à une Note de M. E. Boiirgoin sur l'action ultime du brome sur l'acide malonique. Note de M. B. Pe- TRIEFF. « Dans une Note insérée aux Comptes rendus{'), M. Eourgoin a indiqué que, en chauffant pendant six heures, 3170° el en tubes scellés, un mélange d'acide ;ïialoniqne et de brome, on observe la formation de notables quan- tités d'acide tribromacétique et de bromoforme. » Je rappellerai à l'Académie que j'ai étudié l'action du brome sur l'acide malonique il y a plus de cinq ans. » J'ai décrit les produits de substitution, l'acide monobromo et l'acide dibromomalonique, et, dès cette époque, j'ai montré que, par l'action du brome en excès sur l'acide malonique dissous dans l'eau, il se forme de l'acide carbonique, les acides dibromacétique et tribromacétique, et enfin du bromoforme [Berichte der Deutsche chemische Gcselschajl, t, VIII, p. 73o). » S'il existe une différence entre les expériences de M. Bourgoin et les miennes, elle réside tout entière dans un détail d'opération. M. Bourgoin, en effet, chauffe la matière en tubes scellés et à une température assez élevée, tandis que j'ai réalisé cette réaction à l'air libre et à la température ordi- naire. » CHIMIE MINÉRALE. - Sur la chaleur el le volume moléculaires des terres rares et de leurs sulfates. Note de MM. L.-F. Nilson et O. Pettersson. « Après avoir terminé un très long travail pour séparer et purifier quelques-unes des terres rares, nous sommes maintenant en état de com- muniquer la première série des déterminations concernant les propriétés physiques de ces terres qui, au point de vue chimique, sont d'une haute importance, savoir la chaleur et le volume moléculaires. » Les déterminations suivantes, qui sont faites, dans les mêmes cir- constances, avec des combinaisons chimiquement pures dont le poids moléculaire dans chaque cas est déterminé, sont donc parfaitement compa- rables entre elles. La chaleur spécifique est déterminée de 0° à 100° avec le So.inre tin 12 juillet 18S0, pnge i-îi de re Volume. ( =^33) calorimètre Bunsen ('); les sulfates aqueux ne pouvant supporter d'être chauffés à loo" sans décomposition, leur chaleur spécifique a été détermi- née à 46°-47°daus la vapeur de CS'-. Les densités ont été obtenues par une méthode particulièrement adoptée pour éviter les erreurs provenant de l'adhésion de l'air aux substances pulvérulentes (-). Les nombres donnés sont les moyennes d'au moins deux déterminations bien correspondantes. M. Lecoq de Boisbaudran a bien voulu mettre à noire disposition o^', i38 de gallium, et M. Clève l'erbine la plus pure qu'il ait obtenue jusqu'ici. Poids Chaleur Ch.ilcur Volume mo- spé- mo- mo- Combinaison. Formule. IccuKiire. Oxydes, Densilo. cilique. léculaire. léculaii-e. Glucjne GPO' 75,3 102 ,8 3,016 0,2471 0, 1827 0,1879 18, 6i 24.97 25,76 25,76 Alumine Al'O^ 3,990 3,990 18,78 19,32 Saphir APO^ 102,8 (ai^I Chrysobéril 1 -1^0' (Be^ )" 95,9 3,734 O,20o4 19,22 25,69 Scandin6- Sc'O^ 1 36 ,0 3,864 V 0 , i53o 20,81 35,19 0 Oxyde de gallium.. . Ga^O^ .84,0 0, 1062 '9'5i Yuria Y=0= 227,0 274,8 5,o46 7. '79 0 , 1026 23,29 22,17 44.99 38,28 O.xyde d'indium. . . , In'O' 0,0807 Erbine Er»0= 38o ,0 8,64o 9.175 6,480 o,o65o 24,70 25,45 24,43 43,98 42,94 5o,3i Ytterbine Yb 0' 394.0 326,0 0 , 0646 0,0749 Oxyde de lanthane . La^O' Oxyde de didyme. . Di=0= 34., 0 6,950 0 , 08 1 0 27,62 49»o7 Zircone ZrO^ 122,0 5,85o 0,1076 i3,i3 20,86 Bioxyde de cérium . . CeO= 171,5 6,739 0,0877 i5,o4 25,45 Thorine ThO^ 264,0 Sulfates anhy 9,861 drei . o,o548 14.47 26,77 ^ m^\^ A ABJ\tf •«*•■ « ■■ * Sulfate de gluciuna. . GP, 3S0' 3i5,3 2,443 0,1978 62,37 129,07 u d'aluminium. Al=,3S0' 342,8 2,710 o,i855 63,59 126,50 de scandium Sc^3S0* 376,0 2,579 0,1639 62,42 145,80 " de chrome. . . Cr^3S0' 392,4 3,012 0, 1718 67,41 i3o,27 ftrrique Fe%3S0' 400 ,0 3,097 0, i656 66,24 129, 16 " de gallium . . Oa%3SO< 424,0 u 0, 1460 61,90 .. " d'yttrium . . Y^3S0' 467,0 2,6l2 o,i3i9 61 ,60 178,80 " d'indium. . . . In',3S0' 5i4,8 3,438 0 , I 290 66,41 i49'77 [') Voir notre recherche précédente {fViedemann's Ann., t. IV, p. 572; Comptes rendus, I. LXXXVI, p. 823). ^^) Voir OiToPKTTERSsoN,.l/o/e/«/a/po/«/7i/«rt, etc. [Nuv. Act.R. Soc. Se. Ups., t. III, 1878). ( 23/, ) Poids Chaleur Chaleur Volume mo- spé- mo- mo- Combinaison. Formule. Sulfates léculaire. anliydres Densité. (suite). cifique. léculaire. léculaire. Sulfate de lanthane. La',3S0' 566, o 3,600 0, 1 18a 66,90 157,22 " de céiium. . Ce',3S0' 567,0 3,912 0,1168 66,23 •44,9i » de didyme . Di=,3S0' 58 1 ,0 3,735 0, I 187 68,96 i55,55 » d'erbium. . . Er%3S0' 620,0 3,678 0, io4o 64,48 168,57 " d'ytterljimn. Yb',3S0' 634,0 3,79> 0, 1039 65,87 167,15 V de ihoiiuni . Th',2S0' 424,0 » 0,0972 4', 2, " Sulfates aqueux. Sulfate de gluciiun. Gi^ ,380', 12 11=0 53i,3 i,7i3 0 -i 310,17 » d'yttrium . . Y', 3S0S 8H'0 61 1 ,0 2 ,540 0,2257 137,91 240 , 55 » de lanthane La-- ,3S0', glPO 728,0 2,853 o,2o83 i5i,64 255,17 » de ceriura . . ce ,3S0S SIPO 637,0 3,220 0,1999 i3i,33 204, o4 • de didyme. Di' ,3S0\ 8H'0 7?.5,o 2,878 0,1948 i4i ,23 25i ,91 » d'erbium... Ei = ,3S0', 81P0 764,0 3,180 0,1808 i38,i3 240,25 X d'ytteibium Yb= ,3S0\ 8H=0 778,0 3,286 0,1788 i39,ii 236,79 » En soustrayant de la chaleur et du volume moléculaires trouvés pour les sulfates aqueux les mêmes valeurs pour les sulfates anhydres, on oblient un reste exprimant la chaleur et le volume moléculaires de l'eau unie aux sulfates. Pour chaque molécule d'eau, il reste ainsi : Mo- Chaleur \ olume Mo- Chaleur VoUimo Sulfate lécules molé- molé- SuUale lécules molé- molé- aqueux. cVeau. culaire. culaire. aqueux. d'eau. culaire. culaire. D'yttrium . . . . 8H=0 9'4i 7>:' De cérium ... . 5H'0 l3,02 11.82 D'erbium . . . 81P0 9,20 8,95 De lanthane . . • gH'o 9>4o 10, 85 D'ytterbium . , 8H'0 9,i5 8,70 De didyme. . . . 8H-0 9,o3 12, o4 » Pour i'"'^'' d'eau libre, ces valeurs sont égales à 18. La chaleur et le volume moléculaires de l'eau unie à ces sulfates sont donc diminués consi- dérablement et ont donné en effet une valeur minimum jusqu'ici inconnue. » Si l'on juxtapose des combinaisons isomorphes, par exemj)le, de Y, Er, Yb ou de La etDi, on voit facilement que la chaleur moléculaire des combinaisons intimement liées par isomorphisme s'accroît en même temps que le poids atomique du métal s'élève, tandis que, au contraire, le vol utue moléculaire diminue » Pour ce qui concerne en particulier la question de l'atomicité du glu- cium, les nombres donnés ne laissent pas que d'être fort importants. Nous relevons ainsi que : 1° la chaleur atomique de l'oxygène est complètement ( u35 ) normale dansGPO', l'ait drjà prouvé clans la Noie précédente; 2° la cha- leur et le volume moléculaires de GPO' et de A1°0' sont à peu près iden- tiques, que l'alunnne soit examinée comme saphir cristallisé ou comme poudre amorphe ; le chrysobéril, considéré, non comme un aluminate, 1*1 7 j j_ \ O', donne aussi des valeurs complètement identiques; Gl' ) 3° la chaleur et le volume moléculaires du sulfate de Gl, comparés avec les mêmes nombres pour les sulfates de Al, Se, Ga, Y, etc., parlent aussi en faveur de la formule Gl-0% que nous adoptons. Si l'on compare toutes les circonstances mentionnées ici el dans nos recherches précédentes, avec ce fait que la chaleur spéciBque et le volume atomique du glucium, ainsi que la chaleur et le volume moléculaires de la glucine et du sulfate, prendraient des valeurs exceplionuelles dans toute la Chimie si la terre était vraiment GlO, nous sommes convaincus que la question de la valence du glucium est tranchée définitivement. Il n'y a en effet aucune propriété physique du métal, de la terre ou du sulfate qui ne confirme notre opinion. Au point de vue chimique, le cas est entièrement le même. Ne pouvant pas revenir ici sur les nombreuses raisons qui pourraient être citées à ce sujet, nous renvoyons le lecteur à notre Mémoire détaillé, cité |)lus haut, où elles sont déjà relatées, et remarquerons seulement que déjà le glucium, par son sulfate double 3K-0=SO= + Gl-0«,3SO=, typique pour tous les métaux de la gadolinite et de la cérite, se montre comme appartenant à la série de ces éléments, qui est certainement placée à côté, mais bien séparée d'une autre série qui donne un autre sulfate double K=0-SO=' + R=0'' 3S0= + 24H= O ou alun. Le fait d'où l'on a voulu tirer un motif pour la bivalence du glu- cium, que le chlorure fond et se volatilise à luie température plus élevée que Al^Cl", n'est d'aucune importance, car, dans la série de l'ytfrium, avec des chlorures qui fondent et se volatilisent encore plus difficilement, se présentent bien des analogies pour le glucium, à cet égard aussi bien que sous tous les autres rapports. » G. R.. 1880, 2« Semestre. (T. XCI, N° i.) 3l ( 2H(; ) CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur une jermentalion nouvelle du glucose. Note de M. L. Boutroux, présentée par M. Wurtz. « Dans la séance du 4 mars 1878 (t. LXXXVI, p. 6o5), j'ai en l'honneur de présenter à l'Académie une Note intitulée Sur la fermentation lactique. Je dois maintenant rectifier une erreur que j'ai commise dans ce travail. L'acide qui se produit dans la fermentation que j'ai étudiée n'est pas, comme je le pensais, de l'acide lactique, de sorte que le titre même de la Note est inexact. Voici les principales propriétés de cet acide. » Il est incolore, inodore, sirupeux, incristallisable. La chaleur le dé- compose très facilement. Chauffé à 58°, il brunit et perd lentement de son poids. )) Tous les sels qu'il forme sont, comme lui, facilement décomposés par la chaleur. Le sel d'ammoniaque se décompose lentement à 100°. Il brunit; puis, perdant toujours de son poids, il laisse un résidu tout à fait noir. Les sels de chaux, de baryte et de cadmium résistent à la dessiccation à 100°. Mais vers i4o° le sel de chaux commence à brunir. Quand on porte l'acide ou l'un quelconque de ses sels à une température plus élevée, il noircit et se boursoufle comme le caramel. » Cet acide est fortement réducteur. Il réduit à froid le nitrate de sous- oxyde de mercure à l'état métalHque; à l'ébullition, il réduit les sels d'ar- gent et d'or. A l'état libre, il réduit très faiblement la liqueur de Fehiing bouillante ; mais cette réduction doit être causée par une impureté, car elle est nulle quand on emploie, au lieu de l'acide libre, le sel de chaux, ou celui d'ammoniaque, ou celui de soude. » Il s'oppose à la précipitation du perchlorure de fer par l'ammoniaque et à celle du nitrate neutre de bismuth par l'eau. )) Tous ses sels sont solubles dans l'eau et insolubles ou très peu so- lubles dans l'alcool ; il existe cependant un sel basique de plomb insoluble dans l'eau. J'ai obtenu à l'état cristallisé les sels d'ammoniaque, de chaux, de baryte, de strontiane, de magnésie, de zinc, de cadmium et de plomb; je n'ai pas pu faire cristalliser ceux de potasse, de soude, de fer et de cuivre. La plupart des cristaux obtenus sont microscopiques : mais le sel d'ammoniaque se présente en gros cristaux mesurables; ce sont des prismes orthorhombiques, avec les modifications g', A% b\ a-, e", e'' ; la face/? est supprimée; l'angle du prisme est de 98°42', et le rapport de la ( :^37 ) base à la haufeur de o,863. Le sel neutre de plomb cristallise en très petites tablettes hexagonales régulières. » Je n'ai trouvé aucun pouvoir rotatoire au sel d'ammoniaque ni au sel de chaux. » Pour préparer l'acide, je fais fermenter un mélange d'eau de levure et de glucose en présence d'un excès de craie, en y semant l'organisme que j'ai isolé et que j'ai appelé par erreur fennenl lacliqiie dans ma première Note. J'obtiens ainsi le sel de chaux. De ce sel je passe au sel d'ammo- niaque au moyen de l'oxalate d'ammoniaque; en cliaufi'ant le sel d'ammo- niaque avec de la baryte, je prépare le sel de baryte; en précipitant celui-ci par le sulfate de cadmium, j'obtiens le sel de cadmium; dans ce dernier je fais passer un courant d'acide suif hydrique, je filtre et j'évapore dans le vide : j'obtiens ainsi l'acide pur. » L'analyse de cet acide m'a donné la formule C'-H'-O". C'est donc un produit d'oxydation du glucose. J'ai fait aussi l'analyse élémentaire du sel de chaux, en le brûlant par du chromate de plomb additionné d'un dixième de bichromate de potasse. J'ai trouvé ainsi la formule pour le sel séché à 1 00°. Le dosage des bases dans les autres sels m'a donné les formules suivantes : Sel d'ammoniaque (séché à froid dans le vide). . C''H' = 0"AzH' Sel de baryte (séché à 100') C''^H"BaO" -)- HO Sel de cadmium (séché ii 100°) C"H"CdO". » La formule trouvée pour l'acide est la même que celle de l'acide gluco- nique, obtenu en 1870 par Hlasiwelz et Habermann ('), par l'action du chlore sur le glucose. Les formules des sels sont également les mêmes, sauf pour l'eau de cristallisation ; mais cela pourrait tenir à ce que la dessiccation n'a pas été faite à la même température. Comme d'ailleurs les propriétés de cet acide, telles qu'elles ont été décrites par ces deux chimistes, appar- tiennent toutes à l'acide que j'ai obtenu, je dois conclure à l'identité de ces deux acides. » La production de l'acide gluconique dans la fermentation que j'ai étudiée se fait sans aucun dédoublement, par xuie simple oxydation; j'ai vérifié que dans le liquide fermenté le glucose disparu est remplacé par un poids un peu supérieur d'acide et que pour i'^'' d'acide formé il y a 2'^'' d'oxygène absorbés. [^) An II aie n dcr Chcinic uiid Pluuinacic. l. CLV, p. r.>3; iS^ji ( -238 ) » Ce n'est donc pas là nne fermentation proprement dite, si l'on réserve ce mot pour les modifications profondes, accompagnées de dégagement de gaz, que subissent les matières fermentescibles sous l'influence de cellules vivantes. D'ailleurs, l'orgauisme qui produit celte transformation, au lieu d'être anaérobie comme ceux qui produisent les fermentations propre- ment dites, est essentiellement aérobie. M Les faits qui précèdent laissent subsister tous ceux qui sont mentionnés dans ma première Note, pourvu qu'on remplace partout le mot lactique par le mol gluconique. Je renvoie donc à cette Note pour tout ce qui con- cerne l'élude morphologique et physiologique du ferment. M Le résultat que j'ai annoncé dans cette même Note sur l'identité de ce ferment avec le mycoderma aceli a été confirmé par mes nouvelles expé- riences. Le même organisme, semé dans un milieu sucré, produit l'acide gluconique, et, semé dans un milieu alcoolique, produit l'acide acétique. Seulement il existe plusieurs espèces de mycoderma aceli, et je ne sais si toutes ces espèces sont également propres à la production de l'acide glu- conique. » PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — De l'absorption et de l'élimination des poisons chez les Céphalopodes. Note de M. E. Yung, présentée par M. de La- caze-Duthiers. « M. Paul Bert a constaté, dans son étude physiologique de la Sepia offi- cinalis, que cet animal se comporte vis-à-vis du curare et de la strychnine à peu près comme les animaux classiques de l'expérimentalion. Les jioisons étant des instruments physiologiques d'une grande délicatesse et par cela même très propres à nous éclairer sur la nature fonctionnelle des animaux inférieurs, j'ai étendu les observations de M. Berl à un grand nombre de Céphalopodes divers et j'ai expérimenté avec plusieurs poisons. » Ces éludes ont surtout porté sur Octopus vulcjaris et macropus, Eledone mosclmta, Sepia officinalis, Lolicjo vulcjaris, et elles m'ont donné chez tous des résultats comparables. » L'absorption par la peau n'a heu que d'une manière très faible. Un Poulpe, par exemple, peut porter impunément sous sa peau, pendant plu- sieurs heures, une dose de sulfate de strychnine dont la dixième partie suffirait pour le tuer immédiatement si elle était portée sur les branchies. C'est par ces derniers organes que l'absorption est en général la plus prompte; elle est même instantanée pour certaines substances (strychnine. ( 239) nicotine); pour d'aulres, au contraire (curare, upas antiar), elle ne se fait que fort lentement. Delà des différences apparentes dans la violence d'action des poisons, qui trouvent leur explication dans le pouvoir osmotique des substances employées. C'est ainsi que, si, au lieu de plonger l'animal dans une solution de curare et d'attendre longtemps que l'absorption branchiale ait produit la paralysie, on découvre la grosse artère céphalique et qu'on y injecte quelques gouttes de la solution, l'effet toxique se fait sentir très rapidement. Dans plusieurs cas d'absorption lente par les branchies, j'ai dû avoir recours à ce stratagème. » La résistance relative que présentent certains animaux à l'action de certains poisons réside surtout dans la difficulté de l'absorption. » Quant à l'élimination des poisons, elle s'effectue, chez les Céphalo- podes, concurremment par deux organes, le foie et la poche du noir. On peut le démontrer d'une façon élégante avec la nicotine, par exemple. On empoisonne un Poulpe ou un Élédone en lui introduisant quelques gouttes du poison dans la cavité branchiale. Ilsurvient rapidement des convulsions; les mouvements respiratoires sont bientôt abolis, mais les cœurs veineux et artériel continuent à battre quelques instants. Si après quelques minutes on retire le foie et la poche du noir, et qu'on les coupe en morceaux dans un vase renfermant un autre individu sain, ce dernier donne bientôt tous les signes de l'intoxication. » Je ferai connaître prochainement l'action spéciale des différents poisons. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Vitesse de transmission de l'excitation motrice dans les nerfs du Homard. Note de MM. L. Frédéricq et G. Vandevelde, pré- sentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Grâce à l'hospitalité si libérale que M. le professeur de Lacaze- Duthiers a bien voulu nous accorder dans ses laboratoires de Roscoff, nous avons ])u compléter au bord de la mer les expériences que nous avions entreprises au laboratoire de Physiologie de l'Université de Gand, sur la vitesse de transmission de l'excitation nerveuse motrice dans les nerfs du Homard (nerf qui anime le muscle fléchisseur du doigt mobile de la pince). Nous avons eu recours à la seconde des deux méthodes (la mé- thode graphique) employées par Helmholtz dans ses recherches sur la pro- pagation de l'influx nerveux moteur chez la Grenouille. » A Gand, par une température de -h io°C. à + i2°C. (février et { a4o) mars 1879), uous avions trouvé que celte vitesse est de 6'" environ par seconde. Nous avons obtenu des chiffres plus élevés, 10" à 1 2™ par seconde, dans les expériences exécutées à Roscoff en été (température de + 18° à + 20°). » L'excitation motrice se propage donc avec infiniment plus de lenteur chez le Homard que chez la Grenouille ou chez l'Homme. » OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la sensibililé différentielle de l'œil pour de petites surfaces lumineuses. Note de M. Aug. Charpentier, présentée par M. Vulpian. « Il est admis, comme je l'ai rappelé dans une précédente Communica- tion (5 juillet 1880), que l'oeil distingue l'une de l'autre deux surfaces éclairées conliguës, pourvu que leur éclairement diffère au moins de ~j environ. Or il est curieux de voir que cette valeur s'accroît dans de très larges proportions quand les deux surfaces sont suffisamment petites ou, ce qui revient au même, quand on les regarde d'assez loin. » J'ai constaté ces faits à l'aide de l'appareil, déjà connu, qui me sert à graduer la lumière; cet appareil contient une lentille qui produit l'image d'un objet lumineux sur un écran en verre dépoli; en faisant varier à l'aide d'un diaphragme spécial la surface libre de cette lentille, on change dans la même proportion l'éclairement de l'image produite. Or on peut, en collant sur une des faces de cette lentille un pelit prisme en verre, d'étendue et d'angle convenables, dévier ime porlion des rayons lu- mineux qui tombent sur elle, de manière à former sur l'écran deux images contiguës; il sera, dès lors, facile de faire varier l'éclairement relatif de ces deux images à l'aide du diaphragme mobile contenu dans l'appareil. « L'expérience consiste à rechercher jusqu'à quel point on peut ob- scurcir ou éclairer l'une de ces deux images par rapport à l'autre sans cesser de les juger également éclairées. » En donnant à chacune de ces deux surfaces lumineuses contiguës la forme d'un carré de o'°,oo2 de côté, j'ai placé à 3'° une personne de vue normale, et j'ai dû augmenter de ^"„ en moyenne l'éclairement de l'un des deux carrés pour qu'il pût être distingué de l'autre. L'image formée par chaque carré sur la rétine devait avoir alors un peu plus de j^^ de mil- limètre de côté. » Pour une distance moitié moindre (i"',5o), et par suite pour une (24l ) imnge rétinienne de largeur à peu près double, la sensation différentielle a été de f^nj. M On voit combien ces nombres sont supérieurs au chiffre moyen de -^, adopté pour la distinction de plus grandes surfaces lumineuses, chiffre qui, dans les expériences faites sur ces dernières, s'est montré indépen- dant de l'étendue des objets lumineux. » Il y a donc, dans nos résultats, deux faits très spéciaux qui paraissent caractériser la vision des petits objets : le premier, c'est la remarquable faiblesse du pouvoir distinctif de l'œil pour les petites surfaces lumineuses; le second, c'est la proportionnalité qui semble exister entre ce pouvoir distinclif et le diamètre des petits objets (ou plutôt de leurs images réti- niennes). » PALÉONTOLOGIE. — Contributions à ta flore pnléozoiqite. Note de M. L. CuiÉ, présentée par M. Chatin. « Il n'est pas de fossiles qui aient donné lieu à autant d'hypothèses que les Bilobites [Cniziana, Frœna, Fiicoides), dont les plus anciens vestiges ont été observés vers l'horizon des grès à Eopliflon de la Scandinavie. Les remarquables travaux de MM. Hall, Unger, Torell, Nathorst et Liunars- son, bien que jetant quelque jour sur cette question pleine d'intérêt, pré- sentent des résultats d'une étonnante diversité. Chez nous d'ailleurs, dans nos musées, dès qu'il s'agit de ces empreintes, tout est à l'état de docu- ments épars, et, aussi bien pour les Bilobites que pour les Tigillites, c'est la multiplicité, la confusion qui dominent. A cet égard, les recherches que j'ai pu faire dans les quartzites inférieurs de l'ouest de la France ont été fructueuses. Une riche série de Cruziana, provenant de Chemiré-en-Char- nie (Sarthe), m'a permis d'opérer le discernement de plusieurs formes étudiées sur place. J je Frœna Goldfnssii'B.h., a surtout attiré mon attention, et, si je ne possède pas encore tout l'ensemble du Bilobite, je vois cepen- dant le mode de bifurcation de ses parties essentielles avec une grande clarté. L'espèce est constituée par des cordons plus ou moins tubuleux, dont la largeur n'excède guère o™,oio. Chaque accolade présente une dépression centrale et deux sillons latéraux parallèles. Sans trace du réseau superficiel, si compliqué chez certains types [Cruziana jurcifera, Bronnii, Bugosa), les cordons, d'abord réunis, se bifurquent de la façon la plus nette; il existe aussi des indices de ramification qui permettent de croire ( 243 ) que les cordons étaient ramenx et l'accolade amincie laisse voir la conver- gence des deux sillons latéraux vers la dépression centrale. Ce fossile en apprend plus que les nombreux fragments entassés dans nos musées. » Que les Frœnn ne comprennent pas des formes unilobées et des formes bilobées, comme on l'avait supposé, c'est un point sur lequel l'échantillon de Chemiré-en-Charnie ne peut laisser aucun doute. Le Frœna Goldfussii est effectivement unilobé on bilobé suivant le point observé; l'empreinte laisse voir cette communauté d'origine en fai- sant toucher au doigt les causes accidentelles qui ont amené la rupture entre les diverses parties. J'incline à voir en cette production les vestiges d'une grande Algue tubiforme, dont l'analogie avec certains Cylindrites du lias ne saurait être méconnue. Rien parmi les Thallophytes de nos mers actuelles ne représente ces Algues du type paléozoïque. Si l'interprétation du Frœna Goldjussii est assez avancée pour qu'il soit permis d'établir quelque chose de précis à son égard, il est vrai de dire que la plus grande réserve est commandée dès que nous étudions les autres Frœna, qui nous sont presque toujours parvenus d'une manière obscure et fragmentaire. Un document tel que celui de Chemiré-en-Cliarnie peut seul produire, en pareille matière, la conviction scientifique. Des recherches ultérieures me permettront de faire connaître plus complètement l'organisation de ce fossile. Aujourd'hui j'ai cru utile d'insister sur le mode de bifurcation des tubes ou cylindres constituant vraisemblablement la partie stipitale de l'Algue : c'est là que se décèle la nature végétale du Frœna Goldfussii. Les paléontologistes qui verront l'échantillon de Chemiré-en Charnie (Sarthe) n'auront nul doute sur ce point; notre empreinte leur en fournira une cer- titude absolue. » PHYSIQUE DU GLOBE. — La Loire ^ le Loiret et les courants souterrains du val d'Orléans. Note de M. Sainjon, présentée par M. Daubrée. « Le val d'Orléans est situé sur la rive gauche de la Loire; on sait que ce val est sillonné par des courants souterrains, auxquels sont directement empruntées les eaux qui alimentent la ville d'Orléans depuis l'année 1864 ; c'est également à ces courants qu'est liée l'existence des sources fort con- nues du Loiret. » Les eaux souterraines dont il s'agit proviennent de laLoire elle-même, mais elles y rentrent toutes, après un trajet relativement peu considérable. ( ^^/|3 ) » On peut indiquer le point où commencent les premières pertes souter- raines de la Loire. Ce point est situé près cki hameau de Bouteille (com- mune de Guilly), à /[i'''"en amont d'Orléans. [1 ne peut y avoir de doute à cet égard, car des jaugeages comparatifs que j'ai fait faire avec le moulinet de Vollman n'accusent pas de différence sensible à Bouteille et en amont de Bouteille, tandis qu'Us donnent des chiftres plus faibles à peu de dis- tance en aval. » On peut également indiquer et même préciser le |)oint où la rentrée en Loire des eaux perdues s'est intégralement effectuée; ce point coïncide avec l'embouchure du Loiret (g'^^'en aval d'Orléans), et l'on retrouve immé- diatement en aval de cette embouchure les ménies débits qu'en amont de Bouteille : c'est ce qiù résulte également des nombreuses opérations faites avec le moulinet de Voltman. » La restitution à la Loire des eaux qu'elle a perdues n'a pas unique- ment lieu à ciel ouvert par le Loiret; elle a lieu en outre par des rentrées de fond, dans le lit même de la Loire. Ces rentrées ne commencent qu'auprès d'Orléans, de sorte que c'est là que le fleuve est réduit à son minimum de débit, ou, en d'autres termes, c'est au droit d'Orléans que la somme des courants souterrains du val atteint sou débit maximum. » Les variations d'état de la Loire amènent nécessairement des varia- lions corrélatives dans ses pertes souterraines, et celles-ci en amènent h leur tour dans les débits du Loiret. » La Loire a donc, entre Bouteille et le confluent du Loiret, deux cours, l'un à ciel ouvert, le long des escarpements qui régnent presque sans in- terruption sur la rive droite, l'autre à travers le v;d d'Orléans, et celui-ci est souterrain, du moins en grande partie, puisqu'une fraction seulement des eaux dérivées devient visible au Loiret. » Quant au val d'Orléans, il se présente sous la forme d'une grande dépression, d'une superficie de i44oo''', dont le niveau moyen est seule- ment de 4"" à 5"" au-dessus des plus basses eaux de la Loire, et il est limité sur la gauche par des coteaux. C'est au pied de ces coteaux que coulent d'abord le petit ruisseau du Dhuy, puis le Loiret, qui n'est que la conti- nuation du Dhuy, mais du Dhuy brusquement transformé par les sources abondantes provenant do la Loire. » La configuration topographique que je viens d'indiquer est la consé- quence du mouvement de dislocation qui a déterminé la faille dans la- quelle s'est établi le cours de la Loire. Or cette faille se subdivise, à Bou- teille, en deux branches qui se rejoignent au confluent du Loiret : la Loire C. R., ibSo, 2» S<;mfSCr^. (T. XCI, N» ■4.) -"2 ( 24/, ) conle dans la branche de droite, le Loiret dans la région la plus accen- tuée de la branche de gauche, et l'îlot compris entre ces deux branches s'est affaissé pour former le val d'Orléans. » Les sondages ont appris, de plus, qu'il existait dans le val dOrléans de nombreuses fissures et même des cavernes. Cela est facile à comprendre, car l'affaissement auquel ce val correspond n'a pu s'opérer, sans fendiller les couches calcaires dans bien des directions. Il faut donc se représenter les deux branches, rive droite et rive gauche de la faille, comme commu- niquant ensemble, sous le val d'Orléans, par un plus ou moins grand nombre de conduits souterrains. » Tout s'explique dès lors : la Loire arrive à Bouteille par une faille unique à travers l'argile plastique; la faille se bifurque à Bouteille, et cette bifurcation concorde avec l'apparition, sous les sables et graviers du lit du fleuve, des calcaires fissurés, à travers lesquels commencent les pertes qui alimentent les courants souterrains du val d'Orléans. Puis, à partir du point où les calcaires émergent dans les branches de la faille, c'est-à-dire près du château de la Source pour celle de gauche, et d'Orléans pour celle de droite, une partie des eaux souterraines donne naissance au Loi- ret qu'elles grossissent graduellement, tandis que le surplus rentre suc- cessivement en Loire. Aucun de ces courants ne s'égare en dehors, parce que l'affaissement dont j'ai parlé plus haut a rompu toute communication entre les couches calcaires des escarpements de droite et des coteaux de gauche et celles correspondantes du val, qui sont brusquement à un niveau inférieur, de sorte que le débit de la Loire se reconstitue intégralement au point où les deux branches de la faille se referment, c'est-à-dire au con- fluent même du Loiret. » Quant à la manière dont s'effectuent matériellement les pertes et les rentrées d'eau qui font l'objet de cette étude, les choses s'expliquent d'elles-mêmes là où les couches fissurées affleurent au fond même du lit. Rien de plus simple également ])artout où les fissures sont directement en contact avec les sables et graviers. Mais le plus souvent les sables et gra- viers sont séparés des couches fissurées |)ar des dépôts argileux, ou plus ou moins argilo-sablonneux, et la communication n'est alors possible que sur les points accidentels où ce toit imperméable a disparu. » Il est probable d'ailleurs que ces cheminées de communication cor- respondent plutôt à des cavités et cavernes qu'à de simples fissures, car il ne se passe guère d'année où l'on n'ait à signaler, dans le lit de la Loire, des effondrements partiels qui donnent lieu soit à des pertes, soit à des ( 2/,5 ) rentrées d'eau, suivant la région dans laquelle ils se produisent, et se pré- sentent presque toujours sous la forme d'entonnoirs circulaires ou cônes renversés, à talus réguliers, par le fond desquels le terrain meuble de la surface disparaît presque instantanément. » Des effondrements se sont produits et se produisent encore dans le val d'Orléans, et par conséquent en dehors de la Loire; on en a constaté des exemples eu 1846, lors de la construction du chemin de fer de Vierzon, et les entonnoirs d'ancienne date, aujourd'hui plus ou moins comblés, qui sont si multipliés sur le territoire des communes de Saint-Denis-en-Val et de Saint-Jean-le-Blanc, n'ont pas une autre origine. » PHYSIQUE DiLi GLOBii. — Sur le gisement de silex taillés cCEl Hassi [Sahara algérien). Note de M. G. Rolland, présentée par M. Daubrée. « M. H. Weisgerber rapporte du Sahara une grande quantité de sdex taillés, pointes de flèches et débris de tailles, recueillis à la surface du sol tout le long de l'iliiiéraire de la mission de Laghouat-El Goleah-Ouargla-Biskra. » M. Jourdan et moi avons découvert à El Hassi, à mi-chemin entre Laghouat et El Goleah, un gisement de ces silex, recouverts par un dépôt récent de sources calcaires, aujourd'hui disparues. » Les puits d'El Hassi se trouvent à la tète de la vallée sèche de l'Oued Sobti. Cette vallée est excavée dans le plateau crétacé du Mzab et d'El Go- leah, lequel est constitué par un système presque horizontal de couches cal- caires, appartenant à l'étage turonien. AElHassi, le calcaire est blanc, com- pacte, dur, sans fossile. Les bancs crétacés sont traversés par des veinules de calcaires concrétionnés quaternaires, qui forment des croûtes à la surface. Ces croûtes empâtent accidentellement des silex provenant des ni- veaux supérieurs. Le fond de la vallée est occupé par un poudingue bréthiforme, composé de débris de calcaires crétacés et d'un ciment com- pacte de calcaire concrétionné. Le poudingue quaternaire est recouvert par une faible épaisseur de limon et celui-ci par un travertin récent. Ces dépôts successifs ont été ravinés par le petit ruisseau de l'Oued Sobti, où leur superposition apparaît clairement, et le long duquel j'ai relevé une série de coupes géologiques. » Un des puits supérieurs d'El Hassi est creusé dans le lit même du ruisseau. En ce point, la berge droite est verticale et a 2™. Elle montre le limon nettement recouvert par le travertin. A la partie supérieure du limon, ( ^46 ) c'est-à-dire au niveau de la surface de l'ancien sol, se présente un lit de sables quartzeux, identiques aux sables des dunes, avec petits débris de cal- caires légers, ayant sans doute été transportés par les vents. C'est à ce niveau que nous avons trouvé, M. Jourdan et moi, des silex inconteslable- ment taillés de main d'homme; ils sont en place et entièrement pris dans la couche sal)leuse. Nous en avons recueilU sur une longueur de 3o™, en sui- vant l'affleurement et en pratiquant de petites sous-caves sous le travertin. » Le travertin superposé comprend plusieurs nappes distinctes. Le cal- caire est poreux et blanchâtre vers le bas, compacte et brun vers le haut. L'épaisseur est de o^jGoau bord du ruisseau; elle peut atteindre l'^jSo au maximum. Le travertin occupe toute la largeur de la vallée, soit à peu près 5oo™; en aval, il suit le thalweg, se rétrécit et ces5e à iSoo™ environ plus loin. Ce dépôt de sources est de l'époque actuelle; la durée nécessaire à sa formation peut n'avoir pas été longue, même si on la rapporte aux temps historiques. » Les sources ont entièrement disparu à El Ilassi, et les puits qu'on y rencontre sont alimentés par de petites nappes d'infiltration, renfermées dans les couches crétacées sous-jaceutes. Ce fait vient s'ajouter à d'autres tendant à prouver que le Sahara, depuis qu'il est habité par l'homme, est de plus en plus privé d'eau, et par suite de plus en plus désert. » AÉROSTATION. — Sw Ics moyens d'oblenir des épreuves photographiques en ballon libre. Noie de M. l*. Desm.vrets, présentée par ]M. Janssen (Extrait.) « Les aéronautes ont toujours été frappés de la netteté avec laquelle les objets terrestres se dessinent à leurs pieds; ils ont souvent comparé les paysages qu'ils apercevaient à des Cartes en relief. Aussi l'idée de tir^r des clichés photographiques du haut de la nacelle est-elle fort ancienne. » M. Nadar réussit, en 18G8, à obtenir quelques clichés à bord de la nacelle du ballon captif de M. Henri Giffard, à l'hippodrome du bois de Boulogne. En 1878, M. Henri Giffard, ayant fait construire le ballon captif des Tuileries, autorisa M. Dagron à reprendre les expériences de M. Nadar. )) Mais il restait à résoudre le problème plus important de prendre des photographies en ballon libie. Quoique, dans le récit de son ascension dans le FoUa pendant le siège de Paris, récit qu'il a adressé à l'Académie, M. Junssen ait fait très judicieusement remarquer que ces opérations - ( --^-'M ) délicates devaient réussir dans un grand nombre de cas, on ne saurait citer aucune tentative sérieuse..,.. » Dans l'ascension que j'ai exécutée le i/i juin dernier, à 5''Zi5'" du soir, à l'occasion des fêtes de Rouen, j'ai été assez heureux pour obtenir deux clichés, dont je mets des épreuves sous les yeux de l'Académie. » La chambre noire était carrée, du format ordinaire, demi-plaque à châssis doubles, à glaces i8 X i8. » I/objectif, de la maison Derogy, était un aplanélique 21x27. Son foyer mesurait o™,29 et son diaphragme o'",o35 de diamètre. Les lentilles avaient o'",o44 d'ouverture. » L'obturateur électrophotographique a été combiné par moi, de concert avec M, de Combettes, en m'inspirant du système d'obturateur instantané que M. Janssen a organisé d'une façon si parfaite pour son Observatoire de Meudon. Il se compose d'un disque en caoutchouc durci, percé de deux ouvertures circulaires placées sur un même diamètre et égales en grandeur à celle des lentilles de l'objectif. Ce disque est mis en rotation rapide par un mouvement d'horlogerie. Les déclanchements s'opèrent au moyen d'un courant électrique, agissant sur deux électro- aimants Bourbouze, et obtenu à l'aide de 2 petits éléments à renver- sement au bisulfate de mercure de M. Trouvé. » J'ai employé, comme plaques sensibles, des glaces au gélatino-bromure d'une fabrication spéciale et préparées par M. Laisné. Je me suis servi du développement à l'oxalate de fer pour révéler mon image. » Je n'ai pu encore exécuter les expériences nécessaires pour évaluer quelle a pu être la fraction de seconde pendant laquelle la plaque iuipres- sionnable est restée exposée à la lumière ('); mais, comme les épreuves sont très nettes, il faut que le temps de pose ait été extrêmement ré- duit,... » La séance est levée à 5 heures un quart. D. Yx lie seconde. ( 248 ) BULLETIN BIBLIOURAPUIQDE. OOTB&GES REÇUS DANS LA SÉANCE DU 26 JUILLET l88o. Traité de Géométrie supérieure ; par M . Chasles. 2" édition. Paris, Gauthier- Vil lars, i88o;in-8°. Études économiques sur l'exploitation des chemins de fer ; par M. J. de la GouRNERiE. Paris, Gauthier-Villars, 1880; in-8". Chambre des Députés. Discours prononcé par M. le baron Larrey dans la séance du i^juin 1880. Projet de loi sur l'administration de l'armée. Paris, A. Wit- tersheim et C'% 1880; in-8°. Une application des images accidentelles ; par^ . J. Plateau. Bruxelles, iujpr. F. Hayez, 1880; opuscule 111-8". Ministère de la Marine et des Colonies. Jide-Mémoire d'Artillerie navale; i'^^livr.,1880. Paris, typ. G. Chamerot, 1880; 2 livr. in-8° et Atlas in-folio. Ministère de la Marine et des Colonies. Mémorial de l'Artillerie de la Marine; t. VIII, i'" livr. Paris, typogr. G. Chamerot, 1880; texte in-8°, Atlas in-folio. Tératologie entomo logique. Recueil de Coléoptères anormaux; par feu M. S. MocQUERTs, avec Introduction par M. J. Bourgeois. Rouen, impr, L, Deshays, 1880; in-8°. Annales de la Société d'Agriculture, Histoire naturelle et Arts utiles de Lyon; 5* série, t. I, 1878. Lyon, Pitrat aîné, H. Georg ; Paris, J.-B. Baillièrt', 1880; in-8''. Monographie géologique des anciens glaciers et du terrain erratique de la partie moyenne du bassin du Rhône; par A. Falsan et E. Chantre. Lyon, impr. Pitrat aîné, 1875; Atlas in-folio. Ornithologie de la Sarthe. Échassiers, — Rop'ces, Grimpeurs, Pigeons, Gallinacés, — Palmipèdes, — Passereaux; par Amb. Gentil. Le Mans, impr. Monnoyer, 1 878-1 880; 4 !>'■• in-8°. (Deux exemplaires.) Traité pratique des affections cutanées ou maladies de la peau ; par le J}' Th. Brame. Paris, E. Savy, sans date; in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey.) La forme ptotogénique dans les trois règnes, ou la matière, le mouvement et la vie. — Eloge de Velpeau. — Essai sur l'air atmosphérique dans ses rap- ports avec l'Hygiène et l'Agriculture. — Recherches sur la cristallisation du soufre. — Sur l'état utriculaire de l'eau. — Quelques traits de l'histoire physico- chimique et naturelle de l'eau. — Lumière, spectre solaire, couleurs propres des (249) objets, contrasles. — Eludes sur les l'ins. — Râle des nitrates en agriculture. — Sur le chaulage-pralinage à la potasse caustique et au sable, et sur le citaulage alcalin. ~ De la loi des proportions multiples de Dalton et des atmosphères parti- culaii es ; par M. Ch. Brame. Paris et Tours ; i t brocli. in-8°. Le globe terrestre et ses merveilles naturelles ; par MM. KLEI^ et Thomé. Édition française par M. Ch. Baye. 2" livr. Paris, Fr. Ebhardt, 1880; in-S". Au pôle nord ^- par F. von Heli.wald. Traduction de Ch. Baye. 2^ livr. Paris, Fr. Ebhardt, 1880; in-8°. Rapport entre les silex taillés préhistoriques et les ossements fossiles de Pachy- dermes dans les lieux mêmes ; par le D'' E. Robert. Saint-Denis, impr. Lambert, sans date; opuscule in-8°. (Deux exemplaires.) De la meilleure disposition à donner aux caisses et cartons des collections d'in- sectes; par A. Preudhommede Borke. Bruxelles, impr. Weissenbrucb, 1880; in-8°. (Extrait des Annales de la Société entomologique de Belgique.) Tableau statistique du nombre des Belges qui ont pris part aux diverses expo- sitions industrielles; par k. de Hemptine. Sans lieu ni date; br. in-S". (Extrait du Bulletin du Musée de l'Industrie de Bruxelles.) Meteorological obseï votions al stations of the second orderJortheyeariS'jS. London, J.-D. Potter, 1880; in-4''. Contributions to our knowledge of the meteorology of the arlic régions; Pari II. London, J.-D. Potter, 1880; in-4". Meteorological observations made at the Adélaïde Observatorj during the year 1878, under the direction of Ch. Todd. Adélaïde, printed by E. Spiller, i879;in-4°. Memorie délia Socitta degli Spellroscopisti ilaliani; disp. 3", marzo 1880. Roma, A. Paolini, 1880; in-4°. (Deux exemplaires.) A. Bartoli. Una nuova esperienza sulla elettrolisi con deboli elettromotori. — Fenomeno delC elettrolisi deU'acido solforico concentrato, etc. — Relazione fra la coesione specifica, la densita e il calorico specifco di una classe di liquidi. — Dimostrazione elementare di un leorema relaliuo alla teoria del raggiamento dalo dalprof. R. Clausius. — Su le polorilà galvaniclie, etc. - Jppareccino per la deterrninazione dell' equivaletUe meccanico del calore. — Le leggi délie po- laritàgalvaniche. Pisa, Salvioni, 1 879-1 880; 7 broch. in-8°. ( 25o ) El\RATÀ. (Séance du 19 avril 1880.) Page 890, ligne 16, supprimer =: 1^! . Page 890, lignes 19 et 28, et page 892, ligne 24, remplacer r par t. Page 893, ligne 2, au lien de cos9, lisez cosi. (Séance du 19 juillet 1880.) Page 172, ligne i5, au lieu de a-oxybutyramiclo, lisez «-oxybiityi'oeyamine. Page i'j3, au lien de I CH= I /AzH -CH AzIIz=C; I ^AzH' CO-OH, Uses lu lieu de Usez I CH' AzH = C; ^AzH= CO,OII, CH'CIP \/ CH I /AzH -CH AzHr^C; I ^Azli- CO-OII, CH'CH' \/ CH I /AzH-CH AzH = C; I ^AzH' CO,HO. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 2 AOUT 1880. PRÉSIDENCE DE M. EDM. BECQUEREL. MEMOIRES ET COMMUIVICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE. — Sur la préparation du chlore; par M. Berthei.ot. « 1. La préparation du chlore, au moyen du bioxydede manganèse et de l'acide chlorhydrique, est accompagnée de circonstances singulières qui ont attiré, souvent l'attention des chimistes. M En effet, la réaction est fondée sur la formation du chloriiremanganeux, MnCi, corps dont la composition ne répond pas à celle du bioxyde MnO". Mais le dégagement du chlore est précédé par la production d'une liqueur brune, regardée en 182 1, par Forchammer, comme renfermant un sesqui- chlorure; en i865, par Nicklès ('),et depuis par M. Fisher (^), comme con- (') Annales de Chimie et de Physique, ^' série, t. V, p. 162. Nicklès pensait avoir ob- tenu ce bichlorure à l'état de combinaison éthérée, en traitant le bioxyde de manganèse par le gaz chlorhydiique, en présence de l'éther. Mais, chose singulière, il semble ressortir du langage de l'auteur que la préparation ne réussitpas avec le chlore et le chlorure manganeux. (') Journ. oftlie Chem. Soc, t. XXXIII; Transactions, \i. ^oij; 1878. C. R., 1880, 2» Semestre. (T. XCI, N" 3.) ^^ ( 252 ) tenant un bichlorure de manganèse. Cette liqueur n'est complètement déco- lorée que par l'ébullition. Si on l'étend avec une grande quantité d'eau, elle se trouble et dépose un peroxyde de manganèse hydraté (Forchammer), démontré identique avec le bioxyde, quelle qu'ait été la composition origi- nelle du suroxyde dissous dans l'acide chlorhydrique, d'après M. Fisher. » J'ai repiis l'étude de ces réactions, au double point de vue thermique et chimique; les faits que j'ai observés prouvent qu'elles sont accompagnées de phénomènes d'équilibre, dans lesquels les proportions relatives d'eau, d'acide chlorhydrique et de chlore jouent un rôle essentiel. Ils montrent que la formation du composé brun soluble n'exige pas seulement la pré- sence du chlore et du manganèse, mais aussi celle d'un notable excès d'acide chlorhydrique : ce serait un chlorhydrate perchloriu'é de manga- nèse. » Voici mes observations. » 2. Actiondu chlore sur le chlorure manganeux. — Une solution concentrée de ce sel, renfermant environ MnCl + i i HO ('), a été saturée à refus par le chlore gazeux en présence d'une atmosphère de ce gaz pur ; elle en a dissons seulement a^'^o par litre vers 12°; c'est-à-dire moitié moins que l'eau (4^'',o) et à peu près autant que le chlorure de magnésium concentré (2S"^,3). Les rapports équivalents dans cette liqueur étaient à peu près 145 MnCl: Cl. )) Dans un autre essai, fait à 19° avec un courant plus prolongé et avec commencement de décomposition de l'eau, 1'" du même chlorure manga- neux a dissous 3^',5 de chlore (SoMnCl: Cl). La chaleur dégagée dans cet essai a été trouvée pourlestroispreraiers quarts moindre quepour le dernier quart ; soit, en la rapportant par le calcul à un même poids de chlore 35s'",5 : -+- 2'^", 2 au début ; + 3*^°', 3 à la fin. Ces chiffres sont de l'ordre de ceux qui expriment la chaleur de dissolution du chlore dans l'eau pure (+ iS^jS sans action chimique, et jusqu'à 4- 3^'^,'j avec formation d'oxacides du chlore). » Ces faits sont peu favorables à l'hypothèse d'un simple bichlorure de manganèse. » 3. La liqueur précédente n'a pas tardé à laisser précipiter quelque peu de bioxyde de manganèse, en même temps qu'elle absorbait une nouvelle dose de chlore, aux dépens de l'atmosphère du flacon; cette double réaction continuait encore au bout d'un mois. Cependant, même après (') Densité : i,38o; chaleur spécifique: 0,64 5. I ( 253 ) deux mois, le rapport équivalent entre le chlore absorbé successivement et le chlorure manganeux n'avait pas atteint i : 55. » On peut se rendre compte de cette réaction lente et limitée, en remar- quant que les sels mélailiques sont en partie décomposés par l'eau qui les dissout : le chlorure manganeux dissous renferme donc un peu d'oxyde manganeux, susceptible d'être peroxyde par les oxacides du chlore. Mais la formation de l'acide chiorhydrique, corrélative de celles des oxacides du chlore, arrête la réaction à un certain terme, parce que cet hydracide tend à dissoudre en sens inverse le bioxyde de manganèse. 4. S'il en est ainsi, la ddutiou doit accroître la formation du bioxyde de manganèse, car elle accroît la quantité de chlorure manganeux décomposé. » En effet, la solution concentrée de chlorure manganeux saturée de chlore ayant été étendue avec neuf fois son vol mue d'eau, il s'y est produit un abondant précipité de bioxyde de manganèse, lequel a augmenté pen- dant un certain temps. La même chose arrive si l'on mêle le chlorure man- ganeux concentré avec dix fois son volume d'eau de cldore.Le rapport était ici 5Mn Cl : Cl. Au bout de deux mois, il restait encore dans la liqueur diluée du chlorure manganeux et du chlore libres, coexistant avec l'acide chiorhydrique formé et avec le bioxyde précipité: ce qui établit l'existence de certains équilibres. 5. Action de l'acide chiorhydrique sur le bioxyde de manganèse. — On a pris du bioxyde naturel, lavé avec l'acide chiorhydrique très étendu, puis séché à une douce chaleur. Ce bioxyde se dissout complètement dans l'acide concentré. On en a pesé o^'", loo, que l'on a mis en suspension dans 10'='= d'une solution renfermant 06', 160 d'hydracide, c'est-à-dire, un léger excès de bioxyde par rapport à l'hydracide. Il s'est produit, à froid, du chlore et une liqueur brune; mais la réaction est demeurée fort incomplète. » A 100°, avec les mêmes matières dans les mêmes pi'oportions, mainte- nues en contact pendant vingtheures dans un tube scellé, l'aclionaété plus loin, sans cependant devenir complète. La liqueur, après refroidissement, a régénéré peu à peu du bioxyde de manganèse hydraté, adhérant aux pa- rois, et dont la formation a duré plusieurs jours. Cette rétrogradation a été plus marquée encore dans un tube, où un léger excès de bioxyde de manganèse anhydre avait été chauffé à 200°, pendant vingt heures, avec de l'acide chiorhydrique à 3 pour 100. On voit par là que les limites de l'équilibre qui caractérise ces réactions changent avec la température; ce qui s'explique à la fois par la décomposi- tion croissante du chlorure manganeux sous l'influence de l'eau et par la dissociation croissante des hydrates d'acide chiorhydrique. { 254 ) » 6. Action du chlore sur te chlorure manganeux el l'acide chlorhydrique. — Une solution concentrée du sel (MnCl + iiHO) a été mêlée avec la moitié environ de son volume d'acide concentré (renfermant 3o pour loo de HCl) et l'on y a dirigé un courant de chlore. La liqueur a bruni aussitôt, mais sans donner lieu à un précipité, même au bout de trois mois. Sa- turée à refus vers i/J", dans une atmosphère de chlore, elle contenait 58',9 de chlore libre par litre. » Les mêmes solutions de chlorure manganeux et d'acide chlorhydrique, ayant été additionnées séparément de dix fois leur volume d'eau, puis mélangées et saturées de chlore vers i4°, i"'du mélange a absorbé 58'',35 de chlore, sans qu'il y eût d'abord ni coloration ni précipité. Mais au bout de quelques semaines une trace très visible de bioxyde de manga- nèse, adhérente aux parois du flacon, s'est manifestée. On voit par là que le bioxyde peut se former dans des liqueurs étendues, même en présence d'un grand excès d'hydracide (Cl + 3HCI -I- 2, 7 MnCl + 370 H=0^). » 7. Revenons aux solutions concentrées. La solubilité du chlore (5^'', 9 par litre) y est triple des chiffres observés avec le chlorure manga- neux pur (2,0); la chaleur dégagée est également beaucoup plus forte. Avec une solution renfermant MnCl+ 1 1 HO, additionnée des f de son volume d'une solution concentrée (3o pour xoo d'hydracide), j'ai trouvé : Première partie de chlore dissoute, i,57,adégagépour35s'',5dechloreabsorbé H-4,6. Deuxième » o,5i, » H- 3,2. Troisième » o>^4> * 4-3,3, » Le premier chiffre est double de la première quantité de chaleur ( -f- 2,2) dégagée parla dissolution du chlore dans le chlorure manganeux. Les absorptions consécutives du chlore produisent des quantités de chaleur plus faibles et fort voisines l'une de l'autre. » Il semble donc, d'après les solubilités aussi bien que d'après les cha- leurs dégagées, que la première action du chlore sur le chlorure manga- neux mêlé d'acide chlorhydrique concentré produise un composé spécial, lequel ne se forme pas en l'absence de l'hydracide : c'est un véritabh,' cliloihj'drale perchloruré de manganèse, dérivé sans doute du perchlorure d'hydrogène, signalé dans une Note précédente, et tel que HCl'+«MuCI, ou Mn^d' + nPICi. ■n 8. C'est k ce composé que sont atiribuables les circonstances connues de la préparation du chlore, ainsi que les faits que je viens de décrire. » En effet, ce composé étant dissocié, la liqueur renferme toujours du ( 255 ) chlore libre, qui se dégage dès que sa proportion surpasse celle qui est déterminée par le degré propre de dissociation du composé. » La dissociation croît avec la température, comme le prouvent les ex- périences de rétrogradation par refroidissement; mais celles-ci ne sont pos- sibles que parce que le chlore demeure en présence de la liqueur dans des tubes scellés. » Si le chlore est entraîné au dehors, comme il arrive dans la prépara- tion ordinaire de ce corps simple, non seulement la rétrogradation n'aura pas lieu, mais l'équilibre initial ne pourra subsister, et la décomposition du chlorhydrate perchloruré de manganèse se poursuivra jusqu'à devenir totale. » 9. L'influence de la température étant ainsi comprise, il reste à ex- pliquer celle de l'eau, je veux dire la précipitation du bioxyde par la di- lution. Cet effet est dû en partie à la séparation partielle du chlorure man- ganeux en oxyde et acide libres par la dilution, comme il a été dit plus haut ; mais il résulte aussi et principalement de la diversité d'état chimique de l'acide chlorhydrique dans les liqueurs concentrées, comparées aux liqueurs étendues. Les liqueurs étendues, en effet, ne renferment guère que des hydrates chlorhydriques saturés d'eau [Essai de Mécanique chimique, t. II, p. 149 a i5i), hydrates ayant perdu dès lors une dose d'énergie plus grande que l'hydracide anhydre contenu dans les liqueurs concentrées. La différence est telle que, s'il ne se produisait pas de phénomène se- condaire, le chlore devrait transformer entièrement le chlorure manga- neux étendu en bioxyde de manganèse, car MnClétendu + aHO -+- Cl gaz = MnO= + 2HCI étendu, dégage : + 3*^", 7. La réaction générale se passe, en effet, d'après cette équation. Cependant elle ne devient pas totale, mais c'est à cause de la formation du chlorhy- drate chloruré de manganèse signalé plus haut et du dégagement de cha- leur auxiliaire (+4>6) qui en est la conséquence. » Ce composé se produit donc d'une manière nécessaire ; mais, comme il est dissocié, il ne se forme que jusqu'à une certaine hmite,' laquelle dépend des proportions relatives des composants et de la température : de là les équilibres signalés plus haut. Voilà ce qui arrive dans les liqueurs étendues. ') Au contraire, dans les liqueurs concentrées, renfermant une dose suf- fisante d'hydracide non saturé d'eau, il ne pourra se produire de bioxyde de manganèse, parce que la réaction de ce corps sur l'hydracide anhydre ( 256 ) contenu dans les liqueurs dégage de la chaleur. On aurait en effet MnO^ + 2HCI gaz = MnCl anhydre + Cl gaz -+- aHO gaz: -+- i2'^",9. » Cette conclusion s'applique aussi aux dissolutions concentrées d'hy- dracide, parce que, dans l'état dissous, une portion d'hydracide n'est pas combinée à l'eau sous forme d'hydrate stable et que cette portion est apte à dégager encore + lo*^^' à 12*^*' environ, comme je l'ai montré ailleurs : quanlité^capable de compenser et au delà les -4- 3^"', 7 qui répondent à l'ac- tion inverse. » J'ai eu occasion de développer bien des fois et d'expliquer cette op- position entre les réactions des hydracides étendus et celles des hydra- cides concentrés vis-à-vis des métaux, des sulfures métalliques, des sub- stances réducùhles, elc. [Essai de Mécanique chimique^ t. II, p. i53, 409, 5o5, 529, 534, 55g, etc.), opposition qui a pour effet le renversement des réactions avec la dilution. La même théorie s'applique en principe à l'at- taque du bioxyde de manganèse par l'acide chlorhydrique concentré. Cette attaque se produit d'autant plus sûrement qu'elle est facilitée par le concours de la chaleur de formation (+ 4>6) du chlorhydrate perchloruré de manganèse, composé dont la formation et la dissociation servent d'in- termédiaires au développement du chlore gazeux. » THERMOCHIMIE. — Sur les chaleurs de combustion; par M. Berthelot. « M. Thomsen vient de publier, dans les Berichte de la Société chi- mique de Berlin, les résultats de ses expériences sur la chaleur de com- bustion des gaz carbonés et des composés cyaniques. Ces publications, postérieures, les unes de plusieurs mois, les autres de plusieurs semaines, à celles que j'ai faites dans les Comptes rendus, confirment de la façon la plus remarquable la plupart des nombres que j'ai obtenus. Par exemple, j'avais trouvé pour la chaleur de combustion de l'oxyde de carbone C^O^, + 68,3o: M. Thomsen, rectifiant le nombre 66,8 qu'il avait publié il y a quelques années, donne maintenant -1- 68,37. Pour le gaz des ma- rais, j'ai trouvé -+- 2i3,5 : M. Thomsen donne un chiffre identique ('). A ( ') Pour les autres gaz hydrocarbonés, il y a des différences sensibles, qui me paraissent dues, soit à la pureté inégale des corps, soit au caractère incomplet des combustions ordi- naires des gaz riches en carbone. (257) Pour le cyanogène, j'ai trouvé + 262,5 : M. Thomsen, + 261,3. Pour le gaz cyaniiydrique, j'ai trouvé(') + i59,3 : M. Thomsen (-): + iSq, 5. » Les derniers chiffres s'écartent à peine, comme je l'ai montré (^), de ceux que l'on déduit de mes anciennes expériences sur la transfor- mation de l'acide cyanhydrique par voie humide, en les calculant avec la vraie chaleur de formation de l'ammoniaque. Ils établissent que la chaleur de formation du gaz cyanhydrique par le cyanogène et l'hydro- gène gazeux est positive (+ 7,8) : ce qui est conforme de tout point aux vues qui m'ont conduit l'année dernière à réaliser cette synthèse. )) Quoi qu'il en soit, la concordance des résultats numériques obtenus de part et d'autre pour les oxydes de l'azote et les composés cyaniques est des plus précieuses pour les savants qui s'occupent de Thermochimie ; elle efface les dernières traces de l'erreur commise sur la chaleur de for- mation de l'ammoniaque, et, par suite, des corps que l'on y avait rattachés : erreur dont les conséquences ont pesé pendant bien des années sur la Science. » CHIMIE. — Synthèse de l' hexamélliylbenzine et de l'acide inellique; par MM. C. Friedel et J.-M. Crafts. « Dans notre première Communication sur une méthode générale de synthèse d'hydrocarbures {*), nous avons annoncé que l'on peut obtenir le toluène et d'autres benzines méthylées, en faisant passer un courant de chlorure de méthyle dans de la benzine additionnée de chlorure d'alu- minium et légèrement chauffée. Nous signalions la formation d'hydrocar- bures bouillant au-dessus de 190°, point d'ébullitiou de la benzine tétraméthvlée (durol), et nous pensions alors déjà que parmi ces hydrocar- bures se trouvaient la pentamélhylbenzine et l'hexaméthylbenzine, non encore connues. » Nous avons depuis répété en grand l'action du chlorure de méthyle, non plus sur la benzine, mais sur le toluène, que l'on peut se procurer dans un état de pureté aussi grand, et ce qui a beaucoup facilité pour nous (') Comptes lendits, séance du 12 juillet, parus le l'j. (') Berichte, parus le aGjuillet. (') Ce Volume, p. 79 et 81. (*) Comptes rendus, t. LXXXIV, p. i394' ( 258 ) l'opération, c'est l'emploi du chlorure de méthyle liquéfié, que l'on peut se procurer maintenant dans le commerce, grâce aux intéressants travaux de M. Camille Vincent. Le chlorure de méthyle, sortant du cylindre, passe à travers un appareil à boules, rempli d'acide sulfurique concentré, puis encore dans un tuhe à ponce sulfurique; il passe ensuite successivement dans deux ballons à long col, dans lesquels on a introduit le toluène, addi- tionné d'environ ^ de son poids de chlorure d'aluminium ; il n'est pas inutile de faire plonger le tube de dégagement dans une éprouvette ou dans un tube rempli de mercure, de manière à exercer sur le gaz une pression de loo"™ à ] 5o"'°de mercure. Le tube à mercure lui-même est plongé dans un vase plein d'eau, de manière à permettre l'absorption de l'acide chlor- hydrique qui se dégage sans que l'humidité puisse entrer dans les ballons à toluène. Ceux-ci sont plongés dans un bain -marie à niveau constant, dont la température, constante également, est réglée à 80° environ. Dans ces conditions, l'opération peut marcher d'une manière continue, jour et nuit, et l'on arrive assez rapidement à saturer le toluène de méthyle, ou au moins à obtenir un produit qui renferme principalement les produits de substi- tution les plus élevés. » Lorsqu'on pense être allé assez loin, on verse dans l'eau, en agitant le contenu des ballons, on décante la couche supérieure huileuse, et l'on soumet à la distillation fractionnée, d'abord avec un appareil Le Bel-Hen- ninger, puis, pour les parties bouillant au-dessus de 200", avec un appareil formé d'un ballon mince à long col, auquel est soudé dans la partie supé- rieure du col un tube latéral. On arrive à séparer, après quelques distil- lations, et dès la première lorsque la méthylation a été poussée assez loin, des parties restant liquides et d'autres qui se solidifient. Ces dernières, encore mélangées de liquide, sont exprimées dans un linge, puis pressées entre des doubles de papier. En répétant ces opérations et les fraction- nements, on arrive à obtenir des portions bouillant d'une manière con- stante vers 190°, vers 225° et à 264°. Toutes trois sont solides : la première fond à 110°, c'est le durol ; la deuxième à 5o", c'est la pentaméthylbenzine ; la troisième à i64°, c'est l'hexaméthylbenzine, ainsi que l'indiquent les nombres trouvés à l'analyse et les densités de vapeur : Densité. Théorie. Pentaméthylbenzine 5,2^ 5, 12 Hexanu'thylbenzine 5,-^3 5, 61 » Les portions intermédiaires, formées de mélanges de ces mêmes produits, peuvent être purifiées par de nouvelles distillations. { 259 ) » C'est 1.1 manière la plus commode d'arriver à la séparation. Nous avons essayé de l'effectuer par des cristallisations dans l'alcool; le liquide dissout plus facilement le durol et la pentamélhylbenzine que l'hexaméthylben- zine. Celte dernière est peu soluble à froid dans l'alcool, et, par des cris- tallisations fractionnées, on arrive à enrichir les mélanges eu hexaméthyl- benzine, ce que l'on reconnaît à l'élévation de leurs points de fusion. Mais ce procédé est lent et incomplet. 1) Nous avions pensé pouvoir nous servir de l'acide sulfurique, qui sem- blait devoir attaquer les benzines non entièrement méthylées, en respectant l'hexamétliylbenzine. Nous avons, en effet, reconnu que le durol peut être facilement enlevé aux mélanges, mais il ne paraît pas en être de même de la pentaméthylbenzine ; de plus, lorsque l'action de l'acide sulfurique se prolonge, il se forme des composés renfermant du soufre, qui ne sont solubles ni dans l'eau ni dans les alcalis, et dont la présence souille l'Iiexa- mélhylbenzine qui était restée indissoule. » En employant ces divers procédés de purification, mais particulière- ment la distillation fractionnée, noussonunes parvenus à préparer plusieurs centaines de grammes d'hexaméthylbenziue pure, fondant à 164°. » Dès que nous en avions eu en mains une petite quantité, nous avions essayé de l'oxyder, afin d'en dériver si possible un acide hexacarbonique, qui devait être, ainsi que l'ont fait voir les beaux travaux de M. Baeyer, l'acide mellique. M. Baeyer a montré, en effet, que l'acide mcllique est un acide dérivé de la benzine, au même titre que l'acide beuzoïque, avec cette différence que l'acide benzoique renferme une fois legroupe (CO'H)', rem- plaçant H, et que l'acide mellique renferme six fois le même groupe (CO- H)' remplaçant les 6^' d'hydrogène de la benzine. L'hexaméthylbenzine ren- fermant six fois le groupe (CH')' remplaçant les 6H de la benzine, si l'on parvenait à transformer ces six groupes méihyle en autant de carboxyles, on devait tomber sur l'acide mellique. » Notre premier essai, fait sur une petite proportion de carbure avec l'acide azotique légèrement étendu, nous avait donné un acide ayant quelques caractères de l'acide mellique et fournissant un sel d'argent dont la composition se rapprocbait du mellale d'argent. » Plusieurs autres expériences, faites avec l'acide azotique seul, à divers degrés de concentration, puis avec cet acide d'abord et avec le perman- ganate de potassium, pour achever l'oxydation commencée par l'acide azotique, n'ont pas donné de bons résultats. Nous avons obtenu des acides, ou plutôt des mélanges d'acides, dans lesquels pouvait se trouver un peu C. R., liSo, 2» Semestre. (T. XCI, M» 3) 34 ( 26o ) d'acide melliqiie, mais en même temps de l'acide oxalique et d'autres acides cristallisables. On ne s'en étonnera pas, si l'on veut se rendre compte du grand nombre d'acides différents qui peuvent se former dans cette oxy- dation. Le nombre des acides méthylés et carboxylés, avec substitution totale des six hydrogénés de la benzine, ne doit pas être moindre que douze, sans compter ceux qui peuvent se former avec oxydation complète et séparation d'un certain nombre de groupes méthylés. Or, dans pkisieurs oxydations, nous avons constaté un dégagement d'acide carbonique. » Nous avons été plus heureux en nous servant, comme moyen d'oxy- dation, du permanganate de potassium en solution aqueuse à froid. L'hexa- méthylbenzine, finement pulvérisée, a été laissés en contact pendant longtemps (plus de deux mois) avec la solution de permanganate. Celle-ci ne s'est pas entièrement décolorée, quoiqu'il s'y soit déposé une grande quantité d'oxyde de manganèse. On y ajoute un peu d'alcool pour déco- lorer la sohition, on filtre, puis on évapore à siccité au bain-marie. Il reste une masse saline qui renferme de l'acétate de potassium, provenant de l'oxydation de l'alcool, et un autre sel qui donne exactement les mêmes réactions que le mellate de potassium préparé avec l'acide naturel. » L'un comme l'autre a donné : avec le chlorure de baryum, un précipité gélatineux, qui s'est transformé en une masse de petits prismes cristallins; avec le chlorure de calcium, un précipité en fines aiguilles ; avec le sulfate de cuivre, un précipité amorphe; avA; le sulfate de zinc, un précipité soluble dans un excès du réactif, et précipitant par la chaleur en petits prismes groupés, qui paraissent orthorhombiques; avec l'azotate d'argent, un préci- pité amorphe; pas de précipité avec le sulfate de magnésium. » Le sel d'argent a donné à l'analyse les nombres correspondant à la composition du mellate. » Il déflagre en laissant un mélange de charbon et d'argent. « Le sel de potassium est insoluble dans l'alcool, comme le mellate, et peut ainsi être séparé de l'acétate, qui s'y dissout facilement. » L'oxydation de l'hexaméthylbenziue a donc été complète, et nous avons obtenu l'acide mellique; la constitution que nous avions admise pour le carbure, d'après les analogies, se trouve par là complètement vérifiée. En même temps, nous avons réalisé, par une voie encore assez directe, la synthèse d'iui des acides naturels les plus complexes et les plus inté- ressants. « ( ^6i ) PHYSIOLOGIE. — Études sur la marche de /'/ioiumey par M. Marey. « Les études sur la marche humaine, dont j'ai l'honneur de présenter à l'Académie les premiers résultats, vont être reprises en opérant sur un grand nombre d'individus de tailles et de forces différentes, portant des chargés plus ou moins gi-andes, et chaussés de diverses ninnières. M. le Ministre de la Guerre a bien voulu mettre à ma disposition de jeunes sol- dats soumis à des exercices gymnastiques progressifs, dont il sera impor- tant de constater les résultats. » C'est au moyen de l'odographe que sera étudiée la marche, ainsi que les circonstances qui modifient la longueur ou la fréquence des pas. La figure ci- dessous représente l'odographe, appareil qui inscrit sousforme d'unecourbe le nombre de pas exécutés en un temps donné. J'ai donné ailleurs la des- cription de cet instrument et ses applications diverses ('). Il suffit de rap- peler qu'il est formé d'un cylindre qui tourne uniformément sous l'in- fluence d'un rouage d'horlogerie placé à son intérieur et d'une plume qui trace sur ce cylindre. La plume s'élève, à chaque pas, d'une petite quantité, toujours la même; ce mouvement lui est communiqué par un petit soufflet à air pfacé sous le pied et relié avec la partie supérieure de l'odographe (M Voir Z« méthode grapJiique. Paris, 1878; in-8°. ( .762 ) par un lube de caoutchouc qui monte à l'intérieur du pantalon. Cette partie supéiieure de l'instrument contient un rouage spécial, chargé de conduire la |>tume suivant une ligne verticale. Chaque appui du pied, souf- flant une petite quantité d'air, fait passer une dent de ce second rouage et fait monter la plaine d'une petite quantité. Plus les pas se répètent vite, plus la plume s'élève rapidement parallèlement à l'axe du cylindre. » Si le cylindre était immobile, la plume tracerait une ligne verticale sur le papier qui le recouvre; mais, par l'effet de la rotation du cylindre, la ligne résultante sera oblique, ainsi qu'on le voit sur la figure. On y re- marque d'abord une ligne horizontale, à gauche et en bas du pajner ; cette ligne exprime que la plume était immobile et que le cylindre seul était en mouvement; plus loin, dans le sens ordinaire de la lecture, on voit une ligne oblique ascendante résultant des mouvements coaibinés de la plume et du cylindre : c'est qu'alors on marchait; enfin, une nouvelle ligne ho- rizontale annonce que la marche avait cessé et que le cylindre seul était en mouvement sous l'influence du rouage d'horlogerie. » Les tracés de cet instrument sont donc identiques à ceux que l'admi- nistration des chemins de fer donne à ses employés, et qui expriment, par des courbes plus ou moins inclinées, les vitesses et les arrêts des trains aux différentes heures du jour. 1) Le nombre des pas se compte, sur l'odographe, par la projection de la courbe tracée sur l'axe des ordonnées, le temps par la projection de la même courbe sur l'axe des abscisses. Mille pas font élever la phune de o",oio; une heure fait tourner le cylindre de o'", 060. M Si le pas d'un homme avait 1™ de longueur, i""" parcoiu'u ferait donc élever le style de o'",oio; mais on constate que [)our ce parcours le style s'est élevé de o"', oi3, o'", oi4 et parfois o'^jOiy : on en conclut que la lon- gueur moyenne du pas était deo"','^6, o™, 71 et même o"',6o. Or un grand nombre de circonstances modifient la longueur du pas. » Le pas est plus long en moulée qu'en descente, plus long pour l'homme non chargé que pour celui qui porte des fu'deaux, plus long poiu' celui qui a des chaussures à talons très bas que pour celui qui porte des talons élevés, plus long pour le marclienr dont la semelle est épaisse et se prolonge un peu en avant du pied que pour celui dont la chaussure est courte et flexible. » Ces faits, que j'ai fréquemment constatés sur moi-même, doivent être analysés avec grand soin. » 11 faut chercher les limites entre lesquelles chacune des influences dont ( ^'^"' ) il vient d'èlre question produit l'eflVt le plus avantageux. Ain>i, il semble qu'on puisse avec profit abaisser indéfiniment la baiiteur du talon des chaussures, mais il ne paraît pas avantageux d'en allonger les semelles au delà d'une certaine limite, ni de leur donner uiie rigidité absolue. L'expé- rience seule, si elle porte sur un grand nombre de sujets, pourra détermi- ner la forme exacte que doit avoir la chaussure du marcheur. » D'autre |5art, la fréquence du pas est un élément non moins important de la question ; on l'estime au moyen de l'odographe avec toute la |iréci- sion désirable. Les moindres changements dans le rythme de la marche s'accusent par des inflexions de la ligne tracée; celle-ci n'est rectiligne que dans le cas de parfaite uniformité du rythme du pas ; elle présente une concavité tournée en haut quand le pas s'accélère, une concavité tournée en bas si le pas se ralentit. Or, il peut arriver que telle influence qui aug- mente la longueur du pas en ralentisse le rythme ; c'est le cas de la pente ascendante du terrain, qui est, comme on le sait, une cause de ralentisse- ment delà marche. Mais, d'autres fois, le pas s'allonge et s'accélère en même temps : il en résulte une marche plus rapide. Ces deux facteurs, longueur et fréquence du pas, augmentent parallèlement dans la marche en plaine ; il suffit alors d'accélérer le rythme de la marche pour faiie des pas plus longs, ou réciproquement d'augmenter la longueiu' de ses enjambées pour en accélérer le rythme. J'ignore si le pas s'accélère également quand on en augmente la longueur par la forme des chaussures; il semble qu'il en ait été ainsi dans quelques expériences que j'ai faites sur moi-même. Tdais j'estime que les résultats seront beaucoup plus concluants quand ils seront obtetuis sur des hommes ignorant complètement ce qui devra se produire dans chacune des expériences auxquelles ou les soumettra. » Jl y aura lieu également d'étudier l'influence de la nature du terrain sur lequel se fait la marche, les effets de la température ambiante, de l'état d'abstinence ou de digestion, de fatigue ou de repos du marcheur, etc. Ou comparera enfin la marche libre à celle dont le rythme est réglé par le tam- bour ou parle clairon. Enfin, on suivra les modifications que pourra pro- duire la gymnastique dans la marche des soldats qui seront soumis à ces exercices. » Dans mes premiers essais, il me fallait une chaussure spéciale pour me servir de l'odographe; aujourd'hui je me borne à introduire d.ins la chaussure du marcheur une petite semelle qui porte dans son épaisseur le soufflet relié au tube de l'odographe. Cette simplification permet d'expéri- menter sur tout individu et avec toute espèce de chaussure. » ( ^64") RAPPORTS. GÉNIE CIVIL. —Rapport sur le projet contenu dans les documents déposés par M. de Lesseps, pour l'ouverture d'un canal interocéaiuque à Panama (' ). (Commissaires : MM. Daub.rée, Sainte-Claire Deville, amiral Mouchez, baron Larrey, général Favé, Lalanne, de la Gournerie rapporteur.) SECONDE PARTIE. ÉTDDF. DU PROJET PRÉSENTÉ. K Pièces communiquées à la Commission. — Les pièces remises à la Com- mission sont : » 1° Une étude géologique de la région comprise entre Panama et Co- lon, par M. Boutan; à ce travail sont jointes de nombreuses roches recueil- lies dans les tranchées du chemin de fer et sur le parcours du canal pro- jeté; » a^Un Mémoire rédigé par M. Dauzats à la date du 9 juillet 1880, dans lequel on trouve des détails sur les études techniques et une description générale des ouvrages du canal ; » 3° Un exposé sommaire de l'installation des chantiers et de la marche à suivre dans l'exécution des travaux, signé par MM. Couvreux fils et Gaston Blanchet ; » 4° Un Mémoire sur le service desanlépar M. leD'Companyo(*); » 5° Divers documents imprimés dont les principaux sont le Rapport de la Commission techniqiie internationale et un projet de traité avec MM. A. Couvreux et H. Hersent pour une entreprise en participation. » On a, de plus, communiqué à la Commission les résultats des sondages et des nivellements et quelques plans. M Description sommaii^e de la contrée traversée par le canal. — Dans la partie voisine de Panama, sur une longueur de plus de 600'''", la direction générale de l'isthme, à partir de l'Amérique méridionale, est de l'est à l'ouest. La mer des Antilles se trouve au nord et l'océan Pacifique au midi. Par suite de cette disposition, les Espagnols ont donné à ces mers les (') Voir Comptes rendus, même Tome, p. 2.00. (^) M. le baron Larrey a présenté (p. 206J un Rapport spécial sur ce travail. ( P.G5 ) noms de mer du Nonl et mer du Sud, que nous emploierons quelquefois, parce qu'ils indiquent parfaitement la situation. » La partie la plus étroite de l'isthme se trouve à 49*"" de Panama, entre l'embouchure du Bayano et la baie de San-Blas, sur l'Atlantique. La dislance des deux mers n'y est que de 5o'''"; elle atteint 58'"" à Panama; mais, la Cordillère qui, au droit de San-Blas, s'élève à plus de 3oo'", éprouve devant Panama une dépression considérable sur une longueur d'environ 45'"", depuis les ^/(05 de Maria Enrique iusciii' aux flancs escarpés du Ci no de Trinidad. Dans la partie orientale de cette étendue on remarque quelques collines qui sont appelées los Ormigeros. Plus loin, la Cordillère, vue de la mer, se présente comme un plateau très boisé et sillonné par quelques cols. Le plus abaissé de ces passages est le col de la Culebra, situé au nord-ouest de Panama. Son altitude n'atteint pas 88". Le chemin de fer de Colon y est établi. » Rivière de Chagres. — La chaîne principale de la Cordillère est rap- prochée de la mer du Sud, et les cours d'eau qui existent sur son versant méridional ont peu d'importance. Sur l'autre versant, la rivière de Chagres coule de l'est à l'ouest, au pied des montagnes. Près du village dfe Mata- chin elle reçoit le rio Obispo, qui descend du col de la Culebra, se détourne vers la mer du Nord et y porte ses eaux, généralement troubles, en suivant un lit sinueux ouvert dans une vallée qui est marécageuse en plusieurs endroits. » La superficie du bassin de cette rivière paraît être de aôSo'""''. L'alti- tude de Matachin au-dessus de la mer est d'environ iS™. » Au même endroit, le débit moyen du Chagres est évalué à ioo""',par seconde. Il se réduit à i 5*" ou 20"" à l'étiage et atteint 5oo'" ou 600"" dans les crues ordinaires. Certaines crues exceptionnelles donnent un débit de 1200™. Diverses observations tendent même à établir que celle qui a eu lieu en novembre 1879 a fourni pendant quarante-huit heures i865'" par seconde. » Porl sur le Pacifique. — Les navires qui viennent à Panama mouillent à 4"^ de la ville, dans une excellente rade abritée par un groupe d'îles, dont les principales sont celles de Perico et de Flamenco. Le débarque- ment des marchandises ne peut être fait qu'à l'aide d'un transbordement dans des chalands d'un faible tirant d'eau. On emploie des pirogues du même genre que celles qui naviguaient entre Cruces et Porto-Bello. » Le canal devra être prolongé jusqu'au mouillage de Perico. Il avait été question de l'établir, dans la baie, entre deux jetées de protection. Les études faites sur les lieux ont conduit à penser qu'il sera suffisant d'entre- ( 2G6 ) tenir par des dragages une passe convenablement balisée, ayant une lar- geur de i5o'" ou 200'". » M. Garella avait adopté une autre disposition. Le canal qu'il a pro- jeté débouche dans la petite baie de Vacadel Monte, où l'eau n'a que 3"',5o de profondeur à mer basse. On l'eût creusée de manière qu'elle pût rece- voir à mi-marée les grands navires, qui auraient attendu le moment d'entrer dans le canal à un bon mouillage situé près de l'île de Taboga, à 10'"" de la côte. » La disposition actuelle paraît préférable à celle de M. Garella, tant sous le rapport nautique que parce que celte dernière conduit à faire passer le canal à un col plus élevé de 5o'" que celui de la Culebra. » Port sur l'AÛaniique. — Depuis les premières années des conquêtes espagnoles, Panama a été l'unique port de transit pour le commerce des côtes occidentales de l'Amérique du Sud ('), mais l'établissement mari- time correspondant sur la mer du Nord a été déplacé deux fois. Établi d'abord à Nombre de Dios, point situé à peu près sur le même méridien que Panama, il a été transporté vers l'ouest dans l'année i584, par l'ordre de Philippe II, et fixé à Porto-Bello, où les navires ont trouvé une baie sûre et profonde, entourée de hautes montagnes. » Il n'est pas possible d'amener un canal à Porto-Bello; mais, malgré l'excellence de son port, l'abandon de cette ville n'est pas à regretter. Des chaleurs extrêmes et l'humidité produite par les eaux qui découlent des montagnes y entretiennent pendant plusieurs mois une grande insalubrité. Porto-Bello a eu de l'importance quand tout le commerce se faisait, avant la saison dangereuse, dans une foire de quarante jours; mais il serait impossible d'y appeler un mouvement commercial qui doit, avec plus ou moins d'activité, se continuer pendant l'année entière. » Les ingénieurs et les marins s'accordent à reconnaître qu'un port ne peut être établi à l'embouchure même duChagres; mais près de là se trouve la baie de Limon, qui est convenablement disposée. Elle a une étendue de 35''""', dont un tiers présente des mouillages de g"" à 11". Sa rive orien- tale est prolongée par l'ile de Manzanillo, sur laquelle la ville de Colon a été bâtie, et qui est maintenant réunie à la côte par le chemin de fer de Panama. (') Cette ville n'a pas loujouis eu exactement la position qu'elle occupe sur sa baie. Fondée en i5i8, à l'einljouchure ilu rio Alj,'arobbo, elle fui détruite en 1670 par le pirate anylais Morgan. On l'a reconstruite à 8""" vers l'ouest, sur un rocher placé à l'e-xirémite d'une plage connue sons le nom de pl/ija Prieta. (267 ) » Le port de Colon est fréquenté |3ar de grands paquebots depuis i855. En temps ordinaire lesdébarqueinentsy sont faciles. On lit dans les instruc- tions publiées par le Ministère de la Marine (n" 564) : « La baie (de Limon) étant complètement ouverte aux venis du nord, dans la saison où ils régnent, il y entre une forte houle; mais la tenue y est excellente et un bateau à vapeur y court peu de risques en s'aidant de sa machine. Ces vents ne soufflent guère qu'en décembre et en janvier. Ils sont du reste peu fréquents, et il est rare qu'ils soient violents. » » A la suite on trouve des renseignements précis sur des sinistres arrivés dans la baie de Limon. En octobre i865 et eu janvier 1873, des coups de vent ont causé de graves dommages aux ouvrages du port et aux navires, dont plusieurs se sont perdus. Nous ajouterons qu'en novembre 1879 un bâtiment a été drossé contre l'un des wharfs et l'a démoli, M Dans l'opinion générale, des ouvrages d'abri seraient très utiles. )) M. Lloyd et M. Garella avaient proposé d'établir une jetée se déta- chant de la rive occidentale et de placer le port près de cette rive. La création de la ville de Colon sur l'ile de Manzanillo a modifié la question. Il est nécessaire de faire aboutir le canal du côté de l'est, et d'assurer sur- tout le calme dans la partie voisine de la baie. La Commission technique internationale pense que ce résultat sera obtenu par la construction d'un môle de 2*"" de longueur ayant son origine à l'ile de Manzanillo, au nord des quais de Colon, et se dirigeant vers l'ouest avec une légère inflexion. » Votre Commission, Messieurs, est portée à regarder cette disposition comme la meilleure; toutefois, les renseignements qu'elle possède ne sont pas assez complets pour qu'elle puisse se prononcer d'une manière for- melle. Elle croit qu'il serait nécessaire d'avoir des informations précises sur l'action du courant littoral , qui parait porter de l'ouest à l'est, et .sur les lieux où se déposent les vases entrahiées par le Chagres. » En résumé, notre opinion est que la baie de Limon réunit d'une ma- nière certaine les conditions nautiques nécessaires pour qu'on puisse y établir le port du canal sur l'Allantique, mais que les études pour les ouvrages à y construire doivent être complétées. » 3'racé général du canal. — Il est maintenant facile d'indiquer d'une manière généralele tracé du canal. Il prend son origine sur la mer du Nord, dans la baie de Limon, traverse le seuil de Loma de! Mono, se développe dans la vallée du Chagres, qu'il abandonne, à Matachin, pour celle de l'Obispo, franchit par une tranchée la Cordillère au col de la Culebra et, suivant la vallée d'un cours d'eau coniut sous le nom de rio Grande, ar- C. R., 1880, 2' Semestre. (T. XCI, N" S.) 3t ( 268 ) rive dans la mer du Sud, près de Panama, en face de Perico. Sa direction générale est celle du nord-nord-ouest au sud-sud-est. » La longueur totale développée depuis la baie de Limon jusqu'à Perico est de 73""". » Profils. Gares de croisement. — En dehors de la tranchée de la Cnlebra, la largeur au plafond est de 22™, comme au canal de Suez; les berges sont réglées aux mêmes talus, mais la profondeur est portée de 8" à 8",5o pour satisfaire à un article de la concession, qui exige que les na- vires tirant 8'" d'eau puissent naviguer dans le canal. » Au passage de la Cordillère, sur une longueur de 25'"", les parois du rocher auront un talus de i" de base pour 4'"j25 de hauteur. Afin que l'aire de la section ne soit pas trop réduite et que dans aucun cas les navires ne puissent talonner, on a fixé la largeur au plafond à 24" et la profon- deur à 9™. i> Des lisses en bois fixées de chaque côté à la hauteur de la ligne d'eau protégeront les navires contre tout frotleraent sur les rochers. » Le canal devant être à une voie comme celui de Suez, on a projeté six gares de croisement de grandes dimensions. )) Réservoir de Gamboa. Rigoles latérales. — Nous arrivons à la grande difficulté de l'entreprise: l'établissement d'un canal maritime au fond d'une vallée parcourue par une rivière ayant des crues considérables et subites. M Le Congrès de Paris a admis deux solutions : la dérivation totale du Chagres dans un lit nouveau à ouvrirsurlariveorientaleducanal,ou bienla construction en amont de Matachin d'un barrage formant dans la vallée un réservoir régulateur, d'où l'on ferait graduellement écouler les eaux. » L'étude des lieux et les renseignements certains obtenus sur le ré- gime du Chagres ont convaincu la Commission technique internationale qu'une dérivation totale était inexécutable. Établir à côté du canal un lit artificiel assez large et assez profond pour conduire à la mer des eaux qui, libres maintenant de s'étendre dans toute la vallée, y produisent quelque- fois luie véritable inondation serait une opération secondaire plus con- sidérable que le travail principal. » En conséquence, cette Commission a adopté la seconde solution, c'est-à-dire la construction d'un barrage assez élevé pour recueillir les eaux des plus grandes crues et d'une rigole pour les conduire à la mer avec un débit maximum de 200™ par seconde. Cette rigole, qui recevrait en outre les affluents de la rive droite du Chagres, pourra aboutir à l'orient de l'île de Manzanillo. Le courant littoral étant dirigé vers l'est, il n'est pas à { 369) craindre que les vases déposées en cet endroit soient entraînées dans la baie de Limon. » L'étude du régime de la baie, qu'il parait nécessaire de faire, com- prendra naturellement la question de l'embouchure de la rigole. » La Commission technique a de plus décidé qu'une seconde rigole serait ouverte le long du canal, du colé de l'ouest, pour recevoir le rio Trinidad et les autres affluents de la rive gauche. Ce collecteur occupera sur une assez grande longueur le lit actuel du Chagres. » Les nivellements faits par l'expédition américaine de 1875 pour l'é- tablissement d'un réservoir nécessaire à l'alimentation des biefs d'un canal à écluses ont fourni des renseignements précieux que l'on a complétés. Il a été reconnu qu'un barrage établi à égales dislances de Matachin et de Cruces, sur une longueur de iSoo™ à 1600™, entre le Cerro Gam- boa au sud et le Cerro Baruco au nord, et élevant les eaux à 38™ ou 4o™ au-dessus de l'étiage actuel du Chagi'es, déterminerait une inon- dation qui s'étendrait jusqu'à 38''"' sur les vallées div Chagres et de ses affluents, le Chilibre, le Gatun supérieur et le Pequeiii. Le calcul approxi- matif de la capacité de ce réservoir a donné i milliard de mètres cubes, volume plus que suffisant pour le but à atteindre. » La Commission technique avait pensé que le barrage de Gamboa pour- rait élre fait en maçonnerie, et, dans son Rapport du i4 février 1880, elle a porté pour cette dépense la somme de 100 millions ; mais les sondages exécutés depuis cette époque ont montré que le rocher ne se trouve qu'à une grande profondeur, et, dans l'état où la question se trouve aujour- d'hui, l'exécution en maçonnerie de cet ouvrage ne saurait être proposée. » La solution qui se présente le pUis naturellement à l'esprit serait de construire dans les vallées du Chagres et de ses affluents des digues en terre de moyenne hauteur, de manière à former plusieurs réservoirs à des niveaux différents. Il existe des gorges convenablement disposées pour recevoir des barrages. La Commission américaine de iSyS en a signalé une très étroite près du village de la Campana, à 24"" de Gamboa. Elle avait projeté d'y construire la digue du réservoir d'alimentation nécessaire pour le canal qu'elle proposait. » Les ingénieurs de la maison Couvreux et Hersent ont indiqué une combinaison différente. » On doit d'abord remarquer qu'une étanchéité absolue n'est nullement utile pour le barrage de Gamboa et qu'un écoulement normal de i5™ ou 20™ par seconde serait sans inconvénient. ( 270 ) » Il importe, d'un autre côté, que les déblais de la Culebra soient déposés à une petite distance de la tranchée. Ces considérations ont conduit à penser qu'on pourrait former le barrage avec ces déblais, simplement déversés des wagons. Le côté d'amont recevra en plus grande quantité les petites pierres et les débris, dont on augmentera le volume, naturellement considérable, en brisant des blocs. » Lorsque l'ouvrage aura atteint de grandes dimensions, les filtrations seront faibles; alors on portera du côté du réservoir les produits des dragages faits pour l'ouverture du canal en aval de Malachin. Si pour obtenir une étanchéité suffisante il est nécessaire d'ajouter des terres, on en trouvera sur les coteaux. L'épaisseur moyenne de l'argile au-dessus du rocher est évaluée à 4"°- » Cette construction, tout à la fois digue de réservoir et cavalier pour le retroussement des déblais, aura les dimensions suivantes : m Hauteur apparente .^ 4^ Largeur au sommet , 240 Largeur au fond de la vallée 960 Longueur à la partie supérieure, de. i5oo'" à 1600'" La hauteur maxima de l'eau dans le bassin sera de 38 » Le barrage emploiera de 18 à 30 millions de mètres cubes. La tranchée de la Culebra doit en donner 28 millions. Les 8 ou 10 millions d'excédent proviendront des attaques du versant méridional et seront déposés dans les petites vallées voisines du rio Grande. On y prendra d'ailleurs les pierres nécessaires pour l'écluse dont nous parlerons plus loin. » Dans l'exécution des travaux, on commencera par établir des émis- saires en maçonnerie ayant leur radier à ime dizaine de mètres au-dessus du fond de la vallée et pouvant, après l'achèvement des ouvrages, débiter sous pression 200™'' par seconde lorsque leurs vannes seront levées. On les établira en tunnel dans les rochers des Cerros auxquels s'appuie la digue. » Au nord du Cerro Baruco se trouve luie dépression, oîi l'on creusera une tranchée pour y établir un large déversoir qui, dans le cas d'une forte crue, suppléera à l'insuffisance des émissaires. » En même temps que les travaux qui viennent d'être indiqués, on fera plusieurs ponts de service pour le transport des déblais sur l'emplacement de la digue; on élèvera cet ouvrage sur les deux rives du Chagres ; puis, quand une hauteur suffisante aura été atteinte, et que les émissaires ainsi ( ^7- ) qno 1»^ déversoir seront terminés, on profitera de l'époque des pltis basses eaux pour barrer la rivière de vive force, en y portant des pierres par des trains qui se succéderont sans interruption jour et nuit. » Ensuite on élèvera progressivement la crête du déversoir au niveau du plan d'eau de la retenue. » Les eaux qui filtreront à travers le barrage et celles des émissaires seront versées, pendant toute la période des travaux, dans le lit du Chagres et dans les parties ouvertes du canal. Plus tard, ces mêmes eaux et celles que donneront les affluents de la rive droite seront conduites à la mer par la rigole dont il a été question. On pourra cependant, à l'aide de déversoirs munis de vannes, rejeter dans le canal une partie des eaux peu vaseuses qui formeront la couche supérieure. » M. Couvreux fils a reconnu devant votre Commission qu'il serait utile d'établir, avec les précautions convenables, un massif d'argile dans l'inté- rieur de la digue de Gamboa, sur toute sa longueur. » En tenant compte de cette modification, nous pensons. Messieurs, que l'ensemble des ouvrages projetés ne présente rien qui soit contraire aux principes de l'art des construclions et qu'on peut trouver dans les méthodes indiquées une solution économique d'un problème difficile. Cependant, les travaux étant d'un genre nouveau sous plusieurs rapports, il serait prématuré d'en arrêter les détails d'une manière définitive. » Dans leur étude, MM. Couvreux et Hersent se sont guidés sur les résul- tats qu'ils ont obtenus d'une digue composée de pierres et de graviers pour barrer le vieux lit du Danube près de Vienne; mais la charge d'eau était bien plus faible et le nouveau lit ouvert au fleuve assurait l'écoulement des plus grandes crues. » Il est possible qu'à Gamboa on soit conduit à tenir le niveau de la retenue à une hauteur moindre que celle de 38™, ou bien que, pour empê- cher les vagues qui se développeront dans un aussi vaste réservoir de dé- ferler sur la partie supérieure du barrage, il devienne nécessaire de le surélever en réduisant sa largeur et redressant son talus à l'amont. L'expé- rience guidera. On pourra apprécier la situation bien avant que la digue soit terminée, et, si cela est nécessaire, on établira un second barrage à la Campana pour former un réservoir supérieur. )) Volume el nalure des déblais. — D'après les diverses dispositions qui viennent d'être décrites, et en tenant compte des banquettes qu'il sera né- cessaire d'établir à diverses hauteurs dans les tranchées de la Culebra pour éloigner les eaux pluviales et prévenir les dégradations, on a calculé que ( ^72 ) le volume total des déblais est de 75 millions de mètres cubes, dont 35 mil- lions en rocher. » Les échantillons rapportés par M. Boutan ont été examinés par l'un de vos commissaires. Ce sont principalement des roches de nature volca- nique, Irachydolérites, brèches doléritiques compactes, conglomérats dolé- ritiques et Irachy tiques de différents degrés de dureté. » Ecluse de Panama. — D'après des observations, dont plusieurs sont anciennes et qui devront être vérifiées, l'amplitude totale des marées varie dans la mer du Nord de o™,i9 à o"", 49, et dans celle du Sud de 2°", 42 à 6"", 49- Le Congrès de Paris a pensé que les courants que produiraient dans le canal les dénivellations du Pacifique seraient trop grands pour qu'on pijt les laisser s'établir librement, et il a admis qu'on construirait une écluse à Panama. Les eaux du canal seront maintenues au niveau peu va- riable de la mer du Nord qui correspond à la surface d'équilibre de la mer du Sud. » Les hommes les plus compétents du Congrès de Paris n'ont pas été parfaitement d'accord sur le temps qu'exige le passage d'un grand navire à une écluse, mais il a été reconnu que, eu égard à l'irrégularité des arri- vages, un seul sas ne pourrait suffire au mouvement commercial qui doit se produire naturellement. On a donc adopté une écluse à trois sas indé- pendants, dont chacun sera muni de quatre paires de portes, deux d'ebbe et deux de flot. La variation des niveaux relatifs rend cette disposition né- cessaire. )> Dans ses estimations, la Commission technique internationale a porté 12 millions pour la construction de l'écluse et du bassin d'attente. Cette dépense est considérable; mais, si les marées du Pacifique se propa- geaient dans le canal, il serait nécessaire, pour permettre aux grands navires d'y naviguer à mer basse, d'abaisser le plafond de 3™, aS sur une certaine longueur, près de Panama. Une semblable excavation faite sous l'eau et en partie dans le rocher serait fort coi!iteuse. » Les navires qui arriveront du Pacifique à Panama s'y arrêteront pour régler diverses formalités, acquitter le péage et prendre quelques appro- visionnements. Ces nécessités entraîneront un temps bien plus que suffisant pour le passage de l'écluse. » Enfin le libre jeu des marées dans le canal pourrait devenir pour la navigation une cause de retard, car, si le courant atteint une vitesse un peu grande, un navire allant dans le même sens ne voudra pas se laisser en- traîner par lui, et, d'un autre côté, la marche à contre-courant présentera ( ^73 ) des difficultés dans la tranchée de laCulebra, parce que l'aire de la section y est réduite. » Les suffrages qui ont accueilli le projet d'un canal à niveau, malgré l'énorme capital qu'il exige, peuvent faire apprécier les inconvénients que les écluses présentent, en général, dans un canal maritime ; mais l'existence d'un barrage à l'une des extrémités du canal interocéanique ne saurait changer sa nature. » Du reste, l'écluse adoptée en principe ne doit pas être commencée im- médiatement. Les excellents ingénieurs qui iront à Panama continueront les observations commencées sur les marées, détermineront la durée de l'étalé, exécuteront à diverses époques des jaugeages tant sur le Chagres que sur ses affluents, et feront pour tout le régime des eaux une étude détaillée. Ou verra alors s'il est possible, comme le pensent quelques personnes éclairées, de laisser les marées de la mer du Sud se propager dans le canal. Une discussion sur ce point n'est pas nécessaire aujourd'hui et paraît même prématurée. » Modifications nécessaires au tracé du chemin de fer de Coton à Panama. — Le chemin de fer de Colon à Panama croise le tracé du canal en plusieurs points et se trouve rapproché de lui au col de la Culebra. Il sera néces- saire de le maintenir entièrement sur la rive orientale, ce qui n'entrahiera que peu de dépense. A la Culebra, on pourra probablement le placer sur l'une des banquettes élevées de la tranchée. Quelques ouvrages de pro- tection et de sûreté seront alors indispensables. » Exécution des travaux. — M, de Lesseps s'est adressé à MM. Couvreux et Hersent, qui ont montré au canal de Suez et dans d'autres grandes entre- prises une habileté réelle pour l'organisation des chantiers et la mécanique des travaux de construction. » Deux des ingénieurs de cette maison, MM, Couvreux fils et Gaston Blanchet, ont, comme il a été dit, rédigé un Mémoire sur la marche à suivre pour la construction du canal. Votre Commission a vu cet écrit avec intérêt; elle y a trouvé la preuve que la question a été étudiée sérieu- sement, mais elle ne doit pas vous entretenir en détail de dispositions dans lesquelles rien n'est positivement nouveau et qui seront sans doute bien modifiées dans l'exécution. » MM. Couvreux fils et Gaston Blanchet évaluent à iSooo chevaux la puissance qui sera nécessaire pour l'ensemble des travaux et les transports sur le Chagres. Cette puissance sera produite principalement par la vapeur. ( 27^. ) mais on se propose d'utiliser divers cours d'eau. La chute que l'on ob- tiendra au barrage de Gamboa doit être employée à comprimer l'air pour faire mouvoir les perforateurs. » Le nombre des ouvriers est évalué à neuf mille. » Toule grande entreprise bien dirigée amène des perfectionnements dans les procédés d'exécution. Nous avons la confiance qu'une oeuvre aussi considérable que le canal de Panama laissera une trace durable dans la science de la construction. » La Commission technique a pensé que les travaux exigeraient huit années et que la dépense s'élèverait à 843 millions, somme qui se décom- pose comme il suit : Déblais de toute nature faits à sec 523 millions. Dragages et excavations sous l'eau 4? " Barrage Je Gamboa loo « Rigoles ']5 » Écluse de Panama 12 » Jetée dans la baie de Limon 10 » Dépenses imprévues 76 » Total 843 » MM. Couvreux et Hersent indiquent également huit années pour l'exé- cution des travaux, mais ils ne portent la dépense qu'à 5i2 millions. Les frais généraux de la Compagnie et la somme nécessaire pour la construction d'une écluse sont en dehors de leur évaluation. » Conclusions. — Nous sommes arrivés au terme de notre tâche, car nous croyons qu'elle ne comprend ni l'examen du contrat projeté avec MM. Couvreux et Hersent, ni l'appréciation des résultats financiers que l'on peut attendre de l'entreprise, ni même l'étude des modifications que le commerce général éprouvera par suite de l'ouverture du canal. Ces der- nières questions ont été discutées au Congrès de Paris. 11 nous suffit que l'œuvre entraîne d'une manière certaine des avantages considérables pour toutes les nations, et notamment pour la France, qui doit être l'objet de nos principales préoccupations. » Nous terminons en appliquant au canal de Panama les paroles de la Commission de 1857 sur celui de Suez, que « la conception et les moyens » d'exéculion de cet ouvrage sont les dignes apprêts d'une entreprise utile à )) l'ensemble du genre humain », et, sous le mérite des diverses observa- ( --75 ) lions contenues dans ce Rapport, nous vous proposons de déclarer que les Mémoires présentés par M. Ferdinand de Lesseps sont dignes de votre ap- probation, 1) Les conclusions de ce Rapport sont adoptées. MÉMOIRES LUS. VITICULTURE. — Sur le Phylloxéra ijallicole el le Phjlloxera vastalrix. Note de M. Laliman. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Il y a quatre ans que j'eus l'honneur de communiquera l'Académie le résultat de mes études, ou plutôt de mes expériences pratiques, au sujet du Phylloxéra des feuilles, que je crus devoir nommer Phylloxéra conscruatrix, parce qu'd laissait vivre certaines vignes françaises sur lesquelles je l'avais trouvé. Je viens aujourd'hui corroborer les mêmes faits, et apporter un cépage de plus, le malvoisie de la Drôme, qui se trouve couvert de galles, chez moi, et qui, depuis que l'on a placé dans son voisinage un taylor, lui communiquant tous les deux ans cet insecte, ressuscite avec une éton- nante vigueur. Tous les malvoisies sont pourtant morts chez moi, tués par le Phylloxéra vastatrix. Donc celui-ci est préservé par le Phylloxéra gal- licole. C'est peut-être le cas de faire remarquer que, ni eu Espagne, ni en Portugal, ni en Italie, ni dans les Charentes, ou n'a pu trouver jusqu'ici un seul Phylloxéra gallicole. Je citerai un fait qui se passe au Jardin bota- nique de Bordeaux, qui prouvera que les assertions les plus classiques ne sont pas toujours d'accord avec les faits. )) On nous dit : « Lorsque le Phylloxéra vaslalnx trouve des feuilles de » vignes américaines, particulièrement des riparias, il quitte les racines et » va se nourrir sur leurs feuilles, sa nourriture habituelle et naturelle. » « Voilà sept ans que l'éminent botaniste M. Durieu de Maisonneuve a arlificiellement introduit le Phylloxéra vailalrix sur les vignes de ses ceps américains du Jardin des Plantes de Bordeaux, qui n'en possédait pas, et pas un seul cas de Phylloxéra gallicole n'a été constaté dans ce jardin depuis, pas plus qu'd n'en a été trouvé sur les nombreux clintons de M. Guiraud de Pommerol, ou ceux du maire de Floirac, M. Faure. » Ainsi, non seulement le cycle phylloxérique, par ces faits aussi nom- C. R., ibSo, i- Semestre. ( T. XCI, K* o.J 36 ( ^76 ) breux que patents, reçoit une atteinte, mais le Phylloxéra radicicole, iden- tique, comme je l'ai annoncé en juillet 1869, avec le Phylloxéra gallicole, reçoit, par l'expérience en plein champ, en plein air, un accroc qui exige de nouvelles études avant de se prononcer sur cette identité. » L'œuf d'hiver est dans le même cas; les mêmes études s'imposent, car ni en Amérique, ni à Madère, ni en Autriche, ni en Suisse, ni en Italie, ni en Australie, ni au cap de Bonne-Espérance, ni en Allemagne, ni en Russie, ni en Grèce, ni même en France (sauf dans le Libournais), il n'a été trouvé jusqu'ici. » Et les vignobles dans lesquels on s'applique à le détruire, dans le Libournais, ont-ils été sauvés? Il n'y a qu'à interroger la Société d'Agri- culture et M. Bâillon, pour être certain du contraire, et, du reste, le per- spicace explorateur de l'œuf d'hiver plante lui-même des vignes américaines, par dizaines de mille à la fois ! » Est-ce à dire que je viens ici fairele panégyrique des vignes américaines? !Non, car je dis tous les jours que l'on s'est lancé dans un océan inconnu à leur sujet, en indiquant une multitude de cépages non résistants, qui meurent aujourd'hui en Amérique comme en France : ce qui ébranle singulièrement l'origine américaine du puceron ! En 1869, j'écrivais à M. le Ministre de l'Agriculture de se défier, et de ne pas faire venir la plupart des cépages exotiques dont on a inondé la France. Si l'on m'avait cru, on aurait évité bien des dépenses et bien des déboires, car il n'y a que six ou sept variétés, que j'ai signalées en 1869 au Congrès deBeaune, qui résistent toujours depuis quinze ans au Phylloxéra, et plus de cent cinquante variétés américaines ont été tuées chez moi par le Phylloxéra. » C'est dire qu'il y a encore beaucoup à étudier sur les questions déjà examinées : c'est appeler l'attention vers l'étude plus approfondie des deux insectes et de l'œuf d'hiver, étude, du reste, reconnue insuffisante par la Commission supérieure du Phylloxéra elle-même. » Enfin c'est dire que, si par les procédés chimiques on peut espérer de vivre dans un état de tolérance supportable avec le Phylloxéra vaslatrix, on peut aussi espérer le même avantage avec certaines et rares vignes américaines bien choisies, c'est-à-dire lorsque l'on mettra la pratique et l'expérience au rang qui leur appartient, comme en toutes choses. M IJuilede pépins devicjnes américaines. — Il serait inopportun de parler ici en détail des vignes américaines, mais je ne voudrais point laisser passer cette ci rconstance sans prier l'Académie de faire étudier, au point de vue chi- mique, l'huile dont j'ai l'honneur de déposer ici un échantillon, etqui jouit ( 377 ) de l'avantage de ne se congeler qu'à 16" au-dessous de zéro, tandis que les autres huiles gèlent à 2" au-dessous de zéro. » Si, à cet avantage, elle en joint d'autres que je n'ai su découvrir, elle pourra servir à certaines industries, telles que l'horlogerie — » MÉAIOIRES PRÉSENTÉS. M. A. -P. Zazareff adresse une Note relative à une pile électrique à pTession. Dans cette pile, la production de l'électricité est due au passage d'une solution de glycérine, sous l'action d'une pression plus ou moins grande, au travers d'un mélange de coke et d'anthracite. (Renvoi à l'examen de M. Desains.) M, IVavel adresse quelques considérations sur les principes des diverses sources d'électricité. (Renvoi à l'examen de M. Desains. ) M. Th. Lagkange, M. E. Monjadze, M. J. Lalanne adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPOND AIVCE. M. le Directeur de l'Ecole des Ponts et Chaussées transmet à l'Aca- démie, pour être replacé dans ses archives, le manuscrit d'un Mémoire de Sophie Germain sur les surfaces élastiques. Ce Mémoire avait été classé d'abord parmi les manuscrits légués aux archives de l'École des Ponts et Chaussées par le baron de Prony ; mais il est manifeste que M. de Prony ne l'avait entre les mains qu'à titre de Membre de la Commission chargée de l'examiner. M. le Ministre des Travaux publics en a autorisé la restitution aux archives de l'Académie des Sciences. M. le Ministre de la Guerre transmet à l'Académie un certain nombre de Rapports émanant des services locaux de l'artillerie et du génie, et indiquant les résultats des observations faites, dans les établissements ( ■>:^ ) militaires, sur le fonctionnement des paratonnerres frappés par la foudre de 1868 à 1880. (Renvoi à la Commission des paratonnerres,) La Société HELVÉTIQUE des Sciexces naturelles adresse le programme des réunions qu'elle doit tenir à Brigue (Valais) à partir du 12 septembre prochain. L'Académie reçoit également l'annonce d'un Congrès international pour la destruction du Phylloxéra, qui doit s'ouvrir à Saragosse au mois d'octobre. M. le Secrétaire PERPÉTUEL signale, parmi les pièces imprimées delà Correspondance, une brochure de M. E. Gilbert, portant pour titre : o Philtres, charmes, poisons. Antiquité, moyen âge, renaissance, temps modernes ». (Renvoi au Concours du prix Barbier.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la théorie des Sinus des ordres supérieurs. Note de M. J. Farkas, communiquée par M. Yvon Villarceau. « Avant d'établir un théorème entièrement nouveau (Ilï) dans la théo- rie des sinus, je me propose de généraliser, en quelques points, mes re- cherches précédentes sur ce sujet. » L En supposant o = fj!.<7?i — i, votre définition des sinus du (m — i )'<■'"« ordre est (t. LXXXVI, n° 19) w^x = x^Y~i jjn W -I- fi ) ! ( 2 /H -t- fi ) où le symbole <^^ désigne le |jl'™* sinus de [m — i)'f™« ordre, du genre hyper- bolique ou elliptique, suivant que l'on y considère les signes supérieurs ou inférieurs. Le o""™* sinus est ce que devient ^^x lor.sque l'on y fait ," ! / iJi=o » Ecrivons .re '" , au lieu de x, dans cette définition. ( ^79 ) » Si k est lin nombre pair, nous obtenons si i est impair f [xe "■) = e '■• X^\ - rp ■ r-, +•■••, par conséquent im|)air o^\xe "')=:e '" ç3j,.T, (itpair). -Au- / / — - k t\ , fi \i.-Z Ainsi nous aurons V'-l ^- =-- e JiM X — G — - ^ imn-i-\>.)- v^- . ( ' v-,'-^ J-l ''%{xe''"') ; A- pair), V^i n A|a\ ^— — / (;;7/7-i-]ji'ir — ^ J^' " J nm+^^ *tim+\i.\^ U,.X^e ' '") = ev'-' "^fX^e"^' '" ) [k impair), v'=I- kjnm + f^-r. =:e JF[jiX=e ,— A-lnm + !J-W ^nm-hyj.^^ I c'est-à-dire (i) ?A^e '") = e ['2) £,\xe "')=e -fyx, j\xe n-'^--, >/=\. {k pair). s/-^' r= e fx [k impair). » II. Dans ma Note précédente, de vos formules d'addilion (r3) j'ai déduit !3),(.r 4- j) = Eu supposant o5v^m — r, uu terme (hi deuxième men)bre est ( 28o ) fx^,,jc(f,,r. Écrivons ce terme -/,-, ^ ?m+i y, par conséquent, ?x(^ + j) = %-sOC 'fv J -1- Ç>>-v-i -a^ Çv+.J" 4- • • . -H çj^-v et, Z étant un nombre entier, )> Posons X — v= 7, //72 + v=^y, nous obtenons à l'instant » III. Pour séparer la partie réelle et imaginaire des fonctions œ, posons (4) ^'°(ï~') sine f sin — sin — I m m où A: désigne un nombre entier arbitraire, mais ne contenant pas le divi- seur m; nous aurons (5) x~p-\-qe '". » 1° Soit k pair : il viendra, en vertu de (i) et (3), ^ {7' -t- M — l) . . . + fy-m+lP ?y'+'"-I 7 '^•'S -5-!^ i + V - I [^t/J^y'? sm -- + f^_,p 9y^, 9 sm -^'— h . . ( 28l ) » a° Soit A- impair : en désignant pnr ^ le genre hyperbolique ou ellip- tique, suivant que 9 désigne le genre elliptique ou hyperbolique, alors nous aurons (a) ç^^Y^ = hP '{'y'9 cos -^^^ + î!^,_, /> 4. Les mêmes apparences s'observent avec le chlore; les gouttes lu- mineuses sont verdâtres et beaucoup moins brillantes que celles du fluo- ( 3«3 ) rurede silicium. Ce gaz, sous la pression ordinaire, oppose une réiiist;ince très grande au passage de l'électricité; les surfaces électrisées doivent être très voisines, car, si elles sont à o",oo2, par exemple, les traits lumineux, sans avoir le caractère de l'étincelle, s'en rapprochent par l'in- tensité lumineuse. Ce mode de décharge se distingue des précédents par le petit nombre des traits lumineux et par les aigrettes brillantes qui ser- pentent à la surface des parois des tubes de verre pour réunir entre eux les traits successifs, situés quelquefois à plus d'un centimètre les uns des autres. » 5. Dans l'oxygène, l'effluve est à peine visible; le gaz devient très peu lumineux ou plutôt phosphorescent; cependant on parvient à con- stater dans l'obscurité absolue et à l'aide de la loupe le grenu de la surface des tubes concentriques et, si le gaz n'a pas une trop faible tension, les globules lumineux distincts comme dans les autres gaz. )) 6. La constitution des lueurs d'un blanc laiteux que produisent les décharges alternatives dans l'acide carbonique rappelle celle des lueurs observées dans l'oxygène, mais l'analyse en est plus facile. » Ces décharges ne sont silencieuses, dans tous ces gaz, qu'à faible pres- sion; elles le sont aussi à la pression atmosphérique dans l'hydrogène. La pluie de feu est accompagnée, dans les autres gaz, d'un crépitement d'au- tant plus facile à distinguer des interruptions du commutateur de la bo- bine de Ruhmkorff que l'effluve lumineuse se divise en globules élémen- taires plus nettement limités. » Les tubes à effluves, tels qu'ils sont construits par M. Alvergniat, peuvent donc servir à montrer dans les Cours la pluie de feu sous les dif- férents aspects qu'elle prend dans les différents gaz et sous différentes pressions. » Nous aurons à insister, dans une prochaine Note, sur les conséquences des variations de pression sur ces phénomènes, c'est-à-dire sur le passage de la pluie de feu à l'étincelle ou à l'effluve proprement dite par augmen- tation ou diminution de pression. » ('.. R., 1K80. a" Scmescre. (T. XCI, N' .H.) ;^7 ( 284 ) PHYSIQUE. — Recherches sur les piles. Note de M. A. d'Arsonval. « L'action chimique ne s'arrête jamais complètement dans les piles à deux liquides lorsque le circuit est ouvert. Cela tient au mélange des li- quides qui s'opère à travers le vase poreux, soit par endosmose, soit par simple diffusion dans les piles sans vases poreux du système Callaud. » J'ai cherchéà parer à cet inconvénient, et voici deux moyens différents qui m'ont bien réiissi. » Premier moyeu. — Il est fondé sur les propriétés absorbantes du noir animal et il s'applique à toutes les piles où le liquide dépolarisatenr est un sel métallique. Si l'on filtre, sur du noir animal lavé, une solution d'un sel métallique (cuivre, plomb, mercure, etc.), le sel est retenu parle char- bon et on recueille de l'eau pure. Dans certains cas, le sel métallique se trouve même décomposé; par exemple, avec les acétates métalliques, on peut recueillir de l'acide acétique libre. » En partant de cette observation, j'ai construit une pile au sulfate de cuivre, dans laquelle la solution cuivrique ne peut se diffuser sur le zinc. Je prends pour cela lui élément Callaud ordinaire, au fond duquel je dépose une couche de sulfate de cuivre pulvérisé, que je recouvre de noir animal lavé en poudre. Le zinc est placé à la partie supérieure du vase et se trouve, par conséquent, séparé du sulfate de cuivre par la couche de noir animal. L'élément voltaïque ainsi constitué ressemble à une pile de Minotto, dans laquelle on aurait remplacé le sable par du noir animal. » Dans ces conditions, le zinc reste complètement inaltéré. Depuis plus de trois ans déjà, M. Gaiffe emploie une pile démon système, qui lui sert d'étalon, sans avoir éprouvé le moindre changement. » Le seul inconvénient de cette modification est l'augmentation de résis- tance intérieure que crée la présence du noir animal, inconvénient que présente d'ailleurs le sable sans offrir les mêmes avantages. J'ai essayé, avec M. Gaiffe, de faire des vases poreux en noir animal aggloméré : jusqu'ici, nous avons échoué. M. Carré, qui, sur ma demande, a bien voulu tenter l'essai, n'a pas été plus heureux. Tel qu'il est, ce couple est excellent pour obtenir des excitations électriques constantes, suivant la méthode que je ferai connaître dans une prochaine Note, » Second moyen. — Ce procédé, beaucoup plus général que le précé- dent, consiste à prendre comme corps dépolarisatenr un liquide qui I I ( 285 ) donne un précipité par son mélange avec le liquide qui attaque le zinc. Le diaphragme qui sépare les deux liquides se trouve, de la sorte, rendu complèlemeiit imperméable. Le précipité formé dans les pores du vase poriMix doit satisfaire à deux conditions : i° il doit être conducteur de l'électricité; 2° il doit être éicctrolysable. » Les combinaisons satisfaisant à ces conditions sont excessivement nombreuses ; j'en ai pour ma part essayé au moins vingt. Je ne peux citer, dans cette Note, que les principales : I. Précipités formés par le mélange de deux sels. Couple au nilrale d'argent. — Ce couple est constitué de la façon suivante : dans le vase extérieur, zinc-chlorure de zinc ; dans le vase poreux, se trouve argent-nitrate d'argent. Ces deux liquides ne peuvent se mélanger el donnent lieu à un précipité de chlorure d'argent, qui bouche le vase poreux et le rend imperméable. Ce précipité conduit très bien l'électricité et, de plus, est éicctrolysable. Une pareille pile est très peu résistante; sa force électromotrice est égale à i'°", 5, alors que le même couple au chlorure d'argent n'a que o''°'*,g. Le prix élevé du sel d'argent ne rend malheureusement ce couple applicable que dans des circonstances particulières, comme l'électricité médicale ou la charge des électromètres. » Un couple plus pratique est le suivant : zinc-sulfate de zinc, plomb- nitrate de plomb; sa force électromotrice est très faible, o™",6 à o^°",7^. » n. Précipités formés par le mélange d'une base et d'un sel métalliques. — Dans ce cas, le zinc est attaqué par une base, potasse, soude ou ammo- niaque. J'ai essayé les combinaisons suivantes : » 1° Soude-sulfate de cuivre, qui m'a donné comme force électro- motrice jusqu'à i'°", 5; » 2° Soude-perchlorure de fer, qui peut aller jusqu'à 2™'S4- » Les couples à potasse ont une résistance énorme, qui tient, d'après moi, à ce que le carbonate de potasse, qui se forme à l'air, laisse dégager son acide carbonique au contact du sulfate de cuivre, et que les bulles de ce gaz viennent s'emmagasiner dans les pores du diaphragme el supprimer sa conductibilité. J'ai rendu, d'ailleurs, la solution dépotasse plus con- ductrice par l'adjonction de sel marin ou de sulfate de soude ('). » (') La combinaison soude-siilfale de cuivre a été reproduite récemment par M. Rey- nier, qui ignorait mes reciierches faites en 1878 avec la collaboration de M. Gaiffe pour la mesure des constantes. J'ai d'ailleurs breveté, en 1879, ^^* P'^" ^ liquides précipitables. J'ai ( 286 ) PHYSIQUE. — Sur les propiiétés optiques des mélanges de sels isomorphes. Note de M. H. Dcfet, présentée par M. Daubrée. « Un cristal formé d'un mélange de deux sels isomorphes a des indices de réfraction qui varient conlinûment avec la composition, de telle sorte que la variation dans la valeur de l'indice est proportionnelle au nombre d'équivalents d'un des sels introduits dans le mélange. Si N est l'indice du sel mixte, n et ?î' les indices des sels composants, p et p' les nombres d'équivalents des deux sels, on a j^_ pn-hp'n' ^ Cette loi a été démontrée par des mesures effectuées sur des mélanges de sulfates de nickel et de magnésie, et communiquées dans une Note du 8 avril 1878. » Je l'ai vérifiée plus complètement par des mesures que je me suis ef- forcé de rendre aussi précises que possible, et portant non plus sur les indices, mais sur l'angle des axes optiques. J'ai étudié ainsi quelques mé- langes de sulfates de zinc et de magnésie. La loi précédente permet de calculer, pour un mélange de composition connue, les trois indices prin- cipaux, et par suite l'angle des axes, soit intérieur, soit extérieur. L'angle des axes optiques, dépendant des différences entre les indices principaux, varie très rapidement avec ces indices; il en résulte que la loi se trouve ainsi vérifiée avec un haut degré d'exactitude. » L'angle des axes mesuré directement et l'angle calculé au moyen de la composition des sels s'accordent à quelques minutes près; on ne peut guère espérer, dans des mesures d'angle des axes optiques, obtenir l'angle à plus de 2' ou 3' près. On peut donc affirmer que l'écart entre le calcul et l'expérience reste compris dans les limites des erreurs expérimentales. Voici d'ailleurs le Tableau donnant, pour les sels étudiés, la composition renoncé, en pratique, à la soiule qui coûte trop cher et qui se carbonate à l'air. M.Reynier a obtenu de bons résultats en faisant, comme M. Carré, le vase poreux en parchemin. J'avais essayé, pour remplacer la soude, un mélange de chaux et de carbonate de soude, qui poui'- rait peut-être donne^ de bons résultats avec la pile de M. Reynier. ( 2^1 ) centésimale et atomique, l'angle des axes mesuré et l'angle calculé d'après la composition : PHOPOBTION ÉQCIVALEKTS ANGLE EXTÉnirau SELS. pour 100 de de dei aies optiques •g MgO,SO>,7HO. ZnO,SO",7HO. MsO,S0',7H0. ZnO.SO', 7IIO. mesuré. calculé. a 0 , H 0 / ff 1 II MlîO.SO'. 7HO 100 0 100 0 78.18 n » Mélange 1 7S,2o 21 ,S0 80,8 19.2 7r3.55.30 76.58 +2 .3o » '2 . . . . rr\s 27,-57 75,5 =4.5 76.36 76.37 -hi 3 .... 38, 96 61,04 42,75 57,25 75.15 74.16 -hi 1 . . . . 37,20 62,80 40, gj 5g, o5 74- 9 74. 8.40 — 0, 20 » .).... 26,59 73,4. 39,8 70,2 73.16 73.17.20 H-i .20 ZnO,SO',7HO 0 100 0 100 70.57 » " » Les mesures d'angle des axes se rapportent à la raie D. » Le point le plus important, dans une semblable vérification, c'est d'obtenir, pour les deux sels extrêmes de la série, ici le sulfate de zinc et le sulfate de magnésie, les valeurs des trois indices principaux avec une ap- proximation suffisante; ce sont, en effet, ces indices qui servent à calculer ceux des sels mixtes, et par suite les angles des axes optiques. » Les sels étudiés cristallisent, comme on sait, en prismes orthorhom- biques, dont l'arête coïncide avec l'axe de moyenne élasticité. Le caractère optique est négatif; l'axe de plus grande élasticité, bissectrice de l'angle aigu des axes optiques, est perpendiculaire à un clivage facile, correspon- dant à la face g^ . Des lames de clivage permettent donc de déterminer l'angle des axes. Les prismes étaient taillés de manière que leur arête coïn- cidât avec l'axe de moyenne élasticité; ils donnent comme indice ordinaire l'indice moyen. Cette détermination une fois faite, le prisme est placé sur la plate-forme d'un goniomètre de Babinet, donnant les lo", et reçoit les rayons incidents sous un angle quelconque; il donne deux images, dont on détermine la déviation et, surtout avec grand soin, la distance. La dé- viation ordinaire permet de calculer l'angle d'incidence des rayons, et à l'aide de l'angle d'incidence et de la déviation extraordinaire on obtient l'indice extraordinaire. D'ailleurs, l'angle que le rayon intérieur fait avec un des axes d'élasticité se détermine facilement, une fois les mesures ter- minées, en clivant le prisme, ce qui donne une face perpendiculaire à l'axe de plus grande élasticité. On obtient ainsi l'indice extraordinaire avec la même approximation que l'indice moyen. Les différentes valeurs de ( 288 ) l'indice extraordinaire n ainsi obtenues sont reliées aux deux indices cherchés a et 7 par la relation connue où r désigne l'angle du rayon intérieur avec la normale à une face, et i|/ l'angle de cette même normale avec l'axe de plus grande élasticité. » Si l'on appelle /3 l'indice moyen et 0 le demi-angle intérieur des axes optiques, on a, comme on le sait, l'équation » Sans entrer dans les détails du calcul, il est facile de voir, en discutant l'équation (1), que le mode de calcul le plus exact consiste à combiner l'équation (2) avec l'équation (i), prise pour des valeurs de n voisines de a. C'est ainsi que j'ai opéré. Les valeurs des indices trouvées avec divers prismes ne différaient que par la cinquième décimale. Voici les valeurs moyennes : y- Sulfate de magnésie 1 ,46o83 Sulfate de zinc 1 , 48445 » On peut aussi donner à /• des valeurs voisines de tj;, de manière à dé- terminer directement l'indice y. Les valeurs de a et de y ainsi trouvées, indépendamment de l'angle des axes, doivent le donner par le calcul, si elles sont suffisamment exactes. Pour le sulfate de zinc, les indices donnés par quatre prismes, dont deux donnaient des valeurs de n voisines de a. et deux des valeurs voisines de y, sont 7=i,4844o5 et «=1,45682. L'angle des axes calculé est de 45° 58' au lieu de 46" 10'. » Dans toutes ces mesures, les prismes étaient recouverts de lames de glace, à faces à peu près parallèles, qui étaient d'abord étudiées au gonio- mètre, de manière à permettre, sous chaque incidence, de faire des cor- rections convenables aux déviations observées. Je préfère employer des lames franchement prismatiques, pourvu que l'angle ne dépasse pas quelques minutes; les faces sont plus planes et les itnages meilleures. Ces calculs de correction ne présentent d'ailleurs aucune difficulté; ils sont /3- K. 1,45529 1 ,43207 I ,48010 1,45683 ( ^89) longs et fasti(1ieux, mais sont nécessaires pour obtenir l'exactitude que j'espérais atteindre. )) Je crois, en définitive, avoir démontré, au moins pour les sulfates de la série magnésienne, l'existence de la loi que j'ai énoncée. Cette loi existe-t-elle d'une manière aussi précise pour d'antres sels isomorphes? Je pense, comme je l'ai établi dans ma première Note, qu'il en est ainsi toutes les fois que les sels ont le même équivalent en volume, c'est-à-dire lorsque la densité est proportionnelle à l'équivalent. C'est ce qui arrive dans de nombreuses séries de sels isomorphes, comme M. Ropp l'a démontré par des mesures directes, n PHYSIQUE. — Influence de la température sur la distribution des sets dans leurs solutions. Note de M. Ch, Soret. a Dans une série d'expériences, dont quelques-unes ont été publiées, il y a plusieurs mois déjà, dans les Archives des Sciences physiques et naturelles^ j'ai cherché à déterminer l'état d'équilibre vers lequel tend, au point de vue de sa concentration, une solulion saline primitivement homogène, dont deux parties sont portées à des températures différentes. De nouveaux résultats ayant complètement confirmé ceux que j'avais obtenus précédem- ment, je crois devoir les communiquer à l'Académie. » Les solutions à étudier étaient introduites, comme pour le remplis- sage d'un thermomètre, dans des tubes de verre effilés aux deux bouts, de o™,3o de longueur sur o^joa environ de diamètre intérieur. La partie su- périeure, fermée, était introduite dans des moufles de enivre verticaux, pratiqués au fond d'une petite chaudière, dont la température était main- tenue constante par l'emploi d'un régulateur à gaz d'Andreac. La partie inférieure des tubes plongeait dans l'eau froide d'un réservoir un peu profond, placé au-dessous, et était effilée en une longue pointe recourbée vers le haut, de façon que l'extrémité ouverte restât toujours au-dessus du niveau de l'eau froide et put être fermée à la lampe après l'établissement de l'équilibre de température. Cette disposition permettait de remplir les tubes sans y laisser de bulles d'air, puis de les mettre en place et de les ôter sans déranger l'appareil. Pour ouvrir ces tubes, après les avoir doucement retirés de la chaudière, on cassait la pointe recourbée inférieure, puis la pointe supérieure, et l'on recueillait successivement dans trois flacons le liquide à mesure qu'il s'écoulait. ( 290 ) » Voici maintenant les résultats que j'ai obtenus sur des sels fort diffé- rents quant à la variation de leur solubilité avec la température et quant à leur poids moléculaire. Les chiffres ci-dessous représentent, en centièmes du liquide analysé, les concentrations des parties extrêmes des tubes. Pour ne pas allonger inutilement, je ne donne pas ici les valeurs trouvées pour la partie intermédiaire. Partie chaude Partie froide Durée (78° G.) (lô'-iS- C.) Différence F — G de l'expérience. G. F. F — G. F * azotate de potasse. 10 jours 4j978 5,069 0,091 1. 19 jours 5,019 5,io4 o,o85 » 24 jours 2,^45 2,293 0,048 » 25 jours 9*454 9,683 0)229 " 23 jours 2o,55i 2 1,1 56 1,590 » Chlorure de sodium, 1 5 jours 5,847 5,897 o,o5o » 1 5 jours io,83i 11,148 0,3 17 » 25 jours 20,547 21,423 0,876 » 56 jours 5,849 6,097 0,248 o,o4i 56 jours 10,781 11,446 o,665 o,o58 56 jours 16,733 '7,696 0,963 0,054 56 jours 20,536 21,654 1,118 o,o52 Chlorure de potassium. 5o jours 9,827 10,540 '0,713 0,068 5o jours 11,846 12,522 0,676 0,054 5o jours 16,712 17,937 1,225 0,068 5o jours 23,191 24,885 I >694 0,068 » Une série analogue, effectuée sur du chlorure de lithium, m'a donné des différences dans le même sens, mais plus faibles encore. » En résumé, il ressort de mes recherches que : » 1° Pour tous les sels que j'ai étudiés, la concentration de la partie chauffée diminue, tandis que celle de la partie froide augmente. » 1° La différence qui s'établit croît avec la concentration primitive; les chiffres obtenus pour NaCl et RCI, au bout de cinquante à cinquante-six jours, sembleraient indiquer que, dans l'état d'équilibre, elle est à peu près proportionnelle à la concentration primitive. ^ 3° Dans la série des chlorures alcalins, la différence est d'autant plus ( 291 ) grande, pour une même concentration absolue, que le poitls moléculaire du sel est plus élevé. » 4° T-e phénomène paraît être sans relation avec la courbe de solubi- lité du sel. » Le temps considérable pendant lequel il fallait maintenir conslante la température de la chaudière, et la petitesse des différences à mesurer, ont rendu ces expériences assez difficiles. Les chiffres que j'indique ne peu- vent donc être considérés que comme une première approximation. » PHYSIQUE. — Sur l'élévation du point zéro dam les thermomètres à mercure. Note de M. J.-3I. Crafts, présentée par M. Friedel. « C'est un fait bien connu qu'un thermomètre à mercure qui est resté quelque temps à la température 04-dinaire subit un abaissement temporaire de son point zéro de quelques dix.ièmes de degré si on le chauffe à ioo° ou au-dessus, tandis qu'une exposition prolongée à une haute température fait contracter la boule d'un thermomètre et produit une élévation de la colonne de mercure sur l'échelle. C'est ce dernier phénomène que l'on désire discuter dans cette Communication. M. Person a observé une élévation du point zéro de 12°, 1 5° et 17° dans trois thermomètres chauffés longtemps à 44o°. MM. Deville et Mascart ont trouvé, pour trois thermomètres chauffés pendant trois heures à 266°, à 206° et à 166°, une élévation du point zéro de i3°, 5, 12°, 5 et 11°, 4- Ce phénomène a été observé à un moindre degré pendant l'usage ordinaire des thermomètres, et l'on peut citer comme exemple d'un effet inusité de la température un thermomètre anglais en cristal dont le point zéro est monté de 11° pendant quelques mois qu'il a servi à faire des distillations fractionnées d'une substance bouillant vers 320°; on observe presque toujours des déplacements de 4° à 7° dans les thermomètres nouveaux en cristal qui servent pendant quelques mois à des opérations semblables entre 200° et 340". Les expériences suivantes donnent une mesure approximative de la relation entre l'effet produit à une température fixe et la durée du temps. Dans la première colonne sont inscrites les dates de chaque observation du jjoint zéro. Les huit colonnes suivantes donnent les positions du point zéro sur huit thermo- mètres une heure après le chauffag3. La dernière colonne indique la tempé- rature et le temps compris entre deux observations des points zéro. La G. R., 1880, a* Semestre. (T. XCl, N« S.) 38 ( 292 ) température de 355° a été maintenue constante au moyen du mercure en ébullition. 1S79. 1, 11. m IV. V. VI VU. VllI TE.MPS. TEMPÉRATURE. Octobre 6. . . + 7.0 -h 5,0 -H- H, 9 — 0, i5 — o,o5 48 heures 355" " 10... 16,8 1-1,3 20,8 - 0,45 5,8 11,0 5o » » » i3. . . 19,0 i9>9 23,7 + 9.7 7,65 12,95 0,0 -f- 0,26 i5 » » » 1 3 . . . 1 9 , .3 20,2 24,0 10,3 7,8 i3,o 3.7 7,00 3o » • 17... '9.7 20,0 24,7 ".- 8,1 i3,5 7.0 11,63 70 » » » 20. . . '21,2 22,4 2H,'i ■'1,4 9.5 ■5,4 9,8 10,00 5o . „ » 2:i . . . 22,7 23,7 25,4' i(i,i 10,55 16,95 11,3 16,68 12 jours 7 » 3o minutes io°-i5'> Novemb. 3... 22,2' 23,8 25,3 = lf),25 10,5 i5,6' 11,5 17,00 » •* 10. . . 22,3 23,8 25,4 i(), i5 10,60 i5,8 11,5 17,00 100» » 1 o . . . 22,3 23,8 25,', 16, i5 10,60 i5,8 11,5 17,21 6 heures 216° » 10. . . 20,0 23,7 26,0 i(:,5 11,0 11,8 i7.o'l 4 jours lo'-iâ» .',... 23,0 23,7 26,0 iii,(i 1 1 ,0 II. 9 I "^ , 06 6 heures 3o4° .. .4... 23,20 2'l/( 26,2 16,9 1 1 . 2 12,1 17,22 4 jours 5»-i5° » iH... » -4... 23,3 22,93 24,3 23,95 26,3 ",9 16,8 ,6,7 11,2 10,95 • .7. ''g' .7.43' ChauU'é 3 fois, i5"chaquefois 3o4« 1880. ' 6i mois Juin 12 23,5' 23,8 26,0 1(1,95 11,1 12,1 17,62 ' , j 40 minutes 0°-20"' 3o4» » l'i 2^,0 2(1,0 1(1, (j 1 1 ,0 11,0 l5''-20° 1 I jour 2(5,0 i(),(i II. 7 ,,. , 8 jours 17, bJ ' . . l5°-20'' » 2J 23.5 24,0 26,0 16, G 11,8 304° i Juill. 5 23,5 23,8 25,8 16,55 10,7 11,4 1 20 minutes 1 C * ) Ces tliermomètros sont restés a la température ordinaire dep [lis la dernière ubservati m. ( - ) Los theriuumèlros 1, 111 el VI araieiil la colonne divisée en p irtid ou en totalité paru le bulle d'air, dû sorte que les dernières déterminations sont trop élercos. Immédiatement avant do faire les oiiservations niarqui es. on a réuni la colonne eu faisant bouillir le mercure. (' ) Le thermomètre n" 1 fut ouvert en cassant la pointe. Le poin l zéro était alors 23,3; il est resté le même quekiues mois après, et finalement est ! monté u 23,3. 1 » Les quatre premiers thermomètres sont en cristal français. Les n°' I, II et III avaient été en usage pendant un ou deux ans, et leurs points zéro étaient montés de 5°, 6° ou 7". Le n° IV est un thermomètre de M. Baudin que l'on a fait cliaufler pendant huit jours de 3oo°à 32o°, avant la gradua- tion, de sorte qu'une élévation probable du zéro de 6° ou 8° doit être ajoutée aux chiffres tie la Table. Les quatre derniers thermomètres sont en verre de soude allemand, exempt de plomb. )) On peut tirer de ces expériences les conclusions suivantes : » Le point zéro monte plus rapidement et plus lom dans les titermomètres en cristal que dans ceux en verre sans oxyde de plomb. » Ij élévation du point zéro est beaucoup plus rapide au commencement et ( -"-gs ) tend probablement vers une limite pour un chauffage très prolongé à une tem- pérature fixe. » On a arrêté les expériences, avant d'arriver à l'effet maximum, pour dcterinincr si l'élévation acquise reste constante, et l'on a trouvé que : » Lepoint zéro, qui s'est élevé par l' action longtemps prolongée d'une haute température, se fixe à celte nouvelle hauteur lorsque l' instrument est conservé à la température ordinaire, et l'effet produit par une température élevée rend le thermomètre plus stable sous l'influence de la chaleur à toute tempér'atnre inférieure. » Cette dernière conclusion est non seulement basée sur les expf'riences citées plus haut, mais aussi sur de nombreux essais faits avec seiza thermo- mètres nouveaux, A partir de 200", on obtient une élévation notable du zéro après un chauffage de plusieurs heures à une température constante, et l'effet augmente rapidement si l'on emploie des températures plus élevées; mais les données ne sufliseut pas pour déterminer dans quelle proportion. Le phénomène de la dépression temporaire du zéro intervient pour masquer les résultats, et l'on peut remarquer, dans les chiffres du Ta- bleau, certaines perturbations qui proviennent de celte cause. On discutera dans une autre Communication l'interprétation à donner à ces faits, et, pour simplifier la question, on ne citera ici que quelques expériences dans lesquelles l'élévation du point zéro est si considérable, que l'on est dispensé de tenir compte de la dépression temporaire, qui ne dépasse jamais quelques dixièmes de degré. Voici les résultats avec des thermomètres en cristal. Thermomètre A : chauffé cent minutes k 3o4°, le zéro est monté depuis + i°,8 à 2°, 5; chauffé encore cinquante minutes à la même température, le zéro est monté à 3", 2; chauffé encore quatre-vingt-quinze minutes, le zéro est à 4°, 3; chauffé encore quarante-deux minutes, le zéro est à 4°)7' Un autre thermomètre B, chauffé trente minutes à 34o", a changé son point zéro de 1°, [ à 3°, 6. Un antre thermomètre C, chauffé quarante-cinq minutes à 340", a changé son point zéro de + o°,i à 4", 9; chauffé encore soixante minutes à 3o4°, le zéro esta 5",!; chauffé encore cent vingt minutes à 3o4°, le zéro est à 5°, 4; chauffé encore soixante minutes à 3o4°, le zéro est à 5°, 5. On voit bien, dans cette dernière expérience, comme dans celles à 355°, que le chauffage à une température plus élevée a protégé le thermo- mètre contre l'action de la chaleur à 3o4''- » ( 294 ) CRISTALLOPHYSIQUE. — Développement^ par pression, de l' électricité polaire dans les cristaux liémièdres à faces inclinées. Note de MM. Jacques et Pierre Cdrie, présentée par M. Friedel. « 1. Les cristaux possédant un ou plusieurs axes dont les extrémités sont dissemblables, c'est-à-dire les cristaux hémièdres à faces inclinées, jouissent d'une propriété physique spéciale, celle de donner naissance à deux pôles électriques de noms contraires aux extrémités des axes susdits, lorsqu'ils subissent xuie variation de température : c'est le phénomène connu sons le nom de pjroélectricilé. » Nous avons trouvé un nouveau mode de développement de l'électri- cité polaire dans ces mêmes cristaux, qui consiste à les soumettre à des variations de pression suivant leurs axes d'hémiédrie (' ). )) Les effets produits sont entièrement analogues à ceux causés par la chaleur: pendant une compression, les extrémités de l'axe sur lequel on agit se chargent d'électricités contraires; une fois le cristal ramené à l'état neutre, si on le décomprime, le phénomène se reproduit, mais avec une inversion des signes; l'extrémité qui se chargeait positivement par compression de- vient négative pendant la décompression, et réciproquement (-). » Pour faire une expérience, on taille deux faces parallèles entre elles et perpendiculaires à un axe d'hémiédrie dans la substance que l'on veut étudier; on les revêt de deux feuilles d'étain qu'on isole extérieurement par deux plaques en caoutchouc durci; le tout étant placé entre les mâ- choires d'un étau, par exemple, on peut exercer des pressions sur les deux faces taillées, c'est-à-dire suivant l'axe d'hémiédrie lui-même. Pour constaterl'électricité, nous nous sommes servis d'un éleclromètre Thomson, On peut montrer la différence de tension des extrémités en mettant chaque feuille d'étain en communication avec deux des couples de secteurs de l'instrument, l'aiguille étant chargée d'une (électricité connue. On peut aussi recueillir séparément chacune des électricités; il suffit pour cela de ( ' ) Bulletin de la Société minéralogique, 1880. (^) Les crislaux hémièdres à faces inclinées sont les seuls Cristaux pyroélectriques; ce sont aussi les seuls capables d'acquérir l'électricité jiolaire par pression. Certains cristaux holoèdres, comme le spath, se charj^ent Lien par pression, mais d'une seule électricité; c'est là lin phénomène de surface, entièrement différent, et dont l'effet était insensible dans les conditions de nos expériences, ( --^95 ) mettre une des feuilles d'étain en communication avec la terre, l'autre étant en communication avec l'aiguille et les deux couples de secteurs étant chargés à l'aide d'une pile. » Quoique n'ayant pas encore abordé l'étude des lois qui régissent le phénomène, nous pouvons dire qu'il présente des caractères identiques à ceux de la pyroélectricité tels que les a définis Gaugain dans son beau travail sur la tourmaline. 2. Nous avons fait l'étude comparée des deux modes de développement d'électricité polaire sur une série de substancesnon conductrices, hémièdres à faces inclinées, qui comprend à peu près toutes celles qui sont connues comme pyroélectriques ('). M L'action de la chaleur a été étudiée à l'aide du procédé indiqué par M. Friedel, procédé qui est d'une si grande commodité (°). » Nus expériences ont porté sur la blende, le chlorate.de soude, la boracile, la tourmaline, le quartz, la calamine, la topaze, l'acide tartrique droit, le sucre, le sel de Seignette. » Pour tous ces cristaux, les effets produits par compression sont de même sens que ceux produits par refroidissement; ceux dus à une décom- pression sont de même sens que ceux dus à un échauffement. » Il y a là une relation évidente qui permet de rapporter dans les deux cas le phénomène à une cause unique et de les réunir dans l'énoncé sui- vant : » Quelle que soit la cause déterminante, toutes les fois qu'un cristal hémièdre à faces inclinées, non conducteur, se contracte, il y a formation de pôles élec- triques dans un certain sens; toutes les fois que ce cristal se dilate, le dégagement d'électricité a lieu en sens contraire. n Si cette manière de voir est exacte, les effets dus à la compression doivent être de même sens que ceux dus à réchauffement dans une sub- stance possédant suivant l'axe d'hémiédrie un coefficient de dilatation négatif ('). » (') On peut prévoir qu'il en existe beaucoup d'autres parmi les substances cristallisées artificielles. Les corps actifs sur la lumière polarisée, par exemple, fournissent des cristaux dont certains diamètres ont leurs extrémités dissemblables. (') Bulletin de la Société iiiinéralogiejuf, 1879. (') Ce travail a été fait au laboratoire de Minéralogie de la Faculté des Sciences. (296) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les bases p/ridiques. Note de M. Oechsneh DE CoiMNCK, présentée par M. Wurtz. « La distillation de la cinchonine (i partie) avec la potasse caustique (3 parties) fournit des huiles basiques d'où l'industrie extrait la qui- noléine. Dans la même réaction prennent naissance un certain nombre de bases pyridiques, que l'on peut séparer au moyen de la distilla- tion fractionnée, et qui sont isomériques avec les bases du goudron de houille ou de l'huile de Dippel. On a obtenu ainsi luie lulidine, une coUi- dine et une parvoline nouvelles. Ces bases sont difficiles à purifier; même après plusieurs rectifications, elles restent mélangées avec une substance étrangère très adhérente, dont on ne peut les débarrasser qu'au moyen d'un traitement spécial. » On ajoute aux diverses fractions un excès d'acide chlorhydrique étendu ; la solution limpide est épuisée deux ou trois fois par l'éther. Après avoir séparé l'éther, on décompose la solution acide par un excès de les- sive de potasse; le tout est agité de nouveau avec l'éther, et la solution éthérée est séchée sur la potasse anhydre. Finalement, on distille dans un appareil à boules, » La lutidine pure, C^H'Az, est un liquide parfaitement incolore, mobile, réfringent, d'une odeur spéciale et d'une saveur brùilante. Elle est très hygro- scopique et presque insoluble dans l'eau. Elle bout à i65°. Sa densité de vapeur a été déterminée au moyen de l'appareil deMeyer; on l'a trouvée égale à 3,8 (le nombre théorique étant 3,71). Sa densité à 0° est de 0,9593 ('). » Le chlorhydrate de lutidine, C^H'Az, HCl, se présente sous forme de cristaux blancs lamelleux; il est excessivement déliquescent. » Le bromhydrate constitue de petits cristaux blancs assez déliquescents. » Le chloroplatinate cristallise en belles paillettes d'un rouge orangé. Il est modifié par l'eau bouillante, qui lui fait perdre 2™'^' d'acide chlorhydrique. Le sel modifié est cristallisé en paillettes jaunes. » Le chloroaurate se présente sous forme d'une poudre cristalline d'un jaune éclatant. » La collidine pure, C'H' ' Az, bout à 195°; son aspect rappelle tout à fait celui de la lutidine. Elle est aussi très hygroscopique et à peine soluble (') M. Greville Williams a déjà signalé l'isomérie de ceUe lutidine avec celle du goudron d'os. ( ^-97 ) dans l'eau. Sa densité de vapeur a été trouvée égale à l\,i'S (nombre théo- rique, 4>ï9)- Sa densité à o" est *le 0,9656. » Le chloroplatinate forme une pondre cristalline d'un rouge orangé. L'eau bouillante lui fait subir la même transformation qu'au sel corres- pondant de lutidine. Le cliloroplatinate modifié est cristallisé en petites paillettes jaunes. » La parvoline n'a pas encore été obtenue à l'état de pureté; elle bout vers 220°. Le chloroplatinate constitue une poudre cristalline d'un jaune légèrement brunâtre. » L'étude des produits d'oxydation de toutes ces bases fera l'objet d'une seconde Note. » Le Tableau suivant permet de comparer les points d'ébullition et les densités des bases provenant soit de l'huile de Dippel, soit de la distillation de la cinchonine : Bases de l'huile d'os. Bases de la cinchonine. ^ . ,. ( Point d'ébullition iSS", 5 i65° Lutidine. ... \ ^ . , ' ^ „ ( Densité o , 940 o , gogS „...,. , , ( Point d'ébullition 180° iq5° Collidine('). { . , ,, -^ .^. ' ( Densité Ojg44 0,9606 Parvoline... Point d'ébullition 188° bout -vers 220° (M a THERMOCHIMIE. — Recherches sur tes chaleurs de combustion de quelques corps de la série grasse. Note de M. W. Locguinine, présentée par M. Berthelot. « Ces recherches font suite à celles que j'ai publiées précédemment dans les Comptes rendus; elles sont destinées à éclairer la question de la chaleur de formation des différents isomères, ainsi que de quelques autres substances dont l'élude présentait de l'intérêt. Quelques-unes de ces sub- stances ont été analysées par moi; pour plusieurs autres, je suis redevable à l'obligeance de M. Menschoutkine, qui les avait conservées depuis ses expériences sur l'éthérification. » 1 . Alcool all/lique CH^CHCH" OH non saturé primaire. — Sa chaleur de combustion, suivant l'équation C'H''0liq. + 80gaz. = 3C0* gaz. 4-3H=Oliq., (') La collidine préparée par M. Wurtz à l'aide de l'aldol ammoniaque est identique avec l'aldéhydine de MM. Baeyer et Ador. Elle bout de 177° à 179". (') Ce travail a été fait au laboratoire de M. AVurIz. ( 298) est, pour i*"^ de substance, cal ^63o,5 7610,9 7654,2 Moyenne. . . 7681 ,g et par molécule en grammes 7631,9x08 = 442650"', 2. L'alcool allylique est isomérique avec l'acétone, qui présente uneslructure toute différente : CH'\ :co. CH'/ Favre et Silbermann ont trouvé, pour la chaleur de combustion de l'acétone, 73o3 X 58 = 423574'»', nombre inférieur de 19076"' à celui que j'ai donné pour l'alcool allylique, c'est-à-dire de plus de 4 pour 100 de la valeur de cette dernière. On voit que dans ce cas la différence de fonction influe d'une manière notable sur la différence entre les chaleurs de combustion. L'alcool allylique diffère, par 2 H en moins, de l'alcool propylique normal; à ces 2 H corres- pond une différence de 37663"' dans les chaleurs de combustion de ces deux alcools, tous les deux primaires, mais' l'un saturé et l'autre non sa- turé. » 2. ÈlhylvinylcarbinoL C'H'C= H^CIIOH. - Ce corps, obtenu par M. Wagner, de Saint-Pétersbourg, n'est pas, à proprement parler, im homologue de l'alcool allylique, car c'est un alcool secondaire; mais il appartient à la même série d'alcools non saturés. Sa chaleur de combustion, suivant l'équation CH'-'O liq. + 140 gaz. = 5C0=gaz. + 5H=0 liq., est, pour i^', cal 8765,4 88i5,8 8725,3 8726,7 Moyenne. . . 8758,3 ( 299 ) et par molécule en grammes 8758,3x8G= 7532i3"',8, ce qui donnerait dans cette série d'alcools, pour chaque CH' de différence, une diflérence de i5528i"',8 dans les chaleurs de comhustion. L'éthylvi- nylcarhinol est isomérique avec l'aldéhyde valérique, que je compte étu- dier sous peu. » 3. Glycol projiylénique normal CH'OH I I CH'OH. — Cette substance a été étudiée sur deux échantillons. La chaleur de com- bustion, suivant l'équation a H»0=' liq. + 80 gaz. = 3 CO^ gaz. + l^W O liq. , est, pour le premier échantillon (point d'ébullition, 2io°-2i3'') et pour i?"' de substance, 5664T6, 56il,4; pour le second échantillon, plus pur (point d'ébullition, 2i3°-2 14°) et éga- lement pour 1^' de substance, cal 5682,9, 5663,7. C'est la moyenne de ces deux derniers nombres que je crois pouvoir adopter pour cette chaleur de combustion, qui sera par gramme 56^3"', 3, et par molécule en grammes 5673, 3 X 76 = 431170'-"', 8. » 4. Glycol isopropy Unique CH'OH I CHOH I CH=. — Isomérique avec le précédent. Point d'ébullition, i89°-i9i''. La chaleur de combustion, suivant la même équation que précédemment, est, pour i^"", cal 5764,2 5756,2 5699,7 Moyenne. . . 5-40,0 C. R., 1S80. 3" Semestre. (1. XCI, 1S° S.) 3() ( 3oo ) et par molécule en grammes 5740 X 76 = 436 240"', o, nombre ne différant de celui trouvé pour le glycol isomère que d'un peu plus de I pour 100 : différence insignifiante et pouvant être attribuée à ce que les chaleurs totales de vaporisation de ces deux corps peuvent ne pas être identiques. Elle est, du reste, telle, que l'étude de ces deux glycols ne fait que confirmer les conclusions auxquelles m'a amené l'étude compa- rative des alcools primaires, secondaires et tertiaires. Cette différence est, par exemple, à peu près quatre fois moindre que celle que j'ai constatée entre les chaleurs de combustion de l'alcool allylique et de l'acétone. Favre etSilbermann ont trouvé, en comparant sous ce rapport les éthers et les acides gras qui leur sont isomères, des différences allant jusqu'à 16 pour 100 pour les homologues inférieurs et diminuant à mesure qu'on s'élève dans la série. » La comparaison des chaleurs de combustion de l'alcool allylique et de l'acétone montre que la réserve d'énergie est plus grande dans le pre- mier corps , ce qui semble répondre à son aptitude à éprouver des réactions plus variées. La transformation de l'alcool en acétone serait accomplie avec dégagement de chaleur. » On trouve une assez grande concordance en comparant les chaleurs de combustion des glycols éthylénique et propylénique à celle des alcools correspondants. En effet, la chaleur de combustion est la suivante : cal Alcool ordinaire 33o464 Glycol éthylénique 288293 Différence... . 47' y' Alcool propylique normal . i . . 4^03 1 3 Glycol propylénique normal 43' 171 Différence 49 '4^ M Dans la série propylénique, les différences entre les chaleurs de com- bustion sont plus grandes entre l'alcool et le glycol qu'entre ce dernier et la glycérine : Première différence 49'4^ Seconde différence 386 16 ( ^i- ) PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Identité de la septicémie expérimentale aiijuë et du choléra des poules. Note de M. II. Toussaint, présentée par M. Bouley. « Lorsqu'on étudie le choléra des poules et la septicémie aiguc, on est vite frappé de l'analogie qui existe entre ces deux maladies : deux animaux de même espèce, inoculés avec le sang de l'une et l'autre maladie, et de la même manière, présentent des symptômes identiques, meurent dans un même temps et montrent des lésions exactement semblables; le parasite est le même. » Pour bien établir ce rapprochement, j'ai institué des séries d'expé- riences parallèles : avec le sang provenant d'animaux morts du choléra, et avec des matières animales plus ou moins putréfiées. » Depuis les expériences de MM. Coze et Fellz en 1866, Davaine, Vul- pian, Bouley, etc. en 1872 et 1873, les discussions que soulevèrent les faits de septicémie à l'Académie de Médecine et les travaux de savants allemands, il est démontré que certaines matières animales en voie de putréfaction, injectées ou inoculées sous la peau du lapin et de quelques autres animaux, amènent après quelques inoculations la production d'une maladie très rapidement mortelle, inoculable avec des dilutions presque infinitésimales, et qui se reproduit indéfiniment sous cet étal. M La présence d'un parasite dans la septicémie qui présente ce caractère a été soutenue, puis niée; on a parlé de bactéries, de vibrions de différentes formes, de produits de putréfaction. Je puis dire, après plusieurs séries d'expériences comprenant plus de deux cent cinquante cas, que, dans la maladie à forme rapide qui tue le lapin ei] dix à vingt heures et qui s'ino- cule si facilement aux oiseaux, existe un microbe de forme et de propriétés bien déterminées, dont l'action est toujours identique, qui est celui que M. Pasteur a si parfaitement étudié et dont j'ai déjà démontré l'existence dans la maladie qu'on désigne sous le nom de choléra des poules. » Le choléra des poules n'est donc autre chose que la septicémie aiguë, contractée spontanément par ces oiseaux dans les lieux qu'ils habitent, et il est nécessaire, pour que le choléra existe, qu'il y ait à leur portée des matières en putréfaction. » Je suis autorisé à affirmer l'existence de ces matières putréfiées et leur introduction par le tube digestif. J'ai reproduit exactement les lésions du ( 3o. ) choléra el de la septicémie par l'ingestion de sang ou de matières prove- nant de septicémiqiies, et j'ai pu les comparer à ces maladies à l'état spon- tané. Dans l'un et l'autre cas, tous les ganglions lymphatiques de la tète et du cou sont tuméfiés, durs, marqués de taches sanguines, et l'examen microscopique décèle entre leurs éléments, et surtout dans les follicules, le parasite en quantité prodigieuse, en même temps que des hémorrhagies abondantes siégeant surtout à la périphérie du ganglion. Les deux chaînes ganglionnaires cervicales des oiseaux morts du choléra spontané sont sur- tout remarquables par le volume, la coloration et les ecchymoses de ces organes; de même chez le lapin pour les ganglions sous-maxillaires et pré- scapulaires. » Je rappellerai que, le 8 juillet 1878, j'avais l'honneur de communiquer à l'Académie une Note sur une maladie causée par un vibrion aérobie que je rapprochais de faits de MM. Leplat et Jaillard et de l'affection que M. Davaine a appelée maladie de la vache, mais que je reconnais avec lui être de la septicémie. Le sang qui avait servi à la première inoculation pro- venait d'un cheval mort avec tous les symptômes du charbon, maisje recon- nus aussitôt qu'il ne pouvait être question de cette maladie, car les bacté- ridies faisaient absolument défaut. Le cheval était mort de septicémie. » A la même époque, un cheval mourait de la {;/j/i05e à l'Ecole de Toulouse. Une goutte de son sang tuait un lapin en douze heures, avec les mêmes lé- sions que le précédent. » Dans une troisième série, la matière infectieuse provenait du foie pu- tréfié dans la cavité abdominale d'un cheval mort vingt heures après un grand traumatisme. La première inoculation tua un lapin en neuf heures. Le sang du lapin fit mourir des pigeons dans le même espace de temps, et je constatai nettement ici les caractères du choléra, car à cette époque (29 septembre 1879) je les avais étudiés très exactement. \> D'autres cas encore se sont présentés. Un vétérinaire des environs de Toulouse m'envoie du sang de moutons morts du cbarbon. Ce sang a subi un commencementde putréfaction ; inoculé au lapin, il le tue, et l'on trouve dans le sang un mélange de bactéridies et de granulations. A la deuxième ou à la troisièmeiuoculation, les bactéridies disparaissent; le microbe, plus actif et plus rapide dans son action que le parasite du charbon, persiste seul et tue les poules avec toutes les lésions du choléra. » Je conserve des premières et deuxièmes cultiues du sang des animaux où les deux parasites sont mélangés. En les inoculant aux moutons, aux chiens ou aux cobayes, ces animaux meurent constamment du charbon, ( 3o3 ) et le nombre des bactéridies reste considérable dans le sang ; mais, si l'on inocule des lapins, le microbe de la septicémie a bientôt éliminé la bactéridie. » Dans toutes les séries d'expériences, un certain nombre d'animaux, lapins ou poules, sont morts saiiS avoir été inoculés; ils présentaient des lésions semblables^ à celles de la mort par ingestion, on, si l'on veut, de l'i- noculaiion à la bouche. » Les phénomènes que l'on provoque par l'inoculation aux animaux qui résistent sont aussi exactement identiques avec l'un et l'autre sang. Je rappelais plus haut le cas du cobaye. Injeclé sous la peau du cheval, de l'âne, du chien, du mouton, le sang septicémique ou celui du choléra provoque la formation d'une tumeur œdémateuse qui se résout en un abcès et qui est accompagnée de phénomènes généraux très graves, sans que cependant le sang possède de propriétés contagieuses. Cette faculté est réservée à la sérosité de l'œdème, et plus tard au pusdel'abcès, qui la con- serve même après le retour des animaux à l'état normal. » On observe aussi que, si l'on fait sur le même animal réfractaire des injections successives sous-cutanées, la fièvre et les phénomènes locaux s'amendent de plus en plus à chaque inoculation, et bientôt elles ne donnent plus qu'une simple papule ou se comportent comme des pipùres ordinaires. » M. TocssAiNT, en adressant la Note qui précède, demande l'ouverture d'un pli cacheté qui a été déposé par lui le 12 juillet 1880. Ce pli, ouvert en séance par M. le Secrétaire perpétuel, contient la Note suivante : Procédé pour la vaccination du mouton et du jeune chien, a J'ai tout (l'abord employé la filtration du sang charbonneux provenant du chien, du mouton ou du lajiin. Pour cela, je recueillais le sang d'un animal inoculé au moment où il allait mourir ou immédiatement après la mort. Ce sang était ensuite défibriné par le bat- tage, passé sur un linge et filtré sur dix ou douze feuilles de papier. C'est avec ce procédé qu'ont été vaccinés trois chiens de trois mois et la première brebis. Mais c'est un moyen dan- gereux et nullement pratique, car souvent les filtres laissent passer des bactéridies que le microscope reconnaît difficilement, paice qu'elles sont très rares, et l'on tue les animaux que l'on voulait préserver. » En face de ces accidents, et ne pouvant me procurer de filtre donnant la matière fil- trée en quantité suffisante, j'ai eu recours à la chaleur pour tuer les bactéridies et j'ai porté le sang défibriné à 55° pendant dix minutes. Le résultat a été complet. Cinq mou- ( So/-, ) tons, inoculés avec 3'' de ce sang, ont été inoculés depuis avec du sang charbonneux très aclif et ne s'en sont nullement ressentis. » Mais cependant il est nécessaire, pour assurer l'innocuité complète, de faire plusieurs inoculations. Ainsi, après la première inoculation préventive, j'ai inséré, sous la peau des oreilles de deux moutons, du sang charbonneux de lapin et des spores de culture. L'un d'eux mourut avec une immense quantité de bactéridies dans le sang. J'inoculai alors de nouveau les quatre moutons restants avec le sang même du mouton mort, après l'avoir porté à 55°, et, depuis cette époque, chaque mouton a élé inoculé deux fois avec du sang charbonneux sans en ressentir le moindre mal. » Non seulement les animaux sont réfractaires au charbon, mais les inoculations les plus chargées de bactéridies ne produisent aucun effet local injlammatoire ; les plaies se cica- trisent comme des plaies simples, ce qui me porte à penser que l'obstacle au développement du charbon n'est ])as seulement dans les ganglions, mais aussi dans le sang ou la lymphe, dans les liquides de l'économie, qui sont devenus impropres à nourrir le parasite. » Les moyens pratiques qui pourront servir à inoculer tous les animaux d'un troupeau vont être recherchés immédiatement. J'espère que les difficultés seront faciles à surmonter et que, d'ici à peu de temps, je pourrai rendre publique la méthode renfermée dans cette Note. . ZOOTECHNIE. — Formation de races iwuvelles. Reclierclies d'os[éologie comparée, sur une race de Bœufs domestiques obseivée en Sënégambie. Note de M. A. -T. DE RocHEBRUKE, présentée par M. de Qiiatiefages. « Les naturalistes et les voyageurs de toutes les époques, poiu' des rai- sons qui nous échappent, ont gardé le silence le plus absolu sur une race de Bœufs domestiques propre à la Sénégambie, dont l'étude présente un intérêt particulier. » Appartenant, comme la plupart de ses congénères africaines, au groupe des Zébus de grande taille {Bos indiens Aucl.)^ elle paraît être originaire des hauts plateaux du Fonta-Djalion, d'oii les Pouls, peuples pasteurs, l'ont dis- persée, dans un but commercial, sur tout le littoral cotnpris entre le cap Blanc et la pointe de Joall, les deux rives du Sénégal et la presque totalité du Cayor; sur cette vaste étendue de territoire, les Nègres et les Maures de la côte l'etnploient, sous la dénomination de Bœufs porteurs, au transport des gommes et des produits du pays. » Un caractère éminemment exceptionnel la distingue des autres races: ce caractère consiste dans la présence sur la région nasale d'une véritable corne, identique aux cornes frontales par sa nature même et son mode de développement. Propre aux femelles tout aussi bien qu'aux mâles, cette ( 3o5 ) corne, parfois conique, pins fréquemment développée en forme He pyramide quadrangnlaire tronquée, atteint une hauteur moyenne de o^jOÔo à o^jC^S sur o'", o55 de large et o™, odo d'épaisseur; ses faces sont sillonnées de côtes et de dépressions perpendiculaires, des stries d'accroissement horizontale- ment stratifiées régnent de la base au sommet ; les os propres du nez sur les- quels elle repose, plus courts que dans les Zébus en général, ne s'articulent pas directement avec les frontaux ; ils en sont séparés par un wormien tra- pézoïdal, dont la base s'unit avec eux par une suture droite et horizontale. A partir de ce point, ils s'élèvent obliquement et forment une protubé- rance haute et allongée; il est facile de voir qu'un travail physiologique spécial s'est établi dans cette région; sous l'influence du rôle que les sus- nasaux étaient appelés à remplir, leur tissu, ordinairement compacte, est devenu le siège d'une vascularisation des plus accusées, et l'hypergénèse de leurs éléments constitutifs a provoqué l'ostéoporose fonctionnelle, dont l'aspect caverneux peut être comparé à celui des noyaux osseux des cornes frontales. » Ce phénomène, que l'examen d'un seul individu tendrait à faire con- sidérer comme simplement tératologique, acquiert une valeur réelle lors- qu'on étudie un grand nombre de sujets. En effet, sur un troupeau de cent têtes par exemple, on rencontrera toujours cinquante-cinq à soixante individus porteurs d'une corne nasale parfaitement définie; les quaranle- cinq ou cinquante autres n'en auront pas, mais tous invariablement montre- ront un gonflement de la région nasale, recouvert d'une lame cornée mince et rugueuse. Il devient dès lors manifeste que l'on est en présence d'un caractère héréditairement transmis par suite de générations successives et consécutif d'une race depuis longtemps fixée. » Indépendamment de ce caractère, l'ensemble du squelette différencie la race sénégambienne des races de Zébus de Madagascar et de l'Inde aux- quelles nous l'avons comparée. La tête, osseuse, plus allongée dans sou dia- mètre antéro-postérieur, moins trapue, a la ligne frontale rectiligne, for- mant un angle droit avec le plan perpendiculaire de l'occipital; la face, au contraire, est remarquable par sa brièveté relative et le développement plus considérable de la portion médiane des maxillaires supérieurs. Les incisifs, courts, onduleux, offrent en outre une particularité que ne possède aucune espèce de l'ordre des Ruminants : c'est la présence, à lapartie externe, d'un large trou que l'on pourrait appeler incisif, auquel succède une gouttière pro- fonde, très probablement destinés l'un et l'autre à loger une branche anasto- motiquedu trijumeau et de l'artère palatine, disposition en ce cas spéciale, ( 3o6 ) et que nous ne serions pas éloigné de considérer, avec M. le D"' Goubeau, directeur de l'École vétérinaire d'Alfort, comme ayant un lien deconnexité avec l'ostéoporose fonctionnelle des os propres du nez. Le développement d'un épiai sur les apophyses épineuses des vertèbres dorsales, caractéris- tique du Bos concavifions (Hogdes)et que l'illustre E. Geoffroy Saint-Hilaire a su découvrir dans la série mammalogique, mais plus particulièrement dans le genre Bœuf, se montre exceptionnellement considérable chez le Zébu sénégambien. » Les limites de ce rapide exposé ne nous permettent pas de développer les considérations auxquelles nous ont conduit ces caractères différentiels; nous ne pouvons non plus discuter les causes que l'on pourrait invoquer en faveur de l'origine probable de cette race remarquable : qu'il nous suffise dédire qu'elle ne constitue point une exception dans l'ordre des Ruminants, car la corne nasale du Zébu sénégambien présente une frappante analogie avec celle d'un genre également africain, la Girafe; appelons également l'attention sur les résultats qu'une sélection artificielle méthodiquement dirigée pourrait amener, et, laissant de côté les hypothèses auxquelles a donné lieu un animal problématique, disons, avec notre savant maître, M. le professeur de Quatrcfages, que le genre Bœuf seul, peut-être, donnera un jour la solution d'une énigme que les observateurs n'ont pas encore pu trouver. » PHYSIOLOGIE COMPARÉE. — Sur l'aclion des poisons chez les Céphalopodes. Note de M. E. Yiîng, présentée par M. de Lacaze-Dutliiers. « Les phénomènes toxiques que je vais décrire sont identiques chez tous les Dibranchiaux que j'ai examinés. Les différences dans la résistance à un même poison ne sont que faibles d'une espèce à l'autre. » Curare. — Administré sous la peau, il demeure sans action. Sur les branchies, il en faut une dose quinze fois plus forte que la dose capable de tuer un lapin, pour conduire à une paralysie générale, qui, toutefois, ne va pas jusqu'à amener la mort de l'animal. Deux on trois gouttes suf- fisent, au contraire, lorsqu'elles sont injectées dans l'artère céphalique, pour paralyser presque instantanément les muscles du manteau, puis ceux des bras. Dans cet état, l'animal paraît mort; les cœurs continuent cependant encore à battre, et le jeu des chromatophores demeure intact. » Strychnine. — L'action de ce poison est extrêmement intense. ^ ^, ^ ,, „ dans ( 3o7 ) l'eau de mer suffit pour prorltiire l'intoxication. Le premier signe de l'em- poisonnement consiste dans )e relâchement des muscles des chromato- phores et la fermeture de ces derniers. L'animal pâlit entièrement. Les mouvements respiratoires deviennent plus pnissanis, et, à la suite d'une notable augmentation dans leur nombre, ils tombent rapidement à quatre ou cinq par minute (la moyenne normale est de vingt-huit à la minute); puis, le tétanos survient, après un temps qui varie selon la dose du poison. Les bras se roidissent, s'étalent en éventail; le corps tout entier entre en con- vulsions; les mouvements respiratoires se font par saccades. L'animal vide sa poche du noir, et au bout de quelques minutes il paraît mort, dans un état de grande rigidité mnsculaire. Si on l'ouvre à ce moment, on trouve que les cœurs veinenx battent encore. B Nicotine. — Ce poison est encore plus actif que le précédent. Il en suffit de gQQQp, et même moins encore, pour provoquer les phénomènes toxiques qui lui sont propres. Contrairement à ce qui a lieu avec la strych- nine, la nicotine produit d'abord une contraction des muscles des chro- matophores; ceux-ci se dilatent, et l'animal prend une coloration très foncée ('). Les mouvements respiratoires s'accélèrent (jusqu'à un par seconde) pendant une minute à peine, puis cessent complètement. Le manteau devient flasque. Les actions volontaires sont abolies, tandis que, si la dose est faible, les réflexes continuent longtemps. Il y a des mouvements convulsifs dans tout le corps, et particulièrement dans les bras, mais non un véritable tétanos. Les cœurs sont arrêtés en systole. » L'action de l'atropine est assez complexe. Je ne puis penser à la décrire ici. Je dirai seulement que les Céphalopodes paraissent rebelles à l'action de ce poison et qu'il en faut une dose considérable pour qu'il manifeste son effet, qui consiste principalement dans l'abaissement lent, maiscontinu, des mouvements du cœur et de ceux de la respiration. » La veratrine, au contraire, agit à la dose de yû^^. Irritation exces- sive, manifestations de grande douleur, puis diminution irrégulière des mouvements respiratoires. Les actions volontaires sont abolies; l'animal se meut encore, mais sans régularité (à la manière d'un poulpe privé de cerveau). Après dix minutes, les actions mécaniques ne provoquent plus l'acte réflexe; ceux-ci ne se réveillent qu'à la suite d'une forte excitation électrique. Les cœurs sont arrêtés en systole. (') Il suffit d'insufQer, sur un point quelconque de la peau du manteau, de la fumée de tabac, pour amener immédiatement une coloration locale intense. C. R., iS8o, 2" Semestre. (T. XCI, N" o.) /|0 ( 3o8 ) » La miiscnrine agit sur les chromatophores comme la nicotine, quoiqu'à un moindre degré. En outre, elle se comporte, au plus haut point, comme poison du cœur. Si la dose est faible , les cœurs veineux et artériel subissent toujours une accélération avant d'entrer dans la période de ralentissement ; mais, si l'on injecte directement le poison dans le cœur veineux, la paralysie est instantanée. Pour produire le même effet en injectant dans l'aorte cépha- lique, il faut une plus forte dose. Quant à son action sur les glandes, la fréquence et l'abondance du jet du noir semblent indiquer une augmen- tation de la sécrétion; mais il est assez difficile de la mettre nettement en évidence. » De même que pour le curare, l'absorption de Vupas anliar est si lente par les branchies, qu'il faut recourir à l'injection dans l'aorte céphaliqne. Dans ces conditions, une ou deux gouttes suffisent pour jeter l'animal dans de violents mouvements convulsifs. L'action se concentre surtout sur les mouvements cardiaques, qid deviennent très irrégaliers; les cœurs veineux éprouvent des soubresauts, un temps d'accélération auquel suc- cède l'arrêt en systole. » MÉTÉOROLOGIE. — Sur l'orage à grêle qui a éclaté à Paris le 3o juillet 1880. Note de M. E. Ferrière. • « Vendredi, 3o juillet, l'orage a éclaté, faubourg Saint-Honoré, quelques minutes après 5'' du soir. Jusqu'à 5'' 20™, la grêle et la jiluie sont tombées avec violence; à partir de 5''2o"', les torrents d'eau ne contenaient plus de gréions. ■> 1° A 5'', mon therniome'trographe, exposé au nord, marquait 22°, 5. A 5' 20", il ne mar- quait plus que i3'',o; soit un abaissement de 9° en vingt minutes. A partir de 5'' 20"", la température s'est relevée : elle était de 16" quand la crise a pris fin. ). 2° De 5^ à S* 20"", les girouettes ont pris et gardé la direction nord, en oscillant, par suite des réflexions du vent contre les parois voisines. A 5'' 20'", elles ont viré au nord-ouest. Or, la trajectoire de l'orage était du sud-ouest au nord -est. » Cette corrélation, entre la chute de la grêle, l'abaissement de la température et la direction prise par les girouettes durant cette première phase de la tempête, m'a semblé digne d'éire notée, soit au point de vue thermique, soit au point de vue de la théorie gyratoire des ouragans. » M. H. Pellet adresse une Note sur le dosage du sucre cristallisable, en présence du glucose et de la dextrine. Il Le principe de ce procédé est le suivant. L'acide acétique, en quantité ( 3c9 ) suffisante, peut toujours, après un certain temps, transformer complètement le sucre cristallisable en sucre interverti, sans attaquer la dextrine ni les autres produits pouvant donner du glucose sous l'action des acides miné- raux étudiés — » La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. BCI>LETI\ BIBLIOGRAPHIQUE. OUVEAGES REÇDS DANS LA SÉANCE DO 2 AOUT l88o. Annales des Ponts et Chaussées. Mémoires et documents. 1880, juillet. Paris, Dunod, 1880; in-8°. Mémoires couronnés et autres Mémoires publiés par l'Académie royale de Médecine de Belgique; collection in-8°, t. VI, i" fascicule. Bruxelles, H. Manceaux, 1880; in-8°. Philtres, charmes, poisons. Antiquité, moyen â(je, renaissance, temps mo- dernes; par M. E. Gilbert. Paris, impr. Renou, Maulde et Cock, 1880; in-S". (Renvoi au Concours Barbier, 1881.) Etudes nouvelles sur les jus et les pulpes de diffusion, etc.; par H. Pellet. Paris, bureaux du Journal des fabricants de sucre, 1880; in-8°. La Géographie et la Politique. Applications de la Géographie à l'étude de l'Histoire et de la Politique; parM. L.Drapeyron. Paris, Ch. Del a grave, 1880; br. in-8°. Étude sur la colonisation de l'Algérie et en particulier sur le département de Constantine;parE. Ott. Paris, P. Dupont, 1880; in-8°. (Deux exemplaires.) E. Ott. De la vigne en Algérie en général et dans le département de Con- stantine en particulier. Paris, P. Dupont, 1880; opuscule in-8°. (Deux exem- plaires.) La télescopie électrique basée sur l'emploi du sélénium; par A. de Paiva. Porto, typogr. de Ant. José da Silva, 1880; br. in-8°. Le mercure dans l'eau minérale de Saint-Nectaire, Mémoire par M. le D' F. Garrigou. Paris, impr. F. Malteste, 1880; in-4°. Ministère de l'Intérieur. Commission de la Cai te géologique de la Belgique. ( 3io ) Texte explicatif du levé géologique de la planchette de Boom; par M. le baron O. vanErtborn, avec la collaboration deM. P. Cogels. Bruxelles, F, Hayez, 1880; in-8°, avec une Carte. 5. Tommaso d'Aquino, Leone XIII e la Scienza. Riflessioni del sac. A. Fisi- CHELLA. Catania, tipogr. G. Pastore, 1880; 10-8°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 9 AOUT 1880. PRÉSIDENCE DE M. WURTZ. MÉMOIRES ET COMMUIMCATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ZOOLOGIE. — Compte rendu sommaire d'une exploration zoolocjique faite dans le golfe de Gascogne à bord du navire de l'Etat le Travailleur ; par M. Alph. MiLXE Edwards. « Je puis dès aujourd'hui donner à l'Académie quelques détails sur l'exploration zoologique qui vient d'être faite, à bord du navire de l'État le Travailleur, dans le golfe de Gascogne, depuis la fosse du cap Breton jusqu'au cap Pénas, sur la côte septentrionale de l'Espagne. Depuis plu- sieurs années, l'intérêt des naturalistes a été vivement excité par l'élude de la faune des grandes profondeurs de la mer; mais ces recherches n'avaient pas été encouragées en France. Au contraire, en Scandinavie, en Angleterre et en Amérique, des expéditions importantes étaient orga- nisées. Les mers du Nord devenaient l'objet d'études suivies de la part des zoologistes norvégiens et suédois. Les navires anglais le Lightnincj, le Porcupine eX le Faloious exploraient une partie des mers de l'Europe; le Challenger accomplissait son voyage de circumnavigation; le Hassler^ de C. R., 1880, j< Semestre. (T. XCI, N«C.) 4 ' ( 3i2 ) la marine des États-Unis, contournait l'Amérique, et le Blake fouillait la nier des Antilles et la région du Gulf-Stream. » A ce point de vue, nos côtes occidentales restaient presque inex- plorées. Cependant les recherches personnelles, entreprises depuis 1869, mais avec des moyens d'action trop limités, dans la fosse du cap Breton, par un naturaliste dévoué à la Science, M. de Folin, avaient montré que le golfe de Gascogne fotu-nirait une ample récolte aux zoologistes qui pourraient y faire des dragages profonds. Il y avait là une vaste région presque entièrement inexplorée, car, dans ses croisières de 1870, le Porc- Epic s'était tenu fort éloigné des côtes de France, et, dans cette région, il n'avait pas dépassé le 1 2^ degré de longitude ouest. Cette année, grâce à l'aide que nous ont donnée la marine de l'État et l'Administration supérieure de l'Instruction publique, nous avons eu les moyens de commencer une série de recherches dans le golfe de Gascogne, et je puis dire que les résultats obtenus ont dépassé nos espérances. » Par un arrêté en date du 23 juin dernier, M. le Ministre de l'Instruc- tion publique a formé à cet effet une Commission spéciale. M. H. Milne Edwards, comme président, a été chargé de l'organisation de l'expédition. Les autres membres qui devaient prendre la mer étaient: M. de Folin; M. L. Vaillant, professeur au Muséum d'Histoire naturelle; M. Marion, professeur à la Faculté des Sciences de Marseille; M. P. Fischer, aide- naturaliste au Muséum; M. Périer, professeur à l'École de Médecine et de Pharmacie de Bordeaux; enfin, l'auteur de ce compte rendu. Deux natu- ralistes anglais, M. Gwyn Jeffreys, de la Société royale de Londres, et M. A. Merle Norman avaient été invités à assister à nos opérations en mer. M. le Ministre de la Marine a bien voulu affecter à cette campagne un aviso de l'État, le Travailleur, stationnaire du port de Rochefort, et M. le vice -amiral de Jonquières, préfet maritime, a mis, avec la plus grande libéralité, toutes les ressources que présentait l'arsenal à la disposition de la Commission et du commandant du bâtiment, M. E. Richard, lieutenant de vaisseau. Le Travailleur esl un navire à roues, pourvu d'une machine de i5o chevaux, très stable à la mer et jaugeant près de 1000 tonneaux. La Commission ne saurait trop remercier M. Richard du zèle qu'il a montré pour nous aider dans nos recherches, et nous nous empressons de déclarer que le succès de nos opérations a été dû en grande parlie à l'excellente organisation que nous avons trouvée à bord du Travailleur et à l'ardeur scientifique qui animait tous les officiers, MM. Mahieux, Jacquet, Ville- gente et Bourget. ( 3i3) » Des dragues de différentes grandeurs et de différents modèles avaient été construites en vue de la nature des fonds que l'on pourrait rencontrer. 12000™ de cordage de chanvre étaient destinés à remonter les dragues; aSooo"* de lignes de sonde avaient aussi été préparés. Les appareils de sondage, construits dans l'arsenal, sur un modèle un peu différent de celui dont avait fait usage le vaisseau anglais l'Hydre^ étaient disposés de manière à rapporter des échantillons du fond qu'ils avaient touché et à se débarrasser en même temps du poids qui les avait entraînés. Il est très im- portant de pouvoir faire un sondage avec rapidité et précision, car cette opération doit toujours précéder celle du dragage, et elle doit aussi être répétée pendant que la drague est immei'gée, car on ne pourrait, sans cela, se rendre compte des différences de niveau qui peuvent se présenter, même sur un espace restreint. Ces sondages ont été beaucoup aidés par l'emploi d'un appareil construit spécialement à cet effet dans le port de Rochefort et d'après les procédés indiqués par sir William Thomson. Il consiste en un tambour sur lequel sont enroulés plusieurs milliers de mètres d'un fil d'acier de faible diamètre, mais très solide et employé d'or- dinaire comme corde de piano. Ce fil, ne présentant que peu de résistance à l'eau, se déroule verticalement et avec rapidité quand il est suffisamment chargé •, il n'est pas entraîné par les courants : aussi donne-t-il avec une précision extrême les indications bathymétriques. Un frein réglait la vitesse de rotation du tambour et un compteur enregistrait chacun de ses tours, permettant à tout instant de connaître la longueur du fil immergé. En quelques minutes la sonde atteignait ainsi des fonds de près de 3ooo™. Cet appareil nous a rendu les plus grands services, et il a facilité un travail qui, sans lui, aurait présenté des difficultés sérieuses. Une machine auxiliaire de la force de 16 chevaux, et fjjisant mouvoir plusieurs tambours, avait été installée sur le pont pour relever les dragues et les lignes de sonde. Je n'insisterai d'ailleurs pas davantage sur la disposition de ces appareils, car M. le commandant Richard, qui en a combiné l'arrangement, les fera probablement connaître plus en détail. » Les grands fonds du golfe de Gascogne sont couverts d'une épaisse couche d'un limon vaseux et d'un gris verdàtre, rappelant, quand il est desséché, les assises jurassiques des Vaches-Noires. Ce limon, très plas- tique, remplissait rapidement nos dragues sans s'y tamiser, et, si nous nous étions bornés à l'usage de ces engins, nos récoltes auraient été peu fruc- tueuses; mais nous avons eu soin d'employer aussi de grandes vergues, alourdies par des poids et auxquelles on suspendait des houppes de chanvre, ( 3i/, ) des fauberts, des filets et même des paquets de brindilles. Ces différents objets balayaient le fond, les animaux y restaient accrochés, et souvent nous avons ainsi ramené des espèces d'assez grande taille et d'une grande fragilité. Les grands filets connus des pêcheurs sous le nom de chaluts nous ont été fort utiles et sans leur emploi nous n'aurions pu nous pro- curer plusieurs espèces remarquables. Un soir le chalut avait été traîné à une profondeur de près de 600" et on le retirait vers minuit : il avait ra- mené de grands Gorgoniens du genre Isis, appartenant probablement à une espèce nouvelle. Ces Isis nous ont offert un spectacle merveilleux : toute la partie du sarcosome située entre les zooïcies émettait une lumière phosphorescente verte d'une telle intensité, que, lorsque l'on agitait ces animaux, ils semblaient produire une pluie de feu; au milieu d'une nuit des plus obscures, il nous a été possible de lire ainsi des caractères très fins. » Pendant toute notre campagne le temps a été assez beau pour nous permettre d'utiliser tous nos instants, et, dans le cours de la seconde quin- zaine de juillet, nous avons dragué à vingt-quatre reprises différentes; sou- vent nous descendions deux dragues à la fois, l'une à l'arrière et l'autre par le côté du navire. La plus grande profondeur atteinte a été de plus de 2700"" et la moindre a dépassé Sûo"". Nous avons pu réunir ainsi une collec- tion très importante, comprenant non seulement la plupart des espèces dé- crites par les naturalistes anglais et Scandinaves, et que nos musées ne pos- sédaient pas, mais aussi beaucoup d'animaux qui n'étaient pas connus. » Pour l'utilisation de ces richesses, les différents membres de la Com- mission se sont partagé le travail: M. L. Vaillant s'est chargé de l'étude des Poissons, des Némertiens et des Spongiaires; M. P. Fischer, de celle des Mollusques; M. Marion a porté spécialement son attention sur les Anné- lides, les Écliinodermes et les autres Zoophytes; M. de Folin doit examiner les Foraminiferes ; je me suis chargé des recherches relatives aux Crustacés; M. Périer a fait les observations thermométriques, et il doit analyser les échantillons des fonds qui ont été rapportés soit par les sondes, soit par les dragues. Chacun va maintenant étudier en détail les animaux qui lui ont été confiés, et, quand le travail sera terminé, je m'empresserai d'en faire connaître lesrésullatsà l'Académie. Les détails préliminaires, que j'exposerai dans une prochaine Noie, sont donc l'œuvre de cliaciin des naturalistes dont je viens do citer les noms. » ( 3.5 ) PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Expériences tendant à démontrer que les poules vaicinéts pour le cliolcra sont réfrnctaires au charbon. Lettre de M. Pasteur à M. Dumas. " Arbois, ce G août i8So. » Vous connaissez l'explicalion que j'ai proposée de la non-récidive de la maladie du clioléra des poules. J'ai envisagé l'organisme comme un milieu de culture qui, par une première atteinte du mal, perdrait, sous l'influence de la culture du parasite, des principes que la vie n'y ramè- nerait pas ou n'y ramènerait qu'après un certain temps. Bonne ou mau- vaise, cette explication satisfait l'esprit présentement, parce qu'elle rend compte des premiers faits acquis. Tant qu'on lui trouvera cette vertu, il sera sage de chercher des vérifications expérimentales aux déductions qu'elle suggère. » Dans ma première Note du mois de février dernier, je disais que cette explication devait paraître d'autant plus admissible que, si, après quelques jours d'ensemencement du microbe du choléra dans un de ses milieux de culture, on vient à filtrer ce milieu et qu'on le réensemence parce même microbe, la nouvelle semence se montre absolument stérile, quoique, ajoulais-je, cette stérilité ne soit pas propre à tous les organismes microscopiques, notamment à la bactéridie charbonneuse. Ce dernier fait me portait à conclure qu'on devrait pouvoir donner le charbon à des poules vaccinées pour le clioléra des poules. » De nombreuses expériences m'ont démontré que ces cultures de la bactéridie dans un milieu épuisé par le microbe du choléra, quoique réelles, sont relardées, peu abondantes, fort pénibles. » Contrairement aux prévisions que je viens de rappeler, il se pourrait donc que les poules vaccinées pour le choléra fussent réfractaires au char- bon. Ce serait r immunité charbonneuse créée sur un animal au moyen d'une maladie parasitaire de tout autre nature. Tel est précisément le résultat inat- tendu que j'ai obtenu dans quelques expériences, encore trop peu nom- breuses pour que je puisse donner le fait comme établi sûrement, mais assez intéressantes pour mériter d'être communiquées à l'Académie. a Si ce résultat se confirme, et principalement s'il se généralise pour d'autres maladies virulentes, on pourra en espérer les conséquences théra- peutiques les plus importantes, en ce qui concerne même la pathologie des maladies vindentes propres à l'espèce humaine. » ( 3.6) MÉMOIRES LUS. M. L. Pagel donne lecture d'une Note portant pour titre « Ouvrages sur l'Astronomie nautique ». (Commissaires : MM. Paye, Villarceau, Mouchez.) M. Ch. Pigeon donne lecture d'une Note portant pour titre « Rôle de l'électricité dans l'organisme animal ». MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. A. Lebel, m. J. Bossert, M. Delmas-Combette, M. de la Nix adres- sent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Résultats des observations de taches et facules solaires, pendant les deux premiers trimestres de 1880; par le P. Tacchini. « Le temps a été assez avorable : le nombre de jours d'observations s'élève à cent tret\te-six, savoir soixante-dix dans les mois de janvier, février, mars, et soixante-six en avril, mai et juin. » L'accroissement progressif de l'activité solaire est très bien indiqué par les nombres suivants : Fréquence relative des taches. . . Fréquence des jours sans taches , Grandeur relative des taches. . . . Grandeur relative des facules Janvier. Février Mars. Avril. c),i3 7,38 5,46 10,32 0,17 0,1g o,i5 0,11 18,95 26,90 12,04 17,77 Mai. Juin. 9,66 14,57 0,08 0,04 35,89 53,93 29,56 26,66 6g, 65 3i,o5 48>i2 87,17 » La fréquence de jours sans taches a presque toujours diminué; c'est l'indice que nous approchons rapidement de l'époque du maximum. Le nombre des taches présente un minimum relatif dans le mois de mars. (3i7) » Les jours sans taches, pendant le semestre, se trouvent réunis en cinq groupes, séparés par un intervalle moyen de vingt-neuf jours, c'esl-à- dire qu'il y a eu un hémisphère solaire ou les taches se formaient avec difficulté, et précisément l'hémisphère visible à la fin de décembre 1879, qui se montre même alors dépourvu de taches pendant plusieurs jours. Cette différence d'activité dans les deux hémisphères a disparu dans le mois de juin, quoique un maximum des taches se soit produit peu après la moitié du mois. Je dois même faire remarquer le nombre extraordinaire des facules dans le mois de mars, tandis que celui des taches était un peu faible. Dans une prochaine Note, je rendrai compte des observations des protubérances et des éruptions solaires ('). » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur wie classe d' équations différentielles linéaires du second ordre. Note de M. Brioschi. 0 La classe d'équations différentielles du second ordre que je vais con- sidérer dans cette Communication comprend, entre autres, l'équation de Lamé, celles de M. Hermite et de M. Gyldén, enfin celles que j'ai étudiées dans deux articles publiés dans les Annali di Matematica (^). » Soient/,, y 2 deux intégrales particulières de l'équation différentielle en posant )-,j' ., = 2, on a y\=\lze^ , y\ = '4ze , ; dX. » Soit o[x) = [\x^ — g^x — g^ et e une racine quelconque de l'équation ç)(x) = o. Supposons 2 \ o ,- ..-^-^- (') Au sujet des spectres fugitifs dont j'ai parlé dans ma Note précédente, j'ajouterai que, les hirondelles [rondoni] ayant quitté définitivement la ville le i5 juillet, le phéno- mène a immédiatement disparu : aujourd'hui, on ne voit de spectres fugitifs que très rare- ment, au moment du passage d'un oiseau. (') Hermite, Journal de Borckardt,Ed. 98, p. 18; Gyldén, Comptes rendus, février! 880; Annali di Matematica, t. IX, X. (3i8) équations dans lesquelles p, a, ]3 sont trois indéterminées; et indiquons par F {x) un polynôme du degré n : r(x) = x" -+- ax"-' + bx"" -h.-.-h/c. » On a trois cas à considérer : » 1° Les valeurs de a, /3, z, Z{x) sont « = — n(n + p + i), ^ = {in-hp — i)a — pne, z=F{x), Z{x)= I -^ (x-.)=F(.r)v/ï(^) Les coefficienls a, b, ... de F(j?) sont tous déterminés en fonction de n, p et des racines de l'équation (:p[x)^o, sauf dans le cas où p = o, car dans ce cas l'un de ces coefficients, par exemple a, reste indéterminé. C'est le cas de l'équation de Lamé pour laquelle on a, comme il est connu, ==F(x), z(^)=r^ dx vTI^ » On voit tout de suite que, en supposant p nombie entier, positif ou négatif, pour p impair les intégrales/,, /o sont algébriques, pour p pair elles sont elliptiques. .) 2° On a a = — \{2n~p + i){^7i + p + 3), ^=z iva — {{2n - p- + p)e, z = {x-e) ' ¥{x), Z{x) J [^- dx 'F(^)\/ï( Les coefficienls a,b^ ... sont tous déterminés et les intégrales/,, jo sont algébriques pour luie valeur quelconque de p. » 3° Dans le troisième cas, a = -('î — /5 + ')("-*-2), ^j = [2n — p + i)a — {-2n — pn-p + i)e. 2 = (x-e)'-PF(x), Z[x): f dx J(.,:_^)'-iF( ^F(.r)v/^ Les coefficients rr, h,... sont tous déterminés, sauf que pour p = 2 l'un ( 3...) ) d'eux, par exemple «, reste indéterminé. Ainsi, si p = o., et par consé- qnent « = — (« — i)(« + 2), ^ = {in — i)(i + c, /(-) = /, les intégrales ^',, ^2 sont elliptiques et le coefficient |3 est indéterminé, comme dans l'équation de Lamé. » Dans ce troisième cas aussi, pour p impair, les intégrales sont algé- briques; pour (5 pair, elliptiques. » Quant à la valein- de la constante C, si l'on indique par w une racine de l'équation F(jr) =o, on trouve, pour les trois cas. C = ±[<^-ey F'(m)v'?v")» C = ±[o^-ey F'(c.)v?(o.), 3° C = it(w-e) ^F'(u)v/9(co). I) physique:. — Expériences sur la décharge dans (es gaz raréfiés. Note de M. A. Richi. « l. Si, pendant que l'on produit, avec la bobine de Rulimkorff, l'illu- mination d'un tube de Crookes (par exemple de l'un de ceux dont l'élec- trode négative est cylindrique ou sphérique), on approche du verre un conducteur connnuniquanl avec l'électrode négative, et qu'en même temps, avec un aimant, on oblige la décharge à s'infléchir vers le même côté du tube, on voit une tache obscure se produire au milieu de la fluorescence verte, là où le verre est chargé négativement. Il semble donc que le verre devient lumineux au point où il agit comme électrode positive; cela résulte également des deux expériences suivantes. » 2. On isole, au moyen de longs fils de soie, un de ces tubes, et l'on ap- proche de la paroi une boule communiquant avec le conducteur positif d'une machine de Hollz. Les électrodes du tube répandent dans l'air de l'électricité positive, et de la négative est répandue par une pointe appli- quée au conducteur. La fluorescence verle apparaît sur la paroi élec- trisée du tube, laquelle fonctionne comme électrode positive dans la décharge intérieure. (;. R., i88û, a- Semestre. {T. XCl, N°C.) 4^ ( 320 ) » 3. J'ai approché la même boule, ou une pointe mélallique, de la paroi d'un petit tube de Geissler cylindrique, contenant du sulfure de calcium ou de strontium phosphorescent. La poudre devient fortement lumineuse vis-à-vis de la boule si celle-ci est négative, et très faiblement si elle est positive. Si, la boule étant négative, elle est placée près de l'extrémité du tube, de manière qu'entre la boule et la poudre se trouve une des élec- trodes, on voit nettement se projeter sur la poudre l'ombre de l'électrode. On obtient donc, dans un tube de Geissler ordinaire, un des phénomènes saisissants qui ont été décrits par M. Crookes. » 4. La lumière pâle, azurée ou violette, qu'on voit remplir les tubes de Crookes, est vivement influencée par la main ou par des conducteurs qu'on approche du lube. J'ai fait communiquer les électrodes du tube avec les conducteurs de la machine de Holtz (sans condensateurs), en ménageant une interruption où éclatent des étincelles, et j'en ai approché tour à tour des boules isolées, communiquant avec les deux électrodes. J'ai trouvé toujours que la lumière due à la décharge est attirée par la boule positive et repoussée par la boule négative, c'est-à-dire que la décharge agit comme un corps électrisé négativement. J'ai observé ce phénomène, quoique avec moins d'évidence, dans des tubes de Geissler, et particulièrement dans de petits tubes contenant de l'azote ou de l'acide carbonique. D'ordi- naire, la main repousse la décharge, peut-être parce qu'elle se charge sous l'influence du tube (n° 5). M 5. M. Crookes a montré que tout conducteur isolé, introduit dans un de ses tubes, se charge positivement. L'expérience suivante peut expliquer ce phénomène. » Si, pendant que l'on fait passer le courant d'une machine de Holtz dans un long tube de Crookes, on en approche à angle droit, par une de ses électrodes, un petit tube de Geissler dont l'autre électrode est tenue à la main, on voit dans ce dernier tube une décharge, dirigée du long tube à la main. Si l'on réduit à zéro le potentiel du conducteur positif, le petit tube devient obscur; si, au contraire, on touche le conducteur négatif, le petit tube est traversé par la décharge. Il semble donc que le long tube presque tout entier a un potentiel peu différent de celui de l'électrode posi- tive, et que, près de l'électrode négative, il se produit une chute très grande de potentiel. Il est donc probable que, pendant la décharge, l'élec- trode négative s'échauffe beaucoup plus que l'électrode positive. )) 6. Cela est démontré, selon moi, par l'expérience suivante. On envoie la décharge induite d une bobine dans le radiomètre électriquej en le tenant ( 32. ) couché de manière que le moulinet ne puisse pas tourner. On interrompt alors la décharge, et l'on redresse l'appareil jusqu'à sa position normale, en ayant soin de ne pas faire tourner, par des secousses, le moulinet dans le sens ordinaire, ou même en lui imprimant une rotation négative. Bientôt on voit le moulinet se mettre à tourner presque avec la même vitesse, et dans le même sens que si l'appareil était encore traversé par la décharge. La cause qui fait tourner le moulinet est donc vraisemblablement la cha- leur développée lorsque les ailettes fonctionnaient comme électrode néga- tive. » D'après cela, la cause des actions mécaniques propres à l'électrode négative serait la même que dans Je radiomèlre, La force électrique de l'électrode négative, sur les molécules qui s'en éloignent chargées négati- vement, doit tendre à les diriger normalement à la surface de l'électrode même. Lorsque ces molécules choquent le verre, elles s'y déchargent, et le verre devient lumineux (n° 1). On voit souvent, en effet, des décharges allant de l'électrode positive aux portions fluorescentes du verre. » PHYSIQUE. — Sur quelques propriétés des flammes. Note de M. Neyreneuf. « Une flamme produit sur le jet qui l'alimente deux effets contraires, qui, en général, ne se compensent pas. Elle détermine un appel du gaz, par le courant des produits dilatés qui la surmontent, et un refoulement, par l'expansion même due à la combustion. On peut, à volonté, rendre pré- dominant l'un ou l'autre de ces effets, en modifiant la grandeur de l'ori- fice de sortie. Le refoulement est prédominant pour toute flamme à con- tour nettement conique; pour les flammes cylindriques, c'est l'appel qui l'emporte. » Ces résultats se vérifient facilement par l'emploi du flacon à flammes conjuguées, dont j'ai déjà indiqué l'usage pour la vérification du principe de Bernoulli. Si l'on produit d'abord une seule flamme, le gaz sortant librement par l'autre tubulure, on la voit s'allonger quelquefois de la moitié de sa longueur primitive, quand on a allumé la seconde flamme. C'est l'inverse qui se produit quand les orifices ont de o"", oo4 à o™,oo5 de dia- mètre, » Si, dans le cas du refoulement, on entoure l'une des flammes d'un tube, de manière à réaliser l'expérience de l'harmonica, un nouvel allon- gement se produit pour la flamme non sonore, d'autant plus marqué que les ( 3:«a ) vibrations ont plus d'amplitude. Le mouvement vibratoire a certainement pour effet de diminuer l'appel propre du tube, mais l'état de vibration agit aussi sur l'énergie de la combustion, et, par suite, sur sa puissance de refoulement. Nous verrons plus loin des effets de cette modification d'énergie, que l'on peut vérifier directement par l'expérience suivante. Un mélange formé de i d'oxyde de carbone et de i d'oxygène brûle sans bruit et avec une grande lenteur dans une éprouvette à gaz ordinaire; la combustion est, au contraire, très rapide, si on la produit dans un tube de plus petit diamètre, mais tel que l'inflammation à l'ouverture produise des vibrations sonores. » Ainsi, le gaz alimentant une flamipe se trouve animé, le plus généra- lement, de deux mouvements inverses, dus, l'un à la vitesse propre d'écou- lement, l'autre au refoulement par la combustion. En diminuant la vitesse d'écoulement sans modifier la combustion, on pourra régulariser ces mouvements, de manière à les transformer en vibrations de la nature de celles qui produisent le son. L'effet se manifeste de lui même vers la partie supérieure des flammes un peu grandes, qui présentent vers les bords des stries bien caractérisées, ou pour une pression moindre, mais avec un débit plus considérable, des sillons hélicoïdaux accompagnés d'un bruis- sement intense. Si l'on rend, dans le premier cas, la combustion plus égale suivant toute la longueur, en couchant la flanime, il n'est pas rare d'obtenir un son grave très sensible. » On obtient de meilleurs effets de sonorité en faisant choquer la flamme contre une tige arrondie, ou, mieux encore, en faisant choquer deux flammes. Si l'on fait choquer deux flammes un peu grandes, sans qu'il soit nécessaire d'augmenter la pression ordinaire du gaz d'éclairage, on peut produire des sons assez forts, aigus quand le choc a lieu vers la base des flammes, graves quand il a lieu vers la partie moyenne. » Si l'on produit une flamme à l'extrémité d'un tube de laiton à bords grossièrement dressés, ou, plus sîirement, si l'on introduit dans l'intérieur du tube un fil de fer tordu, de manière à avoir des aspérités, elle fait en- tendre un son aigu faible, qui n'est que le renforcement du son rendu par l'écoulement même du gaz. On le rend plus fort par l'introduction d'une tige arrondie dans l'intérieur de la flamme, à o™,oi ou o'",02 de l'ouverture. Si l'on couche une pareille flamme, elle vibre dans son ensemble avec beaucoup d'énergie, se partageant en zones imbriquées dans le sens de sa longueur. Ce mode de production de flammes sonores ne diffère pas essen- tiellement du précédent et rentre dans le cas du choc de veines gazeuses. ( 3.3 ) » Si le choc a lieu entre deux flammes données, l'une par nn tube à bords réguliers, l'autre par un tube à fil de fer, il est très facile d'obtenir soit des sons aigus, soit des sons graves, ces derniers prenant un éclat re- marquable. Si l'on dérange légèrement les tubes, de manière que le son soit confus, la flannne devient douée d'un pouvoir renforçant spécial, an point de répéter un air que l'on siffle à quelque distance d'elle. Des modifications bien moins marquées que celles relatives aux flammes dites sensibles ac- compagnent ce singulier phénomène. Le son rendu se prolonge pour cer- taines notes; quelquefois, un unisson satisfaisant est troublé par la sensation d'une note à l'octave grave, ce qui donne une allure toute spéciale à ce chant de la flamme. J'ai retrouvé le même effet de résonnance, limitée seu- lement à trois ou quatre notes consécutives, dans des flammes sensibles données par certains de mes tubes à bords irréguliers. » Nous retrouvons, dans ces études sur la flamme, en dehors du rôle propre à la combustion, les circonstances signalées par Savart dans la constitution des veines et des nappes liquides. Il reste, pour pouvoir conclure, à déterminer les modifications que produisent sur nos veines complexes les vibrations sonores, en les observant au moyen du miroir tournant. C'est un travail que je me propose de poursuivre. » PHYSIQUE. — Indices de réfraction des dissolutions aqueuses d'acide acétique et d'hyposulfite de soude. Note de M. Damien. « J'ai l'honneur de soumettre à l'Académie les premiers résultats des recherches que j'ai entreprises sur les indices de réfraction des mélanges et des dissolutions salines. Je me propose : » 1° De chercher si l'excès de l'indice sur l'unité est proportionnel à la densité, et cela avec des liquides amenés même à l'état de surfusion ; » •2.° D'étudier le mélange des corps; » 3° D'étudier aussi les solutions salines à l'état ordinaire et à l'état de sursaturation. » La méthode suivie est la méthode du prisme. Pour chaque solu- tion, on obtenait, à o,oooi près, le titre, la densité et les indices des trois raies de l'hydrogène. On calculait ensuite les coefficients de la formule de Cauchy B C ( 32/, ) » I. L'acide acétique anhydre dont je me suis servi a été obtenu par des cristallisations successives; son point de solidification est 16°, 7. De 20° à 8°, les indices varient régulièrement d'environ o,ooo4 par degré. La représentation graphique des résultats montre que les variations du coefficient A et celles de la densité rfsont tout à fait analogues. J'ai dès lors été conduit à représenter le pouvoir réfringent d'un corps par — - — De nombreuses expériences me permettent d'énoncer, avec MM. Landolt et Wùllner, la loi empirique suivante : » Pour un même corps, l'expression — — est constante, indépendante de la température et de la réfrancjibUilé de la lumière. » La loi des mélanges de Biot doit donc aussi être modifiée et s'énoncer comme il suit : » En mélangeant des poids p, p', ... de corps, on aura un poids P d'un mélange tel que _ A — 1 a — I , a' — I » n. J'ai étudié quinze solutions d'acide acétique anhydre dans l'eau. Voici quelques résultats obtenus à 20° : N°' Titre. Densité. Hrf. H^. H/. A. 1... . I I ,o5o7 1,3702 1,3768 i,38o6 1,36217 2 o,86g6 1,0673 1,3762 i,383o 1,3869 1,36790 3 o,8i63 i,o683 1,3756 i,3825 i,3864 1,36728 4 0,7692 1,0710 1,3747 1 ,38i6 1,3855 i, 36635 5 0,7273 1,0680 1,3727 1 >3797 1,3835 1,36248 6 0,6250 2,0640 1,3683 1,3572 'j379i i,35g95 7.... o 0,99827 i.33ii 1,3370 1,3403 1,32387 » On peut déduire de ce Tableau les conséquences suivantes : » 1° Le maximum de densité ne coïncide pas avec le maximum des indices; le premier semble correspondre à l'hydrate C*H'0^-f- 2 HO et le seconda G* H' 0'+ HO. » 2°Appliquonslaloi des mélanges et comparons, avec les valeurs de ~ déduites des expériences, celles que fournit le calcul. Pour les solutions précédentes, les différences sont considérables et atteignent 0,0099. Pour les solutions étendues, les différences sout très faibles, toujours inférieures à o,ooo5. L'analyse optique semble donc indiquer l'existence d'hydrates définis dans les solutions concentrées. M. Grimaux est arrivé à ( 3a5 ) une conclusion analogue en étudiant le point de solidification de ces mêmes solutions. » III. Les solutions d'hyposulfite de sonde conduisent à des résultats analogues aux précédents. » 1° Une solution dont le titre est OjqSSi, la densité i,632i et le point de solidification 46°» ^ été étudiée de 56° à 19°. Ici encore on peut 1 II .A — I regarder comme constante 1 expression d )> 2° J'ai préparé dix solutions d'hyposulfite de soude dans l'eau. La loi des mélanges, modifiée comme je l'ai dit plus haut, est complètement vérifiée. Ces solutions peuvent être considérées comme des mélanges avec l'eau de l'hydrate NaO,S^O-+ 5 HO. » 3° Pour des solutions très concentrées, la question est beaucoup plus complexe. Ces solutions peuvent, en outre, donner par refroidissement des cristaux moins hydratés NaOS'O- + 2 HO, signalés pour la première fois par M. Gernez. J'ai pu mesurer les indices des solutions de ces cristaux, mais les résultats sont moins nets. J'espère néanmoins parvenir à élucider cette question si délicate de la nature des hydrates dans les solutions. » PHYSIQUE. — Sur un perfectionnement apporté à lapile de Bunsen par M . Azapis. Note de M. Ducretet. « Ce perfectionnement consiste essentiellement dans le remplacement de l'eau acidulée où baigne le zinc, par une solution d'environ i5 pour 100 de cyanure de potassium, de potasse caustique, de sel marin, ou de sel ammoniac ordinaire. Quant au liquide du vase poreux qui reçoit la lame de charbon, il est le même que dans la pile Bunsen : c'est de l'acide azo- tique ordinaire. » L'intensité du courant n'est pas inférieure à celle de la pile Bunsen ; tes zincs nonl pas besoin d'être anialgamés, l'usure du zinc est moins consi- dérable, la constance du courant est remarquable. Elle est d'une durée plus grande. » Depuis quatre jours, nous avons une pile de 25 éléments : elle est restée montée sans interruption ; tous les soirs elle est utilisée pour faire de la lumière électrique. Le sel employé est le sel ammoniac ordinaire. Cette pile donne très peu d'odeur, » ( 3a6 ) SPECTROSCOPIK. — Sur les spectres de l^yllerbium et de ierbium. Noie de M. Rob. Thalén, présentée par M. Cornu. « En 1873 j'ai examiné le spectre des raies brillantes appartenant au corps nommé alors eibiuin ('). Le chlorure employé fut préparé par M. Hôglund pour la détermination du poids moléculaire du corps en ques- tion. En 1878, M. Marignac a fait, comme on le sait, cette découverte im- portante, que la terre nommée jusqu'ici erbine est en réalité un mélange de deux terres distinctes : l'une, blanche, à laquelle il a donné le nom ù'yller- binej l'autre, d'un rose pur, présentant des bandes d'absorption bien mar- quées, Verbine. On conçoit donc qu'une nouvelle recherche spectrale rela- tive à ces deux corps était urgente, et, en ce qui concerne l'ytterbium, l'examen spectral en a été réellement entrepris, en 187g, par M. Lecoq de Boisbaudran (-). 