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CONFORMITE

DES CEREMONIES

CHINO ISES

AVEC L'IDOLATRIE GRECQUE

ET ROMAINE,

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CONFORMITE

DES CEREMONIES

CHINOISES

AVEC L'IDOLATRIE GRECQUE

ET ROMAINE.

Pour fervir de coojfirmation à TApologie

des Dominicains Midîonnaires

de la Chine.

Var Hn Religieux DoEleur CT Profejfcuf en Théologie.

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A COLOGNE,

Chez les Héritiers de Corneille

D* E G M G N D, 1700.

Avec Approbation & PermiJJîon es Supérieurs,

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AVANT-PROPOS.

IL n y a rien à mon avis de plus propre à faire voir que les cérémonies font infoutena- bles en ce qui regarde le culte du ciel , de Confucius , & des Anceiftres défunts ; qu'elles font idolâtres ou fuperflitieufes ; & que c'eft fapper les fbndemens de la Religion Chrétienne que de les autorizer î que de mon- trer la conformité de ces céré- monies , du culte des Chinois de la Seéle des Lettrez domi- nante dans ce vafte Empire , avecTidolâtrie Grecque & Ro* maine. C'eft ce que j ay def- fein d'exécuter dans ce Trai- té. ]*efpere que ceux qui le liront > tomberont d accord qu*elles viennent du mefme a 3 prin-

AVANT-PROPOS.

principe , qu'elles coulent de la mefme fource , & que c'eft le diable , ce maudit finge de la Divinité , cet irreconciable ennemi de Jesus-Christ& des hommes rachetez par fon pre- tieux fang, qui les a également infpirées à ces peuples.

Mais pour reiiffir dans mon deflein , & pour traiter ce fujet avec plus de clarté, je donne- ray d'abord un Expofé des cé- rémonies Chinoifes. Les R R. Pères Jefuites qui les défendent, n'en fçauroient contefter la fincerité ni la vérité , puis qu'il eft d'une perfonne non feule- ment refpecflablepar fon cara- <?l:ere & par fa dignité, mais qui eft de leurs meilleurs amis , & qui a toujours eu tous les égards & toute la confidera- tion poflible pour leur Compa- gnie. C'eft rilluftriffime& Re- verendiflîme Père Aleoniffa E vc-

que

AVANT-PROPOS;

que nommé de Berite , & Vi- caire Apoftolique d'une des Provinces de la Chine. Cet Ex- pofc eft une rcponfe & une Dé- claration juridique donnée à cent & un Articles que Mon- fcigneur le Cardinal Cafanatte lui envoya par ordre du Pape. Il fera aifc de voir la convenan- ce de cette Déclaration avec rExpofé du R. P. Jean Baptiftc Morales , avec les Relations , les Requeftes & les Traitez de rHIuftriflîme Navarrette , du Reverendiffime Père Varo & des autresMifsionnairesderOr- dre de S. Dominique , du R, P. Antoine de fa^nte Marie Reli- gieux de S. François , de Mefsi- re Charles Maigrot Evefque de Conon, &des autres Vicaires Apoftoliques de la Chine ; & de Monfieur Charmot leur procureur en Cour de Rome pour la pourfuite de la caufc

aduel-

AVANT-PROPOS.

aftuellement pendante devant le faint Siège & la Congréga- tion du faint Office touchant les cérémonies Chinoifes.Ceux qui fe donneront la peine de comparer cette Declaratioii- avec rExpofc que le Jefuite Martini fit à la facrce Congre* gation & au faint Siège en 1656. avec le livre du Père Tellier in- titulé Defenfe des Nouveau)^ chrétiens de la Chine , & avec les Eclair cijfemens du P. le Gohien de la mefme Compagnieyî^r/r^ honneurs rendus a Confucit^ et aux Morts par les Chinois , feront convaincus du peu de finceritc de ces Ecrivains.

Après avoir donné une tra- ducflion fidelle de cette Décla- ration, quifera le premier Cha- pitre de ce Traite , je ferai voir dans le fécond la convenance de la Religion Chinoife nvec celle des anciens idolâtres

Grecs

AVANT-PROPOS.

Grecs & Romains dans le culte du ciel.

Dans le troificme, la con- venance des Chinois de la So- rte des Lettrez avec les Idolâ- tres de lanciennc Rome dans le culte des génies.

Dans le quatricme , la con- venance des honneurs que les Chinois rendent à Confucius avec le culte que les anciens idolâtres Grecs & Romains ont rendu à leurs Dieux.

Dans le cinquième, la con- venance des honneurs que les Chinois rendent à leurs Ance- flres défunts , avec ceux que les anciens idolâtres ont ren- du aux Dieux Mânes & PenMs ou domeftiques.

Je ferai voir dans le fixicmc la necefsité d*une decifion promte, claire & précife des controverfesde la Chine par le faint Siège,

Le

AVANT-PROPOS.

le fepticme contiendra les propoficions à examiner & à qualifier en cette caufè par la S. Congrégation du faint Offi- ce, & par le Vicaire de Jésus- Christ.

Je feray voir dans le buitic- me , qu'il n'y a aucune raifon qui doive empefcher ou retar- der le jugement définitif des controverfcs de la Chine.

La Lettre du Supérieur , des Directeurs , & Mifsionnaires du Séminaire des Mifsions Etrangères établi à Paris, auPa- pe Innocent XII. fera la con- clufion de cet ouvrage.

EX-

EXTRAIT

DU CHAPITRE XIV.

DE LA SAGESSE;

Port voit Vor-ginc des tnhicaux (^ des ta-

bUttis de ConfucîM cb" des Ancêtres, ^ de

leur culte , ch.z les Chinois^,

UN Pere affligé de la mort preci- ^' pitce de Ton fils, fit faire l'image *' de celui qui lui avoit été ravi fitot,'^ il commença à adorer comme Dieu,^^ celui qui comme homme étoit mort un peu auparavant , & il lui établit ' parmi {qs îerviteurs un culte & des fa- ^' crifices. Cette coutume criminelle '^ s*érant autorifée de plus en plus par ^ la fuite d^ tems , l'erreur fut ob- ^^ fervée comme une loi, & les idoles fu- '^ reiit adorées par le commandement des/^ Princes. Les hommes aufli ne pouvant '^ honorer ceux qui étoient bien loin '^ d'eux , firent apporter leur tableau du " lieu ils étoient , & ils propoferent devant tout le monde l'image du Roi à qui ils vouloient rendre honneur , ^' pour révérer ainfi avec une foumiflion ^^ religieufe comme prefcnt celui qui étoit '* abfent. L'adrcfle admirable des fculp- *' teurs augmenta encore beaucoup ce ^' culte dans l'efprit des ignorans. Cha- *' cun d'eux voulant plaire à celui qui ^^ i'emploioit , épuifa tout fon art pour ''.

/airj:

ce

Cf

ce

y, faire une figure acheve'e. Et le peuple 3, ignorant furpris parla beauté de cet ou- 3, vrage, commença de prendre pour un j. Pieu celui qu'un peu auparavant il ,,avoit honoré comme un homme. C'eft a, la fource des illufions de la vie hu- j^maine, de ce que les hommes ou pof- j, fedez par leur affedion particulière , 35 ou fe rendant trop complaifans aux, ,, Rois 3 ont donné à des pierres & à du 33 bois un nom incommunicable à la créa- 3, ture. Il n'a pas même fuffi aux hom- 33 mes d'ellre dans ces erreurs touchant 35 la connoiflance de Dieu , mais vivant 3, dans cette ignorance comme dans une 35 guerre funefte , ils donnent le nom 35 de paix à des maux fi grands & en û j>5 grand nombre.

CH A-

'^ '^ ^^ ^^ '^ «^ <^ <<?> ^^ l^ «^ '^ «^ <^M^ «^

CHAPITRE I.

RÉPONSE

De F. Jean François Aleonissa di rOrdre des ht. Mineurs de VQhfer- vûftce y E-vêqtie nommé DeBerite, c^ Vicaire Apofloltque de la ProVJ7ice de Hu- kuang à la Chine , aux Points contenus dans la feuille que Mofifcigncur lEminentifJiim é^ Revci-endifftme Cardijial CaSANATE luy envoya le premier de Juillet I699.

E

MiNENTISSiME ET ReVEREK^

DissLME Seigneur ,

Ayant déjà répondu aux Articles que IVÏonfieur Spcrelli AflelTeur duSaint Of- fice , m'a envoyez par ordre de la Sa- crée Congrégation, l'obligation je fuis de me conformer au zèle Apofto- lique de Notre Saint Père le Pape, & robcïlTance que je dois aux ordres de Voftre Eminence , me preflent de répondre aux Points contenus dans la fL'uille qu'EUe m'a fait l'honneur de

A m'ca-

2 Conformité des Ccrem.ChÎH. ,, m'envoycr. Et quoique )e foisperfua- 55 que jie n'ai pas aflez de capacité ^5 pour la fatisfaire pleinement , je fe- 5, ray en forte que la fînceritéde mes ré- 5, ponfes correfponde au mérite du fujet, 5, & à l'obligation je fuis de déclarer ;,, la vérité fur des Points fi importans. 5, Apres ckjnc avoir prié Notre Seigneur, ^, me confîar^t en fa grâce dont j'ay im- j, ploré l'aiTiHance, je déclare

SUR LE I. POINT.

3j I. QueMonfeigneurMaigroteftfça- ^j vant dans nos fciences, & vraymenc j digne du degré de Dofleur deSorbon- ^j ne 5 dont il efî reveftu. ^j 2. Q.ue c'eft un des plus dodesMif- j fionnaifés dans la langue & les lettres ^ Chinoifes. Cependant comme cette langue eft trcs-difficilc à caufe du pe- tit nombre de fes mots , qui ne montent j pas à quatre cents , & qui fe multi- plient félon les différentes manières de les prononcer, je ne puîsafTcurer qu'il fâche en perfection les lettres Chinoi- fes, qui partent le nombre de cinquan- te mille, & dont la plus-part ontplu- ^' fieurs fignifications. Il eft vray qu'il n'eft pas neceflaire d'avoir une par- ^- faite connoifTance de routes lefoites " lettres pour lire & entendre les livres ^' Chinois, & que le fccoursdes Lettrcz '" de la Chine , & de leurs Didtionnai- "^

rcs.

^vec ridolat. Grecque cr Rom. 5 TCS, peut kipplccr il Ce: dcfiiut , com- me il y fupplcc en cft'cc chez les Chi- nois-mcmes, parmi lefquclsil ne s'çû jamais trouvé pcrfonne qui ait une connoillance entière & parfaite de ces Lettres.

3. Que ledit Sieur Maigrot efl: un des Millionnaires qui fçavent mieux par expérience les Coutumes & les Céré- monies ChiiioifeSj demeurant à la Chi- ne depuis plufieurs années i & je fçay qu'il a fait une étude particulière pour cet effet.

4. Q^u'il a fait fon Mandement avec maturité (autant que je l'ay pu con- noiftre ) & fondé fur des raifons que lui & plufieurs autres eftiment folides.

5. Quz je n'ay aucun fondement de croire que ledit Seigneur Maigrot ait fait fon Mandement par pafîîon 5 & par un cfprit de vengeance ; au contraire, je crois qu'il l'a fait par un bon zèle, &: pour fatisfaire à fon devoir.

SUR LE IL POINT.

<j. Je déclare que les Lettrez de la ^ Chine fe fervent des mots. Tien, &' Xamti 5 dans leurs Livres tant anciens ^ que modernes. Le premier fignifieàla ^ Lettre, leCiely & le fécond fîgnifie dans ^ le mcmefens, ie Koyd'ejjhaut , on le Suit- ^ vcraiu Empereur. ^

7. C^ue les Chinois Gentils de la fede ^

A 2 des

4 Co/7for?nitédes Ccrem. Chin, .5 des Lettrez, depuis mille ansaiimoii.s ,^ qu'ils fe font déclarez Profefleurs de 55 cetteSede 5 Scdilciplesdeleur celcbre j. Maître Contucius , ont fait commu- ai nément profeffion d*un pur Athe'ifme, 35 joint à une Religion feinte & appâ- ta rente. C'eft pourquoy ils n'ont jamais _53 entendu , & n'entendent point parces j3 mots Tkn , Se Xainti , le vray Dieu que 55 nous adorons, mais feulement le Ciel 33 matériel , ou la vertu du Ciel , qu'ils 33 appellent Ly.

,_, S. Q.ue les Lettrez 3 comme Profef-

33 feurs dudit Atheïfme 3 fe fervent com-

35 munément du mot Xamtï , comme d'un

33 terme honorable 3 pour fî^nifierle Ciel

33 matériel , ou cette vertu celefte ap-

33 pellée Ly : & c'eft l'ufage le plus

33 ordinaire de ce mot.

3, 9. Qjii'ils entendent par ce nom

^yXiVntr, comme je viens de dire , une

33 certaine vertu naturelle au Ciel ,

3, &■ qui n'en eft point diftinguée , ap-

3, pellée Ly : & parce'qu'ellepréfide aux

,3 chofes inférieures, & qu'elle influe en

33 elles 3 on l'appelle dominante de im-

33 periale : & c'eft à caufede cette ver-

,3 tu que lesChiriois donnent au Ciel ma-

j3 teriel le nom àt Smvei'oin Empei-cm- , ou

^3 de Roy d'eiihaut.

,, 10. Q^ue les PP. Millionnaires, ^ ^3 les C-hretiens de la Chine , commen- 33 cerent à fe fervir prefque en mèm.e

,3 tems du nom Tkn Chu , & des noms

lieu

j-hec ridoLit. GreccjHe c^ Rom. Tten & Xamti , pour lignifier le vrai '^' Dieu , parce les PP. Icluites furent les " premiers Miffionnaircs qui lefervirenc '^ de ces derniers mors. Cependant tous " les MilTionnaires fe Servirent plus vo- '' Jontiersdés le commencement du nom *^ Tun dm y pour fîgnifier le vray Dieu; '^ parce qu'ils jugèrent qu'il eftoit be- '"^ loin d'une plus grande explication & ^* d'une déclaration plus exprelTe , pour '^ laiiTcr pafler dans l'ufage d:s nouveaux '^ Chrétiens les nomsTic» 8c Xûfnti , dont " les Lettrez Te fervent pour fignifier le '^ ciel matériel : Se qu'ils reconnurent «^ au moins que lefdits Lettrez, depuis '^ un très-grand nombre d'années, fefer- '^ voient de ces noms, & en avoientdé--"^ terminé la fi^nification à un fcns Athée. ^'^

II. Qiie l'on met à la Chine fur le " frontifpice des Eglifes , Tkn Chu Tnngj <' c'eft- à-dire : La Maifon du Dieu du Ciel ^ '■^ 3z non pa.s,Tjefj Xavttitang; c'eft-à-dire, '*^ la Maifon du Roy d'cnhaut i Et tous les «^ Miflionnaires refpedivement ont tou- ^^ jours mis cette infcription fur la por- ^^ te de leurs Eglifes. *^

II. Il eft vray qu'il eft difficile d'é- " tablir l'ufage des mots Européans à la '^ Chine pour fignifier le vray Dieu , '^ parce que la langue Chinoife eft pref- '^ que toute compofée de monofvllabes '^ dont chacun a fa propre fignification '^ & que les mots F>uropéansettantcom- <' pofez d'un plus grand nombre de f)4- «^

A 3 labes.

*^uo ta».

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4. ^r*fr*^ Àm

?!«: corner i fît Pirf.'

BL 1800

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Jvec ridoUt. Grecqtie & Rom. 7 ifque l'on voie écrit fur les copies ''

ce Tableau qui font expofees dans ufieurs de leurs Eglifes, que l'Empe- '^'^ ur a peint de fa propre main ces deux ntres, King-ùen. Cela veut direque ^

Prince leur en a fait preiem ''"- '

au-

^ment il ne leur fe

s'en fervir de la sns de dire. 15. Il eft vrai qu ^ ^.t mis ce Tableau ^re 5 ils en ont exf ,^ .\utel de quelques- 's , dans un lieu én iv vu moy-mcme ^life de Nanking, itrcs.

1 6. Qu'on ne me eaux QU Cartouc' urs, ni parfums nt deftinez pour :s Saints , qui

permis ' ont je "

6 Conformité des Cerem. Chin. y^ labes, ils font dans cet Empire un fens ,j tout-a-fait différent de celiiy qu'ils ont j5 en Europe, & dans les langues Euro- ,, péanes ; outre que les Chinois ont bcau- 5j coup de difficulté aies prononcer com- j, me il faut , parceque la langue Chi- j^ noife manque de certaines lettres de ;,, l'Alphabet d'Europe , par exemple'^, „B. D. R.

2, 11. Qu'il cft vray que conformë- y, ment à ce qui eft prefcrit par le Ri- ^, tuel de la Chine, l'Empereur feul fait j5 la fondion de Preftre dans tes facrifi- ,, ces qui s'offrent au Ciel & à la Terre, j, Maisje ne me fouvicns paSj&: je n'ai pas ^j ufte connoiffance certaine du nombre '^ des- Temples qui font dédiez au Ciel ■5, &• à la Terre dans les vi-Ues dePeking _,, & de Nanking. Ce que je puis alTù- ^, rcr, c*ell: que dans le tems de mon >j fejour à Nanking ce facrifice ne s'y eft ilypoin-t fait, parceque l'Empereur n'y

■_,, a dlé qu*en paffant, fa rffidence or-

,, dinaire eftant à Peking, il a cou-

j, tume d'offrir ledit facrifice.

a 14. Qjie l'Empereur C/mng-hi , qui

',5-regn? au^ourd'huv, a fait prefent aux

■•^,,''PP. fefuites de Peking d'un Cartou-

3, che ou d'un Tableau, eft cette In- 3, fcription , Khg tien , c*eft-à-dire, Arfo- ,, rcz le Ciel. Cela eft conftant par le tc- moignage de ces Pères, qui font les

•>, feuls Miftionnaires qui ayentuneEgli- .yj fc a Peking. Et cela eft trcs-cerrain ,

puifqae

^vec l'IdoUt. Grecque & Rom. j puifquc l'on voit écrit fur les copies de ce Tableau qui l'ont expofées dans plufieurs de leurs EgliTes, que l'Empe- reur a peint de fa propre main ces deux Lettres, Kwg'tjen, Cela veut dire que le Prince leur en a fait prele^u : sl.^- trement il ne leur feroit pas permis de s'en fervir de la mîiniere dont je viens de dire.

i<). Il cft vrai que les PP. Jefuites ont mis ce Tableau , ou pour mieux dire , ils en ont expofé des copies fur l'Autel de quelques-unes de leurs Egli- its, dans un lieu éminenc, comme je Tay vu moy-mème expofé dans leur Eglife de Nanking, & dans plufieurs autres.

1 6. Ci.u'on ne met devant lefdits Ta- bleaux ou Cartouches, ni cierges, ni fl.iirs, ni parfums , excepté ceux qui font dcltinez pour honorer les imag:;s des Saints , qui font fur l'Autel s & ces cierges , ces fleurs , & ces par- fums ne font aucunement ordonnez au culte defdits Tableaux ou Cartouches.

17. Les Chinois voyant ces Ta- bleaux dès le commencement que les Jefuites les expoferenr dans leurs Egli- ies, conçurent que l'Empereur avoir fait une faveur finçuliere à ces Pères de leur en faire prefent ; la moindre chofe dont Sa Majeflé fait prefent eftant eftimée à la Chine comme un bien-fait fingulier. Ces Pères mirent

Wo'-.n "l'Apolo- ;gie des Domin, M » lÏÏon . 'de iu :Ch.ne.

A4

fous

8" Conformité des Cèrem. Chin.

^i Tous lel'dits Tableaux une Expofîcion ou 5, Déclaration du lens dans lequel onde- ,, voit entendre l*Infcription , Adorez le- ;,5 Ciel j &■ qui leur paroiflbit le pluscon- j, forme à la doctrine catholique. Celle ^, que j'ayveuè dans une de leurs EglifeS;^ ^, ne m'a pas plii. J'eftimeque ces paro- _jj Xq-S, Adorez k Ciel ^nQ donnentpasà plu- ^, lieurs perfonnes une idée conforme ., à la Déclaration des Pères. Et jecroy ^j que les plus fçavans des Gentils, Scies ,^ Lettrez, qui peuvent bien mieux pe- ^, netrer ^intention de TEmpereur que ^j les autres, entendent ces paroles dans ^^ un fens Athée , fans avoir égard à la- ^5 ditte Déclaration : ou qu'ils font per- ^j fuadez que l'Empereur a donné ce Ta* _j, bleau aux Feres, co/nme une marque jj de l'eftime qu'il a pour eux en- qualité ^j de Mathématiciens, non pour autori*- ^j zer la Religion Catholique qu'ils prê^ ^j chent dans cet Empire. Il eft certain ^j aufii que les Chreftiens entendent cette ^j infcription dans le fens que les Pères j l'expliquent.

iS. Pour ce qui regarde la Defenfe qui a efté faite d'cxpofer lefdits Ta- bleaux ou Cartouches , fçavoir elle eft bien fondée ou non , ce point me paroifr douteux , & j'attendray la de- cifion du facré Tribunal ^ à qui il ap- partient d'en juger. \ 19. Les autres Millionnaires qui ne ^^ fe font pas fcrvis des Tableaux ou Car- touches

^vcc ridolat. Greccjue & Rom. 9 touches, CCS paroles Ibni: écrites,*^ Adot-ez le Cicl^ avant TEdit de l'Empe- " reur en faveur de la Religion Chrc- *^ tienne, publiél'an iCoz. eitoientrans **" doute expofez à IbufiVir de plus gran- ^^ des vexations, tant des Gouverneurs, '^ que du peuple Gentil i & n'ayant pas «^ la protedlionde l'Empereur, ils trou- '^ verent plus de difficulté dans l'exerci- '*^ ce.de leur Minifterc. Cependant ils r^e **^ UifToient pas de faire du fruit , les uns " plus , les autres moins : & depuis la *^ publication de l'Edit , ces Tableaux ^^ ou ces Cartouches leur font bien moins **^ neceflaires pour avoir une pleine liber- '^ de faire leurs fonctions. **■

20. Ceux qui ont ôté de leurs Egli- ^^ fes les tableaux & l'infcription fufdite '^ ou avant ou depuis la publication du ^^ Mandement de Monfcigneur Maigrot, '*^ n'ont point fouflert de perfecution. ^^ Ils auroient pu y être expofez, les ^^ Chinois avoient remarqué du mépris ^*^ pour lefdits Tableaux , parceque tout ^^ ce qui vient de l'Empereur eft regardé '^" comme une chofe facrée. Il y a fujet ^^ de craindre la perfecution , fi on les ^^ ote dcsEglifes ae Peking, & particu- "^ lierement de celle que l'Empereur a fait *^ bâtir aux PP. jefuites, parceque cela '^ viendra infailliblement à fa connoif- '^ fance; & il fera difficile de luy faire ^^ croire que cela Çq^^(Îq par un juftcmo- ^^ tit , & non pour une fin qui luy fera '^ dcfagreable. A 5 21. Je

ïo Conformité des Cerem.Ch'm.

f'""!,' 55 21. |e ne fuis pas certain que le livre

m"Ȕ'at-^:> du Pcre Jean Baptiile Morales Domi-

tribucau,, nicain , qui a pour titre : Explication

^' ^" ■^*55 ^ff divîn précepte de robêiflame des enfans , Morale f. ^ /i ' ' ^ i /^ u j

3j ait elte imprime a la Chine , ou du j5 moins il ne m'eft pas tombé entre les V, mains, c'eft pourquoy je n'en fçaypas V, le contenu : mais j'ay vu & lu plu- ^, fieurs fois celuy du Père Antoine de j. Sainte Marie de rOrdre de S. François,. 5, qui a pour titre : Conformité de la Loyde j5 Die H avec ladvdnrie de la Se&e des Lettrez, j. Il eft vray que dans ce livre qu'il a com- j/pofé en langue Chinoife , il parle de 55 Confucius avec une eftime linguliere, 5, & qu'il tache d'accorder plulîeurstex- 55 tes de Tes livres , &" de ceux d'un au- 55 tre ancien Philofophe Chinois nom- 55 Meng chà i avec la doftrine Catho- ^^ lique 5 en leur donnant un bon fcns : 55 & comme les anciens Philofophes fe 5, fervent du motT/W;, le Père Texpli- 55 que du Seigneur dit Ciel , en y joignnnt ^5 la lettre C/7/>, qui f!gnifie6V/g-«i'.v;* .• &il 5, fe fert quelque-fois du mot Tien, ex- 53 pliqué en ce fens , pour fignifier le 53 vrny Dieu. Il eft certain que ce Père ^^ donne beaucoup à Confucius dans ce 55 livre ; il fuppofe dans un endroit qu'il ^, cftoit éclairé d'une lumière furnatu- * 5, Telle, s'imaginant que le fens qu'il 5, donne aux pafTages qu'il explique, & ,, qu'il tourne en fa manière, eft le fens j5 même de Confucius.

22. L'Em-

yivec ridoUt, GreccjHe cr Rom. i r 21. L'Empereur de la Chine ell Athée *' avec les Atnécs , & idolâtre avec le.s *' idolâtres. Il eft à la vcritc plus Athc'c '^ qu'autre chofe ,. comme il, paroift par ^' Ijs livres qu'il a mis au jour j & il fait '^ profcffion de lu Sciflc des Lettrez. '^

23. Il m'a paru qu'il ne penfe à rien ^^ moins qu'à fe faire Chre'tien. *^

24. Il n'y a jufqu'à prefent qu\m **^ trc8-pctit nombre de Mandarins &: de " Grands de l'Empire , qui ayenc em- ^^ braflc la Loy de Dieu. «f

SUR LE III. POINT. <c

25. Je veux bien me perfuader que <f le Père Martini Jefuite, Religieux d un ^^ grand mérite , d'une. vertu .& d'une fc capacité connue dans,lç monde , ne ff voulut expofer a la Congrégation dv «c faint Office fous le Pontificat d'Ale- «^ xandre VII. que ce qu'il jugea necef- «c faire pour obtenir la décifîon qu'il pré- fc tendoit, & qu'il n'eut pas intention ce de cacher aucune chofe qui luy fem- «c blât contraire à ladite décifîon. Qq~ <i^oyn pendant s'il ne prefenta point à ce fa- f'L^^".'

' -r -L 1 J> ti ^ r Jogie des

cre Tribunal 0 autres Ecritures , ou les ffDommi- •faits fufTent mieux articulez & expli- cccams auez plus diftinélement qu'ils ne le font 'fJJ'^°°* dans les Points qu'il propofa en La- ccchme, .tin , & qui furent décidez par la fa- «c crée .Congrégation en iC.'^C. il mcfcm- -'c ble que fon Expofé efloit defe(5tueu|t

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^2/^f frdoUt. Grtcauc er /?<?^. ' > mirwn culuau awkm mjlttutt : Ce ijui ic doit prouver plus dilÙnttcmcnc , quoy qu'il l'oit un peu mit i '-.♦, 11 .v

te 5 que tous ceux ^-- ^,.\cnc pi dre les Degrez entrent enfemblo dans la fale de Contucius : Owr»^ CraduM- dtjhmtl MiTM Cmtf " —^"dmattar. Il dc- voit dire pour di: ~ - rite \ tom ceux

qui ont pris la Degrez y &:c. parce qu*iU les ont déjà re^'us quanti '^ fonction. Il a)OÙte un j,... ,. . . , que cette Taie de Contudus ctt une fa» le de Collège , Se non pas un Temple proprement dit. AuiaiîIaConfitcit , Gym- nr.fium cfi , cT* wfi Templunzprofrii' i\'ltfm'. &: il en donne cette raiioi : ^ cil fermée à tout K aux Graduez is: aux ^ cltmja ofttnibm efl , pf^^f^ Cette propoiîtion ell vi ne prouve pas que ce Um. fale de Collège , & non p Temple : d'autant plus Martini ne fait çoint m. frandes ou.facrihcesoui ^ fucius en d'autres t. ni des cérémonies qui s\ ces offrandes , comrrf eftoit neceflaire. Il . fa quatrième Demanôj , nois n'attribuent auci divinité à leurs Moi rent rien d'eux» &: rien. Smd

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I-i Conformité des Cerem. Ch'm 55 ei] certaines chofcs i toutefois il ne- j^5 vouloir pas pr.opofer feulement ce qu'il yi jugeoit fe pou voir permcrtre aux- Chré* j, tiens 5 & rien plus : car en ce cas il .j auroit dii expofer les faits d'une autre ^3 manière.

,5 %6'. L'Expofé du Père Martini me 3_5 femble dcfcdueux particulièrement j^ dans la troiiîcme queflion, en- ce qu'il j_5 fuppofe que la cérémonie de recevoir ;55 lies Degrez fe fait dans la fale de Con-- \, fucius : & s'il entend par la fale de .,5 Confucius le lieu l'on offre des vi- jj dimes <k d'autres chofes à ce Phi-lo- jjfophe^il n'fft pas vray qu'on donne yy les Degrez en ce lieu la : mais feule- \y ment qu*après avoir reçu lefdits De- j, grez dans une fale Académique , les 55 Graduez vont en ce lieu-là honorer 55 Confucius, & le reconnoitreaumoirrs 55 comme leur principal Maître , avec 5, les cérémonies prefcritespourcet effet. 55 II fuppofe de plus que ledit lieu defli- 55 au Culte de Confucius n'eft qu'une 55 fale de Collège; il le fuppofe, dis-je, 55 mais il ne le prouve pas. Plufîeursau- 55 très foutienncnt que c'cfî quelque cho- 35 fe de plus qu'une fale , & que c'eft un ,, vray Temple. Le P. Martini fuppofe 55 &■ afiiire encore que les Cérémonies 5, avec Jefquelles on y honore Confucius 55 en cettcoccafîon, font purement ci-vi" 5, les & politiques félon leur première 5, inflitmion ; Ex f ta prima iftpttuùow ad

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Avec l'I'doUt. Grecque er Rom, 7 y mtrum culttwi civile m wjlituti : Ce qui ic '^ doit prouver plus diltinètcmcnt , quoy '^ qu'il loic un pcumicuxfondé. Il ajou- *' te , que tous ceux qui doivent pren- '^ dre les Degrez entrent enfemble dans *^ la fale de Contucius : Omnes Gvaduan- ^' di Jsmul Aulnvi Cmifucuwgrcdiuntitr. Il de- ^^ voit dire pour dire la vérité; toM ceux '^ qui ont pris les Degrez , &:c. parce qu'ils '* les ont déjà reçus quand ils font cette *' fondion.. Il ajoute un peu plus bas , '^ que cette fale de Confucius eft une fa- '* le de Collège , & non pas un Temple '^ proprement dit. Aula illaConfncii , Gym- ^^ nafium ejî , <^ non Teinplun:proprie diéîuin'. ^^ &■ il en donne cette raifon : Car elle ^^ cft fermée à tout le monde , excepte' " aux Graduez & aux Etudians : Nam " climfa omiiibui eji , pratcrquàm Studwjts, Cette proposition eft vrayes mais elle ^^ ne prouve pas que ce foit une fïmple ^^ fale de Collège , & non pas un vray *^* Temple ; d'autant plus que ledit Père ^^ Martini ne fait point mention des of- ^^ frandes ou .facrifices qui s'y font à Con- ^^ fucius en d'autres tems déterminez , '^ ni des cérémonies qui s'obfervcntdans ^^ ces offrandes , comme il paroift qu'il ^^ eftoit neceffaire. Il dit de plus dans '^ fa quatrième Demande , que les Chi- -^ nois n'attribuent aucun cara(5lere de '* divinité à leurs Morts, qu'ils n'cfpe- *^ rent rien d'eux, & ne leur demandent «' rien. Sina nuUam Divimatem Ainwabi^ tc

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J^ Conformité des Cerem. Chim 55 eu certaines chofjs i toutefois il ne j5 vouloir pas pr.opofer feulement ce qu'il 55 jugeoit fe pouvoir permcrrre aux Chré- 55 tiens 5 &: rien plus : car en ce cas il .5 auroit dii expofer les faits d'une autre 55 manière.

55 x6'. L'Expofé du Père Martini me 53 femble defcdlueux particulièrement 55 dans in troiiîéme quclHon, en ce qu'il \^ fuppofe que la ccr-^monie de recevoir j Irs Degrez fe fait dans la fale de Corr-

fucius : & s'il entend par la fale de 55 Confucius le lieu l'on offre des vi- 55 dimes ^ d'autres chofes à ce Philo- 55fophe,,il n'^fl pas vray qu'on donne

les Degrez en ce lieu la : mais feule- 35 ment qu*après avoir reçu lefdits De- j5 grez dans une fale Académique , les 55 Graduez vont en ce lieu-là honorer 55 Confucius, & le reconnoitreaumoinî 55 comme leur principal Maître , avec 5, les cérémonies prefcritespourcet effet. 55 II fuppofe de plus que ledit lieu dcfli- 5, au Culte de Confucius n'eft qu'une 55 fale de Collège j il le fuppofe, dis-je, 55 mais il ne le prouve pas. Plufîeursau- 55 très foutienncnt que c'cfl quelque cho- 55 ic de plus qu'une fale, &" que c'ell un ,5 vray Temple. Le P. Martini fuppofe 55 & aflure encore que les Cérémonies 5, avec Jefquellcs on y honore Confucius 5, "en cettcoccafîon, font purement civi- 5, les & politiques fcloîi leur première

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uivec l'IdoUt. Grecque gt Rom. 1 5" merttm cultmu civilcm injlituti : Ce qui it* doit prouver plus diltinétcmcnt , quoy qu'il ioit un peu micux' fonde. Il ajou- te , que tous ceux qui doivent pren- dre les Degrez entrent enfemble dans la fale de Contucius : Omves Graduau- dt fimul Aulnm Coiifucii wgndiuntur . 1 1 de - voit dire pour dire la vérité i tOM ceux qui ont pris les Dcgrcz , Sec. parce qu'ils les ont déjà reçus quand ils font cette fondion.. Il ajoute un peu plus bas , que cette fale de Confucius eft une fa- le de Collège , & non pas un Temple p r o p rem e n t dit. Au/a illa Coufticii , Gym- finfium cfi , (^ non Templumproprie diéîum'. & il en donne cette raifon : Car elle cil fermée à tout le monde , excepté aux Graduez & aux Etudians : Nam clnufa omvibu4 eji , pratcrquàm Studwjis. Cette propofîtion eft vraye^ mais elle ne prouve pas que ce foit une fîmple fale de Collège , & non pas un vray Temple ; d'autant plus que ledit Père Martini ne fait point mention des of- frandes ou facrifices qui s'y font à Con- fucius en d'autres tems déterminez , ni des cérémonies qui s'obferventdans ces offrandes , comme il paroift qu'il eftoit neceffaire. Il dit de plus dans fa quatrième Demande , que les Chi- nois n'attribuent aucun cara<5lcre de divinité à leurs Morts, qu'ils n'cfpe- rent rien d'eux, & ne leur demandent rien. Sina tmllam Divitùtatuui Auimab^i

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yfz7^c rrdûlat. Grecque & F-:y. Vaila les remarques qui rr,; iV. nues dans V-.' ' ' " re Martini, ^ ^-.- ^- .- de faire tort ^ vu qu'il Millionnaire , & ur tes Etuis feu!:— —- me je dois, - faite fur cette matière.

SUR LE IV. POÎV

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14 Conformité des Cerem. Chin. j, Defunâonmi toncedunt ^ fiihil abiîlis (pcrant^ y, aut pet tint. Cela n'efi: pas vray , caries 3, Chinois infide'les font des prières & 3, des demandes aux efprits des Défunts-, jj au moins en certains tems, & encer- 53 tains lieux; & ils attribuent une ver- j5 tu &■ un pouvoir plus divin qu'humain 53 à certaines pjrfonnes défuntes , com- 5, me on le prouve évidemment par les 53 livres & les rituels Chinois ; foit qu>* 5j cela fe foit fait avec feinte , ou avec 53 une vraye crédulité. En l'endroit 5, il dit que les Chinois honorent leurs 53 Morts en trois manières; friplcx ejl jno- 3 3 diti qiio Defîméîos ftios honora7it ; en par- ^, lant de la première , il ne dit rien de 55 certaines offrandes qui fe font en cet- 53 te occafion : & en parlant delà fe- 53 conde, il ne fait pas un r^cic e»xaâ:de 33 toutes les cérémonies qui fe font de- 53 vant les tableaux ou tablettes des Dé- ,3 funts dans les maifons particulières. 33 Pour ce qui regarde les fales des An- ,3 cêtres appellées Chu tang , il pafTe fous 33 fîlence que celles de TEmpereur , & 33 des Grands, ne font pa s appellées fîm- 33 plement d.s faks , mais des Temples; j, ce que le nom Chinois, Mjab, (îgnifie, j3 comme le Père en tombe d'accord : 33 les paruciilicrs ayant permifllon d'a- ^5 voir des lie ux deftinez au Culte de leurs 3, Défunts, fous le nom de Chu Tang, qui 3, fignifie une fale , 8^ non pas un Tem- 53 pic 5 comme il le fuppofe luv-méme.

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/Ivec tldolat. Grecque & Rom, i^ Voila les remarques qui me font ve- *' nues dans l'efpric lur rExpofc du Pe- *' re Martini, a qui je n'ay pas deffein *' de faire tort , vii qu'il eltoit un dign-j '^ MilFionnaire , & un homme de mesi- '• tej mais feulement de répondre com- '^ me je dois, à la demande qui m'a elle '^ faite fur cette matière. *^

SUR LE IV. POINT.

27. Je répons que Confuciuseft fou ve- *^ rainementeftimé desChinois Lettrez, '^ & des autres Infidèles de cet Empire '^ &■ des Royaumes voifins : qu'il l'efl: ^^ auffi beaucoup d-S Chinois Chrcftiens, *^ quoy qu'ils fe conform.ni pour l'or- '^ dinairc aux fentimens que leurs Mif- *^ fîonnaires ont de ce Philofophe. '^

2S. Comme il y a différentes Scdes 'Volez à la Chine, il me paroift que les Gen- ^'î'Apoio tils vrayment idolâtres regardent "l'^ ^«^ Confucius comme un de leurs Dieux , '^mSiI* quoyqu'il n'ait pas elle mis en ce rang "de la par 1 autorité publique, mais feule- ''^^i^c* ment par l'autorité privée deceluy-cy," ou de celuy-là , & en certains lieux. '^ Que s'il fe rencontre quelqu'un à la *^ Chine, qui croye, comme ont crû les *^ Mirtionnaires de la Compagnie , & " quelques autres , que les anciens Chi-'^ nois ont connu le vray Dieu, les Efprits, *^ & l'immortalité des Ames , j'cftime'^ qu'il attribuera à Confucius toute la ^\

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t6 Conformité des Cerem. Chirt, 3, fainreté pofTible dans cette Hypotlie-- 5, fe. Pour les Lsttrez Athées, ileftcer- s, tain, qu'ils luy attribuent dans le fou- y, verain degré cette vertu qu'ils nom- ^, ment Z.y, qu'ils regardent comme une ^3 fuperiorité & une perfection eflentielle. 35 19' Le nom M/V7oeft communément en 35 ufage à la Chine pour iîgnifier les Teni- 55 pies des Idoles 3 de forte que les Mif- 55 fionnaires n'ont jamais donné ce nom 5, à leurs Eglifes i quoyqu'ils fçûflTent que 35 les Chinoisl'ontdonnéde tems imme- 55 morial aux Temples des Ancêtres de 55 l'Empereur 5 & des Grands. Cepen- j5 dant quelques Di(5lionnaires Chinois 35 l'expliquent de la figure ou reflemblan- ^5 ce des Défunts, en tant qu'ils s'en fer- 55 vent pour fîgnifier les lieirx ils les 5, honorent , leurs Temples , ou leurs 35 Mémoires. Je n'ay vii qu*un feul en- 55 droit dans les livres Chinois , ce 5, nom foit employé pour fîgnifier une des j, fales du Palais Impérial. Je ne fuis pas 5 toutefois certain que cette fale n'ait 5 point de relation au Culte des Ancê- ■*, très Royaux , & qu'elle foit unique- ^, ment deftinée à l'ufage de l'Empereur : ', C'eft pourquoy il me paroiit plus cer- ^5 tain qu'on s'eft toujours fervi de ce ^5 nom dans l'ufage ordinaire , pour fi- ^5 gnifier les Temples dédiez aux Efprits, ^5 & de vrais Temples, que pour iigni- ^5 fier de fimples fales. Pour ce qui re- j5 garde la lettre ou le mot Chi ou Ci,

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Avec l'Idolut. Grecque c^ Rom, \j il eft certain que les Aliffionnairess*en '' font fervis pour fignifier en Chinois le *^ iaint Sacrifice de la Meffe, parce qu'ils *' l'ont reconnu plus propre pour cet ef- ^^ fet que tout autre terme. Il eft vray " que les Chinois s'en fervent pour fi- ^^ gnifier leurs facrifices : quoyque pour '^ lignifier certains facrifices particuliers '*^ qu'ils oflVent à divers Kfprits , & aux '^ Morts, au Ciel & à la Terre j ilsayent'^ aulîî des noms particuliers. Ce terme, '^ félon la notion qu'en donnent les fça- '^ vans de la Chine 5 fignifie le facrince '^ l'on otTre des victimes ou des ani- '^ maux. ]c ne puis néanmoins afteurer '^ ue l'ufage du mot Ci foit tellement ^^ etermine à fignifier un vray facrifice, ^^ u'il n'ait ou ne puifle avoir d'autre *^ ignification. "^

30. Il y a en chaque ville de la Chi- ^^ ne un lieu ou un Temple dédié à Con- '^ fucius, pour luy faire en certains tems '^ des offrandes ou des facrifices : & dans '^ ce Temple il y a un Autel ou une Ta- ^^ blc ornée de chandeliers & de vafes ^^ pour brûler des parfums devant le Ta- ^^ oleau de ce Philofophe.. Mais fçavoir ^^ fi ce font de vrais Temples &: devrais Autels, cela n'eft pas fi clair. Je ne' puis dire autre choie fur ce Point, que * de rapporter les cérémonies qui s'y ' font , &r qui pourront fervir à le de cider. Quant à ce qu'on demande , fi '^ ce Temple eft dédié avec quelques ce- ^^

remoniesj.

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1 8 Conformité des Cerem, Chm, y, remonies; il eft certain que , confor- jp mément aux Rituels de la Chine, l'es 3, Temples des Ancêtres de l'Empereur, j, & les autres appeliez Chung Miao , oa j5 Chu Miûb, doivent eftre dédiez Ôccom- j, me confacrez avec le fang des animaux j, qu'on y facrifie enfuite : & cette ce- j, remonie eft auiïi en ufage pour dédier 53 le Temple deConfucius, quin'eft pas :,, inferieuraux autres, félon la penféedes j. Chinois.

,, 31. Le Tableau de Confucius eli ex- j, pofé dans chaque Temple qui luy eft 33 dédié , avec cette Infcription : Chy j, xin'^g' fioi su Kufjgyclju xh/g gocy : C'cft- 55 à-dire, Zt» SugcikFEff)}it dti très-fauit^ow s y du très -Juge Mnkre Qonjuntti.

2, 32. Il eft vray que dans le Temple j5 de Confucius, on conferve ce Tableau

3, dans un tabernacle ou une petite ar- moire, placée fur T Autel ou la table , 5, dont Jafituation répond à celle du grand 5, Aut .1 dans nos F^!if-S.

