JOHNA.SEAVERNS F. MUSANY (DE LA FRANCE CHEVALINE CONSEILS POUR LE DRESSAGE DES CHEVAUX DIFFICILES PRÉCÉDÉS D'UNE LETTRE^ DE M. PELLIER PÈRE PARIS LIBRAIRIE MILITAIRE DE J. DUMAINE LIBRAIRE-ÉDITEUR ao, Rue e( Passage Dauphine, 30. 4880 Tous droits réservés. CONSEILS POUR LE DRESSAGE DES CHEVAUX DIFFICILES PARIS. — IMPRIMERIE DE J. DUMAINE, RUE CHRISTINE, 2. F. MUSANY (DE LA FRANCE CHEVALINE) CONSEILS POUR LE DRESSAGE DES CHEVAl'X DIFFICILES PRÉCÉDÉS D'UNE LETTRE J)E M. PELLIER PÈRE PARIS LIBRAIRIE MILITAIRE DE J. DUMAINE LIBRAIRE-ÉDITEUR ao, Rue et Passage Dauphine, 3©. 1880 Tous droits réservés. Cher Monsieur Musany, J'ai lu votre ouvrage avec le plus grand soin et, je vous le dis tout de suite, avec le plus vif intérêt. Votre méthode me parait excellente, et ses côtés les plus saillants sont la clarté et la précision qui la mettent à la portée de l'écuyer amateur en même temps qu'elles en l'ont un puissant auxiliaire pour l'homme spécial. Il se peut à la vérité que sur quelques points mon opinion diffère de la vôtre, mais la note générale me parait tout à fait juste. Yos Conseils pour le dressage des chevaux difficiles complètent bien votre premier ouvrage sur le Dressage du cheval de selle, et je m'attends pour eux au même succès. Vous avez fait d'ailleurs une heureuse application de vos principes et le résultat que vous avez obtenu, notamment avec votre jument Dona Sol, prouve l'effi- cacité des moyens que vous proposez. Croyez à ma cordiale considération. PELLIER. Trouvillc, 2d août 1880. AVANT -PROPOS Au moment de publier cette deuxième partie de notre Dressafje méthodique et pratique du cheval de selle, nous devons tout d'abord remercier M. le comte de Montigny qui a bien voulu nous faire l'honneur d'é- crire pour cet ouvrage la Préface qui se trouve en tête du premier volume et dans laquelle il a parlé de l'ou- vrage tout entier, faisant même un éloge particulier de nos Conseils pour le dressage des chevaux difficiles qui paraissaient alors dans la France chevaline Nous sommes heureux et fier de la sympathie que nous té- moigne cet homme de cheval éminent et nous n'ou- blierons jamais que c'est à son bienveillant patro- nage que nous devons la plus grande part du succès qu'obtient notre livre. Nous devons aussi exprimer publiquement ici tous nos remercîments à M. Nourrisson, membre de l'Ins- titut, qui nous a fait l'honneur de présenter à l'Aca- démie des sciences morales et politiques la première partie de notre Dressage du cheval de selle ou plutôt 1 VEssai sur l'instinct et ï intelligence des animaux qui pré- cède la Méthode de dressage et lui sert en quelque sorte d'Introduction. Nous nous sentons très honoré de la flatteuse cri- ti(|ue que M. Nourrisson a faite de l'ensemble de notre modeste travail, et qui, entre autres marques d'appro- bation auxquelles nous attachons le plus haut prix, nous a valu d'entrer en rapports de correspondance avec M. le docteur A. Netter, bibliothécaire de la Fa- culté de médecine de Nancy, auteur d'une brochure intitulée De l'Intuition da?is les découvertes et inventions^ ses rapports avec le positivisme et le darwinisme, dans la- quelle se trouve traitée la question de l'intelligence des animaux. L'extraordinaire ressemblance qui existe entre les idées de M. Netter et les nôtres nous a frappés tous deux. Les exemples qu'il cite et ceux que nous avons nous-mêmes présentés à l'appui de notre thèse ont entre eux une étonnante analogie, et les conséquences que nous en avons déduites, chacun de notre côté, sont absolument identiques. N'estai pas curieux (^ue le savant docteur et le sim- ple praticien soient arrivés aux mêmes conclusions, l'un à la suite d'études longues et approfondies et en s'appuyant sur les données scientifiques, l'autre par la seule oljservation consciencieuse et raisonnée de la nature '{ Et ne sommes-nous pas autorisés à voir là une preuve de la justesse de nos appréciations'/ Le SGiil point sur lequel nous ne sommes peut-être pas d'accord, M. Netter et nous, — si tant est que nous ne soyons pas d'accord sur ce point, car la diffé- rence entre nos manières de voir pourrait bien n'être que superficielle, — c'est la question de l'existence d'une àme chez l'animal. En accordant une â?ne aux animaux, nous avons dit que, par ce mot, nous entendions uniquement le prin- cipe de vie — qui se trouve dans toute la nature. Nous avons été peut-être un peu loin en disant que nous croyons à l'immatérialité de ce principe de vie, — puisque la chose n'est pas prouvée. Et pour- tant l'impossibilité même dans laquelle se trouvent les savants de dire de quoi se compose ce principe de vie ne semble-t-elle pas prouver qu'il est immaté- riel? Dans tous les cas nous avons absolument dénié à l'animal, — comme M. Netter, — ce qu'il appelle le principe conscient, qui, selon notre théorie, n'est que l'ensemble des facultés intellectuelles de l'âme et n'appartient qu'à l'homme. Ceux qui prétendent, — et il paraît qu'il y a encore beaucoup de savants de cette opinion, — que les ani- maux ont jusqu'à un certain point de l'intelligence et qu'il n'existe entre cette intelligence et celle de l'homme qu'une différence du plus au moins sont cer- tainement dans l'erreur. Et, d'ailleurs, ils n'ont ja- mais pu donner une preuve satisfaisante à l'appui de leurs raisonnements. Ils auront toujours contre eux les praticiens éclairés et, pour ne parler que des hommes de cheval, le comte de Montigny, MM. Pel- lier père et fils, le lieutenant-colonel Gerhardt, etc., c'est-à-dire les sommités équestres de notre époque. Nous savons parfaitement que, dans les œuvres de ces maîtres, il se trouve beaucoup de passages, comme celui-ci par exemple tiré de VÉquitalion pratique : « En général, le jeune cheval craint extrêmement « l'homme et lui suppose des intentions hostiles. Il est « en vérité fâcheux que des animaux aient pres