1) En soumettant à l'action de l'étincelle d'induction le chlorure aqueux d'ytterbium obtenu par M. Marignac, il a trouvé que le spectre de l'ytter- bium consiste principalement en bandes, groupées entre les raies solaires D et F et ombrées presque toutes du rouge au violet. Or, conformément aux vues généralement admises, les spectres des corps simples ne consistent pas en bandes dégradées, mais en raies parfaitement distinctes. On sera donc porté à croire que l'étincelle d'induction de M. Lecoq de Boisbaudran n'a pas été suffisamment puissante, et par suite que le spectre observé par lui doit être attribué soit au chlorure ou à l'oxyde du corps, mais non au métal lui-même. » Quoi qu'il en soit, je crois qu'il n'est pas sans intérêt d'indiquer ici les résultats auxquels je suis arrivé en soumettant à l'expérience spectrosco- pique le chlorure de Tytterbium obtenu par M. Nilson. » Par cet examen j'ai trouvé non seulement que le spectre de l'ytterbium est en réalité un spectre des raies, mais aussi que ces raies sont, à peu d'exceptions près, identiquement les mêmes que celles attribuées autrefois à l'crbium de M. Hoglund. Ainsi on peut vraiment dire que le spectre de (') A'. FeUnskaps Akailcmie?is Hciric/li/tgar,'B> J'espère conlinuer les recherches actuelles en les concentrant pour le moment dans la série grasse. » CHIMIE. — Réaction secondaire entre l'hydrogène sulfuré et V hyposulfite de soude . Note de M. F. Bellamy. « Lorsque l'on fait bouillir une solution de sulfite bisodique SO'Na- avec du soufre soluble pour obtenir de l'hyposulfite de soude, on ne con- state rien de particulier pendant l'ébullition; la liqueur fdtrée, abandonnée à elle-même, laisse bientôt déposer des cristaux d'hyposulfite et reste lim- pide jusqu'à la fin. » Avec le soufre insoluble, on perçoit, pendant l'ébullition, une odeur d'hydrogène sulfuré; quelquefois même, la liqueur devient opaline; puis, lorsque, après filtration, la liqueur est mise à cristalliser, elle continue d'exhaler l'odeur d'hydrogène sulfuré; elle se trouble de plus en plus, devient laiteuse et laisse déposer, en même temps que des cristaux d'hypo- sulfite, une notable quantité de soufre blanc. » Le soufre soluble et le soufre insoluble avec lesquels j'ai opéré ont été obtenus avec de la fleur de soufre épuisée par du sulfure de carbone. » En bouillant avec du sulfite sodique, le soufre insoluble s'y dissout en plus grande proportion que le soufre soluble. Il est difficile d'attribuer ce résultat à une ténuité plus grande de la fleur de soufre. En effet, ayant pulvérisé avec soin des cristaux de soufre, j'ai obtenu une poudre dont les particules sont au moins aussi ténues que les vésicules insolubles de la fleur de soufre. C'est ce que j'ai reconnu en comparant l'une et l'autre au micro- scope. » ( 33i CHIMIE. — Sur l'acide obtenu par M . Boiilroux dans la fermentation du glucose. Note de M. Macmexé. « L'acide hexénique C'-H'°0''' a été signalé dans mon rra(7e9S { 334 ) ce qui conduit à la formule CH^ ( Cl J PtCl«. » La solution qui renferme le chlorure de la propylène-névrine laisse dans le vide des cristaux incolores. On les obtient plus facilement en chauffant à loo" la chlorhydrine propylénique avec la triméthylamine sèche. Les cristaux obtenus doivent être séparés rapidement, lavés à l'alcool absolu et desséchés dans le vide. Ils sont incolores, transparents, trèshygroscopiques. Exposés à la lumière, ils brunissent à la surlace. Une portion de ces cristaux ayant été convertie en chloroplalinate, ce dernier a donné: Pl=3o,52; théorie = 3o,5o. » Lorsqu'on fait bouillir le chlorure de propylène-névrine avec de l'eau el de l'oxyde d'argent, ce dernier est réduit et la solution renferme une base sirupeuse. A froid et en présence d'un grand excès d'oxyde d'argent, la réduction est à peine sensible, et la liqueur renferme une base qui est sans doute l'hydrate de propylène-névrine. Elle ne cristallise pas dans le vide sec. J'ai montré ailleurs {Be7\ Chem. Gesetscli., t. XIII, p. 222) que la chlorhydrine élhylénique, chauffée à 100° avec une solution aqueuse de dimélhylamine, donne un produit de condensation /OH >° r-'H» \A7.(CH=)% et que la même chlorhydrine forme avec la monométhylamine un composé correspondant. Il ne paraissait donc pas impossible que la chlorhydrine propylénique donnerait avec la triméthylamine un tel produit de conden- sation, à condition d'employer moitié moins de base que dans le cas précédent, c'est-à-dire 2'"' de chlorhydrine pour i'""' de triméthyla- mine. L'expérience n'a pas vérifié cette prévision. Les tubes chauffés à 100° renfermaient de la propylène-névrine. Le chloroplalinate a donné : Pt = 30,70 (théorie =: 3o,5o). » Molécules égales de chlorhydrine propylénique et de dimélhylamine en solution ont été chauffées pendant quelque temps à 100°. Le liquide obtenu était neutre et a donné un chloroplatinate cristallisable de l'alcool en fines aiguilles. On y a trouvé Pt — 3 1,88. Ce nombre est identique avec celui ( 335 ) (3 1,88) qui est exigé par la formule 011 Iptci' \ ^ /CHMICl I PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — liijluciice de la lumière sur lu transpiration des plantes. Note de M. H. Cojies, (Extrait.) « — Les résultats de mes recherches expérimentales sur la transpira- tion des plantes se trouvent entièrement d'accord avec les laits déjà acquis par la Physique, et je les résume dans les propositions suivantes (-) : » 1° L'émission de la vapeur d'eau qui a lieu chez les plantes est sou- mise non seulement àl'action des agents physiques qui ont de l'induencesur l'évaporation ordinaire d'une libre surface d'eau, mais aussi à l'influence de la lumière; par conséquent, à parité de conditions, une plante transpire plus sous l'action de la lumière que dans l'obscurité. » 2" L'action exercée par la lumière sur la transpiration des plantes augmente en proportion de son intensité; par conséquent, à parité de con- ditions, la transpiration arrive à son maximum peu de temps après midi. » 3° La lumière favorise la transpiration seulement pour la portion qui en est absorbée par la substance colorante de l'organe; donc, à parité de conditions, l'organe qui est coloré avec plus d'intensité transpire davan- tage, et la transpiration est plus active dans la partie du spectre où la lumière se trouve plus absorbée. » 4" Les rayons lumineux qui sont absorbés par la substance colorante d'un organe favorisent seuls la transpiration de ce même organe; donc, à parité de conditions, la transpiration d'un org.me coloré atteindra le mi- nimum sous l'influence de la lumière de la même couleur que l'organe et le maximum sous l'influence lumineuse de la couleur complémentaire. » (') Ces reclierclies ont été faites au laboratoire de M. Wurlz. (^) On trouvera le détail des expériences, les données numériques et les tableaux ainsi que riiistorique dans les Mémoires de la Reale Accadcmia dei Lincei, aan. CCLXXVII (1879-1880), Mem. dclla Classe di Se. fis., mat. e nat., Z" série, t. VII, 7 mars i88o. C. R., i.-So, ï' Semestre. (T. XCI, N" C.) kk ( 336 ) PHYSIOLOGIE ANIMALE. — 'Sur la source du trivail musculaire et sur les pré- tendues combustions respiratoires. Note de M. A. Saxsov, présentée par M. Ch. Robin. « Df recherches expérimenlales qui ne sont que hi continuation et le développement de celles que l'Académie a bien voulti encourager, et dont les résultats détaillés seront exposés très prochainement dans un Mémoire publié par le Journnlde l'Ànatomie et de la Physiologie de MM. Ch. Robin et G. Pouchet, avec les faits déjà acquis à la science sur le même sujet, j'ai cru pouvoir déduire les propositions suivantes, dont l'importance physio- logique me semble évidente. » 1. L';icide carbonique éliminé par la respiration, recueilli et dosé à r.iide des divers appareils construits à cet effet, notamment à l'aide de l'appareil de Peftenkofer, ne donne nullement la mesure de l'acide carbo- nique formé durant le même temps, dans l'économie animale. Il en est ainsi parce que son élimination dépend de circonstances étrangères à sa formation, telles que les conditions de température extérieure, dépression barométrique, d'étendue de surface [déployée du poumon, et de nombre des mouvements respiratoires dans l'unité de temps. Conséqucmmenf, les conclusions tiréss des expériences de respiration, à l'égird de la théorie des pliénomèues de nutrition, sont dépourvues de valeur. A une élimina- tion plus forte peut correspondre une formation plus faible, et récipro- q?iement. » 2. La richesse proportionnelle du sang en acide carbonique ne peut pas donner la mesure de la formation de cet acide, le rapport entre la for- mation et l'élimination n'étant point constant. A une fi)rmation accrue dans une certaine proportion, peut correspondre une éliminaliou accrue dans une proportion phis forte, ou inversement, une élimination moindre à une for- nialion plus faible. Après un travail muFCulaire qui provoque notoirement ime formation plus grande d'acide carbonique, la proportion de celni-ci se montre diminuée dans la masse du sang, l'élimination par le poumon en étant auf!;mentée par ce travail. » 3. Il n'y a aucun rapjsort nécessaire entre la quantité d'acide carbonique formée durant un temps déterminé, dans l'économie animale, et la quantité d'oxygène introduite par la respiration durant le même temps. T^a formation de l'acide carbonique dépend du travail des éléments anatomiques, travail (337) chimique de nutrition ou travail musculaire; la quantité d'oxygène intro- duite dépend de la température, de la pression et du nombre des mouve- ments respiratoires, ou de la fréquence de renouvellement du mélange gazeux contenu dans les poumons. » 4. Le travail musculaire a pour conséquence une consommation des substances albuminoïdes, des hydrates de carbone et des substances grasses de l'économie qui dégagent l'énergie qu'elles contiennent, pour subvenir aux besoins de ce travail et de la chaleur animale. Lorsque l'équilibre u'est pas maintenu, entre l'énergie dépensée sous les deux formes et l'énergie introduite sous forme d'aliments, le corps diminue de poids et s'amaigrit. Les principes immédiats ainsi détruits s'éliminent principalement sous les deux formes d'acide caibonique et d'urée, dont les quantités sont exactement pro- portionnelles à l'énergie dépensée comme IravaU. Il ne parait y avoir aucun rapport entre la quantité d'acide carbonique formée et la chaleur perdue sous l'influence de l'abaissement de la température extérieure, sa pro[)orlion dans le sang s'étant montrée moindre à basse température (— 3"C.) qu'à une température moyenne ( — i3"C.). » 5. LJjypolhèse qui fait attribuer la chaleur animale et le travail mus- culaire à la chaleur dégagée dins l'économie par la combinaison directe du carbone et de l'hydrogène des aliments, des tissus et des humeurs, avec l'oxygène de l'hémoglobine introduit parla res|)iration, n'est plus admissible dans l'état actuel de la science. D'abord cette combinaison directe^ qui serait une véritable combustion, dégagerait des quantiiés de chaleur bien inférieures à celles qu'il est permis de constater, indépendamment des réactions organiques connues comme s'accomplissant avec absorption de chaleur et qui consomment ainsi une partie de celle qui se dégage; ensuite, il n'est piis possible que la chaleur dégagée, par combustion ou autrement, se transforme en travail musculaire, la condition nécessaire à la transfor- mation faisant défaut dans la machine animale, qui, de la sorte, n'est point semblable à la machine à feu. » 6. L'absence de cette condition nécessaire, d'une différence de tem- pérature entre le corps qui dégagerait la chaleur et celui sur lequel elle se transformerait en énergie mécanique, rend indispensable que celle-ci, dans la machine animale, ait une source autre que la combustion. Il n'est pas possible d'admettre scientifiquement que l'énergie actuelle des principes immédiats se manifeste d'abord comme chaleur sensible, puis comme énergie potentielle mesurée en travail. Elle doit nécessairement se dégager de suite en taut qu'énergie potentielle, pour se manifester après, en tota- ( 338 ) lité ou en partie, comme chaleur sensible, selon qu'elle a été plus ou moins complètement dépensée en travail. 7. L'expérience rend extrêmement probable que le dégagement de l'éner- gie, dans la machine animale, est dû, sinon en totalité, du moins pour la jiius grande partie, à des phénomènes de dissociation analogues à ceux qui se passent dans les fermentations proprement dites, attribuées à l'activité des organismes cellulaires ài[s ferments figurés. En présence des éléments analomiques, des globules sanguins en particulier, les principes immédiats du plasma sont dissociés, abandonnent de l'acide carbonique et sans doute aussi d'autres composés, qui empruntent de l'oxygène à l'hémoglo- bine |)our se constituer et cèdent leur énergie aux éléments musculaires, qui la manifestent ensuite sous forme de travail en se contractant, ou bien au sang lui-même pour l'entretien de la chaleur animale. Ces dissociations, dédoublements ou mutations, effectués avec le concours de l'oxygène de l'hémoglobine et qui sont évidemment impossibles sans lui, dégagent des quantités d'énergie considérablement plus fortes que celles qui pourraient résulter des simples combustions, et rendent ainsi compte des phéno- mènes mécaniques et calorifiques de l'organisme, 8. Il ne paraît donc pas y avoir, dans l'économie animale, de véritables combustions, et, en tout cas, point de combinaison entre le carbone des principes immédiats et l'oxygène respiratoire, donnant de l'acide carbo- nique et dégageant de la chaleur, qui serait ia source du travail muscu- laire. L'acide carbonique du sang, du moins pour une forte partie, sinon pour la totalité, se dégage comme tel de ses combinaisons organiques, en même temps que l'énergie constituante de celles-ci, en temps qu'énergie mécanique. Cette dernière a sa source principalement, sinon exclusive- ment, dans les principes innnédiats aibuminoïJes, les moins combustibles de tous, mais aussi les plus complexes. Ce n'est pas à tort, pour ce motif, que, d'après l'observation et l'expérience, ils ont été qualifiés d'aliments de force, par les auteurs qui se sont occupés scientifiquement de l'alimen- tation. » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Sur l'emploi de l'azotite d'éthyle pour assainir les locaux contaminés. Note de M. Peyrusson. (Extrait.) « En résumé, l'azotite d'éthyle, ou éther azoteux, possède, à l'état de vapeur, toutes les propriétés physiques et chimiques nécessaires pour ( 339 ) attaquer les produits morbides qui peuvent se trouver dans l'air. Son aclioii est analogue à celle de l'ozone comme comburant; mais il est beau- coup plus actif dans ses effets. » Il ne présente pas plus d'inconvénients que l'ozone comme odeur ni comme action irritante sur les tissus; tandis que l'ozone est impossible à produire d'une façon pratique, il suffit, pour employer cet élber, d'en vider, matin et soir, quelques grammes dans un flacon qu'on laisse dé- bouché dans l'appartement dont on veut purifier l'air ('). >' C'est maintenant à la pratique médicale qu'il appartient de décider si ce corps aura, dans tous les cas, les heureux effets qu'on est en droit d'en attendre. » ZOOLOGIE. — Complcmenl de l'évolution biologique des Pucerons des galles du peuplier (Pemphigus bursarius Lin.). Note de M. J. Lichtexstein. « Lorsque j'eus l'honneur de communiquer à l'Académie l'histoire par- tielle du Puceron des galles du peuplier (-), j'eus le regret d'y laisser une lacune, celle de la vie de cet insecte depuis le moment où il quitte la galle comme émigrant jusqu'à celui où il revient sur le tronc des peupliers comme pupifére. Cette lacune, je viens la combler. » Après des tentatives inutiles sur les racines de graminées et d'autres plantes, j'eus l'idée d'essayer l'élevage sur le Filago germanica. Ce qui me conduisit à cette idée, c'est que, tandis que je ne connaissais que les deux premiers étals, fondateur et émigrant, du Pemphigus bursarius, je ne con- naissais que les deux derniers états, bourgeonnant et pupifére, du Pem- phigus fdaginis Boyer. » Je refis ici ce que j'avais fait, en 1873, pour prouver les migrations du Phylloxéra du chêne : je couvris d'une cloche une plante de Filago, en y insérant une galle de peuplier remplie d'émigrants ailés. La plante se couvz-it bientôt de la sécrétion laineuse propre au Pemp/i/^!/sy?/a(/i;iii-. En même temps (du 1^' au 1 5 juillet) toutes les plantes de FiVa^o croissant en liberté autour de la cloche se couvrirent de la même sécrétion et furent (' ) Un seul flacon suffit pour un loral de 100"" ; mais il vaut mieux employer ce co)-j>s mélangé avec de l'alcool à parties égales. (^) Comptes rendus, séance du 5 avril 1880. ( 34o) garnies des Pucerons verts et noir de velours formant la phase bourgeon- nante (' ) de cet insecte. » Le développement de la forme ailée pupifère marche très vite; une vingtaine de jours lui suffisent. Si les auteurs allemands disent que ce Pu- ceron est rare, c'est qu'ils ne l'ont pas cherché au bon moment. En juillet, il est très commun ; avant ou après il est des plus rares, puisqu'il n'existe plus comme puceron du Filago. » En effet, en rapportant dans mon cabinet la cloche et la plante de Filago qu'elle recouvrait, j'ai vu les insectes ailés abandonner les capitules de la fleur où ils s'étaient développés et chercher à s'échapper de la cloche. » Je ne pouvais pas songer à leur donner la liberté et à les suivre dans l'espace pour voir où ils iraient se poser ; mais j'insérai un morceau d'écorce de peuplier sous la cloche : aussitôt ils se rassemblèrent dessus et se mirent à pondre les sexués. J'en laissai échapper une centaine, qui, après avoir volé dans la chambre, se réunirent contre les carreaux de la fenêtre. Là aussi, je plaçai un fragment d'écorce de peuplier, et, malgré leur état de liberté relative, ces petits animaux vinrent aussi chercher les fissures de l'écorce pour y déposer leurs sexués. En même temps, les troncs des peu- pliers de mon jardin se garnissaient du même insecte, au point qu'un mor- ceau d'écorce pris au hasard en renfermait toujours quelques-uns. » Malgré le soin que j'ai apporté dans mon expérience, on pourra m'objecter que je n'avais pas semé la plante de Filago sur laquelle j'ai élevé mes Pucerons sous cloche et qu'il pourrait y avoir eu un œuf d' hiver ayant donné naissance au Pemphigus fdaginis. Cela est vrai, et, si ce fait s'était produit, ce serait même un argument sérieux contre mes quatre phases larvaires, puisque cet insecte pai:serait de fondateur à pupifère sans transition. » Aussi ai-je préparé plusieurs fragments d'écorce de peuplier qui sont farcis de sexués et d'œufs provenant du Pempliigus filaginis. Au printemps, en les attachant à des rameaux jeunes du peuplier, je dois pouvoir provo- quer la formation de galles du Pempidgus bursaiius, et c'est alors seulement que je dirai avec une pleine certitude ce qui me paraît aujourd'hui très probable : le Pempidgus filaginis est le même Puceron que le Pemphigus buTsarius à une autre phase de sou existence. " [') Chez celle espèce de Puctron, la phase bourjjeoiiiianle est simple et non multiple comme chez le PhjUo.ic'ia vasCatrix, et tous les individus qui en proviennent deviennent ailés. ( 34i ) ZOOLOGIE. — Sur les affinités du genre Polygordius avec les Annélides de ta famille des Opheliid.ie (' ). Note de M. A. Giard. « Le Polygordien que j'ai particulièrement étudié se trouve à la pointe de Beg-Meii, près Concarneau, où je l'ai découvert pendant les grandes marées d'avril. Il vit dans un sable coquillier grossier, analogue à celui qui recouvre les tubes de Terehelln concliilega. En tamisant ce sable entre les doigts on peut, en quelques minutes, recueillir un grand nombre de Polygordius. Cette espèce, que je crois nouvelle, appartient au même groupe que le Polygordius lacteus Scbneider et le P. Villoti Perrier, groupe carac- térisé par la dioïcité, la longueur du corps, le cercle de glandes anales, etc. » Mac Intosh avait décrit, plusieurs mois avant Perrier, sous le nom de LinoUypane apogon une Annélide qu'il a cru depuis pouvoir identifier avec le P. Filloti. Il est bien certain que ce Linolrj pane est un Polygordien, et, comme il me paraît nécessaire de sectionner le genre Polygordius, je pro- pose, pour éviter de compliquer la nomenclature, d'appliquer le nom de Linolrjpnne aux Polygordiens dioïques, réservant le nom de Polygordius aux espèces hermaphrodites, de petite taille et à caractères plus archaïques. » Le genre Polygordius, ainsi compris, renferme les espèces P.purpureiis Schneider (Helgoland et Sébastopol), P. flavocapitaiusVliamn (Sébastopol ). » Le genre Linotrypane comprend : L. larten Schneider (Helgoland), L. apogon Mac Inlohh (Shelland), L. Filloti Perrier (Roscoff), L. erylhro- phthalma, nov. sp. (Concarneau). Le L. erjlhrophthnlma est le Polygordien que nous avons étudié. Il peut atteindre plus de o", i de long. Sa couleur est d'un rose très vif, à reflets irisés. Il ressemble beaucoup à L. Filloti et L. apogon, mais il se distingue immédiatement de ces deux espèces par ses points oculaires ronges. L. Filloti est aveugle et L. apogon a les yeux pig- mentés de noir. De plus, le sang de notre espèce est vert, ce qui n'existe chpz aucun autre Polygordien connu. » A la partie antérieure du corps, les métamères sont séparés par un trait noir très fin; ils sont indistincts extérieurement à la partie postérieure et marqués seulement par les dissépiments et les renflements du tube digeslifquand l'animal est vu par transparence. (') Les éléments de cette Note ont été recueillis à Concarneau, grâce aux puissants moyens de recherche mis à ma disposition par M. le sénateur Robin, grâce aussi au zèle scientifique de M, le lieutenant Lefebvre, commandant le cutter de l'État le Moustique. ( 342 ) » La cuticule est fort épaisse et il n'y a pas de fibres musculaires annu- laires sous la couche matrice. Je n'ai pas non plus trouvé de muscles annu- laires à l'intérieur de la couche longitudinale. Avec Rajevoky, je considère le revêtement interne de cette couche comme un tissu de nature conjonclive, renfermant de chaque côté de la cavité générale de nombreuses cellules endothéliales et formant un mésentère au-dessus et au-dessous de l'intestin. L'appareil vasculaire se compose d'un vaisseau dorsal et d'un vaisseau ventral, reliés dans chaque métamère par des anses latérales sur lesquelles se développent les produits génitaux. Le système nerveux est formé de deux plaques sus-œsophagiennes, d'un collier et d'une chaîne ventrale placée immédiatement sous l'épiderme, et très facile à étudier sur les coupes transverses. Les organes segmentaires sont droils et ciliés dans toute leur étendue. Le L. eijthropldludina renfermait des œnfs mûrs et des spermato- zoïdes pai'failement agiles, dès la fin du mois d'avril. » Je ferai connaître plus en détail l'anatomie de ce type intéressant ; mais je voudrais insister aujourd'hui sur les affinités qu'il présente avec une famille importante de Chœtopodes, les OjiheUidœ, affinités entrevues déjà par Mac Intosh et qui me paraissent au moins aussi grandes que celles des Polygordiens a.V€c\e Saccocimis, mises en avant par Uljanin. » Le type Polyyordius n'est pas, comme on l'a dit, un type de Ver in- termédiaire; c'est un type d'Annélide archaïque et aberrant. » he Pohrjordius n'est pas un type intermédiaire entre les Annélides et les Nématodes. La ressemblance avec les Nématodes consiste uniquement dans la disposition générale de la musculature, et surtout dans le dévelop- pement excessif des feuillets musculaires longitudinaux, d'oi'i résulte un habitus très particulier et un genre de progression caractéristique. Mais la même disposition existe chez certains Annélides {Polyophlhatmus), dont la démarche estmotiifiée dans le même sens; c'est un caractère dû à une convergence facilement explicable par l'adaptation à des milieux spéciaux. » Le Polycjordius n'est pas davantage un type intermédiaire entre les Annélides et les Némerliens, dont la parenté avec les Gymnoloca me paraît des plus problématiques. Les fossettes vibratiles céphaliques des Polygor- diens ne sont nullement comparables à celles des Némertes. De semblables organes vibialiles, fixes ou exsertiles, existent chez des Annélides appar- tenant aux familles les plus diverses : Slaurocepludus Chiajii Clap., Pœdo- phylax veriKjtr Clap., Syllis siinilliina Clap., Jricia OEnltdlii Clap., Cltnodrdus pardalis Clap., Jmmolrypane aulog aster J^dÛike, Oplielia, etc. » L'absence de cils vibratiles extérieurs chez les Polygordiens dont le ( 343 ) tube digestif est intérieurement cilié dans foute sa longueur s'explique par 1 cpaississemeiit de la cuticule et le grand développement de la muscula- ture. La cuticidede L. eiyllirophlhalina porte, de distance on distance, des traces de bouquets ciliaires analogues à ceux des Polyophthalmus, et je ne serais nidloment étonne qu'on roirouvàt, parmi les Polygordiens, des types fortement ciliés à l'extérieiu'. Les Slanrocephalidœ, dont la forme embryon- naire n'est pas sans analogie avec les Polygordiens, présentent chez certaines espèces un revêtement ciliaire complet [Prionognathus cilinlas Keferstein). » L'absence de soies chez un Cha^topode ne doit pas plus nous étonner que l'absence de membres articulés chez certains Arthropodes [Sacculinaj Cryplnniscm, etc. ). On peut suivre la disparition progressive de ces organes dans la série des Oplicliidœ, depuis les Opiielia jusqu'aux Pol/ophtlialmiis et Ammolrypane , dont certaines espèces, décrites par Mac Intosh, sont presque totalement dépourvues de soies. » L'organisation des Pol/ophlhalmus diffère à peine de celle des Lino- Irjpane. J'ai étudié à Concarneau un Po/}'o/;/i 1° Le pilosisme téralologiqiie. Il commence dès que !e faciès spécific[ue est altéré et acquiert son maximum d'aclion quand les modificalions sont assez profondes pour éveiller la notion d'une espèce nouvelle. Un grand nombre de conditions capables de produire des troubles nutritifs dans les plantes peuvent faire naître ce pilosisme particulier; » 3" Le pilosisme par piqûre d'insectes on par balancement organique. Il se distingue nettement du précédent en ce que, étant très localisé [Galles- Fustet, filets des Verbascum à anthères avortées), il ne peut altérer la j)liysionomie de l'espèce. » Deux faits appartenant à la deuxième catégorie m"ont paru assez importants pour être signalés à l'altenlion de l'Académie ('). Le Lilium Martagon L. est frappé depuis deux années, à la Sainte-Baume (Var), d. sp.), Lyonsia [nov. sp.?], Pholadomya Loveni? (fragments), etc. SoLÉNOcoNQUES : Cœdulus cylindratus, C. tumidosus, C. subfusifurmis, C. Jeffreysi, C- Oli- vii, Siphonodenlaliuin lofolcnsc, S. tetragoiium, Dcntalium filam, D, nov. sp. (très grand et voisin du D. candidum], etc. Gastropodes : Actœon ejrilis, A. nuv. sp., Scaphandcr puricto-striatus, Bidta subrotunda, Bulla nov. sp., Ringicula pulchella, R. leptochilai Pliiline quadrata, Eulima stenostoma, Coriocella [ très grande espèce obtenue vivante ), Rimula asturiana [nov. sp.), Cliiton alveo- lus, Turbo glabralus, Segueitzia formosa, Buccinuin humphiesianum, Fusas bcrniciensis. ( 358 ) « L^s Vers chétopodes se sont montrés abondants à toutes les stations de dragage et ils appartiennent à des genres représentés surnos côtes. Les Mal - daniens, les Clyménieus et les Euniciens dominent. Une grande espèce à'Hyalinœcia est particulièrement remarquable, A l'entrée de la fosse de Cap-Breton, par Soo" et ^oo™, les Sternaspis elles Peclinai ta sont très com- muns. Une espèce de Balanoglossus a été recueillie, mais à l'état de frag- ments, qui suffisaient cependant pour indiquer une espèce voisine du Bala- noglossus Talaboti des fonds de la Méditerranée. » Parmi les types de Vers les plus intéressants, il faut signaler l'être ambigu connu sous le nom de Clieloderma ; les quelques exemplaires re- cueillis dans le goHe de Gascogne semblent différer du Ch. lùtidulum, et ils rappellent dans une certaine mesure le Neomenia gorgonoplnla Rovv, trouvé dernièrement au large de Marseille, et dont la morphologie se rap- prochebienplusdecelledesiVeomeniacflnna/a, du typedesChétodermes vrais. Les Géphyriens sont nombreux et fort curieux; ils comprennent, outre deux ou trois espèces nouvelies dont l'une est très proche des Sipunculus, des PhascoHon, des Pliascolosoma et des Aspidosiphon. Plusieurs de ces types rappellent des formes déjà signalées dans les mers arctiques. » Les Coelentérés occupent une place importante dans la faune pro- fonde du golfe de Gascogne; l'exploration du Travailleur a. montré que de 4oo™ à 2700™ les Zoanthaires et les Alcyonaires soiit nombreux et très variés. » On doit citer, parmi les Zoanthaires malacodermés, une belle espèce nouvelle û'Edwardsia ou (.VJIyanllttis, dont la colonne est bien moins ru- gueuse que celle des espèces de la côte, une Jdamsia d'un beau rouge, fixée sur les branches des Isidiens, et enfin un Bunode de très grande taille ; ce Bimode correspond au genre Cliiloimclis (Fischer), qui joue à côté des Bunodes vrais le rôle des Phélies vis-à-vis des Sagarties. Il faut aussi men- liotmcr une espèce nouvelle de Zoanthus trouvée sur les radioles du Doro- cidaris pnpiltala. » Les Zoanthaires sclérodermés sont représentés par le CcxryophyiUa F. nttcnuatus, ColumheUa Haliœti, Hela tcnclla, Tarants Môrchli, Plciirotoma pinguis, P. galeiita, Drfraiicia formosa, Niissa semistriata, CItcnopus scrresianus, etc. HÉTÉROPODEs : Carinarla vitrea, Atlanta sp. ? Ptéropodes : Hyalea inflexa, Clcodora cuspidata-, etc. Brachiopodes : Platidiaanomioides, Teiehratulina capiU-serpcntis, Crama anomala, Mer' sclia truncata. ( 359) claviiSj par une belle espèce de Paiacyallius, par de beaux Flabdhim, dont l'un doil constituer une espèce nouvelle, et enfin par le Loplielia pwlljcra, dont les colonies ont été fréquemment ramenées par la drague, mais tou- jours en fragments dont les zcoides paraissaient morts depuis longtemps. M Les Alcyonaires des grands fonds du golfe de Gascogne forment une collection des plus remarquables. Les Gorgonides sont représentés par des Jsis de deux sortes, atteignant une taille extraordinaire. Outre ces deux espèces d'Isis, les engins du Travailleur ont capturé des fragments d'une Mopsen rappelant une espèce décrite par S;irs, divers exemplaires de deux espèces de Funiculina, des Kophobelemnun et enfin un bel exemplaire du type si rare connu sous le nom générique d' Uinbelhilarin. Ces divers Penuatulidiens étaient considérés comme appartenant aux mers arctiques; il est probable qu'ils font partie de la faune profonde de toutes les mers de l'Europe. A. côté d'eux s'est trouvée une belle espèce méditerranéenne, V yilcyonium palmalum , var. pedunculalum. » Les Échinodermes offrent tous un intérêt considérable. La famille des Échinothurides, à laquelle se rapportent les beaux Oursins mous signalés pour la première fois par i\L Wyville Thomson, est représentée par une belle espèce nouvelle de Phormosomaj distincte du P. placenta par les orne- ments des plaques et par les radioles de grande taille et spatulifornies in- sérés sur la face orale. Les Dyastérides, longtemps considérés comme éteints, ont donné le Pourtalesia Jejfreysii. Il faut signaler encore deux types nouveaux et fort remarquables de Spatangoïdes, VEchimts microstoma W. Thomson, le Dorocidaris papillata et le Brjssopsis lyrijera. » Les Astéridés sont tous intéressants et rares; ils appartiennent aux espèces appelées Archaster teuuispina, À. bifrom, Aslropecten Andromedn, A. irregalaris. Une belle espèce de Brisinga [B. coronala), aussi fragile que ses congénères des mers du Nord, a été recueillie sur divers points. » Les Ophiuridés sont beaucoup plus abondants que les Astéridés. Les espèces déjà connues sont: Amphiiira Chlajei, A. fdiformis, A. lenuissima, Ophiolhrix fragiliSj Oplnocnida Danielseni. Plusieurs autres formes proba- blement nouvelles appartiennent aux genres Asleronyx, Opliioglyplin, Upliiomusium, Ophiacanlha, 0/^/i(omj.ïay une très grande et très belle espèce, constituant, suivant toutes probabilités, un type absolument nouveau, mé- rite une mention spéciale. » Les Holothuries comprennent plusieurs espèces nouvelles et fort belles, ainsi que VEcliinocucumis iypica des mers septentrionales et le Sticlwpus Tcgalis de la Méditerranée. ( 36o ) M Le groupe des Crinoïdes ne nous a fourni que deux exemplaires d'un petit Antedon, voisin de YAntedon Sarsii des mers du Nord. )) Les Éponges siliceuses les plus remarquables parmi celles que nous avons recueillies appartiennent an groupe des Hexactinellides, dont les spicules blancs et allongés ressemblent à du verre filé. Les Hyalonema, les HoUenia, V Àskonema, le TFyviUt-Thomsonia , le Farrea ont été ramenés par la drague de profondeurs variant entre Soo"" et 2000™. » Nous avons trouvé dans les grands fonds une quantité de Foramini- féres ; outre les formes communes, dont le test est calcaire, poreux ou por- cellané [CrisleUaria,Nonionina, Coniuspirn, Orbutina, Quinqueloculina, Bilocu- Unaj etc., et le remarquable Orbiloliles teimissimaj dont nous avons obtenu des exemplaires de grande taille), nous possédons une magnifique série de Foraminifères arénacés {Liluola subglobosa, Psammosphœra fusca, Àstrorhiza arenaria, Rhabdammina sp.), dont l'étude a pris, depuis plusieurs années, une grande importance. » Cet exposé peut donner une idée des travaux zoologiques accomplis pendant la croisière du Travailleur. D'autres résultats importants ont en même temps été obtenus, et les cent trois sondages faits depuis la fosse de Cap-Breton jusqu'au cap Pénas rendent un compte exact du relief du fond de la mer, dans cette région qui semble continuer sous l'eau notre massif pyrénéen. A peu de distance des côtes, des profondeurs de prés de 3ooo'" ont été trouvées ; on a pu constater l'existence de pentes abruptes, de fentes presque verticales, surtout au nord deSantander et du cap Machichaco, et ces brusques différences de niveau sont venues bien souvent contrarier nos dragages. Au contraire, à l'ouest, entre Tina Mayor et le cap Pénas, il existe un plateau que nous avons désigné sous le nom de plateau du Travailleur. 11 n'est couvert que d'environ 170™ d'eau et contraste par son horizontalité avec la région accidentée située plus à l'est; celle-ci se relie à la fosse de Cap-Breton par une série d'ondulations. Ce travail hydrogra- phique sera fort intéressant pour les géologues; tous les éléments en ont été réunis avec un soin extrême par i\I. Richard, qui doit les grouper en un Rapport adressé à M. le Ministre de la Marine. M En terminant, qu'il me soit permis d'exprimer le vœu que cette expé- dition si féconde ne soit pas la dernière de ce genre et que l'année prochaine il nous soit possible d'explorer de la même manière nos côtes méditerra- néennes; les découvertes que M. Marion a faites au large de Marseille, nous permettent d'espérer encore une nouvelle et riche récolte. » 36i ) GÉOGRAPHIE. — Sur i établissement des stations hospitalières de VAjriqiie équaloriale; par M. de Lesseps. « La Section française de l'Association internationale africaine, dont j'ai été élu président, a désigné les deux chefs qui doivent créer nos premières stations hospitalières et scientifiques, l'une à l'orient, l'autre à l'occident de l'Afrique équatoriale. » *A l'orient, le capitaine Bloyet a écrit, le 1 5 juin, qu'il était, à cette date, sur la rive gauche du Kingani, à Mounié-Kondo, où il organisait une cara- vane de trois cents hommes pour se rendre à sa destination. Il arrivait dans rOussagara le 2 juillet, » A l'occident, M. Savorgnan de Brazza recherche le meilleur point géographique où s'installera la première station sur l'un des affluents du fleuve Ogooiié, dépendant de notre colonie du Gabon, M, l'amiral Jauré- guiberry a bien voulu, sur ma demande, accorder un congé régulier k M. Mizon, enseigne de vaisseau, qui ira prendre la direction de la première station occidentale. » La Section belge de notre Association internationale a déjà pu livrera la publicité un certain nombre de résultats importants, consignés dans trois fascicules que j'ai l'honneur de déposer sur le bureau de l'Académie. - J'y joins un remarquable vocabulaire français-kisouahili, dressé par le docteur Dutrieux. » Le programme du roi des Belges, qui consiste à rayonner graduelle- ment et pacifiquement au centre du continent africain, en y créant, à titre définitif, des postes scientifiques et hospitaliers destinés à se relier entre eux, assure une conquête civilisatrice lente, mais sûre. » Désormais les voyageurs, encouragés par nos établissements partiels, où ils seront certains de recevoir des renseignements et des secours, exécute- ront leurs expéditions avec plus de sécurité, pendant que les stationnaires, bravant les difficultés et les périls des initiateurs, feront la fructueuse ex- périence de la vie africaine en cherchant à entretenir des relations amicales avec des populations encore barbares, livrées à la chasse et au trafic de leurs semblables. » Il était nécessaire que la France figurât dans cette œuvre éminemment humaine et civilisatrice. J'ai la satisfaction de faire connaître à l'Acadé- mie la part honorable que la Section française aura dans le succès de ( 362 ) l'Association internationale fondée et présidée par S. M. le roi des Belges. » Je remets à l'Académie une Note de M. Mizon, chef de notre station occidentale, et une copie du journal que le capitaine Bloyet a écrit pen- dant son voyage de Zanzibar jusqu'à son point de destination dans l'Ous- sagara. » Pour la partie septentrionale de l'Afrique, l'Académie sait que le gou- vernement de la République s'occupe activement de préparer les moyens de mettre en communication l'Algérie avec le Sénégal et le Soudan. Plusieurs Membres de notre Académie ont été désignés par le Ministre des Travaux publics pour faire partie de la Commission appelée à donner son opinion sur cette importante question. » Mon avis a été de commencer, en dehors de notre rayon actuel, par établir aussi loin que possible des lignes télégraphique?, qui serviront suc- cessivement de jalons pour la pose des rails. Il n'y aura qu'à imiter l'expé- rience faite par les Américains entre New-York et San-Francisco, par les Anglais entre le sud et le nord de l'Australie, sur un parcours de 700 lieues, et par la Russie en Asie, travaux qui ont précédé la construction de che- mins de fer. Cette opinion a reçu l'adhésion de nos collègues. Les fils élec- triques deviendront ainsi, dans l'intérieur de l'Afrique, de véritables conducteurs de la civilisation. » ME3IOIRES PRESENTES. ZOOI-OGIE. — Sur les embtyons accompagnant les Cjslicerques dans la viande du Porc. Note de M. Poixcaré. (Commissaires : MM. H. Milne Edwards, de Quatrefages, E. Blanchard.) K Dans la Note que j'ai eu l'honneur d'adresser à l'Académie le 12 juillet 1880, et qui est relative à la présence accidentelle, dans la viande de Bœuf, d'un parasite non encore décrit par les auteurs français, je faisais remarquer qu'on en trouvait un analogue chez le Porc atteint de ladrerie, et j'émettais l'hypothèse qu'il pourrait bien représenter une des phases d'un tœnioïde. Depuis, j'ai eu l'occasion d'examiner le tissu musculaire de plusieurs Porcs entachés de Cyslicerques, et les faits observés m'ont paru de nature à confirmer cette hypothèse. » Je peux d'abord poser eu fait que la viande de Porc renfermant des kystes de Cysticerques présente, en outre, constamment, des êtres à contenu ( 363 ) gr.imiloiix et pouvant affecter une forme générale analogue à celle des Né- niatoïdes. Ces êtres sont parfois excessivement nombreux, et leur fréquence est toujours en raison inverse de celle des kystes de Cysticerques, ce qui semble indiquer qu'il y a réellement là deux états successifs d'un même individu, et que, suivant le degré d'avancement de la maladie, c'est l'une ou l'autre des deux phases qui prédomine. » L'animal affecte, le plus souvent, une forme ramassée qui le fait res- sembler à une chrysalide. Il apparaît alors comme un sac ovoïde, froncé et renfermant exclusivement une masse de protoplasma granuleux. Ce sac peut, par des mouvements spontanés, s'allonger considérablement et se con- tourner de toutes manières. Plus il se déploie, plus il perd de son aspect froncé, de sa largeur et de l'intensité de sa teinte. Cette plus grande trans- parence s'explique par la dissémination du contenu granuleux. Du reste, l'animal peut, à volonté, répartir ce dernier inégalement dans son enve- loppe, et faire apparaître ainsi des points noirs qu'on prendrait, au premier abord, pour des orifices naturels ou des organes spéciaux. La plupart de ces êtres sont munis de cils vibratiles, qui sont toujours plus nombreux et plus longs vers les extrémités. Beaucoup apparaissent contenus dans une fibre musculaire, qui se renfle et pâlit à leur niveau; mais il est évident qu'ils peuvent en sorlir, car plusieurs sont manifestement libres. » Tels sont les faits que l'on constate dans les muscles de Porcs atteints de ladrerie. Ils ne sont point l'exacte reproduction de ce que j'ai rencontré dans la viande de Boeuf, mais les différences ne sont point telles qu'elles ne puissent s'expliquer par des variétés de terrain. !) En tout cas, il est plus que probable que, chez le Porc, ces organismes granuleux représentent une des phases de formation ou de transformation du Cysticerque, et il est possible qu'ils puissent, aussi bien que celui-ci, en- gendrer le Ttenia. C'est donc à tort que l'on tolère, dans beaucoup de villes, la vente des parties qui paraissent saines, à l'œil nu, chez les Porcs dont la ladrerie n'est pas encore généialisée. Ces parties peuvent, en effet, receler ces germes microscopiques qui échappent complètement à l'inspection or- dinaire. Il me paraît même urgent de renoncer à la consommation de la viande crue, ou même simplement saignante, qu'elle soit de porc ou de toute autre provenance. » C. R., iSSo, 2' Semestre. (T. XCI, N» 7.) , 48 ( 304 ) CORRESPONDANCE. M. le Maire DE la ville de Blois annonce à l'Académie que l'inaugura- tion de la statue élevée à Denis Papin dans cette ville aura lieu le 29 août. 11 exprime l'espoir que l'Académie des Sciences voudra bien se faire re- présenter à cette cérémonie par l'un de ses Membres. (Renvoi à la Commission administrative.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur quelques formules relatives aux fonctions hypergéomélriques de deux variables. Note de M. Appell. * Les séries précédemment indiquées (') ne définissent les fonctions hypergéométriques de deux variables que pour les valeurs des variables a; et^ pour lesquelles la convergence alieu;poin' définir ces fonctions pour toutes les valeurs de la variable, on peut, comme pour la série de Gauss, se servir des équations différentielles auxquelles elles satisfont. Je continuerai à employer les notations F,, Fj, F3, F, pour désigner les quatre fonctions ainsi définies, même dans le cas où les séries correspondantes seraient divergentes. » I. JjCS fonctions F, et F3 peuvent s'exprimer à l'aide de F^. Tout d'abord F, peut s'ejtprimer à l'aide de F^ de la façon suivante. » On a, en ordonnant la série F, par rapport aux puissances de x, où F désigne la série de Gauss. Or, d'après Gauss [FFerke, 111 Bd, p. a 18, équation 92), F(a-r- /», p', ■/ + ni,r) = (• -rr 1' (;-'. 7- «' V + '"> - ~. en substituant dans le second membre de (i), on trouve (2) F.(a,/3,,3',7,j:,j) = (i-jtP'F,(^a,7-a,/3,fi',V.^. - formule qui exprime F, à l'aide d'une fonction F., particulière. r 1 — r ') Comptes rendus, t. XC, \i. 9.96, 781, 977. ( 365 ) » II. Voici maintenant de quelle façon la fonction F3 peut être exprimée à l'aide de F^. Les équations différentielles F, se ramènent à la forme F^ par les substitutions x ^= -■> y= -■> c^^^/j* «; on a donc, en se reportant à l'expression donnée précédemment de l'intégrale générale des équa- tions F^, ' Fj(a,a',p,/S', 7,jr,j) — kx-'-^y-"^' ¥.Àa + «' — 7 + 1, «, a', « — fi + i, «' — jS'+ I, -, - j + Cx-^"''' Fi U 4- p'- 7+ r , a, [5', a - j3 + i , p'~ «'+ 1 , -. - + Ux-P v-^' ¥.h> + a'_ 7 + , , i^, «', fi - « -H I , a' - /3'+ I , V où A, B, C, D sont des constantes dont voici les valeurs. Posons ou a A = /(a,a',/3,/5'), B --=/(fi, fi', a, «'), C=/(«,/3', fi,«'), D=/(/3,«',«,/3'). » Cette formule (3) doit être rapprochée de celle que donne Gauss [l-Ferhe, III Bd, p. 220, équation gS). » III. Les formules précédentes transforment les fonctions hypergéomé- triques les unes dans les autres. Voici de nouvelles formules qui con- tiennent une seule de ces fonctions : ( F,(a, /3,p', 7,x,7) ^^^ ' =(.-^) ^:.-7rP'F,(7-a,i3,,e',7,^^, j— I ; F,(«,(3,,S',7,7',^,y) (5j ) =('— ^r^F,(a,7-/3,ri',7>V'.-7Tb' V • • \ 1 — X I — j; J \ =(i-jrF,(«, ri,7'-i3',7//. 7^.' - 7^7-)' d'où j F.(«,/3,ri',7,7',a',,>-) I =('-^^-JrF,(a,7-^i,7'-f5^7^/^^--^-^-,---y^-) ( 360 ) et enfin F^la, /5, 7» '/,■*■ v>') r(7"ir(fi -a, Nai?/ , ' , O'^' d'où l'on déduirait une formule analogue en ])ermutant x avec j et 7 avec 7'. » Ces formules se démontrent facilement au moyen des équations diffé- rentielles auxquelles satisfont les fonctions F,, ou bien au moyen des expressions de ces fonctions par des intégrales définies (Comptes rendus, t. XC, p. 977). Quelques-unes d'entre elles, comme par exemple (2), s'obtiennent à l'aide des relations connues auxquelles satisfait la série F de Gauss. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur diverses lenlaliues de démoiistralion du théo- rème de Fermât. Extrait d'une Lettre du P. Pépix à M. le Secrétaire perpétuel. « Les Comptes remlus du i[\ juin 1880 renferment une tentative de démonstralion du dernier théorème de Fermât, sur laquelle Libri a pro- noncé depuis longtemps un jugement qu'il n'est peut-être pas inutile de rappeler. Dans son Mémoire Sur la théorie des nombres, qui fait partie du ïouie IX du Journal de Crelle, après avoir démontré que le nombre des solutions des congruences x^ -i' J^ + i ^ o (moà. p = 3/1 -i- i), jr. 1 _|_ j-4 _j_ I ^^ Q (mod . p = /\ h -h i) va en croissant avec le nombre/;, il ajoute : n Ert général, on pourrait démontrer que, étant donnée la congruence à deux inconnues ^"+ y" + 1^0 (mod./;), on pourra toujours assigner une limite de p telle, que, passé cette limite, le nombre des solutions de cette congruence ira toujours en augmentant. Ce théorème n'est pas sans importance pour parvenir à la démonstration de l'impossibililé de résoudre l'équation «"+ f" = z" en nombres entiers, car il prouve que l'on tenterait en vain de démontrer celte impossibilité en voulant établir que, si cette équation était résoluble, l'une des inconnues seialt divisible par une infinité de nombres premiers. Nous faisons cette ( ^67 ) observalion |)aicc que nous avons ilfs motifs de croire (jue plusieurs analystes ont tenté ce genre de démonstration. » » L'assertion de Lihri est facile à justifier pour l'exposant 3. Si l'on désigne par a, a,, ^o, ... les résidus cubiques du nombre p = 3// + t compris parmi les nombres i, a, 3, . , . , /; — i , la congruence (i) « + £Z| -H I ;^o (mod. p), en supposant/? premier, admet un nombre de solutions exprimé par la formule (2) 7Z r= '- , ■ 9 où l'on désigne par L la racine positive ou négative du carré L^ dans l'équa- tion lip=zL'--+- 27M-. Or, à chaque solution de la congruence (i) corres- pondent neuf solutions de la congruence (3) x^ -H j-^ + 1 e:^ o (mod. /;). On les obtient en combinant les trois solutions de la congruence x^i^=« (mod. p) avec les Irois solutions de la congruence x'_^a, (mod.p). Le nombre des solutions de la congruence a:'' + j'M- i ^ o (mod. p) en nom- bres entiers, positifs et inférieurs à p, est donc (4) N-p + L-S, et le signe de L est déterminé par la formule L;::^i (mod. 3). Soit /; — 7; 4x7 = 1-4-27.1-, L=i, N = o. Soit p =^ 13; 4 X i3 = ri--+ 27.1-, L - - 5, N = o. Ainsi les deux nombres premiers 7 et i3 ne peuvent diviser la somme de trois cubes sans diviser l'un de ces cubes. Mais ils sont les seuls nombres premiers 3/i -t- i qui jouissent de cette propriété, car on a évidemment L >. — 2 \/p, N > \'p{\/p — 2) — 8, et le second membre de cette inégalité est positif à partir de /; = 19. Si p est >> 121, on a N > 91, et ce nombre croît en même temps que p. ') La formule (2), qui nous sert de fondement dans celte démonstration, est une conséquence immédiate de celles par lesquelles Gauss effectue le partage des racines de l'équation =^0 en trois périodes (D.. 7, art. 338). ( 368 ) Elle se trouve démontrée directement et de différentes manières dans mon Mémoire Sur les rvsiclus cubiques [Journal de Mathématiques de M. Resal, t. II, p. 319) et dans une Note des Comptes retidus (t. LXXIX, p. 1407). » SPECTROSCOPlE. — Observation faite sur un (jroupe de raies dans le spectre solaire. Kote de M. L. Thollon, présentée par M. E. Mouchez. « A la fin de l'hiver dernier, je me suis occupé d'organiser une installa- tion pour les observations spectroscopiques sur la montagne où se construit actuellement le magnifique Observatoire de Nice. Mes études sur le Soleil, commencées vers le milieu de mai, se sont continuées jusqu'aux premiers jours de juillet. Bien que la saison ait été des plus défavorables, les résultat obtenus avec mon appareil à grande dispersion m'ont offert une sorte de compensation; ils seront exposés dans une prochaine Note. Pour le mo- ment, je me bornerai à appeler l'attention de l'Académie sur une particula- rité fort remarquable que m'a présentée un groupe de quatre raies, situées dans l'orangé. " La fig. I représente ce groupe tel qu'on le voit dans mon appareil le matin ou le soir, quand le centre de l'image solaire setrouvesur la fente. Les deux raies b, c appartiennent au fer. Leurs longueurs d'onde, détermi- nées par M Tlialén, sont b — 5976,1, c = 5974,6. Les deux autres sont telluriques, et, d'après mes mesures, elles auraient pour longueurs d'onde a = 5976,35, ^=5974,36. Les différences « — é = o, 25 et c — r;^ = o, 24 représentent les intervalles abe\. cd, qui sont presque égaux. » Supposons maintenant qu'on déplace l'image solaire et que l'on amène sur la fente l'extrémité orientale de son diamètre équatorial ; si le mouvement de la source lumineuse peut modifier la longueur d'onde des radiations qu'elle émet, il est évident que les raies du fer se déplaceront de gauche à droite, tandis que les raies telluriques conserveront une po- sition invariable. Ce déplacement, facile à calculer, sera représenté par ( 3G9 ) le nombre o,o4, qu'il faudra ajouter à o.aS et retrancher de o, 24, ce qui donne ah = o, 29 et cr/= o, 20. Ces deux intervalles,' primitivement égaux, seront à très peu près dans le rapport de 3 à 2. L'effet inverse aura lieu si l'on observe le bord occidental du Soleil. Or, ce que prévoit la théorie se réalise expérimentalement sur ces quatre raies avec une précision, une netteté qui ne laissent pas le moindre doiile. On voit, dans les /?r/. 2 et 3, rig. 1. iib cit l'ig. ■>.. ab Ctl Fifi. 3. l'aspect que prend le groupe dans les deux cas. Plusieurs savants ont bien voulu vérifier le fait à l'Observatoire de Paris : ils se sont tous accordés à affirmer qu'il est d'une évidence absohimerit incontestable. » Pour que le phénomène soit bien visible, il ne faut pas que les inter- valles ab, cd soient trop grands, car le rapport — resterait sensiblement égal à l'unité; ils ne doivent pas être trop petits, car on ne les distin- guerait plus suffisamment; les raies doivent avoir à peu près la même intensité, une grande finesse et une netteté parfaite; enfin il est nécessaire que les raies du fer soient toutes deux internes ou toutes deux externes. Ces nombreuses conditions se trouvent remplies d'une manière tout à fait surprenante dans le groupe que je signale à l'attention des savants. Il serait difficile d'imaginer un assemblage plus heureux et mieux proportionné pour rendre très visible un phénomène si délicat. Grâce à celte particu- larité, une des lois les plus importantes de l'Astronomie physique peut être soumise journellement à toutes les vérifications, à tous les contrôles. L'expérience, par sa simplicité même, échappe à toute objection; elle n'a pas recours à l'emploi de deux faisceaux lumineux, qui, n'entrant pas dans le collimateur dans des conditions identiques, peuvent produire et pro- duisent quelquefois des effets de parallaxe propres à fausser entièrement ( 370 ) . les résultats; elle se prête aux mesures les plus rigoureuses et n'exige aucun dispositif spécial. Si l'on considère qu'elle vient à l'appui d'expériences célèbres faites par d'illustres savants, il doit être permis de considérer la formule de M. Fizeau comme entièrement démontrée pour la lumière aussi bien que pour le son. » En terminant cette Noie, je dois adresser tous mes remei'ciments à l'Académie, qui a bien voulu me confier un de ses sidérostats, à M. le contre-amiral Mouchez, qui m'a prêté un excellent objectif de 12 pouces, et à M. Bisclioffsheim, qui, avec une noble libéralité, a fait tout son pos- sible pour faciliter mon installation au mont Gros. » PHYSIQUE. — Sur la cause des variations des points fixes dans les thermomètres. Note de M. J.-M, Cuafts, présentée par M . Friedel. (Extrait.) « — Il ne sera pas inutile de citer quelques expériences, qui réduisent à un rôle nul ou très petit la part delà pression dans l'élévation permanente du point zéro. » Un thermomètre (n" Vil) qui est rempli d'azote, et qui a un excès de pres^sion intérieure à 355°, a montré à cette température la même élévation du zéro que d'autres thermomètres privés d'air. Si l'on soustrait un ther- momètre à la pression extérieure de l'atmosphère, en le renfermant dans un tube privé d'air, et qu'on le chauffe, on obtient le même résultat. On obtient également une contraction du vase et une élévation du point zéro, tout à fait semblable à celle d'un thermomètre ordinaire à mercure, quand on chauffe à la même température un thermomètre à poids, ouvert à l'air. Une preuve plus frappante encore que la contraction du verre est indépen- dante de la pression consiste dans l'élévation des points zéro dans les thermomètres à gaz, sous un fort excès de pression intérieure. Je ne con- nais qu'une seule donnée sur ce sujet; elle s'applique à un grand ballon épais que Regnault a soumis à un calibrage indirect, avant et après l'avoir chauffé à 5ii°, sous une pression intérieure surpassant celle de l'at- mosphère. Il s'attendait à trouver une augmentation de volume, mais on peut déduire de ses chiffres une diminution, dans la proportion de 10 000 :9975. Cette expérience est très importante, puisqu'elle indique, avec toute la précision que Regnault savait apporter à ses travaux, que les grands ballons épais subissent, à une très haute température, les mêmes transformations que l'on peut observer à des températures inférieures avec ( 37' ) les boules minces des tlierinomèlres à mercure. J'ai souvent eu l'occasion d'observer une élévation du point zéro dans les thermomètres à gaz, et je peux mentionner deux instruments en verre ordinaire, qui, chauffés huit heures dans le soufre bouillant, ont montré, à un calibrage indirect, une contraction de la boule de 0,0028 et de o,oo33, quoique la pres- sion intérieure fût deo^jS et de o'^iQ en excès sur la pression extérieure. » On peut conclure de ces expériences que le verre soufflé à ta lampe et expose pendant lomjlemps à radian de la chaleur diminue de volume par suite d un travail intérieur, et il ri est pas démontr'é que la pression joue un râle quel- conque dans te phénomène. » La théorie émise par Despretz pour expliquer la dépression tempo- raire du point zéro peut être appliquée aussi à expliquer l'élévation per- manente du zéro, et elle sert à rendre compte de l'anomalie apparente de l'action de la chaleur, qui produit deux effets en sens contraires. Cet au- teur dit : 1 Toutes les fois que les ruoiécules d'un corps solide éprouvent un déplacement par une cause mécanique, comme la pression, la traction ou la torsion, par une cause physique, comme une élévation ou un abaissement de température, elles ne reprennent pas exactement leurs positions primitives lorsqu'elles sont soustraites à ces causes, c'est-à-dire que, si le volume a été diminué oiuaugmenté d'une manière plus ou moins considérable par une force quelconque, il reste plus ou moins longtemps diminué ou augmenté après que celte force a cessé d'agir. > » Ainsi, on peut conclure que les particules du verre écartées au souf- flage ne reviennent pas immédiatement à leur position normale à une tem- pérature inférieure; on observe, pendant quelque temps, des perturbations, et ensuite le verre peut rester très longtemps (indéfiniment ?) dans un état de tension à la température ordinaire. L'action de la chaleur, aune tempé- rature donnée (355° par exemple), en donnant une plus grande mobilité aux particules, favorise leur retour à la position normale et donne lieu à une contraction; tuais le verre, en se refroidissant à partir de cette der- nière température, retient une partie de l'écartement propre à 355°. En chauffant de nouveau à une température inférieure (à 3oo° par exemple), on pi^oduit une nouvelle diminution de volutne, et ainsi de suite, de sorte qu'un refroidissement très lent, qui produit successivement tous ces effets sur les particules du verre, doit amener le plus grand rapprochement à l'état normal, et par conséquent la plus grande stabilité. « La théorie de Despretz fut proposée pour expliquer pourquoi une aug- mentation de volume, c'est-à-dire une dépression temporaire du zéro, est C. R., iSSj, j' Semestre. (T. XCI, N" 7.) 49 ( ^72 ) produite par un chauffage à loo", et M. Lowenliirz a démontré que cette dépression disparait pendant un refroidissement très lent. On simplifie la discussion de ces pliénomènes, si l'on envisage l'élévation permanente du zéro, que l'on observe à 200°, 3oo° ou 355°, comme la disparition d'une augmentation de volume (dépression du zéro) produite à la température du ramollissement du verre, et l'on observe la marche d'une dépression tempo- raire correspondant à une température donnée dans des conditions plus favorables, en écartant préalablement la tendance à une élévation du zéro. Je ne me suis pas spécialement occupé de ce sujet, mais je demande à l'Académie la permission de lui présenter quelques observations faites pen- dant ces recherches. » La loi établie par M. Peruet pour les températures comprises entre 0° et 100°, d'après laquelle les dépressions du zéro sont proportionnelles aux carrés des températures, n'est pas vraie à de hautes températures. Un ther- momètre, par exemple, qui donne une dépression de o°,3 après une longue exposition à 100", devrait donner à 355° une dépression de 3°, 8. Les dé- pressions que l'on observe sont bien moins considérables. » On peut préparer un thermomètre en le chauffant plus ou moins longtemps à diverses températures et en refroidissant lentement ou brus- quement, ou par une période de repos, de manière à faire baisser ou monter son point zéro de quelques dixièmes de degré après qu'il a été chauffé une demi-heure à 100", et l'élévation ou la dépression peut être produite à vo- lonté, en se guidant par les vues théoriques proposées plus haut. » H est surtout important de déterminer si la plus grande stabilité, amenée par une longue exposition à une haute température et un refroi- dissement lent, correspond avec une plus petite dépression temporaire du zéro. Ce résultat parait avoir été obtenu avec les thermomètres en cristal ; mais plusieurs des thermomètres en verre de soude se sont montrés peu mo- difiés à cet égard. Le thermomètre n° VIII, mentionné dans la Communica- tion précédente, a une échelle divisée en dixièmes de degré, qui permet d'estimer avec une lunette le centième de degré. On l'a fait fabriquer avec un large réservoir supérieur, pour pouvoir le chauffer à 355", et c'est ce thermomètre qui a servi spécialement à étudier l'effet d'un long chauffage sur la dépression temporaire du zéro. Après quelques mois de repos, la dé- pression avant et après le chauffage présente à peu près la même valeur, c'est-à-dire o", 3 ou o°,4- Dix-ueuf jours après le chauffage à 355°, en chauffant une demi-heure à 100", on a diminué la plus grande tension pro- duite à 355°, et l'on a obtenu une élévation du point zéro, de 0°, 21, au lieu d'une dépression. » ( ^73 ) CHIMIE ORGANIQUE. — Sur ta fermentation nlinoUqiie rapide. Note de INI. .1. BorssixGAUi-T, présentée par M. Chevreiil. (Extrait.) Ces expériences permettent de conclure que la glycérine apparaît pendant la fermentation rapiJe. On peut se ilemander si les produits ac- compagnant généralement l'alcool, tels que l'alcool mélhylique, l'aldé- hyde, etc.. ne se forment pas en plus fortes proportions. Cette question restait en dehors du but qu'on s'était proposé, celui de faciliter l'analyse des vins très sucrés, en signalant ce fait curieux d'une fermentation ac- complie dans un liquide en ébullition, sous une pression assez faible pour (376) que la chaleur n'altère pas l'organisme du ferment et suffisante cependant pour expulser l'alcool et l'acide carbonique. » SPECTROSCOPIE. — Examen spectral du thulium. Note de M. R. Thalén, présentée par M. Cornu. « J'ai soumis à l'examen spectroscopique quelques solutions aqueuses, reçues de M. Clève, qui devaient contenir le nouveau métal thulium et j'en ai étudié le spectre d'absorption, celui d'émission et enfin les raies spectrales brillantes qu'a produites l'étincelle d'induction. » Pour les observations sur l'absorption j'ai employé deux solutions concentrées du nitrate, dont l'une, d'une couleur rose, fut annoncée comme riche en er/^ù/m, l'autre, presque incolore, riche en thulium. En comparant entre eux lesdeuxspectres d'absorption, j'ai trouvéquela plupart des bandes ont été, par rapport à leurs positions moyennes, identiques pour les deux spectres, tandis que leur intensité aussi bien que leur largeur ont varié beaucoup selon la nature de la solution employée. Ainsi, dans le spectre du thulium, où toutes les autres bandes sont beaucoup plus faibles et plus minces que les bandes correspondantes dans le spectre de l'erbium, on observe deux bandes très larges, d'une intensité très notable. La bande la plus noire, indiquée déjà dans la première Communication qu'a faite M. Clève sur ce sujet ('), est située entre les raies fraunhofériennes C et B, et très voisine de B (À^ 6840), lorsque la solution est diluée; mais, dans le cas d'une solution concentrée, elle s'étend au delà de B et s'avance presque jusqu'à la raie a (X = 6800-7070). Cette bande se distingue en ce que, toutes choses égales d'ailleurs, elle conserve parfaitement son obscu- rité, même quand on augmente beaucoup la dispersion du spectroscope. L'autre bande, située dans le bleu (). = 465o), se présente très large et assez noire dans les faibles spectroscopes, tandis qu'elle s'atténue beaucoup si la dispersion devient un peu grande. Ces deux bandes, surtout la pre- mière, doivent, il nous semble, être attribuées au thulium. » Quant aux autres bandes, quiappartiennent toutes à rerbium,je me dis- pense d'en donner ici les mesures que j'ai reprises. Comme on le sait bien, l'aspect des bandes d'absorption change beaucoup soit avec le degré de Comptes ri;n. = 348 ; enfin à la bande plus pâle X — 33o, 5 à 328, 5, un peu avant Q. » CHIMIE MINÉRALOGIQUE. — Siti Verbiiu'. Note de M. P.-T. Clève, présentée par M. Wurtz. (( La vraie erbine, caractérisée par son spectre d'absorption et par sa belle couleur rouge, a enfin, après un travail excessivement long et pénible, pu être obtenue dans un degré de pureté assez grand pour permettre la détermination exacte de son poids moléculaire. La méthode dont je me suis servi consiste dans la décomposition partielle des azotates par la chaleur. Je n'ai pu trouver encore un autre procédé. I^'erbine la plus pure que j'aie pu obtenir montrait encore des traces des raies d'absorption de la thulineet de la terre X (ou holmine). J'ai faitdelongues, mais vaines ten- tatives, pour les séparer complètement. Il n'a pas été difficile de séparer complètement l'une de ces terres, mais on n'y réussit qu'en sacrifiant une quantité considérable de matière, et dans l'erbine ainsi débarrassée d'une des autres terres on rencontre encore des traces de l'autre; or, pour la séparation de cette dernière, la quantité que je possédais n'était pas suffi- sante. La quantité d'erbine vraie qui se trouve dans l'erbine ancienne n'est pas si considérable que celle de l'ytterbine, qui formait la majeure partie de l'erbine obtenue par MM. Bunsen, Hoglund, etc. ( 382 ) » Les traces de thuliiie et de la terre X contenues dans mon erbine n'ont pu exercer aucune influence appréciable sur le poids atomique. J'ai divisé la terre, par la décomposition partielle de son azotate, en quatre fractions et j'ai déterminé le poids moléculaire des deux fractions extrêmes. La première a donné pour le mêlai (Er) le poids atomique i66,25; la dernière 166,21 et 166. Plusieurs fois j'ai obtenu le nombre 166 par la détermination du poids atomique des fractions les plus pures. Je crois que ce nombre est exact ou qu'il ne diffère de la vérité que par quelques dixièmes d'unité. Il ne diffère d'ailleurs du poids atomique de l'ytterbium ou 173 que par 7 unités. y L'oxyde d'erbium est une poudre de la plus belle et pure couleur rose, et il la conserve même après une forte calcination. Il se dissout len- tement dans les acides, pourvu qu'ils ne soient très concentrés. Son poids spécifique est, d'après une détermination de M. Petterson, 8,64. Ses sels possèdent aussi une très belle et intense couleur rouge. » Vazotale, Er'-(AzO^)° + loH^O, forme de grands cristaux, inaltérables à l'air. » Le sulfate cristallise avec 8H^0. » Le sulfate double potassicjuej Er-K^(SO*)'' + 4H^O, est très soluble dans l'eau froide. » Le sel correspondant ammoniacal, Ei'^(AzH^)%4S0'' + 8H*0, est aussi soluble. » Le Ae7eVu', o,g Raie 49^7 (Vngstriim) 0)4^ Groupe B entre /es longueurs d'onde 6866 e/688o dans iinu même après-midi. Intensité, h m ■2 . 3o 2,8 4. 3o 3,5 5.10 4i3 5.35 4,7 1) Ces expériences, comme on le voit, sont restées fort incomplètes, à cause du mauvais temps. Cependant, elles montrent quels services on doit attendre de ces mesures, pour toutes les questions qui se rattachent au spectre solaire : on voit, par exemple, qu'une seule série met en parfaite évidence la nature tellurique du groupe B. » PHYSIQUE CRISTALLOGRAPHIQUE. — Sur iéleclricilc polaire dans les cristaux héinièdres à faces inclinées. Note de MM. Jacques et Pierre Curie, pré- sentée par M. Desains. « 1 . Dans l'avant-dernière séance, nous avons présenté à l'Académie la description d'un nouveau mode de développement de l'électricité polaire dans le^ cristaux liémièdres à faces inclinées; nous avons montré pour tous Comptes rendus, i5 décembre 187g. ( 384 ) les cas connus qu'une relation constante existe entre le sens des effets pro- duits par des variations de température et le sens de ceux dus à des varia- tions de pression, relation qui permet d'énoncerle phénomène d'une façon générale en disant que, quelle que soit la force déterminante, toutes les fois qu'un cristal hémièdre à faces inclinées se contracte, il y a formation de pôles électriques dans un certain sens; toutes les fois que le cristal se dilate, les pôles électriques se forment en sens inverse. » Nous allons montrer à présent que, dans toutes les substances non con- duclrices étudiées, ce sens est lié à la position des facettes hémièdres. Pour cela nous allons passer en revue les cristaux pyroélectriques, décrire pour chacun d'eux les particularités de leurs formes ainsi que la situation des pôles électriques. Les résultats contenus dans l'énumération qui va suivre ne sont pas de nous pour la plus grande partie et sont acquis depuis long- temps, mais leur rappel était nécessaire pour établir avec netteté la con- cordance de tous les faits connus. M 2. Système cubique. — Les cristaux hémièdres à faces inclinées appar- tenant à ce système ont quatre axes d'hémiédrie qui sont les quatre axes ternaires du cube; ces directions sont aussi les axes d'électricité polaire. » £/enf/e (Friedel). — La forme hémiédrique est un tétraèdre; sur un petit tétraèdre nous avons trouvé que le pôle positif par contraction est situé vers le sommet ; le pôle négatif par contraction, vers la base. « Chlorate de soude. — Ce qui vient d'être dit pour la blende lui est ap- plicable. Helvine. — Idem. Seulement nous n'avons pu étudier sur ce minéral que l'action de la chaleur, et sur la base seulement; les cristaux étant en- châssés dans leur gangue n'ont pu être comprimés. « Système hexagonal. Tourmaline. — L'axe principal est l'axe d'hé- miédrie et d'électricité polaire; l'une des extrémités est terminée par un rhomboèdre surbaissé b' ; l'autre, par un rhomboèdre aigu e' ; le pôle positif par contraction se forme du côté du sommet e' (Hatiy). Quartz. — La forme hémièdre à fnces inclinées est un ditrièdre; il a trois axes hémièdres horizontaux allant d'iuie arête du prisme hexagonal à l'arête opposée. Si l'on coupe le ditrièdre par im plan horizontal, la section est un triangle équilatéral; les trois hauteurs de ce triangle sont les trois axes d'éleclricité polaire qui coïncident donc avec les axes d'hémiédrie; le pôle positif par contraction est situé du côté du sommet du triangle, et le pôle négatif par contraction du côté de la base (Friedel). Système orthorhomeiqtje. Topaze (Friedel). — L'axe vertical est l'axe ( 385 ) d'hémiédi'ie et aussi celui d'électricité polaire. Un cristal présentait à l'une des extrémités les facettes e' et a' (parfois hémièdres), très développées, alors qu'elles l'étaient peu à l'autre; de plus, cette dernière extrémité était polie et brillante alors que la première était rugueuse et terne; nous avons pu constater que le pôle positif par contraction était situé vers le sommet où les facettes e* et a' étaient le plus développées; mais, pour pouvoir cer- tifier le sens du phénemène, cette expérience demanderait à être reprise sur des cristaux véritablement hémièdres; ces derniers sont malheureuse- ment rares. ') Calamine. —• L'axe vertical est l'axe d'hémiédrie et d'électricité po- laire. L'une des extrémités est formée par la base p et les facettes hé- mièdres rt' et e' ; l'autre extrémité est formée par l'octaèdre aigu e,; le pôle positif par contraction est situé vers ce dernier sommet (Hauy). » Sel de Seignetlc. — La forme hémièdre la plus ordinaire est un té- J- traèdre h'-; les axes d'électricité polaire sont dirigés d'un sommet de ce tétraèdre à la base opposée; ils ne coïncident donc avec aucun des axes cristallographiques; quant à leur direction exacte, nous ne l'avons pas encore déterminée : la prévoir théoriquement ne nous a pas été possible, le tétraèdre étant irrégulier, et la trouver expérimentalement demanderait une série de mesures très délicates des quantités d'électricité développées suivant des directions voisines; du reste, cela n'a pas d'importance pour la question qui nous occupe: il suffit de savoir que l'axe va du sommet à un point de la base du tétraèdre; le pôle positif par contraction est situé vers le sommet. » SystIîme clinorhombique. Acide tartrique dioit. — L'axe horizontal est l'axe d'hémiédrie et aussi celui d'électricité polaire. Les faces e' se trouvent à une extrémité et n'existent pas à l'autre; le pôle positif par contraction se forme du côté qui porte les facettes hémièdres (Hankel). )) Sucre. — Ce qui vient d'être dit pour l'acide tartrique lui est appli- cable. » Substance pseudocubique. Boracile. — Elle se présente sous la forme d'un cubododécaèdre, avec faces d'un tétraèdre. Tl y a quatre axes d'élec- tricité polaire suivant les quatre axes ternaires du cube. Les pôles positifs par contraction prennent naissance vers les bases des tétraèdres (Hauy). » 3. Si l'on rapproche ces résultats les uns des autres, on voit que pour toutes les substances étudiées, sauf une exception, celle de la boracite, le pôle positif par contraction prend naissance à l'extrémité de l'axe d'élec- ( 386 ) tricité polaire qui porte les facettes hémièdres formant avec lui les angles les plus aigus. La boracife, qui paraît être une exception, vient au con- traire apporter au rapport ci-dessus une intéressante confirmation. M. Mallard a en effet démontré, par l'étude des propriétés optiques de cette substance, que, quoique présentant cristallographiquement la symé- trie cubique, elle est en réalité formée par la juxtaposition et l'enchevêtre- ment de douze pyramides; ces pyramides proviennent de six prismes orlhorhombiques hémièdres dont les axes d'hémiédrie sont parallèles aux arêtes du cube ('). » Sans entrer ici dans la description de ce groupement, nous ferons seu- lement remarquer que, suivant chaque moitié d'un axe ternaire du pseudo- cube, se trouvent juxtaposées trois pyramides. Du côté où se trouve la facette pseudotéiracdrique, les extrémités modifiées des axes d'hémiédrie des trois pyramides sont situées sur l'axe ternaire ; du côté qui ne porte pas de facettes tétraédriques, ce sont les extrémités non modifiées des axes d'hémiédrie des trois autres pyramides qui se trouvent sur l'axe ter- naire. L'extrémité de l'axe ternaire qui porte la facette tétraédrique et qui est négative par contraction correspond aux extrémités modifiées des vé- ritables axes d'hémiédrie. » 4. Tous les faits jusqu'à présent sont donc d'accord pour montrer que, dans toutes les substances non conductrices hémièdres à faces inclinées étudiées, il y a une même liaison entre la position des facettes hémié- driques et le sens du phénomène de l'électricité polaire. » L'extrémité de l'axe d'électricité polaire qui est terminée par le» facettes hémièdres, formant avec lui les angles les plus aigus, se charge positivement par contraction, et négativement par dilatation ; l'autre extré- mité, ou qui ne porte pas de facettes hémièdres, ou qui est formée parla base ou par les facettes hémièdres faisant avec l'axe les angles les plus obtus, se charge positivement par dilatation et négativement par con- traction. » On sentira mieux la signification physique de ce qui précède en disant plus vulgairement, mais plus rapidement, que l'extrémité la plus pointue de la forme hémièdre correspond au pôle positif par contraction, tandis que l'extrémité la plus obtuse correspond au pôle négatif par con- traction. )) ') Mallard, Âitn. des Mines, t. X. ( ^»7 ) M. V. Thenahd présente les observations suivantes au sujet de celle Communication : « Celle Communication me remet en mémoire fies expériences de mon fils, expériences qui datent bien de quinze ans, et qui lui ont donné l'oc- casion d'observer le mémo phénomène. » Il cherchait à compter les raies que développe l'argent sous l'influence de l'arc vollaïque. » L'appareil se composait d'un spectroscope à six prismes, d'une lampe Foucault et de 60 éléments de Bunsen, modèle des théâtres. Un parallélépi- pède rectangidaire d'argent, pesant bien 2''% remplaçait le charbon au pôle inférieur qui, par la direction du courant, était le pôle chaud, et une ba- guette du ménie métal était ajustée au pôle supérieur. )) Déjà il avait compté cinq cent quatre-vingts raies ; mais il en était qui disparaissaient, pour ne plus revenir que vingt-quatre heures après, quand il reprenait l'expérience, et disparaître encore. » L'arc vollaïque, avec le développement que lui donnaient 60 éléments bien montés, étant d'ailleurs très mobile, il attribua d'abord ce phénomène à cette mobilité de l'arc, et, comme elle entraînait encore bien d'autres in- convénients que chacun comprend, il eut l'idée de le fixer, en lui opposant un électro-aimant par les fils duquel passait tout son courant. Nécessaire- ment l'arc voltaïque se réduisit de longueur, il n'eut guère plus de o'",ooi; mais, par contre, son intensité lumineuse devint telle, que le nombre des raies dépassa dix-sept cents; les cinq cent quatre-vingts premières res- tèrent parfaitement visibles, et l'incertitude se reporta sur les autres. » Or, un jour qu'il faisait grand vent, et que les fenêtres étaient ou- vertes pour donner issue à l'épais brouillard vert qui remplissait le labo- ratoire, les choses allèrent comme par miracle : il ne s'agissait, en effet, pour réussir, que de ventiler la lanterne et de la débarrasser du brouillard invisible qui la remplissait et qui, sans qu'on s'en doutât, obscurcissait la lumière. » M. Desains a donc bien raison d'attribuer l'affaiblissement d'intensité des raies solaires, après a*" du soir, aux brouillards invisibles qui, à ce moment, commencent à s'élever de la Terre. « G. R., iSSo, -2' Semestre. (T. XCl, N" 7.) ^ ' ( 388 ) PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Nouveaux résultais d'ulilisation de la chaleur solaire obtenus à Paris. Note de M. A. Pifre, présentée par M. H. Mangon. « La moyenne des expériences faites par M. Mouchot dans le sud de l'Algérie, pendant l'été de 1877, comparée à la moyenne des mesures actinométriqnes de M. Violle dans le même pays à la même époque, semble montrer que l'on n'a pas utilisé plus de 5o pour 100 de la chaleur arrivant sur le sol. )) Ayant accepté de M. Mouchot la tâche de poursuivre l'étude pra- tique de ses récepteurs solaires, je me suis efforcé d'augmenter le rende- ment de ses appareils et d'en simplifier la construction. » I^es appareils que je construis aujourd'hui ont un rendement de 80 pour 100, C'est un gain de 3o pour 100 sur les anciens. Tel est le résultat important que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie. Des pesées exactes ont permis, en effet, de constater, à Paris, une utilisation de chaleur s' élevant jusqu'à la*^"', 12 par minute et par mètre carré de surface d'inso- lation, tandis que les appareils anciens n'ont jamais donné, même à Biskra, par un beau soleil d'août, une utilisation supérieure à ^"^"^,2. » Cet accroissement de rendement tient à deux causes : 1° au change- ment de forme du réflecteur; 2° au changement de forme de la chaudière. » La surface réfléchissante adoptée par M. Mouchot était celle d'un tronc de cône à génératrice recliligne inclinée de 4S° sur l'axe. La chaleur réfléchie chauffait la chaudière beaucoup plus à sa partie supérieure qu'à sa partie inférieure. Pour remédier à cet inconvénient, j'ai cherché à me rapprocher du paraboloïde de révolution. » Le nouveau réflecteur est formé de trois troncs de cône se raccordant suivant un parallèle, c'est-à-dire que sa génératrice est une ligne brisée. Le milieu de cette génératrice reste incliné à 45°. Sa partie inférieure forme un angle au centre plus ouvert et sa partie supérieure un angle plus fermé, mais tous les deux assez faibles pour que, suivant les expériences de M. Desains, la chaleur réfléchie ne perde rien de son intensité en arrivant sur la chaudière. Le foyer se trouve ainsi concentré sur une longueur beau- coup moindre, la zone de chauffage maximum se rapproche de la partie inférieure de la chaudière et les lois d'un chauffage rationnel sont mieux observées. » Cette disposition du réflecteur permet également de diminuer de moitié (389 ) la hauteur de la chaudière sans qu'il soit nécessaire d'augmenter pour cela son diamètre, car auparavant on était obligé de glisser un cylindre plein dans son intérieur, afin de diminuer sa capacité. Il en résidte que les pertes par rayonnement extérieur diminuent aussi de moitié. Cette modification est d'une importance capitale dans le cas de production de vapeur sous pression. » Le réflecteur de rnon nouvel appareil présente au soleil une ouverture utile de 9""', aS. Sa chaudière contient 5o''' d'eau. Lorsque le ciel est clair, l'ébullition s'obtient en moins de quarante minutes et la pression monte de i^"™ toutes les sept ou huit minutes. A diverses reprises, six minutes ont suffi, même pour monter de la cinquième à la sixième atmosphère. » La machine à vapeur estd'un modèle nouveau, étudié spécialement pour les récepteurs solaires. Elle fait corps avec l'appareU. Elle est établie de telle sorte que son arbre de couche conserve une direction fixe, bien qu'elle participe au mouvement d'orientation de tout l'ensemble. La pompe rota- tive qu'elle met en mouvement élève, sous pression constante, même pen- dant l'alimentation de la chaudière, 99"' d'eau par minute à 3™ de hauteur. Cela représente, pour chaque mètre carré de surface d'incidence des rayons solaires, un effet utile six fois plus grand que celui obtenu récemment à Alger avec un appareil ancien ('). Cependant, il faut remarquer que le moteur est trop fort pour le récepteur employé. Il devrait être actionné par un réflecteur ayant au moins 20""' d'ouverture utile, soit 5'^,5o de diamètre à sa grande base. Il produirait, dans ce cas, une force effective de I cheval-vapeur. » J'ajoute, en terminant, que j'ai substitué au mouvement parallactique précédemment employé pour l'orientation un mouvement analogue à celui du théodolite. Il est beaucoup plus simple que le mouvement parallac- tique. Il est plus léger et donne un équilibre plus stable sans contre-poids De plus, il rend beaucoup plus faciles et plus commodes l'alimentation de la chaudière, le placement du niveau d'eau, la distribution de la vapeur au moteur et la transmission de la force. » CHIMIE. — Production de cristaux de sesquichlorure de chrome, de couleur verte persistante. Note de M. A. Mejvgeot. (Extrait.) « Si l'on fait agir de l'acide chlorhydrique sur du bichromate de potasse en dissolution dans l'eau, on voit peu à peu le hquide se foncer, et, au bout (') Comptes rendus, séance du 2 4 '""i 1880. ( 390 ) de quelques jours, il a atteint une couleur brun noirâtre; pendant tout ce temps, il se dégage une odeur de chlore très prononcée, et, si l'on ferme le flacon, on voit parfaitement la teinte verte du gaz. » Si, maintenant, on laisse ce liquide s'évaporer lentement pendant une dizaine de mois, on trouve, en décantant, le fond du vase tapissé de beaux cristaux violet foncé de sesquichlorure de chrome Cr^CP; mais, parmi les gros cristaux violets, se trouvent de petits cristaux verls d'un sel de chrome, cristaux sur lesquels je reviendrai tout à l'heure. » L'action de l'acide chlorhydrique sur le bichromate de potasse doit, selon moi, être exprimée par la formule KO, 2CrO' + 7HCI = 3C1 -H Cr-Cl' H- 7HO + RCl. » Dans la réaction, il doit se former des traces de protochlorure de chrome, car le sesquichlorure est insoluble habituellement ; mais, lorsqu'il est mélangé avec des traces (htctô seulement, dit M. Peligot) de proto- chlorure, il devient soluble dans l'eau. Ce sesquichlorure, ainsi rendu soluble, se dépose en cristaux ayant la forme d'un polyèdre termhié par huit faces hexagonales égales. )) Mais le fait curieux, c'est la production des sels verts. En effet, d'après tous les ouvrages de Chimie : 1° les sels verts ne se forment qu'à 100°; 2° ils ne crislallisent pas; 3° ils repassent peu à peu à l'état violet. Or la production des cristaux verts a eu lieu à la température ordinaire, et, depuis plus de deux ans que je les ai, ils sont toujours restés verts. Ces cristaux sont très petits; ils sont solubles dans l'eau et présentent tous les caractères et toutes les réactions afférentes aux sels de chrome. » CtlIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur les inconvénients que présente, au point de vue des 1 éaclions physioloqiqucs , dans les cas d'empoisonnement par la morphine, la substitution de l'alcool amylique à l'étlicr dans le procédé de Stas, Note de MM. G. lÎEKGERox et L. L'IIoTE, présentée par M. Peligot. « Lu méthode généralement employée pour la recherche des alcaloïdes dans les cas d'empoisounement est celle de f.L Slas. Les organes suspects, préalablement divisés, sont traités par l'alcool en présence de l'acide tar- trique à la température de 70°. Les liqueurs, évaporées dans le vide à la température ordinaire, donnent, après une série d'opérations, une solution aqueuse acide, à base d'alcaloïde, qu'on déconipose par le bicarbonate de soude. L'alcaloïde mis en liberté est dissous dans l'élher. ( 391 ) » Pour définir un alcaloïde, on emploie le réactif cinmique (acide sulfu- riqiie, nitrique, corps oxydant, etc.) et le ;c'ar///"/5/(j.s(o/oy(V/ue (grenouille, co- baye, lapin, etc.). On conclut à l'existence d'un alcaloïde connu, lorsqu'il ya un accord complet entre les propriétés chimiques et les effets physiolo- giques. Nous avons toujours constaté que, lorsqu'un extrait provenant d'or- ganes non altérés donne des résultats négatifs avec les réactifs chimiques spéciaux, l'action sur les animaux est nulle. » Un certain nombre de modifications, basées sur le peu de solubilité de certains alcaloïdes dans l'éther, ont été apportées au procédé de M. Stas. MM. Erdmann et Uslar ont substitué l'alcool amylique à l'éther comme dissolvant; cette modification a é(é surtout recommandée pour la recherche de la morphine. L'alcool amylique est un alcool de fermentation, bouillant à une température élevée, se séparant difficilement des solutions aqueuses et présentant des effets toxiques. On doit se demander si l'emploi d'un pa- reil dissolvant dans les recherches de Chimie légale ne présente pas de graves inconvénients ('). » Nous avons donc recherché quel était le degré d'énergie toxique de cet alcool et fait, dans ce but, des expériences que nous allons rapporter. » L'alcool amylique qui nous a servi a été purifié au laboratoire ; son point d'ébuUition était de i32°. .) Piemicre expérience. — On ajoute à loo'''" d'eau distillée k/"^ d'alcool amylique qui forment une couche distincte; on aijite et on décante. Le liquide décanté et filtré est parfai- tement limpide : il n'y a donc pas trace d'alcool amylique en suspension. » A 5'' 37™ on injecte sous la peau du dos à une grenouille \"^ du liquide ; à 5''43"' l'ani- mal est immobile, dans un état de complète résolution, insensible à toute excitation; la res- piration est lente, ainsi que les battements du cœur; à 5''45'" l'animal est sans mouvement, la respiration et les battements du cœur ont cessé. » Deuxième expérience. — L'injection d'un demi-centimètre cube d'une solution de o^'',5 de chlorhydrate de morphine pour 20" d'eau, faite snr une grenouille, n'amène aucun acci- dent, et cependant la quantité de chlorhydrate de morjihine injectée est de qS"', oiaS. » Il résulte de ces expériences que des traces d'alcool amylique injectées sous la peau (') Tout récemment, dans une expertise où l'un de nous, pensant ù un empoisonnement par la morphine, avait employé la méthode de Stas modifiée, on avait observé, à la suite d'expériences laites sur des grenouilles, des effets physiologiques analogues à ceux du nar- cotisme, et cependant les réactions chimiques n'avaient décelé aucune trace de morphine. Ce résultat négatif nous a fait penser que les accidents observés chez les grenouilles mises en expérience pouvaient tenir à ce que l'extrait, bien que chauffé longtemps, n'était pas entiè- rement débarrassé de toute trace d'alcool amylique. ( 392 ) chez une grenouille amènent très rapidement l'immobilité, la résolution générale et bientôt la mort. » Dans une seconde série d'expériences nous avons pris des animaux d'assez forte taille, tels que cobayes et lapins. » Troisième expérience, — On agite avec 100'^° d'eau distillée 10'='= d'alcool amylique purifié, on décante et on filtre. L'alcool amylique étant à peine soluble, il n'en reste dans le liquide que des traces. » A 5''4i'" on injecte à un cobaye, sous la peau du dos, 2'^%5 de la solution filtrée. A 5'' 45'" l'animal est sur le coté droit, dans un état de résolution presque complet; la respi- ration est ralentie, les pupilles sont dilatées. Cet état peut facilement être confondu avec le narcotisme. Vers 5''5S"^ l'animal se remet sur ses pattes et peut marcher un peu; mais ses membres sont agités de tremblements convulsifs. L'animal se rétablit peu à peu, et une heure après il ne paraît plus sensible aux suites de l'opération. 1) Quatrième expérience. — En injectant seulement i" on n'obtient sur un cobaye aucun effet appréciable ; il en est de même en injectant sur le même animal, une demi-heure après, encore i"'. La quantité injectéefa") est suffisante pour donner lieu à des accidents; mais l'élimination se fait très rapidement, et, pour que l'effet se produise, il faut que la quan- tité de 2'='^ ait été injectée d'un seul coup. I. Cinquième expérience. — Sur un lapin on injecte 5" d'un liquide obtenu en agitant 10" d'alcool amylique purifié avec loo'^'^ d'eau distillée et en filtrant. On n'obtient aucun résultat. Une demi-heure après, nouvelle injection de 5'^'^ : rien. » Sixième expérience. — 10" du même liquide ont été injectés sous la peau du dos sur un lapin. L'expérience est faite à 4''3o"'. Au bout de quelques instants, l'animal tombe dans un état de complète résolution. La pupille est dilatée , la cornée est insensible. L'animal n'est sensible qu'aux très fortes excitations. Son état est tout à fait analogue à celui d'un animal narcotisé. Vers 4'^ 55"" la sensibilité revient, et à 5''3o"' l'animal, d'abord affaibli et un peu somnolent, paraît entièrement rétabli. » Septième expérience. — Comme il arrive souvent que l'alcool amylique non purifié renferme de l'alcool butylique, nous avons mélangé à So-'^ d'eau 5"^'^ d'alcool butylique. On a filtré. On a injecté i" sous la peau d'une grenouille. L'expérience a été faite à 5'' 19"". L'animal a été pris presque immédiatement de raideur tétanique, avec quelques secousses convulsives dans les membres et incurvation du tronc. Il y a une grande analogie entre ces accidents et ceux qu'on observe après injection d'une solution très étendue de strych- nine. » Il résulte de ces expériences que l'injection sous-cutanée, faite sur des grenouilles avec quelques gouttes, sur des animaux plus élevés tels que cobayes et lapins avec quelques centimètres d'eau agitée avec de l'alcool amylique, a donné lieu, chez ces animaux, à un coma profond, avec réso- lution des membres, insensibilité de la cornée. Il est vrai qu'au bout de peu de temps l'animal revenait à lui ; mais, par le fait de l'expérience, il avait toute l'apparence d'un animal narcotisé, » La quantité d'alcool amylique ainsi injectée est des plus faibles, et ( 39'^ ) l'action produite, ainsi qu'on l'a vu, ost presque immédiate et très énergique. » Si l'on se reporte à la description assez vngne donnée par le professeur Selmi, de Bologne, des accidents produits par l'injection des alcaloïdes cadavériques appelés ptomaires, et si l'on se rappelle que l'alcool amyliqne est employé pour l'extraction des ptomaires, on peut se demander si l'action toxique de ces alcaloïdes ne serait pas due en partie à l'alcool amylique mélangé souvent d'alcool butylique employé pour les extraire. » Nous venons de voir qu'à très faibles doses l'alcool amylique produit, chez les animaux, des accidents très voisins du narcolisme. Or, on ne peut jamais être sûr d'avoir débarrassé l'extrait cadavérique sur lequel on opère de toute trace d'alcool amyliqne. lien résulte qu'on ne peut recourir avec confiance à l'expérimentation physiologique dans le cas où, soupçonnant un empoisonnement par la morphine, on a suivi le procédé de Stas modifié, c'est-à-dire l'emploi de l'alcool amyliqne. » PHYSIOLOGIE. — Sur l'expérience du grand sympathique cervical. Note de MM. Dastue et Morat, présentée par I\î. Gosselin. « Tout ce que l'on sait des fonctions du système nerveux sympathique est fondé, à peu près uniquement, sur les deux expériences de Pourfonr du Petit (1727) d'une part, et d'autre part de Cl. Bernard et Brown- Seqnard (i85i). Pourfonr du Petit a fait connaître la direction ascendante des fibres nerveuses dans le cordon cervical, ce qui est une notion pure- ment anatomique. L'expérience de Cl. Bernard a montré que le sympa- thique cervical contenait des nerfs destinés à resserrer les vaisseaux san- guins, des nerfs vaso-consiricleurs. Les faits que nous communiquons à l'Académie complètent ces notions, en démontrant l'existence, dans ce même cordon, de nerfs antagonistes des précédents, de neifs vaso-dila- tateurs. » L'expérience qui établit ce résultat est celle même de Cl. Bernard, comme l'expérience de Cl. Bernard était celle même de Pourfonr du Petit. Cl. Bernard a rappelé que tous les physiologistes avant lui, et lui-même pendant longtemps, avaient répété l'expérience classique de Pourfonr du Petit sans en apercevoir l'effet le plus saillant; nous ajoutons, à notre tour, que tous les physiologistes ont reproduit l'expérience de Cl. Bernard sans en apercevoir l'effet le plus saillant, au moins lorsqu'on l'exécute sur (394) l'animal le plus expérimenté, sur le chien. Si nous l'avons constaté nous- mêmes, c'est parce que l'enchaînement de nos travaux nous obligeait à le rechercher, tandis que toutes les notions courantes nous en détournaient. » Voici le fait. Lorsque l'on excite le sympathique cervical, i! se pro- duit une dilatation primitive, immédiate, souvent énorme, des vaisseaux dans la moitié correspondante de la cavité buccale, c'est-à-dire dans la muqueuse du palais, des gencives, des lèvres, et dans la peau des lèvres et des joues, à la mâchoire supérieure et à la mâchoire inférieure. La rou- geur devient intense, et l'on voit se manifester en même temps les autres signes de la dilatation des vaisseaux : chaleur, tuméfaction, redressement et ombilication des poils. Tous ces signes sont exactement limités à la moitié de la face qui correspond au nerf excité. Ils disparaissent presque immédiatement quand l'excitation a cessé. Une ligne nette sépare la ré- gion rouge écarlate de la région pâle, et ce qui rend le spectacle ])lus remarquable et plus significatif encore, c'est que d'autres organes, l'oreille et la moitié de la langue du même côté, pâlissent et s'anémient, tandis que les organes précités rougissent et se congestionnent, de telle sorte que le contraste des couleurs de la langue est exactement inverse du con- traste des couleurs de la cavité buccale et le fait ressortir davantage. Ces phénomènes se sont montrés à nous d'iuie manière constante et avec une telle évidence, qu'ils constituent une bonne expérience de Cours lorsque les conditions sont favorables, c'est-à-dire lorsque la gueule est faiblement pigmentée, que le nerf n'est pas fatigué, que l'animal est traixjuille ou immobilisé par une faible dose de curare. » S'ils n'étaient si nets, ces faits seraient qualifiés de paradoxaux, car ils sont exactement opposés aux notions couramment enseignées depuis l'expérience fondamentale de Cl. Bernard et Brown-Sequard. Mais, nous nous hâtons de le dire, ils ne contredisent pas plus cette expérience cé- lèbre que celle-ci ne contredisait celle de Pourfour du Petit. Ils la complè- tent seulement. Les recherches que nous pousuivons depuis quatre ans sur l'innervation des vaisseaux nous avaient amenés à découvrir le premier vaso-dilatateur cutané qui eût encore été signalé, celui de l'oreille, et nous l'avions trouvé dans le sympathique. De même, nous avons trouvé dans le sympathique les dilatateurs du memltre inférieur, ceux du membre supé- rieur et de quelques viscères, enfin les origines des dilatateurs de la région bucco-labiale. C'est en poursuivant le trajet de ces derniers que nous sommes arrivés au cordon cervical. Sachant déjà qu'ils n'appartenaient point au maxillaire supérieur, que MM. Jolyet et Laffont ont eu tort, à cet ( 395 ) égard, d'appeler un ({ilalaieur type, qu'ils n'appartenaient uiéme pas au système nerveux de la vie de relation, puisque nous les avions niauitestés dans l'anneau de Vieussens, nous devions les retrouver dans le synijia- ihique de la région du cou. L'excitation du cordon cervical les a, en etiet, mis en évidence ( '). » ZOOLOGIE. — Signification movjihologiqite des appendices servant à ta sus- pension des chrysalides. Note de M. J. Kunceel, présentée par M. Milne Edwards. « Réaumur, dans ses Mémoires, a décrit avec le plus grand soin la trans- formation des chenilles en chrysalides; il a étudié « l'industrie des chenilles qui se pendent verticalement la tète en bas pour se métamorphoser » et a expliqué « comment la crisalide {sic) se trouvait pendue par la queue dans la place où était la chenille ». Après s'être longuement appesanti sur la manière dont la chenille desVanesses se suspendait par les pattes postérieures, l'observateur s'est attaché à décrire le mécanisme à l'aide duquel la chry- salide dégageait sa queue de la peau de la chenille et réussissait à se pendre par les crochets qui garnissent cette queue. Les auteurs qui ont décrit les transformations des Lépidoptères, Swammerdam, de Geer, Bonnet, Latreille, Godard et Duponchel, Kirby et Spence, Lacordaire, Boisduval, Westwood , Agassiz, M. Blanchard , etc. , ajoutent fort peu aux observations de Réaumur. Les uns, et c'est la grande majorité, répètent que les chrysalides des Papilionides et des Nymphalidess'attachent ou se suspendent par laqueue, suivant l'expression consacrée; les antres (Latreille, M. Blanchard) se con- tentent de dire que les nymphes se fixent par l'extrémité du corps. L'étude des chrysalides d'un grand nombre de Lépidoptères diurnes, et mieux encore l'observation des métamorphoses des Vanessa lo et «ro5 H- 4,54 80.18.25,6 + 7,0 Paris. 6 8.58.26 10. 0.28,81 .+ 4,33 79.50.29,4 -i- 7,7 Paris. 7 8.54.28 10. 0 . 26 , 26 -+- 4,39 0 HÉBÉ. 79.45.25,7 + 6,6 Paris. Avril. I 10.57 .28 11.40. 2,55 + 5,76 7 2 . 54 . 5o , 0 + 7,6 Paris. 7 I 0 . 29 . 35 11.35.49,14 -^ 5,84 72.24.27,3 H 1,9 Paris. 8 10. 2 j. 0 11.35.18,45 + 5,83 @ DiANK 72. 20. i5, 2 -; 5,0 Paris. Avril. I II. i3. 4 11 .55.46,01 - 8, ,3 98.35.11,6 -70,6 Paris. 7 10.44-24 11 .50.40,44 - 8,o5 98.18. 7,3 -71,2 Paris. 0 EUNOMIA. Avril I 11 .45.20 12.28. 7,67 + 9.49 m. 33. 46, 6 -h56,2 Paris. 7 I I. 16.29 12.22.50,68 + 9,47 I 1 I . 2 . 44 , 0 +57,7 Paris. 8 1 1 . II .42 I 2 . 2 I . 59 , 1 6 + 9,32 110.57. 5,9 +56, 0 Paris. 16 10.43. 7 12. i5.3i ,67 -1- 9,01 110. 8.53,1 460,5 Greenwich 20 10.24.31 12.12.38,89 + 9,12 109.43. 16,1 + 60,9 Greenwich @ Némaiisa. Avril i5 11.59. 9 13.27.49,50 + 5,67 90. 11.35,5 -90,2 Greenwich 16 I 1 . 54 . 24 13.27. 0,88 + 5,23 91. 1.47,9 -91,7 Greenwich 20 r 11.35.32 13.23. 52, 16 -4- 5,21 89.24.28,0 -90,6 Greenwich 24 II. 7.32 13.20.53,78 + 5,42 88.5o. 21 , 2 —89,0 Paris. 26 10.58. 16 13.19.29,37 + 5,54 88.34.34,5 -89,3 Paris. 29 10.44.29 1 3. 17.29,80 + 5,16 88.12.42,5 —90,7 Paris. 3o iQ.39.55 i3. 16.52, o5 + 4,84 88. 5.56,1 —91,6 Paris. Mai. I 10.35.23 i3. 16. i5,7o + 4,67 87.59.22,9 -96,' Paris. ( 4o3 ) Correction Correction l.ieu Dates. Temps moyen Ascension de Distance de do 1880. lie Paris. droite. l'éphémér. polaire. 1 epliémér. l'obscrvalioM @ Harmonia. Aviil. 16 Il m s 12 28.45 Il m 9 14. 1.-6,81 s H- 2,63 0 , tf 95. 1 3. 55, 7 -1 l9,"o Greenwich 20 12. 9. 4 13.57.29,27 -t- 2,72 94.55.15,8 + 18,3 Greonwicli =4 11.40. 5 13.53.32,43 H- 3,00 94.37.52,2 + .8,4 Paris. 26 I I .3o. 17 i3. 51.35,37 + 3, 16 94.29.43,7 + 17,6 Paris. 29 II .15.37 13.48. 4:'., 60 -1- 2,75 94 . I 8 . 24 , I ^ 18,3 Paris. 3o I t . 10.44 i3. 47-46, 26 -h 2,65 g4- i4-53,o -i 18,8 Paris. Mai. I II. 5.53 i3.46.5o,88 + 2,80 94.11.29,2 H-i8,7 Paris. 4 io.5i .24 13.44. 9'09 H- 2,67 94. 2. 8,8 + 17,8 Paris. 5 10.46.36 13.43. 17 ,06 + 2,65 93.59.20,6 + 18,0 Paris. 7 10.37. 4 i3.4i.36,23 + 2,70 93.54.14,2 + 19,8 Paris. 8 10.32.20 i3.4o.47»<ào + 2,78 (?) ASTRÉK U 0 Paris. Avril. 26 12 .42. 10 i4-54- 20,24 — 6,20 97.25.29,8 -29,3 Greenwich. 29 12. 18.23 i4-5i .39,00 - 6,i4 97.11.25,4 -29,8 Paris. 3o i2.i3.33 .4-50.44,73 - 6,18 97. 6.54,5 -28,4 Paris. 3o 12.22.5l 4.50.43,78 - 6,78 97. 6.5i,8 —29,4 Greenwich. Mai. I 12. 8.43 I 4.49-5o,36 - 6,24 97. 2.26,5 -29,6 Paris. 3 I I . Sg . 2 4.48. 1,61 - 6,48 96.53.47,6 — 32,2 Paris. 4 I 1 . 54 . I 2 4,47. 7,56 - 6,45 96.49.39,9 — 3l ,2 Paris. 5 I I .49-23 4-46. 13,70 - 6.44 96.45.40,0 -29,0 Paris. n / 11.39.45 I 4.44.27,07 — 6,26 96.37.57,9 -28,3 Paris. i3 I I . 20.21 I 4.39.18,55 — 6,22 96.17.57,3 -27,5 Greenwich. i5 I I . 10.52 1 4.37.41,75 — 6,01 96. 12.23,6 -29,9 Greenwich. ■7 11. I . 27 4.36. 8,12 - 6,24 @ iRiFE. 96. 7.28,9 — 3o,i Greenwich. Avril. 26 12. 19.51 1 4.41.17,51 » 92.32.59,5 w Paris. 29 12. 5.14 1 4.38.28,29 1} 92.3o.5i .0 u Paris. 3o 12. 0.22 I 4-37.32,01 » 92.30.27,0 .. Paris. Mai. I I I .55.3o 1 4.36.35,68 .. 92. 3o. II ,8 « Paris. 3 11.45.46 I 4.3443,42 « 92.30. 6,8 :> Paris. 4 11.40.55 I 4.33.47,71 ■. 92.30.21 ,8 » Paris. 5 11.36. 4 I 4.32.52,54 » 92.30.46,0 • Paris. 7- 11.26.23 I 4.3i. 3,58 .. 92.31.59,8 .. Paris. 8 II. 2 1.34 I 4-30. 9,81 » 92.32.56,8 U Paris. 1 2 I I . I I .43 I 4.26.42,68 .. 92.38.23,6 » Greenwich. i3 II. 6.58 I 4.25.53,24 .. 92.40. I i ,0 '■ Greenwich. •4 11 . 2. i3 I 4.25. 4,88 » 92.42.10,9 » Gieenwich. ( 4o4 ) Correction Correction Lieu Dates Temps moyen Ascension de Distance ( le de 1880. de Paris. droite. l'éphémér. polaire. l'éphémér- l'obserTalion. (h) Irène (suile). Mai. i5 h m s 10.57.30 h ra s 14.24.17,49 s n 92.44.21,5 II 0 Greenwich. '7 I 0 . 48 . 7 14.22.46, 12 » 92.49.13,0 )) Greenwich. i8 10.43.28 14.32. 3,49 II 92.51 .56,0 » Greenwich. 32 10.25. 3 14. 19.20,58 .- 93. 4.32,8 ., Green-wich. 24 10. 6.39 14.18. 8,10 V 93. II .5o,7 .. Paris. 36 9.57.42 14.17. 1,77 )) 93.19.50,8 i) Paris. 28 9.48.50 14.16. 1,49 - 93.28.25,5 .. Paris. 29 9.44.26 14.15.33,54 (Îm) Héra 93.33. 1,5 1} Paris. Avril 26 II. 5.13 13.26.26,60 — o,3i 90.38.54,5 _u 2,2 Paris. 29 io.5i . I I 13.24. i3, I 7 — 0,04 U •0 Paris. 3o 10.46.33 1 3. 23. 29,99 '- o,o5 90.22.44,1 + 1)1 Paris. lAIai. I 10.41.54 13.22.47,83 -1- 0,18 90.19. 6,0 + 3,9 Paris. 4 10.38. 4 1 3 . 20 . 45 , I 4 - 0,45 90. 8.5i,9 — 2,8 Paris. 5 10.23 .29 i3.20. 6, 17 - 0,57 90 . 5 . 54 , I H- 2,9 Paris. 7 10 . i4-23 13.18.51,87 — o,i6 © Ino. 90. 0. 8,9 4.6 Paris. Avril .3o 10. 10. 6 13.46.57 ,76 + 17,75 79.15.21,1 + 53,6 Paris. Mai. ' lo. 5.37 12.46.34,79 + 17.75 (43) Ariane 79.12.43,1 -+■1 Î5,9 Paris. Mai. 4 12.14.43 i5. 7.41,30 + 3,93 112. 5.47,3 -4- 6,9 Paris, 7 12. 0. I i5. 4.46,88 + 3,91 111.48.34,3 + 14.3 Paris. 8 11.55. 7 i5. 3.48, 3i + 4>i7 111.42.34,7 + 7.' Paris. 12 11.44.47 14.59.52,69 + 4.35 111.17.11,1 j_ 9.1 Greenwich i5 ii.3o. 6 14.56.58,79 + 4,07 I 10.57 .22,6 + 7.' Greenwich 17 I I .20.22 i4.55. 6,07 + 4,07 110.43.56,8 + 8,1 Greenwich 34 10. 37.30 .4.49- 3,54 ^- 4i09 I 09 . 56 . 39 , I + 'o>9 Paris. 25 10.32.46 14.48.16,85 + 4,08 109.49.57,5 + 9.9 Paris. 26 10.28, 6 i4.47.3i,54 + 3,95 109.43.18,7 -f- 8,6 Paris. 27 10.23.27 14.46.48)02 + 4,01 109.36.43,6 + 7.' Paris. 28 10. 18.49 i4 .46. 6,11 + 4.o5 iog.3o. i4,2 + 7>2 Paris. 39 10. 14. i3 14.45.25,82 -h 4,00 109.23.49,8 + 7,4 Paris, Juin 3 9.56. 7 14.43. 3,i4 -1- 3,83 0 Vest/i 108.59. '0)6 + 7.0 Paris. Mai. 22 i3. 3.57 16.58.41,37 + 1,54 io5. 7.15,7 H- 5,4 Greenwich 24 12,44.54 16.56.49,88 + .,54 io5. 9.52,8 + 5,1 Paris. ( 4o5 ) » Correction Correction Lieu Dates Temps moyen Ascension de Distance c le de I8S0. do Paris. droite. l'éphémér. 0 Vesta polaire. l'éph émér. l'observation Mai. 28 h m s 12.25. 19 h III s iG. 52. 56. 56 S -t- 1,54 0 t II io5. i5.53,7 Il •,6 Paris. 29 12.20.22 16. 5i. 56, 63 + i»49 io5. 17.37,0 — 1,0 Paris, Juin. 2 12. 0.87 16.47.53,48 + 1,41 io5.25. 18,4 -\- 4.3 Paris. 3 I I . 55 . 4o 16.46.52,42 -h 1,57 105.27.24,4 + 4,9 Paris. 7 I I .45. 12 16.42.48,02 + 1,45 io5.36.32,6 -1- 5,1 Greenwich 8 I I .40. 16 16.41 ■47>82 -1- 1 ,5o 105.39. °'4 -^- 4,6 Greenwich 1 1 I I .25.3i 16. 38. 5o, 36 + 1,56 105.46.53,6 + 5,3 GreenTvicii 12 I I .20.38 16.37.52,56 4- 1,57 105.49.41,4 + 6,4 Greenwich 21 10.37.22 16.29.58,57 + 1,63 106,18. 3,1 -t- 6,3 Greenwich a2 10.23.21 16.29. '2,4' -h 1,49 106.21 .3l,2 4- 4,9 Paris. 23 10. 18.40 16.28.27,55 + 1,47 io6.25. 7,1 -1- 5,6 Paris. 24 10.14. ■ 16.27.44,19 + 1,43 I 06 . 28 . 46 , 2 -4- 5,4 Paris. 28 9.55.4. 16.25. 7,20 -t- «,47 106.44. 3,8 4- 4,6 Paris. 29 g.Si.io 16.24.32,22 + 1,48 (?) Iris. 106.48. 4,5 -f- 5,6 Paris. Juin. 28 12. 26. I 5 18. 56. 5,83 + 3,73 109. 82.27 >7 — 5,5 Paris. 29 12.21 . i5 i8.55. 2,11 + 3,74 109.31 .37,6 — 7,0 Paris. » Les comparaisons se rapportent, pour Cérè.s, Junon et Vesta, aux éphémérides du NnuticcU ^Imanac; pour Diane, Némausa, Ino, aux Circu- laires du BerUner Jahrbuchj pour Héra, à l'Éphéméride publiée dans les Comptes rendus (8 mars 1880). » Toutes les autres observations se rapportent au Berliner Jahrbuch. I) Les observations de Paris ont été faites par M. H. Renan. » PHYSIOLOGIE. — Caractères dislinciifs de la pulsation du cœur, suivant qu'on explore le ventricule droit ou le ventricule gauche. Note de M. Maret. K Les expériences dans lesquelles nous avons étudié, M. Chauveau et moi, la pression du sang dans les ventricules du cœur nous ont fait voir que les phases des variations de cette pression ne sont pas les mêmes dans les deux ventricules. Le cœur droit donne dès le début de sa systole le maximum de son effort, tandis que, dans le ventricule gauche, la pression s'élève d'ordiniiire jusqu'à la fin de la phase systolique. ( 4o6 ) » J'ai cherché longtemps si la pulsation du coaur, qui traduit les change- ments de consistance des ventricules, c'est-à-dire les variations delà pres- sion du sang dans ces cavités du coeur, n'offrirait pas les mêmes diffé- rences de forme, et j'ai constaté en effet que, suivant la région où l'on explore la pulsation, on recueille des tracés déformes différentes. » Le cœur de l'homme présente son ventricule droit un peu en avant, son ventricule gauche un peu en arrière ; il suit de là que, si l'on ap- plique l'explorateur de la pulsation dans le quatrième espace intercostal et au-dessous du mamelon gauche, c'est la pulsation du ventricule droit qu'on doit recueillir, tandis que, si l'on place l'explorateur o^jOZi ou o",o5 plus en dehors en faisant coucher le patient sur le côté gauche, on doit obtenir le tracé du ventricule gauche. » On constate, en effet, que les deux tracés ainsi obtenus présentent des caractères différents et tels que la théorie les faisait prévoir; mais, comme la position du cœur varie assez souvent d'un sujet à un autre et comme certaines maladies peuvent augmenter encore ces variations individuelles, il ne serait pas prudent de s'en rapporter exclusivement au lieu où la pulsa- tion a été recueillie pour affirmer qu'elle tient à l'un ou à l'autre ventricule. J'ai dû chercher un contrôle qui levât toute hésitation à cet égard : mes expériences m'en ont fourni plusieurs, parmi lesquels je ne citerai que les deux suivants. » 1° Le cœur droit et te cœur gauche ne se comportent pas de ta même ma- nière pendant un arrêt de ta respiration. » On sait que le poumon est plus facilement traversé par le sang quand on respire que pendant l'arrêt respiratoire ; il en résulte qu'une stase se pro- duit dans le cœur droit si la respiration est arrêtée. On voit aussitôt changer les caractères de la pulsation du cœur droit ; celle-ci perd de son amplitude et finit par être trois ou quatre fois plus faible qu'au début de l'arrêt respira- toire, lorsque cet arrêt s'est prolongé pendant trente à quarante secondes. Cette diminution d'amplitude de la pulsation du cœur se produit par suite de l'élévation du minimum des courbes; les sommets restent toujours sur la même ligne horizontale. L'explication de ce phénomène est très simple : il tient à ce que le cœur, se vidant de moins en moins, à cause de la résistance pulmonaire, offre de moins en moins ces chutes de pression qui traduisent sa vacuité. » Si l'on explore le cœur gauche pendant l'arrêt respiratoire, au lieu d'une diminution d'amplitude des pulsations on constate, au contraire, que celles-ci offrent un léger accroissement. ( 4o7 ) » 2° Relentissement des ondes aorliques dans le tracé de la putindon du ven- tricule gauche. » J'ai maintes fois signalé la solidarité intime qui unit les variations de la pression du sang dans le ventricule gauche et dans l'aorte, solidarité d'où résulte une similitude de forme entre les pulsations du ventricule gauche et de l'aorte pendant la période syslolique. J'ai même ohservé que, si une influence quelconque, en faisant baisser la tension artérielle, fait naître des ondes dans l'aorte, ces ondes retentissent dans le tracé de la pression du ventricide gauche, où elles se traduisent par une bifurcation ou une trifur- cation du sommet, selon que les ondes aortiques sont au nombre de deux ou de trois pendant la systole du ventricule. )) On voit apparaître ces ondes sur les pulsations cardiaque et aortique quand on f;iit baisser la tension artérielle par l'exercice musculaire, par l'inhalation de nilrite d'amyle, par l'hémorrhagie, etc. On les voit naître aussi après un effort prolongé quelque temps avec occlusion de la glotte. » Sur l'homme, nous ne pouvons constater directement l'existence de ces ondes sur l'aorte, mais nous devons admettre qu'elles existent dans les mêmes conditions où nous les voyons se produire sur les grands mammifères. Or, dans ces conditions, le tracé du ventricule gauche pré- sente des ondulations multiples, tandis que le ventricule droit ne montre ces ondes qu'à l'état de vestige et par propagation de voisinage. » Des deux signes que nous venons de donner pour distinguer auquel des deux ventricules appartient la pulsation que trace le cardiographe, le premier est le plus facile à employer et semble devoir être très utile dans la pratique médicale, où souvent les signes d'auscultation ne permettent pas de déterminer avec certitude sur quelle moitié du coeur porte une lésion valvulaire. » ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE. — ^xern/j/e remarquable de foudre verticalemetU ascendante. Note de M. A. Thécul. » Pendant l'orage de jeudi soir, 19 août, il y eut des cas de foudre qui me paraissent dignes d'être signalés à l'Académie. Les étincelles, ou plutôt les traits fulgurants qui traversaient horizontalement la nue, avaient une dimension extraordinaire. Quelques-uns avaient en apparence la largeur de ma main, c'est-à-dire environ o"',o8 à o'^jOg; mais ce ne sont pas ceux-là que je veux signaler. Plusieurs autres s'élevaient verticalement, de ( /io8 ) derrière les arbres de la place Jussieu, à une distance qui devait être com- prise dans l'enceinte de l'Entrepôt des vins. Il me semble qu'ds parlaient de paratonnerres de cet entrepôt, que pourtant je ne distinguais pas, la nuit commençant. » Le premier que j'aperçus, et quelques autres ensuite, s'élevaient isolé- ment, puis s'éteignaient à une petite hauteur, en s'épanouissant en un magnifique éclair à peu près circulaire, dont la lumière diminuait du centre à la circonférence. L'un de ces épanouissements, moins étendu que les précédents, plus nettement délimité au sommet que sur les côtés, très lumineux, avait une figure obovée, large de o", 20 à o™, 25, terminant la colonnette de feu. » Epfin, à deux reprises, je vis deux de ces colonnetteslumineuses,s'élevant simultanément et parallèlement, à une distance que je jugeai égale à l'in- tervalle de deux paratonnerres voisins. A une certaine hauteur, qui ne devait guère dépasser celle des paratonnerres, elles se précipitaient l'une vers l'autre, exactement à angle droit. Elles étaient alors terminées en pointe et s'éteignaient, sans déflagration et sans bruit, avant de s'être réunies. » M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perle douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Dominique-Alexandre Godwn, Correspondant de la Section de Botanique, décédé à Nancy. Cette nouvelle est communiquée à l'Académie par une Lettre de M. Paul Godron, fils de notre regretté Correspondant. MEMOIRES LUS. M. Ch. Brame donne lecture d'une Note portant pour titre: « Des cyclides et des encyclides » . (Renvoi à la Section de Chimie. ) /jun ) MEMOIRES PRESENTES. PHYSIQUE. — Le Soleil induirait semiblement la Terre alors même que son pouvoir magnétique serait sinijitenient égal à celui de notre globe. Induction de la Lune par la Terre et variation diurne lunaire des boussoles terrestres j par M. Qui.T. (Renvoi à la Section de Physique.) « Le Soleil induit la Terre de diverses manières : par sa rolalion, parla vitesse du globe sur l'orbite, par la rotation de la Terre et par les va- riations qu'd éprouve dans sa constitution électrique. Je montrerai plus tard que les forces électromotrices dues aux trois premières causes sont la première environ i4 fois plus grande que la deuxième, et celle-ci environ ■72 fois plus forte que la suivante. C'est de l'induction due à la révolution de la Terre que je vais ni'occuper; si elle est sensible, la ré- sultante des trois forces le sera aussi. Avant de traiter cette question, il est bon de rechercher jusqu'à quel point la Terre induit avec efficacité les conducteurs qui, à sa surface, sont animés de très faibles vitesses relatives. » J'ai mis à plat, sur une table, lui nudtiplicateur rectangulaire dont le fil communiquait par ses deux bouts avec les extrémités fixes du fil d'un galvanomètre. Pendant une demi-révolution du multiplicateur, qui était produite autour d'un axe parallèle aux longs côtés du rectangle et très rapproché de l'un des faisceaux du fil, la vitesse du milieu du faisceau le plus éloigné de l'axe était à très peu près de o",! par seconde et l'ai- guille du galvanomètre se déviait de plus de 85°. La théorie de ces sortes d'expériences permet de passer du fait observé dans un lieu déterminé au fait général et d'en conclure que, sur tous les points du globe, l'induction des conducteurs en mouvement relatif produit des effets sensibles lorsque la vitesse est de o™, i, pourvu que la direction de cette vitesse ne fasse pas un trop petit angle avec celle tie l'aiguille d'inclinaison. Comme le mou- vement de rotation commun à la Terre et au conducteur ne produit pas d'induction, on peut en faire abstraction et regarder dans ce qui précède la vitesse relative connue une vitesse absolue. » Admettons maintenant que la Terre et le Soleil aient le même pouvoir magnétique, de telle sorte que, à parité de longitude et de latitude, l'ori- gine des longitudes étant convenablement choisie, la déclinaison, l'incli- C. R., 1880, 2' Semestre. (T. XCI, ^• 8.) ^4 (4io ) naison et l'intensité magnétiques soient égales sur les deux surfaces. Il est clair que deux conducteurs égaux éprouveront des inductions égales s'ils sont placés en deux points correspondants des deux surfaces, et qu'ils soient animés de vitesses relatives égales et inclinées du même angle sur les directions des deux forces magnétiques. Le conducteur qui se mouvra à la surface du Soleil avec une vitesse relative de o"*, i éprouvera donc une induction sensible, comme nous l'avons montré par une expérience faite sur la Terre. » Menons un rayon vecteur du centre du Soleil à celui de la Terre, et concevons le conducteur placé sur ce rayon tour à tour à la surface du Soleil et au centre de la Terre. Dans ces deux positions, il se mouvra parallèlement à la direction que suit le globe, et il aura sur le Soleil une vitesse relative de o'", i et dans le globe une vitesse égale à celle de la Terre. Il s'agit de comparer les deux forces éleclromolrices produites dans ces deux conditions. » En général, la force électromotrice produite par le Soleil sur un con- ducteur et due à la vitesse de ce dernier est proportionnelle au produit de trois quantités : la force magnétique D de l'astre au point où se trouve le conducteur, la vitesse Y de ce mobile, et le sinus de l'angle d que la direction de la vitesse fait avec celle de la force magnétique. Sa valeur est donnée par cette formule KDVsinr; Sur (ui même rayon vecteur mené du centre du Soleil, la force magnétique, qui reste sensiblement parallèle à elle-même, varie à peu près en raison inverse des cubes des distances; elle s'affaiblit donc beaucoup lorsque la distance devient très grande. Mais cela n'empêche pas que la force électro- motrice ne puisse conserver une valeur très notable : il suffit en effet que, par compensation, la vitesse devienne assez grande. Cette force ne chan- gerait même pas si la vitesse, restant parallèle à elle-même, variait en rai- son directe du cube des distances. » Si le conducteur placé au centre de la Terre avait une vitesse absolue deo™, I, la force éleclromolrice qu'il éprouverait serait 9887158 fois plus faible qu'à la surface du Soleil, ce nombre étant le cube de 214,68 et la dislance de la Terre au Soleil étant de 214,68 rayons solaires. Sa force électromotrice resterait la même que sur le Soleil si sa vitesse devenait 9887153 fois o"", 1 , ou de 98871 5™, 8. Comme cette dernière vitesse est envi- ( 4ii ) ron 32 fois plus grande que celle de la Terre, il s'ensuit que le conducteur éprouvera une induction Sa fois plus faible qu'une force dont les effets sont rendus sensibles par des expériences faites sur la Terre; elle est donc elle-même une force sensible, et à plus forte raison en est-il ainsi de la résultante des trois inductions. » On arriverait à une conclusion analogue si aux points correspondants de la Terre et du Soleil, la déclinaison et l'inclinaison restant les mêmes, l'intensité magnétique était 2,3,... fois plus faible sur le Soleil que sur la Terre. Si Von remarque que dans notre expérience on aurait pu très notablement diminuer la vitesse de rotation du multiplicateur sans que l'écart de l'aiguille du galvanomètre cessât d'être sensible, on en conclura que l'induction de la Terre par le Soleil ne pourrait être insensible que si le pouvoir magnétique de l'astre était de beaucoup inférieur à celui de la Terre. Cette grande faiblesse de pouvoir magnétique n'est pas probable, et il est naturel de supposer, au contraire, un grand pouvoir magné- tique à un astre qui, sous tant de rapports, jouit d'une puissance énorme. » Par ce genre de raisonnement, et sans être obligé de faire d'hypo- thèse, on verra facilement que l'induction delà Lune due à sa révolution au- tour de la Terre donne lieu à une force électromotrice qui est ai fois plus petite que celle dont les effets sont rendus sensibles par une expé- rience faite sur la Terre, et qui, par conséquent, est elle-même sensible. Comme l'induction du satellite produite par la rotation de la Terre est 27 fois environ plus grande que la précédente, ainsi que nous le verrons plus tard, la résultante sera une force sensible, et il en sera de même de la réaction sur les courants électriques particulaires de la Terre, ce qui nous conduira à une variation diurne des boussoles terrestres qui est ré- glée sur les heures lunaires. » M. P. -A. Picard adresse une Note relative au mouvement alternatif d'iuie machine magnéto-électrique actionnée par le courant d'une machine dynamo-électrique, mouvement qui a été signalé dans une Note récente de M, A. Gérard, portant pour titre : « Sur un paradoxe électro-dynamique ". (Commissaires : MM. Edm. Becquerel, Jamin, P. Thenard.) M. A. Netter adresse une Note intitulée: «Fait expérimental démontrant que, chez les fourmis, il n'y a ni langage antennal ni échange d'idées ». (Commissaires : MM. H. Milne Edwards, Ein. Blanchard.) ( /|I2 ) M. MouRGUE adresse un Mémoire portant pour litre : « Origine, nature et rôle économique des atterrissemenis primitifs ». (Commissaires : MM. Daubrée, Hébert, Des Gloizeaux.) M. MouRGUE adresse une Note « Sur le rôle de la phlogose névrasculaire pneumogastrique dans les maladies du cœur ». (Renvoi au Concours des prix de Médecine et Chirurgie.) M. Ed.m. Lippmann adresse un Mémoire intitulé: « De l'alimentation dans le ii^ réginiput de dragons ». (Renvoi à l'examen de M. Larrey.) M. Rattieu adresse une Noie concernant un moyeu de combattre le Phylloxéra par l'échaudage des vignes. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) Le Mémoire de M. J. Boussixgault sur la termentation alcoolique rapide, dont un extrait a été inséré aux Comptes rendus de la séance précédente, est renvoyé à l'examen d'une Commission composée de MM. Chevreiil, Pas- teur et Wiulz. M. PoiNCARÉ demande et obtient l'autorisation de retirer du Secrétariat son Mémoire sur les formes cubiques ternaires et quaternaires, sur lequel il n'a pas été fait de Rapport. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : i" Une Brochure de M. fF.-À. Goodyear, publiée par ordre du gouver- nement du Salvador, sur les phénomènes volcaniques survenus eu dé- cembre 1879 et janvier 1880, dans la région d'Ilopango, département de San Salvador. (Cette Brochure est transmise à l'Académie par le Consul général de la République du Salvador.) 1° Deux Ouvrages de M. J. Cral, écrits en langue allemande et portant (4.3 ) pour litres : « Manuel du service télégraphique, 3' édition, 1880 », et « Los éléments du service télégra|)hiqiie, 8"^ édition, 1880 ». PHYSIQUE. — Sur les vnrintioiu (ht coef/iciciit de dilalalioii du verve. Note de M. J.-3I. Cuafts, présentée par M. Friedel. « Dans des Communications précédentes, j'ai essayé de compléter les expériences d'antres observateurs et de résumer les théories les plus im- portantes sur les variations des points fixes des thermomètres; mais il reste à discuter la question de la variation du coefficient de dilatation du verre; ce phénomène, qui présente un inconvénient bien plus grave que les va- riations déjà observées des points fixes, paraît avoir échappé jusqu'ici à tous ceux qui se sont occupés du sujet. » Si la boule d'un thermomètre se contracte d'une manière permanente toute la colonne de mercure est déplacée sur l'échelle, d'un certain nombre de degrés, et l'on corrige chaque observation de température en déduisant ce chiffre du nombre observé; mais, si le coefficient de dilatation v;irie, l'in- tervalle entre deux points fixes varie en conséquence et la graduation devient inexacte. Des thermomètres chauffés longtemps à 355° ont eu lenr coefficient de dilatation diminué, de sorte que, pendant que le point zéro est monté de t degrés, le point 100 est monté à 100 H- ^ + l' . La Table sui- vante fait voir la valeur de celte variation sur sept thermomètres : I. U. III. Déplacement du zéro 23,o 24,0 26,0 Déplacement du point 100. 28,9 24,45 26,85 Intervalle de o" à 100°. .. . 100,9 'oo,45 100, 85 100, 5 180,7 100,8 100, 5 » On ne peut pas attribuer une grande exactitude à ces chiffres, parce qu'un système erroné de graduation ou un calibrage défetuenx |)eut influer sur les résultais. On a cherché une preuve plus positive de l'existence de ce phénomène, en laisant des expériences avec un thermomètre à poids. Le coefficient luoyen de dilatation du verre, k, fut déterminé par la méthode de Regnault entre o" et 100", ol entre 0° et 2i6",i/|. Le thermomètre fut alors vidé de mercure, renfermé dans un tube scellé pour le protéger contre la poussière, chauffé dans le soufre bouillant pendant cent heures el refroidi graduellement pendant cinquante heures. La Taille suivante IV. v. VI. vu. &s ir,o i5,8 "'7 7.' ■'>7 16,6 12,2 ( 4i4 ) donne les valeurs du coefficient moyen de dilatation ha avant le chauffage et k^ après le chauffage : o"- loo".. . . /,„= 0,00003788, 0,00002788, 0,00002781, 0,0000277g, » ^4= 0,00002743, 0,000027^0, 0,00002740, 0,00002789, 0°-2l6°,l4. /^a= 0,0000297g, 1) /-j = o , 000029 1 4. » La variation du coefficient observée n'aurait augmenté que d'en- viron o°,28 la valeur de 100° sur l'échelle de ce thermomètre; mais l'effet moins prononcé de la chaleur, dans ce cas, s'explique probablement par le fait que le réservoir de ce thermomètre était formé d'un tube en verre rançais ordinaire, tandis que les thermomètres examinés pUis haut avaient des boules soufflées à la lampe. On remarque que la valeur de la variation du coefficient devient plus considérable pour la plus haute température. » Un plus grand nombre d'observations à des températures différentes permettrait de calculer la loi qui fixe les valeurs de k suivant la formule /îj = « + ht^ CL-, et il serait intéressant de déterminer si ces valeurs deviennent identiques pour une même espèce de verre après un long chauffage et un refroidisse- ment lent. Cette question aune importance pratique pour la fabrication des thermomètres, parce que, s'd est exact de supposer que les irrégularités dans le coefficient de dilatation d'un verre puissent venir des divers degrés de tension (') produits pendant le soufflage de la boule, et que l'on puisse les faire disparaître par le traitement indiqué dans ces essais, on pourrait revenir à l'idée de Regnault de définir les espèces de verre par leur com- position chimique, de sorte que, en déterminant le coefficient de dilatation propre à chaque espèce, on pourrait déterminer d'avance la marche d'un thermomètre fait avec ce verre. Un verre contenant une forte proportion d'oxyde de plomb serait convenable pour ces études, parce que toutes les recherches de Regnault, aussi bien que les observations que l'on vient de décrire sur la dépression plus faible des points zéro, indiquent l'usage du cristal pour des thermomètres qui doivent servir à des mesures ( ') L'existence d'un élat de tension dans le verre refroidi brusquement paraît être dé- montrée parles expériences de il. Dufour, qui a trouvé qu'il y a un dégagement de chaleur quand on fait éclater les larmes bataviques. M. Dahlander a observé qu'une tension méca- nique appliquée à un fil métallique augmente son coefficient de dilatation par la chaleur. ( 4>.'5 ) très exactes de température jusqu'à i 5o°. Ce sont des questions que je n'ai pas essayé de ^poursuivre plus loin; ces recherches ont eu pour but de trouver les moyens pratiques de remédier aux plus graves inconvénients des thermomètres destinés à servir à de hautes températures. » L'usage est déjà répandu de thermomètres à éclielle limitée, c'est- à-dire ayant une échelle qui n'indique que les températures entre deux points choisis comme limites, 200° à 3oo° par exemple, et ces thermo- mètres sont les seuls qui doivent être employés dans des expériences exactes à de hautes températures, parce que ce sont les seuls qui permettent de chauffer toute la colonne de mercure. Les thermomètres à échelle limitée que l'on fabrique à Paris ont l'avantage sur les thermomètres alle- mands de donner le point zéro et quelques divisions jusqu'à l\° ou 5°; à partir de là, un réservoir soufflé sur la tige reçoit le mercure correspondant à la partie de la tige que l'on veut supprimer (de 5" à 200° par exemple). On voit facilement qu'un déplacement considérable du point zéro dans un tel thermomètre fait monter le mercure dans le réservoir, et il est très important de rendre la boule incapable de se contracter avant de remplir le thermomètre. Un essai dans cette direction, fait avec un thermomètre en verre ordinaire français et avec un autre en verre de soude allemand très fusible, démontre que l'on peut arriver à un bon résultat en chauffant pendant cent heures dans le soufre bouillant et en refroidissant lentement pendant cinquante heures. Ces thermomètres furent ensuite remplis de mercure, laissés pendant deux mois en repos, et leurs points zéro furent dé- terminés; après ce traitement, on les chauffa pendant quarante-huit heures à 355°, et l'on trouva que les points zéro avait monté de moins de un degré. Il faudrait essayer si une autre opération, plus facile à exécuter dans une fabrique, ne pourrait pas donner des résultats encore meilleurs; on pourrait, par exemple, employer un refroidissement très lent et mettre ime semaine pour faire passer un thermomètre de la chaleur rouge sombre à la température ordinaire. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'acide lungsloliorique. Note de M. D. Klein, présentée par M. Wurtz. « Quand on introduit dans une solution d'un tungstate alcalin, main- tenue à l'ébuUition, de l'acide boiique, il ne se produit pas de dépôt d'acide tungstique : il se forme des borates et lui paratungslate. Le tungstate de ( 4i6 ) sodium donne lieu, en particulier, à la réaction exprimée par l'équation i2Na-0,Tu0^4- aSBoO'H^ = 5Na=0, i2TiiO' + 7(Na-0,2Bo=0') -h /jaH^O. Le sel correspondant de potassium donne lieu à une réaction analogue, ne différant de celle-ci que par la nature des borates formés. » Avec le tungstate de sodium on obtient une eau mère très dense, qui finit par abandonner des cristaux de paralungstate et un sel en masses radiées qu'une cristallisation subséquente déconi[)ose en borax et para- tungslate de sodium. C'est probablement une combinaison moléculaire de ces deux sels. Quand on augmente la proportion d'acide borique et qu'on prolonge l'ébullilion, on donne lieu à la produclion de sels particuliers. En maintenant à l'ébullition pendant quatre à cinq heures SooS"^ de tungs- tate de sodium et ^So^'' d'acide borique dissous dans 4''' d'eau, et séparant les produits formés par voie de cristallisations successives, nous avons d'abord obtenu divers polyborates de sodium, puis comme résultat final en- viron Soo^'' d'une eau mère d'une densité su|)érieure à 3. Ce liquide, ab.ui- donné k lui-même pendant un mois, a fini par se prendre en une masse vis- queuse, blanchâtre et opaque, ayant tout à fait la consistance d'un mastic. Jusqu'à présent nous n'avons pu eu extraire aucun produit offrant assez de garanties de pureté pour être susceptible d'analyse. » Avec les sels de potassium on obtient une réaction beaucoup plus nette; les cristallisations s'opèrent avec une facilité remarquable, » Quand on opère comme il a été dit ci-dessus, avec poids égaux d'hy- drate borique et de tiuigstate de potassium, on obtient par concentration et refroidissement : » 1° Un dépôt d'acide borique et de pentamétaborate monopotassique Bû'0"'RH' + 2lF0; » a" Un sel en cristaux aciculaires, qui se dépose ensuite (sel A); « 3° Une cristallisation confuse, mélange de divers sels; » 4° Un deuxième sel en cristaux aciculaires analogue au premier, mais de composition différente (sel B); I) 5° Une cristallisation confuse, mélange de divers sels, dont quelques- uns fort solubles. » Nous n'avons pu convenablement étudier, jusqu'à préseni, que le pre- mier sel aciculaire (sel A). 11 est aisé de le purifier par cristallisations et la- vages à l'alcool. Ce sel est assez soluble dans l'eau; à 20°, 9 parties d'eau ( 4>7 ) en dissolvent environ 5 parties. A chand, l'ean en dissout trois à qnalro fois son poids. La densité de sa soiiiiion saturée à 20° est i,3G. » Son analyse présente cerl.iiiics (lifficidfps; nous avons dû appliquera l'acide i)orique qu'il renferme le seul procédé analytique employé : l'expul- sion par le traitement à l'acide fliiorhydrique et l'évalualion par différence. )> La potasse et l'acide tnngstique ont été dosés par le procédé de M. jNIar^ueritte. Nous avons o!)fenu les résultats suivants : Eau cliasscc à 190° 8,02 7 1 73 7 lOfi Perte par calcina lion 1 )4<' i ,35 » Acide tungstiqiie 8r,2'> Si ,08 So,'jf) Poiassc 6,90 6,G6 " Anhydriile borique et perte (par (lifiï'rence) . 2,45 3, 18 » Total.. 100,00 100,00 >i « La perte par calcination comprend évidemment une certaine propor- tion d'acide borique; elle ne représente pas tout entière l'eau combinée, dont les dernières traces ne s'en vont que difficilement. En chauffant ce sel avec ménagement à inie température voisine du rouge sombre jusqu'à cessation de perte de poids, et évitant toute influence réductrice, on le dé- compose totalement ; d jaunit: la perte par calcination est alors limitée à 0,7 pour 100. Telle est, probablement, la proportion à laquelle s'élève l'eau qu'une température de 190" ne chasse pas. » Nos analyses concordent assez bien avec la formule : II Aq 7,64 2HO 1,39 9TUO' 80,93 2K'0 7,29 Bo^O'. 2,85 100,00 » Sur les 2™°' d'eau de constitution, 1""' se sépare au-dessous de 190°, l'autre au rouge sombre. » Nous faisons des réserves quant à l'existence dans ce sel de 2™"' d'eau de constitution; ce qui, toutefois, rend leur existence probable, c'est qu'il possède une réaction aci le assez tranchée et que i™"' d'eau au moins ne se sépare qu'à une température assez élevée. » La proportion d'acide carbonique chassée en fondant ce timgsto- borale desséché à 190° avec im poids doiuié de carbonate de soude con- cordp avec les nombres que nous a donnés l'analyse. C. K., iS8o ■i' Semestre (7.XCI, N 0.' 33 (4>8) ,) Cette perte, dans deux essais, a été de 17,71 pour 100 et de 17,54 pour 100, rapportée à 100 parties de sel à ii"'»^ d'eau de cristallisation. » Dans les conditions de l'expérience, i"""' d'anhydride borique déplace ^moiji'ajjjje carbonique; quant à l'anhydride borique, on sait qu'il se sub- stitue à l'acide carbonique équivalent à équivalent. » Le calcul nous a donné, pour la perte de poids dans cet essai, 9C0=-I-H'0= 17,56 pour 100. » L'acide tungstoborique diffère, quant à sa constitution, de divers autres acides borotungstiques que nous avons pu préparer; c'est l'ana- logue de l'acide décatungstique inconnu, ,0 (Tu ^ ^'^^) - 6H^0 =:. (TuO'V», 4H=0. » Il se forme par l'union à 9™°' d'acide tungstique, de 1™"' d'hydrate OI-T dimétaborique Bo-O- , avec élimination de 6""'^ d'eau. Sa formation ^ ^ OH est exprimée par l'équation suivante : q('Tu^^'°"V^fBo^/^'°°V6"'0=:9TaO%Bo^O%4H»0 ^\ \o,oHy V \o,oHy » Nous avons pu isoler cet acide, en employant la méthode suivie par M. de Marignac pour préparer les acides silicolungstiqiies. » L'acide tungstoboriqne rend donc probable pour l'acide tungstique l'existence d'anhydroliydrates supérieurs à l'acide métatungstique, de vé- ritables acides polytungstiques analogues aux acides polymolybdiques , qui, eux, sont parfaitement étudiés. » Ainsi se trouve confirmée une des prévisions d'Auguste Laurent. 1) 11 est plus que probable, il est même certain pour nous que Laurent, avant éturlié les borates et les tungstates, doit forcément avoir obtenu le sel que nous signalons, ou un sel analogue, qu'il aura pris pour un tungstate. » Nous n'en avons cependant pas trouvé trace dans ses OEuvres; mais, par le seid fait qu'il a étudié séparément les borates et les tungstates, il a dû rechercher les réactions réciproques de ces sels et de leurs acides géiîérateurs ( '). " (M Ce Iravail a été fiit au lahoratoire de AI. Wiirt?.. ( 419 CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les produits de la distillation de ta colophaue. Note de M. A». Rexard, présentée par M, Wuriz. « Les produits de la distillation de la colophane, soumis à de nom- breuses distillations fractionnées, après avoir été agités avec de la lessive de soude pour les débarrasser de plusieurs acides de la série grasse, four- nissent, entre autres hydrocarbures que je me propose d'étudier, un car- bure bouillant de io3° à io6°, dont l'étude fait l'objet de la Note que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie. M Pour l'avoir pur, on le lave une dernière lois avec de la lessive de soude, on le sèche sur du chlorure de calcium, on le laisse ensuite en contact pendant quelque temps avec du sodium, puis enfin on le distille sur un fragment de ce même métal dans un courant d'acide carbonique. » Il a donné à l'analyse les résultats suivants : C H C"H'=exii;e 87,2 87,3 87,5 12,7 12,7 12,5 100,0 qui conduisent à la formule C H' ^, confirmée par sa densité de vapeur, qui a été trouvée égale à 3,22 (théorie, 3,3i). » Ce carbure, pour lequel je propose le nom lïheplène, est incolore, mobile; il possède une odeur partictUière, il est soluble dans l'alcool et l'éther. Sa densité à + 20°= o,8o3i. Il est sans action sur la lumière po- arisce. Il bout de 103" à loG". » Placé sur le mercure dans une cloche pleine d'oxygène, il absorbe rapidement ce gaz, en même temps qu'il se forme une très petite quantité d'acide carbonique. » Il est sans action sur les solutions ammoniacales de chlorure cuivreux ou de nitrate d'argent. » Traité par le chlore, il fournit des produits résineux en dégageant de l'acide chlorhydrique. Le brome réagit sur lui avec violence en dégageant de l'acide bromhydrique. » En faisant tomber ce corps goutte à goutte sur le carbure refroidi et abandonnant ensuite le mélange, en présence d'un excès de brome, pen- dant deux ou trois jours à l'ombre, ou obtient un liquide épais qui, lavé à l'eau alcaline pour enlever l'excès de brome, laisse une huile lourde, oran- ( 420 ) gée, qui, traitée par l'étlier, laisse déposer un composé brome cristallisé que l'on purifie par quelques cristallisations clans l'élher bouillant et dont l'analyse conduit à la formule CH^Bt^. Ce corps fonda i34° et, vers i 5o°, se décompose en dégageant de l'acide bromhydrique. » Si dans l'opération précédente on abandonne le mélange en présence d'un excès de brome pendant buit ou dix jours au soleil, jusqu'à ce que tout dégagement d'acide bromhydrique ait cessé, on obtient un dérivé liexabromé liquide, isomère du précédent, qui se présente sous forme d'une huile très épaisse, de couleur brune. Comme son isomère solide, l'heptène hexabromé liquide se décompose vers iSo" en dégageant de l'acide bromhy- drique. » Enfin le brome peut encore donner avec l'heptène un bibromure C'H^'Br^. Pour l'obtenir on fait tomber goutte à goutte une solution du carbure dans l'éther dans une solution de brome également dans l'éther et bien refroidie. Les deux corps se combinent sans dégagement d'acide bromhydrique. On cesse d'ajouter du carbure un peu avant que la li- queur de brome soit complètement décolorée. En l'abandonnant ensuite à l'évaporation spontanée dans des capsules, on obtient le bibromure sous forme de cristaux blancs très instables, qui, quelques minutes après leur formation, verdissent en dégageant de l'acide bromhydrique. Ce n'est qu'en déteiminant la quantité de brome nécessaire poiu' saturer un poids connu d'heplène, ce dont on est averti par la coloration rouge que prend la li- queur, que j'ai pu arriver à établir sa composition. » L'acide nitrique fumant réagit sur l'heptène avec beaucoup de violence en donnant naissance à des produits résineux. Avec l'acide nitrique de den- sité 1,1 5, l'attaque est calme et ne conuiience que vers 80°. Il ne se pro- duit pas de vapeurs nitreuses, mais il se dégage de l'oxyde de carbone mé- langé d'un peu d'acide carbonique en même temps qu'il distille un mélange d'acide acétique et d'acide formique. Quant au résitiu de l'opération, après l'avoir fait boiullir quelque temps avec de l'acide nitrique ordinaire pour dissoudre la petite quantité de résine qui a pris naissance, on le soun)et à l'évaporation, et par le refroidissement on obtient une masse cristalline formée par un mélange d'acide oxalique et d'acide succinique. «L'heptène, traité par l'acide chlorhydrique gazeux, se colore en vert foncé sans produire de chlorhydrate; il en est de même si l'on fait usage de sa solution dans l'alcool ou l'éther. Chauffé à 100° en tube scellé avec de l'acide chlorhydrique aqueux, il n'est pas sensiblement attaqué et on le letiouve à peu près intact après l'opération. (42. ) » Traité par l'acide sulfiirique ordinaire, ou mieux l'acide sulfiirique fumant, l'iiepténe s'échauffe en dégageant de l'acide sulfureux. En opérant avec précaution et en refroidissant, presque tout le carbure se dissout dans l'acide. Après vingt-quatre heures de contact, en ajoutant de l'eau, on voit remonter une couche hiuleuse qui, distillée a[)rès avoir été lavée à la soude et séchée sur du chlorure de calcium, commence à bouillir vers i lo"; il passe alors de l'heptène non altéré, puis la température monte rapidement au delà de 200°. Eu soumettant à des distillations fractionnées les produits recueillis de 200° à 25o°, on obtient un carbure polymère du premier, le diheplène CH"*, bouillant de 235" à 240°, qu'on purifie par une dernière distillation sur du sodium dans un courant d'acide carbonique. M Soumis à l'analyse, il a donné les résultats suivants : G" H" exige C 86,9 87,5 H 13,2 12,5 lOOjO >) Ce carbure est très oxydable; exposé à l'air, il se résinifie ?apidemenf. Introduit au-dessus du mercure dans une éprouvette pleine d'oxygène, il absorhe ce gaz huit à dix fois plus vite que l'heptène. Il est sans action sur la Imnière polarisée. Quant à la liqueur acide provenant de l'action de l'acide sulfurique sur l'heptène, elle renferme une petite quantité d'un acide sulfoné, dont le sel de baryum est très soluble et incristallisable. I) Enfin l'heptène peut s'unir avec les éléments de l'eau pour former un hydrate cristallisé, sur lequel je me propose de revenir prochainement, et que l'on obtient en abandonnant dans des ballons incomplètement bouchés quelques centimètres cubes de carbure et d'eau ('). » GÉOGRAPHIE. — Sur le projet d'élablissemenl d'une station hospitalière aux sources de l'Ogôouéj par lu Comité français de l'Association africaine. Noie de M. MizoN, présentée par M. de Lesseps. « La production industrielle s'est considérablement développée en Eu- rope, pendant que les nations autrefois tributaires des usines européennes se sont appliquées à manufacturer chez elles les produits ouvrés que nos (') Je me fais un devoir de signalera l'Académie le concours que m'a prêté dans ce tra- vail M. Henri Rôze, élève du laboratoire de l'École d'industrie de Rouen. ( 422 ) industriels exportaient. Les débouchés diminuaient en ruéme temps que s'augmentait le nombre des fabriques européennes, et c'est ainsi que s'ex- plique, en grande partie du moins, la crise commerciale et industrielle que subit l'Europe. Il importe de rechercher de nouveaux marchés de consom- mation. » La Chine, avec ses 4oo millions d'habitants, paraissait devoir con- sommer des quantités de produits européens; mais les Chinois, trompant notre attente, achetant peu et nous vendant leurs matières premières, attirent à eux le numéraire européen. » L'Ah'ique, que l'on considérait comme un vaste désert inhabité, s'est heureusement révélée à l'Europe, toute différente, grâce aux voyages en- trepris depuis le commencement du siècle. Très fertile, peuplée de près de I20 millions d'habitants qui sont avides de marchandises européennes, l'Afrique semble destinée à absorber largement tout l'excès de la pro- duction européenne. Les nations européennes ont toutes vu cet avenir, et chacune d'elles cherche le meilleur moyen de pénétrer à son profit dans l'intérieur du continent africain, par la voie la plus courte ou la plus éco- nomique. » Au point de vue de son exploitation commerciale, l'Afrique peut être divisée en sept régions, dont cinq, connues, sont en contact avec les Eu- ropéens. Les deux dernières régions, qui sont les plus vastes, les plus peuplées, et plus importantes que les cinq premières réunies, compren- nent le bassin du Niger et celui du Congo. Le bassin du Niger est peuplé d'environ 20 millions d'habitants; celui du Congo de 4o millions. » Les essais tentés jusqu'ici pour pénétrer directement dans les bassins du Niger et du Congo, en remontant ces fleuves à partir de leur embou- chure, ont malheureusement été infructueux. Le de! ta du Niger, marécageux, sous un climat torride, semble interdire toute organisation permanente. Le Congo, navigable pendant 80 milles jusqu'aux chutes de Yellaba, devient aussitôt impraticable sur un espace de aSo milles, jusqu'à Slanley- Pool, à cause des sauts et des rapides. A partir de Stanley-Pool, le fleuve, sur un cours de Bood""", n'a qu'un seul obstacle. » Il était évident que, pour arriver à l'exploitation régulière des deux grands et riches bassins du Niger et du Congo, il fallait éviter leurs em- bouchures, les tourner; or, de toutes les nations européennes, la France est celle qui est dans la meilleure situation pour tenter cette entreprise et y réussir. En effet, deux fleuves secondaires, partant de nos colonies du Sénégal et du Gabon, et s'enfonçant dans l'intérieur, ne sont séparés du ( 423 ) Niger et du Congo que par des plateaux étroits. Qu'une route soit frayée ou qu'une voie ferrée soit installée sur ces plateaux séparatifs, et aussitôt les deux grandes roules commerciales du Soudan viendront déboucher, l'une dans notre colonie du Sénégal, l'autre dans notre comptoir du Gabon. » Nos établissements du Sénégal, réduits, il y a trente ans, aux quatre points de Saint-Louis, Gorée, Bakel et Joal, se sont étendus vers l'intérieur; notre commerce, affranchi des tributs que l'on payait aux riverains, a pu s'effectuer en toute sécurité; le pavillon français a flotté sur le haut Sénégal et sur la Faleiné. MM. Mage et Quentin ont pénétré jusqu'à Segou et par- coiu'u le plateau qui joint les deux fleuves. » La route commerciale du Niger est donc connue, ouverte. Aujourd'hui une mission étudie cette route, et dans quelques années les produits du Bornou, après avoir descendu le Binoué, remonté le Niger pour redes- cendre le Sénégal, arriveront à Saint-Louis ou à Dakar après avoir par- couru 800 lieues en eau. » Si l'on examine le bassin du Congo, plus vaste, plus peuplé que celui du Niger, on est frappé d'y voir une situation identique : un vaste fleuve pénétrant au cœur de l'Afrique, traversant des régions fertiles, peuplées, d'après les estimations des derniers voyageurs, d'environ 4o millions d'ha- bitants; une emhouchure qui ne permet pas de le remonter à partir de la mer. Mais, comme pour compléter la similitude, un autre fleuve, l'Ogooué, débouchant dans notre colonie du Gabon, permet d'arriver jusqu'à un point où, par la traversée d'un plateau sablonneux, sans ondulations Mp- préciables, sans végétation, on arrive à la partie navigable du Congo. » Eu 1867, le Congo n'était connu que par les dires des Noirs. A cette époque, le Delta fut visité et le fleuve exploré, jusqu'à sa jonction avec le N'Goumié, par les canonnières de la station. Des chaloupes à vnpeur, ap- partenant à des maisons de commerce, le remontèrent jusqu'à S:im-Quita,où des factoreries furent fondées : ces factoreries existent encore et reçoivent les produits du haut Ogooué, c'est-à-dire l'ébène, l'ivoire, le bois rouge, qui, s'il n'est pas d'une grande valeur commerciale, assure aux navires venant au Galion un fret de retour, et surtout le caoutchouc, employé aujourd'hui à tant d'usages et devenu l'une des matières premières les plus recherchées. )) M,\L de Brazza et Baliay ont remonté l'Ogooué et traversé le plateau qui sépare ce fleuve de l'Alima, grand affluent du Congo, sans saut ni ra- pide, se jetant dans le fleuve au-dessus de sa dernière chute. » Le Comité français de l'Association africaine va fonder une station aux sourcesde rOgôoué,près du plateau où prennent naissance, avec l'Ogooué, ( 424 ) l'Alima et la Licona, tontes deux tributaires du Congo; il est vraisem- blable que, de ce plateau, d'autres rivières doivent couler vers le Binoué on le Chiré. Dans ce dernier cas, le niveau du lac Tchad étani peu inférieur à celui du plateau, on pent supposer que ces rivières auraient un lit peu accidenté et qu'en conséquence une nouvelle voie serait ouverte, de ce côté, au commerce du Soudan, qui viendrait aboutir tout entierà nos deux colonies du Sénégal et du Gabon. » I^a slalion que le Comité français de l'Association africaine va fonder sur le haut Ogooué sera scientifique et hospitalière : » Scientifique, elle poursuivra la reconnaissance hydrographique du haut fleuve; elle étudiera le pays environnant au point de vue de laGéographie, des produits naturels du sol et des cultures qui pourraient y èlre faites, des conditions de l'exploitation commerciale de la contrée. » Ilospildlière, et organisée dans ce but militairement, sur le modèle des postes sénégalais, elle prêlera un appui constant et désintéressé aux voya- geurs, aux commerçants, à tous ceux qui, ayant un but scicntifiqiie, civi- lisateur ou commercial, viendront dans cette partie de l'Afrique; elle ha- bituera les peuples de ces régions à la vue et auconlact des Eurt)péens, elle leur fera connaître la France, dont le pavillon flottera sur la station. » M. Maxgot adresse un projet de conslniclion de deux tunnels entre la France et l'Angleterre. I.a séance est levée à 4 heures. J. B. EBRATÀ. (Séance du iG août 1880.) Fa^'e 3q3, lignes 5 et 6, au lieu sur les ordonnées, on obtient pour l'hydro- ( /P9 ) gène des lignes sensiblement droites depuis la tempéra tnre ordinaire jus- qu'à ioo°. Pour les températures voisines du point critique, les courbes de l'acide carbonique et de l'éthylène deviennent très rapidement droites après l'ordonnée minima, et l'aspect du faisceau des courbes construites de lo" en io° montre de suite que, la température croissant, celles-ci se relèvent dans leur ensemble et finissent par devenir des lignes droites sensiblement parallèles à la partie rectiligne dont il vient d'être question. » Le coefficient angulaire de ces lignes a une importance considérable ; en effet, d'après le cboix des coordonnées, l'équation générale des courbes, étant pv=J[p)^ devient, quand les lignes sont droites, pc = «p -{- b, ou ^(1» — «) = const. En écrivant sous la forme p — a = -> on voit que, pour /? = ce ,(' = «; «est donc le plus petit volume que puisse prendre la masse gazeuse sous une pression illimitée. » Dupré avait déduit de considérations exposées dans son Ouvrage la relation /j(p + c) = const., comme second degré d'approximation de la loi de Mariolte; c était négatif pour l'bydrogène, et positif pour les autres gaz, Cette loi, dite du covoUime, se vérifie assez bien pour l'hydrogène au moyen des nombres de Regnault; pour les autres gaz, la vérification est beaucoup moins satisfaisante, ce qui devait être. » L'interprétation du covolume de Diipré n'a donc rien de comunui avec la quantité a définie plus haut, et la loi du covolume ne saurait être consi- dérée que comme une formule empirique, s'appliquant assez approximati- vement dans des limites très restreintes de température et de pression. » M. Hirn a admis a priori, ce qui est loin d'être évident, que, la partie variable du volume étant (f — <'o), if^ étant le volume atomique, on devait avoir, pour les gaz chez lesquels le travail interne est négligeable, p{v — Vo)^= const. Cette hypothèse se trouve justifiée par mes recherches, en ce sens que la forme des courbes m'a conduit directement à l'expres- sion p(t^ — a) — const., comme loi limite aune température suffisamment élevée. » Dans le cas où l'on pense qu'il n'y a plus lieu de négliger l'action réci- |)roque des molécules, M. Hirn admet une pression intérieure, s'ajoutant, dans la formule, à la pression extérieure : j'ai déjà fait voir, et mes nou- velles recherches montrent encore plus clairement, que, même en tenant compte du volume atomique, la pression interne ne peut expliquer les écarts ( 43o ) de la loi de Mariotte; pour l'acide carbonique, par exemple, à 35° et entre jQQatm çf ^oo^'", la formule p{v — «) = const. s'applique régulièrement, sans qu'il soit nécessaire de faire intervenir la pression interne, laquelle, au contraire, entre r''^'"et loo""", jouerait un rôle tellement important, qu'elle devrait rendre compte de la plus grande partie de la variation de volume, ce qui est évidemment contradictoire. La formule /?((' — a) = const. peut être interprétée en disant que les choses se passent comme s'il y avait, entre les particules matérielles, un fluide infiniment subtil, suivant rigoureuse- ment la loi de Mariotte, les particules n'ayant d'autre effet que d'occuper un certain volume et fonctionnant comme de simples parois. » Pourquoi ce fluide ne serait-il pas l'éther condensé ? Ce fluide doit certainement jouer un rôle dans la théorie des gaz et des liquides. Imagi- nons les molécules entourées de petites atmosphères d'éther condensé; voici ce qui arrivera : tant que les molécules seront assez écartées pour pouvoir, tout compte tenu des volumes des atmosphères d'éther, se mou- voir assez librement, la théorie des chocs développée par M. Clausius peut tout expliquer; les molécules s'entre-gênant de plus eu plus quand le volume diminue par la pression, une partie de la force vive de translation passant dans les mouvements intérieurs ou dans ceux de rotation, le produit pv diminue; quand les atmosphères d'éther finissent par se toucher, les mou- vements de translation sont sensiblement éteints, la pression contre les parois est produite par la réaction de l'éther formant un fluide continu, dans lequel sont noyées les molécules, et la loi p{i> — a)= const. est suivie rigoureusement, sauf des perturbations secondaires pouvant t( nir, par exemple, à l'attraction réciproque des molécules; je crois, toutefois, que cttte attraction est bien plus faible qu'on ne le pense généralement, et qu'on lui attribue une grande partie du travail qui s'effectue, non pas entre les molécules, mais dans l'intérieur de celles-ci. Cela s'applique, non seulement aux gaz, mais aux liquides, ces corps paraissant soumis à la loi p{^v — tt)^= const. avec une assez grande exactitude : c'est ce qui a lieu pour l'acide carbonique liquide à i8°, entre loo^'^'et 400""", )) Quand la température s'élève , les petites atmosphères d'éther se dilatent, leur rôle devient de plus en plus prépondérant, et l'on peut se rendre compte ainsi facilement de l'effet de la température sur la compres- sibilité. )) J'ai calculé, au moyen de mes résultats numériques, les coefficients de dilatation de plusieurs gaz entre des limites variées de pression et de tem- pérature; ces variations peuvent devenir énormes pour l'acide carbonique; ( 43i ) le coefficient moyen de dilalation, ramené à l'unité de volume, rst, entre /(0° et Go°, égal à 0,0074 sous la pression de 40™ de mercure, à o,o5o sous la pression de 80™ et à 0,0037 sous la pression de 32o"; sous 80'" de pression, le volume de l'acide carbonique double en passant de 40" à 60°. » Je résume ici les lois relatives à la dilatation et à la compressibilité, auxquelles m'ont conduit les recherches faisant l'objet du présent Mémoire: » 1° Le coefficient de dilatation des gaz (pour des températures non trop supérieures à la température critique) augmente avec la pression, jus- qu'à un maximum, à partir duquel il décroît ensuite indéfiniment. » 2° Ce maximum a lieu sous la pression pour laquelle le produit /j<' est minimum, alors que le gaz suit accidentellement la loi de Mariotle. » 3° Ce maximum diminue pour des températures de plus en plus éle- vées et finit par disparaître. » 4° A w"^ température suffisamment élevée, la compressibilité des fluides est représentée par la formule ^(c — a) = consl., a (') étant le plus petit volume que puisse occuper la masse de fluide; c'est la loi limite. Pour chaque gaz, a a une valeur spéciale. » 5° Pour les pressions inférieures à la pression critique, l'écart, d'abord positif pour une températiue suffisamment basse, devient nul, puis négatif, la température croissant; mais, à partir d'une certaine valeur négative, il diminue indéfiniment sans changer de signe. » 6" Pour les pressions comprises entre la pression critique et une limite supérieure, spéciale à chaque gaz, la période pendant laquelle l'écart est positif est précédée, à plus basse température, d'une période où il est négatif, de telle sorte que l'écart change deux fois de signe. » 7° A partir de la limite supérieure de pression indiquée dans la loi précédente, l'écart est toujours négatif, quelle que soit la température; il diminue en général quand la température augmente, sauf pour les pressions voisines de la limite, où sa variation est plus compliquée. » Ces écarts (de la loi de Mariotte) sont relatifs, bien entendu, à deux pressions quelconques, choisies arbitrairement dans les limites de pression indiquées par les lois. » (') a étant rapporté à l'unité tle volume, à 0° et sous la pression uormule, j'ai trouvé les nombres suivants : Acide carbonique 0,00170 Éthylùne 0,00282 Hydrogène 0,00078 ( 432 ) M. Ch. Brame adresse un Mémoire « sur les vapeurs de mercure, d'iode et de soufre, à la température ordinaire ». (Renvoi à la Section de Chimie.) CORRESPONDANCE. L'Académie de Stanislas, de Nancy, adresse à l'Académie le Volume de ses Mémoires pour l'année 1879. Ce Volume contient, en particulier, le dernier travail de noire regretté Correspondant, M. D.-A. Godron, sur les « modifications qu'éprouvent les plantes des lieux humides ou des eaux tranquilles, lorsqu'elles se dé- veloppent accidentellement dans une eau courante ». SPECTROSCOPIE. — Observation d'une protubérance solaire le 3o août 1880. Note de M. L. Thollon, présentée par M. Mouchez, « J'ai eu l'occasion aujourd'hui même, à l'Observatoire de Paris, d'exa- miner une protubérance solaire que je crois devoir signaler à l'Académie, en raison de ses dimensions extraordinaires et des particularités vraiment curieuses de sa formation. » Vers II"" du matin, alors que j'observais le Soleil depuis un certain temps, et en un point où je n'avais encore rien remarqué, j'ai aperçu, par- tant du bord oriental du Soleil, et près de l'équateur de cet astre, un jet lumineux mince et très brillant. Observé avec la fente étroite de mon spec- troscope, ce jet m'a présenté des déviations de la raie C paraissant corres- pondre à une vitesse de SS*™ par seconde. En continuant à l'observer, je vis ses dimensions s'accroître d'une manière extrêmement rapide, en même temps que son éclat diminuait sensiblement, surtout vers la base. » Au moment où la protubérance vint passer par le point de tangence, ce qui eut lieu vers i2''/|5'", elle avait atteint des proportions vraiment prodigieuses, tout eu conservant la forme d'un jet lumineux d'une direc- tion presque normale au bord du Soleil. J'en fis alors des mesures répétées en laissant courir l'image du Soleil sur la fente du spectroscope et obser- vant le temps écoulé entre les instants des passages de la base et du som- met [iZ& pour le passage du Soleil et 3G' pour le passage de la prolubé- ( 4'^3 ) rance). J'ai trouvé ainsi pour la hauteur de la protubérance une valeur au moins égale à la moitié du rayon solaire, soit environ 343 000""". » Lorsque je terminais mes mesures, la protubérance avait déjà perdu beaucoup de son éclat, mais le sommet restait encore brillant. Quelques minutes après, c'est-à-dire vers i'' de l'après-midi, elle n'était plus qu'à |3eine visible. » En terminant, je dois signaler une particularité qui m'a vivement frappé : tandis que la partie inférieure et la partie moyenne de la protubé- rance donnaient une déviation de la raie C vers le violet, le sommet pré- sentait au contraire une déviation à peu près égale du côté du rouge. Je me borne pour le moment à signaler le fait, sans vouloir en tirer aucune conséquence. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les amylamines de l'alcool amyUque inaclif. Note de M. R.-P. Plimpton, présentée par M. Wurtz. « L'amy lamine a été obtenue d'abord par M. Wurtz dans le cours de ses recherches classiques sur les éthers cyaniques [Annales de Chimie et de Phy- sique,2>^ série, t. XXX, p. 447)- M. Hofmann l'a préparée, en même temps que les bases secondaire, tertiaire et quaternaire correspondafites, par l'action de l'ammoniaque sur le bromure et l'iodnre d'amyle. Plus tard, M. Silva a démontré que les aminés secondaire et tertiaire se forment en même temps que la base primaire dans la réaction découverte par M. Wurtz. » Depuis, M. Pasteur a découvert ce fait imporlantque l'alcool amylique de fermentation est en réalité un mélange de deux alcools, l'un actif, l'autre inactif, et M. Wurtz a démontré que le pouvoir rotafoire de l'alcool actif se maintient dans les dérivés de cet alcool. Il paraît donc désirable de pré- parer les aminés amyliques en opérant isolément sur l'un et sur l'autre al- cool, isolés à l'état de pureté. Cela est possible depuis que M. A. Le Bel a indiqué un procédé qui permet de les séparer [Comptes rendus, t. IjXXVII, p. 1021) et qui consiste à traiter le mélange par le gaz chlorhydrique : l'alcool inactif est attaqué d'abord et converti en chlorure. » On a donc préparé une quantité notable de ce chlorure inactif. Il bout à 100°, 5. Examiné au polariscope dans un tube de i"", il s'est montré inactif, Ce chlorure est attaqué très lentement à 100°, soit par l'ammo- niaque aqueuse, soit par l'ammoniaque alcoolique. A i5o°, toutefois, il est complètement décomposé, en une heure ou deux, par l'auunoniaque c. R., 1880, 2» Semestre. (T, XCI.No 8.) ^1 ( 434 ) alcoolique. Le mélange riu chlorure avec un peu plus de son poids delà solution ammoniacale salurée a été chauffé à iSo" dans un autoclave par portions de aoo^' à 3oot-''' de chlorure à la fois. La pression ne dépasse pas 17'"'". La masse cristalline ainsi obtenue est épuisée par l'alcool chaud, qui laisse du chlorure d'ammonium, et la solution filtrée est distillée à sic- cité. Le résidu, qui est un mélange de chlorure, a été distillé avec de la potasse jusqu'à ce que le thermomètre marquât 1 10° : il passe de l'amyla- mine, qu'on sature par l'acide chlorhydrique ; la solution, évaporée, laisse séparer une trace d'alcool amylique. L'amylamine inactive pure, séparée du chlorhydrate et rectifiée à plusieurs reprises sur la potasse caustique, bout à 96°, 5 sous la pression 766""". Une petite quantité d'humidité abaisse le point d'ébullition de 2° à 3°. Densité à 22°, 5 : 0,7517. » M. Wurtzavaitindiqué 95°pour le point d'ébullition de l'amylamine, IMM. Brazier et Gosleth 93°, M. Custer 92°-93°. » L'amylamine obtenue par M. Schwanerl bouillait pareillement à 97° [Annalen der Cliemie und Pharmacie, t. Cil, p. 221). » Le chlorhydrate d'amylamine, très soluble dans l'alcool chaud, est in- soluble dans l'éther. On y a trouvé : Théorie. Cl 28,85 28,74. Le chloroplatinate se dépose de l'eau chaude en lamelles : Analyse. Théorie. Pt 33,43 33,66. Le sel d'or se dépose en lamelles jaunes, par le mélange des deux solutions et par l'évaporation lente en cristaux clinorhoinbiques ressemblant à ceux de i'augite. Il se dissout dans l'alcool et dans l'éther. » La diamylaniine et la Iriamylamine inactives se trouvent dans le ré- sidu des bases brutes d'où l'amylamine a été séparée, sous forme d'une couche oléagineuse, qui a étéséchée sur de la potasse et soumise à la dis- tillation fractionnée; au-dessous de 200" on a employé l'appareil Le Bel- Henninger. » On a obtenu ainsi les fractions suivantes : 0 o Alcool amylique i25-i3o Diamylaniine iSS-iSj Mélange de diamylamine et de triamylamine. . . 2io-235 Triaraylamine 235-239 ( 435 ) » Cettedeinièrefractionaétédistilléede nouveau: latriamylaminea passé à 237°. Comme on aindiqué 256° pour son point d'ébullilion, j'ai cru néces- saire d'employer une nouvelle méthode pour la séparation de ces bases, et qui consiste à traiter par l'éther le mélange dis chlorures. Celui de triamylamine s'y dissout; celui de diamylamine y est insoluble. Ce dernier cidorure, purifié par cristallisation dans l'eau, a fourni une diamylamine bouillant à iSS*^. M. Hofmann a indiqué 176°, M. Custer 187°, pour un produit préparé avec la niirosodiamylamine. » Le chlorhydrate de diamylamine est en magnifiques lames : Analyse. Théorie. Cl 18,3 18,34 Peu soluble dans l'eau chaude. Le chloroplatinate cristallise bien; il se dissout dans l'alcool, mais non dans l'eau. L'analyse a donné : Théorie. Pt 26,89 ^7' '^ Le sel d'or est en aiguilles insolubles dans l'eau, solubles dans l'alcool. » La triamylamine, séparée de son chlorhydrate pur, bout à 287° (non corrigé). M. Hofmann indique 256°. C'est un liquide oléagineux, insoluble dans l'eau. Le chlorhydrate se dépose de l'éther en prismes déliés. Le do- sage de chlore a donné : Théorie. Cl i3,i i3,36 Il est très soluble dans l'éther et dans l'alcool, moins soluble dans l'eau. Il fond au-dessous de 100°: » Le chloroplatinate est insoluble dans l'eau : Analyse. Théorie. Pt 22,8 22,78 Le sel d'or cristallise de l'alcool en magnifiques aiguilles, insolubles dans l'eau. ■; Dans la réaction qui donne naissance à ces bases, il ne paraît pas se former de base quaternaire. « J'ajoute que i""^ de chlorure a donné iS^"" à 20»'^ d'amylamine, iSo^"^ de diamylamine et environ l'io^'' de triamylamine (' ). » (') Ces recherches ont élé faites au laboratoire de M. Wurtz. (436) ZOOLOGIE. — Les Étoiles de mer des régions profondes du golfe du Mexique. Note de M. Edm. Perrier. « Durant deux années consécutives, M. Alexandre Agassiz a opéré, à bord du navire américain The Blake, une série de dragages dans les régions profondes du golfe du Mexique II en a obtenu les plus brillants résultats et m'a fait l'honneur de me confier le soin d'étudier et de décrire les nom- breuses Étoiles de mer qu'il a recueillies, et qui forment une collection de plus de trois cents exemplaires. Ce travail est à peu près terminé, et, tout en regrettant qu'il ne m'ait pas été donné d'en comparer les résultats avec ceux que fournira sans doute une récente expédition sur les côtes de France, je demande la permission à l'Académie de lui soumettre, en quelques mots, le résumé de mes recherches. » Les Luidia, les Archnslei et les Gomaslendœ forment le fonds de cette forme importante; mais on y trouve aussi des Lincfcia, des Echinaster, des Solaster, plusienrs Pteraster, et la grande division des Asleriadœ y est re- présentée par quelques formes extrêmement remarquables, auxquelles je consacrerai cette première Note. En 187/1, Wy ville Thomson a décrit sous le nom de Zoroasler fuUjens une Etoile de mer de la section des Asleriadœ, qui n'a été rencontrée qu'une seule fois dans l'Atlantique par le Chal- lenger, à une profondeur de 767 brasses. Le genre Zoroaster, qui se distingue, dans la famille à laquelle il appartient, par l'épaisseur et la régu- larité du squelette des Astéries qu'il renferme, est représenté dans la collec- tion de M. Alex. Agassiz par deux espèces nouvelles, auxquelles je pro- poserai de donner les noms de Zoroasler Sigsbeci et de Zoroaster Jchleji, en l'honneur du capitaine du vaisseau américain et de son lieutenant. Le Z. Sigsbeci se distingue immédiatement parla saillie considérable que font les énormes ossicules de son disque, qui est ainsi nettement distinct des bras et relativement volumineux. Les bras, à peu près rigides, sont coniques, et leur squelette se compose de neuf séries régulières d'ossicules carrés. Chez le Z. Ackleyi, les ossicules du disque ne sont pas saillants; le disque est tout d'une venue avec les bras, qui ont environ douze fois la longueur de son rayon, de sorte que l'animal a la physionomie d'un Chœtaster. Ces bras sont beaucoup plus mobiles que, ceux des autres espèces et formés de dix- sept rangées d'ossicules assez petits. Dans les deux espèces que j'ai sous les yeux, les plaques de la région ventrale des bras sont couvertes de petits ( 437) piquants aplatis, serrés, entremêlés de piquants plus grands, tic manière à rappeler le revêtement de la face ventrale des Luidia; les plaques adanibu- lacraires portent même, comme chez ces dernières, un peigne de piquants comprimés, dont la direction est perpendiculaire à celle de la gouttière ambulacraire et dont le plus interne est recourbé en lame de sabre, comme chez les Aslropeclinida. Les tentacules ambulacraires sont quadrisériés à la base des bras, mais bisériés à l'extrémité, ce qui montre une fois de plus combien est artificielle l'ancienne division des Astéries adoptée par MùUer et Troschel. Ces tentacules sont terminés par une ventouse très petite, ce qui rapproche encore les Zoroaster des Luidia; ils sont entremêlés de petits pédicellaires droits : on nomme ainsi quelques-uns de ces organes disséminés entre les plaques dorsales. Les Zoroasters ont été ramenés par la drague, en vue de Saint-Kilts, de profondeurs variant de 120 à 32 1 brasses. » L'Astérie pour laquelle je propose le nom d'Hj-menodiscus Àgassizii est plus remarquable encore. J'en ai pu étudier deux échantillons qui se complètent mutuellement : l'un est un disque complet, mais dépourvu de bras; chez l'autre, les bras sont assez bien conservés, mais le disque est perforé à son centre. Ils ont été recueillis en vue de Dominique par 321 et 45o brasses de profondeur. Ce sont des Astéries fort délicates et qui constituent un type intermédiaire bien autrement accusé que les célèbres Brisinga d'Abjornssen. Les Hjmenodiscus rappellent en effet les Ophiures par leur disque arrondi, nettement distinct des bras, qui sont grêles, allongés, mobiles, pourvus d'une rangée latérale de pi- quants comme ceux de ces animaux, et ne semblent également servir que d'organes de locomotion. Mais ces bras sont au nombre de douze, tandis qu'il n'y en a jamais plus de sept chez les Ophiures, et très généra- lement cinq seulement. Le disque est aplati, très mince, dépourvu de squelette, de sorte qu'il n'est représenté que par un cercle transparent, membraneux, tendu sur la couronne formée par l'ensemble des premiers ossicules des bras, et presque en contact avec la membrane buccale. L'es- tomac n'a guère, pour se loger, qu'une épaisseur comparable à celle d'une feuille de papier; on se demande quelle peut être la nourriture habituelle d'un animal ainsi constitué. Des spicules en forme de plaques calcaires fenestrées, supportant chacun une petite épine, sont disséminés dans l'épaisseur de la membrane dorsale. A travers ses parois, on aperçoit net- tement le canal circulaire qui entoure la bouche et les vaisseaux ambu- lacraires qui en partent, pénètrent dans les bras, pour se terminer à leur extrémité, en donnant naissance sur leur trajet à une rangée seulement double de tubes ambulacraires. Je n'ai pas trouvé trace des longs prolon- ( 438 ) gements en cul-de-sac que l'estomac envoie dans les bras chez tous les Slellérides, et je n'ai pu malheureusement observer, sur les individus que je possède, les glandes génitales. Je n'en ai pas trouvé le moindre vestige dans les bras; mais on ne saurait en conclure cependant que ces glandes se développent dans le disque chez les Hjmenodiscus comme chez les Ophiures. Le squelette des bras est à la fois très simple et d'une structure toute particulière. Il est formé de quatre séries longitudinales de pièces. Les deux séries médianes forment l'arête dorsale; elles se prolongent latéralement en une sorte d'écusson qui recouvre en partie les pièces des deux séries latérales. Celles-ci alternent avec les précédentes et forment le bord de la gouttière ambulacraire; chacune d'elles porte en son milieu une longue épine latérale, recouverte par une gaîne molle, renflée en massue et portant à son sommet un bouquet de pédicellaires. Ces pédiccl- laires sont des pédicellaires croisés, caractéristiques, comme je l'ai montré dans de précédents travaux, de la grande division des Jiteriadœ. » Ces quatre séries de pièces forment une gouttière dans laquelle repose le vaisseau ambulacraire, exactement comme le vaisseau ambulacraire des Comatules repose dans la rainure du squelette des bras. Les pièces ambula- craireSjjusquici absolument caractéristiques de la classe desStellérides, manquent chez les Hymenodiscus. Quelques trabécules calcaires irréguliers, unissant les pièces latérales du squelette des bras, les représentent seuls au voisinage de la bouche. Il est à noter que les caractères fournis par les pédicellaires ont survécu aux caractères fournis par la constitution jusqu'ici considérée comme tY[)ique de la gouttière ambulacraire, ce qui est une confirmation de la valeur que j'ai cru pouvoir attribuer aux pédicellaires, dans la classi- fication des Étoiles de mer, lorsque j'ai proposé de substituer les indications qu'ils fournissent à celles tirées du nombre des rangéesde tubes ambulacraires qu'avaient invoquées Mûller et Troschel. L'absence de pièces ambula- craires et de pièces calcaires recouvrant la gouttière de la face orale des bras ne permet de rapprocher l'organisation des bras A' Hymenodiscus que de celle des bras de Comatules. Le contraste entre les bras et le disque, l'absence probable dans les bras de glandes génitales et de cœcums diges- tifs, rapprochent d'autre part les Hymenodiscus des Ophiures; par l'absence de piècesaaibulacraires,et par conséquent de ])ièces buccales, ds s'éloignent de tous les Stellérides connus; leurs pédicellaires indiquent toutefois qu'ils constituent une forme aberrante de la division des Asteriadœ, dans laquelle ils viennent se placer, mais comme famille distincte, à côté des Labidiaster, des Pedicellaster et des Brisinga, qui ne possèdent comme eux que deux rangées de tubes ambulacraires. Les Labidiaster ont un nombre de ( 439 ) bras beaucoup plus considérable; les Pedicellaster n'en ont (|iii=> cinq; les Brisingn, onze à treize, mais tout différemment organisés. Ces animaux rentrent en effet, sans aucune difficulté, dans le type ordinaire des Étoiles de mer, dont les /7r»3fin0f//5o/5 constituent une forme tout à fait différente de ce que l'on coiuiaissait jusqu'ici et présentent les caractères les plus exceptionnels. » PHYSIOLOGIE. — De l'influence des milieux alcalins ou acides sur tes Cépha- lopodes. Note de M. E. Ypng, présentée par M. de Lacaze-Dulhiers. « Une Note récente de M. Ch. Richet ('), qui m'est parvenue pendant que je poursuivais des recherches physiologiques sur les Céphalopodes à la station zoologique de Naples, a appelé mon attention sur ce point spécial, et je suis heureux d'avoir pu confirmer chez ces animaux les principaux résultats auxquels il est arrivé, en opérant sur des écrevisses. Les faits que j'ai constatés sont, en particulier, parfaitement conformes à la loi posée par M. Richet, que les liquides acides ou basiques ne sont pas toxiques en raison directe de leur acidité ou de leur basicité. » Les Céphalopodes sont extrêmement sensibles à l'action des acides minéraux; là où le papier de tournesol annonce à peine la présence d'un acide, un jeune poulpe ou un jeune calmar y manifeste immédiatement une vive douleur, et l'on a beaucoup de peine à l'y maintenir. Toutefois, pour devenir toxique, la dose doit s'élever plus haut. » A faible dose, tous les acides étudiés ont pour effet de provoquer une accélération des mouvements respiratoires. Quatre Eledone moschola, de même tadle, et donnant de vingt-quatre à vingt-six mouvements respira- toires par minute, furent placés chacun dans un vase renfermant 2'" d'eau, à laquelle on ajouta o'''',5 d'acides sulfurique, azotique, chlorhydrique et oxalique. » Cinq minutes plus lard, ces animaux donnaient : Aspirations par minute. Dans l'acide azotique 56 » chlorhydrique 4^ » suifurique i 3o » oxalique 3o Voir Ch. Richet, Comptes rendus, t. XG, p. n66. ( 44o ) « Quatre heures après, alors que ces animaux paraissaient s'être accli- matés à leur nouveau milieu et que les mouvements respiratoires avaient peu à peu repris leur chiffre normal, on double la dose des acides (i'^'= dans 2''' d'eau). Ils deviennent alors toxiques (sauf l'acide oxalique). La respi- ration, passagèrement accélérée, diminue bientôt; les mouvements réflexes s'effacent, les muscles des chromatophores se relâchent et i'animal pâlit. La mort survient au bout de deux heures dans l'acide azotique, trois heures dans l'acide chlorhydrique et quatre heures et demie dans l'acide sulfurique. B On voit que, à dose égale, l'acide sulfurique est le moins toxique des acides minéraux. » Quant aux acides organiques beaucoup moins énergiques, c'est l'acide tannique qui agit le plus rapidement. Vient ensuite l'acide oxalique; pour qu'il provoque la mort dans le même temps que l'acide sulfurique, il en faut une dose cinq fois plus forte, etc. » Pour ce qui concerne les bases, je suis arrivé également à des résul- tats tout à fait comparables à ceux qui ont été publiés par M. Richet, c'est- à-dire que, sous le rapport de leur pouvoir toxique, les alcalis se rangent dans l'ordre suivant : ammoniaque, potasse, soude, chaux, baryte. » L'action de l'ammoniaque est extrêmement rapide. A la dose de i pour 1000, elle tue presque subitement, tandis qu'avec la même dose de potasse un jeune Octopus peut vivre de deux à trois heures. Les mouve- ments respiratoires sont d'abord accélérés; puis, après avoir atteint un maximum qui varie avec la base employée, ils diminuent progressive- ment. Les mouvements réflexes cessent peu après les mouvements volon- taires. )! PHYSIOLOGIE. — De l'influence des lumières colorées sur le développement des animaux. Note de M. E. Ycxg, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « J'ai l'honneur d'annoncer à l'Académie que j'ai pu confirmer, ce prin- temps, sur des animaux marins, à la station zoologique de Nai)les, les ré- sultats que j'ai obtenus précédemment en opérant sur des animaux d'eau douce ('). » Des œufs de Loligo vulgaris et de Sepia officinalis, provenant d'une même ponte, ont été placés dans des vases d'une contenance de 2''', dans lesquels (') Voir E. YuKG, Comptes rendus, t. LXXXVII, p. 998; i6 décembre 18^8. ( 44i ) l'eau était constamment et régulièrement renouvelée. Ces vases étaient renfermés eux-mêmes dans des bocaux de même forme, mais d'un plus grand diamètre, et, dans l'espace qui les séparait, on laissa couler des solutions diversement colorées. Leur bord supérieur était recouvert d'un carton épais, de telle manière que les œufs ne recevaient qu'une lumière à peu près monochromatique. Dans ces conditions, ils se développèrent inégalement, ainsi que cela se passe pour les œufs de Rana esculenla, Salmo trutta et Lymnea slagnalis. » Le développement est activé par les lumières violette et bleue, relardé au contraire par la rouge et la verte. La lumière jaune est celle qui, à ce point de vue, se rapproche le plus de la lumière blanche. » Une circonstance particulière nï'a permis de constater, une fois de plus, la différence d'action des diverses couleurs. Il circule constamment, dans les bassins du grand aquarium de la station de Naples, des quantités con- sidérables de larves de la Ciona inteslitialis ;\es parois sont couvertes d'adultes de cette belle ascidie. Mes bocaux ayant été placés dans la circulation gé- nérale de l'aquarium, les larves commencèrent à s'y fixer peu après leur installation, et je pus bientôt constater que celles qui avaient élu domicile dans le vase violet croissaient plus rapidement et donnaient naissance à des individus plus vigoureux que dans les autres vases. » Je dois faire remarquer, en terminant, que, contrairement à mes pre- miers résultats, le développement, quoique retardé, s'est bien effectué dans les vases rouges et verts. » Si l'on rapproche ces résultats de ceux qui ont été obtenus par M. Serrano-Fatigati (') sur les infusoires, on ne refusera pas d'admettre qu'ils révèlent un caractère général pour les animaux aquatiques. Il s'agit de voir maintenant s'il en est de même pour les animaux aériens. » PHYSIOLOGIE. — Sur les nerfs vaso-dilatateurs des parois de la bouche. Note de MM. Dastre et Mokat, présentée par M. Gosselin. « La dilatation vasculaire provoquée par l'excitation du cordon cervical sympathique se reproduit avec la même netteté lorsque l'on agit, chez le chien, sur les rameaux communicants des deuxième, troisième, quatrième (')E. Serrano-Fatigati, Influence des diverses couleurs sur le développement et la res- piration des infusoires [Comptes rendus, t. LXXXIX, p. gSg). C. R., iSSo, 2- Semestre. (T. XCI, N- 9.) 58 ( /i42 ) paires dorsales et sur le segment de la chaîne ganglionnaire auquel abou- tissent ces rameaux. En deçà ou au delà de ce département, l'excitation reste snns effet, c'est-à-dire que ni les filets dont la réunion forme le nerf vertébral, ni la portion inférieure de la chaîne thoracique n'influencent la circulation de la muqueuse buccale dans le sens d'un accroissement. » Nos expériences font ainsi connaître l'existence, l'origine et le trajet des nerfs vaso-dilatateurs de la région buccale. Elles ont été conduites de manière à vérifier les troisxonditions nécessaires et suffisantes pour établir la réalité d'un nerf vaso-dilatateur. Il fallait prouver en effet : i" que les filets nerveux dont l'excitation amène la dilatation vasculaire observée appartiennent bien au sympathique et ne sont point des fibres d'emprunt ayant une autre source; 2° que la dilatation est priinilivej c'est-à-dire qu'elle n'est pas le résultat de l'inertie d'un nerf vaso-constricteur fatigué par l'excitation ; 3° enfin que la dilatation observée est directe et non réflexe, c'est-à-dire que le phénomène se passe tout entier à la périphérie, sans in- tervention possible de l'axe cérébro-spinal. » Ces trois conditions ont été vérifiées. La dilatation des vaisseaux des lèvres et de la bouche est primitive. Nous nous sommes assurés qu'elle sur- vient d'emblée, sans conslriction préalable, en opérant alors que, par suite de conditions particulières, la région était déjà légèrement congestionnée. Une autre preuve surabondante résulte de ce fait qu'au moment où la dila- tation survient les constricteurs compris dans le même cordon nerveux font pâlir les parties voisines, langue, voile du palais, ce qui n'arriverait pas s'ils étaient épuisés. » En second lieu, les preuves que la dilatation est directe sont tirées des expériences dans lesquelles nous avons détruit la moelle cervicale et le bulbe, centres possibles des réflexes, sans que ces opérations aient empêché la production du phénomène. D'ailleurs, une très forte présomption contre la possibilité d'un réflexe résultait a priori de ce que la dilatation est uni- latérale, c'est-à-dire exactement limitée au côté du nerf excité, tandis que la bilaléralité est toujours plus ou moins marquée dans les dilatations réflexes. » Enfin, uous avons sectionné ou lié le tronc du nerf vague à sa sortie du crâne, au point où il est nettement séparé du cordon sympathique et du ganglion cervical supérieur, et après cette opération les résultats sont restés les mêmes. » Nous concluons delà que les filets nerveux indiqués plus haut sont bien de véritables nerfs dilatateurs. Les vaso-dilatateurs de la région I ( 443 ) buccale tirent donc leur origine delà moelle par les rameaux communicants desdeuxième, troisième et quatrième paires dorsales, suivent le cordon iho- racique, traversent le ganglion étoile, l'anneau de Vienssens et le ganglion cervical inlcrienr; ils font partie intégrante du cordon cervical au même titre que les nerfs vaso-constricteurs et vont ensuite se répandre avec le tri- jumeau dans les parois buccales. C'est dans cette dernière partie de leur cours que Prévost (de Genève) a pu rencontrer ceux qui sont destinés aux fosses nasales et que, plus tard, MM. Jolyet et Laffont ont nettement re- connu les autres en prenant précisément pourpoint de départ l'observa- tion de Prévost. » Nos expériences ont été exécutées sur des chiens soit indemnes de toute substance toxique, soit chloralisés, chloroformés ou ciirarisés. Cette der- nière condition est la plus favorable. » priYSlOLOGlE. — D'un mode particulier d'asphyxie dans l'empoisonnement par la strychnine. Note de M. Cii. Iîiciiet, présentée par M. Gosselin. « J'ai montré [Comptes rendus, 12 juillet 1880) qu'on peut injecter des doses énormes de strychnine [0^', 5 à un chien de 10''^^ (')] sans provo- quer la mort immédiate de l'animal, pourvu qu'on pratique la respiration artificielle (-). Cette expérience m'a amené à constater différents faits qui servent à connaître une des causes de la mort dans l'empoisonnement par la strychnine. » Si l'on injecte sous la peau d'un chien o,oo3 de chlorhydrate de strychnine, bientôt l'animal est pris d'une violente attaque de tétanos. Cette première attaque est souvent mortelle. En effet, tout d'un coup les convul- sions cessent. Le cœur, qui avait jusqu'alors continué à battre, ralentit peu à peu ses mouvements, qui enfin disparaissent, et l'animal meurt. Ce genre de mort n'est autre que l'asphyxie, car si l'on fait faire au thorax, en le (') Les chiffres donnes ici se rapportent tous à 10^^, poids d'un chien de taille moyenne. (') Dans la Note précédente je disais qu'il faut injecter h strychnine avec lenteur : en réa- lité, il vaut mieux injecter rapidement. L'expérience réussit surtout si l'on fait des injections sous-culanées, de manière à ne pas agir directement sur l'endocarde. Il faut .ilors se servir d'une sohition concentrée de chlorhydrate de strychnine, et faire l'injection par doses mas- sives, simultanément, en plusieurs points du tissu cellulaire sous-cutané. En procédant ainsi, on évite presque tout à fait les grandes convulsions de l'animal, ou du moins elles ne durent que peu de temps. ( 444 ) pressant, quelques mouvements respiratoires, bientôt les mouvements spontanés de la respiration reviennent, et l'animal continue à vivre. La mort eût donc été due à l'asphyxie, asphyxie dépendant de deux causes, premièrement [de la contracture des muscles respirateurs tétanisés, en second lieu de l'épuisement des centres nerveux de la respiration. C'est à cette asphyxie primitive que remédie d'abord la respiration artificielle. M Mais il est une autre asphyxie qui n'a peut-être pas encore été décrite, et qui est une des principales causes de la mort par la strychnine : c'est l'asphyxie qui résulte de la combustion interstitielle énorme qui se fait dans les muscles violemment tétanisés. » En effet, si, après avoir injecté à un chien une dose mortelle de strych- nine, soit 0,007, on pratique la respiration artificielle suivant les mé- thodes classiques (vingt à trente fois par minute), l'animal meurt, quel- quefois au bout de dix minutes, en tout cas au bout d'une heure ou deux tout au plus. Or, si, pendant la vie, on examine le sang artériel, on peut constater que ce sang est noir et violacé, absolument comme du sang vei- neux. C'est ainsi que les choses se passent lorsqu'on fait vingt-cinq respira- tions artificielles par minute. Avec cinquante respirations, le sang est moins noir, et cependant il n'a pas encore repris la rutilance du sang ar- tériel normal. » Cette coloration noire du sang artériel coïncide avec la production plus grande d'acide carbonique et l'absorption plus grande d'oxygène, ces deux phénomènes étant liés à la contraction violente et prolongée de tons les muscles de l'animal. Un autre phénomène corrélatif, c'est l'élévation énorme de la température. (J'ai noté dans une expérience 44°>8. M. Vul- pian a noté 44° dans une autre expérience.) » Par conséquent, le sang n'est pas suroxygéné, comme l'ont supposé quelques auteurs. Il est, au contraire, très pauvre en oxygène. C'est pour- quoi la suspension, même très courte, de la respiration artificielle amène immédiatement la mort. Il n'y a plus suffisamment d'oxygène dans le sang pour entretenir , fût-ce pendant une demi-minute, la vie du système ner- veux et du muscle cardiaque. » Il est facile de prouver que la coloration noire du sang est bien due à la combustion musculaire interstitielle. En effet, si à un animal strych- nisé, soumis à la respiration artificielle, et dont néanmoins le sang artériel est tout noir, on injecte une petite quantité de curare, peu à peu les muscles se relâchent, et en même temps la température s'abaisse, et le sang artériel redevient rouge. On n'a cependant modifié sensiblement ni ( 445 ) l'excitabilité ni l'excitation du système nerveux. On a fait seulement cesser le tétanos ninsculaire : la couleur violacée du sang artériel, indiquant l'état d'asphyxie de l'animal, est donc sous la dépendance de ce tétanos musculaire généralisé. » Ce qui prouve que cet état d'asphyxie est réellement une des causes de la mort par la strychnine, c'est qu'on peut faire vivre des chiens qui ont reçu 0,007 de chlorhydrate de strychnine, si l'on a pris soin de para- lyser leur système musculaire par une dose suffisante de curare. » Donc, si l'animal strychnisé meurt rapidement malgré la respiration artificielle faite d'après les méthodes classiques, c'est que la contraction de tous les muscles du corps a privé le sang d'oxygène, et y a introduit beau- coup d'acide carbonique, et peut-être encore d'autres produits de désassi- milation. Il y a asphyxie, comme après l'oblitération des voies aériennes; le résultat est le même, quoique le mécanisme en soit tout différent. » On peut s'expliquer maintenant ce paradoxe physiologique que la strychnine à la dose de 0^*^,5 tue bien moins rapidement qu'à la dose deo,oo5. A la dose de o,5 la substance grise de la moelle est si forte- ment empoisonnée, qu'elle ne peut plus donner de convulsions et que le tétanos musculaire est remplacé par la résolution de tous les muscles. C'est ainsi que le chloral, le chloroforme, l'alcool, font cesser les convulsions té- taniques de la strychnine ; ils paralysent la substance grise de la moelle épinière. Quant au curare, il fait cesser aussi les convulsions, mais en agissant sur l'innervation motrice des muscles. » Il s'ensuit de ces faits physiologiques qu'en présence d'un empoison- nement par la strychnine il faudra faire la respiration artificielle, tant qu'il y aura un tétanos convulsif, très énergique et très fréquente (au moins soixante fois par minute), car autrement on n'introduirait pas dans le sang une quantité d'oxygène suffisante pour remplacer celui qui disparaît dans les muscles tétanisés. On pourra aussi introduire dans l'organisme des substances qui, comme le chloroforme, l'alcool et le curare, empê- chent le tétanos musculaire de se produire. En effet, c'est ce tétanos mus- culaire généralisé qui est la 'cause immédiate de l'asphyxie promptement mortelle ('). » (') Travail du laboratoire de M. Vulpian, à la Faculté de Médecine. ( 446 ) MÉTÉOROLOGIE. — Suf l'intensité de quelques phénomènes ci éleclricilé atmo- sphérique observés dans le nord du Sahara. Note de M. L. Amat, présentée par M. Larrey. (Extrait.) « En parcourant, ces jours derniers, les Comptes rendus de l'année i84o, mon attention s'est arrêtée sur une Communication faite par Arago, dans la séance du 2 novembre, sur un phénomène assez curieux d'électricité at- mosphérique, qui m'a rappelé un certain nombre de faits analogues que j'ai observés pendant mon séjour dans le sud de la province d'Alger. » Arago donnait connaissance à l'Académie d'une Lettre de M. Ledin- ghen, lieutenant du génie, dans laquelle cet officier racontait qu'étant en marche de Blidah vers Alger il vif, pendant un coup de siroco, dont les gorges de la Chiffa sont le vrai canal de prédilection, chaque bouffée de ce vent faire jaillir des étincelles de la frange de ses épaulettes. » D'autre part, M. Zurcher rapporte, dans son petit Traité sur les phéno- mènes de l'atmosphère, que, le 8 mai i83i, des officiers se promenant tête nue sur la terrasse du fort Bab-Azoum, à Alger, chacun, en regardant son voisin, remarqua avecctonnement de petites aigrettes lumineuses aux extré- mités de ses cheveux tout hérissés. Quand ils levaient les mains, des aigrettes se formaient aussi au bout de leurs doi"ts. » L'explication de ces phénomènes n'est plus à rechercher aujourd'hui. Ils nous fournissent unemf>surede la surcharge électrique de l'atmosphère et de l'écoulement de l'électricité par le sommet des corps placés un peu au-dessus du sol — » Le corps humain, comme celui des animaux, n'a pas le même état électrique que l'atmosphère et d'autres corps environnants. De plu'^, luie distinction a été depuis longtemps établie par l'abbé Noiet {Recherches sur l'éleclricilé, t. VI, p. 281; Paris, 1764) entre les animaux et les malières ani- males comme la soie, les cheveux, les poils, les ongles, la corne, les os, etc. Ces substances, presque toujours sèches, donnent des signes d'électricité quand on les frotte, tandis que la matière vivante, le protoplasma rendu demi-fluide par son eau d'imbibition, n'en peut fournir. Un chat rasé dont on frotte la peau ne donne plus d'étincelles. Une foule d'expériences bi- zarres ont été imaginées pour manifester l'électricité des matières animales ; Carpenter en donne, dans sa Phjsiolocjie, des exemples curieux. Patrice Br3done, physicien anglais, qiii prétendait évaluer l'électricité dégagée par ( 447 ) lin chat que l'on caresse, avail institué l'expérience suivante : deux per- sonnes, dont les chevelures étaient restées intactes pendant plusieurs mois, s'isolaient sur des tabourets et, dans celte position, se peignaient mutuelle- ment. Les dents du peigne dégageaient alors, sous forme d'étincelles, une grande quanlité d'électricilé » Habitant la région située au delà du 35* degré de latitude, tantôt à la cote de i loo" (porte de Djelfa), tantôt à celle de ySo™ (porte de Laghouat), ou plus bas encore, au pied du revers méridional du grand Atlas, j'ai con- staté à plusieurs reprises, soit sur moi-même soit sur des animaux, pendant l'été de i8'j6, des faits analogues aux précédents, mais plus concluants, en laveur de l'intensité d'action de l'électricité atmosphérique. Sans qu'il ait été nécessaire de ni'isoler du sol, il m'est bien souvent arrivé de faire jaillir de larges étincelles en passant un peigne de poche à travers les cheveux ou les poils de la barbe, d'une longueur moyenne de o", o5 à o™,07 et pres- que toujours très secs. Les conditions les plus favorables à la production de ce phénomène étaient un temps sec et chaud, le retour d'une longue course dans les plaines arides ; le moment le plus propice était aussi le soir, de 7'' à 9''. Dès que les poils étaient un peu humides ou le temps lé- gèrement couvert, ils ne produisaient plus d'étincelles ou de crépitations. » Les animaux, et en particulier les chevaux, présentent à un plus haut degré que l'homme le pouvoir de manifester ces phénomènes électriques. Les membres de la Commission scientifique de l'expédition du Mexique ont fait la remarque que, sur les hauts plateaux de l'Amérique du centre, les poils ainsi que les crins des chevaux arabes ou mexicains dégagent des étincelles sous le passage de la brosse ou de l'étrille. Dans le sud de l'Al- gérie, pendant les chaudes et sèches journées d'été, on voit, sur les che- vaux arabes, de longs crins divergeant du centre de la queue, à la manière des filaments d'un balai déviés en éventail. Pour peu que l'on caresse de la main la queue de l'animal, on entend une série de petites crépitations dues au pétillement des étincelles imperceptibles pendant le jour, mais évidentes le soir et à la nuit close. » J'ai constaté que l'électricité dégagée par la queue des chevaux est positive et que les crins déviés se laissent attirer par une canne cirée au vernis de térébenthine. Après une petite pluie , ou pour peu que le sol soit humide, cette tension électrique n'est pas aussi considérable ; dans les écuries, elle est moins sensible qu'au grand air. L'homme, en communica- tion directe avec le sol, ne présente pas une accumulation de fluide élec- trique bien considérable, et le frottement est nécessaire pour le dévelop- ( 448 ) per; mais ce fluide semble s'accumuler en plus grande quantité sur le cheval, chez lequel la corne des sabots paraît jouer le rôle de corps isolant. » Il résulte de mes observations que, dans les contrées tropicales, les phénomènes de l'électricité de la couche atmosphérique avoisinant le sol sont plus accentués que dans les régions tempérées. » M. Ch. Guérin adresse une Note sur un procédé pour faire varier la ten- sion des piles. M. B. Nappée adresse une Note sur les pressions et les densités de l'air dans l'atmosphère à diverses hauteurs, et une Note sur la puissance des projectiles dans les armes à feu. La séance est levée à 4 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQCE. OoVaACES REÇUS DANS LA SÉANCE DC 23 AOUT 1880. Annales de l' Observatoire de Paris, publiées sous la direction de M. le contre-amiral Mouchez, Directeur de l'Observatoire. Mémoires, t. XV; Observations, 1 868- 1869. Paris, Gauthier-Villars, 1880; 2 vol. in-4°. Histoire miraculeuse des eaux rouges comme sang, tombées dans la ville de Sens et ses environs te jour de la grand' Fesle-Dieu dernière, 161 7. Amiens, Ed. Bonvallet, 1880; in-i8. Photographie de la parole; par H. Brunet. Agen, impr. Noubel, 1879; br. in-8°. (Adressé par l'auteur au Concours Jean Reynaud.) Sur les fonctions linéaires; par M. A.-E. Pellet. Clermont, typ. Thibaud, sans date; br. in-S". Compte rendu des travaux de la Société de Médecine, Chirurgie et Pharmacie de Toulouse, 1880. Toulouse, impr. Douladoure, 1880; in-8°. Banet-Rivet. D'un prétendu inventeur de la transposition par les nombres. A M. le violoniste Vieuxtemps. Paris, typ. Morris, sans date; opuscule in-8°. Comptes rendus des séances de la Commission permanente de l'Association géodésique internationale pour la mesure des degrés en Europe, réunie à Genève du 16 au 20 septembre 1879, rédigés par les Secrétaires C. Bruhns et A. HiRscH. Berlin, G. Reimer, 1880; in-4°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU r.UNDI 6 SEPTEMBRE 1880. PRÉSIDENCE DE JJ. WURTZ. Î^IEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Chasles, en présentant à l'Académie une Brochure qu'il vient de publier, sous le titre d'Exposé historique concernant le Cours de Machines dans l' emeicjnement de l'École Polyleclmique, donne lecture des lignes sui- vantes, qui servent de préambule à cet exposé : « Dans une des séances du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique, il y a quelques mois, un membre (51. Rolland) a proposé que l'on révisât les programmes d'in- struclion des deux années d'études, lesquelsont éprouvé en i8jo un affaiblissement considé- rable. Le Conseil a eu plusieurs fois la pensée d'y remédier, et quelques mesures ont été prises dans celte vue, nolamment en i8Gj; mais diverses circonstances, particulièrement en i8''0, en ont toujours fait ajourner la réalisation. L'entreprise est très multiple. Dans son enbemble, le sujet demanderait une étude générale de l'organisation de l'Ecole et des modifications successives qu'elle a éprouvées depuis sa fondation. Je me propose simple- ment, dans ce moment, de détacher une seule des parties du sujet, celle qui se rapporte au Cours de Machines, qui, nonobstant les demandes unanimes des Écoles d'application pour son maintien, à cette époque de i85o, a éprouvé, d'une manière fort imprévue, une altération très fâcheuse et nullement motivée, dont on attend la réparation. » J'aborde l'étude de ce sujet particulier, dès l'origine de la fondation de l'École Poly- technique. » C. R., l88o, 2« Semestre. (T.; XCI, N° 10.) ^.9 (45o) CHIMIE. — Recherches sur les sels basiques et sur l'atcikamite; par M. Berthelot. H 1. J'ai eu occasion de faire quelques observations sur un sel basique remarquable, l'atakamite, formé par l'association d'un chlorure métal- lique et d'un oxyde, sel qui existe dans la nature et qui se produit parfois dans le laboratoire. Ces observations jettent un certain jour sur les conditions générales qui règlent la formation et les réactions des sels basiques. M 2. La substance sur laquelle j'ai opéré m'avait été donnée par M. De- bray. Elle répondait à la formule connue CuCl,3CuO,4HO. Trouvé. Calculé. Cu 57,5 57, 1 Cl 16, I 16,0 HO 16,9 16,2 » 3. Ce corps peut être séché sans perte notable d'acide ; mais sa dessic- cation exige une température assez élevée. "Vers la fin, il se sublime une trace de chlorure de cuivre; en même temps, la masse noircit, se ramollit et devient visqueuse et adhérente aux parois de la nacelle, comme si elle se trouvait alors séparée en chlorure cuivrique fondu et résinoide, et en oxyde soUde : on reviendra sur ce point. L'atakamite séchée avec précaution répond à la formule CuCl,3H0. Trouvé. Calculé. <^' 19. 