I. \l» • & C O N G R E S SCIENTIFIQUES • DE FRANCE Crt ®ut)ra sur-Mer. \ Caen Cherbourg. Dijon. . , . Dieppe . . Evreux. . Falaise. . Grenoble. CARON-VITET. LAUNEY-GAGNOT. DE/AIRS-BLANCHET, LEBARBIER-POULET. TEYCHENEY, BAUME. LEROY-MABILLE. MANCEL, AVOIVDE. BOULANGER. Vor LAGIER. Ve MARAIS. VERNEY-DESPIERRES. BREE aine. PRUDHOMME. Lille.... WAIVACKERE. Lisieux. TISSOT. Lyon. . . Marseille A. BARON. CAMOIJV fr^res. Nantes. . P. SEBIRE. Niort,...\ au Bureau de la Revue. Orleans. BEAU FOUR. Poitiers. SAURIN. Rennes.. \ au Bureau de la Revue. Saintes. . CHARRIER. Toulouse. PAYA. Tours MAME. A STRASBOURG, G.-F. LEVRAULT. TREUTTEL et WURTZ. A LONDRES, TREUTTEL et WURTZ. BAILLIERE, 219, Regent-Street. ROU*N. Imp. de NICETAS PERIAUX , rue de la "Vicorate , 55. ^'^- "* * * CONGRES SCIENTIFIQUES DE FRANCE. TENUE A CAEN EN JUILLET 1833 ROUEN, NICETAS PERIAUX, EDITEUR, RUE DE LA VICOMTE, N" 55. 1853. ON sentait depuis long-temps en France le besoin de grandes reunions scientifiques qui pussent im- primer une marche assured aux coiinaissances hu- maines ; Paris £tait le seul centre ou les esprits supe>ieurs en tous genres avaient pu , jusqu'a present , se rassembler ; niais, par cela seul que ce centre etait fixe, il £tablissait une sorte de mono- pole au profit de la capitale , au prejudice du reste de la France. D'ailleurs , cette centralisation unique £tait tout- a-fait insuffisante pour les besoins intellectuels de la nation. Presque tous ceux que leur position sociale attacbait, apres leur Education termiii^e, k la province , ne pouvaient continuer a cultiver les arts, les sciences ou les lettres, parce qu'ils ne trouvaient pas dans les villes qu'ils habitaient ce concours de talens , cette active Emulation , sans lesquels les esprits les plus e"claires ne peuvent rieii produire. C'est un fait malheureusemeiit trop vrai que la plupart des villes sont dans un £tat d'engourdis- sement qui les rend tributaires de la capitale : elles sont obligees de recevoir et d'adopter ses doctrines littevraires ; les produits des arts et les d£couvertes des sciences ne se propagent avec rapidit£ que par elle. Elle a done impost, jusqu'a ce jour, ses pre*- dilections et ses antipathies litt^raires, ses modes ? ses systemes pliilosophiques • et pourtant , la pro- vince renierme une foule de savans , de litterateurs, d'artistes, qui, dans leur jeunesse } furent aussi les arbitres, les juges du gout, et firent ou.de truisirent les reputations des hommes celebres. Le moyen de r^veiller dans la province 1'^mula- tiorij de rappeler Factivite!, de faire naltre et de produire au grand jour les talens inconiius et qui souvent s'ignorent eux-memes , etait e*videmmerit de provoquer , a des ^poques determinees tous les ans , mais dans cles lieux divers , des assemblies g6n6rales et ou seraient convoqu^s tous ceux qui s'occupent des arts, des sciences et des lettres. vir R£unis. en Congr&s scientifiques , ils devraient, pensa-t-on , constater 1'^tat des connaissances hu- niaines, et chercher a leur donner une impulsion progressive. C'est aiiisi que des relations scientifi- ques s'£tabliraient dans les divers de'partemens ; que les lumieres se propageraient , parce que le foyer qui les recMe seraitperp£tuellement aliment^. Gette espece de centralisation mobile , faite au profit de tons, ne creerait pour persoiine un mono- pole ; toute la France participerait au bien qu'elle pourrait produire. La capitale resterait toujours la m^tropole des savans en tout genre ; mais la pro- vince , s'elevant graduellement , finirait , peut-^tre , par marcher sur la m^me ligne qu'elie. % Ces considerations avaieiit vivement frapp^ Fes- prit de M. de Caumont , et lui avaieiit donne le d^sir de cr£er une institution dontla n£cessit£ etait recoil- nue. Les Congres scientifiques de rAllemagne lui fournirent 1'id^e de r^aliser son projet; il crut eri avoir trouv£ la solution , en adoptant pour la France le principe de ces Congres 3. mais en 1'eten- dant et 1'appropriant a nos mceurs , a nos lois , a 1' unite1 de notre territoire. L'Allemagne v lie se trou- 1 Fojez la relation abregee inseree dans ie Bulletin des sciences naturelles (fevrier i83o ) , public par M. de Ferussac. VIII vait pas, d'ailleurs, dans la m&me position scien- tifiqne que la France; il £tait necessaire de modifier une institution faite pour un autre pays. Apres avoir communique son projeta quelques- uns des savans des departemens de FOuest et de la Normandie, M. de Caumont fixa 1'ouverture du premier Congres pour 1'epoque du 20 juillet de cette ann^e ; il convoqua tous les ami's de la science a s'y rendre, en leur adressant cette lettre: « MONSIEUR , le gout des recherches et des Etudes serieuses a p<^netr^ dans toutes les classes £clair£es de la Soci£t£,, et les corps savans se sont multi- plied sur tous les points du royaume. « Crepes dans le louable but d'encourager les travaux utiles , ces compagnies ont contribu^ k propager par mi nous les habitudes litteraires qu'on y remarque aujourd'hui. « Gependant, elles ii'ont point encore complete- ment rempli leur noble mission. La plupart agis- sent dans cles cercles trop born£s. Les travaux des soci£t£s de province ii'ont point cet ensemble , cette unit^ qui seraient si desirables, parce qu'elles travaillent isolement et sans avoir de plan arr£te\ « Ces considerations nous ont d^termm^ a propo- IX ser r&ablissement de Congres annuels, qui seraient tenus alternativement dans une des principales villes de France , et oh Ton se rendrait,pour discu- ter les inte"r£ts de la science , comme les corps l^gislatifs se r£unissent pour discuter d'atttres in- terets. « De semblables reunions donneront , nous n'en doutons pas , une impulsion nouvelle aux recher- ches scientifiques ; elies ont produit en • Alle'magne les effets les plus heureux l ; nous devons en atten- dre chez nous les plus heureux requitals. « Dans cette conviction , nous avons d6cid£ que le premier Gongres aurait lieu cette ann^e a Caen, ville remarquable par ses Academies et ses ^tablis- semens^ et qu'il commencerait le 2ojuillet. « Un grand iiombre de savans reconimandables se sont empresses d'applaudir a notre projet , et vingt-neuf personnes ont exprime leur d^sir de communiquer des M^moires pendant la session. « Nous esp^rons , Monsieur, que vous r^pondrez a 1'appel que nous faisons aujourd'hui a toutes les i Quatre cent cinquante-huit savans ont assiste au Congres tenu a Berlin en 1828 et preside par M. de Humboldt. Au Congres scientifique qui a en lieu a Vienne Fete dernier, on comptait de onze a douze cents personnes. personnes amies des Etudes s^rieuses ,, et que vous viendrez aviser avec eux aux moyens de donner un nouvel eclat et plus d'unit£ d'aclion aux Soci^tes savantes des provinces. Nous esp£rons aussi que vous communiquerez au Congres le resultat de vos savans travaux ; nous y attachons le plus haut prix. « Je suis flatt£ d'etre, dans cette circonstance 9 Finterprete de mes confreres, et j'ai Thonneur d'&- tre, avec ime consideration distingu^e, « Monsieur,, « Votre tres humble et obeissant serviteur, « A. DE CAUMONT, Correspondant de Tlnstitut ? Secretaire de la Societe1 des Antiquaires et de la Societe Linndenne de Normandie. » Le premier Congres a eu lieu. C'est le compte fidele et le resultat de ses travaux que nous pu- blions aujourd'hui. On sera , des a present , a m&me d'apprecier la port^e d'une institution pure- ment scientifique, d'une institution devant laquelle s^effacent les dissidences politiques ou religieuses ; d'une institution ou toutes les id£es, tous les sys- temes sont repr£sent£s, et qui est destinee a reu- XI nir , par un lien commun, to us les savaois, amis de la gloire et du bonheur de la France. On ne peut done trop louerM. de Caumont qui, le premier, a concu le projet d'^tablir dans notre pays les Congres sciehtifiques ,, et qui Ta si heureu- sement realise , que le succes passe d^ja ses esp£- rances. ' ••' :' COVERTURE DU CONGRfcS. ,LE 20 Juillet 1 833, a deux heures , deux cents personnes, venues de divers points de la France, se trouvent reunies dans la salle du Musee de peinture, quel'adininistration muiiicipale de Caeri s'^tait em- press£e de mettre a la disposition du Congres. M. le professeur Prudhomme, de Caen, cloy en d'age, preside Fassembl^e ; MM. Hunault de la Peltrie, d' Angers, eldeBordecote, dePont-Audemer, remplissent les fonctions de secretaires provisoires. La session est declaree ouverte. M. de Caumont prenj} la parole, et s'exprime ainsi : MESSIEURS : « Oncomprend generalementaujourd'huil'importance des etudes litteraires et scientifiques ; et la vie intelleo 2 tuelle, cette nouvelle ame du monde, est devenue essentielle au corps social. « Les sciences et les lettres embellissent toutes les phases de 1'existence , comme on 1'a dit avec raison * ; elles jettent un reflet de vertu sur lejeune age, et envi- ronnent la vieillesse des respects de la generation qui la suit. Elles font une puissance de I'homme pauvre et obscur , dont les pensees survivent aux monumens des rois; elles rendent bienveillant et genereux dans la pratique de la vie, celui qu'elles ont inspire dans la soli- tude, et, s'il est vrai qu'ily ait dans rhomme un prin- cipe de vie que toutes les jouissartces animales ne peuvent satisfaire, elles seules procurent a ce principe immortel des alimens analogues a sa noble nature. « Cette verite admise, il devient incontestable que les societes savantes, repandues sur les differens points de la France, exercent une influence salutaire en propa- geant le gout de 1'etude, et qu'on ne saurait trop secon- der leur action. « Or, nous pensons, Messieurs, que le moyenle plus sur et le plus puissant d'accroitre I'importance des socie'tes savantes , c'est de faire pour elles ce qu'elles ont fait pour les individus isoles , c'est-a-dire , de les reunir a certaines epoques, afin d'exciter leur emulation et de perfectionner le regime^ d'apres lequel elles ont ete constituees. « Telles sont. les reunions que nous proposons aujour- d'hui, sous la denomination de CONGRES SCIENTIFIQUES. • 1 M. Ed. RICHER , de Nantes , dont on reproduit ici la pensce. — — 0 — — « Cette belle institution , dont 1'utilite est deja com- prise par les esprits les plus eleves , et qui reunit dans notre ville un grand noinbre de savans , ne sera point une institution ephemere : cbaque annee, de nouvelles assemblies developperont 1'esprit d'association cbez les homines de lettres, et produiront d' immense* resullats pour les progres des recberches utiles, qu'elles popula- riseront de plus en plus. Ajoutes aux Academies , les Congres auront pour effet de donner aux etudes scien- tifiques tout 1'ensemble qu'elles doivent avoir. « Lorsqu'un certain nombre de Congres scion tifiques auront eu lieu en France ^ nous verrons les Societes de- partementales adopter, pour leurs travaux, une marcbe meilleure et uniforme; on ne verra plus de ces Recueils, compose's sans plan, sans but d'uliliu-, de ces especes de compilations qui ont signale Pexistence de tant de Societes litteraires. « Pour enumerer tous les resultats avantageux que Ton peut attendre des Congres scientifiques , il faudrait un long discours, et je ne me suis point propose d'en faire; mon savant ami, M. de Beaurepaire, va tout a I'beure developper quelques-unes des idees qui animent la grande majorite des savans normands , et particulie- rement ceux qui ont bien voulu me seconder dans -J'eta- blissement des Congres. Je n'ai reclame la parole qu'afin de vous soumettre un plan de travail pendant la duree de la session. « Nous nous proposons , je crois , Messieurs , trois cboses distinctes : « D'abord, d'activer et d'encourager les travaux de — 4 — ehacun, en reunissant les hommesqui peuvent s'eclairer mutuellement de leurs conseils. Tel est le but de toutes les grandes reunions lilteraires. « En second lieu , de vechercher les moyens de don- ner aux travaux des savans reunis en corps , une direc- tion meilleure, un plan mieux defini , 1'ensemble et 1'iuiite qui leur mauquent. « Troisiemement , d'examiner 1'etat actuel des sciences et des lettres , et de discuter les questions generates qui en interessent Tavancement et la prosperite. « Ainsi , les travaux du Congres se diviseront naturel- lement en deux parties, savoir : la lecture des JMemoires qui'vous seront presentes , et la discussion des questions litteraires ou scientifiques qui vous seront soumises. « En consequence , nous ferons en sorte que le temps des seances soit partage entre les lectures et les discussions. « Mais , comme en tout il faut proceder avec ordre, pour eviter la confusion , nous avons 1'honneur de vous proposer de diviser le Congres en cinq sections, qui se reuniront le matin, de sept heures a une heui*e. « Ainsi, la section d'histoire naturelle generate se reunirait de sept heures a neuf. « La section des sciences physiques, chimiques etagri- coles s'assemblerait de neuf heures a dix et demi. a La section d'archeologie et celle de medecine se reuniraient de dix a onze heures et demie , dans des locaux separes. . « Etla section delitterature, qui comprendra plusieurs subdivisions , tiendrait seance de onze heures et demie a une heure. — 5 — « Enfin, chaquejour, il y aurait une seance generate , tie deux heures a cinq , dans laquelle MM. les secretaires feraient connaitre sommairement les travaux du matin, ou Ton pourrait lire les Memoires les plus importans, et juger en dernier ressort les questions deja discutees dans les reunions particulieres. « Si vous adoptez la proposition que j'ai 1'honneur de vous faire, Messieurs, vous aurez a elire sur-le-champ un president et deux vice-presidens pour les reunions generales ; et demain , chacune des sections procedera a la formation de son bureau particulier x >\ '. Quoique ce projet ait e'te' adopte" par acclamation , plusicurs raemhres du Congres m'ont demande" pourquoi j'avais re"uni dans une meme section les sciences physiques , chimiques et agricoles ? Ma re"- ponse est facile et bien simple : c'estque je connaissais assez le person- nel du Congres, pour savoir d'avance qu'il n'y aurait pas assez de membres iriscrits dans cette section pour en faire trois. Mes previsions ne m'ont pas trompe' ; car , d'apres les notes qui m'ont etc" remises par M. Girardin , quarante personnes seuiement ont pris une part active aux travaux de. la deuxteme section , et, sur ce nombre , vingt membres au moins s'dtaient particulierement adonnes aux etudes agricoies. Or, si Ton avait ^tabli deux sections speciales pour la physique et la chimie, on cut vraisemblablement e'te' oblig^ de les supprimer ou de les re'unir a d'autres , vu le petit nombre de personnes qui auraient compose ces sections. Dans tout ce qui a die" fait , nous avons cherche a proportionner 1'e- difice aux mat^riaux qui devaient entrer dans sa composition , et nous avons agi , je crois , avec la connaissance acquise des elemens qui pouvaient concourir a l'organisation du premier Congres tenu a Caen. Les Congres futurs r^unir ont plus de membres ; le cercle des connais- sances humames y sera plus largement et plus nettement trace. Nous avons fond£ une institution qui ne pouvait etreparfaite des sonorigine, maisqui grandira et se perfectionnera ; c'est le desir que nous formons, et nous prenons rengagement de travailler au developpement des Congres scientifiques avec tout le zele dont nous sommes capable, mais aussi avec patience et sans precipitation ( Note de M. de Caumont. ) I/assemblee adopte le projet concu par M. de Caumont y et precede a la nomination d'un pr£si- dent e'l de deux vice-presidens pour les seances generates du Congres : MM. Fabb£ dela Rue, de Caen , A. Le Prevost, deBernay, et Jitllien , de Paris, ayant obtenu la inajorite des suffrages, sont proclaims, le premier president, et les deux atitres vice-presidens. Les a litres voix se re"parlissent d'une maniere inegale sur MM. Asselin , de Cherbourg; de Beaurepaire, de Falaise ; de Caumont , de Caen : de Chenedolle, de Yire; de la Chouquais , de Caen; Devitte, de Rouen; Vubourg-d'Isignj', de Vire; de laFontenelle, de Poitiers; de Gerville , de Valognes; Girardin, de Rouen; Lair, de Caen; Lange , de Caen; Lecerf \ de Caen; de Magneville, cle Caen;. Maillet-Lacoste , de Caen; de la Saussaye , de Blois. M. de Caumont, correspondant del'Institut, est nonimo ,- par acclamation , secretaire-general du Congres. M. Augitste Le Prevost , qui occupe le fauteuil en 1 absence de M-. Fabbe de la Rue, donne lecture d'une lettre par laquelle M. Gitizot 3 minis Ire de 1 instruction publique, et depute du Calvados, ex- prime son regret de lie pouvoir se rendre a Caen , pour y pr^sider le Congres; M. Guizot ajoute qu'il s'associera en pensee a ses travaux^ et qu'il sera ^ de recevoir le litre de president lionoraire. .— 7 — M. Guizot .est reconnu par 1'assemblee comme president honoraire. M. Jullien, apres avoir fait sentir 1'importance de 1' etude de r^conomie sociale, pense que le Congres ne peut pas rester Stranger a la science qui, par son application, resume toutes les autres, et propose la formation d'une sixieme section , sous le titre dficonomie sociale. Apres avoir entendu quelques observations pr4- sente*es par MM. Dutrdne, d' Amiens, et de Mogne- ville , de Caen , Fassembl^e adopte la proposition de M. Jullien, el arr^te que les sections seront au nombre de six , savoir : ire section. . . . Histoire naturelle ge'nerale. 2e — *• i^). ::,, . Sciences physiques , mathe'ma- tiques et agricoles. 3e — Kpv4,3b i4f»i Sciences medicates. 4e — • jjVt ^ drcheologie et Histoire. 5e — dui^jd* Literature et Beaux-Arts^ 6e — , ficonomie MM. les secretaires d^sign^s par le comit^ pro- visoire , pour les cinq premieres sections , sont agrees par I'assembl^e. M. le cornte de Beaurepaire , de Falaise , est in- vit^ a remplir les fonctions de secretaire de la sixieme section. — 8 — MM- les secretaires inscrivent les noms des mem- bres qui d^sirent faire partie de leurs sections res- pec lives. Ces operations prelimmaires etant termmees , M. le comte de Beaurepaire obtient la parole, et proiionce le discours suivant, sur T utilite politicfue des associations non politiques , formees par les sa~ vans et les litterateurs. • MESSIEURS : « La conscience des efforts que vous avez faits pour arriver aux differentes sominites de la science doit vous inspirer un mouvement de bienveillance et de sympa- thie pour ceux qlii, n'ayant pu, soit a cause des devoirs speciaux d'une profession publique, soit par suite des differentes vicissitudes attachees aux projets qui occu- pent la vie humaine , atteindre , comme vous , a ce but eleve, Font cependant eu pour objet de leur veneration et de leurs vreux , et ont concu, a 1'egarcl des homines distingues ouillustres qui sont parvenus aussi haut, le desir de se rapprocher d'eux , pour . rendre hommage a leurs personnes , profiler de leurs lecons , et reconnaitre dans leurs travaux, surtout dans les associations dont ces travaux donnent 1'idee ou form en t 1'element , une source feconde d'a vantages pour le pays , et de bien faits pour la societe , au point de civilisation oil elle est par- veniie. « [/appreciation de ces avantages et de ces bienfaits a etc long-temps pour moi, Messieurs, un des different devoirs d'une carriere qui m'appelait, pour le service de mon pays, a signaler, dans les autres etats, soil leur condition particuliere, soit leurs rapports avec lui. « Partout j'ai recoimu Pimportanee et 1'utilite politique des associations non politiques , formees par les savans et les lettres. Toutefois, 1'influence de ces associations devient particulierement salutaire et opportune a 1'e- poque et dans le pays oil nous vivons. « En venant ainsi de points eloignes pour composer une reunion, dans laquelle vous voulez bien admettre ceux qui, comme moi, apprecient la science plus qu'ils ne la possedent , vous donnez preuve de patriotisme , et faites acte de bons citoyens. Vous faites dc la vraie et de la meilleure politique, car la -TOA/S- ou cite dont nous sommes membres , a surtout.besoin, pour devenir et se maintenir forte, florissante et lieureuse, que nous soyons eclaires et uriis. « Donner aux ames ce double lien de la vie socials fut 1'occupation ou la gloire des premiers savans, et des Congres qu'ils tinrententre eux; car, je vous prie de me dire, Messieurs, si cen'etaient pas de veritables associa- tions de savans, si ce n'etaient pas de veritables Con- gres scientifiques , que ces reunions dans les hautes fo- rets de la Grece, oil les disciples d'Orpliee vinrent recueillir, pour les transmettre parmi les homines , les lecons de la morale , de la medecine , de rastroiiomie , de la navigation et des sciences agricoles? La loi rigou- reuse de Texactitude historique ne me permettrait pas de vous signaler, encore comme Congres scientifique, — 10 — ce supreme tribunal de paix et de conciliation , qui , plus tard, s'etablit dans laGrece, sous le nom de Conseil des Amphyctions. Toutefois, je vous prierai de vous rappeler, d'un cote, qu'on deputait a ce Congres le plus sage; de Fautre , que le renom et Fautorite de sagesse se donnaient surtout a la science; tellement que les Grecs, avec toute la richesse de leur vocabulaire, n'avaient pas deux termes differents pour designer le savant et le sage , etles confondaient par une seule et meme expression oceupesderecberchesfecondes en resultats heureux pour la vie des individus ou des peuples, proposent a leurs concitoyens de s'eclairer surles besoins speciaux etpres- sans de la communaute , sur les questions qui touchent immediatement a 1'amelioration de la fortune publiquc , a Textension de Faisance au dedans et au soulagement du commerce. « Pour eluder et tromper une si sage et importante initiative, on se retourne sur de pretendues affaires d'urgence, telles que sont les debats exterieurs agites dans la feuille du jour; on quitte en quelque sorte son pays pour s'en aller , comme les convives de Boileau , « Regler les interets cle chaque potentat. » « Ainsi, nous voyons placer en premiere ligne; et hors de pair, des interets etrangers que nous ne gagnons rien a faire Tobjet d'urie attention trop exclusive et ce- pendant incomplete, tandis que, tons, nous gagnerioos beaucoup a reporter plus serieusement cette attention , avec un commun conco\?rs de notre part, sur nos inie- riets directs, procbains, intimes, sur leperfectionnement de 1'etat moral et materiel de 'la France. Pour cela , Messieurs , il faut que voslecons garment et. portent fruit dans les cceurs; il faut que le gout des sciences utiles,— — 12 — et toutes les sciences peuvent et doivent £tre utiles, — se repande sur le sol comme un doux et salutaire parfum ; il faut, surtout, que 1'esprit d'indulgence, de conciliation, de vraie philanthropic et de patriotisme eclaire, que vous puisez dans 1'amour pur et desinteresse de la science, s'insinue chez les Francais par votre exemple et par le contact avec vous , et prepare ou faci- lite sur d'autres questions un rapprochement dont des reunions comme celles-ci donnent un avant-gout et font apprecicr le charme, en confondant momentanement, dans la meme enceinte, des homines qui doivent a ce concours riionneur de se connaitre et la satisfaction de s'inspirer line mutuelle estime. Se rechercher et s'ac- cueillir en freres fut toujours 1'heureux partage des vrais savans et des vrais amateurs de la science; qu'elle nous serve done a repandre et a gene'raliser le meme senti- ment, en nous mettant en mesure de former, par des Congres dont celui-ci aura ouvert le cycle , un grand noyau d'union et de confraternite pour le pays. « Votre action ne pourra devenir assez forte pour produire un re'sultat aussi pleinement satisfaisant, que si, dans vos laborieuses et docles recherches, vous vous occupez toujours d'arriver a un but utile pour les homines' et avantageux pour.la societe, et si vous entre- tenez et propagez 1'esprit d'association. « Je ne me permettrais pas de vous adresser ainsi une double observation, qui ressemble a un conseil, si je n'avais du m'apercevoir , s'il n'etait pas ici evident a tous les yeux , que vous avez prevenu les vceux que je viens d'emettre. D'un cote, les sciences que vous profes- — 13 - sez marquent leurs progres par ceux qu'elles font faire aux differentes industries humaines; de 1'autre, votre presence ici , indiquant assez le motif de Padieu rnomeri- tanc que vous avez dit a vos foyers , montre a tous le prix que vous mettez a encourager le gout d'une commune cooperation x. v Ainsi, nous voyons le gout de la science et l'esprit dissociation se preter un mutuel apput Accord conve- riable et necessaire entre eux; car ils ont a hitter contre les memes obstacles, qui sont, d'un cote, cette preoccu- pation des esprits dont j'ai plus haut signale quelques symptomes; de I'autre, cette sorte de monopole intellec- tuel que senible reclamer et exercer la capitale. Pour lutter contre cette derniere exigence , aucune societe litteraire ou scientifique de province ne se trouve en mesure, ne se trouve de taille; toutes, paralysees par le peu d'action qu'elles exercent autour d'elles , par ie pen d'influence que les grandes localit^s oil elles peu~ ventsit^ger possedent dans la sphere meme d'interets provinciaux dont elles sont le point central et le foyer naturel, n'ont confiance ni en elles-memes ni en leurs ceuvres, et elles doivent desirer une force de cohesion, dont 1'assemblee clevant laquelle j'ai 1'honrieur de parler, semble,. par son organisation ineme, etre appelee la premiere a indiquer le veritable element. • Ici I'orateur , comme ille fit, quelques jours apres, dans les paroles prononcees par lui a la cloture du Congres , s'dtendait sur le merite de quelques noms, qui se sont trouves etre plus particulierement ceux des membres choisis pour sidger au bureau. Ceux-ci, appel^s aujour- d'hui a pronoucer sur I'impression de ces deux discours, ne croient pas devoir inserer ainsi des expressions flatteuses, pius justemenl dues a tant de leurs savans confreres. — 14 - « Sans cloute , Messieurs, la lutte est difficile; elle est inegale, pout-etre ; niais ici, 1'honneur et le prix du com- bat ne sont pas uniquement dans un sucees cornplet et digne de la cause. « Permettez-moi de vous citer un exemple tire de cette province, celui de \ 'Association normande % que le meme savant3 dont la voix vous reunit, en Congres , a formee , pour appeler toutes nos intelligences el toutes nos volontes au secours de tons nos interets et de tous nos besoins. Qccupes que nous sommes, comme artisans de cette oeuvre, a repandre le bienfait de 1'application des sciences que vous professez, nous trouvons notre recompense dans un patriotique suffrage tel que le votre. Soutenus par la conscience, par le sentiment du devoir et par 1'amour de notre commune patrie, nous ne som- mes jamais trompes dans nos efforts; nous ne sommes jamais dupes, parce que nous ne faisons pas tout de- pendre des applaudissemens qui s'attacbent a une reussite eclatante , paree que nous tenons a bonneur de porter par les bourgs et villages , autant que possible, le gout et 1'usage des utiles perfectionnemens dont vous dotez nos arts domestiques et notre existence sociale , parce que, comme vous le faites vous-memes, dans une 1 « Le but de I' Association normande est d'encouragcr les progres de la morale publiquc, de 1'enseignemerit el^mentaire , de 1'industrie agricole, manufacturierc et commcrciale, etc. » (Reglemcnt cousti- tutif de 1'Association , art. ler. ) Sur les progres et les travaux de cette association , voyez la Revue, normande , recueil public" chez Chalopin , a Caen ; Frere. , a Kouen ; et Lance , a Paris. a M. de Caumont. — 15 — sphere plus haute , nous tenons a honneur de payer a la societe notre dette , que nous tenons a sauver notre res- ponsabilite du mal qui pourrait germer ou eclater dans le sein du pays, ou rneme .du mecompte qui pourraii survenir dans la somme des biens dont la main du Crea- teur avait, pour notre patrie, ouvert la source. « Les associations locales dont ce Congres, et ceux qui le suivront, doivent, avec grand avantage pour la societe , encourager et diriger le zele, sontles auxiliaires naturels, et souvent les propagateurs indispensables de vos differentes recherches dans le vaste domaine des sciences. Beaucoup de ces sciences , Messieurs , ont be- soin de se repanflre clans le pays et de s'infiltrer dans la vie du peuple; le meilleur moyen, je pense, pour y par- venir, est d'avoir des associations comme les notres, eclairees et guide'es par des Congres comme le votre. « Je citerai notamment une science dont il a ete de mon devoir de m'occuper; une science qui tend a rendi'e 1'aisance aussi generate que possible; une science qui, comme je 1'entendais dire en Angleterre, s'est assise sur le bane de la Tresorerie le jour ou ce pays est entre dans les veritables voies de la richesse et de la prospe- rity publiques : V Economic politique, Cette sciente, Messieurs, a mis au jour des questions qui , grace a elle, ne font plus question ; la-dessus , les professeurs ont ecrit et parle : il faut, sur ces points speciaux el importans, passer maintenant , de 1'abstraction du livre et de la chaire, a la realite de la pratique et a la popularite des consequences; ii faut qu'ici , comme en Angleterre, la tache de 1'autorite soit reodue facile et possible, par une — 16 - opinion publique eclairee; il faut que des associations, formees sous les auspices de la science, fassent naitre en France, dans les esprits , une disposition sans laquelle aucun gouvernement ne peut aisement satisfaire a deux grands besoins des etats modernes, 1'economie des .deniers publics et la facilite des eehanges entre les peuples. « Plus la France c'prouvera le besom de voir se con- solrder les formes politiques qui , depuis vingt ans , as- surent aux citoyens la participation aux affaires du pays, plus sera salutaire Paction quepourront ainsi exercerles reunions qui, sous le nom ft Associations , de Congres , 6u autres , iront semer sur leurs pas el iaire fructifier ies notions utiles. « Deja les societes pro vinci ales pour la recherche des antiquites continuent de remplir une grande et impor- tante tache, en environnant les traditions et les vieux monumens de France d'un respect qui a fini par s'eten- dre et qui s'implante dans le pays. La Societe des Anti- qaaires de Norrnandie, en jetant d'ici le cri de detresse qui a contribue a sauver le temple de Saint- Jean de Poitiers , a eprouve que les voix qui plaident pour notre gloire architectural ont de 1'echo et du retentissenrent en France. Et en effet , loin qu'on entende rire encore des amateurs et commentateurs du celtique et du gothi- que, voila qu'enfin la vaine et capricieuse mode, du haut de son trone parisien , s'abaissant jusqu'aux traditions, aux vieilles gloires et aux vieilies idees de nos provinces , commence a s'incliner avec nous devant le moyen-age , a lui rendre tin culte reparateur et expiatoire , a venerer — 17 — Ses restes comme de precieuses reliqucs , et a le pre- coniser lui-meme comme le temps classique de la pa trie. « Les associations, les congres, qui jetteront un nou- veau jour sur Fepoque chretienne et nationale dont le treizieme siecle a vu 1'apogee , et favoriseront ainsi un retablissement de nationalite dans les arts et dans les let- tres, rendront a la Societe dont nous faisons partie un service bien plus signale que celui dont Horace felicitait sa patrie : « Nee minimum meruere decus , vestigia graeca « Ausi deserere et celebrare domestica facta. « Dans un temps qui , comme le notre , porte un ca- ractere d'essai , de transition et de renouvellement , il est tout simple que le genie du mal dispute au genie du bien la direction des esprits et 1'empire de I'mtelligenee; il est tout simple que le domaine paisible et sacre des travaux de 1'esprit soit profane et souille par la lutte, et que cette affligeante violation du sanctuaire ait sur- tout lieu dans le tourbillon d'une vaste capitale. La, les arts, les sciences, les lettres, sont trop souvent mis en trafic et a 1'encan, envahis et exploites par des specula- tions de comptoir et un agiotage de bourse; on les change d'etiquette ou d'appret , selon qu'une couleur est plus au gout de la foule et rapporte plus d'argent; on fait du vrai ou du faux, du pur ou de Pimpur, selon que , pour le public des theatres ou des magasins de lec- ture , le scandale est a la hausse ou a la baisse. « Que faut-il faire, quand les intelligences et les — 18 — esprits en sont ainsi revenus au point que deplorait le poete remain : « Animos et cura pecult « Cum seinel imbuerit ? » « 11 faut s'entendre et se reuni'r pour venir au secours de .la patrie et de la civilisation ; il faut savoir profiler du moment ou la litterature, qui met en scene tous les produits, scientifiques et autres , de Pesprit humain, montre, comme atijourd'hui , a 1'aspect de la licence qu'elle a etalee, un mouvement de honte et de regret, et fait sur elle-meme un salutaire retour. « Le temps est venu d'entrer serieusement en lice avec ceux qui font de Tart et de la science sans y croire^ Pour cela, c'est surtout a nos provinces de reunir leurs citoyens en associations , en congres , pour , avec Fassis- tance des hommes de bien et de savoir qui seront, au milieu meme de la capitale, demeures ou revenus aux bonnes doctrines, fortifier dans le pays et faire par lui prevaloir a Paris ce sentiment grave , consciencieux, de- sinteresse,quidomine plus generalement parmi nous dans le travail scieritifique. Que ce congres soit le noyau vivi- 1 fiant d'une grande association franchise , formee de tous les homines qui voient dans les sciences, les arts et les lettres un puissant element de sociabilitedontle Crcatcur nous a dotes pour le bien de 1'humanite, et dont nous devons compte; dc tons les hommes, en un mot, qui ont foi a la science et a Tart , foi sincere et feconde parce — 19 — qu'elle est basee sur cette autre foi plus haute qui nous devoile la hi de tons les e'ires '. « Que cette association , formee et entretenue dans 1'interet des principes sociaux , le soit surtout dans 1'in- teret de la France , notre patrie, et lui assure les genres de preeminence dont elle peut encore former le desir : la vie intellectuelle de 1'Allemagne , Pexistence politique forte et eclairee de I'Angleterre. Imitons, de la premiere de ces contrees , 1'idee et 1'habitude de congres comme le votre, facilites et appuyes, chez elle, par des univer- sites teljes que n'est pas la notre; empr unions a la se- conde 1'esprit et 1'usage de ces associations qui repan- dent dans son sein tous les bienfaits de la civilisation. Celles que nous formons chez nous ont encore besoin , pour comprendre et remplir toute leur tache, d'etre tour a tour eclairees par ce foyer de lumieres qu'une reunion choisie et formee comme celle qui me fait 1'hon- neur de m'ecouter peut seule aller faire luire successi- vement sur nos provinces. « Votis ferez honneur a ce noble avenir ouvert ainsi devant vous , Messieurs , car j'ai le droit d'esperer que je ne me suis pas trompe dans ma haute appreciation des avantages politiques que la France a droit d'attendre de Texemple que vous donnez aujourd'hui et de 1'application continue que vous en ferez. Elle aura un jour a vous ex- primer les sentimens et les hommages de reconnaissance que vous aurez fait naitre sur tous les points de son territoire. ' Joseph d'Ortigues , Revue Europeenne , t. VI, p. 35i. - 20 — « En attendant T vous adoptez pour premier theatre de votre bienfaisante influence une province qui en a elle-meme exerce une si honorable sur le progres des connaissances generates, a 1'aide des hommes qu'elle a produits avant vous , et qui , par leur genie , leur zele ou leur style , ont donne aux sciences , notamment dans ces deux derniers siecles, si glorieux pour elles, un plus vif eclat ou un empire plus etendu : Fontenelle, Yicq d'Azir, Laplace, Vauquelin. Sur un terrain oil vous etes 'prece- des par de pareils souvenirs, et dans une ville ou vous serez secondes par le soin qu'on met a leur faire hon- neur, puissions-nous recueillir et offrir a la commune patrie tous les fruits qu'elle doit se promettre de votre genereuse et patriotique entreprise! Si Dieu permet que ce vceu soit exauce, vous aurez fait surgir un nouveau trophe'e du sein de notre sol normand qui semblait avoir epuise toutes les natures de gloire. » Apres ce discours, qui est e'coute' avec beaucoup d'intere% et qui est vivement applaudi , 1' assemble decide que les reunions particulieres des sections auront lieu chaque jour, a compler du a i juillet, de sept lieures du matin a deux heures apres midi , et seront immediatement suivies de la stance g^nerale J5»3 !)w ••'>"' President honoraire. — M. GUIZOT , ministre de 1'Ias- truction publique, rnembre de Plnstitut, depute du Calvados. £* President. • — M. 1'abbe DE LA RUE , membre libre de T Academic royale des Inscriptions et Belles-Lett res ( Institut de France ) , professeur d'Histoire a la Faculte des lettres de Caen. ier F ice-President. — M. AUGUSTS LE PREVOST , de Bernay , membre de plusieurs Societes savantes francaises et etrangeres , inspecteur divisionnaire de I'Association normande , etc. , etc. 2mc Vice-President. — M. JULLIEN , de Paris, membre de plusieurs Societes savantes francaises et etran- geres, fondateur de la Revue encyclopedique , etc. _ 22 — Secretaire general. — M. A. DECAUMONT , correspondant de Plnstitut , directeur-fondateur de I'Associatioa normande , secretaire de la Societe des Antiquaire* et de la Societe Linneenne de Normandie. Tresorier. — M. FAUCON DCJQUESNAY , D.-M. , secre- taire-archiviste de la Societe Linneenne de Nor- mandie. SECTIONS. i° Stttion l^istotre naturdU general*. President. — M. DE LA FRENAYE, de Falaise, membre de plusieurs Societes savantes. Pice-President. — M. BUNEL , de Caen , ancien officier de Marine, membre de plusieurs Academies. Secretaire. — M. EUDES-DESLONGCHAMPS , de Caen , • professeur d'Histoire naturelle , membre de plusieurs Societes savantes francaises et etrangeres. 2° Section Ires Srifnas pljgsiques, matl)emati(]iie0 rt President. — M. P.-A. LAIR, de Caen, membre de plusieurs Societes savantes francaises et etrangeres. Vice- President. — M. DE LA FOYE , de Caen , pro« fesseur de Physique a la Faculte des Sciences . membre de plusieurs Societes savantes. — 23 — Secretaire. — M. J. GIRARDIN , de Rouen , professeur de Chimie , membre de plusieurs Societes savantes franchises et etrangeres, inspecteur-divisionnaire de TAssociation normande. 3° Section *e* Sciences /T_ fJT \«V»\\YI*^H*\ **^ ' '• ^ President. — - M. DUVAL , de Paris , membre de TAea- demie royale de Medecine de Paris. y ice-President. — M. HI/JYADLT DE LA PELTRIE, d' An- gers , membre de plusieurs Societes savantes. Secretaire. — • M. LA FOSSE, de Caen, secretaire per- petuel de la Soeiete de Medecine , membre de plu- sieurs autres Societes savantes. • a Section fc12U* teolak et President. — M. DE LA FONTENELLE DE VAUDORE , de Poitiers , conseiller a la Cour royale , secretaire perpetuel de la Soeiete academique d'Agriculture , Belles-Lettres , Sciences et Arts de cette ville. Pice-President. — M. BEAUDQT , de Dijon , ancien ma- gistrat , membre de plusieurs Academies. Secretaires. — M. A. DEVJLLE, de Rouen, membre de plusieurs Societes savantes franchises et etrangeres. M. DE LA SAUSSAYE , de Blois , conservateur de la Bibliotheque publique , membre de la Soeiete des Antiquaires de Norrnandie. — 24 — 5° 0cction to Citteratw* rt tog President. — M. ASSELIN, de Cherbourg, ancien Sous- Prefet , president de 1'Academie de Cherbourg , membre de la Societe des Antiquaires de Norman- die. Vice-President. — M. DUBOURG D'ISIGNT , de Vire , ancien magistral, membre de plusieurs Societes sa- vanles franchises et etrangeres. Secretaire. — M. BERTHAN, de Rouen, avocat, secre^ taire de la Societe d emulation , membre de plusieurs autres Academies. 