5, 33. L^' lieu où' ft le Temple dcCon- 5, fucius , Air le frontifpice duquel on 5, lit cette Infcription, Vucfi Miah ^ c'eft- ,, à-dire , Le Lntplc de In figeffe , contitnc 5, divers é'-^.ific^^s &" apoart-mens. C-'li'?u 5, s*app lle^y« Jjib , c'eft-à-dire. Le Collège des Lcttrcz. Lvs bâtim :ns ont des noms 5, particuliers qui lesdiftinguent , parrap- 5, port à l'ufage auquel ils font deftincz : &• l'édifice , le temple ou la fale , le 5, Tableau de Confucius cft placé, &r

Top.

jivec r IdoUt, Grecque ^ Rom, 1 9 Ton fait des oflVandes ou des facrifices '' à ce Philofophe , en des tems deter- *' minez , s'appelle Vturi M'iao. Pour le'' regard de la queftion , fçavoir fi ce Tem- '^ pie de la fagefle e(^ ou peut eftre ap- " pelle une fale de collège , & non pas '* un .Temple proprement dit^ ce n'efl '^ pas à moy de raflcuicr ou de \z nier. '^ 11 eft certain qu'il eftdiftinguédj l'Eco- ^' le des fciences, &" qu'on n'y fait aucun ^^ exercice ni aucun Aéle Académique : '^ on y honore feulement Confucius par "^ des révérences, des offrandes ou facri- '*^ ficeSa & d'autres femblables csremo- '"•' nies. ''

34. Les Lettrez ne reçoivent point '^ les Dcgrez dans ce Temple appelle '^ V(u:n' Miao , mais dans un autre lieu , ''^ fale ou palais deftiné pour cette fon- '^ aïon. ''

35. Il femble que plufieurs ceremo- '• nies qui fe font dans ledit Temple,'^ font de l'ufage civil, puis qu'on les fait '^ au(îi aux vivans : toutefois il y en a '^ d'autres qui font véritablement , ou qui ^ paroiffcnt r.ligieufes &: fupjrftitieufes, * comme celles d'oftVir les poils 8>c le fang de l'animal qui doit eftre facrifie , * d- répandre une partie du vin qu'on of- '^ fre j de dédier le Temple avec le fang *^ des vidimes, d'enterrer le fang & les *^ poils qu'on a offerts, d^ brûler desétof- *^ fcs de foye qui ont efté pareillement '«^ offertes à Confucius, & les papiers '^

font

20 Conformité des Cerem» Chtn, >, font écrits les Offertoires , & d'autres 53 femblables.

55 g<j. Ce n'eft pas une chofe fi certai- 55 ne & fi univerfellej fçavoirfi quand les 55 Graduez 5 après avoir reçu les Degrez, y. vont au même Temple faire les reve- 55 rences & les génuflexions accoûtum.ées5 55 il y a fur la table ou fur l'Autel des cier- 5, ges allumez , des parfums ardens, & des 55 fleurs. On dit que lesLettrez ontcoii- 5, tum.e de contribuer à la dépenfe de ce 53 luminaire & de ces parfums. 5j 37. Les Lettrez font quatre reve- 55 rences dans cette occafion , ou quatre 55 inclinations profondes, & quatre ge- 55 nuflexions s & ils fe profternent autant 55 de fois, mettant la tête contre terre: 5, & puis ils fortent, & vont faire la re- 5, verence au Préfet appelle Hiô qtwn. On 55 faitauiîi de femblables révérences ou 5, génuflexions aux vivans 5 en certains 5, tems 5 & en certains cas particuliers. 5, 3 S. Il femble qiie les Lettrez n'efpe- 5, rent riendeConfucius, conforme'mcnt 5, à l'Atheifme dont ils font profefTion. .5 Cela n'empêctte pas que ee que j'ay 5, dit fur ce fujet dans la Rcponfe que 5, j'ay faite aux points que Monfeigneur 5, Sperelli AlTeffeur du faint Office m'a 55 envoyez par ordre de la facrce Con- grégation, ne fubfifte.

Voicy ce que le même Reverendriïi- me P. Aleoniffa dit dans fa Réponfe à Monfeieneur Sperelli :

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Avec VIdoUt. Grecsjue C7' Rom. z i Il eft vray qu'au moins en quelques '^ offrandes faites àConfucius^ & à d'au- «^ très Maîtres, ou aux Anccftres, on fait '^ des prières dans lefqucllcs on deman- ^'^ de du bonheur, de refprit pour réuflTir '• da'ns l'étude , & d'autres biens : & il *^ eft plus certain qu'en faifant de fem- '* blabbs offrandes de la manière dontel- les font prefcritcs par les Loix publi- *< ques , &: par les Rituels, les Chinois *^ croyent que celuy auquel ils font ces ^^ oblations leur accordera le bonheur & '^ la profpcrité qu'ils demandent. <*'

39. Les Chinoisont un grand refpcdl '^ pour le Temple de Confuciusj & j'ay *^ OUI dire qu'ils defcendent de cheval , ^^ ciuand ils paffent pardevant : mais ils '^ font la même cérémonie quand ils ren- *^ contrent en chemin des perfonnes de '^ plus grande qualité' qu'eux , ou d'un '^ rang plus élevé, & quand ils paifent ^f devant le palais de l'Empereur. <^

40. Il eft vray que les Mandarins ou '^^ Gouverneurs ordinaires de chaque Vil- '^ le & de chaque Bourg , accompagnez ^' de leurs Officiers, & des autres Let- ^^ trez, vont deux fois le mois au Tem- "■' pie de Confucius , à la nouvelle & à ^^ la pleine Lune, faire plufieursreveren- ^^ ces devant fon Tableau ; & en cette 'f occafîon les cierges & les parfums qu'ils ^^ luy doivent offrir félon le Rituel ,bru- lent devant ce Tableau , ou du moins '' ils doivent briiler pendant qu'ils font «f

leurs

2 2 ConfQ rmité des Cerem . Chin, leurs révérences & leurs profternacions; &: c'eft ce qui fe pratique pour l'ordi- naire.

41. Les Mandarins font les mêmes cérémonies immédiatement après qu'ils ont pris pofTeffion de leur dignité^ ou de leur gouvernement.

42. Il eft vray que les Mandarins ren- dent tous ces honneurs à Chwg Ho(mg\ qui eft l'Efprit tutelaire de leurs Vil- les, félon la cre'ance de ces peuples,

43. Il cft vray qu'ils offrent & facri- fient en divers tems , diverfes chofes à Confacius.

44. 11 ^^^ vray que les Chinois font deux oL^lotions principales, ou deux fa- crifices folemn^ls au même Confucius, l'un au Printems , & l'autre en Au- tomne.

45. Ceux qui doivent faire ces obla- tions ou facrifices , ou y faire quelque fon6î:!on, font obligez, comme il eft prefcrit dans les- Rituels , de jeûner quelques jours auparavant , de garder la continence, l'abftinencc de viande, de poiifon , de vin, &c. &: de s*éloi- gner des divertiffemens : mais il n*eft pas fi certain qu'ils lefaflTent. j'aymê- me trouvé dans le Rituel Kïali^ que les jeunes qui fe doivent faire avant les of- frandes folemnelles pour les Anceftres défunts, ne s'expliquent pas à la rigueur d'une entière & parfaite abftinence, particulièrement de vin, de viande, de

poiflbn ;

^'4vec tldoUt. GreccjHc & Rem. z 5 poUFon, &:c. mais d'une certaine fru- '^ galitc , nnodcration & fobrieté dans l'u- '^ fage du boire &: du manger. '^

4(î. Je nefçay pas certainement fi Ton *^ tire au fort un jour heureux pour choi- '^^ fîr les animaux qu'on doit offrir i &: je^* n'ay pas en main de Rituelsoù celafoit " prefcrit. ^^

47. C'eft: la coutume de faire ce choix ^^ avec quelques cérémonies , de verfer ^^ une liqueur chaude dans Toreille du ^^ pourceau, ou d'un autre animal, pour ^^ éprouver s'il fera propre à eftre offert ^^ ou l'acrifié. '^

4S. Il eft vray qu'après l'épreuve des ^'^ animaux, on en immole au moins un ^^ la veille du iacrifice ou de l'oblation ^^ Aifdite , dans la cour de la fale appel- ^^ lée Min^g Umg tan g, voifine du Temple ^^ de Confucius. '^

49. Il eft vray que la veille du facri- ^'^ fice , on prépare dans la cour & la fale ^^ fufdites des tables ornées de chande-*^^ liers , de cierges & de parfums. On ^^ place le Tableau de Confucius fur la *^^ table qui eft dans la fale : on met de- ^'^ vant la table qui eft dans la cour, le ^^ pourceau qui doit eftre ofl"ert le lende- '^ main : le principal Miniftre fait une '^'^ profonde révérence à cet animal, qui ^^ eft tué cnfuite par le boucher. *<■

50. Il eft vray que l'on conferve '^ quelques poils & un peu de fang de cette ^^ vidime, ou d'une autre qui doit eftre '^

facrifiée.

1^ Conformité des Cerem. Cljin, 3, facrifiéc , afin de l'ofliir le matin du :), jour ruWant.

oy 51. Les -Gouverneurs vont au Tem- s_, pie de Confucius faire lefdites oflfran- ij des ou facrifices au premier ou au fe- Si cond chant du coq , afin que la ce- ^, remonie foit achevée le matin debon- 3y ne heure.

2, %z. Les Miniftres deToRVande oudu

3, facrifice de Confucius, font revêtus dans 3, cette fon(5lion des habits qui convien- 3, nent à leurs Grades & à leurs Offices 3, de Gouverneurs , qui ne leur fervent 3j que dans les fon<5tions publiques oufo- 3, lemnelles.

3, s 5- Pour faire ces facrifices ou ces 3, oftVandes, on orne le Temple de Con- 3^ fucius plus magnifiquement qu'à Tor- 3^ dinaire j on met fur l'Autel , ou la ta- 3^ ble des cierges allumez & des parfums 3^ ardens : je ne fuis pas certain fi l'on y 3^ met communément des fleurs. 3^ 54. Il eft vray qu'on invite l'Efprit 5, de Confucius d'afiifter à l'offrande ou 3_, facrifice qui fe fait à fon honneur, 3^ S V Les Miniftres du facrifice ou de 3, l'offrande , & les afilrtans , font plufieurs 3_, révérences ; ils fe profternent en fra- 3, pant la terre du front devant le Ta- 3, bleau de Confucius , pendant qu'on 3, fait les oblations.

3j 5<5. Il ell vray que quand le Maître 3^ des cérémonies dit a haute voix , VEf- ijpr'rt de Coiîfm'tw dcfccnds metUz-vott^ h ge- noux ;

Avtc VïdoUt» Grecque & Rsm, 1 5 fioux i tout le monde fe met à genoux.

57. Il eft vray qu*on offre dans ce facrificc ou dans cette offrande , quel-

3ues poils & un peu de fang, au moins 'unaesanimauxouvi(5limesi & qu*a- près les avoir offerts à Confucius, on les enterre auflTi-toft, de crainte qu'ils ne foicnt profanez.

5 S. Dans cesfacrificesou oblations, on offre du vin Chinois , des têtes de pourceau ou de Chèvre, des viandes, & des étofes de foye. Pour les deniers de papier argenté ou doré, je ne fçay Ton s*enfert dans ces offrandes, par- ce que cette cérémonie n'eft point pre- fcrite par les Rituels i &ce n'eft qu'un abus qui s'eft introduit.

^9. Lors qu'on off"re le vin ou d'au- tres chofcs, le principal Miniftre éle- vé le vaifleau ou le plat. Cette céré- monie s'obferve auflTi à l'égard des vi- vans, avec peu ou point du tout de différence.

60. Quand le Maître des cérémo- nies dit au Sacrificateur de boire le vin de la félicité , il le boit , & en ré-

f>and aufli un peu fur une botte de pail- e. Je ne fuis pas certain fi ce faifceau de paille a la figure d'un homme.

61. Les ctores de foye qu'on offre à Confucius , fe brûlent avec des cé- rémonies particulières, auffi-bicn que les papiers oii font écrits lcsOff"ertoires. Il n'eft pas certain qu'on brûle des dé- fi niers

16 Conformité des Cerem, Chm. ^,niers de papier dans ces facrifices, par- lée que cela n'eft point prelcrit dans les 3, Rituels.

5, 6z. Ces Rituels n'ordonnent point ., de lavemens de mains pour fairelace- _5j remonie de brûler les écofes de foye, 3. autant que j'ay pu remarquer en les 35 lifant.

3, 61. Il n'y a point auffi de genufle- 33 xions prefcrites pour cette cérémonie. 33 6^, Dans ces offrandes ou facrifices, 33 on recite certaines Orailbns ou Ofifer- 33 toires à la louange de Confucius. Ce- 3, pendant je n*ay point trouvé de prie- 3, resou demandes de biens, qui luy foient 33 directement adrelTées en cette occafion, 33 <î<). A la fin dudit facrifice ou of- 33 frande , on recite certaine Oraifon que 33 les Rituels prefcrivent pour accom- 33 pagner l'Efprit de Confucius qui s*eii 33 retourne , comme ils fuppofent , ou 3, comme ils feignent. Il ne me paroift 33 point que ce foit une prière ou deman- 3, de de biens , qui luy foit adreflee , 3, mais il y eft dit , que ceux qui ont of- 3, fert, ou quiontallifte'au facrifice, re- 33cevront des biens, èc toute forte de 3, félicité.

SUR LE V. POINT.

Y'^y" 5> 66. Je répons que les Chinois ont lige^de "^^^ lieux oudesTemplesdédiezà leurs ijoiami-jj Anceflres défunts. Ceux qui font dé- diez

jivec ridoUt. Grecque & Rom, i j diez aux Anceftrcs des Rois &: des'^ca'ni Grands de l'Empire , s'appellent «fj^'^°"* Cbiing tniao \ & comme il eft prefcrit *'chine. dans le Rituel Liki , ils doivent cftre «^ dédiez avec le fang des animaux , & '^ cela fe doit faire avec des cérémonies '^ particulières. Ceux des autres famil- «^ les nobles & honorables , s'appellent <^ Chu Tafig. Je n*ay point lii que cette «^ cérémonie foit prefcrite pour les de- «^ dier i & je ne fuis pas certain qu'elle «^ s'obferve univerfellement. <c

6^. Ils confervent dans ces Temples ^^ les tableaux de leurs Défunts. Il y a des ^^ Autels ou des tables, fur lefquellesils «« font placez. Il s'y fait des offrandes ou des facrifices foleainels deux fois «c l'année , au Printcms & en Autom- <^ ne; &cn d'autres tems encore , quoy «c qu'avec moins de folemnité, ce

(î8. Les Rituels de la Chine prefcri- «ç vent quelques cérémonies pour choi- fc fîr les animaux qui doivent eftre offerts <c dans les Temples ou les lieux appel- ce lez Chtifîg miab , & particulièrement cel- ce- lé de leur mettre du vin ou une autre ce liqueur dans l'oreille , pour éprouver ce s'ils font propres au facrifice. Je n'ay ce pas trouvé que cette cérémonie foit ce prefcrite pour les oftVandes ou facrifi- ce ces folemnels qui fe doivent faire aux ce Morts dans les lieux ou Temples ap- ce peliez Chù Tnii'g. Ils choififlent par le ce fort un jour heureux pour ces facrifices, ce B z & ce- ce

2 3 Conformité des Cerem, Chin, Si cela fe fait horsla porte defditslieux ^' ou Temples, avec les cérémonies fui- *' vantes,

*' Quand letemsde ces offrandes s'ap- ^' proche , ceux qui les doivent faire vont '' aux Temples des Anceftres , vêtus de 5' leurs plus beaux habits. On met de- ^' vant la porte une table avec des bou- gies allumées, & des brafiers pour brù- " 1er des parfums. Le principal Aliniftre 3> met les parfums dans les brafiers ou 35 encenfoirsi il parfume les inftrumens 3, qui fervent à tirer au fort : il ditquel- ,, ques paroles marquées dans le Rituel, ,, en tirant au fort un des dix premiers ,, jours du mois, dans lequel on doit faire ,5 le facrificc. Si le fort eft heureux, on ,, ne pafTe pas outre. S'il n'eft pas heu- ,, reux, on recommence à tirer pour un _,, des dix jours fuivans du même mois: 5, & s'il n'eft pas encore heureux cette 3, fois-là, on ne tire plus, & l'ondeter- ,, mine un des dix derniers jours du me- ,, me mois pour faire le facrificc. Onou- ,, vrc la porte du Temple , ceux de la ,, Famille y entrent l'un après l'autre, 5, chacun en fon ran^ ; ils vont devant 3, les tableaux des Anceftres , ils leur 5, font quelques révérences, le principal 3, Miniftre leur offre des parfums ; ils 3, font enfuite d'autres révérences : un 3, des Minirtres prend un papier eft écrite une Oraifon pour donner avis aux cfprits des Anceftres du jour de

l'Of.

jj

Avec ridoUt, Grecijtte & Rom. 29 rOrtVande , & s'cftaiu mis à genoux «• au coftc gauche du principal Minière j*^ il recite cette Oraifon , & il dit : Vo- «' trc obcifpmt fils N. voua dt:vant offrir la '^ prochaine Lttvc , wi U mois prochain , ce ^^ qtCon offre tOM les ans aux Ancefires Dé- ^< fufits , a tiré anjort le jour de roffrande ^ ^f d^ il s*ejl trouvé heureux , c\'Jl pourquq/il^^ prend la liberté de votn en donner avis. Si «^ le fort n*a pas efté.heureux , il n'en «f parle point , mais feulement il donne «f avis aux Ancellres du jour de rofTran- f^ de, auîeft un des dix derniers du mois. *f On rait enfuite quelques autres cere- <e inoniesi on donne ordre que tout foit <( preft pour ce jour-là , & chacun re- «c tourne chez foi. Cela eft brefcrit dans le <c Rituel A!i^//, qui traite des lieux ou des <f Temples appeliez Chù tavg : car tout ^e ie fait plus folcmnellement dans ceux ^c ^ue les Chinois appellent Chung miao. «f <9. Les Minières & tous ceux qui ff xloivent faire quelque fonction aux fa- <c orifices qui s'offrent dans les Temples «c appeliez Chutang, doivent jeûner trois (c jours avant le facrifice ou l'offrande j <c garder la continence , l'abflinence de ^c viande , de vin , de divertilTemens, &rc. (c Il çiï vray que le Rituel Kiali prefcrit ce plutôt la modération & la frugalité ce dans l'ufage de la viande & du vin, <r qu'une ablfinence entière & rigoureu- ce fe. Le Rituel Lifà ordonne fept jours «c de préparation pour les facrifices qui «c

B i doi-

XC Conformité des Cerem. Chin, Si doivent s*offrir dans les Temples ap- 33 peliez Chnfigmtao i comme j*ay dit dans 33 la Réponfe que j*ay faite aux Points 3> que AlonfeigneurSperelli AflcfTeur du 33 faint Office m'a envoyez par ordre de la 33 Sacrée Congrégation. 33 70. On doit offrir des animaux de dî- 33 verfes efpeces dans les facrifices ou of- 33 frandes Iblemnellesquife font aux An- 23 ceftres des Rois dans les Temples ap- 33 pelleT Chung 7fi7ûd , particulièrement des 3) genifles ou des vaches , des agneaux, 33 des chèvres, des porcs, des cerfs, des 33 lièvres, & d'autres. Dans ceux qui fe 33 font aux Anceftres des Grands del'Em- 55 pire, on n'offre ni genilTe ,.ni vache; j, le refte eft ordinairement le même, il 53 n*y a de différence que du plus ou du 3, moins pour le nombre. Dans les facri- 33 fices ou offrandes qui fe font dans les 3) Temples appeliez Chu tan^g ^ on offre 5, ordinairement des porcs, des chèvres, 3, des poules , des poiffons , & d'autres 5, chofes femblables. 5, 71. La veille du faciifice ou del'of- ,5 frande folcmnelle , ceux qui doivent j, offrir \z facrifice, ou y fervir, vont au 55 Temple , revêtus des habits qui font 5, prefcrits par le Rituel : & Ton orne 3, ces Temples avec toute la pompe pof- 3, fîble & convenable à la cérémonie. 55 On prépare les tables ou les Autels, 3, avec les derges , les parfumSj & le 3, refle. Les animaux font immolez par

k

jivec ridolat, Grecciue cr Rom, 5 1 le principal Minière , qui cfi: l'Aifric '^ de chaque famille. Son Époufe, & les '' autres Dames de la famille ou parenté, *^ lavent les plats ou les vafcs deftinez *^ pour l'ofifrande : & tout cela fe fait '^ avec beaucoup d'ordre & de refpeâ:. Le Rituel A'/V?// n'ordonne point defai- '^ re des révérences & des inclinations *^ aux animaux qu'on doit immoler dans '^ les Temples appeliez Chii tarîg. Le Ri- tuel Liky i que je n'ay pas en main, parle de celles qui fe font dans les Tem- ples appeliez ChuTig miao. Il eft certain qu'on égorge les animaux dans ces Tem-

f>les avec beaucoup derefpcd & defo- emnité , comme j'ay lu dans ce Ri- '^ tuel, & dans d'autres plus amples. ^^ 72. On confervedes poils & dufang "^ de ces vidimes^pour les offrir dans les '^ facrifices ou offrandes folemnelles. '' 7 3 .LesTemplcs,& les Autels ou les ta- " bles font ornez le plus magnifiquement '^ qu'il eft poflîble, comme_j^ay déjà dit. '^.

74. Les Tableaux des Défunts font ^^ placez fur ces tables ou fur ces Autels, ^^ avec cette Infcription. Le Jkge de VEf- ''^ prit d'un tel Défunt, '^^

75. On fait des révérences, & l'on '^^ fe profterne refpedivement devant ces ^^ Tableaux , en frapant la terre avec ^' le front pendant lefdites offrandes , ^^

3uand le Maître des cérémonies l'or- ^^ onne. Mais cette cérémonie fe fait '^ aufïï pour honorer les vivans.

B 4 'jc. Le

3 2 Conformité des Cerem. Chin* '., y 6. Le jour de l'offrande ou du fa- 35 crifice folemnel, toute la parenté doit 35 fe rendre de bonne heure , c'eft-à-dire 35 au fécond chant du coq , au Temple 55 des Anceftres, pour leur oflrir lefacri- j5 fice : quoyque cela ne foitpas réglé, 55 qu'on n'ait coutume de retarder plus ,5 ou moins la cérémonie. Tous, & par- 55 ticulicrement les Minières du facrili- 55 ce , ont les plus beaux habits qu'il leur 55 eft pofijble. Ceux qui offrent ces facri- 55 fices dans les Temples appeliez Chung 55 miaô, doivent avoir des vetemens par- ticuliers, qui ne leur fervent que pour 55 Icfacrifice, & qu'ils ne portent jamais 35 hors Iw Temple il s'offre. 55 77. Dans les facrifices qui fe font à 35 l'honneur des MortS5 on offre du vin, 55 des animaux tuez le jour précèdent, 35 un peu de leurs poils & de leur fang5 ,5 des étofes de foye 5 ou du moins des de- ,5 niers de papier au lieu de ces étofes. 55 Cetr^ f^'^l^j^y^jQi^ h'éfl pas néanmoins fort anciennes elle a elré defaprouvée de ceux qui ont reconnu que cela efl oppofé à la fîncerité & à la fplendeur avec laquelle les Anciens faifoientces 35 offrandes. Cependant l'ufage decesde- 35 niers de papier efl maintenant commun 35 dans lefdires offrandes. 35 78. Le vin de ces oblations s'appel- 35 le en Chinois 5 Focbela, c'eft-à-dire, if 35 vhi de h félicité.

75>. Le célébrant ou principal Mi-

niArç

33

'Or

ié, ils li- m- ier ici- m

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73.

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aveu- li

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>^wft t/dêiat, Grecifue & Ram, i ç HiiUc ^n gottce & en boic un peu , & '*" il en répand une partie fur un taifceau '^ de paille qui cÙ. dcvani La cable iurla- *' c r.lîf -:-lt d:icc le Tableau i & cela fe *^ :'i : i.:. j,-> cérémonies particulières. *^ . Quaad c'ctoitrulage d'otTrirdes ** ccoûï ^ , on les brulott auifi avec '^

des c -^ - :-$! qui s'obûrvent encore ^^ i prefcnt lors qu'on en o^e. Mais pour '^ briller m *ic prapier, je nefçiy ^*

posq-. .iflc avec d'autre folem- '^

»itc, h ce n'ed que tout s'exécute avec '^ beaocoep de r^'pcd & d'axcencioa s *^ parce <)iie ces peuples croyentcommu- *^ ■éoieiu que ces deniers de papier fe '^ cb^n^eni en vravemoanovepourrufa- " ge des Morts. Cette fupediiuoa a elle '* introduite par les liolitres. ^

$r. Le t'acriEce eftant 6ni, on par- '^ tage la chair des victimes , 8c les autres ^ chofes propres a manger, qui ont efté '.^ oCencs , & oa les dtilribue a tojs les " affiibkBS , qui ea icni beaucoup d'eûi- '^

m:

(C

ju-

82. Au ccmmencemeoc dufacriiîce, " ils toot d^s : ^' ' s des '*

Défiints-Ce: : ,:d'u-«

autre , qui (îgniôe que les ECprits def- ^ cendent à l'heure rr " ~ur recevoir '^

l'oârande. Et quan- .-itre des ce- '^

rcmonies dit : Mettez-vous à genoux; *^ profternezvoQS ; ou faites une autre ce- '^ rcmonie, tous la font refpedivement '^ icioa qu'il convient à chacun.

B 5 Si. Ce*

es

3 2 Conformité des Cerem, Chin,

7^. Le jour de l'offrande ou du fa- crifice folemnel, toute la parenté doit fe rendre de bonne heure ^ c*eft-à-dire au fécond chant du coq , au Temple des AnceftreSj pour leur oflrir lefacri- fice : quoyque cela ne foitpas fi réglé, qu'on n'ait coutume de retarder plus ou moins la cérémonie. Tous^ & par- ticulièrement les Miniftres du facrifi- ce, ont les plus beaux habits qu'il leur eft poffible. Ceux qui offrent ces facri- fices dans les Temples appeliez Chiing tniaoy doivent avoir des vetemens par- ticuliers, qui ne leur fervent que pour lefacrifice, & qu'ils ne portent jamais hors 1er Temple il s'offre.

77. Dans les facrifices qui fe font à l'honnjur des Morts, on offre du vin, des animaux ruez le jour précèdent, un peu de leurs poils & de leur fang, des étofes de foye, ou du moins des de- niers de papier au lieu de ces étofes.

^^^11 fuuînrunon ft'cfl pas néanmoins fort anciennes elle a elté defaprouvée de ceux qui ont reconnu que cela eft oppofé à la fincerité & à la fplendeur avec laquelle les Anciens faifoientccs offrandes. Cependant l'ufage de ces de- niers de papiereft maintenant commun: dans lefdites offrandes.

78. Le vin de ces ohlations s'appel- le en Chinois, Foche/a, c'eft-à-dire, /f vin de la félicité.

75>. Le célébrant ou principal Mi- nière

Avec l IdoLit, Grecqne & Rffm» ^ ^ niftre en g<^>ùcc & en boit un peu, & *^ il en lépaiid une partie fur un taifceau '*^ de paille qui eil devant la table fur la- *'

?iuclle eft place le Tableau s & cela fe *^ ait avec des cérémonies particulières. ^^ So. Qj^iand c'étoitTufage d'offrir des *' ctofesde foye, on les brùloit aulFiavec '^ des cérémonies, qui s'obfjrvent encore ^^ 8 prefcnt lorsqu'on jnoflre. Alaispour *^ brûler des deniers de papier, je nefçay ** pas qu2 cela fefafl'e avec d'autre folem- *^ nité, fi ce n'eft que tout s'exécute avec '^ beaucoup de reîped & d'attention 5 ^^ parce que ces peuples croyentcommu- ** nément que ces deniers de papier fe *f changent en vrayemonnoyepqur l'ufa- " ge des Morts. Cette, fuperftition a efté '* introduite par les Idolâtres. *^

81. Le facrifice eftant fini, on par- " tage la chair des vi(5bimes,& lesautres '* chofjs propres à manger, qui ont efté '9 oflf-rtes , & on les diftribue à tous les " afljftans , qui eo font beaucoup d'efti- '* m-. "

82. Au commencement du facrifice, ** ils font d.'s révérences aux Efprits des ** De'funts. Cette cérémonie eft fui vie d*u- '* ne autre , qui fignifi^ que les Efprits def- *^ cendent à l'heure même pour recevoir «^ l'offrande. Et quand le Maître des ce- '^ remonies dit : Mettez-vous à genoux j *' proftjrnezvous; ou faites une autre ce- '^ remonie, tous la font refpedivement *^ ieioii qu'il convient à chacun. *^

B 5 Sj.Ces^

54 Conformité des Cerem.Chm,

5 3. Ces offrandes folemnelles 5 félon ce qui eft prefcric par les Rituels claf- fiques de la Chine, ne font point ordi- nairement accompagnées de prières di- rei^lementadrefleesaux Morts, parlef- quelles on leur demande des biens & de laprofperité,quoyqu'il s'en foit in- troduit plufieurs en certains cas &: en certains tems , qui n'ont point efté prefcrites par l'autorité publique. Il y a des tems déterminez, aufquels, con- formément aux Rituels , on ordonne de faire des prières &desfupplications aux Morts pour les neceflitez publiques & preiTantes de l'Empire , comme la famine , les maladies , la guerre, & d'autres fem.blables. On en fait auiîi aux autres Efprits, au moins à ceux a qui l'on a permilTion d'ériger des Tem- ples, qui s'appellent en Chinois Chimg miûh. Les lavemens des mains qui fe font dans ces facrifices, doivent fe fai- re fuivant la direftion du Maître des cérémonies.

5 4. Quoyqus ce ne foit pas une pra- tique univerfelle d'efperer des Défunts des biens & de la profperité, eu égard à la divcrfité des fedes de la Chine ^ ce- pendant on peut recueillir des Rituels qu'ils ont cette efperance en leurs Alorts,au moins dans les necefllrez pu- bliques, pourlefquelles les Rituels pre- fcrivcnt des prières qui leur font adref- fécs. J'ajoute que le peuple efpcre com- munément

j4vec lldoîat. Greccjue dr Rom, 5 5 munément que les Défunts leur feront ^^ du bien. Au moins ileft certain que les ^^ Chinois croyent & enfeignent qu'en '^ faifanc ces offrandes ou cesfacrificesaux "-^ Anccftres Défunts, en la manière qu'il '^ cft prcfcrit , ils recevront toute forte '^ de bonheur & de profperité : & l'on '^ promet ces biens au nom des Défunts '^ a la fin de la cérémonie à ceux qui ont '^ offert le.facrifice, &: aux affiftans. '^

S 5 . Après le facrifice , dis-je , ou l'o- '^ blation folemnelle , le Maître des ce- '^ remonies promet ou augure au nom des '^ Anceftres Défunts , au principal Mini- '^ ftre, & implicitement à tous les afiiflans, ^^ une parfaite profperité , une longue vie, ^ dcc. pour avoir offert ledit facrifice. ^^

SURLE VI. POINT.

Î6. Je répons que ceux qui n'ont ccvoiei point de Temple, confervent avec re- cc^'-^po^^" fped dans leurs maifons les Tableaux ccfj^j^"^ de leurs Anceflres Défunts fur des Au- ccMifliôn. tels ou dans de petites Chapelles, avec ct^e la des chandeliers & des vafes pour brûler cc^^'"®* des parfums ( ils n'y mettent pas fi com- ce munément des fleurs) ils placent, dis- ce je , les Tableaux ou les Tablettes de ce - leurs Morts dans ces Oratoires au mi- ce lieu des Idoles, avec cette Infcription ; ce Le Jîege de PEJprit d'un tel Défunt, Les ce Chrétiens les gardent dans l'eflat ce ils cfloient avant qu'ils embralfalTent la ce

B 6 Foy,

^6 Conformité des Cerem. ChJ^» FoVj ou en la manière que leurs Mif- lîonnaires refpedivement leur en per- mettent Tufage.

S/. On offre devant ces Tableaux ou Tablettes en des tems déterminez des viandes, des légumes, &c. on allume des bougies , on brûle des parfums , on fait de profondes révérences , on fe pro- fterne en baiffant la tête jufqu'à terre.

8 S. Lss jours des facrifices ou obla- tions folemnelles , on offre plus de cho- fes qu'à l'ordinaire devant lefdits Ta* bleaux , chacun félon fon pouvoir.

S 9. Dans les Tempk^s ou lieux dé- diez au De'funts, après les facrifices ou les offrandes , on fait la cérémonie d'ac- compagner leurs Efprits , ou de leur donner congé. iMais on ne fait point cette cérémonie dans les maifons par- ticulières , autant que je l'ay pii fçavoirj au moins elle ne s'obfervepas commu- nément Se ordinairement dans le tems defdites offrandes-, excepté dans celle qui s'appelle ^/w c^i , qui fc fait après l'enterrement, quand on eft de retour à la maifon, parce que cette oflrande fe fait avec toutes les cérémonies des oblations annuelles & folemnelles.

90. On n'a pas coutume de différer à faire hs tableaux ou tablettes des Morts. La matière dont on les doit faire eft prefcrite dans les livres Chi- nois. C'cll: du boisde châtaignier. S'il ne s'en trouve point , on peut choi/îr

Quel

jivtc rrdoUt, Grecqnc cr Rom, 5 f

?[ucl bois on veut , pourvu qu'il foit ^^ ort , & de durée. Les mêmes livres *'' prcfcrivcnt la grandeur &c la forme de ^^ ces tablettes, le tcms qu'elles doivent '^ fcrvir , la manière & les cérémonies ^^ de leur Infcription, comme j'ay dit ''^ dans ma Rcponfe aux Points qui m'ont '^ été envoiez par Monfeig. Spcrelli Af- ^^ feiTeurduTaint Olfice,parordredelaSa- '^ crée Congrcgation. llsprefcrivent par- ^^ ticuliercment la manière d'écrire le pe- «^'Cepcéc tit point. On choifit pour cette fonélion "f^'),"|j une perfonne de diftiné^ion&de marque- ^Tur les Cela le fait avec cérémonie , après avoir «'lettres lavé les mains. On écrit fur une tabls "^£,^'5 ou préparée pour cet effet, en prefjnce ^'X/«g' du fils aine du Défunt, ou du ch.f de «''^«ceft- la famille qui fe tient debout pendant "^^^l^ic* cette action. On continue le fcfte de ^U'ame la fonction, comme il eft: prjfcrit dans "'''«''"'• le Ritujl; on prend la tablette, onac- '^ compagne l'Efprit du Défunt , & on ^^ l'invite à s'y venir repof^-r. Cela (z fait *^ immédiatement après l'enterrement , '^ comme il eft marqué dans le Rituel. Il '^ eft vray que lac^'femoniedu petit point '^ fe fait en differcnti^s manières , &: je '^ n'ay point trouvé qu'elle foit prefcrite '' à part dans ledit Rituel, qui marque'^ feulement la manière dont on doit faire '^ rinfcription qui fe doit mettre fur la- *^ dite tablette. Je ne puis aflurer fi les *^ Chinois feroient ou ne feroientpasces '^ cérémonies, fi on leur permettoit l'u- ^* ,

fage

5 8 Conformité des Cerem, Ch'w.

j5fage de ces tablettes de leurs Morts

^5 dans les maifons particulières feule-

5, ment , & en y joignant une protefta-

jjtion. Je ne doute point ne'anmoins

5, que les bons & fervens Chrétiens ne

3y raflent ce qui leur fera commandé de

35 la part du Saint Siège. Mais il me pa-

33 roift très-ditîicilede leur permettre un

53 fimple ufagedefdites tablettes 5 & rien

33 plus 3 & il me fembleque cela eftdan-

53 gereux pour plufîeurs raifons.

33 L'Illuftriflime &ReverendiflimePe-

35 re en Dieu François Aleonifla rappor-

35 te dans fa Réponfe à Monfeigneur

Sperelli 3 qu'il cite dans celle-cy5 la

prière que le fils aîné ou le chef de la

Famille fait à l'Efprit du Défunt auf-

iîtot que l'Infcription de la tablette ,

dont il s*agit 3 eft achevée. Elle eft

prefcrite dans le Rituel Kiali 3 & elle

eft conçue en ces termes :

Moi fils Orphelin N. j'ofe donnn' avis à ffwn lUnflre Père ou'Aieu/ /V. de tel grade ou dignité j que fou coi ps retourne en terre par la Jepultnre 3 i^ que fon efprit retourne ou doit retourner à la fale des Ancêtres qui efl à la m ni fon. La tablette , Xm dm , étant donc achevée , j^fiippU^fi ftddinie c^ noble Ame de vouloir laiffei' fon ancien lieu , (^ de fe rendre au nouveau , qui luy frvira defû- tien , cb" elle trouvera fin repos.

L'Ancien lieu ou la première demeu- re de l'Efprit du Défunt , félon la créan- ce des Chinois 5 c'cft le hoenpé , ou la

pièce

j4vec r/doUt, Grecque & Ram. 5 9 pièce de foie qui lercprelcntc. Lenou- ''^ veau, c*eft la tablette eft cette In- <*" fcription : Le Siège de V Ame d'un teL '^

91. Les cérémonies que les Chinois ^"^ font devant les corps de leurs Défunts^ ^^ dans les enterremens, aux ccmerieres, <«" &: fur leurs Tombeaux , font telles & «^ en grand nombre , quMl faudroit de «^ gros volumes pour les expliquer au ju- «^ lie & en détail. J'en ai rapporté une ^^ partie , &: peut-être le plus effentiel, «^ dans la Réponfe que j'ay déjà donnée ^^ & que j'ay citée ci-deffus. Pour lèpre- <^ fent je puis dire que tout fe réduit aux «^ cérémonies fuivanteSj aux jeûnes, aux ^^ abftinencesj aux révérences, aux ge- ^^ nuflexions en baiffant la tête jufqu^à «^ terre, aux bougies allumées, aux par- «f fums ardens , à brûler des deniers de ^^ papier , à oftVir toute forte de mets, «^ & mêmedes victimes, comme un porc, ^^ une chèvre , &:c. ou la tête de ces ani- ^^ maux. Ils vont aufll une fois Tannée ^^ au lieu de lafepulturede leurs Défunts, ff ils déracinent les herbes qui ont cru fur ff leurs Tombeaux & aux environs , & ils « f leur offrent des viandes en faifant des ff génuflexions. I-es Bonzes ou les Prê- ^^ très des Idoles ont introduit plufieurs '^ autres cérémonies pleines de fuperfti- <^ tion , qui font rejettées univerfellement fc des MifHonnaires & des Chrétiens, «^ comme celle de brûler des deniers de ««^ papier. «

SUR

Si 33

4<5 Conformité des Ctrem. ChJ?f*-

SUR LE VII. POINT.

3) 91. Je répons qu'il n'eft pas vray que la Philorophie Cninoife n'ait rien de contraire à la Loy de Dieu.

93. Les Chinois Lettrrz , qui font 1) Athe'es , entendent par le nom lai Kièy 33 une matière éternelle, qui eft le pre- 3j mier principe de touteschofesi ou une j3 ATrtu adlive de cette matière , qui n'en j3 eft point diftinguée , & qu'ils appel- ),\twiLi, qui précède, félon leur crean- 53 ce, la production de toutes L's chofes 30 qui en dépendent : & en ce fens il eft 53 hors de doute que les anciens Chinois j3 fe font fervis de ces paroles lai Kie y S3 pour définir &: lignifieriez preiiiierprin- 33 cipe, comme j'ay déjà dit. Maison ne 33 peut afturcr abrolument que ces An- 33 ciens aient connu le vray Dieu , ou 53 qu'ils ne l'aient pas connu : d'autant 33 plus que Pufage de ces deuxmots joints 33 enfemble commença dès le tems deCon- 33 fucius, & qu'ilne paroit pasqu'il s'en loit fervi en ce lens-Jà. Il ne les a mis 33 en ufage que dans le livre Ke Kivg , qui 5i eft le plus confus ik le plus difficile à 53 entendre de tous les livres Chinois. 33 Voici le fens littéral de ces deuxmots, 33 TûîKie : La Lettre ou le mot Im , figni- 33 fie Grand , le mot ou la lettre Kie , fi- as gnifie/t77;;^, comme s'ils avoient voulu 55 dire , le grand Urme , ou l'origine de i> toutes chofes : de forte qu'ils pouvoienc

figiû-

jivec Vidûlat, Grâcqtic & Rom. 4 1 fignificrpar ce s mots le grand Dieu ou **^ le Souverain principe , même dans un ** fens Catholique. Cependant la Seéte '^ des LettreZj dans laquelle ces pproles *^ font en ufage à la Chine , s*en fert & '^ les explique dans un fens Athée , ou '^ pour ngnifier toute autre chofe que le '^ vrai Dieu. "

94. Le culte que Confucius rendoit «^ aux Efprits, étoit plutôt religieux que '^ civil j félon que je l'ay pu connoitre *^ par la lefture des livres qu'il a compo- ^' fez , & qui ont cours à la Chine , ou des «^ leçons qu'il a di(5tées. Au moins ce culte ^^ avoit une apparence & un extérieur de ^^ Religion. "

95. Il ne paroît pas que le livre Yc «^ Khig, puifle être appelle en aucune ma- «^ niere V Abrégé d^ufie très-bonne doârmePhy- ^^ Jiqtie (^ Morale : Et il eft certain que les «^

Chinois s'en fervent pour deviner, «^ pour faire des fortileges, & pour des ^^ chofes fembiabics. ^ "

96. Quelques Mifllonnaires des Or- *• dres de faint Dominique, de faint Fran- ^ <?ois 5 & des autres, ont fuivi en plu- «^ iieurs chofes l'opinion des PP. ]efui- «^ tes dans la pratique, fur le culte &les ^^ cérémonies Chinoifes , au moins pen- «^ dant un certain tcms. ]e ne puis néan- «f moins aflurer qu'ils l'aient fuivie en «^ tour. J*ai cfté un de ceux qui ont tcL'Apo- fuivi le fentiment des Miffionnaires de *'^omiS la Compagnie , jufqu'à ce que je me fois <«c4iu« »

appli-

42 Confornjîtédes Cerem. Chtn,

iontla appliqué 5 comme i*ai fait depuis, à veruon ^^^> ir'- -^^

iraiienne'î examiner leluites cérémonies avec un eft main-,, peu plus d*attention & d*exaâ:irude, tenant ^^ gj qy^ j'^jg jyg^ qu'on doit procéder mTe^con-55 autrement en certains cas.

vaincra Monfeigneur Aleonifla & toutes lesperfonnes judicieu- fes , que les Dominicains , excepte Grégoire Lopez & Sarpetri , n'ont point fuivi l'opinion des jefuites , & que le premier ne l'a pas fuivi en tout.

97. Ceux qui ft font le plus éloignez ,5 du fentiment des PP. Jefuites , ont trou- yi plus de difficulfez , & ont fouferc y, de plus grandes contradictions dansleur _,3 faint I\liniii:ere. Cela n'a pas empêché jj qu'iisn'aient fait du fruit , les uns plus, ^5 les autres moins , dans cette Vigne du j, Seigneur.

j5 pS. Je n'ai point connu à la Chine

^5 le Père Sarpetri Dominicain, parce

,, qu'il eftoit mort avant que j'y fufîe ar-

y, rivé. ]e croi qu'il fçavoit la Theolo-

,^ giej&lesSciences& Le ttresChinoifes,

Monfel-^^ comme je l'ai ouï dire à pluiitiîrs pcr-

S'eonif-'j fonnes. Cependant je ne fuis pas cer-

fa nous ,^ tain s'il eftoit auiïi içavant , particu-

P«"n^^- lierement dans les matières Chinoifes,

îu'piair',,, qu'on le fuppofe dans l'Expofé.

de pre'ierer à Ton oui-dire , le Certificat de l*llluftr:fl*ime Navar- rette , & de pUifieurs autres perfonnes dignes de foi , qui ont connu à fond le Père Sarpetri.

