= : — ^^IH^B i-n 1^^^^ n —^^ ^^ -r liî D D ^^= □ m ^^= o — — a — ^— ' ^^ == ■ ^ t. \- ^ COI\fSIDÉRATIONS GENERALES SUR LA CLASSE DES CRUSTACÉS. BIDNBT I. SMITH, New Haven, Conn, LE NORMANT FILS, IMPRIMEUR DU ROI, KVE Dl JKINil , K* 8, F. t C. CONSIDÉRATIONS GENERALES SUR LA CLASSE DES CRUSTACES, ET DESCRIPTION ©ES ESPÈCES DE CES ANIMAUX, QUI VIVENT DANS LA MER, SUR LES CÔTES, OU DANS LES EAUX DOUCES DE LA FRANCE. Par Anselme-Gaétan DESMAREST , Professeur de Zoologie à l'Ecole royale ve'ie'rinaire d'Alfort ; Membre titulaire de l'Acade'mis royale de me'ilecine, de la Sociélé philomailiique et de la Société d'histoire naturelle de Paris; associé ou correspondant : de la Société géologique de Londres, de l'Académie roya'e des sciences de Turin, de 1» Société impériale des naturalistes de Moscou, de la Sccie'ié philosophique et de l'Académie des sciences naturelles de Philadelphie, de la Sociélé d« physique et histoire naturelle de Genève , de l'Académie royale des science» , belles-lettres «t arts de Rouen, de la Société royale d'agriculture, histoire naturelle et arts utiles da Lyon, des Sociétés philomalhique et linnéenne d'émulation de Bordeaux, des Sociéii's d'agriculture et de commerce et linnéenne de Caen , de la Société royale des sciences bellet-lettres et arts d'Orléans, de la Société d'agriculture de Melun , elc. Ouvrage orné de cinquante-six planches en taille-douce représentant cent quarante genres de Crustace's. PARIS. F. G. LEVRAULT, LIBRAIRE, iOITEDR PU DICTIONNAIP.K DES SCIENCES RATURELLK5, HUE DE LA HARPE, N° 81. STRASBOIRG. MÊME MAISON, RUE DES JUIFS, n" 33. 1825. AYERTISSEMENT. Le savant naturaliste anglois, M. Williams Elford Leach, s'étoit chargé, en 1816, de la rédaction de la partie du Dictionnaire des Sciences naturelles, relative à l'histoire des Crustacés, et il avoit déjà inséré dans cet ouvrage plusieurs grands arti- cles (i), lorsqu'une maladie cruelle vint subitement interrompre le cours de son travail, et même le suspendre indéfiniment. Cependant Timpression du Dictionnaire se con- tinuoit, mais lentement; et lorsque la nécessité de ne point arrêter tout-à-fait une aussi vaste entre- prise, se fit sentir impérieusement, on chercha à ménager à l'auteur des articles de cancrologie , le temps nécessaire pour terminer son ouvrage , en renvoyant les articles que leurs lettres amenoient, à des lettres plus reculées. Après quatre années de vaines attentes, la santé de M. Leach ne s'étant malheureusement pas amé- liorée , l'éditeur du Dictionnaire des Sciences natu- (i)Tels que Cymoifioadécs , Entomoslraces , Galatèadées . VI AVERTISSEMENT. relies se trouva forcé de prendre une décision à l'é- gard de cette partie qui arrétoit toutes les autres, 11 m'engagea à la continuer, en laissant à ma libre dis- position le choix des moyens pour faire ce qui me paroîtroit le mieux en cette circonstance. Lorsque j'eus accepté cette tâche, je cherchai à me tracer d'abord un plan convenable pour mettre en accord les articles faits par mon prédécesseur^ avec ceux que je devois placer à leur suite. M. Leach , pressé par le temps lorsqu'il s'étoit joint aux savans professeurs auxquels on doit la publication du Dictionnaire des Sciences naturelles, avoit à peine effleuré les matières qui dévoient être développées dans l'article Crustacés. Il ne put y présenter que l'analyse très-succincte des principaux systèmes de classification , proposés par plusieurs naturalistes célèbres, tels que Linné et Fabricius, MM. Latreille et de Lamarck. Il étoit donc , avant tout , nécessaire de combler ce vide en traitant, dans un article général, de tous les détails des formes extérieures des Crustacés et de leur structure intérieure; de leurs organes, des modifications que ceux-ci présentent dans les divers genres de ces animaux, et des fonctions que ces or- ganes exécutent : en un mot les prolégomènes de la science carcinologique étoient en entier à tracer. Il falloit aussi, pour donner une histoire com- plète de cette science et faire connoître ses progrès successifs, revenir sur la partie qui seule avoit été AVERTISSEMENT, VII traitée par M. Leach, remplir les espaces dont il avoit négligé de s'occuper, et exposer ce q\ii s'étoit fait depuis l'époque malheureuse à laquelle i\ avoit cessé lui-même de contribuer à son illustration. Comme j'avois accepté la mission de continuer l'ouvrage de M. Leach, il me parut juste et raison- nable de me rattacher au plan qu'il auroit exécuté lui-même, s'il eût pu le terminer. Je jugeai donc qu'il étoit nécessaire , avant tout , de bien connoître les nombreux travaux de ce savant sur les animaux de la classe des Crustacés (i) , et je me livrai avec soin à cette étude. En faisant ces recherches qui dévoient m'être si éminemment utiles, /'eus l'occasion de me convain- cre combien M. Leach est exact dans les descrip- tions qu'il a données de tous les Crustacés qui ont fait le sujet de ses observations; mais en même temps je reconnus que cette étude très-approfondie des détails des formes extérieures, l'avoit conduit trop souvent à admettre des divisions , et surtout des genres , sur des différences peu importantes , et con- séquemment lui avoit fait perdre de vue la loi fon- damentale en zDologie, qui a pour objet la subordi- nation des caractères. Néanmoins pensant qu'un dictionnaire d'histoire (i)lls sont principalement insérés dans VEdinburgh Encyclopedia , dan» les Miscellanea que M. Léach a publiés en contiouation de ceux de Shaw, dans les Transactions of Linné an i^ffr/if//, dans notre Journal de Physique , etc. ^^ / Xin AVERTISSEMENT. naturelle devoit faire connoître , au moins succinc- tement, tous les genres qui, jusqu'au moment de sa publication , étoient entrés dans le domaine de la science , et que les genres , peut-être trop nombreux, créés par M. Leach , existoicnt , je crus devoir les ad- mettre tous, sauf à donner mon opinion particulière sur la valeur que j'attribuois à chacun d'eux. C'est ce que j'ai fait. Partant de cette base , larrangement principal de ces genres devoit encore être emprunté à M. Leach, puisqu'il avoit publié une classification presque gé- nérale des Crustacés. J'ai suivi cette idée ; mais tou- tes les fois que l'occasion s'est présentée , je n'ai pas manqué de faire sentir les rapports qui cxistoient entre les divisions admises par le naturaliste anglois, et les groupes que notre célèbre entomologiste, M. Latreille, a créés sous les dénominations de tri- bus ou de familles. Je crois en cela avoir considéra- blement amélioré le travail de M. Leach ; car il est évident que la méthode que j'ai alliée à la sienne, est jusqu'à ce jour la plus naturelle , la plus comparative, la plus justement restreinte dans des limites conve- nables , quanta ses subdivisions, parmi toutes celles qui ont été éiabUes. Des travaux récemment publiés par plusieurs na- turalistes françois et étrangers, tels que ceux de MM. Latreille, de Lamarck, Straus, Jurine (i),Say, (i) Hisloire naturelle des Monocles des environs de Genève; œuvre AVERTISSEMENT. IX Adolphe Brongniart, etc., n'ont pu être connus de M. Leach : j'ai dû extraire tous les faits nouveaux qu'ils contenoient, et ranger ces faits dans Tordre que j'avois adopté. Un certain nombre de genres ont été établis sous des noms qu'ils n'ont pas toujours conservés : je leur ai constamment restitué leur désignation primitive , en y joignant la synonymie dont ils ont été l'objet. Les tableaux synoptiques que j'ai dressés, par ordre chronologique , de toutes les méthodes de classification qui ont été successivement publiées sur les Crustacés, mettent à même de juger de la progression du nombre des genres de ces animaux, depuis 1735 jusqu'en 1823. On y voit que ce nom- bre qui, à la première époque, celle de Linné, n etoit que de trois {Cancer^ Oniscus et Monoculus)y s'est accru au point qu'il est maintenant, quatre- vingts fois plus considérable. Pendant quarante ans, il est resté le même, et ce n'est qu'en lyyS que Fa- bricius de Kiel le porta à sept. Plus tard, en lygS, cet auteur l'éleva jusqu'à douze, et en 1798, profi- tant des travaux manuscrits de Daldorff , il le fit monter à trente-deux. M. de Lamarck coniptoit trente-six genres de Crustacés en 180 1 ; M. Latreille en admettoit soixante-quatre en î8o6, et ce n'est posthume. Un vol. in-4° , avec beaucoup de belles planches coloriées, publie' en i8ao. AVERTISSEMENT. qu'après un intervalle de six ou sept années, que les premiers travaux de M. Leach furent publiés. Depuis lors, c'est-à-dire en dix ans, les quatre cin- quièmes des trois cent quinze noms génériques , soit uniques , soit en double emploi , qui composent la liste alphabétique que je place à la fin de cet ou- vrage , ont été proposés. Cette augmentation prodigieuse du nombre des genres sera-t-elle profitable à la science? Je ne le crois pas; mais si beaucoup de ces genres doivent disparoître de la série naturelle, il faut au moins les connoître pour les apprécier à leur juste .valeur : c'est ce qui m'a déterminé à faire tous mes efforts pour établir, même comme travail préparatoire de cette élimination, leur série complète. Dans le Dictionnaire des Sciences naturelles , j'ai choisi le mot Malacostracés pour remplir l'obli- gation que j'avois contractée envers l'éditeur. Ce mot m'étoit commode en ce qu'il arrivoit, dans l'or- dre alphabétique , assez loin pour me donner le loisir de remplir toutes les lacunes qui existoient dans les premiers volumes de cet ouvrage ; et je le préférai surtout, parce qu'étant la dénomination attribuée par les anciens auteurs grecs aux animaux de notre classe des Crustacés, il étoit d'une acception très- générale , et me laissoit maître de disposer convena- blement les matières dont je devois traiter. C'est ainsi que je me suis trouvé conduit à rédiger un travail assez étendu sur les Crustacés, qui , dans AVERTISSEMENT. XI l'origine, ne devoit être qu'un simple arlicle de dic- tionnaire. Il fut terminé en 1828. Vers la fin de celte même année , M. le professeur Duméril ayant publié , sous le titre de Considéra- tions générales sur la classe des insectes ^ l ensemble de plusieurs articles d'un haut intérêt, qu'il avoit déjà insérés dans le Dictionnaire des Sciences natu- relles , et parmi lesquels on remarque surtout un Gênera , où la méthode analytique est employée avec une grande habileté, l'éditeur de cet ouvrage eut l'idée que mon article Malacostracés pourroit devenir la base d'un travail sur les Crustacés, à peu près analogue à celui de M. Duméril sur les insectes , et il me pria de m'occuper de sa rédaction. Ayant accepté cette proposition , j'ai cru ne pou- voir mieux faire que de suivre dans mon livre la di- vision des matières, adoptée par M. Duméril pour le sien, cesdeuxouvragesétantabsolumentdemême nature , quoiqu'ayant des sujets différcns. En effet on verra que l'ordre des chapitres est à peu près semblable dans l'un et dans l'autre. Dans le mien , le premier contient des remarques sur le rang que les Crustacés peuvent occuper sur l'échelle des êtres; le second renferme des détails nombreux sur les formes extérieures et sur la structure interne du corps de ces animaux; le troisième a pour objet les diverses fonctions que leurs organes exercent ; le quatrième présente quelques remarques générales sur les habitudes naturelles des Crustacés ; dans le XII AVERTISSEMENT, cinquième , les usages que Thomme fait de ces ani- maux sont rapidement présentés ; le sixième est con- sacré à l'exposition des diverses méthodes de classi- fication qui ont été établies par les naturalistes, et cinq grands tableaux qui y sont annexés, montrent à leur époque d'apparition successive la plupart des genres qui ont été créés ; le septième chapitre ou le plus considérable , contient la classification adoptée dans cet ouvrage, avec les caractères détaillés des sous-classes, des légions, des ordres, des familles et des genres : chacun de ces derniers est accom- pagné de l'indication d'une ou de plusieurs espèces s'y rapportant- enfin le huitième contient une bi- bliographie carcinologique plus complète qu'aucune de celles qu'on a publiées, et qui renferme une trop longue énumération d'ouvrages, de mémoires ou de notices ayant trait à l'histoire des Crustacés vivans ou fossiles, pour qu'il m'ait été possible de chercher à en donner l'analyse , ainsi que M. Duméril Ta fait à l'égard des ouvrages d'une soixantaine d'entomo- logistes. L'éditeur me laissant pleine liberté de faire exé- cuter d'après nature , par un peintre habile et bon observateur, M. Prêtre , et sous la direction éclairée du savant botaniste et dessinateur M. Turpin , le nombre de figures que je jugerois nécessaire , en leur donnant les dimensions convenables pour que tous les caractères apparens fussent rendus fidèlement » j'ai pu présenter celles de cent quarante des genres AVERTISSEMETVT, X[U dont je développe les caiaclères, en les choisissant parmi les Crustace's qui ont le moins de ressemblan- ces entre eux. Chaque genre , ainsi que je Tai dit , est accompagné de la description d'une espèce au moins, et quel- quefois d'un assez grand nombre. Une vue particu- lière dont les naturalistes François me sauront peut- être quelque gré , c'est d'avoir donné celles de tou- tes les espèces qui se trouvent sur les rivages de nos mers ou dans nos eaux douces, courantes ou stag- nantes , ainsi que celles des Crustacés qui , observés seulement sur les côtes de l'Angleterre , pourront un jour être rencontrés sur nos plages. Dans des notes assez nombreuses , j'ai rapporté très-souvent les caractères des espèces de notre pays , signalées par divers naturalistes, mais qui n'ont pas été admises dans les ouvrages les plus récens, parce qu'elles présenloient quelques caractères vagues qui inspiroient des doutes sur la réalité de leur distinc- tion. J'ai fait ces additions afin de compléter, au- tant que possible mon travail , considéré comme destiné à faire connoîtrc spécialement les Crustacés de la France. Les parties de cet ouvrage qui présentent le plus de différences avec ce qui a été publié dans Te Dic- tionnaire des Sciences naturelles par M. Leach ou par moi, sont principalement celles qui ont pour objet les Crustacés macroures de la famille des^gala- téadées, ceux de l'ordre des isopodes parmi les XIV AVERTISSEMENT. Malacostracés , et la sous-classe entière des Entomos- trace's, particulièrement dans les ordres des pœci- lopes et des lophyropes (i). (i) Au moment où je corrige la dernière feuille de cet avertissement, M. Latreille vient de me faire l'amitié de m'envoyer un exemplaire de l'important traité qu'il publie sur les Familles du règne animal. Je regrette beaucoup de n'avoir pu à temps insérer une analyse de ce précieux travail dans mon ouvrage en ce qui concerne les Crustacés. Je me bornerai à dire ici qu'on y trouve l'indication d'un certain nombre de genres nouveaux dont je rapporterai seulement les noms. llsporlenlceuxde Cardisome,MacKOî>hthalme, Trapèzie , Mélie, Tri- chodactyle, dans la tribu des quadrilatères; Cbeiragone, dans celle des arqués; Caraposcie, dans celle des triangulaires; Cénobite , Prophylace, dans celle des paguriens; Homard, dans celle des aslacines; Pontonie, dans celle des salicoques; Mulcion et Cryplope, dans celle desschizopodes; Gonodactyle , dans la famille des stomapodesunipellés; Synodus, dans celle des cymothoadés, de l'ordre des isopodes ; Arcture, dans celle des idotéides, du même ordre; Dinemoure et Ptérygopode , dans la famille des caligides. Les Entomostracés sont l'objet de divisions nou- velles que nous ne pouvons malheureusement faire connoîlre ici. Enfin H y a quelques changemens de noms, tels que ceux , par exemple, de Cymothoè* en Ichtliyophiie et de Janira (de Leach) en Oniscode. JUj^ iix. TABLE HËTHODIQUE DES MATIÈRES. (Zes (.hijff'res de cette tuble indiijuent les pages.) Avertissement. CHAPITRE PREMIER. Du rang que les Crustacés paraissent devoir occuper sur f échelle des êtres , I . Etymologie des mots Crustacés et Maiacostrace's , i; de'finitlon des Crustacés comparés aux insectes et aux arachnides, 4-5. CHAPITRE SECOND. Idées générales des formes et de la structure des Crustacés , 6 . Division du corps des crustacés, 6. — La tête, où l'on distingue les antennes, y, les yeux, 9; la bouche, 11. — Le corps, 17, où l'on re- marque la carapace et les diverses régions de relle-cl, 20, sous les noms de stomacale, génitale, branchiales, hépatiques antérieures et postérieure ; le plastron ou face inférieure formé de pièces sternales et de pièces latérosternales, 25. — La queue ou l'abdomen, 27. — Les membres, 3o, tels que les pinces, 3i ; les pattes ambulatoires ou na- tatoires, et les fausses pattes. Sa; les pattes branchiales, Sy. CHAPITRE TROISIÈME. Fonctions des Crustacés. Locomotion, 4° — Sensibilité, ^i; cerveau, 4i; vue, 4^ ; ouïe, 47; 28 615 YVr TABLE MÉTHODIQUE odorat, 47 ; goût, /^8 ; toucher, 49; mues, 5i. — Nutrition , estomac et canal intestinal, 52; foie, 55. — Circulation et cœur, 56. — Respi- ration et branchies, 58. — Géne'ralion , 61; organes de cette fonction erlebres , seconde édition , 1818. — Dislribii- tionde M. de Blainville , Bulletin de la Société plnlomathique ^ 1816, t\ Principes d'anatomie comparée, i8a3 — V* tacleau. Quatrième méthode de M. Latreille , insérée dans le Hègne animul Je M. Cuvier, 1817. CHAPITRE SEPTIÈME. Des caractères qui distinguent les sous-classes , les ordres , le s- familles et les genres de la classe des Crustacés, 83. Sous-flasse TSMALACOSTHACÉS, 83. Légion I«, rODOPH- THALMES,%\. Ordre !<:•, Décapodes , 84. Famille \"= , Décapodes Brachyures. — Section i^'e, 84; Lambre , 85; Corysle, 8b; Thie, 87; Atélécycle, 88; Portumne. 89; Caicin, 90; Fortune, 91; Lupée, 97; Podophthalnie, 99; Polybie, 100; Malute , 101; Crabe, 103, Xanthe, io4; Pirimèle , io5; Hépale, lofi; Calappe, 108; Œthre , iio. — Section a^, Pilumne, m ; Gécarcin, ii2j INIyctyre, ii5; Plnnothèie, 116; Orypode, iigj Gélasime, laa; Gonoplace , 124; Erlphie, i35; Plagusie , 126; Thelphuse, i37;Grapse, lag; Homole, i33; Dorippe , i34;Dromie, t36; Ranine , i38; Orilhyie, i4o; Eurynome, i4i ; Parlhenope , 142; Maia , i43; Pisa, i!}5. Lissa, 147; Hyade, i47 ; Micippe, 148; Mithrax, i49- — Section 3^ , Inachus, i5i ; Achée , i53; Macropodie, i54 ; Leptopodie , i55; Egérie, i56; Doclée , 167 j Leptope, i58;Lilhode, iSg. — Section 4'» Liblnie, 160. — Section 5", Pactole, i6'i. — Section 6', Hymènosome, i63 (i). — Section 7'. Ebaiie, i65 ; Nursie, 166; Leucosie, 167; Philyre, 167; Persephone, i68; Myra, i69;Ilia, 169; Arcanie, 170; Iphis, 170, Ixa, 171- — Famille li» , Décapodes Macroures. Section i", Albunée , 172; Hippe , 174; Rénii- pède, 175; Pagure, 175; Birgus , 180. — Section 2', Scyllare, iSi; Ibacus, i83 ; Langouste , i83;yEglée, 186; Grimolée, 187 ; Galathée, 188; Munldée , 190; Porceilane, 192; Pisidie, iq6 ; Mégalope , 200; Thalassine, aoa; Gébie, 3o3; Callianasse', ao5; Axie, io5; Eryon ; (i) Ayant eu depuis peu de temps l'occasion d'examiner l'abdomen d'une espèce de ce genre, l'Hyménosome orbiculairc, nous croyons avoir ol)servé que les pièce» qui le composent sont au nombre de quatre dans les deux sexes. Ce caractère étant celui de la septième section, ce genre (ou du moins l'espèce qui le présente) devroit y être rapporté, s'il avoil aussi celui des antennes extérieures, beaucoup plus petites que les intérieures. * :XVHI TABLE METHODIQUE 307; Ecrcvisse , 309; Néphrops , ar3 ; Atje, ai4i Crangou , 117; F.géoii, ait*; Pandale , 219; Hippolyte , aao ; Alphée, aaa ; Penée, 224; Stènopc , aaô; Hymenocère, a27 ; GnathophyUe , aa8; Nika , aag; Autonoméc , 2'ii ; Paléinon, 233; Lysmate , a38; Atlianas, aSg ; Pasi- phaë,a4o; Myâis,a4i ; Nébalie, a43. — Ordre 11*, StomaPODES. Squillei 346; Erichthe, a3i ; Alinie , 25a; Phyllosome, 253. — Légion II', EDRIOPHTHALMES, a56. Ordre IH% Amphepodes , 256. — Sec- tion i»*^, Phronime, aS;. — Section a', Hype'rie , 258 ; Phroslne a58- — Section 3« , Taliire, 260; Orchestie , a6i ; Atyle, 26a; Denamine, 263 ; Leucothoé , 263 ; Me'lile , 264 ; Mara , a64 ;. Crevette , a65 ; Am- philhoé , 268; Phéruse , 268; Podoeère , 269; Jasse, 269; Corophie , 270; Ce'rapode, a^i. — Ordre IV* , Ljemodipodes, 27a. — Section i", Leptoniere, 378; Proton, 276; Chevrolîe, 277. — Section a», Cyame, 379. — Ordre V*, IsopoUES , a8i. — Section i»"», Typhis , aSi j An- f ee , 282 ; Pranite , 283 \ Euphe'e , 284 ; Jone , a85. — Section a» , 287 ; Idolee , 288; Steno.some, 21(0; Antliure , 291; Se'role, 292; Campe- ropëe, ag4 ; Néséc , ay."> ; Cilicëe, 290 ; Cymodocë , 296 ; Dynamène', 297 ; Zuzaie , 298 ; Sphérome , 29g ; Eurydice, 3oa ; Nélocire , 3oa ; Cirolane , 3o3 ; Conilère , 3o4 ; Rocinele , 3o4 ; ^ga , 3o4 ; Canolire , 3o5 ; Anilorre , 3o6; Olencire , 3o6 ; Nerocile , 3o7 ; Livonèce, 3o7 ; Cymothoé , 3o8 ; Limnorit,3ia ; Aselle , 3i3, Janire, 3i5 ; Jaera , SiSj Ligie,3i6; Philoscie, 3 18; (Moporte, 3i9; Porcellion , Sa»; Arnia- dille, 322; Bopyre, 324. - Sous-classe H' , ENTOMOSTRACÉS, 328. Ordre Vl^ , Pœçilopes , Argule, 329 ; Anthosorne , 334, Diche- lestion , 336 ; Cécrops, 338; Pandare , 33^; Nogaus, 34©; Calige, 34° i Riscule, 343; Limule, 344; T;uhyplée, 356. — Ordre Vlb.PHYLlOPKS » Apus, 358; Lépidure , 36o. — Ordre Ville, Lophyropes , Cyclope, 36i ; Calane , 364; Polyphème , 364; Daphnie; 365; Lynce'e,375; Ltmnadie, 376. — Ordre IX* , Ostrapodes , Cypris, 38o; Cythére'e , 387. — Ordre X^ , Branchiopodes , Branchipe , 388 ; Arte'inie , 3g3 ; Eulimène , 393-, Zoé, 394. CHAPITRE HUITIÈME. Bibliographie carcinologiçue ^ ou Liste des principaux murages sur V his- toire naturelle des Crustacés , 396. A. Auteurs qui ont traité des Crustacés en général ef des Malacos- iraccs en particulier, 396: 1°. Auteurs anciens, grecs ou latins ; leurs traducteurs, commentateurs et compilateurs, 396; 2°. Auteurs systéma- tiques,ou nomenclateurs modernes, S^S; 3". Monographes, 400; 4"- To- pographes et voyageurs, iz. Topographes, 4oa ; 6. Voyageurs, 4o4: 5". Mu- sëographcs, 406; 6". iconographes , jo; ; 7". Mélanges , 4°; ; ^**- Ana- DES MATIÈRES. XIX tomistcs el physiologistes, ^oS ; 9". Médecins, 409. — B. Auteurs qui ont décrit etdguié des Entomostracé», et observateurs au microscope, 4»i- — C. Auteurs qui ont traite' des Crustacés fossiles et des Trllobitei , 4ï6. — D. Dictionnaires , 4»îi- Table des figures, 431. Table alphabbtiqok dïs MATiÉftEs,433. C0NSIDER\Ï10NS GÉNÉRALES SUR LA CLASSE DES CRUSTACÉS. CHAPITRE PREMIER. DU RANG QUE LES CRUSTACÉS PAROISSENT DEVOIR OCCUPER SUR L'ÉCHELLE DES ÊTRES. ï-uE nom de fX!tXa.Koç-poL}ioi; {molli crustâ obteclus) étoit donné par les Grecs, dès les temps d'Hippocrate, d'Aristote et d'Athé- née, aux animaux marins dépourvus de sang, dont l'enveloppe extérieure, beaucoup moins solide que le têt des mollusques à coquille, l'est bien davantage que la peau des mollusques nus. Chez les Romains , cette désignation fut remplacée par celles de CrustataetdeCruslacea, d'où nous avons tiré le mot Crustacés, que nous employons pour désigner une classe d'animaux inver- tébrés, articulés, pourvus de membres ambulatoires ou nata- toires, ayant des organes de circulation distincts, et respirant par des branchies ; animaux dont on peut citer comme exemples principaux, les crabes, les écrevisses, les pagures, les cre= t 2 RANG QUE J.KS CRI'SIACKS OCCUPiîNl vetles, lessqiiilles, les tlopoiles minins ou (errcstrcs, et une foule de petits êtres découverts et observés depuis l'inven- tion du microscope, et qui ont été appelés monocles ou binocles. Les anciens et les premiers naturalistes modernes ran- geoient les crustacés entre les poissons et les mollusques, et Linnaeus les plaçoit avec les insectes aptères, parmi lesquels il comprenoit aussi les araignées. Brisson, le premier, en avoit formé une classe distincte. Fabricius, M.Latreille, dans son pre- mier ouvrage (Précis des Caractères génériques des Insectes) , et M. Cuvier (dans son Tableau élémentaire de l'Histoire natu- relle) réunissoient encore les insectes aux crustacés; mais M. de Lamarck, dans la première édition de ses Animaux sans vertèbres, adopta la division créée par Brisson, et forma de plus la classe des arachnides. Depuis cette époque, celle des crus- tacés a été admise par tous les zoologistes. Lorsque M. Cuvier (Annales du Muséum) publia sa divi- sion du règne animal en quatre embranchemens, il plaça les crustacés dans le troisième, celui des animaux articulés, qui comprend aussi, avant eux, les annélides, et après eux, les arachnides et les insectes. Mais M. deBlainville, revenant aux idées des anciens sur le rang que doivent occuper les crustacés, a proposé assez récem- ment de les faire suivre par les mollusques et les vers, en les plaçant après les insectes et les arachnides qui eux-mêmes sui- vent les poissons. Les crustacés, considérés sous les divers rapports que pré- sente leurorganisation,doiventincontestablementoccuper un rang très-élevé parmi les animaux invertébrés et pourvus de membres articulés. On ne peut les éloigner des arachnides et des insectes, dont le corps est symétrique comme le leur, et en- touré d'une peau cornée, solide et résistante, qui remplit les fonctions du squelette des animaux des classes supérieures; dont les membres sont, comme les leurs, composés de plusieurs SUR LECIIEf.r.E DF.S KTRKS. .1 pièces distinctes; dont les yeux sont toujours apparens; dont la génération est bisexuelle , etc. Ils sont plus disfans des animaux de la classe des annëlides de M. de Lamarck , dont le corps est dépourvu de véritables mem- bres, dont les yeux manquent ordinairement, etdontla généra- tion est souvent hermaphrodite. Ceux-ci inférieurs également aux arachnides et aux insectes, paroissent avoir des rapports bien plus marqués avec les vers, soit intestinaux, soit épizoaires, que l'on a nommés cavitaires. Relativement aux mollusques , les crustacés semblent devoit prendre place après certains d'entre eux , tels que les céphalo- podes, tandis qu'ils sont supérieurs aux autres, tels que les gastéropodes, et surtout que les acéphales, qui par certaines nuances présentent des passages évidens aux animaux composés des dernières classes. Néanmoins, les mollusques des dilFérens ordres ayant entre eux des rapports bien constatés , on ne pour- roi t couper leur série en deux parties, pour intercaler entre elles les animaux articulés, et conséquemment les crustacés. Il faut donc se résoudre , ou à transporter après ces derniers , la classe entière des mollusques, comme le faisoient les anciens natura- listes ^ou à laisser cette classe en avant de la leur, ainsi que les zoologistes les plus récens l'ont admis. Ce dernier parti est celui pour lequel nous penchons d'après la considération des rap- ports qui lient, ainsi que M. Latreille l'a démoiitfé dans un Mémoire lu dernièrement à la Société d'Histoire naturrlle de Paris, les poissons aux mollusques céphalopodes. Quelque peine que l'on prenne d'ailleurs, il sera toujours impossible déplacer les crustacés, de manière à ne blesser au- cune de leurs affinités avec les animaux des autres classes: cela ne seroit praticable que si les êtres de la nature formoient, comme on l'a prétendu long-temps, une seule chaîne sans inter- ruptions ou embranchemens, et non, ainsi qu'on le reconnoît aujourd'hui, différens groupes qui se lient tous les uns avec les autres par des rameaux latéraux plus ou moins compliqués, de 4 Rang quk les crustacés occupent façon à composer par leur ensemble une sorte de réseau ou de jacis. Il existe en effet, entre la classe des crustacés et les autres, surtout celles des insectes et des arachnides , des transitions plus ou moins marquées, et ce sont particulièrement les genres des familles des cloportides, des asellotes, des myriapodes (scolo- pendre et iule) et des p3'cnogonides {pfcnogonum et njmphon), qui forment ces passages. Ces genres ont été alternativement placés par les différens auteurs dans l'une ou l'autre de ces classes d'animaux invertébrés. Ils forment leurs véritables points de contact. Néanmoins ces classes sont fort distinctes, et nous croyons utile de donner ici leurs caractères comparatifs. Les Insectes respirent par des trachées aériennes internes, dont les issu es nommées stigmates sont toujours placées sur les côtés du corps dans les individus parfaits; leur système circu- latoire consiste dans un canal dorsal divisé en un certain nombre de renflemens , et qui ne communique avec au- cun vaisseau connu; leurs membres destinés à la marche ou à Ja natation sont (lu famille des myriapodes exceptée, si on la place parmi les insectes ) au nombre de six ; la p\upart d'entre eux sont pourvus de deux ou de quatre ailes ; leur tête , toujours distincte du tronc, a constamment deux yeux com- posés , sessîles , et quelquefois deux ou trois petits yeux lisses , et toujours deux antennes; leurs organes extérieurs de la généra- tion sont simples et ordinairemen t placés à l'extrémité du corps ; le plus grand nombre d'entre eux (les aptères exceptés)subissent des métamorphoses plus ou moins complètes. Les Arachnides ont pour organes respiratoires, ou des trachées, ou des cavités qui tiennent lieu de poumons, dont les ouver- tures ou stigmates sont situées sous le ventre; leur cœur est placé près du dos et pourvu de vaisseaux évidens; le nombre de leurs pieds est généralement de huit (quelquefois de six) : aucune n'a d'ailes; leur tête est confondue avec le tronc : leurs SUR l'échelle des êtres. 5 yfux, toujourssimplesetvariant pour le nombre et la situation, sont quelquefois imperceptibles ou nuls; leur tête n'a point d'antennes j les organes de la génération sont tantôt simples, tantôt doubles, et dans ce dernier cas ceux des mâles sont placés près de la bouche, dans les palpes, et ceux des femelles à la base du ventre; elles ne subissent pas de métamorphoses, etc. Les Crustacés, outre leurs caractères communs aux deux autres classes voisines, qui consistent à être des animauxsans ver- tèbres et à sang blanc ; ayant le corps dii>isé en segmensplusou moins nombreux , revêtu d'une enveloppe crustacée ou cornée et muni de membres arfjct/Zes, présentent encore lessuivans : respirant par des branchies ou par des lames branchiales ordinairement annexées à leurs pieds ou à leurs mâchoires ; ayant un cœur distinct, pourvu de vaisseaux apparens; munis de pieds dont le nombre est leplus souvent de cinq ou de sept paires, et n'ayant jamais d'ailes; leur tête étant tantôt confondue avec le tronc, tantôt distincte, portant ordi- nairement quatre ou deux antennes et deux jeux souvent pédoncules , mobiles et composés ; ayant des organes de génération doubles , placés tantôt à la base des pattes , tantôt à l'extrémité du corps. Comme tous les animaux invertébrés màcheurs, ils ont leurs mandibules et leurs mâchoires placées sur les côlés de la tète, et se mouvant latéralement. Ces dernières pièces étant en nombre plus ou moins grand , se modifient quelquefois dans leurs formes et leurs dimensions , de façon à ressembler à des pieds et à en remplir les fonctions. Leurs pieds sont ambula- toires ou natatoires ; la plupart d'entre eux vivant dans les eaux, ou au voisinage des eaux. CHAPITRE 11^ IDÉES GÉ>iÉt\ALES DES FORMES ET DE LA STRUCTURE DES CRUSTACÉS. . Le corps de fous les insectes ( celui des myriapodes ex- cepté) est constamment divisé en trois parliesbien apparentes, la tête, le thorax ou corselet, et l'abdomen. Il n'en est pas ainsi dans les crustacés. Le plus souvent la tête de ces animaux n'est pas distincte , et l'on ne reconnoit sa position que par l'existence des an- tennes, des yeux et de l'ouverture de la bouche ; elle se trouve intimement confondue avec la partie la plus considérable du corps , celle qui renferme les principaux viscères , qui donne attache aux pattes, et qui par ces fonctions a de l'analogie avec le corselet des insectes :1a partie postérieure de ce corps, divisée en anneaux ou segmens complètement isolés , vient à la suite , ne renferme que l'extrémité postérieure du canal in- testinal, et neporte point devraispieds. Telle estl'organisation des crabes et des écrevisses, ou, pour parler plus générale- ment, celle des crustacés décapodes brachyures , et macroures. Dans d'autres crustacés, la tête est bien détachée, mais il n'y a pas de thorax, et le coi'ps se trouve dans toute son étendue par- tagé en segmens ou anneaux assez semblables entre eux, dont le nombre qui n'est jamais moindre de douze, est quelquefois beaucoup plus considérable. C'est ce qu'on observe chez lesi squilles, les aselles, les branchipes, etc. Chez quelques crustacés voisins des squilles, la tête est distincte; mais les premiers anneaux du corps sont réunis en dessus de façon à former sur le commencement de celui-ci un bouclier peu étendu. Dans quelques autres, les limules, la division du corps en segmens n'est apparente qu'en dessous , tandis qu'en dessus la tête présente un vaste bouclier, et que le tronc et l'abdo- FORMES ET SrRUCiURK PKS CTiLSi ACES. 7 mcn se trouvent confondus et couA-^erts par une seconde grande plaque que termine un long appendice ensiforme. Enfin , dans certains animaux de cette classe , tels que les rypris, les cytliérées, etc., la tête est plus ou moins distincte, et le corps, qui n'est point divisé nettement en tronc et en abdomen, ne laisse voir aucune trace de segmens, et se trouve compris dans un têt bivalve , formé par une expansion en- durcie de la peau du dos. Dans plusieurs cas on observe que les anneaux du corps sont composés de quatre pièces distinctes, une supérieure, une inférieure et deux latérales. Souvent les six premiers anneaux n'ont qu'une pièce supérieure commune à tous, laquelle est très-vaste, lie toutes les autres, devient en quelque sorte la clef de la voûte qu'elles forment, protège les viscères placés sous cette voûte , et prend le nom de têt ou de carapace. I.a Tête, lorsqu'elle est distincte", ou la partie antérieure du tronc lorsqu'elle est confondue avec lui , présente diverses parties dont l'existence est ordinairement constante, savoir, les antennes, les yeux et la bouche. Les Antennes sont des appendices composés d'articulations plus ou moins nombreuses , placés à la partie antérieure de la ièie , mobiles, et n'ayant aucun rapport avec les parties delà bouche. Elles sont au nombre de quatre dansle plus grand nombre des crustacés , tels que les crabes , les écrevisses , les cloportes , etc. Mais on n'en trouve que deux dans certains genres, et même elles manquent ttiut-à-fait dans plusieurs, tels que ceux des limules, des bopyres , etc. Lorsqu'il en existe quatre, elles Sont situées, ou sur une même ligne horizontale, ou par paires, les unes au-dessus des autres: on les distingue, selon leur position relative, en an- tennes supérieures et inférieures, en antennes mitoyennes ou intermédiaires, et en antennes extérieures ou latérales. Ces der- nières sont insérées, tantôt en dehors, tantôt en dedans des A H FORMES ET STnUCTURE DKS CRUSTACE5. yeux, et quelquefois en dessous. Les intermédiaires sont pla- cées chez les crustacés brachyures , dans deux petites fossettes creusées à la partie antérieure et inférieure du têt. Leur forme générale est celle d'une soie , c'est-à-dire qu'elles sont longuement coniques, ou qu'elles diminuent insensible- ment de grosseur depuis leur base qui est ronde jusqu'à leur extrémité. Elles sont composées de petits cylindres creux de matière cornée-calcaire, ou d'articles surajoutés les uns aux autres, et dont la cavité renferme des muscles, des nerfs, et sans doute des ramifications du système circulatoire. Chaque antenne a son pédoncule et son filet. Le pédoncule est formé des trois ou quatre premiers articles beaucoup plus gros que les autres , variant dans leur forme et leur longueurj donnant souvent attache a des feuilles appendiculaires en forme d'écailles dentelées , etc. Le filet est simple, double ou triple , et se compose d'un nombre variable , mais souvent d'une multitude de petits articles qui diminuent progressive- ment de grandeur depuis la base jusqu'à l'extrême pointe. Les antennes extérieures ont toujours leur filet simple , et les intermédiaires, au contraire, l'ont souvent double ou triple. Quelquefois néanmoins ils sont tous simples et très-petits. Les antennes prennent dans certains genres des formes ano- males qui les assimilent à des organes de locomotion, ainsi tjue cela se voit dans les daphnies, leslyncéesetlespoïyphèmes. D'autres fois leur pédoncule seul subsiste et se transforme en lames très-larges et crénelées sur leurs bords, comme on le remarque dans les antennes extérieures des scyllares. Elles sont ordinairement glabres, mais quelquefois leurs articles sont pourvus de cils ou de petits poils , tantôt disposés irrégu- lièrement, comme dans les maias, les inachus, etc., tantôt rangés sur deux lignes longitudinales opposées, ainsi qu'on l'observe dans les corystes, les thia, etc. Quelquefois aussi les soies sont terminales, et forment unesorte de houppe àleur extré- mité ( cypris , cythérées). Leur pédoncule est rarement épineux. FORMES BT STRUCTURE DES CRL'STACKS. 9 La base des antennes extérieures des crustacés pourvus de dix pieds, tels que les écrevisses et les crabes, présente un petit corps arrondi, ou presque triangulaire, pierreux dans ceux à queue courte , un peu membraneux dans ceux à queue longue, qui ferme l'issue extérieure d'une cavité tra- versant départ en part le têt ou l'écailIe de ces animaux, et qu'on a reconnu être l'organe de l'ouïe. Baster dit avoir ob- servé sur les antennes du homard une suite de petits trous dont on ignore l'usage. Les dimensions des antennes sont très-variables : tantôt elles sont toutes courtes , mais les intermédiaires surtout, comme on le voit chez les crustacés décapodes brachyures -, tantôt elles sont toutes très-longues, mais les extérieures surtout, telles que celles des crustacés décapodes macroures , et même les externes prennent quelquefois un énorme déve- loppement, ainsi qu'on le remarque dans le genre des lan- gousties. Les Yeux sont ordinairement au nombre de deux, plus ou moins distans Tun de l'autre; mais dans quelques crustacés, les cyames , on en trouve quatre. Dans beaucoup d'en- tomoslracés, ils se touchent, ou bien il n'y en a réellement qu'un seul. Dans le bopyre femelle et quelques animaux voi- sins des caliges, on ne les aperçoit pas. Lorsqu'ils existent , ils sont situés ordinairement à l'avant de la tête ; mais quelquefois ils sont latéraux , et dans cer- tains genres (Limule, Apus), ils sont tout-à-fait placés en des- sus du têt. Le plus souvent ils sont extérieurs ; mais , dans quelques en- tomostracés à coquille et à corps très-transparens, tels que les daphnies, ils sont placés au milieu de la partie qu'on peut considérer comme la tête, laquelle est située elle-même entre les valves du têt. On les distingue en yeux composés et yeux simples. Les premiers présentent à leur surface des facettes nombreuses If) ^OK,MES ET STRUCTURE DliS CRUSTACES. «)ii fies globules transparens, qui paroissent indiquer l'exis- tence d'autant d'yeux parlicuJiers; les autres sont lisses. Les yeux composés existent seuls dans les crustacés décapodes hrachyures et macroures, dans les stomapodes, dans la plu- part des crustacés sesslliocles et des entomostracés. Ce n'est qne dans ces deux dernières divisions que quelques genres offrent des yeux lisses, iantôt au nombre de deux, conjoiii- fement avec les yeux composés, comme dans les cyamcs; tan- tôt au nombre de trois conjointement aussi avec les yeux à facettes, comme dans les limules. D'autres fois, comme chez les apus , ils existent seuls , et l'on en compte deux gros et un petit; enfin , chez quelques entomostracés , les branchipes , les deux yeux lisses n'existent que dans la jeunesse de l'animal, et ils sont remplacés plus tard par des yeux composés. Les yeux lisses sont toujours sessiles; les yeux composés au contraire sont souvent pédoncules et mobiles , et ce caractère est totalement particulier à la classe des crastacés. Le pédon- cule de ces yeux est ordinairement formé d'une seule pièce cylindrique, et rarement de deux. Une fossette quelque- fois très-profonde, placée plus ou moins en avant et plus oi; moins près de sa correspondante, loge ce pédoncule, qui est tantôt court et plus gros que l'œil proprement dit qu'il sup- porte, tantôt long ou très-long, et plus petit que le diamètre de ce même œil. Dans quelques genres de bracîiyures, les pédoncules des yeux, très-longs, sont insérés aux côtés d'une avance du milieu du bord antérieur du têt , et placés dans nne rainure qui suit transversalement ce bord; c'est ce qui a lieu particulièrement dans les genres Gonoplace, Gélasime et Podophthalme. Ces mêmes pédoncules dépassent quelque- fois les yeux qui alorssembîent annexés à l'une de leurs faces, et se terminent, soit en pointe, soit par une touffe de cils ou de poils. Les branchipes ont des yeux pédoncules, mais non placés (dans une fossette particulière. FORMES ET STRUCTUnE DES CRUSTACES. 1 1 La forme des yeux composés pédoncules est généralement globuleuse et un peu irrégulière; celle des yeux composés sessilcs est légèrement convexe, ordinairement ronde , mais quelquefois échancrée en croissant. Les yeux lisses sont ronds et ovales, médiocrement sailians. Les premiers sont de cou- leur brune , verte ou bleue , et les derniers sont noirs ou bruns. La Bouche des crustacés est toujours située à la partie anté- rieure et inférieure de la. tête , ou de la région du corps qui la remplace. Les pièces principales qui la forment, destinées le plus souvent à broyer et déchirer les corps dont ces ani- maux se nourrissent, sont en nombre pair, et placées latéra- lement comme celles qui composent la bouche des insectes màcheurs. Quelquefois néanmoins ces pièces réunies à d'autres qu'on peut appeler des lèvres, sont modifiées de façon à for- mer une sorte de bec ou de suçoir, dont Tusage est de pom- per les liquides dont l'animal qui en est pourvu se nourrit. Dans les crustacés ordinaires ou malacostracés , les parties de la bouche présentent des variations assez fréquentes quant, à leurs dimensions et à leurs formes, de telle façon que les plus extérieures d'entre elles sont quelquefois semblables à des pattes, et qu'elles en remplissent les fonctions. Dans les entomosf racés, ces pièces moins nombreuses olfrent aussi des modifications telles, qu'il est presque impossible de les décrire d'une manière générale. Cette irrégularité nous engage à. donner ici quelques dé- tails sur la composition de la bouche des différens ordres de la classe des crustacés. En général les pièces qui la forment sont attachées sur les bords d'une échancrure que le têt présente en dessous, la- quelle a reçu le nom d'ouverture buccale, et affecte tantôt la figure d'un quadrilatère régulier, tantôt celle d'un trapèze ou d'un triangle. Cette ouverture n'est distincte que dans les espèces qui sont pourvues d'un têt calcaire plus ou moinssolide» 12 FORMES ET STRUCTURE DES CRUSTACES. Les crustacés à dix pieds et à courte queue , tels que les crabes, sont pourvus, j.° d'une lèvre supérieure transversale, articu- lée, avec le bord antérieur de l'ouverture buccale; 2° d'une paire de mandibules ou pièces latérales épaisses, solides, com- primées et tranchantes intérieurement, portantsur leur dos et près de leur point d'articulation , un appendice ou palpe formé de troisarticles; ces mandibules étant placéesantérieurementet en dessous de toutes les autres pièces paires; 5." d'une langue mince , lamelleuse et bifide , placée contre la base posté- rieure des mandibules; 4.° d'une première paire de mâchoires membraneuses, lobées profondément et ciliées sur leurs bords, sans palpes, appliquées sur la face inférieure des mandibules ; étant en général très-semblables aux mâchoires les plus com- munes dans les insectes hexapodes; 5." d'une seconde paire de mâchoires sans palpes, appliquées sur les premières, égale- ment membraneuses, découpées et ciliées; 6." d'une troisième paire de mâchoires membraneuses (première paire de mâ- choires auxiliaires, Savigny; pieds-mâchoires internes, Nob. ) ^ pourvues en dehors d'un palpe (palpe flagelliforme, Fabricius) , formé d'un long pédoncule qui porte à son extrémité une petite tige arquée, sétacée et multiarticulée; 7." d'une qua- trième paire de mâchoires (seconde paire de mâchoires auxi- liaires, Savigny; pieds-mâchoires intermédiaires, Nob.), for- mées d'une tige assez étroite, comprimée, non membraneuse, divisée comme les pieds en six articles, et d'un palpe extérieur flagelliforme , analogue à celui des mâchoires précédentes, mais plus distinct; 8.° d'une dernière paire de pièces (mâchoires extérieures, Fabr. ; pieds-mâchoires extérieurs, Latr. ; pédi- palpes, Leach), composées, comme les précédentes, de deux parties ou tiges : l'intérieure crustacée , comprimée , est divisée en six articles dont le second et le troisième sont beaucoup plus grands que les autres, et les derniers petils; l'extérieure çst en forme de palpe semblable à ceux des deux paires de mâchoires qui sont situées avant celles-ci, (Voyez pi. 1:.) FORMES ET STRUCTURE DES CRUSTACES. 3 3 SI. Savigiiy rcgnrde ces trois paires de luàclioires exté- rieures comme n'étant que des pieds modifiés de façon à ser- vir à la raanducation, et il se fonde sur ce que le palpe dont elles sont pourvues est analogue aux filets qu'on remarque dans les pattes antérieures de plusieurs entomostracés: sur ce que les deux extérieures sont articulées comme les pattes proprement dites, et composées en général du même nombre de pièces; sur ce qu'à leur base elles servent de point d'at- tache à des branchies comme les pattes ordinaires, etc. Selon cet habile naturaliste, tous les crustacés véritables auroient seize pattes et ne différeroient entre eux que par le nombre de ces pattes qui se trouveroient converties en mâchoires auxi- liaires. Il y en auroitsix dans les crabes et l'es autres crustacés décapodes; il y en auroit deux seulement dans les cloportes, les aselles, lesbopyres, les crevettes, les branchipes, etc. D'a- près cela il résulteroit que pour connoître le nombre des mâ- choires d'un crustacé , il sufliroit de compter ses pattes. Dans les crabes , les pieds-mâchoires extérieurs ou troisièmes mâchoires auxiliaires de M. Savigny sont toujours très-appa- reus. Ils ferment la bouche en dessous, et couvrent tout l'espace compris par la cavité buccale. La seconde pièce de leur tige interne, la plus grande de toutes, s'applique assez ordinaire- ment par son bord intérieur , contre le bord correspondant de la même pièce dans le pied-mâchoire opposé ; mais quelquefois ces pièces sont écartées et laissent un intervalle triangulaire entre elles. La troisième pièce est plus petite, et de forme tantôt carrée, tantôt triangulaire, trapézoïdale ou oblongue, et sa pointe ou son bord interne présente une échancrure pour l'articulation du quatrième article, qui lui-même donne at- tache aux deux derniers. Le second , et surtoutle troisième article des pieds-mâchoires extérieurs, sont ceux qui offrent le plus de modifications dans leurs formes, et qui servent le plus ordinairement pour caractériser les genres de crustacés décapodes brachyures. I4 FORMES T:T STRUCTURK des CnUSTACRS. Tous les auteurs nomment premier article celui que, d'après M. Savigny , nous considérons commelesecond : etsecond, celui que nous appelons le troisième. Cette différence dans la ma- nière de compter ces articles vient de ce que le premier, ou celui qui est à la base de la division interne des pieds-màchoires extérieurs étant fort petit et souvent soudé avec le second , a échappé à l'attention des premiers observateurs. Dans les décapodes à longue queue, ou les écrevisses , les mandibules et les deux vraies paires de màchoiresmembraneuses et lobées , diffèrent assez peu des mêmes parties dans les crabes ; mais les pieds-màchoires, et surtout ceux de la paire exté- rieure, sont alongés, prismatiques, forts; les derniers articles en sont presque aussi gros que le second et le troisième, et ces pièces ont une analogie incontestable avec les pieds ambu- latoires. Dans les pasiphaés et les mysis, ils servent visiblement à la locomotion. Lessquilles de l'ordre des stomapodes, crustacés très-ano- maux dans leur organisation , sont pourvus d'une grande lèvre supérieure conique; de deux très-fortes mandibules dentées et palpigères; d'une languette formée de deux pièces comprimées , placées une de chaque côté et faisant l'office de mâchoires ; d'une première paire de màchoiresmembraneuses, composées de deux pièces et portant en dehors un petit appendice palpi- forme; d'une seconde paire de mâchoires foliacées, triangu- laires, formées de quatre pièces et recouvrant comme une lèvre, maislongitudinalement, toutes les parties de la bouche dont il vient d'être fait mention. Ensuite viennent huit paires d'appendices ou de membres auxquels il est difficile d'assigner des noms précis, et dont cinq entourent la bouche. M. Savigny considère néanmoins comme mâchoires auxiliaires les deux premiers de ces appendices qui sont grêles et sans palpes, et il regarde comme étant des pattes, les quatorze autres, dont les deux antérieurs très-grands sont en foime de serre ou de pince ÏOH.MES ET STRLICTURR DES CRUSTACÉS. 1 r> à genou , (rès-arialogucsauxcleuxpattesantérieurcs desinsectcs orlhoptères connus sous le nom de manies. Les crustacés à yeux sessiles, amphipodcs et isopodes en général, ont en outre de leur lèvre supérieure, de leurs man- dibules palpigères, de leur langue cartilagineuse bifile et de leurs deux paires de mâchoires à deux lames et sans palpes, une sortedelèvreinférieure qui résulte delà réunion de denxpieds- màchoires ou mâchoires auxiliaires. Au-delà existent quatorze pattes proprement dites. Les bopyres ont une bouche dont les parties principales sont indistinctes, mais dont l'orifice est recouvert par deux pièces antérieures, membraneuses, un peu convexes, en dessous desquelles sont deux appendices, mous, comprimés, placés de chaque côté, comme Je sont les mâchoires dans les autres crustacés. Les cyames ont les mêmes parties qui composent la bouche des amphipodcs, mais beau- coup plus petites et autrement disposées. Les limules sont dans cette classe pour le moins aussi ano- maux que lessquilles. Leur pharynx se trouve placé au milieu de dix appendices en forme de pattes ou de serres ; les hanches de ces appendices situées sur les côtés de l'ouverture œso- phagienne sont épineuses et servent de mâchoires pour la trituration des alimens. En avant sont deux appendices ( man- dibules'succédanées, Savigny : palpes, Cuvier) aussi en forme de pinces, mais beaucoup plus petits que les autres, et an- nexés aux côtés d'une pièce lancéolée, aplatie, qui est com- posée de leurs hanches réunies, et que M. Savigny considère comme remplissant les fonctions d'une lèvre supérieure : le bord postérieur du pharynx offre une pièce aussi aplatie, mais bifide, et qu'on peut regarder comme la lèvre inférieure, for- mée de la réunion des hanches d'une paire de pattes qui ne se développe pas. 11 n'y a ni vraies mandibules ni antennes. Lesapusont une bouche qui ressemble davantage à celle des crustacés proprement dits : on y trouve une lèvre supérieure, deux grandes mandibules, deux paires de mâchoires et une iC FORMES ET STRUCTURE DES CRUSTACÉS. languette. Les caliges et quelques enfomoslracés de genres voisins, sont pourvus d'un bec ou suçoir formé de la réunion de deux lèvres et de deux très-petites mandibules ; et chez plusieurs de ceux-ci, les cécrops, M. Latreille a reconnu, outre le bec, trois paires de pieds-màchoires, ou bien (chez les dichelstions) deux serres frontales et des palpes annexés au bec. Enfin , les derniers animaux de cette classe ont tantôt comme les cyclopes et les daphnies, des mandibules .suivies de pièces qu'on a comparées à des mâchoires; tantôt comme les cy- pris, les mêmes parties, et en outre, une grande lèvre infé- rieure; enfin, comme chez les branchipes, quclquePois leur bouche est composée d'une papille en forme de bec , et de quatre autres pièces latérales. Outre la bouche, les yeux et les antennes, la tête de plusieurs crustacés ou la portion du têt général qui la représente, se trouv e souvent pourvue de certains prolongemens , auxquels on a donné différens noms. Ainsi, dans beaucoup de crustacés dé- capodes brachyures et macroures, la partie de la carapace qui est située entre les yeux s'avance plus ou moins, et prend le nom de rostre. Ce rostre est plus ou moins grand , tantôt très-long et conique comme dans les leptopodics , tantôt très-long, conique et bifurqué comme dans les macropodies, ou bien court et bifurqué tel que celui des maias ; d'autres fois , comme celui des palasmons et despenées, il est très-comprimé, fort long, et denté en scie sur les deux bords-, ou comme celui des écrevisses et des langoustes, court et très-épineux. Dansles ancées, la tête des mâles est pourvue dedeuxgrandes avances qui ressemblent beaucoup à des mandibules , mais qui n'en remplissent pas les fonctions, et la tête du branchipe mâle a aussi deux grands appendices mobiles, dont la forme est celle des mandibules du lucane cerf-volant, et qui sont des- tinés à saisir la femelle pour l'accouplement, concurremment avec deux productions molles, contournées en spirale, en FOR^IES ET STUUCTIIRE DFS CRUSTACÉS. IJ ftorme de trompe, lesquelles sont situées entre eux et un peu au- dessous; les premiers de ces appendices se trouvent aussi chez les femelles, mais sont beaucoup plus simples et moins volumi- neux, et les autres n'existent pas. Lorsque le bord antérieur de la tète ne se prolonge pas pour former un rostre, l'intervalle qui sépare les yeux prend le nom de front , et quelquefois de chaperon. Le front est surtout remarquable chez les crabes et autres crustacés décapodes bra- chyures où il est tantôt droit ou arqué, tantôt entier, lobé, échancré ou denté. Use termine le plus souvent sur les côtés, au bord interne de chaque orbite ou cavité destinée à loger l'œil; mais, dans certains cas; il s'étend jusqu'aux angles anté- rieur» du têt, lorsque les yeux longuement pédoncules sont placés dans une rainure, qui de chaque côté suit son bord en dessous. Alors son milieu, ainsi que cela existe chez les gono- places , les gélasimes et les ocypodes, présente en avant une petite avance comparable pour la forme au chaperon de quelques insectes coléoptères du genre Goliath. Le Corps se compose chez les crustacés, ainsi que nous l'a- vons dit , d'une partie antérieiye (le corps proprement dit) renfermant les viscères et donnant attache aux pattes ambu- latoires, et d'une partie postérieure (l'abdomen ou la queue) plus ou moins prolongée, ne contenant que l'extrémité du ca- nal intestinal, quelquefois les organes de la génération , et supportant, dans certains cas, des organes respiratoires en forme de pattes. Le corps, tantôt réuni à la tête, tantôt séparé, est assez constamment divisé en segmens transversaux sur sa face in- férieure ; mais la supérieure est très-souvent formée d'une seule pièce qui porte le nom de têt ou de carapace. Cette Carapace compose le vaste bouclier qui recouvre en entier le corps des crabes, sous lequel l'abdomen se trouve appliqué. Elle est solidement fixée par deux points de son milieu, à des appendices des pièces inférieures ou sfernales -f- T8 JfOKMES ET SrriUCTlJHE DFS CRUSTACÉS. qui en uiéine temps la soutiennent comme des piliers, eR remplissant une fonction analogue à celle des supports qu'on place entre les tables supérieure et inférieure des instru-* mens à cordes, et qu'on appelle l'àme : toute sa partie infé- rieure et antérieure est solidement articulée avec les pièces de la bouche et les premiers segmens de la face inférieure du corps; mais sur les côtés il y a solution de continuité de fa- çon à laisser pénétrer l'eau par deux fentes dans les cavités où sont placées les branchies. Ses formes générales sont très- variables selon les genres. Sa surface est plus ou moins bom- bée ou arquée d'avant en arrière, ou d'un côté à l'autre, et quelquefois elle est presque plane. Ses contours prennent les noms, 1." de bord antérieur ou inter-oculaire , ou de jront, pour la partie comprise entre les yeux ; 2.° de bords latéro- antérieurs pour celle qui existe de chaque côté entre l'œil et une saillie du têt appelée angle latéral-, 5." de bords latéraux, lorsque cet angle n'existe pas, ou lorsque étant placé très en avant, les deux côtés de la carapace sont à peu près droits et parallèles entre eux; 4". de bords latéro -postérieurs pour la portion qui s'étend de chaque côté entre l'angle latéral et le commencement du bord postérieur; et 5." de bord posté- rieur pour la terminaison de ce têt en arrière, par une ligne transversale , parallèle aux bords des segmens (jui divisent l'abdomen en dessus-, ce bord étant intimement articulé avec le premier de ces segmens. Chacun de ces bords présente dans diverses espèces, des dentelures plus ou moins distinctes, des éehancrures, des plis, des épines, etc. Les angles latéraux sont aussi plus ou moins prolongés et dirigés dans divers sens : quelquefois ils se changent en une très-longue pointe comprimée et très-aiguë, et dans plusieurs crustacés cà corps globuleux, ils disparoissent tout-à-fait. De l'ensemble du contour de la carapace des crustacés à courte queue , appelés vulgairement crabes, il résulte que FORMES ET SraUCTlJRE HKS • CRLSTACK5. ' -') celte carapace est orbiculaire , lorsque tous ses bords con- courent par leur direction à former ensemble un cercle plus ou moins parfait , et que les angles latéraux ont disparu , ainsi que cela est dans les thies et les atélécycles; qu'elle est ovalaire-transvcrse, lorsque les mêmes circonstances existant, son diamètre transversal est plus considérable que le longitu- dinal, ainsi qu'on le remarque dans plusieurs espèces du genre Cancer proprement dit; qu'elle est ovalaire-longitudinale , quand le diamètre longitudinal l'emporte sur le transversal (corystes); qu'elle est semi-orbiculaire, lorsque, comme chez les portunes et'les carcins, les bords antérieur et latéro-anté- rieurs composent ensemble un arc de cercle, que les angles latéraux sont un peu marqués, et que les bords latéro-pos- téricurs tendent à se rejoindre en arrière; qu'elle est trans- versale, lorsque, comme dans les iupées, les angles latéraux, situés à peu près vers la moitié de la ligne moyenne du corps, sont extrêmement prolongés de chaque côté, ou que comme dans les ixa, les côtés du têt sont dilatés en forme de cônes ou de cylindres. Elle est carrée dans les grapses qui ont les yeux placés dans les angles antérieurs ; trapézoïdale dans les gonoplaces et les ocypodes dont le bord antérieur, pa- rallèle au postérieur, est plus large que lui , et dont les bords latéraux sont obliques en se rapprochant en arrière; elle est aussi trapézoïdale dans les dorippes, si ce n'est que chez eux le petit côté du trapèze ust en avant, et le plus large en ar- rière-, elle est triangulaire dans les inachus, les maias , etc., dont la partie postérieure est très-renflée , et l'antérieure avancée en pointe avec les bords latéraux obliques d'arrière en avant; elle est cordiforme tronquée, dans lesgécarcins et les ucas de M. Latreille, qui ont les côtés antérieurs du têt bombés, et le bord postérieur tronqué, etc. Sa surface supérieure est tantôt li.'se, plus ou moins polie ^ tantôt finement chagrinée , ou bien granuleuse, rugueuse, verruqueuse , épineuse, bqsselçe oii Iqbée , selon c|ue les iç = 20 ibRMlrS ET 'STRUCTfîRE PES CRl'STACÉÛ. régulaiilés qu'on y remarque ont plus ou moins de volume; On y trouve quelquefois des rides transversales, ou des sillons obliques: les épines qu'elle supporte sont simples ou bifur- quées; tantôt distribuées assez également , tantôt réunies par faisceaux. Les cils ou poils qu'on y voit quelquefois sont plus bu moins gros, et affectent la même disposition que les épines. Quelques soient les irrégularités qu'on observe sur la sur- face de la carapace des crabes, leur disposition, ainsi que je l'ai reconnu (i), est constante et soumise à quelques lois qui ne sont jamais contrariées. Les masses qu'elles forment, ou les saillies qu'elles constituent correspondent exactement avec la disposition des viscères qui sont situés au-dessous, et les li- mites de ces masses sont marquées par des lignes enfoncées, plus ou moins senties. Je leur ai donné le nom général de ré- gions;.et j afin de les distinguer entre elles, j'ai ajouté pour chacune une désignation particulière qui indique l'organe qu'elle recouvre. Ainsi je nomme région stomacale un espace situé anté- rieurement sur la ligne médiane, lequel recouvre l'esto- mac (v03rez pi. 1, fig. ]. i); région génitale, un autre espace moins étendu (fig. 1.2), qui est aussi placé sur la ligne médiane, mais derrière le premier, et qui correspond au point où sont rassemblés en dessous les organes préparateurs de la généra- tion, soit du mâle, soit de la femelle : région cordiale (fig. 1. 3), l'espace occupé parle cœur derrière la région génitale; ré- gions branchiales (fig. 1. 5.5), des surfaces plus grandes que les autres, placées une de chaque côté des régions moyennes, et qui protègent les branchies ; enfin , régions hépatiques anté- rieures (fig. 1.6.6), celles qu'on voit en avant des branchiales , de chaque côté de la stomacale, et région hépatique posté- rieure (fig. 1.4-4)? u"^ dernière qui avoisine le milieu du bord postérieur du têt : sous lesquelles se montre le foie , (1) Histoire Naturelle des Crustacés fossjles pag. j3. FOR.MES ET STRUCTURE DES CRUSTACES. 3Î viscère très-considérable chez les crustacés brachyures, et qui s'étend sur toute la surface inférieure de leur corps. Ces régions varient en étendue dans les divers genres de crustacés de cet ordre. Ainsi les leucosies, les dromies, les pinnothères et les corystes les ont pour la plupart à peine dis- tinctes, tandis que les partlienopes, les inachus, les dorippes, beaucoup de crabes proprement dits, les myctires , etc., les ont au contraire très-prononcées. Quelques -crabes , tous les portunes, les ocypodes , les gouoplaces, etc., tiennent à peu près le milieu entre tous, sous ce rapport. La stomacale est ordinairement très-développée dans le plus grand nombre de ces crustacés, et située sur la même ligne transversale que les régions hépatiques antérieures; mais dans quelques genres, comme les inachus, les maias , les macropodies , les leptopo- dies, les dorippes, etc., elle fait saillie en avant, et contri- bue à donner au corps une forme triangulaire. La région génitale est en général assez distincte , et se prolonge presque toujours sur le centre de la région stomacale , en for- mant une sorte de pointe qui paroit diviser celle-ci en deux parties. La région du cœur est constamment apparente , et toujours située à la même place, c'est-à-dire un peu en ar- rière du centre de la carapace , et ce n'est que dans les do- rippes où elle confine au bord postérieur de cette même ca- rapace, en faisant disparoître la région hépatiquepostérieure. Les régions branchiales au contraire varient beaucoup : elles n'ont rien de bien remarquable dans les crabes et les por- tunes, tandis qu'elles sont très-saillantes et bombées chez les dorippes, les inachus, les maias, etc. Dans les deux derniers de ces genres , elles sont même tellement renflées qu'elles se touchent en arrière, et prennent à leur tour la place de la région hépatique postérieure. Dans les ocypodes , les géla- simes, etc., elles sont planes en dessus, et indiquent sur les côtés une partie de la forme carrée de ces crustacés. Affectant la même figure dans les grapses , elles présentent chez plusieurs rf; FORMES El stPaJCTL'RÉ DES CRUSTACES. de ceux-ci , à ieiir surface, des lignes saillantes obliques qtii paroissent correspondre aux faisceaux de branchies qui sont situés au-dessous. Dans la plupart des crustacés dont les angles latéraux de la carapace sont très- marques (les portunes, les podophthalmes, et surtout les lupées), il en part une ligne transverse saillante qui dessine le bord antérieur de ces ré- gions branchiales. LeS gécarcins ou tourlouroux, dont le têt est en cœur el largement tronqué en arrière, ont les régions branchiales si bombées en avant, qu'elles envahissent la place des régions hépatiques antérieures. Enfin, dans le genre Ixa , démembré des leucosies par iM.I.each , elles forment de chaque fcôté du corps un long prolongement cylindrique ou conique» Quantauxrégionshépatiques, recouvrant des organes inertes de leur nature, elles ne forment jamais de saillies très-mar- quées : on les distingue même des autres régions par leur aplatissement. Les deux antérieures sont ordinairement bien apparentes chez les crustacés brachyures, dont la carapace est carrée ou semi-circulaire, tandis qu'elles sont presque effacées chez ceux ^ dont la forme, est triangulaire. La posté^ î'ieure suit à peu près les mêmes lois. Les crustacés macroures ont aussi une carapace: celle-ci est ordinairement demi-cylindrique , comme on le voit dans les écrevisses , les langoustes , les palaemons, etc.; néanmoins, elle est aussi quelquefois plus ou moins aplatie, comme dans lesscyllares, lesibacus et les éryons. Souvent cette carapace est pourvue (pi. i , fig. 3) , dans sa surface supérieure, d'une ligne transversale enfoncée , arquée en arrière , et qui semble indiquer la séparation d'une tête et d'un corselet. Sur le mi- lieu et en arrière de cette ligne, sont deux autres sillons pa- rallèles l'un à l'autre, longitudinaux, et un peu écartés entre eux. Ce que l'on considère comme étant la tête (fig. 3. i), ren- ferme non seulement cette partie, mais encore les régions stomacale et hépatique antérieures. Entre les deux sillons pos- térieurs se trouvent confondues, plus ou moins, les régions gé^ i ORMES ET STRUCTURK DES CRUSTACtS. 2^ î-iiti!c ( fig. 5 , -j), cordiale (tig. 5,5) et hépatique postérieure ( fig. 5,4); enfin , de chaque côté de ces sillons longitudinaux , et en arrière de la ligne enfoncée transverse , sont situées les régions branchiales (fig. 3 , 5, 5). Dans les écrevisses et les homards, les régions hépatiques antérieures sont confondues avec la stomacale, et les trois ré- gions médianes qui viennent après cette dernière, le sont éga- lement entre elles. Les galathées ont une région stomacale, une cordiale , deuxbranchiales, etdeplus deux régions hépatiques tout-à-fait latérales , comme chez les crabes. Les scyllares ont la région stomacale triangulaire et très-large en avant, deux petites hépatiques latérales, une génitale très-bombée et épi- neuse, et deux branchiales étroites. Les langoustes ont leur têt plus compliqué ; la région génitale y est plus indiquée , et fians quelques espèces les branchiales forment de chaque côté une saillie très-remarquable. Le têt mou , et en apparence dé- formé, des pagures, présente des régions stomacale et hépa- tique antérieures, séparées de la cordiale et des branchiales par un sillon transverse , comme dans les écrevisses et les ho- mards. Ces diverses régions ne sont plus distinctes dans les crusta- cés macroures dont le têt très-mince et flexible conserve l'ap- parence cornée, tels que les palsemons, les penées, les cran- gons , les nikas, etc., ce qui rend ceux-ci plus difficiles à caractériser. Quant aux squilles , leur carapace n'est qu'une sorte de bou- clier très-mince , dont le milieu recouvre la partie de la tête , sous laquelle se trouvent la bouche et les dix pieds qui l'entourent. Ce milieu est séparé des côtés par deux sillons longitudinaux et parallèles entre eux, et les côtés ne sont que deux ailes qui recouvrent la base des pattes. Dans les phyllo- somes , le disque transparent qui forme la tête , peut être com- paré à la carapace des squilles; dans les érichthes, ce tétapluî de rapport avec celui des crustacés décapodes, en ce qu'il est o4 lORJIES ET STRUCTURE DES ChUSTACÉS. rommun à plusieurs anneaux du corps, et qu'il en forme te dessus; enfin, dans les alimes, le têt ne diffère pas sensible- ment de celui des squilles. La carapace manque dans tous les crustacés isopodes et am- phipodes, et ce n'est que dans la sous-classe des entomostracés qu'on retrouve cette partie. Les limules ont le corps formé en dessus de deux grandes pièces : la première , demi-circulaire, rebordée et épaisse en avant, est tronquée postérieurement, et terminée de chaque côté et en arrière par deux angles aigus; la seconde est trapézoïdale, articulée en avant avec l'antérieure, et en arrière avec une longue pointe; ses côtés sont obliques et dentelés. Ces deux portions de têt sont for- mées de deux tables très-minces, ayant du vide entre elles , et n'ont qu'une apparence de solidité. Les yeux sont placés sur la partie sup-érieure de la première , à la base de deux sail- lies qui se prolongent en forme de collines d'avant en arrière. En dessous tous les segmens du corps sont joints intimement aux deux parties de ce têt. Dans les caliges, tout le devant du corps et les organes locomotiles antérieurs sont recouverts par une sorte de bouclier ovale, lisse, déprimé et fixé par tous ses bords. Chez les apus , l'enveloppe molle et presque membraneuse de la partie antérieure du corps ou de la tête , et qui porte les yeux en dessus , se double vers le haut du dos, et forme un grand bouclier ou manteau ovale , caréné dans son milieu, tronqué en arrière, qui n'adhère au corps qu'en avant, mais qui le protège. Chez les daphnies, les lyncées , les cypris, les cythérées et les limnadies, ce même manteau s'agrandit etprend plus de solidité ; sa carène médiane devient une charnière, ses côtés se changent en valves analogues par leur usage à celles des coquilles des mollusques acéphales ; et des muscles, qui appartiennent à la région dorsale de l'animal, font ouvrir ou fermer ces valves à sa volonté. Le corps des crustacés pourvus de carapace, et notamment celui des décapodes, est formé au-dessous de ce têt de ï ORMES ET STRUCTURE DES CRUSTACES. 