6° Section fc'Ceanamie 00riale. President. — M. 1'abbe DANIEL, de Caen, proviseur du College royal , president de la Societe des Anti- quaires de Normandie, secretaire general de 1' Asso- ciation normande. fice- President. — M. HUNAULT DE LA PELTRIE , d'Angers. Secretaire. — M. le Comte DE BEAUREPAIRE-LOUVAGNY, de Falaise, ancien Ministre plenipotentiaire , inspec- teur-divisionnaire de FAssociation normande. TRAVAUX DES SECTIONS. PREMIERE SECTION. ''.; i tlaturilli** MINERALOGIE, GEOLOGIE, ET PALjEONTHOLOGIE- M. EUDES-DESLONGCHAMPS a lu , au nom de M. Tout' MOUCHE, de Rennes, que des occupations ont empeche de se rendre au Congres , un memoire intitule : Aper$u mineralogique et geologique da departement d'llle-et- Fillaine. Les masses minerales qui constituent le sol du de- partement d'llle-et-Villaine appartiennent aux^ deux terrains que Ton designe sous les noms de terram pri- mitif et terrain de transition. On en reconnare •; trois groupes. ^ Le premier est forme de gneiss, de protogyijjp, de granite , de leptinite, de micaschiste; il comprend a lui seul pres de la moitie de la surface totale. Le deuxieme renferrne des micaschistes , des phyllades — 28 — communs , amphiboleux , talqueux , macliferes , des dio- rites, des syenites et des granites. Le troisieme ( terrain de transition ) se compose de toutes les roches ordinaires a cette sorte de terrain, mais en outre , a sa base , d'une formation complexe de phyl- lade talqueux avec quarz. Dans le bassin au milieu duquel est situee la ville de Rennes, les quarzites occupent le sommet des coteaux, les schistes tegulaires, le fond des vallees, comme on peut s'en convaincre en explorant la colline de Polign^, qui avaitete regardee comme un volcan, jusqu'a Pepoque ou des recherches recentes, plus exactes, ont fait con- naitre que ses produits pseudo-volcaniques devaient etre assimiles aux effets ordinaires des embrasemens des houilleres. En effet , les ampelites de cette localite repo- sent sur un schiste ardoise pyriteux, parseme de veines de cbaux sulfatee anhydre ; et tout ce terrain est remar- quable par Pabondance des fossiles, surtout dans les couches au nord de Bain , oil Ton rencontre abondam- ment des Trilobites , Asapbes , Ogygees et Calymenes. Les tbermanthides tripoleennes et les schistes car- bures de Poligne sont employes dans le pays, les pre- mieres comme tripoli, les seconds comme pierre noire pour les traces , et sont designes par ces derniers noms. De Fougeray a Chateaubriant , en passant par la Hunaudiere, court une autre couche tres riche, dans laquelle se trouvent des Productus, des Evomphales et des moules interieurs de Cardite. A la Meilleraye, se voient des schistes tegulaires, du fer hydrate, engage dans 1'argile , occupant les points les — 29 — plus eleve's , traverse par des banes de phtanite veirie de quarz. Au fond des vallees,se trouve une argile presque pure, reposant stir des lits de gres ferrifere, alter- nant avec des poudingues de la meme roche, vulgaire- ment appelee renard. A Bourg-des-Comptes,. au sud de Rennes, on ren- contre des psainmites, des phyllades passant au stea- schiste, des schistes rouges graphiques, des hreches quarzo-psammitiques , des quarzites rouges contenant du fer hematite , des banes tres epais de schistes tegu- laires offrant des traces d'anthracite , enfin du fer sulfate parfaitement cristallise. On y trouve aussi des diorites noiratres contenant du fer sulfure en cristaux reguliers, des grauwackes avec traces de plomb sulfure. A Plechatel , se rencontre un quarzite rouge , tres dur, renfermant du fer oligiste lamellaire, un autre blanchatre, un psammite micace passant a la breche psammitique , comme dans la localite precedente et celle de Montfort. Tout le sol de la foret de Paimpont est forme d'une roche dominante, la-grauwacke (psammite schistoide) , composee de grains fins de quarz unis par un ciment ar- gileux colore en violet fonce, contenant beaucoup d'em- preintes vermiculees, aplaties, legerement contournees, quelquefois en telle abondance qu'elle en parait toute formee. Le meme terrain se continue jusqu'a Montfort,' ou on rencontre la meme roche dans les carrieres de la Leunieres. Hede, au nord-ouest, repose surle granite, dans quel- ques portions duquel on rencontre la pinite, tandis que — 30 — les points les plus has du sol laissent reparaitre les schistes argileux. A une lieue de la , au point de partage du canal d'llle-et-Rance , se prescntent des banes assez puissans d'argile blanche lithomarge, et une rocbe com- posee de fer hydroxide, a fragmens lies par le talc stea- chiste blanc, et enfTn une argile chloritique. Lombourg est Funique endroit ou M. Toulmouclie ait rencontre, en cailloux roules et par lits, le quarz agathe ealcedoine grossier. A Antrain, au nord de Rennes, le terrain semble redevenir plus granitique. Cependant, le fond des val- lees est encore forme de schistes qui , dans beaucoup de points, sont macliferes. Le granite offre , dans cette loca- lite, une couleur jaune, et son feldspath, en commence- ment de decomposition, passe a 1'etat de kaolin. A Romazi, deux lieues avant, on trouve, dans une grauwacke analogue a cellede Pompean, du cuivre a Te- tat de sulfure , de carbonate bleu ( bleu de montagne } , et de carbonate vert ( malachite ) , mais en trop petite quantite, jusqu'ici, pour qu'on puisse Texploiter. Jusqu'a Fougeres, les masses minerales continuent a etre granitiques , schisteuses et psammitiques; mais on y rencontre , en outre , la diorite a grains fins. A Saint-Aubin-d'Aubigne , les quarzites blancs repa- raissent ca et la, aux endroits les plus culminans, tandis •que les schistes argileux continuent a occuper les plus bas. On a rencontre, dans ce quarz, des veines de sul- fure d'antimoine parfaitement pur. A une lieue et demie de la , pres du village de Gahard , s'offre un bane cal- caire compose de chaux carbonatee lamellaire et granu- - 31 - laire bituminifere, traversee de veines blanches de faf meme substance. Le fer hydroxide est aussi tres abondant dans tout le voisinage , de meme que les micaschites et les phyllades. A Saint-Germain-sur-Ille , a une lieue au sud de Saint-Aubin, les quarzites, qu'on appelle gres dans le pays, forment des collines tres elevees, qu'on exploite en grand , et dans lesquelles on distingue le gres quarzeux blanc et le ferrifere, Tun et 1'autre presentant un grand nombre d'empreintes de Productus. A Liffre, le sol est presque entierement forme de fer hydroxide, plus ou moins argileux, reposant al- ternativement sur des schistes, des psammites et des quarzites. Chateaubourg, a Test de Rennes, offre des schistes argileux tegulaires et micaces, des quarz gris-bleuatres , irises et sub-resinoi'des , des diorites porphyroides , et enfin quelques calcaires coquillers. A Chateaugiroii , on rencontre des eurites , en com- mencement de decomposition , meles , soit au fer hy- droxide, soit a Pepigenique, et des schistes argileux ou micaces. Retiers, tout-a-fait au sud-est de la ville, repose sur une breche psammitique formant , ayec les schistes ou phyllades rouges, connus dans le pays sous le nom de pieire cT Argeres , des collines elevees et etendues qui se dirigent versl'ouest, et traversent les communes du Reil, de Corpsnuds, d'Argeres, de L'Aille, de Gaven, de Breal et de Talensac, pour rejoindre celles de Mont- fort et de la foret de Paimpont. Les autres produits - 32 — mineralogiques de cette localite* sont Taphtanite, le psammite quarzeux , le micaschiste passant au quarzite micace , 1'anagenite a fragmens schisteux. Dol, an nord-ouest du departement, repose sur une base de granite, dont le mont qui porte le memenom quc cette petite bourgade est entitlement forme. La diorite s'y rencontre aussi, dans les vallees, en cailloux roules. Le fond des vastes marais qu'on est parvenu a dessecher et a defendre contre les inondations dela mer, a 1'aide de fortes digues , est une argile de couleur grise ou bleua- tre , et du sable , entre lesquels on rencontre frequem- ment des couches de lignite, ou bois bitumineux, recouvertes de sable et de glaise, et, dans plusieurs points, de tourbe. On retrouve , en outre, ca et la, des schistes argileux. Saint-Malo, ville au nord-ouest de Rennes, est bade sur un rocher de granite, dont la chaine se continue le long du littoral, en courant au nord. On trouve, dans les environs, des syenites, des pegmatites, le mica foliace argentin, des micaschistes etdes psammites granitoi'des. En general , le bassin de Rennes est presque partout compose de grauwacke terreuse, grise ou verdatre, et de pbyllades tendres, C'est dans la premiere de ces ro- cbes que gissent les filons, autrefois si riches, de la mine de plomb sulfure argentifere de Pontpean , analogues a ceux de Poullaouen et de Huelgoet. Dans la meine loca- lite , on retrouve encore le zinc sulfure aciculaire radie , le zinc sulfate, le fer sulfure blanc radie passant an fer sulfate, le plomb sulfure laminaire, lamellaire, gra- nule, etc. — 33 — On exploite, pres du meme endroit, au village de la Chaussairie, un bane calcaire coquiller, offrant des empreintes de cones , de nummulites, de calyptrees , de cerites, de terebratules _, etc. , dont on fait une excellente chaux hydraulique. Dans la commune de Saint-Gregoire , a une lieue nord de Rennes , on en trouve un autre oil les tests co- quillers, en grande partie conserves , sont ceux de pei- gnes , de podopsides , de petoncles , de cellepores , etc. On y trouve, -en outre, des dents de squales etdes cotes de lamantin ? La chaux carbonatee y passe frequemment au psammite calcaire. Peut-etre ce bane est-il d'une for- mation contemporaine de ceux que les carriers de Paris designent sous le nom de banes gris , caraeterises par la presence des nummulites et des dents de squales, qui s'y trouvent seules dans une parfaite conservation , tandis que les coqtiilles y sont presque entierement decompo- vSees , comprimees et a 1'etat crayeux. Enfin , on rencontre assez abondamment , a une lieue au sud-est de la viHe, sur la route de Chatillon_, le poudingue auquel on a donne le nom de caillou de Rerines, qui n'est autre qu'un quarz agate breche, a fragmens. roules, lies par un ciment de jaspe rouge. Ce dernier, lui-meme, a ete trouve isole. Son gisement primitif sem- ble entierement perdu, car il ne se trouve plus que ca et la, en cailloux dissemines au milieu d'argiles molles7 sablonneuses ou endurcies. Quant au sol vegetal du departement, il est presque partout argileux ; les seules portions qui avoisinent la mer offrent une terre le'gere. 3 - 34 - Les environs de Paimpont, Liffre , le Chatel et Martigne, possedent des mines de fer abondantes et d'une exploitation facile, qiu alimentent plusieurs forges et hauts-fourneaux. Une houille de qualite inferieure a ete recemment decouverte a Chateauneuf , arrondissement de Saint- Malo , et dans une commune aux environs de Vitre. Les arrondissernens de Rennes et de Redon possedent des carrieres d'ardoises. On trouve aussi 3 dans le pre- mier, du marbre, du granite, des gres a paver et a aiguiser, du tripoli, de la pierre noire, de Pargile et les poudingues dits cailloux de Rennes , susceptibles d'un beau poli. Les carrieres de Saint-Samson et de Cahot, pres Pontpean , fournissent des pierres d'une tres-grande durete. Elles peuvent elre extraites en grandes tables , propres a la construction , a faire des dalles , des cou- vertures aux conduits et aqueducs. La commune de la Prevotais , pres de Guichen , produit un quarzite tres dur, employe au pavage de la ville de Rennes. Il existe encore des tourbieres pres de CMteau-Giron et de Pontpean ; enfin , il y a dans le departement plu- sieurs sources d'eaux minerales ferrugineuses , dont le fer est tenu en dissolution a la faveur du gaz acide car- bonique, telles que celles de Saint-Servan , de Guichen, de Fougeres, de Montfort, de Becberel et du Tail. - 35 — M. DE LA FON TENELLE . de Poitiers , a lu une note , s«ano44°°o<^ Chlorure de potassium. ..... ^ traces^ \ Perte ...»„. 0,0271655 *?i ^,7000000 La meme quantite d^eau contient 4 centimetres cubes, de gaz, composes de Gaz acide carbon ique . . . . . .0,01 Air atmospherique . . . ... . . . a, o3 o, 04 D'apres cette analyse , il est facile de voir que I'eau de Saint-Sever est, parmi les eaux servant aux usages ordinaires et dont 1'analyse est connue, une des plus riches en matieres salines ; mais, ce qu'elle offre de plus remarquable , c'est qu'elle ren ferine precisement les trois — 38 — substances qui s'accompagnent constamment dans Feau de mer , c'est-a-dire les chlorures de sodium , de calcium et de magnesium , el surtout une aussi grande quantite du premier. Une pareille composition pourrait faire soupconner, d'apres M. Girardin, ou que la nappe qui alimente le puits de Saint-Sever serait en communica- tion avec les eaux de la mer au moyen de quelques fissures; ou bien,et cette derniere opinion parait a Fauteur la plus fondee, que cette nappe repose, dans quelques-uns de ses points, sur un sol impregne de sel marin, ou est entretenue par des sources qui lavent , dans leur trajet a travers les roches , un depot de sel gemme. La grande quantite d'air atmospherique que contient cette eau souterraine merite encore de fixer 1'atterition. On ne peut ,sans doute, que former des conjectures sur Foriginedela masse d'eau qui alimente le puits de Saint- Sever; mais la plus probable est de supposer qu'elle penetre lentement au travers des roches calcaires et marneuses , et qu'elle ne s'arrete que lorsqu'elle a rencontre un bane impermeable , ou du moins qui ne se laisse traverser par 1'eau que tres difficilement. Dans cette espece de filtration , fort lente , au travers de roches compactes, Feau retieudrait done constamment Fair atmospherique qu'elle aurait dissous; Feau conte- nue dans la plupart des pierres , et connue sous le nom d'eau de carriere, serait done une eau tres aeree. L'action de Feau qui penetre ainsi les roches calcaires , joue un trop grand role dans les phenomenes de la petrification et de la fossilisation des corps organises — 39 — qu'elles renfernrent, pour que Ton ne doive pas signaler avec soin toutes les donnees qui peuvent mener a la solution de ce grand probleme, sur lequel il reste eu- core tant de doutes a eclaircir. M. A. LE PREVOST . de Bernay , parle d'un pheno- * > » du 23 juillet. mene que preseatent , dans quelques localites , des Comn^nica. puits assez profondement creuses , mais entretenus seulement par une foule de tres petites sources , que Ton nomme dans le Lieuvain pleureurs. Ce pheno,- mene consiste en ce que Teau de ces puits a son niveau beaucoup plus has pendant 1'hiver et le printemps , saisons oil 1'humidite et les pluies sont les plus abon- dantes , qu'en ete et en automne. M. Eudes Deslongchwnps pense que- ee pheiiomeiie s'explique tout naturelfernent par la maniere (Jont les. eaux pluviales penetrent dans> le sol Pendant les grandes chaleurs , lors meme que les pluies tombenj: ea abondance , une tres petite- quautite d'eau peaetre profondement , la plus grahde par tie etant enlevee par Tevaporation. Dans la saison froide % ait eonjtrajre , 1'evaporation n'enleve qu'une tres petite partie de I'eau- fournie par les pluies ; le reste- penetre Ijentement dans le sol et les diverses assises de roches permeables ; plu- sieurs mois s'ecoulent avant que I'eau tombee a la sur- face de la terre soit arrivee a une certaine profondeur. C'est ce qu'on peut observer bien manifestement dans les galeries souterraines de certaines carrier es , ou autres exploitations, dont les voutes sont seches en hiver, et fournissent au contraire 9 en ete , une assez grande quarv- tite d'eau qui tombe goutt^ a goutte. — 40 — u^umet. M. DE LA FRESNAYE, de Falaise , presente a I'assem- communi- ble'e tine portion d'os fossile de fort grande dimen- ^tiott . e M. de la sioii , recucilli dans un bane calcaire , a Epone , Fresnaye. pres Falaise ; ce n'est qu'une partie de ce qui fut trouve par les ouvriers , le reste a ete perdu par leur insouciance. Cette portion cylindroide, tronquee aux deux bouts, est evidemment un morceau de femur , dont il est a pen pres impossible de determiner ana- tomiquement le genre , mais qui doit avoir appartenu a 1'une de ces especes de reptiles gigantesques que Ton rencontre parfois dans nos terrains jurassiques , et probablemerit, vu sa grande taille , a ce lezard fossile enorme, que les geologues anglais out nomme mega- losaurus. La grosseur du fragment pourrait le faire presumer ; son gisement dans un calcaire analogue a celui de Caen pent encore fournir une presomption dans ce sens , ptiisqu'une dent appartenant , sans nul doute au megalosaurus , a ete trouvee par M. de Cau- mont ,. dans ce calcaire. ( Voir les Memoires de la Societe Linneennede Nortnandie , tome IV , page 207, pi. 8. ) seance M. BuwEL , de Caen , soumet a la Compagnie un >3i ' " fort beau poisson fossile, trouve par lui aux carrieres de cSioM1 la Ouaisne ( environs de Caen ), dans un bancargileux, cM.Buael. , \ re, a strates tres minces , renrermant frequemment des . masses calcaires , aplaties , situees horizontalement et fissiles. C'est dans ces sortes de disques calcaires qu'on trouve frequemment des debris de poissons ; mais les poissons en tiers y sont fort rares. ( Voir les - 41 — Memoires de la Societe Linneenne de Normandie , tome IV, p..a4a.) M. Bunel annonce qu'il a envoye un dessin et unc description de ce poisson a M. Agassiz , de Neufcliatel, qui , comme Ton sail , public en ce moment un ou- vrage general sur les poissons fossiles. Le meme M. BUN.EL soumet encore a 1'examen de la section un morceau de conglomerat porphyritique, appartenant aux terrains de transition de la serie in- ferieure , et qui renferme des empreintes de trilobites et de productus. Jusqu'ici ces fossiles n'avaient ete trou- ves, dans nos environs, que dans les gres quarzeux de transition de la meme serie. M. EuDEsDESLONGCHAMPS, de Caen, met sous les du|f™.flel yeux de la section un grand nombre de dessins d'une Conm^mica- execution tres soignee, representant des coquilles fossiles Eudesi)«- des terrains du Calvados; il fait part, en meme temps, ons° a du projet qu'il a forme de decrire et figurer toutes les especes de coquilles de ces terrains , que ses recherches pourront lui procurer. Les dessins soumis a Texamen de la section ne concernent encore que la plus petite par tie de ce que M. Eudes Deslongchamps a recueilli , et qu'il evalue a huit ou neuf cents especes. La principale difficulte que 1'on eprouve dans les determinations generiques et specifiques de la pltrpart des mollusques .conserves dans les terrains secon- daires , provient de ce que leurs parties caracteristiques sontle plus souvent masquees par des portions de la — 42 — roche plus on moins dure ou ils sont engages , et que, d'un autre cote, il est fort rare de les obtenir entiers ou passablement conserves. Il est resulte de cet etat d'im- perfection comme moyen d'etude, que la plupart des eoquilles secondaires n'ont ete caracterisees et denom- mees qu'approximativement, d'apres 1'aspect de leur forme generate , soit qu'on les rapportat a des genres ou a des especes deja connus , ou que Ton en creat de nouveaux ; rien de precis , rien d'arrete. Place convenablement pour se procurer un grand n ombre d'echantillons , M. E. Deslongchamps ne s'est pas eontente de recueillir les plus parfaits et comme ils se trouvent dans la nature, mais il a pu parvenir, a force de patience , de travail, et par le moyen d'instru- mens appropries, a degager entierement de leur gangue toutes les parties caracteristiques de ces fossiles. Avec des pieces ainsi preparees, il espere pouvoir fournir a la geologic des moyens de determination plus precis, et a la palaeontologie nornbre de faits observes avec soin et details, et presque tous nouveaux pour cette science. M. Deslongchamps termine en disant: « Le plan de mon travail ne peut etre developpe ici; mais les personnes instruites ( et elles sont assez nom- breuses ) , qui ont visite ma collection de fossiles secon- daires , se feront aisement une idee , d'apres les moyens materiels d'execution que j'ai rassembles , du parti qu'ii est possible d'en tirer, en les presentant sous un jour convenable. » — 43 — M. BUNEL, de Caen, points seulement de nos contrees avaient ete mesurees , et dans un tout autre but. M. Banel a lu, a ce sujet, un memoire dans lequel il expose ses nioyens d'execution et comment il espere conduire ses operations.. En developpant avec detail les difficultes de plus d'un genre que presentent les obser- vations barometriques , la pensee de notre confrere n'a pas ete de chercher a rehausser le merite d'un pareil travail, mais de bien convaincre ceux qui pourraient faire usage de ses observations , qu'il ne Pa pas entrepris a la legere et sans avoir consulte ses forces, mais en homme qui connait quels obstacles il aura a surmonter, j'ajoute, et qui saura les vaincre. En s'adjoignant, pour plus de rapidite et de precision, notre confrere M. de la Foye , professeur de physique a la Faculte des sciences de Caen, M. Bunel a donne une garantie de plus de Pexactitude de ses resultats. Dans cette sorte de preambule, qui sert pour ainsi dire de programme aux operations qu'il se propose de faire et dont quelques-unes meme sont deja terminees, M. Bund fait remarquer combien un nivellement aussi. — 44 — etendu pourra offrir d'a vantages relativement aux rou- tes, aux cours d'eaux, aux usines et a tous les travaux dans lesquels on a besoin de connaitre les diverses incli- naisons des terrains sur lesquels on doit operer. Ainsi, quoique le but principal du projet soit purement scien- tifique, des applications d'utilite dire'cte s'y rattacheront tout naturellement. M. DuQUESNAYannoncequ'il s'occupe maintehantdu nivellement de Port-en-Bessin, dans le butde rechercber quels seraient les moyens les plus avantageux de des- secher des marecages situes dans Parrondissement de Bayeux ; il propose a M. Bunel, qui accepte avec recon- naissance sa cooperation , pour cettelocalite, a la louable entreprise qu'il a commencee. A 1'occasion du memoire de M. Bunel, les membres de la section etrangers au departement du Calvados sont pries de donner les renseignemens qu'ils pourraient avoir stir 1'etat des nivellemens de leurs departemens. M. A. LE PREVOST , de Bernay , rappelle que le de- partement de la Seine-Inferieure a ete entierement iii- vele, au moyen du barometre, par MM. De/cros, Breaute et Passy ; que le departement de 1'Eure ne tardera pas a 1'etre egalement, grace au zele eclaire de M. Passy, son prefet , qui vient de faire 1'acquisition de six barometres tous semblables et d'une grande per- fection , dont Tun sera manoeuvre par lui-meme, et les cinq autrespar d'babiles ingenieurs et professeurs aux- •quels il les a confies. - 45 — M. RAGONDE, de Cherbourg, fait connaitre a la sec- tion que des observations barometriques ont etc fakes dans divers points de 1'arrondissement de Cherbourg, par feu M. Henri de la Roque\ elles avaient pour but de determiner la hauteur des divers lieux de cet arron- dissement au-dessus du niveau de la mer , et de deter- miner, jour par jour, les variations de ratmosphere. Le resultat de ces travaux est depose dans les archives de la Societe academique de Cherbourg. Le meme confrere rappelle que M. Beautemps-Beau- pre determine, par des operations trigonometriques, la hauteur des divers points du departernent de laManrhe, travaux destines a etre inseresdans le wouveau Neptune francais. M7! La section emet le voeu que les personnes capables et a portee de faire des nivellemens barometriques fas- sent, pour les lieux qu'elles habitent, et dans tous les points de la France ou de pareilles operations n'orit point etc' pratiquees ou executees avec la perfection de- sirable , ce que M. Bunel se propose de faire pour le departement du Calvados ; elles rendraient aux sciences un service inappreciable. M. DE CAUMONT , de Caen , a mis sous les yeux de seam* J du =4 juillct. la section une epreuve non terminee de la carte geolo- gique du departement de la Manche , a laquelle il tra- de Caumont. vaille depuis long-temps; il demande a ses confreres les observations qu'ils croiraient devoir lui faire sur les rneilleures proportions a donner a sa carte. — 46 — II. BOTANIQUE- MM*. M. DUBOURG D'ISIGNY, de Vire, a presented la sec- a- lion plusieurs echantillons et un fort beau dessin d'un M. Dubourg lichen nouveau pour la France, trouve par lui aux en- virons de Vire. Cette communication est accompagnee d'une note descriptive de ce lichen , que sa brievete et son importance pour la Flore francaise permettent d'in- serer ici textuellement. PLACODIUM-GELIDIUM (Dub. d'Isig.), crusta suborbiculari radiosa rimosa , in ambitu lobato-crenata j humida glauco- virescente , sicca ochroleuco-coesia , intus viridissima : verruca centrali crassa, lobata, radiante , rimosa, fusco-nigricante. Apotbeciis sparsis, disco concaviusculo , ruguloso, amoenissime roseo , demiini lativitio, margine thallode crasso, elevato 7 in- tegerrimo , dilution. Circa viriam , ad rupes et lapides graniticas , rarius scbistosas adnatum. Syn. Licben gelidus. Linn. , Syst. veg. , 1202. 80. et Man- tissa , p. 1 33. — Dickson, fasc. 2. — Ency. mcth. — Engl. bot. , tab. 699. — Wahl , Fl.lapp., p.£i8. Licben Heclae. Gunn , Fl. norw.—Fl. dan. , tab. £70* f. 2. = Lecanora gelida. Ach. , 21 ? § a ( placodium) , n° 117. = Varmelia gelida. Fries, lich. , n. 99.= Squammaria gelida. JJuby , Bot gall., p. 65g , n. 5. ( Cum falsa stationis indicatione 5 noil enirn squamuia- ria gelida in berbario Delisiauo , certe. ) — 47 — DESCR. § 1. Caracteres generiques. — Dans la nomenclature du Botanicon gallicum de Duby , il appartient e"videmment , par ses apotheces , a 1'un des trois genres squammaria , placodium ou leca- nom ; par son thalle , 1'absence d'e"cailles et 1'existence de tubes rayonnans , 1'excluant a la fois des squammaria et des lecanora , il se place naturellement parmi les placodium ; et , s'il est pour Acharius et Fries un lecanora , ou me'me un parmelia , il appartient toujours , dans 1'un et 1'autre de ces genres imraenses , a la section des placo- dium e'leve'e par De Candolle a la dignite* de genre. II doit done aujourd'hui devenir un*placodium. § 2. Caracteres specifiques. — La croute plus ou moins orbiculaire, assez e'paisse, d'un diametrede 5 a 20 millimetres , similaire , uni- forme'ment fendillee et rayonnante , offre , dans son contour , des lobes irre'gulierement cre'nele's , denue"s des granulations ordinaire*; aux placodium. Elle les remplace par une verrue centrale , a 3-5 lobes cre'nele's , off rant , en diametre , le cinquieme environ de celui du thalle , comme lui rayonnante autour du centre commun , comme lui fendille'e , naais plus e'paisse" et comme recouvrante. Ses apotheces , assez nombreuses autour de la verrue centrale , offreut un disque Increment concave, faiblement rugueux , muni d'un rebord epais , surtout a leur naissance , e'leve' et sans aucune cre'nelure. La croute mouille'e est glauque verdatre ( seche gris jaune cendre* ) , tres verte dans I'int&ieur ; la verrue, noiratre au centre, passant au bran clair sur ses bords; le disque des apotheces, rose vif et brillant dans l'e"tat de jeunesse et de fraicheur , se ternissant plus tard pour passer au rougeatre et uieme au noir; le rebord blanc rose. Il croit presque toujours en societe, sur les rochers ou 1-es fragrnens de granite , rarement de micaschiste , aux- quels il adhere de maniere a ne pouvoir en etre detache. Distincts et reguliers dans la jeunesse, chacun d'eux, dans son aceroissement , circulairement progressif, finit par atteindre ses voisins, et tous ensemble alors , ils ne for- ment .plus qu'une plaque confluente, sur laquelle les ver- rues toujours persistantes , indiquent seules encore le nombre et les points de depart des individus prirnitifs. Gonnu seulement jusqu'ici sur les [montagnes de 1'E- cosse septentrionale de la Norwege et de I'lslande, il se - 48 — retrouve a Vire (Calvados) a i5° d'intervalle , sur les sommites de la bruyere granitique des Monts, sur de longs amas de pierres servant de cloture, mais surtout au fond des carrieres abandonnees. (Obs.*) Independement de son interet comme conquete sur les regions sous-polaires pour la Flore francaise , le lichen decrit offre , dans sa verrue centrale , un fait tranche , unique et singulierement remarquable. Quelques Sticta , quelques Parmelia presenterit par- fois, accidentellement.il est vrai, dans leur complet de- veloppement,et surtout dans 1'etat de sterilite on de vieil- lesse , des excroissances variees plus ou moins bizarres, regardees par les uns comme des parasites, par les aulres cornme des apotheces degenerees; mais ici cette verrue s'en distingue eminemment par une Constance de carac- teres speciaux toute particuliere. i° Elle existe sur tous les individus ; sa position est toujours centrale; 2° elle nait avec le lichen, se developpe avec lui dans une pro- portion a peu pres constante , et par un mode qu'ori pourrait dire parallele ; elle vit et meurt avec lui; 4° elle est independante de son etat de fertilize ou de sterilite , la presence ou 1'absence des apotheces n'influant en rien sur son existence, son volume ouson etendue. L'ensemble de ces circonstances exterieures tendrait done a faire croire qu'elle serait plusqu'un accident, c'est-a-dire 1'etat normal ou une monstruosite constante de 1'espece : mais ce n'estguere qu'a 1'examen anatomique, a 1'organisation comparee du thalle ou de la verrue, qu'ilfautdemander line solution complete. Ce sera Tobjet d'une seconde comnxunication. tion de niadame Cauvia. — 49 — . • i »:r\^i«<& i | r;b Par un hasard singulier, Madame CAUVIN, du Mans, s«ance ' du 23 juillet. qui s'occupe depuis long-temps, amsi que son mari, de Comi~nica la recherche et de la determination des plantes des loca- lites qu'elle a eu occasion d'habiter, a soumis a la section un lichen trouve par elle sur les rochers granitiques des environs de Pontivi (departement du Morbihan) et qu'elle n'avait pu determiner. Examen fait de cette cryptogame , on recommit qu'elle est de la meme espece que celle que M. Dubourg vient de decrire et presenter en nature. IT" c ' *** _A ' ' ~ *l M. CHAUVIN., de Caen, a lu un memoire intitule: stance . . . du 22 juillet. Observations microscopiques sur Le mode de reproduc- — dc tion dela Conferva rivularis, L. M. Ce memoire est precede de considerations generales sur Timportance que doit offrir 1'etude des etres organi- ses appartenant aux premiers degres de Techelle du regne vegetal on du regne animal. Faisant 1'application de ces considerations a la botanique, 1'auteur indique les avantages qui doivent ressortir, pour la physiologic des phanerogames , des observations fournies par Petude des cryptogames. Selon lui, la science aura fait un grand progres, lorsque la somme des connaissances relatives aux vegetaux d'un ordre inferieur permettra d'etudier en procedant du simple au compose. L'auteur examine ensuite les diverses opinions emises sur le mode de reproduction des especes du genre Con- ferva , et fait connaitre celui qu'il dit avoir observ^. II commence par assurer que les bourrelets exterieurs qui se voient frequemment dans 1'etendue du tube 4 _ 50 — de la Conferva rivulaiis $ ne forment point , comme? Ta avance le celtibre M. Vaucher , un appareil orga- nique de reproduction ; et cette assertion repose sur des experiences et des raisohnemens dont il est difficile de nepas admettre le rdstthat. Suivant la plupart des algo- logistes, le prirtcipal nioyen. de reproduction pour les conferves consiste dans une poussiere verte qui colore interieurement les fifamens tubulaires dont la plante est constitute. M. Chauvin est bien de cet avis ; mais cette matiere verte est-eHe un moyen de propagation de 1'espece- exclusif a tout autre? Il ne le pense point. En effet , les spherules qu'il a eu occasion d'observer en <^rand nombre - et dont il a examine avec attention le O ' developpement successif, semblent etablir, pour les conferves, ime voie de propagation differente de celle que fournisserit les atonies de matiere verte qui tapissent la cavite tubufaire des conferees , et auxquelles seules on avait reconnu la vertu reproductive. Lorsque la Conferva rwularis semble avoir acquis son entier accroissement, on voit, dit M. Chauvin , la ma- tiere colorante d'un grand nombre d'articles perdre sen- siblement la teinte Verte et prendre une couleur bistree semblable a celle que pre'sentent les bourrelets dont parle M. Vaucher. Cette matiere verte s'agglomere en masses de forme spherique tres reguliere, et dont le volume, souveht d'un tiers plus fort que le diametre du tube, en distend les parois jusqu'ait point d'en operer le deehire- ment; 1'article reste alors d'une transparence parfaite, et ne laisse apercevoir aucune trace de Tissue que s-'est pratiquee le globule en question. — 51 -* Les spherules, solitaires dans chaque article, rie rha*' nifestent aucun mouvement spontane semblable b. celui que M. Chauvin a signale sur les corpuscules analogues de la Conferva zonata. Ces spherules, doiit laperipherie est entouree d'uu eercle hyalin, quelque temps aprAs leur emission du filament confervace, etaient d'abord exactement rem plis par la matiere colorante, don t la- condensation laisse voir , un peu plus tard, le pourtour de la membrane hyaline qui la renferme. Ces corpus- cules spheriques ne vaguent point librement dans le li- quide oil vit la conferve ; ils ne tardent point a se fixer, avec une apparence de Constance, surl'article transparent d'ou iis sont sortis, au moyen d'un pedicule tres court, d'une extreme termite et d'une transparence parfaite. Ces petites ve'sicules finissent par etnettre au dehors la matiere colorante contenue dans leur interieur ; ils de- \iennent alors difficiles a distinguer , a cause de leur transparence. Cette pulviscule coloree se rassembla, dans Pexpe'rience de M. Chauvin, de maniere a dessi- ner, au niveau de Teau, une ligne verdatre sur les pa- rois d'un vase de porcelaine blanche , dans lequel la conferve etait conservee. Quelques portions de cette ligne coloree, soumises au microscope au bout de trois jours, montrerent des gazons de jeunes conferves , dont les filarnens les plus avances se composaient de trois ar- ticles au plus. II parait done certain que les spherules de la Conferva rivularis sont pourelle un mode supplementaire de mul- tiplication. On ne peut les comparer exactement aux zoocarpes du Tiresias crispa (Bory), non-seulement par- - 52 — ce qu'elles paraissent depourvues de mouvement, mais encore parce que, au lieu d'un seul individu que repro- duit chaque zoocarpe, une de nos spherules donne nais- sance a autant d'individus qu'elle renferme de granules dans son interieur. M. Chauvin a cru remarquer que jamais les articles renfles en bourrelets ne produisaient de spherules. L'observation de M. Chauvin fournit un fait de plus en faveur de 1'opinion ou il parait etre que la totalite des hydrophytes est douee d'un double organe reproduc- teur, comme il est manifesto dans les genres Delesse- raz, Hutckinsia , etc. duata"u5iet Dans 1'espcrance d'ameliorer de plus en plus les con- naissances physiologiques relatives .aux cryptogames, M. GHAUVIN propose au Congres d'engager les bota- nistes a se livrer a Texamen et a la meditation des questions suivantes : « i ° Les mousses et les lichens sont-ils susceptibles de revenir « a la vie , apres avoir eprotive, par la clessiccation, la suspension u long-temps prolongee des fonclions vitales ? « 2° Les algues sont-elles douees des memes proprietes ? « 3° Les algues et les lichens puisent-ils tout ou partie de leur « nourriture par leur point d1 insertion appele ratine? « 4° Les algues tronconnees sont- elles susceptibles de former « un nouvel individu, a la maniere des plantes qui se reproduisent « par bouture. n M. Chauvin fait observer que cette derniere question, doridee affirmativement par M. De Candolle , lui parait , au contraire, d'apressespropres observations, devoir etre resolue negativement. — 53 — • M. CHAUVIN, de Caen, a lu un memoire intitule: duff,nu"iet. Examen comparatif des Hydrophytes non articalees cle Memoire la France et de VAngleterre. K.ckm*te. Ce memoire, ecrit dans le but de fournir quelques renseigiiemens a la geographic hydrophytologique , est consacre a discuter les bases sur lesquelles on a essaye d'etablir cette science et a en faire sentir toute 1'impor- tance. Penetre de 1'idee que les hydrophytes n'ont point de ve'ritables racines, M. Chauvin trouve que Ton a exa- gere 1'influence de la roche on de tout autre corps ser- vant de support aux algues, soil de rner, soit d'eau douce. L'epaisseur de la couche du liquide dans lequel vivent ces vegetaux , ne lui parait pas non plus jouer un role aussi considerable qu'on 1'a cru; il produit, a Tappui de ees assertions , un grand nombre de faits et d'observa- tions peu susceptibles d'analyse. Il termine sur ce point en disant que 1'etude des hydrophytes est trop peu avancee, pour qu'il soit possible de poser les principes de la geographic de ces sortes de vegetaux. En effet, dit-il, le nombre total des especes d'hydro- phytes repandues dans toutes les mers du globe est d'en- viron 900 , tandis-que, sur le littoral de la France, on en connait environ 4oo. On s'estdonc trop presse de generaliser ; il faut com- mencer par une geographic topographique. M. Chauvin fait ensuite connaitre soramairement les richesses algologiques francaises , comparees a celles de ,- 54 — )a Grande-Bretagne. A fin do proceder rigoureusement, il soumet a uri examen critique la validite des catalogues specifiques anglais et francais. Apres les avoir reduits a letir veritable expression, il enumere les hydrophytes propres aux eaux douces et salees qui baignent la France ; il indique ensuite les especes particulieres a la Mediter- ranc'e, enfin celles qui sont propres a I'ancienne pro- vince de Nprmandie. La Flore de M. Greville (Algce Britannicce} a etc prise comme representant exactement les productions algologiques de la Grande-Bretagne. Voici le tableau numerique des especes authentiques protiuites par Larnouroux , MM. Duby, Greville et Chauvin. . HYDROPHYTES NON ARTicuifiES. Pour toute 1'etentlue de la France, d'apres Ltimouroux 1 1.5 esp. id. id. d'apres le Botanicon Gallicum. i35 Pour T Angleterre , d'apres M . Greville 1 3i Pour toute la France , selon M. Chauvtn. 162 Reparties ainsi quit suit : Coles oceaniques de France i4i Normanclie 1 34 Metliterranee 20 La Mediterranee n'ayant point ete suffisaniment ex- ploree , M, Chaiwin ne peut etablir quelles 'et combien d'especes oceanieniies s'y rclrouvent. En dernier resultat, sur les 162 hydrophytes propres a la France, en otant 20 especes particulieres a la Me- diterranee et 6 oceaniques , ii reste pour la Normandie i36 especes d'hydrophytes non articulecs: de sortc que, -r- 55 — tout balance, notre province est plus riche de 5 especes que 1'Angleterre entiere, de 2r plus que ne porte la liste de Lamouroux reduite a sa veritable expression , et le nombre de celles que decrit M. Duby dans le Botani- con Gallicum, ne dcpasse que d'une unite celui des es- peces dont 1'existence a ete reconnue en Normandie. ' j», . Seance D'apres Petat d'imperfection, signale par M. Chauvin> ou se trouve encore la Flore marine du littoral franeais de M-! ... f Le Prevost de la Mediterranee, jVf-. LE PREV.OST propose: « Qu'au nom clu Congres, , les botanistes a portee de ce « littoral veuillent bien publier ou comipvmiquer les especes « d'hydrophytes non decrites qn'ils auraient recueillies j qu'ils « soient engages a explorer avec soin ces cotes , dont les pro- « ductions hydrophylologiques soi^t encore imparfjitcment « conniies. >> M. EUDES-DESLOWGCHAMPS, de C^ea, s,ournet a la, section une espece de fougere trouvee par- lui aux communica- environs de Caen (bruyeres de Mpu^n ), et qu'il pensait Eudes-Des- » , , .„. , | ?/ longchamps. n avoir point encore ete recueillie aaus. le departemenfe du Calvados. C'est le Botrychhun kinaria , Sw. On lui annonce que M. de Erebisson, a trouve^ Tan passe, cette, ineme plante aux environs de Falaise. M. Hardouin fait connaitre aussi que cette fougere lui avait ete commu- niquee, il y a plusieurs annees, par feu M. Lair, ancien conservateur du Jardin des plantes , et qu'il devait Pavoir trouvee aux environs du bourg de Caumont. Q.uoi qu'ilensoit, cette plante, indiquee dans les Flores comme se trouvant par toute la France, est fort r,are dans no? departemens septentrionaux. 