1 19»! » 4. J'ai déterminé la chaleur de formation del'oxychlorure de cuivre tant hydraté qu'anhydre, en le dissolvant dans l'acide chlorhydrique étendu. CuCl,3CuO,4HO(222e')+4HClétendu, dégage + i6'^'",5 CuCl, 3CuO -t- 4HCI étendu ^ » +.2r,Cai^^ » En admettant, d'autre part, CuCl + eau = Cu Cl étendu + S'^'^S 1 3CuO + 3H Cl étendu 4- j.S X3 = 22Ca',5 \ =28,0 ( 45i ) on tire d'abord de ces chiffres : 3CuO +CuCI -H4H01iqiiide = CuCl,3CuO,4HO, dégage... + ii,5 l'eau étant envisagée comme solide, on aurait + 8,6. » Le dernier nombre ne varie guère entre i5° et loo"; mais le premier croît, avec chaque degré de tempéraUne, d'une quantité voisine de la diffé- rence qui existe entre les chaleurs spécifiques de l'eau liquide et de l'eau solide, soit pour 4HO: + o, oi8 t : ce qui fait à loo" une variation de -H 1,53 et porte la chaleur totale de formation de l'atakamite à ioo° vers 4-i3'^»',o. » La valetu' 4- 1 1, 5 a été vérifiée en traitant l'atakamite par la potasse étendue, qui la change en hydrate de cuivre : 3CuO,CuC1,4HO + KOétendue, dégage + o, i 7 » La potasse étendue, dans les mêmes conditions, développe + i3,7 - 7,5 = +6,2, en agissant sur le chlorure cuivrique étendu ; d'où il résulte que la réaction dn chlorure cuivrique dissous, sur l'oxyde de cuivre, a dû dégager au préa- lable + 6,2 — o, 17 = H- 6,0. Si l'on ajoute à ce nombre la chaleur dé- gagée par la dissolution préalable du chlorure cuivrique anhydre, soit -+- 5, 5, on retombe sur -h 1 1,5. » 5. On voit par là que la réaction du chlorure cuivrique dissous, soit sur la potasse, soit sur l'oxyde de cuivre, dégage à peu près la même quan- tité de chaleur : le déplacement de la potasse par l'oxyde de cuivre employé en excès, dans le chlorure de potassium, n'exigerait donc que le concours d'une faible énergie supplémentaire. » 6. La formation de l'oxychlorure de cuivre anhydre ne dégage que très peu de chaleur : CuCl-+-3CuO=3CuO,CuCl, dégage +28,0 — 27,4 = 4-0,6, » On conçoit dès lors que ce composé présente, surtout à chaud, des propriétés fort voisines de celles d'un simple mélange. La stabilité remar- quable de l'atakamite résulte de la perte d'énergie qui s'est produite, lors de l'association de l'eau avec le chlorure de cuivre et l'oxyde de cuivre, perte représentée par + 11^°', 5 avec ces corps séparés, + io'^°',9 avec les mêmes corps déjà associés ; en d'autres termes, cesl l'eau qui sert de lien principal au sjslème complexe/orme par ioxycidorure. ( 452) » Cette circonstance ne permet pas d'admettre que l'atakaniite résulte de la substitution de l'oxyde métallique à l'eau d'hydratation du chlorure cuivrique, comme on l'avait supposé autrefois pour certains sels basiques. En effet, Cii Cl + 2 HO (solide), dégage +')9 CuCl +3CuO dégage seulement +0,6 » 7. La chaleur de formation de l'atakamile est si considérable, qu'elle explique la production de ce composé, observée dans une multitude de circonstances. Par exemple, l'oxyde de cuivre hydraté, employé en excès, doit précipiter le chlorure de cuivre de ses dissolutions. En effet, la chaleur dégagée par cette précipitation est égale à + 11, 5, chiffre fort supérieur aux +• 5*^°', 5 développées par la simple dissolution du chlorure anhydre. En fait, je me suis assuré qu'il suffit d'ajouter 3 équivalents de potasse à une dissolution renfermant 4 équivalents de chlorure de cuivre, pour préci- piter la totalité du cuivre et obtenir une liqueur neutre et incolore. Avec 2 équivalents de potasse et 3 équivalents de chlorure cuivrique, au contraire, la précipitation est incomplète. » J'ai confirmé ces résultats, en mesurant la chaleur dégagée dans la précipitation fractionnée du chlorure cuivrique : CiiCl(i«'î = 2'") + ■fKO(i'i= 2'") dégage +2,24 \-\K0 » +4,38 -HfKO 0 +6,0 » -+- I KO » -1-6,2 )) On voit d'abord que les premières fractions de potasse dégagent plus de chaleur que celle qui répondrait à une séparation d'oxyde de cuivre équi- valente ( -t- 2,2 au lieu de -j- 1 ,5; 4- 4,4 au lieu de + 3,1 ); on voit, en outre, que presque toute la chaleur est dégagée par les trois premiers quarts de potasse, lesquels ne laissent pas de sel de cuivre en dissolution. » Ce sont là des observations fort importantes pour l'analyse, car elles montrent qu'un sel métallique peut être précipité complètement, et la liqueur résultante être neutralisée, sans qu'il y ait équivalence entre l'alcali précipitant et l'acide du sel métallique : une portion de ce dernier peut, on le voit, être entraînée dans le précipité. Un grand nombre de sels métal- liques se comportent d'une façon analogue. » 8. Montronsenfin comment on peut concevoir la formation del'oxychlo- rure de cuivre, au sein d'une solution aqueuse de chlorure cuivrique, sous l'influence de réchauffement et surtout en présence decertains sels. 11 suffit ( 453 ) pour cela d'envisager, d'une part, la diminution graduelle de la chaleur de formation du chlorure de cuivre dissous avec la température; et d'autre part, la dissociation, c'est-à-dire la décomposition partielle en chlorure moins hydraté, sinon même anhydre, des hydrates de chlorure cuivrique existant dans les dissolutions de ce sel. Précisons par quelques données numériques. .. » 9. La formation du chlorure cuivrique étendu, au moyen de l'oxyde de cuivre et de l'acide chlorhydrique étendu, vers i5°, HCI-+-200HO-1- CiiO = CuCl 4- ■201 HO, dégage -4-7,5 » Celle quantitéest d'ailleurs à peu'près la même avec l'oxyde anhydre et avec l'oxyde hydraté. A 100°, d'après les chaleurs spécifiques données par M. Marignac, elle se réduit à -4-6,0. Ces chiffres peuvent être envisagés comme se rapportant à des liqueurs qui renferment surtout un chlorure de cuivre hydraté, tel que CaCl,2H0. Mais la chaleur de formation d'un équivalent de chlorure de cuivre anhydre, supposé séparable des liqueurs par quelque réaction supplémentaire, à partir des mêmes composants, serait moindre; elle se réduirait à -f- 4? o vers 100°, soit -1-12,0 pour 3CuCl. Or ces chiffres sont tels que la décomposition des 3 équivalents CuCl, en oxyde et acide, nécessaire pour la formation de l'atakamite, peut être effectuée par le travail exprimé parles i3'°' dégagées à 100°, lors de la réunion des 3CuO produits par cette décomposition, avec un quatrième équivalent de chlorure. Il suffira donc que quelque condition, telle que réchauffement, ou la présence d'un sel étranger, détermine au sein des liqueurs la dissociation de l'hydrate de chlorure cuivrique et la formation d'un peu de chlorure anhydre, pour voir apparaître l'atakamile. )) Sans entrer plus avant dans cette discussion, que les données connues ne permettent pas d'approfondir davantage, je crois en avoir dit assez pour faire comprendre comment la dissociation des hydrates salins dans leurs dissolutions mêmes, la diminution de la chaleur de formation des sels dis- sous avec la température, enfin la chaleur propre de formation des sels basiques permettent de rendre compte de la décomposition des sels métal- liques sous l'influence de l'eau qui les tient en dissolution. » ( 454 ) CHIMIE. — Contributions à Chisloire des éthers; par M. Berthelot. « 1. J'ai mesuré, il y a quelque temps, la chaleur de formation de l'éther mélhylique gazeux ; pour en compléter la comparaison avec celle des autres éthers, j'ai cru utile de déterminer aussi la chaleur de disso- lution. J'ai trouvé, à 17°, en dissolvant i partie d'éther en poids dans 200 parties d'eau, que (C'H'0)' = 4^^'', s'est dissous en dégageant + 8,16 et + 8,36; moyenne. . . . +8*^°', 26. On déduit de ce chiffre, joint à mes autres données et à la chaleur de com- bustion de l'alcool méthylique (F. et S.) : [O H' 0)' -t- H' 0= = 2 C H' 0', absorbe, tous les corps gazeux : — i , 8 ; tous dissous .., — 0,1, nombres du même ordre de grandeur que ceux qui se rapportent à l'éther ordinaire : (C'H'0)'-t-H'0' = 2C'H''0', absorbe, tous les corps gazeux: — 3, o ; tous dissous, -t- o,5. » On voit que la transformation des éthers simples en alcools répon- drait, pour l'état dissous, à un phénomène thermique à peu près nul. » 2. J'ai mesuré la chaleur de combustion de l'éther chlorhydrique gazeux, en plaçant dans mon détonateur quelques grammes d'eau, afin de ramener l'acide chlorhydrique à un état final bien défini ('). La quantité d'éther brûlé a été estimée, d'une part, par la pesée de l'acide carbonique, et d'autre part, par la détermination de l'acide chlorhydrique dans l'eau. » Ces deux procédés se contrôlent. J'ai trouvé, pour la réaction à vo- lume constant : G* H' Cl gaz 4-0'= + «H0 = aC'0*gaz -1- HCl dissous dans (/i -h 4) HO, I. D'après HCl -t- 326,4 II. D'après HCl , + 824,0 ) *^ o D /- Moy. : +326,3. D'après CO^ + 828,6 \ ^ La moyenne générale, + 326,35, doit être accrue de + o,54, à pression (') Cette dose était d'ailleurs assez faible pour que son action dissolvante sur le gaz carbonique fût négligeable. ( 455 ) constaDte, ce qui donne + 326,9. En retranchant alors la chaleur de dis- solution de nCl, on a en définitive C'H'Cl gaz-l- 0"n= aC^O' gaz + zH^O^ liquide + HCl gaz = 809,5. On lire de là C (diamant) +II'+ Cl- car Cl gaz, dégage +348 — 809,5 = + 38,5 C* fP Cl liq. dégage... +45, o C'H'gaz + HCIgaz = C'IPClgaz, dégage , + 84i ,4 — 809,5 = + 3i ,9 » Le dernier chiffre est plus élevé que je ne l'avais supposé autrefois : il est à peu près double de la chaleur de formation du chlorhydrate d'amylène gazeux, au moyen de l'acide et du carbure gazeux (+ 16,9). Il paraît donc exister, entre les chaleurs de formation des éthers chlorliy- driques primaires et celles des éthers chlorhydriques secondaires, une diffé- rence analogue à celle qui se manifeste entre les sels ammoniacaux des acides forts [kzlV + HCl = AzH^HCl solide, dégage + 42,5) et ceux des acides faibles (sulfhydrale, + 23, o; cyanhydrate, + 20, 5); cet écart, dans un cas comme dans l'autre, répond, d'ailleurs, à l'inégile stabilité des com- posés. » Je compte répéter encore une fois ces mesures, et les étendre à l'élher méihylchlorhydrique et à quelques autres. » CHARBON ET SEPTiCliMIE. — Sur l'étiolocjie des affections charbonneuses. Lettre de M. Pasteur à M. Dumas. (Suite à une précédente Communication par MM. Pastedr, Chambebiand et Roux.) « Arbois, ce 27 août 1880. » Dans la lectureque j'ai faite récemment à l'Académie, en mon nom et an nom de MM. Chamberhind et Roux, j'ai fait connaître un ensemble de ré- sultats qui donnent la clef de l'étiologie de l'affection charbonneuse dans les pays où cette maladie est enzoolique. Je la résume en quelques mots : Un animal charbonneux est enfoui; le parasite, cause de la maladie, et dont le sang est rempli, se cultive dans la terre qui entoure le cadavre; il s'y réduit à l'état de germes. Ceux-ci seraient inoffensifs s'ils restaient à l'in- térieur de la terre, mais les vers de terre les ramènent des profondeurs à la surlace. Alors les pluies et les travaux de la culture les répandent sur les plantes ou les eaux les entraînent dans les ruisseaux quand les circon- ( 456 ) stances s'y prêtent. Ensuite ces germes du mal pénètrent dans le corps des animaux et y développent le parasite infectieux. » Je veux ni'efforcer d'entourer ces principes de toutes les preuves qu'ils comportent, afin que les esprits, même les plus prévenus en faveur de la spontanéité des maladies transmissibles, soient obligés de se rendre à l'évi- dence. » Il y a deux ans, une épizootie charbonneuse se déclara sur les vaches d'un petit village du déparlement du Jura, que la maladie n'avait pas visité depuis un grand nombre d'années. Elle fut provoquée très probablement par ime vache qui venait du haut Jura et qui était charbonneuse à l'insu du boucher qui l'avait amenée. » Dans Tine prairie de plusieurs hectares, un peu inclinée, on a enfoui, à a™ de profondeur et à des places distinctes, trois des vaches mortes char- bonneuses au mois de juin 1878. L'emplacement des fosses est aujourd'hui encore parfaitement reconnaissable à deux signes physiques : une petite crevasse, formée tout autour de la terre qui recouvre les fosses, délimite celles-ci comme par un cercle; en outre l'herbe a poussé plus dru sur les fosses que dans le reste de la prairie. Notez enfin que depuis deux ans, à intervalles variables de quelques mois, nous avons recueilli, soit de la terre meuble, soit des déjections de vers de terre à la surface des fosses, et que dans tous les cas nous y avons constaté la présence des germes du charbon, tandis qu'à quelques mètres seulement de ces fosses on n'en découvrait pas. B Comment douter que des vaches, en allant paître dans cette prairie, ne puissent y trouver l'occasion d'y devenir charbonneuses? Mais, comme rien ne vaut une preuve directe, nous avons fait établir sur une de ces fosses un très petit enclos à l'aide d'une barrière à claire-voie et nous y avons placé quatre moutons; dans un autre enclos pareil sur le mèmecliamp et à 3"" ou 4" en amont du premier, là où l'on n'avait pas enfoui de vaches charbon- neuses en 1878, nous avons installé quatre autres moutons témoins. La double expérience commença le 18 août. Dès le aS août, un mouton est mort charbonneux, le sang rempli du parasite de l'affection, dans l'enclos sur la fosse. Les moutons témoins se portent très bien. Quelle saisissante démonstration de la théorie que j'ai rappelée tout à l'heure, et combien est évidente la prophylaxie de l'affection charbonneuse! » Permeltez-moi, avant de terminer, de vous faire une autre confidence. Je me suis empressé, également avec le concours de MM. Chamberland et Roux, de vérifier les faits si extraordinaires que M, Toussaint, professeur à l'École vétérinaire de Toulouse, a annoncés récemment à l'Académie. Sur ( 457 ) la foi d'expériences nombreuses et qui ne laissent pas place an doute, je puis vous assurer que les iuterprélations de M. Toussaint sont à reprendre. " Je ne suis pas davantage ,d'accord avec M. Toussaint sur l'idcnlité qu'il affirme exister entre la septicémie aiguë et le choléra des poules. Ces deux maladies diffèrent du tout au tout. » M. BouLEY présente, à propos de la Note précédente de M. Pasletir, les observations suivantes : « Je crois devoir profiter de l'occasion qui m'est offerte par la Commu- nication de M. Pasteur, pour donner à l'Académie quelques renseignements sur les expériences de M. Toussaint, en cours d'exécution. L'Académie se rappellera peut-être qu'après l'ouverture du paquet cacheté, où M. Tous- saint avait exposé son procédé d'inoculation préventive contre le charbon, M. Marey ni'ayant demandé comment M. Toussaint interprétait le mode d'action du liquide avec lequel il vaccinait les moulons, je lui répondis qu'il y avait dans la Communication de M. Toussaint deux questions qu'il fallait disjoindre, celle de fait et celle d'interprétation; que sur celle-ci il pourrait y avoir des divergences d'opinion, mais que, si l'autre était éta- blie et démontrée rigoureusement vraie par l'expérimentation, ce serait là la chose principale au point de vue pratique; qu'après tout, ce n'était pas une question absolument éclaircie que celle du mode d'action de la vac- cine comme préservatif de la variole, mais qu'on n'en bénéficiait pas moins de son action préservatrice. » Les premiers faits recueillis par M. Toussaint, dans son laboratoire, me paraissant démontrer qu'il avait réussi à vacciner des moutons contre le charbon, j'ai demandé à M. le Ministre de l'Agriculture, qui a bien voulu l'accorder, d'autoriser M. Toussaint à faire l'essai de son vaccin sur une vingtaine de sujets du troupeau d'Alfort. Sur les vingt animaux soumis à cette épreuve, quatre périrent dans les quatre premiers jours, et leur au- topsie démontra qu'ils étaient morts par le charbon. C'était là la preuve que le liquide inoculé n'était pas destitué de bactéridies. M. Toussaint, en présence de ce fait, qu'd apprit à son retour de Cambridge, fit ses réserves à Reims, devant les membres de l'Association pour l'avancement des Sciences, à l'endroit de l'interprétation que pouvait comporter l'action de son liquide vaccinai » De son côté, M. Pasteur, une fois connu le procédé de M. Toussaint, fit faire des expériences de vérification à l'École Normale par ses coUabo- C. R., iS8o, 2' Semestre. (T. XCl, WIO.) 6o ( 458 ) râleurs; il en fit lui-même dans le Jura, et il a eu la délicatesse de s'abstenir de toute critique détaillée pour laisser à M. Toussaint le soin de se contrôler lui-même. » Quoi qu'il en soit de la nature du liquide dont M. Toussaint s'est servi pour pratiquer l'inoculation préventive du charbon, je crois que les faits déjà constatés autorisent à admettre que cette inoculation est réelle- ment préventive ou, autrement dit, qu'elle investit de l'immunité les mou- tons qui ont résisté à son action. Ainsi M. Toussaint a actuellement à Tou- louse dix moutons et un lapin qui sont invulnérables par le charbon. A Alfort, sur les seize moutons survivant à l'inoculation vaccinale, deux ont été inoculés avec un charbon très actif, sans en rien ressentir. Un lapin, témoin, inoculé avec le même virus, y a succombé. Voilà donc treize su- jets qui témoignent actuellement des propriétés préventives de l'inoculation faite d'après le mode conseillé par M. Toussaint. Ces expériences vont être continuées avec les autres moutons vaccinés^ et la présomption est bien grande qu'elles réussiront comme sur les deux premiers, car ils ont été malades comme eux, à la suite de l'insertion du virus réputé vaccinal. » Si tous ces animaux résistent à l'épreuve de l'inoculation charbonneuse à laquelle ils vont être soumis, la question expérimentale sera définitivement jugée dans le sens affirmé par M. Toussaint, c'est-à-dire de l'immunité sûrement donnée par une inoculation préventive. )) Restera la question pratique, celle de l'application de la vaccination aux troupeaux pour les rendre inattaquables par le charbon dans les pays où sévit cette maladie. Pour faire entrer cette vaccination dans la pratique, une condition est indispensable : c'est que l'activité du virus préventif soit maintenue, par son mode de préparation, dans une telle mesure qu'il ne produise toujoui's que des effets bénins, ou, autrement dit, que la maladie qu'il donne soit supportable pour l'organisme et qu'il puisse la surmonter. C'est là le problème à résoudre, et il sera résolu, j'en suis convaincu, par l'expérimentation. Une fois la pratique en possession de cette ressource conservatrice, bien des perles seront épargnées à l'Agriculture, qui sera redevable à la Science d'un grand service de plus. » J'iniagine que, une fois que l'inoculation préventive contre le charbon sera devenue pratique, on pourra réussir à faire, non pas des races, mais des générations réfractair es au charbon, en s'inspirant du fait si intéressant, que M. Chauveau a signalé, de la complète immunité contre le charbon des agneaux qui naissent de mères inoculées dans les derniers mois de la gestation. On sait, d'après les expériences de M. Chauveau, que, si les races ( ''|59 ) algériennes sont réfractaiies au charbon en ce sens qu'elles lui résistenr, elles ne laissent pas d'en ressentir les effets, se traduisant, après l'inocu- lation, par l'élévation de la température du corps, les engorgements gan- glionnaires et même, chez quelques sujets, par la tristesse, l'inappé- tence, etc. Ce sont là les signes de l'infeclion bactéridienne, dans un milieu qui n'est pasfavorable au développement de la bactéridie. Or, de ces signes, aucun n'apparait sur l'agneau né d'une mère inoculée à la dernière période de la gestation. Sur lui, l'inoculation reste absolument stérile. Son orga- nisme a acquis l'immunité en même temps que celui de sa mère, car il est remarquable que, si les moutons réfractaires de l'Algérie sont sensibles à une première inoculation charbonneuse, ils deviennent insensibles à toutes les autres. C'est encore ce que démontrent les expériences de M. Chauveau. Cela étant, supposons que nous soyons en possession d'un liquide d'ino- culation si bien mesuré dans son intensité qu'il fasse l'office d'un véritable vaccin : rien ne serait simple comme de pratiquer l'inoculation préventive sur les mères à la dernière période de la gestation. On ferait d'une pierre deux coups: l'inoculation pratiquée aux mères serait préventive pour elles- mêmes et pour leurs fœtus, et, quand ceux-ci viendraient au monde, ils se trouveraient comme naturellement blindés contre le charbon. Toutes ces espérances sont autorisées, et j'ai, pour ma part, une grande foi dans leur réalisation. » ASTRONOMIK. — Planète (m), découverte par M. Coggia, à l' Observatoire de Marseille, le 3o août 1880. Note de M. Stéphan. Log. fact. par. Pli ascension en distance droite. polaire. Observateur. Heure de l'observation Dates. (temps moyen Ascension droite Distance polaire 1880. de IMarseille). de (2n). de (^. oût 3o . h m s i3. 47.80 h m s p.3.i6.5i,32 0 , „ 94.21 .23,2 .. 3i . 10.41.53 23. 16. a3, 66 94.31.49,1 + î,io85 —0,8169 Coggia — T,3i5'5 — o,8i55 » » Position moyenne, pour 1880,0, de l'étoile de comparaison commune aux deux observations précédentes : Étoile de comparaison. Ascension droite. Distance polaire. Autorité. h m s i> / w 8x23 B. A. C 23..4.o,9'f 94.34.6,3 Cat. B.A.C. ( /|6o ) HISTOIRE DES SCIENCES. — Sur ta part qui revient à Claude de Jouffroy dans l'histoire des applications de la vapeur. Note de M. de Lesseps. « La pelite-lille du célèbre savant Claude de Jouffroy m'a écrit pour exprimer le regret que, dans le discours prononcé à Blois, au nom de l'Académie, à l'occasion de l'inauguration de la statue de Denis Papin, il n'ait pas été fait mention de son illustre aïeul, qui, à la fin du siècle dernier, avait appliqué la force de la vapeur à la navigation, fait constaté par une Commission de l'Académie des Sciences dont Arago avait été le rapporteur. » Je lui ai répondu que, ayant eu seulement à rappeler les inventions antérieures à Papin et celles de Papin lui-même, je n'avais pas dû men- tionner le nom de Claude de Jouffroy, né en 1701. » J'ai ajouté que, si j'avais eu à faire l'histoire de la vapeur, il n'eût pas été permis d'oublier qu'en 1783 Claude de Jouffroy avait inventé le pyroscaphe, qui remonta pendant seize mois la Saône avec une vitesse de deux lieues à l'heure. » J'ai alors promis à M"' Marthe de Jouffroy que, respectant le louable sentiment qui avait dicté sa Lettre, je serais heureux, dans une des pre- mières séances de l'Académie, de faire connaître son regret et la réponse que j'avais eu l'honneur de lui adresser. Elle s'est montrée très reconnais- sante de mon intention, et j'espère que l'Académie voudra bien accéder à son désir, en permettant que cette Note soit insérée dans les Comptes rendus. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. VITICULTURE, — Les ennemis du Phylloxéra cjnllicole. Noie de M. Coste. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « En observant la vie évolutive du Phylloxéra des feuilles, comme préparation à l'élude du cycle biologique complet du destructeur de nos vignobles, je me suis trouvé en présence de plusieurè ennemis du Phyl- loxéra épigée, les uns bénins, les autres assez sérieux, que je crois devoir signaler, en les décrivant d'une manière sommaire. » 1. Dans la catégorie des ennemis bénins, doit être rangée une larve d'Acarien qui présente les caractères suivants . ( /if.l ) » Corps aptère, ovale, un peu serré au thorax, de couleur rouge orange et d'une di- mension très ri'duile, sensiblement égale à celle d'un jeune Phylloxéra qui vient ù peine d'éclore. Tête articulée, distincte du thorax, portant deux fortes pinces de fixation, teruii- nées chacune par deux crochets et par des palpes épineux. Bouche en petite trompe trian- gulaire, armée de deux pinces d'asiiiralion. Six pattes à six articles; le dernier, plus fort que les autres, est armé de trois ongles. Poils très courts et cloisonnés sur le corps, plus longs et descendant sur les pattes. » La larve en qiieslioti est celle du Trombidium fulirjinosuin (Hefm.). Elle a été trouvée dans des galles de trois cépages amérioains, le Clinton, le Yialla et l'Oposta, suçant la pondeuse; parfois aussi, attachée ati flanc d'un Thrips et se faisant voiturer par lui, jusqu'à ce qu'un accident la fasse se détacher ou que la mort de sa victime s'ensuive. En raison de son peu d'agilité, celte larve n'est pas capahie de nuire considérablement au Phylloxéra; elle ne peut s'attaquer qu'aux pondeuses immobiles, jamais aux jeunes, qui sont très agiles. » Il n'en est pas de même de l'adulte, qui est doué d'une grande agilité et fait la chasse au Phylloxéra, sur les feuilles et dans les grosses galles ouvertes, où nous l'avons parfois trouvé entouré de cadavres déjeunes. Toutefois, on ne doit pas trop compter sur lui pour diminuer sensiblement la population phylloxérieinie des feuilles. Les moyens de multiplication, comme ceux de tous les Acariens, sont bien trop limités, en regard des facilités étonnantes qu'accorde la parthénogenèse à la propagation du terrible parasite de la vigne. )) 2. En examinant les premières galles formées, cette année, sur les vignes américaines de la pépinière départementale de Vauciuse, mon attention fut vivement sollicitée par un très petit insecte, de couleur claire, extrêmement agile et très flifficile à capturer. Je trouve à son sujet la descri[)tion stiivante sur iiîon journal d'observations : « Corps aptère, lisse, en forme de houclier, de couleur jaune verdâlre dans son ensemble, mais présentant, vu au microscope, trois zones distinctes : une claire au milieu, une seconde plus foncée autour delà première, et enfin le pourtour, qui est blanchâtre, et forme une sorte d'auréole. lîuit pattes à sept articles, portant des poils descendants, plus nom- breux et plus longs sur le sixième article que sur les autres. Le septième article, très mo- bile, est liliforme et terminé par une caroncule plissée en éventail, susceptible de s'étaler tt accompagnée de deux ongles. » Bouche en trompe pyramidale, constituant un rostre armé d'une paire de mandibules pertractiles en pinces. » A ces caractères, je reconnus bien vite un jeune Gamase non sextié, et M. Méguin, l'homme de France qui connaît le mieux les Arachnides, à ( 462 ) qui je l'adressai, me répondit qu'il appartenait à l'espèce que, dans son excellent Ouvrage, il a nommé Gamasm viridis. Depuis, j'en ai trouvé un certain nombre d'exemplaires, sur les feuilles et dans les galles, sans qu'il m'ait jamais été possible de le surprendre, d'une façon bien certaine, dé- vorant le Phylloxéra. Toutefois, l'état des galles où il avait élu domicile ne peut guère me laisser de doutes sur ce point. » 3. Le 2 juillet, en ouvrant des galles de Vialla, j'en vis sortir un très petit insecte, à mouvements très vifs. Placé sur le porte-objet du microscope, il se montra avec les caractères suivants : » Corps allongé (j de millimètre), aptère, de couleur jaunâtre, serré au thorax et renflé à l'abdomen. Celui-ci présente des sillons transversaux, qui portent des poils, et diminuent successivement de largeur en allant vers la partie postérieure. » Six pattes fortes ut courtes, à trois articles, le dernier terminé en massue et portant des palpes épineux. Bouche placée au-dessous de la tête et s'avançant vers le corselet; elle est en petite trompe courte et conique (comme celle des Orthoptères), armée de palpes cloison- nés et de deux petites pinces d'aspiration. Tête presque ronde, portant deux yeux de cou- leur brune et deux antennes à quatre articles; le supérieur, plus long et plus large que les autres, est terminé par trois poils divergents; il en porte aussi latéralement. » A ces caractères on pouvait soupçonner la larve, au premier âge, d'un insecte de la tribu des Tluipsiens. » Bientôt après,les galles phylloxériennes montrèrent la même larve, plus grosse, plus ramassée, à antennes rabattues en arrière sur le corselet, et montrant quatre fourreaux d'ailes : c'était la nymphe. L'insecte parfait ne se fit pas longtemps attendre. Il apparut bientôt, ayant quatreailes étroites, très finement poinlillées, à nervures parallèles, et portant des poils raides et longs, surtout vers les extrémités. Le corps, un peu plus allongé que celui de la larve, atteint environ f de millimètre de longueur. Il est de cou- leur jaune, couvert de poils courts, un peu aplati à l'abdomen et terminé postérieurement par une partie plus longue que celle qui la précède immé- diatement. C'est une sorte de petite queue en éventail, armée de six piquants raides, que l'insecte relève et abaisse à volonté. » Pour tout le reste, l'insecte est semblable à la larve et à la nymphe. C'est un Thripsien'qui nous paraît pouvoir être rangé dans le sous-genre Heliotlirips de Halyday. Nous espérons pouvoir bientôt en déterminer l'es- pèce. » Depuis, le 1 5 juillet, une nouvelle larve de Thrips s'est montrée dans les galles sous la forme d'un insectide rotige, dont le corps, à sillons trans- versaux, est très allongé, tubuleux et terminé en pointe. Celle-ci porte deux (463 ) longs poils divergents. Ses antennes ont sept articles; le dernier, filiforme, est couvert de nombreux poils; tous les autres, en cône renversé, ne portent que quelques poils. u Le 20 juillet, l'adulte commença à se montrer dans les galles. » Son corps est de couleur jaune verdàtre, avec quelques parties un peu rougeâtres. L'insecte a deux yeux latéraux et trois ocelles disposés en triangle au-dessus de la tête. Ses ailes étroites, plus longues que le corps, n'ont que des nervures parallèles; elles sont ciliées sur les bords et portent oo 42", 5o Extension moyenne des pro- tubérances i°,64 ?.°,oi 2",i4 2", 19 » L'accroissement de l'activité solaire est manifesté même par les obser- vations des protubérances hydrogéniques, quoique les phénomènes de la chromosphère augmentent assez lentement; cela s'accorderait avec le retard de leur maximum, comparé à celui des taches. )) Quant à la distribution des protubérances, nous avons trouvé, dans la nouvelle série, la même loi que dans les deux trimestres précédents, c'est-à- dire que le maximum de fréquence a lieu, dans chaque hémisphère, entre les parallèles de 3o° et do", comme le montrent les nombres suivants ; Nombre des protubérances aux différentes latitudes hélioccntriqucs. Protuliérances. [.aliludes. l" trimestre 1880. 2« trimestre 1880. De -h 90 à -t- 70 o I De -4- 70 à 4- 5o . 3i 43 De -I- 5o à ^ 3o 65 54 De + 3o il -h 10 33 39 De -f- I o à o o 4 De oà — 10 5 5 De — 10 à — 3o 2J 40 De — 3o à — 5o 68 69 De — 5o à — 70 II 27 De — 70 a — f)0 I o ( 467 ) » Pour les facules, nous avons obtenu des résultats parfaitement com- parables à ceux des trimestres précédents. Voici les nombres obtenus : Nombre desfacules aux différentes latitudes hétiocentriqttes. Facules. Lalitudes. 1" trimestre 1S80. 2' trimestre 188U. De + go à 4- ^o o o De -+- 70 à -H 5o 5 o De H- 5o à 4- 3o 87 i4 De -1- 3o à -f I o 62 62 De + 1 o à o 3 6 De o à — I o 8 2 De — I o à — 3o 4o 29 De — 3o à — 5o 2 8 De — 5o à — 70 3 o De — 70 à — go o o » Le maximum de fréquence pour les groupes des facules tombe plus près de l'équateur solaire que celui des protubérances. Le nombre des groupes de facules dans l'hémisphère nord est bien plus grand que dans l'hémisphère sud ; il est à peu près double, tandis que les protubérances sont également réparties dans les deux hémisphères. » Je donnerai encore le nombre et la distribution des groupes de taches solaires : Nombre des groupes des tfchcs aux différentes latitudes. Taches. Latitudes. 1" trimestre 18S0. '> trimestre 1880. De 4- 90 à -f- 70 o o De -r- 70 à -f- 5o o o De -f- 5o à 4- 3o 3 o De 4- 3o à 4- I o II 1 4 De4-ioà4-o o o De oà — 10 6 2 De — 10 à — 3o Il 10 De — 3o à — 5o o x De — 5o à — 70 o o De — 70 a — 90 o o x Le maximum de fréquence des taches et des facules s'est donc produit dans les mêmes zones pour les deux hémisphères solaires; seulement, les protubérances se présentent assez près des pôles du Soleil. « ( 468 ) ÉLECTRICITÉ. — Sur In loi des machines mognéto-électriqiies. Note de M. J. Joubert. « J'ai eu dernièrement l'honneur de communiquer à l'Académie (') les méthodes expérimentales que j'emploie pour étudier les lois des courants alternatifs utilisés pour la production de la lumière électrique. L'applica- tion de ces méthodes à la machine à courants alternatifs de Siemens m'a montré que l'intensité moyenne du courant donné par cette machine se trouve très exactement représentée par la formule T- ^ dans laquelle R est la résistance totale du circuit, m une constante qui ne; dépend que de la vitesse et varie en raison inverse de la durée T de la période, enfin C une autre constante égale au quotient par v'2 de la valeur maxima de la force électromotrice de la machine marchant à circuit ouvert mesurée directement. » La simplicité de ce résidtat et la concordance parfaite des expériences avec la formule m'ont fait penser que j'étais en présence, non pas seule- ment d'une formule empirique, mais de l'expression même de la loi du phénomène, et j'ai été conduit à chercher si la théorie ne pourrait pas me ramener à cette formule. » Supposons la machine animée d'un mouvement uniforme. Soient E la valeur, à un instant donné, de la force électromotrice résultant du champ magnétique primitif, c'est-à-dire du champ tel qu'il existe quand le sys- tème induit est au repos, et I la quantité d'électricité mise en mouvement pendant le temps dt à partir de cet instant. Le travail électromagnétique est égal à Eldt, et ce travail se retrouve dans le travail calorifique du cou- rant VRdt et dans le travail des forces électromotrices inverses qui naissent des réactions des diverses parties de la machine. L'expérience montre que les réactions sur les électro-aimants inducteurs sont négligeahles, car le courant de l'excitatrice, mesuré à un galvanomètre de sensihilité extrême, n'accuse aucune variation quand on ferme ou quand on ouvre le circuit induit ; les réactions se réduisent donc à l'induction du courant sur lui- (') Comptes rendus, séance du 26 juillet 1880. ( 469 ) même. Si l'on représente par U le flux de force émanant du système induit quand il est traversé par l'unité de courant, et par conséqnf nt par — ce qu'on appelle le coefficient de sclf-iiutuclion, le travail de l'extra-courant pendant le temps dt a pour valeur UI -jf^l- On a donc l'équation El (Il = r-(lt + IJI-yr/f OU, en divisant par I et par dt « Cette équation n'est autre que l'équation donnée par Helmholtz et dont il a déduit les lois des courants induits qui se produisent au moment de la fermeture et de l'ouverture du circuit de la pile, avec cette différence cependant que, dans la formule de M. Helmholtz, la quantité E est une constante, tandis qu'ici elle est ime fonction du temps. » Pour déterminer cette fonction, j'ai opéré de la manière suivante, 3'ai mis le système induit en communication avec un galvanomètre Thom- son à oscillations non amorties, et, l'arc qni correspond à la demi-période de la machine ayant été divisé en dix parties égales, j'ai, au moyen d'un dispositif très simple, fait parcourir brusquement et successivement au système induit les dix intervalles consécutifs. L'arc d'impulsion du galva- nomètre mesure chaque fois la quantité totale d'électricité mise en mouve- ment, et, par suite, la force électromotrice qui correspond aux déplace- ments successifs. La force électromotrice, ainsi mesurée, est bien celle qui résulte du champ primitif, puisque, dans chaque déplacement, les quan- tités d'électricité dues aux réactions ont une somme identiquement nulle. La courbe ainsi obtenue ne diffère pas d'une sinusoïde d'une manière sensible; on peut donc admettre que E est de la forme Eosin/?;^, le temps étant compté à partir de l'instant où l'axe de la bobine induite coïncide avec l'axe de la bobine inductrice. » Dans ces conditions, et en posant ?.7r U (2) fangarry--^ ^, l'intégrale de l'équation (i) peut s'écrire sin2 7: f^ — 9 1 = AsinsTif- — ( 47'J ) la constante étant déterminée par la condition que t = oT quand l'intensité est nulle. L'intensité du courant à chaque instant est donc représentée par une sinusoïde dont A est l'amplitude et o la phase ('). » La quantité totale d'électricité qui passe dans le circuit pendant une demi-période a pour valeur 9=/ i(lt = A j s'w[nit — 2T:'f}cIi = — , et l'on trouve, pour l'intensité moyenne I, (4) I = ^ = - - » L'électromètre, dans les conditions où je l'emploie, ne donne pas cette intensité moyenne, mais la racine carrée de la moyenne des carrés des intensités, c'est-à-dire une intensité V satisfaisaut à la condition ou en déduit et, par suite, • 2 ^ 2 y/2 La formule à comparer aux expériences est donc (5) r=- 5. c'est-à-dire la formule à laquelle j'avais été conduit empiriquement. » (') Dans ma Communication du 6 juillet, j'avais annoncé que le retard était indépen- dant de la vitesse, qu'il éta't de j de la période et le même pour des vitesses de 5oo, ^oo et looo tours par minute. Les expériences avaient été faites dans les conditions de travail maximum. Dans ces conditions l'intensité est constante et la phase toujours égale à -j. ( 47' ) riITSiQUE. — Sur les variations des points fixes dans les thermomètres à mer- cure et sur le moyen d'en tenir compte dans l'évaluation des températures. Note de M. J. Pebxlt, présentée par I\I. O.-J. Broch. « Dans un IMémoire présenté à l'Académie et inséré en partie dans les Comptes rendus des séances du i6 et du 2'3 août, M. Crafts a communiqué d'intéressants résultats de reclierches sur le déplacement du zéro dans les lliermomètres à mercure qui ont été exposés à de hautes températures. Il arrive à celte conclusion, que ses expériences réduisent à un rôle nul ou très petit la part de la pression dans l'élévation permanente du point zéro. » Occupé depuis plusieurs années de l'étude des thermomètres à mercure, autant que mes autres travaux le permettent, je suis arrivé déjà en 1875 à une conclusion tout à fait analogue. Je ne puis donc que confirmer, en principe, la manière de voir de RI. Crafts. Je pourrais même rappeler que j'ai cité dans mon Mémoire (') précisément la même phrase de Desprelz pour expliquer et l'abaissement temporaire des zéros des thermomètres ex- posés à des températures entre 0° et 100° et l'élévation lente qui se pro- duit pendant les premières années qui suivent leur coustruclion. En 1876, je suis arrivé également à ce résultat, qu'on peut faire varier à volonté le zéro entre certaines limites, en chauffant plus ou moins longtemps les thermomètres à des températures convenables et en les refroidissant len- tement jusqu'à une température donnée. Me laissant guider par ces vues théoriques et surtout par la relation qui existe, dans les limites de 0° et 100°, entre les dépressions du zéro et les températures auxquelles le ther- momètre vient d'être soumis, j'ai réussi à éliminer l'effet de ces varia- tions, si nuisible à la précision de la mesure des températures (-). Ainsi, pour un thermomètre dont le zéro éprouvait une dépression de o°,8C. après la détermination du point 100°, j'ai pu restreindre à 7^ de degré, pendant plusieurs heures, les variations du point zéro. Sans les précau- tions que j'ai prises, les variations auraient été de plusieurs dixièmes de degré, dans les mêmes conditions. M Toutefois il est bon de déterminer avec le plus grand soin, iminédiate- ( ' ) Beitrcige zur Thcrmometric {Repcrtoriian von Cari, BanJ XI, p. 267 ; Munich, iS^S j. ('] Voir le Rapport présente, sur la dcmanJe du Comité permanent, au Congrès inter- national des Météorologistes (Rome, 1879). 3Ieltorologisc/ic Zcilsc/iri/t, p. l3o, 206 et 263 , Wicn, 1879;. ( U12 ] ment avant et après les observations, dans l'intervalle de 25° à ioo°, les mi- nima du zéro. Si, pour une raison quelconque, il n'est pas possible de les observer, ou pourra les calculer avec une approximation suffisante par la formule „ ^ /„ ^ -i _J_ . 1 1 \ où z^ représente le zéro oljservé après un long repos du thermomètre et un séjour prolongé dans la glace, et z,p„ le minimum observé immédiate- ment, après avoir porté à plusieurs rt-prises le thermomètre à loo'^, » Si, des observations faites à la température t, on déduit les minimaz, du zéro (calculés d'après la formule précédente ou déterminés directement par l'expérience), et si l'on adopte (suivant l'exemple donné par Regnault, M. Pierre et M. Berthelot) pour la valeur du degré la centième partie de l'intervalle compris entre le point ioo° elle zéro observé immédiatement après la détermination de ce dernier, on éliminera complètement toutes les corrections provenant des déplacements du zéro. » S'il s'agit seulement de déterminer des diflérences de température très petites, comme dans les recherches calorimétriques, les corrections prove- nant du déplacement du zéro s'éliminent d'elles-mêmes. » Il en est autrement quand il s'agit de déterminer des coefficients de dilatation, parce que les écarts des températures auxquelles le corps doit être exposé sont nécessairement assez considérables. Pour déterminer avec soin les coefficients de dilatation absolue, il importe beaucoup d'éliminer les erreurs constantes qui pourraient les affecter. Je suis persuadé qu'une partie des différences observées dans les coefficients de dilatation apparte- nant à une même substance s'expliquent par la manière différente dont on a tenu compte des variations du zéro. » Même après une comparaison soignée d'un thermomètre à mercure avec le thermomètre à air, les températures mesurées à l'aide du premier peuvent rester incertaines dans des limites assez étendues, si l'on néglige de faire in- tervenir dans les calculs les minima du zéro qui correspondent à ces tem- pératures. Les erreurs seront d'autant plus graves, que la marche de la tem])érature pendant les expériences différera davantage de ja marche suivie pendant la comparaison avec le thermomètre à air. (') Il est évitlcnt qu'eu ne pourra pas appliquer ceUe formule à des températures dé- passant de beaucoup la liante de loo". D'après les reelierthes de M. 'SlWhlPhilosnphkal Magazine, London, vol. VI, july 1878), le verre des tlieruiomètres en eristal commence déjà à se ramollir entie 120° et iSo", de faron que le zéro monte (piclquefois de 8°. ( 47^^ ) » Mais, si l'on tient compte des déplacements du zéro, de la façon qui vient d'être indiqnée, les corrections à appliquer aux indications d'un ther- momètre à mercure pour les réduire à celles d'un thermomètre à air res- teront toujours les mêmes. » En calculant les températures par cette méthode ('), on trouvera que les thermomètres du même verre s'accordent dans les limites des erreurs d'observation, c'est-à-dire à io", oi C. près, même s Us sont traités diffé- remment. Les écarts entre les thermomètres de verres différents deviennent plus petits, et les discordances entre le thermomètre à air et le thermomètre à mercure diminuent considérablement dans l'intervalle de o° à loo". » M. Crafts a démontré ce fait très important, que le coefficient du verre diminue sensiblement quand on porte un thermomètre à la température de l'ébullition du mercure. Heureusement il n'en est pas de même quand les températures auxquelles le thermomètre est exposé ne dépassent pas la limite de ioo°. On peut considérer alors la distance fondamentale comme constante, dans les limites des erreurs d'observation. Si l'on se sert de moyens convenables, on peut restreindre ces erreurs à ± o°,oi C, et dans cette limite la distance fondamentale ne paraît pas varier dans le courant des années, même si la première détermination a été faite immédiatement après la construction de l'instrument. » Quant à l'effet de la pression sur le déplacement des points fixes des thermomètres, il me semble que les expériences publiées jusqu'à présent par M. Mills et M. Crafts ne sont pas tout à fait concluantes, peut-être seu- lement parce que les détails de leurs expériences n'ont pas été donnés. Il importe de remarquer que, si l'on prouve qu'une pression temporaire n'exerce aucune influence, il ne s'ensuit pas qu'une pression continue n'en produira pas non plus. Il suffit de se rappeler qu'une règle en métal sup- portée par ses deux bouts peut revenir à sa position primitive après avoir subi une charge relativement très considérable, tandis qu'elle peut fléchir d'une façon permanente uniquement sous l'influence de son propre poids dans le courant d'une dizaine d'années. » (') Mon collègue M, Marek, qui de son côté s'est occupé de recherches semblables, a été conduit à des résultats tout à fait analogues. C. R., 1880, 2« Semesire. [T. XCI, N» 10.) fi» ( klk ) CHIMIE. — Sur l'acide borodëcitiingslique et ses sels de sodium. Note de M. D. Kleix, présentée par M. Wiiitz. « L'acide tungslique se dissout dans une solution de borax maintenue à l'ébullition. En prolongeant l'opération pendant plusieurs heures, em- ployant un excès d'hydrate tungstique et de borax additionné du double de son poids moléculaire d'acide borique cristallisé, et séparant par fiUra- tioii l'hydrate tungstique non dissous, on obtient une solution qui aban- donne par cristallisation de l'acide borique et des polyborates de sodium. )) L'eau mère concentrée et abandonnée dans le vide sec laisse déposer du borax, puis des cristaux d'un sel excessivement soluble dans l'eau. Ils sont solublcs à froid dans moins du quart de leur poids d'eau ; ils peuvent cristalliser en masse grenue quand on les dissout à l'aide d'une goutte d'enu chaude et qu'on laisse refroidir leur solution. A chaud, une goutte d'eau paraît en dissoudre une proportion quelconque. Ils ne sont pas déli- quescents, mais s'humectent facilement au contact des doigts. » Ils sont fort difficiles à purifier par cristallisation, vu leur grande solu- bilité. Leurs faces sont maies et en quelque sorte non terminées ; les angles sont émoussés, comme si la cristallisation s'était opérée dans une eau mère présentant tous les degrés de consistance, variant de l'état solide à l'état liquide au voisinage des faces du cristal. Toutefois, nous avons pu voir qu'ils appartenaient au système clinorhombique et offraient les faces M du prisme, modifiées par un dôme de deux faces e, et par deux faces g:,. » Ils paraissent perdre toute leur eau de cristallisation à 190°, ou du moins, à cette température, n'en retenir qu'une proportion insignifiante. » hn formule 2Na=0,2H=0, ioTuO',Bo=0' -f- 11 Aq représente assez exactement leur composition. Nous avons contrôlé nos analyses par la perte en acide carbonique, déterminée par la fusion avec un excès de carbonate de soude; cette perte est : Trouvé. Calculé. 16,42 16,23 16,27 " 11 Nous sonmies porté à admettre dans ce sel l'existence de 2'""' ( 475 ) tl'eau de constitution. Il présente une réaction légèrement acide, qui tire au bien par l'addition d'une trace d'alcali, mais l'acidité reparaîtbientôt. Quand on l'additionne d'une proportion de soude rigoureusement égale à celle qu'il renferme, il donne une liqueur difficilement cristallisable, qui nous a fourni quelques cristaux différents de ceux que nous venons de décrire, mais sur lesquels nous n'avons pu faire aucune analyse précise, tellement ils étaient empalés d'eau mère visqueuse. » Le borodécitungstate bisodique précipite par les sels de mercure; du l^récipité, on peut extraire l'acide borodécituiigstique. » Cet acide, de même que l'acide boroduodécitimgstique, correspond aux acides silicodécitungstique et silicoduoflécitungstique décrits par M. de Marignac. Leurs sels présentent des caractères voisins des silicodécitungstales et silicoduodécitunsgtates correspondants; aussi, dans toutes nos analyses, avons-nous soigneusement établi l'absence de la silice. » Des recherches semblables à celles dont nous venons d'exposer les résultats exigent beaucoup de temps. La masse d'acide tungslique existant dans les composés que nous avons obtenus en détermine en partie les pro- priétés et la manière d'être. » Ces composés sont fort voisins les uns des autres; certains se rap- prochent de ceux qu'a obtenus M. de Marignac: aussi l'esprit est-il tenté d'hésiter, même en présence de résultats analytiques suffisamment précis. » Nous nous réservons de continuer noire étude; elle paraît devoir donner des résultats intéressants permettant d'élucider la constitution des tungstates (' j. » PATHOLOGIE COMPARÉE. — Inoculation de ta morve au lapin; (leslruclion de l'activité virulente niorveuie par la dessiccation; transmission de la morve par r inoculation de la salive. Note de M. Galtiek, présentée par M. Bouley. M. Boui-EY donne le résumé de cette Note : (c A. 1° La morve est transmissible du cheval au lapin et du lapin à l'âne, mais elle ne se transmet pas sûrement, en sorte que, lorsqu'on se sert du lapin, comme réactif, pour reconnaître, dans les cas douteux, la nature d'un jetage chez le cheval, les résultats positifs seuls'ont delà valeur; (') Les recherclies qui font l'objet de cette Communication ont été exécutées au labora- toire de M. Wurlz. ( 476 ) mais on ne saurait inférer que le jetage n'est pas morveux de ce que l'ino- culation au lapin est restée sans effets. » 2° La morve du lapin ne se traduit pas ordinairement par les sym- ptômes pathognomoniques de cette affection chez le cheval. » 3° Ses lésions ressemblent à celles de l'infection purulente. Elles restent localisées le plus souvent, sous forme de foyers caséeux, au tissu conjonctif sous-cutané et s'étendent aux ganglions lympathiques. Ce n'est que par exception que l'on rencontre des lésions dans les poumons et sur la pituitaire. » B.Le virus morveux perd toute sou activité virulente dans les matières qui le recèlent, liquides ou tissus, après quinze jours de dessiccation com- plète, à plus forte raison au bout d'un mois ou deux, d'où cette consé- quence que la ventilation des locaux qui ont été habités par des chevaux morveux est un moyen très efficace de leur assainissement. » C. La morve a été transmise à un âne par injection hypodermique de la sahve d'un cheval morveux. Ce fait peut être invoqué pour expliquer la propagation de la morve dans les grandes agglomérations de chevaux, dans les quartiers de cavalerie notamment. Il est admissible, en effet, que l'eau des abreuvoirs communs puisse servir de véhicule aux germes de la morve. Lorsque le cheval boit, une certaine partie de l'eau qu'il pompe s'échappe souvent par la commissure de ses lèvres; quand il a bu, il en laisse retomber une certaine quantité qui n'a pas été déglutie. Rien que par la salive l'eau peut être souillée; elle peut l'être aussi par les liquides qui s'échappent des voies nasales au moment de la déglutition. » Sans doute que l'on ne fait pas boire à l'abreuvoir commun des che- vaux chez lesquels la morve est déclarée ; mais celte maladie peut exister à l'état latent chez un certain nombre qui restent dans les rangs et peuvent être les agents de la contamination, par l'intermédiaire des abreuvoirs tout particulièrement. » Cette condition étiologique étant donnée comme possible, une indica- tion prophylaxique en ressort : ce serait d'aménager les écuries de telle manière que l'eau pût être distribuée à chaque cheval dans l'auge disposée devant lui, et qu'ainsi fussent évités les dangers de l'abreuvement en com- mun. Ce mode d'aménagement est déjà réalisé dans certains établissements. Il y aurait tout bénéfice, au point de vue sanitaire, à ce qu'il fût adopté pour la cavalerie. » ( "177 ) M. Lahuey présente, à ce sujet, les observations suivantes: « L'importante Note que vient de communiquer M. Bouley sur la morve chez les chevaux et sur l'opportunité d'une mesure d'hygiène qui les ferait boire isolément les uns des autres me rappelle semblable proposition que j'ai entendu faire autrefois par divers médecins mihtaires de la cavalerie, lors de mes inspections du service de santé de l'armée. Cette proposition, malheureusement, n'a pas eu de suite, mais elle me permet d'en citer une tout à fait comparable et qui, après bien des efforts inutiles auprès de l'Administration militaire, a fini par obtenir le plus favorable résultat. » Je veux parler à l'Académie, comme j'ai eu occasion d'en dire un mot à la Chambre ( ' ), d'une maladie très commune autrefois dans l'armée, alors que les soldats mangeaient à la gamelle commune. C'était une affection de la bouche, de nature inflammatoire et ulcéreuse, de forme sporadique d'abord, par l'effet de causes locales, mais devenant ensuite épidémique, sous l'mfluence d'une véritable contagion, chez les hommes soumis à la gamelle commune. Ils entraient dans les hôpitaux par dizaines à la fois ou plus encore, et la maladie, que nous avons appelée alors stomatite ulcéreuse des soldats, sans offrir beaucoup de gravité par elle-même, démontrait cepen- dant combien elle nécessitait la suppression d'une coutume aussi malpropre et aussi malsaine. Les faits ou les observations se multiplièrent à l'infini, et, au Val-de-Gràce notamment, j'eus à les signaler souvent dans mes leçons cliniques, en même temps que, en i85i, l'un de mes élèves distingués, le docteur Louis Bergeron, en faisait le sujet de sa thèse inaugurale. » Je m'efforçai dès lors auprès des autorités administratives de demander la suppression de la gamelle commune dans l'armée. Les résistances furent grandes et les difficultés prolongées, jusqu'à ce que je fusse parvenu direc- tement auprès de l'autorité militaire à faire reconnaître les sérieux incon- vénients de cette coutume. Le maréchal Magnan surtout avait bien voulu me prêter son appui, et enfin le maréchal de Saint-Arnaud, Ministre de la Guerre, par décision du 24 décembre i852, établit que les gamelles indi- viduelles seraient substituées aux gamelles communes dans tous les corps de troupes. » La cause était gagnée, comme je souhaite à M, Bouley de gagner celle qui est relative au développement de la morve chez les chevaux. » ( ' ] Discours à la Chambre des députés dans lu discussion du projet de loi sur radiiiini?- tration de l'armée ( i5 juin i88o). ( ''n» ) M. Ch. GrÉRiN adresse un complément à sa Noie sur un procédé pour faire varier la tension des piles. M. L. Nalansox adresse une Note relative à la théorie du sommeil. M. Ckasles présente à l'Académie ini exemplaire d'iui trivail de M. Aristide Marre (extrait du dernier nimiéro paru du Biillctlino de M. le prince Boncompagni), intitulé Deux mathématiciens de i Oratoire. c< Ce travail offre un réel intérêt pour l'histoire des sciences mathéma- tiques en France à la fin du xvii* siècle. Il nous fait connaître un savant mathématicien, le P. Claude Jaquemet, de Valenciennes, professeur à Vienne en Dauphiné, ignoré de tous les biographes, bien qu'il fût en haute estime auprès du marquis de l'Ilospilal et passât, comme le dit le P. Adry, historien de l'ordre de l'Oratoire, pour l'un des premiers mathématiciens du royaume. » M. Aristide Marre a retrouvé, dans les manuscrits de l'ancien fonds de l'Oratoire, aujourd'hui cotés sous les n°* 24235, 24236 et 25308 du fonds français de la Bibliothèque nationale, des copies d'une importante corres- pouilance mathématique du P. Jaquemet, et notamment une Lettre aulo- rjraphe, complètement inconnue jusqu'à ce jour, datée de Vienne, 26 jan- vier i6go, et adressée au P. Bizance. » La séance est levée à 4 heures. J, B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Odvrages reçds dans la séance du 33 AOOT 1880. ( SUITE.) jEneidea, or crilical, e.xegetical and œstlielical renvuhs on the JEneis, etc.; hy J. Henry. VoML Dublin, 1879; in-S". Earlliqiiake and volcanic plienomcnn, dccember 1879 and janwir/ 1880, in the republic oj Salvador central America; hy W. A. Goodyear. Panam.i, Jamer Boyd, 1880; in-8°. Bulletin of the philoso diical Society of TFashinglon; vol. I, m;irch 1871- { 479 ) jtine 187/1; ^'°'- ï^^j november 1878-june 1880. Washington, 1874-1880; 2 vol. in-8". Tite Iransacûons of ihe royal imli Academy;\6\. XXXVI : Science. Dublin, Williams Norgate, 1879; in-4°. Royal il ish Academy « Cnnninghani Meinoirs ». N° 1 : On cubic Iransfor- iiialions ; lij iolm Casey. Dublin, Williams Norgate, 1880; in-4°. T'he transactions of ihe royal irisli Academj. Irish manascripl ; séries, vol. I, Parti. Dublin, Williams Norgate, 1880; iii-4°. United Slates coast and geodclic Siirvey. Carlile P. Palterson superintendant. Deep-sea sounding and dredging a description and discussion of ihe melltods and (ippliances used on board ihe coast and geodetic Survey steamer « Btake » ; by Charles D. Sigsbee. Washington, Government printing Office, 1880; in-4" relié. Ponlifuia Universitn gregoiiana, coiitinuazione del « BuUellino nieteorologico dell' Osservalorio del Collegio roniano », fondato dut P. Ang. Secciii; vol. XVIII. Roma, 1879; in-4°. (Présenté par 31. l'amiral Mouchez.) OaVBAGES KEÇDS DANS LA SÉANCE DD 3o AOUT 1880. Mémoires de l'Académie de Stanislas, 1879; 4"^ série, t. XII. Nancy, impr. Berger-Levraulr, 1880; iu-8". Société de Médecine légale de France^ fondée le lojévrier 18G8. Bulletin; t. VI, !"• fascicule, Paris, J.-B. Baiilière, i88o;in-8°. Annales des Ponts et Chaussées. Mémoires et documents; 1880, aoi!it. Paris, Dunod, 1880; in-8°. La peste en Turquie dans les temps modernes. Sa prophylaxie défectueuse^ sa limitation spontanée; par J.-D. Thoi.ozan. Paris, G. Masson, 1880; in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey.) Des luxations traumaticpies de l'atlas sur l'axis [variété antérieure); par le B' A. Faucon. Paris, J.-B. Bailiière, 1880; in-S". (Présenté par M. le baron Larrey.) Le monde physique; par Amédée Guillemin. i"^" série, livr. I à 10. Paris, Hachette etC'% 1880; gr. in-S". Note sur l'envenimation ophydienne, étudiée dans les différents groupes de serpents; par le D"" A. Viaud-Grand-Marais. Nantes, impr. C. Mellinet, 1880; br. in-8°. (Extrait du Journal de Médecine de l'Ouest.) (Présenté par M. le baron Larrey.) Instruction populaire sur les maladies charbonneuses des bêtes bovines; par H. -M. Tanguy. Morlaix, typogr. Haslé, 1880; opuscule in-8°. ( 48o ) Sur l'unijormilé de la laîirjite géologique; par G. Dewalque. Liège, impr. Vnillant-Carmanne, 1880; br. in-8°. Commission de la Carte géologique de la Belgique. Texte explicatif du levé géologique de la Planchette d'Anvers ; par M. le baron O. van Ertborn, avec la collaboration de M. P. Cogels, Bruxelles, F. Hayez, 1880; br. in-8'', avec trois cartes ( n"' 2, 3 et 4). Carie géologique détaillée de la France : n° 78, Noge)it4e-Rotroii ; n° 93, le Mans. Paris, 1880; 2 cartes, avec Notice explicative. Transactions of ihe zoological Society of London; vo]. X, Part 13. Lon- don, 1879; i"-4"- Thezoological report for 1878 being volume fifleenlh oftlie record of zoolo- gical littérature: eliled by Ed. Caldwell Rye. London, John van Voorsf, i88o;in-8°. Faclor table for llie fifth million, containing tlie leastfaclor of cvery numbcr not divisible by 2, 3 or 5 between 4000000 and 5 000 000; by J. Glaisher. Lonclo!i,Taylor and Francis, i 880; in-4° relié. Bulletin ofthe philosophical Society oj TFashington ; vol. II, october 10"', i874;november2^, 1878, Washington, 1875-1880; t vol. in-8°. Transactions and Proceedings and Report ofthe philosophical Society of Adé- laïde, South Jiislralin, for 18'jc). Adélaïde, 1879; in-8°. Proceedings of the americnn Academy of Arts and Sciences ; nevr série?,, vol. VII; whole séries, vol. XV, Part IL Boston, University press, 1880; in-8°. Nederlindich meteorologisch janrboek voor 1879, uitgegeven door het koniiiklijknederlandschmeteorologischlnstitiuit.Eenendertigstejaargang; eersie deel.Utreclit. Komink en Zoon, 1880; in-4'' oblong. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE nu [,UNni l^ SEPTEMBRE 1880. PRRSIDENr.R DE M. EDAf. BEf-OUKREL. MEMOIRES PI\ESEI\ÏEJ<. M. F.-J. Tesak soumet au jugement de l'Acadéniie un Mémoire, écrit en latin, sur « la densité île la surface de la Terre et la masse de la Lune, déterminée par des mesures des axes terrestres et du pendule ». (Commissaires : MM. Paye, Lœwy, Mouchez.) M. C.-F. Vernay, m. J.-O. Montigxam, M. Bonnard d'Apollon adres- sent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORUESPOINDAIVCE. La Société de Géographie de Lisbonne informe l'Académie qu'elle vient d'opérer sa fusion avec la Société permanente de Géographie, et que la nouvelle Société a été reconnue comme institution d'utilité publique. M"^ Cl. Claret, petite- fille de Charles Dallery , écrit à l'Académie pour C. R., 1 tSo. 1' Semetfe. (T.XCI, N" 11.) 63 ( 482 ) rappeler que, le 17 mars t845, nne Commission, composée de MM. Arago, Dupin, Poncelet et le général Morin rapporteur, a reconnu les droits de Ch. Dallery à l'invention de l'iiélice appliquée à la navigation à vapeur. Elle demande que ces droits ne soient pas mis en oubli, à l'occasion de l'inauguration de la statue de Sauvage, qui doit avoir lien à Boulogne. Le brevet de Sauvage est daté du 29 mars i8o3. (Renvoi à la Section de Mécanique.) M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, trois Opuscules de M. G. Govi, imprimés en italien. Le premier contient le texte d'un Discours prononcé le 26 janvier 1616, par le prince Frédéric Cesi, à une séance de l'Académie des Lincei. à laquelle assistait Galilée, qui était membre de cette Académie depuis le aS avril 161 1 . Le prince Cesi avait fondé, en i6o3, l'Académie des Lincei, qu'il présida jusqu'à sa mort, arrivée en i63o. Le texte inédit de ce Discours a été re- trouvé par M. Govi, à la Bibliothèque nationale de Naples; il l'a fait pré- céder de quelques considérations relatives à la date qu'il lui faut assigner. Le deuxième Opuscule se rapporte à l'invention des ludions ou diables de Descartes, que M. Govi prouve avoir été imaginés pour la première fois en 1648, par Raphaël Magiotti de Montevarchi, membre de l'Académie del Cimento, qui les décrivit et en expliqua le jeu dans un Opuscule très rare, publié à Rome la même année. C'est en 1754, dans ini article de VEncy- clopédie, que d'Alembert donne (pour la première fois peut-être) le nom de diables cartésiens aux ludions, que personne n'avait songé jusqu'alors à attribuer à Descartes. Le troisième Opuscule contient la traduction de deux Notes sur les Miroirs magiques des Chinois et des Japonais, publiées par M. Govi en' 1 864 et en 1866, et destinées à fournir la preuve que les effets de ces miroirs ne sont dus qu'à des différences de courbure des diverses parties de leur sur- face. M. Govi en donne plusieurs démonstrations expérimentales, dont quelques-unes ont été reproduites récemment par d'autres, comme étant tout à fait nouvelles. Il montre surfout qu'en y appliquant rapidement la chaleur ou le froid, on peut rendre excellent le plus mauvais miroir ma- gique. C'est en partant de cette observation et de l'explication donnée par M. Govi que M. Duboscq a réussi dernièrement à produire le même effet, en remplaçant l'action de la chaleur par celle d'une couche d'air qu'on comprime ou qu'on raréfie à la partie postérieure du miroir, et qui, de ( 483 ) même que la chaleur, tend à exagérer les différences de courbure des di- verses parties de la surface réfléchissante. M. le contre-amiral Buoss.vud de Coiibigny, appelé au commandement de notre division navale dans l'océan Pacifique, informe l'Académie, par l'entremise de M. l'amiral Paris, qu'd se met à sa disposition, pour les études scientifiques qui pourraient être exécutées par les officiers placés sous ses ordres. (Renvoi à une Commission composée de MM. Paris, Mouchez, Fizeau, de Qiiatrefages, Decaisne). ASTRONOMIE. — Obsewalions de la comète Faje et de ta comète b 1880 [Scliaeberle), fuites à i Obseivatoire de Paris {équalorial de la tour de l'Ouest); par M. G. BiGouRDAN. Communiquées par M. l'amiral Mouchez. Comète Fate, Étoile Ascension droite. Déclinaison. Date. de compa- 1880. raison. ^«— j^-. Réfraction. Parallaxe. ^* — )f. Réfraction. Parallaxe. Septembre 11.. a — S^gi o%oo 4-o%o3 — 9'23",6 — o",3 +5",i Position de l'étoile lie comparaison. Étoile Ascension Date. decompa- droite moy. Réduction Déclinaison raoy. Réduction 1880. raison. Grandeur. i8So,o. au jour. 1880,0. au jour. Autorité. Sept. II.. a 55 Pégase 5 23'>o'"57S55 +4%42 4-8''45'4o",9 +28",2 Seven Tears' Cat . Position géocentrique de la comète, rapportée à l'équinoxe et à l'équateur apparents de l'époque. Date. Temps moyen Ascension Nombre de Nombre de 1880. de Paris. droite. comparaisons. Déclinaison. comparaisons. Septembre 1 1 ..: . u'-S^'-o' 23'=o«'58%o9 3 + 8°36'5o",3 3 y. La comète paraît comme une étoile de i3* grandeur, sans queue ni noyau apparents. L'observation donne pour l'éphéméride de M. Moeller [Berliner Jahrbucli pour 1882) les corrections suivantes : en ascension droite, — 2', 45; en déclinaison, — 2",o. ( 484 " 4 ) _ Comète b i88o SCHAEBERLE • Dates. 1880. Étoile de compa- - raison. Ascension droite. Déclinaison. ^* — ^. Réfraction. Parallaxe. ^*-*. Réfraction Parallaxe Septembre 8.. d — 0.19,59 — 0,01 » » — 2.16,43 —0,01 — 0, 16 — 0,17 » +6.57, 9 ■+-7. 28, 0 + 8.3i,32 + 0,3 + 0,4 + 0,6 + 2,4 + 2,5 y- • 10. . ■' • / » II.. S + 2,6 Positions des étoiles de comparaison Dates. Étoiles Gran- Ascens. dr. moy. Réduction Déclinaison moy. Réduction 1880. de comparaison deur. 1880,0. au jour. 1880,0. au jour. Autorité. Sept.8. Ji3596Lal. 8 6.56. i,5o +3,io +21.2046,8 -2,8 Lalande 9. e 1620-21 Weisse H. VI 8 6.55. 5,59 +3, 12 +20.59.49)2 —2,6 Weisse >• 10. y 1677-78 >i 4 6.56.59,42 +3,i4 +2o.44-4o'7 ^2,7 » » II. g- 1668 Arg., zone +20° 8,5 6.54.i5,3o +3,17 +2o.i5.52,8 —2,4 A. Jl.,t.\l. Positions géucentriques de la comète, rapportées à l'équino.re et à l'équateur apparents de l'époque. Dates. 1880. Septembre 8. . 9-- » 10.. » 11.. Temps moyen de Paris. Il m s i5. 80.57 14.59.44 i5. 8.33 14. i4' 10 Ascension Nombre do Nombre de droite. comparaisons. Déclinaison, comparaisons. h m s 6.55.44,84 6.54.45,95 -21.27.44,6 -21. 7.17,7 » 20.24.24,9 » J'ai retrouvé la comète b 1880 le 5 septembre, mais l'arrivée du jour ne m'a permis alors que de déterminer à peu près la correction de l'éphémé- ride; et depuis, sauf le 8 septembre, les nuages ont empêché d'en faire des observations complètes. » Il résulte de ces positions les corrections suivantes pour mon éphémé- ride (voir le n° 3 des Comptes rendus , 2* semestre 1880, p. i53) : Ascension droite. Déclinaison. Septembre 8 +1,0 9 10 + I >i » II » •1,6 ■2,0 1,8 4»5 ) ASTUON.OMIE. — Sur le mouvement orbital probable de quelques systèmes binaires du ciel austral. Note de M. L. Cuuls, transmise par S. M. don Pedro et présentée par M. Tresca. « Dans la série des étoiles doubles observées à l'Observatoire impérial de Rio, et qui par leurs positions échappent complètement aux observatoires de l'autre hémisphère, ou tout au moins ne sont visibles que fort impar- faitement pour un très petit nombre d'entre eux, j'en ai rencontré quel- ques-unes qui me paraissent accuser un mouvement orbital bien défini, quoique lent. Ces étoiles n'ont été observées que par J. Herschel, au Cap, et par le capitaine Jacob, à Poonah, dans l'Hindoustan. Voici leurs obser- vations comparées aux miennes et les mouvements que j'en conclus. Les positions sont réduites à 1 880,0. 533o du Catalogue de J. Herschel : M = 2'î'' 17™; distance polaire = i3o" 19'. Dates. Grandeurs. Position. Distance. Observateurs I 836, 756 (ii-ii) 95,9 3,0 Herschel. 1879,602 (8-8) 90,0 3,4 Cruls. 42,846 5,9 » L'angle de position d'Herschel est renversé de 180°, erreur assez fré- quente dans ses observations, ainsi que l'a déjà fait remarquer M. Flam- marion. Ce système accuse un mouvement rétrograde de 6" en 43 ans environ. 3940I du C;it. d'Herschel et 76 du Cat. de Jacob : M = 7''8"'; distance polaire = i45°23'. Dates. Grandeurs. Position. Distance. Observateurs l835,o (8-8) 0 221,7 5,0 Herschel. 1848,10 (8-8) 224,3 7'' Jacob. ï879>97 (6-6) 228,1 8,7 Cruls. âi,Qi 6,4 » Même remarque pour l'angle de position d'Herschel. Le mouvement orbital direct, d'environ 6°, 5 en 45 ans, paraît bien accusé aux trois époques; une augmentation du rayon vecteur apparent l'est également. (486 ) 4i26duCat. d'Hj et io5 du Cat. de Jacob : m = 8'' 36'"; distance polaire = 142" Bg'. Dates. Grandeurs. Position. Distance. Observateurs. 1834, 3o (7 ") 2.8,0 i5,o Herschel. 1847,12 (6-9) 3o,o 16,4 Jacob. 1879,97 (6-9) 32,7 i3,5 Cruls, 45,67 4,7 Mouvement orbital progressif de 4", 7 ^n 45°"%67. 4o58| du Catalogue d'H, : M = 8^S"'; distance polaire = i58''i6'. Dates. Grandeurs. Position. Distance. Observatc l835,o (5-9) 17,5 Co H,. 1879,988 (5-9) 25,0 4,8 Cruls 44,988 7-5 Mouvement orbital direct de 7'',5 en 45 ans environ. 4og4| du Catalogue d'Hj : m. = 8'' 20"»; distance polaire ;= i6i°8'. Dates. Grandeurs. Position. Distance. Observateurs. O M i835,2 (^-6) 52,7 ' 60,0 Hj. 1879,988 (6-6) 57,6 66,5 Cruls. 44,788 T9 Mouvement direct d'environ 5° en 45 ans. 4 125 du Catalogue d'Hj : iR=:8''35"'; distance polaire =^ i52'>26'. Dates. Grandeurs. Position. Distance. Observatei l835,2 (7-1.) 23o°,3 8'; G H,. 1880,071 (6-9) 242,3 7,0 Cruls. 44,871 12,0 Mouvement direct de 12° en 45 ans environ. » ASTRONOMIE. — Recherches speclroscopiques sur quelques étoiles non encore éludiées. Note de M. L. Crcls, transmise par S. M. dou Pedro et pré- sentée par M. Tresca. « Voici quelques résultats de mes recherches speclroscopiques sur un groupe d'étoiles non encore étudiées. Tout en faisant, pour le moment, des ( /1H7 ) réserves au sujet dti cinssemeul en types propose par le P. Secchi, et sur lequel je me propose de revenir plus lard, en décrivant les spectres avec détails, j'ai toutefois adopté ce classement dans l'exposé des résidtals de ces observations, qui ont été faiies avec un speciroscope à vision directe, monté sur l'équatorial de 9 pouces d'ouverture. Désignation do l'étoile Constellations. et tle sa conïcur. Grandeur. Spectres et remarques. Abeille a, bleu pâle. /^ Type I. p, blanche. 4 Type I. 7, blanche. 4 Type I. » S, blanche. 4 Type I. •> S' et i;', jaune jiâle. 6 Type I, spectre faible. » », bleu pâle. 5 Type I. .... E, rouge orangé. 5-j Type IV, bandes bien définies. Croi.x a, bleu pâle. » Type II. .. p, bleu pâle. - Type II. » y, jaune orangé. ■> Type III. • S, bleu très pâle. ■> Type II. Centaure.. .. p, jaune pâle. » Type I, raies de l'hydrogène bien accusées. » .... y, S, e, blanche. » Type IL ....£. » Type II. » 4^72 B. A. C, jaune. ■> Type II. » Aciiemar et Canopns appartiennent toutes deux au type I : la raie F de l'hydrogène y est setde bien nettement définie; les autres sont visibles, mais faibles. » SPECTROSCOPIE. - Sui quelques phénomènes solnires observés à Nice. Note de M. L. Thollon, présentée par M. Mouchez. « Le 28 mai, à midi 4o™. une prottibérance très brillante .se montrait vers le bord occidental duSoleil, dans l'hémisphère nord. Cette protubé- rance, dont les dimensions n'ofiraient rien d'extraordinaire, était d'abord tout à fait à droite (côté du violet) et en dehors de la raie C, et conservait sensiblement le même aspect, que la fente fût large ou étroite ; plus haut et plus à droite encore, se voyaient deux masses incandescentes entièrement isolées et d'un éclat beaucoup plus faible. Le pliéuomène changeait rapi- ( 4S8 ) (leraent d'aspect e(, au bout de dix minutes, la masse principale de la protu- bérance se montrait en partie sur la raie C, en partie à gauche de cette raie, et quelques instants après tout avait disparu. La fig. i représente les deux phases du phénomène. Le 27 juin, dès S** du matin, je vis, dans une région de petites taches, un point qui me parut être un cenire de grandes perturbations. Ce point était à 6', 27 au sud de l'équateur et à i3', 12 du cenire vers le bord occidentaL Durant toute la journée, j'ai suivi avec la pins grande attention les phéno- mènes qui se produisaient en celte région. La raie C y éprouvait des chan- gements continuels et rapides; elle s'élargissait, se tordait, s'illuminait, se réduisait eu masses isolées comme des grains de chupelet, s'étalait tantôt à droite, tantôt à gauche. Les phénomènes se succédaient si vite, qu'il m'a été impossible d'en faire un dessin exact. Le temps de tracer un léger cro- quis, de prendre et de noter une mesure, tout avait changé d'aspect. Les figures a, b, c, d, . . .^ g{fi(j.2), où j'ai cherché à reproduire de mémoire et en grandeur naturelle quelques-uns de ces effets, pourront donner une idée de la prodigieuse activité qui se manifestait en ce point du disque solaire. Les graduations à droite et à gauche de C donnent, en centaines de kilo- mètres, les vitesses correspondant aux variations de réfrangibilité : adroite, ce sont les vitesses de rapprochement ; à gauche, les vitesses d'éloignement. » En imprimant à l'image solaire i\n petit mouvement de va-et-vient /,89 ) horizontal et fnisant ainsi courir snrla fente la région observée, les impres- sions qui se succédaient produisaient l'illusion d'un mouvement tourbillon- naire. Une foule de petits détails, paraissant d'abord sans importance, se Fie. 2. SlsISCISflS iisiiCillll -Ifilltt reliaient entre eux de la manière la plus frappante et contribuaient à rendre l'illusion du mouvement aussi complète que dans le phénakisticope. C. R., 188a, 3* Semestre. (T. XCI, N° H .) ^4 ( 490 ) » Le 3o juin, cette même région, ayant atteint le l)ord occidental, pré- sentait en dehors dn disque une protubérance très brillante et très remar- quable. Observée avec la fente étroite, elle a offert successivement les aspects représentés par \es fig. 3, 4 ft 5 à vingt minutes d'intervalle. Un Fig. 3. Protubérance observée le 3o juin iSSo, à lo^'S!!" matin, à l'observatoire du mont Gros (Nice), avec la fente étroite au bord occidental. — T, point de tangence. Vitesse maximum, Sôo"" par seconde. noyau très brillant, situé sur la raie C, semble être le centre d'un vaste tour billon animé d'une prodigieuse vitesse. Cette protubérance paraissait être entièrement composée de minces filets lumineux à peu près parallèles et extrêmement brillants. » Après avoir répété un très grand nombre de fois l'expérience décrite ( 49' ) dans tua Note du i6 août, je n'hésite pas à affirmer que tout mouvement de la surface solaire ayant, suivant la ligue d'observation, une composante qui n'est pas nulle, donne lieu à un déplacement des raies spectrales. La réciproque est-elle vraie? Tout déplacement de raie correspond-il à un iMg. 4. Protubérance observée le 3o juin 1880, à io''5o" matin, à l'observatoire du mont Gros (Nice), avec fente étroite au bord occidental. — T, point de tangence. Vitesse maximum, 360'"" par seconde. mouvement? Je dis que c'est extrêmement probable, mais non absolument certain. Il semble difficile d'admettre que deux causes différentes puissent produire des effets identiques ; mais, indépendamment de cette considéra- tion, l'expérience paraît confirmer cette manière de voir. Si l'on compare, en effet, les vitesses qu'indiquent les déplacements de raies aux vitesses con- statées bien des fois dans la formation des protubérances, on voit que ce { 492 ) sont des grandeurs tout à fait de même ordre. En outre, il m'est arrivé d'observer, à la base d'une protubérance, une petite région très brillante et produisant dans la raie C une déviation très marquée, qui se déplaçait ra- Fi.'. 5. Protubérance obserïée le 3o juin i8So, à 1 1'' lâ" matin, à l'observatoire du mont Gros (Nice), avec fente étroite au bord occidental. — T, point de tangence. Vitesse maximum, Soo*^" par seconde. pidement par rapport à laprotubéranco, s'en détachait et formait en peu de temps une nouvelle ramification, d'une étendue considérable. Il y a donc lieu d'espérer qu'un jour ou l'autre l'observation tranchera la question d'une manière définitive. » •" i' '•' ( 493 ) ÉLECTRICITÉ. — Sur la loi des machines électromagnétiques. Note de M. J. Jodbert. « Je douiaiide à rAcadémie la permission de lui soumettre quelques-uns des résultats les plus remarquables, tous vérifiés par l'expérieuce, qui se. déiluisent de la formule que j'ai eu l'honneur de lui présenter dans sa der- nière séance. » Cette formule exprime la loi d'une classe importante de machines magnéto-électriques, caractérisée par la condition que les variations du champ magnétique primitif suivent la loi du sinus. Elle donne pour l'in- tensité moyenne 2K„ 1^ et pour la phase des courants élémentaires tang2 7ry = -^■ » La théorie indique, et l'expérience vérifie, de la manière la plus rigou- reuse, que la valeur maximum de la force électromotrice Eo pendant le cours d'une période est proportionnelle à la vitesse ; si l'on appelle eo sa valeur quand la machine fait un tour par seconde, et s'il y a « périodes par tour, on peut, pour une intensité donnée du champ, poser La formule de l'intensité moyenne devient alors , 2 e„ » On voit que celte intensité ne croît pas indéfiniment avec la vitesse, mais qu'elle tend vers une valeur limite (494) très voisine d'ailleurs de celles qu'on obtient pour des vitesses modérées et des résistances faibles. » Le travail électrodynamique total de la machine a pour expression, en désignant par l' la racine carrée de la moyenne des carrés des intensités, in'[K'-T-h ^-^'V Cette expression tend vers zéro quand la résistance augmente indéfiniment et devient nidle quand le circuit est ouvert; l'expérience montre, en effet, que dans ce cas on n'a d'autre travail à vaincre que celui des résistances passives ('). Mais, contrairement à ce qui se passe avec une pile, son maxi- mum ne correspond pas à une résistance extérieure nulle. Le travail croît d'abord quand la résistance augmente et passe par un maximum qui cor- respond à l'équation RT = 2nU. M Les conditions du maximum de travail peuvent toujours, comme ou le voit, être réalisées soit pour une vitesse, soit pour une résistance données, et il est toujours avantageux de faire travailler la machine dans ces con- ditions. » L'équation de la phase donne alors tang27:y = i, ou Ç5,„=|, celle de l'intensité moyenne L„= "" «^2 7î'U enfin celle du travail maximum e I ^ '" 8«'7rU T » Ainsi, pour une intensité donnée du champ, quelles que soient d'ailleurs les autres conditions dans lesquelles la machine fonctionne, du moment où elle donne le travail maximum, Le retard est éyal à ^ de ta période entière; ( ' ] Il n'en est pas de même si le système mobile dans le champ magnétique renferme des pièces métalliques de quelque étendue, et en particulier des masses de fer doux. ( 49'î ) L'intensité est constante et égale au quotient par \J2 du maximum absolu d 'intensité; Le travail électromagnétique est proportionnel à la vitesse; La vitesse est dans un rapport constant avec la résistance. » Dans la machine Siemens (machine à quatre foyers), sur laquelle ont porté mes expériences, U = o, io4 et n = 4- Quand l'inducteur est excité par un courant de lo webers, Cq = 2 2''°'",56; le maximum absolu d'inten- sité égale G"'''""''',!, et l'intensité qui correspond au travail maximum est égale à 4"''''"\3r. Le travail maximum est de -^'-^ kilogrammètres par seconde; enfin, la vitesse qu'il faut donner à la machine pour obtenir ce maximum est donnée par l'équation RT = 27iU = o,653 ('). " CHIMIE. — Sur l'acide boroduodécitungstique et ses sels de potassium. Noie de M. D. Kleiv, présentée par M. Wurtz. « Nous avons précédemment signalé un nouvel acide minéral complexe, dérivé de l'acide tungstique, l'acide tungstoborique, que nous avons pu isoler, et dont nous avons préparé le sel do potassium, » Cet acide cristallise en petits octaèdres quadratiques, non modifiés; sa composition est représentée assez exactement par la formule 9TuO%Bo^O%4HO-4- i6Aq. Il fond à 49°; sa fusion commence vers 40", par suite d'un phénomène de liquation tout à fait semblable à celui que présente l'acide silicoduodéci- tungstique décrit par M. de Marignac. » Il présente d'ailleurs une teneur en acide tungstique fort voisine de ce dernier, ce qui explique leurs analogies physiques, et la quasi-coïncidence de leurs points de fusion. Ce n'est pas là la seule combinaison que paraissent former les acides borique et tungstique. » Quand on fait bouillir une solution de pentamétaborate de potassium Bo^O'^RH* -h2H-0, qu'on y projette par petites portions un très grand ( ') Ces expériences ont été faites au laboratoire de la Société générale d'électricité. ( /i96 ^ excès d'hydrate tiingstique et qu'on prolonge l'ébnllition pendant plusieurs heures, en ayant soin de remplacer au fur et à mesure l'eau évaporée de façon à ne pas abaisser sensiblement la température du liquide, le penta- métaborate est décomposé. Il se dépose de la liqueur filtrée, pendant le refroidissement de l'hydrate borique, puis par concentration, un sel cris- tallisé en fines aiguilles, que l'on débarrasse de l'acide borique Ubre qu'il renferme par lavages à l'alcool. On achève de le purifier par cristallisations successives. » Il ressemble beaucoup, par son aspect extérieur, au tungstoborate de potassium; comme lui, il cristallise en aiguilles appartenant à un système droit; il est très solubledans l'eau froide : 8 parties d'eau à ao" dissolvent 5 parties du sel. » Les détails que nous avons donnés pour l'analyse du tungstoborate de potassium nous dispensent de nous étendre plus longuement sur celle du composé que nous décrivons aujourd'hui. » La moyenne de plusieurs analyses nous conduit à lui attribuer la for- miile 2R'0,Bo'0', i2Tu0',2H^0+ i5Aq. » Une des 2™°' d'eau que nous sommes conduit à regarder comme de l'eau de constitution n'est chassée qu'à une température voisine du rouge sombre, l'autre est expulsée à 190°, après les 15"°' d'eau de cristallisation. » La fusion d'un poids donné du sel préalablement desséché à igo" avec une quantité déterminée de carbonate de sodium fondu nous a permis de contrôler ces résultats par la perte en eau et en acide carbonique. Cette perte, rapportée à 100 parties de sel non privé de son eau de cristallisation, a été, dans deux expériences, de 16,59 et de i6,4o pour 100. » La perte calculée, i"""' d'anhydride borique déplaçant à très peu près 2"°' d'acide cabonique, est de 12"""' d'acide carbonique, plus 1"°' d'eau, soit laCO^ + H^O = i6,3i pour 100. » Dans les eaux mères du boroduodécitiuigstate bipotassique que nous venons de décrire, nous avons obtenu à diverses reprises un sel blanc, cristallisé en tables d'apparence orthorhombique, d'un éclat gras. Ce sel s'est surtout produit quand la liqueur ne présentait pas la teinte bleuâtre, indice d'un commencement de réduction et fort difficile à éviter, que pré- sentent certaines solutions tungstiques. » Nous n'avons jamais obtenu que de très petites quantités à la fois; ( 497 ) cependant nous avons pu en recueillir quelques grammes, assez pour en déterminer exactement la composition, après l'avoir purifié par cristalli- sation. » Ce sel est fort dense et excessivement soluble dans l'eau. Après une courte ébullition avec l'acide clilorhydrique, il nous a donné un dépôt d'une notable quantité d'acide tungstique ; sa composition, déterminée par trois analyses, est représentée avec une très grande exactitude par la formule 4K=0,Bo=0', laTuO'H- 2iAq. Il possède une réaction très légèrement alcaline. Ce sel présente la compo- sition du boroduodécitiingstate tétrapotassique; il ne renferme pas d'eau de constitution; chauffé avec ménagement au rouge sombre, il n'éprouve qu'une perte de poids insignifiante. » Toutefois, nous sommes plutôt porté à le rattacher à un isomère de l'acide boroduodécitungstique. En effet, de même que le tungstoborate de potassium, le boroduodécitungstate bipotassique est très stable en pré- sence des acides. Sa solution, portée à l'ébullition en présence d'un excès d'acide clilorhydrique, reste limpide et n'abandonne pas d'acide tungs- lique, ainsi que le fait la dissolution du sel que nous décrivons. » Acide boroditodécilumjslique. — En traitant par l'azotate mercureux une solution concentrée de boroduodécitungstate bipotassique, 2K*0,Bo^O% i2TuO%2H=0 + i5Aq, on obtient un précipité blanc et floconneux, qui se rassemble par l'ébulli- tion en une poudre dense, d'un blanc jaunâtre. En traitant ce précipité, convenablement lavé, par la quantité d'acide chlorhydrique strictement suffisante pour le décomposer, et le débarrassant d'une trace de mercure resté dissous par quelques gouttes d'une solution d'hydrogène sulfuré, on obtient une liqueur qu'on peut évaporer par ébullition ou au bain-marie, jusqu'à consistance sirupeuse. » Si l'on essaye de pousser plus loin à chaud la concentration, il se dépose de l'hydrate tungstique jaune et pulvérulent. M II faut terminer l'évaporation dans le vide sec; on obtient ainsi l'acide boroduodécitungstique, que jusqu'à présent nous n'avons pas eu le loisir d'étudier autrement. » Si l'on filtre le liquide sirupeux au sein duquel s'est déposé l'hydrate tungstique, par suite d'une décomposition partielle de l'acide boroduodé- C. R., i8So, J- Semestre. (T, XCr, N» 11.) 65 (498) citungstique, et que l'on continue l'évaporation à chaud d'abord, dans le vide ensuite, ou obtient des octaèdres basés, jaunâtres, déliquescents, ayant une composition voisine de celle d'un hydrate de l'anhydride complexe ioTuO',Bo=0'. » Comme l'acide tungstoborique, cet acide ne perd ses dernières traces d'eau qu'à une température voisine du rouge. Il devient alors insoluble et se décompose en un mélange d'anhydrides borique et tungstique ('). » ANATOMlE ANIMALE. — Sur les lymphatiques sous-cutanés du Pjtlion deSéba. Note de M. S. Jourdain, présentée par M. Alph. Mihie-Edwards. « Dans une précédente Communication, nous signalions l'existence d'un véritable transport circulatoire de la lymphe chez les Pleuronectes. Nous inclinions à croire qu'une telle circulation se retrouve dans la généralité des Téléostéens, en nous fondant sur les analogies si étroites qu'on remarque dans la morphologie du système lymphatique chez les divers Poissons étudiés jusqu'à présent à ce point de vue. » La lymphe circule-t-elle chez des Vertébrés autres que les Poissons? Observer directement le cours de la lymphe est impossible dans la plupart des cas; mais, d'une analogie morphologique, il nous est permis de con- clure à la probabilité d'une analogie physiologique. )) Dans cet ordre d'idées, il y a intérêt à mentionner chez un Ophidien, le Python de Séba, une disposition des lymphatiques superficiels, qui se retrouve très probablement dans tous les animaux de ce groupe, d'une grande homogénéité anatomique, disposition qui rapproche d'une manière bien digne d'attention les Ophidiens des Téléostéens (^). » Rappelons d'abord brièvement ce que l'on observe chez les Téléo- stéens. Chez ces Vertébrés, on rencontre, sous la peau de la région post-cé- phalique, trois troncs lymphatiques longitudinaux, qui débouchent en avant dans de vastes réservoirs occupant la région coracoïdienne. L'un de (') Ces reclieiciiei oui éié effectuées au laboratoire de M. Wurtz. (') C'est en étudiant le péritoine du Python de Séba, sur un spécimen mis obligeamment à notre disposition par M. le professeur Léon Vaillant, que nous avons eu occasion de recueillir des notes sur la disposition générale, encore imparfaitement connue, du système lymphatique de cet Ophidien. ( 499 ) ces troncs {tronc ventral) occupe la ligne médiane du ventre, depuis l'anus jusqu'à la ceinture coracoïdienne. Les deux autres sont placés, un de chaque côté, dans la région des flancs, qu'ils parcourent dans toute leur longueur: ce sont les troncs latéraux. » Ces trois troncs communiquent entre eux à l'aide d'un grand nombre de branches transversales, assez régulièrement disposées. Les branches ra- diales des lymphatiques des nageoires impaires forment une des origines ou des terminaisons périphériques des troncs sous-cutanés longitudinaux. Il est donc évident que la lymphe y circule dans un sens déterminé. » Ces trois troncs des Téléostéens se retrouvent dans le Python. Le tronc ventral est représenté par un vaisseau impair, placé sur la ligne médiane du ventre, en rapport avec l'intersection aponévrotique qui constitue une longue ligne blanche. Dans la région des flancs, on retrouve de chaque côté un tronc /rtieVa/qui la parcourt dans toute sa longueur. Des branches transverses, régulièrement espacées, relient le tronc ventral aux troncs laté- raux, de telle sorte que, la peau étant étendue, l'ensemble de ces vaisseaux lymphatiques tégumentaires représente une double échelle à montants parallèles. » Des troncs latéraux, on voit se détacher, de distance en distance, des branches qui contournent le corps et perforent les espaces intercostaux pour s'unir aux lymphatiques costaux, et déboucher, ceux de la région anté- cardiaque dans la gaîne lymphatique de l'aorte antérieure, ceux de la ré- gion postcardiaque dans le grand sinus lymphatique qui loge l'aorte posté- rieure. » En avant, le tronc ventral et les troncs latéraux se fusionnent avec les sinus de la région collaire; en arrière, ils ont des relations avec les ré- servoirs de la région anale. Au niveau des grands sinus cardiaques qui correspondent aux sinus coracoïdiens des Poissons, ils nous ont paru com- muniquer largement avec ces collecteurs ('). » Après cette description, il nous paraît superflu d'insister sur l'analogie évidente des vaisseaux lymphatiques auxquels nous avons imposé les mêmes noms chez les Téléostéens et chez le Python. Lorsque l'observation directe (') Les vaisseaux que nous venons de décrire n'ont point fixé l'attention des anatomistes; ils paraissent toutefois avoir été entrevus par Jacobson. Ce savant, en effet, parle d'un canal lymphatique sous-cutané, existant de chaque côté du corps des Serpents, canal en rap- port avec des espaces lymphatiques, également situés sous la peau. ( 5oo ) aura permis de reconnaître dans quel sens chemine la lymphe du vaisseau ventral et des vaisseaux latéraux, il y aura de sérieuses raisons de présumer que la lymphe circule dans la même direction dans les vaisseaux corres- pondants du Python et des Téléostéens. » ZOOLOGIE. — Dragages profonds exécutés dans le lac de Tibériade [Syrie), en mai 1880. Note de M. Lortet, présentée par M. Alph. Milne- Edwards. « Au printemps de celte année, M. le Ministre de l'Instruction publique me chargeait d'une mission scientifique dont un des objectifs devait être l'élude de la faune profonde du lac de Tibériade. Les animaux qui vivent dans cette belle nappe d'eau avaient déjà fait l'objet de mes études en 1 875, et quelques-uns d'entre eux m'avaient offert une organisation des plus remarquables. » Le niveau du lac est 3213" au-dessous de la surface de la Méditer- ranée. La plus grande profondeur que nous ayons constatée est de aSo™ et se trouve à l'extrémité nord, en face de l'embouchure supérieure du Jourdain. Sur les deux rives du lac, des terrasses parfaitement régulières sont recouvertes de nombreux galets roulés, qui se rencontrent jusqu'à une altitude qui correspond à la pression barométrique de o™,76. Ce fait prouve jusqu'à l'évidence que le niveau du lac était jadis le même que celui de la Méditerranée. Je n'ai point à rechercher, pour le moment, si le bassin du Jourdain était en rapport direct avec la mer; cette communication pou- vait se faire très facilement par la plaine d'Esdrelon et la vallée du Kishon. De légères dénivellations, dues aux éruptions de basaltes et de laves si fréquentes à une certaine époque dans le bassin du lac de Tibériade, ont pu facilement rompre ces communications. Il est probable aussi qu'an- ciennement les eaux du lac devaient être très salines, intermédiaires en quelque sorte entre les eaux saumâtres et celles sursaturées de la mer Morte. A la suite des violentes convulsions volcaniques dont le pays montre partout des traces nombreuses, le niveau de ce dernier bassin s'étant abaissé, le Jourdain a dessalé petit à petit, par la masse de ses eaux, celles du lac, qui aujourd'hui sont devenues potables, quoique très légèrement saumâtres. Ces conditions physiques indiquent l'intérêt qu'il y avait à étudier avec soin la faune du bassin du lac de Tibériade, dont les eaux, anciennement ( Soi ) salées, devaient nourrir des formes animales spéciales; peut-être en retron- verait-on des traces dans les grandes profondeurs, où le liquide plus dense aurait pu rester emmagasiné; peut-être rencontrcrait-on des types d'ani- maux et de végétaux en voie de se transformer et d'adapter leur organisme à une eau devenue presque douce. Ce sont ces vues théoriques qui ont été le point de départ de mes recherches. » Après m'ètre assuré des services d'une des rares barques qui se trouvent à Tibériade, j'ai exécuté les pêches, les dragages et les sondages pendant le mois de mai. Lorsque la température, toujours très élevée à cette époque, me le permettait, les journées entières étaient passées sur le lac. Mes dragues, d'un diamètre moyen, avaient été construites sur les dessins de celles qui avaient servi au Challenger. Elles m'ont donné d'excellents résul- tats, le fond n'étant rocheux nulle part et la profondeur ne dépassant pas 25o". Les pêches ont été faites au moyen d'un grand nombre d'engins qui nous ont permis de capturer les représentants de toutes les espèces de pois- sons. L'eau des grandes profondeurs a été ramenée à la surface au moyen d'un appareil très simple, imaginé et construit par un de mes compagnons, M. Pelagaud. )) Les espèces de poissons que nous avons pu pécher sont au nombre de douze au moins. Il y a plusieurs formes nouvelles, qui sont actuellement à l'étude. Les espèces déterminées sont: Clarias macranthus. Capocta damascena. Barbus Beddnmii. Chromis Andrce. » paterfamilias . » Simonis. Chromis iiilotica. Il nov. sp, 1) nov, sp. » nov. sp. ( Un genre nouveau indéterminé. Lahrobarbus canis. » J'appelle tout particulièrement l'attention de l'Académie sur les diffé- rentes espèces du genre C/iroînzs^ qui toutesincubentleurs œufs etélèvent leurs petits dans l'intérieur de la cavité buccale. Les œufs sont d'un vert foncé et très gros. Il est probable que toutes les espèces du même genre jouissent de cette faculté. Les Chromis fourmillent dans le lac de ïibériade: en quel- ques coups de filet, on peut en remplir le fond d'une grande barque. » Les MoUusquesont été dragués, les uns tout prèsde la surface, les autres à de très grandes profondeurs. Parmi ces derniers, il y a plusieurs espèces nouvelles, étudiées avec soin par M. A. Locard. Elles sont distribuées très ( 502 ) régulièrement suivant des zones de profondeurs différentes. Les formes draguées sont au nombre de dix. Ce sont : Neritina Jordani, Butt. Melania tuherculata. Millier. Melanopsis premorsa, L. » costata, Olivier. Cyrena fluminalis. Millier. Unio terminalis. Bourg. » tigridis. Bourg. » Lortetij Locard. » Pietri, Locard. >• Maris Galilœi, Locird. » Les Melanopsis et les Melania sont àjacies marin. C'est là une faune de passage entre celle des eaux salées et celle des eaux douces. La drague ne nous a ramené aucun animal plus inférieur, si ce n'est une larve rougeâtre que nous n'avons encore pu déterminer. Sur les bords, à une très petite profondeur^ on trouve une petite Crevette, le Crabe Telphusa Jluviatilis, le Cistudo europœa et les Emjs caspica et tigris. Dans les grands fonds, les dragues remontaient une vase très fine, d'origine volcanique, qui renferme des diatomées, des foraminifères et d'autres organismes inférieurs. Aucune algue, aucune conferve n'a été ramenée par nos filets. Cette absence ab- solue de végétaux inférieurs a lieu de surprendre, surtout lorsque l'on con- state qu'on se trouve en présence d'une eau saumâtre ayant une tempéra- ture de +24°. Enfin l'expérience nous a démontré que l'eau du fond n'était pas plus saumâtre que celle de la surface. A aSo™, les coquilles d'Unio morts étaient en quelque sorte ramollies, friables, converties en craie blan- châtre, et semblables aux fossiles de certains gîtes tertiaires du midi de la France. Ce changement moléculaire remarquable parait être dû surtout aux effets de la pression. » Tels sont brièvement les résultats des nombreux et pénibles dragages que j'ai exécutés pendant douze jours, dans un air embrasé, sous un ciel de feu et dans des conditions matérielles rendues plus difficiles encore par la nonchalance et souvent par le mauvais vouloir de notre équipage arabe. » GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. — Sur l'existence^ au Soudan, de vignes sauvages, à tige herbacée, à racines vivaces et à fruits comestibles. Extrait d'une Lettre de M. Th. Lécard à M. le Ministre de l'Instruction publique. « Les immenses et dangereuses solitudes du Soudan, absolument inexplorées jusqu'à ce moment, réservaient de nombreuses surprises, sur- ( 5o3 ) tout au point de vue des produits du sol; chaque jour, je récolte des plantes nouvelles, qu'aucun botaniste ne pouvait soupçonner et dont l'iin- portance sera étudiée. Parmi ces nouveautés, je puis dès aujourd'hui signa- ler des Vignes sauvages, àjniits délicieux, à lige herbacée et à racines vivaces; la beauté et l'abondance des fruits, la vigoureuse rusticité de la plante, la facilité de culture par suite de la simple plantation annuelle de ses racines tuberculeuses, font espérer que ces espèces nouvelles sont susceptibles de changer complètement les conditions de la culture de la Vigne en France et d'en augmenter la production dans des proportions inconnues. » On pourra les cultiver en France comme on le fait pour les Dahlias; peut-être cette découverte est-elle le seul remède à opposer au Phylloxéra. » Je possède, en grand nombre d'exemplaires, dans mes herbiers, la plante dans tous ses divers développements, et j'ai, en outre, une grande quantité de graines à distribuer à tous les établissements agricoles ou scientifiques de France, d'Algérie et même d'Europe ('). » MÉTÉOROLOGIE. — Sur un orage observé à Laigle {Orne) le 6 août 1880. Note de M. J. Rouïer. (Extrait.) » Lundi soir, 6 septembre 1880, un violent orage est passé sur Laigle, se dirigeant de l'ouest à l'est. » Dès 7"^ se manifestèrent des éclairs en nappe, très étendus, apparaissant derrière des nuages épais toutes les quatre à cinq minutes. » Vers 9''3o, ces éclairs en nappe, et plus rarement eu zigzag, devinrent extrêmement fréquents; je me mis à les compter, et je continuai pendant une heure et demie. J'arrivai au chiffre de 47oo> soit environ 53 éclairs par minute en moyenne. Mais à certains moments je voyais certainement 100 éclairs par minute ; il y a même eu jusqu'à 3 éclairs dans la même seconde ('). (') M. Durand, mon aide-naturaliste, se rend au premier poste français qu'il pourra atteindre, par les montagnes de Bambouk, pour faire parvenir cette Lettre. (') Déjà un fait analogue a été communiqué à l'Académie par M. Colladon, il y a quelques années (séance du 12 juillet 1876). Un orage de grêle s'était abattu aux environs de Genève, de Lucerne et de Zurich. De 1 1'' à minuit, on observa, dit l'auteur, 2 à 3 éclairs par seconde, soit environ 9000 à l'heure. Mais il faut remarquer que cette énumération n'a pas été faite avec toute la précision désirable, et il semble qu'il a dû en résulter une exagé- ration dans le chiffre total. Quoi qu'il en soit, le nombre a été considérable, et ce fait peut être rapproché de celui que je viens de constater à Laigle. Le !"■ octobre 1874 et le lundi 1 1 juin 1877, j'avais pu faire moi-même des observations de même nature. ( 5o4 ) » La pluie commença vers io''45'" et elle continua pendant environ une heure et demie. Elle a donné au pluviomètre i i"™,S d'eau; il n'est pas tombé de grêle. )> Bientôt l'orage passa à l'est ; les éclairs apparurent encore assez fréquents pendant dix minutes, puis devinrent de plus en plus rares et finirent par disparaître, ce qui donne une durée d'environ deux heures pour ces manifestations électriques répétées. » Pendant tout cet orage, on entendait le tonnerre presque continuellement, comme une sorte de bourdonnement, puis de temps en temps des roulements plus forts. » Au moment du passage de l'orage surLaigle, j'entendis trois fois le tonnerre en fracas : la foudre était tombée deux fois sur l'extrémité est de la ville. » La première fois, sur l'angle d'une maison placée à mi-côte ; le fluide s'était dirigé sur un tuyau de tôle de 2", 5o, surmontant une cheminée en briques, puis de là sur l'angle inférieur du toit, dont les tuiles furent soulevées sur une étendue de o'"i,25. Le long du bord inférieur du toit se trouve une gouttière hoiizontale, communiquant à cet angle avec un tuyau de décharge en zinc, d'un petit calibre, conduisant les eaux pluviales dans une grande auge en granit posée sur le sol. » Les traces du passage du fluide électrique le long de ce tuyau sont faciles à constater par la présence de trois trous, un en haut, un autre vers le milieu et le troisième un peu au-dessous de celui-ci. Le premier est carré, de o",o6 à o'",07 de côté; le deuxième, carré également, de o"',o4 à o", o5 de côté ; le troisième est absolument semblable au trou fait par une balle. Ils sont tous trois placés en des points oh la paroi est double, par suite de l'emboî- tement des tuyaux les uns dans les autres. Or, il y a là cette particularité remarquable que les bords de ces ouvertures présentent des déchirures irrégulières renversées en dedans du calibre du tuyau sur la feuille intérieure et en dehors sur la feuille extérieure ( ' ) . » Une personne habitant la maison foudroyée se trouvait, au moment du coup, dans une pièce voisine, du même côté, près de l'extrémité opposée du bâtiment. Elle ressentit une commotion peu énergique ; aussi elle put se portera la fenêtre, attirée d'ailleurs par le fracas des tuiles qui lonib;iient, et elle aperçut sur le sol une lueur 'diffuse, mais assez vive, près du bassin en granit; celte lueur resta ainsi visible pendant plusieurs secondes. » Le deuxième coup de foudre frappa un arbre situé à SSo"" environ de cette maison, à l'angle nord-est d'un plant comprenant des pins, des mélèzes, des hêtres et des peupliers. C'est un arbre de cette dernière essence, un peuplier de Suisse, qui fut touché. Il s'éclata dans sa longueur, mais sur les deux tiers inférieurs seulement; dans ce long trajet de g" à 10", le fluide, tout en suivant une trace spiroïde, ne décrivait que les deux tiers d'une spire.... u (') Je ne connais pas d'exemple de cette disposition. Un fait présente une certaine ana- logie: c'est celui du coup de foudre qui frappa, en août 1777, la croix de fer qui surmon- tait la flèche de l'église de Crémone. Au-dessous se trouvait une girouette en cuivre étamé et recouverte de peinture sur ses deux faces; elle fut projetée au loin. On reconnut qu'elle était percée de dix-huit trous, dont les déchirures étaient parallèles, mais renversées moitié d'un côté, moitié de l'autre. Neuf faisaient saillie sur une face, et neuf sur la face opposée. La séance est levée à 4 heures. J. B. 5o5 BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OnVEAGES REÇDS DANS LA SÉANCE DU 6 SEPTEMBRE 1880. Mémoires de ta Société académique d'Agriculture, des Sciences, Arts et Belles-Lettres du département de l'Aube; t. XVI, 3* série, année 1879. Troyes, L. Lacroix, 1880; in-8°. Compagnie des Chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée. Applica- tion du sulfure de carbone au traitement des vignes phytloxérées; 4^ année. Rap- port sur les travaux de l'année 1879 et sur les résultats obtenus; par M. A. -F. Marion. Paris, P. Dupont, 1880; in-4°. Nouvelles recherches sur la pleuropneumonie exudative de l'espèce bovine, etc.; par le D'' Wii.lems. Bruxelles, H. Manceaux, 1880; in-8°. (Pré- senté par M. Bouley pour le Concours Montvon, Médecine et Chirurgie, i88i.) De l'abus du tabac dans les écoles; par M. le D"" A. Coustan. Chambéry, impr. Châtelain, t88o; in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey.) La mortalité dans ses rapports avec les phénomènes météorologiques dans l'arrondissement d'Avignon (1873-1877); par le D' A. Pamard. Paris, J.-B. Baillière, 1880; in-8°. Assurances sur la vie et annuités pour une seule tête; par E. Dehais. Gau- thier-Villars, 1880; in-8°. (Adressé par l'auteur au Concours de Statistique 1881.) Nivellement de précision de la Suisse exécuté par la Commission géodésique fédérale, sous la direction de A. Hirsch et E. Plantamour ; VIP livr. Ge- nève, Bâle, Lyon, H. Georg, 1880; in-8°. Bulletin de la Société de Médecine du département de ta Sarthe; année 1879. Le Mans, typogr. Monnoyer, 1880; in-8°. Nouveau manuel de Chimie simplifiée, pratique et expérimentale, sans labo- ratoire; par Y^. TouRNiER. Paris, F. Savy, sans date; in-iS". Prologus N. Ocreati in Flelpech ad Adetardum botensem, magistrum suum. Fragment sur la multiplication et la division, publié pour la première fois par M. Ch. Henry. Sans lieu ni date; opuscule in-8°. Sur l'origine de la convention dite de Descartes ; par M. Ch. Henry. Paris, Didier et C'«, 1878; opuscule in-8''. (Extrait de la Revue archéologique.) C. R., 1880, 2' Semestre. {T. XCl, N" II.) 66 ( 5o6 ) Sur l'origine de quelques notations mathématiques ; par M. C. Henry. Paris, Didier et C'% 1879; opuscule in-8°. (Extrait de la Revue archéologique.) Deux mathématiciens de l'Oratoire; par A. Marre, Rome, 1880; in-4°. (Extrait du Bullettino di Bibliografin e di Storia délie Scienze malematiche e fisiche.) Recherches sur les queues des comètes; par Th. Bredichin. Sans lieu ni date; in-4°. Estadislica bibliografica de la literalura chilena ; por don Ramon Briseno. T. II. — Lei de presupuestos de los gastos jenerales de la administracion publica de Chile para el nfio de 1879. — N° 1 . Sesiones ordinarias de la Camara de se- nadores en 1878. — N" 2. Sesiones eslraordinarias de la Camara de senadores en 1878. — N" i. Sesiones ordinarias de la Camara de diputados en 1878. — N° 2. Sesiones eslraordinarias de la Camara de diputados en 1878. — N° 4.. Sesiones eslraordinarias de la Camara de diputados en mayo de 1878. — Esta- distica agricola de la Republica de Chile, correspondiente à los nnos de 1877 i 1878. — Cuenta jeneral de las entradas i gastos fiscales de la Republica de Chile en 1878. — Santiago de Chile, 1879; 9 vol. in-4°. Odvragks reçus dans la séance do i3 septembre 1880. académie des Sciences et Lettres de Montpellier. Mémoires de la Section de Médecine, t. V, IP fascicule, année 1877- 1879; Mémoires de la Section des Sciences, t. IX, IIP fascicule, année 1879; Mémoires de la Section des Lettres, t. VI, IV* fascicule, années 1878- 1879. Montpellier, Bœhm et fils, 1879- 1880; 3 vol. in-4". Exposition universelle à Melbourne en 1880. France. Notices sur les dessins, modèles el ouvrages relatifs aux services des Ponts el Chaussées, des Mines, des Bâ- timents civils et Palais nationaux, réunis par les soins du Ministère des Travaux publics. Paris, Impr. nationale, 1880; in-8". Calculs des propulseurs hélicoïdaux; par M. Ch. Antoine. Paris, Berger- Levrault, 1880; in-8°. (Deux exemplaires.) EuG. Marchand. Note sur la distribution de la chaleur solaire sur les diffé- rents points du globe terrestre dans les jours d'équinoxe et de solstice. Paris, au Secrétariat de l'Association française pour l'avancement des Sciences; opuscule in-8°. Conférence sur la doctrine des engrais chimiques et l'utililé des champs d'expé- riences agricoles; par M. E. Marchand. Rouen, impr. H. Boissel, 1880; in-8°. ( ^07 ) Fini arinual Report of tfie deparimenl of stalintics and ijeology of llie State of Jiidiann, 1879. Indianapolis, Douglass et Carloii, 1880; iii-S" relié. Report ofthe superintendant of tlie United States coast Survej sliowinfj the proqress of ihework for tke fiscal year ending with jiaie, 1876. Washington, governineiit printing office, 1879; in-4°, texte et atlas. Verhandclingen van liet Bataviaascligenoolschap van kunsten enWetenschappen; Deel XXXIV, 2' Stuk ; Deel XJ.l, i" Stuk. Batavia, W. Biiiining, 1880; 2 liv. in-8". COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 20 SEPTEMBRE 1880. PRÉSIDENCE DE M. WURTZ. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. HYGIÈNE PUBLIQUE. — Sur les odeurs de Paris. Note de M. H. S.viNTE-CLAinE De VILLE. « Vers la fin du mois d'août dernier, en passant par la rue Saint- Jacques, en face du n° 278, mon attention fut attirée par l'odeur qu'exhalait une tran- chée de 1™ environ de profondeur. On en avait extrait 1™"= ou 2""" de celte terre noire, colorée par le sulfure ou l'oxydule de fer, dont M, Chevreul a depuis bien longtemps constaté et expliqué la formation (' ). » Cette terre était imbibée d'eau, mais la boue n'était pas liquide. Elle avait en même temps l'odeur de l'hydrogène sulfuré et du gaz de l'éclairage. J'en pris à la surface S''^ environ, pour en faire une analyse dont je vais donner les résultats. )) 2''8,35odela terre ont été introduits dans un flacon et mouillés avec i''* (') Voir, Dictionnaire des Sciences naturelles, t. XXII, p. 29?, l'article eau naturelle, écrit par M. Chevreul en 1819 et publié en 1821; Mémoires de l'Académie des Sciences, t. XXIV, p. 211 (i854) ; Comptes rendus, l.-^U.i\,\^. I28[i856),et t.LXXI, p. 43i (1870). C. R., 1880, 2' Semestre. {-X. XCI, N» 12.) 67 ( 5io ) d'eau à peu près. On agitait fortement et l'on décantait le liquide avec la matière noire qu'il tenait en suspension et que l'on versait dans un antre flacon. Quand cette matière était déposée, on recommençait l'opération avec la même eau devenue limpide, jusqu'à ce qu'on eût introduit dans le second flacon tous les éléments légers ou noirs que l'on pouvait entraîner ou dissoudre. » Le résidu de celte opération, répétée jusqu'à huit ou dix fois au moins, est un gravier presque décoloré et composé de plâtras, de cailloux calcaires, de grès concassé ou pulvérisé, de débris de toutes sortes, cuir, carton, etc., enfin de toutes les matières que le remaniement si fréquent du pavage de Paris peut faire pénétrer dans le sous-sol. » Le liquide, chargé de sels et de matières solubles dans l'eau, a été séparé par filtration ; et la boue noire, recueillie sur un filtre, séchée incomplète- ment, a été pesée pour être analysée à part. » 1° L'eau de lavage était troublée par du sesquioxyde de fer ou du sous- sulfate provenant de l'oxydation du sulfure et de la suroxydation de l'oxy- dule de fer. Elle était sensiblement alcaline et contenait des sulfures, des hyposulfites, des sulfates, des chlorures, de la chaux, de la magnésie, de la soude, et des traces d'ammoniaque que l'ébuUition avec la baryte ne rendait pas sensibles à l'odorat, mais qui agissait faiblement sur la teinture rouge de tournesol. L'excès d'alcali était saturé par des acides organiques, répandant une odeur acétique et butyrique, et une matière également acide, réduisant les sels d'argent et dont la combinaison avec la chaux ou l'argent était explosible, rappelant ainsi les propriétés des acétylures de M. Ber- thelot. » Le résidu de l'évaporation de celte eau à basse température pesait iS^"", 5oo. H contenait : Sulfate tle chaux 5,ooo Chaux 2,386 Magnésie , o , 200 Sel marin o , 892 Potasse o,36i Eau et matières organiques 5, 161 i3,5oo » 2° La matière pulvérulente noire, pesant o''^, 902, a été lavée parl'éther dans Tui a|)pareil à digestion et à distillation continues. L'éther contenu dans le bouilleiu' a bientôt laissé déposer tuie grande quantité de cristaux ( 5.. ) jaune brun et brillants, peu sohibles, car il a falhi plus de deux jours de traitement pour épuiser la uialière. On a retiré de la solution éthérée : Soufre ti'islalliso et contenant une matière orga- nicjue clc'coni|)osabli.' par la chaleur j,700 Soufre crislallisc avec un peu de goudron et de naphtaline 4)736 Goudron de ijaz ou coaltar i ,6/|0 10,076 » Les conclusions de ces analyses sont faciles à tirer : » 1° Si l'on évalue à un demi-litre la quantité d'eau qui imprègne les 2''°,35o de boue humide ('), on voit que la quantité de sels que cette eau dissout doit être d'environ 258' à 3o8'' par litre, c'est-à-dire qu'elle est rela- tivement concentrée, ce qui est la conséquence d'un phénomène très simple. Le sous-sol de Paris n'étant pas drainé, les pavés et les intervalles garnis de sable qui les séparent deviennent imperméables dès que leur surface est mouillée. Quand ces intervalles se sèchent, l'eau du sous-sol peut s'évapo- rer, en se concentrant, jusqu'à ce que l'eau de la pluie et des arrosages, entraînant avec elle toutes les matières solubles, salines ou organiques, et imbibant l'intervalle des pavés, rende de nouveau la surface imperméable. L'eau des boues noires doitdoiic se concentrer déplus en plus. En outre elle reçoit ces poussières de fer provenant du fer des chevaux et des roues de voitures, que M. Chevreul considère, avec juste raison, comme l'origine des sulfures, de l'oxydule de fer et de la coloration noire du sous-sol de Paris. » 2° Les fuites de gaz de l'éclairage, estimées en moyenne au dixième du volume du gaz qui circule dans les tuyaux, y ont amené une partie du soufre, les hydrogènes carbonés et le goudron qu'on y rencontre si abon- damment (-). » Ce goudron, ou coaltar, est une matière antiseptique par excellence, employée efticaceinent en Chirurgie pour assainir les plaies et empêcher l'in- tection des hôpitaux. Son acide phénique arrête les fermentations et détruit les germes les plus dangereux. ( ') La détermination exacte de cette quantité d'eau était impossible sur des cchanlillons où. il fallait conserver les matières volatiles amenées par !e gaz. Le soir même du jour où la prise d'échantillon a été faite, la tranchée dont elle provenait était remblayée. (-) Le gaz de l'éclairage est en réalité un brouillard très léger où flottent dos cristaux de naphtaline, comme les aiguilles de glace des stratus et du goudron en vésicules très ténues résistant à toute condensation, comme les vésicules d'eau des nuages. 5i2 ) ■ » En résumé, grâce aux fuites de gaz du sous-sol de Paris, celui-ci est assaini et ne peut exhaler aucune odeur dangereuse ; c'est une faible odeur d'hydrogène sulfuré, qui n'est pas plus nuisible que l'atmosphère des eaux minérales sulfureuses, et une odeur de produits empyreumatiques, qui est aussi saine que l'atmosphère environnant les gazomètres de Paris, autour desquels on envoie respirer les enfants alleints de certaines affec- tions épidémiques ou contagieuses, la coqueluche par exemple. » Il n'en est pas de même des odeurs provenant des matières excrémen- titielles que l'on constate malheureusement à Paris et aux environs de Paris. Elles sont nauséabondes, ce qui ne les rend pas, il est vrai, nécessairement nuisibles ; mais elles peuvent empruntera la source dont elles proviennent les germes auxquels on attribue aujourd'hui les maladies cholériformes et typhoïques, que l'on redoute de voir devenir endémiques à Paris, comme elles le sont depuis longtemps dans l'Inde. » Mon savant et ilhistre ami, M. Pasteur, nous donnera sans doute, avec des démonstrations rigoureuses, malgré le danger que de pareilles recher- ches font courir, la cause et peut-être les remèdes préventifs de ces redou- tables fléaux; mais dès aujourd'hui, grâce à ses travaux, devenus clas- siques, nous pouvons fixer les conditions auxquelles il faut soumettre le transport et le traitement des matières excrémentitielles pour qu'elles cessent d'être fétides et ne puissent devenir dangereuses pour la santé publique. » Il est possible qu'un jour ces matières, reçues dans des vases métal- liques sans avoir jamais de contact avec l'air extérieur, soient transportées sous terre dans des tuyaux métalliques, canalisation aussi gigantesque que celle qui conduit l'eau et le gaz, et dans laquelle on entretiendra une cer- taine dépression. Ces matières, reçues dans de grands vases métalliques, neutralisées ou même acidifiées par des substances appropriées et parfai- tement connues, portées à une température égale ou même supérieure à ioo°, qui suffit à détruire tous les germes, enfin séchées dans ces appa- reils, seraient livrées à l'agriculture à qui on les doit sans perte d'aucune substance utilisable et sans avoir porté dans l'atmosphère aucune trace de matières odorantes ou nuisibles (' ). » Toutes ces conditions, conformes aux prescriptions formulées par le ConseildesalubritéetleComitéconsultatifdes Arts et Manufactures, peuvent être réalisées avec les procédés connus ou légèrement perfectionnés. Il reste (') M. Chevreul a recommandé l'étanchéilé absolue des fosses d'aisance: il est clair qu'elle est possible seulement par l'emploi des vases métalliques. ( 5.3 ) seulement à savoir si les sommes considérables qu'il faudrait consacrer à celte réalisation seraient en proportion avec les avantages qu'en retire- raient riiygiène publique et la désinfection absolue des grandes villes. Rien ne dit, par exemple, que l'intérêt du capital ainsi dépensé, si on l'applique à l'amélioration du régime des hôpitaux, à l'assainissement des logements insalubres, etc., ne sauverait pas plus d'habitants de Paris chaque année que les épidémies partielles n'en peuvent faire périr, » La Science peut donc indiquer les solutions absolues, mais c'est aux économistes et aux ingénieurs à décider si leur application est désirable ou possible. » Les analyses que je publie aujourd'hui prouvent seulement que les odeurs de Paris provenant de la terre noire placée au-dessous des pavés ne peuvent en aucune manière être nuisibles, à cause des produits empy- reumatiques et antiseptiques qu'y apporte constamment le gaz d'éclairage. » M. P. DE TcHiHATCHEF donne lecture de la Note suivante. (Extrait.) « Je viens demander à l'Académie la permission de lui faire hommage d'un travail auquel j'ai donné le titre : Espagne, Algérie et Tunisie. Lettres à Michel Chevalier. C'est l'Algérie qui a été l'objet principal de mon voyage en Afrique, et j'ai essayé de tracer un tableau général, non seulement de sa constitution physique, mais encore de ses conditions sociales et poli- tiques, tandis que l'Espagne et la Tunisie ne figurent dans mon Ouvrage que d'une manière accessoire, bien que ces deux pays m'aient fourni l'occasion de me livrer à plusieurs intéressantes recherches historiques et géogra- phiques, comme, entre autres, celles qui ont pour objet l'exploitation en Espagne des mines d'argent par les Carthaginois et les Romains, les prodi- gieuses richesses métalliques que possédait cette péninsule d'après les té- moignages des auteurs anciens, l'origine relativement récente du grand lac tunisien désigné par le nom de ta Gouletle et qui, d'après Edrisi, aurait été creusé de main d'homme, l'appréciation des causes de la disparition complète des restes de Carthage, la question si longuement agitée et non encore résolue relative à l'introduction des eaux du golfe de Gabès dans l'intérieur de la Tunisie, etc. » Si l'étranger qui entreprend l'exploration physique de l'Algérie ne peut guère se flatter d'ajouter beaucoup à ce qui y a déjà été fait par les savants français, notamment en ce qui concerne la flore, que monéminent confrère et ami M. Cosson a étudiée de manière à décourager les glaneurs, ( 5.4 ) il n'en est pas de même, peut-être, des questions placées en dehors de la Science proprement dite, telles que l'appréciation des résultais matériels et moraux qu'a eus pour l'Algérie son annexion à la France, du mode dont y fonctionnent les nouvelles institutions administratives et sociales, de l'as- similation de l'élément arabe avec l'élément chrétien, etc.; sur toutes ces questions et bien d'autres encore, si intimement liées avec l'avenir de cette belle contrée, le témoignage d'un étranger familiarisé avec l'Orient et ayant visité l'Algérie plus d'une fois et à de longs intervalles offrirait, si je ne me trompe, certaines garanties d'impartialité et d'indépendance que le public n'accorde pas toujours à ceux qu'il croit prononcer en quelque sorte dans leur propre cause. i> Or je m'estime heureux tl'avoirété conduit, dans cet ordre d'études, à des conclusions bien plus satisfaisantes que celles qui avaient été générale- ment formulées jusqu'à présent, car je me flatte d'avoir démontré par des faits irrécusables que, contrairement . à l'opinion, souvent reproduite, d'après laquelle les Français ne posséderaient point au même dtgré que quelques autres peuples le don de la colonisation, la France n'a absolument rien à envier sous ce rapport aux nations les plus privilégiées, et que l'œuvre accomplie en Algérie n'a été surpassée nulle part et égalée que très rare- ment. » Ainsi j'ai cherché à faire voir que la question de l'assimilation de la race arabe avec la population chrétienne n'est qu'une question de temps, et le temps fera juslice des appréhensions et des doutes si souvent mani- festés à cet égard.... » Je me dispenserai de parler des considérations exclusivement scienti- fiques qui occupent une partie assez étendue de ce travail, car, ainsi que je l'ai déjà dit, je ne puis prétendre au mérite d'avoir ajouté des matériaux nouveaux de quelque importance à ceux recueillis par les savants français; cependant je me permettrai de mentionner quelques-unes de mes observa- tions relatives à la géologie ou à la géographie botanique de l'Algérie, entre autres celles concernant la distribution des roches éruptives, les monts Aurès tels qu'ds avaient été décrits par Procope, au vi^ siècle de notre ère, les modifications que la physionomie végétale des deux bords de la Médi- terranée a pu subir dans le courant des époques historiques, etc. » En tout cas, le but que je m'étais proposé en entreprenant une explo- ration rapide, mais consciencieuse, de l'Algérie serait complètement réalisé si j'étais assez heureux pour appeler l'attention sérieuse du public sur une contrée aussi importante pour la France, mais dont la valeur réelle et par ( 5.5 ) conséquent l'avenir ont été pendant trop longtemps l'objet d'opinions très diverses et souvent contradictoires. J'ose espérer que, en soumettant à un examen impartial les conclusions auxquelles mes recherches m'ont con- duit, on ne pourra se refuser d'admettre que le beau pays qui a coiité tant de sang et d'argent possède d'inépuisables ressources, capables de com- penser amplement tous les sacrifices faits ou encore à faire en sa faveur, et que, de plus, la domination française, solidement établie dans cette partie de l'Afrique, assure à la France u^i rôle prépondérant dans le grand mou- vement civilisateur du continent africain — » Enfin, quelle que soit l'importance de l'Algérie sous les rapports ma- tériel et politique, elle possède encore l'avantage d'offrir un champ im- mense à l'activité scientifique, et sans doute le moment n'est pas éloigné où les sciences physiques et naturelles, surtout la Géologie et la Météorologie, qui, peut-être, ne sont pas encore suffisamment représentées en Algérie, viendront à leur tour prendre possession définitive de cette magnifique contrée et compléter ainsi la plus belle et la plus bienfaisante conquête des temps modernes. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. M. Fromkxtiv adresse le bulletin officiel de marche de son appareil « alimentaleur à niveau constant ». (Renvoi à la Commission du prix de Mécanique.) M. C. PnzEciszEwsKi adresse une Communication relative au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de la Guerre informe l'Académie que MM. Chastes et Perrier sont désignés pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique, au titre de Membres de l'Académie des Sciences. M. le Ministre de l'Agriculture et nu Commerce remercie l'Académie de l'envoi qui lui a été fait de cinquante exemplaires du Mémoire de M. Max. Cornu, sur le Phylloxéra. (5i6) M. le Secrétaire perpétpel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : Les discours prononcés à rinaugiiration de la statue de Biaise Pascnt k Clermont-Ferrand, le samedi /[ septembre 1880, par: M. Mézières, au nom de l'Académie française; M. Cormi, au nom de l'Académie des Sciences; M. Paul Janelj au nom de l'Académie des Sciences morales et politiques, M. le Secrétaire perpétuel présente à l'Académie une Notice biogra- phique de H. -A. TVeddell, par M. Eiuj, Fournier, et lit le passage sui- vant : > En un mot, le développement du style et celui des étamines sont constamment en raison » inverse l'un de l'autre. » Ne voit-on pas là comme la première ébauche des observations tant répétées depuis en Angleterre sur le dimorphisme floral? » ASTRONOMIK. — Obsenalions de la nouvelle planète Coggia (in), faites à l'Ob- servatoire de Paris [équatorial de la tour de l' Ouest), par M. G. Bigourdan, communiquées par M. l'amiral Mouchez. Ascension droite. Déclinaison. Dates. Étoiles __»— -, . — .— - — . 1880. Je comparaison. Grandeur. Plauèlc — )<•. Rùfiaction. Planète — * . Réfraction Septembre 3. . n 8i34 B. A.C. 6,5 m s — 0 •. 3 1 , I I s — 0,01 -1- 10'. 36" 6 -T-0,5 » 4... a .. 6,5 -I. 7,57 0,00 — 2.i3,3 — 0,1 ), 5... b 81198. A.C. 6 -1-0.20, 16 -i-0,0I 4- i3. 5,q -i-o,5 » 6... h » 6 — 0. 12,53 0,00 + 1.53,0 -^o,l » 8... c 102.65 Cat. de Wasli . 8 » u -1- 4 .30,0 H- 0,3 » 9... c » 8 -0.19,94 -1-0,01 — 7.53,7 -0,4 » 10. . . d ' i3... e Anonyme 9 -+-o.3i ,62 — 0,01 H-i5.53,7 -+-0,8 ( 5.7 ) Positions des étoiles de comparaison. Étoiles Ascension Dales. lie conip.!- droite moy. Roduction Déclinaison moy. Réduction 1880. raisoii. i88o,o. au jour. 1880,0. au jour. Autorité. Sppt. 3 et 4 a h ui s 23. i5 10,43 + 4,16 ^ 1 n — 5.19 42,2 -\- l€, I Cat. de Wasliinyton Set 6. b 23. t 3. 10,53 4-4,48 -5.16.47,2 -h 28 , I 1 'i.Scven Years' Cat. + - \ Cat. de Washington ., 8 et 9 c 23.11.33,61 + 4,43 -6.i3.i8,2 + 28,1 Cat. de Washington loel 1 1 . d 23. 8. 6, ]o + 4,44 -6.4. .44,5 -t-28,2 Sci'eit Yaars' Cat. i3... c 23. 8.3o » Positions de la plaiirte, rapportées à l'équino.re et à l'équateur apparents de l'époque, non corrigées de la parallaxe. Dates. Temps moyen 1880. de Paris. .Vscensîon droite. Log, fact. par. DécHnaîson. Log. fact. par Septembre '^ 0 Il m ^ II .2J . l8 Il 111 s 23.14.43,77 - (t,oio) 0 t II -5. 8.37,0 4-(o,856) >■ 4 12.47. 6 23.14. 7,33 -i-(2,7I2) — 5.21 .27,5 + (0,857) .. 5 • • 'i-'9- 7 23.13. 35, 18 -(2,956) — 5.33. 12. ,7 4-(o,858] .. 6 ... 10. i3. 5 23. i3. 2,48 -li'279) — 5.44-26,0 4- (0,865) ■■ 8 9.57.57 " » -6. 8.19,8 -h (0,860) >i 9 10. 46. 3g 23. I I . 18, I I -(î,o56) — 6.20.44,2 + (0,864) .. lO 1 1 .41 .52 23.10.42,12 -(2,236) -6.33. 4,2 -1- (0,862) 1 1 . i3. 16.53 23. 10. 6,o4 -+-(T,i88) -6.45.38,5 + (o,863) . i3 ... I I . 46 . 5 I " » )> » OPTIQUE. — Sur une nouvelle expérience destinée à montrer le sens de la rotation imprimée par les corps à la lumière polarisée. Note de M. G. Govi. « C'est un fait bien connu des physiciens que, si l'on produit un spectre très pur avec de la liuiiière polai'isée rectilignement, à laquelle on fait tra- verser d'abord une plaque de cristal de roche perpendicidaire à l'axe, puis un analyseur (prisme de Nicol, de Foucault, etc.), ce spectre est sillonné par une ou plusieurs bandes noires qui se déplacent quand on fait tourner soit le polariseur, soit l'analyseur. Le mouvement des bandes a lieu du rouge vers le violet ou du violet vers le rouge (l'analyseur ou le polariseur tournant toujours dans le même sens) suivant que la plaque de quartz interposée est dextrogjre ou lévoyjre. On a donc, dans la direction de ce mouvement, un indice auquel on peut reconnaître, même en projection, le sens de la rotation imprimée au plan de polarisation par la substance interposée. c. R.. 1880, 2° Semcsire. (T. XCI, IN" 12.) 68 { 5.8 ) » Si l'on prend comme limites du spectre les lignes B et G, il faut que la plaque de quartz ait environ 4"^", 3 d'épaisseur pour qu'on voie paraître sur le spectre une seule bande noire assez bien définie; avec un quartz de 8'"",5 le spectre présente deux bandes à la fois; il y en a trois pour i7""",o, quatre pour 21"'"', 3, cinq pour 29""", 9, etc. » Supposons maintenant que, par un artifice quelconque, on puisse im- primer au spectre et à l'analyseur un même mouvement de rotation ; le spectre ayant son extrémité, rouge ou violette, au centre du cercle dont il représente un rayon, on verra, si l'on tourne lentement, que la bande noire unique, par exemple, glissera sur le spectre de quantités sensible- ment proportionnelles aux angles dont on aura fait tourner l'analyseur ( ' ). Or un point qui glisse sur le rayon d'un cercle proportionnellement à la quantité dont ce rayon tourne décrit sur le plan du cercle une spirale d'Archimède ; si donc le mouvement du spectre tournant est assez rapide pour que l'impression dans l'œil devienne continue, on verra se dessiner, dans l'espace ou sur l'écran, deux branches noires de spirales diamétrale- ment opposées, sur un disque spectral ayant le violet ou le rouge au centre, et le rouge ou le violet à la circonférence. » Si au lieu d'une seule bande noire il y en a plusieurs sur le spectre, il paraît alors autant de doubles spirales équidistantes qu'il y a de bandes noires dans le spectre, ce qui donne à ce phénomène beaucoup d'élégance. » La substitution d'iuie plaque de quartz lévogyre à une plaque dextro- gyre intervertit le sens delà spirale et permet ainsi de distinguer immédia- tement le sens de la rotation dans la plaque employée. Ce phénomène rap- pelle, jusqu'à un certain point, les spirales d'Airy, quoiqu'il soit dû à une cause tout à lait différente. « En interposant une lame de mica d'une demi-onde entre la source de lumière polarisée et la plaque de quartz, et en imprimant à cette lame un mouvement lent de rotation, on fait tourner les spirales, ce qui paraît les dilater ou les resserrer, suivant qu'on tourne la lame dans un sens ou dans l'autre. (') Si l'on admet la lliéorie de la dispersion formulée par Caiichy, et si l'on se contente du degré d'approximation que donnent les deux premiers fermes de la série qu'il en a dé- duite pour représenter Vindice de réfraction, on peut exprimer l'intervalle c qui sépare sur le spectre deux lonjjueurs d'onde \a> '>x P^i' ■' = ^'Â-h ( 5i9 ) » Si la lame de mica est placée après la plaque de quartz, on reproduit le même phénomène, et l'on renverse en même temps le sens des spirales, comme si la plaque de quartz avait été remplacée par une autre de rotation contraire. 1) On peut obtenir d'autres phénomènes curieux en remplaçant la lame de mica par des lames de gypse, de quartz parallèle à l'axe, etc., ou en employant des prismes compensés de M. Soleil, en quartz perpendiculaire à l'axe, au lieu de plaques de différentes épaisseurs. » Ces phénomènes peuvent être observés directement ou projetés sur un écran. La projection en est très belle quand on se sert de la lumière du soleil. M L'itistrument à l'aide duquel on les obtient a été imaginé et construit par M. Duboscq pour projeter d'autres phénomènes de polarisation. Il consiste en un tube de laiton qu'on peut faire tourner rapidement autour de son axe et dans lequel on introduit les prismes biréfringents, le prisme de Nicol, le prisme d'Amici (prisme à vision directe), etc., qu'on veut em- ployer dans les expériences. Le polariseur reste fixe; une lentille donne, à travers tout le système, une image nette du petit trou par lequel la lu- mière pénètre dans l'instrument. » à la condition toutefois que la déviation A ne s'éloigne pas trop de sa valeur élémentaire A = «(« — i), a étant l'anyle et « l'indice du prisme. En admettant, en outre, comme sunisamment exacte (au moins pour le quartz) la loi de rotation donnée par Biot, qui relie également l'angle de rotation p^; à la longueur d'onde \x par la relation l'intervalle angulaire y entre les plans de polarisation de deux longueurs d'onde déterminées >„ et l:, est donné par d'où l'on déduit que la rotation du plan de polarisation, en passant d'un point à un autre du spectre de dispersion, est pioportionnelle à la distance qui sépare ces deux mêmes points sur le spectre. ( 520 ) SPECTHOSCOPIE. — hliide sur ks raies telluriqiies du spcctie solaire [Observa- toire de Nice). Noie de M. L. Thollon, présentée par M. l'amiral Mouchez. « Nous ne connaîtrons bien la constitution de l'atmosphère terrestre que le jour où nous aurons une connaissance exacte et complète des raies telluriques, des éléments qui les produisent, des variations d'intensité qu'elles éprouvent suivant la chaleur ou le froid, suivant l'état hygromé- trique de l'air, suivant la hauteur du Soleil au-dessus de l'horizon. Cette grave question a déjà préoccupé bon nombre de savants; elle a été de leur part l'objet de travaux importants et fort remarquables; néanmoins, le but à atteindre est encore bien éloigné. Pour continuer avec chances de succès l'œuvre commencée, il est indispensable d'avoir recours aux instruments les plus puissants, aux procédés de mesure les plus délicats et les plus précis, afin de pouvoir individualiser chaque raie; il faudra faire des expé- riences difficiles, coûteuses et montées sur une grande échelle; il faudra surtout se livrer à des études minutieuses, poursuivies pendant longtemps avec tine méthode irréprochable. » La marche à suivre dans ce long et pénible travail paraît tout indi- quée : 1° résoudre les groupes telluriques en leurs éléments simples et séparer ainsi ces éléments les uns des autres aussi bien que des autres raies métalliques; 2° déterminer, avec toute l'exactitude possible, leurs positions sur l'échelle spectroméli-ique; 3° étudier avec soin leurs variations d'inten- sité et les circonstances qui s'y rattachent; 4° déduire de cette étude l'élément d'origine de chaque raie et vérifier expérimentalement ces déductions. •» Mettant à profit la grande puissance de mon spectroscope, je crois avoir rempli d'une manière satisfaisante les deux premiers points de ce programme pour les groupes telluriques B, D et a d'Angstrom. Les dessins que j'en ai faits, et que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie, sont le résultat de déterminations faites avec un soin extrême. La position relative de chaque raie m'a été fournie par la moyenne de six pointés faits avec un micromètre oculaire. Les longueurs d'onde peuvent être obtenues par interpolation. Les erreurs commises dans le groupement des raies ne dé- passent certainement pas ^ de millimètre, et, comme l'échelle est de i5"S ces erreurs n'affecteraient pas d'uneunitéla huitième décimaledes nombres exprimant leurs longueurs d'onde eu fractions du millimètre. ( 521 ) » Dans chaque dessin, la nioilié supérieure représente l'aspect du groupe à midi et la moitié inférieure le représente tel qu'il apparaît au coucher du Soleil. Mais, si la position des raies est fixée avec toute la précision conve- nable, l'étude des variations d'intensité est loin d'être complète. C'est un travail de longue baleine, qui demande beaucoup de temps et un procédé convenable de mesures photoraélriques. Les observations déjà faites me donnent la conviction qu'il fournira des résultats du plus haut intérêt. » Le groupe B, quo je croyais avoir résolu le premier, avait déjà, en oc- tobre 1878, fait l'objet d'une étude fort remarquable de M. Langiey. Au moyen d'un de ces admirables réseaux dus à M. Rutherfurd, il a non seulement résolu parfaitement ce groupe, mais il a mesuré directement les longueurs d'onde des raies qui le composent. En même temps que mon dessin, j'ai cru devoir mettre sous les yeux de l'Académie celui qu'a publié M. Langiey. Bien que l'échelle soit différente, on reconnaîtra sans peine leur parfaite ressemblance. Il peut être utile, en outre, de comparer les ré- sultats fournis par le réseau et par mon appareil dans l'extrême rouge, c'est-à-dire dans des conditions de dispersion qui sont tout à l'avantage du premier et au désavantage du second. On pourra voir que, malgré la grande inégalité des conditions, mon appareil conserve une supériorité marquée sur le réseau; les résolutions sont plus nettes, et un certain nombre de raies que j'ai dessinées ne se trouvent pas dans le dessin de M. Langiey. » Je voudrais bien emprunter à ce savant la belle description qu'il donne de ce groupe si remarquable ; mais, pour ne pas sortir des limites de cet article, je me bornerai à dire qu'on ne sait rien encore sur l'élément atmosphérique qui produit ce curieux phénomène d'absorption. La régu- larité de sa structure et la surprenante ressemblance qu'il a avec le groupe A ne permettent pas d'admettre qu'il provienne de diverses sub- stances. Or M. Janssen, en étudiant directement le spectre de la vapeur d'eau, a constaté en B l'existence d'une bande d'absorption. D'autre part, Angslrom a vu se dessiner, avec une remarquable intensité, le groupe B par un froid de 27°. Moi-même j'ai fait plusieurs fois des observations ana- logues à Montsouris, par le temps sec et froid du mois de décembre der- nier: le résultat obtenu a été le même que celui du savant suédois. Les faits ainsi observés semblentse contredire; mais la contradiction peut être plus apparente que réelle, car au coucher du Soleil les raies du groupe deviennent si noires et si larges, que la superposition d'un nouveau système de raies pourrait fort bien être impossible à distinguer. » Si l'on compare mon dessin du groupe « d'Angstrom avec ceux qui ont ( 522 ) «Méfaits avec des dispersions moindres, on trouve une si grande différence, que l'assimilation des raies devient presque impossible. Un très grand pou- voir dispersif peut seul donner une idée exacte de la constitution de ce groupe, qui est d'une résolution difficile. )> Le dessin de la région D présente aussi une assez grande différence avec ceux qui ont été publiés jusqu'à ce jour, mais l'assimilation des raies est possible, facile même. J'ai marqué par la lettre y le groupe mentionné dans ma Note du i6 août 1880. » Quant au groupe D en lui-même, c'est une sorte de test sur lequel se sont exercés tous les inventeurs de nouveaux appareils. Les descriptions publiées à ce sujet relatent des résolutions surprenantes dans les raies du sodium, et ces résolutions, j'ai pu les observer moi-même; mais aussi j'ai pu constater qu'elles étaient de pures illusions provenant soit de la qualité de la flamme, qui produit parfois une succession de renversements, soit d'un défaut de réglage de l'appareil, soit d'un défaut d'équilibre dans la température des prismes. Pour fixer les idées sur ce point, il me paraît utile de publier ce que j'ai vu et très exactement mesuré sur cette partie du spectre. » La distance angulaire des raies D étant de 12' dans mon appareil, je prendrai pour unité la seconde, et, désignant par 0,, â-,^ c?3 , • les raies comprises entre D, et Do (D, représentant la moins réfrangible de toutes), les positions seront données par les nombres suivants, qui peuvent être considérés comme exacts, à moins de 5" près. D,— 0 Na . i>> (5, = 98 Te. . . 0-4 ,î,=i 116 Te.. . . 1-5 ^3=183 Te. . . 16 ^4 = 290 Te . . • 2-7 S, = 35i Te. . . 1-5 0% = 366 Ni . . . 5 0% =374 Te... . 0-5 3, =424 Te.. . 4-8 S, = 509 Te . . • 3^7 *,o=5i8 Te. . . . 0-5 ^,, = 573?.... ■ 4 ^,, = 647 Te.. . . 0-2 D,= 720 Na. . . 10 il Les nombres de i à 10 marquent les intensités. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sw ta liquéfaction de l'ozone et sur sa couleur à l'étal gazeux. Noie de MM. P. Hautefeitille et J. Cuappdis. (( L'ozone, tel qu'on le prépare habituellement, possède dans l'oxygène une si faible tension, 53'""' au plus, que les propriétés physiques de ce corps sont à peine connues et distinguées de celles de l'oxygène. ( 523 ) » On sait les difficultés qu'a surmontées si habilement M. Soret pour dé- lerminer la densité de l'ozone en opérant sur l'oxygène faiblement ozonisé. » Parmi les constantes physiques de ce corps, sa chaleur de formation a été obtenue avec précision par M. Berthelot, malgré l'état de dilution où il se trouve en sortant des appareils à effluve ordinaire. » La préparalion d'un mélange très riche en ozone est donc la première condition à remplir pour acquérir des notions nouvelles sur ce corps curieux. Nous avons établi précédemment que la transformation isomé- rique de l'oxygène soumis à l'effluve électrique obéit à des lois simples et que la proportion d'ozone ne croît que très peu avec la pression pour chaque température, tandis qu'en passant de 20° à — 55° la proportion d'ozone quintuple. Soustrait à l'action des décharges électriques, le mélange d'oxygène et d'ozone cesse d'être un système homogène en équilibre ; mal- gré cela, le mélange se conserve sans altération appréciable pendant tout le temps qu'on maintient la température constante, si l'on opère au-dessous de 0°. Cette stabilité relative de l'ozone nous a permis de comprimer ce mélange et d'obtenir des tensions d'ozone de plusieurs atmosphères. » I. Comme il importe de préparer l'ozone destiné à ces essais sous la plus forte tension possible, il faut ozoniser l'oxygène à très basse tempé- rature. En conséquence, l'oxygène séjourne un quart d'heure dans un appareil à décharges alternatives, dont les tubes concentriques en verre mince sont plongés dans du chlorure de méthyle; puis, on le fait passer dans l'éprouvette terminée par un tube capillaire de l'appareil Cailletet. Ce réservoir, de 60'^'^ environ, primitivement vide et maintenu à — 23°, ne pouvant se remplir en une fois sous une pression voisine de 760'""^, est mis rapidement en communication cinq fois de suite avec l'appareil à effluve, dont la capacité ne peut surpasser 20'=''. Eu une heure et quart, on parvient par ce procédé à remplir l'éprouvette d'un mélange d'oxygène et d'ozone très chargé de ce dernier gaz. 1) L'éprouvette est alors retirée du chlorure de méthyle et séparée de l'appareil à effluve par un trait de lime : le gaz qu'elle contient est refoulé avec lenteur par du mercure refroidi à 0° dans le tube capillaire, main- tenu à —23°. » Lemercure, qui transmet la pression delà presse hydraulique, n'appauvrit pas le mélange gazeux aussi vite qu'on pouvait le craindre; il se forme à la surface du métal un vernis solide qui limite rapidement l'action ; réchauffe- ment du gaz pendant la compression est plus redoutable. Malgré ces diffi- cultés, on parvient à augmenter la tension de l'ozone dans une forte pro- portion. Dès les premiers coups de piston, le tube capillaire devient bleu ( 524 ) fl'azur; cette coloration s'accentue au fur et à mesure qu'on réduit le vo- lume du gaz; et, si la tension de l'ozone est amenée par la compression à être de plusieurs atmosphères, le gaz est bleu indigo et le ménisque de mercure, vu à travers le gaz, est alors bleu d'acier. La couleur bleue du gaz devient moins intense et le mercure reprend son aspect métallique habituel lors- qu'on diminue la tension de l'ozone. M II. Le mélange précédent contient assez d'ozone pour qu'on observe un épais brouillard blanc au moment de la détente qui succède à une com- pression de ']^""'\ Il n'est donc pas besoin de comprimer l'oxygène ozonisé autant que l'oxygène pur (3oo''"") pour qu'une brusque détente détermine la formation momentanée d'un brouillard, signe certain d'une liquéfaction ou même d'une solidification. Une étude comparative entre les mélanges d'oxygène et d'ozone et ceux d'oxygène et d'acide carbonique montre que, dans des conditions bien comparables, la détente doit être sensiblement plus forte avec l'ozone qu'avec l'acide carbonique pour que l'on commence à apercevoir un brouillard. L'ozone serait donc un peu moins facile à li- quéfier que l'acide carbonique, » III. Le mélange d'oxygène et d'ozone, contenant un gaz explosif, doit toujours être comprimé avec lenteur et refroidi ; car, si l'on ne satisfait pas à ces conditions, l'ozone se décompose avec dégagement de chaleur et de lumière, et l'on a une forte détonation accompagnée d'un éclair jaunâtre. M. Berthelot a établi que la transformation de l'oxygène en ozone absorbe i4' '',8 par équivalent (O' = 24^' ); l'ozone vient donc se placer à côté des gaz explosifs : nos expériences établissent que, comme eux, ce corps est susceptible d'une brusque décomposition. » IV. On ])eut aussi observer une partie de ces faits nouveaux en com- primant l'oxygène qui a traversé lentement à la température ordinaire un appareil à effluve; car, si l'on comprime rapidement ce gaz dans un tube capillaire placé dans de l'eau à 25°, on détruit souvent l'ozone avec ex- plosion; mais, si ce même gaz est refroidi à — 23°, l'ozone qu'il contient peut être amené à une tension de 10""" et peut être conservé des heures dans ces conditions de température et de pression si le gaz est séparé du mercure par une colonne d'acide sulfurique. On constate alors presque aussi nettement que dans l'expérience précédente, plus difficile à réaliser, que l'ozone est un gaz d'un beau bleu azur : car sa couleur est assez in- tense, quand on décuple sa densité, pour que nous ayons pu la voir dans un tube de o"',ooi de diamètre intérieur, alors que nous opérions dans une salle très peu éclairée du laboratoire de l'École Normale. » V. Il est donc établi que l'ozone sous une forte tension est un gaz ( 525 ) coloré; ni.iis en est-il de même de l'ozone à la tension de quelques mil- limètres? La couleur bleue caractérise l'ozone aussi sûrement que son odeur, car pour toutes les tensions on la retrouve en examinant le gaz sous une épaisseur suffisante ('). Il suffit, pour la rendre manifeste, d'inter- poser entre l'œil et une surface blanche un tube de i^de long, traversé par le courant d'oxygène qui a passé dans l'appareil à effluve de M. Berthelot. La couleur que possède alors le gaz rappelle la couleur bleue du ciel : ce bleu est plus ou moins foncé suivant que l'oxygène a séjourné plus ou moins longtemps dans l'appareil à effluve et qu'il est, par suite, plus ou moins ricbe en ozone. Dès qu'on interrompt l'effluve, la coloration bleue disparaît, l'oxygène ozonisé étant remplacé par de l'oxygène pur. » TRAVAUX PUliLlCS. — Sur la machine à lunnels de Bruiiton. Note de M. Biver, présentée par M. Delesse. « La Société des charbonnages des Bouches-du-Rhône, ayant depuis longtemps le projet d'établir une galerie d'écoulement entre les mines de lignite du bassin de Fuveau et la mer, galerie qui doit atteindre près de i5'"" de longueur, a étudié quel serait le moyen le plus rapide et le plus économique pour exécuter cet important ouvrage. Les machines perfora- trices que l'on a employées au mont Cenis, au Saint-Golhard, etc., per- mettent bien d'aller beaucoup plus vite qu'avec la main d'homme; mais le travail de ces machines se combine, comme le travail à main d'homme, avec l'emploi des explosifs. La machine proposée par M. J. Dickinson Brunton pour le percement] du tunnel sous la Manche supprime, au con- traire, complètement l'emploi des explosifs; dès lors on pouvaiten espérer des avantages, et il était naturel d'en faire l'essai dans les mines du bassin de Fuveau : nous donnerons ici les principaux résultats obtenus. » Essais faits à Gardanne. — Les disques-ciseaux de celte machine sont employés avec succès, dans un certain nombre d'usines, pour raboter ou pour tourner le granit et d'autres pierres dures; par conséquent, on devait réussir à faire un tunnel dans des calcaires, à la condition d'employer une force motrice suffisante. M. Brunton estimait qu'avec 3o chevaux de force on pourrait creuser au moins o™,Go par heure d'un luiinel ayant (') Dans une prochaine Note, nous ferons connaître quel rôle ce corps coloré peut ouer dans l'atmosphère et (luclle peut être son inlluence sur les diveiics radiations. C. r,., liSo, 2- Semestre. {T XCI, N» 1?.^ "Q ( [)26 ) 2™, 20 de tliamèlre, ce qui représenterait 355o'*e'" par mètre cube tle roche désagrégée. » La Société des charbonnages a poursuivi, dans la mine de Gardanne, le creusement d'un tunnel qui avait déjà 800™ de long et dans lequel elle devait établir un traînage par chaîne flottante; la machine motrice, placée à /|Oo'" du tunnel, était capable de développer 5o à 60 chevaux. On se décida à essayer dans ce tunnel une machine Brunton construite pour le diamètre de 2™, 20. La chaîne sans tin avait deux fois 1200"" de longueur; elle en- tourait de deux tours un tambour porté sur un chariot rattaché à la machine Brunton par 40"" d'entretoises; ce tambour donnait un mouvement: raj)ide à une poulie portant une corde sans fin métallique, ou câble télédynaïuique, quiaboutissaità une poulie égale, montéeà l'arrière de la machine Brunton. Au commencement, l'arrière de la machine Brunton se trouvait près de la poulie de retour de la chaîne sans fin; à mesure que la machine perforait le tunnel, elle s'éloignait de la poulie, et le tambour, entraîné par la ma- chine, s'en rapprochait ; au bout d'un avancement de 4o'"» 'e tambour serait venu toucher la poulie de retour, qui aurait dû être reportée à 4^'" plu' loin; dans la partie du tunnel creusée par la machine, la chaîne sans fin aurait été allongée de 80™, puis le travail aurait recommencé. » Les essais ont d'abord porté sur l'étude de la forme la plus conve- nable à donner aux outils (ciseaux-disques) pour faire le plus d'avance- ment possible sans les changer. La durée de ces outils a varié de o'", 34 d'avancement avec la forme primitive à ^'^,5^ avec la dernière forme em- ployée. Sur ce point, on voit que le succès a été très satisfaisant. » Les essais ont porté ensuite sur la direction de la machine. Au début du travail, celle-ci, après quelques instants de marche, déviait de sa posi- tion normale, ce qui produisait des coincements et des torsions de divers or- ganes. Au bout de quelques décimètres d'avancement, la machine ne pou- vait plus fonctionner et il devenait nécessaire de retoucher à la main les parois du tunnel. )» Après avoir n)uni les pièces principales de moyens de vérification aciles, tels que niveaux à bulle d'air et lunette, on est arrivé à maintenir constamment la machine dans la position normale et à éviter complètement les coincements contre les parois. )) Ces deux points menés à bonne fin, il restait à augmenter l'avancement journalier, qui était loin d'être satisfaisant et qui était cependant le point le plus important. Dans les meilleurs essais, l'avancement a été de 2'"™ à 2""", 8 par minute ou o"\i2 à 0'°, 17 par heure de travail effectif, .ai ( 527 ) lieu de o^jOio par minute ou o"',6o par heure que l'on avait espéré obleuir. Il était évident que la force motrice appliquée à la machine était insuffisante; on n'obtenait que i5oà 210 tours de l'arbre moteur, au lieu de 3oo tours sur lesquels on avait compté; et il fallait employer les engrenages destinés au travail dans les roches les plus dînes. D'autre part, le mode de transmission de la force amenait des dérangements incessants qui rendaient les essais extréinement pénibles. » Avant de démonter la machine, on voulut se rendre compte de la force réellement transmise. Des expériences dynamométriques faites sur cette machine, en même temps que des diagrammes étaient relevés sur le cylindre moteur, ont démontré que pour 5i chevaux de force au moteur il n'y avait que i2^'"',4 transmis à la machine à tunnels, tandis que 38'''"',6 étaient perdus par transmission. )) Ces essais de la machine à creuser les tunnels ont été échelonnés sur ces trois dernières années, cl ils ont occasionné une dépense qui s'élève à près de 200000*^'. Les résultats obtenus sont nouveaux et de nature à inté- resser les ingénieurs. » ARTS MILITAIRES. — Lunette à double effet jiour lepoinlage des canons à longues l-orlèes. Note de M. P. de Bnoc.v, présentée par M. l'amiral Mouchez. « Cette nouvelle invention, destinée à compléter celle du double guidon de pointage que j'ai déjà fourni à l'artillerie de terre, est basée sur une dis- position particulière des longues-vues en usage, qui permet de voir en même temps les objets les plus éloignés sur lesquels on peut avoir à tirer et ceux qui sont très rapprochés de l'œil, tels que la hausse et le guidon des bouches à feu, ainsi que l'objectif de la lunette elle-même. Il en résulte qu'avec cet appareil optique on peut recliher le pointage comme on le fait à l'œil dans le tira petite distance, et qu'en outre il n'est besoin d'aucun mécanisme ou installation spéciale pour que l'axe optique soit toujours en relation exacte avec les diftérentes lignes de mire des canons. On manœuvre la lunette à la main, soit en appuyant l'objectif contre la hausse, soit en la plaçant sur un chevalet en arrière de la culasse, ce qui est la manière la plus commode de s'en servir. M La vision simultanée des objets éloignés et des objets rapprochés, qui seule peut permettre de pointer avec un appareil optique comme on le fait à la vue naturelle, s'oblient par l'emploi d'une demi-lentille convexe ( 5^8 ) achromatique, coupée exactement an centre, que j'interpose sur le trajet des rayons himineux, soit entre l'objectif et le quatrième oculaire, soit en avant de la lentille de champ de l'oculaire composé de Campani. Cette demi-lentille supplémentaire, qui doit toujours être à court foyer, peut même, convenablement choisie, être collée sur le verre de champ et donner le résultat indiqué plus haut. Déjà, à l'Observatoire de Paris, on se sert d'un objectif supplémentaire pour voir nettement une marque tracée sur l'objectif des grandes lunettes, afin de pouvoir mesurer l'erreur de l'axe optique produite par la flexion du corps de l'instrument; mais cet objectif est entier et son emploi n'a aucun rapport avec l'observation des objets éloignés. Depuis que j'ai réalisé mon invention, j'ai appris qu'on avait expérimenté dans l'artillerie une lunette qu'on plaçait sur les canons et qui., au moyen d'une lentille supplémentaire qu'on retirait à volonté, per- mettait de voir successivement le guidon de pointage et le but à atteindre. Ici encore la lentille supplémentaire était entière et ne réalisait en aucune façon les avantages produits par la demi-lentille que j'emploie. I,es diffi- cultés d'installation de cette lunette sur les pièces, ainsi que la double opération à laquelle il fallait se livrer pour mettre son axe optique paral- lèle à la ligne de mire, sont sans doute cause qu'elle n'a pas été adoptée. Or, c'est précisément la faculté qu'a le pointeur de voir en même temps l'objectif de ma lunette, la hausse et le guidon du canon, ainsi que le but sur lequel il vise, qui fait toute la valeur du nouveau procédé et rendra pratique, dans le tir, l'emploi des longues-vues munies de ce système. » Ainsi que je l'ai dit, la vision simultanée d'objets situés à des distances très différentes l'une de l'autre résidte entièrement de l'emploi d'une demi-lentille convexe ayant son centre sur l'axe optique de l'instrument et que je place en avant du quatrième oculaire, en la réglant de façon à donner une vue bien nette de l'objectif; mais je dois ajouter, et j'insiste particulièrement sur ce fait, qu'il est indispensable que cette demi-lentille soit à court foyer (o™,025 à o™,o3o pour les lunettes du genre de celles de la guerre), afin que sa combinaison avec le jeu d'oculaires ne donne que des images sans grossissement des objets rapprochés. Sans cela, lorsque cette demi-lentille serait réglée pour la vision bien nette de l'objectif, on n'aper- cevrait pas distinctement le guidon, ce qui est absolument nécessaire pour obtenir un effet véritablement utile de l'appareil. » I.'ohjectif de ma lunette a son centre déterminé par le sommet d'un petit triangle de papier noir collé simplement sur sa ftice plane, et c'est par ce sommet que l'on dirige la visée {fig. i). On remarquera que, dans ce { 5^9 ) nouvel instrument, l'axe optique se trouvant déterminé, d'un côté, par la petite ouverture où l'on place l'œil et de l'autre par le centre de l'objec- tif, le diaphragme qui se trouve au foyer du verre de l'œil de l'oculaire Fig. I. Objectif. composé de Campani doit, dans ma lunette, être couvert sur une de ses moi- tiés, sauf au centre {firj. 2), où se trouve une petite échancrure demi-circu- laii'e, par laquelle on voit les images des objets rapprochés données par la l'ig. 2. Diaphragme. demi-lentille objective. Cette échancrure a pour effet de limiter la vue de l'objectif en empêchant l'œil d'apercevoir l'intérieur de l'instrument. Par la partie libre du diaphragme on voit les objets éloignés, et par la petite échancrure le centre de l'objectif, la hausse et le double guidon de pointage. Le contact des images de ces différents objets se fait au centre du diamètre CD. La demi-lentille objective, étant placée dans une monture indépen- dante des oculaires, il n'y a qu'à l'enlever, ainsi que le diaphragme à demi couvert, pour avoir à sa disposition une lunette ordinaire. Toutes les bonnes longues-vues bien centrées peuvent donc, avec une dépense insignifiante, être transformées en instruments de pointage pour les canons. Dans les lu- ( 53o ) nettes directes, lorsque la detni-lentille destinée à montrer les objets rap- prochés est collée sur le verre de champ de l'oculaire, il est nécessaire, pour éviter la confusion des différentes images, de couvrir à moitié le petit diaphragme qui se trouve au foyer du quatrième oculaire ; mais alors il n'y a point à modifier le diaphragme placé au foyer de la lentille de l'oeil. En terminant, j'ajouterai qu'avec un objectif et une seule lentille oculaire achromatique, centrée exactement au centre, avec les bords bien exempts d'éraillures, il est possible d'établir des lunettes dans le genre des lunettes astronomiques, qui, tout en donnant des images renversées des objets éloignés, permettent néanmoins de voir les guidons des canons dans leur position naturelle. Tous ces divers instruments, en raison de la facilité avec laquelle on peut diriger exactement la visée par leur axe optique, pourraient probablement recevoir d'utiles applications dans les opérations de nivellement ou dans les travaux géodésiques. » M. F. Garcin adresse une Noie sur les pertes en fabrication dans l'indus- trie du vinaigre. (Extrait.) « Les pertes en fabrication par les procédés allemands sont dues en partie à l'évaporation, et en majeure partie à la combustion de l'acide acétique par le mycoderma. Cette combustion peut être prouvée par la proportion d'acide carbonique existant dans les produits de la ventilation des appareils. » Les procédés allemands ne peuvent supporter la perte considérable à laquelle ils donnent lieu qu'à cause du bon marché relatif des mélanges d'eau et d'alcool par rapport au vin. » En s'appuyant sur les travaux de M. Pasteur, on peut appliquer son procédé aux alcools mouillés et éviter ainsi deux tiers ou trois quarts de la perte, tout en n'employant que les matières premières de plus bas prix. » M. PouPARD adresse une Note relative au traitement des arbres fruitiers atteints par la gelée dans l'hiver de 1 879-1 880. La séance est levée à 4 heures et demie. J. B. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 27 SEPTEMBRE 1880. PRÉSIDENCE DE M. ^VURTZ. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur la non-récidive de l'affedion charbonneuse; par M. Pastfur, avec la collaboration de M. Chasiberland. « J'ai été chargé par M. le Ministre de l'Agriculture et par le Comité des épizooties de porter un jugement sur la valeur d'un procédé de guérison du charbon des vaches, imaginé par un habile vétérinaire du Jura, M. Lou- vrier. M. Chamberland a bien voulu s'adjoindre à moi pour ces recherches et c'est en mon nom et au sien que j'en communique à l'Académie les résultats. » Le procédé de M. Louvrier a été décrit dans le Recueil de Médecine vétérinaire de notre confrère M. Bouley. » L'auteur s'efforce de maintenir l'animal à une température élevée par des frictions, par des incisions à la peau dans lesquelles il introduit un lini- ment à la térébenthine , enfin en recouvrant l'animal, la tète exceptée, d'une couche épaisse de o", 20 de regain, préalablement humecté de vinaigre chaud, qu'on retient par un drap qui enveloppe tout le corps. » Le i4 juillet 1879, nous avons inoculé à deux vaches cinq gouttes d'une culture du parasite charbonneux derrière l'épaule droite. Nous dé- signerons ces vaches par les lettres M et O. Dés le lendemain un œdème C. R., 18S0, 1' Semestre. (T. XCI, N° 15.) 7° ( 632 ) sensible se manifeste sur les deux vaches, moins élendu sur la vache M que sur sa voisine. Le i6 juillet, l'œdème de M paraît déjà diminué; celui de O n'a fait que s'accroître et il descend même sous le ventre ('). La vache est très malade, très faible sur les jambes de derrière, qu'elle écarte comme pour ne pas tomber. La température de celte vache, qui était au début de 38°, 8, est montée à 4i°,5. C'est alors que M. Louvrier commence à lui appliquer sa méthode de traitement le i6, à o,^ du soir. I) Le 17 juillet, la vache M va bien. Sa température, qui ne s'est pas éle- vée, est toujours la température du début. La vache O est très malade; les ganglions près de la cuisse sont durs, très engorgés. » Le 18 juillet, la vache M n'a plus d'œdèuie. Elle est guérie et n'a ja- mais été sensiblement atteinte. C'est évidemment une vache qui était natu- rellement réfractaire au charbon. La vache O, au contraire, est toujours malade, avec un énorme œdème sous le ventre et les ganglions de la cuisse droite durs et douloureux. Sa température est cependant descendue à 39",7. Le 19 et le 20 juillet, la vache O paraît aller mieux. Le 21 juillet, sa tempé- rature est de 39°, quoique l'œdème sous le ventre, devenu fluctuant, soit toujours considérable. )) A partir du 22 juillet, la température de cette vache est normale; l'œdème dimuiue et se résorbe. La guérison devient peu à peu complète. » La vache M s'étant montrée réfractaire et témoin infidèle, on essaye de suppléer à ce terme de comparaison, qui fait défaut, en réinoculant celte vache M à la place précédemment indiquée et une nouvelle vache P qui n'a pas encore servi. On emploie cette fois dix gouttes de culture du para- site charbonneux au lieu de cinq. C'était le 4 août. Les jours suivants, la vache M n'a pas changé de température et n'a pas offert d' œdème. La nouvelle vache inoculée P présente un œdème dès le lendemain, et sa température a passé de 38°, 8 à 39°, 3. Le 8 aoîit, elle marque l\i°,2; l'œdème s'est étendu, et les ganglions de la cuisse droite, du côté inoculé, sont enflammés. ( ' ) Notons, en passant, le fait des tumeurs, des œdèmes chez les vaches inoculées. Dans les cas de chavhoa spontané chez les vaches, rien n'est plus rare que la présence des tumeurs symptomatiques. C'est que, suivant les conclusions de mon Rapport du 17 septembre 1878, au Ministre de l'Agriculture, le charbon spo/itané i'mocu\e par les voies digestives. Dans les cas rares de tumeurs charbonneuses, il doit y avoir eu inoculation directe, par exemple l)ar des mouches piquantes dont le dard vient de puiser le charbon sur un cadavre char- bonneux, par la morsure d'un chien de berger qui a dévoré des chairs charbonneuses, etc. M. Boiitet m'a dit un jour : « Sur cent vaches charbonneuses, il n'y en a pas une avec tumeur. » ( 533 ) » Le 9 août, on note ^i°,5. L'œdème est descendu sous le ventre; il est de plus en plus volumineux. La vache est fort Irisle et 1res malade. » A partir du lo août, la température commence abaisser. Le i3, elle est de 39°, 5. Le i4, elle est de 38°, 3. La vache est guérie. » Je répète que cette vache n'a pas été traitée, parce qu'elle était desti- née à servir de témoin pour la vache O qui avait subi les remèdes Louvrier. 1) En résumé, une vache traitée par M. Louvrier a guéri, et une vache non traitée a guéri également. Une troisième vache s'est montrée naturel- lement réfractaire au charbon. » Ces expériences ne permettent donc pas de porter un jugement sur l'effi- cacité du remède dont nous avions à juger la valeur pratique. Nous résolûmes de les recommencer; mais, nos travaux nous rappelant à Paris, nous don- nâmes rendez-vous à M. Louvrier, dans le Jura, pour l'époque des vacances de 1880. Je vais faire connaître les résultats de ces nouvelles expériences; mais, auparavant, que l'Académie me permette de l'entretenir du sujet prin- cipal de cette Note, de la question de la récidive ou de la non-récidive du charbon, dont la solution s'offrait naturellement à nous. » Nous venons de constater que des vaches auxquelles on a donné le charbon par inoculation et qui en ont subi les effets de la manière la plus grave peuvent se guérir spontanément. Telles sont les vaches O et P, qui ont eu des tumeurs douloureuses énormes, des élévations de température considérables, et qui ont été, à un moment, si malades, qu'elles pouvaient à peine se tenir sur leurs jambes. Nous avons voulu savoir si ces vaches pouvaient reprendre la maladie. Dans l'espoir que du sang charbonneux frais serait plus actif peut-être que les cultures de bacléridies, précédem- ment employées, nous avons, le i5 août 1879, réinoculé la vache O, très bien guérie, avec du sang charbonneux pris à un cochon d'Inde qui venait de mourir, le sang rempli de bacléridies. On essaye également l'effet de ce sang sur la vache M, qui jusque-là avait résisté à deux inocu- lations de cultures très chargées du parasite. » Le 16, rien d'apparent dans la région des inoculations. » Le 18, léger oedème aux deux vaches, sans élévation de température. ■■ Le 19, pas d'aggravation. » Le 20, les œdèmes, toujours très faibles, diminuent; la température est normale. » Ce jour, nouvelle inoculation à chacune des deux vaches par dix gouttes d'un liquide de culture de bactéridies. Les jours suivants, rien de visibleaux points inoculés et pas d'élévation de température. ( 534 ) 1) Ces ftiits, et particulièrement ceux qui concernent la vache O, qui avait été une première fois malade, avec un oedème considérable et une tem- pérature élevée de 3°, démontrent qu'une première atteinte de la maladie préserve l'animal d'atteintes ultérieures. Le charbon ne récidiverait pas. On peut présumer en outre qu'une récidive, si elle a lieu, est de moins en moins accusée. » Je passe aux résultats de notre étude récente en i88o. » Le 6 août 1880, à 1 1'' du matin, on inocule quatre vaches A, B, (], D par cinq gouttes d'une culture du parasite charbonneux. Leurs températures sont comprises entre 38°, 5 et 39° au moment de l'inoculation. On décide que les vaches A et B seront hvrées à M. Louvrier, qui leur appliquera sa méthode de traitement dans l'écurie même où se trouvent les quatre vaches. Les vaches C et D seront conservées comme témoins. I) Le 10 août, à 2*" du matin, c'est-à-dire quatre jours après l'inoculation, les vaches B et D meurent charbonneuses, après avoir eu de fortes tumeurs et une grande élévation de température. » B estunedes deux vaches auxquellesM. Louvrier a appliqué sa méthode de traitement ; D est une des vaches non traitées. Quant aux deux autres, la vache A, traitée par M. Louvrier, s'est guérie, mais également la vache C, non traitée, et toutes deux ont manifesté des symptômes morbides fort accusés jusqu'au 12 août, jour à partir duquel la température a commencé à diminuer, les ganglions à être moins douloureux et les œdèmes à se résorber, après avoir été énormes, pendants sous le ventre, contenant certainement, disait M. Louvrier, plusieurs litres de sérosité (' ). ( ' ) Détail des observations de la maladie des deux vaches A. et C : 7 août. Vache A, léger œdème, 39". 1. Vache C, pas d'œdèrae, 38°, 7. 8 août. Vache A, œdème, 4i°>i- r. Vache C, pas d'œdème, 38°, 6. q août. Vache A, œdème descend sous le ventre, 4'°) 5. Le traitement pour celte vache commence à g*" du soir. 1) Vache G, léger œdème, 38°, 6. 10 août. Vache A, œdème considérable, ganglions gros et sensibles, 4i°. Vache C, gros œdème sous le ventre, ganglions engorgés, 39°. 11 août. Vache A, température 4i°)0. Vache C, >■ 4l^5. 12 août. Vache A, » !^o'',5. Vache C, » 4i°,5. Puis, les jours suivants, les températures vont en décroissant assez rapidement. ( 535) » En résumé, nouvelle impossibilité de rien conclure louchant l'effica- cité du remède Louvrier, puisque des deux vaches qu'il a traitées une est morte, que l'autre a guéri, et que des deux témoins une est également morte et que la seconde également a guéri. I) Il n'est pas inutile de faire la remarque que, si les vaches A, B, C, D avaient été distribuées différemment, que les vaches A et C eussent été confiées à M. Louvrier, et que B et D eussent servi de témoins, on aurait eu l'illusion de croire que le remède avait été souverain, puisqu'il aurait guéri deux fois sur quatre et que les deux vaches témoins seraient mortes. Il ne faut jamais oublier que, dans certaines xjuestions, la méthode expéri- mentale peut être sujette à ces dangereux hasards. » Laissons donc sans jugement la valeur du remède Louvrier, et essayons de soimiettre de nouveau à une épreuve expérimentale le problème théo- riquement si important de la récidive du charbon. )) Le i5 septembre 1880, les deux vaches guéries A et C, qui ont été fort malades, comme on vient de le voir, à la suite des premières inoculations charbonneuses du 6 août, sont réinoculées du côté gauche, c'est-à-dire du côté opposé aux premières inoculations. On se sert de cinq gouttes d'une culture de bactéridies du charbon, bactéridies provenant d'une vache charbonneuse et non d'un mouton, car nous avons reconnu qu'entre ces deux sortes de bactéridies il existe une différence sur laquelle nous re- viendrons. » Les jours suivants, pas d'œdème sensible ni sur l'une ni sur l'autre vache, et pas d'élévation de température. La question est donc éclaircie : le charbon ne récidive pas, et si Ton se rappelle que dans une Note récente (12 juillet 1880) nous avons signalé que, en 1878, dans nos expériences de Saint-Germain, près de Chartres, sur un des champs de la ferme de M. Maunoury, sept moutons sur huit qui avaient été malades à la suite de repas souillés de cultures charbonneuses ont résisté à des inoculations directes du sang charbonneux, même à haute dose, on peut dire que le fait de la non-récidive s'applique aux moutons de races françaises comme aux vaches ('). (') Sur sept vaches auxquelles nous avons communiqué le charbon par inoculation directe, deux seulement ont péri. N'en soyons pas surpris. Dans les expériences faites de i85o à i852 par V Association médicale de Chartres dans le but de résoudre la question de l'inoculation possible du charbon aux divers animaux, sur vingt vaches inoculées, une seule a péri. La vache est liien plus réfractaire au charbon inoculé que le mouton. Elle en ( 536 ) » Par mes Communications sur le choléra des poules (9 février et a6 avril 1880), nous connaissions une maladie virulente parasitaire qui est susceptible de ne pas récidiver. Nous en avons maintenant un second exemple dans l'affection charbonneuse. Nous savons également que, dans le charbon comme dans le choléra, des inoculations qui ne tuent pas sont préventives, et qu'enfin, de même que dans le choléra, on peut sans doute prévenir à tons les degrés. » L'importance de ces résultats ne saurait échapper à personne, car la pathologie humaine nous en offre d'analogues, et ils tendent une fois de plus à rapprocher les maladies virulentes à parasites microscopiques des maladies virulentes dont la cause étiologique est encore inconnue. Rappe- lons que la non-récidive est, au moins pour un temps plus ou moins long, un caractère habituel des maladies virulentes proprement dites, et j'ai eu soin de faire remarquer antérieurement que les faits d'observation de vaccine humaine permettaient de conclure qu'on pouvait être vacciné à divers degrés et que peut-être on l'était rarement au maximum. » Et maintenant rapprochons des observations précédentes le fait que M. Chauveau vient de constater sur des moutons algériens dans une suite de Notes très intéressantes. Après avoir démontré que la race des moutons algériens est moins apte à prendre le charbon que les moutons des races françaises (8 septembre 1879 ^^ ^^ ^' ^^ J^"" 1880), l'éminent directeur de l'École vétérinaire de Lyon a fait voir que cette immunité devient plus marquée à la suite d'une première inoculation, quand celle-ci n'a pas entraîné la mort (19 juillet 1880). M. Chauveau est portéàcroire quel'im- est malade le plus souvent, mais elle guérit facilement. Sur quarante-^ept moutons ino- culés directement par VAssociation médicale de Chartres, trente-cinq sont morts, douze ont survécu (voir le Rapport de M. Boutet, de i852). Par les motifs indiqués dans la Noie du 12 juillet que je viens de rappeler, on doit pouvoir rencontrer des moutons réfractaires au charbon dans les pays où l'affection est enzootique; mais il est sensible que les vaches jouissent d'une immunité constitutionnelle relative. Il peut également s'en trouver qui soient réfractaires à la suite d'inoculations spontances . Je dois faire ici un erratum à ma Note du i^ juillet 1880. Il est dit dans celte Note p. 87, ligne 36, du compte rendu : Les spores, dans ce cas, se retrouvent dans les c.rcréments des cobayes et également dans les excréments des moutons. Cela va au delà des faits que nous avons constatés. Nous avons reconnu seulement que les excréments des coba3'es et des moutons peuvent donner le charbon ; mais les spores charbonneuses ingérées y sont- elles intactes ou s'y sont-elles développées en partie? C'est ce que nous ignorons. Nous le recheicherons. ( 537 ) mniiité relative des moulons algériens et son renforcement piir inoculation préalable « sont dus à des matières nuisibles à la prolifération de la «bactéridie », et, fort de cette opinion qui n'est pourtant qu'une vue pré- conçue sans appui dans l'expérience, M. Chauveau croit trouver dans les faits qu'il a observés une objection à l'explication que j'ai proposée de la non-récidive du choléra des poules et des maladies virulentes. Je ne puis me ranger à sa manière de voir, qui a déjà mis en défaut la sagacité de notre savant confrère M. Bouley. L'immunité relative des moutons algériens me paraît être, comme tous les faits du même ordre, un effet de constitution, de résistance vitale. Celle-ci s'oppose à la prolifération de la bactéridie, comme celle de la poule non refroidie s'y oppose, comme chez la poule encore cette même résistance vitale s'oppose à la prolifération mortelle des virus atténués du choléra des poules... Pas n'est besoin, comme le pense M. Chauveau, d'invoquer l'existence de matières nuisibles à la vie de la bactéridie. Certes, pour la poule, ce n'est pas vraisemblablement une matière nuisible à la vie de la bactéridie qui empêche celle-ci de proliférer, puisqu'il suffit de refroidir la poule pour qu'elle devienne charbonneuse. Et quant au fait du renforcement de l'immunité par de premières inocula- tions, ne se confond-il pas avec le fait de la non-récidive de l'affection charbonneuse et ne s'explique-t-il pas par la stérilité qu'amènent plus ou moins à leur suite dans un même milieu une ou plusieurs cultures succes- sives d'un organisme microscopique. Loin de voir avec M. Chauveau, dans les faits relatifs aux moutons de l'Algérie, une objection à la théorie de la non-récidive des maladies virulentes, telle que je l'ai exposée dans mes Communications sur le choléra des poules, ils me paraissent en être une confirmation, car ces faits sont exactement du même ordre que ceux qui, à la suite de mes études sur le choléra des poules, ont provoqué ma manière de voir. Je n'abandonnerai pas facilement cette théorie de la non-récidive des maladies virulentes; elle repose sur des observations qui lui sont pour ainsi dire adéquates, et elle satisfait l'esprit dans une question qui défiait jusqu'à l'hypothèse. Quel mystère, en effet, que celui de la non-récidive d'une maladie virulente! Et combien plus ce mystère s'est accru lorsqu'il fut démontré que la non-récidive s'appliquait également à une maladie virulente parasitaire, le choléra des poules! Tant que la théorie que j'ai proposée de la non-récidive rendra compte des faits acquis, et, suivant moi, elle a toujours cette vertu, notamment de par les observations mêmes de M. Chauveau, qu'elle eût pu prévoir et qu'elle a peut-être provoquées à l'insu de leur auteur, il sera sage, ainsi ( 538 ) que je le disais récemment dans une Lettre à M. Dumas [Comples rendus, séance du 9 août), de conserver et de tenter de fortifier cette théorie. Dans tous les cas, ces tentatives seules pourront devenir le critérium de son triomphe ou de sa faiblesse. » GÉOGRAPHIE. — Sur les résultats obtenus par M. Roudaire dons sou exploration des chotls tunisiens et algériens. Note de M. de Lesseps. ■ J'ai déjà annoncé le retour en France de M. le commandant d'état- uiajor Roudaire, qui venait d'achever sur les lieux les études complémen- îiiires indiquées par la Commission de l'Académie des Sciences au sujet du remplissage par la mer des chotls tunisiens et algériens. » M. Roudaire, après avoir réuni dans un travail consciencieux les ré- sultats de toutes ses opérations, exécutées avec l'aide de praticiens habiles, a dû passer plusieurs mois pour les coordonner et rédiger son Rapport au Ministre de l'Instruction publique. » Ce Rapport est terminé ; l'Académie des Sciences en recevra commu- nication, et alors la Commission pourra se réunir pour le juger. » Les conclusions du commandant Roudaire sont complètement favo- rables à la facilité du remplissage des bassins situés entre le golfe de Gabès et la ligne projetée du chemin de fer de Biskraà Tuggurt. Ces bassins pour- ront créer utilement une mer intérieure de 400""" de longueur et de 1600'"" de circonférence. " MEMOIRES PRESEIXÏES. PHYSIQUE. — Manomètre à tension de vapeur pour analyser les liquides et mesurer les pressions. Note de M. L. Pekkier, présentée par M. Wurtz, (Renvoi à l'examen de M.Desams.) « Ce manomètre est basé sur les lois qui régissent les tensions des va- peurs. » Il se compose d'un tube effilé à sa partie inférieure. La pointe in- férieure P plonge jusque vers le fond d'une petite cuvette soudée au tube au point D. Cette cuvette est remplie de mercure jusqu'au niveau M. Au- ( 539) dessus ilu mercure se Irouvent emprisonnées quelques gouttes d'un liquide volatil ; ce liquide varie suivant le but qu'on se propose d'atteindre. » Ce manomètre ayant été tout d'abord appliqué à l'alcooméirie, son fonctionnement sera plus facilement démontré par la descri[)lion de l'appareil destiné à peser les liquides alcooliques. Cet alcoomèire déter- mine la richesse alcoolique d'im liquide en comparant la tension des va- peurs de ce dernier avec la tension des vapeurs du liquide contenu dans la cuvette du manomètre. » Une coupe de l'appareil montre le liquide à doser L enfermé dans la petite cliaudière A. Une lampe porte ce liquide à l'ébullition ; la tension de sa vapeur est alors égale à la pression barornétrique. La cuvette au mano- mètre plongée dans ces vapeurs équilibre avec elles sa température. » En désignant jiar T la tension de L, on peut formuler T — P (P dési- gnant la pression barométrique). » Le liquide du manomèlre(la constante) doit toujouis émettre des va- peurs ayant une plus grande tension que les liquides à déterminer. C. R., i88o, 1' Semestre. (T. XCI, N- J3.) 7> ( 5/,o ) » L'équilibre de température établi, les vapeurs de la constante se dis- tendent, forcent le mercure à monter dans la colonne du manomètre, et leur tension a pour mesure la colonne mercnrielle soulevée, plus la pression at- mosphérique qui pèse sur cette colonne. » En appelant cette tension T',on peut formuler T' = P 4- A, ^désignant la hauteur de la colonne mercnrielle soulevée. » Dans ces deux équations T = P, T' = P + h, P et P sont toujours, pour chaque cas particulier, d'ime valeur identique; on n'a donc pas à en tenir compte. » Si par une expérimentation préalable la valeur de Ii est déterminée pour chaque combinaison alcoolique, on peut graduer la tige du manomètre de telle sorte que, étant donnée plus tard une combinaison alcoolique in- connue, on la déduira de la valeur de h. » La déduction sera directe; il n'y aura à tenir compte ni des pressions ni des températures; chaque liquide, mélange ou combinaison de liquide s'accusera par la comparaison des tensions de ses vapeurs. » En opérant de la même façon et variant la constante, on peut détermi- ner de nombreux liquides. » Un appareil destiné à comparer des tensions de vapeur est forcément d'une grande sensibilité; c'est surtout la transmission du calorique qu'il est important de régler. Dans ce but, j'ai construit une lampe à double cou- rant d'air et à niveau constant. La chaudière se fixe dans un tube E con- centrique à la lampe; il en résulte que le foyer et les points chauffés sont toujours dans une position identique. » La transmission du calorique n'est pas directe et se fait soit par une couche d'air chaud occupant l'espace annulaire, soit par la conductibilité des tubes métalliques. » Un petit cône métallique contre lequel vient se briser la flamme ne permet pas à celle-ci d'intéresser directement les parois de la chaudière. » ]je réfrigérant peut varier de capacité et de forme selon que l'on veut obtenir un point fixe d'une durée plus ou moins longue ou que l'on veut se baser sur le moment précis durant lequel les vapeurs sortant de ce réfri- gérant équilibrent juste la pression atmosphérique. Dans ce cas, un petit in- dicateur en verre surmonté d'un miroir métallique décèle la buée qui vient S) condenser. ( 54. ) » Ce inanomètre peut apporter dans la mesure des tensions une extrême sensibilité. S'il était nécessaire, on pourrait lempiacer par un liquide fixe, d'une densité de beaucoup inférieure, le mercure de la cuvette; la colonne indicatrice présenterait alors des différences de niveau inversement propor- tionnelles à la densité des liquides. » M. E. Clémext soumet au jugement de l'Académie des Tables de l'état civil de Valenciennes et plusieurs Tableaux généalogiques. (Renvoi à la Commission des prix de Statistique. ) M. Ch. Brame adresse à l'Académie, par l'entremise de M. Yvon Villarceau, une Note intitulée « Cristallogénie : soufre, phosphore ». Cette Note sera renvoyée à l'examen de la Section de Physique, ainsi que le travail dont M. Brame a donné lecture dans la séance du 23 août. CORRESPONDANCE. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une propriété de la fonction de Poisson et sur l'intégration des équations aux dérivées partielles du premier oulre. Note de M. Ph. Gilbert. « I. Soient .r,, x,, . ., x,,, p,, p^, ... p,, 2« variables quelconques, entre lesquelles existent m équations (•) F, = o, F, = o, F,„ T= o. d'où l'on tire les valeurs de m quantités p^, p.,, . . ., p,,, eu fonction des autres, sous la forme (2) /;, = X, (,r , x,„ p,„^, , . . . , /;„), p., rr-_ X., » Désignons par A le déterminant fonctionnel !,"< - •> » Prenons deux quelconques des équations (4); soient F^, Fj les fonc- tions F qui y figurent; faisons u =Xj.j étant l'un des nombres i, 2, ..,/?, et ajoutons ces deux équations multiphees respectivement par — ; — - — Nous aurons, comme on le voit sans peine, \'j,PlJ \Pn/'jldj-i \p„pjjd.rj \['n,.Pil d'j Multiplions toute l'équation par (— i)'^A|'5, [j, désignant, pour abréger, la somme \ + 2 + r + s, et faisons la somme des équations semblables obte- nues en attribuant à r et à i- toutes les valeurs comprises dans la suite i, ^- ( 54^ ) m. Il viendra (7) S(-rA;:.D(,^')+;|S(-o'A;'.o(^) » Si l'on observe maintenant que, d'après la loi de formation des déter- minants, on a on voit aussitôt que les coefficients de -r^ et de-p, dans l'équation (7), peuvent s'écrire _ / F|, F;, . ■ ., F„,\ / F|, F;, . ■ . , \pnPj, ...,p,„/' \Pj,P'y •■■, et que les coefficients des dérivées suivantes s'annulent comme détermi- nants ayant deux lignes identiques. Faisant successivement, dans l'équa- tion réduite, / = i, 2, ..., ?i, et ajoutant, nous aurons, d'après la défini- tion de la fonction de Poisson, iJ^ ' ' • -^ " " Zal \p„Pj,..., pj '/.'7 \/'/, Pn ..., p„. I ^2); l'équation peut donc s'écrire D'ailleurs, au lieu des fonctions >., et X., on peut évidemment prendre deux autres fonctions X, et ï^; le raisonnement est le même et l'équation (3) est démontrée. Il est clair qu'elle subsiste intégralement quand les seconds membres des équations (i), au lieu d'être nuls, sont des constantes quel- conques, puisque les dérivées partielles des fonctions F n'en sont nulle- ment modifiées. » Dans une prochaine Communication, j'indiquerai les conséquences importantes de ce théorème pour l'intégration des équations aux dérivées partielles. » ANALYSE MATiiÉMATiQuiî. — Sur la théorie des Sinus des ordres supérieurs. Extrait d'une Lettre de M. J. Farkas à M. Yvon ViUarceau. « I. La fonction (fx{x + x) P^^*"^ ^""^ développée évidemment, pour toutes valeurs de x etj, en une série entière des deux variables. Le théo- rème de Taylor nous fournit donc (ï) ç>(x^-r)^?>Aj) + 7?x-.(r)-^7:^9>.-2(jr)4-.... Ordonnons celle série de la manière suivante : 4- nij Comme où le signe supérieur ou l'inférieur est valable suivant que y désigne le ( :-4.^ ) genre hyperbolique ou elli[)lique, nous aurons = m — 1 — (t+WJ j-lA+ÎW H = 0 c'est-à-dire la formule fondamentale d'addition des arguments : déduction très simple, sur laquelle celle que vous avez donnée (l. LXXXVI, n" 19) a l'avantage d'être immédiate. » II. Dans un journal hongrois [Journal pofy technique, i8G6), M. J. Ronig a proposé la question : ') Etant donnée lu valeur J{x) de la série rt„ -i- <7,x + fljX^ + . ., com- ment peut-on exprimer au moyen de la fonction J [jc] la série (1,.^^ + rtt^.,„-r^"'" + a,,^„„x^^"'' -h [oii évidemment p. et m (chez M. Konig, i et p) sont des nombres entiers po- sitifs] ? » En résolvant la question A = m— ] j'en ai donné cette démonstration élémentaire : si je pose 5(*_„1,: le coefficient de n/,.v\ dans la série de la somme 3, est l=;n — 1 1 e>^---:e- 1) Le niuuérateur du second membre est toujours o; le dénominateur ne l'est que dans le cas de k = [x-h nm, où ii est évidemment un nombre entier positif. Or, dans ce cas, > ~in — l £^ :z^ m. 1 » Ai)pliquons ce théorème général aux tondions e'^ e \ = 0 ( 546 ; restera qu'à séparer la partie réelle de l'expression (la partie imaginaire s'annule identiquement), pour obtenir le résultat dont vous avez donné la déduction immédiate (t. LXXXVI, n° 20). » III. Désignons par C une courbe fermée décrite, dans le sens positif, parla variable z, et supposons o < modz< i ; nous aurons (2) V^^2^?,x(^)-= / e^T^' OÙ y est de genre hyperbolique ou elliptique, suivant que l'on conserve le signe supérieur ou l'inférieur. On s'en assure aisément. Comme en vertu de l'identité r - , I — ■ï'' / e' Z^~* llz = \j— I 27T — > I , 3'" — ^ = 1 — T.' nous avons e' -^^^ ih — \! — 127:^ -'•- I On en conclut C' ; (IZ. • 4- T (p-Hw)! ((A- ■X _ ,(3/H-ljHi+;ji— I e' llz. où, si O <^ niodz ^^ i , lorsque n tend vers l'infini, l'intégrale tem! vers zéro. » Moyennant l'expression (2), on peut vérifier facilement tous les théo- rèmes fondamentaux de la théorie, auxquels, profitant de l'occasion, j'ajoute le suivant : Si l'on désigne par Rj-' (a partie réelle, par \j la partie imaginaire de la quantité j\ on a , Rç)(/c^'-"^j==w-Bç),(/-e-V-"'), ( hir{rc^'~''>).= --]fy{re-^'~">). Écrivons en effet, dans les expressions de ^ et q [Comptes rendus, 1 août i88o\ — 5 au lieu de B et, en même temps, — k au lieu tie /■, ce qui est évidem- ment permis; alors p et g conservent leurs signes et leurs valeins, et, dans ( 547 ) les expressions de 5i4, 34ooo » Cartilage et Alger. .. . 0,028 » 852, 37000 » ( 562 ) d'où il résulte que la vitesse moyenne de propagation d'un signal est voi- sine de 40000*"", vitesse dont on peut se faire une idée en remarquant qu'un signal électrique pourrait parcourir en une seconde la circonférence de ia Terre. » GÉOGRAPHIE. — Exploration tnilitaire et géographique de la région comprise entre le haut Sénégal et le Niger. Note de M. F. Perrier. « Une grande expédition, à la fois militaire et géographique, vient d'être organisée en France; elle a poiu* but de relier d'une manière définitive, par une voie ferrée, nos possessions françaises du Sénégal avec le bassin du Niger, et par suite avec le Soudan. Il s'agit, comme on le voit, d'amener vers la côte le commerce intérieur de l'Afrique centrale, d'ouvrir un im- mense débouché aux produits de notre industrie et de faire pénétrer la civi- lisation dans ces régions lointaines, en y créant ou utilisant des voies de communication rapides, toujours praticables et sûres. » C'est le Ministère de la Marine qui a conçu le projet de cette vaste entreprise, qui en a préparé les voies et moyens, et qui est chargé d'en poursuivre l'exécution, avec les ressources que le Parlement français a déjà mises ou mettra généreusement à sa disposition. » Le commandement supérieur de l'expédition est dévolu au comman- dant Desbordes, de l'artillerie de marine, qui aura sous ses ordres des troupes delà marine, combattants et ouvriers, en nombre suffisant pour assurer la sécurité de la colonne, pour construire et garder les petits forts qui doivent jalonner la route entre le Sénégal et le Niger. » A cette colonne, dont le rôleest purement militaire, vient s'adjoindre ime mission topographique, recrutée principalement parmi les officiers de l'armée de terre et placée sous la direction de M. le commandant Derrien, de l'ancien corps d'état-major; elle est composée d'officiers astronomes, géodésiens et topographes, et chargée d'exécuter, sous la protection de la colonne, mais d'une manière indépendante au point de vue technique, la reconnaissance topographique du pays. » C'est demain, 5 octobre, que les commandants Desbordes et Derrien doivent s'embarquer à Bordeaux, avec leurs officiers, pour se rendre à Saint-Louis. » De Saint-Louis, ils remonteront le Sénégal en bateau jusqu'à Médine et prendront ensuite la voie de terre en longeant la rive gauche du fleuve ( 563 ) jusqu'à Bafoulabé, au confluent du Bafing et du Bakhoy. C'est en ce point que doit èlre conslruit le premier fortin et que doivent être organisés les escortes et le convoi; c'est là, à 3oo lieues environ de la côte, que doit com- mencer la reconnaissance et le levé du terrain. » Le programme des opérations à entreprendre est formulé comme il suit : « Les brigades topographiques auront à faire une reconnaissance complète et, s'il est pos- sible, la triangulation générale de tout le terrain compris entre Bafoulabé sur le Sénégal d'une part, et, d'autre part, Dina et Bamakou sur le Niger; elles devront surtout déterminer les positions géograpbiciues et les altitudes des sommets, cols, plateaux, etc., ainsi que la con- figuration des vallées, leur largeur, leur profondeur, etc. » Le but cherché est un levé général du terrain, pour faciliter l'étude du tracé de la voie ferrée qui, partant de Médine et passant par Bafoulabé et Fangalla, aboutira au Niger. » » Au delà de Bafoulabé, la colonne ne rencontrera aucune difficulté pour atteindre, en longeant la rivière, la station de Fangalla, située au con- fluent des deux rivières qui forment le Bakhoy ; un deuxième fortin sera con- struit en ce point. Le tracé de la voie ferrée doit suivre, dans cette région, le cours même du fleuve. » C'est seulement à partir de Fangalla que les doutes subsistent sur le meilleur tracé à suivre, et une reconnaissance topographique détaillée pourra seule fixer les incertitudes. » Les documents que possède la marine permettent de croire qu'on n'aura aucun obstacle sérieux à franchir dans cette bande de terrain de 4oo'"" de longueur qui sépare Fangalla du Niger. Des fortins seront créés à Gonia- kouri, à Rita, à Bangassi, au milieu de tribus qui se sont placées volontai- rement sous le protectorat de la France; en s'avançant ainsi de proche en proche vers le sud-est, on atteindra la ligne de faite qui sépare les deux bassins, ligne peu élevée, très proche du Niger, à travers laquelle il est permis d'espérer qu'on trouvera un passage facile pour gagner, sur le fleuve, soit Bamakou, soit Dina, deux villes situées en amont de Yamina et de Ségou. u La reconnaissance topographique permettra de limiter la zone qui contiendra le meilleur tracé; des profils en long et en travers seront ensuite exécutés dans une campagne suivante; un tracé définitif sera enfin adopté, et nos chantiers pourront s'ouvrir dans ces régions lointaines pour la con- struction de la voie ferrée. V Une fois le Niger atteint, la voie ferrée construite, on pourra gagner Tombouctou, en descendant le cours du fleuve sur des canonnières bien [ 564 ) armées, établir solidement en ce point une station commerciale, rayonner de là vers l'Afrique centrale et tendre la main aux explorateurs qui, de tous les côtés, cherchent à pénétrer le continent africain. » C'est là une oeuvre utile et grandiose, qui fera honneur à la France, à notre marine et à notre armée, et je suis assuré d'être l'interprète des sen- timents de l'Académie en souhaitant, en son nom, un bon voyage et un heureux retour aux vaillants explorateurs qui vont, au péril de leur vie, planter le drapeau de la France et porter la Science française dans ces contrées encore mystérieuses. » BOTANIQUE. — Ordre d'apparition des premiers vaisseaux dans l'épi (/liLepturus subulatus; par M. A. Trécul. « La plante, en produisant des rameaux de divers ordres, donne des épis de moins en moins riches en épillets. Les épis les premiers nés ont souvent quinze, seize et jusqu'à vingt et vingt et un épillets de chaque côté, tandis que les épis des dernières branches peuvent n'avoir que trois épillets dans chaque rangée, plus l'épillet terminal. J'ai déjà dit que les mérithalles du rachis naissent de bas en haut (p. 58 et suiv. du t. XC), mais que, dans les épis de moyenne grandeur que j'avais seuls pu étudier, l'accroissement prédominant de très bonne heure au sommet du rachis, ce sont les épillets supérieurs qui se développent les premiers (p. 62, t. XC). Mes nouveaux résultats sont identiques. Je vais appuyer davantage sur l'apparition des rameaux ou épillets. » Il est formé d'abord, de bas en haut sur le rachis, des bourrelets annulaires très peu saillants. La partie axillante plus proéminente est un peu surbaissée, décrivant ainsi une courbe dans laquelle naîtra le rameau axillaire. La partie opposée du même anneau est moins saillante ; c'est à cet endroit que naît le rameau correspondant de la série opposée. En bas du rachis, ces anneaux sont parfaitement continus; plus haut, les côtés en sont souvent à peine sensibles. A la place qui doit produire un rameau, il se fait de chaque côté, en travers de l'anneau, un sillon oblique, de façon à dessiner, très légèrement dans le principe, un espace lenticulaire, allongé horizontalement dans l'aisselle du bourrelet foliaire précédent. Cet espace lenticulaire n'est d'abord que très peu proéminent. Il ne l'est pas davantage que le faible bourrelet initial. Mais les côtés, qui, en s'élevant, ont formé les sillons obliques, continuent de croître et délimitent latéralement la ( 565 ) cavité au fond de laquelle sera inséré le rameau. 11 est fait ainsi de bas en haut, dans toutes les aisselles, de telles lentilles ou espaces lenticulaires. Si l'on lient à appeller rameau l'espace lenticulaire, on peut dire, dans beau- coup de cas, que les rameaux naissent de bas en haut; mais il arrive aussi, l'accroissement étant trèsprompt, que des lentilles assez haut placées sont formées en même temps que les inférieures. En outre, on trouve très sou- vent que les mérithalles, ou mieux les articles supérieurs (qui comprennent un bourrelet axiilant et une lentille gemmipare), sont dès leur début plus grands, plus étendus verticalement que les articles uiférieiirs: ce qui prouve que, dans cette plante, la prédominance de l'accroissement, dans la région supérieure de l'épi, coïncide à peu près exactement avec la naissance des rameaux ou épillets, C'est pour cela que, dans les épis de moyenne grandeur, les lentilles supérieures s'élèvent tout de suite chacune en un rameau, et qu'ainsi les rameaux vrais apparaissent de haut en bas. Eu effet, ils ont en haut des dimensions relativement considérables, quand les lentilles infé- rieures n'ont pas changé d'aspect (' ). » C'est là toujours le cas dans les épis qui ont jusqu'à neuf et dixépillets de chaque côté. Mais, dans les grandes inflorescences, il n'est pas rare de trouver que c'est la onzième ou la douzième lentille, à compter d'en bas, qui la première croît en un rameau. Alors, au-dessous les rameaux se dé- veloppent de haut en bas, et au-dessus de bas en haut. Un peu plus tard, l'accroissement prédominant par en haut, ces rameaux supérieurs dépassent tous les autres en hauteur. » Il me semble que ce dernier exemple est favorable à l'opinion que j'ai émise sur la naissance préalable des rameaux supérieurs des épis de moyenne grandeur, car, pour soutenir l'avis contraire, c'est-à-dire que toujours les rameaux naissent de bas en haut, il faut admettre que constam- ment l'accroissement va en s'exagérant de bas en haut. Or, il est évident que cette assertion n'explique pas les cas mentionnés ici, puisque, par exemple, dans un épi de i™'",45, qui avait dix-huit articles de chaque côté, c'est le onzième qui, seul encore^ était accru en rameau; dans un autre épi un peu plus avancé, c'étaient le dixième d'un côté et le onzième de l'autre, qui avaient le plus de développement. On est donc bien forcé de (') Quand on regarde de profil ces espaces lenticulaires, ils apparaissent chacun comme un triangle à côtés un peu courbes. On est alors tenté de considérer la hauteur du iriangle commecelledu rameau. C'est une erreur. La vraie hauteur est donnée par la perpendiculaire menée sur le milieu de la corde de l'arc formé par le côté libre. Cette hauteur n'est que d'un demi ou un quart de centième de millimètre, et souvent même, au bas du rachis, ce côté libre est limité par une droite. ( 566 ) reconnaître que, dans certains cas, c'est la région moyenne du jeune rachis qui a le plus d'activité, comme dans d'autres c'est la région inférieure, et ailleurs la re'^fîo/i supérieure. Je crois devoir rappeler, à cet égard, l'inflo- rescence du Nardus stricta, où l'observation n'est pas gênée par la naissance préalable de bourrelets foliaires axillants (p. 61,62, t. XC). » Apparition des premiers vaisseaux du rachis. — J'ai rattaché l'in- florescence du Lepturus subulalus au troisième type que j'ai décrit à la page 212 du tome XC. Des coupes transversales faites vers la région moyenne de l'épi montrent en effet deux systèmes de trois faisceaux opposés, situés dans le plan perpendiculaire an plan suivant lequel sont insérées les deux séries d'épillets. Plus bas, un ou deux faisceaux s'interposent aux deux arcs ou systèmes, ou s'ajoutent aux côtés de ceux-ci, en sorte qu'à la partie in- férieuredu rachis il y a quatre à cinq faisceaux danschaque système latéral. Dans le pédoncule encore jeune on retrouve les deux systèmes opposés, avec le plus gros faisceau au milieu de chaque arc. Vers le haut du rachis, le nombre des faisceaux diminue graduellement et est réduit aux deux fais- ceaux primaires près du sommet, rarement à un seul. Il faut ajouter qu'à un âge avancé des faisceaux périphériques existent sous les faces convexes et vertes du rachis, et, au-dessous de» épillets, leurs anastomoses sont plus nombreuses que plus bas. » Le premier vaisseau qui apparaît dans le rachis existe dans l'un des deux faisceaux primaires. On le trouve à des hauteurs variables. )) I. Deux épis (de i™'",35 et de i'^'",7o) me l'ont montré dans la moitié supérieure du rachis. — II. Deux épis (de i'""',2oet de i""",8o) l'avaient dans le troisième quart de la hauteur du rachis. — III. Un épi de i"™,95 avait son premier vaisseau, long de o'"", 38, vers la moitié de la hauteur du rachis. — IV. Un épi de i'"", ']5 avait un court vaisseau vers le tiers infé- rieur du rachis. — V. Un épi de i''"', 3o avait un vaisseau dans chacun des deux faisceaux primaires : l'un plus long, étendu du voisinage de la base du rachis jusqu'assez près du sommet; l'autre plus court, occupant la région moyenne. — VI. Un épi de i""",65 avait deux vaisseaux montant un peu plus haut que le rameau latéral le plus élevé et descendant au niveau de l'aisselle du deuxième de la série A (celle qui a le rameau inférieur le plus bas placé). Les épis qui précèdent n'avaient que cinq à neuf épillets de chaque côté. — VII. Un épi de 2'""", 80, ayant dix-huit épillets de chaque côté, avait un seul vaisseau étendu depuis le niveau du cinquième épillet de la série A jusqu'au onzième, à compter d'en bas. — VIII. Dans un épi haut de 2""", 20, ayant dix-sept épillets de chaque côté, le seul vaisseau existant était élendu depuis le niveau du quatrième épillet de l'une des (567) séries jusqu'au treizième épillet. — IX. Un autre épi de 3""",45, ayant vingt épillets de chaque côté, avait deux vaisseaux étendus : l'un depuis le troi- sième rameau de A jusqu'au vingtième; l'autre depuis le niveau du cin- quième rameau jusqu'au dix-neuvième. — X. Un épi de 2""", 2 5 avait aussi deux vaisseaux : l'un descendait jusqu'au niveau du troisième épillet d'en bas, l'autre jusqu'au sixième; ces deux vaisseaux montaient jusqu'au- près des épillets latéraux supérieurs. — XI. Un épi de i4""" n'avait en- core de vaisseaux que dans les deux faisceaux primaires. — XII. Un autre épi, de i4°"", 5o, avait des vaisseaux dans chacun des deux faisceaux pri- maires, et, de plus, il offrait, de chaque côté de l'un seulement des deux fais- ceaux primaires, un vaisseau dans le premier faisceau latéral voisin. Ces vaisseaux n'existaient qu'au niveau du cinquième et du huitième épillet de la série A. Il y avait donc quatre faisceaux du rachis pourvus de vais- seaux. Cela est d'autant plus remarquable qxi'aucun des épillets ne conte- nait encore de vaisseaux. — XIII. Dans le rachis d'un épi de 26™™, ayant douze épillets dans chaque série, il y avait de chaque côté des deux faisceaux ptimaires, dans la partie inférieure de l'épi, jusque vers le cinquième et le sixième épillet d'en bas, un vaisseau dans le faisceau latéral voisin. Par conséquent, il y avait six faisceaux, opposés trois à trois, pourvus de vaisseaux, bien qu'il n'y eût encore de vaisseau dans aucun épillet. — XIV. Un état analogue fut donné par un épi de 18™". » Apparition des vaisseaux dans les rangées d'épillets. — Il est utile de rappeler que, dans ces jeunes épis, les épillets supérieurs sont de beaucoup les plus avancés ; il n'est donc pas étonnant que les premiers ils présentent des vaisseaux. » Dans un épi de 3o™™ qui, comme les derniers exemples cités, a, dans la partie inférieure du rachis, des vaisseaux dans six faisceaux, deux épil- lets seulement sur vincjt-cinq sont pourvus de vaisseaux. Ce sont l'épillet ter- minal et le latéral le plus haut placé. » Un épi de 47™", ayant vingt-trois épillets, ne présentait de vaisseaux que clans les trois épillets supérieurs, et le terminal, plus avancé que les autres, avait seul des vaisseaux dans les étamiues. » Un épi de So™™, ayant vingt-neuf épillets, avait, dans les cinq épillets supé- rieurs, des vaisseaux d'autant moins développés que ces épillets étaien situés plus bas. Ici encore l'épillet terminal seul avait des vaisseaux dans ses étamines. A l'intérieur des glumes se retrouvaient les vaisseaux ascen- dants et les vaisseaux descendants que j'ai décrits ailleurs, et sur lesquels je reviendrai plus loin. » Ces exemples suffisent ; j'ajouterai seulement que les vaisseaux appa- C. R., iH^o, 2' Semtstre. [T XCl,Nol4.) ';5 ( 568 ) raissent successivement dans les épillets de plus en plus bas placés, de sorte que ce sont toujours les inférieurs qui en sont les derniers pourvus. M Ordre d'apparition des premiers vaisseaux de chacun des épil- lets. — L'épiliet terminal et les épillets latéraux m'ont offert quelques différences notables. L'épiliet terminal étant ordinairement le plus avancé, c'est par lui qu'il convient de commencer. ,> Épillet terminal. — Dans l'épiliet terminal d'un épi de 26""° il existait, dans le bas de la nervure médiane de la glume inférieure, un fiiscicule qui prolongeait l'un des faisceaux vasculaires primaires du racbis. Dans la glume supérieure montait, à uue petite hauteur aussi, un fascicule; mais il était libre par les deux bouts, et sa base se dirigeait vers le haut de l'autre faisceau primaire du racbis. En outre, dans la partie supérieure des deux glumes était ungroupe vasculaire descendantvers le fasciculequi montait. De ce groupe vasculaire descendant partaient de chaque côté deux ou trois fas- cicules qui descendaient dans des nervures latérales, nuxquelles, par en bas, n'arrivait encore aucun vaisseau. 11 y avait aussi sous la glumeile inférieure un fascicule terminé par un vaisseau, qui montait assez haut dans la ner- vure médiane et qui était libre par en bas. Tout près, au-dessous des organes sexuels, était un autre fascicule gros et court, libre aussi par les deux bouts. » Un épi de 25°"° était vasculairement plus avancé que les précédents. Le faisceau vasculaire de la nervure médiane de chacune des deux glumes de l'épiliet terminal prolongeait un des deux faisceaux primaires du rachis, et ces deux faisceaux glumaires étaient renflés à leur insertion dans le réceptacle. Mais le fascicule de la nervure médiane de la glumeile inférieure était encore libre par la base, et aussi un court vaisseau du réceptacle, placé à quelque distance au-dessous des organes sexuels. Les étamines n'avaient pas de vaisseaux. » Dans un épi de 3o™™, c'était la glume inférieure de l'épi terminal qui était la plus avancée au point de vue vasculaire, puis la glume supérieure, ensuite la glumeile inférieure de la fleur; la glumeile supérieure n'avait pas de vaisseaux; les étamines en possédaient. » Epillels latéraux. — J'ai toujours trouvé, dans ce Leptunis, que les premiers vaisseaux des épillets latéraux naissent libres, indépendants de ceux du rachis, et relativement loin d'eux, et, bien que j'aie vu quelque- fois le premier fascicule de la glume plus avancé que celui de la glumeile inférieure, je ne l'ai jamais rencontré seul ; toujours, au contraire, le pre- mier vaisseau ou fascicule apparu appartenait à la glumeile inférieure de la fleur. Ensuite seulement naît le premier vaisseau ou fascicule de la ner- ( 569 ) vure médiane de la glume, et peu de temps après un vaisseau ou fascicule court un peu au-dessous des organes sexuels. Les élamines n'acquièrent de vaisseaux que plus tard, et, dans les cas convenables observés, le premier vaisseau de la glumelle supérieure, né dans le réceptacle, était bien moins avancé que ceux qui étaient nés dans les étamines. Ces derniers étaient toujours libres parla base, éloignés des autres vaisseaux du réceptacle. » Après ces premiers vaisseaux apparaissent ceux des nervures latérales des glumes et des glumelles. La naissance de ces vaisseaux latéraux m'a présenté une différence remarquable dans les glumes et dans les glumelles inférieures : c'est que dans les glumes le développement des vaisseaux des- cendants prédomine de beaucoup, tandis que, dans les glumelles inférieures, ce sont les vaisseaux ascendants qui sont prédominants. Dans les glumes, je le répèle, on trouve souvent qu'un fort groupe de cellules vasculaires naît près du sommet de la nervure médiane, même avant que le fascicule qui monte du réceptacle ait atteint la base de la lame; puis du sommet de ce groupe supérieur part de chaque côté un groupe secondaire qui descend dans une nervure latérale. Pendant que ces trois faisceaux s'allongent par en bas, il nait sur leurs côtés d'autres groupes vasculaires qui descendent dans des nervures interposées de troisième ou de quatrième ordre, ou dans des marginales. Ces vaisseaux arrivent souvent près de la base de la lame avant que l'on y voie entrer des vai.sseaux venus de l'axe. Cependant on trouve de bonne heure de nombreux fascicules épars dans l'insertion de l'épillet, dont je vais m'occuper maintenant. )) Insertion vasculaire des épillets. — Sous les jeunes épillets laté- raux, qui n'ont encore que les premiers fascicules, vasculairement libres, de la glume, de la glumelle, etc. Ces premiers vaisseaux sont entourés par l'ébauche d'un faisceau de cellules incolores, qui est obliquement étendu jusqu'aux deux faisceaux primaires du rachis, si c'est un des épillets supé- rieurs que l'on observe. Un peu plus tard, les divers faisceaux de l'épillet s'allongent par en bas et se trouvent reliés entre eux et aux deux faisceaux primaires par un épatement vasculaire formé dans ce tissu d'insertion. » Si c'est un des épillets inférieurs d'un épi plus âgé, c'est-à-dire situé dans la partie du rachis où il y a deux systèmes opposés de trois, quatre ou cinq faisceaux, il se fait sous chaque épillet un arc vasculaire continu, qui réimit les faisceaux latéraux (du côté correspondant) des deux systèmes de faisceaux. Cet arc ou épatement vasculaire s'écarte et constitue un peu plus haut l'axe court de l'épillet, etc. » J'ai dit qu'en faisant, de bas en haut, des coupes transversales du rachis, on remarque que le nombre des faisceaux de ce rachis diminue graduel- ( ^7° ) lement : c'est que çà et là un des faisceaux du rachis se termine dans une de ces insertions d'épillets, de sorte que l'on arrive à n'avoir plus succes- sivement que six, cinq, quatre, trois et deux faisceaux principaux, rarement un seul, dans le rachis. Ce sont les faisceaux les plus rapprochés des deux primaires qui disparaissent les derniers. » Ce n'est pas tout : dans des épis suffisamment âgés, on trouve que ce plexus ou épatement qui constitue l'insertion vasculaire des épillets est relié aux fascicules périphériques du rachis, dont un grand nombre monte dans la glume correspondante, où ils se terminent à une petite hauteur en s'unissant aux faisceaux de celte glume. » M. DE Lesseps fait hommage à l'Académie de la collection du « Bulletin bimensuel du canal interocéanique », du i" septembre 1879 jusqu'au i" de ce mois. « Cette publication, dit M. de Lesseps, rédigée par M. Henry Bionne, ancien officier de marine, docteur en Médecine et en Droit, contient les renseignements scientifiques qui peuvent se rattacher aux études et aux travaux du canal de Panama. Nous continuerons à y insérer toutes les ob- servations qui nous paraîtront devoir intéresser la Science.. » Au moment où mon entreprise va passer de l'état de projet à la période d'exécution, je me félicite de donner à mes confrères la première nouvelle de l'organisation d'un syndicat formé par les principaux établissements financiers des États-Unis d'Amérique et de l'Europe. Ainsi se réalise la pré- diction d'un des plus forts capitalistes d'Amsterdam, qui annonçait derniè- rement, pour la réalisation du canal interocéanique, la fructueuse et bien- faisante alliance de la Science et du capital. » MEMOIRES PRESENTES. CHIMIE INDUSTRIELLE.— Sur iul'disation des cristaux des chambres de plomb. Note de MM. Ch. Girard et A. Pabst. (Renvoi au Concours des Arts insalubres.) « L'application des cristaux des chambres de plomb à l'industrie est longtemps restée limitée à la décoloration de la soie; leur emploi dans les réactions chimiques du laboratoire a été indiqué par M. Stenhouse pour obtenir les phénols nitrosés, par exemple la dinitrosoorcine. (571 ) )i L'introduction des dérivés diazoïques dans la fabrication des matières colorantes devait conduire à une méthode facile de préparation de ces corps, qui s'obtiennent par l'action de l'acide nitreux; ou d'un nitrite avec un acide, sur une aminé aromatique primaire. Les nitrites étant difficiles à f;ibriquer, surtout dans les pays où l'alcool est grevé de droits, nous avons pensé que les cristaux des chambres de plomb offriraient une source abondante et économique d'acide nitreux, et nous avons pu pré- parer en grand les corps diazoïques, l'amidoazobenzol et la nitroalizarine, en faisant réagir l'acide nitrososulfurique sur les dérivés amidés correspon- dants, ou bien l'aniline et l'alizarine. Mais on sait que ces cristaux sont décomposés par l'eau en acide sulfurique et acide nitreux, lequel est ensuite décomposé en acide nitrique et bioxyde d'azote; on ne peut donc les em- ployer qu'en présence d'une quantité d'acide sulfurique ou nitrique suffi- sante pour empêcher cette décomposition. » L'excès d'acide nitrique était à rejeter, puisque, à cette concentration, il agit surtout en donnant des dérivés nitrés ou en oxydant les produits. Aussi, nous avons choisi l'acide sulfurique d'une concentration déterminée. Mais nous avons constaté que, en opérant avec les dérivés méthylés ou les aminés du toluène et du xylène, les cristaux brûlaient les groupes méthy- liques, et que nous obtenions des produits d'oxydation ; nous avons dû recourir aux bromure et chlorure de nitrosyle. La préparation de ce der- nier corps avait été indiquée par M. Tilden, en condensant les vapeurs de l'eau régale dans l'acide sulfurique et chauffant la solution avec du sel marin. Nousavonssimplifié ce mode de préparation, en partant des cristaux des chambres de plomb, obtenus industriellement par l'action de l'acide sul- fureux sur l'acide nitrique, ou dans la fabrication un peu modifiée de l'acide sulfurique; les cristaux sont mélangés avec du chlorure de sodium dans un appareil en fonte, et le chlorure de nitrosyle qui se dégage est dirigé dans la solution chlorhydrique refroidie de diméthylaniline, par exemple, pour obtenir la nitrosodiméthylaniline. En opérant avec un excès d'acide sulfurique, nous avons constaté que, suivant la concen- tration et la température de la réaction, nous obtenions les produits recherchés, ou bien des produits d'oxydation de ces corps. En effet, l'acide sulfurique agit comme dissolvant, et en même temps con)me agent de substitution , en donnant des dérivés sulfoconjugués : l'élévation de température qui résulte, d'une part de la combinaison, d'autre part de l'ab- sorption, par l'acide sulfurique excédant, de l'eau formée dans cette combi- naison, est suffisante pour déterminer une action oxydante de la part du ( ^7^ ) dérivé nitreux : on se trouve donc dans les conditions générales où les acides nitreux et nitrique agissent comme oxydants. » Nous avons alors pensé que l'application d'un tel mélange à l'oxyda- tion des produits sulfurés, gras et aromatiques, devait complètement les détruire: c'est ce que l'expérience a démontré pleinement. En faisant passer les gaz qui s'échappent soit dans la dessiccation des matières des vidanges, soit dans la transformation en sulfate de l'ammoniaque qui en provient, soit dans la carbonisation des matières animales par la calcination ou sous l'influence de l'acide sulfurique, nous avons pu oxyder et détruire complè- tement les produits odorants. Ces gaz se composent, comme on le sait, de produits entraînés mécaniquement par l'air chaud ou parla vapeur à l'élat vésiculaire, et sont surtout formés d'indol et de scatol, de mercaptans et de cyanures ou isocyanures gras et aromatiques. Les égouts entraînant une quantité considérable de vidanges et communiquant avec les fosses d'ai- sances, nous avons pu constater, dans les gaz qu'ils entraînent, la présence d'une certaine quantité de ces corps. La difficulté de se procurer une grande quantité de ces gaz et de pouvoir doser la proportion des divers produits qu'ils renferment nous empêche de donner encore des indications plus précises; nous espérons pouvoir bientôt communiquer à l'Académie le résultat de nos recherches. » CORRESPONDANCE. M. le Sechétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance: 1° Le premier Volume des « OEuvres mathématiques et physiques de George-Gabriel S lokes » ; 2° L'« Album de Statistique graphique, juillet i88o », publié par le Ministère des Travaux publicii. ,3° Un Ouvrage de MM. Fatsanet Chantre, intitulé « Monographie géolo- gique des anciens glaciers et du terrain erratique de la partie moyenne du bassin du Rhône ». (Cet Ouvrage, présenté par M. Daubrée, est renvoyé à la Commission du prix Bordin | our i88o.) 4" Le « Bulletin de la Société |JoIyteclit)ique militaire », Cours gratuits destinés aux officiers de la réserve de l'armée active et de l'armée terri- toriale. ( 573 ) ASTRONOMIE. — Observations de la comète Faye, faites à l' Observatoire de Florence- j^rcetri, par M. Tempel. Note présentée par M. Lœwy. K IM. Tempel a retrouvé la comète de Faye le 1 1 août ; mais elle était, à cette époque, trop faible pour pouvoir être observée. Plus tard, l'éclat de ia Lune a empêché toute observation. Ce n'est que le ^5 août qu'elle a pu être comparée à plusieurs étoiles; mais elle étiiit, dans cette soirée, très oetite et très peu lumineuse, à cause du crépuscule, delà lumière de la Lune du mauvais état de l'atmosphère. Les journées suivantes, bien que petite, elle était assez brillante pour pouvoir être facilement observée. Voici les observations effectuées : Dates. Temps moyen ISSO. d'Arcetri. A«(^*— *). M{^*— ih)- Étoiles, h m s m s / » Août 25... ... 