2» segmens bien distincts, et ces scgtnens eux-mêmes se com- posent de plusieurs pièces. Le dessous du corps dans les crustacés décapodes brachyures présente une surface plus ou moins vaste , comparable au plastron des tortues. Son milieu est creusé d'une gouttière ou sillon plus ou moins large , plus ou moins prolongé en avant, mais en général d'une plus grande étendue chez les femelles que dans les mâles. Cette surface inférieure ou plastron est composée de deux ordres de pièces. Les unes médianes et beaucoup plus grandes que les autres , peuvent être désignées sous le nom de pièces sternales, et les latérales sous celui de pièces latéro-sternales. C'est entre l'ensemble de ces pièces et les bords latéraux et inférieurs de la carapace que sont situées les pattes. La première pièce sternale est très-grande : son bord an- térieur termine en arrière la cavité buccale, et donne attache à la paire la plus extérieure des pieds-mâchoires; son l)ord postérieur est enfoncé dans le milieu , et présente ordinaire- ment la terminaison du sillon médian du plastron; ses bords latéraux servent à l'articulation des pieds de la première paire, ou des pinces : deux lignes transverscs plus ou moins enfoncées indiquent qu'elle est composée elle-même de trois pièces soudées entre elles. La seconde et la troisième pièce sont étroites, fort éten- dues sur les côtés, et par conséquent transversales : leur bord latéral est tantôt arrondi ou anguleux, tantôt porté en avant ou dirigé en arrière, et la dernière présente deux ouvertures chez les femelles, qui sont celles des organes de la génération. La quatrième a la même forme , mais g plus de largeur ; et la dernière ou cinquième, tout-à-fait postérieure, est plus étroite que les autres : elle termine le corps en arrière , et sert, con- jointement avec le bord postérieur de la carapace, à l'articu- lation du premier segment de l'abdomen ou de la queue. Sur chacun des bords latéraux de ces pièces s'articule ur,e g6 formes et SlRUCrURE DES CRUSTACÉr- •des piiflcs (les quatre dernières paires, et à la base de celles-ci sont les petites pièces latéro-sternales, qui sont appliquées contre les extrémités des sternales, et placées dans les angles renlrans qu'elles laissent entre elles. La forme des pièces latéro-sternales est très-variable selon les genres , et ces pièces diifèrent entre elles dans la même espèce selon leur position. Souvent toutesles pièces du plastronsont peu distinctes, sur- tout dans les mâles, et semblent n'en former qu'une seule. Dans quelques crustacés le plastron est en entier concave, avec ses bords relevés, et forme comme le fond d'une boîte dont 1 abdo- men ou la queue peut être considéré comme le couvercle : cette conformation est surtout remarquable chez les leucosies fe- melles. Dans quelques autres , les dorippes, le sillon médian ij\cir£s d'Awatom. cojir., toiii. I, pag. /,35. FONCTIONS DES CRUSTACÉS. 45 du nerf optique, lequel ganglion lui a paru aussi offrir àsa sur- face autant de petites alvéoles, qu'il y a de petits tubes oculaires. M. Cuvicrna pas trouvé dans les yeux de l'écrevisse tous les détails d'organisation que M. de Blainville annonce avoir obser- vés dans la langouste. Sefon lui « le nerf optique traverse le pédoncule oculaire par un canal cylindrique qui en occupe l'axe. Arrivé au centre de la convexité de l'œil, il forme un petit bouton d'où partent en tous sens des filets très-fins, qui rencontrent à quelque distance la membrane choroïde qui est à peu près concentrique à la oornée, et qui enveloppe cette brosse sphérique de l'extrémité du nerf, comme leferoitun capuchon. Toute la distance entre cette choroïde et la cornée est occupée comme dans les insectes par des filets blanchâtres, serrés, qui se rendent perpendiculairement de l'une à l'autre , et dont l'extré- mité qui touche à la cornée est également enduite d'un vernis noir. Ces filets sont la continuation de ceux qu'a produits le bouton qlii termine le nerf optique, et qui ont percé la choroïde. >^ Les yeux des cloportes, des crevettes et autres isopodes ou amphipodes , n'ont pas été examinés ; mais ceux de certains en- tomostracés, tels que les daphnies et les branchipes, l'ont été par des observateurs exercés. Les daphnies, dans le premier moment de leur développement, paroissent avoir deux yeux distincts; mais, lorsqu'elles sont plus âgées, ces deux yeux se confondent en un seul. Swauimerdam et Leuwenhoek regar- dent comme double l'œil unique de ces animaux à l'état adulte , tandis que Geoffroy , De Géer, Jurine et M. Straus , le considè- rent comme simple. « Placé à la partie la plus antérieure de la tête, dit ce dernier naturaliste (i) , cet œil unique estrecou- vert par l'enveloppe générale, qui ne prend aucune modi- fication à cet endroit. Sa forme est celle d'une sphère mo- bile sur son centre dans toutes les directions. Sa surface est (i) MÉM. DU Mus. d'Hist. nat, , tom. V, pag. SgS. 4S FONCTIONS DES CRUSTACÉS. garnie d'une vingtaine de cristallins (flr£?o/es , Jurine) , parfai- tement limpides, placés à de petites dislances les uns des autres, ets'élevant en demi-sphère sur un fond noir qui forme la masse de l'œil; mais, isolés, ces cristallins se présentent sous une forme de poire , étant dans leursituation naturelle en- châssés parleur petite extrémité dansle globe de l'œil, jusqu'au- delà de la moitié de leur hauteur. La consistance de ces cristal- lins est celle de la corne fortement ramollie, s'écrasant facile- ment sous une foible pression. Leur surface est parfaitement unie, et ne laisse apercevoir aucun indice d'adhérence. La partie noire, lorsqu'on la divise, se présente sous la forme d'un amas de petits grains d'un brun noirâtre comme coagules, liés par une substance filamenteuâ# (dont M. Straus n'a pu dé- terminer la nature). Tout cet ensemble est enveloppé par une membrane sphéroidale , parfaitement transparente, s'appli- quant immédiatement sur les cristallins, mais sans se mouler sur eux. Le ganglion terminal du nerf optique présente comme celui des crustacés décapodes un faisceau de petits nerfs , dont le nombre paroit égal à celui des cristallins. Ces cristallins, étant dirigés dans tous les sens, forment par leur réunion un œil composé semblable à peu près à celui des insectes, et parois- sent constituer chacun , avec la partie du globe de l'œil qui s'y rapporte , un œil simple, indépendant des autres. L'enveloppe sphéroidale générale peut être considérée comme étant une cornée commune à tous ces yeux simples. * M. Straus pré- sume que chacun de ces yeux simples est poui'vu d'une rétine ou d'une choroïde. Cemêmesystème d'organese trouve encore dans les lyncées, les polyphèmes et les branchipes; mais dans ces derniers, Vœ\] composé est pédoncule et sa cornée générale est extérieure , au lieu d'être renfermée dans la tête. Les yeux de plusieurs cntomostracés. sont mus par quatre muscles, qui, en agissant par paires ou isolément, les portent dans des directions très-variées. fONCTIONS DES CRTJSTACl^.â. 47 Oi/ïf. llcstcerlaiu que beaucoup de crustacés entendent; car le bruit produit une impression sensible sur eux. Néanmoins il est probable que ce sens est très-oblitéré chez la plupart des entomostracés, et que chez les cloportes 11 se trouve au même degré que dans les insectes. Ce n'est que dans les crustacés dé- capodes macroures qu'on a découvert d'une manière à peu près certaine l'organe de l'ouïe. Situé dans le têt, à la parlie inférieure du premier article des antennes extérieures, il con- siste, dans les écrevisses et les squilles, en une cavité percée dansl'épaisseur dece têt, etrcnfermantun petitsac ou vestibule ovale, formé par une membrane mince, de couleur blanche et remplie d'un fluide aqueux, dans lequel pénètre un nerf optique extrêmement fin. Son orifice extérieur est appliqué contre une membrane ronde:, épaisse, blanche, qui bouche une ouverture de même forme, percée à la partie postérieure d'un tubercule del'enveloppe crustacée, et qui est une sorte de tympan. Dans les crabes et autres crustacés brachyures, on trouve à la base des antennes extérieures la même cavité du têt; mais sa saillie extérieure est ou bien moins apparente, ou même nulle. Cette saillie, lorsqu'elle exisle, est loul-à-fait pierreuse, et n'a point d'ouverture postérieure munie d'une membrane analogue au tympan. OJora/. Ce sens, très-fin dans les crustacés décapodes, pa- roit encore assez délicat dans plusieurs isopodes. Son siège n'est pas plus connu chez ces animaux que chez les insectes, et l'on s'est servi des mêmes motifs pour avancer qu'il doit résider dans les antennes; c'est-à-dire qu'on a remarqué que la pre- mière paire de nerfs se rend dans ces appendices, comme la première paire de nerfs se porte dans les organes bien connus de l'olfaction dans les animaux vertébrés, et l'on a conclu l'ana- logie de fonction , de l'analogie de position. Cette question reste encore néanmoins totalement irrésolue j ^8 FONCTIONS DES CRUSTACÉS. car, si les antennessont les organes de l'oclorat clans les insectes et les crustacés, où sont ceux des arachnides qui n'ont point d'antennes, et qui cependant paroissent percevoir aussi bien qu'eux les émanations odorantes P M. Duméril , adoptant la conjecture de Baster, a cherché à démontrer que le siège de l'odorat dans les insectes devoit se trouver dans les points par lesquels l'air nécessaire pour la respiration est introduit dans le corps , c'est-à-dire vers l'entrée des stigmates; mais où seroit placé ce siège dans les crustacés qui respirent par des branchies ? M. Cuvier, dans ses Leçons d'Anatomie comparée, paroissant goûter le système de Baster et de M. Duméril relativement à la position des organes de l'odorat dansles insectes, ne dit rien de particulier aux crustacés. M. de Blainville, dans son dernier buvrage, adopte comme la plus probable, l'opinion que les antennes sont le siège de l'odorat dans tous les animaux arti- culés, parce que, dit-il, elle se trouve d'accord avec plusieurs considérations à priori, et surtout avec la spécialité du sys- tème nerveux qu'il croit d'autant plus nécessaire que la fonction sensoriale l'est davantage elle-même. Il pense que dans les animaux invertébrés Tapparell de l'olfaction présente avec ce qui a lieu dans les animaux vertébrés, cette différence , que la peau plus ou moins modifiée ne tapisse plus une cavité, une poche, logée dans le tissu même de la iète^ mais qu'elle revêt l'extrémité d'appendices qui peuvent saillir plus ou moins au devant de l'animal, tels que des antennes et des tentacules. Des quatre antennes qui existent chez les crustacés, RI, de Blainville paroit croire que le siège de l'olfaction rèsideplutôt dans les deux intermédiaires que dans les deux extérieures. Godt. Il n'est pas douteux que ce sens existe dans les crus- tacés, et il paroit vraisemblable que son siège est placé au com- mencement du canal intestinal , car on voit se rendre à cette partie quelques uns des filets nerveux que fournissent les deux FONCTIONS DES CRL'STACÉS. /) 9 . rordons qui entourent l'œsophage. Néanmoins on pourroit aussi le supposer dans les palpes flagelliforines qui sontannexés au dos des pieds-màchoires, ainsi qu'on l'a admis pendant long-temps dans les palpes maxillaires et labiaux des insectes; mais ces palpes des crustacés ne sont nullement conformés pour per- cevoir les saveurs, et cène sont pas même des organes du tact : on ne doit les considérer que comme de véritables appendices de locomotion un peu modifiés, et qui tout au plus servenl à diriger la proie vers les mâchoires. Toucher. Le toucher semble être très-ob(us dans la plu- part des animaux de cette classe. Le nom de crustacés qu'on leur a donné indique assez que leur peau, siège ordinaire de ce sens, est endurcie et changée cnune véritable croûtesolide. Aucun de leurs appendices, c'est-à-dire, les palpes, les an- tennes, les pieds, ne paroit modifié pour le tact. Il y a néanmoins quelquesnuances qu'on pourroit admeUre entre les divers crustacés, en raison de la solidité plus ou moins grande de leur têt: ainsi les crustacés décapodes bra- chyures et une partie des macroures ont leur enveloppe géné- ralement plus épaisse , plus calcaire et plus solide que tous les autres-, après eux viennent certains décapodes macroures comme lespalœmons, les penées, etc., et les stomapodes dont le têt est flexible, corné, demi-transparent; enfin les entomos- tracés des genres Apus et Branchipe, les plus mous de fous ces animaux, qui ont une peau si fine qu'elle peut être dans toutes les parties du corps un organe de tact assez délicat. Les branchipes mâles ont à la tête deux appendices mous susceptibles de se rouler en spirale, comme une sorte de trompe, et qui peuvent être doués d'une grande sensibilité, A une certaine époque de l'année, les crustacés, même les plus durs , perdent leur vieille enveloppe , et se trouvent revêtus d'un têt nouveau très-mince et très-flexible. Alors leur sensi- bilité est très-grande; et, de crainte d'être blessés par les attouchemens des corps extérieurs, ils restent cachés dans des 4 5o FONCTIONS DES CRUSTACÉS. creux de rochersjusqu'àceque leur peau nouvelle aitacquis une' consistance suflisanle pour les mettre à l'abri de cesaccidens. Plusieurs crustacés, tels que les pagures, ont dans tous les temps la partie postérieure de leur corps molle et sensible: aussi la tiennent-ils toujours renfermée dansla cavité de quelques coquilles abandonnées par les mollusques qui les ont formées. La peau dans les crustacés se compose de plusieurs couches superposées, ainsi que M. de Blainville l'a reconnu. Dans la langouste, il y a distingué, i.° unepremière couche interneplus fibreuse que les autres, translucide, évidemment vivante, formant la lame intérieure des parties qui ne s'encroûtent pas; 2.° une seconde couche plus cartilagineuse, de couleur opaline , un peu plus épaisse et appartenant encore aux parties mem- braneuses-, 3.° une troisième couche encore plus épaisse, à tissu moins serré, dans laquelle se déposent les molécules cal- caires qui donnent la solidité au têt; 4.° une dernière tout-à- fait extérieure, composée de matière colorante ou depigmen- tum et d'une couche épidermique. Selon le même anatomiste, les trois dernières couches du derme pénètrent dans les tubercules du têt, etsurtout dans les piquans, jusqu'à une certaine distance de la pointe, oîi la troisième s'arrête , et alors on voit la substance épidermique plus forte et plus dure. Dans les antennes, la première couche est beaucoup plus mince ; la seconde est au contraire bien plus épaisse; la troisième est également assez épaisse, et la qua- trième l'est davantage dans la partie inférieure de l'antenne où elle forme presque une membrane. Dans les crustacés, la luembranecalcifère, etcelasevoitsurtout dans les pagures, est véritablement indépendante delà peau; c'est une partie même du derme qui s'encroûte, qui est susceptible de renouvellement, et qui entraîne avec elle la couche tout-à-fait externe qui comprend la matière colorante. Lorsque ce derme endurci est tombé, ilse sépare du derme persistant et tendre, une nou- velle couche qui s'encroûte de môme et tombe. C'est dans le FONCTIONS DES CRUSTACÉS. 5l temps où l'ensemble de la peau est encore mou, que se des- sinent sur la carapace des crabes, les dilTércntes régions plus ou moins saillantes dont nous avons ci-dessus donné la des- cription, et qui sont correspondantes aux viscères sous-jacens. On a donné le nom de mues à ce renouvellement du lêt des crustacés. Ces mues sont plus ou moins fréquentes selon ràt^e des animaux, et le degré d'accroissement plus ou moins ra- pide qu'ils prennent. D*is les crustacés décapodes, la mue a lieu fous les ans vers le milieu du printemps. Réaumur a étudié celle des écre- visses de rivières, et c'est à lui qu'on doit tout ce que l'on sait sur la manière dont cette opération a lieu. Lorsque les écrevisses veulent changer de peau, elles frottent leurs pattes les unes contre les autres, et se donnent de grands mouve- mens. Plus tard elles gonflent leur corps d'une manière sensible, et le premier segment de la queue paroît plus écarté qu'à l'ordinaire du bord postérieur delà carapace; la membrane qui les unit se brise, et le corps, avec sa nouvelle peau, paroit. Après un repos, ces crustacés s'agitent de nouveau ; ils se gonflent et se soulèvent plus qu'ils ne l'ont fait d'abord ; la carapace s'élève , se détache , et ne reste plus adhérente que vers la bouche; bientôt après les yeux sont dégagés de leur vieille peau qui reste fixée à l'ancien têt, puis les antennes ainsi que les parties de la bouche, et ensuite la carapace est presque totalement séparée. Enfin , après divers mouvemens réitérés, les écrevisses dépouillent leurs pinces et leurs pattes dans un ordre indéterminé ; puis elles quittent tout-à-fait leur carapace; et, étendant brusquement leur queue, elles se dégagent de toute l'ancienne enveloppe de celle-ci. Après la mue, les écrevisses sont très-molles, et restent dans un état de prostration de forces qui dure plusieurs jours, jus- qu'à ce que la partie la plus extérieure du derme se remplisse de molécules calcaires qui lui redonnent de la solidité. Dans les entomostracés . dont la croissance est beaucoup 4- 5 2 FONCTIONS DES CRUSTACÉS. plus rapide que celle des crustacés proprement dits, et poiir lesquels la durée de la vie est fort courte, les mues sont très- rapprochées. Ainsi M. de Jurine, ayant observé des daphnies depuis le moment de leur naissance jusqu'à celui de leur pre- mière ponte, dans un intervalle de dix-sept jours, a compté huit mues, qui éloient à peu près à deux jours d'intervalle entre elles, et il n'a pas suivi ces mues au-delà , parce qu'elles se succèdent de la même manière, en été, jusqu'à la mort de l'animal. En hiver les mues sont bien retardées, et il n'e&t pas rare de les attendre pendant huit ou dix jours. Lescypris, les apus, les branchipes , les lyncées, leslimna- dies, les polyphèmes ont des mues aussi très-fréquentes. Dans tous les crustacés et entomostracés, on remarque que la vieille peau se compose de toutes les parties principales ei accessoires qui appartenoient à l'animal, et que souvent chaque épine ou chaque poil y est vide, et recouvre une autre épine ou un autre poil. L'analyse chimique de ce vieux têt démontre qu'il est formé de chaux carbonalée et de chaux phosphatée unie à la gélatine en diverses proportions , qui sont relatives en général à la solidité de ce tél. On remarque aussi que le principe colorant du têt est décomposable par l'action de l'eau bouillante, et passe au rouge plus ou moins vif. NuTRirioN. La plupart des crustacés se nourrissent de ma- tières solides, et ordinairement de matières animales, plus ou moins en état de décomposition. Il en est cependant quelques uns qui vivent de liquides qu'ils sucent , sur les animaux aux- quels ils sont fixés. Les premiers sont tous pourvus d'une bouche plus ou moins compliquée et composée, ainsi que nous l'avons vu ( pag. 1 1 ) , d'une lèvre supérieure médiane sans lèvre inférieure propre- ment dite, et d'un nombre variable d'organes broyeurs ou masticateurs, se mouvant latéralement, et destinés à la tritu- ration desalimens. Les autres ont plusieurs parties réunies de façon à former une sorte de bec ou de suçoir. rONCTIONS DES CRUSTACES. 53 Ayant décrit les organes buccaux avec quelque détail, en traitant de la structure extérieure des crustacés, nous nous dispenserons d'en parler de nouveau. Nous nous occuperons seu- lement ici des organes de la nutrition proprement dits. Le canal intestinal est généralement court et droit, et il présente souvent dans son trajet une dilatation remarquable, qui est l'estomac; mais aussi quelquefois cet estomac n'est ap- parent que par un léger renflement de ce canal. Celui des crustacés décapodes brachyures, ou macroures (pi. 1 , fig. 2 et 4) , placé au-dessus et un peu en avant de la bouche, occupe sous la partie antérieure de la carapace un espace considérable. Il est très-vasle , membraneux, et ses parois sont soutenues par des arceaux cartilagineux , assez compliqués , qui les tiennent écartées , même lorsqu'il ne ren- ferme rien. Sa figure est celle d'un trapèze dont les angles sont arrondis en l'orme de lobes, etck>nt les deux grands sont antérieurs (fig. 2 , a). « Dans le milieu de la paroi supérieure , dit M. Cuvier (Anat. comp. , tom. 4, pag. 126), se trouve 'une arête cartilagineuse transverse, qui porte en dedans une première dent, ou plaque osseuse, oblongue, collée à sa face interne, se dirigeant- vers le pylore, et se terminant en ar- rière par un tubercule. Sur cette extrémité postérieure s'ar- ticule une seconde arête dirigée en arrière, bifurquée en Y, et sur chacune des branches latérales de celle-ci , s'en articule une autre qui revient en avant et en dehors gagner l'extrémité latérale de la première arête. C'est sur ces deux arêtes latérales que sont portées les plus grandes dents pyloriques : elles sont solides, oblongues, ont une couronne plate, sillonnée en tra- vers, et dont les inégalités et lessillous varient selon les espèces. Du point de réunion de l'arête transverse et de la latérale ùe chaque côté, eu part une autre latérale qui va plus bas que la première, et porte à son extrémité une dent latérale plus petite que la précédente, placée un peu en avant et au-des- sous de son extrémité antérieure, et hérissée de trois ou de 54 FONCTIONS DES CRUSTACÉS. cinq petites pointes aiguës et recourbées. ^^ Ces deux petites dents, selon M. Cuvier, saisissent la nourriture qui vient de la bouche , et la portent entre les deux grandes dents à cou- ronne plate , qui la broient entre elles et contre la première plaque impaire dont il a été fait mention. Près du pylore une saillie charnue et ovale se trouve en arrière des grosses dents , dans l'intervalle qui les sépare, et le pylore lui-même est par- tagé en deux demi-canaux, par une crête moyenne. L'estomac a ses muscles propres, et aussi des muscles extrinsèques (fig. 2,ii) qui s'attachent aux parties voisines du thorax, et qui servent avec les premiers à mouvoir l'appareil des cinq dents qui gar- nissent le pylore. A l'époque oii les écrevisses sont prêtes à muer, on trouve appliquée en dedans de l'estomac et de chaque côté une pierre calcaire ronde, aplatie, blanche, à couches concentriques. Ces pierres parpissent «destinées à fournir la matière , ou une partie de la matière calcaire du nouveau têt; car elles diminuent de grosseur dès le lendemain de la mue, et se fondent totalement à mesure que l'enveloppe nouvelle prend de la consistance.il y a lieu de croire que ces corps, qu'on désigne vulgairement sous le nom d'yeux d'écrevisses , et aux- quels on a attribué des propriétés imaginaires , se retrouvent dans tous les crustacés proprement dits, et notamment dans ceux qui ont le têt très-solide. Dans les squilles , l'estomac est petit , en prisme triangulaire , membraneux et garni, de chaque côté de son extrémité pos- térieure, d'une rangée de petites dents pointues. Les cloportes ont la partie antérieure de leur canal seulement un peu plus grosse que le reste, et ce renflement représente l'estomac. Chez les daphnies , la portion du canal intestinal , à laquelle on peut donner le nom d'estomac, est aussi simplement plus ren- flée, et d'un diamètre plus considérable que le reste du tube. Son pylore n'est pas distinct, et le cardia seul est bien appa- FONCTIONS DFS CRUSTACÉS. 55- rent par la différence de volume de l'œsophage. Deux vais- seaux aveugles, assez courts et gros, qui aboutissent à cet estomac, ont été considérés par quelques naturalistes comme étant des cœcums, et par d'autres comme remplaçant le foie. A la suite de l'estomac, le canal intestinal va assez direc- tement se rendre à l'anus, après avoir suivi le mouvement général du corps. Son diamètre , à peu près égal dans toute sa longueur, est quelquefois très- peu considérable. Tantôt , comme dans les crustacés décapodes, il présente vers son mi- lieu un bourrelet, en dedans duquel est une forte valvule , et d'où part un très-long cœcum; tantôt, comme dans les en- tomostracés, il n'a aucune trace de ces parties. Enfin sa ter- minaison est toujours située sur la face inférieure du dernier segment de la queue ou de l'abdomen. Le foie est un organe très-volumineux, surtout à certaines époques de l'année , da-ris les crabes, les écrevisses et autres crustacés décapodes. Il est placé à la face inférieure du corps, c'csl-à-dire en dessous de l'estomac , du cœur et des organes préparateurs de la génération, et dans les pagures il remplit de plus toute la base de. la queue. Sa forme générale est in- déterminée, caril n'est pas compris dans une enveloppemem- braneuse propre, telle qu'en ont les glandes conglomérées des animaux vertébrés. Il se compose d'une multitude innom- brable de petits cœcums entremêlés, de couleur jaune, dont ]es parois paroissent spongieuses, et qui contiennent une humeur (la bile) brune et amérq. Leur communication avec le canal intestinal par des vaisseaux hépatiques , n"a pas encore été in- diquée; mais il y a lieu de croire qu'elle existe, non loin de l'estomac , si ce n'est dans l'estomac même. Ce foie est ce que l'on nomme vulgairement la farce dans les crabes et les écre- visses. Dans les squilles, le foie, solide et très -semblable à une glande conglomérée, est divisé par lobes, et ces lobes sont rangés des deux côtés de toute la longueur du canal intestinal. SCi FONCTIONS DES CRUSTACÉS. Dans les limules, le foie verse la bile dans l'intestin par deux c.'u;aux de chaque côté. Dans les cloportes , on remarque seulement tout près de l'œsophage quatre gros vaisseaux aveugles, flottans, ondulés, de couleur jaune, toul-à-fait semblables aux vaisseaux consi- dérés comme hépatiques dans les insectes. Enfin, dans les entomostracés, on ne pourroit admettre comme organes analogues au foie que les deux petits vaisseaux qui aboutissent à la partie antérieure de l'estomac des daph- nies , et dont nous avons fait mention ci-dessus. On ne connoît aucun organe analogue au pancréas dans les crustacés. Il seroit néanmoins possible que ce viscère se trou- vât remplacé par le cœcum dont nous avons parlé plus haut , qui n'admet pas d'alimens en digestion dans son intérieur, et qui pourroit être une glande destinée à verser une liqueur particulière dans le canal intestinal. Il n'y a point de péritoine; l'estomac est maintenu, ainsi que nous l'avons vu, par des muscles particuliers; mais le canal intestinal ne l'est que par les vaisseaux et par la compression des parties environnantes. Circulation. Les crustacés diffèrent éminemment des insectes, parce qu'ils sont pourvus d'un cœur et de vaisseaux qui manquent chez ces derniers, où l'on a observé seulement un long canal dorsal, sans issues connues, et rempli d'un fluide limpide. Le cœur est placé , dans les crustacés décapodes , à peu près vers le milieu du corps proprement dit , en arrière de l'esto- mac, et d'une partie des organes préparateurs de la génération, et entre les branchies. Il est logé dans une softe de cavité, entourée par les cloisons solides auxquelles sont attachés les muscles de la biise des pattes, et dont l'ensemble forme deux arcs-boulans,run à droite, l'autre à gauche, qui soutiennent le dessus du têt dans les points où l'on voit en dehors deux petites impressions longitudinaies sur celui-ci. Sa forme est ovale, un FONCTIONS DES CHUSTACÉS, 67 peu déprimée, sa couleur est blanchâtre, et ses parois demi- transparentes on tassez d'épaisseur. Ses mou vemens de dilatation et de contraction sont trcs-sensibles , et en général assez lents. Il n'a point d'oreillettes, et Ton ne «trouve point de valvules dans son intérieur. Ce cœur, par ses contractions, distribue la lymphe aux bran- chies à l'aide d'autant de vaisseaux qu'il y a de paquets de ïames branchiales , et ces vaisseaux partent tous, d'un ou de deux troncs principaux. La lymphe qui a respiré sort des bran- chies par un nombre égal de vaisseaux qui vont se réunir dans un canal ventral situé au-dessous de l'intestin, et ce canal la distribue à tout le corps d'où ellerevient.au cœur, par une grosse veine cave. Ainsi la circulation est double, le cœur devant être consi- déré comme le ventricule pulmonaire, et le canal ventral, comme le ventricule aortique. Dans lessquilles, le cœur s'alonge en un gros vaisseau fibreux qui règne non seulement dans le dos , mais encore tout le long de la partie supérieure de la queue. Celui des petits entomosf racés, tels que les daphnies, les lyncécs, les linijiadies, est petit, globuleux , situé près du dos en dessus du canal intestinal, et l'on voit très-bien ses con- tractions. Dans le limule, c'est un gros vaisseau garni en dedans de colonnes charnues, régnant le long dn dos, et donnant, comme celui des squiiles, des branches des deux côtés. Enfin, chez les branchipes, on voit depuis la lêle jusque près de la fin de l'avant-dernier article de la queue un organe brillant, parfaitement diaphane, qui se compose d'une suite d'utricules en nombre correspondant à celui des anneaux du corps ( i8 ou 19 ) , lesquels se rétrécissent et s'élargissent suc- cessivement avec beaucoup de vitesse par des mouvemens qu'on peut comparer à ceux de systole et de diastole. Cet or- gane est fort comparable au vaisseau dorsal des insectes. 58 FONCTIONS DES CRUSTACÉS. Respiration. La respiration est une fonction très-aclive chez les crustacés : aussi beaucoup d'entre eux présentent -ils une rapidité de mouvement remarquable. Les organes en sont volumineux et de deux ^'spèces, des branchies ou des lames branchiales, et des sortes de sacs aériens. Les branchies sont tantôt cachées, tantôt visibles: souvent elles sont situées sur les côtés du corps , mais souvent aussi sur l'extrémité postérieure de sa face inférieure. Presque cons- tamment elles sont annexées à la base des pattes ambula- toires, ou à celle des parties delà bouche les plus extérieures ; mais aussi, dans plusieurs cas, elles constituent à elles seules des pattes qui servent en même temps à la locomotion et à la respiration. Dans les crustacés décapodes brachyures, elles sont pla- cées à la racine des pieds , sous le rebord latéral et inférieur de la carapace; elles reposent sur deux tables solides, obliques, de l'intérieur du corps, qui servent à fermer supérieurement les loges où sont fixes les premiers muscles des pattes. L'eau peut pénétrer jusqu'à elles par une fente qui se trouve en arrière de ce bord de la carapace, et sortir par une ouver- ture antérieure située près de la bouche. Dans un genre , celui des dorippes , cette ouVerture antérieure , percée dans le corps même delà carapace, est très-remarquable. Ces branchies ont chacune la forme d'une pyramide triangulaire, alongée, attachée par sa base seulement* et dont la pointe est dirigée en haut et en dedans. Elles se composent d'une tige de nature cartila- gineuse, supportant de nombreuses lames molles et membra- neuses, séparées en deux masses longitudinales, par un sillon médian , et empilées les unes sur les autres perpendiculairement à l'axe de la tige qui les soutient. Dans le sillon se trouvent deux gros vaisseaux , l'un veineux , l'autre artériel , qui distri- buent leurs branches à l'infini sur la surface des lames membra- neuses et doubles des branchies, de manière à ce que la lymphe y reçoive l'impression de l'air respirable mêlé dans l'eau. FONCTIONS DES CRUSTACES. 69 Ces branchies sont au nombre de sept de chaque côté, cinq dépendant des pattes proprement dites, et deux des premier et second pieds-mâchoires. Elles sont continuellement frottées par deux longues lames minces, cartilagineuses et flexibles, atta- chées près de la base des mâchoires , l'une en dessus, l'autre en dessous de ces organes, et qui paroissent avoir pour fonction , ainsi que M. Cuvier le présume, d'exprimer l'eau qui a servi à la respiration, des intervalles des feuillets des branchies, afin d'en laisser rentrer de nouvelle. Les branchies des crustacés décapodes macroures diffèrent de celles des crustacés brachyures, en ce que les feuillets ou lames respiratoires sont remplacés par des filamens cylin- driques assez courts et disposés en houppes, lesquels ont chacun une veine et une artère. Elles sont aussi bien plus .îombreuses , puisqu'on en compte vingt-deux de chaque côté, divisées en cinq groupes principaux de quatre chacun, correspondant à la base des quatre premières pattes et des pieds-mâchoires extérieurs: de plus une branchie isolée se trouve placée tout-à-fait en avant, et fixée au second pied- mâchoire, tandis qu'une autre aussi isolée correspond à la dernière ou cinquième patte. Ces branchies sont comprimées par des lames alongées cartilaginçuses, mobiles, attachées chacune à la base de chaque patte, de façon à en exprimer l'eau. Ces lames séparent les groupes de branchies ; et, dans chaque groupe, il y a une de ces branchies, la plus exté- rieure, qui est fixée à la base de la lame, et mobile comme elle; tandis que les autres sont adhérentes au corps même, et n'ont pas de mouvement propre. Deux pareilles lames, sans branchies à leur base, sont attachées au pied-mâchoire le plus antérieur, et à la dernière mâchoire proprement dite. Le têt de ces crustacés offreaussi une ouverlureanlérieure, au-dessous de son bord, et de chaque côté de lu bouche, pour la sortie de l'eau. Danslessqui lies les branchies sont visibles, et peuvent servir 6o FONCTIONS DES CRUSTACÉS. au mouvement. Elles sont situées sous le corps et en arrière, au nombre de cinq paires annexées à des nageoires courtes, divisées en deux lobes et formées de lames membraneuses ciliées sur leurs bords. C'est à la racine du lobe extérieur de ces na- geoires, et à son bord interne que tient la branchie qui est très-compliquée, mais qui ressemble au premier aperçu à un gros pinceau. M. Cuvier qui a le premier bien observé cet organe, le décrit ainsi (i):« La branchie est formée d'abord d'un pédoncule conique composé de deux vaisseaux.il en part une rangée de' tubes cylindriques qui vont en décroissant de la base de ce pédoncule à sa pointe, et ressemblent à un jeu d'orgue; chacun d'eux se courbe, et forme une longue queue conique et ilexible , qui porte elle-même une rangée très-nom- breuse de longs filamens flottaiis comme des cordes de fouet; chaque filament contient deux vaisseaux, chaque queue et chaque tube aussi, tout comme le pédoncule général. Ces branchies flottent dans l'eau , se meuvent comme les nageoires , et sont même battues entre les deux lobes de celles-ci. ^^ Les crustacés amphipodes (les crevettes) sont pourvus d'ap- pendices vésiculeux placés à la base intérieure des pieds, à l'exception de celle de la paire antérieure , et qu'on a consi- dérés comme des branchies. Parmi les isopodes, les uns, tels que les leptomères, les protons , les chevrolles et les cyames, n'ont pour organes respiratoires appareils, ou présumés tels, que des corps vésiculaires très-mous, tantôt au nombre de six, et situés de chaque côté sur les second , troisième et quatrième sfgmens, à la base extérieure des pieds qui y sout attachés; tantôt au nombre de quatre, et annexés à autant de pattes vraies ou fausses du second et du troisième segment, ou à leur place, si ces segmens sont absolument dépourvus d'organes locomotiles. Lesautres, telsquelestyphis, lesancées. lespranizes,lesapseudes A>AT. COMP., toni. IV, pag. FONCTIONS DES CIVUSTACÉS. 6l ttles jonfs, ont des branchies sous la qneue, toujours nues, et en forme de liges plusou moins compliquées. D'autres enfin, tels que lescymothoés, lesaselles, les cloportes, etc., ont des branchies sous la queue, soit libres et en forme d'écaillés vasculaires ou de bourses membraneuses, tantôt nues, tantôt recouvertes par des lames ;, soit renfermées dans des écailles à recouvre- ment ; parmi ceux-ci se trouvent les crustacés qui ne peuvent respirer que l'air en nature. Ces différences dans le mode de respiration ont fourni à M. Latreille les motifs de la division qu'il afaiie des isopodes en trois sections, celles des cystibranches ou lœmodipodes, des phytibranches et des ptérygibranches. La sous-classe des entomostracés présente des variations très- nombreuses sous le rapport des organes respiratoires. Les llmuies ont sous la seconde partie de leur têt, cinq grandes lames transverses ou pieds-nageoires unis par leur base, et portant à leur face postérieure un grand nombre de feuillets fins, empilés, qui sont les branchies. De pareilles lames se remarquent sous la seconde partie du corps des caliges, et vrai- semblablement recouvrent aussi des feuillets branchiaux. Les daphnies ont leurs dix pattes composées de plusieurs articles raccourcis, elles huit dernières sont pourvues, parmi ces articles, d'une lame membraneuse, ciliée sur ses bords, et qui sert à la respiration. Dans les cypris on a cru long-temps que les organes de cette fonction résidjoient dans les soies qui terminent les antennes et les pattes; mais jSI. Straus a prouvé qu'ils étoienten forme de lames pectinées, annexés à la base des deux paires de mâchoires. Enfin, dans lesapus,les bran- chipeset leslimnadies, ils consistent dans plusieurs des feuillets membraneux, dont l'ensemble compose les pattes natatoires de ces animaux. Le nom de branchiopodes qui leur a été parti- culièrement attribué, est tiré de l'alliance qu'on a remarquée chez eux des organes du mouvement et des organes de la res- piration. GÉNÉRATioN.Dansleplusgrand nombre des crustacés, la gêné- (62 FONCTIONS DES CRUSTACÉS. ration est bien connue , et l'on sait que les sexes sont distincts ; mais dans quelques uns on n'a pu encore découvrir le sexe mâle : tous les individus qu'on a observés parmi ces derniers, pondent des œufs d'où proviennent des animaux semblables à eux, et qui pondent également, sans accouplement préa- lable. Des organes de la génération. Les crustacés décapodes bra- chyures et macroures, les slomapodes, les isopodes et les am-'' phipodes, sont ceux dont les sexes sont bien connus, et chez lesquels, à cause de leur taille, on en a bien pu étudier les organes. Dans les crabes, les écrevisses et les crustacés des deux fa- milles où ces animaux sont rangés, on distingue très-bien les parties extérieures de la génération , et l'on trouve sans peine dans l'intérieur du corps les organes préparateurs de cette fonction. Ces derniers se voient lorsque l'on a enlevé la cara- .,pace, sur les côtés et en avant du cœur, et ils sont surtout apparens à l'époque de l'accouplement ou à celle de la ponte. Les mâles ont deux verges , qui sortent tout-à-fait à l'arrière du thorax, ou du corps proprement dit, derrière la cinquième paire de pieds. Elles sont protégées , chacune , par une pièce cornée, pointue, tubuleuse, fendue en long, dans le canal de laquelle elles se trouvent ; et cette pièce sert à leur intro- duction dans les vulves de la femelle. A la base de chacune de ces verges vient aboutir un canal déférent , très-sinueux , dont l'autre extrémité, plus fine que celle-ci, est tellement entor- tillée qu'elle a l'apparence d'une glande conglomérée. C'est la masse formée par cette extrémité qui est placée aux en- virons et en avant du cœur, à côté de la masse correspon- dante , à laquelle néanmoins elle n'est pas adhérente. Les écre- visses diffèrent des crabes en ce que cette masse a l'apparence d'un testicule glanduleux, blanchâtre, à six lobes, et ne paroît pas composée d'un seul filet, mince et très-entortillé, telle qu'elle est dans ces derniers crustacés. FONCTIONS DES CRUSTACÉS. 65 Les deux vulves des femelles sont situées , dans les crustacés brachyures femelles, sur la troisième pièce sternale ou celle qui correspond aux pieds de la troisième paire, et dans les crustacés macroures, on les trouve à la base même des pattes de la troisième paire , sur la face inférieure du premier article de ces pattes. A ces vulves aboutissent des canaux ou oviductus, peulongs, et contournés, qui, dans leur extrémité opposée, sont enroulés comme les canaux déférens des mâles , et constituent les ovaires, lesquels forment deux masses et sont situés aux environs et en avant du cœur. Certains individus du genre des squilles , qu'on présume être des mâles , ont près de l'origine interne de chacune des deux dernières pattes ambulatoires, un petit appendice crustacé , filiforme, arqué, non articulé, que Ton présume être une dépendance de l'organe copulateur du mâle. D'après la disposition des parties externes de la génération , dans les crustacés décapodes , dont il vient d'être fait mention , on conçoit que l'accouplement entre ces animaux doit avoir lieu ventre à ventre, et c'est ce que l'on observe en effet. Les amphipodes, dont les organes de la génération ne sont pas bien connus , s'accouplent à la manière àas insectes, le mâle étant placé sur le dos de la femelle. Quelques isopodes , chez lesquels on a pu observer les organes sexuels du mâle, lesont doubles et placés sous les premiers feuillets de la queue , où ils s'annoncent par des filets et des crochets. Les entomostracés sont les seuls animauxde cette classe parmi lesquels on en trouve dont les sexes ne sont pas distincts. Dans les limules néanmoins ils sont encore séparés; car une grande partie du têt de ces animaux est remplie chez les uns par des ovaires, et chez les autres par des organes qu'on peut comparer aux canaux déférens, et aux testicules des crabes et des écre- visses. Lesargulesmàlcs, selon l'observation de M. Jurine fils, ont deux verges, situéeschacunesur le bord antérieur du pre- mier article des pattes natatoires de la quatrième paire, et 64 FONCTIONS DES CRUSTACÉS. pourvues à leur base d'nne-pelite vésicule, qui paroit contenir le fluide fécondant, et remplir conséquemment la fonction d'un canal déférent ou d'une vésicule séminale : l'organe de la femelle est unique, placé entre les pattes de la dernière paire, et communique avec une matrice situéedans l'abdomen, au-dessus du canal alimentaire, par l'intermédiaire d'un ovi- ductus très-court et droit. Dans ces animaux l'accouplement se fait par l'introduction de l'un ou l'autre pénis du mâle, et quelquefois des deux, mais successivement. Les caliges ont à la partie postérieure de leur corps deux filets cylindriques plus ou moins longs, divisés en une multitude de petites articulations, et qu'on a considérés comme des ovaires extérieurs (mais quelquefois aussi comme des organts respiratoires). Les branchipes ont des sexes séparés, et dans leur gen re , les mâles son t faciles à distinguer des femelles par les serres en forme de pinces et les .tentacules préhensiles dont leur tête est munie , et qui ont pour fonction de servir à fixer la fe- melle dans l'accouplement : chez ces crustacés les parties exté- rieures de la génération du mâle et l'organe delà ponte de la femelle, placés immédiatement au-dessous du corps, sont sou- tenus par le premier et le second anneau delà queue-, ils sont très-apparens, et encore plus chez la femelle que chez le mâle. C'est dans les deux sexes un corps conoïde qui s'avance en dehors; celui du mâle est obtus et paroit double et bifide? celui de la femelle s'ouvre par la pointe, et, chez elle, cet or- gane est celui de la ponte, et non celui de l'accouplement. La vraie vulve, destinée à recevoir l'organe du mâle, est si- tuée tout-à-fait à l'extrémité de la queue, et elle communique avec deux sacs en forme d'intestins, longs, étroits, sinueux, qui remontent dans la queue jusqu'au premier anneau, point où se trouve le corps conoïde extérieur, servant à la ponte. Ces canaux sont les ovaires, et le corps dont il vient d'être parlé est une matrice extérieure où les œufs sont déposés, et augmentent de volume avant d'être pondus. Souvent très- FONCTIONS DES CRUSTACÉS, G 5 gonflée par les œufs , celte matrice a l'apparence d'un sac mem- braneux , vert , qui pend sous le corps de l'animal. Les organes préparateurs mâles consistent en deux grands sacs ou tubes recourbés, irréguliers, intesliniformes, dont les parties anté- rieures , qui sont les plus amples , occupent , repliées sur elles- mêmes, le milieu de l'organe extérieur, et dont les parties postérieures, régnant le long de la queue, vont se terminer en arrière à l'avant-dernier anneau. Dans l'accouplement le mâle, nageant au-dessus de la femelle, la saisit avec les pinces qui garnissent sa tête, et la force à replier sa queue en dessus , jusqu'à ce que sa vulve se trouve placée vis-à-vis du pénis, dont l'intromission a lieu alors. Tous les individus dans le genre des apus semblent conformés de la même façon, et paroisseut femelles, s'ils ne sont herma- phrodites. On ne les a jamais trouvés accouplés : tous portent sur chacun des pieds-de la onzième paire une Capsule à deux Valves, renfermant l(^s œufs qui sont d'un beau rouge. Les lim- naJies paroissent ofl'rir le même mode de génération. Dans les daphnies il y a des femelles et des mâles : mais ceux-ci sont infiniment plus rares , et ne paroissent exister, comme les mâles des pucerons, qu'à une certaine époque de l'année ; un accouplement dans ces entomostracés suffit , en- core cofmme chez les pucerons ,'pour la création de sept à huit générations de femelfes qui se développent successivement. Les organes de la génération dans la femelle consistent en deux ovaires dont la forme est celle de vaisseaux , et qui s'étendent de chaque côté de l'abdomen depuis le premier segment jus- qu'au sixième , où ils s'ouvrent séparément sur le dos de l'ani- mal , dans un espace vide que les valves de la coquille mé- hagent, lequel a été considéré comme une matrice, et dont la fonctioh est de conserver les œufs après la ponte jusqu'à l'entier développement des petits. Les organes d'accouple- ment du mâle ne sont point connus, et^ suivant l'observation de M. Straus , il paroit qu'ils n'existent pas. La liqueur sémi- 5 SG FONCTIONS DES CRUSfACÉS. nale seroît seulement lancée dans Tinfervalle qui sépare la co- quille du dos delà femelle , et iroit ainsi retrouver les issues des ovaires , placées très-haut su r ce dos. Quoi qu'il en soit , les mâles dans ces enlomostracéssont faciles à distinguer à leurs grandes antennes, et on les voit quelquefois accrochés aux femelles, à l'aide de certains crochets de leurs pattes anté- rieures, qu'on a regardés long-temps comme étant leurs or- ganes de reproduction. Les mâles des cypris ne sont pas connus , et LedermuUer est le seul observateur qui ait fait mention de l'accouplement de ces animaux. Tous ceux que M. Straus a soumis à la len- tille du microscope étoient femelles. Leurs ovaires sont très- considérables, en forme de deux gros vaisseaux simples, co- niques , terminés en cul-de-sac à leur extrémité, placés extérieurement sur les côtés de la parlie postérieure du corps, et s'ouvrant l'un à côté de l'autre dans 1,^ partie antérieure de l'abdomen , où ils communiquent avec le canal formé par la queue. Les cypris sont-elles hermaphrodites et obligées à une fé- condation réciproque? ou bien les mâles ne se trouvent-ils qu'à une certaine époque de l'année? c'est ce qu'il est impos- sible d'affirmer dans l'état actuel de nos connoissances. Si ce- pendant ces animaux étoient hermaphrodites, M. Straus pense qu'on pourroit considérer chez eux, Comme organes prépa- rateurs mâles , deux vaisseaux aveugles très-courts, remplis d'une substance gélatineuse, et qui sont situés au-dessus des mandibules; mais, d'une autre part, ces mêmes vaisseaux pourroient aussi être pris poiir des glandes salivaires , s'ils communiquoient avec l'œsophage, comme M. Straus le soup- çonne. Enfin , dans les cyclopes , les sexes sont séparés , et l'on voit au temps de la ponte chez les femelles deux sacs vésiculeux ou ovaires extérieurs, situés à la base de la queue, et qui sont en tout analogues à celui que l'on trouve unique chez les femelles des branchipes. Dans l'intérieur du corps est de chaque FONCTIONS DES CRUSTACÉS. 67 côté du canal intestinal un ovaire en forme de vaisseau , sem- blable à ceux des daphnies , et qui communique avec les ovaires extérieurs. Chez les mâles le second anneau de la queue porte en dessous deux corps ovales, assez éloignés l'un de l'autre, et qui paroissent donner naissance à deux petits organes, que M. de Jurine père présume être ceux de la gé- nération. Chacun d'eux est composé de trois anneaux qui di- minuent de grosseur; le second fournit deux à trois filets, et le troisième se termine en pointe. Des produits de la génération. Les crustacés sont ovipares, ou ovovivipares. Les œufs qu'ils pondent ont une enveloppe cornée, assez solide, et ordinairement transparente, à travers laquelle on peut quelquefois apercevoir le germe. Ces œufs, sécrétés dans deux conduits aveugles qui prennent dans leur fond le nom d'ovaire, et, dans leur portion la plus externe, celui d'oviduclus , sont petits, souvent très-nombreux, de forme sphérique ou ovale, et présentent, selon les espèces , des couleurs très-variées. Après leur sortie du corps, ils sont ordinairement portés pendant un temps plus ou moins long par les femelles, tantôt sous leur queue, attachés par des filamens résultans du dessè- chement de la viscosité qui les enduit, à des appendices par- ticuliers qui ont reçu le nom de fausses pattes , comme cela a lieu chez les crabes et les écrevisses; tantôt entre les feuillets, à la base desquels sont fixées les branchies comme dans cer- tains isopodes; tantôt enfin dans une enveloppe membraneuse extérieure , formant un ovaire ou une matrice externe, comme chez les cyclopcs et les brànchipes, ou dans une cavité dorsale comme chez les daphnies et les lyncées. Dans certains genres ils éclosent encore contenus dans le corps de l'animal, ou dans la cavité dorsale de dépôt dont il vient d'être fait mention , ainsi qu'on le remarque chez les ar- gules et les daphnies, qui , à cause de cela, sont distingués des autres crustacés comme étant ovovivipares. 5. 63 FONCTIONS DES CRUSTACiâ, Les petits qui sortent des œufs sont dans la généralité des crus- tacés, semblables en tout à leurs parens; mais quelquefois ils en diffèrent tellement, qu'ils ont été d'abord considérés comme appartenant à des genres particuliers, ainsi qu'on l'observe dans les cyclopes, dont les petits, à différensàgeSjOnt été nommés amymones et nauplics, dans les argules et dans les branchipesi Ces œufs, dans une même espèce , sont quelquefois de deux sortes, selon les saisons. Ainsi les œufs ordinaires des daphnies sont abondans et nus , tandis que ceux qui doivent passer l'hiver au fond de la vase sont expulsés au nombre de deux , chacun renfermés dans une capsule à double enveloppe , et entourés en sus de la dépouille membraneuse de la cavité dorsale oii ils ont été déposés d'abord; cavité dont la paroi , s' épaississant et s'obscurcissant alors, a paru à quelques ob- servateurs atteinte d'une maladie particulière qu'ils ont dé- signée sous les noms d'ephippium ou de selle. Le développement des œufs est plus ou moins prompt, se- lon la durée de la vie des espèces auxquelles ils appartiennent, et la rapidité de leur propagation. Nous venons de voir que dans certains genres ils écloscnt dans le corps même de la mère ; dans d'autres ils paroissent grossir après la ponte , avant de donner naissance aux petits, et restent dans cet état plu- sieurs jours. Enfin il en est, tels que ceux desapus, qui semblent pouvoir se conserver desséchés pendant de longues années , sans que le germe qu'ils renfe^jpient éprouve d'altération ; car, sans cette supposition , on ne pourroit , à moins qu'on n'ait re- cours à la théorie de la génération spontanée , expliquer l'ap- parition subite, et par myriades, après de fortes pluies, de ces crustacés aquatiques, mollasses, dépourvus de tout moyen de transport 5 dans des lieux où, de mémoire d'homme, on n'en avoit remarqué. ReproducLion des membres. Les écrevisses et les crabes sont sujets à perdre leurs pattes qui se détachent avec la plus grande facilité dans les Joints des articulations, l'eu après l'ar- FONCTIONS DES CRUSTACÉS. 69 rachement du membre une pellicule rougeàtre se forme sur les chairs mises à nu; quelques jours plus tard, celte pellicule prend une surface un peu convexe, s'alonge, devient conique, grandit encore, et se fendant, laisse voir un corps mou, qui est exactement composé des partiesqui manquent au membre, mais à proportion plus petites que celles qui restent. Bientôt ces parties nouvelles acquièrent de la consistance, et ce n'est qu'aprèsplusieursmues qu'elles reprennent leur volumeprimi- tif. L'examen le plus attentif n'a pu faire connoîtrelaprédisposi- tion des articulations des membres, qui peuvent, ainsi que les antennes, et les pieds-mâchoires extérieurs, se reproduire en tout ou en partie. On a remarqué seulement que cette repro» duction n'a pas lieu lorsque le membre est rompu entre deux jointures, et même l'on a observé que, lorsque ce cas arrive, les crustacés arrachent eux-mêmes le moignon restant, afin d'avoir une rupture dans le joint, où la nouvelle partie peut se former. 70 CHAPITRE IV. DES HABITUDES NATURELLES DES CRUSTACÉS. Dislrihulion géographique. Les animaux de cette classe ne composent qu'une quantité d'espèces assez bornée; mais les individus qui se rapportent à chacune d'elles sont très-nom- breux. On les rencontre sous toutes les latitudes, plus abon- damment néanmoins dans les régions chaudes et tempérées, que dans les régions glaciales, et leurs espèces ne sont pas indifféremment propres à tous les climats. Ainsi les crustacés amphipodes et isopodes semblent plus particuliers aux contrées froides ; tandis que les décapodes sont plus communs dans les pays intertropicaux, et que, dans les zones moyennes, on ob- serve un nombre moyen des espèces de ces différens ordres. Certains genres, tels que les ocypodes , les gécarcins , les gé- lasimes, les ucas, les hippes, les limules, les grapses, etc., sont plus méridionaux que les autres, etse retrouvent à peu près sous les mêmes parallèles, sur les rivages américains, asiatiques et africains. D'autres, au contraire, tels que les crabes proprement dits, les portunes etles inachus, occupent plus d'espace, et attei- gnent jusqu'aux cercles polaires. Quant aux petits entomostracés, on ne les a encore observés que dans les contrées tempérées; mais il y a lieu de croire, à cause du degré de température nécessaire à leur existence, qu'ils abondent dans les eaux douces des pays chauds; tandis qu'au contraire ils sont fort rares, si même ils n'existent pas dans les pays très-septentrionaux. Lieux d^abitation. Les crustacés, considérés généralement, ont des lieux d'habitation très-variés. Les plus nombreux sont aquatiques et marins, et quelques genres, tels que ceux des clo- portes , des armadilles , des philoscies , etc., sont seuls véritable- ment terrestres. Certains décapodes brachyures pénètrent fort HABITUDES NATURELLES DES CRUSTACÉSi. 7 l avant dans les terres, mais sont forcés de se rapprocher delà mer à l'époque de l'accouplement et de la ponte. Quelques autres, comme les telphuses, quoiqu'ayant des formes très-analogues à celles des crabes marins, ne quittent pas les eauxdouces, et tous les entomostracés, excepté les liraules, les caliges et quelques animaux voisins de ces derniers , sont dans le même cas. Parmi les espèces marines, la plupart ne quittent pas les rivages; tandis que d'autres sont pélagiques, vivent dans la haute mer, et n'ont pour se reposer que les bancs flottans de varecs si abondans entre les tropiques. Les crustacés littoraux ne se tiennent d'ailleurs pas totis dans des localités semblables. Les uns, comme les dorippes et certains inachus,résident à des pro- fondeurs de deux à quatre cents pieds, tandis que d'autres se jouent continuellement à la surface des eaux, et passent la moitié de leur existence sur la plage baignée par les flots. Plu- sieurs espèces ne se rencontrent que dans les lieux rocail- leux, garnis de madrépores et d'un difficile accès; tandis que d'autres recherchent les fondsdesablefin etmouvantpoury en- foncer leur corps. Parmi ceux qui viennent à terre et qui y font un séjour assez long, plusieurs crustacés brachyures (lesocypodes) se creusent des terriers assez profonds, à l'entrée desquels ils se tiennent ordinairement comme en sentinelle. Quelques uns, dit on , (les ranines) aiment à grimper sur des lieux élevés, et arrivent jusqu'à monter sur les toits des huttes des Indiens. Les cloportes, les aselles, les ligées, recherchent l'humidité et l'ombre, et se placent assez ordinairement sous des pierres , ou dans des anfractuosités de rochers. Les crustacés décapodes macroures , tels que les écrevisses , les homards, les langoustes, les palémons ou salicoques, ainsi que les entomostracés, sont les seuls qui ne viennent jamais à terre. Mouvemens. Tous les animaux de la classe qui nous occupe marchent, nagent et marchent, ou nagent seulement. Ces différens modes de locomotion sont en rapport avec la confor- «72 HABITUDES NATURELLES DES CRUSTACES, mation de leurs pieds, ainsi qu'avec l'étendue de leur queue et des appendices qui la garnissent dans beaucoup de cas. Les décapodes brachyures sont évidemment les crustacés marcheurs parexcellence. Chez ceux d'entre eux qui courent le mieux, les huit pieds postérieurs seuls employés , sont tous ter- minés par des ongles forts et pointus. Ils marchent avec la même facilité en avant , en arrière, de l'un ou de l'autre côté , ou dans toutes les directions obliques possibles. On en voit gravir des plans très-inclinés, et même perpendiculaires, avec la plus grande célérité, pour peu que ces plans ne soient pas tout-à-fait lisses. Plusieurs, tels que les ocypodcs et lesgécarcins , sont renommés pour la rapidité de leur course qui est telle , qu'on assure qu'un homme ne sauroit les atteindre. Plusieurs décapodes brachyures marchentmoins bien que les autres, et sont plus décidément aquatiques. Ceux-ci , pourvus de membres dont les articles, aplatis et ciliés sur leurs bords, sont transformés en véritables rames, peuvent exécuter dans J'eau tous les mouvemens que les premiers font sur la terre, et dans des directions aussi variées. Tels sont les portunes , les podophthalmes, etc. Quant aux macroures, comme les écrevisses et les palémons , si leurs pattçs Içur servent pour la marche, ce n'est que dans le fond des eaux. Leur natation qui a presque toujours lieu en arrière, s'exécute par les mouvemens de leur forte queue, dont l'extrémité repliée en dessous, se trouve élargie par des lames qui peuvent s'écarter en éventail. Quelques uns, comme les crangons, se tiennent renversés en nageant, le dos en des- sous et le ventre en dessus. Beaucoup d'amphipodes nagent au moyen des contractions de leur queue, aidées des mouvemens deleurspieds, etquelques uns, comme les crevettes des ruisseaux, sont forcés, à cause dç la compression extrême de leur corps , et de la cambrure très- fprte de leur queue, de se tenir continuellement couchés sur l'un ou l'autre côté. HABITUDES NATURELLES DES CRUSTACES, 7^ Quoique lessquilles aient des pattes propres au mouvement, tlles paroissent n'en pas faire plus d'usage que les crustacés iiiacrourcs n'en font des leurs, et leur natation semble s'effec- tuer principalement à l'aide des dix pattes branchiales qui sont placées sous une queue moins robuste et moins recourbée que celle des macroures, mais également terminée par des lames natatoires flabelliformes. Dans la sous-classe des entomostracés, tous les animaux qui ont des pattes nombreuses molles et pourvues de branchies, comme les apus , les limnadies et les branchipes, avancent, seu- lement par suite de l'action de ces membres, dont les mouve- mens sont doux, et ont lieu comme par ondulation. Les daph- nies et les lyncées semblent sauter dans l'eau, ce qui a valu aux premiers le nom de puces aquatiques, parce que leur nata- tion a lieu au moyen des mouvemens violens de leurs antennes branchues, quise répètent fréquemment en laissant entre eux de petits intervalles de repos complet. Dans les cypris cesontles pattes, et surtout celles de derrière, qui font avancer l'animaL Parmi les amphipodes, quelques uns peuvent sauter avec beaucoup de vigueur lorsqu'ils sont à terre, en se servant de leur queue repliée en dessous comme d'un ressort. Instinct. L'instinct des crustacés est en général assez médio- crement développé. Les crabes et ceux qui appartiennent aux genres voisins, sont ceux chez lesquels il semble avoir le plus de finesse. Ces animaux en effet paroissent Irès-rusés, surtout lors- qu'il s'agit d'échapper à leurs ennemis : alors on les voit par- courir le terrain avec beaucoup d'avantage, en choisissant pour retraite les lieux du plus difïicile accès. Plusieurs d'entre eux dont la carapace est très-tendre, comme les pinnothères, font leur résidence habituelle dans les valves de certains mollusques, tels que les moules et les pinnes marines, et d'autres qui ont un abdomen mou et vulnérable ( les pagures et les birgus) le pla- cent soit dans des cavités de coquilles univalves abandonnées, soit dans des creux de rochers, afin de le préserver; et ceux-ci 74 HABITUDES NATURELLES DES CRUSTACÉS. changent de demeure à certaines époques lorsque leur corps a grossi, afin d'en choisir une nouvelle plus commode. Quelques crustacés macroures (les thalassines) s'enfoncent dans le sable ou la vase pour se dérober à la poursuite de leurs ennemis. Les dromies dontles quatre pattes postérieures sont relevées sur le dos, les emploient à retenir sur cette partie un alcyon de la nature des éponges qui , en s'accroissant , linit par envelopper tout le dessus de leur carapace, comme une sorte de man- teau , etc. Les cymothoés et lesisopodes voisins; les caliges,les bopyres, qui vivent comme parasites sur le corps des cétacés, des pois- sons, ou même sous le têt d'autres crustacés, possèdent une qualité instinctive qui leur fait distinguer les êtres sur les- quels ils peuvent se fixer, et les parties de ces êtres où ils doivent se placer préférablement pour trouver la nourriture qui leur convient. Les crabes de terre, appelés iour/ouroi/x dans les îles, ont l'ha- bitude constante de se réunir à une certaine époque de l'année en troupes innombrables, et de marcher par le plus courtche- min , vers la mer , sans s'inquiéter des obstacles qui se trouvent sur leur passage. Après la ponte, i!s se rassemblent de nouveau, pour retournera leur ancien domicile. Quelques espèces de différens ordres vivent toujours en sociétés nombreuses, et nous citerons particulièrement les crangons, les talitres, et la plupart des petits entomoslracés, surtout les daphnies, dont la couleur donne quelquefois àl'eau une teinte rouge assez foncée. Les crabes sont courageux, et lorsqu'il ne leur reste plus de retraite, ils avancent fièrement leurs serres, et cherchent à pincer avec leurs doigts , ce qu'ils font très-fortement en raison de leur taille. Quelques uns, en serrant ces doigts avec force et rapidité , produisent un bruit ou un claquement remarquable ; et, comme ils tiennent très-élevéc la serre avec laquelle ils produisent le bruit ^ on leur a donné le nom de crabes appelans» HABITUDES NATURELLES DES CRUSTACÉS. 7» Quant aux autres crustacés, ils n'offrent rien de remar- quable dans leur instinct, si ce n'est dans le soin qu'ils ont d'éviter leurs ennemis. Nourriture. La généralité des crustacés vivent de matières animales, etsurtoutde matières animales en décomposition. Les crabes, les écrevisses, les crevettes arrivent de toute part sur les corps morts qui flottent dans les eaux, ou qui sont jetés par la mer sur le rivage, et il y a tout lieu de soupçonner qu'ils y sont amenés par le sens de l'odorat, dont le siège, ainsi que nous l'avons dit, n'est pas encore connu. IlparOît aussi que certains isopodes vivent de la substance des animaux gélatineux qui composent les éponges, du moins c'est toujours sur ces corps marins qu'on trouve les protons et les chevroUes en grande quantité. Quelques autres , les aselles et lesligies, sont accusés de détruire les filets des pécheurs en rongeant brin à brin les fibres ligneuses des cordages dont ils sont formés. Les cloportes vivent, ainsi qu'on le. sait, de ma- tières végétales pourries. Enfin il n'est pas douteux que les entomostracés les plus pe- tits ne mangent avec de petits animalcules , qui abondent dans les eaux douces, des débris de végétaux également microsco- piques ; car leur canal alimentaire, visible au milieu de leur corps à cause de sa transparence , est souvent d'une belle cou- leur verte. Parmi les crustacés carnassiers il en est qui recherchent une proie vivante, et qui combattent pour se la procurer. Dans ces combats ils perdent souvent leurs pinces, mais elles re- poussent dans un temps assez court. Rapports des sexes. Ceux des crustacés dont les sexes sont séparés ne présentent jamais de ces unions par paires qu'on observe dans les animaux des deux premières classes, les mam- mifères et les oiseaux, et qu'on retrouve encore dans les insectes. En général les sexes n'ont de rapport entre eux qu'à l'époque de laccouplcment. Cet acte se fait par différens yG HABITUDES NATURELLES DES CRUSTACÉS. moyens que nous avons indiqués en traitant de la fonction de Ja génération, et sur lesquels nous ne reviendrons pas main- tenant. Les femelles, ainsi que nous l'avons dit, conservent leurs œufs après la ponte, pendant un temps plus ou moins long : tantôt fixés à leurs fausses pattes au moyen de filamens qui résultent de la solidification du mucus qui les entouroit au moment de leur sortie; tantôt placés dans des sacs membra- neux extérieurs ou dans une cavité dorsale. Lorsque les petits sont éclos dans le plus grand nombre des espèces de crustacés, ils restent quelques jours auprès de leur mère , et se placent sous sa queue, ainsi qu'on l'a observé dans quelques crabes et dans l'écrevisse de rivière, ou entre les feuillets des branchies, comme on l'a remarqué dans les clo- portes. 77 CHAPITRE V. USAGES DES CRUSTACÉS. Les crustacés ne sont employés par l'homme que comme àlimens. Les grosses espèces ou celles qui sont de taille moyenne , mais abondantes en individus, sont celles que l'on recherche de" préférence. Leur chair est nourrissante, mais difficile à digérer: aussi n'en peut-on faire qu'un usage modéré. Les crustacés décapodes sont les seuls qu'on mange en Europe. Parmi les brachyures, les plus estiméssontle crabe tour- teau , le portune étrille, et le maiasquinado. Quant au carcine ménade ou crabe ordinaire, il n'est recherché que par les gens du peuple, et son usage le plus fréquent est d'être employé comme appât à la pêche des poissons ou des autres crustacés. Parmi les macroures, la langouste et le homard tiennent le premier rang à cause de leur taille , et viennent ensuite les palé- monssquilles ou salicoques, lespenéesou caramotes, plusieurs espèces dé nikas, les écrevisses de rivière et les crangons. Ces derniers, mangés en innombrable quantité sur nos côtes, sont encore employés comme appât. Plusieurs de ces crustacés, tels que les penées et les palé- iiions, sont salés sur quelques points de nos rivages méditer- ranéens, et envoyés en Orient, où les Grecs en font un usage abondant, particulièrement dans le temps du carême. AutrefoislecommercedéspiertesdePestomac des écrevisses, ou yeux d'écrei>isses ^ étoit assez productif, lorsqu'on se servoit de ces corps en médecine comme absorbans, et c'étoit particu- lièrement de la Hongrie, où ces crustacés sont très-communs j qu'on les tiroit j maintenant il est tout-à-fait anéanti. ^8 CHAPITRE VI- CLASSIFICATION DES CRUSTACÉS. Mon intention avoit été d'abord de consacrer ce chapitre a. l'exposition détaillée des divers systèmes de classification , qui ont été proposés jusqu'à ce jour pour la série des crustacés; mais, ayant réfléclii que de simplestableauxsynoptiques, rangés par ordre chronologique, rempliroient parfaitement mon bu f , je me suis déterminé à ne donner ici qu'un court extrait de la partie de l'article Crustacés, du Dictionnaire des Sciences na- turelles, où M. Leach a traité ce sujet. Les anciensconnoissoient très-bien les crustacésproprement dits, qu'ils nommoient malacostracés. Aristote a consacré un chapitre aux espèces connues de son temps ; Athénée a fait l'é- numération de celles que l'on peut manger , et Hippocrate en a mentionné quelques unes qui sontsusceptibles d'être employées en médecine. Pline n'a presque rien ajouté aux observations d'Aristote, et ceux qui en ont parlé depuis, tels que Rondelet, Belon , Gesner, Aldrovande et Jonston, n'ont rien écrit qui éclaircisse davan- tage l'histoire naturelle ou la structure de ces animaux. Dans la première édition du SjstemaNaturœ (iySS) et dans les suivantes, Linnaeus a placé tous les crustacés parmi les insectes •aptères, sous les genres Monocle, Monoculus ; Crabe, Cancer j et Cloporte , Oniscus. ( Voyez le I.