56 — ' M. HARDOUIN , de Caen, soumet a Pexamen de la sec- tioH un iiombre considerable de planles recueillies dans les de'partemens de 1'ancienne Normandie , et particu- lierement dans celui du Calvados. Ces plantes peuvent se rapporter a deux series : i ° les plantes rares dans notre province, mais qui peuvent etre communes ailleurs, et qui sont indiquees dans les Flores comme se trouvant dans le Nord de la France; 2° les plantes 'communes ou rares dans notre province, mais qui n'etaient indiquees dans les ouvrages de botanique , et notamment dans le Botanicon Galticum de M. Duby, que dans les regions meridionale , occidentale, orientale et moyenne de la France, -et non dans nos departemens du Nord t. 1 Nous croyons faire plaisir aux botanistes en dormant la liste , quoique un peu longue, des plantes de cette derniere s^rie. On y trou- vera nn petit nombre d'especes d^ja mentionn^es par M. Duby, d'apres les botanistes normands ; raais elles proviennent de nouvelles localites , et confirment , par cela me"me, leur croissance spontauee dans nos climats. Ranonculus gramineus ; L. Isopyrum thalicti oides ; L, Aconitum napellus. Corydalis bulbosa ; DC. — claviculata; DC. Fumaria media ; Lois. not. — Vaillantii ; Lois. not. Alyssum cdlycinum ; L. Draba muralis; L. Cochlearia anglica ; L. — danica ; L. Cakile maritima ; Scop. Malcomia littorea ; Brown. Eruca sativa; Lam. Drosera anglica ; Huds. Bretteville-sur-Laize (Caen). Foret de Cinglais (Caen). Prds , a Viraoutiers (Orne). Foret de Cinglais. Falaise et Vire (Calvados). Environs de Caen. Bie"ville , pres Caen. Falaise. Coteaux de Mai , pres Caen. Embouchure de 1'Orne. Littoral (rarius). Sables maritimes. Falaises de la Manche. Caen ; fossds du chateau. Pres tourbeux a Carel (Calvados). - '57 — Dianthus cavyophyllus; L. — gallicus; Pers. Silene conoidea; L. i ui . \ — anglica ; L. Adeuarium peploides; Ruf. Althaea hirsuta; L. Androsoemum officinale ; All. Hypericum elodes ; L. — linearifolium; Vahl. Geranium pratense ; L. Erodium maritimum ; 5m. Ulex nan us ; Sm. Genista anglica ; L. Medicago apiculata; Willd. Trifolium striatum ; L. — scabrum ; L. — maritimum ; Huds. — glomeratum ; L. — subterraneum ; L. Lotus diffusus ; Sin. Coronilla minima ; L. Vicia lutea ; L. Lathyrus palustris ; L.. — nissolia ; L. — hirsutus ; L. Potentilla comarum ; Scop. Callitriche pedunculata ; DC. Tamarix gallica ; L. Corrigiola littoralis ; L. Tilloea muscosa ; L. Umbilicus pendulinus; DC. Sedum dasyphyllum ; L. — anglicum ; Huds. Daucus hispidus ; Desf. Buplevrum tenuissimun ; L. — Var |5. naiiuin ; DC. Conopodium denudatum ; Koch. OEnanthe peucedanii'olia; Pol. — crocata ; L. Smyrnium olusathrum ; L. Galium harcynicum, ; Weig. Cineraria palustris ; Retz. Caen ; vieux murs. Dunes des ties Saint-Marcou. Caen; dunes d'Oystreham, Sallen5. Caen ; champs d'Etavaux. Caen ; sables maritimes. Caen ; coteaux de Caillouet. Caen ; bois de Bie'ville, Dozule. Caen ; bruyere de Mouen. Caen ; coteaux de Clecy, Mouen. Prairies pres Valognes (Manche). Dunes de la Manche. Caen ; toutes les bruyeres. Caen ; bruyeres de Mouen , Troarn. Moissons autour de Caen. Caen; coteaux de Maltot. Dunes, a Langrune (Calvados). Prairies d'Harfleur (Seine-Inf.). Environs de Falaise. Caen ; coteaux a Mouen. Lieux humides ^ Mouen. Caen ; pelouses arides. Moissons a Langrune. Marais de Troarn , pres Caen. Caen ; moissons. Champs de Lasson , pres Caen. Marais de Goude , pres Falaise , a Vire. Caen ; hruyere de Mouen. Oystreham, Courseulle (Calrados.) Mouen , Clinchamps , pres Caen. Falaise. Caen ; rochers d'Etavaux , Maltot. Falaise. Ibid. Cherbourg. Caen ; haies a Troarn. Caen ; champs steriles. Haies et bois ; Caen. Toutes nos prairies. Caen ; bords des rivieres. Fosses du chateau de Caen. Caen ; bruyeres de Mouen. Marais de Toucques (Calvados . — 58 _ Inula heleuium ; L. — crithmoides ; Z. Diotis candidissima ; Desf. Cirsium anglicum ; Lob. Lobelia urens ; L. Campanula hederacea ; Z. Erica ciliaris ; L, Digitalis purpurca ; L. Linaria striata; DC. Scrophularia vernalis ; L. Bartsia nscosa; Z. Sibthorpia europaea ; L. Salvia verbenaca ; L. Utricularia intermedia; Hayn. Anagallis tenella ; L. Glaux maritima ; Z. Statice limoniinn ; Z. — olesefolia; Pourr. Plantago graminea ; Lam. Salsola Kali ; Z. — Tragus. Chenopodium fruticosum; Z. — maritimum; Z. A triplex rosea ; Z. — patula ; Z. Hippophac rhamnoides ; Z. Aristolochia clematitis ; Z. Euphorbia portlandica ; DC. Urtica pilulifera ; Z. Myrica gale ; Z. Hydrocharis morsus-xanae ; Z. Alisma natans ; Z. Sagittaria sagittifolia; Z. Zostera marina ; L. Orchis laxiflora; Lam. — coriophora ; Z. Epipactis microphylla ; Sw. Malaxis Loeselii ; Sw. Ixia bulbocodium ; /3. Duby. Leucoium vernum ; Z. Phalangium ramosum ; Z. Ornitliogilum nntans ; Z. Tout le pays d'Auge (Calvados). C6tes de la Manche. Littoral du Calvados. Caen ; marais et bruyeres. Bruyeres humides , a Mouen. Ibid. Bruyeres dela Hoguette (Calvados). Coteaux de Mai , Maltot, pres Caen. Caen, bruyeres de Cle*cy, Mouen. Caen, prairies de la Laize. Bruyeres de Mouen , f oret de Cinglais A Vire, a Valognes (Manche). Toutes les pelouses. A Vire. Nos marais. Marecages de la c6te. Embouchure de 1'Orne, de la Dive. Cotes de la Manche. Marais du littoral, a Oystreham, etc. Toute la cote. Dunes £ Bernieres (Calvados). Falaises d'Oystreham. Marecages maritimes. Toute la cote. Courseulle, bords des pares d'huit. Dunes d'Oystreham , Merville. Haies du pays d'Auge. Sabies maritimes. Langrune , pres Caen. Sourdeval v Manche) ; Marais- Ver- nier (Eure). Tous nos fosses et marais. Fosses a Vire. Fosses des prairies. Dans la mer , avec les algues. Caen ; pres marecageux. Dunes de Cabourg. A Falaise, a Viraoutiers (Orne). Caen ; marais de Blainville. Cherbourg , Granville (Manche). Bois a Auvillars en Auge. Caen ; coteau de Caillouet. A Bernieres (Calvados). — 59 — Ornithogalum pyrenaicurti ; L. Alii urn carinatum ; L. Juncus supinus ; Roth. Cyperus longus ; L. Schoenus albus ; L, Scirpus multicaulis; Sm. — fluitans ; L. — triqueter ; L. Carcx arenaria ; L. — hirta ; Z. — strigosa ; Good. — hiligularis ; DC. Lagurus ovatus ; L. Bromus Thominii , Nob. Bromus arenarius; Thominc. (Mem. Soc. Linn, du Calvados, torn. I , p. 40). — • maximiis; Desf. Festuca sabulicola ; L. Duf. Koeieria albescens ; DC. Poa procumbens; Sm. — distans; L. Cynosurus echinatus; L. Ti'achynotia stricta; DC. Rottbolla incurvata ; L. — flliformis ; Roth. Triticum acutum ; DC. — junceum ; DC. — Poa ; DC. — Rottbolla ; DC. Hordeum maritimum ; Fa hi. Polypodium dryopteris ; L. Pol'ystichum tanacetifolium ; Da. Asplenium lanceolatura ; Sm. — marinum ; L. — germanicum ; Weiss. , >l Hymenophyllum tumbridgense; Sm. Chara obtusa ; Desv. Falaise ; foret d'Argentan (Orne). Caen ; champs d'Audrieu. Brdjfcres de Bavent , pres Caen. Caen; prairies a Louvigny, Mouen. Landes a Vire. Tous nos inarais. Caen ; mares des bruyeres. Bords de 1'Orne, de Caen a la mer. Toutes nos dunes. Marais. Bois a Falaise. Caen ; foret de Cinglais. Dunes de la Manche , & Cherbourg. Dunes de Merrille (Calvados). Caen; sur lesmurs. Dunes du littoral. Dunes de Merville (Calvados). Talus des pares d'huitr. aCourseulle Littoral du Calvados. Dunes de la Manche , vers Cher- bourg. Embouchure de la Vire a Isigny (Calvados). Mardcages maritimes. A Bernieres (Calvados). Dunes et marecagesdu littoral. Sables des Dunes. Falaise , Vire. Courseulle , iles Saint-Marcou. Mardcages de la cote. Bords des bois a Vire. Herbages montueux k Dozule , cu Auge. Caen ; roches de Saint-Andre de Fohtenoy. Falaises de Carteret , pres Cher- bourg. Trouve a Vire par M. d'Isigny. A Mortain (Manche). Fosses maritimes (Calvados). - 60 - HU 25*uiSet. Madame CAUVIN , du Mans, presente , en son nom et celui de son mari y une serie des plantes remarquables qu'ils ont recueilHes dans les departemens du Morbihan et de la Sarthe. Cette communication a fort interesse les botanistes. La plupartdes plantes recoltees par madame Cauvin sont deja indiquees par les di verses Flores, comme se trou- vant dans ces. regions de la France. II faut en excepter, 1° le Lotas angustissimus , L. , environs de Pontivi ; 2° le Diotis candidissima , Desf. ; 3° le Peltaria alliacea, L., qui n'etait indique , dans la Flora gallica de Loiseleur-Deslongchamps et la Flore frangaise de Lamarck et De Candolle , que comme se trouvant en Piemont, aux environs de Fenestrelle. Par suite des changemens survenus dans les lirnites du ter- ritoire fran^ais, depuis la publication de ces ouvrages, le genre Peltaria se trouvait exclu de la Flore francaise, et M. Duby {Botanicon Gallicum} n'en fait pas men- tion. M. et madame Cauvin 1'ont trouve en abondance sur les murs de la prebende de Saint-Yincent , pres du Mans, et, depuis longues annees qu'ils frequentent ou habitent ce pays, ils ont toujours vu le Peltaria s'y re- produire naturellemenl. Plusieurs ecliantillons de cette interessante crucifere ont etc distribues aux botanistes de la section. Voila done un genre de plantes a reintegrer dans la Flore francaise. - 61 — M. EUDES-DESLONGCHAMPS , de Caen , soumet a Pexamen de la section plusieurs fails de monstruosite de Comm^ nica. lion de M. Eudes-Des- i° Un echantillon de Pedicularis sylvatica, offrant sur 1'une des divisions de sa tige des corolles bilabiees normales, et sur les autres des corolles regulieres en roue (pelories) a cinq et six divisions; les etamines, au nombre de quatre dans quelques fleurs regulieres et de cinq dans d'autres , sont saillantes hors du tube. — Re- cueillie dans la foret de Cinglais, le g mai i832. iujj-jyf, 2° Plusieurs e'chantillons de Bmssica campestrif. ( colza ), dont toutes les parties de la fleur , calice , co- rolle, etamines, pistil, silique et jusqu'aux graines, sont changees en feuilles, tout en conservant la position rela- tive que ces parties presentent dans une fleur normale. Monstruosite commune dans nos champs de colza. 3° Un echantillon de Cardatnine pratensis , dont les fruits , de forme ovoide et rappelant une silicule , contiennent des petales au lieu de graines. — Recueilli au marais des Terriers , en 1827. 4° Une branche de rosier de roi , terminee par une fleur presque entierement avortee , dont le calice est change en cinq feuilles, differant peu des feuilles nor- males de cet arbuste, mais dont la position verticillee et quelques rudimens de petales } situes a leur centre d'insertion , ne permet pas de meconnaitre Forigine. Les feuilles ne sont point soudees a leur base ; elles y ont meme des stipules adnees bien reconnaissables. — -Recueillie en i833. — 62 — 5° Unefleur de Carets siliquastrurn. La corolle, for- mee d'un nombre die petales plus grand qu'a 1'ordi- naire , 'est a peu pres reguliere ; les etamines sont au notnbre de plus de dix; il y a trois pistils au centre. — Recueillie en i833 , stir le tronc d'un Cercis dont on avait enleve , 1'annee pfecedente , utie branche prin- cipale , situee au-dessus du point ou s'est developpee cette fleur. 6° Une ombelle de Daucus carotta. Les petales sont tombes; mais les fruits sont beaucoup plus gros , et surtout plus alonge's qu'a I'ordiriaire. Plusieurs de ces fruits ont une fente longitudinale sur 1'un de leurs cotes, et, du centre de ces fruits ouverts , sort un pedoncule long de six a dix ligries , portant tine ombellule de deux a qtlatre fleurs. Les petales de ces dernieres n'ont rien d'extraordinaire ; mais les styles sont trois ou qtiatfe fois plus longs qtte dans les individus nor'maux. Qubique encore peu developpes , les fruits paraissent devoir prendre le meme accroissefnent que ceux de rombelle principale. En soumettant a rexamen des membres de la section ces diverses riionstruosites de fleurs qu'il a recueillies , M. Eudes-Dcslongchamps avait moins pour but de sa- tisfaire une simple curiosit^, que d'exciter les botanistes a ne point negliger de recueillir et faire cormaitre les cas analogues qu'ils pourraient rencontrer et qui ne sont pas fort rares , et d'engager ceux qui possederaient de pareilles observations a les publier. Un ouvrage oil les faits de monstruosite seraient envisages sous tin point de vue pbilosophique , groupes et classes conve- — 63 — nablement , oil les consequences a de'duire cle ces faits et de leur ensemble seraient presentees et appliquees aux phenomenes de 1'organisation regardee comme normale , jetterait certainement beaucoup de lumiere sur les points encore obscurs de la science des-ve- getaux. Si quelque chose doit etonner , c'est qu'une pareille entreprise n'ail point encore ete tentee. Les botanistes ont souvent fait , dans leurs ouvrages , 1'application de quelques anomalies , pour expliquer ou rendre plus sensibles certains points de leurs doctrines; mais aucuti n'a essaye un travail d'ensemble et philosophique sur les monstruosites vegetales. Personne n'ignore., neanmoins, Timportante direction iqu'ont su imprimer a Petude des anomalies de 1'orga- nisation des animaux, MM. Geoffroy-Saint-Hilaire , pere et fils , et quelques autres naturalistes qui ont adopte plus ou moins completement leurs idees. Les pbenomenes de la monstruosite , long-temps consideres comme des jeux , des bizarreries de la nature , envi- sages par eux sous un point de vue eleve et philoso- phique, sont devenus un des moyens les plus precieux qu'il soit donne a rhomme de penetrer le mysterc de la formation et de 1'economie des etres organises , mystere que la nature semble couvrir, a nos yeux^ d'un si epais. A I'occasion des monstruosites vegetales , MM. A. LE PREVOST et DOBOURG-D'ISIGNY entretiennent la sec- ^SSJoSS tion d'une difformite que prcsente assez frequemment - 64 — le sapin commun « Abies pectinata « . Ses rameaux s'a- longent , devierment plus nombreux , s'amaigrissent , se depouillent de leurs feuilles ct s'entrelacent de la maniere la plus bizarre. Ce phenomene est connu vul- gairement , dans quelques localites , sous le nom de balai des sorciers. Pendant 1 ete , on trouve ces ra- meaux malades, cpuverts de YJEcidium clatinam (Albert. et Schweis. ).qui, probablemcnt , est la cause de ce phenomene. Quoiqu'il faille distinguer soigneusement les diffor- mites vegetales produites par des plantes parasites ou des insectes, des monstruosites prpprcment dites dont les causes sont bien plus obscures , ces difformites n'en sont pas moins dignes des meditations des natu- ralistes. Jusqu'ici on ne les a guere considerees que par rapport aux plantes parasites qui les occasionnent ; mais il ne serai t pas sans interet de considerer ces diverses transformations des tissus vegetaux sous un point de vue organologique , et un travail ad hoc serait le pendant precieux de celui que Ton peut faire sur la monstruosite. M. LE PREVOST attire 1'attention de la section sur les dimensions considerables qu'atteignent frequemmenl les ifs «. Taxus baccata , L. » , plantes dans les cimetieres de la plupart des villages de 1'ancienne Normaudie. II en cite plusieurs , creux a la verite , dont quelques- uns avaient neuf et meme douze pieds de diametre , et dans 1'interieur desquels vingt a trente personnes eus- sent pu se mettre a 1'abri. M. Le Prevost pense que — 65 -1 les dimensions enormes qu'acquiercnt les ifs des cime- tiercs doivent'etre attributes, non-seulement a 1'age tres recule de ces arbres , respectes comine unc sorte de monument , plusieurs etant aussi vieux que les eghses aupres desquelles ils out etc plantes , mais encore a ce qu'ils ont pu profiler extraordinairement de 1'espece d'engrais qu'ont du leur fburuir les generations succes- sives ensevelies autour d'eux. Madame Cauvin, du Mans, fait une remarque confir- mative de Implication don nee par M. Le Prcvost, en citant deux epines blanches de tres grandee dimensions, venues egalement dans un cimetiere. On.sait,eti efft^t, que 1'epine blanche « Cratcegus oxyacantha , L. » ne se developpe ordinairement que sous forme de buisson , ou tout au plus d'arbre de mediocre grandeur. Plusieurs membres entretiennent la section d'un pre- juge assez generalement repandu dans les campagnes, relativement a 1'emploi economique du bois de 1'if. On a cru remarquer que 1'usage de meubles , de lits par exemple, faits avec ce bois, occasionne bientot la mort de ceux qui s'en servent. Quelques faits mal observes ont probablement donne lieu a cette opinion, pen fondee sans doute. 11 serait peut-etre iriteressant de remonter a la source de ce prejuge. — Pourquoi placait-on de preference des ifs dans les cimetieres? — . A Toccasion de ^influence que peuvent avoir les bois de certains arbres sur I'homme, M. DE MA.GNEVILLK, de Caen> cite celui du Sophora japonica, L., arbre natu- ralise dans plusieurs pares de 1'Europe, qui occasionne 5 des coliques el des evacuations aux ouvriers qui .out cherche a le travarller. du ^aju°iiict ^' DE BREB'rssow, de Falaise, entretient pendant quel- Comm~iica qoes instans fa Compagnie d'un jphenomene de vegeta- ^on tres cupieox , rcmarque depuis fort long-temps, mais dbnt les causes et surtout le developpement sont encore pen cofmus '. On renccwitre parfois , sur les coteaux les plus arides ou les vents^ et le soleil out pour ainsi dire consume les planles, des eercles reguliers plus ou moins grands, desseches dansjeur centre, mais dont la circonference presente une zone de belle verdure , contrastent avec t'aspect brule de tout ce qui les environne. De pareils- cercies se voient encore dans les lieux oil 1'herbe est ge- neralement verte; mais alors la zone, au lieu d'une ver- dure plus riche, est au contraire terne bu brunatre. On connait dans les campagnes ces cercies singuliers sous tes noms d'anneaux , ronds on cercies des fees. On de- vine aisement 1'origine d'une pareille denomination : quel- que cause surnaturclle paraissait seule capable de pro- duire de tels effets; les fees et leurs danses nocturnes s'offraient tout naturellement a 1'imaginatiori frappee de surprise et d'effroi a 1'aspect de ces cercies myste- rieux. Des persormes moins credules, mais tout aussi pen Un Memoire de Wollaston , secretaire de la Societe" royaledeLondres, dans les Trans. Phil, pour 1807 , et traduit en entier dans la Blbliotheque firitunnique , impriiijee a Geneve, t. 41 , p. 375 , traite de ce phenomene, et en donne les meines explications que M. de Brebisson , qui ne connaissait point ce Memoire. — 67 — fondees en realitc, ont pensc tjue ces cercles etaient un effet de la foudre , qui aura it frappe le sol et bridle circu- lairement 1'herbe des pres on des bruyeres. D'autres y ont vu 1'indice de sources sous-jacentes, placees a de grandes profondeurs; et les sorciers de village, encore si pen eloignes de nous , se sont quelquefois servis de ce secret pourindiquer a leurs dupes des sources pretendues que leur art chimerique leur avail revelees. .La bota- nique, en nous eclairant sur 1'origine des ronds des fees, a detruit Fenchantement : au lieu de fees , de source, de la foudre, la cause en est tout bonnement dans la pre- sence de plusieurs especes de champignons , dont la plus commune est , suivant M. de Brebisstm, \4gftTicus gco- tropus. Restait a savoir comment des champignons pouvaient procluire ces cercles si reguliers : M. de Brebissan , eu etudiant ce 'phenomene pendant plusieurs annees, en a saisi le mode de production et de developpement. Un champignon , ou un faisceau de champignons , se deveioppent dans un point du sol ; ils meurent apres un certain temps , et leurs propagules se repandent a Tentour du lieu ou ils s'etaient accrus. En temps conve- nable , ces propagules se deveioppent circulairement autour de leurs parens detruits; a la place qu'occupaient ceux-ci , 1'herbe pousse plus vigoureuse. La seconde generation de champignons meurt,, apres avoir aussi re'pandu a 1'exterieur de uouvelles seminules qui ne resteront pas infecondes. L'herbe situe'e au centre du cercle de'ja bien etabli , et dont 1'engrais produit par les champignons inorts avait favorise le developpement , — 68 - se desseche faute d'une nouvelle nourriture substantielle ^ et la verdure se de*veloppe settlement en dedans du cercle agrandi des nouVeaux champignons. Le cercle de verdure suit ainsi le cercle de champignons, dont ta diametre augmente suscessivement ; voila tout le mystere. Chaque annexe, les cercles s'etendent de six a huit pouces , et Ton peut, d'aprescette donnee, conjecturer leur age. M. de Brebisson a remarque , sur les monts d'Eraines , des anneaux des fees op\\ devaientavoir aumoinssoixante ans. Une autre chose digne de remarque, c'est que ces champignons, qui favorisent si bien la vegetation apres leur mart, Tairetent, ou mieux, la detruisent pendant leur vie. En dehors de la zone de verdure et de celle de champignons qui la bordent , dans les points oil les seminules sont tombe'es , tes herbes et meme les arbustes sont detruits. Enfin , une circonstanee qu'il est encore essentiel de noter , et qui peut servir a expliquer 1'ineer- titude oil Ton a ete long-temps sur 1'origine de ces cercles, c'est que les champignons, ayarit une existence assez courte , ne paraissent autour des cercles que pendant la saison favorable a leur developpement. seance M. D.UBODRG o'lsiGNY eiitretient la section d« 1'in- du si |uillet. Prop^ition fluence de la nature mineralogique des terrains sur la M. Dulourg distribution geographique des plantes. Les opinions des botanistes sont partagees a cet egard : les uns pensent que cette influence , abstraction faite des autres condi- tions de localites , est presque nulle ; d'autres , et M. Dubourg est de ce nornbre , croient , au contraire , qu'elle est tres reelle. Les recherches, a cet egard ? ne — 69 — paraissent pas, a beaucoup pres, a M. Dubourg, faites avec assez tie soin et sur une assez grande echelle , pour quel'on puisse decider convenableirjent la question. Dans 1'esperance d'en amener un jour la solution defi- nitive, basee sur de bonnes observations , il. fait la pro- position suiyante : « Le Congres appellera F attention de tous les naturalistes^ ufrancais sur F etude comparative de la botanique et de la ((geologic, sur 1' influence possible des formations geologiques « sur la vegetation , et sur Vavantage de constater soigneusement, « dans la description d'un vegetal, quel quilspit , le caraclere « geologique dn sol sur lequel il crott , pour jeter les bases d'une « geographic geologique des plantes fraucaises. » III. ZOOLOGIE. M. DE LA FRESNAYE, de Falaise, president de la sec- tion , a lu un Memoire fort etendu dont voici le titre: M^~oire Essai dune division de I'ordre de& Passemaux en trots dFf«a^e! groupes , d'apres la forme des pieds , comme moyen de facihter la classification des especes douteuses d'apres la forme du> bee. « Dans la classe des oiseaux, dit M. de la Fresnajre > 1'ordre des Passereaux est si nombreux en especes, et en meme temps si difficile a classer methodiquement , — 70 — que les moindrfs observations tendantes a faire recon? naitre des points de contact ou d'eloignement entre les innombrables especes dont il se compose, ne sau- raient etre rejetees des ornithologistes , ne dussent- elles servir qu'a attirer I'attention des savans sur quel- ques-uns de ces points, negliges jusqu'alors. « Dans cet ordre, la forme du bt-c varie tellement d'une espece a 1'autre , dans la plupart des genres et des families , qu'on voit souvent les genres passer insensiblement , des uns aux autres , par des especes intermcdiaires qui laissent dans tine incertitude Com- plete sur la place la plus naturelle a leur assigner. Les caracteres pris de la forme des pieds m'ont done paru meriter une attention toute particuliere ; et c'est surtout lorsque le bee presente de ces variations de formes tout-a-fait embarrassantes pour la classification , qu'un examen attentif des pieds , des doigts et sur- tout des ongles , devient indispensable, et peut sou- vent faire reconnaitre a quel groupe il est le plus naturel de rattacher des especes douteuses. Une etude et des comparaisons attentiyes de cette partie de Toi- seau sur un assez grand nombre d'especes que je possede, m'ayant fburni quelques eclaircissemens de ce genre, je crois devoir indiquer les resultats de mes observations. » Ici Pauteur rappelle succincternent la configuration ge'nerale des pieds, et les divers modes de soudures des doigts entre eux que presente cet ordre; il pense qu'en comparant les pieds et surtout les ongles des passereaux, on peut remarqiuT trois genres de formes clistinctes d'ou — 71 - dependent, pour eux, trois diffcrens modes de locomotion V et de nourriture, et auxquels se rattachent plus ou V moins intimement toutes les especes qui le composent. En consequence, M. de la Fresnaye forme trois divi- sions, fondees sur des partieutarites constantes d'orga- nisation et d'habitudes; il ayertit qu'il est loin de vou- loir offrir une nouvelle methode de classification; que son but , en faisant remarquer qu'il existe trois modi- fications principals dans Ja forme des pieds des passe- reaux auxquels correspondent des habitudes di verses, est de faciliter le groupement des especes etrangeres et douteuses pffrant les un.es ou les autres de ces modifica- tions, et de permettre d'augurer par-la qu'elles ont de 1'affinite par leur genre de vie avec tt-Jle oq tejle de nos espeqes dejaeonnues; il fait observer enfin (jue, dans ces trois divisions, la forme et la force des pngles devenant ici tout-a-fait caracteristiques , et cette partie de J'oiseau n'atteignant ses dimensions normales que lorsqu'il est tout-a-fait adulte , 1'examen de ces parties chez de jeunes individus pourrait quelquefois induire en erreur. ire DIVISION. — Pussereaux p^rcheurs. Sont , sans comparaison , les plus pombreuX j ils ont la faculte de se tenir perches dans upe position plus ou moins Iiorizontale, sur les brandies uieme les plus flexibles fles arbres et des buissons, et de sauler avec agilite de Tune sur Tautre , mais toujours sur la partie snpericure de ces brandies. Sj plusieurs especes descenclent a terre et parcourent le sol pour y ehercber le.ur nourriture , elles we s'y tiennent que raoineu- tanexnent; elles passent toujours la nuit percbees sur les arbres - 72 — on arbustes , y construisent leurs nids , et s'y tiennent meme unc partie de la journee. Les passereaux de cette division peuvent se partager en deux grounes. * Les premiers v'ont rarement a terre ; ils se nourrissent particu- lierement de baies et autres fruits mous, d'insecles , de graines. Us ont les tarses courts et faibles , le doigt externe presque aussi long que celui clu milieu , les ongles courbes. Ce sont « nos Pies-griecbes cT Europe , les Turdoides ( Temm. ) , toute la famille des Gobe-moucbes , les Echeniileurs , les Choucaris , les Colingas , les Piauliaus , les Tersines, les Coracines, les Ave- ranos , les Gymnoderes, les Gynmocepbales , les Holies, les Roltiers, lesDrongos , les Loriots l , les Tangaras , la plupart des Fringilles de nos climats , les Bees-fins sylvaius et muscivores de M. Temminck^^ cnfin les Hirondelles et les Eiigoulevens. Les seconds ont les tarses eleve*s , les doigts robusies , alonges , surtout celui du milieu , qui depasse toujours de beaucoup les doigts lateraux ; ies ongles sont , en general , pen courbes , sur- tout cbez les especes qui cherchent ieur nourriture dans les prairies et les marais. Ce sont les Merles, les Stournes, les Etourneaux, les Martins, la plupart des Bruans , les Sericules , les CorBeaux , les Pies , les Geais , les Choquards , les Craves , les Caciques, les Trou- piales, les Quiscales , les Betaras ou Pies-grieches d'Ainerique. C'est encore a cetle section que M. de la Frenaye croit devoir rapporter quelques oiseaux a doigts externes et inlerme- diaires soudes par les trois premieres pbalanges : les Manakins , les Coqs de rocbe 3, les Eurylaines et Ies Euryceres ( Less. ). 1 A 1'exception du L. Prince-Regent , qui appartient a ]a secondc sec- tion , ct dont M. Swuinson a forme le genre sericule. 3 Les especes qui , telles que le Rouge-gorge , la Gorge-bleue , clierchent «i tcrre des vermisseaux et des insectes terrestres pour s'eii nourrir, ont doja les tarses plus e'leve's et les doigts plus alonge's. ,, 3 « Le Cotinga-ouette « ampe.lis carnifexv , m'a offert,dans la forme - de ses pieds, une telle conforrtiite avcc ceux des coqs de roehe , qu'en — 73 - . . 2me DIVISION. — Passereaux marcheurs. Composee des especes qui ne se percbent pas ou tres rare- jnent, et don t la conformation des pieds e't surtont des ongles semble s'y opposer; elles out, en general, les doigts assez ro~ bustes , tres separes des la base ; leur doigt anterieur interme- diaire , toujours alonge et depassant de beaucoup les lateraux , qui sont courts, surtotit Texterne , si on le, compare a celui de « les comparant je n'y ai pour afnsi dire trouve aucunc difference. Conime v. eux, il a le doigt extcrne sou tie avec I'intermediaire, jusqu'a 1'avant-der- », fe Jaunoir ou Gros- bee de Coromandel « Loxia Lapensis » , le Loxia igni- color ( F'ieill. ) , les Emberizoides de Temminck, TEtourneau de la I.ouisiane. 3 DIVISION. — Pusscrefiiix grimpeurs. Ces passereaux peuvent reellement grimper le long des troncs d'arbres.ou des rocbers, ou du moins se tenir cramponnes sur les branches , dans une position plus ou moins rapprochce de la verticale , quelquefois meme renversee. Chez eiix, le pouce et Tongle qui le termine sont toujours remarquablement longs «t forts , les Picucules exceptes ; mais ceux-ci possedent, dans les plumes roides et pointues de leur queue , un moyen de remplacer Faction moins efficace de leur pouce. Les doigts _ 75 - lalo'raux sont toujonrs ream's 5 clans une ^lendue plus ftu moius considerable, avec rinterme'diaire , et cette soudure , en contri- bnant a les maintenir dans une direction moins divergente entre eux , et en ligne directe avec le police , serable devoir faciliter le mouvement d' ascension. Le doigt lateral externe est toujonrs beaucoup plus alonge que T interne , quelquefois autant que rintermediaire. Deux groupes peuvent secouant forte- ment sa tele et faisant claquer seslongues oreilles en les frappant Tune centre Pautre; les petits, attires par ce bruit, se rallierent bientot aupres de leur mere. M. EUDES-DESLONCHAM^S a lu, au npm de M. BLOT, de Collevillc , qu'e des affaires ont force de quitter le Congres , un Meinoire concernant a la fois Pagricqlture et Pentoinologie ; il est intitule : Observations sur une maladie du ble et sur les moyens de I'en preserver. L'on voit sou vent, au printemps , des pieces de ble qui proinettaient de fournir une belle recolte, troraper Pes- poir du cultivateur, parce qu'uri nombre plus ou moins considerable des tiges du ble se dessecbe et meurt bientot. On clit alors que le ble a ete coupe entre deux terres par des vers. Quels sont ces vers? on ne les a pas vus. En plantant des pommiers, au mois de novembre, dans une piece de terre ensemencee en ble, M. Blot re- inarqua que beaucoup de jcunes pieds de cette cereale qui furent arraclies, presentaient , attache a leur graine ramollie, un i-nsecte alonge, Pentourant commc une - 79 - Sorte d'anneau, et ayant la tete enfonceeentre ses enve- loppes. C'etait de jeunes individus du itile terrestre « Julius terrestris ». Soupconnant que ce myriapode pouvait bien etre le ver des cultivateurs, M. Blot^il des recherches sur plusieurs pieces de ble et dans di versos .communes : les champs ou il avait trouve des iules en grand noiiibre furent tons, le printemps suivant, re- gardes par les cultivateurs comme tres endommages par les vers. C'est avant rhiver, en octobre et novembre, que le iule attaque le ble, etce n'est qu'au printemps, en mars et avril, que 1'on s'en aper^oit. Quoique blesse mortelle- mcnt par 1'insecte, le ble conserve, pendant 1'hiver, les apparences de lasante, parce qu'alors lesmouvemcns de la vegetation sont arretes par le froid; mais aussitot que la temperature s'adoucit et que les plantes se reveillerit, le ble , dont la graine a ete videe par Tinsecte ou s'est pourrie a 1'occasion de sa morsure, ne pouvant plus ve- geter, se dessecbe et meurt. Les pieces de ble faites sur des defrichemens desainfoin , de trefle , de luzerne^ dans les cbamps qui sont demeures plusieurs annees sans etre laboures , ^ont les plus ex- poses aux iules ; ceux-ci attaquent la graine des qu'elle commence a germer. Aussitot la venue des gelees, les iules, comme les limacons, disparaissent cornpletement; alors ils s'enfon- cent profondement dans des trous, ouils passent Thiver engourdis; maislorsque les geiees sont un pen fortes la plu- part perissent. Lescultivateursavaientremarque quelors- que les gelees commencentde bonne hfiure, les bles sont - 80 - preserves des atteintes cles vers. On le conceit aisement, puisque les iulcs recloutent le froid et che'rchent a gagner tin asile situe plus profondement que le plan ou les semences ont ete de'posees. 11 faut done,, lorsque Ton a des raisons de craindre les iules , ne semer le ble que le plus tard'possible, et donner a la terre un on plusieurs labours sous I'influence des premieres blanches gelees. Aja fin del'ete et en automne, ces insectes sont caches dans les herbes scenes, les mousses, les petits paquets de racines qui se trouvent a la surface des champs a ensemencer; ils y passent le jour dans une complete immobilite, routes en spirale et accroches parleurs pattes a quelque brin d'hjerbes. D'apres cette connaissance , il ne sera pas difficile de s'assurer si un champ qui doit etre mis en ble court risque d'etre attaque par les- iules; Ton peut encore se mettre a 1'abri de leurs degats , en faisant ramasser soigneusement et bruler les herbes ou ils se retirent pendant le jour. du ^"lifict ^* ^*E •^>REVOST? ^e Bernay, apres quelques remarques sur ^"n01^31106 et la difficulte de bien etablir la deli- mination geographique des productions naturelles , a fait connaitre qu'il a trouve, aux environs de la pointe de la Roque , un insecte qui n'est connu que pour ha- biter les cotes de la Mediterranee : c'est le Pogonuspal- lidipennis ( Dej. ). A cette occasion, M. DE LA. FRESWAYE, de Falaise, qui tion de M. . ., 1 . f . «ic la Fres- a fait long-temps de 1 entomologie son etude favorite, re- marque qu'il a trouve dans nos departemens du Nord - 81 - plusieurs insectes regardes comme tout-a-fait meridio- riaux; il a recueilli, entre autres , aux environs de No- nancourt, departement de 1'Eure, dans une localite crayeuse expose'e au mid^tine espece de Cigale, et \A's- calaphus italicus. Ge dernier lui a fourni 1'exemple d'un mode d'accouplement des plus siuguliers: les males parcouraient sans cesse drun vol rapide la pente des co- teaux, tandis que les femelles, perchees sur les herbes et arbustes, saisissant 1'instaut ou les males passaient au- dessus d'elles, s'elancaient vers ceux-ci avec la rapidite de 1'eclair ; puis, Tun et Tautre accouples, venaient bientot se reposer sur les feuilles et .les tiges du gazon. M. RA.GONDE, de Cherbourg, aluune note concernant , s«a.n« du a.i juillet. les collections scientifiques formees depuis peu de temps Pl.op~ition a Cherbourg, et dont il est conservateur; il donrie par. Ragowie. ticulierement des details sur la collection d'histoire na- turelle , qui, quoique peu riche, ppssede deja plusieurs objets rares el d'un grand interel. Le meme membre fait une proposition tendantea en- gager le Congres a provoquerla formation de collections des produits naturels des diverses localites de la France, et d'etendre meme cette mesure jusqu'aux chefs-lieux de chaqtie commune. La section, tout en reconnaissant les avantages que pourrait avoir un plan aussi vaste , pense que 1'educa- tion scientifique n'est pas a beaucoup pres assez avancee et assez repandue pour que ce projet puisse etre re'alise dans toute son etendue ; en consequence , le projet de fi - 82 - M. Ragonde est, avec son assentiment , modifie de la maniere suivante: « Le Congres manifestera le voeu que les autorites administra- « lives superieures veuillent bien , dans Finteret de la science , « donner leurs soins a ce qu'il soit forme , dans chaque cbef-lieu « de departement et d'arrondissement , une collection des objets « d'histoire naturelle prodaits par cbacune de ces diverses cir- « conscriptions territoriales. » seance M. DE MAGNEViLLE , directcur du Cabinet d'histoire du a3 juillet. naturelle de Caen , met sous les yeux de la section un Commumca- v dl°Magn^- magnifique envoi fait au cabinet de Caen, et a Poccasion du Congres, parM.Picof de la Mare, d'objets recueillis dans rinde, particulierement dans le Gange et sur les rives de ce fleuve. Cet envoi consiste en objets tous fort rar.es et meme inedits , inammiferes , oiseaux, nids d'oiseaux , ceufs , reptiles , poissons , crustaces fort nom- breux , fruits , etc. M. De la Mare , retenu par des af- faires et n'ayant pu se rendre au Congres, a voulu pour ainsi dire dedommager 1'assemblee de son absence en envoyant a la collection publique de Caen un grand nombre des objets precieux qu'il a recueillis dans ses voyages. L'exemple donne par M. De la Mare aura sans doute des imitateurs lors des Congres subsequens, et les villes ou ces assemblies se reuniront pourront, sans doute , profiler a leur tour de semblables generosites. seance M. CHAUViiv, de Caen, propose de faire connaitre au du 24 juillet. Pr° ^ition Congres general la mission scientifique aux Canaries dont M. chauvin. s'est charge M. Desprcaux , de Vire, entreprise formeV — 83 - au moyen de souscriptions particulieres. Acette occasion il depose la proposition suivante : «c Que le Congres, dans le but de multiplier et dvencourager « ces sortesd' expeditions, qui ne peuvent que contribuer beau- « coup aux progres de I'histoirenaturelle, emploie son influence « pour recommander aux naturalistes et aux personnes qui s'in- « teressent aux progres des sciences naturelles , d' organiser , « au moyen de souscriptions , ces sortes de voyages , qui acce- « lereront , plus que tout autre moyen , la connaissance des « productions des pays , que les naturalistes seclentaires ne « peuvent actieter. » Le President de la Section , Le Secretaire de la Section . DE LA FRESNAYE, de Falaise. EUDF.S DESLONGHAMPS. RMl tL-^gB^^^-'.-i.