5, 99- Je n'ai pas aufTî connu Monfei- y, gneur Navarrettc Dominicain : mais 5, fuppofant qu'il a eu autant de vertu & y, de fçavoir dans les matières de Reli- yj gion'que le Père Sarpetri, parce que

je

fez

Avec t lâolat. Grecque & Rom. 4 5 je n'ai aucun fondement de penfer le *' contraire i je dis, autant que j*en puis '^ juger par les ouvrages qu*il a donnez au '^ piiblic touchant le culte & lesceremo- '^ nies Chinoifes , qu'il me paroit qu'il ^^ cftoit fçavant en cette matière , & beau- '*^voy« coup plus habile que rExpofé ne fup- '«l'Apoio- pofe. Ainfi l'eflimc qu'en plufîeurs «'?^^ ^^^

^ ' r c 1 r r r Domim-

pomts on peut taire tond lurion fenti- «^cains

ment & fur fon autorité. ««Mifllon-

100. Le Père Varo Dominicain a ««P^'j;." '^^ I 1 . . / X , la Chine,

vécu long-tems depuis mon arrivée a la ce

Chine; & je fçai qu'il eftoitauflî verfé f «voyez

dans la langue & les lettres Chinoifes cci'Apoio-

qu'aucun autre Miiïionnaire de fon cc'°2'«*

tems. Monfeigneur de Bafdéc de bon- ce

ne mémoire m'a témoigné la même ce

chofe. )e ne fçai fi mondit Seigneur ce

Grégoire L.opcz l'appella , comme il ce

eft dit dans l'Expofé. Les Ecrits du ce

Père de Paz font conformes à ce qu'il ce

a fait imprimer touchant le culte & les ce

cérémonies Chinoifes. Il eft vrai que ce

c'étoit un fçavant Religieux, & très- ce

eftimé dans les Philippines. ce

ICI. Pour ce qui regarde la pratique ce

de l'ufure à la Chine, il eft certain que ce

les Infidèles l'exercent en plulïeurscho- ce

fes , comme on fait en d'autres pais, ce

& peut-être plus qu'ailleurs. Cepen- ce

dant les Chrétiens qui confultentordi- ce

nairement leurs Miflionnaires, font ce ce

ou'ils leur permettent , ou ce qu'ils ce

aifent leur être permis^ Il efl queflion ce

fi

44 Conformité des Cerem. Chin. yy fi en certains cas il y a véritablement 35 ufureou non , en ce qu'ils ont coutume Dans ce5^^ (]e faire pour gagner de l'argent. Il y a deMoncs" ^^ certaines maifons àla Chine e'tablies de pieté, 55 P^î* autorité publique, l'on prête de lesPrê- l'argent pour un certain tems : ce qui

teurs nt r F ^

pe-jven: 1^ ^^^^ ^" recevant un gage qui vaut tirei- au-5, plus que la femme prêtée. Celuy qui cun pro- emprunte doit paver tous les mois au

ht au delà a*^ j j ' /

dece qui>3 P^^^^"'^ un certain denier détermine

€it ne- ^5 par l'autorité publique^parexemplejun ceflaire ^^ demi-gros ou trois baioques par écu: ^èdom- 33 ^ l'o" <^oit rendre la fommeprincipa- mager ,, le au temsdont on eft convenu. Silede- ^^* ^^' 55 biteur ne fe prefente pas au terme, & Qu'ils 33 manque à rendre le principal, ileftli- fom en bre au prêteur d'aliéner ou de vendre pre:anc. ^^ j^ g^gg ^ ^^^^^ ^^^^ obligé de rien ren-

indemni',, drc à celui à qui il appartenoit, quoi tjtedttm-^^ qu'il fe prefente enfuite , & que le prix tcitcaty. J^^^ gage ait excédé le principal , avec gro eo- 55 1 intérêt qui fe paye tous les mois. Ce rumdcm ^^ doute fut propofé pat le Père Jcan Bap- '"r"T',,tîfte Morales en i(î4'>. & decidéparla modira- ,5 bacrec Congrégation. 11 y a divers dan- tumn-tra^^ gcrs duxquels ceux qui tiennent ces ^'"^""'''■,, maifons font expofés , par exemple, dit Léon,, aux voleuts 5 aux incendies , & a de X- Con-^^ femblables accidcns. Ils font degran- ^^""^•*''^j des dépenfesi ce qui fait douter avec ^, fondement s'il ne leur cft pas permis ^y de retenir ce qu*ils retirent de la ven- j, te du gage au-deffusde la fomme prin- cipale qui leur étoit diie, & d'exercer

cet

9>

jivcc VIdolat, Grecque & ^orn, 4 5 '

cet Olfice qui eft d'une fi grande utili- ^^ te pour le public, & particulièrement <«■ pour les pauvres, qui trouvent par ce «f moicn un remède à leurs befoins. C'eft^^ encore une coutume à la Chine qui eft ^^ autorifée parlaLoy, dcprêcer de Tar- <f gtrnt à trente pour cent, fans avoir f«" égard au profit cefiant ou au domma- ^< ge naiiïant, quoyque l'une ou l'autre '< perte accompagne ordinairement ce prêt , ou du moins un danger de ne << pouvoir retirer Ton principal , ou de «^ ne le pouvoir recouvrer fans beaucoup «f de peine & de difficulté. Ce cas -fut f^La Ss- propofé & décidé en 1(^45. Il y a d'au- <<creeCon- tres manières dontl'ufure s'exerce ou- ^«a^*f^pôfé vertement à laChinermais elles font dé- ««un vrai fendues univerfellement par lesMifiion- ««^ ^^g^"'"

/-«■'• j nie titre

naires aux Chrétiens de cethmpire. ««jg ^^^^

mage naiflanc, ou de profit cenanr , & un danger qui vienne d'iinecaufe étrangère au prêt > 5c non pas du prêt même , donc il eftinfeparab!e , particulièrement quand on prê:e aux pauvres, Voiez le chap. Uavi^anti, Exc. Dt nfurit t S.Thomas, la Théo- logie Morale de Grenoble 6cc.

Voilà, Monfeigneur, ce que je puis^^ répondre fommairement aux Pomts '^ contenus dans la feuille que Votre Emi- ^^ nencem'a fait l'honneur de m'envoier; ^^ le l'ay fait avec toute la fincerité & la ^^ i^erité que je dois , & que la matière '^ iemande, félon ma petite capacité, & ^'^ félon que le tems me l'a permis. Mon ^^ intention n'a point été de rapporter ^^ ians cette Réponfe ce que les MifTion- '^.

naires

'é^6 Conformité des Cerem. ChîH» ^^ naires reîpedivement permettent au?Ç j Chrétiens de cet Empire , ce n'efh j quand j'en ai fait une mention expref- fe 5 mais feulement de rapporter les j faits abfolument, & la doctrine de ces j Infidèles, je fuis tout dévoué à Votre j Eminence :, & toujours prêt à lui obéir , ^j & à la Sacrée Congrégation, au juge- ^ j ment de laquelle , & à celui du faint Sie- ^j ge Apoftoîique , je me foumets très- humblement, & fans referve.

A Rome le 19. de Juillet 1699'

F. Jean François AleonisSa.

C H A P I T R E I I. i

Convenance des Chinois de la Seâe dci Lctîrez , avec hs anciens Idolâtres Grecs ^ Romains dans le cnltc du Ciel.

LEs Chinois de la Sefte des Lettrez adorent le ciel matériel fous le nom de Xamti , qui veut àirtle Roi d'en^ haut , le fouvcrain twpcreur s ils lui offrent des facrifices, l'Empereur fculpcuc faire les foniâions de Prêtre, & ils en offrent aufii ala terre parfon miniflcre. (^uand ce Prince écrit de fa main fur

des

'^vcct Idoîat^Crecque & Rom,* ^yj des tablettes en grandes lettres d'or ces paroles , King tien , c'eft-àT-dire , Adorez le ciel; pretend-il fignifier autre chofe

?[ue l'adoration du ciel matériel, con- ormément à la dodlrine de la Sed:; des Lettrez , dont il eft le chef? Et tous les Infidèles qui lifent cette infcri- ptioUj ne l'entendent-ils pas dans ce fens athée , qui eft le fens naturel de ces paroles, fuivant leur inftitution&: leur uiages & qui eft le fculquife pre- fente à leur F/prit î Leur culte eft con- forme en ce point à celui des anciens Idolâtres Grecs & Romains ^ avec cet- te différence, que ceux-là donnoienc au ciel le nom de Dieu, & que ceux- ci ne le lui donnent point, parce qu'ils ne reconnoiflcnt point de Divinité: mais ils lui rendent des honneurs di- vins en l*adoranr, en lui offrant des fa- crifices, & en ne reconnoiffant rien de plus grand que lui. Et n'eft-ce pas une idolâtrie pratique, de rendre à la créa- ture des honneurs qui ne font dûs qu'à Dieu ?

Les Grecs ont adoré le ciel fous nom d'oifxvoi , Urnrit44 i les Romains fous le nom de Cœlus ou Cœhm ; les uns & les autres lui ont donné le nom de Juppiter. Regardez ce corps fublime , ^^ d'une blancheur raviflante , d'un brii- '^ lant admirable, que tout le monde ap- *^ pelle Juppiter, dit le Poète Ennius. '^.

AJ^ke

35

>3

33 3i

^2 Conformité des Cerem, Chm.

Ennîui in AJpice hoc ftèlhne Cûfjck'm , qucm omneg Tfytjîe, voca?it JQvem .

Voiez-vous le ciel , ce corps d'une étendue & d'une grandeur demefure'e, d'une élévation prodigieufe, qui en- vironne & qui embrafle tendrement la terre ? Croiez, dit Euripide , quec'eft le plus grand des Dieux, que nous ap- pelions Juppiter.

M. j r- Vides fuhlime fufum. mmoderatum étthera^

Afua Ctcc r\ r* » -f

y on. lih, i.de J^^ tC7iero Urram circtimjectu nmplecîttur i

Natura Hiitic fitfnmum habcto Divuj» , hune per-

Deorum. hibctojavem.

^ Hérodote & Strabon parlant des Per-

libU s'tra- ^^^ ^ diient qu'ils donnoientàtoutePé-

io.iib, i6. tendue du ciel le nom de Juppiter.

Platon protefte que le Dieu qu'il loue

n'eft autre chdfe que le ciel : & il eft

-. . iufte , dit-il, de l'honorer à l'imitation

Epimoni- de tous les autres Dieux &desOenies,

de. de lui oft'rir nos voeux , de lui adrefler

" nos prières, & de le reconnoitrel'Au-

*,' teur de tous nos biens. Qiiem Dctan laU'

.. dibtis cffci'o ? Cœltnn cmn'mb : quem Dcum

mnxhhè aqumn cjl , cateros omucs Ddwoms

C^ Dcos ïmitaîitcs eximiè nosveuerttri , vota-

que e^ prcccs apnd ipfim futidcrc . Hocetiam

cmm s facile agnofcimus honornvi omnium effe

Aitcîorcm. l'hcon de Smyrne rapporte

'*^' '* cet endroit de Platon dans Ton premier

livre des Mathématiques. Pythagorea

auffi reconnu le Ciel pour un Dieu,

donï

Avtc VIdoUt. Grecque c-r Rom, 49 dont le Soleil & la Lune étoient les veux, & dont les autres Aftresetoient les membres, comme a remarqué faint Epiphane. Pythngoras Dcum ait cffecorpo- •^Epiphan, reiim , vidclicet caltim , c^r. Hierocle ^fl^^r"fi"l reconnu un grand Dieu , fouveraine- reji Cemui. ment bon , qu'on peur , dit-il , appeller s- le Dieu des Dieux. Il ajoute que le nom* *\Vw^f«f. brc de quatre eft la caufe univerfellc, \njHrf.j' ce grand Dieu qui a produit tous les ''CamunM, êtres , ce Dieu fouverain qui n'eft connu que de l'efprit, & qui eft le principe "^ éc la caufe de ce Dieu celefte qui tom- ^ be fous les fens , c*eft-à-dire, du ciel '^ que nous voyons.

Parmi les monumens de l'ancienne Rome, on lit cette infcription qu'on a déterrée au Mont Cxlius : Optimus, Mûximus. Calus. JEtermts. C'eft-à-dire, ^^^^^^ ^^ Le cieî fouverainei7iettt ùon, fou-jera'weînent Ortoora^h. grand, éternel. ^^f"'l'^

En faut-il davantage pour prouver '"•'''^'^ que le démon a infpiré le culte du Ciel aux Chinois, comme aux Grecs & aux Romains ? Qu*^l a didé aux Lettrez Athéescettefameufe Infcription , Ado^ rez le Ciel}F.z que ce ne peut être que lui, qui fous une faufle aparence de bien, a tenté avec fucccs les Miflionnaires de la Compagnie de placer dans leurs Eglifes, & d'élever fur l'Autel au-def- fus de l'Image de Jesus-Christ notre Sauveur ce ngne d'abomination , Khig tten'i

C C'eft

5 o Conformité des Ccrem. Chln»

C*efl en vain que les défenfeurs de xette Idolâtrie repondent qu'ils ont ■mis à côté ou au-deflbus de cette In- 'fcription une proteilation ou une Dé- claration de leur Foy. Car outre que les plus fçavans des Gentils & les Let- trez entendent toujours ces paroles dans un fens Athée , fans avoir égard à cetre proteftation, comme témoigne le Revercndiflime P. Aleonifla s ou- tre que la forme de cette Déclaration, qu'il a lue dans quelqu'une de leurs Egli- fes 5 4ie lui a pas plù , & ne lui a pas paru fuffifante pour lever le fcandale, comme ii l'alTiire dans fa Réponfe à JVIonfeigneur le Cardinal Cafanate; oa ne peut douter que cette pratique ne foit entièrement contraire à l'efprit& à l'ufage de l'Eglife. Ceux qui ofent ia défendre devant le faint Siège &: la Congrégation du faint Office par un entêtement dont tous les gens de bien doivent prier Dieu qu'il les faffe reve- nir par la force toute-puiflante de fa grâce ^ peuvent-ils produire quelques exemples, peuvent-ils en trouver un feul dans l'antiquité Eccleiiaftique , qui prouve que l'Eglife ait jamais approu- vé de femblables Infcriptions , même avec une proteftation à côté ou au- deflbus ? Il y avoir à Athènes un Autel dedic ^Hcian. au Dieu inconnu , Jgnoto Dec, Lucien

Uf^Jtrl!!*' ^" P''^^^^ ^^^-^ "" ^^ ^'^^ Dialogues. Pour

^v£C ridolat,Creccjuc Cv* Rom, 5 t jtotta y dit- il , ttoiivaut à At haies le Diéfc inconnu, nom r adocion^ ks vfaum étciidties vers le Ciel , é^ nout Ità reiidrotis grâces. Saine Paul prit de cette Infcription le fiijet du premier difcours qu'il fit aux Athéniens dans l'Aréopage : & il leur ^(j. 17. 13. dit que ce Dieu inconnu étoit celui qu'il leur venoit annoncer. Si ce faint Apôtre avoit appuie le fuccès de la pré- dication de l'Evangile Tur les viies & les maxiipes de la politique humaine, au lieu de l'appuier fur la feule vertu de lacroixde JesjljS-Christ, n'auroit- il pas enfeigné à faint Denis, qu'il or- donna premier Evêque d'Athènes , à élever des Autels au vrai Dieu avec cette Infcription 5 Ati Dieu hic ojwu ^ afin d'attirer à la Religion Chrétienne un plus grand nombre de gens de qualité^ de fçavans, & de peuple , à Athènes &: dans toute la Grèce; puisqu'aufond ce Dieu inconnu eftoit en un fens ce- lui que les Chrétiens adoroient ? Mais parce que ce n'étoit paslà le fens des Gentils , & qu'ils n'avoient élevé cet Autel & offert des facrifices au Dieu inconnu , que parce qu'ils ignoroienc lequel de leurs Dieux , ou laquel- le dé leurs Déeffes les avoit frap- pez de la pefte qui defoloit leur ville, & dont ils efperoient être délivrez en appaifant par des facrifices celui ou celle qui en étoit la caufe j l'Apôtre, ^ les faints Evêques qui gouvernèrent

C 1 les

5i Conformité des Cerem. Chîn, les Eglifes de Grèce félon rEfprit Jesus-Christ &: félon fes maximes, n*avoient garde d'adopter cette In- fcription , &■ de la placer fur les Au- tels de l'Eglife naiflante. Mais une proteftation mife à côté ou au-deflbus de cette Infcription n'auroit-elle pas confervé les droits du vrai Dieu ? N 'au- roit-elle pas empêché les Gentils de croira que les Chrétiens étoient de leur fentiment, & qu'ils adoroient les mê- ines Dieux qu'eux ? Silence, prudence humaine , la prudence de l'Efprit di- vin ne peirt fouft'rir ces temperamens, ni ces ménagemensj elle veut que Ton confeïTe ouvertement ce que Ton croit, & qu'on n'ait rien de commun avec les Idolâtres. Si elle ne peut fouft'rir qu'on penfe comme eux en matière de Religion 3 peut-elle fouffrir qu'on parle comme eux ?

Les Egyptiens, qui étoient fans con- tredit les plus fuperftitieux de tous les peuples, adoroient parmi leurs fauffes DiviniteZj le Dieu Cnef, qu'ils croioient n'avoir ni commencement, ni fin. Ils entendoient par ce nom la raifon fou- veraine qui a produit toutes chofcs. Ils le reprefentoient fous une forme hu- maine, avec un œuf qui fortoit de fa bouche, pour lignifier qu'il étoit l'Au- teur du monde, dont l'œuf éK)it chez eux le Symbole. C'cll ce que nous ap- prenons d'Eufebe de Cefarée. Effcâri-

ccm

j4vec ridoUt. Grecque & Rom. 5 5 cem Ratiomm , qtuah ipfisCmf appeUartfo- Ettfeb. Ub, A'/, hmnana JfK'cie configta-ant . , . timicfor-^^J^^^'^^^'' rb Dt'um ex ore ovitm effu^lfe nannnt. . . ,. xi. Ovum auUm illud mnndum intcrprctantur. Saint Alarc qui a fonde l'Eglife d'Ale- xandrie, &:les faintsEvcqucs qui l'ont gouvernée après lui , fc font-ils avifez de mettre cette Infcription fur les Au- tels du vrai Dieu^ Adorez Cnef} Ils au- roient pii la foutenir plus raifonnable- ment que les ]efuites ne foutiennent celle-ci. Adorez le Ciel ; puifquele Ciel* efl un corps , & que la raifon fouve- rainequieil le principe du monde eft un pur Efprit ; que le Ciel eft une créature , &: que cette première & fouveraine raifon eft le Créateur de tous les êtres, ou le Verb^" par lequel toutes chofes ont été faites. Cetti?complaifance pour les Egyptiens auroic pu gagner leurs Philofophes , elle auroit pu leur faire goûter la Religion Chrétienne , elle auroit peut-être empêché ou appaiféla fureur des pcrfecurions , elle auroic épargné le fang d'un nombre infini de Martyrs. Ces hommes Aooftoliques qui ont gouverne l'Eglife nciilTant d'E- gypte , n'avoient-ils pis n.i">""- ''e- fprit & de fag'ifTi- que 1 ;. rcs de la Compagwie > N avoiCMC-ils pas une politique aufTi fine , ou un; v^ru- dence auflTi éclairée pour fe tirer heu- reuf^^ment d'affaire , on joignant à cet- te Infcription , Alorez Cnef 3 une pro- C 3 * teftation

54 Conformité des Cerem.Chm, teftation à peu-près femblable à celle que les PP. Jefuites placent au-defibus ou à côté de l'Infcription Chinoife , Kwg t'im , Adorez le Ciel ? Ils ne Tont pas fait , parce que l'Efprit de Dieu leur avoit appris que cette pratique au- rait été oppofée à la puretéde fon cui- re, qu'elle auroit donné aux Egyptiens lieu de croire que les Chrétiens ado- roient Cz/t^avec Jésus- Christ , &que ^ .Chriftianifme ctoit un mélange de plufieurs Religions , ou une nouvelle fuperftition que les Prédicateurs de l'Evangile ajoutoieric à la Religion: profane d'Egypte.

Saint Pierre a été à Rome combar- rrè ridolâtrie dans Ton centre : a-t-ii mis, ou a-t-il appris à fes SuccelTcurs à mettre fur les Autels du vrai Uieu, Adorez le Ckl, ou Arforcz ytipkcr , avec une proteftation^ou une déclaration* pour donner un fcns Catholique à ce5 paroles ? Si cette pratique étoit per- mife. Pierre que Jesus-Christ remplit de fon faint Efprit, qu'il éta- blit Ton Vicaire fur la terre pour fon- der &: gouverner fon Fglife , l'auroit-il ignorée ? Et Paiant fçiie , ne l'^vuroit- il pas apprife à ceux qu'il a inftruirs, comme un moien très-utile pour la pro- pagation de la Foi ? Peut-on dire fans folie, & iansherefic, que les Apôtres aient ignoré en matière de Religion , ibit pour les dogmes, foit pour la dif-

cipli-

Avec lldoLit. Grecque & Rom. 5 <, cipline des mœurs ce que les Jefuires- Tçavent, & qu'ils ne l'aient pas ertroi- gné à ceux qu'ils inftruifoient&r qu'ils formoicnt à la prédication de l'Evan- gile &r au gouvernement de i*Eglife? On ne le peut dire fans faire injure à JeS us-Christ. L attnt nltq/nd Pctmmr "["^f^çjl^ tdifkmida EcchjJa Pet m m diâtiTii , chves Hxrei'c.zx* fi'gfii calortnn confccuUim , <^fohiVdi c^- ni- rtgaridi h Calis ^wTtrrispoteJfatci^i^ \^c. Peut-on fuivre d'autres maximes dans les Miffions de la Chine , que. celles que S. Pierre &: les autres Apôtres ont fuivies dans la prédication de l'Evan- gile, & dans rétabliffement & le gou- vernement de l'Eglife i à Rome , en Grèce, en Egypte , & par tout le mon- de ? Ils n'ont point fuivi d'autres rè- gles, ni d'autres maximes , que celles qu'ils âvoient apprifes de Jesus- Christ, &dufaintEfprit. Cen'eft pas par ces règles qu'on juftifiera cette I n fc r i p ti o n C h i n o i le , Kwg tien , Adof'ez

kCkl, , '-•.'•••

Eft-ce à l'Ecole de Jésus naife'nt, ou à l'Ecole de |esl'S convérfant par- mi les lîommes èc prêchant fon Evan- gile, ou enfin à celle de Jésus mourant & crucifié, que les MiiTionnairesde la Compagnie de Jésus ont appris non feulement à juftifier & à défendre cet- te Infcription , mais à la placer dans leurs Eglifls & fur les Autels? JesuS" naiflant appella les Mages à la crèche

C 4 par

5(5 ConformitédesCerem. Chi'/t. par un nouvel Aftre qu'il leur Çit pa- roitre. Il ne leur dit pas en parlant à leurs cœurs par la voix intérieure de fa grâce , Adorez le Ciel\ Adorez cette Etoile prodigieufe qui brille extraor- dinairement à vos yeux i mais 3 allez CD Jude'e chercher & adorer le Dieu du Ciel, qui a pris naiflance fur la terres c'eft lui dont cette Etoile eft le figne. Ils vinrent d'Orient à Jerufalem , &

i^dtt. 2. ^^s demandèrent : Oit eft celui qui eft Roi des Juifs ? Car mua avmn vu fttn Etoile eu Orient , çj^ nofii ft}?nines vctim V adorer. Jésus converfant parmi les hommes & prêchant l'Evangile de fon Roiaume a-t-il enfeigné l'adoration du Ciel? Il a élevé fes yeux pour nous apprendre que c'eft le trône deDieujS»: que nous devons élever nos efprits & nos cœurs au Sei- gneur du Ciel 3 pour l'adorer en efprit &

Matt. 6. ^" veritéj pour le prier en difant : Notre Père qni étts dans les deux , que votre Nom ft)it fantifié , t^-c. Ce n'eft pas au Ciel

3u'il a rendu gloire, mais au Seigneur u Ciel. Je votn rends gloire y mon Père y ay. * ' Seigneur du Ciel (^ de la Tene .y de ce que voua avez caché ces choft's aux ftiges ^ aux pru- dens du fiecle , c^ que vqm les avez révélées aux ftmples cb- aux humbles. JesuS mou- rant fur la Croix fit voir qu'il ne faut pas adorer le Ciel ni la Terre, parl'é- clipfe miraculeufe du Soleil , par les ténèbres dont toute la terre fut couver- te, & par fon tremblements & ccde-

fordr^

^vec * lAolat, Grecque & Rom, 57 fordre de la nature fi: connoitre à ceux à qui la grâce y fie faire attention , que le Dieu de la nature fouffroit, & leur fît confefTer que Je su s crucifié t'ro/Vvrj?- Ar.»rf. zy, ment Fils de Dieu. Ce n'eO: donc pas dans î^+* l'Ecole de JESuS qu*on a apprisàjulH- fîer &■ à détendre opiniâtrement cette Infcription Chinoife , KingTkn-i c'ett- à-dire , Adoiez le Gel. Et ce ne peut être pour la plus grande gloire de Dieu,

2u'on la met fur les Autels au-dcfTus e l'Image de J E S u S-C H R I S T. Tcrtulîien rapporte que Dieu punit ^''/^a/',^" grièvement un Chrétien de fon tems>ij, dont on avoit courotmé la porte à une Fcte des Gentils pour honorer les faux Dieux. Cependant ce n'étoit pas lui qui avoit mis cette couronne fur fa por- te, cela ne s'étoitpas fait par fon ordre> fes Domefliques l'avoient fait à fbnin- fçû & en Ton abfence. Qiie ne doivent donc pas craindre ceux qui élèvent eux- mêmes ce figne d*abomination , cette Infcription Athée fur les Autels du vrai Dieu y Alorez le Ciel ? Les Anges produiront ces lettres au jour du juge- ment dernier devant le Tribunal de Jesus-ChRIST contre ceux qui les élè- vent fur fes Autels. Littera négatrices ^ Teruift «J. vicaria ot-is veftri , adverpis vos prqferentur. ^e ^*^

On n'auroit pas raifon de m 'objecter que c'eft outrer la matière, que d'ac- cufcr d*impicté &" d'infidélité les Mif- lioimaires de la Compagnie , qiri fe fex-

5"^ Conformité des Cerem. Ch'.n» vent des noms Chinois 7/W;;, c'eft-a-dirc, LeCieJ^ ^ Xmnti i c'eft-à-dire , Le fou- vermn Ejùpereur , ou Roi et ciibaut \^Q\xr. iîgnifîer k vrai Dkn : S: qui n'entendent autre chofe par cette infcription , Ado- rez le Ciel, que ce que nous entendons par ces paroles. Adorez le Créateur ^ k S éleveur du Ciel..

Je fçai bien que lès MifiTionnâiresde Compagnie fie croient pas qiie ce ibic une infidélité ou une inipieté de donner rtU vrai Dieu lènofR du Cfiel matériel & de Xamtij je n*ai garde de les traiter d'infidèles ou d'impies : la charité fra- ternelle que j'ai pour eux , le refpecl â^ l'ellime que j'ai pour leur faint In- iîîtut, m'empêcheront toujours de les' traiter d'une manière fi injurieufe^ &" je ne puis excufer leurs erreurs & lèUr pratique , j'excuferai au liioinsleur intention , félon les maximes de l'F- vangile. Quoiqu'ils chargent d'injures lés Klinionnaires du Clergé feculier de France, des Ordres de faint Domini- que &: de faint François , qui ont dé- féré au faint Siège leur do(f^rine & leur pratique fur les points qui font au- jourd'hui le fujet des Contrbverfes de ÎÀttnd'unXi Chine : quoi qu'ils traitent ces ve- '^nlnDo^ nerables Prêtres, ces faints Religieux, Ih-MrjurTa ce5 RevcrcndiiTimes Vicaires Apodoli- fhtiojophie qués -, à'*ignorans , de corireurs^^ de gens àt itnf»- r^jnll^yj^^ ^ Simojj îcMas:incn, à Ccr'mthe , wêéeàParù, & oux autrcs Hcreharques qui ont trou- ble

y4vfc lldoLtt. Grecque é' Rom, 5^ blé l'Eglife naiflante : nous ne Xqwx^^'^ ^i- rendrons pas le change , puifque nous ''^^^^^ ' "* cnfcignons & nous fuivons par la grâce de Dieu une Morale , qui ne permet pas , comme celkdeplulleurs de leurs Cafuiftes , de rendre injure pour injure, de rcpouiïcr une calomnie par une au- tre , & de re'pondre â une malediélion par une autre maledidion. Mais cela ne nous doit pas empêcher de foutenir que c'eft une infidélité & une impiété^ oue d*attribuer au vrai Dieu les noms ûe Ircfi & de X/imti , dont les Chinois- de laSe<5le des Lettrez fe fervent pour fignifier h Ciel 7nnteriel , ou la Vertu du Ciel, qu'ils nomment Z,_y. '■

On trouvera la preuve de Venté, que j'avance, chez Origene dans {onoùgenes excellent Ouvrage contre Celfc. Ce ^'^•I•<^«"'' Philo^ophe Payen avoir avancé que les ^jf"'"^^^^ Juifs s'étoient choifi un Dieu, qu'ils Mi. ^.i8. appelloient le Três-hattt , ou Aalonai , ou à- ao. h Dieu (fu Gel, ou Snbaoth y c'eft-à-dire, le Dit H des rrrf7iées , & que par ces noms j ou d'autres femblables , ils n'cnten-- doient autre chofe que le monde, reconnoiflant rien au-defTusde cet uni- vers. Il ajoutoit , qu'il n'y avoit point d'inconvénient de donner à Dieu le nom de Juppiter, qui éroit en ufage îrhez les Grecs , ou quclqu'autre nom dont les Indiens ou les Egyptiens fe fervent pour fîgnifier fa nature. Non 7\ferre ^ etiamji vnlgato hoc npud Gracos no-

C 6 imnc

€o Conformité des Cerem, Chin, mine rertim ûjmiium Dms vocetur Jupiter ^ aut quQpïam alïo , vcrhi gratiâ , Indis ufitato élut ^^gyptiis. Origene répond à ce fa- meux ennemi de notre Religion , que les Chrétiens fouffrent conftammentle martire & la mort, plutôt que de don- ner à juppiter le nom de Dieu, ou de donner au vrai Dieu les noms que les Gentils donnent à leurs fauflesDivini- tez : mais qu'ils lui donnent fimple- ment le nom de Dieu qui lui eft pro- pre, quoique les Paycns Paient rendu communs ou qu*ils l'appellent le Créa- teur de toutes chofes > le Créateur du ciel Se de la terre. Quaratione defcfi- dimus etiam Chrijîiams ufqtie ad moitem ob^ fiwatos in certaminibus , ne Jovi nomev Dei tribuant , aut Deum aliciiâ linguâ nominent z aut etiim ifidefifùtc utuntur hoc cominujù no- viine , Dcus ; aiii cuni additamento^ univcrjo- rum condïto^- iCdlitcrraqm Creator. Si Pla- ton eft digne d'admiration , ajoute Ori- gene 5 parce qu'il eut peine à fouffrir que Philebe s'cnrretenant avec Socrate , donnât à la volupté le nom de Déefle, & qu'il dit qu'il falloit avoir plus de Religion pour les noms des Dieux : combien plus doit-on approuver la pie- té des Chrétiens, qui jugent que c'eft une chofe indigne, d'attribuer au Créateur de l'univers un nom qui a fcrvi de fu- )et aux fables des Poètes } Quanta niagis frdwfidj eft Chri(Iianorum pictas , qui rem indiguam cenfcnt liocabultim aliquot ?oetarum

fabn--

\Avec Vldoltt. Grecque & Rom. 6t fahulis cMratum ûccovimodare conditori rc- rum otmmin ? Ce bel endroit d'Origene convaincra tous ceux cjui Ibnt inftruits dans notre fainte Religion, que c'efl une chofe indigne , & tout-à-fait oppo- fée à la pieté Chrétienne, de fe fcrvir des noms Tien & Xdmti , qui fignifienc le Ciel, dc/e RoicPeuhaut ^ dans Tuiagedes Gentils de la Chine , pour fignifierle vrai Dieu : qu'il n'eft pas moins dan- gereux de donner ces noms au Dieu que nous adorons , parmi ces Infidèles , qu'il l'auroit efté de lui donner le nom oe Juppiter chez ies Grecs & les Ro- mams Idolâtres : 8c qu'il n'y a pas moins d'infidélité & d'impiété dans cette infcription , King tien. Adorez le Ciel , qu'il y en auroit dans celle-ci ; Adorez y tippiter : puifque ces anciens Ido- lâtres donnoient au Ciel le nom de Juppiter, & que l'un & l'autre a fervi de fujft àpluficurs fables de leurs Poè- tes ? Enfin s*il eft permis aux Miflion- naires de la Compagnie , de retenir dans leurs Eglifes , fur leurs Autels, au-defTus de l'image de notre Sauveur Jesus-Christ , cette infcription , /4rfî?- rez le Ciel , parce qu'il": entendent par ce nom le Seigneur du Ciel, quoique les Gentils de la Chine de la Sede des gens de Lettres, n'entendent par le même nom que le Ciel matériel , ou fa vertu ou'ils nomment Zj : il leur fera permis ue mettre ces infciiptions fur les Au-

teXîi

6i Conformité des Cerem, Chi>h tels du vrai 'DiQW :, Honorez Apollon , Pan, Prinpe , Efciilapc , Prrjjnethêe , Radnmanthe, Jantis i Fmt72c y Si/vain , puifqu'ils n'au- ront qu'à entendre par ces noms,Moyfe, le faint Legiflateur du peuple de Dieu, qui mérite des honneurs religieux ; & qu'ils juftifieront leur penfe'e par les lïittjîrijf. fçavantes Remarques de l'Illuftre M.

vVrl^^rat. ^^^.'^ ^"^^^^ ^véque d' Avranchcs , qui

£f^«^.;>;-e-a-rait voir que les Grecs & les Romains

foftt.^.c.^. ont fondé toutes leurs fables fur l'Hi-

^.& 10. £toire de Moyfe, & que la plufpartde

leurs faux Dieux n'cftoient point di-

ftinguez de ce faint Legiflateur, que

leurs Poètes s'étoient donné la liberté

de traveftir d'une manière fabulent."

ApoUo idem ac Mofcs^ Pan idem ne Mo/es

Prinpiis idem ac Mojès ^ JEfcttlapiiis idem ne

Mofis, &c.

CHAPITRE III.

Cofivcnance des Chinois de la Seéîe des Let-

pez 3 avec les Idolâtres de V ancienne Rotne

dans le culte des Génies,

LEs Chinois adorent Chinhoam cotn^ me le Génie tutelaire de leur Na- tion ; ils lui ont élevé des Temples en chique ville ;, & ils lui offrent des facrifices folemnels. Les Mandarins ou Gouverneurs font cette fondion quand ils prennent poffeflion de leurs gouver-

n<:mens3

Avec ridolît. GrecijHe ^ Rom. 6^, nemens, après avoir fait le racrifice&: les offrandes accoutumées à Confucius dans les Temples qui lui l'ont dcdiez. Outre ce Gcnie de l'Empire, ils ado- rent les Génies des fleuves, des monta- gnes, des Forêts, & des lieux particu- liers j & quand ils donnent la fepul- ture à leurs morts , ils adrefTjnt leurs vœux &: leurs prières au Génie du lieu- ils les enterrent, afin de fe le ren- dre propice. La Sedle desLettrczcon- vient en ce point avec les Idolâtres de l'ancienne Rome.

On ne fçauroit defîrerde plus illuftres & de meilleurs te'moins de la vérité de ce fait, que Symmaquc Préfet de Ro- me, & Prudence qui a refuté fa Rela- tion du récablifïementde l'Autel de la Vidoire , Scde l'atlcien culte des Dieux. Chaque peuple a fes coutumes & fes cérémonies , dit Symmaque , Dieu a donné aux villes divers Génies & di- vers cultes. Chaque peuple a fes Génies tutelâires, comme chaque homrrie quii naît dans le monde a fon ame. Stitts qai^ que nios , fuus qtitque r'ttits cjl. Varias cujio- tîcs îtrbibîts (^ et chus mens divin a dîjïrrhiiit . Ut aviina vnfceiitihns ^ it a popitlis fatales Gé- mi dividtmttiv. Vous avez coutume , dit ^^Pruchnt, Aurelc Prudence , d'attribuer des Ge- ''^l,"!'^' nies aux portes, aux maifons, aux bains, '^Symma. aux écu ries, &de les multiplier à l'infini, ^^ de manière qu'il n'y a pas un endroit ni ^^ un petit coin dans la Ville , qui n'air'*^ fon ombre &:fon Génie particulier. *^

^4 Conformité des Cerem. Chin. Ciifii partis ydornihiis , thcrwiSiflabu/isfoleatis Affignarcfuos Genios ; parque omtiia i/ic^nhya Urbis , perdue locos , Geniorum milita imdta Cignere , ne propria vttcet av^ulus ullus ah timbra. VkCocceiuj Outre ces Génies particuliers, il y ht. jo. avoit à Rome un Temple dédié au Gé- nie du peuple Romain, qui eftoit com- me le Chinhoam dts Chinois. Ce nomeft propre aux Démons, félon la remar- fertuU. lib. que de Tertullien. Sic <^ omjnbtis Gemî de Anima, deputantur ^quodD^monumnoJîienefî . Com- ^^^•19' rnent donc le Père François Hurtado Vice -Provincial des Miflionnaires de la Compagnie à la Chine, ofoit- il ré- pondre au Père Jean-Baptifte Mora- les Vicaire Provincial de la MiflTiondes Dominicains, & au Père François de la Mère de DieUjCommifTaire des Fran Hijioria cifcains , que les Mandarins Chrétiens Cnitm Si- pouvoient faire dans le Temple de è1%1'.^' Cbifibonm^ devant fa Statue, toutes les cérémonies accoutumées , pourvu qu'ils eulïent un^ Croix à la main , à laquelle ils diiigeaffcnt Ijiur intention ? Com- ment pouvoir -il foutenir qu'il efloic permis de rendre extérieurement à cet Idole ou à ce Génie les mêmes hon- neurs que lai rendent les Infidelles^ Zc qu'il n'y avoit pas en cela la moin- dre ombre de fcandale, parce que les Gentils font perfivadczquc cette a(5iion eft pcrmife,. & que les Chrétiens fça- vent que ces honueurs^at la Croix:

pour

yivec VIdoUt, Grecque ffr Rom, 6^ pour objet ? Ne puis-je pas, ajouta ce Jefuite , reciter mon Office dans un Temple rempli d'Idoles ,& y faire des génuflexions au Seigneur ? A Dieu ne plaife que je croie que les Jefuites d'au- jourd'hui aient adopté de fideteftables fentimenSj &qu*ils veuillent introdui- re dans la nouvelle Chrétienté de la Chine cet efprit de duplicité & de four- berie 5 que l'Eglife a condamné avec exécration dans les Elcefaïtes, qui fou- s.Epiphan: tenoient que pourvu qu'on eiit la foi ^"■«/« »?• dans le cœur, on pouvoir fans péché ^''^* *' la renoncer quand il y avoit neceflité, adorer même extérieurement les Ido- les, & participer auxfacrifices abomi- nables des Infidelles. Voilà ce qu'ils f^^^'J'fl appelloicnt une adrefle d'habile hom-<i/f. 38. me.

CHAPITRE IV.

Convenance des bonncttrs que Us Chinois ren^ dent à Coiifucius , avec le culte que les an^ ciens Idolâtres Grecs ^ Romaws rendaient à îeun faux Dieux,

L Es Temples, les Autels, les facri- fices, la reconnoiffance d'une ex- cellence plus que naturelle , & d'un pouvoir plus qu'humain , l'invocation ou l'efperance de quelques biens, les cérémonies qui ne s'obfervent point à

i'é-

66 Conformité des Cerem, Chin. l'égard des vivans, les Statues ou les Images devant lefquelles on fe profter- ne, & aufquellcs on oftre de l'encens, des cierges, des vidimes, ont toujours paffé pour des honneurs divins ou reli- ieux. Il n'y a qu'à confulter le do(fte

arron, Ciceron, les Poètes Grecs & Latins , les anciens Apologiftes de la Religion Chrétienne , & tous les Perea^ qui ont écrit contre l'Idolâtrie, pour être convaincu de cette vérité. On fe- roit un gros volume, fi on vouloît co- pier leurs témoignages. On fçait ladi- ftinflion qu'ils mifoient des Dieux du premier 6c du fécond Ordre , & des Hé- ros. On fçait que les honneurs heroï- 3ues eftoient diftinguez des honneurs ivîns. On élevoit des ftatues aux Hé- ros, on prononçoit en leur honneur des panegyriaues & des poèmes, on leur drefToit des pyramides , des arcs de triomphe, & d'autres monumens avec des infcriptions pour rendre immor- telle la mémoire de leurs belles adions. Alais on ne leur dedioit ni Temples, ni Autels; on ne leur oflroit point d'en- cens, ni de viâ'imes, on ne fe profter- noit point dc.\,;int leurs ftatues : ces honneurs eftoient refervez aux Dieux; on ne fçauroit montrer qu'ilsaienteltc rendus aux Héros, fi l'autorité publi- que ou la fuperftition populaire ne les a fait paflcr de rHeroifme à la Divi- nité. Avant même cet apparat pompeux

de

Avec lldolat . Grcccjiic cr Rom. (^j de fiiperftitions, avant qu'il y eût des- Temples , des Statues ou des Images des Dieux , avant rcredlion du Capito- k , ridoîàtrie regnoit déjà dans Ro- me. La frugalité ^ la fîmplicité des Romains eftoit aiiflfi grande dans leur Religion , qu'à leurs tables & dans leurs ameublemens; ils élcvoient com- me par hazard des Autels de terre, ils fc fervoient de vafes communs dans leurs facrifices, ils immoloient peu de viélimes, & ils n'avoient point d'Ido- les, parce que les Sculpteurs de Grèce & de Tofcanc n'eftoient point encore venus foîidre dans la Ville pour y tra- vailler. Etfi à Ntima concept a eft curiofitasTertHUiAn. fupcrflîtinfn , noiidtnn tnmcn aut fimulacris ^P^^'Z' f htft tcniplis tes dhhn apitd Romarws confia- ^^* hnt ; fi'iigt rcligio , ^ pnupcrcs nttis , cî^ mil- la Cnpjtolia certantïa Cah , fief temcraria de cefpitc ah aria , c^ vnfa ndhtic S ami a , ç^ ui- dor exïî'ts 5 c^ Deus ipfc mifquam. Nondum eiùm tiinc ingcîiia Gracci'rnn atque Ittjcorum fingend'u fiwtdacr'is in Urhcm imindavcrqiit.

Il eft aile de conclure de ce principe, que le culte de Confucius eft une véri- table Idolâtrie. On appelle Idole tout ce que l'efprit humain Aibftitue en la place du vrai Dieu pour lui rendre des honneurs divins. Tdolol atri a ^àii Tertul- lien 5 Dco fi-nndem facit , honores jUi fttosdc- Lih.dtLh- negnns , cb" confcrens aîïis , ut fraudï etiain ^°l-*f- i- i. conttimel'mm jnngat . Les Chinois de la Scdtc desLettrcz ne rcndcnt-ils pas

d Con-

68 Conformité des Ccrem.Chin. à Confucius des honneurs qui ne font dûs qu'à Dieu? Ne lui batrffenr-ils pas des Temples qu'ils dédient avec le fang des animaux i Ne lui élèvent -ils pas des Autels ? Ne lui font-ils pas des fa- criiices & des offrandes folemnelles ? Ne fe profternent-ils pas devant fon ta- ^ bleauj & devant les cartouches ils croient que fon Efprit eft réellement prefent pour recevoir leurs hommages, en lui offrant des cierges ou des bou- gies allumées & de l'encens ? Et n'efl- ce pas une vraie adoration, ou du moins un culte religieux ? Ne lui don- nent-ils pas le nom de Trét-Saifit y comme les anciens Idolâtres donnoient le nom de Saint à leurs faux Dieux ?

Les Romains donnèrent le nom de

Saint à S-'mon Fidius , qu'ils mirent

au nombre de leurs Dieux Indigites,

comme nous l'apprenons d'Ovide, de

Properce , dj Silius, de S. Auguftin,

Ooid Faft. & d'une ancienne Infcriptiou. Com-

6. proptrt. me je doutois, dit Ovide , (I je dedie-

iib.à, Eif^. J.QJ5 \.^ Nones au Saint, à Fidius, ou

lih. 8. ^ vous, rcre Semon , le Saint me re-

jt. ^:t?uf:. pondit. Il n'importe à qui vous lesdé-

{:.'^" '^i^ . diez, c'ell: moi qui recevrai cet honneur,

Civit. Dct ' -^ .

1. 15. car ces trois titres me conviennent.

Oud:rcham Sortit Sanâo Fidio-ne rcfcrreitty

An iihi , Scmo PaU'r , tune inihi San-

âfus tiit.

Ctùaimrjnc cxijiif (fecfms,cgo inuuM bahcbo ,

Nipujna tcnia fero.

Ils

Avec lldolat. Grecque cr Rom, ^9 Ils donnèrent aufll le nom de Saint ^- y"J^f»^ à Simon le Magicien, à qui ils élevé- j^/,,*},^, rent une ftatue comme à un Dieu , fe- i. c. zo. ion que le témoignent S. Juftin ,8. Ire- 7>rr«z/.

née, Tertullien, Clément d'Alexan, f^;'f ;•, drie, S. Cyrille de Jerufalera, Eufebe nii. Hurof, de Cefarée , S. Auguftin , & Théo- c.»r«A>. 6. ! doret. Cett^ ftatue avoit été élevée ^"^'^j^'** dans rile du Tibre par l'autorité pu- s.Ànftifl, blique avec cette Infcription , Simofti ^'^- '^'^ f^^- Deo Sanâo. C'eft-à-dire , A ^'^w /^ ;;{' '^X^l; Dieu Saint, Ils donnoient commune- Htret.Fabl ment aux Héros & aux Empereurs dont ils faifoient TApotheofe , le nom de Divfts y qui veut dire Santt. Nous li- fons dans quelques anciennes In- fcriptions , qu'ils donnoient ce nom à E(cu\a.pç y JEfeu/npioSûTjâ/o. L'Infcrip- tion Chinoife du tableau ou du cartou- che de Cowfucius n'eft-elle pasfembla- ble à ces Infcriptions des Idolâtres de rancienne Rome ? Le Siège de VEfprit dii Très-Saint Maître Confuci tu. Eft-ceun honneur purement civil de donner le nom de Très-Saint à un homme qui n*a point crû en Dieu, &qui eftmort dans l'infidélité ? Cela fe peut-il jufti- fîer , fe peut-il foutenir?