^' Tableau ci-joint.) Brisson {llegnum animale) a classé les crustacés avec les my- riapodes et les arachnides, entre les poissons et les insectes, sous le titre de Classe des Crustacés. (I.*' Tableau.) Fabricius, dans son Systema Entomologiœ (ly/^), partagea ces animaux en deux classes. (I." Tableau.) La première, Synistata, comprend les monocles et les cloportes, auxquels il réunit les éphémères, les friganes, lespodures, lestenthrèdes. CLASSIFICATION DES CRDSTACés. 79 et quelques autres véritables insectes. La seconde , sous le titre d'Agonata, contient les genres Crabe, Pagure, Scyllare, Ho- mard et Crevetfe, auxquels il a aussi joint le genre Scorpion. Le même auteur, dans son Species (1781), et son Mantissa In.' sectorum (ijHj), conserva la même distribution générale, ajou- tant seulement dans le premier de ces ouvrages le genre Squille (Squilla) , et dans le dernier le genre Hippe (Hippa); mais il sépara, dans l'un et l'autre, le genre Scorpion des Agonata. Dans le second volume de son Entomologia sjstematica [ijCf'S) , sa classe des Sjnistata comprenoit seulement de véritables in- sectes , les cloportes étant rapportés aune nouvelle division qu'il a nommée Mitosata , etilyjoignoit les myriapodes. Tout le reste étoit encore placé parmi les Agonata , avec l'addition des genres Limule, Cymothoé et Galathée. (Voyez le L*"^ Tableau.) M. Latreille , dans son Précis des caractères des Insectes, 1796 (ouvrage qui fait époque dans la science de Pentomo- Jogie , et dans lequel nous trouvons , pour la première fois , ces animaux distribués en familles), a considéré les crustacés comme formant trois classes ou ordres d'insectes : les Entomostracés de Millier; les Crustacés, comprenant les crabes, les pagures, etc. ; et les Myriapodes, parmi lesquels sont compris les aselles, les clo- portes, etc., et les myriapodes proprement dits. (1.*^" Tableau.) En 1798 , Fabricius publia un supplément à son dernier ou- vrage; et, aidé par le baron de Daldorff , il y établit plusieurs nouveaux genres, et disposa tout son travail ainsi qu'il suit : 1.° la classe des Polygnatha , comprenant les genres Cloporte, Ligie , Idotée, Cymothoé et Monocle; 2.° celle de Kleistagnathaj contenant les genres Crabe , Calappe , Ocypode , Leucosie , Par • thenope, Inachus , Dromie, Dorippe, Orithyie, Fortune, Ma- tute , Hippe , Syraéthis , Limule ; 3.° celle des Exochnatha , ren - fermant les genres Albunée, Scyllare, Langouste, Palémon , Alphée, Homard, Penée, Crangon, Galathée, Squille, Posidon, Crevette. (L"Tableau.) Dans l'excellent ouvrage de M. Cuvier , intitulé Tableau élé- 5o CLASSIFICATION DES CRUSTACÉS. iiienfaire de l'Histoire naturelle des Animaux (an VI, 1799)) les crustacés sont placés avec les insectes, les arachnides et les myriapodes, sous le titre d'insectes pourvus de mâchoires et sans ailes , et ils y prennent rang avan t les insectes , dans une sec- tion bien précise et bien déterminée, que, par la suite, dans ses Leçons d'anatomie comparée , 1\I. Cuvier a établie sur des principes anatomiques, comme une classe bien distincte, qu'il a nommée Crustacés. ( IL' Tableau.) M. dcLamarck, dans la première édition de son Système des animaux sans vertèbres (1801), adopta les crustacés comme iine classe particulière, qu'il partagea en deux divisions : l'une, telle des pédiocles ou crustacés brachyures et macroures, parmi lesquels il plaça le genre Branchiopode (Branchiopoda) ; la deuxième, ou celle des sessiliocles, qui comprenoit les cre- vettes, les cloportes, les cyclopes, etc., réunis avec les genres Forbicine, Polyphème, Limule, Daphnie, etc. (IL' Tableau-.) M. Bosc suivit ce S3 slème de M. de Lamarck, et, dans la même année, il publia son Histoire naturelle des Crustacés, faisant suite à l'édition de BufTon, par Casfel. C'est dans cet ouvrage que nous eûmes la première connoissance de son genre Zoë {Zoea). M. Latreiile , Histoire naturelle des Crustacés et des Insectes , (tom. 3 , 1802), adopta encore la classe des crustacés, et distri- bua les genres qui la composent en deux sous-classes : les ento- mostracés et les malacostracés , en excluant cependant les té- tracèresou asellotes et les cloportes ou onîscides, qu'il rangea dans la classe des insectes. (IL' Tableau.) M. Duméril (Zoologie analytique, 1806) a fait un arrange- ment de ces animaux en entomostracés et astacoïdes : il en a cependant retranché les cloportes, les armadilles, etc., qu'il place parmi les insectes aptères. (IIL' Tableau.) Dans l'année suivante, M. Latreiile publia »on ouvrage inti- tulé Gênera Cfuslaceorum et Insectorum , où ces animaux sont divisés en entomostracés et malacostracés, et où les tétracères sont réunis aux insectes. (IIL' Tableau.} CLASSIFICATION PKS CRUSTACÉS. ùl Le même auteur a fait entrer dans ses Considérations géné- rales, etc. (1810) les mêmes divisions, en rapportant toutefois les té trac ères aux arachnides. Le septième volume de rEncyclopédie d'Edinburgh (1814) con tient l'article Crustacéologie, Crus toceo/ogy, de W.E.Leach^ où les crustacés sont distribués en trois ordres : les entomoslra- cés, les malacostracés et les myriapodes, parmi lesquels les té- tracères sont compris. (III.^ Tableau.) Cependant ce zoologiste crut devoir, dans l'appendix de cet article, séparer ies tétracères des myriapodes (qu'il a établis en une classe distincte) , et les réunir auxmalacoslracés, comme faisant un ordre particulier, celui des Gasteruri, où ils se trouvent associés aux crevettes, et il a considéré les mala- costracés et les entomostràcés comme formant deux sous-classes. (IIl." Tableau.) M. Leach a depuis soutenu la même opinion dans un Mé- moire publié dans le onzièijie volume des Transactions de la Société Linnéenne de Londres (1814), ainsi que dans le pre- mier volume du Supplément de l'Encyclopédie Britannique, et le Bulletin des Sciences par la Société pliilomathique, pour 1816. 11 y a donné un aperçu de la classification générale des Malacostracés, et c'est ce travail qui nous servira de cadre pour le développement des caractères des genres compris dans cette sous-classe. M. Risso, en décrivant les crustacés des environs de Nice en 1810, avoit partagé ces animaux en deux ordres : ceux des cryptobranches et des gymnobranches qu'il subdivisoit en cinq; sections et onze familles. (IV.* Tableau.) Mi de Blainville, dans son Prodrome d'une nouvelle distri- bution systématique du règne animal (Bulletin des Sciences, etc. 18 16, et Principes d'anatomie comparée, 1825), a divisé les crus- ■ tacés en trois classes: celle des décapodes, ou malacostracés à yeux pédoncules , dans laquelle il range leslimules commesous- classe; celle des ?ic7cVopo(ie5 , ou entomostràcés et squillaires; G 82 cr.ASsrFicATiorf des crustacés. enfin , celle des léiradécapodes, ou crevettes, aselles, cloportes, cyâmes, chevrolles, etc. (IV.* Tableau.) Dans le Règne animal de M. Cuvier (tom.5, 1817) , et dans le Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle ( t. viii, p. /iQ^) . M. Latreiile a rangé les animaux de cette classe dans cinq ordres; savoir : les décapodes ou malacostraces à dix pieds : les stomapodes ou squilles, les awpliipodes ou crevettes, les isopodes ou tétracères, les Iranchiopodes ou entomostracés, aux- quels il a réuni le genre Zoë. La même année (Dict. d'Hist. nat., t.x, p. 277) , il a ajouté un sixièmeordre qu'il nomme lœmodi- podes, oïl il place les protons, les chevrolles, les cyames, etc., qui, dans le premier de ces ouvrages, formulent la section des cystibranclies , dans l'ordre des isopodes. (V.'Tableau.) (1) Enfin M. de Lamarck, dans la seconde édition de son His- toire naturelle des animaux sans vertèbres ( tom. V, 18 j8), a distribué les crustacés en deux ordres : ï.° celui des hétéro- branches, formé de quatre sections : les branchiopodes , les isopodes, les ampJiipodes et les stomapodes; 2." celui des homo- branches, comprenant deux sections, celles des macroures et desbrachyures. (IV Tableau.) Outre les auteurs qui viennent d'être cités pour avoir écrit systématiquementsur cette branche delazoologie,onen compte encore un très-grand nombre qui se sont occupés de l'histoire naturelle des crustacés, soit comme descripteurs d'espèces , ou monographes, soit comme anatomistes ou observateurs de mœurs, soit comme iconographes, etc. Lindication métho- dique de leurs travaux sera l'objet du huitième et dernier chapitre de cet ouvrage. (i) Ce ciiHiuiôme taLleau contient l'exposé de la tlernièrc niétliode foii' dée par M. Latreiile. J'y ai ajouté une colonne destinée à inontrer la concordance synonyniique des genres admis par cet auteur, avec ceux beaucoup plus nombreux que M. Leach a créés. CHAPITRE VU. DES CARACTÈRES QUI DISTINGUENT LES SOUS-CLASSES , LES ORDRES, LES FAMILLES ET LES GENRES DE LA CLA.SSE DES CRUSTACÉS. La méthode que je vais suivre est essentiellement celle que ]M. Leach a insérée dans le tome Xl.^ des Transactions de la So- ciété Linnéenne de Londres : néanmoins je l'ai fréquemment modifiée, pour y introduire des genres ou des divisions d'un ordre supérieur, que son auteurn'a pas cm devoir admettre, ou qu'il n'a pu connoître, parce qu'ils ont été publiés tré:- récemment ; et d'un autre côté , autant qu'il m'a été possible, j'ai cherché à la mettre en concordance avec celle de M. La- treille, soit en adoptant, lorsque l'occasion s'en est présentée, les noms d'ordres, de familles ou de sections, employés dans celle-ci pour désigner des groupes naturels qui n'en portent pas de particuliers dans la première, soit en ajoutant à mon texte des notes ou des indications synonymiques, destinées à faire connoître les rapports qu'ont entre eux les différens genres compris dans l'une et dans l'autre. SOUS-CLASSE PREMIÈRE. MALACOSTRACÉS {Malacostkaca). Bouche composée de mandibules , de plusieurs mâchoires, et re- couverte par des pieds-mâchoires , tenant lieu de lèvre inférieure , ou la représentant ; mandibules souvent palpigères; dix à quatorze pattes uniquement propres à la locomotion, ou à la préhension, ayant souvent les organes respiratoires annexés à leur base; corps tantôt recouvert par un tét calcaire plus ou moins solide, sous lequel la tête est confondue, tantôt divisé en anneaux avec la tête distincte ; point de métamorphose. 84 CARACTÈRES DES DÉCAPODES LÉGION PREMIÈRE. PODOPHTHALMES, Podop^th^lm^. Des yeux, composés placés au hout d'un pédoncule mobile; point ày eux simples ; mandibules pourvues d'un palpe; pieds-mâchoires ayant tous un palpe adhérent à leur base. ORDRE PREMIER. DECAPODES, Dccopoda, Latr. (i). Tète confondue avec le tronc; celui-ci pourvu d'une carapace qui recouvre toute sa partie antérieure , et qui se replie par ses bords latéraux pour envelopper des branchies de forme pyramidale , feuil- letées ou en plumes , situées à la base extérieure des pieds-mâchoires et des pieds proprement dits , dont le nombre constant est de dix ; vraies mâchoires et pieds-mâchoires formant ensemble six paires , très-dijférentes entre elles par leur configuration ; tous les viscères placés sous la carapace , et leurs régions étant indiquées plus ou moins sur celle-ci par dijferens enfoncemens qui en limitent les con- tours. FAiMiLLE PREMIÈRE. BRACHYURES, Brachjuri , Latr., Leach; Kleistagnatha, Fabr, Queue (ou abdomen) plus courte que le tronc, sans appendices ou lames natatoires à son extrémité , se reployant en dessous dans l'état de repos , triangulaire et étroite dans les mâles , large et ovale dans les femelles; antennes petites, surtout les intermédiaires qui sont logées dans unefossèlte scus le bord antérieur du tét , et qui se ter- minent par deux filets {hATR.). L'" SECTION. Abdomen des mâles, composé de cinq articles , dont le troisième est le plus long; abdomen des femelles , formé de sept articles ; les deux pieds antérieurs didaclyles. (i) M. Leac>i n'a pas admis cette division ; sa légion des podophthalinei est partagiîe en deux ordres : les Brach^yures et les Macroiires. BBACHYURKS. 8 S î.*' Division. Carapace subrlionihoidale ; les deux pieds antérieurs très-longs, à doigts arqués, irtjléchis en dedans. (Section des Triangulaires, Latr. ) Genre I. Lambre ( Lambrus , Leach ; Parihenope , Fabr. , Latr. ) . Antennes extérieures simples , très-courtes , tout au plus aussi longues que les pédoncules des yeux, insérées sous eux dans une échancrure du bord inférieur de leur orbite, ayant leur pédoncule aussi long que leur lige, et leur second article, le plus grand de tous. Pieds -mâchoires extérieurs ayant leur troisième article plus long que le secoud , et échancré du côté interne pour l'insertion du suivant. Yeux portés sur un pédon- cule court et gros. Les deux pieds antérieurs très-longs , étendus à angle droit de chaque côté du corps, terminés par des pinces trièdres dont les doigts sont comprimés , pointus et courbés an- gulairement en dedans ; les autres pieds courts, simples, sem- blables entre eux. Régions de la carapace très-prononcées. Par l'ensemble de leurs caractères, les crustacés qui com- posent ce genre ont les plus grands rapports avec les part henop es et lesinachus, et devroient en être rapprochés. M. Latreille , suivant l'exemple de Fabricius, les place même dans le genre Parthenope, dontils ne diffèrent en effet que par des pinces plus longues, et par le nombre des anneaux de l'abdomen des mâles, qui n'est que de cinq au lieu d'être de sept. Ce genre Lambre est un de ceux qui contrarient Pordre naturel dans la mé- thode de M. Leach. Lambre longues -mains ; Lambrus longimanus , Fabr., Eut. Syst., Suppl., 5, pag. 355; Rumph, Amboin., tab. 8 , fîg. 2. Carapace couverte d'épines simples; pinces très-longues, épi- neuses , lisses, en dessous. Des mers orientales. Lambre giraffe: Lambrus giraffa, Fabr., Ent. Syst., Suppl. , pag. 262 ; Herbst, Cancr. , tab. 19 , fig. 108 et 109. Carapace couverte de tubercules arrondis , déprimés, dentelés, ou di- %v^- ^ D SC^ CARACTÈRES DES DÉCAPODE^S visés dans leur pourtour; pinces très-longues , couvertes d'é^- pines dentées ou rameuses en dessus, et de petits tuber- cules lisses eu dessous; couleur généralement noirâtre , avec les fuberculcs rougeàtres. De la côte de Coromandel. Lambre spinimane : Lamhrus spinimanus , Herbst, Cancr. , tab. 60, fig. 5; Lamarck, Anim. sans vert., 2/ édit., tom.6, pag. 203. Carapace couverte de tubercules, terminée en avant par une espèce de rostre; pinces épaisses, anguleuses, cou- vertes de rugosités épineuses. De l'Ile-de-France. Lambre i.ar; Lamhrus lar, Fabr. , Ent. Syst. , Suppl., p. 354. Carapace inégale avec quatre dents antérieurement, et des épines marginales aplaties: pinces très-longues et tout-à-fait lisses. Des mers de l'Inde. IL* Division. Carapace tronquée postérieurement ; les deux pieds antérieurs des mâles plus grands que ceux des femelles. SuBDiJ'iswN I. Antennes très-alongées , ciliées sur deux lignes opposées- doigts des pinces inclinés en dedans- tous les autres pieds simples et semblables entre eux. (Section desÛRBicuLAiKES, Latr.) Genre IL Coryste (Corjsles , Latr. , Leach , Lamck. ; Albunea , Fabr., Bosc ). Antennes extérieures plus longues que le corps, sétacées , ciliées sur deux rangs. Pieds-màchoires extérieurs ayant leur troisième article plus long que le second, étroit, terminé par une pointe obtuse , avec une échancrure sur son bord in- terne. Yeux assez écartés, portés sur des pédoncules gros , presque cylindriques et un peu courts. Pieds antérieurs grands , égaux entre eux, deux fois plus longs que le corps dans les mâles où ils sont presque cylindriques , simplement de la longueur du corps chez les femelles où ils sont comprimés surtout vers la main; les autres pieds terminés par un ongle alongé, droit, aigu et sillonné longitudinalemctit. Carapace BRACHYl'RKS. 8^ oblnnguc-ovale , presque terminée par un rostre antérieu- rement, tronquée et rebordée postérieurement. Régions légè- rement indiquées, si ce n'est la cordiale; les branchiales ou latérales étant très-alongées. Les rapports naturels des corystes rapprochent ces crusta- cés des atélécycles, des thies et des leucosies, dont M, Latreille a formé sa tribu des orbiculaires. Dans la méthode de M. Leach ils sont placés à côté des deux premiers de cesgenres, seulement parce qu'ils ont le même nombre d'articles à l'abdomen. Les leucosies , chez lesquelles le nombre de ces articles est moins considérable, s'en trouvent au contraire très-éloignées. CoRYSTE DENTÉ : Corystes dcTitata , Latr. ; Cancer cassivelaunus ^ Penn., Brit.Zool. , 4, t. 7 ; Herbst, Cane, tab. 1 2, fig. 72 ; Cancer personatus, ejusd., tab. i 2, fig. 7 1 ; Albuneadentata, Fab.,Suppl., pag. 398; CorysLes longimanus , Latr., Hist. nat. des insectes; Corjstes dentatus, e]usd., Gen. crust. et insect. , 1. 1, pag. 40 ; Co- rjstes cassivelaunus , Leach , Malac. Brit. , fasc. C , tab. 1 . Cara- pace à surface granuleuse , ayant deux petites dents entre les yeux, et trois pointes assez aigué's dirigées en avant sur chaque côté. Le màle n'a que cinq pièces à son abdomen; mais , ainsi que le fait observer M. Latreille , on remarque très-bien les vestiges de la séparation des deux autres, sur la pièce intermé- diaire, ou la troisième, qui est la plus grande de toutes. Des côtes de France et d'Angleterre. Genre III. Thie (T/ua, Leach: Cancer, Herbst). Antennes extérieures ciliées des deux côtés, plus longues que le corps, avec le troisième article de leur pédoncule alongé et cylindrique. Troisième article des pieds-mâchoires exté- rieurs beaucoup plus court quele second , tronqué et presque échancré du côté interne et près de son extrémité. Pieds dé la première paire un peu plus longs que le corps dans les mâles, avec les mains comprimées : ceux des autres paires S8 rARACTKRES DES DECAPODES ayant les tarses deux fois plus courts que les jambes, et ter- minés par un article aigu , sillonné et tlexueux. Abdomen du inàie ayant son premier article transversal , arqué et li- néaire; le second un peu plus long avec sa partie antérieure un peu avancée en arc 5 le troisième beaucoup plus grand ; Je quatrième presque carré et échancré au bout; et le cin- quième triangulaire. Carapace presque orbiculaire, tronquée postérieurement, avec le front avancé. Yeux très-petits, à peine saillans, contenus dans des orbites dont le bord pos- térieur estsans aucune fissure. Ce genre, ainsi que le remarque M. I.atreiile, paroît avoisiner dans Tordre naturel les corystes , ]es atélécycles et les leucosies; mais, selon M. Leach , il doit être écarté du dernier de ces genres, pour le même motif qui l'a eng,agé à en séparer les coryste:s. Thiç polie: ThiapoUta, Leach , Mise. Zool., tom.2 , pi. iod; Cancer residuus,Kerhst, tom. 3,pag. 53, tab. 48, fig. 1? Carapace convexe , lisse , pointilléedans quelques places, ayantsa partie antérieure, ou le front, entière et arquée, et quatre plis peu marqués de chaque côté.. Patrie inconnue. Genre ÎV. Atélécycle [Atelecjclus, Leach ; Cancer, Montagu). Antennes extérieures ayant au plus la moitié de la longueur du corps, ciliées, avec leur troisième article cylindrique et alongé. Pieds-màchoires extérieurs ayant le troisième article de leur branche interne étroit, terminé en pointe, et échan- cré en dedans pour l'insertion des articles suivans. Pieds de la première paire dans les mâles, plus longs que le corps, robustes, avec les mains très-comprimées; ceux des femelles de la longueur du corps seulement, moins forts, avec les mains également comprimées. Pieds des autres paires ayant les tarses et les jambes à peu près de longueur égale, et terminés par des ongles droits, alongés, anguleux, sillonnés Jongitudinalenient , aigus au bout avec la pointe nue; dont BRACHYURES. bC) les postérieurs sont légèrement comprimés. Carapace presque circulaire, tronquée en arrière, ayant ses bords latéraux pro- longés postérieurement eu cercle et dentelés. Abdomen de la femelle étroit et alongé. Yeux moins gros que le pédoncule qui les supporte, logés dans des orbites dont le bord postérieur a deux fissures, et l'inférieur une troisième. Atélécvclf. a sept dents : Atelecyclus septemdentatus; Cancer hippa, septemdentatus , Moniagu , Trans. Soc. Linn., tom. 2 , tab. 1 ; Atelecfclus septemdentatus , Leach , Mal. Brit., fasc. G,- lab. 2. Carapace orbiculaire , peu bombée, ayant trois, dents obtuses au front, et sept dents principales de chaque côté, dont le bord se prolonge en arrière, et est garni- de petites dentelures et de granulations. Des côtes d'Angleterre. Atélécvcle ENSANGr.ANTÉ : Atelecjclus cruenlatus; Cancer ro- lundatus^ Olivi, Zoologia Adriatica, tab. 2, fig. 2 ? Risso, Crusl., pag. i5, pi. 1, fig. 1. Mains comprimées avec cinq séries lon- gitudinales de tubercules sur la face interne. Ce crustacé a été trouvé sur les côtes de Tîle de Noirmoutier par M. d'Orbigny, Atélécycle RUGUEUX; Atelecjclus rwgosHS, Desni., Crust. foss., page 1 i 1 , pi. g, fig. 9. Cette espèce pétrifiée en matière cal- caire a élé trouvée au Boutonnef , près Montpellier. SuBDirisîON II. Antennes médiocrement longues , simples ; pieds des 2^, 5" et 4* paires, terminés par des ongles droits et pointus. Ceux de la 5^ munis d'un ongle comprimé , cilié sur les bords et propre à la natation. (Section des Nageurs, Latr. ) Genre V. Portujine {Portumnus , Leach; Cancer, Plancus, Herbst; PlatjonicJius , Latr.). Antennes extérieures sétacées , fort courtes , ayant leurs deux premiers articles plus grands que les autres, insérés au canthus interne des yeux. Pieds-màchoires extérieurs ayant le troisième article de leur branche interne alongé, presque f)n CARACTERES DES DECAPODES conique et écharicré intérieurement. Première paire de pieds grande, égale , avec les doigts des pinces assez longs. Pieds de la cinquième paire terminés par un article aplati, foliacé, presque lancéolé. Carapace assez plane en dessus, avec le bord antérieur arqué et semi-circulaire , et le bord postérieur presque tronqué; ayant son diamètre longitudinal égal au diamètre transversal; orbites sans fissures; yeux mé- diocres. PoRTUMNE VARIÉ : PortuniTius var'ugatus ; Cancer lalipes varie- gatus , Plancus, de Conch. min. notis, tab. 3, fig. 7 ; Cancer latipes , Penn. ; Herbst, Crust., tab, 21 , et Cancer Ijsianassa , ejusd., tab. 54, fig. 6 -. Portumnus variegatus , Leach , Malac. Brit. , tab. /^. Carapace obscure, presque granuleuse, ayant cinq dents de chaque côté, et trois pointes obtuses au front. Carpe ayant une dent unique en dedans. De la mer Adria- tique, de la Méditerranée et de l'Océan. PoRTDMNE BiONODON : Portumnus luonodon , Leach , Arr. of the Crust.; Trans. Linn. , tom. XI, pag. 3i4. Carapace obscure, presque granuleuse, ayant une seule dent de chaque côté; front tridenté ; une pointe à la face interne du carpe de la première paire de pattes. Patrie inconnue. Genre VI. Carcin [Carcintis , Leach: Cancer, Linn., Fabr. , Lafr, , Lamck. , Leach , Bosc , Risso ). Antennes externes sétacées , courtes, ayant leurs deux pre- miers articles plus grands que les autres. Troisième article de la division intérieure des pieds -mâchoires extérieurs presque carré. Pieds de la première paire inégaux , avec la face externe des mains glabre. Dernier article, ou ongle des huit pattes postérieures, et surtout de celles de la dernière paire, com- primé, et presque en nageoire étroite et alongée. Abdomen delà femelle large et de forme ovale. Carapace ayant son diamètre transversal plus grand que le longitudinal , avec son BIIACHYURES. f)2 bord antérieur demi-circulaire et dentelé, et le postérieur tronqué et rebordé. Orbites ayant une seule fissure à chacun des bords supérieur et inférieur. ' Ce genre ne diffère de celui des crabes, proprement dits , que par la forme des derniers articles des pieds postérieurs. M. Latreille en compose même la seconde division du genre Crabe; et M. Duméril a décrit sous ce nom, dans le Diction- naire des Sciences naturelles, l'espèce que nous mentionnons ici. Carcin ménade : Carcinus mœnas ; Cancer mœnas , Linn., Fabr. , Penn., Latr. ; Portunus mœnas, Leach , Edinb. Encycl., 7, 3go; Carcinus rncenas, Malac. Brit. ; Desm. , Crust. foss. , tab. 5, fig. 1 et 2. Carapace plane ayant ses régions bien indi- quées, légèrement granuleuse , verdàtre, avec cinq dents an- guleuses de chaque côté, et trois lobes au front dont l'inter- médiaire est le plus long; une saillie forte et pointue au côté interne de l'article qui précède la pince des serres ou le carpe; doigts striés, noirs au bout, avec des dents obtuses à leur bord interne. Très-commun sur toutes les côtes d'Europe oîi il dépose ses œufs dans les endroits fangeux en avril et mai. Les gens du peuple le mangent et l'emploient comme appât pour la pêche. Genre VIL Fortune ( Portunus , Fabr. , Latr. , Bosc , Leacli , Cancer, Linn. , Herbst). Antennes extérieures courtes ou médiocres, terminées par un filet sétacé, beaucoup plus long que leur pédoncule. Troisième article de la division interne des pieds-mâchoires extérieurs presque carré, avec les angles arrondis, et échancré près de l'extrémité de son bord interne. Pieds de la première paire un peu inégaux, ayant le côté externe de la main marqué de lignes longitudinales élevées. Bras souvent inermes. Derniers articles des seconde , troisième et quatrième paires de pattes ^ q2 CARACTERES DES DéCAPODES aîongés, étroits, pointus, souvent striés , et plus ou moins ci- liés ; eeux de la cinquième paire élargis et aplatis en forme de lame plus ou moins ovale, et ciliée sur ses deux bords. Ab- domen de la femelle large et de forme ovalaire ; celui du mâle plus ou moins étroit. Carapace plane , ayant son dia- mètre transversal un peu plus grand que le longitudinal , avec ses régions assez bien indiquées; les branchiales ordinaire- ment placées au-dessous d'une impression transversale ou d'une ligne granulée qui se termine aux angles latéraux ; bords latéro-antérieurs de cette carapace en demi-cercle, et dé- coupés en dentelures plusoumoins nombreuses (5 ày) ; le pus- térieur tronqué transversalement avec une échancrure de chaque côté pour l'articulation de la patte postérieure qui est assez relevée. Yeux plus gros que leur pédoncule qui est court. Deux fissures au bord supérieur et postérieur de chaque orbite. Ce genre, auquel M. Latreille réunit celui que M. Leach nomme Lupa, renferme un très-grand nombre d'espèces. Ces espèces ont été subdivisées par les auteurs d'après l'observation de différens caractères : ainsi M. Latreille se sert, poïir établir ses différens groupes de portunes, des proportions du têt et de l'étendue plus ou moins grande des épines latérales de ce têt; M. Risso forme autant de sections dans ce genre qu'il y a de différences dans le nombre des dents des bords latéraux de la carapace ; enfin M. Leach partage les portunes , selon que la dernière pièce , ou l'ongle ovale et aplati de leur cin- quième paire de pieds, est ou n'est pas pourvue d'une côte élevée , longiturlinale dans son milieu , et selon que le second article de leurs pieds- mâchoires extérieurs est tronqué en dedans vers son extrémité, ou échancré sur son côté intérieur. En général, ainsi que le remarque M. Latreille, ces crus- tacés ne diffèrent bien rigoureusement de certains crabes, et surtout des carcins, que par la manière dont se terminent leurs pattes postérieures. La conformation de celles-ci leur BRACHVURES. (J% donne les moyens de nager avec la plus grande facilité dans tous les sens, en avant, en arriére et de côté; ils peuvent aussi se soutenir à la surface de Teau sans bouger, et, lorsqu'ils sont à terre, ils marchent avec autant de vitesse que les carcius. Quelques uns habitent la pleine mer, et n'ont pour se re- poser que les bancs flottans de l'espèce de fucus, connue sous le nom de Raisin des Tropiques. Parmi les espèces littorales ^ les unes préfèrent pour fixer leur habitation les lieux vaseux , et les autres recherchent les endroits rocailleux. M. Kisso dit qu'il» vivent réunis en société, qu'ils se nourrissent de mol- lusques et de petits crustacés, et que leurs femelles font plu- sieurs pontes dans l'année, composées chacune de quatre à six cent mille œufs globuleux et transparens. Plusieurs portunes sont recherchés comme alimens, notam- ment l'espèce qui est connue en France sous le nom d'Etrillé. PoRXUNK ÉTRILLE : PortuPAis puher , Fabr. ; Cancer puber, Linn. ; Cancer velutinus, Penn. ; Portunuspuber, Latr., Leach, Malac. Bri- tan., tab. 6. Corpsiong de deux pouces et demi, généralement brun; antennes de moitié moins longues que ce corps: carapace velue; frontmultidenté; cinq dentsdirigées en avant de chaque côté du bord antérieur du têt; serres graveleuses; carpes bi- dentés ; dernière pièce des pattes postérieure , ovale , avec une ligne élevée dans son milieu. Des côtes océaniques de France et d'Angleterre. Fortune ridé : Portunus corrugatus; Portunus puber, Fabr.; Cancer corrugatus , Penn., Herbst; Portunus corrugatus , Bosc , Leach, MaU Brit., tab. 7, fig. 1 et 2. Plus petit que le précé- dent, d'un rouge clair. Carapace marquée de nombreuses lignes transverses, dentelées et granuleuses, lesquelles supportent autant de rangées de cils dirigés en avant; front trilobé; bords antérieurs et latéraux du têt à cinq dents, dont les pointes se portent en avant, et dont les postérieures sont les plus aiguës; mains et carpe très-dentés en dessus; dernière pièce de la cin- quième paire de pieds ovale -alongée, pointue au bout, et ^4 CARACTÈRES DES DÉCAPODES ayant son milieu marqué d'une ligne élevée, longitudinale. Commun dans la Méditerranée ; il est très-rare sur les côtes d'Angleterre. Fortune ÉCHANCRé : Portunus emarginatus ; Portunus emargina- lus, Leach, Edinb. Encycl.; Trans. Linn. et Malac. Brit., f ab. 7 , fig. 3 et 4. Encore moindre que le précédent. Carapace marquée de lignes transverses, rugueuses, assez courtes, ayant de chaque côté de son bord antérieur cinq dents dont l'avanf- dernière est la plus petite ; front large avec une échancrure dans son milieu; mains unidentées en dessus; dernière pièce des pieds de la cinquième paire ovale, terminée en pointe et marquée d'une ligne longitudinale , saillante dans son mi- lieu. Trouvé sur les côtes d'Angleterre. PoPiïUNE DE Rondelet: Portunus Rondeleli ; Portunus Rondeleti, Risso, Crust., pag. 27, tab. 1 , fig. 3. I-ong d'un pouce, large de quinze lignes; couleur d'un brun rougeàtre, quelquefois variée de gris ou de blanc. Carapace inégale, coupée par de petites lignes granuleuses, transverses, avec un duvet très- court; cinq dents aiguës de chaque côté du têt; front un peu avancé, tronqué, entier, cilié sur son bord: serres inégales; carpes unidentés en dessus; dernière pièce des pieds posté- rieurs ovoïdo-elllptique très-pointue au bout, et ayant dans son milieu une ligne foibicment élevée. Ce crustacé, dé- crit pour la première fois par Rondelet, lib. 18 , pag. 4o5 , habite les endroits vaseux et peu profonds des côtes de la Méditerranée. M. Latreille lui rapporte le portune arqué, portunus arcuatus, Leach, Malac. Brit., tab. 7, fig. 3 et 4, qui est fort rare sur les côtes d'Angleterre. Fortune moucheté : Portunus guttatus ; Portunus guttatus , Risso, Crust., pag. 29. Celui-ci a, comme le portune de Ron- delet, cinq dents de chaque côté de la carapace, et le front entier et arrondi; mais son dos est lisse, de couleur verte noirâtre, et parsemée de points blancs sur les angles posté- rieurs. Ses pinces sont épaisses ; ses carpes unidentés en dessus. BRACHVURES. C)5 Sa femelle porte desœufsen mai et octobre, tandis que celle du portiirie de Rondelet «st pourvue des siens en avril et en septembre. Fortune longues-pattes : Portunus longipes; Portunus longipes y Risso, Crust. , pag. 3o , tab. i, fig. 5. Il est encore voisin du portune de Rondelet, Les bords antérieurs et latéraux de sa carapace ont cinq dents; son front est avancé et sinueux, mais non denté; ses carpes sont inermes, et ses pieds ont une très- grande longueur et sont minces; les lames natatoires, qui ter- minent la dernière paire , sont très-étroites , et supportent une côte moyenne peu élevée. Le dessus du têt est moins sensiblement chagriné que dans ic portune de Rondelet et sans duvet; une impression trans- versale , située au-dessus des régions branchiales , le divise dans son milieu ; sa couleur est le rouge brillant, tacheté de grisâtre. Cette espèce , dont les œufs éclosent en juin et en septembre , habite la côte de Nice, et se tient dans les trous des rochers profonds. A l'époque des amours , la femelle est ornée de deux grandes taches, d'un rouge foncé sur la partie antérieure du têt. Fortune marbré : Portunus marmorcus; Cancer pinnatus mar- moreus , Montagu ; Portunus marmoreus, Leach , Malac. Brit., tab. 8. Long d'un pouce et demi. Carapace convexe , foible- ment et peu distinctement graveleuse, ayant chacun de ses bords antérieurs et latéraux découpé en cinq dents-, front à trois dents obtuses, égales entre elles; mains glabres avec quelques lignes élevées, peu saillantes, unidenlées en dessus; carpes unidentés ; pièce terminale des pieds de derrière , ovale et sans côte élevée dans son milieu. Il est brun et varié de taches blanchâtres, dont les plus grandes se trouvent au mi- lieu et sur les côtés du têt. Fortune holsatien : Portunus liolsatus ; Portunus holsatus , Fabr. , Latr. ; Portunus depurâtor , Latr. , Risso ; Portunus li^idus , Leach, r>ïa!ac. Brit. , tab. 9, iig. 5 et 4; Cancer depuralor ^ ()6 CARACTÈRES BES DÉCAPODES Oliv. , Herbst. Son lêt est plus court, jilus orhiculaire dans lé sens transversal, et moins bombé que celui des précéderis, presque glabre , d'un gris blanchâtre, et il a moins d'un pouce et demi de longueur. Les bords de ce têt ont de chaque côté cinq dents, dirigées en avant, dont la seconde est un peu plus petite que les autres; le front a trois dents, dont l'intermé- diaire est la plus longue ; les mains et les carpes sont unidentés en dessus; la lame natatoire terminale des deux pieds posté- rieurs est plus grande que dans les autres portunes , plus large , moins pointue au bout, sans côte médiane élevée, et la pièce qui la précède est aussi très-aplatie , et ciliée sur ses bords. M. Risso dit que ce crustacé se trou-ve sous les galets de la plage de Nice , et que sa femelle pond de^ œufs d'une coulent* aurore-pâle en mars et juillet. Fortune plissé : Portunus plicatus; Portunus plicatus , Risso , Latr. ; Portunus depurator , Leach , Malac. Brit., tab. 9, fig. 1 et 2. Celui-ci, qui ressemble beaucoup au précédent par les formes de son têt, n'est pas plus que lui le cancer depurator de Linnœus. Sa taille est plus grande que celle du portune holsatien; son têt est raboteux, et marqué de nombreuses pe- tites lignes transversales, granuleuses et parallèles entre elles; ses côtés et plusieurs points de son milieu sont velus, et ses bords antérieurs et latéraux ont cinq fortes dents; son front a trois dents; ses mains sont unidentées en dessus; ses pattes ressemblent à celles du portune holsatien, mais les côtes ou saillies qui s'y trouvent, sont plus prononcées. La couleur de ce crustacé est jaunâtre, ses yeux sont gris de perle , ses pattes postérieures ont leur lame ovale, aplatie, sans carène mé- diane, de couleur violette, et bordée de cils jaunes. Selon M. Risso, la femelle de ce portune, qu'il a observé à Nice , porte des œufs en mars et septembre. Il se trouve aussi sur les cotes d'Angleterre. Fortune petit : Portunus pusillus ; Portunus pusillus , Leach, Malac. Brit., tab. 9, fig. 5 - 8. Il n'a que cinq lignes de Ion- BRACHVURES. CjJ gueur; sa carapace est assez bombée et rugueuse: son front trilobé ; les bords latéraux de son têt sont à cinq dents, dont la postérieure est la plus aiguë ; ses lames natatoires n'ont pas de côte élevée-, ses mains sont unidentées. M. Latreille remarque que ce crustacé est voisin du précédent , mais que sa forme gé- nérale est plus deltoïde. Son têt est d'un gris jaunâtre, un peu lavé de rougeàtre. On l'a trouvé sur la côte du Devonshire. Fortune a deux taches : Portunus blgultatus; Portunus bigut- tutus, Risso, Crust. , pag. 3i. Carapace cordiforme, ovale, lisse, d'un blanc jaunâtre, avec deux grandes taches rouges de corail; front proéminent, terminé par une pointe ondu- leuse sur Tes côtés; pinces pubescentes ; bras et carpes uniden- tés; mains sillonjiées en dessus; lame natatoire de la dernière paire de pieds ovale, aiguë. Ce crustacé, qui habite la côte de Nice, se tient dans la région de Coraux; sa femelle, qui a des taches rouges plus grandes que celles du mâle, pond des œufs d'un jaune doré en mai et août. Genre VIII. Lupée {Lupa^ Leach; Portunus, Fabr., Latr. ; Cancer , Linn. , Herbst). Caractères généraux des portuncs. Pieds de la première paire égaux; bras épineux sur leur bord antérieur; pieds des 2.^, 3.* et 4.^ paires terminés par un article ou un ongle aigu et pointu ; ceux de la 5.* paire déprimés et finissant par une pièce foliacée, ovale, très-large, ciliée, dont le milieu pré- sente une arête longitudinale, saillante. Abdomen du mâle très-étroit dans ses deux dernières pièces; celui de la fe- melle très-large, ovalaire, avec sa dernière pièce très-petite et triangulaire. Carapace peu bombée, beaucoup plus large que longue, ayant son bord antérieur arqué et muni de neuf dents, dont la postérieure est beaucoup plus grande que les autres, et dirigée tout-à-fait latéralement. Ces crustacés vivent comme les porlunes. Ce sont eux prin- 4 7 gS Caractères des décafodiîs tjpalement qu'on rencontre à ùe grandes disîances en mer^ ;iu voisinage des bancs âe fucus natanx. LupÉE PELAGIQUE: Lufd pelugica, Leach; Cancer pelagicus , l.inn., Cancer cedo-nulli^ Herbst ; Portunus pelagicus, Fabr. , Latr. ; Cancer reiiculatus, Herbst. Dent postérieure des côtés de la carapace très-forte; front à six dents en scie, en y com- prenant les oculaires , dont les deux du milieu sont les plus petites, et forment un triangle avec une pointe qui saille entre les bases des deux antennes intermédiaires. Serres trois fois plus longues qiie le têt; bras tridentés du côté interne; carpe à deux dents, l'une interne, l'autre externe; mains a|ongées avec des côtes longitudinales, saillantes en dehors, qui se termi- nent chacune par une dent: une arête finissant par uiie pointe, sur la face interne de ces mêmes mains; doigts alongés , poin- tus, fortement striés, avec des dents molaires lobées sur leur bord intérieur. Couleur verte claire ou brune , plus ou moins marbrée ou tachetée de jaunâtre; serres tachetées comme le tèt; doigts rouges. Celte espèce des Indes orientales est la plus grande du genre. On Ta confondue avec la suivante et quelques autres; mais sa synonymie a été bien éclaircie par M. Latreille dans l'article Fortune du Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle. Li'PÉE EN HACHE : Lupu haslota, Leach ; Cancer hastatus, Fabr. , Portunus hastatus, Latr.; Portunus pelagicus, Bosc ; Herbst, tab. 8,fig. 55. Très-voisine de la précédente, mais ayant la den t postérieure des côtés du têt beaucoup moins forte que lasienne. Son carpe pourvu seulement d'une dent externe; les côtes saillantes des faces extérieure et intérieure de ses mains, non terminées par des épinesj ses doigts non striés, etc. Elle est très-commune dans la mer des Antilles. Le cancer hastatus de Linnœus estune espèce difiFérentedece même genre, et propre à l'Adriatique. LuPÉE spiNiMANE : Lupa spinjmana, Leach; Portunus pelagicus, Latr., Gen.Crust.; Portunus hastatus, Fabr., Bosc. Têt couvert li BRACHVURES. 99 d'un léger duvet jaunâtre, coupé par de petites rides roussàlres et interrompues ; bras aveequatre épines du côté interne ; serres garnies de duvet et de granulations; deux épines sur le carpe et deux sur la main; doigts blanchâtres avec l'extrémité rouge ; dents des bords du têt rougeàtres à leur base et blanches à l'extrémité; la dernière étant à peine une fois plus grande que les précédentes. De la côte du Brésil. LcPÉE SANGUINOLENTE : hupa'sanguitiohnta ; Portunus sangui- no/erafM5, Fabr.,Latr. ;Herbst, Cancr.,lab. 8,fig. 56. Une grande épine latérale à la carapace , qui porte trois taches rondes d'un beau rouge disposées sur une ligne transversale. Patrie ? LuFÉE TENAILLE : Lupaforceps, Leach, Zool. Mise; Portunus forceps, Fdbr., Latr. , Nob. Dent postérieure des bords de la carapace très-grande ; doigls extrêmement longs , filiformes. LupÉE DE DuFOUR : Lupu Dufouri't , Nob.; Portunus Dufourji , Latreille, Nouv. Dict., tom* 28, pag. 46. Têt rquge de brique, raboteux, avec un léger duvet dans les endroits enfoncés-, neuf dents aux côtés de la carapace , dont la dernière est très-forte. Serres presque trois fois plus longues que le têt; bras à quatre dents aiguës, au côté interne; carpes et mains à deux dents, avec cinq côtes longitudinales élevées sur leur face externe. C'est la seule espèce de ce genre qui se trouve sur les côtts d'Europe. Elle a été découverte sur les bords de la Méditer- ranée par mon ami Léon Dufour. M. Latreille rapporte encore à la division du genre Fortune , qui répond au genre des lupa de Leach , les porfwnus armiger ^ gladiator ,haslatoides et ponticus de Fabricius. Genre IX. Podophthalme {Podophthalmus , Lamarck, Latr., Portunus, Fabr.). Antennes extérieures courtes. Troisième article des pieds- màchoires extérieurs carré, court et échancré fortement à son angle interne. Pieds de la première paire très-grands, 7- lOO CARACTÈRES LES DÉCAPODES égaux, ayant la face intérieure du bras, le carpe et la main pourvus de puinles. Dernier article des 2.% 3.* et /(/ paires de pieds long, fort et pointu; celui de la dernière paire aplati, ovale, cilié sur ses bords. Carapace presque trapé- zoïdale, une fois plus large que longue, se rétrécissant posté- rieurement. Yeux portés sur de très-longs pédoncules fort rapprochés à leur base, s'éJendant jusqu'aux angles de la carapace, et se logeant dans une rainure inférieure du bord antérieur de celle-ci. PoDOi'HTHALME ÉPINEUX: Podoplithaliiius spinosus ; Portunus 'vigil, Fabr. ; Podophthalmus spinosus, Latr. , Gen. crust. et in- sect., tom. 1^ tab. 1 et 2 , fig. 1 ; Podophthalmus vigil, Leach , Mise. Zoolog. , pi. 148. Long d'un pouce six lignes, mesuré depuis le front jusqu'au bord postérieur du têt; large de trois pouces six lignes , sur son bord antérieur : deux épines de chaque côté, dont la première très-forte; serres très-grandes; bras à cinq épines; carpes bidentés; piains alongées, cylin- driques, tridentées; couleur rougCcàtre. De la mer d'Afrique, aux atterrages de l'Ue-de-France. SuBDiT^isiON III. Antennes simples, médiocres ; pieds des seconde, troisième , quatrième et cinquième paires terminés par un article, ou un ongle aplati, cilié sur ses lords, propre à la natation. (Section des Nageurs, Latr.) Genre X. Polvbie {Poljbius, Leach). Antennes extérieures courtes, sétacées , avec leurs deux premiers articles plus grands que les autres. Troisième article de la division interne des pieds-màchoires extérieurs échancré' en dedans. Pieds de la première paire égaux, très-forts ; mains marquées de lignes élevées sur leur face externe. Dernière pièce de tous les autres pieds comprimée, aplatie et "n forme de nageoire, celle de la dernière paire étant beaucoup plus large, plus ovale et moins pointue au bout que les précédentes. BRACHYDRES. Abdomen de la femelle large, ovalaire, et celui du mâle mé- diocrement étroit et pointu. Carapace plane, orbiculaire , à bord antérieur arqué et demi-circulaire, sans angles latéraux bien marqués , ayant son diamètre transversal de bien peu plus grand que lelongitudinal , et chacun de ses côtés à cinq dents. Yeux portés sur de courts pédoncules , et plus gros que ceux- ci. Deux fissures au bord supérieur et postérieur des orbites. Il y a lieu de croire que les habitudes naturelles de ce crus- tacé sont généralement semblables à celles des portunes. Tous &es pieds étant terminés en rames, il est probable qu'il nage en- core avec plus de vitesse et de facilité que ceux-ci. PolvbiedeHenslow; Poljbius Henslowii , Leach, Malac.Brit., tab. 9, B. Têt assez plan, fort peu bombé, très-légèrement granuleux, ayant sur chacun de ses bords antérieurs et laté- raux cinq dents, peu aiguës et très-larges ; front trilobé avec son lobe moyen, surtout dans la femelle , plus aigu que les la- téraux. Trouvé sur la côte du Devonshire. Genre XI. Matute {Mafuta, Daldorff, Fabr., Latr., Lamck. , Bosc , Leach). Antennes extérieuresbeaucoup pluspetites que les intermé- diaires , et insérées près de leur base externe. Troisième article de la tige interne des pieds-mâchoires extérieurs triangulaire, alongé, pointu, prolongé jusqu'aux antennes; cavité buc- cale terminée en pointe. Carapace déprimée, subcordiforme, tronquée en devant, avec les côtés dilatés en forme d'une très-forte épine. Pinces égales, épaisses, tuberculeuses, den- telées, et presqu'en crêtes; tous les autres pieds terminés en nageoire. Yeux portés sur des pédoncules assez longs, et logés dans des fossettes transverses. Matute vainqueur : Matuta victor , Fabr., Bosc; Herb&t, Cancr., tab. 6,fig.44. Longueurde quinze lignes; frontbidenfé ; couleur blanchâtre, parsemée irrégulièrement d'une multi- tude de petites taches arrondies, rouges; une très-forte épine jn2 CARACTERES DES PECAFODES siir le enté extérieur des pinces. De la mer Rouge et de celle des Indes orientales. Matute front-entier : Matiita infegrifrons , Latr.; Cancer Zaf/pes, Degéer , Insect., t. 7, pag. /|2 5,pl. 26 , fig. 4 et 5 -, Browne, Jam., 422 ,6,7. Long d'un pouce; front formé par une ligne droite sans échancrures ou dents; couleur blan- châtre avec quelques raies d'un jaune pâle. Des mers d'Amé- rique. Matute planipède ■• Matula planipes , Fabr. ; Herbst, Cancr. , tab. 48, fig. 6. Celle-ci ressemble à la première espèce par ses couleurs; mais ses points rouges sont disposés en une multi- tude de petites lignes ondulées. Des côtes de l'Ile-de-France. Pérou et Lesueurontdéconvert plusieurs espèces deraatutes, inconnues sur les plages de la Nouvelle-Hollande. SvEDiT-TsioN IV. Antennes simples, courtes; pieds des seconde, troisième, quatrième et cinquième paires semblables entreux, et terminés par un article droit et pointu servant pour la marche; tét transversal avec son bord antérieur arqué. (Section des Arqui^s, Lalr. ) Genre XII. Crabe ( Cancer , Linn. , Fabr., 01. , Latr. , Lamck. , Leacli , Bosc ). Antennes extérieures courtes, insérées entre le canthus des yeux et le front , et les intermédiaires dans de petites fossettes creusées au milieu du chaperon. Troisième article des pieds- mâchoires extérieurs court, presque carré, échancré vers son extrémité , et du côté interne. Pinces inégales. Carapace large antérieurement, arquée, horizontale ou légèrement iaclinée à sa partie frontale; souvent dentée sur les côtés avec ses angles latéraux très-obtus : partie postérieure de ce têt re- bordée. Orbites ayant une seule fissure au bord postérieur, tant en dessus qu'en dessous. Yeux portés sur un pédoncule court. BRACIIYURES. J 00 Ce genre est réuni au suivant et au genre Caicin par MM. Latreille, Duméril et de Lamarck. Crabe tourteau : Cancer pagurus , Linn., Fabr. , Latr. ; Can- cer marnas, Rondelet, Hist. des Poiss. , liv. i8 , chap. 12 ; Can- cer Jimbriatus., Olivi, Zool, Adriat. , pag. 47, pi. 1 ; Herbst , Cancr. , tab. 9 , fig. 09. Carapace ovale, à peu près lisse, ou finement granuleuse , ayant neuf plis en festons sur chaque bord antéro-Iatéral , et le front tridenté ; serres grosses , égales, unies, sans épines, ayant leurs doigts noirs et garnis de gros tubercules mousses sur leur bord interne; pieds des quatre dernières paires irrégulièrement anguleux, et munis de poils courts et roi.les disposés par faisceaux. Ce crustacé , dont la chair est estimée, acquiert jusqu'à neuf ou dix pouces de lar- geur, et pèse jusqu'à cinq livres. On le trouve sur les côtes de France, de la Manche et df l'Océan ; il est plus rare dans la Méditerranée, et il vil aussi dans l'Adriatique. Ses noms vulgaires sont ceux de tourteau et de poupart. Rondelet croit qu'il est le maia des anciens auteurs grecs, et Belou le rapporte à leur. paguros. Crabe VÉROLE ; Cancer variolosus , Fabr.,*Ent. Syst. , Suppl., pag. 538, sp. 18. Carapace glabre, couverte d'une multitude de tubercule* lisses, delà grosseur d'un petit pois; front mar- qué d'une fissure ; bords latéro -antérieurs crénelés; pinces glabres, et presque concaves sur leur face intérieure; pieds des quatre dernières paires courts, comprimés, ciliés à leur tranche supérieure, velus .et épineux à leur extrémité. De l'Océan. Crabe CORALLIN : Cancer coraZ/mus , Fabr.; Herbst, Cancr., tab. 4, fig. 4o. Bord antérieur de la carapace mousse et sans dentelures; une seule dent à chaque angle externe; front trilobé; couleur générale, le jaune orangé. Des Indes orien- tales. Crabe cendré : Cancer cinereus , Eosc , Latr. ; Cancer rii/ulosus , Risso, Crusî., pag. 14 , sp. 5. Carapace ovale en travers, lisse, lo4 CARACTÈRES DES DÉCAPODES couleur feuille-morte parsemée de points noirâtres, mar- quée de trois plis sur chacun de ses bords antérieurs et laté-? raux: front droit. Il vit très-communément sur nos côtes. A Nice, sa femelle porte des œufs d'un vert sale en janvier, mars et septembre. Crabe jiaculé: Cancer rnaculatus ,Linn. , Fabr. , Ent. Syst. , Suppl., pag. 538 , sp. 16 ; Petiver, Amb., tab. 1 , fig. 8 ;Rumph, Amb.Rareit.Kam., tab. 10, fig. 1 ; Séba, Thés., lom. 3, tab. 19, fîg. 12. Carapace lisse avec une seule dent de chaque côté, et tout-à-fait latérale , marquée de taches rouges arrondies ; front trilobé. De l'Océan asiatique (1). Crabe bronzé: Cancer ccneus, Linn. , Fabr. , Ent. Syst. Suppl., pag. 355 , sp. 6; Séba, Mus., tom. 3 , tab. 19, fig. 17 ; Rumph, Amb. Rareit. Kam.,tab. 11 , fig. 4. Carapace blanchâtre ou Tpussâtre claire avec des taches rougeâtres , très-divisées, et comme sculptée en dessus, ayant quatre lobes et une petite dentsur chaque bord an téro-latéral; front presque droit, avec deux dents obtuses. De l'Inde. Crabe a onze dents : Cancer undecimdentalus . Fabr., Ent. Syst., 2 , pag. SriSjejusd., Suppl., p. 554; Herbst, Cancr., tab. 10, fig. 60. Carapace presque lisse, à onze dents crénelées sur chaque bordantéro-latéral; doigts noirs en cuiller au bout. De l'Océan européen et indien. Genre XIII. Xanthe {Xantho , Leach ; Cancer, Montagu , Olivi , Herbst, Lalr. , Risso ). Caractères du genre précédent, à cette différence près, que (i) Dans un travail qui n'a pas été publié, M. Leach a formé de celte espèce et du cancer corallinus , Fabr., un nouveau genre sous 'e nom de Carpilius , caraclérisé par l'existence d'une seule dent au bord de la carapace et par le front tridente'. Du cancer i i-denlatus , Fabr., dont les doigis sont dentés et en cuil- ler, il a formé aussi un genre sous le nom de Clorodius. BRACHYURE3. ICO \£s antennes extérieures, extrêmement courtes, sont insérées dans le canthus interne des yeux, au lieu de l'être entre ce- canthus et le front. Carapace plus bosselée et ayant ses bords moins nettement dentelés ou plissés. M. Latreille réunit ce genre à celui des crabes propremerit dits, dont il est en effet très-voisin. Xanthe ?OR.ESSA:Xantho poressa, Leacli -, Cancer poressa, Olivi, Zool. Adriat., pag. 48, pi. 2 , fig. 3 ; Risso , Crust., pag. Ji, sp. 1. Assez petit. Carapace bosselée ayant ses régions bien sé- parées, et présentant quatre pointes coniques sur chacun de ses bords latéraux; front quadrilobé; pinces grosses, un peu comprimées, striées en dessus, pustuleuses et à dents noirâ- tres. La femelle de ce crustacé porte ses œufs, qui sont d'une couleur brunâtre, dans le mois de juillet. De l'Adriatique, de la Méditerranée et de l'Océan. Xanthe FLORIDE : Xanthojlorida, I *îach ; Cancer Jloridu s , Mon- tagu ; Cancer incisus ; Xanlho incisa etjlorida, Lcach, Brit. Malac, tab. 11. Carapace bosselée comme celle du précédent, et pourvue comme elle de quatre dents obtuses de chaque côté; front droit avec une fissure dans son milieu; doigts noirs. Des côtes d'Angleterre. Le cancer Dodone d'Herbst se rapporte encore au genre Xanthe. Genre XIV. Pirimèle [Pirimela, Leach ; Cancer, Montagu). Antennes extérieures assez longues, insérées dans le canthus 11 a nommé ZosiMus un troisième qui est voisin des xanlhes, et qii comprend le cancer csticus et quelques autres espèces dont les pieJs sont un peu aplatis. Enfin il a encore se'paré des crabes et des xanlhes, sur des cararières qui me sont inconnus, les genres qu'il a nommés Beleus, Etisus et Ozius. Je dois ces renseignemens à l'obligeance et à l'amitié de M. Latreille. ÎO() CARACTERES DtS DECAPOIîES interne des yeuxi les inlermédiciires placées dans des fossettes obliques du chaperon. Troisième article des pieds-màchoires extérieurs carré, tronqué et presque ëchancré à son extré- mité et du côté interne. Pinces égales; les autres paires de pieds presque comprimées et terminées par des ongles aigus, ambulatoires. Carapace subti-ansverse , avec son bord anté- rieur arqué en demi-cercle. Abdomen des femelles alongé assez étroit. Orbites avec une fissure à leur bord supérieur et postérieur, et une autre à leur bord inférieur. Yeux portés sur des pédoncules assez épais. Ce genre est fondé sur des caractères peu importans. L'espèce unique qu'il renferme a tout le port descarcins, et devroit leur être réunie, si ses huit dernières pattes avoient l'article tarsien ou l'ongle plus comprimé, si ses antennes étoient moins longues, et si l'abdomen du mâle n'avoit sa quatrième pièce de forme carrée. L'insertion des antennes, dans le canthus même de l'œil , est la différence la plus remarquable qui existe entre les pirimèles et les crabes proprement dits ; enfin la lon- gueur de leurs antennes et la forme générale de leur carapace les éloignent principalement des xanlhes. PiRiMÈLE DENTicoLÉ : Pirimela denticulata , Leach , Ivlala(]. Brit., tab. 5 .• Cancer denticulatus , Rlontagu, Traris. of Lriin, Societ. , tom. g, tab. 2, fig. 2. Carapace tuberculeuse, lisse, avec ses côtés antérieurs munis chacun de cinq dents ; bord postérieur et supérieur des orbites à deux dents, dont l'anté- rieure est la plus grande ; front à trois dents, dont la moyenne dépasse les autres. Cette petite espèce a été trouvée sur les côtes d'Angleterre et d'Ecosse. Genre XV. Hépate ( Hepatus, Latr. ; Cancer, Herbst, Bosc, Oliv. ; Calappa , Fabr.). Antennes extérieures excessivement petites, coniques, i,nsérées à la base inférieure des pédoncules oculaires ; les ia- BRACHYURES. I07 tërieures logëesdans deux fossettes obliques quisontsituéesau- rlcssousdii front. Pieds-mâchoires extérieurs très-semblables à ceux des leucosies, appliqués exactement l'un contre l'autre, leur troisième article ayant une forme triangulaire , et se ter- minantenpointe. Pinces grandes, aplaties, ayant leur tranche supérieure comprimée et dentée en forme de crête ; les autres pieds terminés par un article aigu , ambulatoire , diminuant progressivement de longueur depuis la seconde paire jusqu'à la cinquième. Carapace plus large que longue , évasée en seg- ment de cercle en devant, rétrécie postérieurement, avec ses bords latéro-antérieurs munis d'un grand nombre de den- telures. Yeux assez rapprochés, petits, portés sur des pédon- cules courts et logés chacun dans une cavité presque orbicu- laire. La queue ou l'abdomen, dans tous les individus que M. La- treille a été à même d'observer, « étoit en forme de triangle étroit et alongé, terminé en pointe, et compose, à ce qu'il lui a paru, desept tablettes. ^^ Si ce nombre est exact, et si les individus examinés parM. Latreille étoient des mâles, ce qu'il ne dit pas, mais ce que la forme de leur abdomen pourroit faire supposer , les hépates ne devroientpas rester dans cette division de la méthode de M. Leach , et appartiendroient à la suivante. L'ensemble de leurs autres caractères les rapproche néanmoins tellement des calappes et des crabes, proprement dits , auxquels ils sont pour ainsi dire intermédiaires , qu'il ne sera jamais naturel de les en éloigner. HitPATE FASCiÉ : Hepatus fasciatus , Latr. ; Cancer anniilaris , Oliv. ; Calappa angustata, Fabr., Bosc; Cancer princep s , Bosc, Herbst, Cancr. , tab. 58, fig. 2. Grosseur du crabe tour- teau, de moyenne taille; carapace un peu convexe, presque unie; front droit comme tronqué , graveleux an bord an- térieur; bords latéro-antérieurs assez finement crénelés; tarses et poitrine couverts d'un duvet noirâtre. Couleur gé- nérale jaunâtre, avec des points rouges très-nombreux sur le jo8 ' CARACTÈRES DES DÉCAPODES dos, qui se changent en petites lignes postérieurement ; les quatre dernières paires de pattes marquées de bandes trans- verses aussi rouges ; doigts des mains noirâtres. Des mers de l'Amérique et à Saint-Domingue. M. Latreille pense que le cancer Jloridu s de Linnaeus est une espèce de ce genre (i). Genre XVI. Calappe {Calappa, Fabr., Latr. , Bosc , Leach , Lamarck ; Cancer, Linn. , Herbst). Antennes extérieures et internes semblables à celles des crabes proprement dits. Troisième article des pieds-mâchoires extérieurs se terminant en pointe. Pinces égales, très-grandes, comprimées , ayant leur tranche supérieure très-élevée , en crête, «'adaptant parfaitement aux bords extérieurs du têt, de manière à couvrir toute la région de la bouche. Les autres pattes courtes et simples. Carapace courte, convexe, plus large postérieurement qu'antérieurement, et formant en ar- rière une voûte sous laquelle sont cachées les pattes posté- rieures dans le repos. Yeux portés sur des pédoncules courts, peu éloignés l'un de l'autre. Les calappes ou migranes forment , avec les œthres de M. Leach , un petit groupe bien caractérisé par la forme des pinces et le développement excessif du bord postérieur de la carapace. M. Latreille a donné à ce groupe le nom de cryp- topodes, et il le place entre ses décapodes brachyures trian- gulaires et les notopodcs. Ces crustacés dont une seule espèce habite sur nos côtes de (i) M. Latreille vient d'adopter et de faire placer dans la collection tde Muséum d'histoirç naturelle le nouveau genre Mursia de M. Leach, lequel se rapproche beaucoupdes hépates paria forme gene'rale du<:orps et par la compression des mains, mais qui en diffère en ce que ses pieds-mâchoires extérieurs ont , comme ceux des crabes, leur tiolslème article court , presque carré et cchancré intérieurement. BRACHYUREa. 109 la Médilerranée , sont vulgairement nommés coqs de mers, à cause de la forme de leurs pinces, et arabes honteux, parce qu'ils contractent leurs membres , et qu'ils semblent se cache r derrière leurs larges mains. Calappe micrane : Calappa grannlata , Fabr. , Latr. ; Cancer granulatus, Linn.; Herbst, tab. 1 2, fig. yS, 76; Rondelet, liv. 18, pag. 404. Carapace verruqueuse, marquée de quatre sutures longitudinales; ayant de chaque côté, avant sa dilatation, sept dents, dont trois courtes et obtuses, et quatre plus fortes et aiguës sur les bords de sa partie élargie, avec deux autres plus petites, tou(-à-fait en arrière. Front bidenté. Cou- leur de chair parsemée de taches d'un rouge carmin. Longueur, deux pouces et demi ; largeur, trois pouces six lignes. M. Risso rapporte que les migranes établissent le plus sou- vent leurs gîtes dans les fentes des rochers qui bordent les côtes près de Nice; qu'ils plongent jusqu'à go pieds de profondeur, et que les femelles pondent leurs œufs en -été. Le même na- turaliste signale une variété de cette espèce, dont le têt est sexdenté postérieurement, et dont la couleur générale est le l'ose pâle, avec les pattes blanchâtres et les ongles bruns. CalapPe VOUTE : Calappa for nicata , Fabr., Latr., Lamck.; Herbst, Cancr. , tab. 12, fig. yS, 74. Carapace marquée de petites lignes nombreuses, élevées et incisées , transversales, parallèles entré elles ; fortement dilatée de chaque côté posté- rieurement , et munie d'une douzaine de petites dents sur cha- cun de ses bords latéro-antérieurs. Des mers de l'Archipel in- dien et de la Nouvelle-Hollande. Calappe tubercule : Calappa tuberculata, Latr.; Cancer tuher- culatus , Fabr., Ent. Syst. , tom. 2, pag. 464; Suppl. , tom. 5 , p. 346; Herbst, tab. i3, fig. y8. Carapace noduleuse, multi- dentéesurses bords antérieurs, avec ses angles postérieurs di- latés et crénelés. De l'Océan Pacifique, selon Fabricius , et de rOcéan Atlantique , suivant M. de Lamarck. Calappe marbré : Calappa marmorata, Fabr., Ent. Syst., Sup., IIO CARACTÈRES DES DÉCAPODES tom. 5, pag. 546; Giiaja-Apara? Pison et Marcgrave ; Herbst ^ Cancr. , tab. 40, fig. 2. Carapace finement granulée, avec trois grandes dents sur chacun de ses lobes postérieurs, peinte de flammes couleur de rose. Des mers de l'Amérique méri- dionale, de l'Ile de la Trinité, etc. Genre XVII. Œthre ( Œthra, Leach , Latr., Lamarck ; Cancer, Linn., Herbst; Parthenope , Fabr. ). Caractères généraux des calappes, aux différences suivantes près : Troisième article des pieds-mâchoires extérieurs presque carré, ne finissant pas en pointe; carapace aplatie, clypéi- forme, transversale, noueuse, ou très-raboteuse sur le dos. CEthre DÉPRiiMÉ : Œtlira depressa, Lamck. , Anim. sans vert. , tom. 5 , pag. 2G5; Cancer scruposus , Linn.; Herbst, Cancr., tab. 63, fig. 4, 5. Carapace elliptique, transverse, avec ses bords latéraux arrondis, et marqués de dents en forme de plis. Des mers de l'Ile-de-France. CEthre voutb : Œthra fornicala, Lam. ; Cancer fornicatus , Fabr., Ent. Syst., tom. 2 , pag. 453; Parthenope fornicata, ejusd., Suppl., tom. 5, pag. 352. Carapace très-inégale, à dos qua- drituberculé, dentelée sur ses bords antérieurs, avec les angles postérieurs dilatés et crénelés; front plan, déprimé, aigu, avec ses côtés dentelés ; mains triangulaires, avec les angles crénelés. Des Indes orientales. BRACHYURES. ÎL* SECTION. Abdomen composé de sept articles dans les deux sexes; pieds de la première paire didactyles. 111/ Division. Le5 huit pieds postérieurs simples et semblablement conformés ; aucun d'entre euxn étant remonté sur le doi. Subdivision I. Carapace arquée antérieurement , ses bords con- vergeas en angles sur les côtés ; pieds de la première paire iné<'aux. Yeux placés en avant, peu écartés. ( Seclion des Arqués, Latr. ) Genre XVIII. Pilusine { Pilumnus , Leach : Cancer, Linn., Penn., Fabr. , Latr.). Antennes extérieures sétacécs , assez longues, grêles, insé- rées dans le canthus interne des yeux -. les intérieures placées dans des fossettes transverscs , un peu obliques , du chaperon. Troisième article des pieds-màchoires extérieurs presque carré, subtransverse , échancré vers son bout et en dedans. Pieds des seconde, troisième, quatrième et cinquième paires terminés par des ongles simples, aigus. Carapace transverse, tronquée postérieurement avec le bord antérieui^rqué en demi-ellipse. Abdomen des femelles ellipsoïde, alongé. Pédoncules ocu- laires courts et plus gros que les yeux. Une fissure au fond de l'orbite en dessus, et une autre en dessous. Les crustacés qui entrent dans ce genre ont totalement le port des crabes proprement dits, et des carcins; mais ils en dif- fèrent principalement par le nombre des pièces de l'abdomen dans les mâles, et ils s'éloignent encore des premiers par Pin- sertion des antennes extérieures. PiLUMNE HÉKissé : Pilumnu s hirtellus , Leach, Malac, Brif., tab. 1 2 ; Cancer hirtellus, Linn., Syst. Nat. Edit. ; Gmcl., tom. i , pag. 1045 ; Penn., Brit. Zool, , tom. 4. pi. 6, fig. 1 1. Carapace ayant quatre ou cinq petites dents sur chacun de ses bords i]2 CARACTERES DES DFXAPODES latéro-antérieurs; mains et carpes granuleux en dessus et en dehors: corps jaunâtre pâle mélangé de brun ou de rouge par petites taches irrégulières; cette dernière couleur formant quelquefois desbandessurlespattes; corps et membres hérissés de poils bruns et roides. Des côtes de France et d'Angleterre. PiLtiMNE CHADVE-souRis : Pilumnus vespertiUo , Leach, Cancer vespertilio, Fabr., Ent. Syst., tom. 2, pag. 463, sp. 35. Très- velu partout, à l'exception des doigts des pinces; carapace pourvue de trois dents sur chacun de ses bords latéro-anté- rieurs ; front échancré dans son milieu. Des Indes. SuBDiPisioN lié Carapace bombée, en cœur tronqué postérieure- ment; yeux antérieurs, un peu distans entre eux; serres iné- gales. (Sect. des Quadrilatères, Latr.) Genre XIX. Gécarcin ( Gecarcinus , Leach ; Cancer, Linn. Fabr., Herbst; Ocjpode, Latr., Bosc). Antennes très-courtes et apparentes; les extérieures étant insérées près du canthus interne des yeux, portées sur un ar- ticle radical fort large, et terminées par une petite tige co- nique-, les intermédiai^s repliées transversalement très-près du bord inférieur du chaperon. Pieds-mâchoires extérieurs très-écartés l'un de Pautre , ayant leur second et leur troisième articles presque égaux entre eux, comprimés et comme folia- cés. Jambes et tarses des quatre paires de pattes postérieures épineux ; pieds de la troisième paire plus longs que ceux de la secojide. Carapace en forme de cœur, largement tronquée pos- térieurement, bombée en avant de chaque côté, et sans dents ni épines. Yeux grands logés dans des fossettes qui s'étendent de chaque côté du chaperon dans la largeur antérieure de la carapace, mais sans atteindre ses extrémités latérales. Les gécarcins connus sous les noms vulgaires de tourlouroux^ de crabes peints, de crabes déterre, de crabes violets ou de ERACHYURES. tperiques , sont des crustacés de rAinérique méridionale dortt plusieurs voyageurs ont beaucoup parlé à cause de leurs mœurs singulières. M. Latreille (Règne animal) dit en deux mots ce que l'histoire de ces animaux offre de plus vraisemblable. Ils passent , dit-il, la plus grande partie de leur vie à terre , se cachant dans des trous et ne sortant que le soir. Il y ea a qui se tiennent dans les cimetières. Une .fois par année, lorsqu'ils veulent faire leur ponte, ils se rassemblent en bandes nom- breuses et suivent la direction la plus courte jusqu'à la mer, sans s'embarrasser des obstacles. Après la ponte, ils reviennent très-affoiblis. On dit qu'ils bouchent leur terrier pendant la mue. Lorsqu'ils l'ont subie et qu'ils sont encore mous, on les appelle boursières, et on estime beaucoup leur chair qui cepen- dant est quelquefois empoisonnée; qualité malfaisante qu'on attribue aux fruits du mancenillier que ces crabes mangent. Gécarcin tourlourou : Gecurcinus ruricoUi, Leach, Latr. ; Cancer ruricola, Linn., Fabr., Suppl.Ent. Syst., pagBogjSéba , Thés. , tom» 3 , pi. ' 2 o , fig. 5 ; Herbst , Cancr. , tab. 3 , fig. 5 6 , et tab. 20 , fig. 1 1 6 ; Ocj'pode tourlourou , Latr., Gen. crust. et ins., tom. 1 , pag. 3 1 . Carapace bombée sur les côtés et en dessus où elle est marquée sur son centre d'une impression en forme d'H, dont les deux branches latérales seporfentenavantjusqueprès des yeux; chaperon en forme de carré transversal; yeux et pédoncules oculaires ayant h peu près en longueur le tiers de la largeur antérieure du têt; mains des serres unies , avec le carpe denté au côté interne ; tarses des autres pattes mar-* qués de six arêtes plus ou moins dentées ou épineuses, se- lon l'âge. Couleur générale, le rouge de sang foncé. Des Antilles. Gécarcin bourreau : Gccarcinus carnifex , Leach , Latr. 3 Cancer carnifex, Herbst, Cancr., tab. 41 , fig. 1, et tab, 4 , fig. 37 , yar. ; Ocjpode carnifex, Bosc ; Ocjpode cordata , Latr. , Gen. crust. et insect. , tom. 1 , pag. 3i. Carapace plus haute et moins large que celle de l'espèce précédente, à sommei 11/f CARACïEaES DES DECAPODES presque plat et marqué d'une impressiou en H peu prolon- gée en avant; chaperon en carré transversal, très-rebordé et déprimé au-dessus du front; 3^eux et leurs pédoncules ayant chacun en longueur, plus du tiers de la largeur du têt ; mains des serres un peu graveleuses , avec l'arête infé- rieure tuberculeuse, les doigts longs, arqués et dentelés inégalement au bord interne ; tarses des quatre dernières paires de pieds n'ayant que quatre arêtes dentées ou épi- neuses. Longueur du corps s'étendant jusqu'à trois pouces et demi; couleur jaune rougeàtre uniforme dans les indivi- dus secs, mais parolssant être entrecoupée de petites lignes purpurines dans les individus frais. De file Saint-Thomas , où il est commun dans les cimetières. Gécarcin fouisseur; Gecarcinus fossor , Latr. , Histoire natu- relle des Insect. et des Crust. , tom. 6 , pag. 58. Un peu plus petit que le précédent auquel il ressemble beaucoup. D'un blanc jaunâtre, un peu verdàtre , avec les pattes lavées de rouge; serres presque égales; mains dentelées à leur tranche supérieure, avec deux arêtes granuleuses bien formées sous Je doigt inférieur; poitrine granuleuse. De Cayennc. M. Latreille rapporte encore aux gécarcins le crabe guan- humi dePisou; et j'ai fait connoitre un crustacé pétrifié (Hisf = des Crust. fossiles, pag. 108, pi. io,fig. 8), que je range, avec quelque doute , dans le même genre. M. Latreille désigne sous le nom d'UcA un genre de crusta- cés très-analogues aux gécarcins par la forme en cœur de la carapace, mais qui en sont dififérens par les proportions relatives de leurs membres et quelques autres caractères; les pattes de la seconde paire étant plus longues que celles de la troisième, et cette différence existant aussi progressivement dans les suivantes. Ce genre renferme le cancer uca de Linnœus , ou uca-una de Pison et de Marcgrave. M. Leach a formé aussi un genre JJca; mais celui-ci ne com- prend pas le vrai cancer uca des auteurs que nous venons de ci- C BKACHYURES. 