^^' -•t**1 •• Fb^^fift^i SECTION rt ftyricolts. i. MATHEMATIQUES, PHYSIQUE ET CHIMIE. Seance du22juillet. Me^oire M. DE LA. FoYE communique a la section un memoire d'un haut intcret , intitule : Description et usage du Psychrometre. La perfection qu'on est parvenu a donner aux instru. mens meteorologiques atteste les progres que la science a fails dans ces derniers temps. Malheureusernent, il man- quait encore un precede facile et rigoureux pour deter- miner la quantite de vapeurs aqueuses contenues dans Patmosphere. En effet , I'hygrometre de Saussure, plus frc'quemment employe' que les autres instrumens analo- — 85 — gues , presente deux defauts auxquels il est impossible de remedier : la facifeet prompte alteration du eheveu,que Tonne peut guere remplacer sans changer en meme temps la graduation, etPimpossibilitedereeonnaitre avec lui la tension de la vapeur du milieu dans lequel il est plonge. II ne remplit reellement que les fonctions fthygroscope. M. Gay-Lussac , et plus recemmentM. Melloni , onteher- che a determiner le rapport qui existe entre ces tensions et les degres de l'instrurnent;mais leursresultats,obtenus pour une temperature fixe , ne peuvent etre appliques que dans des circonstances absolument semblables. Les hygrometres a condensation de Dalton , de Daniell , de Pouillet, font connaitre tres exactement le point de rosee , d'ou il est facile de deduire la force elasiique de la vapeur contenue dans Pair, et , par consequent, son degre de saturation. Mais IVmploi de ces appareils est long et penible ; aussi les observations qu'on fera avec eux seront toujours moins nombreuses que celles que Ion fait avec le barometre et le thermometre , et eepen- dant , ces trois sortes d'observations doivent marcher simultanement. - — Depuis long-temps Leslie avait trans- forme son thermometre en hygrometre ; maisce procede , si simple et si ingenieux , est tout-a-fait inexact. Enfin, en 1826, le docteur Auguste , de Berlin, a propose un nouvei instrument, auquei il a donne le nom de psychrometre , et qui rounit au plus haut degre toutes les conditions exigees par la science. Get hygro- metre consiste dans deux thermometres a mercure,exac- tement compares entre eux et marquant au moins des dixiemes de degre. On les fixe sur une monture commune, — 86 — a quelques pouces de distance 1'un cle 1'autre, de ma- mere a ce que les boules et une petite portion des tubes soient libres. La boule d'un des tbermometres est en- touree d'tm tissu tres fin , dont I'extrcmite plonge dans 1'eau; 1'action eapillaire fait monter le liquide, et la boule se trouve constamment bumide. Les observations doivent etre faites, autant que pos- sible,^ 1'ombre, et surtout al'abri de forts courans d'air, qui bateraient Pevaporation'. II est evident qu'en faisant abstraction de la chaleur que 1'air communique au tber- mometre humide, celui-ci baissera jusqu'a ce que la vapeur qui se forme aitacquis une force elastique egale a celle dela vapeur deja contenue dans l'air;car, plus la temperature de 1'enveloppe humide s'abaisse, plus la tension de la vapeur qu'elle produit diminue; et lorsque cette tension est en equilibre avec celle de la vapeur atmospberique , le refroidissement cesse; un plus grand abaissement de temperature provoquerait un depot de rosee. Mais la cbaleur del'air se porte sur le tbermome- tre,et tend a ramener sa temperature, ainsi que celle de la coucbe d'eau qui 1'enveloppe et de la vapeur qui s'y forme, au meme degre que 1'air ambiant. De ces deux actions opposees , Tabsorption de la cbaleur resultant de Feyaporation et 1'introduction du calorique de 1'air, re- suite la stabilite du tbermometre : elle a lieu lorsque la quantite de cbaleur qu'il perd est egale a celle qu'il recoit. M. de la Foye donne des formules tres simples pour determiner avec la plus grande rigueur la force elastique de la vapeur contenue dans Fair, et fait con- — 87 — naitre les tables dressees par le docteur Auguste , lesquelles permettent de trouver de suite cette force elastique par la seule inspection du barometre et du psychrometre. Les indications obtenues ainsi par le docteur Auguste ont etc comparees avec soin, et dans des circonstances tres variees, avec celles donnees par 1'hygrometre de Daniell. L'accord qui a constamment regne entre deux precedes si differens est tres remar- quable, etprouvePexactitude des formules employees par le docteur Auguste. Aussi de celebres physiciens, tels que Erman, Bobnenberger , Meickle, etc., regardent le psy- cfirometre comme preferable a tout autre instrument , et il est substitue maintenant en Allemagne aux anciens bygrometres. C'est de lui queM. de Humboldt s'estservi, dans son dernier voyage , pour constater Textreme seche- resse de certaines contrees de 1'Asie interieure , sous 1'in- fluence des vents de sud-ouest. MaJgre 1'approbation de tant de savans etrangers, il est a remarquer qu'aucun ouvrage francais n'a parle de cet instrument, d'autant plus precieux qu'il n'augmente pas beaucoup le bagage scientifique du physicien voyageur , toujoursmuni de therrnometre. M. de la Foye a done rendu un service signale aux personnes qui s'occupent de meleorologie , en le leur fai- santconnaitre,car la propagation d'un precede superieur ou d'un bon instrument adopte a 1'etranger , a des conse- quences tout aussi avantageuses pour la science , qu'une decouverte originale. tank a: i ol!' • t deM Hervieu. - 88 — J\|B 1'abbc HERVIEU, de Falaise, presente un expose du a4 juillet. ^ * r ~ assez detaille cle ses observations meteorologiques et de Cominunica- io?abbe ses opinions sur la cause dutonnerre et des orages. II an- nonce que les lines et les autres sont consignees dans un ouvrage maniiscrit, a la redaction 'duquel il a consacre quarante annees de sa vie. M. COUEFFIW, de Bayeux, charge par M. le President de faire un rapport verbal sur le systeme que M. 1'abbe Hervieu a developpe, fait la'proposition que cet hono- rable ecclesiastique soit invite a deposer son manuscrit entre les mains de M. le Secretaire, pour qu'il en soit donne une analyse succincte dans le compte rendu des seances. Cette proposition n'a pas de suite, Tauteur faisant connaitre son intention de livrer 1'otivrage a 1'impression. seance ]\|. DAMEMME, de Caen , presente des considerations du 24 juillet. comn^uii™ sur 1^ trempe de I'acier et le reouit de 1'aciertrempe. Apres i^memm? •'ivoir indique les erreurs qui se trouvent, suivant lui , relativement a ces operations, dans les differens ouvrages de physique et de chimie , erreurs qui font voir combien la science est encore en arriere sous ce rapport, et prou- vent qu'un traite sur la trempe et autres operations qu'on fait subir a 1'acier, serait utile aux ouvriers qui, le plus souvent , n'ont que la routine pour guide, il exprime le desir que la section veuille bien donner de la publicite a certains faits qu'il a observes le premier, et qui se trouvent consignes dans un mernoire qu'il a presente, en 18 12, a laSociete d'encouragement de Paris. La section accueille — 89 — favorablementcette demande, mais en annoncant qu'elle n'entend nullement garantir la veracite des assertions avance'es par M. Damemme. Les precedes nouveaux dont cet industriel se dit 1'in- venteur et dont il reclame la priorite, les faits qu'il pre- tend avoir observes le premier, sont les suivans: i° L'alliage de 1'argent a 1'acier par la fusion; 2° La soudure de 1'acier fondu , soil avec hii-meme, soil avec vine autre espece d'acier, soit avec le fer; 3° L'cxplicatiori de la formation des grains dans Pacier forge ; 4° Le precede pour reparer les aciers alteres par 1'exces de feu; 5° La fabrication des damas par la coulee ; 6° Le procede pour recuire ,1'acier forge par 1'im- mersion ; 7° Vindication de 1'accroissement de poids et de den- site dans 1'acier , par 1'operation de la trempe ; 8° . L'iudication de ce fait : que le tissu de 1'acier trempe est plus fin que celui de J'acier non trempe; 9° La demonstration de cet autre fait : que la repro- duction des teintes de 1'acier par le moyen du feu est due a la deperdition d'un principe carboneux , 1'acier perdant de son poids pendant la chauffe ; 10° Enfin, la decouverte du rapport des forces com- parees du fer et de 1'acier, qui sont entre elles comme les nombres 9 a 16, c'est-a-dire que 1'acier offre une resistance presque double de celle du fer. — 90 — M. SIMON, geometre en chef du Calvados. presente MeiiToire un aper^u de la topographic de ce departement. M. siLm. En f82y, line ligne geodesique fut mesuree avec le plus grand soin sur la route de Caen a Falaise , et fixee ensuite a Test de cette route, presque parallelement, a deux cents metres dans les terres, pour affranchir les opera- tions ulterieures de I'incoirimodite de la voie publique. Les extremites de cette ligne sont situes, 1'une, dans le chemin aux Boeufs pres Caen, Fautre, sur la butte de Saint-Aignan, et fixees par deux pyramides en maconnerie de forme quadrangulaire. La premiere a trois metres de base et six metres cinq decimetres de hauteur; la seconde , trois metres cinq decimetres de base et dix metres de hauteur. La ligne dont il s'agit ayant ete mesuree deux fois en sens contraire , le premier resultat a donne . ......... . . 9,773 m. 6544 Le second ......... >3 i583 Difference ... o m. 49^ f C'est-a-dire un peu moins d'un demi-metre , sur une distance de pres de deux lieues et demie de poste. Sa longueur moyenne est de . . 9,773 m. 4o635 Cette ligne servira de base a un reseau de triangles de second et de troisieme ordres, destine a lier entre eux les plans cadastraux reduits des communes. Avec ces elemens, on formera un atlas topographique du Calvados, en 44 feuilles, savoir: 3? cartes canton- - 91 — nales, 6 cartes d'arrondissement , et la carte generale du departement. Les premieres seront a Pechelle d'un pour 3o,ooo; les secondes , a Techelle d'un pour 70,000, et la carte generale, a 1'echelle d'un pour i5o,ooo. Ces echelles out ete adoptees par le conseil general, eu egard a la configuration des. cantons, des arrondis- semens et du departement, afin que chaque objet put tenir sur une feuille de papier grand-aigle. Chaque carte representera tous les objets que com- portera sonechelle, sans confusion, et sera, autant que possible, appropriee a tous les services publics. Le cadastre du Calvados etant tresavance (il finira en 1 836), toutes ces cartes seront terminees en 1 83^. "Voici 1'ordre dans lequel elles seront executees. En i834 ? les cartes cantonnales et d'ensemble desar- rondissemens de Falaise et Pont-rEveque. En 1 835 , semblable travail pour les arrondissemens de Bayeux et Vire. En 1 836 , les cartes cantonnales et d'ensemble des ar- rondissemens de Lisieux et Caen. En iSSy, la carte generale du departement. D'autres travaux topographiques et statistiques impor- tans se preparent dans les bureaux du geometre en chef. Deja le depouillement de tousles noms de localites qui figurent sur la carte de Cassini est fait, dans le but de suivre , autant que possible, lors de la re'daction des liouvelles cartes , 1'orthographe adoptee par cet astro- nome celebre. Ce travail, long et fastidieux, fait deux fois pour plus — 92 — d'exacti tude, corhprend pres de 7000 noms de villes, botirgs , villages, hameaux, fermes, usines , rivieres, ruisseaux, forets, monts, etc., etc. Tous ces details sont enregistres dans Fordre alphabe- tique le plus rigoureux, avec 1'indication , pour le chef- lieu de commune, de Tarrondissemehtet du canton dont il depend ; et pour le hameau , de la region nord , esty etc., oil il se trouve par rapport au clocher le plus voisin, qui est egalement designe. Ce dictiorinaire rend les re- cherches extremement faciles sur la carte de Cassini. La description exacte des cours d'eau par bassin hydrographique , sera faite pour preciser la source et 1'embouchure de chacun , en tant qu'ils sont dans le de- partement ; pour indiquer la direction generate du cours et sa longueur developpee par territoire communal , puis sa longueur totale ou partielle dans le departement, egalement developpee. Les operations ci-dessus sont deja faites pour plus de six cents cours d'eau. Dans cette description, chaque cours d'eau est af- fecte d'un numero , qui sera repete sur les cartes. Ce travail n'a encore ete fait pour aucun departement. Enfin, M. Simon s'occupe d'un dictionnaire topo- graphique du departement , qui presentera , par com- mune, 1'arrondissement, le canton, la perception, le controle des contributions directes, le bureau d'enregis- trement, la cure ou succursale dont elle depend, sa po- pulation , son etendue superficielle, sa division territo- riale, Us communes limitrophes, la distance de son clo- cher au chef-lieu de canton d'arrondissement et de de- — 93 — partement , ses principales natures de culture, sa culture dominante, ses principales dependances en bameaux, fermes, usines, etc. ; plus, la description physique du sol. Ce dictionnaire, comme les cartes precitees, sera ap- proprie, autant que possible, a tous les services publics. Tous les travaux ci-dessus designes s'executeront si- multanement, et seroiit termines en 1837. La crainte que le travail des nouvelles cartes ne fut tout bouleverse par la loi sur les attributions commu- nales, en ce qui touche la suppression des communes dont la population est inferieurea trois cents habitant, est la seuie cause que ces cartes ne sont pas plus avancees pour les arrondissemens de Falaise, Pont-J'Eveque , Bayeux et Vire, dontl'arpentage est termine. Plus de deux cents communes du Calvados se trouventdans lecas prevu par la loi dont il s'agit , qui n'a encore ete discute'e qu'a la chambre elective, et qui ne pourra etre sanctionnee que dans la session prochaine. La creation de nouvelles communes aurait le meme inconvenient que la suppres- sion de celles dont la population ne s'eleve pas a trois cents ames. Il importe done d'attendre que 1'administra- tion ait bien fixe le nombre des communes, pouracbever le travail des cartes. La section decide que Papercu presente par M. Simon sera insere au proces- verbal , et qu'il sera presente au Gongres la proposition suivante : . « Einettre le voeu que les geometres en chef du cadastre ? u a rimitation de leur collegue M. Simon, gcometre en chef « du Calvados, fassent, — 94 — v i° La description des cours d'eau par bassins hydrogra- (( phiques, en suivant les progres du cadastre j « 2° Le releve des noms de localite , suivant la veritable « ortbographe ; « 3° Enfin , tin dictionnaire topograpliique donnant , par « commune , le plus de details statistiques possibles , dans un « ordre constant. » du»Ti5iet. M. G*RARDiN,de Rouen, met sous les yeux des membres comi^iuica- ^ la section un specimen de nouveaux globes terrestres, Girardio! dits globes aeropkyses ou gonfles d'air , inventes par MM. Marin et Schmidt , et destines a remplacer les spheres lourdes etmassives dont on a fait jtisqu'a present usage pour 1'etude de la geographic. M. Girardin fait ressortir les avantages que presentent ces globes , dont 1'executionne laisse rien a desirer, tant sous le rapport delapartie materielle et de 1'art, que sous celui del'exac- titude du dessin et des positions geographiques. D'un prix quatre fois moins eleve que les anciens globes de dimensions pareilles, pouvant etre facilement transportes en voyage, puisque vides ils se ploient et n'occupent plus qu'un tres petit espace, ces globes lui paraissent etre une des plus heureuses applications qui aient ete faites , depuis quelques annees , en faveur des etudes geographiques , et il ne doute pas que leur adoption ne contribue a repandre, dansloutes les classes de la societe, le gout de ces etudes, qui rendent des services continuels a 1'histoire , au commerce et a la navigation. Jja section d'Economie sociale ayant renvoye a 1'examen de la section des Sciences mathematiques un — 95 — rapport presente par M. BUNEL , sur le barrage des fleuves en general , et en particulier sur celui de POrne, ainsi que sur le projet propose , a cet egard, par M. Pin- genieur Pattu , la discussion s'ouvre sur cette question importante.M. Bunel expose ses opinions sur les travaux a faire a 1'embouchure de 1'Orne pour ameliorer la navi- gation entre Caen et la mer. Apres des considerations generales, il developpe les divers projets qui ont ete successivement proposes pource dernier objet. M. de la Chouquais fait ensuite un expose rapide de la marche siiivie par Padministration , pour Petude de €es projets , et ajoute plusieurs observations pour de- montrer les nombreux avantages qui resulteront pour le pays de leur execution. . MM. lecomted'Kfo/z et de Magneville appuient, par de nouvelles considerations, 1'opiniondes preopinans, et se joignent a eux pour appeler toute Pattention du Congres sur une question vitale pour le Calvados et les departemens circonvoisins. M. Bunel , rentrant dans le fond de la question, croit d'abord devoir repondre a Pobjection qui avait ete faite , dans les bureaux du ministere , a M. Du Quesnay, contre le barrage de 1'Orne, qui pouvait , disait-on , en retenant les eaux de la riviere , donner naissance a des atterissemens dangereux : que le projet de M. Pattu n'est pas destine a retenir les eaux , puisqu'on conser- verait, a 1'extremite du barrage, une ouverture plus con- siderable que la plus grande largeur de la riviere. Il rappelle ensuite la plupart des objections 2(ttfifa£e, l^eraue^egeben DOU fcer $,$* ianbn>irt^fc^aftsi-©efeK(4)aff in @f et)crmarcf , britres J£>eff 1821*. Get article , qui interesse a un haut degre les amis de la science agricole , est relatif a Futilite de 1'emploi des fumigations, contre les gelees qui arrivent a la fin du printemps et au commencement de 1'automne , et fait connaitre ce qui est pratique, a cet egard, depuis long-temps dans la vallee de Lavan ( Carinthie ). Depuis les annees malheureuses 1814, i8i5 et 1816, pendant lesquelles les gelees blanches out cause tant de tort aux grains , a la vigne et aux fruits , on a fait spontanement, sur Tinvitation et sous la direction des autorites , des fumigations, tant au printemps qu'a 1'automne, en employant le* precede suivant, qui est encore pratique : Les juges de toutes les communes engagent chaquc proprietaire de maison a faire des provisions de -views bois et des branchages, pour les allumer a un signal donne. Lorsqu'a 1'epoque de la pousse de la vigne et de la " — 98 — fioraisou des urbres frui tiers ( fin d'avril et commence- ment de rnai ) , on pendant celledusaiTasin(septembre), le thennometre s'abaisse le soir jusqu'a 4° au-dessus de o° , que le ciel est serein et sans images , lesautorites chargent quelqu'un de veiller jusqu'a trois heures du matin. Si, a cette heure , le ciel continue a etre pur, et que le thermometre n'ait pas remonte , on allume quelques feux prepares d'avance , et on sonne les cloches. Ce signal est repe'te dans toute la vallee, et les juges de chaque commune veillent a ce que tout le monde remplisse son devoir. Ces feux , composes de peu de matiere , mais tres multiplies, et entretenus avec des morceaux de gazon , du fumier ou autres corps aussi peu combustibles , remplissent 1'air, jusqu'a neuf heures du matin , d'un image, de fume'e qui preserve les plantes , et de Faction de la gelee, et de celle des rayons brulans du soleil. A la suite de cette communication , M. de la Foye fait sentir 1'efficacite de ce procede, en rappelant la theorie du rayonnement du calorique , dont le docteur Wells s'est ingenieusement servi pour expliquer la formation de la rosee et de la gelee blanche. Une interessante discussion s'engage sur ce sujet, et dohne a MM. Bandy Girardin, Lair , LePrevost, de Magne- ville., etc. , 1'occasion d'exposer leurs opinions a cet egard, et de faire connaitre divers faits qui tendent a confirmer la justesse des idees emises par M. de la Foye. La section , reconnaissant que le precede allemand petit offrir de grands avantages, au moins dans le plus grand nombre des localites , croit devoir appeler sur lui — 99 - 1'attention des eultivateurs , et manifeste le clesir que la pratique des habitans de la vallee de Lavan soil suivio dans uos'coiitrees. M. LAIR, de Caen, attire 1'attention des membres de . s<:» / 7 7 7 7 7 » tiou d.-M. lauteur et qui a pour litre : Methode de la culture da melon en pleine lerre. Sur la demande de plusieurs membres, il fait un expose succinct de cette metbode, qui est la meme, a line legere modification pres, que cellc qui est pratiquee depuis fort long-temps dans la vallee d'Orbec pres Lisieux. Tl indique avec quelle rapidite cettemetbode s'est propagee dansles environs de Falaise, et plusieurs membres de la section disent Fa voirvue em- ployee dansbeaucoup d'autres localites du departement. MM. Bunely De Courdemanche, Pellerin, etc., an non- cent que, dans la vallee d'Orbec , on n'apporte d'autres soinsa la culture du melon en pleine terre, que d'ajouter au sol une proportion d'engrais un peu plus forte que celle qu'on y met lorsqu'on Tensemence en ble, sans faire usage, d'ailleurs, de cloches en verre ou en papier huile, et sans avoir recours a la pratiquerecommandee par M. Noget, c'est-a-dire la transplantation des jeunes plants dans des trous remplis de fumier chaud, qu'on recouvre ensuite d'une legere couche de terreau. La simplicitc de ce mode de culture, le pen de soins qu'il exige,les bons resuitats qu'il fournit, font vivement desirer aux membres de la section qu'il se, repande de plus en plus dans le pays , dont il accroitra ainsi 1'aisaoce. M. DE MAGNEVILLE lit un memoire sur 1'introduction et la culture des arbres et arbustes exotiques dans ledepar- tement du Calvados. Apres avoir rappele que le marechal ftHarcourt , le marquis Turgot , M. de Magneville pere, M. Moisson de J^aux , M. de Caumont pere , M. Tro- long da Taillis , M. Dherou, sont ies premiers horti- culteurs qui aient commence des collections de ve- getaux exotiques dans le departement, il indique les principales pepinieres qui existent actuellement ,et assure qu'il y a peu d'arbres nouvellement introduits en France qu'on ne puisse se procurer dans ces u tiles etablis- semens. Les richesses en vegetaux exotiques que possede le Calvados, etant devenues assez importantes pour etre signalees a 1'attention publique , M. dc Magneville a cru rendre service aux amis de Horticulture, en entre- preuant d'en faire le recensernent ; car la connaissance des especes acclimatees portera a les multiplier ,• a les etudier et a rechercher les avantages que les arts, Teconomie domes tique , etc., pourraient en retirer. Le travail entrepris par notre honorable confrere, pour le Calvados , est caique sur celui que Dukantel du Monceau a execute pour toute la France , avec cette diffe- rence, toutefois, qu'il n'y est fait mention que des vegetaux etrangers repandus daus les jardins et parfaileinent accli- mates. A la suite du norn de chaque espece , 1'auteur — 110 - a eu Pheureuse idee d'indiquer la grosseur du troric , a partir de trois a quatre pieds au-dessus du sol, ainsi que les differentes localites ou Pespece vegete actuellement. Ce catalogue , que 1'auteur continue a completer , ren- fermedeja quarante-huit especes d'arbres, dont beaucoup sont remarquables par leur developpemeut. La plupart sont cultrves par lui avec un grand succes dans sa belle terre de Lebisey, pres Caen. Ces collections d'arbres etra tigers ne doivent pas etre eonsiderees comme tin simple delasscment pour les pro- prietaires qui consacrent une partie de leur fortune a les former. Ellespeuvent rendre et rendent deja d'impor- tans services a la societe, en facilitant I'introductiou dans nos campagnes d'especes plus profitablos que celles qui y existent. — Deja plusieurs sont repandues avec pro- fusion dans le Calvados, et on s'empressera d'en mul- tiplier d'autres lorsqu'on connaitra mieux la nature du sol qui leur est convenable , et les usages auxquels elles sont propres. Bientot , .sans doute , on verra substi- tuer le cliene de marais et le cypres de la Louisiane aux saules et aux aunes , dans les terrains marecageux et tourbeux. Les sols arides , legers et calcaires , qui n'offrent an laboureur que de tres faibles recoltes , se couvriront de piceas et de pins d'Ecosse. ^Serable de Norwege , qui, d'apres Rozier , n'eprouve aucun dorn- niage des vents de mer , pourra procurer des abris salu- taires sur le littoral du departement. Beaucoup d'especes de Chene pourraient rivabser avec Fespece du pays dans les sols glaiseux meles de galets roules. Si ces especes ne reunissent pas toutes les qualites de la derniere , elles - in — en ont d'autres qui ne sont pas moms utiles. Ainsi , le chene pyramidal , au port semblable a celui du peu- plier d'ltalie , et qui ne couvre de ses branches qu'un tres petitespace , pent etre plante pres des terres en labour , sans que leur egout nuise aux recoltes ; le chene querci- tron , dont I'ecoroe plus ricbe en tannin que celle de notre chene, est meilleure pour 1'appret des cuirs, et qui contient tine matiere colorante jaune, si utile a nos ateliers de teinture , procurerait un jour aux cultivateurs d'impor- tans benefices, 'si sa culture etait naturalLsee. Ces exem- ples font sentir 1'importance des essais entrepris par les proprietaires. M. DE MA.GNEVILLE exprirne le regret de ne point dessta^c3 et voir tenter de plantations ou de semis de pin maritime dans les dunes qui bordent une partie des -cotes du tioT"eUM.Cde Calvados. Ces dunes donnaient autrefois asile a une grande quantite de gibier fort recherche sur les tables ; mslis actuellement elles n'offrent plus que de maigres paturages, et sont, par consequent, d'unebien faible res'- source pour les habitans de ces cotes du departernent. Cette communication fait naitre une longue discus- sion, dans laquelle beaucoup de rnernbres sont entendus. MM. Asselin de Cherbourg , Bunel , De Courdemanche, de la Chouquais, de la foye , Lair, A. Le Prevost , exposentsuccessivement leurs opinions sur la possibilite de rendre a la culture cette immense etendue de terrains jusqu'ici steriles. Deja une grande partie des Miells ou dunes aux environs de Cherbourg, ont etc exploiters avec succes , et sont actuellement couvertes de maisons d'habitation et tie jar dins tres-productils. Ce qui a con- tribue surtout a amend* cet heureux resultat pour les dunes de Cherbourg, c'est qu'en fouillant le sol, on a rencontre a peu de profondeur une terre vierge et tres propre a la culture. La section, convaincue des avantages que procurerait au pays 1'exploitation des dunes, et notamment de celles qui sont situees entre Dives et Salenelles ,. decide qu'il sera fait au Congres une proposition speciale a ce sujet. Etendant ses regards liors du territoire du Calvados, et envisageant cette iinportante question d'un point de vue plus eleve , la section , apres avoir entendu dans une seconde seance Pexpose fait, par M. de la Chouquais , des di verses experiences qui ont etc tente'es avec un grand nombre de.plantes, dans le dessein de reconnaitre celles d'entre elles qui sont les plus propres a rendre productives la plupart des dunes et des landes qui existent en France , arrete ainsi les termes de la proposition qu'elle soumettra a 1'appro- bation du Congres : « On engage ies proprietaires et les administrateurs des dunes u a faire tout ce qui peut 7 selon les localites , rendre ces terrains « procluctifs, notamment en fixaiit les sables 7 dorit il faut eviter « la inobilite et le deplacement j en employant, d'apres les « experiences qui ont ete faites , soil le tamarisc , le saule , la « boimlaine, le bouleau , le genet epineux, le genet conimun , « la ronce , la luzerne , le carex arenaiia , \arundo arenaria , « \etriticumjunceum, et plus encore le triticum repens. — 11 « est a desirer aussi quau moyen cVune petite peile on souleve u la tcrre , dans les terrains mobiles 7 sans endommagerla surface, « pour pkcer a quatre on cinq jouces de distance et a environ - 113 — « deaxpouces et demi de profondeur , de la graine d'argou- « sier « hippophce rhamnoides » , de pesse ou d'epinette , de cy- « pres « cupressus semper virens », de sapin blanc « pinuspicea », « de pin blanc d'Amerique « pinus strobus » , de pin sauvage, « d'ypreaa « populus alba » , et surtout de pin maritime. *:vl!«i;i ti' tilt f ' M. le comte d'YsoN lit un Memoire fort interessant sur du ftjJauJ . leschemins vicinaux. Il signale leur deplorable etat, Jeur Memoire importance et 1'imperfection de la legislation actuelle. M. ie comtc II reduit 1'entreprise de leur mise en etat et de leur entretien a une question d'argent, que 1'insuffisance des ressources communales appelle le tresor a resoudre par une mesure gen^rale. Il invoque i'intervention d'une loi prealable, pour empecher que les empietemens jour- naliers ne rendent le mal plus grand encore. Il donne un apercu de la depense totale, et, s'il effraye par le chiffre , il rassure par les richesses qui en resulte- raient et par les reductions considerables dont Pappli- cation serait susceptible. 11 insiste sur les menagemens que meriterindustrie agricole, afin que ses frais de pro- duction ne s'elevent pas plus qu'ils ne le sont. En expo- sant ses convictions , il prouve par-la qu'un avenir peu eloigne realisera plus d'economies quen'en reclameraient les frais de 1'entreprise. Il expose, enfin , les bases d'un systeme d'execution fonde sur de nouvelles circons- criptions routieres , et sur un mode d'administration tire de leur nature, et mis en rapport avec les regies et les divisions administratives existantes. tupt>\ M. d'Yson n'a eu d'autre but, en redigeant son Me- moire, que de s'adresser a 1'opinion publique, deesse — 114 — tutelaire des interets sociaux, dont les membres du Congres, dit-il , sont, par leur merite f?t leurs intentions, les organes influens et consciencieux. du 25ajuCiiict M. Henri CELLTEZ , de Blois , entre dans des consi- Comm^nica- derations fort etendues sur les avantages qui resulteraient •^ceiiiM. H' pour 1'agriculture, de 1'usage des baux a long terme. La section , reconnaissant unanimement la justesse des opinions professees par M. Celliez, et la neeessite de detruire un etat de choses qui n'offre aucun a vantage reel en compensation des maux nombreux qu'il produit, arrete que la proposition suivante sera soumise a la sanction du Congres : (( Le Congres engage tes Societes cV Agriculture a soccuper « activement des mojens de repandre , dans la pratique , u T usage des baux along terme. » Plusieurs autres propositions relatives aux banques agricoles et aux associations formees entre capitalistes pour Texploitation des ricbesses territoriales , sont successivement developpe'es par M. Cclliez. La section , en raison de la nature de ces propositions , qui se rattachent aux questions les plus elevees de Peconomie, politique, les renvoie a Texamen de la section d'economie sociale l . dua^ulikt ^' LECOQ , veterinaire a Bayeux , que des occupations Leit7c de ont force de quitter le Congres , adresse une lettre coq' dans laquelle il appelle 1'attention des membres du » La section d'economie sociale n'a pu, a cause dela fin de la session, donncr suite au renvoi qui lui avait dte fait. — 115 — Congres sur un vice nomme cornagc , qui augmente chaque jour en intensite dans les departemens du Calvados et de la Manche. Dans Pinteret de la race chevaline, il signale ce vice, que le gouvernement peut detruire en'soumettant les chevaux a la castration et les jumens au bouclage ; et il pense qu'en raison des pertes qu'ii fait eprouver a tous les possesseurs de chevaux, il est urgent d'inviter le Ministre du commerce a prendre toutes les mesures convenables pour faire cesser un etat de choses qui nuit aux interets de tous. En 1'absence de documens suffisans pour prononcer sur cette question , qui parait tres grave en elle-meme , la section decide qu'elle ne peut prendre , a cet egard , aucune resolution de'finitive , et elle engage les veteri- naires a faire parvenir au secretaire-general du Congres de i834 tous les renseignemens qu'ils pourraient avoir sur le nial signale par M. Lecoq , afm que , dans la session procbaine, les membres de la section soient en etat de statuer sur sa proposition. M. DE LA SA.DSSATE, de Blois, s'etait fait inscrire . S5ancf. du 23]Ulllc pour presenter le tableau de Petat de Pagriculture dans Comn^nic Pancienne Sologne , et developper la proposition sui- us2«iy vante qu'il desirait faire prendre en consideration par le Congres : « Invitcr les proprietaires de la Sologne et les Societesd'agri- a culture ctablies dans cette ancienne province, a encourager, u par tous les moyens qui sont en leur pouvoir , les plantations « d'arbres forestiers et le dessechement des etangs dans cette — 116 — « partie de la France , conditions indispensables pour son ame- « loratiou physique et sociale. » Le temps n'ayant pas permis a 1'auteur d'executer son projet, cette question si imporlante est recommandee a Tattention du Congres de i834- Le Secretaire de la Section , Le President de la Section , J. GIRARDIN, de Rouen. P.-A. LAIR, de Caen. TROISIEME. SECTION. 'W.jwukj s M. LECOQ, de Bayeux, lit un Mernoire sur la maladie s^ance des poulains, generalement de'signee, dans les departe- mens du Calvados et de la Mariche , sous le nom de four- ae M. Leco% i P , -ri • ' •' • i veterinaire bure ou rourbeture. — II assigne pour causes prmcipales a Bayeux. a cette maladie, qui regne enzootiquement dans le Co- teritin , et y enleve jusqu'a un cinquieme des jeunes pou- lains : i° Faction du froid humide; 2° le cbangement subit qui a lieu dans le regime alimentaire de la jument aussitdt apres la parturition , epoque ou elle passe d'un regime peu substantiel et du travail au repos et a une nourriture plantureuse , qui devient pour les poulains la source d'une nutrition excessive; 3° enfin les exercices forces. Les symptdmes propres a cette affection sont la clau- dication accompagnee de Fengorgemeat plus ou moins considerable d'une ou de plusieurs parties de la surface du corps , et notamment des articulations des membres. Ces engorgemens ont pour caracteres remarquables , 1° leur mobilite ou la facilite avec laquelle , dans Fespace de quelques heures et meme de quelques minutes , ils abandonnent le point sur lequel ils s'etaient montres — 118 — d'abord ? pour apparaitre sur d'autres parties ; 2° le pen de chaleur et de douleur qui les accompagnent ; 3° la qualite du pus qu'ils fournissentlorsqu?on n'a pas reussi a empecher cette facheuse terminaison. II est inodore, se- reux, trouble, tenant en suspension des flocons albumi- neux. La quantite s'eleve quelquefois a plusieurs litres. Les symptomes generaux ou sympatbiques , variables selon les sujets, sont 1'anorexie, la tristesse, 1'etat coma- teux, la frequence et la plenitude du pouls, les mem- branes mtiqueuses apparentes injectees ou jaunatres , la langue couverte d'un enduit gris jaunatre , et rouge sur les bords, les urines rares, les dejections alvines dures et recouvertes de mucosites membranifonnes, ou bien une diarrbee colliquative. La duree de la maladie a 1'etat aigu est de quinze a vingt jours; lorsqu'elle s'etend au dela, elle prend une marche cbronique dont le terme est incertain. L^examen des animaux qui ont succombe laisse aper- cevoir souvent, dans le tissu cellulaire du dos et des lombes, des foyers purulens dont rien jusqu'alors n'avait revele Texistence. Ainsi que ceux qui ont ete reconnus pendant la vie , ils occasionnent une destruction du tissu cellulaire ; la denudation et la dissection de la peau etdes muscles environnans, dans une etendue con- siderable. Quelquefois aussi des tumeurs articulaires non abcedees se dissipent, et ne laissent a leur place qu'une infiltration citrine et gelatineuse. Les surfaces articulaires sont plus ou moins rouges ou alterees, sui- vant la duree et l'intensite de la maladie. Presque toujours 1'abdomen contient une quantite no- _ 119 _ table de serorite roussatre. Plus d'une fois on a trouve, a 1'interieur de la veine ombilicale et de 1'ouraque non obliterees des traces d'une assez vive inflammation et du pus bien forme. Les ganglions lymphatiques de toutes les regions de Pabdomen et de la poitrine , le thimus , presentent tou- jours des alterations variables, suivant 1'anciennete de la maladie, tantot tumefies , gris ou rougeatres , ayant la consistancedu squirre, tantot ramollis et prets a s'abceder. Les indications curatives se rapportent a deux prin- cipales. Combattre 1'affection locale, c'est-a-dire s'op- poser a la terminaison par suppuration, modifier i'etat general du sujet. Suivant I'etat inflammatoire ou non des tumeurs , la premiere indication est remplie par des moyens diffe- rens. Dans le premier cas , des antiphlogistiques tem- peres, afin de maintenir toujours un certain degre de reaction ; dans le cas, au contraire, ou la tumeur est in- dolente , meme avec un pen de chaleur, Fes topiques re- solutifs, astringens, les repercussifs, surtout une solu- tion de sulfate de fer, sont appliques avec avantage. Les moyens generaux consistent principalement dans la diminution de la nourriture, quelquefois la saignee; M. Lecoq n'approuve pas Femploi assez general des purgatifs. M. Lecoq termine en emettant verbalement 1'opinion que cette maladie se rapproche du carreau des jeunes enfans. M. Trouve, s'appuyant surla mobilite des tumeurs et sur la marc^he habituellement aigue de la maladie , re- — 120 — connait plus de ressemblance avec le rhumatisme. M. Pellerin se rapproche de cette opinion , en tenant compte des causes assignees a la maladie. M. Hunault trouve, dans Pexistence et le caractere des tumeurs articulaires, une ressemblance avec celles qui se developpent chez les sujets scrofuleux. M. Lafbs.se pense que , pour bien apprecier la nature de la fourbure et son analogic avec telle autre affection propre a Tespece humaine, il ne faut pas considerer iso- lement, et par une application irop retrecie du systeme de localisation , les di verses lesions locales, qui ne sont que 1'explosion exterieure d'une alteration plus profonde et plus generale de 1'economie ; maisqu'en considerant Fen- semble desplie'nomenes,rindolenceet le siege habituelde ces tumeurs , le earaclere special de rinflammation qui survient quelquefois, la nature et la quantite du pus, et surtout 1'alteration generale et constante de 1'appareil ganglionnaire, il etait impossible de ne pas reconnaitre que, dans la fourbure comme dans les scrofules, le systeme lymphatique est specialement affecte. Bien que la marche plus frequemment aigue cbez le poulain que chez Tenfant etablisse une distinction importante pour le traitement, elle n'est pas suffisante pour empecber le rapprochement de ces deux affections ? au moins quant a leur siege. Quoi qu'il en soit , la section vote des remercimens a M. Lecoq, pour la communication qu'il a bien voulu lui faire et qui fournit une nouvelle preuve de 1'utilite de Tetude comparee de la medecine humaine et de la medecine veterinaire. Et considerant qu'il n'existe qu'un -r- 121 - bien petit nombre de veterinaires capables d'observer avec exactitude, d'exposer avec clarte et de discuter avec justesse, ainsi que 1'a fait M. Lecoq, eleve de 1'Ecole d'Alfort, et que Fignorance et la routine sont encore presque partout les seuls guides de cette classe d'artistes; considerant que les inconveniens tres graves de cette ignorance ne sont pas assez generalement sentis, meme de personnes cbez lesquelles une position sociale elevee devrait faire supposer une appreciation plus judicieuse des interetsde la societe;que, particulierement, le conseil general du departement de la Manche a refuse une legere allocation pour assurer la publication des travaux d'une societe formee a Bayeux pour les departemens du Calvados et de la Manche , par quelques veterinaires instruits ; considerant que 1'agriculture , 1'industrie et 1'economie sociale, sont plus interessees encore que la science medicale a la reforme de ces erreurs : la section arrete que la proposition suivante sera faite a Fassem- blee generale du Congres : « Employer tous les moyens qu'il croira convenabie de publi- « cite , de persuasion et d'adresse aux societes savantes , aux « autorites et aux corps competens , pour encourager linstruc- « tion des veterinaires et eclairer T opinion sur les inconveniens « cle Tetat actuel. » M. DUVAL, de Paris, lit des notes historico-medicales Co°™"J|,c* sur les Normands qui ont concouru a rendre I'etude de M' Duva1' la medecine plus facile et plus generale, et son application plus utile a 1'humanite. Depuis la protection accordee, par nos ancetres conquerans de 1'Italie , a la celebre ecole de Salerne, jusqu'a 1'etablissement, en 1783, dans la Fa- — 122 — culte de Caen , de la premiere chaire de clinique qu'elle avait sollicitee ; depuis Gilbert Mancinot, en meme temps eveque de Lisieux et medecin de Guillaume-le-Conque- rant, jusqu'a Vicq-d'Azir, qui le premier fit a Paris, en 1773, des cours d'anatomie comparee , la Normandie a fourni en medecine, comme partout ailleurs , un riche contingent de services. Le travail de M. Ducal qui les rappelle, plein de recherches curieuses, a ete ecoute avec un vif interet. du iet. M- HUNAULT, d'Angers, donne lecture d'un Memoire comnmnica- slu' ^es constitutions physique et medicale de 1'Anjou , M. Hunauit. avant et pendant le cholera. Dans ce travail , plein de details, de faits et de rap- prochemens , se trouve un expose de toutes les condi- tions bygieniques , geologiques , topographiques , me- teorologiques , industrielles et morales , qui ont pu avoir quelque influence sur 1'invasion , la marche , la duree et la gravite de cette epidemic. Ce Memoire, qui est lui- meme un resume de nombreuses recberches , ne peut se preter a une seconde analyse , qui le mutilerait. La sec- tion medicale du Congres a fbrtement encourage M. Hu- nault a executer son projet de le faire imprimer ; elle applaudit a 1'esprit investigateur qui a preside a la poursuite des faits qu'il renferme , et a la circonspection qui a empecbe Tauteur d'en deduire des consequences prematurees. II se termine par les considerations sui- vantes : « De conclusions, Messieurs ,nous n'aurons point la presomption de vous en deduire des nombreuses consi- — 123 — derations que nous venons d'avoir Phonneur de vous soutnettre. Pour nous , ces fails ne sont point assez generalisateurs. Seulement, si quelqu'un cut fait, ainsi que nous venons de 1'essayer , pour chaquc localite de la France , une enquete medicale , empreinte de 1'esprit du divin maitre , et d'apres des principes aussi completement pratiques, aussi rigoureusement scienti- fiques que Fa religieusement accompli le savant, celebre et infortune Delpech , lors de son voyage en Angleterre , nous aurions probablement aujourd'hui 1'avantage de posseder un grand nombre de faits indispensables pour tirer des conclusions utiles ; et nous pourrions esperer, si le fleau venait a se reproduire , d'avoir, au moins , des moyens plus assures , plus rationnels , plus efficaces peut-etre , a lui opposer. a Le gouvernement et les corps savans n'ont pas fait , dans d'aussi pressantes circonstances , tout ce qu'ils pouvaient et devaient faire; ils devaient eclairer, par tousles moyens possibles , une question aussi importante au salut des peuples ; ils devaient sollicker et rallier les experiences et les lumieres acquises dans les pro- vinces ; ils pouvaient , choses simples et faciles , appeler tous les gens de 1'art a 1'un de ces congres de science et d'humanite , tel que cela s'est pratique dans des pays voisins. Qu'ils restent done sous le poids de leur responsabilite. « Quant a nous , Messieurs , nous devons nous emparer de cette grave question, qui , par sa generalite et 1'enquete qu'elle a pour but de sollicker de toutes parts, concerne specialement les travaux d'un Congres scien- i - 124 - tifique. Cette question , en effet , ne peut etre bien et cornpletement resolue que d'apres un ensemble comparatif d'observations faites sur tous les points de la France , et discute, approfondi