On fçait que le Jefuite qui défend par ordre du General de la Compagnie les cérémonies Chinoifes, a ofe avan- cer dans fes dernières Reponfes Italien- nes aux Ecrits de Monneur Charmot, Procureur des Vicaires Apoftoliques

d'O-

yo Conformité dej Cerem. Chiff* d'Orient en Cour de Rome ^ que le nom de Très-Saint attribué à Confu- cius par les Chinois de la Sede des Let- trez fe peut tolérer, parce qu'il ne Jigni- fie qu'une Sainteté naturelle ^ & que Tufa- ge en eft innocent en le prenant en ce îens-là. Cette re'verie , cette erreur > ne pouvoitfortir que de l'Ecole deMo- lina, ou pour mieux dire, de celle de Pelage. N'eft-ce pas reflufciter l'He- refie des Pelagiens , que d'admettre .une fainteté naturelle ? L'innocence eft-elle incompatible avec le péché ori- ginel, & avec les péchez mortels que la volonté corrompue y ajoute ? La Sainteté peut-elle s'accorder avec l'A- théifme? De véritables vertus peuvent- elles s'allier dans un même fujet avec l'infidélité ? Il feroit donc permis, fé- lon ces défenfeurs des fAiperftitions •Chinoifes , de donner le nom de Saint & de Très-Saint ^ aux Héros de l'an- cienne Rome, &■ aux Philofophes qui ont eu quelque efpece de probité, & de leur rendre cet honneur par des In- scriptions publiques? Peut-on y penfer fans horreur ? Quoi ? Il feroit permis de placer fur la porte du Collège Ro- main, ou du GrandjESus, l'Imagede Seneque, d'Epidlete, de Socrate , de Caton , de Fabius, deScipion, d'An- tonin Pie , avec ces Infcriptions : Le Très-Saint Philofophe Scricque , f.piâctc , ou Caton i Le 2rès-Sai?it Héros tabi/ât s Qu

Scipiou

yîvec lldolat* Crec^jfie & Rom, 7 1 Scipion i Le Très -Saint Eiiipcrcdr Atitom» Piei Y-a-t-il lieu de douter que la Con- grégation du faint Office , & le faine Siège ne fe portent à condamner cette Infcription^ Le Tt ès-Saint Confuc'ms ^ & les honneurs que les Chinois rendent à cz Philofophe infidèle fous cette qualité, comme ils condamneroient de fembla- bles titres & de femblables honneurs , quelqu'un s'avifoit de les donner &de les rendre à ces Philofophes, & à ces Héros Idolâtres de l'ancienne Rome, puifque la Religion Chrétienne eft par tout la même , 8c que ce qui n'eft

f>as permis à Rome en matière de Re- igion & de Morale , ne le peut être à Peking, ni dans les autres villes de la Hhinc. Nnjqtuim (l^nnmquamlicct^qHodfein- TertuU HK pcr \^Hhïquc non lïcet . Nonpotcfl aliiideffe quod '^^ ^P'^-*- vcrl' qu'îdcm eji honumfeu mnlum . Omnia m item ""^ ^ '• ^^* pcnes vcritûtein Deifixafiwt. Ethn'ici quos pê- nes nul! a efl veritatis plenitudo quia nec doéîor veritatis Deta , malnm ac homunpro arhitrio mterprctaîjtur ; alibi honunj quod alibi malnm 3 ^ alibi maliim , quod alibi boimm.

Qu'il me ibit permis de faire encore une petite reflexion fur le nomde7>vi-- Saint , que les Chinois donnent à Con- fucius 5 & que les défenfeurs des fu- perftitions Chinoifes tachent de jufti- lier en y attachant l'idée d'une fainteté naturelle. Saint Auguftin ce Dofteur j-, ^«^«/?. incomparable de la Grâce , cet Ora- uh.^.Cenù çU de l'Eglife, qui prouve invincible- •^''''"'"- 3-

ment

7 2, Conformité des Cerem, Ch'm. ment contre Julien le Pelagien qu'il n*y a point ae véritables vertus dans les Paycns, n'àuroit-il pas été furpris que des Catholiques , des Religieux, des Prêtres , des gens qui veulent paf- fer pour Théologiens, eufTent foutenu <ju*il efl: permisdereconnoître& d'ho- norer un Athée comme Saint 5 & com- me doué toutes les vertus ? Mais qu*auroit-il dit , fi quelqu'un de ceux qui vivoient dans la Communion de PEglife , avoit attribué à des Infidel- les&à des Athées, comme Confucius, une fainteté naturelle? N'auroit-ilpas noté cette monftrueufe opinion comme ime erreur de Pelage ? Ne l'auroit-il pas déférée aux Conciles d'Afrique » & à l'Eglife de Rome ? N'auroit-il pas combatu fcs défenfeurs, comme il 3) combat julien , ei^. leur difant : C'ell j3 en vain, cruels ennemis de la Grâce, 35 que vous nous objedez les exemples des 55 impies, que vous foutenez avoir eu des ^, vertus en abondance fans la foi , & 35 quoi qu'ils n'euflent que le feul bien ^5 de la nature , qui croit même affervi 55 dans leurs perfonnes à mille fuperfti- tions. Scdi acerbiffîmi gratta hujus immici, txempJa volts opponitis impionnn , quos dicttis alïenos à fidc abtindm e ■s}rtt4tihM , w quibn^ fine adjntorJn gratta folnm ejî iiattirahontnn , Iket fupcrjîit'wnibtu mancipatîmi. A Dieu 3, ne plaife que nous reconnoiiïions de 3, vraie vertu dans quelqu'un , s'il n'eft

iufte.

I

Avec r Idolat, Greccjue & Rom. -75 iuftej & que nous reconnoiflTionsqueU ,, qu'un pour jufte, s*il ne vit de la foi : '^ car le jullevit de la foi ^ dit l'Apôtre. ^^ IVlais qui de ceux qui veulent paflTer *' pourCnre'tiens, excepté lesPelagiens, '^ & peut-être vous feul dans leur damna- ^^ ble Ecole , ofera dire qu'un infide'le, '^ un impie, un efclave du diable eftjufte, '* quand ce feroit un Fabricius, un Sci- '^ pion 5 un Regulus ? Q^u'il me foit per- *^ mis d'ajouter , un Confucius, Sed àb- Jit ut fit in aî'tquo vernvirtus , nïfi fitjufîui, Abfit autem ut fit juHm vet'è , mfi vivat ex fidc. Jnftus eiiim ex fide vivit. Qui s porro eorum qui fe Chfifiianos haberi volunt , mfi Joli Pelagiani , cuit in ipfis etiam forte tu fol us , juflum dixcrit infidckm , juftum dixe- rit tmpium , jufium dixerit diabolo mancipa- tu m ? Sit lie et il! e Fahriciut , fit licH Fabius y fit licèt Scipio.KeconnoltTQ de véritables vertus dans les Paiens , c'eft anéantir la mort de Jesus-Christ , & rumer la neceflîcé de fa grâce. Si l'on pou- ^^ voit acquérir quelque fainteté , quel- '^ que juftice par fa propre volonté, par '^ la Loi, par les enfeignemensdeshom- ^^ mes , ce feroit en vain que JEsus- '^ Christ feroit mort. Si per legein -, fi ^\.. per volufitatem , fi per doélritiam hominuin ^^ Jnt.j'u- ffualifatmque jttjîitia , (dit S. Auguftin ) "/ùw.c.j. çrgo Chrtfiu6 gratis mortuus cft. *'

Ajoutons encore un petitmot. Cet- te fainteté naturelle de Confucius de- meurera-t-ellefans récompenfeen l'au-

D tre

74 Conformité des Cerem, Chin, tre vie ? Courage, mes RR. PP. n'en demeurez pas là. Inventez pour Con- fucius un Paradis proportionné à fa fainteté. Il e'toit faint , dites-vous, d'une fainteté naturelle; il lui faut un Paradis naturel. Votre brave Molina a foutenu que les en fans morts fans bap- tême jouiroient après le jugement der- nier, d'une béatitude naturelle : fei- gnez encore un paradis naturel pour Confucius & pour les Lettrez de la Chine , & les autres infidelles , qui auront été faints comme lui d'une fain- teté naturelle, fans la grâce de Jésus- Christ , fans foi , fans efperance , fans charité, fans humilité.

Les Défenfeursdes cérémonies Chi- noifes font leur poflible pour éblouir le public , en difant que les Chinois font bien éloignez d'honorer Confu- cius comme un Dieu , puis qu'ils font perfuadez que c'étoit un homme com- me eux, &qu'ilslui rendent feulement les honneurs que les Difciples rendent à leurs Maîtres.

Les Romains n'étoient-ils pas per- fuadez que ceux qu'ils honoroient com- me des Dieux, avoient cfté véritable- ment des hommes? Ciceronneleprou- ve-t-il pas dansfes livres de la Nature des Dieux? Ne confirme-t-il pas lave- rite de ce fait par le témoignage d'Euhe- mere , d'Ennius , & de Perfée dif- ciple dû^Zenon î Les peuples de l'I/lc

lo

Avec VIdolat, Greccjtie & Rem. 7 5 lo une desCycladeshonoroient le Poè- te Homère comme un Dieu : igno- roient-ils pour cela qu'il avoit eftc un homme comme eux ? Ne fe faifoient- ils pas honneurdel'avoireu pour Com- patriote ? Ne montroient-ils pas Ton tombeau ? Et fur ce tombeau ne lui avoient-ils pas élevé un Autel , ils lui offroient en facrifice une Chèvre blanche , comme nous l'apprenons du cofte Varon , qui mit cette Infcrip- ^'"'o '«*-i. tion au-dcflbus de Ion Image ? ^À^ca'iih

Capella Ho7nm caîidida hoc tumulum w- 3. c. li. ' dkat ,

Quod Ara Jet et morttwf admit Sacra.

PTiifieurs villes de Grèce rendoient ^aufanitti des honneurs divins au Poète Amphi- ^<i'/v!/V. loque j Jes Grecs igrK>roient-ils qu'il 4.7. eût cfté un homme comme eux ? Tous ^'''/'»- '»*• les Apologiftes de la Religion Chré- ""'' ^'^^' tienne démontrent que lesPayensmar- ^uoient l'origine de leurs Dieux , le lieu & le tems de leur naiflance, les Provinces & les villes oià ils s'eftoient rendus célèbres , &r les lieux de leur fepulture. Ne tomboient-ils pas au Tertmnian, moins d'accord que leurs Empereurs ^?'''/' /^'

leurs Héros , qu ils mettoient au adverf, nombre des Dieux par une Apotheofe Gtmes. folennelle , avoient efté des hommes comme eux? Ils craignent de devenir Dieux, dit agréablement MinuciusFe- ^2^'^;^ ^ lix, ils défirent de demeurer hommes j oeiuviô, ^ iU veulent pas recevoir V\ion-à-c.

D z neur

•"(5 Conformité des Cerem. Chin. -neurde l'Apotheoie, quand même ils font vieux, parce qu'il faut mourir pour y a r ri ver. hruitis his hoc nmn<m adfciibïtm-^ op - tûfitin homhîe pef'Jèvtraye i fi^f'i fe Dcos me- tufMt, etftjam fenes^ noiufjt. C 'eft donc mal raifofiner , de conclurre que les Chinois n'honorent pas Confucius G*mme un Dieu i parce qu'ils font perfuadez qu'il eftoit un homme comme eux. Eft-ce l'honorer feulement comme des difci- "ples honorent leurs Maîtres , que de lui bâtir des Temples , lui élever des Autels, luioffrirdesfatrrifices, éprou- ver avec des cérémonies particulières les animaux qu'on lui doit immoler, le préparer à ces facrifices & à ces of- frandes folennelles par l'abftinence , les jeûnes , la continence , & l'cloi- ^nement de tous les divertiffemens? ILes ^lifciples honorent-ils leurs Maî- tres en fe profternant devant eux, en leur offrant des cierges ardens, & de l*encens, en brûlant en leur honneur de etofes de foie, ou des deniers de pa- pier ? Peut-on foutenir que ces cere- îTonies font purement civiles ?

LesConfucioniftes répondent dansles Ecrits qu^ils ont prefenté à la Sacrée Congrégation contre ceux de Mr. Char- mot, I. Que les offrandes des animaux que les Chinois font à Confucius, ne font point de vrais facrifices , parce qu'ils ne reconnoifîent point ce Philo- sophe comme Auteur de la vie &:de la

mort.

yîvecP/doUt, Grecque cr Rom, jj mort 5 & comme le premier principe de tout bien. 2. Parce que les animaux ne font pas tuez par le Prêtre ou le principal Miniftrc ^e la cérémonie qui le doit faire le lendemain à l'honneur de Confucius. j. Parce que ce n'ell point un facrifice que de prefenter des viandes cuites à fon Maître, ou de les fervir devant fon Image après fa mort, comme s*il cftoit encore vivant.

Que ces Rcponfes font pitoiables ! Eft-il neceflaire d'eftre perfuadé que celui à qui l'on offre le facrifice a le domaine fouverain de la vie & de la mort ? Ne fufiît-il pas de lui offrir des^ animaux ou des fruits de la terre , ou de l'encens, comme les Payens font à leurs Dieux ? Cette adion n'eft-elle pas une reconnoiffance de ce fouverain do- maine , quand on croiroit intérieure- ment le contraire? Les Chreftiens qui, offroient de l'encens aux Idoles , qui afîlftoient aux facrifices des Gentils, ou qui mangeoient des viandes immolées, & qui beuvoicnt du vin de leurs liba- tions, n'ont-ils pas toujours efté trai- tez par l'Eglife comme des Idolâtres, quoi qu^'ils fuffent perfuadez que les Idoles n'eftoien^ que des divinitez ima- ginaires ? Scimui quia nihil efl Idolum in r. Cor.Z, minido, Eft-il ncceifaire de faire rcfle- 4* xion que l'adlion qu'on fait eft un vrai facrifice? Veut-on encore juftifier une a<^ion qui eft en elle-même une vraie D i Ido-

'^2 Conformité des Cerem» Chin.

Idolâtrie 3 par Tintention, ou par Pi-

gnorance , & par la chimère errone'e

Thefes ^" peché Philofophique ? L*aveugle-

Theoiogi-^ ment & rendurcifl^ment extrême ;des

csemcoi- Chinois dans l'Atheïfme ou dans Î'I-

leeio Pan- j i j ^ a t- ^ i

fienfi so- dolatne donnera peut-être heu a leurs cieratisjE- Défenfeurs dire qu'ils ne pèchent sv propu- point dans les cérémonies de Confu- f^^^^e? cius & des morts , puifque félon les ccmbn» principes de leur Morale , les péchez de 1^95- ceux qui font tout-à-fait aveuglez & Excicati endurcis^neleurfont point imputez. Ils é- ïndMra- ont eu même depuis peu lahardieffede tt &:. Er- foutenir publiquement à Paris dans une ferunt hjJs de leursThefes, que c elt une erreur rmpHîari de dire le contraire. C'eft aflez dedé- fr.catj. couvrir une fi deteftable erreur, & juftement condamnée par le faintSiege, pour la détruire. Heureux , félon ces Pères , ceux qui font tombez dans le dernier aveuglement , dans un endur- ciflement extrême, qui ont comblé la mefure de leurs péchez, qui font livrez à leurs padlons, & que Dieu a abandon- nez à un fens reprouvé , puifque les crimes qu'ils commettent ne leur font plus imputez, fi on les en veut croire plutôt que les faintes Ecritures. Mais revenons à notre fujet. 1 . Il n'eft pas neceffaire de croire qucce- luiàqui l'on fait des facrifices, eft Au- leurae tout bien. Les Idolâtres de Grè- ce & de l'ancienne Rome ne croioienc pas que chacun de leurs Dieux fuft l'Au- teur

jivec ridoUt, Grecque & Rom, 79 tcur & le principe de tout bien. Ils croioient que le pouvoir défaire du bien cftoit partagé entr'eux : que Bacchus pouvoit donner du vin, qu'il ne pou- voit pas donner la fantéj que Ceresne

f)OUVoit donner que du blé, que Efcu- ape ne pouvoit rien que pour la gue- rifon des maladies i que Neptune, Ju- non, la Fortune, Minerve , Mercure & Vulcain , avoient chacun leur ref- fort en matière de grâces, & que leurs pouvoirs cftoient bornez. Si enimpatrem ^^"'^'"' creditis Liberum dare poffe vindemiotn , dit cêntcs, Arnobe , tmdicwûtn non poffe 5 ^ Cercrem jritgeSyJt JEJculapiuw fanitatem , fi Neptu- mtm aliud y a.'tud pof^c ytmmem ^^ortunamy Mei'curmm , Vulcanum , rerum ejfe finguloi certûrum ne fifigularuf7i dut ores , ^c. Une s'enfuit donc pas que les Chinois de la Sefte des Lettrez n'offrent pas des facrifîces proprement dits à Confucius, quand ils lui offrent le fang, les poils, & la chair des animaux, parce qu'ils ne le reconnoifîent pas dans la fpecu- lation comme Auteur de tout bien. C'ell: affez qu'ils reconnoiffent en lui une excellence & une jniifTance plus qu'humaine , & qu'ils efperent de lui les biens de l'efprit , un heureux fuccès dans les fciences, & une bonne fortu- ne pour parvenir aux honneurs qui en font la récompenfe à la Chme.

2. Quoique le Prêtre ou le principal Miniftre n'égorge pas lui-même les ani-

D 4 maux

So Conformité des Cerem. Chin, maux qui doivent être offerts à Confu- cius, il eft prefent à rimmolatiorr, il éprouve par une cérémonie particulière fi ces animaux font propres au facriii- ce, il leur fait de profondes révéren- ces avant & après l'immolation, il of- fre le jour fuivant à ce Philofophe les poils , le fang , & la chair des vidi- mes, & il enterre ces poils &ce fang, de crainte qu'ils ne foient profanez. L'immolation dt;s animaux, & l'effu- fion |de leur fang a relation à l'obla- tion qui s'en doit faire le lendemain par le principal Miniftre ; on ne les égorge que pour les offrir à Confucius ; amfî cette cérémonie & le facrifice du lendemain font moralement une même adion.

3. Il n'importe enfin que les chairs des animaux foient cuites , ou qu'el- les foient crues, on les offre à l'ef- prit d'un mort , dans un Temple qui lui cft dédié, fur un Autel , avec des gé- nuflexions & des prolf rations, les cier- ges allumez , faifanc brûler des par- fums, & efperant des biens de celui à judictim 6. gui on les offre. Gedeon demandant à Dieu un fîgnedcfamifîion , dit àl'An- ,, ge qui le reprefentoit ; Si j'ai trouvé ,, grâce devant vous , donnez-moi un fî- ,, gne qucc'clt vous qui parlez àmoi , & ,, ne vous retirez point d'ici jufqu'à ce ,, que je retourne vers vous, & quej'ap- 0, porte un facrifice pour vous l'oflrir. Il

lui

^vec l'Idolat, Grecque er Rom, 8 1 lui repondit : j'attendrai votre retour. ^'^ Nec recédas , donec rêver tar ad te poitamja' crificium , c^* ofjcram tibi. Gedcon citant entré chez foi fit cuire un chevreau >& '^ fit d'une mefure de farine des pains '^ fans levain, & aiant mis la chair dans *^ une corbeille, & le jus de la chair dans ''^ un pot, il apporta tout fous le cherne "^ oii l'Ange eftoit, & lui offrit , croiant '^

3ue c'eftoit le Seigneur. Cette offran- e d'un chevreau cuit eft appellée un façrifice. Pourquoi donc l'offrande de la tête & des chairs cuites d'un pour- ceau ou d'une chèvre , qui n'ont efté immolées que pour être offertes à Con- fucius , & dont on lui offre les poils & le fang dans la même cérémonie , ne feroit-elle pas un vrai façrifice ? Théo- Thsoai^ret. doret a remarqué que l'Ange eftant bien i^'5/^'^^ éloigne de recevoir un honneur qui n'clf dii qu'à Dieu, fit la fondion de Prêtre , & frappant la pierre avec la verge qu'il tenoit en fa main, il coa- fumapar un feu miraculeux la chair & les pains que Gedeon lui avoir prefen- tcz. Confeflim ergo diéîis fidem adhibevs ;, obtulit facrificium : fed Angélus honorent Deo debitttm non fttrripuit : verùm Sacerdotis off- ciofttnâfus efî , virgaque percutiens petravi , igné prodigiofo hofliam totam exujjit. Q^ua nd on offre à Confucius les poils , le làng, . & les chairs cuites des animaux qiii ont efté égorgez le jour précèdent, il n'y a pas de doute que le Démon tou-

D 5 jours

s i Conformité des Cerem. Chirù jours prêrs à ravir les honneurs qui ne font dus qu'à Dieu, nefe trouve à cet- te cérémonie pour recevoir lefacrifice. 4. La cérémonie d'éprouver les vidi- mes avec du vin , que lesLettrez delà Chine obfervent dans leurs facrifices, s'obfervoitaufli dans l'ancienne Rome. Virgile en parle dans fon -ffineide , il reprefente la belle Didon tenant en fa main une coupe, & en répandant le vin entre les cornes d'une vache blan- che qui devoir être facrifiée. c^neîd. Jpj}j tctiem pateram dextrâpuUherrimaDido

Candentis vacca média intcr cormia fudit. Servim: Cette adion 5 dit Servius , n'eftoit pas h'onefifa-wxi facrifice 5 mais une cérémonie qui (rificium, ^ faifoit Dour éprouver la vidime. Et txphratio , Cïi un autre endroit le même roete oit fttrttm a^ta que le Prêtre de Proferpine choifit qua- ^'' tre jeunes taureaux noirs, & leur^etta

du vin fur le front , pour voir s'ils tjfjitii 6 ^^oï^"^ propres à' être immolez à la Déefle.

Qiiaîuor fjic p-imùm vigrnntes terga ju-

vencos Conflituit 5 jrontiqm inv€i-git vina Saccr-

dos. La cérémonie d'offrir les poils àzs vidimes s'obfervoit auffi dans les facri- fices des anciens idolâtres, comme elle s'obferve à la Chine dans ceux que les Lettrez offrent àConfucius &aux An- ceftres défuns, avec cette différence, qu2 c£u.x-là bruloient ces poils dans les

bra-

yJvec tldoUt. Grecque & Ront. 8 5 brafiersqui elloienc allumez dans leurs Temples, & que ceux-ci les enterrent dehors après les avoir offerts. Virgile <>^«'^' ^* parle de cette cérémonie :

Et Jitmmas carpem média îtjter ccrnuafe^ taSi

Ign'tbus imponit facris libamina primis.

Homère fait mention de la même J^""'-iJ^^'**' cérémonie, comme a remarqué Denis '^' ' ''^' Halicarnafle.

Enfin les anciens Romains fe prepa- roient par la continence à offrir des fa- crifices à leurs Dieux, comme les Let- trez de la Chine fe préparent à ceux de Confucius &des Anceftres parl'ab- ftinence de viande, de vin, des fem- mes, & des divertiffemens. L'Empe-" reur Alexandre Severe otfroit tous^les **^ matins des facrifices dans Ton Oratoire '*^ domeftique,aux Empereurs quiavoient *' efté mis au nombre des Dieux, & qu'il *^ jugeoit avoir mieux mjrité cet honneur '^

f>ar leur vertu , aux Ames qu'il eftimoit ^^ es plus faintes , à Apollonius , Orphée, " Abraham , Jesus-Christ , & à d'au- «^ très femblables D4eux , quand il le pou- '^ voit faire, & qu'il n'avoit point eude «' commerce avec fa femme , comme rap- '^ porte Lamprid. Si facultas effet , fi iion^^^^^fK cum uxore cuh'iijfet ^ mattttims horis in Lara- ^""^P^' rioftio rem divinam faciebat. Les cé- rémonies de l'Idolâtrie Romaine , dont. ),'ai parlé dans ce Chapitre, n'-ftoient pas purement civiles :, mais religieufes.

D (S &:fu.-

§4 Conformité des Cerem. Chin,

&: fuperlîitieufes. Si elles ne fe pou-- voienc permettre ni tolérer aux Chré- tiens, comment peut-on foutenir que celles de la Chine qui leur font fem- blables^fontd'un ufage purement civil & politique, qu'elles font innocentes ou indifférentes, & qu'elles fe peuvent tolérer aux nouveaux Chrétiens ?

Les Mahometans de la Chine (ledi- rai-je ? ) jugent plus faintementdu cul- te & des cérémonies Chinoifes , que ceux qui ont entrepris de les juftifier & de les défendre devant la S. Con- grégation du faint Office, & devant le faint Siège. Les Chinois méprifentles Mores comme des étrangers , & les Mores qui font profeffion de la Reli- .- S^*^" ^^ Mahomet, méprifent les Chi- uic^'f. i! nois comme des Idolâtres & des Gen- ^*?' 10, tils, comme a remarqué le P. Semedo Jefuite. Il nous apprend auffi que les Mores époufent afTez ordinairement des femmes Chinoifes , parce que les femmes fuivent la Religioit de leurs maris : mais qu'ils ne donnent jamais leurs filles en mariage aux Chinois, de crainte qu*el!es ne quittent la Religior» de leurs pères , & qu'elles ne devien- nent Idolâtres. (Quelques-uns de ces Mores , qui fe font fort multipliez dans la Chine, prennent des Degrez dans la Sedle des Lettrez , & ils arri- vent par ce moyen aux Mandarinats du fécond Ordre : mais les autres Mo-

jres

Stmedo Re lationis Si

Avec r/doUt. Grecque & Rom, S 5 res les regardent & les traitent comme des Apoftats de la Religion Mahometa- ne , dit rilliiftrinime Navarrette : tant uavarrttte ils font perfuadez que les cérémonies Tom. i. Chinoifes que les Lettrez obfervent J^^g'^g^'^^'^^^ dans le culte de Confucius&: des morts, font inalliables avec le culte du vrai Dieu , & qu'elles font Payennes & Ido- lâtres. Ceux donc qui ont entrepris de les juflificr & de les défendre à quel- que prix que ce foit, doivent craindre que ces Mahometans ne s'élèvent con- tr'eux au jugement dernier, & qu'ils ne les condamnent , parce qu'ils ne veu- lent pas condamner une idolâtrie & des fuperftitions que les feules lumiè- res de la. raifon & de la loi de nature leur font rejetter avec exécration. 5«r-ji/j^,^, ,j, gevt in juduio cum générations ifla ^ <^ coU" iknwabtmt cam^

C.H A P I T R E V.

Convenance des honneurs que les Chinois ren- dent à leurs Ancejîres défunts , avec ceux que les anciens Idolâtres ont rendus au3t Dieux Mânes ^ Pénates 3 ou Domefii- que

LE cuire des Lettrez de la Chine eft encore conforme à celui des an- ciens Idolâtres Grecs & Romains dans les honneurs qu'ils rendent aux Ance-

flres

S6 Conformité des Cerem. Chln, ftres défunts. Ceux-là les appelloient Dieux Mânes, Dieux Pénates ou Do- mcftiques : ceux-ci les appellent Ef- prits des défunts, prenant le nonud'ef^ prit pour les parties les plus fubtilesde la matière. Ceux-là invoquoient les Dieux Mânes , & les fupplioient de leur être favorables : Virgiî. ,3 Vos ô mihi , Mnnes 3

c^'"^' ^^ Efte hmnr

^^" j. Ceux-ci invoquent leurs Anceflres, comme le Reverendifllme P. Varo le prouve dans fon Traité par le Rituel Liki , & par les autres , par les Livres claflîques 5 & par plufieurs autres té- moignages, expériences & exemples: & l'Illuftriffime AleonifTa dans fa Ré- ponfe à Monfeigneur le Cardinal Ca- fanate , tombe d'accord que les Rituels prefcrivent des prières adrefTées aux Anceftres, au moins dans les neceffitez publiques , & que le peuple efpere communément des biens des Défunts. Lesanciens Idolâtres d'Europe plloient fur les tombeaux de leurs Anccftres les» confulrer comme des Oracles, félon la remarque de Tertullicn, qui confirme la veriré de ce fait par le témoignoge d'Heraclide,de Nimphodore &d'He- TtrtnH' lib' Todote : NafamoTjas propr'm oracula ûpuà jt Anima y p^rentum fepulch'n mnff-tando cctftoi'e. Les «• î7' Chinois confultent kurs morts, non feulement fur leurs tombeaux , mais dans leurs Temples Se dans leurs Mai-

fon?,

intums

Avtc ridoUt. Grecque & Rom, 8 7 fons, fur toutes leurs affaires Domefti- ques, & ils leur en donnent avis. Les anciens Idolâtres confervoient avec pieté lesimages de leurs morts, &leur rendoient un culte religieux. Les en- fans defirant paffionnément de voiries images de leurs pères, & de conferver leur mémoire dans leursftatueS:,cequi n'avoit d'abord efté inventé que pour la confolation desvivans, devintbien- tofl: un culte de religion , dit Minu- j^j, ci us Félix. Dum Regesftios coluttt re/igiosèj Félix m dtim defufiâos eos ckjtdiravt itj imagwilms ^^«'•''•* vJdere; dum geftiunt ftioium memorinsinftn' ttiis dctincte , fiera faâafint, Quafuenmt iijfumpta folatia.

Les Chinois ne rendent -ils pas des Jionneurs religieux aux tableaux &aux tablettes de leurs Anceftres ? Nclesre-

f;ardent - ils pas comme les trônes de eurs Efprits ? Ne croient-ils pas qu'ils y font attachez par une efpece de con- fecration particulière , tout de même que les anciens Idolâtres croioient que leurs Dieux eftoient comme incorpo- rez dans leurs Idoles , qu'ils y habi- toient , ou du moins que leur vesru y cftoit renfermée : Quafi fatum confecra- tione mutantes ^ dit Tertuîlien. Ils par- Apthg, tl loient à ces ftatues , comme s'il y avoit xi. eu une vertu prefentc dans ces corps infenfibleSjils les flatoicnt, & ils leur demandoient des grâces. Lubricnîum la^ pidein ^ ex o/ivi uiigiiinc foididatiim 3 tan-

quàm

8 8 Conformité des Cerem . Chin, quam inepa vis prajcns ^ ndidabar , affahar y AàverL ^ hejjeficia pofcchajn , mhil fentioitc de trttn- Gtnt. co; dit Arnobe. Les Lettrez de la Chi- ne ne croient-ils pas que les Efprits de leurs morts habitent dans leurs ta- Voyez l'A' blettes }Sedes Avifiîa N. Ne leur parlent-

polopie aes ., - vt i i » -i' i

Domt». ils pas / Ne leur demandent-ils pas des

Mijfionn. biens, & n*cn efperent-ils pas d'eux,

dciaCbiue, comme on Ta piouvé ailleurs par des

témoignages irréprochables, & parles

Rituels mêmes de l'Empire ?

I,es Miflionnaires de l'ancienne Ro- me faifoient tous les jours des facrifî- Ttantuiîn ^^^ ^"^ Dieux Manes. Plante fait dire AtdtUar, à UH de CCS Dieux domeftiques : cet 55 homme a une fille qui m'offre tous les 35 jours de l'encens, du vin, & d'autres 51 chofes, & elle me fait une couronne.. 53 Huk FïTin un a ejl : ea mihi quotidiè , 55 Ait thîire , mit v'mo , aut oliquî fimpcr 3> Jtippîkat y

s 3 Dût mihi coronnm. n^^EJ " ^^ Poète Tibulle apoftrophe ainû i, * 55 les Dieux Manes : Venez , o Dieux, 53 ne méprifez pas les dons que nous vous 55 offrons, les viandes d'une pauvre table, 53 que nous vous prefentons dans des vaif- 33 féaux de terre bien propres & bien 53 purs.

Adjttis Divi , nec V9S è p/tupere met/fa Dotia , nec è pmis f])ernite fiâHibm, Les Chinois ne brûlent-ils pas des parfums & des bougies devant les ta- bleaux & les tablettes de leurs morts ?

Ne

j4vec ridolat. Grecque tà* Rom» 89 Ne leur otfrent-ils pas des viandes , du vin, & d'autres fruits de la terre? N'invitent-ils pas leurs Efprits avenir fe raflafierde ce qu'ils leur offrent? Ec n'eft-ce pas ce nue les anciens Apolo- giftes de notre Religion reprochoient aux Payens ? Cihis novis atiâîificatïs Deos , dit Arnobe, nidorïbM cohomjiatis é^ fie- j4rnoh. lih, cis : é^ quia nobis jucundn c^ gratafint ea 7- adverf, qua vos aîunt , Tieos eùam creditis in eorum '" ^** afflucre voluptates , latratoriim é^ canum ri- tu offls favitias ponere , atque alludere porri- getitibuifapifta.

Peut-on juftifkr en aucune manière les honneurs que les Chinois rendent aux tablettes de leurs Ancêtres qui font morts dans l'infidélité , les proftrations, les illuminations, lesencenfemens,les facrifices & les offrandes ; la cérémo- nie de tirer au fort un jour heureux pour le facrifice folennel qu'ils leur font, d'éprouver les vi(5limes avec une liqueur chaude , d'en offrir les poils & le fang aux morts i de fe préparer à ces facrifices par l'abftinence 5 le jeû- ne , & la continence, comme à ceux de Confucius? Si l'on confidere la fo- brieté de l'Eglife pendant les premiers fiecles dans la manière d'honorer les ' Images des Sains i fi l'on fait attention J(Z„^' '^* aux définitions & aux décrets des Con- ciles, qui n'ont autorizé les ceremo- ^''""'- TJL'" nies de faire brûler devant elles des cier- ^1^^' ■''*' ges , de les orner de fleurs , de les fa-

luefj,

po Coyîformltides Cerem, Chm, luer 3 & de les encenfer, qui font de pure difcipline, que parce qu'elles re- prefentent les Saints, qui ont une ex- cellence qui mérite d'eftre honorée par rapport à Dieu dont ils font les amis, &■ dont ils jouïflent dans la gloire : non qu'elle reconnoifTe aucune vertu dans ces Images 5 non qu'elle croie que les Saints mêmes foient le dernier ter- me de ces honneurs, mais parce qu'ils fe rapportent à Dieu , qui eft admira-

r^i. 67. i^ig ôc glorieux en fes Saints, & qui veut être honoré en leurs perfonnes : comment peut-on excufer , juftifier, foutenir , ou tolérer les honneurs que les Chinois rendent aux Images & aux tablettes de leurs morts, qui font dam- nez avec le diable & avec fes anges ? Des honneurs qui fe terminent à leurs Efprits qu'ils y croient réellement pre- fens? Des honneurs qui ne fe peuvent

J'l'.'&l\ rapporter à Dieu qui les défend &" les condamne par le premier précepte du Decalogue ? iVow fncics tibi fcnlptile me fimïlïtudincm omnium qiid in Calo ftmt dt'Juper y cb" ^«<f terra decrjum. Non ado- rahis en , cb" ffon colcs. Ego cmm juin Do-

Matth, 4. minus Dem tuuâ. , . Dominnm Deum tuum

*®' ûdorabis , ^ il/i fi/i Jlrvics .

Si les Pères ont condamné comme une erreur trés-pernicieufe , & com- me une fuperftition Payenne, la cou- tume de ceux qui portoicnt des vian- des fur les tombeaux des morts 3 com- me

Deuttrtm»

40-

Avec ridoUt, Grecque & Rom, 9 1 me les Ames feparces prenoient une nourriture corporelle : Miror cur nptid An3er quoi dam Infidèles hodiè tam perniciofM error "î*"** '^"!' mcrevent , utjtiper tumulos Uejtinaorum a- Cathedra S. hos <^ vina conférant , qnafi egrcfa de cor- Pétri , *}td poribM anima carnoks cthostequirant : Com- "*„"j/^" ^^"^ ment pourra-t-on foutenir qu'il n*y ^^M^njUni ' point de fuperftition dans la ceremo-r<»w. j. efl nie ChinoiTe d'offrir des viandes aux ^^• Efprits des morts, & de les inviter- à venir fe rejouir & fe raflafîer de ce Qu'on leur otTre ? Le fécond Concile de Tours en 5(^7. condamne une fem- blable coutume comme une cérémonie & une erreur Payenne. Sunt qui infe- Can. zaï fiivitate Cathedra Domim Pctri Apojioli cibos wortttis offerunt , ^ pojî Miffas redenntes 4id domos proprias , ad Gcntilium reverttmtttr rrrores. En effet l'ancien Calendrier de Rome 5 du tems que l'Idolâtrie y ré- gnoit , marque une fête appelle Fera-* lia ^\t lo. de Février, qui duroit pref- que jufqu'à la fin du mois. Elle eftoit confacréc aux Dieux Mânes j & les Payens portoicnt des viandes fur les tombeaux des morts pour fe les rendre favorables, comme remarque le dodle V a ro n . FWa/ia ab inferiis (^ feretido , qmd i/^aro, Ub. c fertmt tnm epu/a^ adjcpttkhrutn , qu'eue jus de LtngM4t ibiparentare. C'eft ce que font lesChi- ^^^^»'*' nois dans les Temples , fur les tom- beaux , & dans leurs maifons , devairt les tablettes de leurs Ancêtres. Les anciens Romains ^ outre le culee

qu'ils

p2 Conformité des Cerem, Chirt, «ju'ils rendoient tous les jours à leurs Dieux Pénates ou domeftiques , leur ofTroient tous les ans un facrifice pu- blic & folennel dans les carefours de Rome 5 & ils leur immoloient des pour- ceaux, comme nous l'apprend le Poè-

fr^^?"* te Properce ;

Uè,L ' Pnrvafnghjatiîîijirahantcompitnporci.

Les Chinois honorent tous les jours •leurs Anceftres défunts dans leurs mai- fons par des offrandes particulières, & ils leur offrent des facrifîces publics & folemnels dans les Temples qui leur font dédiez, & les vidimes les plus or- dinaires qu'ils leur immolent, &dont ils leur oft'rent la tête & la chair, font des pourceaux. Si l'on jultifie , l'on approuve, l'on tolère ces offrandes & ces cérémonies , on pourra juftifier , approuver, & tolérer celles avec lef- quelles les Idolâtres de l'ancienne Ro- me honoroient leurs Dieux Mânes.

CHAPITRE VI.

Von fait voir h mceffité d'une Dhifton promte, c faire , é^ precifedes Controvtr^ fes de la Cime par le faint Sicge Apofto- liqne.

SI jamais la décifion promte , clii- rc, & précife d'une controverfede foi par le faint Sicge a cfté neccifaire,

celle

AvecTIdolat, Grecque & Rom, 95 celle descontroverfcs de la Chine l'cft abfolumenc t plufieurs raifons invinci- bles en font voir la neceffité. Cette dé- cifion eft neceflaire pour la gloire de Dieu, pour le bien de l'Eglife, pour le falut des nouveaux Chrétiens , &

f>our l'honneur du fainr Siège Apofto- ique. La gloire de Dieu demande que la

Îmrete de Ton culte foit confervée , que . e Chriftianifme ne foit pas fouillé par un meflange de fuperflitions& d'idolâ- trie, que l'Evangile foit prêché par les Miflîonnaires d'Qrient , comme il a autre-fois efté prêché par les Apôtres «& par leurs Difciplesj que la parole de Dieu & la dodrine de la foi ne foie point corrompue; que le fondement de la nouvelle Chrétienté, qui n'eft autre que Je su s- Christ crucifié, foie inébranlable dans l'Eglife naiflante de la Chine, de la Cochinchine , & du Tonquin ; que rabomination de lade- folation , c'eft-à-dire, cette infcription. Adorez le Ciel, foit orée du lieu Saint, qu'il ne foit pas permis aux nouveaux Chrétiens d'offrir des facrifices à Con- fucius & à Jesus-Christ tout enfem- ble , de fervir à ces deteftables offran- des, d'y affifler, d'y participer, de fe . profterner devant les tableaux ou les cartouches qui font regardez par les infidèles comme le fîegc de fonEfprir, de lui offrir de l'encens, des cierges ou

des

94 Conformité des Cerem. ' Chtn, des bougies , des viandes-, du vin, des |)ieces d'étofe defoye , comme au7;vj- fnint Moitre 5 qu'il ne foit pas permis aux Mandarins ou Gouverneurs Chré- tiens d'officier ou d^afïifter aux offran- des folemnelles ou moins folemnelles ■de Confucius; que le cult£ des morts, leurs tablettes, les offrandes & toutes les cérémonies qui fe font par les Chi- nois de la Sede tnême des Lettrez pour les honorer, foient abolies dans la nou- velle Chrétienté; qu'il foit défendu à tous Millionnaires Apofloliques , de quelque Ordre & de quelque Inftituc qu'ils puiffent €trc, même de la Com- pagnie de Jefiis , & à tous les Chrétiens de la Chine, &des Roiaumes voifins, de foutenir dans la fpeculation ,ou de fuivre dans la pratique , aucune des pro- positions que la facrée Congrégation & le faint Siège auront qualifiées & condamnées touchant le culte de Con- fucius & des morts , l'infcription , Adorez le Ciel i & les autres points con- troverfez à la Chine; & aux Million- naires de tolérer les ufages & coutu- mes criminelles , profanes, fuperftitieu- fes, idolâtres, que la facrée Congréga- tion &: le fouverain Pontife auront pro- scrites , fous peine d'excommunication refervée au Pape , qu'ils encoureronc par le feul fait, & fous peine d'être chafl'ez de la Mifîion par les Vicaires Aportoliques , coHittic indignes d'an- noncer

^vec tldoUt. Crec<jugci* Rom, 95 iioncer l'Evangile. Il ne s'agit pas de ces oueftions indifférentes que Dieu& l'Eglife abandonnent aux difputes des Théologiens de l'Ecole s il s'aeit deU fubllance & du fondement de Ta Reli- gion , de la foi par laquelle nous fom- mes Chrétiens Catholiques, Il s'agic de permettre & de tolérer , ou de dé- fendre l'idolâtrie , la fuperftition , & toutes les cérémonies quicompofentle culte profane de la Se(5le Chinoifedes Lettrez. Il efl écrit , Vous ndoterez le Set- P''»'"^»» £neM- votre Dieu , c^* w«J ncjcrvtrez que Im^^ Jo, Jcul. C'efl un Dieu jaloux , qui ne peut foufirir qu'on partage avec Confucius &: avec les Anceftres défunts, les hon- neurs qui ne font dus qu'à lui. L'inte- reft de la gloire de Dieu demande donc que les Controverfes de la Chine foienc promtement décidées.

Cette decifion n 'efl pas moins necef- faire pour le bien de l'Eglife , & pour le falut des nouveaux Chreftiens. Il eft neceffaire que l'Eglife naiïïante de la Chine foit une dans fadodrine, il faut oue fes Prédicateurs & fes Miniftres Soient unis dans les mêmes fentimens, tant en ce qui regarde les dogmes delà Religion, qu'en ce qui regarde les rè- gles de la Morale Chreftienne s qu'il n'y ait point de fchifme parmi eux, comme on en voit malheureufementau grand fcandale de l'Eglife, depuis que les Miffionnaires de la Compagnie en-

feignent

9^ Conformité des Cerem, Chin, feignent & foutiennent que ces céré- monies que \qs Vicaires Apoftoliques & les Miffionnairesdes autres Ordres, ^ du Clergé feculier de France con- damnent comme des fuperftitions & des Idolâtries , font innocentes ou du moins indifférentes, & qu*ils les per- mettent ou les tolèrent dans la prati-

1. C»r. I. que. Ohfecro vos , fi-atres , per nonun Do- niim noflr't Jejtt Chrijii , ut idtpfum dicatis Ofjwes , é^ mil fint m mhis fchijhuita j fitis outein petfeéîi in eodetfi feijjt4 , <z^ in eadem fententia. Dieu a parlé par la bouche des Saints 5 il y a eu plufieurs Prophètes & plufieurs Dodeursdepuislc commen- cement du monde , maisilsontannon-

-, ce & enfeigné la même vérité. Sicut

hcuttis eji per os Sanéîerum^ Il y a plu- fieurs Prédicateurs dans l'Eglife de Je sus-Christ , plufieurs Mifîionnai- rcs que le faint Siège envoie par tout le monde pour la propagation ae la foi, mais ils doivent prefcher le mêmeEvan- -gile 5 & ils doivent avoir un même langage en matière de Religion. C'eft l'avantage que Dieu a promis à ion ,, Eglife : Ce fera alors que je rendrai

S*phoni^^y pures les lèvres des peuples , afin que

5'^* ^, tous invoquent le ivom du Seigneur, Se

,, que tous fc foumcttent à fon )ougdans

un mcme efprit. Ouia ttmc reddûtn popu-

lis fûbiiivi elcdum , ut wvoctiit oinncs iii vomi-

•fie Doinjni , (^ Jhviant ci humcro wio. Et

comme quand les homipes entreprirent

de

Avec VIdoUt. Grecijue & Ro?n. ^7 de bâtir la tour de Babel, Dieu divila leurs langues pourlesemptcherdecori' tinuer&d'achevercet édifice, dont leur orgueil avoir formé le dcflcin, Jesus- Christ a voulu que tous Tes Apôtres, fes Prédicateurs & fes Dodeurs n'euf- fent c[u'une même langue pour édifier rEçlile , pour travailler à la grande & importante fonction du miniftere Evangclique, & au falut des hommes qu'il a rachetez au prix de Ton faiig, Âlais fi quelques Mifllonnaires enfei- gnent aux nouveaux Chrétiens que les cérémonies avec lefquelles les Chinois de la fedle des Lettrez honorent Con- fucius & les morts, & qui font décri- tes au premier Chapitre de ce Traité, ne font point contraires à la Loi de Dieu , pendant que les Vicaires Apo- ftoliques & lesautresMiflionnairesen- fei^neront le contraire, les Chrétiens qui fuivront Topinion de leurs Maî- tres qui foutiennentqueces cérémonies ne font point idolâtres ni fuperftitieu- fes, ne laiflcront pas d*eftre coupables de fuperftition ou d'Idolâtrie devant Dieu , puifque l'ignorance de la Loi de nature n'excufe jamais 5 ne pouvant ctre invincible, au moins en ce qui re- garde les principes généraux , & les commandemensduDecalogue. Qu'ar- rivera-t-il donc ? Des aveugles en con- duiront d'autres, & les uns &■ les autres tomberont dans le précipice. Ileftdonc a/'T«. ir.