1 î Jj ler. Il est très-voisin des ocypodes , et M. Latreille a chiangé sou nom en celui de Gélasime , Gelasim us. (Voyez page 122.) SvBDiT-isiON m. Carapace bombée, plus étroite en avant qucji arriérera régions bien distinctes ; yeux placés en avant ^ peu écartés, portés sur un court pédoncule, non logés dans une fossette. (Section des Orbîculaires , Latr. ) Genre XX. Mictyrk (^Mictjris , Latr. , Leach). Antennes très-petites. Articlesinférieurs des pieds-màchoires extérieurs fort larges , foliacés et très-velus. Pieds longs , di- minuant progressivement de grandeur, à partir de la seconde paire, ayant leur dernier article pointu , comprimé et sillonné. Serres grandes, avancées, formant près de leur milieu, en se dirigeant brusquement en bas, un coude très-prononcé; leur carpe étant très-alongé. Carapace presque ovoïde , moJle , un peu plus large et tronquée postérieurement -, renflée, avec les séparations des régions bien marquées par des lignes en- foncées. Abdomen des femelles formé de sept pièces. Front rabattu comme celui des gécarcins et des ocypodes. Yeuxsail- lans, gros, portés sur un pédoncule court et globuleux, non logés dans une fossette. M. Latreille, à qui Ton doit l'établissement de ce genre et l'observation des caractères que nous venons de transcrire, remarque que la forme du chaperon et celle des pieds-mà- choires extérieurs le rapprochent particulièrement des ocy- podes. Néanmoins il l'avoit d'abord placé (Règne animal ) , d'après la forme du corps, dans la section des orbîculaires, à côté des atélécycles, des thies, des pinnothères, des corys- tes, des leucosies et du ixa. Maintenant il le range entre les gélasimes et les pinnothères, immédiatement après le genre Ocypode. MiCTYRELONGiCARPE : MictjTis lougicarpus , Latr., Gen. crusf . etinsect., tom. I, pag. 40: Nouv. Dict., tom, ;;o , pag. 620, jlb CARACTERES DES DECAPODES De petite taille et de couleur jaunâtre. 11 a été rapporté des Indes orientales par Pérou et Lesueur. J'ai décrit sous le nom de leucosie de Prévost un joli crustacé fossile des couches inférieures de Montmartre, qui a beaucoup de rapport avec le micljris par les formes de sa carapace. (Hist. nat. des Crust. Foss. , pag. 114, pi. 9, fig. 1 3.) Subdivision IV. Carapace carrée, ou -presque carrée ; yeux logés dans le front. (Section des Quadrilatères, Latr. ) * Carapace presque carrée; y eux placés sur de courts pédoncules ; pinces égales. Genre XXI. Pinnothère ( Pinnofheres , Latr. , Bosc, Leach , Lamck. ; Cancer, Linn.). Antennes extérieures très -courtes , ayant leurs trois pre- miers articles plus grands que les autres , insérées dans le cau- thus interne des yeux; les intérieures plus grandes, contigues aux premières , et placées avec elles sur une même ligne trans- verse. Pieds -mâchoires extérieurs courbés sur la première pièce sternale, ayant leur troisième article grand et arqué exté- rieurement. Pinces égales; pieds des seconde , troisième , qua- trième et cinquième paires terminés par un ongle ou article simple, aigu et crochu; ceux de la troisième paire plus longs. que les autres. Carapace très-mince, flexible, un peu déprimée, de forme orbiculaire , ou presque carrée avec les angles mousses, sans aucune dentelure ou rugosité. Abdomen des mâles ayant en dessous et à sa base deux pièces comprimées , presque foliacées; celui des femelles vaste, large et long, de forme orbiculaire, et s'étendant jusqu'àlabouche, commecelui des femelles de leucosies. Yeux gros, écartés. Les crustacés de ce genre sont en général fort petits, et leur carapace très-molle ne pourroit les défendre que foiblement des attaques de leurs ennemis. Comme les pagures, ils trouvent une ERACHYDI\ES. 117 retraite assurée dans les coquilles de la mer; mais au lieu de choisir, comme ces derniers, des têts univalves vides , ils se logent dans des coquilles bivalves vivantes. Ce sont particu- lièrement celles des moules et des Jambonneaux, où on les rencontre. Ils ne font aucun mal à ces mollusques; et tout le tort qu'ils peuvent leur causer, c'est de les gêner un peu dans leur habitation. Leur nourriture paroît consister dans les petits crustacés ou vers, que l'eau introduit dans les coquilles où ils sont placés; et il seroit même possible, ainsi que le pense M. Rîsso , qu'ils vécussent de la matière glaireuse qui en- toure leurs animaux. On trouve rarement les pinnothères libres et isolés dans la mer, ou dans des bivalves vides : aussitôt qu'ils sont nés, leur première démarche est de chercher une coquille où ils puissent s'établir. Il est probable néanmoins qu'à une certaine époque de l'année , ils quittent cette demeure pour s'accoupler. Quelques autres jeunes crustacés se rencontrent aussi, mais rarement et par accident , dans les coquilles de moules : tels sont , ainsi que M. CuvieF l'a remarqué , le carcinus manas , le portunus puber, la galathea strigosa , etc. Ces crustacés avoient été observés par les Grecs quilesnom- moient pinnotlier , ou pinnoph.ylax , et qui leur attribuoient des qualités fabuleuses. Ainsi ils disoient que ces animaux ëtoient les gardiens et les défenseurs nés des mollusques avec lesquels on les trouve, qu'ils les protégeoient contre les atta- ques de leurs ennemis , qu'ils vo} oient pour eux , et qu'eu les pinçant, ils les avertissoient à temps de clore les valves de leur têt, soit pour éviter une atteinte, soit pour enfermer une proie , que le mouvement de l'eau auroit amenée à portée d'être saisie , etc. M. Latreille place les pinnothères dans la quatrième sec- tion de la famille des crustacés décapodes brachyures , celle des orbiculaires , qui comprend aussi les genres Atélécycle, Thie , Corystc, Lcucosie, Ixa et Mictyrc. CARACTERFS DES DECAPODES PiNNOTHÈRF, POIS : Piiinotheres pisum : Cancer pisiim , Linn. j Pinnotlieres mytiloriim. , Latr. , Gêner, et Dict. ; Pinnotlières pisum, Latr., Leach , Malac. Brit. , tab. 14, fig. 1 , 2 et 5, la femelle; Pinnotheres varians , Leach, tab. 14, fig. q , 10 et 1 1 , le mâle. Carapace de la femelle orbiculaire, presque carrée, molle, lisse, à front un peu arqué , entier; celle du mâle rétrécie en avant,- mains oblongues, avec une lignedecils en dessous-, cuisses avec une semblable ligne ciliée en dessus et en dessous; pouces peu arqués; abdomen de la femelle très-large , avec les côtés de ses segmens arqués en festons, et son extrémité largement, mais peu profondément échancrée. On le trouve fréquemment dans les coquilles des moules et desmodioles sur les côtes de France et d'Angleterre ; c'est l'espèce la plus commune. PiNNOTHÈRE DE Cranch; Pinnothcres Cranchii , Leach , Malac. Brit., tab. 14, fig. 4 et 5. Carapace orbiculaire, presque car- rée, molle, très-lisse, avec ses côtés postérieurs dilatés; front droit, très-légèrement échancré; mains oblongues, avec une ligne ciliée en dessous; cuisses des^iutres pattes avec une sem- blable ligne en dessus, et une autre en dessous; pouces peu arqués ; abdomen de la femelle fort large , avec les bords la- téraux des segmens très-légèrement arqués, le second et les suivans étant dans le milieu de leur bord postérieur distincte- ment échancrés , le cinquième étant le plus large de tous , et le dernier un peu plus étroit que l'avant- dernier. On le trouve dans les moules et dans les modioles, sur les côtes d'Angleterre. PiNNOTHÈRE DE Latreille : Pinnotlieres Latreillii , Leach, Mal. Brit., tab, 14, fig. G , 7 et 8 : Cancer mytilorum alhus , Herbst, fom. 1, pag. 101 , tab. 2 , fig. 24? Carapace ovale, orbiculaire, rétrécie antérieurement, convexe, très-lisse, assez solide; front entier, avancé , presque arqué ; deux lignes enfoncées , obliques sur la partie postérieure du dos, un peu conver- gentes en arrière; mains ovalaires, avec une ligne ciliée en dessous; cuisses des quatre dernières paires de pattes avec BFiACHYUKES. ll^ «ne semblable ligne eu dessous: doigts arqués; abdomen de la femelle assez étroit, comparativement à celui des deux premières espèces , avec les bords latéraux de ses segmens , légèrementarqués, et'leur bord postérieur entier; le dernier étant terminé en pointe arrondie. Très-rare dans les modioles 5 sur les côtes d'Angleterre. PiNNOTHÈRE DES anciens: Pînnolhcres veterum, Bosc, Lalreille, Leach, Mal. Brit. , tab-i5 , fig. i-5 ; Cancer pinnotlieres , Linn., Pinnotheres pinnœ, Leach, Enc.Edinb. Plus grand que le pin- nothére pois; frontpresque échancré; dessous des main% arqué et sinueux; carapace du mâle presque carrée, transverse, assez solide, ponctuée ; abdomen étroit, avec ses bords laté- raux entiers et droits. Carapace de la femelle de même forme, mais à chaperon un peu moinssaillant, assez m.olle , très-fine- ment ponctuée; abdomen très-large , ovalaire, avec son milieu un peu élevé en carène et comme noduleux , les trois derniers segmens en étant échancrés postérieurement. Il est commun dans la Méditerranée , et plus rare sur les côtes océaniques de France et d'Angleterre. On le trouve dans les pinnes majines , et rarement dans les huîtres. PiNNOTHÈRE DE MoNTAGU , Piimotheres Monlagui , Leach , Edinb. Encycl.; Mal. Brit., tab. i5 , fig. G , 7 et 8 ; Pinnotheres modioli, Enc. Carapace du mâle presque carrée, transverse , assez solide , ponctuée -, front échancré -, mains ovales ; doigts apqués; côtés de Pabdomen largement échancrés entre le troisième et le septième article; celui-ci étant arrondi, entier et plus large que le précédent. "'''•■ Carapace carrée ou en cœur, tronquée postérieurement ■ yeux souvent placés sur de longs pédoncules. Genre XXII. Ocvpode [Ocypode, Daldorff", Fabr. , Latr. , Bosc, Lamck,, Leach). Antennes placées sur l'arête Iransverse qui ferme suprricu- ]20 CARACTERES DES DKCAP0DE3 reinent la cavité buccale; les extérieures étant très-petites, un peu arquées en dehors, composées de quatre à cinq ar- ticles, et portées sur un pédoncule formé de trois articles plus gros; les internes contigues aux externes , un peu plus longues que celles-ci , et séparées l'une de l'autre par une pièce dont la forme est celle d'un triangle renversé. Pieds- mâchoires extérieurs rapprochés, ayant leur troisième article en forme de fr/ipèze presque aussi Io»g que large. Pinces iné- gales, grandes , 'courbées , en forme de cœur, ou ovales et comprimées j les autres pattes longues, comprimées, celles de la quatrième et de la troisième paires étant les plus grandes; ongle ou dernier article des tarses très- compri- mé, marqué de quelques lignes élevées, velu ou cilié, ter- miné en pointe. Carapace presque carrée, un peu plus large que longue, terminée en devant et de chaque côté par un angle aigu; son bord antérieur, présentant dans son milieu un cha- - peron déclive , étroit et arrondi, et sur chacun de ses côtés un sinus ou une cavité transversale profonde et ovale, pour loger l'œil. Yeux placés sur des pédoncules assez longs, insérés aux côtés du chaperon, et dirigés dans le repos vers les an- gles du têt , en reposant dans les fossettes de son bord anté- rieur. Les crustacés de ce genre forment avec les grapses , les pla- gusies, les gonoplaces, les gélasimes, les gécarcins, les ucas, les thelphuses, et les ériphies, la section des crustacés déca- podes brachyures, que M. Latreille a nommés quadrilatères. Cette section comprend des animaux qui ont les plus grands rapports entre eux, non seulement parleurs formes générales, mais encore par leurs habitudes, beaucoup moins maritimes que celles des autres crustacés du même ordre. Les ocypodes en effet se tiennent souvent à terre après le coucher du soleil, et courent avec une vélocité incroyable ; ils se creusent des trous dans le sable, et s'y réfugient pendant ïe jour. Leur histoire au surplus n'est pas encore bien connue, BRACHYURES. 121 .et Ton en confond les principaux traits avec celle des tour- louroux, des ucas, des gécarcins et des grapses, qui, ainsi qu'eux, ont été nommés crabes déterre. M. Latreille divise les ocypodes en deux sections, dont la pre- znière correspond exactement au genre Ocjpode de M. Leach. C'est celle qui comprend les espèces dont les pédoncules des yeux sont prolongés au-delà de leur extrémité supérieure, en forme de pointe ou de corne , telles que les suivantes. OcYpODE cÉRATOPHTHALMS : Ocjpode ccratoplitlialmus , Fabr. , L-dtr. ; Cancer cursor, Linn. , Oliv.; Pall., Spic. Zool., fasc. g, tab. 5, fig. 2, 8 et suiv. Pédoncules desyeux prolongés d'un tiers ouplus, de leurlongueur totale, au-delàdesyeux,enunepointe conique et simple; pinces grosses, en cœur, graveleuses, den- telées sur leur tranche, la gauche étant la plus grande. Des Indes orientales. OcYPODE CHEVALIER : Ocjpode jppetis , Oliv. Voy. Emp. Oth,, fom. 2 , pag. 234 , pi. 3o , fig, i ; Cancer eques , Belon ; Cancer cursor, Linn. Pédoncules des yeux terminéspar un faisceau de poils soyeux. Carapace et serres chagrinées; les autres pattes raboteuses. Des côtes africaines de la Méditerranée et de l'O- céan , depuis la Syrie jusqu'au Cap-Vert. OcrpoDE BLAî^c : Ocypode albicans , Bosc, Crust. , i , pag. 196, pi. 1. Pédoncules des yeux prolongés au-delà de leur extré- mité en une pointe obtuse ; serres presque égales , hérissées de tubercules épineux , à doigts courts ; carapace blanchâtre , chagrinée , entière sur ses bords ; pattes des quatre dernièi-es paires blanches, garnies de poils serrés, assez longs. Des côtes de la Caroline du Sud. La seconde section renferme les ocypodes dont le pédoncule des yeux se termine avec eux; tels que lessuivans : OcYPPDE coRDijiANE; Ocj'podc cordimana yLntT. Serre gauche plus grande que la droite; toutes deux très-comprimées, en cœur, granuleuses , avec leurs tranches très-dentées. Carapace jaunâtre, chagrinée, avec ses côtés antérieurs un peu dentelés. Des Indes orientales. 122 CARACTERES DES DECAPODES OcvpODE rhombe: Ocjpode rhomhea, Fabr., Lalr., OJiv. Pinces comprimées, ovoïdes, finement chagrinées, avec les doigts striés, la gauche étant la plus grande-, j^eux très-grands, s'é- tendant dans toute la longueur de leur pédoncule; carapace blonde et glabre. De l'Ile-de-France. Genre XXllI. Gélasimè [Gelasimus, Latr. ; Vca, Leach ; Ocjpode , Bosc , Oliv. ; Cancer, Linn., Degéer, Fabr.). » Antennes toutes découvertes et distinctes, les latérales séta- cées. Pieds-mâchoires extérieurs rapprochés l'un de l'autre , leur quatrième article étant inséré à Pextrémité latérale et su- périeure du précédent. Pinces comprimées, dont l'une est de beaucoup la plus grande ; les autres pieds diminuant graduellement de longueur à partir de la seconde paire. Cara- pace en forme de trapèze transversal et plus large au bord an- térieur, dont le milieu est rabattu en forme de chaperon. Yeux situés chacun à l'extrémité d'un pédoncule grêle, cylin- drique , prolongé jusqu'à l'angle antérieur et latéral du têt , et reçu dans une fossette linéaire. Ces caractères, établis par M. Latreille , se rapportent en- tièrement aux crustacés que M. Leach a eu l'intention de pla- cer dans le genre qu'il a nommé Uca , et auquel il a rap- porté par erreur ( Trans. Linn., tom". XI, pag. 023) , Vuca- una de Pison et de Marcgrave, dont le têt bombé et cor- diforme est très-semblable à celui de gécarcins. Ce nom d'uca ne peut donc plus convenir au genre que nous décrivons, et nous nous sommes décidé à adopter celui de gélasimè proposé par M. Latreille. Ce naturaliste, ayant remarqué des dififéretices notables dans les proportions des pieds des gécarcins et de l'uca de Pison et de Marcgrave , a fondé un nouveau genre pour ce dernier , et lui a transporté la dénomination d'Uca qui lui convient vé- ritablement. Les gélasimessont connues sous les noms de craies appelans , BriACIIYURES. 1-23 parce qu'elles onll'habitude singulière de feair toujours élevée îeur grosse pince en avant de leur ccrps, comme si elles fai- soient le geste d'usage pour faire. approcher quelqu'un. Elles se tiennent non loin de la mer, dans les terrains humides, et plusieurs d'entre elles se creusent des terriers cylindriques , obliques et (rés-profonds , tellement rapprochés les uns des autres qu'ils se touchent; et ces terriers ne sont habités ordi- nairement que par un seul individu. Une de leurs espèces, ob- servée à la Caroline par M. Bosc , passe les trois mois d'hiver dans ces retraites sans en sortir, et elle ne se rend à l'eau qu'au temps de la ponte. Gélasime Maracoaki : Gelasimus Maracoani, Latr. ; Maracoani, Pison , Hist. Nat. , lib. III , pag. 77 ; Ocjpode heLerochelos , Bosc ; Hcrbst, Cancr. , tab. 1 , fig. 11. Carapace fortement chagrinée avec deux lignes enfoncées longitudinales dans son milieu , indiquant la séparation des régions médianes des régions laté- rales; l'une des deux serres , tantôt la droite , tantôt la gauche , très-grande, à doigts très-comprimés; ces deux serres ayant leur face extérieure couverte de tubercules arrondis eu forme de grains, et la face intérieure lisse; longueur totale, un pouce; largeur, un pouce et demi; couleur jaunâtre lavée de rougeàtre. Du Brésil et de Cayenne. . Gélasime combattante ■ Ge/as/m«s pugilator , Latr.; Ocypode pugilator, Bosc, Crust. , tom. 1 , pag. 197. Carapace lisse, en- tière dans ses bords, sinueuse antérieurement; pince droite, ordinairement plus grande que la gauche, toutes les deux étant légèrement chagrinées; doigts très-longs, courbés et unis. De la Caroline du Sud. Gélasime appelante : Gelasimus vocans , Latr.; Cancer vocans, Degéer, tom. 7 , tab. 26, fig. 12 ; Herbst, Cancr. , tab. i,fig. 10; Ocypode vocans, Bosc ; Oliv. , Encycl. Carapace unie, avec le bord antérieur sinueux;serre droite ordinairement plus grande que la gauche; tontes les deux étant finement chagrinées en dehors, avec une ligne enfoncée courte, près de leur extrémité, 134 CARACTÈRES DES DECAPODES et ayant leurs doigts longs, étroits, frès-écartés entre eux, unis, comprimés; pédoncules oculaires pourvus à leur extrémité d'une pointe aiguë. Des Antilles. GélasimedeMarion; Gelasimus Marionis, Nob. Carapace lisse, terminée de chaque côté par un angle assez vif et dirigé en avant, ayant une impression en forme d'H sur le dos; pédon- cules oculaires grossissant insensiblement par le bout et sans pointe terminale; bord inférieur du sillon des yeux crénelé; pince droite beaucoup plus grande que la gauche , très- comprimée 5 granuleuse à l'extérieur et près de sa base ; pouce droit, lisse sur ses deux faces, granuleux sur sa tranche in- terne; doigt immobile, arqué en dessous dans toute sa lon- gueur, avec son bord interne largement échancré dans son milieu, et partout garni de dentelures mousses disposées sur sa tranche. Cette espèce, à peine longue de huit lignes et large d'un pouce, est de Manille. Elle m'a été communiquée par M. Maripn de Procé de Nantes, à qui je la dédie. J"ai décrit une espèce de ce genre dans mon ouvrage sur les crustacés fossiles , pag. 106, pî. 8 , fig. 7 et 8. Genre XXIV. Gonoplace (Gon.opia.r, Leach, Latr.-, Cancer, l'abr. ; Ocjpode, Latr., Bosc, Risso; Rhomhillc ou Gonoplax, Lamck.). Antennes découvertes; les extérieures sétacées et très-vi- sibles, avec leurs trois premiers articles beaucoup plus gros que les autres. Pieds-màchoires extérieurs rapprochés, ayant leur quatrième article inséré à l'angle intérieur et supérieur du troisième qui est pentagone et transversal. Pinces alongées , égales, grêles, portées sur des bras très-longs, ayant la main un peu comprimée et non carénée-, toutes les autres pattes géné- ralement grêles, à articulations anguleuses, la première paire étant plus courte que la suivante, et la quatrième la plus grande de toutes. Carapace déprimée en forme de quadrilatère trans- versal un peu plus large en avant qu'en arrière, ayant dans le milieu de son bord antérieur une avance très-marquée ou une BRACHYURES. Sorte de chaperon. Yeux situés à rextrémité d'un pédoncule grêle qui s'étend jusqu'aux angles extérieurs du têt, et qui est logé dans une fossette ou gouttière linéaire et transversale. Les mœurs des crustacés de ce genre n'ont pas été décrites, mais il est présumable qu'elles diffèrent peu de celles des gé- lasimes et des ocypodes. Dans mon travail sur les crustacés fossiles, j'ai décrit cinq espèces de ce genre, dont une surtout, le gonôplax Latreillii, est remarquable par ses caractères et ses dimensions. GoNOPLACE A DEUX ÉPINES : GofiopZaxii5pmosa, Leach , Malac. Brit., tab. i3 ; Cancer angulatus , Penn., Fabr. ; Herbst, tab. i, fig. i3; Ocfpode angulata, Bosc. Angles latéraux de la carapace avancés en forme de pointes; une seconde épine, plus petite , en arrière de celles-ci , sur chaque bord latéral de cette cara- pace; une épine sur le bras, et une autre à la face interne du carpe; l'extrémité des cuisses des quatre dernières paires ayant aussi une pointe près de leur articulation tibiale. Des côtes de France et d'Angleterre. GoNOPLACE RHOMBOÏDE ■• GonopZrtx l'iiomloides , Lafr. ; Cancer rliomboides , Linn., Fabr.; Ocjpode rhomboides, Bosc, Oliv. ; Ocjpode longimana ^ Risso. Différente de la précédente par le manque de la seconde épine latérale des côtés de la carapace. Elle n'a que huit lignes de longueur et environ seize de largeur en avant; sa couleur est le jaune avec des reliefs roses. On la trouve à Nice, dans les endroits rocailleux, à une profondeur de soixante à quatre-vingts pieds. La femelle est pourvue d'œufs en juillet. GoNOPLACE TRANSVERSE; Gonopldx Iransvcrsa^ Latr. , Nouv. Dict. d'Hist. nat. Carapace chagrinée , inégale , ayant ses bords latéraux finement dentelés et velus , et trois fortes dents aux angles antérieurs. De la Nouvelle-Hollande. Genre XXV. Eriphie {Eriphia , Latr.; Cancer, Fabr., Herbst). Antennes extérieures assez longues, distantes de l'origine 126 CARACTERES DES DECAPODES des pédoncules oculaires, et insérées près du bord antérieur de la carapace -, les intérieures entièrement découvertes» Pieds-mâchoires extérieurs rapprochés. Serres grosses, iné- gales; pattes médiocrement fortes, un peu comprirnées, par- semées de poils roides et terminées par des ongles presque droits, striés. Carapace assez semblable à celle des thelphuses, presque en forme de cœur tronqué postérieurement, avec ses côtés et son bord antérieur épineux. Yeux écartés, portés sur des pédoncules courts et logés dans une fossette. Eriphie front-épineux : Eriphia spinifrons , Latr. ; Cancer spi- nifrons , Fabr. ; Herbst , Cancr. , tab. 1 1 , fig. 65 ; Risso , Crust. , page 1 3 ; Aldrov., Crust. Pagurus, pag. 189. Carapace lisse avec cinq, dents de chaque côté, dont la seconde et la troisième sont bifides ; front et mains couverts d'une multitude d'épines ; doigts des serres noirs. Des côtes de France. M. Latreille rapporte encore à ce genre, d'après l'inspection des figures, les Cancer rufopunctatus, Herbst, tab. 47, fig. 6 ; C. cj- modoce , ej usd. , tab. 5 1 , fig. 5 ; et C. tridens, tab. 2 1 , fig. 126. Genre XXVI. Plagusie {Plagusîa, Latr.; Cancer, Fabr., Herbst). Antennes extérieures très-petites, insérées près de l'origine des pédoncules oculaires-, les intermédiaires placées chacune dans une profonde entaille du dessus du front. Pieds-mâchoires extérieurs écartés entre eux inférieurement, ayant leur troi- sième article presque carré, de largeur égale, avec le côté su- périeur dilaté extérieurement en manière d'angle obtus. Serres petites, égales; les autres pieds très-forts, très-comprimés, diri- gés latéralement , terminés par un tarse épineux; les troisième et quatrième paires étant les plus longues de toutes. Carapace- déprimée, presque carrée, comme celle desgrapses, un peu rétrécie aux deux extrémités. Yeux placés près de ses angles antérieurs, portés sur des pédoncules courts et assez gros. Ce genre est très-voisin de celui des grapses; mais il en dif- fère principalement par le mode d'insertion des antennes BRACHYURES, I27 intermédiaires et par la forme du second article des pieds- màchoires extérieurs. Plagusie déprimée: Plagusiadepressa, Latr.: Cancer depressus, Fabr. : Herbst, tab. 3, fig. 55. Carapace tuberculeuse et gravt- leuse, avec quatre dents de chaque côté; lobes frontaux peu avancés; serres sillonnées en dessus, unies sur le reste de leur surface, terminées par une main cylindrique, dont les doigts sont en cuiller; dessus du corps rougccître mêlé de gris. Des mers de l'Amérique. Plagl'Sie clavimane : Plagusia clavimana , Latr. : Herbst , tab. 69, fig. 5. Carapace avec des enfoncemens garnis de duvet sur sa surface; les trois divisions frontales avancées et den- telées; serres terminées brusquement par une main renflée, grosse, courte et ovoïde; tranche supérieure des cuisses et des autres jambes garnie d'une série de dentelures. Des mers de la Nouvelle-Hollande. Genre XXVll.TnELPnusE (Thelphusa, Ltitr. ^Potamopliilus, Latr,j Cancer, Belon , Rondel. , Gesn.; Gecarcinus , Lamck.).(i) Antennes extérieures très-courtes et insérées près des pé- doncules oculaires, sous lesquels elles sont couchées. Pieds- mâchoires extérieurs très-rapprochés, et recouvrant exacte- ment toute la bouche. Pinces presque égales, grandes; mains ovales, granuleuses; pattes de la troisième paire les pluslongues de toutes, et celles des deux dernières décroissant successive- ment. Carapace déprimée, lisse , en cœur tronqué postérieure- ment avec une impression en H dans son milieu, indiquant la séparation des régions de cette partie. Yeux écartés, latéraux, portés sur des pédoncules courts , gros, et logés dans une fos- sette ovale transverse. (i) U est probable que rc genre diffère peu, ou ne diffère pas d^ rcux qui ont élé nommés Potamon par M. Savigny, et Potamobia par INÏ. Leach. i^^*:??' ' ' 128 CARACTÈRES DES DÉCAPODES Le crustacé qui forme le type de ce genre étoit connu dea Grecs sous le nom de carcinos potamios. JElien , Pline, Diosco- ride, Nicandre, Avicenne , en ont fait mention dans leurs écrits, et il estfiguré sur des médailles antiques d'Agrigente , en Sicile. On le trouve en Italie , en Grèce, en Syrie, et, à ce qu'il paroit, sur tout le périple de la Méditerranée. Au lieu de se tenir dans la mer comme les autres crustacés brachyures , il préfère les eaux douces et pures des lacs et les embouchures des rivières. En Italie, on le rencontre dans les ruisseaux; près de Pi.ome et de Florence, dans le lac dAlbano ou de Castello, et dans celui de Nemi, près de Naples. Il est très-agile, nage et court bien, s'écarte quelquefois beaucoup des eaux, et l'on assure même qu'il peut viA^re plus d'un mois sans y retourner. Les Italiens le mangent dans les temps d'abstinence, et, ainsi que les anciens, attribuent à sa chair des propriétés, sans doute chimériques, contre les maladies de poitrine. Au rapport de M. Risso , on avoit transporté et acclimaté son espèce aux envi- rons de Nice, ily a trente ans environ. Ce crustacé est le suivant .- Thelphuse fluviaïile : ThelpliusaJlin>iatilis,LatT.; Cancer Jlu- viatilis , Belon , Rond., Gesn., Mathol., Aldrov.; Crabe de rivière , Olivier, Voyag. enEgypt,, pi. 5o, fig. 2. Carapace longue et large d'environ deux pouces, lisse, avec les côtés antérieurs parsemés d'aspérités et de petites rides incisées; chaperon in- cliné, transversal, rebordé, unpeu concave. Pattes antérieures parsemées d'aspérités; mains fortes, ovales, avec les doigts presque égaux, assezlongs, coniques, inégalementdentéslelong de leur bord intérieur, ayant une tache roussàtre à leur extré- mité. Têt de couleur grisâtre, blanchâtre ou livide dans les in- dividus vivans , et d'un jaune pâle sur ceux qui sont des- séchés. Thelphuse dentelée; Thelphusa serrata, Latr. C'est une es- pèce des rivières de l'Amérique septentrionale, indiquée par M. Boso sous le nom de crabe Jluviatile. Elle est plus large que la précédente ; sa carapace est unie et pourvue sur ses bords laté- BRACHYURES. 1 2 (^ raux de dentelures très-fines, très-nombreuses, et égales entre elles. M. Latreille rapporte aussi à ce genre le cancer senex de Fa- bricius, ou cancer hydrodomus d'Herbst, Cancr. , tab. 41. Des Indes orientales. Subdivision V. Carapace presque carrée. Yeux placés dans ses angles antérieurs sur de courts pédoncules. Pinces egaZes. (Sec- tion des Quadrilatères, Latr.) Genre XXVIII. Grapse ( Grapsus , Lamck., Latr., Leach ; Cancer, Linn., Fabr.). * Antennes extérieures petites, sétacées, insérées près de la base des pédoncules oculaires; les intermédiaires éloignées Tune de l'autre, repliées et logées dans deux fossettes de la partie inférieure du chaperon. Pieds-mâchoires extérieurs écartés à leur base avec leur troisième article abord interne oblique, à bord externe arrondi et fortement échancré à son extrémité. Pinces égales, a^sez grosses, renflées et lisses; bras comprimes en dessus et terminés de ce côté par une crête ; pattes compri- mées , lisses, striées en travers, terminées par un ongle un peu crochu, aigu à sa pointe et épineux sur ses faces; celles de la troisième et de la quatrième paires plus longues que les autres. Carapace plane , déprimée , lisse , tfarrée , à bord antérieur in- cliné et transverse. Yeux gros, renflés, portés sur de courts pédoncules, placés aux angles antérieurs de la carapace, et logés dans des fossettes transversales ; la partie antérieure des bords du têt présentant souvent trois dents ou crénelures diri- gées en avant, et sa surface étant , dans quelques espèces, mar- quée de nombreuses rides peu prononcées, transverses sur les parties antérieures, et obliques sur les régions branchiales. Les crustacés de ce genre peuvent être considéi'és comme formant le type de la section des quadrilatères de M. Latreille, qui comprend également les six genres précédens et celui 9 ] 3o CARACTÈRES DES uéCAPODFS des gécarcins. Ces genres, ainsi qu'on peut s'en convaincre par la comparaison de leurs caractères, diffèrent entre eux par la forme du têt, en cœur trongué, carré ou trapézoïdal; par Técartement ou le rapprochement des pieds-mâchoires exté- rieurs; par la position des yeux sur des pédoncules longs ou courts, naissant d'un chaperon qui dépasse le front, ou des angles latéraux de la carapace; par les proportions des diffé- rentes paires de pattes; parla forme , l'égalité ou l'inégalité des pinces, etc. Presque tous les crustacés qu'ils comprennent sont lisses et ornés de couleurs assez vives. Ils sont très-agiles à la course, et c'est parmi eux seulement que se trouvent les crus- tacés brachyuïcs terrestres et d'eau douce. Les grapses proprement dits, sont connus en Amérique sous le nom de crabes des palétuviers; ils se tiennent ordinairement à terre, cachés sous des pierres pendant la chaleur du jour. Quelques uns forment le long des embouchures des rivières des troupes nombreuses, qui se nourrissent des corps morts de poissons ou de mollusques que le flot rejette sur le rivage. Grapse porte-pinceau : Grapsus penicilliger, Latr. ; Rumph ,^ Amb. Rareit. Kam. , tab. lo, fîg. 2; Cuvier, Règne animal, tora.4 , pi. 12 , fig. 1. Carapace assez élevée, plus large que longuie, avec deux dentelures à chaque angle latéral ; mains desserres grosses, pourvues chacune d'un grand faisceau de poils noirs. Des Indes. Grapse PEINT ; Grapsus piclus , Lamck. , Latr. ; Cancer grapsus , Linn.; Fabr. , Ent. Syst. Suppl., pag. 04.,! , sp. 29. Carapace plus large que longue , ayant ses côtés un peu arqués en de- hors dans leur milieu , et bidentés en avant derrière l'orbite; des lignes obliques, parallèles entre elles, sur les régions bran- chiales; front divisé par trois incisions en quatre lobes apla- tis, dentelés; serres assez courtes, ayant les doigts terminés en cuiller, et le côté interne du carpe dilaté en manière de dent. Couleur générale, le rouge de sang, ponctué et rayé de jaune. On le trouve en Caroline, aux Antilies, aux îles BRACHYURES. 10 1 Saadwich et à Cayenne. Dans ce dernier endroit il est appelé ragabeumba. Grapse madré : Grapsus varias , Latr., Risso ; Cancer niarmo- ratus, Fabr. : Olivi, Zool. Adriat. , tav. 2 , fig. 1 ; Cancre madré^ Rondelet, liv. i8,pag. 406; Cancer femoralis , Olivier. Cara- pjice presque carrée, avec le chaperon droit, non incliné, et quatre lobes peu élevés sur le front , desquels les deux mi- toyens sont plus reculés que les latéraux ; trois dents à chaque angle du têt , sur son bord latéral ; pinces grosses , lisses , ayant les droits écartés à leur origine , en cuiller au bout , et pour- vus de petites dents obtuses sur leur tranche interne ; carpe dilaté en crête intérieurement ; extrémités des cuisses de toutes les pattes présentant en arrière une petite crête den- telée ; corps Varié et comme finement marbré en dessus, d'une couleur brun-rougeâtre sur un fond jaunâtre ; quelques lignes de la première couleur obliques et parallèles entre elles , foiblement indiquées sur les régions des branchies; pinces d'un brun noirâtre en dessus ; les autres pattes variées des couleurs du corps, mais moins finement. Longueur du têt, seize lignes; largeur, dix-huit lignes. Ce crustacé se trouve dans la Méditerranée et sur les côtes de France baignées par l'Océan ; mais il paroit rare en Angleterre, car M. Leach ne l'a pas décrit dans son ouvrage sur les malacostracés de la Grande-Bretagne. Grapse de Huzard , Grapsus Huzardi, Nob. Longueur du corps, onze lignes; largeur, un pouce. Carapace élevée, presque carrée, à surface un peu irrégulière , ayant quatre lobes pla- cés sur une même ligne entre les yeux , au-dessus du chape- ron qui est infléchi et un peu creusé dans son milieu ; région génitale faisant une pointe très-marquée en avant; région cordiale assez élevée; serres médiocres, légèrement granu- leuses, avec les doigts terminés en pointe, ayant leurs bords interoes appliqués l'un contre l'autre dans toute leur étendue, et à peine rugueux; carpe légèrement épineux sur son bord 9- îSa CARACTÈ1E3 DES D^CAPODEâ interne el «intérieur; bras trièdre , ayant ses trois arêtes ou angles dentelés également; cuisses des quatre dernières pattes comprimées sur leur bord antérieur, et munies d'une épine , à l'extrémité de ce bord , au-dessus de l'articulation de la jambe. Couleur générale, brunâtre. Ce grapse a été trouvé à l'embouchure du fleuve Sénégal , par M. Huzard fils, à qui je le dédie. Grapse ensanglanté : Grapsus cruentatus , Latr. ; Cancer ruri- cola, Degéer, lusect. , tom. 7, pag. 417, pi. 26, fig. ï. Il a les plus grands rapports avec les grapses peint et madré pour les couleurs ; mais il en difTère par un têt sans dentelures , par l'extrémité des doigts coniques, et par le carpe garni d'é- pines au côté intérieur. De l'Amérique méridionale. M. La- treille le regarde comme étant Varatu pinima de Marcgrave. J'ai décrit , dans mon ouvrage sur les crustacés fossiles , une espèce que je rapporte à ce genre (1). (i) M. Lalreille vient de faire placer dans la collection du Muséum, un genre nouveau qu'il nomme Macrophtralmos, et qui comprend une espèce ayant les formes géne'rales des grapses, les pieds-mâchoires semblables à ceux des crabes proprement dits, et les yeux portés sur de très-longs pédoncules. M. Thomas Say , de Philadelphie , a publié dans le Journal de F Aca- démie des sciences naturelles de cette ville, tom. l^"", pag. 73, sous le nom à'Ocypode reticulatus, la description d'un vrai grapse, dont il a formé ensuite le genre Sesarma. Plus tard il a reconnu que cet ani- mal devoit être rapproché des grapses, quoiqu'il eût les mœurs des ocypodes. BRACHYUREa. 133 ÏV." Division. Pieds de la dernière paire au moins, situés très-haut à Varrière du corps et dirigés en dessus. (Section des Noto- PODES de M. Latreille.) SvBDivisiON I. Cinquième paire de pieds seulement relevée sur le dos, non terminée en nageoire ; jeux portés sur un pédoncule biarticulé (i). Genre XXIX. Homole {Homola, Leach , Latr.-, Hippocarcinus , Aldrov. ). Antennes extérieures assez longues, ayant leur premier ar- ticle gros et court, et le second très-long, insérées sous les pé- doncules ocularres; les intermédiaires placées au canthu:. interne des yeux. Pieds-mâchoires extérieurs ayant leur troi- sième article très-alongé, lobé extérieurement vers son tiers inférieur, et échancré à l'extrémité. Pinces médiocrement grosses et longues , égales entre elles et terminées par des doigts assez courts; pieds des seconde, troisième et quatrième paires , très-alongés, grêles, semblables entre eux et tous terminés par un ongle comprimé, aigu, peu arqué et cilié sur sa tranche postérieure ou inférieure; ceux de la cinquièmepaire de moitié plus courts, relevés, ayant leurs deux derniers articles ployés de façon à figurer une pince en crochet. Carapace en forme de carré long, tuberculeuse en dessus, épineuse en avant avec le front un peu avancé, bordée et crénelée sur les côtés. Yeux gros, globuleux, portés sur un pédoncule mince, biarticulé, assez long, et se dirigeant latéralement jusqu'à l'angle du tét. Abdomen de la femelle presque lancéolé, avec une ligne sail- lante, large, arrondie dans son milieu. (i) Sous le nom de Dynomène, M. Latreille a re'cemmenl fonda «n nouveau genre très-voisin des dromics , mais n'ayant, comme les crustacés de cette i''' subdivision, que les deux pieds posle'rieurs re- levés sur le dos. Les pédoncules de ses yeux sont , comme à l'ordinaire , formés d'un seul article. ]34 CARACTERt^S DES DÉCAPODES HoMOLE FRONT -ÉPINEUX : Homola spinifroTis , Leach , Miscell, Zool. , vol. 2 , tab. 88 -, Hippocarcinus , Aldrov. , Crust. , lib. 2, Front armé de quatre grandes pointes égales, derrière les- quelles s'en trouvent d'autres; mains unies ; carpes, bras et troisième article de toutes les autres pattes, portant de pe- tites épines et des poils roides, courts et peu nombreux-, trois épines assez fortes, à la face postérieure interne du troisième article des derniers pieds. Longueur du corps, un pouce six lignes; largeur, un pouce. Patrieinconnue. Les dorippes Cuvier et épineux de M. Risso sont des espèces de ce genre, et le genre ïhelxiope de M. Rafinesque paroît s'y rapporter également. Subdivision II. Pieds de la qualrième et de la cinquième paires relevés sur le dos, non terminés en nageoires; j'eux portés sur des pédoncules simples. Genre XXX. DoRipPE ( Dorfppe, Fabr. , Latr. , Lamck., Leach, Bosc , Risso ; Notogastropus , Vosmaè'r ; Cancer, Linn. , Herbst, Aldrov., Plancus). Antennes extérieures assez longues, sétacées , insérées au- dessus desintermédiaires quisont piiées , mais non entièrement logées dans les cavités 0,11 elles prennent leur insertion.Troisième article des pieds-màchoires extérieurs étroit, alongé, terminé en pointe. Ouverture buccale triangulaire. Pinces petites et courtes, égales; les autres pieds très-longs, comprimés; ceux de la troisième paire étant les plus grands; ceux des deux dernières, paires relevés sur le dos, terminés par un petit ongle crochu et replié sur l'article qui le précède. Carapace un peu déprimée, plus large postérieurement sur les côtés qu'antérieurement; tronquée et épineuse en avant ; tronquée, sinueuse et rebordée en arrière; ayant sa surface marquée de bosselures ou de tu- bercules qui correspondent exactement aux régions propres aux parties molles qui sont situées en dessous. Deux grandes BUACHrUBES. 35 i3iivertures obliques, ciliées sur leurs bords, communiquant avecles cavités branchiales, et situées en dessous du tet , l'une à droite, l'autre à gauche de la bouche. Partie inférieure et pos- térieure du corps, tronquée en gouttière pour recevoir l'abdo' inen replié dont les pièces sorrt noduleuses ou tuberculeuses. Yeux petits, latéraux, portés sur des pédoncules assez longs, placés près des angles du têt, et protégés par les avances angu- leuses de celui-ci , qui composent les bords de leur orbite. Les mœurs de ces crustacés ne sont pas connues. Ils se tien- nent à de grandes profondeurs dans la mer , et l'on n'a pas en- core constaté s'ils se servent de leurs pieds, relevés sur le dos, pour se couvrir de corps étrangers comme le font les dromies. DORIPPB LAINEUSE : Dorippe lanata, Latr. , Lamarck; Dorippe Facchino , Riss., Crusf., pag. 34; Cancer lanatus, Linn. ; Cancer hirsutus alius, Aldrov., Crust., lib. 2, pag. 194; PJancus, de Conch.min. not. , tab. 6, fig. 1. Quatre dents au front et une forte pointe latérale faisant à la fois l'angle du têt et le bord externe de l'orbile; une pointe courte sur le milieu de chaque côté de la carapace; bord antérieur des cuisses de la seconde et de la troisième paire de pieds sans épines; doigts des pinces comprimés et arqués en dedans, ayant leur tranche interne garnie d'une série de dentelures assez fortes, obliques, égales entre elles et blanches; corps couvert d'un duvet roussâtrc. Delà Méditerranée et de l'Adriatique. Les habitansde Rimini la nomment Facchino. Dorippe voisine ; Dorippe affinis, Nob. Cette espèce, figurée par Herbst, pi. 11, fig. G7, diffère principalement de la pré- cédente, ainsi que le remarque M. Latreille, en ce que ses pieds de la seconde et de la troisième paire ont leur tranche antérieure garnie d'une sériede petites épines. Del'Adriatique. Dorippe a quatre dents : Dorippe quadridens , Fabr. , Latr.; Dorippe nodosa, Coll. du Mus.; Cancer FrascoMe, Herbst, tab. 1 1 , fig. 70. Cette espèce, plus petite que les précédentes, a le front à peu près également conformé ; mais les épines des angles ]56 CARACTKRES DES DÉCAPODES fie son tct sont plus longues, plus minces et plus déversées en dehors; les pédoncules de ses yeux sont plus longs; l'épine du milieu des côtés du têt est moins forîe; les diverses régions de sa carap.icesont, chacune, pourvues d'une ou deux petites verrues arrondies; les pattes de la seconde et de la troisième paiie n'ont pas d'épines sur la tranche antérieure de leur cuisse; les trois premières pièces de la queue ou de l'abdomen ont chacune trois grosses nodosités placées sur une ligne trans- versale, et la quatrième a une ligne élevée aussi transverse; le corps est velu. Cette dorippe des Indes orientales a été der- nièrement rapportée de Manille par M. Marion de Procé. Elle ressemble tellement à une espèce que j'ai décrite avec doute comme fossile, que je ne saurois précisément en signaler la différence. Cette espèce appartient à M. Defrance qui en a rapporté les caractères dans l'article Dorippe (fossile) du Dict. des Se. nat. Genre XXXI. Dkomie (Drom/a, Fabr. , Latr., Lamck. , Leach ; Cancer, Linn.). Antennes extérieures petites, insérées au-dessous des pé- doncules oculaires; les intermédiaires placées en dessous et un peu en dedans des yeux. Pieds-mâchoires extérieurs ayant leur troisième article presque carré, légèrement échancré à son extrémité et en dedans. Pinces grandes et fortes, égales; pieds de la seconde et de la troisième paire terminés par un article simple, et plus grands que ceux de la quatrième et de la cin- quièmepaire, quisontrelevés sur le dos etpourvus d'unepince, parce que leur dernier article qui est arqué et pointu est op- posé à une épine à peu près de la même forme qui termine Tavant-dernier article. Carapace ovale, arrondie, très-bombée, découpée sur ses bords antérieurs, velue ou hérissée, ainsi que les pieds et les serres. Yeux petits , portés sur de courts pédon- cules, assez rapprochés et logés dans des fossettes orbiculaires ou cylindriques. BRACHYURE3. . iZj M. Latreille place ce genre dans la section des crnstacés brachyures notopodes, et M. Leach le rapporte à une famille qu'il nomme les Thelxiopédées, dont les caractères ne me sont pas connus. A côté de lui, dans une méthode naturelle, doit se placer le nouveau genre Dynomène de M. Latreille, qui n'en diffère principalement qu'en ce que les pieds de la cinquième paire seulement, au lieu des quatre derniers, sont relevés sur le dos. En général les dromies ont beaucoup de rapport avec les crabes proprement dits, -par la forme générale de leur corps; celle des parties de la bouche, la position des antennes, etc.; mais ils en diffèrent par la situation relevée de leurs quatre pieds postérieurs, et par leurs mœurs. Ces crustacés, assez indolens dans leur démarche, vivent dans les lieux où la mer est médiocrement profonde, et ils choisissent pour leur habitation les endroits où les rochers ne sont pas cachés sous la vase. On les trouve presque toujours recouverts d'une espèce d'alcyon ou de valves de coquilles, qu'ils retiennent avec leurs quatre pieds de derrière , et dont ils semblent se servir comme d'un bouclier qu'ils opposent aux attaques de leurs ennemis. Les alcyons qui sont en général de l'espèce appelée alcyonium domoncula, continuent même à se développer et à s'étendre sur leur carapace, qu'ils finissent par cacher entièrement. Au mois de juillet, au rapport de M. Risso, les femelles sortent de l'état d'engourdissement qui leur est ordinaire, et s^ rendent sur les bas fonds pour y dépo- ser un très-grand nombre d'œufs. Dkomiede Rumphius : Dromia Rumphii, Fabr. , Latr. ; Cancer heracleoticus aller, AIdrov. Carapace en voûte un peu sur- baissée , longue et large de deux pouces et demi environ , cou- verte d'un duvet brun , ayant cinq dents distinctes à chacun de ses bords antérieurs; front tridenlé: doigts des pinces couleur de rose. De la Méditerranée. Ses œufs sont d'un rouge carmin. Dromie très-vei.ue iDromm hirsutissinia, Lamarck. Carapace ï38 CARACTÈRES DES Dl^XAPODES trés-bombée , à cinq dents sur ses bords latéraux et présentant un large sinus de chaque côté du front qui est presque trilobé ; corps couvert de longspoils roux. Du cap de Bonne-Espérance. Dromie tête-de-mort : Dromia clypeata, Latr.; Cancer caput mortuum, Linn.; Act. Hafn., 1802. Plus petite quela dromie de RumphiuS; carapace beaucoup plus bombée, avec trois dents de chaque côté sur ses bords antérieurs; front court, échancré au milieu et sinueux sur les bords. De la Méditerranée. Fabricius décrit sous le nom de dromia egagrop'da une es- pèce du cap de Bonne-Espérance, à' laquelle M. Risso rap- porte une dromie trouvée très-rarement aux environs de Nice; Celle-ci ressemble à la dromie de Rumphius ; mais la forme de son ièt est plus globuleuse , et ses bords latéraux n'ont aucune proéminence épineuse. Ses pinces sont moins longues et dépourvues de poils. Sa taille est plus petite , et sa couleur plus grise. Parmi les trois ou quatre autres espèces qui composent ce genre, on remarque la dromie sabuleuse, dromia sabulosa des Antilles, qui recouvre son lêt très-mou avec des valves de coquilles. Ce paroît être le cancer pinnophjdax de Linnœus. SuBDiJ^isiON III. Les quatre dernières paires de pieds terminées en nageoires, la cinquième seulement insérée sur Le dos ; pédoncules des yeux simples ; abdomen étendu (i). Genre XXXII. Ranine (Ranina, Lamck., Latr. ; Cancer, Linn. ; Albunea, Fabr. ). Antennes extérieuresinsérées au-dessus desyeux, longues; les intermédiaires, courtes, repliées. Second et troisième articles des pieds-mâchoires extérieurs très-alongés, linéaires, le troi- sième terminé en pointe, éfaut très-légèrement échancré sur son bord interne et près de son extrémité, pour l'insertion des (i) Cette subdivision n'existe pas dans la nomenclature de M. Leach- BRACHYURF.3. iSg autres articles. Cavité buccale rétrécie et arrondie antérieure- luent. Pinces comprimées, triangulaires, plus larges à leur extrémité qu'à leur base, en crête dentelée sur leur bord in- terne, ayant les doigts perpendiculaires à leur axe et le mo- bile en faux; les autres pieds terminés par des ongles aplatis ovalaires,ou lames natatoires, comme ceux des deux der- niers pieds des portunes, mais un peu arqués et pointus à leur extrémité; pieds de la dernière paire plus courts que les autres et insérés sur le dos. Carapace un peu déprimée et bombée d'un côté àl'autre, cunéiforme ou oblongue, tronquée et dentelée antérieurement; tronquée et rebordée postérieu- rement. Abdomen petit, composé de sept articles, jamais re- plié sous le corps, sans lames natatoires au bout, et garni de cils sur ses bords. Yeux rapprochés, inclinés et portés sur un pédoncule assez long. Première pièce sfernale grande et figu- rant grossièrement une fleur de lys d'armoiries. Ce genre composé jusqu'à ce jour de deux espèces qui vivent dans l'Océan indien, appartiendroit , selon M. Latreille (Dict. d'Hist. nat.) , à la division qui renferme les corystes et les por- tumnes, ou platj'onychus.M. Leachne l'avoit pas compris dans son tableau des genres de crustacés; et, pour l'y introduire sui- vant les principes de classification de cet auteur, nous avons été contraints à en formerunesubdivision particulière de la qua- trième division de sa seconde section. Nous nous sommes ap- puyés, pourprendre cette détermination, sur ce que les natura- listes fixent à sept le nombre des articles de l'abdomen des ra- nines; mais comme ils ne disent pas si ce nombre existe dans les deux sexes, il est possible qu'ils n'aient encore observé que des femelles. Si l'on découvre que les mâles n'en ont que cinq , il deviendra alors nécessaire de rapporter ce genre &. la première section. On ne sait rien sur les habitudes des ranines. Rumphiusdit seulement qu'elles viennent à terre, et qu'elles grimpent jusque sur les toits des maisons. ll^O CARACTÈRES DES DECAPODES Aldrovande avoit décrit un fossile d'Italie que M. Ranzatû et moi avons reconnu appartenir au genre des ranines. Ranine dentée : Ranina serrata , Lamck. , Latr. ; Cancer rani- nus , Linn. j Rumph , Amb. Rareit. Kam., tab. 7, fig. ï, V. D'une assez grande taille; têt ovalaire en coin, aplati, tron- qué etdenticulé antérieurement; serres fortes et dentées. Raninbdorsipède : Raninadorsipes, Lamck., Latr., Rumph, tab. 10 , fig. 0 ; Cancer dorsipes, Linn. ; Albunea dorsipes, Fabr. , Ent. Syst. Suppl., pag. 897; têt ovale-oblong , presque cylin- drique, glabre , avec le bord antérieur pourvu de sept ou neuf dents. V.' Division. Aucune paire de pieds n étant insérée sur le dos, la cinquième seulement terminée en nageoire (1). (Section des Nageurs, Latr.) Genre XXXIIL Orithyie {Orithjia, Fabr., Latr.; Cancer, Herbst). Antennes extérieures plus courtes que les intermédiaires. Troisième article des pieds-mâchoires extérieurs triangulaire^ étroit, alongé et pointu au bout. Serres épaisses, égales, assez courtes; pieds des trois paires suivantes terminés par un ar- ticle ou ongle, droit et pointu; ceux de la troisième et de la quatrième les plus longs de tous ; pieds de la cinquième paire terminés par une lame natatoire , ovale et ciliée sur ses bords. Carapace presque ovoïde, rétrécie et largement tron- quée en devant. Orbites très-grands. Yeux portés par un pé- doncule assez long, grêle et cylindrique. M. Latreille fait remarquer avec raison que ce genre qui tient des portunes par la forme de ses deux pieds postérieurs , se rapproche au contraire desdorippespar celle de son têt, et par le nombre des articles de l'abdomen, qui est de sept dans (i) Cette division n'existe pas dans la méthode de M. Leacli. EIVACHYURES. l4S le mâle (seul sexe connu). Déterminé à suivre dans cet ou- vrage, autant qu'il est possible, les principes de classification de M. Leach, j'ai dû en composer une division particulière de la seconde section. Orithyie mamillaire : Or'uhf'ia mamillaris , Fabr. ; Cancer himaculatus , Herbst , tah. 18, fig. 101. Seule espèce connue de ce genre; habitantlesmcrsdela Chine. Sa carapace longue de quinze lignes, et un peu moins large, est tuberculeuse à sa surface, triépineuse de chaque côté; son front très-avancé est à cinq dents; ses pinces sont aussi épineuses ; son dos porte deux taches rougcâtres. VI.' Division. Carapace triangulaire terminée en pointe antérieu- rement; antennes intermédiaires logées dans desfossettes creusées en dessous du rostre ( 1 ); pieds non rélevés sur le dos; ceux des quatre dernières paires pourvus d'ongles simples. ( Section des Trian- gulaires, Latr. ) Subdivision I. Doigts des pinces inclinés en dedans. Genre XXXIV. Eurynome {Eurynome, Leach, Latr.; Cancer^ Pennant). Antennes extérieures insérées près des pédoncules ocu- laires et en dedans , terminées par une tige alongée , très- menue, en forme de soie. Troisième article des pieds-mâchoires extérieurs à peu près de forme carrée, échancré vers le mi- lieu du côté interne. Serres des mâles trois fois plus longues que celles des femelles, c'est-à-dire doubles environ de la lon- gueur du corps, linéaires, couvertes d'aspérités , ayant leurs articulations pliées en angle, et les doigts inclinés en dedans, aussi d'une manière angulaire sur l'axe de la main (comme les serres des parthenopes et des lambres ) ; les autres pattes moyennes , décroissant successivement de grandeur depuis la (i) Cette division est la cinquième clans la uiélhode de M. Leacli. ï4a CARACTERES DES DECAPODES seconde paire jusqu'à la cinquième. Abdomen des mâles étroit, alongé et un peu resserré dans le milieu; celui des femelles ovale. Carapace triangulaire, bosselée et remplie d'aspérités, terminée en avant par un rostre aplati et fourchu. Ce genre ne diffère réellement de celui des lambres que par le nombre des tablettes de la queue des mâles, et par le mode d'insertion des antennes extérieures, EuRYNOME rugueose: Eurjiiome aspera, Leach , Malac. Brit. , tab. 1 7 ; Cancer asper, Penn. , Brit. Zool. , vol. 4. Pattes et cara- pace très-rugueuses, couvertes d'aspérités et de granulations; deux tubercules répondant à la région stomacale : un à la région génitale; deux à la région cordiale , et trois aux ré- gions branchiales et hépatique postérieure; quatre tubercules sur chaque bord latéral du têt; pattes bordées de poils. Des côtes d'Angleterre. Genre XXXV. Parthenope {Parthenope , Fabr. , Latr. , Leach ; Cancer, Linn. , Herbst; Maia, Latr.). Antennesextérieures extrêmement courtes, ayantleursoeux premiers articles , surtout celui de la base , très-gros. Troisième articledespieds-mâchoires extérieurs tronqué etéchancré vers* l'extrémité de son côté interne. Serres inégales , très-grandes, ayantleiirsarticulationsanguleuses et couvertes de tubercules, de rugosités et de pointes; terminées par des doigts courts, in- clinés en dedans. Les autres pattes également rugueuses , mé- diocrement longues , et décroissant depuis la seconde jusqu'à la cinquième paire. Carapace rhomboïdale excessivement irrégulière en dessus , se prolongeant en un rostre entier en avant , et en angles assez aigus latéralement. Yeux gros, portés sur des pédoncules courts, et logés dans des fossettes latérales. Ce genre se rapproche plus de celui des lambres et de celui des eurynomes, avec lesquels il a d'abord été réuni, que de tout autre; néanmoins la diSérence dans le nombre des articles de Pabdomen du mâle le distingue du premier; et il s'éloigne BRACHYURES. 1 43 aussi du second par son rostre qui est entier, par ses pinces qui sont inégales, et surtout par la brièveté de ses antennes extérieures. Parthenope horrible : Parthenope horrida , Fabr. , Leach , Latr. ; Cancer longimanus spinosus , Séba, Thés., 3, tab. ig , fig. 1 6-1 7 ; Rumph, Rareit. Kam., tab. g, fig. i ; Cancer horridus. Linn. Cette espèce, qui reste seule dans le genre Parthenope, est grande. Son têt est très-irrégulier, mais présente trois gros tubercules rugueux dans son milieu , un quatrième en avant , et deuxautressurles côtés: entre ces tubercules sont dessillons larges et très-profonds, dont la surface est aussi rugueuse; les doigts des serres sont courts, épais et sans dentelures du côté interne. La couleur est grise roussàtre et terne. De PO- céan asiatique. SuBDiT'isioN IL Doigts presque droits , nonincUnés en dedans. * Premier article des antennes externes , à peu près de la grosseur et de la longueur du second, A. Pattes antérieures , ou serres , pas plus grosses que les autres pattes, ou de bien peu plus grosses. Genre XXXVI. Maïa {Maia, Lamck. , Latr., Leach, Bosc ; Cancer, Oliv. , Scop. , Herbst). Antennes extérieures assez longues avec leurs deux pre- miers articles gros , cylindriques , à peu prés égaux entre eux ; insérées dans les fossettes oculaires. Troisième article des pieds- mâchoires extérieurs pas plus long que large, en forme de carré irrégulier, avec son bord intérieur échancré profondé- ment. Serres pas plus grosses, ou de bien peu plus grosses que les autres pattes, avec leur main et leur carpe alongés; pattes des quatre paires suivantes assez longues, et décroissant suc- cessivement depuis la seconde jusqu'à la cinquième, terminées ï44 CARACTÈRES DES DÉCAPODES par un ongle conique, mousse. Carapace bombée, ovale, presque triangulaire, médiocrement développée de chaque côté pos- térieurement , ayant toute sa surface couverte d'épines , dont les plus grandes se trouvent en avant du front, derrière les fossettes orbitaires, et le long des bords latéro- antérieurs. Yeux portés sur de courts pédoncules , et placés dans des fos- settes transverses obliques, dont la direction est tout-à-fait latérale. Les maïas généralement connus sous le nom de crabes-arai- gnées , sont le type d'un e famille très-naturelle , que M. La treille nomme celle des crustacés brachyures triangulaires. Linnasus les réunjssoit aux autres crustacés décapodes sous le nom de cancer. Fabricius les partageoit en deux genres, Inachus et Parthenope. M. de Lamarck et M. Bosc , réunissant ces deux coupes , en avoient composé le genre Maia. M. Latreille en- suite retira de ces maïas les espèces dont il a formé les genres Lithode et Macrope ou Macropodie. Plus tard M. Leach , exami- nant avec détail tous les caractères de ces crustacés , a trouvé dans le nombre des articles de l'abdomen , dans les proportions et les formes des pattes, dans la forme des orbites, des diffé- rences suffisantes pour diviser le grand genre Maia en vingt- deux genres dont les noms suivent: Lambrus, Eurj^nome , Maia , Pisa et Blastus ; Lissa , Mithrax , Hjyas , Camposia , Micippa , Ina- chus, Charineus, Naxia, Stenocionops, Macropodia, Achœus , Leptopodia, Egeria , Doclea , Lithodes , Libinia, Pactolus et Hf- menosoma. M. de Lamarck récemment a nommé Leplopus un genre qui correspond aux Doclea de M. Leach , et Stenorhyn- chus un second qui se rapporte aux genres Macropodia et Lep- fopodia. Enfin M. Latreille a réuni aux maias de M. Leach ses genres Libinia, Tg.issa, Hj'as, Egeria, Doclea , etc. , et tout nouvel- lement il vient d'adopter son genre Hymenosoma. Les maïas, dont quelques espèces acquièrent une taille assez considérable, vivent sur les bords de la mer dans \e% lieux peu profonds, et où le fond est rocailleux ou vaseux. BRACHVURES. 1 ^i Ils se cachent dans les fucus et autres plantes marines, surtout à l'époque où ils changent de têt, et lorsqu'ils déposent leurs œufs qui sont en très-grand nombre. Maiasquinado: Maia squinado , Lamck., Bosc, Latr. , Leach , Malac. Erit. , tab. 1 8 -, Cancer squinado , Herbst. tab. 56 et tab. 1 4, fig. 84, 85; Cancer maia, Scopol.; Cancer spinosus , Oliv. Lon- gueur, quatre pouces; plus grande largeur, trois pouces. Cara- pace toute couverte de tubercules velus dont les plus forts se trouvent au centre des régions, qui sont assez nettement distin- guées ; deux longues épines un peu déprimées , divergentes en avant du front; une pointe assez courte placée au milieu du dessous de celui-ci et excavée en avant; une grande pointe au- dessus de chaque orbite; cinq pointes fortes de chaque côté de la carapace , et une sixième au-dessous de l'orbite. Ce crus- tacé dont les anciens avoient fait un attribut de Diane d'E- phése, étoit considéré par eux comme doué d'une grande sa- gesse, et comme sensible aux charmes de la musique. Il est très-commun dans la Méditerranée et dans l'Océan. B. Serres sensiblement plus grosses que les autres pattes; égales entre elles. Genre XXXVII. Pisa {Pisa, Leach; Cancer, Pennant, Herbst, Moniag. ; Inachus, Fabr. ; Maia , Latr., Bosc j ^/asius, Leach; Arctopsis , Lamck.). Antennes extérieures couvertes de poils terminés en mas- que, ayant leur premier article plus long que le second. Serres assez longues, à mains médiocrement renflées ; carpes peu alon- gés. Carapace velue, triangulaire, plus alongée que celle des maïas, également tuberculeuse et dentée antérieurement et latéralement, ayant quelquefois ses côtés postérieurs prolon- gés en angles. Ongles des quatre dernières paires de pieds den- ticulés du côté interne, et nus au bout, tous les autres carac- tères étant communs à ce genre et aux maïas. ]/,(> CARACTERiS DES DECAPODES Quelques espèces ont le têt très-velu et Jiliité en arrière de chaque côté, en un angle très-prononcé, ce qui lui donne une forme tout-à-fait triangulaire. Elles forment le genre Pisa, proprement dit, de M. Leach. Pisa de Gibbs : Pisa Gibbsii, Leach, ïrans. Linn. ; Mal. Brit. , tab. 19; Pisa biaculeata, c\usd., F^ucy cl. ¥,dinh.; Cancer biaculea- fus, Monfagu. Front terminé par deux grandes épines inclinées en bas, rugueuses, et écartées l'une de l'autre à leur pointe: ca- rapace bosselée , avec unegrande épine derrière chaque orbite ; bras et cuisses inermes. Des côtes d'Angleterre. M. Latreille remarque que son maiaarmata ou maia cornu de Bosc, Herbst , Cancr. , tab. 16, fig. 92, est très-voisin de cette espèce, s'il ne s'y rapporte pas. Pisa nodipède; P/sa nod;pes, Leach, Zool. Mise, tom. 2, tab. 78. Même forme générale que la précédente , mais moins velue ; les deux pointes du rostre horizontales; régions de la carapace for- tement indiquées par des rainures prbfondes; bras, carpes et cuisses vers leur extrémité tibiale , portant des nodosilés nom- breuses. Patrie inconnue. D'autres ont la Carapace moins velue, épineuse sur les côtés, mais non prolongée en angles postérieurs et latéraux. Elles forment le genre Blastus , que M. Leach lui-même a cru devoir supprimer dans son ouvrage sur les malacostracés de la Grande- Bretagne. Pisa TÉTRODON : Pisa tetraodon, Leach, Mal. Brit., tab. 20; • Cancer tetraodon, Penn.; Maia tetraodon, Bosc ; Blastus tetrao- don, Leach, Eacycl. Edinb. Sa forme est généralement celle du maia squinado. Les pinces du mâle, beaucoup plus fortes que celles de la femelle, sont au moins aussi longues que le corps; les deux pointes divariquées du front sont moins longues que dans les deux espèces précédentes ; chaque côté de la carapace a six épines dont quatre grandes et deux petites. On trouve ce crustacé sur les côtes d'Angleterre. BRACHYURES. 1/(7 ** Premier article des antennes extérieures plus long, et quelquefois plus gros que le second. Genre XXXVIII. Lissa {Lissa, Leach ; Cancer, Herbst ; Inachus , Fabr. ; Maia, La(r. , Bosc). Antennes extérieures ayant leur premier article cylin- drique, plus gros etbeaucoup plus long que le second: quelques poils en massue sur ces antennes. Serres beaucoup plus grosses et un peu plus longues que les autres pattes qui sont toutes noduleuses, ainsi que les bras, et qui diminuent progressive- mentdegrandeurdepuis laseconde paire jusqu'à la cinquième ; onglesinermes, lisses au bout. Carapace fortementnoduleuse , sans épines, avec le front avancé et échancré au bout. Yeux portés sur des pédoncules courts; orbites ayant une fissure en dessous et en arrière. Lissa goutteuse : Lissa chiragra, Leach, Mise. Zool., tom. 2, tab. 83; Cancer chiragra, Herbst, tab 17, fig. 96; Inachus chiragra, Fabr. ; Maia chiragra, Bosc , Latr. Longue d'un pouce neuf lignes; large d'un pouce deux lignes; front médiocrement avancé, échancré dans son milieu avec les deux angles relevés eu dessus; carapace et pieds noduleux cà l'exception des mains qui sont lisses. De la Méditerranée. Genre XXXIX. Hyade (hJjas , Leach; Cancer, Hcrbst> Maia, Bosc, Latr. ; Inachus, Fabr.). Antennes extérieures ayant leur premier article plus granàï que le second, comprimé et dilaté extérieurement. Troisième article des pieds-màchoires extérieurs court, un peu dilaté en dehors, échancré à son extrémité et du côté interne. Pinces beaucoup plus grosses , mais plus courtes que les autres pattes , dont la longueur n'a pas le double de celle du corps; toutes ces pattesàarticlespresque cylindriques, inermes et terminées par un ongle long, conique et arqué. Carapace alongée, subtrian" l/^8 CARACTÈRES DES DÉCAPODES gulaire , arrondie poslérieurement , tuberculeuse àsasurface , avec ses côtés avancés en pointe deri-ière les yeux. Front ter- miné par deux pointes déprimées , rapprochées l'une deTautre. Yeux portés sur des pédoncules courts et n'étant pas d'un dia- mètre plus grand que ceux-ci ; orbites ouverts un peu en avant , ayant une fissure à leur bord supérieur et postérieur. Hyade araignée : Hjas araneus , Leach , Mal. Brit. , tab. 21 , A.; Cancer araneus , Linn. ; Cancer h ufo , Herbst, Cancr., tab. 17, fig. 69 ; Inachus araneus , Fabr. ; Maia hufo , Bosc ; Mata aranea , Latr. Partie antérieure de la carapace avancée en pointe et terminée par deux épines qui convergent à leur extrémité ; sa partie supérieure et postérieure couverte de petits tuber- cules dont on retrouve quelques uns sur le bras et sur le carpe; longueur totale, trois pouces quatre ligues; largeur, deux pouces six lignes. De l'Océan. HvADE CONTRACTÉE; Hjus coarctuta, Leach, Mal. Brit., tab. 21 , B. Trois fois plus petite que la précédente; son têt est beaucoup plus large derrière les yeux, et échancré de chaque côté dans son milieu; son front a deux épines assez larges et courtes, à peu près parallèles entre elles; les pinces sont assez grêles. Des côtes de la Manche (1). Genre XL. Micippe (^Micippa, Leach; Cancer, Linn., Herbst). Antennes extérieures velues, insérées en dehors des fos- settes oculaires, ayant leur premier article plus long et plus gros que le second, mais cylindrique comme lui et non com- primé ou dilaté. Troisième article des pieds-mâchoires exté- rieurs presque triangulaire, échancré à son extrémité et en dedans. Serres médiocres, plus courtes que les autres pattes, (1) M. Leach, sous le nom de Camposia, et M. Latreiile, sous celui de HEirMUS, ont fonde' deux genres distincts voisins du genre Hyas y dont les descriptions sont encore inédites. BRACHYURES. 14^ iîiermes, à carpe court; mains alongées, à doigts minces et peu courbés: les pattes proprement dites décroissant successi- vement de grandeur depuis la seconde paire, qui n'est qu'une fois et demie aussi longue que le corps jusqu'à la dernière ; on- gles longs, grêles et courbés. Carapace granuleuse et épineuse, médiocrement dilatée postérieurement, comme tronquée en avant, avecses côtés peu obliques et garnis d'épines. Yeux portés sur des pédoncules assez longs, un peu arqués, et n'étant pas plus gros que ceux-ci ; bord antérieur des orbites muni d'une grande pointe, le postérieur coupé par une fissure profonde. La position des antennes hors des orbites et le peu de déve- loppement des serres sont les caractères principaux, pour distinguer les micippes des autres genres dépendansdu grand genre Maia de MM. Latreille etBosc, que je viens de décrire. Mlcippe a crête : Micippu cristata, Leach , Mise. Zool. , 4om. 2 5 tab. 128 -, Cancer cristatus, Linn.; Maia cristata, Lamck. Carapace épineuse sur les orbites et les côtés, et portant au milieu d'une foule de petites pointes, sur le dos, quelques épines plus grandes, distribuées sur les diverses régions, à peu près dans cet ordre, en les comptant d'avant en arrière 2,3, 1 , 4 et 6. Patrie inconnue. MicippE PHiLYRE : Micippa phHyra, Leach; Cancer philj'ra, Hersbt,tab. 58,fig. 4; Majap?if/^Ta,Lamck. Bords latéraux de la carapace irrégulièrement épineux ; rostre avancé en pointe, ■échancré , armé de chaque côté d'une épine recourbée ; mains glabres. De la mer des Indes; sur les rivages de l'Ile-de-France. Genre XLI. Mithrax {MiiJtrax , Leach, Lafr. ; Cancer, Herbst; TrachoniLes , Latr.). Antennes extérieures placées près du canthus interne des yeux, très-courtes, terminées par une tige conique, ou en alêne, guère plus longue que leur pédoncule dont le premier article est un peu plus gros , mais plus court que le second. ] 5o CARACTÈRES LES DECAPODES Troisième article des pieds- mâchoires extérieurs presque carré avec l'angle interne supérieur échancré. Serres grandes, mais moins que celles des lambres et des eurynomes, dirigées en avant et ne formant pas d'angle avecl'axe longitu- dinal du corps ; terminées par des pinces plus ou moins ovales , dont les doigts ne s'inclinent pas brusquement comme ceux des mêmes eurynomes et lambres. Carapace à rostre bifide, tantôt courte, renflée sur les côtés, très-inégale et épineuse,- tantôt oblongue et médiocrement inégale. Yeux gros, portés sur un couit pédoncule, et entièrement renfermés dans une cavité cylindrique. M.Latreilleadmet ce genre fondé par M. Leach, et il le trouve rapproché des parthenopes, ainsi que des lambres et des eury- nomes, par les caractères que donnent la forme du corps, la dis- position des yeux, les dimensions des serres, etc.; mais il re- marque néanmoins des dififérences dans ces diverses parties qui lui semblent assez importantes, pour permettre de distinguer génériquement les mithrax. MiTHRAX BORDS-ÉPINEUX ; Mitlirùx spiiiiciiictus , Latr.Têtcourt, bombé, à bords épineux; les deux pointes du front courtes, cylindriques, mousse s ; une forte pointe au bord interne de chaque orbite; sept tubercules épineux sur la région stoma- cale, disposés sur deux lignes transverses, 2 et 5; région gé- nitale bien distincte; huit petits tubercules épineux sur cha- cune des régions branchiales qui ont sur leur bord une forte épine bifurquée; pattes rugueuses et épineuses, à l'exception de la main et du carpe, qui sont lisses. Du Brésil. Mithrax lunule; Mithrax lunulatus , Lalr. Plus petit que le précédent; têt oblong-alongé, terminé par deux pointes très- aplaties et mousses, ayant le dessus sans tubercules et les côtés pourvus de quatre dénis, dont la seconde est la plus grande. De la Nouvelle-Hollande. Mithrax dichotome: Mithrax dichotomus, Latr. : Maia condy- liata, Risso? Têt ovale oblong, granuleux, sans épines en dessus, BRACHYURES. 