dans les reunions generates desti- nees a ces objets. « Nous invitons done tous les medecins , savans et « observateurs quelconques , avouloir bien fournir au « Cong res prochain tous les materiaux qu'ils possedent « sur les constitutions physique et medicale de leurs « localites , avant , pendant et depuis £ invasion du « choleta-morbus epidemique. »> «Parce moyen, nousauronsaumoinslemerite d'avoir essaye,sinon accompli, 1'ceuvre d'humanite qui a pour but de rechercber les remedes propres a arreter les ra- vages de 1'un des fleaux les plus devastateurs qui sesoient jamais attacbes a la destruction de 1'espece bumaine. » Apres la lecture du Memoire de M. Hunault , la M. Lafosse. section entend celle d'un Essai sur les moyens d'ame- liorer V enseignement et la pratique de la Medecine, par M. LA. FOSSE , de Caen. L'auteur, partant d'une idee premiere qui domine tout son travail , savoir : que la medecine, ainsi que les autres professions liberales , comme la magistrature , le sacerdoce, et il ajoute i'etat militaire, est une fonction instituee pour le benefice de tous , et non pour Tavantage particulier deceux qui Texercent, cberchea prouverque la societe neglige un de ses interets les plus serieux en ne pourvoyant pas a la rcforme des abus signales depuis long-temps dans 1'enseignement et l'application de cette . science. — 125 , , - J| ' x« . v fj Pour faire sentir le danger de 1'etat actuel des cboses ; il etablitque, d'apres les modifications survenues dcpuis un demi-siecle dans les mceurs, les coutumes, les opi- nions et les lois, el qui ont eu pour resultat de ne plus admettre , pour mesure de la consideration et de Fin- fluencesociale, que la richesse ou lesfonctions publiques, les medecins qui ne peuvent atteindre ni a 1'une ni aux autres, se trouvent dans Palternative, ou de rester dans un e'tat relatif d'inferiorite qui nuira a la fermete et a I'mdependance necessaires a 1'exercice de leur etat, ou de s'abandonner a 1'impulsion generale de faire fortune, et de ne plus voir dans la medecine qu'une Industrie qu'il faut rendre lucrative. Et Ten tree une fois ouverte aussi largement aux entreprises de la cupidite, le char- latanisme chassera du temple les veritables disciples d'Hippocrate, et les gens d'honneur n'aborderont plus un etat ou ils ne trouveraient, pour compensation a des etudes longues, degoutantes etdangereuses, a un travail assidu et a un assujetissement continuel , a la privation de la plupart des plaisirs de la societe , que la confra- ternite avec des fourbes et des charlatans. Les ameliorations que 1'enseignement de la medecine I reclame viennent ensuite, et les considerations que 1'au- teur du memoire y consacre sont deja revetues de la sanction de 1'Ecole de medecine de Caen, a qui illes avait soumises, et au nom de laquelle elles ont ete adressees a M. le Ministre de 1'instruction publique. La premiere question examinee est celle de deux ordres de medecins. Tout en reconnaissant et prouvant meme les defauts de 1'institution des officiers de sante. — 126 — I'auteur pretend que ce n'est pas une raison suffisante pour rejeter toute autre division , qui serait basee sur un autre plan ; division doiit il prouve la hecessite , en etablissant que 1'exercice de la medecine dans les cam- pagnes ne presente point, ni en avantages pecuniers, ni en relations sociales et scientifiques, une compensa- tion aux sacrifices de toute espece et aux besoins in- tellectuels d'un homme qui possede toutes les conditions que le doctorat suppose, et que^ par consequent, si Ton ne vent pas abandonner la sante des habitans des cain- pagnes an plus grossier charlatanisme, il est necessaire de laisser, dans la hierarchic medicale, une classe dont les sacrifices, les besoins et les preventions soient enhar- monic avec la societe au milieu de laquelle ils seront destines a vivre. Settlement, il faut exiger d'eux une instruction qui les mette en etat d'etre reellement utiles, et leur fournir les moyens de 1'acquerir aisement. Or, au lieu de la division etablie par leslois actuelles, il en existe une autre, place'e a un point beaucoup plus eleve; car, sous le rapport de leur etude comme sous celui de leur application, il y a, dans chacune des bran- ches qui partagent 1'enseignement de la medecine, un degre oil s'arretent les applications usuelles , et ou com- mence la philosophic de la science. D'un cote, on trouve 1'anatomie, justement appelee medicale et chirurgicale , la physiologic positive, les gene'ralites d'hygiene et de medecine legale, les preceptes generaux et les specialites de la pathologic et de la thc- rapeutique^ et enfin Fexperience clinique. De Tautre, 1'anatomie moleculaire, 1'anatomie compa- — 127 - ree,la physiologic transcendante , les systemes etiologi- ques , les classifications nosologiques , 1'histoire de la me- decine et les hautes questions de medecine legale et d'hygiene publique. La premiere de ces divisions se renfefmant dans le domaine positif des faits acquis ; la seeonde poursui- vant la recherche des faits nouveaux et leur coordina- tion systematique. L'une, a la portee d'un grand nombre d'intelligences douees de bon sens et d'attention , qu'elle dirigera avec certitude et sans efforts vers un but utile et modeste. L'autre, exigeant desesprits superieurs, riches d'un haul degre de perseverance, de penetration et de sagacite, et les egarant souvent encore dans des speculations, ou ste- riles , ou funestes. La premiere serie deconnaissances est celle qu'il con- vient de presenter a des eleves , et qu'une conscience severe permet d'appliquer dans la presque universalite des cas de pratique. II faut etre maitre , et depuis long- temps, pour discerner ce qui peut devenir applicable dans les tentatives de progres que presente la seeonde. Dans celle-ci , le travail, TinteHigence et le temps ne peuvent suppleer qu'avec peine, et incompletement encore, a ce concours de circonstances que presentent quelques localites par la multiplicite des objets d'obser- vation qu'elles fournissent, et la rencontre , trop rare ailleurs, d'hommes capables de diriger dans ces etudes avec circonspection et sagacite. Et Paris, sous ce rap- port, est horsde coinparaisonavecauciuie villede France. Montpellier seul , pai4 ses vieilles et bonnes traditions , — 128 — par son antique renommee et par ses etablissemens, peut offrir, quoique avec desavantage , une rivalite necessaire. II n'en est pas ainsi pour 1'etude de la medecine pratique. La plupart des medecins qui ont pu corriger etmurir, par 1'exercice deleurart, leur instruction sco- lastique , sont en etat de communiquer par l'enseignement le resultat combine de leur theorie et de leur experience; et les villes de 2e et 3e ordres peuvent offrir, dans leurs hopitaux et autres etablissemens publics, les elemens necessaires a I'etude de 1'anatomie et de la clinique, base et complement indispensables de toute instruction medicale. Cette distinction entre la medecine pratique et les etudes transcendantes , indique la seule limite qu'il soit possible d'assigner sans danger a la classe des me- decins destinee a occuper le second rang dans la repu- blique medicale. II ne serait meme pas difficile de prou- ver que cette limite, en fermant devant le plus grand nombre la carriere oil se brisent souvent les plus habiles, devient une sauve-garde pour la societe. II serait trop long de rappeler ici les preuves que fournirait, a 1'appui de cette verite, i'histoire des systemes qui, tour a tour, ont pretendurenouveler la science. Plus tot ouplustard, ils viennent echouer contre les resultats de Texperience acquise. Et les quelques verites qui survivent a leurs debris restent pour temoigner qu'en medecine , comme en bien d'autres cboses, le progres reel est souvent en raison inverse de 1'intensite du mouvement. L'enseignement de la medecine serait done base sur les dispositions suivantes : - 129 JL. Supprimer , a Pavenir, lesjurys medicaux et le titrtf d'officier de sante. Etablir les trois grades de bachelier , licencie et doc- teur ; conserver au doctoral les prerogatives ordinaire!}. Attribuer a la licence le clroit d'exercice. Nelaisser'qu'aux Facultes de Paris et de Montpellier- le potivoir de conferer le doctorat. Etablir ^ dans les autres villes le plus favorablement disposees, des Facultes qui ne pourraienf1. conforer quo le baccalatireat et la licence ; le gouvernement se reservant d'accorder le pouvoir de faire des doeteurs a celles qui se distingueraient par leurs succes. Gonserver, pour obtenir la licence ^ le temps d'etudes et presque tous les actes probatoires exiges aujour- d'hui pour le doctorat , en ! diminuant les frais, autarit. que possible. Assigner une partie de ces actes pour lebaccalaureat, quine pourrait etre obtenuqu'apres trois annees d'etudes. N'admettre a la premiere inscription que des jeunes gens munis du titre de bachelier es-lettres et es-sciences. Fixer, par des reglernens, les cours que les eleves dc>- vraient suivre chaque anneey et exiger d'eux de Passi- duite. tiiv.i Pour le doctorat dans les Facultes superieures , uue annee d'inscription et une tbese latine seraient exigees apres la licence. Deux annees d'iriscriptioh , ou tii.v annees d'exercice seraient obligatoires pour ceux qui auraient ete re^us licencies ailleurs q.u'a Paris ou'a Montpellier. Faire intervenir , dans les receptions , les medecins 9 — 130 — etrangers a la Faculte, ct recevant lour mission des Socle- tes medicales existantes, ou micux, d'une corporation qu'il serait convenablc d'etablir. Charger les Facultes de la reception des pharmaciens et des sages-femmes ; les phannaciens etablis concou- rant aux receptions avec les professeurs des Facultes. Enfin, ranger exelusivement ces Facultes , sous le rap- port financier comme sous le rapport disciplinaire, sous la direction du ministre et du budget de I'iiistructioit publique. Apres s'etre oecupe des exigences de la science, Hau- teur arrive aux inoyeus- de prevenir les ecarts qui peu- vent avoir lieu dans la moralite de son application. 11 signale d'abord le vide complet qui existe dans les institutions. On prend une garantie contre I'ignorance du medecin , et Ton ne s'inquiete point du degre de de- licatesse et de probite qu'il apportera dans son minis- ter^ On place tin jeune liomme, revetu d'un titre qui le rend 1'egal de ses maitres, dans une des positions les plus epuieuses de la vie, en presence de devoirs aussi nouveaux que graves, entoure de difficultes nom- breuses et variees , difficultes qui ne sont plus du do- maine de la science; difficultes, non de pratique rnedi- eale , mais de pratique du monde , de ses usages , de ses prejuges , de ses exigences , de ses caprices, de ses pas- sions ; on 1'expose aux tentations d'un luxe qu'il ne pent atteindre, quelquefois a i'urgence de besoins plus impe'- rieux; il voit 1'aveugle credulite des masses se Jeter au- devaut de toutes les promesses , pourvu qu'elles soient incroyables et absurdes : et Ton s'etonnerait qu'il put — 131 — s'ecarter cle 1'etroit et len lenient productif Seritier de I'lionrieur et de la decence , lorsqu'il n'exisle aucune institution speciale pour 1'y maintenir ou 1'y rappeler ! S'il s'efforce de se rendre digtie, par ses services au dehors et par ses meditations de cabinet, des ibnclions medicales'publiques , ou de ces signes de distinction qui ne devraient etre que la recompense d'une honorable carriere, au lieu de trouver la, pour appreciateurs de ses titres, des hommes parcourant la meme route, ce qui existe dans presque toutes les autres fonctions , il de- p&nclra, au contraire, de tout le monde, horinis des iiie% decins. Et cependant Ziinmermann et Cabanis Font demontre bien avant Fauteur de ce Memoire : il esl impossible d'apprecierle meritescientifiqueet moral d'un medecin, a rnoins d'etre farnilier avec les nombreux. elernens qui doivent amener ses determinations et les precedes de raisonnement propres a la med.ecine, c'est- a-dire sans etre soi-meme praticien experimente Mais, par une de ces contradictions aussi frequcntes qu« bi- zarres , en meme temps qu'on parque en quelque sorte les medecins dans leur specialite, cbacun se croit en droit d'y penetrer avec aplomb et de t rancher avec assu- rance; et la consequence d'un pareil ordre de choses, c'est que, ne pouvant etre jnges sur leur merite medical, il faut renoncer a ces avantages , ou faire valoir, pour les obtenir, quelque autre genre de merite ou de moyens. Il en serait bien autrement si les medecins ne rele- vaient que des medecins; si, au lieu de ne voir dans fours confreres que desrivaux a ecarter, il savaienl y rencor.^' trer des juges eclaires dont il faut meriter les suffrages. — 132 — En meme temps que I'd socie'te trouverait une garantfe pour 1'aceomplissefHent de fonetions ainsi reparties, les medecins- pufseraieiit dans ce retour au droit comnvun d'etre juge par ses pair&, dans cette election par des eleeteurs intelligent', eet esprit de corps necessaire a eux-memes et aux autres, et qir'il y a injustice a lour reprocher de ne point avoir, puisque toutes les lois et coutumessoeiales les re'duisent a un indivi'duaHsme force ; bien raoins favoris"e&, sous ce rapport, quo toutes les pro- fessions rekvani do ministcre de la justice, de 1'instruc- tion publique, que le commerce, I'industrie, le clerge, appuyes d'institutiotts revalues par la loi d'un droit d'admission, d.e surveillance, de * repression , de pro- tection. L'auteur appelle done la puissance de Tassociation, ou plutot de la corporation , a Faide de cette foule de devoirs que 1'etat des medecins leur impose , que leur isoleiiient rend difficiles et que la loi ne peut prescrire. Mais il redoule, autant que 1'anarchie actuelle , une reu- nion qui pourrait n'etre qu'une coterie tracassiere et tyrannique; il veut qu'elle ait le pouvoir de distribuer avec justice et independance , ou sa censure ou son appui; il veut qu'elle ait quelque compensation a offrir a 1'atteinte qu'elle porte a la liberte d'action individuelle. II assigne eomme attributions principales de ces cor- porations : i° L'interveiition necessaire dans les receptions; 2° L'intervention necessaire dans 1'election aux hon- neurs, aux fonctions medicates publiques et dans tons les rapports avec Tautoritc ; - 133 — 3* La juridiction d'hoimeiir sur ses memnres , et au besoin, renvoi a la juridicjion pouale. 11 proposerait encore de 4° Supprimer cet impot odieux delapatcnte, par lequel on fajt acheter aux medecins un droit don I ils rougiraient d'user; 59 Gompter dans leur admission aux droits politiques leur contribution de capacite etde services; 6° Rendre facultatif, pour eux conime pour quelques ^utres etats , le service de la gaj'de nationale, « Tl est temps, dit Tauteur en finissant, que k societe, int^ressee dans cette affaire, intervienne pour donnersa sanction officielle a ces anie'liorations. Qu'elle ne craigne pas de fonder ce qu'on appellera peut-etre des privi- leges, mais ce qui n'est, en realite, qu'uoe ga^rantie bien plus qu'une compensation de services, et de devoirs. Qii'elle se Tassure, cette garantie, par la creatipn d'un tyibunal bien autrement severe que pdui de la^ loi, un tribunal d'bonneur. Qu'elle coinpte sur ce puissant mobile, 1'lipn- neur, apres la religion le pjus noble guide des actipqs des bommes; Pbonneur, sorte de religion terrestre, s'il est permis dele dire, religion inde'finissable , religion qui compte aussi ses mysteres et ses martyrs; religion toute francaise, qui apprend a vivr^ eta mourir, moins pour soi que pour les autres, inoins pour le prix; du service que pour raccomplissement du devoir. >>,. La section de medecine a accueilli cette lecture par un^e approbation generale, et plusieurs membres out de-. mande la parole. • M. Saint- Fresne a retrace les usages jadis en vigueur ~ 134 — dans Tanciehne Faculte de Caen. II a fait ressortir tons h*s avantages qui resultaient pour 1'union des hommes de 1'art, leur consideration personnelle, et pour la so- cicite entiere, des divers degres d'initiation par lesquels il fallai t passer avant d'appartenir au corps des medecins de la ville, et il appelle de tous ses voeux le retablisse- ment destitutions rnodifieessuivantrexigence des temps et de la civilisation. M. Diwal parle dans le meme sens , et dit qu'aMont- pellier quelques-uns de ces usages subsistent encore , entre autres la solennite du serment. M. Hunautt regard e comine incomplete la corpora- tion qui ne reunirait pas aussi les conditions d'une caisse de secours. Il recommande cette mesure comme unacte de justice et de philanthropic, eten meme temps comine une sauve-garde et un remede contre Tabus que quelqucs hommes influens pourraient faire de leur au- torite. Gette observation reunit rassentimerit unanime. Enfin,la section decide que les propositions suivantes scront soumises a 1'approbation du Congres. « Sollicitcr du gouvernement une loi sur F organisation des « Ecoles de medecine dans les departemcus, et la fondation d'un « plan large et liberal, une corporation qui assure Texercice (( regulier de la medecine et la position sociale des medecins, <( en tenant conipte des vues , des besoius et des ressources « des localites. « Inviter les reunions medicates des provinces et les Congres « fulurs a faire parvenir aux ministres et aux raembres des « chambres, ahisi qu' aux autres reunions medicales, les vues -~ 135 — « d'apres lesquelles ils pensent que cettc organisation doit avoir « lieu. « Signaler a 1' attention de 1'autorite le raemoire presente, « comme etablissant d'une maniere assez exacte Fetal des choses « et les vues d1 amelioration.. >> Lors de la presentation de ces propositions a la seance generale du Congres, la division a ete dernandee sur la premiere, et la partie relative a Forganisation de 1'en- seignement a ete adoptee. (foir, a la fin , la Serie des \ceux ernis par le Congres. ) .'*, La seconde partie et la proposition suivante ont ete renvoyees a Texamen des deux sections de medecine et d'economie sociale reiihies. Deux longues seances ont ete consacrees a une seconde lecture du Memoire de M. La Fosse et a la discussion, dont le resultat a ete le rejet de la proposition. C'etait un devoir pour le secretaire de la section de medecine, choisi pour secretaire des deux sections reunieSj de rendre compte des debats longs, graves et animes qui out eu lieu a ce sujet. Mais la part active qu'il a du y prendre , le terrain sur lequel ils se sont e'tendus, ne lui laisserait pas devant lui-meme, ni de- vant les autres, une garantie suffisante d'impartialite , et il sait gre a M. le comte de Beaurepaire , secretaire de la section d'economie sociale, d'avoir bien voulu se charger de cette tache difHcile, dont personne ne pouvait s'acquitter mieux que lui. ( Voir le compte rendu des travaux de la Section d'economie sociale. ) av '-*ii' li^'Hfj . — 136 — TjSict. J^- MONIN , de Blois , entretient la section des modifl* nmnica- cations qu'il a remarquecs en Russie sur la diminution ' MotL de volume des boutons de vaccine. Cette diminution lui a paru pouvoir etre considered comme une raison de mpindre efficacite. La petite-verole s'etant developpee chez uncertain nombre depersonnes sur lesquelles Y'mo- culation du virus vaccin paraissait avoir ete pratiquee avee succes, M. Monin , ct plusieurs de ses confreres de Saint-Petersbourg, ont fait venir d'Angleterre du virus recueilli sur les vaches memes, et ont obtenu des boutons plus gros, plus developpes et entoures d'line aureole inflammable plus intense. M. Monin a observe dernierement a Blois quclques faits analogues , et. ii dcmande s'il n'y aurait pas lieu de provoquerle rcnou- vellemeflt integral de ce virus. Dans la discussion qui a eu lieu sur ce sujet impor- tant, et a iaquclic ont pris part MM. Duval, heron, Ihinqidl et La Fow., plusieurs faits ont ete rapportes, qui confirmaient les observations de M. Monin ^ eu egard au volume des boutons. Mais, comme on ne peut trouver un rapport rigoureusement ctabli entre le volume des boutons et ii vertu preservatrice de la vaccine; comme des exemples prouvent 1'existence de maladies eruptives chez lesquelles 1'eruption ne se developpe pas; qu'un fait tres remarquable de ce genre a ete observe a Nantes, et consigne dans le Recueil de la section medicale de la Societe academique de cctte ville, fait dans lequel il parait constate que 1'inoculation de la vaccine noil suivie d'eruption, mais seulement du motimen febrile — 137 — qui a precede, a eu.un effet preservatif completchez des sujets soumis a la contagion de la petiterverole : la Section craindrait , en provoquant le renouvellement integral du virus vaccin, de prejuger une question deja presentee dans plusieurs circonstances , mais qui ne peut etre eclairee qtie par des faits nombreux; elle craindrait aussi de diminuer la confiance que nitrite la vaccine. Mais , desirantaccumuler tous les renseignemens propres a. hater la solution de ce sujet important, elle decide qu'elle proposera au Congres : « D'iuviterlesmedecins a faire savoir, au prochain Congres, « s'ils out remarque quelques modifications dans la niarcbe , « les caracteres exterieurs et les vertus preservaUices de la vac- « cine, » M. AMELINE a ensuite fait une exposition generale communica tle son systeme d'anatomie artificielle , a laquelle ont Ameiiue. assiste plusieurs meinbres du congres etrangers a la section de medecine. Depuis loiig-teinps les medecins de Caen, de Paris et de Londres, Plnstitut, ainsi que pjusieurs autres corps savans, ont pu apprecier le merite de ces pieces, en meme temps que le genie inventif et 1'infatigable perseverance de 1'auteur; mais les per- sonnes ^trangeres a la medecine y voient, de plus, tin rnoyen de pVendre une corinaissance suffisante pour eux de I'organisation animate, sans avoir a subir les degoAts et les dangers que presente 1'etude de la nature elle- merne. Le temps consacre, dans les seances prcce'dentes, a — 138 — 1'exanien de la grave question d'orgaiiisation medicale et la cloture trop rapprochee du congres , n'ont pas permis a la Section d'entendre et d'examiner plusieurs autrcs communications qui lui auraient ete faites. Elle doit mentionner celles qui lui orit ete annoncees ou de- posees dans ses archives : Un Memoire sur le Systeme homoeopatliique du doc- tear Hahneman , par M. Carault, de Rouen ; Une observation et des reflexions sur le Cholera- morbus , par M. Jourdain , de Bayeux ; La presentation d'un instrument destine a la resec- tion du col de Tuterus , par M. Liegard, de Caen ; Un Memoire sur I9 influence du Sol normand sur la culture des Sciences , par M. Duval, de Paris; Une observation de syndactilie double , ou reunion congeniale desorteils a 1'un et a rautre,chez quinze indi- vidus de la meme famille, depuis le bisaieul jusqu'a scs arrieres-petits-fils, par M. Le Clerc, de Caen; Des observations sur le Tetanos, par M. Regnault , de Caen ; Des observations et des reflexions sur \emploi du Tartre stibie a haute dose , par M. La Fosse. l& Secretaire de la Section, Le President de la Section, LA FOSSE, de Caen. DuvAL,'de Paris. QUATRIEME SECTION. tf rt Jjjiettrirr Sur la proposition motivee de M. DEVILLE , touchant 1'ordre a adopter pour les travaux de la Section , il est Prop^itioQ arrete, conformement a ses conclusions , que la section M. Deviiie. s'occupera principalement , et avant tout, des questions et des propositions d'interet general, qui,apres leur adop- tion , seront soumises au Congres par 1'organe du secre- taire. Les lectures de memoires et les communications particulieres n'auront lieu qu'en second ordre. Gette marche parait a la section la plus conforme aux vues qui doivent animer le Congres , et la plus propre a imprimer une direction utile a ses travaux. Lecture est donnee d'une proposition de M. HOUEL, seanc* . , da 21 juiilct, de Louviers , tendant a inviter les archeoloffues et ama- Proposition teurs normands a envover a la Societe des Antiqqaires ^e ^ JXL. HOUClj de Caen le catalogue de leurs collections en sculpture, medailles, etc. , en ce qui concerne la Normandie. Sur Fobservation , appuyee par plusieurs membres, - 1.40 — eurati.^ « Engager les Societes savantes a former une statistiquo « monumenlale de la France, divisee par epoques cellique, u romaine et du moyen-age , a linstar de ce qui a e'te fait pour « plusieurs departemens de la Normandie et dans quelques (( autres parties de la France. » La demande , soulevee par un membre , d'une statis- tique generale, est ecartee, comme rentrant, en principe, dans les attributions de la Societe d'eeonomie sociale, et. quanta la partie qui pourrait concerner Tarcbe'ologie, comme se trouvant repondue par I'adoption de la propo- sition de M. de Stabcnrath. Tendre a repandre lesroutdesconnaissances archeolo- proposiUoH l 1 i l l • 1, I I l JeM. Isidore giques , dans le double dessein d appeler un plus grand Lci.nm. nombre de personnes a apprecier nos richesses monu- mentales, et de les interesser a leur conservation : tel est le but de la proposition presentee par M. Isidore LEBRTJW, etquela Section soumettra au Congres en ces termes : « Engager I'Universite a admettre dans Tenseignement « quelques notions d'archeologie nationale. )> M. de Caumont , pour faciliter 1'application de cette mesure, s'offre de rediger et de faire imprimer, sons forme de manuel, un resume de son cours general d'ar- cheologie. La section applaudit a cette heureuseidee, et adresse ses felicitations a M. da Caumont. Une seconde proposition de M. Isidore Lebrun , apres A«tre . i.,j,.£-j .„. propositioB avoir ete developpee par son auteur, est accue^lhe, dans dt«M- Isi^or* les termes suivans : « Le Congres sollieitera la creation de Mitsees d'nntiqitites t< nationales dans tous les chefs-lieux dc departcment an moins. « Les collecteurs sont engages a ne pas negliger les objets <( relatifs atfx usages dornestiques- et industrielsv »> Memoire M. DE LA CnouQUAis lit uti Memoire de M. Ecfwart- M. Erhvari- Herbert SMITH , membre de 1'universite de Cambridge , Herbert Smit> sur la vie et les principaux ouvrages de Samuel Bo~ chart. Samuel Bochart naquit a Rouen, en 1099 , d'une famille noble. II fit ses etudes a Paris, puis a Sedan, et les termina a Saumur, ou il prit pour les langues orien- tales un gout qui d«cida de sa vie. La guerre civile etant survenue, il passa en Angle- terre avec Cameron son maitre, de la a LeycFe, oil,, dans 1'espace de detix ans, il apprit 1'arabe, le chaldeen et le syriaque. A son retour en France, il fut appele, parl'unanimite des reformes de Caen , a une des chaires evangeliques de cette ville, et s'y distingua par son zele et comme controversiste. En i63o, it avait fait u« dictionnaire de larigue arabe; en iGSy , il composa, sur I'Histoire des anciens Gaulois par Gosselin, un examerv critique^ qui ne vitle jour qu'en 1692, apres la mort des deux antagpnistes. Ce fut en 1646 que le monde savant put jouir de sa grande composition ; Geographia sacra, objet, des son apparition , d'une admiration europeenne. Christine appela a elle le savant Bocbart. II passa unc annee en Suede. Sa presence au synode deLoudun, en i65g, comme representantdes reformes de sa province, — 145 — plusieurs opuscules de controverse, signalerent son retour en France. Enfin apparut son Histoire des animaux de-la Bible, qui mit le sceau a sa reputation. Il se proposait de completer cet ouvrage, en faisant, pour I'histoire des plantes et des mineraux , ce qu'il avait fait pour la zoo- logie; mais la mort le surprit, en 1667, aii milieu de ce grand travail. Get bomme, tout a la science, devait mourirau milieu d'une seance acadernique. « Engager les societes savantes et les autiquaircs a indiquer , Seance j ! l i- • i • . du23juillet. « sur des cartes, les traces .et la direction des voies roiuam.es « encore existantes ou reconnues anterietirement. » PdePMS.lden Stabenrath. Telle est la proposition que M. de STABENRATH de- sirerait que la section soumit au Congres. Cette proposition , appuyee par M.. de la Fontenelle , est adoptee. • ' ' • ' . M. GALERON, deFalaise, rappellea 1'assemblee que le Proposition gouveraenient , dans la louable intention de soustraire, M< Galero°- autant qu'il est en lui , nos a«ciens monumens histo- riques a la destruction qui les 'menace ou. a 1'oubli qui pese sur eux, a designe M. Ludovic. Jfitet pour remplir cette honorable et difficile mission. Des inspecteurs di- visionnaires ont. ete cboisis, dans un assez grand nom- bre de deparlemens, pour aider et suppleer rinspectetir general. M. Galeron se plaint que presque aucun d'en- tre eux n'ait encore recu 1'avis officiel de sa nomination. : 10 - 14G - Prives de caractere legal, par consequent sans litres et sans* force aupres des autorites locales, comment, malgre leur zele, pourraient-ils concourir au but que s'est propose le gouvernement , et auquel tous les amis de Fart et de la gloire nalionafe ont si vivemerit ap- plaudi? G'est pour remplir cette lacune que M. Galeroa demande : « Que le Congres prie le Mihistre competent de faire recon- « naitre officiellement , ties autorites locales , les conservateurs « et sous-conservateurs divisiounaires adjoints a riaspecteur- «f general de rabnuinens historiques , et de fixer leurs droits et « leurs attributions. » Cette resolution , appuyee de toules parts , sera sou* inise au Congres dans Fes termes ci-dessus. M. Du Q DESNA. Y , deBa)7eux, presente verbalement 1'apercti de son memoire bistorique sur les travaux exe~ eutes -par les armees romaines. II resulte des recbercbes de Pauteur que^ce n'e^f que sous les empereurs que les armees romaines ont du etre occupees a des travaux d'utilite pubiique, et que ceux qu'ils ont executes sont, tant pour le nombre que pour rimportance^ bien au- dessous de ce qu'on se plait generalement a leur attri- buer. L'assemblee, qui a entendu cette communication avec un vif interet, engage M. DuQuesnuy a faire jouir le monde savant de son travail *. i'M. Deville, secretaire de la section ,e"tant force c!e s'absenter , la section choisit M. deta Saitssaye , de Blois, pour le remylacer. — 147 — M. CANEL, de Pont-Audemer, expose aU comite que si-ance du *4 juillol. beaucoup de villes, en France, manquent de biblio- Coui~nni tbeques publiques ; qifun certain noinbro do dqcuinens de jjfc^ei, bistoriques locaux manuscrils, epars dans les departe- mens, fourniraient, s'ils etaient .publics, des ressources nouvelles aux amis de 1'bisioire, et que piusieurs autres livres, anciennement i'm primes.', relatifs aux histoires lo- cales, nesetrouventplus dans le commerce, lldesirerait aussique la section appelat rattention du Congres sur la precieuse collection des bist.or.iens de France, commencee par D; Bouquet, dont la publication se fl\it avec beau- coup de lenteur, et il recbercbe quels seraient les moyens de 1'accelerer? Apres une discussion /dans laquelle sont entendus MM. Ati^aste Le Pi cvnst ,' Galeron , dc Staljerirath , du Qnesnay&i de la Saussaye, la section decide que les propositions suivantes seront presentees au Congres : •• •••-.• • . • iW^,«»^paW« 'Kr1^ . • /, ^ « T-e Congres e*met le voen , i° qu'il soit forme des biblio- <( tlioqucs par arrondissement , et que Ton s occupe specialement u (Vy reuiiir tous les ouvrages qui concernent la localite, a « quekjue litre que ce soit ; . « 2° Que le gouvernement , les conseils generaux et los (( societes savantes , encouragent de tout leur pouvoir la , K publication des doeumens bistoriques et descriptifs locaux. « inedits, et.la reimpression de ceux qui viendraient a manquer a dans le commerce j <( 3° Que le gouvernement aceelere , par tons les moyens qui « sont en son pouvoir, la continuation de la collection des u historiens de France, €ommencee par D. Bouquet. '» — 118 — M. DE LA SAUSSAYE fait la proposition suivante: Proposition de M. do la Saussaye. <( J,e Congres cngagera les societes savautes, les antiquaires es, dout on s'occupe davantage, a ete tellement cultivee, qu'elle ne sera bientot plus qu'une science de nomenclateur^ tandis que celle des monnaies francaises est encore a 1'etat de critique: les livres- de Le Blanc ct I)uby sont devenus insuffisans, et meme celui deM. Ainswbrthlaisse beaucoup a desirer. Il ne doute pas que ,' si les diverses collections monetaires qui existent en Franco etaient publiees, on ne parvint a completer les ouvrages qui viennent d'eire cites, ou a les refondre dans un nou- veau travail, d'un inte'ret tout particulier pour nous y puisqu'il tiendrait a Thistoire de la France. Sur 1'observation de M. Le Prevost , que 1'etude des .medailles gauloises se recommande aux memcs litres que celle des monnaies francaises, la section decide que la pro- position de M. de la Saussaye sera adoptoc, en Fetendant aux. medailles de 1'e'poque gauloise. Memoire La section en tend ensuite la lecture d'un memoire de M.Baudot. M. BAUDOT sur ladecouverte des restes d'un monument ^ H9 — de 1'antiquite pres de Gissey-sur-Ouche , departement de la Cote-d'Or. Les dessins que donne M. Baudot, et une description detaillee, ne permettent pas de doi\ter que 1'es restes de ce curieux monument n'aient appartenu a des etuves antiques. Des mosaiques , des peintures a fresque et des, marbres precieux etaient employes dans leur decoration, et la decouverte des etuves de Gissey fournit des ren- seignemens tres importans sur Tordonna^nce de ces sortes d'edifices dans les Gaules. •Un assez grand qomb^ de medailles de Neron furent trouvees a peu de distance de ces etuves, ainsi que d'autres coostructions de 1'epoque romaine , telles qu'un bassin cle seize' pieds de long sur dix de large, qui devait etre alimente par les eau^ de l'Ouc.he,et un aquer due, qui devait conduire aux etuves les eaux d'une fon- taine anciennement consacree, et qui .porte encore le nom de fontaine Sainte-Eaux (sic). On lui attribue tou- jours des yertus merveilleuses, et ce fut sans doute ppur detruire le souvenir de Tancienne consecration payenne, que le christianisme edifia plus tard , a cote de cette source, une chapelte don t on voit encore les restes. M. Baudot termine son me'moire en emettant 1'opi- nion que les Remains, pour la de'coratiojr des, edifices qu'ils elevaient dans les Gaules^ ne faisaient point venir, a grands frais, comme on le croit coinm.unement , des marbres precieux de I'Egypte , de la Grece pu de lltalie^ mais que tous le§ materiaux qu'ils employaient etaient tire's du'sol gaulois. II applique cette opinion a 1'examcn de tous les objets qui appartenaient a la decoration des — 150 ^ etuvcs tie Gissiey , et indique les localites cle notre pays qui auraiont pu les fournir. M. Baudot a paru pleinement justifier, dans son me- moire, I'e'pigraphe qu'il avait empriintee a Pline: interesscnt particulieremcnt la section. Omuo^M. Dans la premiere , M. de Crazannes annonce au Congres cju'il va etre execute des fouilles dans Tancien cirque dc Saintcs; que les restes "d'un aqueduc antique vont etre egalement explores , et que la presence de M. Filet, inspecteur-general desmonu'mens liistoriques, a determine la translation du Musee dans un lieu plus convenable que celui oii il se trouvait. Lctirc-do M. j^a section prend en consideration la proposition dc Golbcrj. l . contenue dans la seconde, de M. de Golbery , qui in- vile le Congres ^ * « A encourager un projet forme par plusieurs savans, cle se « rendre eupelerinage a Poiupei ,.en traversautla France et la « haute Italic , 6t en observant leurs monumens. » Proposition Sur la proposition presentee par M. Isidore LEBRUN, Lebrun°re et soutenue par MM. Le Prevost et de la Fonlenclle, la section decide que le Congres sera prie , (c i> D'appeler t attention ties societes savantes et des amis cc cle Thistoire , sur la necessite de recueillir et publier tons les (c renseigneniens encore existans , relalifs aux families franchises « cVorigine qui ont emigre' clans 1'Inde et I' Arnerique,' aux xvic, • \VMC et XVHIC siecles.; - 151 - « 2° De 'recoimnander aussiaux recherches des Societes savantes « et des amis de Vhistoire , Tutilite pressante de recueillir et « publier tous les renseignemens inedits qui subsistent encore « relativement aux travaux et aux decouvertes des navigaleurs « francais , depuis le moyen-age jusqu au xvne siecle. » M. A. LE PREVOST fait coroprendre ., par quelques p£p£!5(oa developpemens , toute 1'importance de la proposition Lcp«evost suivante , qui est adoptee: a Le Gongres emetlra. le vceu que la publication ties Tables t( chi'onologicjues des diaries ct litres concernant I'hisloire de « France, soil continuce et elendue aux litres inanuscrits. n M. JULLIEN, de Paris , appelle 1'attention du comite 5°™JJuj£C!£. sur le Geotoma , sphere monumentale de 54 pieds de ^j^fg6,, hauteur et de i\l\ pieds de diameh'fv, destinee a etre vue inter ieurement et a donner une intuition plus exacte et plus complete du globe, et a rendre plus facile et plus attrayante 1'etude de la geographic. M. Jullien excite au plus haut point PintereM: du comite, en luirendant compte des travaux de I'auteur de cette machine si ingenieuse et si utile , feu M. Delanglard , qui consacra, sa fortune et sa vie a Pexecuter, et qui , ruine par une entreprise au- dessus de ses moyens, fat se refugier en Angleterre, ou il mpurut dans la douleur et dans la rnisere, secouru seulement par un de nos honorables et genereux compa- triotes, le celebre ingenieur Brunei. La veuve et les enfans de M. Qelanglard assistent avec desespoir a la demolition ,deja tres avancee, d'une production de genie sur laqtielle cette malheureusefamille fondait son avenir. Le serruner possesseur actuel de ce magnifique travail , doit , dans trois mois , en livrer — 152 — les debris, pour etre vendus et livres aux usages les plus vils. M. Jullien pense que si le Congres joignait ses voeux a ceux qu'ont exprimes , sur le meme sujet , plusieurs societes savantes cle la capitale et plusieurs amis cle la geographic, il interesserait puissamment le gouvcrne- njent a la conservation de Tun des monumens les plus anciens eleves a la science. La section , adoptant Jes conclusions de M. Jullien , decide que la proposition suivante sera soumise a 1'ap- probation du Congres. « Le Congres emcltra le voeti que le Gt'orama , qui avail ete «« construit a l-'aris par feii M. Delanglard , et qui vient d'etre «c 'demob' , mais d on t lifts differentes parties ont etc3 soigneuse-. de crijne trouve dans la tombdlc de Fontenay-le-Mannion? pres Gaen. 11 y reconnait ies traits caracteristiques d'un crane de femme, et.il a remarque cgalement que tons les ossemens provenant de la fouille de cette tombelle ayaient du appartenir a des individus du sexe feininin : il faitvoir que les dents , qui etaient celles d'une personne encore jeune, son't usees d'une maniere extraordinaire, et que cela pourrait venir de co qu'elles n'auraient ete employees qu'a broyer des racines. Examinant ensuite le crane, en s'aidant des conjectures de la phrenologie, il trouve que le senliment de Taffection maternelle et le sentiment religieux y sqnt tres developpes, et il ne serait — 153 - pas e'loigne de penser , en y apportant toute la reserve que demande une telle supposition, que la tombelle de Marmion servait de lieu de sepulture a des pretresses de la religion des Gaulois. M. Galcron presents quelques ossemens provenant d'une fouille faite dans tin monument semblable a Erne: ceux-ci appartenaient a des individus d'une taille bien plus e'levee, et probablement du sexe masculin, M. DE LA. FoNTENELLE donne lecture d'un fragment a^jS/ia intitule : Le monastere d'Engeric, tire de son Hi'sloire des comtes de Poitou, dues d'Aquitaine. Apres quelques observations preliminaires sur Pesprit du moyen-age et ses idees religieuses, 1'auteur declare que si, en ecrivant des faits de cette epoque, il emploie les lumieres de la critique moderne, il suit en cela les traces de quelques bommes que Teglise honore, et qui n'ont pas craint-de debarrasser la verite des fictions in-, ventees dans des temps oil la. foi etait vive et le monde peu eclair^ ^; II raconte ensuite qu'en l?annee. ioip, Alduin, abbe du monastere d'Engeric, en faisant creuser des fonda- tions , decouvrit un crane humain encbasse dans, une pierre pyramidale; on fit, dit-ij, passer ce crane pour celui de saint Jean-Baptiste, qui avait ete enterre et cache pendant les ravages d«s Normands. Biejitot cette relique attira une multitude de pelerins pieux, verius de tons cotes. Guillaume-le- Grand, Cpmte, de Poitou et due d'Aquitaine, combla 1'abbaye de -ses bieufaits, lui donna, pour servir de reliqliaire une belle coupe d'or, et — 154 — ctablitsa demeure pres des rives de la Boutonne; mais, un jour, les vassaux du due se prirent de querelle avec ceux del'abbaye, ces deruiers incendierent le palais de Guillaume, qui abandonna, sans se venger, cette resi- dence. L'abbaye posseda bientotd'immensesrichesses, et la ville deSaintJean-d'Angely doit son origineaux habi- tations qui s'eleverent a 1'entour des depositaires de la venerable relique. La section a entendu, avec beaucoup d'interet, la lec- ture du fragment de M. de la Fontenette, que nous venons d'analyseri otedeM. M. I'abbt3 Pition-Desprcs signale , dans une note qui n'a pu etre lue , que le vandalisme ne cessc d'exercer ses ravages, malgre les efforts des amis de nos monuniens. Tout recemment encore, on a demoli a Goutances une partie de Taqueduc des Piliers ; et un fabricien de la Catbedrale a fait bruler, pendant trois jours entiers, des papiers provenant du chartrier de cette eglise! Le terme des travaux du Congres n'a pas permis d'entendre les morceauxsuivans qui reslaient inscrits: io Une serie de notices biograpbiques, tirees de la par- tie inedite des Ephemerides normandes , de M. Lange. 