8.55.39 +o.i4,85 -f- 0.42,9 10'", indéterminée. » 25 9. 1.35 — 0.48,12 +4-25,6 B.D. 4910, indéterminée. 25 9-43- I +3.21,00 >' Lai. 45446- .. 27 8.52.42 +3.12,32 —0.33,6 Schjell. 95456. 'I 3i 8.46.42 +2. o,3o +3. 3 1,3 Lam. 333o. Septembre 22. . . 7.26.49 +0.37,98 +5.23,i Ann. de Paris 1 858. » Les positions des trois dernières étoiles de comparaison sont : • Positions moyennes, iS8o,o. Réduction au jour. K. ij. Ak. AJ. h m s o , n s // Sclijell. 9545-6 23.6.34,36 +10.18.5,7 +4,32 -^26,1 Lam. 333o 23. 5.39,65 + 9.54. 5,7 +4.36 +26,7 1 858 Paris 22.53.44,42 + 6.42.52,4 -l-4>44 +29,0 » Les trois observations deviennent donc : Dates. Temps moyen 18S0. d'Arcetri. a. app. ^«. J app. ^*. hms hms (> r tt Août 27 8.52.42 23. 9.51 ,00 + 10. 17.58,2 .. 3i 8.46.42 23.7.44,31 9.58.3,7 Septembre 22 7.26.49 22.54.26,84 + 6.48.44i5 374) PHYSIQUE. — Sur quelques questions thermoméUiques. NotedeM. J.-M. Crafts, présentée par M. Friedel. « M. Pernet, dans une Communication du 6 septembre, fait mention d'une opinion, fondée sur des expériences récentes, d'après laquelle « le rôle de la pression dans l'élévation permanente du point zéro dans les thermo- mètres à mercure est nul ou très petit «, et il dit qu'il est déjà arrivé en 1875 à « une conclusion tout à fait analogue ». M Un aperçu historique sur quelques faits de thermométrie, que j'ai déjà préparé pour un Mémoire plus détaillé, m'adonne l'occasion de citer bien souvent l'important travail de M. Pernet, en suivant le texte de son Mémoire ue 1875 ; mais, comme je n'ai pu donner, dans les limites d'une Commu- nication à l'Académie, le développement désirable aux vues de plusieurs auteurs, j'ai voulu prévenir toute question de priorité en disant expressé- ment que j'avais « essayé de compléter les expériences d'autres observateurs » et de résumer les théories les plus importantes. » » Encore aujourd'hui, je me trouve embarrassé pour rendre justice ici aux vues intéressantes exprimées par M. Pernet dans son long Mémoire ; mais, en relisant ce Mémoire, je n'y trouve pas l'expression de la conclu- sion ci-dessus. Il dit bien que la part de la pression dans la dépression tem- poraire du zéro est réduite à un rôle subordonné, et il a fait des expériences sur ce sujet; mais, quand il s'agit de re'/eWï/on ^er/naHenfe du zéro, il donne, dans un résumé général, comme causes : 1° le travail intérieur, suivant la théorie de Despretz; 2° la pression atmosphérique. Dans deux autres en- droits (p. 262-263 et 271), il parle seulement de la pression atmosphé- rique comme cause de l'élévation du zéro qui a lieu dans le cours des années. En examinant le travail de M. Pernet, je trouve, de plus, peu d'analogie entre nos méthodes expérimentales. » Il s'est occupé des dépressions temporaires du zéro, et les expériences qu'il a faites sur l'action de la pression se rapportent exclusivement à ce phénomène; elles ne me paraissent pas offrir les indications nécessaires pour fonder une hypothèse sur la cause de l'élévation permanente du zéro. M. Pernet a divisé en trente-trois parties, à l'œil, sans appareil micromé- trique, l'espace d'un dixième de degré, qui est égal, sur son meilleur ther- momètre, à o™"", 52. Il observe des variations qui ne dépassent paso'',4, en admettant une erreur moyenne de rp o'^'^jOiô. Je me suis contenté d'une (575) approximation pins grossière, et, en observant des quantités qui s'élèvent à 26°, j'ai essayé de combiner des expériences de manière à pouvoir appré- cier une augmentation ou diminution notable de l'élévation permanente du zéro, si un tel effet avait lieu par suite d'un excès de pression exté- rieure ou intérieure. Ces expériences m'ont paru nécessaires avant de pouvoir combattre l'opinion encore très répandue ('), que la pression atmosphérique est l'agent principal qui fait contracter les boules des thermomètres. » Tout en admettant a priori que l'action lente de la pression puisse très probablement produire une déformation permanente du verre, je pré- tends que cette hypolhèse reste encore à prouver, et que les effets beaucoup plus considérables du travail intérieur du verre masquent complètement l'action de la pression, dans tous les phénomènes observés jusqu'à présent sur les thermomètres, quand il s'agit d'un changement de volume permfl- nent. Il ne me paraît pas nécessaire à présent d'admettre aucune différence de nature entre les effets que l'on peut produire à 355° ou à la tempéra- ture ordinaire. » Je me permets d'ajouter quelques réflexions sur la question très im- portante de la fixilé de l'intervalle entre les points 0° et 100°, qui dépend nécessairement de la fixité du coefficient de dilatation moyenne du verre entre ces limites. » Ou sait que le coefficient absolu de dilatation du verre, comme de tous les corps solides ou liquides, augmente avec la température; et ce n'est qu'à l'état gazeux qu'on observe le plus fort coefficient, qui reste presque fixe et qui est commun à tous les corps. On peut supposer que l'augmentation du coefficient de dilatation est due principalement à l'écart plus considé- rable des particules, qui diminue leurs attractions mutuelles (cohésion), et l'on peut poser la question suivante : Un même changement de volume produit par une cause quelconque peut-il avoir pour conséquence, entre cer- taines limites, un effet presque identique ? » Comparons la variation du coefficient qui accompagne la contraclion permanente de l'ampoule d'un thermomètre, avec les variations de volume et de coefficient que l'on observe à différentes températures. Lorsqu'un vase en cristal est refroidi de 220° à So", son volume diminue dans le rap- port de 1,0039 à I. Son coefticient moyen de dilatation pour un intervalle (') M. Biiff a exprimé nés neUement cette opinion en 1878 [Berichte der deutschcn Chein. Gesell., t. XI, p. 1078). G. K., 1S80, î' Semestre. (T. XCI, M- 14.) 76 ( 576 ) de ioo°, entre 170° et 270°, est o,oooo236, et ce coefficient devient égal à 0,0000228 pour l'intervalle entre 0° et 100°. J'ai observé, sur trois ther- momètres en cristal chauffés longtemps à 355°, une diminution permanente de volume dans la proportion de t,oo4o à i, et en même temps les coeffi- cients moyens de dilatation entre 0° et 100" ont diminué dans la propor- tion de o, 000023g à 0,0000228. Des essais effectués avec des thermo- mètres en verre de soude ont donné des résultats analogues. » Je ne fais qu'étabhr une comparaison générale entre ces deux phéno- mènes ; il faudrait des mesures plus nombreuses et plus exactes pour pouvoir soumettre la question k l'analyse mathématique, mais il me paraît que la liaison entre ces propriétés de la matière est constatée : il est très probable que le moindre changement de volume est accompagné par un changement du coefficient de dilatation, et qu'une étude très minu- tieuse pourrait révéler cette variation dans les thermomètres qui ont subi un petit déplacement permanent du zéro. » Ces essais préliminaires ont été faits en vue d'un nouveau système de graduation des thermomètres, que je demanderai bientôt à présenter à l'Académie. Us ont eu pour but de remédier à des défauts (') qui enlèvent aux thermomètres toute exactitude à de hautes températures; je n'ai cherché à examiner à fond que les sujets qui avaient une influence directe sur cette question. » CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur la décomposition des sels par les liquides. Note de M. A. Ditte. « J'ai montré dans plusieurs Mémoires (^) que la décomposition d'un sel par l'eau s'effectue suivant des lois tout à fait analogues à celles qui régissent la dissociation des corps par l'action de la chaleur, ou plutôt que ces dernières, telles que M. H. Sainte-Claire Deville les a formulées, sont entièrement applicables aux phénomènes de dissociation par l'eau. J'ai également établi que la présence d'un sel ou d'un acide étranger, sans action sur le sel qui se décompose, ne trouble pas plus la réaction que ne (') Je désire signaler ici un travail de M. Lôwenherz [Bciichte der deutschen Cheni. Gesetl., 1877, p. 4t>9)i qui a proposé des moyens en partie identiques avec les miens pour rendre les indications d'un thermomètre plus constantes. (') Comptes rendus, t. LXXIX, p. giS, gSô, 1254. ( 577 ) le fait la présence d'un gaz étranger dans une enceinte où se dissocie un corps, tel que le carbonate de chaux par exemple, c'est-à-dire que la disso- ciation d'un sel par une dissolution aqueuse, saline ou acide s'effectue suivant les mêmes lois que la décomposition par l'eau pure. Les lois de la dissociation par voie de dissolution sont les mêmes, quel que soitle liquide décomposant. Prenons comme exemple l'oxychlorure de calcium. Ce composé s'obtient aisément par l'action d'un lait de chaux sur une disso- lution concentrée et chaude de chlorure de calcium ; la liqueur filtrée donne par refroidissement de belles aiguilles présentant la composition 3CaO,CaCl,i6HO. L'eau les décompose en dissolvant le chlorure. A mesure qu'on en ajoute davantage, on voit les cristaux disparaître, en même temps qu'il se dépose lentement, au fond du vase, une couche de chaux hydralée en poudre très ténue; mais la décomposition cesse dès que, à la température de io° par exemple, la liqueur confient par litre 85^'' de chlorure de calcium; elle dissout alors l'oxychlorure sans le décomposer. Si donc on introduit un lait de chaux dans une dissolution de chlorure de calcium, on comprend que la base se conduira d'une façon bien différente selon qu'elle trouvera dans la liqueur telle ou telle proportion de chlorure. Ainsi, à io°, elle sera sans action si cette proportion n'atteint pas 85s'' par litre; mais, si cette limite est dépassée, la chaux s'emparera de ce sel, de manière à n'en laisser que SS^"" à l'état de liberté ; elle transformera le reste en oxy- chlorure, qui se dissoudra à raison de ii"'' environ par litre et qui se déposera une fois la liqueur saturée. » L'alcool se comporte comme l'eau. Il décompose l'oxychlorure, du chlorure de calcium se dissout, de la chaux se dépose, tant que, à la tem- pérature de 17°, 1'" de liqueur ne renferme pas iSo^"^ environ de chlo- rure de calcium. Une telle dissolution n'a plus d'autre effet sur l'oxychlo- rure que de le dissoudre jusqu'à en être saturée. Si l'on ajoute à cette liqueur de la chaux, elle n'a aucune influence; du chlorure de calcium, il se dissout tout simplement; mais l'addition d'alcool détermine une décomposition nouvelle du sel double, et celle-ci ne s'arrête qu'après la destruction totale de ce composé ou le retour de la liqueur au titre de iSo^"' par litre de chlorure de calcium. » Si, d'autre part, prenant une solution alcoolique de chlorure de calcium saturée à 17°, on lui ajoute de la chaux, on constate que le titre ( 57^ ) de la dissolution s'abaisse. La chaux absorbe le chlorure, se combine avec lui, jusqu'à ce qu'il ne reste plus dans i'" d'alcool que l'io^'^ de chlo- rure libre, puis la réaction s'arrête. On retrouve bien, on le voit, la même composition limite de la liqueur, soit qu'on décompose par l'alcool pur l'oxychlorure de calcium, soit qu'on introduise un excès de chaux dans de l'alcool saturé de chlorure de calcium. » Ainsi, la chaux, l'alcool et l'oxychlorure sont en équilibre relatif dans une liqueur renfermant, à 17°, i^-iot'"' de chlorure de calcium par litre d'alcool. Si cette quantité diminue, l'alcool décompose de l'oxychlorure, jusqu'à ramener la liqueur à ce titre; si, au contraire, la dose de chlorure de calcium augmente, la chaux en excès le transforme en oxychlorure, de manière à n'en laisser que iSoS"" à l'état de liberté. )) I/alcool butylique décompose également l'oxychlorure de calcium, et, soit qu'on le décompose par ce liquide, soit qu'on introduise un excès de chaux dans de l'alcool butylique chargé de chlorure de calcium, on arrive à la même composition limite de la liqueur. Au premier cas, la décomposition s'arrête dès que l'alcool à 16° renferme par litre 54^'' envi- ron de chlorure; au second cas, la chaux forme avec le chlorure de l'oxy- chlorure moins soluble, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que 54^"^ de chlorure dans i''' de liqueur. Du moment qu'à 16° l'alcool butylique contient cette quantité de chlorure, il y a équilibre entre la chaux, le chlorure et l'alcool. » Avec l'alcool amylique tout se passe de la même façon. Ce liquide, chargé de chlorure de calcium, en abandonne une partie à de la chaux qu'on lui ajoute, jusqu'à ce que, à 16°, i'" d'alcool ne contienne plus que 48^'' de chlorure dissous. La chaux, à partir de ce moment, ne joue plus aucun rôle; les éléments eu présence sont en équilibre, et la dissolution de 4^^^' de chlorure dans 1'" d'alcool amylique est inca- pable de décomposer à 16° l'oxychlorure de calcium. Si avec l'iui quel- conque de ces alcools ou élève la température, une nouvelle quantité du sel double se décompose, jusqu'à ce que la concentration de la liqueur en chlorure de calcium libre corresponde à l'état d'équilibre qui convient à la nouvelle température. » L'alcool propylique, l'élher, etc., se comportent de même. On observe les mêmes j^hénomènes avec d'autres composés, tels que le chlorure double de maguésiiun et de potassium, par exemple. « Les lois de la dissociation par la chaleur, qui s'appliquent à la décom- position des sels par l'eau pure et par les dissolutions salines ou acides, ( ^79 ) s appliquent donc encore à In décom position parles alcools. Il ne paraît p.is téméraire de |ienser qu'elles réj^issent, d'une manière générale, les décompositions des sels par voie humide, quel que soit d'ailleurs le dis- solvant employé. » PHYSIOLOGIE EXPiiRlMENTALK. — Sur l'actioii plij'stologique du Conium maculatum. Note de M. Bociiefoxtaixe ('), présentée par M. Gosselin. « Dans nne Communication à l'Académie, le 27 mai 1878, nous avons, M. Tiryakian et moi, émis l'idée que le Conium waculaluui (grande ciguë) contient « deux principes actifs, au moins, doués de propriétés différentes» : l'un d'eux, la conme (conicine ou cicutine), possédant raction physiolo- gique de la grande ciguë, celle qui a été signalée par Ortila, Giibler, M. Christison, est paralysant du système nerveux central; l'autre, reconnu également par ddférents autours et se comportant à peu près comme le curare. De plus, un certain nombre d'expériences, avec un sel bromhy- drique retiré de la grande ciguë par M. Mourrut, nous ayant donné des résultats sensiblement pareils à ceux de la conine, nous avons adopté pour ce sel le nom de bromhydrale de conine. » Depuis, le 21 juillet 1879, M. J.-L. Prévost (de Genève) a présenté à l'Académie les conclusions d'un travail tendant à établir que « la paralysie » produite par le bromhydrate de conine est le résultat de la paralysie » des nerfs moteurs qui perdent aussi leur excitabilité ». Enfin, M. Prévost, sans mentionner aucune expérience avec la conine elle-même, se range à l'opinion de « MM. KôUiker, Guttmann, Martin-Damourelte et Pelvet, » Jolyet, Cahours et Pélissard, Lautenbach, etc. » et ailmet que cet alcaloïde possède une action paralysante sur les nerfs moteurs. » Lps conclusions de ]\I. J.-Ij. Prévost étaient donc absolument diffé- rentes de celles auxquelles nous étions arrivés, M. Tiryakian et moi. Il m'a paru nécessaire de chercher à découvrir les raisons de cette différence, et j'ai fait, dans ce but, de nouvelles expf^riences sur l'action physiolo- gique et thérapeutique de la grande ciguë. Ce sont les résultats de ces récentes recherches que je viens soumettre à l'Académie. » La conine n'est pas absorbée par la muqueuse de l'appareil digestif chez le chien seulement ; elle l'est encore chez l'homme, car, après avoir (') Travail du laboratoire de M. Vulpian. ( 58o ) été donnée en potion à plusieurs individus, elle a déterminé de l'affaiblis- sement général et la disparition de violentes douleurs d'estomac. Quelques goultes de cet alcaloïde appliquées directement sur certaines membranes muqueuses se sont comportées comme un analgésiant et même ont déter- miné de la somnolence pendant plusieurs heures. Or, de tels phénomènes ne sont pas produits par le curare. » Les expériences qui suivent font ressortir d'autres dissemblances entre l'alcaloïde de la grande ciguë et le curare. » 1. Sur un chien bien portant, de forte taille, on injecte dans une veine saphène os%07 environ de conine en solution hydro-alcoolique convenable, après avoir sectionné un nerf sciatique. La réflectivité de l'axe gris bulbo-médullaire est prompteraent abolie, et la faradi- sation du bout central du nerf sectionné ne détermine plus de manifestations de douleur ni de mouvements réflexes, ou, pour être plus précis, ne provoque plus, comme avant l'injec- tion, de cris ni de mouvements de la tète ou des membres, tandis que la même excitation du bout périphérique produit ses effets habituels. 11 Ne convient-il pas de rappeler ici une autre différence caractéristique signalée par MM. Jolyet et Pélissard, puis par 51, J.-L. Prévost, entre le curare et notre alcaloïde, ce dernier parah'sant les nerfs pneumogastriques avant tous les autres nerfs, c'est-à-dire agis- sant à l'inverse du cura-re? » 2- Sur deux grenouilles on sectionne le sacrum en travers, et on lie le tronc à sa partie moyenne à l'exception du plexus ischiatique. On introduit alors sous la peau de l'avant-bras d'une grenouille une gouttelette de curare; sur l'autre on introduit de même une solution con- venable de conine. Lorsque les deux animaux sont en résolution, on pince sur chacun d'eux les doigts du membre antérieur intact, ou bien on touche la peau de l'aisselle, du flanc d'un côté, ou le pourtour de l'anus, avec une gouttelette d'acide : la grenouille curarisée exécute aussitôt, avec les membres postérieurs, les mouvements adaptés de défense ou de fuite, tandis que l'autre reste immobile. » Il ressort de ces expériences que la conine diminue ou abolit les pro- priétés physiologiques des centres nerveux avant d'agir comme le curare sur la substance « jonctive nervo-musculaire (Vulpian) ». Sur le chien et sur la grenouille, cet alcaloïde finit toutefois par abolir l'cxcito-motricité nerveuse, s'il est donné en quantité suffisante; niais alors il est fatalement mortel pour les batraciens aussi bien que pour les mammifères. » L'action physiologique de notre substance est donc différente de celle du curare. » Quant aux effets des bromhydrates retirés de la ciguë, voici le résumé des résultats obtenus avec des produits cristallisés sous une même forme géométrique et préparés par M. Mourrut, la plupart au laboratoire de M. Vulpian, ( 58i ) » On peut diviser ces bromhydrates en deux groupes : )' (I. Les lins gardant une couleur ambrée et ressemblant aux échantillons dont nous nous sommes servis, M. Tiryakian et moi. Ces types de bromhydrate de conine, plus toxiques que ceux de la catégorie suivante, se comportent sensiblement comme la conine; ils représentent donc l'action physiologique principale de cet alcaloïde, » b. Les autres, incolores ou légèrement nacrés, puriiiés par plusieurs cristallisations, et dont un était pareil à celui dont M. J.-L. Prévost a fait usage, se sont montrés moins toxiques que les sels jaunâtres, et n'ont pas agi de la même façon qu'eux. Les grenouilles paralysées par o^'',oi5 ou o^jO^o de ces bromhydrates purifiés ont perdu l'excito-motricilé nerveuse, à l'instar des grenouilles cuiarisées; mais aucune n'est revenue à la vie comme l'ont fait les grenouilles engourdies par le curare et placées d'ailleurs dans les mêmes conditions. Une dose un peu inférieure, capable cependant d'engourdir incomplètement les grenouilles de sorte que ces batraciens gardent quelques mouvements spontanés, donne encore la mort au bout de deux et même trois jours. « En quoi ces deux sortes de bromhydrates diffèrent-ils au point de vue chimique ? C'est une question à laquelle je ne saurais répondre à présent. » Je me bornerai à remarquer que les cristallisations successives tendent à éliminer le principe paralysant des centres nerveux, en fixant le principe curarisant. » Quanta l'action comparée de la grande ciguë et du curare, il semble que l'on pourrait la formuler ainsi : La ciguë peut agir comme le curare ^ mais elle produit, en outre, des effets physiologiques qu'on n'observe pas chez les animaux soumis à l'action du curare. « TÉRATOLOGIE ET TÉRATOGÉNIE VÉGÉTALES. — Dimorphisme floral et pélalodie staminale, observés sur le Convolvuliis arvensisZ,.; création artificielle de celte dernière monstruosité. Note de M. Ed. Heckel, présentée par M. A. Chatin. (Extrait.) « Le Convolvulus arvensis présente, dans la région méditerranéenne, trois variations quant à la couleur de la corolle : i° certains pieds portent des fleurs d'un rose plus ou moins foncé, avec des bandes extérieures plus accusées, correspondant aux plis de préfloraison ; 2° d'autres ont la corolle blanche, pourvue à l'extérieur des mêmes taches purpurines ; 3° d'autres enfin présentent une décoloration complète inlus et extra de cet organe. Cette dernière forme, moins répandue que les précédentes, me paraissait depuis longtemps déjà être une application des règles formulées par Darwin dans son Cross and self fertilisation, relativement à la disparition du coloris ( 582 ) corollin dans les plantes longuement aiitofécondées, quand des faits téra- toiogiques sont venus me confirmer dans cette opinion. » Il y a trois ans, j'ai observé que des phénomènes de pétalodie staminale se montrent exclusivement dans les variations 2° et 3", et plus fréquemment dans la dernière. Ces monstruosités consistent dans la naissance, sur le dos du filet, d'une languette décolorée, verticale et parallèle à la partie supé- rieure de la corolle, ou réflexe et engagée dans son tuhe. Cet appendice peut atteindre ou dépasser le bord de la cupule florale, et se souder même à la corolle sur la ligne de jonction de ses pièces. Le plus souvent, deux d'entre elles seulement sont frappées de cette monstruosité : ce sont les plus courtes. Quand ces modifications se produisent profondément, elles retentissent sm' l'ovaire, qui, sans cesser toujours d'être fécond, de- vient monstrueux. Il y a séparation ou indice de séparation entre les deux loges de l'ovaire, et formation d'une troisième corne stygmatique. Les an- thères deviennent rarement pélaiodiques et portent un pollen normal. Ces monstres sont donc souvent fertiles ('). » Jugeant que la fécondation directe devait avoir présidé à cette for- mation monstrueuse, j'entrepris, dès 1877, quelques expériences pour vé- rifier cette opinion. Je pratiquai des autofécondations sur les deux formes 1° et 3° (à fleurs roses et fleurs blanches), et j'en semai les graines en 1878. Les plants issus de cette première génération ne présentèrent rien que de normal ; il en fut de même pour la deuxième génération autofécondée de 187g. La troisième génération, semée en aviil 1880, m'a donné en août deux pieds, sur six, atteints de monstruosité pétalodique semblable à celle que je viens de décrire, mais sur un filet seulement. Aucune altération corrélative de l'ovaire ne s'est montrée, comme c'est le cas du reste dans les monstres spontanés à une seule étamine pétalodique. Je sèmerai eu avril prochain les graines, en petit nombre, que je viens de recueillir sur mes monstres artificiels, pour voir si l'altération des étamiues se compliquera dans le sens que j'ai observé dans les conditions naturelles. Les 'pieds issus des semences du Liseron à fleurs rouges autofécondé pendant trois géné- ( ') Ce mode spécial cle pétalodie n'a été signalé jusqu'ici dans aucune autre plante, si ce n'est lexes cjenerated by two corrélative planes ; by T. Archer Hirst. Sans lieu ni dafe; br. in-8°. (Présenté pai' M. Cbasles.j Atti dell' Accademia pontificia de' miovi Lincei compilait dal Segretario ; anno XXXIII, sessionelJ, III, IV, gennaio-marzo 1881. Roma, 1880; 2 bvr ►, in-4''. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 11 OCTOBRE 1«80 PRÉSIDENCE DE iM. WURTZ. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. le Présidext annonce à l'Académie que, en raison de la séance publique annuelle des cinq Académies, qui aura lieu le lundi aS octobre, la séance ordinaire de l'Académie des Sciences sera remise au mardi 26 oc- tobre. En raison des fêtes de la Toussaint, la séance du lundi i*" novembre sera également remise au mardi 2 novembre. THERMOCHIMIE. — Su7- te rôle du temps dons la formntion des seL; par M. Berthelot. « Le rôle du temps dans les actions chimiques était autrefois méconnu, ou attribué au défaut de contact et d'homogénéité, en tout cas regardé comme de peu d'importance. Il a été surtout signalé à l'attention des chi- mistes, qu'il me soit permis de le rappeler, à la suite de mes recherches sur la synthèse des corps gras neutres et des éthers polyatomiques, résultant de l'union des acides et des principes sucrés ( i854), combinaisons formées par la voie directe et le seul contact prolongé des corps réagissants. C. R., ib8o, 2' iemcjtre. (T. X.CI, N° 13.) " 7^ ( 588 ) )) C'est en 1860-1862, dans le cours de mes études sur les éthers, que j'ai exécuté les premières déterminations systématiques, au double point de vue expérimental et théorique, sur la vitesse des réactions chimiques (' ), sujet qui a été, dans ces dernières années, l'objet des expériences et des spéculations d'un grand nombre de savants. Si je cite ces divers travaux, c'est pour rappeler l'opposition qu'ils ont mise en évidence enlre les réac- tions éthérées, ordinairement lentes et progressives, même dans les systèmes homogènes (liquides ou gazeux), elles réactions salines, dont la durée est si courte, dans la plupart des cas, qu'elle échappe à nos moyens présents de mesure. » Que l'on fasse agir un acide dissous dans l'eau sur une base ou sur un sel dissous, ou bien une base dissoute sin- un acide ou sur un sel dissons, ou bien encore deux sels dissous l'un sur l'autre : toutes les fois que les pro- duits résultants sont également solubles et forment un système homogène, la réaction n'exige en général, pour s'accomplir, aucun intervalle de temps ap|)réciable, autre que celui nécessaire pour effectuer le mélange exact des deux liqueurs. C'est ce qui peut élre vérifié, soit par la mesure initiale des variations de température produites par le mélange, mesure contrôlée par l'étude thermique réciproque du système final, au bout d'une durée quel- conque de conservation; soit par la mesure de la densité, ou des propriétés optiques et physiques de toute nature des liquides, tant au début qu'après une durée quelconque de conservation. » Certains doutes ayant été émis a priori sur la durée réelle des réac- tions salines, quelles qu'elles soient, il est opportun de montrer que ces doutes n'ont aucun fondement et qu'ils sont contredits formellement par l'observaiiou, » En efièt, l'étude calorimétrique des systèmes finals, conservés depuis un temps quelconque, a été faite dans plus d'un millier de cas, parles méthodes de décompositions réciproques que je rappellerai tout à l'heure et qui sont susceptibles d'une grande précision; elles n'ont accusé, en général, aucun excédent thermique, correspondant à une variation lente dans l'arrange- ment intérieur de la dissolution. Je possède des liqueurs dont la prépara- tion remonte à plus de dix années et qui ont gardé une constitution chi- mique invariable, depuis les premières secondes de leur préparation. Non seulement les propriétés thermiques, mais toutes les propriétés physiques connues de semblables mélanges, propriétés dont quelques-unes se prêtent Essai (le Mécanique chimique, t. II, p. i3, 38, et surtout 58, 92, log. ( 589 ) à des mesures excessivement précises, demeurent en général invariables, à partir du moment où le tliermomèire a lui-même cessé de monter ou de descendre. » Précisons davantage ce genre de démonstration. 11 Lorsqu'un système liquide, solide, ou gazeux, éprouve des change- ments lents, par suite de quelque modification progressive dans sa con- stitution physique ou chimique, ces cliaiigemenis n'échappent point aux mé- thodes thermiques, quel que soit d'ailleurs le temps nécessaire à leur accom- plissement. Il ^uf^lt, pour les étudier, de recourir au théorème des actions lentes ( ' ), d'après lequel : la clioleur dégagée dans une action lente est la dif- férence entre les quantités de chaleut dégagées lorsque l'on amène à un même état finalj, à l'aide d'un même réactifs le système des composants et celui des pro- duits de la réaction lente. )) J'ai fait de nombreuses applications positives de ce théorème à l'étude de diverses questions, parmi lesquelles je citerai : la formation lente des éthers et des amides ; la formation électrique de l'ozone; les états variables du soufre; ceux des corps récemment fondus et des précipités; la décom- position spontanée du phosphate triammoniacal dans sa dissolution même; l'hydratation lente de certains corps anhydres au sein des dissolutions aqueuses qu'ils forment tout d'abord (acide acétique anhydre, bisulfate de potasse anhydre, etc.); la séparation progressive, à froid et à chaud, entre l'acide et la base des sels ferriques dissous, etc. » Mais, dans les réactions salines, le temps n'intervient ainsi que pour des corps tout à fait spéciaux, susceptibles de varier par leur hy- dratation ou leurs états isomériques. En général, la même méthode, appli- quée dans des centaines d'expériences aux actions réciproques des acides solubles, des bases solubles et des sels dissous, démontre que ces réactions sont accomplies et que l'équilibre chimique résultant est atteint au bout d'un temps excessivement court. » Celte méthode comporte des applications extrêmement diverses et qui se contrôlent les unes les autres. Il suffit, par exemple, de former sépa- rément deux sels, par l'union d'une même base avec deux acides différents, et de mesurer au moment même leurs chaleurs de form; L'équation (8), d'après Wronski, eslV équation réduile, et l'équation (6) est généralement appelée réduile ou résolvante. » PHYSIQUE DU GLOBE. — Tremblement de terre de Smyrne, du 29 jinllet 1880. Extrait d'un Mémoire adressé par M. le D"^ Carpextin ('). (Renvoi à la Section de Minéralogie et Géologie.) L'Académie ayant demandé à M. Pellissier de Reynaud, consul général de France à Smyrne, des renseignements sur le tremblement de terre qui venait d'affliger cette ville, M. le D"' Cirpeutin, médecin sanitaire, s'e.st empressé de faire les recherches dont on donne ici le résumé : « Le 29 juillet 1880, à 4''53'° du matin, un terrible tremblement de terre, de douze à quinze secondes de durée, le plus fort depuis 1778, ébranla la ville entière, en jetant la consternation parmi les habitants. » La direction générale des mouvements était NNO-SSE; mais ils se sont manifestés de diverses manières, en produisant l'effet d'une poussée verti- cale souterraine, suivie d'ondulations et de mouvements gyratoires, en sorte que ce tremblement de terre, composé de plusieurs secousses, paraît devoir être considéré comme ayant été produit par des mouvements mixtes. n A défnut d'indications notées par un sismographe, j'ai pu recueillir les éléments fournis par im instrument enregistreur qui en a rempli l'office. C'est un piano dont les angles ont gravé, sur les murs d'un salon, des em- preintes qui constituent des données suffisantes pour établir approximati- vement l'intensité du tremblement de terre, le nombre de secousses dont il était composé, la poussée verticale, le mouvement dans les différents sens : longitudinal, transversal, vertical, gyratoire et hélicoïdal. C'est ce dernier mouvement, résultant delà combinaison des autres, qui a dû déterminer la projection presque régulière, sur le sol, de l'eau contenue dans les bassins, dans les terrines ou autres vases circulaires, qui étaient à peu près vidés après la catastrophe. M Des cheminées et des pignons ont été renversés, tantôt vers le sud et tantôt vers le nord. Il en a été de même pour plusieurs objets d'étagères, statuettes, etc., qui sont tombés dans différentes directions (^). (') Ce Mémoire, fort étendu, contient un ensemble de documents sur les tremblements de terre ressentis à Smyrne depuis l'antiquité la plus reculée jusqu'au 26 septembre 1880. On n'a reproduit ici que les principaux détails de la catastrophe du 29 juillet dernier. [') Dans la chapelle de l'hôpital français, une croix en cuivre de o", 60 de longueur. ( 602 ) )) Uinlensilé de ce tremblement de terre a été très forte, comme on peut en juger par les effets produits. Il se produisit des cr;iquements dans toutes les maisons et des écroulements nombreux. )) D'après les renseignements que j'ai pu me procurer, le mont Sipyle, et plus particulièrement sa partie occidentale, appelée Imamlar Dayhj aurait été le centre du mouvement, dont le maxinumi d'intensité se serait manifesté dans le voisinage du bourg de Ménémen. » Le mode de propagation du inouvemeni paraît avoir été concentrique. En effet, la violence des secousses a été d'autant moins accusée que les points où elles ont été senties sont plus éloignées du foyer. C'est ainsi que, dans le périmètre de l'aire de propagation de ce phénomène, Balukesser, Brousse, Mughla et Rhodes ont à peine senti des trépidations, tandis que Mételin, Aivalik, Pergame, Kirk-Agatsch, Ak-Hissar, Alascheir, Denisli, Samos et Chio ont ressenti des secousses plus fortes, mais incapables d'y causerie moindre dégât, alors queNasIi, Aïdin, Tliyra,Odemisch,Baindur, Echelle-Neuve, Tschesmé, Vourla, Sevdikeuï, Boudja et Cassaba, plus près du centre du mouvement, ont été plus violemment secouées, sans avoir ce- pendant souffert réellement. Les villes le plus éprouvées après Ménémen sont Bournabat, Sniyrne et Magnésie, c'est-à-dire les plus proches du Sipyle. » Ce tremblement de terre a donc été localisé à la plus grande partie de la province de Smyrne. » La vitesse de propagation du mouvement n'a pu être appréciée, faute d'observations exactes sur l'heure où le phénomène s'est manifesté dans les diverses localités; mais le peu d'étendue du pays engagé dans l'ébranle- ment du sol et la violence de l'impulsion centrale font supposer une différence peu sensible en ce qui concerne le moment précis où ont été ressenties, dans chaque lieu, les premières oscillations. » L Parmi les pliénoniènes précurseurs qui ont précédé le tremblement de terre du 29 juillet, les uns sont éloignés, les autres rapprochés. à large base, qui reposait sur le tabernacle, à 2'",5o de hauteur, a été projetée de l'est à l'ouest, à 4'" de distance, sur les dalles du sanctuaire, où elle s'est brisée, tandis qu'une statue, à peu près de grandeur naturelle et située à quehjues pas de là, a glissé, sans tomber, de l'est à l'ouest, de plusieurs centimètres, avec son socle. En même temps, dans la sacristie, une statuette décrivait sur elle-même un quart de circonférence, pendant qu'une autre statue, presque de grandeur naturelle, faisait, à Bournabat, chez les sœurs de Saint-Vincent de Paul, un demi-tour sur son piédestal [mou{'ciiunt gyratoire). [ 6(.3 ) » Dans les premiers, il faut noter l'excessive rigueur de l'hiver, la séche- resse relative de la période hivernale et absolue de l'été, et la chaleur tor- ride de cette saison. » Parmi les seconds, ou doit citer l'état particulier de l'atmosphère, peu de temps avant la catastrophe et au moment même, et, ici, je ferai observer que, pendant le mois de juillet, à l'extrême sécheresse s'ajoutait luie dimi- nution sen-sible dans le débit des puits artésiens, dont l'eau s'écoulait quel- quefois d'une manière intermittente. » Des nuages orageux, survenant de q*" à lo'^ du matin, couvraient une grande partie du ciel et étaient accompagnés, jusqu'au i 7, de grondements de tonnerre, espèce d'orage avorté qui se dissipait chaque soir au coucher du Soleil pour reparaître le lendemain, en se comportant de la même façon » La température s'éleva plus que jamais du 18 au aS juillet, en attei- gnant, le 2-2, un maximum de 4 '"56 C. La tension éieclrique de l'atmo- sphère était considérable » Le 28, à S^ du soir, le baromètre, qui baissait depuis le 25, descendit au minimum de 754""",53 pour remonter, à 10'' du soir, à 756'"™, 91; une légère brise de nord-nord-est au sud-ouest, constante pendant trois heures (de i''4o°à 4''4o™), fit place à un faible vent de nord-est à4''53"', au moment où un mugissement souterrain, accompagné d'émanations sidfu- reiises ('), signala le commencement du tremblement de terre — » II. Phénomènes qui ont accompagné le tremblement de terre. — 1° Ménémen. Voici un extrait du procès-verbal (masbala) dressé par les autorités de cette ville, le lendemain de la catastrophe : a Sur I i4o maisons dont se compose Ménémen, dit ce document, 220 sont inhabitables, et le nombre des maisons et boutiques entièrement écroulées s'élève à 455. Toutes les mosquées, au nombre de ■j, ont été endommagées; 6 ont perdu leurs minarets, et leurs coupoles menacent ruine. L'église grecque est hors de service. On compte 6 morts et 3i blessés. La population campe dans les vignes. » A une denii-heure de distance de Ménémen, du côté de l'ouest, la terre s'est fendue en plus de 160 endroits différents, et les fentes se sont refermées après avoir vomi, pendant trois heures, des eaux vert noirâtre qui ont inondé une grande partie de la plaine. » » Quelques-unes de ces crevasses, de o", 20 à o™,3ode largeur, ont donné (') Ces émanations ont été senties par quelques personnes dignes de foi. C. P.., 1880, -i' Semestre. (T. XCI, N" IH.) 8o ( 6o4 ) issue à des eaux d'abord jaillissantes, puis courantes, pendant trois jours. En un point, où une grande ouverture avait englouti un champ de blé, on a vu sourdre un volume d'eau considérable, dans lequel il y avait des herbes marines, quoique la mer fût à une distance de trois heures ( ' ). Cette eau était froide et saumâtre. Partout on sentait l'odeur caractéristique du soufre. ■< Les villages d'Émir-Aleni, Siileymanli, Bariidjé, Hissar, Borgliir et Telekler, sis aux environs de Ménémen et composés chacun d'environ i5o maisons, ont été presque anéantis, et c'est à peine si 5 ou G habitations sont restées sur leurs fondements dans chacune de ces localités. » « A Émir-AIem, des éboulements ont eu lieu. D'énormes blocs de ro- chers se sont détachés de la montagne et ont roulé à plus de 3o" dans la plaine. Les moulins à vent sittiéssur les collines, à l'entrée du bourg, sont presque tous détruits, » Entre Ménémen et Cordélio, à l'échelle de Thomasso, 3oo à 4oo cha- meaux venaient d'apporter des charges de pastèques et de melons. Ils étaient agenouillés et ruminaient tranquillement, lorsqu'ils ont senti les premières secousses du sol. Pris de frayeur instinctive, ils se sont livrés à une danse désordonnée, en poussant des beuglements affreux. )i A Oidoudjak, beaucoup de maisons ont été endommagées. A Cor- délio, des habitations ont été lézardées. » La ligne du chemin de fer de Smyrne à Cassaba, qui traverse le foyer du tremblement de terre, a été assez dérangée, dans la région du Boghaz, sur un parcours de 3*"°, pour qu'un Irain venant de Magnésie se vit forcé de rebrousser chemin. M. Redeuil, ingénieur dancais et administrateur de cette ligne, m'a affirmé que, sur plusieurs jtoin's, le terrain sur lequel reposent les rails s'était affaissé deo^jôo, par glissemcnl, d'après lui, attendu que la chaussée est nivelée dans des terres d'alluvion assises sur les pentes de la montagne. L'eau qui a jailli sur la voie ferrée par des crevasses venait du Guédyze et contenait du t^able du lit de ce cours d'eau, très rap- proché de la ligne en certains endroits. Deux ponts du chemin de fer ont subi un affaissement et des détériorations » La plaine, entre Ménémen et Magnésie, a été également bouleversée (') Ce fait paraît explicable, le terrain d'alluvion où il s'est produit ayant été gagné peu à peu sur la mer par les dépôts dus aux nombreux débordements du Guédyze (ancien Hermus). ( 6o5 ) de fond en comble. En différents points, ont surgi des sources d'eaux ther- iiudcs ou froides, qui paraissent être sulfiueuses. Ailleurs, la terre s'est fendue, et de larges et profondes crevasses se sont formées. » 2" Ilouniabat, ville de plaisance, à 8'"" de Smjrne et à 17*"'", en ligne directe, de Ménémen, a été tiès maltraitée. Plus de 25o maisons ont été délabrées. Presque toutes léclament des réfiaralions importantes. » Au delà, les villages de Narlikenï, Hadjilar, Bonnarbachi, Icliiklai' et Nympbio n'ont été que fortement secoués. A Coucloudja, l'église et le clocher ont été endommagés. » 3" Sinjnie, ville de 200000 habitants, distante de Ménémen de I y'"",7, en ligne droite, a subi des perles matérielles incalculables. 4 per- sonnes ont trouvé la mort sous les décombres, et 3o autres oi»t été blessées plus ou moins grièvement. .. » Aucune couslruclion n'est exempte de réparations; le chiffre des cheminées renversées et des murs crevassés ne peut être évalué, même approximativement.... Cependant, les maisons construites près du quai et le quai lui-même, bien que fortement ébranlés pendant le phénomène, n'ont pas conservé, autant que les autres constructions de Smyrne, les traces tles violences de ce tremblement de terre. » Plusieurs raisons expliquent, je crois, cette différence. La première, c'est que ce nouveau quartier est placé sur un terrain rapporté, pris sur la mer, à l'aide de remblais récents, en sorte qu'il y a eu là, dans la trans- mission du mouvement, une déperdition de force plus grande que dans le roc ou dans les terrains jdus anciens, tassés dipuis longtemps. La seconde raison, c'est que les constructions nouvelles ont des fondations largement assises sur des poutres de bois horizontales ou verticales (pilotis), solide- ment enchevêtrées ou profouilément enfoncées dans la terre : de là, et grâce aussi à la nature du sol, une grande élasticité qui adoucit les mou- vements imprimés et rend, par suite, leurs effets moins désastreux. En outre, il ne faut pas oublier que ces maisons neuves n'avaient encore été ébranlées par aucun tremblement de terre. >) Le long des quais, dans les bassins des établissements de bains, on constata que l'eau de la mer, soulevée de bas en haut, produisait une sorte de bouillonnement sur place, sans éprouver des mouvements rapides de flux et de reflux, comme ceux qui ont été remarqués ailleurs, d.iiis des circonslancts analogues. » Les eaux du lac de Tantale se sont comportées de la même façon que celles de la mer ( 6c6 ) M 4° Magnésie j ville éloignée de Ménémen de 3o'"°,5, sur le chemin de fer de Cassaba, a relativement peu souffert. Deux mosquées, dont l'une très ancienne, ont perdu leurs minarets et leurs coupoles, et plusieurs personnes ont été mortellement atteintes par la chute des débris de ces monuments. » .... Voilà bientôt deux mois écoulés depuis ce grand tremblement de terre, et l'écpiilibre du sol ne paraît pas encore près de se rétablir. Sans compter les trépidations plus ou moins accentuées qui se produisent presque journellement, on entend, de temps à autre, quelques petits craquements dans l'intérieur des maisons, symptômes qui paraissent résulter des lasse- meiits qui s'effectuent pi^obablemeut dans le sol. » En résumé, les ravages et les phénomènes produits par ce tremblement de terre ont été limités à la chaîne du Sipyle et aux plaines qui entourent ces montagnes, dans un périmètre de quelques lieues scvdement. » Ce|)endant le contre-coup de cet ébranlement s'e>t fait sentir, comme je l'ai dit plus haut, à de grandes distances du foyer (à Brousse, à Rhodes, etc.). Les journaux d'Atliènes ont annoncé que les chronomètres de celte ville se sont arrêtés le 2g juillet, au moment même où les terribles secousses avaient failli détruire notre ville ('). » Smyrne, située, pour ainsi dire, à califourchon sur les ramifications souterraines des volcans de l'Arcliipel, des foyers volcaniques du groupe du Kizil-Dagh et de ceux du mont Sipyle, occupe une position dangereuse qui lui a valu déjà, à travers les siècles passés, des destructions et des recon- structions nombreuses. » Les foyers des tremblements de terre qui ont détruit si souvent cette ville, dans l'antiquité comme de nos jours, paraissent toujours siéger au nova, sous le Sipyle, point 011, depuis i362 environ avant J.-C, c'est-à-dire depuis |ilus de trois mille ans, on peut admettre l'existence d'un volcan, trop faible pour s'ouvrir un cratère permanent, mais assez fort cependant pour bouleverser le sol et renverser des villes à des époques presque pé- riodiques. Aussi suis-je tenté de dire, avec l'auteur de la relation du tremblement de terre de 1778 : « Il faut avouer que ce pays n'est guère habitable que pour ceux que la nécessité y re- tient. Les malheurs de Smyrne, dans les différentes époques de son histoire ancienne et moderne, offrent un tableau qui donne de l'épouvante aux plus intrépides, et ce n'est pas (') L' Impartial, iovanvàX de Smyrne, numéro du 26 août liàbo. ( 6o7 ) une ville où l'on doive se fixer de préférence, malgré la liberté dont on y jouit et quelques agréments que l'on y trouve dans les temps tranquilles (']. » » Je ne dois pas oublier de faii'c remarquer, en termiiiaiit, la coïnci- dence du dernier tremblement de terre de Smyrne avec les catastrophes du même genre qui ont eu lieu dans d'autres parties du monde. On a signalé, en effet, du 12 au 21 juillet, les terribles bouleversements dont Manille a été le théâtre (-). Des notivelles de Lisbonne ont annoncé qu'à la fin du même mois une île av;iit surgi, dans le groupe des Acores, à la suite d'iui Iretiiblement de terre ('). Le 25 juillet, des secousses ébranlèrent le sol des environs de Naples et donnèrent naissance, le 27, à detix nouveaux cra- tères dans le Vésuve ("). Entin, après tine dépression barométrique pro- gressive depuis le aS, survint, le 29 du même mois, le tremblement de terre qui «branla Stnyme et ses environs, en terminant la série des dé- sastres volcaniques qu'une période néfaste de dix-sept jours venait d'enre- gistrer au profit de l'histoire géologique du globe. » VITICUI.TURE. — Sur les effets pioduits par la culture de l'absinthe comme iuseclifuge et sur son application préventive contre le Phylloxéra. Note de M. PoiROT (Extrait). (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Je n'ai jamais vu, partiii l*'s plantes d'absinthe qui couvrent d'immenses terrains de l'Amérique du Nord, ni mouches, ni fourmis, ni vers, ni insectes quelconques, et je pourrais ajouter ni scorpions, ni tarentules, ni serpents à sonnettes. )) .... Je crois que le Phylloxéra ailé ne pourrait vivre longtemps à côté de plantes d'absinthe et que le Phylloxéra souterrain ne pourrait subir ses métamorphoses dans ini terrain modifié par l'engrais d'absinthe. » Jj'absinthe, je viens d'en faire l'expérience, croît aussi facilement ici que dans le nouveau monde, et la quantité de tiges dont on peut débarras- ser la plante deux ou trois fois par an est considérable. » lies tiges, laissées sur le sol et recouvertes de terre, peuvent former un (') B.-F. Slaars, Ouftngc cilé, \^. i33. ('1 Lti Hi-for.-iie, iov\rnù\ île Sinyrne, numéro du 17 août 1880. (') L'Iiiiparlial,i(i\irna\ de Smyrne, numéro du 4 août i8So. (') L'Impartial, louTmi\ de Smyrne, numeio du ii août 1880. ( 6o8 ) engrais suffisant pour fertiliser le sol et aider heureusement au rétablisse- ment de la vigne. » M. DE LA LoYÈRE adresse une Note relative à l'emploi des huiles pro- venant des calcaires bitumineux de Seyssel, pour combattre le Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. A. GuiLLocD adresse divers documents sur les essais faits par lui pour combattre le Phylloxéra au moyen du brome. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. A. Lehmaxn, m. Doublet, M. A. Laverré, M. H. Willard adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra. (Renvoi à la Conunission du Phylloxéra. ) MM. BouTMY et LuTADD adressent, par l'entremise de M. Pasteur, une Note sur la composition des eaux de Seltz artificielles. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) M. le Secrétaire PERPÉTUEL annonce qu'il a reçu, soit directement, soit par l'entremise du Minisière de l'Agriculture ou du Ministère de l'Instruc- tion publique, un certain nombre de Lettres dans lesquelles différents viti- culteurs demandent à être compris dans la distribution, qui pourra être faite, des phiiits on graines d'une vigne à tige herbacée et racine bulbeuse, cultivée au Soudan et signalée par M. Lécard ( ' ). Ces diverses demandes seront transmises, ainsi que celles qui pourront arriver ultérieurement, à la Commission du Phylloxéra. Il y sera fait droit dès que l'envoi annoncé par M. Lécard sera parvenu à l'Académie. CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : t° Le « Bulletin météorologique du département de l'Hérault, année 1879 ». (') Comptes rendus, iéance àw 1 3 septembre 1880, p. 5o2. ( (^"9 ) 2° Une Thèse de M. A.-H. TVnrthmann, de Genève, intilidée « Recherches sur l'encliondrome; son histologie et sa genèse ». ASTRONOMIE. — Éphémpridede lacomèAc h 1880 (suite), par M.G.Bir.oiiBDW. Présentée par M. l'amiral Mouchez. Ascension Dates. Temps moyen droite Déclinaison !880. de Paris. apparente. apparente. log i. Éclat. Oclobre. . . .4,5 h m s 6.14. 8,8 0 1 ,1 -i- 5. 2.24 0,237588 .'7 » ... 16,5 6. 9.57,9 -h 3.51.48 0,232066 '■9 " ... 18,5 6. 5.33,3 H- 2.39.40 0,226871 ,20 . . 20,5 6. 0.55,0 + 1.26. 7 0,222042 ,21 •■ 22, 5 5.56. 2,8 -i- 0. I I .22 0,217635 ,22 " 24,5 5.50.57,1 — I. 4.24 0,213693 ,23 » . . 26,5 5.45.38,1 — 2 . 20 . 55 0,210261 .,23 .. 28,5 5.40. 6,3 - 3.37.54 0,207393 ,23 » , , . 3o.5 5.34.22,4 - 4.55. 2 0,205l23 .,23 Novembre. >,5 5.28.26,9 ~ 6. II. 56 0,203490 .,22 » 3,5 5. 22.21 ,0 - 7.28.15 0,202527 ,21 « 5,5 5.16. 5,7 - 8.43.36 0,202254 .,20 )i 7-5 5. 9.43,3 - 9.57.34 0,202692 .,.8 . 9,5 5 . 3.12,2 - ,1. 9.48 o,2o3847 ,16 .. 1 1 ,5 4.56.36,9 ~ 12. 19.53 0,205726 , i3 » i3,5 4.49.58,; — 13.27.31 0,208807 ,11 .. ,5,5 4.43.17.4 — 14.32.22 0,21 1578 ,08 .. .7.5 4 36.36,5 - 15.34. I. o,2i55i8 ,04 » 19,5 4.29.57,0 - 16.32.45 0,220088 1,01 u . 2*1,5 4.23.20,7 - 17.27.52 0,225263 c '>97 >) Celte éphéméride est la suite de celle que j'ai donnée dans le n** 3 des Comptes rendus (deuxième semestre 1880, p. i 53) et a été calculée avec les mêmes éléments. "Voici ses corrections : Dates. 1880. Septembre 3o. Octobre II... Correclion en ascension Correction droite. en déclinaison. + IS5 -^2',6 -1- 1%0 -^2',8 >> Maintenant l'éclat réel de la comète est bien inférieur à l'éclat calculé. » Le 3o septembre, par un beau ciel, l'éclat delà comète m'a paru an plus égal à celui du 18 mai, quoique à celte dernière date l.i comète fiJt ( Gk. ) moins élevée au-dessus de l'horizon. L'éclat calculé étant 0,82 pour le 18 mai, i,o4 pour le 3o septembre, il résullerait de là une diminution d'éclat de i à o, 79 par une cause étrangère à la v,u'ialion des distances de la conièle au Soleil et à la Terre. » ASTRONOMIE. — Observations de la comète d 1880 [découverte le 29 septembre par M. le V Hartwig, à Strasbourg), faites à C Observatoire de Paris {équa- torial de la tour de l'Ouest), par M. G. Bigoiirdan. Communiquées par M. l'amiral Mouchez. Étoiles Ascension droite. Déclinaison. Dates. de Gran- -^ '^.— _^ — . -^^ — . 188U. conip. deur. ^*—-i>C Refiact. Parall. ^*— -J^ Réfiact. Paraît. Cet. I.. n 8 -+-1.14,17 —0,02 +0,82 —6.10,4 —0,5 -Ml,l 4.. h 4.5 -.1.1(^,11 0,00 +0,67 —5.46,5 —0,2 -(- 8,3 8.. c 9,5 —0.49,71 0,00 +0,60 -i-i.i5,2 0,0 + 8,4 Positions des étoiles île comparaison. Ascension droite Déclinaison Dates. moyenne Rédnction moyenne Réduction 1880. Étoiles. 1880,0. au jour. 1880,0. au jour. Autorité. h Oct. I. n 27145 Lalande . . 14.48. 8,69 +i,6t +28.59.45,8 —4,9 4 o^'-- f"ér. Paris. 4. i 7 Couronne 15.37.42,23 +1,72 +26.40.35,7 —0,6 539 Sternen. 8. c 2989Arjj.-Z.+22° 16.28.22, 6 .> -)-22.47,6 » Arg.-Z. Positions grocentriques de la comète, rupportces h l 'équateiir et h l 'ëquinoxe apparents de l époque. Temps Nombre Dates. moyen Ascension de 1880. de Paris. droite. Déclinaison. comparaisons h m s h m s 0 < » Oct. I 8.23. 2 14.49.20,27 ^- 28.53.41,1 22 : i5 4... . 7.14.42 15.39. i3, 83 -t- 26.34.56,7 19: '9 8.. . . 8.52.2g u » 19: 12 » Remarques, — Octobre i : la comète a un bean noyau, parfaitement rond, de 9" de diamètre environ ; la chevelure met de dix à douze se- condes à passer. Avec un grossissement de 58 fois, la queue a paru avoir un peu plus de 1° de longueur. » Angle de position de la queue ; l\i°, 9. » Les observations du l\ et du 8 octobre ont été faites par un ciel très nuageux ; on n'a plus aperçu de queue. » { l'équation qui fait connaître les valeurs que prend la fonction y^'( a;) = S pour toutes les valeurs de a; qui sont racines de l'équation entière /(a;) = o, n'a pas de terme du premier degré. C. R., 1880, 2' Semestre. (T. XCI, N» la.) ^ I ( 6.2 ) » Cette équation fournit donc une relation de la forme (7) z=!p(z) = m'")'"-' - (i - m)'"-' A'"/'", où a>{z) désigne une fonction entière du degré m — 2, homogène en z et kj', et nous avons, pour toutes les valeurs de x qui sont racines de l'é- quation (2), z v/y(z) = y/,w'«j>/'«-< - (1 — *72)'"-'/{:'"j'" . » L'équation différentielle (3) peut alors se naettre sous la fornne dx dy » Introduisons maintenant une nouvelle variable t^ en posant z = kyt, il vient, en vertu delà relation (5), m , ï -4- I , mdt a; = ;5 I + A .r = •, dx = /i[t+i — m) t-hi — m /<[C-i- 1 — my » La fonction cp[z) prend alors la forme ({/(<) désignant une fonction entière de la variable /, à coefficients numé- riques et du degré m — 2, et l'équation (8) peut s'écrire, après quelques transformations simples, m , . m dt k - d) (9) - ~ [m — i~t][i-\-t]sl-if[t) ^m'"x— k-"'{i — m)"'-'r' » Le résultat annoncé est alors manifeste, car, si l'on pose mdt k^ dy , (m — I — t){i ^-f)v'^I'(^) v^m'-r — k"'(i ~ mf-'y' u est une fonction connue de la variable j,u=i? {j) ; c'est en même temps une fonction déterminée indépendante de p et ç' de la variable t, de sorte qu'on peut écrire «=:R(m), en appelant R la fonction inverse de celle-là. On a donc (10) < = R[F(j)]. ( 6.3) » Pour le cinquième et le sixième degré, R est le symbole d'une fonc- tion elliptique; c'est une fonction abélienne pour les degrés supérieurs. » S'il s'agit de résoudre l'équation (i), on remarquera qu'on doit avoir ^= -.y» p = — h', et, par conséquent, <' Le cadre restreint de cette Note m'empêche de donner les détails de calcul qui seraient nécessaires pour la compléter. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une propriété de la foncùon de Poision et sur t'inlécjrnlion des équations aux dérivées partielles du premier ordre. Note de M. Ph. Gilbert. « II. Si, dans l'équation (3) de ma Communication précédente, r, s on suppose que les fonctions F,, Fj. . . . , F,;, vérifient, pour deux valeurs quelconques de r et de .y prises dans la suite 1,2, . . . , m, la relation (B) (F„FJ = o, et que le déterminant A ne soit pas nul, on aura, pour deux indices quel- conques / et k pris dans la suite 1 , 2, ...,?«, en vertu de l'égalité (A), la relation (C) (^,— >.,, /^A- >-a)=0. Cette équation, qui esl fondamentale dans la théorie de Jacobi, donne lieu à deux observations essentielles : i°la démonstration précédente ne sup- pose nullement que p,, P2-, ■ • 1 Pn soient les dérivées partielles, par rap- port à x,,a;27 • ••. ^ni d'une même fonction z de ces variables, mais uniquement que les fonctions F,, F,, ..., F,„ vérifient les —^ con- ditions (B); 2° les équations (B) peuvent être des identités, indépendantes de toute relation entre les y.n variables jt,, ..., x„, p,, ..., p„., ou des équations qui résultent des relations données F, = 0, . . ., F„ = o j toujours ( 6i4 ) les relations (C) auront lieu identiquement, puisque les seules variables j", , . . , o-n, pm+t, ■ ■ -, p„ qui y figurent ont été traitées jusqu'ici comme des variables indépendantes. » III. Supposons, dans ce qui précède, m — n, de sorte que les équa- tions (i) ou (2) donnent les valeurs de p,, ..., p„ en fonction de .r ,,..., jr„. Si, dans l'équation (6), on pose successivement y =:i, 2, .., n, et que l'on ajoute, on trouve évidemment ^^'•'■y^l'ÏHm'&r- 1=1 /=i Mais les coefficients de —et de -^' sont des déterminants égaux et de signes contraires; donc, si les valeurs de/?,, . , /?„ tirées des équations (r) sont telles que p^dx,^ . . .-hp„dx„ soit une dilférenlielle exacte, à cause de la relation connue dp, _ (fpi dxj djTi l'équation précédente se réduira à (B) (F„F,):---:0 pour des valeurs quelconques de /■ et de s prises dans la suite i , 2, ...,//. C'est une des formes principales de la condition d'intégrabilité données parJacobi, et, d'après une remarque déjà faite, les seconds membres des équations (1) seraient des constantes quelconques, puisque l'équation (B) subsisterait. )> Quant à la réciproque de ce théorème, elle est comprise dans notre équation (A); il suffit encore de supposer m = n dans les relations (i). Si les fo'nctions F,, . .., F„ satisfont, pour toutes les valeurs de r et de i' prises dans la suite i, 2, . . ., n, à la condition (B), l'égalité (C) aura lieu pour des valeurs quelconques de i et de k prises dans la même suite, et, connue \i,y.k ne renferment ici aucune lettre /;, la condition (C) prendra la forme d7t^d:^i~°'' ce qui revient à dire que )., r/jc, + H- In^^^n sera une différentielle exacte. Cette réciproque devient d'ailleurs inutile dans notre manière d'exposer la théorie de Jacobi. ( (J>5 ) » IV. L'utilité de ces piiiicipes, pour l'intégration des équations aux dérivées partielles, ressortira des remarques suivantes. » En premier lieu, il semble que ni Jacobi ni les géomètres qui ont depuis simplifié ses travaux n'aient toujours indiqué avec une précision suffisante, parmi les équations qui expriment sous différentes formes les conditions dintégrabilité, celles qui sont des identités, indépendanles de toute relation entre les variables x et p, et celles qui sont simplement des équations, résultant de relations données. » Ainsi, soit le système iiitéqrable définissant p,, .-., p„ en fonction de x,, ..., j:„; si l'on résout ce système de proche on proche sous la forme p,=f,{x,, ...,x,„a,p.2. . -p,,), p.—JJx\, . .,x,„a,a,,p,., . ■ ..pn), on a, d'après Jacobi {Nova Methodus, § VI), Ces relations sont-elles des identités? M. Imschenetsky le dit, mais des exemples fort simples montrent qu'il n'en est rien. Or ce point est impor- tant, car dans la méthode de Jacobi on se sert des conditions d'intégrabi- lité pour prouver que certaines équations aux dérivées partielles, dans lesquelles les variables p fujurenl comme variables indépendanles, sont véri- fiées. » En second lieu, dans la théorie de Jacobi, on fonde les relations (C), dont on se sert pour parvenir au système intégrable, sur ce théorème : » Sip ,/)„ sont des fonctions dex,,,.., x„ telles que p^dxy + . .+pndx„ soit une différentietle exacte, elsi l'on exprime deux quelconques des quantités p (Pj-etp^) en Jonction des variables x et d'autres quantités p en nombre quel- conque, leurs expressions ç), et (p/, vérifieront la condition » Mais lorsque, partant de l'équation proposée p^ — fn on détermine par la méthode de Jacobi les équations ( 6i6 ) qui doivent former avec la première le système intégrable, on ne sait pas encore, lorsqu'on leur appliqué les relations (C), si ces équations appar- tiennent réellement au système intégrable, car ces fonctions Fj, Fj, ... sont définies par des équations partielles linéaires fournies par la condi- tion (B) et qui admettent plusieurs intégrales distinctes. On n'est donc pas autorisé, lorsqu'on choisit arbitrairement l'une de celles-ci pour la fonc- tion Fj ou F3 que l'on cherche, à lui attribuer les propriétés du système intégrable, et, en particulier, à appliquer aux valeurs p, = ç),-, p/,=^(p/, tirées de ces équations le théorème ci-dessus, qui concerne exclusivement les expressions tirées du système intégrable. » Ces difficultés disparaissent lorsqu'on fait reposer la méthode de Jacobi sur notre équation (A), comme nous le ferons voir ailleurs. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une classe très étendue d'équations diffé- rentielles linéaires à coefficients rationnels dont la solution dépend de la quadrature d'un produit algébrique irrationnel. Note de M. Goran DiLLNER, présentée par M. Hermile. « Conduit par la Note ingénieuse de M. Brioschi ('), je me suis proposé de traiter la question suivante : » Trouver toutes les équations différentielles linéaires possibles à coeffi- cients rationnels dont la solutioir dépend de la quadrature d'un produit algé- br^ique irrationnel. >' Voici les traits principaux des résultats que j'ai obtenus. » Posons l'équation différentielle linéaire d'ordre n à coefficients ra- tionnels (1) y"-+/j,7'f«-"+. . 4- /?„_, j' + />„ J -= 0 et les produits algébriques suivants, (1) ^ ' } B = (x-è,)P'...(x -b;)\ Voir Comptes rendus, 9 août 1880. (6.7 ) où les quantités a, a, h, |3 sont des constantes; posons ensuite (3) X^logA.-.X"-'=3(-,)"i«|;j;;r^ Y==|.-.Y"')=--(-i)'',^^(^P^ ■ Si l'on substitue dans l'équation (r) br)"^ e ,X+1 (4) r on obtiendra une équation différentielle d'ordre n et de degré n à coef- ficients rationnels (5) F(V"', ■•.vî')--o, équation qui ne contient pas le terme en vj. Posons dans cette équation, pour C = const., (6) ■, = cj^.-., V-^' •'3" = -VY, v,"'=V(Y=-Y'). .. ; alors, ipo, Ç),. -, Ç,i étant des fonctions rationnelles de .r, l'équation transformée (5) prendra la forme suivante, /c\" /c\"~' c (7) (b) '>-Kb) ?. + --+5?«-'-^î'" = °' équation qui doit être identiquement satisfaite. Maintenant, 7?2, . , m, étant des nombres entiers positifs on négatifs, posons (8) P.-^^ (r=T,2,.. ,V), où au moins un des nombres m,, . ., ni^ soit premier avec n; alors, f-j étant rationnelle, tandis que les autres puissances ne le sont point, la con- dition nécessaire et suffisante pour que l'équation (7) soit une identité est que les équations (9) (g)"?"^?"^"' ?. = >,o72 + •■• + ^^.«J», l,.,x,-+-x., -i- ■•■-h'k„.,Jc„ — l.,,y,-hy., -\- . . . ~h l^njn, l,„x, + l2„x.^ -h ... -ha;„ — X„,,j, +^,2^^ + . . . + j„, C. R., 1880, a« Semestre. (T. XCI, N» IS.) 82 ( 62 ) ) d'où suit l'équation xl^ xl+ . . . + x„2 =- yl + Ji + • • • -^ 7,?- Alors le déterminant M du système îles coefficients à gauche et à droite a la propriété d'être égal à la somme de l'unité et de 2"-* — 1 déterminants gauches impairs, partant de 2"-' carrés, dont les bases sont des fonctions rationnelles entières des lab- Suivant une proposition donnée par Jacob! dans le tome 2 du Journal de CreUe,ie désignerai chaque base en affectant la lettre 1 d'indices d'un sei\l terme pris dans l'ordre correspondant, par exemple Donc la fonction lahcd.../, P^i'" "»e permniafion quelconque des indices dif- férents, se change en elle-même ou dans sa valeur négative selon que la permutation est réductible à un nombre pair ou impair de changements de deux indices. Pour la valeur n = 2, le système des coefficients à gauche et à droite est construit ainsi que dans chacun les termes de la première et de la seconde ligne verticale ne diffèrent entre eux que par l'ordre et par les signes ± y appliqués. Au contraire, pour chaque valeur de ji plus grande que 2, les n équations formulées permettent d'en déduire 2"-' — n équations nouvelles, qui, jointes aux premières, fournissent un système dont les coefficients, qui ne sont autre chose que les fonctions "^abcJ fi o"t la propriété que les termes des lignes verticales ne diffèrent entre eux que par l'ordre et par les signes ± qui y sont appliqués. » Comme chaque équation nouvelle sera caractérisée parle coefficient douta?, sera affecté, distinguons le cas du coefficient ■X,2j...pel du coefficient ■X23 „. En appliquant aux équations données successivement pour le pre- mier cas les facteurs O) ^31.../>) ^45.../>,2l ••■! '^2:!.../),l ) pour le second cas les facteurs ^23 ..7) ^'31.. .7,1» ••■1 ^123. ..(?-()! l'addition donne respectivement les équations ^I23...p^l + '>^3-l.../)'5"2 -+-■•• +'>^23...f/>-l)'^/'+ ^'(/9+l)23. ..p''^pH I + • ■ . "h \i,i'>....pX ^ ^ ^I23...pj'l "^ ^3^...pJ'2 "t" ••• + ''•1Z...{p-\)-^p '^(p+l)23.../;J)';ii I ■•• ~ '-«,23 ../)JK;m ^^23...?^'l + '^34. ..7,1 '■^^2 + ■ . • + '>M2...(7-I)^Î+ "^(y^-OlS-î^ï' \ -'r ■ ■ • +- >«,|...y^„ = ^-23. ..7.? I "^ '"34... 71 ^2 + • • • "+" •^\1...{q-\)^q ^(7H-I)l2...7jt 'I - • • • '•«,12... 7 V,,. ( ^^' ) De celles-ci suivent toutes les équations désirées, en substituant pour 23 ... p et pour 23 ... (7 toutes les combinaisons de nombres, qui diffèrent entre eux et de l'unité. Miunlenant on voit facilement que la somme des termes gauches du système complet de 2""' équations, élevés au carré, de- vient égale au produitdudéterminant A>.etde lasommea;j-+-a7^ -I-... -i-a;^, la somme semblable à droite au produit de A>. et de la somme jj -hyl -i-.-. 4- j"^, d'où suit encore l'équation de transformation de la somme de n carrés en elle-même. Voici les faits d'Algèbre qui servent de base à ce que je vais exposer. » ANALYSE MATHiîMATlQUE. — Sur la parution des nombres. Note de M. David, présentée par M. Resal. « J'ai donné dans les Com/jto /enf/us (année 1880, 1" semestre, p. i344) une loi pour écrire immédiatement toutes les solutions de l'équation p, -i-2p.,-+-3p3-h . . . — Il, sans calcul, sans omission, sous la seule réserve qu'on les écrive dans l'ordre déterminé par cette loi. Voici une seconde solution du même pro- blème, qui présente la même simplicité, et dont l'emploi pourra dans cer- tains cas être préférable. » Le nombre r étant un quelconque des nombres i, 2, 3, ..., on a une solution en posant p, = ?i— 2/', p-2 = f- De cette première solution on déduit toutes les autres, correspondant au nombre r, par le Tableau sui- vant, dans lequel on a omis comme précédemment, pour abréger, les va- leurs nulles des/j : p, = fl- 2/' p, = n — 2r — I p,^n— 2r - p,= r p,= r-i P2^=r — 2 p,= 2 p^ — 7l — 2 /■ - /).,= /• — I p, = fî P2=r- p,= 3 p,= P,= P^ = ! /^.= p^ = 2r — 3 3 — 2 r — 3 — 2 l — 2/' - I ( 622 ) Chaque groupe d'une ligne verticale donne naissance à un ou deux groupes de la ligne verticale suivante, en prenant pour p, le même nombre diminué de l'unité, et en ne faisant, varier, dans les autres valeurs de/Jo, P3, /?4, . . ., que les deux dernières si elles sont consécutives, et la dernière s'il en est autrement: si elles sont consécutives, diminuer l'avant-dernière de I et augmenter la dernière de i, puis diminuer la dernière de i en in- troduisant une nouvelle quantité^ égale à i et d'un indice supérieur de i, ce qui donne deux solutions nouvelles; si elles ne sont pas consécutives, diminuer la dernière seulement de i en introduisant encore une nouvelle quantité p égale à i et d'un indice supérieur de i , ce qui ne produit qu'une solution nouvelle. » En faisant successivement r=i, 2, 3, . . ., on a toutes les solutions en nombres entiers et positifs, pourvu que l'on ne continue pas les opérations pour les groupes dans lesquels les valeurs de p, ou p, deviennent négatives. » Il est clair, d'ailleurs, que la première résolution et celle-ci ne dif- férent que par la loi qui groupe les solutions, c'est-à-dire par la manière dont les nombres qui satisfont à l'équation proposée sont onlonnés, et il en serait évidemment de même de toute autre résolution analogue de cette équation. » PHYSIQUE. — Sur tes actions mécaniques de la lumière; considérations théoriques pouvant servir à interpréter les expériences réalisées par M. G. Bell. Note de M. Ch. Cros. tt M. le Secrétaire perpétuel donne lecture d'une Note par laquelle M. Ch. Cros rappelle qu'il a adressé à l'Académie, le 20 mai 1872, un Mé- moire, publié en partie dans le journal la Synthèse médicale [no\i\.-x\oyemhr& 1879), dans lequel il était conduit, par des considérations théoriques, à affirmer a priori les résultats d'expériences qui lui paraissent présenter une analogie remarquable avec celles qui viennent d'être communiquées àricadémie, aujourd'hui même ('), par M. G. Bell. Il ajoute que, en tout cas, ces considérations ne seront peut-être pas inutiles pour expliquer ces expériences. Voici le passage principal de ce Mémoire ( - ), auquel l'a'iteur fait allusion : « § 26. — Pour concevoir les actions mécaniques réelles delà luniière sur la matière, il [') Voir plus haut, p. 5g5. ('] La Synthèse médicale, octobre 1879, p. ii5. ( 623 ) faut retourner les lois des actions Je la niaiiùre sur la lumière, telles cjue les lois de réfrac- tion, de réflexion, etc. " Puisque la lumière, en passant d'un milieu dans un autre de densité différente ( mi- lieux séparés par une surface oblique à la direction des rayons), subit une déviation, on doit en conclure que, si le milieu agit sur elle, elle réagit sur le milieu. Le principe méca- nique universel de la réaction me permet donc d'affirmer que : • ["La lumière tend à ramener la densité du milieu qu'elle traverse vers celle du milieu d'où elle sort ; « 1" Elle tend à déplacer le corps transparent dans un sens oppose à la déviation qu'elle subit; « 3° Enfin, dans le fait de réflexion, le corps réfléchissant subit un recul. » Voici quelles expériences je ferais sur ces lois, si j'en avais le loisir et les moyens : » A. On ferait entrer, dans un tuyau renforçant une note de n vibrations à la seconde, un rayon lumineux interrompu et rétabli n fois par seconde. La raréfaction ou la conden- sation alternative du milieu gazeux pourrait peut-être faire parler le tuyau. » La chaleur rayonnante sera une cause d'erreur à écarter ou à corriger. » B. Un appareil, analogue à la balance de Coulomb, porterait, au lieu du disque de clinquant, une])etit niasse de forme commode en une substance transparente, très réfringente. Cette masse serait équilibrée à l'autre bout du levier. L'appareil étant bien immobile, placé dans l'obscurité et dans le vide, on ferait passer un rayon lumineux intense à travers la masse réfringente et l'on observerait s'il y a déplacement sensible. » Il faut s'enquérir si la réflexion partielle à la surface du milieu réfringent ne fait pas obstacle à l'effet mécanique. u C. Pour étudier le déplacement par réflexion, il faut remplacer la masse réfringente par un miroir léger, toujours dans le vide, à cause des résistances et des courants d'air ( ' ). » Ou encore on essayerait de faire vibrer une lame métallique bien polie ou une membrane argentée par une suite de n éclairs à la seconde, cette relation du nombre au temps étant donnée par le corps vibrant. o Ces expériences, exécutées et réussies, feront très justement un nom à leur auteur. Mais, je le répète, le principe universel de réaction permet d'affirmer les lois ci-dessus avant véridcation expérimentale. .- OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Étude de la dislribulion de la lumière dans le spectre solaire. Note de MM. .1. Macé et \V. Nicati, présentée par M. Vulpian. « Dans ime précédente Communication que nous avons eu l'honneur de faire à l'Académie (^), nous indiquions les principes sur lesquels on doit (') Le radiomèire de M. Crookes me paraît avoir été construit depuis, au nom de théories analogues; mais on sait que c'est la chaleur cjui le fait mouvoir. (') Comptes rcfidiis, séance du 3i mai i88o. (624 ) s'appuyer pour comparer entre elles, au point de vue de leurs inlensilés, des liuiiières de couleurs différentes. Nous décrivions, en outre, la marche générale des expériences que nous avions entreprises pour les appliquer à V étude de la distiibiilion de la lumière dans le spectre solaire. » Le Tableau ci-dessous résume une série de recherches entreprises par cette méthode, relatives uniquement à Irois observateurs de vue normale et ne présentant en particulier aucune trace de daltonisme. Nous avons eu soin, pour construire ce Tableau, de transformer, par le calcul, les nombres donnés directement par l'expérience, en ceux que nous aurions obtenus si nous avions opéré sur un spectre normal, ou en longueurs d'onde. Pour permettre une comparaison plus facile, l'intensité maximum a été, dans tous les cas, représentée par looo. Longueurs d'onJe , " .,,.. i" observateur, en millièmes „,„ ,„, de millimètre. I, = i,oo. I^ = ioeuv. 1^ = 0,5 env. a' observateur. 3° observateur. o,68i i5,i » i5,4 » 22,8 o , 64 1 III 112 III 200 1 6 , 3 o,Gi3 252 " >■ 355 » 0,589 768 768 776 768 745 0,567 1000 « u 1000 1000 o,55o 954 935 973 » 925 0,534 5' 2 » » 5l2 n 0,520 3i4 317 299 299 320 0,507 128 » 129 u » 0,497 4'')2 ''5,8 52,81 86,9 66,3 0,476 5,47 " " » " 0,458 1)84 " 3,97 11)37 3,00 0,442 0,521 « 1,21 5, 14 » 0,428 o,i83 » o>494 '>07 0,870 i> Les conclusions qu'on peut tirer des nombres compris dans ce Tableau sont les suivantes : » 1° Dans tous les cas, l'intensité maximum est dans le jaune, en un point très voisin de la raie D, conformément à Vopinion généralement reçue ( ' ). L'in- tensité décroît très rapidement de part et d'autre de ce point, et devient déjà très faible dans le bleu. » 2° Si l'on compare entre eux les résultats obtenus pour un même observateur (colonnes 2, 3 et 4 du Tableau) avec des quantités de lumière (') NEvyroN, OjJliqiw, Liv. I, F" Partie, p. 109. ( 625 ) (le plus en plus faibles ('), on voit la vérification complète du fait établi par Piirkinje, que nous avons étudié dans notre dernière Note. On constate en effet que, avec la'diminution de l'éclairage, la courbe représentative des intensités se relève beancoiip à partir du bleu, ce qui revient à dire que 1(1 perception du hleu et du violet diminue beaucoup plus lentement avec la dimi- nution de r éclairage que celle des couleurs moins réfrancphles. M Nous signalons en outre ce fait important, établi, croyons-nous, pour la première fois, que depuis l'extrême rouge jusqu'au vert de longueur d'onde o^^, 5 ejiviron, la loi de distribution de l'intensité reste absolument la même, quel que soit l'éclairage, aux erreurs près d'observation. » 3° Si l'on compare entre eux les résultats obtenus pour les divers obser- vateurs, placés dans les mêmes conditions (même valeur de l'acuité visuelle, colonnes 2, 5 et 6 du Tableau), on trouve des variations notables, surtout dans le bleu, à partir du même pomt que ci-dessus (o^^, 5), m;iis aussi dans le rouge. Il faut en conclure qu'il y a, entie différents yeux également ca- pables de discerner les couleurs j des différences très sensibles. Ces mêmes diffé- rences se retrouvent, fortement exagérées, dans les cas de daltonisme : c'est ce qui fera le sujet d'une prochaine Note. » ACOUSTIQUE. — Formes vibratoires des pellicules circulaires de liquide snpo- saccharique. Note de M. C. Decharme. (Extrait par l'auteur.) « Dans une Note que j'ai eu l'honneur de soumettre à l'Académie (séance du 29 septembre 1879), sont exposées les relations générales qui existent entre les diamètres des bulles de liquide glycéiique, les vitesses de vibrations et les nombres de nodales correspondants. Depuis, j'ai cherché à découvrir des lois analogues pour les diverses figures pelliculaires que l'on peut pro- duire avec ce liquide, ou ses congénères. C'est le résultat de ces recherches que je vais faire connaître, en ce qui concerne les pellicules circulaires seu- lement. » Donnons d'abord une première idée du phénomène. Lorsque, au moyeri (') Nous croyons uliie de rappeler que notre méthode consiste, pour coinp.nrer entre elles deux régions d'un même sperti'e, à les ramener successivement à l'identité, par une variation convenable de l'une d'elles, identité obtenue, par définition, lorsque l'acuité vi- suelle de l'observateur est redevenue la même. En tète des colonnes ?., 3 et 4 se trouvent désignées les quantités de lumière rouge (1^) employées dans ces trois séries d'expériences. L'intensité 1,:= i correspond à une distance de l'observateur à l'objet égale à 1'", 10. ( 626 ) d'un liquide pompholygène ( liquide glycérique, sapo-saccharique ou autre) (') et à l'aide d'un cadre de o™, i5 à o™, 20 de diamètre, on a ob- tenu une pellicule plane, si l'on approche de son centre, soit à petite dis- tance, soit au contact, une tige vibrante munie d'un appendice à son extré- mité, on verra se produire, sur la pellicule, des ondes et des circonférences nodales concentriques, très nettes quand les circonstances sont favorables et d'autant plus nombreuses que le mouvement vibratoire est plus rapide; phénomène analogue à celui des bulles, et que j'ai décrit précédem- ment (-). » Je ne m'arrêterai pas aux détails des dispositions expérimentales, faciles à imaginer. Je dirai seulement que j'ai employé des cadres métalliques de o",o5, o™, lo, o'",i3, o",20, o",25 de diamètre et de 6""" d'épaisseur, avec lesquels on obtient de belles lames bien planes et d'une très grande sen- sibilité. Chacun de ces cadres était muni de trois pieds équidistants. » Après avoir comparé les divers moyens de mettre les pellicules en vibrations (par influence, par contact, par communication médiat»', etc. ), je me suis arrêté au suivant. J'ai employé, comme pour les bulles, une lame d'acier de o^.aS de longueur etde o™,ooi4 d'épaisseur, à l'extrémité de laquelle se trouvait fixé, à la cire molle, l'excitateur proprement dit : un verre de montre ou un disque de liège de o™,02 de diamètre, pour le procédé par influence, ou, dans le procédé par contact, un petit cylindre en bois de o™, oo3 d'épaisseur, auquel la pellicule adhérait suffisamment pour en suivre toutes les oscillations lentes ou rapides. La tige était serrée au moyen d'une vis de pression sur un supjtort très lourd. » Pour faire une expérience, on retire du liquide le cadre portant la pellicule; ou le place horizontalement, on fait avancer la tige jusqu'à ce que son appendice, qui lui est perpendiculaire, arrive au centre de la pel- licule ; on fait vibrer la lige (soit avec l'ai c het, soit en lui donnant de légers chocs avec le doigt, ou en se servant d'un marteau eu caoutchouc). Il se produit alors, sur la pellicule, des nodales concentriques que l'on observe par réflexion de la lumière à sa surface. Ces lignes sont d'autant plus nom- breuses que la partie vibrante de la lige est plus courte. On fait varier cette (') Le liquide emploj'é dans mes espéi'iences, et que je nomme, par abréviation, s/ipo- facc/iarique, était une dissolution aqueuse de savon, sans glycérine, dont M. Terquem a indiqué la composition (eau, 100; savon, i; sucre, 4o); liquide facile à préparer et don- nant les lames suffisamment durables pour le but que je me proposais. (') Annales de Chimie et de Physique, 5" série, t. XVIII, p. 898; novembre 1879. ( 627 ) longueur jusqu'à ce que les nodales soient nettes, fixes et faciles à faire apparaître au plus léger choc. Il ne reste plus qu'à lire siu* la tige graduée le nombre de centimètres et de millimètres correspondant. Ij'appréciation exacte de cette longueur est une difficulté dans ces sortes d'expériences. » On répèle les mêmes opérations pour les divers systèmes de i, 3, 4» 5, G, 7 nodales et l'on trouve, après correction des résultats à l'aide d'une construction graphique, cette relation générale : « Pour un tnèine diamètre de pellicule, les nombres de nodales sont inverse- ment proportionnels aux longueurs de tige vibrante correspondantes. » Cette relation fondamentale est la même que l'une de celles des bulles. Par suite, toutes les autres lois, avec leurs conséquences, sont identiques pour les deux phénomènes, ce que j'ai d'ailleurs vérifié expérimenta- lement. » Il suffit donc de rappeler la formule générale qui contient toutes ces lois, cl _ N/ « _ d" N' d ~W7 °" ^ ~ 7^ ^ ÏT' (d'après la relation — = ^, connue en Acoustique), rf, «7' représentant les diamètres des pellicules; N,N' les nombres des nodales; Z, l' les longueurs de tige vibrante; n, n' les nombres de vibrations. )) La première formule peut se réduire à r/=CN/, oià C est une con- stante (dépendant de la nature et de l'épaisseur de la tige, ainsi que du poids de l'appendice), qui, dans les conditions de nos expériences, avait pour valeur moyenne C = o, 264. « CHIMIE GÉNÉRALE. — 5»?' la place que le bore occupe dans la série des corps simples. Note de M. A. Étard, présentée par M. Cahours. « Pendant un certain temps le borure et le horocarbure d'aluminium cristallisés ont été considérés comme du bore, et classés à côté du carbone et du silicium, en raison de leur ressemblance extérieure avec le graphite et le diamant. Les recherches de MM. Wiihler et H. Sainte-Claire De- ville sur le bore graphitoïde et celles de W. Hampe {Liebig's Ann. Chem., t. CLXXXIII, p. 75) sur le bore adamantin ont montré la véritable nature de ces corps, et le bore, exclu de la famille du carbone, n'a pu trouver de place dans la classificotion. c. R., 188a, a' Semeare. ( T. XCI, N" JS.) 83 . ( 6a8 ) 1) M. Mendeleeff, dans sa Table systématique des éléments, basée sur un rapprochement numérique des poids atomiques, place le bore en tête de la série de l'aluminium, bien que BoCI' ne corresponde pas à AP Cl°, dérivé d'un corps tétratomique, et que Bo-0' soit un acide caractérisé alors que APO' est un oxyde basique. Les oxydes basiques de scandium et de gal- lium, découverts depuis et appartenant à la famille de l'oxyde d'alumi- nium, accentuent encore cette différence de fonctions et d'analogies. » D'autre part,iM]M. F. Nilson et O. Pettersson (Z)eu 2. hobutjlacélal. — Obtenu de la même façon, on le sépare ])ar des distillations fractionnées. Liquide incolore, bouillant à 168-170°, inso- luble dans l'eau, soluble dans l'alcool et l'éther. D = 0,816 à 22°. L'acide sulfurique le charbonne à froid. L'acide chlorhydrique le dissout sans le colorer. Une solution bouillante de potasse caustique ne l'altère pas. Il ne réduit pas le nitrate d'argent anunoniacal. » L'acide acétique cristallisable le dédouble à 100° en aldéhyde et acétate d'isobutyle bouillant à io5-io7". » 3. Points d'ébutlition des acétals : Le dimétliyliicétal bout à 64° L'acétal « 1 04° Le propylacétal » i46"-i48" » Il y a une différence constante de 4o° environ qui concorde avec la règle de IL Kopp : élévation de 2X20°=4o° pour 2CH- introduits dans la molécule. Le butylacétal normal inconnu doit donc bouillir à 186-188°. » La comparaison des points d'ébuUition des composés correspondants ( 63i ) de l'alcool biityliqiie normal et isobiityliquc fournit une différence con- slante de 8 environ : Normal. Iso. Alcool bulyliquo ï'6,9 io8,4 Cliloruif ■j'j,6 69 Bromure 100, 4 92 lodurc 129,6 121 Acide butyliciue i63 i54 Acétate de InUyle 1 14 io5-i07 » L'introduction du radical isobiityle à la place du radical biityle nor- mal abaisse donc de 8° à 9° le point d'ébidlilion. Le remplacement de deux fois le radical butyle par l'isobutyle l'abaissera de 16° à 18". Par suite, l'isobutylacélal devra bouillir à 186"— iG" — 170°. C'est, eu effet, le point d'ébuUition trouvé pour l'isobulylacétal. 0 M. A. FouRxiER adresse une Note concernant la formule du rapport de la circonférence au diamètre. ]\L S. RosoLiMos adresse une Note intitulée : « L'occlusion des orifices auriculoventriculaircs ; expériences et critique ». A 4 beures un quart, l'Académie se forme en. Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. Ouvrages REçns dans la séance du i i octobre 1880. Ministère des Travaux publics. Ports marilimes de la France; [.IV : D'Ouessaiit au PouUguen. Paris, Impr. nationale, 1879-, i vol. in-8°, avec Atlas grand aigle. Bulletin météorologique du département de l'Hérault, publié sous les auspices ( 632 ) du Conseil général; année 1879. Montpellier, lypogr. Boehtn et fils, 1880 ; in-4". La queiiion du Tibre; par M. Dausse. Grenoble, Baratier et Dardelet, 1880; hr. in-8°. Recherches sur l'enchondrome; son histologie et sa genèse; par le D"' A. -H. Wartmann. Genève et Bàle, H, Georg-, Paris, G. Masson, 1880; in-8°. Elude sur les orbites hyperboliques et sur l'existence probable d'une réfraction stellaire j par V . Breton. Paris, Gauthier-Villars, 1880; in-S". Découvertes et idées nouvelles sur les mondes duciel;parC. Ferrandi. Bastia, G. Olivieri, 1880; br. in-8°. Memorie délia regia Accademia diScienze, Leltere edArli in Modena; t. XIX. Modena, 1879; in 4"- Sui temporali ossetvati neli Italia superiore durante l'anno 1877. Relazione di G. ScHiAPARELLi c P. Frisiani. Milano, U. Hoepli, 1880; in-4°. Lehrbuch der organischen qualitativen Analyse ; von D' Cu. Th. Barfoed. Kopenhagen, fr. Hôst, 1880; in-8°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SEA.NCE DU LUNDI 18 OCTOBRE 1880. PRÉSIDENCE DE M. WURTZ. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Faye, en présentant à l'Académie le Volume de la Connaissance des Temps pour 1882, s'exprime ainsi : )i J'ai été chargé par le Bureau des Longitudes de faire hommage à l'Académie du deux-cent-quatrième Volume de la Connaissance des Temps, celui de l'année 1882. L'Académie me permellra de lui signaler rapide- ment les améliorations qui distinguent particulièrement ce Volume. » 1° Les savants qui iront en divers pays observer cette année-là le second passage (le Vénus, le dernier de ce siècle, y trouveront une Table donnant, sans calcul, pour tous les points du globe d'où le phénomène sera visible, les instants de toutes les phases de ce passage, avec la précision même des Tables astronomiques. C'est là une innovation dont les observateurs nous sauront gré. » 2° Une autre Table, également nouvelle, permettra aux marins, aux géodésiens, aux voyageurs et aux topographes de déterminer avec exacti- tude, par un simple relevé de la Polaire, l'origine des mesures azimutales, je veux dire la direction du méridien. » 3° La Connaissance des Temps, qui donnait autrefois les positions, de dix C. R,, I^8o. 2- Semcttre. (T.XCI, N^' IG.) 84 ( 634 ) jours en dix jours, de vingt étoiles fondamentales, en fournit aujourd'hui trois cents; elledonne aussi les positions, jour par jour, de dix étoiles po- laires. Il importait de mettre le monde savant en état d'apprécier l'exacti- tude de ces données capitales. Le Volume actuel contient la comparaison de toutes ces étoiles avec les dix dernières années d'observations méri- diennes faites à l'Observatoire de Paris. » 4° Enfin il nous restait à satisfaire à un dernier desideratum. On connaît le rôle que jouent les éphémérides de la Lune dans la Navigation et la haute Géographie. Les Tables de Hansen, dont nous nous servons encore et qui représentent si bien les observations d'un siècle entier, de 1750 à i85o, sont en erreur, depuis vingt ans, de quantités qui se sont graduelle- ment accrues jusqu'à 10" ou 12". Il peut en résulter, sur les longitudes conclues des observations à l'aide de nos éphémérides, des erreurs de 5' à 6'. Le Volume actuel contient les corrections empiriques qu'il faut ap- pliquer aux éphémérides pour tenir compte, autant que faire se peut, de ces erreurs. Les Tables actuelles n'étant pas fondées exclusivement sur la théorie, il n'est pas possible de procéder autrement. » A cette occasion, je rappellerai à l'Académie que l'achèvement des Tables de la Lune de Delaunay, dont le calcul a été arrêté par la mort si regrettable de cet éininent astronome, a été confié par le Bureau des Longitudes à M. Tisserand; nous espérons, nous sommes certains que dans un délai assez court ces Tables seront achevées par l'habile et savant collègue qui a bien voulu accepter cette lourde tâche, et alors un vœu de Laplace aura reçu enfin son entier accomplissement : les Tables et les éphémérides de la Lune seront exclusivement basées sur la théorie de l'attraction universelle. » Je ne puis m'em pêcher de faire remarquer à l'Académie qu'à cette époque toute la Connaissance des Temps, disons mieux, tonte l'Astronomie de position, sera basée sur les travaux de deux Membres de l'Académie et du Bureau des Longitudes : M. Le Verrier pour les planètes de notre sys- tème, M. Delaunay pour la Lune. C'est là, c'est dans ce double et colossal effort que se trouve la principale contribution de la Science française à l'Astronomie du xix^ siècle. » J'avais dessein de vous dire, en terminant, que la Connaissance des Temps avait enfin atteint le degré de perfection que nous nous étions proposé d'obtenir et que désormais nous ne voyions plus de progrès nou- veaux à réaliser; mais il paraît bien qu'en fait de Science il n'est jamais temps de dire : C'est assez! car, dans la dernière séance du Bureau des (635) I.ongitudes, M. Lœwy lui-même nous a signalé de nouvelles améliora- tions dont les navigateurs lui seront certainement reconnaissants. Elles figureront dans le prochain Volume. » Il nous restera en outre à reprendre en sous-œuvre la Table des posi- tions géographiques, qui, à vrai dire, ne fait pas partie essentielle de la Connaissance des Temps. Peut-être même le Bureau jugera-t-il à propos de la publier à part. Toujours est-il qu'avec les progrès incessants de la Science moderne et les exigences conslantes de la pratique on n'est jamais sûr d'avoir accompli toute sa tâche. Le Bureau des Longitudes s'efforce du moins de maintenir la sienne au plus haut niveau où les forces humaines et l'appui de l'État lui permettront d'atteindre. » Messieurs, si la Connaissance des Temps s'est élevée en peu d'années au degré, je ne dirai pas de perfection, mais d'achèvement où elle se trouve aujourd'hui, nous le devons d'abord à la libéralité éclairée du Gou- vernement qui nous a donné les ressources nécessaires. Nous le devons aussi au zèle de nos collaborateurs de tout ordre attachés à nos bureaux de calcul; mais, scientifiquement, nous le devons avant tout à la supério- rité avec laquelle ces moyens puissants ont été mis en oeuvre par notre savant confrère M. Lœwy. C'est un hommage que je me plais à lui rendre devant vous, hommage ratifié d'avance, je le sais, par les astronomes de tous les pays, » GÉOGRAPHIE. — Longitude de ta côte du Brésil. Note de M. E. Mouchez. « Une mission scientifique, sous la direction de MM. Green et Davis, officiers de la marine des États-Unis, vient de terminer un important travail géographique entrepris en 1878 : à l'aide du câble transadanlique qui depuis quelques années relie l'Europe au continent sud-américain, elle a fixé d'une manière définitive la longitude de ce continent. » L'absence d'astronomes et d'observatoires dans l'Amérique du Sud et le grand éloignement de cette contrée pour le transport du temps par les navires à voile avaient rendu longlemps difficile la détermination de cette longitude, et permis de proposer les résultats les plus différents, n'ayant guère d'autre valeur que celle qu'ils tenaient de la compétence supposée des observateurs. Il est intéressant aujourd'hui de constater les approxi- mations qu'on avait obtenues par les anciennes méthodes, dans les derniers levés de ces côtes. ( 636 ) » Chargé, vers 1860, d'entreprendre l'hydrographie du Brésil et de la Plnfa, j'eus pendant pKisieurs années l'occasion de faire une série nom- breuse d'observations astronomiques diverses, dont la concordance et la comparaison avec les anciennes observations m'avaient permis d'affirmer, dans le Mémoire publié en 1866 à l'appui de ces travaux, que la longitude de ce continent était désormais connue à i^oii 2^ près, c'est-à-dire avec une précision à peu [)rès du même ordre que celle des grands observatoires d'Europe, avant qu'ils fussent reliés par le télégraphe ou un réseau géodé- siqiie; mais, un savant astronome, établi à cette époque au Brésil, ayant contesté ces résultats devant l'Académie et fait adopter pendant quel- ques années, par la Connaissance des Temps, une longitude provenant de ses propres observations dijférant de près de 3o^ de la mienne, il en est résulté depuis cette époque un doute regretlablesur l'exactitude de mes observations du Brésil, qu'il importe d'autant plus de dissiper aujourd'hui, que les soixante-dix Cartes résumant ces travaux sont actuellement entre les mains de tous les navigateurs des côtes orientales de l'Amérique du Sud. Cette comparaison permettra, d'ailleurs, d'apprécier le degré d'exactitude que peuvent obtenir les marins dans la détermination des positions géogra- phiques, à l'aide des procédés applicables pendant de courts séjours dans les ports, quand ils apportent à ce travail tous les soins qu'il exige. » La mission américaine a fixé la position de six points de celte côte, de 1000 lieues d'étendue : les deux points extrêmes, Para et Buenos-Jyres, et quatre pointsintermédiaires,Pernrtmiuco, Bahia, Rio de Janeiro et Montevideo. » Le degré de précision que j'avais indiqué se trouve complètement confirmé, comme le montre le Tableau suivant, qui présente dans la colonne Cet D les longitudes défir)itives que viennent d'obtenir MM. Green et Davis par le télégraphe électrique, et dans la colonne M les résultats que j'ai obtenus pour les mêmes localités à l'aide d'observations astronomiques et chronométriques. » J'extrais ces derniers résultats du Mémoire publié en 1866 à l'appui de mes travaux : Lieux. LonfjitiidesG et D. Lonjjitudes M. Et-rour. h m s II m s g Para (Douane) 3.23. 21 ,o4 3.23. 18,77 ~l" 2 ,27 Pp.rhaihbuco (Picao ) 2.9.8.48,77 2.28.47,57 +1,20 Bahia (San Antonio) 2.43.29,37 2.43.27,03 -f- 2,34 Rio DE Janeiro 'observatoire). . 3.2.2,4i 3.2.o,3o -1-2,11 Montevideo (Catliédrale) 3.54-10,02 3.54- 9,00 -h 1,02 Edenos-Ayres (Douane) 4- ^■49'9^ 4- ^■49>33 -+- 0,62 (637 ) » Il résulle de ce Tableau que la plus forte erreur de mes longitudes est seulement de 2*, 3/|, tandis que celle qu'avait adoptée la Conunis.snnce des Temps (3'' i'°3', 5), de préférence à la mienne, était en erreur de 27', 4- Celle qui figure encore aujourd'hui dans ces Tables, d'après M. Penaud, est en erreur de 7% 4, et celle de Montevideo, qui a été déterminée par la mission des premiers méridiens envoyée par le Bureau des Longitudes en 1868, et introduite dans la Connaiisance des Temps postérieurement à la publication de mes travaux, est en erreur de 4% 8. Je n'avais que 1' d'erreur sur ce dernier point. » On voit d'ailleurs dans le Tableau que, les erreurs étant toutes de même signe, s'il faut reporter la côte entière du Brésil de la très faible quantité d'environ 2^ vers l'ouest (un peu moins de i''"), les longitudes relatives par rapport à Rio de Janeiro, tout le long de ce continent, sonl exactes à quelques dixièmes de seconde près. » Il n'était guère possible d'espérer un tel degré de précision dans les circonstances où je me trouvais et avec la rapidité qui a dû toujours pré- sider à mes travaux ; dans nidle autre mer, même en Europe, on ne trou- verait une aussi grande étendue de côle mieux déterminée, car des erreurs de 2' à 3' sont encore quelquefois signalées jusque dans la Méditerranée, et le dernier Volume du Dépôt de la Guerre, présenté il y a peu de jours à l'Académie, contient la récente détermination télégraphique d'Alger, qui corrige de 4' la position adoptée jusqu'ici comme la plus exacte. )) J'ai cru inutile de donner la comparaison des latitudes: la plus forte erreur signalée par la mission américaine est de 9", et j'ai toujours donné comme exactes à moins de 10" près seulement toutes les latitudes déter- minées à l'aide du sextant et de l'horizon artificiel, degré d'exactitude bien suffisant pour la construction des Cartes hydrographiques et les besoins de la navigation. M II est intéressant maintenant d'examiner l'approximation qu'adonnée chacune des méthodes que j'ai pu employer. Voici les divers résultats extraits du Mémoire cité : Par les chronomètres. Erreur. h m s s 2 traversées d'Europe du Lamothe-Piquet ( 3. i .5g, i 3,3 avec 5 chronomètres (1864-1866) j 3.2. o,g i ,5 I traversée du (V Entrecasteau-T (1862] i.i. ^,Z i ,9 29 traversées des paquebots, dont je réglais les 3 chro- nomètres à chaque traversée 3.2. i,g 0,5 ( 638 ) Far les observations astronomiques directes. Erreur, h m s 36 culminations lunaires (i858- 1862) 3.2. i,3 1,1 4 contacts d'une éclipse annulaire 3.2. 0,9 1 ,5 Satellites de Jupiter 3.2. 7, 3 4>9 Occultation f/ Lion 3.2.1 4, 3 ï • j9 i> A Ophiuchus 3.i.4i,3 21,1 » Ces résultats donnent une nouvelle preuve de la grande précision qu'on obtient avec les chronomètres bien étudiés, et de la remarquable certitude qu'ils offrent pour la détermination des positions géographiques; les écarts sont toujours très faibles. Je ferai d'ailleurs remarquer que, lorsque l'in- fluence de la température était sensible sur les marches, je l'ai toujours cor- rigée à l'aide d'un simple coefficient sans avoir recours à aucune des diverses méthodes plus ou moins laborieuses proposées depuis quelque temps, qui, malgré ce qu'on peut leur accorder de fondé en théorie, n'ont encore fourni dans la pratique aucun résultat utile connu, aucune application d'une supériorité réelle. L'application qui en a été faite à la cote du Brésil par un des auteurs de ces méthodes a donné un résultat moins exact que ceux que j'ai cités plus haut : son erreur est de 7% 2, beaucoup plus forte que celle de mes trois traversées. » Les culminations lunaires, observées avec de petits instruments mé- ridiens portatifs, donnent aussi avec facilité des longitudes à peu près cer- taines à moins de 3* ou 4^ près, quand on les observe dans de bonnes con- ditions. On peut même espérer obtenir une précision de 2* quand on a un nombre sufGsant d'observations et des positions de la Lune bien corrigées. Je l'ai vivement recommandée aux observateurs des missions officielles du Sahara et du Niger, qui viennent de partir il y a peu de jours, après s'être exercés à l'Observatoire de Paris et à Montsouris. )) Les occultations d'étoiles donnent généralement de meilleurs résidtats que ceux que j'ai obtenus, mais pour peu que l'étoile passe un peu loin du centre de la Lune, comme cela a eu lieu ici, une légère incertitude sur la dé- clinaison ou sur la latitude peut avoir une influence très nuisible dans les résultats, surtout quand ou n'a observé qu'un contact. » T^e beau phénomène des éclipses annulaires, par la précision absolue avec laquelle on peut observer les quatre contacts, principalement les deux contacts intérieurs, donne certainement le procédé le plus exact et le plus sûr pour déterminer une longitude; mais c'est malheureusement un phé- nomène qu'on a bien rarement l'occasion d'observer, car il est nécessaire ( 6'^9 ) d'avoir la possibilité d'aller se placer sur la ligne centrale, comme j'ai pu le faire en 1862. » L'observation des satellites de Jupiter est trop incertaine et ne peut être recommandée qu'aux voyageurs qui traversent les continents peu connus; elle est insuffisante pour les besoins actuels de l'Hydrographie. » Le résumé de cette vérification de la longitude absolue du Brésil et des longitudes relatives de tous les points de la côte, en confirmant l'exacti- tude complète de mes travaux, est une nouvelle preuve de ce que j'ai toujours dit en faveur des chronomètres, qui offrent, en l'absence du té- légraphe, le procédé le plus sûr, le plus simple et le plus exact pour déterminer cet important élément géographique, sans qu'il soit nécessaire d'en corriger les données autrement que par la méthode 1res simple et très efficace que j'ai toujours recommandée et qui m'a constamment donné les meilleurs résultats. » Le dernier Volume du Dépôt de la Guerre fournit encore une nou- velle preuve de cette assertion. M. le colonel Perrier vient de rattacher au méridien de Paris, à l'aide du télégraphe, la longitude du cap Carthage, que j'avais déterminée avec trois chronomètres en 1876, quand j'ai été chargé de lever la Carte des deux Syrtes ; l'erreur signalée n'est que de o', 4; j'avais donné comme exactes, à 1* près, les longitudes des 200 lieues de côte que comprend mon dernier levé. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Sur tes matières sucrées contenues dans lejruit du caféier ; par M. BoussixGAULT. « La baie ou cerise du caféier a la grosseur d'une merise; à l'état de maturité elle est rouge; sa pulpe, jaunâtre, possède une saveur légèrement sucrée. Chaque fruit renferme deux coques ellipsoïdes, presque rondes, planes d'un côté, accolées par leurs faces aplaties et enveloppées de deux minces tuniques. L'épaisseur de la pulpe comprise entre l'épiderme et la graine est très faible; on en jugera par les dimensions prises sur une cerise de forme à peu prèsovoïde: grand axe, o™, 01 5 à o'",oi6; petit axe, o'", 012. L'épaisseur de la couche charnue a varié de o'^.ooa à o™, oo3. » Dans les plantations du Venezuela, lorsque je les visitai, on dégageait les graines de café du fruit en désagrégeant la pulpe. A cet effet, les fruits étaient étendus sur une aire légèrement inclinée. La fermentation avait lieu presque immédiatement en répandant une odeur vineuse. Le suc fermenté s'écoulait ou se desséchait. Après quelques jours d'insolation, les fruits secs ( 64o ) étaient soumis à deux triturations : la première pour obtenir le grain, la se- conde à l'effet d'en briser l'enveloppe coriace pour le décortiquer. 1) Dans mes notes, je lis que i'"'" de cerises rend de 3B^^ à 40''^ d*^ café marchand. » Durant mon séjour dans les vallées d'Aragua, à Maracay, j'avais re- connu dans le fruit du caféier plusieurs sucres, dont il restait à spécifier la nature ; mais les moyens dont je disposais et aussi l'état de nos connaissances ne me permirent pas alors de continuer des recherches qui seraient res- tées inachevées, si, à ma prière, l'empereur du Brésil, auquel on ne s'adresse jamais en vain lorsqu'il s'agit de l'intérêt des sciences, ne m'eût fait parve- nir, par l'interuiédiaire de notre éminent et regretté confrère le général Morin, des cerises de caféier mises dans l'alcool immédiatement après la cueillette. Ces fruits parvinrent au Conservatoire des Arts et Métiers en sep- tembre 187g. » De l'une des dames-jeannes on retira : A. Alcool dans lequel les fruits avaient séjourné 6^°,4oo B. Fruits imbibés d'alcool g''^, o3o )) A. L'alcool A, d'une teinte ambrée, d'une saveur légèrement sucrée, laissant un arrière-goiit amer, ayant une réaction acide, a été distillé dans le vide jusqu'à réduction au volume de i'". C'est dans ce résidu de la distillation qu'on a dosé les matières sucrées que l'alcool avait dissoutes, après un traitement préalable par le sous-acétate de plomb. Le liquide, débarrassé du plomb introduit en excès, fut amené à consistance sirupeuse; le sirop, placé dans le vide sec, se prit, en vingt-quatre heures, en une masse cristalline. Les cristaux obtenus par expression, puis purifiés par cristalli- sation dans l'alcool, présentaient un assemblage d'aiguilles déliées, inco- lores, d'une saveur fraîche et peu sucrée. Ces cristaux, ne possédant pas de pouvoir rotatoire, entraient en fusion à la température de 166". Ce sont là les caractères de la mannite qui existerait dans les cerises du caféier mêlée à du sucre interverti et à du saccharose, dont on a déterminé les quantités. M B. Les cerises imbibées d'alcool, pesant g'^joSo mises à l'étuve, ont été réduites au poids de 3''S,8oo; on y a dosé les sucres et la mannite. » Voici les résultats des dosages : B. A. Dans les SI'e, Soo Dans l'alcool, de cerises sèches. Total. Mannite 72,0 Sucre interverti 233,3 Sucre de canne 65, g er gr 20,0 92,0 3i,. 364,4 3^,7 98,6 ( 64r ) » En restituant aux cerises sorties de l'étuve, pesant 38ooS'', les matières sucrées que l'alcool A avait enlevées, Syi^', 2, on a, pour le poids des cerises sèches, environ ^i']i^'\2. " Pour 100 de cerises séchées à l'étuve, (ians l'état où elles sont parve- nues à Paris, on aurait : Alanoite 2,21 Sucre interverti , 8,^3 Sucre de canne 2,37 Substances indéterminées 86, 6q 100,00 » Dans les matières indéterminées se trouvaient la pulpe privée de sub- stances solubles et les graines avecleurs tuniques cartilagineuses (endocarpe). On a constaté en outre, dans les solutions alcooliques, de l'acide malique et de la caféine. Les cerises desséchées à l'étuve ont donné pour 100 : graines nettes. . 47)9^ Des cerises retirées d'une autre dame-jeanne 4? >8i » Une dessiccation que je fis sur des cerises fraîches, cueillies sur un caféier de Venezuela, a produit pour 100 : Graines non décortiquées .... 33 ,4 Pulpe sèche 5,6 Eau par différence 61 ,0 Pulpe humide, 66,6. 100,0 » De Huuiboldt, considérant la promptitude avec laquelle la cerise du caféier fermente et la masse énorme de substances organiques fournies par des plantations de cent mille arbustes, était étonné qu'on n'eut jamais pensé à en retirer de l'alcool ('). Je ne saurais partager l'étonnement du célèbre voyageur, et je doute que la distillation des baies du caféier soit lucrative; je la crois même difficilement praticable. D'abord cette cerise, l'analyse l'indique, est relativement pauvre en pulpe sucrée, si on la com- pare à la cerise ordinaire, à la merise et autres fruits à noyaux avec les- quels, en Europe, on prépare des liquides alcooliques. Ainsi, tandis que la cerise du caféier ne renferme pas au delà de 66 pour 100 de pulpe : La cerise ordinaire en contient qo La prune à guetchenivasser gS (') De Humboldt, Voyage aux régions équinoxialcs, t. V, p. 86. L. R., 1880, 2« Jtme«re. ( ^ . XCI, i\" IG.) 85 ( 642 ) M J'ajouterai que, i)our faire fermenter le fruit du caféier, il faudrait re- courir aux procédés suivis dans la préparation du kirsch'enwasser, du quetchenwasser : o]iérer en vases clos et soumettre à la distillation dans un espace de temps fort limité la totalité de la masse fermentée, graines coui- prises. Or, il est douteux qu'après une coction dans l'alambic les graines de café ne perdent pas de leur qualité. Il convient, d'ailleurs, de remar- quer qu'en présence de la culture de la canne, ce grand producteur de sucre et par conséquent d'alcool, il n'y a réellement aucune raison pour distiller le fruit du caféier, ne donnant, ainsi que je m'en suis assuré, qu'une eau-de-vie sans ces parfums qui font coter si haut au-dessus du prix de l'alcool ordinaire les alcools de merises, de mirabelles, de quet- chen. Au reste, il n'est pas exact d'af6rmer qu'on n'ait pas tenté d'obtenir un liquide alcoolique du fruit du caféier. On lit, en effet, dans les Mé- moires (te l'Académie des Inscriptions, « que les habitants de l'Arabie » prennent la peau qui enveloppe la graine et la préparent comme le " raisin; ils en font une boisson pour se rafraîchir pendant l'été. Celte » liqueur vineuse semble posséder toutes les propriétés excitantes que l'on » apprécie dans leca(e('). » M Dans cette préparation, on fait fermenter la pulpe après eu avoir ex- trait la graine, qui ne saurait, par conséquent, subir aucune altération; quant au vin de café, il est naturel qu'il ait, à un certain degré, la faculté excitante de l'infusion, puisque la cerise cède, comme on l'a vu, de la ca- féine à l'alcool, et que des principes fixes de la pulpe restent dans le liquide après la fermentation, qui ne détruit que les matières sucrées. » BOTANIQUE. — Ordre d'apparition des premiers vaisseaux dans l'inflorescence du Mibora vt-rna; par M. A. Trécul. « J'ai dit (t. XC, p. Sg) que la tige foliifère du Mibora verna produit d'abord un petit axe d'inflorescence droit, nu, cylindrique, et que cet axe devient légèrement flexueux sur deux côtés opposés. Plusieurs sinus très faibles peuvent déjà débuter sur des axes de vingt centièmes de niilli- mètre de hauteur. Ce sont les sinus inférieurs qui apparaissent les premiers. Bientôt les siiuis saillants deviennent plus proéminents, et ceux du milieu ne tardent pas à dépasser les inférieurs. Un peu après ils sont eux-mêmes (') Mémoires de t^ Académie des Inscriptions [Hisluire], t. XXII, p. 28. { 643 ) dépassés par les supérieure. Chacun de ces sinus devenant un rameau, les ?ameaux supérieurs sont plus avancés que les inférieurs. Alors le sommet de l'axe produit l'épillet terminal qui, le premier, présente ses enveloppes et les organes sexuels. Après lui, c'est le rameau latéral le plus haut placé qui donne le deuxième épillet, et ainsi de suite des autres régulièrement de haut en bas. H est ainsi formé fréquemment huit ou neuf épiliets, plus rarement dix ou onze. » Quand les premiers vaisseaux du rachis sont apparus, ceux de ses jeunes rameaux ou épillots naissent, non dans l'ordre d'apparition des sinus, c'est-à-dire de bas en haut, mais dans l'ordre de formation des fleurs (chaque épillet étant uniflore), c'est-à-dire que ce sont les rameaux ou épiliets supérieurs qui sont les premiers pourvus de vaisseaux et les inférieurs les derniers ('). » Voici comment s'accomplit l'apparition des premiers vaisseaux dans les épis de cette intéressante petite plante. » I. Dans une inflorescence de o""",85 qui, outre l'épillet terminal, en avait quatre latéraux dans la série A (celle dont l'épillet inférieur est le plus bas placé) et trois dans la série A', il y avait dans le rachis un seul vais- seau flexueux comme lui. Ce vaisseau, libre par les deux bouts, s'arrêtait par en bas au niveau du deuxième épillet de la série A, à coujptcr d'en bas, tandis que, par en haut, il arrivait à la hauteur de l'aisselle de l'épillet latéral le plus élevé. » II. Dans un épi un peu plus âgé, haut de i"",25, qui avait le même nombre d'épillets, il n'y avait aussi, à l'intérieur du rachis, qu'un seul vaisseau, également libre par les deux bouts; il descendait au niveau de l'aisselle de l'épillet le plus bas placé, et, par en haut, il arrivait au récep- tacle de la fleur terminale. H III. Dans luie inflorescence un peu plus avancée, ayant aussi huit épiliets, il existait dans le rachis deux fascicules pourvus de vaisseaux. Le plus ancien avait deux vaisseaux, qui s'étendaient jusque dans le réceptacle de la fleur terminale; par en bas, ils descendaient dans la tige proprement dite (feuillue), où ils étaient renforcés par d'autres cellules vasculaires. (') Je crois devoir rappeler qu'outre le Mihora verna, dont il s'agit ici, et le Lcpturus subulatus, décrit à la page 667 de ce volume, j'ai cité antérieurement le Nardiis stricta comme préseniant des vaisseaux d'abord dans ses épiliets supérieurs, et en dernier lieu dans les inférieurs (t. XC, p. 2i4) J tandis que, chez d'autres Graminées, ce sont les épiliets de la région moyenne qui, les premiers, possèdent des vaisseaux (t. XC, p. 2i5 et 281). (6.4) Ces vaisseaux montaient dans la fleur terminale an niveau desglumelles, mais ni celles-ci ni les g lûmes n'en possédaient encore; et cependant les étamines en avaient dans toute la longueur de leurs filets. Le deuxième faisceau du rachis avait un seul vaisseau, qui descendait de même jusque dans la tige propre- ment dite et, d'autre part, montait seulement jusqu'au niveau de l'inser- tion de l'épillet supérieur de la série A', qui n'était que le troisième épillet, à compter d'en haut. Malgré cela, dans cet épillet supérieur de A' et dans le supérieur de la série A, qui était le plus élevé de tous les épillels laté- raux, chaque étamine avait un vaisseau, bien que les glumes et les glumelles n'en eussent pas encore. Le court fjédicelle lui-même de ces deux épillets laté- raux supérieurs ne possédait pas de vaisseaux, tandis que, je le répète, les étamines en étaient pourvues. Dans une de ces étamines, et j'ai vu cela plu- sieurs fois dans le Mibora, le premier vaisseau n'existait encore que dans la moitié supérieure du filet. Tous les autres épillets, placés au-dessous, étaient sans vaisseaux, et ils étaient d'autant moins avancés dans leur développe- ment qu'ils étaient insérés plus bas. Par conséquent, sur huit épillets, trois seulement avaient des vaisseaux, et le seul épillet terminal en possédait dans son axe. Les deux autres en avaient seulement dans leurs étamines. » La présence des vaisseaux dans les étamines avant qu'il en existe dans les glumes et dans les glumelles, et même dans l'axe des épillets, n'est-ce pas là un fait des plus intéressants? Je l'ai observé si souvent que cela paraît être le cas ordmaire dans cette plante. Je vais en citer d'autres exemples. » IV. Un épi de 2"'™, 3o, outre les vaisseaux des deux faisceaux primaires du rachis, a des vaisseaux seulement dans tes étamines de la fleur terminale. » V. Un épi de 3™"*, ayant neuf épillets, n'a de vaisseaux que dans les étamines des deuxfieurs les plus élevées (la terminale et la latérale supérieure), et point dans les glumes ni dans les glumelles. » yi. Un autre épi de 3°"" a des vaisseaux dans les étamines de trois fieurs, et pas dans les glumes ni dans les glumelles. Ces trois fleurs sont la termi- nale et la supérieure de chacune des deux séries A et A'. » VIL Un épi de S'""", 3o, ayant neuf épillets, présentait des vaisseaux dans tes étamines des cinq fleurs supérieures. Un des deux faisceaux vasculaires du rachis montait jusque dans le réceptacle de l'épillet terminal, et il en partait un vaisseau qui avançait dans la base de la glume supérieure. 11 n'existait de vaisseaux ni dans la glume inférieure ni dans les glumelles. Dans les quatre épillets latéraux supérieurs, dont les étamines avaient des vaisseaux, il n'existait de ceux-ci ni dans les glumes, ni dans les glumelles, 7ïi même dans t axe de ces épillets. ( 645 ] » Vlll. Dnns nn épi de 7™™ de hauteur, ayant onze épillets, chacuu des deux fiiisceaux primaires du rachis avait plusieurs vaisseaux dans sa partie inférieure, mais un seul dans les inérilhalles supérieurs, excepté à la place sur laquelle devaient s'insérer les vaisseaux de l'épillet latéral le plus haut situé, où le plus grand faisceau du rachis était épaissi de quelques cellules vasculaires. Ce f.iisceau, le premier né. arrivait dans l'épillet terminal, à la base duquel, et plus haut dans le réceptacle, les vaisseaux étaient plus nom- breux. Il en montait un fascicule de deux ou trois assez haut dans la ner- vure médiane de chaque glume (celui de la supérieure était le plus élevé). On u'en voyait pas dans les glumelles, mais il y en avait dans les élawines, et ils étaient libres par leur base. — Il y avait de même des vaisseaux dans les étamines de toutes les fleurs, sauf la fleur de l'épillet inférieur. De plus, il n'y avait des vaisseaux que dans l'axe de quatre des épillets latéraux les plus haut placés, et ces vaisseaux axiles étaient d'autant moins développés que les é|)illets étaient insérés plus bas. Voici quel était l'état de ces vaisseaux des épillets latéraux, en les étudiant de bas en haut du rachis. Je répète que dans l'épillet le plus bas placé, appartenant à la série A par conséquent, il n'y avait de vaisseaux ni dans l'axe de l'épillet, ni dans les glumes, ni dans les glutiielles, ni dans les étamines elles-mêmes; mais, dans les trois épillets suivants de la série A et dans les deux épillets inférieurs de la série A', il existait des vaisseaux dans les étamines, et il n'y en avait ni dans les glumes, ni dans les glumelles, ni dans l'axe de ces épillets. — Le premier épiliet qui en présentait dans son axe était le troisième de la série A' (à compter d'en bas); il contenait au bas du réceptacle un tout petit groupe vasculaire, atténué en pointe au bout inférieur, qui était libre et éloigné des vaisseaux du rachis, puisqu'il ne descendait pas même au niveau de l'aisselle de cet épiliet. — Dans l'épillet placé directement au-dessus, le groupe vasculaire sous-réceptaculaire était un peu plus fort, en forme de cône renversé, et commençait à se diviser par en haut. — Dans les deux épillets latéraux les plus élevés, chacun étant le supérieur de sa série, le faisceau vasculaire du petit axe descendait jusqu'à l'aisselle de l'épillet, mais il était encore libre par en bas. Par en haut il émettait de chaque côté, un peu au-dessous de son sommet libre, qui n'atteignait pas les vaisseaux staminaux, une petite branche qui se dirigeait vers la base de la glume correspondante. — Enfin, dans l'épillet terminal, les vaisseaux du réceptacle, déjà assez nombreux, continuaient le vaisseau unique du premier faisceau du rachis, comme je l'ai dit plus haut en décrivant ce faisceau rachidien. — Quant au deuxième faisceau de ce rachis, dont je n'ai rien dit encore, et qui des- ( 0/,6 i cendait dans la partie supérieure de la tige mère, il s'arrêtait par en haut au-flessous de l'épillet supérieur de la série A, avec les vaisseaux duquel il ne communiquait pas encore. — L'épillet supérieur de la série A' devait insérer ses vaisseaux sur le côté du premier faisceau rachidien, qui était déjà renflé pour les recevoir, ainsi que je l'ai dit plus haut. » IX. Dans un autre épi de 7""", un peu plus avancé que le précédent, et n'ayant que huit épillets, le plus ancien des deux faisceaux primaires atteignait le réceiUacle dans l'épillet terminal, où les vaisseaux étaient en plus grand nombre et s'arrêtaient un peu au-dessous de ceux des éta- mines. Un fascicule latéral s'écartait, de chaque côté, de ces vaisseaux axiles, et montait très haut dans la nervure médiane de la glume correspondante. — Dans les trois autres épillets supérieurs latéraux, les vaisseaux de l'axe des épillets étaient de moins en moins avancés, sui- vant que ces épillets étaient plus bas placés, comme dans l'exemple précédent. — Dans les quatre épillets inférieurs, il n'y avait pas en- core de vaisseaux dans le petit axe de chacun d'eux, et pourtant il existait des vaisseaux c^flns les ctamines de toutes les /leurs, même dans celles de la fleur de l'épillet inférieur. — Dans cet épi, l'épillet latéral le plus élevé, qui appartenait à la série A', était inséré sur le côté du premier faisceau du rachis ; mais le deuxième faisceau du rachis se terminait sous l'épillet su- périeur de la série A, vers lequel il dirigeait sa pointe vasculairement libre encore. » X. Dans un épi de 11™'", les étamines de toutes les fleurs étaient pour- vues de vaisseaux, mais tous les épillets n'avaient pas des vaisseaux dans leur axe. Voici la progression que suivait le développement des vaisseaux dans ces épillets examinés de bas en haut du rachis. Les deux épillets infé- rieurs (un de chaque côté) n'avaient de vaisseaux ni dans leur axe, ni dans les glumes, ni dans les gluiiielles, mais les étamines en possédaient. — Dans le deuxième épillet de chaque série apparaissaient des vaisseaux dans le réceptacle, un peu au-dessous de la base libre des vaisseaux des étamines. — Dans l'épillet suivant, de chaque côté, un petit vaisseau parti du groupe vasculaire de l'axe réceptaculaire entrait dans la base de chaque glume. Les vaisseaux axiles de ces épillets étaient encore libres par en bas. — Dans l'épillet venant au-dessus, ses vaisseaux axiles étaient insérés sur ceux du faisceau le plus jeune du rachis. — Dans trois épillets plus élevés, lesvais- seaux étaient en relation avec les deux faisceaux du rachis. Les vaisseaux étaient très nombreux dans le réceptacle, et il en montait très haut dans les glumes. ( 647 ) » Dans plusieurs des exemples décrits ci-dessus, j'ai dit qu'au bas du réceptacle de la fleur de chaque épillet latéral il se développe d'abord un groupe vasculaire, qui par en haut s'élève au niveau de l'insertion des glu- raelles et qui s'allonge par en bas vers le rachis, pendant que, de chaque côté, il en part un fascicule qui entre dans chacune des glumes, etc. Une seule inflorescence m'a présenté, dans deux épillets superposés delà même série, une exception à cette disposition. Au lieu d'un seul groupe vascu- laire placé à quelque distance au-dessous de la base des vaisseaux des éta- mines, et descendant vers le rachis, il y en avait deux: l'un à la hauteur des glumelles, l'autre prés de l'insertion des glumes. — L'épillet le plus bas placé des deux présentait l'état vasculaire le moins avancé. Il y avait dans l'axe de cet épillet, près des glumes, un très court vaisseau bien isolé, et plus haut, relativement loin, près de l'insertion des glumelles, un autre vaisseau notablement plus développé que l'inférieur. — Dans l'autre épil- let, inséré directement au-dessus du précédent, le vaisseau inférieur était beaucoup plus allongé que le supérieur. Simple dans sa partie inférieure, il ne descendait pas encore jusqu'à l'insertion du petit axe sur le rachis ; près de son sommet, qui atteignait le niveau de l'insertion des glumes, il était doublé d'un court vaisseau. Le vaisseau sous-glumellaire était bien plus court, et était aussi doublé d'un autre vaisseau dans sa partie supérieure. A quelque distance au-dessus étaient les vaisseaux des étamines, qui étaient libres comme à l'ordinaire. Il y avait donc dans ces deux épillets trois étages de vaisseaux superposés, et à cet âge indépendants les uns des autres. » Je n'ai parlé jusqu'ici que de l'apparition des premiers vaisseaux des deux faisceaux primaires du rachis; mais il naît postérieurement, dans la partie inférieure de ce rachis, un troisième faisceau vasculaire, et assez souvent un quatrième, à une époque que je n'ai pas déterminée, comme je l'ai fait pour les faisceaux latéraux ou secondaires du rachis du Lepturus subidatus, etc. Le troisième faisceau du rachis du Mibora verna occupe souvent les deux entre-noeuds inférieurs; alors il finit par en haut dans l'in- sertion du troisième épillet (à compter d'en bas). Assez fréquemment il n'existe que ces trois faisceaux dans la région inférieure du rachis (sans compter, bien entendu, les faisceaux d'insertion des épillets); mais assez souvent aussi on en trouve un quatrième, que je n'ai rencontré que dans l'entre-nœud le plus bas placé, c'est-à-dire entre les deux épillets inférieurs. Ce faisceau m'a paru finir d'ordinaire dans l'insertion du deuxième épillet d'en bas. Ces quatre faisceaux sont prolongés dans toute la longueur du pédoncule. Il y en a deux un peu plus gros, opposés l'un à l'autre, et deux ( 648 '; plus pelits, alternes avec les gros. Une seule fois j'ai trouvé un cinquième petit faisceau dans le pédoncule. Quand il n'y a que trois faisceaux dans l'entre-nœud inférieur du rachis, le quatrième faisceau du pédoncule se termine à la base de Tépillet inséré le plus bas. » PHYSIOLOGIE PATHOLOGIQUE. — Sur la résistance des animaux de l'espèce bovine au sang de rate et sur la préservation de ces animaux par les inocula- tions préventives. Note de M. A. Chauveau. « J'ai constaté, comme vient de le faire M. Pasteur [Comptes rendus, 27 septeu'ibre 1880), l'exactitude des faits antérieurement connus sur la ré- sistance des animaux de l'espèce bovine à l'inoculation de la bactéridie charbonneuse. Après m'ètre tenu pendant longtemps dans une certaine défiance à l'égird des résultats des inoculations de sang de rate pratiquées sur les sujets du pays de Chartres par l'Association médicale d'Eure-et-Loir, j'ai dû accepter ces résultats comme parfaitement exacts. En effet, j'en ai obtenu d'identiques sur un certain nombre de veaux du Charolais et de la Bresse. Jusqu'à présent même, le hasard a voulu que je n'aie pu réussir à tuer un seul de mes sujets d'expériences par les inoculations charbon- neuses. Les bœufs français se sont donc montrés, dans mes expériences, aussi réfractaires à l'infection bactéridienne que les moutons de l'Algérie. J'ajoute qu'il en a été de même des boeufs algériens. Sur dix jeunes mâles inoculés à Alger dans le courant des mois de mars et avril derniers, j'ai obtenu les effets types que j'ai décrits sur le mouton, particulièrement les engorge- ments ganglionnaires et la fièvre constatée par l'élévation de la température rectale; mais aucun sujet n'a été très sérieusement malade. » En somme, cette force naturelle de résistance qui, dans l'espèce ovine, se montre, avec ce caractère de généralité, seulement sur nos moutons d'Al- gérie, paraît être beaucoup plus commune dans les diverses races de l'es- pèce bovine, tant françaises qu'algériennes. » En France, les faits expérimentaux s'accordent assez bien avec les faits cliniques. Le mouton, que l'inoculation montre très apte à contracter le charbon, est le grand propagateur de cette maladie infectieuse. Les cas d'infection spontanée sont incomparablement moins fréquents dans l'espèce bovine, relativement au chiffre de la population animale. C'est au mouton qu'il faut imputer le plus grand nombre des cas de pustule maligne chez l'homme. Néanmoins, la fréquence du sang de rate sous ( (54<) ) forme épizootique dans l'espèce bovine est encore assez grande pour pa- raître un peu contradictoire avec la grande résistance des sujets de cette espèce à l'inoculation expérimentale. » Cette sorte de contradiction semble encore plus manifeste quand on observe ce qui se passe en Algérie: Pendant la mission que j'y ai remplie cette année, j'ai fait, avec le concours de plusieurs vétérinaires, au nombre desquels j'ai à citer plus particulièrement M. Delamotte, du 7*^ d'artillerie, une enquête sur la distribution des maladies charbonneuses dans nos pos- sessions algériennes. De cette enquête il résulte que le sang de rate est, pour ainsi dire, inconnu sur le mouton dans les provinces de Constantine et d'Alger; tnais la maladie se montre parfois sur les sujets de l'espèce ovine du côté d'Orau. Contrairement à ce qu'on observe en France, c'est bur les sujets [de l'espèce bovine que les maladies charbonneuses se mon- trent le plus fréquemment et font le plus de victimes. Dans les tribus arabes, on constate assez communément les tumeurs extérieures qui con- stituent la maladie appelée charbon sympiomalique. Les expériences faites à l'Ecole vétérinaire de Lyon, par MM. Arloing et Cornevin, ont démontré que ces tumeurs sont dues à une forme bactérienne très différente de l'a- gent spécifique du sang de rate. Il faut doue éliminer cette maladie de notre enquête. Mais la vraie maladie bacléridieune, saïuj de rale,Jicuic thaibon- neuse, existe aussi sur le bœuf, avec toute sa gravité, et se rencontre bien plus fréquemment que chtz le mouton. Ou signale, en effet, le sang de rate de l'espèce bovine non seulement dans la province d'Oraii, mais en- core dans la province d'Alger. Il a fait à plusieurs époques certains r;.- vages aux environs de Blidali; je ne l'y ai pas observé moi-même, mais j'ai vu sur un malade de l'hôpital de Blidah une pustule maligne à laquelle il n'était pas possible d'attribuer une autre provenance. Du reste, la plupart des rares cas de pustule maligne qui se présentent à l'observation des chi- rurgiens ont cette origine bovine. » Qu'est-ce qui favorise ainsi les effets de l'infection spontanée dans l'espèce bovine, si résistante à l'infection provoquée? Il faut nécessairement chercher la cause de la différence, soit dans le mode d'introduction du virus, soit dans des conditions qui modifieraient l'activité de l'agent infec- tieux et le rendraient plus apte à se développer dans l'organisme du bœuf. Les quelques expériences que j'ai faites en suivant cette direction m'auto- risent à penser que l'explicaliou ne saurait tarder à se laisser découvrir. » La résistance du bœuf au sang île rate rendant cet animal aussi apte que le mouton algérien à l'étude des inoculations préventives, je n'ai pas C. K., iS8o, 2' Semeiire. (T. XCI, N" IG.) 86 ( 65o ) manqué de lue servir aussi des animaux de l'espèce bovine pour démontrer qu'une première inoculation à laquelle survit le sujet exerce une influence inhibitoire marquée sur les effets des inoculations subséquentes. C'est en 187g [Revue mensuelle de Médecine el de Cldiurcjie, p. 85,'^ à 870), que j'ai signalé cette influence pour la première fois sur le mouton. J'ai démontré alors que les troubles généraux, particulièrement celui qui est seul con- stant, c'est-à-dire la fièvre constatée par l'élévation de la température rec- tale, se montrent à la suite de In première inoculation surtout [loc. cit., p. 869). Le 5 juillet 1880 [Comptes rendus), je signale de nouveau l'action préventive d'une première inoculation dans plusieurs passages d'une Com- munication qui avait un autre objet et où j'annonce une Communication spéciale sur cette influence préventive. Je citerai un de ces passages, où il est question de trois moutons inoculés une deuxième et luie troisième fois et qui ne furent que très légèrement atteints : « Or, ces nouvelles ino- » culations avaient été faites... avec des quantités notables de virus très » actif, qui auraient dû même produire des eflets plus marqués si ces trois » sujets ne s'étaient trouvés, par le fait de la j)remière inoculation (j'expli- » querai plus tard pourquoi), dans des conditions favorables à l'inHiiu- » nité personnelle ». Enfin, le 19 juillet [Comptes rendus), je fais la Com- munication particulière annoncée sur les inoculations préventives étudiées sur les moutons algériens. » J'aurais pu joindre à cette Communication mon étude des mêmes ino- culations préventives étudiées sur l'espèce bovine ; mais le fnit fondamental de la non-récidive était suffisamment établi par mes expériences sur le mouton et par les faits que M. Pasteur avait observes de son côté en 1878 et qu'il a fait connaître dans la séance du 12 juillet 1880. J'ai donc cru devoir ajourner l'exposition de mes rcchercbes sur le sang de rate du bœuf au moment où j'en aurais fini avec la série de mes Communications sur le mouton, série interrompue par le temps des vacances et que je re- prendrai dinis la prochaine séance. M C'est s;u- huit sujets de l'espèce bovine, quatre algériens et quatre charolais ou bressans, que j'ai étudié l'influence d'une première inoculation chatbonneuse sur les inoculations subséquentes. Les faits observés ont été absoliunent identiques à ceux que j'avais constatés sur le mouton. Voilà donc huit nouveaux faits de non-récidive sur le bœuf à ajouter à ceux que M. Pasteur a fait connaître dans la séance du 27 septembre. Je publierai ailleurs le détail des observations. » Dans la Note qui relaie les faits dont je viens de m'occupcr, M. P.isleur ( G5. ) discute de iiouvenii {Comptes rendus, p. 53G) l'iiiterprétalion qu'il convient (le donner de l'immunité acquise ou renforcée par une première inocula- tion. Quoique mon nom soit mêlé à cette discussion, je ne serais pas inter- venu s'il ne m'avait paru que M. Pasteur n'a pas bien compris ma pensée et mes intentions. Je n'ai pus eu la prétention tl'édifier une théorie de l'im- munité (le moment ne me paraît pas venu encore) et de l'opposera celle de M. Pasteur. Chemin faisant, j'ai rencontré un fait à l'expUcation duquel il me paraissait difficile d'apphqucr la théorie adoptée par M. Pasteur, et je l'ai dit. Cette difficnllé existe encore aujourd'hui. Il s'agissait de l'étude compa- rative des inoculations pratiquées, les unes avec de liés petites quantités d'agents infectieux, les autres avec de grandes quantités, tant sin* les mon- tons algériens pourvus seulement de leur iuununité naturelle, que sur ceux dont l'immunité a été renforcée par une ou plusieurs inoculations préven- tives. J'ai démontré (et je suis en mesure de rendre ma démoustralion plus complète) que l'on a bien plus de ch;inces de réussir à produire le sang de rate complet, c'est-à-dire mortel, avec les inoculations qui introduisent d'un seul coup dans l'organisme un grand nombre d'agents infectieux. Comment faire accorder ce fait avec la théorie de l'épuisement? Comment un organisme, duquel une ou plusieurs cultures antérieures auraient fait disparaître la plus grande partie des matières nécessaires à la prolifération des agents infectieux du charbon, se prêterait-il mieux à la pullnlation de ces agents avec une semence abondante qu'avec une quantité de semence réduite au minimum? Si la pauvreté du terrain est un obstacle à la culture, cette cause de stérilité ne devra-t-elle pas se manifester avec d'autant plus d'évidence qu'on donnera au terrain plus de germes à faire proliférer? Ce qui se passerait certainement dans un tube à culture ne doit-il pas se manifester également dans l'organisme animal? Voilà mon objection. Je l'ai formulée dans une interprétation théorique du fait que j'avais observé en disant que les inoculations bactéridiennes comparatives avec peu on beau- coup de virus se comportent chez le mouton algérien comme si les agents infectieux rencontraient dans l'organisme de l'animal des matières ou agents contre lesquels les premiers auraient à lutter pour vivre et se multiplier, et dont ils triomphent plus facilement quand ils sont en grand nombre. C'est avec le plus grand plaisir que je verrai cette objection écartée de la théorie adoptée par M. Pasteur, théorie basée sur les faits d'une très séduisante expérience, à laquelle je n'ai pas ménagé les témoignages de mon admi- ration. » ( 652 ) M. le Secrétaire perpétuel fait observer que, par une erreur typogra- phique commise au compte rendu de la dernière séance, on a évalué à 2 5oo le nombre des éléments de la pile à chlorure d'argent de M. Warren de la Rue ('). C'est à 25ooo éléments que s'élève If» -..ombre actuel des éléments de cette pile. MEMOIRES LUS. PHYSIQUE, — Sur le plioloplione de MM. Graham B -d el Sumner Tainler. Noie lue par M. Antoine Bregiet. « Les appareils photophoniques que j'ai l'honneur de présenter aujour- d'hui à l'Académie, au nom de M. Graham Bell, servent à transmettre les sons par l'intermédiaire d'un rayon lumineux. Tandis que le téléphone or- dinaire nécessite des conducteurs métalliques pour joindre entre elles les deux stations en correspondance, le pholophone récepteur est tout à fait indépendant de son transmetteur.il suffit qu'un faisceau de lumière puisse traverser l'espace d'un poste à l'autre sans rencontrer aucun obstacle opaque. » Comme j'ai eu l'occasion de le dire déjà dans la dernière séance, M. Bell a mis à profit, pour atteindre ce but, au premier abord si peu ac- cessible, un métalloïde, le sélénium, dont la résistance électrique est plus faible au jour que dans l'obscurité. )) La figure ci-contre montre la disposition que MM. Bell et Tainter ont reconnue être jusqu'ici la plus avantageuse. » Le tube à l'embouchure duquel on parle est obturé à son extrémité inférieure par une feuille de verre argenté très flexible, faisant l'office de miroir, M, et de moins de y^ de millimètre d'épaisseur (^). Sous l'influence delà parole, c'est-à-dire des vibrations correspondantes de l'air du tube, ce miroir mince se bombe ou se creuse, devient convexe ou concave. Il en ré- sidte qu'un rayon de lumière parallèle, provenant d'une source extérieure et dirigé sur le miroir à l'aide d'un béliostat H, s'épanouira ou se concen- .(') Comptes rendus, ii octobre 1880, p. SgS. {') M. Bell s'est servi également de miroirs métalliques, qui sont plus aisés à fabriquer sous des épaisseurs aussi faibles. ( 653 ^ trera après sa réflexion ( ' ). L'intensité lumineuse qu'il projettera à distance, sur une surface donnée, changera à chaque instant. Le récepteur de sélé- nium R subira donc des variations incessantes dans sa résistance, variations correspondaut à celles de la pression de l'air dans le tube transmetteur : ce qui revient à dire que la parole sera transmise dans un téléphone cr.li- naire T placé dans le circuit qui comprpud la pile P et le sélénium. » M. Bell remarque même que ce genre de transmetteur doit théorique- ment être d'autant plus parfait que la distance entre les deux postes en cor- v^ respondance est plus grande. Cela résulte, en effet, de ce que la divergence et la convergence des rayons s'exagèrent au fur et à mesure que la distance augmente. » Dans les expériences auxquelles quelques personnes ont pu assister hier dans mes ateliers, nous avions di!i avoir recours, en l'absence du soleil, à la lumière électrique, et la disposition donnée au photophone présentait une simplicité singulière. Un régulateur Serrin, actionné par une machine Gramme de petit modèle et muni de son réflecteur parabolique, projetait dir'ectemeiit ses rayons sur le miroir transmetteur flexible. Celui-ci les ré- fléchissait à son tour directement sur le sélénium, à travers une distance de i5"', longueur maxima de la salle dont nous disposions. La pile, dont le (') Une cuve d'alun C est interposée entre l'héliostat et le miroir n'cepleur, afin d'em- pêcher ce dernier d'être détérioré par les rayons calorifiques qui accompagnent toujours les rayons lumineux. ( 654 ) courant local traversait le sélénium et les téléphones, n'était composée que de 6 éléments Leclanché. Bien que la cinquaiilièine partie de la lumière fût peut-être seulement utilisée, l'articulation se produisait dans les téléphones récepteurs d'une façon sinon parfaite, au moins tout à fait démonstrative. )) M. Bell, que personne ne se refusera jamais à croire sur parole, affirme que, lorsqu'il a pu se servir du soleil, la voix était transmise avec autant d'intensité qu'on peut en obtenir à l'aide des microphones les plus perfec- tionnés, tels que ceux de M. Ader. » Les expériences faites à Washington ont porté sur une longueur de 21 3™. » L'idée de reproduire la parole par l'action d'une lumière variable sur le sélénium est venue depuis longtemps déjà à l'esprit de M. Bell, mais il n'a voulu rien publier à ce sujet jusqu'à ce que le problème fût pratiquement résolu. » A peu près vers la même époque, jNL J.-F. W. ('), de Kcw, M. David Brown('), de Londres, et M. W.-V. Saigent, de Philadelphie, eurent aussi, chacun de leur côté, des idées analogues ; mais M. David Brown paraît être le seul qui ait décrit des méthodes propres à obtenir des résultats de quelque netteté. M. Bell pense cependant avoir été le seul à concevoir l'idée de re- produire le son à de grandes distances au moyen d'un rayon lumineux parallèle, tout en faisant une grande part à son collaborateur, M. Sumner Tainter, en ce qui concerne la réalisation pratique de ses premiers projets. » MEMOIRES PRESENTES. M. L. Pagel soumet au jugement de l'Académie un « Mémoire sur la règle pour éviter les abordages ». (Renvoi à la Section de Géographie et Navigation.) M. MoxDOLLOT adresse une Note relative aux résultats des analyses fajtes par MM. BouUny et Lulaud sur les eaux minérales artificielles. (Renvoi à la Commission des Arts insalubres.) (') Voyez le journal anglais xV«/«/-e, i3juin 1S78. (') Un travail inédit de M. D. Brown sur ce sujet fut soumis confidentiellement à M. Bell en octobre iS'jS. ( (3'.5) COUUESPOIVDAINCE. M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL sigiialc, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un Mémoire de M. Pi. Clausius, imprimé en allemand et intitulé : « Sur l'emploi du potentiel éleclrodynamique pour la détermination des forces pondéromotrices et éieciromotrices d. 2° Un Ouvrage de M. L. Buys, intitulé : « La science de la quantité ». ?t° Le troisième Volume des « Recherches ihermochimiques » de M. TItomsen. [\° Un Mémoire de M. Gnscheau, intitulé « Etude sur divers cas singu- liers du mouvement d'un point matériel ». M. le Secrétaire perpétuel signale également, parmi les pièces impri- mées de la Correspondance, une Thèse publiée à Baliia, par M. leD"' Agnet'o Lcile, sur « l'anémie intertropicale » causée par l'anchylostome duodénal. D'après l'auteur, on guérit cette maladie |)ar l'emploi du suc laiteux de Gamelleiro, ou figuier sauvage, qui a la propriété, comme le suc de noire figuier comestible et comme celui de Curica prijinya, de digérer les vers intestinaux. M. le Secrétaire perpétuel annonce à l'Académie la perte douloureuse que vient défaire la Science dans la personne de M. le général Jlberl J. Myer, chef du Signal Office de l'armée des États-Unis, décédé à Buffalo (New-York), le 24 août 1880. M. Gruey se met à la disposition de l'Académie pour l'une des expé- ditions destinées à l'observation du passage de Vénus en 1882. (Renvoi à la Commission des passages de Vénus.) (656 ) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Études speclroscopiques faites sur le Soleil, à l'Ob- servatoire de Paris. Note de M. L. Thollox, piésentée par M. l'amiral Mouchez. « Au mois de juillet dernier, Ij'ai repris possession de l'installation que M. l'amiral Mouchez a eu l'obligeance de me réserver à l'Observatoire de Paris. Mes études sur le Soleil y ont été continuées jusqu'au commence- ment d'octobre. Les conditions spéciales dans lesquelles j'opère m'ont fait vivement désirer d'exécuter aussi régulièrement que possible des des- sins du contour du Soleil, Ce travail aurait offert un sujet de comparai- son d'un grand intérêt, mais il aurait pu m'empêcher de suivre avec une attention suffisante des phénomènes qui me paraissent avoir une plus grande iuiportance. Le Soleil est entré dans une période d'activité dont il faut tirer le meilleur parti possible. Je me suis donc borné à dessiner les protubérances qui, par leurs dimensions, leur éclat, leur structure, ont ( 657 ) plus parliciilièicnient allirê mon attcMilion. Ce soiil ces dessins que j'a^ l'honneur de présenter à l'Académie. » I.A fuj. 2 représente dans ses trois phases principales la protubérance décrite dyns ma Noie du 3o août, et qui en moins de âenx heures a pris un développement de plus de 8'. La fig. 3 est la reproduction d'un phénomène bien remarquable. Le 19 septembre, à midi, une protu- bérance très brillante se trouvait sur le bord oriental du disque solaire. En l'observant avec la fente étroite, on voyait dans tontes ses parties la raie C hérissée à droite et à gauche de traits lumineux. Eu donnant à la l'ente une largeur de o'°, 001, elle apparaissait tout entière telle qu'elle est représentée en A. Une colonne de feu rectiligne, extrêmement brillante, ayant environ 5ooo'*"' de longueur, se montrait, à la partie supérieure, en- tièrement isolée. Dix minutes après, cette colonne, en s'iufléchissant comme on le voit en B, avait rejoint le bord du disque. Quelques instants après, tout avait presque entièrement disparu. La protubérance n° 1 se fait aussi re- marquer |)ar l'étrangeté de sa forme. Elle ressemble à un gigantesque feu d'artifice ayant plus de looooo*"" de hauteur. Elle est restée visible pendant deux jours. Les autres dessins se rapportent à des types déjà décrits par le P. Secchi. » De l'ensemble de mes études il résulte que des protubérances ayant i' de hauteur s'observent fréquemment avec mon appareil. J'en ai vu plusieurs dépassant 2' et 3' et une de 8'. Si l'on considère en outre que tout, dans le Soleil, se montre en projection et que noTis ne voyons presque jamais les protubérances dans leurs vraies dimensions, il faut conclure que certaines d'entre elles peuvent atteindre presque aux limites de la couronne. Mais, si l'on constate dans leurs dimensions apparentes des différences énormes, leur éclat relatifprésente desdiiféreucesqui ne son! pas moindres. Tandis que les unes sont plus brillantes que le spectre du disque, d'autres se détachent à peine du fond comme une faible lueur, qui pourtant a des contours nettement définis et atteint généralement de très grandes dimen- sions. Quand on observe par un temps favorable, on remarque dans les protubérances des détails si nombreux et si variables, qu'une reproduction fidèle par le dessin est tout à fait impossible. La Phologra|ihie seide pourrait' domier à ces reproductions un caractère vraiment scientifique, \ )) Réservant pour mie prochaine Communication ce qu'il meresleàdire sur mes autres observations, je crois devoir signaler dès aujourd'hui les essais que je viens de faire pour déterminer la position del'équateur solaire. Dans une Note du 16 août, il a été fait mention de deux couj)les de raies c. r.., liSo, 2- JcmrJ.T,-. (T XCl, N" I !.) 87 Fif;. 3. i ( G6o ) qui présenteiil des différences d'écart pai-faiteineiU accusées quand on fait varier la position de l'image solaire sur la fente. » Il faut dire ici que les dessins accompagnant le texte ne sont pas bien réussis et ne peuvent donner une juste idée de la netteté du phénomène. » Voici comment a été faite l'expérience aux premiers jours d'octobre. Les deux extrémités du diamètre horizontal de l'image solaire étant amenées successivement sur le milieu de la fente, j'ai déterminé le moment de la journée où, en faisant passer l'image d'une position à l'autre, les deux inter- valles n'éprouvaient aucune variation. J'ai trouvé decelte manière que l'axe de rotation du Soleil était parallèle à rhoi>izon à i''45'°. » Le miroir dont je me sers se trouvant au sud de l'appareil speclrosco- piqué, je détermine la relation de l'image solaire en calculant pour i''45"' la position du diamètre qui, à midi, était parallèle à l'horizon. Soient x l'angle que fait ce diamètre avec le plan horizontal à l'heure « exprimée en degrés à partir de midi, >, la latitude du h'eu et o la déclinaison ; je trouve entre ces quantités la relation fcos).±sin5) sina tanga? ( I ijz sin^ cos). ) — sin). cosâ' qui donne, pour le 2 octobre, à Paris, x = G6°. De là on conclut, en tenant compte des effets du miroir, de l'objectif servant à projeter, des objectifs de l'appareil, que le diamètre de l'équateur solaire fait avec le diamètre parallèle à l'horizon à midi un angle de 24°. D'après les Tables du V. Sec- chi, cet angle est de 26°. Une différence de 2° n'a pas lieu de surprendre dans un premier essai, auquel je n'attachais d'autre importance que de mettre à l'épreuve une méthode nouvelle pour déterminer directement la direction de l'équateur solaire. Je me propose de continuer ces études à Nice, en variant mes expériences de toutes manières, ce qui me permettra de contrôler les résultats obtenus. » ANALYSE MATHÉM ATiQUi;. — Principes d'un calcul algébrique qui contient, comme espèces parliculièreSj le calcul des quantités imaginaires et des qunternions ( ' ). Note de M. Lipsciiitz. (Extrait d'une Lettre adressée à M. Hermile.) « J'introduis une série de symboles, qui seront appliqués aux quanti- tés réelles comme facteurs, et je suppose que le signe négatif d'une quantité (') Voir Comptes rendus, icance da 11 octolire ifciSo, |). 619. (66f ) réelle puisse être attribué au symbole r('S|M'clif. En y joignant -t- i et — i,je dénote le nombre 2" de symboles comme il suit, où les indices d'nn symbole diffèrent entre eux, et où, par nue permutation quelconque des indices, le symbole se change en lui-même 011 dans le même symbole pris négativement, selon que la pernuitation est réductible à un nombre pair ou imj)air de changements de deux indices. Après avoir multiplié les 2"~' équations du système formulé auparavant par les sym- i)olcs Il '|2' ••■» '1?.../)) •••) '.>3...7! •••) dont les indices correspondent aux indices des facteurs de x,, je les ajoute ensemble et j'observe que la constitution des expressions permet de repré- senter la somme à gauche comme un produit symbolique, dont le facteur premier a la forme I + ?12^I2 + • ■ • + ')23.../)^-l23...p + • • ^~ '2 3...i7''23...i? el le facteur second a la forme où le résultatdela multiplication de deux symboles dépeiul de l'arrange- ment des facteurs et s'exprime linéairement à l'aide des symboles introduits par un système de règles déterminées. Pareillement ou pourra représenter la somme à droite comme un produit dont le facteur premier a la forme et le facteur second la forme 1 'i2'>l2 — • • ■ '123. ../<'■ 123. ../! + ■ • ■~^ '23...'7''23...7~l~- ■ •' où les règles de la multiplication des symboles seront déterminées aussi. Le premier système de règles est le suivant : 'l2'l2^ — ') 'l2:l'i...p'{2 ^^ '3-4...pt ':H .../> ' I 2 = ' I 2.1 4...p> 'a*...?, I ' I 2 ^^ ^23 ...?» le second système, celui-ci : '|2'|2^^^ — ^1 'l 2'l2:) l.../) — - — h'i...pi '{ 2'aJ ../J ^^ 'l 23 'I.../7) ' f 2 '3 1 ...?,l '-23. ..q' » Les deux systèmes présentent les mêmes règles pour la nudtiplication ( 662 ) de deux symboles à deux indices : ^ab^ab ~^ ' ? ^ab^bc — ^ac^ *ab'cd — 'abcd' » De plus, le premier système indique le résultat de la uiultiplicalion d'une série quelconque de symboles à deux indices, pourvu qu'en les asso- ciant on marclie de gauche à droite; le secoiid système indique le résultat de la multiplication de la même série de symboles, pourvu qu'en les asso- ciant on marche de droite à gauche, et les deux résultats coïncident. C'est pourquoi il est permis d'exprimer chaque symbole, par exemple iabcJeO comme le produit des symboles à deux indices, l'ordre des indices restant le même : hibcde/^ 'ab'cd'cf- » En outre, pour la multiplication de deux symboles quelconques on auia la règle lahcdcf 'a'O'c'd't'J' — 'ab ' ca '<■/ 'a' 6' 'e'i/' 't'/' ) par laquelle se trouve remplie la loi associative de Hamilton. » Après avoir réduit la nuiltiplication des symboles quelconques à la multiplication des symboles à deux indices, il m'est venu l'idée que l'on peut aller plus loin et représenter chaque symbole à deux indices comme le produit de deux signes primitifs. Par là on réussit à exprimer les 2"' sym- boles à l'aide de n signes primitifs A,, A'j, . . ., X„. >> A cet elfet, je suppose les équations 'ab = '''a"bi 'ba = ''i",!- Alors se présentent nécessairement les règles l'b^u^ — l'a^bi ''aKbKanb= — ', i'„^'b^'b^'c= — ^'a^':'i de plus, on a » Maintenant la multiplication des symboles s'exécute par la multiplica- tion des signes primitifs, et pour celle-là il y a seulement ces deux règles, que la transposition de deux signes primitifs voisins différents entraîne l'apposition du facteur — i , et cjue deux signes primitifs voisins égaux doi- vent être chassés et remplacés par le facteur — i, M Les signes primitifs forment une série continuelle qui passe de /z = 2 à une valeur de n quelconque. Pour n = 2, le symbole i est scindé en deux, et l'on a les quatre unités ( G63 ) Pour n — 3, on a les huit unités du calcul des quaternions ; — 1, —i = /.:J-,, —j—kji.;,, —k=kji.,. Pour « = 4i '' y i^ Isî^ seize unités — I, — /|o=A\A-3, .... — 'r;!:n ^ "2"i^'!""i, » Passons à notre équation pour le cas général et posons L = 1 4- /•, /^-J,,, +...+ /?•,/•,... y$>).,o.../,4-...+ /:-J-3...Z-,/),,,..,^ H-..., A. :^^^ ce , -j- /r I k o if 2 "^ ... -t- A* I kf^ Xf^ , Y = j, + X-, k.r. + . . . -h /■, /„ r„. Parlant, nous avons l'équalion LX = Yf.,. » JMainIcnaiit la composition de lieux transformations de la sonniic cc'^^ 4-... + .r,^ en elle-même peut être représentée par une multi|)licalion. Soient données — quantités réelles [7.aj, à l'aide desquelles on formera une transformation de Ui somma j'1 -{-... -\- j-J; d ms la somme sj -H. . . + £|. Supposons q\ie par la substitution de [j- à 1, de j- à x, de z à j-, on ait M pour L, M, pour L,, Y pour X, Z pour Y; il vient l'équation MY = ZAI,. )/ Après avoir multiplié l'équation précédente par le facteur M, en con- séquence de la loi associative, on tire de l'équation en question MLX = ZiM,r,. » Dans notre système, à une expression L correspond l'expression con- juguée oùl'ordiedes signes primitifs est l'inverse. Alors le produit LL' devient égal au déterminant \1, qui est une somme de 2"~' carrés. En dénotant ( eeft ) par M' l'expression conjuguée à l'expression M, au produit LM est conjugué le produit M'L', et le produit LMM'L' a la valeur réelle AXA[/.. » Si je ne niesuis pas trompé, l'introduction des signes primitifs contri- bue à éclMircir la théorie des quantités imaginaires et desquaternions, parce qu'elle est tirée de l'algèbre des quantités réelles sans aucun tâtonnement. » ANALYSIi MATHÉMATIQUE. — Sur Ics équatioHS algébriques {*). Noie de M. E. West, présentée par jM. Yvon Villarceau. « Les coefficieiils de l'équalion résolvante (6) sont des fondions transcen- dantes des cocftjcicnis de l'équation proposée; mais, si, au lieu de prendre pour incoiniue auxiliaire la quantité a, on prend une fonction de cette quantité choisie convenablement, on peut foire que les relations des coef- ficients de l'équation i)roposée et de la résolvante soient algébriques. « Pour cela, en jiortant les diverses valeurs de l'expression (g) de la racine X dans l'équation (5), ou, ce qui revient au même, dans les expres- sions des puissances semblables, telles que (lo) p,-x'; + X'i-H... + x;, la somme P„ étant donnée en fonction des coefficients de l'équation (i) par les formules de Newton, on aura à former la puissance n'™° de polynômes tels que )) Ici il faut avoir recours aux notations de Wronski; j'adopterai, comme lui, la notation des factorielles, c'est-à-dire que je ferai généralement ce qui donne, pour le produit des p premiers nombres, (il)' i''i' = i.2.3.. p. Quant à l'expression de la puissance n"'""' du polynôme rt -+- ^ -4- . . . + 1, I, o,79?.9 0,4635 » » » » o,84ti 0,5941 0,3459 » » » 0,8753 0,6776 0,4788 0,2776 » » 0,8950 0,7306 0,5647 0,3988 0,23 18 l> 0,9106 0,7694 0,6282 0,4859 0,3435 0,2011 0,9223 0,7988 0,6741 0,5494 0,4247 o,3ooo '74' 0,9317 0,8212 0,7106 0,6000 0,4894 0,3776 0,2656 o,i54i » Le procédé que j'ai employé pour mettre en évidence les formes vibra- toires des pellicules, sans être d'une grande précision relativement aux mesures, est néanmoins si délicat, par suite de l'extrême sensibilité de ces lames minces, qu'il permet de constater les effets dus à la variation d'épais- seur d'une pellicule pendant la durée d'une expérience de deux ou trois minutes, et même d'évaluer numériquement cette diminution d'épaisseur. » Lorsque l'on compare les formes vibratoires des surfaces liquides cir- culaires, de nature quelconque, à celles des pellicules savonneuses, on trouve des lois identiques pour les deux phénomènes. L'expérience montre seulement que la largeur des zones est environ six fois plus petite sur les liquides que sur les pellicules. » ( 669) CHIMIE MINÉRALE. — Sur la présence du cérium dans le terrain houiller du bassin de Saint- Etienne. Note de M. 3Iayençon, présentée par M. Bous- singault. (Extrait.) « Dans le cours de recherches sur les produits minéralogiques formés dans les mines incendiées des environs de Saint-Etienne, recherches que j'ai communiquées à l'Académie ( ' ), j'ai observé des réactions indiquant la présence du cérium. , » Ainsi, en électrolysant certaines solutions, particulièrement celles qui contiennent des fluorures, j'ai obtenu sur le fil négatif de platine un dépôt métallique brun. Ce dépôt s'oxyde promptement et devient blanc jaunâtre. En plongeant le fil dans de l'eau froide, l'oxydation se fait lentement, sans qu'on voie se dégager aucune bulle d'hydrogène; en le plongeant dans de l'eau au-dessus de 90°, il seproduit une effervescence rapide d'hydrogène. J'ai conclu de cette dernière expérience que j'étais en présence d'un métal de la deuxième section, très probablement le cérium. » J'ai été assez heureux pour découvrir ce même corps en place, dans les déblais de puits de mines, notamment au puits Devilaine, à Montrembert, et plus abondamment au nouveau puits Ferouillat, près de la Béraudière. Use trouve surtout dans^certains rognons lithoïdes de fer carbonate ; quelques- uns de ces rognons présentent au centre un noyau d'aspect particulier, noir à cassure conchoïde, ou gris. Ces noyaux rayent le verre, mais n'étincelient pas au briquet. C'est là surtout que se trouve le cérium. Les corps avec les- quels il est combiné ne me sont pas encore assez connus, mais la présence du carbonate de cérium ne me paraît pas douteuse. » Je décris, dans mon Mémoire, la méthode que j'ai adoptée pour séparer le cérium des corps qui l'accompagnent, et parmi lesquels se rencontrent vraisemblablement le didyme et le lanthane. » PALÉONTOLOGIE. — Sur un Reptile très perfectionné, trouvé dans le terrain permien. Note de M. A. Gaudry, présentée par M. Alph. Milne-Edwards. « M. Roche, directeur des usines d'Igornay, auquel en doit déjà plusieurs découvertes de curieux fossiles, vient de trouver dans le permien un nouveau genre de Reptile. Il en a fait don au Muséum de Paris. La (') Comptes rendus, 18 février 1878. (670) bête d'Igornay est le plus parfait des animaux qui aient encore été rencontrés dans les terrains primaires de la France; je propose de l'appeler Stereoracliis dominans. » Dans \e Stereorachis, les vertèbres présentent un contraste frappant avec celles des Reptiles des mêmes gisements. Tandis que, chez V Aclinodon et VEuchyrosaiirus, les centrums sont composés d'une partie médiane ou bypo- centrum et de deux pleurncentrums non soudés, chez le Stereorachis les centrums sont en un seul morceau qui adhère à l'arc neiiral ; la colonne vertébrale a donc acquis beaucoup plus de solidité : c'est ce qui m'a fait imaginer le nom de Stereorachis {'). Il faut toutefois noter que les centrums des vertèbres étaient encore extrêmement creux; leurs faces antérieure et postérieure étaient tellement concaves, qu'elles formaient deux cônes unis bout à bout; je ne voudrais même pas assurer qu'il n'y avait pas une per- foration établissant la continuité de la notocorde : c'est un état analogue à celui de beaucoup de Poissons. » Le nouveau genre trouvé par M. Roche présentait une autre marque de supériorité sur les Reptiles qui vivaient avec lui. Son humérus avait dans la partie dislale un canal neuro-artériel. Déjà, dans VEuchyrosniirus, j'avais signalé des rudiments d'arcade indiquant une tendance à la for- mation de ce canal; dans le Stereorachis, cette formation a été achevée. Lorsqu'on voit que, outre le canal neuro-artériel, l'humérus avait son épi- trochlée et son épicondyle élargis comme chez les animaux dans lesquels les muscles supinateurs et pronateurs ou les muscles extenseurs et fléchis- seurs ont un grand développement, on est porté à penser que le vieux quadrupède d'Igornay avait des bras plus perfectionnés que ceux des Reptiles actuels. » Le Steteorachis devait être un animal carnassier d'assez grande taille : une de ses mandibules, bien qu'un peu brisée, mesure'' o™, 18. Les mâ- choires inférieure et supérieure sont armées de dents coniques, profon- dément enfoncées dans les alvéoles; leur coupe est à peu près ronde; elles sont lisses en dehors, à^striicture rayonnée dans l'intérieur; celles qui sont en avant sont plus fortes que les autres; une dent inférieure a une cou- ronne haute de o", oSa; une dent supérieure, dont la pointe est malheu- reusement cassée, devait avoir au moins o™,o4o. Il y a un entosternum qui rappelle les Labyrinthodontes; il est très large dans son premier tiers et rétréci en arrière ; il a o™, 1 5o de longueur. A côté se trouve une grande (') STEpeôç, solide; pâ/iç, colonne vertébrale. J'ai supprimé un h ihns Slereornc/iis, parce qu'on a l'habitude d'écrire rachis et non rhachis. ( 67. ) plaque osseuse à peu près quadrilatère, longue de o"", i4o sur o",o5o de large; je suppose qu'elle est riioinologue du coracoïde et de l'omoplate. Il y a aussi un os courbe que je crois l'homologue du grand os des Poissons regardé par M. Kitclieu Parker comme une clavicule (épisteruum des Reptiles ganocéphales). Je dois signaler encore de longues côtes arquées, formées de deux pièces unies bout à bout, un gros coprolite, des os de la tête à surface rugueuse et des écailles dures, brillantes, très fines, longues, aciculées, comme dans V Jrchecjosaurus et V Acl'uiodon. 11 A certains égards, le Stereorachis marque des affinités avec les Ganocé- phales et avec les Labyrinthodontes. A d'autres égards, il montre des ten- dances vers certains genres du permien de Russie et du trias de l'Afrique australe, sur lesquels M. Richard Owen a fait d'admirables recherches et pour lesquels il a proposé le nom de Tliéiiodonles. Peut-être se rapproche- t-il encore davantage des animaux de l'Amérique du Nord, tels (\vl Empe- docles, Clepifdrops, Diineirodon, rangés par M. Cope dans son grotipe des Pélycosauriens; mais jusqu'à présent je ne connais pas de genre avec lequel on puisse l'identifier. C'est une chose curieuse de trouver des Reptiles si nombreux et si variés dans les terrains primaires, qui pendant longtemps ont paru aux paléontologistes en être presque dépourvus. La découverte dans le permien d'un Reptile perfectionné comme le Stereorachis ou comme ceux que M. Cope a dernièrement signalés en Amérique en fait prés;iger d'autres; ces animaux sont assez loin de l'état initial des Reptiles pour faire supposer qu'avant eux il y a eu de longues générations d'ancéires et qu'un jour sans doute on rencontrera leurs restes jusque dans le dévonien. » PALÉONTOLOGIE. — Sur l'existence d'un Reptile du type Ophidien dans les couches à Ostrea columba des Churentes. Note de M. H.-E. Sauvage, présentée par M. Alph. Milne-Edwards. « Le type Ophidien, dont le maximum de développement est à l'époque actuelle, semblait apparaître à la base des terrains tertiaires par les Pa- leophis et les Paleryx découverts par Owen dans l'argile de Londres. Les Serpents fossiles n'étaient, du reste, connus que par quelques rares espèces trouvées à Sheppey, dans les phosphorites du Quercy et dans le terrain miocène de Sansan. )i Gervais avait figuré, mais sans lui imposer de nom, une vertèbre d'Ophidien provenant des grès qui, à l'île d'Aix, sont au-dessus des argiles lignitifères crétacées. Depuis, M. ïrémaux de Rochebrune a recueilli dans ( 672 ) l'étage carentonien, sables à Osliea columba de la forêt de Basseau, dans la Charente, des vertèbres qui permettent d'affirmer la présence du type Serpent dès l'époque cénomauienne. » Ces vertèbres, appartenant à la région moyenne du corps, ont o™,oi3 de haut, o'",oi4 de longueur et indiquent un animal d'environ 3". La longueur égale la largeur prise au niveau de la zygapophyse costale, de telle sorte que la vertèbre est forte et trapue. Le condyle articulaire est supporté par un col très court; la cavité d'articulation est circulaire, ainsi qu'on le remarque chez les Boédoniens. Le canal neural est étroit comme chez les Crotaliens, et sa coupe est triangulaire. La face antérieure est large, la diapophyse et le zygosphène faisant peu de saillie. Comme chez les Typhlopiens, la parapophyse est réduite à un tubercule peu marqué, qui, par une ligne saillante, va rejoindre la diapophyse; la zygapophyse est inclinée de haut en bas, d'avant en arrière et de dehors en dedans. Les Boas et'les Pythons ont le tubercule d'insertion de la côte placé très près du bord antérieur du centrum; il en est de même chez le Serpent de la craie; en examinant en dessus la vertèbre, le tubercule costal apparaît immédiatement en dehors et un peu en arrière de la diapophyse, rappelant ce que l'on voit chez l'Achrocorde. Le processus de la neurépine se réunit à la diapophyse par une ligne peu excavée. La neurapophyse est robuste, la neurépine est large, assez élevée, aplatie à son bord supérieur, qui devait donner insertion à un puissant ligament ; celte neurépine occupe la plus grande longueur du centrum, comme chez les Crotaliens. La face inférieure du centrum est aplatie, ce qui rappelle la vertèbre des Amphisbœniens ; on constate également l'absence de tout tubercule hypapophysal, comme chez les Typhlopiens, qui, on le sait, sont le passage des Ophidiens aux Sauriens. M Le Serpent de la craie, le plus ancien, jusqu'à présent, des Ophidiens connus, présente des analogies trop multiples pour qu'il soit possible de le rapporter à lune plutôt qu'à l'autre des grandes divisions que l'on admet pour les Serpents actuels; il indique dès l'époque cénomanienne l'existence d'un genre tout particulier, que nous proposons de nommer Simoliopliis, donnant à l'espèce la dénomination de S. Bochebrimi, du nom du zélé naturaliste à qui est due la découverte de ce type intéressant. » M. E. Delaurier adresse une Note relative à sa « machine frigo- calorifique ». La séance est levée à 4 heures un quart. J. B. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉA.NCE DU MARDI 26 OCTOBRE 1880. PRÉSroENCE DE M. UTJRTZ. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — De l'atténuation du virus du choléra des poules ; par M. L. Pastecr. « Des divers résultats que j'ai eu l'honneur de communiquer à l'Aca- démie sur l'affection vulgairement appelée choléra des poules^ je prends la liberté de rappeler les suivants : » 1° Le choléra des poules est une maladie virulente au premier chef. » 2° Le virus est constitué par un parasite microscopique qu'on multi- phe aisément par la culture, en dehors du corps des animaux que le mal peut frapper. De là la possibilité d'obtenir le virus à l'état de pureté par- faite et la démonstration irréfutable qu'il est seul agent de maladie et de mort. » 3° Le virus offre des virulences variables. Tantôt la maladie est suivie delà mort; tantôt, après avoir provoqué des symptômes morbides d'une intensité variable, elle est suivie de guérison. » 4° Les différences que l'on constate dans la puissance du virus ne sont pas seulement le résultat d'observations empruntées à des faits naturels : l'expérimentateur peut les provoquer à son gré. C. R., i88o, 2' Semestre. (T. XCI, N" !7.) 89 (674) » 5° Comme cela arrive, en général, pour toutes les maladies virulentes, le choléra des poules ne récidive pas, ou plutôt la récidive se montre à des degrés qui sont en sens inverse de l'intensité plus ou moins grande des premières atteintes de l'affection, et il est toujours possible de pousser la préservation assez loin pour que l'inoculation du virus le plus virulent ne produise plus du tout d'effet. » 6° Sans vouloir rien affirmer présentement sur les rapports des virus varioleux et vaccinal humains, il est sensible par les faits précédents que, dans le choléra des poules, il existe des états du virus qui, relativement au virus le plus virulent, font l'office du vaccin humain relativement au virus varioleux. Le virus vaccin proprement dit donne une maladie bénigne, la vaccine, qui préserve d'une maladie plus grave, la variole. Pareillement, le virus du choléra des poules présente des états de virulence atténuée qui donnent la maladie et non la mort, et dans de telles conditions que, après guérison, l'animal peut braver l'inoculation d'un virus très virulent. La différence est grande cependant, à certains égards, entre les deux ordres de faits, et il n'est pas inutile de remarquer que, sous le rapport des connais- sances et des principes, l'avantage est du côté des études sur le choléra des poules : tandis qu'on discute encore sur les relations de la variole et de la vaccine, nous avons la certitude que le virus atténué du choléra dérive du virus très virulent propre à cette maladie, qu'on passe directement du premier de ces virus au second, en un mot, que leur nature fondamentale est la même. » Le moment est venu de m'expliquer sur l'assertion capitale qui faille fond de la plupart des propositions précédentes, à savoir qu'il existe des états variables de virulence dans le choléra des poules : étrange résultat assurément, quand on songe que le virus de cette affection est un orga- nisme microscopique qu'on peut manier à l'état de pureté parfaite, comme on manie la levure de bière ou le mycoderme du vinaigre. Et pourtant, si l'on considère de sang-froid cette donnée mystérieuse de la virulence variable, on ne tarde pas à reconnaître qu'elle est probablement commune aux diverses espèces de ce groupe des maladies virulentes. Où donc est l'unicité dans l'un ou l'autre des fléaux qui composent ce grou|)e? Pour ne citer qu'un exemple, ne voit-on pas des épidémies de variole très graves à côté d'autres presque bénignes, sans que les différences puissent être attri- buées à des conditions extérieures, de climat ou de constitution des indi- vidus atteints? Ne voit-on pas également les grandes contagions s'éteindre peu à peu pour reparaître plus tard et s'éteindre de nouveau? (675) » La notion de l'existence d'intensités variables d'un même virus n'est donc pas faite, à la rigueur, pour surprendre le médecin ou l'homme du monde, quoiqu'il y ait un immense intérêt à ce qu'elle soit scientifiquement établie. Dans le cas particulier qui nous occupe, le mystère apparaît surtout dans cette circonstance que, le virus étant un parasite microscopique, les variations dans sa virulence sont à la merci de l'observateur. C'est ce que je dois établir avec rigueur, » Prenons pour point de départ le virus du choléra dans un état très virulent, le plus virulent possible, si l'on peut ainsi dire. Antérieurement, j'ai fait connaître un curieux moyen de l'obtenir avec celte propriété. Il consiste à aller recueillir le virus dans une poule qui vient de mourir, non de la maladie aiguë, mais de la maladie chronique. J'ai fait observer que le choléra se présente quelquefois sous cette dernière forme. Les cas en sont rares, quoiqu'il ne soit pas très difficile d'en rencontrer des exemples. Dans ces conditions, la poule, après avoir été très malade, maigrit de plus en plus et résiste à la mort pendant des semaines et des mois. Lorsqu'elle périt, ce qui a lieu peu de temps après que le parasite, localisé jusque-là dans certains organes, a passé dans le sang et s'y cultive, on observe que, quelle qu'ait été la virulence originelle du virus au moment de l'inoculation, celui qu'on extrait du sang de l'animal quia mis un si long temps à mourir est d'une virulence considérable, qui tue ordinairement dix fois sur dix, vingt fois sur vingt. » Cela posé, faisons des cultures successives de ce virus, à l'état de pureté, dans du bouillon de muscles de poule, en prenant chaque fois la semence d'une culture dans la culture précédente, et essayons la virulence de ces cultures diverses. L'observation démontre que cette virulence ne change pas d'une manière sensible. En d'autres termes, si nous convenons que deux virulences sont identiques lorsque, en opérant dans les mêmes conditions sur un même nombre d'animaux de même espèce, la proportion de la mortalité est la même dans le même temps, nous constaterons que pour nos cultures successives la virulence est la même (*). (') L'égalité dans la virulence, étant ainsi définie, ne doit pas être considérée comme une donnée absolue, parce qu'elle se trouve fonction du nombre des animaux inoculés. Que la mortalité soit la même dans deux séries de dix animaux, notre convention nous invite à dire que la virulence est la même pour les deux virus inoculés; une différence aurait pu s'accuser si l'on eût opéré, non sur deux séries de dix animaux, mais sur deux séries de cent. Que deux virus, inoculés chacun séparément à cent poules, fournissent des mortalités de soixante sujets dans un cas et de cent dans l'autre : l'épreuve, reprise sur dix, et dix (676 ) » Dans ce que je viens de dire, j'ai passé sous silence la durée de l'in- tervalle d'une culture à la culture voisine, ou, si l'on veut, la durée de l'intervalle d'un ensemencement à l'ensemencement suivant, et son influence possible sur les virulences successives. Portons notre attention sur ce point, quelque minime que paraisse son importance. Pour un intervalle d'un à huit jours, les virulences successives n'ont pas changé. Pour un intervalle de quinze jours, même résultat. Pour un intervalle d'un mois, de six semaines, de deux mois, on n'observe pas davantage de changement dans les virulences. Toutefois, à mesure que l'intervalle grandit, on croit saisir parfois, à cer- tains signes de peu de valeur apparente, comme un affaiblissement du virus inoculé. Par exemple, la rapidité de la mort, sinon la proportion dans la mortalité, subit des relards. Dans les diverses séries inoculées, on voit des poules qui languissent, très malades, souvent très boiteuses, parce que le parasite, dans sa propagation à travers les muscles, a atteint ceux de la cuisse ; les péricardites traînent en longueur; des abcès apparaissent autour des yeux; enfin le virus a perdu, pour ainsi dire, de son caractère foudroyant. Allons donc encore au delà des intervalles précités, avant la reprise et le renouvellement des cultures. Portons leurs durées à trois, à quatre, à cinq, à huit mois et plus, avant d'étudier la virulence des déve- loppements du nouvel être microscopique. Cette fois, la scène change du tout au tout. Les différences dans les virulences successives, qui jusque-là ne s'accusaient pas ou qui s'accusaient d'une manière douteuse, vont se traduire maintenant par des effets considérables. » Avec de tels intervalles dans les ensemencements, il arrive que, à la reprise des cultures, au lieu de virulences identiques, c'est-à-dire de morta- lité de dix poules sur dix poules inoculées, on tombe sur des mortalités descendantes de neuf, huit, sept, six, cinq, quatre, trois, deux, une sur dix, et quelquefois même la mortalité est absente, c'est-à-dire que la maladie se manifeste sur tous les sujets inoculés et que tous guérissent. En d'autres termes, dans un simple changement du mode de culture du parasite, dans le seul fait d'éloigner les époques des ensemencements, nous avons une poules seulement, pourra conduire, même dans plusieurs expériences successives, à l'égalité des virulences, si l'on s'en tient à notre convention sur la manière d'évaluer cette égalité. Or, nous voyons qu'en réalité elles différeraient dans les rapports de 60 à 100. Toutefois, il faut adopter une convention, parce que, dans ce genre d'études, on est forcément limité par la convenance de ne pas pousser trop loin le nombre des victimes et de ne pas exagérer outre mesure la dépense toujours très grande de ces expériences. (677) méthode pour obtenir des virulences progressivement décroissantes, et finalement un vrai virus vaccinal, qui ne tue pas, donne la maladie bénigne et préserve de la maladie mortelle. » Il ne faudrait pas croire que pour toutes ces atténuations les choses se passent avec une fixité et une régularité mathématiques. Telle culture qui attend depuis cinq ou six mois son renouvellement peut montrer une virulence toujours considérable, tandis que d'autres de même origine seront déjà très atténuées après trois ou quatre mois d'attente. Nous aurons bientôt l'explication de ces anomalies, qui ne sont qu'apparentes. Souvent même il y a comme un saut brusque d'une virulence encore fort grande à la mort du parasite microscopique et pour un intervalle de peu de durée : en passant d'une culture à la suivante, on est surpris par l'im- possibilité de tout développement ; le parasite est mort. La mort du pa- rasite est d'ailleurs une circonstance habituelle et constante toutes les fois qu'avant la reprise des cultures on laisse s'écouler un temps suf- fisant. » Et maintenant, l'Académie connaît le véritable motif du silence dans lequel je me suis renfermé et pourquoi j'ai réclamé la liberté d'un délai avant de l'informer de ma méthode d'atténuation. Le temps était un élé- ment de ma recherche. » Au cours des phénomènes, que devient donc l'organisme microsco- pique? Change-t-il de forme, d'aspect, en changeant de virulence d'une manière aussi profonde? Je n'oserais pas affirmer qu'il n'existe pas cer- taines correspondances morphologiques entre le parasite et les virulences diverses qu'il accuse, mais je dois avouer qu'il m'a été jusqu'ici impossible de les saisir et que, si elles se montrent réellement, elles disparaissent, pour l'œil armé du microscope, devant la petitesse si grande du virus. Les cultures sont pareilles pour toutes les virulences. Si l'on croit parfois aper- cevoir de faibles changements, ils semblent bientôt n'être qu'accidentels, car ils s'effacent ou se produisent en sens inverse dans des cultures nou- velles. » Ce qui est digne de remarque, c'est que, si l'on prend chaque variété de virulence comme point de départ de nouvelles cultures successives Itiites à intervalles rapprochés, la variété de virulence se conserve avec son in- tensité propre. S'agit-il, par exemple, d'un virus atténué qui ne tue plus qu'une fois sur dix, il garde cette virulence dans ses cultures si les inter- valles des ensemencements ne sont pas exagérés. Chose également intéres- sante, quoiqu'elle soit dans le sens général des observations précédentes, (678 ) un intervalle d'ensemencement qui suffit pour faire périr un virus atténué respecte un virus plus virulent qui peut bien en être atténué de nouveau, mais qui n'en meurt pas nécessairement. » Au point où nous sommes arrivés, une importante question se pré- sente, celle de la cause de la diminution de la virulence. » Les cultures du parasite se font nécessairement au contact de l'air, parce que notre virus est un être aérobie et qu'à l'abri de l'air son dévelop- pement n'est pas possible. Il est donc naturel de se demander tout d'abord si ce ne serait pas dans le contact de l'oxygène de l'air que réside l'in- fluence affaiblissante de la propriété de virulence. Ne se pourrait-il pas que le petit organisme qui constitue le virus, restant abandonné en présence de l'oxygène de l'air pur, dans le milieu de culture où il vient de se mul- 'tiplier, subisse quelques modifications qui se montreraient permanentes quand on soustrairait l'organisme à l'influence modificatrice? On peut, il est vrai, se demander en outre si quelque principe de l'air atmosphérique, autre quel'oxygène, principe chimique ou fluide, n'interviendrait pas dans l'accompUssemenl du phénomène, dont l'incomparable étrangeté autorise toutes les suppositions. » 11 est aisé de comprendre que la solution de ce problème, au cas où elle relèverait de notre première hypothèse, celle d'une influence de l'oxy- gène de l'air, est assez facilement accessible à l'expérience : si l'oxygène de l'air, en effet, est l'agent modificateur de la virulence, nous pourrons vrai- semblablement en avoir la preuve par les effets de la suppression de sa présence. » A cette fin, pratiquons nos cultures de la manière suivante. Une quantité convenable de bouillon de poule étant ensemencée-par notre virus très virulent, remplissons-en des tubes de verre aux deux tiers, aux trois quarts, etc., de leur volume; puis fermons ces tubes à la lampe d'émailleur. A la faveur de la petite quantité d'air restée dans le tube, le développement du virus va commencer, circonstance qui se traduit pour l'œil par un trouble croissant du liquide; le progrès de la culture fait peu à peu dispa- raître tout l'oxygène contenu dans le tube. Alors le trouble tombe, le virus se dépose sur les parois et le liquide de culture s'éclaircil. Il faut deux ou trois jours pour que cet effet se produise. Le petit organisme est désormais à l'abri du contact de l'oxygène et il restera'dans cet état aussi longtemps que le tube ne sera pas ouvert ('). Que va-t-il advenir cette fois de sa viru- (') Avec le temps l'aspect des tubes fermés change beaucoup, en ce sens qu'après leur (679 ) lence ? Pour plus de sûreté dans notre étude, nous aurons préparé un grand nombre de tubes pareils, et simultanément un nombre égal de flacons de la même culture, mais librement exposés au contact de l'air pur. Nous avons dit ce qu'il advient de ces cultures exposées au contact de l'air ; nous savons qu'elles éprouvent une atténuation progressive de leur virulence : nous n'y reviendrons pas. Parlons seulement des cultures' en tubes fermés, à l'abri de l'air. Ouvrons-les, l'un, après un intervalle d'un mois, et après avoir fait une culture par ensemencement d'une portion de son contenu essayons- en la virulence, l'autre après un intervalle de deux mois, et ainsi de suite pour un troisième, un quatrième, etc., tube, après des intervalles de trois, de quatre, de cinq, de six, de sept, de huit, de neuf, de dix mois. C'est là que je me suis arrêté pour le moment. Il est remarquable, l'expérience le prouve, que les virulences sont toujours semblables à celle du début, à celle du virus qui a servi à préparer les tubes fermés. Quant aux cultures exposées à l'air, on les trouve mortes ou en possession des plus faibles virulences. » La question qui nous occuj)e est donc résolue : c'est l'oxygène de l'air qui affaiblit et éteint la virulence (' ). » Vraisemblablement, il y a ici plus qu'un fait isolé: nous devons être en possession d'un principe. On doit espérer qu'une action inhérente à agitation ils deviennent pres([ue limpides. Les granulations dans lesquelles se résolvent les premiers articles du développement initial prennent une réfringence pareille à celle de l'eau et ne troublent le liquide que d'une manière insensible. Sont-ce de véritables germes qu'on puisse comparer, par exemple, aux corpuscules germes de la bacléridie charbonneuse? Je ne le crois pas. Il n'est pas probable que notre |)arasite donne lieu à de véritables germes. S'il était suivi de germes, on comprendrait difficilement que, soit au contact de l'air, soit en tubes fermés, il perdît à la longue toute vitalité, toute faculté de reproduction. En outre, lorsqu'il y a germes véritables, ceux-ci supportent une température plus élevée que l'orga- nisme en voie de développement, sous sa forme d'articles. Rien de pareil n'a lieu pour le microbe du choléra des poules. Les vieilles cultures conservées au contact de l'air f je n'ai pas éprouvé encore les autres) périssent même à des lemjiératures inférieures à celles qui atteignent les cultures récentes. C'est un caractère habituel du groupe des microcoques. (') Puisque, à l'abri de l'air, l'atténuation n'a pas lieu, on conçoit que, si dans une cul- ture au libre contact de l'air (pur) il se fait un dépôt du parasite en quelque épaisseur, les couches profondes soient à l'abri de l'air, tandis que les superlicielles se trouvent dans de tout autres conditions. Cette seule circonstance, jointe à l'intensité de la virulence, quelle que soit, pour ainsi dire, la quantité du virus employé, permet de comprendre que l'atté- nuation d'un vase ne doit pas nécessairement varier proportionnellement au temps d'ex- position à l'air. ( 68o l'oxygène atmosphérique, force naturelle partout présente, se montrera efficace sur les autres virus. C'est, dans tous les cas, une circonstance digne d'intérêt que la grande généralité possible de cette méthode d'atténuation de la virulence, qui emprunte sa v'ertu à une influence d'ordre cosmique, en quelque sorte ('). Ne peut-on pas présumer dès aujourd'hui que c'est à cette influence qu'il faut attribuer, dans le présent comme dans le passé, la limitation des grandes épidémies? » Les faits que je viens d'avoir l'honneur de communiquer à l'Aca- démie suggèrent des inductions nombreuses, prochaines ou éloignées. Sur les unes et les autres, je suis tenu à une grande réserve. Je ne me croirai autorisé à les présenter au public que si je parviens à les faire passer à l'état de vérités démontrées. » PATHOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Étude expérimentale de l'action exercée sur l'agent infectieux, par l'organisme des moutons plus ou moins réfractaires au sang de rate; ce qu'il advient des microbes spécifiques, introduits directement dans le torrent circulatoire par transfusions massives de sang charbonneux. Note de M. A. Chauveac. « Que devient la bactéridie charbonneuse chez les sujets qui résistent à son influence destructive? Quelles modifications subit cet agent dans ses caractères zoologiques et physiologiques, dans ses propriétés infectantes ? En un mot, quelle est l'action de l'organisme doué de l'immunité sur le microbe spécifique du sang de rate? Deux sortes d'expériences ont été con- sacrées à l'étude de ces questions. Dans les unes, on a agi sur des animaux dont la résistance naturelle, renforcée par un certain nombre d'inoculations préventives, avait été ainsi élevée à un point plus ou moins rapproché du maximum, et l'on a injecté dans les veines une notable quantité de sang charbonneux frais, riche en bâtonnets. On a réalisé de cette manière des ( ') J'ai passé sous silence, dans cette Note, une question ardue dont l'étude m'a pris un temps considérable. Je m'étais persuadé (à vrai dire, je ne sais pourquoi) que tous les faits d'atténuation que j'observais s'expliqueraient, d'une manière plus conforme aux lois natu- relles, dans l'hypothèse de mélanges en proportions variables et déterminées de deux virus, l'un très virulent, l'autre très atténué, que par l'existence d un virus à virulence progressi- vement variable. Après mètre jiour ainsi dire acharné à la recherche d une démonstration expérimentale de cette hypothèse de deux seuls virus, j'ai fini par acquétir la conviction que telle n'était pas la vérité. ( ««' ) conditions de lutte entre un organisme ultra-réfractaire et un nombre pro- digieux d'agents infectants. Dans les autres expériences, on a pris, au con- traire, des animaux qui n'avaient subi aucune préparation , et l'on a cherché à les infecter, avec un très petit nombre d'agents charbonneux, par les procédés ordinaires de l'inoculalion sous-épidermique ou sous- dermique. C'est aux premières expériences que cette Note est consacrée. » Les Iransfusiom de sang charbonneux dont j'ai pu étudier les effets dans ces expériences ont été faites avec des quantités de sang qui ont varié entre iS'^'^ et 70*^'=. Le sang était recueilli avant la mort, ou peu de temps après, et injecté à l'état naturel. Dans une expérience, cependant, il avait été défibriné avant l'injection. Le nombre des bâtonnets introduits ainsi dans le sang des sujets d'expérience est prodigieux. D'après les estimations les plus modérées, il dépassait généralement 200 milliards (aooooo 000 000); une fois il a égalé 5oo milliards (Sooooooooooo); la plus faible quantité a été de 12 milliards (12000000000). » Huit sujets ont été consacrés à ces expériences de transfusion. Tous avaient déjà été inoculés plusieurs fois par les procédés habituels. Sur trois d'entre eux, en sus des inoculations à la peau, on avait fait une première injection intravasculaire avec une petite quantité (i") de sang charbon- neux riche en agents infectieux. Ces inoculations préalables étaient faites depuis plusieurs semaines ou même plusieurs mois sur cinq des sujets, dont la résistance naturelle au sang de rate avait pu être ainsi sensiblement ren- forcée. Sur les trois autres sujets, elles ne dataient que de quelques jours et n'avaient pu avoir grande efficacité. » Effets immédiats de la transfusion. — A peine le sang charbonneux est-il introduit dans la veine jugulaire que le sujet est pris d'une grande angoisse respiratoire : tète étendue; lèvres entr'ouvertes, écumantes; muqueuse buccale un peu cyanosée; expiration plaintive; mouvements du flanc pré- cipités; le pouls est également très accéléré; stupeur; évacuations alvines répétées, devenant diarrhéiques. Naturellement ces phénomènes sont d'au- tant plus marqués qu'on a injecté une plus grande quantité de sang infec- tieux. « Recherche des bâtonnets dans le sang. — Un quart d'heure après la transfusion, on peut trouver des bâtonnets dans le sang tiré d'un vaisseau de l'oreille, mais ils y sont rares. Dans tous les cas, sans exception, j'en ai vu le nombre inférieur de beaucoup à celui que j'aurais dû trouver si ces agents infectieux s'étaient mêlés régulièrement à la masse du sang. De deux C.R., 1880, 5- Semestre. (T. XCl, K» 17.) 9° ( 682 ) à six heures après l'injection, il n'est plus possible d'en rencontrer, même quand ils ont été introduits en nombre prodigieux. » Effets consécutifs. — Un des sujets a pris le sang de rate type. La mort est survenue en un peu moins de seize heures, c'est-à-dire avec une rapi- dité tout à fait exceptionnelle. L'autopsie a fait voir dans la rate et le sang de tous les vaisseaux des quantités vraiment incroyables de bâtonnets char- bonneux. C'était un des sujets sur lesquels les inoculations préventives n'avaient pas eu le temps d'exercer une influence sensible et celui de tous qui avait reçu la plus grande quantité de sang charbonneux (70'='^), mais non pas le plusd'agents infectants. » Un deuxième sujet, préparé à la résistance par cinq inoculations anté- rieures et qui avait reçu GS*^*^ de sang charbonneux, contenant l'énorme quantité de cinq cent milliards de bâtonnets, mourut encore plus rapide- ment, car il ne survécut guère que douze heures. Mais il ne succomba pas aux suites d'une infection charbonneuse vraie : les bâtonnets introduits dans le sang n'y ont pas proliféré. Ils se sont arrêtés et fixés dans les réseaux capil- laires, particulièrement ceux du poumon et de la rate, où on les retrouva à l'autopsie, en nombre paraissant bien petit, par comparaison avec celui qui existe dans les sujets morts de la vraie fièvre splénique. Sur cet animal, le sang ne montrait déjà plus de bâtonnets deux heures seulement après l'in- jection; il devait cependant en rester, car, après la mort, en faisant des re- cherchei répétées dans les caillots du cœur, on finit par en trouver quel- ques-uns, qui étaient gros et pâles. Ces bâtonnets, de même que ceux de la rate et du poumon, avaient conservé leurs propriétés infectieuses : le fait fut démontré par des inoculations d'essai. » Sur quatre autres sujets, les bâtonnets introduits dans le sang se sont comportés de la même manière, mais avec une variante, qui rend l'obser- vation de ces animaux particulièrement intéressante. Ceux-ci, après avoir survécu de quarante-six à cent heures, sont morts avec les symptômes d'une méningite causée par la prolifération toute locale des bactéridies fixées dans le réseau de la pie-mère. L'autopsie, sur deux de ces sujets, dont la survie n'avait été que de quarante-six et quatre-vingt-deux heures, permit de retrouver, mais avec la plus grande peine et après des examens multipliés, de rares baguettes dans quelques organes parenchymateux, poumon, foie ou rate. Impossible d'en rencontrer la moindre trace dans ces mêmes organes sur les deux autres sujets, dont la survie avait été plus longue. Ce n'est donc que dans la pie-mère que les bactéridies ont trouvé les conditions propres ( 683 ) à leur développement. L'autopsie, pratiquée immédiatement après la mort, montre ces bactéridies accumulées en grand nombre dans les vaisseaux et les gaines périvasculaires. Elles se présentent là avec des caractères parti- culicis fort remarquables : longues, infléchies, même contournées, elles semblent être en voie de se transformer en mycélium; on en trouve qui contiennent de véritables spores. L'inflammation que déterminent ces bactéridies se traduit par de larges ecchymoses étalées, pouvant couvrir en- tièrement la surface de l'encéphale et se prolonger, par la toile choroïclienne, sur les parois ventriculaires. On ne trouve de pus nulle part. Ces bactéridies de la pie-mère ont une grande activité infectieuse; elles font mourir rapi- dement les sujets d'essai auxquels on les inocule. Les inoculations faites comparativement avec le sang des autres régions du corps ont toutes échoué sans exception. » Enfln, les deux derniers sujets se sont rétablis complètement et four- nirent plus tard une excellente viande de boucherie, qui fut consommée à l'Ecole vétérinaire. » En résumé, voici ce qui arrive aux bactéridies charbonneuses intro- duites par transfusion du sang dans l'organisme des sujets réfractaires au sang de rate, quand la résistance de cet organisme est considérable et renforcée encore par de bonnes inoculations préventives: )) r° Les bâtonnets introduits dans l'appareil circulatoire ne tardent pas à disparaître du sang; quelques heures après la transfusion, il n'est plus possible d'en trouver. Après la mort, la recherche des bactéridies dans le sang est également infructueuse. Cependant, dans le cas de mort rapide, les caillots du cœur peuvent en contenir quelques-unes douées de leur ac- tivité infectieuse. » 2° Si les bâtonnets disparaissent du 'sang, ce n'est pas parce qu'ils s'y détruisent ; ils sont arrêtés d'abord dans le réseau capillaire des poumons, puis dans celui de quelques autres organes parenchymateux, où ils sont entraînés par le torrent de la circulation générale. On retrouve très faci- lement ces microbes dans le poumon et la rate, quand l'empoisonnement déterminé par la transfusion du sang charbonneux est rapidement mortel ; comme ceux des caillots du cœur, ils jouissent encore alors de leur vitalité et peuvent être inoculés avec succès. » 3° Quand l'animal survit plus de trois jours à cet empoisonnement, les bactéridies disparaissent alors du poumon et de la rate comme elles ont disparu du sang, et les sujets d'expérience peuvent recouvrer la santé. B 4° Ainsi, non seulement il ne se fait aucune prolifération bactéridienne ( 684 ) dans les milieux d'élection, la pulpe splénique, le sang, mais les bactéri- dies introduites par milliards dans ces milieux ne tardent pas à y être dé- truites, après avoir passé probablement par une série de phases d'activité infectieuse graduellement décroissante. » j° L'inaptitude de l'organisme à l'entretien de la vie bactéridienne n'est cependant pas complète; une région au moins fait exception : c'est la surface de l'encéphale. Les bactéridies entraînées et accumulées dans le réseau de la pie-mère peuvent y vivre et s'y développer, en produisant une inflammation mortelle. Mais le développement s'opère avec des caractères tout particuliers, élongation et inflexion des bâtonnets, ap- parition de spores : caractères qui tendent à se rapprocher de ceux de la prolifération bactéridienne dans les cultures artificielles, ou, après la mort, sous certaines conditions de température et de milieu, dans les organes et le sang des sujets qui succombent au vrai sang de rate. Ce sont des ca- ractères qui ne s'observent jamais penc/anf la nie sur ces derniers animaux ; la multiplication des bactéridies se fait toujours alors par scission en courts bâtonnets. » 6° L'activité infectieuse de ces bactéridies de la pie-mère est considé- rable et contraste avec la stérilité du sang des autres parties du corps. Nonobstant, d'après ce qui précède, on ne peut pas considérer comme absolument parfaite cette singulière réceptivité locale conservée dans un organisme doué de l'immunité générale. » MEMOIRES PRESENTES. ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations différentielles linéaires. Mémoire de M. Appell, présenté par M. Bouquet. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires : MM. Hermite, Puiseux et Bouquet.) « L'analogie entre les équations différentielles linéaires et les équations algébriques a été signalée depuis longtemps. Cependant il y a une partie des plus importantes de la théorie des équations algébriques qui n'a pas encore son analogue dans la théorie des équations différentielles linéaires, à savoir la partie dans laquelle on s'occupe des fonctions symétriques des racines d'une équation et de la transformation des équations. C'est l'étude des propriétés analogues des équations différentielles linéaires qui fait l'objet du présent Mémoire. 685 ) » J'ai en d'abord à m'occiiper de chercher quelles sont les fonctions des intégrales d'une équation différentielle linéaire qui sont analogues aux fonctions symétriques des racines d'une équation algébrique. Soient jr^, y^t • -i Xn les éléments d'un système fondamental d'intégrales d'une équa- tion différentielle linéaire d'ordre n; les fonctions en question sont des fonctions algébriques entières de ^',, jj, . . . , /„ et de leurs dérivées, qui se reproduisent multipliées par un facteur constant différent de zéro quand on remplace/,, jo, . . ., jn par les éléments d'un autre système fondamental, c'est-à-dire quand on fait une substitution linéaire de la forme 7,= C,-,z, 4- QjZj -+■... 4- C,„z„ (/=i,2, ...,n). L'étude de ces fonctions et la recherche de leur expression la plus générale forment l'objet d'un premier Chapitre. » Dans le deuxième Chapitre, je démontre le théorème fondamental analogue au théorème sur les fonctions symétriques des racines d'une équation algébrique, et j'applique ce théorème à quelques exemples. Le troisième Chapitre contient les applications du théorème fondamental à la théorie de la transformation des équations différentielles linéaires. » Enfin, dans un quatrième et dernier Chapitre, je m'occupe plus spécia- lement des équations différentielles linéaires entre les intégrales desquelles il existe une relation algébrique à coefficients constants, et j'indique le moyen de reconnaître sur l'équation différentielle l'existence d'une pareille relation. Puis j'applique cette théorie à l'équation différentielle linéaire du second ordre, et je ramène à des quadratures abéliennes l'intégration de toute équation différentielle linéaire du second ordre entre les intégrales de laquelle il existe une relation algébrique à coefficients constants. » J'ai eu l'honneur de présenter à l'Académie, dans la séance du 2 1 juin i88o, le théorème qui est la base de toute cette théorie. » M. V. Fatio adresse une Note relative à l'emploi de l'acide sulfureux, pour la désinfection des objets qui peuvent contribuer à la propagation du Phylloxéra. L'auteur traite également de l'application de ce même agent à la désinfection des collections d'Histoire naturejle, etc. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. A. PoMPOsi, M. J. BouGETTE adrcssent diverses Communications re- latives au Phylloxéra. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) ( 686 ) M. E. Delaurier adresse une nouvelle Note contenant la théorie et la description de sa « machine frigo-calorifique ». (Renvoi à l'examen de M. Cornu.) M. E. Delaurier adresse une Note relative aux propriétés thermo-élec- triques du sélénium. (Renvoi à l'examen de M. Edm. Becquerel.) M. P. DcpcT adresse, par l'entremise de M. le Ministre de l'Instruction publique, une Note concernant l'utilité que présenterait un établissement spécial pour les études aérostatiques, créé par l'Etat. (Renvoi à la Commission des Aérostats.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale à l'Académie la souscription ou- verte pour l'érection d'un monument à la mémoire de Spallanzani dans sa ville natale. Tous les savants qui s'intéressent aux progrès de la Physiologie expérimentale voudront concourir à une manifestation tardive, mais bien méritée, en faveur du créateur de cette branche de la Science, en si grand honneur aujourd'hui. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° L'allocution prononcée par M. Edm. Héberlk l'ouverture du Congrès international de Géologie. 2° Un Volume de M. Àlf. Diirand-Ctaye, portant pour litre : « Le maté- riel et les procédés des industries agricoles et forestières à l'Exposition uni- verselle de 1878 ». (Rapports du Jury international, groupe VI, classe 5L) 3° Le n° 13 des « Annales de l'Agriculture », publiées en Italie parle Ministère de l'Agriculture, et portant pour titre « La pellagra in Italia ». Ce Volume, adressé à l'Académie par M. Miraglia, Directeur de l'Agri- culture, est tout entier consacré à la pellagre; il fait connaître l'état actuel de la maladie en Italie, les causes qu'on lui attribue et les moyens qui ont été proposés pour en empêcher la propagation. M. Dumas présente également à l'Académie un nouveau Volume de la Col- (687 ) lection publiée par l'Académie, à la suite des expéditions scientifiques en- voyées en j 874 pour l'observation du passage de Vénus. Ce Volume a pour titre i Lorsqu'on veut recommencer une cuisson, au bout de six heures en- viron, il n'y a qu'à amorcer l'armature de la sonnerie ou l'armature de l'électro-aimant polarisé de décliquetage. » PHYSIQUE. — Sur quelques modifications subies par le verre. Note de M. J. Salleroiv, présentée par M. Friedel. « Les dernières Communications de MM. Crafts et Pernet, relatives aux modifications que subissent les thermomètres quand ils sont longtemps chauffés, m'engagent à signaler à l'Académie divers faits analogues, qui faciliteront peut-être l'explication de ces singuliers phénomènes. » Les industriels me rapportent souvent des thermomètres exactement construits et dont les indications sont faussées de 8" à 10° et même da- vantage. Ce sont généralement les fabricants d'encre d'imprimerie, qui chauffent les huiles à 270° pendant plusieurs jours, pour les rendre sicca- ( «91 ) tives; les fabricants de glycérine, lesrectilicatetirs de benzine, elc, qui tons soumettent les ibermoniètres pendant longtemps à des températures très élevées. Mais le verre n'est ])as modifié seulement quand il est chauffé à 3oo° ; il subit de véritables déformations à des tenq^érdlures beaucoup plus basses. J'en citerai un exemple : les aréomètres employés dans les sucreries qui traitent les mélasses par l'osmose sont immergés pendant plusieurs jours consécutifs dans les osmogènes,au sein d'un liquide cbauflé à 95°, dont la densité est ioi4 (2° B.) et qui contient : sucre, 1 1 S''' ; cendres, 91^"^; total, 206^'' par litre. Ces cendres se composent de : chlo- rure de potassium, 20; sels organiques de potasse, 80-, total, 100. » Après quelques jours d'immersion dans ce liquide, les aréomètres sont complètement modifiés; leur poids a diminué, ce qui n'est pas sur- ©^ prenant : j'en ai vu perdre o^'^, 5 à of^^ô dans l'espace de huit jours et ac- cuser des erreurs en plus de 7° à 8° B. Outre de cette corrosion, le verre subit une véritable déformation, qui semble due à un commencement de ramollissement. Enfin, après peu de jours, les flotteurs en verre se fen- dent et se brisent seuls, accusant ainsi un violent travail intérieur. » Je mets sous les yeux de l'Académie quelques aréomètres qui ont subi ces curieuses modifications. Les uns ne sont encore que fendus, mais leurs fissures présentent une forme bizarre qui, pour tous les aréomètres, con- serve le même caractère; c'est une sorte de spirale ou volute, un C dont la tête serait plusieurs fois contournée. Les figures ci-dessus sont les calques de quelques-unes de ces cassures. » Les autres sont entièrement brisés, mais on retrouve sur leur cylindre ( G92 1 la fissure arrondie qui a été l'oiigine de la rupture. Enfin les réservoirs de tous ces aréomètres, primitivempnt cylindriques, sont ondulés et bour- souflés; l'ajiplication d'une règle droite sur l'une de leurs génératrices ac- cuse des ondulations, appréciables d'ailleurs au simple toucher. Je dois ajouter que toutes les natures de verre ne sont pas aussi attaquées les unes que les autres ; si je ne me trompe, les verres alcalins le sont le plus. » Il semble donc démontré que, dans certaines conditions ou du moins dans certains milieux, une température inférieure à 100° suffit poiu' ramollir le verre et lui faire subir des modifications moléculaires importantes. Peut- être cette constatation facilitera-t-elle l'explication des déplacements ther- momélriques ; mais en tout cas elle ajoute une grande valeur aux objections qui ont été élevées contre l'assimilation des aréomètres aux instruments, poids et mesures légaux, vérifiés et poinçonnés par le Gouvernement. » PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. — De C influence de la lumière sur la germination. Note de M. A. Papchoîî, présentée par M. Duchartre. « On sait quelles opinions contradictoires ont été émises sur le rôle de la lumière dans la germination : les uns, à l'exemple de Miesse, deSénebier, d'Ingenhousz et de A.-P. de Gandolle, considèrent l'intervention de cet agent comme défavorable; les autres, au contraire, admettent avec Th. de Saussure et IMeyen que la lumière est sans effet appréciable sur la marche du processus germinatif. D'autre part, l'embryon végétal étant presque toujours dépourvu de chlorophylle jusqu'au moment où s'établit la période végétative, l'influence de la lumière dans la germination n'est qu'un cas particulier de son influence générale sur les êtres à protoplasme incolore. En raison de l'intérêt qui s'attache à cette quesfion, j'ai eu recours à des méthodes diverses pour en poursuivre la solution. )) J'ai d'abord employé la méthode directe suivie par tous les expérimen- tateurs qui m'ont précédé dans cette étude, en me mettant à l'abri, dans la mesure du possible, des causes d'erreur inhérentes au milieu ou aux graines elles-mêmes. Pour les premières, j'ai réalisé dans mes expériences compa- ratives une identité complète des conditions fondamentales de chaleur, d'humidité et d'aération, ne laissant subsister qu'une seule variable, l'éclai- rement. Quant aux secondes, j'ai constaté qu'elles étaient loin d'être suffi- samment connues : ainsi l'on admet généralement, depuis A.