1 5 l à cinq ou six dents latérales, et terminé en avant par deux épines qui sont elles-mêmes divisées chacune en deux pointes. Ue la Méditerranée. M. Latreille rapporte encore à ce genre les Cancer spinipes, Herbst , Cancr. , tab. 17 , fig. Ç)li;C.condjliatus , Herbst, tab. 18, fjj'. 005 C. hispidus, tab. 18, fig. 100, et C. aculeatus , tab. 19 fig. 104. Tous des Indes orientales. III.* SECTION. Abdomen composé de six articles dans les deux sexes; les deux pieds antérieurs didactjles. ( Section des Triangulaires de M. Latreille.) VII. ^ Division. Pieds des seconde, troisième, quatrième éteins quième paires , simples , grêles et semblables entre eux. Carapace triangulaire , terminée en avant par un rostre. Antennes inter- médiaires logées dans des fossettes du dessous du chaperon (1). SuBDif^isioN I. Yeux rétractiles. Genre XLII. Inachus ( Inflc/i/zs , Fabr. , Latr. , Leacli ; Cancer, Linn. ,Penn., Herbst-, Maia, Bosc , Latr. , Lamck.). Antennes extérieures distantes, cinq fois plus courtes que le corps, sétacées, insérées entre les yeux et le rostre, ayant leurs trois premiers articles plus gros que les sul vans. Troisième article des pieds-màchoires extérieurs aussi long que large, tronqué obliquement vers son extrémité supérieure et in terne. Serres fortes, courbes, plus longues que le corps dans les mâles, etunpeu plus courtes dans les femelles; les autres pattes très-longues, filiformes, décroissant graduellement depuis la seconde jusqu'à la cinquième paire. Carapace triangulaire , terminée en avant par un rostre bifide médiocrement prolongé, renflée postérieurement surtout sur les côtés, ayant sa surface (j) Cette division est la sixième dans la méthode de M. Leach. ï52 CARACTÈRES DES DECAPODES marquée de saillies principales qui répondent aux régions vis- cérales , et plus ou moins rugueuse ou épineuse. Yeux laté- raux, saillans, portés sur des pédoncules peu longs , courbes et rétrécis dans leur milieu. Ce genre, d'abord très-nombreux en espèces, a été subdi- visé en plusieurs autres dont. nous avons indiqué les noms en décrivant le genre Alaia. II ne comprend plus, selon M. Leach, qu'une assez petite quantité de crustacés réellement très-voi- sins de ceux qu'on en a séparés. Inachds scorpion : Inachus scorpio , Latr. ; Cancer scorpio , Linn. , Herbst; Inachus scorpio, Fabr. ; Inachus dorfettensis , Leach, Malac. Brit. , tab. 22. Rostre assez court, échancré; chaperon muni d'une épine en dessous; quatre petits tuber- cules égaux, rangés en travers stir la région stomacale; trois épines placées plus loin , dont la dorsale est la plus grande ; trois autres épines plus fortes encore , aiguës, disposées, une sur chaque région branchiale , et la troisième sur la région cor- diale. Le mâle a un pouce de long, et ses pattes de la seconde paire en ont trois. De l'Océan et de la Méditerranée. Inachus noRYNgtE : Inachus dorjnchus, Leach, Mal. Brit. , tab. 22 , fjg. 7,8; Cancer phalangium, Fabr. Rostre très-avancé, aplati , en forme de fer de lance , et fendu dans son milieu à sa pointe; région stomacale ayant deux épines en avant; région génitale portant une épine plus forte ; trois tubercules rap- prochés sur la cordiale ; deux à distance , l'un en avant, Fautre en arrière sur chaque région des branchies; deux tubercules peu apparens , distans entre eux, près du bord postérieur de la carapace; proportions despattessemblables à celles de l'espèce précédente. Ce crustacé vit sur nos côtes au milieu des varecs. Inachus leptorynque; Inachus leptorjnchus , Leach, Malac. Brit., tab. 22 , B. Bras et mains très-longs et très-grêles dans les deux sexes; rostre court, échancré à sa pointe; une épine latérale derrière chaque orbite; deux légers tubercules , l'un à droite et Fautre à gauche , sur la région stomacale ; une BRACHYURES. 1 53 pointe sur chacune des régions génitale et cordiale , et deux sur le milieu des branchiales , dont la postérieure est la plus forte ;lon'^ueur du corps, un pouce trois lignes; des serres du mâle, trois pouces, et des pieds de la première paire, au moins quatre pouces. Des côtes duDevonshire et de Cornouailles (i). SuBDirisïON II. Yeux non rétractiles. Genre XLIII. Achée {Achœus , Leach). Antennes extérieures écartées , sétacées, velues , ayant leurs deux premiers articles plus gros que les autres , et égaux entre eux; insérées en avant des yeux sur les côtés du rostre. Second article des pieds-màchoires extérieurs très-large, profondément échancré à son extrémité pour recevoir le troi- sième qui est étroit à sa base, et s'élargit insensiblement jus- qu'à son bout , où il est tronqué obliquement. Serres petites , assez épaisses et courbées en dedans; les autres paires de pattes assez longues et grêles; la première terminée par un ongle droit, étant la plus grande de toutes; la seconde ayant un ongle un- peu arqué, et les deux dernières pourvues d'un grand ongle crochu. Carapace courte, presque globuleuse, avec ses diverses régions bombées , rétrécie de chaque côté derrière la région stomacale, terminée antérieurement par un petit rostre bifurqué. Yeux écartés, moyens, portés (i) ,M. Lench, dans ies travaux inédits, a formé plusieurs genres voi- sins de celui des Inachus, sous les noms de Charineus, de Naxia, de SrENOCiONOPS, eic. Ce dernier comprend le maïa taureau , mata /auras, de M. de Lamaick, qu'on soupçonne se trouver dans la Me'diterrane'e. Il a la carapace ovale, borde'e d'épines sur son contour, inégale et presque mutique en dessus. Son front est pourvu de deux fortes épines; ses deux pattes antérieures sont grandes, à troisième article hérissé de tubercules, à main longue , assez étroite , enj partie iaherculeuse, et dont les doigts sont courts et un peu arqués. M. Latreille lui rapporte le cancer corundo d'Herbst. jj î54 CARACTÈRES DES DÉCAPODES sur des pédoncules assez longs et droits, pourvus chacun d'un tubercule dans son milieu. Abdomen de la femelle large , ovale , presque caréné sur sa ligne médiane. AcHÉE DE Cranch ; Achccus Cranchii, Leach , Malac. Brit. , fab. 22 , fig.C. Deux lignes élevées longitudinales dans l'espace qui sépare les yeux ; régions génitale et cordiale formant , au milieu delà carapace, deux gros tubercules situés l'un devant l'autre ; longueur totale, huit lignes. Des côtes d'Angleterre. Genre XL! V. Macropodie (Macropodm, Leach, Latr.; Macro- pus, Latr. ; Inachiis y'Fahr. ; Maia, Bosc : Cancer, Penn. , Herbst; Stenorjnchus , Lamck.). Antennes extérieures distantes, ayant la moitié de la lon- gueur du corps, sétacécs, insérées en avant des yeux sur les côtés du rostre ; leur second article étant trois fois plus long que le premier. Pieds -mâchoires extérieurs ayant leur se- cond article étroit à la base, dilaté à Pextrémité du côté interne, et le troisième ovalaire, alongé et beaucoup plus étroit. Serres égales, grandes, à main alongée el comprimée, avec le carpe de moitié moins long; celles des mâles deux fois aussi longues que le corps; les autres pattes grandes, grêles et filiformes, celles de la seconde paire ayant trois fois la longueur de l'animal. Carapace triangulaire , avec ses ré- gions branchiales tout-à-fait postérieures et bombées , dimi- nuant graduellement de largeur en avant jusqu'à l'extrémité d'un rostre assez long, qui est fendu dans son milieu. Yeux écartés, subrénifprmes, beaucoup plus gros que leur pédon- cule, non susceptibles d'être retirés dans les orbites. Macropodie tenuirostre : Macropodia tenuirostris , Leach , Malac. Britann. , tab. 23, fig. i-5 ; Leplopodia lenuirostris , ejusd., Edinb. Enc. Rostre très-long et mince; antennes un peu plus longues que ce rostre; trois tubercules ou pointes disposés en triangle ,2,1, sur la région stomacale ; une BRACHYURES. j55 pointe sur la cordiale, deux sur les branchiales; bords laté- raux du têt présentant quelques aspérités; face interne des bras couverte de petites épines. Des côtes d'Angleterre. Macropodie faucheur: Macropodia phalangium, Leach , Ma- lac. Brit. , tab. ^3, fig. 6 ; Cancer phalangium , Penn. ; Macropus lonsirostris , Latr. , Gen. Crust. ; Maia phalangium , Bosc ; Leptopodia phalangium; Leach, Edinb. Encycl. Rostre beau- coup plus court, mais de même forme que celui deFespèce précédente; antennes le dépassant des trois quarts de leur longueur; tubercules de la carapace disposés comme dans la macropodie tenuirostre ; face interne des bras presque scabreuse , velue. Des côtes de l'Océan et de la Médi- terranée. ^ Genre XLV. Leptopodie [Leptopodia, Leach j Inachus , Fabr. ; A/a?a, Bosc, Latr. , Lamck.; Cancer, Herbst; Stenorhjnchus , Lamck.). Antennes extérieures courtes. Rostre très-prolongé et grêle , non fendu. Serres grêles, linéaires, ayant surtout les mains et les bras très-alongés; les autres pattes encore plus minces, di- minuant successivement de longueur depuis la seconde jus- qu'à la cinquième paire. Carapace moins bombée postérieure- ment, moins rugueuse, et à régions moins distinctes que celle des macropodies. Ce genre ne diflfère principalement du précédent que par le rostre qui est entier, au lieu de présenter une fissure dans son milieu. Leptopodie sagittaire: Leptopodia sagittaria, Leach, Zool. Mise, tom. 2 , tab. 67; Inachus sagittarius , Fabr.; Cancer sa' gittarius , Herbst, Cancr. ; Macropus sagittarius , Latr., Gen. Crust. ; Maia sagittaria, Leach, Edin. Enc. ; Maia sagittis , Bosc. Longueur totale, un pouce et demi; jusqu'aux yeux, neuf lignes; des pattes de la seconde paire , quatre pouces. Mains î56 CARACTÈRES DES DÉCAPODES finement granuleuses; côtés du rostre et face antérieure des cuisses garnis de petites épines assez écartées entre elles. Du golfe du Mexique. Genre XLVI. Egérib {Egeria, Leach; Cancer, Herbst ; Maia, Latr.). Antennes extérieures courtes, insérées sur les côtés du rostre, ayant leur second article beaucoup plus court que le premier. Pieds -mâchoires extérieurs ayant leur troisième article droit sur son bord interne , et terminé par une pointe. Serres minces, linéaires, doubles du corps en longueur chez les mâles, à peu près égales dans les femelles, beaucoup plus courtes dans les deux sexes que les autres pattes qui sont très- grêles, celles de la seconde paire ayant cinq fois la longueur du corps. Carapace triangulaire, bosselée et épineuse, terminée par un rostre assez court, bifide, à pointes divergentes. Yeux beaucoup plus gros que leur pédoncule. Orbites ayant une double fissure à leur bord supérieur. Ce genre, établi assez légèrement par M. Leach, a les plus grands rapports avec ceux que nous venons de décrire. Si le nombre des articles de l'abdomen des espèces qu'il renferme étoit de sept, il se rapprocheroit surtout des maia, des pisa, desmithraxet desmicippa, parla forme du corps; mais il en différeroit beaucoup par la minceur et la longueur dispropor- tionnée de ses pieds. Si ce nombre étoit de six, comme il y a lieu de le croire , quoique MM. Latreille et Leach ne le disent pas positivement , il auroit surtout des rapports avec les genres à longs pieds, comme les macropodies, les leptopodies et les doclées -, mais il n'a pas le rostre long , grêle et fendu , ainsi que les serres longues et plus grosses que les pattes, qui caractérisent les premiers; il ne présente pas le rostre très-long, très-grêle et entier, ainsi que les serres très-alongées etlinéaires des seconds ; enfin, il n'a pas le corps globuleux, et les serres très-courtes et minces des derniers. Il ne s'éloigne même des inachus que par BRACHYURES. iSj ses serres, proportionnellement plus courtes et moins épaisses que celles de ces crustacés, par ses autres pieds relativement plus longs que les leurs, par ses antennes, dont les deux pre- miers articles de la base, et non les trois, sont plus gros que les autres, et par la double fissure du fond des orbites en dessus. Egérie DE l'Inde :£geria indica, Leach,Zool. Mise, tom. 2, tab. yS; Cancer, Herbst, tab. 16, fîg. gS. Sa grosseur, la forme générale de son corps et l'alongement de ses pattes lui donnent la plus grande ressemblance avec l'inachus scor- pion; mais, outre les caractères génériques différentiels que nous venons d'apprécier, elle s'en éloigne encore en ce que son rostre, plus large, est plus profondément incisé dans son milieu, et que les pointes qui garnissent les régions relevées et distinctes delà carapace en dessus, sont disposées dans cet ordre:5, 2,1 et 1. Une pointe post-oculaire assez longue, aiguë, est dirigée en avant; les bras sont assez courts, grêles et lisses-, il n'y a point de poils visibles sur la carapace et sur les pieds. Des mers de l'Inde. Genre XL VII. Doclée {Doclea, Leach ; Maia, Latr. ). Antennes extérieures insérées sur les côtés du rostre; leur second article étant beaucoup plus court que le premier. Troi- sième article des pieds -mâchoires extérieurs profondément échancré vers l'extrémité de son côté intérieur. Serres (de la femelle) de la longueur du corps, moins épaisses que les autres pattes, ayant lamainalongée, etles doigts minces et arqués tous les deux dans le même sens; pieds des quatre dernières paires proportionnellement moins longs et moins grêles que ceux des crustacés des trois genres précédens, cylindriques, non épineux, et terminés par un grand ongle légèrement arqué. Carapace velue, un peu épineuse latéralement, de forme presque glo- buleuse, terminée en avant par un rostre très-court, bifide. l58 CARACTÈRES DES DîjCAPODES Yeux médiocrement gros, mais d'un diamètre plus grand que celui de leur pédoncule. Orbites ayant, en dessus et en dessous, à leur bord postérieur, une seule tissure. La forme arrondie de la carapace des doclées, la brièveté de leur rostre et la proportion des pattes , rapprochent un peu ces crustacés des leucosies proprement dites; mais le nombre des articles de l'abdomen les en sépare assez nettement. DocL^EDE Risso; DocleaRissonii, Leach , Zool. Mise, tom. 2, lab. 74. Une pointe derrière chaque orbite; deux autres, à distances égales de celles-ci, sur les côtés antérieurs de la carapace; une pointe peu élevée sur chaque région bran- chiale ; pattes cylindriques , avec le cinquième article de celles delà seconde etde la troisième paires un peu renflé, au bout; carapace et pieds bruns, couverts d'un duvet très-fin; une petite pointe tout-à-fait en arrière du têt. Longueur, un pouce trois lignes; celle des serres de la femelle, un pouce deux lignes; des pattes de la seconde paire, quatre pouces. Patrie inconnue. Genre XLVIIL Leptope {Leptopus, Lamck.; Canc^, Linn.; Inachus, Fabr.; Maia, Latr.). Antennes courtes. Serres très-grêles et fort longues, mais beaucoup moins que les autres pattes, qui le sont encore plus proportionellement que celles des macropodies, des leptopo- dies et des égéries. Carapace arrondie, trigonoïde, à rostre nul ou très-court, non bifide. Yeux globuleux, non éloignés de la bouche. Nombre des articles deFabdomen non indiqué. M. Latreille, dans son article Af a/a (Nouv. Dict.), avoif dit que les inachus longipes et spinifer de Fabricius lui paroissoient devoir former une division intermédiaire entre les égéries et ,les doclées. ]\I. Lamarck , adoptant l'opinion de M. Latreille , a créé le genre Leptope pour placer ces crustacés. Par la forme du corps , ce genre se rapporte surtout aux doclées ;. mais par la BRACHi'URES. j 5n longueur (le ses pattes, il se rapproche deségéries. J,a longueur et l'extrême minceur de ses serres, et rintégrité de son petit rostre, lui fournissent d'ailleurs des caractères qui lui sont propres. Ne sachant de quel nombre d'articles se compose l'abdomen dans les deux sexes, ce n'est qu'avec doute que je place ce genre dans la division qui comprend les crustacés brachyures à six articles. Je m'/ suis déterminé principalement d'après l'ensemble des autres caractères. Lepxopelongipèdb iLeptopus longipes, Lamck., An. sans vert., tom. 5,pag. 235; Cancer longipes , Linn.; Inachus longipes , Fabr,, Suppl.; Rumph, Amb. Rareit., tab. 8, fig. 4. Carapace globuleuse, recouverte de tubercules épais; pattes et serres si longues et si minces, que l'animal a le port d'un faucheur. De rOcéan indien. VIII.* Division. Pieds des seconde, troisième et quatrième paires simples et semblables entre eux; ceux de la cinquième paire sans usage, très-petits, non terminés par un ongle comme les pré- cédens. Carapace triangulaire , tuberculeuse et épineuse , terminée en avant par un rostre. Abdomen membraneux , sans diyision d'articles bien distincte (1). Genre XLIX. Lithode [Lithodes, Latr. , Leach , Lamck.; Maia, Bosc; Inachus, Fabr. -, Cancer, Linn.). Antennes extérieures ayant à peu près la moitié de la lon- gueur du corps, sétacées, avec leurs deux premiers articles plus longs que les autres, insérées sous les yeux et en dehors; les intermédiaires avancées, assez longues, divisées en deux soies comprimées, multiarticulées. Troisième article des pieds- mâchoires extérieurs petit, court et carré, dilaté et denticulé intérieurement. Serres assez courtes et grosses, cylindriques, (i) Cftle division est la septième dans la méthode de M. Leacli. ï6o CARACTÈRES DES DÉCAPODES inégales, droites, épineuses, ayant Jeur carpe assez long et clans la direction de la main, dontles doigts sont courts, épais, et un peu inclinés en dedans. Pieds des trois paires suivantes plus longs, robustes, épineux, ceux de la troisième étant les plus grands ; pieds de la cinquième paire quatre fois plus courts et dix fois moins épais que ceux de la quatrième , non épineux, adactyles, inutiles au mouvement. Carapace triangulaire très- épineuse, renflée postérieurement de chaque côté, par le grand développement des régions branchiales, terminée en avant par un rostre bifurqué, garnie de fortes pointes sur ses côtés. Yeux gros, rapprochés, portés sur de courts pédon- cules. Abdomen membraneux, avec des plaques crustacées dis- posées sur ses bords, dont le nombre peut faire supposer qu'elles sont les rudimens de six articles. LiTHODE ARCTIQDE : Lithodes arclica , hatr.; Lithodes maia , Leach, Mal. Brit., tab. 24; Cancer maja, Linn,; Herbst, tab. i5, fîg. 87 ; Cancer horridus , Penn.; Inaclius maia , Fabr. ; Maia arai- gnée, Latr. , Hist. nat. descrust. et desinsect. , tom. 6, pag. 91 ; Craie épineux , Ascan., Icon. rar. nat., tab. 40. Terminaison du rostre grêle etbifurquée au bout, épineuse à la base; bords des doigts desserres garnis de fascicules de poils; base de l'abdomen épineuse. Longueur du têt, quatre pouces; largeur, trois pouces et demi-, longueur de la plus grande serre, quatre pouces et demi ; d'une patte de la troisième paire, sept pouces six lignes. Des mers du nord de l'Europe. IV.* SECTION. Abdomen composé de cinq articles dans les mâles et de six dans les femelles; les pieds de la première paire didac tjles. (Section des Triangulaires , Latr.) (1) Genre L. Libinie (Libinia, Leach; Maia, Latr.). Antennes extérieures courtes, c'est-à-dire de la longueur du (i) M. T.ench n'a pas formé celfe section dans sa méthode. Elle est cre'ée par nous, d'après ses principes de classificalion. brachyures. 161 rostre, avec les deux premiers articles plusgrands qii e les autres, surtout celui de la base. Troisième article des pieds-mâchoires extérieurs brusquement et profondément échancré vers son extrémité etsur son bord interne. Serres un peu plus courtes que les autres pattes et aussi grosses qu'elles, terminées par une main alongée , peu renflée , dont le carpe est court ; les autres pieds assez épais, unis et médiocrement longs. Carapace ovoïde, ayant ses bords antérieurs dentés ; terminée en avant par un rostre peu prolongé, bifide. Yeux gros, placés sur de courts pé- doncules, et logés dans des cavités orbitaires dont les bords supérieur et inféi'ieur ne présentent point de fissures en arriére. M. Leach, en créant ce genre, n'a pas fait connoîtrele nombre des articles de l'abdomen dans les deux sexes ; mais M. Latreille , en lui rapportant une espèce de la Méditerranée, a reconnu que ce nombre étoit, dans celle-ci, de cinq pour le mâle et de six pour la femelle. Cette espèce deviendra pour nous le type du genre, et nous n'y placerons que subsidiairement , à cause du silence de M. Leach sur le nombre des articles ab- dominaux, celle qui a été décrite par ce naturaliste, quoique l'ensemble de ses caractères l'y rapporte. Au surplus, M. Latreille, ne tenant compte du nombre des articles de l'abdomen pourdistinguer les genres, range la libinie qu'il fait connoître d'après M. Risso , avec les maia, et dans là division de ce genre qui comprend les espèces dont la longueur delaseconde paire de pieds ne surpasse pas celle du corps, dont les yeux sont très-courts, et dont l'abdomen de l'un des sexes a six articles au plus. Libinie lundlée : Libinia lunulata,lSïoh.; Maia lunulata, Latr. ; Risso, Crust. , pag. 49, tab. 1, fig. 4. Front terminé par deux pointes très-courtes disposées en croissant ; têt ovale , presque carré et glabre, de couleur jaunâtre, ayant chacun de ses bords latéraux muni de trois épines, entourées de faisceaux de poils. Longueur, six lignes; largeur, cinq lignes et démit;. 62 CARACTERES DES DECAPODES Elle se trouve, à Nice, au milieu des fucus du rivage. Sa fe- melle pond de petits œufs jaunâtres, au printemps. LiEiNiE écHANCRÉE ; Lihinia emarginata , Leach , Zool. Mise. , tom. 2 , pag. 108. Longue et large de deux pouces et demi ; carapace parsemée en dessus de pointes médiocrement fortes , et garnie sur chacun de ses bords antérieurs de six épines plus saillantes; rostre peu avancé, tronqué et échancré au bout; pieds sans épines; les mains pas plus grosses que les bras ou les carpes, alongées , à doigts médiocres, tous les deux un peu arqués en dedans. Patrie inconnue. V.* SECTION. Abdomen composé de cinq articles dans la femelle, et de. . , . ? dans le mâle; les deux pieds antérieurs dépourvus de pinces; les quatre postérieurs didactjles. ( Section des Trian- gulaires, Latr.) (1) Genre LI. Pactole (Pac/o///5, Leach; Inachus? Fabr. ), Antennes extérieures ayant leur premier article long et cy- lindrique. Pieds médiocrement longs et assez épais-, les deux an- térieurs plus courts que les autres, non terminés par une main , mais pourvus d'un simple ongle crochu; ceux de la seconde paire semblables ; pieds de la troisième paire ? ceux de la quatrième et de la cinquième paires didactyles. Carapace triangulaire, alongée , assez renflée de chaque côté en arrière, non épineuse en dessus, et terminée en avant par un rostre fort long, aigu, mince et entier, semblable à celui des lepto- podies. Abdomen de la femelle, composé de cinq articles, dont le premier étroit, les trois suivans transverses, linéaires , et le cinquième très-grand , presque arrondi. Yeux assez gros , situés derrière les antennes, toujours saillans hors de leur fos- sette; une seule pointe derrière chaque orbite. (i) Celte section est la quatrième de M. Leach BflACHYURES. l63 Ce genre très-A^oisin, par les caractères que fournit sa cara- pace , des macropodies et des leptopodies, s'en distingue émi- nemment parla conformation des pieds. Factole deBosc ; Pactolus Boscii , Leach, Zool.Misc. , tome 2, tab. 68. Long d'un pouce huit lignes, dont la moitié à peu près appartient au rostre, qui porte de petites épines diri- gées obliquement en avant sur ses côtés ; carapace lisse , bru- nâtre ; pieds variés de roux et de blanchâtre. Patrie inconnue. VI.* SECTION. Abdomen composé de quatre articles dans les fe- melles, et de cinq dans les mâles; les deux pieds antérieurs didac- tj'les. (Section des Triangulaires de M. Latreille. ) (1) Genre LU. Hyménosome (Hjmenosoma, Leach; Maia, Latr. ). Nota. Les caractères de ce genre ne me sont pas connus, si ce ne sont ceux que j'ai remarqués dans l'aplatissement singulier et l'amincissement de la partie supérieure du têt, et sa ter- minaison en un rostre très-court et entier, chez les deux es- pèces suivantes qui font partie de la collection du Muséum : Hyménosome orbiculaire; Hymenosoma orbiculare, Latr. Lon- gueur et largeur, un pouce environ. Têt orbiculaire, ayant ses parois latérales solides, crustacées , granuleuses et relevées, aveclesommet tronqué horizontalement.presquemembraneux, lisse, et marqué d'une impression en H qui indique les limites des régions moyennes etlatérales; rostre excessivement court; yeux petits -.pinces moyennes, à peu près égales, avec des mains lisses, renflées, arquées en dedans et à doigts minces et courbés ; les autres pattes un peu rugueuses et poilues, assez fortes, mé- diocrement longues ; celles de la troisième paire étant les plus grandes de toutes. Du cap de Bonne-Espérance. Hyménosome de Mathieu; Hymenosoma Mathœi , Latr. Long desixlignes; corps extrêmement déprimé, lisse, demi-transpa- (i) M. Leach n'a pas formé cette section dans sa me'thode. 1 1. J 64 CARACTÈRES D:S DECAPODES renf, en forme de Iriangle équilatéral; angle antérieur ou rostre un peu arrondi et relevé , cachant les yeux et la base des antennes; serres et pattes très-alongées, grêles et lisses; mains très-longues, ayant leurs doigts de force égale, un peu ren- flés vers le bout ; une petite épine sur l'extrémité de la face pos- térieure des quatre dernières jambes; couleur de corne. De l'Ile-de-France. M. Leach a fondé ce genre sur d'autres espèces, trouvées à la Nouvelle-Hollande. VIL* SECTION. Abdomen composé de quatre articles dans les deux sexes [i) • antennes extérieures très-petites; tige interne des pieds -mâchoires extérieurs acuminée. Pieds antérieurs di- dacfyles. (Fam. Leucosidea, Leach. Section des Orbiculaires^ Latr.)(.) Nota. Tous les crustacés de cette section ou famille , gé- néralement petits, ont les antennes extérieures à peine visibles, et placées dans le canthus interne de Fœil, les intermédiaires médiocres, insérées entre les yeux dans de petites fossettes obliques, transverses; leurs pieds-màchoires sont pointus , avec le troisième article échancré intérieurement pour l'in- sertion des derniers; leurs serres sont didactyles et plus grandes dans les mâles que dans les femelles; leurs autres pieds sont ambulatoires et terminés par un ongle ou article simple, et un peu crochu. La carapace estsolide, convexe, presque ovoïde, arrondie , rhomboïdale ou transverse , et toujours sa partie an- térieure présente une avance ou un petit rostre un peu relevé; (i) ÎM. Latreilie dit avoir compté cinq arlicles dans quelques crus- tacés mâles appartenant à cette section ; mais il ne cite pas les espèces qui lui ont présenté ce caractère. (2) Cette section est la cinquième de IVI. Leach. Il ne l'a point subdi- visée dans sa Classification s,éncrale des Malacosiracés; mais i! Ta fait dans la monographie qu'il en a donnée {Mélanges zoologiques , tom. 3 ). BRACHYURES. l65 îes yeux sont petits, très-rapprochés et placés sur le front; i'abdomen est formé de quatre pièces dans les femelles, et or- dinairement du même nombre dans les mâles , mais on voit par des sutures un peu apparentes que les plus larges d'entre elles résultent de la réunion intime de quelques autres. Dans les mâles cet abdomen est étroit; dans les femelles il est au con- traire très-ample, et recouvre, comme un couvercle un peu bombé, une vaste cavité formée par l'enfoncement des pièces sternales et la saillie des latéro-sternales. Tous vivent isolément au milieu des madrépores et des algues, parmi lesquels ils semblent se cacher, à peu de dis- tance des ravages , et dans les endroits où la mer a une pro- fondeur médiocre. Leur démarche est très-lente. Je suivrai M. Leach dans la distinction qu'il a faite (Zool. Mise. , tome 3, pag. 17 et suiv. ) de dix genres dont il compose la famille des leucosidées, et je rapporterai les caractères quïl leur assigne. I." Race. Carapace rJiomhoïdale; pieds de la première paire ( ou serre.' ) déprimés , beaucoup plus grands que les autres , ayant les doigts un peu inclinés en dedans. Genre LUI. Ebalie (Ebalia, Leach ; Cancer , Penn. , Montagu , Latr. ). Tige externe des pieds -mâchoires extérieurs linéaire. Bras des serres un peu anguleux-, mains assez renflées, à doigts un peu inclinés en dedans; pieds des quatre dernières paires mé- diocres, diminuant graduellement de longueur depuis la se- conde jusqu'à la cinquième. Carapace légèrement avancée en forme de rostre, tuberculeuse à sa surface, entière sur ses bords. Dernier article de l'abdomen des mâles armé d'une petite pointe près de sa base. Ebalie de Pennant : Ebalia Pennantii , Leach, Zool. Mise, tome 3 , pag. 19; Malac. Brit. , tab. 26, fig. 1-6; Cancer tube- xColî^ }66 CARACTÈRES DES DÉCAPODES rosus , Penn. Carapace granuleuse , irrégulière, ayant ses ré- gions stomacale , cordiale et branchiales élevées et confluentes au centre de façon à figurer une croix. Grand article de l'ab- domen ou l'avant-dernier, formé de la soudure complète de quatre articles particuliers, dont on distingue un peu les lignes de séparation. Des côtes d'Angleterre. Ebame de Crancii : Ebalia Cranchii , Leach , Zool. Mise. , tome 3 , pag. 20; Malac. Brit. , tab. 26 , fig. 7 à 11. Carapace finement granuleuse avec cinq tubercules , deux aux côtés de la région génitale, un sur chaque région branchiale, et un gros sur la cordiale. Grand article de l'abdomen formé chez les mâles de la réunion de trois autres, et distinctement chez les femelles de quatre. Des côtes occidentales d'Angleterre , dans les endroits où la mer est assez profonde. EbauedeBkyek ; Ebalia Brjerii , Leach, Zool. Mise, tome 3, page 20; Mal. Brit., tab. 26, fig. i:2-i5 ; Cancer tuheroia , Montagu. Carapace légèrement granuleuse, presque carénée en avant au-dessus du rostre, chargée de trois gros tuber- cules , dont les deux antérieurs appartiennent aux régions branchiales, et le postérieur à la région cordiale. Grand article de l'abdomen ^visiblement formé de la réunion de trois autres dans les deux sexes. Des côtes occidentales d'x'\ngleterre,dans les lieux où la mer est profonde. Genre LIV. Nursie {ISursia, Leach , Latr. ). Tige externe des pieds -mâchoires extérieurs dilatée. Pieds de la première paire anguleux , avec les doigts des pinces for- tement infléchis. Carapace un peu avancée en forme de rostre , ayantses côtés postérieurs échancrés et dentelés. Avant-dernier article de Fabdomen du mâle, pourvu d'une petite pointe à son bord postérieur. NuRSiE d'Hardwickj NursiaHardwickii, Leach, Zool. Mise. , tome 3 , page 20. Carapace à quatre dents de chaque côté , ayant sur son milieu trois tubercules disposés en triangle, et BRACHYUHES. {Gj près de son bord postérieur une ligne transversale élevée j)ortant un tubercule; front avancé quadrifide. De l'Inde. M. Latreille connoîtune seconde espèce de ce genre, trou- vée sur les côtes de la Nouvelle-Hollande. IL* Race. Carapace longue ou globuleuse; pieds de la première paire (serres) beaucoup plus gros que les autres, qui ont leurs deux derniers articles comprimés. Genre LV. Lbucosie {Leucosia, Fabr. , Latr. , Bosc, Lamck. , Lichtenstein, Leach). Tige interne des pieds-màchoires extérieurs insensiblement acuminée vers son extrémité; l'externe linéaire. Carapace globuleuse , avec le front avancé au-delà du chaperon ; côtés du têt profondément canaliculés de chaque côté , au-dessus de l'insertion des serres. Leucosie craniolaire : Lewcosia craniolaris , Fabr., Latr., Leach, Licht.; Herbst, Cancr. , tab. 2 , fig. 17. Carapace lisse en dessus , déprimée de chaque côté en avant , avec ses bords antérieurs crénelés; front peu avancé, légèrement tridenté; bras verruqueux ; maiiis lisses, ovoïdes , rebordées sur leur tranche inférieure. De la côte du Malabar. Leucosie uranie : Leucosia urania, Licht., Berl. Magaz. , 1 8 1 5 , pag. 1 40 ; Leach , Zool. Mise. , tom. 3 , pag. 2 1 ; Cancer urania , Herbst , tab. 53 , fig. 3. Front avancé entier. De la mer des Indes. J'ai décrit deux espèces fossiles qui se rapportent à ce genre. Genre LVI. Philtre (P/ii(/ra, Leach; Leucosia, Fabr., Licht., Latr. : Cancer, Herbst ). Tige interne des pieds-màchoires extérieurs pointue vers l'extrémité; l'externe très-large, ovale. Carapace arrondie, déprimée; front comme tronqué , plus court que le chaperon, Philyre granuleuse : Philyra scabriuscula , Leach; Leucosia iTS- CARACTÈRES DES DÉCAPODES scabriiiscula , Fabr. , Licht. ; Cancer cancellus jHerbst , tom. i , tab. 2 , fig. 20. Carapace un peu déprimée , très-glabre et polie en dessus, rugueuse sur les côtés et en arrière; bras couverts de granulations disposées par petites lignes. Des Indes. . Philyre globuleuse: Pliilyra glohosa, Leach ; Leucosia glo- hosa, Fabr., Licht.; Leucosia porcellana , Latr. ; Cancer por- cellanus , Herbst, Cancr. , toni. 1 , tab. 2, fig. 18 , mas. Cara- pace assez bombée , lisse, avec ses bords granuleux; serres granuleuses en entier chez les femelles, et à leur base seule- ment dans les mâles. De FOcéan indien. Genre LVII. Perséi'hone (Persep/iona, Leach), Tiges externe et interne des pieds-mâchoires extérieurs amincies insensiblement depuis leur base ; l'externe étant trés- pbtuse à l'extrémité. Carapace arrondie, déprimée, dilatée de chaque côté ; front un peu avancé, mais pas plus long que le chaperon. Grand article de l'abdomen du mâle composé de trois pièces soudées. Perséphone deLatreille ; Persepliona LalreilUi , Leach , Zool. Mise. , tom. 5 , pag. 22. Partie antérieure du têt graduellement et obtusément dilatée, recouverte de granulations; trois épines égales, recourbées, à sa partie postérieure; bras tuberculeux. Longueur, deux pouces et demi. Patrie inconnue. Perséphone de Lamakck; Persepliona Lamarchii , Leach, Zool. Mise, tom. 3, pag. 2 3. Partie antérieure du têt presque an- gulaire, présentant des granulations éparses ; trois épines égales , recourbées , à sa partie postérieure ; bras granuleux. Longueur, deux pouces et demi. Patrie inconnue. Perséphone de Lichtenstein ; Persepliona Lichtcnstenii, Leach, Zool. Mise, tom. 3, pag. 20. Têt aplati , couvert de granulations éparses, armé d'un tubercule sur chacun de ses angles laté- raux , et de trois épines à peine recourbées , dont la médiane est la plus longue, sur son bord postérieur; bras couverts de BRACMVURES. 1^9 tubercules rugueux. Longueur, un pouce un quart. Patrie in- connue. III.* Race. Carapace ovale ou globuleuse; front un peu avancé; pieds de la première paire {serres) filiformes, pas plus gros que les suivans; mains effilées au bout, à doigts presque filiformes ; oncles des quatre dernières paires de pieds simples et très-gréles. Genre LVIII. Myra {Myra, Leach ; Leucosia , Fabr. , Latr. , Licht.; Cancer, Herbst). Tige externe des pieds- mâchoires extérieurs avancée en arc en dehors. Serres très-longues et grêles dans les deux sexes , avec le doigt interne garni de petites épines. Carapace ovale. Abdomen du mâle ayant son grand article formé par la réu- nion de quatre autres, et le dernier pourvu d'une dent à son extrémité; grand article de celui de la femelle composé de trois pièces réunies. MvRA FUGACE : Myra fugax, Leach, Zool. Mise. , tome 3 , pag. 24; Leucosia fugax, Fabr., Latr., Licht.; Cancer punc- talus . Herbst , tom. 1 , pag. 89 , tab. 2 , fig. 1 5 et 1 6. Carapace un peu granuleuse, munie postérieurement de trois épines dont l'intermédiaire est la plus longue et la plus élevée. De la mer des Indes. Genre LIX. Ilia (I//a, Leach; Leucos/a, Fabr. , Latr., Licht.; Cancer, Linn., Herbst). Tige externe des pieds-mâchoires extérieurs graduellement rétrécie vers son extrémité qui est arrondie. Carapace sub- globuleuse. Doigts des mains très-longs , grêles , filiformes et pointus. Ilia noyau ; Ilia nucleus , Leach , Zool. Mise. , tom. 3 , pag. 24 ; Cancer nucleus, Linn.; Herbst, Cancr., tom. 1, tab. 2, fig. i/^,mas; heucosianuclcus, Fabr., Latr.^ Licht., Risso. Carapace globuleuse, granuleuse postérieurement et sur les côtés, lisse en avant; ijO CARACTÈHES DES DÉCAPODES une petite dent de chaque côté , au-dessus et en avant de l'articulation de chaque serre ; une épine plus longue en arrière, au-dessus de la naissance de chaque patte de la der- nière paire; deux dents au bord tout-à-fait postérieur du tèt ; front échancré; serres rugueuses. De la Méditerranée. Ce crustacé, qui est le cancer macroclie/os de Rondelet et d'Al- drovande, pond ses œufs rougeàtres eu été sur les rivages de Nice, au rapport de M. Risso. Genre LX. Arcanie { Arcania, Leach; Leucosia, Fabr. , Latr. , Licht. ; Cancer, Herbst). Tige externe despieds-màchoircs extérieurs linéaire, tron- quée et échancrée en dedans à son exf'-émité; l'intérieure dimi- nuant insensiblement de largeur depuis sa base jusqu'au bout. Arcanie hérisson : Arcania erinaceus , Leach , Zool. Mise. , pag. 24; Leucosia erinaceus , Fabr., Latr., Licht; Cancer erina- ceus, Herbst, Cancr., tom. i , tab. 2 a, fig. 111. Carapace couverte d'épines, dont trois postérieures et latérales, plus grandes que les autres, sont elles-mêmes dentées; front aigu, échancré, à divisions aiguës; pieds épineux. De l'Océan indien. Genre LXI. Iphis (Jp/n's, Leach ; Le/yco5ia, Fabr. , Latr. , Licht. ; Cancer, Herbst). Tige externe des pieds-mâchoires extérieurs presque li- néaire , mais néanmoins un peu plus étroite vers son extré- mité qu'à sa base. Carapace arrondie-rhomboïdale , munie de chaque côté d'une longue épine; front un peu avancé. Serres filiformes, terminées par une main pointue dont les doigts, un peu inclinés sur son axe, ont leur bord interne garni de petites épines. Grand article de l'abdomen formé de trois ar- ticles soudés dans les mâles, et de deux seulement dans les femelles. Iphis a sept épines : Iphis septemspinosa . Leach, Zool. Mise. , BRACHYURES. 3 7* «om. 3 ,pag. 20; Cancer 5ep£em5pmo5U5, Herbst ,Cancr., tom. i , tab. -io, fig. 1 1 2 ; Leucosiaseptemspinosa, Fabr., Latr., Licht. Cara- pace un peu granuleuse , terminée en avant par un petit front échancré , munie d'une épine très-forte et recourbée sur chaque côté, et d'une troisième épine semblable, sur le milieu de son bord postérieur j deux pointes plus courtes et droites, situées de chaque côté et en arrière, entre les grandes épines latérales etla postérieure; base des bras granuleuse. De la mer des Indes. IV.' Race. Carapace transverse, ayant ses côtés fortement pro- longés enforme de cylindres ;pieds filiformes ; serres à peine plus grosses que les autres pattes , à doigts filiformes , denticulés sur leur bord interne. Genre LXII. Ixa {Ira, Leach : Leucosia, Fabr.. Latr., Licht.). Tige externe des pieds -mâchoires extérieurs plus courte et plus large que l'interne, linéaire, arrondie au bout; troisième article de la tige interne profondément échancré en avant. Front court , échancré. Ixa canaliculée ; Ixa canaliculata, Leach , Zool. Mise. , tom. 3, pag. 26, tab. 129 , fig. 1 ; Leucosia cj'lindrus , Fabr., Latr. , Licht. Côtés de la carapace alongés en cylindres transverses, droits, granuleux et pjourvus d'une pointe à leur extrémité; dosmarqué de deux cannelures profondes, longitudinales, qui séparent les régions médianes, telles que la stomacale , la gé- nitale et la cordiale, des régions latérales telles que les hépa- tiques antérieures et les branchiales. De la mer des Indes. Ixa sans ARMES; Ixa inermis , Leach, Zool. Mise, tome 3 , page 26 , tab. 129, fig. 2. Côtés delà carapace prolongés en forme de cylindres ou de cônes granuleux , légèrement arqués en avant , sans pointe à Fextrémité ; dos sans cannelures , mais avec des impressions peu profondes, qui dessinent la sépara- tion des régions viscérales; deux tubercules à son bord posté- rieur. Patrie inconnue. 1^2 CARACTERES DES DECAPODES FAMILLE SECONDE. MACROURES, Macrouri, Latr., Leach; Exochnata et Kleistagnatha , Fabr. Queue {ou abdomen) au moins aussi longue que le tronc, éten- due, et seulement courbée en dessous à son extrémité postérieure{i), étant terminée par des appendices qui le plus souvent forment en- semble unenageoirejlabelliforine. Antennes, surtout les extérieures, ordinairement très-longues , les intérieures divisées chacune en deux ou trois filets [2). Des fausses pattes terminées chacune par deux lames ou deux filets, au nombre de quatre ou cinq paires , sous la queue, dans les deux sexes. Organes de la génération des mâles placés à la hase de leurs derniers pieds; ceux de la femelle situés à la base de la troisième paire. 1." SECTION . Abdomen ayant vers son extrémité, des appendices rudimentaires , quelquefois charnus au bout, repliés et rejetés sur les côtés , ne formant jamais une nageoire en éventail. (Sec- tion des Macroures anomaux , Latr. ) I/* Division. Tégumens crustacés; pieds des seconde, troisième et quatrième paires terminés par une lame ou nageoire falcif orme ; ceux de la cinquième paire très-menus, filiformes et repliés; les quatre antennes avancées et très-ciliées ; appendices latéraux de l'abdomen en forme de petites lames crustacées (3). Genre LXIII.Albunée ( Albunea, Fabr., Latr., Lamck. ; Hippa, Fabr. ; Cancer , Linn. , Herbst ). Antennes intermédiaires d'un seul filet , beaucoup plus (i) Les crustacés des seuls genres Porcellane et Pisulie sont pourvu; d'une queue repliée sous le corps, comme celle des crabes; mais elle est garnie d'appendices natatoires. [z) Les albunées font seulement exception à ce caractère. Leurs an- tennes Intermédiaires n'ont (ju'un seul filet. (3) Cette section n'existe pas dans la méthode de ÎSL Leach. MACROURES. l'JO longues quelcs latérales, insérées SOUS les yeux. Pieds de la pre- mière paire terminés par une pince triangulaire , dont le doigt immobile est fort court. Carapace ovale , légèrement convexe , un peu plus étroite postérieurement, tronquée en devant. Yeux portés sur des pédoncules en forme d'écaillés contiguès au milieu du front. Abdomen court, ayant son article terminal ovoïde. Albunée symniste : Alhunea symnista , Fabr. , Latr. , Lamck. ; Cancer symnista, Linn.; Herbst, Cancr. , tab. 22, fig. 2. Ca- rapace subcylindrique, tronquée, ciliée et en scie antérieure- ment. De la mer des Indes. Albunée écussonnée; Alhunea scutellata , Fabr. Plus petite que la précédente. Carapace ovale, lisse, avec ses bords à peine dentelés, et garnis de longs poils. Patrie inconnue. Ce genre, formé parFabriciusaux dépens de ses hippes, étoit placé par lui avec les crustacés brachyures ( kleistagnathes). Ce naturaliste en rapprochoit aussi un genre qu'il avoit com- posé deVhippa variolosa, sousla. désignation de Symethis, et qui étoit caractérisé par la brièveté de ses deux antennes quadriar- ticulées, cachées dans une avance du rostre. Ce genre Symethis n'a été mentionnédans aucun ouvrage récent sur Phistoire natu- relle des crustacés, et IVI. Rafinesque s'est servi de son nom en en changeant la dernière syllabe (Sjmethus), pour un décapode macroure qui vit dans les ruisseaux en Sicile , et qu'il caracté- rise très-vaguement par cette phrase : Antennes intérieures à deux filets; palpes filiformes alongés. Première paire de pattes chéliforme etpincifère ? A côté des albunées paroîtroit aussi devoir prendre place le genre Posydon de Fabricius , s'il étoit mieux connu. Ce natu- raliste le caractérise ainsi : Quatre antennes à pédoncule simple; celles du milieu étant plus courtes que les latérales , et bifides; pieds-màchoires extérieurs foliacés-, pédoncule des yeux en forme d'écaillé ; mains des quatre pattes antérieures sans pince à doigt mobile. Il en annonce deux espèces delà mer des Indes: 174 CARACTERES DES BéCAPORES Vune, posydon depressus, a l'abdomen à sept ëcailles, dont l'in- termédiaire est transverse et tronquée; Vautre , posydon cy- lindrus,a le sien à cinq écailles, dont l'intermédiaire est trian- gulaire. Genre LXIV. Hippe {IJIppa, Fabr. , Latr. , I-amck. ; Emerita ^ Gronov.). Antennes intermédiaires divisées en deux filets avancés et un peu recourbés. Antennes latérales beaucoup plus longues et recourbées, plumeuses au côté extérieur, avec une grande écaille dentelée qui recouvre leur base. Pieds antérieurs ter- minés par un article ovale, comprimé, en forme de lame, et sans doigt mobile; ceux de la seconde, delà troisième et de la quatrième paires finissant par un article aplati, falciforme ou en croissant; ceux delà cinquième paire très-menus, fili- formes et repliés. Troisième article des pieds- mâchoires exté- rieurs très-grand, recouvrant la bouche. Carapace ovalaire , un peu bombée et tronquée aux deux extrémités, non re- bordée. Abdomen comme échancré de chaque côté à sa base , terminé par un article triangulaire long et étroit , sur chaque côté duquel existe, près de son origine, une lame natatoire , petite, ciliée sur ses bords , et coudée oli arquée. Yeux rappro- chésau-devant du têt, et supportés sur des pédoncules minces, en forme d'écaillcs. HipPEÉMÉRiTE : Hippa emerîtus , Fabr. , Latr., Lamck.; Cancer emeritus, Linn.; Emerita, Gronov., Gazoph., tab. 17, fig. 8 et 9 j Herbst , Cancr. ,tab. 22, fig. ^-y Hippa adactjici, Fabr. Cara- pace finement ridée entravers, présentant en avant quatre lignes enfoncées, transverses, très-marquées, et trois dents qui garnissent son bord antérieur ; abdomen étendu , peu courbé au bout, velu sur ses bords ; pattes velues; longueur, deux pouces et demi. Selon M. Latreille, qui réunit leshippa emeritus et adactjla de Fabricius en une seule espèce , cette es- pèce habiterolt les côtes du Brésil. MACROURES. Iji Genre LXV. Remipède {Rewipes , Latr. , Lamck.'). Antennes latérales et intermédiaires courtes , presque d'é- gale longueur, avancées, un peu recourbées. Pieds-màchoires extérieurs semblables à de petits bras, et ayant au bout un fort crochet. Pieds de la première paire adactyles, terminés par des lames qui finissent en pointe; ceux des autres paires finissant par des lames ciliées également pointues, mais un peu plus larges dans leur milieu. Remipède tortue; Remipes testudinarius , Latr., Lamck. Ca- rapace ovale, longqe d'environ un pouce, finement ridée en dessus, avec cinq dents à son bord antérieur, dont les trois intermédiaires ont moins de longueur que les deux latérales , au-dessous desquelles sont insérés les pédoncules grêles qui supportent les yeux ; bords du dernier article de l'abdomen et pattes velus. Rapporté des côtes de la Nouvelle -Hollande par Péron et Lesueur. II.'' Division. Carapace proprement dite légèrement crusfacée; abdomen très-mou, en forme de sac vésiculeux , pourvu à son. extrémité d'appendices grêles et charnus au bout; pieds de la première paire en pinces ; ceux des seconde et troisième finis- sant en pointe, et ceux des quatrième et cinquième très-courts , terminés tantôt par un seul article pointu , tantôt par une petite serre. Genre LXVI. Pagure ( Pagurus , Fabr. , Latr. , Lamck. , Bosc , Leach -, Cflncer, Linn. , Herbst ; Astacus , Baster, Degéer ; Cancellus , Rondelet , Swammerdam ). Antennes extérieures distantes, longues, sétacées , ayant l'ex- trémité supérieure de leursecond article pourvue d'une épine mobile ; les intérieures courtes , rapprochées , filiformes , terminées par deux filets. Tige interne des pieds-mâchoires extérieurs formée de six articles, dont le premier court et ïyS CARACTÈRES DES DÉCAP0DE3 inégal, le second court, anguleux et dentelé intérieurement j le troisième un peu plus étroit et plus long, supportant les trois derniers qui sont grands, linéaires, aplatis et ciliés. Serres inégales, courbées tantôt à droite, tantôt à gauche, suivant les espèces, le plus souvent anguleuses, rugueuses et couvertes de poils roides divisés en faisceaux ; les quatre grands pieds des seconde et troisième paires inégaux en longueur comme les pinces, et suivant la même direction; les quatre dernières pattes très-courtes, un peu molles, velues et didac- tyles. Carapace n'ayant de solide que sa région stomacale , qui est plane ou très-légèrement convexe en dessus, tronquée en avant, et infléchie sur les côtés; régions postérieures à celle-ci, en étant séparées par un sillon transversal; la génitale et la cordiale occupantunespacemédian, linéaire, etles branchiales recouvertes d'un têt très-mou , membraneux et ridé. Abdomen très-mou en forme de sac vésiculeux, contourné, sans anneaux bien distincts, terminé par deux appendices latéraux, petits , d'inégale grandeur, composés d'un article commun qui porte deux autres petits articles en forme de doigts. Des fausses pattes pour porteries œufs, plus grandes sur un côté du corps que sur Tautre, dans les femelles. Yeux rapprochés, portés sur des pé-» donculcs mobiles, alongés, cylindriques, placés au-dessus des antennes intermédiaires et pourvus d'un appendice à leur base é Les singuliers et nombreux crustacés , renfermés dans ce genre , sont vulgairement connus sous les noms de Bernard- Vhermile , de Soldats , etc. , parce qu'ils habitent les coquillages univalves vides qu'ils rencontrent. Ils y placent la partie vul- nérable de leur corps, c'est-à-dire leur abdomen et la por- tion postérieure de leur carapace, en n'en laissant sortir que leurs six premiers pieds, leurs antennes, leurs yeux et les par lies extérieures de la bouche. Cramponnés dans ces coquilles^^ vides à l'aide de leurs quatre dernières pattes et des appen-J dices latéraux de l'abdomen , ils s'y tiennent solidement fixés jusqu'à ce qu'ayant acquis plus de volume, leur corps s'y y MACRODRES. I77 trouve à l'étroit. Alors cherchant une autre habitation plus vaste et disponible, ils s'y installent jusqu'à ce qu'ils soient obligés de la quitter pour le même motif, ce qui arrive , assure-t-on, tous les ans à l'époque de la mue. La même espèce habite des coquilles souvent très-diffé- rentes, etla convenance de la capacité de ces coquillesparoît être l'unique objet du choix que ces crustacés en font. Les pagures, pour être ainsi renfermés daiis des coquilles, souvent très-lourdes relativement à leur taille, ne restent pas immobiles. Ordinairement onlesrenconlresurlesplages, àpeii de profondeur, et on les volt se traîner sur le fond à l'aide de leurs serres et des autres pattes libres. Leur démarche , comme on le juge bien , est lente et irrégulière. Ils vivent comme les autres crustacés, de petits animaux de la même classe, ou de mollusques, qui passent à la portée de leurs pinces et qu'ils parviennent à saisir. Les naturalistes font mention de plusieurs espèces de pagures qui vivent à terre, à une assez grande distance du rivage, et quiselogentdansdestrous.il est vraisemblable que cesanimaux: doivent rentrer dans le genre suivant, qui comprend un pa- gure égirtement terrestre. Quelques espèces aussi se cachent dans les cavités des éponges, dans les tubes de serpules , etc. M. La- treillepense avec raison qu'elles appartiennent sans doute à un genre particulier. Les pagures font deux ou trois pontes par an : alors les fe- melles portent pendant quelque temps leurs œufs attachés aux fausses pattes qui se trouventsous leurabdomen. Les anciens Grecs connoissolent ces animaux sous le nom de carcinion, et non sous celui depaguros qu'ils appliquoient à un grand crustacé voisin des crabes proprement dits. Les Latins les nommoient cancelli. Les espèces de ce genre sont très-difficiles à caractériser, M. Olivier en a décrit plus d'une trentaine dans l'Encyclo- pédie, et M. Spinola en a reconnu plus de quinze aux envi- lyy CARAClERES DES DECAPODES roiis de Gênes. Le travail de ce dernier naturaliste n'a pas été encore imprimé : il étoit destiné h faire partie du second volume des Mémoires de la Société Linnéenne deM.Thiébaiilt de Lernéaiit dont la publication paroit ajournée indéfiniment. Pagure Bernard : Pagurus Bernhardus , Fabr. , Bosc , Latr., Oliv. ; Pagurus streblonjx, Leach , Mal. Brit. , tab. 26, fig. 1-4; Astacus Bernhardus , Degéer. Pinces chagrinées et muriquées, la droite plus grande que la gauche; dessus du carpe , extrémité des bras et des pieds des seconde et troisième paires, épineux; ongles un peu tordus sur eux-mêmes, épineux en dessus. Des mers d'Europe. Pagure DE Prideaux; Pagurus Prideaux, Leach , Malac. Brit., tab. 2G, fig. 5 , 6. Très-voisin du précédent, mais plus petit; serres couvertes d'aspérités; angle interne du carpe épineux; extrémité des bras épineuse ; pieds de la seconde et de la troi- sième paire très-légèrement muriqués; ongles minces, presque en scie en dessus. Des côtes d'Angleterre. Pagure STRIÉ; Pagurus s/rjafu5, Latr. , Risso, Crust., pag. 54. Pinces et pattes transversalement striées-, stries ciliées; pince gauche plus grande que la droite, à doigts courts, obtusément dentés en dedans; corps oblong, lisse, d'un rouge carmin, passant par des nuances insensibles au jaune pâle. Ce pagure assez grand, a été trouvé par M. Risso dans la coquille du murex tritonis , Linn., près de Nice. Sa femelle porte des œufs pointillés de jaune en juin et juillet. Pagure rubannk; Pagurus vittatus, Bosc, Crust., tom. 2, p. 78. Pattcsrouges avec desraieslongitudinalesblanches; pin- ces presque égales, raboteuses, hérissées. De laCaroline du Sud. Pagure ANGULEUX : Pagurus angulatus , Risso, Crust., pag. 5t^, pi. 1, fig. 8. Long de quatre pouces. Pince droite plus grosse que la gauche; toutes deux, ayant la main lisse et pourvue en dessus de trois carènes longitudinales fort saillantes, avec le carpe et le bras rugueux et épineux; carapace d'un beau rouge. De la mer de Nice. MACROURES. 17c) Pagure DiOGiiNE : Pagurus Diogenes, Risso, Crust. , pag. 67 ; Fabr»; Herbst. , Cancr., tab. 22, fîg. 5. Petit. Pince gauche plus grosse que la droite; toutes les deux pubescentes, d'un gris verdàtre; carapace variée de gris, de bleu et de rouge; abdomen jaunâtre. De la Méditerranée. Pagure oculé : Pagurus oculatus, Risso, Crust., pag. 66. Petit. Pinces égales, muriquées; pédoncules oculaires extrême- ment longs; couleur variée de fauve et de brunâtre'. De Nice. Pagure ours; Pagurus ursus , Oliv. , Encycl. , sp. 6. Pattes et pinces transversalement striées et très-velues; d'un rouge très- pâle ; de grande taille, il appartient à la colleclion du Muséum et a été trouvé sur les rivages de l'Ile-de-France. Pagure pointillé -.[Pagurus punctulatus, Oliv., Encycl., sp.7. Taille moyenne; d'un rouge clair, marqué de points blancs; pinces hérissées, la gauche plus grande que la drx)ite. De Ti- mor, où il a été recueilli par Péron et Lesueur. Pagure TUBULAIRE : Pagurus tubularis , Fabr., Latr., Oliv.; Cancer luhularis, Linn., Syst. Nat. , édit. Xr, t. 1 , p. 1 o5o, n.° Go. Ce crustacé , seulement décrit par Linnasus, vit dans les tuyaux de la serpula glomerata. C'est un de ceux qu'on soupçonne ne pas devoir appartenir au genre dans lequel il se trouve placé. Il ressemble, pour la forme et la grandeur, à la sco- lopendre à pinces (scolopendra forjîcata) ; son têt est court, presque ovale , coupé de chaque côté antérieurement , marqué de points enfoncés sur toutes ses parties. Ses deux premières pattes sont terminées en pinces; celles de la cinquième paire sont mutiques, et on ne voit que le rudiment des autres; l'ab- domen est long , cylindrique et mou. De la Méditerranée. M. Risso a décrit sous le même nom un petit pagure de Nice, à pinces courtes, rudes, pointillées de bleu, avec des poils roussâtres : à carapace striée, ponctuée, variée de jaune, de bleu et de verdâtre; à pattes aplaties et très-longues, etc. l8o CARACIKBES DES DT^XAPODF.S Genre LXVÎI. Birgus {Birgus, Leach; Pugurus, Lalr. , Fabr., Oliv.)- Antennes ayant leur second article en forme de crête. Pieds de la première paire inégaux , terminés en pince. Pieds des seconde et troisième paires finissant par un ongle simple, pa- Toissant servir au transport de l'animal, ainsi que ceux de la quatrième paire qui sont plus petits que les premiers, et di- dactyles; pieds delà cinquième paire rudimentaires. Carapace ou corselet en forme de cœur renversé, dont la pointe est en avant; ses'côtés bombés , formés par les régions branchiales; son dessus marqué d'une impression en X, qui indique la sé- paration des régions médianes. Abdomen orbiculaire, crustacé en dessus et divisé en tablettes transversales qui sont des rudi- mens d'anneaux. Birgus LARRON : iî/rg-us latro, Leach; Cancer lalro , Linn.,Syst- Nat., edit. ; Gmel., tom. i , pag. 104g; Cancer (astacus) latro , Herbst,Canc., tom. 2 , pag. 04, pi. 24 ; Cancer crumenatus, Rumph , Amb. Rareit. jtab. 4; Cancer crumenatus orientalis , Séba,Thes., tom. 3, tab. 21 , fig 1-2. Très-grand; d'un beau rouge ; rostre terminé par une seule pointe; pinces rouges, la gauche étant beaucoup plus grosse que la droite, toutes deux ayant leurs doigts garnis de fortes dents; pattes des trois paires suivantes dentelées sur leurs bords et marquées de taches ondulées. De Ja mer des Indes. Il habite à terre les fentes des rochers, d'où il sort la nuit pour se rendre sur le rivage où il cherche sa nourriture. Birgus a large queue : Birgus laticauda, Nob.; Pagurus lati- cauda, Latr., Reg. Anim., tom. 4, pi. 12 , fig. 2. Assez petit , rougeâtre, avec de petites taches jaunâtres sur quelques par- ties; serres presque égales; antennes intermédiaires presque aussi longues que les latérales; pattes marquées de petites incisions transverses; queue formée de cinq tablettes. De l'Ile- de-France. MACROURES. IL* SECTION. Abdomen pourvu à son extrémité d'appendices foliacés qui composent une nageoire Jlahellif orme. A. Pédoncule des antennes intermédiaires très-long. ÎII.*" Dwisioys. Antennes extérieures squamiformes; les dixpieds sim- ples, sans pinces et semblables entre eux , dans les maies; les deux derniers enpince chez les femelles. (Sect. desHo.MARDS , Latr. ) Genre LXVIII. Scyllare (Scyllarus, Fahr., Latr., Lamck., Leach ; Thenus, Leach ; Cancer, Linn.; Squilla, RondeL). Antennes extérieures remplacées par leur pédoncule, qui est formé de quatre grands articles aplatis et dentelés en avant ainsi que sur le bord externe; le premier étant assez court et transverse; le second très-grand et externe; le troisième petit, interne et placé dans une échancrure du second; le quatrième, en forme de crête horizontale, très-large, triangulaire, denté et cilié sur son contour. Antennes intermédiaires en forme de deux petits appendices pluriarticulés, portées sur un long pédoncule composé de cinq articles à peu près cylindriques, dont le premier est le plus grand. Pieds-mâchoires extérieurs courbés en dedans comme les pattes de la première paire, appliqués l'un contre l'autre dans toute leur étendue. Pattes courtes, d'autant plus petites et plus écartées entre elles, qu'elles appartiennent à des paires plus postérieures; les deux pre- mières étant les plus grosses , et toutes finissant par une seule pointe (si l'on en excepte les deux dernières des femelles , dont le pénultième article se prolonge en dessous de façon à former une sorte de doigt opposable à l'ongle terminal). Cara- pace courte, déprimée, carrée, tronquée en devant, sinueuse en arrière , anguleuse autour des orbites qui sont latéraux. Abdomen médiocrement alongé, peu recourbé au bout, com- posé de six articles et terminé par cinq lames natatoires, crus, tacées à la base, membraneuses à Pextrémité, dont les deux 182 CARACTÈRES DES DÉCAPODES externes de chaque côté sont entières et articulées avec le sixième article. Quatre paires de fausses pattes dans les deux sexes. Les scyllares connus sous le nom vulgaire de cigales de mer , recherchent les rivages où la mer est peu profonde , tranquille, et 011 le terrain est argileux : ils s y creusent des cavités assez spacieuses pourles recevoir, et se tiennentla plus grande partie du temps dans cette retraite, d'où ils ne sortent que pour aller à la recherche de leur nourriture. Leur natation est bruyante comme celle des langoustes. ScYLLAiiE LARGE : Scjllarus lalus , Latr. ; Scjllarns orientalis , Bosc, Risso ; Squille lirge ou Orchetta, Rondel.; Encycl., pi. 3 1 3. Longueur totale s'étendant jusqu'à un pied 5 une pièce crus- tacée, avancée au milieu du front; carapace tuberculeuse et chagrinée , sans arêtes angulaires ; ses bords latéraux et ceux des articles de l'abdomen, crénelés. Des côtes de la Méditer- ranée, où sa chair est très-estimée. Ses œufs sont d'un rouge vif. ScYLLARE ORIENTAL: Scj'lldrus oricntalis, Fabr., Latr.;Rumph, Amboln. Rareit., tab. 2 , fig. D ; Herbst , Crust., tab. 5o , fig. i ; Encycl., pi. 3 14. D'un tiers ou d'un quart plus petit que le précédent; carapace trapézoïdale avec son grand côté en avant, tuberculeuse , très-déprimée, ayant une carène médiane armée de trois ou quatre épines; une pièce frontale échancrée dans son milieu. Des Indes orientales. ScYLLARE OURS : ScjUavus arcfus , Fabr.,, Latr., Bosc; Cigale de mer, Rondelet, lib. i3, cap. 6; Herbst, Cancr., tab. 3o , iig. 3; Encycl., tab. 287, fig. 5; Scjllarus australis, Bosc. Ca- rène élevée du milieu de la carapace présentant d'abord une petite épine en avant, puis un renflement granuleux, une épine sur la région génitale, et une autre semblable, mais plus forte, sur la cordiale; deux séries de granulations anguleuses sur chaque région branchiale , et une autre sur le bord de la carapace; point d'avance frontale; antennes extérieures pro- siAcnouRES. 18" fonilément dentées; articles de l'abdomen sculptés en dessus, avec leurs bords latéraux non crénelés. De la Méditerranée, où il abonde. Genre LXIX. Ibacus (Ibacus, Leach ; Scjllarus, Latr. ). Caractères des scyllares, aux différences suivantes près. Yeux situés non aux angles du têt , mais à peu de distance du milieu du front et de l'origine des antennes intermédiaires. Second article des pieds-mâchoires extérieurs divisé par des lignes enfoncées et transverses, son côté extérieur étant dentelé en manière de crête. Abdomen assez court et large. Ibacus de Péron : Ibacus Peronii , Leach , Zool. Mise, tom. 2 , lab. J19; Scjllarus incisus, Péron; Latr. Carapace très-large, crénelée antérieurement, à cinq dents, et pourvue d'une échan- crure profonde sur ses côtés; quatrième article des antennes extérieures présentant quatre dents peu avancées et distantes entre elles; le second crénelé. Delà Nouvelle-Hollande. IV.' Division. Antennes extérieures sétacées, extrêmement longues ; les dix pieds simples , sans pinces, et semblables entre eux. (Sec- tion des Homards, Latr. ) Genre LXX. Langouste {Palinurus, Fabr., Latr., Oliv., Lanick. ; Leach, Risso ; Astacus, Penn.; Cancer, Linn. , Herbsl; Lo- custa, Rondel.). Antennes extérieures excessivement longues et grosses, séta- cées, hérissées de poils ou de piquans, portées sur un grand pédoncule beaucoup plus gros qu'elles, et formé de trois articles épineux. Antennes intermédiaires insérées au-dessous et en dedans des extérieures, formées d'un long pédoncule mince, composé de trois articles, dont le premier très-grand, et de deux petites branches multiarticulées , six fois plus courtes que ce pédoncule. Pieds mâchoires extérieurs ressem- blant à une petite paire de pieds dont les deux premières i84 CAnAcrÈaES des décapodes pièces sont dentelées et velues du côté interne. Pieds médio« crement longs, tous terminés par un ongle simple, court, aigu, un peu courbé et hérissé de quelques poils roides ea dessous ; ceux de la première paire plus gros et plus courts que ceux de la troisième qui sont les plus longs, et après les- quels les autres vont en diminuant progressivement de gran- deur; ces pieds ayant aussi, dans le même ordre, leur insertion plus écartée, comme ceux des scyllares. Carapace médiocre- ynent alongée , demi-cylindrique , hérissée de pointes, surtout en avant et au-dessus des orbites qui sont latéraux; marquée, comme celle des écrevisses, d'un sillon transversal arqué en arrière qui sépare les régions stomacale et hépatiques anté- rieures des autres régions, et de deux impressions longitudi- nales postérieures qui comprennent entre elles les régions gé- nitale et cordiale, en laissant en dehors les branchiales. Abdomen alongé, recourbé en dessous vers le bout, demi- cylindrique en dessus, formé de six articles, se rétrécissant un peu postérieurement, et terminé par cinq lames natatoires, entières, disposées en éventail. Yeux grands et ronds portés sur des pédoncules étroits, transversaux, et qui semblent partir du même point au milieu du front. Les langoustes sont les plus gros crustacés macroures connus. Les Grecs les désignoient sous le nom. de carab os, et les Latins sous celui de locusta, d'où est évidemment dérivée la dénomi- jiation françoise de langouste. Elles se tiennent dans les profonr deurs de la mer pendant l'hiver, et ne se rapprochent des rivages rocailleux et pierreux que dans les mois de mai, de juin et de juillet, pour s'accoupler et déposer leurs œufs, très-abondans, petits, et d'un beau rouge, ce qui leur a fait donner vulgairement le nom de corail. L'accouplement a lieu au printemps, et l'on prend alors plus de mâles que de femelles, tandis que celles-ci deviennent plus abondantes au moment de la ponte. M. Risso ajoute qu'au mois d'août il y a un second accouplement, suivi d'une nouvelle ponte. MACROURES. ïS'S J'ai décrit deux espèces pétrifiées qui appartiennent à ce genre, dans mon Histoire naturelle des Crustacés fossiles. Langouste commune :Pa/fn.«rus lociista, Oliv. ; Palinurus vul- garis, Latr.; Leach, Malac. Brit., tab. 3o; Palinurus quadricornis^ F nhr.; Langouste, Belon, de la Naf. des Poiss., pag. 064 et 556, fi"^. 1. Ce crustacé, bien décrit par Aristote et par d'autres auteurs anciens, n'a pas été mentionné par Linnaeus, et ne l'a été que fort tard par Fabricius, sous les noms de cancer elephas et de palinurus quadricornis ; et ce n'est qu'assez récemment que MM. Olivier et Latreille l'ont clairement distingué et caractérisé. Ha jusqu'à un pied et demi de longueur, et pèse, lorsqu'il est chargé de ses œufs, jusqu'à douze ou quatorze livres. Sa carapace est épineuse, hérissée de poils courts et roides, armée antérieurement de deux grands piquans com- primés, dentés en dessous. Sa couleur est le brun verdàtre foncé, ponctué de blanc jaunâtre. Elle est très -commune dans la Méditerranée, et on la trouve aussi, mais plus rarement, sur les côtes de l'Océan européen. La chair de la langouste femelle est très-estimée, surtout avant et durant la ponte: après cette époque, elle devient maigre et sans saveur : alors on lui préfère celle des mâles. Langouste MOUCHETÉE : Palinurus guttatus. Latr. , Ann. Mus., tom. 5, pag. 392; EncycL, pi. 5i5. Carapace épineuse; front avec deux cornes; corps et pattcsbleus, avec des taches rondes blanches. Des Indes orientales. Langouste ornée -.Palinurus ornatus ^ Fabr., Latr., Encycl., pi. 3 16. Carapace épineuse, verdàtre-, front avec six cornes; pattes mélangées par anneaux, de bleuet de blanc.De l'Ile-de-' France. Langouste argus; Palinurus argus, Latr., Ann. Mus., tom. 5, pag. Sgj. Carapace épineuse; front avec quatre cornes; corps mélangé de rose et de bleu ; abdomen avec quatre taches ocu- lées blanches. Des Indes orientales. Langouste DE Risso : Palinurus Rissonii, I>loh.; Palinurus fasr^ l86 CARACTÈRES DES DÉCAPODES ciatus, Risso, Fabr. P Front à six pointes; pieds de la première paire grands, triangulaires, épineux; les autres lisses; couleur verdâtre, variée de blanc et de rougeàtre; queue fasciée de blanc. De Nice. Langouste penicillée : Palinurus penicillatus , Oliv. , Enc. Lan- gou.'-te versicolore , Latr. , Ann. Mus., t. 3, p. 3c)4; Palinurus gigas , Bosc. Beaucoup plus grande que la langouste commune. Carapace granulée et épineuse; frontavecquatrecornes; pattes avec des bandes longitudinales blanches, bleues etrouges, ter- minées par des faisceaux de poils. De l'Ile-de-France. Langouste queue-lisse : Palinurus lœvicauda, Latr., Nouv. Dict. Hist. Nat; Poliquiquya, Pison. Carapace épineuse avec six pointes aiguës en avant, dont quatre disposées en carré ati milieu et une sur chaque orbite; segmens de l'abdomen lisses avec les bords latéraux de chacun crénelés en arrière et unis en avant; couleur rougeàtre parsemée de petites taches blan- châtres; pattes rayées longitudinalement de rouge-pâle. Des côtes du Brésil, où elle a été découverte par feu M. Delalande. V.*' Division. Antennes extérieures sétacées, très-longues ; pieds de la première paire terminés par une pince , ceux des seconde^ troisième et quatrième paires simples; ceuxde la cinquième pelits et comme rudimentaires. (Famille des GALATÉADiEs,Leach. Sec- tion des Macroures anomaux, Latr.) (i) Subdivision ou Kace I. Carapace un peu déprimée, déforme triangulaire-ovale, alongée antérieurement , et terminée par un rostre, souvent épineux; pieds-mâclioires extérieurs non dilatés. Genre LXXI. ^Eglée (/Eg/ea, Leach. Galalhea, Latr. , Lamck.). Antennes intermédiaires ou supéj-icures ayant leur second (i) J'extrais la description des crustacés qui composent cette, famille , de l'article Galateadées, que M. Leach a publié dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, toin. XVIII. MACROURES. 187 article plus court que le premier ; mandibules largement den- telées. Pieds-màchoires extérieurs simples -. serres légèrement inégales, ayant les doigts entiers ; cuisses et ongles des pattes de la seconde, de la troisième et de la quatrième paires simples. Carapace presque unie, ayant son rostre simple, non épineux, son bord postérieur presque droit, et son dos marqué de plusieurs impressions qui en séparent les régions. Abdomen lisse; lames natatoires latérales de la queue bi- parties. JE.GLÉE vîns aucun doute au dernier de ceux-ci. ) Alciope. Ecailles des antennes extérieures épineuses; trois seules pai- res de jambes , dont la seconde est cliéliforme. — Alciope leterochclus. Glabre j rostre subulé, entier, plus court que les écailles des antennes extérieures; bras gauche plus grand que le droit; queue mucronée. (Je ne connois aucun genre de crustacés macroures qui ait six pattes seu- lement, et je me crois fondé à révoquer en doute les caractères de celui-ci. ) Symethus. Ecailles des antennes extérieures épineuses; palpes fili- formes alongés; la première paire de pattes seulement pincifère et ché- Jifère. — Symethus fluviatil'is. Rostre comprimé , serrulé en dessus et en dessous, un peu plus long que les écailles des an'ennes extérieures, ronge ainsi que la partie antérieure du tel; épaules biderjtées; queue ciliée. Se trouve dans les ruisseaux et les mares. ( On ne connoit aucun crustac' macroure de la division des saliroqnes, vivant dans les e.nnx douces, et aucun qui présente les caractères (jue nous venons de rap- porter. ) Tous ces genres ont été fondes sur des espèces siiilicnncs. MACROURES. 