2° Des considerations sur Vhistoire du Poitoii , par M. Hippeau. 3° Une communication verbale de M. de la Saussaye, sur les ressources que peuvent offrir le Blesois et la Sologne, sous le rapport de 1'archeologie et de 1'bistoire. 4° Chronique de feglisede Tremblevif en Sologne, par M. de la Saussaye. — 155 5° Essai d'une classification chronologique des did- teaux ouforteresses du-dmoyenge, par M. de Caumont. 6° Expose da plan qui a ete suivi pour recueillir les elemens d'une statistique monumentale du Calvados, par M. de Caumont, 7° Notice sur quelques antiquites du departement de la Cdte-d'Or, par.M. Baudrot, de Dijon. 8° Etrennes coutancaises , par M. 1'abbe Piton-Des- pres. 9° Fragment d'un grand travail sur les Sceaux du moyen age, par M. -Lechaude d-Anisy. Les Secretaires de la Section , . Le President de la Section , A. DEVIHE , de Rouen. BE LA FONTENEI.LE DE VAUDORE, DE LA SAUSSAVE, de Blois. de Poitiers. ' ' CINQttt£M£ SECTION. et 5,elet M. SPENCER SMITH, de Caen, fait connaitre, par I'of- MenTohe gane de M. Auguste LE PREVOST , de Bernay, une M. speaccr ootice stir .une inscription siculo-normande, decouvertc a Mont-Real, pres de Palerme. Celte inscription, repetee en trois langiies ,presente, dans ses trois versions , un sens a peu pres identique: « Ci-git Drogo , pene.de Grisant, cliapelain du roi de Sidle « Guillaume. It eft enterre dans cet oratoire, que son fils 'Grisant '^- LeFlaguai: son Jrere. ^^}t, . U; :....„> /Ty ^- 158 — quables, soil sous le rapport architectural , soil sous le rapport historique. En remontant, avec I'auteur , dans le cours des an- ciens ages, on decouvre q'u'il fut , a une epoque reculee, ia demeure d'uri de ces fiers barons qui , humilies d'obeir a un batard , a un enfant , ose'rent daiis ieur orgueil s'attaquer a la fortune et a riiabilete de Guillauine. C'etaitHamon-aux-Dents, dit le Hardi; il payade sa vie, siir le cbavnp de bataille, sa temerite. Si cette trahison de Hamon-le-Hardi avait pu im- primer a Tantique eastel une tache de reprobation , elle . aurait etc l)ien lave'e par le courage beroi'que avec lequel Guillaume de Creuilly versa sort, sang pour repousser les masses victorieuses de Henri V. Ceguerrier patriote, 'avec une poignee de braves , fit une defense desesperee , ct ne succomba que sous le nombre. Aceable, il cut la dpuleur de voir le domajne de ses aieux passer en de.s mains etrangeres., Avant lui, d'autres preux , de fougueux paladins , de pieux croises , y avaient recu le jour. « Oh! s'ils pouvaient parler, ces temoins queje vois, Si ces pierres vivaient et prenaient une voix , Si ces longs corridors , gi ces hautes tourelles , Si oes rides du temps qui se gravent sur elles, Si ce vernis sacr<£ , date dcrite par Dieu , Si ces forts racontaient 1'histoire de ce lieu : Quel parfum du passe" corwrirait scs muraillcs , Quels re'cits tie dangers , de succes, debataille.s , Quels doux tableaux de jeux , de fetes , de tournois , De fiddles aniours , ces amours d'autrefois ! » t'histoire a conserve le souvenir de deux do ses tendres , mais altieres chatelaines , Marie de Montauban et Sylvia de Rohan. . La poesie qui col are toute cette epoque et se reflechit, tantot vive, tantot melancolique , clans les chants de M. Le Flaguais , ne lui ferme pas les yeux siir les abus du regime feodal. . . « « Tout ne fut pas valeur et magnanimity , Tout ne fut pas vertu dans ce lieu redoute" ; Souveut ces bong seigneurs , effroi des monasteres , DCS autres chatelains allaient piller les terres. Le droit du plus puissant c'etait le droit d'alors. » Guide par son imagination creatrice , Fauteur par- court et reconstruit. par la pensee, tousces vieux appar- • •' * • r ^r temens , aujourd'hui delabres, ou deserts et silencieu^ , j • inais alors retentissans sousles pas des pages , des varlcts , des guerriers pesamment armes. Il croit entendre le son de la harpe se meler a la voix des troubadours , a des accens pjaintifs II evoque des souvenirs, et une ro- mance lugtibre vietit frapper son esprit, et lui reveler les crimes dont fut temoin ce chateau ,• effroi du voi- sinage. Dans des temps plus rapproches , apres avoir appar- tenu a la famille provencale des Silans , il passa dans les domaines de Colbert, et maintenant il est la pro- priete et la residence de la famille de Saffrai. C'est a Mme de Saffrai que M. Le Flaguais fait horn- mage de son poeme. « Blanche , tel est so'n nom : plus belle chatelaine Jamais , au temps jadis , n'habita ce domaine. Une famille heureuse embellit son destin , Et son enfant charmant dort berc(i sur son sein. • ' * * :• ;0 — 1GO — Blanche, oh ! veille? du moins sur ces de"bris si beaux! Ne met-on pas un ange a garder des tombeaux? » Aussi Creuilly est reste presque intact au milieu de tantde mutilations. Ce poeme de M. Le Flaguais est une energique protestation , ajoutee a tant d'aUtres , centre le vanda- Jisine qui de'truit sans pitie nos inonumeris^etcontrecet autre vandalisrne, plus ignoble encore , qui les salit de ses restaurations et les defigure par des anachronismes. >ioPosition ^ JULLIEN , de Paris , expose que , tout en rendant ien> justice au merite bien reel des deux compositions dont la section vient d'entendre la lecture, ces occupa- tions ne repondent pas completement a la pensee qui doit aniiner le Congres ; que, suivant lui, il faudrait , avant tout , s'occuper d'organiser les mpyens de rappro- cher^ par un lien commlin, les di verses Societes fran- caises et meme celles des pays etrangers. En consequence , il demande que la section soumette au Congres la proposition de faire parartre un recueil anuuel- de ce qui se trouverait de plus remarquable et de plus utile dans les publications des Societes franchises et etrangeres. Une commission de cinq Membres , MM.. Alfred de Guyon, d'Argentan ; Jullien, de Paris, Le Cerf, de Caen ; Jules Le Chevalier, de Paris , et Maillet-Lacosle , de Caen, est nominee pour presenter a la seance du 22 un rapport sur cette proposition. Lorclre du jour est le rapport cle la Commission sean<» du 22 juillet. nommee dans la precedente seance, pour examiner la Ra~~ort proposition cle M. JULLIEN , de Paris. M j*iUeD- M. Jul lien , organe de cette Commission , a la pa- role : « Messieurs. La Commission h laquelle vous avez renvoye la proposition d' examiner par quels moyens , non-seulement cette section, mais le Congres scientifique lui-meme, pent le mieux remplir sa veritable destination et nous garantir des ccarts qui nous eloigneraient de notre hut et nous feraient perdre un tempsprecieux, a reconnu qii'une question aussi importante et aussicompliquee interesse le Congres tout entier, puisqu'il s'agit du mode de travail qu'il doit suivre et d'une sorte de metljode d' organisation des congres scientifiques, don!; celui-ci est le premier exemple en France. » Elle a Thonneur de vous proposer d'inviter, par rinterme- diaire du bureau du Congres, puisque le Congres lui-meme n'a point aujourd'bui de reunion generate , les difTerentes sections a lui adjoindre chacune deux commissaires , pour s'occuper de concert a poser les bases, ou d'un projet dereglement, ou d'un programme qui, en epargnant au Congres deTannee procliaioc les einbarras et les tatonnemens quele uotre a du naturellement eprouver, et sans encbainer d'aucune maniere 1'avenir , rcnde a ce Congres nouveau sa route plus facile , sa marche plus sure, et lui offre, au moins, un commencement de direction. » M. le rapporteur pense qu'une commission centrale , ou bureau intermediaire compose de delegues du Congres actuel , qui seront charges, quoique epars dans des lieu'x. differens, de s'entendre par correspondance pour suivre 1'execution des mesures qu'il aura recommandees, soit pour la convocation du prochain Congres , soit, jusqn'a 11 *- 162 - un certain point, pour la coordination de ses operations, serviraitutilement delien de continuiteentre la premiere et la seconde de ces reunions, destinees a iinprimer une plus forte impulsion , une plus grande activite , une direction meilleure aux travaux scientifiques et litte- raires , et meme a former peut-etre peu a peu un veri- table corps de science t substitue a Petal de confusion et de chaos oil sortt encore, a beaucoup d'egards, les con- naissances humaines. L'intention de la commission n'est pas de hasarder un projet de refonte ou d'extension des sections, suivant lesquelles ce Congres a ete divise; mais elle se croit fondee a esperer que le prochain Congres pourra se grouper en sections, d'apres une division philosophique des sciences, qui, etantmieux elaboree etplus murie, sera aussi plus satisfaisante , plus propre a favoriser et bien etablir les echanges que les di verses branches de nos connaissances doivent faire entre elles, et les secours mutuels qu'elles doivent se preter. En cela consiste la veritable philosophic des sciences, seule propre a leur communiquer cette unite dans les vues et dans la direc- tion, qui est pour elle un principe assure de fe'condite. Les academies actuelles et locales sont trop souvent. esclaves de leurs anciennes habitudes routinieres, et a la fois exclusives et stationnaires. LesGongres scientifiques mobiles et periodiques, dont la ville de Gaen est la premiere en France a realiser 1'heureuse conception , et qui devront se reunir succes- sivement sur differens points , devenus , a leur tour , pendant la duree de ces congres , de nouveaux centres d'activite intellectuelle, semblent devoir etre eVninem- ment favorables aux idees progressives. Des rapproebe- mens plus frequens et plus intimes entre nn grand nornbre d'amis des sciences qui vivaient eloigne's et etrangers lesunsaux autres! produirout, avant pen d'annees, leurs effets naturels et necessaires: tine meilleure organisation du travail intellectual, une application mieux entendue de 1'esprit. dissociation aux besoins de I'humanite'. « Je dois rae borncr ici , dit M. le rapporteur en iermiuant, a vous proposer de renvoyer Texamen das vnes que nous n'avons fait qu'indiquer a la nouvelle commission compos''e rle mrrnbres de chacuiie des six sections du congres , qui est convoqu:'e pour ce soir a hull henres, afin qu elle puisse demain faire s.on rapport a Tassemblee gpnerale. «c Quant a notre section de litternture, la commission a pense qu'elle devait vous prier cTinvlter les menibres a meltre en avant des questions generales d une certaine importance qui ue seront point discutees dans cette session , mais qui seront livrees aux meditations, et qui, deposees dans le compte rendu des travaux, donneront peut-etre lieu a des m 'moires d'un grand interet pour la session procliaine , et nous permettront beaucoup mieux d'atteindre notre but, que de simples lectures telles qu on en fait dans les academies ordinaires , et qui nous feraient d'autant plus regretter le peu de temps que nous avons a passer ensemble , qu'elles auraient plus de merite et qu'eiles nous offriraient plus de cbarmes. » ''• J ., •^1^.* ,1 4 .tv •»/••' . M- ' Vi,l '< ,)»* + ij . . 5 ' 1 1 i 1 1 Pour repondre a ce vreii , et de Tavis unanime de la section, M. le President designe MM. Hippeau de Poi- tiers, et Le Cerf, deGten^ deja nomme, pour Faccom- pagner avec le secretaire de la section , et se rendre au — 164 - scin de la commission, dont la mission, airisi modified, consiste a presenter en assemblee generate un rapport surla constitution du Congres futur. M. DE CAUMONT expose que les societes litteraires, telles qu'elles sont organises, manquent d'ensemble , et par consequent offrent raremenl 1'utilite qu'elles pa- raissent prcndre pour but. Tandis que tes Congres, centres mobiles d'activit,e, satisferont a ce besoin qui depuis long-temps se fait sentir, de reunirenunseulfais- ceau des travaux qui, conCus dans des vues respectables sans Joute, mais executes par des associations quelque- fois rivales, presque toujours isolees , sans communication ni contact, s'eparpillent dans une diffusion sterile, et reclament une nouvelle elaboration, une harmonic, seuls elemens d'une publicite complete et profitable; Que le moment est peut-etre eloigne ou Ton aura realise une unite aussi desirable, mais que c'est une raison de plus de ne pas mettre de retard dans la re- cherche et Tapplication des elemens de succes; que, d'ailleurs, ce sera le moyen de rendre aux corps litte- raires 1'eclat et 1'influence qui doivent etre leur par-- tage; Que le premier pas a faire dans cette voie serait d'obtenir, sans delai, une connaissance exacte des societes litteraires actuelles, et des secours qu'elles peuvent pre- senter au perfectionnement de Tetat social, dans Pinte- ret des sciences et pour le soulagement des classes labo- rieuses et souffrantes. En consequence , M. de Caurnont propose : i ° une — 165 - enquete sur les societes de 1'Ouest; 2° la nomination do cinq membres pour en presenter la statistique au pro- chain Cong res. Et il souiijet la question suivante : . « Qtielssont lestravaux les plus utiles pour les societesde pro- ((vince, et comment doivent-elles repartir , entre leurs membres, «les recherches dont elles out a s'pccuper speciaiemeut? » Au surplus , M. de Caumont, considerant les rapports de conform ite qtii se trouvent entre les considerations qu'il a presentees, et cellos ernises par M. ' Jnllicn , de- mancle que sa proposition soit renvoyee a la commis- sion qui yient d'etre con.stituee. Cette proposition, ap- puyee par M. Hip/jean , est adoptee. M. BENARD, de Caen , lit, au riom dela Societc pbil- harmonique dont il est secretaire, une notice sur cetle M. societe. Fondce en 1826, clle trouva par! out autour d'elle, et des sa naissance, sympathie, appui et concours. Depuis, la marcbe ascendante de sa prosperite et de ses succes ne sVst pas ralentie. et en i83o elle e'tait deja arrivee au plus haul point de splendeur. Get elan fut merveil- leusement seconde par le celebre Choron , que Caen est fier d'avoir vu naitre. Dans le but de preparer et d*entretenir les talens, oette association crea un cours public et gratuit de chant, oil bientot 1'elite de la societe se donna rendez-vous. Devenue a son tour societe'-modele ., son heureuse in- fluence a fait etablir, dans lesvilles de Saint-Lo, Alencon t-t Falaise, des reunions analogues. dc — 166 — Enfin, pour imprimer encore plus d'energie a ses efforts et a ses relations, elle vient de proposer un prix consistant en unernedaille d'or de trois cents francs, dans le but d'encourager la li literature musicale. M. Benard exprime le voeu de voir reproduire ce Mcmoire en assembles generate du Congres. M. Le Ceij\ deCaen , appelantrattention de la section sur cette lecture, el signalant de nouveau les services rendus par la societe dont M. Benard vient de presenter un tableau si attrayant , pense qu'il serait convenable de provoquer, dans loutes les villes ou ce serait possible, Fetablissement de societes philharrnoniques. M. BFRTR AND, de Caen , donne lecture de deux Elegies de la composition de madame COTJEFFIN, de Bayeux: BouUur b'uiu iJlm qui ne ytut ollaitrr aim Infant. «. Oai , celle-la connait une ineffable joie , A qui le ciel accorde un enfant gracieux , En caressant son front ou chaque jour deploie Plus de charme a ses yeux. Durant les longues nuits , e'le e*coute, attentive, Le souffle de s ;n doux sommeil ; Lui chante h demi-voix la romance plaintive , Et recoit , pour ses soins , un sourire au re'veil. Elle e'chauffe en ses mains deux petits pieds d'albatre, Et lorsqu'un jcune cri lui re"vele la faim , En b^nissant le sort , elle livre son sein A la bouche pure et folatre. He'las ! tout ce bonheur pouvait m'etrc donne" ! Le ciel , pour le comprendre , avait forme mon ame; J'ai rev£ cet amour et sa celeste flanmie; Mais je le goute empoisonae*. - 167 — Mon enfant est semblable aux fleurs k peine ^closes; Son sourire me plait ainsi qu'un doux soleil ; L'e'pine , cependant , e&t pour moi sous les roses , Et 1'amertume au fond de la coupe de mi el. C'est uue autre qui vient , a sa plainte asservie , Tandis qu'il pleure dans mes bras , Lui prodiguer , contente , un lait pur et la vie , Et moi je soupire tout bas ! Pourquoi dois-je dpuiser cette souffrance amere ? Pourquoi Dieu m,'en veut-il imposer le long deuil ? Est-£e done qu'autrefois , au doux litre de mere , J'ai tressailli de {rop d'orguep? A-t-il voulu punir un instant de de'lire Par ce regret constant qui doit suivre mes jours, Lui qui veut, a lui seul, tous les chants de la lyre, Lui jaloux de tous les amours? » Dans la seconde elegie , Mad. Coueffin peint ce pre- mier desenchantement de Panic, lorsqu'a.ux fcrillantes illusions de Pamour succede la confiance un pew terne de Pamitie conjugate. Cette piece est terrninee par la strophe suiysinte :- « Pourquoi vouloir fixer le b^nheur sur la ICBFC ?• Pourquoi , repris sans cesse £ cette erreur si chere , Lui redemandons-nous de nous tromper toujours ? Pour moi , je n'y crois plus : j'ai cesse* de Pattendre ; Mais ce secret est triste , he'Ias ! et, poyur 1'apprendre „ Des larmes il faut le secpurs. » De vifs applaudissemens prouvent a madame Couef- fin tout Pinteret que ces lectures inspirent et Pimpresr sion qu'elles produisent. M. DETRUSSA.RD. de Caen, a la parole pour une tion de M. communication : - 168 — II demande que'le Congres sollicite du Conseil muni- cipal de Caen le deplacement de 1'obelisque eleve pen- dant la restauration devant le College, pres de 1'eglise Saint-Etienne, poiirle transporter sur la place du Lycee nouvellernent construitc, et lui donner une destination plus nationale, consistant a inscrire sur chacune de ses faces les noms des hommes qui ont le plus illustre la ville de Caen. La section, par 1'organe de son president, declare que , tout en applaudissant aux vues patriotiques de M. Detrussard, die ne pent prendre en consideration cette proposition, qui sort des limites de ses attri- butions. seance M. DE CAUMOWT annoncc que la proposition qu'il a daa'ijuilkt. , . , \ r ' developpee a la seance du 22, sur la necessite de se pro- Suitedela r r J proposition curer ]a statistique des socicles litteraires de 1'ouest, n'a de M.dc caumout. pU £tre examinee par la commission qui en etait saisie; que son intention etait dela representer aux meditations de la section; rnais que, des membres du Congres lui ayant fait'craindre qu'on ne vit dans cette disposition quelque chose d'inquisitorial, contraire a la dignite et a 1'independauce des socie'tes savantes ou au moins capable d'alarmer leur susceptibilite , d'eveiller leur inquietude, il s'est decide a la retirer, plutot que de s'exposer a porter ombrage, encore bien qu'il persisted trouver la mesure bonne en elle-meme et feconde en heureux re- sultats. — 169 — •• r ,; >yB' .to r ^I'fcitesM M. MAILLET-LACOSTE, de Caen, presente dememoire, non jic dans une chaleureuse declamation , quelqucs apercus 1j^Sf" sur les eloges qu'uu ami de la liber te peut adresser a un despote. Il explique les circonstances qui lui out inspire les pen- sees qu'il sournet a la section ; puis il s'eleve avec en La section entend avec interet le fragment d'uh poeme 1 * 1 Ul / i»/r T d sur les quatre ages de Ihomme, compose par M. LE Fragment TERTRE. de Coutances. d'ua poem par M. L'auteur choisit l'«ige viril , cette epoque de la vie ^coauSSj ou le travail de la nature etant complet, Fbomme plein de force et de seve, mais de'ja plus calme, cherche a se rendre compte de son avenir, et mettant en pratique les connaissances qu'il a amassees , s'aidant de la reflexion? — 174 — dirige toutes ses actions vers un bonheur mieux eq- tendu. « Avec plus de sagesse et moins de passional , Docile a la raison , indocile aux caprices , S'il ne peut corriger , il cache au moins ses vices. » 11 est cultivateur, artiste , negociant; II est medecin; If est le defenseur de 1'innocence ou le vengeur de la societe; II voyage, augmente ainsi la masse de ses connais- sances,et force tous lesclimats a apporter a son pays le tribut de leurs plus precieuses productions ; II defend la patrie les armes a la main ; il la defend encore, par sa plume dans ses ecrits, par sa vbix a la tribune ; Enfin il est epoux et pere. Philanthrope et patriote , M. Le Tertre ne voit d'occu- pations dignes de Fhomme que celles qui out pour but le plus grand bonheur possible du pays. M Alfred de GDYON> d'Argentan , presente cette question:, « Quclles son t les vraies conditions de developpement d'unc u litterature nationale ? » « Jusqu'a ce jour, dit M. de Guyon, on a proclarne que la litterature etait 1'expression de la societe. Appliquee a la litterature francaise, cette opinion, il faut en conve- nir, est un paradoxe : en effet, au lieu de repondre a — 175 - tons les besoins de la societe, de representer toutes les positions sociales, de peindre les choses avec leur veri- table pbysionomie, elle s'est mise aux gages des coteries, elle s'est soumise a des regies de fantaisie , a des delica- tesses de convention, elle s'est faite de telle ou telle ecole. Ainsi asservie, elle a tout travesti et denature* Des passions du jour, des evenemens politiques 1'ont affublee de leur drapeau, ont domine sa voix et fausse sa marche. Ce n'est ni 1'homme ni la nature qu'elle a entrepris de reproduire; mais des idees, des etres, des images sans realite ou sans duree, et qui ne peuvent exciter que des mouvemens desordonnes et fugitifs de sympatbie. Devenue tout artificielle , la litterature n'a plus parle qu'a certaines fractions, les conditions d'action lui ont manque, et la societe en general s'est separee d'elle. « Telle est maintenant sa position, qu'elle ne peut plus etre qu'une recreation de 1'oisivete , et encore une recrea- tion souvent dangereuse. « C'est aux Congres scientifiques , de la haute posi- tion oil ils sont places, a faire entendre leur voix eta dire oil est le mal. C'est a eux a dire cfue le litterateur a pour mission sacree de diriger 1'humanite vers le bien, qu'il fait 1'o.fHce de mauvais citoyen , si, se rendant 1'ecbo de quelque parti , de quelque coterie , il caresse , fait fermenter et deprave les passions. M. Galeron trouve la question sans utilite. La litterature, disent MM. Bertrand, de Caen, Le Cerf et Le Chevalier \ cbange comme les hommes dont elle est 1'ouvrage et le reflet; les evenemens de la politique, - 170 — les revolutions 1'allemit, la modifient :, la renOuvellent sans cesse. Toute 1 literature nationale doit cesser un jour de 1'etre. Malherbe , Moliere , Voltaire , Delille , MM. Casimir Delavigne et Victor -Hugo, representent des epoques toutes differeotes. La recherche des causes de ces variations , qui se lient a 1'histoire de 1'humanite, estd'un grand interet, 1'oeuvre d'un bon citoyen M. Galenm repond : «La litterature,qui sous Louis XIV etait grave dans un siecle grave, est devenue desordonnee pendant la revolution. Les changemens dans la nature et 1'enchainement des idees daris la forme du style appartiennent a 1'histoire, et se developpent suivant le genie du peuple auquel ils s'appliquent, et suivant les evenemens qui se passent autour de lui et qui Tagi- tent. Comment, alors, etablir de regie generate, ou stir les causes, ou sur la marche de ces modifications inces- samment mobiles et variables? Je crois done la prise en consideration dc la proposition sans interet, parce qu'il est impossible de vouloir poser des lois qui auraient pour effet d'enchainer Faction et la volonte des hommes dans ce qu'ils doivent avoir de plus libre et de plus indi- •viduel. Mais, dan^tous les cas,jeproposerais, pour faire cesser, autant que possible, le vague quis'attachea la pro- position, de la specialiser a notre pays , et de dire : « Quelles sont, en France , les vraies conditions dc developpe- « ment d'une lilteralure nationale ? » La proposition , avec cette modification consentie par 1'auteur, est adoptee pour etre soumise au Congres. - 177 - ^ :ml- M. Jules LE CHEVALIER se fait inscrire pour discuter , Coi dans la seance du 26, les questions suivantes : rJ (( Quelles sont les lois generates de I inspiration dans les « arts ? » « Le drain e, ainsi que Taffirme M. Victor Hugo, est-il la « seule forme de poesie compatible avec les mreurs et avec Fetal « actuel de I' esprit humain r" » « L'art doit-il se proposer im but moral? n « Quelles sont les modifications que la critique litteraire doit « subir pour eutrer dans les voies de justice et de competence ? « Et il annonce qu'il terminera par un Expose de Veldt actuel de la litterature en France. •Mais, avant de selivrera cette dissertation, M. Jules Le Chevalier demande la parole pour presenter a 1'ins- tant meme quelques idees preliminaires. « II y a deux choses dans Tart : d'abord le produit du genie et de Finspiration ; le genie obeita lui-meme, peut- etre a quelque chose de plus. . « Puisvient Tartproprement dit : c'est 1'examen, c'est la forme. ic'i^P ul ^I^P^^Q^- « Noussommes reunis ici pour discuter les differentes conditions de developpement de 1'art; « Notre ceuvre doit done etreune critique plutot qu'une poesie ; et les questions posees ici dans toutes les branches des sciences, celle en particulier que vous venez de sanctionner, temoignent des besoins de 1'epoque. «fltt«Au moyen-age, il yavaitdes croyances qui parlaient 12 """ica - 178 - au coeur , a ('imagination , et remuaient puissainment toutes les existences; il y avait foi et religion. « On ne disseqttait pas, commede nos jours, avec le scalpel de la critique; « Le poete s'inspirait de sesidees, se laissait aller a une impulsion dont il ne se rendait pas toujours compte. « Mais, aujoiird'hui , les doctrines et les croyances manquent ; Tart, c'est le scepticisme en litterature; parlout il y a incertitude et deeouragement. « Peut-on esperer de faire revivre des croyances qui n'ont plus de puissance? Comment reproduire un art, des elemens auxquels la societe echappe? « M. Victor Hugo est un exemple de la difficulte , de Fimpossibilite : « Dans les theories, il proteste avec energie coutre 1'absence d'une litterature nationale ; « Cependant, a 1'application , il n'est lui-meme que le representant du passe; aussi , les nobles emotions qu'il souleve ne laissent pas de traces durables, parce qu'elles n'ont pas de racines dans la civilisation. « Nous nous demanderons done quelles sont les lois generales de 1'inspiration , de Part. « Nous nousoccuperonsde la question d'une poetique, d'une tbeorie. « Nous verrons si Telement religieux pent avoir encore quelque prise sur les homines ; « Si nous devons obeir aux inspirations sociales,et comment la societe, avec son organisation , pourra nous fournirde nouveaux elemens. « Est-il vrai , comme le pretend M. Victor Hugo, dans Si — 179 — • la preface de Cromwel , qu'il n'y ait plus , dans notre civilisation, de possibilite pour 1'ode, ni pour 1'epopee? que le drame seul, sous mille formes , se presente a I'ima- ginalion, meme avec le genie du Dante et celuide Milton? « L'artiste peut-il etre excentrique? peut-il deserter la cause del'humanite, pour ne s'occuper que de Tart? 4 peut-il chanter indifferemment le bien ou le inal? « Ces questions sont difficiles a resoudre aujourd'hui que la critique est livree au caprice, que les coteries, les individus, la camaraderie, offrent un immense obstacle. « 11 ne faut pas songera prescrire des lois : notre mis- sion doit se borner a manifester nos opinions sur la mo- ralite ou Pimmoralite de tel outel systeme. « Si le Coagres represente ropinion publique , sa pro- testation sera entendue, et les bommes se modifieront. Que ce ne soil point une polemique de mots, mais une profession de foi large et franche. La critique actuelle nuit a 1'art; elle est dans une mauvaise vole : il faudra le dire. « M. Galcron, a 1'occasion de la question qui vient d'etre adoptee, a cru qu'on demandait une constitution pour la litterature. - « Sans doute^ on ne peutarreter Texpression du libre developpement de Fimagination ; •< Mais lesCongrespeuventdonner une autre direction a la critique, en signaler rimmoralite. « II est encore des recueilsperiodiqties dignes d'eloges : dans ce nombre se trouvent notamment les Revues. « C'est aux personnes qui prennent interet a la prospe- rite des lettres a faire parvenir au prochain Congres un — 180 - etat des journaux qui , dans 1'annee , auront fait la meil- leure appreciation critique de la litterature. « Dans les provinces , on prendra des mesures pour neutraliser la camaraderie; «Mais, avant tout, il fautfaireconnaitre les conditions fc , d'une bonne critique. Il ne faut pas couper 1'arbre avant d'avoir cueilli le fruit. » L'orateur termine en passant en revue quelques jour- naux de Paris. 11 fait voir comment la precipitation dans 1'examen et dans la redaction produit tant d'analyses tronquees et fausses; comment ce sont souvent les auteurs eux- memes ou leurs amis qui font les articles. Il parcourt ainsi une foule d'abus, qui font de la critique un metier souvent impossible pour 1'homme qui aura de la delicatesse. L'improvisation de M. Jules Le Chevalier a ete cons- tamment entendue avec le plus vif interet. stance M. Jules Le Chevalier renonce a la parole en faveur ilu a5 juillet. , . de M. Hippeau. ^ M. HIPPEA.U depose sur le bureau la redaction de la M. Hippeau ^ . . , , (Voir p. 170). proposition qu'il avait presentee dans la seance du 23, Sur les ameliorations a faire dans Fenseignement. Cette proposition est ainsi concue : « i° Le Congres exprime le vceu de voir se multiplier les ecoles intermediaires dont M. le Ministre de I instruction pu- blique a recornmande Torganisation aux recteurs des differentes academies. Dans ces ecoles , ayant pour but de donner aux jeunes gens qui ne se deslinent point aux professions savantes, — t81 — Hue education supe'rieure a 1' education primaire , raais moins elevee que celle que Ton recoit dans les colleges royaux, on s'occuperait , selon les besoms des di verses localitesj de F etude de la langue francaise , de la geographic, de I'histoire, deselcmens des sciences mathemaliques , physiques , nalureUes et chimiques, et des applications de ces sciences au commerce et a r Industrie. « 2° Le Congres, rendant bominageaux ameliorations impor- tantesintroduites dans les etablissemens universitaires, en ce qni concerne T etude des sciences mathematiquesT physiques et natu- relles, de la geographic , de Thistoire, des laugues vivantes et de la langue francaise trop long-temps negligee , demande s'il ne serait pas possihle d'abreger le temps destine a F etude des langties grecque et latine , en introduisaut dans cet enseigne- meiit la specialite deja adoptee pour les autres cours? « 3° Le Congres, reconnaissantrinsuffisancedesressources que possedent la plupart des etablissemens universitaires pour se procurer des objets de physique, d" histoire naturelle, des tableaux chronologiques ou des cartes de geographic d'une vaste dimen- sion, comme aussi pour creer des bibliotheques destinees aux eleves, emet levoeuque des ressources extraordinaires soient creees pour faire face a la depense de ces u tiles acquisitions. «4-° ^e Congres, penetre de toute T importance d'un haut enseignement litteraire , philosophique et scientifique , emet le vceu de voir augmenter le n ombre des Facultes. A ce voeu, se joint celui de per fectionner T organisation de cet enseignement superieur qui produit malheureusement de faibles resultats^ et le Congres demande, en meme temps, s'il ne serait pas pos- sible de forcer a Tassiduite les jeunes gens qui sont en etat de le recevoir, soit eu les soumettant aux mesures repressives em- ployees dans les Facultes de droit, soit en faisant, d'un certificat d'assiduite a ces cours., une condition d' admission a dehautes fonctions administratives ou scientifiques ? >» Cette proposition est 1'objet d'une vive et importante - 182 — discussion , soutenue par MM. Hippeau, de Poitiers , Berlrand 9 do Caen , Celliez , de Blois , Cassin , de Caen , Roger , de Caen , De la Fontenelle de PaiKtore, de Poitiers. Le premier paragraphe est rejete , les trois, autres seront soumis au Congres. Prde°Mioa M. ^e Caumont developpe une proposition qu'il for- de Caumoat. « Soumettre aux. meditations des savans et ties philosophes la •f question de savoir qnels devraient ^tre les rapports des centres « litteraires provinciaux entre eax et avecle centre principal. » Cette seance devant etre la derniere, et 1'heure etant trop avancee pour pouvoir dormer a la discussion d'une aussi importable question tous les developpemens qu'elle comporte , la section decide qu'elle sera purement el siinplement inscrite au proces- verbal. vers La section entend la lecture , i° de deux pieces de de madame .. f , , coucffm. vers de madame COTIEFFIN, mtitulees : La premiere , Preface. Laseconde, Reponse a M. Alphonse Le Flaguais. versdcM. 3° D'une Ode sur Pierre Corneille. par M. Alphonse Lc Flaguais. ' LE FLAGUAIS. Ces trois pieces seront presentees au Congres , pour etre lues en assemblee generale. La courte duree de la Session n'a pas permis d'en- tendre la lecture des ouvrages suivans : De Vetat actudde I' Architecture et de la Sculpture, — 18,1 — par M. Guy, professeur d'archi lecture, membre de la Societe des Antiquaires de Normandie. Notice stir Vetat de la Peinture el de Venseignement de cet art a Caen , suivie de quelques reflexions sur 1'opportunite de fonder dans cette ville une Academic qui fasse, pour les progres de la peinture, ce que la So- ciete pbilbarmoniquea fait pour les progres de la mu- sique ; par M. de Caumont. Plusieurs pieces de poesie ; par M. Betourne , de Caen. '•'•v Dissertation sur la Langue per sane ; par M. Trebatien^ 'de la Societe asiatique de Paris, Notices biographiqucs inedites ; par M. Lange, de Caen. Parallele de Cicewn et de Tacit e ; par M. MaiUet- Lacoste , professeur a la Faculte de lettres de Caen. Dissertation sur le poete Ronsard , et sur la poesie dc cette epoque;ipw M. Frederic fan tier, professeur a la FacuW de Caen. . Dissertation sur les Poesies de Marie de France ; par M. Richomme , de Caen. Le Secretaire depose sur le bureau piusieurs pro- grammes du prix propose par la Societe libre d'Emula- tion de Rouen, sur Phoinmage qui va etre rendu a P. Corneille^ par Terection d'une statue sur une des places de cette ville. ^1-)MTOp^fife Le. Secretaire de la Section , Le President de la Section , BERTRA.N , de Rouen- ASSELIN ? de Cherbourg. SIXIEME SECTION ic ftociale. M. Jules LE-CnEVALiER tail observer a la section, ,. qumscrit purtni ses membres avec le titre de represen- tant cFun journal, V Europe litteraire , il ne va point parlor en cette derniere qualite , mais au nom de la France entiere; il examine les Congres tels que celui-ci , sous le point de vue unitaire et sous celui de la variete, et il signale en eux Tavantage de pouvoir constituer la veritable centralisation de la science, c'est-a-dire une centralisation mobile. L'orateur, apres avoir sommairement presente ses idees sur 1'organisation du travail de la section , se pro- pose de faire entendre demain un rapport verbal sur la science sociale, a laquelle aboutit chaque branche des connaissances humaincs. Il emet le voeu que chaque section, dans ses travaux , i° Constate 1'etat general de la science qui fait Tob- jet de sa reunion ; 20 Propose des objets de 'discussion qui jettent des semences d'idees pour le Congres qui suivra celui-ci , et - 185 — pour tous les hommes qu'atteindra la publicite des pro- ces-verbaux clu Congres actuel. II indique , comme points speciaux sur lesquels la dis- cussion pourra porter , a cette section , le principe de la libertedu commerce et 1'application la meilleure a faire, dans Pinteret de I'economie sociale, du fonds accorde pour les travaux publics. II indique notamtnent, comme un des points a Iraiter, la question des chemins de fer. Quelques observations sont successivement faites par MM. Galeron, de Falaise, Jullien , de Paris, A. Le Prevost , de Bernay , Roberton , de Glascow , et Spencer Smith , de Caen. on Hctiri M. CELLIEZ, de Blois , apres avoir fait remarquer que Propositi I). -i . •>. , r • f • i ('e ^- Hc 1 importance des questions indiquees exigerait plus de cemea temps que le Congres ne peut leur donner, propose pdur amendement , que Ton discute, non des questions, inais seulement la position de questions. fM)^ynm«^>^i!