-P. de Gandolle, que les £;rosses graines sont plus lentes à germer que les petites, et cette ( 693) opinion a été récemment encore affirmée par M.Ch . Darwin , Mes observations m'ont démontré qu'il n'existait aucun rapport entre le volume ou le poids des graines et la durée de leur période germinative, soit pour des graines de la même espèce, soit pour des graines d'espèces différentes, et que la loi de priorité de germination admise en faveur des graines les plus légères comporte un nombre d'exceptions tel, qu'il lui enlève toute généralité. » Malgré la précaution que j'ai prise de ne faire usage que de semences de la même récolle issues du même pied, souvent du même fruit, d'un poids et d'un volume identiques, malgré un très grand nombre d'expériences répétées sur des graines appartenant aux familles les plus diverses et dans des conditions très variées de température, je n'ai obtenu que des résultats contradictoires dont il est impossible de dégager une conclusion générale. Ces faits montrent néanmoins avec quelle réserve doivent être acceptées dans certains cas les conséquences de recherches ayant pour critérium le développement apparent de l'embryon. Je pense, en effet, que la com- plexité du processus germinatif est telle, que l'on ne peut juger du déve- loppement réel de l'embryon végétal et du degré de son activité physio- logique par des caractères extérieurs, comme la rupture du spermoderme et l'issue plus ou moins hâtive de la radicule. Tout me prouve que c'est là un procédé empirique absolument illusoire dans le cas particulier qui m'occupe, ce qui explique les résultais négatifs ou discordants obtenus par les expérimentateurs. » Cette première tentative ayant échoué, j'ai pris pour base d'une nouvelle série d'expériences les variations d'un acte physiologique qui mesure d'une manière précise l'activité germinative de l'embryon végétal tant qu'il est dépourvu de chlorophylle, c'est-à-dire les variations de la fonction respiratoire. » Dans une première série d'expériences faites à la lumière diffuse et à l'obscurité par la méthode volumétrique et à l'aide d'appareils spéciaux, j'ai mesuré les quantités d'oxygène absorbé pendant la germination par des lots de graines identiques, d'égal nombre et d'égal poids, et j'ai été conduit aux résultats suivants : » 1° La lumière accélère d'une manière constante l'absorption de l'oxygène par les semences en germination. Cet avantage en faveur de la lumière varie du quart au tiers de la quantité d'oxygène absorbé par le lot maintenu à l'obscurité. Ce fait se dégage très nettement d'un certain nombre d'expériences où il y a eu de part et d'autre unanimité de germination. » 2" Il existe un rapport entre le degré de l'éclairement et la quantité ( 694 ) d'oxvgène absorbé. Ainsi celle influence se manifeste très activement quand le ciel est très pur et que la radiation solaire nous parvient avec son maximum d'énergie. Toutes les fois que le ciel est brumeux, l'influence s'atténue de plus en plus et disparaît même avec un demi-crépuscule. 1) 3° L'accélération respiratoire exercée sur les graines éclairées pendant le jour persiste à l'obscurité pendant plusieurs heures: il semble qu'une partie de l'énergie lumineuse absorbée par la graine pendant le jour est emmagasinée par elle et dépensée pendant la nuit. La preuve qu'il en est ainsi, c'est que les différences volumétriques accusées le matin par les appareils obscurs sont toujours inférieures à celles que présentent les appareils éclairés. Bien que l'influence de la lumière se poursuive encore alors que cet agent a cessé d'agir, elle n'est cependant pas immédiate et ne se manifeste qu'au bout d'un ou deux jours. » 4° J'ai noté que les différences entre les quantités d'oxygène absorbé à la lumière et à l'obscurité ont été plus considérables pour les expériences faites en hiver que pour celles qui ont été effectuées en été : l'influence accélératrice exercée par la lumière sur la respiration serait donc plus intense aux basses températures et s'atténuerait aux températures élevées, fait qui serait tout à fait conforme aux nécessités physiologiques. » M. Chasles présente, de la part de M. le prince Boncompagni : i° la Table fort étendue (p. 947-984) des auteurs cités dans les Bulletins de l'année 1879; 2° un extrait delà Nouvelle Correspondance mathémalique de M. Catalan (t. VI, livraison de septembre 1880), concernant les Lettres de Sophie Germain à Gauss, publiées par M. Boncompagni. La séance est levée à 4 heures. D. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OdVBAGES REÇDS dans la séance du 18 OCTOBRE 1880. Connaissance des Temps pour l'an 1882, publiée par le Bureau des Longi- tudes. Paris, Gaulhier-Villars, 1880; in-8°- ( ^95 ) Annales des Ponlb et Chaussées. Mémoires et Documents, 1880, septembre. Paris, Dunod, 1880; in-8°. La Science de la quantité ; par L. Buts. Bruxelles, C. Muquardt, 1880; in-8». Ministère de l'Agriculture et du Commerce. Annales de l'Institut national agronomique; n° 3, 3^ «nnée, i878-i8'79. Paris, Boiichard-Huzard, 1880; in-8°. De l'influence des eaux malsaines sur le développement du typhus exanthé- matique ; }>ar /e D"^ Robinski. Paris, Asselin, 1880; in-S". Tlurmochemische Unlersuchuncjen; von J. Thomsen. DritterBand : AJfinitàts~~ phdnomene der Melalle. Lei[)zig, 1875-1880; iii-8° relié. Ueber die Anwendung des electrodjnamischen Polentials zur Bestimmung der ponderomotorischen und electromotorischen Kràfte; von B. Clausics. Bonn, C. Georgi, 1880; br. in-S". Faculdade de Medicina da Bahia. Tliese para o Doutoramento deJ.-\. Leite DE Meli.o. Bahia, 1875 ; in-12. Sopra nuova esperienza di attraziune magnetica. Nota delSocio E. Piazzoli. Sans lieu ni date; br. in-4°. (Estratta dagli Atti dell' Accademia Gioenia di Scienze nalurali in Catania.) OdVRAGES KEÇnS DANS LA SEANCE DO 26 OCTOBRE 1880. Ministère de l'Agriculture et da Commerce. Exposition universelle internatio- nale de 1878 à Paris. Rapports du Jury international; groupe Yl, classe 51 : Le matérielet lesprocédéxdes industries agricoles et forestières, -par M. Alf. Durand- Clate. Paris, Impr. nationale, 1880; i vol. in-8°, avec Allas in-4°. Congrès international de Géologie. Ouverture du Congrès. Allocution de M. Hébert, président (lu Comité d'organisation. Paris, Impr. n.ilionale, 1880; opuscule iii-8°. Direction générale des Douanes. Tableau général du commerce de la France avec ses colonies et les puissances étrangères pendant l'année 1879. Paris, Impr. nationale, 1880; in-4°. Théorie complète des occultations, à l'usage spécial des officiers de marine et des asti onomes; par M. C. Berry. Paris, Gauthier-Villars, 1880; in-4". (Présenté par M. l'amiral Mouchez.) Le monde physique; par Am. Guillemin. T.I, 2^ série, livr. 11 à 20. Paris, Hachette et C'% 1880; gr. in-8°. ( 696 ) Cours de Mécanique appliquée aux construcliom. V'^ Partir : Résistance des matériaux. IP Partie : Hjdrculicjuc; par M. Ed Collighon. Paris, Dunofi, 1880; 2 vol. in-8°. Des paroxysmes en aliénation mentale; par lel)^ Lagardelle. Bordeaux, Diitliu; Paris, B.izire, 1880; br. 111-8°. Minislero di Àqricoltura , Indnslria e Commercio. Annali di J(jruoUurn. N° 18 : Ln pellagra in Ilalia, 1879. l^om;i, 1880; in 8". Monoglollica. Considerazioni storico-critiche c filosoftche intorno alla ricerca di una lingua universale; Libro ciel C. prof. G. Ferrari. Modena, Vicenzi e Nipoti, 1877; in-S". yicta Societatis Scientiarum Fennicœ; T. XI. Helsingforsia!, MDCCLXXX; in-4°. ERRATA. (Séance du 18 octobre 1880.) Page 637, liyne 3, au lieu de ( 3'' f^S', 5), lisez |3''i"'35%o) COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉA.NCE DU MARDI 2 NOVEMBRE 1880. PRÉSIDENCE DE M. EDM. BECQUEREL. MEMOIRES ET COMMUNICATIOIVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. PATHOLOGIE GÉNÉRALE. — Nouvelles observations sur l'étiologie et la prophylaxie du charbon; par M. Pasteur. « Ce n'est pas devant cette Académie qu'il y a lieu d'exalter la nécessité des recherches expérimentales pour éclairer les phénomènes naturels dont les causes nous sont encore inconnues. Alors même que, dans certains sujets, des solutions pratiques semblent se dégager des faits d'observation pure, la vérité n'est acceptée et ne devient féconde en applications suivies que le jour où elle a pour point d'appui des démonstrations rigoureuses. » La maladie désignée vulgairement sous les noms de charbon, sang de rate, pustule maligne,. .. est si anciennement connue, que certains au- teurs sont portés à croire que ce fut une des dix plaies d'Egypte, sous les Pharaons. Néanmoins, c'est seidement dans le cours de ces derniers mois que nous avons pu en établir sûrement l'étiologie. Cette connaissance a fait surgir aussitôt dans l'esprit de tous, comme par une déduction obligée des faits nouveaux, un ensemble de mesures prophylactiques dont l'ap- plication, aussi simple qu'efficace, peut faire disparaître le fléau dans un G. R., 1880, a" Semestre. (T. XCI, N» 18.) 9^ ( 698 ) nombre d'années très restreint. Ce ne serait pas la première fois qu'une maladie se trouverait facilement combattue (je citerai l'exemple de la gale) à la suite de la découverte de sa véritable nature. » De divers côtés, j'ai reçu des témoignages rassui'ants sur les efforts qui seront tentés contre la fièvre charbonneuse par les propriétaires inté- ressés et par l'administration. S'il fallait ajouter de nouveaux stimulants à l'urgence des mesures à prendre et convaincre des bienfaits dont elles seront le point de départ, aucune communication ne serait mieux faite, pour contraindre l'intérêt bien entendu des cultivateurs de nos départe- ments où l'affection charbonneuse est enzootique, qu'une Note manu- scrite qui m'a été confiée par M. Tisserand, le savant directeur du Ministère de l'Agriculture et du Commerce. Les lectures que j'ai faites récemment à l'Académie lui ayant rappelé le souvenir de cette Note et son existence dans ses papiers, il a été assez heureux pour la retrouver. Elle porte la date : Janvier 186 5. C'est à cette époque, à la suite d'une conversation qu'il eut avec M. le baron de Seebach, ministre de Saxe à Paris, que celui- ci lui remit cette Note, tout entière écrite de sa main en langue française. Les faits qu'elle relate sont une confirmation si éclatante de l'étiologie du charbon que j'ai exposée récemment, en mon nom et au nom de mes col- laborateurs, MM. Chamberland et Roux, que je demande la permission de l'insérer intégralement dans nos Comptes rendus. Elle est d'ailleurs aussi courte qu'instructive. Note remise par' M, le baron de Seebach, ministre de Sa.re h Paris [janvier i865). « En 1845, un nouveau fermier prit l'administration de mon domaine. » Celui-ci comptait faire des améliorations sensibles, surtout rendre les terres plus fé- condes par des engrais. x Dans ces contrées, les terres apportées pendant l'été dans l'étable des moutons, souvent remuées après avoir servi de litière aux bêtes pendant la nuit et après être restées recou- vertes par la paille en hiver, servent d'engrais et ont beaucoup d'avantages. Près de la ferme, il y avait une bande de terrain assez élendue dans laquelle les bêtes avaient été enfouies depuis des temps immémoriaux. Elle apparaissait au fermier comme particulièrement apte à être préparée, par le procédé indiqué, pour servir d'engrais. » Le vieux berger s'opposa à ce que cette terre fût introduite dans l'étable, mais il ne put obtenir qu'une modification aux dispositions arrêtées, en ce sens que l'on ne com- mença que par la moitié de l'étable. » Près de neuf cents bêtes étaient couchées sur la terre ainsi introduite; à côté il y avait les brebis, et le reste, dans le fond, hors de contact avec les premières. Pendant quelques jours les pertes n'étaient que normales ; puis une nuit, deux et le lendemain six bêtes cre- vaient. On attribuait ces pertes à une cause quelconque et on laissait la terre dans l'étable. ( 699 ) Le lendemain matin on trouva quarante-cinq bêtes crevées; une brebis de l'enclos juxtaposé avait partagé le même sort. Dans le cours de la même journée, cinquante bêtes étaient crevées. » Enfin la terre fut extraite de l'étable et celle-ci nettoyée, et une couche de fumier d'un pied d'épaisseur introduite dans l'étable.Pendant huit jours les pertes furent les mêmes, et ce n'est qu'alors qu'elles diminuèrent petit à petit. Pendant les quinze premiers jours, trois cent douze bêtes du premier enclos crevèrent et huit brebis de l'euclos juxtaposé. Dans la partie qui n'avait aucun contact avec la terre introduite, on n'eut à déplorer aucune perte. » La mortalité continua dans des proportions moindres tout l'hiver, de sorte que, jus- qu'au moment de la toison, quatre cents bêtes étaient crevées. C'est à ce moment que j'ob- tins par cession l'administration de la ferme. » Les moutons crevés avaient été enfouis dans le même endroit, et la terre, après avoir été bien travaillée, avait été employée comme fumier pour une prairie sèche. J'envoie, par principe, les moutons au printemps sur ces sortes de prairies; je permis donc que les mou- tons allassent paître sur la prairie ainsi fumée, et d'autant plus facilement qu'il me sem- blait avantageux d'ameublir ainsi ces terres au moyen des moutons. En huit jours je perdis treize bêtes, et je ne pus comprendre comment cette terre, ayant été exposée à la gelée et à l'air et travaillée après avoir été mélangée avec de la chaux et de la cendre, pouvait con- tenir encore des germes de maladie. » Afinfde me convaincre encore plus complètement, je choisis dix des plus mauvaises bêtes, et je les laissai paître exclusivement sur cette prairie. En trois jours j'en perdis trois. Alors je cessai l'expérience, puisque j'avais acquis la preuve que cette terre contenait encore des éléments de contagion qui étaient communiqués aux bêtes lorsque leurs nez étaient restés en contact perpétuel avec elle. » On a l'habitude dans nos contrées de laisser en été les moutons pendant la nuit sur des terres que l'on veut préparer pour l'erisemencement. Lorsque les moutons crèvent, ils crèvent généralement pendant la nuit et sont enfouis sur le terrain même. » Mon berger avait une réj)ugnance que je qualifiais de superstitieuse pour certains champs et ne voulait pas y laisser les animaux pendant la nuit. Il prétendait, sans en savoir la raison, que ces champs étaient malsains. Plus tard j'arrivai à la conclusion qu'il avait raison et je tâchai de m'en rendre compte. » Le terrain, au printemps, est très dur et le travail, pour y creuser un trou suffisant pour y enfouir les bêtes, est très pénible. On le fait par conséquent très superficiellement et les cadavres sont très facilement mis à découvert par les chiens. Ceci me paraissait fort dégoûtant et je donnai une bêche à mes bergers afin de les rendre à même de mieux en- fouir leurs animaux. >> Un jour, des chevaux attelés à une charrue s'enfoncèrent dans le terrain et furent aspergés par une matière putride; la charrue mit à découvert les restes d'un mouton en putréfaction; ceci me dégoûta, et j'ordonnai une vigilance sévère sur la manière d'enfouir les bétes. » Le coin du champ où cet incident était arrivé m'est resté clairement dans la mémoire. Le champ fut ensemencé cette année-là même avec du blé, et l'année suivante avec du trèfle. A la place en question, le trèfle vint avec profusion et à une hauteur extraordinaire. Un jour je m'aperçus que ce trèfle avait disparu t je ne doutai pas qu'il u'eût été volé. » Le lendemain matin, une femme vint en pleurant à la ferme me dire que sa chèvre était crevée et que sa vache était très malade. » Cette circonstance m'ouvrit les yeux, et je me rendis aussitôt dans son étable, où je constatai que la vache avait la maladie de la rate la plus prononcée. Le cadavre de la chèvre me fut apporté, et je constatai également la même maladie. » La femme m'avoua qu'elle avait pris le trèfle justement à la place qui m'était restée dans la mémoire et qu'elle en avait nourri ses deux bétes. » Il y avait près de deux ans que le mouton avait été enfoui, et le trèfle qui avait poussé à cette place avait répandu les germes de la maladie. i> J'ordonnai aussitôt que tous les cadavres fussent apportés à un endroit désigné par moi, que j'entourai d'un fossé de 2 pieds et d'une barrière. » Depuis 1854 toutes les bêtes crevées sont enfouies à cette place, et il ne me reste plus qu'à indiquer les résultats de cette précaution : .) De 1849 à 1 854 je perdis i5 à 20 pour 100 par an; " De 1854 à i858, 7 pour 100; » De 1860 à 1864, 5 pour loo; » En i863, 3 pour 100. » )) Tels sont les précieux renseignements que contient cette curieuse Note. Aujourd'hui nous savons à quoi nous en tenir sur la véritable cause de l'infection qui s'empara des troupeaux de M. de Seebach. Elle ressort des faits que nous avons publiés récemment sur la culture du parasite charbonneux autour des cadavres des animaux enfouis et sur les germes, nés de cette culture profonde, que les vers, par leurs déjections, ramènent à la surface de la terre et sur les plantes qui y poussent. Elle ressort égale- ment de cette décisive expérience où, quatre moutons ayant été parqués sur une fosse contenant une vache charbonneuse enfouie plus de deux ans et trois mois auparavant, à 2"" de profondeur, un des quatre moutons mourait le huitième jour de son habitation sur la fosse, présentant toutes les lésions du charbon spontané et le sang rempli de filaments du parasite charbonneux. Je rappelle enfin que, depuis deux ans, toutes les tentatives que nous avons faites pour donner le charbon à des cobayes, soit avec la terre de la surface de cette fosse, soit avec les déjections des vers, ont en des résultats positifs. » Dans les derniers jours du mois d'aoîit, nous avons, ^M. Chamberland et moi, reproduit cette même expérience sur quatre nouveaux moutons, en les faisant parquer sur une fosse toute semblable à la précédente, dans la même prairie, avec cette seule modification, que des barbes d'orge, coupées en fragments de o™,oi de longueur environ, furent jetées sur la terre de la fosse en même temps que la nourriture des moutons. Cette fois, ( 701 ) un mouton mourut le sixième jour et un second le septième jour de leur habitation sur la fosse. Quatre moutons témoins nourris de la même ma- nière, parqués à côté, mais non au-dessus d'une fosse, n'eurent aucun mal. Ces faits avertissent une fois de plus les cultivateurs du danger des ali- ments piquants, non macérés, quand il y a lieu de craindre qu'ils soient souillés par des germes charbonneux. » Dans la Beauce, on a remarqué depuis longtemps que la mortalité se déclare surtout après qu'on a commencé le parcage des troupeaux sur les chaumes. Deux circonstances contribuent, dans ces conditions, à une exa- gération de la mortalité relativement à ce qu'elle est à l'étable. Sur les chaumes, les occasions de blessures sont plus fréquentes et les moutons sont à tout moment exposés à rencontrer les sources mêmes des germes de charbon sur les points où, dans les années antérieures, ont été enfouis des cadavres charbonneux. » Quand on envisage les horribles maux qui peuvent résulter de la contagion dans les maladies transmissibles, il est consolant de penser que l'existence de ces maladies n'a rien de nécessaire. Détruites dans leurs principes, elles seraient détruites à jamais, du moins toutes celles dont le nombre s'accroît chaque jour, qui ont pour cause des parasites microsco- piques. Comme tous les êtres, ces espèces parasitaires sont à la merci des coups qui peuvent les frapper. Bien différent est le groupe des affections qui accompagnent les manifestations de la vie, considérée en elle-même. L'humanité ne saurait être à l'abri d'une fluxion de poitrine, ni de mille accidents divers d'où peut naître la maladie avec toutes ses conséquences. » En ce qui concerne l'affection charbonneuse, je crois fermement à la facile extinction de ce fléau. Le monde entier pourrait l'ignorer, comme l'Europe ignore la lèpre, comme elle a ignoré la variole pendant des mil- liers d'années. » THERMOCHIMIE. — Sur la chaleur de formation des éthers formés par les hydracides ; par M. Berthelot. « 1. J'ai entrepris de mesurer la chaleur de formation des éthers que les hydracides engendrent par leur combinaison avec les carbures d'hy- drogène et avec les alcools. Je me suis attaché aux trois éthers méthy- liques, dérivés des acides chlorhydrique, bromhydrique, iodhydrique, et aux trois éthers éthyliques correspondants : ce qui fournit les éléments { 703 ) d'une comparaison méthodique entre les deux premières séries organiques. Cette comparaison s'applique à des éthers primaires; elle est complétée par une étude que j'ai publiée précédemment sur les trois éthers d'un autre ordre, dérivés de l'union de l'amylèneavec les mêmes faydracides ('). J'ai pris soin d'ailleurs d'établir les données de mes expériences sur l'état gazeux, afin de les rapporter aux conditions théoriques les plus nettes. » Je donnerai d'abord les faits, puis j'en tirerai les conséquences. » 2. La détermination des chaleurs de formation des éthers d'hydracides offre de grandes difficultés, tant au point de vue des réactions mises en jeu que de leur réalisation expérimentale. Les éthers de l'aniylène avaient pu être formés directement, par l'union des liydracides et du carbure d'hydro- gène; mais ce procédé n'est applicable ni aux éthers éthyliques, en raison de la lenteur de la combinaison des hydracides avec l'éthylène, ni aux éthers méthyliques, le méthylène étant inconnu jusqu'ici. IVunion directe des alcools méthylique et éthylique avec les hydracides est également trop lente, à la température ordinaire, pour être effectuée dans un calori- mètre. Quant aux méthodes de double décomposition, qui m'ont permis de mesurer les chaleurs de formation des éthers oxaliques et acétiques, et qui s'appliquent en général aux éthers dérivés des acides organiques ('), je n'en ai trouvé aucune qui pût être employée pour les éthers d'hydracides, et cela à cause du caractère mal défini des états finals. Le perchlorure de phosphore, par exemple, si efficace pour préparer les éthers chlorhydriques, fournit en même temps des acides éthylphosphoriques, dont la nature est mal connue et dont la chaleur de formation paraît difficile à déterminer. On ne saurait davantage recourir aux réactions fondées sur l'emploi simul- tané du phosphore et de l'iode, ou du brome; toujoin-s en raison de la formation des composés éthylphosphoreux,mal définie jusqu'ici, chimique- ment et calorimétriquement. » J'ai dû recourir à la mesure des chaleurs de combustion des éthers d'hydracides, conformément à la méthode générale de calcul que j'ai éta- blie en i865 pour les chaleurs de formation des composés organiques. » A la vérité, la chaleur de formation des corps est ainsi tirée de la dif- férence entre des nombres beaucoup plus considérables; ce qui est toujours un inconvénient. Mais les chaleurs de combustion des composés méthy- liques et éthyliques ne sont pas assez fortes pour que les limites d'erreur (') Annales de Chimie et de Physique, 5' série, t. IX, p. agS, et t, XVII, p. i38. (') Annales de Chimie et de Physique, 5° série, t. IX, p. 338. (7o3) atteignent l'ordre de grandeur des quantités que l'on en déduit : incertitude qui tend au contraire à rendre illusoires la plupart des calculs fondés sur les chaleurs de combustion des composés organiques renfermant un grand nombre d'équivalents de carbone. 1) 3. Le principe des expériences étant posé, j'ai procédé à leur réa- lisation. A ce point de vue, mon détonateur calorimétrique a fourni des facilités que l'on ne trouve pas dans les méthodes de combustion ordi- naires. Je doute même que celles-ci soient applicables à la combustion des éthers d'hydracides, spécialement à celle des éthers bromhydrique et iodhydrique, en raison de la mise en liberté, souvent simultanée, du corps halogène, de son hydracide et de l'eau qui s'y combine, » En procédant par détonation, j'ai réussi à écarter ces obstacles, ou à en tenir compte, par divers artifices qui seront signalés en leur lieu. Je regarde cependant comme un devoir d'ajouter que les chaleurs de combus- tion ainsi déterminées, et par conséquent les chaleurs de formation que l'on en déduit, n'offrent pas tout a fait le même degré d'approximation que les chaleurs de combustion des composés formés simplement de carbone, d'hydrogène, d'oxygène et d'azote; je ne puis garantir que le soin apporté dans l'exécution de ces délicates expériences. » 4. Ether méthjlclilorliydrique (chlorure de méthyle), C^H'Cl. — On a employé ce corps dans l'état gazeux, après en avoir vérifié la pureté par l'analyse eudiométrique. L'éther méthylchlorhydrique pur doit fournir et a fourni en effet, dans mes analyses, son volume d'acide carbonique. » La dose d'oxygène consommée dans l'analyse surpasse légèrement la dose théorique, parce qu'il se forme toujours un peu de chlore aux dépens de l'acide chlorhydrique. » Le gaz employé a été préparé par l'action de l'acide chlorhydrique sur l'alcool méthylique. On ne doit pas recourir à l'addition de l'acide sulfu- rique, qui donne toujours naissance à de l'éther méthylique ordinaire. Quant au chlorure de méthyle du commerce, il renferme diverses impu- retés qui nous en ont fait écarter l'emploi. » Les détonations ont été exécutées sur un mélange de l'éther et de l'oxy- gène (ce dernier en léger excès), au sein de ma bombe calorimétrique en platine doublé d'acier, à vis-robinet de platine, que j'ai décrite dans ce Recueil (p. 189 et i^ï,Jîg. 4), instrument qui n'est attaqué ni par le chlore ni par le brome, ni par les hydracides. Pour les expériences actuelles, on plaçait à l'avance dans la bombe une ampoule scellée, contenant 'M"^ à 4^'' d'eau et destinée à absorber le gaz chlorhydrique. Avec les éthers iodhy- ( 7"4 ) driqnes cette précaution est superflue, car il ne se produit pas d'hydracide. Avec les éfhers bromhydriques, l'explosion étant trop faible pour briser l'ampoule à coup sûr, on a dû introduire l'eau après coup, par la vis, en profitant de la diminution de pression produite par l'explosion. » Le poids de l'éther méthylchlorhydrique était compris entre o^"', 269 et o^^agi ; il était déduit de celui de l'acide carbonique. En le comparant avec le poids de l'acide chlorhydrique étendu, qui demeurait dans la bombe et que l'on dosait, on en a conclu le poids du chlore mis en liberté; celui- ci a varié entre 3,3 et 18, 5 centièmes du chlore total. La correction résultante se déduit de la différence entre les chaleurs de formation de l'hydracide dissous et de l'eau : elle n'a pas surpassé 0*^°', 8. » On a trouvé les chaleurs de combustion suivantes, rapportées à So^'', 5 d'éther gazeux et à la réaction : C^H'CI H- 0« = C-O» -+- HCIgaz + H^O'liquide. Nombre obtenu Acide chlorhydrique en présence de l'eau supposé gazeux (volume constant). (pression constante). Cal Cal 169.6 i53,2 176.7 160,3 169,6 i53,2 175,6 159,2 Moyenne... 172,9 i56,5 <) D'où l'on déduit : C'( diamant) + H» + Cl — C= H» Cl gaz, dégage -t- 28'''",5 » 5. Elher mé.lhylbromhydrique, C-H'Br. — Sa combustion produit un volume égal d'acide carbonique, en absorbant sensiblement 7^'' d'oxygène : C^H'Br + O' = C=0' + 3H0 + Br. » La dose d'acide bromhydrique formée est faible, comme on s'en est assuré par des dosages directs (le brome libre étant dosé par l'acide sulfu- reux, puis le brome total par le bromure d'argent). Son influence est dès lors négligeable; surtout si l'on remarque que la chaleur déformation de l'hydracide étendu ( + 33,5) est 1res voisine de celle de l'eau (+ 34,5). J'ajouterai que la combustion totale ne s'opère nettement que pour des proportions voisines des rapports théoriques. Il suffit de doubler le volume de l'oxygène pour atteindre les limites de combustibilité : tantôt alors 9[ ( 7"5 ) mélange ne détone pins, tantôt il brûle incomplètement et en formant des doses notables d'Iiydraciile. » On a opéré avec i'élher pesé dans des ampoules (o»'',5io àoB'',53o) et on a contrôlé le résultat par la pesée de l'ncido carbonique. On a trouvé, à volume constant, et en tenant compte de la vapeur d'eau : D'après le poids initial de léllior. D'après le poids liiial de CO'. 182,8 '76,7 181,0 ,80,7 l8l,9 '^ 111,8 Moyenne... 181, 5 179, 3 » La moyenne des deux séries est 180,4 à volume constant. Mais, les quatre cinquièmes du brome seulement, ou environ, étant gazeux dans ces conditions, il convient de retrancher — 0,7 pour tout réduire à l'état du métalloïde gazeux; il faut, au contraire, ajouter -1-0,7 pour l'évaluation de lachaleur de combustion à pression constante. Celle-ci demeure donc égale à -I- 180, 4- On en tire : C'(diamant)-l- ff+ Brgaz = C=H'Brgaz, dégage -1- lyCai^, » 6. Elher méthjUodhydrique C^H'I. — Sa combustion a lieu nette- ment d'après l'équation, vérifiée par nos analyses eudiométriques, CH' I -f- O" = 0== O* + 3 HO + I. On a trouvé, à volume constant, l'éther étant gazeux (o^^/joo à o«%5oo) : D'après le poids initial de l'éther. D'après le poids final de CD'. ■85, I 186,7 190,5 ,89,0 , » r 86 , o Moyenne... 187,8 187,5 » La moyenne des deux séries, 187,65, devient -1-188,7 ^ pression con- stante. Ce chiffre, pour l'iode gazeux, se réduit à -H 1 83, 3; d'où l'on tire : Cal C (diamant ) H- H' -M gaz = C'H=I gaz, dégage -1- 14,2 I solide, C'H'I liquide + ,5,0 » 7. Élher élliylchlorhydrique C*H'Cl, — J'ai trouvé, d'après une C. R., 1880. 2- Semestre. (T XCI, N» 18. ' 9^ ( 7o6 ) Note précédente (p. 4^4) : C« (diamant) -+- H'+ Cl = C'H'Clgaz. ... -f- 38c«',5 » 8. Éthe7- élliflbromliydriqiie C*H'Br. — La détonation de cet éther développe à la fois du brome, produit dominant, et de l'acide bromhy- driqne, qui peut s'élever jusqu'à 4° centièmes de la quantité théorique. Tous calculs faits, voici les résultats obtenus pour la réaction C*H'Brgaz + 0"= 2C*0' + 5H01iq.-i- Brgaz, à volume constant; D'après le poids initial de Téther (0,322 à 0,391). D'après le poids final de CO'. 33o,8 829,5 325,0 » 324,0 325,4 33i,9 33) ,9 Moyenne.... 827,9 828,9 » Pour les deux séries 328,4; soit 829, 5 à pression constante. C (diamant) + H>-+- Br gaz. = C'H'Brgaz -l-3iC",o Br liquide, C'H'Br liquide + 33'^>',7 1) 9. Éther iodhydrique C^HH. — La chaleur de formation de cet éther n'a pas été mesurée par combustion, sa tension étant trop faible. Mais j'ai opéré par substitution directe, au moyen du brome, et en agissant chaque fois sur i!\^^ environ d'éther. J'ai vérifié, en redistillant les produits, que la réaction se passe très sensiblement d'après l'équation C'B'Iliq. -i- Brliq. r=C'H^Brliq. -4-1 solide. ; » En tenant compte de la portion d'iode qui demeure dissoute dans l'éther bromhydrique, ceîteréaction a dégagé H- 9, 71 et + 9,81; moyenne: -f-9,76. On déduit de là : C<(diamant)-f- H» +1 solides C'H'Iliq., dégage. .. -4- 28'^'', 9 C»-f-H'-Hlgaz = C'H'Iga7. 4- 22C'i,8 » 10. La réaction précédente, opérée avec un excès de brome, a dégagé une quantité de chaleur notablement plus grande; ce qui s'explique, at- tendu que le brome se combine à la fois avec l'iode et avec l'éther brom- hydrique. La dernière combinaison peut être observée directement. Elle a lieu sans substitution et avec un dégagement de chaleur capable défaire bouillir le mélange C*H'Brliq. -^- Brliq., à 9", dégage : + i'^'',4; Br- : 4-2*^'",3; Br' : + 3*^",o. ( 7<^7 ) Il se forme ainsi des composés analogues aux perbromures et periodures alcalins (ce Recueil, t. XC, p. 844) et à ceux de l'hydrogène (t. XCI, p. ig5). )) L'iodure d'éthyléne, traité par 2"' de brome, produit du bromure d'iode, uni ou mélangé avec un bromoiodure d'éthyléne cristallisée* H' BrI, volatil vers i65°, corps que l'on isole, après traitement par SO' étendu, C«H*I' solide -t-Bi=liq.=^C., dit M. Siemens, qui a observé avec soin ces pliénomènes en 1878, a riss die iimgebende Luft niitsicli fort, und Lildete dadurcli,ùber deni Eergglpfel, einen in sich von innen nach aussen rotirenden und sich Leim AufsteigenerweiierndenDanipfring. » Les explosions étaient alors plus fortes qu'en septembre de cette année f 711 ) ciel. Il est facile de constater qu'ils ne s'enroulent pas autour de cette co- lonne; rien ne présente la moindre trace de mouvement gyratoire, et cependant de celte colonne ascendante partent en tous sens des traits de foudre. )) Les orages volcaniques ne se produisent que pendant les grandes éruptions. Ils ne se déplacent pas; c'est toujours de cette colonne ou des flocons de nuages qui la forment que jaillissent les éclairs, et il y a ceci de très particulier que leur apparition est intimement liée à la présence et à la chute de cendres abondantes. C'est ici une règle constante, formulée par l'éminent directeur de l'Observatoire du Vésuve, M. Palmieri : » j" Les cendres qui retombent sur le sol sont toujours chargées d'élec- tricité négative. » 1° Il n'y a jamais de décharges électriques (elles s'opèrent dans la partie moyenne de la colonne), à moins que la cendre ne tombe en abondance des nuages supérieurs ('). » Ainsi, pas de mouvements gyrntoires, immobilité complète de l'orage volcanique qui reste confiné dans la colonne de nuages ascendants, pas d'éclairs sans le concours des cendres, -voilà déjà quelques traits qui font, des orages volcaniques, une classe absolument distincte de celle des orages solaires, en les identifiant presque avec les effets de la machine d'Armsfrong. J'ajoute que, si les premiers sont |)arfois accompagnés d'averses qui ra- vagent plus ou moins les pentes de la montagne, averses qui dans les pays froids se transformeraient en neige, on n'a jamais fait mention de grêle, et je nhésite pas à prédire qu'on n'en observera jamais, car la grêle est le produit de vastes mouvements gyratoires qu'on ne retrouve pas dans les nuages des volcans. » Bien que les orages immobiles du Vésuve n'aient, sauf le premier aspect, presque aucun point de ressemblance avec les orages solaires mar- chant à grande vitesse, versant sur des espaces énormes la pluie, la grêle et les foudres, et parfois ravageant le sol par leurs gyrations furieuses, il n'en est pas moins vrai que les premiers sont des phénomènes météorologiques intéressants à étudier. On peut compter pour cela sur l'Observatoire du (') 1° Il fiimo mostra senipre forte eleUricità positiva; 2° La cenere cadentlo siil luojjo délie osservazioni dà elettricità negativa; 3" Le folgori, anche con enizioni fra^'orose, possono mancare. La condizione indispen- sabile per l'appaiizione délie folgori in mezzo al fiimo è la caduta di cenere copiosa dei globi superiori al fmno. (// Vesiivio e la sua Storia, Milan, i88o.) ( 7"» ^ Vésuve, établissement unique au monde et bien digne d'obtenir les larges subventions dont la Science a besoin à notre époque. Tout en admirant le remarquable ensemble d'appareils séismiques, magnétiques et électriques enregistreurs de M. Palmieri, je me suis demandé s'il n'y aurait pas quelque intérêt à étudier directement les traces d'électricité dans les va- peurs qui s'échappent actuellement de la bouche même du Vésuve, Sans doute il faudrait pour cela aller poser des appareils spéciaux à a""" de l'Ob- servatoire, surlebord du cratère, en s'exposant à les voirbriser parquelqiie scorie retombant de ce côté; mais je me dis qu'à force de persévérance et de courage M. Palmieri et surtout notre regretté confrère M. Cb, Sainte-Claire Deville ont bien réussi à y puiser directement des gaz pour en faire l'analyse chimique. Pourquoi, à leur exemple, n'y puiserait-on pas de l'électricité? » Toutes les entreprises scienti6ques sont d'ailleurs rendues bien plus faciles qu'autrefois par l'établissement d'un chemin de fer funiculaire qui conduit chaque jour de nombreux visiteurs tout en haut du grand cône, presque au pied du dernier cratère, aujourd'hui comblé, où je me suis pro- mené sur les laves fumantes et grinçantes. J'aurais voulu me faire hisser jusqu'au boid du petit cône d'érnpiiou actuel; mais mes guides et moi nous avons été chassés subitement par une saute de vent qui nous a enve- loppés dans des bouffées de vapeurs acides. Il a fallu en dégringoler bien vite en toussant à qui mieux mieux. D'autres plus habiles y pourraient aller et, en choisissant bien leur emplacement, expérimenter à loisir avec une longue gaule et un électromètre portatif. a Quoi qu'il en soit d'une suggestion que je hasarde après coup, j'ai trouvé qu'il n'y a rien de plus instructif, pour un observateur disposant de quelques semaines de loisir, qu'une ascension au Vésuve et une visite détaillée aux Champs Phlégréens. » Je ne parle pas du géologue, qui se trouve là dans son élément, mais du géodésien, qui verra combien l'écorce terrestre peut garder de mobilité en certaines régions, du météorologiste, qui suivra le jeu de forces com- plètement étrangères au grand moteur habituel de notre atmosphère, de l'astronome lui-même qui, après avoir contemplé une bonne fois ces éruptions, ne sera plus tenté d'y chercher des analogies avec les taches du Soleil ou les cirques de la Lune. » Pour moi, l'impression qui me reste de ces horreurs de la nature au milieu du pays le plus splendide qu'on puisse rêver est profonde et inef- façable. M ( 7'3 ) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Sur les photographies de nébuleuses; par M. J. J.VNSSEN. « M. Draper a annoncé, dans le dernier numéro des Comptes rendus, qu'il était parvenu à obtenir une photographie de la nébuleuse d'Orion, et l'éminent auteur annonce qu'il enverra prochainement des détails sur la méthode employée. " Je ne suis nullement surpris de ce résultat, eu égard à l'habileté bien connue de M. Draper, et aussi, il faut le dire, en raison des nouvelles pré- parations photographiques sèches découvertes dans ces derniers temps. » Ces nouvelles préparations, qui réunissent les avantages d'une action lumineuse aussi prolongée qu'on veut, avec une sensibilité supérieure à celle des meilleurs procédés de la voie humide, ouvrent une carrière nouvelle à la Photographie, et spécialement à la reproduction des objets célestes que leur peu de pouvoir lumineux rendaient inaccessible aux anciens pro- cédés. » Aujourd'hui la photographie d'une nébuleuse très brillante est relati- vement facile, si l'on se contente de la partie la plus lumineuse de l'objet; elle est, au contraire, extrêmement difficile si l'on veut une image com- plète, comparable aux images données par nos grands instruments. Or, ce sont nécessairement ces images qu'il faut obtenir si nous voulons prépa- rer, pour des temps qui ne soient pas trop éloignés, des documents propres à mettre en lumière ces variations de structure nébulaire dont la dicus- sion sera si importante pour la connaissance de la constitution de l'univers. » Mais c'est là un sujet qu'on trouvera bien vaste si l'on considère d'une part le nombre prodigieux des nébuleuses à reproduire fidèlement, et de l'autre la rareté des circonstances de pureté atmosphérique qui sont absolument indispensables pour obtenir des images un peu complètes, » Il sera donc bien nécessaire que cette étude, capitale pour l'avenir de la science, soit faite dans le plus grand nombre possible d'observatoires où l'on s'occupe d'Astronomie physique, qu'on y consacre beaucoup de temps, de grands instruments et d'habiles observateurs. » C'est dans la pensée de concourir à une étude aussi importante que nous préparons à Meudon les éléments d'un travail de ce genre. Le téles- cope à très court foyer avec lequel j'ai pu obtenir, en 1871, un spectre très lumineux de la couronne et qui a révélé sa véritable nature, m'a paru un C. R., 1S80, 2- Semestre. (T. XCI, N» 18.) 94 i 7'4 ) type que je compte imiter en plus grand pour celle étude. La combinaison d'un instrument extrêmement lumineux, de plaques sèches très sensibles et d'une limpide atmosphère est la condition première du succès. » Mais on doit accueillir avec une extrême faveur toute tentative faite dans une direction si féconde pour l'avenir de la Science. » ASTRONOMIE. — Observations de planètes et de comètes, faites à l'Observatoire de Marseille. Communiquées par M. Stephan. Planète (fî?)» Eudore ( ' ) découverte par M. Cogg ia. Dates. Heure de l'obsei'vation (T.M. de Mars.) ;r. <î. Log. fact. par. . toile d comp. e Obser- i88n. cil M. en 'S. vateur. septembre I. . h ra s l4.3l.2I )i m s 23. i5.44i9i 0 ' " 94.45.37,6 + 1,3452 -0,8162 a Coggia. ., 3.. io.3i.5o 23.14.45,27 95 . 8.11,0 -î,3oi8 — 0,8195 b Coggia. 0 6.. 12. 3.45 2 3 . 1 2 . 59 , 55 95.45.14,6 Eô -0,8279 c Coggia. » !■■ 10.24.37 23. 12.28,05 95.56.25,0 -T,2599 — 0,8252 c Coggia. . I o. . 9.52.14 23. 10.46,01 96.32. 1,3 -ï,33i4 — 0,8269 d Coggia. ., 12.. i2.3i . 3i 23. 9.34,80 96.56.45,9 + 2,9885 -0,8343 e Coggia. .. i3.. . 11.23. 3 23. 9. 3,00 97. 7.45,7 -2,3855 — 0,8367 e Coggia. .. 21 .. . i3. fi. 24 23. 4.57,18 98.35.41 ,9 + 1,3627 — 0,8367 f Coggia. .. 22. . 9 . 1 4 ■ 26 23. 4-35,26 98.44. 6,1 —1,2765 — 0,8407 f Coggia. " 23.. 9. 16. 3o 23. 4. 9,93 98.53.51,9 — T,25o3 — 0,8422 f Coggia. » 24.. . 9. 5. 4 23. 3.45,28 99. 3.23,7 -1,2795 — 0,8422 ./• Coggia. u 25.. 10. 9. i5 23. 3.20,74 99.13.16,4 — 2,8104 -o,8488 S Coggia. .. 27.. 10. 0,12 23. 2.37,74 99.31. 9,0 -2,8i58 -o,85o6 t» Coggia. >1 29.. I I .21 .52 23. 1.57,71 99.48.55,6 -i 1,0299 -o,85o9 h Coggia. b 3o.. . 9.41. 0 23. I .42, 36 99.56.25,3 —2,8915 -0,8527 h Coggia. Octobre I . . . 10.34.35 23. 1.25,81 100. 4 -31 ,8 -+2,5176 -0,8543 h Coggia. .. 2. . . 9.21.37 23. 1.12,01 100. I 1 .44)3 —2,9896 -0,8534 h Coggia. » 4.. . 9.41.31 23. 0.46,34 I 00 . 24 . 59 , 1 -2,6548 — 0,8559 i Coggia. Planète (^, découverte par M. Palisa. Septembre 22. . 11.38.42 22.56.2 1 ,97 95.56.43,4 + 2,9850 -0,8281 j Coggia. .. 23.. • 9-53.49 22.55.47 '"^^ 96. 5.19,0 — 2,9724 — 0,8290 J Coggia. » 24.. . 9.43.45 22. .55. 9,98 96. 14.24,8 — T,oiy5 —0,8298 J Coggia. Comète découverte par M. Hartwig le 29 septembre. Octobre I . . . 8.24.25 14.49- '0)58 61 . 6. 21 ,0 + 1,6945 —0,7063 k Coggia. u 2. ■ 7'49- 9 i5. 7. 0,67 61.46. 4,3 + 1,6895 —0,6963 l Coggia. 0 4.. 8.27.28 i5.38.5o,i3 63.27.27,7 + 1,6856 -0,7211 m Coggia. ■' 8.. . 9. 8.12 16.29. '9»37 67. 10.34,0 + 1,6733 —0,7420 II Coggia. Eudore est le nom de l'une des Hyades. ( 7'5 ) JR. ï'. Auloiité h Ul 8 0 ' " 23.14. 0^4 94.34. 6,3 Cat. B. A, C aS. i5. 10,46 95.19.43,2 Cat. B. A. C 3.3. i3. 10,29 95.46.45,0 Cat. B. A. C 23.14.39,97 96.33.43,3 Cat. B. A. C 23.17.17,59 96.58.38,3 U. S. Cat. 23. 3.52,83 98.48.22,9 Cat. W. 2,3. 4.39,18 99. 16.24,9 Cat. W. 22.59.55, 10 100. 2.1 5, 9 Cat. W. 23. 0. 0,61 100.14. 4,7 Cat. W. 22.57.39,01 96. 5.20,4 U. S. Cat. 14.48. 3,95 61 . 0.19,2 Cat. W. i5. 7.42,11 61.37. ■^'S Cat. W. 15.37.42,36 63. 19.22,8 Cat. B. A. C. 16.26.56,33 67. 9.32,7 Cat. W. Position.' moyennes des étoiles de comparaison pour Étoile. Nom de l'éloili'. a 8123 B. A. C. h 81 3 { B. A. C. r 8119 B. A. C. d 8129 B. A. C. e 10220 United States C. /. 23 Weisse(A.C.),U. XXIII g 36 Weisse (A.C.),H. XXIII h r 240 Weisse (A.C.), H. XXII / 1241 AVeisse(A.C.),H.XXII /■ 10146 United States C. /• ioi5-i6Weisse(N.C.),H.XIV / 143 Weisse (N.C.), H. XV, m 5192 B. A. C. n 774 Weisse (N. C), H. XVI MEMOIRES PRESENTES. VITICULTURE. — Sur l'œuf d'hiver du Phylloxéra. Note de M. Valery- Matet, présentée par M. Ém. Blanchard. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) c Dans une Note adressée à l'Académie sur la recherche de l'œuf d'hiver du Phylloxéra en Languedoc (séance du 24 novembre 1879), je disais que la rareté des gallicoles confirme à la fois les observations qui leur attribuent l'œuf d'hiver pour origine et la rareté même de cet œuf, tout en prouvant son existence. )) Mes recherches ont été continuées cette année, et, sans être arrivé à la solution complète de la question, j'ai fait néanmoins un grand pas en avant. » Dix bocaux d'éclosion, garnis de racines fortement phylloxérées, ont été disposés fin juillet dans mon laboratoire. J'ai obtenu ainsi un millier d'insectes ailés, soit environ deux cents pendant le mois d'août, cinq cents pendant le mois de septembre et trois cents pendant la première quinzaine d'octobre. Tous les matins, j'enfermais ma récolte sous une cloche de verre garnie de jeunes pousses de vigne, et le lendemain les individus les plus vigoureux étaient mis dans des tubes de verre. Du i^' août au i5 octobre, six cents insectes environ furent ainsi enfermés dans cinquante tubes, et ( 7'6 ) dès les premiers jours j'eus la satisfaction d'eu voir pondre plusieurs. Les trois quarts périrent sans avoir voulu ni planter leur suçoir dans les feuilles ni déposer leurs œufs; mais j'obtins environ cent cinquante pontes, qui furent mises moitié à l'air libre, moitié dans mon laboratoire, les tubes étant bouchés avec un tampon de coton. » Le mois d'août se passa sans une seule éclosion ; le mois de septembre également. Les œufs, comme dans mes expériences des années précédentes, étaient secs au bout de quatre ou cinq jours. Le 2 octobre, enfin, j'obtins un mâle, qui, ne pouvant s'accoupler, vécut plusieurs jours; mais le 6, le voyant près de mourir, j'en fis une préparation. Le 7, je trouvai une fe- melle, qui, ne pouvant être fécondée, fut préparée également. Le 10, un œuf d'hiver était pondu contre le verre, la dépouille de la mère à côté. Du 10 au i5, pas d'éclosion. Le i5, le i6_et le 17, nouvelles éclosions de femelles, au nombre de quatre. Deux moururent sans avoir pondu; trois effectuèrent leur ponte le lendemain ou le surlendemain de leur naissance, mais les œufs, non fécondés, se sont séchés ou ont été préparés. M II ne s'en est donc fallu que de vingt-quatre heures pour que je pusse mettre en présence un mâle et une femelle. Ce n'est que partie remise, et j'espèrebien, l'an prochain, annoncera l'Académie que j'ai obtenu en Lan- guedoc un œuf d'hiver fécondé. )) Mes recherches durent depuis trois ans. Celles de celte année con- firment mes conclusions de l'année dernière. Je disais que l'état hygromé- trique du pays s'opposait le plus souvent à la ponte des ailés et à l'éclosion des sexués. Nous voyons celle-ci se produire en octobre quand les mois d'août et de septembre ne nous en ont pas présenté. Si nous consultons les observations météorologiques faites à l'École d'Agriculture de Montpellier, nous en trouvons l'explication. L'état hygrométrique de la première semaine d'octobre, mesuré au psychromètre d'August, a été en moyenne de 0,79, celui des vingt premiers jours de 0,72, tandis que la moyenne de septembre a été 0,68 et celle d'août 0,60. Les jours où j'ai constaté des éclosions ont tous été des jours de grande humidité. Le 2 octobre, en effet, nous trouvons 0,76 au psychromètre; le 10, 0,66; le i5, 0,60; le 16, o,85, et le 17, 0,91. Au delà de cette date, la chaleur a sans doute fait défaut : les œufs qui restaient se sont desséchés. Je n'ai pas non plus obtenu de pontes d'adés depuis le i4» bien que les éclosions de ces der- niers aient continué et doivent continuer encore à se produire, les nymphes étant plus nombreuses que jamais sur les racines. » Il est donc bien certain que l'état hygrométrique de l'air, en moyenne ( 7'7 ) trop sec chez nous, est le grand obstacle à la production de l'œuf d'hiver. Dès que les vents de mer, qui soufflent toujours en automne, nous ramènent aux conditions du climat de l'ouest, nous en voyons se produire. » De là à l'existence d'un œuf de sexué éclosant en été, dont a parlé M. Graëlls, il y a loin; mais il est possible qu'en Andalousie les éclosions estivales soient facilitées par les conditions climatériques. Ne voyons- nous pas les œufs de Bombyx mori avoir besoin de l'aclion du froid pour éclore en France, quand, au Bengale, la chaleur humide du pays provoque au contraire leuréclosion rapide? « CORRESPONDANCE. M. le MiMSTRE DE LA GuERRE transmct à l'Académie un Rapport du service local du Génie, sur un coup de foudre qui a frappé le fort du cap Brun, près Toulon, le i5 septembre dernier. (Renvoi à la Commission des Paratonnerres.) ASTRONOMIE. — Eléments de l'orbite de la nouvelle planète @, découverte par M. Coggia. Note de M. O. Callandreau, présentée par M, l'amiral Mouciiez. « Je me suis proposé de prendre une nouvelle planète et de lui appli- quer les méthodes de M. Gyldén pour le calcul des perturbations rela- tives, mon objet étant de tirer tout le parti possible des observations, de manière à obtenir, en quelques années, une orbite très approchée qui puisse servir de base à des recherches plus étendues. » M. Coggia a eu l'obligeance de me communiquer les vingt observations qu'il a faites du 3o août au Zj octobre. Si l'on ajoute à ces observations celles de M. Bigourdan, communiquées dans les Comptes rendus, on est en droit d'espérer une première détermination assez précise de l'orbite. « Voici les éléments conclus des observations des 3o août, i3 septembre et 4 octobre; ils seront déterminés de nouveau après l'observation des étoiles de comparaison : (7iB) Éléments de la planète (^ . @ Époque : Septembre i3,5, T. M. de Berlin. " / Il M„= 19.54.41,89 Q^i64. 7.19,05 I Équinoxe et ellip- 7t — Q = i43- 2.38,57 ; tique moyens i^ II. 6.a4)96 ) 1880,0. (j) = 19.55.25,42 p= 665", 7647. » En calculant avec ces éléments le lieu moyen, on trouve ^„-^, =3 -4-0", 04, Do-D, = -)-o",o5. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la résolution des équations algébriques; exa- men de la méthode de Lacjrange. Note de M. E. West, présentée par M. Yvon Villarceau. . _,_ Y'-n'" +...); a. p, 7, . . . sont les diverses racines de l'équation a"* — 1 = o. On voit que cette expression est équivalente à l'expression (i). » Enfin, eu posant (4) t'-=.e, on trouve que la quantité 6" est connue et que 6', 6". . . . , ô''""'' sont les ra- cines de l'équation résolvante du degré m — i : (5) 6'"-' — TÔ'"---4-U0'"-' — ... = o. )i Les coefficients T,U,.. . se déduisent rationnellement de l'un d'eux, et celui-ci est donné par une équation du degré i . 2.3. . .(?ra — 2), formée avec les coefficients de l'équation proposée. » Après avoir donné le moyen de calculer ces coefficients, Lagrange ajoute : « Il est possible que cette équation puisse être abaissée à un degré i> moindre, mais c'est de quoi il me paraît très difficile, sinon impossible, » de juger a priori. » » Cependant on peut compléter cette méthode. « Les racines des équations, par leur nature, ne se distinguent générale- ment pas les unes des autres, puisqu'elles se présentent toutes comme le résultat d'une même opération; au contraire, elles peuvent se distinguer par leurs valeurs, mais cela ne concerne pas la question présente. La raison en est que, dans les conditions du problème qui donne lieu à l'équation finale dont on cherche les racines, l'inconnue qui produit ces racines peut être définie par diverses sortes de propriétés. Si la propriété qui définit est caractéristique, les racines jouissent de toutes les propriétés de la quantité inconnue; elles ne peuvent pas être distinguées et elles entrent symétrique- ment dans l'équation; l'équation est irréductible. Si la propriété qui définit est seulement commune à l'inconnue et à d'autres quantités, toutes ces ( 720 ) quantités sont racines de l'équation; mais ces racines peuvent se distinguer par groupes correspondant chacun à une propriété caractéristique, celle-ci définissant spécialement chaque espèce de quantité; l'équation est alors réductible. » Cette définition des équations réductibles diffère de celle d'Abel, gé- néralement reproduite dans les Ouvrages; cette dernière est purement con- ventionnelle ; elle est relative à la forme des diviseurs de l'équation. On sait d'ailleurs que Gallois introduit une nouvelle convention : ce sont les quantités adjointes. Il est clair que la définition d'Abel ne peut conduire di- rectement à la solution delà question présente, qui a pour objet la nature même des racines. » Cela posé, Lagrange montre encore que, si m est premier, les quan- tités 5', 6", ... ,5'"'^' appartiennent à une seule équation (5), et que par tous les changements de ces quantités entre elles on ne forme que i.2.3...(/7i — a) systèmes de racines Jî, tels que l'indique l'expression (3) . C'est là le point essentiel. » Il en résulte que l'expression (5) est irréductible; aussi toutes les quantités 5,6", 0'",... y entrent-elles symétriquement et ne peuvent-elles être distinguées les unes des autres. L'ordre des accents u'est que relatif, et tout autre ordre que l'ordre précédent satisfait nécessairement à la question; ce n'est donc que par l'ensemble des termes que l'expression (3) donne les quantités a?, par suite du concours symétrique des quanti- tés 0', 6", Q'", ... : donc les 1.2. 3. . .(/tj — 2) systèmes sont équivalents. » Ensuite, pour ce qui concerne l'équation auxiliaire du degré 1 . 2 . 3 ... (m — 1) d'où dépendent les coefficients T, U, . . . , si l'on désigne par R l'une des racines (qui ne sera autre que l'un de ces coefficients), cette quantité R donnera lieu aux i.2.3. . . (/n — 2) systèmes précédents. Mais une autre racine R' différente de R, donnant des coefficients T', U', . . . différents des premiers, donnera aussi des quantités Ôqui différeront des pré- cédentes. Or ces nouvelles quantités 0 donneraient lieu à 1.2. 3. .(m — 2) nouveaux systèmes différents de ceux que l'on vient de considérer, et, puisqu'il ne peut y avoir que ï.2.'i. . .[m — 2) systèmes de racines qui satisfassent à l'équation proposée, les nouveaux systèmes ne pourront y satisfaire. Il en résulte que les racines telles que R' de l'équation auxi- liaire ne jouissent pas des mêmes propriétés que la racine R, simple ou multiple : cette équation est réductible. Ainsi la quantité R, étant seule de son espèce parmi toutes les racines de l'équation auxiliaire, doit être don- née en réalité par une équation du premier degré; par suite, les coefficients ( 72 1 ) T, U, . . . de l'équation résolvante sont des fonctions rationnelles des coef- ficients de l'équation proposée. » Je n'ai parlé que des équations dont le degré est premier; mais La- grange a démontré que, si m est composé de plusieurs facteurs premiers, la résolution de l'équation se ramène à larésolution de plusieurs équations de degrés premiers. Il en résulte que, dans tous les cas, les équations algébriques sont résolubles algébriquement. » Ainsi, la méthode de Lagrange conduit à ]n possibilité de résoudre al- gébriquement les équations, contrairement à une opinion reçue. Pour ter- miner ce qui est relatif à cette possibilité, il reste maintenant à examiner les principales objections que l'on pourrait y faire, c'est-à-dire à examiner certaines propositions d'Abel. ■> ANALYSE MATHÉMATlQur:. - Sur les équations différentielles linéaires à coefficients rationnels, dont la solution dépend de la quadrature d'une fonction rationnelle de la variable indépendante et d'un produit algébrique irrationnel. Note de M. Gôran Dillner, présentée par M. Hermite. « Posons, dans la formule I(') (2), (i) M = CB-' ^c{x-b,y^<...{x-~ /^)-^ et, suivant 1 (3), (2) i' = V.-.V"-)^ - Y"-'; soit, de plus, comme dans la formule I (8), ]3^ = — (/■ ^- 1 , 2, . . . , «j, ou /?/,, ..., /n„ sont des nombres entiers positifs ou négatifs dont au moins un soit premier avec n: alors, p{x)" étant une fonction rationnelle de x, |3 sera une racine de l'équation suivante de degré u par rapport à ^ : (3) B" — p{x)" — o. Donc, d'après un théorème connu, toute fonction rationnelle de x et |B, ( ' ) Le signe I se rapporte à ma Note insérée dans les Comptes rendus du 1 1 octobre. C. R., 1880, a- Semestre. (T. XCI, N" 18.) 9^ 7J ( 722 ) j [x, %), peut se mettre sous ta forme (4) fix, Bj - A, 13"-' + . . . 4- A„_,B + k„ où les coefficients A,, . . . , A„ bont des fonctions rationnelles de x. » Posons, au lieu de I (6), (5) -n =ff{x, %)dx =/(a3"-' + ■■■ + A„_, % + K)dx, d'où l'on tire, à l'aide de la formule (2), les dérivées j ■/:'^A,|î''-'-4-... + A„_,ÎÎM-A„, (6) >5"=|3''-'[(,^-i)A,V-hA;]-f-... ^^(A„_,V + A„_,)-!-A„, où les coefficients de ^"~' , . . . , S, dans toutes les dérivées, sont des fonc- tions rationnelles de x. Donc, $o> '^\- ■ ■ 1 '^n étant des fonctions ration- nelles de X, l'équation transformée I (5) sera de la forme (7) l3''Oo-^l3"-'$.H-.---f-|3<ï>„_,-i-$„^o, équation qui doit être identiquement satisfaite, d'où il suit que les équations (8) |U"$o-H$« = o, $, = ... = $„_, = 0 doivent aussi être identiquement satisfaites. Mais chacune de ces n équa- tions contient un ou plusieurs des coefficients p^, .... p„, qui seront déterminés comme des fonctions rationnelles de x. En faisant usage de la formule I(io) et en mettant, d'après (1), |B, = C^B-', une solution par- ticulière prend, suivant I (4) et 1(5), la forme ry. as^ rUf^)" '-h...-^-A„.,^■-rA„l' -^ Pi — " seront déterminés par les deux équations données dans ma première Note, après y avoir remplacé X' par X'h- Aj et X" parX"-!- A'j, c'est-à-dire par les équations (s)"+^2 + p.(x'+A2) + (x'4-a,)= + x"4-a;-o et p, — Y~h 2{X'-h Ao} = o. » Remarque I. — D'après ma deuxième Note, insérée dans les Comptes rendus du 26 octobre, on conclura que, l'indice de racine de la part irrationnelle du produit B étant inférieur à l'ordre n de l'équation diffé- rentielle proposée, le nombre de solutions particulières sera le même que cet indice, et qu'en ce cas les coefficients p,, . . . , p„ poinront être déter- minés de diverses manières par un nombre égal d'équations. Pour l'équa- tion du second ordre, si l'on suppose que l'indice de racine soit i, c'est- à-dire queleproduit B ne contienne aucune irrationnalité.il n'y aura qu'une solution, et les coefficients p,, ■ ■ ■ , pn seront déterminés de diverses ma- nières par l'équation (7), après y avoir posé C = o, ou par l'équation p, + p,{x'-hh,) + (x'+A,)^ + x"H- a; = o, où X est le logarithme d'un produit algébrique [I (2)] et A, une fonction rationnelle quelconque. » Remarque JI. — L'intégrale (9) est la plus générale possible de ce genre qui puisse engendrer une équation différentielle linéaire à coefficients rationnels; car, s'il y en avait une plus générale, elle serait nécessairement de la forme mais, si les fonctions 7X2 » (C^H)= — 3o,5x 2 B (') L'emploi d'un volume moindre de réactif, ou le simple passage du gaz au travers, ne donne lieu qu'à une séparation imparfaite de l'o.xyde de carbone. ( 739 ) Clialeui' tU'cagce. Nom Ju composé. Éléments. Formule. Élat j;a7.eii.\. État liquide. Éther iiicthylchlorhydrique C'-l- H' H- Cl C-H'Cl -t- 28,5 » Éthcr mctliylbromhydrique C'+ H'4- Brgaz Cni'Br +17,1 » Éther méthyliodhydriqiie C + IP -f-I gaz OHn H- 1 4 , 2 W^ ^° ' ' a; q r 1 sol* —{— I D ^ -3 Éther méthylique 2(C'+lF-+-0) (OWOy +25,4X2 Alcool méthyliqiie (d'après F. et S.). . C'H-H' + 0= (C-H'0=) +53,6 +62,0 Éther éthylchlorhydriqiie C* + H'H- Cl C'H'^Cl +38,5 Éther éthylbroinhydrique C^ + H'+Brgaz C'H'Br 4-3i,o B^l-''+33 Éther éthyliodhydrique C + IP+ Igaz C'H^I +22,8 j ^^ T+ zi Éther éthylique 2(C'+n'+0) (C'H'O)^ +32,6X2 +36, 0X2 Alcool éthylique C'+R«+0= C'H'O^ +60,7 +70, 5 » II. Relalions entre le dimélhyle cl les composés mélhjiiques. — 1. Ces relations sont expiimées surtout par des analyses, ou séparation d'éléments. La transformation du formène en diméthyle a lieupar séparation d'hydro- gène et suivant les mêmes rapports de volume que la décomposition des hydracides : 2C'H*= (C=H')=+ H% absorbe — 3iCai,3. )) Cette transformation s'effectue réellement vers le rouge entre les gaz libres, comme je l'ai établi par mes expériences, et elle a lieu alors, de même que les dissociations, en vertu de l'énergie calorifique. La chaleur ainsi absor- bée n'est pas fort éloignée de celle qui répond à la décomposition du gaz bromhydrique, suivant les mêmes rapports de voliune : 2HBr=Br'gaz + HS absorbe — 27'^'",o. » Comparons de plus près ces deux réactions. Elles ont lieu également au rouge et elles sont limitées l'une et l'autre par des réactions inverses et effectives : dissociation simple, réversible d'une façon immédiate dans le cas du gaz bromhydrique, où il n'existe qu'un seul composé; tandis qu'elle est plus complexe dans le cas du formène, en raison de l'existence des quatre hydrures de carbone fondamentaux (formène, diméthyle, diméthy- lène, acétylène), formés suivant la loi des proportions multiples. Chacun est formé avec absorption de chaleur aux dépens de celui qui le précède, mais ils sont liés entre eux par un équilibre pyrogéné réversible, en vertu ( 74o ) duquel les quatre carbures coexistent et se régénèrent réciproquement à la température rouge ( ' ). » 2. Poussons plus loin ces comparaisons entre le diméthyle et les radi- caux simples, el évaluons la chaleur absorbée par la séparation des éléments halogènes, chlore, brome, iode, aux dépens des composés méthyliques ; il s'agit toujours de réactions réelles, car la régénération du diméthyle peut être effectuée par les métaux, et elle est dès lors assimilable, à certains égards, à la décomposition d'un chlorure, d'un bromure, d'un iodure métallique. 2(C»H'Cl — Cl) =:{C' H' )S absorbe —25,6X2 ajC'H'Br— Br) = (C= H')', absorbe — 14,2X2 2(C'H'I — I) = (C H' )^ absorbe —11, 3X2 Ces chiffres, tons relatifs à l'état gazeux, rappellent encore la chaleur ab- sorbée dans la décomposition des hydracides, suivant les mêmes rapports de volumes, soit : —22,0 X 2 pour 2HCI; — i3,5x2 pour 2HBr; — 1,6 seulement pour 3HI. Ils sont à peine inférieurs à la chaleur ab- sorbée par la décomposition des chlorure, bromure, iodure d'argent (29,0; 27,7; 19,7 par équivalent), et plus voisins encore de la chaleur absorbée par la mise en liberté de poids équivalents des corps halogènes aux dépens des composés du phosphore (23; i4>2; 3,5), ou de l'arsenic (20,3; i5,7; 4,2). M 3. Étendons les mêmes rapprochements à la séparation de l'oxygène aux dépens de l'oxyde de méthyle, séparation qui n'a pas lieu cette fois d'une manière directe. 2(C'H'0— 0) ={C'Wy, absorberait... ~44,i ou —22,0 x 2 chiffre un peu inférieur à la décomposition de l'eau gazeuse (— Sg) et voisin de la chaleur de décomposition des oxydes de plomb (25,5), de cuivre (21 et 19, 2), de mercure (21 et i5,8), pour chaque équivalent d'oxygène. M 4. Enfin la séparation de ce radical composé fictif, que l'on admet dans les alcools, Vhydroxyle, étant ca'culée d'après la chaleur de formation de l'eau oxygénée hquide, on aurait, en partant de l'alcool méthylique également liquide, 2(C'H'0= — HO^) = (C'H')', absorbe — 4o X 2 Essai (le Mécanique chimique, t. II, p. 1 13. ( 74' ) Or une réaction analogue effectuée sur l'eau elle-même 2(ll'0' -- HO') = W, absorberait — 45,7 X 2 1 L'ensemble de ces chiffres montre que les relations thermiques, cal- culées entre le dimélliyle et les composés méthyliques qui le régénèrent, ne sont pas fort différentes de celles qui existent entre l'hydrogène, ou les métaux facilement réductibles, et leurs combinaisons binaires. Mais il y a cette différence essentielle que l'hydrogène et les métaux jouent le rôle de radicaux, au double point de vue de l'analyse et de la synthèse; tandis que le diméthyle, formé par analyse aux dépens des composés méthyliques, ne les régénère point en général par des synthèses directes : c'est un radical fictif. » Cependant le diméthyle joue encore le rôle de radical jusqu'à un certain point vis-à-vis du formène, puisqu'il le régénère au rouge, en vertu d'un cycle de réactions réversibles. A cet égard, on peut remarquer la transi- tion qui existe entre les radicaux simples, le cyanogène et le diméthyle. Le cyanogène, en effet, produit par analyse, régénère par synthèse directe l'acide cyanhydrique (') et les cyanures métalliques; mais il est trans- formable, dans certains cas, en composés éthyliques, dans lesquels le carbone est aussi condensé que dans le cyanogène, et par conséquent deux fois autant que dans l'acide cyanhydrique. C'est ainsi que l'hydrogénation du cyanogène par l'acide iodhydrique développe l'hydrured'éthylène, et son hydratation l'acide oxalique. Néanmoins, la régénération des cyanures est le cas normal pour le cyanogène, et celle des composés deux fois plus condensés, l'excep- tion . Pour le diméthyle, au contraire, la régénération des composés condensés est le cas normal, celle de l'hydrure de méthyle, l'exception. » in. Relations entre le diméthyle et tes composés élhyliqnes. — 1. Ces relations sont exprimées par des substitutions et par des combinaisons. Passons-les en revue. Soit d'abord la formation des éthers d'hydracides dans l'état gazeux : C'H«+C1==C'H»C1 +HC1, dégage., -f-54,8 C GÉOLOGIE. — Recherches sur la craie supérieure du versant septentrional des Pyrénées; par M. Edm. Hébert. « Dans ce travail je comprendrai, sous le nom de craie supérieure, toutes les assises crétacées plus récentes que les calcaires à Hippuriles cornuvac- cinum, partie supérieure de l'étage turonien. C'est dans la région occiden- tale des Pyrénées que cette série est la plus complète. » Les assises crétacées les plus anciennes du groupe que je me propose de décrire sont, pour cette région, des grès micacés (' ) que l'on rencontre entre Rébénac et Gan. Une faille considérable, ainsi que je l'ai indiqué en 1867 ("), a relevé, au sud de Rébénac, les couches néocomiennes. Une épaisse série de marnes schisteuses et de grès micacés se montre au nord de Rébénac, et on peut l'étudier en détail le long de la route de Gan. On y reconnaît la succession suivante, de bas en haut : » a. Marnes schisteuses calcarifères minces, d'une épaisseur encore indé- terminée. » b. Grès micacés calcarifères alternant avec ces marnes schisteuses, mon- trant de nombreuses empreintes de fiicoïdes, des lits de sable et quelque- fois des grès siliceux dans la partie supérieure de l'ensemble. » Cesgrès sont visibles sur une distancede S""" perpendiculairement à leur direction; leur plongement varie de go° à 45° Rien ne prouve qu'il y ait, soit des plissements, soit des failles. L'épaisseur de ces grès doit donc être estimée, selon toute probabilité, comme supérieure à 2000™. » c. Grès siliceux, alternant avec des calcaires marneux et renfermant de grands inocérames, des nautiles, des fucoïdes, etc. ; étendue horizontale, environ 1000™; plongement moyen, [\o°; épaisseur plus grande que 5oo". » d. Banc de brèche, l'^jio. » e. Calcaire blanc bleuâtre fossilifère à Holasler Bouillei Cott. (') On a quelquefois considéré ces grès comme appartenant à l'étage cénomanien; mais, en les suivant à l'est, il est facile de reconnaître qu'ils reposent sur les calcaires à Hippurita corn uvaccinum . (') Bulletin delà Société géologique de France, i" série, t. XXIV, p. 335. ( 745 ) » Je laisse de côté l'assise a, dont les caractères ne permettent pas de fixer la position géologique ; mais b etc peuvent être retrouvées à l'ouest de Pau, depuis Hasparren jusqu'à la mer. L'identité des couches qui viennent d'être décrites avec celles qui affleurent sur les bords de l'Océan, entre Saint-Jean-de-Luz et Bidart, a été reconnue par plusieurs géologues, notam- ment par ]M. Jacquot, qui en a donné une description ('), Je les ai visitées moi-même, et j'ai pu voir que cette puissante série de schistes et de grès se poursuit, en conservant ses caractères, dans la direction ouest un peu nord, c'est-à-dire à peu près parallèlement à la direction des Pyrénées. » Très développés au nord et à l'ouest d'Hasparren, les schistes se montrent à Sare, à Ascains, au pied de la Rhune, d'où on peut les suivre d'une manière continue jusqu'à Saint-Jean-de-Luz. » Ce système de calcaire siliceux et de grès à fucoïdes est souvent désigné sous le nom de calcaires de Bidache,- il est recouvert, à Bidart, par une série d'assises de marnes et de calcaires marneux à cassure conchoïde, sans silex, semblables à ceux que nous avons mentionnés prés de Gan, On y rencontre les mêmes grands inocérames, des ammonites {J. Neubergicus, Schluter), l'Holaster BouiUei, Cott., commun dans ces couches, qui, par conséquent, représentent l'assise e de Gan-Rébénac. » Les assises crétacées de Bidart sont suivies de couches appartenant au terrain tertiaire; ce sont celles qui constituent les falaises de Biarritz et qui dépendent de l'éocène supérieur. » Pour retrouver des assises crétacées supérieures aux précédentes, il faut se rendre à Tercis, au nord de Dax. » M. Jacquot a rapproché, avec raison, les couches supérieures de la craie de Bidart des couches inférieures de la craie de Tercis. Toutefois, celles-ci sont caractérisées par une faune distincte et constituent une zone supérieure. » J'ai cherché à me rendre compte de la succession des assises de la craie de Tercis et des fossiles qu'elles renferment; j'ai reconnu quelques horizons bien nets, qui n'avaient point encore été signalés, et qui se mon- trent dans le même ordre, soit dans les carrières de Tercis (rive gauche de l'Adour), soit dans celles d'Angoumé (rive droite). » A. Les couches inférieures sont marneuses, sans silex; elles renferment assez abondamment : Cyclaster integer, Cott.; Holaster TercensiSj Cott., et, (') Description géologique des /alaises de Biarritz, Bidart, etc. [Actes de la Société lin- néenne de Bordeaux, t. XXV). C. R., 1880, 2' Semestre. (T. XCl, ÏN» 19.) 9^ ( 7^6 ) surtout, Micrasler corcolumbarium, Desor, qui forme un petit lit au milieu de la masse. » En outre, des espèces moins caractéristiques se rencontrent avec les pi-écédentes : ce sont les inocérames, Ostrea vesicularis, ananchytes, Poly- trema sphœra, etc. » L'épaisseur de cette première assise est de So™ à 60™. )> B. Viennent ensuite d'autres calcaires marneux, sans silex dans la moitié inférieure (20™), mais dont la partie supérieure, sur 3o™ à 35" de puissance, est remplie de nodules siliceux. » La faune de ces deux parties est sensiblement la même, bien que les fossiles soient bien plus abondants et plus variés dans la partie supérieure. Les plus caractéristiques sont la grosse variété d'ananchyte connue sous le nom cVJn. Beaumonti Bayan, et surtout une nouvelle espèce de Mi- craster que je désignerai sous le nom de 31. aluricus ('); Baculites ftncej>s Lamk. se trouve également en haut comme en bas; mais les couches supé- rieures renferment en grand nombre : nautiles; ammonites, parmi lesquels A. Neubergicus; scaphites; hamites; Heteroceras [H.pofyplocum); Inoceramus (/. Goldjiissiatms d'Orb.); /. Gilherti Meek.; ananchytes, nombreuses va- riétés, parmi lesquelles, outre ÏJ. Beaumonti, se montre abondamment Â. conica, C/closmilin centralis, Polylrema sphœra, etc. » Quelques Cyclaster integer et Holaster Tercensis se retrouvent dans ces couches. » L'épaisseur de l'assise à Micrasler aluricus est d'au moins 60™. On re- marquera la présence à ce niveau de quelques Céphalopodes les plus carac- téristiques de la craie de Haldem, notamment Heteroceras poljplocum et Ammonites Neubergicus. » C. L'assise précédente est recouverte par une série de couches non exploitées, cachées par la végétation et dont les caractères paléontologiques ne me sont pas connus. Ces couches ont ensemble une épaisseur d'environ 100°. » D. On voit apparaître, à la suite, des calcaires noduleux gris, sableux, en général très marneux, peu fossilifères, sauf les ananchytes elV Ostrea vesi- cularis, qui se trouvent dans toute la craie de Tercis. Épaisseur, environ So"; le plongement est de 80° au nord. (') Cette espèce se distingue aisément de toutes les autres par sa forme. Très large et dé- primé en avant, ce Micrasler a le sommet très élevé et excentrique en arrière, les zones ambulacraires égales et étroites, le sillon antérieur profond à sa base, effacé à la partie moyenne, et le péristome marginal. ( 747 ) » E, Puis viennent les escarpements d'Angoumé, dont les couches plon- gent de 75° au nord, sous les assises marneuses du miocène inférieur, et qui renferment: Naulilus, Fitsits^ Pecten, Oslrea vesicularis jeune; Mi- craster Tercencis CoU . , a, c ; Micrasler BrongniarliUéh., r; M. subcarmatiis Gott., ry Laster aquUanicits Des., a, c; Ananchyies semUjlobus Lk., c, c; A. vulgaris, a, c, etc. Épaisseur, 8"". « La même craie et les mêmes fossiles existent à l'ouest de la ferme de Bédat. Ici, les couches sont à peu près verticales; la craie est marneuse, blanche ou bleuâtre; elle est recouverte par des couches de conglomérats et de dépôts littoraux prpiianf aiiploi'of";- • - --^-^ -a ou compacte. » En résumé, pour la région occidentale du versant nord des Pyrénées, je distinguerai dans la craie supérieure aux bancs à Hippurites comuvac- cinum les horizons géologiques suivants, de bas en haut : » 1° Les marnes et grès à fucoïdes, terminés par les calcaires siliceux de Bidache et de Gan. » 2° Les calcaires marneux à Holasler Bouillei de Gan et de Bidart. » 3° Les calcaires marneux à Micraster corculumbarium de Tercis. » 4° Les calcaires à silex, avec Ananchyies Beaumonli, Micraiter alii- ricus et Heleroceras pofyplocuni. » 5° Une série puissante (100™) de couches peu visibles à Tercis, mais que nous allons apprendre à caractériser. » 6° Les calcaires à Micraster Tercensis, Isasler aquUanicus'et Ananchyies semùjlobus de Bédat et d'Angoumé. » Sauf la dernière assise, qui est peu épaisse, mais très nettement carac- térisée au point de vue paléontologique, la puissance de chacune des cinq autres, surtout de l'assise inférieure, est considérable. » Si de Tercis on se dirige à l'est-sud-est vers Saint-Sever, on ne tarde pas à reconnaître que la craie supérieure forme dans cette direction une saillie dont j'ai déjà eu occasion de parler ('), maissur laquelle j'ai de nou- veaux documents à fournir. » Les couches les plus anciennes que j'aie pu voir sont composées de calcaire blanc, homogène, compacte, exj)loité à Audignon, dans lequel j'ai constaté la présence de nombreux spécimens de Radioliles lombricalis. » Vient ensuite un massif de calcaires à silex, plus ou moins dolomi- (') Bulletin de la Société~^géologique de France, t. V, p. 643; 1877. ( 748) tiques, en général mal stratifiés, dans lesquels les fossiles sont rares et à l'état de moules siliceux ; mais, parmi ces fossiles, j'ai recueilli VAnanchytes Beaumonli, caractéristique des calcaires à silex de Tercis (4* horizon), et VHolaster Tercensis des troisième et quatrième horizons. » Ce massif est recouvert directement par des calcaires marneux, bien stratifiés, riches en fossiles, surtout à Audignou. On y trouve: Hemipneustes Leymeriei Héb., c; Echinocomus gigas Cott., r; Cydaster integer Cott., r;Jnanchytes vulgaris, a, r,- Thecidea radiansDeL iuBrong.; Ostrea Pyrenaica Leym., c; O. larva, d'Orb., c; O. frons, D'Orb., r; Q ,. x> j,., ., O. „„..• — i^.:^ LU., .., x^,v.-,vt rymnaicaHéh., a, r ; Neriia (odostoma) ponlica d'Arch., c; Orbiloïdes Gemacica Leym., c; 0. so- cialis Leym., c; O. Faiijasii, a, c. » Cette faune indique clairement l'horizon de Monléon et de Gensac. Sa superposition immédiate aux couches à Ananchyles Beaumonli et Ho- laster Tercensis et la nature des couches qui la renferment démontrent qu'elle correspond, au moins partiellement, au cinquième horizon de Tercis; elle en constituerait la base. » D'après ce qui précède, nous possédons maintenant des données suffi- santes pour fixer, avec une grande probabilité, la craie k Ananchyles Beau- monli de Tercis au niveau de la craie de Haldenfà Bel. mucronala^ c'est-à-dire au niveau de la craie de Meudon. M Par suite, les couches à Hemipneustes Pyrenaicus et H. Leymeriei des Pyrénées doivent commencer la série danienne. Elles ont un certain nombre d'espèces communes avec la craie de Maestricht (*), àlaquelleM. Leymerie les rapportait depuis longtemps. » L'étage garumnien de Leymerie recouvre l'assise précédente dans les Pyrénées centrales. Il se compose de deux parties : l'une argileuse, sau- mâtre, à la base; l'autre marine, à la partie supérieure. La première ne se voit pas à Tercis, mais il y a précisément au point où elle devrait se pré- senter (n° 5) un espace assez considérable recouvert de végétation. Quant à la seconde, l'assise n" 6 à Micr aster Tercensis, elle renferme la même faune à Tercis que dans la Haute-Garonne et l'Ariège ; bien qu'elle contienne un certain nombre de fossiles qui se trouvent déjà dans des assises plus (') M. Lory vient de découvrir dans l'Isère, au-dessus des calcaires à Bel. mucronata, dans une assise remplie d'une espèce d' Orbitoides très voisine de l'O. média de Royan, deux espèces du cinquième horizon : Nerita pontica et Ostrea larva. C'est une preuve de plus de la justesse de ce classement. ( 749 ) anciennes; son caractère danien est accusé par la présence de VÀiumchytes semiglobus, qui occupe en abondance la partie inférieure du calcaire de Faxo. » MÉ3I01RES PRÉSENTÉS. VITICULTURE. — Observations sur le PliyUoxera. Lettre adressée à M. Dumas par M. Hexxeguy, délégué de l'Académie. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Paris, 28 octobre 1880. » J'ai profité de mon séjour dans les contrées pliylloxérées du midi de la France pour me rendre compte de l'état des vignobles et des résultats obte- nus avec les différents modes de traiteuient employés jusqu'à ce jour. » Dans l'Hérault, les deux tiers des vignes sont détruits : l'arrondisse- ment de Béziers seul produit encore du vin; cependant, à Launac, près de Montpellier, chez M. H. Mares, on trouve plusieurs hectares de vignes dont l'aspect rappelle celui qu'avaient autrefois les campagnes du Gard et de l'Hérault. La partie du vignoble qui existe encore ne doit sa conserva- lion qu'aux traitements réitérés par le sulfocarbonate de potassium. Cette année, la récolte a été très belle. De vieux ceps, de trente à cinquante ans, qui l'année dernière encore étaient dans un état de dépérissement assez avancé, ont repris une végétation très active; ils ont poussé de longs sar- ments, couverts de feuilles restées longtemps vertes, et donné une grande quantité de raisins. Les ceps plus jeunes de dix à quinze ans se sont remis encore plus rapidement. La reconstitution des vignes de M. Mares est vrai- ment remarquable : si l'on ne voyait les vides laissés par les ceps arrachés au niveau des taches, on ne pourrait croire que le vignoble est envahi depuis 18^3 par le Phylloxéra. » Dans les environs de Béziers, les vignes, en beaucoup d'endroits, sont encore fort belles et ont donné celte année une abondante récolte; elles sont cependant toutes plus ou moins attaquées par le Phylloxéra, les taches deviennent de jour en jour plus apparentes, et, malgré les fumures abon- dantes, il serait à craindre qu'avant peu l'arrondissement de Béziers, si riche aujourd'hui, ne fût réduit à l'état dans lequel se trouve le reste du dépar- tement de l'Hérault. Plusieurs propriétaires prévoyants ont commencé à traiter leurs vignes et ils ont obtenu des résultats encourageants. » Près de Capestang, le domaine de la Provenquiére , appartenant à (75o) M. Teissonnière, est traité entièrement depuis deux ans par le sulfocarbo- nate de potassium; sauf sur les coteaux, les vignes sont en parfait état et portaient cette année des raisins magnifiques. Le traitement a été institué avant que la présence du Phylloxéra se fût manifestée par l'apparition de taches; quelques-unes se sont révélées depuis, mais elles ont été circonscrites et la reconstitution des ceps commence déjà sur certains points. » J'ai constaté les bons résultats obtenus par le sulfure de carbone dans le Bordelais, aux environs de Libourne,et chez M. Jaussan, près de Capes- tang. Dans ce dernier vignoble, le feuillage, d'un beau vert, tranche d'une façon remarquable sur la teinte jaune des vignobles voisins, dont la moitié, d'ailleurs, n'existe plus. M. Jaussan ne traite qu'une fois par an, en hiver; mais, comme MM. Mares et Teissonnière, il traite tout son vignoble. M Après avoir reconnu les effets des insecticides appliqués en grande culture, depuis trois ans au moins, sur des vignobles situés dans une région complètement envahie par le Phylloxéra, je suis entièrement convaincu qu'on peut sauver les vignes qui ne sont pas encore atteintes par le fléau et reconstituer celles qui n'ont pas trop souffert. M Les viticulteurs ont à leur disposition trois modes de traitement, les sulfocarbonates, le sulfure de carbone et la submersion, dont l'efficacité ne me paraît plus discutable et dont le prix de revient est largement com- pensé par le revenu que donne la vigne; mais, quel que soit le mode de traitement employé, il ne sera efficace qu'autant qu'il sera répété chaque année, du moins pendant un certain temps, et qu'il sera étendu à toute la surface du vignoble. » Il est en effet parfaitement établi maintenant que, par suite de la réin- vasion d'été et par suite de l'éclosion d'un certain nombre d'œufs d'aptères échappés à l'action de l'insecticide, les vignes traitées avec le plus de soin présentent encore en été de nombreux insectes sur leurs racines. Il est aussi un fait bien connu aujourd'hui et que j'ai pu vérifier plus d'une fois : c'est que, au moment où une tache apparaît dans un vignoble, celui-ci est déjà presque entièrement envahi par le Phylloxéra. C'est pour n'avoir pas tenu compte de ces données, ou pour avoir mal appliqué les procédés, que beaucoup de propriétaires ont perdu tout espoir dans les insecticides et ont laissé dépérir leurs vignes. » Les insecticides ne s'attaquent qu'aux insectes souterrains, et, en sup- posant que ceux-ci soient complètement détruits par le traitement, l'œuf d'hiver et sa descendance restent indemnes et sont pour la vigne une nou- velle source d'infection. L'existence de l'œuf d'hiver étant démontrée d'une ( 75' ) façon certaine dans le sud-onest de la France, il me paraît inadmissible qu'une phase aussi importante dn cycle biologique du Phylloxéra puisse manquer dans le sud-est. » Tl est à remarquer que les ceps du Languedoc, dont les écorces, formées d'un grand nombre de lamelles, ont une épaisseur considérable, permettent à l'œuf d'hiver d'échapper aux investigations les plus minu- tieuses. » Parmi les divers procédés essayés pour détruire l'reuf d'hiver, celui qui paraît donner les meilleurs effets consiste à priver la souche des écorces sous lesquelles l'œuf est pondu. » Le décorticage des souches, pratiqué chaque année, en même temps que le traitement au sulfure de carbone^ par M. Sabaté, dans sa propriété de Cadarsac, près de Libotirne, lui a donné de très bons résultats. Les vignes de M. Sabaté se distinguent à première vue, par leur végétation luxuriante, de celles de ses voisins, qui ne font aucun traitement. M. Sabaté fait observer que les vignes de deux à trois ans ne peuvent être décortiquées sans danger. » Un autre procédé, sur lequel l'Académie désirait des informations, a été proposé par M. Bourbon, de Perpignan. Il consiste à brûler les écorces des vignes, au moyen d'un appareil qu'il appelle pyrophore. Cet appareil, portatif, fournit une flamme très vive résultant de la combustion d'un mélange de vapeurs d'essence minérale et d'air. On pourrait craindre que le feu , porté directement sur la souche et le 'eune bois, fût nuisible à la vigne; mais en réalité il n'en est rien. J'ai vu, à Prades et à Largentière, des vignes dont toutes les écorces avaient été détruites par le feu pendant l'hiver et qui présentaient une très belle végé- tation. Le brûlage des écorces amène, dit-on, un retard d'une quinzaine de jours dans le départ de la végétation, ce qui met la vigne à l'abri des der- nières gelées du printemps. Ce fait, très intéressant au point de vue de la Physiologie végétale, mérite vérification. » Le pyrophore n'a pas encore été expérimenté sérieusement contre l'œuf d'hiver, mais il est appliqué en grand pour la destruction de la pyrale dans les environs de Perpignan et dans l'Aude; il y donne d'excellenis résultats. Le traitement des vignes par le pyrophore peut remplacer avan- tageusement l'ébouillantage. L'action du feu est beaucoup plus énergique que celle de l'eau chaude ; son application est plus facile et moins coûteuse. L'œuf d'hiver ne résisterait certainement pas à la température delà flamme; il serait utile d'instituer des expériences dans des vignobles phylloxérés, (752 ) pour décider de la valeur du traitement par le feu. Le pyrophore seul pourrait être aussi employé pour le traitement préventif des vignes mena- cées, autour des points d'attaque. » L'attention a déjà été plusieurs fois appelée sur la reconstitution spon- tanée des vignes pliylloxérées. Cette année, principalement, plusieurs cas de ce genre ont été signalés; pour ma part, j'en ai observé de fort curieux dans l'Hérault, l'Ardèche et la Charente. A l'École d'Agriculture de Mont- pellier, une vigne, abandonnée à elle-même depuis deux ans, a donné celte année une récolte de raisins. Dans les environs de Cognac, beaucoup de vignes, qui paraissaient complètement mortes, ont poussé des sarments et pourront être taillées; les propriétaires, s'imaginant que leurs vignes sont débarrassées du Phylloxéra, pensent qu'il est inutile de les traiter. » Les vignes qui semblent ainsi reprendre leur végétation sont loin de n'avoir plus d'insectes, et cette régénération n'est que momentanée. Si l'on arrache, en effet, une souche présentant de nouvelles pousses, on constate que le système radiculaire est à peu près complètement détruit; les grosses racines sont mortes ou même pourries; les Phylloxéras ont naturellement disparu de leur surface, mais ils se sont réfugiés sous les écorces de la partie souterraine de la souche, qui a conservé encore quelque vitalité. » Si, comme l'année dernière et cette année, les pluies ont été abon- dantes et ont entretenu dans le sol une humidité suffisante, de jeunes racines prennent naissance au-dessous du collet de la souche et suffisent à donner à la vigne la sève nécessaire pour pousser des sarments. Les pUiies ont aussi l'avantage de contrarier l'essaimage, et partant la ponte de l'œuf d'hiver. Mais bientôt les insectes qui ont persisté sur l'axe de la vigne se portent sur les nouvelles racines, y déterminent les nodosités caractéris- tiques et amènent un nouvel arrêt dans la végétation. En détruisant les insectes avant qu'ils aient envahi le nouveau système radiculaire, la recon- stitution de la vigne, qui actuellement ne peut être que passagère, devien- drait définitive. Loin d'abandonner les traitements, comme le veulent les propriétaires de la Charente, c'est donc le moment le plus favorable pour les commencer. » L'essaimage s'étant produit cette année fort tard et dans de mauvaises conditions, il est probable qu'il y aura peu d'œufs d'hiver pondus et que, par conséquent, la propagation du Phylloxéra se fera difficilement. Les causes qui ont nui à la reproduction de l'insecte ont été, au contraire, favorables à la reconstitution de la vigne, et les traitements par les insecti- cides se feront cet hiver dans d'excellentes conditions. » • 753 , VITICIILTURK. — Observations relatives à t'iiifluence exercée par la saison tlcr- nière sur le développement du Phylloxéra ; remarques sur Cenijilui des insecticides. Extrait d'une Lettre adressée à M. Dumas par M. P. Boiteau, délégué de l'Académie. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Viliegougc, le 3 novembre 1880. » Conformément au désir exprimé par la Commission supérieure du Phyl- loxéra, j'ai continué mes recherches sur la biologie de cet insecte et l'étude d'un des principaux moyens de destruction, c'est-à-dire l'action du sulfure de carbone, combinée avec les badigeonnages de la partie inférieure de la souche. » L'étude des insectes sexués et de leur descendance, qui est le seul point des mœurs encore inconnu dans l'histoire du Phylloxéra, a été gênée à tel point qu'il m'a été de toute impossibilité défaire une seule observation valable. Les mois d'août et de septembre, qui sont les seuls dans l'année où l'on puisse observer cette phase de l'existence de l'insecte, ont été tellement pluvieux, que les insectes ailés aperçus vers la fin de juillet n'ont pas pu faire leur ponte, ou, s'ils l'ont faite, les sexués qui devaient en provenir ont presque tous été détruits. Les feuilles, les écorces et le sol n'ont présenté que de rares spécimens de ces générations, que l'on ne pouvait apercevoir qu'à de rares intervalles, et ceux qui parvenaient à un complet développement disparaissaient bientôt dans les averses qui sesuccédaientà très peu de jours. La saison s'est complètement passée sans qu'il m'ait été possible d'entrevoir rien de nouveau, et les lieux d'élection ordinaires présentent très pou d'oeufs fécondés. » L'année dernière, les migrations des sexués avaient été fortement eii- travées, mais on constatait encore beaucoup de leurs produits; cette année, il est très difficile d'en trouver les traces. Au point de vue de la reproduction et de la perpétuation de l'espèce, il y a là un fait qui sera avantageux à nos vignobles, et ces conditions météorologiques, qui ont également nui d'une manière très sérieuse à la diffusion des aptères, maintiendront les foyers dans leurs anciennes limites, en même temps qu'il pourra y avoir diminution dans le nombre des insectes. D'un autre côté, celte hiunidité constante ayant favorisé l'émission d'un chevelu abondant, on verra, l'année pro- C. F,., ÎSo, 2 Semestre. (T.XCI.JNo 19.) 99 ( 754 ) chaîne, de même qu'on l'a vu cette année, plusieurs vignobles s'améliorer dans leur état. » Nous sommes, à l'heure qu'il est, au point où nous en étions l'année dernière à la même époque, quant à l'étude des sexués. » Le sulfure de carbone a été employé, pendant l'année qui vient de s'écouler, sur de larges surfaces relativement aux années précédentes, et, cette année, les demandes se multiplient avec une telle activité, que des surfaces étendues seront soumises au traitement de cet insecticide. Mal- gré les désastres considérables de certaines contrées et les atteintes si cruel- lement constatées dans presque tous les vignobles, il est certain que la majeure partie des vignes qui existent encore sera sauvée, ou du moins conservée pendant de longues années. Le sutfiue de carbone, si redouté, il y a deux ou trois ans, par nos populations viticoles, tant au point de vue de ses effets sur les personnes que sur le végétal, entre dans nos mœurs, et, te qui est d'un bon augure, c'est que le petit propriétaire, le cultivateur lui-même le demandent et le préconisent. Le besoin de conservation de ce précieux arbuste est tellement accepté par toutes les classes de la société, que chacun cherche à employer le moyen qui jusqu'ici a donné les meilleurs résultats au point de vue de l'économie et de l'efficacité. » Je ne vois rien à changer dans les observations que j'ai présentées l'année dernière sur les accidents de mortification que j'avais signalés, si ce n'est que j'ai pu les constater dans toutes les régions où il m'a été possible de me transporter. Je répèle donc qu'il faut multiplier le moins possible les injections, mais que cependant il faut au moins en mettre deux par mètre carré. Le rayon insecticide efficace ne dépasse jamais, d'après mes observations, répétées plusieurs fois cette année encore, o'", 35 ou o"',4o. Le bouchage des trous ne semble guère agir sur l'efficacité de la diffusion et de la destruction, car des trous laissés ouverts ont donné les mêmes résul- tats que ceux qui avaient été fermés. Le tassage des ouvertures peut donc être négligé dans ce qu'il a de trop accentué. Le pied de l'ouvrier suffit largement à leur occlusion. » Les opérations à lignes parallèles s'appliquent facilement à tous les modes de plantation, et elles ont l'avantage de donner le contingent le plus faible de aioriifications. On doit autant que possible alterner les trous, de manière à obtenir une diffusion des plus régulières et à pouvoir ainsi diminuer d'une manière assez considérable les quantités de toxique à em- ployer. Suivant qu'on emploie la disposition en carrés réguliers ou par ( 755 ) lignes alternes, on peut économiser nu tiers ou un quart de la matière in- secticide, tout en obtenant les mêmes résultats. Cette dernière disposition fiiit aussi qu'il n'y a jamais, en présence des ceps et à la plus petite distance, qu'une seule injection; celles qui sont du côté opposé, par leur alternance, se trouvent beaucoup plus éloignées. » Dans la direction des lignes, on place tous les trous à ©'".yo les uns des autres. » Dans les vignes plantées au-dessous de ©""(So d'interlignes, une seule rargée de ti'ous suffit; dans celles qui sont distantes de o"\ 80 à i"',5o, il en faut deux; dans celles qui se trouvent entre i'",5o et a"", 10, il en faut trois. )) La dose par injection varie suivant le nombre de trous qui entrent dans un hectare, nombre qui peut aller de 20000 à 35 000. La quantité de sul- fure par mètre carré doit être en mojeiine de iS^' à 20^'. Cette dose est suffisante l'hiver, et les résultats qu'on obtient en opérant ainsi que je viens de l'expliquer sont très remarquables. Lorsque les effets sont incomplets, cela provient surtout de ce qu'on espace trop les trous, ce qui met dans l'impossibilité d'atteindre les insectes dans tout le cube de terre, quelles que soient les doses et que le traitement soit simple ou réitéré. » A cela, il faut ajouter le traitement complémentaire que nous avons in- diqué l'année dernière, et qui consiste à badigeonner la partie inférieure des ceps et la base des premières racines avec un mélange de chaux, 5 ou 6 par- ties, et d'huile lourde de coaltar, i partie, le tout étendu de 8 ou 10 [lar- ties d'eau. Cette solution doit être employée au printemps, avant le réveil des hibernants. » Toutes les fois que ces imiications ont été parfaitement suivies, les résultats ont été des plus concluants. » Dans les vignes en bon état, un traitement alterné, de deux ans l'un, suffit généralement. » Les vignes traitées par le sulfure de carbone continuent à présenter le meilleur aspect, comme force dans la végétation, et, d'après ce que nous avons pu constater en général, et surtout d'après ce que nous a raconté M. Vimont, d'Éperuay, des résultats d'un traitement opéré en Champagne sur des vignes non phylloxérées, il nous semble démontré que cet agent agit fortement en favorisant la végétation. Le même fait a été constaté et si- gnalé par M. Olivier dans les Pyrénées Orientales. » ( 756 ) HYGIÈNE PUBLIQUE. — Préparation d'une nouvelle subbtance alimentaire, la imtricine. Noie de M. Ed. Moride. (Extrait.) (Renvoi à la Commission des arts insalubres.) « Sachant l'intérêt que l'Académie attache aux questions d'alimentation, je viens l'entretenir d'un nouveau mode de préparation et de conservation des viandes, sous un très petit volume et à un état de division extrême. « Je prépare, avec la viande fraîche, à la température ambiante et sans employer la cuisson, des poudres de viande dont je dépose quelques échantillons sur le bureau de l'Académie. La conservation de ces produits est illimitée, pourvu qu'on ne les expose ni à l'humidité ni à une trop forte chaleur. » Mon procédé consiste à faire passer, dans des machines appropriées, de la viande crue désossée et privée de tendons, avec des substances ali- mentaires azotées, qui ont la propriété d'absorber l'eau de constitution de la viande et peut-être de former avec elle certaines combinaisons orga- niques encore indéterminées. On sèche le tout à l'air, ou dans une étuve chauffée à basse température; on pulvérise ensuite et on tamise. >) La poudre qui provient de cette opération est d'une belle couleur, grise ou jaunâtre et d'un goût agréable. En l'agglomérant avec de l'eau gommée, de l'albumine ou des graisses, on en constitue des tablettes, des cylindres et des cubes de tous poids, qu'on peut diviser ensuite, selon les besoins, pour en faire des potages, des sauces ou des biscuits. •' Je crois devoir faire, à l'égard de ce produit, les remarques suivantes : » 1° Cette poudre, à laquelle j'ai donné le nom de nutn'cinej renferme tous les éléments contenus dans la viande crue, et à l'état où ils s'y trouvent; cela est si vrai, que le sang transformé en nutricine conserve toutes ses propriétés de solubilité, de coloration et de coagulation sous l'in- fluence de la chaleur. La dissolution à froid du sang de la nutricine n'entre pas en putréfaction; elle se recouvre seulement, au bout de plusieurs jours d'exposition à l'air, de quelques mucédinées. » 2" La viande qui constitue la nutricine, n'ayant pas subi de cuisson, est d'une assimilation plus parfaite que la viande cuite. » 3° A poids égal, la nutricine est plus azotée et plus nourrissante que la viande elle-même, puisque, d'une part, elle ne contient ni excès de graisse, ni tendons, ni peau, ni débris d'os, et que, d'autre part, on rem- ( 7^7 ) |ilacc les ^So^^"' d'eau que l'on a enlevés à i'''-' do viande par 760"' de pain ou de substances farineuses légèrement étuvées, substances qui con- tiennent, outre les hydrates de carbone, jusqu'à 2 pour 100 d'azote. » L'azote de la nutricine s'élève donc à plus de 5 pour 100, quand l'azote dans la viande fraîche n'est au maximum que de 4 poiu' 100. » Le même système de conservation, appliqué au sang ou à la viande de cheval, aux débris des abattoirs, donne des résultats avant;igcux pour la iiourritin-e des chiens, des porcs, des poulets et des canards. « M. G. Floquet adresse, par l'entremise de M. Hermite, une Note sur les équations différentielles linéaires à coefficients périodiques. (Commissaires : MM. Hermite, Bouquet.) M. Ch.-V. Zekger adresse, de Prague, une Note sur la loi générale des mouvements planétaires dans le système solaire. (Renvoi à l'exTimen de M. Faye.) M. A. Barthélémy adresse une Note relative à la fécondation dans les oiseaux de basse-cour. (Renvoi à l'examen de M. Alph. Milne Edwards.) Un anonyme adresse, pour le Concours du Prix extraordinaire de six mille francs, luie Note relative à un nouveau propulseur, avec la devise « Mieux vaut tard que jamais ». (Renvoi à la future Commission.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, dans la Correspondance, un grand nombre de nouvelles demandes de graines des vignes du Soudan, annon- cées par M. Lécard. M. le Secrétaire perpétuel croit devoir, à ce sujet, donner lecture à l'A- cadémie du passage suivant, qui forme la conclusion d'une brochure im- primée à Saint-Louis et récemment adressée par M. Lécard : « Dans cette trop courte Notice, éci lie sous forêt et en plein Soudan, je crois avoir dé- montré riniportancc de ma découverte des vignes annuelles du centre de l'Afrique et la fa- ( 758 ) cilité de soumettre ces précieuses plantes à la culture, dans tous les pays qui joiiisstnt de trois à quatre mois d'une température moyenne de i5° à i6° de chaleur, aussi bien que dans les paysles plus chauds du globe.... J'emporte du Soudan toutes les graines que j'ai pu recueillir, pour les céder aux Sociétés, aux établissements publics et aux cultivateurs qui m'en feront la demande; aucune confusion, aucune tromperie n'est possible : les pépins de mes vignes ne ressemblent nullement à ceux des vignes connues, personne n'en pourra vendre en mon nom, nul n'en possède et nul n'en pourra disposer que moi, si ce n'est M. Chantin, mon correspondant à Paris. J'ai subi des fatigues et des privations inouïes, sans compter d'autres sacrifices, exposé ma vie et peut-être perdu ma santé pour cette découverte : n'est-il pas juste que les premiers résultats, certainement les plus minimes, me soient attribués? ■• M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un nouvel « Album de Statistique graphique, juillet 1880 », par M. Cliejsson^ et un « Manuel des procédés de reproduction d'écritures et de dessins à employer dans les Ponts et Chaussées », du même auteur. 2° Les « Annales du Bureau central météorologique de France », pu- bliées par l'I. Mascarl (année 1878, III : « Pluies en France ») 3" Le Tome IV delà quatrième édition du a Traité élémentaire de Phj- sique », par M. P.-A. Daguin. 4° Un Volume de M. Marias Fonlane, intitulé « Histoire naturelle, Inde védique, de 1800 à 800 avant J.-C. » (Présenté par M. de Lesseps.) 5" Une Brochiu'e de M. Mnuiice CItaper, intitulée « Noie sur la région diamantifère de l'Afrique australe ». (Présenté par M. Friedel.) 6" Un Volume de M. A. Gamcjee, intitulé « A texl-book of the physiolo- gical chemistry of the animal body ». (Présenté par M. Vulpian.) 7° Deux Bi ochures extraites du Philosophical Magazine et des Proceedings de la Société royale d'Éditnbourg, et contenant des Notes de sir JVilliam Tliomson sur diverses questions de Piiysique mathématique. M. Peruotix, m. V. "Winter se mettent à la disposition de l'Académie pour les expéditions destinées à l'observation du prochain passage de Vénus. (Renvoi à la Commission des passages de Vénus.) ( 759 • ANAf.YSE MATHÉMATIQUE. — Sur fes équations algébriques; examen des propo- sitions d'Abel. Note de M. E. Wf.st, présentée par M. Yvon Villarceaii « Abel a démontré que les équations algébriques ne peuvent, en général, être résolues algébriquement. Je rappellerai les doutes émis sur cette pro- position ; à cet effet, il me suffira de citer un passage du Rapport de M. J. Bertrand sur les progrès les plus récents de l'Analyse mathématique (1868). On y trouve (p. 10) : « Il est impossible cependant de ne pas citer, avant de quitter les travaux de M. Hermite, son beau Mémoire sur l'équa- tion du cinquième degré. Abel, en prouvant l'impossibilité de la résoudre, semblait avoir mis fin aux recherches sur celte question, si longtemps et si inutilt^ment abordée. Il n'en a rien été pourtant, et les ressources 6e l'Analyse mathématique, reconnues insuffisantes sous la forme adoptée jusque-là, devaient seulement être essayées dans une autre voie. » » Abel, OEuvres complètes, t. II, p. 191 et 192, indique, pour condition lie résolubilité des équations algébriques, dans le cas d'un degré premier, que l'équation auxiliaire de degré i .2.3. . .(m — 2) de la méthode de Lagrange doit avoir une racine exprimable rationnellement par ses coefficients. » J'ai montré, dans une Note précédente, que cette condition est toujours remplie, puisque celte équation réductible contient une racine dépendant d'une équation du premier degré, qui est au reste la véritable équation auxiliaire. « Il y a erreur dans la conclusion d'Abel, parce qu'il a admis, sans le démontrer, que l'équation auxiliaire pouvait ne pas admettre de racine rationnelle. Cette équation, formée d'une façon particulière, ne peut être traitée comme inie équation générale. )) On trouve encore ce qui suit, t. l, § IV, p. 21 . Après avoir établi une suite de théorèmes, Abel admet l'expression (i) R'"=i'; m est un nombre premier, R une fonction rationnelle des coefficients de l'équation proposée, c'est-à-dire une funclion symétrique des racines, et f ( 7^" ) une fonction rationnelle des racines. On en conclut (>'«— R-- o. Mais il est impossible d'abaisser le degré de cette équation, et la fonclion i> doit avoir m valeurs différentes. Si m = 5, m doit être un diviseur du pro- duit I .2.3.4.5; par suite, m ne peut être que 2, 3 ou 5. Il suffit d'exa- miner le cas de m = 5. En vertu de ce qui a été établi, on a (3) yR —''0 + /')^' -H ''2'^" -+- ''3'^' + ''-.■^■■''i et, par là, L 1 1 1 (4) x = s„ + s,K'-h s^R'-h s^R'-h s,^R'; 5„, S,, ... et /■„, /'i, ... sont des lonclions symétriques des cinq quantités j:. On en tire (5) s, R"= i;{x, -+- «''^2 -f- a^x, + arx ., -f- axj), a étant une racine do l'équation «° = i. Cette équation est impossible, attendu que le deuxième membre a cent-vingt valeurs et qu'il doit étrf racine de l'équation du cinquième degré (G) 'J - s\R = o. 1) Le défaut de cette démonstration consiste à supposer que R est une fonclion rationnelle des coefficients de l'équation proposée; la conclusion exprime simplement que les racines du cinquième degré ne sont pas, en général, exprimables au moyen de quantités irrationnelles du premier ordre ; cette condition appartient aux équations binômes. » L'expression (i) ne subsiste généralement que si R est une racine d'une équation du quatrième degré, comme l'indique la méthode de Lagrange. D'ailleurs Abel énonce la proposition suivante (t. II, p. 190) : Si une équation irréductible dC un décoré premier (xest résoluble algébriquement, les racines auront la foime (7) jr = A + ^R, + Çh, + ...+ ÇK^, -Il J étant une quantité rationnelle, et R , , Ro, . . . , R^^, étant racines d^une équa- tion de degré p. — 1 . » Ainsi les démonstrations d'Abel ne permettent pas de conclure à l'impossibilité de résoudre algébriquement les équations. Tl existe encore ( 76' ) d'autres démonstrations de cette impossibilité; je ne puis les passer ici en revue; ce que j'ai dit suffira, d'autant plus que les travaux d'Abel sont le point de départ de presque tous les travaux modernes sur les équations algébriques. Par exemple, pour ce qui concerne la démonstration de Wantzel, on verrait d'abord l'erreur qu'elle présente au point de vue logique, puis, au point de vue mathématique, la raison même de cette erreur. » Abel a donné une classification des quantités irrationnelles dans les deux Mémoires déjà cités; cette classification, généralement adoptée, ne joue aucun rôle dans les démonstrations précédentes : il convient cepen- dant de l'examiner, parce qu'elle pourrait donner lieu à des confusions. '' D'après Abel, les exposants radicaux qui entrent dans une expression irrationnelle doivent être exclusivement des nombres premiers, afin que l'un de ces radicaux ne puisse être exprimé par d'autres radicaux de la même expression. Cette condition est restrictive, car le nombre entier qui forme l'exposant d'un radical n'influe pas sur la nature de la quantité représentée par ce radical. Pour s'en convaincre, il suffit de voir que, net p étant deux nombres premiers, le développement de y^a par la formule du binôme est absolument de même nature que le développement de "\/a; par suite, il n'y a pas lieu de distinguer ces deux cas. Au contraire, y b -+-\~a représente une quantité tout autre; si a est une quantité rationnelle, et si b est ou une quantité rationnelle ou une quantité irrationnelle du premier ordre, on pourra dire avec Wronski que '\/a est du premier ordre et que V^ ■+- \(i est du second ordre. Suivant Abel, l'expression (8) ^2 -I- v/3 — v'2 + v'tt + V^5 -t- 0: 4- \/3 - \,li -^ s^n, où yâ et y/Ti sont connus, est une irrationnelle du deuxième ordre, .1 car, outre les radicaux \f^ et \jn, elle ne contient que les radicaux J. PdCl,AzH'-l-AzH^ » i5,56; » à 210. )) J'avais trouvé, dans des expériences antérieures, que : QQ\ mm o ZnCl, .V2IP+ AzH' dégage HjQo; sa tension de dissociation est de 760 à 8g. MgCl,AzH'+ 3AzH^ .. 2 X 13,07 environ; « à 142. CaCl + AzH» » i4,o3; » versiSo. » Il y a donc entre les tensions de dissociation et les chaleurs de com- binaison une relation en vertu de laquelle, sans établir un rapport mathé- matique simple, les causes du dégagement de chaleur étant trop com- plexes, on peut dire que les tensions de dissociation sont d'autant plus ( 771 ) faibles à la même température que la chaleur de combinaison est plus grande. » CHIMIE ORGANIQUE, — Sur la formation du chloroforme par l'alcool et le chlorure de chaux; équation de la réaction et cause du dégagement d'oxygène qui s'y manifeste. Note de M. A. Béchamp. (Extrait.) « Les auteurs, en général, se dispensent d'expliquer la réaction par laquelle l'alcool et le chlorure de chaux engendrent le chloroforme. Quant à ceux qui ont tenté de l'expliquer, ou bien ils ne sont pas d'accord, ou ils l'expriment par des équations inacceptables.... » Il y a longtemps que, dans mes Leçons à la Faculté de Médecine de Montpellier, pour la clarlé de l'enseignement, pour l'enchaînement des idées et pour rattacher la réaction à l'expérience célèbre qui a contribué à fonder la théorie des substitutions, j'ai essayé de me rendre compte de la réaction et d'expliquer le boursouflement et le dégagement gazeux qui se manifestent à un moment donné. Je me suis convaincu que ce gaz n'est pas l'acide carbonique, n'en contient même pas une trace appréciable : c'est de l'oxygène presque pur. Ce dégagement peut avoir deux causes, la réaction même qui fournit le chloroforme, ou une décomposition parti- culière de l'hypochlorite, ce qui, pour expliquer la réaction, conduit à deux systèmes d'équations, tous les deux calqués sur celle que M. Dumas a publiée jadis et qui est dans la mémoire de tous les chimistes ; il se forme d'abord C''H''0" par la déshydrogénation, sans substitution, de l'alcool; puis nait le chloral par substitution, et c'est celui-ci qui, en présence de l'hydrate de chaux, produit le chloroforme. » Premier système. — Il suppose que la déshydrogénation de l'alcool se fait parle chlore, comme clans l'équation de M. Dumas, l'acide hypochlo- reux se décomposant en chlore qui réagit et en oxygène qui se dégage : 1° C'Hf0'+Cl'=2HCl + C«H*0S 2° C, par ces considt'ralions, l;i stabilité de la benzine et la diff «rence qui existe entre la capncité théorique de saturation corres- pondant à sa formule (coinposé incomplet du quatrième ordre), qui devrait comporter l'addition de 8'^i de brome, de chlore, etc., et son caractère réel de composé en apparence saturé, on ajoutait en i863(p. 12/1): « Peut-être obliindra-t-on un jour, à côto de la benzine, quatre anij'cs carbures isomé- riqups, et tels que l'un représente le composé incomplet du quatrième ordie, prévu par la tli 'orie », les autres étant des rarbures incom])kts du troisième, deuxième et premier ordre, et même d'un caractère tout à f.iit saturé. » Les faits qui vont être exposés offrent une vérification singulièrement ïK'Ue des prévision^; rappelées dms les lignes précédentes. )) i. Eu eff<'t, M. L. II -nry, de l'Université de Louvain, dans le cours d'une su^te remarquab'e de travaux sur les composés allyliques et leurs dérivés, a découvert, en 1872, un carbure d'hydrogène, le dipropargyle, qui offre précisément la même composition et la même formule que la lien- zine C'-IP ; son point d'ébullition est voisin (85° au lieu de 8 1 ). Si densité est notableinenf moindre (o, 82 au lieu de 0,89). Mais les deux corps se dis- tinguent stirtout par leur capacité de saturation et parleur stabilité. Tandis que la benzine rappelle par sa stabilité les carbures forméniques (' ) et n'est pas susceptible de polymérie; au contraire, le dipropargyle, corps fort altérable, peut fixer jusqu'à 8""i de brome, conforméinent à la théorie, et il se polymérise aisément, coinme nous le montrerons tout à l'heure. La constitution relative des deux carbures peut être exprimée par les formules suivantes : Dipropargyle C"H'[ — ][ — ][C« H' ( — )( — )]. dérivé de rhydrurededipropylène:C«H%(C''H«),ouC«H=[H=][H=J[G'H*(H=)(IP)], Benzine (C'IP) (C'H-) (C'II^), dérivé do l'hydrure d'éthylèue : C^H=(H=)(H=) (^). » C'est ce carbure que M. L. Henry a bien voulu mettre spontanément à notre disposition, avec une libéralité dont la Science ne saurait lui être (') Cependant elle s'unit directement, dans certaines conditions, au chlore, Cl°, et au brome, Br% à la façon d'un carbure incomplet du troisième ordre. (^) L'acétylène lui-même résultant de l'assemblage deux par deux des résidus formé- niques C'H'-H', et le dipropargyle de l'assemblage trois à trois de ces mêmes résidus, on voit que les deux carbures isomères ont en définitive les mêmes générateurs éloignés; mais l'ordre des combinaisons successives est différent. ( 7«5 ) trop iecoiin;uss;inlc. Nous en avons déterminé les chaleurs de combustion et de formation, comparées avec celles de la benzine. » 5. La chaleur de combustion de la benzine a déjà été mesurée par nous [Annales de Chimie et de Plijsiqtte. S'' série, t. XIII, p. i5 ; i8'y8). Celle sid)stance, phcée sur du coton, était vaporisée dans un courant d'air, et le mélange enflammé dans une atmosphère d'oxygène, au soin d'une chambre à combustion en verre. On a dû tenir compte des j^roduits de combustion incomplète (oxyde de carbone et benzine), le nombre calculé d'après le seul poids de l'acide carbonique formé étant nécessairement trop élevé. C'est ainsi que nous avons obtenu 776^°' pour 788' de benzine liquide. » Nous avons repris cette mesin'e dans la bombe calorimétrique. Le mé- l.mgp de vapeur de benzine et d'oxygène détone aisément. Mais, contrai- rement à ce qui arrive pour tous les gaz ou vapeurs étudiés par nous jus- qu'ici, la combustion n'est pas totale; quelques centièmes de benzine échappant, comme le montre la comparaison entre le poids initial de la benzine et le poids final de l'acide carbonique. Il ne se dépose point de charbon : ce qui nous a permis de tenir compte de la portion incomplè- tement brûlée, en admettant la f )rmation de l'eau et de l'oxyde de carbone. C'-Il'gaz -i- 0'°= r)C-0'4- 3II-0- liquide, a dégagé (corrections faites), 790,5; 777,7; 778,3; 781,6; 791,3; 779,7; moyenne: -+- 783'-"',2. » Le calcul, fiit d'après CO- seul, surpasserait de 10 unités le chiffre pré- cédent; mais ce calcul est évidemment erroné. » On tire de là, pour la benzine gazeuse : + 776,0, valeur identique à celle de la combustion orlinaire; identité accidentelle d'ailleurs, les limites d'erreur s'élcvant à S'""' ou lo*^''. En définitive : C"(diamant) -t- IP= C'IFgaz, absorlje . . — 1 1'^'"' , rt. ; liquide : — fî.o. C'^( charbon) -f- 11'^= C'Ml" gaz, dégage .. . -+- 5'^'',8; liquide : + i3,o. » La somme des travaux accomplis dans la formation de la benzine de[)uis les éléments est donc faible; la chaleur dégagée étant positive ou né- gative, suivant l'état du carbone pris comme origine. » 6. La combustion du dipropargyle a été exécutée également dans la bombe calorimétrique. Elle n'est pas non plus complète, quoi qu'on fasse, et elle donne toujours lien à un dépôt de charbon. Cette circonstance paraît due à la promptitude avec laquelle le dipropargyle se transforme en poly- mères sous l'influence de réchauffement (voir plus loin). La comparaison entre le poids initial du carbure et celui de l'acide carbonique permet d'é- valuer la portion incomplètement briilée. Dans les meilleures expériences 17«6 ) elle ne surpassait pas 1,9 centième du poids total; mais elle s'est élevée, dans d'autres, jusqu'à 6 centièmes. Nous avons tenu compte de cette por- tion, en supposant qu'elle répondait à une portion de carbure dont l'hy- drogène seul brûle avec formation d'eau et précipitation de carbone : ce qui répond mieux aux conditions observées. Nous donnons d'ailleurs aussi la correction faite d'après la même convention que poiu- la benzine. La moyenne de dix combustions de dipropargyle C' = H« gaz + O^» = GC'O" + 3H^O= liquide, a donné -+- 853,6, en admettant que la partie incomplètement brûlée four- nit du carboneet de l'eau; ou + 842,8, en supposantl'oxydede carbone et l'eau. Le premier chiffre est évidemment le plus voisin de la réalité. Cette chaleur de combustion dépasse de près d'un dixième la chaleur de com- bustion de la benzine. Elle donne pour la chaleur de formation du dipro- pargyle gazeux C" (diamant) +H'' = C'4i%'az: — 82,8; C'^ (charbon) —64,8. » Le dipropargyle est donc formé avec une absorption de chaleur consi- dérable; de même que l'acétylène (— Gi,t); rallylène(— 46,5); l'éthylène ( — i5,4)> tous comptés à partir du diamant. » Sa formation au moyen de l'acétylène dégagerait : -h 100'"", 5; celle de la benzine dégageant presque le double : + I7r,i. » La transformation même du dipropargyle en benzine: 4- 70,6. Elle serait accompagnée par un accroissement de densité (o, 89 au lieu de 0,82), les points d'ébullition différant à peine (81° et 85"^). » Nous insistons sur le sens et l'ordre de grandeur de ces dégagements de chaleur, plutôt que sur leur valeur absolue. » 7. Les essais faits pour changer directement le dipropargyle en benzine n'ont pas donné de résultat; mais ils ont mis en évidence la grande aptitude du dipropargyle à se polymériser, conformément à la théorie. Chauffé en tube scellé à 225°(six heures), dans une atmosphère d'azote, le carbure s'est changéen un polymère fixe, résineux, insoluble dansl'éther; à peu prèscomme le styrolène. Ce polymère se décompose et se carbonise par la chaleur, mais sans régénérer de benzine ; si ce n'est quelque trace obtenue vers le rouge. A Soo" (une heure), le dipropargyle se détruit avec production d'un grand volume de gaz et d'une matière charbonneuse, sans benzine. L'acide nitrique fumant l'attaque violemment, en formant des résines nitrées, sans; nilrobenzine. L'iode le polymérise, avec production de résines iodées. ( 787 ) Au contact de l'acide sulfuriqiie il noircit et se dissout en grande partie: l'acide étendu d'eau ne reproduit pas de benzine, mais un hydrate volatil dont l'odeur se confond avec celle de l'oxyde mésityiique dérivé de l'acétone. » 8. En résumé, et d'une manière générale, il y a dégagement de chaleur, c'est-à-dire perte d'énergie : » Soit lorsque plusieurs corps distincts se combinent pour former une substance nouvelle (combinaison proprement dite); » Soit lorsque plusieurs molécules identiques se réunissent pour former une substance plus condensée (polymérie); » Soit enfin lorsqu'un corps doué d'une certaine capacité de saturation se transforme en un corps isomère de même condensation, mais dont l'apti- tude à s'unir par addition avec les autres corps est moindre (kénomérie). Il s'opère alors dans la substance une sorte de saturation interne, qui cor- respond à l'hypothèse désignée sous le nom d'échange d'alomicilés entre les éléments. Nos études sur le terpilène, comparé au camphène (' ) et sur le dipropargyle, comparé à la benzine, donnent à ces notions une base plus solide et une signification mécanique. On conçoit d'ailleurs que des phé- nomènes de cet ordre puissent et doivent même se produire dans la forma- tion d'un grand nombre d'autres composés, tels que les oxydes métalliques et les corps connus seulement sous un état unique, dont ces phénomènes diminuent la capacité de saturation ultérieure, prévue par les analogies; ils jouent un rôle très important dans la variation des propriétés physiques et chimiques qui accompagnent l'acte de la combinaison. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la papdine. Nouvelle contribution à lliisioire des ferments solubles; par M. Ad. Wurtz. a J'ai établi il y a quelque temps que, par sa composition et ses pro- priétés chimiques, la papaïne, ferment soluble du Carica papaya, se rap- proche des matières albuminoïdes. Ayant continué mes recherches sur cette substance, je suis en mesure aujourd'hui de donner quelques détails sur son pouvoir digestif et d'émettre une idée sur son mode d'action. Pour apprécier l'énergie de son pouvoir digestif, on a opéré sur un pro- (') Voir aussi, sur les états du carbone : Annales de Chimie et de Physique, 4° série, t. IX, p. 476 (1866). ( 788 ) finit qui avait élé purifié par le sous-acétale de plomb et dont l'analyse a été communiquée antérieurement. » Dans une expérience, on a fait digérer, avec o?'',! de cette papaine, loo^'^ de fibrine humide délayés dans Soo"^'' d'eau distillée addilionnt e de quelques gouttes d'acide prussique. Au bout de trente-six heures on a filtré, et l'on a recueilli un résidu insoluble de dyspeptone pesant a^^S à l'état sec. La solution peplonique qui précipitait par l'acide nitrique ayant été addi- tionnée de SooS"^ d'alcool, on a obtenu un abondant précipité de para- peptone qui pesait après dessiccation 8^', 9. La solution alcoolique a laissé après l'évaporation et la dessiccation un résidu qui pesait io8'',3 et qui avait bruni. Ce résidu ayant été repris par l'eau, la solution n'a plus donné de précipité par l'acide nitrique; évaporée, elle a laissé un sirop fortement coloré en brun, et qui a laissé déposer des cristaux; ceux-ci ont été essorés et purifiés par plusieurs cristallisations dans l'eau, avec addition de charbon animal. On a obtenu ainsi une matière blanche cristallisée en lamelles et offrant l'aspect de la leucine. n II résulte de cette expérience que la papaïne avait dissous raille fois son poids de fibrine humide, dont la plus grande partie a été transformée en peptone non précipitable par l'acide nitrique, et que, par suite d'une hydratation complète de la fibrine, il s'est même formé une petite quantité d'un corps amidé cristallisable. On sait qu'il en est de même dans les bonnes digestions pepsiniques. » Dans une autre expérience, oS'',o5 de la même papaïne ont fluidifié loo^'", c'est-à-dire deux mille fois leur poids, de fibrine humide, sauf un résidu de dyspeptone pesant 4'^',2 après dessiccation. Ou fait d'ailleurs remarquer qu'à cette dyspeptone sont toujours mélangés divers débris, tels que poils, pailles, etc. » L'énergie de cette action digestive m'a porté à penser qu'à la longue le ferment, étant de nature albuminoïJe, pourrait opérer sur lui-même, de façon à s'hydrater. L'expérience a vérifié cette prévision. )) Lorsqu'on abandonne pendant plusieurs semaines en tube scellé, à 5o°, une solution aqueuse de papaïne, elle se trouble légèrement et renferme alors en dissolution un produit plus hydraté que la papaïne primitive. C'est ce qui résulte des expériences suivantes. » 3*^' de papuïne purifiée, renfermant, déduction faite des cendres, Carbone 53,19 Hydrogène 7 > 1 2 Azote 16,4 ( 7% ) ont été dissous dans 20'^'^ d'oau et chauffés pendant quinze jours à 5o°; la solution s'est troublée et a laissé déposer o*^', 064 d'une substance insoluble renfermant o6'',oo7 de cendres. La solution filtrée, évaporée dans le vide et précipitée par l'alcool, a fourni i^', 8 d'une papaïne blanche, qui a donné à l'analyse, déduction faite des cendres, Cui-bone 5i , 2g Hytlrogène 7 )02 » L'eau mère alcoolique a fourni o,65 d'un résidu dans lequel il s'est formé peu à peu des cristaux paraissant identiques avec la matière cristal- lisée azotée qu'on a retirée du suc de papaya, et sur laquelle on reviendra prochainement. » 16', 5 de la papaïne déjà modifiée par l'action de l'eau ont été redis- sous dans 20"^' d'eau, et la solution a été chauffée de nouveau pendant quinze jours à 5o°. La solution précipitée par l'alcool a fourni un produit renfermant, déduction faite des cendres : Carbone 5o , 46 5o , 52 Hydrogène 7)38 » » L'eau mère alcoolique, évaporée, a laissé un résidu incristallisable pesant 0=', 160. » On le voit, par la seule digestion avec de l'eau à 5o°, la composition de la papaïne s'est modifiée de telle sorte que le carbone y a baissé de 2 pour 100. M Cette conclusion a été fortifiée par une nouvelle expérience. 5'=''' de papaïne, renfeiniant Carbone 5i ,8 Hydrogène 'j , 2 ayant été chaufiés pendant deux mois à 5o°, avec 10'^'^ d'eau, ont fourni une papaïne renfermant Carbone 4958 5o>3 Hydrogène 7,3 'j,4 M A 100" l'action de l'eau sur la papaïne est encore plus prononcée. 4'^'' de papaïne, dissous dans 45*"^ d'eau, ont été chauffés pendant dix jours à 100° en vase clos. La liqueur a laissé déposer o^', 084 d'un précipité qui ne renfermait que oS',ooi5 de cendres. Précipitée par l'alcool, cette solution C. K.. 1S80, 2' Serr.csLre. (T. XCI, N" 20.) ' ^4 ( 790 ) a donné un dépôt brunâtre renfermant, déduction faite des cendres, Carbone 4? '66 Hydroyène 8,i4 » L'eau mère alcoolique a laissé après l'évaporation un résidu amorphe pesant i?', 1 14- » Je mentionnerai, en terminant, d'autres expériences qui jetteront peut-être quelque jour sur le mode d'action de la papaïne. » oS%3 de papaïne ayant été dissous dans 5o'='' d'eau, on a fait digérer dans cette solution io°' de fibrine. Au bout de vingt minutes, on a exprimé la liqueur et on a soumis la fibrine à des lavages longtemps pro- longés à l'eau froide. Dans la liqueur obtenue par expression de la fibrine, on a fait digérer une nouvelle portion de fibrine (iSs'), et au bout d'une demi-heure on a exprimé cette seconde portion de fibrine, qui a été lavée comme la première. » L'une et l'autre portion (la première réduite à 7^'' par un commen- cement de digestion, la seconde à 14^'') ont été digérées, à 4o°, avec de Veau pure; l'une et l'autre se sont dissoutes, la seconde laissant un résidu de 4^' de dyspeptone humide. » Dans ces deux expériences, les lavages avaient certainement éloi- gné le ferment dissons, et la fibrine lavée n'a pu être dissoute que par l'action d'une portion du ferment fixée sur elle, peut-être combinée avec elle. 3'ajoute que l'eau pure, qui avait ainsi dissous de la fibrine impres- sionnée par la papaïne, a exercé une action digestive manifeste sur de la fibrine fraîche mise en contact avec elle. Le ferment fixé sur la fibrine à l'état insoluble s'est donc redissous par suite de l'hydratation de la fibrine. » On pouvait objecter que ce ferment est retenu par la fibrine, en raison de la difficulté de faire pénétrer l'eau pure dans l'épaisseur des flocons. Pour répondre à cette objection on a fait l'expérience suivante. » 178^ (Je fibrine ont été divisés aussi finement que possible à l'aide de ciseaux, puis mis en contact pendant dix minutes à la température ordi- naire avec une solution faible de papaïne, puis exprimés et lavés pendant une demi-heure sous un fort filet d'eau, enfin dix fois de suite, et avec exprès sion,avecde l'eau distillée. La dernière eau de lavage, mise en contact, à4o°, avec de la fibrine, n'a pas dissous du jour au lendemain la moindre trace de cette substance. La fibrine ainsi impressionnée et lavée a été mise en digestion à l^o° avec 75*"^ d'eau pure. Le lendemain, la dissolution était complète, sauf un résidu de 0^='', 17 de dyspeptone sèche. ( 79' ) » 11 est donc établi que la papaïne commence par se fixer sur la fibrine et que le produit insoluble, peut-être combinaison de fibrine et de papaïne, donne par l'action de l'eau les produits sohibles de l'hydratation de la fibrine, en même temps que le ferment, redevenu libre, peut exercer son action sur une nouvelle portion de fibrine. » Cetie action se trouverait ainsi ramenée à celle des agents chimiques proprement dits, l'acide sulfiirique par exemple, dont de faibles quan- tités peuvent exercer nne action hydratante, par suite de la formation éphémère de combinaisons qui se font et se défont sans cesse. » UKTAhLVKGlE. — Enrichissement des lerresplombeuses,par uncourantd' air forcé. Note de M. Delesse. n Aux environs de Génolhac, vers l'extrémité orientale du massif grani- tique formant la montagne de la Lozère, on a commencé à exploiter des filons de galène. On y rencontre très fréquemment des terres ferrugineuses, d'un jaune ocreux, qui contiennent des rainerais de plomb et notamment du plomb phosphaté, se montrant souvent en prismes hexagonaux d'un beau vert ; c'est surtout ce qu'on observe lorsque les filons métallifères sont encaissés dans le granit décomposé. Ces terres ne renferment guère plus de 7 pour loo de plomb et, par conséquent, elles constituent un mi- nerai très pauvre ; mais, comme elles sont abondantes, d'une extraction facile et quelquefois même nécessaire, on a cherché à les enrichir par les procédés ordinaires de lavage. Malheureusement on n'a pu y réussir et alors, à l'emploi de l'eau, on a essayé de substituer celui de l'air. » Quelques expériences sur ce nouveau procédé ont été faites par MM. les ingénieurs des Mines Julien et de Castelnau, ainsi que par M, Ri- gaud, exploitant de Génolhac; il n'est pas inutile d'en faire connaître les résultats. )) L'appareil employé pour enrichir les terres plombeuses a reçu le nom de trieur à soufflet. Il paraît devoir être utile dans les pays qui manquent d'eau, et déjà il a été essayé dans le sud de l'Espagne pour traiter des sco- ries de plomb qui, en moyenne, contenaienfseulement quelques centièmes de ce métal; toutefois son emploi a été abandonné. Sans entrer dans les détails de la construction de cet appareil, il suffira de dire qu'un soufflet force le vent à travers trois toiles métalliques superposées, dont les dimen- sions sont respectivement o™,oo4, o™'",5, o™"*,!. Le vent, ainsi parfaitement ( 792 ) divisé, arrive dans une boîte rectangulaire à l'extrémité de laquelle une trémie débite, d'une manière régulière, les matières pulvérulentes qu'il s'agit de classer. Ces matières sont mises en suspension dans l'air par les coups de vent très ra|)ides qui sont produits par le soufflet, et elles s'avancent peu à peu vers l'autre extrémité de la boîte. Les parties stériles, étant les plus légères, sont facilement soulevées et entraînées dans le haut par le vent; tandis que les parties plombeuses, étant plus lourdes, se maintiennent surtout dans le fond, où l'ouverture d'une vanne permet de les recueillir. L'appareil fonctionne à peu près comme une sorte de bac à piston dans lequel l'eau serait remplacée par de l'air. » Des essais ont été entrepris avec cet appareil par MM. les ingénieurs de Castelnau et Julien : opérant sur 2™" de terres ocrenses et plombeuses, ils ont déterminé le poids des divers produits obtenus successivement, ainsi que leur teneur en plomb et leur teneur en argent. » Les terres ont d'abord étéséchées, puis classées par grosseurs au moyen de cribles à mailles carrées de o™,ooi, o™,oo2, o™,oo3, o™,oo4, o™,oo5 de côté. On a traité dans l'appareil seulement les n°*2, 3, 4, 5, parce que les numéros inférieurs sont trop petits pour que la séparation des parties métalliques puisse s'opérer convenablement. » Eu moyenne, ces terres avaient une teneur en plomb de 7, 4 pour looel une teneur de 8 i8''d'argent au quintal de plomb; mais, après l'opération prépa- ratoire du criblage, tandis que la teneur en plomb dépassait 9 pour 1 00 pour le n° 1 et était encore voisine de 9 pour le n°2, elle diminuait au contraire successivement pour les numéros supérieurs, et même elle devenait moindre que 2 pour 100 pour le n° 5 : ce résultat doit sans doute être attribué à la grande friabilité du plomb phosphaté, dont les débris augmentaient dans les numéros plus petits. » Quanta la proportion d'argent, si l'on s'en rapporte aux essais, elle a varié en sens inverse de celle du plomb. » Citons quelques exemples. Une première opération de triage dans l'appareil à soufflet a donné environ i4 pour 100 de plomb pour le n° 2 et seulement 10 pour 100 pour le n° 5. Puis, en repassant une seconde fois dans ce même appareil les poudres enrichies, on a obtenu à peu près 27 pour 100 de plomb pour le riche du n° 2, et 24 pour 100 pour le riche du n" 5. » D'un antre côté,, dans toutes les poudres enrichies, si la teneur en plomb augmente, la teneur en argent paraît diminuer notablement; car, dans les essais qui viennent d'être mentionnés, la teneur en argent des ( 793 ) poudres enrichies n'a pas dépassé 55^'' au quintal de plomb, tandis qu'elle atteignait 81^' dans les terres ocreuses sortant de la mine. B D'après ces résultats, on voit que théoriquement il est possible, par une série d'opérations, d'enrichir des terres plombeuses et de les trans- former en minerais marchands au moyen du trieur à soufflet. Mais il faut observer que les terres dont le grain est très fin ou microscopique ne sont pas susceptibles d'élre traitées avantageusement dans cet appareil ; et ce sont malheureusement celles dont la teneur en plomb est la plus élevée. De plus, la teneur en argent semble diminuer dans la terre enrichie en plomb. » On a essayé de traiter dans le trieur à soufflet les minerais de galène de Génolhac ayant une gangue quarizeiise et dolomitique; toutefois on n'a pas obtenu des résultats satisfaisants. » Dans l'état actuel de la métallurgie du plomb, qu'on produit en si grande quantité et à des prix si bas en Amérique, on peut donc douter que le procédé devienne véritablement économique. Il faut d'ailleurs ajouter que les poussières plombeuses auxquelles il donne lieu le rendraient très insalubre pour les ouvriers et que, à cet égard, il réclame des amélio- rations. » Quoi qu'il en soit, le trieur à soufflet mérite d'être signalé comme un appareil permettant d'opérer par l'air une préparation mécanique et de classer, d'après leur densité, des matières pulvérulentes qui ne se laissent pas séparer par l'eau. » ANTHROPOLOGIE. — Observations de M. de Quatrefages à propos du livre de M. le marquis de Nadaitlac, inlilulé « Les premiers hommes et tes temps préhistoriques » . a Le titre du livre de M. de Nadaillac dit assez quel est le sujet de l'Ou- vrage. J'ajouterai que le texte répond fort bien à ce que promet ce titre, quelque nombreux et complexes que soient les faits que l'auteur avait à résumer. J'ai toutefois à faire une observation relative à ce qu'il dit de la question de l'homme tertiaire en Portugal. » M. de Nadaillac rappelle que, à la suite des premières communications de M. Ribeiro, des doutes sérieux s'élevèrent dans l'espritdediversgéologues, relativement à Page des couches dans lesquelles avaient été rencontrés les silex, regardés par le savant portugais comme ayant été taillés par la main ( 794) de l'homme. Il déclare, en outre, qu'il lui a été impossible de reconnaître sur ces silex les traces d'un travail humain, et exprime le désir que le pro- chain Congrès éclaircisse ces diverses questions. » Ce vœu a été rempli, au moins en partie. La question géologique a été entièrement résolue. Les géologues du Congrès, qui s'est réuni cette année à Lisbonne, ont parcouru les terrains sur lesquels les appelaient M. Ribeiro et ses collègues. Ils ont été unanimes pour les regarder comme miocènes. » La question anthropologique est moins avancée. Dans l'excursion faite à Otta par le Congrès, des silex taillés ont été trouvés en place; mais ap- partenaient-ils vraiment à la formation tertiaire, ou bien avaient-ils été amenés à la surface du sol par quelque circonstance fortuite ? Les signes de travail humain que l'on croyait y reconnaître étaient-ils suffisants? Quelques-uns des juges les plus compétents ont répondu affirmativement, d'autres négativement; d'autres enfin se sont abstenus. Je suis au nombre de ces derniers ; mais il me paraît évident que la balance des probabilités commence à pencher du côté de ceux qui, avec IMM. Ribeiro, Delgado, Cartailhac, de Mortillet, etc., croient que l'homme existait en Portugal à l'époque tertiaire. » TÉRATOLOGIE. — Observations à propos de la publication des n OEuvres du D' Guérin » [livraisons 1 à 3); par M. de Qcatrefages. « L'étude des monstruosités a vivement attiré l'attention du monde sa- vant pendant presque tout le premier tiers de ce siècle. Il en est autrement aujourd'hui. S'occuper de Tératologie, c'est travailler pour les naturalistes seuls, et encore bon nombre de ces derniers n'attachent qu'un intérêt secondaire aux recherches de cette nature. On doit savoir d'autant plus de gré aux hommes qui se consacrent à ces études, qui touchent, en définitive, aux questions les plus délicates et les plus générales de l'Embryogénie. Aussi l'Académie a-t-elle récompensé naguère les travaux de M. Dareste; elle accueillera certainement avec la même faveur le livre que M. Guérin publie à ses propres frais. » Ces deux tératologistes avaient, on le sait, des points de départ diffé- rents : M. Dareste est essentiellement naturaliste, M. Guérin médecin. Le premier a cherché à découvrir par l'expérimentation et l'observation directe l'origine et la marche de la monstruosité; le second a demandé des ensei- gnements à la dissection minutieuse des monstre.^;, dont il reproduit les (795) moindres détails anatomiques dans des Planches lemarquement exécutées. Cette différence dans les habitudes de l'esprit et dans les procédés d'étude est peut-être pour une part dans les divergences d'opinion qui séparent les deux auteurs relativement aux causes de la monstruosité. M. Dareste se rattache d'une manière à peu près absolue à la théorie des arrêts de déve- loppement; M. Guérin en appelle jusqu'ici presque exclusivement à une cause pathologique, à la rétraction musculaire, engendrée elle-même par une affection du système nerveux. Pour juger cette doctrine, il faut attendre qu'elle ait été exposée en entier; mais, dès à présent, on peut dire que le livre de JM. Guérin aura rendu un service des plus sérieux à la Tératologie en représentant d'une manière remarquable un des côtés de cette Science. » MEMOIRES LUS. ANATOMIE ANIMALE. — Sw la disposition des vertèbres cervicales chez les Chéloniens. Note de M. L. Vaillant. « La portion cervicale du rachis chez les Chéloniens est toujours con- stituée par la réunion de huit vertèbres, en considérant les trois pièces atloïdiennes et l'odontoïde comme n'en formant qu'une, mais ces éléments peuvent être très diversement agencés, comme en fera juger l'étude des articulations des cenlrimis, dont seuls il sera question dans cette Note. » On rencontre là en premier lieu toutes les combinaisons des surfaces articulaires, car on peut y trouver des vertèbres procœliennes, type le plus habituel chez les Reptiles, des vertèbres opisthocœliennes, des vertèbres amphicœliennes, des vertèbres amphicyrtiennes ou biconvexes. La com- plication plus ou moins grande des surfaces articulaires de ces mêmes centrums présente en outre des différences physiologiques importantes. Dans certains cas ce sont des surfaces hémisphériques simples donnant une sorte d'articulation énarthrodiale ; d'autres fois les extrémités sont élargies transversalement et même montrent sur l'une des vertèbres deux saillies hémis|)hériques placées côte à côle, sur l'aulredeuxcotylescorrespondantes ; dans ce cas, les seuls mouvements possibles étant la flexion et l'extension, on a un véritable ginglyme. » Si l'on considère la disposition des surfaces, une seule espèce jusqu'ici, le Pyxis arachnoides, a toutes les vertèbres procœliennes; le fait est surtout remarquable en ce qui concerne la vertèbre atlo-odontoïde, laquelle, dans (79^) tontes les Tortues étudiées, est aniphicœlienne. Les Trionyx, Cycloderma et Emyda, c'est-à-dire les genres composant la famille des Trionychidées, tous très voisins les uns des autres, ont, avec la vertèbre atlo-odontoïde amphicoelienne suivant le type habituel, sept vertèbres postérieures toutes opisthocœliennes ; il peut, il est vrai, y avoir donle pour la huitième, laquelle n'est pas directement en rapport avec le corps de la première dorsale, ces deux os présentant l'un en face de l'autre des extrémités atténuées que des ligaments réunissent. La jonction de ces deux vertèbres est uni- quement effectuée par les apophyses articulaires formant une charnière, un ginglyme si parfait, que, dans la flexion complète, les faces inférieures des corps vertébraux s'appliquent l'une contre l'antre. » Les Chéloniens appartenant aux groupes désignés par Duméril et Bibron sous les noms de Cliersites, cVElodites cryptodèies et de Tlialassites, à l'exception des Pyxides citées plus haut, offrent une ou deux vertèbres amphicyrtiennes occupant des positions différentes suivant les espèces; la présence de ces centrums biconvexes amène une plus grande variété pour la disposition des surfaces articulaires des autres vertèbres. Ainsi la Cistude d'Europe et la Tortue marginée ont deux vertèbres amphicyrtiennes, la quatrième et la huitième; les deuxième et troisième sont opisthocœliennes, les cinquième et sixième procoeliennes, la septième est amphicoelienne. Cet arrangement paraît le plus habituel dans les genres Tesludo, Chludo, Emys, cependant il n'est pas général. Dans le Tesludo gvœca, le Cinixys Belliana, YEmys ornata et plusieurs espèces analogues, la première des vertèbres amphicyrtiennes se trouve avancée au troisième rang; il n'y a qu'une ver- tèbre opislhocoelienne, laquelle la précède; les trois vertèbres qui la suivent sont procoeliennes. Enfin sur une espèce indéterminée, mais qui certainement appartient à l'un des genres précédents, la première des ver- tèbres amphicyrtiennes se trouve au second rang, directement en rapport avec l'atlo-odontoïde; les quatre vertèbres suivantes, jusqu'à la sixième, sont procoeliennes, la septième et la huitième restant, comme dans les es- pèces déjà citées, celle-là amphicoelienne, celle-ci amphicyrtienne. » Les Cinosternes, les Slaurotypes, les Émysaures et les Tortues de mer ne présentent à la région cervicale qu'une seule vertèbre amphicyrtienne, qui est tantôt la quatrième, Cinosternon pensj'lvanicum, Thalassochefys ca- rella, tantôt la troisième, Staiiroljpiis odoratiis; tontes les vertèbres qui pré- cèdent, sauf l'allo-odonloïde, sont opisthocœliennes, toutes celles qui suivent procœliennes. » Ces dispositions variées des vertèbres se compliquent encore par la ( 797 ) présence des articulations ginglymoïdes, lesquelles occupent toujours la partie postérieure de la région, mais en nombre différent suivant l'espèce que l'on considère. En désignant l'articulation des deux vertèbres consé- cutives par le chiffre indiquant le rang de la vertèbre antérieure, on trouve que dans la Cisludo orbicularis, VEinjs onmta, il existe trois ginglymes, arti- culations cinquième, sixième et septième; il n'y en a que deux dans les Tesliido man/inata, Testiido cjrœca, Pixis arachnoïdes, Cinosternon jjensjlut- tikuiii, SUniroljpiis odoralus, articulations sixième et septième. Les Tortues de mer ne paraissent présenter qu'une articulation giuglymoïdale, la septième, et, quant aux Trionychida, les uns en offrent deux, Cycloderma Aubryi, Trionyx cegy/Uiacus, les autres une seule, Trionyx javaniciis, Emyda gra- nosa. Pour les vertèbres des Trionychidées aussi bien que pour celles des Thalassites, le mode d'articulation amphiarthrodial avec interposition de tissu fîbro-cartilagineux très lâche rend souvent difficile l'interprétation de ces faits, les os secs isolés ne traduisant pns toujours d'une manière exacte ce qu'on observe sur ces mêmes parties revêtues de leurs cartilages. )) Ces articulations ginglymoïdes, telles qu'elles viennent d'être décrites, sont en rapport avec la faculté plus ou moins grande qu'ont les animaux sur lesquels on les rencontre de replier le cou dans le plan vertical pour abriter leur tête sous la carapace. Dans les Tortues pleurodères, où ce re- ploiement se fait dans le sens horizontal, elles font défaut : des ginglymes latéraux d'une autre nature, résultant de la disposition spéciale des apo- physes articulaires, les remplacent. Pour ces Tortues, on observe cependant aux articulations des centrums des faits de même ordre que ceux cités plus haut, quant au nombre et à la position des corps vertébraux amphicyr- tiens. Dans la Clielonida longicollis il en existe deux occupant le cinquième et le huitième rang; les vertèbres 2, 3 et 4 sont opisthocœliennes, la sixième est procœlienne, la septième amphicœlienne. Chez le Steinolhœnis castaneuSj, c'est la seconde vertèbre qui est amphicyrtienne; toutes les sui- vantes sont procœliennes. » Bien que ces différences dans le mode d'articulation des centrums ne puissent pas sans doute être regardées comme ayant toutes la même impor- tance, la position variable de la première vertèbre amphicyrtienne ne paraissant pas avoir la même valeur physiologique que le nombre des arti- culations ginglymoidales, il n'en est pas moins singulier de constater ces variations pour une partie fondamentale du squelette dans l'ordre si naturel des Chéloniens. Il faut remarquer toutefois que ce groupe renferme des êtres ayant des manières de vivre très variées et que, par suite de leur C. K„ J^8o, 2'5eB«i«re. (T XCl, N° 20.) '°^ ( 798 ) conformation spéciale, les mouvements des membres étant très limités et le corps enveloppé d'une carapace rigide, la tête et le cou sont les seules par- ties qui permettent à ces animaux de se mettre en rapport parle toucher avec les objets extérieurs. Ces fails seront développés dans un Mémoire, ac- compagné de Planches, actuellement sous presse. » PHYSIOLOGIE ANIMALE. — Recherches expérimentales sur la chaleur de l'homme pendant le mouvement ; par M. L.-A. Boxnal. (Extrait.) « Dans une Note présentée à l'Académie le 28 octobre 1879, j'ai fait connaître, d'après mes expériences, les oscillations diurnes et nocturnes que subit la chaleur de l'homme lorsqu'il est au lit, c'est-à-dire à l'état de repos complet. Je viens aujourd'hui présenter le résultat de mes re- cherches sur les variations qu'éprouve la chaleur animale pendant le mou- vement.... » Mes expériences, poursuivies pendant quatre années et s'élevant à cent cinquante environ, dont plusieurs ont été faites simultanément sur quatre sujets, peuvent se résumer dans les conclusions suivantes : » 1° Tout exercice musculaire, même de courte durée, a toujours pour conséquence d'élever la température de la chaleur rectale. Cette élévation, qui dépasse rarement 38", 6, se produit à toute heure du jour et de la nuit, avant ou après un repas, et quels que soient l'âge, le sexe du sujet, et les circonstances météorologiques. » 2° L'augmentation de la chaleur rectale, lorsqu'on passe de l'état de repos à celui de mouvement, n'est en rapport direct ni avec la durée de l'exercice ni avec la fatigue apparente se traduisant par des troubles phy- siologiques. )) 3° Pour un même exercice, exécuté dans des conditions identiques, l'élévation de la température rectale peut varier d'un individu à l'autre et aussi chez le même individu. )> 4° L'altitude, l'état de l'atmosphère, l'énergie des mouvements mus- culaires, la nature et l'ampleur des vêtements ont, pour un même exercice, accompli dans un même temps, une influence très manifeste sur l'élévation de la chaleur rectale, et surtout sur la rapidité de cette élévation. » 5° L'absence ou l'abondance de la transpiration n'ont pas une in- fluence appréciable sur les variations de la température animale pendant le mouvement. ( 799 ) » 6" Le repos qui succède à un exercice quelconque détermine toujours un abaissement de la température rectale. Cet abaissement est d'autant plus grand et d'autant plus rapide que l'exercice a été plus court. Le repos serait-il le moyen à l'aide duquel l'organisme lutterait contre une trop grande élévation de la chaleur animale ? » 7° Tout exercice rapide qui amène une grande accélération du pouls et de la respiration abaisse la température périphérique (bouche, aisselle, pli de l'aîne). Celle-ci se relève aussitôt qu'on se repose, et, après un certain temps, les températures périphérique et rectale s'équilibrent ou reprennent leur différence normale (o°, a ou o°,3). X 8° L'amplitude des oscillations de la chaleur rectale pendant le mou- vement peut atteindre momentanément Sg^jS, comme je l'ai constaté le i4 novembre i88ochez le coureur Delatouche, surnommé V liomme-clieval, âgé de trente et un ans; il venait de faire une course de i8'''°,48o en une heure et demie sans s'arrêter : après cette course, il ne s'est produit d'autre trouble qu'une élévation du pouls (cent quarante-cinq pulsations), sans accélération de la respiration. » 9° Si la température rectale est au-dessous de 37°, fût-ce même 36°, un exercice modéré (marche de vingt à vingt-cinq minutes sur un plan horizontal, action de faire sa toilette) la porte à 37°; mais, si la tempéra- ture est supérieure à 37°, le même exercice ne l'élève que de 0°, 2 à 0°, 4 C. » 10° Dans une montée rapide, c'est presque toujours après la première demi-heure que la température rectale est le plus élevée; ensuite, si l'on continue à monter, elle peut rester stationnaire, s'élever de o°,i à 0",^, ou même descendre de o°,i à o°,2. )) 11° Pour un même trajet parcouru dans le même temps, toutes choses restant égales d'ailleurs, l'élévation de la température rectale est plus grande et surtout plus rapide si l'on marche sur un plan ascendant que sur un plan descendant ou horizontal. 1) 12° La gymnastique, dans la position horizontale et limitée aux meuibressupérieurs, maintient le degré de la température initiale, alors même que le sujet est vêtu d'un léger maillot de laine et que la salle est à 12° C. 1) i3° La gymnastique, limitée aux membres inférieurs, peut, en trente minutes, élever la chaleur rectale de 0°, 3 à o'',7, suivant qu'elle est plus ou moins élevée avant l'exercice. » i4° Les variations que subit la chaleur pendant le mouvement font comprendre, en grande partie, pourquoi les divers expérimentateurs qui ont cherché à établir le chiffre de la chaleur normale de l'homme sont arrivés ( 8oo ) à des résultais parfois si différents, tout en explorant la même région on une région similaire. » i5° Les températiu'es centrale et périphérique pouvant présenter entre elles des écarts très grands, il est indispensable de les prendre à la fois l'une et l'autre. » i6° S'il est impossible de nier que l'exercice a toujours pour consé- quence d'activer la respiration et les combustions internes, il résulte de mes expériences que l'application rigoureuse des lois de la Mécanique à l'organisme humain ne paraît pas justifiée. » MEaiOlRES PRESENTES. VITICULTURK. — Etudes sur les mœurs du Phylloxéra pendant (a période d'août à novembre 1880. l^ettre de jM. Fabrk, délégué de l'Académie, adressée à M. Dumas. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra). « J'ai commencé mes observations sur le ravageur de la vigne vers la fin (lu mois de juillet, c'est-à-dire à l'époque où l'Académie m'a fait l'hon- neur de me nommer son délégué dans la question du Phylloxéra. » Mon champ d'études a été le territoire de Sérignan (Vaucluse), l'un des points les plus maltraités par le fléau, où l'on ne voit plus, au lieu des magnifiques vignobles d'autrefois, que de rares vignes, souffreteuses, renou- velées par d'obstinées replantalions à mesure qu'elles périssent. » Mes recherches n'embrassent encore qu'une période trop courte pour me permettre des développements circonstanciés, d'où la pratique puisse retirer quelque fruit. J'ai recueilli des négations encore plus que des affir- mations; des problèmes ont surgi, des soupçons se sont élevés, soupçons et problèmes que je vais exposer avec l'extrême réserve que m'impose un sujet encore enveloppé pour moi d'épais nuages. » Mon attention s'est principalement portée sur les modes de migra- tion, de diffusion du parasite. De nombreux tubes de verre, fermés à l'un et l'autre bout par lui tampon de coton, contenaient chacun un fragment de racine envahi par le Phylloxéra à divers degrés de développement. Quelques-uns de ces fragments, les plus menus, étaient chargés surtout de jeunes et d'oeufs récemment pondus. En peu de jours, dans le courant (8oi ) d'août, ils se desséchaient, et j'assistais alors, dans la plupart des cas, au spectacle que voici. » La population parasite, consistant en jeunes, éclos pour le plus grand nombre dans le tube, abandonnait l'aride radicelle et se menait à errer au hasard dans tous les sens de sa prison de verre, avec une activité rendue plus frappante par l'habituelle immobilité de l'insecte. Cela me rappelait les allées et venues affairées des jeunes larves de Sitaris et autres Méloïdes, lorsqu'au printemps elles quittent le gite d'hiver pour se fixer sur la toison d'un hyniénoplére. » I! importail de suivre dans leurs moindres détails ces pérégrinations obstinées, car j'avais évidemment devant moi les tentatives faites par le parasite en vue d'un déménagement vers un but à déterminer. Je constatais aussi que la plupart de mes captifs, après avoir longtemps erré, s'insinuaient dans le tampon de coton terminant de part et d'autre le tube, s'engageaient dans la masse filamenteuse autant que les forces le leur permettaient, puis y restaient immobiles, paralysés sans doute par l'obstacle de l'ouate. Si je remplaçais le coton par un bouchon de liège, c'est dans l'étroite fissure entre ce bouclion et la paroi de verre qu'ils venaient se loger el se tenir immobiles, incapables de se porter plus avant. » Ces faits se passaient en pleine lumière, les tubes étant à découvert sur une table. La pensée me vint d'expérimenter l'influence de la lumière et de l'obscurité, pour connaître vers quel but tendait la population en déménagement. A cet elfe', je choisis le tube le mieux peuplé, celui où les jeunes pucerons se montrent le plus actifs, et je l'enveloppe d'un cylindre de papier assez épais pour intercepter toute lumière. Ce cylindre opaque est un peu plus court que le tube, de manière que celui-ci déborde, mais par une extrémité seulement, de o"", oo5. Il me suffit de refouler le tube dans son étui de papier, tantôt dans un sens, tantôt dans l'autre, pour faire émeiger soit l'une soit l'autre des extrémités, el les soumettre ainsi alter- nativement à l'influence de la lumière et de l'obscurité. Enfin le tube est disposé verticalement, le bout éclairé en haut. 1) Armé d'une loupe, je suis les résultats de mon expérience. L'attente n'est pas longue. Je vois les insectes situés dans la partie du tube obombrée par l'étui grimper activement sur la paroi du verre, gagner le haut et venir s'insinuer dans le tampon d'ouate. En peu de minutes, tous sont accourus à la lumière. Les parasites étant immobiles entre les filaments du coton, je refoule le tube dans son étui pour éclairer la partie inférieure et mettre dans l'obscurité la partie supérieure. En ce moment, je ne vois en ( 802 ) bas que quelques retardataires, ou même le plus souvent je n'en trouve aucun. Toute la population s'était donc portée en haut, là où était le jour. » Maintenant le jour est en bas : un nouveau déménagement commence, aussi prompt que le premier. Je vois, à la loupe, les parasites descendre, émerger de la partie obscure et accourir se blottir dans l'ouate du tampon d'en bas. Quand l'immobilité s'est faite, nouveau refoulement du tube et nouveau passage des insectes dans la partie supérieure, à la lumière. Ils abandonnent leur gîte inférieur actuellement obscur, et reviennent avec le même empressement au bout supérieur éclairé. Ces migrations tour à tour dans le haut et dans le bas du tube émergeant de l'étui opaque sont indé- finiment répétées avec un égal succès de ma part et une égale persévérance du parasite. » La direction du tube, qui est la verticale, serait-elle pour quelque chose dans ces résultats; l'ascension, la descente entreraient-elles dans les habitudes de l'insecte? Non! Le tube étant disposé horizontalement, avec chacune de ses extrémités à tour de rôle éclairée, le résultat reste le même. Les parasites accourent là où est la lumière, et s'y tiennent immobiles une fois engagés dans l'ouate. Aucun doute, par conséquent, au sujet de la con- clusion ; les jeunes Phylloxéras, abandonnant leur radicelle desséchée, se dirigent vers la lumière. » Une vie souterraine, dans une continuelle et profonde obscurité, ferait supposer l'absence des organes de la vision ; cependant, si l'on examine le Phylloxéra au microscope, on lui reconnaît de chaque côté de la tète trois points oculaires, deux antérieurs juxtaposés, le troisième isolé etpostériein-. Ces points, sans présenter la savante struclure des yeux de l'insecte destiné à vivre en pleine lumière, sont du moins analogues aux taches oculaires des Myriapodes. Le Phylloxéra, dès l'issue de l'œuf, est donc suffisamment organisé pour se diriger vers la lumière lorsque son instinct le lui com- mande. » Que cherchent-ils en venant au grand jour? Mes premiers soupçons se sont portés sur les parties aériennes de la vigne, feuilles, rameaux, écorce. Dans un tube, cette fois-ci exposé en plein à la lumière diffuse, devant ma fenêtre, j'ai introduit un fragment de feuille. Les pucerons errants ne ,s'y sont pas fixés, pas même parmi le duvet de la face inférieure. Après vingt-quatre heures d'attente, je les ai trouvés engagés dans le tampon d'ouate. » Un lambeau d'écorce n'a pas eu plus de succès; mais une radicelle, récemment extraite de terre, a fini, non sans longues hésitations de la part ( 8o3 ) de l'insecte, par attirer la vagabonde population. Au bout d'une couple de jours, mes captifs étaient fixés sur la racine, le suçoir implanté dans la tendre écorce. D'où cette autre conclusion, qui me semble aussi précise que la première : les jeunes parasites, abandonnant la radicelle malade, comme trop aride, impuissante à les nourrir, émigrent en venant à la lumière, à la surface du sol, pour gagner une autre racine dans le voisinage, au moyen des crevasses du sol apparemment. » La persistance du Phylloxéra à s'insinuer aussi avant que possible dans l'ouate formant mes tubes, ou bien dans l'étroit intervalle séparant le bou- chon de liège de la paroi de verre, est sans nul doute l'indice des ma- nœuvres de l'insecte à travers les fissures du sol. Ce tampon d'ouate est pour l'animal expérimenté ce que serait le sol plus ou moins inculte pour l'animal agissant dans les conditions naturelles. C'est l'obstacle qu'il faut traverser pour arriver à la surface. » J'ajoute que les parasites parvenus à leur développement, trop lourds apparemment, trop obèses poiu' semblable migration, ne m'ont rien montré de pareil sur leur racine se desséchant ou pourrissant : je les ai vus inactifs et se laissant dépérir sans tentatives bien manifestes d'aller chercher em- placement meilleur. » Un fait était donc à constater dans les conditions naturelles, fait d'im- portance majeure : celui des migrations du Phylloxéra venant à la surface du sol pour redescendre en terre et gagner des racines fraîches. Je sais bien que semblables voyages ont été constatés par les observateurs qui m'ont précédé dans cette voie; mais je me suis imposé, comme je l'ai toujours fait dans mes diverses recherches entomologiques, la loi formelle d'agir comme si j'ignorais tout. On a ainsi, à mon humble avis, la liberté d'esprit et la franchise d'allures que réclament les minutieux problèmes des mœurs d'un insecte. )i Témoin des faits que je viens d'exposer, j'avais la conviction, en agis- sant à temps, de surprendre l'insecte dans ses migrations sur le terrain. De la patience et des yeux auxiliaires s'adjoignant aux miens devaient suffire pour faire de soupçon certitude. Sans tarder, je me suis mis en observation, ayant pour aides mon fils Emile, et mon gendre, M. Roux, professeur de Physique, alors en vacances chez moi. Tous les trois, munis de loupes, couchés à plat ventre, la tète dans le fourré de feuillage qui nous protégeait contre l'insolation, nous avons examiné le sol autour des ceps, dans les vignes du voisinage, notamment dans celles qui m'avaient fourni les sujets d'expérimentation. Nos tentatives se sont répétées à toute heure du jour, ( 8o4 ) dans des conditions atmosphériques très variées, et cela à des intervalles rapprochés, pendant tout le mois d'août et la majeure partie de septembre. Notre patience, notre assiduité n'ont abouti à rien : aucun de nous trois n'est arrivé à voir un seul puceron à la surface du sol, je dis littéralement un seul. Les fouilles cependant nous les montraient en abondance, jeunes et vieux, sur les racines des mêmes ceps. » A ce résultat négatif s'en adjoint un autre, et des deux négations nous allons voir s'élever un soupçon qui ne manquerait pas d'intérêt si l'avenu- le confirmait. Voici d'abord l'exposé des choses. Mes éducations au labo- ratoire se faisaient partie dans des tubes de verre, comme on vient de le voir, partie dans des flacons et dans des boites en fer-blanc, où je tenais, au milieu de terre convenablement fraîche, des fragments de racines riches en parasites. Mes appareils, assez nombreux, devaient bien contenir en tout un millier d'insectes, à tous les degrés de développement depuis l'œut. Je ne parle, bien entendu, que de la forme aptère. » Ce que je surveillais avec le plus d'assiduité, c'était l'apparition de la forme ailée, qui est incontestablement la forme disséminatrice à de grandes distances. Suivre les mœurs de l'insecte apte à voler s'imposait à mon attention comme l'un des points les plus importants du problème. C est dire que les visites à mes appareils étaient quotidiennes et renouvelées sou- vent le même jour, en saison favorable, c'est-à-dire en août et septembre. » D'après mes prédécesseurs, en qui j'ai confiance entière, l'observation de la forme ailée n'a rien de difficultueux, et, m'en rapportant à ce qu'ils ont vu, j'attendais, dans mes bocaux, des Phylloxéras ailés en quantité considérable : mon attente a été complètement déçue. Dans la première quinzaine d'août, toutes mes investigations n'ont abouti qu'à reconnaître de bien rares nymphes et finalement de bien rares insectes parfaits. Leur nombre est présent à ma mémoire : c'est trois, quatre tout au plus. Le mois d'août s'est écoulé sans m'en montrer davantage; en septembre, je n'en ai pas vu un seul. J'ai renoncé alors à poursuivre semblable recherche, la jugeant inutile. » Est-ce maladresse de ma part? Mes prédécesseurs ont vu, parfaitement vu, et en grand nombre, à ces mêmes époques d'août et de septembre, ces pucerons ailés dont je parviens à peine à voir trois ou quatre. Ayant quelque habitude de recherches analogues dans un monde parfois encore plus petit, je ne peux croire que mon insuccès ait pour cause l'impérilie. Toute idée d'amour-propre franchement écartée, je pense que, si je n'en ai pas vu davantage dans mes bocaux, c'est qu'il n'y en avait pas un plus grand ( 8o5 ) nombre. L'insecte, avec ses fin J* ailes irisées, ses gros yeux noirs, sa livrée jaune, ne pouvait guère échapper à lui regard liahitué h la loupe. D'où provient alors cette énorme différence entre les résultats de mes o!>serva- lions et les résultats de mes prédécesseiu's? » La même question reparait au sujet de mes vaines tentatives pour trouver le Phylloxéra ailé sur le terrain des vignobles. Averti de l'époque favorable par les rares apparitions qui avaient lieu dans mes appareils, guidé d'ailleurs dans mes recherches par les observateurs qui m'ont i)ré- cédé, j'ai cherché, en compagnie de mes collaborateurs, la forme ailée au pied des ceps, sur le sol, à la surface inférieure des feuilles, au soleil et à l'ombre, par un temps superbe ou par un ciel couvert; j'ai mis à celte re- cherche tout le temps, toute la patience, tous les soins désirables; et ni moi, ni mes deux aides, ne sommes parvenus à trouver au milieu des vignes ui) seul Phylloxéra pourvu d'ailes. D'après les Mémoires que je con- sulte, l'observation cependant n'a rien de difficultueux en saison propice; la forme citée n'est pas rare au point d'être introuvable pour qui désire bien la trouver. D'où provient donc mon insuccès? me demanderai-je encore une fois. » Ici trouve place le soupçon que j'ai fait pressentir. Dans le cours de mes études, j'ai fréquemment interrogé les viticulteurs pour savoir d'eux la marche du fléau dans leurs propriétés, car ici on ne se lasse pas de re- planter malgré tous les échecs. Or, il résulte de leur dire, à peu près una- nime, que la propagation phylloxérienne marche aujourd'hui incompara- blement moins vite qu'autrefois. Au début, une vigne attaquée en un point était, l'année suivante, entièrement détruite. Le mal était pour ainsi dire foudroyant. Aujourd'hui les conditions paraissent changées. Le centre d'attaque s'étend avec lenteur, et le parasite met des années pour se pro- pager dans un rayon de peu d'étendue. J'ai particulièrement en souvenir une vigne dont le point phylloxéré n'a depuis trois ou quatre ans presque pas progressé. En somme, les cultivateurs paraissent reconnaître un ra- lentissement formel dans la diffusion du mal. » Trop nouveau dans Sérignan pour juger moi-même de la marche du fléau en ce pays, je passerais sous silence ces appréciations des gens de la campagne jusqu'à vérification de ma part, si elles ne concordaient parfai- tement avec mes résultats négatifs. A trois, nous n'avons pu réussir à voir sur le terrain ces migrations dont les éducations en tubes me fournissaient les indices; à trois, nous n'avons pas vu dans la campagne un seul Phyl- loxéra ailé ; dans mes bocaux, j'ai obtenu au plus quatre ailés en des con- C. R., 1880, 2= Semestre. (T. XCI, K° 20.) I06 ( 8u6 ) ditions où mes prédécesseurs en ont constaté par centaines. Les migrations, soit par des insectes aptères mais agiles, soit par des insectes pourvus d'ailes, seraient donc devenues plus difiicullueuses; et de là résulterait le ralentis- sement reconnu par les viticulteurs. » Est-ce une concordance fortuite, basée sur des circonstances qui m'é- chappent? Ou bien le ravageur de la vigne s'acheminerait-il réellement vers sa décadence, parce que ses formes disséminatrices ne sont plus dans des conditions de prospérité ? Des recherches ultérieures, la saison favorable revenue, dissiperont un peu, je l'espère, l'épais nuage du problème qui surgit au début de mes éludes, et le soupçon que font naître mes résul- tats. » Sur la recommandation de l'Académie, j'avais à m'occuper, d'autre part, des parasites que peut avoir le Phylloxéra, soit dans le règne végétal, soit dans le règne animal. Je n'ai rien constaté, dans la végétation infime des mycètes, qui puisse être de nature à nuire au parasite de la vigne. Quant an règne animal, un moment j'ai eu de l'espoir. )) A diverses reprises, j'ai surpris, au milieu des colonies de Phylloxéras, un acarien transparent comme du cristal et un peu plus petit que son com- mensal de la radicelle. Je l'ai vu s'insinuer dans les tas de pucerons, bou- leverser les amas d'œufs, mais sans parvenir à le surprendre plongeant son rostre soit dans les uns soit dans les autres. Était-ce un parasite du Phyl- loxéra? Quelque temps je l'ai cru, et d'autant plus volontiers qu'il venait d'être question à l'Académie d'un autre acarus, un Trombidium, qui loge- rait ses œufs dans les galles du Phylloxéra et paraîtrait se nourrir en suçant le corps de ce puceron. » J'ai donc attentivement surveillé l'acarus hyalin pour savoir de quoi il se nourrit, sans parvenir à lui voir faire usage de son rostre lorsqu'il dé- range en passant les tas d'œufs ou de pucerons. Mon attente est enfin de- venue désappointement complet, car je suis parvenu à élever l'acarus sur une radicelle à demi pourrie, dépourvue d'œufs ainsi que de Phylloxéras. L'arachnide s'y est établie! y a prospéré, bientôt entouré d'une nombreuse lignée. L'acarus en question est donc un simple commensal du Phylloxéra, et non un parasite ; il s'établit parfois sur la même radicelle que le puceron, et s'y nourrit de matières décomposées. Je n'en parle que pour épargner à d'autres peut-être mon propre désappointement. En somme, pour ce qui concerne les parasites présumés du Phylloxéra, mes observations sont res- tées jusqu'ici sans résultat. » ( 3o7) M. A. WERKBRrsoFF aclrcsse un nouveau Mémoire sur les inégalités séculaires du giand axe dans le mouvement des planètes. L'auteur avait adressé précédemment, sur le même sujet, lui autre Mé- moire dans lequel avaient été omis des termes provenant du terme con- stant de la fonction perturbatrice. En outre, le coefficient qui avait été trouvé pour l'inégalité séculaire est égal à zéro. (Commissaires : MM. Puiseux, Bouquet, Tisserand.) M. R. Pellerin adresse une Note sur le maximum de déviation de l'ai- guille aimantée par l'action d'un courant électrique. (Commissaires : MM. Jamin, Edni. Becquerel, Cornu.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Une Brochure de M. Laguene, intitulée « Notes sur la résolution des équations numériques ». 2° Un Volume de M. E. Hospitalier, intitulé « Les principales appli- cations de l'électricité ». 3° Un Volume de M. G. Tissandier, intitulé « Récréations scientifiques ». 4° Un Volume portant pour titre « Exposition universelle de i88o, à Melbourne. —France. — Notices sur les modèles, dessins et Ouvrages rela- tifs aux Services des Ponts et Chaussées, des Rîines, des Bâtiments civils et nationaux, réunis par les soins du Ministère des Travaux publics ». (Pré- senté par M. L. Lalanne,au nom de M. le Miuistre des Travaux publics.) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur quelques équations différentielles linéaires. Note de M. Brioschi. (Extrait d'une Lettre adressée à M. Hermite.) « Je désire vous communiquer une remarque que j'ai faite ces jours-ci et qui pourra vous intéresser, si pourtant elle ne s'est déjà présentée à vous. » En désignant par z, v deux intégrales particulières des équations diffé- ( 8o8 ) renlielles linéaires et posant j' = :;(', on obtient ■ g = (3i'-^Q)'|H-(S + '|)r.-(Q-i').',t » Soit^ = \z. 1 étant une constante; on a c/u ' P = X% et l'équation précédente devient g=(3) = 4-Q)J;+(-|H-.),Q-.X.)r. » Soit Q = uk^ sn^M ■+- h, h étant une constante ; on aura du' ^ ' du ^ " » Or on a cA' sn u en ;/ dn k ■ — sn u en m dn m du sn'« — sn'u , . ,. dy dz dy . ,. , rfi> en mullipliant i)ar s et en posant -f c — = - Afiau Jieu de z — > on ' ' ' du du du du trouve que o = (sn-« — sn-w) y- — [),(sn-« — sn-&))-i-snMcnffdnif — snwcnw dn w]y. » J'ajoute celte équation, multipliée par p/c'- [p, coefficient numérique), à la dernière ; on a (' — = [(p + 2)/t-sn-«-«];^ + [(4 — p)')^k'^sn-u + (4 — - p)k- suM cnu dn« — /3];^, en posant a + 3),^ -h II — pk^ su- w = o, [3 — aX' + aX/i + pX/t'-sn- w + ^^'-sii w cnw dn w = o. (2) ( 8o9 ) » Mais h = P sn^ m — [i + lâ); on aura donc 3X^ - (p - i) P- + « - (/s + 2) -'--3— = o, aX' - (p 4- 2)19. - pil, _ ,-3 - (,= - 4) ' "^ ^-' = o, en faisant û = /v-sn-w — — „ î f2, = ^^sn« cnw dn w. » Si l'on pose p ^ 4, on a l'équation différentielle du troisième ordre de M. Picard, et, pour p = i, on a celle que vous avezdonnée dans les Comptes rendus du 5 avril. On voit tout de suite que ces types sont les seids. )) On a ainsi ce théorème : Une intégrale particulière de l'étpialion dijfé- rentielle linéaire du troisième ordre (i) est égale nu produit de deux intégrales particulières de deux équations de Lamé dont pour l'une 11 =^ o, pour l'autre n = i, et les valeurs des constantes X, m de ces équations soiU données par les re- lations (2). » La même propriété a lieu pour les équations d'ordres supérieurs. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur l'équilibre des surfaces flexibles et inextensibles. Note de M. Lecorivu, présentée par M. Bouquet. « Lorsqu'une surface parfaitement flexible et inextensible, sollicitée, en chacun de ses points, par des forces du même ordre de grandeur que les éléments correspondants, se trouve en équilibre, chaque élément linéaire est soumis à une force de tension dirigée dans le plan tangent et générale- ment oblique sur cet élément. On peut désigner la composante de la ten- sion normale à l'élément sous le nom de force d'arrachement ou de com- pression, suivant son signe, et la composante tangentielle sous le nom de jorce de cisaillement. En supposant toutes les tensions rapportées à l'unité de longueur (comme les forces ap[)liquées, ou forces extérieures, sont rapportées à l'unité de surface), on voit sans peine que : » Les forces de cisaillement développées en un point donné sur deux éléments linéaires qui se coupent à angle droit sont égales. » La loi de variation des tensions, pour les éléments qui passent par un même point, est tout à fait analogue à la loi de variation des courbures normales. En portant sur chaque tangente, à partir du point considéré, ( 8io ) une longueur inversement proportionnelle à la racine carrée de la tension, on obtient une conique, ou indicatrice des tensions, qui jouit de cette propriété fondamentale : » Une direction quelconque et celle de la tension correspondante sont conju- guées ])ar rapport à l'indicatrice des tensions. » Par conséquent, il existe en chaque point deux directions rectangu- laires qui sont perpendiculaires aux tensions correspondantes. » En traçant sur la surface deux séries de courbes orthogonales, for- mant un système de coordonnées, et désignant par : —5 - les composantes, normale et tangentielle, de la courbure d'une des Ri pi courbes coordonnées passant en un point; —, - les composantes analogues pour l'autre courbe; Rj pj ,- la torsion géodésique, commune aux deux courbes; F,, Fa, $ les composantes de la force extérieure suivant les tangentes aux deux courbes et suivant la normale à la surface; 7;,, «2 les forces d'arrachement correspondant aux deux tangentes; t la force de cisaillement commune aux deux directions; -^dSf la variation de Un, pour un déplacement ds, effectué sur la pre- niière courbe, etc.; j'ai établi, par le théorème des travaux virtuels, les trois équations sui- vantes : dn, de à s, as, » Ces trois équations sont nécessaires et suffisantes pour l'équilibre. Il est donc impossible d'éliminer les tensions, comme dans le cas d'un fil flexible. On s'explique ce résultat en remarquant que, pour maintenir fixe une surface, il suffît de fixer une courbe quelconque, autre qu'une ligne asymptotique, et que, par conséquent, il ne peut exister entre les données, en dehors des conditions relatives aux limites, aucune condition néces- saire pour l'équilibre. n, n. + 11 P' = F., "1 h n, , nt = F„ P' "i n. it =:$. r/ -r R. ~ T ( 8ii ) » Les trois équations précédentes, dans lesquelles on regarde «,, n,, t comme les inconnues, ne diffèrent que jjar les seconds membres de celles qui définissent les variations subies par --■> --, - dans une déformation infiniment petite de la surface, et, par suite, dès qu'on a une solution par- ticulière du problème qui nous occupe, la recherche de la solution géné- rale est ramenée à l'étude des déformations infiniment petites. » En posant , a , a _ . a n,= «, + ^5 «2=«2-|-^5 < = « + -) et déterminant la fonction a par la condition (ce qui exclut le cas des surfaces développables), on peut prendre comme nouvelles inconnues ?z',, n'j, t' . On fait ainsi disparaître sans difficulté la composante normale de la force extérieure. » Après cette transformation, on peut énoncer le théorème suivant : » Les. directions as)mptotiques sont deux directions conjuguées de l'indica- trice des tensions. » Ou, en d'autres termes : n Les tensions qui agissent sur une ligne asymptotique sont tangentes aux lignes asymptotiqiies de l'autre système. )) Rapportées aux lignes asymptotiques, les équations d'équilibre de- viennent -"[ dn siao -T- -^ -\ h 2 COSO -tJ- + - +- =/.sin>, -r-î-H 1-2C0S0 -T^ -t- - -\ — dtr, p, ' \d(r p/J pi =y sin'ç, équations dans lesquelles 9 désigne l'angle des lignes asymptotiques; y - leurs courbures géodésiques; Ji, rif les composantes normales des tensions et/,/, les composantes de la force extérieure suivant les tangentes aux deux ligues asymptotiques. » On déduit de ces équations, et il est d'ailleurs facile de voir directe- ment, que les deux fonctions arbitraires introduites par l'intégration ren- ferment chacune le paramètre de l'une des lignes asymptotiques. ( 8.2 ) » Dans le cas des surfaces réglées, la séparation des inconnues s'efl'ectue immédiatement, et l'on est amené à intégrer une équation aux dérivées par- tielles, à une seule inconnue. » PHYSIQUE. — Sur la compressibililé de roxygène, et l'action de ce gaz sur le mercure dans les expériences oh ces corps sont mis en contact. Note de M. E.-H. Amagat, (c C'est un fait généralement admis, qu'il est impossible de faire avec exactitude aucune expérience relative à la compressibilité ou la dilatation du gaz oxygène, ce gaz étant, d'après Regnault, absorbé par le mercure en quantité appréciable, même pendant le temps nécessaire aux expériences. Lorsque j'ai fait mes recherches sur la compressibililé des gaz sous forte pression et à la température ambiante (par comparaison avec l'azote), j'ai néanmoins tenté l'étude de l'oxygène, pensant que, grâce à la rapidité avec laquelle je pouvais opérer, j'obtiendrais des résultats au moins passable- ment concordants : j'ai été assez surpris de ne remarquer aucune absorption et d'obtenir des séries aussi régulières qu'avec les autres gaz; j'ai donc donné mes résultats sans insister sur le fait relatif à l'absorption, ayant, du reste, l'intention de l'examiner plus tard. Toutefois, dans mes nouvelles recherches à diverses températures, j'ai cru devoir écarter l'oxygène et même l'air, pensant qu'à des températures un peu élevées il pourrait y avoir absorption sensible, d'autant plus qu'aux températures intermé- diaires entre la température ambiante et 100° les séries exigent un temps beaucoup plus long. B Je viens de reprendre l'étude du gaz oxygène, afin d'examiner les conditions physiques dans lesquelles les expériences peuvent être faites avec succès, et, après quelques essais préliminaires qui m'ont donné, à I ou 2 centièmes près, les résultats de mon premier travail, j'ai disposé mon appareil pour opérer, comme avec les autres gaz, jusqu'à 100°. » J'ai constaté d'abord qu'à la température ambiante le volume de l'oxygène reste constant, pour des indications identiques du manomètre à azote, non seulement pendant le temps nécessaire aux expériences, mais pendant plusieurs jours. J'ai fait, pendant cinq jours consécutifs, deux séries, matin et soir, sans démonter les manomètres; ces séries sont (8r3 ) toutes remarquablement concordantes et reproduisent, à moins de i cen- tième, les résultats que j'ai donnés dans mon Mémoire. » J'ai opéré ensuite à 5o°, puis à ioo°, et, à ma grande surprise, les expériences ont présenté la même régularité. » Je ne voudrais pas affirmer qu'à cette température l'action soit abso- lument nulle, car le manomètre s'était très légèrement terni à l'intérieur en quelques points, ce qui n'arrive pas en général avec les autres gaz, si ce n'est assez souvent avec l'acide carbonique; toutefois, l'appareil ayant été maintenu deux heures environ à ioo°,je n'ai observé aucune absorption, et, après avoir ramené l'appareil à la température ambiante (ou plutôt à la tem- pérature du réservoir qui fournit le courant d'eau), j'ai retrouvé le volume primitif et fait de nouveau plusieurs séries, qui ont redonné les résultats des premières. Le gaz a été ensuite essayé dans le manomètre même; il contenait un peu plus de i centième d'azote. » J'ignore absolument la cause, peut-être accidentelle du reste, qui a produit les divergences dont parle Regnault, dans son Mémoire sur la dilatation des gaz sous des pressions voisines de i""", mais j'affirme que, dans les conditions de température et de pression dans lesquelles mes expériences ont été faites, le mercure et l'oxygène, parfaitement purs et secs, peuvent rester en contact pendant un temps infiniment plus que suffisant pour opérer sans qu'on puisse constater avec certitude la moindre absorption. » Il est bon de remarquer que, en admettant une légère action même à la température ordinaire, l'absorption peut devenir infiniment moins sensible sous de fortes pressions, car, pour que la fraction de volume du gaz absorbé fût la même, il faudrait que la masse de gaz disparue dans un temps donné fût proportionnelle à la pression (en admettant la loi de Mariette ), ce qui est peu probable; il pourrait même se faire que le con- traire eût lieu. Il faut remarquer également que les divergences dont parle Regnault, sans en assigner la grandeur, portaient probablement sur le troisième chiffre significatif du coefficient de dilatation des gaz, chiffre dont je ne puis répondre dans les conditions de mes recherches, » Les expériences dont je viens de parler ont été faites entre i ro**™ et /jao"'"; elles m'ont permis de tracer la courbe de l'oxygène à 5o°età loo"; la compressibilité de ce gaz suit les lois générales que j'ai énoncées dans mon Mémoire (séance du 3o août dernier). J'ai calculé le coefficient moyen de dilatation , ,__ entre i4°, 7 et 100°, 2; voici les valeurs de ce C. R., 1880, 2- Semestre. (T. XCI, N» 20.) I 07 ( 8i4 ) coefficient sous les pressions inscrites en atmosphères à la première ligne : Pressions ii3»"",4 141'"", i 181="", 1 24o''"",9 342'""M 4i8="",9 Coefficients... >> o,oo456 0,00469 0,00477 0,00443 0,00407 /^p à 1 00°, 2 . . » 6430 65i5 663o 6911 71^9 /pcà i4°,7... 4638 4626 4648 47 II 4993 5336 » La troisième ligne du Tableau contient les produits pv correspondant aux mêmes pressions et à la température de 100°, 2; la quatrième con- tient les mêmes produits pour la température de i4°,7- » M. Chevrecl rappelle, à l'occasion de la Communication de M. Amagat, que M. Diilong avait constaté que, par suite de la formation d'une cer- taine quantité d'oxyde de mercure pendant l'ébullilion de ce métal au contact de l'air, cet oxyde restait en partie dissous par le mercure et lui communiquait la propriété de fournir des baromètres à surface plane. Il avait fait, à ce sujet, des expériences qu'il considérait comme absolument concluantes. INI. DciHAS fait remarquer, de son côté, que les expériences du bénédictin dom Casbois sur les baromètres à surface plane avaient été répétées par Lavoisier. Divers baromètres de ce genre, construits de ses mains, existent encore parmi les instruments que M. de Cbazelles possède. Ils ont conservé depuis près d'un siècle leurs propriétés, et ils offrent encore aujourd'hui leur surface plane caractéristique. On sait que le mercure, modifié par le procédé de dom Casbois, mouille le verre et n'éprouve plus la dépression capillaire qu'on observe dans les baromètres ordinaires, quand l'humidité n'intervient pas. Lavoisier a constaté qu'en faisant intervenir l'eau, le baro- mètre à surface plane se transforme en baromètre à surface convexe. Il paraît donc certain que, le mercure s'oxydant par l'ébullition à l'air, une partie de l'oxyde reste dissoute dans le métal, lui donne la propriété d'adhérer au verre et fait disparaître la dépression qu'on observe dans les tubes capil- laires, les baromètres ainsi préparés se soutenant tous à la même hauteur, quel que soit leur diamètre. Des expériences de M. Regnault, ou pouvait conclure que l'absorption de l'oxygènepar le merciue se manifestait déjà à des températures plus basses, et troublait les expériences ayant pour objet de déterminer les changements de volume produits dans ce gaz par les pressions auxquelles il était soumis. Si M. Amagat a opéré sur de l'oxygène absolument pur et sec, comme M. Re- ( 8'5) gnault avait certainement pris les mêmes précautions, la circonstance par laquelle s'expliquerait la différence des résultats obtenus par notre habile confrère et par M. Ainagat reste à découvrir. CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur la liquéfaction de l'ozone en présence de l'acide carbonique et sur sa couleur à l'état liquide. Note de MM. P. Hautefeuille et J. Ch APPUIS. « Nous avons constaté qu'une brusque détente de l'oxygène ozonisé dé- termine la formation d'un épais brouillard, signe certain d'un changement d'état de l'ozone; mais est-il possible d'obtenir ce corps à l'état de gouttes liquides persistantes, et l'ozone liquide est-il coloré? C'est ce que nous avons cherché à savoir, en comprimant, avec les précautions indiquées dans une Note antérieure ('), de l'ozone préparé à la basse température que l'on obtient en faisant passer un courant d'air sec dans du chlorure de méthyle. Ce gaz, comprimé à 200^"" dans le tube capillaire de l'ap- pareil Cailletet refroidi à — 23°, se colore en bleu de plus en plus foncé à mesure qu'on augmente la pression, mais ne produit pas de liquide visible se distinguant du gaz par un ménisque. » Si l'on place alors la partie supérieure du tube capillaire dans le prot- oxyde d'azote liquide, l'intensité de la coloration augmente considérable- ment dans toute cette partie, refroidie à — 88°; la partie inférieure du tube étant maintenue à — 23°, on peut juger de la différence de nuance et esti- mer que l'ozone à — 88° est trois ou quatre fois plus coloré que l'ozone à — 23°. L'intensité de la coloration croît donc quand la température s'abaisse. Après quelques minutes, les températures des deux portions du tube sont peu différentes; le gaz paraît uniformément coloré en bleu foncé; l'ozone est alors emprisonné dans un vase fermé par du mercure solide, dont le ménisque reste brillant et absolument inatlaqué par l'ozone à cette basse température. Dans ces conditions, on peut s'assurer que le tube capillaire ne contient aucune goutte liquide. )) Ces expériences peuvent-elles faire penser que l'ozone est bleu à l'état liquide? Cette conclusion serait forcée, car ce n'est pas parce qu'un g.iz devient plus coloré lorsqu'on le refroidit qu'on peut induire qu'il conser- vera sa couleur en changeant d'état physique, bien que cependant, pour (') Comptes rendus, t. XCI, p. 522. (8i6) l'acide hypoazotique par exemple, on constate que la couleur de l'acide liquide et celle de sa vapeur diffèrent d'autant moins que la température est plus basse. D Mais nous pouvons essayer de déterminer la liquéfaction de l'ozone en ajoutant au mélange d'ozone et d'oxygène une forte proportion d'acide carbonique; cet artifice nous a permis de constater des faits nouveaux. » L'étude comparative des mélanges d'oxygène avec l'ozone et avec l'acide carbonique nous a montré que le point de liquéfaction de l'ozone est peu différent de celui de l'acide carbonique. Ne pouvant accroître assez la proportion d'ozone dans le mélange pour diminuer le retard considé- rable qu'une forte proportion d'uu gaz permanent fait éprouver à la liqué- faction, nous avons ajouté à l'oxygène ozonisé de l'acide carbonique. » La compression, dans un tube capillaire maintenu à — 23" par du chlorure de méthyle, d'un mélange d'acide carbonique et d'oxygène ozonisé à très basse température donne des résultats analogues à ceux qu'on ob- serve avec les mélanges de plusieurs gaz liquéfiables, mais qui empruntent ici à la coloration de l'ozone une netteté parfaite. » Une compression lente permet d'obtenir un liquide se séparant du gaz par un ménisque; ce liquide n'est pas incolore, comme l'est habituel- lement l'acide carbonique liquide; il est franchement bleu : sa nuance ne paraît pas différer de celle du gaz qui le surmonte. » C'est là un état stable qui persiste tant que les gaz restent sous pres- sion. Si l'on vient à détendre légèrement les gaz et à les comprimer immé- diatement, on voit au-dessus du mercure une colonne liquide bleu d'azur, beaucoup plus colorée que le gaz. » Le froid de la détente a déterminé un nuage abondant, formé d'acide carbonique et d'ozone liquides ou solides, car ce dernier corps est alors refroidi à une température inférieure à son point critique, et l'abondante liquéfaction de l'acide carbonique produite par la compression recueille une partie de cet ozone. » Ce qui prouve que les choses se passent ainsi, c'est que la coloration du liquide diminue et qu'en quelques minutes le liquide et le gaz reprennent la même nuance. L'ozone recueilli tout d'abord par l'acide carbonique liquide se diffuse, l'atmosphère du tube ne contenant pas la vapeur d'ozone à l'état de saturation. » De même que la compression d'un mélange d'oxygène, d'acide car- bonique et de protoxyde d'azote donne un liquide mixte, formé des deux gaz liquéfiés, celle d'un mélange d'oxygène, d'acide carbonique et d'ozone ( «'7 ) donne un liquide mixte contenant de l'ozone liquéfié; c'est cet ozone qui colore en bleu le liquide que nous avons obtenu dans nos expériences. » Ces faits permettent de prévoir'que l'on obtiendrait l'ozone en gouttes liquides en comprimant, à très basse température, le mélange d'ozone et d'oxygène préparé à — 88°, dont la teneur en ozone s'élève, d'après nos expériences, à plus de 5o pour loo, et que dans ces conditions on aurait un liquide bleu très foncé. » Les colorations ont déjà été employées en Chimie pour résoudre des questions controversées : il suffit de citer les expériences de M. H. Sainte- Claire Deville sur la dissociation du perchlorure de phosphore et de l'io- dure de mercure. La coloration de l'ozone à l'état liquide et à l'état gazeux permet de constater que les produits de décomposition de l'acide carbo- nique par l'effluve contiennent une forte proportion d'ozone : il suffit pour cela de les comprimer, ce qu'on réalise facilement en transformant le ré- servoir du tube Cailletet en appareil à effluve dans lequel l'acide carbonique est soumis à des décharges électriques, pendant plusieurs heures, avant d'être comprimé. La compression du gaz refroidi à — 23° donne un gaz aussi coloré que le comporte la teneur en ozone indiquée par M. Berthelot, et, pour une certaine pression, l'acide carbonique qui n'a pas été décom- posé se liquéfie et est coloré en bleu. » Nous établissons donc, sans l'intervention d'aucun réactif, la forte teneur en ozone de l'oxygène provenant de la décomposition de l'acide carbonique. Cette conclusion est celle que nous avons indiquée déjà dans une Note précédente ('); elle est d'ailleurs conforme à l'une des hypothèses formulées par M. Berthelot sur la nature du produit oxydant formé aux dépens de l'acide carbonique par les décharges électriques. » CHIMIE liSDUSTRIELLE. — Sur la fonte malléable. Note de M. L. Forquignox. « La fonte malléable, découverte en 1722 par Réaumur, n'a été, jusqu'à présent, l'objet d'aucune étude chimique approfondie. J'ai essayé de combler cette lacune et d'assigner à ce composé intéressant la place qui lui appartient dans la série des fers carbures. Les limites imposées à la présente Commu- nication m'interdisent d'entrer dans le détail des expériences et de citer les nombreux chiffres obtenus; on les trouvera dans un Mémoire qui paraîtra 1 ' ) Comptes rendus, t. XCI, p. 762. (8.H) prochainement. Aujourd'hui, je désire seulement soumettre au jugement de l'Académie quelques-unes des conclusions que j'en en ai pu déduire. » Les mesures calorimétriques dues à MM. Troost et Hautefeuille nous ont appris que la fonte blanche est constituée avec absorption de cha- leur à partir des éléments. Il en résulte, comme je l'ai vérifié, que, sous la seule influence d'une température inférieure à son point de fusion, elle se décompose, elle se carbonise, pour ainsi dire. En même temps que le barreau s'adoucit, on observe, dans toute sa masse, un abondant dépôt de graphite. » Ce graphite est absolument amorphe, même à un grossissement de 4oo diamètres. C'est une variété nouvelle de carbone, caractérisée par son mode de formation singulier et par les propriétés spéciales de son oxyde graphitique. » Les choses se bornent là dans un milieu inerte, dans le charbon par exemple; si, au contraire, la fonte est eu contact avec une substance ca- pable de brûler ou d'absorber le carbone, une réaction secondaire prend naissance. Le carbone libre étant éliminé de la zone superficielle, l'équilibre déterminé par l'action calorifique se modifie peu à peu. Une portion du graphite des couches profondes rentre en combinaison et chemine vers la surface, puis disparaît, reujplacée à son tour par une autre. Le phénomène se continue de proche en proche, jusqu'à ce que la composition moyenne du barreau réponde à un certain minimum de carburation du fer, variable avec les circonstances du recuit. Dans un milieu inerte, la proportion de carbone qui demeure combinée a pour limite évidemment le maximum de carburation, ou, si Ton veut, le maximum de solubilité du carbone à la tem- pérature où l'on opère. Un tel mécanisme rappelle, dans ses traits géné- raux, celui qui préside à la cémentation; mais il est, au fond, plus com- pliqué, puisqu'il résulte de la superposition de deux actions chimiques tout à fait distinctes. « Une proportion de manganèse, même inférieure à 5 millièmes, entrave déjà l'adoucissement, qui cesse absolument d'être appréciable dès que la quantité de ce métal atteint 2 pour 100. La fonte continue bien à perdre du carbone par oxydation, elle en perd même à peu près autant que lors- qu'elle est pure, mais le manganèse s'oppose à la production du graphite et le retient en combinaison dans la masse métallique. » La chaleur de formation du siliciure de manganèse étant fort grande, le silicium peut, dans une certaine mesure, saturer le manganèse et rendre la liberté au graphite. Tout ce système d'explications, en parfait accord ( 8i9) avec les données thermiques, repose sur les faits suivants, résultant de mes recherches : » 1° Une fonte vraiment ni:illéable contient toujours du graphite. » 2° Une fonte peut perdre du carbone et cependant rester cassante, s'il ne s'est pas formé de graphite, ou si la quantité de graphite préexistant avant le recuit ne s'est pas accrue. )) 3° Une fonte peut devenir malléable sans perdre une portion sensible de son carbone total (recuits dans le charbon). Le concours d'un agent d'oxydation n'est donc pas indispensable à l'adoucissement. » 4° Quand on ajoute du silicium à une fonte manganésifère, elle s'amé- liore par le recuit. » J'ai fait des expériences sur l'acier, qui ont confirmé et précisé les con- clusions précédentes ; elles ont mis hors de doute l'existence du minimum de carburation, prévu par la théorie. » Les mêmes expériences m'ont prouvé de nouveau que la décarbura- tion n'est pas due exclusivement à une oxydation superficielle; elles m'ont permis d'étudier la répartition du carbone et du silicium, entre les diffé- rentes zones concentriques d'un même barreau recuit. Ces deux éléments, et surtout le carbone, varient d'une zone à la suivante, par sauts brusques et pour ainsi dire en proportions multiples. » Enfin j'ai observé'avec surprise que l'hydrogène, vers 900°, décarbure rapidement la fonte blanche. 11 se forme des carbures gazeux, et une cer- taine quantité d'hydrogène demeure combinée avec le carbone qui reste dans le métal. L'azote lui-même, le plus inerte de tous les gaz, exerce une action semblable et tout aussi énergique. » Je n'ai pu découvrir de relation simple entre la composition chimique fl'une fonte et la valeur absolue de ses constantes élastiques. » La charge de rupture augmente avec la durée du recuit, rapidement d'abord, très lentement ensuite; les allongements, toujours minimes, suivent une marche analogue, mais, après avoir atteint un maximum, ils tendent à diminuer un peu. Quanta la limite d'élasticité, elle s'abaisse en général à chaque recuit. )) En somme, la fonte malléable apparaît comme intermédiaire entre l'acier et la fonte grise. Elle s'éloigne de celle-ci par la nature spéciale de son fjraphile amorphe, ainsi que par sa ténacité plus grande; elle se dis- tingue de l'acier par ses faibles allongements et sa forte teneur en graphite. » ( 82 O ) CHIMIE MINÉRALE. — Sur la présence du phosphore dans les roches de Bretagne. Note de M. G. Lechartier. « L'emploi des engrais phosphatés est entré d'une manière normale dans les pratiques culturales de la Bretagne; anssi leur efficacité dans les sols de cette région doit-elle èire considérée comme un fait démontré par l'expérience. On doit en conclure que le phosphore, indispensable au déve- loppement des plantes, n'existe pas dans les terrains de la Bretagne en pro- portion suffisante pour satisfaire aux exigences d'une culture régulière ou qu'il ne s'y rencontre pas sous une forme telle qu'il puisse être rapidement assimilé par les végétaux de nos récoltes. » Dans le but d'étudier la première de ces questions, nous avons re- cherché dans quelles proportions l'acide phosphorique existe dans les principales roches de la Bretagne. Nous sommes parti de ce principe que la couche arable est composée de matériaux provenant de la désagrégation des roches qui constituent le sous-sol, qu'ils soient restés en place ou qu'ils aient été transportés à des distances plus ou moins grandes de leur point d'origine. » Parmi les roches de Bretagne se placent au premier rang les granits et les schistes : ce sont eux que nous avons tout d'abord étudiés. » La méthode que nous avons suivie pour rechercher le phosphore et le doser est fondée sur l'emploi de l'acide molybdiquc, qui permet de séparer d'une liqueur acide tenant en dissolution un grand nombre de bases des quantités minimes d'acide phosphorique. Après sa séparation, celui-ci était transformé en phosphate ammoniacomagnésien, puis en phos- phate d'urane, et pesé sous cette dernière forme. Dans le cas particulier du dosage de petites quantités d'acide phosphorique, les procédés volumé- triques ne donneraient pas de résultat certain; seul, le poids du phosphate d'urane calciné fournit des nombres exacts. » La recherche de l'acide phosphorique a été faite sur lo^"^ de matière. Les résultats obtenus ont été rapportés au kilogramme. GKANITS. Itle-et-F'ilaine. Acide phosphorique par kilogramme. gr Environs lie Rennes. Buttes de Couasme 0,700 -> Bas-Couasme i ,079 ( 8^' ) Acide pliospliorique par kilogramme. Sens. Granit friable i , 36u Conibourg. Granit compacte o,o6S • Granit en partie désagrégé i ,3Sq Le Plessis . . i , 1 1 o Saint-Marc-Leblanc i 5i 9 Mellé 1 ,ooo » Granit en partie désagrégé m , loo Vitré ,,oio Côtci-du-Norii. Dinan , ^oSg Languediau i ,nqQ Morbihan. Beauséjour i , i5o Finistère. Le Conquct 2 , 890 Kernon i , 1 3o Manc/ie. Avranches 1 ,880 Environs d'Avranches 3>47o Iles Chaussey i ,880 » Dans la plupart de ces échantillons, la proportion de l'acide phos- phorique reste comprise entre i et 2 millièmes. SCHISTES. » Ils affectent des formes diverses; souvent gris verdâtre ou gris jau- nâtre, tendres et feuilletés, ils présentent dans leur couleur toutes les transitions avec le gris noirâtre ou avec le rouge violacé, en même temps que leur dureté augmente dans des proportions considérables. Les scliisles rouges constituent la pierre à cahot employée à Reiuies pour les constructions. Ille-et- f Haine. Acide phosphorique par liilogramme. Rennes. Tranchée de la gare. Schiste verdâtre i ,64o » Boulevard de la Duchesse-Anne i ,940 » Routede Fougères, prisa 4"'au-dessousdu sol 'i79<' C. K., liSo, r Semestre. (T. XCI, N» 20.) I 08 ( 822 ) Acide phosphorique par kilogramme. Rennes. Route de Fougères, prisa lo^au-dessousdusol. i ,54o Bourg-des-Coinptes. Schistes du sous-sol des landes du domaine de la Mollière o,3go à i ,3oo Foi et de Rennes. Schiste jaunâtre i , i34 Environs de Montfort. Schiste gris o ,g5o » Schiste rouge o,ago » Schiste rouge mélangé de grauvvacke o,a5o Pont-Réan-Mah'oche. Grès avec mica o,3oo Finistère. Falaises de Brest. Schistes i ,o4o à i ,660 Côtes-du -ISord. Erquy. Schistes 0,920 à i , 160 » Grès 0,119 n La quantité de phosphate existant dans les schistes n'est jamais nulle, mais elle est beaucoup plus variable que dans les roches granitiques et, souvent, notablement plus faible. Tandis que les schistes de teinte grise ou bleuâtre ont une richesse variant de i à 2 millièmes, ceux qui par leur teinte rouge violacée et leur compacité se rapprochent de la pierre à cahot contiennent à peine \ millième d'acide phosphorique. » Ces faits fournissent une nouvelle preuve de la diffusion de l'acide phosphorique dans les granits et dans les schistes. De plus, ils montrent que les terres de Bretagne, qui sont, en général, sensibles à l'action des engrais phosphatés, peuvent présenter des différences notables au point de vue de leur teneur en acide phosphorique. Dans les terres qui ont pour base essentielle les produits du granit désagrégé, la teneur en acide phos- phorique devra se trouver plus grande et plus régulièrement uniforme que dans les terrains schisteux. Les sols composés de matériaux provenant du schiste seront |)lus ou moins riches en phosphates suivant qu'ils auront pour sous-sol des schistes gris et friables ou qu'ils reposeront sur des schistes rouges et compactes. » Nous continuons ces études et nous recherchons dans l'analyse des terres arables la confirmation de ces premières conséquences des roches du sous-sul. » (823) CHIMIE onGANiQUE. — Sur la composition des pétroles du Caucase. Note de MM. P. ScHiiTZE.vBEncER et j\. Ioxixe. Il II V a quelques mois, nous avons entrepris, sur la demande de M. Ra- gosine, fabricant de produits dérivés du naphte à Consfantinovo (Russie), des recherches étendues sur la composition des pétroles du Caucase. Les produits examinés et libéralement mis à notre disposition consistaient en naphte brut, résidus de naphte après élimination des huiles légères servant à l'éclairage, huiles d'éclairage dites solaires, bouillant entre 200° et SSo". )) Dès le mois de juillet, nous communiquions par deux Lettres adressées à M. Ragosine, en date du aS juillet et du 3o août, les conclusions géné- rales auxquelles nous étions arrivés, savoir qu'une très not;ible fraction de l'huile, aussi bien dans les parties légères que dans celles à points d'é- bullition moyens et élevés, est formée par des carbures de même compo- sition centésimale, isomères des carbures éthyléniques G"H^" et s'en distin- guant nettement par l'absence d'affinités chimiques marquées, caractère qui les rapproche des carbures forméniques €"H^"^^. Le brome, l'acide sulfurique fumant, l'acide azotique fumant sont sans action sur eux à iroid. Ces carbures avaient été isolés par un traitement des diverses fractions par un excès d'acide sulfurique fumant, suivi d'un traitement à l'acide azotique fumant et froid, d'un lavage à l'eau alcaline, d'une dessiccation sur la po- tasse caustique solide, et enfin d'une distillation sur le sodium, soit à la pression ordinaire pour les produits assez légers, soit dans le vide pour les huiles lourdes. » L'analyse élémentaire des produits ainsi purifiés a donné les résultats suivants : I. — Carhufés distillés à la pression atmosphérique. 112° h ii)°. 128° à iSa". 138" à i.'|2°. 220° à 22')°. 23o° à 282°. Carbone 86,0a 85,6 85,76 85,79 85,66 Hydrogène i4i'o '4>4 i4,3o i454-^' '4»70 Densité à G" ». » 0,8216 o,832i Densité de vapeur par rapport à l'hydrogène. ■• » » » 100,19 m m II, — Carbures louicls distillés dans le vide sous une pression de 20 250° à 270°. , , 216° à a.iS". , Au-dessus de 270°. Carbone 86,28 84,94 85,93 85,33 Hydrogène i3,73 i4,33 i3,99 '3,84 » Une étude plus approfondie de ces carbures complets, évidemment à chaîne fermée, nous conduisit à les identifier avec les produits obtenus ( 824 ) par Wreden en hydrogénant la benzine et ses homologues par l'acide iodhydrique. » Nous en étions là de nos travaux, lorsque nous eûmes communica- tion des recherches publiées tout récemment par MM. Beilstein et Kur- batow (Société chimique de Berlin, séance du 8 octobre 1880). Ces savants n'ont examiné que les parties les plus volatiles d'une variété de pétrole du Caucase, celles bouillant vers 100°, et sont arrivés à des résultats ana- logues aux nôtres. >) Nous étant laissé devancer dans la publication de nos expériences, nous ne venons pas contester à MM. Beilstein et Ivurbatow la priorité de la découverte, dans le pétrole du Caucase, des carbures saturés de Wreden. Nous ferons observer seulement que nos analyses, plus étendues que les leurs, confirment, en les généralisant, les conclusions des savants russes. Ce ne sont pas seulement les parties les plus volatiles des pétroles caucasiques qui contiennent des carbures saturés de la forme G^H'", mais aussi les parties moyennes et lourdes, celles qu'on ne peut distiller qu'au moyen de la vapeur surchauffée. » Nous donnerons à ces carbures, qui forment une série très étendue, le nom de carbures parafféniques ou de paraffènes. » L'étude de l'action de la chaleur sur les paraffènes offre de l'intérêt. On sait déjà qu'au rouge vif ils fournissent en abondance des carbures benziniques €"H="'-% de la naphtaline et un peu d'anlhracène. » Au rouge sombre, à côté d'une certaine proportion de paraffènes non altérés, on trouve des produits qui s'unissent énergiquement au brome, et que l'acide sulfurique ordinaire convertit en polymères résineux. » Portés au rouge dans des tubes en fer, leur vapeur donne un abon- dant dépôt de noir de fumée qui obstrue rapidement le tube. Chose remar- quable, ce bouchon de noir divisé est très ferrugineux dans toute sa masse, même au centre. Dans des tubes en cuivre, le même effet n'a pas lieu. » Le chlore, en présence d'un peu d'iode, donne des dérivés chlorés peu stables, qui ne peuvent être distillés sans décomposition, même dans le vide, et que la potasse alcoolique ou l'acétate de potasse en solution acé- tique transforme, même à froid, en produits ulmiques bruns. » Comme MM. Beilstein et Rurbalow, nous avons observé qu'il est dif- ficile d'isoler par fractionnement des produits définis à points d'ébullition constants. La cause en est due, sans doute, au grand nombre d'isomères mélangés et dont on conçoit la possibilité en envisageant ces carbures comme dérivés de l'hexahydrure de benzine G^W^ par substitution à l'hy- drogène de résidusforméniques€"H'"^'. Nous sommes parvenus cependant ( 8^*; ) à séparer, à peu près, deux carbures définis, dont l'un bout entre 220" et 222**, l'autre entre aSo" et 232". La densité de vapeur de ce dernier con- duit à une formule très voisine de G"H^'. » Nous pensons avoir établi que nos recherches ont marché parallèle- ment à celles de MM. Beilstein et Rurbalow, et que ces savants ne verront aucun inconvénient à ce que nous continuions à travailler sur ce terrain nouveau, qui semble assez vaste pour suffire à l'activité d'un grand nombre de chercheurs. » CHIMIE APPLIQUÉE. — Sur tes températures d'inflammation des mélanges gazeux . Note de MM. Mallard et Le Chatelier, présentée par M. Daubrée. « A l'occasion d'études sur les explosions du grisou, nous avons été amenés à faire quelques observations sur les températures d'inflammation des mélanges gazeux. » Nous avons fait usage de deux procédés différents : » Le premier ne peut s'appliquer que lorsque la combinaison est accom- pagnée d'un changement de volume. On compare les volumes de mélange détonant et d'air qui remplissent à la même température un pyromètre en porcelaine. On arrive à comprendre la température d'inflammation du mélange gazeux entre deux nombres d'autant plus voisins qu'on a réussi à faire plus petites les variations de température du pyromètre. » Le second procédé est seul applicable aux mélanges gazeux dont l'in- flammation n'est pas accompagnée d'une variation très notable de volume. Dans un four à gaz ou à huile minérale, on place l'un à côté de l'autre un pyromètre à air et un tube en porcelaine dans lequel on fait passer le mélange gazeux. I. — Hydrogène [premier procédé d'observation). Température d'inflammation comprise entre 1" Hydrogène et oxygène (o'", i50, o'",85H ; 56o" et 570° (o''',3oO, o'",7oH) 55?. et 569 (g"'', 660, o"', 33 H) 53o et 532 2''Hydrogèneetair(o"',7oaireto''',3oHono''',i470,o''',3oH, o'", 553Az :. 