217 Abdomen alongé, formé de six articles, et pourvu d'une na- geoire flabcUiforme, dontles deux lames latéralessont composées de deux pièces et dont l'intermédiaire est triangulaire et tron- quée droit à son extrémité. Atve épineuse : Jtja scabra , Leach , Trans. Soc. Linn. , tom.XI, page 346; ejusd., Zoolog. Mise, tome 3, page 29, tab. i3i. Longueur, deux pouces et demi; corps et pieds des deux premières paires glabres ; rostre caréné, trifide; pieds des trois dernières paires couverts de petites aspérités et de poils roides épars. Patrie inconnue. SvBDirisioK II. Antennes situées presque sur unemême ligne hori- zontale,les intermédiaires terminées par deuxfilels placés l un à côté de Vautre; lames natatoires extérieures d'une seule pièce. Genre LXXXVJ. Crangon {Crangon, Fabr., Latr., Lamck. , Bosc ,Risso, Leach; Cancer, Linn. ; Astacus, Penn.). Antennes extérieures sétacées, delà longueur du corps, placées très -peu au-dessous des intermédiaires, ayant leur pédoncule pourvu d'une grande écaille alongée. Antennes in- termédiaires divisées en deux filets, dont l'interne est droit et le plus long, et l'externe un peu arqué. Pieds mâchoires exté- rieurs composés de quatre articles visibles, le premier court et gros, le second long et contourné en S , et les deux derniers moyens, égaux entre eux et droits. Pieds de la première paire grands, comprimés, presque didactyles, le crochet mobile se repliant sur une petite pointe de Pextrémité interne de la grande pièce qui représente la main; seconde paire de pieds alongée, mince et didactyle ; troisième paire mince , mais un peu plus grosse et plus longue que la précédente, et finis- smt par un très- petit ongle simple; la quatrième et la cin- (luicmeplus grossesque la troisième, et terminées comme elle, ]uir un ongle simple, mais un peu comprimé. Carapace mince, <.lcmi-transparenle , lisse , demi-cylindrique , terminée en avant 3l8 CARACTÈRES DES DÉCAPODES par un rostre fort court, non comprimé. Abdomen alongé, plus mince postérieurement qu'en avant, assez peu arqué en dessous, et terminé par cinq lames natatoires, alongées, étroites, ne se recouvrant mutuellement qu'à leur base. Les petits crustacés de ce genre vivent en troupes, se tien- nent très-près du rivage et nagent renversés sur le dos avec une grande facilité. Us sont très-cornmuns sur nos côtes de l'Océan et de la Manche, où on les désigne vulgairement sous le nom de crevettes, bien qu'il ne faille pas les confondre avec ceux qui reçoivent plus particulièrement ce nom et celui de bouquets , lesquels appartiennent au genre Palémon. On en mange une quantité prodigieuse en Normandie, en Bretagne , en Gascogne, en Provence, et on s'en sert aussi comme d'appâts pour prendre certains poissons. Crangon COMMUN : Crangon vulgaris , Fabr. , Latr. , Leach , Malac. Brit. , tab. Sy B; Cancer crangon, Linn. ; Astacus cran- gon, Penn.; Roësel, Insect. , tome 3 , tab. 63 , fig. 1-2. Corps transparent*, d'un vert glauque très-pâle , ponctué de gris ; une petite épine de chaque côté en arrière du rostre, et une en dessous du bras, près de sa base. Longueur, deux pouces. Genre LXXXVII. Egéon ( Egeon , Risso ; Pontoplùlus , Leach ). Caractères généralement les mêmes que ceux des crangons , aux différences suivantes près. Quatrième ou dernier article visible des pieds-mâchoires extérieurs presque deux fois plus grand que le précédent. Pieds delà seconde paire extrêmement courts, grêles et didactyles 5 ceux de la troisième longs, très- grêles, et terminés par un ongle simple; ceux des quatrième et cinquième paires plus gros et finissant par un ongle com- primé. Carapace alongée, cylindrique, épineuse et terminée en avant par un petit rostre. L'extrême bi'ièveté de la seconde paire de pattes, et l'as- périté de la carapace, sont les plus remarquables de ces diffé- MACROURES. 2 1^ rences; mais elles ne présentent pas , selon moi , des caractères sutlîsans pour l'établissement d'un genre. Egéon cuirassé: Egeon loricatus. Risse, Crust. , page loo; Pontophilus spinosus, Leach , Trans. Soc. Linn., t. XI , p. 046 ; et Malac. Brit. , tab. 87 A; Cancer cataphractus , Olivi , Zool. Adriat. , tav. 3 , fig. 1 . Carapace supportant trois carènes longitudinales dentelées en dessus ; rostre très-court ; longueur totale , un pouce et demi. Des côtes d'Angleterre , de la mer de Nice et de l'Adriatique. SuEDiT^isioN m. Antennes extérieures insérées au-dessous des inter- médiaires ; celles-ci terminées par deux flets placés Vun au-dessus de l'autre; point d'appendice alongé et sétacé très-apparent à la base de toutes les pattes, ou bien cet appendice étant rudiment aire. Genre LXXXVIII. Pandale [Pandalus, Leach, Latr.; ^^^cus, Fabr. ; Patemora, Risso). Antennes supérieures ou intermédiaires les plus courtes, bifides, supportées par un pédoncule de trois articles dont le premier, et le plus grand, est échancré du côté des yeux et pourvu d'une lamelle qui se prolonge au-dessous de ceux-ci; antennes extérieuresou inférieures plus longues que le corps, sc- tacées, pourvues à leurbase d'une écaillealongée,unidentée en dehors versson extrémité. Pieds-mâchoires extérieurs formés de trois articlesvisibles, dont le premier est aussi long que les autres ensemble, échancré en dedans depuis sa base jusqu'à son mi- lieu, et dont les deuxderniers égaux entre eux, sontcouverts de petites épines sur toutes leurs faces. Pieds de la première paire assez courts,sans pince, avec leur dernier articlesimple et pointu; ceux de la seconde paire didactyles, très-longs etgrêlcs, inégaux entre eux , ayant les troisième , quatrième et cinquième articles marqués de beaucoup de petits sillons transverses et comme mul- tiarticulés; pieds des trois dernières paires plus gros et moins longs que ceux de la seconde, et décroissant successivement de 3 20 CARACTÈRES DES DÉCAPODES grandeur entre eux, tous étant terminés par un ongle simple, pourvu de petites épines du côté interne. Carapace alongée, cylindrique, carénée et dentelée dans son milieu , terminée en avant par un long rostre comprimé, denté en dessous et relevé à sa pointe. Abdomen arqué vers le troisième article; écailles de la queue alongées, étroites, surtout celle du milieu qui est garnie de petites épines à sa pointe. Pandale annuucorne; Pandalus annulicornis , Leach, Malac. Brit. , tab. 40. Rostre multidenté en dessous , relevé et échancré à sa pointe; antennes latérales ou inférieures marquées de huit ou dix, anneaux rouges aussi larges que les intervalles qui les séparent, épineuses du côté intérieur; longueur totale, trois pouces. Des côtes d'Angleterre. Pandale narwal : Pandalus nanval, Latr. ; Astacus narwal , Fabr. ; Palœmon pristis, Risso, Crust. , pag. io5. Rostre aussi long que les antennes intermédiaires, et au moins que les deux tiers du corps, relevé vers sa pointe et garni sur ses deux tranches supérieure et inférieure, d'une multitude de petites dents; couleur générale, le rouge de corail, traversé par des lignes d'un blanc jaunâtre; yeux d'un bleu foncé-, longueur, quatre pouces et demi. De l'Océan et de la Méditerranée. M. Risso dit que ce crustacé habile sur les fonds rocailleux, et que sa femelle porte des œufs d'une couleur azurée dans le mois de juillet. Genre LXXXIX. Hippolyte {Hippolyte , Leach; Alphcus, Latr., Leach). Antennes semblables à celles des pandales. Pieds des deux jiremières paires didactyles ; les autres terminés par un ongle simple très-épineux sur son bord inférieur; ceux de la paire antérieure les plus courts et les plus gros de tous; ceux de la seconde paire les plus longs et les plus grêles, avec leur carpe et la pièce qui le précède multiarticulés; ceux des troisième, quatrième et cinquième paires intermédiaires aux MACROURES. 23 1 deux premiers pour la longueur, et décroissant successivement d'avant en arrière. Avant-dernier article des pieds-mâchoires extérieurs beaucoup plus court que le dernier qui est épineux. Carapace courte et large, terminée en avant par un rostre assez court, mais très-comprimé et haut, non relevé en arc à sa pointe, et plus ou moins découpé en dents de scie sur ses bords. Abdomen arqué vers le troisième article ; lames natatoires de la queue alongées, surtout l'intermédiaire qui est pourvue de petites épines à son extrémité. Quelques espèces de ce genre ont le dernier articledes pieds- mâchoires extérieurs tronqué obliquement à l'extrémité; la base des antennes intermédiaires pourvue d'une épine, et la lame natatoire médiane de la nageoire caudale garnie de deux épines sur chacun de ses bords latéraux. Telles sont les sui- vantes .: HippoLYTE dePrideaux; Hippoljte Prideauxiana , Leach , Mal. Britann., tab. 38, fig. i , 3 , 4 et 5. Rostre droit, simple, avec une seule dent en dessous, près de son extrémité; longueur totale du corps, six lignes. Des côtes du Devonshire, en Angle- terre. HippoLYTE deMûore; Hippolyte Moorii , Leach, Malac. Brit. , tab. 38 , fig. 2. Rostre droit, simple, avec deux seules dents en dessous dans sa première moitié; longueur totale, huit lignes. Trouvé aux environs de Plymouth. HiPPOLYTE VARIABLE ;H/ppoZ/fe variaus , Leach, Malac. Brit., tab. 38 , fig. 6-1 6. Rostre droit, plus prolongé que dans les deux espècesprécédentes, pourvude deux dents en dessus, l'une près de sa naissance et l'autre vers son extrémité, et de deux dents en dessous, entre son milieu et sa pointe; longueur totale , en- viron huit lignes. Très-commun sur les côtes sud -ouest des comtés de Devon et de Cornouailles. D'autres espèces ont le dernier article de leurs pieds-mâ- choires extérieurs terminé par un faisceau de poils, la base de leurs antennes intermédiaires pourvue d'une lame spiniforme , 322 CARACTÈRES DES DI^CaPODES et la pièce intermédiaire de la nageoire de la queue munie de chaque côté de quatre petites épines , également distantes entre elles. Telles sont les suivantes: HipPOLYTE deCraî^ch ;HippoljteCranclui, Leach ,Malac.Brit.j tab. 38, fig. 17-21. Rostre avancé, légèrement infléchi, pourvu de trois dentelures à sa base en dessus et de deux pointes au bout dont la supérieure est la plus forte; longueur totale, en- viron dix lignes. Des côtes d'Angleterre. HippoLYTE DE SowERBY : Hippolj'te Sowcrhœi, Leach,Malac. Brit., tab. 39 ; Cancer spinus , Sowerby , Brit. Mise. , tab. 21 ; Al- pheus spinus, Leach, Trans. Soc. Linn., t. XI, pag. 347jEncycl. Edinb., Suppl., tom. 7,pag. 421. Longueur totale, un pouce et demi; corps raccourci, très-arqué vers le troisième article de l'abdomen; rostre court et large, multidenté sur sa tranche supérieure, échancré et multidenté au bout, arrondi et uni- denté en dessous, au-delà de son milieu. Des côtes d'Ecosse. Genre XC. Alphée (^/p/!eu5,Fabr., Latr.,Lamck., Risso). Caractères généralement les mêmes qu e ceux d es hippolytcs , si ce n'est que les pieds didactyles de la première paire sont plus longs que ceux de la seconde , au lieu d'être plus courts , et qu'ils sont très-inégaux entre eux. Ce genre formé par Fabricius , pour placer quatre crustacés delà mer des Indes, devroitcomprendre aussi toutesles espèces du genre précédent, si la dififérence de grandeur relative des deux premières paires de pattes ne fournissoit un caractère pour les séparer. Avec M. Latreille, nous prendrons pour type de ce genre l'espèce que Fabricius a nommée Alfhée du Malabar; Alpheus malabaricus, Fabr. ,Syst. Ent. , Suppl.,pag. 406. Mains de lapremière paire de pieds difformes. l'une très-grande, comprimée, avec le pouce très-arqué, aigu, et l'autre plus petite avec des doigts filiformes, très- longs j rostre court, subulé. MACROURES. 2 23 Nous y joindrons, aussi avec M. Latreille, la suivante : Alphée monopode : Alpheus monopodium, Latr. , Lamck. ; Crangon monopodium, Bosc , Carapace unie; main gauche de la première paire de pieds très-grosse et parallélogram- mique, l'autre filiforme; écaille de la base des antennes très- petite. De la mer des Indes (i). (i) Il est aussi très-probable que les Alpheus avarus ,famulus et rapax sont du même genre; mais, ne les ayant pas vus, et n'en connoissant point de figures, je ne saurois l'affirmer. Sur les cinq espèces d'Alphe'es , mentionnées par M. Risso, une ne me paroit pas décrite avec assez de de'tails , et n'est pas figurée avec assez de soin pour qu'il soit possible de de'cider si elle apparlient plutôt au genre Hippolyte qu'au genre Alphée. Ses deux premières paires de pieds, terminées par des serres, paroissent de même grosseur et de même longueur. C'est son Alphée PÉLAGIQUE ; y^;^yî(?i/jyO^/tf^/Vffj, Risso, Crust., pag. 91, pi. 2, fig. 7. Rostre droit, cannelé , à cinq dents en dessus , bidenté et cilié en dessous; quatre pointes à la parlie antérieure de la carapace; longueur, trois pouces et demi; couleur, d'un beau rouge. Uneseconde, son Alpheus sivado, est le cruslacé qui a servi de type au genre Pas'iphœa àe^'W. Savigny, décrit ci-après: Deux autres espèces, les-Y/^/^aj-^/^^^7;zj- et //î//-^;?^^, ont été placées dans un genre nouveau que M. Latreille nomme Gnalhophylle. Une cinquième , V Alpheus caramote, doit être reportée dans le genre Penée. De phis M. Risso a publié ( Journ. de Phys. , octobre 1822) les descriptions de deux Alphées, Alphœus punctulatus et scripius , qui nous présentent au- tant d'incertitudes que celle de V Alphœus pelagicus. Dans les Transactions de la Société Linnéenne , M. Leach donne pour seul caractère dislinctif des Alphées, comparés à ses Hippolytes, d'avoir le dernier article des pieds-mâchoires extérieurs trois fois plus long que l'avant-dernier, tandis que daps ces derniers crustacés il seroit plus court. Ce caractère est tout-à-fait inexact, même pour l'espèce citée, Alpheus splnus , que M. Leach lui-même a réuni plus tard (Malac. Brit.)à ses Hippolytes. Enfin M, Latreille, dans son article Alphée du Nouv. Dict. d'Hisl. nat. , regarde comme devant se rapporter à ce genre ( dont il ne 324 CARACTERES DE3 Dl5CArODE3 Genre XCI. Penée ( Penœus, Fabr. , Latr. , Lamck., Leach , Bosc, Risso ; Alpheus, Risso). Antennes supérieures ou intermédiaires très-courtes, bifides , portées sur un pédoncule fort grand , profondément creusé en dessus pour recevoir l'œil; antennes extérieures ou infé- rieures sétacées, fort longues, pourvues à leur based'une grande écaille de forme alongée. Pieds-màchoires extérieurs ayant la forme de pieds pointus et velus, composésdecinqarticles vi- sibles, dont le dernier qui est très-petit, s'avance jusque sous les écailles des antennes extérieures. Palpes mandibulaircs sail- lans, velus et terminés par un article très-grand et foliacé. Pieds peu alongés, grêles, pourvus d'un petit appendice à leur base ; les six premiers un peu arqués en dedans , didactyles et crois- sant successivement depuis la première jusqu'à la troisième paire ; pieds de la quatrième paire plus courts que ceux de la troisième, finissant par un ongle simple; piedsde la cinquième plus courts que ceux de la quatrième, et conformés de même. Carapace cylindrique terminée en avant par un rostre pointu , comprimé, dentelé et cilié. Second article de l'abdomen peu dilaté sur les côtés; les derniers portant dans leur milieu une carène assez prononcée, et le sixième étant terminé en pointe aiguë ; écailles natatoires de la queue alongées et arron* dies au bout. Yeux gros , presque globuleux , portés sur un pé- doncule court. Les penées sont des crustacés plutôt propres aux contrées tempérées et chaudes qu'aux mers septentrionales. Une espèce très-commune de la Méditerranée, et qui est connue sous le nom de Caramofe dans le midi de la France et dans l'Italie, est l'objet d'unepêchecAisidérable.Non seulement on la consomme sépare pas les Hippolyles ) les Palamon marmoratus , diverslmanu villosus et flm'csccns d'Olivier, le Cancer nautUator cVUerbst , Caiicr. , tab. 43, fig. 4> et le Cancer longipes du même auteur, lab. 3i , fig. a. MACROURES. 2 23 en grande quantité sur les côtes , mais encore on la sale pour l'envoyer dans le Levant, et notamment en Grèce et dans l'Asie mineure où il s'en fait un bon débit. Les uns ont les filets des antennes intermédiaires fort courts. Penée caramote : Penœus caramote, Latr. , Lamck. ; Alpheus caramote, Risso , Crust. , page 190 (indiquée à tort comme n'ayant, ainsi que les alphées , que deux paires de pieds di- dactyles) ; Caramote, Rondelet, Hist. nat, des Poiss. , lib. 18, cap. 7, pag. 3g4. Longueur totale, neuf pouces. Carapace marquée de deux sillons longitudinaux entre lesquels se trouve une carène elle-même bifurquée à sa base, et terminée en avant par un rostre comprimé, portant onze dents en dessus, et une seule en dessous, avec sa pointe très-acérée; couleur de chair mêlée de rose tendre. Il se tient dans les grandes pro- fondeurs de la mer, et sa femelle pond en été des œufs rou- geâtres. Penke ATROis SILLONS ; Pencptis Lrisulcah's , Leach , Malac. Brit ^ tab. 42. Carapace marquée de trois sillons en arrière , les deux qui bordent la carène du rostre, et celui qui est placé dans sa bifurcation postérieuVe ; crête supérieure du rostre multi- dentée , l'inférieure bidentée ; sa pointe assez aiguë, compri- mée et dirigée un peu en en bas. Des côtes d'Angleterre. M. Leach rapporte à cette espèce le Squilla crangon de Ron- delet, Fisc, lib. 18, pag. 647. Penée d'Oreigny ; Penœus Orhignyanus , Latr., Nouv. Dicf. d'Hist. nat. , tom. 26 , pag. i55. Rostre très-long, à huit dents en dessus, et deux seulement en dessous ; carène non divisée par un sillon dans son épaisseur. Des côtes du département de la Vendée. Les autres penées ont au contraire les filets des antennes intermédiaires alongés, grêles et sétacés : telles sont les es- pèces suivantes: Penée monodon; Penœus monodon , Fabr. , Ent. Syst. Snppl. , pag. 408. Rostre à sept dents en dessus , et cinq en dessous , i5 226 CARACTÈRES tES DÉCAPODES feririiné par une pointe très-aiguë: une carène longitudinalesur les derniers segmens de la queue , divisée en deux par un sillon médian; long de cinq pouces. Delà côte de Coromandel. Les deux suivans me sont inconnus. Penée aux LOiMGUES ANTENNES ; Pcnœus axilennatus , Risso , Crust. , pag. 96, pi. 2, fig. 6. Corps comprimé, rouge; rostre très- long, aigu et un peu relevé à la pointe, tridenté en des- sus et en dessous; antennes extérieures extrêmement grandes. Longueur, sept pouces. Il vit dans les profondeurs de la mer. Sa femelle porte ses œufs en juillet. Penée de Mars ; Penœus Mars, Risso , Crust, , pag. 97, pi. 2 , lig. 5. Rostre bidenté, au milieu duquel adhère un prolon- gement cartilagineux en forme de crête et d'une belle cou- leur bleue; carapace ovale pourvue de six petites pointes en avant, et traversée de sutures sur les côtés: yeux gris de perle; lames natatoires de la queue d'un bleu d'azur. On le trouve à une grande profondeur. Sa femelle porte des œufs d'un roux aurore dans le mois de juillet. Genre XCII. Stenoi'e ( S/enopu5 , Latr.; Palœmon , Oliv. ). Antennes mitoyennes ou supérieures terminées par deux filets sétacés , presque égaux entre eux, et plus longs que le corps ; les extérieures étant encore plus grandes. Pieds des trois premières paires finissant par une main didactyle; ceux de la troisième et des suivantes très-longs ; les deux avant- derniers segmens des quatre pattes postérieures divisés en un grand nombre de petits articles, et se repliant sur eux-mêmes. Corps mou , hispide. Carapace terminée en avant par un rostre court , épineux , mais non denté en scie. M. Latreille a formé ce genre sur un crustacé rapporté des mers australes par Pérou et Lesueur, lequelse rapproche des penéespar la considération du nombre de ses pattes pourvues de mains, mais s'en éloigne parla conformation de ses pieds postérieurs, et l'alongeracnt excessif des filets de ses antennes MACROURES. 227 supérieures. Un de ses caractèreslesplus frappans consiste dans la longueur extrême et la grosseur des pieds de la troisième paire, lesquels au reste sont inégaux entre eux. Stenofe hispide : StcTiopus Kispidus , Latr. ; Palœmon hixpidus , Oliv. , Enc. Insect., tome 8, page 666, Crustacés, pi. 3 19, fig. 2. Longueur du corps, deux; pouces, et des antennes in- térieures, trois pouces et demi; carapace couverte de petits piquans un peu arqués, terminée en avant par un rostre avancé, pointu, assez court , et recouvert en dessus et sur les côtés de petits piquans semblables aux autres; une impression demi- circulaire derrière le rostre séparant la région stomacale , comme dans les langoustes et les écrevisses; abdomen et lames natatoires de la queue hérissés de piquans ; ces dernières pré- sentant deux arêtes sur leur face supérieure , et des cils sur leurs bords, l'intermédiaire ayant un sillon profond dans son milieu; les deux paires de pattes antérieures menues, courtes, surtoutla première; la troisième très-grande, un peu renflée, anguîevise , hispide , terminée par une main à. doigts alongés , dont l'inférieur a sur son bord interne deux grosses dents, entre lesquelles vient s'enchâsser une autre dent unique du doigt supérieur. Genre XCIII. Hyménocère (Hymeraocera , Latr.). Antennes mitoyennes ou supérieures bifides, ayant leur division supérieure foliacée. Pieds-mâchoires extérieurs folia- cés, couvrantlabouche. Les quatrepattesantérieurestermisées par une main didactyle foliacée ; carpe ou pièce qui précède la main dans ces quatre pattes , non divisé en petites articulations ; pieds des trois paires postérieures terminés par des articles sim- ples , ceux de la dernière étant plus petits que ceux des deux qui précèdent. Ce genre a été formé par M. Lafreille sur une espèce de la mer des Indes orientales, qui m'est inccnuue, mais qui i5. 2 23 CARACTÈRES DE-l DÉCAPODES me paroît avoir quelques rapports avec le genre Aiye , a cause de la forme de ses deux premières paires de pieds plus courtes que les autres, didactyles et foliacées. Elle s'en dis- tingue néanmoins éminemment par le filet supérieur de ses antennes intermédiaires , et par sespieds-màchoires extérieurs foliacés. Genre XCIV. Gnathophylle ( Gnathophyllum , Latr. ; Alplieus, Risso ). Antennes mitoyennes terminées par deux filets, ayant la forme ordinaire, et assez courtes; les extérieures ou inférieures sétacées , assez longues , mais un peu moins que le corps. Pieds- mâchoires extérieurs foliacés, couvrant la bouche, comme dans le genre précédent. Les quatre pattes antérieures termi- nées par une main didactyle , ayant le carpe non divisé en petits articles. Pinces de la seconde paire plus minces et beau- coup plus longues que celles de la première. Carapace ter- minée par un rostre moyen. Ce genre se rapproche des hippolytes et des alphées par sa forme générale et par la configuration de ses deux premières paires de pieds qui sont terminées en pinces; mais il s'en écarte par le défaut de petits articles subdivisant l'avaut-der- nière pièce des uns ou des autres de ces pieds. Il s'en éloigne encore par ses pieds-mâchoires extérieurs foliacés 5 et, sous ce rapport, il ressemble au contraire aux hyménocères; mais ces derniers ont le filet supérieur des antennesintérieures et leurs pièces foliacés, ce qui les distingue éminemment. Enfin le nombre des serres, qui n'est chez les gnathophylles qu e de quatre en totalité , les différencie suffisamment des pcnées et des ste- nopes , où il est de six. Gnathophylle élégant: Gnathophyllum elegans , Latr.; Al- pheus elegans ^ Risso, Crust. , pag. 92, pi. 2 , fig. 4. Longueur, un pouce et demi; corps oblong, renflé, arqué vers le troi- MACROURES. 2 2f) sièine article de rabdomeii ; carapace lisse (erinince en avant par un petit rostre comprimé, sexdenté en dessus; les quatre antennes épineuses à leur base ; pièces natatoires de la queue arrondies, ciliées et blanches; couleur générale variée de nuances carmélites 5 et de points d'un jaune doré; pédoncules des yeux jaunes; rostre et pieds des deux premières paires blancs; dernier segment de l'abdomen violet. La femelle de cette espèce pond des œufs d'un brun violàtre , en juillet et novembre , sur les rivages de Nice. Gnathophylle de TyRHÈNE : Gnathophjllum tjrhcnus, Latr. -, Alpheus tyrhenus, Risso , Crust. , page 94, tab. 2, iig. 2. Lon- gueur, un pouce et demi; pinces delà seconde paire extrê- mement fortes comparativement à celles de la première, la gauche étant toujours plus grosse que la droite; carapacelarge , bombée, arrondie , terminée en avant par une pointe courbe qui forme le rostre. Couleur générale, le rouge aurore, tra- yersé avec beaucoup de régularité par de petites lignes blan- châtres; yeux grisâtres. On le trouve aux environs de Nice , dans les valves du jambonneau marin , et sa femelle porte en été de petits œufs rougcàtres. M. Risso rapporte à celte espèce le Cancer candidus d'Olivi , Zool. Adr. , pag. 5i , pi. 3 , fig. 3 ; et L'Astacus tjrhenus de Petagna , tab. 5 , Iig. 5. Genre XCV. Nika ( ISika, Risso , Lamarck ; Processa, Leach , Latr.). Antennes intermédiaires ou supérieures terminées par deux filets sétacés , disposés presque sur une même ligne horizon- tale, et dont l'intérieur est le plus long ; portées sur un pé- doncule formé de trois articles, dont le premier est le plus grand, et le dernier le plus court. Antennes inférieures ou exlé- rieures sétacécs , beaucoup plus longues qye les premières, pourvues à leur base d'une écaille alongée , unidentée à l'ex- trémité et en dehors , et ciliée sur le bord interne. Pieds- ?3o CARACTÈRES DES DÉCAPODES mâchoires extérieurs ne couvrant pas la bouche, formés dt quatre articles visibles, dont le second est très-long et fortement échaocréàsa base, du côté interne. Pieds généralement grêles et longs ; ceux de la première paire monodactyles à gauche , et didactyles à droite, n'ayant pas le carpe multiarticulé; pieds de la seconde paire plus grêles, très-longs, filiformes, de gran- deur inégale, et finissant chacun par une petite main didac- tyle ; le carpe et l'article qui le précède étant multiarticulés dans la plus longue, et le carpe seulement l'étant dans la plus courte; les trois dernières paires de pieds simplement termi- nées par un ongle aigu , légèrement arqué et non épineux. Ca- ï-apace un peu alongée , lisse, pourvue en avant d'un petit rostre comprimé. Abdomen arqué vers le troisième segment, terminé par des lames foliacées, alongées , dont l'extérieure de chaque côté est bipartie à l'extrémité. Ce petit genre , très-remarquable par le défaut de symétrie des pieds de la première paire , et par l'alongement extrême d'un de ceux delà seconde, a été formé sous le nom de Niha, par M. Risso en i8i3 , mais n'a été publié qu'en 1816, et à peu près vers cette dernière époque M. Leach le décrivit aussi sous le nom de Processa dans ses Malacostracés de la Grande-Bre- tagne. Le nom imposé aux crustacés que ce genre renferme, par le premier de ces naturalistes, ayant l'antériorité en sa faveur, nous l'avons adopté. Les nikas sont très-communs sur les côtes de Provence et du comté de Nice. Ils vivent à la manière des animaux des genres voisins, et sont recherchés pour leur chair, ainsi que les palémons, les crangons et les penées. Leur taille est en général petite. NiKA COMESTIBLE ; NUca eduUs , Risso , Crust. , page 85 , pi. 3 , fig. 3. Carapace très-lisse, terminée par trois pointes aiguës, dont celle du milieu , ou le rostre, est la plus longu e ; d'un rouge in- carnat pointillé de jaunâtre , avec une ligne de petites taches jaunes au milieu ; )'eux verts; pattes de la première paire MACROURES. ■ 1: 3 l égales en grosseur. Cette espèce , longue d'un pouce et demi > vit dans la région des algues, et sa femelle pond des œufs d'un jaune verdàtre , plusieurs fois dans l'année. On l'emploie comme comestible aux environs de Nice. NiKA variée; Nikavariegata, Risso, Crust. , page 8G. Longue de huit lignes; carapace glabre , terminée en avant par trois pointes presque égales, variée de gris, de vert, de jaune rougeàtre , avec une petite ligne brune sur le dos; filets des antennes supérieures presque égaux; patte droite de la pre- mière paire plus courte que la gauche. Se trouve à Nice dans les algues profondes, NiKA SINUEUSE ; Niha sinuolala , Risso, Crust., pag. 87. Ca- rapace traversée dans son milieu par des sinuosités régulières , et terminée par trois pointes inégales; d'un blanc transparent, couvert d'une infinité de petits points d'un rouge carmin ; an- tennes supérieures blanches, à filets inégaux; pattes de la première paire égales; longueur totale, neuf lignes. De Nice, NiKA- CANNELÉE : Nika canaliculaLii , l>ioh.; Processa canalicu- luta, Lcach , Malac. Brit., tab. /|i ; Latr., Dict. d'Hist. nat. Longue d'un pouce; carapace lisse, avec une dent à la base du rostre; patte gauche ou monodactyle delà première paire plus large que la droite ou la didactyle ; lame natatoire inter- médiaire de l'extrémité de l'abdomen cannelée longitudina- lement dansle milieu de sa face supérieure. Trouvée par Mon- tagu surla côte sud du Devonshire. M. Latreille l'indique aussi sur nos côtes océaniques. Genre XCVL Autonqmée {Autonomea , Risso ). Antennes intermédiaires ou supérieures terminées par deux filets, dont un est beaucoup plus long et plus épais que l'au- tre; les externes ou inférieures plus longues que le corps, sétacées. Pédoncules des premières triarticulcs, ayant leur pièce inférieure renflée et armée d'un aiaruilloii , l'intermédiaire 2 32 CARACTERES DES DECAPODES longue et cyliriùrique, et la dernière courte et arquée ; ceux des secondes biarticulés, sans écailles, leur deuxième pièce étant velue à son extrémité. Pieds-mâchoires extérieurs non foliacés. Pieds de la première paire seulement didactyles , très-grands, épais, inégaux; les autres courts, minces, et finis- sant par des crochets simples. Corps alongé, glabre. Carapace un peu renflée, terminée en avant par une pointe aiguë ou rostre qui dépasse à peine les yeux. Ceux-ci, globuleux, por- tés sur des pédoncules très-courts. Les trois lames natatoires intermédiaires de l'extrémité de l'abdomen, tronquées au sommet avec une petite pointe de. chaque côté; les deux laté- rales arrondies et ciliées. Ce genre est particulièrement distingué de ceux qui pré- sentent deux filets aux. antennes intermédiaires, par ses grandes serres à doigts bien distincts qui n'existent qu'aux pieds de la première paire, par ses pieds-mâchoires simples , et par le manque d'appendices sétacés et alongés à la base postérieure des pattes. AuTONOMÉE d'Olivi : Autonomea Olivii , Risso , Crust, , pag. 166; Cancer glaher, Olivi, Zool. Adriat., pag. 5i, pi. î, fig. 4. Quinze lignes de longueur; formes générales des nikaj et des alphées. Carapace glabre, demi-transparente, jau- nâtre, légèrement variée de teintes rougeàtres; pattes de la première paire d'un assez beau rouge en dessus, et d'un jaune clair en dessous; antennes extérieures blanchâtres. Ce crustacé vit isolé dans les a!gues et les endroits fangeux ; sa femelle porte des œufs rougeàtres vers le milieu de Pété. On le trouve dans la mer Adriatique, et assez rarement aux environs de Nice. /^^ 5IACROUIIE3. 20J Subdivision IV. Antennes extérieures insérées au-dessous des in- termédiaires, celles-ci formées de trois soies ; lames extérieures de la nageoire de la queue d'une seule pièce; pattes sans appen- dice sétacé et alongé à leur base. Genre XCVII. Palémon ( Palœmon , Fabr. , Bosc , Latr. , Oliv. , Lamck., Leach , Risso ; Cancer, Linn.; Astacus , Penn. ; Squilla, Baster ; Lysmafa etMelicerta, Risso ). Antennes intermédiaires formées de trois filets, deux prin- cipaux les plus longs, sétacés, multiarticulés, et un troisième très-court, assez gros , enté sur la base de celui des deux pre- miers qui est situé supérieurement ; ces antennes étant portées sur un pédoncule de trois articles, dont le premier, ou le plus grand , est dilaté et comprimé extérieurement avec une échan- crure en dessus , pour recevoir la partie inférieure de l'œil. Antennes latérales ou inférieures plus longues que le corps , insérées sur un pédoncule court, de quatre articles, dont le second donne attache à une forte écaille ovale , alongée, pour- vue à son extrémité et en dehors d'une dent bien prononcée. Pieds-mâchoires extérieurs avancés, presque filiformes, étroits, composés de quatre articles, dont le second , le plus grand de tous , est échancré au côté interne , et le dernier en forme d'onglet écailleux. IMandibules aj^ant leur extrémité supé- rieure bifide , ou comme fourchue , l'une de leurs divisions comprimée et en forme de lame, et Pautre plus épaisse et tronquée. Pieds des deux premières paires didactyles et assez grêles , ayant le carpe conformé comme à Pordinaire, les deux antérieurs étant de moitié plus petits que les autres; pieds des trois dernières paires grêles , monodactyles , décroissant suc- cessivement de grandeur depuis la troisième, qui est la plus grande , jusqu'à la cinquième. Carapace mince , alongée, cylindrique, terminée en avant par deux pointes aiguës, la- térales, et par un rostre médian comprimé , ordinairement 2^)4 CARACTERES DES DECAV0DE3 fort long et en scie sur ses bords supérieur et inférieur. Yeux globuleux, rapprochés. Abdomen alongé , comprimé , arqué en dessous : pièce intermédiaire de la nageoire caudale étroite, alongée, tronquée et épineuse au bout; les latérales de forme ovale alongée , composées d'une seule pièce, dont les côtes sont assez saillantes. Ce genre renferme particulièrement les espèces de crusta- cés marins comestibles, que l'on désigne par les noms de cre- vettes, chevrettes, salicoques, squilles et bouquets , et dont la chair, ainsi que celle des penées, des crangonset des nikas, cuite et salée, est recherchée parles habitans des pays limitrophes de la mer, et par ceux des grandes villes de l'intérieur. Les palé- mons s'approchent beaucoup des rivages, et surtout de ceux qui avoisinent l'embouchure des rivières. Ils nagent avec ai- sance au moyen des fausses pattes en forme de petites nageoires, dont leur abdomen est pourvu en dessous; mais lorsqu'ils se sentent poursuivis , ils font agir cet abdomen lui-même et les lames natatoires qui en garnissent l'extrémité, ce qui leur donne les moyens de fuir très-rapidement à reculons et dans diverses directions. Ils sont plus rares que les crangons, sur nos côtes, aussi leur prix est-il toujours beaucoup plus élevé. C'est particulièrement au printemps qu'on les recherche, parce qu'alorslesfemelles portent un très-grand nombre d'œuls dont le goût est agréable. On les pêche avec des filets à mailles serrées, qui ont la forme d'une chausse d'Hippocrate , et qui sont portés par un manche assez court. Paléjiom PORTE-SCIE : Palœmoii sermtus , Leach, Malac. Brit., lab. 43 , fig. 1-10 ; Astacus serratus , Penn. ; Herbst , Cancr. , tab. 27 , fig. 1 ; Palœmon xiphias, Piisso P Longueur totale, trois à quatre pouces ; rostre très-prolongé en pointe, relevé à son evtrémitéj pourvu sur sa tranche supérieure et près de sa base, de six, sept ou huit dentelures, et sur l'inférieure , dequatre, cinq ou six dents pareilles; doigts aussi longs que la main; couleur générale , le rouge pâle , devenant plus vif sur les an- MACROURES. 55 icnnes, le bord postérieur des segmens de Fabdomen, et les lames natatoires de la queue. Cette espèce habite les côtes de France et d'Angleterre : c'est elle particulièrement que Fon vend à Paris. Je Fai vue, dans toutes l'es saisons de l'année, pourvue de crustacés du genre Bopyre , qui produisent des tubercules très-élevés, tantôt d'un côté, tantôt de l'autre, sur sa carapace, dans la partie qui recouvre les branchies. Palémon sQUir.LE : Palœmon squilla , Leach , Malac. Brit. , lab. 43, fig. ii-i3; Latr.; Cancer squilla, Linn. Taille de moitié plus petite que celle de Fespèce précédente; rostre plus court, plusdroit,échancré au bout, pourvu sur sa tranche supérieure, et dans presque toute son étendue, de sept ou huit dents, et sur l'inférieure , de deux ou trois seulement ; doigts un peu plus courts que la main. Des côtes d'Angleterre et de France. Palémon variable: Palœmon varians , Leach, Malac. Brit., tab. 40 , fig. 14-16; Latr. Taille un peu moindre encore que celle de la précédente ; rostre droit , court , terminé en pointe aiguë, ayant sur sa tranche supérieure quatre, cinq ou six dents, et deux seulement sur Finférieure. Des côtes du Devonshire. Palémon de Latreille : Palœmon Trilianus ., Nob. -, Lysmata Triliana, Risso , Crust. , pag. 1 1 1 , pi. 3 , fig. 6. Taille du palé- mon porte-scie; rostre plus long proportionnellement que le sien , ayant huit dents sur sa tranche supérieure et cinq seule- ment sur l'inférieure; quatre protubérances épineuses sur le dernier segment de Fabdomen; corps translucide, d'un jaune rougeàtre fascié de rouge violet; lames natatoires de la queue pointilléesde rouge ;les trois dernièrespairesdepattesannelées de blanc, de jaune et de violet. La femelle, nuancée de rou- geàtre et marquée de points obscurs, dépose ses œufs, qui sont de couleur jaunâtre, dans le mois de juillet. 11 vit dans les eaux moyennement profondes auxeuvirons de JN'icè. M. Risso mentionne encore, outre son palœmon xiphias , qui paroît être celui qi;e nous désignons sous le nom de porte- ^36 CARACTÈRES DES nÉCAPODES scie, deux autres espèces de Nice, qui semblent se rappro- cher des palémons squilles et variables de M. Leach , par la brièveté et la rectitude de leur rostre. L'une , palœmon trise- taceus, a le sien sexdenfé en dessus, et quînquedenté en des- sous ; sa couleur est le vert pâle parsemé de petits points bruns : sa ponte, qui se compose d'œufsverdâtres, a lieu en avril et juil- let. La seconde , palœmon microrhamphos , a cinq dents en dessus et deux seulement en dessous de son rostre : elle est translu- cide, incolore, et son corps est orné de petits points sur tout son pourtour. Si ces espèces sont les mêmes que les deux dernières que j'ai admises, comme cela est possible, ce que je viens d'en dire d'après M. Risso , servira à compléter leur description. Ses palœmon CogneLii,ensiferus et OZiVieri, me sojit inconnus (i). Quant au palémon scie, palœmon pris lis , du même natura- liste, nous avons déjà vu qu'il se rapporte au genre Pandale de M. Leach. Enfin M. Latreille soupçonne que les palœmon margaritaceiis , et lœi>irJi.ynchus ^ aussi de M. Risso, doivent ren- trer dans le genre Hippolyte (2). (i) \.e. Palœmon Cognetii, de taille médiocre, a le rostre très-court , à sept dents en dessus et deux seulement en dessous. Il est d'un rouge de corail pâle traverse' de bandes blanches. — Le Palœmon ensiferus est grand et a un rostre très-long, relevé , a cinq dents en dessus et quatre en dessous; sa couleur est le rouge carmin luisant; ses antennes sont très-longues. — Le Palœmon Ol/çleri, assez petit, a le roitrc court droit, lisse en dessus et tridenté en dessous; sa couleur est d'un vert pré parsemé de petits points d'un bleu céleste ; il a un peu de rou- geàtre sur l'abdomen. (2) Le P. margaritaceus a son rostre subulé, plus long que les pièces late'rales tles antennes, lisse et uni en dessus, bidenté eu dessous; sou corps est transparent cl nacré , pointillé Je bleu; ses lames natatoires sont rougeàtrcs. Le P. lœvirhynchus a le rostre court, subulé, lisse et uni en dessus comme en dessous; son corps est d'un noir foncé, p.n- semé de quelques taches blancliàtres. L'un et l'autre ont douze ou fiuiuze lignes de lon'iucur. Ils sont de Nice. MACROURES. 2 37 Parmi les crustacés exotiques de ce genre, élabli par Fabri- cius, et ensuite confondu avec la plupart des autres de la même famille par MM. Olivier et de Lamarck, nous remarquerons celui qui est connu sous le nom de Palémon cancre : Palœmon carcinus, Fabr.,Ent.Syst.,Suppl., pag. 402; Astacus carcinus, ejusdem, Ent. Syst., tom. 2; Rumph , Rareit. Kam. , tab. 1 , fig. B. Rostre prolongé, d'abord infléchi et ensuite relevé vers sa pointe qui est aiguë, pourvu de onze dents sur sa tranche supérieure, et de neuf, beaucoup plus petites , sur l'inférieure ; seconde paire de pieds très-alon- gée,plus grande que le corps, linéaire, hispide et terminée par une main longue, à doigts minces et arqués: couleur gé- néralement bleue ; longueur, sept à huit pouces. De la mer des Indes. Fabricius l'indique à tort comme propre aux fleuves de l'Amérique. Une seconde espèce qui a été confondue avec celle-ci, pré- sente la même grandeur disproportionnée des pieds de la se- conde paire, et l'on doit être étonne que ce caractère n'ait pas encore porté quelque naturaliste à en former une coupe générique nouvelle. M. Olivier la nomme Palémon de la Jamaïque : Palœmon jamaicensis, Oliv. , En- cycl. , n.° 2 ; Astacus Jluviatilis , Sloane ,3 a.m., tom. 2, tab. 246, fig. 2 ; Séba, Thés., tom. 3 , tab. 21 , fig. 4; Cancer astacus ja- maicensis, Herbst, Cancr. , tom. 2 , tab. 27, fig. 2 ; Cancer car- cinus, Linn.; Palœmon carcinus , Fabr. ; Leach, Zool. Misc.j tom. 2, tab. 92. Plus gros qu'une très-forte écrevisse; rostre médiocrement long, assez droit, et même incliné en dessous dans la plus grande partie de sa longueur , et relevé à la pointe , denté en scie sur sa tranche supérieure , et seulement bidenté sur Pinférieure , à peu de distance de son extrémité ; carapace lisse, avec une pointe sur le bord externe et postérieur de chaque orbite; grandes pinces de la seconde paire finement épineuses, à doigts longs, arqués légèrement et garnis sur leur bord interne d'une série de petites épines. C'est à celui-ci 238 Caractères des décapodes que doit être rapportée la localité indiquée par Fabricius pour le crustacé précédent. En effet on Ta trouvé sur les côtes de l'Amérique méridionale et des Antilles, et plus particulière- ment à l'embouchure des rivières. La pierre lithographique fissile de Pappenheim et de Solhn- ofen , dans le marcgraviat d'Anspach , renferme souvent les débris d'un crustacé fossile à trois filets aux antennes inté- * rieures, que j'ai rapporté à ce genre sous le nom de Palœmon spinipes. Voyez mon Hist. nat. des Crustacés fossiles, pag. i34, pi. XI, fig. 4. Genre XCVIII. Lysmate {Ljsmata,'Risso, Latr. ; Melicerta, Risso). Antennes intermédiaires ou supérieures formées de troisfilcls, dont le plus court est joint à la base de l'un des deux plus longs; antennes extérieures longues et sétacées. Pieds des deux premières paires didactyles, ceux de la seconde étant les plus longs, et ayant leur carpe divisé en plusieurs petits articles; pieds des trois paires postérieures très-minces, terminés par un ongle simple, les quatre derniers étant plus courts que les autres. Carapace carénée en dessus et terminée en avant par un rostre fort court. Les lysmates ont le corps plus raccourci que celui des palé- mons, et leurs pieds sont plus minces que ceux de ces crus- tacés; ils ont comme eux les quatre premiers didactyles; mais ce qui les en distingue surtout, c'est que ceux de la seconde paire qui sont aussi les plus grands, ont la pièce qui précède la main subdivisée en petits articles au lieu d'être entière. D'ail- leurs la forme des antennes intermédiaires les fait placer dans la même subdivision, M. Risso avoit d'abord appelé mélicertes ces crustacés , mais, s'étant aperçu que ce nom étoitdéjà employé par Pérou pour désigner un groupe de méduses, il l'a changé dans Ter- MACROURES. 2^9 rata de son ouvrage en celui de Lysmate, Ljsmata. Il a décrit deux espèces nouvelles de ce genre; mais Tune d'elles doit être rapportée au genre Paléiuon. Lysmata soYEVSÈ;Lysmataseticaudata, Risso, Crust.,pag. i lo, pi. 2 , Ëg. 1. Longueur totale, un pouce et demi; rostre très- court, sexdenté en dessus et bidenté en dessous; pièces nata- _toires de la queue ciliées sur leurs bords ; celle du milieu étant terminée par dix longues soies très-déliées-, corps d'un rouge de corail marqué longitudinalement de lignes blanchâtres. Ce crustacé se trouve dans les eaux profondes, aux environs de Nice. Sa femelle porte des œufs d'un rouge brun en juin et juillet. Genre XCIX. Athanas ( Athanas , Leach , Latr.: Cancer {astacus), Montagu ; Falœmon . Leach). Antennes supérieures ou intermédiaires terminées par trois filets, dont le plus gros et le plus court est enté sur la base du plus court des deux autres;antennes extérieures ou inférieures un peu plus courtes que le corps, sétacées, ayant Técaille de leur base grande et terminée par une seule pointe aiguë au côté externe de son extrémité. Pieds-mâchoires assez grêles, le premier article étant plus long que les deux autres ensemble, et le dernier de ceux-ci plus long que l'avant-dernier. Pieds des deux paires antérieures terminés par une main didactyle; la première paire étant la plus grande de toutes, et la se- conde qui est la plus grêle , ayant son carpe multiarticulé ; pieds des troisième , quatrième et cinquième paires , finissant par uu ongle simple , un peu arqué. Carapace cylindrique un peu plus étroite en avant qu'en arrière, et prolongée en forme de rostre aigu , mais court. Lamesnatatoires extérieures de la queue for- mées de deux pièces. Ce genre a les plus grands rapports avec le précédent, et il n'en est réellement distinct que par la différence de propor- tion de ses pattes de la première paire qui sont les plus grosses, SI^O CARACTERES DES DECAPODES tandis que dans celui-ci ce sont les pattes de la seconde paire qui ont le plus de volume. Athanas lvïsavte : Athanas nitescens, Leach , Malac. Brit. , tab. 44; Palœmon nitescens , ejusd., Edinb. Encycl. Longueur, huit à neuf lignes; rostre avancé, inerme. Des côtes duDevons- hire et du comté de Cornouailles en Angleterre, et des bords de l'Océan en France. Subdivision V. Antennes extérieures insérées au-dessous des inter- médiaires; celles-ci terminées par deuxfiiets; un appendice sétacé et alongé, très-apparent à la base postérieure et extérieure des pieds. Genre C. Pasiphaé {Pasiphœa, Savigny, Latr. ; Alpheus, Risso ). Antennes intermédiaires terminées par deux filets. Pieds- màchoires extérieurs servant pour la locomotion. Pieds des deux premières paires didactyles , semblables entre eux, et à peu près d'égale longueur avec le carpe formé d'une seule pièce; pieds de la troisième paire et des suivantes beaucoup plus petits, presque capillaires ousétacés, les derniers surtout uniquement natatoires. Corps long, mou, très-comprimé. M. Latreille considère ce genre comme formant le passage de ceux qui précèdent et qui composent sa section des sali- coques, à ceux qui suivent dontil forme celle des schizopodes* Pasiphaé sivado : Pasiphœa sivado, Nob.; Alplieus sii>ado, Rissos Crust. , pag. 95 5 pi. 3 , fig. 4. Longueur totale, deux pouces et demi : largeur , quatre lignes et demie. Très-comprimé , arqué ; carapace lisse, terminée en avant par un rostre aigu, légère- ment courbé et infléchi vers la pointe; écaille de la base des antennes extérieures ou inférieures oblongue, ciliée et ter- / minée par une épine; pattes des deux premières paires épi- neuses et rougeàtres , lesautres très-grêles et crochues; dernier MACROURES. 2:4! segment de rabdomcn très-mince; écailles de la queue égales, pointillées de rouge, l'intermédiaire pointue. Corpsmou, d'un beau blanc nacré, transparent et bordé de rouge. Ce crustacé qu'on trouve très-communément sur la plage de Nice, dépose ses œufs de couleur nacrée en juin et juillet. Au rapport deM. Risso, il sert de proie à une infinité de poissons. X.® Division. Antennes extérieures insérées au-dessous des inter- médiaires, et munies d''une grande écaille à leur hase; pieds et pieds-mâchoires divisés en deux liges, à peu près semhlablement conformés et au nombre total de huit paires , servant tous pour la natation; extrémité de Vabdomen pourvue de chaque côté de deux lames natatoires foliacées , formant ensemble une sorte d'éven- tail comme celles de la queue des écrevisses. (Section des Schi- zopoDES, Latr.) (1) Genre CI. Mysis {Mjsis , Latr., Leach.; Cancer, Oth. Fabr. , Mull. ; Praunus , Leach ; Astacus , Fabr. ). Antennes intermédiaires ou supérieures terminées par trois filets ou soiesdont deuxfort longs;les exférieuressétacées, très- longues et pourvues à leur base d'une grande écaille de forme alongée et ciliée sur ses bords. Trois paires de pieds-mâchoires ayant leur division extérieure (le fouet) alongée, sétacée, formée d'une douzaine d'articles, etleur division interne diffé- rente dans chacun d'eux; la dernière ressemblant tout-à-fait aux pieds proprement dits. Les cinq paires de ceux-ci divisées jusqu'à leur base en deux tiges partant d'un support commun en forme de tubercule ou d'article arrondi ; chacune de ces tiges offrant ensuite un pédoncule de deux articles, et étant terminée par un filet articulé très-grêle, flexible, garni de quelque soies courtes; la branche extérieure étant la plus (0 Cette division est la liuitièine de M. Leacli, 16 ^^ l 2.42 CARACTÈflES DES DECAPODES forte ( 1 ) . Corps alongé, cylindrique, assez mince. Carapace lisse , avancée, mais obtuse antérieurement. Yeux très-gros, globu- leux, portés sur des pédoncules courts, et très-épais. Abdo- men formé de six segmens pourvus de fausses pattes en des- sous et terminé par une nageoire composée de cinq feuillets. Femelles pourvues en dessous et derrière la poitrine, de val- vules en forme de coquilles qui contiennent les œufs. MysisspiNOsuLE : Mjsisspinosulus, Leach,Trans. Linn.,vol.XI, pag. 35o, n.° 1 ; Praunus Jlexuosus, ejusd., Edinb. Encycl. Lame intermédiaire delà nageoire delà queue profondément et étroitement échancrée dans son milieu, épineuse sur ses côtés, les latérales pointues et largement ciliées ; longueur, neuf lignes; diamètre, | de ligne. De la mer d'Ecosse, et des côtes de France à Port-en-bassin, près Bayeux, département du Calvados. Mysis de Fabricius : Af)'5(s Fahricii^ Leach , Trans. , tom. XI, pag. 35o, n.° 2 ; Encycl. Méth., pi. 356, fig. 8 et 9. Lame inter- médiaire de la nageoire caudale obtusément échancrée dans son extrémité, épineuse sur les bords; les latérales arrondies au bout; même dimension que la précédente. Du Groenland: c'est peut-être celle qu'Olhon Fabricius a figurée dans laFauna Groenlandica , fig. 1 , sous le nom de Cancer oculatus. Mysis entier : Mysis integer, Leach, Trans. Linn., tom. XI, pag. 35o,n.° 1 ; Praunusjlexuosus , ejusd., Edinb. Encycl. Lame intermédiaire de la nageoire caudale, sans échancrure à son extrémité. Des côtes de l'ile d'Arran et des environs d e Dieppe. M. Latreille annonce l'existence sur les côtes de Noirmoutier, d'une quatrième espèce de mysis qu'il rapporte à VAstacus ha- Tengum de Fabricius. Il n'admet pas dans ce genre \e Mysis plu- mosus de M. Risso , qui lui paroît insuffisamment décrit. Enfin il fait remarquer que le Mysis tipes d'Olivier est une nébalie. (1) Il résulte de cette conformation des trois paires de pieds-niâclioires et des cinf[ paires de pieds, que l'animal a en dessous de lui quatre séries composées chacune de huit filets natatoires. MACROURES. 3l\.y XI.^ Division. Dix pieds diyiscs jusque près de la moitié de leur longueur en deux branches soyeuses ; antennes extérieures insérées au-dessous des mitojyennes , et sans écaille à leur base; abdomen terminé par deux soies. (Section des Schizopodes , Latr. ) (i) Genre Cil. Nébalie ( NeJah'a, Leach ; Mfsis, Latr. , Oliv. ; Risso ; Cancer, Oth. Fabr., Herbst; Monoculus , Montag.; Cjclops , Viviani). Antennes intermédiaires ou supérieures insérées au-dessus des yeux, formées de deux soies médiocrement longues et portées sur un pédoncule cylindrique. Antennes extérieures (premiers pieds, selon M. Leach) longues, simples, sétacées, sans écaille à leur base, placées latéralement, assez loin des yeux, et portées sur des pédoncules alongés. Dix pieds placés très en arrière, fort rapprochés les uns des autres, égaux entre eux et ayant leur extrémité formée de deux divisions égales, sétacées, ciliées, servant uniquement à la natation. Carapace formant un bouclier, analogue à celui de certains entomos- tracés, et notamment des cyclopes, bombéedans son milieu, embrassant les côtés du corps, prolongée en avant en un petit rostre aigu, arqué en dessous, non épineux et mobile, sous lequel les yeux sont insérés et trés-rapprochés. Abdomen conique, plus ou moins long que la carapace, composé de plusieurs seg- mens visibles au-delà de celle-ci et d'un premier qu'elle re- couvre; terminé par deux appendices multiarticulés en forme de soies. Nébalie d'Herbst : Nebalia Herbstii, Leach, Zool. Miscel. , tom. 1 , pag. 1 GO , tab. 44 ; Monoculus rostratus , Montagu , Trans. (1) Cette division esl la ueuvièaie de M. Leach. 16. .':^(4 CARACTÈRES DES lIl^CAPOnES Linn.Soc, tom. XI, tab. 2, fig. 5 ; Cancer bipes , Ollulabr., Faun, Groenland., n." 2^5, fig. 2; Herbst, Cancr. , tom. 2, tab. 24, fig. 7; Mjsis hipes, Oliv. Longueur totale, huit à dix lignes; abdomen formé de quatre segmens ; couleur grise ou d'un cen- dré jaunâtre , avec les yeux noirs. De l'Océan européen, mais principalement des régions septentrionales. A la suite de cette espèce il convient de joindre un très- petit cruslacé pliosphoriqûe , de la mer de Gênes, qui a été décrit par M. Viviani , sous le ïiom de Cj'clops exiliens , phos- phor. maris, etc., ]8o5 , tab. 2 , fig. 1-2. Sa longueur est d'un quart ou d'un tiers de ligne. Sa forme générale est celle d'un cyclope; mais il doit être rapporté au genre des nébalies, par- ce qu'il a deux yeux bien distincts, parce que son fêt est ter- miné en avant par un petit rostre , infléchi et mobile , et parce que ses antennes et ses pieds ont la forme et la disposition des mêmes parties dans ces animaux. • Il diffère de la nébalie d'Herbst , non seulement par sa faille bien plus petite , mais encore parce que son bouclier est beau- coup plus court que le sien, et qu'il est dépassé par onze seg- mens du corps, ou de l'abdomen , au lieu de quatre : sa cou- leur est rougeâtre ou jaunâtre. Le Mjysis plumosus de M. Risso, Crust. , page 116, paroît se rapporter encore à ce genre ; mais il seroit intermédiaire à la nébalie d'Herbst et à celle de Viviani, non seulement pour la taille , puisqu'il a trois lignes de longueur, mais encore pour le nombre des anneaux du corps visibles après le têt, lequel est de huit. Sa couleur est le blanc mat ; et ses yeux qui sont gros et presque sessiles, ont une belle couleur rouge. On le trouve à Nice , dans les endroits où la mer est tranquille , et à trois pieds tout au plus de profondeur, au milieu des algues, des varecs et des corallines. Il se tient ordinairement fixé sur ces productions marines; mais, lorsqu'il nage , il se meut avec beaucoup de rapidité. Sa femelle, au temps de la ponte, porte vingt-quatre à trente-six œufs arrondis et d'un jaune aurore: MAcnouRES. 245 elle paroit. accompagner ses pclils quelque tcm])s après leur naissance (1). (i) C'est sans doute à cette section, ou à la pre'ccdeute , que se rap- porte le genre DiASTYLis de M. Th. Say , Journ. Ac. Se. nat. de Phi!adel.,tomei, page 3i3, lequel est ainsi caracte'risé .Quatre antennes place'cs presque sur la même ligne; les intermédiaires bifides, ayant un pe'doncule de trois articles ; les extérieures simples avec leur premier article grand et sans c'caille. Pieds-màchoires exte'rieurs très-grands, pe'diformes , très-rapproche's du front, avec le premier article long, comprimé, et les autres fort petits, cylindriques, presque égaux. Corselet glabre, formé de six segmens dont le premier, plus grand que tous les autres ensemble , est terminé en avant par un rostre court , obtus, triangulaire, embrassant et crénelé sur ses bords latéraux. Six paires de pieds bifides ; ceux de la première paire tronqués au bout , plus courts que les pleds-màchoires extérieurs ; ceux de la seconde ter- minés en pointe; ceux des troisième, quatrième et cinquième paires , relevés, pointus, sans ongle, et terminés par des poils forts. Abdo- men plus étroit que le thorax, formé de six segmens, dont les deux der- niers portent des pieds natatoires. Queue biarticulée, pourvue sur chaque côté du premier segment d'un seul style bifide , et sur l'extré- mité du second d'un style simple , cylindrique. Le Diasiylls arcnarius est la seule espèce que INl. Say fait connoîlre ; sa longueur est d'un cinquième de pouce anglois. Il a été trouvé sur les côtes de la Géorgie et des Florides. 11 est fâcheux que le créateur de ce genre n'ait pas joint de figures à son Mémoire; car la description qu'il donne de son crustacé, quoique détaillée, ne peut suffire pour qu'on puisse se représenter complète- ment, avec son seul secours, les formes de cet animal. IVI. Say pense que le Cancer scorpionides de Montagu (Trans. Soc. Liiin.),des côtes d'Angleterre, et le Cancer esca de Gmelin ( Syst. Nat. ) , des rivages de la Norwège , doivent être rapportés à son genre Diaslylis. Pour terminer ce que j'ai à dire des schizopodes, je rapporterai que M. Leach , dans un ÎMcmoire inséré au Journal de Physique , avril 1818, avance, mais sans déduire ses motifs, que le geure Zoé de M. Bosc loit être certainement placé dans le même groupe que le genre Nébalie 246 CARACTKftES DES STOMAPODES. ORDRE SECOND. STOMAPODES ; Stomapoda , Laie. Tète distincte du tronc , dii>isée en deux parties , dont l'une, are- Lérieure, porte les antennes et les jeux; corps partagé en segmens transversaux dans toute son étendue; une carapace appartenant à la tète et formant quelquefois le dessus des premiers segmens du corps; yeux pédoncules, mobiles; bouche composée de mâchoires , de fortes mandibules palpigères , et entourée d'appendices très-développés , ou de pieds, à la hase desquels sont placés des corps membraneux , vé- siculeux, pouvant servir à la respiration; souvent des branchies en forme de panaches , existant en outre, sous la queue qui est très- grande, derrière chacune des paires de pieds-nageoires qui la gar- nissent en dessous (1). Genre Clll. Sqville {Squilla , Fabr., Oliv., Latr., Lamck., Risso ; Cancer, Linn.; Entomon, Latr.). Antennes intcrmédiairesgrandes, relativement aux latérales, formées de trois filets sétacés, dont le supérieur est le plus long, et dont les inférieurs son t réunis à leur base ; tous étant portes sur un pédoncule, long , cylindrique, composé de trois articles dont le premier est le plus gros et le plus court, et le second le plus long : ces antennes formant avec les yeux une saillie distincte du reste du corps, et sur laquelle s'étend une sorte de chape- ron carré, mais arrondi sur ses angles, qui est articulé avec le bord antérieur de la carapace de la tête. Antennes extérieures placées à peu près sur le même plan horizontal que les inter- médiaires, insérées de chaque côté entre le chaperon et l'angle externe de la carapace , formées d'un article baséal , large , an- guleux, lequel porte : i." un second article vers son extrémité et (1) Les animaux compris dans cet ordre n'ont pas été admis par M. Leach dans sa Classification des Crustace's, bien qu'il ait lait cou- noilre plusieurs d'entre eux dans des mémoires particuliers. CAnACTÈRES OES STOMAPODES. ^ l\'] :ri dehors, un peu moins fort, aussi anguleux, et munilui-mêmc extérieurement d'une lame très-alongée, ovoïde et ciliée sur son bord externe; 2.° le corps même de l'antenne qui estsétacé, mul- tiarticulé et pourvu à son origine de deux ou trois articles cy- lindriques beaucoup plus grands que les autres. Yeux ovoïdes, transverses, obliques, portés sur un court pédoncule d'un dia- mètre moindre que le leur, insérés très-près l'un de l'autre au-dessus des antennes intermédiaires. Bouche placée au sommet et en arrière d'une saillie pyramidale, comprimée, très -apparente en dessous du têt; composée, en allant du dedans au dehors , i ." d'une lèvre supérieure un peu arrondie , presque membraneuse, formant le sommet du cône et ayant sa saillie tournée en arrière; 2.° de deux grandes mandibules très- solides, ayant leur partie triturante divisée en deux branches qui tombent à peuprèsà angle droit l'une sur l'autre, dontl'in- férieure qui se croise avec celle delà mandibule opposée, est tranchante sur son bord, un peu arquée à son extrémité et pour- vue d'un sculesérie de dents, au nombre de sept, comprimées, droites et peu aiguës , et dont la branche supérieure, à peu près liorizontale, a sa tranche droite, canaliculée et bordée de deux rangs de semblables dents, mais plus nombreuses et plus petites (la base de ces mandibules est renflée et caverneuse ) ; 5.° d'un long palpe composé de trois artieles filiformes, adhérent à cha- cune de ces mandibules, couché sur les côtés et à la base du côn e buccal; 4.** de deux lames un peu bombées, placées au-devant des mandibules, ciliées et épineuses sur les bords, qui font l'of- fice de véritables mâchoires et qui sont considérées par M. La- treille comme des divisions de la languette; 5." d'une paire de ■ mâchoires aplaties, composées chacune de deux parties, l'une plusj large, tronquée et garnie d'un rang de cils roides en dedans et l'autre externe, palpiforme, aiguë et finissant en pointe, 6," de deux mâchoires plus extérieures très-grandes, triangulaires, alongées, aplaties sur les autres parties de la bouche et les recouvrant longitudinalement , formées évi- 2 4p CARACTERES DES STOMAPODES. demment de quatre pièces de dimension à peu près égale, dont la première et la dernière sont triangulaires, et les autres à peu près carrées, avec leurs angles émoussés. De grands appendices (pieds-mâchoires, ou pieds proprement dits), au nombre de dix, insérés très-près les uns des autres, autour de la bouche : ceux delà première paire (i) assez longs, très-grêles, terminés par un article lenticulaire, supportant un onglet qui fait la pinceensereployantsur sonbord : ceuxdelasecondepaire (2) extrêmementgrands, insérés plus en dehors que lesautres, com- posés de six articles, comme les serres des crustacés décapodes ordinaires; savoir: deux pièces courtes à la base, un bras long et assez épais, canaliculé en dessous , un carpe court , une pièce représentant le corps de la main, très-aplatie et ayant sur son bord interne un sillon ou une série de cavités plus ou moins nom- breuses et profondes, enfin un sixième et dernier article , qu'on peut considérer comme un ongle ou un pouce mobile de forme alongée, arquée, se repliant sur la tranche interne de la cin- quième pièce, et ayant souvent sur son bord de fortes épines ar- quées, disposées de façon à loger teurs pointes dans les cavités de celle-ci: ceux des troisième, quatrième et cinquième paires (3) , beaucoup moins grands, mais assez épais, diminuant progressive- ment de force, ayant leur avant-dernier article assez gros, plat et arrondi, supportant le dernier qui est aigu, petit, arqué et replié sur lui, enferme de crochet (une production vésiculeuse dont l'usage est , selon M. Leach , de servir à la respiration , existant à la base des six premiers de ces appendices). Cara- pace petite, mince et flexible, de forme trapézoïdale alongée, marquée de deux impressions longitudinales entre lesquelles se (i) Mâchoires auxiliaires, Savig. ; palpes extérieurs, Fabr.; barbil- lons et premières pattes, Latr. ; première mâchoire, Cuv. (2) Première paire de pieds proprement dits , Savigny, Fabr. , Cuv. Deuxième paire de pattes, Latr., Consid. géne'r. (3) Pattes des deuxième, troisième et quatrième paires, Savigny, CARACtÈaES DES STOMAPODES, 2/^(J trouve la partie qui recouvre la région buccale, et au dehors desquelles ses bords consistent seulement en une lame presque membraneuse, qui protège la base extérieure des pieds. Corps fort long, un peu plus large en arrière qu'en avant, formé de onze segmens, dont le premier , plus court et plus étroit que les autres, ne donne attache à aucune patte j le second, le troisième et le quatrième, ayant au contraire chacun une paire d'appen- dices (i)ou depattesalongées, grêles, grandissantgraduellement d'avant en arrière , terminées par un petit article mince , trian- gulaire , cilié sur son bord interne , et ayant un filet styliforme , attaché à la base de leur troisième article contre lequel il est accolé; la dernière de ces trois paires pourvue à son ori- gine, dans quelques individus (les mâles sans doute), d'une tige assez longue, cylindrique, inarticulée et dirigée en dedans ; les cinq segmens suivans de l'abdomen étant munis en dessous d'une paire de pieds-nageoires, courts, dont les articles ter- minaux sont en palettes ovales, ciliées sur les bords, et qui supportent à leur origine une branchie, composée de nom- breuxfiletscylindriquesdisposéscommeunehouppe;leonzièmc et dernier segment aplati en forme d'écaillé en dessus, ayant l'anus ouvert sur sa face inférieure, et représentantla lame inter- médiaire de la nageoire caudale des crustacés macroures pro- prement dits. Deux nageoires latérales attachées chacune à l'angle postérieur de l'avant-dernier segment et composées d'une pièce principale, solide et aiguë postérieurement, qui porte en dehors un appendice mobile , formé de deux lames aplaties, ovales, ciliées, et en dedans une lame également garnie de cils, mais unique et de forme très-alongée. Lessquilles présentent de grandes anomalies dans leur orga- nisation, lorsqu'on la compare à celle des crustacés que nous avons décrits jusqu'à présent. Toute la région recouverte par (i) Pieds des cinquième, sixicnie et septième paires, Savigny, aSo CARACTÈRES DES STOMAPODES. leur têt ne comprend que les organes de la manducation, et les viscères sont distribués dans les au très parties du corps. Leur estomac est situé dans les quatre premiers segraens qui suivent la carapace; leur cœur de forme très-alongée, est placé tout le long du dos, et leurs branchies, rejetées en arrière et en des- sous du corps, sont presque à découvert. Lessquilles étoient connues des Grecs sous les dénominations de cragones et de crangines; et celles de mante de mer et de prégadious leur ont été données par les modernes à cause de la ressemblance de leur grande paire de pieds avec les pre- mières pattes des orthoptères du genre Mantis , et parce qu'elles la tiennent ployée de la même manière. Elles habitent les mers des contrées chaudes et tempérées, et se tiennent à une assez grande profondeur (go à i5o pieds) sur les fonds sablon- neux et fangeux. Leur accouplement a lieu au printemps. Squille MANTE; SquUla mantis , Fabr., Lamck., Latr., Encycl., pi. 524. Ongle mobile des grands pieds en pince pourvu en dedans de six épines qui entrent dans autant de cavités du bord intérieur de la pièce précédente, dont la tranche est finement dentelée et garnie à sa base de trois épines mobiles; corps et abdomen ayant en dessus six carènes longitudinales , terminées sur les deux avant-derniers segmens par autant de pointes dirigées en arrière ; dernier segment ayant une seule ca- rène dans son milieu, trois pointes latérales, et deux terminales, son bord postérieur étant garni de dents très- régulières, en- flées en dessus et crochues en dessous, sa surface présentant des séries de points enfoncés. D'un blanc nacré, nuancé de bleu et de violet; yeux verts dorés; pattes d'un vert de mer; deux taches d'un bleu violet sur le derniersegment de l'abdomen. Longueur, six à huit pouces. Oa la trouve dans la Méditerranée. Sa femelle, au rapport de M. Risso, est pourvue d'œufs nacrés, en été. Squtlle tachetée : Squilla maculata, Fabr., Lamck., Latr,, Encycl., pi. 0 23; Cancer arenan'us, Rumph, Amb. Rarcit.,tab. 5, Cg. E. Très-grande; corps lisse en dessus j ongle mobile des CARACTÈRES DES STOMAPODES. 25 1 grands pieds en pince très-courbé au bout et pectine (ayant dix épines); dernier segment de l'abdomen arrondi, sans ca- rène , avec trois dentelures sur chacun de ses angles postérieurs et latéraux. Des Grandes-Indes. SyuiLLE QUEUE-RUDE ; SquUla scahricauda , Lamck. , Latr. , Encycl. , pi. 325, fig. i. Carapace courte, presque en cœur, marquée de quatre sillons; corps généralement lisse avec la dernière pièce de l'abdomen couverte en dessus de nombreuses aspérités ; ongle mobile des grands pieds en pince à huit dents ; à peu près de la taille de la squille mante. De l'Océan indien. SOUILLE GOUTTEUSE : SquUla cliiragra , Fabr. , Latr., Encycl., pK SsS, fig. 2. Corps lisse, généralement verdâtre; avant-der- nier segment de l'abdomen pourvu de six tubercules alongés et pointus postérieurement; le dernier en ayant trois à sa base dont le médian est le plus long , et quadridenté sur ses bords ; ongle mobile des grands pieds en pince renflé à la base, mince et arqué au bout, très-finement crénelé sur son bord interne; taille moyenne. De l'Ile-de-France. SyuiLLE DE Desmarest; Squillu Desmarestii, Risso , Crust., pag. 114, pi. 2, fig. y. Ongle des grands pieds en pince pourvu de quatre aiguillons; trois carènes longitudinales sur chaque côté de l'abdomen entre lesquelles sont deux espèces de sillons; dernier segment ayant six épines sur ses bords et étant terminé en pointe; longueur, deux pouces et demi; cou ■ leur généralement fauve. Cette squille se trouve au milieu des zostères aux environs de Nice , et sa femelle pond en avril et septembre des œufs Jaunes. Une variété est d'un rouge de chair, et une autre d'un beau jaune. Genre CIV. Euichthe (Erichthus , Latr. , Lamck, ; SquUla, Fabr.; Smerdis , Leach). Antennes, bouche et yeux comme dans les squillcs. Cara- pace large, se prolongeant en arrière jusqu'à Fextrémité pus- sSs CARACTÈRES DES STOMAPODES. térieure du tronc, et recouvrant les anneaux qui portent les trois dernières paires de pattes grêles (celles qui précèdent les pieds nageurs). Queue composée de huit articulations fort larges, et pouvant se recourber en dessous et en avant, de manière à fprmer avec la carapace une enveloppe dure, crus- tacée, sous laquelle l'animal se met complètement à l'abri. Cinq paires de pattes natatoires sous la queue, ne supportant pas de branchies à leur base. Un appendice foliacé à l'origine des pieds qui entourent la bouche semblable à celui qui existe dans les squilles à la même place , et paroissant servir à la res- piration. Bouche assez antérieure. Erichthe VITRÉ : Erichthus vitreus, Latr., Règ. anim., tom. 3 , pag. l\0\Squilla vitrea, Fabr., Syst. Entom., tom. II, pag. 5i5; Lamck., Anim. sans vert., tom. V, pag. i8g; Encycl., pi. 354, IJg. 