^m^iJ09 irm^^ M. DE CA.UMONT fait la proposition d'une enquete a proposilion etablir sur la situation des societes scientifiques et litte- de cLmont raires de province, pour en faire Pobjet d'un rapport au Congres prochain. M. Jules Le Chevalier indique comme parti qui peut etre adopte, la position de questions a choisir pour etre ulterieurement traitees ; rentrant dans la discussion prin- cipale, il propose de nommer une commission chargee de constater 1'etat actuel de la science qui fait Pobjet des etudes de la section. Cette idee est appuyee par M. Du Quesnay. La section , sur la proposition de M. de Fen- — 186 — dceuvre, se reserve de dormer suite a ces propositions , apres avoir entendu, dans une seance suivante, I'auteur de la propositioa principale. au «a'!3iet ^' e creta"'e'general du Congres propose a la sec- rropo'sition tion ^e concourir, par la nomination de deux de ses decaumont. membres , a la formation d'une commission qui , com- posee d'un egal nombre de mernbres de chacune des autres sections, et concurremment avec MM. les presi- dens et secretaires, sera cbargee de se reunir ce soir pour rediger et proposer au Congres , en seance gene- rale, une resolution relativement a la succession des Congres annuels. Au nom de la section , M. le President nomme, pour faire partie de la commission , MM. Jules Le Chevalier et Da Quesnay. d?MPjuies ^' ^n^es ^jE CHEVALIER, inscrit pour un rapport ver- LcChevaiier. \^^\ sur I'etat actucl de la science economique, commence par dire que , quoiquc son rapport soit verbal , il n'a pas la prevention d'improviser. Ce qu'il va exposer estle fruit des etudes de sa vie, etudes qu'il a eu 1'occasion recente de resumer en se preparant a un concourspour la chaire d'economie politique du college de France. II fait voir que les circonstances contribuent a ren- dre opportune et irnportante 1'etude de l'economie so- ciale , arrivee enfin , apres une masse suffisante d'obser- vations , a un etat qui permet de la constituer comme science positive. Jj'orateur felicite, en consequence, le Congres du bel — 187 — exemple qu'il domic en etablissant la section d'economie sociale ; car cettc science a pour but de coordonncr !a mise en oeuvredetous les elemens de Factivite humaine. M. Le Chevalier ajoute que, par la, notre reunion se place au-dessus des Congres allemands , quelle que soit, d'ail- leurs , 1'importance des communications qui leur sont soumises stir les sciences naturelles. II se livre ensuite a 1'exposition des differences prin- cipales qui caracterisent Feronomie sociale et 1'economie politique, ces deux parties de la science formarit, par leur reunion , 1'ensemble de 1'economie humaine : la pre- miere embrassant les relations interieures de la societe , le travail, la vie usuelle, la propriete; la seconde com- prenant la vie accidentelle et en quelque sorte legale , 1'impot, le service militaire, 1'exercice des droits poli- tiques, les rapports de nation a nation, etc., etc. De la, que resulte-t-il? c'est qu'il faut eommencer par l'e'conomie sociale; qu'il faut lui subalterniser 1'econo- mie politique, conime 1'accessoire au principal; que la bonne solution des questions d'economie sociale assure celle des questions d'economie politique. Et, par exem- ple, la repartition de 1'impot offre une question inso- luble partout oil il n'y a pas une bonne repartition de la richesse et du revenu. L'orateur est amene a signaler, comme nouvelle , une science qui entre dans des voies si differentes de celles qu'on a suivies jusqu'aujourd'hui. L'economie sociale fournit au gouvernement les matieres premieres de la legislation. L'economie poli- tique a etc ou sera une routine aveugle, tant qu'elle n'a — 188 — pas pris ou ne prendra pas pour base 1'observation statistique des faits et la conception speculative des vrais rapports de ces faits entre eux. La premiere ecole des economistes s'etant etablie vers le milieu du dix-huitieme siecle, a eu pour point de de- part Fetat social laisse par le moyen-age; elle a trouve en vigueur , pour Pagriculture, 1'ordre feodal ; pour 1'indus- trie, le systeme desjurandes et maitrises , fonde par la bourgeoisie ernancipee , qui voulut, par des reglemens , assurer son droit de premier occupant et se constituer en possession exclusive des avantages dontelle jouissait. Les economistes , en face de cet etat de choses , frappes des bornes que son caractere restrictif mettait au develop- pement de 1'activite humaine, ont du commencer par des protestations et des reclamations : ils ont demande la liberte, et adopte la devise deQuesnay : Laissezfaire, et laissez passer. Gette ecole , d'ailleiirs pen bardie , ne previt pas qu'en detruisant , elie allait creer une position qui demande- rait un jour de nouveaux efforts de reorganisation. Adam Smith, apres lui Jean-Baptiste Say, et tous les auteurs des systemes deja constates et vulgarises en Europe, ont adopte pour principes : concurrence a 1'in- teneur, liberte du commerce a 1'exterieur. Parmi les autres ecrivains, M. Destutt de Tracy se dfstingue par sa grande precision, et surtout pour avoir pose mieux que personrie les bases metaphysiques de la science. Le fait le plus frappant qui resulte des observations de la science economique , c'est cette loi de la re- — 189 — partition des richesses dans la societe, loi en vertu de laquelle les chances de s'enrichir augmentent avec la richesse , tandis que les chances de pauvrete augmentent avec la misere des individus. L'Angleterre presente ce spectacle : extreme richesse d'un cote; de I'autre ex- treme misere , pauperisme , etc. Ges effets ont ete exa- mines surtout par M. de Sismondi ; mais il n'a pas indique de remede. Avant lui, Malthus, fondateur de Tecole critique, sentit le mal et proposa le plus singulier remede : signalant une tendance des populations a de- venir trop nombreuses pour les moyens de subsistance, il voulut organiser un systeme de terreur , et appliquer un remede qui n'en est pas un : la prudence dans les manages. Robert Owen, a son tour, organisa de petites societes qu'il appela cooperatives , fondeessur le principe de 1'egalite, principe dont les applications peuvent of- frir des dangers contre lesquels le sentiment religieux peut seul maintenir 1'homme. L'orateur expose ici les rapports qu'il a eus et qu'il a rompus avec la Societe saint-simonienne. Apres avoir proteste contre les doctrines actuelles , il reconnait ce que le saint-simonisme avait entrepris d'utile a 1'hunaa- nite, tout en posant pour regie premiere un. principe qui repoussait ce qui importe le plus a 1'homme, la liberte et la propriete individuelles. Reconnaissant, avec les economistes avances, que 1'as- sociation est le seul moyen de resoudre le problems social, 1'orateur indique M. Ch. Fourier comme ayant entierement change les bases de 1'economie sociale. Ce dernier, voyant le mal dans la combinaison actuelle du — 190 — mecanisme Industrie! , a cherche et trouve un uouveau mecanisme qui a pour base 1'association , rnais clont le priucipe est Foppose cle celui que professait. le Saint- Simonisme , puisqu'il est fonde sur la liberte et la pro- priele individuelles. Cesysteme a notamment pour but de resoudre, par Forganisation du travail, la question fon- damentalede la science economique : « Augmenter la pro- duction, et diminuerles depenses dela consummation. » L'orateur signale les inconveniens qui resultent de i'etat actuel, et notamment ceux qui tiennent a Fappli- cation qu'ont eue les principes professes par la nouvelle ecole sur la concurrence. En effet , cette concurrence, an lieu de devenir favorable a la liberte au nom de laquelle on 1'a proclatnee, a reinplace 1'ancien monopole par un monopole anarcbique et irregulier. Sous ce re- gime, qui est, disent-ils, celui de la capacite, il faut travail, talent, capitaux. Or, les hommes ne recoivent les memes talens , ni les memes capitaux; une inegalite monstrueuse s'etablit , resultat en partie de la difference d'education , et 1'individu ne pent pas capitaliser. Voyez deux services de voitures publiques etablies sur la route de Paris a Caen , forme's et mis en possession de la route sous le regime dit de concurrence : ils y trouveront et preridront tout ce qu'il faudra pour ecarter ou couler a fond une entreprise qui viendrait se placer en troi- sieme, dans 1'interet du public. Qu'un individu ait dc la capacite comme sept, et de rintrigue comme un, Hen pour lui;'ruine , dans notre societe , de I'bomme probe, par Fintriga-nt ; guerre violente entre gens voulani; rendre le plus cber possible, les autres acbeter au - 191 - meilleur marche. Le commercant a un interet oppose a ceux, ou du vendeur dont il vent acheter a bon marche, ou do 1'acheteur auquel il veut revendre cher, et des peuples auxquels il cherche a faire payer, par un haul prix,les echanges qu'il est appele a favoriser entre eux. Ilregneparmi lesdifferentes parties de 1'industrie un etat de guerre pareil a celui ou on verrait les soldats d'une me me armee se battre entre eux. Le but de notre So- cie'te etant d'obtenir le plus d'avantages aux depens les uns des autres, la tendance qui porte les industries ou les pcrsonnes a profiler, pour elles-memes, de cet etat de choses, est legitime toutefois, puisque telle est Porgani- sation de la Societe. La science actuelle doit done cliercber tin mode de coordination reguliere entre les differens genres d'in- dustrie, «i la maniere de combiner et d'appliquer les nouvelles lois de 1'organisation du travail. Lofateur fait remarquer que tout ce qu'il vient de dire est precisement critique, parce que la science com- mence toujours par voir le mal ; mais, toutes les fois que la science voit le mal , son siege et sa cause , elle en connait le remede et pent le proposer. tL'etat normal de 1'industrie serait celui ou le com- merce (qui a interet aujourd'hui a ce que la marchandise soit rare et chere'), se trouverait reduit a la fonction naturelle d'intermediaire et d'approvisionneur , et ou chaque lieu pourvu des travaux essentiels a sa subsis- tance , se livrerait aux travaux agricoles et manufac- turiers specialement appropries a ses ressources , et aurait recours a Tecbange pour les autres objets de con- so nimati on. — 192 — Bonne repartition a etablir entre le capital, le travail et le talent. Ici M, Le Chevalier enumere differentes questions qui ontete agitees et qui se rattachent a celle de savoir si, et jusqti'a quel point, le gouvernement doit inter venir dans les nombreux et importans rapports cle Teconomie so- ciale avec 1'economie politique. II etablit que la solution negative que 1'economie politique a donnee a ces ques- tions sur Intervention gouvernementale, et qui a ete confirmee , dans ces derniers temps , par une autre ecole (1'ancien Globe] , est contraire a la morale ainsi qu'a la loi de charite que le christianisme a posee et que la nou- velle science d'economie sociale doit retablir. - L'interet avec lequel ont ete enteudus les developpe- mens donnes par M. Le Chevalier, a decide la section a prolonger d'une demi-heure , par une deliberation spe~ ciale, le temps fixe a la seance. seance M. BUNEL lit un memoire sur les differens projets *3 juillet. .,,1 • C' ' presentes pour rendre navigable le cours mleneur de la Memoire *eM. Bunei. geme et celui de I'Orne. II rappelle particulierement le projet que M. Pattu avait propose pour cette derniere riviere, qui fut successivement approuve par une commission speciale des ponts et chaussees, adopte par une compagnie de soumissionnaires, dont les offres pour le realiser furent recommandees par le Conseil general du departement, et qui pourtant ne s'execute pas. Il ter- mineen faisantdes voeux pour que le commerce maritime soit enfin soustrait aux dangers et aux pertes qu'il eprouve depuis tres long-temps. — 193 — m M. Du Quesriay prcsente deux objections que quelques ingenieurs ont elevees sur le barrage des rivieres en general, et qui paraissent avoir influe sur une decision recente du Conseil des pontset chaussees, au sujet du projel de M. Paltu. Ici s'engage une discussion, a laquelle prennent part MM. Bunel,de Beaurepaire, Da Quesnay, Le Chevalier, el de Fendoeuvre, discussion dont 1'objet est de savoir si la connaissance a prendre du rapport de M. Bunel ap- partient a la section d'econoniie sociale on a celle des sciences mathernatiques et agricoles. La question etant mise aux voix, la tnajorite se decide pour le renvoi a cette derniere section. M. DE LA. CoDiiE developpe une proposition ecrite, pl'^°Mi011 dont 1'objet est d'inviter les societes savahtes a procurer DelaCodre- Petablissement, dans les cbefs-lieux de departernent et d'arrondissement , de societes d'economie sociale qui cboisiraient un correspondant par commune. Celui-ci s'occuperait, particulierement, par des conferences regu- lieres , de rendre la population plus instruite et plus vertueuse, et de fonder des caisses d'epargnes. L'auteur depose sur le bureau cette proposition, qui ne donnelieu a aucune discussion. M. THOMAS lit un Memoire , dont le but est de . sfan* : « Convaincu que le commerce a plus besoin d'etre bien in- « fo. me des fails qu"1 encourage par des primes, le Congres exprime « le desir que les armateurs soient instruits dn progrcs de la (i peche de la morue par des peuples etrangers , afin qu'ils se « livrent davanlage a la pacbe de la baleine dans le grand Ocean « et dans les mers du-Sud et du Nord. » Le Gongres , devant clore sa session aujourd'hui meme, !a section ne pout se livrer a la discussion tie ces propositions ; mais elle decide qu'elles seront , ainsi que les suivantes , inscrites a son proces- verbal. « [^e Congres appelle I attention pnbliqu • sur la question Proposition « de rutiiile el de la eouveuance de jfemploi des troupes M. Courty. — 208 — « natiouales dans la confection des grands travaux d'utilite 6. « Encourager, par tous les moyens possibles, la publication des « documens bistoriques et descriptifs locaux iuedils, etla rrirn- « pression de ceux qui viendraient a manquer dans le commerce. » 7. <( Emettre le voeu que la continuation de la precieuse collec- « tion des historiens de France, commencee par D. Bouquet , « soit acceleree par tous les moyens possibles. >» 8. ec Inviter les societes savantes et les proprietaires de collections « a recbercber et publier toutes les monnaies gauloises , mero- « viugieiines , carlovingiennes et capotieunes, jusqu'au xme « siecle , pouvant servir a lavancement de la numismatique ou « de la topograpbie locale. >» 9. « Soumettre aux meditations des savans, pouretre approfondie « et discutee au prochain Congres; la question de savoir quelles — 237 — . * sont les vraies conditions de developpeineut d'une litteralure « nationale. » Le Congres decide que cette question , presentee par la cinquieme section , ne doit, pas etre restreinte a la litterature francaise. M. Jtdlien presenle ensuite la proposition qu'il a faite, et qui a etc accueillie par la section de litterature : » Inviter les differentes Societes savantes et litteraires a pro- « poser pour sujet de prix'/a meitleiire organisation possible des « Congres scienlifiaues. » Apres une courte discussion , la proposition se trouve r modinee par la proposition suivante : r r i ((Engager en meme temps tous les savans a trailer cette « question dans des Meiooires, qui seront adresse's an secre- « taire general (!u Cor^res de i834? pour elre examines et udiscutesa Touverture t!e la session procliaine. » Tout en rendant justice aux intentions de Phono- rable membre qui a fait la proposition et de ceux qui 1'ont modifiee , M. de Caumont dcmande Tordre dti jour. II pense que c'est aux Congres eux-memes a perfectionner successivement leur organisation; que des personnes isolees , et n'ayant point assiste au premier Congres, n'auraient que des idees pen exactes du but que Ton se propose par retablissement de ces reunions, et qu'elles ne repondraient que .Ires tardivement, et vraisemblablement d'une maniere peu satisfaisante , a 1'appel qui leur serait fait par Piiitermediaire des Acade- mies de France. II pense encore qu'il serait difficile d'arre- - 238 — ter, au moins d'ici a quelque temps, tm plan de travail absolumeut applicable a tous les Congres, attendu que les travaux de chaque Congres seront toujours en rap- port a vec le nombre des membres et avec la direction de leurs etudes; qu'ainsi , la ou cinq cents personnes seront reunies , il y aura lieu d'etablir un plus grand nombre de sections que dans les localites ou il y en aura seule- ment deux cents. M. de Caumont croit aussi qu'il y aurait des inconveniens a discuter, a 1'ouverture de la session de Poitiers, les Memoires qui auraient ete adres- ses sur 1'organisation du Congres, attendu que cette discussion pourrait entraver les operations de 1'assem- blee , sans parler de la precipitation avec laquelle on serait , en quelque sorte , force de deliberer et qui pourrait donner lieu a des resolutions dont les conse~ quences n'auraient pu etre suffisaminent prevues , ni appreciees. M. de Caumont croit enfin qu'il faut sur- tout maintenir un juste equilibre entre les differentes branches de la science , et n'en favoriser aucune aux depens des autres, si Ton veut que 1'institution des Congres soit durable et vraiment utile. M. Jullien declare qu'en proposantd'inviter, au nom du Congres, les societes savantes et litteraires a poser , comme sujet de prix , une question relative au mode d'or- ganisation des Congres scientifiqueset aux avantages que la science et la societe pourront retirer de ces Congres mobiles et annuels, destines a transporter successive- meat , dans les principals villes de France , des points de reunion de savans et d'amis des sciences , et des centres momentanes d'activite intellectuelle , il - 239 - a cru , ainsi que la section de litterature qui avait adopte sa proposition, ne faire qu'une demande utile aux interets des futurs Congres , sans enchainer en rien leur avenir , et sans les engager dans aucune voie etrangere au but naturel de leur institution , celui de coordonner les travaux epars et isoles des Savans, et de leur imprimer une meilleure direction ; que telle a e'te sa pensee dans sa plus pure expression ; mais qu'il suffit que sa proposition ait paru avoir quelques incon- veniens, et surtout qu'elle ait donnc lieu a un dissen- timent prononce entre plusieurs honorables membres de la reunion, pour qu'il se fasse un devoir d'y renoncer , et il declare formellement la retirer. M. Jullien recoit des marques nornbreuses d'assenti- ment de la part des membres de Tassemblee. M. le comte d'lson demande que les voeux formes par le Congres et pour lesquels le concours du gouver- nement et des autorites serait necessaire , ne donnent lieu a aucune autre communication, a leur egard, qu'a Tenvoi du compte rendu des operations du Congres. M. de la Chouquais propose de decider aussi que les deliberations du Congres soient redigees de maniere a n'exprimer que des voeux, relativement a ce qu'on aura reconnu utile pour les sciences et les lettres. Plusieurs membres de'clarent que telle a toujours ete leur opinion; en consequence, les propositions de M. le comte d'Json et de M. de la Chouquais sont mises aux voix et adoptees. — 240 — La seance se termine par la lecture d'un Memoire dans lequel M. Blot, de Colleville, presente des observa- tions sur une inaladie da ble , et sur les moyens de Ten preserver ; il demontre que Finsecte nomme iule ter- restre « Julius terreslris» (Fabricius) , attaque les se- menceset les detruit. Ce Memoire avait ete communique a la premiere section. seance MM. les secretaires des sections rendent compte des travaux du matin. Les propositions suivantes sont soumises au Congres par les sections , et successivement adoptees. *• » « Engager les proprietaires et administrateurs des dunes a « faire tout ce quipeut, selon les localites, rendre ces terrains « productifs , nolamment en fixant les sables dont il faut eviter « la rnobilite et le deplacement, en employant, d'apreslesexpe- « riences qui ont ete faites , le tamarisc , le saule, la bourdaine , « le bouleaii, le genet epineux 7 le genet commun , la ronce , la « luzerne , le cat-ex arenaria , I'arundo arenaria , le tritlcum ujunceum, et plus encore le triticum repens. Recommander « aussi de soulever la terre , au moyen d'une petite pelle 7 dans « des terrains mobiles, sans endommager la surface, pour placer, « a quatre ou cinq pouces de distance , et a environ deux pouces « el demi de profondeur , de la graine d'argousier « Jiippophai' « ihamnoides », d'epinette , de cypros, de sapin blanc, de pin «« blanc d'Amerique, de pin sauvage , d'ypreau ou peuplier « blanc, et surtont de pin maritime. - 241 -*. 2. « Exprimer le voeii que le projet propose par M. Tingeaieur « en chef du Calvados, pour 1' amelioration de la navigation « dans la riviere d' Orne ^ et qui consiste en un vannage u ecluse a la pbinte de la Roque , une ecluse de navigation k « la pointe du Siege , et une digue insubmersible entre ces « deux pointes , soit de nouveau soumis a T etude , afin de le « voir promptement realise, I1 execution de ce projet interessant « la navigation des rivieres eh general. >> 3. « Engager les Societes d' Agriculture a s'occuper activement « des moyens de faire passer dans la pratique Tusage des baux « a long terme. » 4. <* Etnettre le VOBU que les geomelres en cbefdu cadastre, a « limitation de leur collegue M. Simon, geometre en ehef du * Calvados , fassent, i° la description des cours d'eau par bassins « bydrographiques , en suivant les progres du cadastre ; 2° le « releve des noms de localite suivant la veritable ortbographej « 3°enfin un dictionn^ire topographique donnant, par communes, « le plus de details statistiques possible, dans un ordre constant. » S. « Inviter les medecins a faire savoir , au procbain Congres , « s ils ont remarque quelques modifications dans la marche , « les caracteres exterieurs et les vertus preservatrices de la vac- « cine. » 6. « Encourager le projet forme par M. de Golbery , et auquel « ont deja repondu plusieurs savans, de se rendre a Pompei , « en caravane , en traversantla France .et la baute Italic , et ea « observant les monumens. » 16 — 242 — 7. « Appeler F attention des Societes savantes et des amis de « I'histoire , sur la necessite de recueillir et publier tous les « renseignemens encore existaus , relalifs aux families francaises « d'origine qui ont emigre dans I'Inde et FAmerique, aux xvi% « xvne et xvine siecles. » 8. (( Recommander egalement aux recherches des Societes sa- « vantes et des amis de Fhistoire , de recueillir et de publier « tous les renseignemens inedits qui subsistent encore , relative- obe souvent d'uue coupable flamme Et les regrets et les de'sirs. Ainsi , jadis , moi-meme , aux jours de ma jeunesse. Plus que je ne sentis je peignis la tendresse.; Et, d'un gout passager faisant un sentiment, Paisible , je tracai les peines de 1'attcnte , D'un amour de'daigne la souffrance accablante , L'absence et son morne tourment. Maintenant , je possede un paradis modeste. Vous , dont la voix r^vele un envoy6 celeste , Tous voulcz de 1'orgueil y mener le d^mon. Frere , vous avez tort , et votre poe'sie Me donne vainement la manne et 1'ambroisie , Pour mieux me cacher le poison. Laissez-moi done la part que le ciel me destine ; Et surtout respectez le nom de La Martine : N'allez plus pres du mien mettre ce iiom puissant. Bien que vos vers soient doux comme le chant des Ange*, Pour un peu d'amiti^ changez-moi vos louanges :. Mon cceur en sera plus content. — 2i8 — Le Congres entend ensuite, par Porgane de M. Aug, Le Flaguais , de Caen, une ode sur Pierre Corneille, composee par M. Alphonse Le Flaguais , son frere, Corwille, ODE. Corneille! 6 splendeur! 6 ge*nie! Enfant de la terre du Nord ! Triomphe, encens , deuil , agonie , Rien ne t'a manque" jusqu'au port! Que de gloire! que de merveilles! Quelle aurore , e"clairant tes veilles , Jetait des rayons dans tes vers ! Montagne au milieu des collines , Grande figure qui domines Les sommit^s de 1'univers ! Quand tu t'avancas dans Parene , Jeune , puissant , audacieux , Tu vis s'eloigner de la scene Le noir troupeau des envieux. Une ambitieuse arrogance , Active et forte en sa d^mence , Rejetait 1'heureux novateur ; Mais , constant , superbe , intr^pide , Combat tan t seul et sans e"gide , Rodrigue e*tait deux fois vainqueur. En vain , depassant nos frontieres , Les muses des bords Strangers Ont lev^ leurs t^tes altieres. . . . Des fruits d'or parent nos vergers. La France , riche , ind^pendanle , Apporte une part abondante Au grand banquet des immortels.j Et ta muse victorieuse , Des de*bats du siecle oublieuse , Reste debout sur ses autels. — 249 — Shakspear , Schiller , la tragedie Vous doit des travaux surhumains: Est-ce a nous, d'une main hardie, De peser vos talens divins? Dans les deux, 1'aimtie", peut-6tre, Vous unit a notre grand maitre Silence a nous ! Ne jugeons pas Quel est le dieu parmi ces hommes : Silence! aveugles que nous sommes ; Cessons de ste"riles combats. Ombre auguste, viens m'apparaitre: Quitte le cercueil oil tu dors. Oh ! viens , j'ai besoin de connaitre Tes maux , tes reves , tes transports. Raconte-moi ,- je t'en supplie , Ta nef qui part, ton mat qui plie, I'orage eloquent de tes jours , Tes Emotions , tes conquStes , Tes de'gouts , tes bonheurs , tes fetes , Ton oce'an roulant toujours. Quand tu vivais dans ton menage , Au milieu de tendres enfans , De ton soleil sous un nuage Voilant les rayons triomphans , Dis-moi , dans les plis de ton ame , Dans ton sein brule* par sa flamme , Comment pouvaisrtu contenir Ces he"ros , ces mortels sublimes , Ces dieux, ces illustres victimes Qui te demandaient 1'avenir! }1 6tait pour toi des prestiges Que nous autres nous ignorons;- Car de la vierge des prodiges Le sceau n'a point marque* nos fronts. Nous n'avons que les e"tincelles Du feu que tes noires prunelles En traits ardens laissaient sortir ; Par toi notre ame est nuance'e, Car nous pensons par ta pensee : Nous sentons ; mais tu fais sentir ! ~ — 250 — Richelieu, ronge par 1'envie,. Te voyait vaiucre les hasards ; Ta gloire desolait sa vie; Ton soleil ggnait ses regards. Mais , conquerant que rien n'arrete En passant tu ceignais ta tete D'un laurier par toi feconde' ; Tu moissonnais , dans ta victoire , Les hautes palmes de 1'histoire Et les larmes du grand Conde". Helas ! apres une existence De travail , d'honneurs , de vertus , Vieillard, tu dis a 1 esperance Des mots qu'elle n'entendit plus. Tandis qu'en ta retraite obscure Tu n'exhalais aucun murmure, Trop fler pour chercher un appui ,. Le grand roi , plein d'indiffe>ence , Laissait mourir dans la souffrance Un indigent plus grand que lui. On dit que ta raison trouble'e Fle'chit au declin de tes ans : La lampe du soir fut voilee. Adieu , lyre aux nobles accens ! O ! du sort fatale inconstance ! Eh quoi ! le ge'nie en enfance, Le temple sans divinite ! Le feu rendormi sous la cendre ! . . . . Mystere qu'on ne peut comprendre r Toujours saint, touj ours respectd! Rarement 1'echo de la plainte Retentit au sein des palais. Dans ces sejours la joie est feinte , Mais y trouve un plus libre acces. Cependant , le roi vient d'apprendre Un malheur qu'il rougit d' entendre : Sa main prodigue 1'or Allons ! Hatez-vous; le vieillard succombe: Devaut lui s'ouvrira la tombe Quand vous apporferc/, les dons. - 251 - Ce geant que la gloire honore , Napoleon disait un jour : « Comeille , s'il vivait encore , « Serait le second dans ma cour ! » Le poete froisser un trone! II avail aussi sa couronne. II cut refus^ ses pre'sens , Pre'fe'rant , loin du char qui roule, Eire le dernier de la foule Que le premier des courtisans. Une odieuse calomnie Pretend que notre age avili De"nigrant ton vaste ge"nie , Dit que ton bel astre a pSli. O Gorneille ! la jeune France T'admire , te cherit , t'encense : Les jeunes cceurs n'ont point de flel. Ton nom , que suivent nos hommages , Brille dans le lointain des ages Dans les immensite's du ciel. Des rois nous voyons les statues , Monumens d'un orgueil jaloux , Sous nos yeux tomber abattues Par les bras du peuple en courroux; Mais ton image re've're'e , Idole immobile et sacre*e , Ne craint pas d'odieux exces. Le ge"nie , e"cueil populaire , Est le seul prince de la terre Que 1'on ne detrone jamais. Apres la lecture de ces pieces de vers , qui ont ete accueillies par de nombreux applaudissemens , M. le comte DE BEAUREPAIRE prononce le discours suivant : MESSIEURS , « Veuillez permettre que la faible voix qui , pour le premier jour de votre reunion , avail ete appelee a — 252 — . I'honneur d'exprimer devant vous nos communes espe- rances , se hasarde , au moment de la separation , a vous entretenir de quelques-uns des sentimens qtfe devra exciter en vous le souvenir de vos travaux. « L'idee de vous convoquer , nouvelle quant a son ap- plication a la France , avait semble a plusieurs d'entre nous, et je suis du nombre,un peu aventureuse; toute- fois, j'en conviendrai, le mouvement d'incertitude que pouvait exciter en moi 1'etrangete de notre reunion etait contenu et, pour line forte part, dornine par un senti- ment de confiance, je pourrais presque dire de foi , que je dois plus qu'un autre avoir dans le jeune et respec- table savant qui nous a tousappeles, et qui si souvent m'a tire de ma retraite pour me faire le depositaire xde ses genereuses inspirations et 1'instrument de ses oeuvres d'utilite publique. « Assembles a sa voix, nous avons tous compris que notre Congres devait avoir un double caractere : science et patriohsme. Sous aucun de ces deux rapports, il n'a manque a sa vocation. « Les hommes de haute specialite que reunit cette assemblee, places, par leur clioix entre les sections, sur le terrain qui rentre dans le vaste domaine de leurs etudes etde leur savoir, sont naturellement , a vos yeux comme aux miens , les appreciateurs et les garans du degre de merite ou d'a-propos des communications qui ont e'te produites. « Plusieurs de ces communications ont donne lieu, de votre part, a une deliberation et a un vote. Vous avez fait , ainsi , plus d'un appel a la France et au monde savant. — 253 - Partout ou votre voix sera entendue, elledevra nereten- tir, ni sans profit pour la science, ni sans honneur pour vous. Vos resolutions tendent a encourager et a provo- quer partout le gout des recherches utiles et i'amour du bien public. Les unes sont concues dans un interet general ou universel, soit de theorie , soit d'application; parmi les autres , on cnremarquera plus d'une frappee, si j'ose le dire, au cachet du proviricialisme , c'est-a-dire d'un esprit de grande localite, qu'il est emineniment salutaire de seconder et de fortifier, parce qu'il est 1'element naturel, fondamental et vivifiant de 1'ainour de la patrie; parce que nul genne n'est plus important a developper, pour faire constainment circuler dans une bonne direction cette seve qui est, pour notre corps so- cial , dans sa condition prcsentc , un principe de vie ou de mort, seloii qu'elle est rapproche'e ou delournee do la voie oil il faut la fa ire mouvoir pour le salut de la France et de Phumanite. « Ce bon et honorable esprit de province, manifeste par vous, Messieurs, loin qu'on doive Fapprehender comme un symptome d'isolement ou de separation , est un moyen et un gage d'union entre toutes les parties de la grande communaute francaise. Si, d'un cote, il de- vaittrouver un foyer naturel etactif dans notre glorieuse Normandie , de Pautre , vous voyez comment ce foyer s'est agrandi et nourri par la part de feu sacre qu'y ont apportee tous ceux de nos collegues qui sont, isoles ou en deputation , venus d'autres contrees de la France, de la Picardie, de TArtois, du Poitou, du Maine, des villes - 254 — de la Loire et de cette capitale de province plus eloignee oil naquit le grand Bossuet. « Ces genereux citoyens, rendus a leurs residences respectives et aux grandes divisions du territoire fran- cais , dont chacune d'elles est le point central , y prou- veront , par leur exemple , comme par les souvenirs que vous leur leguez en ce moment, que 1'esprit de province, bien compris et bien exploite, est, pour la France telle que les temps Font faite/un des meilleurs gages de re- generation litteraire, scientifique et morale. II donne a des esprits actifs et ouverts pour toutes les bonnes inspi- rations un aliment sain et le plus approprie a leurs be- soins comme a ceux de la societe. « La premiere de vos operations a ete d'ajouter aux sections primitivementdesignees pour points de partage de vos travaux, une nouvelle division qui ne figurait pas sur le programme , et que vous avez creee sous le nom d'economie sociale. J'ai eu 1'honneur de sieger a ses seances comme secretaire. « Vous avez pu remarquer, Messieurs, que jusqu'a ce jour la section que vous aviez ainsi etablie par un vote special, etait seule demeuree muette devant vous,quand elles ont toutes ete appelees a declarer, par 1'organe de leurs secretaires , si elles avaient a vous proposer des resolutions concernant les sciences dont elles s'occupent. La science, Messieurs, dont notre section porte le nom, est , ce nom vous 1'indique suffisamment , importante et vitale ; en meme temps elle a pris , depuis quelques annees, une face nouvelle a laquelle nous ne devions pas rester etrangers. Toutefois , cette nouveaute meme nous — 255 - obligeait, pour rester fideles a 1'esprit de sagesse que vous avez imprime a votre reunion, a mettre dans notre marche un caractere de mesure et de reserve que vous n'aurez pas manque d'apprecier. « En meme temps, les objets traites dans nos seances, et surtoutle talent qui , plus d'une fois, les a developpes, ont excite un mouvement d'attention et d'interet qui n'a pas tarde a s'etendre au-dela des limites de notre frac- tion du Congres. Gette circonstance me permet d'esperer que vous ne jugerez pas inopportun d'entendre ici une reflexion. « L'economie sociale s'occupant de soulager les besoins de I'humanite est , en consequence, appelee a les con- naltre et a les signaler. En mettant a nu et au grand jour les plaies de 1'homme considere dans ses rapports avec ses semblables, elle peut craindre de faire, jusqu'a un certain point, ressortir , et d'aggraver malgre elle les collisions momentanees ou autres qui tiendraient a ces rapports. En proposant, en sebornant meme a indiquer des remedes nouveaux 3 destines a operer au vif sur Torganisme chatouilleux des interets et des habitudes , elle peut craindre que 1'appareil n'excite un effet con- traire a ses vues pacifiqiieset conciliantes. La sollicitude qu'elle eprouve et partage, au meme degre, pour tous les hommes repartis dans les combinaisons si variees de 1'ordre social, peut 1'amener a prevoir et a reconnaitre qu'elle va, en passant, toucher et eveiller une fibre de- licate, celle de Pegalite, Apres avoir prononce ce mot, elle viendra, comme elle 1'a fait aux seances de notre section, montrer a cote de Tegalite, comme correctif — 256 — et coinme guide , le sentiment religieux. Si elle s'annonce1 a vos meditations comme ayant vu former dans son sein une nouvelle ecole , celle-ci , se placant ainsi a vos yeux sous le jour de la verite et de la raison , vous fera remarquer qu'elle s'occupe d'unir les homines par les liens de charite que nous devons au christianisme. « Messieurs , ce peu de mots suffit pour nous le rappe- ler : le premier remede a cette grande maladie humaine que 1'economie socialise donne mission de signaler, celui qui, applique dans toute son etendue., guerit les blessures faites au cceur des vieux peuples quand elles sont gue- rissables, et les adoucit quand elles ne le sont pas, le remede qui, grace a une vertu inherente a sa nature, a pour effet d'attacher 1'un a 1'autre, par un be'nevole et sympathique contact, lemalade et le medecin, le pauvre et le riche, Touvrier et le chef d'atelier, et qui, enfin, se place de lui-meme, avec tous les secours qui I'acconipa- gnent, a la porte de tous les besoins et de toutes les infir- inites, c'est le sentiment reiigieux. « Au lendemain d'une de ces tempetes qui, retentissant avec fracas dans 1'histoire des natibns, ont fait trembler la terre , et dans ces longues heures d'ebr'anlement qui succedent, quand des ouvriers experts ou empresses vont cherchant a sender les points dangereux ou il faut tacher d'etayer le sol, c'est alors qu'on doit craindre de rendre plus incertaine et plus vacillante encore la place de chacun, si on met ou laisse a decouvert les cotes qui sont accessibles aux mouvemens ou aux attaques de la convoitise. Pour ne pas aggraver ces efforts contraires ou hostiles, qui peuverit compliquer Toscillation, amener — 257 — des dechiremens; en un mot, pour raffermir 1'edifice social et la demeure du citoyen contre le coup de vent des passions, il faut conserver a la paix publique et privee la meilleure garantie possible contre les orages capables de la bouleverser. « Messieurs , cette garantie , la religion peut seule la fournir; elle peut seule inspirer d'urie maniere forte, durable et universelle , les sentimens de concorde et de reciproque bienveillance qui sont aujourd'hui le premier voeu de la patrie , vo3u que notre Congres , entre autres merites, aura la gloire d'avoir compris et realise par le touchant et patriotique accord dont ses membres ont donne Texemple si constant. » Ge discours est ecoute avec beaucoup d'interet, et vivement applaudi. M. DE LA FONTENELLE., charge de remplir les fonc- tions de Secretaire-general au Congres de i834, reclame la parole et dit : « Messieurs, au moment oil le premier Congres scientifique de France termine sa session dans cette belle Neustrie, si riche en souvenirs historiques, et dont les habitans ont eu Theureuse idee d'etablir en France ces reunions qui preteront un secours si puissant aux pro- gres des sciences et des lettres, j'eprouve le besoin d'ele- ver un instant la voix. « Honore de votre confiance pour aviser aux mesures destinees a assurer latenue d'un second Congres , je ne puis que protester de raon zele ardent pour le perfec- 17 — 258 — tionnement de la belle institution que nous venons de fonder en France. Mais il me reste un autre devoir a remplir, au nom de la Societe academique dont je suis un des delegues a cette assemblee, et au nom des admi- nistrateurs et des habitans de la ville que vous avez choisie pour le lieu de votre prochaine reunion. Je vous remercie du cheix que vous avez bien voulu faire dans leurinteret comme dans celui du Gongres; je me rends garant que les amis des sciences et des lettres qui repondront au nouvelappel qui leur est fait pour 1'annee procbaine, recevrorit dans nos murs 1'accueil le plus affectueux. « Du reste, et j'eprouve de la satisfaction a le procla- mer, nous ne ferons que suivre 1'exemple que viennent de nous donner les habitans de la ville de Caen et de toute la Normandie , en nous exprimant babituellement et si bien leurs sentimens de confraternite , a noiis etrangers a leur province et a leur localite. » M. LE PREVOST, premier Vice-President, prend «nsuite la parole , et termine la seance par le discours suivant : « Messieurs , les travaux du Congres de Caen sont arrives a leur terme. Ce ne sera pas sans une vive emo- tion que nous prononcerons les paroles sacramentelles qui vont nous separer pour long-temps , et les clore pour jamais. Qu'il nous soit permis, avant ce moment solen- nel, de vous offrir, et nos felicitations pour le zele, 1'ac- tivite, la sagcsse que vous y avez apportes, et les vifs re- f ^ 259 — mercimens de tons les membres de votre bureau poiir la confiance que vous avez bien voulu lui accorder, et a la- quellc le choc des discussions les plus animees n'a jamais appbrte la moindre atteinte! Puissent ces doux et bono- rables souvenirs que chactin de nous emportera de cette enceinte, 1'encourager dans le culte du juste, du vrai, du beau, de Futile, dans la meditation assidue des grandes questioris de science, d'art, d'ameliorations sociales qui vous avaient amenes de tant de points divers ! Puissions-nous, en nous retrouvant au procbain Congres, y apporter une plus ricbe moisson encore de lectures, de propositions et de communications de toute nature ! La noble et studieuse cite qui vous a fait un accueil si hospitalier, se rappellera avec complaisance, nous osons Pesperer, les jours que vous aurez passes dans son sein. Vos concitoyens apprecieront a toute leur valeur le genereux mouvement qui vous a guides, 1'heu- reux exemple que vous avez donne, les services impor- tans que vous aurez rendus a 1'accroissement des con- naissances, aussi bien qu'au perfectionnement de la con- dition hiunaine. Eclaires par votre experience , diriges par vos conseils , vos successeurs pourrontmarcber a plus grands pas dans la carriere que vous venez de leur ouvrir; mais ils n'y apporteront, ni plus d'union, ni plus de zele ; ils n'auront pas mieux merite de la science et du pays. « Je declare, au nom de 1'assemblee, que la seance est levee, et que le Congres de i833 esfc termine. Le pro- cbain Congres se reunira a Poitiers, dans la premier^ quinzaine de septembre - 260 - Apresce discours, ecoute avec une grande attention , M. le President declare terminee la session du (...ongres scientifique de i833, et les membresqui le composuient se separent en se renouvelant les marques de la bien- veillante confraternite dont ils ont toujours etc amines. Le Secretaire-general , Le President du Congres , A. DE CAUMONT. I Abbe DE LA RUE. PROPOSITIONS ADOPTEES le Cottgrt* , CLASSEES METHODIQUEMENT. Wrnnierf Section. .sn|, .>.