552 et 553 • (o'",3oaireto"',7oHouo'",o630,o''',7oFI,o"',237 A7.1. 53o et 570 3° Hydrogène, oxygèneetacidecarbonique(o''',i50, g'", 35H, o"',5oC0' . 502 et 592 (o"'2i,0, o"',49H, o"',3oCO=l. 060 et 595 ( 826 ) » I/inflammation, lorsqu'elle avait lieu, se produisait toujours sans inter- valle de temps appréciable, dès que le mélange était introduit dans le pyro- mètre. » On voit que le mélange tonnant d'hydrogène et d'oxygène fait explo- sion entre 552° et Sôg"; cette température ne s'abaisse que de 3o° an plus lorsque la proportion d'oxygène augmente de moitié. L'addition de l'azole au mélange fait à peine varier la température d'inflammation. L'addition d'acide carbonique augmente un peu, mais très peu, I,. température d'in- flammation. II. — Oxyde de carbone (premier procédé d'observation). Température d'inflammation eoDiprisp entre 1° Oxyde de carbone et oxygène (o'", l'ÏO, o''',8jCO) 630" et 65o° . (o"',3oO,o'",7oCO) 645°et65o° (o'»,7oO, o''S3oC0) 650" et 680° 2° Oxyde de carbone et air (o''', 70 Air et o''',3oCOoii o'", 147O, o"',3oC0, o'",553Az) 650° et GSy» 3° Oxyde de carbone, oxygène et acide carbonique (o''',i50, o'",35CO, o'",5oC0^) 695° et 7i5" 4° Oxyde de carbone, air et acide carbonique (o''',35 Air, o'", i5C0, oi",5oC0») 715° et 725° » Le mélange tonnant d'oxyde de carbone et d'oxygène détone à 647°, 5 (à 2°, 5 près); de grandes variations dans les proportions relatives d'oxyde de carbone et d'oxygène ne produisent que des variations très faibles, sinon nulles, dans la température d'inflammation. >) Le mélange avec l'azote ne fait que très peu varier la température d'in- flammation. L'acide carbonique l'augmente très notablement. » Combustion lente. — On a observé que la combinaison lente de l'oxyde de carbone peut se produire à des températures bien inférieures à celle de la combustion vive. » A 6i4°, la combinaison d'un mélange de o,3oO et 0,7060 se faisait, dans l'instant initial, à raison de o, i5 pour 100 à la seconde. » En réchauffant graduellement le même mélange dans le pyromètre et comparant les variations de volume du mélange avec celles de l'air d'un pyromètre à air, on a reconnu que la combustion lente commençait déjà à 477"> s"'' marchait, à cette température, à raison de 0,1 pour loo environ par seconde. o En soumettant à la même expérience im mélange de o,i50, o,35C0et o,5oCO', on a vu la combustion lente commencer à 496". » Le même phénomène s'observe pour les mélanges explosifs formés par l'hydrogène. ( 827 ) III. — Hjdrogène protocarboné. » Les mélanges détonants préparés avec ce gaz présentent un phénomène très intéressant. Non seulement ils sont susceptibles de donner lieu à une combustion lente, mais encore, lorscpi'ils sont soumis à une certaine tem- pérature, ils peuvent s'enflammer au bout d'un temps vflria6/ej d'autant plus long que la température est plus basse. Il n'y a donc pas, à proprement parler, pour ces mélanges, de température d'inflammation précise et bien déterminée. • C'est ainsi qu'un mélange de o ,700 et o,3o hydrogène protocarboné, introduit dans le pyromètre, n'a fait explosion ( ' ) qu'au bout de quelques secondes à 65o"; i\ 600° l'explosion ne s'est pas produite du tout, mais il y a eu combustion lente. Dans le tube (second procédé d'observation) l'inflammation s'est produite à des températures variables, suivant les con- ditions de l'expérience et sans qu'on puisse bien apprécier les variations de ces conditions, entre 600° et 760°. >> Un mélange contenant o,3oO et 0,70 de gaz a fait explosion dans le pyromètre entre 6^0° et 660°. » Un mélange contenant 0,90 Air et 0,10 de gaz s'est enflammé entre 780° et 790°. » L'existence de ce retard apporté à la combustion vive nous avait paru pouvoir s'expliquer par la décomposition que l'hydrogène protocarboné subit sous l'influence de la chaleur. » Cependant nous nous sommes assurés que cette décomposition ne prend quelque importance qu'à des températures plus élevées que celles qui produisent l'inflainmation. » De l'hydrogène protocarboné pur introduit dans le pyromètre est chauffé à 770° : il ne se produit pas de variation de volume sensible au bout d'un quart d'heure. » La même expérience est répétée à 962°: au bout d'une minute environ, on constate une dilatation déplus de 3o pour 100, qui reste ensuite stationnaire. » Malgré l'incertitude qui règne sur la température d'inflammation d'un mélange d'air et d'hydrogène protocarboné, nos expériences montrent clairement qu'elle n'est pas supérieure à 790° et que l'inflammation peut même se produire à des températures bien plus basses. Ce résultat paraît en contradiction avec des expériences anciennes et souvent répétées de Davy, qui a constaté qu'un semblable mélange placé dans une éprouvette ( ' ) Ces explosions sont bien plus violentes que celles des mélanges d'hydrogène et d'oxy- gène et remontent à travers les tubes capillaires les plus fins. ( 828 ) ne s'enflamme pas sous l'action d'un fer chauffé au blanc; il faut, pour produire l'explosion, que le fer soit en pleine combustion. » Le fait constaté par Davy s'explique aisément par nos observations. Le gaz circulant autour du fer plongé dans l'éprouvette ne subit pas, pen- dant un temps suffisamment long, l'action de la température. Si au contraire on fait rendre très lentement le gaz dans un creuset de fer chauffé au rouge et renversé pour que le gaz soit forcé de rester en contact avec les parois, on constate que l'inflammation se produit au bout d'un temps plus ou moins long, suivant que le creuset est plus ou moins chaud. Le temps nécessaire pour l'inflammation peut dépasser dix secondes. » PHYSIOLOGIE. — De l'onde secondaire du muscle. Note de M. Ch. Kichet, présentée par M. Vulpian. M Dans une Note présentée à l'Académie [Comptes rendus, i6 juin 1879, p. 1272), j'ai étudié le phénomène de la contracture musculaire consécutive à une excitation luiique forte. J'ai fait depuis, sur le même sujet, des expé- riences qui me permettent de préciser la nature de cette contracture. » Si l'on prend un muscle d'écrevisse, très frais, et tendu par un poids faible (4^*^ par exemple), lorsqu'on excite ce muscle pendant une ou deux secondes par des courants d'induction forts et fréquents, on verra le muscle se relâcher dès que les excitations électriques auront cessé. Cependant ce relâchement n'est pas définitif. En effet, alors même qu'il n'y a plus aucune excitation électrique, au bout de quelques secondes de relâchement, le muscle se contracte de nouveau et revient plus ou moins complètement à son état tétanique. » Cette contraction secondaire dure quelquefois près d'une demi-minute, puis le muscle se relâche, et au bout d'une ou deux minutes il est complè- tement et définitivement relâché. » Nous avons donc là ce phénomène remarquable, d'un muscle qui, après que la contraction a tout à fait cessé, se contracte de nouveau sans qu'aucune excitation nouvelle vienne déterminer sa contraction. » Dans certains cas favorables, on voit bien comment se fait cette con- traction secondaire : c'est par ondes successives, rythmées, progressives. Aussi proposé-je d'appeler cette contraction du muscle, consécutive à une excitation forte, onde secondaire du muscle, l'onde primitive résultant évi- demment de l'excitation électrique qui a provoqué la contraction première. ( .S2() ) » La force avec laquelle s'opère la constriction du muscle dans cette con- traction secondaire est peu considérable. Aussi le phénomène n'apparaît-il pas: 1° si l'excitation est faible; 2° si le muscle est fatigué; 3" si le poids est tant soit peu fort. Même avec des muscles de grande taille, je n'ai jamais pu inscrire au myographe l'onde secondaire dès que le poids dépassait lo^"'. » 11 est très probable que, quelle que soit l'intensité de l'excitation, cette onde secondaire existe. Elle ne se manifeste cependant dans le tracé myo- graphique que si l'intensité de l'excitation est grande. Si en effet nous sup- posons que la contraction musculaire primitive a une force cent fois plus grande que la contraction musculaire secondaire, en diminuant la force de l'onde primitive on diminuera dans la même proportion la force de l'onde secondaire, tellement que cette onde sera alors impuissante à faire soulever au muscle le plus faible poids. M La contracture précédemment décrite n'est qu'une forme de celte onde secondaire. » Cette onde secondaire, faible, persistant une demi-minute après l'exci- tation électrique, nous explique comment des excitations successives, même en apparence inefficaces, rendent le muscle de plus en j)lus excitable, ainsi que je l'ai montré antérieurement {Comptes rendus, 1879, t. LXXXIX, p. 242). » En résumé, il y a, après chaque contraction musculaire, une modifica- tion du muscle telle, qu'il peut, sans excitation nouvelle, se contracter de nouve.ui. L'onde primitive est suivie d'une onde secondaire. Si celle-ci est difficile à constater, c'est que, la force du muscle étant alors extrêmement faible, les poids les plus faibles peuvent masquer le phénomène (' ). » PATHOLOGIE. — Suila contagion du furoncle. Note de M. E. Trastour, transmise par M. Marey. « A l'appui des idées du D' Lowenberg sur la contagion possible du furoncle d'individu à individu, je puis vous fournir les faits suivants : ') En 1875, une religieuse, atteinte de rhutnatisme articulaire chro- nique, au plus haut degré d'impotence et d'infirmités, eut un anthrax au siège. Cinq soeurs se succédaient et souvent se réunissaient auprès de la patiente, pour faire les pansements, vu la difficulté de la remuer. [') Travail du laboratoire de M. Vulpian, à lu Faculté de Médecine. C. K., ibSo. 2' Semestre (T. XCI, N" £0). 1 OQ ( 83o ) » Deux d'entre elles lavaient les plaies et aussi les linges des cataplasmes qu'on appliquait. L'uue eut de suite des furoncles, excessivement dou- loureux, aux doigts et à une main; l'autre n'en eut qu'un à un doigt, mais il dura trois semaines et fut aussi très douloureux, avec fièvre. » Deux autres sœurs eurent aussi des furoncles, l'une aux deux avant- bras, l'autre au visage, toujours avec des douleurs très vives et delà fièvre. » Quand ces accidents me furent annoncés, je fis prendre des précau- tions dans les soins donnés à la malade, et je condamnai hautement les cataplasmes, et encore plus le lavage des linges souillés. » La cinquième infirmière n'eut pas d'accidents du même genre. Elle raconta qu'ayant, pendant la guerre, à l'ambulance du couvent, soigné un blessé qui avait un anthrax très grave, elle avait eu mal à tous les doigts. Par suite de cette expérience personnelle, elle avait pris, celte fois, la précaution de mettre les linges à tremper longtemps dans un grand bassin d'eau, et d'employer un morceau de bois pour les secouer dans l'eau et les nettoyer. » TRAVAUX PUBLICS. — Sur remploi des machines perforatrices, supprimant remploi (les matières explosives. Extrait d'une Lettre de M. Biver à M. De- lcsse('). « Les machines perforatrices, acluellement en usage pour le creusement des tunnels et des galeries de mines, mettent en oeuvre des fleurets qui percent, dans le front d'attaque, un grand nombre de trous cylindriques légèrement divergents. Ces trous sont chargés à l'aide de matières explosives, poudre, fulmicoton, dynamite, etc., et ensuite lires par séries : la roche est ainsi désagrégée, de manière à en rendre l'enlèvement facile; la quantité de substance explosive varie d'ailleurs suivant la nature de la roche. D'après des essais faits dans les mines de lignite des Bouches-du-Rhône, en 1873, il faut l'^^iSy de poudre de mine pour désagréger, dans ce sys- tème, i"*^ des calcaires lacustres moyennement durs du bassin de Fuveau : !*'« de poudre de mine développant environ 270 ooc'^s'», il en résulte qu'il faut 5o490o'*sm pour désagréger i""-' desdits calcaires par l'explosion. » D'un autre côté, M. J.-D. Brunton croit pouvoir compter, avec sa (') Voir Comptes rendus, t. XCI, p. SaS : Sur la machine à tunnels de Brunton. A la page526, 1'= ligne, il Hiut lire 355o''s par décimètre cube au lieu de par mètre cube. ( ^!3, ) machine à tunnels, flans les mêmes calcaires de Fuveau, siu' nn avance- ment de o"',6o par henre, le tunnel ayant 2™, 20 de diamètre et la machine recevant 3o chevanx-vapeur de force utilisable; cet avancement corres- pond à 2'"*',28 désagrégés par heure, tandis que la force de 3o chevaux- vapeur représente par heure 8100000''^'" : ce serait, par conséquent, 3 55oooo'"-"' par mètre cube de roche désagrégée ou plus de sept fois la force de la poudre employée au même travail. Il y a donc lieu d'admettre que la part de force absorbée par les frottements, par les décompositions de force et par le mode d'agir particulier aux outils de M. Brunton, a été assez largement prévue. » On peut faire un rapprochement curieux sur le coût relatif des deux agents de désagrégation, la poudre et le charbon : i''s de poudre de mine produit 270000''^ et coûte 2'',5o; d'un autre côté, i''s de charbon fournit pratiquement, dans une machine puissante et perfectionnée, i cheval- vapeur pendant une heure ou 270000'^*-'™ deforce mécanique utilisable, et, en moyenne, coûte seulement o*^"^, o25. On a donc sensiblement la même force mécanique utilisable pour le même poids des deux substances; mais le prix de revient de la poudre de mine est le centuple de celui du charbon. » M. PuisEux fait hommage à l'Académie, au nom de M. John Case)', d'un Mémoire intitulé On cubic transformations. « Ce travail étendu, qui a paru dans la Collection des Mémoires de l'Académie royale d'Irlande, renferme un grand nombre de propositions intéressantes, relatives à la théorie des courbes du troisième ordre; il ajoutera certainement à la réputation d'habile géomètre que l'auteur s'est déjà acquise par ses travaux antérieurs. » La séance est levée à 4 heures trois quarts. J. B. ( 832 ) BULLETIN BIBLIOGRAPUIQUE. OoVKiGES RÉÇOS DANS LA SÉANCE DU 1 5 NOVEMBRE l88o. Description des machines et pwcédés pour lesquels des brevets d'invention ont été pris sous le régime de la loi du 5 juillet 1 844? publiée par les ordres de M. le Ministre de i' Agriadlure et du Commerce; t. XIX (l'" et IP Parties), nouvelle série. Paris, Impr. nationale, 1880; 2 vol. 111-4°. Exposition universelle de Melbourne en 1 880. France. Notices sur les Dessins, Modèles et Ouvrages relatifs aux Services des Ponts et Chaussées, des Mines, des Bâtiments civils et Palais nationaux, réunis par les soins du Ministère des Travaux publics. Paris, Impr. nationale, 1880; in-8° relié. Melbourne universal exhibition, 1 880. France. Notices on the Designs, Modets and Works pertaining to the Services of the « Ponts et Chaussées », the Mines and the public Edifices and national Palaces, collected by the Ministry of public TVorks. Translatée! by David Coales. Paris, National Press, 1880; in-8° relié. Mémoires et Bulletins de la Société de Médecine et de Chirurgie de Bordeaux ; année 1879. Paris, G. Masson ; Bordeaux, Féret et fils, 1880; in-8°. Marius Fontane. Histoir-e universelle. Inde védique [de 1800 à 800 av. J.-C). Paris, A. Lemerre, 1881; in-8°. (Présenté par M. deLesseps.) F. MusANY. Le dressage méthodique et pratique du cheval de selle. Paris, J. Diimaine, 1879; in-8". (Présenté par M. Alph. Milne Edwards.) F. Mdsawt. Conseils pour le dressage des chevaux difficiles. Paris, J. Du- maine, 1880; in-8°. (Présenté par M. Alph. Milne Edwards.) OEuvres du docteur Jvl,t!.s Guérin; 2* et 3'' livraisons. Paris, au bureau de la publication, rue de Vaugirard, 46, 1880; i vol. in-8°, avec Atlas in-4°. (Présenté par M. de Quatrefages.) Note sur la région diamantifère de l' Afrique austr'ale; par M. M. Chaper. Paris, G. Masson, 1880; in-8°. (Présenté par M. Friedel.) Bulletin de la Société des Sciences naturelles de Neuchâtel; t. XII, i*^"^ cahier. Neuchâtel, impr. Wolfrath et Metzner, 1880; in-8°. De l'utilité de la vérification du lait; par Eue. Marchand. Rouen, impr. Cagniard, 1880; br. iii-8°. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉANCE DU LUNDI 22 NOVEMBRE 1880. PRÉSIDENCE DE M. EDM. BECQUEREL. MEMOIRES ET COMMUIVICATlOiVS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. ASTRONOMIE. — Observations méridiennes des petites planètes, faites à l'Obser- vatoire de Greenwicli [transmises par T Astronome royal, M. G.-B.Aiut) et à l'Observatoire de Paris pendant le troisième trimestre de l'année 1880. Communiquées par M. Mouchez. Correction Correction Lieu Dates. Temps moyen Ascension de Distance de de 1880. de Paris. droite. l'éphéracr. polaire. l'éphémér. l'observation. © NÉMÉSIS. htnshms s O/w 0 Juin. 29 12. 13.34 18.46.19,04 -{- 1,36 116. 56. 58, 4 — o, i Paris. Juill. 5 11.43. 9 18.40.28,44 H- '-25 117. i5. 8,4 — 3,2 Paris. 6 ii.38.i4 i8. 39.19,88 -+- 1,01 117. 18. 0,0 — 0,5 Paris. 0 Vesta. Juiil. 5 9.24.44 16.21.40,91 + 1,47 107.13.24,2 +5,8 Paris. 6 9.20.26 16.21.19,23 -f- 1,62 107.17.50,6 H- 6,1 Paris. C. R., 1880, 2» Semestre. (T. XCl, «"21.) I I O ( H34 ) 1880. Correction Correction Lieu ;mp5 moyen Ascension de Distance de do de Paris. droite. l'éphémér. polaire. l'éphémér. l'observation 0 Iris. Juin . 5 ii.5i.i2 i8. '18.32,84 6 11,46.11 18.47.27,51 i5 ii.io.3i 18,37.52,39 27 lo. 3. o 18.26.47,81 3,72 109.27. 0,7 - 5,3 Paris. 3,72 109.26. 18,6 - 2»9 Paris. ■^.79 1 09 . 20 . 1,7 H- 0,6 Greeiiwich m 109. 12 .35,3 » Paris. (ïs) Melpomène. Juin . n - 1 1 .42. 1 1 20 6.17.C1 + 2,97 100. 58. 4>6 + 0,9 Paris. 28 11. 37. 22 20 5 . 2 1 , 3 1 + 3,i5 101. 7.26,5 + 0,3 Paris. ■^9 I I . 32 . 29 20 4.2,4,94 + 3,14 101.17. 1,1 + 4,7 Paris. Août 3 II, 8.14 •9 59.48,52 + 2,85 102. G. 7,6 4- 3,9 Paris. 4 II. 3.25 '9 58.55,23 + 2,97 102. 16. i3,6 + 5,5 Paris. 10 10.44. 9 »9 53.54,36 + 2,62 (v) Thétis. io3. 17.43,8 -î- 8,6 Greenwich Août. 4 12. G. 28 21 . 2. 8,57 + 0,84 108. 16. 5i , I - ^,9 Paris. ■..3 1 0 . 36 . 32 20 46.52,36 ■+■ 1,11 (jai) PrOCWÉ 1 1 0 . 1 4 • 24 , 0 - 7'7 Paris, Août. 23 II. 1.29 21 11.52,97 » 96 . I 3 . 54 , 7 U Paris. 26 I 0. 48 . I 7 21 10.29,02 « 97. 9.24,6 )> Paris. 27 10. 43. 56 2 1 10. 3 , 2.9 » 97.27.47,0 » Paris. 3o I 0 . 3o . 58 21 8.53,53 » 98.22.33,0 )i Paris. 3i 10.26.42 21. 8.33,02 u 98.40.30,3 » Paris. Sept. I 10. 22.27 21 8.14,01 » 98.58.21,5 u Paris. 2 10. 18. i4 21 7.56,43 » 99.16. 9,0 u Paris, 3 10.14. ^■ 21 . 7.40,37 0 99.33.37,4 )l Paris. @ CAMILLE. Août. 26 11.55.39 22. 18. 1 ,5") + 7-96 .. ') Paris. 3o 11.37.24 22. i5.2o,94 H- 7.ti7 95.27. 0,2 -24,9 Paris. 3i ii.32.5i 22 . 14.5.1.72 -t- 8,00 95.32.35,4 -28,9 Paris. Sept. I 11.28.18 22 . i4.i5,52 - 8,17 95.38.18,7 -25,4 Paris. 2 1 1 .23.45 22. 13.38,22 + 8,01 95.43.54,5 -29,8 Paris. n j 11.19,12 22. i3. I ,02 + 7.7' 95.49.40,2 -24,5 Paris. Août. 26 12,44. *^ 23. 6.36,63 -12,42 100.21. 9,5 + 0,7 Paris. 27 12,39.32 23, 5 . 59 , 0 1 — 1 ", , G ") 10U.37. 7,3 — j ,0 Paris. ( 835 ) Dates. Temps moyen 1880. de P.iris. Août lo I2.a5.49 Sept. Si I 3 4 24 27 28 '9 12.21 . 14 12. 16. 38 12.12. 2 12. 7 . 26 12.12. 8 I o . 3 I . 36 10. 18.20 10. 13.57 10. c).35 Sept. 4 i3. 3.46 24 27 28 ^9 3o Oct. II. 17. 27 II. 2.58 10. 58. 9 10.53.21 10.48.34 10.43.48 Sept. 24 1 1.4^. 18 27 I I .28. 18 28 11.23.39 29 11.19. o 30 II.l4.?2 Oct.. I II. 9.44 Sept. 24 11.53. 1 5 27 28 3o Oct.. I ii.38.5o 11.34. 2 I I . 24 . 26 II. 19. 38 Correction Correction Lieu Ascension do Disl.ince de de droite. l'éphémér. polaire. l'éphémér. l'observation 0 EuNiKÉ (suite). |j m « 23. 4. 3,28 9 -12,70 0 , 0 101.25.27,3 Paris. 23. 3. 23, go — 12,52 101.41 .3l ,3 - 2,1 Paris, 23. 2.43,99 -12,47 » » » 23. 2. 3,3g — 1'2.79 102. I 3. 38, 5 - 3,2 Paris. 23. 1.22,84 -12,78 > lï * 23. 0.42,28 — 12,32 102.45.43,4 - 1,5 Greenwicli 22.48. 4,66 M 107.32. 1 1,5 » Paris. 22-46.36,56 .. 108. 7.13,6 u Paris. 22.46. 9,33 .. 108.18.28,2 » Paris. 22.45.43,55 lï 108.29. 5,9 • Paris. (S) Amphitrite. 28.52 23.34 23. 3i 23. 3o 23.2g 23.28 23.27 23.58 2.3.56 23.56 23.55 23.54 23.53 28,13 4,01 21 ,82 28,82 36,72 45,69 55,43 58,86 ,46,54 , 2,87 19, 5i 37,38 54,85 + o,3o 4- 0,39 -h o,4i H- 0,19 + o,i3 + o,3o 4-0,35 @ NnwA. 9' 9' 9^^ 92 93 93 93 88, 88, 88. 88, 88. 89. ,47.57.3 46.52,3 55. 8,3 ,57.46,6 , 0.20,7 , 2.5o,3 5.14,4 25. 2,6 42.10,7 47.56,9 53.38,3 %• 9.' 4.5i,4 2,1 1,5 2,9 3,1 3,1 3,2 3,8 Sept. 3o 11.57.36 Oct.. I 11.52.57 o. 9.57,82 o. 7.19,52 o. 6.27,16 o. 4-42,58 o. 3.50,98 0.37.58,87 0.37 . 15,71 @ Eisa. >i 92 . 58 . 1 2 , o » 93,16.17,8 » 93.22.15,4 » 93.33.52,5 o 93.39.35,0 Q Hermione. — 3,"")9 97.27.47,7 — 3,5i 97-31 . 16,4 Greenwich, Paris. Paris. Paris- Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. Paris. ■19.8 •«9»' Paris, Paris. ( 836 ) » Les comparaisons de Vesta se rapportent à l'éphéméride du Nautical Jlmanac; celles de Camille, à l'éphéméride publiée dans la circulaire n" 141 du Berlinev Jahrbuch. » Toutes les autres se rapportent aux éphémérides du Berliner Jahrbuch. » Les observatious de Paris ont été faites par M. Henri Renan. » PHYSiQtJE DU GLOBE. — Les soui'ces ihet maies de la chaîne du lilloraldu Venezuela [Américiue méridionale) . Note de M. Boussixgault. « La chaîne littorale s'étend, à l'ouest, depuis le cerro de A.vila jusqu'à Nueva Valencia, où elle se confond avec une ramification de la Cordillère orientale des Andes. Parallèlement, une ligne de montagnes peu élevées limite au sud les plaines de l'Apure et de l'Orénoque. C'est à partir du groupe de collines de Higueroteque commencent les vallées d'Aragua, dont les eaux, n'ayant pas d'issue vers la mer, forment le grand lac deTacarigua. » Le massif du littoral est constitué par le granit et le gneiss ; on y con- naît plusieurs sources thermales, dont les plus importantes par leur abon- dance et leur température sont celles d'Onoto, de Mariara, près de la ville deMaracay, et de las Trincheras, située à peu de distance de Valencia. » L Sources d'Onoto (altitude 696"). — L'eau sort du gneiss de trois bassins placés au même niveau et donne naissance au ruisseau de Aguas calientes. J'ai trouvé la température de 44°>5, un thermomètre à l'ombre marquant 3o°. j) L'eau n'avait pas d'odeur; les réactifs n'y occasionnèrent aucun pré- cipité ; 1'", évaporé] à siccité, laissa un faible résidu siliceux ayant luieréac- , tion alcaline. » Du fond des bassins s'élevaient, par intermittence, des bulles de gaz azote. Le terrain environnant les sources est couvert de blocs de roches évidemment détachés du sommet de la Cordillère. Un de ces blocs grani- tiques, de forme hémisphérique, avait 9" de circonférence; des fragments de gneiss, riches en grenat, sont épars dans la savane; au sitio del cerro de laPrcnada, cette roche, en place, renferme des amas d'un calcaire blanc saccharoïde. » IL Sources de Mariara (altitude 553"). — Ces sources sont à quelques milles au nord-est de Maracay, près du hameau de Mariara, dans une sorte d'amphithéâtre en granit renfermant de longs cristaux de feldspath, mêles à des lamelles de mica argentin ; la roche est liée au gneiss et à un mica- (837 ) schiste abondant en grenats. Les pics dentelés, de formes bizarres, qui ter- minent le granit donnent un aspect singulier, on ponrrait dire lugubre, à la localité nommée le Coin du Diable ( Rincon del Diablo). » C'est dans cette enceinte que de plusieurs cavités surgit de l'eau à une température de 36" à 60°; son régime est assez fort pour donner naissance à la rivière de Aguas tibias. L'eau la plus chaude sort à la partie inférieure; le thermomètre s'y maintint à G4°; quand on vient de la recueillir, elle possède une odeur d'acide hydrosulfurique, qui se dissipe par le refroi- dissement au contact de l'air. Les réactifs y indiquent des traces de sulfates et de carbonates; évaporée, elle laissa un résidu siliceux ramenant au bleu le tournesol rougi par un acide. Du fond des posos d'où les sources appa- raissent on voyait sortir, toutes les deux ou trois minutes, une série de bulles de gaz azote. » L'eau de Mariara diffère donc de celle de l'eau d'Onoto par une tem- pérature notablement plus élevée, par la présence de l'acide sulfhydrique et, je dois ajouter, par ce fait curieux qu'il s'y développe, malgré une chaleur de oo" à 60°, deux plantes aquatiques, signalées par de Humboldt, l'une membraneuse, l'autre à fibres parallèles. La première rappelle VUlva la byrinthi forma de Vandelli, qu'on rencontre dans des sources chaudes de l'Europe. » IIL Sources de las Trincheras, près Ntteva Falencia. — Le lac de Taca- rigua, dans la belle et fertile vallée d'Aragua, a lo lieues de longueur sur une largeur moyenne de 2 lieues; sa profondeur varie de 18" à 24™. En février, sa température, prise à la surface, était de 24°. On peut adopter, pour l'altitude, SSy""; c'est celle que j'ai trouvée à Maracay, bâtie sur la plage septentrionale. On y voit de nombreux îlots de gneiss, dont quelques- uns sont habités, et couverts d'une vigoureuse végétation. » La ville de Nueva Valencia, peu éloignée des thermes de las Trin- cheras, est à 5""" à l'ouest du lac; elle fut fondée en i536. Avant d'atteindre l'état prospère que lui procure la culture du cotonnier et de l'indigotier, Valencia eut à subir de rudes épreuves, dont quelques-unes appartiennent aux épisodes les plus dramatiques et les plus terribles de la conquête. Qu'il me soit permis de les rappeler ici, d'apès Oviedo ('). » Uncaballerobiscayen, Lopes de Aguirre, issu de parents pauvres, mais nobles, passa en Amérique pour, suivant son expression, y « travailler la » lance à la main ». Après avoir fait la guerre dans le Pérou, il descendit (') OviEDO, Historia de la provincia de Venezuela. ( 838 ) le Maragnon, parvint à l'île de Margarila, et de là, par le port de Barba- ruta, pénétra dans la vallée d'Aragua. A son approche, tous les habitants de Valencia s'empressèrent de se retirer dans les îles du lac Tacarigua, emmenant avec eux toutes les embarcations du rivage. » En entrant à Valencia, le tyran Lopes proclama l'indépendance du pays et la déchéance de Philippe II. C'est de cette ville qu'il adressa cette fameuse lettre au roi d'Espagne, qui, dit de Humbolt, peint avec une effrayante vérité les moeurs de la soldatesque au xvi* siècle. Lopes se vante tour à tour de ses crimes et de sa piété ('). » Voici quelques passages de cette lettre, imprimée pour la première fois en 1723 : «... Nous ne nous regardons ]iUis comme Espagnols : nous te faisons une guerre cruelle, parce que nous ne voulons pas endurer l'oppression de tes ministres. Je suis boiteux du pied gaurlie par deux coups d'arquebuse que je reçus dans la vallée de Coquimbo, com- battant sous les ordres de Ion maréchal, Alonzo de Alvarado, contre François Hernarulez de Giron, rebelle alors comme je le suis à picsent et le serai pour toujours, car depuis que ton vice-roi, le marquis de Caùcte, fit pendre nos plus vaillants guerriers, je ne fais pas plus de cas de tes pardons que des livres de Martin Lutjier. ... J'ai la certitude que peu de rois vont au ciel; aussi, nous autres, nous nous regardons comme très heureux de nous trouver ici, aux Indes, conservant dans toute leur pureté les mandements de Dieu.... » ... En sortant de la rivière des Amazones, nous débarquâmes dans une île qu'on nomme la Margarita. C'est là que nous reçûmes d'Espagne la nouvelle de la grande faction des luthériens. Cette nouvelle nous lit grand'peur. Nous trouv.îmes parmi nous un de cette faction; son nom était Monte Verde. Je le fis mettre en pièces, comme de droit; car crois- moi, seigneur, que partout où je suis on vit suivant la loi.... » En i55g, le marquis de Caùete envoya à l'Amazone Pedro de Ursua, Navarrois; nous naviguâmes sur les plus grandes rivières du Pérou — Nous avions déjà fait trois cents lieues lorsque nous tuâmes ce mauvais et ambitieux capitaine. Nous choisîmes pour roi un cava- llero de Séville, Fernand de Gusman, et nous lui jurâmes fidélité. On me nomma son maître de camp, et, parce que je résistais à ses volontés, on voulut me tuer; mais, moi, je tuai le nouveau roi, son capitaine des gardes, son lieutenant généial, son chapelain, une femme, un chevalier de l'île de Rhodes, deux enseignes et cinq ou six domestiques du prétendu roi.... Je nommai des capitaines et des sergents; ils voulurent me tuer, mais je les fis pendre tous. C'est au milieu de ces aventures que nous naviguâmes onze mois jusqu'à l'embouchure de la rivière. Nous fîmes plus de quinze cents lieues. Dieu sait comment nous sommes sortis de cette grande masse d'eau ! » Lopes de Aguirre, abandonné des siens, fut tué à Barquisimeto. Au moment de succomber, il plongea le poignard dans le sein desafilleunique, pour qu'elle n'eût pas à rougir du nom de la fille d'un traître. (') HuMBOLDT, Relation liistoriquc du voyage aur régions ëquinoxitites, t. V, p. 234. ( ^M) ) » Dans la croyance des indigènes, l'âme du lyran erre dans les savanes comme «ne flamme fuyant l'approche des hommes ('). Ce sont des feux rougeâlres, mobiles, des éclairs sans tonnerre que j'ai pu observer durant des Jinits sereines, sur les pentes de la Sierra Nevada de Meritla, dans la direction du golfe ou sac de Maracaïbo. » En 1578, Valencia courut un nouveau danger: ce fut l'incursion desCa- ribes de l'Orénoque. Cette horde anthropophage traversa les plaines en re- montant les rives du rio Guarico, et parvint jusqu'au lac de Tacarigua ; heureusement elle fut repoussée par la valeur du capitaine GarisGonzalès. Les descendants de ces mêmes Carihes vivent actuellement dans les mis- sions comme de paisibles cultivateurs. » Enfin, un siècle plus tard, en 167S, des flibustiers français saccagèrent Nueva Valencia, après avoir pénétré dans la vallée d'Aragua par l'ouverture (abra) que présente la chaîne granitique du littoral. C'est le chemin de Puerto Cabello. On monte d'abord une pente douce jusqu'à proximité de la ferme de Barbula où est l'arête de partage; c'est dans un ravin que se trouvent les sources de las Trincheras, aussi remarquables par leur tem- pérature élevée que par leur abondance. Le nom de las Trincheras vient des fortifications que construisirent les flibustiers. La position était bien choisie. En cas d'une défaite essuyée dans la vallée d'Aragua, la retraite vers la mer était assurée. Un examen attentif montre que les travaux avaient été exécutés avec intelligence. Nul doute que, comme moyen de défense, les aventuriers pouvaient lancer sur les assaillants des masses d'eau bouillante. » Les sources forment un ruisseau de S'^àG^de largeur, sur une profon- deur deo'^jSo; c'est le rio de Aguas Calientes. L'eau chaude jaillit à une cinquantaine de mètres au-dessus du ravin , de deux cavités ouvertes dans le granit et du fond desquelles, de temps en temps, sortent des bulles d'azote. » Dans l'un des bassins j'ai trouvé pour la température 92°, 2, dans l'autre 96°, 9. » Après les sources d'Urijino, au Japon, qu'on assure débiter de l'eau pure à 100°, celles de las Trincheras seraient les plus chaudes du monde. » L'eau est douée d'une odeur très prononcée d'acide sulfhydrique, qu'elle conserve quand elle est refroidie en vase clos, mais qu'elle perd en se refroidissant à l'air libre; ainsi refroidie, elle est sans savear; les réactifs [' ) IluMBOLDT, Rvlatinii historique, t. V, |i. 7.15. ( 84o ) y accusenldefaiblesproportions de chlorures et de siilfales;en l'évaporant, on en retire un résidu de silice à réaction alcaline. » Avec les moyens dont je disposais, je dus me borner à ces quelques essais, en regrettant de ne pouvoir faire l'analvse complète d'une source aussi remarquable, apportant de l'intérieur de la terre, comme toutes les sources thermales, des substances utiles aux organismes qui vivent à la surfilée du globe; aussi ce fut avec une bien vive satisfaction qu'en 1878, lors de l'Exposition internationale, je découvris, parmi les intéressants produits venus de Venezuela, un flacon contenant une dizaine de litres d'eau de lasTrincheras, que le commissaire de la république américaine, qui est un chimiste distingué, M. IMarcano, s'empressa de mettre à ma dis- position. » L'eau était bien conservée, à en juger par le gaz sulfbydrique qu'elle tenait en dissolution ; elle était limpide, reposant sur un faible sédiment flo- conneux, d'une teinte jaunâtre ('). » Voici le résultat de l'analyse exécutée dans mon laboratoire du Con- servatoire des Arts et Métiers, et rapporté à i'" de liquide : er gr Chlore .... o, o58 Lithine traces Acide sulfurique o,o34 Silice o, 127 Acideborique 0,000 Oxyde de fer 0,012 Soude 0,066 Acides sulfhydrique, carbo- Po'asse o, oi4 nique indéieralnés Chaux 0,01 3 Oxyde de cuivre 0,000 Magnésie o , 006 Arsenic o , 000 i> La silice soluble est relativement en assez forte proportion. Cette pro- portion dépasse celle que l'on trouve dans les eaux de Plombières, de Carlsbad et d'Aix-la-Chapelle. C'est, sous le rapport de la teneur en acide silicique, avec l'eau des geysers d'Islande que la source de las Trincheras offre le plus d'analogie; comme ces eaux, elle dépose des concrétions sili- ceuses, aux points d'émission. » L'absence du cuivre a été admise, après avoir employé pour le décou- vrir les procédés les plus délicats de l'électrolyse, et c'est à M, L'Hôte, dont l'habileté comme analyste est bien connue de l'Académie, qu'avait été confiée la recherche de l'arsenic. (') Il y aurait à examiner ce sédiment, dans lequel on rencontrerait probablement des. substances que ne contenait jias l'eau limpide. ( 84r ) » J'ai été surpris qu'une source thermale aussi abondante, placée à proximité d'une assez nombreuse population, ne fût pas fréquentée par des malades; est-ce parce que, à l'époque où je m'y trouvais, il n'y avait pas dans la contrée de médecins qui pussent en recommander l'usage! » Lorsque je me rendis de Nueva Vaiencia à lasTrincheras, Puerto-t^a- - bello était encore au pouvoir des Espagnols; le général Paez en faisait le blocus; l'ennemi, à court de vivres, exécutait de fréquentes sorties pour s'en procurer; dans cet état de guerre, je jugeai prudent de ne pas emporter mon baromètre, instrument précieux construit par Fortin, qu'Arago avait comparé au baromètre de l'Observatoire, et qui aurait pu être endommagé dans un engagement. » Je déterminai l'altitude par l'ébullition de l'eau; je trouvai que les sources devaient être élevées de 3oo™ à SSo" au-dessus de la mer. » Je mets en regard l'élévation des sources et leur température : Altitude. Température, m 0 Onoto 696 44, 5 IMariaia 553 64,0 Trincheras 3oo à 35o"" 96,9 » Ces sources sortent de la même roche, d'ini même massif de mon- tagnes et dans un périmètre limité; ce qu'elles présentent de curieux, c'est que, en partant du haut vers le bas, l'accroissement de leur température serait proportionnel à la différence en altitude : 1° d'augmentation de chaleur pour une différence de niveau de 6™ à y™. GÉOGRAPHIE. — Reconnaissance du Napo [Amérique équaloriale). Note de M. de Lesseps. « M. Wiener, vice-consul de France à Guayaquil, port de la république de l'Equateur, vient de traverser en sept mois l'Amérique méridionale dans sa plus grande largeur, de Quito au Para. Le courageux voyageur a descendu un des affluents les plus importants de l'Amazone, le Napo, celte grande rivière découverte il y a trois siècles et demi par Gonzallo Piznrre et qui sert de limite entre l'Equateur et la Colombie. C'est de ses bords que partit Orellana pour aller vers la mer, ce qui amena la décou- verte de l'Amazone. M. Wiener a refait le même voyage, mais avec toute la précision que comporte notre époque : il a relevé et sondé le Napo, G. R., i!^8o, 2' Semeslre. (T. XCI, N« 21.) I f I ( H4^ ) reconnu maintenant navigable sur un millier de milles à partir de son confluent, et il a complété ainsi l'étude d'un itinéraire fort important poiu- l'avenir, entre Manabi et Peroaté. Une. Lettre qu(^ je reçois de M. Wiener résume les résultats si intéressants de l'expédilion du hardi explorateur, qui, malgré ses fatigues, n'hésite pas à retoin-ner h son poste en remontant le Huallaga, un autre tributaire considérable de l'Amazone. " Ma mission à travers le Napo est terminée. Je puis dire avec satisfaction qu'elle a réussi. • J'ai ouvert la troc/ta de Papalleala .'i Baeza, et, de là au Napo, Je me suis servi d'une trocha existant encore en partie. J'ai traîné la chaîne d'arpenteur ii travers la forêt vierge, et puis j'ai fait sur le Napo un travail hydrographique qui permettra de dessiner non seu- lement le fleuve, mais encore le chenal. » Comme ce travail a été précédé d'un arpentage de Quito à Nanabi, et que je l'ai con- tinué jusqu'à Pervonlé sur l'Amazone, dernier point étudié et indiqué sur les Cartes des pilotes brésiliens, mon expédition, au point de vue géographique, com])lète pour la ])re- mière fois la mesure de l'Amérique méridionale dans sa plus grande largeur. » Au point de vue commercial, j'ai [larcouru une grande et belle voie que la nature a tracée à travers cet immense continent. » Au point de vue colonisateur, je pourrai fournir, sur une région plus grande que la France, des renseignements précis, et, dès maintenant, je puis dire que cette région mérite mieux que le rôle d'un pays de transit. C'est un terrain fécond, sous un climat doux, qui ne demande qu'à être travaillé pour rendre mille fols la semence qu'on lui confie ; et quelle semence ! Les exploitations agricoles les plus rémunératrices peuvent y être tentées avec plein succès : le sucre, le café, le cacao, le caoutchouc, etc. » MÉMOIRES PRÉSENTÉS. VITICULTURE. — Sur les traitements des vignes par le sulfure de carbone. Note de M. P. de Lafitte. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Dans les Mémoires ou articles, déjà nombreux, que j'ai publiés sur dif- férents sujets qui touchent au Phylloxéra, lorsque j'ai cité une observation ou une idée, je n'ai jamais omis sciemment d'en nommer l'auteur. Je crois, par cela même, pouvoir réclamer ce qui semble m'appartenir. Je veux par- ler ici de la distribution des trous sur le terrain, dans les traitements par le sulfure de carbone. Voici ce que j'en disais au Congrès vilicole de Cler- mont-Ferrand, à la séance du matin, le i^' septembre dernier (' ) : (') Compte rendu officiel publié par la J'igne française, numéro du 3o septembre 1880, p. 354, colonne 2, en bas. ( 843 ) « Il y a longtemps que j'ai pratiqué elfait connaître un moyen fort sim|)le d'obtenir une distribution parfaitement régulière des trous sur le terrain. Je nie sers de cordeaux, qui per- mettent de les distribuer sur des rangées parallèles, et, sur ces cordeaux, je fais des nœuds simples cquidistants, qui permettent de placer les trous à des distances rigoureusement égales.... Cha(]ue ouvrier n'a qu'à suivre son cordeau et poser la pointe du pal à côté de chaque nœud, qui se voit parfaitement.... » » Celte méthode est décrite dans une brochure publiée au mois d'oc- tobre 1878,6! signalée dans les Compter rendus (séance du 28 octobre 1878). Le caractère distinctif en est que la place de chaque trou d'injection se trouve fixée indépendamment de la position des souches. J'ai essayé, à Clermont, de faire ressortir les nombreux avantages qu'on y trouve. Ici, il y a lieu d'en rappeler un seulement : « 3" On peut ainsi placer chaque trou exactement à hauteur du milieu de l'intervalle onire deux trous consécutifs des rangées adjacentes. Cette disposition est tellement impor- tante, que, si on la compare à celle où les trous sont tous à la même hauteur, on peut obte- nii' avec la première un effet meurtrier aussi énergique (') qu'avec la seconde en rédui- Siint le nombre des trous dans une proportion considérable. Le calcul prouve que cette réduction peut être supérieure ait qitari [-] du nombre total (').... » )) A cùlé des avantages de cette méthode, je ne vois encore à signaler qu'un inconvénient, tenant à ce fait, découvert par M. Boiteau, que le sul- fure de carbone exerce une action fâcheuse sur les racines dans un rayon de o™ 10 autour de la dose toxique. Il arrive très fréquemment qu'une souche se trouve placée à hauteur d'un trou d'injection, et, si la souche sort de l'alignement de son rang, et en sort du côté du trou, elle en peut être très rapprochée : danger qui n'existe jamais quand on règle la position des trous par celle de la souche elle-même. Le mieux est, je crois, de passer (') Dans un Mémoire étendu, jirésenté à l'Académie et signalé aux Comptes rendus de la séance du 7 avril 187g, l'égalité d'effet meurtrier est définie par l'égalité des rayons des cercles circonscrits aux triangles ayant pour sommets trois tious d'injection voisins, et cette définition y est justifiée avec des développements qui ne sauraient trouver place ici. C) Cette réduction varie avec la distance des lignes de trous et la distance correspon- dante des trous dans chaque ligne, le nombre total des trous par hectare restant rigoureuse- ment le même, quel que soit le mode de plantation de la vigne, A Clermont, parlant d'après mes souvenirs, j'ai dit au tiers ou au quart. Depuis, j'ai consulté les Tableaux du Mémoire précité, qui s'appliquent à tous les systèmes usités de plantation de la vigne, reconnu qu'on pouvait réduire i)ar{ois de plus du quart le nombre des trous, sans arriver cependant au tiers, et j'ai rectifié sur ce point le compte rendu du Congrès (p. 355, en bas). !^) Revue précitée, p. 355, colonne i, en bas. ( W\ ) outre, le danger signalé par M. Boiteau s'étant montré, dans la pratique, à peu près négligeable. » J'ajoutais à Cermont : « Le détail de la méthode pratique a été publié en 1878. Il semble qu'on tourne autour de la méthode sans vouloir y entrer. Dans une Noie parue dans les Comptes rendus du 4 mai 187g, M. Boiteau explique que, dans les vignes plantées irrégulièrement, il prend une ligne d'opération ; dans une Note parue dans les Comptes rendus du 26 janvier i88o, il place ses trous sur des lignes parallèles, comme il l'a expliqué tout à l'heure : encore un pas, et le progrès sera réalisé ('). » M La comparaison des dates rapportées dans cette Note suffira pour faire attribuer à chacun ce qui lui appartient. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la réduction simultanée d'une forme qua- dratique el d'une ferme linéaire. Mémoire de M. H. Poixcaré. (Extrait par l'auteur.) (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) « Dans un Mémoire précédent [Comptes rendus, séance du i4 juin 1880), j'ai étudié les questions relatives à la réduction et à l'équivalence des formes cubiques ternaires. Parmi ces formes, celles de la cinquième et de la sixième famille sont décomposables en un facteur linéaire et un facteur quadratique. J'avais donc été conduit à étudier la réduction d'un système composé d'une forme linéaire et d'une forme quadratique. » D'après les conseils de M. Hermite, j'ai poursuivi les résultats obtenus et j'ai cherché à approfondir Tétude des conditions d'équivalence ou des substitutions semblables de pareils systèmes. M J'ai laissé de côté les systèmes qui correspondent aux formes cubiques delà sixième famille. J'ai fait voir seulement que, à la condition de modifier un peu la définition des systèmes réduits, il n'y avait, quand les invariants algébriques restaient constants, qu'un [nombre fini de systèmes réduits à coefficients entiers. En ce qui concerne les systèmes qui correspondent aux formes cubiques de la cinquième famille, j'ai eu à examiner trois cas. » Dans le premier cas, on ramène la réduction à celle d'une forme dé- finie. (') Page 356, colonne i du compte rendu du Congrès, dans la Revue précitée. ( 845 ) » Dans le deuxième cns, on obtient un nombre fini de systèmes réduits, parmi lesquels il en est deux que j'appelle exlrêines et dont les coefficients se calculent très aisément. Il n'y a pas de substitution semblable. » Dans le troisième cas, le problème se ramène à la réduction d'une forme quadratique linéaire indéfinie. C'est ce cas qui est le plus intéressant, parce que c'est le seul où il y ait des substitutions semblables. Y a-t-il des transformations binaires à coefficients entiers qui reproduisent un sys- tème composé d'une forme linéaire et d'une forme quadratique? C'est là un problème qui a été déjà traité par M. Hermite, dans son célèbre Mémoire sur les formes quadratiques ternaires {Journal de Crelle, t. 4-7), M. Her- mite a fait voir qu'on pouvait le ramener à la solution en nombres entiers de l'équation où G est une quantité donnée. » C'est aussi à une équation de cette forme que j'ai été conduit, par une voie toute différente. Mais elle ne m'aurait pas suffi pour trouver toutes les substitutions semblables, ce qui était mon but, et j'ai dû avoir recours à d'autres considérations. » A et B étant des nombres complexes existants, C un nombre com- plexe idéal, je conviens d'écrire A = B (mode) lorsque A — B est divisible par C, et je fais voir que ces congruences com- plexes jouissent identiquement des mêmes propriétés que les congruences ordinaires, et en particulier de celles qui sont une conséquence du théo- rème de Fermât. Je ramène ensuite le problème des substitutions sem- blables à la résolution d'une congruence complexe de la forme A'"=i (mode), qui se traite de la même façon que les congruences ordinaires de la même forme. » J'ai donné quelques exemples numériques, et j'ai fait voir, par exemple, par des calculs très rapides, que la plus simple des substitutions linéaires à coefficients entiers qui reproduisent le système est la suivante : x = Xf+ 5918360^,+ i465i28oz,, y— ^SoggiiOij-, + 1 129195205, , -— 188199207,+ 460992012,. ( 846) » J'ai fait, en passant, une remarque que je crois nouvelle. Supposons que i2 soit un entier impair, que a et b soient deux entiers tels que a- — b-il. =.- 1 et soient plus petits que tous les autres entiers satisfaisant à cette condition, quec et d soient des entiers impairs tels que c--d-Li = 4 et soient plus petits que tous les antres entiers satisfaisant à cette condition; j'ai fait voir qu'on aura I ^- I = a -h b\iJ.. » M. D. Cahrère adresse la prenîière Partie d'un Mémoire concernant un procédé de résolution-d'une équation du sixième degré, dont toutes les ra- cines sont imaginaires. (Commissaires : MM. Bonnet, Puiseux, Bouquet.) M. MoNsiÉJA adresse un Mémoire sur l'origine de l'électricité atmosphé- rique. (Renvoi à l'examen de M. Desains.) M. Ch. Brame adresse un Mémoire portant pour titre ; < Cristallogénie vésiculaireet encyclide; rayon d'influence ». (Renvoi à la Section de Physique.) M. A. Di'MoxT adresse, par l'entremise de M. de Lesseps, un certain nombre de documents indiquant l'état actuel du projet de canal d'irri- gation dérivé du Rhône. (Renvoi k la Commission précédemment nommée.) CORRESPONDANCE. M. le Skcrétaihe perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, deux nouveaux fascicules des « Annales du Bureau cen- ( 84: ) tral météorologique de France », année «879, savoir « I. Étude des orages en France et Mémoires divers » et « IV. Météorologie générale ». ASTRONOMIE. — Sur les Tables du mouvement de Saturne de Le Verrier. Note de M. A. G.4illot, présentée par M. Mouchez. « M. Hugo Gyldén a publié récemment, dans le Vierteljalirsschrifl di-r astronomischen Gesellschaft, une Notice consacrée à l'examen des Tables do Jupiter et de Saturne dues à Le Verrier. » Dans ce travail, l'auteur indique la correction suivante, qui établirait un accord beaucoup plus parfait entre les positions observées de Saturne et les positions théoriques fournies par les Tables : correction = — 3",f) cosrif)°,o8f/ — 1817,9)]. » Il fait remarquer, en outre, que la période de cette inégalité a sensi- blement la même durée que celle de la différence : tonrjilude de Jupiter moins longitude de Saturne, » Dès la fin de 1876, j'avais averti Le Verrier que l'on atténuerait considérablement les écarts constatés entre la théorie et l'observation de Saturne, en ajoutant à la longitude vraie f un terme sensiblement égal à - 4"sin(Z^- l'"), l'' et l" représentant respectivement les longitudes moyennes de Saturne et de Jupiter. Après vérification du fait, Le Verrier crut, comme moi, y trouver l'indice d'une erreur dans le calcul du coefficient de l'un des termes avant pour arguments : Longitude moyenne ?= /^— l'", r -+- Ç cl /'— Ç Longitude du périhélie et excentricité /' -(- ï ri /' — ï les seuls par lesquels il paraissait possible qu'il se fut introduit une erreur aussi considérable dans les termes en Ç de la longitude vraie. 1) Il revit, avec le plus grand soin, le calcul de tous ces termes et, à la suite de cette revision, fut pleinement convaincu de leur exactitude. » Il me demanda alors de résoudre à nouveau les équations de condi- tion, auxquelles donnait lieu la comparaison des observations de Saturne aux positions déduites des Tables, et de tenir compte de la correction Ssin(/^- l'") + Ccos(/'— /"), ( 848 ) S et C étant deux inconnues dont la valeur devait résulter de la résolution des équations de condition. De son côté, il faisait le même calcul, et, ayant l'un et l'autre successivement tenu compte d'abord de l'ensemble des ob- servations, puis seulement des observations modernes, nous trouvâmes, non seulement que nos résultats étaient identiques, mais encore qu'ils étaient très concordants dans les deux cas. L'écart moyen entre les Tables et l'observation était considérablement atténué, et les écarts extrêmes diminués de moitié, en appliquant à la longitude vraie la correction -3",84bin(/^-/")-o",76cos(^- l"), et tenant compte d'ailleurs des modifications qui en résulteraient dans la valeur initiale des éléments, savoir Longitude moyenne Si =— o ,o25 Moyen mouvement Sn =z — o,o6585 Excentricité Se =4- 0,24 Longitude du périhélie 00' = — '3,7 >' eSu'' z^ — 0)77 L'ensemble de toutes ces corrections donne pour la longitude vraie âi, = [- o",o25 - o",oG5.85(i' - i85o)] [i + aecos(Z^- w')] + o",48sin(/^ -7?^) + i",54cos(/''— ^^') - 3",84sin(Z^- /")- o",76 cos(^- Z"). Telle est la formule à laquelle s'était arrêté Le Verrier, et qui avait été déiluite des seules observations modernes (i836 à 1876). » La Table rectificative, destinée à donner la valeur de cette correction aux diverses époques, avait été préparée et devait être publiée; mais, au dernier moment. Le Verrier renonça à celte publication, par les raisons suivantes : » 1° Il lui répugnait d'introduire dans ses Tables un terme dont il ne pouvait justifier analyliquement l'origine dans l'état actuel de la Science. » -j" Si, à l'aide d'une formule empirique, l'accord s'établissait entre les observations et les positions fournies par les Tables, celles-ci pourraient inspirer une sécurité trompeuse aux astronomes, et l'on ne penserait peut-être pas à chercher la solution de la difficulté présente. » M. Hugo Gyldén ayant publié le résultat qu'il avait obtenu, lequel est à peu près identique à celui auquel s'était arrêté Le Verrier, j'ai cru devoir communiquer à l'Académie les faits que je viens de rapporter. Je ( Ho ) dois ajouter que j'ai été vivement sollicité de le faire par M. Hugo Gyldén lui-même, à qui j'en ai récemment donné connaissance. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une propriété des polynômes X„ de Legendre. Note de M. Laguerre, présentée par M. Hermite. « 1. Étant donné un polynôme entier F( r), on sait que l'on peut tou- jours, eu désignant par A, B, ..., H, R, L, ... des coefficients constants, poser identiquement F(x) = AX„,+ BXp + ...+ HX,HhKX,HhLX,4-,... Je supposerai que les nombres entiers m, p, ... soient rangés par ordre croissant de grandeur; cela posé, on peut énoncer le théorème suivant : » Le nombre des racines positives de t'étjualian F(.t;) = o, qui sont égales ou supérieures à l'unité, est au plus égal ou nombre des variations que présentent les termes de la suite (i) A, B, ..., H, K, L, .... » Pour établir cette proposition, je ferai voir que, si elle est vraie quand la suite précédente prét^cnte (« — i) variations, elle subsiste encore quand le nombre des variations est égal à «; la proposition sera ainsi démontrée, puisqu'elle est évidente quand tous les coefficients sont de même signe. » A cet effet, en supposant que la suite (i) présente /î variations et que H et R soient deux coefficients consécutifs et de signes contraires, je F'x] considère l'expression -^~-> qui s'annule en même temps que r(a?) et de- meure finie et continue pour toutes les valeurs de x égales ou supérieures ~i) •' d F Ix) f[x] l'i-i 1/ . i-w^ii a I luiito; en posant ^ = -^^■> on déduit du théorème de Rolle On a d'ailleurs /(a:) = 2A(X'„,X,-X:,X,„); des deux équations (^'--i)x;, + 2.rX, = />(p + i)Xp ( ') Ici, comme dans tout ce qui suit, je désigne par (k) le nombre des racines de l'équa- tion « = o qui sont égales ou supérieures à l'unité. C. R., 1880, 2» Semestre. {"ï. XCi, N»21.) 112 ( 85o ) ot (,r=-i)X; -H2^X; = s{s^i)Xs, où p désigne un nombre entier quelconque, on détluit ^[(^^-i)(x,,x,-x;x;)]=rp(^^_,)_,(^ + ,)lx,x„ d'où ou l-jœ--.)f{x)=xM^\ $(j:) = A[m(/» + i) — ^(^ + i)]X,„ + ... + H[/-(r + i)-j(j4-i)]X,.+ Lr/(/4-i)_^(i + i)JX, + .... Or, si l'on considère les signes des coefficients de cette expression, on voit qu'ils diffèrent de ceux de la suite (i) en ce que le coefficient de Xj est annulé et que tous les coeificienis précédents conservent leur signe, tandis que le signe des coefficients suivants est changé ; la suite de ces coefficients présente donc exactement [n — i) variations, et l'on a, par hypothèse, () HYGIÈNE PUBLIQUE. — Observations sur le rôle attribué au mais, employé comme aliment, dans la production de la pellagre. Extrait d'une Lettre de M. Fua à M. le Président. (Extrait.) « La pellagre existe en Italie et aussi, dit-on, en Roumanie et en Grèce. Cependant, les chiffres mentionnés par rapport à l'Italie dans la Commu- nication de M. Faye me paraissent exagérés, malgré leur caractère officiel; s'ils étaient exacts, tous les hôpitaux de la Lombardie et de la Vénétie ne suffiraient pas pour donner asile aux soixante-dix mille pellagreux dont il est question » La nourriture exclusive des pauvres, en Lombardie et en Vénétie, est le maïs à l'état de bouillie épaisse (la polenta), et certaines personnes ont été conduites à attribuer la pellagre à l'usage du maïs moisi, altéré {maïs guasto des Italiens). Le maïs sain serait, au contraire, à l'abri de tout soupçon. » L'idée que la nourriture exclusive du maïs azyme pourrait exercer une influence fâcheuse, dans l'économie d'individus même débiles, me paraît être en contradiction avec les faits; car, partout où l'on fait usage de maïs, c'est toujours à l'état azyme qu'il est mangé, et hors des localités dont nous avons parlé il n'est point question d'accidents occasionnés par cette ali- mentation. Le maïs forme aujourd'hui le fond de la nourriture d'une grande partie de la population nègre du centre de l'Afrique, et aucun des célèbres voyageurs qui viennent de la parcourir ne signale la pellagre, dont il faut attribuer la présence à des causes locales. Le peuple napolitain, dont la nourriture consiste également en maïs, n'offre aucun exemple de pellagre. Il en est de même en Hongrie, où l'usage du maïs est général. » Parmi les altérations du maïs, on a surtout signalé, comme jouant le ( 867 ) rôle principal dans la production de la pellagre, celle qui est produite par des champignons de la famille des Mucédinées ; c'est ce qu'on appelle vul- gairement le verdet [verderame des Italiens). Ces parasites envahissent l'embryon du grain de maïs et lui enlèvent la faculté germinative. Il n'est pas douteux qu'ils ne donnent au maïs des propriétés malfaisantes; mais on n'est pas d'accord pour reconnaître qu'ils causent la pellagre proprement dite. J'ai trouvé, dans les grains de maïs ainsi altérés, le Pénicillium glnucuin et V Asptrgillui glaacus. Peut-être s'y trouve-t-il encore d'autres espèces bo- taniques. . . . .. Une deuxième altération se produit lorsque le mais est réduit à l'état de farine. La matière grasse qui existe en si grande abondance dans ces "raines (8 à lo pour loo), et qui leur donne leur supériorité sur les autres céréales, s'oxyde très facilement dans ces conditions et communique à la farine un goût détestable. Aussi, dans les pays où le maïs est d'un usage général, ne le livre-t-on à la mouture qu'au fur et à mesure des besoins de la consommation. » On connaît une troisième altération du blé de Turquie, mais celle-ci n'a rien à faire avec celles qui nous occupent : c'est le charbon, Uslilago Ma/dis. Ce champignon attaque la plante vivante et la fait périr; il ne peut, dans aucun cas, entrer dans l'alimentation. Enfin, sa parfaite innocuité est aujourd'hui démontrée. » .... Le maïs forme, à lui seul, un aliment complet. Le pain n'est point dans les mêmes conditions, et ne paraît pas pouvoir lui être substitué. » .... Tout ce qu'on pourrait souhaiter pour enrayer la grave affection dont il s'agit, c'est qu'une surveillance rigoureuse fût exercée sur la vente des denrées alimentaires dans les campagnes et qu'on améliorât, autant que possible, les conditions hygiéniques générales des consommateurs. » A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 4 heures trois quarts. D. ( 868 ) BULLETIN BIBLIOGRAPUIQCE. onvraoes kbçds dans la séance du 1 5 novembre 1880. (suite.) Les premiers hommes et les temps préhistoriques; par le marquis deNadaillac. Paris, G, Massoii, 1881 ; 2 vol. in-8°. (Présenté par M. de Quatrefages.) Ch. Brongniart et Max. Cornu. Observations nouvelles sur les épidémies sévissant sur les insectes. Diptères [Scatophagà] tués par un Champignon [Ento- mophthora). Paris, Chaix, 1879; opuscule in-8°. Bulletin des Sciences mathématiques et astronomiques; t. IV, mars, avril, mai 1880. Paris, Gauthier-Villars, 1880; 3 livr. in-8°. (Deux exemplaires.) Lesrécréations scientifiques, ou l'enseignement par lesjeux; par G. Tiss> an dier. Paris, G. Masson, 1880; in-8° illustré. La Physique moderne. Les principales applications de l'Électricité; par E. Hospitalier. Paris, G. Masson, 1880; in-S*" illustré. Traité de Pharmacie galénique; par A. Edme Bourgoin. Paris, A. Delahaye et E. Lecrosnier, 1880; in-8° relié. Notes sur la résolution des équations numériques ; par M. Laguerre. Paris, Gauthier-Villars, 1880; br. in-8°. Etudes statistiques sur l'industrie de l' Alsace ; par Ch. Grad. Colmar, E.Barth; Strasbourg, Noiriel, 1 879-1 880 ; 2 vol. in-8°. (Adressé par l'auteur au Concours Montyon, Statistique, 1880.) Observations mode at the magnetical and meteorological Observatoryat Batavia; vol. IV. Batavia, Government printing Office, 1879; in-4°. Historical sketch ofthe progress of Pharmacy in Great Britain; by Jacor Bell and Th. Beuwood. London, Pharmaceutical Society, 1880; in-8° relié. Royal Irish Academy. Cunningham Memoirs. N° 1 : On cubic transjorma- tions; by John Caset Dublin, 1880; in-4°. Annali dei régi Istituti tecnico e nautico e délia regia Scuola di costruzioni navali di Livorno ; anno scolastico 1877-78, vol. VII. Livorno, G. Meucci, 1880; in-8°. Atti délia Societa toscana di Scienze naturali résidente in Pisa. Memorie ; vol. IV, fasc. 2. Pisa, Nistri, 1880; in-8°. COMPTES RENDUS DES SRANCES DE L'ACADÉMÏE DES SCIENCES, SÉANCE DU LUNDI 29 NOVEMBRE 1880. PKÉSIDENCE DE M. EDM. BECQUEREL. MEMOIRES ET COMMUIVICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. M. Dumas présente, an nom fie MM. Edouard ei Jales Bioiujniarl, fils de M. Adolphe Brongniart, l'éminent et regretté doyen de ia Section de Bota- nique, l'Ouvrage intitulé « Recherches sur les graines fossiles silicifiées des terrains d'Autun et de Saint-Etienne », auquel il avait consacré les der- nières années de sa vie. Les dessins destinés à cette publication avaient été préparés par j\L Bron- gniart lui-même ou sous ses yeux, M. Cuisin les a traduits en vingt-quatre Planches d'une admirable perfection. L'Imprimerie nationale, de son côté, s'est fait un honneur de donner des soins exceptionnels à cette publication, à laquelle l'Académie avait voulu s'intéresser. Le concours de MM. Grand' Eury et Renault, collaborateurs de M. Bron- gniart, a permis de mettre sous les yeux du public les résultats de ses pro- fondes études. La description des Planches où ils sont consignés avait été arrêtée par M. Brongniart et renferme sa pensée précise au sujet de la signification des fossiles qu'il venait d'analyser et de décrire avec une ar- deur juvénile, émerveillé de retrouver dans ces restes de la flore antique C. R., i!-8o, 2* Semestre. (T. XCI, N" 22.) I I 5 ( 870 ) les détails les plus délicats de l'organisation des plantes vivantes les plus parfaites, L'Académie n'a point oublié comment, entraîné par cette ardeur, M. Brongniart avait été frappé d'une paralysie des muscles de l'œil, à la suite de trop longues séances consacrées à l'examen microscopique des tissus des graines fossiles, qui lui révélaient tant de nouveaux aperçus. Elle n'a pas oublié non plus qu'après avoir découvert dans ces graines fossiles l'existence d'une disposition ignorée dans les graines des espèces vi- vantes, celle d'une chambre destinée à recevoir le pollen et dans laquelle, par une circonstance bien imprévue, les grains de pollen intacts se mon- trent encore, il fut conduit à rechercher ce détail dans les plantes actuelles, les graines fossiles qui l'offraient lui avaient paru appartenir à la famille des Gj'cadées : il eut la satisfaction, à la fois, de confirmer cette attribution et de retrouver sur le vivant la chambre poUinique, en soumettant à une analyse exacte des graines de Cycadées fécondées dans les serres du Mu- séum. Les résultats surprenants des dernières études de M. Adol|)he Brongniart faisaient un devoir à ses fils d'en conserver les moindres détails; ils ex- pliquent le soin pieux qu'ils ont mis à les publier en l'état et dans la forme que notre illustre confrère leur avait donnée. M. le PuÉsiDEXT, en mettant ce bel Ouvrage sous les yeux de l'Académie et en lui assignant une place dausla bibliothèque de l'Institut, ajoute que les remercîments de la Compagnie seront adressés à MM. Edouard et Jules Brongniart. OPTIQUE. — Note relative à un Mémoite sur la vision des couleurs matérielles enmouvement de rolalion, et des vitesses évaluées en chiffres ou moyen de l'appareil du général Morin, dit à plateau tournant, pour l' observation des lois du mouvement ; par M. Chevkeul. « Malgré l'extrême désir que j'éprouve de présenter à l'Académie un dernier travail sur la vision des couleurs et d'exprimer ma gratitude à mou cher confrère, M. Tresca, du temps qu'il a bien voulu me donner pour déterminer, au moyen de l'appareil du général Morin, les vitesses respec- tives de rotation de mes cercles complémentaires dans les trois phases de leur mouvement, je me trouve dans l'impossibilité de faire cette Communica- tion, car depuis quatre mois environ je suis réduit à un seul aide, main- ( 871 ) tenant loin de Paris, où l'a appelé un devoir de famille. Lundi dernier encore je pensais présenter aujourd'hui même des figures devenues indis- pensables à mes dernières recherches, dont, grâce à la découverte du contraste rotatif, fruit de mes derniers travaux, et à celle de la distinction du noir absolu d'avec le noir matériel, point de départ de mes travaux sur la vision des couleurs, je puis en formuler l'ensemble en quelques principes. » C'est avec la conviction que je ne me fais pas d'illusion sur l'exacti- tude de mes interprétations, que je tiens à mettre sous les yeux de l'Aca- démie des figures concernant le contraste rotatif et les contrastes simultanés de couleurs^ propres à mettre un terme aux opinions erronées que bien des gens se font de mes travaux sur la vision. Qu'on me permette d'ajouter que la Suède, dans ces derniers temps, a fait une obligation, aux per- sonnes désireuses d'entrer dans la marine royale ou d'appartenir à l'admi- nistration des chemins de fer, d'être porteuses d'un certificat officiel attestant qu'elles voient bien les couleurs. » Si des recherches sur la vision des couleurs, continuées pendant cinquante-six ans, peuvent justifier quelque espérance de ma part, c'est la pensée qu'elles pourront avoir de l'importance au point de vue de la sécurité publique, en présentant, dans le joujou que j'ai appelé pirouettes complémentaires, un moyen que des juges éclairés pourront consulter avec utilité, j'aime à le croire, lorsqu'il s'agira d'apprécier le langage des cou- leurs, soit qu'il s'agisse de pavillons de phares, soit de drapeaux-signaux dans les chemins de fer, chez ceux qui s'en servent ou doivent s'en servir. » CHIMIE MINÉRALE. — Sur l'oxjdalion spontanée du mercure et des métaux; par 31. Berthelot. « 1. C'est une opinion fort répandue parmi les chimistes et les physi- ciens que le mercure dissout l'oxygène de l'air et s'oxyde peu à peu, dès la température ordinaire; on citait même autrefois à l'appui une expé- rience de Boerhaave sur l'extinction du mercure, dans un flacon fixé à une roue de moulin. La pellicule, sans cesse régénérée, que l'on observe à la surface des cuves de mercure peut être également rappelée. Toutefois, ces preuves n'ont pas paru décisives à d'autres savants : la présence de trac( s de métaux plus oxydables et autres substances pouvant expliquer la for- mation lente de certains oxydes, étrangers au mercure, et qui en détermi- ( «72 ) Deraient rémulsionnement ; la présence même de l'oxyde de mercure n'a jamais été démontrée dans cette circonstance. » Des recherches d'une autre luitiire ayant appelé mon attention sur cette question, j'ai fait diverses expériences pour préciser les conditions dans lesquelles le mercure s'oxyde, soit à l'état de pureté, soit en pré- sence des acides et des métaux alcalins, ainsi que la nature du produit de son oxydation. » 2. Du mercure parfaitement pur et sec a été extrait d'une fontaine à mercure, construite suivant le modèle usité à l'Ecole Normale et au Col- lège de France ('), puis on l'a placé dans une cuvette de porcelaine rec- tangulaire, de façon à offrir une surface de 5oo'='' environ. Le métal ne faisait pas la queue, et un gros tube de verre promené à sa surface ne lui enlevait rien et n'était pas sali. On a recouvert la cuve avec une feuille de papier repliée sur les bords, pour éviter la poussière, et on l'a déposée dans une pièce servant de bibliothèque, à l'abri des vapeurs du labora- toire. Après vingt-quatre heures, à une température voisine de io°, le métal était intact et n'abandonnait aucune pellicule au tube de verre; après quarante-huit heures, le métal commençait à céder au tube de verre une légère pellicule, et, à partir de ce moment, la formation de la pelli- cule, enlevée chaque jour, s'est renouvelée continuellement. Eu même temps, il s'est produit sur les parois de la cuvette, au niveau de la surface métallique, un enduit noirâtre. » La pellicule ainsi enlevée a été détachée du tube (-) et placée dans un petit verre, et l'on a répété l'expérience, de façon à obtenir des pro- duits représentant une surface d'un demi-mètre carré environ. Cela fait, on a fait écouler le mercure, qui s'était rassemblé en un gros globule dans le verre. Il est resté une poudre noirâtre, en très petite quantité. On a jeté sur (') C'est un grand flacon de verre, dans lequel on introduit, à l'aide d'an entonnoir effilé, le mercure tiré directennent des potiches d'origine ou purifié d'abord par l'acide azotique et la distillation. On verse à la surface du métal une couche épaisse d'acide sulfurique con- centré, qui le dessèche, enlève les oxydes et arrête les poussières. Après un séjour de quelques semaines, on extrait le mercure par un robinet de verre, placé à la partie inférieure du flacon. La douille du robinet contient un cylindre de potasse, et la pointe en est effilée, de façon que l'écoulement ait lieu par un tube capillaire. (') On peut encore mouiller la pellicule, sur le tube même, avec une goutte épandue d'acide chlorhydrique; puis entraîner l'acide et le mercure en projetant dessus un peu d'eau distillée : ce tour de main entraîne moins de pertes sur le protoxyue de mercure'. ( 873 ) cette poudre deux gouttes d'acide chlorhydriqiie pur et concentré, on a secoué pendant quelques secondes, puis on a ajouté environ i'^" d'eau dis- tillée. L'eau est devenue louche, par suite de la mise en suspension d'une poudre blanche de protochlorure de mercure. L'addition d'une goutte d'ammoniaque a changé ce précipité en un composé noir caractéristique, lequel a été décoloré par l'acide chlorhydrique, puis reprécipité, sous forme de sulfure noir de mercure, par nue goutte d'hydrogène sulfuré. Cette triple suite de réactions ne permet guère, je crois, de révoquer en doute la présence du protoxyde de mercure dans la pellicule formée peu à peu au contact du mercure pur et de l'air. La proportion en est d'ailleurs très faible: je doute que la pellicule recueillie sur une surface d'un mètre carré renferme plus de i'"^'^ à a^^"" d'oxyde; dose cependant suffisante pour entraî- ner dans la pellicule un poids de mercure s'élevant à plusieurs grammes. Cette expérience peut être reproduite indéfiniment, au moyen des pellicules régénérées chaque jour à la surface du mercure pur exposé à l'air. 1) 3. L'expérience précédente ayant été faite au contact de l'atmosphère, c'est-à-dire en présence d'un volume d'air illimité, on peut se demander si l'oxydation du mercure ne serait pas provoquée par quelque trace de matière étrangère, contenue dans un grand volume d'air. La réponse à cette objection est facile. En effet, l'oxydation lente du mercure pur s'effectue également dans les flacons de verre proprement dit, où l'on conserve ce métal. Je possède deux échantillons de mercure, préparés dans un but spé- cial et purifiés, il y a quelques années, avec un soin particulier et par les méthodes les plus parfaites ; ils ont été conservés dans des flacons bouchés à l'émeri, contenant un cinquième environ de leur volume d'air. Or, dans l'un et l'autre flacon, le mercure est devenu terne et légèrement adhérent à la surface du verre; il s'est formé une pellicule noire au contact du flacon et du métal, c'est-à-dire qu'il y a eu oxydation, même en présence d'un volume d'air limité et peu ou point renouvelé. » Mon savant ami, M. H. Sainte-Claire Deville, ayant bien voulu visiter avec moi des flacons contenant le mercure purifié pour les expériences qu'il a fait connaître il y a quelque temps à l'Académie et conservé dans la même pièce que ses balances de précision, nous avons reconnu qu'il s'était également formé dans ces flacons, au contact du verre et du métal, l'en- duit caractéristique. M J'ai encore consulté sur ce point M. Alvergniat, l'habile constructeur de nos pompes à mercure. Il a consenti à me céder 1200^' de mercure très pur, extrait directement des potiches de fer d'origine, filtré à plusieurs reprises, purifié, tel enfin qu'il s'en sert pour la construction des ther- (874) momèlres, des pompes et des baromètres. Ce métal, purifié depuis quelques jours à peine, laissait cependant un enduit à la surface d'un entonnoir de verre effilé, au travers duquel je l'ai filtré ; j'ai pu déceler dans cet enduit une trace de protoxyde de mercure. Quel que soit le nombre des filtra- tions, cet enduit s'observe toujours, d'après M. Alvergniat : c'est, à mes yeux, un indice de l'oxydation incessante du mercure pur. » 4. Il résulte de ces faits que le mercure, de même que le fer, le zinc, le cadmium, le plomb, le cuivre, l'étain, éprouve, au contact de l'air, une oxydation superficielle, très légère d'ailleurs, et limitée par la difficulté du renouvellement des surfaces, et par l'absence de contact qui résulte de l'oxydation commencée. Elle suffit pour former un voile, qui ternit le métal et qui le protège, lorsqu'il est solide, contre une altération ulté- rieure. Pour que l'oxydation continue, il faut que ce voile se détache continuellement, comme il arrive pour la rouille du fer, formée dans l'air humide, ou pour l'hydrocarbonate de plomb, formé dans l'eau distillée, ou bien enfin pour le mercure, en raison de sa liquidité. » 5. Cette oxydabilité s'accorde avec les données thermiques. En effet, l'oxydationdu fer dégage par équivalent d'oxygène fixé: + 3i^^', g (rouille); celle de l'étain : + 34*^", g; celle du cadmium : -+- SS*^"', 2 ; celle du zinc : -t- 41*^"', 8, celle du plomb : 4- 26''", 7; celle du cuivre: H- 2 i''",o (protoxyde); celle du mercure enfin : +21'^"', 1 (protoxyde). Bien que toute réaction exothermique ne s'accomplisse pas d'elle-même d'une manière nécessaire, cependant les nombres précédents mettent en évidence la possibilité d'une oxydation spontanée des métaux. En fait, tous les métaux précédents se ternissent à l'air. M L'oxydation n'est cependant pas appréciable pour les métaux dont la chaleur d'oxydation est très faible, tels que l'argent ('), par exemple : ce métal dégageant seulement -+-3*^°', 5, c'est-à-dire un chiffre qui ne doit guère s'écarter de la chaleur dégagée par le changement d'état phy- sique de l'oxygène devenant solide. C'est là d'ailleurs un résultat fréquem- ment observé dans la comparaison d'une même réaction, opérée sur une série de corps analogues : il arrive souvent que la réaction ne commence d'elle-même qu'à partir des corps qui dégagent une quantité de chaleur notable, comme s'il y avait une certaine résistance à surmonter, un certain travail préliminaire à accomplir pour déterminer les réactions. M Mais aussi, et c'est là une conséquence nouvelle de la théorie ther- On sait que ce métal jaunit cependant à l'air libre : ce qu'on attribue à la sulfiiration. I Essai de Mécanique chimique, t. II, p. (i, 455, 536, etc. ( 87-^ ) inique que nous allons vôritier, la réaction deviendra plus prompte, plus facile, et même immédiate, si l'on fait intervenir un agent auxiliaire capable de se combiner, avec dégagement de chaleur, au corps qui doit prendre naissance ; de telle façon que l'énergie totale mise en jeu dans le phénomène devienne plus considérable. Les faits attribués autrefois à Vaffinité dite prédisposante rentrent dans cette interprétation, comme je l'ai montré depuis i865 ( ' ). » L'altération du mercure et surtout celle de l'argent par l'oxygène de l'air, avec le concours des acides, fournissent des applications frappantes de ces principes thermochimiques. En effet, il suffit de placer le mercure pur dans un flacon, avec du gaz chlorhydrique renfermant un peu d'air, pour que la surface du flacon se trouve tapissée, au bout de quelques mois, par un enduit blanc de protochlorure de mercure. Le gaz chlorhydrique pur, au contraire, n'agit pas sur le mercure à la température ordinaire, mais seule- ment au rouge, et d'une façon incomplète (-). A froid, c'est l'oxygène de l'air qui intervient, avec formation de protochlorure et d'eau : Hg'+ H Cl gaz -t- O = Hg^Cl -)- HO liquide, dégage -1-53,4 réaction plus efficace que celle de l'oxygène pur sur le mercure, parce qu'elle fait intervenir en plus la chaleur dégagée par l'union du protoxyde de mercure et de l'acide chlorhydrique. » Ij'acide chlorhydrique conLcnlré lui-même attaque le mercure au contact de l'air. Cette attaque est nulle, c'est-à-dire inférieure à toute limite sensible, au bout d'une ou deux minutes; mais, si l'on attend quelques heures, il se forme une dose très appréciable de protochlorure, que l'on reconnaît en étendant d'eau et traitant par l'ammoniaque ou par l'hydro- gène sulfuré. » Dans cette circonstance, on pourrait encore expliquer la réaction en admettant que le mercure s'oxyde d'abord, puis que le protoxyde se change en protochlorure. La reproduction incessante des deux réactions accélérerait la chloruration du mercure, à peu près comme la présence d'un acide, même fixe, met en évidence la combinaison de l'azote et de l'hydro- gène sous l'influence de l'étincelle électrique. Mais cette explication ne parait pas applicable à l'argent. (') Voir Essai de Mécanique chimique, t. II, p. 454' (^) Essai de Mécanique chimique, t. II, \^. SaS. ( 876) M L'argent, en effet, se comporte de même que le mercure. Tandis que l'argent ne paraît pas oxydable par l'oxygène libre, on sait qu il forme au contraire une dose appréciable de chlorure, au contact simultané de l'air et de l'acide chlorhydriqiie gazeux ou concentré. » Or, l'oxydation directe de l'argent dégagerait seulement + 3'^"', 5, tandis que sa chloruration, effectuée avec le concours de l'air, Ag -h HCl ga/, + 0 = AgCl 4- HO liquide, dégage ..... +4''7 » L'acide acétique paraît agir de la même manière. On sait encore, et les observations de l'économie domestique confirment, que l'attaque de l'ar- gent, au contact de l'air, a lieu sous l'influence du chlorure de sodium humide, lequel forme de la soude et du chlorure d'argent, avec un déga- gement de chaleur très supérieur à celui qui résulterait d'une oxydation directe : Ag -I- NaCl dissous 4- 0 = NaO étendue -f- AgCI, dégage +10,6 » Avec le cuivre et l'acide chlorhydrique, au contact de l'air, l'attaque est si rapide, qu<' l'acide verdit presque instantanément : circonstance dans laquelle la dissolution de l'oxyde de cuivre dans l'acide accélère le phéno- mène, à la fois en mettant à nu la surface du métal et en augmentant la chaleur totale dégagée dans la réaction. Cu -4- HCl dissous -f- 0 = CuCl étendu -1- HO, dégage -1-26,5 » La préparation de la céruse et du verdet, au moyen du plomb et du cuivre métallique, avec le concours de l'air et des acides, repose sur des principes thermochimiques analogues. M Entre le mercure pur et l'acide sulfhydrique gazeux ou dissous, il n'y a pas d'action à froid. Mais, si l'air intervient, il se forme rapidement du sulfure de mercure. Ici, c'est l'hydrogène sulfuré qui est attaqué d'abord par l'oxygène, avec précipitation de soufre très divisé, lequel agit aussitôt sur le métal : ce mécanisme, un peu différent du précédent, se retrouve aussi vis-à-vis de l'argent et d'autres métaux : il repose toujours sur une suite de réactions exothermiques. )) On voit par là comment l'oxydation des métaux par l'oxygène de l'air, oxydation lente dans les conditions ordinaires, et si peu appréciable qu'elle ne s'oppose pas à l'emploi d'un grand nombre d'entre eux dans l'économie domestique, n'en est j)as moins un fait très général, activé par l'interven- tion des acides ('), et qui confirme les règles de la Mécanique chimique. » (' ) Les alcalis eux-mêmes activent souvent l'oxydation des métaux, en raison des composés ( «77 ) MEMOIRES PRESENTES. PHYSIQUE. — Sur ta propagation de la lumière. Mémoire de M. Gocy, présenté par M. Desains. (Extrait par rauleiir.) (Commissaires : MM. Bertrand, Desains, Fizeau.) « Ce Mémoire a pour objet l'étude théorique de la propagation de la lu- mière, dans les circonstances où la source de lumière et les divers corps dont on a à tenir compte, écrans, miroirs ou milieux transparents, se déplacent les uns par rapport aux autres, ou varient d'une manière quelconque. Je me suis proposé principalement de rechercher quelles relations existent entre la vitesse de la lumière, telle qu'on la mesure par les méthodes di- rectes, et les autres éléments du mouvement lumineux. » Dans cette première Partie, nous n'examinerons que le cas où les rayons gardent une direction constante, mais varient d'intensité, soit que la source elle-même éprouve des variations, soit qu'elle se trouve éclipsée par un écran mobile. Ce cas comprend, comme on le voit, la méthode de Roemer pour la mesure de la vitesse de la lumière, celle de M. Fizeau, et les observations d'Arago sur les étoiles variables. Nous laissons de côté, pour le moment, la méthode de Foucault, l'aberration, et ce qui s'y rat- tache. » Cette question a été l'objetd'un petit nombre derecherches théoriques. spéciaux qu'ils forment avec les oxydes métalliques, non sans dégagement de chaleur. Le fait est bien connu pour le zinc et l'aluminium, et c'est probablement par la formation tem- poraire de quelque combinaison analogue, soit à froid, soit à la température développée au moment de l'amalgamation, que sont explicables les observations suivantes. Les amal- games solides de sodium et de potassium renfermant 5 pour loo de métal alcalin, par exemple, laissent un dépôt insoluble à la surface du mercure régénéré, lorsqu'on les traite par l'eau ou par les acides. Si l'on opère peu à peu, en évitant toute élévation notable de température, susceptible de déterminer une réduction de l'oxyde par l'hydrogène, on observe que le dépôt est formé par du bioxyde de mercure mélangé d'un peu de protoxyde, avec l'amalgame de potassium altéré par l'action de l'eau; tandis qu'il est constitué par du protoxyde de mercure, renfermant un peu de bioxyde, avec l'amalgame de sodium. Si l'attaque de l'amalgame a lieu par l'acide chlorhydrique étendu, on obtient surtout du bichlorure dissous, avec le potassium, et du protochlorure en suspension, avec le sodium. La présence de ces oxydes différents communique des nuances superficielles différente» aux deux amalgames, le premier étant jaunâtre, le second noirâtre, C. R., 1880, V Semestre. (T. XCl, N°ii2.) 1 16 ( 878 ) Cauchy a exprimé par une intégrale sextuple le mouvement correspon- dant à un état initial donné dans un milieu quelconque; mais cette formule n'a été discutée que dans le cas simple où, les équations différentielles du mouvement vibratoire étant homogènes du second ordre, le milieu est dé- pourvu de dispersion, et peut-être serait-il difficile d'en faire usage dans les autres cas. Quoi qu'il en soit, cette discussion n'a pas été faite, et l'on n'a pas déterminé de quelle manière s'effectue, en général, la propagation de la lumière. Malgré celte lacune, on parait admettre généralement que, pour chaque espèce de lumière homogène, la propagation s'effectue partout de la même manière que dans les milieux dépourvus de dispersion, c'est-à- dire avec une vitesse bien déterminée et toujours égale au rappori ^, de la longueur d'onde à la période vibratoire; mais cet énoncé, qui paraît d'abord presque évident, ne résiste pas à l'examen. » Considérons, pour fixer les idées, un mouvement se propageant par ondes planes dans un milieu isotrope transparent, et supposons les vibra- tions rectilignes et de direction constante. Soient x la distance d'une mo- lécule quelconque à un plan invariable parallèle aux ondes et situé du côté d'où vient la lumière, vj le déplacement de cette molécule en grandeur et en signe. L'équation d'un mouvement simple sera (i) • rt = asin2ni- > ' l'amplitude a étant une constante ou une fonction de x et de t. Quoi qu'il en soit, une onde quelconque se transportera avec la vitesse -; dés lors, il semble naturel d'admettreque chaque onde emporte avec elle son amplitude, en sorte que l'amplitude se transporterait aussi avec la vitesse - et la fonc- tion a serait de la forme/ Ix— -t\. » Mais cette conservation de l'amplitude individuelle de chaque onde plane ne paraît naturelle que parce qu'elle a lieu en effet dans les mouve- ments vibratoires les mieux étudiés, où les équations différentielles se ré- duisent aux termes du second ordre. Elle n'a pas lieu dans les autres cas, et chaque onde se propage en général en variant d'amplitude, en sorte que la vitesse des ondes et la vitesse avec laquelle se transporte l'amplitude sont deux quantités différentes. On peut en donner un exemple bien simple. (879) » Au mouvement (i),où nous regardons^ comme une constante, joignons un autre mouvement de même nature, où T et X deviendront T' et X'. Ce mouvement et le mouvement (i ) seront possibles si, dans chacun d'eux, la longueur d'onde et la période satisfont à une certaine équation de condi- tion. Le mouvement résultant sera également possible, en vertu du prin- cipe de la superposition des petits mouvements. » En posant 2 I I / // 1. Ï^-F + Î' 1-^1 _I, a' '/. son équation peut s écrire (2) ÏJ = 2rt COS 277 /-(.r — Yt)s\U1K 9 SiT' est très voisin de T, le facteur 2a cos2nk[a: — \t) varie très lentement par rapport à ô et à Z; il exprime l'amplitude du mouvement vibratoire (2), dont la période ô et la longueur d'onde /sont sensiblement égales à T et à X. Cette amplitude est représentée à chaque instant par une sinusoïde qui se transporte avec la vitesse V, dont l'expression peut s'écrire dl . .a d — » Ainsi, si le milieu est doué de dispersion, l'amplitude se transporte avec une vitesse qui n'est pas celle des ondes. Chacune des ondes, en mar- chant dans l'espace, varie périodiquement d'amplitude et s'éteint en des instants et en des points faciles à déterminer. Rien de tout cela n'aurait lieu si le milieu était dépourvu de dispersion, et cet exemple suffit à montrer la nécessité de ne pas se bornera de tels milieux, et de traiter la question à un point de vue plus général. » Après avoir examiné quelques mouvements simples et compatibles avec la constitution d'un milieu isotrope, nous nous occupons des for- mules générales. La discussion des résultais montre qu'il n'y a pas, pour une source homogène donnée, une vitesse de la lumière déterminée, et indé- pendante de la manière dont on fait varier l'amplitude. Mais, dans toute expérience réali.sable, cette variation s'effectue d'une manière graduelle et très lente par rapport à la période vibratoire; dans ce cas, les formules ( 88o ) se simplifient et l'amplitude se transporte comme dans un milieu non dis- persif, mais avec la vitesse (3). C'est donc la valeur du coefficient que les physiciens nomment vitesse de la lumière. » Il en résulte que l'indice de réfraction, qui dépend de la' vitesse des ondes, est lié à la vitesse de la lumière par une relation facile à établir, qui se réduit à la relation connue si l'on néglige la dispersion. » M. E. West adresse deux Notes faisant suite à ses Communications précédentes et portant pour titre « Sur les équations algébriques ; examen de la méthode de Wronski ». (Renvoi à la Section de Géométrie.) M. Michel adresse une Note relative à la transformation qu'a subie l'étal sanitaire de la ville de Chaumont, par le changement des eaux servant à l'alimentation. (Renvoi à la Section de Médecine.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, un Volume de M. P. Bert, intitulé « Leçons de Zoologie professées à la Sorbonne (Enseignement secondaire des jeunes filles). Ana- tomie, Physiologie. » ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur les équations différentielles linéaires à coef- ficients périodiques. Noie de M. G. Floquet, présentée par M. Her- mite. « Dans une Note récente, j'ai établi qu'une équation différentielle linéaire homogène P = o, à coefficients simplement périodiques, de période w, ad- met un système fondamental d'intégrales se partageant en groupes de la forme suivante, / F, (.r ) = (?'■■' ?h(^")> ^^ 1 ' ( F,,(a?) = c'-'-[ï,.,,(a7) + ^çx,2('i-) + --- + '=^'""'?w(^)]' où les 9 désignent des fonctions de période w. ( 88i ) » Je vais montrer que chacun de ces groupes j)eut se remplacer par un autre de même forme, mais plus simple, en ce sens que, dans ce nouveau groupe, chaque solution se déduit de la dernière par simple déviation. » Je démontrerai dans ce but la proposition suivante : » Si rexptession est une intégrale de l'équation P = 0, les <\i désignant des fondions de période co, il en sera de même des v premières dérivées de cette intégrale, prises en considé- rant eP"^ et les ^{x) comme des constantes. » Représentons, en effet, ces v dérivées successives par les notations d/ tPf d'f dZ^ J?' ■■■' dt-' P»'sqiie/(,r) est solution, f{.r-\- nrx,) l'est aussi, et il en est de même de e-'«^py(.x^ + ,i« ) = eP^[<|.„(^) + (a; + « w) 4>,(a;) -\- {as + nr,))- <\i2(x) + . . . + {ce -i- no^y <\i^{œ)], quel que soit le nombre entier n. Or on a évidemment _iw,in r/ . ^ r/ s "" '■''/' {'"•')' d'f f"wV' d'/ e-""'?/ a? + n w ) =f{jc) -\ -f + ^ — '- ^ -^ H h ^ — '— -~L , "^ ^ ./ V > I rf.r 1.2 rt i^ I . 2 ... V d.v' et, cette expression satisfaisant à P = o pour une infinité de valeurs de nw, les dérivées ^-5 ^^ ••■/-^ sont donc nécessairement des intégrales. (te (1.1- fl.l' " » Il resuite de ce théorème que ---5 —r^> •••» —, — sont des intégrales. ' (Ij: dx- dx ° D'autre part, on peut, dans le groupe (i), sans altérer sa forme ni ses pro- priétés, remplacer chacune des fonctions F,, Fj, . .., Fx_, par une combi- naison linéaire de cette fonction et de celles dont l'indice est moindre. Or, d'V on établit sans peine que -r-^ est une combinaison linéaire de F,, Fj, .... F),_j. On peut donc substituer au groupe (i) le groupe plus simple » Je me propose d'indiquer prochainement comment ces considérations permettent d'obtenir la forme générale des intégrales d'une équation à coef- ficients doublement périodiques. Une pareille équation, aux périodes w et c./, admet un système fondamental d'intégrales se partageant en groupes ( 882 ) de la forme (i), où les fonctions «p possèdent la période a et sont en outre telles que l'on ait 9m,mi^+<"')=^9m.m{^) OU 9, „(.r + 0)') = /l Ç«,„_„ (x) + } C,„,n,i ^fmA^')' i — n-i-i la constante k étant la même pour tous les ip d'un même groupe. » PHYSIQUE. — Sur une nouvelle propriété électrique du sélénium et sui- L'existence des courants triho-électriques proprement dits. Note de M. R. Bloxdlot, présentée par M. Jamin. « J'ai observé une propriété électrique nouvelle du sélénium, laquelle est mise en évidence par l'expérience suivante. A l'un des pôles d'un élec- troniètre capillaire, on attache, au moyen d'un fil de platine, un fragment de sélénium recuit; à l'autre pôle, une lame de platine. Si l'on amène, en le tenant par un manche isolant, le sélénium au contact avec le platine, l'électromètre reste au zéro, comme on pouvait s'y attendre à cause de la symétrie du circuit; mais vient-on à frotter le sélénium contre la surface du métal, aussitôt l'éleclromètre est fortement dévié : on atteint facilement une déviation égale à celle que produirait un élément à sulfate de cuivre. M J'ai constaté que, ni le frottement de deux métaux l'un contre l'autre, ni celui d'un corps isolant contre un métal, ni, bien entendu, celui de deux corps isolants, ne peut produire de charge de l'électromètre capillaire. » Le courant produit par le frottement du sélénium est dirigé, à travers l'électromètre, du sélénium non frotté au sélénium frotté. On peut s'assu- rer que le courant thermo-électrique, obtenu en chauffant le contact sélé- nium-platine, va du sélénium chaud au sélénium froid dans le circuit extérieur ; par conséquent, le dégagement d'électricité que j'ai observé ne peut être attribué à la chaleur qui accompagne le frottement. » Ce dernier point est important au point de vue théorique. Les cou- rants que M. Becquerel a obtenus en frottant l'une contre l'autre deux plaques de métal reliées aux pôles d'un galvanomètre sont toujours, comme M. Becquerel l'a constaté, de même sens que ceux qu'on produirait en chauffant la surface du frottement ('). M. Gaugain (-) a cru pouvoir (') Becquebel, Annales de Chimie rt de Physique, t. XXXVIII, p. 1 13 ; 1828. (^) Gaugain, Annales de Chimie et de Physique, 4' série, t. V, p. 3i ; i8(i5. ( 883 ) affirmer que ces courants étaient dus à réchauffement produit par la fric- lion, indépendamment de tout effet direct de celle-ci. M. G. Wiodemann partage la même opinion ('). Or l'expérience que j'ai faite montre que, dans le cas du sélénium, l'effet direct du frottement existe certainement; il est extrêmement probable qu'il en est de même dans le cas de deux mé- taux, comme l'avait présumé M. Becquerel. » L'électromètre de M. Lippmann joue, dans l'expérience qui fait le sujet de cette Note, le rôle d'un galvanomètre d'une sensibilité très grande et indépendante de la résistance du circuit. Il n'y a pas ici équilibre entre la force éiectromoirice du ménisque de l'électromètre et celle de la source, à cause du peu d'électricité produite par cette dernière; la petite quantité d'électricité à haute tension produite par le frottement se communique au ménisqiie et, vu la grande capacité de celui-ci, n'en élève que fort peu la différence électrique. » Ce dernier fait explique une particularité remarquable que j'ai ob- servée: si, après avoir obtenu par le frottement une déviation électromé- trique, on cesse de frotter, la déviation persiste ; cela provient de ce que le sélénium, qui avait laissé passer l'électricité à haute tension due au frot- tement, oppose une résistance que ne peut supporter la faible polarisation du mercure de l'électromètre. M Le choc et même la pression produisent le même effet que le frotte- ment, quoique d'une manière moins marquée. » ClilMIE. — Action du phosphore sur les acides iodhydrique et bromhydrique. Note de M. AtB. Damoiseau, présentée par M. Berthelot. « On sait que le phosphore, chauffé à 160" avec une solution d'acide iodhydrique, donne de l'iodure de phosphonium. Le mécanisme de cette réaction, signalée par M. Oppenheim (^), est resté jusqu'ici assez obscur; les faits que je vais exposer fournissent des renseignements précis à son égard. D'ailleurs, ces faits, comme j'ai pu le constater, ne sont pas particuliers à l'acide iodhydrique; l'acide bromhydrique donne lieu à des phéno- mènes analogues. » l. Jcide iodhj'drique. — Si l'on fait passer sur du phosphore blanc un M) Galvanismus, t. I, § i68. (2) Oppenheim, Bulletin delà Société de Chimie, ?" série, t. I, p. i63. ( 884 ) courant de gaz iodhydrique, le phosphore ne tarde pas à fondre, après s'être recouvert d'une couche rougeâtre de biiodure de phosphore, tandis qu'il se sublime des cristaux réfringents d'iodure de phosphonium. La réaction étant des plus nettes, on peut faire absorber complètement le gaz iodhy- drique par le phosphore. La chaleur dégagée transforme en phosphore rouge unepetite proportion du phosphore employé; le reste se change dans les deux composés indiqués. Cette réaction de l'acide iodhydrique sur le phosphore blanc, en l'absence de l'eau, peut être représentée par l'équation suivante : 5Ph + 8HI = 2PhH^I-f-3PhP. » La même expérience, faite avec du phosphore rouge froid ou même maintenu à ioo°, ne donne qu'un peu d'iodure de phosphonium. Ce der- nier prend naissance vraisemblablement aux dépens du phosphore blanc qui souille le phosphore rouge, car sa production ne tarde pas à s'arrêter. )) Si l'on introduit, à la température ordinaire, quelques fragments de phosphore blanc dans une solution concentrée d'acide iodhydrique, la même réaction s'effectue, mais moins rapidement. Après quelques heures, la liqueur contient un mélange de cristaux rouges d'iodure de phosphore et de cristaux incolores d'iodure de phosphonium. Le biiodure de phos- phore ainsi que l'iodure de phosphonium, qui tous deux sont décomposés par l'eau, restent, en effet, inattaqués dans une solution d'acide iodhydrique relativement éloignée du point de saturation. » Si l'on ajoute à l'acide iodhydrique un excès de phosphore, la quan- tité d'hydracide enlevé à la liqueur étant bientôt considérable, l'eau inter- vient et la réaction se modifie. Le biiodure de phosphore, en présence de l'eau, se décompose, et donne de l'acide phosphoreux et de l'acide iodhy- drique. Ce dernier réagit sur le phosphore, pour produire de l'iodure de phosphonium et de l'iodure de phosphore qui est aussitôt décomposé, de telle sorte que Phi' disparaît, et les sels produits de la réaction sont l'acide phosphoreux et l'iodure de phosphonium. Dans ces conditions, les phéno- mènes observés seraient donc représentés par l'équation suivante : 2Ph + m 4- 311^0"- = PhH*l -t- PhH'0«. » L'hydrate d'acide iodhydrique à 3'"''' d'eau se trouve donc absorbé intégralement par cette réaction. Mais, la composition de la solution sa- turée d'acide iodhydrique correspondant à une quantité d'eau supérieure ( 88.'; 1 (3°""', 5), la proportion d'eau dans le mélange s'accroît rapidement et la réaction est limitée par la décomposition de l'iodure de phosphonium. » Cela explique comment la formule donnée antérieurement par M.Baeyer,pour exprimer la formation de l'iodure de phosphonium par l'ac- tion de l'eau sur le biiodure de phosphore en présence du phosphore en excès, est d'une complication assez grande ; elle représente en effet, non pas une réaction, mais plutôt une série de réactions, aboutissant à un équi- libre dans lequel figurent simultanément et les réactifs et les produits formés. » Un fait vient d'ailleurs à l'appui de cette manière de voir. En faisant passer dans la liqueur une quantité convenable de gaz iodhydrique, ou même en introduisant un peu d'iode et de phosphore, la production de l'io- dure de phosphonium recommence, et le tout se prend bientôt en une masse solide d'acide phosphoreux et d'iodure de phosphonium cristallisés. » On peut utiliser celte réaction pour la préparation de l'iodure de phos- phonium. On mélange lo parties de phosphore blanc, aussi divisé que pos- sible, et 22 parties de solution saturée à froid d'acide iodhydrique. Après quelques heures, lorsque la réaction a absorbé déjà une certaine quantité d'acide iodhydrique, on ajoute 2 parties d'iode. Bientôt le tout se prend en une masse de cristaux d'acide phosphoreux et d'iodure de phospho- nium. On lessive le mélange à la trompe avec une solution d'acide iodhy- drique, pour dissoudre l'acide phosphoreux, et l'on essore le résidu d'io- dure de phosphonium. Ce dernier est légèrement teinté de rose, par une trace d'iodure de phosphore; il est suffisamment pur pour être employé dans un grand nombre de réactions. » J'ajouterai que l'action, signalée par M. Op])enheim, du phosphore rouge à 160" sur l'acide iodhydrique s'effectue également à la tempéra- ture ordinaire, mais assez lentement. La production des cristaux d'iodure de phosphonium n'est manifeste qu'au bout de quelques heures. M II. Acide bromhydrique. — I^e phosphore ne réagit pas à froid sur l'acide bromhydrique dissous. En opérant en vase clos, dès 100°, et surtout à 120°, la réaction est rapide et le bromure de phosphonium se sublime à la partie supérieure du tube. Si l'on a soin de remplir presque complètement le tube scellé pour éviter, autant que possible, la dissociation de l'hydrate d'acide bromhydrique par la chaleur, on peut obtenir en bromure de phosphonium sublimé près du quart du volume de l'acide employé. » Dans ces conditions, je n'ai pu observer la production de bromure de phosphore : cela s'explique, le tribromure de phosphore étant détruit dès G. R., 188a, 2' Semestre. (T. XCI, «0 22.) ' ' 7 ( 886 ) la température ordinaire, mais lentement, par une solution saturée d'acide bromhydrique ('). » CHIMIE VÉGÉTALE. — De la ivaldiuiiie.'^ote de M. Ch. Tanret, présentée par M. Berthelot. « 1 . heSimaba ivaldivin (Simarubées) croît en Colombie, où on le confond quelquefois, mais àtort, avec le Simaba cedron, de la même famille. Son fruit, d'une amertume extrême, partage ainsi avec celui de ce dernier la réputation des propriétés merveilleuses que dans les républiques de l'Equateur on attribueau cédron et dont plusieurs voyageurs ont déjà entrelenul'Académie. A la demande de M. Dujardin-Eeaumetz, désireux d'en étudier l'action physiologique et thérapeutique, j'ai recherché et isolé les principes actifs de ces deux fruits, qui m'ont été obligeamment fournis par M. Restrepo. Seul, celui du waldivia a pu être obtenu cristallisé; je l'appellerai ivaldivine. » 2. Préparalion. — On épuise avec de l'alcool à 70° le waldivia réduit en poudre très fine, puis on distille. Le résidu, encore chaud, est agité avec une grande quantité de chloroforme qui s'empare de la waldivine, et la solution chloroformique, séparée avec soin, est distillée à siccité. On reprend le résidu par l'eau bouillante qui abandonne par refroidissement la wal- divine cristallisée. Plusieurs cristallisations et traitements par le noir la donnent parfaitement blanche. » Le rendement est très variableselon l'état de maturité et de conservation des fruits: c'est ainsi que je l'ai vu varier de i à 8 pour 1000. » 3. Composition. — Les cristaux de waldivine contiennent de l'eau de cristallisation. Leur composition peut être représentée par la formule CH-'0=«,5H0. » Chauffés à 1 10°, ils perdent 10 pour 1 00 de leur poids : la formule exige 9,8. D'autre part, l'analyse du produit anhydre a donné les résultats suivants: C. H. O. (') Ce travail a été fait à l'Ecole de Pharmacie, an laboratoire de Chimie organique de M. Jungfleisch. Trouvé I. 54,40 6,22 n. 54,2 6,3 Calculé pour la formule C"H='0'". 54 6 39,38 39,5 40 100,00 100,0 100 ( 887 ) » 4. Propriétés pliysiqucs. — Lawaldivinecristalliseen prismeshexagonaiix terminés par une double pyramide hexagonale. Sa densité est dei,46. Quand on la chauffe, elle perd d'abord son eau de cristaUisation, puis fond en se colorant vers 23o°; elle n'est pas volatile. » La waldivine ne jouit pas du pouvoir rotatoire. » Très peu soluble dans l'eau froide (600 parties à i5°), elle se dissout dans 3o parties d'eau bouillante ; les acides et les sels augmentent sin- gulièrement sa solubilité dans l'eau. A iS" elle se dissout dans 60 parties d'alcool à 70°; mais elle exige 190 parties d'alcool absolu. Le chloroforme la dissout abondamment. Elle est insoluble dans l'éther. » Ses solutions aqueuses moussent abondamment par l'agitation. Son amertume est excessive. » 5. Propriélés chimiques. — La w^aldivine est neutre. » Sis solutions aqueuses précipitent par le tannin et l'acétate de plomb ammoniacal; elles ne précipitent pas par l'acétate neutre ni l'acétate basique de plomb. » A froid, les acides sulfurique et azotique la dissolvent sans paraître l'altérer sensiblement. Elle ne se précipite pas quand on étend d'eau ces solutions; mais vient-on à les neutraliser avec un bicarbonate alcalin, elle se dépose en partie si le sel formé n'est pas en assez grande quantité pour la tenir en solution. )) La propriété la plus remarquable de la waldivine est la facilité avec laquelle elle est décomposée parles alcalis. Avec les alcalis caustiques, la perte de son amertume est presque instantanée ; avec l'ammoniaque et les carbonates alcalins, la décomposition est moins rapide, surtout à froid; elle est plus tardive encore avec les bicarbonates alcalins. En même temps que l'amertume de la waldivine disparait, la liqueur jaunit; elle redevient incoloresi on l'acidifie. La solution qui contientainsi les produits de décom- position de la waldivine réduit la liqueur de Fehling et dévie à droite le plan de polarisation; mais je n'ai pu la faire fermenter, de sorte que je n'ose affirmer la formation de glucose. Du reste, je me propose d'étudier les produits de ce dédoublement par les alcalis. )) 6, En i85i, M. Lewy retira du cédronune matière cristallisée, amère, qu'il appela cédriiie. Depuis, M. Cloéz reprit cette étude, mais ne put retrouver la cédrine de M. Lewy ('), et, de mon côté, je n'ai pas plus réussi à obtenir cristallisé le principe amer que j'ai retiré du fruit du Siinaba ( ' ) Annales des Sciences naturcitcs. ( 888 ) ceciron. Mais, comme il est certain quec'est le vrai cédron que M. Lewy aeu entre les mains ('), je suis porté à admettre, pour expliquer ces résultats contradictoires, que les fruits qu'il a traités ont pu se trouver mêlés avec le waldivia et que c'est ainsi ce dernier qui lui aurait donné les cristaux qu'il a obtenus. » CHIMIE. — analyse immédiate des tourbes; leur coiisliUdion chimique. Note de INI. Ch.-Er. Guigneï, présentée par M. P. Thenard. « Sous le nom générique de tourbe on comprend des matières fort di- verses. Nos recherches ont porté sur des tourbes de formation très mo- derne, de la vallée de la Somme. Ces produits se sont formés sous l'eau, en présence du carbonate de chaux. )) Traitées par une petite quantité d'eau dans l'appareil à épuisement de M. Cloè'z, toutes ces tourbes donnent une solution de couleur ambiée, contenant les acides autrefois nommés crénirjue et apocrénique par Berzé- lius. Ces acides rentrent, comme on voit, dans la série des corps humiques étudiés par M. Paul Thenard. L'eau dissout, en outre, un peu de sulfate de chaux, mais point de matières sucrées. » Les tourbes qui preiment naissance dans des terrains granitiques et sous d'autres climats contiennent beaucoup plus de matières solubles dans l'eau. Ainsi l'eau des marais tourbeux de Campes (province de Rio, Brésil) est parfaitement limpide et peut servir à la boisson; mais elle possède une couleur de café un peu claire. La matière brune qui produit cette colora- lion donne par l'action de l'eau de chaux des corps bruns insolubles, ana- logues à ceux de la tourbe des régions calcaires. » En remplaçant l'eau par la benzine dans le traitement des tourbes de la Somme, on dissout une matière cireuse peu abondante. Tout récemment, l'illustre auteur de la découverte des phosphates fossiles en France, M. de Molon, a trouvé en Bretagne ime tourbe qui abandonne à la benzine et autres dissolvants analogues une quantité considérable d'une matière rési- {') M. Lewy cite texUielleraent le Simaha ccdron. D'un autre côlé, à la suite de la Note de 51. Lewy, M. Dumas Ajouté qu'un voyageur, M. SaillarJ, de Besançon, avait rapporté une grande quantité de cédron, qui pourrait servir à des expériences cliimiqucs et thé- rapeutiques. Or, couiine j'ai pu le vériiier sur ces fruits, que RI. le D'' Saillard fils a Lien voulu me confier, ce cédron est bien le fruit du Siiniiba cédron et non celui du Shiiaba waldh'in [Comptes tendus, l85i ). ( ««9 ) neuse brune. En distillant celte tourbe dans le vide, sous l'action d'un cou- rant de vapeur surcliauffée, M. de Molon [obtient une quantité de paraffine suffisante pour l'exploitation industrielle. » Employé comme dissolvant, l'alcool à 90° donne avec les tourbes de la Somme une solution d'un vert très clair qui laisse déposer par le refroi- dissement d'abondants flocons de cire végétale, identique à celle qu'on trouve dans les feuilles. Quant à la matière verte, elle a conservé les carac- tères de la chlorophylle. Bien qu'assez altérable, cette matière se conserve donc dans les tourbes de formation moderne, du moins en partie. » Outre les substances précédentes, les tourbes renferment des cjluco- sides (ou composés analogues), dont la présence est facile à constater. » La tourbe, finement pulvérisée, est d'abord traitée à l'ébullition par l'acide acétique étendu d'eau, de manière à enlever le carbonate de chaux mélangé; puis on lave et on fait bouillir la matière avec de l'acide sulfurique étendu de dix fois son poids d'eau. » Après filtration, le liquide est saturé par le carbonate de baryte ou de chaux. On évapore à sec et on reprend par l'alcool, qui dissout au moins deux matières d'un goiit franchement sucré, réduisant la liqueur cupro- lartrique. Ces deux matières peuvent être séparées, l'une étant précipitable par l'acétate neutre de plomb, l'autre par le sous-acétate. » Quant à la tourbe qui a subi l'action de l'acide, on la sèche après l'avoir bien lavée et on la traite par l'alcool, qui dissout d'abondantes ma- tières résineuses d'un jaune brun, légèrement solubles dans l'eau. La solu- tion aqueuse précipite le perchlorure de fer en brun foncé, comme certains dérivés des tannins. » On pourrait penser que les matières sucrées proviennent de l'action de l'acide sulfurique sur les matières cellulosiques plus ou moins altérées que renferme la tourbe; mais il n'en est rien, car on n'obtiendrait pas dans ce cas des matières résineuses insolubles dans l'acide et solubles dans l'alcool. » Ainsi la tourbe contient des glucosides dont il sera possible de déter- miner la nature, malgré les sérieuses difficultés que présentent les re- cherches de ce genre. » Quant aux corps bruns solubles dans les alcalis que renferme la tourbe, ils seront l'objet d'une autre Communication. Une partie au moins de l'azote total renfermé dans la tourbe (jusqu'à 3 pour 100) entre dans la composition de ces matières brunes, qui appartiennent à la curieuse série des corps bruns azotés si bien étudiés par M. Paul Thenard. » (890) GÉOLOGIE. — Sur la géologie du Sahara septentrional. Note de M. J. Roche, présentée par M. Delesse. « La mission d'exploration transsaharienne, placée sous la direction de M. le lieutenant-colonel Flatters, et à laquelle j'étais attaché, est parvenue, dans un premier voyage, jusqu'au lac Menkhough, dans la vallée des Ighargharen (longitude, 6°2'E.; latitude, 26°26'), à 800""" d'Ouargla, point extrême de nos possessions algériennes (longitude, 3°6'E. ; lati- tude, 3i°58'). Pendant ce trajet, j'ai pu examiner tous les terrains qui constituent le Sahara septentrional, savoir les terrains quaternaire, crétacé etdévonien. » Ouargla (altitude, i6o")fait encore partie du bas-fond qui comprend la région des Chotts et l'Oued Rhir. A partir de ce point, et dans les direc- tions de l'est, du sud et de l'ouest, le terrain s'élève constamment en pente douce. Cette contrée forme une cuvette quaternaire, dont les bords vont reposer en stratification concordante sur des hamadas ou plateaux crétacés, dont les altitudes sont de 35o" environ à l'est et au sud, et de 45o™ à 600™ à l'ouest, depuis El Goléali jusqu'au Mzab. Au sud, à 400*"" d'Oiiargla, dans la région que nous avons explorée, les plateaux crétacés ont seulement 5o'""à loo""" de largeur; ils se terminent par des escarpements de 5o'"à 100™ de hauteur. De larges vallées séparent ces escarpements des plateaux dévo- niens du massif central Touareg, qui s'élève peu à peu vers le sud, et dont l'altitude dépasse 800" près de l'Oued ïidjoudjelt, non loin du lac Men- khough. Le massif central lui-même se divise en plusieurs plateaux, sé- parés les uns des autres par des vallées remplies d'alluvions et analogues à la vallée de l'Oued Igharghar. » Dans les environs d'Ouargla, le terrain quaternaire a une puissance de près de 100'". Il est formé par des grès à éléments quarizeiix, dont le ciment est argileux ou calcaire. Vers Ouargla, ces éléments constitutifs sont des grains roulés de quartz hyalin, ne dépassant pas o'",oo2 ouo"", oo3; plus au sud d'Ain Taiba (longitude, 3^39' E. ; latitude, 3o''i7'), à El Biodh (longitude, 3°5o'E.; latitude, 28°3i'), point où finit le quater- naire, ce sont surtout des fragments plus ou moins arrondis de quartz ou de feldspath, dépassant souvent o'",oi. » Les grès sont généralement jaunes. Ils sont tantôt très quartzeux, tantôt très argileux et d'autres fois très calcaires. Au centre de la cuvette ( 89' ) quaternaire, la partie supérieure de l'étage est ordinairement formée par un calcaire, parfois tufacé, mélangé de quelques petits grains roulés de quartz. » Au sud d'Ouargla, sur une longueur d'environ So''", s'étend la région des Kantras, plateaux séparés par des dépressions de 3o" à 40™ de pro- fondeur. Là, comme dans les environs d'Ouargla, le terrain quaternaire a subi de très fortes érosions. » Des dunes, atteignant jusqu'à 200™ de hauteur, recouvrent une grande partie de la surface du quaternaire. Je signalerai un fait très important, à la fois au point de vue du chemin de fer transsaharien et au point de vue géologique : c'est l'existence, au milieu du grand Erg ou du massif des grandes dunes, au sud d'Ouargla, entre Ain Mokhanza et El Biodh, d'une large région plane de 230'^'" de longueur, recouverte seulement de dunes isolées, parallèles, allongées dans la direction du méridien magnétique et distantes les unes des autres de plusieurs kilomètres. C'est dans la partie orientale de cette région que se trouve, dirigé aussi N.-S. magné- tique, le lit de l'Oued Igharghar, lit sans berges, marqué par des fragments de lave roulés et par quelques coquilles d'eau douce, cyrènes et planorbes. Le parallélisme des dunes et de l'Oued Igharghar montre entre ces deux phénomènes une certaine corrélation. » Entre El Biodh et Temassinin (longitude, [\°?>']' E. — latitude, 28°G'),le terrain se compose essentiellement de deux hamadasou plateaux, de 40""" à 5o'^'° chacun, suivis de deux escarpements, correspondant à deux étages successifs du crétacé, le turonien et le cénomanien. » Le premier plateau, dont le sol est recouvert par de nombreux frag- ments de silex noir et de calcaire dolomitique, se termine par lui escarpe- ment de 80'", composé d'une corniche de calcaire dolomitique de lo™, cou- ronnant une masse de marnes blanches, jaunes ou vertes, lui peu gypseuses. » Le second plateau est suivi d'un escarpement atteignant jusqu'à 100™, composé aussi d'une corniche de calcaire blanc ou jaune, d'environ 20"*, surmontant une grande formation de marnes vertes ou rouges, dans laquelle s'intercalent des couches de gypse cristallisé. » Dans le banc calcaire supérieur du second escarpement, j'ai trouvé un assez grand nombre de fossiles, qui, d'après M. Douvillé, appartiennent tous au cénomanien supérieur. Ce sont V Oslrea Jlabellata (abondante), VOs- trea cohimba^VOslrea Coquandi^ V Oslrea Baylei, VHemiasler Bntnensis, VHe- terodiadema Lybiciim et la Janira œquicoslala. Le second escarpement est donc cénomanien et correspond complètement à l'étage vu par M. G. Rol- land près d'El Goléah. Le premier escarpement n'a présenté aucun fossile; ( 89:^) uiais, d'après sa position et par comparaison avec la coupe donnée par M. Rolland, je crois pouvoir le rattacher avec certitude à l'époque turo- nienne. » Le plateau ou tnsili des Touareg Azgar, dont nous avons suivi le bord oriental sur une longueur de 200*"", le long de la vallée des Ighar- gharen, est constitué par des grès quartzeux dont l'extérieur est presque toujours noir, tandis que la cassure en est souvent blanche ou peu foncée. Ces grès sont ordinairement cristallins et très durs; parfois ils de- viennent argileux et même schisteux, et passent à des schistes argileux micacés. On y rencontre quelques gisements de minerai de fer peroxyde. Nous avons pu trouver dans ce terrain, principalement dans les schistes argileux, certains fossiles, un trilobite voisin du Prœlus Cuvieri, un frag- ment de pigidimn de Calymene? des Leptœna, le Strophomene qiiadrangiilaris, VAUjpa prisca, VAhjpa relicularis, un fragment d'Orlhis rappelant la Slria- tiila, un Spirifer voisin du snbspeciosus, une Rliynclionelle du groupe de la JFalitenbergi. Aucun de ces fossiles n'est ni bien net ni bien caractéristique ; cependant, de leur ensemble, il semble résulter que le plateau des Touareg Azgar appartient au dévonien, et peut-être même au dévonien moyen. Dans le Sahara septentrional, les terrains éruptifs ne sont repré- sentés que par quelques fragments de lave dans les vallées de l'Igharghar et des Ighargharen. Ces laves, noires et scoriacées, paraissent provenir d'anciens volcans situés au milieu du massif central des Touareg. » Tous les terrains du Sahara septentrional sont en couches à peu près horizontales, ou du moins fort peu inclinées. De là résulte que les acci- dents topographiques y sont dus spécialement à de grands phénomènes d'érosion, qui se sont continués encore au delà de la période quaternaire, puisque le terrain quaternaire lui-même a subi de très forts ravinements. » L'étude hydrologique de la région parcourue a donné des résultats assez satisfaisants. A la base du quaternaire existe une nappe aquifère, qui affleure dans les chotts d'Ouargla; elle a été recoupée par les nombreux puits creusés dans les dépressions de la région des Kantras, et se montre encore dans les deux entonnoirs naturels d'Ain Mokhanza et d'Ain Taiba. Il est évident que cette nappe aquifère doit se prolonger sur une certaine distance au delà d'Ain Thaiba, dans la direction d'£l Biodh. Eu outre, la vallée des Ighargharen et probablement aussi la vallée de l'Igharghar con- tiennent de l'eau à une assez faible profondem-. » Enfin, il convient de citer les puits artésiens d'Ouargla et de Temas- sinin. La nappe artésienne d'Ouargla est le prolongement de la nappe de ( 893 ) l'Oued Rhir; celle de Temassinin, située au milieu des alluvions, paraît venir du sud, par les vallées de l'Igharghar ou des Ighargharen. » PHYSIQUE. — Sur quelques phénomènes d'optique et de vision. Note de M. ïrève, présentée par M. Desains. i' Certaines considérations théoriques, que j'aurai, vraisemblablement, l'occasion de développer dans quelques mois, m'ont conduit à constater les phénomènes suivants : » Lorsqu'on examine une flamme de lampe à travers une fente fine, l'éclat de la flamme et les effets de diffraction produits varient beaucoup suivant que la fente est verticale ou horizontale. Dans le second cas, l'éclat est beaucoup plus considérable que dans le premier. » On peut fixer le disque dans lequel la fente est percée au bout d'un tube noirci de o™, i ou o^'^,2 de longueur, et alors le phénomène présente un éclat et un intérêt tout spéciaux ('), si le tube renferme un prisme ou un système de prismes, analogue à celui des spectroscopes à vision directe. La fente doit être parallèle à la direction commune des arêtes ré- fringentes de ces prismes. » M. C. AViDEMANx adresse, par l'entremise de M. Jamin, une Note rela- tive aux propriétés électriques du papier pyroxylé. M. E.- J. Maumené adresse une Note relative à l'absorption de l'oxygène par le mercure. Les différences entre les résultats obtenus par les divers expérimentateurs seraient probablement dues, selon M. Maumené, à la quantité plus ou moins grande d'argent que contiendrait le mercure. M. L. Hrco adresse une Note « sur le nombre 365, comme dérivant de la décade pythagoricienne ». M. DcBALEN annonce à l'Académie la découverte d'une grotte préhis- torique dans le département des Landes. « Cette grotte, dite du Pape, ouverte au niveau de la vallée, est située à Brassempouy, dans le domaine de M. dePoudenx. Les premières fouilles ont (') La grandeur de la différence n'est peut-être pas indépendante de la qualité de l'oeil de l'observateur. C. R., i8So, 2- Semestre. (1. XCI, ^>' 22.) 1 I H ( «94 ) fait découvrir quelques rares pièces, semblables à celles du Moustier, et une quantité assez considérable de silex de la forme de ceux de laMagdeleine, avec de belles gravures, de nombreux poinçons, dents percées, etc., une olive en pierre polie, semblable aux pierres de jet des peuplades de la Nouvelle-Calédonie. » Les espèces rencontrées au-dessus du niveau de la grotte sont : le cheval, le renne, le bœuf, le cerf, le loup, la chèvre, le renard, le blaireau, des rongeurs divers, des ossements de poisson, une dent humaine; dans les niveaux inférieurs, peu explorés, l'hyène, le cheval, le bœuf, le mam- mouth, le rhinocéros, le grand chat, le petit ours. » Dans les débris quaternaires qui tapissent le pied du coteau, on retrouve les ossements roulés et les dents de toute la deuxième série des animaux, sans silex taillés. » A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OdvEAGES reçus dans la séance du 22 NOVEMBRE 1880. Ministère de iinstruclion publique. Annales du Bureau central météorolo - gique de France, publiées par M. E. Mascart; année 1879. I, Étude des orages en France et Mémoires divers jlY, Météorologie générale. Paris, Gauthier- Villars, i88o; 2 vol. in-4°. Projet d'une capitale modèle; texte et plans,pr7r A. Mathieu. Paris, J. Bau- dry, 1880; in-4° relié. Projet de canaux maritimes et d'eau douce à travers l'Europe, texte et plans; par A. Mathieu. Paris, J. Baudi-y, 1880; in-4° relié. Reclierches géologiques sur les terrains tertiaires de la France occidentale. Paléontologie; par G. Vasseur : Atlas, PI. IV et V. Paris, 1880; in-4°. (Pré- senté par M. Hébert.) Conchyliologie fluviatile de la province de Nan-King et de la Chine centrale ; par le R. P. Heude. X^ fasc. Paris, F. Savy, 1880 ; in-4°. (Présenté par M. H. Milne Edwards.) ( «95 ) Annales des Ponts el Chausséa. Mémoires et Documents, 1880, octobre. Paris, Dunod, 1880; in-8°. Annales agronomiques; par M. P. -P. Dehérain 3* fasc, octobre 1880. Paris, G. Masson, 1880; in-8°. A"" 627. Dépôt des Cartes et Plans de la Marine. Description et usage du petit cercle méridien portatif ; par M. de Bernardières. Paris, Iinpr. nationale, 1880; in-4°. (Présenté par M. l'amiral Mouchez.) Etude (le la question de chaleur souterraine et de son influence sur les projets et s/stèmes d'exécution du grand tunnel alpin du Simplon ; par G. -T. [jOMiUEL . Lausanne, impr. Corbaz, 1880; br. in-8°. Esquisse géologique du nord de la France et des contrées voisines; par M. J. Gosselet; i^'^fasc. : Terrains primaires, texte et planches. Lille, aux Archives de la Société géologique du Nord, 1880; in-8°. Notes sur les sables tertiaires du plateau de l'Ardenne; par M. Gosselet. Lille, impr. Six-Horemans, 1880; br. in-8''. Etude sur le terrain carbonifère du Boulonnais; par MM. Gosselet et Ber- TAUT. Sans lieu ni date; br. in-8°. (Ces trois derniers Ouvrages sont adressés par l'auteur au Concours Bor- din de l'année 1880.) The Journal of the Linnean Societj. Botany, n"' 103, 104, 105, 106, 107; Zoology, n° 80. London, 1879-1880; 4 livr. in-8°. IVie Transaclions of the Linnean Society of London. Botanj , vol. I, part. 7, 8, 9; Zoology, vol. II, part I. London, 1879-1880; 4 'ivr. in-4°. On the physical structure and hypsometry of the Catskill mountain région; by A. GuYOT. Sans lieu ni date; br. in-8°, avec une Carte (Froin the Ame- rican Journal oj Science, vol. XIX.) Sui vasi propri delta Phalaris nodosa. Nota del Socio ordin. G. -A. Pas- QUALE, adunanza del 2 di ottobre 1880. (Estratto dal Rendiconto délia reale Accademia délie Scienzefis. e mat, di Napoli.) (Présenté par M. Decaisne.) Memorie délia Societa degli spettroscopisli ilaliani, raccolte e pubblicate per cura del prof. P. Tacchini; disp. 7", luglio 1880. Roma, tip. A. Paolini, 1880; in-4°. Le singole forze délia nalura fisiche, chimiche, vitali, ecc, siccome un semplice efjelto di moti speciali deli etere, diM. Giordano. Torino, G. Speirani, 1880; in-8°. Coralli giurassici dell' Italia settentrionale. Memoria di A. d'Achiardi. Pisa, T. Nistri, 1880; in-8". ( 896) OOVRAGES REÇUS DANS LA SÉANCE DD 2C) NOVEMBRE l88o. Recherches sur les graines jossiles siticifiées ; par Adolphe Brongniart, pré- cédées d'une Notice sur ses travaux, par J.-B. Dumas. Paris, Impr. nationale, 1880; in-4°» avec portrait et planches chromolithographiques. Les tarifs des chemins de fer et i' autorité de l'Etat/ par M. L. Aucoc. Paris, Dunod, 1880; br. in-8°. Leçons de Zoologie professées à la Sorbonne [enseignement secondaire des jeunes fuies); par M. Paul Bert : Anatomie, Physiologie. Paris, G. Masson, 1881; in-8°. Congrès international d' Anthropologieetd' Archéologie préhistoriques. Rapport sur la session de Lisbonne; par M. E. Cartailhac. Paris, E. Boban, 1880; in-8°. (Présenté par M. de Qualrefages.) Annuaire de l'Observatoire royal de Bruxelles. 1881. Bruxelles, F. Hayez, j88o; in-32. Mémoires couronnés et autres Mémoires publiés par l' Académie royale de Médecine de Belgique; collection in-8°, t. VI, 1^ fasc. Bruxelles, H. Man- ceaux, 1880; in-8°. Les étoiles et les curiosités du ciel. Supplément à l' Astronomie populaire ; par G. Flammarion. Livr. i à 10. Paris, Marpon et E. Flammarion, 1880; grand in-8", illustré. Texte explicatif du levé géologique de la planchette de Boisschot et d' Aerschot ; par M. le baron O. van Erteorn. Bruxelles, F. Hayez, 1880; 2 br. in-8°. Levé géologique des planchettes de la Carte topographique de In Belgique; par M. le baron O. van Ertborn, avec la collaboration de MM. P. Gogels, Boisschot, Aerschot, Lierre, Potte et Hetst-op-den-Berg. Bruxelles, 1880; cinq Gartes en une feuille. Uistory oj norlh ameiican pinnipeds; a monograph ofthe ivalruses, sea-lions, sea-bears and seuls oj North America; by J. Asaph Allen. Washington, Government printing Office, 1880; in-8°. ^ bhandlungen der kôniglichen Akademie der TVissenschaften zu Berlin, aus dem Jahre 1879. Berlin, 1880; in-4°. Alli del reale Istituto veneto di Scienze, Leltere edArti;t. IV, disp. X; t. V, disp. I-X; t. VI, disp. I-IX. Venezia, 1877-1880; 19 livr. in-8°. Memorie delreole Istituto veneto di Scienze, Leltere ed Arti; vol . XX, part. II et III; vol. XXI, part. I. Memorie délia Societa degli Spettroscopisti italiani; disp. 6*, giugno 1880. in-4°- (Deux exemplaires.) COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. ■ y o a ^téi^" ■ I SÉANCE DU LUNDI 6 DÉCEiMBRE 1880. PRÉSIDENCE DE M. EDM. BECQUEREL. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE, ASTRONOMIE. — Sur le développement d'une Jonction quelconque du rayon vecteur dans le mouvement elliptique; par M. F. Tisserand. « Soient rt, e, Ç, r le clemi-grand axe, l'excenlricilé, l'anomalie moyenne et le rayon vecteur dans l'orbite elliptique d'une planète; on a, comme on sait, - = -^o-t- A, cosÇ +. . . + A„cos7i^ -+-..., où les coefficients A sont des fonctions de e, qui s'expriment très sim- plement à l'aide des transcendantes de Bessel. « Je me propose de trouver le développement correspondant d'une fonction quelconquey(r) sous la forme (i) /(/) — Bo + B,cosÇ-f-... + B„cos/2Ç + .... M Les coefficients B seront des fonctions de a et de e; je vais démontrer G. P.,, 1880, 3' SiîT.fscre. (T. XCI, N" 25.) I I9 { «98 ) que l'on a p\n+ip (2) iB„= (- i)« ^ -^^^L-^u{u - «)-P-(« + nY->{u + « 4- a^). ,1 = 0 )) Quand on aura effectué le développement de l'expression u{u — n)"^-P-' {u -h nf-'{n + n -f- 3p) suivant les puissances entières et positives de h, on devra y remplacer «<' par œ — rW-^ en désignant par ■ .V la valeur a laquelle se réduit -^.A— > ' da' ° ^ an' ' cli* quand on y fait r = a. On voit que le coefficient d'une puissance quel- conque de e dans B„, qui est une fonction de a, se trouve présenté sous une forme symbolique très simple. » Pour démontrer cette proposition, je pose r = a{\ + X), et j'aurai, par la série de Taylor, ou bien, symboliquement, d'après nos conventions, (3) n— ijl^ i.n^ [n-h 2p — 2.]\ 1.2../1* [n + 2p— 3)1 4 > OU bleu, en remplaçant les N parleurs expressions (5), k l'aide d'intégrales définies, U. = ' n^ [/i -h ip ■ :^kr'-'^-r'-i'^'^h-^(:-T u' [ti -h op — ! ) ( /; -I- 2/; — 2 ) H : ri' 1.2 1 \ni2p-a z _...]. j» Dans cette formule, le coefficient de z~" dp n'est aulre chose que le dé- veloppement de (- et c'est là le point capital de la démonstration. Ou en déduit aisément '-^ n^ n -\~ 11) — 1 1 ! 2 r ' \ z ' z n\ z) \ " » L'intégrale définie qui figure dans celte formule est égale à la partie indépendanle de z d.uis le développement, suivant les puissances positives et négatives de z, de l'expression -"(=-0 =(.-.-=-'.[(,-;i)=-(,^î)=..J-v on trouve facilement que cette partie indépendante de z est égale à [n-\'ip — \]\ I ii\"+P-' / u\P (—i\P A' ! \'-« ,i\"+p-' / « •(-')" (/j + 2/3 — 1) tty+p f u\p-' et, en simplifiant cette expression et la portant dans U^, on arrive à ■ 0" I u„ = p „>H-v ^!(„_^^,ji u\n - ny-f-^u + n]i'-\u + « + 2p). ( 9"' ) En portant dans (7), et remplaçant x par — > 00 tombe sur la formule (2), qu'il s'agissait de démontrer. » Eu prenant, par exemple, y(/") = -^ on aura zi = 1 , ;^-=:o, ^^' = 0, . . ., et il en résulte, pour le coefficient A„ de cos«Ç, dans le développement de :, a A„ = - - S {-iY-rr^ — r7(" + 2w); "'Zj^ ' p\[n-\-p]\^ '^'^ c'est la formule connue. » Je vais faire une application du théorème précédent au calcul d'une série de termes dans le développement de la fonction perturbatrice. » Soient a\ e', 'Ç les quantités correspondantes à (Z, e, Ç pour la planète perturbatrice, et a"> a; je me propose de trouver, en négligeant l'incli- naison mutuelle des orbites, les termes indépendants de e' et Ç'; on pourra ici se borner à la partie principale ^ \'r'-\- r"'— 9.ir'i:os-j de la fonction perturbatrice, v désignant l'angle des rayons ;• et r'. On pourra supposer tout de suite r' — a\ et l'on aura, par un développement connu, n A / -xr ]■• ^.-^: = iQ'") + Q"'cosv-l-Q'-)cos3v + . . cosv a '2 Les termes en cosv, cos2V, ... ne nous donneront rien pour les termes que nous considérons; nous pourrons donc nous borner à = iQ'"', a T où » Telle est, dans le cas actuel, la fonction de /■ qu'il s'agit de développer en une série procédant suivant les cosinus des multiples de Ç. » Nous ferons a=— ? et, conformément aux notations en usage, ( 902 ) nous trouverons ainsi U = a —r- ■> ir = (/. —rr- ' (lu d'j? » Soit R„ le coefficient cherché de cosnÇ, dans le développement de -•, lîous trouverons '<;\"+-/' /'=' ■ R„=(-i)«^^A^/:P^«(«-/0"^''-'(" + '0''-'(^^ ;. = 0 » Telle est l'expression générale cherchée; on en déduit, par exemple, que le coefficient de y-A . dans le terme en cosÇ, est égal à » Le Verrier a trouvé, pour ce coefficient, l'expression suivante : I / ,^^if' ^ „rAiC! .d'U"^ ,d'bW dbW i44 \ '''■•' ''* ^•'" '■'''• '^^^ Th. .6«=-^--7«^i- » On vérifiera aisément l'identité de ces expressions en introduisant nos notations symboliques. » On voit que nous avons pu donner l'expression tout à lait générale et explicite d'iuie classe de termes de la fonction perturbatrice; ce sont malheureusement les plus simples, et il paraît très difficile d'arriver au même but pour des termes plus compliqués. » CHIMIE. — Réaclion spectrale du chlore et du brome. Note de IM. Lecoq de Boisb.vitdran. « Quand on observe dans la flamme du gaz, par l'ancien procédé, le spectre d'une petite perle de chlorure de baryum, les raies propres à ce composé ne tardent pas à disparaître pour faire place à celles de l'oxyde. Toutefois, il reste pendant longtempsdu chlore dansla baryte ainsi chauffée. La destruction du BaCI- ne se complète qu'après sa volatilisation. » Aussi, en tirant rétiiicelle d'induction sur la petite masse calcinée, voit-on très nettement les raies nébuleuses propres au BaCP, en outre des raies étroites du baryum. (9o3) )) Pour la reclierclio de traces de chlore on de hrome, voici coninieiit j'opère : » Un fil de platine vertical (d'environ f de millimètre de diamètre) est replié à sa partie inférieure en forme de crochet ou d'U. Sur cette demi- boucle on fond au rouge blanc o^'',ooi à of^'',oo2 de carbonate de baryte pur, puis on place dans la courbure du fil une gouttelette du liquide à exa- miner ('); on évapore à sec, et l'on pousse même pendant un couii instant la chaleur jusqu'au rouge naissant. La fusion au moins partielle de la masse est avantageuse, en ce qu'elle lui permet de s'étaler comme uu vernis à la surface du fil de platine. » Après refroidissement, un second fil de platine (f de millimètre à o'",ooi de diamètre) est amené tout près (à o™,ooi ou o'",ooi5) et au- dessous de la courbure du premier fil, un peu en avant du côté de la fente du spectroscope. L'étincelle d'induction, non condensée, donne alors un spectre dans lequel se montrent les raies du BaCl" ou du BaBr". )) On reconnaît ainsi 3-5^ de milligramme de chlore ou de brome. Nid doute qu'avec quelques précautions on ne dépasse encore ce degré de sensibilité, surtout pour le chlore. » Si, dans un tel essai, la quantité de chlore est uu peu notable, le fil peut être chauffé au blanc éblouissant pendant plusieurs minutes sans pré- judice des raies du BaCl', dont on a même souvent beaucoup de peine à se débarrasser par la calcinatiou prolongée du fil de platine. » La résistance du Ba Br* à la chaleur parait être notablement moindre. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant pour la Section de Géométrie, en remplacement de feu M. Bor- cliarill. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 5o, M. Brioschi obtient 5o suffrages. M. Brioschi, ayant obtenu l'unanimité des suffrages, est élu Correspon- dant de l'Académie. [') Si la l'.iatièro contient des azotates, il ost ulile de chasser AzHO' par SÎI'O', [luis celui-ci par BaO pur. S'il y a beaucoup d'acide sulfaiique ou de sulfate, on s'en débarrasse également par BaO. (9o4 ) MEMOIRES PRESEA'TES. VITICULTURE. — Stir l'action deTeau^ dans les applications de sulfure de carbone aux vitjnes phylloxérces. Note de M. J.-D. Catta, délégué de l'Académie. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Dans le Rapport de la Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée (1877), °"-* nous exposions, avec MM. Marion et Gastine, le résultat de nos recherches sur le sulfure de carbone comme agent insecticide, nous écrivions la phrase suivante : « Leur rélablissement (des ceps en expérience) s est trouvé considé- » rablement hâté pai un arrosage pratiqué quelques jours après la dilacération » des racines et leur aspersion par le sulfure, » » Les résultats de celte expérience n'ont p;is été contredits jusqu'ici, mais ils avaient conduit à considérer comme souverainement efficace tout traitement pratiqué avec le concours de l'eau. Quelques déceptions se sont produites. La conclusion ne comportait pas, en effet, une telle généralité. » Nous avons pu arriver à nous convaincre qu'en thèse générale les applications qui sont suivies par la pluie sont un gage de bons résultats, mais que celles qui sont pratiquées immédiatement après sont fréquem- ment nuisibles à la vigne. » La règle pourrait être plus exactement formulée de lafaçon suivante: Il ne faut pas que le suljure de carbone se trouve à l'état liquide dans un sol complètement détrempé par l'eau. » On sait que l'eau est capable, de dissoudre, d'après M. Dumas, 1,78 pour 100 de sulfure de carbone liquide : un traitement au pal en terrain mouillé favorise considérablement cette dissolution, puis- que l'on répartit le sulfure par petites quantités en un 1res grand nombre de points du sol. Mais la dissolution aqueuse de sulfure de carbone ne paraît pas nuisible pour la plante. M M. Dumas s'est assuré^ dès 1876, que si cette dissolution, même éten- due de neuf fois son poids d'eau, conserve encore des propriétés insecti- cides incontestables, la vigne n'en souffre pas, même quand elle est con- centrée. L'eau saturée de sulfure de carbone lui avait offert, en effet, le résultat suivant : » On a arrosé avec aSo'''^ de cette dissolution environ, par pot, deux pots de vignes phylloxérées : l'insecte est mort, et la vigne n'a pas souffert. ( 9o5 ) » Riais M. Dumas ne considère pas cette expérience en pots comme pouvant contredire celles qui ont été effectuées siu' le terrain; il sait qu'il faut toujours tenir compte des circonstances et influences, souvent prépon- dérantes, qn'exercentla nature et l'état du sol, la saison et l'état de végéta- tion de la vigne, etc. » Dans l'espèce, le sulfure de carbone recouvert d'eau a pu conserver l'état liquide, forme sous laquelle il mortifie facilement les racines qu'il touche, et non se dissoudre dans l'eau, forme sous laquelle il eût été sans danger. » Quelle que soit l'explication à admettre, voici les faits qui nous ont permis de poser la règle indiquée plus haut : » Dans le courant du mois de juillet 1880, nous fîmes exécuter les traite- ments d'extinction sur la lâche de Saint-Amadou ( Ariège). Cette tache d'ùn- porlation occupait S""" sur un îlot de vignes de j^^, complèteiuent isolé sur un petit coteau et formant sensiblement un long rectangle orienté de l'est à l'ouest. Les opérations commencèrent à l'extrémité ouest, par lui temps très sec et très chaud. La pluie survint pendant les traitements, elle fut tor- rentielle avant la fin, et la dernière vigne injectée, celle qui se trouvait à l'extrémité est (environ a"""), futopéiée alors que le sol était complètement détrempé et boueux. B Les effets ordinaires du sulfure de carbone appliqué à haute dose (140S'' par mètre carré) se manifestèrent dans toutes les vignes traitées, mais les atteintes furent plus graves à l'extrémité est. A la fin du printemps de 1 880, la visite du vignoble traité était particulièrement intéressante. La vigne est (a""*) ne présentait pas plus de 10 pour 100 de ceps vivants. Les vignes ouest, au contraire (S'»''), ne contenaient pas plus de 5 pour 100 de ceps morts. La végétation y était particulièrement belle. » Or la composition, la profondeur du sol, l'orientation du coteau, l'époque et la nature du traitement, tout était identique. Seules les condi- tions d'humidité avaient varié; seules elles pouvaient être invoquées pour expliquer la différence d'action : des vignes ayant reçu i/ioB'^ de sulfure par une grande sécheresse ne manifestaient plus aucune souffrance une année après ; les vignes ayant reçu la même dose avec excès d'humidité avaient presque entièrement péri. » Frappé de ce résultat, nous recherchâmes des effets analogues dans d'autres localités: nous en trouvâmes dans l'Hérault. Dans les Pyrénces- Ori(.ntales,où la vigne de M. Vergés du Soler avait manifestement souffert d'un traitement cultural, nous retrouvâmes la même cause. « Les ouvriers, » nous disait M. Vergés, étaient obligés de tracer des rigoles pour faire C. R., 1880, 2- Semestre. (T, XCI, N" 2.".) I 20 (9o6) » écouler l'eau pendant qu'ils traitaient. » Nous envoyâmes dès lors une circulaire à tous les délégués départementaux de notre région pour les inviter à veiller à ce que les injections du sulfure, même culturales, ne se pratiquassent pas en terrain trop détrempé. Ces messieurs eurent tous dans cette circulaire l'explication de certains accidents qu'ils avaient observés. » Nous citerons, sans nous appesantir sur les détails de ces observations, le.s localités où elles ont pu être recueillies. Dans l'Aude, M. Henrion put nettement reconnaître l'action nuisible de l'humidité excessive à Rnissac et à Bize ; en Corse, M. de Peretti l'a constatée à Corte ; dans l'Aveyron, M. Fabre l'enregistra à Villefranche-de-Rouergue, et enfin M. Tanviray dans le Loir-et-Cher. » Ainsi l'action nuisible de l'humidité excessive s'est vérifiée dans les régions viticoles les plus diverses, depuis la Corse jusqu'en Loir-et-Cher. Nul doute que certains accidents de végétation arrivés dans le Bordelais ne doivent être attribués à la cause que nous signalons. » Les conditions des traitements au sulfiu'e de carbone, traitements qui rendent tant de services à la viticulture, ne sauraient être trop bien connues. Tous ceux qui sont appelés à les appliquer devront donc se sou- venir qu'une humidité légère du sol ou même la pluie survenant après l'injection, alors que le sulfure est déjà à l'état de vapeur, favorise l'action insecticide et la reprise de la végétation, tandis quel'introduclion du liquide sulfacarbonique dans un terrain détrempé constitue un danger pour la plante. » VITICULTURE. — Sur l'essaimage du Phylloxéra en 1880. Note de M. P. de Lafitte, délégué de l'Académie. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « Quand on s'applique avec suite à l'étude d'iui sujet difficile et encore peu connu, il est rare que l'esprit ne soit pas quelque peu en avance sur les connaissances acquises. Il s'en faut beaucoup que ce soit un mal, sur- tout quand il s'agit de questions qui n'ont pas le temps d'attendre. Parlant de déductions parfois prématurées, mais dont il est malaisé de se défendre, j'écrivais l'année dernière (' ) : { ' ) Essai sur la dcstructioii de l 'œuf d 'hiver du Plniloxem de la vigne, p. 55, au milieu (paru en juillet 1879). (907) « Il n'est |)as indifférent de léflécliir à l'avance aux c^nscqucnccs de ces faits (ceux qui, simplement, ne contredisent à rien de connu) encore à l'état, non d'hypotlièse, mais de prévision. On jiouna éviter ainsi de négliger, peut-être de ne pas remarquer du tout tel phénomène, au fond très utile à connaître, mais en apparence insignifiant, parce qu'on n'en saurait saisir les relations avec d'autres phénomènes qui ne s'offriront que jilus tard, si ceux-ci n'ont pas été prévus. » ... A la condition qu'on soit libre de tout parti pris, et qu'on utilise chaque fait bien observé pour éclairer sa marche, ce souci constant des choses possibles est une méthode sûre et féconde. « )) Dans les circonstances présentes, deux failsde cet ordre nie semblent pouvoir être rappelés utilement. L'étude attentive des travaux de M. Bal- biani sur le l'hylloxera m'a conduit à énoncer comme une loi, non pas certaine, mais cxlrèinement probable, que I'ailé ne se rencontre jamais parmi les insectes de première année ('), j'entends ceux qui proviennent par générations successives d'un œuf d'hiver, dans l'année qui a vu éclore cet œuf. J'ai pu invoqtier plus tard, comme une première vérification de cette loi, ce fait si général, et qu'il est impossible jusqu'ici d'expliquer d'une autre manière, que la réinvasion d'été ou d'automne, généralement très abondante après un premier traitement, devient insignifiante à partir du second (*). » Le terrain devenant ainsi plus solide, un nouveau pas en avant est devenu possible. Avec un peu plus de hardiesse dans les déductions, j'ai énoncé comme prob;ible, ou seulement possible, cette autre loi : Dans la descendance d'un ailé, (''essaimage est périodique. Comme la période, si elle existe, est évidemment la même pour tous ces insectes, on peut dire sim- plement : L'essaimage est périodique. J'ajoutais en terminant : « Pour des raisons qu'il y aurait abus à rapporter ici, je considère comme très probable la période de deux ans ('). » » Il est nécessaire de préciser. J'ai montré, il y a deux ans(''), que la métamorphose en nymphe ne saurait être attribuée à une cause acciden- (') Discours sur le Phylloxcia, p. 3'j et 38, et, ii la fin, notes (f/j et (t). — Comptes rendus, séance du 8 septembre 187g, p. 5o3, au milieu. — Essai précité, p. 55, au milieu. — Journal de l'Agriculture, numéro du 20 décembre 1879, !'• 47^» '■ '°' (') Comptes rendus, 8 sepLembre 1879, P' "^°^ ^' 5o^. (') Essai précité, p. Sg, en bas. (') Discours sur le Phjllo.rera (paru en octobre 1878), p. 34, !• 3. — Essai précité, p. 56, au milieu. — J'insiste sur les dates, pour montrer que cette théorie n'est pas faite après coup, mais qu'elle a précédé les faits dont elle va fournir l'explication. ( 9"8 ) telle, comme serait une nourriture spéciale, mais qu'elle tenait à un prin- cipe antérieur et inhérent à l'insecte sur lequel elle s'opère. La loi énoncée exprime que, dans la descendance d'un ailé, la transformation s'accomplira la seconde année sur tous les insectes qui en sont capables, en sorte qu'il ne restera plus sur les racines que des individus impropres à la subir eux- mêmes ou à en transmettre le principe à leurs descendant.--. Ainsi le troi- sième essaimage viendra, non des aptères qui restent sur les racines après le second, mais des ailes qui composaient ce second essaimage, comme ceux-ci sont venus exclusivement de ceux qui formaient le premier. » Mais, celte période admise pour un moment, il faut bien remarquer qu'il pourra y avoir simultanément sur chaque vigne deux essaimages in- dépendants l'un de l'autre et produits par deux essaims dont le second serait venu une année, ou un nombre impair d'années, après le premier. Pour abréger, je les nomme essaimage pair et essaimage impair, selon que le mil- lésime de l'année où ils se présentent est pair ou impair. » J'ai signalé le parti qu'on pourrait tirer de cette loi, pour la destruction de l'œuf d' hiver, t't montré en même temps combien la démonstration expé- rimentale en serait difficile, bien que la nymphe semble assez commode pour ces recherches (' ). Ce qui serait plus commode encore, ce sont les galles, si elles n'étaient pas si rares sur les cépages du pays, car les galles observées une année sont la preuve certaine (') qu'un essaimage a eu lieu l'aïuiée précédente. B Deux observateurs, dont aucun assurément n'a lu une seule ligne de ce que j'ai écrit sur ce sujet, apportent une première confirmation de ces idées : M. Laliman signale un malvoisie, placé chez lui dans le voisinage d'un taylor, et qui se trouve couvert de galles tous les deux ans ('); M. Cotte signale la bisannualilé des galles plusieurs fois observée a. Sorgues, chez M. Vil- lion (^). Ce ne sont là que deux faits isolés; mais en voici un autre, d'un caractère très général. M Au préalable, une courte explication est nécessaire. Il y aurait trois moyens, différents par leur objet et les procédés à mettre en œuvre, d'anéantir un essaimage : i" détruire, avant qu'ils aient pondu, soit tous les (') Essai pi-écité, et ici môme [Comptes rendus, 8 septembre 187g, p. 5o5, I. 9). (') Réserve faite d'une observation de M. Marion, qui n'auia d'ailleurs que peu d'in- fluence si elle se confirme [voir son Rapport de 18781. (') Comptes rendus, 3 août 1880, p. 275, au milieu. (*) Comptes rendus, 6 septembre 1880, p. 464 > en bas. ( 909 ) allés qui le composent, soit tous leurs enfants, les sexués; a° détruire tous les œufs d'hiver pondus par les femelles sexuées; 3° détruire tous les j/a/Zito/es issus de ces œufs d'hiver. Il importe peu que ce soit à un ou à lui autre de ces trois chaînons qu'on rompe le cycle; potu'vu qu'on parvienne à le rompre, le résultat sera le même. Et, si l'on renouvelle l'opération avec succès deux années de suite, les deux cycles seront arrêtés et il ny aura plus d'essai- mage. Mais il faut se souvenir qu'il restera et pourra rester longtemps sur les racines des aptères, dont aucun ne subira ultérieurement la transfor- mation en ailé, h' œuf d' hiver semble pouvoir être détruit assez facilement et à peu de frais, tandis que les ailés, les sexués^ les gallicoles sont, pour le moment, hors de nos atteintes; mais il arrive justement que ceux-ci, sur- tout les derniers, sont directement soumis à toutes les influences météoro- logiques auxquelles l'œuf d'hiver échappe sous les écorces. Voici ce que j'écrivais en juillet 1879, et j'arrive maintenant au cœur de mon sujet : M. Ch.-V. Zexger adresse une Note relative à « la loi générale des mou- vements dans le système solaire ». (Commissaires : MM. Lœwy, Tisserand.) M. A. BouYssY adresse une Note relative à un projet de lunette astrono- miqne, formée de deux parties à angle droit, avec un prisme à réflexion totale. (Renvoi à l'examen de M. Faye.) M. D. Carrèue adresse la suite de son Mémoire sur la résolution de l'équation du sixième degré, lorsque toutes les racines sont imaginaires. (Renvoi à la Commission précédemment nommée.) MM. Sauvageot et Gauthier adressent, par l'entremise de M. Robin, une Note intitulée « Les tissus végétaux au contact de l'air, source d'élec- tricité ». (Commissaires : MM. Edm. Becquerel, Jamin.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° Un fascicule de la « Description des ossements fossiles des environs d'Anvers, par M. P.-J. van Beneden (Pinnipèdes et Amphithériens) »; 1° Un opuscule de M. Pr. de LafiUe, intitulé « Essai sur la destruction de l'œuf d'hiver du Phylloxéra de la vigne ». ( 9'7 ) ASTRONOMIE. — Observalions de la comète d 1880 [Haitwiij), Jaites à l'Observatoire de Paris [équalorial de la tour de l'Ouest), pnr M. G. Bi- GouRDAx. Communiquées par M. Mouchez. « Ces observalions font suite à celles qui sont imprimées dans les Comptes rendus (t. XCI, p. 610). Elles ont été faites avec un micromèlre à gros fils. Dati's. ISSU. Cet, 9 10 1 1 12 iS H 29 3o Nov. 3 4 22 27 Ùtoiliîs conip. Or.iiideiir. Ascension droite. Déclinaison. a b c d e f g h i J k l m 7,5 8 9 9 11 7.5 8 9 9 8,5 8 12 9 m s + I . 17,80 — 0.27,47 + I . I , 62 — o.56,4o H- o . i G , Sg + 1.52,88 — i,5i,î8 — 1.38,62 — 0.20,65 — 0.54,02 + 2. 6,64 — 0.18,19 + o. 7,27 Loc- 4- ict. par. ,558) ,55o) ,58o) ,544) ,509) ,5l2) ,542) ,5o8) ,509) ,432) ,5o8) ,55o) ,538) ^*- — 5 . 24 , o — 1.56,4 + I .23,0 — 5.4056 — I . 36 , 5 + 5.21 ,0 + 0.45,6 -f- o. 4, g — I . i5, I -+- 2.22,4 — 2.43,5 ■+- 4-i'2,5 + 3.33,9 Com- positions des étoiles de comparaison. Ascension droite Dates. moyenne 1880. Étoiles. 1880,0. tl D1 S Cet. q. a 3o43oLalande 16. 36. 58, 10 10. b i448Weisse,H.XVI. 16.47.30,69 11. c i639Weisse,H. XVI. 16.54. i5, 47 12. r/ 3238Arg.-Z. + 19". . 17. 3.25,08 18. e Anonyme 17.35.47 24./ 3362Arg.-Z. + i2<'.. 17.56.25,81 25. g- 6252 Ruiiiker 18. 3.i5,ii 29. h 284 Weisse,n. XVIII 18.13.49,17 30. / 3480 Arg.-Z -MO".. . 18.14.57,0 Nov. 3.7 34224 L.ilunJe iS.24-i7,'6 4. k 52oWeissu,H.XVIII. 18.23.22,24 22. l Anonyme i8.54.5i 27. /'M54oWeisse, H.XVIII 19. 0.57,38 Réduction au jour. -4-2,12 -\-\ Déclinaison moyenne ISSO.O. s 0 , , -t-1,98 +22. 5.l3,2 +2,o3 +21.10.29,8 + 2,07 +20.16.41,6 19.37.49,8 + 15.43.56 + 12.45.38,9 + 12 .26.53 , 2 + 11. 7.32,4 + 10.50.43 + 9.45.31,9 + 9.36.24,7 + 6.49.14 + 6.25.57,4 +2,28 +2,39 + 2,42 + 2,45 + 2,45 + 2,48 + 2,47 + 2,53 +2,53 Réduction au jour-. + 4"2 + 5,1 + 5,5 + 6,2 + 8,3 + 9,5 + 10,1 + 10,6 + 10,5 + 10,9 + 10,7 + 11,8 + 11,7 fact. par. 0,704) o>707) 0,735) 0,720) 0.737) 0,760) 0.771) 0,770) 0.772) 0,768) 0,781) 0,802) 0,802) Autorité. Lalande. Weisse. Weisse. Bonn, t, VI. Eonn, t. VI. Riiniker. Weisse. Ai-jjel. -Zones. Lalanile. AVeisse. Weisse. ( 9'« ) Positions apparentes de la comète Temps Dates. moyeu Ascension 1880. de Paris. droite. h m s ta m • Oct. 9 7.17. 3 16.38.17,38 10 7.16.55 16.47. 5,25 Il 7.52.51 16.55. 19, 16 12 7.23.51 17. 2.3o,8o i8 7.30. I 3 17.36. 6,2 '•4 7.18.4. 17.58.21,08 9.5 7.42.52 18. I . 9.6 , 25 =9 7 . 12 .22 18. 12. I 3, 00 3o 7.14.13 18.14.38,8 \ov. 3 6.20.58 iS. 23.25,62 4 7. 3.3o 18. 25. 3i, 35 22 7. 1.29 18.54.35,3 OH 6.35.38 19. I. 7,18 Nombre d e Déclinaison. comparaisons 2 I . 59 . 53 , 4 24 i5 21. 8.38,5 25 20 20. 18. 10,1 18 10 i9.3j,.i5,4 29 18 i5.38.27 12 10 12. 5i. 9,4 3o 20 12.27.48,9 23 16 II. 7.47,9 23 i5 10.49. 38 23 i5 9.48. 5,2 18 10 9.33.51 ,9 on i i5 6.53.39 5 10 6.29.43,0 6 : 10 » Remarques. — Les différences ^* — -jV sont corrigées de la réfraction. » J'ai déterminé, avec l'équatorial, les anonymes e, l respectivement par rapport auxétoiles 324i Arg.-Zone + i5" et Sggg Arg.-Zone + 6°; j'ai trouvé ainsi : Ascension droite. Déclinaison. Nombre de comparais m s + 0.54,27 — 2. 0,0 6:5 — i.35,5o H- 2.55,2 3:5 ■^ e — .jl^ 3241 Arg.-Zone + 1 5° if- 1 — >J. 3g99 Arg.-Zone -1-6° » Octobre 29. — Observation souvent interrompue par les nuages. » Novembre 22. — La comète est extrêmement faible, sans concenlralion; elle ne s'aper- çoit qu'à t'approche du fil. Mesures très incertaines. Même remarque le 27 novembre. » ASTRONOMIE. — Sur la comète Harhvig [d 1 880) et sur la comète Swifl (e 1 880). Note de MM. Schulhof et Bossert, présentée par M. Mouchez. « Comète Hartwig. — Dans deux circulaires de l'Observatoire de Stras- bourg, M. Winnecke annonçait l'identité probable de la comète décou- verte par M. Hiirtwigavec les comètes des années i382, i444) i5oG et iB6g, et attribuait à cette comète une durée de révolution de 62 -^ ans ou d'un sous-multiple de cet intervalle. MM. Schur et Hartwig, dans l'hypothèse d'une révolution de 62 ^ ans, ont calculé une orbite de la comète à l'aide des trois observations des 29 septembre, 1 4 octobre et 24 octobre. La repré- ( 9'9 ) sentntion du lieu moyen a laissé subsister les écarts AXcos(3 = — 27",6 et A,'? = — 28",!, tandis qu'avec l'hypothèse de la parabole l'erreur dans la latitude du lieu moyen s'élevait à 127". 11 y avait donc toute pré- somption de regarder comme justifiée l'hypothèse de M. Winnecke. Mais, i\[. Pelers ayant pu encore satisfaire avec la parabole à trois obser- vations d'un intervalle de temps aussi grand que celui des éléments ellip- tiques, il fallait que l'une des observations employées dans l'un ou l'autre calcul fût erronée. Nous avons entrepris une recherche dans le but de connaître l'orbite qui représenterait le mieux les observations publiées. Nous avons calculé une éphéméride rigoureuse avec les éléments de MiM. Schur et Hartwig, et les observations comparées à cette éphéméride ont donné les résultats suivants : Observation-Calcul. Dates. ,„ ,, Dates. 1880. Liou d'observation. dxcosi. dS. 1880. Sept, 29 Strasbourg -4-0,89 "*" 7»^ Sept. 3o K.iel., 3o Strasbourg — o,53 — 64>' 3o Polu.. 3o Ivitnismunster . . — n,68 — 8,4 3o Lund. 3o 0'Gyall.i — o,33 —63,5 Oct. I Pola -4-0,53 —49,8 Oct. I Washington -i-o,?.3 — 47»*^ I ICremsmunsler . . -4-0,09 — 4^'' I Strasbourg -i-i,oi —36,4 I îMarseille -l-o,o8 — 53, o 1 Paris -1-0,40 —43,2 2 Marseille — 0,47 — 42'9 Oct. 8 Marseille — o>73 — Si.g 8 Clinton — 1,43 —48,7 9 Paris — 1,34 — 48,4 9 O'Gyalla ~o,97 ~4*3)6 g Washington. ... —1,63 — 4^,5 10 Rome — I ,88 — 47 ,8 10 Paris —1,85 — 4"^'' 10 Clinton — I , 19 — 4*' '9 Oct. 18 Paris — 1>09 — 14)8 21 Kiel —0)47 —46-9 22 Arcetri — 0,90 — 12,0 5.3 Kiel -(-o,i3 — 4,8 Oct. 3o Paris -t-0,92 -4-6,5 Nov. 2 Berlin +1,87 +3o,5 2 O'Gyalla -+-3,78 -1-27,2 2 Leipsic -1-1,87 -^20,6 3 Berlin -f-1,70 -4-45, o Nov. 2 7 Paris -1-3,42 -4-86,3 Nov. 29 Arcetri. 28 Arcetri +2,40 -(-94 >" 3o Arcetri. Lieu (l'observation. Observation-Calcul, f/a cosô'. dS -4-0,04 — 5o,7 —0,53 — 34,7 — 1 , 1 1 — 4^,6 AVasbington. Leipsic Arcetri Clinton Paris IMarseille.. . . Washington. + 0.79 -1-0,24 -4-0,61 -1-0,35 —0,04 -0,54 —0,44 — 56,6 — 60,7 — 5o,i — 53,5 — 52,5 — 5o,5 — 54,0 Oct. 1 1 1 1 1 1 1 2 12 i3 '4 Oct. i4 Paris Washington . Paris Paris Paris Kiel Arcetri Kiel .37 ,58 ,28 ,70 >39 ,20 ,4' ,29 - 45,4 — 4l,2 - 44,6 - 45,1 - 36,4 - 35,3 - 3i,4 - 29,1 Oct. 24 24 25 27 Kitl... . Paris. . . Paris. . . O'Gyalla — o, I I — o,o5 -t-0,02 -t-i ,00 io>9 1,0 3,2 6,7 Nov. 3 4 4 4 Paris Leipsic. . . Dussekiorf. Paris + •,34 +■1,11 4-2,05 -l-i ,oa ~4- 45,2 -f- 26,5 -4- 36,9 + 48,9 -4-2, o5 -4- g4,5 -107,5 {920) » Au moyen des observations faites jusqu'au 4 novembre, nous avons formé cinq lieux normaux. Dans le cours de nos calculs, nous avons pu ajouter un sixième lieu, grâce à l'obligeance de MM. Tempel et Bigourdan. Les positions normales sont rapportées à l'équinoxe 1880,0. Temps moyen de Berlin. iR. (Q, I. Septembre 3o,25 216.46.59,7 -t-29.28.47,4 II. Octobre 3,o 229. 33. 3 1,0 -+-27.43.38,2 III. 11,0 253. 7.45,4 4-20.35.36,4 IV. 23,5 268.54.56,6 -f-i3. 11.11,3 V. Novembre 3,5 275.57.22,0 -1- 9. 44-55, 6 VI. -^9,0 285. 47-50, 6 -1-6,23.22,4 » En variant les distances à la Terre du premier et du cinquième lieu de manière à satisfaire le mieux possible aux quatre autres lieux normaux, nous avons obtenu les éléments elliptiques suivants : T Septembre 6,923o3, temps moyen de Berlin. Çl /Î5''i2' l",2 j ■n 8» i' 7",i 1880,0 i i4i°53'37",5 ] logy 9,549263 i°s^ 9^998697 » Les positions déduites de ces éléments donnent comme résidus de la comparaison avec les lieux normaux les valeurs suivantes : Observation-Calcul . dv. coiS. dS. Octobre 3,q + 7",4 -f-o",3 11,0 —3,2 —3,6 23,5 -4,8 —5,3 iVovembre 29,0 —2,9 — 3,i » Ces éléments donnent à la comète une durée de révolution de 1280 années environ; cette durée est bien incertaine. Il est néanmoins peu probable qu'une révolution de 62 -^ ans soit possible. Nous nous propo- sons de rechercber procbainement les erreurs que laisserait subsister cette hypothèse de 62 1 ans, et, dans le cas de son impossibilité, nous essayerons de déterminer les limites possibles de la révolution. ( 92' ) 11 Comète Su'iji. — Les éléments de la comète Swift, déduits des premières observations, ressemblent tant à ceux de la comète III i86g, qu'on a tout Heu de conclure à leur identité. Mais la comète a-t-elle accompli dans cet intervalle une ou plusieurs révolutions? Dans le but de résoudre cette ques- tion, nous avons entrepris des calculs pour les deux bypothèses de révo- lution : 5^ ans et ii ans. En comparant les observations publiées avec une éphéméride, nous avons été conduits à exclure les observations d'oc- tobre 25 et 28 Boston, et nos calculs sont basés sur les observations octobre 3i Odessa, novembre 9 Dun-Echt, Paris et Strasbourg, et novembre 27 Paris. » Les éléments ci-dessous montrent que l'bypotbèse de 5 \ ans est de beaucoup plus probable que celle de 1 1 ans. Pour cette dernière hypo- tbèse, nous donnons deux systèmes d'éléments avec les écarts des lieux moyens.. De l'examen de ces écarts il ressort qu'en voulant faire dispa- raître l'erreur en longitude, on augmenterait l'erreur en latitude; c'est pourquoi nous n'avons pas poussé plus loin l'approximation. Hypothèse 5 i ans. Hj pothèsc 1 1 ans. T = 1880 octobre 3i ,5 ï = 1880 octobre 3i ,5. M = 358° 38' 42", 5 M = 359''i9'45",9 M = Z5çf i^' iQ' o r = 43° 4'32",9 1 iz = 4?.°a9'i8",6 77 = 42°33' y.",7. Q=296°5r32",, I '^ '''° ^ = 296" 38' 38", 8 ^ = 296<'28' i3",4 i = 5''23'32", I / = 6° 9' 23", 3 / = 6° 9'4i",3 o = 41° 3'25",o ^ = 5i"2"i'57",4 ^ = 5i''2i'24",o log« := 0,492684 loga =: 0,693420 logn = 0,693204 rA"cosp„ = — 4", 7 5),"cosp„ = -t-i72",7 ^X"cos!3„ = +92",4 ^p„ = +32",5 ^,8,=+ 74", 4 ^3" =+79", 2 i> L'erreur en latitude, quoique sensiblement diminuée dans l'hypo- thèse d'une révolution de 5^ ans, est encore toujours assez grande et du même signe que dans la seconde hypothèse, et semble indiquer la possi- bilité d'iuîe révolution de 3| ans. Mais cet écart peut aussi bien être dû à des erreurs d'observation. » Nous nous proposons de continuer nos recherches, lorsque nous aurons plus d'observations à notre disposition, et d'examiner si les obser- vations de 1869 peuvent contribuer à la détermination de la durée de la révolution. » C. U., 1880, 2« Semestre (T. XCI, N'- 2Ô). 122 ( 922 ) GÉODÉSIE. — Sur la méthode employée par cC Aubimson^ en 1810, pour la mesure des bases géodésiques. Lettre de M. Lacssedat à M. le Secrétaire perpétuel. Il Paris, le 4 décembre 1880. » J'ai l'honneur de vous adresser un renseignement qui me semble pré- senter quelque intérêt au point de vue de l'histoire de la Géodésie. Vous jugerez s'il est, en eflet, digne d'être communiqué à l'Académie, qui n'a jamais cessé de prêter son attention aux progrès d'une science éminem- ment française, et dont les promoteurs lui ont appartenu pour la plupart. » Il s'agit de la manière de mesurer les bases. » On sait que, jusque dans ces derniers temps, les appareils destinés à la mesure des bases se composaient d'un certain nombre de règles placées bout à bout, sur l'alignement de la base, et formant ce que les géodésiens appelaient une portée. La première règle de cette portée était ensuite placée à la suite de la dernière, et les différentes règles venaient prendre succes- sivement leur place l'une après l'autre pour former une nouvelle portée. Les inconvénients de cette méthode sont nombreux : ainsi, les règles ne pouvaient pas être placées exactement au contact l'une de l'autre, et il fal- lait mesurer le petit intervalle qui les séparait; les règles, généralement au nombre de quatre, n'avaient pas rigoureusement la même longuenr, et leur étalonnage prenait un temps considérable. L'idée d'employer une seule règle, transportée successivement entre des repères placés sur l'alignement de la base, a donc été adoptée comme procurant une grande simplification, en même temps qu'une garantie de précision. La longueur de cette règle n'était plus comptée entre ses extrémités elles-mêmes, mais entre deux traits voisins de ces extrémités, et faciles à observer. » On attribue généralement cette idée heureuseau major piémontaisPorro, qui était établi à Paris en 1848 ou 1849, et qui la fit connaître en effet vers celte époque. 3'ai assisté aux explications qu'il donna alors aux officiers du Dépôt de la Guerre, explications à la suite desquelles M. le lieutenant- colonel Hossard fit exécuter, en i854, la règle qui a servi, en 1866 et en 1867, à M. le lieutenant-colonel Perrier (alors capitaine), pour la mesure des bases de Bone et d'Oran. » J'avais également été témoin de la belle opération faite par les officiers espagnols, en i858, pour mesurer la base centrale de Madridejos, destinée à servir de premier côté à la triangulation de la péninsule. Or cette opéra- tion, dont j'ai eu l'honneur de rendre compte à l'Académie, avait été effec- tuée avec une seule règle bimétallique, construite par notre grand artiste (9^3) Briinner, et nous étions tons convaincus qu'elle était la première qui eût été entreprise dans le nouveau système dû an major Porro. » Je crois donc que toutes les personnes qui ont en ou qui auront l'oc- casion de mesurer des bases me sauront gré de leur indiquer le passage sui- vant d'un Mémoire de M. d'Aubuisson, ingénieur des Mines, lu à la Classe des Sciences mathématiques et physiques de l'Institut le 26 mars et le 9 avril 1810, et sur lequel MI\I. Laplace, Biot et Arago avaient fait un Rapport le 22 mai de la même année. Elles reconnaîtront sans doute que la nouvelle méthode, recommandée désormaisexclusivement,si jene me trompe, parla Commission géodésiqueinternationale,aétépratiquée,il y a plus de soixante- dix ans, avec beaucoup d'habileté, par notre compatriote d'Aubuisson. » Il s'agissait de mesurer, dans la plaine du Piémont, au nord de Tu- rin, une base destinée à appuyer des opérations trigonométriques ayant pour objet la détermination de la hauteur du sommet du mont Gregorio, à l'entrée de la vallée d'Aoste. Voici le passage en question : Nous mîmes à ce travail tout le soin et toute l'exactitude dont nous étions susceptibles, et, quoique nous n'eussions que i34 distances ou 670™ à mesurer, et que les piquets eussent été préparéset alignés d'avance, cette seule opération nous occupa quatre jours ('). » {') Mémoire sur la mesure des hauteurs à l'aide du baromètre, par M. d'Aubuisson, ingénieur au corps impérial des Mines,Mnséré dans le Journal de Physique, cahiers de juin 1810, p. 43. et^illet, p. 5). ( 9^4 PHYSIQUE. — Sur le calcul des hauteurs au moyen des observations baromélriques. Noie de M. A. Axgot. « J'ai indiqué récemment (' ) un nouveau moyen de calculer les hauteurs au moyen des observations barométriques; je demande à l'Académie la permission de revenir sur ce sujet et de citer quelques nombres qui mon- treront le degré de précision que l'on peut attendre d'observations de ce genre. » Pendant longtemps, ou a vérifié toutes les formules barométriques au moyen des observations du grand Saint- Bernard. C'était en effet la seule station élevée où l'on fit des observations régulières, que l'on pouvait, de plus, comparer aisément à celles de l'observatoire de Genève. Toutefois, le choix de ces deux stations est loin d'être irréprochable. » Le couvent du grand Saint-Bernard e^t situé dans un col dominé de tous côlés et formant un long couloir qui est dirigé du nord-est au sud- ouest. Quel que soit le sens de la circulation générale de l'atmosphère, le vent n'y souffle jamais que de l'une ou l'autre de ces deux directions. C'est ce qui ressort, du reste, de l'examen des observations. Il est donc impossible de considérer l'air comme étant, au grand Saint-Bernard, dans des conditions normales et comparables avec celles de Genève. » D'autre part, les deux stations sont à plus de So""" de distance et sépa- rées par un massif montagneux énorme, la double chaîne du Buet et du mont Blanc. I.a pression barométrique réduite au niveau de la mer ne peut donc vraisemblablement être considérée comme étant la même en ces deux stations, de sorte qu'une formule même absolument exacte donne- rait forcément un résultat différent de l'altitude vraie. » Enfin la région qui comprend Genève et le grand Saint-Bernard est à peu près en dehors des grands mouvements atmosphériques qui se font sentir en Europe. La plupart des bourrasques passent, en effet, bien au nord ou au sud de la Suisse, et, quand par hasard une d'elles aborde ce pays, elle n'y parvient que très affaiblie. Les hauteurs déterminées par le baromètre à différentes époques ne doivent donc présenter que des écarts relativement faibles, et l'on serait conduit par là à attribuer à la formule une précision que l'on ne retrouverait plus dans des conditions ordi- naires. (') Comptes rendus, séance du 12 novembre 1880, p. 85i. ( 9^5 ) » Pour ces raisons, je n'insisterai pas ici sur les résultats qu'ont donnés mes Tables appliquées aux observations de Genève et du Saint-Bernard. Je me bornerai à signaler que la moyenne des cinq dernières années a donné une différence de niveau calculée de 2066"", 2, la différence vraie étant de 2070"". Dans les mêmes conditions, les Tables de M. Plantamour, qui comptent parmi les meilleures que l'on ait proposées jusqu'à ce jour, mais qui obligent à des calculs assez longs, ont donné 2067"", 7. De plus, l'écart d'une détermination isolée à la moyenne générale est environ trois fois plus grand avec ces dernières Tables qu'avec celles dont j'ai indiqué le principe. » Nous possédons maintenant en France des stations qui sont dans des conditions beaucoup plus favorables pour l'étude des formules baromé- triques : telles sont les deuxstations du Puy-de-Dôme, plaineet sommet, qui sont seulement à 9""" eu ligne droite, et présentent une différence de niveau de lo^g"^. Le pic du Midi, dont la hauteur est bien plus grande, aurait été préférable encore; mais il n'existe pas jusqu'ici à la base de sta- tion dont les observations puissent être associées à celles du sommet. » J'ai donc calculé au moyen de mes Tables la différence de hauteur des deux stations du Puy-de-Dôme, au moyen des observations qui y ont été faites six fois par jour, sans lacunes, en 1878 et 1879. Le Tableau sui- vant donne, pour chaque mois, la différence entre la hauteur calculée et la hauteur vraie : Différence : hauteur calculée, hauteur vraie, 1878. 187U. 1878. 1879- mm ... ™ Janvier.... -4-i4,6 +0,7 Février.... -)- 8,0 ~^ 1 il Mars + 6,6 +3,5 Avril — '2,0 +1,9 Mai — 0,6 — 4'^ Juin +4i4 — ^'3 » La moyenne générale des années 1878 et 1879 donnerait seulement une différence de + 2™,o; dans les mêmes conditions, la différence serait de + 5™, 8, si l'on faisait usage des Tables de M. Plantamour, » La différence de 2" que l'on trouve entre le calcul et la réalité, quoique bien faible, ne doit même pas être attribuée en entieraux Tables employées. En effet, les thermomètres ne sont pas exposés aux deux stations dans des conditions identiques : la nécessité de protéger les instruments contre le Juillet + i»7 - - 7,5 Août — 1,0 - 8,5 Septembre.. + 8,4 + 6,0 Octobre. . . . — 0,5 + 10,3 Novembre. . — : 11,3 + 12,0 Décembre . . — 8,7 + 24,5 ( 9^6) givre et le vent a conduit à abriter les thermomètres du sommet beaucoup plus qu'ils ne le sont à la station inférieure. Or, pour 1080", une erreur de température de ■+■ o",! correspond à une variation d'altitude de 4- o™, 4 ; il suffirait donc d'admettre que la température fût trop élevée au sommet de o', 2 ou 0°, 3 pour réduire à moins de i" l'erreur de l'altitude calculée. » Nous avons dit, dans une Communication précédente, qu'un des prin- cipaux avantages des Tables nouvelles était de permettre d'évaluer a priori le sens de l'écart qui doit exister entre la hauteur calculée et la hauteur vraie. On peut le constater sur le Tableau précédent. » Prenons par exemple la plus grande différence, + 24'°, 5 en décembre 1879. On se souvient que, pendant ce mois, il y a eu inversion complète de température entre le sommet et la base du Puy-de-Dôme, la différence moyenne de température étant de 3°,i en faveur du sommet. Taudis que la montagne se trouvait dans des conditions qui n'offraient rien de particu- lier, à Clermont-Ferrand, au contraire, la température se tenait bien au- dessous et la pression bien au-dessus de leur valeur ordinaire pour la saison. )) Il y avait donc entre les deux stations une quantité d'air beaucoup plus grande qu'en temps normal, ce qui doit conduire à une hauteur calculée trop forte, résultat conforme à celui que nous avons signalé. » En analysant de même les autres cas où la hauteur calculée s'écarte notablement de la hauteur vraie, on vérifierait que ces écarts s'expliquent aisément et auraient pu être prévus d'après les conditions générales de l'atmosphère. » Enfin, la variation diurne moyenne de la hauteur est exprimée parles nombres suivants : Minuit. 3'' m. h'' m. t)" i"- jMidi. 3'' s. 6° s. gi- s. -+-3™, 7 +4™, 5 -t-S"",! — o™,6 —2"', 7 — 5">,5 —S"-, 5 -f-o™, 9. » A l'opposé de ce que donnent les autres formules barométriques, on trouve donc ici un maximum de nuit et un minimum de jour. Comme nous l'avons vu, c'est précisément dans ce sens que doit a priori s'effectuer la varialion diurne. )t ( 9^7 ) PHYSIQUE DU GLOBE. — Siiv la dislribiidon des températures clans les couches inférieures de l'atmosphère. Note de M. Ch. André. « Pour étudier en détail le phénomène de l'interversion des températures avec la iiauteur, j'ai installé, à la fin de l'été dernier, à mi-côte du mame- lon qui forme le mont Verdun et à l'altitude de 46o" environ, deux sta- tions thermomélriqnes, l'une au versant nord, l'autre au versant sud. Notre réseau thermométrique est donc le suivant: Parc, 170"; Saint-Genis, 285"; Verdun, versant nord et versant sud, 4(>o'"; Verdun, sommet, G25". » Les cas d'interversion sont, en effet, très fréquents, et leur étude com- plète exige encore du temps. J'en détache quelques faits curieux. » Il y a eu, dans nos régions, interversion de la température dans les nuits du 23 au 24 novembre, du 24 au 25 et du 25 au 26, ainsi que dans la journée intermédiaire du 24, comme le montrent les nombres suivants : Miiiima. iMasima. Parc. S<-Genis. Verdun. Parc. S'-Genis. Verdun. 000 O o u a3 au 24 nov.... +0,9 +1,6 +2,6 i^nov.... +9,6 -1-10,6 -l-ii,4 24 au 25 » .... 4-o,5 -t-5,o -t-6,4 25 » .... H-i6,5 4-i4,7 +12,6 25 au 26 .. .„. -t-0,4 +6,8 -1-6,0 26 . .... -Hi4>i +'4)i ^-l2,o » Mais, pour les mêmes nuits, les minima des stations à mi-côte sont : ... ., Sommet Ml côte. , , „„ de Ver?, nord. Vers. sud. Verdun. a n o 23 au 24 novembre -1-3,7 -+-3,8 -1-2.6 ?.4 au 25 » +7,5 -+-6,4 -t-6,4 25 au 26 » -t-6,8 4-7,4 +6,0 1) Ainsi, dans chacune de ces nuits, et surtout dans celles du 23 au 24 et du 25 au 26, la température, après avoir crû progressivement depuis le Parc jusqu'à mi-côte du Verdun, commence alors à décroître et à reprendre la marche dite normale avec la hauteur. En effet, pour les mêmes nuits, est minima au Puy-de-Dome et à Briançon sont : Puy-de-Dôme Briançon (.467m). (.i9«"). 0 23 au 24 novembre — 2,0 — 2,3 24 au 25 » -1-2,0 — i5,o 25 au 26 » -f-3,0 — I j,o {9=8 ) » Un courant d'air chaud, d'une épaisseur d'environ aSo", se trouvait donc, dans les nuits en question, intercalé à très peu de distance du sol entre deux couches d'air plus froides. » Ce n'est pas d'ailleurs la seule fois que nous ayons observé cet arrêt dans l'interversion des températures à petite distance du sol. Mînima de la nuit. lo au II novembie 29 au 3o » S'-Genis. Mont Verdun. irc. Vers, nord Vers. sud. Sommet 0 0,4 + 1,6 0 H-I ,6 0 + 1,5 0 2,5 +3,4 -1-2,0 -f-7. ,0 + 2,0 » J'ajoute que parfois la distribution des températures est toute différente. Mont Verdun. Mlnîma . . de la nuit. Parc. S'-Genis. Vers. nord. Vers. sud. Sommet. Briançon. O O U 0 II 0 24 au 25 août... +12,8 + 9,8 +i4)i +i3,4 +12,7 +'i,4 10 au II sept... +i3,4 +n,5 +i4)7 +i5,5 +i4i7 -+■ 8,4 25 au 26 » ... + 8,4 + 7,6 +10,1 +10,7 + 9,9 + 8,8 3onov. r-'dcc.... + 1,7 — 1,0 + o,5 + i,5 + 3,3 — 0,2 » Dans ces nuits, la température a donc été en décroissant à partir du Parc jusqu'à Saint-Genis, pour aller ensuite en croissant avec la hauteur jusque vers le sommet du Verdun et recommencer ensuite à décroître. » Il résulte de ces faits que, sur une même verticale (nos trois stations sont assez rapprochées pour qu'on puisse s'exprimer ainsi), la distribution de la température est, jusqu'à une certaine hauteur, absolument indéter- minée, des courants d'air chauds et froids et de peu d'épaisseur se super- posant les uns aux autres dans les régions inférieures de l'atmosphère. » Le mode de superposition de ces courants est d'ailleurs en relation directe a.\ec\a situation qu'occupent, par rapport knos régions, les centres de hautes et basses pressions; il olfre en outre un grand intérêt au point de vue des obser- vations méridiennes rapportées à des mires éloignées, comme celle que nous avons au sommet du mont Verdun. On devra, en effet, trouver des variations considérables dans l'azimut de cette mire, dans tous les cas dont nous avons parlé. )) La comparaison de ces azimuts à ceux de la mire à collimateur placée dans l'intérieur de l'Observatoire nous permettra, je l'espère, de mesurer bientôt ces phénomènes astronomiquement. » ( fP9 ) PUY:^IQUE. — Sur In radiophonie. Noie de M. E. Mercadier, présentée par M. A. Cornu. « J'appelle radiophonie le phénomène découvert récemment par M. G. Bell, et dans lequel une radiation (telle que celle qui constitue un rayon solaire), rendue intermittente suivant une période déterminée, produit, en tombant sur des corps taillés en lames, un son de même période. » En vue d'une application possible de ce phénomène à la télégraphie optique, j'ai dû l'étudier de près, et j'ai obtenu des résultats dont voici les principaux. » I. La radiophonie ne parait pas élre un effet produit par la masse de ta lame réceptrice vibrant transversalement dans son ensemble, comme une plaque vibrante ordinaire. — En effet, une lame quelconque (dans les conditions où se produit le phénomène) : i° reproduit eg-a/emen/ bien tous les sons suc- cessifs, depuis les plus graves possibles jusqu'à des sons aigus qui, dans mes expériences, sont allés jusqu'à 600 à 700 vibrations doubles par seconde, et cela sans solution de continuité; 2° reproduit également bien des accords dans tous les tons possibles, variant si l'on veut d'uije manière continue^ en faisant varier d'une manière continue la vitesse de l'appareil qui produit les intermittences. Cet appareil est, à cet effet, composé d'une roue en verre à la surface de laquelle est collé un disque de papier portant quatre séries d'ouvertures au nombre de 80, 60, 5o, l\o : cela permet, en faisant passer le rayon lumineux dans les trous d'une série et soulevant le support de la roue elle-même, de produire les sons successifs d'un accord parfait, et, en laissant le support de la roue immobile et concentrant à l'aide d'une len- tille cylindrique la lumière sur les quatre séries d'ouvertures à la fois, de produire désaccords parfaits plaqués. » Or aucune plaque rigide vibrante connue n'est susceptible de produire de tels effets. » 3° Les sons produits ne changent d'ailleurs ni de timbre ni de hau- teur avec l'épaisseur et la largeur des lames des récepteurs. Ils ne changent même pas d'intensité d'une manière sensible avec la largeur et même avec l'épaisseur dans les lames transparentes, comme le verre et le mica, entre des limites éloignées qui , pour le verre en particulier, s'étendent de 0™™, 5 à o™,o2 ou o^joS d'épaisseur. Cela m'a permis d'employer des C. R., 1880, 2' Semestre. (T. XCI, K» 230 ^ ^^ ( 93o) lames réceptrices de i'"^, en particulier des lames de tourmaline de cette dimension (*). )) 4° Une plaque fêlée, fendue, de verre, de cuivre, d'aluminium, etc., produit très sensiblement les mêmes effets que lorsqu'elle est intacte. M II. La. nature des molécules du récepteur et leur mode d'agrégation ne paraissent pas exercer sur la nature des sons produits un rôle prédominant. — En effet : i° à épaisseur et à surface égales, les récepteurs, de quelque na- ture qu'ils soient, produisent des sons de même hauteur. » 2" Quand l'épaisseur des lames réceptrices diminue de plus en plus, les différences spécifiques qui existent entre leurs modes de production du phénomène s'atténuent de plus en plus quand on rend identique leur surface exposée aux radiations, par exemple en les recouvrant toutes d'une pellicule de noir de fumée. » 3° L'effet produit par des radiations ordinaires est, toutes choses égales d'ailleurs, à très peu près le même pour des substances trans- paientes aussi différentes que le verre, le mica, le spath d'Islande, le gypse, le quartz parallèle ou perpendiculaire à l'axe. » Il en est de même quand on emploie des radiations polarisées, à l'aide d'un nicol par exemple. M III. Les sons radioplioniques résultent bien de l'action directe des radia- tions sur les récepteurs. — Car : 1° on diminue graduellement l'intensité du phénomène en diminuant la quantité des radiations reçues, à l'aide de dia- phragmes d'ouverture variable. » 2° En polarisant les radiations et en prenant pour lame réceptrice un analyseur mince, tel qu'une lame de tourmaline, les sons produits pré- sentent les variations d'intensité correspondant à celles de la radiation elle-même, quand on fait tourner le polariseur ou l'analyseur. » IV. Le phénomène semble résulter principalement d'une action sur la surjace du récepteur. — Car son intensité dépend beaucoup de la nature de la surface. Toute opération qui diminue le pouvoir réflecteur et augmente le pouvoir absorbant de la surface influe sur le phénomène; les surfaces dépolies, ternes, oxydées, sont les plus convenables. » L'intensité du phénomène est considérablement augmentée quand on recouvre la surface de certaines substances noires en poussière ou non. (') L'intensité des sons est d'ailleurs, pour les lames opaques, d'autant plus grande qu'elles sont plus minces; le clinquant de cuivre, d'aluminium, de platine et surtout de zinc, de ^7 de millimètre par exemple, donne d'excellents résultats. ( 93t ) telles que le bitume de Judée, le noir de platine et surtout le noir de fumée; mais cet effet ne se fait particulièrement sentir que lorsque les lames recou- vertes sont très minces : ainsi, sous une épaisseur d'environ -^ k ~ c\e millimètre, on obtient de remarquables effets. » J'ai construit, en conséquence, des récepteurs radiophoniques très sensibles à l'aide de plaques de zinc, de verre, de mica, très minces et enfumées. )) L'emploi de ces récepteurs sensibles m'a permis d'arriver au résultat suivant : » V. Les effets radiophoniques sont relativement très intenses, — Je puis en effet, actuellement, les obtenir non seulement avec les radiations du Soleil et d'une lampe électrique, mais avec la lumière oxyhydrique, la flamme d'un bec de gaz ordinaire, et, par suite, avec les radiations des sources intermédiaires, telles que lampes à pétrole, spirale de platine rougie par un bec Bunsen, etc. » VI. Les effets radiophoniques paraissent être produits principalement par les radiations de grande longueur d'onde, dites calorifiques. — Pour le démon- trer, sans m'arrêter pour le moment à l'emploi de cuves remplies de liquides absorbants, tels que l'alun, l'iode dissous dans le sulfure de car- bone, etc., dont l'effet ne saurait être bien net, j'ai essayé d'explorer avec un récepteur sensible le spectre étalé des radiations agissantes. J'y suis parvenu avec la lumière électrique de 5o bunsens et en employant des lentilles et un prisme en verre ordinaires ; j'ai reconnu que le maximum d'effet est produit par les radiations rouges et infra-rouges invisibles; à partir du jaune jusqu'au violet et au delà, je n'ai pas obtenu d'effet sen- sible dans les conditions où j'ai opéré. L'expérience a été réalisée, à plu- sieurs reprises, avec des récepteurs en verre enfumé, en platine platiné et en zinc à surface nue. » Je crois devoir signaler les faits précédents, qui m'ont paru certains. Il me reste encore bien des points à signaler et à éclaircir : ce ^era l'objet d'une prochnine Communication. » CHIMIE. — Sur l'existence de combinaisons perboriques. Note de M. A. Etard, présentée par M. Cahours. « Dans une précédente Communication, m'appuyant uniquement sur l'ensemble des connaissances classiques relatives au bore, ainsi que sur ( 932 ) les Mémoires plus récents publiés par Hampe, puis par Conncler sur ce corps, et par Nilsoii sur le glucinium, j'émettais celte opinion que le bore, déjà exclu 'de la série du carbone, ne pouvait se placer en tête de celle de l'aluminium, auquel il ne ressemble en rien. Appliquant la méthode de classification naturelle de M. Dumas, ou méthode de la plus grande somme des analogies, selon l'expression de M. Schûlzenberger, j'arrivais à placer le bore en télé de la série du vanadium, qui présente des propriétés inter- médiaires entre celles du carbone et du phosphore. En effet, malgré un écart considérable entre les poids atomiques du bore (ii) et du vana- dium (5i), ces deux éléments présentent un grand nombre de propriétés analogues. Cette manière de voir m'ayant conduit à rechercher des com- binaisons boriques plus oxygénées que Bo^'O', voici les résultats que j'ai obtenus : » L'acide borique n'est pas modifié parles oxydants ordinaires; mais, en employant tui artifice analogue à celui qui sert à transformer l'acide sul- fureux en sulfate de plomb au moyen de PbO",on arrive à se procurer un composé plus riche en oxygène que l'acide borique; au moyen du bioxyde de baryum, par exemple, on obtient un sel renfermant Bo^O'BaH* -t- H-0, soit Bo'O' BaO + 3H-0, et que j'appellerai perborale de baryum. Pour préparer ce sel, je suis parti du bioxyde de baryum pur et cristallisé BaO^, loIl-O de INI. Berthelot. En versant un excès d'une solution saturée d'acide borique sur cet oxyde bien lavé, on le voit immédiatement foi- sonner et devenir amorphe. Ce nouveau précipité, lavé avec soin et séché sur l'acide sulfurique, possède la composition indiquée. » Le perborate de barj^im est blanc, amorphe, insoluble; il perd 6,3 pour loo d'eau à ioo°, soit i™"'. Au rouge sombre, il se convertit en borate de baryte Bo^'O'BaO, en perdant 2/1,2 pour 100 d'eau et d'oxygène. Traité par les acides étendus, il dégage de l'oxygène, avec une légère efferves- cence, à la manière d'un carbonate. Avec l'acide chlorhydrique concentré à 4o°-5o°, il y a dégagement de chlore. L'acide fluorhydrique le trans- forme en BaFl- (47)i de baryum pour 100) et BoFP. Ce sel absorbe très rapidement l'humidité de l'air, sans tomber cependant en déliqnium; il ne cède à l'eau aucun de ses éléments. » Le perborate de baryum peut être considéré comme dérivant de Bo^O\ oxyde correspondant à Va°0\ Le sel barytique que je viens de décrire fait la double décomposition avec le chlorure cuivrique; il se forme BaCl" et un précipité ocreux perdant rapidement de l'oxygène. » Voulant obtenir un autre sel perborique se rapprochant par sa for- ( 933 ) mule des dérivés phosphoriqties et désireux en même temps d'agir sur un métal qui ne soit pas capable, comme le baryum, de former un peroxyde, j'ai essayé de préparer le perborate ammoniaco-magnésien. » Un mélange équimoléculaire de SO'Mg, AzH'CI et AzH' étant addi- tionné d'eau oxygénée ne donne aucun précipité: il ne se forme donc pas de combinaison de l'eau oxygénée, telle que MgO-. Les solutions d'acide borique ne produisent pas non plus de trouble dans ce mélange; mais les solutions boriques additionnées d'eau oxygénée le précipitent abon- damment; elles fonctionnent comme acide pcrborique. Le précipité ainsi formé remonte bientôt à la surf.ice du liquide, porté par des bulles d'oxy- gène qui se dégagent, et il ne reste finalement qu'ini peu d'hydrate ma- gnésien. Cette décomposition, qui ne s'arrête qu'au voisinage de o°, ne m'a pas permis, quant à présent, d'analyser le préci|nté boricomagnésien, dont la formule devra probablement se représenter par Bo-0*MgO(AzH^OH), correspondant à celle du sel précédent. » Cette expérience montre nettement que l'acide borique en présence de l'eau oxygénée agit comme un acide différent, bien que peu stable : l'acide perboriqne. » Ces expériences positives ne sont que le résultat secondaire de la classification du bore, basée sur l'ensemble de ses autres propriétés con- nues. » CHIMIE. — Sii)- les cobaltamines. Note de M. Porcmbaru, présentée par M. Friedel. « J'ai préparé un pyrophospliate de purpuréocobaltamine en dissolvant à chaud aS^'' de chloriu'e purpuréocobaltique Co^(AzH')"'Cl* dans i'" d'eau contenant So^' de sel ammoniac et 500*^*^ d'ammoniaque, et en ajoutant à la liqueur un excès de pyrophosphate de soude. Il se sépare, après refroidissement et repos, de volumineux prismes rouge rubis apparte- nant au système orthorhombique. Les cristaux sont modifiés sur les arêtes latérales par une face g' qui les fait passer au prisme hexagonal. Les six aréles de la base sont modifiées ensemble, et le cristal prend l'aspect d'un prisme hexagonal terminé à une extrémité par une pyramide et à l'autre par une base de même section. L'angle du prisme est un angle limite très voisin de 120°, et, si ce n'étaient les caractères optiques, on serait ( 934 ) tenté de rapporter le cristal au système hexagonal. J'ai pu déterminer les angles suivants : 0 ; mm 1 1 9 , 3o OT,^' ' I 20 . I 5 e- g^ i52. 6 b- ni , l52,35 " Ce sel est très instable Les cristaux se ternissent à l'air, et, sous l'in- fluence d'une température peu élevée, se décomposent en donnant de l'ammoniaque, ce qui ne permet pas de doser directement l'eau de cris- tallisation. J'ai trouvé par l'analyse : Co I o , ij AzH= i5,3 Ph^O' 25,11 H'O et oxygène 4S'9 » I,e cobalt (Co = 5g), l'ammoniaque (AzlP = 17) et l'acide phospho- rique (Ph^O'= 14^) sont donc dans les rapports i:5:i. Ces nombres conduisent, pour un pyrophosphate, à la formule Pli=0' [Co(AzH')']^+ iSH^O. » Le groupement Co(AzH')^" fonctionne comme létravalent et rem- place H'' dans l'acide pyrophosphorique Ph-O^H*. » Chauffé avec de l'eau à une température inférieure à 100°, ce corps se dédouble en un produit soluble qui cristallise en plaques hexagonales rouge rubis et en un sel très peu soluble, de couleur blanc rosé et cris- tallisant eu aiguilles microscopiques. Le premier donne à l'analyse : Co 10,1 A7.H= i4,52 Pli=0> 24,32 ce qui conduit au même résultat que pour le corps précédent. Ce sel semble être un isomère du premier et s'en distingue par l'apparence des cristaux (plaques au lieu de prismes) et en ce qu'il ne se dédouble plus sous l'influence de l'eau chaude. Le second sel, peu coloré et peu soluble, donne à l'analyse les nombres suivants : Co 18,2 AzH^ 0.6,1 Ph'O' 33,6 H'O 22,1 ( 935 ) » Ces nombres conduisent à la formule (Ph20')=[Co(AzH')»]^ + 8HHJ. » Les rapports entre le cobalt, l'ammoniaque et l'acide phospliorique sont 1 : 5 : 0,7. » Ces résultats s'expliquent naturellement si l'on admet que le groupe [Co(AzH')*], que nous représenterons par Ko, est tétravalent. Alors, comme pour les groupes de carbone condensé, Ko- est hexavalent et Ko' octovalent. a Le sel rosé est décomposé, par l'ébullition prolongée au bain-marie, en sesquioxyde de cobalt et en un autre sel rouge. » On obtient facilement le chlorure purpuréocobaltique en dissolvant dans l'eau parties égales de chlorure de cobalt, de chlorhydrate d'ammo- niaque et un excès d'ammoniaque. On salure la liqueur d'oxygène en fai- sant passer un courant d'air ou d'oxygène. Le liquide brun, ainsi saturé, contient une proportion d'oxygène plus que suffisante pour la transforma-, lion complète du chlorure de cobalt en cobaltamine. En effet, exposé à la lumière, il se transforme en quelques heures en une solution de ce sel, dont la formation est accompMgnée d'un dégagement d'oxygène. On pré- cipite le purpuréo en neutralisant la liqueur chaude par l'acide chlorhy- drique (*). » ANATOMIE ANIMALE. — Recherches sur l'anatomie comparée du système ner- veux dans les divers ordres de la classe des Insectes. Note de M. Ed.Brandt, présentée par M. E. Blanchard. « En 1879, j'ai eu l'honneur d'entretenir l'Académie de mes études sur le système nerveux des Insectes (-). La présente Note contient les princi- paux résultats de mes recherches comparatives sur le système nerveux dans les divers ordres de la classe des Insectes. » Le système nerveux des Coléoptères a été étudié chez un grand nombre de représentants de diverses familles par M. Em. Blanchard ('). Ce savant (') Ce liavail a été fait au laboratoire de M. Schiitzenberger, au Collège de France. (') Comptes rendus, t. LXXXIX, p. ^■]5-^-j']. {') Annales des Sciences naturelles, 3"= série, Zoologie, t. V, 1846. ( 936 ) est le seul qui l'ait étudié dans son ensemble et ses recherches approfondies ont enrichi la Science des faits les plus importants, aujourd'hui bien connus dans le monde scientifique. Mes recherches sur le système nerveux des Coléoplères ont été effectuées sur deux cent trente-cinq espèces à l'état parfait et sur trente-six espèces à l'état de larves. Voici les conclusions : 1° Quelques Coléoptères [Rlnzotrogus solstilialis) ont le ganglion sous-œso- phagien confondu avec le ganglion ihoracique. Les ganglions cérébroïdes ont toujours des circonvolutions. 2° Il y a de un à trois ganglions ihora- ciques et, s'il y en a deux ou trois, c'est seulement le dernier qui est toii- joiu-s composé. 3° Le nombre des ganglions abdominaux est très variable, de un à htiil; quelquefois il n'y a pas de g.inglions abdominaux séparés, ils se confondent avec la partie thoracique (Curculionides, Lamellicornes). Quelquefois les mâles de la même espèce ont plus de ganglions séparés que les femelles (chez le Diclyoplerus sancjuineus, le mâle en présente huit, la femelle sept). » Les principaux vésn\{A\s suv \q s)'slème nerveux des Hyménoplères ont été publiés en 1875 ('). « Le système netveux des Lépidopicrcs était très peu étudié {-). Je l'ai examiné sur cent dix-huit espèces adultes et sur quarante-deux espèces à l'état de chenilles. i°Tous les Lépidoptères ont deux ganglions céjihaliques ; le ganglion sus-œsophagien est pourvu de circonvolutions. 2° Dans la plu- part des cas il y a deux masses ganglionnaires thoraciqiies distinctes (iî/io/ja- locera^ Crepusculariael la plupart des autres groupes); la première est simple, tandis que la seconde est composée. Quelques-uns ont trois ganglions thoraciques, tantôt très près l'un del'aulre {Cossus ligniperda^Pygœrabuce' }ihala), tantôt éloignés (Z}'(yfE»o^ Saia, Ilepialus); une forme intermédiaire se présente (0/r(jf(n^ Nolodonta, etc.) qui possède deux ganglions thoraciques, le dernier ayant une échancrure bien prononcée. 3° Toujours il y a quatre ganglions abdominaux; YHepialus humuli seule en présente cinq. » Le système nei-veux des Diptères a été étudié dans plusieurs familles par M. L. Dufour ('), mais dans la plupart des cas les descriptions sont inexactes. Mes recherches sur le système nerveux des Diptères ont été effec- tuées sur deux cent soixante-quinze espèces adultes et vingt-neuf espèces de (') Comptes rendus, t. LXXXIII, p.6i2-6i4; 1875. (') M. L. Dufour est le seul savant qui ail fait des recherches sur les représentants de diverses familles {Comptes rendus, t. XXXIV). (') L. Dufour, Recherches anatoiniqucs et physiologiques sur les Diptères. (937) larves ('). i° Les Diptères ont toujours deux ganglions céphaliqnes, bien séparés l'un de l'autre par de courtes commissures, et le ganglion sus-œso- phagien a toujours des circonvolutions, a" Il y a tantôt un seul ganglion thoracique [Mmcidœ, Conopsidœ ,Syrphid(e , Slraliomjdœ)^ tantôtdeux(T'/ier(î- vidœ, Dolichopodidœ , Xylopliacjidœ , Bibioiddœ); quelques-uns ont trois ganglions thoraciques [Fungicolœ, Calicifonnia, Pulicida). S'il y a deux ganglions thoraciques, alors tous les deux sont des ganglions composés ; s'il y en a trois, alors c'est le dernier seul qui est composé. 3° Le nombre des ganglions abdominaux varie de i à 8 et les Muscides calyptrés n'ont pas du tout de ganglions abdominaux séparés, ceux-là étant confondus avec la partie nerveuse centrale du thorax. Quelquefois le nombredesgnnglionsab- dominaux varie dans la même espèce selon les sexes : d'après Landois, le Pulexcanism. en a 8 et 7; d'après mes recherches, c'est le même cas chez le P. felis et le P. irritons; j'ai trouvé encore que chez le Leptis m. le dernier ganglion a une échancrure, tandis que chez la femelle il est compacte. 4° Les Diptères ont un ganglion frontal et deux paires de petits ganglions pharyngiens, mais ils n'ont pas la partie abdominale du système sympa- thique distincte. » Le système nerveux des Hémiptères est très peu étudié et les études com- paratives font défaut. Mes recherches sur le système nerveux des Hémi- ptères s'étendent à soixante-dix espèces. 1° Quelques Hémiptères n'ont pas de ganglion sous-œsophagien séparé, ce dernier étant confondu avec la partie médullaire du thorax. 2° Chez quelques-uns (Pseudoplinnus) il est séparé et placé, non pas dans la tète, mais dans le thorax. Les circonvolu- tions des lobes cérébroïdes n'y manquent jamais. 3° Chez quelques Hémi- ptères, qui ont deux ganglions du thorax, lepremierrésulte d'unefusion du premier ganglion thoracique avec le ganglion sous-œsophagien. 4° Le nombre des ganglions thoraciques varie d'un à trois; ainsi Hydrometra, Àcan- lliia, Nepaeii ont un ; deux se trouvent chez les Penialoma^ Lygœus, etc. ; il y a trois ganglions thoraciques chez le Pediculus; mais, n'ayant pas de com- missures, ils setouchent. Le Notonecta présente une forme intermédiaire ayant seulement un seul vrai ganglion thoracique, qui possède une éihan- crure très accentuée. 5" Les Hémiptères n'ont jamais de ganglions abdo- minaux séparés, ceux-là étant confondus avec la partie thoracique du système nerveux. » (') Les princip.iiix résultats de mes recherclies sur le sj'stème nerveux des Diptères ont été lus dans la séance d'octobre 1877 à la Société cntomologique russe. C. R., 1K80, 2' Semestre. (T. XCI, T\' 23.) 124 (938) ZOOLOGIE. — Sur une nouvelle forme de Ver vésiculaire, à bourgeonnement exogène. Note de M. A. Viixot, présentée par M. E. Blanchard, « La curieuse larve de Téniadé que je me propose de faire connaître aujourd'hui sous le nom d'Vrocjslis prollfer est, comme les Staphylocystes, parasite du Glomeris limbatus, Ujais elle présente cette particularité de vivre chez le même hôte à des degrés divers de développement : à l'état vésicu- laire proprement dit, libre dans la cavité viscérale, et à l'état de scolex, enliystée dans le corps adipeux. » Wrocyslis prollfer, à l'état vésiculaire proprement dit, nous offre à considérer trois parties bien distinctes : une tête, un corps et une vésicule caudale. Ces trois parties, qui sont en parfaite continuité de tissus, s'inva- ginent les unes dans les autres, la tête dans le corps et le corps dans la vésicule caudale. » La tête est ovale, plus ou moins renflée latéralement, tronquée en avant et rétrécie en arrière. Elle porte quatre ventouses et un roslellum fort long. Ce dernier mérite d'être décrit en détail. 11 est invaginé dans la tète par son extrémité postérieure et sur lui-même par son extrémité anté- rieure. Il en résulte que la tête du Ver se termine par une sorte d'enton- noir d'invagination ayant tout à fait l'aspect d'une ventouse frontale. La paroi interne de cet infundibulum présente de nombreux plis transversaux formés par le resserrement des fibres élastiques qui la constituent, et est armée d'une couronne de crochets si petits, qu'il est impossible de les compter. Ces derniers sont serrés les uns contre les autres, et il faut, pour les distinguer, employer un grossissement de 600 à 900 fois; avec des gros- sissements inférieurs, on ne voit qu'un anneau chitineux, d'un jaune bril- lant. » Le corps {receptaculum capitis) est rehé par le cou à la partie postérieure de la tête. Il est constitué par une membrane fort mince, si étroitement accolée à la paroi interne de la vésicule caudale, qu'il est difficile de l'en distinguer. On remarque seulement au-dessous du cou une sorte de bour- relet formé de cellules embryonnaires comme le parenchyme de la tête. Le pédoncule qui rattache le corps à la vésicule caudale ne s'aperçoit pas sans peine, en raison de la contractilité des tissus, de leur transparence et de l'étroitesse de l'orifice de l'invagination. ') La vésicule caudale est ovale, légèrement acuminée en avant, obtuse ( 939 ) en arrière. Elle est formée, comme à l'ordinaire, de deux sortes d'éléments anatomiques : d'une couche externe de fibres élastiques entre-croisées, et d'une coucbe interne de tissu conjonctif. Sa contractilité, qui est très développée, permet à l'animal de se mouvoir dans tous les sens. Le scolex n'occupe que les deux tiers de sa cavité, et il existe dans la région posté- rieure un vide assez considérable. » Les dimensions des diverses parties du Ver sont les suivantes : cro- chets, o""",ooi; diamètre de la trompe à l'état d'invagination, o™"", o3 ; diamètre des ventouses, o"™,o2; longueur du scolex à l'état d'invagina- tion, o""", 07 ; longueur de la vésicule caudale, o^^jOg ; largeur de la vé- sicule caudale, o'"'",o6. On peut juger par ces mesures de la petitesse de notre parasite et des difficultés que ])ré.sente son étude. Sa taille ne dé- passe pas celle d'un Infusoire, et il est évident qu'il échapperait aux re- cherches de l'observateur qui ne se servirait point de la loupe et du micro- scope. » UVrocysùs proiifer esi, ainsi que l'indique son nom, essentiellement caractérisé par son mode de multiplication. Ses bourgeons se développent successivement et se détachent dès qu'ils sont parvenus à maturité. Aussi ses colonies ne se composent-elles ordinairement que de deux individus placés à la suite l'un de l'autre : une vésicule entièrement développée en tête et un bourgeon sous forme d'appendice caudal. Le bourgeon n'est représenté, au début, que par Tine petite vésicule sphérique, contenant des éléments cellulaires en voie de prolifération. Il est sessile et en conti- nuité de tissu par son extrémité antérieure avec l'individu qui l'a précédé (vésicule parfaite oubourgeon); mais, en se développant, il prend uneforme ovale et tend à s'isoler de plus en plus. Au moment où apparaissent les premiers linéaments du scolex, les deux individus ne sont plus reliés l'un à l'autre que par un étroit cordon. Lorsqu'il se détache, le bourgeon vési- culairea acquis tout son développement et contient un scolex parfaitement conformé. Celui-ci ne tarde pas à se débarrasser de sa vésicule caudale* pour aller s'enkyster dans le corps adipeux de son hôte; mais le scolex, tout en abandonnant sa vésicule caudale, reste enkysté dans son leceptaculam capi- tis et ne dévagine point sa trompe. La sortie du scolex peut s'effectuer soit par la dégénérescence de la vésicule caudale, soit par la rupture du pédi- cule qui rattache le scolex à la vésicule. Ce dernier mode, que j'ai souvent observé, me paraît le plus naturel. » Le scolex, en s'enkystant dans le corps adipeux de sou hôte, ne subit pas de grandes modifications. Tout se borne à un changement de forme ( 9^»o ) extérieure et à l'épaississemerit de ses téguments. Il devient sphérique, et les éléments embryonnaires qui constituent la paroi du receplaculum capitis passent à l'état de fibres élastiques pour remplacer la vésicule caudale comme organe protecteur. » VUrocystis pwlifcr a sans doute, indépendamment de son habitat, beaucoup de rapports avec les Staphylocystes; mais il diffère de ces derniers par des caractères importants, qui justifient pleinement la création d'un genre. Chez les Slaphylocjslis, les individus qui constituent la colonie sont bien plus nombreux, se développent simultanément et ne se séparent pas les uns des autres lors de leur maturité. Le scolex ne sort pas de la vésicule caudale et n'a pas sa trompe invaginée sur elle-même. » Les autres états de cette nouvelle forme de Ver vésiculaire me sont inconnus et n'ont probablement pas encore été décrits; mais on sait dès à présent que le scolex qui doit figurer en lête du strobile possède une longue trompe et une couronne simple de très petits crochets. Quant à l'hôte définitif, Mammifère ou Oiseau, il appartient certainement à la faune alpestre. Le Gloméris bordé qui m'a fourni VUrocystis prolifer avait été cap- turé dans les bois de la Grande-Chartreuse. » ZOOLOGIE. — Mœurs d'an Poisson de la famille des Silures^ le Callichthys facialus, Cuvier. Noie de M. Carbonmier, présentée par M. de Quatre- fages. (Extrait.) « La famille des Silures est représentée dans les eaux douces de l'Amé- rique du Sud par plusieurs genres, parmi lesquels se trouve le genre Cal- lichthe. J'ai en ma possession plusieurs individus de l'espèce dite Callichthe facié [Callichthys facialus^ Cuvier), provenant de la Plata. Cette espèce est caractérisée par deux barbillons à chaque angle de la lèvre supérieure, deux rangées de larges et fortes plaques écailleuses, qui recouvrent les flancs et interceptent la ligne latérale, et deux nageoires dorsales, dont la seconde, adipeuse, est munie comme la première d'un rayon osseux. » Ces Poissons, ainsi que j'ai pu le constater, viennent_ fréquemment faire provision d'air à la surface de l'eau; mais la particularité la plus intéres- sante réside dans leur mode d'accouplement et de reproduction. » Au moment de la fécondation, la femelle rapproche l'une de l'autre ses deux nageoires ventrales, à la façon de deux éventails ouverts qu'on réunirait par leurs bords, et forme une sorte de cul -de-sac au fond (94i ) duquel vient aboutir l'ouverture des ovaires. Les principes fécondants du mâle se trouvent ainsi emprisonnés dans cette sorte de sac membraneux; lorsque, quelques instants après, les œufs vont y arriver, ils se trouveront baignés par un liquide riche en spermatozoaires. » La ponte se compose de cinq à six œufs, que la femelle conserve pen- dant quelques minutes dans la ])oche qui vient d'être décrite; puis, elle quitte le sol pour aller à la recherche d'un endroit propice à leur évo- lution. Son choix se portera de préférence sur une partie bien éclairée, paroi en glace d'aquarium ou pierre émergeant de l'eau; elle y nettoie avec sa bouche une place située au moins à o", lo ou o™,i5 au-dessous du niveau de l'eau, puis, appliquant son abdomen à cette place, elle entr'ouvre son sac et fixe ses œufs, qui se collent au moyen de la viscosité qui les enduit. » Tous les œufs étant déposés, les rapprochements recommencent avec les mâles et les pontes se suivent ainsi de quarante à cinquante fois dans la journée : j'évalue le nombre total des œufs émis à deux cent cinquante environ ('). » Au moment de la ponte, les œufs, disposés par groupes de trois à cinq, sont d'un blanc laiteux, peu transparents; ils deviennent ensuite jau- nâtres, et au moment de l'éclosion, c'est-à-dire du huitième au dixième jour d'incubation, ils deviennent noirâtres : cette coloration est due aux taches pigmentaires qui recouvrent le corps de l'embryon. » Au moment de sa naissance, l'embryon est globuleux; on n'y distingue d'abord que les quatre barbillons; la vésicule ombilicale, demi-transpa- rente, est peu volumineuse; l'embryon se tient dans la position normale et non couché sur le flanc, comme la plupart des embryons des autres Pois- sons. Bientôt apparaissent la queue et les autres nageoires. Ces dernières évolutions diu'ent en moyenne trois jours, temps pendant lequel ces Pois- sons mènent une existence indépendante et isolée. Passé cette époque, c'est-à-dire de douze à treize jours après la ponte, tous ces jeunes alevins se groupent ensemble et courent sur le fond de l'aquarium. » La croissance de ce Poisson est peu rapide; il ne devient guère adulte que deux ans après sa naissance. » Un fait intéressant à signaler est le changement d'époque de la repro- duction présenté par notre Callichthys. C'est au mois d'octobre et de no- vembre qu'il se reproduit à la Plata. Arrivé en Europe, il a passé une (') Les pontes que j'ai pu observer ont toujours conimencc entre g'" et lo'' du malin, pour se terminer vers 2'' de l'après midi. ( 942 ) année sans donner de petits. En 1878, les pontes ont eu lieu en août et septembre. Les produits de cette génération ont pondu, cette année, au mois de juin. On voit qu'il y a eu là adaptation à notre climat, dont les températures sont inverses de celles de l'Amérique méridionale. » CHIMIE VÉGÉTALE. — Nouvelles lechercties sur les Saxifrages. Applications de leurs produits aux arts et à la thérapeutique. Expériences sur leur culture. Note de MM. Garreau et Machelart. « Les Saxifrages, notamment les espèces à tiges frutescentes, fournissant des produits jusqu'ici inconnus, et pouvant être la source d'applications avantageuses, tant au point de vue de l'industrie qu'au point de vue de la thérapeutique, il nous a paru utile de communiquer à l'Académie les résultats de nos recherches. » Les souches de ces plantes contiennent : 1° un produit immédiat nou- veau, bergenin; 2° du tannin; 3° de la fécule; substances que l'on peut extraire 1° par l'élher aqueux, qui enlève le tannin, 2° en p reprenant le résidu par l'alcool à 90° bouillant, qui, après concentration, laisse cristal- liser le bergenin. » Bergenin. — Après purification, le bergenin se présente sous la forme d'un corps solide, blanc, transparent, d'une amertume franche comme celle du café et de la quinine; sa densité est de i,5; il cristallise en tétraèdres, de sa solution alcoolique, et en prismes à base carrée terminés par un som- met dièdre, de sa solution aqueuse. Son pouvoir réfringent est considé- rable; il s'irise des couleurs du spectre sous la radiation solaire. Sa solution aqueuse est sans action sur la lumière polarisée. Chauffé à i4o°, il perd son équivalent d'eau et se transforme en un liquide incolore ou d'une couleur légèrement ambrée, semblable à un vernis qui, en se refroidissant, se prend en une masse transparente et fixe de nouveau peu à peu, au contact de l'air, son équivalent d'eau, pour se transformer en tétraèdres dont l'ensemble constitue une masse blanche pulvérulente. » Chauffé vers 3oo°, il se décompose en donnant les produits variés des hydrates de carbone. Brûlé sur une lame de platine, il donne une flamme fuligineuse et se consume sans traces de résidu. L'alcool à 90°, à la tempé- rature de 1 5°, en dissout j^ ^^ son poids; l'eau à la même température en dissout seulement g^; ces liquides bouillants le dissolvent en plus forte proportion et le laissent cristalliser en partie par refroidissement. Le ber- (943) genin rougit faiblement la teinture de tournesol très affaiblie, à la manière des acides borique et carbonique; mais son action sur cette teinture est encore moins marquée que celle de ces acides. » o^', lo réduisent lo'^'' de liqueur cupropotassique, préparée selon la formule de Fehling; mais cette réduction, quoique très nette, est moins rapide que celle qu'exerce la glucose. » Bouilli avec l'acide sulfurique dilué dans deux fois son poids d'eau, il ne se transforme pas en glucose. Il en est de même avec l'acide chlorhy- drique étendu, et ne change pas de nature en présence du ferment de bière, de la synaptase, de la diastase, etc., ni avant, ni après avoir subi l'action des acides. » L'acide azotique, à la température de aS", le détruit instantanément; mais, chauffé avec cet acide dilué, il se convertit en acide oxalique. » Il s'unit à la potasse, la chaux, la baryte, la magnésie pour donner naissance à des sels solubles. Il est sans action sur les sels solubles d'argent et de mercure. Ses solutions aqueuse et alcoolique précipitent en blanc les acétates neutre et tribasique de plomb, en un sel défini qui se dissout dans un léger excès d'acétate plombique, sel que l'on purifie par des lavages à l'alcool à 90°. )) Le bergenin, cristallisé et séché dans le vide, soumis à l'analyse, a donné les résultats suivants : c 47.440 H 5,44° o 47»' 20 100,000 » Le bergenate plombique, obtenu en ajoutant une goutte d'acétate tri- basique de plomb à un soluté alcoolique de bergenin, lavé à l'alcool ab- solu, puis séché à 1 10°, a fourni dans trois analyses successives : 1°. 