E necef- ^^'

98 Conformité des Cerem.Ch'm, necefl'aire que le faint Siège décida promptement ces controverfes pour ar- rêter un fi grand mal , & pour empê- cher que ces nouveaux Chrétiens & leurs Alilîionnaires nefc perdent. Puis donc que les privilèges de TEglife Ro- maine font comme les remèdes de tou- K/ce/.ïfu 1. te l'Eglile Catholique : Privilégia Ro- M-pJi. 30. m ans Ecclejta , totiiis finit Chrijh , ut ita dicnmiis , remédia Ecc/efa Cath'jlica : De qui l'Eglife naiflantede la Chine doit- elle attendre du fecours & un prompt remède à fes maux , que de 1 Egiife Romaine & du Siège deS. Pierre, par une decifion prompte, claire &: preci- fe des controverfes qui la divifent , & par le retranchement des fcandalesqui la font gémir ?

Saint Paul étant àTroade, l'Efpric de Dieu lui fit voir un homme deÂla- cedoine qui lui tendoit les bras, iîcqui lui difoit : PalTez en Macédoine pour ^iJ.. 16. 9. nous fecourir. Jrojjjtcvs in Macedoviain ^ adjuva nos. Aujourd'hui les Vicaires Apoftoliques, lesMiffionnaires , &lcs nouveaux Chrétiens de la Chine pro- ilernez aux pieds du Pape , fupplient Sa Sainteté de jettcr les yeux fur lepi- toiable état des Miinons , fur la con- fufion que les différentes opinions &:lcs difi'erentes pratiques fur des points ef- fcntiels de la Religion y caufent , fur le péril de la foi , fur le danger cft cxpofé le falut d'un grand nombre de

Ncophy-

j^V€C ridohît» Grecque ^ Rom, 9^ Néophytes , qiiiy mêlent la luperftition & l'idolâtrie avec le Chriftianifme , & celui des Mi^ionnaires qui les con- duilcnt , & qui les reçoivent aux Sa-» cremens nonobftant leurs ufages diabo- liques. Irauftcus ïn Sinam , ndjnva nos. PafTez à la Chine :, Très-faintPere^par votre vigilance Apoftolique , par la compaflTion de votre cœur brûlant de zelc pour la gloire de Dieu , pour le bien de TEgliie, pour la propagation de la foi , pour le falut des âmes 5 & nous recourez par une de'cifion promte, claire, & precife des controverfes que les Vicaires Apoftoliques, & les Mifî- fîonnaires de difterens Ordres & du Clergé feculier ont portées à votre Sa- cré Tribunal.

Enfin l'honneur du faint Siège de- mande que vous finiffiez promtemenc ces controverfes, qui font les plus im- portantes qui aient jamais été excitées dans l'Eglife. Eclairez des lumières que Jesus-Christ a données à l'Egli- fe dont vous êtes le chef, les nouveaux Chrétiens de la Chine, dont plufieurs font dans les ténèbres & dans l'ombre de la mort par la faute de leurs Mif- fionnaires, quiofent juftifier, permet- tre ou tolérer leurs cérémonies, & \t% honneurs qu'ils rendent à Confucius & aux morts. Menez ces pauvres bre- bis à des pâturages falutaires, vous.qui <?tes le premier Paftcur de tousses fi- "'*♦

E 2 Uiélcs '"^AO/aNa

I oo Coriformité des Cerem. Ch'm, déles & des Pafteurs-mêmes , fous \t fouverain Pafteur de nos amcs Notre t^X'^x- Seigneur Jesus-Christ. Répondez- ref, c. 3. leur félon la tradition qui s*eft: toujours j<fri«i;. lib. confervée pure dans l'Eglife de Rome ^^M/fn/f. j^p^-ç ç^ fondation par les glorieux Apôtres S. Pierre & S. Paul, qui ont répandu tout leur fang avec la do(5tri- ne de la foi dans cette ville capitale du monde. Empêchez les hérétiques de blafphémer encore contre l'Eglife Ro- maine & contre le Saint Siège. Ils at- tendent aufli-bien que les Catholiques la décifîon des controverfes de la Chi- ne 5 mais avec un efprit & une difpo- fîtion bien difl'erente. Nous verrons, difent-ils , fi l'Eglife de Rome de le Pape approuveront ou toléreront la fu- perftition 8c l'Idolâtrie. Non, répon- dent les Catholiques s cette Fglife n'a jamais approuvé & n'approuvera ja- mais l'erreur ; elle n'a jamais tolère, & ne tolérera jamais la fuperftition ni T^utt. '^^' y\^o\^u\e -i ni dans les nouvelles Chré- *^' tientezj ni dans les anciennes. JeSus-

Matt. 16. Christ ne l'abandonnera jamais, les •^' portes de l'enfer ne prévaudront ja-

7«j«. \6. rnais contre elle , le faint Efprit l'é- 13. claircra & la conduira toujours pour

décider les controverfes de la foi con- formément i la parole de Dieu dont elle ell: l'interprète, & la fidèle dépo- înntcent.x. Çii2i\YQ, Elle emploiera toutc l'autori- yur!ic.Ro' ^^ qu'elle a reçue immédiatement de shom. ' Jésus-

^vec lldolat. Grecque & Rom. i o r Jesus-Christ à décider cette aflfaire, iffrninEp, qui cft du nombre de ces caufes Maieu- wf"""'- rcsderEglile, que la vénérable Anti- s. Léo m, quicc , la Tradition , & la coutume ^P>P- ^d univerfelle ont toujours refervces au ^H']-?"]^' rapportées au jugement dennitit du lamt ^c. Siège Apoftolique pour honorer la pri- mauté de puiflance & de jurifdidion que Jesus-Christ a donnée à S. Pierre & à Tes fucceffeurs. Elle décidera les points concroverfez entre les MifTion- naires de la Compagnie de Jésus d'u- ne part , & les Vicaires Apoftoliques, les iMiiïionnaires du Clergé feculier de France, de des Ordres de S. Domini- que & de S. François, de l'autre i non feulement en répondant. Cela n\'fi pets permis; ou Cela efi permis , comme font ordinairement les Docteurs, mais par une Decretale , ou une Conftitution Apollolique j femblable à celles de Jules I. deS. Damafe, deSirice, d'In- nocent I. de Zofîme , de Boniface I. de Celeftin I. de S. Léon , & des au- tres Papes, données pour finir lesque- ftions de foi, ou les grandes affaires de difcipline , qui leur étoient rapportées par les Evêques. Nous efperons que la S. Congrégation du faint Office, &le fou verain Pontife, qualifieront & con- damneront fpecifiquement, en détail, d'une manière nette & precife, toutes les propofitions , toutes les cérémonies, tous les ufages qui feront à condam-

E l lier*

"loi Conformité des Cerem. Chin, lier, afin d'arrêter le cours de toutes les difpures & des fchifmes qui pour- roient naître de nouveau à la Chine, & de de'raciner tous les fcandales. On fçait que les Réponfes données aux doutes des Miflîonnaires Apoftoliques, & les Décrets de mil fix-cens quaran- te cinq j de mil fix-cens cinquante- fix , de mil fîx-cens foixante-deux, n*cnt pas mis fin à ces controverfes, & aux funeftes divifions qui durent de- puis plus defoixanteans au grand pre'- judice des millions. La fageffe & l'au- torité de la Sacrée Congrégation & du Vicaire de Jesus-Christ prendront des moiens convenables pour finir une affaire fi importante à l'Eglife. Il ne nous appartient pas de leur enpréfcri- re, ni de leur en fuggerer.

Il y a d'autant plus de lieud'cfpcrer une promte décifion , que les chofes dont il s'agit ne font pas difficiles à dé- cider 5 les faits font tellement éclair- cis, qu'il n'y a plus de fondement d'en douter : le droit eft évident : &"iln'eft pas à propos d'apporter des retarde- mcns au jugement d'une caufe qui re- garde le falut éternel d'un nombre in- fini d'ames j de peur que le délai ne fafle naître des incidens fâcheux , & juj^imarint des divifions encorc plus funefVesà l'E- Imp. Epiji. pWÇc. Oriownm me t/iffîà/ia ftmt ans ceci- lium P. dci-iwt w ammgiatatcm , 7iec cxpcait catijam vit a protrahi fcmpitcrux 5 ne dtlntis tcmpB* rihus aliqnid îiajantin' inccrtius.

uivec tldoUt. GrecqHc cr J^om» i cr 5

CHAPITRE VII.

Propojitious à examiner é^ à quahficr par la

S. Cotjpcgation du Jnhit Office :, c^ par

le failli Siège,

I. T L cft permis auxMiffionnaircs & <^ J[aux Chrétiens de la Chine de fe << fervir pour fignifier le vrai Dieu, des <f noms Chinois Tien , qui veut dire Le ««■ C/i7; & Xawù , qui veut aire Le Roi if'en- «^ tût/f , ou lefouverain Empereur , le Ion Tu- «^ fage des Letrrez de la Chine, qui font <f profenion d'athéifine. <f

2. 11 cft permis aux Miflionnairesde «^ la Chine d'expofer dans leurs Eglifes, '^ ik même fur l'Autel , un tableau ou ^^ une tablette avec cette infcription Chi- «^ noife, Kîtjg tien , c'eft-à-dire , Alorez le '^ Ciel , quoique les Chinois C-ntils en- «^ tendent par ce nom le Ciel matériel, <^<^ ou la vertu du Ciel , qu'ils appellent ff Ly. (<

3. L'Expofé du P. Martini Jefuite <f fur les cérémonies Chinoifes , prefenté «^ à la Congrégation du faint Office en «^ 16^6. n'eftoit défedueux ni faux en «^ aucun point , mais trcs-exaâ: & très- ^^ vrai en tous fes articles , dans tous ^^ les faits qu'il contient, & dans toutes '<^ leurs circonftances. "^

4- C'cft une cérémonie innocente &: <«■ E 4 iu-

I04 Conformité des Cerem. Ch'tn,

^5 indifférente ou puremenr civile , defai- 3, re des révérences à la Chinoife , & de ^j fe profterner devant le tableau ou le ^j cartouche de Confucius, eft cette 33 infcription : Le ficge de VEflnitdti Très- ^jfahjt <^ très-exceVetjt Maître Confuàus : qui y^ eft placé fur l'Autel dans les lieux ou yj Temples dédiez à ce Philofophe avec _,3 le fang des viâ:imes. ^, «j. La cérémonie d'offrir des cierges j, ou des bougies &: des parfums à Con- 3, fucius, & de les faire brûler devant le- _., dit tableau ou cartouche; ou de i'ho- 33 norer par des révérences , des genu- , 3 flexions & des proftrarions, dans le ,, Temple qui s'appelle en Chinois Vucn ^^fjiiûOi pendant que ces bougies & ces ^, parfums brûlent fur fon Autel , n'a 3, rien qui reflente la fuperftition & l'i- 3, dolàtrie : elle eft permife aux Chré- 3, tiens 3 & ils peuvent contribuer à la ^, dépenfe de ce luminaire & de cespar- ,j fums.

\^ 6. Il eft permis aux Mandarins ou jj Gouverneurs Chrétiens des Villes & _j^ des Bourgs, à leurs Officiers, & aux ^^ Lettrez j d'aller deux fois le mois au _jj Temple de Confucius , appelle Vucn yjViinb, fçavoir, à la nouvelle & pleine ^j Lune, faire devant fon tableau ou fon 3^ cartouche les cérémonies &:les offran- ^j des prefcrites par les Rituels , par les 3^ loix , &■ par la coutume de la Chine. ^, 7. Les Mandarins Chréticnspeuvent

faire

Avec ïldoUt, Grecque ^ Rem. i © 5 faire les mêmes cérémonies & les mê- mes offrandesjaprès avoir pris polTeflion de leurs Gouvcrncmens.

S. Il eft permis aux Chre'tiens d'af- iifter aux facrifices ouauxoblationsfo- lemnelles qui fe font àConfuciusdeux fois l'année , au Printems & en Au- tomne , d'y officier, d'y fervir, d'y contribuer , d'y participer , en rece- vant ou mangeant des viandes qui lui font offertes, & que les infidelles ap- pellent la chah fa'mte de Confiicuis.

9. Ces facrifices ou cesoblations, & les cérémonies qui s'y obfervent con- formément aux Rituels, aux loix, & à la coutume de la Chine , font exem- tes d'idolâtrie & de fupcrftition , & n'ont rien de contraire à la Loi de Dieu.

10. Les cérémonies fuivantes font des ufages purement civils & politi- ques. I. L'épreuve des animaux qui doivent être immolez à Confucius ou aux morts , en leur verfant dans les oreilles une liqueur chaude. 2. L'of- frande de leurs poils & de leur fang, qu'on enterre après les avoir offerts. 3. L'offrande des viandes & des autres fruits de la terre à Confucius en reci- tant les Offertoires prefcrits par les Rituels. 4. L'oblation & la libation du vin qu'ils appellent h vin de la Féli- cité, 5. La cérémonie d'ofl'rirdes érofes de foie à Confucius, de brûler à Ton honneur ces ctofes, ou des deniers de

E 5 pa-

1 o6 Conformité des Cerem, Chin, 3, papier argenté ou doré^ & les papiers 33 les Ofiertoires font écrits. 6. La; 33 pre'paration à ces facrifices ou à cesof- 33 Frandesiolemnellesparles jeûnes, l'ab- 33 ftinence, la continence, &c. 7. D'ac- 3^ compagner l'Efprit de Confucius. 3^ II. Les Millionnaires peuvent per- 3^ mettre ou tolérer Tufage de ces cere- 3^ monies aux nouveaux Chrétiens , &ad- ^ mettre à la participation des Sacre- ^ mens ceux qui les font & qui les ob- 3 fervent, qui y cooperem, qui y con- ^ tribuenti qui y participent, & qui y ^^ affiftent.

, 12. Il eft permisaux Chrétiens d'of- \ ficier, de f:;rvir5 de participer, d'aiïi- fter aux offrandes ou facrifices folem- nels ^que les Chinois de la Secte des Lettrez offrent aux Anceftres défunts dans les lieux ou Temples appeliez Chimg minb , ou chu ta^iig*

13. Les cérémonies qui s'obfervent dans ces offrandes ou facrifices, & qui

^ font prefcrites par les Rituels, ordon-

^ nées pfir les Loix , autorifées par les

^' livres clafTiques , &" par la counime,

font des ufnges purement civils & po- ' litiques,excmts d'idolâtrie & de fuper- ' ftition , qui fe peuvent permettre ou

tolérer.

14. Il eft permis aux Chrétiens de la Chine de conferver les tableaux ou ta-

^' blettes de leurs Anccftres , avec cette 3 infcriptioa Chinoifc, Xing gocy , c'eft-

à-dire.

^V4e Ndolat, Greccfue é" Rom. joj à-dire, Le Jîege de l'Ame d'un tel défunt , '^ foit dans ks Te^nples qui leur font '^ dcdicz , foit dans leurs Chapclks ou ^^ Oratoires domeftiques. '^

15. Il leur ell aulTî permis de faire '* brûler des cierges ou des bougies, & '^ des parfums devant lefdits tableaux *^ ou lefdites tablettes, de le profterner ^*" devant elles, en frapant la terre avec '^ le front j de leur offrir des viandes, ^^ comme il fe pratique a la Chine, d'in- ^^ viter les Efprits des défunts à venir fe *^ réjOuir & le raflalîer des chofes qu'on ^^ leur offre j & d'efperer d'eux les biens «^ &: la profperité que le Maître des ce- «*" remonies promet en leur nom à ceux ^*' qui ont offert le facrifice, & aux afîî- ^^ ftans , conformément aux Rituels de ^^ l'Empire. «^

16. Les Chrétiens peuvent obferver '* les cérémonies que les Gentils de la '«" Chine font devant les corps de leurs ^^ défunts, dans les enterremens, 'dans les '<■ cemetieres, & fur leurs tombeaux. '<"

17. Les Miiïîonnaires peuvent tôle- '^ rer les honneurs que les Chinois ren- «^ dent à leurs morts dans leurs Tem- '^ pies, & dans leurs Maifons, félon les *^ Rituels de l'Empire , les Livres claf- <<" fiques , les Loix des F^mpereurs, & l'u- ^' fage public : & ils ne font pas obligez '^ de réfufer les Sacremcns à ceux qui '^ font tombez dans ces fuperftitions. ^^

18. La Philofophie Chinoife n'a *^

E c rien

loS Coyiformh é des Cerem, Chm', 55 rien de contraire à la Loi de Dieu, j, 19. Il eft certain que les anciens Phi- ^3 lofophes de la Chine ont entendu par 35 le nom Tai Kie, la caufe première de 35 toutes chofes & le vrai Dieu. 5, 20. Le culte que Confucius a rendu 3 5 auxEfprits, n'eftoit pas religieux 5 mais 55 purement civil.

5, 21. Le livre Ye khg attribué à Con- j, fucius, eft l'Abrégé d'une très-bonne j5 & très-faine dodtrine , Phyfîque & JVIo- 35 raie.

5, 72. Ceux qui prêtent fur gages pour j5 un certain tems, comme ilfe pratique 35 à la Chine, peuvent non feulement exi- 35 gcr tous les mois un certain denier de- 55 terminé par l'autorité publique, mais 55 aliéner ou vendre le gage, u le débi- 55 teur manque à fe prefenter au terme, 5, & à rendre le principal, & lefditsprê- ^, teurs peuvent retenir juftement l'inte- 3, rcft qui fe paye tous les mois , & le ^5 prix entier du gage , quoi qu'il excède yy toujours le principal, & que le furplus ,, ne leur foit pas par titre même de ,5 dédommagement.

3, 23. Il n'y a point d'ufure à prêter 55 de l'argent à trente pour cent, com- j, me il fc pratique à la Chine. Le feul ^5 danger oùs'expofele prêteur de perdre 5, fon principal , ou de ne le recouvrer ,, qu'avec beaucoup de peine & dcditfi- ,, culte, eft un titre légitime &: fuffifant .>, pour exiger cet intereft 5 quoique ce

dan-

AvecPidotat. Grecque & Rom, 109 ^^ danger foit infeparable du prêt , & '^ qu'il foit plus grand quand on prête aux '^ pauvres , que quand on prête aux ri- '^ chcsi & quoi qu'il n'y ait ni domma- '^ ge naiflant^ ni profit ceflant» '^

CHAPITRE VIII.

Ofi n'apporte aucune rnifon qui doive ewpê'

cher le Saint Siège de décider p'omtement

les Cofitroverfes de la Chifie,

Quelles raifons peuvent alléguer les Pères de la Compagnie pour empccher que le Saint Siège ne pro- nonce fur les propolitions & les cou- tumes fufdites , ou pour retarder la decifîon de ces Controverfes ? J'en trou- ve cinq par lefquelles ils ont tâché de furprendre la Religion du Sereniflîme Roy de Portugal , & d'obtenir de Sa Majefté des Lettres de recommanda- tion & de faveur au Pape & aux Car- RoydeP^r- dinaux. Mais il eft aifé de faire voir la tn^aiàMr, foibleflTe & la nullité de ces raifons. ^' Cardtnai

wi 1-/. . 1 Lafanaîtê»

I. Ils difent premièrement , que le <c Saint Siège a déjà jugé ces controver- ce fcs fur l'Expofé du Père Martini en mil ce iîx-censcinquante-fîx , que les jugemens ce du faint Siège ne font pas fujets à re- ce vifion, & que c'eft commettre fon au- ce torité que d'innover quelque chofedans ce ce qui a efté décidé. ce

On

«110 Conformité des Cerem.Chi/j.

On répond que rExpofé du Père Mar- tini , bien loin d'eftre exa6l , eftoit très-défedueux y Se faux en plufieurs points j que lespropofitions , les céré- monies & ks coutumes dont il s'agit maintenant , & dont Monfieur Mai- grot Evefque nommé deConon, Mon- teur de Lyonne Evefque nommé de Rofalie, & les autres Vicaires &: Mif- fîonnaires Apoftoliques du Clergé fe- culier & Régulier , particulièrement de l'Ordre de faint Dominique, pour- fuivent la condamnation devant le faint Siège 5 ne font pas les mêmes que cel- les que ledit P. Martini décrit dans fou Expofé : que le Décret de mil fîx-cens cinquante-fîx a relation à la manière dont les faits furent propofez par ce jefuite : qu'il furprit la Congrégation du faint Office , & le faint Siège, en cxpofant les chofes autrement qu'elles n'efloient, & qu'elles ne font, & en cachant & drflimulant ce qu'il devoir expliquer , comme on l'a prouvé in- vinciblement dans les pièces qui com- pofcnt l'Hiftoirc latine du culte Chi- nois, de dans l'Apologie des Domini- cains Miflionnaires de la Chine, de com- me il paroitra plus évidemment en comparant les Rcponfes du Rcveren- difilme Père en Dieu François Aleo- nifl'a Evefque nommé de Ecrite, avec l'ExpoIe du P. Martini. On ajoute que les PP. Jefuices n'ont pas toujours crà

que

^vtc ridoUt. Grecque & Rom. r i ï que le fainr Siège ne peut revoir ni changer fesDccrcrs fans faire tortàfon autorité. S'ils l'ont crû ,pourquoy ont- ils pourfuivi en milfix-censcirK]uante- lîx la revifîon de la cairle décidée en mil (îx-cens quarante-cinq ?' Pourquoy ofent-ils avancer qu'Alexandre VII. a caiTc par un jugement contradidoire la decifion d'Innocent X. quoyque cela foir très-faux , comme on Pa prouve ailleurs courre les PP.Telier& le Go- bien ? Cela fait voir que les Jefuites Voyex. l'A" ne font pas d'accord avec eux-mêmes, poi^gie des â: qu'ils détruifent leurs propres prin- ^^^/"'^y..

Cipes. fionn. de Is

Mais en quelle école ces RR. PP. ^^>''^- ont-ils appris que le faint Siège ne peut toucher à fes Décrets , & qu'un Pape ne peut revoir ni examiner de nouveau ce qui a efté examiné & déci- dé par fes predecefTeurs , quand leur* religion a efté furprife par de fauffes informations, & pardefauxExpofez ? N'ont-ils pas droit d'examiner de nou- veau les faits fur lefquels ces Décrets font fondés, & dont on s'oflVe défaire voir la fauffeté ? Les PP. jefuites peu- vent apprendre de faint Auguftin,que r les jugcmens mêmes des Conciles pic- niers , qui regardent les faits & ladif- cipline , peuvent cftre revus & cor- rigez par d'autres Conciles d'une égale autorité , quand les faits qui eftoienc obfcurs s'éclaircifTcnt , Se que l'expé- rience

' 112 Conformité des Cerem^Cht H,

rience découvre & fait connoiflre ce qui efloit caché & inconnu auparavant. S. Jîf'.-Hfi. Ipfaquepleiiariafapcpriora pcfterioribus emen^ lih. ^. de i ^^yj j ^;^;;; aliquo expermento reium apert^ i, \, tur qmd datif nm erat , ^ cognofcittiy qiiod latehat. Ils peuvent apprendre d'Inno- cent troificme , que lesRefcrits & les Décrets des Papes font nuls, quand on les a obtenus fur de faux Expofez , ou qu'on a furpris le faint Siège en difîî- Cap. Sn^tr mulant la vérité des faits. Tacïta v^ri- Litterts , tate , vdftiggcftafaljîtate. Ils peuvent ap- f^^''^''^'" prendre d'Alexandre III. que le faint biege trouve bon que les hveques n exé- cutent pas fes Refcrits, quand ils ont Cap. Si efté obtenus par furprife. Patienter fu- îil"'^'' * ftinebimus , // no7î fccms qmd prava ?wbtf fuerit wfïnuatione fuggeflutn. Ils peuvent apprendre de faint Bernard , que les Papes ont coutume de révoquer fans peine lesRefcrits quiontefté impetrez du faint Siège par fraude & par fur- prife : & qu'il efl bien jufte que la fourberie & le menfonge ne foient pas utiles à celuy qui les commet, parti- culiercmentdevanr Icpremier & leplus S.'BtrnardA^iinx. Siège de l'Eglife. Hoc folct hnbere EfiJ}, i8o. praciputtm Se de s Apoftolica , ut uon pigent te- V oc are , qttod h fc forte dcprehcvdmt fraude elicitiim , iwn veritate promeritum. Resphiia écquitntis , é^ laude d'ignn , ut de mcndacio netno lucre tur , prafrtim ûpud fnrîéfnm cb^ ptimam Scdem. C'cft donc faire in)ure au faint Siège, c'ell révoquer en doute

ion

j^vec ridoÎAt. Grecijue & Rom. 115

fon autorité , c'cft donner occafîon aux Hcretiques de blâmer la fage con- duite des Vicaires de Jesus- Christ, de dire qu'ils ne peuvent examiner de nouveau ce qui a efté jugé par leurs predecefleurs. Je pourrois m'étendre fur cette matière , & produire plufîeurs beaux exemples de rHiftoiredeTEgli- fe pour confirmer ce que j'avance , ce que j'ay dit ne fumfoit pour faire voir que la première raifondes PP. Je- fuites ne doit point empêcher la Sacrée Congrégation & le faint Siège de dé- cider promtement les controverfes de la Chine.

2. Leur féconde raifon n'eft pas plus ccLettredu forte. Ils ûifent que les cérémonies u^<" Chinoiies Te peuvent tolérer , & que ^^^/'^^ffi^ cette tolérance eft autoriféepar Itiduniac ordinal

Siège. ççCafanatttt

On répond , que des ufages & des cérémonies contraires à la Loi de Dieu naturelle & écrite , ne fe peuvent ja- mais tolérer , fous prétexte d'attirer plus de peuple à la Foi : autrement on pourroit tolérer la Poligamie, & l'u- fure dans les nouvelles chrétientez , puifque ces deux points empêchent plufîeurs infidèles d'embraffer la Reli- pion Chrétienne. Les Pères Jefuites l'entendent-ils mieux que les Apôtres & les hommes Apoftoliques qui ont étendu & gouverné l'Eglife après eux ? Ont-ils trouvé le moyen d'accorder les

ccremo-

114 Conformité des Ccrcm. Chi». , cérémonies du Paganifme avec la Foi;, les Sacremens & les mœurs de TEgli- fe Catholique 5 les facrifices du diable avec le facrifice de Je&us-Christ j la participation à la table des démons ^ avec la participation à la table de no- tre Sauveur, Se la fainte Communion de Ton Corps 6t defon Sang ? Les Pè- res de la Compagnie voient-ils mieux avec les lunettes de longue veue que leurs Mifîionnaires travaillent à la Chine, ce qui ne fe peut tolérer dans une nouvelle chrétienté, que ne l'ont vu les Saints Hommes de Dieu parks lumières de Ton Efprit, dont ilsétoient remplis. C'eft faire outrage au faint Siège, que de dire qu'il a autorifé cet- te tolérance. Cela veut dire qu'il a au- TcrtuV,. Uh. torifé la fuperftition & l'idolâtrie. Ow- dc Uil. c. ji\s patisnîiacjufniùâi :,'tdGlohtrïa. Il nouseft " ^ permis de vivre avec les Gentils , il ne nous eft pas permis de mourir avec eux de la mort du péché. Nous pou- vons avoir commerce avec eux, s'ilell neceflaire, parce que nous avons une même nature i nous ne pouvons avoir de Communion avec eux dans leurs fupcrftitions. Leurs âmes & les nôtres le rcflemblcnt : notre dodrine & la difciplinc dont nous faifons profelîioa ne reflemble pas à la leur. Nous vivons avec eux dans le monde \ nous ne fui- vons pas leurs erreurs. Q^ue s'il ne nous cft pas permis de communiquer avec

les

uivec r IdoUt, Grecque & Rom, 1 1 j les Infidèles en ce qui regarde leur cul- te & leurs profanesceremonics , n'eft- ce pas un crime incomparablement plus (fnorme de les obferver ou de les tolérer au milieu de l'Eglife ?(^ui pour- roit juftifier & défendre une chofe infoutenable ? Licet convivcre cum Ethni-TcrtniUiir cis i comtfwri non licet. Convivamns cum ^' ''° ' çmnibus , conlatcmur ex communione nntura^ von ftiperjiitkms. Pares ammâ fumus ^ non difciplinn ; cofnpoffefforcs fnundi , non crrorif. J^iOfiJt nohîs nùllum ejî jus commmimùs in ejujmodi atm extrancis , qt4antb fieleflius efi bac inter jratrcs fi-cqucntnve ? J^is hocjufii- nere ant defendcre potcfi ?Les Gentils font plus fidèles à leur S^fte. Les Lcttrez de la Chine n'ont garde de célébrer nos Fêtes 3 ni d'obferver nos cérémonies. Ils craindroient de paroître Chrétiens j & les Chrétiens ne craindront point de pafifer pour Payens ^ 0 melior fides Nntionum in ftinm Seâiaw , qua niiUam fo^ Icmnitatcm Chrijiianorttm Jibi vindicat ! Non Dotnifficmn diem , non Pcntecoftcn j ctiani Jt fwf^ent j nohifcuni conimimicaffcnt 3 tiincrent enim ne Chrifiiatji vidcrentur : nos ne Ethni- ci promtvtienmr , non veremur.

3. Les PP. jcfuitcs objedenten troi- Chap. \.d'e fiéme lieu, qu'on ne peut condamner " Tr.ùté. les cérémonies &: les ufages de la Chi- RoyZpor^ ne, dont il s'agit , &: qui ont été ex- f«?a/^ Mr. pliqucz cy-defTus , fnns couvrir de hon- ^^ Cardin^i le & d'opprobre leurs Milfionnaires, 'v""*''^'' ^ui ont fi bien fervi l'Eglifc.

Oa

Il6 Conformité des Cerem, Chin.

On répond, que leurs MifTionnai- res aiment véritablement JESus- Christ & fon Eglife , comme on le veut croire j s'ils ne cherchent point leur propre gloire , mais uniquement celle de Dieu,- s'ils la préfèrent à tou- tes chofes i ils foufifriront avec joie l'hu- miliation que leur pourra caufer la con- damnation des erreurs & des ufages qu'ils ont défendus jufqu'à prefent , cc qu'ils foutiennent encore devant le faint Siège. Des Prédicateurs de l'hu- milité doivent-ils avoir honte d'aban- donner des opinions & des pratiques erronées & pernicieufes qu'ils ont fui- vies de bonne foi , croiant q^u'elles étoient innocentes ? Efl-ce un oppro- bre pour des Chrétiens que de retra- cer & corriger les erreurs dans lef- quellds ils font tombez ? La première louange d'un bon efpriteft de ne point tomber dans Teri-eur ; la féconde , eft de la retradler. S'il n'a pas l'honneur d'être le plus éclairé du monde, qu'il foit le plus humble & le pksmodefte. iS". jtH^up, Secundas tencat fartes modeftis , qui primas Efifi. 143. non potuit babcre fapictitia. Comme il eft *^"** louable de ne s'écarter jamais de la vé- rité , c*eft un crime de vouloir perfe- verer dans l'erreur. Il eft plus louable de ne foutenir jamais une fauffe do- drine t mais quandon a eu lemalheur de la fuivre &r de la défendre, on doit fe faire honneur de l'abandonner & de

chan-

Avec lldelat. Grecque & Rom, 1 1 ^ changer de fentiment : il faut fe faire un plâifir de ce devoir^ Quam numquam S. jfmgujl, teihrc , prima laus efî ; Jlctmda , mut arc; ^'^-î- ^ont, ut aut ex initio ver a pennaveat , out muta- //^^^'*'^ ta falsâ y vera ft4ccedat, C'eft s*aimer plus que Dieu ; c'eft aimer la gloire ou monde & un faux honneur plus que le faluc de fes frères, que d*aimer mieux qu'un nombre infini de Néophy- tes demeurent dans l'erreur en obfer- vant les cérémonies & les coutumes idolâtres ou fuperftitieufes des Gentils, que de foufrir une confufion falutaire en avouant qu'on a erré. Nimis perverse s. At^uft, fc ipfttvi amat , qui (^ altos vnlt errare , ut Eùfi. 143 . €rror fmis latcat. Des Religieux & des '*^'''^ Mifllonnaires également humbles, de- fîntereflez , amateurs de la vérité, Se pleins de zèle pour la gloire de Dieu, n'auront jamais des fcntimens i\ con- traires à refprit de l'Evangile.

Mais quand il devroit arriver que la condamnation des fuperftitions Chi- noifes couvrift de confufion & d'oppro- bre les Miffionnaires de la Compagnie, cette raifon ne devroit pas empêcher le faint Siège de décider ces contro- verfes , puifqu'il y a lieu d'efpcrerque cette humiliation leur feroit utile pour le falut éternel , &: que ceux qui les aiment fincerement en notre Seigneur, leur pourroient dire ce que faint Paul écrivoit aux Chrétiens de Corinthe : J*ay de hjoye ^ non di es que vous avez en

de

1 1 8 Conformité des Ctrem, Chin, 2. r«r.7.8. ^«^ l^ tvîjlcjic y maïs de ce que votre triflcffît & 9' vous a portez à la pénitence, La trijlefe que

vous avez eue a ejîé fdon Dieu ; ainjî la peine que mus vous avons caufée m vous a ejiè nul- lement defavantagctife. Ettfeb. lib. Q^uand il fut queflion de décider la s Hij}. c. célèbre controverfe qui troubloit l'E- ^^' glile touchant la célébration de la Pâ-

que, le Pape faintVidorL prononça , & ce qu'on pouvoit luy objeâ:er que fon jugement alloit couvrir de honte & d'opprobre les Evèques d'Alîe, qui celebroient cette Fefte le quatorzième de la Lune en quelque jour qu'il tom- baft 3 mefme le Vendredy , ne l'empê- cha pas de juger qu'elle ne fe devoir célébrer que le Dimanche fuivant, 8c de menacer d'excommunication ou d'excommunier en eôet ceux qui ne voudroient pas quitter leur ancienne coutume : quoique cette queftion fut purement de diïcipline , & que les Aiiatiques fe fondaflent fur une pré- tendue tradition de l' Apôtre faint Jean, 5c fur l'exemple des faintsEvêquesqui avoient gouvernéjufqu'à ce tems-là les Eglifes d'Aile, & particulièrement de faint Polycarpe. rt,jr7T& ^^^"^ Etienne I. Pape & Martyr dc- 7J. £«/fé'.cida la fameufe controverfe du Batème hb.-j.c^. des Hérétiques , & la crainte de cou- i". yf«;ir/?.'a vrir de honte & d'opprobre tous les i^. S' de Evcqucs d'Afrique, de Cappadocc,de rincent. Cilicic ^ & dcs ûutrcs Provinccs voili- ii'in. c. 9. ncs.

\Avec ridoUt. Grecque cr Rom, 119 nés , qui foutenoicnt fauflemcnt que tout Batcmc donne hors l'Eglife Ca- tholiqu^; étoit nul , & que ccluy qui l'avoit reçu devoir être batizé lorsqu'il paflbit de Thercfie à l'unité de l'Eglife, n:; l'empccha pas de décider cette que- ftion , ik de menacer d'excommunica- tion , ou de retrancher en effet de la communion ceux qui foutenoient & qui luivoient dans la pratique une erreur & une innovation n oppofée à l'ancien- ne Tradition. Il ne faut donc pas fe perfuadcr que la crainte de couvrir de confuiion les Millionnaires de la Com- pagnie foie une raifon fuffifante pour empêcher le faint Siège , de décider les controverfes de la Chine qui font tant de bruit dans l'Eglife.

4. LesPP. Tefuites objedent encore Lettre d:t que la decilïon de ces controverfes^"' '^'"^f"

f^eut avoir des fuites fâcheufes, ^'\^^'i!'!fjeUr^ e changement de dodlrine & de pra- <;/«.' c^jj- riquedansla Miffion de lU Compagnie "•'^^'• peut attirer la perfecution contre les MilFionnaires & les nouveaux Chré- tiens.

On répond, que la crainte de la per- fecution ne doit point empêcher de combattre l'idolâtrie , de déraciner & d'abolir la fuperftition , de condamner des cérémonies & des ufages évidem- ment contraires à la Loi de Dieu, de réfufer le Batcme à des Catéchumènes qui ne veulent pas renoncer à ces Ri- tes

120 Conformité des Cerem, Chin, tes & à ces profanes coutumes, & de retrancher de la Communion les Chré- tiens qui les oblervent &: qui les fui- vent. On ne voit pas que les Vicaires Apoftoliques & les Miflionnaires du Clergé feculier de France & des Or- dres de faint Dominique & de faint François , qui ne mettent point fur leurs Autels cette abominable Infcri- ption, Adorez /eCie/ 3 &qui combattent avec un zeie digne de leur Miniftere, les honneurs que les Chinois rendent à Confucius & aux morts , foient plus expofez à la perfecution que ceux delà Compagnie ; ils ne font pas moins de fruit, leurs Eglifes ne font pas moins en paix. Mais fi la perfecution eft à craindre , il faut imiter les Apôtres & les Hommes Apoftoliques des pre- miers fiéclcs de l'Eglife. Il faut prier Dieu qu'il la détourne, fi c'eftfonbon plaifiri il faut lui demander la grâce de la fouftrir genereufemcnt, il faut y préparer les Chrétiens, & les difpofer à perdre plutoft la vie que de renoncer Jesus-Christ ou de violer fa fainte

A/uif.j". lo. Loi. Heureux cetix qui fuujjrent pcrfccNtion pour lajujîke. L'Eglife de la Chine de- viendra plus fleurifl'ante fi elle eft per- fecutéei le fang des Martirs dont elle fera arrofée, fera une divine femence d'oii naîtra un nombre infini de Chré-

TcTtnU. tiens, Scmcn cfl faiigtiisCbrijUnnoruvi. Si les Minières de l'Evangile & les Chré- tiens

Avec ridêlat. Grecque cr Rom, ii\ tiens ne (ont pas prêcsàfouffrir laper- fccution & la mort pour Jesus-Christ, ils font indignes de ce nom. Chrijîïam homimim gcnus vwrti cxpeditiwt . Si Dieu veut éprouver & purifier Li nouvelle chrétienté par la perfecution , il faut bcnir fa Providence & adorer fes or- dres, bien loin qu'une lâche crainte empêche les Mifliannaires de prêcher l'Evangile dans fa pureté, de faire la guerre à l'idolâtrie & à la fuperftition, 3c garder & faire garder la Loi de Dieu &: la difcipline chrétienne avec une fainte cxaditude. Ils peuvent lire les Lettres de faint Cyprien aux Con- feffeurs, fon Ecrit à Dcmetrieii, [on Ex^ hcrtation au Martyre , fes Trairez Des Tombes i & Du lieu de la patience y pour fc fortifier, pour inftruire les nouveaux Chrétiens , & pour les encourager à fouffrir la perfecution , 11 Dieu permet- toit que l'Eçlife naillante de la Chine y fufl expofee : qu'il efl digne des Mif- fîonnaires Apqftoliques , après avoir baptifé un grand nombre de Catéchu- mènes, de les préparer à un autre Ba- ptême, dont la grâce eft plus abondan- te, la vertu plus fublime , l'honneur plus pretieux •■, à un Baptême les An- ges fervent de Miniftres, à un Baptê- me qui réjouit Dieu & fon FilsjESus- Christj à un Baptême après lequel on ne pèche plus; à un Baptême qui eft la perfe<^ion & la confommation F de

m Conformité des Cerem, Chiyi»

j, de notre Foi 5 à un Baptême qui nous

35 unit à Dieu auiïi-tofl: que nous quit-

3, tons le mondes qui ne remet pasfeule-

^y ment les péchez , mais qui couronne

,5 les vertus i qui eft la chofe du monde

3, la plus defirable aux ferviteurs & aux

_,, amis de Dieu , &: dont ils le doivent

5, prier très-inftamment qu'il les rende

55 dignes par fa mifericorde. Ce font les

caradleres du martire. Nos taiitttm :, dit

fai n t C y p ri e n 5 qiù Dom'mo pcrmittciUcpri-

S. Cyprian. jj^^^^j^ Bnptipna credcnùbus dedimus , ad alïud

dcExhort. r T r

Zlartyr. (juoquc Jifigulos prapavcmus , tnjimiantcs c^

doccntes hoc efjc Bctptijiua iti gratin mojus ,

in potcjlatc fiihlnnius , in honore prctiojtus :

Baptijnia in qno Angeh baptizant , Bnptifma

in qtio Dcus c^ Chnfîus ejiis exultant ; Bap-

tijrnapojl q!(odnenioja?npcccat;Baptiffna quod

fidci nojîra incremcjitaconfunwiat; Bapùfma

qmdiios de mnndorccedejitcsfiatiwDco copulaf.

. 5 .Les Jefuites difent queleprocèsque

7vo/i<f Por- la Congrégation du faint Office exami-

tuiaiàMr. nej&Tqui eft pi et à juger quand il plaira

u Cardinal ^ ç^\x\z Siège , a été excité par quel-

ques Millionnaires peu vcriez dans les

Miiïions, ^ ennemis des Portugais.

On répond , que cette caufe a été portée à ce facré Tribunal non feule- ment par les IMiffionnaires des Ordres de faint Dominique Se de faint Fran cois , qui avoient travaillé quinze , vingt & trente années à la Chine, & qui étoicnt trés-verfez dans les Mif- iions 3 dans les lettres Chinoifes, & dans

tout

j^vect Idoîat, Grecque cr Rom. 123; tout ce qui regarde les cérémonies &r les coutumes du Pays , & particuliè- rement celles de la iede des I.ettrez ; mais encore par Moniieur Maigrot Evèque nommé de Conon , Monneur de Lyonne Evêque nommé de Rofa- lie 5 & les autres Vicaires Apoftoli- ques & Mi flfionn aires François , très- verfez dans les Miifions, dans les Ri- tuels, & les livres claffiques de la Chi- ne. Leur vertu , leur capacité , leur charité font connues de tous ceux qui ont l'honneur de les connoître : &ron ne peut avec fondement les accufer d'ê- tre ennemis des Mifllonnaires Portu- gais de la Compagnie , encore moins des Jefuites de France , dont ils ont pris les intérêts & la défenfe contre leur vexation. Ces Prélats fontennemis dé- clarez de l'Idolâtrie , de la fuperftition, & de l'erreur 5 dans quelque fujet qu'el- les fe rencontrent , & par qui que ce Ibit qu'elles foient défendues & auto- rifées : ils font amis de tous les Mini- fh-es de Jesus-ChriST , de tous les MifTionnaires, de tous les Chrétiens, fans faire diftindliôn de nations, m d'inftitutsj ils font amis des Infidellcs mêmes, au falutdefquels ils travaillent avec un zèle infatigable. Les Vicaires Apoftoliqucs & les MiflTionnaires Fran- çois du Clergé feculier n*ont aucune oppofition à ceux de la nation PcTrtu- gaife ; ils ne font point de commerce,

F z non

z 1 4 CcKformltédes Cerem. ChiK, non plus que ceux des Ordres de faine Dominique & de faint François i ils font Sujets d'un gran-d Koi, qui a tou- jours été en paix avec Sa Ma;efté Por- tugaife : qu'eil-ce donc qui pourroit les éloigner des Jefuites Portugais qui font emploiez dans les Millions de la Chine , fi ce n*eft l'intereft de Jf.Sus- Christ ? Il n'eft pas .croiable qu'ils s^élevafTent concre eax , s'ils mar- choient droit dans la prédication de l'Evangile. Le Sereniflime Roi de Por- tugal aura fujet d'être indigné contre £eux qui ont furpris fa Religion parles fauffes idées qu'ils ont données de cette affaire à 5a IVlajeilé. Sa pieté & fon zèle pour la foi lui feront abandonner une caufe dans laquelle les PP. Jefui- tes ont tâclvé de l'engager mal-à-pro- pos : il déclarera au faint Siège étant jnieux informé , qu'il ne prend aucun parti que celui de JesuS-Christ , com- jne a fait le Roi Très-Chrétien, dont on avoit tâché de furprendre aulfi l'in- comparable fagclTe. On peut s'affeurer que Sa Majefté Portugaife qui main- tient dans fon Roiaume la plus fevere inquifition contre l'herefic &: l'impié- té, ne fcroitpasd'avisdetolerer à Lis- bonne les cérémonies qu'oblervcnt les Chinois pour honorer Confucius &: leurs Ancêtres Défunts s &: qu'il ne fe- ra {las auffi d'avis qu'on Icspuifle-tolc- xej dans la nouvelle Chrétienté do la

Clu-

Avec r Iclolat, Greccftie & Rom. 115 Chine , quand le S. Elprit aura parlé par la bouche du Souverain Pontife 5 ^ c]uc le Vicaire de |F.srS- Christ au- ra dir comme S. Pierre : Vijtmicji Spiritui Ad. 17. Smiâo àr S obis. . . ttt alfltmatis vos , c^c. Il a fcmblé bon au faint Elprit & à Nous que vous vous abfteniez, . . &cc.