« w>v i. Inviter tons ceux qui possedent des objets fossiles a donner connaissarice de leurs collections en ce genre , en indiquant , autant que possible, les lieux oil ces objets ont 6t£ trouv£s et leur gisement. II. Encourager les voyages d'exploration ; recom- mander aux naturalistes et a toutes les personnes qui s'int£ressent aux progres de 1'histoire naturelie, d' organiser, au moyen de souscriptions, ces sortes de voyages , et de les diriger vers les points du globe les moins explores. — 262 -, HI. Engager les botanistes a portee du littoral de la Me*diterran£e , a publier les especes d'hydrophytes noil de"crites qu'ils auraient recueillies, et les enga- ger a explorer avec soiii les c6tes clont les hydro- phytes sont encore imparfaitement connues, IV, Appeler Fattention de t ous les naturalistes francais sur 1'etude comparative de la botanique et de la geologic, sur Finfluence possible des formations geologiques sur la vegetation,, el sur Favaiitage de constater soigneusemeqt , dans la description d'un vegetal, quel qu'ilsoit, le caractere geologique du sol sur lequel il croit, pour jeter les bases d'une geographic g^ologique des plaiites francaises. V. Emettre le voeu qu'il soit form6, dans chaque chef-lieu de d^partement, et autant que possible d'arrondissement , une collection des objets d'his- toire naturelle produits par chacune de ces circons^ criptions territoriales. VI. Engager les Conseils gerieraux et les Societ^s — 263 — d'agricullure de chaque departement , a cr£er des concours annuels de charrues , et a publier les r£- sultats de ces concours, afin que, dans peu d'ann^es, on connaisse exactement 1'espece de charriie con- venable a chaque nature de sol. VII. Prier le Gouvernement de provoquer la creation de Cornices agricoles dans toute 1'etendue de la France, a 1'instar de ceux qui existent deja dans plusieurs departemens. VIII. Inviter le Gouvernement et les Socie"t£s d'agri- culture a faire tons leurs efforts pour introduire dans les contr^es septentrionales de la France la culture du murier , afin de porter a toute ['extension dont elle est susceptible l'e"ducation des vers a soie. IX. Engager les proprietaires et administrateurs des dunes a faire tout ce qui peut, seloii les localit^s, rendre ces terrains productifs , notamment en fixant les sables dont il faut e" viler la mobilit^ et le depla- cement, en employant, d'apres les experiences qui out etc faites, le tamarisc, le saule, la bourdaine^ le bouleau , le gen^t e"pineux , le gen^t conimun , la ronce , la luzerne , le carex arenaria , Varundo arenaria, le triticum junceum , et plus encore le triticum repens. - 264 - Recommander aussi de soulever la terre , au moyen d'une petite pelle ., dans les terrains mobiles, sans endommager la surface , pour placer, a 4 ou 5 pouces de distance -9 et a environ 2 pouces i /2 de profondeur, de la graine d'argousier, « hippophae rhamnoides » , d'e"pinette, de cypres, de sapin blanc, depin blanc d'Am^rique, depin sauvage, d'ypr^au ou peuplier blanc , et surtout de pin maritime. X. Exprimer le vceu que le projet propose par M. ringenieur en chef du Calvados, pour I'am6- lioration de la navigation dans la riviere d'Orne, et qui consiste en un vannage £clus£ a la pointe de la Boque , une ^cluse de navigation a la pointe du Siege , et une digue insubmersible entre ces deux pointes, soit de nouveau soumis a Tetude, afin de le voir promptement realise , 1'ex^cution de ce projet inte'ressant la navigation des rivieres en general. XI. Engager les Societe"s d'agriculture a s'occuper activement des moyens de faire passer dans la pra- tique 1'usage des baux a long terme. XII. Emettre le voeu que les geometres en chef du cadastre, a 1'imitation de leur collegue M. Simon, g^om^tre en chef du Calvados, fassent i° la des- — 265 — cription des cours d'eau par bassins bydrogra- phiqnes, en suivant les progres du cadasti*e; 2° le relev6 des noms de localit^ suivant la veritable orthographe } et enfin un dictionnaire topogra- phique, donnant, par communes, le plus de 0.6 tails statistiques possible , dans un ordre constant. totsthne Section. XIII. Employer tous les moyens de publicit£ , de per- suasion; s'adresser aux Soci£t£s savantes, aux auto- rites et aux corps comp^tens, pour en€ourager Finstruction des v^t^rinaires et ^clairer Topinion publique sur les dangers de Tignorance de la plu- part de ces artistes. XIV. Appeler Fattention du gouvernement sur la n6- cessit^ d'une loi concernant Forganisation des Ecoles de m£decine des d^partemens, en tenant compte des ressources et des besoins des localites. XV. Inviter les m^decins a faire savoir, au prochain Gongres, s'ils ont remarque* quelques modifications dans la marche, les caracteres exterieurs et les vertus pr^servatrices de la vaccine. — 266 — (dUmtrihne Section. XVI. * Inviter tousles antiquaireset amateurs de France, possesseurs de collections d'objets d'art et d'anti- quites, a en dresser I'inventaire, specialement en ce qui concerne la France , et a en doniier com- munication a la socie'te savante la plus voisine de sa residence. Adresser la meme invitation aux Societe*s savantes et aux conservateurs de collec- tions publiques, en les engageant a faire entre eux un echange de leurs Catalogues respectifs. XVII. Employer tousles moyens possibles, tant par la publicite qu'en s'adressant aux autorit^s compe- terites, pour obtenirqu'une reunion de d^partemens, r^pondant autant que possible a 1'ancienne division provinciale,, puisse envoyer a 1'Ecole des Chartes, a Paris, un ^leve qui, plus tard, serait place dans le principal depot de la circonscription comme archi- viste, et qui serait charge de Fexamen, du classe- ment et de la conservation des chartes et autres pieces manuscrites ancieiines. XVIII. Faire sentir aux Societ£s savantes des departe- mens 1'interet que pr^senterait la publication de biographies et de bibliographies locales, soit par departemens , soit par provinces , et les engager a s'occuper de ce travail. XIX, Engager toules les Compagnies academiques de France a recueillir tous les noms de lieux apparte- naiit an territoire souniis a letirs reeherches, soit qu'ils soient fournis par des documens bistoriques originaux, soit qu'on se les procure par les chartes ou par les inscriptions, et a les publier , sous leur forme la plus exacte, avec 1'indication la plus pre- cise que possible des localite"s qui les representent dans la topographic actuelle de la France. Ce tra- vail sera etendu aux anciennes divisions lerrito- riales, soit eccl^siastiques, soit civiles, XX. Inviter les Soci£t£s savantes a reunir les el^mens d'unestatistique monumentalede laFrance^ divisee par £poques gauloise, romaine et du moyen-age, a Finstar de ce qui a ete fait dans plusieurs depart e- niens de la Normandie l , et dans quelques autres parties de la France. 1 Dans le Calvados, par M. de Caumont; dans 1'Eure , par M. A. Le Prevost ; dans la Manche , par M. de Getville, — 268 — XXI. Engager I'Universit^ a admettre dans 1'enseigne- ment quelques notions d'arch£ologie Rationale; inviter, pour faciliter ['execution de cette mesure, M. de C,aumont a faire imprimer un re'sume' de son cours d'archeologie , sous forme de manuel. xxn. Sollicker la creation de Musses d'antiqiiit£s nationales, dans tous les chefs-lieux de d£parte~ mens. XXHI. Prierle ministre competent de faire reconnaftre officiellement des autoritt^s locales , les conserva- teurs divisionnaires et sous-conservateurs atljoints a 1'inspecteur-general des monumens hisloriques, et de fixer leurs droits et attributions. XXIV. Engager les Societ^s savantes et les antiquaires a indiquer, sur des cartes, les traces et les directions des voies romaines encore existantes ou reconnues ant^rieurement, comme Font fait plusieurs mem- bres de la Soci£t£ des Antiquaires de Normandie. XXV. Emettre le voeu qu'il soit form£ desbiblioth^ques par arrondissement, et que Ton s'occupe speciale- — 269 — ment d'y r£unir tous les ouvrages qui concernent la localite, a quelque litre que ce soil. XXVI. Encourager, par tous les raoyens possibles, la pu- blication des documens historiques et descriptifs locaux inedits, et la reimpression de ceux qui vien- draient a manquer dans le commerce. XXVII. Emettre le vceu que la continuation de la pr£- cieuse collection des historieiis de France, com- mencee par D. Bouquet, soit acc£ler6e par tous les moy ens possibles. XXVIII. Inviter les Socie"t£s savantes et IPS propri£taires de collections a rechercher et publier toutes les monnaiesgauloises, merovingiennes et cap6tiennes, jusqu'au xme siecle , pouvant servir a 1'avance^ ment de la numismatique ou de la topographic locale. XXIX. Encourager le projet form£ par M. de GoJbery , et auquel ont deja repondu plusieurs savans, de se rendre a Pompei en caravane , en traversant la France et la haute Italic , et en observant les mo- numens. — 270 — XXX. Appeler 1'attention des Societ^s savantes et des amis de 1'histoire } sur la necessite de recueillir et de publier tous les renseigiiemens encore existaiis, relalifs aux families francaises d'origine qui out Emigre dans 1'Inde et 1' Amt^rique , aux xvie, x\n% et xvine siecles. XXXI. Recommander £galement aux recherches des Socle1 ted savantes et d?s amis de I'liistoire , de re- cueillir et de publier tous les renseigiiemens iiiedits qui subsistent encore relativement aux travaux et aux d^couvertes des navigateursfrancais, depuis le moy en-age jusqu'au xvne siecle. XXXII. ^mettre le vceu que la publication des Tables chronologiques des chartes et titres concernant 1'histoire de France, soit continuee et etendue. XXXIII. Demander que le Georama, sphere monumeiitale de 54 pieds de hauteur et de 4- pieds de diametre, destinee a 6tre vue int^rieurement et a rendre plus facile et plus attrayante 1'^tude de la geographic, puisse etre restaur^e et servir a Fenseigiiement de cette science, dans la capitale. — 271 — GLinqniemi Section. XXXIV. Soutnettre aux meditations des savans , pour £tre approfondie et discutee au prochain Congres, la question de savoir quelles sont les vraies conditions de deVeloppement d'une literature nationale. Section. XXXV. Appeler 1'Etude et Tattention publiques sur la question de savoir quels sont les moyens de r£gler 'les Emigrations outre-mer et d'assurer Texistence des Emigrans. - CATALOGUE DES OUVRAGES OFFERTS Extrait da Rapport fait a la Societelibre des Beaux- A its, sur les antiquiti's indiennes apparttnant a M. LAMARE PICOT ; par M. le chevalier Alexandre Le Noir. Notice sur les Fouilles recemmentfaites dans une partie de la foret de Beaumont ; parM. de Stabeurath. Considerations sur les Histoires locales , et en particulier sur celle du comt' dEvrcux ; par le merae. Memoire sur la culture de la Musique dans la ville de Caen -7 par M. J S. Smitb. Rechenhes sur le dzveloppement, ^organisation et lesfonc- tions de la membrane caduque-j par M. Le Saavage. sNolice sur la vie et les outrages de M. PELLIEUX aine ',• de £eaugency ; parM. C.-F. Verguaud Romagnt?si. Fragmens de rOa/ysse'e, traduits en vers ; parM. A.-E. de la Chapelle. Revue Normande , Kecueil scientifiqae public a Caen, depuis Tannee i83o (5 nos ). — Par M. de Caumont. — 273 -.' Cours d'antiquites normandes , professe a Caen en 1 83o , par M. de Caumont; ( ire et 4e parties) 2 volumes, avec atlas de 35 planches. Uranomma familier -t offrant aux yeux et a I1 esprit des per- sonnes des deux sexes et de tout age, ce quo Tastronomie physique et geographique renfer'me de plus curieux. et de plus instructif ; par M. Rouy. Essai sur la Statistique de I'arr6ndis.sement. du Mans ; par M. Cauvin. Tableau statistifjue et politique des deux Canadas ( un vol. i«-8° ); par M. Isidore Lebrun. Memorial encyclopediijne et progressif des connaissances hu- maines ; par M. Bailly de Merlieux. Notice sur I 'amphitheatre de Done ; par M. de Stabenrath. Considerations sur la nature et le traitement du Cholera; par le chevalier de Koukhoff. Observations (jut prouvent (jue Vabus des remedes est la cause la plus puissante de not re desiruction prumaluree ; par M. L.-F. Bigeon , docteur en medecine. Discours contenant des vues generales sur les besoms et les interets de V Agriculture , des Manufactures ei du Commerce , prononoe par M. Juliien, de Paris, iusere dans le n° 29 du Journal des travaux de TAcademie de T Industrie ( mai 1 833 ). Journal des connaissances utiles. — Table system atique? i83i-i833. ffistoire des comtes de Poitou 7 devenus dues d Acjudtaine, par M. de la Fontenelle de Vaudore. Recueil de Romances, arec accompagnement de piano ; composees par le chevalier E.-J. Castaings. ( 6 cahiers. ) Notice historicjue sur lefort des Tourelles de Vancien pont de. la ville d* Orleans ; par M. F. Vergnaud-Romagnesi. 18 _. 274 — Mcmoiresurle parti avantageux qu'on pent tirer des bulbes de safran comme substance alimentaire ; par le meme. Notice stir le Chateau de Chambord, sur ses dc:pendances , et sur les moyens de I'utiliser ; par le tnOme. Histoire abregee de la philosophic ancienne et moderne j par M. C. Hippeau , professeur an college royal de Poitiers. Flore de Terre-Neuve et des iles Saint-Pierre et Miquelon , ( i vol. in-folio) ; par M. de la Pylaie, tiiembre de plusieurs So- cietes savantes , a Fougeres. Traite dzs Alines ( i volume in-8° )j par M. tie la Pylaie. Essai sur les combustions humainesj par M. P.- A. Lair, de Caen , membre de plusieurs societes savantes. Notices hlstorirjues, lues a la Societe royale d' Agriculture et de Commerce de Caen ; par M. Lair. De la peche , du parcage et du commerce des Huttres en France $ par M. Lair. Notice sur Vutilite de la. culture des pommes de lerre dans le. Calvados 5 par M. Lair* Precis de I'histoire et destravaux de la Societe royale d' Agri- culture et de Commerce, de Caen ; par M. Lair. Compte rendu des travaux de la Societe philharmoniaue du Calvados , en 1827 et 1828; par M. Buuel. Cows d' ex plication universelle (i vol. in-8° ) ; par M. le pro- fesseur Az'ais. Notice historique sur Orderic Pital. Essai sur les Monnaies chartraines frappees p ir les comtes de Chartres et de Blois ; par M. Cartier. La Fierce au Poisson, de Raphael:, par P.-V. Belloc. Mes soixante ans, ou mes Souvenirs politiaiies et litteraires ; par Madame la princesse Constance de Salm. Le Tableau de la Nature, ou Theorie de V Urdvers , considers - 275 - sous ses rapports physiques ct mecaniques ; par M. ***. notaire. Questions sur I3 Astronomic , suivies de la Proposition d'un nouveau syateme ; par M. Anquetil , de Coutauces. Societe industrielle de Nantes. — Seance publique du 3 mars » 833. Societe libre d' Emulation de Rouen. — Seance publique de i83a. Statuts ct Reglement interieur de la Societe des Antiquaires de la Morinie 5 par M. de Givenchy. Memoire sur les wantages du partage et de I 'alienation des biens communaux ; par M. Vanier, d'Honfleur. Essai historique sur t origins des grandes proprieties; par le meme. De la Peinture sur verre aux Pays-Bas ; par M. le baron de Reiffemberg. Mcmoire sur les Instrumens antiques en bronze trouves pres de Gien ( Lmret ) ; par M. Ver»naud-Romagnesi. Rapport a la Societe des Sciences et Arts , etc. , d 'Orleans ; par M. Lacave , sur un volume intitule : Fac-simile de me'dailles des families romaines consulaires et impe'riales , obtenu par un nouveau procede, et offert a Id Societe, par M. Vergnaud-Ro- magnesi. Epiire a mon And.\ par E.-J. Castaings. Rapport fait a la Socv'te de I'Eure , par M. de Stabenrath , sur desfouilles entreprises au P'ieil-Evreux . Plan de travail pour la Societe des Sciences et Lettres de JSlois 5 par M. de la Saussaye. • De la R! forme industrielle , consid^ree comme probleme fon*- damental de la politique positive ; par M. J. Le Chevalier. Revue de Rouen ; iet> volume. — Off. par M. Nicetas Periau^;. Memoire sur le port de Caen , et sur I'avantage quily aurait — 276 — de rendre I'Orne navigable depuis cette villejusfju'a par M. Lange , Membie de plusienrs Academies. Observations sur les chemins vicinaux ; par le raeme. Ephemerides normandes 7 ou Recueil chronologiaue et hislo- riijue; par le m(?me. Etrennes Coutancaises , et Annuaire ecclesiastique ; par M. Fabbe Piton-Despres , de Coutances. Programme d'un Cours d' Economic generate; preseate att ministre de I'lnstraction publique, par M. Jules Le Chevalier. Programme d'un Prix propose par la Societe philharmonicjuej sur les moyens de propager le gout de la musique en Normandie et dans les provinces ; par M. P.-A. Lair. Lithographies representant line mosaique decotiverte a Pom- pei, le 24 octobre i832. — ParM. de Roissy. NOMS O \\AIRL , profess, de Physique au College royal .' 2. Caen. BORDECOTE (de) , juge au Tribunal civil. . 4, 5, 6. Pbnt-Audem. (Eure) BORGARELLI d'lsoiv (le comte), memb. de 1'Association Normande et de la Socidte Philhannoiiique 2, 4, 5, 6. Caen. BOSCHER, docteur-medecin , membre de la Societe' de Me"decine 3, 5, 6. Caen. BOSCHER, avocat , memb. de la Societe* des Antiquaires de Normandie 4,5,6. Caen. BOTJFFEY, procureur du Roi , rncmbre de 1'Association Normande 2, 5, 6. Caen. BOURRIENNE, doct.-mf&d'., membre de la So- cie'te' Linn^enne de Normandie . 1 , 3. Caen. BREBAM (H.), membre de la Soc.Pbilharm. 5. Caen. BREBISSON (de), membre de plus. Soc. sav. francaises et etrangeres, inspect. Carel pres Fa- de 1'Association Normande 1, 5, 6. laisc. BRETOCQ, ancien direct, des constructions navales, membre de plusieurs Societes savantes 2, 5. S.-Etienne-la* Tliillaye,pr. — 279 — BRETOCQ , lieencie en droit 2. Dozuld(Calv.) BRIX (de), procureur .du R,oi , memb. de 1'Association Normande 5,6. Argentan . BUNEL, ancien officierde Marine, membre de plusieurs Societe's savantes . . 4, 5, 6. Caen. CANEL , avocat , membre de la Socie'te' des Antiquaires de Normandie 4, 5, 6. Porit-Audem. CASSIN, professeur de Philosophic, membre de 1'Association Normande 1,5,6. Caen. CASTEL, membre dela Soc. des Antiquaires de Normandie 1,2,4,6. .Vire. CASTAINGS , memb. de la Soc. Philharrn.. .. 5,6. Falajse. CAUMONT (de), corresp. del'Institut, fon- dateur de la Socie'te' des Antiq. de Normandie et de 1'Assoc. Nor- mande, membre de plusieurs Socie'te' savantes 1 , 2, 3, 4, 5, 6. Caen. CAUVIN, memb. de plusieurs Academies. .1,4. Le Mans. CAUVIN (Madame) r 1»5. Le Mans. CELLIEZ (Henry) , memb. de plus. Soc. sav. 5, 6. Blois. CHARMA , profess, a la Faculte des Lettres. 5, 6. Caen. CHAUVIN, professeur d'Histoire naturelle, memb. de plusieurs Socie'te's sa- vantes francaises et e"trangeres. 1, 2,4, 5, 6. Caen. CHAUVIN , memb. de plusieurs Academies. 5,6. Caen. CUENEDOLLE (de) , ancien inspecteur ge"- ne"ral de I'Universite" , membre • Chenedolle de plusieurs Academies 4, 5, 6. (Calvados.) COLLEVILLE (de). . 1,4,5. Caen. COSTEY , naturaliste 1,5. Bayeux. COUEFFIN, capitaine au Corps royal d'etat- - Major, memb. de 1'Assoc. Norm. 2,5. Bayeux. COUEFFIN (Madame), memb. de plus. Acad. 5. Bayeux. COURDEMANCHE (de), pharmac.-chimiste , memb. de plusieurs Socie't. sav. , de 1'Association Normaijde 2, 4, 5, 6. Caen. COURSANNE (de), rnembrc dela Soc. d'Agric. et de Comm.j de 1'Assoc. Norm. . 2, 5, 6. Caen. % - 280 — COURSANNE (Le"on de), menibre du Conseil municipal, de la Soc. Phiiharm. 5. Caen, COURTY, avoc. , memb. de 1'Assoc. Norm. 2, 4, 5, 6. Caen. DAMEMME, memb. de 1'Assoc. Normande. 2. Caen. DAN DE LA VAUTERIE, doct.-me'd., memb. de plusieurs Socie'tes savantes. . 2,3,5. Caeii. DANIEL (1'abbe) , provis. du College royal, presid, de la Soc. des Antiq. de Normandie, secretaire gt*ne>al de 1'Association Normande J, 2, 4, 5, 6. Caen. DAVID, memb. de 1'Assor.iation Normande. 5. Caen. DAUFRESNE , notaire , membre de 1'Assp- ciation Normande. 2,5. Lisieux. DEGOURNAY, docteur es-lettres , memb. de plusieurs Academies. , 4, 5, 6, Caen. DE LA BARTHE (le comte) .... 5. Ste-Honorine (Calvados), DELA CHQUQUAis,prdsid*. a la CourRoyale, memb. de plus. Soc. savantes, ins- pect, de 1'Association Normande. 2, 4, 5, 6. Caen. DE LA CODRE , membre de 1'Assoc. Norm, 5, 6. Caen, PE LA FONTENELLE DE VAUDORE , COnSCll. a la Cour Royale , conservat. des monumens hist, en Poitou , seer, . perpet. de la Soc. academiquede Poitiers , membre de la Soc. des Antiq. de Normandie, et de plu- gieurs autres Socie"tes savanles. 1 , 2, 4, 5, 6. Poitiers. DE LA FOYE , professeur de physique a la Faculty des Sciences 1,2,5,6. Caen. DE LA FRESNAYE (le baron) , membre de plus. Soc. sav., de 1'Assoc. Norm. 1 , 5, 6. Falaise. DELAIZE , lieutenant de Gendarmerie. ... 4, 5, 6. Lisieux. DELAPORTE, inspecteur des Postes, memb. de 1'Association Normande. .... 4, 5. Lisieux. DEMOLOMBE , professeur en droit , avocat Q. la Cour Royale 5,6. Caen. DE LAROQUE , memb. de la Soc. des Anti- quaires de Normandie 4. Laroque (Cal- vados). - 281 - DELARUE (1'abbe"), memb. libre de J'lnstit. 4, 5, 6. DE LA SAUSSAYE , conserv. de la Biblioth. publique , membre de la Societe" des Antiquaires de Normandie.. -4, 5, 6. DESCHAMPS, inspecteur des Forets, memb, de plusieurs Academies 2. DESCLOSiEREs(Adolphe), avocat, memb. de la Soc. des Antiq. de Normandie. 4, 5, 6. DESHAYES , membre de la Soci^td des Anti- quaires de Normandie., 4. DESLONGCHAMPS , profess. d'Histoire na- turelle a la Faculte des Sciences. 1, 2, 5. DESRIVIERES, secret, adj . de 1'Assoc. Norm, 5, 6- DESVALLEES, doct.^mdd. , membre de la Societe de Medecine 3, DETRUSSARD , homme de lettres 5,6. DEVILLE, membre de 1'Acad. et de la Soc, libre d'ltmulatioii de Rouen, de plusieurs autres Socie"tes savan- tes francaises et e^rangeres. . . 4, 5, 6. DIEY (le chev.) , direct, de la Maison cent, de detention de Beaulieu, memb. dc 1'Association Normande . . , . . 2,6. D'OSSEVILLE (lecomte Louis), ancien maire de Caen, membre de la Socie'te des Antiquaires de Normandie. . 6. DOUESNEL, maire de S.-Loup, pres Bayeux. 2, 5, 6, D'OUFFIERES, membre de la Socie'te' d'Agri- culture et de Commerce. ....... 2,5. DOUGLAS (le capitaine), membre de plu- sieurs Academies 2,5. DOYiVEL DE QUINCEY (le COmte) 5. DUBOIS-NASSE , sous-prefet 2, 4, 5. DUBOSC , negociant , secretaire adjoint de la Socie'te' Philharmonique. 5. Caen. Blois. Caen. Bayeux, Caen. Caen, Caen. Caen. Caen. Rouen. Beaulieu , pres Caen. Camilly ( Cal- vados. ) Bayeux. Hdrouville (Calvados.) Londres. St.-Aignan (Calvados). Lisieux. Caen. — 282 — DUBOURG D'ISIGNY , memb. de la Soc. des Antiq. de Normand. , inspecteur de 1'Association Normande 1 , 4, 5. Vire. Du FEUGUERAY , ancien PreTet , membre de plusieurs Academies 2, 5, 6. Caen. DUFRENE , ancien Maire de Caen 2,5. Sequeville (Calvados.) DUHAMEL, maire de Troarn , membre de la Societd Lirme'enne de Norman- die, de 1'Association Normande. 1, 2, 6. Troarn(Calv.) DULAC , memb. de 1'Association Normande. 1,5. Caen. Du QUESNAY BEL'ORME, Capitained'artil- lerie , membre de la Societe des Antiquaires de Normandie 1 , 2, 4, 5, 6. Commes , pres Bayeux. DURAND , memb. de la Soc. de Medecine. . . 3. Caen. DUTRONE , conseiller a la Cour Royale 1 , 2, 4, 5, 6. Amiens. DUVAL , memb. de 1'Acad. Royale de Me"d. 3, 5, 6. Paris. ELOUIS , profess, de Peinture , conservateur du Musee des tableaux 5. Caen. ETIENNE , doct.-med. , memb. de la Socidte" royale de Medecine 1 » 3. Caen. FAUCON DUQUESNAY , doct.-med. , memb. de la Soc. Linndenne de Norm. . 1,3,5,6. Caen. FERON , docteur en medecine. 3. FONTANES (de) , cap. d'Etat-Major , memb. de la Soc. des Antiq. de Norm.. 1,2, 4, 6. Caen. FOURNEAUX, doct.-med., membre de la So- ciete Linneenne de Normandie. 1, 3, 5. Caen. GALERON, procureur du Roi , memb. de la Soc. des Antiq. de Normandie . 2, 4, 5, 6. Falaise. GERVAIS, memb. de la Soc. des Antiq. de Normandie 4,5,6. Caen. GIRARDIIV , professeur de Chimie de la yille de Rouen, inspect, divisionnaire de 1'Assoc. Norm. , secret, de la Soc. cent. d'Agric. de la Seine- Inf. , membre de plus. Soc. sav. nationales et etrahgeres , etc 1,2,6. Rouen. — 283 — GIVENCHY (de), secret, perp-.'tud de la So- cie"t£ des Antiq. de la Morinie.. . 4,5,6. Saint-0mer» GODEFROY, ndg., memb. de 1'Assoc. Norm. 5, 6. Caen. GTJERNIER (1'abbt5), curd de Castillon-en- Auge 6. Castillon (Cal- vados.) GUINGRE, colonel du 52e Rdgim. de ligne. 2, 5. Caen. GUY , profess. d'Archit. , memb. de la Soc. des Antiquaires de Normandie. 2, 5, 6. Caen. GUYOIV (de), memb. de 1'Assoc. Normande. 4, 5, 6. Argentan. HAMELIN, membre de la Socie'te' des Anti- quaires de Normandie 1,4. St.-Sylvain (Calvados.) HARDOUIN, membre de la Soc. Linne'enne de Normandie t , 4, 6. Caen. HAROU-ROMAIN , memb. de la Societe des Antiquaires de Normandie 4. Caen. HAUTEFEUILLE (le comte de), Mare'chal- de-camp 5, 6. Paris. HAUTEFEUILLE (Madame la comtesse de) . 5, 6. Paris. HAUZEY, doct.-med. , membre de la Soc. Linndenne de Normandie, de 1'As- sociation Normande , etc 1, 2, 5. Lisieux. HEBERT, sec. perp. de 1'Acad. des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Caen . . 5. Caen. HERBERT-SMITH, membre de la Socie'te des Antiquaires de Normandie et de 1'Acade'mie de Caen 4,5,6. Caen. HERVIEU (1'abbe) , offic. del'Univ., memb. de plus. Soc. sav. francaises et dtrangeres . 2,5,6. Falaise. HIPPEAU, memb. de 1'Acad. de Poitiers.. 2, 5, 6. Poitiers. HOUEL, membre de plus. Socidtes savantes. 2, 4, 5, 6. 8aint-L6. HUiVAULT DE LA PELTRIE , doct.-med. , membre de plus. Soc. savantes. 3, 5, 6. Angers. JAMES, doct.-mdd., membre de la Socie'te de Me"decine 3. Caen. JAMET (1'abbe"), ancien reet. de 1'Acad. de Caen, directeur-fondat. del'eta- 5,6. - 284 _ bliss, du Bon-Sauvenr, a Caen , membre de plusieurs Socie'te's savantes franchises et e*trang. . . JARDIN (Auguste), memb. dela Soc. Philh. 5. JOYEAU , ancien profess, a 1'Ecole de droit , memb. de la Soc. d' Agriculture. 2, 5, 6. JULLIETV, memb. de plus. Soc. sav., fondat. de la Revue Encyclopedique 2, 4, 5, 6. KERGORLAY (le comte Alain de) , membre de la Soc. Liime'enne dc Norm. . 1, 2, 5, 6. Caen. Caen. Caen. Paris. Castilly (Cal- vados). KERGORLAY (le comte nerve" de), inspect. de TAssociation Normande 2, 4, 5, 6. Canisy (Man- LA FOSSE, se"c. perp. dela Soc. de Med. de che). Caen , membre de plusieurs Socie'te's savantes 3,5,6. Caen. LAIR , sec. perp. dela Soc. d'Agricult. et de Comm. de Caen, membre de plu- sieurs autres Socie'te's savantes franchises et e'trangeres 1 , 2, 4, 5, 6. Caen. LANGE , doct.-meVl. , vice-presid. dela Soc. des Antiq. de Norm. , memb. de plusieurs Academies 2, 3, 4, 5, 6. Caen. LA TROUETTE , prof, a la Faculte des Lett, ; memb. dela Soc. desAutiquaires de Normandie 4, 5, 6. Caen. LEROUCHER , bachelier es-4ettres 1,5. Livry . LEROUCHER, doct.-med. , memb. de plus. Socie'tes savantes 3. Caen. LERRUN (Isidore), memb.'de plus. Soc. sav. 2, 4, 5, 6. Paris. LECAVELIER (Alphonse) , . archiviste de la Soc. Philharmonique 5- Caen. LECAVELTER (Pierre), membre du Conseil municipal 5. Caen. LECERF , prof, en droit, memb. du Conseil munic. , de 1'Assoc. Norm. , etc. 4, 5, 6. Caen. LECHANGEUR, memb. de 1'Assoc. Norm. . 4, 5. Caen. LE CHEVALIER (Jules), memb. de plusieurs Academies 5, 6. Paris. LEGLERG, doct.-med. , memb. de la Soc. - 285 - Linne"enne de Norm., de 1'Assoc. Normande 1,3,6. Cacti. LECOQ, se"c. de la Societ^ ve'te'rinaire de la Manche et du Calvados, membre de la Soc. Linn, de Normandie. 1, 2, 3, 6, Bayeux. LE FLAGUAIS (Alphonse) , memb. de 1'Acad. des Sciences , Arts et Belles- Lettres de Caen 5, 6. Caen. LE FLAGUAIS (Auguste),hominedelettres. 5. Caen. LEGRAND', doct.-me'd. , memb. du conseil gen. du Calv. , inspect, de 1'Ass. Norm., memb. de plusieurs Aca- demies, maire de St.-Pierre-sur- Dives 3, 4. LENORM AND , memb. de la Soc. des Anti- quaires de Normandie, et de plusieurs Society's savantes 1, 4, 5. LE NOURRICHEL , prof. dePeinture, mem- bre de 1'Association Normande. 5. LE PAULMIER (1'abbe"), aumdnier du Col. Royal , membre de la Soc. des Antiquaires de Normandie 4, 5. LE PREVOST (Auguste), inspect, divisionn. de 1'Assoc. Norm. , membre de la Soc. des Antiquaires de Nor- mandie , pre"sid. de la Socie^te d'Agric. de la Seine-Infe'rieure , et de plus, autres Soc. savantes francaises et e'trangeres • 1 , 2, 4, 5, 6. LE PREVOST, memb. de la Soc. de Me*decine. 3. LEQDERU , doct.-me'd. , membre de la Soc. de Me"decine , 3. LEROI-BEAULIEU , maire de Lisieux 4, 5, 6. LUSAUVAGE, cbirurg. en chef des hospices, membre de plus. Soc. savantes francaises et e'trangeres 1 , 2, 3, 6. LETERTRE , conserv. de la Bihlioth. publi- que, memb. de plus. Academies. 4, 5, 6. LIBERT, m^d. en chef des Hosp. , membre de plusieurs Soc. savantes 1, 4, 5, 6. S.-Pierre-sur- Dives. Vire. Caen. Caen. Bernay. Caen. Caen. Lisieux. Caen. Coutauces. Aleucon. — 286 — LIEGARD, memb, de la Soc. de Mddecine. 3, 6. Caen. LO\GUET , docteur en mcdecine 3. Caen. LUARD , doct.-me'd. , membre de la Soc. Linne'enne 1,3,5,6. Caen. MAGNEVILLE ( dc ), fondateur du Museum d'hist. nat. deCaen, tre"sor. de la Societ^ des Antiq. de Norm. , membre de plus. Soc. savantes. i, 4, 5, 6. Lebisey ( Cal- vados). MAGNY (de), memb. de la Soc. Philharm. 5. Caen. MAILLET LA COSTE , profess, a la Fac. des Lettres , membre de plusieurs Academies ....*. 5,6. Caen. MANCEL, lib.-edit. des Me"moires de la Soc. des Antiquaires de Normandie. 5. Caen. MAXOURY , libraire '. 5. Caen. MARTIN , doct. en medecine 3. Caen. MATHAN (le baron de),memb. dela Societe' d'Agriculture et de Commerce. 2, 5. Chichebovill«. (Calvados). MERITE-LONGCHAMPS , ancien Colonel, memb. de la Societe des Antiq. de Normandie 4, 5, 6. Caen. MONTFLEURY (de), membre de la Socie'te' d'Agriculture et de Commerce.. 2, 4, 5, 6. Caen. MONIN , doct.-med. , membre de plusieurs Societes savantes , 1 , 3, 5, 6. Blois. MONTAIGU , conserv. du Jardin botanique, membre de la Soc. Linn^enne.. 1, 2. Caen. NASSE (Frederic), banquier, membre de 1'Association Normande. 2, 6. Lisieux. NOGET ( 1'abbe" ) , desservant d'Aubigny, memb. de la Soc. d'Agriculture del'Eure... 2. Aubigny (Cal- vados). PATTU , ingenieur en cbef des Fonts et Chausse'es, membre de plusieurs Socie'te's savantes 2, 4, 5, 6. Caen. PEJLLERIN, doct.-m^d., memb. de la Soc. des Antiq. de Normaudie 3, 4, 5, 6. Caen. — 287 — PESQUEY-DESCHAMPS, meinb. del'Assoc. Normande 1,2,5,6. Caen. PIG ACHE , pharm., memb. de I'Association Normande • 2. Caen. PITON-DESPRES (1'abbe) , professeur 4, 5, 6. Coutances. PONTECOULANT (lc comte Gustave de) 2, 5, 6. Gonde' -s.- Noi- reau. PRUD'HOMME , professeur de Navigation , membre de plus. Academies... 2, 5. Caen. RAGONDE , prof, au college de Cherbourg, memb. de la Socie'te des Anti- quaires de Norm, etde plusieurs autres Socie"tes savantes t , 4, 5. Cherbourg. RAISIN , prof, de Medecine , membre de la Socie'te' de Me'decirie, me'deciu en chef de la Maison centrale de detention de Beaulieu,.., 2,3,5. Caen. REGNAULT , docteur-ine'd* , membre de la Socidte de Medecine 3. ' . ; Caen. REIVOU, membre de la Soc. Linn, dc Norm. 1,5. Caen. RICHOME , membre de la Socjtft^ des Anti- quaires de Normandie 4, 5. Caen. ROBERGE , ancieii Magistrat , membre de plus. Socie'te's savantes, de I'Asso- ciation Normande i , 2, 4, 5, 6. Caen. ROBERTON, membre de plus. Academies. . 1,2,5,6. Ecosse. ROGER, juge, membre de la Socie'te des Antiquaires de Normandie , de I'Association Normande 4,5,6. Caen. ROLLIN , pre'sid. du consist, dii Calv. , de 1'Orne et de la Manche, memb. de I'Association Normande 5,6. Caen. RONCHEROLLES (le comte de) , memb. de la Soc. Linneenne de Norm 1,5,6. Caen. ROUSSEAU (1'abbe") , inspect, de 1'Acadeinie de Caen , membre de plusieurs Socie'te's savantes, fra,ncaises et e"trangeres 4, 5, 6. Caen. ROUY , memb. de plusieurs Soc. savantes. .2. Paris. — 288 — SAiNT-AiGiVAiN (le marquis dc), ancien Cap. de frigate, mcmbre de la Socidte' d'Agriculture et de Commerce, . 2, 5. SAINT-FRENE (de), doct.-me"d., membre de la Socie'te'de Me"decine, et de plu- sieurs autres Academies 3,5, SAINTE-MARIE (le chevalier de) , propriet . Saint -Aignan (Calvados). Caen. Allemagne. (Calvados). SEMAINVILLE (de), avocat, membre de 1'Association Normande. ....... 5, 6. Pout-Audem. SEMINEL , avocat & la Cour royale 5, 6. Caen. SIMON, gdometre en chef du Cadastre, memb. de plus. Soc. savantes. 2,5,6. Caen. SPENCER - SMITH , membre de la Soc. roy. de Londres, dela Soc. desAntiq. de Nor mandie , et de plusieurs autres Soc. savantes 1 , 4, 5, 6. Caen. STABENRATH (de) , juge au Tribunal civil , niemb. de la Soc. des Antiq. de Norm., de 1'Assoc. Norm., de I'Acadc'm. de Rouen, de la Soc. libre de 1'Eure , de plus, autres Socie'te's savantes 4, 5, 6. Rouen. SUEUR-MERLIN, recev. princ. des Douanes. membre de plus. Soc. savantes.. 6. Caen. TAMISIER ( le marquis de) , memb. de 1' As- sociation Normande. 2, 5. TARGET, preset du depart, du Calvados , membre de plus. Academies.. . . 2, 4, 5, 6. TESSON , naturaliste, membre de 1'Assoc. Normande 1,6. THEBAULT , membre de la Soc. des Antiq. de Norm. ,de 1'Assoc. Normande. 2, 4, 6. THIERRY, profess, de Chimie a la Faculty des Sciences , membre de plus. Acad. , de 1'Assoc. Normande. . 2, 5, 6. THOMAS, ancien Commissaire de Marine, St. -Leonard (Orne). Caen. Caen. Castilly (Cal- vados). Caea. — 289 - memb. de la Soc. d'Emulation de Rouen et de plusieurs autres Societ^s sa\antes 4, 5, 6. Rouen. THOMSON , professeur. 5. Londres. TILLY (le vicomte de), colonel de la Garde Rationale 2,6. Caen, TREBUTIEJY, memb. de la Soc. asiatique de Paris , de la Socie'te' des Antiq. de INormandie 4,5,6. Caen. TROUVE , medecin en chef des Hospices , memb.de plusieurs Academies. 2,3,6. Caen. VAUTIER (Frederic) , profess, a la Faculte" des Lettres de Caen ,,memb. de plusieurs Academies 5, 6. Caen, VALROGER (de), docteur en droit , memb. de plusieurs Academies 5, 6. Caen. VANDEUVRE (le comte de), ancien Preset, membre de la Soc. des Antiq. . . 2,5, 6. Vandeuvre (Calvados). VAUQUELIN (Charles de) , membre de la Soc. des Antiq. de Normandie. 4, 5. Sassy ( Calva dos.) VIDAL DE LAUZUN , secret, adjoint de la Socie'te' Philharmonique 5,6. Caen. WAUTIER (Abel) , ne*gociarit , memb. de 1' Association Normande 1,2,4,5,6. Caen. 19 ttoms QUJ ONT ADHERE, MAIS 01 I N'ONT PU S£ RENDRE AU CONGRES SCIENTIFIQUE. ANQUETIL , membre de plusieurs Societe's savantes. . . . Paris. AUBIIV , professeiur Dieppe. AUXAIS ( d' ) , ancien Magistral Avranches. AZAIS , raembre de plusieurs Societe's savantes Paris. BANVILLE (le vicomte de), membre de la Socie'te' des Antiquaires de Normandie Villerville (Calvados), BEAUCOUDRAY (de), membre de la Socie'te des Anti- quaires de Normandie , de 1'Association Nor- mande . . Beaucoudray (Manche.) BEAULIEU , membre de plusieurs Academies Paris. BESINOU , membre de la Soc. des Antiq. de Normandie. Villedieu. BIGEON, D.-M., membre de plusieurs Societe"s savantes . Dinan. BLANCHE, mddecin en chef de 1'Hospice general, mem- bre de plusieurs Society's savantes Rouen. BOUBEE , professeur de Geologic Paris. BOUVAR , membre de 1'Institut Paris. BRESSON, direct, del'offlcede Correspondance scienti- fique Paris. BREVIERE , graveur , membre de 1'Academie et de la Socie'te' libre d'^mulation Rouen. CALLEVILLE (de), membre dela Socie'te' des Antiquaires de Normandie St. - Leonard ( Orne. ) CASSAN , Sous-Preset Mantes. CESAR MOREAU, directeur - fondateur de 1'Academie de 1'industrie , membre de plusieurs Societe's savantes franchises et dtrangeres Paris. CARRAULT, D.-M. , mernb. de plusieurs Societe's savantes. Rouen. - 291 - CHAPROIY , D.-M. , membre de la Sx>cie"te Linneenne de Normandie, de 1'Association Normande, etc. Harcourt (Calvados.) f CHAUMONTEL ( le vicomte de ) , membre de la Sociele" des Antiquaires de Normandie Emidville ( Calvados.) CHESNON , principal du College , memb. de plus. Acad. Bayeux. CHRETIEN , membre de 1'Association Normande Jouy-du-Plain (Orne.) COULONGES ( le comte de ), membre de la Socie'te' des Antiquaires de Normandie Coulonges ( Orne. ) COUPPEY, juge au Tribunal civil, secretaire de 1'Aca- demie de Cherbourg , inspecteur de 1'Associa- tion Normande Cherbourg, CRAZANNES ( le baron de ), ancien Sous-Prdfet, Mattre des requites , Figeac. DAMPIERRE (de) , membre de 1'Association .Normande. . Bray (Calv. ) DAUDIX , membre de la Soc. Linne'enne de Normandie. Pouilly(Oise.) DE LA CHAPELLE , membre de 1'Academie de Cherbourg. Cherbourg. DE LA DOUCETTE ( le baron ) , membre de plusieurs Society's savantes francaises et etrangeres. . . Paris. DE LA PILAYE , membre de la Socie'te' royale des Anti- quaires de France Fougeres. DE LA REXAUDIERE , membre de la Societe de Geogra- phic , et de plusieurs autres Soc. savantes. Parvs. DE LA RUE , secretaire perpetuel de la Socie'te' libre d' Agriculture , Sciences et Arts, inspecteur divisionnaire de 1'Association Normande. .. Evreux. DE LA SALLE , directeur de 1'Europe litt^raire Paris. DESCORDES , premier President de la Cour royale Poitiers. DESPREAUX , membre de la Soc. Linn, de Normandie. Vire. DESTIGIVY , adjoint au Maire de Rouen , membre de 1' Academic, et Ire's, de la Spc. lib. d'Emul.. Rouen. DIBON ( Paul ) , membre de la Socie'te des Antiquaires de Normandie , de 1'Association Normande . . Louviers. DOUBLET DE BOISTHIBAULT, memb. de la Soci^te" royale des Antiquaires de France Chartres. Du MARRALLA , membre de la Soc. Linn, de Normandie. Quimper. - 202 — Du PAYS , membrc de la Soc. Linn, de Normandie. .... Paris, Drsk\EL, consciller a la Cour royale Am ens. FAVRE , maire de la ville de Nantes Nantes. FERNEL , niembrc de la Soc. des Antiquaires de Norm. Neufchatel. FOLLAIN , D.-M., membie oe plusieurs Societes savantes. Granville. FORMEVILLE ( de ) , procureur du Roi , membre de la Socie"t(*s des Antiqua res de Normaudie Lisieux. FOVILLE , membre de plusieurs Socitft^s savantes , me"decin en chef de VAsile des Alienes Rouen. GAILLON , membre de plusieurs Academies Boulogne. GENAS-DUHOMME , anoieu sous-prdfet , membre de la Societe des Antiquaires de Normandie Bayeux. GEOFFROY-SAINT-HILAIRE , membre de 1 Institut Paris. GOLBERY (de) , corres<;ondant de 1'Institut , conseiller a la Cour royale Colmar. GIRARD , membre de 1'Institut Paris. GODY ( Auguste ), membre -de plusieurs Academies. . . . Versailles. GRAVES, conseiller de Prefecture, membre de la Societe" des Antiquaires de Normandie Beauvais. GRILLE , membre de plusieurs Societes savantes Angers. GUEPIIV, D.-M., secretaire dela Soc. acad. de Nantes.. . Nantes. GUITON-VILLEBERGE ( le vicomte de ) , membre de la Societe des Antiquaires de Normandie Montanel. (Manehe.) HARDOUIN, membre dela Soc. Linn, de Normandie Rennes. HUBERT , professeur a TFlcole de Me'decine , membre de , plusieurs Societes savantes Caen JUSSIEU ( de ) , prefet du de*partement de la Vienne.. Poitiers' KIRCKHOFF ( le chevalier de ) , membre de plusieurs Societe's savantes Anvers. LACROIX , membre de plusieurs Societe's savantes , de 1' Association Normande Orbec (Galv.) LAM ARE -PIQUET, membre de la Soc'idte" Linn, de Norm. Paris. LAMBERT , membre de la Societe* des Antiquaires de Normandie, et de plusieurs Academies Bayeux LAZVGLOIS (Frederic), directeur de la Manufacture de porceJaine , membrc de la Socie'te' Linneenne de Normandie Bayeux. — 293 — LAXGLOIS (Hyaeinthc), directeur del'Acadlmie de Dessia et i!e Peinture , membre de 1' Academic des Sciences , president de la Socie'te libre d'Emu- lation , membre de la Socie'te' des Antiq. de Normandie et de plusieurs autres Soc. sav. Rouen. LE GLAY, inembre de la Soc. des Antiq. de Normandie Cambray. LE HERISSON, juge, membre de la Soc. des Antiquaires de Normaiidie Chartres. LE JEUNE , membre de la Soc. des Antiq. de Normandie. Chartres. LE MERCIER , membre de 1'Institut Paris. LEVER ( Je marquis ), directeur de la Societe des Anti- quaires de Normandie Roquefort (Seine-Iuf.) LORIEUX , ingen. des Mines , memb. de plus. Soc. sav. Nantes. MARECHAL, membre de plus. Societes savantes Nantes. MARQUESSAC (le vicomte de), membre de plus. Soc. sav. Nantes. MILLY (de) , membre de 1'Association Normande Milly(Maneb.) MOUTON (1'abbd), memb. de plusieurs Academies, cure de la paroisse de la Sainte-Trinite" Falaise. MONTLIVAULT ( le comte de ), ancien Prefet, conseiller d'Etat Creully (Calv.) PALOIS , D.-M., membre de la Societe" acad. de Nantes. Nantes. PEi\HOUET(de), Marechal-de-Camp, memb. de plusieurs Academies Rennes. PAULIN -PARIS, sous-conservateur au depot des manus- crits de la Bibliothe'que royale Paris, PERIAUX (Nicetas), imprimeur-libraire, membre des Societes d'Emulation et de Commerce Rouen. PERN-COUELLAJNT , maire de Dinan Dinan. PESCHE , membre de la Soc. des Antiq. de Normandie. . . Le Mans. PIGEON , membre de plusieurs Academies Argentan. POTTIER, conservateur de la Bibliotheque publ., memb. de la Societe des Antiquaires de Normandie, de 1'Academie et de la Societe libre d'Emulation de Rouen , etc Rouen. RAVEN AZ , membre de la Societe Linn, de Normandie. . Paris. REIFFENBERG ( le baron de ) , membre de plusieurs Academies Louvain. — 294 — RENAULT , membre de la Soctete des Antiquaires de Normandie , substitut du procureur du Roi. Falaise. REY, membre de plusieurs Societes savantes et du Conseil general des Manufactures Paris. SAINT-PIERRE (vicomte de), membre du Conseil g£ne>al du Calvados Saint - Pierre (Calvados.) SALLETV (de) , membre de 1'Association Normande Pierrepont (Calvados.) SALM ( la princesse Constance de ) Paris. SURIRAY, D.-M., membre de la Soc. Linn, de Normandie. Le Havre. TOUCHET (de) , membre de la Soc. des Antiq. de Norm et de plusieurs autres Socie'te's savantes , trdsorier en chef de 1'Association Normande. Caen. TOULMOIJCHE , D.-M., membre de plus. Soc. savantes.. . Rennes. TRAVERS, principal du College, membre de la Socie'te' des Antiquaires de Normandie Falaise. VAUGEOIS, ancien Magistral , membre de plusieurs Soc. savantes, direct, de la Societe" des Antiquaires de Normandie. Laigle, TABLE ........ ..%.•• • •• • DES MATIERES, INTRODUCTION page v. OUVERTURE DU CoNGRES page I. Discours de M de Caumont ibid. Discnurs de M. de Beaurcpaire . 8. COMPOSITION DES BUREAUX. — Assemble'es ge'ne'rales... 21. TRAVAUX DES SECTIONS. ire Section. — — SCIENCES NATURELLES. Mine'ralogie , Ge'ologieet Paloeonthologie. . ,. 27. Botanique 4&- Zoologie 69. 2e Section. — SCIENCES PHYSIQUES , MATHEMATIQUES ET AGRICOLES. Mathe'matiques , Physique et Chimie 84- Sciences agricoles 97. 3« Section. — SCIENCES JYIEDICALES . - 117, 4e Section. — ARCHEOLOGIE ET HISTOIRE 189. 5e Section. • LlTTBRATURE ET BfiAUX-ARTS 1 56. 6e Section. — - ^CONOMIE SOCIALE , 184. Notice sur IVtablissement du Bon-Sativcur , k Caen ig5. Sections DE MEDECINB ET D'ECONOMIE SOCIALE reunies. 210. - 296 _ ASSEMBLIES GENERA LES. SEANCE du 21 juillet i833 223. — 23 id 227. 24 id 233. a5 id 240. Discours de c!6ture . - a5 1 . PROPOSITIONS ADOPTEES PAR LE CONGRES, CLASSEES METHODIQUEMENT a6l. CATALOGUE DBS OUTRAGES OFFERTS AU CONGRES. ...... 272. LlSTE DBS PERSONNES QUI ONT PRIS PART AUX TRAVAUX DU CONGRES 277. LlSTE DBS PERSONNES QUI ONT ADHERE , MAIS QUI N*ONT PU SE RENDRE AU CONGRES 290. FIN DE LA TABLE. Pag. 1 64. lig. 7. Prendre pour but. Tandis , etc. j lisez : prendre pour but ; tandis que , etc. Pag. 172. lig. i5. Son organisation telle quelle est; lisez : son organi- sation actuelle. Pag, 176. lig. 17. TelLe est maintenant, etc. A cet alinea , substitucr celui-ci : Telle est maintenant la position de la lit- te'rature proprernent dite , que ses productions ne peuvent plus etre qu'une recreation pour des lec- teurs oisiis, et encore une recreation souycnt dan- gereuse.