2°. 3°. Moyenne. Bergenin 87,660 36,6i4 34,75o 36,i38 Oxvde plombique 62,340 63,386 65,25o 63,862 Eu supposant le sel monobasique, supposition qui semble justifiée par le peu d'affinité qu'a le bergenin pour les bases, le sel qu'il forme avec l'oxyde de plomb doit être représenté par l'q de bergenin 63,07 l't d'oxyde de plomb ii5,5o 2°. 30. Moyenne. 46,820 47,58o 47,280 5,340 5,540 5,440 47-840 46,880 47,280 100,000 100,000 100,000 ( 944 ) et celui diibergenin hydraté par 63,07 + 9, soit 72,07. Or les seules formules à déduire de ces chiffres sont celle de CH'O' pour le composé anhydre qu'il forme avec l'oxyde de plomb, et celle de C'H^ 0' = CH^O'HO pour celle qui le représente à l'état libre et cristallisé. » D'après les ess;iis que nous avons tentés depuis plusieurs années, le bergenin constitue un agent thérapeutique important, destiné à combattre les maladies qui frappent et affaiblissent la résistance vitale. C'est un to- nique névrosthénique puissant, qui vient, par ses effets thérapeutiques, se placer entre la quinine et la salicine. Quant à la souche qui le recèle, elle joint à ces propriétés celle d'un tonique astringent, qu'elle doit à la forte proportion d'acide quercitannique qu'elle contient. » Des essais de culture, faits par nous durant six années consécutives, démontrent que le Saxijraga sibirica, cultivé en terre meuble, telle que celle qui convient à la culture du lin, de la betterave, de nos céréales, n'exige que peu d'engrais azotés : cette plante ne produisant abondamment que des glucosides et des hydrates de carbone, substances dont les éléments sont empruntes plus abondamment à l'air qu'au sol dans lequel elle végète. » C'est par le bouturage, fait au mois d'octobre, qu'elle se multiplie et végète avec vigueur le printemps suivant; mais il faut trois années de cul- ture pour que son développement soit assez complet et pour qu'on puisse l'exploiter avec le plus de profit; nos ess;iis démontrent qu'elle donne des produits largement rémunérateurs en tannin et bergenin, le rendement annuel des souches sèches pouvant être de 7000''^ à 8ooo''s à l'hectare. Ces souchesproduisent 258"' de bergenin par kilogramme, soit 20o''s, et du tannin dont le poids représente le cinquième de celui des souches, soit 1 5oo''=. » La fécule contenue dans le résidu à peine ligneux de la souche épui- sée vient s'ajouter à ces chiffres pour une part de 3ooo''s. )) Mais le tannin et le bergenin se retrouvent dans la plupart des espèces frutescentes de ce genre, et il est très probable que quelques-unes d'entre elles donneront des résultats encore plus avantageux, notamment le Saxi- fraga cordijolia, dont le développement est au moins aussi rapide que celui de l'espèce précédente. )i Le Saxijraga crnssifotia donne un rendement plus élevé en bergenin, celle substance étant contenue dans ses souches et dans ses feuilles, mais sa végétation est relativement très lente. >i II y a là, comme on le voit, une culture en grand à entreprendre, sûrement rémunératrice par le rendement en tannin, en matière féculente, ei sans aucun doute également avantageuse au point de vue de la fabrica- (945) lion du bergenin, dont les propriétés thérapeutiques ne peuvent manquer d'être utilisées dans l'art de guérir. » HYGIÈNE PUBLIQUE. — Sur un procédé de conservation des viandes, au moyen de la dexUine. Note de M. J. Seure. (Extrait.) ' A propos d'une Note récente de M. Ed. Moride sur la préparation d'une nouvelle substance alimentaire, la nutricine, je demande à l'Acadé- mie la permission de lui faire connaître le résultat d'expériences auxquelles j'ai été conduit, il y a vingt mois, en observant que la dexlrine dessèche et conserve In viande, » J'ai l'honneur de transmettre à l'Académie des échantillons des pro- duits que j'avais obtenus. » Première expérience [échantillon n° 1). — J'ai enfoui une tranche de viande maigre dans lin lit de de.xtrine. J'adresse à l'Académie les quelques fragments qui me restent du morceau ainsi momifié. Je me suis assuré, avec le reste, que cette viande, placée dans l'eau, se sépare de la dexlrine et reprend ses caractères ])hysiques. « Deuxième expérience [échantillon n° 2). — Viande grossièrement pulpée, mélangée sans précaution avec de la dextrine, de manière à obtenir une pâte épaisse. Cette pâte s'est desséchée ù l'air, dans un moule de porcelaiue, où elle est restée jusqu'à ce jour. Troisième expérience [échantillon n°Z). — Viande finement pulpée, pilée avec de la dex- lrine et coulée dans un moule. Le résultat a été, comme on peut le voir, un gâteau très dur, très sec, de bel aspect, bien homogène. » Ces trois échantillons sont restés, depuis vingt mois, exposés à l'air, sur une planche, dans le haut d'une armoire. " MÉTÉOROLOGIE. — Les météores du i4 novembre i88o, observés à Moncalicri [Italie). Note du P. Dexza, présentée par M. Janssen. « Le brouillard et les nuages ont euipéché presque entièrement les ob- servations que nous nous étions proposé de faire dans notre Observatoire, durant les nuits du 12 au 1 5 novembre, sur l'apparition météorique qui se produit ordinairement dans cette période. » Ce fut seulement au matin du i4> le jour le plus important pour l'é- tude du phénomène, que les nuages et les brouillards commencèrent peu à peu à s'éclaircir, vers 4*" du matin ; un peu avant 5'', le ciel était de- C. R., i8Sû. 2« Semestre. (T. XCl, N° 25.) 1 2 3 ( 946 ) venu serein et propice pour de bonnes observations. Nous nous mîmes donc à l'œuvre et nous examinâmes le ciel de S*" à 5''45'", c'est-à-dire jusqu'au moment où la lumière du jour naissant nous obligea à nous retirer. » Les résultats obtenus dans un temps si court furent assez satisfaisants. Quatre observateurs comptèrent tente-sept étoiles en trois quarts d'heure, ce qui fait environ cinquante météores à l'heure, c'esl-à-dire plus de douze météores par observateur, tandis que l'année dernière on n'arriva qu'à quatre ou six au plus. » Plus d'un tiers des étoiles apparues, c'est-à-dire treize, appartenaient à l'essaim des Léonides; elles brillaient toutes dans la région du ciel placée dans la faux du Lion, dont la position moyenne est a= 147°, c? = -t- 23"; c'est à peu près la position qui a été déterminée l'année dernière par les observateurs anglais et américains, ou celle du radiant ordinaire du grand courant des Léonides. » Un autre essaim bien défini se montra vers la Grande Ourse. Sept météores soigneusement déterminés donnèrent, pour radiant de cette autre pluie, le point qui se trouve près des étoiles X et jlj!. de la Grande Ourse. » Les météores de ces deux essaims, et surtout ceux du Lion, ont été les plus beaux. En effet, des treize Léonides, deux étaient d'une grandeur supé- rieure à la i"^, deux étaient de i'^'^ grandeur, quatre de 2'', quatre de 3*^ et seulement une de 4*" grandeur. ». Parmi les sept du second groupe, un surpassait la i"^ grandeur, deux étaient de 2" et les autres quatre de 3* ou de 4*" grandeur. Aucun des autres météores ne fut de 1"^ grandeur. » Dans les Léonides, dominaient la couleur rouge et la couleur bleuâtre; la couleur des autres était variable entre le blanc et le bleu. » Plusieurs des premiers étaient suivis d'une queue lumineuse, et presque tous se montraient par groupes de deux et même plus à la fois. » Parmi tous les météores observés, le plus beau a été la Léonide ap- parue à 5'' 23"" dans la constellation de l'Hydre. Son noyau, plus grand que Jupiter, resplendissait d'une lumière bleuâtre très vive et laissa der- ( 947 ) riére lui une traînée brillante de la même couleur. Les points extrêmes de sa trajectoire sur la voûte céleste ont été : Commencement a=:i3i° 3 = — i3^ Fin 2 = 122° 3 — —18". » Nos observations, bien que peu nombreuses et de courte durée, con- firment celles qui ont été faites l'année dernière en quelques endroits de l'Angleterre et de l'Amérique, et montrent que les Léonides ont acquis une plus grande vigueur dans ces dernières années; nous avons donc tra- versé une partie, bien que faible, du courant météorique qui nou^ a donné les spectacles solennels des années 1866-1868. Les autres observations ita- liennes, qui ne nous sont pas encore parvenues, pourront peut-être donner un plus grand poids à notre conclusion. » La lumière zodiacale d'opposition était très brillante vers l'orieut, sur le fond pur du ciel, s'élevant jusqu'au delà de la queue du Lion. » M. L. HiTGO adresse une Note « sur l'ensemble des nombres chronomé- triques 365, 24 et 60 ». A 4 heures un quart, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 5 heures. D- BCLLËTUV BIBLIOGRAPIIIQCE. Ouvrages rbcds dans la séance dd 6 déckmbrb 1880. Annales du Musée royal d'Histoire naturelle de Belgique. Description des osse- ments Jo.^siles des environs d'Anvers; par M. P.-J. van Beneden. T. I, P' Partie (avec un Atlas de 18 pi. in-plano) : Pinnipèdes ou Ampliithériens. T. II, F« Partie (avec un Atlas de 3i pi. in-folio) : Poissons et genre Nautile; par L.-G. DE RoNiNCK. T. IV, IP Partie (avec un Atlas de Sg pi. in-plano) : Cétacés. T. V, IP Partie (avec un Atlas de 19 pi. in-folio) : genres Gyroceras, Cyrtoceras, Gomphoceras, etc. ; par l^.-G. de Koninck. Bruxelles, F. Hayez, 1877-1880. ( 948 ) Comptes rendus des Itavaux de la Société des Agriculteurs de France. T. XI> Annuaire de 1880. Paris, au siège de la Société, 1880; iii-8°. Catalogue des brevets d'invention; année 1879, n" 12, !"■ Partie ; année 1880, n"' 4, 5, 6, P^ et IP Parties. Paris, J. Tremblay, 1880; 7 livr. in-8°. Essai sur ta destruction de l'œuf d'hiver du Phylloxéra de la vigne; par M. P. DE Lafitte. Agen, iuipr. Lenthéric, 1879 ; br. in-S". Le Phylloxéra reconnu comme étant l'effet et non la cause de la maladie de la vigne, etc.; par M. J. Baurac. Bordeaux, impr. Gounouilhou, 1880; br. in-8^ Les étoiles et les curiosités du ciel; par M. G. Flammarion. Livr. lia 20. Paris, Marpon et Flammarion, 1880; grand in-8° illustré. Tlie nautical Almanac and astronomical ephemerisfor Toutes ces eaux sont caractérisées par l'abondance du chlorure de potassium, dont la proportion n'est pas de beaucoup inférieure à celle du c'nlorure de sodium. )) On a vu précédemment que ce même chlorure de potassium abondait dans les déjections de toute nature recueillies le 4 janvier dernier. » De même que les cendres rejetées le 4 janvier, celles-ci contiennent de la pyrite, mais à un plus grand état de division, et sans doute aussi de formation contemporaine. » Ce sont manifestement des produits émanant d'un même réservoir. » (95> ) BOTANIQUE. — Ordre de naissance des épitlels dans l'épi des Lolium; par M. A. T RECUL. « Chez les Graminées que j'ai étudiées, le racliis a d'abord un accroisse- ment de bas en haut; mais plus tard la végétation, devenant de plus en plus active de bas en haut, prédomine vers le sommet ou phis bas vers la ré- gion moyenne (voir t. XC, p. 60); il en résulte un ordre variable dans l'apparition des rameaux. Des individus différents d'une même espèce de Lolium peuvent présenter les divers ordres de naissance des rpillets; mais, dans tous les cas, l'accroissement général de l'épi finit par devenir basi- pète. Si la venue de cet accroissement basipète est très tardive, les rameaux naissent de bas en haut, et ils s'accroissent aussi successivement de bas en haut du rachis, jusqu'à ce que, la végétation venant à prédominer près du sommet, les rameaux supérieurs l'emportent sur les inférieurs, qui n'achè- vent leur développement qu'après ceux qui sont plus haut placés. Si la prédominance de la végétation par en haut, qui détermine l'accroissement basipète, est précoce, ce sont des rameaux de la région supérieure qui naissent d'abord; tous ceux qui sont au-dessous naissent de haut en bas du rachis. Toutefois, je n'ai jamais vu le supérieur latéral de chaque série apparaître le premier de sa rangée; mais c'est quelquefois le deuxième qui naît d'abord, et souvent le troisième ou le quatrième, à compter d'en haut. » En observant un grand nombre de jeunes inflorescences, on trouve que le rameau premier-né de chaque série peut être placé à des hauteurs très variables ; il peut se trouver près du sommet, ou au quart, au tiers supérieur du rachis, ou même vers la moitié de la hauteur, ou vers le tiers ou le quart inférieur et plus bas encore ; mais, de même que ce n'est jamais le supérieur latéral qui apparaît le premier, de même aussi ce n'est jamais le plus bas placé de chaque série ; du moins, il est impossible de le prouver, parce que l'on n'a pas ici de point de repère, comme dans une feuille, dont la base est nettement déterminée. Au contraire, quand le premier-né doit se trouver assez haut siu- le rachis, il est aisé de démontrer que des rameaux naissent au-dessous de lui comme au-dessus, par les états de vé- gétation des mérithalles qui doivent les produire. » Je sais bien que l'on essayera d'expliquer les divers états que je viens de signaler par le mode d'accroissement que j'ai décrit dans les feuilles pinnées du Galega officinalis ^ etc. On dira qu'il y a là un accroissement pro- (95^ ) gressivemenl plus grand dans les rameaux de plus en plus haut placés, de sorte que ces derniers, quoique nés après ceux qui sont placés plus bas, deviennent graduellement plus grands, ou, ce qui revient au même, parce que les inférieurs subissent un arrêt ou un ralentissement dans leur végé- tation. >) Cette explication est contredite par trois ordres de faits : i° par ce qui s'accomplit dans le Nardus stricta [Comptes rendus, t. XC, p. 6i et 62); 2° parles états de végétation des mérithalles qui précèdent la naissance des rameaux; 3° par de jeunes épis dans lesquels l'accroissement basipète n'ar- rive que tardivement. Pendant longtemps, en effet, tout se fait, chez ces derniers, de bas en haut ; puis il arrive qu'aussitôt que les épillels supérieurs sont nés, ceux-ci prennent un plus grand accroissement que ceux qui sont au-dessous; alors ce sont des rudiments d'épillets insérés un peu au-dessus de la région moyenne qui sont les plus petits de tous, mais les plus grands sont encore près de la base de l'épi. Ce n'est donc pas un accroissement régulièrement croissant de bas en haut qui détermine les formes que j'ai décrites, ni un ralentissement de la végétation des rameaux inférieurs. H Voici quelques exemples des états dont je viens de parler. Voyons d'abord des cas dans lesquels ce sont des rameaux de la région inférieure qui naissent les premiers. » Le Loliitm perenne m'a donné des exemples bien instructifs sous ce rap- port. Dans l'un d'eux le jeune rachis n'avait que i""", 18 de hauteur; il ne portait de rameaux que sur sa moitié inférieure, qui en avait sept d'un côté et six de l'autre. C'était le troisième rameau de chaque série qui était le plus grand; les supérieurs diminuaient graduellement de bas en haut, les deux inférieurs de haut en bas, et, ce qui étaitbien remarquable, la moitié supérieure du rachis avait encore huit mérithalles d'un côté, sept de l'autre, accusés par des bourrelets foliaires semi-embrassants, décrois- sant de bas en haut et espacés sur l'axe, laissant libres entre eux les espaces sur lesquels devaient naître les autres rameaux. » J'ai trouvé des épis de 3""°, 4"'°, 5"'" et G'""" dans lesquels l'accrois- sement général s'était effectué de bas en haut; l'accroissement basipète n'était pas encore arrivé. Au contraire, il n'est pas rare de rencontrer des épis de moins de i""™ dans lesquels ce sont déjà les rameaux supérieurs qui l'emportent sur les inférieurs, et dont les derniers, ceux qui seront les j)lus bas placés, peuvent n'être pas encore nés. » Dans un épi de o°"°,90 de hauteur, qui avait tous ses rameaux nés par en haut, puisque les glumes de l'épillet terminal étaient apparues, des huit ( 953 ) rameaux existant dans chaque série, c'étaient d'un côté le deuxième et le troisième rameau d'en haut, de l'autre le troisième et le quatrième, qui étaient les plus grands. Ceux qui étaient au-dessous décroissaient de haut en bas. » Le Lolium perenne mutique ne m'a donné que de rares exemples des premiers rameaux nés dans la région supérieure du rachis; mais une forme aristée de ce L. perenne m'a donné d'assez nombreux cas de cet ordre de naissance des épillets. Dans le L. perenne mutique, c'est dans la région moyenne que j'ai vu le plus souvent apparaître les premiers rameaux. » Dans un épi de o™™,'y5 de hauteur, qui n'avait que cinq rameaux accusés de chaque côté, c'étaient le troisième et le quatrième de chaque série qui étaient les plus grands. Dans une inflorescence de o°"",4o de hauteur, qui n'avait que trois rudiments de rameaux apparus de chaque côté, c'était le médian qui était le plus gros. )) Je sais bien que de si jeunes inflorescences ne sont pas toujours pro- bantes, parce que l'on n'est souvent pas sûr que la multiplication continuera par en bas; mais, quand on les compare à des épis plus développés, à des degrés divers, et ayant neuf, dix ou onze épillets de chaque côté, et que la généralité de ces épis a les plus grands rameaux dans la région moyenne, il est bien vraisemblable que ce sont ces plus grands rameaux qui sont les premiers-nés. » Ce que la comparaison de jeunes inflorescences à différents âges in- dique déjà, la comparaison des mérilhalles dans d'assez nombreux épis en voie de produire leurs rameaux le démontre directement, souvent avec la plus grande précision. En effet, on trouve des exemples dans lesquels des rameaux, soit de la région moyenne, soit de la région supérieure, étant nés et déjà élevés, ceux qui sont situés plus bas sont de moins en moins développés, et ceux qui seront plus bas encore sont annoncés par une dila- tation verticale des mérithalles qui doivent les produire. Le L. perenne aristé que j'ai cité et les L. italicwn, temulentum m'en ont donné de beaux exemples. » Un épi haut de i""",o5, entre autres, de L, perenne aristé présentait un peu au-dessous du sommet obtus du rachis, de chaque côté, un ma- melon (vu de profil) naissant, et au-dessous quali-e proéminences beau- coup plus fortes, représentant des rameaux déjà assez élevés. Plus bas de chaque côté, il y en avait deux plus faibles, l'inférieure étant la plus petite, et au-dessous de celle-ci étaient des mérithalles fortement élargis vertica- lement, mais ne faisant pas encore de saillie qui put justifier le nom de rameau. Ces mérilhalles étaient seulement préparés à en émettre. { 954) » Le Lolium temulenlum m'a aussi donné des exemples d épis à rameaux delà région moyenne naissant avant ceux d'en bas et d'en haut; mais il m'a donné aussi très fréquemment, surtout dans un semis fait tardivement, de beaux exemples de rameaux supérieurs plus précoces et prédominants par leur dimension. Cependant le rameau latéral supérieur était ordinaire- ment un peu plus faible que celiii qui était immédiatement au-dessous. Tous les autres décroissaient graduellement de haut en bas. Et, dans des épis où il ne se formait plus de rameaux par en haut, il en naissait certainement encore par en bas (épis de i"""", lo, o^'^jQo, o'"'",85, o-^^jSo). J'ai dessiné plusieurs de ces épis de o"'"',8o et o""°,85 seulement, qui ne produisaient plus de rameaux par en haut, puisqu'ils développaient les glumes et glu- melles de leur épillet terminal, bien que dans leur partie inférieure il se formât encore de nouveaux rameaux. Une très jeune inflorescence du même L. iemulentum, haute de o'""',67, était bien remarquable. Tous ses articles supérieurs, sauf le dernier, étaient fortement dilatés verticalement du côté qui devait produire un rameau; mais les rameaux ne commençaient à naître que sur une face du racliis; les quatre mérithalles les plus avancés s'y renflaient chacun en une saillie, qui était évidemment le rudiment d'un rameau. Le renflement le plus considérable était le plus haut placé des quatre; les trois autres décroissaient de haut en bas. De l'autre côté de l'épi, les mérithalles correspondants, alternant avec ces renflements, étaient seulement dilatés verticalement; ils étaient délimités par une ligne droite à peu près verticale; mais les supérieurs de ces mérithalles étaient déjà beau- coup plus dilatés que les plus bas placés. Là, il n'était donc pas douteux que les rameaux naquissent de haut en bas, sauf, je le répète, un supé- rieur latéral. » Le Lolium ilalicum surtout m'a donné des résultats très variés et quel- ques exemples du plus haut intérêt théorique. Il est fréquent de trouver des épis dont la généralité des rameaux naît de bas en haut, sauf peut-être l'inférieur, qui n'est jamais trouvé le plus grand de tous; c'est assez sou- vent le troisième ou le quatrième, parfois même le deuxième d'en bas, qui est le plus développé. Tous les autres sont d'autant plus petits qu'ils sont insérés plus haut sur le rachis. Cette dimension relative des rameaux ou épillets se conserve quelquefois assez longtemps. Ainsi, dans un épi de 4""™, 20, ayant dix-neuf rameaux dans la série A (celle dont l'épillet infé- rieur est le plus bas sur l'axe) et dix-huit dans la série A', c'étaient le troi- sième et le quatrième du bas de la série A, et le troisième de la série A', qui étaient les plus grands. Tous ceux qui étaient au-dessus allaient en diminuant de bas en haut. Le premier et le deuxième du bas de chaque (gî'S ) tiérie étaient plus petits que le troisième, mais ils étaient plus grands que les supérieurs, le terminal excepté. L'épiilet inférieur de la série A avait o'^'^jag; le quatrième avait o""°,42; le supérieur latéral n'avait que o™"',25; mais le terminal avait o™'",42, comme le plus grand d'en bas. Un autre épi de 6""", ayant vingt-cinq épillets dans la série A et vingt-quatre dans la série A', avait aussi conservé l'accroissement basifuge pour l'en- semble des épillets latéraux. Les deuxièmes et troisièmes d'en bas étaient les plus grands des latéraux ; les supérieurs étaient les plus petits. » Il n'en est pas toujours ainsi. Ce sont fréquemment les rameaux de la région moyenne qui naissent les premiers, et quelquefois même les rameaux de la région supérieure. Dans un épi de i™™,oo, les rameaux de la région moyenne naissaient les premiers ; au-dessus et au-dessous plusieurs rameaux étaient annoncés par un élargissement vertical des mérithalles, comme j'en ai cité des exemples. Dans de tels cas, les rameaux de la région moyenne conservent quelque temps la prééminence; puis, l'accroissement prédomi- nant par en baut, ils sont dépassés par les rameaux supérieurs. » Dans d'autres cas, ce sont des rameaux de la région supérieure qui naissent d'abord ; les inférieurs naissent ensuite de haut en bas, mais je n'ai jamais vu que ce fût le plus haut placé de chaque série qui naquit le premier. Ce sont souvent les troisième et quatrième de chaque série (à coHjpter d'en haut), qui apparaissent d'abord; les deux ou trois situés au-dessus ne naissent qu'ensuite. A la première phase de leur évolution, ceux-ci sont toujours trouvés plus petits que les latéraux placés immé- diatement au-dessous. Dans de tels cas, le terminal est toujours le plus avancé de tous (' ). Ainsi, dans un épi de i""",65, enlreautres, ayant seize rameaux de chaque côté, les quinzième et quatorzième de la série A étaient les plus grands des latéraux, et dans la série A' c'étaient les quatorzième et treizième; le quinzième et le seizième étaient plus petits que ces derniers, et tous les inférieurs diminuaient graduellement de haut en bas. » Outre les preuves déjà énoncées plus haut, qui démontrent que dans de tels épis l'affaiblissement graduel des épillets inférieurs n'est pas dû à lui ralentissement de leur végétation, mais à l'ordre de leur naissance, le Lolium ilaliciim m'en a donné une nouvelle fort élégante et aussi con- cluante, que voici. Les nombreux rameaux de deux jeunes épis étaient tous nés de bas en haut, et ils s'étaient accrus de façon que les plus grands (') Mais, quand les preiniers-iiés sont situés beaucoup plus bas, il peut aiiiver que le terminal ne soit pas toujours le plus avancé. ( 956 ) étaient à la partie inférieure du rachis; mais, comme d'ordinaire, le plus bas placé et le suivant étaient moins avancés que le troisième et le qua- trième de chaque série. Tous les autres allaient graduellement en diminuant de bas en haut jusque vers les deux tiers de la hauteur de l'épi, où se trou- vaient lesj)liis petits de tous. A partir de là, les rameaux de la région supérieure devenaient graduellement de plus en plus grands, mais les plus haut placés de chaque série étaient moins avancés que les inférieurs. Voici les proportions exactes de ces rameaux. L'un de ces épis, haut de 2""", 35, avait vingt-quatre rameaux dans chaque série. Les rameaux de l'un des côtés furent mesurés : l'inférieur avait o"'™,ioo; le troisième et le quatrième d'en bas avaient o""",i65; le dix-septième et le dix-huitième avaient seulement o'"",o5o; le supérieur de chaque série avait o™",o65. » Ainsi, ce n'était pas le rameau supérieur latéral, le vingt-quatrième, qui était le plus petit, comme cela aurait dû être si l'accroissement avait persisté à s'effectuer de bas en haut : c'étaient le dix-septième et le dix- huitième qui étaient les plus courts, c'est-à-dire des rameaux situés vers les deux tiers de la hauteur de l'épi. Cela montre que, si dans le premier âge des rameaux de certains épis les supérieurs sont plus grands que les infé- rieurs, cela n'est pas dû à un accroissement progressif et continu de la végétation, se propageant régulièrement de bas en haut, ou à un ralentis- sement de celle des rameaux inférieurs, de manière à donner une série de rameaux graduellement plus développés de la base au sommet du rachis, puisque, dans le cas que je viens de citer, ce sont des rameaux d'un peu au-dessus de la région moyenne qui sont les plus petits, tandis que les plus grands sont encore en bas. C'est donc que tout à coup, pour ainsi dire, une plus grande activité de la végétation est survenue dans la partie supérieure des épis et a interverti l'ordre de l'accroissement des épillets rudimentaires. •) Ce qui arrive ici dans un épi de 2"'", 35 ne survient parfois que dans des épis de 6™'" et plus, et d'autres fois dans de jeunes rachis encore dépourvus de rameaux [Nardus slricta, etc.). L'opinion que j'ai soutenue reçoit donc une nouvelle confirmation. » (95?) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur ('orbite que pnrcourl. un point matériel attiré par un sphéroïde. Note de M. H. Gyldév. (Extrait d'une Lettre adressée à M. Hermite.) « Permettez-moi de vous entretenir d'un problème d'Astronomie théo- rique qui, peut-être, n'est pas entièrement sans intérêt pour vous : c'est la recherche de l'orbite que parcourt un point matériel attiré vers un sphé- roïde selon la loi newtonienne. Dans le cas qui touche à l'Astronomie, on a avec approximation suffisante, pour cette force, l'expression suivante, [t., 3(1, jXj étant la demi-différence entre les moments d'inertie, ou, plus exacte- ment, p..= i(2C — A — B). » En supposant maintenant, pour obtenir la solution correspondant à la première approximation, que le mobile se meut dans l'équateur du sphé- roïde, on a les équations suivantes (r étant le rayon vecteur et v l'angle que fait ce rayon avec l'axe fixe des x): „ d'i> dr dv dt' dt dt ' d'r ( dfX' U-. Su, « Si l'on introduit dans ces équations, au lieu de t, une nouvelle va- riable indépendante u, qui est liée à t par l'équation dt =yr'^du, Y étant un coefficient constant à notre disposition, il en résulte c/(> = y \jcdu, où l'on a désigné par \fc et h les deux constantes d'intégration. C. R., i88o, a* Semtstre. (T. XCI, N° 24.); ï ^^ ( 95« ) » Supposons que l'orbite soit fermée; alors l'équation o = 2p., — cr-+- 2 a, / - — Iir^ doit nécessairement avoir deux racines positives. En les désignant par r, et Tj, on peut mettre après quoi l'on peut exprimer les coefficients 2/j.-,, c, 2iJ., et h au moyen de n» ^21 7o ^f V'- ^' ^^^ ^'^^ '^^ ^'^''' qu'on aura 2lU^ Vo '•,'-2, C = ('• + /-0 7o -\-i\r. 7m 2^.,= ('■ -h/'o '7 + 7o, h = V. pose J . _ '■. my B Maintenant, si l'on pose ~ I — iiy et que l'on admette les indéterminées assujetties aux conditions suivantes, /•, — 7', = nr, — m, 74 '" = 7"") f = 4 '■.(7.^.-7.)' il viendra j ^ snw, mod^ = — et, parce qu'on a r = r, dntt= I — 7î sn li' il en résultera 1. o dn;;' , lit = yr- du. • ^ T n «in //2 U » Pour donner à celte expression la forme usuelle des intégrales ellip- tiques, j'introduis deux quantités nouvelles, en posant ( 959) d'où il résulte ^ _ 7o n " '~7. '~[sn(/a + K)p' puis ^^^^ = A=sn(/6o + R)^ » Mais, par la valeur de //, savoir 7. ('•.— '■.) OU bien r, — r, nous aurons rsn(/(7 + K)"]'_ I _ Lsd(;m + K)J r, \ /■j sn(/(74-K)^ " Lsn(((T-(-R) J de sorte qu'il vient y: /a/-, I ■Kl » Le coefficient \/c ne peut pas être exprimé rationnellement à l'aide des auxiliaires a et w, mais on trouvera cependant une formule bien aisée pour les calculs numériques. En effet, il résulte, après quelques transfor- mations, de sorte qu'on peut très facilement calculer la quantité S dans la formule » Le coefficient 7 peut encore être exprimé de la manière suivante : 7 = i/^^! — ^^"'[sn((7 + w) -l-sn(a — w)j. » (96o) NOMEVATIONS. L'Académie procède, parla voie du scrutin, à la nomination d'un Corres- pondant pour la Section de Physique, en remplacement de M. Lissajous. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 49j M. Abria obtient 43 suffrages M.Violle » 3 » M. Terquem » i » M. Crova » i » M. Abria, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est élu Corres- pondant de l'Académie. MEMOIRES PRESENTES. PHYSIQITE VÉGÉTALE. — Applications de la théorie des germes aux cha mpignons parasites des végétaux ^ et spécialement aux maladies de la vigne. Note de M, Max. Cornu. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « La théorie des germes, à laquelle M. Pasteur a attaché son nom, a une importance considérable en Agriculture, et, si les prescriptions qu'elle indique étaient suivies, les cultivateurs en retireraient d'incon- testables avantages; plusieurs pratiques agricoles y trouvent un fondement scientifique; cette théorie se présente à nous et s'impose à propos des sujets les plus divers. » Dans un très grand nombre de cas, les parasites végétaux qui atta- quent les plantes de nos climats n'occupent pas définitivement la plante atteinte, mais ils sont confinés sur des organes, dont la plante peut être artificiellement ou naturellement dépouillée, recouvrant ainsi la sauté. » Dans les parties séparées du végétal, le parasite subsiste sans périr, mais il y est soumis pendant une période plus ou moins longue au hasard des saisons ; il doit émettre des corps reproducteurs, qui, livrés aux caprices de l'atmosphère, auront à atteindre et à occuper de nouveau la plante d'où ils ont été exclus. (9t" ) » Ce fait se produit de façons diverses : » A. Le mycélium ne meurt pas; il doit, soit passer l'hiver tel quel, soit s'accroître encore et donner naissance à des corps reproducteurs nou- veaux ou semblables aux anciens. » B. Le mycélium est mort après avoir donné des corps reproducteurs, qui bravent les conditions défavorables et n'entrent en végétation que dans la saison propice. » On pourrait donner de nombreux exemples; mais on peut dire d'une manière générale que le premier groupe contient des Ascomycètes; le second les Urédinées, Ustilaginées, Péronosporées, Chytridinées, Myxo- mycètes et aussi quelques Ascomycètes. » Il y a une conséquence pratique à tirer des faits qui précèdent. » A. On peut placer les parties caduques dans des conditions telles, que le parasite n'y continue pas à vivre ; on supprime ainsi l'ensemencement des spores au retour de la saison végétative. Dans plusieurs cas, la dessiccation prolongée seule pourrait suffire, jusqu'au jour où, l'époque de l'évolution dépassée, le parasite ne peut plus s'accroître et meurt naturellement, exemple : Phacidiées [Rliytisma acerinum), Dothidéacées [Polystirjma rubrum) [*), la plupart des Septoriacées, etc.; il faudrait donner de longs détails que cette Note ne comporte pas. )) On peut utiliser les feuilles malades (ou toutes les feuilles sans les trier) à la nourriture des bestiaux, les employer pour les litières, pour la confection de composts, etc.; mais on doit les traiter de telle sorte que, quand revient la saison de leur végétation, les spores ne puissent se disséminer; on les accumulera dans des fosses spéciales, on les recouvrira de terre et on pourra plus tard répandre ces débris sur les cultures. M Quand le parasite se montre sur les rameaux, qui ne sont pas naturelle- ment caducs comme les feuilles, on peut les retrancher, et ces parties cou- pées pourront être traitées comme il vient d'être dit. » B. Les autres espèces de parasites ne permettent point des pratiques semblables; on ne saurait sans danger les employer à la nourriture des bestiaux, à la confection des composts et des litières. La digestion, la putré- faction des tissus ne frappent point de mort les spores dormantes, qui conservent intactes leur propriété germinalive. Après un enfouissement prolongé, ces spores donnent aisément de nouveaux germes; ou ne peut ('] Comptas rendus, séance du 11 juillet l'a"]"]. ( 9^2) donc sans imprudence utiliser les débris provenant des végétaux malades ('). Il faut détruire ces débris par l'action du feu. C'est une mauvaise économie que d'employer pour les étables les pailles couvertes de Rouille, c'est mal comprendre ses intérêts que de faire consommer aux animaux les grains cariés ou charbonneux, les choux couverts de Cyslopus, les fanes de pomme de terre péronosporées; les fumiers qui en proviennent peuvent contaminer au loin les cultures : j'en ai observé des exemples ['^). » La place manque pour développer les conséquences spéciales pour chaque groupe de plantes : si l'on ne considère que la vigne, on a affaire à un cas particulier et curieux. » La vigne est attaquée par trois parasites principaux, appartenant au règne végétal et déterminant trois maladies. » L'oïilium et l'anthracnose n'ont pas de spores dormantes ; leur présence n'empêcherait pas d'utiliser les débris des plantes. Mais ces deux parasites demeurent sur les rameaux ; il convient donc, pour s'en rendre maître, de supprimer la réinvasion par des spores venues de la plante elle-même. On devra donc enlever les parties malades : pour Voïdiiim, le bois taché; pour l'anthracnose, les parties cariées. Il conviendra, en outre, de badigeonner les parties aériennes de l'année avec des produits sulfureux, par exemple des sulfocarbonates, pour tuer les mycéliums encore vivants. » Etendu à la totalité du cep, ce traitement aurait l'avantage de détruire, à la fois, l'œuf d'hiver du Phylloxéra et la Pyrale, ce qui exige souvent une opération spéciale dans le Midi et dans l'Ouest. u Les feuilles, les rameaux détachés par la taille, peuvent contaminer les vignes si on les abandonne sur le sol, à l'humidité, dans des conditions où les parasites peuvent continuer leur évolution ; il faut donc les recueillir et les emporter loin des cultures. » L'existence du Peronospora vilicola commande de les brûler; les cendres pourraient alors être utilisées comme amendements. Eu les détruisant ainsi, on empêchera la réapparition des germes dans une proportion con- sidérable; la préservation sera efficace surtout si l'on prend quelques pré- cautions pendant les premières années; il ne faut pas laisser les spores dormantes s'accumuler dans le sol : le mal serait bien plus difficile à combattre; ce soin se recommande surtout aux viticulteurs possesseurs de plants fins et délicats (Médoc) ou aux producteurs de racines de choix (Thomery, Fontainebleau). (') Voir Comptes rendus, séances du g décembre 1878 et du 12 juillet 1880. (') Loc.cit., 12 juillet 1880. ( 963 ) » Le sort qui attend ces conseils sera sans doute celui qu'ont eu les premiers avertissements contre le Peronosporn vUicola, mais le devoir or- donne de dire ce qu'on pense être la vérité, quelle que soit la manière dont seront reçus les avis. » VITICULTURE. — Sur la découverte de l'œitj d'hiver dans les Pyrénées-Orientales. Note de M. Campana. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) « J'ai toujours pensé que la différence de climat, qui peut exister entre les Pyrénées-Orientales et le Libournais, n'était pas une raison suffisante pour changer les moeurs du Phylloxéra et que, par conséquent, si l'œuf d'hiver se trouvait sur le bois extérieur chez M. Boiteau, il devait se trouver dans les mêmes conditions d'habitat dans les Pyrénées-Orientales. » Partant de ce principe, voici comment j'ai procédé dans la recherche de l'œuf d'hiver : » J'ai coupé un très grand nombre de souches, de manière à emporter le bois de quatre ou cinq ans, 3 'enlevais ensuite les lambeaux d'écorce qui se soulèvent naturellement, en m'arraugeant de façon que tous les corpus- cules qui se trouvaient sur ces lambeaux tombassent sur une feuille de pa- pier blanc, où il était facile de choisira la loupe tout ce qui pouvait res- sembler à un œuf. Ces objets étaient alors placés sur une lame de verre et soumis à l'examen microscopique. Pour auguienter le nombre de corpus- cules à examiner, je frappais à petits coups sur le bois que je venais de dé- pouiller de son écorce et je recueillais de même, sur du papier blanc, tous ceux qui tombaient. J'ai été assez heureux pour découvrir de la sorte, dans les vignes du Soler, entre le 20 et le 3o septembre, trois œufs d'hiver, par- faitement reconnaissables à la tache rouge et au pédicule de suspension qui les caractérisent. » J'avais vu l'œuf d'hiver chez M. Boiteau, ce qui me permettait de le reconnaître. M. Ferrer, membre du Comité central de vigilance de Perpi- gnan, n'a pas hésité à le reconnaître aussi. J'envoyai deux de ces œufs à M. Catta, délégué régional ; malheureusement, ils subirent quelques dété- riorations en route. Leur caractère restait cependant, d'après ce que m'a dit M. Catta, suffisamment reconnaissable. » Je ne doute pas que, par des recherches analogues, on n'arrive à retrou- ver, ailleurs que dans les Pyrénées-Orientales, des œufs d'hiver, dont le (964 ) nombre, je dois le dire, m'a paru très restreint, en raison des nombreuses investigations auxquelles j'ai dii me livrer. » VITICULTURE. — Sur un procédé de préparation clu sulfure de carbone à l'état solide, pour le traitement des vignes phylloxérées. Note de M. J. Lafadrie. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra. ) « Nous solidifions le sulfure de carbone en en faisant une émuision avec une solution d'algues. L'algue connue sous le nom de mousse du Japon, thao, singlass, donne un très bon résultat. » Nous préparons la solution en chauffant avec précaution l'eau conte- nant la mousse du J^ipon jusqu'à 90°. A cette température, l'eau en dissout 4 pour 100 de son poids environ. Nous laissons ensuite tomber le feu, sans que la matière se précipite, jusqu'à 35° ou 40°. L'émulsion avec le sulfure de carbone est faite dans un malaxeur. Il est indispensable que l'action soit très rapide et le mélange très intime. » En comptant sur l'emploi de la mousse du Japon pure('), on pour- rait établir ainsi le prix de revient du sulfure de carbone solidifié : fr Sulfure de carbonne, les ioo'>» 5o Solution de mousse du Japon, les 100'''^ on contenant 4'''' à ^''' le kilogramme 12 Main-d'œuvre 3 Matière solide ( 100^^ ) 65 » On peut varier la proportion de sulfure de carbone comme on veut, jusqu'à en mettre 80 pour 100. La consistance du mélange solidifié est d'autant plus forte que la dissolution y est plus abondante. » L'évaporation du sulfure de carbone est très lente. Un morceau de notre matière solidifiée, laissé à l'air pendant deux mois, renfermait encore une grande quantité de sulfure. » On pourrait donc obtenir, en enfouissant des morceaux de notre matière au pied de la vigne, la présence pendant un temps très long de va- peurs de sulfure de carbone autour des radicelles. Il serait facile de mettre (* ) La mousse du Japon coûte, en Europe, lorsqu'elle est très pure et comestible, envi- ron 3'"' le kilogramme ; mais nous obtenons de bonnes solidifications en la mélangeant avec des algues de prix inférieur, telles que le Fucus crispus. ( 96-'^ ) à la disposition des vignerons des échantillons de richesse différente en sulfure, et ils pourraient expérimenter eux-mêmes ceux qui conviendraient le mieux à la nature de leurs cépages et à l'humidité de leur sol, de façon à éviter tout inconvénient pour la végétation. » M. Barral adresse, de Bessan (Hérault), une Communication relative au Plivlloxera. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra.) M. E. Hacnet adresse un Mémoire relatif au choléra, (Renvoi à la Commission du legs Bréant.) CORRESPONDANCE. M. F. Le Clerc se met à la disposition de l'Académie pour l'une des expéditions destinées à l'observation du prochain passage de Vénus. (Renvoi à la Commission.) M. Bkioscui, nommé Correspondant pour la Section de Géométrie, adresse ses remercîments à l'Académie. M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance : 1° La « Revue de Géologie », publiée par MM. Delesse et de Lapparent (années 1877 et 1878). 2° La 16'' année du « Journal du Ciel », publié par M. Vinol. 3° Des « Recherches statistiques et médicales sur la ville de Cette », par M. L. Amal. (Cet Ouvrage est renvoyé au Concours de Statistique pour 1881.) ASTRONOMIE. — Comète Swift [e 1880). Note de MM. ScuuLHoret Bossekt, présentée par M. Mouchez. « Dans notre première Note [Comptes rendus, 6 décembre 1880), tout en excluant la durée de révolution de 1 1 années, nous n'avons pu décider C. R., ii%0,i' Semestre. {1. XCl, N» 24.) I28 ( 966 ) si la comète accomplissait sa révolution en 5^ ans ou en 3| ans. Depuis, nos calculs ont dissipé ce cloute en attribuant à la comète une durée de révo- lution de 54^ ans; ils ont, en outre, démontré avec certitude l'identité de cette comète avec celle de 1869, comète III, découverte par M. Tempel. » Après avoir calculé une éphéméride à l'aide de nos éléments ellip- tiques provisoires, nous avons comparé toutes les observations publiées jusqu'à ce jour et celles communiquées par M. Tempel. Le résultat de cette comparaison est donné dans le Tableau suivant : Dates. 1S80. Lieu d'observation. Oct. i5 Washington. 25 Odessa Observation-Calcul. AacosJ. M. s . " — I ,06 4-29,5 — 1 ,6 —II ,8 Dates. 1880. Lieu d'observation. Oct. 25 Boston. Observation-Calcul . AxcosJ. Aj. ' " , —3,25 -h '] ,G Oct. 28 Boston. 3i Odessa. Nov. I Odessa. -0,90 -0,42 -0,16 -43,4 -i3,5 -3o,3 Nov. 1 Washington. 2 Boston -0,88 -0,96 -22,2 - 9»'^ A'ov. 7 Washington. 7 Diin-Echt. . , 9 Dtm Echt. . , 9 Paris 9 Strasbourg. -0,22 -0,23 -2,00 -.,54 -2,93 -34,7 -26, 1 -3i ,0 -26,7 -16,5 Nov. 10 Dun-Echt 10 Paris 1 1 Paris II Cambridge (E. U. -1,42 -1,46 -0,33 -27,6 -35,0 -26,7 -36,1 Nov. 20 Kiel 20 Wilheiiishaven. 20 Paris 20 Lund -3,17 -0,48 -0,53 -0,61 10,6 ■'9=6 - 4,B ■i3,3 Nov. 2i Lund ^o,i3 -1-37,5 21 Kiel — 0,54 -1-19,7 22 Odessa -1-2,11 -1-6,9 Nov. 25 Paris -t-0,26 -l-io,'") Nov. 27 Paris — 0,10 H- 6,0 Dec. i Arcetri. 2 Kiel. . . -0,22 -(-21,4 Dec. 3 Arcetri. -0,63 — 8,0 5 Arcetri. -1-0,25 — 13,3 -1-0,54 — 2,8 » Nous avons changé l'observation d'Odessa octobre 2 5, oi'i l'étoile de comparaison était mal identifiée, et nous avons augmenté de i' la déclinaison de Washington novembre 1 (observation méridienne). Nous avons exclu les observations de Boston octobre aS («) et 28 [â), de Dun- Echt novembre 10 (a) et toutes celles du professeur Young, en Amérique. (967) » Nous avons pu former les six lieux normaux suivants, rapportés à l'écliplique de 1 880,0 : I. Octobre afï.S > = 34 1.46. 254 p = 38. ■39.54", i II. 3i,5 349.54 •îy.o 43.14.31,3 III. Novembre 9,5 9. 0.49,3 45-59.21,4 IV. 20,5 39.57.40,3 42.56.19,3 V. 26,5 54.26.58,9 37.16.29,8 VI. Décembre 3,5 66.38.3^,7 '29.22.53,7 » En acceptant comme condition le demi-grand axe correspondant à une durée de révolution de 5| ans, nous avons trouvé le système d'élé- ments suivants : Époque Octobre 35,5, temps moyen de Berlin. M 357''33' 3", 8 7t ^3. ^.^o ,5 \ Q 396.51.35 ,7 > 1880,0 / 5.23. 0 ,4 ) c 4o'5^-34 jO Idg « 0,490718 » Les écarts suivants restent dans les lieux intermédiaires. AAcos/3. A,3. Il -I- II ,6 — 12,3 m — 5,3 H- 7,1 IV — ".7 + i3,5 V - i3,i + 6,3 » La représentation laisse encore beaucoup à désirer; nous nous propo- sons de déterminer plus tard les éléments à l'aide des coefficients diffé- rentiels. » ASTRONOMIE. — Influence de la pente de réfringence sur la réfraction astrono- mique. Note de M. S. Glasexapp, communiquée par M. Yvon Villar- ceau. « Dans toutes les théories de la réfraction astronomique, on suppose que les couches atmosphériques d'égale densité sont distribuées en surfaces concentriques par rapport à la surface do la Terre. Nous nommerons ré- (968 ) fraction normale^ ou réfraction tabulaire, les valeurs de la réfraction, fournies par les Tables calculées dans cette hypothèse. » En réalité, les couches d'égale densité ne sont pas généralement dis- tribuées en surfaces concentriques par rapport à la surface de la Terre; il peut donc y exister une pente plus ou moins grande, ce qui dé|)end des conditions particulières. Nous nommerons simplement pen/e de réfiingence cette pente des couches atmosphériques. )) Les observations des températures et pressions barométriques, que l'on recueille dans presque tous les instituts météorologiques centraux, permet- tent de tracer, au moins à de certains instants et par de certaines altitudes, les courbes d'égales densités. Il est clair que, si les couches atmosphériques d'égale densité ne sont pas concentriques par rapport à la surface de la Terre, ou autrement, s'il existe une pente de réfringence, la réfraction réelle différera de la réfraction normale ou tabulaire; de plus, la disposition de la pente peut faire naître une réfraction latérale, savoir un déplacement de l'astre en azimut. » Les causes qui produisent les pentes de réfringence et leurs variations nous sont très peu connues. Ces questions sont à peine touchées par les astronomes, et, en général, il faut dire que, de tout ce qui concerne la pente de réfringence, nous ne connaissons que très peu de chose. » L'influence de la pente de réfringence sur la réfraction peut être admise a priori; quant à sa grandeur, elle ne peut être déterminée que par la voie des observations. La petitesse des grandeurs en question rend le problème très difficile. Un autre problème; que l'on peut regarder comme corollaire, nous parait très intéressant, mais plus difficile encore que celui- ci : c'est d'étudier l'influence de la périodicité de la pente de réfringence, en supposant qu'elle existe, sur des grandeurs ayant pour période une année solaire, comme, par exemple, la parallaxe des étoiles fixes et leur aberra- tion annuelle. Il nous semble très probable que, s'il existe une périodicité dans les variations des pentes de réfringence, elle se manifestera dans la détermination des parallaxes des étoiles fixes, ainsi que dans la détermi- nation du coefficient constant de l'aberration de la lumière. )) Ayant en vue d'étudier ces questions dans tous leurs détails, nous croyons devoir prendre la méthode suivante : )) 1° Déterminer l'influence de la pente de réfringence, au moyen des observations faites sur différentes étoiles fixes. » 2° Etudier la loi de la variation de cette influence, en fonction de la distance zénithale. (969 ) » 3" Examiner s'il existe quelque période annuelle dans la pente de ré- fringence, et, dans ce cas, en évaluer la grandeur. » 4° Etudier quelle influence peut exercer cette variation périodique sur la parallaxe annuelle des étoiles fixes, ainsi que sur leur aberration. » 5° Étudier la réfraction latérale. » Nous sommes certain que l'étude de ces questions en fera naître quelques autres, dont on n'a présentement aucune idée. C'est par le premier numéro des points énoncés que nous avons commencé l'étude de l'in- fluence de la pente de réfringence. Les résultats de cette étude seront ex- posés dans une Note subséquente. » GÉOMÉTRIE. — Sur le contact des coniques et des surfaces. Note de M. G. Darboux. « M. Ranimera démontré que les surfaces du quatrième ordre douées d'une conique double peuvent être engendrées de dix manières diffé- rentes parle mouvement d'une conique variable assujettie à rencontrer en deux points la conique double. Dans le cas où ces surfaces deviennent des cyclides, les coniques sont toutes des cercles, et il passe, par conséquent, dix cercles par chaque point de la surface. Cette propriété des cyclides m'a toujours paru des plus intéressantes; les nombreuses recherches des géomètres sur les surfaces des cinq premiers ordres nous ont bien fait con- naître des surfaces contenant plusieurs séries de coniques, mais aucune d'elles n'admet un aussi grand nombre de séries de sections circulaires que les cyclides. Il m'a semblé qu'il y aurait intérêt à démontrer rigoureuse- ment qu'une surface ne peut admettre plus de dix séries de sections circu- laires et que les cyclides sont les seules surfaces dans lesquelles ce nombre maximum de dix séries soit effectivement atteint. Choisissant parmi les dif- férentes voies qui pouvaient s'offrir pour la démonstration de cette propo- sition difficile, j'ai étudié le contact d'une conique et d'une surface et exa- miné en particulier le cas où cette conique est un cercle ('), et j'ai ainsi obtenu les propositions suivantes, dont la démonstration est aussi facile que le comporte la nature d'un sujet où l'on a à considérer les dérivées des six premiers ordres d'une fonction de deux variables indépendantes: (') M. Transon a publié sur ce sujet deux Mémoires, l'un en i84i dans le Journal de Liouville, l'autre en i8^o dans les Nouvelles Annales de Mathématiques. ( 970 ) » Si dans une surface (S) on considère toutes tes sections planes passant par une même droite tangente en un point simple O, te tien des coniques osculalrices de ces sections à teur point de contact con^mu?i avec la tangente est une surface du second degré ayant un contact du second ordre avec la sut face (S). » Étant donnée une surface quelconque (Q) à neuf paramètres, on peut en général disposer de ces paramètres de telle manière que la surface soit osculatrice en O à la surface (S) et de telle manière que les trois tangentes au point triple qu'a la courbe de section des deux surfaces en O soient confondues suivant une tangente quelconque (T) donnée à l'avance. Dans le cas où la surface (Q) est du second degré, la tangente (T) ne peut pas être prise arbitrairement; elle ne peut avoir que trois positions, et alors il y a une infinité de surfaces du second degré correspondantes à chacune de ces directions. La théorie du contact d'une surface du second degré avec une surface quelconque conduit donc à un système de lignes analogues aux lignes de courbure et définies par une équation différentielle du premier ordre et du troisième degré en y-- Trois surfaces particulières du second degré peuvent être considérées comme ayant le contact le plus intime pos- sible avec la surface proposée. » Les plans qui coupent la surface (S) suivant des sections planes surosculées en O par une conique enveloppent ini cône de neuvième classe admettant le plan tangent en O, pour jdan tangent septuple. » En dehors des surfaces du second ordre, il n'y a que la surface de Sleiner et ses variétés et la swjace réglée du troisième ordre qui admettent une infinité de coniques passant par chaque point de ta surface, » Il y a en général vingt-sept coniques qui coupeiit la surface (S) en sept points confondus au point O. » Les plans qui coupent la surface (S) suivant des sections surosculées en O par un cercle enveloppent un cône de cinquième classe admettant le plan tangent pour plan tangent quadruple. » Le lieu despotes des inversions qui transforment ta surface (S) en une autre (S'), pouvant avoir au point O', inverse de O, un contact du troisième ordre avec une surface du secondordre, est une courbe du sixiènie ordre qui est rinverse par rapport à O d'wre cubique gauche. » Par chaque point simple O de la surface (S) // passe en général dix cercles coupant la surface en cinq points confondus. En d'autres termes, il y a dix sec- tions dont les coniques osculalrices sont des cercles. » S'ilj' a plus de dix cercles, le point est nécessairement un ouibitic. ( 'J7' ) » Une surface ne peut admettie plus de dix cercles passant en chaque point sans se réduire à une sphère. » Les seules surfaces qui admettent dix séries de sections circulaires sont les cjcUdes. » Je dirai quelques mots de la démonstration de ce dernier théorème. On commence par établir que, si en chaque point de la surlace il passe dix cercles coupant la surface en six points consécutifs, chacun de ces cercles est nécessairement rencontré en deux points par l'un des neuf autres. Cette remarque dispense des intégrations qu'il y aurait à faire pour déterminer la surface, ou du moins elle permet de les effectuer par des considérations géométriques. » On en déduit, en effet, que la surface contient deux séries de cercles C, C, . . ., r, r', ... telles que tout cercle de la première série coupe en deux points chaque cercle de la seconde. » On déduit aisément de là que les cercles (C), . -.jlr), . . . doivent être orthogonaux à une sphère fixe (Ô). Par suite, la surface cherchée est l'enve- loppe des sphères à deux paramètres variables, contenant l'un des cercles (C) et l'un des cercles (r). Ces sphères sont orthogonales évidemment à la sphère (5), et, comme elles coupent la surface cherchée suivant deux cercles, le lieu des centres de ces sphères doit élre une surface double- ment réglée, c'est-à-dire une surface du second degré. On reconnaît le mode de génération des cyclides dû à M. Moutard. » Pour démontrer quelques-unes des propositions précédentes, j'ai fait usage d'une forme réduite à laquelle on peut amener le développement de la coordonnée z d'un point d'une surface quelconque en employant une transformation homographique. Cette forme est la suivante, z =xj + x^ + y^ -ir xy^ax"^ + bj^) + u^-[- ..., et il y a une forme réduite analogue pour le cas des« variables. Elle per- mettrait de traiter la question des invariants différentiels, qui a fait l'ob- jet des importantes recherches de M. Halphen; mais j'ai laissé ce sujet entièrement de côté. » ( 972 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur une classe d'éijuations différentielles linéaires. Note de M. Appell, présentée par M. Bouquet. « Les recherches de M. Hermite (*) sur l'équation de Lamé, celles de MM. Picard et Miltag-Leffler (^) sur les équations différentielles linéaires à coefficients doublement périodiques et celles de M. Fuchs (') sur cer- taines équations différentielles linéaires peuvent, à un certain point de vue, se généraliser de la façon suivante. » SoitF(x, ^) =o une équation algébrique représentant une courbe d'ordre m et de genrep et contenant un terme en y, et soit une équation différentielle linéaire dans laquelle ç'i,?'2>-- •,?'/j sont des fonctions rationnelles de oc et j', jr étant la fonction algébrique de x dé- finie par l'équation F ^ o. Les coefficients 9, possèdent deux sortes de points singuliers, à savoir : 1° les points (Iaj'îa) de la courbe F= o, où certaines des fonctions y,- deviennent infinies; 2° les points critiques de la fonction algébrique y de x, que nous supposerons distincts des points (^aj'îa)- Supposons que l'on ait constaté par la méthode de M. Fuchs que les points (|/,,V3/,) et le point co sont des pôles ou des points ordinaires de la fonction intégrale de l'équation (i). Soity(x, y') une fonction du point analytique {^x^j) vérifiant l'équation diflérenlielle (i); marquons dans le plan représentatif des x les points critiques de la fonction algébrique j de a:, et voyons ce que devient cette fonction y"(x,jr) quand le point ana- lytique {x^ij) décrit des cycles simples (Briot et Bouquet, Théorie des fonctions elUpticjues , p. 170). On démontre d'abord ; 1° que, si le point (x, j) décrit à la suite les uns des autres différents cycles simples, la variation éprouvée par la fonction iutégraley(a;,_^) est indépendante de l'ordre dans lequel ces cycles sont décrits; 2° que, si le point (x, j) décrit successivement les ^ lacets binaires d'un même système circulaire de q racines se permutant autour d'un point critique, la fonction /(a;, /) ne change pas. ( ' ) Comptes rendus, t. LXXXVI. [») Ibid., t. XC. (') Journal de Mathématiques pures et appliquées, année 18^8. ( 973 ) » Si maintenant le point {x,y) décrit un cycle simple quelconque, la fonction y (a:, ^'j deviendra, api>ès un premier tour du point sur le cycle, J,{x,j-), après un deuxième [ourj2{x,j^),. . . , après un 7i''""'toury„(j?,/). Puisque ces 7i + I fonctionsy^y, , . . .,y„ vérifient l'équation différenlielle, elles sont liées par une relation de la forme (2) Cj{jc,y) + Cj,{x,r) + • • . + C„/„(a-, j) = o. » On conclut de là, en employant la méthode dont s'est servi M. Picard dans les Notes citées, que l'on peut trouver des constantes Ao, A,, .. .,A„_, telles que la fonction f{x,j) = AoJi'i^f) -H Aj,{x,j) + . . . + A„_,/„_,(x, j) se reproduise multipliée par un facteur constant quand le point (j[:,j>) décrit le cycle considéré. On pourra ensuite prendre iy(.r,^) pour fonction inté- grale et faire pour un deuxième cycle simple une transformation analogue à la précédente, et ainsi de suite pour tous les cycles simples, de façon à obtenir finalementune fonctionintégrale i'{x,j') qui se reproduit multipliée par un facteur constant toutes les fois que le point (x, j") décrit un cycle simple. ]^es fadeurs ou multiplicateius qui répondent. aux différents cycles simples peuvent ne pas être tous distincts; on obtiendra des relations entre eux en faisant décrire des circuits au point {jc, j) et remarquant que la fonction intégrale ij>(x,7") ne change pas, puisque le point co est un pôle ou un point ordinaire pour cette fonction. Il résulte de tout ce qui précède que le nombre des multiplicateurs distincts de tj;(x,^) est égal au nombre des périodes des intégrales abéliennes de première espèce relatives à la courbe F = o, c'est-à-dire à 2p. » Soient u'''(x,j')(i = 1,2,...,/;) les/; intégrales abéliennes normales de première espèce; considérons les cycles qui donnent les 2p périodes nor- males, à savoir, pour l'intégrale «''', les périodes w','' = o, oV,' m O, W3'' = 2«,-,, o}j'=2a/2 ^ir = 27rv/-i, . . . , <- .= 0, <. = 2 a,,-. . . . , < = 2a,p; à ces cycles répondront, pour la fonction intégrale <]^[3C,y)^ 2p multiplica- teurs |J.,,fJt,2, ... ,/:X2/). le facteur fj-A correspondant au cycle qui donne w'^'. Soit6(j:,) la fonction 0 de p variables formée avec les nombres a^/j (BnioT, Théorie des fondions aliélieiuieSjp. ii4), et considérons la fonction Tf _, .,\ e[u'.'>[x,x) — gi] ■,,,„ .; ix-,:i)+i,ur-:[x.})+...+K„:r.iT,y) G. R., 1880, 2' Semestre. (T. XCI, N» 24.) I 29 ( 974 ) où X,- et gi sont des constantes. Si le point [3c,jr) décrit un cycle donnant pour les intégrales abéliennes une période à indice impair 2« — i, la fonc- tion 1{x,y) se reproduit multipliée par e^'"^v/^, et nous déterminerons les p constantes ).,• de façon que celle exponentielle soit égale à [i' I, 2. ■P Si le point {x,y) décrit un cycle donnant une période à indice pair 2/, la fonction T[x,j) se reproduit multipliée par l'expression J U, a„ + !.. o-,, 4-. . .H- »,, tt,„j+ Si et nous déterminerons les constantes g, de façon que cette expression soit égale à — (/= i, 2,. . .,/;). Alors la fonclion ^[x,y) 1{x,y) est une fonc- tien uniforme du point analytique [x^j] n'admettant sur toute la sphère que des pôles et des points critiques algébriques; elle est donc une fonc- tion rationnelle de,r etj)' (Briot, Théorie des fonctions abéliennes. Note B), et, en appelant R(a-,j) cette fonction rationnelle, on a 'i^{x,j)l[x,f) = Vv[x,j), ce qui donne l'expression analytique de la fonction intégrale <]^[x,y) à l'aide de symboles connus. Cette fonction ^{x,j) peut se décomposer en éléments simples comme les fonctions doublement périodiques de seconde espèce : c'est ce que je me propose d'indiquer dans un Mémoire plus étendu que j'aurai l'honneur de présenter à l'Académie. » ANALYSli MATHÉMATIQUE. — Sur Cintêcjralion des équations aux dérivées partielles du premier oidre. Note de M. J. Collet. « Les différentes méthodes connues pour l'intégration des équations aux dérivées partielles du premier ordre, isolées ou simultanées, se ra- mènent toutes finalement à l'intégration d'une équation de la forme (i) i(z — p, cLv, — p.2(U\ —,■-. — Pr,(fx„ = o, les valeurs de pt, /;„, . , . , /)„ étant fournies par n équations distinctes (2) />^0, /,= 0, ..., Jn=0, ( 975 ) qui sont telles que, au moyen dos valeurs qu'on en lire pour p, , ju, .. . , /»„, l'expression ( 3 ) p,drt-\- p2 d-^i 4- . • • H-/J« dx„ soit une différentielle exacte quand on y considère z comme une fonction des variables .r,, ajj, . , ., x,,. » Pour qu'il en soit ainsi, les fonctions /,, y,, ...,./« sont astreintes à satisfaire deux à deux à ■ conditions, nécessaires et suffisantes, de la forme » Dans le cas où plusieurs équations proposées doivent être intégrées simultanément, ces relations, convenablement employées, servent à recon- naître s'il existe des solutions communes à ces équations ('); puis alors, comme aussi dans le cas d'une seule équation, elles permettent, suivant diverses méthodes, de compléter le système (2) au moyeu d'équations convenables. » Lorsque la fonction z n'entre pas dans ces équations, elle n'entre pas non plus dans l'expression (3), et le premier membre de l'équation (i) est une différentielle exacte. M. J. Bertrand a montré, en rectifiant le procédé défectueux indiqué par Jacobi pour atteindre le même but, que, sans déterminer en rien la généralité du problème, tous les cas pouvaient se ramener au précédent par une transformation générale qui, en faisant dis- paraître la fonction, augmentait d'une unité le nombre des variables. Alais cette transformation n'est pas indispensable, et l'on peut intégrer en con- servant la fonction, comme cela a lieu, en suivant les méthodes de La- grange ou de Cauchy, et même, comme on le pourrait aussi, en suivant celle de Jacobi. » Dans ce cas, le premier membre de l'équation (i) n'est plus une diffé- rentielle exacte, puisque la variable z entre dans les coefficients p,, p^, ..., Pu; mais l'équation (t) reste intégrable, et nous nous proposons de montrer qu'alors il existe toujours un facteur d'intégration, les conditions (4) étant supposées satisfaites. » On sait que les conditions qui doivent être remplies pour que l'ex- Comptes rendus, t. LXXVI, p. 1 126; Annnlcs de l'École Normale, t, V, 2'= série. ( 976 ) pression Xodcvg + X I /,, les conditions d'existence du facteur deviennent , e \ api , àpi 7)>fï(-.7)-'?("''7)7°::-'K"'^ ■^■'7 )-?l'^''7 4v){^)"''?4"0-~'(-^)©""-(-ï) II 'i [ ■"' T. Les expressions de P et de Q sont des fonctions symétriques par rapport à - et — • Si vous'mettez alors, au lieu de ^{oc. Ë), une fonction rationnelle vu ' 1 \ / ' de I dont les coefficients soient des fonctions uniformes de oc, vous obtenez P et O comme des fonctions ralionnelus de - w — et de < ou de -rr— ^ et ^ I' Il vu t i ./ : dei 1 r[x] I v'ix - ,,— -4- -/j ,, 4- q, en niellant ?ip = V ix). Les coefficients, dans ces expressions rationnelles, sont des fonctions uniformes de oc. )) Soient maintenant, dans l'expression rationnelle çp(x, ^), les coeffi- cients des diverses puissances de | des fonctions doublement périodiques de X. Soient, de même, les fonctions /^ et ç de telles fonctions doublement ( 98o ) périodiques de x que le qiiolient -jr]— ! soi! aussi une fonction doublement périodique. Alors, dans l'équation différentielle x"+ Pz'4- Qz = o, les coefficients P et Q sont aussi des fondions doublement périodiques. Des deux expressions -r = 's> i.r, -U — — ^ ix, — | on conclut un système d'in- tégrales, et ces intégrales ne sont pas en général uniformes. En mettant f{3c, Ç) = w^, on retrouve immédiatement votre cas, » PHYSiQUr:. — Réclamation de priorité, au sujet de la loi des températures d'ébullition correspondantes. Extrait d'une Lettre de I\I. U. Uuhring. ce Berlin, 5 décembre 1880. » Dans la séance du 23 février dernier, M. Paid de Mondesir a présenté un jMémoirc sur la comparaison entre les courbes des tensions des vapeurs saturées ('). Dans ce Mémoire, M. de Mondesir prend les températures auxquelles deux vapeurs saturées ont la même tension, ou, en d'autres termes, les températures d'ébiiUition de deux liquides à la même pression. Il en déduit la loi suivante, qu'd considère comme nouvelle : » Lorsqu'on prend des tensions telles que les températures correspondantes de l'une des vapeurs forment une progression arithméti(pie, celles de l'autre vapeur formera aussi une progression arithmétique. )) Je crois devoir faire remarquer que celte loi n'est autre que celle des températures d'ébuUition correspondantes que j'ai publiée, à peu près deux ans auparavant, dans l'Ouvrage de mon père (-) et que j'ai formulée (p. 7^) dans les termes suivants : « A partir des températures d'ébuUition de sub- stances quelconques, prises comme points de départ, pour une pression quelconque, comnume à toutes, jusqu'aux températures d'ébuUition pour une autre pression commune quelconque, les distances des températures sont des multiples constants les unes des autres ». Donc, si l'on prend les températures d'ébuUition d'une substance en progression arithmétique, puis les lempératnres correspondantes d'une autre substance, il faut bien que les difiércnces de la dernière jjrogression soient des multiples constants des différences constantes de la première; par suite, qu'elles soient aussi (') Comptes rendus, t. XC, p. 36o et siiiv. (') Lois fondciincnialcs de la Physique et de la Chimie rationnelles, Leipzig, librairie de Fiies; 1878. ( 9«' ) constantes, c'est-à-dire que la seconde progression soit également une pro- gression arithmétique. M Or, c'est précisément ce qne M. de Mondesir croit avoir découvert et ce qu'il donne comme déduit directement des courbes de RegnauU. Ce qu'il nomme le paramètre, savoir le coefficient constant des différences des températures d'ébullition pour deux substances, c'est ce que j'ai introduit (p. 74 de l'Ouvrage cité) sous le nom de fadeur spécifique, facteur que j'ai calculé pour tous les corps étudiés par RegnauU; je me suis également ap- puyé en général, pour la vérification de la loi, sur les observations éten- dues de RegnauU. J'ai pris d'abord (p. 7G de l'Ouvrage) les températures d'ébullition correspondantes de l'eau et du mercure; j'ai comparé (p. 7g et suiv.), pour la démonstration ultérieure de la loi, les températures d'ébullition calculées d'après la loi et celles qui ont été observées pour plusieurs liquides, tels que l'eau, l'alcool, l'éther, le sulfure de carbone, l'éther iodhydrique. » Ce n'est pas seulement mon droit de priorité que je désire ici reven- diquer : je tiens à signaler aussi cette circonstance significative, que j'ai donné, dans l'Ouvrage mentionné, toute tine théorie de la loi, avec des conséquences et des applications pratiques; je suis arrivé enfin à des rela- tions quantitatives remarquables, entre la loi et la composition chimique des molécules. ' » Les observations de RegnauU ont été à la disposition de tout le monde, pendant quelques dizaines d'années, sans que personne avant moi ait trouvé une loi, soit exacte, soit approchée. Il y a soixante-dix ans environ. Bal- lon considérait comme égales les différences des températures d'ébullition pour tous les corps, ce qui ne se trouve juste qu'accidentellement, pour un petit nombre de corps, et constitue donc un cas spécial de ma loi géné- rale. Depuis Dalton, rien ne s'est fait, quoiqu'on eût comme éléments les matériaux accumulés par RegnauU de 1847 à 1862. » Maintenant que j'ai publié la loi, en mai 187S, dans un Ouvrage que le commerce a répandu en Allemagne et à l'étranger; que, en outre, la loi a été formulée dans plusieurs Notes adressées aux Académies et aux savants de l'Europe, j'ai lieu de m'étonner qu'elle puisse encore être présentée, par d'autres savants, comme leur appartenant en propre. » C. R., li^So, •Semeslrc. {T. XCl,ti'"îi.\ I 3o ( 982) PHYSIQUE. — Sur la radiophonie ('). Deuxième Note de M. E. Mercadier. « Je suis parvenu, par une mélhode simple, à démontrer que les effets radiophoniques peuvent être produits par des sources dont l'éclat lumi- 7ieiix intrinsèque est beaucoup plus faible que celui d'une lampe à gaz, ordinaire, et même par des radiations invisibles uniquement calorifiques. » A cet effet, j'ai reconnu d'abord qu'on pouvait entendre les sons radiophoniques provenant des lampes oxyhydriques et des lampes à gaz sans avoir besoin de lentilles de concentration; il sufBt de les approcher le plus près possible de la roue interruptrice en verre, en limitant le faisceau émis à l'aide d'un diaphragme d'ouverture convenable placé très près delà roue. » J'ai pris alors un disque de cuivre de o™, 002 d'épaisseur et d'environ o™,o/|ode diamètre, fixé à quelques centimètres de distance du diaphragme, et je l'ai chauffé sur la face opposée à la roue à l'aide d'un chalumeau oxyhy- drique,enménageantgraduellementraccès de l'oxygène. On obtientainsiune source de radiations d'abord invisibles, mais dont la température peut être peu à peu portée au rouge sombre et au rouge clair. Or, dans ce dernier état, on entend très nettement les sons produits par cette source si peu lumineuse, et, si l'on éteint le chalumeau, on entend des sons d'intensité décroissante, il est vrai, mais on les entend encore quand le disque est invisible dans l'obscurité. Ce dernier effet peut être produit d'une manière continue, en modérant assez la flamme du chalumeau pour que le disque conserve une température un peu inférieure à celle du rouge naissant. On peut faire sans difficulté cette observation avec des récepteurs en verre ou en mica, minces et enfumés, et l'on a ainsi un véritable thermoplione. » OPTIQUE. — Sur des méthodes nouvelles el économiques de produire des signaux lumineux inlermillenls. Note de M. E. Mercadieb. « I^a question des signaux lumineux intermittents présente beaucoup d'importance dans plusieurs cas, par exemple, celui de la télégraphie optique; celui des signaux à faire dans la marine pour des manoeuvres ou pour éviter des collisions; celui des phares à éclipses faites suivant des (') Comptes rendus, t, XCI, p. gSi. (983 ) procédés îiiialogues à ceux de la télégraphie électrique Moràe, ainsi que l'a proposé et (;ut réaliser M. W. Thomson. » Actuellement, quand on emploie une source lumineuse pour faire les signaux, on produit les intermittences à l'aide d'un diaphragme mobile devant la lumière émise d'une manière continue. La source est ainsi inutilisée pendant les éclipses. Il est facile de calculer qu'en télégraphie optique ordinaire cette perte de lumière est d'environ 65 pour loo; et si l'on adoptait pour les phares vui système consistant à envoyer deux fois par minute un signal représentant, en alphabet Morse, la première ou les deux premières lettres du nom du phare (ce qui suffirait évidemment pour le caractériser nettement), on inutiliserait ainsi environ 90 pour 100 de la lumière continue. » On peut éviter ces pertes considérables de lumière par des moyens consistant à n'utiliser la source lumineuse que lorsqu'on en a besoin, à la produire quand on a à émettre un faisceau lumineux, et à l'éteindre quand il doit y avoir éclipse, sinon complètement, du moins assez pour que le contraste entre les rayons émis et éclipsés soit frappant. En d'autres termes, il faut tâcher de réaliser pour la lumière ce qui se fait avec tant de facilité pour l'électricité en télégraphie, où l'on ne fait passer le courant que lorsqu'on veut produire efjeclivement des signaux, tandis qu'on le rompt dans les intervalles entre les signaux consécutifs. )» On voit immédiatement que, pour satisfaire à celte condition, il faut que la source lumineuse employée puisse être rapidement produite avec son éclat maximum, et aussi rapidement éteinte; ou bien qu'on puisse au moins faire varier rapidement son intensité d'une quantité considérable, ce qui pratiquement reviendrait à peu près au même fonctionnement, à l'aide de moyens mécaniques divers; et même les solutions du problème peuvent être rangées sous deux catégories générales : » 1° Celles dans lesquelles on agit pour produire l'intermittence, sur l'agent même de la combusliou d'où résulte la source lumineuse; » 2" Celles où l'on agit sur l'agent combustible. » J'en indiquerai aujourd'hui une seule de la première catégorie, relative à une source lumineuse intense et déjà connue, qu'on obtient par la com- bustion du pétrole à l'aide de l'oxygène. » On opère cette combustion facilement dans une lampe extrêmement simple, que M. Duboscq a construite il y a déjà longtemps. C'est une lampe à mèche ronde; au centre et dans l'axe vertical s'élève un tube dont la partie supérieure, d'un très petit diamètre, vient déboucher un peu au- { 98/| ) dessous du plan horizontal contenant l'extrémité de la mèche, qui ne dépasse guère elle-nième le cylindre qui la contient. » Le tube central aboutit à un réservoir d'oxygène. En allumant la lampe et en faisant arriver ainsi au centre de la flamme un jet d'oxygène convenablement réglé, on produit une flamme qui a la forme d'une sorte d'ovoïde allongé d'assez petites dimensions, qui est très blanche, et dont l'intensité se rapproche de la lumière oxyhydrique. » Celte lampe présente cette propriété remarquable que, malgré la tem- pérature élevée de la combustion, elle s'échauffe peu, consomme très peu de pétrole, et ne charbonne presque pas, si bien qu'elle fonctionne pendant plusieurs journées sans qu'on ait besoin de toucher à la mèche et de renou- veler le liquide. » Cela tient à ce que la mèche ne dépasse pas le cylindre qui la contient; que la flamme intense est produite par la combustion de la vapeur du pétrole et au centre du bec, de telle sorte qu'elle est séparée de lui par une couche gazeuse mauvaise conductrice. Il en résulte que, même après plusieurs heures de fonctionnement continu, il n'y a de chaud dans la lampe que la partie supérieure du bec. » De plus, la lampe présente, au point de vue spécial qui nous occupe, une propriété particulièrement favorable. Lorsqu'on l'allume sans oxygène, elle donne une flamme fuligineuse qui n'éclaire pas; mais, quand on fait arriver le gaz, elle prend une intensité rapidement croissante et elle atteint son maximum dans un temps très coiu't : si bien que, si l'on met la flimme intense au foyer d'(uie lentille, de façon à produire un faisceau lumineux parallèle sur un écran éloigné, ce faisceau est très éclairant, tandis qu'il est à peu près obscur avec la flamme non alimentée de gaz. » Il en résulte la possibilité de faire varier rapidement son intensité d'une quantité considérable et, par suite, de l'utiliser économiquement pour faire des signaux lumineux intermittents. » Il suffit en effet, pour arriver à ce résultat, de faire dégager l'oxygène brusquement au centre de la flamme et de le supprimer brusquement. On peut y arriver de plusieui's manières. Celle à laquelle je me suis arrêté est la suivante. L'oxygène enfermé dans un réservoir sons une pression convenable, qui dans mes appareils ne dépasse pas 4™" de mercure, arrive d'abord à un manipulateur dont la forme est celle d'une clef d'appareil Morse, à travers un tube en caoutchouc qui, à l'état de repos de la clef, est pressé dans une sorte de guillotine; puis le tube se continue jusqu'à la lampe. Lorsqu'on abaisse la clef, la pression sur le tube cesse, et l'oxygène ( 985 ) se rend dans la flamme; quand la clef se relève, le jet d'oxygène cesse ; de telle sorte qu'on manipule, en quelque sorte, l'oxygène, à l'aide d'une manœuvre aussi simple que celle qui constitue la manipulation d'un courant électrique dans le système de Morse. » La rapidité de celte manipulation est jjIus que suffisante pour les besoins de la télégraphie optique, eu égard à la persistance des impressions lumineuses sur la rétine, qui exige une certaine lenteur dans la production des signaux afin d'éviter leur confusion. » Ce système a été adapté à des appareils de télégraphie optique, et il a donné de bons résultats. » J'indiquerai dans une autre Communication comment on peut ré- soudre le même problème avec la lumière électrique. » PHYSIQUE. — Sur le spectie d'absorption de l'ozone. Noie de M. J. Chappuis. « Dans une Note en date du 20 septembre 1880, nous annoncions, M. P. Haulefeuille et moi, que l'ozone possède, lorsqu'on l'examine sous une épaisseur suffisante, une très remarquable coloration bleu de ciel. Cette propriété nous permettait de penser que ce corps devait donner lieu à un .«pectre d'absorption et que l'on pourrait, en en dressant une carte, con- courir utilement à l'étude du pouvoir d'absorption élective de notie atmo- sphère, problème formulé par M. Janssen, dans une Note à l'Académie des Sciences (') dans laquelle il s'exprime ainsi : « Je suis loin d'aUrihucr à la vapeur d'eau rimivcisalité des raies teiluriqucsdu spectre solaire :j'ai toujours pensé au contraire que tous les gaz de notre atmosphère doivent avoir leur part dans ce phénomène, part qui, pour certains d'entre eux, sera peut-être fort dif- ficile à faire, mais qui doit exister en principe. » )) M. Haulefeuille a bien voulu me laisser le soin de ces recherches, et ce sont quelques-uns des résultats qu'elles m'ont déjà donnés que je vais résumer rapidement. » Le spectre d'absorption de l'oxygène ozonisé par l'effltive électrique observé à l'aide d'iui spectroscope à un ou deux prismes présente onze bandes obscures bien nettes dans la partie ordinairement visible du spectre. » J'ai dressé une carte de ces bandes et je l'ai comparée aux cartes des bandes telluriques. (') Comptes rendus, t. LXIII, p. 728. ( 9«<3 ) » J'ai constaté la correspondance d'une bande dans l'orangé avec la raie a signalée par Angsirôm et dont il faut, d'après lai, attribuer l'origine à d'autres substances que la vapeur d'eau, » Sur la carte des raies atmosphériques d'Angstrom est figurée, enire la raie D et la raie «, une bande qui s'étend de 606 à 61 3 et dont une partie coïncide avec la bande la plus large due à l'ozone. » Enfin, Angstrom signale dans le jaune, vers l;i raie D, une bande d'ab- sorption, toujours visible dans le spectre du ciel pur, qui s'étend de 568 1 3/1812 à peu près et qu'il désigne, d'après Brewster, jiar la lettre à; or, dans celte même région, se trouve une bande due à l'ozone et qui possède une partie commune avec cette bande 5. )) Je poursuis en ce moment ce travail, et je n'ai voulu aujourd'hui que prendre date, pour me permettre défaire avec tout le soin désirable la com- paraison directe du spectre solaire avec le spectre d'absorption de l'ozone. » La stabilité relative de l'ozone à basse pression et à basse température, la production presque incessante de ce corps par les décharges électriques, en font nn élément important des hautes régions atmosphériques; sa cou- leur bleue joue donc certainement un rôle dans la coloration du ciel. « La comparaison des spectres permettra d'apprécier la proportion d'o- zone contenue dans les couches d'air traversées par les rayons lumineux, et par suite de reconnaître si ce gaz suffit à lui seul pour expliquer le bleu du ciel, ou s'il n'a qu'une part dans la production de ce phénomène. » CHIMIE GlJNliRAl.E. — Jctioii de l'acide clilorhydrique sur les chlorures mélcdliqucs. Note de M. A, Dirru. « Quand on examine la manière dont les chlorures métalliques se com- portent au contact de l'acide clilorhydrique dissous, on constate que tous viennent se ranger dans deux catégories très nettes : les uns se dissolvent d'autant mieux que la liqueur acide est plus concentrée; la solubilité des autres diminue au contraire dans les mêmes circonstances. » Premier cas : 1° Chlorure de mercure HgCl. — Lorsque, à une tem- pérature donnée, on sature de ce sel des solutions aqueuses d'acide chlor- hydrique, il se dissout en bien plus grande quantité que dans l'eau pure, et le poids de chlorure augmente très rapidement avec celui d'acide que renferme la liqueur. Si l'on cherche à construire la courbe de solubilité. ( 9^7 ) à i6° par exemple, en prenant le poids d'acide dissous dans loo^'' d'eau comme abscisses, et pour ordonnées ceux de chlorure tenu en solution par loo^^ de liqueur acide, on voit que cette courbe, très régulière, se rapproche sensiblement de la droite j = 6,8260;+ 11,604, 'ant que le liquide ne renferme pas plus de 23 d'acide pour 100 d'eau environ. A partir de là, les poids de chlorure dissous augmentent encore, à mesure que la concentration de l'acide employé devient plus grande, mais ils croissent moins vile que les ordonnées de la droite. » Or, si, après avoir saturé à froid de bichlorure de mercure lUie li- queur renfermant moins de 23 d'acide pour 100 d'eau, on la chauffe légèrement, elle dissout une pins forte proportion de chlorure qui, par le refroidissement, se dépose en cristaux très nets, octaèdres modifiés ou ai- guilles, selon le degré de concentration du liquide employé. Si, au con- traire, on fait passer dans la liqueur un courant d'acide chlorhydrique, de manière à l'en saturer en présence de bichlorure de mercure en excès, celle-ci s'échauffe un peu, et la dissolution refroidie laisse déposer au bout de quelques henres de beaux cristaux prismatiques, transparents et in- colores, qui peuvent atteindre jusqu'à o™,o3 de longueur. Ces cristaux, ex- traits de la liqueur mère, s'altèrent rapidement, ils perdent de l'acide chlorhydrique et deviennent blancs et opaques 5 soumis à l'action de la chaleur ils fondent, laissent très rapidement dégager de l'acide chlorhy- drique et donnent un résidu de bichlorure pur; on peut les sécher sur de la porcelaine dans une atmosphère chargée d'acide chlorhydrique, et leur analyse conduit à leur assigner la formule Hg Cl, H Cl, analogue à celle du composé que forme l'iodure de mercure avec l'hydracide correspondant. » On p?ut obtenir ce composé en versant tout simplement ime disso- lution concentrée d'acide chlorhydrique sur du chlorure de mercure pul- vérisé. Celui-ci se prend immédiatement en une masse compacte, et la tem- pérature s'élève de i2°à i5°; la dissolution saturée d'acide chlorhydrique et abandonnée à un refroidissement lent donne de belles aiguilles de la combinaison HgClHCI. » L'existence de ce sel acide une fois établie, on se rend facilement compte de ce qui se passe lorsqu'on met un excès de chlorure en contact avec une solution chlorhydrique : le sel se dissout simplement tant que la quantité d'acide renfermée dans la liqueur est inférieure à celle qui corres- pond à la dissociation du chlorhydrate de chlorure dans les conditions de l'expérience, car celui-ci ne peut se former; les nombres obtenus repré- sentent alors la solubilité du sel dans des liqueurs plus ou moins chargées ( 98B ) d'acide à la même température. Quand la concentration du liquide devient telle que le composé HgClHCl puisse se produire, une partie de l'acide dissous se combine au chlorure de mercure, de telle façon que la quantité d'acide libre reste constante, et, à partir de ce moment, tout l'acide chlor- hydrique que l'on ajoute se combine à du chlorure pour former le clilor- hydrate HgClHCI, qui se dissout, jusqu'à ce que la liqueur en soit saturée. Or la courbe de solubilité montre que le [)oids de chlorure qui se dissout quand on augmente de n grammes la quantité d'acide que la liqueur ren- ferme est supérieur à celui qui se combine avec ces ii grammes d'acide pour donner les cristaux; on comprend donc que, à partir du moment où le sel acide peut prendre naissance, l'accroissement des ordonnées pour une même augmentation d'abscisse doit être plus faible qu'auparavant. » La même chose a lieu à toute température, et, comme la quantité d'a- cide libre nécessaire pour empêcher la décomposition du sel acide est d'au- tant plus petite que la liqueur est plus froide, on obseivera la diminution de l'accroissement des ordonnées dans une dissolution acide d'autant plus étendue que sa température sera moins élevée. » A côté du chlorure de mercure viennent se placer d'autres chlorures, comme lui très solubles dans l'acide chiorhydrique concentré et suscep- tibles de former avec cet acide des composés cristallisés décomposables par l'eau : tels sont les chlorures d'or, de platine, de bismuth, d'antimoine, qui donnent les combinaisons Au^'CP, IlCl; PtCl-, HCI; Bi = Cl%3HCl; Sb=CP, 3HCI. » 2" Chlorure d'arcjent. — Ce chlor(U'e, insoluble dans l'eau, se dissout au contraire dans les liqueurs chargées d'acide chiorhydrique et en quan- tité qui croît très régulièrement avec la concentration de la liqueur; la solubilité, dans une liqueur donnée, augmente du reste avec la température, et par refroidissement on obtient des cristaux du chlorure considéré; les dissolutions acides précipitent, quand on les étend d'eau. A coté du chlo- rure d'argent viennent se placer le sous-chlorure de cuivre Cu-Cl et le ca- lomel; ce dernier se dissout à peine, même dans l'acide chiorhydrique très concentré. » On voit donc, en résumé, que les chlorures dont l'acide chiorhydrique augmente la solubilité se divisent en deux groupes : les uns, excessivement solubles dans l'acide concentré, forment avec cet acide des combinaisons cristallisées; les autres, toujours très peu solubles, même à chaud, ne donnent, par refroidissement, que le chlorure anhydre considéré. L'élude des chlorures que l'acide chiorhydrique précipite de leurs dissolutions ( 989 ) aqueuses nous conduira à des remarques du même genre; elles feront l'objet d'une prochaine Communication. » CHIMIE MINÉRALE. — Jclion de l'acide Jlitorliydiiqiie sur le bichromale d'ammoniaque. Note de iM. L. Varexxe, présentée par M. Peligot. « On sait qu'en traitant par l'acide chlorhydrique le bichromate d'am- moniaque, on obtient un composé analogue à celui que découvrit M. Peli- got en faisant agir ce même acide sur le bichromate de potasse. J'ai préparé le composé correspondant dans la série du fluor. » Quand on verse sur du bichromate d'ammoniaque, finement pulvérisé ou en solution chaude et concentrée, de l'acide fluorhydrique en excès, ou voit la liqueur se foncer rapidement, tout en restant parfaitement lim- pide. On évapore ensuite très doucement, pour chasser aussi complète- ment que possible l'excès d'acide, et la liqueur, abandonnée au refroidis- sement, laisse déposer au bout de quelques instants une infinité de petits cristaux brillants, enchevêtrés, d'une belle couleur rouge, plus claire que celle du bichromate de potasse. Ces cristaux égouttés sont repris par la quantité d'eau chaude exactement nécessaire pour les dissoudre : cette so- lution fournit par le refroidissement des cristaux très nets de la substance. L'analyse leur assigne une composition répondant à la formule AzH'Fl,2CrO' ou AzH'0,CrO%CrO*Fl. » Ces cristaux doivent être soumis, en même temps qu'une série d'autres substances analogues que j'étudie en ce moment, à des déterminations cris- tallographiques dont les résultats seront réunis dans une prochaine Com- munication, » Ils peuvent rester assez longtemps exposés à l'air sans subir d'altéra- tion; cependant peu à peu leur aspect se modifie, ils brunissent légère- ment; ils attaquent le verre et doivent être conservés dans des récipients en platine ou en verre soigneusement paraffinés. » Soumis dans un tube à l'action de la chaleur, ils se décomposent avec énergie, en laissant pour résidu une poudre vert sale, en même temps qu'il se dégage un gaz attaquant le verre. L'acide sulfurique les décompose im- médiatement; il se dégage de l'acide fluorhydrique, et l'acide chromique devient libre. » Il s'est présenté dans la préparation de ce sel une circonstance parti- C. R., 1880, 2- Semestre. (T. XCl, N''24.) l3l ( 99° ) culière. Pendant rébullition du mélange d'acide fluorhydriqneet de bichro- mate, il s'est produit subitement un dégagement de gaz en bulles extrê- mement ténues, et les bords du vase en platine dans lequel se faisait l'opération ont été nettement attaqués, ainsi que la spatule de même métal qui servait à l'agitation. On percevait en même temps une odeur particu- lière, ne ressemblant pas à celle du chlore, et qui paraît caractéristique. Du fluor aurait-il été mis en liberté dans ces conditions, de même que dans l'action de l'acide chlorhydrique sur les mêmes chromâtes il se dégage par- fois du chlore? C'est ce que poiuTont peut-être décider des expériences que j'effectue actuellement, en même temps que je poursuis l'étude des réactions fournies par les hydracides sur les chromâtes. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur les dérivés chlorés de la slrychnine. Note de MM. Cii. RiciiET et G. BoucHARDAT, présentée par M. Berthelot. « On connaît la strychnine monochlorée, préparée par Laurent en 1 848, et im dérivé plus chloré signalé par Pelletier; mais les propriétés de ces dérivés n'ont pas été étudiées depuis. » Nous avons fait passer dans une solution concentrée et tiède de chlor- hydrate de strychnine une quantité pesée de chlore, soit 2CI pour i™"' de strychnine : la solution prend une couleur rouge intense. En ajoutant de l'ammoniaque on précipite un mélange de strychnine, de strych- nine monochlorée et de produits plus chlorés. Le précipité est repris par de l'alcool concentré, qui laisse indissoute presque toute la strychnine, surtout en laissant en contact quelques jours. On sature alors exactement la solution privée de strychnine par l'acide chlorhydrique, qui ne se com- bine qu'avec la strychnine monochlorée; on évapore et on reprend par l'eau, qui ne dissout pas les corps plus chlorés. Le chlorhydrate de strych- nine monochlorée est très soluble dans l'eau chaude; sa solution, surtout quand elle renferme des traces de corps plus chlorés, dépose d'abord par évaporation spontanée des cristaux, puis il se sépare une masse huileuse qui n'est que du chlorhydrate en surfusion et qui se redissout en entier dans l'eau. Pour avoir la base pure il est nécessaire de transformer le chlorhydrate en sulfate, l'acide sulfurique ne dissolvant pas de slrychnine perchlorée et le sulfate peu soluble cristallisant facilement. » La strychnine monochlorée est très soluble dans le chloroforme, l'éther et l'alcool concentré; pour l'avoir cristallisée, il est nécessaire ( 99' ) dVmployer de l'alcool à 50° environ. Sa composition répond à la for- mule C*^li-'ClAz-0'. Elle se combine aux acides, mais ses propriétés ba- siques sont peu marquées : ainsi le chlorhydrate neutre, repris par l'eau, ne se dissout pas en entier, à moins qu'on n'ajoute un léger excès d'acide. Le chlorhydrate se combine au chlorure de platine en donnant un préci- pité insoluble, presque blanc, que nous avons analysé. » La strychnine monochlorée, dissoute dans l'alcool, dévie fortement à gauche le plan de polarisation [(7.]d= — lo/j", 6; en dissolution dans l'eau acidulée, son pouvoir rotatoire diminue, tout en conservant le même signe; dans l'acide sulfurique dilué,'son pouvoir rotatoire n'est plus que [a]„=-38°,75. » Ces variations dans le pouvoir rotatoire sont de même nature que celles observées jadis par A. Bouchardat sur la strychnine. Les réactions sui- vantes la distinguent nettement. Traitée par l'acide sulfurique et le bichro- mate de potasse, elle produit une magnifique coloration rouge pourpre, différente de la coloration gris violacé que donne la strychnine. L'acide sulfurique mêlé à l'acide nitrique la colore en cerise intense, tandis que la strychnine ne donne rien. » Soumise pendant une heure à l'action de potasse alcoolique bouil- lante, elle se transforme en un sel potassique cristallisant facilement et décomposable par l'acide carbonique. Il n'y a pas dans cette action formation de chlorure de potassium; la strychnine monochlorée fixe seulement S"""' d'eau pour donner un dérivé chloré analogue à la trihydrostrychnine, préparée par MM. Étard et Gai en faisant agir à haute température la baryte hydratée sur la strychnine. Nous avons pu, d'ail- leurs, reproduire facilement la trihydrostrychnine en faisant agir pendant deux heures la potasse alcoolique bouillante sur la strychnine. La trihy- drostrychnine chlorée, traitée par l'acide nitrosulfurique, se colore en violet, tandis que la trihydrostrychnine se colore en rouge garance et la dihydrostrychiiine en rouge pourpre au début. Ces différents composés, tout en formant de véritables combinaisons cristallisables avec les alcalis, possèdent toutes les propriétés des alcaloïdes, se rapprochant en cela de certains amides. » La monochlorostrychnine est un poison presque aussi toxique que la strychnine et lui ressemble beaucoup. A la dose de o^"', ooif), elle a pro- voqué des convulsions violentes et mortelles chez un chien de g''^. Les phé- nomènes indiqués par l'un de nous sur les effets de la strychnine à haute ( 992 ) dose sont au moins aussi marqués avec la monochlorosfrychnine. Avec la respiration artificielle nous avons pu faire vivre vingt heures un chien qui avait absorbé o^'^, 5 du chlorhydrate. » En faisant passer à refus du chlore dans du chlorhydrate de strych- nine refroidi, la liqueur se décolore et il se forme un dépôt blanc si- gnalé par Pelletier, que nous avons reconnu être un mélange de strych- nine di et trichlorée ne formant plus de sels définis avec les acides. Pour avoir la strychnine trichlorée, on lave le précipité avec de l'eau acide, qui enlève toute la strychnine bichlorée. Le résidu, lavé à l'eau tiède, est dissous dans l'alcool, d'où la strychnine trichlorée se sépare à la longue et diffici- lement, sous forme de cristaux microscopiques se colorant à l'air et possédant la composition C*^H"Cl' Az^O'. )) La strychnine trichlorée est insoluble à l'eau, soluble dans l'éther et le chloroforme, peu soluble dans l'alcool froid, ne se combine pas aux acides, quoique se dissolvant très peu dans l'eau acidulée. Elle ne donne pas de coloration spéciale par l'acide sulfurique et le bichromate de po- tasse, se colore en pourpre par l'acide nitrosulfurique. Par l'action de la potasse alcoolique bouillante, elle fournit aussi un corps se combinant aux alcalis forts en donnant des sels décomposés par l'acide carbonique, sans qu'il y ait formation de chlorure alcalin : c'est l'hydrostrychnine tricldorée, insoluble dans l'eau pure, soluble dans les acides et les alcalis, même l'am- moniaque, et possédant les réactions générales des alcaloïdes. » Ces deux corps, la strychnine perchlorée et l'hydrostrychnine per- chlorée, n'ont presque aucune action physiologique à la dose de o8%5 à 1^'' : c'est là une différence essentielle avec la strychnine monochlorée. » IjCS eaux de lavage acides de la strychnine perchlorée, traitées par un excès d'eau qui précipite encore un peu de ce corps, ont été ensuite satu- rées par l'ammoniaque, et nous avons ainsi recueilli un composé qui, convenablement purifié par des traitements semblables, possède la composi- tion C^H^Cl^'Az^O*. Ce corps, quoique soluble assez facilement dans les eaux acidulées, ne forme pas de sels définis en présence de l'eau. Il cristal- lise en fines aiguilles dans l'alcool. Ses propriétés chimiques et physiolo- giques se confondent presque avec celles de la strychnine trichlorée, dont il se rapproche bien plus que de la monochlorostrychnine. Traité par la potasse alcoolique, il donne de même une hydrochlorostrychnine. » Nous avons ainsi pu isoler à l'état de pureté trois composés chlorés distincts qui conservent à différents degrés les propriétés chimiques de la strychnine, en particulier celle de fixer les éléments de^l'eausous l'action (993) des alcalis, en donnant de nouveaux corps se rapprochant par leurs pro- priétés de la classe des amides, tout en conservant les propriétés générales des alcaloïdes qui leur donnent naissance. » CHIMIE PHYSIOLOGIQUE. — Sur [a cause de l'altêraiion spontanée des sucres bruts de canne. Noie de M. U. Gavon, présentée par M. Pasteur. « On observe, en général, dans les sucres bruts de canne abandonnés à eux-mêmes, la transformation d'une partie de leur sucre cristallisable en sucre réducteur. J'ai fait voir [Comptes rendus, séance du 26 mars 1877) que cette altération, favorisée par la chaleur et par l'humidité, paraît due à une fermentation. » Depuis lors j'ai publié diverses observations [Comptes rendus, séance du 9 septembre 1878; Mémoires de la Société des Sciences physiques et naturelles de Bordeaux, 2" série, t. II, p. 26 et 3o, et t. III, p. 25) qui établissent que le sucre réducteur dont il s'agit, inactif sur la lumière polarisée, est décom- posable en glucose proprement dit et en lévulose. J'ai prouvé, en outre, que la formation du sucre interverti est toujours précédée de celle de glucose inactif. M. Ilorsin Déan a confirmé et justifié ce dernier résultat. » De nouvelles recherches me semblent démontrer que l'altération spon- tanée des sucres bruts de canne est bien une véritable fermentation. En voici les principales preuves : » 1° Tous les sucres de canne que j'ai examinés au microscope ont pré- senté des organismes de la nature des levures alcooliques, des torulas ou des moisissures; les sucres colorés et riches en eau, glucose et matières azotées en renferment plus que les sucres blancs et secs. » 2° La chaleur et l'humidité augmentent le nombre et la jeunesse des cellules végétales, en même temps qu'elles favorisent la production du sucre réducteur. » 3" Les sucres très riches en glucose contiennent du ferment inversif, précipiiable par l'alcool et jouissant des mêmes propriétés que le ferment inversif de la levure de bière. » 4° Les agents antiferraenlescibles, neutres, empêchent la transforma- tion du sucre et le développement des organismes microscopiques. » Ce dernier fait étant une confirmation précieusa des premiers, je rap- porterai une de mes expériences. ( 994 ) » Le II décembre 1879, je mets ^ ^^ température constante de i^o° des flacons scellés contenant : N" 1. loof sucre brut de canne à 2,89 pour 100 de glucose +5" eau distillée. N" 2. loo'"' sucre Brut de canne à 2,89 pour 100 de glucose H- 5'^'= solution concentrée de salicylate de soude. N" 3. loos"' sucre brut de canne à 2,89 pour 100 de glucose -f- 5'^'= solution concentrée d'acétate de soude. N° h. loo'"' sucre brut de canne à 2,89 pour 100 de glucose + 5" solution concentrée d'acétate de potasse. N" 5. loo^' sucre brut de canne à 2,89 pour 100 de glucose + 5" solution concentrée de cliloral hj'draté. N° 6. loo'"' sucre brut de canne à 2,89 pour 100 de glucose +5'^'^ solution concentrée de borax. K" 7. loo^"' sucre brut de canne à 2,89 pour 100 de glucose +5" solution concentrée de bisulfite de chaux. K° 8. 100^'' sucre brut de canne à 3,89 pour 100 de glucose -4- 5"^ solution concentrée d'acide sulfureux. » Ces divers agents sont connus pour leurs propriétés antiseptiques ou antifermenlescibles. » Les 17 et 18 janvier 1880, c'est-à-dire après plus d'un mois de séjour à l'étuve, les sucres sont analysés, et j'obtiens : N° 1. N» 2. N°3. N»4. K' 5. K- G. K» 7. N- 8. Sucre crislallisable. . 85, i4 90,24 8g, i4 89,04 89,14 87,66 81,77 76,51 Glucose 6,98 3,09 3,49 3,59 4>25 e,:") 10,53 16,06 » L'acide sulfureux et le bisulfite de chaux ont produit une quantité notable de glucose, soit par leur acidité propre, soit par la formation d'un peu d'acide sulfurique. M Le borax n'a pas manifesté son action antifermentescible, mais il a donné un résultat curieux à un autre point de vue : il a diminué l'action du sucre sur la lumière polarisée, tandis qu'il excite d'ordinaire celle de la mannite. » Les acétates de soude et de potasse, le chloral hydraté, qui n'agissent que sur les ferments organisés, ont empêché le développement de ces derniers, sans arrêter l'action du ferment soluble préexistant. » Le salicylate de soude, qui, au contraire, paralyse à la fois la vie des ferments organisés et l'action des ferments solubles, a maintenu le sucre dans son état primitif. » Cet ensemble de faits prouve donc que les organismes contenus dans le sucre brut de canne, en se multipliant, produisent du ferment inversif. Ce (99^ ) dernier transforme alors le sucre cristallisable en sucre réducteur. Jusqu'à lo ou 12 pour loo, le sucre réducteur est inactif; mais au delà de 12 pour loo, ce qui arrive rarement, il a un pouvoir rotatoire gauche, dont l'intensité augmente avec le degré d'altération du sucre brut. M On remarquera que ces résultats peuvent conduire à des conséquences pratiques de la plus grande importance, soit dans la fabrication, soit dans le transport ou la conservation des sucres bruts de canne. On emploie, il est vrai, l'acide sulfureux ou le bisulfite de chaux pour empêcher l'altération du jus de la canne à sucre; mais il semble que ces agents seraient plus avantageusement remplacés par le salicylate de soude ou les acétates de potasse ou de soude. » PHYSIOLOGIE. — Sur les variations de la sensibilité lumineuse, suivant l'étendue des parties rétiniennes excitées. Note de M. Aug. Charpextier, présentée par M. Vulpian. o Dans les expériences que j'ai eu l'honneur de présenter à diverses reprises à l'Académie des Sciences touchant la sensibilité lumineuse élé- mentaire de l'appareil visuel ('), je ne m'étais pas préoccupé de faire va- rier la surface plus ou moins éclairée que je présentais à l'oeil. J'employais toujours la même surface placée à la même distance de l'oeil : j'opérais donc sur une image rétinienne d'étendue constante. Cette image rétinienne formait un carré de dix-neuf centièmes de millimètre de côté environ. J'ai pensé qu'il y aurait un certain intérêt à faire varier l'étendue de cette image et à étudier, s'il y avait lieu, les changements survenus sous cette influence dans la sensibilité de l'appareil visuel. Suivant ma méthode habituelle, j'ai donc déterminé, pour des surfaces d'étendue variable, quel était le mini- mum d'éclairemeni, c'est-à-dire la plus petite lumière par unité de surface nécessaire pour provoquer une sensation lumineuse. J'ai découpé plusieurs diaphragmes susceptibles d'être placés sur l'écran antérieur de mon appa- reil giaduateur et de dessiner des surfaces éclairées de forme carrée et de côtés très variables, depuis o™'",7 jusqu'à 12'"'"; cela correspondait, dans les conditions de l'expérience, à des images rétiniennes ayant depuis o""",o6i jusqu'à i""",o56 de diamètre. Or, tant que le diamètre de l'objet a été sujjérieur à a™™ (image rétinienne de o""",i76), il a fallu, pour pro- Voir notamment les Comptes rendus du 18 février 1878 et du 27 janvier 1879. (996) voquer une sensation lumineuse, le même éclairement dans tous les cas, c'est-à-dire pour sept surfaces différentes considérées; mais, au-dessous de cette étendue, j'ai constamment trouvé, pour six surfaces différentes, que l'éclairement nécessaire devait êlre d'aiilant plus fort que la surface lumineuse était moindre^ tellement que le produit de l'un par l'autre était à très peu près constant. » Ce fait remarquable m'avait conduit à penser qu'il devait y avoir là un territoire particulier dans la rétine, territoire auquel il faudrait, pour être mis en excitation, une quantité de lumière déterminée et indépendante de L'étendue suivant laquelle elle se disséminerait; en d'autres termes, voici une étendue de dix-sept à dix-huit centièmes de millimètre dont les éléments constituants seraient solidaires les uns des autres et où il se ferait de l'un à l'autre de ces éléments une communication, luie dissémination du mou- vement lumineux excitateur, c'est-à-dire quelque chose de comparable à Vinduction lumineuse étudiée par M. Plateau. » Chose curieuse, ce territoire correspondrait exactement, et par sa po- sition et par ses dimensions, à la fovea centralisa cette petite partie de la tache jaune que l'on appelle assez improprement /;om/ de fixation; ce pré- tendu point a, en effet, un diamètre de dix-huit à vingt centièmes de mil- limètre environ : c'est le lieu où s'opère la vision directe. » M:iis ce territoire est-il unique dans la rétine, ou bien, au contraire, peut-on constater les mêmes faits sur tous les points de cette membrane? J'ai répété ces expériences dans plusieurs directions de la vision indirecte, et j'ai retrouvé, là encore, ces deux phénomènes si distincts : i° éclaire- ment minimum indépendant de la surface, ou sensibilité élémentaire con- stante, pour toutes les images rétiniennes au-dessus de dix-sept à dix-huit centièmes de millimètre de diamètre; 2° éclairement mimmum proportion- nel à la surface, ou sensibilité élémentaire inverse du nombre d'éléments excités, pour toutes les images rétiniennes au-dessous des dimensions pré- cédentes. » Faut-il donc croire à la réalité physiologique de cette apparente divi- sion de la rétine en sortes de territoires distincts, de fovea centralis ou excentralis, qui devraient embrasser chacune au moins deux mille cônes ou bâtonnets ? En tout cas, l'Anatomie ne les a pas encore signalés, et peut- être faut-il chercher ailleurs une explication des faits si frappants qui pré- cèdent. » Ces expériences ont été répétées à de nombreuses reprises sur mes yeux et sur ceux d'une autre personne non prévenue. Je dois dire qu'elles ( 997 ) sont assez délicates et réclament un appareil d'une grande sensibilité. De plus, on sait que la sensibililc lumineuse varie suivant l'état de repos ou de fatigue de l'œil et s'accroît notablement par le séjour dans l'obscurité. On devra donc faire les expériences avec beaucoup de précaution, et sur- tout laisser après chaque détermination un temps de repos suffisant pour que l'cei! puisse s'adapter de nouveau à l'éclairage ambiant, qui doit être aussi constant que possible. Je me suis servi d'une lampe à huile, système Carcel, comme source lumineuse. C'est grâce à la fixité suffisante de cette lumière et à l'observation de rigoureuses précautions expérimentales que j'ai pu observer d'une façon constante les faits qui viennent d'être ex- posés. » ZOOLOGIE. — Recherches anatomiqites sur l'Onchidie (Onchidium, Cuv., Oncidiella celtica, Gray). Note de M. J. Joyeux-Laffuie, présentée par M. de Lacaze-Duthiers. « Des doutes restent encore sur plusieurs points de l'organisation de l'On- chidie. Cela s'explique facilement par la difficulté que l'on éprouve à se procurer ces animaux. On sait, en effet, qu'il n'existe sur les côtes d'Eu- rope qu'une seule espèce, signalée jusqu'ici sur un seul point du littoral français par MM. Audouin.Milne Edwards etVaillant. C'estsurcetteespèce, dont j'ai pu me procurer un grand nombre d'individus, dansles environs de Roscoff, que j'ai entrepris une série de recherches dont je présente une partie des résultats à l'Académie. » Sur la face ventrale de l'Onchidie, on aperçoit vers la partie postérieure du pied, en arrière de l'anus et de l'orifice génital femelle, une ouverture située sur le bord du manteau. Cette ouverture circulaire, que l'animal ouvre et ferme à volonté, fait communiquer avec l'extérieur un organe situé dans l'épaisseur du manteau. Cet organe, décrit par Cuvier, dans son Mémoire sur l'Onchidie du Pérou, comme étant un poumon, et sur la natiue duquel Erhenberg, Milne Edwards et quelques autres zoologistes ont émis des doutes, pensant plutôt avoir affaire à un organe dépurateur, continue encore de nos jours à être considéré comme un organe pulmonaire parles derniers auteurs qui se sont occupés de l'Onchidie (MM. f^. Vaillant et Fischer.) » Cet organe, de couleur jaune brunâtre, s'aperçoit vaguement par trans- parence à travers le manteau sur l'animal ouvert; mais, pour piendre une idée exacte de sa conformation et de sa structure, une dissection délicate C. R., ibSo, 2' Semestre, (T. XCl, N" 24.) I ^2 (998 ) est indispensable. Il présente deux culs-de-sac situés l'un à droite, l'autre à gauche dans l'épaisseur du manteau, et réunis à la partie postérieure par une portion plus étroite à laquelle correspond l'orifice extérieur. Le cul- de-sac du côté gauche est piriforme, tandis que celui de droite, un peu plus volumineux, se moule par son extrémité supérieure sur la cavité pé- ricardique. Si l'on fait une coupe de l'organe, on voit qu'il est constitué par un tissu présentant des aréoles de forme irrégulière et de dimensions variables. Chaque aréole est formée par des lames de tissu musculaire, qui se réunissent irrégulièrement et circonscrivent ainsi de petites cavités com- muniquant toutes entre elles, et par conséquent avec le milieu ambiant, par l'intermédiaire de l'orifice extérieur. Les parois de chaque aréole sont tapis- sées par plusieurs couches de cellules globuleuses, légèrement jaunâtres, présentant dans leur intérieur une concrétion donnant les réactions de l'acide urique et recouvertes par un épithélium vibratile. A ces caractères on reconnaît immédiatement le tissu rénal des Mollusques; c'est dans l'épaisseur des lames musculaires limitant les aréoles que cheminent les vaisseaux afférents et efférents de l'organe rénal. » L'étude du développement fournit également des preuves en faveur du caractère rénal de cet organe. On le voit apparaître chez l'embryon près du bord antérieur du manteau, en haut et à droite à côté du cœur, dans le point où il se montre habituellement chez les embryons des Gasté- ropodes. Dès qu'il s'est suffisamment différencié, il se présente sous la forme d'un organe impair creusé d'une cavité communiquant avec le pé- ricarde et l'extérieur. Les parois sont constituées par une seule couche de cellules présentant déjà nettement les caractères de la cellule rénale ty- pique des Mollusques, bien connue des malacologistes. Ce n'est que plus tard, pendant la période larvaire, lorsque le manteau primordial se déforme et que les organes se déplacent, qu'il arrive progressivement, par un mou- vement de rotation, à occuper la partie postérieure du corps chez l'adulte. » D'après ce qui précède, cet organe doit être considéré comme un organe rénal et non comme un poumon; du reste, jamais, à aucune époque du développement, on ne voit se former une cavité pulmonaire. L'embryon lui-même, par ses différents caractères, ne peut être rapproché d'un em- bryon de Gastéropode pulmoné et possède, au contraire, par son vélum très développé, par la forme de son pied, par sa coquille, qu'il abandonne même avant l'éclosion, etc., une ressemblance remarquable avec les em- bryons des Gastéropodes non pulmonés. » Si donc le prétendu poumon n'est autre chose qu'un rein, il est na- ( 999 ) turel de se demander où est le siège de la respiration, et pour cela il fa"t voir ce qu'est la circulation. » Le cœur de l'Onchidie est un cœur d'Opistobranche, logé dans une cavité péricardique creusée aux dépens du manteau et située du côté droit de l'animal, immédiatement en avant du ciil-de-sac rénal correspondant. Au ventricule piriforme fait suite une aorte unique, qui se dirige en ligne droite vers les centres nerveux. Chemin faisant, elle donne des branches aux organes génitaux et au tube digestif, puis elle traverse le collier œsophagien entre le centre pédieux et le centre asymétrique. Dans son passage, elle donne deux petites arlcrioles aux glandes salivaires; aus- sitôt après elle se divise et fournit trois branches qui vont à la masse buccale et à la tête, et une plus volumineuse, terminale, qui se recourbe sous le système nerveux pour pénétrer dans le pied et s'y ramifier (' ). » Le sang, après avoir parcouru les dernières ramifications artérielles, tombe dans la cavité générale, incomplètement divisée en deux cavités se- condaires, par une cloison présentant un grand nombre d'ouvertures et située en arrière du bulbe buccal. De la cavité générale où il baigne les différents organes qui y sont contenus, il pénètre par trois séries d'ouver- tures en forme de boutonnières dans trois grands sinus longitudinaux, un pédieux situé sur la ligne médiane du pied et deux latéraux placés dans l'épaisseur des bords du manteau, près de la face interne. De ces sinus laté- raux partent de nombreux vaisseaux qui se dirigent vers la partie externe du manteau, où ils se ramifient un grand nombre de fois, en formant un réseau vasculaire très riche, à mailles étroites, surtout dans les papilles de la face dorsale (-). Le sang, après avoir traversé ce lacis vasculaire, se rend dans deux vaisseaux longitudinaux qui se portent à l'oreillette. » La surface extérieure du manteau et les nombreux prolongements qui la recouvrent sont évidemment le siège de la respiration. C'est de tout l'animal la partie la mieux appropriée à celte fonction par sa richesse vasculaire et par son contact avec le milieu ambiant. Par leur organisation (') Les vaisseaux arlciiels sont d'un blanc brillant, ce qui permet de les distinguer faci- lement des autres organes; celte propriété est due à la présence, dans leurs parois, de grandes cellules renfermant des globules calcaires en solution, qui font effervescence avec les acides, et non des globules graisseux, comme quelques auteurs l'ont prétendu. (^) Chaque papille possède un vaisseau afférent et un vaisseau effércnt qui sont réunis par un grand nombre de fines anastomoses, situées '^seulement à la périphérie de la papille j le centre n'en possède jamais. ( lOOO ) et par leur grande vascularilé, les papilles dorsales peuvent être comparées à de véritables branchies. » Dans une prochaine Communication, j'aurai l'honneur de faire con- naître à l'Académie les résultats des autres observations que j'ai pti faire, sur ce curieux animal, dans les laboratoires de M. de Lacaze-Duthiers, tant à la Sorbonne qu'à Roscoff. » GÉOLOGIE. — Serpenlines de la Corse; leur âge et leur origine. Note de M. DiEULAFAiT, présentée par M. Hébert. K Coupe générale [de bas en haut). — i° Protogyne nettement stratifiée, soit qu'on l'observe en masse, soit qu'on étudie les détails des bancs. )) 2° Gneiss identique à tous les gneiss classiques. » 3° Schistes luisants satinés, type des sléaschistes des Alpes. » 4'' Calcaire saccharoïde souvent en gros bancs, parfaitement stratifié et parfaitement défini, appartenant très probablement au carbonifère in- férieur. » 5° Schistes plus ou moins talquenx. » 6° Schistes enveloppant la serpentine avec ses mille variétés. « 7° Schistes ardoisiers. » 8° C;ilcaire noir avec traces de charbon. » 9° D>^pôts de nature variable, souvent gréseux. » 10° Lumachelle à Avicula contorta, toujours très fossilifère. » C'est là une succession normale et constante pour la Corse; la seule exception à signaler est que les serpentines commencent quelquefois plus bas; mais toutes les serpenlines de la Corse sont plus anciennes que la zone infraliasique à Avicula contorta. » Cette conclusion est en opposition absolue avec les idées de tous les géologues, excepté celles de M. Hollande. Ainsi M. Coquand a publié ré- cemment un important Mémoire destiné surtout à démontrer que les ser- pentines de la Corse sont d'âge miocène [Bulletin de la Société géologique^ 3" série, t. Vil); il s'appuie, pour établir cette conclusion, sur une coupe prise à Castitao, dans laquelle le calcaire nummnlilique, très développé en ce point, serait recouvert par la formation serpentineuse. Mais cette appa- rence de superposition n'est qu'une pure illusion ; le calcaire nummulitique est plaqué contre la montagne et ne pénètre nullement dans son intérieur. En effet, si à partir du calcaire nummulitique on s'avance en suivant la ( lOOl ) bande serpentineiise, le calcaire numniulitique disparait bientôt ; alors on voit que les assises serpentineuses reposent sur les schistes talqueux n° 5, et, ce qui est absolument capital, que ceux-ci, à leur tour, ont pour support les calcaires fossilifères du terrain carbonifère; d'un autre côté, si l'on s'élève au-dessus des serpentines et des roches vertes, on retrouve la suc- cession générale que j'ai décrite. » La formation serpentineuse de la Corse est très développée depuis le can- ton de Vezzani jusqu'au cap Corse. Quand on suit cette formation dans le sens horizontal, qu'on la voit occuper constamment le même niveau géné- ral ; quand on considère que ce grand fait peut être constaté sur une étendue de plus de 200'^", il est absolument impossible de songer un seul instant à admettre que les serpentines sont venues s'injecter à l'état fondu dans des terrains préexistants; tout ce qui pourrait être concédé au point de vue absolu, ce serait que la serpentine a fait éruption avant l'époque infralia- sique, puisque sur celte serpentine refroidie la mer est revenue déposer les sédiments 7, 8, 9 et 10 de ma coupe générale; mais cette hypothèse ne peut résister un seul instant quand on examine la question sur les lienx. En effet : 1° des lits très minces de serpentine alternent avec des lits de schistes et des lits de calcaire également très minces; 2° la composition et la consti- tution des bancs serpentineux changent d'une manière incessante; 3° des lits minces et répétés de serpentine offrent ici la composition ordinaire des serpentines, puis plus loin, sans que les bancs soient interrompus, le cal- caire, à l'étal de carbonate j arrive, se mêle d'une façon intime à la serpen- tine, et finit par entrer pour plus de 3o pour 100 dans la constitution de la roche; 4° o" voit très fréquemment dans les bancs de serpentines des amandes ou des lentilles de calcaire à peu près pur : les serpentines sont alors elles-mêmes très riches en carbonate calcaire ; 5" jamais, au contact de la serpentine et des schistes encaissants inférieurs, on ne peut reconnaître l'ombre d'une action due à la chaleur; 6° les serpentines renferment tou- jours 10 à 12 pour 100 d'eau. » Ces faits et beaucoup d'autres, qu'il serait facile d'énumérer, excluent d'une manière absolue l'idée que la serpentine puisse être une roche érup- tive arrivée à l'état de fusion; aussi les géologues italiens, si bien placés pour étudier les serpentines, ont abandonné l'idée que celte roche soit une roche ériiptive dans le sens igné du mot. Pour eux, les serpentines seraient arrivées au fond des mers à l'étal de boues; là ces bones se sont solidifiées, et peu à peu les matériaux qu'elles recèlent aujourd'hui ont cristallisé, à froid bien entendu et en présence de l'eau. La serpentine ( 1002 ) dès lors est pour eux une roche essentiellement passive, qui n'a absolu- ment rien soulevé, qui ne s'est pas injectée dans des terrains préexistants, mais qui, au contraire, est plus ancienne que les terrains qu'elle supporte. » Du moment où l'on admet que les serpentines sont arrivées à l'état de boues, je me demande quelle nécessité il y a de faire venir ces boues de l'intérieur du globe. Que 1 on se représente une mer dont les parois, comme c'était le cas pour la Corse, étaient constituées par des roches de la for- mation primordiale, que certaines parties de cette mer passent à l'état d'estuaires : il va s'accumuler dans ces estuaires des boues essentiellement siliceuses, qui, en outre, seront imprégnées d'eaux marines riches en sels de magnésie dissous. On aura alors des boues réunissant tous les éléments des serpentines et ayant la composition et la constitution que les géologues italiens attribuent à leurs boues éruptives. Enfin, comme je l'ai montré et comme je vais continuer à l'établir, les boues provenant de la destruction des roches primordiales sont toujours imprégnées de combinaisons métal- lifères, ce qui est, comme on le sait, le cas pour les serpentines. Quant à l'accumulation des minerais métallifères dans certaines parties plutôt que dans d'autres, elle est due à cette circonstance que ces substances, dissé- minées primitivement d'une manière régulière dans la masse boueuse, se sont isolées dans des parties limitées, sous l'influence de causes multiples, mais parmi lesquelles il faut mettre au premier rang le lent passage de l'eau à travers la masse et surtout l'expulsion de l'excès d'eau à mesure que les silicates et la magnésie s'unissaient pour former ce que l'on appelle aujourd'hui la serpentine. C'est ce qui explique en particulier ce fait d'ex- périence industrielle constaté chaque jour, que les dépôts métallifères liclies ne se montrent jamais dans la partie compacte de la formation serpenti- neuse, mais dans les parties extérieures qui sont restées à l'état fragmentaire ou même à l'état plus ou moins argileux. » J'arrive donc à ces deux conclusions générales : » 1° Toutes les serpentines de la Corse sont plus anciennes que la base de l'infralias à ^vicula contorla. M 2° Les serpentines de la Corse sont des roches sédimentaires dans la plus complète acception du mot; elles ont pour origine, de même que les substances métallifères qu'elles renferment toujours, des vases d'estuaires dont les matériaux ont été empruntés aux roches de la formation primor- diale. » Cette deuxième conclusion pourra être contestée, mais je vais publier la série des faits géologiques et chimiques qui la feront passer à l'état de ( ioo3 ) vérité démontrée. Quant à la première, elle repose sur la constatation de faits de l'ordre géométrique le plus absolu; je me tiens dès lors à la disposition des géologues ou des ingénieurs qui en contesteraient la rigoureuse exac- titude, et je suis prêt à leur fournir sur les lieux les preuves que les choses sont bien telles que je viens de les établir. » M. Hébert, en présentant la Note précédente de M. Dieidafait, croit devoir faire quelques réserves. Il partage l'opinion de M. Dieulafait sur l'âge des serpentines de Corse, qui, comme celles des Alpes, sont de la fin de la période triasique. Il croit, comme lui, que ces serpentines n'ont point fiiit éruption à l'état de fusion ignée ; mais, jusqu'à ce'que des preuves concluantes aient établi que ce sont I)ien des roches sédimentaires, il repousse cette idée. Ses propres observa- tions le conduisent à penser, comme beaucoup d'autres géologues, que la serpentine est un produit d'injection de matières plus ou moins fluides ou boueuses. Les observations de M. Dieulafait ne lui paraissent même pas contraires à cette manière de voir. On sait que les serpentines anciennes sont en relation avec des masses éruptives d'euphotide; aussi renferment-elles ordinairement des cristaux de diallage. Or, M. Vélain a constaté ce fait sur la serpentine de Corse. Mais il y a des serpentines plus récentes, celles de l'Apennin, par exemple, qui se placent à la limite de l'éocène et du miocène ; celles-ci se distinguent des premières en ce qu'elles sont parfois remplies de cristaux de péridot et qu'elles ne renferment point de diallage. La composition des serpentines de Corse vient donc confirmer l'âge que les observations stratigraphiques de M. Dieulafait assignent à ces roches. M. W.-DE FoxviELLE trausmet à l'Académie une série d'articles, extraits du journal « l'Électricité » et tendant à établir que les phénomènes acous- tiques signalés par M. G. Bell sont dus à l'action de la chaleur. D'après M. de Fonvielle, l'explication formulée récemment par M. Mer- cadier avait été indiquée par une Lettre de M. Dujardin, insérée le 20 oc- tobre dans ce même Journal. Depuis celte époque, la théorie proposée par M. Dujardin avait été adoptée par M. de Fonvielle lui-même; il l'avait appuyée par de nombreux arguments, publiés avant la Note récente de RI. Mercadier. ( ioo4 ) M. A. Netter adresse une Note relative à la question de l'intelligence et de l'instinct ciiez les animaux. M. Cl. Baubet adresse une Note relative à la décomposition de l'eau, en employant comme électrodes le charbon de cornue ou le graphite. A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret, La séance est levée à 5 heures et demie. J. B. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. SÉ,\NCE DU LUNDI 20 DÉCEMBRE 1880. PRÉSIDENCE DE M. EDM. BECQUEREL. M. le Président annonce à l'Académie la perle douloureuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Michel Cliasles, doyen de la Section de Géométrie. M. Chasles est mort le samedi i8 décembre. La nouvelle a été transmise à l'Académie, le jour même, par une Lettre de M. Henri Chasles, son neveu. Les obsèques doivent avoir lien demain nianii 21 décembre. M. le Président, après s'être fait l'interprète des regrets de runanimité des Membres de l'Académie, propose de lever immédiatement la séance. DISCOIRS PRONONCES AUX FUNÉRAILLES DE M. CHASLES. AU NOM DE LACADKMIE DES SCIENCES. « La France perd une de ses gloires, les Membres de l'Académie des Sciences un ami excellent, dévoué à chacun et à tous, g:> G. R., 1880, 2> Semestre. (T. XCI, N°2C.) I 35 { ioi8 ) ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Sur la série de Foitrier et autres représentations analytiques des fonctions d\ine variable réelle. Note de M. Hermite. « Les développements des fonctions arbitraires d'une variable en séries trigonométriques et autres ont été, depuis Fourier jusqu'à notre époque, le sujet d'un grand nombre de travaux, parmi lesquels doivent être men- tionnés tout d'abord ceux que notre illustre confrère M. Liouville a publiés dans le Journal de Malhémaliques , seul ou en collaboration avec Sturm. Nous rappellerons ensuite le Mémoire célèbre où Dirichlet a donné la pre- mière démonstration, entièrement rigoureuse, de la série trigonométrique de Fourier pour le cas des fonctions ayant un nombre fini de maxima ou minima. M. Lipschitz, dans un travail d'une grande importance, intitulé De explicatione per séries trigonometricas instituendn funclionum unius variabilis arbilrarium, et prœcipue earum, quœ per variabilis spatium finilum valorum maximorum etminimorum numerum habent infinitunij disquisiiio (' ), a ensuite établi que la formule de Fourier subsiste pour certaines classes de fonc- tions qui ont un nombre infini de maxima et de minima. Enfin M. Paul du Bois-Reymond, en donnant d'autres classes de ces fonctions, a fait voir qu'il existe des cas où la présence de maxima et de minima en nombre infini rend inapplicable la formule de Fourier. » Mais on est allé moins loin pour les autres genres de développements, et, à l'exception de ceux où figurent les fonctions sphériques et les trans- cendantes de Bessel, la possibilité du développement n'a pu être encore établie d'une manière suffisamment rigoureuse. » Dans un Ouvrage que j'ai l'honneur de présenter à rAcadémie(-) au nom de l'auteur, M. Ulysse Dini, professeur à l'Université de Pise, la théorie de ces divers genres de développements est traitée, quelle que soit leur diver- sité, sous un seul et unique point de vue, qui donne à la fois les résultats de M. Lipschitz et de M. du Bois-Reymond pour la formule de Fourier, les développements au moyen des fonctions sphériques et des fonctions de Bessel, ceux dans lesquels figurent les racines d'une équation transcen- dante sous les signes trigonométriques, et enfin ces nouvelles séries dépen- (') Journal de Eoichnrdt, t. G3. (') Série di Fourier e alire rappresentazionl analitiche délie funzioni di una variabile reale; Pise, 1880. ( loig ) dant des fonctions ellipliques sur lesquelles je m'étais borné à quelques aperçus dans mes Leçons de laSorbonne. La méthode employée se fonde d'une part sur la considération des résidus des fonctions uniformes d'une va- riable complexe et de l'autre sur certaines intégrales définies que M. du Bois-Reymond a introduites le premier, et avec le plus grand succès, dans ses belles recherches. C'est à ce savant géomètre qu'est due la remarque im- portante, qu'il existe un nombre infini de fonctions iy(x, A) telles, que l'intégrale / o{a', h )dx a. ponv Z; infini une limite déterminée, qui est -f- G ou — G, suivant que b est positif ou négatif, G étant une quantité indépen- dante de b. On en conclut que, sons certaines conditions relatives si/{x), l'intégrale plus générale / f[x)o[x,]i)(lx a pour limite Gf[-\-o) ou ••0 — G/(— o) suivant le signe de ft, en admettant que les quanlités/(+ o) ouy(— o) aient une signification entièrement déterminée. » Ces considérations délicates, dues à M. du Bois-Reymond, jouent le principal rôle dans les démonstrations de la possibilité des développe- ments, l'emploi des résidus servant à donner, comme Cauchy l'avait depuis longtemps montré, la forme même des développements. Les ques- tions si difficiles dont je viens de parler ne sont pas les seules qui soient abordées par M. Dini. L'auteur, en suivant la voie ouverte par les beaux travaux de M. Heine, généralise des résultats obtenus par l'éminent géomètre sur la formule de Fourier; il montre aussi que tous les dévelop- pements dont il a fait l'étude présentent le même degré de convergence; il s'occupe enfin des conditions sous lesquelles on peut les différentier ou les intégrer terme à terme. Cette indication succincte suffira, je pense, pour appeler l'attention de l'Académie sur l'Ouvrage de M. Dini, où la méthode et la plus grande clarté se joignent à un talent d'analyste extrêmement dis- tingué, j PHYSIQUE. — Sur la vitesse de propagation de la lumière. Note de M. A. Cornu. o M. Gouy a publié récemment dans les Comptes rendus (t. XCI, p. 877) une Note dans laquelle il formule les conclusions suivantes : « .... (P. 878) On paraît admettre généralement que, pour chaque espèce de lumière homogène, la propagation s'effectue partout de la même manière que dans les milieux ( I020 ) dépourvus de dispersion, c'est-à-dire avec une vitesse bien déterminée, et toujours égale au rapport - de la longueur d'onde à la période vibratoire ; mais cet énoncé, qui paraît d'abord presque évident, ne résiste pas à l'examen. » » Et plus loin, p. 8-^9 : » .... Il n'y a pas, pour une source homogène donnée, une vitesse de la lumière déter- minée, et indépendante de la manière dont on fait varier l'amplitude. Mais, dans touteexpé- rience réalisable, cette variation s'effectue d'une manière graduelle et très lente par rapport à la période vibratoire; dans ce cas, les formules se simplifient, et l'amplitude se transporte comme dans un milieu non dispersif, mais avec la vitesse » C'est donc la valeur du coefficient que les physiciens nomment vitesse de la lumière. » » Les physiciens seraient donc encore, d'après l'auteur, à ignorer la véritable définition de la vitesse de la lumière^ et les méthodes employées pour déterminer ce coefficient dans un milieu dispersif comme l'air, eu faisant varier l'iutensité lumineuse, comme dans la méthode de la roue dentée, donneraient, non pas la vitesse de la lumière, mais une fonction complexe de la lougueur d'onde et de la période vibratoire. » Ces conclusions sont complètement inexactes. » L'erreur de l'auteur provient de ce qu'il a omis de définir ce qu'il entend par vitesse de propagation et qu'il a substilué des considérations arbitraires à la définition précise ordinairement adoptée. » Je pense qu'il n'est pas inutile de rétablir les principes très simples que la Note de M. Gouy paraît avoir, sans aucun motif, abandonnés ou méconnus (*). •» Pour définir la vitesse de propagation d'une onde, les physiciens choi- sissent le cas le plus simple, celui d'une onde plane, polarisée rectiligne- ment, qui se i)ropage sans altération dans un milieu indéfini. La condition à laquelle satisfont les déformations de tous les points du milieu s'obtient (' ) Par des considérations qui ne sont pas sans analogie avec les considérations actuelles, l'auteur, il y a quelques mois (Comptes rendus, t. XC, p. 992 et ii2i),a contesté un peu lé- gèrement la réalité de l'admirable découverte de Frcsnel sur la double réfraction circulaire. Les conclusions alors énoncées n'ont pas plus de fondement que celles qu'on réfute au- jourd'hui. ( I02I ) aisément par une démonstration qui en précise bien le sens et qne je rap- pellerai en peu Je mots. » Si, à une époque prise comme origine du temps, le milieu est déformé de telle manière que tous les points situés dans un même plan perpendi- culaire à l'axe des .r soient écartés de leur position d'équilibre de la même quantité ii, suivant des droites parallèles, l'écart commun étant d'ailleurs variable d'une manière cpielconque suivant l'abscisse considérée x», on aura, en désignant par F(jro) la fonction quelconque représentant la loi qui lie l'écart à l'abscisse, » Le système de déformation ainsi défini devra, au bout d'un temps t, se retrouver identiquement le même, mais transporté d'une quantité h; de sorte que la même déformation ii correspondra à l'abscisse x-^Xç,-\~ h; et, comme h est supposé varier proportionnellement au temps, on a h = at, a étant un coefficient constant, positif ou négatif suivant le sens du trans- port, qui représente en grandeur et en sens la vitesse de propagation ; d'où, substituant oc^^ x — at, il vient la condition cherchée u = F{x — at). Si, dans l'intervalle de temps qui s'écoule de t — o h t = t, \c système de déformations ne restait pas identique à lui-même, on n'aurait plus affaire à une onde persistante, et la notion simple de vitesse constante de propa- gation disparaîtrait. D'où il résulte qu'un système de déformations défini par une équation u = $(a;, t) de toute autre forme ne représente pas une onde et ne peut fournir aucune valeur de vitesse de propagation, à moins de nouvelles conventions arbitraires ('). » M. Gouy choisit pour loi de déformation la fonction / t x\ . ( t x\ M = asm27:(;^ — -^S + a %\niii\-, — :^\- Comme elle n'est pas réductible à la forme u ^=Y[x — at), elle ne repré- (' ) C'est ainsi que Fouiier considère, dans la diffusion de la chaleur, une sorte de vitesse de propagation ; mais elle se rapporte au déplacement d'une température niaxirauni qui n'a rien de commun avec le transport d'une onde persistante. ( 1022 ) sente pas une onde persistante et ne peut conduire à aucune vitesse de propagation : l'exemple est donc mal choisi pour déterminer une telle vitesse. M Si la somme des deux termes ne satisfait pas à la condition imposée, chacun d'eux isolément y satisfait, de sorte que chacune des lois de défor- mation , . IT! fit \ „ . 7.nf\'t Il = n s\n — [- ~x\, «=rtsi!i — (^— X est capable de donner lieu à une onde se propageant sans altération avec , X a' une vitesse égale à - ou -7, d 'après l'identification avec la fornuile F (o^ — rt/). Comme aucune restriction n'a été faite sur les coefficients de 11' et n" et que, dans ce genre de déformations, X ou X' représente rigoureusement la longueur d'onde, T ou T' la période du mouvement vibratoire considéré, on en conclut que la première des assertions de l'anteur est fausse et qu'au contraire, même dans les milieux doués de dispersion, la vitesse de pro- pagation des ondes pour chaque espèce de lumière homogène est parfai- tement determmee et égale au rapport -• » Quant à la valeur (3) de la vitesse de propagation V que l'auteur sub- stitue à -5 elle résulte d'une interprétation arbitraire de la fonction u mise sous la forme « = 2«cos27:[^(f,-^)-^(,^-;i)]sin2:i[^(i, + i)-î(l + 5)] L'auteur, sans paraître se préoccuper que les deux facteurs sont de la forme F(:k' — at), s'attache surtout au premier, qu'il écrit cos2T:k{x — Yt), et en conclut la valeur (3) de V donnée ci-dessus; mais il arrive à ce ré- sultat en adoptant une définition arbitraire de la vitesse de propagation, définition qui n'est pas explicitement formulée, mais qu'on peut reconsti- tuer ainsi : dans un mouvement vibratoire dont l'amplitude varie avec le temps suivant une loi A =J{x — V^), la vitesse de propagation est la vi- tesse de transport de cette amplitude. En effet, on lit, page 879 : o .... Ceue amplitude est représenléeà chaque instant par une sinusoïde qui se transporte avec la vitesse V. » .... Ainsi, si le milieu est doué de dispersion, l'amplitude se transporte avec une vitesse qui n'est pas celle des ondes. » ( I023 ) )) Celte dernière phrase montre clairement que l'auteur oppose la vi- tesse de transport des amplitudes à la vitesse de propagation des ondes. » Si l'on se reporte à la définition des ondes persistantes, le raisonnement même employé par l'auteur conduit à la valeur connue - et non pas à V qu'il tire de sa démonstration. En effet, " .... Si T' est très voisin do T, lo fadeur 2rt cos27rX (.r — V/) varie très lentement par rapport à 6 et à / (inverses des coefficients de t et .r de l'autre facteur); il exprime l'am- plitude du mouvement dont la période 9 et la longueur d'onde / sont sensiblement égales à T età X. » » L'amplitude du mouvement vibratoire pouvant être regardée comme constante pendant un nombre considérable de périodes ou de longueurs d'onde, la fonction qui le représente rentre sensiblement dans la forme u = F(x — at), qui caractérise les ondes persistantes; et cela sera d'autant plus vrai que T' sera plus voisin de T, mais la valeur limite de a est - et non pas V ('). » Il ne reste donc rien des conclusions de l'auteur contre la signification du coefficient que les physiciens nomment vitesse de la lumièrej, ni contre les méthodes expérimentales employées à le déterminer. « (') Au point de vue expérimental, l'exemple proposé représente \^ interférence de deux mouvements vibratoires de période différente, ou encore le pliénomène des battements acoustiques. L'auteur délaisse le phénomène à période courte, qui représente le son prin- cipal, pour s'attacher à la période secondaire, sorte d'inégalité séculaire, qui constitue le battement et substitue à la considération de la propagation de la vibration rapide celle du déplacement des points où l'intensité du mouvement résultant est la même; autrement dit, la vitesse de propagation des battements à la vitesse de propagation des ondes. Il y a même une complication de plus, qui rend l'interprétation de V singulièrement obscure: c'est que l'auteur passe au cas limite où les battements disparaissent, déserte que le phénomène qui sert de déûnitiou s'est lui-même évanoui. » Dans le cas des ondes lumineuses qui sont l'objet principal des recherches de l'aulcur, le choix de ce phénomène d'interférence pour conibaltre les idées reçues est particulière- ment malheureux; en effet, malgré leurs efforts, les physiciens ne sont, jusqu'à présent, jamais parvenus à obtenir l'interférence de deux rayons de longueur d'onde différente, interférence qu'ils auraient le plus grand intérêt à produire, de sorte que le phénomène sur lequel l'auteur base sa démonstration n'a jamais pu être réalisé. ( ioa4 ) CHIMIE GÉNÉRALE. — Sur les chlorhydrates de chlorures mélalliques et sur la réduction des chlorures par l'hydrogène; par M. Berthelot. « 1. C'est une propriété commune à un grand nombre de chlorures métalliques, et plus générale qu'on ne l'a supposé jusqu'ici, que celle de se combiner avec les hydracides pour former des composés définis. On connaît depuis longtemps le chlorliydrate de chlorure d'or, le chlorhydrate de chlorure de platine. P. Boullay avait signalé autrefois deux chlorhy- drates de chlorure de mercure ('), dont M. Rindell, savant finlandais, a repris l'étude dans mon laboratoire, au printemps de cette année : ses ré- sultats n'ont pas encore été publiés ; mais il me paraît nécessaire de les rappeler. L'accroissement de solubilité des chlorures de plomb, de cuivre (sel cuivreux), d'argent, dans l'acide chlorhydrique concentré, semble éga- lement dû à la formation de composés du même ordre. )) Or ces chlorhydrates me paraissant jouer Un rôle essentiel dans un certain nombre de réactions, j'ai été conduit à en reprendre l'étude depuis quelques mois , au double point de vue chimique et thermique. Le sujet est riche; car beaucoup de chlorures, bromures, iodures métalliques s'unissent aux hydracides correspondants, pour former des corps cristal- lisés, en proportions multiples, souvent hydratés : la chaleur de forma- tion de ces composés, depuis l'hydracide gazeux et l'eau liquide, ne sur- passe pas beaucoup d'ordinaire celle qui répondrait à la simple dissolution dans l'eau de l'hydracide quiconcourt à former le nouveau sel. Tandis que je poursuivais cette recherche, j'ai appris, par le dernier numéro des Comptes rendus (t. XCL p. 98G), que M. Ditte, à qui la Science doit tant de tra- vaux intéressants, était entré de son côté, et à un point de vue différent, dans une voie analogue. Cette circonstance m'oblige à faire connaître, dès à présent, une partie de mes résultats. » 2. Soit d'abord le chlorhydrate de chlorure de cadmium. Une solution de chlorure de cadmium, saturée à froid, est précipitée par son mélange avec une solution saturée d'acide chlorhydrique; le précipité formé d'abord ne renferme guère que du chlorure de cadmium, c'est-à-dire que (') Jnnales (te Chimie et de Physique, 2= série, t. XXXIV, p. 344; '827. Il donne des formules qui répondent à alIgCl, H Cl; et 4HgCI, H Cl. Le composé de M. Rindell renfermait 6HgCI, liCl-f-«HO. M. Ditte annonce HgCl, HCI. ( loaS ) la réaction initiale est à peu près la même que la précipitation du chlorure de sodium par l'acide clilorhydrique. Mais si l'on fait passer dans la liqueur un courant de gaz chlorliydrique, le chlorure se transforrne en un nouveau composé, d'un aspect différent, en cristaux plus durs, plus bril- lants, et qui peuvent, dans certains cas, devenir volumineux et atteindre 5°"° à 6™™ en tous sens. Ce composé, isolé par décantation et séché rapi- dement sur une plaque poreuse, renferme l'acide chlorhydrique et le chlo- rure de cadmium à équivalents égaux (') : CdCl, HCl 4- 7HO. » Ce corps fume au contact de l'air et perd rapidement de l'acide chlor- hydrique; en même temps les cristaux deviennent ternes et opaques, ils sont à l'état de dissociation ; la chaleur les décompose. Cependant le chlorure de cadmium anhydre, lorsqu'il est fondu dans une atmo- sphère de gaz chlorhydrique, en absorbe, même à haute température, quelques ti'aces : ce qui indique que l'intervalle des températures entre les- quelles la dissociation du chlorhydrate est comprise s'étend depuis la tem- pérature ordinaire jusque vers le rouge sombre. Je reviendrai sur ce point. » J'ai mesuré la chaleur de formation du chlorhydrate de chlorure de cadmium. Il suffit, à cet effet, de le dissoudre dans l'eau du calorimètre et de comparer sa chaleur de dissolution à celle de ses composants, jointe à la chaleur dégagée par le mélange des solutions. » La dissolution du sel (191^'') à 10°, 6 absorbe — i'^'',i6. M La dissolution du chlorure de cadmium anhydre, à une température \oisine, dégage +i'^'",5; celle du gaz chlorhydrique : 4-i7'^''',4- D'ailleurs CdCl(i^'ï = 2'")4-HCl(i^'J= 2'"), à 11°, ont absorbé — o^'',o4. » Il résulte de ces chiffres que la formation du nouveau chlorhydrate Cd Cl -4- HCl gaz 4- 7 HO liquide, dégage -f ao*^"',!; eau solide : -f- iS^-^'iO. Ces chiffres sont très considérables. Ils peuvent être conçus comme répon- dant à deux quantités : la chaleur dégagée par la formation du chlorhydrate lui-même, CdCl +HC1, et sa chaleur d'hydratation. La dissociation facile du composé ne m'a pas permis de l'obtenir anhydre; mais la chaleur d'hydratation proprement dite ne saurait être regardée comme très no- table, si l'on observe que la formation de l'hydrate de chlorure de cad- mium, CdCl + 2H0 dégage seulement +i'''',9, à partir de l'eau liquide; -4- o*^", 5 depuis l'eau solide. Dans la formation du chloihydrate, les 4- 1 5*^^',o Analyse. Théorie. (') Cl total 37,4 37,2 Cl sous forme de HCl 17,8 18,6 C. R., 188a, 5- Semestre. (T. XCI, N» 26.) l36 ( I026 ) dégagées à partir de l'eau solide paraissent donc devoir être attribuées presque en totalité à l'union du gaz chlorhydrique et du chlorure. » J'ai également préparé un bromliydrate de bromure de cadmium, en beaux cristaux, analogues aux précédents. » L'iodure de cadmium sec absorbe une proportion sensible de gaz iodhydrique. Le même corps est extrêmement soluble dans une solution saturée d'acide iodhydrique, et la liqueur refroidie à ~ 25° a déposé un beau composé cristallin, qui s'est liquéfié sur les plaques poreuses à l'aide desquelles on cherchait à l'isoler, en laissant quelque peu d'une substance jaunâtre, cristalline, anhydre, renfermant 5,3 pour loo d'acide iodhy- drique. C'est l'indice d'un iodhydrate dissocié. » 3. Le chlorhydrate de chlorure de plomb, signalé par l'accroisse- ment de solubilité de ce sel dans l'acide chlorhydrique concentré, n'a pas pu être isolé sous forme cristallisée, même par refroidissement. » Mais j'ai obtenu facilement un iodhjdrale d'iodiire de plomb cristallisé, en saturant d'acide iodhydrique la bouillie formée avec de l'eau et de l'iodure de plomb. Ce dernier se dissout d abord abondamment, la liqueur s'échauffe, et, par refroidissement, elle laisse déposer des cristaux qui ré- pondent à la formule suivante (') : 2PbI, HI + loHO. » Ces cristaux sont jaunes, plus clairs que l'iodure de plomb, avec lequel leur aspect et leur richesse en iode permettraient de les confondre aisément. Au contact de l'air et de la lumière, ils perdent de l'acide iodhydrique et se colorent en rouge, par suite d'une certaine mise à nu d'iode. La chaleur les détruit, en laissant de l'iodure de plomb. » Traités par vingt-cinq fois leur poids d'eau, ou davantage, ils se dé- composent en iodure de plomb insoluble et acide iodhydrique. » L'expérience faite avec 17^'', gSi et ô^'', ao6, et 400'?'' d'eau à 1 1°, 3, a donné une absorption de — 3'^''',8 pourôygs^ Par suite 2PbI H-HIgaz + loHO liquide, dégage 4- 23*^°', 3; eau solide : -i- 16,1. » On remarquera l'absorption de chaleur produite au moment où le com- posé est détruit par l'eau : absorption atlribuable à la liquéfaction de l'eau solidifiée dans l'hydrate ; ceci s'applique aussi au composé suivant. Analyse. Théorie. I total 55,9 56,1 I SOUS forme de HI. ... . 17 ;9 '8,0 Pb 3o,4 3o,5 ( i"27 ) » 4. J'ai également isolé un iodhydrale d'iodure d'argent. Dès i856, M. H. Sainte-Claire Deville avait signalé en passant {Comptes rendus, t. XLII, p. 895) l'existence d'un tel composé. L'iodure d'argent se dissout très abondamment dans l'acide iodliydriqiie; la liqueur obtenue, aban- donnée à l'air, dégage peu à peu une portion de l'hydracide, et à un certain moment il se produit de belles lamelles cristallines, transparentes, répondant à la formule (') 3 Agi, III + i4HO. M La lumière et l'air les altèrent en les jaunissant. La chaleur régénère l'iodure d'argent. L'eau les décompose en acide iodhydrique, qui se dissout, et iodure d'argent, qui se précipite. En présence de 70 parties d'eau à 1 1°, 3, cette réaction a absorbé : — s'^"',! pour gSSs^ Par suite, 3AgI H- HIgaz + 14HO dégage -t-2i*^^',6; eau solide : + 11 ,6. )) Ce composé n'est pas le seul : il en existe un autre, extrêmement so- luble dans l'acide iodhydrique, et qui n'a pu être isolé, même au moyen d'un mélange réfrigérant. L'iodure d'argent sec lui-même absorbe quelques traces de gaz iodhydrique (composé anhydre dissocié). » 5. Les faits précédents suffisent pour montrer la généralité de cet ordre de combinaisons, formé entre les hydracides et les sels mélalliques dérivés des éléments halogènes. Ces composés rappellent par leur existence, aussi bien que par la grandeur de leur chaleiu" de formation, les acides complexes qui dérivent de l'association de l'acide cyanhydrique et des cya- nures métalliques (^); ils sont de même les types de certaines séries de sels doubles. On peut les comparer plus justement encore aux fluorhydrales de fluorures et aux sulfliydrates de sulfures. » 6. Si j'insiste sur cet ordre de composés, c'est qu'ils jouent un rôle im- portant dans lu Mécanique chimique, en raison de leur chaleur de forma- tion, qui est considérable, et de leur état de dissociation. En effet, la chaleur de formation des chlorhydt ates de chlorures détermine un grand nombre de réactions jusqu'ici inexpliquées. Je citerai, par exemple, la décomj)o- sition du protochlorure de mercure par l'acide chlorhydrique bouillant et même froid, avec production de mercure métallique et de bichlorure: Hg-Cl + tiRC\ = HgCl, «HCl -+- Hg. Analyse. Théorie. (') Agi 73,5 ,3,6 m excédant 12, 5 i3,3 ( = ) Annales de Chimie et du Physique, 5' série, t. V, p. ^ii\ à 470. ( I028 ) » La décomposition du protochloriire de mercure, envisagée isolément, entraînerait une absorplion de chaleur très notable : Hg'Cl — HgCl solide -t- Hg liquide, absorbe. . . — çf'\5. Le protocldorure ne donne aucun signe de dissociation, aux températures auxquelles s'opère la réaction. Mais ce qui la détermine, c'est, je crois, la formation du chlorhydrate de chlorure, formation accompagnée par un dégagement de chaleur supérieur à 9'"', 5 (sel solide), d'après les mesures inédites de M. Rindell. » La même interprétation, fondée sur la chaleur de génération de cer- tains chlorures doubles, rend compte de la transformation du calomel en sublimé corrosif sous l'influence des chlorures alcalins, transformation qui a donné lieu, comme on sait, à des empoisonnements. » 7. La formation des chlorhydrates de chlorures métalliques joue égale- ment quelque rôle dans la réduction des chlorures métalliques par l'hydro- gène. La plupart des métaux, mêm-e le cuivre, le plomb, l'argent et jusqu'au mercure ('), décomposent le gaz chlorhydrique.dans des conditions de tem- pérature convenables : ce qui s'explique par ce que la chaleur de formation des chlorures métalliques l'emporte sur celle de l'acide chlorhydrique (en tenant compte, autant que possible, de l'état gazeux de cet acide et de l'hy- drogène, comparé à l'état solide ou liquide du chlorure et du métal). Mais on sait aussi que l'hydrogène réduit en sens inverse un grand nombre de chlorures métalliques, avec régénération d'acide chlorhydrique et de métal. L'existence de ces deux actions inverses, réglées par les conditions de masse relatives et d'élimination des produits, a été signalée dès l'origine de la Chimie moderne. Elle n'est nullement contraire aux principes de la Thermo- chimie, à la condition que les actions inverses puissent s'accomplir toutes les deux avec dégagement de chaleur; c'est-à-dire à partir des produits différents qui coexistent dans l'état de dissociation (-). Je vais faire l'application de ces notions à divers cas caractéristiques. » L'iodure de cadmium, le bromure de cadmium, le chlorure de cad- mium, chauffés vers le rouge dans un courant d'hydrogène, éprouvent une réduction partielle, d'ailleurs fort incomplète : il se dégage de l'hydracide, mêlé avec un grand excès d'hydrogène, en même temps qu'il se sublime du (') Essai de Mécanique chimique, t II, p. SaS ù SîS. {') Voir le même Ouvra^je, t. II, p. 627 et 439. ( I029 ) cadmium, mêlé avec un grand excès duchlorure, bromure, iodure mélallique; le derniers sels contiennent une certaine proportion de sous-sels jaunes formés simultanément. Ces réductions ne seraient pas explicables par les chaleurs de formation des sels haloïdes du cadmium, mesurées à la température ordinaire. Mais il convient d'observer d'abord que ces chaleurs doivent éprouver au rouge des changements considérables, par suite de l'état gazeux des sels haloïiles et du métal, et aussi par suite des variations inconnues des chaleurs spécifiques, variations d'autant plus admissibles que le chlore et le brome gazeux n'obéissent pas à la loi de Duloug et que leur densité diminue bien plus vile, à mesure que la température s'é- lève, que celle des autres gaz, d'après M. V. Meyer. » Ces réserves faites, disons que les chaleurs de formation de l'iodureet du bromure de cadmium, quelles qu'elles soient, n'interviennent pas dans la réduction apparente de ces sels par l'hydrogène. En effet, ces deux sels, chauffés séparément dans une atmosphère d'azote pur, les conditions étant les mêmes que ci-dessus, donnent lieu à une séparation très sensible d'iode libre pour l'un, de brome libre pour l'autre : ils sont dissociés. Dès lors, l'ac- tion de l'hydrogène s'exerce sur le brome et sur l'iode libres, auxquels il se combine; elle se borne à en accélérer l'élimination, sans qu'il soit nécessaire de faire entrer en compte l'énergie nécessaire pour séparer le brome du bromure, ou l'iode de i'iodure. C'est l'acte de réchauffement qui fournit cette énergie, comme dans toute décomposition pyrogénée. » La décomposition du bromure de cadmium ne saurait être qu'activée par le concours des énergies auxiliaires, dues à la formation de quantités sensibles de sous-bromure d'une part, et de bromhydrate de bromure d'autre part, composés qui sont eux-mêmes d'ailleurs en partie dissociés. De même pour I'iodure de cadmium. » Quant au chlorure de cadmium, il ne m'a pas fourni de trace de chlore libre, lorsque je l'ai chauffé dans les mêmes conditions ménagées, au sein d'un courant d'azote pur. Mais la formation des composés secondaires, celle du chlorhydrate notamment, aux dépens du chlorure, et l'intervention de l'énergie supplémentaire qui en résulte sont susceptibles d'expliquer la réduction partielle observée, conformément à l'équation aCdCl H- H = CdCI, HCl + Cd. » Le chlorhydrate ainsi formé ('), si faible qu'en soit la proportion à (') Sans préjudice d'un sous-chlorure, dont il est parlé pour mémoire, parce que sa chaleur de formation est inconnue; le rôle de ce corps dissocié serait analogue. ( io3o ) chaque instant, explique la réduction, parce qu'il se décompose à mesure et se régénère sans cesse, aux dépens de nouvelles doses de chlorure métallique et d'hydrogène. Les réductions du chlorure de plomb, du chlo- rure d'argent, etc., par l'hydrogène, paraissent dues à un mécanisme analogue. Ce mécanisme est très général en Chimie et il montre toute l'importance de ces composés secondaires et peu stables, dont l'étude avait été négligée jusqu'à présent. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur une base oxycjénée, dérivée de Valdol. Note de M. Ad. Wuutz. « J'ai décrit, il y a quelque temps, sous le nom de dialdane, un pro- duit résultant de la condensation de l'aldol, et qui dériverait du dialdol, par perte d'une molécule d'eau (*). Ce produit, qu'il est facile d'obtenir pur en le fiiisant cristalliser plusieurs fois dans l'eau, ré;igit sur l'anmio- niaque à ioo°. On l'enferme dans d'épais matras en verre vert, avec un excès d'ammoniaque aqueuse, et l'on chauffe pendant deux jours au bain- marie. Le dialdane, peu soluble dans l'eau froide, se dissout d'abord, et la solution laisse déposer bientôt une matière résineuse incolore. C'est la nouvelle base. Une portion notable demeure en dissolution dans l'eau et se précipite lorsqu'on soumet la solution ammoniacale à l'ébullition. Après le dégagement de l'ammoniaque, on filtre la liqueur bouillante, et l'on réunit la masse blanche précipitée au dépôt résineux mentionné plus haut. On dissout le tout dans l'éther, et, après avoir chassé ce dernier, on des- sèche le résidu dans le vide. La matière se boursoufle et forme, après dessiccation, une masse transparente et amorphe, qui se détache facile- ment sous forme d'écaillés ou de lamelles parfaitement incolores. (') Le dialdane, fournissant un acide nionobasique pai' l'oxydation [Comptes rendus, t. LXXXIII, p. 1260), ne renferme qu'un seul groupe aldéhydique CHO; il possède pro- bablement une constitution analogue à celle qui est exprimée par la formule ci-dessous : Ca=-CH.OH-CU'-CHO, CH'-CH OH-CH' CH.011-CH'-CII.OH-CH=-CIIO Aldol. Dialdol. CH^-CH-CH=-CH-Ctl2-CH.0H-CFP CHO. O DiaIJaiie. ( io3i ) » On a analysé la matière ainsi obtenue, et qni avait été précipitée d'abord par l'ébullilioD de la solution aqueuse. Trouvé. Tliéorio. Carbone 64 , 7 64 ,8 Hydrogène 9j76 9,4 Azote 1 o , 1 5 ( ' ) 9,4 » Ces nombres s'accordent sensiblement avec la formule G'^P'Az-O', La réaction qui donne naissance à la nouvelle base est représentée par l'équation suivante : Dîaldane. Cette base est très soluble dans l'eau, dans l'alcool et dans l'éther. La so- lution aqueuse est très amère et présente une réaction alcaline pro- noncée. Longtemps abandonnée à elle-même, elle se trouble et laisse précipiter une matière blanche amorphe, insoluble dans l'eau, qui paraît présenlerla même composition que la base soluble elle-même. Cette solu- tion aqueuse possède aussi la propriété singulière de se coaguler par l'é- bullition; le corps précipité à chaud (et dont l'analyse a été donnée plus haut) se dissout de nouveau après le refroidissement. Le chlorhydrate de la base oxygénée a été obtenu de la façon suivante. » Dans la solution éthérée de cette base, on a dirigé avec précaution un courant lent de gaz chloi hydrique. On obtient un dépôt incolore, poisseux, qui, séparé de l'eau mère éthérée et évaporé dans une atmosphère des- séchée par l'acide sulfurique, se prend en une masse jaunâtre, fendillée, qui se divise facilement en une poudre grenue : c'est le chlorhydrate; il est très soluble dans l'eau, déliquescent, et présente la composition suivante, après avoir été séché dans le vide à 75" : 1. 11. Théorie. Carbone 5 1,6 5i,n 52,i Hydrogène 8,55 8,58 8,i Azote » 7>90 7 1^ Chlore 16, 56 '7,i4 '9>2 » Ces chiffres conduisent à la formule C'H^'Az'O', 2HCI; seulement (') Il y a lin petit excès d'azote. Un autre échantillon m'a donné 10, 45 d'azote. Le chlorhydrate sec repris par l'alcool absolu a laissé deux fois une petite quantité de sel am- moniac. ( io32 ) ceux trouvés pour le chlore ne sont pas corrects : il est possible que le chlorhydrate perde parla dessiccation une portion de son acide chlorhy* drique. Un éihantillon provenant d'une autre préparation a été analysé après dessiccation dans l'acide sulfurique. Chauffé ensuite dans le vide à 75°, il a perdu 5,8 pour 100 d'eau. Défalcation faite de celte eau, le chlorhydrate sec renfermait : Carbone 53 , 5 Hydrogêne 8,1 Azote 8,1 Chlore 17,3 » La solution aqueuse du chlorhydrate présente une réaction acide. Elle ne précipite pas le chlorure de mercure et donne avec le chlorure plati- nique un faible précipité possédant l'apparence du chloroplatinate d'am- monium et provenant sans doute d'une trace de sel ammoniac mélangé. Avec le chlorure d'or, elle donne un abondant précipité caillebotté so- luble dans l'alcool. » J'ajoute que dans une de mes préparations la solution éthérée de la base brute a laissé déposer des cristaux soyeux très déliés. Je n'en ai pas recueilli une quantité suffisante pour pouvoir en faire l'analyse. » On voit que la base oxygénée dérivée du dialdane se rapproche, par sa composition et aussi par l'amertume de sa solution et de son chlorhydrate, des bases oxygénées naturelles. Le dialdane est une aldéhyde, et il n'est pas impossible que des corps de ce genre interviennent dans les synthèses na- turelles de bases oxygénées. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Des ejjels de L'arrachement de la partie intra-cranienne du nerj glosso-pliaryngien. Note de M. Vulpiax. « On peut, sur le chat, enlever, par avulsion et d'une façon isolée, la partie intra-cranienne du nerf glosso-pharyngien et le ganglion d'Andersch, que contient ce nerf ;iu niveau du trou déchiré postérieur. Il est donc pos- sible d'étudier, à l'aide de ce procédé, l'influence de ce nerf sur la sécré- tion des glandes salivaires et sur la circulation des diverses régions de la membrane muqueuse buccale. » Quels sont, à ces points de vue, les résultats de l'opération dont il s'agit? Sur des chats ainsi opérés, j'ai soumis à la faradisation l'intérieur de la caisse du tympan du côté du nerf arraché. On sait que cette faradi- sation provoque, dans l'état normal, uue sécrétion abondante de la salive ( io33 ) paroticlieiine et de la salive sons-maxillaire (et des autres salives), en même temps qu'une vive congestion de la membrane muqueuse buccale du même côté, y compris la membrane muqueuse de la langue, dans toute l'étendue de la moitié correspondante; je dois, toutefois, faire observer que les phénomènes congeslifs sont moins nets, chez le chat, pour la mem- brane muqueuse de la joue et des gencives, et même pour celle delà région postérieure de la langue, que chez d'autres animaux, que chez le cbien par exemple. Or, chez les chats sur lesquels la partie centrale du nerf glosso- pharyngien avait été arrachée depuis sept à quinze jours, la faradisation de la caisse du tympan, faite à l'aide d'un courant d'intensité moyenne, pendant dix à quinze secondes, après la mise à découvert et la section du canal de Stenon et du canal de Wharton, détermine dès les premiers mo- ments une sécrétion abondante de salive sous-maxillaire, mais est sans effet sur la glande parotide (côté de l'arrachement). Une rougeur vive se produit sur la moitié correspondante de la langue, très prononcée dans toute la partie innervée par le nerf lingual, douteuse dans la région posté- rieure innervée par le glosso-pharyngien. Si l'on pratique la faradisation de la caisse du tympan du côté opposé, après avoir mis aussi à découvert les deux principaux canaux salivaires de ce côté, on constate un écoule- ment immédiat de la salive sous-maxillaire et de la salive parotidienne. Quant aux phénomènes vaso-dilataleurs qu'offre la membrane muqueuse de la cavité buccale, à la suite de cette faradisation, ils sont semblables à ceux qui se sont manifestés dans l'autre moitié de cette cavité après la fara- disation de la caisse du tympan du côté opéré. La région postérieure de la face supérieure de la langue rougit cependant un peu plus nettement du côté intact que de l'autre côté. » En somme, la différence entre les résultats de la faradisation, faite dans les deux cas à l'aide d'un courant de moyenne intensité, consiste à peu près exclusivement dans l'action excito-sécrétoire de cette faradisation sur la glande parotide du côté intact, action qui ne se produit pas du côté où le nerf glosso-pharyngien a été arraché. » Si l'on fait usage d'un courant de forte intensité, cette différence s'ef- face, et l'on voit des gouttes de salive sortir du canal de Sténon du côté opéré, lorsqu'on faradise la caisse du tympan de ce côté; l'écoulement est toutefois moins rapide que celui qui a lieu du côté opposé. » Il paraît probable, d'après ces résultats, que le filet du rameau de Jacobson, qui se rend à la glande parotide, ne subit pas une altération anatomique notable dans les ramuscules qu'il fournit à celte glande, bien C. R., i8?o, 2" Semestre. (T. XCI, N" 2G.) ' •^7 ( io34 ) que son excitabilité soit'dimiiniée; un examen microscopique, d'ailleurs in- complet, de ces ramifications, ne m'a pas permis d'y trouver des fibres altérées. » La corde du tympan, du côté de l'opération, reste absolument saine; on n'v constate pas une seule fibre en voie d'altération. Elle ne subit, en un mot, aucune modification, soit anatomique, soit physiologique. » L'arrachement du nerf glosso-pharyngien ne paraît pas modifier d'une façon bien appréciable, chez le chat, l'uifluence des nerfs qui agissent comme vasodilatateurs directs sur la membrane muqueuse de la cavité buccale, sauf, bien entendu, ce qui concerne les effets de l'excitation de ce nerf kii-méme sur la région postérieure de la face dorsale de la langue, » ZOOLOGIE. — Observations sur quelques animaux de Madagascar ,• par M. Alph. Milxe Edwards. « La faune malgache, malgré les nombreuses études dont elle a été l'objet, est loin d'être complètement connue, et chaque année les voyageurs qui explorent la grande île africaine nous révèlent l'existence de quelques espèces nouvelles. Le Muséum d'Histoire naturelle vient de recevoir de Ma- dagascar une collection fort iinportante et riche en objets rares ou in- connus; elle lui a été offerte par M. Huniblot, qui a surtout exploré, sur la côte est, la région comprise entre Foulepointe et le lac d'Alaoutre, De nombreuses séries de Mammifères et d'Oiseaux, préparés par ce voyageur, permettent de suivre les modifications dont chaque espèce est susceptible et auxquelles on attacherait certainement beaucoup trop d'importance si on les trouvait isolées. L'Indris, le plus grand des Lémuriens, est repré- senté par un grand nombre d'exemplaires tués dans les mêmes forêts et dans les mêmes conditions; les uns ressemblent complètement à V Indris brevicau- datus rapporté par Sonnerai en 1782 et décrit par Et. Geoffroy, d'autres ont la tète en partie blanche et présentent les caractères assignés par M. Pe- ters à son Indris mitralus, d'autres enfin établissent un passage entre ces deux formes extrêmes. Les Propithèques à diadème [Propilhecus diadenia Ben.) sont loin d'être tous semblables entre eux : on en voit dont la poitrine porte une large tache brune, quelques-uns ont la partie supérieure du corps d'un jaune légèrement grisâtre, tandis que d'autres sont d'un gris ardoisé foncé. Chez les Makis varis [Lemur varias Geolf. ) de cette région, la robe est con- stamment noire et blanche, et l'on ne rencontre pas la variété rousse désignée ( io35 ) par les zoologistes sons le nom de Lemur niber. Sur un nombre considé- rable de Makis ordinaires, on peut reconnaître tous les intermédiaires entre ceux à tète blanche ou Lemur ntbijrons (Geoff. ), et ceux à tète foncée, appelés, d'après Linné, Lenuirrnongoz; évidemment ils appartiennent tous à la même espèce. Plusieurs Chauve-;-Souris n'étaient pas connues ; j'indiquerai d'abord deux espèces remarquables par la complication des appendices cu- tanés de la face et appartenant au genre Triœnops ; eWes se distinguent du seul ïriasnops propre à l'Afrique [Triœnops o/er Peters) par la forme lan- céolée et simple de la feuille centrale du nez et du Triœnops de Perse (Triœnops persicus Dob.) parla disposition des conques auditives, dont le bord interne est plus profondément échancré. L'un de ces Tria'uops, que j'ai désigné sous le nom de T. ritfits, se i-econnait facileuient à la couleur rousse de son pelage; l'autre [Triœnops Ilumbloti) est un peu plus grand, et son poil est d'un gris qui rappelle la teinte de nos Rhinolophes. Une très grosse Chauve-Souris, du genre Scolopliilus {Se. robustus), se distingue de toutes les espèces déjà décrites; elle est do près d'un quart plus grande que le 5c. borbonicus; sa tête est relativement plus grosse, Toreillon est long et effilé, le poil est partout d'un brun fuligineux. Un petit Vesperiis [F. Hum- bloti, nov. sp.) se rapproche beaucoup du V . minulus, mais ses dimensions sont plus fortes et ses dernières vertèbres caudales sont complètement in- cluses dans la membrane interfémorale. » La liste que je donne ci-dessous des Mammifères rapportés par M. Hum- blot (') permet de se faire une idée exacte de la répartition des espèces dans la région explorée par ce voyageur. (' ) 1. Indris brevicaudatiis (E. Geoff.). — 2. Id. var. iiiitratus (Peters), — 3. Propi- thecus diadema (Ben.). — 4. Avahis laniger (Jour). — 3. Hapalemur simus (Gray.). — 6. H. olivaceus (Geoff.). — 7. Lcpilemur nuistelinus (Geoff.). — 8. Lernur varius (Geoff.). — 9. Lemur niongoz (L.), var. albifrons. — 10. Id., var. melanocephala (Gr.). — 11. Chirogalus médius (Geoff.). — 12. Microcebus rufus (Geoff.). — 13. Phaner fur- cifer fGerv.). — iV. Cliirom)'s niadagascariensis (Gm.). — la. Pteropus Edwardsii (Geoff.). — 16. PliyllorhinaCommersoni (G.). — 17. Triaenops rufus (nov. sp.). — 18. T. Humbloti ,nov. sp.). — 19. Vesperus Humbloti (nov. sp.). — 20. Scotophilus robustus (nov. sp.). — 21. Minioplerus Schrcibersii (Nat.). — 22. Emballonoura atrata (Pet.). — 23. Tapbozous mauritianus (Geoff.). — 2k. Rhinopoma microi'.hyllum (Geoff.). — 2a. Nycllnomus leuco- gaster (Grand.). — 26. N. angolensis (Pet.). — 27. Eiiplcres Goudoti (Dog.). — 28. Hemi- centetes niadagascariensis (Sliaw). — 29. Cryptoprocta ferox (Beun.). — 30. Viverra Schlegeli (Pollen). — 31. Viverra fossa (Geoff.). — 32. Galidia elegans (Geoff.). — 33. Galidia concolor (Geoff.). — 34. Galidictis striala (Geoff.). ( io36 ) » Les Oiseaux sont très variés; j'en donne aussi rémunération (') et je n'insisterai que sur ceux qui présentent le plus d'intérêt. 3e citerai d'abord une grande et belle espèce d'Echassier appartenant au genre Bec-onvert (' ) 1. Coracopsis obscura (L.). — 2. Psittacula cana (Gin.). — 3. Buteo brachypteriis (Pelz). — 4. Falco concolor (Teni.*. — 5. Falco zoniventris (Schl.). — 6. Tinniinculus Newtonii (Gurn.). — 7. Milvus parasitus (Daud). — 8. Baza madagascariensis (Sm.). — 9. Astur Francesii (Sm.). — ÎO. Elanus cœruleus. — 11. Circiis macroscelis? (New.). ■ — 12. Polyhoroides radiatus (Scop.). — 13. Asio capensis (Sm.). — 14. Asio madagasca- riensis (Sm.). — 15. Stiix flammca (Lin.). — IG.Coua serriana (Piicli.). — 17. Coua Rey- naudii (Puch.). — 18. Coua cristata (Lin.). — 19. Coua madagascariensis (Gm.). — 20. Cenlropus madagascariensis (Brisson). — 21. Euryslomus madagascariensis (Lin.). — 22. Leptosomus discolor (Ilerra.). — 23. Biaihypteracias leptosomus (Less.). — 24. B. squa- migera (Lafr.). — 2o.Atclornis piltoides (Lafr.). — 26. Corythornis vintsioidcs (Lat.). — 27. Ispidina madagascariensis (Brisson). — 28. Merops superciliosus (Lin.). — 29. Capri- nuilgus madagascariensis (Sganz. ). — SO.C.enarratus (Gray ). — 31.Cypselas parvus (Sch.). — 32. Upupa epops (L.). — 33. Upupa marginata (Pet.). — 34. Nectarinia souinianga (Gm.). — 35. N. notata (Mull.). — 36. Neodrepanis coruscans (Shar.). — 37. Zosterops madagascariensis (Lin.) — 38. Pliilepitta castanea (SIull.). — 39. Hypherpes coralliroslris (New.). — 40. Ellisia typica (Hart). — 41. E. Lanlzii (Grand). — 42. E. madagascariensis (Hart). — 43. Motacilia flaviventris (J.Verr.). — 44. Bernieria madagascariensis (Gm.). — 45. B. zosterops (Sharp ). — 46. Pratineola torquata (Sch.). — 47. Saxicola isabellina. — 48. Copsycbus albospecularis (Lafr.). — 49. Hypsiputes madagascariensis (Briss.). — 50. Tylas Eduardi (Hart). — 51. Dicrurus forficalus (Lin.). — 52. Artamia leucocephala (Gm.). — 53. Leptopterus viridis (Briss.). — 54. Cyanolanius bicolor (Lin.). — 55. Mystacornis Crosseleyi (Sli.). — 56. Pseudobias Wardi (Sb.). — 57. Terpsipbone miitata (Hart). — 58. Campepbaga cinerea (Briss.). — 5D. Calicalicus madagascariensis (L.). — CO. Vangacurvirostris (Gm.). — Gl.Lantziarufa (Briss.). — G2. Euryceros Prevosti (Less.). — 63. Ilartlaubia Madagascariensis (L.). — 64. Ploceuspensilis (Gm.). — 65. Sper- mestes nana (Puch.). — 66. Funingus madagascariensis (L.). — 67. Turtur picturatus (Tem.). — 68. Margaroperdix striata (Gm.). — 69. Turnix nigricoliis (Gm.). — 70. Por- phyrio madagascariensis (Gm.). — 71. Fulica ciistata (Gm.). — 72. Gallinula ehloropus (L.). — 73. Parra albinucha (Geoff.). — 74. Rallus gularis (Cuv.). — 75. Canirallus grjseifrons (Gr.). — 7G. Bieusis madagascariensis (Verr.) — 77. Mesites variegata (des- Murs). — 78. Ardea cinerea (L.). — 79. A. purpurea (L.). — 80. A. alba (L.). — 81. A. ardesiaca (Wagl.). — 82. A, podiceps (Bp.). — 83. Nycticorax europaeus (St.). — 84. Scopus umbretta (Gm.). — 85. Anastomus madagascariensis (nov. sp.). — 86. Platalea tenuirostris (Tem.). — 87. Ibis falcincllus (L.). — 88. Lophotibis cristala (Gm.). — 89. Himantopuscandidus(Bonn.). —90. Gallinago Bernieri (Puch.). — 91. Cha- radrius tricoliaris(Vi. ) . — 92. Sarcidiornisafricana (Eyt.). — 93. Nettapus auritus (Bodd.). — 94. Dendrocygna major (Jerd.). — 95. Anas Melleri (Sel.). — 90. Querquedula hottentota (Sm.). —97. Aythia nyroca (Gm.). — 98. Thalassoruis leucouola (Gm.). — 99. Podiceps Pcizelnii (Hart.,. —100. P. miuor(L.). — 101. Piotus melanogaster (Gm.). ( 'o37 ) ou Anostomus^ et très différente de l'espèce africaine décrite depuis long- temps sous le nom de Bec-ouvert à lames (>•/. lameltiger Tem.). Notre Oiseau est plus petit que celui du continent; son bec est plus faible, moins arqué en dessus dans le sens de sa longueur et sillonné de ciinnelures longitudinales et parallèles, d'autant plus profondes que l'Oiseau est plus avancé en âge. Ces cannelures sont remplacées chez VA. lamclliger par des stries fines et peu apparentes. J'ai donné à cette espèce si bien caractérisée le nom d^jJnastomiis mndacjascariensis. La Huppe d'Europe ( Upiipa epops L.) a été trouvée près de Foulepointe, à côté de la Huppe marginée ( U. margi- nala, Pelers). Le Traqr.et isabelle [Saxicola ibabeilina, Rupp.) de la côte est de l'Afrique, et VElanus cœruleus, déjà connu en Afrique, en Asie et en Europe, ont aussi été tués dans cette région et doivent être ajoutés à la liste des Oiseaux de Madagascar. » M. Humblotaégalcment rapporté au Muséum plusieurs animaux vivants dont les mœurs sont à peine connues. Grâce à ses soins, on peut aujour- d'hui voir dans notre Ménagerie deux Aye-ayes. L'étude de ce singulier Mammifère présente une véritable importance, à raison de la singularité de son organisation et de son extrême rareté. Sonnerat, le premier, découvrit celte espèce en l'ySo et il déposa au Muséum la dépouille d'un Aye-aye, qui est resté jusqu'en i844 Je seul représentant connu de ce groupe. A celte époque notre galerie s'est enrichie d'un second exemplaire, et ce n'est que depuis quelques années seulement que les grands musées de l'Europe ont pu S8 procurer cette espèce. Les caractères les plus disparates se trouvent réunis chez elle et expliquent jusqu'à un certain point qu'elle ait été classée tantôt avec les Rongeurs, tantôt avec les Quadrumanes. » Le genre Hapalemiir est représenté maintenant à la Ménagerie par deux espèces : H.simus (Gray) et H. oliuaceus (Geoff.). Ces derniers diffèrent beaucoup plus des Makis qu'on ne le croyait. Les conditions dans lesquelles ils vivent, leur régime, leur voix, leurs allures sont autres. C'est au milieu des bambous qu'on les trouve; ils se nourrissent des jeunes pousses de ces plantes, et, quand ils sont au bord de l'eau, ils n'hésitent pas à nager pour fuir les chasseurs. Ils se tiennent d'ordinaire assis, leurs pattes de devant rapprochées du corps et leurs mains pendantes ; leur cri est un gémisse- ment triste, semblable à celui d'un enfant. Ïj Ilapalemur simiis est plus grand et en quelque sorte plus Maki que ses congénères; ses longues pattes lui permettent de sauter avec une grande agilité. Il se mêle volontiers aux Mongous, tandis quel'//, olivaceus semble avoir pour ces animaux une anti- pathie marquée. Un Chirogale lucijer, des Microcèbes nains et des Makis ( io38 ) de diverses espèces complètent la série des Lémuriens vivants que nous de- vons à M. Humblot. Je dois mentionner encore une paire de ces Chats plan- tigrades que les naturalistes désignent sous le nom de Cr/ptoprorta ferox, plusieurs Genettes de Schlegel, une Galidie élégante et de nombreux Oiseaux. » BOTANIQUE, — Ordre de naissance des premiers vaisseaux da7is l'épi des Lolium (première partie) ; par M. A. Trécdl. « J'ai déjà noté que le rachis del'épi des Lolium se rattache au lll* type de structure que j'ai décrit à la page 212 du Tome XG des Comptes rendus. Ce rachis est comprimé suivant les faces sur lesquelles sont insérés les épil- lets, mais ces faces sont fortement renflées sur les cùtés, pour constituer l'enfoncement dans lequel est fixé chaque épillet. Djns chaque côté de ce rachis comprimé naît d'abord un faisceau principal ou primaire, puis or- dinairement de chaque côté de celui-ci apparaît un faisceau secondaire. D'autres faisceaux se montrent ensuite sur les faces; mais il naît en outre plus tard, surtout dans les côtés dilatés, des fascicules de troisième ordre plus grêles^ et plus externes que les premiers formés; il s'en développe aussi quelques-uns en arrière ou en dehors de l'insertion des épillets [Lo- lium italicum, etc.). PREMIERS VAISSEAUX DU RACHIS. » Le premier vaisseau qui apparaît dans le jeune épi naît libre par les deux bouts, à des hauteurs variables, dans l'intérieur de l'un des deux faisceaux primaires du rachis. Voici quelques exemples. « L Un épi de Lolium pereune aislalum, haut de 2""", 35, avait un tel vaisseau, long de o""", 3o, situé à peu près exactement au milieu de la hau- teur du rachis. » n. Un autre épi de Lolium perenne ,\\a\\^ de 2™"", 60, ayant neuf épillets clans la série A et huit dans la série A', les plus grands étant au milieu, avait un court vaisseau dans la région moyenne, au niveau des épillets sixième et septième de la séi'ie A. » IIL Dans un épi de Lolium femulenlum, haut de 2"™, 25, ayant huit épillets dans chaque série, il y avait un seul vaisseau étendu dans la région moyenne, depuis le niveau du cinquième épillet de la série A jusqu'au ni- veau de l'aisselle du septième épillet. ( 'oSg ) » IV. Dans un autre épi du Loliuin teinulentmn , haut de 2"™,3o,avec huit épillets dans chaque série, le premier vaisseau s'étendait de la hau- teur du quatrième épillet à celle du septième de la série A. » V. Un épi de Loliiim ilaUcuin, haut de 2""",4S, ayant onze épillets de chaque côté, avait un vaisseau étendu depuis le niveau du deuxième épil- let de A jusqu'à celui du sixième. Il faut noter que dans cet épi c'étaient précisément les épillets troisième, quatrième et cinquième d'en bas qui étaient les plus grands. » VI. Un épi de Lolium perenne,\\Au\. de 2""", 5o, ayant huit épillets dans la série A et sept dans la série A', avait un vaisseau dans chacun des deux faisceaux primaires. L'un s'étendait depuis le niveau du deuxième épillet d'en bas jusqu'à la hauteur du septième épillet de la série A ; l'autre vais- seau, plus court, ne descendait qu'au niveau du quatrième épillet de la série A. X Dans les exemples qui précèdent, les épis qui n'avaient qu'un seul vais- seau étaient hauts de a"™, aS à 2""", 60. » L'époque de l'apparition du premier vaisseau est assez variable dans le Loliiim italicum. Dans l'exemple n" V, l'épi, haut de 2'^"\[\^, avait déjà un vaisseau assez long, tandis que des épis de a™"^, gS, 3""", o5, S'^^jSo, 4""", 20, étaient encore dépourvus de vaisseaux. De plus, des épis de la même espèce, longs de 4°"", 5o, S""", 5o, 6'"'", 6'"-", 60, n'avaient qu'un seul vaisseau dans chacun des deux faisceaux primaires. Dans l'épi de 6""", 60, ayant vingt-quatre épillets dans la série A et vingt-trois dans la série A', les deux vaisseaux montaient jusqu'au niveau de l'épillet supé- rieur de A (le 24*) et ne descendaient que jusqu'à la hauteur duquatrième épillet de la même série. — Ce sont là des cas rares, dus à la grande vi- gueur de l'éjn ou de la plante mère. Dans les épis de 5°™, 5o et de 4""", 5o que je viens de citer, les vaisseaux descendaient déjà au-dessous du rachis, dans la partie feuillée delà plante mère. Il est très fréquent de trouver des épis de 2""", 60 à 3""" dont les deux premiers vaisseaux descendent déjà dans la lige feuillée. » Là, près de la feuille supérieure, on voit souvent ces vaisseaux venus du rachis, alors même qu'ils y sont encore simples, se doubler de cellules vasculaires et commencer les renflements qui doivent s'allier à ceux que produisent les faisceaux qui se prolongent dans cette feuille supérieure, pour constituer le plexus vasculaire qui existe en travers de la tige, près de l'insertion de cette feuille. D'autres fois le vaisseau rachidien descendant se bifurque ou se trifurque, et les branches se mêlent aux faisceaux de la ( io4o ) tige. On trouve quelquefois un peu plus tard que de ces faisceaux rachi- diens sont prolongés au-dessous de leur premier renflement, traversent le mérithallesous-jacent et donnent un second renflement dans le plexus vas- culaire situé près de l'insertion de la deuxième feuille en descendant. Je n'ai pas besoin de répéter que des renflements semblables sont produits aussi dans les autres espèces citées ici ('). » A|)rès la naissance des premiers vaisseaux des deux faisceaux pri- maires, il apparaît, dans la partie inférieure du racliis, des vaisseaux dans les faisceaux secondaires de chaque côté. 11 naît d'abord un vaisseau dans lui premier latéral près de chacun des deux faisceaux primaires, et ces deux faisceaux secondaires étaient, dans mes préparations, aux côtés alternes des faisceaux primaires. Il nait ensuite im vaisseau dans chacun des deux faisceaux secondaires symétriquement placés par rapport aux deux pre- miers. On a alors, dans la partie inférieure du rachis, six faisceaux pourvus de vaisseaux. » J'ai trouvé, libres aussi par les deux bouts, les vaisseaux de ces fais- ceaux secondaires, mais j'en ai observé également d'assez courts qui dé- passaient la base du rachis, de façon à laisser dans le doute s'ils avaient commencé dans le rachis ou dans la tige mère. Il est toutefois bien sûr que fréquemment ces premiers vaisseaux des faisceaux secondaires commencent dans le rachis. On peut en obtenir à divers degrés d'élongation, les uns encore tout entiers dans le rachis, les autres arrivés dans la tige feuillée. On peut en voir qui sont déjà descendus au niveau de la première feuUle et qui commencent à se doubler de cellules vasculaires pour constituer leur renflement analogue à celui qui est indiqué plus haut. » La partie inférieure du rachis peul donc avoir déjà un fascicule vasculaire dans chaque faisceau primaire et un vaisseau dans quatre faisceaux latéraux, quand le haut du racliis n'a encore qu'un seul vaisseau dans chacun des deux faisceaux primaires et aucun dans les faisceaux latéraux, et pourtant les épillets supérieurs de V inflorescence peuvent déjà dire pourvus de vaisseaux, tandis que les épillets inférieurs, beaucoup moins avancés, n'en ont pas encore. )) L'état que je viens de signaler est le plus fréquent; niais il arrive (') Jusqu'à présent j'ai montré, dans toutes les espèces que j'ai décrites, les premiers vaisseaux de l'inflorescence naissant libres à l'intérieur du rachis ; il ne faudrait pas en con- clure que je pense qu'il en est ainsi dans toules les Graminées. Il y en a, au contraire, dans lesquelles les premiers vaisseaux montent de la partie feuillée de la tige et pénètrent de bas en haut à l'intérieur du rachis [Zea3I(tys, Sctnrin gcrmanicn, etc.) ( io4r ) aussi, quoique plus rarement, que les faisceaux secondaires du raclas sont vasculairement plus avances en luiut ou dans la région moyenne quen bas. Ainsi, dans un épi de Lolium perenne , iiaut de 8""", ayant cinq épillets dans chaque série, quatre faisceaux de la moitié supérieure du rachis étaient pourvus de vaisseaux, bien que dans la moitié inférieure il n'y eût de vais- seaux que dans les deux faisceaux jjrimaires, qui en avaient deux chacun. » Dans un autre épi de Lolium perenne, ayant 5™"" de hauteur et sept épillets dans chaque rangée, ccsl dans la région moyenne du rachis que les faisceaux pourvus de vaisseaux sont plus nombreux. En bas du rachis il n'y a qu'un seul vaisseau dans chacun des deux faisceaux primaires, mais plus haut il y en a deux dans chacun. Vers le quatrième épillet des deux séries, un vaisseau commence dans quatre faisceaux latéraux. Un peu plus haut, vers le cinquième épillet des deux rangées, le vaisseau de l'un de ces fais- ceaux secondaires a déjà cessé, ou plutôt n'est pas encore formé. Près des épillets supérieiu's, il n'y a de vaisseaux que dans un seul faisceau latéral. Apparition des premiers vaisseaux dans les rangées d'épillets. ») L'ordre d'apparition des premiers vaisseaux dans les rangées d'épillets est subordonné autant à l'ordre d'accroissement des rameaux qu'à leur ordre de naissance. » Nous avons vu que, dans les Lolium., les premiers épiilets naissent assez souvent près de la base de l'épi, que fréquemment aussi les premiers apparaissent dans la région moyenne, tantôt au-dessous du milieu du ra- chis, tantôt vers le milieu, tantôt au-dessus, plus ou moins près du sommet, mais qu'assez souvent, dans le dernier cas, un ou deux rameaux seulement, le supérieur de chaque côté, ou les deux ou trois plus haut placés de chaque série, sont formés après les premiers-nés dans cette région supé- rieure, tandis que tous les autres, situés plus bas, naissent successivement de haut en bas. — Quand les épillets les premiers nés sont placés très haut, les premiers vaisseaux des épillets naissent ordinairement avec régularité de haut en bas du rachis. C'est qu'alors, l'accroissement secondaire étant précoce, les rameaux supérieurs, quoique apparus après les premiers-nés placés un peu plus bas, se sont accrus plus vite que ces derniers et les ont dépassés qunnd naissent les premiers vaisseaux. A cause de cela, ceux-ci se montrent d'abord dans l'épillet terminal, puis dans l'épillet supérieur de chaque série, et ensuite successivement de haut en bas dans les autres épillets. C. R., 1880, 2* Semestre. (T. X.C1, ^° 26.) l38 ( 10/42 ) » Dans un épi de Loliitm perenne aristé, haut de 5'"'",5o, ayant douze épillets dans la série A et onze dans la série A', il n'y a de vaisseaux que dans l'épillet terminal et dans les deux supérieurs de chaque côté. L'épijlet terminal contenait un fascicule de trois vaisseaux étendu au-dessous de la deuxième fleur. Au bas de chacun des deux épillets supérieurs de chaque série, il y avait un vaisseau sous-glumaire, dont je parlerai dans ma pro- chaine Communication. Il n'y avait pas de vaisseaux dans les dix épillets inférieurs de A, ni dans les neuf inférieurs de A'. » Dans un épi de Loliuin italicum, haut de 7™'°,5o, sans les arêtes, ayant vingt-deux épillets dans chaque série A et A', l'épillet terminal et le supé- rieur de chaque rangée avaient o™™, 85 de hauteur, et le plus bas placé de tous avait seulement 0°"", 20. Les six épillets supérieurs seuls contenaient des vaisseaux. Il n'en existait pas dans les vingt épillets inférieurs de A, ni dans les dix-neuf inférieurs de A'. » Un épi de Loliuin lemulenlum, haut de 7™™ sans les arêtes, ayant sept épillets de chaque côté, n'avait de vaisseaux que dans l'épillet terminal et dans les trois supérieurs de chaque série. » Dans un épi de Loliuin ilalicum, haut de 6™™, ayant treize épillets de chaque côté, il n'y avait de vaisseaux que dans l'épillet terminal, dans les cinq épillets supérieurs d'un côté et dans les six supérieurs de l'autre. » Mais, si les épillets premiers- nés sont plus éloignés du sommet que dans le cas décrit plus haut, il arrive que ceux-ci sont assez grands pour produire des vaisseaux quand les épillets supérieurs sont encore trop jeunes pour en former. Alors les supérieurs n'en donnent qu'un peu plus tard. Dans ce cas, les vaisseaux apparaissent de bas en haut dans les épillets de la région supérieure, de haut en bas dans ceux de la région inférieure. Le plus souvent les épillets d'en bas acquièrent les derniers leurs premiers vaisseaux. Le plus ordinairement l'épillet terminal a ses premiers vaisseaux avant tous les autres. Mais, dans certains cas, les rameaux latéraux les premiers nés sont, sous tous les rapports, plus avancés que le terminal. C'est ce qui est arrivé dans un épi de Loliuin perenne, haut de 8™™, ayant sept épillets de chaque côté. C'étaient les épillets quatrième et cinquièuie de la série A' et cinquième et sixième de la série A qui étaient les plus avancés. L'épillet terminal l'était moins qu'eux. Les trois épillets les plus bas placés seuls n'avaient pas de vaisseaux. » Voici l'exemple d'un jeune épi vigoureux dans lequel l'épillet termi- nal était vasculairement plus avancé que tous les autres et dans lequel aussi ce n'étaient pas les épillets supérieurs de chaque série qui produi- ( 1043 ) saient ensuite leurs premiers vaisseaux, mais un épillet plus bas placé. Cet épi, offert par le Lolium perenne, haut de 5°"", ayant sept épillets dans chaque rangée, avait deux vaisseaux dans l'épillet terminal : l'un plus lo!)g- sous la deuxième fleur, l'autre sous la première ou inférieure. L'épil- let supérieur de chaque série n'avait pas de vaisseaux, et, de tous les épil- lets latéraux, le sixième de la série A avait seul un vaisseau situé sous la deuxième fleur. » Dans un autre épillet de Lolium perenne, haut de ■y""", ayant dix épil- lets dans chaque série A et A', c'élaient l'épillet terminal et le neuvième delà rangée A' qui avaient le plus de vaisseaux, puis le neuvième de la série A, ensuite le huitième et le septième des séries A et A'. Le dixième ou su- périeur de chaque rangée ne venait qu'après les précédents, puis le sixième des séries A et A'. Il n'y avait pas de vaisseaux dans les cinq épillets infé- rieurs de ces séries. » Ces exemples pourraient être multipliés et variés, mais le défaut d'es- pace me contraint à être bref et à me contenter de citer quelques cas parmi les plus simples, c'est-à-dire les plusjeunes. Voici, pour terminer, un exemple bien remarquable. Il est donné par un épi de Lolium perenne^ haut de 9™™, ayant six épillets dans chaque série. Les épillets de la région moyenne sont ceux qui ont le plus de vaisseaux, et l'épillet terminal en a moins qu'eux. Les supérieurs et les inférieurs de chaque série n'en ont pas du tout. Le tableau suivant résume la distribution des vaisseaux dans les deux rangées d'épillets. EPittET TERMINAL : I vaisseeiii. Nombre SÉRIE A. des vaisseaux. Épillet 6" o » 5" I » 4' 3 2 o Nombre SÉRIE A'. «les vaisseaux Épillet 6^.. . . . O » 5"... 2 i> 4^... 2 >: 3'..., 3 » 2« 2 n I ^' 0 » Comme on le voit, l'épillet terminal avait un seul vaisseau dans son axe. L'épillet supérieur de chaque série, c'est-à-dire le sixième, et le pre- mier ou inférieur, ainsi que le deuxième de la série A, n'avaient pas de vaisseaux. Le cinquième épillet de la série A avait un seul vaisseau situé sous la deuxième fleur, dans le troisième mérithalle, et il descendait d;ins le deuxième, Le quatrième épillet de A avait im vaisseau sous la glume. ( «044 ) un autre sous la première fleur, et un, deux fois plus long que les autres, sous la deuxième fleur. Ce dernier était vraisemblablement le premier né, ainsi que nous le verrons. Le troisième épillet de A avait aussi un vaisseau plus long sous la deuxième fleur, et un plus bas sous la glume. Je le répète, les deux épillets inférieurs de cette série A et le supérieur n'avaient pas de vaisseaux. » Ces quelques mots suffisent pour donner une idée de la position rela- tive des premiers vaisseaux dans les épillets, sujet que je développerai dans ma prochaine Communication, qui sera la dernière que j'aie l'intention de faire à l'Académie sur l'ordre d'apparition des pretniers vaisseaux dans l'inflorescence des Graminées. » NOMINATIONS. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant, pour la Section de Minéralogie, en remplacement de feu' M. Miller, de Cambridge. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant 45, M. Sella obtient 42 suffrages. M. Domeyko 2 » M, Gould I » M. Sella, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est élu Corres- pondant de l'Académie. L'Académie procède, par la voie du scrutin, à la nomination d'un Cor- respondant, pour la Section d'Astronomie, en remplacement de feu M. Alac- Lear. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants étant ^2, M. Warren delà Rue obtient. . 4° suffrages. M. AuAvers i u M. Gould .... I » M. Waruen de la RrE, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est élu Correspondant de l'Académie. ( lo/,,'; ) MEMOIRES PRESENTES. VITICULTURE. — Observations pour servir à l'élude du Phylloxéra ; par M. J. LicHTENSTEiN, délégué de l'Académie. (Renvoi à la Commission du Phylloxéra). « L'Académie des Sciences a bien voulu me charger de quelques études sur le Phylloxéra, en me laissant la latitude de les diriger dans le sens que je croirais le plus favorable. Elles ont porté plus particulièrement sur les vignobles de l'Hérault, mais j'ai puisé d'utiles enseignements à Lyon, au Congrès phylloxérique, dans la Gironde et enfin en Espagne, où le climat permet de plus longues observations, puisque le Phylloxéra s'v en- gourdit à peine. » Mes conclusions ne sont pas, hélas! très consolantes. Dans les con- trées les plus méridionales de l'Europe, le pouvoir reproductif du Phyl- loxéra est tel, que la lutte directe contre ce fléau paraît presque impossible. » Peut-on compter, du moins, sur les ennemis naturels du Phylloxéra pour eniayer ses ravages ? » Et d'abord, quels sont ces ennemis ? Ils sont assez nombreux, surtout pour le Phylloxéra aérien. » Parasites animaux. — i° A côté des galles, et même dans lem- inté- rieur, on trouve une petite espèce de i/i/v/js (Orthoptère). Les galles qu'il envahit sont souvent vides d'œufs. Il mange aussi les œufs du Phylloxéra du chêne. Ce petit insecte jaunâtre, à yeux noirs, est assez rare et une galle lui suffit. — Très petite aide. » 2° La cocczne//e à uZ/igt-c^eux/om^s (Coléoplère) dévore très bien, soit comme larve, soit comme insecte parfait, les Phylloxéras de toutes les espèces. Elle n'est pas non plus abondante et une seule feuille phylloxérée suifit à une coccinelle. — Utilité médiocre. » 3° Lapunaisedesbois(^;if/jocon5ne/norum) se trouve très fréquemment, à tous ses étatSjSoit sur les feuilles, soit dans les galles du Phylloxéra, qu'elle suce très avidement. Elle vit également dans toutes les autres galles de Pemphicjiem ; mais l'abondance de cet insecte vagabond et très commun n'a qu'une petite influence sur la population d'une galle. — Utilité très limitée. B 4° Une espèce d'Hemerobins (le lion des pucerons de Réaumur), de ( io46 ) petite taille, dont la larve est rayée de blanc et de noir, décime quelquefois la population phylloxérienne d'une feuille. — Son utilité, déjà faible, est encore restreinte par le fait qu'elle ne souffre pas dans son voisinage une autre larve de son espèce et la dévore même de préférence aux pucerons. » 5° La 3Iite rouge [Trombidiumsericeum) ^petite Arachnide qu\ semble vêtue de velours rouge, se trouve fréquemment partout, dévorant les pucerons qu'elle rencontre. — Plusieurs de ces Acariens, si vantés, ne sont pas aussi utiles qu'on le croit et ne sont très souvent fixés à un puceron que pour se faire transporter par lui d'un lieu en un autre. Ce n'est pas le cas pour le Trombidium, mais compter sur lui comme aide contre le Phylloxéra serait presque comme compter sur une araignée pour nous délivrer des mouches. » Aux racines : » 6° J'ai élevé une petite espèce de Scymnus (5. bivetrucalus) [Co\èo^.), d'une larve couverte de poils blancs frisés, trouvée aux racines au milieu des Phylloxéras; je ne l'ai vue qu'une fois. » 7° Syrphus sp. ? une larve d'une espèce de mouche appartenant au groupe des Syrphides (presque tous mangeurs de pucerons) a été trouvée à Bordeaux. » Enfin Riley cite trois ou quatre parasites de plus en Amérique qui n'ont pas été encore signalés en Europe. » Slais, dans tout cela, il y a si peu d'effet utile à altendre, que je ne crois pas qu'on puisse se laisser aller à une espérance quelconque de voir l'un ou l'autre des ennemis du Phylloxéra connus jusqu'à ce jour exercer une influence appréciable sur la progression du fléau. » Parasites végétaux. — J'aborde à présent une question à laquelle les travaux d'un des Membres les plus célèbres de l'Académie des Sciences donnent une importance capitale, » Y a-t-il un cryptogame qui attaque les pucerons en général et le Phyl- loxéra en particulier? Ce cryptogame fuit-il périr le puceron à tous ses âges, ou bien, respectant les larves, ne ferait-il périr que l'insecte parfait, comme le fait le champignon de la mouche [Empusa muscœ)! Dans ce dernier cas, sou intervention perdrait beaucoup de sa valeur. » La théorie de l'inoculation de germes cryptogamiqnes à un insecte pour le détruire ne date pas d'aujourd'hui. Elle a déjà été proposée en i868 par le D'"Bail, de Posen, qui, allant même plus loin, trouvait dans les germes du ferment de la levure de bière le mycélium fondateur d'un cryp- togame qui, opérant le cycle de son évolution biologique par des migra- tions, sous diverses formes, d'un être animé à un autre, arriverait à devenir ( io47 ) le champignon de la mouche domestique [Empitsa muscœ), forme sous la- quelle il fructifierait en lançant autour de sa victime une pluie de spores fécondes. » Le D"^ Bail vit encore, et depuis douze ans il n'a pas, que je sache, démontré la vérité de son opinion, et les savants allemands appelés à rendre compte des travaux de Bail ne paraissent pas lui être favorable. » Cependant Cohn, Lebert, Hallier et une foule d'autres ont essayé d'éclairer cette question difficile. Tout récemment, le professeur Hagen, de Cambridge (Mass.), quoique névroptériste et s'étant très peu occupé de cryptogames, reprenait l'idée de Bail et la lançait en pâture à l'opi- nion publique, sans faire lui-même, je crois, des expériences à l'appui. En général, les insuccès ont été nombreux; mais on a cité une ou deux réussites d'inoculation, qui nie surprendraient d'autant plus, que, s'd y a un cycle évolutif, il est évident que la graine, la spore fécondée, ne reproduira pas fout de suite une autre spore féconde, mais donnera nais- sance à un ?n/ce/jum qui accomplira son évolution dans les circonstances voulues par les lois naturelles et ne fructifiera que l'année suivante, » C'est ce qu'a parfaitement compris un savant français, I\î. A. Giard, à Lille, qui, en se livrant à une étude sur les cryptogames des insectes, aux- quels il conserve le nom générique à' Entomophlliora, admet deux états ou phases dans l'évolution de ces êtres : le premier dur, crayeux, détruisant les chenilles en hiver, qu'il appelle état de tarichiuin (ce serait la phase fondatrice); le second friable, cristallin, se répandant en spores lancées autour des mouches en automne, qu'il appelle état d'empusa (ce serait la phase sexuée fructifère). » Dans les cryptogames attaquant les végétaux, on a depuis longtemps constaté, dans le cours des évolutions biologiques du même champignon, de très curieuses migrations d'une plante à une autre. L'épine-vinette, par exemple, sert de berceau à un cryptogame qui doit plus tard se développer sur les graminées. M. G. Max. Cornu a cité une foule de faits analogues. » Des cryptogames se développant sur des pucerons existent. lien est un qui a étécité ancionnement('), et, il y a quelques années, M. le profes- seur Planchon en découvrit un autre sur le puceron de la vcsce, que M. Cornu a décrit et publié sous le nom d'EntoinopIttliora Planchonica. (') £mjmsa iiphiclisUoiîma.mi (B;iil, p. 26). Sur le puceron du cornouiller (Cotoh^ jrv«- guinea\, c'est le Sc/iizunetira corni, genre bien ])lus voisin des Pcmp/iigicns que le puceron de la vesce. { io48 ) » D'où viennent ces champignons? A quelle phase de leur existence sont-ils lorsqu'ils attaquent les Aphidiens? Il n'est pas facile de répondre à ces questions. » L'inoculation directe de la spore de ï'Einpusa muscœ aux pucerons ne m'a pas réussi. Je m'y attendais, car, comme je l'ai dit plus haut, la graine ne donne pas une graine, elle donne une plante qui fournira plus tard la graine. » Je crois avoir été plus heureux dans des essais d'inoculation des spores de VEmpiisa à deux chenilles de grand paon {Bombyx pyri); au moins, peu de jours après l'opération, le point piqué s'était entouré d'une auréole de petits points noirs. Mais ces chenilles ont fait leur cocon, et ce n'est qu'en mai prochain que je pourrai voir si les chrysalides on les papillons sont attaqués ilu cryptogame (à l'élat Taricliiuni). Si cela était, j'aurais quelque espoir, par une nouvelle inoculation ou par simple contact, de re- pro'iuire, sur la mouche, le cryptogame (à l'état Empusa) fructifiant en automne. )) Je demande pardon à la Commission de l'Académie d'avoir encore si peu à lui dire sur »n sujet aussi intéressant; mais ni l'évolution d'un insecte ni l'évolution d'un cryptogame ne peuvent se suivre et se décrire généra- lement en moins d'un an. » M. L. PiLLEiTx soumet au jugement de l'Académie, par l'entremise de M. du IMoncel, deux Notes relatives à la théorie des forces électromotrices. (Commissaires : MM. Edm. Becquerel, Berlhelot, Cornu.) M. E. Préaitbert adresse, par l'entremise de M. du Moncel, des « Recherches sur la ihermo-électricité », et un « A[)erçu des propriétés de la matière cosmique». (Commissaires : MM. Edm. Becquerel, Berthelot, Cornu.) M. FuA adresse un Mémoire sur les propriétés hygiéniques et écono- miques du mais. (Comissaires : MM. Bouillaud, Bouley, Chatin. ) M, S. Clemenceau adresse une Note relative à une pile électrique. (Renvoi à l'examen de M. Jamin.) ( i"49 ) I\I. A. Netteu adresse une Note relative à la question de l'intelligence et de l'instinct des fourmis. (Renvoi à l'examen de M. E. Blanchard.) M. A. BASiNsoumet au jugement de l'Académie un nouveau système de chronomètre. (Renvoi à l'examen de M. Phillips.) CORRESPONDANCE. M. le Secrétaire PERPÉTUEL annonce à l'Académie que lalP Partie du Tome II du « Recueil des Mémoires, Rapports et documents relatifs à l'Ob- servation du Passage de Vénus sur le Soleil » est en distribution au Secré- tariat. Ce Volume contient la fin des Mémoires concernant la Mission de l'île Saint-Paul : la Météorologie, par M. le D'' PiOchefort, et la Géologie, par M. C/i. Vélain; les observations de M. Tisseraiidel de M. L. Picard, au Japon ; celles de M. Héraud, à Saigon ; celles de MM. Jndréet Ancjot, à Nouméa. M. L. Picard prie l'Académie de vouloir bien le comprendre au nombre des officiers de marine destinés à faire partie des expéditions pour l'observation du passage de Vénus, en 1882. (Renvoi à la Commission du Passage de Vénus.) M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce adresse, pour la Biblio- thèque de l'Institut, les Rapports de l'Académie de Médecine sur les vacci- nations pratiquées en France, en 1877 et en 1878. ASTRONOMIE. — Délerminalion de la durée de la rotation de la planète Jupiter. Note de M. Cruls, transmise par S. M. don Pedro et présentée par Î\I. Tresca. « La tache, visible depuis quelque temps sur la planète Jnpitcr, est extrêmement remarquable par la netteté de son contour en même temps que par sa couleur rouge brun, qui tranche avec celle que présentent les C. R., 1S80, 2- Semestre. (T. XCI, K" 2G.) ' ^9 ( io5o ) autres parties du disque, à l'exception toutefois d'une partie de la bande équatoriale, dont la teinte s'en rapproche beaucoup. Elle m'a paru très favorable pour la détermination de la durée de rotation de la planète. Il est à noter, eu outre, que cette tache paraît douée d'une immobilité à peu près absolue, circonstance indispensable pour la solution du problème en question. Par une série d'observations faites avec le plus grand soin et publiées dans les Montidj Notices of the Royal Astronomkal Society de janvier 1880, M. Pratt, directeur de l'observatoire de Brighton, a prouvé que, pendaiït une période s'étendant du 26 juillet au 6 décembre 187g, la tache était sans mouvement propre appréciable, conclusion entièrement confirmée par la durée de rotation que j'ai déduite de io83 rotations de la planète et qui diffère à peine de celle qu'a obtenue l'astronome anglais. » D'un diagramme exécuté à l'Observatoire impérial de Rio, le 3i juil- let 1879, j'ai conclu que le centre de la tache se trouvait sur le méridien central de la planète à 8''35", temps moyeu de Rio. Une observation faite le 21 octobre 1880 m'a montré cette tache sur le même méridien à S*". Par- tant de ces données, je trouve que la Terre, dans l'intervalle des deux observations, a fait 44^ rotations, moins une fraction égale à 0,02^3 1 ro- tation. D'un autre côté, admettant comme rotation approchée de la planète Jupiter 9''55™3o% il est facile de trouver que, dans le même temps, cette dernière planète a fait io83 rotations, plus une fraction de rotation, prove- nant du déplacement angulaire de la Terre et de Jupiter dans leurs orbites. Or, le déplacement en longitude héliocentrique de la planète Jupiter entre les deux observations a été de 4o°5i'37",9, et celui de la Terre est d'une révolution complète, plus un arc de 8o''37' i3",8. On déduit de là, en tenant compte des positions respectives des deux planètes aux époques d'observation, que l'angle compris entre les rayons visuels menés de la Terre à la planète Jupiter aux deux mêmes époques est de 3i°2o'3o", o, ce qui représente 0,0861 d'une rotation de Jupiter. Voici, d'ailleurs, les données fournies par les observations et les résultats qu'on en déduit par le calcul : Rotations tei restrcs. Rotations joviennes. 1879. Juillet 31,35764 1880. Octobre 21 , 33333 447>9756c) 1083,0861 On en conclut, pour la durée de rotation de la planète Jupiter, 9''55'"36% en temps solaire moyen. ( io5i ) » Il est intéressant de comparer ce résultat à celui qui résulte des obser- vations de M. Pratt, et qui est de 9''55™33%9i, valeur fournie par Sai ro- tations de Jupiter. M II semble résulter de la concordance de ces résultats, obtenus dans des circonstances extrêmement favorables, que la durée de la rotation de la planète Jupiter peut être considérée comme étant actuellement connue à une seconde près, c'est-à-dire avec le même degré d'exactitude que la rotation de la planète Mars. » ASTRONOMIE. — Sur la comèle Hariivig [d 1880). Note de MM. Schuluof et BossERT, présentée par M. Mouchez. « Dans notre première Note sur la comète Hartwig [Comptes rendus, 6 décembre), nous avons donné notre conviction sur l'impossibilité d'attri- buer à la comète une durée de révolution de62 3^ans. Cette durée de 62 {-ans avait été indiquée par la supposition que la comète était identique avec les comètes de i382, i444> i5o6 et 1669. Nous avions, en effet, obtenu le système suivant parmi nos trois systèmes d'éléments auxiliaires : T 1880, septembre 6,59700, temps moyen de Berlin. « 5"27'?.6",i ) Q 44''3i'i7",i 1880,0 i ^i-'So'aS", I ] loge 9,990271 logry 9>545488 » Ce système laissait subsister dans les six lieux normaux donnés les écarts suivants : it * Septembre 3o,25 0,0 0,0 Octobre 3,o H-' 0,7 —11,0 .) 