CHAPITRE IX.

LETTRE

Du Stipcriciir , cfi s D'ircéfeurs z^ Mifjiomun-

res du Séminaire des Mifjîom éirmi-

gères , établi à Paris ,

A notre SMat Pcre le Pape Innocent XII.

T

Res-Saint Père,

Nous apprenons qu'on oppofedejour '^ en jour tant & de fi grands obftacles à la "^ décifion de Paftaire qui regarde les ce-" remonies Chinoifes, que fi l'Autorité"^ du faint Siège Apoftolique ne rompt " toutes les mefures , les intrigues, les ^^ artifices & les efforts de ceux qui la re- '^ tardent, il cft à craindre qu'on ne ra- " vifie à Votre Sainteté la gloire qui lui " tft due de finir cette fameufe Contro- "

F i verle.

ii6 Coy:fû y mit e des Ccrem . Ch'm . ^3 verfe. Il n'ell pas maintenant difficile 55 de juger de quel coté cfl le bon droit. 55 Car comme il ne s'agit que d'établir la 5, vérité des faits 5 & qu'ils font non feu- 55 lement prouvez avec évidence par les 35 Rituels de la Chine 5 mais encore at- 55 teftez juridiquement par Monfeigncur 55 Aleoniifa Evêoue nommé de Berithe, 55 & Vicaire Apoftolique d'une desPro- 55 vinces de ce vafte Empire, d*oii il efl 5, revenu depuis peu j & même que nos ,, Parties fe voient enfin obligées de les re- 55Connoitre pourconftanSjCommeon nous 55 l'écrit j nous ne voions pas pour quelle 55 raifon on pourroit encore différer le 55 jugement d'une affaire importante à 35 l'Èglife. Nous nous jettons donc avec 5, toute l'humilité polîible aux pieds de 5, Votre Sainteté, qui en eft le fouverain ,5 & très -équitable Juge , nous Dire- 5, 6leurs du Séminaire des MifTîons Etran- 35 gères, unis aux Vicaires Apoftoliques 55 de la Chines & tanten leur nom qu'au 55 nôtre 5 nous fupplions Votre Sainteté 55 avec un très -profond refpedl qu'EUe 35 ait la bonté de jctter les yeux quelques 55 momens fur PAbrcgé des faits qu'Elle 35 trouvera dans l'Expofé joint à cette 35 Lettre. Elle jugera d'abord fi la pure- 35 de la fainte Religion de Jesus- 35 Christ peut compatir en quelque ,5 manière que ce puiflc être avec unefu- pcrftition & une idolâtrie fi vifiblcjOU fouffrir même qu'on s'cxpofe feulement i au

Avect Idolnt.Grccr^uc^ P.om, \ij au péril de commettre un 11 grand cri- me.

Que le Père de famille arrache en- fin jufqu'à la racine cette y vraye j qu'on n'a déjà que trop long-tems tolérée dans le champ du Seigneur^ queleSuc- ceflcur du Prince des Apôtres ôte cette pierre d'achoppement du milieu de Li nouvelle Jerufalem dans les païs d'O- rient. Q^ue le Vicaire de Jesus-Christ bannifle au plutoft , & pour toujours de la Chine ce pernicieux fcandale. C'eft l'unique grâce que nous deman- dons avec confiance , & nous atten- dons avec un très-profond refpcél celle de la benedidlion Apoftolique,

Tres-Sa int Père,

De Votre Sainteté,

A Paris îc lo. d'Aonft 1699»

Les Très - humbles , très- obéiiïans, & très-dévouez Fils & 5erviteurSj

T I B E R G E Supérieur.

De C I c e'.

De Brisacier.

L' A B B E'.

De La Vigne.

P R I O U X.

F 4 L'Ex-

12 8 Conformité des Cerem, Chin,

L'Expofé à^s cérémonies Chinoifes qui e'toit joint à cette Lettre , ell: cn- rierement conforme à celui du R. P. j. B. Morales Dominicain, & à celui de iMonlîeur Maigrot Evêque de Co- non & Vicaire Apoftolique. C'eft pour- •^uoi on n'a pas jugé à propos de le fai- re imprimer ici , pour ne pas groflir inutilement cet Ouvrage. La Lettre efr lignée du Supérieur , des Direi^eurSj & des Miffionnaires de ce célèbre Sé- minaire 5 trois defquels ont travaillé long-tems dans les Misions Orienta- les. MefTire Louis de Cicé a travaillé près de quinze ans à la Chine. Meiïrre Marin TAbbé a travaillé dix-fept ans dans laMitTionde la Cochinchine,donc il eft Vicaire Apoftolique, &: Evêque nommé. Mefllre Claude Gabriel de la Vigne a travaillé près de quatorze ans à Tonkin, à Siaoi,&:cn d'autres Pro- vinces des Indes Orientales. Monficur l'Abbé Tiberge Supérieur , &: Mon- iieur l'Abbé de Brifacicr Directeur du Scniinaire, rcfpc(ftablcs pour leur pieté, leurs talents , leur conduite , & leur 7.cle,font pleinement inftruits de l'état des Aliflioi.s de la Chine & de tout l'Orient , par les Relations qu'ils re- çoivent des Vicaires Apoftoliques & des Miflionnnires. Leur Lettre futpre- fentée au Pape par Moniteur Charmot le 29. d'Aouft 1699- Sa Sainteté eu aiant entendu la Iciflure^ ordonna au- dit

^vec lldoLit. Grecque ^ Rom, 129 dit Sieur Charmoc de la mettre entre les mains de Monfeigncur Sperelli Af- feffeur du faint Office, à prefcnt Car- dinal i ce qu'il exécuta le 30. La ma- ladie du Pape a retardé le jugement de cette affaire qui eft inftruite , & prête

à rapporter. Tous ceux qui ont du zèle ~ ce pour la pu- reté de Ton culte , & qui ont de l'a-

pour la gloire de Dieu cc pour la pu-

mour pour l'Eglife , comme tous les Chrétiens font obligez d'en avoir, doi- vent recommander à Dieu dans leurs prières une décifion neceffaire & importante aux Miflions , & au falut des Ames.

F ç LET.

LETTRE

Dun Théologien a un Prélat de Fran^

ce 3 fur V Affaire des ceremO'

nies Chinoifes,

M

A Rome, Ici.deDcccmb. 1699. ONSEIGNEUR,

Puifque Votre Grandeur m'a ordon- né de continuer à l'informer de l'état des affaires de la Chine en cette Cour, il eft de mon devoir de luienvoier l'E- crit que les PP. Jefuites prefenterenc à laCongregation du faint Office le 3. de Novembre dernier. Vousverrez^ Mon- feigneur^ qu'il n'y a rien de plus pau- vre ni de plus pitoiable. Ils deman- dent que la Sacrée Congrégation & le faint Siège jugent les controverfes de Chine fur la foi de quatre de leurs Au- teurs 3 des PP. Proper Intorcetta, Jacques le Favre, François Brancati, François Xavier Phiiippucci : & ils prétendent que les témoignages de ces Ecrivains doivent être reçus comme autentiques à ce facré Tribunal.

I. Votre Grandeur ne s'en étonnera pas , Monfeigneur s ils produifent le

F C tcmoi-

i^i Lettre d'un Théologien témoignage de quatre Auteurs graves de leur Compagnie : & l'autorité d'un leul eft d'un grand poids, félon les principes de leur Morale, qu'elle rend une opinion probable & (ure dans la pratique.

2. Ils recufent le témoignage de dou- ze Auteurs ,' que Monfieur Charmot Procureur gênerai des Vicaires Apo- ftoliques de la Chine &■ des Roiaumes voifins en cette Cour 5 a citez dans Ton Ecrit intitulé , Quajtti. Ils infiftent à faire valoir les témoignages de Grégoi- re Lopez 5 de Dominique Sarpetri, 8c de Jean de Paz Dominicains, &du P. Tellier Jefuite , qui les rapporte dans fa 'Dèfcvfc des nouveaux Chrétiens. Je ne doute pas, Monfeigneur, que l'A- pologie (les Dominicains Miflionnai- res de la Chine n*ait perfuadé Votre Grandeur que les Jefuites ne peuvent pasiirer grand avantage des Ecrits de ces trois Religieux de leur Ordre.

3. Après avoir tâché d'infirmer le témoignage du Reverendi/îîme Père en Dieu François Alconifla Evêque nommé de Berite, & Vicaire Aporto- lique à la Chine , ils confentent enfin malgré eux que la Sacrée Congrégation y air égard, mais ils demandent trois conditions, i. Qu'ElIe ne lui donrte

as plus d'autorité ni de créance que es Loix Canoniques & Civiles en don- nent à un feul témoin^ de quelque con-

iîdcra-

l

A un PreLt de FrAwcr. i j 3 fîderation qu'il puiffc erre. 2. Que il Ion témoignage eft reçu quand il eft contraire aux Jeluites , on le reçoi- ve auflTi quand il leur eft favorable, 3. Qii'on ne Tétende pas au-delà de ce qu'il dit ou de ce qu'il rapporte ; de ce qu'il a vu eti tel ou tel lieu , de ce qu*il a oui dire à telles ou telles per- fonnes particulières ; de ce qu'il a lu dans tel ou tel livres & que l'on n'en puifTe conclure que c'eft le fentiment commun de la nation Chinoile, foute- nu des Loix & de l'autorité publique. Ces RR. PP. ofent faire la leçon à des Cardinaux & à des Prélats d'une fcien- ce eminente dans l'un & dans l'autre Droit 5 & d'une expérience confom- mée dans les {affaires s comme fi ces Seigneurs ne fçavoient pas de quel poids doit être le témoignage du Reveren- difîîme P. Aleonifla dans celle qui re- garde le culte j les cérémonies ^ & les ufages de la Chine.

4. Ils demandent que la Sacrée Con- grégation n'ait point d*égard aux ri- tuels de la Chine appeliez Kiali^ Liki , &■ TrifNiffg , citez par le R. P. Aleo- nifla dans fes Réponfes à Monfeigneur Sperelli 3 ci-devant Afl^cfleur du faint Office a &: à Monfeigneur le Cardinal Cafanatte, fur les cérémonies Chinoi- fes. Ils avancent que ces rituels n'ont aucune autorité, & ne méritent point de créance, parce que des particuliers

qui

154 Let.tre â^un Théologien qui les ont fait imprimer a la Chine, yontfainplufîeurschangemens, & plu- iîeiirs Additions 5 fans l'autorité publi- que 5 & que ces exemplaires ne s'ac- cordent pas en plufieurs chofes. Q^ue chacun peut compofer &: faire impri- mer un rituel A*//7// à fa fantaifie & à fa mode. Q^uc le rituel LïH eft un affem- hlage & un recueil -confus de divers Auteurs Chinois , qui s'étant joints enfemble, ont écrit félon leur caprice. Ou'il faut confulter les critiques de la Cnine pour faire le difcernementdece qui eft autentique & de ce qui eft apo- crife dans les rituels. Ils fupplient en- fin la Sacrée Congrégation de ne point conclure qu'un fait touchant les cé- rémonies Chinoifes eft véritable, par- ce qu'il eft rapporté ou prefcrit parles rituels K'iaJï ou Lïkj , mais d'examiner la cérémonie dont il s'agit eft main- tenant en ufagc.

Votre Grandeur voit fans doute > Monfeigneur , que les Jefuites em- ploient toute forte d'artifices pour em- pêcher ou pour retarder le jugement des controvcrfcs de la Chine. Car l'on ne peut connoitre certainement le culte & les cérémonies Chinoifes par les rituels & les livres claffiques de cet Empire , par qucLs moiens en au- ra-t-on une çonnoiftance certaine ? Par l'ufage, difent-ils. Mais cet ufage eft- il arbitraire ? N'cft-il pas fonde furies

rituels

A un PreUt de France, i j 5 rituels & fur les Loix ? Et qui rendra témoignage de cet ulage ? LesMifiTion- naires du Clergé l'cculier de France, &: des Ordres de S. Dominique &: de S. François ? Les Vicaires Apoftoli- ques de la Chine ? Les Jefuites les re- cuferont. Les Midionnaircs & les Ecri- yains de la Compagnie ? Ils font par-* ties 5 & le$ témoins qui font de la fa- mille des parties ne font pas rcceva- Q^n.Utte- blés. Il faut confulter , difent-ils, les m , Exr. critiques de la Chine, pour fçavoirce DeTcjîtbut» qui eil autentique ou apocrife dans les rituels. Qu'ils nous fanent la grâce de nous dire qui font ces critiques. Sont- ce les Gentils de la Sede des gens de lettres ? Les fera-t-on venir à Rome ? Cela efl impraticable. Aqui donnera- t-or^commifTion de les interroger à la Chine ? Cette critique fe fcra-t-elle par les nouveaux Chrétiens ? La plu- part font des ouvriers ou des marchands, qui n'ont point de literature , & qui font incapables de ce genre d'étude. Les RR. Pères ne s'en rapporteront pas fans doute à la critique de Monfieur Maigror Evcque de Conon , de Mon- fieur de Lionne Evcque de Rofalie, de Monfieur de Cicé , de Monfieur l'Abbé , du Revcrendiffime Père Aleoniffa Eveque de Ecrite, duReve- rendiffime Pcre Varo , de Monfeigncur Navarrette Archevêque de S. Domin- gue 5 des RR. Pères Polanco , Jean

Bap-

\l6 Lettre et un Théologien^ crc» Baptifte de Morales , & Antoine de faincc Marie très-fçavans dans les li- vres Chinois. Ils ne feronr point con- tents, fi la Sacrée Congrégation ne s'en rapporte au témoignage de leurs Ecri- vains j de leurs Percs Intorcetta , Bran- cati 3 Favre^Philipucci , Tellier, & Go- bien 5 & de leurs MiHionnaires de la Chine , qui ne céderont à perfonne rhonneur d'être les feuls bons criti- ques desrituelsChinois, & comme les nouveaux Maflbrethes des anciens li- vres de cet Empire. Comme ce qu'ils ont avancé avec tant de confiance tou- chant ces rituels , demande quelque éclairciflement , je joins à la Lettre que j'ai l'honneur de vous écrire , celui que le Reverendifiîme Père Aleoniflaa donné à Monfeipneur Spe- relli i par ordre de la Sacrée Congré- gation. Je fuis avec un profond re-

MONSEIGNEUR, De Votre Grandeur ,

Le trcs-humbic & très-obcif- fant & rout dévoué fcr-

Yitcur.

# »

O R-

'57

ORDRE

De la Congrégation dn fatnt Offl- ce , envoie an Rêver endtjji me Père Aleonissa far Adonfcignenr Sperelli le 19. de Novem- bre i6(}().

COmme les Pères de- la Compa- gnic de Jésus expofent dans les Ecritures qu'ils ont prefentéesau faint Office 5 que Ton ne doit point ajouter foy aux Rituels intitulez ATrV///', qui ont cours à la Chine , ou qu'on doit y avoir trcs-peu d'égard , parce que les Chinois font imprimer ces livres comme il leur pbift , que Ijs particuliers les compo- sent félon leur caprice , & fe les pro- pofent pour règle ; la facrée Congré- gation particulière du faint Office dé- putée par Notre Saint Pcre Se Seigneur, m'a donné ordre de m'informerdu Re- verendiffime Pcre Jean François de Ni- colais Aleoiiiffa, Evefque nommé de Bcrite, fi ledit Rituel intitulé Kiû/i , qu'il a fouvent cité dans fes Rcponfes, & qu'il Nous a fait voir imprimé en caraftcres Chinois , eft un livre d'une autorité privée j S: l'ouvrage de quel- ques particuliers, qui l'ont compofé comme ils ont voulu; ouplutôt fi c'efl un livre d'autorité & de foy publique,

félon

1 5 s > Répoyjfe du R, P. u4lcomJfa félon q^iie ledit Père Jean François l'a cité comme contenant la règle généra- le des cérémonies qui doivent s'oblcr- ver à la Chine.

SperELLI, Evefqtte ds Tcnjt y Afpifcur dujhwt Office.

REPONSE

Du Reverendijfwje Perc AleoniSSA , fur Us Rituels de la Chine.

F Jean François de Nicolais . Aleonissa , Religieux de Té- troite obfervance de l'Ordre de faint François , Evefque nommé de Ecrite , deftiné Vicaire Âpoftolique à la Chine, obéifTant avec tout le refped:, laprom- titude, la lîncerité, & la fidélité qu'il doit à l'ordre de la facrée Congréga- tion particulière du faint Office dépu- tée par Sa Sainteté pour l'examen & la decifion descontroverfes qui regardent le culte ^ les cérémonies Chinoifes : le- quel ordre luy fut envoyé par rilluftrif- fîme &:ReverendifllmcSeigneurM.Spe- relli, Evefque de Terni , Aflefleurde ce facré Tribunal 3 dans une feuille

datée

Shy Us Rituels de Li Chine. 139 datée du 19. de Novembre i^9 9.are'- pondu : tjue le Rituel intitulé Kinli, qu'il a fouvent cité , &■ qu'il a appor- te de la Chine, d'où il elt revenu de- puis peu, eft inféré dans le corps delà grande Somme de In Nature é^ fie la Rai- Jbfii appellée en Chinois ^fîn'ghtachïucn'^y recueillie il y a plus de trois-censans, par ordre d'un Empereur de la Chine nommé y utj'g , qui donna commif- flon aux plus célèbres Docteurs de cet Empire d'y travailler , & imprimée par Ton commandement , comme il paroit par Ton Edit & Tes Lettres

f'atentes qui y font jointes : & que 'on trouve dans ce Rituel Kiali tout ce que ledit Père Jean François en a cité, abfolumcnt & fans d'autre claufe. Mais ce qu'il a déclaré avoir efté ajouté par des Dodcurs particuliers dans un autre Rituel Chinois appelle aufTi Kiali, & divifé en quatre Tomes, ne fe trouve

Î>oint dans celui qui fut imprimé dans a grande Somme par ordre de l'Em- pereur ^rmg lô. Il fe trouve néanmoins dans ce dernier diviféen quatre parties, & imprimé feparément, que les Chi- nois mettent auiïi aujourd'hui au nom- bre des Rituels communs & publics de l'Empire. On s'en fert indifféremment, & prefque communément comme d'un Rituelautorifé, & on le vend publi- quement comme tel, fans aucune con- iradi(Stion ou défenfe. On trouve dans

ce

140 RépOKjè dîi R. P. AlcOfiijfa. ce fécond Rituel tout ce qui eft prefcrît dansle premier imprimé par ordre d'un Empereur, quant àlafabftance des cé- rémonies 3 avec les Additions qui y ont cfté inférées d'uneautoritéprivée, fans que l'Autorité fouveraine ait réclamé, ou qu'elle l'ait défendu. Car c'eft à l'Empereur de prefcrire les cérémo- nies du culte Chinois, comme les Do- (fleurs mefmes de la Chine l'enfeignent dans leurs livres claiïiques , &" dans leurs ouvrages particuliers : quoy qu'il s'introduife fouvent de nouvelles fuper- ftitions dans la pratique , ou que les par- ticuliers les ajoutent quand on impri- me de nouveau les Rituels; ce qui ar- rive quand on les imprime feparémenr, non pas dans l'Edition qui s'en fait dans la grande fomme avec l'Edit de rEtr>pereur. Mais routes les additions qui fe font à ces Rituels font ordinai- rement fondées fur la dodtrine & l'au- torité des livres claffiques , ou du moins fur le fentiment commun & l'u- fage univerfel de la Nation. Ainfi ces additions ne doivent point eftrc confi- derécs comme des erreurs particuliè- res de quelques perfonnes privées ; mais comme le fentiment &: la pratique com- mune , que l'on infère dans ces Rituels quand on en fait dj nouvelles Editions pour l'ufage public de ces peuples. On peut douter s'il eft auffi facile aux par- ticuliers de compofcr à leur fantaifie des

Ri-

f$ir les Rituels de U Chine. 141 Rituels intitulez AW/, &: de les mettre au jour, comme l'afTeurent les Jelui- tes, fiTon ne veut s'en rapporter à leur parole. Ledit Pcre AleonilTa ofe af- feurer après une expérience de pluiîeurs annc'es , qu'il ne fe trouve point main- tenant de Rituel intitulé A.W/j approu- vé par l'autorité publique, &" dont les Chinois fe fervent communément , qui foit plus pur que celui qu'il a fait voir imprime dans la grande fomme , & qu'il eft prcft de reprcfenter encore à la facjée Congrégation au premier or- dre qu'il en recevra , aulfi-bien qu'un autre qui a pour titre , Chî{ vcn Kùng Kihli, qu'il a pareillement chez foy , qui eft d'une grande autorité à la Chi- ne, &: que tous les Chinois doivent fuivre par ordre de l'Empereur, com- me le Rituel de tout l'Empire. Ce Ri- tuel convient parfaitement avec celui qui eft imprimé dans la grande fomme. Comme le même Père [ean François a citéauffi le Rituel Liki , ^ plufieurs paftages d'un livre ou d'un Rituel inti- tulé Iduwj'g hoà tien , il croit devoir ajouter ce qu'on entend par les Rituels ùki Se Tâjning , & quelle eft leur au- torité à la Chine. Le 'Làiuwg renferme les Loix , les Ordonnances & les Céré- monies faites & prefcrites par les Em- pereurs de la famille appcllce Tàmwg , qui a régné à la Chine avant que les XartaresTeuftentconquife. Il contient

audi

I^î Réponfe an R, P. u4lcomj]a aulTi l'Hilloire de cet Empire. Le Ri- tuel Liki eft un des cinq livres claffî- ques & trcs-anciens , dont l'autorité' a toujours efte' révérée par les Chinois & qui font appeliez & intitulez Kivg. Ceux qui défirent parvenir aux Degrez, doivent étudier ce Rituel comme les autres livres clafîlques, & ils ont cou- tume d'en faire une étude particulière. Les examinateurs députez par l'Empe- reur, & les Chanceliers prennent dans ce Rituel , aulTi-bien que dans les autres livres appeliez A7;;^, des textes ^ des queftions qu'ils propofent dans les exa- mens publics aux Candidats ou aux Eco- liers qui afpirent aux Degrez. Enfin les Chinois afTeurent que c'eft la plus ancienne Règle des cérémonies & des Rites de tout l'Empire.

Il eft vrai que quelques Commenta- teurs de ce RitiTel doutent fi dans la fui- te des tems on n'y a pas ajouté plu- iicurs chofes, particulièrement fous la race des Empereurs appcllée 7/^;;, après que tous les livres Chinois furent brû- lez par le commandement de l'Empe- reur Barbare Ohiii" xi hoavg ^ environ deux-cens cinquante ans avant l'Incar- nation de notre Seigneur i ou fi ce Ri- tuel qui eftoît au nombre des livres clalTiques avant cet embrafemcnt , eft demeuré entier, & acftéconfervédans fa pureté. Lefdits Commentateurs cfti ment & affcurent , que certaines let- tres.

Sur les Rituels de la Chine, 1/^5 très , certains articles , & certains Cha- pitres n'eftoient point dans les anciens Exemplaires, mais qu'ils ont efte ajou- tez fous les Empereurs de la famille Han par les Dofteurs de ce tems-là. On ne fçait de quelle manière cela s*eft fait -: mais tout cela n'empcfche pas qu'après la colle(Stion , la revifion, & le choix des livres clafTiques par or- dre de l'Empereur Jung îo , ledit Ri- tuel Liki n*ait toujours efté du nombre de ces livres , & qu'il n'ait encore à prefent la mefme autorite : de forte qu'il n'cft pas permis aux Commenta- teurs d'en retrancher ou d'y ajouter un feul point, mais feulement d'en expli- quer le texte. Il femble que ce qui a donné lieu à cela, c'cftque l'on n'a pu trouver à la Chine un Rituel plus pur : & que ces peuples ont eftimc que fon antiquité,quellc qu'elle puifle eftrc&r le devoir faire préférer à tous les livres qui ne font point du nombre desClaf- liques , & le devoir faire conferver com- me un livre dont l'autorité eft vénéra- ble à cet Empire.

Enfin les PP. François Brancati & Jacques de Favre , de la Compagnie de JESUS , ont cité dans leurs Apolo- gies le Rituel Lih , dont les Chinois fe fervent à prefent , comme un livre clafTiqueS: de grande autorité, &ilsonc choifi plufieurs pafTages tant du texte que des Commentaires de ce livre ,

pour

I^^ Rtponfe dn R. P, Aleomjfa, , ^c. pour établir leur fentiment , & pour combatre celui de leurs adverfaires , comme on peut voir dans le Traité du- dic Père Brancad , que les P P. Jefui- tesont produit -depuis peu à la Con- grégation du faint Office 3 dans lequel cet Auteur cite aufïi aux mefmes- fins quelques pafTages du Rituel T'a inufg,

F. Jean François de NicoLAis Aleonissa , Evejqu^ mintJié d^Beiite^

RE-

RECUEIL

Des pièces citées dans ce Traite,

^^E croj que je feray flaifir sJ aux LeÉienrs de leur don- ner les pièces fuivAnt es a la fin de ce Traité : & je le croy même neceffùre , afin qtion ne me foupçonne pas de les avoir citées à faux ^ ou d'en avoir fait une verfion infidelle,

1. Keponfe Italienne du Tr}s^ Révérend Père en Dieu Jean François Aleonifia Evefcfue nom^ tné de Berithe , aux Articles qui luy furent envoyez, par Monfei- çneur le Cardinal Cafanate le premier de Juillei 1699. J^en ay donné une verfion Françoise au premier Chapitre de ce Traite,

1 1. Mandement latin de Li Congrégation du S. office envoyé

G aîC

AH Rcvercndifsime Père Aleo*- mff.t p.tr l' lllufirifsime Seigneur Spcrellt le 19. Novembre 1699.

III. Lettre du Roy de Portu^ gai a Mcnfeigneur le Cardinal Cj. fanât e en faveur des PP, Je^

fuites fur les affaires de la Chi- ne. Cette Lettre efl citée au Cha- fitrc VIII' de ce Traité. Je la donne en Portugais , avec la verfion Françoife , pour la fatis- faction des Le cireurs,

IV, Lettre latine de Me (sic tir s le Supérieur , les Directeurs /^ Mifsionnaires du Séminaire des M ifs ions Étrangères , établi a Paris , a notre faint Père le Pa^ pe Innocent XII. que j\%y rap^ portée en Frxnçois au dernier Chaoitre de ce Traité.

RISPO-

^47

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RISPOST A

Di F. Gio Francisco Aleonissa Aiinore Ojfervante Riformato , f^ejl covo eletto di Berito, Vicariê yîpcftolico de Hun-vang in Chin^,

^ilU Punît contenuti nelli FogU Inviati» glt d'alf Eminentiffimo e Rêver endtjji" mo S'ignore Cardinale Casanatte, il primo de Luglio i^pp.

E

MlNENTlSSIMO E ReVERENDISSI- MO SiGNORE,

Havendo gia rîfpoflo alli punti , în- viatimi da JVIonfignore SpcreUi AfTefTo- re del S. Officio , conforme ail' or- dine délia Sacra Congregatione , con il' donuto oflequio conFormandomi pari- mcnte al fommo c Apoftolico zelo di Noftro Signore & ail' ordinedi Voftra Eminenza, rifpondeo alli punti che H contengono ne fogli che u degna in- ^ viarmi , beo che per la mia corta ca- *j5acita mi riconofca infufficicnte à fo-

G 2 disfar

148 Conformité des Cerem, Chin, disfar pienamente al fommozelod'ell* Eminenza Voftra , procurero nondî- meno che lafncerita délie mierifpoftc correfponda al mcrito délia materia, è air obligo che hb di manifeflare la verita in. puuto fi relevanti , havendo ne dunqi^e fcippricato il Sigr\Qje /. è cou- fidato nella divina alTillenza dameim- plorata , dico nel

PRIMO P U N T O.

1. Che MonfignoreMaigrot è dotto «elle noftre rcienze^ t oignoveramen- te del grado che poffiede de Dottore Sorb.onico,

2. Che è uno de più dotti Miiïîon- narii nella lingua e Lettere Chinefi , nondimeno eflendo detta lingua diffi- ciîifllma per il poco numéro di voca- boli, quali in tutto no giungono à qua- tre cento, è fi jiiultiplicanocon il mo- do di pronuntiarli, non po^To affirma- re che iappia conperfcttionek lettere Çliinefi 5 quali panano il numéro di cin- quanta millia, è la ma^gior parte defte ha divcrfi fignificati : c pero vero che per leggere c inccnderc libri Chinefi, nofirechiedçunaperfcttanotiziadi tur- tcleiudctte letter^.c che permczodc JCcttcrati Chinefi èdc Iloro dittionarii, fi_puoiupplircdettodi[cttO:, corne fan- no gli illelfi Chinefi , de quali no cftato mai alcuno,chc n'habbiahaviuouna to- tal co^nitionc. 3. Che

uivec r Idolat . G reccjHe Çy' Rom. 1 45)

3. Che c unode Milîîonarii piùprac- tici de coftumi c Riti Chincfi , eflTcn- do , gia molti anni chc fta in China, c fo che tatro parricolar ftudio per quefto eflfetro.

4. Ch.e in quanto ho potuto conof- cere , con maturità è fiindamcnto, da hii , è molti altri ftimato folido, fatto il fuo Mnndato.

5. Che non ho fundamento folido per credcre che eflb Thabbia fatto con pafTione, è vendetta , anzi credo che i'habbia fatto conzelo^ tpor fodisfar al fuo débite

NEL II. PUNTO DICO.

6. Che Letterati Chinefi nelli loro Ifbri antichij è modcrni , ufano delli vocaboli Tien , é Xnmti. Il primo nel fenfo literale fîgnifica il Ciclo ^ è y Due iiltimi nel medemo fenfo fignifîcana ilfupremo Imper at or e.

7. Che y Letterati Chinefi Gcntili délia fcrta Lettcraria , al meno da mil anni in qiià , in quanto hanno voluti dichiarariî ProfefTori di detta Setta , è difcepoli delloro cclcbre Maeftro Confucio , hanno feguito commune- mente un mero Atheifmo congiunto con una fintareligione : unde non han- no intefo, ne intendono per detti vo- caboli il vero Dio , ma folo il cielo materiale, 6 una virtii del cielo, che chiamano Ly. G 3 8. Che

I 5 ù Conformité des Cerem, Chin.

'8. Che dàdettiLetterati 5 inquanto Profeflori de detto Atheifmo , fi ufa communemente délie voci 6 vocabulo Xamtîi corne nome honorifico per nonii- nare il cielo materiale , 6 pure è più frequentemenre quella virtu celefte , chiamata Ly.

9. Che con detto nome A^rw^/inten- donOj corne ho detto, una certa virtù infîta nel cielo , è chiamata Ly : la quale per che domina è influilfe nelle cofe inferiori , fi chiama dominante c imperante, è per la detta virtù detti Chinefi chiamo il cielo materialey?//?;*^- ffw hnperntore.

10. CheyPP. Mirfionarii , èliChri- ftiani di China, quafi nell' ifteflo tem- po comminciarono ad ufare del nome Tîeji cbu y è de y vocaboli Tiiti è Xnwti , per nominare il vero Dio j per che y Padri délia Cojnpagnia di Giefu fu- rono y primi MilTionarii, cheufarono defti. Pero fin dal principio da tut- ti Miflionarii ufurpato con più liberta il nome Tùn chu , per nominare il vero Dio ; per che per ufare del nome Tien è Xamti, giudicarono neceflaria maggior dichiaratione , per concordare con y fudetti Letterati , almeno riconolcen- do, che detti Letterati da molti anni in quà havevano ufurpato è dichiara- to detto nome o vocabolo en fenfo Athjillico.

II.. Che fopra le porte dellc Chicfe

uivcc rjdoUt . Grec^Hc dr Rom, 151 fi mette Ticii chu tang , è non TiC7t Xatnti tang , è cofi fcmpie facto univerlal- mcnte da tutti li Miffionarii refpcdi- vamente nclle porte dclle loroChicfe.

12. Che è vero , che difficilmente pofïbno ularevocaboli Europe! perno- minare il nollro Dio , efîendo che la lingua délia China è quafi tutta com- pofta di monofîllabe, délie quali chiaf- cuna il proprio fîgnificato s è i no- mi Europei eflendo compoftidi piiifil- labe che in quella lingua , c lettere han- no diver/î fîgnificatij fannolàunfenfo totalmcnte diverfo da quello , che han- no in Europa, è nel linguaggio Euro- peo, oltre la gran difficultà che han- no ; Chinefidi pronunciarle ncl modo che devono pronunciarfi , mancando in quella lingua alcune Lettere d'c^ll' Alphabeto Europeo , come per efem- pio, B.D.K.

Ij. Che è vero, che conforme èpref- critto nèRitualiChinefi, foloTImpe- ratore facrifica al Cielo, è alla Terra, Q^uanto poi fe ci fiano 6 no ncUa citca di Nanking è Peking Tempii dedicati al Cielo è alla Terra, non ne hb me- moria, ne certa notizia, neperl'una, ne per l'altra parte. Q^uello che fie, che in Nanking nel tempo che fon flato, non fi fatto tal facrificio, per che rimperatore gionfe folamentc di pafîagio , cfTendo la fua Refidenza ordinaria in Peking , donc fuol fare ^dccto facrificio. G 4 14. Che

152 Conformité des Ceretn. Chi^t,

14. Chel'ImperatoreCZ'^'iW^o-^; hog- gi régnante habbia dato à Padri Gie- l'iiiti de PekiiTg latabella infcritta A^/'w^ tien, Cœlfun celito , è verita afferta da medemi Padri , i quali ^ è non akrij hanno chiefa in Peking , & è più che certa, eflendo che ncll' iftefla tabella efpolla in varie Chiefefta fcrictoquaî- mente Tlmperatore di propria mano fcrifle detto due lettere K'wg tien , è vuol dire che l'eftefTo Imperatore gli diede efte 5 altrimente non gli faria permeiïb ufare di efte nel modo riferito.

15. Che è vero che detti Padri han- no pofto fopra l'Altare dalcune fue chieze in luogo alto è eminente detta tabella, 6 per dire meglio , copie di efta, corne io fteflb l'ho vifta nclla lo- ro chieza di Nanking , & altre.

16. Che inanzi dette Tabelle non mettono necandele, nefiori , neodo*- ri , fe non quelli che fono per culto délie imagini facre , che ftanno nel l'Altare, quali di niun modo Ibnoor- dinati ne pofti per culto di dette ra- belle.

17. Che i chinefî vedendo dette ta- belle 5 fin dal principio che furono efpoftc nelle chieze , feccro concetto che rimperatore con efte havevafatto à gli Padri un fingular favore , eflen- do che quai fia picciola cofa d'ell* Imperatore , C\ ftima perfingolarbene- iicio. Sotto di dette tabelle à i latipo-

fero

^vec ridolat. Grccâjue & Rom. 155 fero i Padri una efpofitione o dichia- ratione del fenfo nel quale dovevano intcndcifi dette tabelle , h Icttere in cft<.- contcnute , c che adeffi parfe più conforme alla dottrina Catholica : bon che quella che ho vifta in alcuna chie- za délie fudetre , non mi fià piaccinta, Stimo che molti nonne facianoilcon- cetto conforme à detta dichiaratione. Pero i più dotti è Letterati fra quel G-jntili, che poterono penetrare me- glio Tintcnfo d'ell' Imperatore, cre- do che fenza far cafo ûella dichiara- tione fatta da Padri , l'intenderiano à l'intendono in fcnfo atheiftico , o pure che l'Imperatore l'habbia date in Iode de Padri in quanto JVlathematici, è non per autorizare la dottrina Ca- tholica che eflfipredicarono 6 predica- no in quelP Imperio. E' certo anche che i Chriftiani l'intendono in fenfo fpiegato de Padri.

18. Che in punto air eflerebenfun- data 6 no la proibitione fatta di dette tabelle , mi pare cofa dubbiofa , è n'afpettaro la decifione del facro Tri- bunale , à cui fpetta il Giudicio del fatto.

19. Chegl'altri Miffionarii, che non ufarono di dette tabelle prima del de- creto in favorc , délia Religione Ca- tholica publicato l'anno 1^92. fenza dubbio nelle loro chieze erano efpofti à maggiori moleftie, de Governato-

G 5 ri.

I 54 Conformité àes Cerem^ Chw, ri, corne dipopuliGentilij èmancau- (jo gli quel favore Imperictie ;, fperi- mentariono alcuna maggior difficulta in fare il loro Minifterio. Pero non per querto lafciavano difarfrutto, chi più, chi meno : è dopo la publicatio- ne di detto Decreto, moko meno ne- ceflîtano di dette tabelle per far il lor officio.

20. Che quelli che Thanno tolte inanzi odopolapublicatione del'Edit- to di Monfignor Maigret , non hanno incontrato 6 fofferto perfecutione j la quale havria potuto incontrarfi , {t i Chineû haveffero potuto riconofcere alcuno difprezzo verfo dette tabelle y per cfTer cofa Impériale. Quefto pero puo temerfi molto, fe tratte de ri- moverle délie Chieze che fono in Pe- king 5 è fpecialmente da quella done i'Imperatore ne fece il dono 3 per che fenza dubbio giungera à notizia dello fteflfo Imperatore, è fara difficile il far- gli credere che quefto fi fa con giufto motivo 5 è non per altro fine à lut po- co grato.

21. Che, il librodelP.Gio-battifta de Morales Domenicano , intitolato^ iDivivi pfj'ccpti de filiGrnm ohcdiefjtta exp/ica- ■iio, non mi confta che fiallatoimpref- fo in China, o al meno non mi cgiun- to aile mani , onde non sbbene il con- tenuto. Ma quello dsl Padre Antonio de fanta Maria, Francefcano^ intito-

lato.

^vec lIcloLit. Grtcque & Rom, 155 lato, Legis DiiC" Schol^Littcrarij: cotifor- initns y è ftato da me più voltc vilto è letto : c veramentedettoPadre inque- fto libro da lui coinpoftoinlinguaChi- ncfc, parla confînsolar ftima di Con- fucio , c procura di concordare moltî tefti dclli libri di detto Confucio , è d'un alro Filofofo antico chiamato Mcn'g chu j con la dortrina Carolica ! cfponcndo li in fenfo Catolico : è corne in detti tcfti fi ufa délia lettera ftcn, il Padre la Spiega per il fignore del Cie- lo 5 aggiungendofi la lettera Chu, chc fîgnifica /ignore , & alcuna volta ufa délia lettera Tic» efplicata nel dette fenlb 5 per nominare il noftro Dio5& £ certo che in detto libro il Padre à Confucio molto, &: in alcun luogo lo fuppone illuftratoconluce foprana- rurale, fupponendo che Tintelligenzia che effo à detti tefti , fia quellacon cui li proferi detto .Confucio.

21. Che rimperatore di China con gli Ateifti è Ateifta, è con gli idola- rri idolâtra , è veramente più Aieifta chc altro, poi che per taie , û mani- fefta ne libri da lui impreffi, cfeguace délia fetta Letteraria.

23. Che, à mio parère, ad ogni al- tra cofa pcnfa , fuor-che à farfi Chri- fliano.

24. E' pochifTnno fin hora il numé- ro de Mandarini è Grandi d'ell Impe- rio, che hannoabbraciata la Legge de Dio. G 6 NEL

1 3 <j Conformité des Cerem, Chirf. NEL TERZO PUNTO DICO.

2 5. Che fe ben voglio pcrfuadermi che il Padre Martinio Giefuita , Re- ligiofo di tanti meriti , virtù è dor- trina ben nota al mondo , nelli Tuoi ouefiti dari al fanto OfHcio in tempo û'Alefandro V 1 1. habbia propofto quelle ch' eflb giudico neceflario per ottenere la decifione de lui pretefa ; c che non habbia voluto avertitamente occultare cofa alguna da lui riputata contraria alla detta decifione. Nondi- meno fe non prefentb altre fcritture più diftinte de quel tanto che fe con- tiene ne punti lui propofli in lingua Latina ^ è decifî dalla fanta Congrc- gatione &c. mi pa:re che in aîguneco- fe diminutoj fe purenon volfepro- ponere fol quel tanto effo giudicavalr- cito permetterfi alli Chriftiani, è non più 5 per che fe cio fofle , doverei dif- correre d'altro modo.

16. Che quelle in che mi paredimr- nuto, è molto di quanro dice nel ter- 70 quefito, per che fuppone che lace- remonia di ricever v gradi fa n^lla •fala di Confucio : è fe per la fala di Confucio intende quel Itiogodone s'of- ferifcono vittime, & altre cofe à det- te Confucio, non è veto che in detto luogo li conferifcono V gradi j ma folo doppo d'haver ricevuto dctti gradi iii

altra

ylvec ridolat, Grectjue cr Rom. 1 57 altri parte ô fala Lcttcraria, vannoîà à vcriL-rare ô riconofcere il Confucio almcno pcr loro principale Maertrc, con le cérémonie prefcritte pcr tal ef- fetro. Di pin fiipponc chedctto luogo deftinato alcultodi Confucio non èpià che una fala : è quefto è quello , che folo relia fuppofto , è non provato ; fti>- mando altri cbe fia più che fala, ève- ro Tempio. Suppone anche &: alTjrif- ce , che y riti con y quali è ivi vcne- rato Confucio in tal occafîone , fono ex fua prima wftittitione politici è civili , iid mcrum culutin civil cm inJlitutT : il che deve provarfi più diftintamentejben che fîaalquantopiùfundato. Seguitapoi è dice che omnes graduandtjimul Aulam Coriftt- çii itjgrediuntnr , dovendo dire per dir il vero, Omms Grnduati Jîmtil à^c. Per che quando cio fanna , hanno gia oc- tenuto ilgrado. 5oggiunge più abaflb-, è dice : Pratereh Aula illaCcnfucii gyîuna- fium cfl 5 ^ non Tcmplitm propriè diéftwi , affignandone lacaufale : Namdaufaom- mbt*s eft praiterquavï fludiofis . O u e ft a ca u- fale è vera ,- pero norr bafta a provarc che fia fchuola è non vero Tempio; tanto più che elTo non riferifce diftiiT- tamente l'offerte o facrificii, che ivi fi fanno à Confucio in altri tempi de- detcrminati , & y riti è cérémonie che s'ufano in taie offerte , corne pare che era ncceffario. Di più nel 4. quefito dice, che Sinâ nuUam Divmitaîem ammet-

158 Conformité des Cerem. Chin, hns dcfunâîoruvi couccduiit , itibil ah iîlis fpi- rafit aut pctfwt : è quefto non è vero, per che y Chinefi infideli , almeno in tempi è luoghi determinati ^petuntàpra- fatis nnimabus : & in perfonedetermi- nate gia défunte hanno conceflb virrù èpotere più divinoche humano , corne confia da libri è rituali di China, fia cio fatto fintamente, b con vera cre- dulita. E dove dice : Triplex e(î vwdus fjuo dcfunâosfms honmant; nel primo laf- cia fuori certe offerte che ivi fifannoi è nel fecundo è diminuto nelle céré- monie che fi fanno coram dcftmâorumtn- hcllis nelle café particolari. Q^uanto poi al Chu Tang b fale di defunti , non riferifce che anchifon chiamate Tem- pii , è non fale quelle dell* Imperato- re, è de Magnati , cioe con il nome Miao :, che dettoPadre qui fupponeper nome di Tempios effendo permefTo al particolari il tencrle folo col nome di Chu Tang ^ che eflb fuppone perfala^ c non Tcmpio, Q^ueftomi occorrecir- ca y quefiti dcl dettoPadre, àcui non intendo faraggravio , effendo ftatoMif- fionario dcgno , è fi meritevole , ma folo rifpondere quanto devo nella di- manda fatta mi in tal materia.

NELQ^UARTO PUNTODICO.

27. Che Confucio c fommamcntc iiimatoda tutti Letterati Chinefi & al-

tri

j4veclldolut. GreccjHe & Rom. i 59 tri Infedeli di China &akri Kcgnivi- cini j c molto anche da'Chinefi Chri- Aianij ben chc quelH uhimi liacconio- dino per il più a qucllo que y MilTio- narii conceuono à detto Conrucio.

iS. Corne in China ci fono diverfc fettc, mi pare che y Gentili veramen- te Idolatri riguardano Confucio corne uno de loro Dei , ben che in publico o conautorita publica non fiafraquelli numerato, ma folo con privata auto- rita da quefto o da quello, in quefto 6 in quai luogo. Se poi fi ritrova in China chi fenta de gl'antichi Chinefi quello fentono, o hanno fentitoy Mif- fionarii délia Compagnia , & alcuni ahri , cioè che quelli connobero il ve- ro Dio, Spiriti, & anime immorcali, ilimo che quefto gli dara ogni fantita polTible in tal fuppofto. C^uanto poi à y Letterati Atheifti , è certo che gli atcribuifcono in grado fommo quella virtù che efti ChiamanoZ.?, ilcheère- ^uardata di loro corne unaSuperiorita c perfettione eflenriale.