'j ; Smerdis vulgaris , Leach, Journ. de Phys.,tom. 86 ,p. 5o5, lig. 5. Longueur, dix lignes; carapace lisse, carénée, avec les angles pointus et une épine très-courte à la partie postérieure du dos; doigt ou ongle des grandes serres, sans dents. De l'O- céan atlantique. Erichthe armé : Ericlulius armât us, Lalr., Encycl., pi. 554, fig. 6; Smerdis armata, Leach, Journ. de Phys.,t. 86, p. 3o5, fig. 6. Plus petit que le précédent: carapace terminée en avant par un rostre et se relevant en une très-longue pointe sur sou bord postérieur, qui est aussi muni de petites épines latérales. Genre CV. Alima {Alima, Leach). Caractères généraux des érichthes, mais en différant par l'alongement extrême du corps et de la queue , ainsi que par celui du têt ou bouclier céphalo-thoracique. Antennes inter- médiaires ayant un pédoncule fort long, composé de trois ar- ticles cylindriques dont celui de la base est un peu plus grand que les autres ; terminées par trois filets cylindriques , inégaux, et dont le plus grand est moins long que le pédoncule. An- CAllACTÈRES DES STOMArODES. 2 55 fig'2 ; Oniscus marinus, Slabber, Obs. microsc, pi. i , fig. i et 2. Longueur, une ligne et demie ou deux lignes; couleur bleuâtre. Slabber représente sur le dernier anneau du corps de son crustacé, dont la forme est ovalaire, quatre grandes régions arrondies , placées deux en avant et deux en arrière, qui semblent indi- quer autant de taches d'une couleur différente du fond. II existe dans les planches de l'Encycl. Méthod., Crust. et Ins., tab. 356, fig. 28 , la figure du crustacé annoncé comme étant celui qui a été décrit par Montagusous le nom d'oniscus Ihoracicus, avec l'indication que ce crustacé appartient à un genre (non publié) deM. Leach, celui que cet auteur nomme Cœlino. II a les plus grands rapporfs avec la pranize bleuâtre , et il pourroit bien se faire qu'il n'en différât pas. Le véritable oniscus thoracicus estd'ailleurs représenté surla même planche , fig. 46., 11.^ Division; Corps tantôt formé d'un seul segment en dessus , tantôt de six; queue en ayant tantôt quatre, tantôt une quin^ zaine, terminée par deux grands appendices sétiformes ou clavi- formes; quatorze pieds (1). CXXXT. EuPHÉE {Eupheus, Risso ; Apseudes, Leach, La(r. , Lamck. ; Cancer, Montagu ; Gamarellus , Leach). Quatre antennes -, les deux externes plus longues que les intermédiaires , sétacées , muUiarticulées. Corps alongé, formé (1) Celte division, la 5^ des édriopLtlialmcs, selon M. Leach, ne com- prend que le genre Apseudes ou Eupheus. J'ai été obligé de modifier ses caractères, pour pouvoir j' introduire le genre Joue de M. Lalreille. CARACTERES DES ISOPODES. a«ij de six articles. Abdomen (ou queue) alongé, conique, com- posé de quinze articles environ, et terminé par deux longues soies. Les deux pieds antérieurs grands et finissant par une pince à deux doigts, un peu renflée et bien formée; les deux tjui viennent après aussi grands, tantôt comprimés et dentés, tantôt simples et grêles; les six pieds suivans minces, et terminés par un ongle un peu crochu; les quatre derniers, les plus courts de tous, dirigés en arrière, ciliés et servant seuls pour la natation. EuFHBE LiGioÏDE; Euphciis Ugioides , Risso , Crust. de Nice, pag. 124, pi. 3, fig. 7. Corps alongé, cylindrique, presque aplati en dessus et concave en dessous ; tête tronquée en devant ; seconde paire de pieds non dilatée, comprimée et dentée à son extrémité; couleur générale variée de jaune, de blanc et de verdàtre. Longueur totale, deux lignes. On le trouve au milieu des plantes marines, et notamment des ceramium. EuPHÉE TAUPE : Eupheus talpa, Nob.; Cancer gammarus talpa, Montagu, Trans. Soc. Linn., tom. IX, tab. 4, fig. 6 ; Apseudcs talpa, Leach, Edinb. Encycl., tom. 7, pag. 404; ejusd., Trans. Soc. Linn. , tom. XI, pag. 872; Latr.; Lamck., Anim. sans vert. , tom. 5, pag. 169. Tête avancée en pointe; segmensdu corps pré- sentant en dessus trois divisions longitudinales; dernier article des quatre antennes plumeux; pieds de la seconde paire apla- tis, très-larges, dentés; les quatre derniers pieds, les segmens de l'abdomen et les deux filets de la queue velus. Rare dans rOcéan britannique. Genre CXXXII. Jone {Jone , Latr. , Lamck. ; Oniscus , Montagu) . Antennes subulées, courtes, au nombre de deux? Corps ovoïde plus large et obtus en avant , entièrement formé en dessus d'un seul segment , ayant l'apparence d'un corselet. Abdomen (ou queue) court, composé de quatre segmens transversaux, et terminé par deux appendices longs, clavi- 286 CARACTÈRES DES ISOPODES. formes, fort semblables aux pieds. Ceux-ci au nombre de qua- torze, sans ongles, en languettes spatulées, diminuant pro- gressivement de largeur depuis la première paire jusqu'cà la dernière , servant tous à la natation. Branchies situées sous la queue, à nu, pédiculées, ou rameuses et dendroïdes, bien apparentes. JoNE THORAciQUE : Jone tlioracicus, Lamck. , Anim. sans vert. , t. 5, p. 170; Latr. , Règn. Anim. , tom. 3, pag. 64; Oniscus ilioracicus , Montagu , Trans. Soc. Linn., vol. IX, pag. io3, tab. 5 , fig. 3. Fausses pattes du dessous de l'abdomen ciliées. De rOcéan européen. M. Latreille (Encycl. Mélh. , Expl. des pi. ) considère comme devant former un genre voisin de celui-ci le crustacé décrit et figuré par Slabber sous le nom A'Oniscus arenarius- mais il en différeroit toutefois , en ce qu'au lieu d'avoir deux longs filets spatules à la queue, il y en auroit neuf courts, cylin- driques et velus, dont les deux latéraux bifurques. Ce crus- tacé, long de trois lignes et demie, est ovale, alongé ; ses quatre antennes sont plumeuses , et les deux intermédiaires, qui sont les plus courtes , ont leur extrémité bifurquée , et leur base épineuse ; il a deux yeux ; son corps paroît formé de sept segmens, et sa queue, qui est courte et arrondie, est composée d'un assez grand nombre d'anneaux, dont les deux premiers sont les plus grands. Sa figure ne montre que douze pieds, savoir: quatre petits spatulifonnes, annexés aux deux premiers seg- mens du corps ; quatre moyens dirigés en arrière , finissant par un article arrondi sans ongle , placés sur les deux segmens sui- vans (le cinquième segment paroissant apode); les quatre pieds postérieurs très -grands, aplatis, avec leurs articles en forme de lames, et les deux derniers de ceux-ci feston- nés ou dentelés , et ciliés par fascicules sur les bords. CARACTÈRES DES ISOPODES. 287 f IL* SECTION. Branchies placées sous la queue, soit libres, et en forme d'écaillés vasculaires ou de lourses membraneuses , tantôt nues, tantôt recouvertes par des lames; soit renfermées dans des écailles en recouvrement. Pattes au nombre de qua- torze; quatre antennes sétacées (i). (Section des Ptérygi- ERANCHEs, Latr.) A. Queue inerme. III." Division. Segmens du corps au nombre de sept; tous lei pieds semblables entre eux et terminés par un article simple en forme de crochet; une queue composée de trois segmens, dont le dernier beaucoup plus grand que les autres, sans aucune sorte d'ap' pendice au bout , recouvre les branchies , qui ont la forme de vessies oblongues, et qui sont protégées en dessous par deux lames cornées, annexées aux bords de ce troisième segment, et mobiles comme les hattans d'une porte (2). L'ensemble de ces caractères rapproche desaselles les crus- tacés compris dans cette division, etcesanimaux, dansunemé- thodenaturelle, telle quel'est celle de M. Latreille, devronttou- jours être placés très-près les uns des au très. M. Leach, ayant pris pour motif de la division de sa troisième section des crustacés édriophthalmes la conformation de la partie postérieure de la queue, tantôt inerme, ettantôtpourvuede lames, desoies, ou d'appendices styliformes, s'est trouvé contraint de séparer des genres qui avoient de si grands rapports en plaçant entre (1) Cette section comprend les seconde , troisième , quatrième, sixième et septième divisions de la troisième section des édriophthalmes dans la méthode de M. Leach. (2) Le caractère principal de cette division seroit, selon M. Leach, de n'avoir pas tous les segmens du corps pédigères,ce qui est absolument contraire à ce qu'on observe dans les animaux qu'elle renferme, à moin'! qu'on ne considère comme articles de leur corps ceux que M. Latreilîo regarde comme formant la queue. 2 0b CARACTERES DKS ISOPODES. eux la famille cnfière des cymothoadées. Nous trouvons ici un exemple remarquable de l'égarement où peu* entraîner roubii de la loi de la subordination des caractères en histoire natu- relle. Genre CXXXIII. Idotée (Idofea , Fabr. , Latr. , Lamck., Leach, Risso ; Oniscus , Pallas, Linn. ; Squilla , Degéer; AseUus , Oliv. , Lamck. ; Oymothoa , Fabr. , Daldorfif ; Phjsodes , Dumé- zil j Pallasius , Leach ). Aspect général des cloportes, mais de forme plus alongée. Antennes intermédiaires insérées un peu plus haut que les latérales, beaucoup plus petites, filiformes, composées de quatre articles; antennes latérales sélacées , médiocrement alongées, avec un pédoncule de quatre articles, jet leur ex- trémité multiarticulée. Tête de la largeur du corps, ou un peu plus étroite,- presque carrée. Deuxyeux ronds composés, peu saiilans. Bouche petite , formée d'un labre , de deux man- dibules, de deux paires de mâchoires et de deux pieds-raà- choires foliacés de cinq articles, qui remplacent par leur base la lèvre inférieure. Les sept anneaux du corps proprement dit transversaux , presque égaux et unis, ordinairement mar- qués de chaque côté d'une impression longitudinale qui, avec sa correspondante, divise le corps en trois parties (ainsi que l'est celui des fossiles connus sous le nom de trilohites). Queue très-grande, triarticulée, sans appendices terminaux , recou- vrant les branchies et les lames qui protègent celles-ci. Pieds moyens, à peu près égaux entre eux, dirigés les premiers en avant, et les derniers en arrière. Les idotées se trouvent dans la mer où elles nagent très- bien à l'aide de leurs pattes et de leurs branchies qui sont mobiles d'avant en arrière, lorsque les lames qui les recou- vrent sont écartées. Leur nourriture est la même que celle des crustacés voisins des crevettes, c'est-à-dire qu'elles rc- /èl CARACTÈRES DES ISOl'ODES. iiOCJ "cherchent les corps morts. On assure ausii qu'elles rorgent et détruisent à la longue les filets des pêcheurs. Les femelles portent leurs œufs sous des lames pectorales. Parmi les espèces qui ont sur le dos les deux impressions longitudinales dont nous avons fait mention, on remarque les suivantes. Idotée entomon : Idotea entonion , Latr. ; Oniscus entomon , Linn., Penn., Pallas, Spicil. Zool. , fasc. 9, tab. 5, fig. 5-i6; Entomon pyramidale, Klein; Squllla entomon, Degéer, tom. 7, pi. 02 , fig. 1 et 2. Longueur du corps, un pouce six à neuf lignes; antennes extérieures à peu près égales aux intermé- diaires; forme ovale tronquée; queue longue et conique; couleur, le brun grisâtre en dessus, et le blanc sale mêlé de brun et de gris en dessous: tête incisée sur les côtés. Des bords de la Baltique. C'est cette espèce qui attaque les filets des pêcheurs. M. Latreille fait observer que cette idotée est bien différente de celle que M. Leach a décrite sous le même nom, Trans. Linn. , tom. XI , pag. 064. Cette dernière qu'il nomme Idotée triccspide , Idotea triciispîdata ,' a, le corps alongé, presquelinéaire; la queue terminée par une dent intermédiaire obtuse, plus longue que les deux latérales qui sont peu pro- noncées ou nulles; les antennes assez longues pour atteindre le troisième anneau du corps. Sa couleur est cendrée, ponctuée de brun , etsouvent le dos est marqué d'une ligne longitudinale blanche jaunâtre. Des côtes de France et d'Angleterre. Idotée pélagique: Idofeape/agica, Leach, Trans. Soc. Linn., tom. XI , pag. 365. Corps linéaire ovale; queue arrondie avec une dent très-peu apparente dans son milieu; antennes ayant le tiers de la longueur du corps; tête échancrée en devant. De la mer d'Ecosse. Idotée œstre : Idotea cestrum , Leach , Trans. Soc. Linn. , t. XI , pag. 565 ; Oniscus o-strum, Penn., Brit. Zool., tom. 4, pi. 18 , fig. 6; Idotea emarginata, Tabr. ; Idotea excisa, Bosc. Longueur, 2C)0 CARACTERES DES 1S0P0DE3. un pouce un quart ; corps ovale alongé; queue tronquée ,échan- crée; antennes égalant le tiers de la longueur totale de l'animal; couleur jaune roussàtre ou cendrée , avec les côtés et le bout de la queue toujours plus pâles. Des côtes d'Angleterre. Idotée voiNTvn : Idotea acuminata, Fabr. , Latr.; Idotea ma- rina, ejusdem, Var. ; Oniscus balthicus, Pall. , Spicil. Zool. , fasc. 9,tab.4,fig. G.Cette espèce, dont lasynonymie a étééclair- cie par M. Latreille , se trouve sur nos côtes. Son corps est ovale oblong, plus étroit que celui de l'espèce précédente; sa queue aune carène assez aiguë sur le milieu du dos, et qui se prolonge postérieurement en une pointe; couleur jaunâtre ou rous- sàtre, avec trois rangées longitudinales de taches obscuresj côtés du corps plus pâles; queue souvent noirâtre. Genre CXXXIV. Sténosome (Sfenosoma, Leach ; Idoiea, Latr., Lamck.). Caractères généraux des idotées, aux différences suivantes près. Antennes extérieures de la longueur du corps (la tête et le tronc, sans comprendre la queue), avec le troisième article plus long que le quatrième. Corps alongé linéaire, étroit. Quelques crustacés de ce genre , ont sur les côtés du second segment du corps et des suivans l'apparence d'une petite articu- lation; tels sont les suivans : SrÉNOSOME LINÉAIRE : Stcnosoma lineare, Leach, Trans. Soc. Linn., tom. XI, pag. d66; Oniscus linearis, Penn., Brit. Zool., tom. 4, pi. 18 ,fig. '2;Idotea Diodon, Latr. Base du dernier seg- ment de la queue un peu rétrécie avec l'extrémité dilatée, tron- quée, échancréeet pourvue d'une dent à chaque angle latéral; d'un brun noirâtre en dessus, blanchâtre sur les côtés; longueur du corps un pouce et demi. Des bords de l'Océan. Sténosome filiforme : Stenosoma filiforme ; Idotea fiUformis ^ Latr.; Gronov., Zooph., tab. 17 , fig. 3; Baster, Opusc. Subs. , tom. 2 , tab. i3 , fig. 2. M. Latreille , qui établit ainsi la syno- CARACTERES DES ISOPOUES. 29X ïiymie de cette espèce, lui rapporte avec doute le Cymothoa chelip'es de Fabricius, et le Stenosoma acuwinatum de M. Leach. Elle a le corps très-étroit et le dernier segment de la queue échancréavectrois dents terminales. De nos côtes. Un seul n'a pas de traces d'articulation sur le bord des seg- mens du corps, c'est celui qui est nommé Sténosome hectique : Stenosoma hecticum; Oniscus hecticus , Pall., Spicil.Zoôl., fasc. 9, tab. 4, fig. 10; Idotea viridissima , Rlsso, Crust., pag. i36, tab. 3, fig. 8. Il a plus d'un pouce de long; son corps est linéaire; le dernier segment de sa queue estéchancré, et ses angles latérauxsont saillans; sa couleur est un vert brillant. Delà mer de Nice, où il habite les moyennes profondeurs. B. Queue pourifue d^uhe ou deux lames de chaque coté. IV.* Division. Pénultième segment de la queue très-court; le der- nier plus étroit, plus long, ayant de chaque côté deux lames alongées; antennes à peu près égales, placées Vune derrière Vautre, sur une ligne presque horizontale (1). Genre CXXXV. Anthure {Anthura, Leach; Oniscus, Montag.), Antennes èourtes , les intermédiaires un peu plus longues que les latérales. Pieds antérieurs pourvus d'un ongle mobile ou d'un pouce. Corpslinéaire. Lames latérales de la queue foliacées, Anthure grêle : Anthura gracilis, Leach , Edinb. Encycl, , tom. 7 , pag. 4o4;ejusd.,Tran-s. Soc. Linu., tom.XI, pag. 566; Oniscus gracilis ,Montagn , Trans.Soc. Linn. , tom. IX, tab. 5, fig. 6. Le Gammarus heteroclitus, Viviani , Phosph. maris , pag. g , tab. 2, fig. 1 1 et 12 ,se rapporteroità ce genre, si sa queue étoit terminée par quatre lames au lieu de l'être par deux petits filets (i) Cette divi-'ion est la troisième de la troiexe ; ahdomen [ou queue) com.' posé de cinq ou six anneaux distincts , dont le dernier est le plus grand'yjeux placés latéralement ; antennes inférieur es plu s longues quelamoitié du corps; ongles tous semblables, légèrement courbés. Les genres de cette subdivision forment un groupe très- iiaturel. Ils vivent au milieu de l'Océan ou près des côtes , et nagent avec beaucoup d'élégance et de rapidité. Genre CXLIV. Eurydice [Eurydice, Leach; Cymothoa , Latr.). Abdomen composé de cinq articles. Yeux lisses; appendices postérieurs ayant leur petite lame externe plus grande et plus large que l'interne ; celle-ci étant tronquée obliquement à son extrémité. Eurydice belle: Eurydice pulchr a; Eurydice pulchra , Leach, Trans. Soc. Linn., xi , 070 ; ejusd., Dict. Se. nat. , tom. Xll , pag. 347. Corps lisse; abdomen ayant son dernier segment demi-ovale. Elle habite les plages méridionales sablonneuses du Devonshire en Angleterre; sa couleur est cendrée, admi- rablement variée de noir. Genre CXLV.Nélocire (Ne/oc/ra, Leach). Abdomen composé de cinq articles. Yeux granulés; petites lames des appendices ventraux postérieurs, comme dans les eurydices. Nélocire de Swainson ; Nelocira Swainsoni , Leach , Dict. Se. nat., tom. XII, pag. 347. Corps lisse , ponctué; abdomta CABACTÈRES des I30P0DES. Cj-> ^^J ayant le dernier article triangulaire; les côtés lëgèrement ar- qués, la pointe arrondie. Swainson a trouvé cet élégant ani- mal en grande quantité dans la mer de Sicile. Genre CXLVI. Cirolane {Cirolana, Leach). Abdomen composé de six articles. Yeux granulés; petites lames des appendices ventraux postérieurs conformées comme celles des eurydices et des nélocires. Cirolane de Cranch ; Cirolana Cranchii , Leach, Dict. Se. nat., tom. XII, pag. 047. Corps lisse , ponctué : le dernier article de l'abdomen triangulaire, arrondi à son extrémité. Elle habite les côtes occidentales de la Grande-Bretagne, oii elle a été découverte par M. Cranch. SuBDTf^isioN ou Race IV. Corps convexe; abdomen [ouqueue) com- posé de six anneaux distincts, ledernierplus grand queles autres; yeux placés sur les côtés de la tète; antennes inférieures n étant jamais plus longues que la moitié du corps ; ongles des deuxième ^ troisième et quatrième paires de pieds très-arqués , les autres légè' rement courlés. Tous les genres de cette subdivision se composent d'espèces plus ou moins parasites, et ceux qui portent les noms de Corn- ière, de Rocinèle et d'yEga, le sontheaucoup moins quelesautres. Formés pour la natation, ils se meuvent dans l'eaa avec beau- coup de facilité et de rapidité. Ceux que M. Leach a nommés Canolire, Anilocre et Olencire, quoique assez bien formés pour le mouvement, se tiennent habituellement sur les poissons, aux dépens desquels ils vivent. Ûo4 CARACTERES DES ISOPODES. A. Deuxième, troisième et qualrième paires de pieds , pourvues d^ongles Irès-courbés ; les autres pieds ayant des ongles peu ar- qués ; leshuit dernières pattes épineuses , au moins à l'extrémité de leurs articles; tête non saillante en avant; yeux granulés. Genre CXLVII. Conilère (Confiera, Leach ). Les deux premiers articles des antennes supérieures , presque cylindriques. Yeux petits, écartés , nullement proéminens ; côtés des segmens de l'abdomen presque droits. CoNiLÈRE DE MoNTAGU ; Conilcra Montagui, Leach, Dict. Se. nat. , tom. XII, pag. 348. Corps lisse , non ponctué : der- nier article de l'abdomen plus long que large, avec ses côtés arqués vers leur milieu , et l'extrémité arrondie. Des côtes du Devonshire en Angleterre, où il est rare (1). Genre CXLVIII. Rocinèle (Rocme/a, Leach), Les deux premiers articles des antennes supérieures presque cylindriques. Yeux très-grands, un peu convexes, convergens antérieurement, et presque rapprochés; côtés des articles de l'abdomen en forme de faux et proéminens. RociNÈLB DU Devonshire ; Rocinela danmoniensis , Leach , Dict. Se. nat. , tom. XII, pag. 349. M. Leach , ne possédant qu'un très-mauvais individu de cette espèce , qui provient des sondes de Plymouth en Angleterre , n'a pu en faire une des- cription spécifique. Genre CXLÎX. JEga {/E-ga , Lèach ; Cjmothoa , Latr. , Lamck. ). Les deux premiers articles des antennes supérieures très- larges et comprimés. (1) Voyez la uote de la page 309. CARACTÈRES DES IS0P0DE3. 3o5 Yeux grands, légèrement convexes, convergeas antérieu- rement. Côtés des articles de l'abdomen imbriqués dans les trois seules espèces que ce genre comprend. Lame intérieure des appendices du ventre tronquée à son extrémité interne. tEga entaillée: /Ega emarginata ; yEga emarginata , Leach, Encycl. Eot. , Suppl. i , 428 , tom. 22 ; ejusd. , Dict. Se. nat. , tom. XII , pag. 549. Dernier article de l'abdomen latérale- ment dilaté avant son milieu ; son extrémité rétrécie en pointe^ mais arrondie; lame interne des appendices du ventre ayant son extrémité échancrée extérieurement. Localité inconnue. tEca a trois dents: yEga trideiis; /Ega tridens, Leach , Act. Soc. Linn., xi, ojo; Leach, Dict. Se. nat. , tom. XII , p. 049. Dernier article de l'abdomen à trois cai-ènes , prolongées au- delcà de son extrémité, en forme de dents. On la trouve dans les mers d'Ecosse. ^GA BiCARÉNÉE ; AL.ga l'icarbiata , Leach , Dict. Se. nat. , tom. XII , pag. 559. Dernier article de l'abdomen ayant deux carènes obliques; son extrémité presque tronquée, échancrée. Patrie inconnue. 13. Ongles de tous les pieds recourhés; les huit pattes postérieures non épineuses ; tête saillante en avant; yeux granulés ; antennes supérieures ayant leurs deux premiers articles à peu près d'é- gale grandeur, presque cylindriques. Genre CL. Canolire [Canolira, Leach). Yeux peu granulés, convexes, écartés. Abdomen dont les articles sont imbriqués sur les côtés; le dernier un peu plus large à son extrémité. Pattes d'égale grosseur. Lames des appen- dices ventraux J)ostérieurs presque égales, moyennes, les intérieures étant un peu plus longues que les extérieures. Canolire de Risso ; Canolira Kissoniana, Leach, Dict. Se. nat., tom. XII, pag. 55o. Dernier article de l'abdomen lar- gement arrondi à son extrémité, Patrie inconnue. ;iO 3oC CARACTÈRES DES ISOPODES. Genre CLI. ANitocaE {Anilocra, Leach.; Cymolhoa, Fabr, , Risso). Yeux granulés, convexes, écartés. Côtés des derniers ar- ticles de l'abdomen presque involutes ; le dernier article plus étroit à son extrémité. Pattes d'égale grosseur. Lames des appendices ventraux postérieurs inégales, alongées; les exté- rieures plus longues que les internes. Anilocre de Cuvier ; Anilocra Cuyieri , Leach , Dict. Se. nat. , tom, XII, pag. 35o. Dernier article de l'abdomen , légè- rement caréné avec son extrémité graduellement acuminée , arrondie. Couleur brunâtre, tachetée de noir; corps et ab- domen ayant les bords postérieurs de leurs segmens plus pâles. Se trouve dans la mer de l'ile d'Iviça. Anilocre DE LA Mbditerranhe : Anilocra mediterranea^ Leachp Dict. Se. nat. , tom.XII , pag. 55 o ; Cjmolhoa albicornis, Risso, Crust. , pag. i3g ; Cimothoa albicornis, Fabr. , Eut. Syst. , 1 1, 5og, Dernier article de l'abdomen presque caréné , arrondi à son extrémité. Couleur d'un brun foncé ,eendré. Les articles du thorax et de l'abdomen d'un jaune sale cendré; le dernier de l'abdomen finement tacheté de noir. Tête arrondie ; an- tennes blanches , renflées à leur base. Habite la Méditerranée où elle vit attachée sur la baudroie. Anilocre du Cap ; Anilocra capensis , Leach , Dict. Se. nat., tom. XII, pag. 35o. Dernier article de l'abdomen se rétré- cissant tout à coup au-delà de son milieu , arrondi foiblement et presque caréné ; la dernière petite lame ventrale extérieure très-longue. Habite les mers du cap de Bonne -Espérance. Couleur livide d'un brun olivâtre ou cendré ; tous les articles bordés postérieurement de couleur testacée ou blanchâtre. Genre CLII. OLENCiRE(0/enc/ra, Leach.) Yeux peu granulés, convexes, écartés. Côtés des segmens CARACTERES DES ISOPODES. 30J ôe l'abdomen imbriqués; le dernier alongé, pointu à son ex- trémité. Lames des appendices du ventre (surtout les exté- rieures), étroites, armées de piquans. Pattes de derrière graduellement plus longues que celles de devant. Or.ENCiRE DE Lamarck -, OlcTicira Lamarclâi , Leach , Dicf. Se. nat. , tom. XII, pag. 55o. Dernier article de l'abdomen terminégraduelleraent en pointe jusqu'à son extrémité qui est arrondie. Patrie inconnue. Subdivision ou R.ice V. Corps convexe ; abdomen (ou queue) ayant six anneaux distincts, le dernier le plus grand ; j'eux peu appa- rens ; antennes presque égales en longueur. Les crustacés de- cette subdivision ont les cuisses de leurs huit dernières pattes dilatées inférieiirement. Ils sont fous parasites , vivant uniquement sur le corps des poissons , au- quel ils adhèrent fortement au moyen de leurs ongles robustes et recourbés. Genre CLIII. Nérocîle (JYe/'oci'/a, Leach; Cjmotlioa, Fabr.). Extrémité du dernier segment de l'abdomen pointue ou arrondie. Lames des appendices ventraux foliacées , iné- gales, les extérieures étant les plus grandes. Côtés des segmens du corps et de l'abdomen terminés en pointe : ceux du dernier graduellement dilatés depuis sa base jusqu'à son milieu, arrondis ensuite. Nérocile DE Blainville : NerocHa Blainvillii , Leach . Dict. Se. nat., tom. XII, pag. 55i; Cjmothoa falcata , Fabr., Ent. Syst. , 11, 604. La lame extérieure des appendices du ventre pointue. Localité inconnue. Genre CLIV. Livonèce (LiVorieca, Leach). Extrémité du dernier segment de l'abdomen rétrécie et ar- rondie au bout. Lames des appendices ventraux foliacées, a 5o8 CARACTÈRES DES ISOPODES. peu prés égales, mais rexlérleurc un peu pluslongue quel'in- ternc. Côlés des segmcns du corps arrondis postérieurement; ceux des articles de l'abdomen parallèles, arrondis , épaissis en dessous; le dernier rétréci vers son extrémité, laquelle est arrondie. Selon M. Leach , il est possible que ce genre soit artificiel, et qu'il en comprenne deux, ou peut-être trois autres. LivoNÈCÈ DE Redman ; Livoneca Redmanii , Leach, Dict. Se. nat. , tom. XII, pag. 552. Dernier article de l'abdomen ar- rondi , à partir de son milieu , environ jusqu'à son extrémité ; lames des appendices ventraux considérablement saillantes au-delà de l'extrémité du dernier article de l'abdomen, et tronquées intérieurement à leur extrémité. Elle habite les mers de la Jamaïque. LivoNÈCEDE Desmarest; Livoneca Desmarestii , Leach, Dict. Se. nat., tom. XII, pag. 352. Dernier article de l'abdomen demi- circulaire : lanies des appendices ventraux presque linéaires, très- courtes , à pointe arrondie. Localité in- connue. LivoNÈCE DE Rafinesque; Livoneca Rajlneskii, Leach, Dict. Se. nat. , tom. XII, pag. 352. Dernier article de l'abdomen dilaté sur chaque côté, derrière son milieu, plus étroit et arrondi à son extrémité; lames des appendices ventraux presque linéaires, arrondies à leur extrémité, et ne se pro- longeant pas au-delà de l'article qui leur donne naissance. Localité inconnue. Genre CLV. Cymothoé , { Cj'mothoa, Fabr. , Dald., Bosc , Latr.j Lamck., Leach; Oniscus , h'uin., VaW.; Asellus, Oliv., Lamck.). Dernier article de l'abdomen carré, fransverse; lames des appendices ventraux en forme de stylet , presque égales. Segmens du corps presque anguleux sur les côtés, et poste- CARACTÈRES DES ISOPODES. OOg rieurement avec leurs angles arrondis; côtés des segmens de l'abdomen parallèles, épaissis en dessous; la dernière join- ture transverse et presque coriacée. CvMOTiioÉ œstre: Cjmotlioa œtrum, Leach, Dict. Se. nat. , tome XII, pag. 352 iOniscus œslrum ,Linn. ; Cymothoa œsirum , Fabr. , Latr. Les carènes des huit dernières cuisses acuminées, saillantes à leur base; tête carrée, transverse -. son extrémité en quelque sorte rétrécie et droite. CyMOTiioÉ DE Leschenault; Oymothoa LescJienaultii , Leach, Dict. Se. nat., tom. XII, pag, 062. Base des carènes des huit dernières cuisses formant une saillie brusque et obtuse; iêle carrée , transverse, un peu rétrécie à son extrémité, avec une légère impression. Habite les mers de Fondichér)', où l'a trouvée M. Leschenault. Cymothoé de Dufresne; Oymothoa Du/resnii, Leach, Dict. Se. nat. j tom. XII , pag. 352. Les carènes des huit dernières paires de cuisses largement saillantes; tête carrée, transversc, plus étroite en avant et droite. Patrie inconnue. Cymotiioé de Mathieu; Cjmotlioa MafJicci , Leach, Dict. Se. nat. , tom. XII , pag. 555. Les carènes des huit dernières paires de cuisses brusquement saillantes; leur extrémité basilaire ob- tusément proéminente; tête carrée, transverse, largement en- taillée à son extrémité. Habite les mers de l'Ile-de-France. Cymothoé de Banks: Cymothoa Banksii . Leach, Dict. Se. nat. , tom. XII, pag. 555; CymolJioa imbricata , Fabr., Enf. Sysf. , II, 5o5. Carènes des huit dernières paires de cuisses su- bitement arquées ; tête trés-acuminée, à partir du milieu, jusqu'à l'extrémité. Habite les mers de la Nouvelle-Zélande. CvMOTKOB A tête TRIANGULAIRE ; Cjmotlioa Irigonocephahi , Leach, Dict. Se. nat., tom. XII, pag. 553. Carènes des huit dernières paires de cuisses subitement arquées; tête triangu- laire. Patrie inconnue (1). (i) Ce n'est qu'avec doute que j'ajoute aux espèces de Cjniothocs qui oio caracikhes dïîs isopodes. Cyaiothoé a deux raies ; Cjniothoa bii'ittata, Risso , Crusf, , pag, iZ|3. Longueur, seize lignes; largeur, huit lignes. Corps cvale peu bombé, ayant ses trois premiers segmens arqués en arriére i les trois suivans à bord postérieur droit, et le cin- quième échancré fortement ; abdomen formé de six. segmens dont le dernier est très-grand et large, de forme presque ont été décrites par M. Leach, les suivantes, mentionnées par M. Risso, et dont quelques unes devront, vraiseniblablenient, rentrer dans des genres voisins de celui-ci, lorsque leurs caractères seront plus com- piètenient connus. CymothoÉ rosacée; Cymothoa rosacea , Risso, loc. cit., pag. i^o, pi. 3, fig-' 9. Longueur, i5 lignes. Corps ovale bombé; segment termi- nal de la queue très-grand, trapézoïdal, marqué de deux sillons longi- tudinaux et échancré en demi-lune au bout. Appendices caudaux, courts, ovales, oblonfjs, ciliés; pattes antérieures courtes et les posté- rieures longues et épineuses; antennes extérieures ayant leurs trois premiers articles aussi longs que les douze qui les terminent. Couleur rose tendre, luisante, variée de fauve. Trouvée près de Nice sur l'A— pogon rouge. Je soupçonne qae cette espèce appartient au genre Co- nilera de M. Leach. CymothoÉ pointillée de noir : Cymothoa n'igropunctata, Risso, loc. cit., pag. \!\\. Longueur, cinq lignes et demie. Bombée. Corps et queue formés ensemble de douze segmens égaux, dont les derniers sont un peu plus arqués que les autres, et d'un treizième terminal ar- rondi; tête arrondie, petite; yeux très-gros; antennes plus courtes que la tête , formées de cinq articles cerclés de noir ; troisième paire de pieds beaucoup plus longue que les autres; lame extérieure des appendices de la queue subulée, et l'intérieure en nageoire. Couleur grise, teinte de fauve, et pointillée de noir. Elle est parasite du Sargue et du Punlazzo, poissons de la ÎNléditerranée; ses gros yeux l'éloignent de la subdivision qui comprend les Cymothoés, et ses autres caractères la rapportent à la quatrième subdivision. CymothoÉ de Brongniart ; Cymothoa BrongniartU ,. Risso, Crusf., page i4i. Longueur, cinq lignes et demie. Corps bombé formé de sept segmens; abdomen en ayant six; tète arrondie; antennes courtes; les trois premières paires de pieds beaucoup plus fortes et longues que l.s CARACTERES DES ISOI'ODES. 011 carrée, avec deux sinusàrextrémité, et des appendices laté- raux , à lames lancéolées , munis d'un e pointe à leur base ; tête petite , ronde et aplatie ; yeux non distincts , à moins qu'on ne prenne pour tels deux petites taches noirâtres qui sont sur le vertex; les trois premiers articles des antennes gros et ren- flés; couleur générale, le gris d'ardoise luisant , interrompu autres; ilcrnier segment de la queue, ou le sixième, anoncii, ciiie, marque sur les côle's de quatre sutures transversales 5 ses appendices ayant leurs lames ovales, oblongues, courbées el inégales. Couleur d'un blanc sale pointillé' de rouge avec une bordure sur les côtés. El!o vit sur le Spare mendole. Cette espèce paroit se rapporter au genre ^'fa de la quatrième subdivision. Cymothoé naviculaire : Cymothoa nai'icularla, Risso , loc. cit., pag. 142. Longueur, cinq lignes et detnie. Corps alongé , un peu bombe', renflé au milieu et très e'iroit aux deux bouts; les sept segmens pédigères assez larges, les derniers, ou ceux de la queue, plus étroits , coupés en ligne droite; le sixième de ceux-ci grand, arrondi , ainsi que ses aiipendices latéraux; tête petite; yeux très-gros; antennes inférieures plus petites que les extérieures; couleur jaune serin. Trouvée sur le Gade lépidion. Cymothoé ricinoïde; Cymothoa ricinoi'des , Lamck., Risso, loc. cit., pag. 143. Longueur, huit lignes et demie. Corps ovale, bombé, formé de sept anneaux; queue composée de six segmens , dont les cinq pre- miers sont étroits et arqués, et dont le dernier est presque elliptique, avec ses appendices latéraux à lame extérieure lancéolée et l'intérieure arrondie; tète arrondie en devant; antennes courtes; couleur ordinaire grise, variée de blanchâtre, mais passant au blanc pur luisant dans quelques individus et au brun noirâtre dans d'autres. Cymothoé BOSSUE; Cymothoa gibbosa , Risso, loc. cit., pag. i44' Longueur, un pouce. Très-bombée; les sept segaiens du corps propre- ment dits inégaux; le dernier des six de la queue, large, arrondi au bout et pourvu d'appendices latéraux à lames oblongues, dont l'exté- rieure est aiguë* et l'intérieure obtuse ; tête triangulaire un peu arrondie au sommet; antennes extérieures formées de huit articles presque égaux; les intérieures fort petites; couleur brune variée de rouge. Elle ' vit sur des Holocentres et des Ceolropomes. 0)2 > CARACIEr.ES DES ISOPODES. par deux larges bandes longitudinales d'un blanc jaunâtre . situées sur le dos. Trouvée sur la queue du Luijan Geoffroy. SuDDiPisiON ou Race VI. Corps convexe; abdomen ( ou queue) ayant six anneaux distincts, le dernier plus grand; yeux placés latéralement, écartés l'un de Vautre, et composés de grains bien, apparens; antennes presque égales en longueur. Genre CLVI. LiMNORiE [Limnoria, Leach ; C^'mofJioa, Lafr., Lamck.). Yeux distincts, granulés. Tête aussi large que le premier segment du corps. Pédoncule des antennes supérieures mé- diocre. Deux lamelles visibles aux appendices des côtés de la queue. LiMNORiE PERÇANTE : Limnorïa terebrans , Leach , Edinb. En- cycl., tom. VII, pag. 453 -, ejusd., Dict. Se. nat., tom. XII, pag. 355. Longueur totale, une ligne ou deux; corps d'une couleur cendrée; yeux d'un brun noirâtre. Femelle d'un tiers plus grosse que le mâle, reconnoissable à la poche dans la- quelle elle porte ses œafs et les petits au nombre de sept à neuf qui en proviennent. Ce petit animal se trouve dans les diverses parties de l'O- céan britannique. Il perce le bois des vaisseaux avec une promptitude alarmante. On s'aperçut pour la première fois des dommages qu'il cause lors de la construction d'un phare sur les rochers de Bell, près de la côte d'Ecosse : plusieurs pièces de bois qui furent envoyées à M. Leach étoient per- cées en ligne droite dans toutes les directions par une multi- tude d'individus de son espèce, à l'exception des endroits où se trouvoient des nœuds. Lorsqu'on saisit ces animaux vivans, ils se roulent en boule (i). (i) Ici se termine la cinquième division de la se'rie des crustacés isopodes. Dans son Mémoire sur la classificalion des malacosfracés , Tr».riS. CARACTERES DES ISOPODES. 5i3 C. Queue stylifére (i). VI.'' Division. Quatre antennes bien apparentes. Genre CL VII. Aselle {Asellus, Geoff. , Oliv., Lamck. , Lalr., Leach ;Oniscus, Linn.; Squilla, Degéer; Cymoi?ioa, Daldoriff; Idotea, Fabr. ; Physodes, Cuv. , Duméril). Antennes intermédiaires ou supérieures quadriartîculées , Linn., tom. XI, M. Leach n'y admet que neuf genres seulement, qu'il distribue ainsi : SnBDivisioNl.re Une seule lamelle apparente de'chaque côté de la queue. Appendices de la queue courbe's, comprime's Campecopea. — droits, un peu comprime's. N-'ESA. Subdivision Il.e Deux lamelles visibles aux appendices de chaque côlé de la queue. * Pédoncule des antennes supérieures tr'cs-grand ; ongles bifides. Queue c'chancrée entre les lamelles; appendices non fohace's Cymodice. — échancrée; appendices comprimes, foliarés. . . Dynamène. — entière , avec des appendices comprimés , foliace's Spii-EnoMA. ** Pédoncule des antennes supérieures très-grand ^ ongles simples. Yeux granule's, grands et late'raus ^Ega. *** Pédoncule des antennes supérieures médiocre. Yeux distincts, non granule's; tète aussi large que le premier segment du corps Eurydice. — granulés ; tète aussi large q\!C le premier seg- ment du corps LiMNoRiA. — peu îipparens ; tète plus étroite que le premier segment du corps • Cymotiioa. (i) Celte sous-section C correspond à celle qui est indiquée par ^l4 CARACTERES DES ISOPODES. aussi longues que l'article terminal sétacé des extérieures ; celles-ci formées de cinq articles. Yeux petits, simples et la- téraux. Pieds-mâchoires extérieurs réunis à leur base en forme de lèvre, ayant leur premier article grand, lamelliforme. Corps obloDg, déprimé , formé de sept segmens pédigères et d'une queue d'un seul article fort grand et arrondi, por- tant deux appendices fourchus, composés d'une tige déliée, cylindrique, biarticulée, et terminés par deux filets coniques et divergens, ou deux petites pièces en forme de tubercules. Branchies vésiculeuses, alongées, aplaties, ovales, au nombre de six, recouvertes par deux écailles extérieures, arrondies et fixées par leur base. Sept paires de pattes terminées par un crochet simple ; les dernières étant plus longues que les antérieures; les premières ayant leur avant-dernier article un peu renflé. AsELLE d'eau douce : Ascllus vulgarïs , Latr. , Lamck. -, Asellus aquaticiis, Leach ; ^sei/e. d'eau douce, Geofir.,, Hist. des insectes, tome 2 , page C72,pl. 22,fig. 2; Squille aselle , Degéer, Mém. sur les Insectes, tome 7, pag. 496 , pi. 01 , fig. 1 ; Idotea aqua- tica, Fabr., Suppl. Ent. Syst. , pageooS; Entomonhieroglyplii- cum , Klein , Dub. , fig. 5. Ce petit crustacé, long au plus de six à sept lignes, et large de deux à deux et demie, est très- commun dans les eaux douces et stagnantes des environs de Paris , particulièrement dans les mares. Sa démarche ordinaire est lente; mais, lorsqu'il est poursuivi, il court très-vite. Pen- dant l'hiver il se cache dans la vase , et ce n'est qu'au com- mencement du printemps qu'il en sort pour s'accoupler. Dans cet acJe, le mâle, qui est beaucoup plus gros que la femelle, porte celle-ci pendant une huitaine de jours environ sous son corps , la retenant , avec les deux pattes de la quatrième paire. M. Leach sous la lettre D , parce que celle qu'il de'signe par la même lettre C, forme pour nous la jjremlère section, celle des isopodes pli}- librauclies. CARACTÈRES . IjES ISOFODES- 3 1 5 exaclemenf appliquée contre lui et dans l'impossibilité d'é- chapper. Quand il la quitte cette femelle est chargée d'un assez grand nombre d'œufs, qui sont placés sous son ventre et enfermés dans un sac membraneux ou une espèce de poche. Les petits naissent dans ce sac, et ne tardent pas à en sortir par une fente qui s'ouvre naturellement dans sa longueur, et par la subdivision subséquente de ses parois en six parties ou lanières. M. Latreille regarde comme devant former un genre nou- veau, voisin de celui des aselles, I'Idotée pinceau, Idotea penicil- lata, Risso, Crust., p. 1 67, tab. 3, fig. 1 0. Ce crustacé est de forme très-alongée , linéaire, demi-cylindrique en dessus, plane en dessous; sa tête est petite, prolongée en pointe obtuse, pourvue . de quatre antennes assez courtes, presque égales entre elles. Son corps est formé de neuf segmens , dont les sept premiers portent autant de paires de pattes assez longues et terminées' par un crochet. Son dernier segment a deux file(s longs et soyeux à sa partie postérieure, et une lame ovale à bords ciliés de chaque côté. Sa couleur est d'un vert grisâtre, pointillé de brun. Sa longueur totale est de six lignes et demie , et sa lar- geur d'un peu moins d'une ligne. On l'a trouvé près de Nice , au milieu des fucus. Genre CLVIII. Janire (Janira , Leach ; Oniscus , Montagu ; Asel' lus, Latr. , Lamck.). Caractères généraux des aselles , aux différences suivantes près. Crochets terminaux des quatorze pattes bifides. Yeux assez gros, placés plus près l'un de l'autre que ceux de ces crus- tacés. Antennes intermédiaires et supérieures plus courtes que l'article terminal sétacé des extérieures. Janire tachée : Janira maculosa , Leach , Edinb. Encycl. , tome 7 , pag. 404 , et Trans. Soc. Linn. , tome XI , pag. 570 ; Oniscus maculosus , Montagu (Manusc). Corps cendré, taché de 3l6 CARACTÈRES DES ISOPODES. brun. Trouvée sur les côtes d'Angleterre, au milieu des varecs et des ulves. Nota. Le nom de janira a déjà été proposé par M. Risso pour le genre de crustacés, tout au moins voisin desGalathées, qu'il avoit d'abord appelé Caljpso. Genre CLIX. Jaera {Jaera , Leach ; Oniscus, Montagu; Asel- lus, Latr. , Lamck.). Caractères généraux des aselles et des janires, mais en dif- férant en ce que les pieds antérieurs n'ont pas leur avant-der- nier article plus gros ou plus renflé que celui des autre;s pieds , et en ce que les appendices latéraux de leur queue ne sont pas terminés par deux pointes aiguës, mais ont la forme de simples tubercules. Les yeux sont , ainsi que ceux des janires , plus rapprochés l'un de l'autre que ceux des aselles. Jaera a front blanc : Jaera albifrons , Leach , Edinb. Enc. , fom. 7 , pag. 434; ejusd.,Trans. Soc. Linn., tom. XI, pag.373; 0«isc«saZ&i/rons,Montagu(Manusc.) Couleur générale cendrée; front blanchâtre. Elle est très-commune sur les côtes d'Angle- terre , au milieu des varecs et sous les pierres. VII.'' Division. Antennes intermédiaires extrêmement courtes , nor. visibles, ou même n'existant pas du tout, SuBDinsjoN I. Appendices de la queue au nombre de deux , di- visés chacun en deux pointes coniques , alongées et presque égales, l'intérieure étant seulement un peu plus grande, et of- frant à son extrémité un très-petit article aigu. Genre CLX. Ligie {Ligia, Fabr. , Lalr. , Lamck., Leach; Oniscus, Linn.,OIiv. ; Ascllus , Oliv. ). Antennes extérieures assez grandes, anguleuses, très-rap- prochées à leur base , formées de six articles, dont les deux cahactères des isopodes. Siy premiers fort courts , et les trois derniers alongés, le terminal plus grand que les autres, et composé lui-même de petits ar- ticles nombreux. Antennes intermédiaires très- petites, for- mées de deux articles comprimés, dont le dernier est obtus. Pieds-mâchoires membraneux, comprimés, concaves, divisés en six articles. Tête carrée , plus large que longue. Yeux com- posés assez grands et ronds. Corps alongé, ovalaire , convexe en dessus, très-semblable à celui des cloportes, composé de treize segmens transversaux , pointus en arrière de chaque côté, dont les sept premiers sont pédigères, et dont les six derniers constituent la queue; le treizième presque carré, avec le bord postérieur arrondi au milieu , et échancré latéra- lement, pour l'articulation des appendices. Les quatorze pieds insérés sur les côtés du corps, ayant leur premier article dirigé de dehors en dedans, très-long, et formant avec le second, qui se porte de dedans en dehors , un angle aigu ; tous étant terminés par un article écailleux , pointu au bout, et pourvu d'une petite dent en dessous. Branchies en forme de lames triangulaires, placées sous l'abdomen ou la queue, au nombre de six paires. Les crustacés de ce genre sont très-abondans sur les bords de la mer. Ils grimpent avec facilité, à la manière des clo- portes, sur les rochers des rivages, ou sur les parapets des constructions maritimes , dans les endroits les plus humides. Lorsqu'on cherche à les prendre, ils replient promptement leurs pattes, et se laissent tomber. LiGiE OCÉANIQUE : Lfgfa occaiiica , Fabr. , Latr. , Gen. crusf, et insect. , Leach , Lamck. -, Oniscus oceanicus , Linn. ; Cloporte océanique, Oliv. ; Baster, Subst. , ii, tab. i3,fig. 4. Antennes extérieures de moitié plus courtes que le corps, ayant leur dernier segment composé de treize petits articles; styles delà queue à peu près égaux entre eux, et aussi longs que cette queue; longueur, un pouce environ ; couleur grise avec deux grandes taches jaunâtres placées l'une en avant de l'autre sul' le dos. Très-commune sur nos côtes. 01 8 CARACTÈpaiS DES ISOPODEO. LiGiE ITALIQUE : Ljgia italica, Fabr. , Latr. , Gen, crust. ti insect., tom. i, pag. 67. Antennes extérieures presque égales au corps en longueur , avec leur dernier segment composé de dix-sept petits articles; styles delà queue très-longs, égaux entre eux, ayant leur pédoncule commun étroit et alongé. LiGiE DES HYrNEs : Liglu hypnorum , Latr., Gen. crust. et insect. , tome 1 , pag. 68 , sp. 3 ; Ligie des mousses , Bosc, Crust. , tom. 2, pag. 190; Oniscus hypnorum, Cuv. , Journ. d'Hist. Nat. , tome 2 , pag. ig , tab. 26, fig. 3, 4,5; Oniscus hjpno- rum , Fabr.; Oniscus agilis , Panz. , Faun. German., fasc. 9 , fig. 24. Antennes plus courtes que la moitié de la longueur du corps, ayant leur dernière pièce formée d'environ dix pe- tits articles; styles de la queue apparens, ayant leur pédon- cule muni d'une dent et d'une soie à son extrémité et du côté interne; corps varié en dessus de noirâtre, de cendré et de jaunâtre. Des côtes de l'Océan. Dans le Règne Animal, M. Latreille paroît soupçonner que l'espèce décrite sous les noms de ligia oniscides , d'oniscus et de cjmothoa assimilis , n'est autre que la ligie océanique, dont les pointes de la queue sont mutilées. SuBvirisiON II. Appendices de la queue au nomlre de quatre, les Latéraux hiarticulés, ''' Corps ne pouvant se rouler en loule. a. Antennes extérieures composées de huit articles. Genre CLXI. Philoscie ( Philoscia , Latr. , Lamck. , Leach ; Oniscus , Linn. . Fabr. , Oliv. , Cuvier); Antennes extérieures découvertes à leur base; les intermé- diaires non distinctes. Corps ovale, à segmens transverses au nombre de sept. Queue formée de six segmens, brusquement plus étroite que le corps; les quatre appendices sfyliformes CARACTÈRES DES ISOPODES. 3l9 bien apparens et presque égaux entre eux, les extérieurs étant néanmoins un peu plus longs que les intermédiaires. Philoscie des mousses : Philoscia muscorum, Latr., Lamck., Leach; Oniscus muscorum, ScopoH; Cloporte des mousses, Oliv., Enc. ; Oniscus sjlwestris , Fabr. ; Oniscus muscorum , Cuv., Journ, d'His. nat. , tom..2,pag. 21 , tab. 26, fig. 6 , 7 et 8; Coqueb., lllust. icon. insect., decas i , tab. 6, fig. 12. Dessus du corps d'un cendré brun, parsemé de petits traits et de petits points gris ou jaunâtres, dessous blanchâtre; pattes ayant quelques traits obscurs. Assez commun dans les bois humides, sous les feuilles mortes, ou sous les pierres, en France, en Allemagne, en Suède et en Angleterre. ^ Genre CLXIl. Cloporte (Oniscus , Linn. , Geoff., Fabr. , Oliv. , Latr. , Lamck. , Degéer, Cuv. , Leach ). Antennes extérieures seules apparentes, ayant leur base re- couverte par les rebords latéraux de la tête -. celle-ci moyenne enchâssée dans le bord antérieur du premier segment du corps. Yeux composés , granuleux , latéraux. Corps formé de sept seg- mens transversaux, dont les bords latéraux sont postérieure- mentterminésenpointe,etantérieurementarrondis. Queue (ou abdomen) composée desixsegmens, dont les cinq premiers très- étroits : les deux antérieurs sans prolongemens latéraux ; les trois suivansenayantau contraire de très-prononcés , etle sixième ou derniertriangulaire , pointu etmuni de quatre appendices. Les deux appendices latéraux de la queue très-forls, coniques et biarticulés;les intérieurs situés au-dessus de ceux-ci, grêles , cylindriques, d'un seul article, terminés par plusieurs petites soies , et laissant suinter un liquide visqueux. Pieds insérés sur les côtés du corps , ayant leurs deux premières pièces grandes, et formant entre elles un angle vers la ligne médiane du ventre ; tous étant terminés par un article ou crochet simple, et leur grandeur s'augmentant graduellement depuis la première paire 02O, CARACTERES DES IS0P0DE3. jusqu'à la dernière. Organes respiratoires placés sousia queiîe, et consistant en six paires de lames superposées , triangulaires , appliquées pour chaque paire exactement l'une contre l'autre par leur côté interne, et formant ensemble une pointe plus ou moins prolongée en arrière. Les cloportes habitent de préférence les lieux humides et obscurs, tels que les caves ou les celliers, et se tiennent or- dinairement dans les fentes de murailles, dans les joints mal réunis des cloisons, sous les pierres, etc. Ils paroissent vivre de fruits gâtés, de feuilles, de substances végétales en décompo- sition, et on en a vu aussi qui mangeoient des cadavres d'in- dividusdeleur espèce. Leur démarche est ordinairement lente; mais lorsqu'ils éprouvent quelque crainte, ils courent assez vite. Les femelles portent leurs œufs dans une espèce de sac ovale, mince et flexible, placé au-dessous de leur corps et s'étendant depuis la tête jusque vers la cinquième paire de pattes. Ces œufs éclosent dans ce sac, qui ne tarde pas à se fendre longitudinalement, et ensuite transversalement en trois lanières de chaque côté, pour laisser sortir les jeunes cloportes, qui ne diffèrent de leurs parens qu'en ce qu'ils ont deux pattes et un anneau du corps de moins qu'eux; que leur iéte et leurs antennes sont proportionnellement plus grosses que les leurs ; que leur co uleur est jaunâtre ou bleuâtre et très-claire, etc. Après leur naissance ces petits trouvent pendant quelques jours un refuge assuré au milieu des lames respiratoires qui garnissent le dessous de la queue de leur mère. On a long-temps employé les cloportes en médecine comme fournissant des remèdes diurétiques, ahsorbans, ou apéritifs; mais l'usage en a presque totalement cessé. Le type de ce genre est le Cloporte aselle: Oniscus aselliis , Linn., Ivibr. , Latr. ; Clo- porte ordinaire, GeofTr. , Hisf. des Insectes , tome 2 , pag. C70 , pi. 22 , fig. 1 ;. Cloporte aselle , Degéer, Ins. , tome 7 , pag. 547 , CARACTEKES DES ISOPODE3. 321 pi. 35, fig. 5 ; Oniscus murarius , Cnv. , Journ. d'Hist. Nat. , tome 2, pag. 22 , pi. 26 , fig. 11, 12, 1 5; vulgairement clou-à- porte, porcelet Saint-Antoine, etc. Longueur, six à sept lignes; légèrement rugueux en dessus, et particulièrement sur la tête; d'une couleur grise obscure, avec les bords plus clairs, et une série longitudinale de points jaunes, placée de chaque côté du corps; ventre et pattes d'un gris blanchâtre uniforme. Il est très-commun dans toute l'Europe. b. Antennes extérieures formées de sept articles. Genre CLXllI. Porcellion {Porcellio, Latr. , I.each ; Oniscus , Linn., Geoffr., F;ibr., Oliv., Cuv. ). Caractères généraux des cloportes , et n'en différant sensi- blement que par le nombre des articles des antennes. Mœurs semblables. PoRCELLiON RUDE : PorcelUo scuber, Latr., Leach; Cloporte ordi- naire, var.C. ,Geoff.;Oniscus asellus , Fab. , Cuv.; Panzer, Faun. Germ.,fasc. g. fig. 21 ; Oniscus granulatus, Lamck. , Anim. sans vertèbres , tome 5 , pag. 1 64. Dessus de la tête et des segmens ducorps et delà queue recouvert de granulations nombreuses; quatrième et cinquième articles des antennes striés dans leur longueur; couleur tantôt d'un cendré noirâtre uniforme, tan- tôt jaune claire et variée de gris plus ou moins foncé. Commun sur les murailles , sous les pierres et le bois pouri-i. PoRCELLio>j LISSE : PorcclUo Iccvis , Latr. , Leach ; Oniscus lœ^is, Lamck., Anim. sans vert. , tom.5, pag. 164 ; Cloporte ordinaire, var. B., Geoffr. Corps lisse; appendices de la queue plus grands que dans l'espèce précédente; couleur cendrée noi- râtre, plus ou moins nuancée de gris-jaunâtre. 11 vit sous les pierres. 02 :î fARACTEUES DES ISOPODES. ** Curps pouvant se rouler en l'oule. Genre CLXIV. Armadille (^rmadi7/o, Latr. , Lamck. , Leach; Oniscus, Linn. , Gcoff. , Oliv. ). Arftennes extérieures formées de sept articles , coudées , insérées de chaque côté au-dessous d'une échancrure du cha- peron, mais ayant leur base protégée en dessus par un pro- longement de la tête en forme de voûte. Yeux granuleux, tout- à-fait latéraux sur le dessus de la tête. Corps bombé et arqué, composé d'anneaux qui ne se terminent pas en pointe sur leurs bords latéraux et postérieurs. Queue formée de six seg- mens, 'dont les deux premiers ne se prolongent pas jusqu'au bord extérieur, et dont le dernier est triangulaire et court. Second article des appendices latéraux de la queue aplati , triangulaire, et placé de manière à remplir l'espace qui existe entre le segment terminai et le bord postérieur de l'avant- dernier. Pieds conformés comme ceux des cloportes et des philoscies, et terminés par un ongle court et simple. EcailTes branchiales supérieures ayant une rangée de petits trous qui donnent passage à l'air. Les habitudes naturelles des armadilles ont les plus grands rapports avec celles des cloportes : seulement ces animanx vivent plutôt à la campagne que dans les endroits habités. On les trouve dans les lieux humides et obscurs qu'ils recher- chent de préférence , comme les cavités souterraines, les creux des rochers exposés au nord , les caves , les celliers , etc. Sou- vent on en rencontre sous les vieilles écorces des arbres morts^ ou sous les grosses pierres des champs. Leur démarche est ordinairement très-lente; ils s'engourdissent pendant l'hiver, et vivent de matières végétales desséchées ou humides. Dans le temps de la ponte, les femelles gardent leurs œufs sous les appendices lamelliformes de leur abdomen, comme le font CARACTKnES DES ISOPODES. 02^ les cloportes : les œufs y éclosent, et les petits paroissent sortir vivans du corps de leur mère. Leur accouplement est inconnu. Ils se dépouillent au moins une fois l'année de leur peau , dont on trouve les débris dans les lieux qui leur servent ordinai- rement de retraite. Armadille vulgaire : Armadillo vulgaris , Latr.; Oniscus Armadillo, Linn.;Sulz., Hist. insect., (ab. 3o, fig. i3; Cuvier, Journ. d'Hist. Nat. , 1792 , tome a, pag. 20 , pi. 26 , fig.14 i 5 ; Oniscus cinereus, Zeriker-, Panz., Faun. Germ. , fasc. 62 , n° ^22. D'un gris cendré sans taches, avec le bord des anneaux un peu plus pâle. Ce crustacé est fort commun sous les pierres, et on le trouve dans tous les temps de l'année. 11 se roule en boule au moindre attouchement et se laisse plutrit briser que de se dérouler ; l'action du feu peut seule le forcer à s'étendre. Armadille PUSTULE; Armadillo pustulatus ^Duméfil , Dict. Se. nat., tom. III, pag. 116; Armadillo variegatus ^ Latr.; Oniscus variegatus , WilL, Entom., tom. 4 , tab. 1 1 , fig. 1 6 ; Oniscus pul- cliellus , Panz., Faun. Insect. Germ., fasc. 62, fig. 21. D'un gris cendré, avec des taches irrégulières, blanches ou jaunâtres, sur ses anneaux. Il varie beaucoup pour la couleur, qui est tantôt noirâtre ou bleuâtre, et quelquefois presque blanche- les taches varient aussi beaucoup par leur disposition, par leur forme, et parleurs couleurs. Selon M. Duincril , il est probable qu'il y a plusieurs espèces confondues sous le même nom. Il est fort commun dans les caves peu profondes des ha- bitations rurales, dans les carrières , sous les solives, etc. Armadille des boutiques ; Armadillo officinalis , Duméril Dict. Se. nat., tom. III, pag. 117. Gris; à second anneau du corps échancré, très-grand, plus long que les six derniers. Cette espèce est celle qui nous vient d'Italie et qu'on vend chez les apothicaires cotnme diurétique, fondante et apéri- tive. Les médecins n'emploient guère maintenant ce crustacé qu'on regardoit autrefois comme nn remède souverain contre O-j'i CARACTERE! DF5 150PO>)F5. la jaunisse, et qu'on trouve encore indiqué coinuie peitoi-al flans quelques formulaires. VIII.* Division. Corps déprimé irrégulier; point d'antennes , d'jeu:x ni de mandibules (i). Genre CLXV. Bopyre [Bopjrus, Latr. ; Monoculus , Fabr. ). Corps ovalaire, dépriaié, mou , avec une forte saillie longi- tudinale et médiane en dessous, marqué sur ses deux faces d'impressions transversales qui semblent séparer des segmens au nombre de sept. Tête oblique, distincte seulement parce que son bord antérieur ou chaperon est plus large que ne le sont les bords latéraux des anneaux qui la suivent. Queue apla- tie, oblique, sur Taxe du corps, plus étroite que lui, décou- pée sur ses bords, et marquée de rides transverses sur ses faces supérieure et inférieure, de façon à paroître divisée en six .segmens très-étroits. Bouche offrant, i." à l'extérieur deux valves qui la recouvrent comme des volets, formées chacune d'une pièce fixée antérieurement, en cuiller dont la convexité est en dehors, et d'une semblable pièce plus membraneuse, an- nexée en arrière de lapremière; 2,° deuxpièceslatéralesmolles , comprimées , placées comme des mâchoires ; 3.° une ouver- ture centrale qui peut être munie d'autres appendices , tels que mâchoires ou mandibules , mais qui sont indistincts même à la (i)Ces caractères et -ceux que je vais détailler sont ceux de l'individu femelle. Si le très-petit crustacé isopode que l'on trouve constamment près de l'issue des œufs de cette femelle est le mâle, comme il y a toui lieu de le présumer, cette huitième division que ]'e propose sera annu. lée, et il suffira de former dans la précédente une subdivision particu- lière, pour y ranger le genre Bopyre. M. Leach , au surplus, n'admet pas ce genre dans la classe des cru-sta- cés. 11 pense que sa place est à côté des vers épizoaircs. CARACTEHtS DES ISOPODES, ,5 ïoupe. Quatre grandes lames presque membraneuses de chaque côté du corps en dessous, faisant suiie aux deux valves qui re- couvrent les par lies de la bouche, se tenant relevées par leur bord libre, imbriquées entre elles de façon à ce que les antérieures passent en arrière des postérieures; ces lames formant par leur ensemble une sorte d'enceinte ovalaire sous l-e corps, destinée à contenir les œufs, et qui s'en trouve remplie vers la fin du printemps et dans les dernières saisons de Tannée; la qua- trième ou la dernière de ces lames beaucoup plus longue que les premières, et se croisant par son extrémité avec sa correspon- dante de l'autre côté: toutes étant aussi épaisses que les deux lames de la bouche , et comme elles, variées d'une couleur bru- nâtre que l'on n'observe su rancune autre partie de l'animal. Des- sous de la queue ayant cinq paires de lamelles blanches et molles, disposées en recouvrement comme les lames branchiales des cloportes et des autres crustacés des genres voisins. Ouverture de l'anus, et sans doute celle qui sert au passage des œufs, pla- cées entre ces lames.Point d'yeux. Point d'antennes visibles, ni d'appendices styliformes au bout de la queue. Quatorze pattes très-petites, contournées à la manière de celles des cymothoés, paroissant formées de quatre articles, et placées sur les côtés du corps, entre l'extrême bord et la base des lames imbriquées dont j'ai fait mention plus haut, chaque paire sur un anneau dislinct. Mâle, ou individu regardé comme tel, extrêmement petit, à corps symétrique , alongé , linéaire, bombé' e>n dessus d'un côté à l'autre , ayant une tête distincte pourvue de deux petits yeux noirs et ronds , un corps formé de six ou sept anneaux , et une queue de moitié plus courte que ce corps, paroissant avoir des lamelles branchiales en dessous; ses pattes, ses an- tennes et les appendices styliformes de ^a queue étant inaper- ce vable^. BopvRE DES CHEVRETTES: Bopjrus squiHurum , Latr. , Lamck.: Alonoculiis crangoruin , Fubr., Syst. Entom. Suppl., pag. 3<;6: 526 CARACTERKS DES ISOl'ODES. Fougeroux de Bonriaroy, Mém. de l'Acad. des Se. de Paris, année 177:^ , pag. 2g , pi. 1 ; Bopjre des crustacés, Bosc , Hist. na(. des Crust. , tome 2 , pag. 216. Longueur, quatre lignes-, couleur pâle blanchâtre, si ce n'est sur les écailles du dessous du corps où elle passe au noirâtre. Ce crustacé parasite se trouve fixé sous le têt des palémons squille et porte-scie, ac- croché à la membrane qui double ce têt en dessous , et le dos appliqué contre les branchies, qu'il ne gêne en aucune façon. Il paroît se nourrir des petits animaux que l'eau , attirée par le mouvement des organes de la respiration, apporte avec elle. Sa présence sous le têt des palémons produit sur celui-ci une protubérance d'autant plus grande que ce bopyre est plus âgé, ou que ses œufs sont plus abondans. Il n'y en a jamais qu'un seul sur chaque palémon, placé indifféremment à droite ou à gau'^he, et l'on en trouve dans toutes les saisons de l'année. Les pêcheurs de nos côtes prennent les bopyres pour de jeunes soles ou de jeunes plies qui passeroient ainsi, selon eux, le premier temps de leur existence fixées sous le têt des palé- mons ou salicoques. Deslandes, en 1722, avoit consacré ce pré- jugé dans les Mémoires de l'Académie royale des sciences de Paris ; mais Fougeroux deBondaroy, en 1772, l'a complètement réfuté dans le même ouvrage. Bopyre des palémons ; Bopyrus palamonis , Risso , Crust., pag. 148. Sa queue est plus obtuse que celle du précédent; sa couleur est jaunâtre, mêlée de vert clair, avec deux lignes longitudinales brunes dentelées. Sa tête est surmontée de deux petits corps qu'on seroit tenté de prendre pour des antennes. M. Risso Fa trouvé, près de Nice, sous le têt des palémons 011 il produit une tumeur fort remarquable , et il a observé qu'au lieu d'œufs , sa femelle portoit sous son ventre huit à neuf cents petits individus trcs-apparens et de couleur blanche gri- sâtre. M, Duméril rapporte au genre Bopyre un petit crustacé CARACTERES DES ISOPODES. 327 figuré par Duhamel, Traité des pêches, deuxième partie, pi. 16, fig. 1 1 , lequel s'attache aux saumons (i). (i) En terminant l'hisloire des cruslace's qui appartiennent à l'ordre des isopodes, je dirai, ainsi que je l'ai fait à l'égard des aniphipodes, quelques mots sur certains genres trop peu connus bu trop incomplè- tement de'crits pour qu'il m'ait été possible de les intercaler dans la série que j'ai adoptée. Plusieurs d'entre eux ont été créés par M. Rafinesque , el l'on n'en sait encore que les noms. Ce sont ceux qu'il appelle Tyronia , Primno, PsAMATHE, Idvià, Acerina, Enarthrus et Cymodocea; ce dernier ne devant pas être confondu avec le genre Cymodocée de M. I.each. Le genre GoNOTUs du même naturaliste (Précis de Découv. somiol., page 26) est caractérisé par un corps linéaire plat, à dos caréné ; qua- torze jambes; quatre antennes, dont deux plus longues que les autres , formées de quatie articles jA-incipaux et de plusieurs courts ; une queue articulée, sans appendices, etc. Ilmeparoît compienàve noire S/enosoma hecticuni, dans l'espèce de Sicile nommée Gonotus piridis , laquelle est verdàlre et a la queue de la longueur des antennes , plate et lunulée. Son g;>nre LiRCEUS , publié dans les Annals of Nature ^ n." i, eit américain el d'eau douce. Ses caractères sont les suivans : Quatre an- tennes , dont les deux supérieures seulement sont très-longues, formées de quatre grands articles qui augmentent en dimension vers le haut, et de plusieurs autres petits terminaux ; les deu;c inférieures plus courtes que la tète ; tète arrondie; yeux ronds latéraux; pattes pourvues d'un ongle terminal; corps pinnatifide, tormé de sept segmens, sans écailles latérales; queue grande, arrondie, utriculée en dessous avec des ap- pendices cachés. Le Lirceus fontinalis est un animal voisin des aselles,- long d'un quart de pouce , à dos convexe, à queue semi-trilobée, dont la couleur est noirâtre, et qui vit dans les sources aux environs de Lexington, aux Etats-Unis. Le genre Ergyne de M. Risso ne nous est connu que, par la descrip. tion et la figure qu'il donne de la seule espèce qu'il y place. Il est aplati; sa tète est distincte , pourvue de deux yeux et de quatre an- tennes longues, ramifiées el plumcuses ; son corps est ovale, formé de cinq segmens; ses pattes, au nombre de six de chaque coté, sont com- posées d'articles courts et terminées par des aiguillons hès-crochus. ~- jaS CAR ACIER ES DES PŒCILOPES, SOUS-CLASSE SECOJ^DE. EINTOMOSTRACÉS- {EyroMosmACi). Bouche tantôt en forme de bec, tantôt composée de mandibules sans palpes , ou avec des palpes (i) et de deux paires de mâchoires en feuillets auxquelles sont quelquefois annexées les branchies; corps ordinairement recouvert d' un tct corné , souvent membraneux , tantôt en forme de bouclier supérieur, tantôt divisé en valves latérales; tète rarement distincte du tronc;jeux ordinairement sessiles; pieds garnis d'appendices branchiaux , dejpetits feuillets , ou de cils propres à la natation; organes sexuels placés à l'extrémité postérieure de lapoi- trine , ou à Vorigine de la queue; une métamorphose incomplète ; des mues nombreuses, etc. (Ordre des CRUsiAeÉs branchiopodes. Latr.) ORDRE SIXIÈME. PŒCILOPES. PcTcHopoda. Lalr. Tète confondue avec le tronc ; un tèt ou la partie antérieure du \! Ergyne cervicornis a trois lignes et demie de longueur; son corps est lisse, d'un beau rouge et bordé de blanc. M. Risso .'a trouvé vivant à la manière desbopyres, attaché sous les branchies du Fortune de Ron- delet , et il a vu les plaques superposées dont le ventre de la femelle est recouvert, se dilater pour donner passage à vingt ou trente petits vivans. Dans celte espèce le mâle qui est très — petit reste toujours placé sur la queue de la femelle. (i) Le genre Cypris , d'après les observations récentes de M.'Slraus, est pourvu de mandibules palpigères, et vraisemblablement celui des Cythérées est dans le même cas. Ces deux genres sont aussi les seuls chez lesquels les pieds servent uniquement à la locomotion, et dont les organes respiratoires consistent en lames hranciiiales annexées aux mâchoires. Sous ces divers rapports, ils s'éloignent beaucoup de la sous-classe où ils sont placés pourse rapprocher decelle des malacostracés. AvecM.Straus nous LU composeronsun ordre particulier sous le nom d'OsTRAPoDES-. eARACTÈRES PKS PŒCIL0PE3. ^-9 corps enfonnedc bouclier; bouche en bec ou composée d'appendices qu^on ne saurait comparer aux mandibules; antennes courtes et simples, ou nulles; souvent des jeux distincts et sessiles ; pieds anté- rieurs terminés par un ou deux crochets ou par des pinces , propres à la marche ou à la préhension; les postérieurs destinés à la natation , soit composés ou accompagnés de lames branchiales, soit membraneux et en digitations{i). (Section des Pœcilopes, Latr.) I/* Division. Bouche en forme de bec; antennes au nombre de quatre; douze pattes dont les deux premières en ventouses, (Famille des Argultdées , Leach. ) GenreCLXVI. ARGULE(^rgu/u5, Muller, Latr., Leach, Lamck., Jurine fils ; Monoculus , Linn.; Binoculus , GeofFr., Latr. , Bosc ; Ozolus, Latr.). Têt presque membraneux, demi-transparent, déprimé, gé- néralement ovalaire, un peu émarginé de chaque côté an- térieurement, couvrant le corps très- amplement , et n'y adhérant qu'en partie; marqué de deux lignes enfoncées qui partent de ses bords antérieurs , et convergent vers son milieu ; tête «on séparée du corps par un cou. Deux yeux apparois- sant tant en dessus qu'en dessous , placés en avant, dans l'in- tervalle qui existe entre les deux lignes enfoncées du têt, dis- tans entre eux, hémisphériques, ayant leur surface composée de peiites facettes ovales et lisses, disposées par zones concen- triques au nombre de cinq ou six, dont les plus petites regardent le bord interne de ces yeux. Antennes au nombre de quatre, petites, insérées sur la face inférieure de l'animal, un peu au-dessus des yeux, cylindriques et un peu velues; les supé- (i)Cet ordre de M. Leach n'est qu'une section i,Ia pieinicre)de l'ordre des branchiopodes pour M. Latreille. ODO CARACTERES DES l'ŒCILOPES. -^ rieuresou k's plus courtes formées de (rois articles , pourvues à leurbased'un crochet assez gros, terminé par une pointe forte et recourbée qui a vers son origine une petite épine ; Ifs inférieures plus longues, formées de quatre articles dont le premier est pourvu d'une petite dent. Bec placésur la ligne moyenne, et assez en arrière des yeux , entre les pieds de lu seconde paire , dirigéenavant, de forme conique alongée, renfermant un suçoir très-aigu , et protractile. Pattes au nombre de douze , de formes différentes : celles de la paire antérieure plus longues que l^s autres , terminées par une ventouse ou large disque circulaire , dont le bord a des stries convergentes , et est dentelé : celles de lasecondepaireayantune premiérepièce (ou cuisse) grosse,épi- neuse, arquée; une deuxième (ou jambe) assez forte, et presque cylindrique ; un tarse formé de trois articles, et terminé par deux crochets et un petit corps saillant : celles des quatre der- nières paires presque cylindriques , sans articulations bien distinctes, insérées sur les côtés de l'abdomen , terminées par deux doigts alongés, ciliés sur leurs deux bords, antérieur et postérieur; les deux premières de celles-ci étant pourvues d'un troisième doigt également cilié, mais récurrent, et non dans la direction des autres. Abdomen cylindrique, pourvu antérieurement de deux petits crochets cornés un peu en arrière de la basq de la trompe. Queue formée par une lame horizontale terminée par deux lobes arrondis au bout, et insérée dans une échancrure postérieure de la grande pièce qui forme le têt. Cœur appa- rent à travers le corps, formé d'un seul ventricule, et logé dans un tubercule solide, demi-transparent, presque cylin- drique, dirigé en arrière et placé derrière la base de la trompe, chassant le sang, qui est composé de globules dia- phanes, vers l'avant du têt, dans une seule colonne qui se ramifie, parcourt le corps dans diverses directions, et rt- vient par une colonne unique de la partie postérieure du corps au cœur; vaisseaux n'étant pas bien distincts. Organes CARACTERES DES PŒCILOPF.S. 0 3 1 de la respiration paroissant exister daus les cils des huit pattes postérieures. Canal alimentaire s'étendant depuis la base de la trompe jusqu'à la bifurcation de la queue, où se trouve l'anus; formé d'un œsophage très-court,d'un estomac ovale, don- nant naissance dans sa partie antérieure à deux grands appen- dices rameux qui se portent dans les deux ailes du têt, s'y divisent en deux branches inégales et flexueuses, qui se subdivisent elles-mêmes en une multitude de ramifications dans lesquelles pénètrent les matières alimentaires qui les rendent apparentes, et de couleur bistrée; d'un pylore très- gros, longet musculeux; d'un cœcum pourvu de deux appen- dices vermiformes près de son origine ; d'un rectum qui des- cend en se rétrécissant jusqu'à l'anus. Cerveau paroissant placé derrière lesyeux, dans la ligne médiane du corps, et composé de trois lobes égaux , un antérieur et deux latéraux d'un rouge de rubis, lorsqu'on les observe sous certains aspects. Organes de la génération du mâle semblant résider dans deux vésicules placées chacune vers la face postérieure du premier article des pattes de l'avant-dernière paire; le même sexe présentant à l'extrémité antérieure du premier article des pattes de la dernière paire un crochet qui sert à retenir la femelle dans l'accouplement : organes des femelles consistant en un sac ou une matrice situé dans l'abdomen, au-dessus du canal alimentaire, et s'étendant depuis l'origine de l'estomac jusqu'à la base delà queue, où il se termine par un oviducte très-court, dontl'orifice se trouve placé entre les deux dernières pattes, et est commun avec l'anus. On ne connoit encore qu'une seule espèce de ce genre , qui s'attache sous le corps des épinoches ou gasterostes , et des têtards de batraciens, au moyen de ses ventouses, et qui suce lesang de ces animaux. Argule foliack : Avgulus foUaceus . Jurine fils, Ann. Mus. , tom. 7, pag. /,3j , pi. 26; Pou des poissons, Baldner, Manus- crit; Monoculus caudafoliacea plana , Lœ/ling. Act. Soc. Up- )3: CARAC1EHE3 DES PŒCILOPES. sal., 1744-1760 , pag. 42 , tab, 1 1 ; Pou de la carpe, Pou du gastéroste , Baker, Micros., tom. 11 , chap, 26 , pi. 14; Mo- noculusfoliaceus, Linn. , Syst. Nat. , 10/ édit., et Faun. Suec. ; Monoculus piscinus , Syst. Nat. , 12.