11,0 — 28,2 — 4659 u 23,5 —Hj^ — 3o,3 JS'ovembre 3,5 0,0 0,0 » ''9)0 -1- ij3 +48,6 » Malgré ces écarts, et en attendant que les nombreuses observations de la comète soient publiées, ce qui nous permettra alors de déterminer l'or- bite définitive, nous avons voulu être fixés d'une manière certaine relati- vement à la durée de révolution de 62 | ans. Nos six lieux normaux ont ( io5i ) été rapportés à l'écliptique, et, à l'aide de la variation du rapport des dis- tances géocentriques du septembre 3o,25 et du novembre 29, nous avons obtenu les deux hypothèses suivantes : I. II. T Septembre 3o,25 Septembre 3o,a5 M 0.22.28,24- 0.22.26,67 n 5. 6.33,7 ) 5.24.43,4 j Q 44''7'29,3 / 1880,0 44-3i-3i,7 \ 1880,0 '■ i4i.49'^.o ) '4«'49-29.^ ) a 77.50.53,2 77.52.26,0 logn.... 1,196364 1,196424 hypothèses qui laissent les résidus suivants : I. II. à/. A;3. a;. A,3. Septembre 00, 25... 0,0 0,0 0,0 0,0 Octobre 3,o.... — 7")8 — 3i,6 +32,3 — 25,9 » 11,0.... — 21 3, 3 — 4i)9 +26,2 —86,5 » 23,0.... —137,3 —23,8 + 5,5 —81,5 Novembre 3,5.... — 62,5 —12,3 +14,1 —52,8 , » 29,0..,. 0,0 0,0 0,0 0,0 » Les écarts des lieux normaux changent de signes dans les longitudes lorsque l'on passe d'une hypothèse à l'autre, mais pour les latitudes les va- leurs augmentent sensiblement. On pourrait donc rendre très minimes les erreurs en longitude; mais les erreurs en latitude dépasseraient alors 1', ce qui est inadmissible. Il faut donc exclure d'une façon absolue la durée de révolution 62 1 ans. » Bien que nous ayons trouvé pour la durée de révolution une période de 1280 ans environ, cet élément est assez incertain pour que nous ne puissions décider maintenant de l'identité de cette comète avec l'une de celles citées plus haut, particulièrement avec la comète de i5o6. Ce n'est que par le calcul définitif qu'on pourra résoudre la question des apparitions antérieures de la comète. » ( io53 ) ASTRONOMIE PHYSIQUE. — Observations solaires, faites à l'observatoire royal du Collège romain, pendant le troisième trimestre 1880; par le P. Tacchini. « Le nombre de jours d'observation s'élève à 80 pour les taches et les facules, savoir : 3o dans le mois de juillet, 26 dans le mois d'août et i4 dans le mois de septembre; les résultats obtenus confirment l'accroisse- ment progressif de l'activité solaire, mentionné dans ma Note précédente. 1880. Août. Septembre. 18,04 38,92 0,00 0,00 48,55 43,12 4i,5o 120, 5o Juillet. Fréquence relative des taches '0,96 Fréquence des jours sans taches 0,20 Grandeur relative des taches 'Oj'yO Grandeur relative des facules 3o,4o » Le nombre des taches a été double de ce qu'il avait été dans le tri- mestre précédent. Pendant les mois d'août et de septembre, il n'y a pas eu un seul jour sans taches'. Le nombre des facules a été extraordinaire pendant le mois de septembre. Quoique le nombre toujours croissant des groupes de taches solaires empêche de bien distinguer les périodes secon- daires de maxima et minima, néanmoins la nouvelle série d'observations semble mettre en évidence, comme celle des trimestres précédents, l'exis- tence d'intervalles correspondant à peu près à une demi-rotation solaire. » Le beau temps a même permis d'exécuter un nombre assez grand d'ob- servations speciroscopiques du bord solaire. En voici les résultats : 1880. Juillet. Août. Septembre. Nombre moyen des protubérances par jour. .. . 9,1 7,1 7,0 Hauteur moyenne des protubérances 4'»^ 44>' 44ï^ Extension moyenne des protubérances 3,65 2,73 2,01 » Les observations speciroscopiques montrent donc, ainsi que les autres, une augmentation dans l'activité solaire, surtout quant au nombre des protubérances hydrogéniqiies. Quant à la distribution des protubérances, ( io54 ) des facules et des taches solaires, les observations du dernier trimestre nous ont donné les résultats suivants : Nombre des protubérances aux différentes latitudes hélioceutriques. Nombre des facules aux différentes latitudes bélioeentriques. , Nombre des groupes de taches aux difl'érentes latitudes héliocentriques. 90 -+- 70 70 + 5o 5o + 3o. 3o •+- 10. TO 0 0 — 10. 10 • — 3o 3o- 5o 5o- 70 70- 90 86 85 64 i3 12 9' 76 96 90- 70 5o 3o- ■70. • 5o . ■3o. 10. o — 10. 2r O 1 2 *9 r 4 o 18 qo 70- 10 — 60. . . . 3o — 5o g 5o — 70 o 70 — 90 o 70. 5o . 5o + 3o. 3o + 10. 10 o o — 10. 10 — 3o. 3o — 5o . 5o — 70 . 70-90. o o I 29 4 o 22 O O » Pour les taches et les facules, on rencontre donc le maximum de fré- quence dans les mêmes zones pour chaque hémisphère solaire, c'est-à-dire entre 10° et 3o", comme dans le trimestre précédent. Pour les protubé- rances, le maximum de fréquence s'est transporté vers les pôles, entre 5o° et 70°. Mais, si l'on considère, pour les protubérances, les nombres qui se rapportent à des zones successives de 10° en 10°, on constate qu'il s'est pro- duit dans chaque hémisphère, et même pour chaque mois, un maximum entre So" et 60°, et un autre entre 20° et l\o°. C'est seulement dans le mois d'août que nous avons observé des protubérances à des latitudes supé- rieures à 70°; près des pôles, elles ont toujours fait défaut. » ASTRONOMIE. — Observations de la comète Swijt (e 1880), faites à l'obser- vatoire royal du Collège romain, par le P. Tacchini. « J'ai l'honneur d'adresser à l'Académie les observations de la comète Swift (e 1880) que j'ai pu faire avec notre lunette de 9 pouces (') : » Pour les détails des observations et réductions, je renvoie au pro- chain numéro des Aslronomische Nachrichten. » (') Toutes les observations ont été faites par moi; les calculs de réduction ont été effec- tués par mon adjoint, M. Milloevich. ( io55 ) Ascension "''" par exemple, tant que cette pression n'est pas atteinte, le gaz afflue au brûleur; mais, lorsque la pression atteint 5""°, le disque 2 est soulevé ^-rr-.A^ZJ ■Sn.MiAFniiy par la vapeur et règle récoiilement du gaz. Dès lors la pression reste inva- riable, quel que soit l'écoulement de vapeur. » Le levier est gradué en atmosphères, et un simple déplacement du Fif!. 2. Soufflerie h vapem- à pression constaiito. poids 6 change la pression dans la chaudière, en maintenant constante cette nouvelle pression. ( io65 ) « Cette disposition évite toute surveillance, puisque, si la pression, pour une cause ou pour une autre, pouvait dépasser la limite qui lui est assignée, le gaz s'éteindrait. M J'ai opéré la contre-pression /J«ri/;ipojV/s el non par un ressort quelconque dont l'élasticité toujours variable peut devenir une cause d'accident. On pouvait craindre a priori qu'une faible membrane de caoutchouc ne résis- tât pas à la pression, qui peut être considérable. La pratique a montré qu'il n'en était rien. D'abord, l'appareil étant placé à distance, la membrane reste froide ; d'un autre côté, les pressions qu'elle supporte, étant égales sur ses deux faces, s'annulent sans pouvoir la détériorer. Cet appareil si simple m'a rendu de grands services. J'ai pu chauffer une petite marmite de Papin dans laquelle je faisais réagir deux liquides à haute pression, en évitant tout danger d'explosion et toute surveillance. Ce dispositif pourra servir à plus d'un chimiste. Je cite, en terminant, une application indus- trielle de ce régulateur, faite dans les ateliers de mon habile constructeur, M. V. Wiesnegg. » Il s'agissait de comprimer de l'air à une pression constante de loo™" de mercure pour alimenter les chalumeaux de l'atelier. Ce résultat a été obtenu en entrahiant l'air par un jet de vapeur. » Le mélange traverse un serpentin refroidi où la vapeur d'eau se con- dense. » La chaudière est chauffée au gaz, et, grâce à mon régulateur, la pres- sion y est maintenue absolument fixe, quel que soit le débit. » Ce mode de chauffage, en supprimant l'ouvrier chauffeur, n'est pas plus coûteux pour ces petites applications que le chauffage au charbon. On n'use, en effet, de combustible que proportionnellement à la quantité de vapeur dépensée, et on a l'immense avantage d'avoir un instrument tou- jours prêt à fonctionner. » M. Wiesnegg construit sur ce principe un petit modèle de soufflerie à vapeur chauffé au gaz {fuj. 2), qui a déjà rendu de grands services, grâce à sa mobilité et à sa parfaite régularité. Lorsqu'une chaudière doit être maintenue en pression de manière à être prête à fonctionnera chaque instant, ce qui est le cas des pompes à incendie à vapeur, c'est certainement le moyen le plus simple d'obtenir le résultat désiré, en supprimant l'ennui de toute surveillance et la possibilité de toute explosion. » C. R., i!-8o. 2' Remettre. (T.XCI, N» 2G.) I^I ( io66 \ CHIMIE. — Sur im nouveau dérivé du sulfure d'azote. Note de M. Eue. Demarç/vy, présentée par M. Cahours. « Le sulfure d'azote soumis à l'action du chlorure jaune de soufre (S^CP) fournit différents composés, ainsi que Fordos etGélis l'avaient déjà vu. Ces composés, dont ils se sont contentés de signaler l'existence, méri- tent pourtant de fixer l'attention par leurs propriétés remarquables. Je me propose de décrire ici l'un deux, qui se forme lorsque le chlorure de soufre est en grand excès ; l'action se passe à chaud et, pour qu'elle s'accom- plisse bien, le chlorure de soufre doit être étendu de son volume de chloro- forme. » Il se sépare bientôt, au sein du liquide, une poudre cristalline jaune dont la proportion augmente rapidement. En l'absence de chloroforme, elle se séparerait à l'état amorphe et tellement divisée qu'elle remplirait tout le liquide et l'épaissirait au point de rendre la réaction pénible à achever, malgré un énorme excès de chlorure de soufre. On entretient le liquide dans une douce ébuUition jusqu'à ce que la poudre déposée soit bien exempte de sulfure d'azote et présente une couleur d'un jaune franc. » Cette réaction a lieu, du reste, avec dégagement de chaleur. La poudre jaune formée, filtrée à la trompe et lavée au chloroforme chaud, est séchée dans un courant d'air sec. Elle forme alors un composé jaune d'or, cris- tallin au microscope, insoluble ou presque insoluble dans la plupart des réactifs, excepté pourtant un peu dans le chloroforme et surtout dans le chlorure de thionyle bouillant; elle s'en sépare à froid en aiguilles cristal- lines légèrement brunâtres. Ce corps présente la composition S^Az'Cl et se forme d'après la réaction 3A2-S--+-S^Cl= = 2S"Az'^Ci. Il parait résister à la chaleur mieux que le sulfure d'azote, et ne s'altère que très lentement à l'air humide, et point du tout à l'air sec. Il se dissout dans l'eau en donnant une liqueur jaune, qui ne tarde pas à se troubler en laissant déposer une poudre noire, soluble dans l'ammmoniaque, avec une coloration violette et non encore étudiée jusqu'ici. Les alcalis en faible proportion hâtent cette décomposition. ( '"S? ) » Le produit jaune se dissout dans l'acide azotique pur concentré, avec facilité et sans réaction chimique apparente. Cette solution, évaporée dans le vide, sur de la chaux vive et de l'acide sulfurique, laisse déposer des lames cristallisées assez volumineuses, d'un jaune citron. Purifiées de leur eau mère par expression dans du papier buvard, ces cristaux présentent une composition exprimée par la t'ornmle S"Az*AzO'. u Ce produit se comporte avec l'eau comme le corps précédent. Il se dé- compose spontanément après quelques jours et détone assez vivement quand on le chauffe dans un tube. » Le chlorure S" Az'CI traité par l'acide sulfurique concentré dégage de l'acide chlorhydrique et fournit une solution jaune qui se conserve indé- finiment. Additionnée de quatre ou cinq fois son volume d'acide acétique cristalUsable, elle laisse déposer de beaux cristaux aiguillés d'un jaune pâle. Essorés, lavés à l'acide acétique, comprimés entre des feuilles de papier buvard et sèches dans le vide sur de la chaux et de l'acide sulfurique, ils présentent le composition S'Az'SU'H Ils sont stables et se conservent indéfiniment à l'abri de l'humidité. L'eau les décompose comme les deux composés précédents. » U résulte de ce qui précède que le radical S^Az' est susceptible de jouer le rôle d'une base, ou si l'on veut d'un radical alcoolique (ce qui n'est, en définitive, qu'une sorte de base très faible ou même indifférente). Sa constitution, qu'on est tenté de représenter par la formule (Az = S)^^S-, semble le rapprocher des sulfines de M. Cahours, par exemple de la tri- méthylsulfine (CH')'esS-. M La stabilité de ce groupement (S'Az') paraît être cause qu'il se forme dans quelques autres réactions où l'on serait peu enclin à le voir se produire : par exemple, dans l'action finale du chlorure de ihionyle sur le sulfure d'azote; mais cette réaction n'est pas encore assez écluircie pour que je puisse en parler davantage. » Je désignerai ces corps par les noms de chlorure, d'azotate et de bisul- fate de thiolritliiazyle, ce qui revient à désigner, pour la commodité du lan- ( io68 ) gage, le radical SAz par le nom de tliinzyle. La justification de cette appel- lation me semble ressortir de la nécessité de nommer les dérivés dont il vient d'être question. )> Si, au lieu de faire agir à chaud le chlorure de soufre sur le sulfure d'azote, on laisse la réaction s'opérer à froid, il se produit un autre composé noir dont je me propose de parler dans une prochaine Note. » CHIMIE. — Sur un hypopliospliile plalineux. Note de M. R. Engel, présentée par M. Wurtz. « Aucun sel de platine des acides du phosphore n'est connu. Les hypo- phosphites de platine notamment n'ont été décrits ni par M. Wurtz ni par M. H. Rose dans leurs recherches sur les hypophosphites. » J'ai obtenu l'iiypophosphite platineux par l'action de l'iiydrogène phos- phore sur le tétrachlorure de platine. En faisant passer un courant d'hy- drogène phosphore dans une solution aqueuse de tétrachlorure de pla- tine, il se forme un précipité jaune, s'altérant facilement en brunissant et se redissolvant quelquefois partiellement pendant les lavages. » Les nombreuses analyses que j'ai faites de ce composé m'ont laissé pendant longtemps dans l'incertitude sur sa composition et m'ont d'abord fait croire à la formation, dans l'action de l'hydrogène phosphore sur le tétrachlorure de platine, d'un composé analogue aux bases amnioniées du platine. Après des lavages prolongés, le composé ne renfermait presque plus de chlore, et j'ai dû considérer ce métalloïde comme ne faisant pas par- tie du composé, mais bien d'impuretés qui le souillaient. » Voici quelques-unes de ces analyses, que je donne pour permettre d'apprécier la nature des impuretés (probablement chlorure et phos- phure platineux) : i. II. III. Pt 63,5 63,4 62,4 Ph 21,6 21,2 20,8 Cl 2,3 o,g 0,2 O et H ( par différence ). . ia,6 i4,5 16,6 100,0 100,0 100,0 » Si, au lieu de faire passer l'hydrogène phosphore dans une solution aqueuse de tétrachlorure de platine, on le fait agir sur une dissolution alcoo- lique (alcool à 90°) additionnée de quelques gouttes d'acide chlorhy- ( 'o% ) (Irique el iiiaiiiteiiiie à o", on obtieiil un piécipilé jaune, bien lioinogène, qui, après avoir été lavé d'abonl à l'alcool, peut être mis en suspension clans l'eau bouillante sans s'altérer. Le lavage peut donc être complet. Le composé ainsi obtenu ne renferme plus trace de chlore. Desséché d'abord à froid, puis à io3°, il a donné à l'analyse les nombres suivants : CalciUc pour liypophosphitc 1. II. platiiieux. Pi 6i 6o,g 60,4 Ph 19 ig,2 18, y H et 0 20 19,9 20,7 )) La démonstration serait complète s'il m'avait été possible d'isoler l'a- cide hypophosphoreux ; mais le platine de ce composé n'est précipité ni à froid ni à chaud par l'hydrogène sulfuré, et je n'ai trouvé aucun autre moyen de le sépaier sans oxyder l'acide hypophosphoreux. » Les propriétés de ce composé sont les suivantes : » Il est insoluble dans l'eau, l'alcool, les acides chlorhydrique, sulfu- rique, acétique, etc. ; l'acide azotique et l'eau de chlore le dissolvent en l'oxydant. Inaltérable à 100°, il se décompose à une température plus élevée, couime les hypophosphites, avec dégagement d'hydrogène phos- phore spontanément inflammable. Traité par une dissolution de potasse concentrée et bouillante, il est décomposé. Du platine se dépose et de V hydrogène se dégage. » Les propriétés suivantes sont plus remarquables et confirment plus encore la conclusion prise : » Mis en suspension dans l'eau, ce composé réduit déjà à froid, et cela instantanément, les sels d'argent, d'or, de mercure, de palladium. Le sul- fate de cuivre lui-même est réduit à froid. Après quatre ou cinq minutes de contact, la réduction est totale et il ne passe plus trace de cuivre à la fil- tration. Dans ces réductions, l'hypophosphite platineux se réduit lui-même au moins partiellement. » Si, après la réduction du sulfate de cuivre par l'hypophosphite plati- neux, on recueille le dépôt métallique sur un filtre et qu'on le traite ensuite par l'acide chlorhydrique, il se dégage une petite quantité d'hydrogène et du chlorure cuivreux passe en solution dans le liquide filtré. Il y adonc eu formation d'hydrure cuivreux. D'autre part, le platine lui-même se dissout en partie dans l'acide chlorhydrique, comme s'ily avait eu formation d'un hydrure platineux analogue à l'hydrure cuivreux. ( Ï070 ) » De ces expériences on peut conclure aussi que l'hydrogène phos- phore, en agissant sur les sels des métaux réductibles, passe d'abord à l'état d'acide hypophosphoreux. Si les sels métalliques sont eux-mêmes réduc- tibles par cet acide, comme le sublimé corrosif, par exemple, on ne pourra obtenir l'hypophosphite correspondant; mais, en opérant sur dés sels so- lubles dans l'alcool et à basse température, il est infiniment probable qu'on obtiendra ainsi des hypophosphites inconnus jusqu'ici. » CHIMIE. — Sur lesboroUmgstates de sodium. Note de M. D. Klein, présentée par M. Wurtz. (Extrait.) « Dans une Communication précédente (ToraeXCI, page lii6), nous an- noncions que, en ajoutant un excès d'hydrate borique à une solution bouil- lante de tungstate de soude, et maintenant l'ébullition un certain temps, il se formait des polyborates alcalins, au nombre desquels figurait le borax, et des eaux mères tenant en dissolution un sel très dense. » En soumettant ces eaux mères à une ou deux concentrations succes- sives par ébullition et refroidissement, on en sépare encore une certaine quantité de borates alcalins, et l'on finit par obtenir un liquide d'une den- sité un peu supérieure à 3 (5o™ pèsent iSi^'). C'est une solution d'un boroduodécitungstate basique de sodium, qui, si l'on prolonge la concen- tration par la chaleur, cristallise sous forme de cristaux grenus, qu'il nous a été impossible de purifier de manière à en obtenir des analyses concor- dantes. Toutefois, nous pouvons dire que leur composition se rapproche de celle d'un boroduodécitungstate tétrasodique, » La composition du sel, desséché à 180°, esta peu prés celle du boro- duodécitungstate tétrasodique privé d'eau de cristallisation. » Ce sel est excessivement soluble dans l'eau; sa solution saturée est, comme nous l'avons dit, d'une densité voisine de 3; aussi un morceau de verre nage-t-il à la surface. » Cette solution peut se préparer avec la plus grande facilité et à peu de frais, l'acide borique et le tungstate de sodium étant des produits com- merciaux usuels; aussi les minéralogistes pourront-ils s'en servir avanta- geusement pour les analyses par voie de séparation mécanique des roches pulvérisées ou des sables. » M. de Marignaca proposé d'employer dans ce but la solution de silico- duodécitungstate tétrapotassique, M. Scheibler celle de métatungstate de ( I07' ) sodium; mais ces sels sont certainement moins aisés à préparer que celui que nous venons de décrire. » La solution du sel obtenu en traitant le tungstate neutre de sodium par un excès d'acide borique ne cristallise pas mieux par évaporation dans le vide que par concentration et refroidissement. » En évaporant dans le vide sur l'acide sulfurique, on obtient une masse blanchâtre, à consistance de mastic, très dense, très épaisse, qu'on ne peut filtrer à la trompe. » Mais, si à cette solution on ajoute un grand excès d'acide chlorhy- drique froid, il se forme, au bout de vingt-quatre heures, un abondant dépôt cristallin. En redissolvant ce dépôt dans l'eau et évaporant dans le vide, on obtient de grandes quantités d'un sel admirablement cristallisé en prismes hexagonaux, bipyramidés, doués d'un éclat adamantin r> Ce sel est le boroduqdécitungstate disodique. » L'acide chroniique et l'acide iodique paraissent former avec les acides molybdique et tungstique des combinaisons complexes, véritables acides, analogues à ceux que forme l'acide borique dont nous décrivons en ce moment les sels. » Nous comptons en entreprendre prochainement, sinon l'étude com- plète, du moins la description et la préparation de quelques sels. » CHIMIE ORGANIQUE. — Sur quelques Jails relatifs à la transformation du chloral en métacltloral. Noie de M. H. Bvasson, présentée par M. Berthelot. « On sait que le chloral, conservé en vase clos ou scellé, à la lumière ou à l'obscurité, se transforme, au bout d'un temps variable, en un corps insoluble dans l'eau et désigné sous le nom de mctacliloral. Cette trans- formation s'opère quels que soient le soin apporté à la préparation et à la purification du chloral liquide, et le nombre des distillations qu'on lui fait subir. » Or, un premier fait facile à vérifier est le suivant : le chloral anhydre, quel que soit le nombre de rectifications qu'on lui fait subir, retient des traces d'acide sulfurique; mais le chloral anhydre débarrassé de ces traces d'acide sulfurique se conserve indéfiniment à l'état liquide, soit à la lu- mière, soit à l'obscurité, ou tout au moins pendant quatre années, époque à laquelle remontent nos expériences. » Pour enlever au chloral anhydre les dernières traces d'acide sulfu- ( 1072 ) rique, nous avons pensé à l'agiter avec —-^ de. son poids de barytç caus- tique, grossièrement pulvérisée : le liquide, décanté et redistillé, a pu se conserver pendant quatre ;innées, et des échantillons envoyés à l'Exposi- tion de Philadelphie sont revenus sans avoir subi l'apparence d'une trans- formation. Frappé de ce fait, nous avons institué les expériences suivantes. Du chloral anhydre ainsi préparé a été placé dans des tubes scellés, partagés en trois séries : la première renfermait du chloral anhydre; la deuxième, du chloral anhydre additionné d'une trace d'acide sulfurique mono- hydraté; la troisième, du chloral anhydre additionné d'une trace d'acide chlorhydrique. Dans les mêmes conditions, la première série n'a subi aucune transformation et le point d'ébuUition est resté le même. La deuxième série s'est troublée au bout de deux mois environ, à l'exposi- tion à la lumière; au bout de cinq mois, à l'obscurité. La troisième série s'est troublée au bout de dix mois seulement à la lumière et après dix- sept mois à l'obscurité. Au bout de deux ans, le chloral anhydre addi- tionné d'une trace d'acide sulfurique est, à la lumière, transformé presque entièrement en mélachloral, et l'eau n'enlève au corps solide formé qu'iuie très faible quantité de chloral sohible. L'acide chlorhydrique, au con- traire, ne fait éprouver au chloral anhydre qu'une transformation très incomplète. » De ces faits, nous pouvons conclure que la transformation du chloral anhydre liquide C^HCPO* en son polymère solide métachloral (C*HCPO'^-C*HCPO=) est due à l'action d'une trace d'acide sulfurique, et que cette transforma- lion peut être empêchée, ou longtemps retardée, en le soumettant à l'action de la baryte caustique. » Nous pensons que l'action mécanique intrinsèque et moléculaire doit s'effectuer de la manière suivante : l'acide sulfurique, "en si faible propor- tion qu'on le suppose mélangé au chloral anhydre, se combine à lui et produit une molécule douée d'une affinité chimique plus grande; mais cette combinaison, très instable, se décompose à son tour par l'action d'une deuxième molécule, pour former une molécule double et plus stable, ou mélachloral. L'acide sulfurique dégagé se recombine de nouveau, et ainsi successivement. » 107^ ) ClilMIE ORGANIQUE. — Sur les produits d'oxjdation de l'acide cholalique. Note de M. P. -T. Clève, présentée par M. Wiirtz. « Les produits qui se forment par l'action des réactifs oxydants sur l'acide cholalique ont fait l'objet, pendant ces dernières années, des re- cherches de plusieurs savants, MM. Latschinoff, Destreni, Tappeiner et Egger. Les résultats obtenus par ces chimistes sont très divergents. M'étant occupé en même temps qu'eux du même sujet, j'ai trouvé de mon côté des résultats assez différents. » Pour l'oxydation, je me suis servi d'une solution froide et étendue de permanganate de potassium et d'une solution de cholalate sodique pur. La réduction du permanganate marche d'abord assez rapidement, jusqu'à ce qu'on en ait ajouté à peu près le double du poids de l'acide cho- lalique. Après cela la réaction s'affaiblit. Je l'ai alors interrompue; j'ai séparé le peroxyde et concentré la solution. En ajoutant de l'acide sulfu- rique étendu en faible excès, j'ai obtenu un corps amorphe, qui forme après dessiccation des fragments vitreux et 1res électriques. Dans ce pro- duit j'ai en vain cherché des acides gras. Il ne se forme pas une trace d'acide acétique si l'on a employé de l'acide cholalique séché à ioo°. Si l'on soumet à l'oxydation l'acide cholalique cristallisé dans l'alcool, on obtient plusieurs centièmes d'acide acétique, ce qui prouve que l'acide cristallisé contient de l'alcool et que l'acide acétique ne provient pas de l'acide cholalique proprement dit. Il se forme aussi de l'acide oxalique. En partant de 23s',3 de l'acide séché, j'ai obtenu 2 1^"" d'acide amorphe et aS'', 324 de C^H^O", ce qui ne correspond pas à 1™"' pour 1™°' d'acide cholalique. Il est donc évident que l'acide oxalique ne se forme pas direc- tement de l'acide cholalique. Le produit amorphecontienten majeure partie un corps qui, à l'état de pureté, forme de petits cristaux brillants, prismes rhombiques terminés par des plans dôniatiques. Sa composition est Qsoj^70Qi- _|_ y^^2Q_ L'eay de cristallisation se dégage aisément à 100°. Avec des bases diverses, ce corps forme des sels, souvent cristallisables, de la formule C"H''R-0» et C"H"R^O^ C'est alors une espèce d'anhy- dride d'un acide tribasique. » En prolongeant l'action du permanganate on obient des produits so- lides, qui consistent dans le même corps C*''H"'0*', exempt des impuretés qui empêchent sa cristallisation. Il se forme, en outre, luie quantité notable G. R., 1880, 2- Semestre. (T. XCI, N" 2C). I^S ( i"74 ) d'acide oxalique et un acide amorphe, très soluble dans l'eau et dans l'al- cool. Son sel d'argent a donné, par l'analyse, des nombres correspondant à la formule C-'H"' Ag^O'°. Néanmoins, je n'ai pas encore assez étudié cet acide pour mettre sa formule hors de doule. Celle que je donne est, pour le moment, l'expression d'une seule analyse. )) En soumettant l'acide cholalique à l'action d'un mélange de dichro- mate et d'acide sulfurique, j'ai suivi le procédé de M. Egger pour ob- tenir son acide bilique et celui de M. Tappeiner. Je n'ai pu obtenir l'acide bilique. Au lieu de cet acide, j'ai obtenu le corps C^''H^''0'' -|- 4H-0 et un acide en aiguilles minces, que je n'ai pu isoler en état de pureté. » En répétant les expériences de M. Tappeiner, je n'ai trouvé ni de l'acide acétique ni les acides gras qui, d'après ce savant, se forment par l'oxy- dation de l'acide cholalique : je suis donc en mesure de confirmer les ré- sultats obtenus par M. Rutscheroff. Au lieu de l'acide cholestérique de M. Tappeiner, j'ai trouvé le corps C'^''H'"'0'''. En effet, les produits prin- cipaux de l'oxydation consislent dans cet acide et l'acide cholanique, dé- couvert par M. Tappeiner. Les nombres qu'ont fournis mes analyses s'ac- cordent assez bien avec ceux obtenus par ce savant; mais j'ai des raisons pour croire que la formule de l'acide cholanique est C^''H'*0' et qu'il est tribasique. » Il résulte de mes recherches que l'acide cholalique contient probable- ment 25"' de carbone, et que ces atomes forment un enchaînement assez solide. » PHYSrOLOGlE PATHOLOGIQUE. — Sur l'excrétion, par l'urine, de soufre incom- plètement oxydé, dans divers états patliologiques du foie. Note de MM. R. LÉPiNE et Flavard, présentée par M. Vulpian. « Ronalds [Philosoph. Transact., 1846), et plus récemment MM. Voit, Schmiedeberg, Meissner, Sertoli, Rulz, Gscheidien, Lœbisch, Munk, Sal- kowski, Thudichum, etc., ont insisté sur le fait qu'à l'état physiologique l'urine de l'homme et de plusieurs animaux renferme divers composés sulfurés dans lesquels le soufre n'est pas à l'état d'acide sulfurique ('); (') Ces composés n'ont rien tle commun avec les acides siilfoconjugués découverts par M. Baiimann, dans lesquels le soufre est à l'état d'acide sulfurique combiné au phénol, à la brenzcatechin ou à l'indigo. ( '075 ) mais personne n'a encore recherché ce qu'il advient de ce soufre incom- plètement oxydé dans les cas où la sécrétion biliaire est troublée. » Or, tandis qu'à l'état normal l'acide sulfurique préexistant (c'est-à-dire à l'état de sulfates et d'acides sulfoconjugués) représente plus de 80 pour 100 de l'acide sulfurique obtenu en évaporant l'urine et en calcinant le résidu en présence du nitrate de potasse et du carbonate de soude, ou, en d'autres termes, tandis qu'on ne produit, en oxydant complètement le soufre contenu dans une urine normale, qu'une quantité d'acide sulfurique inférieure à -jo pour 100 de l'acide sulfurique total, nous avons pu consta- ter, dans bon nombre de cas d'ictère, que l'acide sulfurique artificielle- ment produit figurait pour plus de aS pour 100, et parfois même pour plus de 4o pour 100 de l'acide sulfurique total, le chiffre de l'acide sulfu- rique préexistant n'étant d'ailleurs pas abaissé par rapport à celui de l'azote. Dans plusieurs cas de cirrhose atrophique, nous avons aussi ob- servé un excès relatif de soufre incomplètement oxydé, mais moindre, en général. Pour cette raison et d'autres encore, nous pensons qu'un obstacle à l'écoulement de la bile est une condition fort importante pour la pro- duction de l'excès eu question. Au contraire, dans les cas où la sécrétion de la bile est réduite au minimum, son excrétion restant libre, il semble y avoir diminution, dans l'urine, du soufre non oxydé, et augmentation, par rapport à l'azote, de l'acide sulfurique préexistant. C'est du moins ce que nous avons pu voir dans plusieurs cas de foie gras, chez des phthi- siques. » OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Sur la sensibilité visuelle et ses rapports avec la sensibilité lumineuse et la sensibilité chromatique. Note de M. A. Charpen- tier, présentée par M. Vulpian. « Après avoir déterminé, dans des conditions diverses, l'éclairement mi- nimum que doit avoir une surface lumineuse pour provoquer une sensation de lumière dans l'œil, j'ai voulu faire la même étude, non plus sur des sur- faces d'éclairement uniforme, mais en prenant comme objet des points lumineux séparés les uns des autres par des intervalles obscurs. J'ai dé- couvert, dans le cours de ces recherches, un fait remarquable, qui m'a amené à la distinction d'un nouveau mode de sensibilité, que je propose de nommer sensibilité visuelle. » L'œil est placé dans une chambre complètement obscure, vis-à-vis du ( 1076 ) verre dépoli qui forme la paroi antérieure de mon appareil à graduer la lumière (décrit dans des Notes antérieures). Ce verre dépoli constitue une surface que l'on peut éclairer uniformément et à des degrés divers à partir de zéro. Dans l'expérience actuelle, ce verre dépoli est recouvert en totalité d'un écran en papier noir dans lequel on a seulement percé vis-à-vis de l'œil trois ou quatre petits trous. Pour prendre un exemple : dans un cas ces petits trous étaient au nombre de quatre, formant les quatre coins d'un carré de o^jooi de côté; ces trous avaient un diamètre de 2 dixièmes de millimètre; l'œil était à une distance de o™,2o; ma myopie était exacte- ment corrigée, du reste mon œil n'est pas astigmate, de sorte que je voyais très netteinent et sans la moindre irradiation les quatre points en question quand on les rendait lumineux, M Or, si l'on règle l'éclairement de ces points de manière à augmenter graduellement leur intensité lumineuse à partir de zéro, il arrive que pour un certain éclaireraent minimum on éprouve une sensation de lumière plus ou moins diffuse. A ce moment, on n'a aucune notion de l'existence des quatre points. Ce n'est qu'en augmentant notablement l'éclairement de cet derniers qu'on arrive à résoudre en ses éléments la nébulosité primitive et à distinguer les points les uns des autres. Il faut depuis deux ou trois fois jusqu'à dix-huit et vingt fois plus de lumière pour distinguer les points que pour avoir la sensation lumineuse primitive. C'est là, comme on voit, un rapport très variable; mais voici de quelle condition dépend celle varia- bilité. » Après avoir fait l'expérience une première fois avec l'œil dans ses con- ditions ordinaires d'activité, c'est-à-dire adapté à la lumière du jour, on la renouvelle après avoir maintenu l'œil dans l'obscurité pendant cinq mi- nutes ou davantage; on constate alors: 1° qu'il faut beaucoup moins de lumière qu'auparavant pour provoquer la sensation lumineuse primitive ; 2° mais qu il faut toujours la même quantité de lumière que dans la première expérience pour distinguer les uns des autres les points lumineux. Le rap- port de cette seconde quantité à la première se trouve donc auguienté. On voit ainsi qu'il varie suivant l'état d'adaptation de l'œil à la lumière. » J'ai donné précédemment au premier mode de sensibilité, au plus simple, le nom de sensibilité lumineuse; le serond pourrait être appelé sensibilité visuelle. Il correspond à la fonction que l'on nomme acuité visuelle, par laquelle on a la notion de la forme des objets; seulement il s'exprime différemment: l'acuité visuelle s'exprime par le plus petit angle sous lequel on puisse reconnaître comme distincts deux points lumineux; la sensibilité ( '077 ) visuelle s'exprimera par la plus petite quantité de lumière qui devra éclairer ces deux points pour les rendre distincts l'un de l'autre. » La sensibilité visuelle et la sensibilité lumineuse pouvant varier isolé- ment correspondent à deux fonctions distinctes. De plus, la sensibilité vi- suelle, exigeant pour entrer en jeu plus de lumière que la sensibilité lumi- neuse, correspond évidemment à une fonction plus complexe; c'est là un fait analogue à celui que j'ai démontré précédemment pour la production des sensations de couleur, » Ces expériences, répétées à plusieurs reprises soit sur mes yeux, soit sur des yeux emmétropes ou sur des yeux myopes exactement corrigés et non astigmates, ont donné constamment les résultats ci-dessus exprimés. » J'ai dû me demander, une fois ces points établis, si la sensibilité vi- suelle exigeait pour sa production plus de lumière que la sensibilité chro- matique, ce qui était facile à étudier en éclairant les points avec des lumières colorées. Or, j'ai pu établir sous ce rapport deux ordres de faits : 1° Si les points sont éclairés par une couleur simple, saturée, la couleur est perçue avant que les points soient distingués, ou plutôt elle est per- çue avec moins de lumière. » 2° Si au contraire la couleur est complexe, mélangée de blanc, le fait inverse peut se produire, et c'est ce qui a lieu, notamment avec la plupart des verres colorés que l'on trouve dans le commerce. » Le premier fait est capital; il nous montre que l'on doit distinguer dans l'appareil visuel plusieurs modes de sensibilité qui sont, par ordre de complexité : la sensibilité lumineuse, réaction la plus simple de l'appareil visuel; la sensibilité chromatique, par laquelle nous percevons les cou- leurs; la sensibilité visuelle, grâce à laquelle nous distinguons les formes. » En d'autres termes, la première action de la lumière pénétrant dans l'œil à dose très minime est de produire dans tous les cas tuie sensation lumineuse diffuse, non différenciée soit comme couleur, soil comme forme; pour une dose un peu plus forte on a, s'il y a lien, la notion de couleur; et ce n'est que par une élaboration encore plus complète, nécessitant encore plus de lumière, que l'on peut résoudre en ses éléments divers l'objet lumi- neux présenté à l'œil. « ( 1078 ) OPTIQUE PHYSIOLOGIQUE. — De la distribution de la lumière dans le spectre solaire [spectre des daltoniens). Note de MM. J. Macé et W. Nicati, présentée par M. Vulpian. « Après avoir étudié la distribution de la lumière dans le spectre solaire et mis en évidence, comme on a pu le voir dans notre précédente Note ('), les différences notables qui se présentent lorsqu'on compare entre eux des observateurs dont la vision des couleurs est normale, nous nous sommes proposé d'étudier au même point de vue, et par les mêmes méthodes, divers daltoniens. » Nous avons pu effectuer quatre séries d'observations, plusieurs fois répétées, chacune, de manière à ne laisser aucun doute sur les résultats obtenus. Ces résultats sont résumés dans le Tableau ci-dessous (^). (Les expériences relatives au deuxième observateur sont moins précises que les autres.) Rapports. Longueurs il'onJe " r. 1 • . ", , Daltomens pour le rourjc. .^ , • 1 . en dix-niilliemes Intensités — ^ ~- Daltonien pour le vert de millimètre. (spectre normal), i" observateur. 2° observateur. 3° observateur. /|* observateur. 0,681 i5,i 0,0828 0,0800 0,0699 " o,64i III 0,143 o,3i5 0,184 2,71 o,6i3 252 1 j 0,417 " 0,589 7G8 0,527 0,733 0,573 0,767 o,56g 1000 o,83i » » » o,55o 954 1,355 1,235 1,367 o,56o o , 534 5 1 3 « » » ■> 0,520 3i4 ')79S '^ill^ "^1047 o,^5ç) 0,507 '^^ ■' 3,125 2,1 32 0,335 0,497 4'ï>3 3,10 2,5oo i>7oo 0,280 0,476 5,47 " " " 0,507 0,458 1,84 4>8o 2,4oo 0,683 o,65o 0,442 0,521 5,1 3 2,575 » ijioQ 0,428 o,i83 » » » 2,128 (' ) Comptes rendus, séance du 1 1 octobre 1880. — Dans ie Tableau publié à cette époque s'est glissée une erreur d'impression pour l'intensité perçue par le troisième observateur; dans la région > = oi',6i3, on doit lire i63 au lieu de 16, 3. [■) Il est à noter que, dans le Tableau publié le 1 1 octobre, nous avons fait figurer direc- tement les quantités de lumière perçues dans les diverses régions du spectre par les différents ( '079 ) » De l'examen de ces nombres, il résulte les faits suivants : » 1° Pour trois des daltoniens examinés, la xthion dit rouqe est exlrnordi- nairement affaiblie. Dans le jaune la vision est à pen près normale, et enfin, dans le vert, non seulement le daltonien perçoit bien In lumière, mais il la perçoit mieux que l'œil normal. » 2° Pour le quatrième daltonien au contraire, la vision du rouge est plus vive que pour l'œil normal; le jaune est assez bien perçu, tandis que ta sen- sation du vert estfortement affaiblie. La vision redevient normale dans le bleu et le violet. » 3° Entre divers daltoniens de même nature (ne percevant pas le rouge), il existe, au point de vue de la vision du bleu et du violet, des différences notables, analogues à celles que nous avons rencontrées entre différents yeux normaux. » Des conclusions importantes découlent de ces faits : » A. Ils établissent d'une manière certaine l'existence contestée des deux espèces distinctes de daltonisme : daltonisme pour le rouge avec percep- tion intacte et même exagérée des rayons verts ( i , 2, 3) et daltonisme pour le vert avec perception intacte ou exagérée des rayons rouges (4). » B. Ils battent en brèche la théorie des couleurs de Hering, d'après la- quelle deux substances photochimiques présideraient : l'une à la percep- tion du ronge et du vert, l'autre à la perception du jaune et du bien ; l'une des lumières accouplées agissant par destruction ou désassimilalion, l'autre exerçant un pouvoir régénérateur ou d'assimilation. Celte théorie ne peut en effet s'accommoder d'un daltonisme pour l'une seulement des deux couleurs conjointes, à moins que, par impossible, on n'admette que la sub- stance photochimique a conservé la faculté d'être régénérée par la lumière alors qu'elle aurait perdu celle d'être détruite par elle ou inversement; à moins encore, hypothèse plus plausible, que l'on n'admette que les ter- observateurs. Pour permettre de mieux juger des différences qui existent entre la vue nor- male et celle d'un daltonien, nous préférons faire figurer dans le Tableau ci-joint les rap- ports delà quantité de lumière perçue par le daltonien en une région quelconque du spectre à la quantité de lumière perçue jjar l'œil normal (premier observateur de la Noie précédente). Il suffirait par suite, pour obtenir la disiribution de la lumière dans le spectre de l'un quel- conque des daltoniens étudiés, de multiplier les coefficients qui figurent dans le Tableau par les intensités perçues par l'œil normal, que l'on a reproduites dans la deuxième colonne ver- ticale. Ces nombres ont été calculés de telle sorte que la somme des intensités perçues dans tout le spectre fût la même pour chaque daltonien que pour l'œil normal auquel on les compare. ( io8o ) minaisons nerveuses périphériques ou centrales (rétine ou cellules céré- brales) ont pu perdre leur sensibilité à l'un des ordres de phénomènes, tout en la conservant pour l'autre. » C. Les faits observés, tant pour la vision des daltoniens que pour la vision normale, nous semblent par contre s'accommoder fort bien de la théorie des couleurs de Young-Helmhollz. Sans vouloir affirmer que cette dernière théorie soit la seule possible, nous ferons remarquer avec Weinhold (') que la théorie photochimique de la vision des couleurs lui est directement applicable, si l'on imagine dans la rétine trois substances photochimiques distinctes, correspondant aux trois couleurs fondamentales de Young ou plutôt de Maxwrell : rouge, vert, violet, et possédant la pro- priété reconnue au pourpre rétinien de se régénérer constamment d'elles- mêmes. PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Des réaclions de la zone du cerveau dite motrice, sur les animaux pai'aljsés par le curare. Note de MM. Coitty et DE Lacerda, présentée par M. Vulpian. (( L'un de nous a déjà montré que l'on pouvait réaliser diverses condi- tions dans lesquelles un animal, ayant perdu tousses mouvements spontanés ou volontaires, conservait encore les phénomènes regardés comme déuion- stralifs de l'excitabilité de l'écorce grise du cerveau et de sa subdivision en centres fonctionnels localisés. En continuant nos expériences sur le curare, nous nous sommes servis de la propriété qu'a cet agent, de supprimer com- plètement toutes les manifestations cérébrales, alors qu'il laisse encore intactes les fonctions des centres nerveux sous-jacents. L'animal curarisé, comme on le sait, perd d'abord ses mouvements volontaires, plus tard ses mouvements respiratoires, et plus tard encore les secousses asphyxiques ou réflexes d'origine médullaire. Nous avons donc étudié, sur neuf chiens et sur deux singes, l'état de l'excitabilité dite corticale à ces diverses pé- riodes de la curarisation. » Au moment où l'animal agité de secousses irrégulières est encore ca- pable de mouvements volontaires incomplets et mal coordonnés, la zone motrice nous a paru devenir un peu plus sensible à l'électricité : dans plu- sieurs cas, l'intensité du courant minimum nécessaire pour produire une [') ff icdemann's Annalen dcr Physik, II, p. 63i. ( io8t ) contraction a légèrement diminué, et clans deux le nombre des mouve- ments produits par l'excitation du gyrus a augmenté; de plus ces mouve- ments paraissaient plus amples, plus brusques, modifiés dans leur forme. » Après ces premiers phénomènes inconstants, ou difficiles à voir, si la curarisalion n'est pas graduée, l'animai perd complètement ses mou- vements volontaires des membres, puis de la face; mais, à ce moment, l'ex- citabilité de la zone corticale dite motrice reste toujours intacte. » Cette excitabilité persiste complète ou à peu près, même après l'arrêt des mouvements respiratoires. Ij'animal ne peut plus mouvoir spontané- ment aucun de ses muscles, pas même le diaphragme; et cependant il reste capable d'exécuter tous les mouvements que l'on a attribué à la mise en fonctionnement de l'écorce grise, et à cette période le nombre de ces mou- vements peut même être plus grand qu'à l'état normal, » Mais, à cette période aussi, d'autres mouvements persistent, et l'ex- citation du nerf scialique ou encore l'asphyxie peuvent déterminer des secousses réflexes, irrégulières, mais très nettes, des membres et de la face. De même, dans deux cas de contracture des membres antérieurs, consécu- tive à une ligature médullaire, nous avons vu ces contractures médullaires, comme les phénomènes d'excitabilité dite corticale, persister après l'arrêt de la respiration spontanée. » Tous ces mouvements d'origine médullaire, mouvements réflexes, se- cousses asphyxiques ou mouvements par excitation corticale, von t disparaître à peu près en même temps. L'excitation du sciatique cesse d'abord de pro- duire aucun réflexe, et à ce moment, le pi us souven t, de légères secousses peu- vent être encore provoquées soit par le sang asphyxique, excitant direct, soit par l'électrisation du cerveau. Sur le singe même, il nous a semblé que les mouvements dits corticaux restaient encore possibles après la fin des secousses médullaires réflexes ou asphyxiques. A ces périodes ultimes, il y a, il est vrai, modification de la forme et du siège des mouvements pro- duits : les contractions sont moins amples, et de plus, pour l'asphyxie comme pour les électrisations du gyrus, elles occupent surtout ou seule- ment les lèvres, la face, les paupières et quelquefois les peauciers du corps. Mais toutes ces particularités des phénomènes s'ajoutent à leur évolution, pour établir que les mouvements d'origine corticale sont modifiés par le curare comme les autres mouvements médullaires. Les réflexes croisés pro- duits par l'électrifalion du cerveau restent donc conductibles à travers les nerfs ciirarisés, longtemps après l'impossibilité des transmissions fonction- nelles cérébrales et bullaires. Mais il y a bien réflexe et intervention des C. p.., 680, 2' Se,;:estre. (T. XCI, N" 20.) ^43 ( loSi ) cellules médullaires, car après la cessation de la transmissibilité de ces divers mouvements, corticaux, réflexes et asphyxiques, les nerfs périphériques ou les fibres blanches médullaires elles-mêmes sont encore assez excitables, comme nous l'avons constaté dans diverses expériences. » De même, à ces périodes, et même après que la moelle elles nerfs ont perdu leur excitabilité, il reste possible de provoquer des troubles divers et bien connus du système sympathique par l'électrisation du cerveau. » Tous les phénomènes produits par l'électrisation de l'écorce grise dépendent donc non du cerveau, mais de l'état des centres nerveux sous- jacents; et puisque, sur les animaux curarisés, nous les voyons varier et disparaître avec les autres manifestations fonctionnelles de ces divers centres, c'est bien sur ces centres médullaires ou même médullo-sympa- thiques que vient agir directement l'électrisation du cerveau. » PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE. — Sur le passaije des globales rouges dans la circulation lymphatique. Note de M. Laulaxié, présentée par M. Bouley. <( On sait, par les recherches de M. Colin, et il est facile de s'assurer que la lymphe qui s'écoule d'une fistule lymphatique conserve indéfini- ment sa pureté et ne renferme pas de globules rouges. Ceux qu'on trouve dans le canal thoracique s'expliquent par des reflux du sang vers le canal lui-même, dont l'appareil valvulaire à son insertion est plus ou moins im- parfait. D'autre part, la diapédèse des globules rouges a été constatée maintes fois, et on en a signalé la présence dans les vaisseaux lympha- tiques provenant de tissus enflammés ou, dans les cas exceptionnels, dans des vaisseaux lymphatiques très détachés du derme. Ces faits établissant la possibilité de l'introduction des globules rouges dans la lymphe, il de- venait intéressant d'isoler le phénomène de toutes les circonstances in- connues qui interviennent dans les cas pathologiques et de le réduire, par l'expérience, à un degré de simplicité qui permît d'en saisir les conditions. » A cet effet, j'établis sur un cheval une fistule lymphatique sur l'un des vaisseaux satellites de la carotide. Je pratique du même côté la liga- ture de la jugulaire compliquée ou non de la section du cordon cervical du grand sympathique. Cette double opération n'est pas toujours suivie d'oedème; par contre, il peut se produire après la simple ligature de la jugulaire. Quoi qu'il en soit, dans tous les cas, que l'opération ait eu ou non pour résultat la formation d'un œdème, elle entraîne nécessai- ( io83 ) rement le passage des globules ronges dans la circulation lymphatique'. Ce passage ne suit pas immédiatement l'oblitération veineuse : examinée à in- tervalles très rapprochés, la lymphe conserve sa pureté jusqu'à la douzième heure environ. A ce momemt, on compte deux ou trois globules rouges par champ (oculaire 2 quadrillé, objectif 6 de Verick). Deux heures après, ce nombre s'est élevé au point de devenir égal à celui des leucocytes (20 à 3o par champ). Par un accroissement irrégulier, il atteint à la quaran- tième heure environ une valeur moyenne dans laquelle il se maintient avec des oscillations qui peuvent être très étendues. Le Tableau suivant don- nera une idée de la marche du phénomène. Globules rouges par champ. Quatorze heures après la ligature, on coinptp 4 ^ 5 Seize » » ao à 3o Dix-neuf » » 3o à 4° Vingt >. » 5o à 60 Trente-huit » » ■jo à 80 Quarante-trois > " 100 à 1 10 Soixante » " 70 à 80 Soixante-trois » » 100 à iio » Ce Tableau ne renferme que les termes principaux de la progression; j'en ai écarté des chiffres excessifs, qui sont dus vraiseiublablement à des changements insaisissables delà circulalion lymphatique ou sanguine. » On peut d'ailleurs produire à volonté des variations considérables dans le nombre des globules rouges : il suffit pour cela de faire manger l'animal. L'écoulement de la lymphe devient aussitôt très rapide, et brus- quement le nombre des hématies s'élève à un chiffre double pour redes- cendre à sa valeur primitive, dès qu'on fait cesser la mastication. Le nombre des leucocytes reste invariable. » L'influence de la mastication s'explique naturellement par la surac- tivité circulatoire qui en est la conséquence nécessaire, de telle sorte qu'on pourrait concevoir la possibilité de modifier le passage des globules rouges dans la lymphe en agissant sur legrand sympathique cervical. Cependant, la section de ce nerf ne m'a pas paru hâter d'une manière sensible l'accès des globules rouges. D'autre part, ceux que j'ai trouvés dans la lymphe après la section du grand sympathique, sans ligature de la jugulaire, étaient trop rares pour qu'on puisse légitimement attribuer leur présence à la dila- tation vasculaire. Enfin si, dans certains cas, la galvanisation du grand sym- pathique a coïncidé très nettement avec une diminution considérable du ( io34 ) nombre des hématies dans la lymphe, ce résultat ne se produit pas avec une régularité et une constance suffisantes pour autoriser des conclusions. » En résumé : i° L'oblitération des vaisseaux veineux a pour consé- quence nécessaire le passage des globules rouges dans les vaisseaux lympha- tiques correspondants. M 1° Il s'écoule entre le moment de l'oblitération vasculaire et l'appari- tion des hématies dans la lymphe un temps assez considérable (douze heures environ), pendant lequel des communications artificielles s'établis- sent entre les vaisseaux sanguins et lymphatiques, à moins qu'il n'existe, comme l'affirme M. Sappey, des voies naturelles qui s'agrandiraient sont l'influence de la stase sanguine. » 3° Le nombre des globules rouges s'accroît dès leur apparition, jus- qu'à la quarantième heure environ, pour osciller autour d'une valeur moyenne (70 a 80 par champ). » 4° Les phénomènes physiologiques, comme la mastication, qui sont accompagnés d'une augmentation de la vitesse et de la pression sanguines exagèrent notablement le passage des globules rouges et restent sans in- fluence sur le nombre des globules blancs. » 5° L'influence du système nerveux sur le phénomène est encore à dé- terminer. 1) ANATOMIE GÉNÉRALE. — Sur les gaines interne et externe des poils (stratum vésiculeux, /or/na<(0/i réticutée, lame kératocjène). Note de M. J. Renaut, présentée par M. Bouley. « I. Le bourgeon ectodermique piliformateur est constitué par un cylindre plein de cellules ectodermiques fœtales, sur la paroi duquel la couche de cellules cylindriques (ou génératrice) du corps muqueux se poursuit en formant un revêtement continu. Plus tard le fond du germe pileux devient le siège d'une différenciation spéciale : les cellules généra- trices végètent de bas en haut suivant l'axe du germe et forment un cône qui se kéralinise, du centre à la périphérie, par bandelettes d'abord dis- tinctes, puis fusionnées plus haut en iin cylindre homogène. C'est à ce cône, qu'une ligne de cuticulisation [ligne de i épidermicule) sépare net- tement de la masse ambiante du germe, que convient le nom de couche piligène (Haarbelt). On aurait une idée de la façon dont est alors constitué le germe pileux en introduisant, dans ime cloche allongée et renversée, ( io83 ) un entonnoir également renversé; cet entonnoir limiterait la couche pili- géne, et l'espace intercepté entre sa surface et la paroi de la cloche dessi- nerait une encoche circulaire que je propose de nommer encoche de la rjatne externe de la racine du poil. « A la surfiice de la couche piîigène conique, la kératinisation des cel- lules placées en série s'effectue d'emblée et par bandes, de sorte qu'à sa base le cône de corne est pénicillé. L'imprégnation cornée, d'abord gra- nuleuse, commence par le ciment interépifhélial, puis envahit peu à peu l'exoplasme cellulaire; mais elle n'est jamais précédée de l'atrophie com- plète des noyaux, que j'ai toujours pu mettre en évidence, même dans l'épidermicule. Ce caractère est important et ne se retrouve que dans les productions cornées non desquamantes (ongles, odontoïdes cornées, dents cornées des Cyclostomes). Après un certain trajet, les bandelettes de corne se fondent en un cylindre homogène qui est la racine du poil, tandis que la portion pénicillée appartient au bulbe. » II. La paroi de l'encoche de la gaîne externe est revêtue, chez le fœtus de sept mois, par la couche génératrice dans tout son parcours. En dedans de cette couche existe un slratum de cellules malpighiennes affec- tant le caractère foetal. Chez l'adulte, les éléments de ce stratum prennent, en descendant vers le bulbe, une apparence spéciale. Les cellules, tout en demeurant dentelées, deviennent vésiculenses; leur noyau reste central, et lendoplasmequi l'entoure est transparent comme du verre. Les éléments de ce slmluni vésiculeux sont disposés sur deux ou plusieurs rangées; en devenant de plus en plus internes, ils sont de plus en plus clairs; fré- quemment leur noyau s'atrophie par dilatation du nucléole. Enfin la gaîne externe se termine par une rangée de cellules dont le noyau est complè- tement atrophié et qui, sur le poil émergé, sont toutes disposées comme des calottes que l'on aurait empilées. Siu' les coupes parallèles à l'axe du poil elles se montrent donc comme des croissants superposés et à concavité supérieure. Cette couche sans noyaux est celle de Henle, que l'on rattache ordinairement àla gaîne interne; elle est la continuation exacte du stralitm lucidum, comme la gaîne externe est celle du corps muqueux ; elle finit avec cette gaîne à la pointe de l'encoche : elle est donc vraisemblablement le résultat de son évolution propre. La gaine externe ne diffère surtout de l'ectoderme ordinaire qu'en ce qu'elle est dépourvue de ligne granuleuse, et le produit de sou évolution, la lame de Henle, est formée de cellules à noyau atrophié, comme celles de l'épiderme parfait. » III. A mesure qu'elle s'approche du coin qui termine son encoche, la ( io86 ) gaîne externe se modifie. Le stratum vésiculeux prend son développement maximum au-dessus du coin; puis, quand la gaîne s'engage dans ce dernier, il diminue de hauteur comme elle. La lame deHenle s'amincit et meurt de la même façon. Sur ce point de passage, j'ai décou%'ert dans les poils volu- mineux, tels que les cils, une formation particulière de la gaine externe, dont les cellules, devenues vésiculeuses jusque dans la couche des cellules cylindriques, pressent ces dernières et les compriment dans leurs inter- valles. Les cellules génératrices s'effilent alors sous forme de traits qui strient obliquement le stratum vésiculeux ; ainsi allongées et réduites, elles croissent néanmoins, donnent naissance par bourgeonnement à des élé- ments cellidaires qui se poursuivent dans les intervalles laissés par les cel- lules vésiculeuses, dont ils sont toujours séparés par une double ligne de ciment, et constituent enfin un appareil réticulé intercalaire. Les branches de ce réseau, formées par les prolongements des cellules ramifiées, dessinent un filet de mailles qui enveloppent le stratum vésiculeux à sa périphérie et qui, sur nombre de points, le traversent jusqu'à la couche de Henle. Aucun prolongement de ce réseau ne perce la limitante vitrée du derme ni même ne s'engage dans son épaisseur. Il ne s'agit ici ni de cellules fixes du tissu connectif, ni de ramifications nerveuses, mais d'une modification des éléments de l'ectoderme, rappelant de loin celle que subissent les cel- lules du sac adamantin pour former la masse muqueuse de Huxley. » IV. La couche de Henle limite en dedans la gaine externe au niveau du coin de l'encoche. Entre cette couche et l'épidermicule existe une lame cellulaire [manteau rouge d'Unna), que je désignerai sous le nom de man- teau latéral du bulbe. C'est l'origine de la couche de Huxley, seule véritable gaine interne ou bulbaire de la racine. Ses cellules sont petites, cubiques, striées finement dansle sens de leur hauteur, et possèdent toujours un noyau distinct (caractère commun à tous les dérivés de la couche piligène); im- plantées d'abord normalement à la surface du bulbe, elles se redressent en remontant le long du cône pileux, s'aplatissent en écailles minces et s'im- briquent comme les tuiles d'un toit. Chez le foetus de sept mois elles sont infiltrées d'une innombrable quantité de grains disposés en série dans les cannelures de leur striation quand elles sont squamiformes et naissant dans leur protoplasma quand elles sont cubiques au niveau du manteau. Les grains sont arrondis, de grosseur variable; l'osmium les laisse incolores; ils ont la réfringence et les réactions de la corne jeune et granuleuse qui infiltre les cellules du cône pileux, dont le manteau est séparé par l'épider- micule. La gaine granuleuse commence au point précis oii débute la kératinisa- ( '087 ) tion de ta couche piligéne; elle entoure le poil comme d'un étui tant qu'il est encore formé de bandelettes cornées distinctes; dès que la tige du poil est homogène, relui granuleux s'arrête net. La gaine de Huxley dépasse ce ni- veau de fort peu en devenant absolument incolore; après quoi elle meurt en s'effilant. » Le manteau latéral et la lame de Huxley qui lui fait suite paraissent donc avoir pour fonction de sécréter la corne granuleuse, reprise ensuite par le cône pileux et jouant un rôle dans la soudure définitive de ses ban- delettes cornées, jusque-là distinctes. Aussi je considère ce système comme caractéristique de la kérutinisalion piliformative et je propose de lui réserver le nom de lame kératogène de perfectionnement (' ). » ANATOMlE GÉNÉRALE. — Nouvelles recherches sur les organes du tact. Note de M. L. Ranvier. « Dans une première Communication (-), j'ai établi que les nerfs se ter- minent, dans les corpuscules du tact du bec et de la langue des Palmipèdes, par des disques situés entre des cellules spéciales, disques tactiles et cellules du tact. Depuis, j'ai étendu mes recherches à d'autres organes : je vais ex- poser sommairement les résultats les plus importants auxquels elles m'ont co 1 la (■■'), » Dans l'extrémité profonde des bouchons épidermiques du groin du cochon, il existerait, d'après Merkel, au milieu des cellules épithéliales or- dinaires, des cellules spéciales dans lesquelles les nerfs du tact viendraient se terminer. En réalité, ces nerfs, après avoir pénétré dans l'épilhélium, se divisent, se subdivisent et forment, à la surface des cellules de Merkel, des ménisques qui paraissent semi-lunaires lorsqu'ils sont vus de profil, sur des coupes faites perpendiculairement à la surface du tégument, étoiles et anastomosés par lein-s prolongements lorsqu'on les observe de face. Les (') Travail du laboratoire d'Anatomie générale de la Faculté de Médecine de Lyon. (') De la terminaison des nerfs dans les corpuscules du tact [Comptes rendus, 1877, p. 1020). (') Je publierai l'historique de cette intéressante question, les méthodes de recherche que j'ai suivies, les détails de mes observations et les dessins qui les représentent, dans un Ouvrage actuellement sous presse, et qui contient mes Leçons faites au Collège de France en 1879-1880. Cette Note ne renferme donc qu'une simple Communication préalable. ( io88 ) ménisques tactiles du groin du cochon ont vraisemblablement la même signification que les disques tactiles des Palmipèdes. » La terminaison des nerfs par des ménisques tactiles est encore plus accusée dans les poils à sinus sanguin, qui forment la moustache de la plu- part des Mammifères. Chacun des nombreux tubes nerveux qui atteignent la membrane vitrée, dans la région bien connue, traversent cette mem- brane, gagnent la gaîne épithéliale externe, où ils se divisent en donnant plusieurs fibres pâles qui s'écartent les unes des autres. Ces fibres dépassent la première rangée des cellules de la gaîne externe de la racine, puis elles décrivent une courbe dont la convexité regarde l'axe du poil, et reviennent vers la membrane vitrée, à la surface interne de laquelle elles donnent nais- sance à des ménisques tactiles. Ces ménisques sont très nombreux; ils sont concaves-convexes. Tous ont la même orientation : leur concavité regarde en bas. Sur une coupe tangentielle du poil, comprenant la gaine épithéliale externe de la racine, ils forment un ensemble élégant, qui rappelle une bande d'oiseaux dans le ciel. Ils sont appendus en grand nombre aux rami- fications d'un même tube nerveux afférent, et concourent à for.uer avec elles une arborisation terminale d'une certaine étendue. » J'arrive aux corpuscules du tact de l'homme. Ces organes ont une structure si complexe, qu'il est bien difficile d'en apprécier les détails et même la disposition générale, si l'on se contente de les étudier chez l'adulte à l'aide des divers procédés employés aujourd'hui dans les recherches histo- logiques. C'est la raison pour laquelle les uns y voient des fibres nerveuses enroulées en spirales, d'autres des massues terminales plus ou moins com- pliquées, analogues aux corpuscules de Pacini; enfin, Merkel croit y avoir observé des cellules du tact, cellules nerveuses sensorielles terminales. » Cette question obscure est éclairée d'un jour tout nouveau, si l'on étend les observations au nouveau-né et aux jeunes enfants. Au moment de la naissance, les nerfs du tact montent dans certaines papilles de la face palmaire des doigts et se terminent à leur sommet, immédiatement au- dessous des cellules de la première rangée du corps muqueux de Malpighi, en formant une arborisation dont les branches, bien que fort distinctes, sont plus ou moins tassées les unes sur les autres, comme par une poussée se faisant de bas en haut. A celte époque, l'arborisation terminale qui représente le corpuscule du tact embryonnaire n'est mélangée d'aucune espèce d'éléments cellulaires; mais, au-dessous d'elle, il existe un petit amas de cellules rondes, claires et bien nettes. En poursuivant ces re- cherches sur des enfants de divers âges, j'ai pu reconnaître les phases suc- ( 'oSc-, ) cessives de la formation des corpuscules du tact, et j'ai été conduit ainsi à apprécier plus exactement leur structure. Peu à peu, les cellules, amassées d'abord au-dessous de l'arborisalion terminale, en gagnent les côtés, l'en- veloppent et s'insinuent entre ses branches. Bientôt le tout se limite, et il se forme ainsi un lobe du corpuscule du tact. Quelquefois le corpuscule reste unilobé; mais, le plus souvent, au premier lobe s'en ajoute un second et même un troisième. Ces nouveaux lobes se forment successivement et s'organisent absolument suivant le même mode que le lobe primitif. » Chez les jeunes enfants, ainsi que Langerhans l'a décrit et figuré, les fibres nerveuses qui entrent dans la composition des corpuscules du tact sont séparées par des lits de cellules. J'ajouterai que, dans la suite du dé- veloppement, ces cellules sont refoulées à la périphérie de cliaque lobe, et que la plupart d'entre elles subissent une atrophie considérable. Ce dernier caractère conduirait déjà à penser qu'elles ne sont pas de nature nerveuse, car les cellules nerveuses, bien loin de s'atrophier pendant la croissance, augmentent progressivement de volume jusqu'au complet développement. J'ajouterai que je n'ai jamais vu une fibre nerveuse se continuer avec une cellule des corpuscules du tact; les branches de l'arborisation, après un trajet sinueux généralement très compliqué, se terminent librement par des boutons plus ou moins aplatis. » D'après les quelques faits qui sont consignés dans cette Note, on verra que j'ai étendu mes recherches à un certain nombre d'objets, suivant en cela le conseil que Merkel a bien voulu me donner. En revanche, je l'en- gage à répéter mes observations, et si, au lieu de s'en tenir aux préparations à l'acide osmique, il consent à employer la méthode de l'or, selon les indi- cations que j'ai formulées, il sera nécessairement conduit à abandonner son ingénieuse hypothèse, ou tout au moins à hn' faire subir de grandes modifications. » ZOOLOGIE. — Sur les termituiisons nerveuses sensitives, dans la peau de (luelqiies Insectes. Mole de M. H. Viallaxes, présentée par M. Alph. Milne Edwards. « Tous les histologistes qui se sont jusqu'à ce jour occupés de l'étude des organes du tact chez les Insectes ont cherché ces organes au voisinage de poils, soies, etc. Bien que ces formations soient assez répandues chez les Insectes, il n'en est pas moins certain que, chez ces animaux, tous les C. R., 1880 2' Semestre. (T. XCI, N» 2G.) ' 44 ( 109° ) points du corps sont plus ou moins sensibles, là même où il n'existe ni poils ni soies. » Je me suis proposé de déterminer, ce qui ne semble point avoir été tenté avant moi, le mode de terminaison des nerfs sensitifs dans la peau, là ou il n'existe aucune formation cuticulaire spéciale. » Ces recherches, entreprises au laboratoire de M. Milne Edwards, ont eu pour sujet les larves de Diptères appartenant aux genres Musca et Eristalis. » La peau de ces animaux se compose d'une cuticule épaisse, ne présen- tant point ces canalicules poreux qu'on observe si fréquemment chez d'autres Insectes. Sous la cuticule se trouve l'hypoderine, formé par une seule assise de cellules aplaties, généralement hexagonales et disposées en mosaïque assez régulière. Sous l'hypoderme se trouve une couche plus profonde formée par une mince membrane conjonctive amorphe, dans laquelle sont plongés des noyaux rares et arrondis. Entre cette couche conjonctive et l'hypoderme se trouvent des traînées irrégulières de cellules anguleuses. Des angles de ces cellules partent des prolongements filiformes qui vont, par un épatement triangulaire, s'attacher les uns à l'hypoderme, les autres à la membrane conjonctive. Ces cellules sont pourvues d'un noyau arrondi ; elles possèdent une membrane ; leur protoplasma ne pénètre pas dans leurs prolongements. Vers la fin de la vie larvaire, elles se chargent de globules graisseux. Je ne crois pas que dans les téguments des Arthropodes on ait, jusqu'à présent, décrit d'éléments analogues à ces cellules. » Pour reconnaître le mode de terminaison des nerfs dans la peau ainsi constituée, il convient d'avoir recours à la méthode suivante. Une enveloppe dermo-musculaire de Musca ou d'Eristalis ayant été fixée par l'acide os- mique à j^, on plonge la pièce pendant dix minutes dans l'acide for- mique à ^; on la laisse ensuite macérer pendant vingt-quatre heures à l'obscurité dans une solution de chlorure d'or à tttW ; la réduction de l'or s'opère ensuite à la lumière dans l'acide formique à ■-. Sur une pièce ainsi préparée et débarrassée de la cuticule, on voit, entre l'hypoderme et la couche conjonctive, ramper un grand nombre de nerfs, tous dépouillés de leur gaîne de Henle. Les branches émises par ces nerfs s'anastomosent fréquemment et se renflent en cellules ganglionnaires. Ces dernières sont toutes multipolaires; elles affectent une forme étoilée et sont nettement reconnaissables à leur protoplasma fortement coloré en violet et à leur noyau arrondi et incolore. Ces cellules mesurent en moyenne o"'"',o4; elles sont très nombreuses. Leurs prolongements sont ordinairement au nombre de quatre ou cinq ; on n'en compte jamais moins de trois. Parmi les prolongements, l'un est plus volumineux que les antres; je le nomme- rais volontiers prolongement centiipète, car, en le suivant, on ne farde pas à arriver à un tronc nerveux principal. Les autres prolongements sont de deux ordres, les uns anastomotiques, les autres terminaux : les premiers servent à anastomoser entre elles les cellules ganglionnaires voisines; les autres se ramifient une ou deux fois et semblent se terminer librement, en s'effilant, sous ou entre les cellules hypodermiques. » Assez fréquemment, les nerfs les plus gros qui rampent sous l'hypo- derme présentent sur leur trajet un renflement sphérique; cet aspect est dû à l'existence à la surface du nerf de cinq saillies disposées comme les côtes d'un melon et séparées l'une de l'antre par un sillon profond. A l'intérieur de chacune de ces saillies, nous trouvons une masse protoplasmique fusi- forme, fortement colorée en violet et présentant un noyau arrondi et inco- lore. C'est là, comme on voit, une forme très curieuse de ganglion nerveux. » Mais le fait le plus important qui ressort de cette étude, c'est qu'il existe, sous l'hypoderme des animaux qui nous occupent, un plexus extrê- mement riche de cellules ganglionnaires, qui d'une part est uni aux centres nerveux principaux, d'autre part émet des branches nerveuses terminales sensitives. » Pour montrer tout l'intérêt qui s'attache à cette observation, il me suffira de rappeler que des centres nerveux sous-cutanés diffus, tout à fait analogues, ont été observés chez les INématodes par M. Bùtschli et par M. Villot. » ANATOMIE ANIMALE. — Sur les cylindres sensoriels de l'antenne interne des Crustacés. Note de M. S. Jourdain, présentée par M. Alph. Milne Edwards. « Les Crustacés, à peu d'exceptions près, possèdent une double paire d'antennes. Sur les antennes de la première paire, dites encore antennes internes, qui sont innervées par les ganglions cérébroïdes, on a signalé l'existence de poils particuliers, que les anatomistes allemands paraissent considérer, sans hésitation, comme des organes d'olfaction. « J'ai fait une étude spéciale de ces poils ou cylindres olfactifs dans un grand nombre de Crustacés de nos côtes de la Manche. Ce sont les ré- l '092 ) sultafs généraux de ces recherches que j'ai l'honneur de soumettre à l'Académie. » On peut prendre pour forme typique de ces cylindres sensoriels ceux que l'on rencontre, sans exception, dans les Podophthalmaires. » Ce sont des poils cylindriques, d'une longueur variable et d'une gra- cilité extrême (leur diamètre peut être évalué en moyenne à i5//.), qui sont implantés sur l'antenne interne de la même façon que les poils tactiles, si répandus dans les Crustacés. Ils sont revêtus d'une mince couche de chi- tine, se décomposant en un nombre variable d'articles. Leur extrémité libre, en forme de cône légèrement tronqué, porte un prolongement hyalin, que je considère comme ini bâtonnet sensoriel. La gaîne articulée du cylindre montre nu contenu granuleux qui me paraît être une dépendance de la couche dermique ou chorion. Il m'a été impossible de suivre le ra- muscule nerveux qui se rend à la base de chaque cylindre au delà de cette base elle-même. » J'ai retrouvé des cylindres sensoriels, ne différant pas essentiellement du type que je viens de décrire, dans les Crustacés oligognathes que j'ai eu l'occasion d'examiner. M La répartition des cylindres à la surface de l'antenne interne présente des variations assez grandes suivant les groupes. » Avant d'indiquer leur mode de répartition dans les Podophthalmaires, il est bon de faire cette remarque générale, que dans les cas où l'antenne interne est composée de plusieurs branches, une seule porte les cylindres à bâtonnets. C'est celte branche qui, dans les descriptions, quel que soit son développement relatif, doit être considérée comme principale. » Dans les Brachyures, la branche principale de l'antenne interne pré- sente peu de longueur, et se termine par un grand nombre d'articles très courts, décroissant rapidement de largeur de la base au sommet de cette portion terminale. Sur l'un des côtés de cette branche, on voit réguliè- rement implantées des rangées tranversales de cylindres à bâtonnets, rangées dont la largeur diminue à mesure qu'on se rap|)roche du sommet de l'antenne, laquelle, comme les trois ou quatre articles de la base, est dépourvue de cylindres. » L'ensemble forme une élégante petite brosse, comprimée, à profil triangulaire, dont les rangs transversaux de poils peuvent se rapprocher ou s'éloigner, suivant les mouvements eux-mêmes des articles de la branche antennaire qui les porte. » Sur l'animal vivant et plongé dans le liquide, cette petite brosse est ( loo'î ) toujours en mouvement. I^a mobilité des articles basilaires de l'antenne interne est extrême : aussi la voit-on fendre l'eau, sous les inclinaisons les plus'variées, d'un mouvement brusque et saccadé. Aussitôt qu'une par- celle d'une matière propre à l'alimentation se trouve engagée dans la brosse antennaire, les palpes des pattes-mâclioires de la seconde paire la net- toient fort dextrement eh la faisant glisser entre elles, puis elles portent le corps saisi dans les voies digestives. » L'antenne interne jouit d'une exquise sensibilité : au moindre contact, elle se replie brusquement et s'abrite dans une dépression de la région frontale, bien connue des carcinologistes. )) Dans le groupe de transition qu'on a désigné sous le nom d'^?io- moiires, on retrouve encore la forme en hachette triangulaire de la brosse antennaire propre aux Brachyures, mais on voit déjà apparaître la dispo- sition que nous présente l'immense majorité des Macroures. » Dans les Macroures, l'antenne interne présente, en général, un allon- gement très considérable, et n'est plus réfractile dans une cavité frontale. Sur le Crustacé en vie, les mouvements de cet appendice se montrent beaucoup plus rares, tout en conservant quelque chose de ce caractère sac- cadé qui frappe dans les Brachyures. » La branche principale comprend de nombreux articles dont une portion seulement, la portion basilaire, porte des cylindres à bâtonnet, gé- néralement disposés en double rangée sur chaque article. Chaque rangée ne présente qu'un petit nombre de cylindres. Chez les Oligognathes, les variations dans le mode de répartition des cylindres sensoriels sont trop nombreuses pour qu'il soit possible de les in- diquer ici. D'ordinaire, l'antenne interne ne possède point de mouvements particuliers, et le nombre des cylindres est peu élevé. » En résumé, les cylindres à bâtonnets qu'on rencontre d'une manière si générale sur l'antenne interne des Crustacés podophthal maires et oligo- gnathes ont le caractère incontestable d'un organe des sens; mais, en se fondant sur leur structure anatomiqiie, indépendamment de toute expéri- mentation physiologique, on n'est pas en droit d'affirmer que ces cylinrlres sont affectés à l'olfaction. » ( I094 ) ZOOLOGIE. — Mollusques marins vivant sur les côtes de l'île Campbel'l. Note de M. H. Filiiol, présentée par M. Alph. Milne Edwards. « Durant mon séjour à l'île Camphel'l, je me suis attaché à recueillir, avec un soin extrême, les différentes espèces de Mollusques vivant sur les côtes. J'ai pu en obtenir un assez grand nombre, et, comme on le verra en examinant le catalogue suivant, plusieurs d'entre elles se retrouvent sur des terres de l'hémisphère austral, tandis que d'autres semblent être par- ticulières à la petite localité que j'ai visitée. » Céphalopodes. — Ocloptis maorum (Hutton); Pinnoctopus cordiformis (Quoy). » Gastéuopodes. — OnchideUa Campbel'li (spec. nov.). Cette espèce, assez abondante, mesure o'",oo5 de largeur et o"", 009 de longueur. Le manteau est couvert de granulations brunâtres, et ses bords sont perforés parles orifices de vingt-liuit glandes. Les OnchideUa patelloides et iiigricans, qui vivent dans les mêmes mers, n'en présentent que dix-huit. » Assiminea antipodum ^spec. nov., diUère de VyissimineaPurcliassi, vivant en Nouvelle-Zélande, en ce que les tours sur cette dernière espèce sont moins réduits vers le sommet de la coquille, alors que le dernier n'a qu'un peu plus du tiers au lieu de la moitié de la hauteur de la coquille. » Eutliria antarctica (Reeve, Concli. /c, f, 3o). » Buccinum Campbel'li (spec. nov.). Espèce voisine de la précédente, mais différant par le manque d'échancrure de la portion supérieure de la bouche. Cohimelle blanche, ainsi que le pourtour de la bouche. Hauteur, o'", 029 ; diamètre transverse, o™,oi/i. » Buccinum Veneris (spec. nov.). Hauteur, o™, o/ji; largeur, o™,020. Epidémie grisâtre, columelle et pourtour de la bouche de la même cou- leur. Côtes longitudmales naissant du sommet et devenant de plus en plus saillantes. Sur le dernier et l'avant-dernier tour, on observe des côtes transversales coupant les précédentes. » Polylropa striata ['Mariyn). » Trochus coracinus (Troschet). » Margatita rosea (Hutton, Man. of the New-Zealand Mollusca, 1880). » Haliolis Huttoni (spec. nov.). Espèce voisine de VHaliotis gibba, mais s'en distinguant par la position moins antérieure de son sommet et par la présence de côtes très fortes, légèrement ondulées. ( ioç)S ) » Paletla lucluosa [Gou\â). — Pale(lafuegensis[Reeve). » Patella terroiis, s^ec. nov. — Diamètre atitéro-postérieur 0,028; dia- mètre transverse, 0,02a; hauteur, 0,007. Vingt-deux à vingt-six côtes noueuses s'irradiaiit du sommet. Les nodulations constituent des lignes parallèles au bord libre de la coquille. )) Palella Cnmpbel'li, spcc. nov. Diamètre antéro-postérieur, o,oo5; dia- mètre transverse, o,oo5; hauteur, o,oo3. Teinte rosée. Sommet corres- pondant aux deux cinquièmes antérieurs de la coquille. Test marqué de 6nes radiations. » Lepidopleurus longicymbus [ùe'S\ai\n\.). — Lepidopleurus circumvallalus (Reeve). » Lepidopleurus Campbeiii^ spec. nov. — Longueur, 0,017; largeur, 0,008. Couleur jaune clair, dernière valve plus grande que la première, couverte de lignes concentriques, granulées. Aires latérales marquées de lignes concentriques, à concavité supérieure. )) Tonicia linceolata (Frembly). — Tonicia Giyei, spec. nov. — Très variable comme coloration. Première et dernière valve lisses sur les in- dividus âgés, granuleuses sur les jeunes. Valves intermédiaires marquées de lignes concentriques, parallèles au bord antérieur de l'osselet. » Plaxifora Campbel'li, spec. nov., voisine du Plaxifora biramosus (Quoy), s'en différenciant par sa couleur verdàtrc, par sa dernière valve couverte de lignes saillantes, concentriques, par la présence de paquets de poils très touffus et non binaires. )) Lamellibranches. — Tapes inlermedia (Quoy). — Kellta anlipodum, spec. nov. — Espèce voisine du Kellia cycladiformis, s'en distinguant par la présence de lignes concentriques très régulières. » Myt'dus magetlanicus (Lamark). — Mytilus chorus (Molina). — Les Céphalopodes de Campbel'l se retrouvent en Nouvelle-Zélande. Parmi les Astéropodes, VEuthria antarclica vit aux îles Auckland et Falkland ; le Polylropa slrkila e^isle en Nouvelle-Zélande, dans le sud de l'Australie, à la terre de Kerguelen, aux îles Auckland et Chatham; le Trochus coracinus vit aux îles Auckland ; le Lepidopleurus longicymbus a été signalé aux îles Auckland et Pitts, en Nouvelle-Zélande; le Lepidopleurus circumvallalus ha- bite la Nouvelle-Zélande ; le Tonicia linceolata et le Paltlla juegensis ont été trouvés au Chili. Parmi les Lamellibranches, \e Tapes interinedia est une espèce néo-zélandaise et le Mytilus magellanicus vit aux îles Auckhind, Chatham, Kerguelen, en Nouvelle-Zélande, dans le détroit de Magellan, au Cap; le Mytilus chorus habite la Nouvelle-Zélande et les iles Auckland. » ( i<->96 ) PALÉONTOLOGIE, — Examen de la Jaime marine des sables supérieurs de Pieirefitte, près Etampes. Note de M. Staic. Meunier. a La découverte que j'ai faite eu 1878 d'un riche gisement de coquilles fossiles dans les sables marins supérieurs des environs d'Étamprs a été l'objet d'une très courte Note insérée dans les Comptes rendus ('). Depuis lors je n'ai cessé de réunir des matériaux propres à faire connaître d'une manière complète la faune de Pierrefilte, et plusieurs excursions fruc- tueuses me montrèrent bientôt que les chiffres donnés dans ma première publication sont extrêmement au-dessous de la vérité. Les échantillons recueillis par M. Lambert, juge suppléant au tribunal d'Étampes, et mis gracieusement |)ar lui à ma disposition, augmentèrent encore le total. Il ne s'agit plus aujourd'hui, comme en 1878, de 47 espèces de Mollusques, mais bien de 122. » Celle faune comprend 3o espèces nouvelles pour la Science, et leur description, accompagnée de planches, paraîtra dans la prochaine livraison des Nouvelles Archives du Muséum (-). Voici les noms que je leur ai imposés : 1. Jouannettia Freinyi. 2. Sphenia staiiqiinensis. 3. Curbulomya Moileti. k. Macira angulata. 5. Tellina trigoniila. 6. Venus Lœwyi. 7. Cytherea variabilis, 8. Cytherea dubia. 9. Cardiuin staiiipinense. 10. Diplodonla Bezançoni. IL Diplodonta Decaisnei. 12. Diplodonta scalaris. 13. Lucina acuminata. 14. Arca stampinensis. 15. Spondylus radiatus. 16. Emarginula conformis. 17. Rissoïna cochliarina. 18. Bulla neglecta. 19. Planoibis inopiniUus. 20. Turlîo Ramesi. 21. Cerithiiim undulosum. 22. Triforis tricarinatiis. 23. Fiisus (ilifenis. 24. Fusils iindatiis. 25. Triton Daubrei. 26. Murex Berti. 27. Mure,\ Cottcaui. 28. Murex rhombicus. 29. Buccinuni .\rclianibauUi. 30. Marginella stampinensis. M Outre ces 3o espèces nouvelles potir la Science, j'ai trouvé à Pier- (') T. LXXXIX, p. 611. (=) 2' série, t. III, p. 233. { 1097 ) refitte 6 espèces inconnues jusqu'ici clans le bassin de Paris, quoiqu'elles aient été découvertes dans d'autres localités tertiaires. Ce sont : Cylherea subarata (Sandb.). Murex ornatus (Grat.). Eulima subulata (Risso). Colunibella inornata (Sandb.). Fusus elongatus (Nyst.). Cypraea subexcisa (Braun). » Parmi les 86 espèces déjà inscrites dans le Catalogue parisien, on trouve qu'il y en a : » 68 signalées au niveau de Jeurre et non à celui d'Ormoy; » 5 signalées au niveau d'Ormoy et non à celui de Jeurre; ce sont : Cardita Bazini (Desh.). Cerithinm Lamarckii (Brongn.). Calyptrœa labellata (Desh.). Murex conspicuus (Braun ). Turbonilla scalaroides (Desli.). » i3, enfin, signalées aux deux niveaux. » Outre les Mollusques dont il vient d'être question, j'ai reconnu à Pierrefitte un grand nombre de fossiles différents. Je citerai des fragments indéterminables de Polypiers, peut-être le Nummidiles Bezançoni, des per- forations dues soit à des Spongiaires, soit à des Gaslrochœna,(}ies ossements divers de VHalUheniim Gueltardij et plusieurs Poissons parmi lesquels, d'après les savantes déterminations de M. le D'' Sauvage : Lamna ciispidata (Agassiz), Gcdeocerdo lalidem (Agassiz), Goleocerdo acanlhodon (Lehon), un Sparoïde voisin des Sargues. » M. Lambert a soinnis le gisement de Pierrefitte à une savante étude stratigraphique qui a définitivement fixé cet horizon intéressant, qu'il dé- signe sous le nom de $nbles à Corbidomyes, à un niveau immédiatement inférietu' aux sables lilacés à galets. « Ils occupent, dit-il, au milieu des sables blancs, dits de Fontainebleau, » un niveau moyen, sensiblement supérieur à celui de Jeurre et de Mori- » gny, mais bien moins élevé que celui d'Ormoy. » GÉOLOGIE. — Sur l'âge du soulèvement du pays de Bray. Note de M. G. Dollfus, présentée par M. Daubrée. « Lage à attribuer au soulèvement des couches géologiques dans le pays de Bray, au nord de Paris, a été jusqu'ici incertain. Les écrivains les plus récents ont supposé que cet accident avait eu lieu aussitôt après le dépôt du calcaire de Saint-Ouen. Des recherches nouvelles m'ont démon- C. R., ii8o, a-Jfmfîfrf.CT. XCI,K»26.) '45 ( togS ) tré que ce phénomène s'est prolongé plus tard, à la fin de la période ter- tiaire parisienne. On avait étudié jusqu'ici spécialement le bombement des couches crétacées dans le pays de Bray, même en s'arrètant à l'Oise; c'est en poursuivant le prolongement du pli à l'est de l'Oise, dans la région tertiaire propre, qu'il a été possible de formuler une nouvelle démon- stration. » Si l'on suit la voie ferrée entre Survilliers et Orry-la-ville, on y observe une voûte immense formée par l'élévation régulière et le plongement rapide au nord des couches du calcaire grossier. Le sommet du calcaire gros- sier moyen descend de l'altitude de iM"", qu'il a à la gare de Survilliers, à celle de Sg*" à la fontaine d'Orry, sur un parcours de moins de 4'""- » En étudiant la colline de Survilliers, on voit, sous le village même, à iSy'", le contact des sables moyens et du calcaire de Saint-Ouen, et en traversant le vallon à l'est, à moins de 800", on rencontre le sommet de la première masse gypseuse à l'altitude de i3o™. Comme le gypse est ex- ploité en cet endroit sur 10™ au moins et que le calcaire de Sainl-Ouen a normalement 13"" de puissance dans la région, c'est une chute des couches de plus de 3o™ sur un court espace. A 5oo'" plus loin, dans une carrière profonde, la surface de la première masse n'est plus qu'à 120™, 501140™ d'inclinaison sur i3oo'" de distance. » Le plongement des couches gypseuses mêmes est observable à Survil- liers et les marnes supérieures en sont également affectées. On retrouve sur le versant nord de plongement, de l'autre côté de la dénivellation, toute la série des couches visibles aux environs immédiats de Paris dans ses plus minutieux détails. Les sables supérieurs et les meulières ont parti- cipé à ce mouvement de descente, qui a eu lieu dès lors après leur dépôt, ç'est-k-dire à la fin de la série tertiaire parisienne. » La voiite du pays de Bray, dans la région tertiaire, ne donne lieu d'ail- leurs qu'à un accident très limité en largeur, comme déjà à son extrémité vers l'Oise. A quelques kilomètres du grand pli que nous avons indiqué, les strates reprennent leur allure sub-horizontale, et à Plailly déjà les assises gypseuses (122™), quoique relativement trop basses (le Saint-Ouen monte à i4o™ à Vémars), ont repris leur position horizontale; bientôt après même elles recommencent leur mouvement lent d'ascension au nord jus- qu'à leur point maximum, comme vers Pont-Saint-Maxence. » La réduction qui s'opère dans l'épaisseur même des formations, quand on s'avance à l'ouest du bassin, indique le rivage probable de l'oligocène comme orienté de Saint-Christofle à Montjavoult, c'est-à-dire suivant une ( '099 ) ligne qui coupe celle du soulèvement du Biay, sous un angle de So" qui permet d'en apprécier rindépendance. M L'exacte correspondance des couches dans tous leurs détails des deux côtés de l'accident, le mouvement lui-même visible, la parfaite horizonta- lité première de tout l'ensemble ôtent toute incertitude sur la postériorité du mouvement. 11 y a même lieu de croire que ce mouvement, qui est maximum au centre du pays de Bray et ne s'éteint qu'à la Marne, est in- dépendant de celui qui a relevé toutes les couches tertiaires au bord du bassin de Paris et qui lui est même postérieur et plus récent. )i Ceci nous permet de rapprocher plus étroitement ce grand pli du nord (le Paris des failles de la vallée de la Seine dans l'Euie, qu'on savait déjà postérieures aux meulières. Il est possible de montrer également que le mouvement qui a soulevé l'axe de l'île de Wight est relativement récent, postérieur à la molasse de Montmartre, tout au moins, sinon synchronique de celui que nous indiquons aujourd'hui pour le nord de Paris; qu'il n'a pas été lent et continu comme on l'a cru, mais rapide, et qu'il a terminé la série des dépôts dans celte région. » GÉOLOGIE. — Sur les schistes cnslallins du Brésil et les terres rouges qui les recouvrent. Extrait de Lettres de M. Gouceix à M. Delesse. « Oiu'o-Prelo, mars et avril 1880. » D'Eschwege, Claussen, Pissis, et en général les géologues qui ont étu- dié les roches schisteuses associées aux schistes cristallins de la province de Minas, au Brésil, les ont généralement considérées comme des talcites et comme des schistes talqueux et chlorités; mais, d'après les renseigne- ments que vous m'avez donnés, j'ai pu constater que les roches formées d'hydrosilicates magnésiens sont une exception dans la province de Minas et que le talc, en particulier, n'y est guère représenté que dans des gise- ments peu importants de pierre oilaire. D Considérons, en effet, les roches schisteuses des environs d'Ouro- Preto, et spécialement celles dans lesquelles se trouvent les carrières de topazes. Elles sont douces au loucher, se rayent à l'ongle, donnent en gé- néral une poudre blanche; leur densité est d'environ 2,7. Elles sont attaquables par les acides. Calcinées dans le tube, elles dégagent de l'eau: au chalumeau, elles se fritent au rouge vif; et au rouge blanc elles fondent ( I 100 ) en une scorie. Voici la composition que l'analyse m'a donnée pour Irois de ces roches. » A. — Roche schisteuse verchitre, très douce au toucher, recouvrant les schistes qui coniicnaent les topazes. » B. — Roche onctueuse et écailleiise, donnant une poudre blanche et provenant du même gisement. » C. — Roche fibreuse, dans laquelle il y a fréquemment des cristaux pseudomorphiques de sesquioxyde de fer affectant la forme d'octaèdres réguliers (martile). A. B. C. Sesqui- 0.\yde oxyde de man- Ma- Perte Silice. Alumine. de fer. ganèse. gnésie. Potasse. Sonde. au ieu . Somme. 54,1 27,3 7»7 » 0,8 3,0 3,6 3,8 100,3 6., 4 2-2,7 » traces .,3 4,2 1,5 3,4 99.2 47.4 3., 2 6,7 s 2,0 4,5 2,7 5,6 100, T » On voit que ces roches contiennent très peu de magnésie : par consé- quent, elles ne sont pas talqueuses; elles ont de la potasse ainsi que de la soude, et, dans certains échantillons, la proportion des alcalis s'est élevée jusqu'à 9 pour 100. Ce sont donc des schistes micacés. » Dans la matière verte de certains quartzites micacés des environs d'Ouro-Preto, j'ai trouvé deux à trois millièmes de sesquioxyde de chrome. On sait du reste que c'est dans des roches analogues qu'on trouve la fuchsite, qui est un mica chromifère. » Sur beaucoup de points de la province de Minas, il existe des dépôts con- sidérables d'argile rouge, qui sont immédiatement superposés aux roches schisteuses et micacées qui viennent d'èlre décrites. Certains observateurs les ont considérés comme des formations d'alluvions; mais il me paraît qu'ils résultent de la décomposition surplace des roches sous-jacentes. » Du reste, cette décomposition a lieu rapidement dans un pays à la fois aussi chaud et aussi humide que le Brésil, et dans lequel la végétation est par cela même très puissante. De plus, comme les roches schisteuses sous-jacentes contiennent en abondance des alcalis, la végétation trouve facilement, dans les produits de leur décomposition, la potasse qui est né- cessaire à son développement. La chaux lui fait en général défaut ; aussi observe-t-on que, dans les parties oii il existe des amas de calcaires cristal- lins intercalés dans les schistes, la végétation devient encore beaucoup plus active. » La composition de ces schistes cristallins explique d'ailleurs l'exis- tence de nombreux gîtes de salpêtre au Brésil ; en elfet, on en trouve à ( i>oi ) Minas, à Goyaz, à Malto-Grosso. Des grottes à salpêtre sont surtout nom- breuses dans le bassin du Sào -Francisco, et le salpêtre y imprègne l'argile rouge résultant de la décomposition des roches micacées. Les terrains nitrés sont également très développés dans le nord de la province, entre l'Ara- puahy et la Serra das Esmeraldas, qui doit son nom à des gisements de tourmalines vertes. Le sol y est couvert d'une argile rouge, imprégnée de nitrate dépotasse, et présente une fertilité exceptionnelle. Le coton y vient admirablement ; le maïs donne plus de deux cents grains pour un, et l'élevage des bestiaux y réussit mieux que partout ailleurs. Saint-Hilaire avait été frappé, comme moi, de cette fertilité. Le climat est à la fois très chaud et très humide pendant l'été ; et, le sous-sol fournissant de la potasse, on comprend que ces conditions soient éminemment favorables à la trans- formation des matières organiques azotées qui recouvrent le sol en com- posés oxygénés de l'azote, et en définitive en nitrate de potasse, De plus, il est probable que cette nitrification tend elle-même à favoriser la décom- position des roches. En tout cas, la décomposition des schistes micacés et leur transformation en terres rouges se produit avec une grande facilité sous le climat du Brésil. » A 4 heures trois quarts, l'Académie se forme en Comité secret. La séance est levée à 6 heures. J. B. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. OnVRACES REÇUS DANS LA SEANCE DD l3 DÉCEMBRE 1880. Revue de Géologie, pour les années 1877 et 1878; par M. Delesse et M. de Lapparent. t. XVL Paris, F. Savy, 1880; in-8°. Bulletins et Mémoires de la Société médicale des hôpitaux de Paris; t. XVI, 2* série, année 1879. Paris, Asselin, 1880; in-8° relié. Société des Sciences médicales de Gannat. Compte rendu des travaux de l'année 1 879-1880. 34'' année. Paris, Delabaye et Lecrosuier, 1880; in-8°. Journal du Ciel. Notions populaires d' Astronomie pratique; Astronomie pour tous; par J. Vinot. 16* année, 1880. Paris, cour de Rohan, 1880; in-8°. ( I I 02 ) Cours de Bolaniqite Jossile, fait au Muséum d'Histoire naturelle; par M. B. Renault. i"année. Paris, G. Masson, 1881; iii-8°. Pluies et neiges de l'année météorologique 1 87S-1 879. Observatoire de Lyon. Station de la Téte-d'Or. Lyon, Association typographique C. Riotor, 1880 ; br. in-8°. Observations faites à la station du parc de la Téte-d'Or pendant l'année i8']g. Lyon, fmpr. A. Storck, 1880; br. in-8". Étude sur les orages à grêle du département du Rhône {\SiÇ)-iS']8); par M. Ca. André. Lyon, impr. Pitrat aine, i83o; br. iii-S". A. IMallet. Réiullats obtenus dans l'emploi des locomotives Compound sur les chemins de fer secondaires. Paris, 1880; br. in-4'' autograpbiée. Nouveaux trocarls pour la ponction lifpogaslrique de la vessie; par le D'' De- NEFFE. Bruxelles, H. Manceaux, 1880; br. iii-8". Rapport présenté à S. Exe. M. le Ministre de l'Agriculture et du Commerce pir l' Association syndicale de l'arrondissement de Réziers pour la destruction du Phylloxéra. Campagne 1879-80. Béziers, impr. Granié et Malinas, 1880; in-4°. De la cautérisation dans les affections iutra-lhoniciques, et spécialement du traitement des épanchements pleuréliques par les cautères potentiels; par /eD'' A. Martin. Paris, iaipr. F. Malteste, 1880; br. in-8°. (Présenté par M. le baron Larrey.) Sénégambie. Géographie et topographie ; par M. BoRius. Paris, G. Masson et Asselin, 1880; iii-8°. (Extrait du Dictionnaire encyclopédique des Sciences médicales.) (Présenté par M. le baron Larrey.) Projet d'organisation du service de santé de la Compagnie du canal interocéa- nique dePanama; par /eD'L. Companyo. Paris, J.-B. Baillière, 1880; in-8°. The quarterly Journal ofthe geological Societj ; vol. XXXVI, n° 144. Lon- doii, 1880; iu-8°. Ouvrages keçus dans la séance dd 27 pécembre 1880. Annuaire pour l'an 1881, publié par le Bureau des Longitudes. Paris, Gauthier-Villars, 1881; in-i8. Ripport présenté à M. le Minisliede l'Agriculture et du Commerce par l'Aca- démie de Médecine sur les vaccinations pratiquées en France pendant l'année 1 877 et pendant l'année 1878. Paris, Impr. nationale, 1880; 2 br. in-8°. (Trois exemplaires.) Recueil des Travaux du Comité consultatif d'hygiène publique de France et ( ii()3 ) (tes actes officiels de l' administration sanitaire, publié par ordre de M. le Mi- nistre de l'Agriculture et du Commerce ; t. VII et IX. Paris, J.-B. Baillière, 1879-1880; 2 vol. in-B". Jnnales des Ponts et Cliamsées. Mémoires et Documents j 1880, novembre.' Paris, Diinod, 1880; in-8°. Travaux du Conseil d'hygiène publique et de salubrité du département de la Gironde pendant l'année 1879; t. XXI. Bordeaux, impr. de Lanefranque, 1880; in-S". Essai sur l'étendue des terrains tertiaires dans le bassin anglo-parisien et esquisse des terrains tertiaires de la Normandie; jiar M. G. Dollfus. Paris, J.-B. Baillière, 1880; in-8°. (Présenté par M. Daubrée.) Association pour prévenir les accidents de machines, fondée sous les auspices de la Société industrielle de Mulhouse. Rapport présenté à l'Assemblée générale du 8 septembre 1880, au nom du Bureau de l'Association; par M, Engel Dollfus. Mulhouse, impr. V' Bader et C'% 1880; br. in-S", Notice sur les travaux de Thérapeutique du D'' Ch. Brame. Sans lieu ni date; opuscule in-S". Les étoiles et les curiosités du ciel. Supplément à l'Astronomie populaire ; par C. Flammarion; livr. 21 à 30. Paris, Marpon et Flammarion, 1880; grand in-S" illustré. L. Bailly. Note sur l'emploi des grands instruments en lachéométrie. — Des- cription d'un support métallique de jalon. — Type d'aménagement complet des eaux d'une rivière non navigable ni flottable. Roubaix, impr. Rosoor et Des- reumaux, 1880; 3 br. grand in-8°. Manuel prat'ique de l'art de l'essayeur. Guide pour l'essai des minerais, etc.; par Balling, traduit de l'allemand par le D'' L. Gautier. Paris, F. Savy, i88r; in-8°. Annales de la Société d'émulation dadépartement des Vosges, 1880. Epinal, V. CoUot, Paris, A, Goin, 1880; in-8". Recherches physiologiques sur le cœur des Crustacés décapodes ; par F. Pla- TJîAU. Sans lieu ni date; br. in 8"^. (Extrait des Archives de Biologie de Gand.) Recherches de morphologie, tératologie et tératogénie végétcdes; par le D"' E. Heckel. Marseille, typogr. M. Olive, 1881 ; br. in-8°. Aide-mémoire du voyageur; par D. Kaltbrunner. Zurich, J. Wursler ; Paris, C. Reinvvald, 1881; in-8° relié. Bulletin de la Société impériale des natur'alistes de Moscou, publié sous la rédaction du D'' Renard; année 1880, n" 1. Moscou, A. Lang, 1880; in-8°. Attidella R. Accademiadei Lincei, nnno CCLXXVIII, 1880-81, série terza ; ( iio4 ) Transunti, vol. V, fasc. I, sedula del 5 dicembre 1880. Roma, Salviucci, 1881; in-A". Série di Fourier e altre rappresentazioni analitiche délie funzioni di ima varia- bile reale; per Ulisse Dini. Pisa, tipogr. Nistri, 1880; in-8°. (Présenté par M. Hermite.) ^tti délia R. Accademia délie Scienze di Jbn'»oy vol. XV, disp. 1-8 (no- vembre 1879 - giugno 1880). Torino, Paravia e O' 1880; 8 livr. in-S". Bolleltiiiodeir Ossewatorio délia regia Universilà di Toriiio ; annoXlY {iS'Jq). Torino, Stamperia Reale, 1880; in-4° oblong. Fragmenta Siluria e dono Caroli Henrici TFegelin. Opus studio Nicolai Pttri Àngelin inchoatum jussn et impensis Academiœ regiœ Scienlianim Siiecicœ edendum ciiravil G. Lindstrom. Holmiff, Samson et Vallin, 1880; in-4°. Results of astronomical observations made al the Radclijfe observatory, Oxford, in theyeari8']6, etc.;\o\. XXXVI. Oxford, James Parker, 1880; in-8° relié. The réfutation of darwinisni and the converse iheory oj développement ; by T. WAaRE^ O' Neill. Philadelphia, Lippincott, 1880; iii-12 relié. Bulletin of the United States geological and geograpliicvl Survey ofthe terri- tories; vol. V, number 4, Washington, government printing Office, 1880 ; in-B». On the secular changes in the éléments of the orbit 0/ a satellite revolving about a tidally distorted planet; by G. -H. Darwin. London, i88o', in-4°. (From the Philosophical transactions oJ the ivy al Society.) ERRATA. (Séance du 8 novembre 1880.) Page 74^, ligne 24, «« Heu de au nord, Usez au sud. FIN DU TOME QUATRE-VINGT-ONZIÈME. COMPTES RENDUS DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES. TABLES ALPHABÉTIQUES. JUILLET — DÉCEMBRE 1880. TABLE DES aiATIERES DU TOME XCI. Pages. AcousTiODE. — Formes vibratoires des pel- licules circulaires de liquide sapo-sac- charique; Notes de M. C. Decliwmc. . GîS et 6G6 Voir aussi Photophonie, Téléplianes. AÉnosTATioN. — M. P. DiipiiY adresse une Note concernanirutilité que présenterait un établissement spécial, créé par l'État, pour les études aérostatiques 686 AlRATJiosi'UÉBlQUE. — MM. Morié-Davf Q\, A. Léi'x adressent une Noie sur les changements de proportion de l'acide carbonique de l'air Sg Des bactéries atmosphériques; Note de M. P. Miqiie/ 6i — Ammoniaque de l'air et des eaux; Note de M. J. Léi'Y 9i Aldol. — Sur une base oxygénée, dérivée de l'aldol ; par M. Ad. IFurtz io3o ALU.MIXE. — Sur une nouvelle modification isomérique de l'hydrate d'alumine; par M. X). Toininasi j'i i Ammoniaque. — Ammoniaque de l'air et des eaux ; Note de M. Albert Lévy g4 Combinaisons du gaz ammoniac avec le chlorure et l'iodure de palladium ; par M. IsKinbcrt 7G8 A.NALYSE m.\tiié.matioi;e. — Sur l'intégration des équations linéaires, au moyen des sinus des ordres supérieurs; par M. ït'on Villarceau 1 3 C. R., 1880, a* Semestre. ^T. XCI.) \ Pafjef. — Note sur la théorie des sinus des ordres supérieurs: par M. Yvnn Fillarreau. . . igS — Sur la théorie des sinus des ordres supé- rieurs; par M. /. Fnrkas. aog, 278 et 544 — Sur quelques remarques relatives à l'équation de Lamé; par M. Escary. . . . 40i 102 et i5a — Intégration d'un nombre quelconque d'équations simultanées entre un même nombre de fonctions de deux variables indépendantes et leurs dérivées partielles dupremierordre;parM.Z-.-/^. Tiinjuan. 43 — Nouveaux théorèmes sur l'équation indé- terminée «.c*-i- 6_r' = z''\\tAr\eP.Pépin 100 — M. Landry adresse une Note sur la décom- position du nombre 2" -i- i i38 — Réponse à une remarque de M. Sylvester, concernant les Leçons sur la théorie des nombres de Dirichlet; par M. R. Dcdckind 1 54 — - Sur la transformation des équations diffé- rentielles linéaires; par M. Appvll i\i — Sur une propriété des fonctions et des courbes algébriques; par M. E. Picard. 214 — Sur une classe d'équations dilïércntielles liné'ces. — M. le Directeur de l'École des Ponts et Chaussées trans- met à l'Académie le manuscrit d'un Mé- moi re de Sophie Germain sur les surfaces élastiques 277 — Présentation parM. Chasles àeion «Exposé historique concernant le Cours de Ma- chines dans l'enseignement de l'École Polytechnique » 4 i9 — Sur la part qui revient à Claude de Jouf- froy dans l'histoire des applications de la vapeur ; par M. de Lesseps 460 — M. Chasles présente à l'Académie un tra- vail de M. Aristide Marre, intitulé « Deux mathématiciens de l'Oratoire » . 478 — Lettre relative aux droits de Ch. Dallery à l'invention de l'hélice appliquée à la navigation à vapeur ; par M"" Cl. Claret. 48 1 — M. le Secre'taire perpétuel ^résenle àl'Aca- déraie une Notice biographique de H. -A. Weddell, par M. Bug. Fournier, et en lit un passage 5iG — Sur l'inventeur des lunettes binoculaires; par M. G. Govi 547 — M. le Secrétaire perpétuel signale le premier Volume des « Œuvres mathéma- tiques et physiques de G. -G. Stokes». 672 — M. Chasles présente à l'Académie, de la part de M. le prince Boncompagni : 1° la Table des auteurs cités dans les Bul- letins de l'année 1879; 2° un extrait de la « Nouvelle Correspondance mathé- matique » concernant les Lettres de Sophie Germain à Gauss 694 Hydrologie. — Sur l'établissement du bar- rage de la Gileppe (Belgique); Note de M. de Lesseps 1 5 1 Pages. — La Loire, le Loiretet les courants souter- rains du val d'Orléans ; par M. Sainjon . . 242 — M. A. Dumont adresse des documents in- diquant l'état actuel du projet de canal d'irrigation dérivé du Rhône 846 Hygiè.ne publique. — Sur l'utilité des qua- rantaines ; par M. de Lesseps 32 — Sur une altération particulière delà viande de boucherie; par M. Poincaré 177 — Sur les embryons accompagnant les Cys- ticerques dans la viande du Porc; par M. Poincaré 362 — Sur l'emploi de l'azotite d'élhyle pour assainir les locaux contaminés; par M. Peyrusson 338 — Sur les odeurs de Paris ; par M. H. Sainte- Claire Dei-ille Sog — Sur la pellagre en Italie; Note de M. F(7)e. 592 — M. le Secrétaire perpétuel signale le n° 13 des « Annales de l'Agriculture » publiées en Italie, numéro consacré à l'étude de la pellagre G86 — Observations sur le rôle attribué au mais, employé comme aliment, dans la produc- tion de la pellagre ; par M. Fua 866 — M. Fua adresse un Mémoire sur les pro- priétés hygiéniques et économiques du maïs 1048 — Préparation d'une nouvelle substance ali- mentaire, la nutricine; par M. Ed. Mo- nde 736 — Sur un procédé de conservation des viandes, au moyen de la dextrine; par M. /. Seure 945 — M. Edm. Lippmann adresse un Mémoire intitulé « De l'alimentation dans le 22" régiment de dragons » 4' 2 I LyoïCES DE RÉFRACTION. — SuT Une méthode d'autocoUimation directe des objectifs; application à la mesure des indices de réfraction des verres qui les composent ; par M. Ad. Martin 21g — Indices de réfraction des dissolutions aqueuses d'acide acétique et d'hyposul- Ëte de soude ; par M. Dtunien 323 Insectes. — Des glandes salivaires chez les Odonates (Insectes névroptères); par M. iV. Poletaieii 129 Signification morphologique des appen- dices servant à la suspension des chrysa- lides ; par M. /. Kunchcl SgS Recherches sur l'anatomie comparée du système nerveux de divers ordres de la classe des Insectes ; par M. Ed. Brandt . 935 Terminaisons nerveuses sensitives, dans la peau de quelques Insectes; par M. H. Viallanes 1089 C. R., 1880, 2» Semestre. (T. XCI.) 147 ( ")/, ) L Pages. LoxGiTUDES. — Dôterminalionde la différence de longitude entre Paris et Bonn; par MM. Le Clerc et de Bcniardicres 3G — Longitude de la côte du Brésil ; par M. Mouchez G35 Lunettes. — Étude delà variation de la ligne de visée, faite au grand cercle méridien del'Observatoirede Paris, au moyen d'un Pages, nouvel appareil ; par M. Lœwy 6 Méthode d'autocollimation directe des objectifs ; par M. Jd. Martin 21g Sur l'inventeur des lunettes binoculaires; par M. G. Gnvi 547 M. A. ^o(n',v.fr adresse une Note relative à un projet de lunette astronomique, for- mée de deux parties à angle droit 916 M Machines diverses. — M. Ménard adresse un Mémoire relatif à des machines utili- sant la poussée des liquides comme force motrice i52 — M. E. Ddaiiricr adresse deux Notes relatives à sa « machine frigo-calori- fique « 672 et CSC Manomètres. — Manomètre à tension de vapeur pour analyser les liquides et mesurcrlespressions ; parM.X.Pf/T/cr. 538 Mécanique. — Sur l'équilibre des surfaces llexibleset inextensibles; parM.iffor«H. 80g — Sur l'orbite que parcourt un point maté- riel attiré par un sphéroïde; par M. H. Gyldèn 9 jj MÉCANiQiE CÉLESTE. — Sur le mouvement or- bital probable de quelques systèmes bi- naires du ciel austral; par M. L. Critls. 485 — Sur les Tables du mouvement de Saturne de Le Verrier; par M. J. Gaillot 847 — Sur le développement d'une fonction quel- conque du rayon vecteur dans le mou- vement elliptique; par M. F. Tissemml. 897 — M. F.-J. Te.inr adresse un Mémoire sur « la densité de la surface do la Terre et la masse de la Lune, déterminée par des mesures des axes terrestres et du pendule 481 — M. Ch.-V. Zenger adresse une Note sur la loi générale des mouvements plané- taires dans le système solaire.. . . 757 et 91C — M. A. fVerehrusnff diévçiiii un nouveau Mémoire .'■-ur les inégalités séculaires du grand axe, dans le mouvement des planètes 807 MÉDAILLES coMJiÉMORATivES. — Lettre adres- sée à M. le Président par M. de Qua- tj-efages, à l'effet d'ouvrir une souscrip- tion destinée à faire frapper une mé- daille à l'effigie de M. Mdne Edwards. . 187 — Observations de M. le Secrétaire per- pétuel à l'appui de la Lettre de M. de Quatrefages 188 MÉDECINE. — M. Larrey fait hommage à l'Académie d'un discours prononcé par lui à la Chambre des Députés, à l'occa- sion du projet de loi sur l'administration de l'armée i^2 — Observations de M. de Quatrefages à propos de la publication des « CEuvres du D' Guérin » 794 — M. le Ministre de l' Agriculture et du Commerce adresse les Rapports de l'Aca- démie de Médecine sur les vaccinations pratiquées en France eni 877 et en 1878. 1049 Voir aussi Pliysiologie pathologique et Vi- rulentes ( Maladies ) . Mercure. — Compressibilité de l'oxygène et action de ce gaz sur le mercure; par M. Amagat 812 — Oxydation spontanée du mercure et des métaux ; par M. Berthelot 871 — M. Maumené adresse une Note sur l'ab- sorption de l'oxygène par le mercure.. SgS MÉTÉORITES. — Sur une météorite tombée le 2C novembre 1874 à Kerilis, commune de Maël-Pestivien, canton de Callac (Côtes-du-Nord) ; par M. Dauhrée .... 28 — Sur une météorite tombée le C septembre 1 84 1 dans les vignes de Saint-Christophe- la-Chartreuse, commune de Roche-Ser- vières (Vendée); par Af. Dauhrée 3o — Substances adressées au Muséum comme des météorites, avec lesquelles on les a confondues à tort; par M. Daubrée... . 197 — Note relative à un bolide observé à Amiens le 2 novembre; par M. E. du Treux.. . 77O Météorologie. — M. H. Mangon présente, de la part de M. Mascart, un Volume des « Annales du Bureau central météo- rologique », contenant les observations pluviométriques de l'année 1878 i3- — M. le Secrétaire perpétuel signale le '( Bulletin météorologique du départe- ( ' Papes, ment do rULVault, année 1879 » Gdg — M. le Sccrclnirr perpétuel signale, parmi les pièces imprimées do la Correspon- dance, deux nouveaux fasricules des « Annales du Bureau central météorolo- gique do France », année 1S70 846 — Sur la distribution des températures dans les couches inférieures de l'atmosphère; par M. Ch. André 927 Voir aussi Électricité ntnmsphcriquc et Physique du f;lo/ic. ,5 ) Paires. MixÉRALoniE. — Sur la présence do cérium dans lo bassin Mouiller de Saint-ftticnne ; par M. Mayencon 6Gr) — Sur la présence du phosphore dans les roches de Bretagne; par M. Cy. Le- chartier 87.0 — M. le ISlinistrc du C/»7/ transmet à l'Aca- démie diverses publications qui lui sont adressées par M. Domeyko 465 Voir aussi Gcolosric. N Navigation. — M. G. Peyre adresse un projet de navigation sous-marine i52 — M. L. Pagel adresse un « Mémoire sur la règle pour éviter les abordages » 654 NÉBCLErsES. — Photographie de la nébu- leuse d'Orion ; par M. H. Draper 688 — Sur les photographies de nébuleuses; par M. /. Janssen 7 1 3 Nerveux (Système). — Altération des tubes nerveux et des nerfs cutanés, dans un cas d'ichthyose congénitale généralisée ; par M. H. Letoir i34 — Recherches sur l'anatomie comparée du système nerveux de divers ordres de la classe des Insectes ; par M. Ed. Brnndt. gSS — Nouvelles recherches sur les organes du tact; par M. L. Ram'ier 1087 — Terminaisons nerveuses sensitives, dans la peau de quelques Insectes ; par M. H. Viallanes 1089 — Sur les cylindres sensoriels, dans l'an- tenne interne des Crustacés; par M. S. Jourdain 1 09 1 Voir aussi Physiologie animale. Nickel. — Sur un nouveau procédé pour produire le nickel malléable et à divers degrés de dureté; par M. J. Garnier.. 33 1 Nominations de Membres et de Correspon- dants DE l'Académie. — M. Brioschi est élu Correspondant pour la Section de Géométrie, en remplacement de M. Bor- chardl goS — M. Ahria est élu Correspondant pour la Section de Physique, en remplacement de feu M. Lissajous 960 — M. Sella est élu Correspondant pour la Section de Minéralogie, en remplacement. de feu M. Miller 1044 — M. JVarren de la Rue est élu Correspon- dant pour la Section d'Astronomie, en remplacement de feu M. Mnc-Lear. .. 1044 O Optique. — Sur les latnpes monochroma- tiques ; par M. L. Laurent 112 — Sur une nouvelle expérience destinée à montrer lo sens de la rotation imprimée par les corps à la lumière polarisée; par M. G. Govi 517 — Sur la propagation de la lumière; par M. Gouy 877 — Sur la vitesse de propagation de la lu- mière; par M. A. Cornu 1019 Oxygène. — Compressibilité do l'oxygène; action de ce gaz sur le mercure; par M. Amngat 812 — Oxydation spontanée du mercure et dos métaux ; par M. Bertlielot 871 — M. ISlminicné adresse une Note sur l'ab- sorption de l'oxygène par le mercure... 893 OzoNK. — Recherches sur l'ozone; par MM. P. Hautefcuillc et /. Chappuis. . . 228 — Recherches sur l'effluve électri([ue; par MM. P. Hautefeuille et /. Chappuis. . . 281 — Sur la liquéfaction de l'ozone et sur sa couleur à l'état gazeux ; par MM. P. Hau- tefeuille et J. Chappuis 522 — Recherches sur la transformation de l'oxy- gène en ozone par l'effluve électrique, en présence d'un gaz étranger; par MM. P. Hautefeuille et /. Chappuis, . 762 — Sur la liquéfaction de l'ozone en présence (le l'acide carbonique et sur sa couleur à l'état liquide; par MM. P. Hautefeuille et/. Cha/ipuis 8i5 — Sur le spectre d'absorption de l'ozone; par M. /. Chappuis 985 ni6 ) Pages. Paléo-ethnologie. — Sur le gisement de silextaillésd'ElHassi ;parM.G.7îo//«nr/. 245 — Sur une nouvelle station de l'âge de la pierre à Hanaoueh, près de Tyr ( Syrie ) ; par M. Lortet 897 — Observations de M. de Quatiefages à propos du Livre de M. le marquis f/eA7/- daillac, intitulé « Les premiers hommes et les temps préhistoriques 798 — M. Bubalcn annonce à l'Académie la dé- couverte d'une grolle préhistorique dans le département des Landes 893 Paléontologie. — Sur les Échinides des terrains tertiaires de la Belgique; par M. G. Cottcau 182 — Découverte de Mammifères nouveau.\ dans les dépôts de phosphate de chaux du Quercy (éocène supérieur); par M. H. Filhol 344 — Sur un Reptile très perfectionné, trouvé dans le terrain perraien; par M. A. Gaudry 669 — Sur l'existence d'un Reptile du type Ophidien dans les couches à Ostrœa Cotiimba des Charentes ; par M. Sauvage. 67 1 Voir aussi Géologie. Paratonnerres. — M. le Ministre de la Guerre transmet les résultats des obser- vations faites, dans les établissements militaires, sur le fonctionnement des paratonnerres frappés par la foudre de 1868 à 18S0 277 Pendule. — Sur le pendule ; Note de M. Paye. y 5 — Nouvelle méthode pour déterminer la longueur du pendule simple; par M. G. Goci 103 Pétroles. — Sur la composition des pétroles du Caucase ; par MM. P. Schiitzenberger et N. lonine 828 Pharmacie. — M. Vulpian fait hommage à l'Académie, au nom de MM. E. Pelikan et /. Trapp, d'un Ouvrage intitulé « Pharmacopée russe » i83 Photographie. — Photographie de la nébu- leuse d'Orion ; par M. H. Draper 688 — Sur les photographies de nébuleuses; par M. /. Jnnssen 7 1 3 — Note sur les transformations successives de l'image photographique par la pro- longation de l'action lumineuse; par ^l. J. Ja/issen 12 et 199 — Sur les moyens d'obtenir des épreuves photographiques en ballon libre; par M. P. Desmarets 246 Voir aussi Solcd. Pages. PnoTOPHONiE. — Sur les expériences photo- phoniques de M. Al.-Gr. Bell et de M. S. Tainter; Notes de M. Ant. Breguet SgS et 652 — Sur les actions mécaniques de la lumière ; considérations théoriques pouvant servir à interpréter les expériences réalisées par M. Gr. Bell; Note de M. Ch. Gros. 622 — M. E. Delaurier adresse une Note relative aux propriétés thermo-élec- triques du sélénium 686 — Sur l'application du photophone à l'étude des bruits qui ont lieu à la surface solaire; Note de M. Alex.-Gr. Bell... 726 — M. R. Arnoux adresse une Note relative aux expériences de photophonie de M. Gr. Bell 786 — M. E. Delaurier adresse une « Étude critique sur le photophone de M. Gr. Bell » 776 — Sur la radiophonie; Notes de M. E. Mercadier 929 et 982 — M. JF. de Fonvielle transmet une série d'articles tendant à établir que les phé- nomènes acoustiques signalés par M. Gr. Bell sont dus à l'aclion de la chaleur. . ioo3 Physiologie animale. — De l'action de la strychnine, à très forte dose, sur les Mammifères; par M. Cli. Richet i3i — Sur les modifications des mouvements respiratoires par l'exercice musculaire ; par M. Marey 145 — De l'absorption et de l'élimination des poisons chez les Céphalopodes; par M. E. Yung 238 et 3o6 — De l'influence des milieux alcalins ou acides sur les Céphalopodes; par M. E. Yung. 439 — Vitesse de transmission de l'excitation motrice dans les nerfs du Homard ; par MM. L. Frédéricq et G. Vandevelde . . 289 — Études sur la marche de l'homme; par M. Marey 261 — Sur la source du travail musculaire et sur les prétendues combustions respira- toires; par M. A. Sanson 336 — Sur les inconvénients que présente, au point de vue des réactionsphysiologiques, dans les cas d'empoisonnement par la morphine, la substitution de l'aleool amylique à l'éther, dans le procédé de Stas ; par MM. G. Bergcron etX. L 'Hôte. Sgo — Sur l'expérience du grand sympathique cervical; par MM. Dastre et Morat. . . 398 — Caractères distinctifs de la pulsation du cœur, suivant qu'on explore le ventri- ( M Pages. cule droit ou le ventricule gauche ; par M. Marey 4t>5 — De l'influence des lumières colorées sur le développement des animaux; par M. E. J'i/ng 44° — Surles nerfs vaso-dilatateurs des parois de la bouche; par MM. Daslrc et Mnrat. . 44' — D'un mode particulier d'asphyxie dans l'empoisonnement par la strychnine; par M. C/i. Ricliet 443 — Sur la difficulté d'absorption et les efl'ets locaux du venin du Botlirops jararaca ; par MM. Coiity et de Lacerda 549 — Sur l'action physiologique du Conium ninctiliHuni ; par M. Bochefontniiie . . . . 579 — Recherches expérimentales sur la chaleur de l'homme pendant le mouvement; par M. L.-A. Bonnal 798 — De l'onde secondaire du muscle; par M. Ch. Richet 8a8 — Mesure de la dose toxique d'oxyde de carbone chez divers animaux; par M. GréhaiU 858 — Des effets de l'arrachement de la partie intra-cranienne du nerf glosso-pharyn- gien ; par M. T'idpian i o3a — Des réactions de la zone du cerveau dite motrice^ sur les animaux paralysés par le curare ; par MM. Coatyeide Lacerda. 1080 — Sur le passage des globules rouges dans la circulation lymphatique; par M. Lan- lanié 1082 — M. M. Robin adresse une Note relative à la théorie de la nutrition animale 736 — M. J. Btirl/ié/emy adresse une Note rela- tive à la fécondation dans les oiseaux de basse-cour 7^7 — M. L. Nnlanson adresse une Note relative à la théorie du sommeil 4/8 — M. /. Girard adresse une Note intitulée « Des causes des pulsations du cœur et des artères » 557 — M. S. Rosolimos adresse une Note intitulée « L'occlusion des orifices auri- culo-ventriculaires; expériences et cri- tique » 63i Physiologie pathologique. — Sur l'excré- tion, par l'urine, de soufre incomplète- ment oxydé, dans divers étals patholo- giques du foie; par MM. R. Lépine et Flamrd 1074 — M. Mourgiie adresse une Note « Sur le rôle de la phlogose névrasculaire pneu- mogastriquedanslesmaladiesdu cœur». 412 Voir aussi Firulenlcs (Maladies). PnvsiOLOGiE VÉGÉTALE. — Époques de végé- tation, pour un même arbre, en 1879 et 1 880 ; par M. P. Duchartrc 22 '7 ) Pages. — M. M. Zicglcr adresse une Note intitulée « Observations faites sur la floraison du seigle, provoquées par le contact de cer- taines substances » 68 — Alternance des générations chez quelques Urédinées ; par M. Max. Cornu 98 — De l'action des températures élevées et humides et de quelques substances chi- miques sur la germination; par M. E. Hcchel 1 29 — Influence de la lumière sur la transpira- tion des plantes; par M. H. Cornes... 335 — Du pilosisme déformant, dans quelques vé- gétaux; par M. Ed. Heckel 349 — De l'influence de la lumière sur la germi- nation; par M. ^. Pâlichon... 692 et 864 — M. A. Barthélémy adresse une Note re- lative aux particularités offertes par la végétation des jacinthes, lorsque la plante est entièrement immergée dans l'eau 736 Physique dc globe. — MM. Marié-Bavy et Albert Lévy adressent une Note por- tant pour titre « Des variations du temps et des changements de propor- tion de l'acide carbonique de l'air «... 39 — Sur les causes du magnétisme terrestre; par M. S. Lemstrom 223 — M. B. Nappée adresse une Note sur les pressions et les densités de l'air dans l'a tmosphère , à diverses hauteurs 448 — Tremblement de terre de Symrne, du 29 juillet 1880; par M. Carpentin. . . . 601 — Sur les orages volcaniques; Note de M. Paye 708 Voir aussi Électricité atmosphérique et Météorologie. Physique mathématique. — Méthode syn- thétique rapide, pour établir les formules fondamentales relatives auxchangements d'état; par M. C. Viry 106 — Sur la propagation de la lumière; Note de M. Gouy 877 — Surla vitesse de propagation de la lumière ; Note de M. A. Corna 1019 Physique moléculaire. — Sur la constitu- tion de la matière et l'état ultra-ga- zeux ; Note de M. Crookes 108 Piles électriques. — Note relative à une pile électrique à pression; par M. A. -P. Znzareff 277 — Recherches sur les piles; par M. A. d'Ar- som'al 284 — Sur un perfectionnement apporté à la pile Bunsen par M. Azapis ; Note de M. Du- cietet 325 — M. Ch. Giiérin adresse une Note sur un procédé pour faire varier la tension des ( " Pages. piles 448 et 478 — M. le Président communique à l'Académie l'état dans lequel se trouve actuellement la pile auclilorure d'argent de M. AVar- ren de la Rue SgS et 652 — M. .9. Clemenceau adresse une Note rela- tive à une pile électrique 1048 Planètes. — Observations méridiennes des petites planètes, faites à l'Observatoire de Greenwich ( transmises par l'astro- nome royal, M. G.-B. Airy) et à l'Ob- servatoire de Paris pendant le deuxième trimestre de l'année 1880; communi- quées par M. Mouchez 402 — Planète 6n), découverte par M. Coggia, à l'Observatoire de Marseille, le 3o août 1 880 ; Note de M. Stephan 4 Sg — Observations de la nouvelle planète Cog- gia @, faites à l'Observatoire de Paris; par M. Bignunlan 5 1 6 — Observations de planètes et de comètes, .8) Pages. faites à l'Observatoire de Marseille ; Note de M. Stephan ,117 — Éléments do l'orbite de la nouvelle pla- nète (J), découverte par M. Coggia; par M . O. Callandreau 717 — Observations méridiennes des petites pla- nètes, faites à l'Observatoire de Green- wich (transmises par l'astronome royal, M. G.-B. Airy ) et à l'Observatoire de Paris pendant le troisième trimestre de l'année 1880; communiquées par M. /l/oî<- chez 833 — Observations de la planète d 1 880 ( Hart- wig) , faites à l'Observatoire de Paris; par M. G. Bignurdan 917 — Détermination de la durée de la rotation de la planète Jupiter ; par M. C/v/A. .. 1049 Platine. — Sur la dissolution du platine dans l'acide sulfurique ; par M.Schcii/vr- Kestncr Sg — Sur un hypophosphiteplatineux ;parM./?. Engel 1 068 SÉLÉNIUM. — Application du sélénium à la construction d'un régulateur photo-élec- trique de la chaleur pour la cuisson des vitraux peints; par M. P. Germain... 688 — M. Delaurier adresse une Note relative aux propriétés thermo-électriques du sélénium C86 — Sur une nouvelle propriété électrique du sélénium ; par M. R. Blondlot 882 Voir aussi Phntophonie. Sels. — Sur les propriétés optiques des mé- langes de sels isomorphes; par M. H. Dufet 286 — Influence de la tem.pératuro sur la distri- bution des sels dans leurs dissolutions; par M. Ch. Sorct 289 — Sur la décomposition des sels par les li- quides ; par M. A. Ditte 676 — Sur le rôle du temps dans la formation des sels ; par M. Berthelot 587 Soleil. — Sur la photographie de la chro- mosphère ; par M. Jansscn 12 — Sur la cause des spectres fugitifs observés par M. Trouvelot sur le limbe solaire; Note du P. Tacchini 1 56 — Résultats des observations de taches et fa- cules solaires pendant les deux premiers trimestres de 1880; par le P. TocrA;/;/. 3i6 ■^ Observations des protubérances, des fa- cules et des taches solaires pondant le premier semestre do l'année 1880; par le P. Tacchini 466 — Observation d'une protubérance solaire, le 3o août 18S0; par M. L. Thollon.., 43a — Sur quelques phénomènes solaires ob- servés à Nice; par M. L. Thollun 487 — Observations solaires, faites à l'Observa- toire royal du Collège romain, pendant le troisième trimestre de 1880; par le P. Taccldni io53 Voir aussi Spectroscnpie. Solennités scientifiques. — M. le Maire de Clermont-Fcnand invite l'Académie à se faire représenter à l'inauguration de la statue de Biaise Pascal. M. Cornu ac- cepte la mission de la représenter i53 — La Société helvétique des Sciences natu- relles adresse le programme des réunions qu'elle doit tenir à Brigue (Valais) 278 — M. le Maire de Biais annonce à l'Acadé- mie que l'inauguration de la statue éle- vée à Denis Papin dans cette ville aura lieu le 29 août 364 — M. le J'/-CA7V/c«; annonce à l'Académie que M. de Lesseps a accepté la mission de la représenter à l'inauguration de la sta- tue de Denis Papin 4oi — I\I. de Lesseps rend compte à l'Académie de celte cérémonie et donne lecture du discours qu'il a prononcé au nom de l'Académie 428 — M. le Secrétaire perpétuel signale, parmi les pièces imprimées de la Correspon- dance, les discours prononcés à l'inau- ( il P.IffOS. guration de la statue de Biaise Pascal à Clermon t-Fcrrand , le samedi 4 septembre 1880, par MM. Mézières, Cornu, Paul Janet 516 — M. le Sccrctnire perpélitrl signale à l'Aca- démielasouscription ouverte pour l'érec- tion d'un monument à la mémoire de Spallanzani dans sa ville natale CSG Spectroscopie. — Observation faite sur un groupe de raies dans le spectre solaire; par M. X. Thollon 368 — Mesure de l'intensité de quelques raies obscuresduspectre solaire ;parM.Go«/. 383 — Etude sur les raies telluriques du spectre solaire ; par M. L. Thullon Sac — Étude de la distribution de la lumière dans le spectre solaire; par MM. /. Macé el fP'. Nicati 623 et 1078 — Études spectroscopiques faites sur le So- leil , à l'Observatoire de Paris ; par M. L. Thollon 656 — Réaction spectrale du chlore et du brome ; par M. Lecoq de Boishaudran 902 — Spectre d'absorption de l'ozone ; par M. J . Chappuis 895 Voir aussi Chimie et Soleil. -9) Pajos. SpinîROMiiTRE. — Sur l'emploi du spliéro- mètre; Note de M. Ad. Martin 221 Statistique. — M. C. Mahcr adresse un Mémoire intitulé « Statistique médicale de Rochofort en 1 879 » , 39 — M. E. Clément adresse des Tables de l'étal civil de Valenciennes et plusieurs Ta- bleaux généalogiques 541 — M. le Secrétaire perpétuel signale l'Album de Statistique graphique, publié par le Ministère des Travaux publics 572 Strychnine. — Sur les dérivés chlorés de la strychnine ; par MM. Ch. Richet et G. Bouchardat ggo Voir aussi Physiologie animale. Sucres.— M. H. Pellet adresse une Note sur le dosage du sucre cristallisable, en pré- sence du glucose et de la dextrine 3o8 — Sur l'acide obtenu par M. Boutroux dans la fermentation du glucose ; par M. Mau- menc'. 33l — Sur les matières sucrées contenues dans le fruit du caféier ; par M. Boussingault . GSg — Sur la cause de l'altération spontanée des sucres bruts de canne ; par M. U. Gayon. ggS Voir aussi Fermentations. TÉLÉGRAPHIE. — SuT la radiophonie; par M. E. Mercadier 92g — Sur des méthodes nouvelles et économiques de produire des signaux lumineux inter- mittents ; par M. E. Mercadier 982 — Sur une nouvelle méthode de produire des signaux lumineux intermittents; par M. A. Crova 1061 TÉLÉPHONES. — Effets téléphoniques résul- tant du choc des corps magnétiques; par M. Ader 1 1 3 TuERMOcnniiE. — Sur quelques relations gé- nérales entre la masse chimique des élé- ments et la chaleur de formation de leurs combinaisons; par M. Bcrthelot 17 — Étude thermique des polysulfures d'ammo- nium et du persulfure d'hydrogène ; par M. P. Sabatier 5i — Sur la chaleur de formation de l'acide cyanbydrique et des cyanures ; par M. Bcrthelot ' 79 — Recherches sur les alcalis organiques ; par M. Berthclot i3g — Appareils pour mesurer la chaleur de combustion des gaz par détonation ; par M. Berthclot 188 — Sur la dissolution du chlore dans l'eau; par M. Berthclot igi Sur la préparation du chlore; par M. Ber- thclot 25 1 Sur les chaleurs de combustion; par M. Berthclot 256 Recherches sur les chaleurs de combustion de quelques corps de la série grasse ; par M. fV. Louguinine 2g7 et 32g Recherches sur les sels basiques et sur l'atakamite; par M. Berthclot 450 Contributions à l'histoire des éthers; par M. Berthclot 454 Sur la chaleur de formation des éthers formés par les bydracides; par M. Ber- ' thelot 701 Chaleur de formation du sulfure de car- bone; par M. Berthclot 707 Sur la chaleur de formation du diméthyle, et sur ses relations avec les séries méthy- lique et éthylique; par M. Berthclot. . , yZy Recherches sur l'isomérie : la benzine et le dipropargyle ; par MM. Berthclot et Ogier 781 Sur les températures d'inflammation des mélanges gazeux; par MM. Mallard et Le Châtelier 825 Sur les chlorhydrates de chlorures métal- liques et sur la réduction des chlorures par l'hydrogène; par M. Berthclot 1024 ( II Pages. Thermométrie. — Sur un nouveau thermo- mètre à air; par M. A. Witz i64 — Sur l'élévation du point zéro dans les thermomètres à mercure; par M. J.-M. Crafls 29 1 — Sur la cause des variations des points fixes dans les thermomètres; par M. J.-M. Crafts 370 — Sur les variations du coefficient de dilata- tion du verre; par M. J.-M. Crafts 4i3 — Sur les variations des points fixes dans les thermomètres à mercure et sur le moyen d'en tenir compte dans l'éva- luation des températures; par M. J.Per- net 471 — Sur quelques questions thermométriques ; par M. J.-M. Crafts 674 Tourbes. — Analyse immédiate des tourbes; ao ) Pages. leur constitution chimique ; par M. Gui- gnet 888 Travaux publics. — M. Mangot adresse un projet de construction de deux tunnels entre la France et l'Angleterre 4î»4 — Sur la machine à tunnels de Brunton ; par M. Biver 5a5 — Sur l'emploi des machines perforatrices, supprimant l'emploi des matières explo- sive»; par M. Biver 8S0 — M. le Secrétaire perpétuel signale un Volume portant pour titre : « Exposition universelle de 1880, à Melbourne. — France. — Notices sur les modèles, des- sins et Ouvrages relatifs aux Services des Ponts et Chaussées, des Mines, etc.. 807 Voir aussi Hydrologie. u Uranium et ses composés. — Sur les composés fluorés de l'uranium; par M. A. Ditte.. ii5 — Sur quelques combinaisons fluorées do l'uranium avec les métaux alcalins ; par M. J. Ditte 166 Vapeurs. — Sur la densi té de la vapeur d'iode ; par M. L. Troost 54 — Observations sur la densité de vapeur de l'iode; par M. Bert/ielot 77 — Des densités de vapeur du sélénium et du tellure ; par MM. H. Sainte-Claire Deville et Troost 83 — Réclamation de priorité, au sujet de la loi des températures d'ébullition corres- pondantes; par M. U. Duhring 980 — Régulateur de pression pour les vapeurs; par M. (VArsonfal io63 — M. Ch. Brame adresse un Mémoire « Sur les vapeurs de mercure, d'iode et de soufre, à la température ordinaire »... 4^2 — Nouvelles expériences relatives à l'état sphéroïdal ; par M. P. -H. Boutigny 208 Ventilation. — M. Krarup~Hansen adresse une Note relative à une formule de ven- tilation 68 VÉNUS (Passages de). — M. Ch. Trépied se met à la disposition de l'Académie pour l'observation du prochain passage de Vénus 100 — M. A. Boriiis exprime le désir de faire partie de la prochaine expédition pour le passage de Vénus 1 53 — M. Gruey se met à la disposition de l'Aca- démie pour l'observation du passage de Vénus en 1882 655 — M. PerroCin, M. f^. fVinter se mettent à la disposition de l'Académie pour l'obser- vation du prochain passage de Vénus. . 758 — M. F. Le Clerc se met à la disposition de l'Académie pour l'observation du pro- chain passage de Vénus 965 — M. le Secrétaire perpétuel annonce que la 11° Partie du Tome II du « Recueil des Mémoires, Rapports et documents rela- tifs à l'observation du passage de Vénus » est en distribution au Secrétariat 1049 — M. L. /"('carf/ exprime le désir d'être com- pris parmi les officiers de marine dési- gnés pour faire partie des expéditions destinées à l'observation du passage de Vénus 1049 Verres. — Sur les variations du coefficient de dilatation du verre ; par M. J.-M. Crafts 4i3 — Application du sélénium à la construction d'un régulateur pour la cuisson des vi- traux ; par M. P. Germain 688 — Sur quelques modifications subies par le verre; par M. /. Salleron 690 Virulentes (Maladies). — Nature de l'im- munité des moutons algériens contre le ( I I n I ) I*a(^o5. 1(8 '79 3oi sang de nilo. Est-co luio iiplitude de race? par M. ,/. C/uiinvau 33 — Des bactéries alirios|iliériques; Note de M. P. Mùjii,/ G4 — Surrétiologio du charbon ■,Note(ieM.A?f- ter/r, en collaboration avec MM. Cliam- hcrland et Rou.r SG — De l'immunité pour le charbon, acquise à la suite d'inoculations préventives; par M. H. Toussaint. . i "ÎS — Du renforcement de l'immunité des mou- tons algériens, à l'égard du sang de raie, par les inoculations prévenlives. In- fluence do l'inoculation de la mère sur la réceptivité du fœtus ; par M. A. Cliaa- veaii — Sur la production du charbon par les pâturages ; par M. Poincaré — Identité de la sejiticémie expérimentale aiguë et du choléra des poules; par M . H. Toussaint — Note contenue dans un pli cacheté, et re- lative à un procédé pour la vaccination du mouton et du jeune chien; par M. Toussaint 3o3 — Expériences tendant à démontrer que les poules vaccinées pour le choléra sont réfractaires au charbon ; par M. Pasteur. 3i5 — Sur l'éliolûgie des affections charbon- neuses; par M. Pasteur 455 Observations de M. ^o«fer, relatives à la Communication précédente de M. Pas- teur 45; — Inoculation de la morve au lapin ; destruc- lion del'activilé virulente morveuse par la dessiccation ; transmission de la morve par l'inoculation de la salive; Note do M. Gallier 4^5 — Observations de M. Larrey, relatives à la Communication précédente de M. Galtier. 477 — &U' la non-récidive de l'affection char- bonneuse; Note de M. Pasteur, en colla- boration avec M. Chaniberland 53 1 — Sur la résistance des animaux de l'espèce bovine au sang de rate, et sur la préser- vation de ces animaux par les inocula- tions préventives; par M. A. Chauveau, 648 — De l'atténuation du virus du choléra des poules; par M. L. Pasteur G73 — Étude expérimentale de l'action exercée sur l'agent infectieux par l'organisme des moutons plus ou moins réfractaires au sang de rate; ce qu'il ad\ient des microbes spécifiques introduits directe- ment dans le torrent circulatoire, par transfusions massives de sang charbon- neux; par M. A. Cliaut'eau 680 — Nouvelles observations sur l'étiologie et la j C.R., 18S0, ■' SemKiIre. (T. XCI.) oo- 3i prophylaxie du charbon; par M. L. Pasteur — De l'inoculation du charbon symptoma- tique par injection intra-veineuse, et de l'immunilé conféiéc au veau, au mouton et à la chèvre par ce procéilé; par MM. Arloing, Cornevin et Tlimiias. — Sur la contagion du furoncle; par M. E. Trastiiur 8>.() Vision. — Sur la vision ries couleurs; par M. Clievreul , 1 ti — Sur la sensibilité de l'œil aux différences de lumière; par M. Aug. Charpentier. 49 — M. /. Plateau fait hommage à l'Académie d'une Note portant pour titre « Une application des images accidentelles ». i52 — Sur la sensibilité dilTérenlielle de l'œil pour de petites surfaces lumineuses ; par M. Aug. Charpentier 240 — Note relative à un Mémoire sur la vision des couleurs matérielles en mou- vement de rotation, et les vitesses évaluées en chifîres au moyen de l'ap- pareil du général Morin, pour l'obser- vation des lois du mouvement; par M. Chcrreut 870 — Sur les variations de la sensibilité lumi- neuse, suivant l'étendue des parties ré- tiniennes excitées; par M. Aug. Char- pentier — Sur la sensibilité visuelle, et ses rapports avec la sensibilité lumineuse et la sensi- bilité chromatique; par M. A. Char- pentier — Sur quelques phénomènes d'optique et de vision ; par M. Trêve Viticulture. — M. E. Turgan adresse une Communication relative au Phylloxéra. — M. t/c la JVux, M. Luigi, M. /. Saiole adressent diverses Communications rela- tives au Phylloxéra i-li — M. A. Poirot, M. Mary-Lafon adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra aoS — Surle Phylloxéra gallicoleelle Phylloxéra i'astalri.c; Note de M. Lalimun 275 — M. Th. Engrange, M. E. Monjauze,M.f. Lalanne adressent diverses Communi- cations relatives au Phylloxéra 277 — L'Académie reçoit l'annonce d'un Congrès international pourla destruction du Piiyi loxera,qui doit s'ouvrir à Saragosse. — M.^. Lebel, M. /. Bossert, M. Delnias- Combette, M. île la Nu.v adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra 3 iG — Complément de l'évolution biologique des Pucerons des galles du peuplier i4ti 995 1073 893 40 arS [Pemphigits bursarius Linn. ) ; par M. /. Lichlenstcin SSg - M. Rntiicr adresse une Note concernant un moyen de combattre le Phylloxéra par l'échaudago des vignes, 412 - Le T^ilis Berlandieri, nouvelle espèce de vigne américaine; par M. /.-i./'/rt«f/(o«. ^1^ - Les ennemis du Phylloxéra gallicole; par M. Cnxie 460 - M. So/-c/adresse diverses Communications relatives au Phylloxéra 4G4 - M. C.-F. Frrnay^ M. J.-O. Montignani, M. Borinardd'Jpolton adressentdiverses Communications relatives au Phylloxéra. 481 - Sur l'existence, au Soudan, de vignes sauvages, à tige herbacée, à racines vivaces et à fruits comestibles; Note de M. Th. Lécnrd 5oî - M. C. Przcciszcu'ski adresse une Commu- nication relative au Phylloxéra 5i5 - Sur les effets produits par la culture de l'absinthe comme insectifuge et sur son application préventive contre le Phyl- loxéra; par M. Pdirot 607 • M. de la Loyère adresse une Note relative à l'emploi des huiles provenant des calcaires bitumineux de Seyssel, pour combattre le Phylloxéra 608 M. A. Gud/niid adresse divers documents sur les essais faits par lui pour com- battre le Phylloxéra au moyen du brome 608 M. J. Lehniann, M. Doublet, M. A. Laverré, M. H. fFillard adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra 608 M. le Sccrétfdre perpéliicl annonce qu'il a reçu un certain nombre de demandes de plants et de graines de la vigne du Soudan signalée par M. Lécard 608 M. y. Fatio adresse une Note relative à l'emploi de l'acide sulfureux pour la désinfection des objets qui peuvent contribuer à la propagation du Phyl- loxéra 685 M. A. Pomposi, l\. J. Bougette adressent diverses Communications relatives au Phylloxéra C85 Sur l'œuf d'hiver du Phylloxéra; Note de M. Falery-Mayet 713 Observations sur lo Phylloxéra; par 52 ) M. Henncguy 740 — Observations relatives à l'influence exercée par la saison dernière sur le développe- ment du Phylloxéra; remarques sur l'emploi des insecticides; par M. P. Bnitcna 753 — M. le Secrétaire perpétuel, en signalant de nouvelles demandes do graines des vignes du Soudan, donne lecture d'un passage d'une Brochure adressée par M. Lécard 757 — Études sur les mœurs du Phylloxéra pendant la période d'août à no- vembre 1880; par M. Ftibre 800 — Sur les traitements des vignes par lo sulfure de carbone; par M. de Lnfiite. S4a — Sur l'action do l'eau dans les applications de sulfure de carbone aux vignes phyl- loxéiées; par M. J.-D. Catta 904 — Sur l'essaimage du Phylloxéra en 1880; par M. P. de Lnfiite 906 — Le Mildew, Perniwspora des vignes; par M. Max. Cornu 911 — Applications de la théorie des germes aux champignons parasites des végétaux, et spécialement aux maladies de la vigne; par M. Max. Cornu 9G0 — Sur la découverte de l'œuf d'hiver dnns les Pyrénées-Orientales; par M. Cam- pana 963 — Sur un procédé de préparation du sulfure do carbone, à l'état solide, pour le trai- tement des vignes phylloxérées; par M . /. Lafaurie 964 — M. Barrai adresse une Communication relative au Phylloxéra 96") — Observations pour servir à l'étudedu Phyl- loxéra; par M. /. Lichtenstein io45 VoLCA?!s. — Produits solides et liquides qui continuaient à sortir, en avril 1880, d'un cratère de la Dominique (Antilles anglaises) ; Note de M. Dnubrée 949 — Sur les orages volcaniques ; Note de M. Faye 70S Voir aussi Pliysique du globe. Voyages scientifiques. — M. Brassard de Corbigny informe l'Académie qu'il se met à sa disposition, pour les éludes scientifiques qui pourraient être exé- cutées dans l'océan Pacifique par les officiers placés sous ses ordres 483 Zoologie. — Sur la ponte du Pleurodeles IVeiltUi; par M. L. Vaillant i-x-, — Formation de races nouvelles. Recher- ches d'OstéoIogie comparée sur une race de Bœufs domestiques, observée en Sénégambie; par M. A. -T. de Roche- f II23 ) l\i(;es. brune 3o4 Compte rendu sommaire d'une explora- lion zoologique faite dans le golfe de Gascogne, à bord du navire de l'Étal le Travailleur; par M. Jlpli. Milne Edu,'ards 3 1 1 et 355 Sur les affinités du genre Pulygordius avec les Annélides de la famille des Opheliitlœ ; par M. A. Giard 34i Les Étoiles de mer des régions pro- fondes du golfe du Meiique; par M. Edm. Perrier 436 Dragages profonds exécutés dans le lac de Tibériade (Syrie), en mai i88o; par M. Lorlet joo Sur l'organisation et le développement des Gordiens; par M. A. VHht 774 Pages. — Sur une nouvelle forme de Ver vésiculaire, à bourgeonnement exogène; par M. A. nUot '; 938 — Mœurs d'un Poisson de la famille des Silures, le Cidlicluhys fasciatus Cuv. ; par M. Carbonnicr 940 — Recherches zoologiques sur l'Oncliidie; par M. Joyeux-Laffuie 997 — Observations sur quelques animaux de Madagascar; par M. Alph. Mdne Ed- wards io34 — Mollusques marins vivant sur les côtes de l'ile Campbell; par M. H. Fdhol 1094 — M. ^. Ncttcr adresse diverses Notes rela- tives à la question de l'intelligence et de l'instinct chez les animaux ■ 411, 556, 1004 et 1049 TABLE DES AUTEURS. MM. Pages . ABRIA est élu Correspondant do l'Académie pour la Section de Physique 960 ACADÉMIE DE STANISLAS DE NANCY (i.') adresse le Volume de ses Mémoires pour l'année 1879 4^2 ADER. — Effets téléphoniques résultant du choc des corps magnétiques 1 1 3 AMAGAT (E.-H.). — Sur la dilatation et la compressibilité des gaz, sous de fortes pressions 4'iS — Sur la compressibilité de l'oxygène, et l'action de ce gaz sur le mercure 812 AMAT (L.)- — Sur l'intensité de quelques phénomènesd'électrici té atmosphérique, observés dans le nord du Sahara 446 ANDRÉ (Ch.). — Sur la distribution des tem- pératures dans les couches inférieures de l'atmosphère 927 ANGOT (A.). — Tables nouvelles pour cal- culer les hauteurs au moyen des obser- vations barométriques Sji — Sur le calcul des hauteurs au moyen des observations barométriques 9^4 ANONYME (u.n) adresse, pour le Concours du grand prix des Sciences mathématiques, un Supplément au Mémoire portant [lour épigraphe « Aii.rilin fitnctioriKm abelid- nnriim n ^o MM. Pages. — Adresse un second Supplément à son Mé- moire pour le Concours du grand prix des Sciences mathématiques 465 — .Adresse, pour le Concours du prix extra- ordinaire de six raille francs, une Note relative à un nouveau propulseur 757 APPELL. — Sur la transformation des équa- tions différentielles linéaires 211 — Sur quelques formules relatives aux fonc- tions hypergéométriques de deux va- riables 364 — Sur les équations différentielles linéaires. 684 — Sur une classe d'équations différentielles linéaires 972 ARLOING. — De l'inoculation du charbon symptomatique par injection intra-vci- neuse, etde l'immunité conféréeau veau, au mouton et à la chèvre par ce procédé. (En commun avec MM. Corncvin et Tlioinas . ) 734 ARNOUX (R.) soumet au jugement de l'Aca- démie une Note sur un nouvel instru- ment de pointage pour les canons 35i — Adresse une Note relative aux expé- riences de photophonie de M. Gr. Bell. 736 ARSONVAL (A. d'). — Recherches sur les piles 284 — Régulateur de pression pour les vapeurs. io63 B BARBASTE (A.) adresse une Note concernant la relation entre le rayon et le côté de l'ennéagone régulier J83 B.\RRAL adresse une Communication relative au Phylloxéra gGâ BARTHÉLÉMY (A.) adresse une Note relative aux particularités offertes par la végé- tation des jacinthes, lorsque la plante est entièrement immergée dans l'eau 736 — .\dresse une Note relative à la fécondation dans le.-i oiseaux de basse-cour 757 BASIN (A.) soumet au jugement de l'Aca- démie un nouveau système de chrono- mètre 1 049 BAUDET (Cl.) adresse une Note relative à la décomposition de l'eau, en employant comme électrodes le charbon de cornue ou le graphite 1004 BÉCHAMP (A.). - Sur la formation du chlo- roforme par l'alcool et le chlorure de chaux; équation de la réaction et cause du dégagement d'oxygène qui s'y mani- feste 771 BECnUEREL (Édm.). - M. le l'rcsulcin MM. 1' annonce le décès de M. Borcliardt,Ç.ùT- respondant pour la Section de Géo- métrie — Annonce à l'Académie que M. tle Lesseps a accepté la mission de la représenter à l'inauguration de la statue de Denis Pnjnn^ à Blois — Annonce à l'Académie que la pile au chlorure d'argentde M. /^^'rtr/e«rf(? /a i?;/f comprend aujourd'hui aSoo éléments. . . — Annonce à l'Académie la perte doulou- reuse qu'elle vient de faire dans la personne de M. Michel C/ias/es BELL (A. Graiiam). — Notes sur ses expé- riences photophoniques, par M. Jnt. B/vgiicl i 595 et — Sur l'application du pholophone à l'élude des bruits qui ont lieu à la surface solaire BELLAMY (F.). — Réaction secondaire entre l'hydrogène sulfuré et l'hyposulfite de soude 4 ......;.. ; BERGERON (G.). — Sur les inconvénients que présente, au point de vue des réac- tions physiologiques, dans les ras d'em- poisonnement par la morphine, la sub- stitution de l'alcool amylique à l'élher dans le procédé de Slas. (En commun avec M. L'Hôle.) i , . . ^ BERNARDIÈRES (de). — Détermination de la différence de longitude entre Paris et Bonn. (En commun avec M. Le Clerc.) BERTHELOT. — Sur quelques relations gé- nérales entre la masse chimique des élé- ments et la chaleur de formation de leurs combinaisons i — Observations sur la densité de l'iode. . . . — Sur la chaleur de formation de l'acide cyanhydrique et des cyanures — Recherches sur les alcalis organiques. . . — Appareils pour mesurer la chaleur de com- bustion des gaz par détonation — Sur la dissolution du chlore dans l'eau. . — Sur la préparation du chlore — Sur les chaleurs de combustion — Recherches sur les sels basiques et sur l'alakamile i . . . — Contributions à l'histoire des élhers. . . . — Sur le rôle du temps dans la formation des sels i i . — Sur la chaleur de formation des éthers for- més par les hydracides. ; — Chaleur de formation du sulfure de car- bone — Sur la chaleur de formation du diraélhyle, et sur ses relations avec les séries mé- thylique et éthylique — Recherches sur j'isomério : la benzine et ; .126 ) âges. 401 595 ioo5 G")) yaô 33o 390 36 79 ,39 1S8 191 256 45o 454 58; :i7 MS\. Paces. le (liproparnyle. (En commun avec M. Ogier.).\ 781 — Sur l'oxydation spontanée du mercure et des métaux 8;i — Sur les chlorhydrates de chlorures métal- liques, et sur la réduction des chlorures par l'hydrogène 1024 BERTRAND (J.), à l'annonce du décès de M. Borchardt, rappelle la place considé- rable qu'il occupait dans la Science ... 5 — Discours prononcé aux funérailles de M. Chasles ioo5 — M. le Secrélf/ire perpéit/el annonce à l'A- cadémie la perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. D.-A. Godron, Correspondant de la Section de Bota- nique 408 — Présente à l'Académie une Notice biogra- phique sur Weddell, par M. Fournicr, et en lit un passage 5i6 — Signale une erreur commise, à la séance précédente, dans l'évaluation du nombre des élémentsde la pile à chlorured'argent de M. ff arien de ta Rue 632 — Annonce à l'Académie la perte doulou- reuse que vient de faire la Science dans la personne de M. le général A.-J, Mycr. 655 — Annonce à l'Académie que la deuxième Partie du Tome II du « Recueil des Mé- moires, Rapports et Documents relatifs à l'observation du passage de "Vénus sur le Soleil " est en distribution au Secré- tariat 1049 • Signale, parmi les pièces imprimées de la f'.orrespondance, divers Ouvrages do M. Oppolzcr et de M. /'. l'isnni, 40. — Un Ouvrage do M. Gasclwaii, i53. — Une brochure de M. £. Gilbert, 278.— Divers Ouvrages de MM. Goodrcar et Crat, 4 12. — Divers Ouvrages de MM. Henry, Pnniaiil, Déliais et Marion, 465. — Divers opuscules de M. Goii, 482. — Les discours prononcés à l'inauguration de la statue de Biaise Pascal à Clermont- Ferrand, par MiM. Méz,ièrcs, Cornu et Paul Janct, ô\&. — Divers Ouvrages de MiM. G.-G. Stolxes, Faisan cl Chantre; r « Album de Statistique graphique » et le « Bulletin de la Société polytech- nique militaire », 572. — Divers Ou- vragesdeMM. Clausius,Buys, Tlioniscn, Gastlieau et Jgnello Lcite, 653. — Diveis Ouvrages de MM. Lagucrrc, Hospitalier, Tissandier et un Volume sur l'exposition de Melbourne, 807. — Un Ouvrage de M. P. Bert, 880. — Divers Ouvrages de MM. Delesse et de Lap- parent, J'innt et Amat 96 "' ( " MM. l'uses- BIGOURDAX (G.). - Observations de la comète b 1880 ^Sclmeberle), faites à l'Observatoire de Paris (équatorial do la tour de l'Ouest). (En commun avec M. Tisserand.) 71 — Éléments de la comète b 1880 yS — Éphémérido de la comète b 1880 (Schae- berle) i53et 609 — Observations de la comète Faye et de la comète h 1880 (Schaeberle), faites à rObservaloire de Paris 483 — Observations de la nouvelle planète Coggia (217), faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest). 5i6 — Observations de la comète il 1880 (décou- verte le 29 septembre par M. le D' Hartwig, à Strasbourg), faites à l'Observatoire de Paris (équatorial de la tour de l'Ouest) 610 et 917 BIVER. — Sur la machine à tunnels de Briinton 5ï5 — Sur l'emploi des machines perforatrices, supprimant l'emploi des matières explo- sives 83o BLONDLOT(R.).— Sur une nouvelle propriété électrique du sélénium et sur l'existence des courants tribo-électriques propre- ment dits 882 BOCHEFONTAINE. — Sur l'action physiolo- gique du Coniuin luaculatum 579 BOITEAU (P.). — Observations relatives à rintluence exercée par la saison dernière sur le développement du Phylloxéra; remarques sur l'emploi des insecticides. 763 BONNAL (L.-A.). — Recherches expéri- mentales sur la chaleur de l'homme pendant le mouvement 798 BONNARD D'APOLLON adresse une Commu- nication relative au Phylloxéra 481 BOREL adresse une Communication relatives au Phylloxéra {64 BORIL'S (A.) exprime le désir de faire partie de la prochaine expédition pour 1 ob-sorvation du passage de Vénus. . . . i53 BOSSERT. —Sur la comète Hartwig (r/ 1880) et sur la comète Swift [e 1880). (En commun avec M. Sclmlhnf. ] 918 — Comète de Swift {e 1880). (En commun avec M. Schidlinf. ) gfiâ — Sur la comète de Hartwig (rfiSSo). (En commun avec M. Sclndhof. ] io5i BOSSERT (J.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 3i6 BOUCHARDAT (G.). - Sur les dérivés chlorés de la strychnine. (En commun avec M. Richci. ) 990 BOUCHUT. — Sur un ferment digestif contenu dans le suc de figuier 67 27 ) MM. PaijM BOUGETTE ( .1. 1 adresse une Communication relative au Phylloxéra 685 BOULEY. — Observations relatives à une Note de M. Pustnir, sur l'étiologie des affections charbonneuses 437 BOUQUET. — Discours prononcé aux funé- railles do M. Cliaxles 1008 BOURGOIN (E.). — Action ultime du brome sur l'acide malonique; bromoforme j2i BOUSSINGAULT (J.). — Sur la fermentation alcoolique rapide 37S — Ce Mémoire est renvoyé à l'examen d'une Commission 4 ' 2 — Sur les matières sucrées contenues dans le fruit du caféier 639 — Les sources thermales de la chaîne du littoral du Venezuela ( Amérique méridio- nale) 83G BOUTIGNY (P. -H.). — Nouvelles expériences relatives à l'état sphéroïdal 208 BOUTMY adresse une Note sur la com|)o- sition des eaux de Seitz artificielles. (En commun avec M. Lutaud.) 608 BOUTROUX (L.). — Sur une fermentation nouvelle du glucose 236 BOUYSSY (A.) adresse une Note relative à un projet de lunette astronomique, formée de deux parties à angle droit, avec un prisme à réflexion totale 916 BRAME (Cii.) prie l'Académie de le com- prendre parmi les candidats à la place de Correspondant, pour la Section de Physique, vacante par le décès de M. Lis- snjous 1 53 — Donne lecture d'une Note portant pour titre « Des cyclides et desencyclides».. 408 — Adresse un Mémoire « Sur les vapeurs de mercure, d'iode et de soufre à la tem- pérature ordinaire » 432 — Adresse une Note intitulée « Cristallo- génie : soufre, phosphore » 54; — Adresse un Mémoire portant pour titre « Cristallogénie vésiculaire et encyclide : rayon d'influence » 846 BRANDT(Ed.). — Recherches sur l'anato- mie comparée du système nerveux dans les divers ordres de la classe des In- sectes 935 BREGUET (Ant.). — Sur les expériences photophoniquesdu professeur Alexander Graham Bell et de M. Sumner Tainter. Sgi — Sur le photophone de MM. Graham Bell et Snmner Tainter Gâa BRIOSCHI. — Sur une classe d'équations dif- férentielles linéaires du second ordre. . 317 — Sur quelques équations différentielles linéaires 807 — Est élu Correspondant derAcadémie pour ( I' MM. Pages, la Section de Géométrie goB BROCA (de) adresse, à l'occasion d'une ré- cente Communication de M. c/eF/y7;xte/.f, une réclaniiition de priorité relative à « l'emploi des objectifs à long foyer pour le pointage des canons rayés » 68 — Lunette à double efi'ct pour le pointage des canons à longue portée 5iy BROSSARD DE CORBIGNY (M. le contre- A.MIRAL) informe l'Académie qu'il se 28 ) MM. Paftcs. met à sa disposition pour les étudesscien- tifiques qui pourraient être exécutées dans l'océan Pacifique par les officiers placés sous ses ordres 483 BUISINE (A.). — Action du chlorure d'éthyle sur les éthylamines. (En com- mun avec M. Dui'i/lier. ) 173 BYASSON (H. ). — Sur quelques faits relatifs à la transformation du chloral en méta- cliloral 1 07 1 CABANELLAS (G. ) . — Sur un nouveau théo- rème électrodynamique CALLANDREAU (0. ). — Élémentsde l'orbite de la nouvelle planète (217 ), découverte par M. Coggia CAMPANA. — Sur la découverte de l'œuf d'hiver dans les Pyrénées-Orientales. .. CARBONNIER. — Mœurs d'un Poisson de la famille des Silures, le CalUcliihys fascin- tus (Cuvier) CARPENTIN. — Tremblement de terre de Smyrno, du 29 juillet 1 880 CARRÈRE (D. ) adresse diverses Notes sur la résolution d'une équation du sixième degré, dont toutes les racines sont ima- ginaires 846 et — Adresse la suite de son Mémoire sur la résolution de l'opération du sixième degré, lorsque toutes les racines sont imaginaires CATTA(J.-D.). — Sur l'action de l'eau, dans les applications du sulfure do carbone aux vignes phylloxérées CHAMBERLAND. — Sur l'étiologie du char- bon. { En collaboration avec MM.PnsUar et Roux) CHAPELAS. — Sur les étoiles filantes des 9, 10 et 1 1 août 1880 CHAPPUIS (J.). — Recherches sur l'ozone. ( En commun avec M. Haulefeuille . )... — Recherches sur l'efïluve électrique. (En commun avec M. HautcfeuUle . ) — Sur la liquéfaction de l'ozone et sur sa couleur à l'état gazeux. (En commun avec M. HaïUefcuilte.) — Recherches sur la transformation de l'oxygène en ozone par l'eftluve élec- trique, en présence d'un gaz étranger. (En commun avec M. H au te feuille.). .. — Sur la liquéfaction de l'ozone en présence de l'acide carbonique et sur sa couleur à l'état liquide. (En commun avec M. Haulefeuille. ) — Sur le spectre d'absorption de l'ozone. . . 1069. 717 940 601 giG 916 904 86 399 aaS 281 762 8i5 589 CH.^RPENTIER (Aug.). — Sur la .sensibilité de l'œil aux différences de lumière 49 — Sur la sensibilité différentielle de l'œil pour de petites surfaces lumineuses... 240 — Sur les variations de la sensibilité lumi- neuse, suivant l'étendue des parlies réti- niennes excitées ggS — Sur la sensibilité visuelle, et ses rapports avec la sensibilité lumineuse et la sensi- bilité chromatiqu&i 1075 CHASLES fait hommage à l'Académie de la deuxième édition de son « Traité de Géométrie supérieure » 199 — Présente son « Exposé historique Concer- nant le Cours de Mécanique dans l'ensei- gnement de l'École Polytechnique»... 449 — Présente un travail de M. Aristide Marre, intitulé « Deux mathématiciens de l'Oratoire » 478 — Est désigné pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytech- nique 5 1 5 — Présente, de la part de M. Archer Hirst, un Ouvrage intitulé On thc comple.rcs generated hv tn'o corrélative planes . . .. 583 — Présente, de la part de M. le prince JJon- cnnipagni : i" la Table des auteurs cités dans les « Bulletins » de l'année 1879; 2° un extrait de la « Nouvelle Corres- pondance mathématique » contenant des Lettres de Sophie Germain à Gauss. . 694 CHATIN (J.). — Sur l'embryon cilié de la Bilharzie 554 CllAUVEAU (A.). — Nature de l'immunité des moutons algériens contre le sang de rate. Est-ce une aptitude de race?. ... 33 — Du renforcement de l'immunité des mou- tons algériens, à l'égard du sang de rate, par les inoculations prévenlives. Influence de l'inoculation de la mère sur la réceptivité du fœtus 148 — Sur la résistance des animaux de l'espèce bovine au sang de rate et sur la préser- vation de ces animaux par les inoculations MM. Panes, préventives 648 — Étude expériiuenlalodc l'action exercée sur ragentinfectieuxparrorganisine des mou- tons plus ou moins réfractaires au sang de raie, ce qu'il advient des microbes spécifiques introduits directement dans le torrent circulatoire par transfusions massives de sang charbonneux 680 CHEVREUL. — Sur la vision des couleurs. . 16 — Présente l'enquête sur la situation de l'Agriculture en Fiance en 1879 3i — Remarques à l'occasion d'une Note de M. Aimigat sur la compressibilité de l'oxygène 814 — Note relative à un Mémoire sur la vision des couleurs matérielles en mouvement de l'olation, et des vitesses évaluées en chiffres au moyen de l'appareil du géné- ral Morin, dit à plalccni tournant, pour l'observation des lois du mouvement.. 870 CLARET (M"" Ch.). — Lettre relative aux droitsde Ch. DalUryÀ l'inventiondel'hé- lice appliquéeà la navigation à vapeur. 481 CLEMENCEAU ( S. ) adresse une Note relati\ e à une pile électrique 1048 CLÉMENT (E.) soumet au jugement de l'Académie des Tables de l'état civil de Valenciennes et plusieurs Tableaux gé- néalogiques 541 CLÈVE (P.-T.). — Sur le Ihulium 3i8 — Sur l'erbine 38 1 — Sur les produits d'oxydation de l'acide cholalique 1073 COLLET (J.). — Sur l'intégration des équa- tions aux dérivées partielles du premier ordre 974 COMES (H.). — Influence de la lumière sur la transpiration des plantes 335 CONGRÈS INTERNATIONAL pour la des- truction du Phylloxéra (l'Académie reçoit l'annonce d'un), qui doit s'ouvrir à Saragosse 278 CORNEVIN. — De l'inoculation du charbon symptomatique par injection intra- veineuse, et de l'immunité conférée au veau, au mouton et à la chèvre par ce procédé. (En commun avec MM. Arlaliig et Thomas.) 734 CORNU (A. ). — Accepte la mission de repré- senter l'Académie à l'inauguration de la statue de Biaise Pascal i ")3 — Sur la vitesse de propagation de la lumière. 1019 Pages 9>" 960 460 I 1 29 ) MM. CORNU ( Max. ) . — Al teri lanct' des généra lions chez quelques Uréilinées 98 — Le Mildew, Peronospora des vignes [Pciùiiospom viticola Berk. et Curt. ).. — .V|)plication do la théorie des germes aux champignons parasites des végétaux, et spécialement aux maladies de la vigne. COSTE. — Les ennemis du Phylloxéra galli- cole COTTEAU (G.). - Sur les Échinides des terrains tertiaires delà Belgique i8a COUTY. — Sur la difficulté d'absorption et les effets locaux du venin du Bolhrops jararaca. (En commun avec M. de Lacerda. ) 54g — Des réaclionsdelazone du cerveau dite mo- trice.iw les animaux paralysés parlecu- rare. (En coauininuvecM.rfei«C(.'/-(/rt.). 1080 CRAFTS (J.-M.). - Synthèse de l'hexamé- thylbenzine et de l'acide mehique. (En commun avec M. Friedul. ) 257 — Sur l'élévation du point zéro dans les thermomètres à mercure 291 — Sur la cause des variations des points fixes dans les thermomètres 370 — Sur les variations du coefficient de dila- tation du verre 4 1 3 — Sur quelques questions thermométriques. 074 CRIÉ (L.). — Contributions à la flore paléozoïque 241 CROOKES. — Sur la constitutiondela matière et l'état ultra-gazcui 108 GROS (Ch.). — Sur les actions mécaniques de la lumière; considérations théoriques pouvant servir à interpréter les expé- riences réalisées par M. G. Bell 622 CROVA (A.). — Sur une nouvelle méthode de produire des signaux lumineux inter- mittents 1061 CRULS (L. ). — Sur le mouvement orbital de quelques systèmes binaires du ciel austral 435 — Recherchesspectroscopiques sur quelques étoiles non encore étudiées 485 — Détermination de la durée de la rotation de la planète Ju|)iter 1049 CURIE (Jacques et PinniiE). — Dévelop- pement, par pression, de l'électricité polaire dans les cristaux hémièdres à faces inclinées 294 — Sur l'électricité polaire dans les cristaux hémièdres à faces inclinées 38 D DAMIEN. — Indices de réfraction des disso- lutions aqueuses d'acide acétique et d'hyposulfite de soude 323 C. U., 18S0, i- Semestre. (T. XCl.; DAMOISEAU (A.). — Action du phosphore sur les acides iudhydrique et bromhy- drique '4y 883 ( " MM. Pages. DARBOUX (G.). — Sur le contact des coniques et des surfaces 9G9 DASTRE. — Sur l'expérience du grand sympathique cervical. ( En commun avec M. Mnrat.) SgS — Sur les nerfs vaso-dilatateurs des parois de la bouche. (En commun avec M. Mnrat. ) 44 > DAUBRÉE. — Sur une météorite tombée le 26 novembre 1874 à Kerilis, commune de Maël-Pestivien, canton deCallac. ... 28 — Sur une météorite tombée le 6 sep- tembre i84! dans les vignes de Saint- Cliristophe-la-Chartreuse, commune de Roche-Servières (Vendée) 3o — Présente, de la part de M. de Koninrk, un Ouvrage portant pour titre « Faune du terrain carbonifère de la Belgique ». 68 — Substances adressées au Muséum comme des météorites, avec lesquelles on les a confondues à tort 197 — Présente, de la part de M. de Botella, la Carte géologique de l'Espagne 776 — Produits solides et liquides qui continuaient à sortir, en avril 1 880, d'un cratère de la Dominique (Antilles anglaises) 949 D.WID. — Sur la partition des nombres. . . 621 DECHARME (C). — Formes vibratoires des pellicules circulaires de liquide sapo- saccharique 626 et 666 DEDEKIND (R.). — Réponse à une remarque de M. Srlvester, concernant les Leçons sur la théorie des nombres de Dirichict. . i54 DELAURIER (E.) adresse une Note relativcà sa « machine frigo-calorifique » 672 — Adresse une Note relative aux propriétés thermo-électriques du sélénium 086 — Adresse une nouvelle Note contenant la théorie et la description de sa « machine frigo-calorifique » 6S6 — Adresse une « Étude critique sur le pho- lophone de M. Grnham Bell » 77O DELESSE. — Enrichissement des terres plombeuses par un courant d'air forcé. 791 DELMAS-COMBETTE adresse une Communi- cation relative au Phylloxéra 3 16 DEMARÇAY (E.). — Recherches sur le sul- fure d'azote 854 — Sur un nouveau dérivé du sulfure d'azote. 1066 DENZA (le P.). — Les météores du 14 no- vembre 1880, observés à Slonralieri. . . g45 DESMARETS (P.). — Sur les moyens d'obte- nir des épreuves photographiques en ballon libre 246 DIEULAFAIT. — Serpentines de la Corse; leur âge et leur origine 1000 DILLNER (G.). — Sur une classe très éten- due d'équations différentielles linéaires, à coefficients rationnels, dont la solution 3o) MM. Pages, dépend de la quadrature d'un produit algébrique irrationnel 616 — Sur la classe des équations différentiellts linéaires de divers ordres, à coefficients rationnels, dont la solution dépend de la quadrature d'un produit algébrique qui ne contient d'autre irrationnalité que la racine carrée d'un polynôme entier et rationnel 687 — Sur les équations différentielles linéaires, à coefficients rationnels, dont la solution dépend de la quadrature d'une fonction rationnelle de la variable indépendante et d'un produit algébrique irrationnel. 721 DIRECTEUR DE L'ÉCOLE DES PONTS ET CHAUSSÉES (M. lk) transmet à l'Aca- démie, pour être replacé dans ses ar- chives, le manuscrit d'un Mémoire de Sophie Germain sur les surfaces élas- tiques , 377 DIRECTEUR GÉNÉRAL DES DOUANES (.M. le) adresse le « Tableau général du commerce de la France avec ses colonies et les puissances étrangères pendant l'année 1879 » 687 DITTE (A.). — Sur les composés fluorés de l'uranium 1 1 5 — Sur quelques combinaisons fluorées de l'uranium avec les métaux alcalins 166 — Sur la décomposition des sels par les li- quides 376 — .\ction d u chlore et de l'acide chlorhydriiiue sur le chlorure de plomb 76^ — Action de l'acide chlorhydrique sur les chlorures métalliques 986 DOLLFUS (G.). — Sur l'âge du soulèvement du pays de Bray . . . » 1 097 DOUBLET adresse une Communication rela- tive au Phylloxéra 608 DR.-VPER (H.). - Photographie de la nébu- leuse d'Orion 688 DUB.\LEN annonce à l'.Académie la décou- verte d'une grotte préhistorique dans le département des Landes 893 DUCHARTRE. — Époques de végétation pour un môme arbre en 1879 et en 18S0. . . 22 DUCLAUX. — Sur les ferments des matières albuminoïdes. . .y, ySi DUCRETET. — Sur un perfectionnement ap- porté à la pile de Bunsen par M. Jzapis. 325 DUFET(H.). — Surles propriétésoptiquesdes mélanges de sels isomorphes 2SG DUHRING (U.). — Réclamation de priorité, au fujet de la loi des températures d'é- bullition correspondantes 980 DUM.\S. — Observations à l'occasion d'une Note de M. Amngat sur la compressibi- lité de l'oxygène 814 ( " MM. Pages — Prûsenlo, au nom de MM. Edouard et Jides Brofigiiiii/l.un Ouvnige |iostliume de M. Adolphe Broitgnitirt, intitulé « Études sur les graines fossiles siiici- fiées des terrains d'Autun et de Saint- Étiennc « 869 — Discours prononcé aux funérailles de JI. Chtislcs 1012 — M. le Seciétnire pcrpcliœl : Observations à l'appui de la lettre de M. de Qiiatre- /«ge.S demandant l'ouverture d'une sous- cription destinée à faire frapper une médaille à l'effigie de M. Mdnc Edu'njds 1 88 — Annonce qu'il a reçu un certain nombre de demandes de plants et de graines de la vi.une du Soudan signalée parM. Lé- card 608 et 767 — Signale à l'Académie la souscription ou- verte pour l'érection d'un monument à la Mémoire de Spallanzani dans sa ville natale 686 — Signale, parmi les pièces imprimées de la Correspondance, les Ouvrages suivants : un Ouvrage de M. Ge/iocchiy 20B. — Une Carte des Alpes de M. J. CivUde, 100. 3. ) MM. P.iBCs — Le « Bulletin météorologique du dé- parlement de l'Hérault, année 1879» et une Thèse de M. yFanltmdtin, 608. — DiversOuvragesdeMM.//t-7;f/Y,Z>"rfl"(/- Claye, Miraglia et Vélain, 687. — Di- vers Ouvrages de MM. Cheysson, Mas- cart, Dfigain, Marins Fontunc, Chaper, Gamgrc et Tlioinson, 768. — Deux nou- veaux fascicules des « Annales du Bureau central météorologique de France », 846. — Divers Ouvrages deMM./'nn.Be/îerfe/î et de Lafitte 916 DUMONT (A.) adresse un certain nombre de documents indiquant l'état actuel du projet de canal d'irrigation dérivé du Rhône 846 DUPUY (P.) adresse une Note concernant l'utilité que présenterait un établisse- ment spécial pour les études aérosta- tiques, créé par l'État 886 DU'V1LLIER(E.). — Sur quelques combinai- sons apparlenantau groupedes créatiues et des créatinines 171 — Action du chlorure d'éthyle sur les éthyl- amines. (En commun avec M. BiUsine.) i-'i EDWARDS (Alph.-Milne). — Compte rendu sommaire d'une exploration zoologique faite dans le golfe de Gascogne, à bord du navire de l'Étal/f TramUleur. 3i i et 355 — Observations sur quelques animaux de Madagascar io34 EDWARDS (H.-MiLNE) présente, de la part de M. Henry Germis, le complément du grand Ouvrage sur « l'ostéologie des Cé- tacés », par MM. P. Gemiis et fan Le- ncdcn 58.1 ENGEL (R.). — Sur un liypophosphite pla- tineux 10G8 ESCARY. — Surquelques remarquesrelatives à l'équation de Lamé 40, 102 et lO?. ÉTARD (A.). — Sur la |ilace que lo bore occupe dans la série des corps simples. 627 — Sur l'existence de combinaisons perbo- riques 93 1 F FABRE. — Études sur les mœurs du Phyl- loxéra, pendant la période d'août à no- vembre 1 880 , 800 FARKAS (J.). — Sur la théorie des sinus des ordres supérieurs 209. 278 et 5i4 FATIO (V.) adresse une Note relative à l'em- ploi de l'acide sulfureux pour la désin- fection des objets qui peuvent contribuer à la propagation du Phylloxcra 685 FAYE. — Sur le pendule 7^ — Sur la pellagre en Italie 592 — Présente à l'Académie le Volume de la « Connaissance des Temps» pour 1882. 633 — Sur les orages volcaniques 708 — Présenter « Annuaire du Bureau des Lon- gitudes pour l'année 1881 » 1017 PERRIÈRE (E.). — Sur l'orage à grêle qui a éclaté à Paris le 3o juillet 1880 3o8 FILHOL (H.). — Découverte de Mammifères nouveaux dans les dépôts de phosphates de chaux du Quercy (éocène supé- rieur ) 344 — Mollusques marins vivant sur les côtes de l'île Campbell 1094 FLAVARD. — Sur l'excrétion, par l'urine, de soufre incomplètement oxydé, dansdi vers l II MM. Pnjes. étalspalluilngiqupsdiifoie. (En commun avec M. Lcpinc . ) 1 074 FLOQUET (G.) adresse une Note sur les équations tlifférentielleslinéairfs à coeffî- cients péiModiqucs jSj — Sur les équations différentielles linéaires à coefTicienls périodiques S80 FON'VIELLE (W. de) — Phénomènes acous- tiques dus à l'action de la chaleur ioo3 FORgUIGNON (L.). — Sur la fonte mal- léable 817 FOURNIER (A.) adresse une Note conrernant la formule du rapport de la circonférence au diamètre 63 1 FRÉDÉRICQ (L. ). — Vitesse de transmis- 3 p. MM. Pages. sien de l'excitation motrice dans les nerfs du Homard. (En commun avec M. T'nn- (Icfclde. ] 339 FRIEDEL (C). —Synthèse de l'hexaméthyl- bcnzine et de l'acide mellique. ( En com- mun avec M. J.-M. Crafls. ] 257 FROMENTIN adresse le bulletin officiel de marche do son « appareil alimentateur à niveau constant » 5i5 FUA. — Observations sur le rôle attribué au maïs, employé comme aliment, dans la production de la pellagre 866 — Adresse un Mémoire sur les propriétés hygiéniques et économiques du mais... 1048 GAILLOT (A.). — Sur les Tables du mouve- ment de Saturne de Le Verrier 84" GALTIER. — Inoculation de la morve au la- pin; destruction de l'activité virulente morveuse par la dessiccation; transmis- sion de la morve par l'inoculation delà salive 475 GARCIN ( F. ) adresse ime Note sur les pertes eu fabrication dans l'industrie du vi- naigre 5jo GÂRNIER (J.) —Sur un nouveau procédé pour produire le nickel malléable et à divers degrés de dureté 33 1 GARREAU. — Nouvelles recherches sur les Saxifrages. Applications de leurs pro- duits aux arts et à la thérapeutique. Expérience sur leur culture. (En com- mun avec M . MnclicUnt. ) 942 GAUDRY (A. ). — Sur un reptile très perfec- tionné, trouvé dans le terrain per- mien 669 GAUTHIER adresse une Note intitulée « Les tissus végétaux au contact de l'air, source d'électricité ». (En commun avec M. Sauvagent.) 916 GAYON (U.). — Sur la cause de l'altération spontanée des sucres bruts de canne.. 993 GENNADIUS (P. ). — Nouveau procédé pour la destruction du kermès du figuier ( Ceroplastcs ritsci Linn. ) 914 GÉRARD-LESCUYER. — Sur un paradoxe électrodynamique 2'26 GERMAIN. — Application du sélénium à la construction d'un régulateur photo-élec- trique de la chaleur, pour la cuisson des vitraux peints 688 GIARD (A.). — Sur les affinités du genre Polrgordiiis asec les Annélides de la fa- mille des Uplieliidiv 34 1 GILBERT (Pu.). — Sur une propriété de la fonction de Poisson et de l'intégration des équations aux dérivées partielles du premier ordre 54' GIRARD (Cil.). — Sur l'utilisation des cris- taux des chambres de plomb. (En com- mun avec M. Pahu. ) 570 GIRARD (J. de). — Sur le propylacétal et l'isobutylacétal 629 GIRAUD (J.) adresse une Note intitulée «Des causes des pulsations du cœur et des ar- tères » 557 GLASENAPP (S.). — Influence de la pente de réfringence sur la réfraction astro- nomique 9^7 GORCEIX. — Sur les schistes cristallins du Brésil et les terres rouges qui les re- couvrent 1099 GOURNERIE (de la) fait hommage à l'Aca- démie de ses « Études économiques sur l'exploitation des chemins de fer » 199 — Rapport sur le projet contenu dans les documents déposés par M. de Lesseps, pour l'ouverture d'un canal interocéa- nique à Panama 200 et a64 GOUY. — Mesure de l'intensité de quelques raies obscures du spectre solaire 383 — Sur la propagation de la lumière 877 GOVI (G.). — Nouvelle méthode pour déter- miner la longueur du pendvde simple. . io5 — Sur une nouvelle expérience destinée à montrer le sens delà rotation imprimé(^ par les corps à la lumière polarisée. . . Si; — Sur l'inventeur des lunettes binoculaires. 547 GRÉHANT. — Mesure de la dose toxique d'oxyde de carbone chez divers animaux, è'ji GRUEY se mit à la disposition de l'Académie pour l'une des expéditions destinées à l'observation du passage de Vénus en 1882 "^55 GUÉRIN (Cii.) adresse une Note sur un pro- •*'M. Pnges. cédé pour fairo varier la tension des piles. 448 — Adresse un coniplémenl à celte Note. . . . 478 GUIGNARD (L.). - Sur la structure et les fonctions du suspenseur embryonnaire chez quelques Légumineuses 3)0 GUIGNET (C.-E.l. — Analyse immédiate des ( ii33 ) MM. Pages. tourbes; leur constitution chimique... 888 GUILLOUD adresse divers documents sur les essais faits par lui pour combattre le Phylloxéra au moyen du brome 608 GYLDÉN(1I.). — Surl'orbite que parcourt un point matériel attiré par un sphéroïde. 957 H HAUNET (E. ) adresse un Mémoire relatif au choléra 9G J HAUTEFEUILLE (P.). — Recherches sur l'ozone. (En commun avec M. C/inppiiis.) 228 — Recherches sur l'effluve électrique. (En commun avec M. Cltnppuis . ] 281 — Sur la liquéfaction do l'ozone et sur sa couleur à l'état gazeux. (En commun avec M. Chappuis. ) 522 — Recherches sur la transformation de l'oxy- gène en ozone par l'eftluve électrique, en présence d'un gaz étranger. ( En com- mun avec M. Clioppuis.) 762 — Sur la liquéfaction de l'ozone en présence de l'acide carbonique et sur sa couleur à l'état liquide. (En commun avec M. Chappuis. \ 8 1 5 UÉBEKT (Edm.). — Recherches sur la craie supérieure du versant septentrional des Pyrénées 744 — Observations sur un Mémoire de M. Dieu- liifuit I oo3 HECKEL (E.). — De l'action des temiiéra- tures élevées et humides et de quelques substances chimiques (benzoatede soude, acide benzo'i'que, acide sulfureux) sur la germination 129 — Du pilosisme déformant dans quelques végétaux 34g — Dimorphisme Moral et pétalodie staminale, observés sur le Convohidus nrvensis L. ; création artificielle de cette dernière monstruosité 58i HENNEGUY. — Observations sur le Phyl- loxéra 749 HERMITE. — Sur la série de Fourier et autres représentations analytiques des fonctions d'une variable réelle ici 8 HUGO (L.) adresse une Note « sur le nombre 365, comme dérivant de la décade pythagoricienne » 893 — .\dresse une Note « sur l'ensemble des nombres chronométriques 365, 24et6o. . 947 I lONINE (N.). — Sur la composition des pétroles du Caucase. (En commun avec M. Scltiïlzeiiberger. ] 823 ISAMBERT. — Sur les combinaisons du gaz ammoniac avec le chlorure et l'iodure du palladium 768 J JAMIN. — Sur les conséquences de l'expé- rience de MM. Lontin et de Fonvielle. 14 JANSSEN. — Sur la photographie présumée de la chroraosphôre 12 — Note sur les transformations successives de l'image photographique par la pro- longation de l'action lumineuse 199 — Sur les photogr.rphios de nébuleuses. .. . 713 JOUBERT (J.).-^ Sur lus courants alternatifs et la force électromotrice de l'arc élec- trique 161 — Sur la loi des machines magnéto-électri- ques 468 et 493 JOURDAIN (S.). — Sur les lymphatiques sous-cutanés du Python de Seba 498 — Sur les cylindres sensoriels de l'antenne interne des Crustacés 1 09 1 JOYEUX-LAFFUIE (J.). - Recherches ana- tomiques sur l'Onchidie ( Oitchidium Cuv., Oncidilla celtirti Gray) 997 KLEIN. — Sur l'acide tungstoborique. . . . — Sur l'acide borodécitungstique et ses sels K de sodium ^74 Sur l'acide boroduodécitungstique et ses ( ti34 ) MW. Pages, i MM. Pajoe. sels de potassium 49S KUNCKEL (J.). — Signification morpholo- — Sur les borotiingstales de sodium 1070 \ gique des appendices servant à la sus- KR.A.RUP-HANSEN adresse une Note relative i pension des chrysalides SgS à une formule de ventilation C8 ' LACERDA (de). — Sur la difficulté d'ab- sorption et les effets locau.\ du venin du Buthrops jamraca. (En commun avec M. Coiuy.) 549 — Des réactions de la zone du cerveau dite motrice sur les animaux paralysés par le curare. ( En commun avec M. Coiity. ) 1080 LAFAURIE (J.). — Sur un procédé de pré- paration du sulfure de carbone à l'état solide, pour le traitement des vignes phylloxérées 964 LAFITTE (P. de). — Sur les traitements des vignes par le sulfure de carbone 842 — Sur l'essaimage du Phylloxéra en 1880. . 906 LAGUANGE (Th.) adresse une Communica- tion relative au Phylloxéra 277 LAGUERRE. — Sur une propriété des poly- nômes X„ de Legendre 849 LALANNE (J.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 277 LALIMAN. — Sur le Phylloxéra gallicole et le Phylloxéra vastcitrix 275 L.\ LOYÈRE (de) adresse une Note relative à l'emploi des huiles provenant des calcaires bitumineux de Seyssel, pour combattre le Phylloxéra 608 LANDRY adresse une Note sur la décompo- sition du nombre a" -+- 1 1 38 LARREY fait hommage à l'Académie d'un discours prononcé par lui à la Chambre des Députés, à l'occasion du projet de loi sur l'administration de l'armée i52 — Rapport sur le Mémoire de M. le D' Com- punyo, intitulé a Projet d'organisation du service de santé du canal interocéa- nique de Panama » 206 — Observations relatives à un Mémoire de M. Galtier sur l'inoculation de la morve au lapin 477 LAULANIÉ. — Observations sur l'origine des fibrilles dans les faisceaux du tissu coDJonctif I So — Sur le passage des globules rouges dans la circulation lymphatique 1082 LAURENT (L.). — Sur les lampes mono- chromatiques ua LAUSSEDAT. — Sur la méthode employée par d'Aubuisson, en 1810, pour la me- sure des bases géodésiques 92a — Discours prononcé aux funérailles de M. Chasles 1009 LA'VERRÉ (A.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 608 LEBEL (A.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 3i6 LÉCARD (Th.). — Sur l'existence, au Soudan, de vignes sauvages, à tige herbacée, à racines vivaces et à fruits comestibles.. 5o2 LECHARTIER (G.). — Sur la présence du phosphore dans les roches de Bretagne. 820 LE CHATELIER. — Sur les températures d'indammation des mélanges gazeux. (En commun avec M. Mallard.) 82J LE CLERC. — Déterrainalian de la diffé- rence de longitude entre Paris et Bonn. (En commun avec M. de Bernar- dières. ) 36 LE CLERC (F.) se met à la disposition de l'Académie pour l'une des expéditions destinées à l'observation du prochain passage de Vénus 965 LECOQ DE BOISBAUDRAN. — Réaction spectrale du chlore et du brome 902 LECORNU. — Sur l'équilibre des surfaces flexibles et inextensibles 809 LEHMANN adresse une Communication re- lative au Phylloxéra 608 LELOIR ( H. ). — Altérations des tubes ner- veux des racines nerveuses antérieures et postérieures et des nerfs cutanés, dans un cas d'ichthyose congénitale générali- sée i34 LEMSTROM (Selim). — Sur les causes du magnétisme terrestre 223 LÉPINE(R.). —Sur l'excrétion, par l'urine, de soufre incomplètement oxydé, dans divers états pathologiques du foie. (En commun avec M. Flavard) 1074 LESSEPS (de). — Sur l'utihté des quaran- taines 32 — Sur l'établissement du barrage de la Gileppe (Belgique) i5i — Sur l'établissement des stations hospita- lières de l'Afrique équatoriale 36i — Accepte la mission de représenter l'Aca- démie à l'inauguration de la statue de Denis Papin à Blois 4"' — Rend compte de la cérémonie et donne lecture du Discours qu'il a prononcé. . 428 — Sur la part qui revient à Claude de ( >' MM. Pages. Joiiffnn diins l'Iiisloiie ilo* applications de la vapeur 460 — Sur les résultais obtenus par M. Roiidaire dans son exploration des cholts tunisiens et algériens 538 — Fait hommage à l'Académie de la collec- tion du <■ Bulletin bimensuel du Canal interocéanique » 070 — Reconnaissance du Napo ( Amérique équa- toriale) 84i LÉVy (Albeiit) soumet au jugement de l'Aca- démie une Note portant pour titre « Des variations du temps et des change- ments de proportion de l'acide carbonique de l'air ». (En commun avec M. Marié- Dan- ) 39 — Ammoniaque de l'air et des eaux 94 L'HOTE{L.). — Surlesinconvénientsquepré- sente, au point de vue des réactions physiologiques, dans les cas d'empoi- sonnement par la morphine, la substitu- tion de l'alcool amylique à l'éther dans le procédé de Stas. ( En commun avec M. £crgcron .).. 3go LICHTEXSTEIN ( J. ) - Complément de l'évo- lution biologique des pucerons des galles du peuplier [Prmphigus biirsarius Lin.). 33g — ' Observations pour servir à l'étude du Phylloxéra 1045 LIPPMAXN (Edm. ) adresse un Mémoire inti- tulé 0 De l'alimentation dans le 11° régi- ment de dragons » 4 '2 35 ) MM. P.Tije». LIPSCHITZ. — Principes d'un calcul algé- brique (jui contient comme espèces parti- culières le calcul des quantités imagi- naires et des quaternions 619 et G60 LODIN. — Sur les causes d'altération inté- rieure des chaudières à vapeur 217 LŒWENBEHG (B.). — Recherches sur la présence de uiicrococcus dans l'oreille malade; considérations sur le rôle des microbes dans le furoncle auriculaire et la furonculose générale; applications thérapeutiques 555 LCEWY. — Étude de la variation de la ligne de visée, faite au grand cercle méridien de l'Observatoire de Paris, au moyen d'un nouvel appareil 6 LOMBARD adresse, pour le Concours des prix de Médecine et Chirurgie, un Ouvrage intitulé « Climatologie médicale » 99 LORTET. — Sur uno nouvelle station de l'âge de la pierre à Hanaoueh, près rie Tyr ( Syrie ) 397 — Dragages profonds exécutés dans le lac de Tibériade (Svrie) en mai 1880. 5oo LOUGUININE (W.). —'Recherches sur les chaleurs de combustion de quelques corps de la série grasse 297 et 3-29 LUIGI adresse une Communication sur le Phylloxéra 1 5a LUTAUD adresse une Note sur la composition des eaux de Seltz artificielles. (En commun avec M. Boutmjr) (io8 M MACË (J.). — Étude sur la distribution de la lumière dans le spectre solaire. (En commun avec M. Nicati.) 623 — De la distribution de la lumière dans le spectre solaire (spectre des daltoniens). (En commun avec M. ff^. Nicnii.) 1078 MACHELART. — Nouvelles recherches sur les Saxifrages. Applications de leurs pro- duits aux arts et à la Thérapeutique. Expérience sur leur culture. (En com- mun avec M. Garrcau .) 942 MAIIER (C.) adresse un Mémoire intitulé « Statistique médicale de Rochefort en 1879 » 3'j MAIRE DE CLERMONT-FERRAND (M. le) prie l'Académie de vouloir bien se faire représentera l'inauguration de la statue de Biaise Pascal iJ3 MAIRE DE BLOIS (M. le) annonce à l'Aca- démie que l'inauguration de la statue élevée à Denis Papin dans cette ville aura lieu Ifi 29 août 304 MALLARD. — Sur les températures dinQam- mation des mélanges gazeux. (En com- mun avec M. Le ChâtcLicr.) SaS MANGON (H.) présente à l'Académie, de la part de M. Mijscnri,-an nouveau Volume des « Annales du Bureau central météo- rologique » 137 MANGOT adresse un projet de construction de deux tunnels entre la France et l'An- gleterre 424 MAREY. — Modifications des mouvements respiratoires par l'exercice musculaire. i45 — Études sur la marche de l'homme aGi — Caractères distinctifs de la pulsation du cœur, suivant qu'on explore le ventri- culi; droit ou le ventricule gauche io5 .MARIÉ-DAVY soumet au jugement de l'Aca- démie une Noie portant pour litre « Des variations du temps et des chan- gemeiris de proportion de l'acide carbo- nique de l'air ». (Eu commun avec M. ^. Léi'y.) 3q ( ii36 MM. Pages. M.\RTIN (Ad.). — Sur une mélhode d'auto- collimation directe des objectifs et son application à la mesure des indices de réfraction des verres qui les composent. 219 — Sur l'emploi du sphéromètre aai MARY-LAFON adresse une Communication relative au Phylloxéra 208 MASCART.— Surl'électricitéalmosphérique. i58 MAUMENÉ. — Sur l'acide obtenu parM..fîo((- t roux dans la fermentation du glucose. 33i — Adresse une Note relative à l'absorption de l'oxygène par le mercure 8g3 MAYENÇON. — Sur la présence du cériura dans le terrain houiller du bassin de Saint-Étienne (J69 MÉNARD adresse un Mémoire relatif à des machines utilisant la poussée des liquides comme force motrice 1 52 MENGEOT (A.). — Production de cristaux de sesquichlorure de chrome, de couleur verte persistante 389 MERCADIER (E.). — Sur la radiophonie. 929 et 982 — Sur des méthodes nouvelles et économiques de produire des signaux lumineux inter- mitlents 9^^^ MESNAGER (Cii.) adresse une Note relative à la théorie des parallèles. 465 MEUNIER (Stan.). — Examen de la faune marine des sables supérieurs de Pierre- fitte, près Étampes 1096 MICHEL adresse une Note relative à la trans- formation qu'a subie l'état sanitaire de la ville de Chaumont, par le changement des eaux servant à l'alimentation 880 MINISTRE DE LA GUERRE (M. le) transmet un certain nombre de Rapports sur le fonctionnement des paratonnerres frap- pés par la foudre de 1868 à 1S80 277 — Informe l'Académie que MM. CJiasles et Perrier sont désignés pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique, au titre de Membres de l'Académie des Sciences 5i5 — Transmet à l'Académie un Rapport sur un coup de foudre qui a frappé le fort du cap Brun 717 MINISTRE DE L'AGRICULTURE ET DU COMMERCE (M. le) remercie l'Aca- démie de l'envoi du Mémoire de M. Majc. Cornu sur le Phylloxéra 5i5 — Adresse les Rapports de l'Académie de Médecine sur les vaccinations pratiquées en France en 1877 et 1878 1049 MINISTRE DU CHILI (M. le) transmet di- verses publications adressées par M. Do- mcyho, recteur de l'Université du Chili. 465 MIQUeL (P.). — Des bactéries atmosphé- MM. Pages, riques 64 MITTAG-LEFFLER. — Sur les équations dif- férentielles linéaires du second ordre.. 978 MIZON. — Sur le projet d'établissement d'une station hospitalière aux sources de rOgboué par le Comité français de l'As- sociation africaine 4'^i MONDOLL ^ — Adresse une Note « Sur le rôle de la phlo- gose névrasculaire pneumogastriquedans les maladies du cœur » ^ii MOUTARD. — Sur le contact des coniques et des surfaces io55 44' 756 333 355 { " MM. Pages. N.4LAXS0N (L.) adresse une Note relative à la tlK^orie du sommeil 478 NAPPÉE (B.) adresse une Note sur les pres- sions et les densités de l'air dans l'atmo- sphère à diverses hauteurs, etuneNuto sur la puissance des projectiles dans les armes à feu 4^8 NAVEL adresse quelques considérations sur les principes des diverses sources d'élec- tricité 27; NETTER (A.) adresse une Note intitulée « Fait expérimental démontrant que, chez les fourmis, il n'y a ni langage an- tennal ni échange d'idées » 4" — Adresse un Mémoire intitulé « Nouveaux exemples d'erreurs commises par des sa- vants dans la question de l'intelligence et de l'instinct chez les animaux, et causes de ces erreurs » 5 jr) — Adresse deux autres Notes relatives à la question de l'intelligence et de l'instinct chez les animaux 1004 et 1049 M M . l'ajes. NEYRENEUF. — Sur quelques propriétés des flammes ^ai NICATI (W.). — Élude sur la distribuliun de la lumière dans le S|)ectro solaire. (En commun avec M. Mme'. ) GiB — De la distribution de la lumière dans le spectre solaire (spectre des daltoniens). (En commun avec M. Mncc.) 1078 NILSON (L.-F.). — Sur le poids atomique et sur quelques sels caractéristiques de l'ytterbiiim 56 — Sur le poids atomique et sur quelques sels caractéristiques du scnndium 118 — Sur le poids atomique et les propriétés prin- cipales du glucium. (En commun avec M. Petterfi.snn .) , . 168 — Sur la chaleur et le volume moléculaires des terres rares et de leurs sulfates. (En commun avec M. Petters.so/?. ) a3a NUX (de la) adresse des Communications relatives au Phylloxéra i5aet 3i6 O OECHSNER DE CONINCK. — Sur les bases pyridiques agG OGIER. — Recherches sur l'isomérie : la ben- zine et le dipropargyle. (En commun avec M. Bcrthelot.) 781 P.4BST [K.]. — Sur l'utilisation des cristaux des chambres de plomb. (En commun avec M. Girard. ) 570 — Sur l'oxvdaiion de la mannite 728 PAGEL (L. ) donne lecture d'une Note portant pour titre « Ouvrages sur l'Astronomie nautique » 3iti — Soumet au jugement de l'Académie un « Mémoire sur la règle pour éviter les abordages » (i )4 PASTEUR (L.). — Sur i'étiologie du charbon. (Eu collaboration avec MM. Chamher- Innd et Rniix] .SG — Expériences tendant à démonlrer que les poules vaccinées pour le choléra sont réfractai res au charbon ji5 — Sur I'étiologie des affections charbonneuses. 453 — Sur la non-récidive de l'atrection char- bonneuse. (Avec la collaboration de .M. Chnmhcrlnnd. ) 53 1 — De l'atténuation du virus du choléra des poules G73 — Nouvelles observations sur I'étiologie et la prophylaxie du charbon G97 PAUCHON ( A. I . — De l'influence de la lumière C. R., 18S0, i'aem<;/re.(T.XCI.') sur la germination 69a — De l'influence de la lumière sur la respi- ration des semences pendant la ger- mination 864 PELLERIN (R.) adresse une Note sur le maximum de déviation de l'aiguille aimantée par l'action d'un courant élec- trique 807 PELLET (H.) adresse une Note sur le dosage du sucre cristallisable en présence du glucose et de la dextrine 3o8 PÉPIN (le P.). — Nouveaux théorèmes sur l'équation indéterminée «-r' -h hx'* = z' . 100 — Sur diverses tentatives de démonstration du théorème de Fermât 366 PERNETl.T.). — Sur les variations des points fixes dans les thermomètres à mercure et sur le moyen d'en tenir compte dans l'évaluation des températures 47 > PERRIER (EnM.). — Les Étoiles de mer de régions profondes du golfe du Mexique. 436 PERRIER (F.) est désigné pour faire partie du Conseil de perfectionnement de l'École Polytechnique 5iâ — Fait hommage à l'.\cadémic du troi- i5o ( ii38 ) MM. Pages, sièrae fascicule du Tome XI du « Mé- morial du Dépôt de la Guerre d SSg — Exploration militaire et géographique de la région comprise entre le haut Sénégal et le Niger 5G2 PERRIER (L.). — Manomètre à tension de vapeur, pour analyser les liquides et mesurer les pressions 538 PERROTIN se met à la disposition de l'Aca- démie pour les expéditions destinées à l'observation du prochain passage de Vénus "58 PETRIEFF. — Observations relatives à une Noie de M. Boiirgnin sur l'action ultime du brome sur l'acide malonique aSa PETTERSSON ( 0.)- — Sur le poids atomique et les propriétés principales du glucium. (En commun avec M ISil.son. ) iGS — Sur la chalpur et le volume moléculaires des terres rares et de leurs sulfates. (En commun avec M. Nilxnri. ) iSi PEYRE (G.) adresse un projet de navigation sous-marine iSa PEYRUSSON. — Sur l'emploi de l'azotite d'éthyle pour assainir les locaux conta- minés 338 PICARD (E.). — Sur une propriété des fonctions et des courbes algébriques. . . 2i4 — Sur une propriété des fonctions uniformes d'une variable, liées par une relation algébrique 724 PICARD (L.) prie l'Académie de vouloir bien le comprendre au nombre des officiers de marine destinés à faire paitie des expéditions pour l'observation du pas- sage de Vénus en 1882 1049 PICARD (P.-A.). — Note relative au mou- vement alternatif d'une machine ma- gnéto-électrique, actionnée par le cou- rant d'une machine dynamo-électrique . 4 " PIFRE (A.). —Nouveaux résultats d'utilisa- tionde la chaleursolaire, obtenusàParis. 388 PIGEON (Ch.) donne lecture d'une Note portant pour titre « Rôle de l'électricité dans l'organisme animal » 3i6 PILLEUX (L.) soumet au jugement del'Aca- W5 177 '79 412 VM. Pages demie deux Notes relatives à la théorie des forces électromolrices 104S PLANCHON ( J.-L. ). — Le Fitis Bcrhindicri, nouvelle espèce de vigne américaine. . . PLATEAU (J.) fait hommage à l'Académie d'une Note imprimée portant pour litre « Une application des images acciden- telles » 1 52 PLIMPTON (R.-P.l. — Sur les amylamines de l'alcool amylique inactif 433 POINCARÉ. — Sur une altération particu- lière de la viande de boucherie — Sur la production du charbon par les pâturages — Sur les embryons accompagnant les cysti- cer(|ues dans la viande du porc 362 POINCARÉ (H.) obtient l'autorisation de retirer du Secrétaria t son Mémoire sur les formes cubiques lernaires et quater- naires, sur lequel il n'a pas été fait de Rapport — Sur la réduction simultanée d'une forme quailratique et d'une forme linéaire... 844 POIROT ( A. ) adresse à l'Académie une Com- munication relative au Phylloxéra 208 — Sur les effets produits par la culture de l'ab- sinthe comme inseclifugeetsurson appli- cation préventive contre le Phylloxéra. POLETAIEU (N.). — Des glandes salivaires chez lesOdonates ( Insectes névroptères ) . POMPOSI (A.) adresse une Communication relative au Phylloxéra 685 PORUMBARU. — Sur les cobaltamines gSS POUPARD adresse une Note relative au trai- tement des arbres fruiliers atteints par la gelée dans l'hiver de 1879-80 PRÉAUBERT ( E.) adresse des « Recherches sur la thermo-électricité » et un « Aperçu des propriétés de la matière cosmique n. PRZECISZEWSKI |C.) adresse une Commu- nication relative au Phylloxéra PUISEUX fait hommage à l'Académie, au nom de M. Cnxcy, d'un Mémoire intitulé « On cubic transfi/rmatinns n PUJET (A.). — Sur la fonction résolvante I pe l'équation x'" -^-p.v-i-q = o C07 129 53o io48 5i5 83i 611 Q QUATREFAGES (de). — Lettre adressée à M. le Président, à l'effet d'ouvrir une souscription destinée à faire frapper une médaille à l'effigie de M.Mi/nc Edtvnrds. 1 87 — Observations à propos du Livre de M. de Nddnillac, intitulé « Les premiers hommes et les temps préhistoriques » . 793 — Observations à propos de la publication des CEuvresdu D'' Gwp'm' (livraisons I à 3) 794 QUET. — Le Soleil induirait sensiblement la Terre, alors même que son pouvoir magnétique serait simplement égal à celui de notre globe. Induction de la Lune par la Terre et variation diurne lunaire des boussoles terrestres 409 ( "39 ) R MM. Pages. R.VNVIER (L.). — Nouvelles rpcherches sur le,* ori,'anes du tact. 1087 RATTIER adresse uiio Note concernant un moyen de combattre le Phylloxéra par l'écliaudago des viirnes 4>a RENARD (Ad.). — Action de i'éleclrolyse sur la benzine 175 — Sur les produits de la distillation de la colophane 4 '9 RENAULT (B.). — Sur une nouvelle espèce de Poroxylon 8C0 RENAUT (.1.). — Sur les gaines interne et externe des poils [stratum vësiciilcux] ; formation rétiruli^e ; lame kératogène. . . 1084 RICHET (Ch.). — De l'action de la strychnine à très forte dose sur les Mammifères.. . i3i — D'un mode particulier d'asphyxie dans l'empoisonnement par la strychnine. . . 433 — De l'onde secondaire du muscle 82S — Sur les dérivés chlorés de la strychnine. (En commun avec M. Btmchnrdat.). . . 990 RIGHI (A.). — Expériences sur la décharge dans les gaz raréliés 319 MM. Haiîcs. ROBIN (M.), adresse une Noio relaiive à la théorie de la nutrition animale 736 ROCHIÎ (.1.). — Sur la géologie du Sahara septentrional 8go ROCHEBRUNE (A. -T. de). — Formation de races nouvelles. Recherches d'Ostéulogie comparée, sur une race do bœufs domes- tiques observée en Sénégambie 3o4 — Étude sur les vertèbres dans l'ordre des Ophidiens 55i ROLLAND. — Discours prononcé aux funé- railles de M. Chaslcs ioi3 ROLLAND (G.). — Sur le gisement de silex taillés d'El Hassi (Sahara algérien). . . . 245 ROSOLIMOS (S.) adresse une Note intitulée « L'occlusion des orifices auriculo-ven- Iriculaires; expériences et critique ».. 63i ROUX. — Sur l'étiologiedu charbon. (En colla- boration avec MM. Pasteur Bi Chamber- lond 86 ROUYER (J.). — Sur un orage observé à Laigle (Orne) le 6 août 1880 5o3 S.\BATIER (P.). — Élude thermique des polysulfures d'ammonium et du persul- fure d'hydrogène 5i S.4.INJ0N. — La Loire, le Loiret et les cou- rants souterrains du val d'Orléans 242 SAINTE-CLAIRE DEVILLE. — Des densités de vapeur du sélénium et du tellure. (En commun avec M . Troost. ) 83 — Sur les odeurs de Paris Sog SAIOLE (J. ) adresse une Communication relative au Phylloxéra iSa SALLERON (J.). — Sur quelques modifica- tions subies par le verre C90 SANSON (A.). — Sur la source du travail musculaire etsur les prétendues combus- tions respiratoires 336 SAUVAGE (H.-E. ). — Sur l'existence d'un reptile du typeOphidien dans les couches à Ostrea columliit des Charentes 671 SAUVAGEOT adresse une Note intitulée «Les tissus végétaux au contact de l'air, source d'électrici té » . ( En commun avec M . Gau- thier. ) 916 SCHEURER-KESTNER. — Sur la dissolution du platine dans l'acide sulfurique 69 SCHULHOF. — Sur la comète Hartwig (d 1880) et sur la comète Swift (e 18S0). (En commun avec ^[. Bossert.) 918 — Comète de Swift (c 1880). (En commun avec M. Bossert. ] 965 - Sur la comète de Hartwig [d 1880). (En commun avec M. Bossert. ) io5i SCHUTZENBERGER ( P. ). — Sur la composi- tion des pétroles du Caucase. ( En com- mun avec M. Lmine. ) 823 SELLA est élu Correspondant pour la Sec- tion de Minéralogie io44 SEURE(J.). — Sur un procédé de conser- vation des viandes, au moyen de la dextrine 945 SIRODOT. — Transformation d'une ramifica- tion fructifère, issue de fécondation, en une végétation prolhalliforme 862 SOCIÉTÉ HELVÉTIQUE DES SCIENCES NATURELLES (la) adresse le pro- gramme des réunions qu'elle doit tenir à Brigue ( Valais ) 278 SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE DE LISBONNE (la) informe l'Académie de sa nouvelle constitution 48' SORET ( Ch . ). — Influence de la température sur la distribution des sels dans leurs solutions 289 SORET(J.-L.). — Surlesspectresd'absorption des métaux faisant partie des groupes de l'yttria et de la cérite 378 STEPHAN. — Planète (217), découverte par M. Coggia, à l'Observatoire de Marseille, ( ii4o ) MM. Pages, l MM. le 38 août 1880 459! — Observations de planètes et de comètes, I faites à l'Observatoire de Marseille. Pafjes. TACCIIINI (LE P.) . — Surlacausedesspeclres fugitifs observés par M. Tmm'elnt sur le limbe solaire i56 — Résultais des observations de taches et facules solaires pendant les deux pre- m'ers trimestres de 1880 3i6 — Observations des protubérances, des fa- cules et des taches solaires pendant le premier semestre de l'année 1880 466 — Observations solaires, faites à l'Observa- toire royal du Collège romain pendant le troisième trimestre 1880 iii53 — Observations sur la comète Swift [e 18S0), faites à l'Observatoire royal du Collège romain io54 TANRET. — De la waldivine 886 TCHIHATCHEF (P. de) fait hommage à l'Académie d'un travail intitulé : « Es- pagne, Algérie et Tunisie. Lettre à Michel Chevalier.» 5i3 TEMPEL. — Observations de la comète Faye, faites à l'Observatoire de Florence-Ar- cetri 5-3 TERREIL (A.). - De l'acide phylolaccique. 856 TESAR (F.-J.) adresse un Mémoire sur « la densité de la surface de la Terre et la masse de la Lune, déterminée par des me- sures des axes terrestres et du pendule». 481 TUALÉN (RoB.). - Sur les raies brillantes spectrales du métal scandium 45 — Sur les spectres de l'ytterbium et de l'erbium 826 — Examen spectral du ihulium 376 THEN.\RD (P.). — Remarques à l'occasion de la Communication de MM. Curie sur l'électricité polaire dans les cristaux hémièdres à faces inclinées 387 THOLLO.X (L.). — Observation faite sur un groupe de raies dans le spectre solaire. 368 — Observation d'une protubérance solaire le 3o août 1880 43a — Sur quelquesphénomènes solaires observés à Nice 487 — Étude sur les raies telluriques du spectre solairu (Observatoire de Nice) 5ao — Éludes spectroscopiques faites sur le So- leil à l'Observatoire de Paris 656 THO.MAS. — De l'inoculation du charbon syraptomatique par injection intra-vei- neuse, et de l'immunité conférée au venu, au mouton et à la chèvre par ce pro- cédé. (En commun avec MM. Jrloing et Cornenn . ) 734 TISSERAND. — Observations de la comète b 1880 (Schaeberle), faites à l'Observa- toire de Paris ( équatorial de la tour de l'Ouest). (En commun avec M. G. Bi- j^oiirilan. ) 71 — Sur le développement d'une fonction quelconque du rayon vecteur, dans le mouvement elliptique S97 TOMMASI (D.). — Sur une nouvelle modili- cation isomérique de l'hydrate d'alumine 23i TOUSSAINT (H.). — De l'immunité pour le charbon, acquise à la suite d'inoculations préventives i35 — Identité de la septicémie expérimentale aiguë et du choléra des poules 3oi — Note contenue dans un pli cacheté et re- lative à un procédé pour la vaccination du mouton et du jeune chien 3o3 TRASTOUR (E.). — Sur la contagion du furoncle 829 TRÉCUL (A.). — Exemple remarquable de foudre verticalement ascendante 4^7 — Ordre d'apparition des premiers vaisseaux dans l'épi du Leptiuus subidntus 564 — Ordre d'apparition des [iremiers vaisseaux dans l'inflorescence du Mibora vei/ia. . 642 — Ordre de naissance des épillets dans l'épi des LoUiwi 95 1 — Ordre de naissance des premiers vaisseaux dans l'épi des Zo//««i ( i" Partie) io38 TRÉPIED (Ch. ) se met à la disposition de l'Académie pour l'observation du prochain passage de Vénus 100 TREUX (E. Dt) adresse une Note sur un bolide observé à Amiens le 2 novembre. 77O TRÊVE. — Sur quelques phénomènes d'Op- tique et de vision SgS TROOST (L. ). — Sur la densitéde la vapeur d'iode 54 — Des densités de vapeur du sélénium et du tellure. (En commun avec M. Sainte- Claire DeviUe.) 83 TROUVÉ (G.). — Perfectionnements apportés aux bobines du genre Siemens 48 TURG.\N (E. ) adresse une Communication relative au Phylloxéra 4° TURQUAN(L.-V.).— Intégration d'un nombre quelconque d'équations simultanées entre un même nombre de fonctions de deux variables indépendantes et leurs I dérivées partielles du premier ordre.. 43 ( " MM. Paces. VAILLANT (L.). — Sur la ponte du Pleii- rodeles IFoltlii 127 — Sur la disposition des vertèbres cervi- ciiles chez les Cliéloniens 795 VALERY-MAVET. — Sur l'œuf (l'hiver du Phvlloxera 710 VANDEVELDE(G.). —Vitesse de transmis- sion de l'excitation motrice dans les nerfs du homard. (En commun avec M. Fré- (léiic(i. ) 23y VARENNE (L.). — Action du l'acide fluor- hydriiiue sur le bichromalu d'ammo- niaque 989 VEUNAY (C.-F.) adresse une Communica- tion relative au Phylloxéra 481 VIALLAXES (H.). — Sur les terminaisons nerveuses sensitives, dans la peau de quelques insecies 10S9 VILL.4RCEAU (Yvon). — Sur l'intégration des équations linéaires au moyen des sinus des ordres supérieurs i3 — Note sur la théorie des sinus des ordres 62 .24 4- ) MM. Pa(;e5. supérieurs igS VILLE (G.) obtient l'autorisation do retirer du Secrétariat un Mémoire déposé par son père, intitulé « Recherches minéralo- giques sur les puits artésiens de la pro- vince d'Alger » 465 VILLIERS (A.). — Remarques sur l'éthéri- fication des hydracides — Sur l'éthérification de l'aciile sulfurique.. VILLOT (A.). — Surl'organisati(.n et le dé- veloppement des Gordiens 774 I — Sur une nouvelle forme de Ver vésiculaire à, bourgeonnement exogène 938 I VIRY (C). — Méthode synthétique rapide ! pour établir les formules fondaraent:des relativesaux changemenlsd'élat 106 VULPIAN faithommage àl'Académie, au nom de MM. E. Pelikun et /. Tinpp, d'un Ouvrage intitulé « Pharmacopée russe ». — Des effets de l'arrachement de la partie intra-cranienne du nerf glosso-pharyn- gien i83 io3i w WARRENDE LA RUE est élu Correspondant pour la Section d'Astronomie 1044 WEREBRLSOFF (A.) adresse un nouveau Mémoire sur les inégalités séculaires du grand axe dans le mouvement des pla- . nètes 807 WEST (E. ). — Sur les équations algé- briques 59S et tJG4 — Sur la résolution deséquationsalgébriques; examen de la méthode de Lagrange. . . 718 — Sur les équations algébriques: examen des propositions d'Abel 739 — Adresse deux Notes fai.-^ant suite à ses Communications précédentes et portant pour litre « Sur les équations algé- briques; examen de la méthode de Wronski » 880 WIDEMANN adresse une Note relative aux propriétés électriques du pa|iier py- roxylé 893 WILLARD (H.) adresse une Communication relative au Phylloxéra G08 WINTER se met à la disposition de l'Acadé- mie pour les expéditions destinées à l'observation du prochain passage de Vénus "58 VVITZ ( A. ). — Sur un nouveau thermomètre à ai r 1 64 WURTZ (Ad.). — Sur la papaïne. Nouvelle contribution à l'histoire des ferments solubles 787 — Sur une base oxygénée, dérivée de l'al- dol io3o YUNG (E.). —De l'absorption tt de l'élimi- nation des poisons chez les Céphalo- podes 238 — Sur l'action des poisons chez les Céphalo- podes 3oG De l'influence des milieux alcalins ou acides sur les Céphalopodes 439 De l'influence des lumières colorées sur le développemen des animaux 44° ( «142 ) MM. Pajes. ZAZAREFF adresse une Note relative à une pile électrique à pressinn 277 ZENGER (Cu.-V.) adresse une Note sur la loi générale des mouvements planétaires dans le système solaire 7^7 61 916 MM. Pages, ZIEGLER (M.) adresse une Note intitulée « Observations faites sur ia floraison du seigle, provoquée par le contact de cer- taines substances d 68 UAUTBIER-VILLARS, IMI-RIMEUR-LIBRAIRE DES COMPTES RENDUS DES SEANCES DE L ACADEMIE DES SCIENCES Paris. — Quai des Augustins, 55. A ^.^^^^ !^ '''&-'^^f^!Ù fl ' '^' r EbII ■if fpiv^r \ r '^ l/''^,'^r^^l !r' A/^r\, Afro;'r^Nt>^'^r^-\^'^'^^ :'Hî:;'VU.^ ^^.1,^..vr..j ^i^-:ç^.m..f m. :nU^, ^^ILf ■ ^ W-' '\ . .-N '*■/■ r' Ti \ r :i n^^x ;^^' ilA* ' ' .A ^ï^:^^l miT^r 3 2044 093 253 177 il ftîSA'il ?*5' Ç' Date Due _^2!lllâ^SJ'*-^ ■^o^'V/'^rOj'.-/!';