29. La parola Miaô , è ufata in Chi- na communemente per nominaretem- pii de gli Idoli , de modo cheiMiffio- ,narii mai hanno ufurpato detta paro- la per nominare le loro chieze , ben che fapefTero che i Chinefi Thaveviano ufurpato ancora fin dal tempo antico per nominare i luoghi 6 Tempii delli progenitori Regii è d'altri. Lo trova-

to

1 6o Conformité de s Cerem, Chïn. to nondimeno (piegato ne dittionarii Chinefi per forma , figura , 6 fomi- glianza di defonti , pro qiianto con efl^; fignificano quei luoghi , tempii 6 memorie di detci defonti : è in liiogo folo in libri Chinefi l'ho viftoiifur- pare per nominare una délie fale del palazzo Impériales pero non mi con- fia di certOj che detta fala non habbi relarione ad alcuna cofa de progenito- ri Regii , è che fia folo deftinata per ufo deir Imperatore : onde pare più certo che fia fempre ufurpata commu- nemente per fignificare Tempii dedi- cati à fpiriti, & veri Tempii , che una fîmplice fala. Quanto poi alla Icttera oparolaŒ 6 ci, è certo chedefi:ehan- no ufato i Mififionarii per fignificare ri facrificio délia Meifanell' idiome Chi- nefe per haverlariconofciutapiùàpro- pofito d'ogn' altro per tal effetto. E vero che i Chinefi ufarono defta per- figniftcare i loro facrificii.Ben che per fi- gnificare certi facrificii particolari fatri à diverfi fpiriti è defonti , corne pure al Cielo , Terra , & Xamti , hanno ufato & ufano d'ahri nomi particola- ri, conforme la fpicganoiDottori Chi- nefi, fignifica quel facrificio ô ofTcrta, in cui s'ofifcrifcono vittime 6 animali. Non polTo pero affirmare totalmente che l'ufo defta fia cofi determinito à fignificare vero facrificio , che non hab- bi, o polTa havere alcro fignificato.

30. Cou-

Avec ridoltt. Grecque cr Rom, 16 ï

30. Confiicio ha in ciafchcduna cit- ta dclla China luogo 0 Tcinpio à lui dcdicatc, donc fe glioflfcrifce , ôfacri- fica in tempi dcccrminaci s c in cfto è Altare 6 mcnla ornata de candelieri , é vafi per abbriigiare profumi avantila tabejla di dctro Confucio. Se poi fono veri tcmpii c alcari, nonccofi chiaro. E certo che io ne pofTo dir altro , fe non rifcrire le cercinonic che forfifer- virano per che fi décida il fi, 6 non. fe poi detto tcmpio fiadedicatoconal- cune cérémonie, è certo che conforme à Rituali di China, y tempii di pro- genitori Regii , & altri nominati Chufig miao ^ b Cbit jjiiào i fi devono dedicare , è quafi confecrare col fangue de gli animali, che doppo cui fi facrificano. Q^uefta contefta cerimonia fi fuol ufare în dedicare il tempio fudetto^ pernoa eflere quefto inferiore àquelli nel coa- cetto di Chinefi.

31. In ciafcheduno di derti tempii è luoghi dedrcati à detto Confucio, ce la tabella del medemo con Pinfcrittio- ne feguenre Cby xin^'g fieufu Kung chu xing goey , id eft , Sedcs ^iritiis faîiâîifftmfy Vel fapientifllmi Mngiftri Cmifnnr.

32. F/ vero che nel tempio di Con- fucio fe confei*va la detta tabella in un tabernacolo o armariello pofto fopra l'Alrare 6 menfa fituata nella parte , donc nelle chieze fuole ftare l'Altare Maggiore.

35. Il

150 Conformité des Cerem, Chin.

"8. Che dàdetti Letterati 5 inqiianto Profeflori de detto Atheifmo , fi ufa communemente délie voci 6 vocabulo Xamtîi corne nome honorifico per nomi- nare il cielo materiale ^ b pure è più- frequentemenre quella virtu celefte , chiamata Ly.

9. Che con detto nome A^/wr/inten- donOj corne ho detto, una certa virtii infita nel cielo , è chiamata Ly : la quale per che domina è influifTe nelle cofe inferiori , fi chiama dominante c imperante , è per la dettavirtùdetti Chinefi chiamo il cielo materialey?//;-^- mo Imper at or e.

10. CheyPP.Miffioiiarii, èliChri- ftiani di China, quafi nell' ifteflo tem- po comminciarono ad ufare del nome Tien chu ^ è de y vocaboli Tien è Xainti , per nominare il vero Dio 3 per che y Padri délia Compagnia di Giefu fu- rono y primi MiflTionarii, cheularono defti. Pero findal principio da tut- ti Miffionarîi ufurpato con più liberta il nome Tien chu 3 per nominare il vero Dio ; per che per ufare del nome Tien è Xamt'ty giudicarono neceflaria maggior dichiaratione , per concordare con y fudetti Letterati , almeno riconolcen- do, che detti Letterati da molti anni in quà havevano ufurpato è dichiara- to detto nome o vocabolo en fenfo Atheiilico.

II.. Che fopra le porte dcllc Chiefe

BL lÔOO A6 ITOO

uivec Cldolat . GreccjHc dr Rom, 151 fi mette Tien chu inng , è non In» Xar/iti tang j è cofi fcmprc fatto univerlal- mcnte da tutti li Alifîîonarii refpcdti- vamentc nclle porte dcllc loroChicfs.

12. Cheèvero, chc difficilmente pofTbno ufarevocaboli Europe! per no- minare il noftro Dio , eflendo chc la lingua délia China è quafi tutta com- polta di monofillabe, délie quali chiaf- cuna il proprio fîgnifîcato j c i no- mi Europei eflendo compoftidi piiifîl- labe che in quella lingua , c letterc han- no diver/î fîenificati, fannolàunTenfo totalmente diverfo da quello , che han- no in Europa, c nel linguaggio Euro- peo, oltre la gran difficultà che han- no ; Chinefidi pronunciarle nel modo che devono pronunciarfî , mancando in qi:ella lingua alcune Lettere d'c/ll* Alphabeto Europeo , come per efem- pio, B.D.K.

ij. Che èvero, che conforme èpref- critto nèRituali Chinefi, foloTImpe- ratore facrifîca al Cielo, è alla Terra, (^uanto poi fe ci fîano b nb ncUa citta di Nanking è Peking Tempii dedicati al Cielo è alla Terra, non ne hb me- moria, ne certa notizia, neperl'una, ne per l'altra parte. (Quello che è , che in Nanking nel tempo che fon flato, non tatto tal facrificio, per che Plmperatore gionfe folamentc di paflagio , efTendo la fua Refîdenza ordinaria in Ptking , donc f"uol fare ^ctro facrificio. G 4 14. Che

15- Conformité des Cerem. Chiyt.

14. CherimperatoreCZ'<7w^o-/;/ hog- g\ régnante habbia dato à Padri Gie- iiiiti de Pekiiig latabella infcritta A'/wg- tien, Cœlum celito , è verita affcrta da inedemi Padri , i quali , è non altri, hanno chiefa in Peking , & è più che certa, efTendo che nclP iftefla tabella efpofta in varie Chiefefta fcrictoquaî- mente Tlmperatore di propria mano fcrifle detto due lettere A'/;;^ ticfj, èvuol

"dire che rcfleffo Imperatore gli diede efte, altrimente non gli faria permefTo ufare di efte nel modo riferito.

15. Che è vero che detti Padri han- no pofto fopra l'Altare dalcune fue chieze in luogo alto è eminente detta tabella, o per dire meglio , copie di eija, corne io fteflb Tho vifta nclla lo- ro chieza di Nanking , & altre.

16. Che inanzi dette Tabelle non mettono necandele, nefiori , neodo-- ri , fe non quelli che fono per culto délie imagini facre , che ftanno nel l'Altare, quali di niun modo Ibnoor- dinati ne pofti per culto di dette ta- belle.

17. Che i chinefî vedendo dette ta- belle 5 fin dal principio che furono efpofl-c nelle chieze , fecero concetto che rimperatore con efte havevafatto à gli Padri un fingular favore , eflen- do che quai fi fia picciola cofa d'ell* Imperatore , û ftima perfingolarbene- ticio. Sotto di dette tabelle à i lati po-

fcro

BL 1800 .A6 1700

u4vec ridolat. Grecque & Rom. 155 fero i Padri iina cfpofitione 0 dichia- ratione dcl fcnfo nel quale dovevano intcndcifi dette tabelle , 6 Icttcrc in cfte contcnute, c chc adeffi parfe più conforme alla dottritiaCatholica :bcn che quella che ho vifta in alcuna chie- 7,a délie fudctrc , non mi fià piaccinta. Stimo chc molti nonne facianoilcon- cetto conforme à detta dichiaratione. Pero i più dotti è Letterati fra quel Gjntili, che poterono penetrare me- clio l'intcnfo d'elT Imperatore, cre- do che fenza far cafo délia dichiara- tione fatta da Padri , l'intenderiano à l'intendono in fcnfo atheiftico , o pure che l'Imperatorc Thabbia date in iode de Padri in quanto JVIathematici, è non pcr autorizare la dottrina Ca- tholica che effiprcdicarono 6 predica- no in queir Imperio. E' certo anche che i Chriftiani l'intendono in fenfo fpiegato de Padri.

18. Che in punto air effcrebenfun- data 6 no la proibitione fatta di dette tabelle , mi pare cofa dubbiofa , è n'afpettaro la decifione del facro Tri- bunale , à cui fpetta il Giudicio del fatto.

19. Chegraltri Mi^Tionarii , che non ufnrono di dette tabelle prima del de- crcto in favorc , délia Rcligione Ca- tholica pLiblicato l'anno 1^92. fenza diibbio nellc loro chiczc crano efpofti à maggiori molcftie, de Governato-

I 54 Conformité des Cerem» Chi», ri, corne ciij?opuliGentili, èmancan- do gli quel tavore Impériale , Iperi- mentariono alcuna maggior difficulca in fare il loro Minifterio. Pero non per queilo lafciavano di far frutto, chi più, chi meno : è dopo la publicatio- ne di detto Décrète, moko meno ne- ceffitano di dette tabelle per far il lor officio.

20. Che quelli che l'hanno tolte inanzi odopolapublicatione del' Edit- to di Monfignor Maigrot , non hanno incontrato 6 fofferto perfecutione j la quale havria potuto incontrarfi , f e i Chineli haveflero potuto riconofcere alcuno difprezzo verfo dette tabelle y per cfTer cofa Impériale. Quefto pero puo temerfi molto j fe fi tratte de ri- moverle délie Chieze che fono in Pe- king 5 è fpecialmente da quella donc rimperatore ne fece il dono 3 per che fenza dubbio giungera à notizia dello ftefTo Imperatore, è fara difficile il far- gli credere che quefto il fa con giufto jnotivo 5 è non per altro fine à lui po- co grato.

21. Che, il librodelP. Gio-battifta de Morales Domenicano , intitolato^ :Divim prsccpti de fihorum ohcdteritiaexphca- ■tioy non mi confia che fiafiatoimpref- fo in China, o al meno non miègiun- to aile mani , onde non sobene il con- tenuto. iMa quello del PaJre Antonio de fanta Maria j Franceicano^ intito-

lato^

BL 1800 A6 1700

^vecl'IcloUt. Gr€C£jue & Rom, 155 lato, Legis Diii^ Scbolj: Lutcrayitr cofifor- vùtas j è llato da me più voltc vilco è Ictto : c veramentedettoPadre inque- fto libro da lui compoftoinlinguaChi- ncfe, parla confingolar ftima di Con- fucio , c procura di concordare molti tcfti dclli libri di detto Confucio , è d'un alto Filofofo antico chiamato MeTjg chu , con la dortrina Carolica ! cfponendo H in fenfo Catolico : è corne in detti tefti fi ufa délia lettera T/Vw, il Padrc la Spicga per il fignore del Cie- lo 5 aggiungendofi la lettera Chu, che fignifica fignore , & alcuna volta ufa délia lettera Ticu efplicata ncl detto fcnlb 3 per nominare il noftro Di0j& t certo che in detto libro il Padre à Confucio molto, &: in alcun luogo lo fuppone illuftratoconluce foprana- turale, fupponendo che l'intelligenzia che efîb à detti refti , fia quellacon oui li proferi detto .Confucio.

11. Che rimperatore di China con gli Ateifti è Ateifta, è con gli idola-. tri idolâtra, è veramente più Areifta che altro, poi che per taie , fi mani- fefta ne libri da lui impreffi, cfeguace délia fctta Letteraria.

ZJ. Che, à mio parère, ad ogni al- tra cofa pcnfa , fuor-che à farfi Chri- fliano.

14. E' pochiiïimo fin hora il numé- ro de Mandarini è Grandi d'ell Impe- rio, che hannoabbraciata la Lt'gge de Dio. G 6 NEL

1 3 <j Conformité des Cerem, Chiff. NEL TERZO PUNTO DICO.

2^. Che fe ben voglio pcrfmdermi che il Padre Martinio Giefuita , Re- ligiofo di tanti meriti , virtù è dof- trina ben nota al mondo , nelli Tuoi Quefiti dati al fanto Officio in tempo d'Alefandro VII. habbia propofto quelle ch' efTo giudico neceflario per ottenere la decifîone de lui pretefa ; c che non habbia voluto avercitamente occultare cofa afguna da lui riputata contraria alla detta decifîone. Nondi- meno fe non prefento altre fcritture più diftinte de quel tanto che fe con- tiene ne punti dàluipropofti in lingua Latina 3 è decifî dalla fanta Congrc- gatione &c. mi pare che in alguneco- fe diminuro; fe purenon volfepro- ponere fol quel tanto efTo gludicavalr*- cito permetterfi alli Chriftiani, è non più 5 per che fe cio foife , doverei dif- correre d'altro modo.

16. Che quello in che mi paredimr- nuto, è molto di quanro dice nel ter- 7.0 qucfito, per che fuppone che lace- rcmonia di ricever y gradi fi fa nclla -fala di Confucio : è fe per la fala di Confucio intende quel hiogodone s'of- ferifcono vittime, & altre cofe à det- te Confucio, non è vcro che in detto luogo li conferifcono \^ gradi j ma folo doppo d'haver licevuto dctti gradi in

altra

BL 1800 a6 1700

u^vec Tldolat. Grecque cr Rom, 1 5*7 altra parte 6 fala Lcttcraria, vannolà à vcnc^rare 6 riconolcere il Coiifucio almeno pcr loro principale Maeftrc, con le cérémonie prclcritte pcr tal ef- fetro. Di più fiipponc chedetto luogo deftinato alculrodi Confucioiion èpiù che una fala : è quefto c qiiello , che fblo reftafuppofto, è non provatojfti»- mando altri che fia più che fala, ève- ro Tempio. Suppone anche de afifjrif- ce , che y riti con y quali è ivi vene^ rato Confucio in tal occafione, fono ex fia prima inftitutione politici ècivili, iid mcrum cttltuin civilcm injîitutr : il che deve provarfi più diftintamente,ben che fiaalquantopiùfiindato. Segiiitapoi è dice che omnes graduavdïfimtd Aulam Cotifu- cii itjgrediuntin- , dovendo dire per dir il V e r o j Omnes Grnduati fimul (f^r . P er che quando cio fanna , hanno gia oc- tenuto ilgrado. 5oggiunge più abaffo-, è dice : Pratereà Aula iUaCcnfuài gymna- fium cfl , ^ non Tcinpltim propriè diâînm , aiTlgnandone lacaufale : Samcîaufiom- vib/^ cfl prdcterqttavï fltidïops . Ouefta caii- fale è vera ,- pero norr bafta a provarc che fia fchuola è non vero Tempio; tanto più che eflTo non riferifce diftirr- tamente l'offerte o facrificii, che ivi fi fanno à Confucio in altri tempi de- determinati , & y riti è cérémonie che s'ufano in taie offerte , come pare che era ncceflario. Di più nel 4. quefito dicCj che Sina nuUam Divimtatein anima-

ùus

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158 Conformité des Cerem. Chw, bus deftifjéîcrum coiiccdtnjt , mhil ah illis fpé- Tûfit atit pctfwt : è quefto non è vcro, per che y Chinefi infideli , almeno in tempi è luoghi determinati ^petuntàpra- frttis ûfiiniahus : & in pcrfone determi- nate gia défunte hanno conceflb virrù èporerepiù divinoche humano , corne confia da libri è rituali di China, lia cio fatto fintamente, b con vera cre- dulita. E dove dice : Triplex eft vtodus (juo dcfun&osfms honoiant ; n e 1 p r i m o 1 a f- cia fuori certe ofterte che ivi fifanno, è nel fecundo è diminuto nelle céré- monie che fi fanno coravi dcftmâoritmta- IcVis nelle café particolari. Q^uanto poi al Chu Tmig o fale di defunti , non riferifce che anchifon chiamate Tem- pii , è non fale quelle dell' Imperato- re, c de Magnati , cioe con il nome Miûb 3 che dettoPadre qui fupponeper nome di Tempioi efTendo permeffo al particolari il tencrle folo col nome di Chu Tang , che effo fuppone per fala , è non Tempio. Q^ueftomi occorrecir- ca y quefiti del dettoPadre, à cui non intendofaraggravio ,eflendoftatoMif- fionario degno , è fi meritevole , ma folo rifpondere quanto devo nella di- manda fatta mi in tal materia.

NEL (QUARTO PUNTODICO.

ir. Che Confucio c fommamentc iiimatoda tutti LeiteratiChinefi & al-

t-

BL 1800 a6 1700

yivec VIdolut. Grecque & Rom. i 5p tri Infedeli di China &ahri Rcgnivi- cini , c moko anche da'Chinefi Chri- ftianij ben chc quelH ultimi liacconio- dino per il più a qiiello que y MiflTio- narii concedono à detto Conrucio.

iS. Corne in China ci fono diverfc fettc, mi pare che y Gentili veramen- te Idolatri riguardano Confucio corne uno de loro Dei , ben che in publico o conautorica publica non fiafraquelli numerato, ma folo con privata auto- rita da quefto o da quello, in quefto o in quai luogo. Se poi fi ritrova in China chi fenta de gl'antichi Chinefî quello fentonoj ô hanno fentitoy Mif- fionarii délia Compagnia , & alcuni altri , cioè che quelli connobero il ve- ro Dio, Spiriti, & anime immortali, ilimo che quefto gli dara ogni fantita polTible in tal fuppofto. C^uanto poi à y Letterati Atheifti , è certo che gli atcribuifcono in grado fommo quella virtù che efti ChiamanoZ,/, ilcheère- ^uardata di loro corne unaSuperiorica c perfcttione eflenriale.

29. La parola Miab , è ufata in Chi- na communemente per nominare rem- pli de gli Idoli , de modo cheiMiffio- narii mai hanno ufurpato detta paro- la per nominare le loro chieze , ben che TapefTero che i Chinefi l'haveviano iifurpato ancora (în dal tempo antico •per nominare i luoghi 6 Tempii delli progenitori Regii è d'altri. Lo trova-

to

1 6c Coy? for mité des Cerem. Chin. to nondimeno (piegato ne dittionarîi Chinefi per forma , figura , 6 foini- glianza di dcfonti , pro quanto con efte fignificano qiiei luoghi , tempii 6 memorie di detti defonti : c in luogo folo in libri Chinefi l'ho viftauiur- pare per nominare una délie fale del palazzo Impériale j pero non mi con- fia di certo, che detta fala non habbi relarione ad alcuna cofa de progenito- ri Regii, è che fia folo deftinata per ufo dell' Imperatore : onde pare più certo che fia fempre ufurpara commu- nemente per fignificare Tempii dedi- cati à fpiriti j & veri Tempii , che una fimplice fala. Quanro poi alla lettera o parolaŒ 6 ci, è certo che deftehan- no ufato i MifiTionarii per fignificare il facrificio délia Meffanell' idiome Chi- nefe per haverlariconofciutapiùàpro- pofito d'ogn' altro per tal effetto. E vero che i Chinefi ufarono defta per- fignificare i loro facrificii.Ben che per fi- gnificare certi facrificii particolari fatri à diverfi fpiriti è defonti , corne pure al Cielo , Terra , & Xamti , hanno ufato & ufano d'ahri nomi particoU- ri 5 conforme la fpicganoi Dottori Chi- nefi, fignifica quel facrificio 6 offerta, in cui s'otfjrifcono viitime 6 animali. Non polTo pero aflfîrmare totalmcnte che l'ufo defta fia cofi determinito À fignificare vero facrificio , che non hab- bi ; o polla havere altro fignificato.

30. Cou-

BL 1800 a6 1700

Avec tldoUt» Grecque cr Rom, 161

30. Confiicio in ciafcheduna cit- ta dclla China liiogo 6 Tcmpio à lui dedicatCj donc fe gli offerifce, ofacri- fica in tempi detcrminaci i è in efto è Altare 6 menfa ornata de candelieri , è vafi pcr abbrugiare profumi avantila tabejla di detro Confucio. Se poi fono veri tcmpii è altari, nonècofi chiaro. E ccrto che io ne pofTo dir altro , fe non rifcrire le cercinonie che forfîfer- virano per che décida il fi, 6 non. fe poi detto tempio fiadedicatoconal- cune cérémonie, é cerio che conforme à Rituali di China, y tempii di pro- genitori Regii , & altri nominati Chuiîg tniao y 6 Chtt miào , fi devono dedicare , è qiiafi confecrare col fangue de gli animali, che doppo cui fi facrificano. Q^uefta contefta cerimonia fi fuorufare in dedicare il tempio fudetto^ pernoa efTere quefto inferiore àquelli nel con- cetto di Chinefi.

31. In ciafcheduno di derti tempii è luoghi dedrcati à detto Confucio, ce la tabella del medemo con l'infcrittio- ne feguente Chy xin^'g fietifu Kun'g chu xwggoey,'\à eft , Sted^s (piritus fanâ'îfftmr ^ Vel fapientifiimi Mngiftri Cifnfncii.

32. E' vero che nel tempio di Con- fucio fe confei*va la detta tab'*lla in un tabernacolo 6 armariello pofto fopra TAltare 6 menfa fituata nella parte , done nelle chiezc fuole ftare l'Altare Maggiore.

3J. It

1 6 1 Conformiî é des Cerem. Chîrt.

jg. Il luogo done fta il tempio di Confucio incitolato Vueri mino , cioé tempio délia fapienza , contiene di- verfe fabriche & habitationi. Dctto luogo chiama , jûhiô , LHtcratmuin col' hgïiim five gymnnfîum . Le fabriche poi fo- no dirtinte con nomi particolaricorri- fpondenti à i fini per quali fono fatti : èquellaparte 5 fabrica , tempio, 6 fa- la 5 done fta detta tabella di Confucio , è done s'offerifceofacrifica al medemo ne tempi déterminât! , è chiamataH/^'w viïab. Se poi quefto tempio délia Sa- pienza S// vd dïci poljlt Aiila gymnafiï ^ ^ non Templum proprie diâum , non è mio di aflferirlo, ô negarlo. Cerro è che è dillinto délia fchuolaLctteraria, èche id efto non fi niun atto letterario , ma folo vi é veneraro Confucio con ri- verenze^ oâçrte^ 6 facriiicii ^ &ahri riti fimili.

54. Li Letterati non fono Graduati nel detto tempio Vuen Miab , ma ben fi in un altro luogo, fala 6 palazzo de- putato per tal effetto.

3<î. Mohe di quelle cerimonie che fogliono farfi in detto Tempio Vucnmiahy pare chefianocivili , per quanto foglio- no farfi anche à i vivi. Pero éè ne fo- no altre che b veramente fono, 6 pa- rano religiofe è fuperftitiofe , come fo- no quelle d'offerirei peli è fanguedell* animale, chi fi da facrificare i fpar- gcrc il vinoche s'oft'erifce, dedicarcol

detto

Avec ridoUt. CreccjHe (^ Rom. i (^5 detto Tangue , il tcmpio i feppelirc detto fangiie, è i peli gia oflferti , ab- brugiar le Pczedi Tcta parimcn ce offer- te , c le carte dore ftanno fcritti gli oflertorii, & altre fîmili.

16. Ouando li Graduati, doppo ri- cevuto il crado , vanno al medemo tempio à far le folite riverenze ègenu- fîeflioni avanti la tavoletta di Confu- cioj ci fono fopra la menfa 6 altare candele accefe , profumi ardenti ( de fiori non è coficerto & univerfali ) Al- Ja fpefa pcr dette candele è profumi 3, dice chc fogliono concorrere è coa- tribuire detti litterati.

37. Le riverenze che detti Lettera- ti tanno in detta occafîonc, fono qua- rrOj inchinando il capo profondamen- te , è poi inginochiandofi , quatro volte giungono con il capo fin à terra, èpuoi cfcono fuori , c vanno à far rWerenzaal prefetco chiamàto Hiô quon. Dette rive- renze è genufleflionis'ufano anche ver- fo i vivi in certi tempijè cafi particolari.

3S. Li Letterati conforme allaloro dottrina atheiftica., non pare che fperi- no cofa algunadalConfucio. Peronon oftantefufïifte quantbhoriferitoin que- fta mai(eria nella rifpofta che ho date alli pu^i inviatimi. Da Monfîgnore Spcrelli AfTcflbre del fanto Omcio 3 d'ordine délia S. Congregatione.

g 9. E' vero chc fi porta gran rifpetto al tcmpio di Confucio, 6: hb intefo

dire.

1 6/\. Conformité des Cercm. Ch'm, dire, che fi da Chinefi la cortcfiadi fcander da cavallo pafiando avanti di effo. Pero TiftefTo fanno l'inferiori , incontrando per le ftradc i lorofupe- riori è maggiori , è fpecialmcnte paf- fando avanti il palazzo Impériale.

40. E' vero che li Mandarini délie Lettere di ciafcheduna citta , 0 per di- re meglio j y Govcrnatori ordinarii délie mcdeme, vannocon fuoi Officia- li 5 & altri Letrerati , due voke ogni mefe in detto Tempio di Confucio , cioè nella nuova è pienra Luna, à far Tarie rivcrenze è proftrationi , iiianzi la di lui tabella , è in quai occafîone vi ardono candele è profumi , che efli devono offerire , corne fi prefcrive ne rituali, 6 almeno devono ardere dette candele è profumi, quando y medemi fanno dette riverenze è proftrationi : c qiiefto è quello ched'ordinario-fi prac- tica.

41. E' vero -che li Mandarini fopra detti fanno Tiftefle cérémonie imme- diatamente prefo il poflcfl'o délia fua dignira , 6 governo.

41. F/ vero che detti Mandarini ren- dono tutti quefti honori à Confucio prima che al ClmTg Honng , che è lo Spi- rito tutelare délia città nell' opinione di quei popoli.

4^. E vero che in variitempii s*of- fcrifcono è facrificano varie café à Confucio.

44. E'

yîvcc ridoUt. GreccfHc cr Rom. i6^

44. E' vero che fanno due princi- pal! offerte o facrificii folenni al me- demo Confucio, cioc nella primavera c n'ell* Auronne.

45. Q^uelli che devono fare dette of- ferte o lacrifici'i , 6 amminiftrar in efti, conforme è prefcritto ne rituali , de- vono alcuni giorni prima digiunare , aftenerli dalle loro mogli , dal vino, carne , pefce &c. è da divercimenti. Pero non è cofî certo che lo faccino: &: anche ho ritrovaronelRituale A'm/;, f^iegaci detti digiiini da farfi previa- mentc aile offerte folenni per y proge- oitori deionti, non con rigore di total aftinenza, fpecialmentc nel vino, car- ne, pefcc, &:c. Ma per unacc^rta par- fîmonia è moderatione nell' ufodi det- te vivande.

4<îf Dell* elettione fatta per forte d'un buon giorno, pcrfceglieregl'ani- niali , che s'hanna da offerirc, nonne ho certa notizia , ne libri 6 rituali in pronto , dovc fi prefcriva.

47. Si fiiol tare alcuna ccrimonia per far detta fcielta , e particolarmen- te quella di metter nell' orechia dcl porco &:c. unliquore caldo pOTprovar le fara à propolito per l'ofterta 6 fa- cri ficio.

4S. t? vcro che almcno nnodi det,tî animali efl'cndo approvaro èuccifoco'ri cerimonia particolare la vigilia delfar criflcio 6 offerta ludctu nel cortile dél- ia

T > Conformité de 5 Ccrem, Chin. l.ula chiamata Min^g lung tari^g ^ vi- c:i dal Tempio di Confucio.

9- E' vero che decta vigilia in det- tcroitile &: in detta fala n preparano nnfc adornatc di candelc è profumij laabclla di Confucio fi mette fopra lanenfa che fta in detta fala : Il por- c(^'c. che s*hà da offerire , mette a\nti quclla menfa che fta in detto cctile. 11 principal Miniftro una ri?renza profonda à detto animale^ il uale poi c uccifo dal macellaro.

o. E vero che fe confervano alcu-

nbeli, c un poco di fangue del detto

lie, 6 d*altro che fe da facri-

.iv.ci per offeridijAriMaâna dclgior-

o li Go-

,ette of-

BL 1800

.a6 1700

». Avec tldoUt. Grecque (jr Rom, 16 y

, vi, 54. E' vero che s'invita lo Spiriio

di Confiicio à vcnire ail' oflerta o i.i^ •i{{. crificio.

:\nm %')> Li Miniftri dcl facrificioooflcr-

ta, c gli altri afliftcnti fanno varie ri- vcrenzc c proftrationi , battciuio la tci ra con la tefta, 6 pcr dire meglio cou il capo fin i terra, inanzi la tabell.nli Confucio, mentreli fannolcoblaiion .

S<r. tV vcro chc diccndo il Maellio dclle cérémonie, Scendo h Spirito diCun^ ftic'wy ifigefioihiateviiUnix S'ingcnochi.mo

«57. bV vero chc s'otlcrifcono in dci to facrificio , 6 oflerta , alci c un poco di fangue , almcnj gli animali b vittimc , c d'cflere (lati ofTeri , fono fui rati, per non ellcr prof.inaci

5 S. Indettifa* ferifcono vii di capra, TO poi alli dorata, no er chc ci6' i , c folo c

fi

«ÎP. Offcr trc cofc 5 il in alto il va fta una cerc thc con i vivi, cTcnza.

(jO. Diccndo i jonic, ciicroffcre^ félicita , qucfto

166 Conformité des Ccrem^Chtn. lafala chiamata Min'g lung tang^ vi- cina dal Tempio di Confucio.

49. E' vero che detta vigilia in det- te cortile & in detra fala n preparano menfe adornate di candele è profumi > la tabella di Confucio fi mette fopra la menfa che fta in detta fala : Il por- co &c. che s'hà da offerire , fi mette avanti quella menfa che fta in detto cortile. Il principal Miniftro una riverenza profonda à detto animale^ il quale poi è uccifo dal macellaro.

<)0. E' vero che fe confervano alcu- ni pelij è un poco di fangue del detto animale, o d'altro che fe da facri- ficare ; per offerirli la matina del gior- no feguente.

51. Il tempo nel quale vanno liGo- vernatori al Tempio per fare dette of- ferte 6 facrificii , è al primo 6 fecon- do canto del gallo , accioè fiano finiti la matina per tempo.

52. Li Miniftri dell' offerte 6 facri- ficii di Confucio , veftono in quella fontione gli habiti corrifpondenri alli loro gradi , &: officii di governo, qunli s'ufano folo in fontionipubliche « folennî".

53. Per far detti facrificii ô obla- tioni , s'adorna il Tempio di Confu- cio più del folito , fi mettono fopra l'Altareo menfa candele accefe , c pro- fumi ardenti : fe poi s'ufa commune- mcntc de fiori, no lo s6 dicerto.

54- £

Avec tldoUt. Grecque (fr Rom, i <^7

54. E' vero che s'invita lo Spiriio di Confucio à vcnire ail' offerta 6 fa- crificio.

55. LiMiniftri del facrificioôofl'er- ta, è gli akri arfiftenti fanno varie ri* verenzc c proftracioni , batcendo la ter- ra con la tefta, 6 per dire meglio con i) capo fin à terra, inanzi la tabelladi Confucio 3 mentreli fannoleoblationî

S^. E' vero che dicendo il Maëftro

délie cérémonie, Scendo lo Spirito diCon-

fuc'io^ ifigenochiatevi ituin S'ingenochiano.

57. E' vero che s'offcrifcono in det- to facrificio , 0 offerta , alcuni peli , c un poco di fangue, almeno d'unodc gli animali 6 vittime , è che doppo d'effcre ftati offeri, fono fubito fotte- rati j per non cfler profanati.

5 S. Indettifacrificii boblationis'of- ferifcono vino Cincfe , tefta di porco , dicapra, carni , èpannidifeta. Quan- to poialli denari di carta argentata 6 dorata, (o fefi ufano in taiioffertei per che ciô non è prefcritro ne Ritua- li y è folo è abufo introdotto.

<>9. Oflferendo il detto vino , & al- tre cofe , il Miniftro principale alza in alto il vafo, 6 il piatto : & c que- fta una cercmonia délia quale s'ufa an- che con i vivi , con poca 6 niuna dif- ferenza.

60. Diccndo il Maëftro dclle céré- monie , che l'offcrente bena il vino dél- ia félicita, quefto nébene:, c negetta

anche

î ^8 Conformité des Cerem. Chin.

anche un poco fopra d'un manipolo , 6 fafcetto di paglia : ne mi confia che detto manipolo habbi figura humana.

61. Detti panni di fêta s'abbruggia- no con cérémonie particolari , come anche le carte, dove ftanno fcritti gli oftertorii. De denari di carta , non è cofa certa, per che îielli Rituali non prefcrive.

6z. Per far detta ceremonia d'ab- bruggiar i panni di fera, non fi pre* fcrive lavamcnto di mani, per quanto hb potuto leggere.

61. Per la medema ceremonia noQ prefcrivono genuflefiioni.

6^. Nel tempo di dette offerte o fa- crificii, s'ufano certe orationi 6 offer- toriiin Iode di Confucio. Perononho rltrovato in quefta occafione preghiere o fuppliche dibenidiretta al medemo.

6^. Al fine del detto facrificio oof- ferta, fi prefcrive una certaOratione, quafi licentiandofi dal fpirito di Con- fucio, che fuppongono o fingono par- tirfi. Pero non mi pare che fi fia pre- ghiera alcuna di bcni diretta al mede- mo : ma benfi fi dice che quelli che hanno offerto , o afiiftito , ricevono béni è félicita.

NEL QUINTO PUNTO DICO.

66. Che li Chinefi hanno luoghi o tempii dedicati alli fuoi Antenati o

progc

Avtc ridolau Grtc^He é* Rôm, 1 6^

progcnitori defonti. Qùelli chc fono dedicati alli progcnitori Regii , & al- tri Magnat! , fono chiamati Chung Miab, é corne fi prefcrive ne Rituali Liki, fi devono dedicare col fangue d'animali i c ciô s*hà da fare con fpeciali ceremo- nie.Q^uelle ciie fono permefîi ad altre fa- miglie honoratc è nobili , fono chia- mati Chù fan'^g , ne fi prefcrive , in quan- to ho letto, taleeremonia in dedicar- li y ne mi confia che s'ufi generalmence.

67. In detti luoghi 6 Tempii, ten- gono le tabelle de loro Defonti , vi Ibno Altari o menfe , fopra de qualî llanno collocate dette tabelle : vi fan- no offerte 6 facrificii folenni due volte l'anno, ciot* nella primavera , è nell* autonno , & in altri tempi anche con meno folennita.

ôS. Nelli Rituali Cinefi fono pre- fcritte alcune cérémonie per la fcieka de granimali , che s'hanno da offerirc nelli tempii 6 luoghi detti Chung Miab, è particolarmente quelladi mettereun liquore 6 vino dentro dell* orechia, per conofcere fe fono à propofito. Per roffcrte da farfi nelli luoghi 6 Tempii Chiî Tang , non ho ritrovato prefcritta tal ceremonia per fare dette offerte ô fa- crificii folenni. Scegliono per forte il giorno felice , è quefto fi fa fuori dél- ia porta di tutti detti luoghi ô tempii, con le feguenti cérémonie.

Approflimandofi il tempo di dette

H oâfercc.

lyo Conformité des Cerem, Chifi, onerte^ vanno quelliche hannodafar- le a detti Tempii , veftiti con vefti- menti belli , & avanti délia porta fe rnette una menfa con <:andele accefe , è bragieri per y profumi. Il Miniftro principale mette y profumi ad arder in detti bragieri 6 incenferi^ lîprofuma- no gli inltrumenti che s'ufano per ti- rar le forti, è poi dice alcune parole determinate nel Rituale , tirando la forte per uno de primi dieci giornidel Mefe, nel quale s'hà da offerire. Se la Ibrte è felice , non "fi pafla pi il oltre : fe non è felice, torna di nuovo àti- rar la forte per uno di dieci giorni fe- quenti del dctto Mefe : èquandoque- fta volta ancora non fia felice , fi laf- cia di tirar la forte, è fi détermina per l'ofïerta uno de gli ultimi dieci giorni ■del medemo mefe. S'apre la porta del TcmpiOj entrado dentro perordine, vanno avanti le tabelle , fanno alcune rivcrenze; il Miniilro principale ofle- rifce & abbrugia profumi inanzi leme- dcme : poi fanfto altrc riverenze , &c uno de iMiniftri pigliando una carta , dove fta una certa Oratione , per avi- fare alli fpiriti de progenitori il giorno dcir ofterta : é pofto inginocchioni al lato finiftro del principale Miniftro, Icggc dctta Oratione , e dice : Vobc' lUcutc Xcpote N. dovevdo offerire le cofc mi- vtie t;clln frof/imû Ltma , b Mefe , nel tah gwniû cMi progenitori 3 hh tirato In forte ,

cy

jivec lldoLît. Grecque & Rom, i ^ t t y è ttjcitn felicc ; onde ardtjce d'avifnre : è fe la forte non felice , non parla d'haver tirato la lorte, inà folo avifa il giorno d*ell' oflerta , che c uno de gli ultimi dieci de detto Mefe. Foi tanno alciinc altre cérémonie j è ra- commanda ciie tutto fia prontoper det- to giorno 5 è fe vanno a cafa. Que- Ho è prefcritto nel Rituale Kia/iy che tratta delli luoghi o tempii nominati Chu TûTj'g j poi che in quelli chiamatî Chung Miah , fi tuito con maggior folennita.

69. Li Miniftri, & Ajutantidel fa- crificio da farfi nel Chu Tang , devono oflervare tre giorni avanti il facrificio o ofTerta digiuni , 6 aftinenza di mo- glie, carne, vino, divertimenti , &c. & vero che nel Rituale /vW; feprefcri- ve più tofto una moderatione è parfî- monia nell' ufo délia carne è vino ^ che un' aftinenza totale. Per y facrificiî da farfi nel Cbutjg Miah , fi prefcrivono nel Rituale Liha fette giorni di prepa- ratione , como detto nella Rifpofta che ho dato alli punti inviatimi d'or- dine délia S. Congregatione da Mon- fîgnore SpercUi Afleftbre délia medema.

70. Per li facrificii o offerte folenni fatte nel Chung Miao à progenitori Re- gii , fi prefcrivono divcrfe fpecied'nni- mali, è fpecialmente vitelle ovacche, agnelli 3 câpre, porci , cervijlepri, & altxi. In quelli che fi fannoalli pro-

H z genitorî

lyi Conformité des Cerem, Chin, genitori delli Magnati dell' Imperio, cccetuatine lavitellabvacchai ilrefto fuol eifere quafî TefteAbj con differen- za del più 6 meno in numéro. Cofi pure nelli detti facrificii 6 offerte fat- te ne tempii chiamati Chu Tang , s'u- fa di ordinario di porci, câpre , galli- nc, pefcij è fimili.

71. La vigilia del facrifîcio 6 offer- ta folenne , vanno quelli che dcvono oflerire, o ajutare nel facriiîcio 5 a det- ti Tempii con veftimentiprefcritti nel- li Rituali 5 è s'adornano li medemi Tempii con la maggior pompa po/Ti- bile è proportionata ; fi difpongono le mcnfe 6 altari , con candcle , profu- mi 5 &c. è s'uccidono gli animali per mano del principale Miniftro , che è il' primogenito di ciafcheduna famiglia : c la di lui moglie con altre donne di detta famiglia ô parentela , lavano li piattiôvafideftinatiperl'offerta. Tut- to quello fi fil con moka riverenza & ©rdine. Le riverenze previeoinchîna- tioni verfo detti animali nonfiprefcri- vono nel Rituale Kia/i , dove h tratta delli Tempii nominati C/m Tnvg. Di quelle che fi fanno nelli Tempii C/?//v^ Muio , ne parla il Rituale Liki , quale non ho in pronto. E' certo che detti animali ivi fi uccidono con molta rive- renza c folennita , corne l'ho letto in detto Rituale, 8c in nltri più copiofi.

72. 61 confervano per detti facrificii

oof-

u4vfc riÀoîat. Grccijue Cr* I^om. 175 6 oflcrte folenni , alcunî peli , &: un poco tii Tangue di detti animali.

73. Dccci Tcmpii fono adornatipiù fontuoramenre che fia pofTibile, Man- che gli akari o menfe, coine ho det- to di fopra.

74. Sopra di dette menfe , b alta- ri , fono poftc le tabelle de morti , con quefte Infcrittioni : Scdcs Spirttus tûlis dcfmiâîi.

75. Inanzi dette tabelle fi fanno rî- Verenze , è proftrationi refpettivamen- te conforme commanda è fuggerifle il Maeftro di ccremoHie nel tempo di dette offerte , toccando il capo in ter- ra. E^ pero ceremonia che ii anche à y vivi.

7tf. ïl giorno dclP oflferta, 6 facri- ficio folenne, deve andarc tutta lapa- rentela à detti Tempiioluoghi perfar detto facrificio à boniffima hora, cioè al fecundo canto del gallo j ben che quefto non fia cofi fiflb è commune, che non Togli tardare più 6 meno : è tutti , fpecialmentcliMiniftri, han- no habiti più belli che fia pofTibile. E* per quelli che facrificano o offerif- cono nel KnngMiao^ fonoprefcrittiha - biti particolari, dcquali nonfiurafuo- ri del facrificio, o del Tempio didet- ta offerta.

77. Nel facrificio s'offerifconovînoj

animali uccifi , un poco di loro peli ,

o fangue di medemi , panni di ît\:\ ,

H 3 o in

174 Cofîformité des Cerem. Chin^ o in vece de detti panni almcno dena- ri di carta. Qucfto peronon è ritoan- tiçhifTîmo, & è ftato cenfuratoda det- ti che riconnobero eflere cio oppofto à quella iîncerita è fplendezza con la quale grantichi facevano dette offerte. E' nondimeno hoggidi commune Tufo di detti denari di carta in detti facri- fîcii.

78. Detto vino off'ertonelleoblatio- ni fudette chiama Fochica , cioé Vi?io di félicita.

79. Il célébrante o principal Mini- ftro ne beve è gufta un poco , & ne getta parte fopra un fafcello di paglia che fia avanti la menfa , doveftalata- bella 3 è fi fa con diftinte cérémonie.

80. Quando s'ufavano detti panni di fêta, s'abbrugiavano anche con cé- rémonie 3 corne pure quando in quefti tempi s'ufano : ma ne! l'abbru- giare li denari di carta , non fo che il faccia altra folennita, fe non che tut- to fi efeguifce con riverenza & atten- tione, per che pcnfanocommunemen- te che detti denari Ç\ convertani inve- ri denari per ufo de defonti. Q^uefta fuperftitione introdotta de fettarii a'eir Idolatria.

81. Le carne , & altre cofe come- ftibili offerte , finito il facrificio , 6 oblarione , fi ripartono à tutti quelli che hanno affiftito , è fi ftimanomoltô.

S 2. Ncl principio del facrificio ufa-

110

jivec ridoUt, Grecque & Rom, 17^ no d'una ccremonia , con la c^uale (i fanno ccrte rivcrcnze alli Ipiriti di dé- font! , è poi ne fcgue un' altra , che fîgnifica che in quai tempo defcendono air offerta detti fpiriti : c dicendo il Alaèftro dellc cérémonie oingenochia- tevi , proftratevi , 6 fatte altra cere- monia, tutti la fanno refpettivamente conforme fpetta àciafchcduno.

83. Dette offerte folenni d'ordina- rio conforme prefcrivano y Rituaii claflîci di China, no fogliono conte- nere orationi è preghieredi beniépro- fperita dirette àdettidefonti : benche fe ne fîano ftate introdotte moite in ccrti cafî, è tempi , non prefcritte da publica aurorita. Di più conforme à detti Rituaii ci fono tempi determi- nati, nelli quali per le neceiTita & ur- genze publiche dell' Imperio , corne di famé, infîrmità , guerre , è fîmili, fl prefcrivono preghiere è fupplicheda farfi à detti defonti , come ad altri fpiriti , almeno da quelli à quali fono permefTi li Tempii è luoghi chiamati Chitng Miao. Nelle cérémonie fudette fanno lavamenti di mano che devono farfî conforme la dircttionc del Maè- ftro de dette cérémonie.

84. Ben che non fiauniverfaleil fpe- rare béni è profperità da detti defon- ti, fiante la diverfita délie fette è dot- trine di Chinas nondimeno per quan- to deduce da detti Rituaii, pare che

H 4 li

î y 6 Conformité des Cerem, Chm,

li fia taie fperanza, almeno nclle îVc- cefTità communi, perlequali fîprefcri- vono dette preghiere. Il yolgopoiper il più fpera béni da medemi : & alme- no è certo, che facendofî corne prc- Icrivono dette offerte o facrificii , cre- dono & infegnano i Cinefî , che fi ri- cevono félicita è profperità , è quefte à nome di detti defonti s*augurono a crofferenti & afliftenti nel fine dell* oflerta.

S5. Finito il facrificio o oblatione folcnne, il Maëftro di cérémonie pro- mette ô aogura in nome di detti defon- ti al principale Miniftro , &implicita- mente à tutti gli aftanti , profperità, lungavita, &c. Per havere compito il detto facrificio.

NEL SESTO PUNTO DICO.

$6. Quelli che non hanno Tcmpii, tengono con veneratione in le loro ca- fé , in altaretti è capellette, con can- delieri , vafi per y profumi ( de fiori non c cofi commune ) & anche trà le imagini dcgl'idoli, dette tabelle , con riftefla Infcrittionc , Sedes Spiritus t/i/is dffunéîi. Li Chriftiani le tengono corne îi fono date , o fono permeffe rcfpet- tivamente dalli Mifîionarii.

S 7. Inanzi dette Tabelle in tcmpi ^cterminati fi offcrifcono cibi , legu- mi &c. S'accendono candele, ardono profumi , fi fanno profonde riverenze,

pro-

yîvec l'IdoUt. Greccjtie & Rom, 1 77 prollrationi con il capo fin'a terra.

5 8. Nelli giorni di facriHcii 6 obla- tioni folenni , s'offeriicono più cole dcl folito inanzi dette tabelle , con- forme la poiribilita di ciafcheduno.

5 9. Nelli Tempii o luoghi dedicati aîli défont! , finiti detti facrificii 6 of- ferte , fi la ceremonia d'accompagna- re 6 licenziare li (piritidi dcfontî : ma nelle rafe particolari , per quanto potiuo fapere, non c'è tal ceremonia:, almeno che (La commune & ordinaria. in tempo di dette offerte; ecce tuata- ne anche l'offerta che fi chiama chi , ia quale fi doppo d'haver dato fe- poltura al defonto, è nel ritorno dal- la fepoltura à cafa ; per che quefta fi prefcrive quafi con tutte le cerimonie délie offerte folenni annue ; è fi fiial fare in café particolari.

90. Per far dette Tabelle , non fuol badar al giorno. Si prefcrive il ligno dal quale s*lîà da ufare , che è ligno di caltagna; è mancando quefto, lafcia ad arbitrio, per che fia ligno di durata c forte. Si prefcrive la gran- dcza è forma che hanno tenere, c per quando s'hanno da ufare : fi pre- fcrive la forma c cérémonie , con le 3uafi fe hanno da fcrivere , come ho etto nella Rifpoûa data alli piinti in- viatimi da Monfignore Sperelli Aflcf- fore del fanto Omcio , d'ordine délia facra Coogregation-e : c particolar- H S meacc

Cêmfwrwùté des Ccrem, Chin, n.iie per fcnverfi ouel puntillo , del r ' :ianda , h fceglic una pcr-

1 ^...;niionc chonorata , è que-

ftcH con cérémonie di lavamenti

diiani fopra o*una menfa preparata

r '-^ tjffetto , aflTifltndo in piedi il

nogcnito, 6 il principale délia

dei défonce : è poi fi conti-

llo d;rllâ fontione, che pre-

1 Riruale in iz.\ occafione,che

^r ditta tabella , c comitare il

:o o anima del défont© , perche

. :i à ripcfarfi in efta , effcndo che

1 conforme dice il Rituale, cop-

pd haver fepelito il dcrfonto imme-

£ yero che lac

' fi fuol fare divt d^iverfi^ è non l'hotrovata -:e in detro Rituale , i. ..^ u modo con cui fi \ù^ rewel tanto che va fcrjp \ Tabella. Se poi r di dette

"onia nte

r

BL 1800 a6 ITOO

'«^4.

yîvecridolat. GreccjHe&Rom» i7> inanzi il corpi de loro Defonti, ne grinterramenti , ne cemeterii , c fepo^ ture,in varii tempi dell'anno, loue tante è tali che richiedono grolfi vu lumi per fpiegarle adequatamente , c con tutta diftintione. Ne ho r!^'" parce, è forte più foftantivo neh pofta da me gia data , è di fopra accen- nata : & hora compendiofamente diro che dette cérémonie fi riducoao aii:: fequenti, cioè digiuni , aftinenze , ri- verenze 5 genufleffioni conilcapofm' a terra, candele accefe , profumi ,?•■'• ti , abbrugiare denari dicarta , <.' cofe oomeftibili d ogni force, & anLiu vittime , corne porco , cupra , 6^'

"' detti animaUii.^nelle lcp_- lalmente iiJiiM^Lh^rbe natc

afifercn-

fop

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I

na

ijS Cortformîté des Cerem» Chi». mente per Icriverfi quel puntillo , del quale fi c.omanda , fi fceglie una pcr- fona di dilHntionc è honorata , è que- fto fi con cérémonie di lavamenti di mani fopra d*una menfa preparata per tal efietto , afTiftcndo in piedi il filio primog(.'nito , 6 il principale délia famiglia del dcfonto : è poi fi conti- nua il refto délia fontione , rhe fi pre- scrive nel Riruale in tal occâfione,che è piglinor d^tta tabella , è comitare il fpirito o anima del defonto , perche venga à ripofarfi in elta , efiT-rido che cio fi conforme dice il Rituale, cop- po d'haver f^ptrliro il djfonto imme- diatamente. E vero che la ceremonia del puntilîo fi fuol fare diverfamente da diverfi^ è non l'hotrovata prefcrit- ta à parte indetto Rituale , dove iblo fe dice il modo con cui fi dafcrive- re quel tanto che va fcritto fopra 6i detta Tabella. Se poi permettendo d l'ufo di dette Tabelle nelle café fola- mente , è con Taggiunta proteftatione, Cinefi faranno 6 nonfaranno lefuder- te cérémonie , non pofib atfirmarlo. Non dubito pero, che li buoni è fer- vorofi Chriftiani faranno qu^llo gli facra commandât© d'ordine délia fanta Sede 8<rc. Ma mi pare cofa diîficiliiTi- ma il limitarli ad un fimplice ufo di detta Tabella, c non più, & anche pe- ricolofa per molti capi. 91. Le cérémonie che ufanoi Cinefi

inanzi

j^vecVldolat. GreccjHe& Rom, T79 inanzi il corpi de loro Defonti , ne gl'intcrramcnti , ne cemeterii , c Tepol- ture 5 in varii tempi dell'anno , fono tante è tali che richiedono groffi vo- lumi per fpiegarle adequatamente , è con lutta diftintione. Ne ho riferito parte, è forte più foftantivo nella rif- pofta da me gia data , è di fopra accen- nata : &hora compendiofamentediro che dette cérémonie riducono aile fequenii, cioè digiuni , aftmenze , ri- verenze , genufleffioni con il capo fin* à terra, candele accefe , profumi arden- ti , abbrugiaredenari di carta , offerire cofe oomeftibili d ogni forte , anche vittime, corne porco, cupra, &c. oil capo di detti animali : ènelle fepoltu- re annualmente iradicare l'herbe nate vicino, o fopra délie medemejafleren- do le medeme cofe comeftibili con ge- nufleflioni. E poi fono moite altre introdotte da Bonzio Sacerdoiid'ido- li, è piene di fuperftitioni , le quali fono rebrobate univerfalmente da Miffionarii , è Chriftiani , come la ce- remonia d'abbriigiar denari di carta.

NEL VII. PUNTO DICO.

9Z. Non cveroche laPilofofiaChi- nefe non habbia niante di contrario alla Legge divina.

93. t^v Tûi Kie , Chinefi Letteratî Atheifti intçndono una materia eter-

H 6 naj

î So Conformité des Cerem, Chinl na, che danno per primo principio tiitte le cofe , 6 pure una virtù onera- tiva di detta materia , & identihcata alla medema, da cfTi chiamata Li , in

?[uanto la coniîderano précédente alla ormatione di tutte le cofe da quella dependcnti : c in qucfto fenfo nonèdu- bio che i Chinefî antichi con dette pa- role Tai Kie , definirono, c fignificaro- no il primo principio, corne s'cdetto. Se poi detti Antichi conobbero o \\ç> il vero Dio , non è cofa che pofTa aflb- lutamente affeririî ; tanto più che Tufo di dette voci unité comincio dal tem- po di Confucio , ne pare che <|uefto l'ufurpafle in quefto fenfo, & ufo d*e- fte folo ne! librointitolato YcKing^cht cil più confufoc difficile ad intenderfi, di quanti libri hanno compofti i Chi- neiî. Il fenfo letterale di dette voci c quefto. La lettera 6 parola Tai, fîgni- tiC^fimim 0 grande , è la parola 6 lettera Kie 3 fîgnifica Termine , quafî voleffero dire, ilfimino Termine ^ 6 origine di tut- te le cofe : di modo che perfe fteffele parole pare che potriano fignificare il iupremo Nume ô principio an che in fenfo Catoîico. Pero la fetta Lettera- ria ch'è quellache in China ufadiefTe, l'ufurpa c fpîega in ienfo Ateiftico , è per alcro che per il vero Dio.

94. Il culto refo da Confucio allt fpiriti , è ftato più tofto religiofo che civile , per quanto ho potuto dedurre

delli

a6 1700

\Avee riddUt, Grecque é' i?*«. 1 8 r delli libri da lui cornoofti , è che cor- rono in China Ibtto il ai lui nome , o doctrine da lui detrace : almeno î\i congiunco con una finca religioae.

9>. Il libro Yc Kàtg , non pare che in modo alcuno poffa chiamare Summa €pthnj docfrJiT4É phyfici£ <t^ moralu : e è certo che i Chineiî fervono di detto Lbro per indovini, Ibrtilegii, &c.

96, Alcuni de PP. Domc-necani , Francefcani , & altri Miffionarii , hanno feguito in mohe cofe l'opinioni de Padri Gieluiti nellaprattica decul- li è cérémonie Cinefi^ almeno per ai- cun tempo. Pero non pofTo affirmare, che rhabbiano lequice in tutto : & ia Ton iiato uno ai quelii , fin che poi da me fteffo pocti giungere à dilcernerc al quanro pid detti Reti è cérémonie, è giudicare di dover procedere altri- mente in alcun calb.

9 7. Quelii chepiù fîicortarono d'ail* opinioni de PP. Giefuiti hanno Ipe- rimentaco maggiori difficukàccontra- dittioni. Perè non hanno lalciato di far fructo nella vignadel Signore, chi più, chi meno.

9S. Nonhà conofciutoii PadreSar- petri Domenecano iti China, per che morte prima cheiolà giongeffi. Stimo che fofle docto in Theologia, è nelie fcienze è lettere Chineiî , per quanto ne ho udico da diverfi. Pero non poifo fapere fe era caaco quancolî Tup-

pone

iSo Conformité des Cerem. Chinl na, che danno per primo principio tiicte le cofe, 6 pure una virtù opera- tiva di detta materia , & identincata alla medema, da eiïi chiamata Li , in

?!uanto la confîderano précédente alla brmatione di tutte le cofe da quella dependenti :c in quefto fenfo nonèdu- bio che i Chinefî antichi con dette pa- role Tai Kie , definirono, c fignificaro- no il primo principio , corne s'èdettô. Se poi detti Antichi conobbero o il vero Dio, non è cofa che poffaaflb- lutamente aflerirfî ; tanto più che Tufo di dette voci unité comincio dal tem-

fo di Confucio , ne pare che quefto 'ufurpafle in quefto fenfo, & ufo d'e- fte folo nel librointitolato VeKing, che cil più confufoc difficile ad intenderfi, di quanti libri hanno compofti i Chi- nefî. Il fenfo letterale di dette voci c Suefto. La lettera 6 parola Tni, fîgni- c^fofftiHo 0 grande i h \^ parola 6 lettera Kie s fîgnifîca Termine , quafî volefTero dire, Hfomim Termine, 6 origine di tut- te le cofe : di modo che perfe fteffels parole pare che potriano fîgnificare il fupremo Nume ô principio an che in fenfo CatoHco. Pero la fetta Lettera- ria ch'c quella che in China ufadiefTe, l'ufurpa c fpiega in fenfo Ateiftico , c per altro che per il vero Dio.

94. Il culro refo da Confucio allt fpiriti , è ftato più tofto religiofo che civile, per quanto potuto dedurre

delli

\Avee P IdoUt . Grec que & R$m. i S r dclli libri da lui compofti , c che cor- rono in China Ibtto il di lui npme , o dottrine da lui detrate : almeno congiunto con una fînca rcligione.

9^. Il libro Yc King ^ non pare che in modo âlcuno fi poffa chiamare Summa optima doilrina phyjica ^ moralU : e è certo che i Chinefi fi fervono di detto libro per indovini, fortilegii, &c.

96, Alcuni de PP. Domcnecani , Franceficani , & altri Milfionarii , hanno fcguito in moite cofe l'opinioni de Padri Giefuiti nellaprattica decul- li è cérémonie Cinefi, almeno per al- cun tempo. Pero non poflb affirmare, che rhabbiano fisquite in tutto : & io Ton ftato uno di quelli , fin che poi da me ftefiTo potti giungere à difcernerc al quanto più detti Reti è cérémonie, è giudicare di dover proccdcre altri- mcnte in alcun cafo.

97.Qiielii che più fi fcorraronod*aIl* opinioni de PP. Giefuiti hanno fpe- rimentaro maggiori difficultàccontra- ditdoni. Pero non hanno lafciato dt far frutro nella vignadel Signore, chi più, chi meno.

9S. Nonhà conofciutoil PadreSar- petri Domenecano in China, per che morfe prima cheiolà giongeffi. Stimo che fofle dotto in Theologia, è nelle fcienze è lettere Chinefi , per quanto ne ho udito da diverfi. Pero non pofTo fapere fe era canto quanto fi fup»

pone

î s i Confo r mité des Cerem. Chin, pone nella propofta , particolarmente nelie materie Chinefi. Dove i mcde- mi Chinefi non giungono che di grado al grado fuperlativo.

99, Monfignore Navarrete Domene- cano parimente non da me conof- ciuto. Pero fupponendoin eiTodivirtu dottrina catolica quanto nel detto Padre Sarpetri , perche non hofunda- mento di penfarne al contrario, dico

- che , in quanto ho potuto leggere di quello che eflb ha fcritto , fpettante aile cérémonie è culti Chinefi, mi pa- re che era verfato nella materia,èche fapena più di quello, che nella propo- fta fi fiippone , è anche in molto lofti- mo degno di credito.

100. Il Padre Varo Domenecano viflfe molto tempo doppo d'arrivare io in China 5 è fo chefù verfato nella lin- guaèlettere Chinefi, quant' ogn' altro Mi^Tionario del fuo tempo j e cio per relations havuta , anche da Monfigno- re Bafilitano di buona mcmoria. Ne che detto Monfignore Gregorio Lo- pez l'habbiachimato, corne nella pra- pofta fi dice. Il Padre de Paz hàfcrit- to conforme à quello che dato aile ftampe, toccante le cérémonie è culti Chinefi : & è vero che è Religiofo dot- to, è molto ftimato n'cU'Ifole Philip- pine.

ICI. Circa la prattica dell' Ufura in China, certo e che gli infedeli la

prati-

^vec tIdûUt. Grecque & Rom, i pratticano in moite cofc , corne fa in altre parti , è forfi più. Pero i Chriftiani d'ordinario confultando i JMifïionarii , fanno qiiello the i mcde- mi lipcrmettano,6dicono eflerlicito» Il dubio è fi inalcunicafiin quelloche fogliono far per quadagnar denari , ci fià veramente l'Ururajè no : è quefta è fpecialmente in certe café publiche, che in China fogliono tenere conau- torita publica, pcr impreftare denari per tempo determinato i è fi f a rice- vendo un pegno che vaglia più delde- naro che n da in preftrto ^ è per ciaf- chedun mc*fe fi deve pagare, à chi da detto denaro , alcuna quantita deter- minata dal' publico, corne faria mezo grofîo, à cre baiochi per fcudoi è poi al tempo determinato fi deve reftitui- re la fomma principale : pafTando det- to tempo, è non comparendo col de- naro il debitore, è liberoà chi impre- fl6 da detto denaro alienare 6 vendere il pegno, fenzaobligatione di reflitui- re cofa alguna à qiiello , di cui era^ bcn che comparifca , è fîà flato più il prezzo di detto pegno di quello erala fomma principale , o forte , con il lu- crodonatoperciafcunmefe. Il dubbia fii propofto dal Padre Morales nel l'anno i(54<>. è rifoluro dalla facra Congregatione. Sono diverfî i perico- li, à quali s'cfpongono quelli cheten- ^ono dette café publiche ^ corne fario

di

184 Conformité des Cerem . Ch'm,

di ladri , incendii , & altri fimili, è moite fpeze , il che fonda il dubbio , feria lecito retinere il di più , che da pegno venduto fi tirajè efercitaredec- to officio pcr eflere di gran benealpu- blicOj è fpecialmente àpoveri ,checon tal mezo rimedianoalle loro neceffita. C'è anche il coftume di mutuare il denaro à rrenta per cento , come per legge è ftabilito, fenz'attendere al lu- cro ceflante 6 damno émergente, ben che realmente 6 l'uno 6 l'altro donno ci fia d'ordinario, ô almenoilpericolo di non potere ricuperare il denaro mu- tuato, 6 di ricuperarlo con gran tra- vaglio è difficulté. E quefto pure propofto è refoluto. Ci fono altrimo- di , in che l'Ufura patente mente s'efer- cita. Pero quefti fono vietati univer- falmente da MilTionarii alli Chriftiani di quelle parti.

Quefto è quanto compendiofamcnce ho potuto rifpondere alli punti con'te- nuti nelli fogli inviatimi da voftra Emi- nenza, con quelîafinceritaèveritache devo 5 è la materia richiede , è confor- me la mia pocacapacica , &: il tempo mi hanno permeffo. Non intefo pe- ro riferire in quefta Rifpofta il fatto permefîb refpettivamente da Miflfîona- rii alli Chriftiani di quclT Imperio,fe non quandofpecificaramente nefomen- tione, ma folo il fatto aflToluro , èdot- trina di quella Gentilita Dichiarando-

mi

Avec ridoUt. Grecéjue ^ Rom, 18^ mi finalmente in tucto oflcquiofo è pronto à commandi di voftraEminen- za, è délia facra Congregatione, al lei giudicio, c délia fanca Sedehumil- mcnre c cotalinence mi foggetto.

Roma^ H 19. Lu-

F. Gro Francesca

Aleonissa.

MAN-

i8<S MANDATUM

Con^regationis S. Officii ad Reve^ rendijjimum Patrem Aleonissa tr,-wJmtJfHm fer Illuftrtjfimtim Do^ minHm S PE R £ l L I. Bie 19. No» vemhris i5pp.

CUm ex fcripturis à Patribus So- cietâtis ranâ:o OfHcio pracfenta- tis habearur , qiiôd libris Ritualibus Kiàlt infcriptis, & per manusSinarum currentibus, nulla feu exigua fides ad- hibenda fit, ex eo quôd Sina? proprio arbitrio formant KiaJi , & ad libitum unufquifque confcribit , fibique pro Régula ftatuit : Ideo à facra Congre- gatione particulari àfancliffimo Domi- no noftro dépura ta injun^^urnmihi fuit, ut percontarer à Reverendiflfîmo Pâtre Joanne Francifco de Nicolais ele(^o Epifcopo Beritenfi , an praedidus co- dex Ritualis KiaH , quem ipfe fscpè al- legavit j & Sinicis charaÔeribus im- prefTum oftendit , fit privata? audori- tatis liber pro uniufcujufque arbitrio confcdlus; velpotiùs fit publics fidei, prout ipfe Pater Joannes Francifcus ilkim adhibuit tanquàm continentem reguhm gcneralemRituum apudSinas fcrvandorum.

Sperellus Epifcopus Interamnenfts, Afi^^flor fanai Oflicii.

RES-

i87

RESPONSUAI

KeverencUJfimi Pat ris Aleonissa Epifcopi Beritenjis eleBi,

T]' JoannesFranciscus deNico- jT , LAIS" AleonisSa, Ordinis Sera- pnici j ftri(5lioris obicrvantiae , eledtus Epifcopus Beritenfîs , & VicariusApo- llolicus apud Sinas deflinatus , qua par cft reverentiâac promticudine , nec non finceriiate & fidelitate quâ decet, obtemperans mandate S. Congrega- tionisparticularis fandli Officii , àSan- ^lifTimo Domino noftro fuper contro- verfiis circa varies Sinarum culcus & ritus deputata, per Illuflriiïîmum Do- minum Sperellum Epifcopum Interam- nenfem^ cjufdem fandi Oiîîcii AiTef- forem , eidem expofito in folio ad ip- fum tranfmifTo fub dato die 19. No- vembris KÎ99. &huicadjunélo,rerpon- dic : quod codex Ritualis KiâH , quem ipfe faepè allegavic , & fecum è Sinis redux aetulic , reperitur infertu-s in cor- pore magnae fummx De naturaé^ rûtio- »t',Sinicè , fi/g ta c/jt'vên , appellatae , & trecentis abhinc annis de mandato Si- nici Imperatoris^Vi;/^ /o^ nuncupati per pliires & quidem primarios ill^us Im- perii Dodtores colledae , & ejufdem ïmperatoris juiTii typis éditas , cui ctiam Imperatorisdiploma & mandatum ap- pofitum fuit : ac in codicc eodemAWi

1 8 8 Conformité des Cerem. Chîn, ea omnia qua? ab ipromet Pâtre |oanne FrancifcotamquamexRituali Kinli ab- folutè&finealiaclaufula.iUegatafuêre, reperiuntur. Q^uxverô idem rater aiTc- ruit à particularibusDodtoribusaddita. fuilTe, in alio Sinico Rituali Kiali pa- riter nuncupato, & in quatuor tomos diûindto 5 non leguntur in prxcitato Imperatoris jW^/oS pofîto in magna illa fumma typis édita, fed inprïfato, in quatuor tomos diftinclo, &: feorfîm impreflb , quod etiam inter commu- nia & publica Ritualia à Sinenfibus nunc temporis habetur , & ut taie in- difcriminatim ac f'erè communiter ad- hibetur, & vénale eft omnibus nullo prohibente. In coaurem reperiturquic- quid in fupradido Rituali Kiali , de mandato Impcriali typis editoprajfcri- bitur quoad fubflantiam rituum , cum pra:fatis & aliis additionibus privata audoritatc infercis , fupremâ non reclamante , vel prohibente. Ritus cnim & ceremonias praffcribere , ad Imperatorcm fpe(ftat , ut ipfimet Do- dores Sinenfcs in fuis libris, tumclaf- liciSj tum privatis docent : licèt pri- vata etiam audoricatc fxpè fxpiùs fu- perftitiofa quxdam vcl in praxi , vrl etiam in Ritualibus ipfis eadem priva- ta audtoritatc iterum impreflTis addi foleant : quod quidem fit fi dida Ri- tualia feorfim imprimantur, non vero in lumma pracdid^a ^ cum Imperiali

diplo-

jivec VIdolat. Grecqne ^ Rom. 1 8p diplomate. Aiidirio vero qiiaccumquc fit, fundamentum fumcrc folct ex li- bris claificis, vel faltem ex conimuni praxi & fenfu illarum Gentium : Se ideo non parcicularis error unius pri- varx perfonx , vel alterius , fed plu- rium, & communis potiùs inferitiir, quandocumque eifdem in Ritualibus pro communi illarum Gentium ufu praclo datur. An autem tam facilelît, ac pro libitu Ricualia Kinli didtaconfî- ccre, quantum àPatribusSocietatisaf- feritur, fides fit pênes eofdem. Idqui- dem ex plurium annorum experientia didus Pater Aleonifla affirmare audei^ qu6d purius Rituale Kialt didum , & puWica auéloritate approbatum , quo communiter Sinenfesutuntur, histem- poribns non invenitur, quàm illud , quod io praccitata fumma impreffum exhibait , & iterum , cùm ei julfum fuerit , exhibebit : & aliud cui titu- lus : Chii vétt Kung Kiàlt , quod pari ter apud fe habet^ & apud Sinenfes ma- gnam audoritatem obtinuic , ac tan- quam totius Impcrii Rituale ab omni- bus de Mandato Imperiali obfervarî débet. Concordat autem cum fupra dido magnae fummae Rituali.

Ciim vero idem Pater Joannes Fran- ciCcus allegaverit etiam Rituale Liki, & alias audoritates ex quodam libro feu Rituali Ta min'g hoéi ticii , hic infu- per addendum putat quid per Rituale

Liki f

T 9 o Conformité des Cerem, Chin, Liki, quid per Tàmïng hoéitun inrelliga- tur i & cujus auéloritatis fînt ambo. Proptereà dicir , praefatiim codicem Ta ming hoé'i tien continere leges , fta- tuta & ritus adhibitos & prarfcriptos ab Imperatoribus familiae Tâm'mg nun- cupatx j qux regnavit in Sinis ante- quàm Tartari Sinico potirenturlmpe- rio. Concinet etiam Hiftorias illius Imperii. Rituale verô Lïkï efle illud quod inter quinque libres claflîcos & an- tiquoSj qui apud Sinas fummam fidem femper fecére y &: Kujg appellantur & infcribuntur , numeratur : dodrinis in eo contentis, prout etiam illis quae habentur in cacteris libris claflicis fu- pra didtis, ftuderefolent & debent Si- nenfes , qui in litteris graduari cupiunt : ex illo, proutexaliis/vwj-, Regii Exa- minarores & Cancellarii defumunt the- mata , quac examinandis & graduan- dis proponuntur in publiais examini- "bus : ac infuper illud eft quod Sinen- jes aflerunt efïe antiquiiTimam regulam ■ceremoniarum ac rituum totius Impe- rii, Verum quidem eftquôd Commen- tatores nonnuUi ejufdem Ritualis du- bitant de mukis qux in illo continen- tur , an fcilicet iapfu temporis per- mixra & addira ei hicrintj ac proefer- tim poft gencralem librorum Sinen- lîumcombuftionem , de mandatocujuf- dam Impcratoris C/v« xihonng nuncu- pati, fcrèducentis&quinquaginta an-

j4vec tldoîat, Greccjtie çj* Rom. 191 tîis aiuc Incarnatiouem Domini fa- ^am, impcrante fcilicct familia/ià;;; an vcrô iiucgrum rcpertum ac fcrva- tiim fuL'rit quod anre prxfacam com- buftionem in Sinis pro clalfico habe- batur : &: fahcm de quibuldam arti- culis, littcris, & etiamcapitibusdidi Ritualis Commentatores praefati fen- tiimt & aflcriinc, quod non fuerint iti antiquillimo illo codice , fed impe- rance poil eandcm combulHonem prae- fata familia Han addita & permixca fuifle à dodoribus illius temporis. Igno- ratur aucem qiia au<5loricate id fadtum fuerit. lis non obftancibus, poftquin- que claflicorum libroriim colkdtionem, revifîonem, & fele6lionem fadtam im- pcrante y^/w^/oTuperi iisnominato,praf- ratum Rituale Liki inter libros clafTi- cos Icmper habitum fuit j & ha(5l:enus habetur, ita ut Commentatoribusnon liceat vel apicem propria auâ:oritate in illo minuere vel mutare , fed tan- lùni exponerc & interpretari qux in eo continentur. Qj.iod fadum videtur , eo quod illo purius in Sinis inveniri non potuerit , & antiquitas ejufdem, quxcumque illa fît, caiteris libris non clallicis praefercnda, ac cmninb vcne- randa & retinenda cifdcm Sinenfibus vifa fuerit. Tandem didto Ritualil/^/', quo nunc temporis utuntur Sincnfes modo fupra rclato , tanquàm libre xilalFico éc macnx autftoritatis ufi func

RR. Pi-

1 9 2- Conformité des Cerem. Chîrt, RR. Patres Francifcus Brancati & Jacobus Le Favre Societatis Jesu in fuis Tradtatibus Apologeticis , & ex illo.', uti etiam ex ejus commentariis plura felegerunt ad propriam fenten- tiam flabiliendam , & oppofîtam in- fîrmandam , ^out videri poterit in Tradatu diài R.P. Francifci Branca- ti, à Patribus Societatis nuper Sacrse Congregationi fandti Officii exhibito, ubi etiam nonnulla ex libris , feu Ri- tuali Ta mùfg boéi tieii , eadem ex caufa referuntur.

F. JOANNÏS FRANCTSCUS DE NiCOLAlS AlEONISSA,

Eleéîui Epifcopus Bmt s.

LET.

t:

1^

T T R E

D U

ROY DE PORTUGAL

A MONSEIG. LE CARDINAL

CASANATTE

Du 31. (TAout 1(^99.

ILlustrissimo è Reverendissimo cum Chrifto Padre Cardeal , meu como Irmao muiro amado , Dom Pedro por graça de Deiiz Rey de Por- tugal, è dos Algarres^daqtiem è dalem marem Africa, Senhor de Guiné è da Conquifta^ Navegaçao, Comercio de Ethiopia , Arabia / Percia , è da In- dia &c. Vos invio muito Saudar, co- mo aquelle que inuito amo è prezo.

Son informado que na Congregaçao de propagandafidc haaoprezentecon- trovercias em hua cauza a'ha muiros annos efta deccdida pel la fanéla Se Apoftolica à favor das ferimonias è ri- tos deq uzao os Neophitos dasMiflbés da China j à quem tem dado motivo as fenel^ras informaçocs q'algûns Mif- $onarios tem dado com menos expe-

1 fï^nçm

ïp4 Lettre du Roi de Portugal * riencias da quellasMiflbés, ècomanî- mo adverfario à os MiflTionarios dcfta Coroa, q com gloriofo trabalho rem co- thido naquellas terras copiozo frudo. Efta mefma queftaô fe mové ha mui- tos annos è com plena informaçoe em que face ouvido oPadreMartinMartini, fe refolvozeèdecretoii pel la fanda Se Apoftolica , que fe podiao tolerar aquellosRitos porferem meramente po- liticos. 5endo Padre Ruberto Nobili , IVliiïîonario de Maduré acuzado por Idolâtra è apoftata por tolerar s'eme- ihantes feremonias è ritos naquellas MiflTioés, fe mandou quéObifpos, In- quifîdores , Prelados e Theologos das Keligioes da India ouvindo 6 mefmo Padre Ruberto, è ofmaisMiflloijarios examinaffem à cauza , è remeteffcm fus votos è pareceres à Romas adon- de fe tournou a rezolvcr que por nao fefechar à porta à falivaçao de tantas aimas, fe podiio tolerar os ritos dila- tados , por ferem meramente politicos^ Sendo eftas as decizoe's em femelhantes cauzas en as que depois fe moverao fobre aspalauras Cinicas , pareceq'ou fe deve efcuzar à prezente controvcr- cia , ou fcguirenfe aquelles mefmos ^ermos con que eutao tbraô canonica- mente rezolutos , precedendo todas aquellas informaçôes que à fîgurao à neccflldade defta tolerancia , pera 6 mayor bem , è falvaçao das aimas.

£ con-

A Mi nfiig. le C^rcL Ctfinatte, 195 E' coiitrov^iLcric d: novo efta mate- ria, pede mayorconfideraçao, porque entaô fcinvolvia njUa fomente a opi- nia 6 dos MiflTionarios , è agora Te in- volvc tambem a autoridade da fandla Se Apoftolica , 6 que decediou è de- claroii. E' como nao pode haver fun- damento perafe reduzir â qiieftaooquc ia efta decedido por fentença , fenao o fer à fanda Se Apoftolicamal infor- mada , fera precifamcntc neceflario que as informaçocs que agora fe toma- rem , pera fe rivogar 6 que ja efta re- zoluto 3 feriao taïuo mayores , è tan- to mais exadlas que evidentementecon- vcnçao as primeras. E^ como nao con- fia que eftas agora fe mandaflem to- mar , me aflTigura à razao è à juftiça, que fem ellas fenao podera alterar 6 q efta decedido è decretado.

Nem nefta Curia fea Chara , hoye qucm pofla dar aplena informaçao de que fe neceffita nem conhecer ôprejui- 20 que rezultara de fe innovar coufa algua na quella tolerancia 3 que à ex- periencia lem moftrado tantô util co- mo neceftaria. Eo contra que en nao efpero , fera dar occaziâo àos enfieles è hereges , para ultnagarem è defpre- zarem aos Miniftros de tanto fagrado Menifterioj è formarem argumento contra à fîrmeza è premanencia que de venter as nezoluçoes Apoftolicas : è ferla degrandeoprobrioà Miflionarios

I z lanta

1^6 Lettre du Roi de Portu^. (^c, tantô bene meritos àfanda Se Apofto- lica, prevalecerôodio de feus adverfa- rios contra hunatolerancia por ella de- cedida è executada per vaross tanto excmplarmente infignes em ieteras c em virtudes.

E como he muy proprio dominha obrigaçao è , do grande dezeio que ren- ho de que a fe catolica fe exalte nao mais diftarites partes do mundo, am- parar c protéger aos Mifllonarios que nâo pregaro Evangelhonos Dominios è MifToes d.fta Coroa , Vos encomen- do muy apertadamente agrave ponJe- raçao com que fe deve ver eflà cauza pel as Tuas relevantes conf^quencias. AhgLirando vos na confîança que tenho da vofla reâ:idâo è juftîça, èda quello particular afi'edto que lempre em vos conhelinasdependencias délia Coroa, 6 quai vos merece a grande eftemaçao

?ue faço da volTa perfôa è virtudes. IluftrilHmo è Rcverendiflimo em Chrifto Padre Cardeal , men como Irmao muito amado. NoflTo S^nhor haia vofla perfoaem fua fandaguarda. Efcrita em Lisboa a 31. de AgoUo de 1699'

R E Y.

Et fuper plicam : Ao liluflriffîmo è Re- vei'cndifjimo em Chrifto PadreCadcnlCKS^- NATI , mcti como Irmaô muito amado.

La

'^97

La même Lettre en François.

ATrès-Illuftre &" très- Révérend Père en Jrsus-Christ le Car- dinal mon prelque Frère bien-aimé, Dom Pierre par lagrace de Dieu, Roi de Portugal , & des Algarres deçà & delà la Mer en Afrique, Seigneur de Guinée &: de la Conquefte , Naviga- tion & commerce d'Ethiopie , Ara- bie , Perfe , des Indes , &c. Salut comme à celui que j*aime & prifc Je plus.

l'ay e'té informé qu'il y a prefente- ment à la Congrégation de la Propa- gande une controvcrfe fur une affaire Que le faint Siège a décidée il y a plu- iieurs années en faveur des rites & cé- rémonies qui font en ufage chez les nouveaux Chrétiens de la Chine, & que ce procès n'a été exciré que par les mauvais rapports de quelques Mif- fîonnaires peu verfez dans ces Mifîions, & ennemis de ceux de mon Roiaum.e, qui par leurs glorieux travaux ont fait de très-grands fruits dans tous cesPais- là. Dans le tems qu'on remua cette queftion , on l'examina particulicre- ment , on entendit le Père Martin Martini, & le faint Siège jugea que ces rites étoient purement politiques, & fcpouvoient tolérer. Onaccufaauf- le Père Robert Nobili, Mifiionnai- ^ l l re

ip8 Lettre du Roi de Portugal re de Maduré d'être Idolâtre & Apo- ftat, parce qu'il fouffroit de fembla- bles rites & cérémonies dans les Mif- fîons : On ordonna aux Evêques , In- quifîteurs , Prélats ^ Théologiens des Indes j d'oiiir le Père Robert Nobili , & les autres Millionnaires , d'exami- ner l'affaire , & d'envoier leurs avis à Rome , il fut ordonné que pour ne plus fermer la porte du falut à tant d'amesj on pourroit tolérer fesufages^ Et comme ces decifîons ont été don- nées fur des matières toutes femblables à celles qu'on agite prefentement fur des paroles Chinoifes , il me femble ou qu'on ne doit plus parler de cesque- ftions 3 ou qu'on doit s*en tenir à ce qui a été canoniquement décidé , & après avoir pris toutes les informations qui prouvent la neceflité de cette tolé- rance pour un plus grand bien 5 &pour le falut des âmes.

(^ue fi on veut examiner tout de nou- veau cette matière , on le doit faire avec beaucoup plus d'attention, puif- qu'il ne s'agit pas feulement comme alors de l'opinion de quelques Million- naires, mais que l'on compromet l'au- torité & le jugement du faint Siège Apoftolique 5 & qu'on ne peut allé- guer d'autre raifon de révoquer ce qui a efté fiit, fi ce n'cfi: que le faint Siège a efté furpris & mal informé. Il faut donc que pour prononcer de nouveau ,

AMoyiJtig, h Card, Cafanatte, 1 9 <^ & cafler le premier jugement ^ on ait de meilleures informations , & des raifons plus fortes & plus convaincan- tes que les premières 5 & quilesdétrui- fent entièrement. Or comme il nepa- roît pas qu'on ait donné des ordres pour faire de nouvelles informations, & que dans cette Cour on ne trouve perfonne aujourd'hui qui connoifle le préjudice que recevra la Religon fi on innove quelaue chofe dans ce qui aefté décidé, ou k on ôte cette tolérance utile & fi neceflaire , ainfi que l'expé- rience l'a montré , la raifon & la ju- ftice me perfuadent qu'on ne peut tou- cher en aucune manière à ce qui a été jugé, & qu'on ne fcauroit le faire fans donner occafion aux infidelles & aux hérétiques de perfjverer dans leur in- fidélité & dans leurs erreurs , de mé- prifer les Miniftres de l'Evangile , de révoquer en doute les Décrets & les jugemens du faint Siège comme fujets à revifion , & pouvant eflre calTez , & fans couvrir de honte & d'opprobre des Mifiionnaires qui ont fi bien fervi l'Eglife, & qui voyent condamner une tolérance autorifée par le faint Siège, & défendue par de grands pcrfonnages également recommandables par leur fcicnce & par leur vertu.

Et comme fuivant le defir que i'ay que la Foy Catholique fe répande aans ks parties da monde les plus reculées.

1 o o Lettre dn Rot Portugal , (frcl il eft de mon obligation de protégera défendre les Miflionnaires qui vont prefcher l'Evangile dans les Domaines & Miffions de cette Couronne, je vous recommande avec toute rinftancepof- iîble de bien pefer une affaire fi impor- tante , à caufe des confequences fâ- cheufes qu'elle peut avoir i & ayant autant de confiance que je dois en vo- tre droiture & en votre juftice, & en l'affedlion particulière que j'ay tou- jours reconnue en vous pour tout ce qui regarde ma Couronne, je vous af- fure auffi que je conferverai pour vous toute l'eftime que vous méritez , & quej'ay toujours eu pour votre per- fonne & pour vos vertus.

Très-Illuftre & trés-Reverend Perc en TeSus-Christ, monprefque Frère bien-aimé, je prie notre Seigneur qu'il ait votre perfonne en fa fainte garde. A Lisbonne le 31. d*Août 1699-

LE ROY.

Et fur le pli : A Wes-Iîhflre ^ très- Révérend ?cic JesuS-ChrIST A' Cardi- fiai Cafavaîta , îiion prefque hrere bicn-aiîm.

EPI-

E P I s T O L A

Pixpoliti , Dircdonim , MilTiona-

rioruni Scminarii Parificnfîs

Miflîonum ad Exteros ,

AD INNOCENTIUM XIL

Pontifie cm Optim. Max,

Jj Eatissime Pater,

Tôt tantifqiie obicibusaudivimusre- tardari de die in diem caufam Siiien- iîuin ceremoniarum , ut nifi Aportoli- ca Aufloritate frangantur advcrfarum partium impetus, metiiendumomnino fît ne gloria diremptae tam f.imofa? li- tis Vcftrae Bcatinidini débita eidcm ra- piatur. Jani cercc noiieft operofum di- judicarc qua ex parte jus fe teneat. Cùm cnim res tota fîta cfle videaturin ilabilienda veritat^; fa(5lorum , eaque fa(5la non folùmapud SinasRitualipii- blico indubitata fint , fcd etiam à Reve- rendiflîmo ^ lUuftrirtimo Domino A- leoniflaé Sinarum plagis nuperrimè re- duce, in judicio légitime afleverata, imo etiam apudadverfariosnoftros ( utfcri- bitur ) tandem aliquando in confeflb pofita , quid morx fuperefle pofTit in ferenda fcntcntia , non videmus. Ad pedes itaque fummi arquilTîmique ju- dicis humillimè provoluti quotquot in Seminario Miflionum ad Exteros degi-

mus

201 Epijlùla &c.

mus cum Vicariis Apoftolicis Sinarum conjun6li, &ipforum &noftronomine fumma cum reverentia fupplicamus , ut in compendiofam fadorum feriem hoc fafciculo comprehenfam Sanditas Veftra momentis aliquot oculos conver- tat. Prima fronre judicabit, numfan- éla Chrifti religio pro fua puritate cum tanto feu idololatrix feu Tuperfli- tionis periculo, ne dicamus piaculo , cohacrere ullatenus quear.

Hïc zizaniain agroDomininimiùm tolerata & diffimulata radicitusevellat Pater familias : hxc fcandala de me- dio platearum novx Jerufalem in par- tibus Orientis penitus amoveat Pétri fucccfTor : haec animarum oft'endicula apud Sinas oeternùm profcribat Vica- rius Salvatoris. Unum id confidenter deprecamur , & Apoftolicam benedi- ^ionem reverenter exfpcdamus,

Beatissime Pater,

Parifiis lo. Au- guflï 1699.

CANADiANA

Bearnudinis Veftrx

Humiilimi , obfcqucntifllmi & dcvotjfTîmi riiii& Servi.

TiBE R G £ Supcrior.

De C I c e'.

De Brisacier.

L'Ab b e'.

De la Vigne.

P RIOUX.

PERMISSION

Du Reverendiflfimc Pcrc General de l'Ordre de Saint Dominique,

Nos F. Antoninus Cloche S. Théo* logis Profefior ne totius Ordinis FF. Pra^ dicatoruvi hmml'is . Magïflcr Generalis (^ Jcrvus.

CUm ad nos perlatum fueritcom- pofitum fuiflc ab uno in Theolo- gia Ma^iftro Ordinis noftri Opus Gal- licè fcriptum cui niuXus , Confoi'fnité des cérémonies Chinoifes avec f Idolâtrie Grecque ^ Romûifte; ideo harum ferie noftrique authoritate Officii licentiam & facul- tatem facimus praedidum opus typis edendi , dummodo priùs à duobus in Theologia Magiftris vel Theologiae Profeflbribusrevifumac probatuin fiie- rir j ac fervatis cxtcris ae jure fervan- dis. In nomine Patris , & Filii , & Spirtus fandti. Amen. In quorum fi- dem his Sigillo noftro municis propriâ mrnu fubfcripfimus. Datum Romx in Convcntu noftro S. Mariae fupcr Mi- nervam die 30. Januarii 1700.

F. Antoninus Cloche Maeifter Ordinis.

AP-

APPROBATION

DesTheologieKS des f Ordre,

LA Conformité des Cérémonies Chinoiies avec le Culte des anciens Idolâtres Grecs & Romains parfaite- ment demonftrée dans ce petit Ouvra- ge, confirme excellemment l'Apolo- gie des Dominicains. Miflionnaires de la Chine nouvellement imprimée jSi: fait voir la neceflité d'une decifion prompte , claire , & precife des Con- traverfes de la Chine par le S. Siège Apoftolique. C'eft pourquoy nous Pa- vons jugée digne d'être mifc en lumiè- re. Fait à Mons ce 25. de Mars 1700.

F. Philippe Durand Doâcur

en Théologie Exprovimial de I'Ot" dre de Subit Dominique.

F. Norbert d'Eljbecque Doâçtir é^ Profejfeur en Théologie ^ de rEcritine Snivte <^ premier Hegeut de V Etude Générale du tnê' Vi€ Ordre à Mojis,

La Bibliothèque

Université d'Ottawa

Echéonce

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