^ édit.; Gmel. ; Binocle du gastéroste, Hist. des Ins., tom. 2 , pag. 661 ; Argulus Delphinus etArgulus Charon, Mull., Entomostr. , pag. 1 23 ; Monoculus gy- rini, Cuv. , tab. élém. de THist. nat. des Anim. , pag, 464 ; Ozolus gasterostei , Latr., Hist. nat. des Crust. etdesinsect.. t. 4, pi. 29 ; Binoculus gasterostei, ej usd., Gen. Crust. etinsect., tom. i , p. 1 4. Il est long de deux lignes et demie au plus : son corps , déprimé etovale dansses contours, est d'un vert jaunâtre clair, demi-transparent. La femelle, toujours plus grande que le mâle, est caractérisée par deux points noirs situés à la base de sa queue , avant sa divisioo en deux lobes. On trouve particulièrement les argules dans les eaux stag- nantes. Ils sont communs dans les bassins de Gentilly près Paris, et dans la rivière de Bièvre. Ces petits crustacés très- actifs attaquent avec beaucoup de violence les têtards de gre- nouilles et de crapauds , et causent souvent leur mort. Ils s'attachent également aux gasterostes ou savetiers , petits poissons des eaux stagnantes , etmême sur les parties molles des carpes, des tanches, etc. , en appliquant leurs ventouses, et en enfonçant leur bec pointu dans les chairs de ces animaux, pour en sucer^le sang. On les trouve aussi très-fréquemment libres et nageant avec beaucoup de vitesse au milieu des her- bes aquatiques, telles que les lentilles d'eau, les charagnes, les ménianthes, etc. Les mâles sont tres-ardens en amour, et très-souvent il leur arrive de prendre un sexe pour l'autre, Ou de rechercher des femelles pleines ou même mortes. Dansl'accouplement qui dure quelquefois plusieurs heures , le mâle se place sur le dos de la fcnicllc, t t s'y tient fixé au moyen de ses ventouses. La durée de la gestation est de treize à dix -neuf jours , après lesquels les femelles fixent leurs œufs ( qui sont unis CARACTERES DF.S PŒflLOPFS. ;33 cl d'une forme ovale, sur un double rang, et souvent en ligne droite ) sur les pierres ou autres corps durs, au moyen d'un gluten. Ces œufs, au nombre d'un à quatre cents , sont d'un blanc de lait, et souvent placés si près les uns des autres , (Qu'ils en reçoivent une pression qui leur donne en quelque sorte la forme hexagone. Ils éclosent vers le trente-cinquième jour, et le petit qui en sort, lorsqu'il est développé, n'a pas plus de I de ligne de longueur. Sa forme est ovale, alon- gée, son fjêt ayant peu de largeur, et sa queue est fort grosse. De chaque côté de la partie antérieure de son enveloppe sortent deux longues rames , l'une placée devant, et l'autre derrière l'œil , et toutes deux terminées par des filets longs, égaux, pennés et flexibles (les rames antérieures en ont quatre, et les postérieures trois). Les deux pattes an- térieures qui viennent après ces rames, sont fortes, coudées vers leur extrémité, et terminées par un crochet; les autres pattes , au nombre de dix, et surtout celles qui lui servent à nager, sont petites et peu saillantes (i). Deux jours après, ce petit change sa peau; alors les rames disparoissent , et les pattes postérieures qui servent à nager, apparoissent , mais elles ne sont complètes que plus tard. Il s'opère une autre mue au bout de trois jours, ce qui donne seulement plus de développement aux parties de l'animal. Deux autres jours suffisent pour amener une nouvelle peau, et avec elle les crochets de la seconde paire de pattes et les rudimens des ventouses sur la base des pattes de la première paire. Après un intervalle semblable , l'animal se débarrasse de sa quatrième peau , et la paire de pattes antérieures est toiit-à-fait transformée en ventouses. Les organes de la géné- ration ne sont apparens qu'après la cinquième mue. Ces larves se dépouillent pour la sixième fois, six. jours après , et paroissent (i; Le MONocums chakok de MuUer n'est que l'argulc fo iacé dam ce état , c'eît-à-dire au sortir de l'œuf. 534 Car ACTE lUiS DEi alors sous la forme de l'adulte , sans pour cela qu'elles aient at- teint toute leur grosseur, qui augmente du double après plu- sieurs autres mues qui ont lieu régulièrement tous les six ou sept jours. Lorsque les mâles se sont accouplés , ils perdent la faculté génératrice jusqu'après la mue suivante qui lejil* fournit de nouvelles vésicules séminales, en place de celles dont ils avoient fait usage, et qui s'étoient rompues pour l'é- panchement du liquide qu'elles contenoient. 11/ Division. Bouche en forme de bec; antennes au nombre de deux seulement (i). (Famille desCAiTiGiDÉES , Leach.) Crustacés parasites aquatiques, la plupart marins , adhérant aux branchies et aux aisselles des poissons ; ayant les antennes insérées à l'angle externe de deux lobes sur la face aniérieure de leur têt , et les yeux le plus souvent non apparens. SuBDinsioN ou Race I. Douze pattes; les six de devant terminées par des crochets ou onguiculées. Extrémité de l^abdomen gar- nie de deux soies ou tubes ovifères, cylindriques , alongées. Genre CLXVII. Anthosome (Anthosoma, Leach ; Caligus, Latr. , Lamck., Risso). Têt arrondi en avant et en arrière. Antennes formées de six articles. Abdomen beaucoup plus étroit que le têt, muni de deux lames foliacées sur le dos, et de six autres sous le ventre; celles-ci tenant lieu des trois dernières paires de pattes. Pattes de la paire antérieure étendues en avant; leur (i)Les pièces que nous nommerons antennes, d'après M. Leach, sont coasidcrées par M. Latreille, comme étant des palpes ( ou des mandibules), insérés sur une petite lèvre supérieure et terminés en pince. CARACTERES DES PCECII.OPES. JJ? ongle étant crochu et rencontrant une petite dent située vers le sommet (le l'article qui précède. Pattes de la seconde paire ayant l'ongle comprimé. Le dernier article de la troisième paire très-épais, denté antérieurement, et terminé par un ongle très-fort. Bec inséré derrière les pattes de devant , et uiuni à son extrémité de deux appendices droits et cornés. AntuosOiME de Smith : AnthQsoma Smilhii , Leach , Dict. Se. Nat. , tom. XIV, pag. 533; ejusd. , Encycl. Brit. Suppl., i, pag. 406 , tab. XX ; Caligus imhricatus , Risso , Crust. , p. 161. Têtetsoiesde la queue d'un blanc teint de couleur dérouille, ou tirant sur le fauve. Ce crustacé que M. Leach considère comme étant de la même espèce que lé calige imbriqué de M. Risso, quoique sa couleur ne tire pas sur le vert, a été trouvé par M. T. Smith , fixé à un squale {Squalus cornuhiensis) sur la côte du Devonshire. Lorsqu'il étoit vivant, ses pattes de devant étoient fermes, élastiques et susceptibles d'exten- sion. Il y avoit sur le milieu de son têt un point noir qui dis- parut après la mort. Les deux lames ou écailles dorsales, et les six lames ventrales, ou pattes postérieures, étoient par- semées de points demi-transparens. Les filamens de sa queue étoient continuellement en mouvement, comme le sont les antennes des insectes du genre Ichneumon (1). (i) Ce seroit près des anthosomes qu'il seroit convenable de placer comme formant un genre nouveau, le Caligus productus de Muller,à cause des lames membraneuses dont son abdomen est pourvu, et qui peuvent être conside're'es comme des pieds natatoires; mais cet entomos- trace' n'ayant que quatre pattes articule'es et munies de crochets, devroit être placé dans une subdivision particulière, à moins qu'on ne modifie les caractères de celle-ci de la manière suivante : douze pattes ; les quatre ou six de devant terminées par des croc/iets[, ou onguiculées ■ extrémité de Va^domen garnie de deux soies ( ou tuhcs ot'IJèrcs) alongécs et cylindriques. 356 :ARA(.ÏKIVh.î DKS PŒCil.OI'J.â. Genre CLXVIII. Dichelestion (Dichelesthium , Hermann fils, I-atr., Lamck., Leach ). Corps presque cylindrique, plus étroit fposlérieurement qu'antérieurement, formé de sept segmens, dont le premier ou le têt, beaucoup plus grand que les autres, est à peu près rhomboïdal, tronquéen avant et en arrière. Antennesfiliformes, formées de sept articles, dont le dernier est le plus long, couchées obliquement en arriére sur les côtés du têt. Bec placé au milieu du dessous de ce têt entre les pattes de la seconde paire , composé d'un suçoir cylindrique , membraneux, creux, arrondi à l'extrémité, et de six sortes de palpes, dont deux sont gros à la base, biarticulés et bifurques dans leur dernier article, deux grêles triarticulés et deux très-courts, triar- ticulés. Yeux non distincts. Pieds au nombre de douze; six attachés sous le têt, quatre sous le second article du corps, et deux sous le troisième : premiers pieds (serres frontales, Latr.) dirigés en avant, insérés derrière le bord antérieur du têt, formés de quatre articles, dont le premier est un peu plus long que large, couvert en partie par le têt, à extrémité antérieure oblique ; les deux suivans très-courts , et le dernier ou terminal de forme ovale, pourvu à son extrémité d'un pouce intérieur court, rétréci à sa base, mutique au bout, et d'un doigt muni d'un onglet courbé en bas : pieds de la se- conde paire composés d'une cuisse assez alongée et mu- tique, d'une jambe unidentée en dehors, et terminés par différens crochets divisés en deux masses distinctes: pieds de la troisième paire insérés comme les précédens sous le têt, présentant un article fort renflé (cuisse, Herm.), ventru, ovale , terminé par un crochet aigu et mobile : pieds des qua- trième et cinquième paires attachés au second article du corps, formés chacun d'une pièce aplatie, presque orbicu- CARACTÈRES DES PŒSCrLOPES. 337 iaîre, terminée par deux doigts ovales, dont l'extérieur est le plus grand et muni de plusieurs crochets : sixième paire formée de pieds simples, entiers, rétrécis vers la base, sem- blables à des pinnules ou palettes de forme ovale, diver- gentes, immobiles, attachées sous les côtés du troisième ar- ticle du corps (Hermann pense que ce pourroit être des ovaires). Abdomen formé de six articles, dont le premier est court, transversalement lunule, et prolongé de chaque côté en une papille obtuse; le second aussi court, mais moins large ; le troisième presque carré, divisé par un sillon transversal en deux parties; le quatrième semblable en tout au troisième, mais plus parfaitement carré; le cinquième aussi long que les deux précédens ensemble, cylindrique, plus gros au milieu, rétréci vers les deux extrémités et moins large à la postérieure ; le sixième presque orbiculaire, assez petit, trois fois plus court que le cinquième, rétréci et terminé au bord postérieur par deux appendices ou vésicules ovales, qui n'ont que la moitié de sa longueur. DiCHELESTioN DE l'esturCeon; Diclielesthium sturonis, Her- mann fils, Mém.apt.,pag. 126 , pl.v, fig.7 , 8. Longueurtotale, sept lignes; largeur, une ligne; couleur de chair, avec une ligne brune longitudinale de chaque côté du corps, com- mençant vers le milieu de la longueur du tôt et traversant tous les segmens, dont le sixième est d'une teinte plus blanche que les autres ; premiers pieds, couleur de chairpàle, recourbés vers l'abdomen lorsque l'animal ne s'en sert pas pour se fixer. Hermann fils a trouvé une douzaine de crustacés de cette espèce sur des esturgeons pris dans le Rhin, à la hauteur de Strasbourg; ils étoient fortement attachés au moyen de leurs deux pieds, et avoient pénétré assez avant dans la peau qui recouvre les arcs osseux des ouïes de ces poissons : lorsqu'ils étoient détachés, ils couroient avec beaucoup de vivacité. 558 C.ARACTKBES DES PŒCILOPES. Subdivision ou Race II, (Quatorze pattes; les six antérieures on- guiculées ; la quatrième ou cinquième paire bijïde; la sixième et la septième ayant les hanahes et les cuisses très-dilatées et réunies par paires. Genre CLXIX. Cécrops ( Cecrops, Leach, Latr., Lamck. ). Corps ovalaire déprimé, sans appendices postérieurs en forme de filets cylindriques. Têt coriace, séparé en deux : la portion antérieure en forme de cœur renversé, profondé- ment et largement échancrée en arrière : la postérieure , com- posée de trois autres pièces à recouvrement l'une sur l'autre, dont l'antérieure est la plus petite, l'intermédiaire moyenne, et la postérieure la plus grande; toutes étant échancrées posté- rieurement dans leur milieu. Antennes de deux articles, ter- minées par un seul poil. Abdomen aussi large que le .têt. Pattes de la paire antérieure biarticulées et armées d'un ongle fort et recourbé : trois articles à la seconde paire , plus minces , et dont le dernier est bifide .- la troisième paire plus forte, n'ayant qu'un seul article et un ongle très-fort (ces trois paires de pieds sont des pieds-mâchoires pour M. Latreille): les quatrième et cinquième paires bifides .- hanche et cuisse de la sixième et de la septième paires très-dilatées , lamelli- formes et réunies par paires. Bec inséré derrière les pattes antérieures, ayant de chaque côté de sa base un appendice ovale. La femelle est munie de deux grandes pièces ovales conti- guës, d'une substance coriacée, placéessous l'abdomen qu'elles surpassent en longueur, et qui recouvrent ses œufs. Cécrops de Latreille; Cecrops Latreillii , Leach , Encycl. Brit. , Supp. 1, pi. XX, fig. 1 et 5, mâle-, 2 et 4, femelle-, 5, antennes grossies. Dans le Nouveau Dictionnaire d'Histoire na- turelle, M. Latreille dit que ce cécrops vit sur les branchies CARACTERES DES PCECILOPES. Ojf) lin Thon , et dans le Règne animal, le même naturaliste lui assigne pour résidence celles du Turbot. SvBDirisioN ou Race III. Quatorze pattes; les six antérieures ort- guiculées; toutes les autres bifides. Genre CLXX. Pandare {Pandarus, Leach ; Caligus., Latr. , Lamck. ). Corps ovalaire , souvent Irès-alongé, terminé par deux soies alongées et cylindriques. Têt elliptique en avant , tronqué transversalement en arrière. Corps recouvert de trois écailles à recouvrement, transversales, dentelées ou échancrées sur leur bord postérieur. Abdomen à anneaux formés de lames ; queue ovalaire donnant attache aux deux longues soies. Pandare be Bosc : Pandarus Boscii , Leach, Encycl. Brit., Suppl. 1 , pi. XX, fig. 1 ; ejusd. , Dict. Se. nat. , tom. XIV, pag. 555. Alongé ; couleur d'un jaune pâle et livide ; soies de la queue étant une fois et demie aussi longues que le corps. Il habite les mers de l'Angleterre, et se fixe sur l'Emissole commun. Pandare bicolOr; Pandarus bicolor, Leach , Encycl. Brit., Suppl. 1 , pi. XX; ejusd., Dict. Se. nat. , toui. XIV, pag. 555. Alongé ; couleur pâle et livide; têt et le milieu des lames de l'abdomen noirs ; soies de la queue deux fois aussi longues que le corps. 11 s'attache au Squale Milandre ordinaire de nos mers. Pandare du Requin; Pandarus Carchariœ, Leach, Dict. Se. nat., tom. XIV, pag. 535. Ovale, noir; angles postérieurs du têt et soies de la queue d'un jaune pâle et livide ; ces dernières étant un peu plus longues que le corps. 11 vit sur le Requin. Pandare DE Crancu; Pandarus Cranchii , Leach , Dict. Se. îiat. , tom. XIV, pag. 555. Ovale, noir; angles antérieurs du têt, son pourtour, et deux espaces du dessus de sa partie an- 1^2. 5/^0 CARACTÈRES DES PŒCILOPES. térieure , pâles , ainsi que les bords des lames de l'abdomen. Cette espèce a été découverte par M. Cranch (zoologiste de l'expédition pour la recherche de la source de la rivière du Zaïre) , latit. Sud , i ; longit. Est, 4 , à partir du méridien de Londres. Genre CLXXI. Nogaus ( Nogaus , Leach ). Deux courtes soies ou tubes ovifères à la queue, portant plusieurs styles à leur extrémité. Les trois premières pièces de l'abdomen ayant les côtés arrondis, tandis que le quatrième et le cinquième les ont terminés en pointe. Têt en forme de fer à cheval. N0GAU3 DE Latreillb; Nogaus Latreillii , Leach, Dict. Se» nat. , tom. XIV, pag. 536. Couleur pâle sans tache. Décou- verte par M. Cranch en Afrique, latit. Sud, i; longit. Est, 4, méridien de Londres. Subdivision ou R^ice IV. (Quatorze -pattes ; les six de devant on- guiculées; la cinquième paire bifide, avec les derniers articles garnis de poils en forme de cils. Genre CLXXII. Calige {Caligus, Muller, Leach , Latr., Lamck.). Corps déprimé ayant sa partie antérieure recouverte d'un têt membraneux en forme de bouclier, rétréci postérieure- ment. Abdomen plus étroit , de forme ovale alongée , ou pres- que carrée, et terminé par deux soies (tubes ovifères ), alon- gées , cylindriques et simples ; deux petites antennes coniques situées sur le bord antérieur du têt, et dirigées latéralement. Deux yeux distans situés à la base interne des antennes. Un bec obtus placé en dessous du têt, à peu près au quart anté- rieur de sa longueur. Calige qw poissons: Caligus piscinus , Latr.; Caligus curtus y Mull. , Entomost. , pag. 180 , n.° 63 , tab. 2 1 , fig. 1 , 2 ; Mo- CARACTERES DES PŒCILOPES. 34^ noculuspiscinus, Linn., Syst. nat. Long de quatre à cinq lignes, sans compter les filets de la queue, qui ont à peu près la même grandeur. Têt marqué de lignes enfoncées qui figurent la lettre H. Pieds de la première paire courts, simples, ter- minés par un seul article pointu et arqué, situés aux côtés du bec : ceux de la seconde paire grêles , ayant leur partie termi- nale ou tarse formée de quatre articles minces cylindriques, dont le dernier supporte deux ongles arqués inégaux : ceux de la troisième paire de moitié plus courts , étant plus robustes et terminés par un tarse à deux articles, dont le dernier supporte deux ongles courts inégaux et arqués en dedans : pieds de la quatrième paire à peu près de la force des pré- cédens, ayant la jambe courte et grosse; le tarse formé de deux articles, dont le premier, plus gros et plus long que le second qui est un peu arqué en dedans , terminé par deux pointes ou rudimens d'ongle, et muni sur sa face interne de trois filets plumeux, parallèles entre eux et recurrens : pieds de la cinquième paire ayant un article basilaire (ou cuisse) , très-court et muni en dedans d'un filet cilié; un second ar- ticle (ou jambe), deux fois aussi long que large, et un peu comprimé , supportant un tarse bifide, formé de deux bran- ches chacune à trois articles , terminées par des filets plumeux ou ciliés, parallèles entre eux et dirigés en dedans : pieds de la sixième paire membraneux, aplatis, situés sur la tranche qui termine le têt postérieurement et inférieurement , con- sistant en une seule pièce ovalaire, garnie sur son bord ter- minal et en dedans de cinq soies plumeuses et parallèles entre elles : pieds de la sixième paire assez longs , insérés à la base du premier anneau de l'abdomen et en dessous, derrière le têt , formés d'une jambe assez forte et un peu renflée dans son milieu, d'un tarse à peu près aussi long et composé de deux pièces assemblées obliquement, de façon que l'infé- rieure se termine en pointe en dessous, et que la supérieure ou la terminale supporte à son extrémité trois soies roides 342 CARACTÈRES DBS FŒCILOPES. dont la plus grande est ciliée en dessous. Deux petits crochets sur le milieu de la poitrine entre la base des pattes de la troi- sième paire et celle des pattes de la quatrième paire. Portion supérieure du têt comprise entre les deux jambages postérieurs de la figure d'H , pouvant être considérée comme une première partie de l'abdomen, de forme hexagonale avec une forte échancrure sur chacun de ses côtés latéro-postérieurs. Abdo- men proprement dit plus long que large , et plus large en arrière qu'en avant, légèrement bombé en dessus, donnant attache postérieurement aux deux filets quisont cylindriques et divisés fort également par une multitude de petites lignes transverses. Une queue insérée entre les deux filets à l'extré- mité postérieure de l'abdomen, formée d'une petite pièce étroite à sa base, renflée dans son milieu, bifurquée à son extrémité , chacune de ses bifurcations étant terminée par trois soies. Couleur d'un blanc Jaunâtre , avec quelques points ou caractères d'un jaune obscur sur le têt. Ce Calige vit aux dépens des Morues , des Merlans , des Sau- mons , etc. Lorsqu'on le détache, ou lorsqu'il veut changer de place, il court rapidement sur ces poissons. On le voit aussi quelquefois nager seul dans le mer avec assez de v tesse. Othon Fabricius dit qu'on le trouve également sur le Flétan , espèce dePleuronecte. Calige de Muller : Caligus Mulleri, Leach , Encycl. Brit. , Suppl. 1 , pag. 4o5 , pi. 20 ; ejusd. , Dict. Se. nat., tom. XIV, pag. 536. Cette espèce diffère de la précédente en ce qu'elle n'a pas d'appendice bifurqué en forme de queue à la suite de son abdomen. Sa couleur est pâle et sans taches. On l'a trouvée sur la Morue (t). (0 Nous ne plaçons pas dans ce genre, ni même dans cette subdivi- sion, le Caligus produclus de INIuller. N'ayant que quatre pattes à cro- chets et c'tant pourvu de prûtes membraneuses abdominaies , il seroit CARACTERES DES PCECILOPES. 043 Genre CLXXIII. Riscijle (Kisci//us, Leach). Ce genre que nous ne connoissons pas , paroît très-voisin de celui des Caliges, et n'en différer que parce que les deux soies (ou tubes ovifères) sont terminées par deux styles au Jieu d'être simples. RiscuLE DE LA MORUE ; Risculus molvcB , Lcach , Dict. Se. nat. , tom. XIV, pag. 636. Sa couleur est livide , tirant sur le jaune, et sans tache. On le trouve sur la Morue (i). nécessaire de fonder pour lui seul un genre nouveau et une subdivision nouvelle. Nous ne le faisons pas néanmoins, et nous nous l)ornons à marquer la place de cet animal dans une note à la suite du genre An- tliosome, dont il se rapproche plus que d'aucun autre. (i) Ici se termine le série des petits crustacés parasites qu'on a rapportés au genre Calige de MuUer ; mais non pas celle de tous les animaux qu'on pourroit ranger dans cette famille, si, comme il paroit fort probable , les Lernées doivent en faire partie. En effet on trouve dans ces dernières de« rapports d'organisation qui les lient à plusieurs des genres dont nous avons traité, et notamment à celui qui a reçu d'Hermann fils le nom de Dichelestion. M. de Blainville , qui a fait une élude spéciale des Lernées, et qui les a divisées en plusieurs genres nouveaux dans le Dictionnaire des Sciences naturelles, en avoit formé dès 1816 une classe qu'il rangeoit dans le type des entomozoaires (ou animaux articulés), sous le nom d'Hétéropodes. Plus lard M. Cuvier (Règne animal, tom. IV, pag. 36, note), en décrivant quelques Lernées parmi les vers intestinaux, a également reconnu qu'une multitude de petits animaux placés dans le genre Lernœa, vivant sur les branchies des poissons, ayant le corps articulé, pourvus de membres articu- lés, et la tête garnie d'antennes, la bouche armée de plusieurs mâ- choires, appartenoient à l'ordre de crustacés qui renferme les Caliges de Muller. Mais les caractères que nous venons d'indiquer n'existent pas à un même degré de développement dans tous les êtres dont il s'agit; et, entre l'organisation assez compliquée d'un Calige et celle très-simple 344 CARACïkRES DBS PCBCILOPES. III.* Division. Bouche ayant son ouverture au milieu de cinq paires de pieds , ou de pieds- mâohci; es , terminés en pinces , dont les hanches hérissées de pointes peuvent servir à la mastication; point d'antennes ; têt en bouclier formé de deux pièces , et terminé par une longue queue ensiforme; organes de la respiration placéi sous la seconde pièce du tét, (Famille des Limulidées, Leach.) Genre CLXXIV. Limdle ( Limulus , Mull. , Fabr. , Latr. , Leach ; Monoculus, Linn. ; Xiphosura,etXiphotheca,GToaov,; Polj- phernus, Lamck.; Cancer, Clusius ). Têt corné, mince et creux, composé de deux pièces : l'une d'une Lernée proprement dite , on trouve des de'gradalions tellement nuancées, qu'on ne sauroit indiquer où devroit être place'e la ligne de se'paratioD des animaux de'rivant de ces deux types. Il devient donc abso- lument ne'cessaire de les laisser re'unis. Mais ou les placer? Eu fomiera- t-on une classe particulière , comme l'a fait M. de Lamarck, sous le nom d'Epizoaires? En placera-t-on, avec M. Cuvier, partie dans la classe des crustace's, et partie dans celle des vers intestinaux? Ou bien , recon- noissant que les Caliges sont de ve'ritables crustace's, rangera-t-on à leur suite les Lernées qui ne peuvent en élre se'pare'es? N'ayant pas encore pris de détermination bien arrêtée à cet égard , quoique la dernière me paroisse préférable aux autres , tout en intro- duisant dans la classe des crustacés quelques espèces qui ne montrent évidemment aucun des caractères qui la distinguent, je pense qu'il est utile de rapporter ici un court extrait du travail de M. de Blainville , afin de compléter dans ce point l'exposé des connoissances acquises re- latives aux crustacés, ou tout au moins, aux animaux qui s'en rapprochent le plus. Les Lerneïdes ou Lernées considérées comme formant une famille , ont le corps symétrique , mais de forme variable. En général , leur peau est molle , mais dans certaines espèces elle est au moins, dans quelques points, dure et cartilagineuse. Leur corps est souvent divisé dahs sa longueur par un étranglement en deux parties, dont l'une réunit la CARACTÈRES DES PCECILOPES. 54^ antérieure, en forme de bouclier à trois carènes, arrondi en avant et sur les côtés | profondément échancré en arrière; téle et le thorax, et l'autre forme l'abdomen. Quelquefois aussi la pre- mière de ces parties pre'sente une trace de division de sa portion anté- rieure, sous forme de renflement cephalique. L'abdomen variable dans ses formes, mais ordinairement assez gros et mou, est fre'quemment terminé par deux prolongemensappendiculaires, comparables aux fila- mens abdominaux desCaliges, mais tantôt filiformes, tantôtclaviformes, ou en masses, et renfermant toujours des corpuscules ronds qui sont des OËufs. Quelques espèces sont pourvues d'yeux lisses, sessiles, ou de stemraates. Leur bouche est constamment pourvue d'une ou deux paires de crochets mobiles et convergens. Les membres ou rudimens de patles attachés au thorax sont peu nombreux ou nuls. Le canal in- testinal est complet et se rend de la bouche, qui est placée sous la partie antérieure de la première portion du corps , et qui est accom- pagnée de deux crochets cornés, à l'anus situé dans un tubercule ou mamelon placé à l'arrière de l'abdomen, dîms la ligne médiane. Le système circulatoire existe chez ces animaux, bien qu'il n'ait pas été décrit, et la respiration paroit avoir pour organes les subappendices de la peai/. Il y a lieu de présumer que ces animaux sont hermaphrodites, quoique l'on ait observé quelques individus dépourvus de sacs ou de fslanicns oviftres, qu'on pourroit prendre pour des mâles, tandis que l'on considéreroit comme femelles^ tous ceux qui en portent. Leur système nerveux est inconnu; mais il doit exister dès qu'il y a des muscles distincts , et sa place ne peut être qu'à la partie inférieure du corps. Enfin , d'après des observations de M. le docteur Surriray du Havre , rapportées par M. de Blainville, il paroîtroit que les Lernées seroient sujettes à des métamorphoses, et que jeunes elles différeroient beau- coup des adultes , en se rapprochant par leurs formes des têtards d'en- tomostracés. On n'a encore trouvé ces animaux que sur les poissons de mer et d'eau douce, attachés et souvent implantés fortement à la peau des membranes des ouïes., des lèvres, du bord des yeux, des aisselles des nageoires ou sous les écailles auxquelles elles adhèrent par diffé- rentes parties de leur corps, et surtout par celles qui sont de consis- tance cornée. 346 CARACTÈRES DES l'ŒCILOFES. la seconde trapézoïdale et placée à la suite et dans l'échari- crure postérieure de la première, dentelée et garnie d'é- Les genres que M. de Blainville admet sont les suivans, en com- mençant par ceux qui ont le moins de rapports avec les caiiges, et en finissant par ceux qui en ont le plus. LirnÉocère; Lerneocera, VA. Corps plus ou moins alongé, renflé dans son milieu, droit ou contourne', couvert d'une peau lisse, et presque corné antérieurement; terminé en avant à la suite d'un long cou par un renflement céphalique bien distinct, armé de trois cornes immobiles, branciiues à l'extrémité. Trois petits yeux lisses à la partie antérieure de la tête. Bouche inférieure , en suçoir. Aucune trace d'ap- pendice au corps. — i. L. branchiale, Z. branchiaiis {Lernea bran- chialis , Linn., Gmel.). De la grosseur d'une plume d'oie; corps arqué; filamens ovifères, irès-longs, entortillés, insérés ^ux trois quarts de la longueur du corps. Vit sur les gades, au Groenland, où elle est mangée par les habitans. — 2. L. cyclopterine, Z. cyclopterina[^Lernea cyclopterina , MuUer). Ne différant de la précédente que parce que son cou fdlforme se recourbe en haut, qu'elle a deux orifices tubuleux à l'extrémité du mu- seau en dessus , et que son anus est accompagné de chaque côté de deux lobes convexes. Du Groenland, où elle vit sur les brancliies du cTjclop- tère épineux. — 3. L. de Surrirajf, Z. Surrirensis , Bl. Corps droit, presque cylindrique; un cou distinct; trois cornes simples au renfle- ment céphalique; bouche pourvue de trois dents disposées en triangle; filets ovifères cylindriques, droits, naissant près de l'extrcmité de l'ab- domen. Des œufs de celte espèce sortent de pelits animaux semblables à des monocles, pourvus de six pattes larges et marqués de trois taches obscures sur le dos. — 4- L. des Cyprins, Z. cypr'inacea ( Lernea cyprinacea, Linn., Faun. Suec. ). Corps presque cylindrique, droit; renflement céphalique, pourvu de trois cornes molles en croissant; abdomen claviforme, avec trois tubercules dont un plus grand; sars Ovifères non observés. Trouvé en Suède sur le Cyprlnus Carassus. LernÉopenne; Lerneopenna, Bl. Corps alongé, cylindrique, ter- miné par un renflement céphalique circulaire , tronqué, garni dans sa circonférence d'un grand nombre de mamelons, et pourvu d'uno paire de cornes courtes et obliques en arriére. Abdomen pointu, garni de fdels coniques, creux, disposés sur deux rangs en barbes de CARACTÈRES DES PŒCILOPES. ^47 piaes mobiles sur ses bords latéraux , échancrée en arrière pour recevoir une longue queue mince , droite et ensiforme. plumes et en avant de ceux-ci de deux filamens très-fins et longs qui sont probablement des tubes ovifères. — i. L. de Boccone, Z. Bocconica {Hirudo, Boccone, Observ. nat., pag. 286, et Trans. Philos,; Pennatula, I.amart. , Voy. de LapeyrousCj tom. 4> pl- 20; Encycl., pi. 78, fîg. 5; Chamisso et Eysenhardt, ISov. Act. Cur. nat., tom. 10, pl. 24, fig. 3). Tentacules ou mamelons de la bouche courts selon Lamartinière , ou n'existant pas selon MM. de Chamisso et Eysenhardt. De l'entre'e de Nootka , sur un Diodon. — 2. L. d'Holten , Z. Holteni {Lernea Exoceti , Holten , Act. Dan. 1802). Point de tentacules à la tète, dont les cirres sont plus longs que dans l'espèce pre'cedente. — 3. L. Flèche, Z. Sagilta {PennatulaSagitta, I,inn., Ellis, Esper, Lamck.). Corps filiforme, long d'un pouce, à peu près cylindrique, coriace, terminé postérieurement par une double série de seize plumyles presque égales, renflées et percées à leur extrémité. Sur une Lophie, dans la mer de la Chine. Cette espèce paroît avoir été retrouvée par M. Dekai , sur les côtes des Etats-Unis, et vivant sur le Diodon pUosus de Mitchill. Lernée , Lernea , Linn. Bl. Corps peu alongé , subcylindrique ou dé- primé , sans traces de division ou de rudimens de membres ou d'ap- pendices sur les côtés. Un renflement céphalique plus ou moinsdisliuct ; bouche inférieure, pourvue d'une paire de crochets. Abdomen terminé par deux sacs ovifères plus ou moins prolongés. — i. L. en massue, L. clavata. (Z. clm'ata, Mull. , Encycl., pl. 78, fig. 4)- Corps cylin- drique terminé en avant par une sorte de rostre crochu , ayant en dessous une bouche à trois plis ; sacs ovifères cylindriques, aussi longs que le corps. Sur la perche de Norwège. — 2. Ij. de Baster, Z. Bas- ieri (Baster, Opusc. Subs. 2, pl. 8, fig. 11 ). Corps blanc séparé en deux par un étranglement; abdomen beaucoup plus gros, ovale; ren- flement céphaliqueglobuleux; bouche inférieure , pourvued'une double paire de crochets; sacs ovifères non observés. — 3. L. cyclophore, Z. cyclophora , Bl. Corps fusiforme , ayant en avant un renflement discoïde qui porte la bouche dans son milieu; filamens ovifères, longs et cylindriques. Du Congo. I.ERNÉOHIZE, Lerneomizon , Bl. Corps ovoïde ou déprimé, ayant une sorte de céphalothorax en forme de cou, étroit j cylindrique, ter- 348 CARACTÈRES DES PCECILOPES. Face inférieure de ce têt creusée en bassin, et supportanî les membres , qui n'en dépassent pas les bords. Deux yeux miné antérieurement par une bouche bilablée , pourvue de mandibules en crochet, et d'une lèvre inférieure. Une ventouse plus ou moins protractile à la racine inférieure de l'abdomen. Deux sacs ovifères peu alongés. — i. L. à crochet, L. uncinata {^Lcrnea uncinata ^ Mulîer, Encycl., pi. 78, fig. 7). Corps oblong, subdéprimé , mou, blanchâtre, avec un sillon longitudinal sur le milieu du dos, et deux latéraux se réunissant sous le ventre; bouche terminale et bifide ; ventouse abdo- minale très-peu saillante; ovaires claviformes. Vit sur plusieurs Gades des mers du Nord. — 2. L. des nageoires , L. pinnarum ( Lernea , J. C. , Fabr., Itin. Nor».). Corps déprimé, charnu, arrondi; dos? canali- culé; un appendice médian à sa partie antérieure, pouvant se loger dans ce canal; tète cylindrique, terminée par un rostre, avec deux tentacules linéaires, bibdes à l'axtrémité; sacs ovifères alongés, cylin- driques. — 3. L. pyriforme , L. pyr'iformis , Bl. Abdomen renflé, py- riforme, terminé en avant par un suçoir conique, fort saillant, à la racine du céphalothorax qui est arqué, cylindrique et recouvert en avant d'une sorte de plaque ovale, écailleuse; lèvre supérieure longue et pourvue de mandibules cornées ; l'inférieure plus courte et munie d'une paire de palpes; tubercule anal très- saillant. — 4- ^* ^^ Per- netty, Z. Pernettiana, Bl. (Pernelty, Voy. , t. i,tab. i, fig. 5-6. ). Corps cylindrique, terminé en arrière par une paire de longs appen- dices accompagnant les sacs ovifères; deux paires d'appendices au mi- lieu du corps, dont l'inférieure, beaucoup plus grosse, sert à attacher l'animal; deux points noirs (yeux, selon Pernetty) au-dessus de la bouche. — 5. L.alongée, L. elongaia ,B\. Corps cylindrique , alongé ; tète peu renflée ; deux mandibules en crochets mobiles sur la lèvre su- périeure ; deux palpes sur l'inférieure; sacs ovifères cylindriques, fort gros, accompagnés d'un faisceau de deux paires d'appendices inégaux, mous, flexibles et d'une pièce médiane supérieure , plus courte. Trouvée au Havre sur le Cheilodiptère aigle. LernentûME, Lernenloma , Bl.; Entomoda , Lamck. Corps en géné- ral carré, subdéprimé, avec des espèces de bras ou d'appendices d«» forme variable et inarticulés de chaque côté. Tête plus ou moins dis- tincte, pourvue de cornes et de crochets à la bouche. Sacs ovilères GAHACTÈHES DES PtBCILOPES. 3f^q composés, assez grands, situés chacun sur la partie supé- rieure et un peu latérale de la première pièce du têt , adossés souvent claviformes. — i . L. rayonnée , Z. radiata , Bl. ( Lernea radiata , Muller, Zool. Dan.,tab.38, fig. 4)- Corps carré, déprimé, convexe, garni d'espèces de plaques dures en dessus, concave en dessous j trois paires de bras dont un à chaque angle, et deux en dessous; tête armée de deux paires de cornes molles ; des crochets à la bouche. Trouvée sur le Coryphana rupestris. — 2. L. gobienne , L. gobina ^ Bl. {Lernea go- /5i/?fl, Mull., Zool. Dan,, tab.33, fig. 3; Encjcl., pi. 78, fig. 8). Corps déprimé, rhomboïdal , ayant à chaque angle une sorte de bras noueux et coudé à l'extrémité; tète très-distincte avec une paire de cornes arquées en dedans; bouche à trois lèvres; ovaires claviformes et enlor- lillés. Des mers du Nord. — 3. L. noueuse, L. nodosa, Bl. {Lernea nodo- sa , Mull.jZool. Dan., lab. 33, fig. 5). Presque carrée, convexe en dessus, concave en dessous, avec cinq dénis de chaque côté, dont la première se prolonge en dessous, et forme un bras court; tète assez distincte avec deux tubercules de chaque côté; ovaires claviformes; bouche ar- mée de crochets. Elle vit fixée sur les lèvres de la Perche de Norwège. — 4- !'• aselHne , L. aseUina , Bl. {Lernea ase///na, Linn. , lier W'estrog., tab. |3, fig. 4)' Thorax déprimé, cordiforme, séparé de l'abdomen qui est semi-lunaire ; tête à l'extrémité d'une espèce de cou , et pourvue d'une paire d'appendices obtus; une autre paire en dessous à la racine de l'abdomen; ovaires courts, claviformes. Trouvée sur des Gades de la mer du Nord. — 5. L. du Trigle, L. Tr'iglœ y Bl. Abdomen aplati, carré, surtout en avant, convexe en dessus, concave en dessous, bordé antérieurement d'une paire d'appendices transversaux, digilés, et sur les côtés de quatre dents dont la postérieure est la plus longue ; tête élargie transversalement et portée sur un cou long et cylindrique; sacs ovifères cylindriques et médiocres; deux paires de crochets très-petits à la bouche. — 6. L. cornue, Z. cornula, Bl. {Lernea cornuta , Mull., Zool. Dan., tab. 33, fig. 6; Encycl., pi. 78, fig. i). Corps oblong; thorax avec deux paires d'appendices droits et bifides à l'extrémité; tète sub- ovale et pourvue de trois coines dont une frontale ; deux crochets à la bouche ; sacs ovifères cylindriques et arqués. Trouvée sur les branchies des Pleuronecies Platessa et llnguatula. — 7. L. de Dufiesne , Z. Du- frenii y Bl. Corps|blanc, mou , assez alongé , comme formé de quatre 55o CARACTÈRES BES PCBCILOPES. aux carènes latérales de cette pièce. Un chaperon trian'^U' laire formé par la continuation du rebord inférieur du pre- divisions, ayant chacune une paire d'appendices rudimentaires ou de bras; les antérieurs et inférieurs doubles; tète distincte, à quatre pe- tites cornes; bouche intérieure, ronde, armée de crochets; ovaUesiort longs , cylindriques et entortillés. Cette Lernée qui a quelques rapports avec les espèces du genre voisin, semble n'être formée que d'une peau molle, remplie d'un tissu comme hépatique. Ses œufs sont ronds et excessivement nombreux. hEKH ACAUTaE : Lernaca/j/Aus , Bl. ; Chondracanthus , Delaroche. Corps gros, court, assez déprimé, pourvu de chaque côté d'appendices rudimentaires, aplatis, digités et cartdagineux. Tète séparée du thorax par un sillon , et portant de chaque côté un rudiment d'antenne. Bouche inférieure, accompagnée d'une paire de mâchoires ou de palpes. Sacs ovifères courts, gros et aplatis. — i. L. de Delaroche, L. Delaro- chianayVtX. {Chondracanthus Thynni, Delaroclie , Nouv. Bull. Soc. phil.). Corps formé de quatre zones, hérissées de tubercules cornés, pointus, en dessus, et pourvues en dessous d'appendices aussi cornés d'autant plus larges et digités qu'ils sont plus postérieurs. Trouvée sur les branchies du Thon de la Méditerranée, et sur d'autres poissons auxquels elle est adhérente seulement par les crochets de la bouche. Lernéopode, Lerneopoda, BI. Corps lisse assez alongé, divisé en abdomen ovale et en céphalothorax aplati et couvert d'un bouclier crustacé , accompagnant la bouche. Deux paires de pieds articulés, subonguiculés sous le thorax. Sacs ovifères courts et subcylindriques. — I. L. de Brongniart, L. Brongniartli ^ Bl, Des deux paires de pieds, l'antérieure étant la plus courte et formée de deux arliculations; la postérieure beaucoup plus longue, grêle, cylindrique, av«c un crochet terminal. — 2. L. du Saumon , L. salmonea , Bl. Mayor, Nouv. Bull. Soc. phil. fév. 1824- Une tête distincte, munie de deux antennes composées de deux articles sétacés ; bouche pourvue de deux lèvres horizontales dont la supérieure est armée de chaque côté de deux crochets mobiles durs , et l'inférieure conique; thorax plus large que la tête , et ayant près de l'étranglement qui le sépare de cette partie, deux petites pattes triarti- culées , et plus bas, deux appendices linéaires cylindriques, assez longs, et réunis à leur sommet pour former un cylindre unique dont l'extrémité CARACTÈRES DES PŒCILOPES. 35 I mier bouclier du têt. Bouche à peu près située au-dessous du bord postérieur de ce bouclier, longitudinale, et en- est terminée par un cartilage orbiculaire en forme de disque; une éminence transversale entre eux; abdomen ovale, assez large et con- vexe , avec un sillon orbiculaire en dessus et deux sillons longitudinaux en dessous ; ovaires droits et longs. Se trouve sur les brancbies du Salmo carpionis e\ sur celles de quelques autres poissons. ]\T. ]\Iayor , l'un des administrateurs du Muse'e de Genève , l'a trouvée aussi sur toutes les nageoires de l'Umble chevalier ( Salmo Umbla ) , poisson Irès- commundans le lac de Genève ; et c'est d'après la description qu'il en a communiquée récemment à la Société philomathique de Paris, que nous avons ajouté à celle que M. de Blainville avoit donnée de sa Lernéo- podeduSaumon. — S.L.éloiiéc, L. stellata^ Mayor, Nouv. Bull. Soc. phil. févr. 1824. Long de sept lignes ; tête portant deux antennes à sa partie supérieure ; bouche armée de deux mandibules ou palpes termi- nés chacun par deux petits appendices sétacés; lèvre inférieure en forme de tubercule conique; thorax pourvu de deux longs bras qui se réu- nissent en un tube corné, terminé par un disque étoile à cinq rayons, dont la surface inférieure est finement chagrinée; abdomen ovale alongé , marqué sur le dos de deux sillons longitudinaux, dans lesquels on remarque quatre ou cinq points enfoncés vers la partie postérieure; sacs ovifères, cylindriques, aussi longs que le corps, transparens, renfer- mant de petits corps ovoïdes jaunes, placés sur cinq rangées. Trouvée enNorwège, fixée par son disque étoile sur les nageoires d'un Estur- geon Sterlet. Lernanthrope , LcrnanlhropuSy Bl. Corps ovale assez pen alongé, divisé en deux parties ; un bouclier céphalothoracique , et un abdo- men prolongé en arrière par une large écaille, débordant l'extrémité du tronc. Deux très-forts crochets verticaux sous le front. Trois paires de très-petits appendices crochus et transverses sous le thorax propre- ment dit. Une paire de bras simples, renflés, et une seconde bifide et comme branchiale sous l'abdomen. Sacs ovifères longs et cylindriques. — I . L. Mouche, L. Musca. BI. De couleur blanche-jaunàlre , si ce n'est l'extrémité des crochets qui est brune , et un globule saillant d'un beau noir, de chaque côté de la pointe de l'abdomen. Trouvé implanté dans la peau d'un petit Diodon de Manille, 352 CARACTÈRES DES PŒCILOPES. tourée d'appendices ou de membres qui ont reçu de divers naturalistes des noms très-variés, savoir-. i.° deux petites pinces antérieures formées de trois articles, un baséal et deux autres composant la main , le plus petit de ceux-ci étant le doigt mobile ou le pouce ( mandibules , Fabr. , Latr. ; palpes de la lèvre supérieure, Cuv. ; mandibules succédanées , Savigny). 2.° Huit appendices situés quatre de chaque côté, rapprochés par paires à leur base , mais avec l'ouverture buccale entre eux, ayant la forme de pattes linéaires, composées chez les femelles de six pièces, dont la première ou la hanche est épineuse, mobile latéralement, et sert de mâchoire, et dont les deux dernières composent ensemble une main à doigts coniques et opposables; ces appendices grandissant graduellement par paires depuis la première jusques et com- Après avoir ainsi classé les espèces de Lernées qu'il a pu examiner ou qui ont été' le mieux figurées et décrites par les auteurs, M. de Blain- -ville fait femarquer que le genre de Caligides qui se rapproche le plus du dernier ou Lernanthrope , est le genre Dichelestion , et qu'ensuite on passe par une gradation insensible aux Anlhosomes, aux Cécrops, aux Caliges, parmi lesquels se trouve le Lcrnea pectoralïs (qui nous paroît surtout très-voisio du Caligus curtus de Muller). Des Caliges, on arrive aux Argules, et de ceux-ci aux Apus et autres Branchiopodes. Les espèces qu'il n'a pas comprises dans sa monographie, sont no- tamment les Lernea Huchonis, Schrank, lier Bavar. , t. 2 ( A-D) , dont le corps est cartilagineux, noueux, et qui est pourvu de deux tenta- cules; Z. Lot a y Hermann (Naturf, ig, t. 2, fig. 6), qui a deux petits crochets à la bouche et quatre ovaires inégaux; Z. adunca, Strom. (Sondern., i,t.ï,f. 7, 8), qui a le corps ovale, et dont la corne du rostre descend en arrière. Cette dernière espèce vivant sur le Gadus Callarius. Enfin il ne s'est pas déterminé à admettre le genre Axine d'Ocken , fondé sur une espèce qui vit attachée à l'Orphie, y/. Bcllone , et carac- térisée par un corps cylindrique , terminé en arrière par un élargisse- ment cutané , bordé d'un double rang de nœuds; par deux nodositésà la bouche, et par sa longueur qui est d'un demi-pouce. CARACTÈRES DES PŒCIL0PB3. 353 pris la quatrième : les antérieurs formés seulement de cinq pièces chez les mâles , parce que ceux-ci ont la main remplacée par un seul article pointu ( maxillœ interiores , maxillœ exle- TÎores quarto:, tertiœ et secundœ, Fabr. ; première , deuxième, troi- sième et quatrième paires depattes , Latr. ; première, deuxième , troi- sième et quatrième paires de mâchoires et depalpes , Cuv.: première , deuxième, troisième et quatrième mâchoires succédanées , ou pre- mière, deuxième, troisième et quatrième paires de pattes avibula- toires, Savigny). 3.° Une dernière paire d'appendices différant des précédens, en ce que leur premier article , très-agrandi, supporte , outre le second article et lessuivans,une petite divi- sion extérieure en forme de languette, et en ce que le cinquième article supporte à son extrémité d'abord unfaisceau de quatre petites lames droites, alongées, pointues et rapprochées entre elles, et de plus un article représentant le tarse au bout du- quel sont deux petits doigts mobiles, en demi-cônes alon'és, dont la face plane est interne ( cinquième paire de pattes, Latr. ; cinquième paire de mâchoires , Cuv. ; cinquièmes mâ- cJioires succédanées , ou cinquièmes pattes ambulatoires , Savi^^ny). 4.° Une pièce plate, ovalaire , échancrée en av^nt et en arrière, épineuse à sa surface, située en arriére de la bouche [maxillœ exteriores primœ, Fabr.; pièces maxilliformes , Latr. , Gen. Crust. ; lèvre inférieure , Cuv. et Latr. , Dicl. d'Hist. nat. ; sixièmes mâchoires succédanées, Savigny j. Les deux petites pinces antérieures étant insérées sur un labre qui termine la bouche antérieurement. Des pattes natatoires, semblables à des feuillets trèi-minces , coriaces, ciliées en arrière au nombre de douze, disposées par paires sous la seconde pièce du têt, avec les branchies ; celles de la première paire étant entiè- rementsoudées l'une à l'autre, et formant un feuillet en demi- cercle , qui recouvre les feuillets suivaus , et qui a vers sa base les organes sexuels. Branchies disposées sur la face posté- rieure des pieds natatoires, sous forme de fibres très-nom- breuses, très-serrées, etappliquéesprcsquecoaGeutriqiiemiMK, yS^apl!j/mw5, Nob.: Cjclopsminulus, Mull., Entom., pi. 18, fig. 1-7; Monoculus minutus, Fabr., Ent. Syst., t. 2, p.4gc); Monocu/usStop/yZiMus, Jurine, Monocl., p. 74> pi. 7 , fig. 1-1 g. Forme alongée , un peu conique; corps par- tagé en dix segmens , dont le premier ou l'antérieur est le plus grand , et dont le dernier ou le plus petit est terminé par une queue bifide; couleur des femelles d'un bleu d'aigue-marine, ou d'un bleu verdàtre; celle des mâles d'un joli rose; longueur totale, 7^ de ligne; œufs bleus verdàtres , rassemblés dans une seule bourse pyriforme qui pend au-dessous du ventre de la femelle. Ce cyclope est remarquable en ce qu'il tient ordi- nairement relevée l'extrémité postérieure de son corps sur 364 CARACTÈEES DES LOPHYROPES. l'antérieure, à peu près comme le font les insectes du genre desStaphylins. Genre CLXXIX. Calane {Calanus , Leach ; Cyclops , MuU.). Caractères généraux desCyclopes, et en différant seulement par le manque des deux antennes postérieures (ou antennules de Jurine) , et parle grand alongement des antérieures. Calane DE FiNMARCKiE ; Calanus Jinmarchianus , MuU. , Zool. Dan. Prodrom. , 24 a 5. Il vit dans la mer de Finmarckie. Nota. Je crois qu'il faudra rapporler à ce genre le Cyclope longicornis de Muller, Entomost. , pag. 1 15 , tab. 19 , fig. 7-9 ; Monoculus longicornis, Fabr. , Ent. Syst. , tomes, pag. 5oi ; qui n'a que deux très-longues antennes, et qui vit dans la mer de Norwège. IL* Division. Têt formé de deux pièces. (Familles des Cypridées, et des Cyci-opidées, Leach.) Subdivision ou Race I. Un seul œil; deux antennes en forme de Iras ramifiés; tète séparée du corps par un étranglement, ou une sorte de cou. Genre CLXXX. Folyphème ( Polfpliemus , MulL , Latr. , Leach ; Monoculus , Linn., Fabr.; Ceplialoculus , Lamck.) (1). Corps court, globuleux, arqué, unpeu comprimé, couvert d'un têts'ouvrant en dessous, mais dont la division en valves n'est pas bien apparente. Œil ou yeux réunis, formant une (1) Le genre Polyphème, que M. Leacli range dans la division ou \:i famille des Cyclopidées, me paroît devoir être rapproché des Dapliuic;, ainsi que M. de Jurine l'a proposé dans son excellent ouvrage sur les Mo- nocles. CARACTERES DES LOPHYROPES, 565 seule masse fort grosse, figurant une espèce de tête, entièrement recouver te par le têt, et portée sur un cou. Deuxpetits barbillons composés chacun d'un article terminé par deux filets, sortant de la coquille au-dessous de l'œil. Deux grands bras formés cha- cun d'un pédoncule surmonté par deux branches composées de cinq articles, et garnies de quelques soies biarticulées. Un sillon transversal séparant la partie postérieure du corps de l'antérieure , à l'endroit du cou. Une queue grêle , relevée sur le dos et bifurquée. Huit pattes apparentes hors de la coquille, composées d'une cuisse, d'une jambe et d'un tarse à deuxarticles, de l'extrémité duquel sortent quelques petits filets ( excepté de celui delà dernière paire). Œufs placés dans la coquille, sur le dos , et au nombre de dix au plus. Mâles inconnus. PoLYPiiÈME DES ÉTANGS : Polypheuius stagnoTum } Poljphemus Oculus, Muller, Entom., pi. 20,fig. i-5 ; Monoculus Pediculus , Linn.jFaun.Suec, n° 2o/^ii; Monocleàqueueretroussée, Geolfr. , Ins., tom. 2, pag. 656, n." 2; Monoculus Pediculus, Degéer, t. 7, p. 467, pi. 28, fig. 6-1 3 ; Fabr., Ent.Syst. , t. 2 , p. 602 ; Ce- phaloculus stagnorum, Lamck. , Anim. sans vert. , tom. 5, pag. i3o. Longueur, ~ de ligne. Il habite dans Teau des étangs et des marais, oîi on le rencontre en grandes troupes. Il nage sur le dos, et emploie ses deux rames, ou antennes, pour se mouvoir. Genre CLXXXI. Daphnie (Dap?inia, Muller, Latr., Lamck., Leach, Straus; Monoculus, Linn., Degéer, Jurine, Geoffr., Fabr.). Corps alongé, comprimé, évidemment compris dans un têt. Coquille bivalve, dépendante de la peau, transparente, ayant son ouverture sous le ventre et sa charnière sur le dos. Tête moyehne, très-distincte du corps, surtout en dessous , plus ou moins prolongée en forme de rostre infléchi, pointu ou obtus; pourvue intérieurement d'un seul œil, médiocrement 566 CARACTÈRES DES f.O riIYROPF.S. développé, formé d'une membrane sphérique (coi'née géné- rale), qui renferme une vingtaine de petites aréoles transpa- rentes (crystallins), se détachant sur un fond noir ( rétine et pigmentum). Deux petits barbillons (Jurine), ou antennes (Straus), placés à l'extrémité du rostre que la tête forme en dessous, plus longs dans les mâles que dans les femelles. Deux grandes antennes (MuUer et Jurine), ou pieds antérieurs (Straus), ou rames branchues , servant seulement à la natation, insérées aux deux côtés du cou , formées d'nne première tige arrondie, conique, plus ou moins longue, et de deux branches terminales, dont l'antérieure est à trois articles, et la postérieure à quatre; supportant toutes deux, un cer- tain nombre de soie» assez longues et ciliées. Abdomen, ou corps proprement dit , divisé en huit segmens (dont le premier, très-grand) , absolument libre dans l'intérieur des valves , grêle et alongé, se portant d'abord horizontalement en arrière et se recourbant ensuite en dessous, où il est terminé par deux petits crochets dirigés en arrière. Bouche placée à la partie inférieure du corps en dedans du bord antérieur des valves et à la base du bec; composée, i" d'un long labre, comprimé par les côtés; 2° de deux mandibules très-fortes, sans palpes ni branchies, dirigées verticalement en dessous et ayant leur tranchant arqué et uni, et 3° d'une paire de mâchoires diri- gées horizontalement et en arrière, pourvues à leur extrémité d'un disque qui supporte à son bord supérieur trois épines cornées, très-fortes, en forme de crochets et recourbées. Œsophage étroit, se portant de bas en haut, et d'arrière en avant. Estomac ou intestin cylindrique , assez gros, presque ho- rizontal comme le corps dans sa première partie et se recour- bant en dessous aussi comme lui , à son extrémité postérieure ; deux sortes de cœcum aboutissant à cet estomac près du cardia. Pattes au nombre de dix, très-compliquées et différentes entre elles par paires, tant pour la forme que pour la grandeur et les fonctions , mais ayant toutes leur second article vésiculeux ; CARACTÈRES DES I.OPHYROPES. 567 les deux premières paroissant plus spécialement destinées à la préhension; les six suivantes (surtout les quatre dernières parmi celles-ci) ayant un de leurs articles comprimé, cilié fortement sur un de ses bords, et faisant fonction de bran- chie. Cœur situé dans la région dorsale antérieure au-dessus de l'intestin. Ovaires placés le long des côtés de l'abdomen depuis le premier segment jusqu'au sixième où ils s'ouvrent séparément près du dos dans une cavité {matrice, Jurine) qui existe entre la coquille etle corps, et où les œufs, dont la forme est sphérique, sont conservés quelque temps après la ponte : cette partie du têt devenant opaque vers la fin de l'été {ephip- pium, Muller; selle, Jurine), et se trouvant à cette époque, pourvue sur chaque valve, d'ampoules ovalaires qui forment deux capsules contenant les œufs qui doivent passer l'hiver. Organes mâles paroissant placés vers la queue, près de la der- nière paire de pattes. La description très-abrégée que nous venons d'extraire du beau Mémoire de M. Straus, inséré dans le tome 5, page 38o des Mémoires du Muséum, donne un idée assez complète de l'organisation des Daphnies; mais nous n'avons pu y faire en- trer une foule de détails curieux , pour lesqu els nous renvoyons à la source où nous avons puisé. Un des résultats remarquables auxquelsM.Straus est arrivé consiste à faire voir que les Daph- nies sont fort différentes par leur système respiratoire, desCy- pris, dont on les rapproche toujours. Ce sont de vrais branchio- podes ainsi queles Lyncées, les Apus, les Limnadies, les Cyclopes, les Branchipes, les Polyphèmes et les entomostracés de deux genres nouveaux qu'il a l'intention de fonder pour placer, dans l'un le Daphnia cristallina de Muller , et dans l'autre son Daphnia setifera. Il propose de former des Cypris et des Cythérées un ordre particulier, celui des Ostr apodes, lequel sera caractérisé par des organes respiratoires annexés aux parties delà bouche . et des pieds simplement ambulatoires. Les Daphnies sont très-abondantes dans les eaux stagnantes , 368 CARACTÈRES DES I.OI'HVROrES. et quelquefois elles y sont tellement mullipliées qu'elles leur donnentleurcouleurpropre. Une espèce de ce genre (Daphnie Puce), dont la couleur est rouge , a quelquefois donné lieu de croire que l'eau s'étoit changée en sang. Leur natation se fait par une suite de sauts qu'elles exécutent de moment en moment au moyen de leurs bras ou antennes qu'elles agitent avec force de haut en bas. La Daphnie Puce, étant la plus commune, est celle quia été décrite le plus de fois, et dont l'histoire naturelle a été le mieux étudiée, principalement parSwammerdam, Néedham, Leuwenkoeck, Schœffer, Dcgéer, et surtout par de Jurine. Ce dernier a suivi les Daphnies dans toutes les époques de leur vie, et a observé, avec une merveilleuse sagacité, tous les détails de leurs mœurs, de leurs mues et de leurs métamor- phoses. Ce sera d'après lui que nous en dirons ici quelques mots. La nourriture de ces entomostracés consiste en animalcules et en particules végétales qui abondent dans les eaux des mares ; ils les font parvenir à leur bouche en imprimant un mouve- ment de courant à cette eau introduite dans l'intervalle de leurs valves , au moyen de leurs pattes proprement dites, qui sont pour eux plutôt des organes de respiration, que des or- ganes de locomotion. Pendant le printemps et l'été ils sont continuellement occupés de la recherche de cette nourriture, ou livi^s au besoin de la reproduction , mais dans la saison d'hiver ils s'enfoncent dans la vase, et y restent ensevelis jusqu'au printemps suivant; et dans certaines années aussi, les mares où ils abondent se desséchant complètement par l'action du soleil, ces animaux se trouvent enterrés, et totalement privés d'eau quelquefois pendant plusieurs mois, mais ne pé- rissent pas pour cela. Aussitôt qu'une pluie abondante vient remplir de nouveau les mares où ils existoient, on les voit paroître de nouveau et reprendre leur activité ordinaire. Pendant long-temps on a cru que les Daphnies éloient an- CARACTÈRES DES LOPHVROPES. 9£g drogynes; mais les observalions de Muller, et principalement celles de M. deJurine, ont prouvé que chez elles les sexes sont séparés;queles mâles n'apparoissent quedansune saison del'an- née, et qu'un seul accouplement donne lieu àplusieurs généra- tions def^melles, qui toutespeuventpondredesœufsproductifs sans avoir besoin d'être fécondées de nouveau. Dans l'accou- plement, qui dure au plus huit à dix minutes, le mâle se place d'abord sur le dos de la femelle et la saisit avec les longs filets de ses pattes antérieures; puis, se portant vers le bord inférieur de la coquille de cette dernière, et approchant la sienne de son ouverture, il y introduit ces filets, ainsi que des crochets ou harpons dont ces mêmes pattes sont pourvues; après cela il rapproche sa queue de celle de la femelle, qui d'abord cherche à l'éviter en nageant avec une grande vitesse etie transportant partout avec elle; mais , bientôt après, ellele recherche, et c'est alors que la copulation paroît avoir lieu. Les mâles, très-ardens, attaquent indistinctement toutes les femelles, même celles qui sont en é(at d'accouplement, ou celles qui sont déjà remplies d'œufs. Après la fécondation chez les femelles qui ont été en rapport avec un mâle, ou après une mue, chez celles qui, nées d'une femelle fécondée, doivent produire elles-mêmes sans fécondation, on voit d'abord dans les ovaires, une matière colorée suivant les saisons, en vert, en rose ou en brun, laquelle se rend dans la matrice ou cavité, située sur le dos, entre le corps et la coquille, et s'y sépare en boules rondes qui deviennent des œufs. Ces œufs se déve- loppent plus ou moins rapidement, suivant les époques de l'année, et plus en été qu'en hiver. Dans cette dernière saison, on voit le premier jour l'œuf formé d'une bulle centrale, en- tourée d'autres plus petites, dont les intervalles sont garnis de molécules colorées; du second au troisième jour la partie externe de l'œuf devient plus transparente, parce que les molé- culescoloréesse rapprochent du centre; cetœufgrossitetprend la forme ovoïde dès le quatrième et le cinquième jour; ce n'est 24 570 CARACTÈRES BES LOPHYROPES. que le sixième que le fœtus commence à paroître, et déjà il aies bras détachés du corps; le septième , les rudimens des pattes proprement dites et de la tête, peuvent être distingués; le hui- tième, l'œil paroît d'abord séparé en deux parties égales, et l'intestin se découvre; le neuvième, tous les organes sont vi- sibles , et l'œil est plus noir et réticulé ; le dixième , le dévelop- pement du fœtus étant terminé, il sort de la matrice, dont l'issue s'ouvre par l'abaissement de la queue de la mère, et il commence à nager dans l'eau en agitant ses petits bras. Ses formes ne sont en rien différentes de celles des parens dont il provient, à cela près que sa coquille a sa pointe postérieure très-alongée. Bientôt cet animal croît, et à mesure que sa taille aug- mente, il se dépouille plusieurs fois de la peau qui revêt toutes ses parties , même les plus ténues. Lorsque ces mues ont lieu , il se fixe avec ses bras contre une tige de conferve, ou descend dans la vase, et y reste dans la plus grande tran- quillité. Sa tête sort la première, et ses pattes, ainsi que ses mandibules etses bras ramifiés, sont dégagés les derniers, mais le tout avec une rapidité surprenante. Après la mue, la Daphnie, loin d'être fatiguée, paroît plus vive et plus agile qu'auparavant. Les mues se succèdent rapidement, et elles sont plus ou moins rapprochées suivant les saisons. En été, elles ont lieu de deux jours l'un , et quelquefois il y a trois jours d'inter- valle ; en hiver, il n'est pas rare de les attendre huit ou dix jours. Elles se succèdent ainsi pendant toute la durée de la vie de l'animal. Aux mois de juin et de juillet, l'activité du développe- ment des Daphnies est telle , que les petites femelles, dès l'âge de sept jours, et après trois mues, ont déjà leurs ovaires remplis de matière colorée ; cette matière passe dans la ma- trice dès le huitième jour, et se change en œufs, et le dixième Jour les petits sortent de la matrice; ces générations, en rap- CARACTÈRES DES LOPHYROPES. 3'; l port avec les mues , se renouvellent ensuite de deux en deux, ou de trois en trois jours, et leurs époques ne s'éloignent qu'à mesure que l'arrière-saison arrive. Le nombre des petits qui naissent à chaque ponte est rarement le même ; les pre- mières n'en donnent guère que six; les suivantes en produi- sent davantage ; et quand la femelle a acquis tout son déve- loppement, il n'est pas rare de lui en voir porter à la fois dix-huit dans la matrice. Les mâles sont en très-petit nombre, comparativement à celui des femelles ; au printemps et en été on n'en trouve que diflîcilement, tandis qu'en automne ils sont moins rares , ce qui, remarque M. de Jurine, fait pressentir la nécessité de leur influence aux approches de l'hiver, sur les générations qui doivent se succéder avec rapidité, dès que les frimas auront cessé, et qui n'existeroient peut-être pas sans l'inter- vention masculine. A certaines époques de l'année, notamment vers les mois de juillet et d'août, et même aussi en juin, les valves de la femelle prennent après la mue de l'opacité vers leur partie supérieure dans une étendue rectangulaire , et la couleur de cette partie finit par être d'un gris noirâtre , assez ohscur. Ces taches que Muller appeloit ephippium. , et que M. de Jurine a aussi nommées selle, en les considérant comme le produit d'une maladie , présentent , selon M. Slraus, « deux ampoules ovalaires transparentes, placées, l'une au-devant de l'autre, et formant, avec celles du côté opposé, deux petites capsules ovales, s'ouvrant comme une capsule bivalve. Cet ephippium se partage, comme les valves dont il fait partie, en deux moitiés latérales , réunies par une suture le long de leur bord supérieur; et dans son intérieur on en trouve un autre sem- blable, mais plus petit, à bords libres , si ce n'est le supérieur qui tient aux valves, et dont les deux moitiés jouent en char- nière l'une sur l'autre, et offrent les mêmes ampoules que les battans extérieurs. Dans chacune de ces capsules on rencontre 072 CARACTERES DES LOI-HYROPES. un œuf à coque cornée etverdâtre, mais du reste semblable aux œufs ordinaires , avec cette différence qu'il reste beau- coup plus long-temps à se développer, étant destiné à passer l'hiver avant que d'éclore. Cet éphippium , à l'époque de la mue, est abandonné avec la vieille peau dont il fait partie, et les œufs qu'il contient; les œufs y trouvent un abri contre la rigueur du froid qui fait périr la plupart des individus vi- vans; et au printemps, lorsque la température est devenue assez élevée, ils éclosent, et il en sort des petits absolument semblables à ceux des œufs ordinaires. » Mém. Mus. , tom. 5 , pag. 4i5. Daphnie Pdce: Daphnia Pulex: Latr. , Lamck.; Pulex aquati- eus arboreus, Swammerdam, Bibl. natur. , pi. 3i ; Monoculus Pu/ex, Linn. ,Faun. Suec. , n.° 2047 ; Fabr. , Syst. Eut. , tom. 2, pag. 491 ; Jurine, Monocl. , pag. 85 , pi. y , g , 10, 11 ; Perro- quet d'eau, Geoffr.jins. , tom. 2, pag. 466; Monoculus , Degéer, Ins., vol. 7, pag. 442, pi. 27, fig. 1-8; Daphnia pennata, Mull., Entom. , pi. 12, fig. 4-7. Longueur, une ligne: rouge au printemps, rose en été, et d'un blanc verdâtre dans les autres saisons ; tête moyenne , infléchie , non séparée du dos en dessus, par un sillon transversal ou un étranglement; têt terminé en pointe postérieurement. Très-commun dans les étangs et se te- nant à peu de distance des bords, ou des corps, qui sont im- mergés. Ce crustacé a été l'objet d'observations très-curieuses parmi lesquelles celles qui sont dues à M. de Jurine occupent le premier rang. Daphnie longue-épine, Daphnia longispina , Muller , Entom. , pag. 88, n.° 35, pi. 12, fig. 8-10 ; Straus, Mém. du Mus., tom. 5 , pi. 29, fig. 20 et 2 /i; Monoculus Pulex, Jurine, Monocl. Longueur totale, une ligne; plus alongée que la précédente et plus rare ; dos presque droit terminé par une longue pointe mince , droite et épineuse ; couleursemblable à celle de laDaph- nie Puce. M. de Jurine la considère commen'étant que le jeune âge de cette espèce , mais M. Straus l'en distingue avec Muller. CARACTÈRES DE3 I.OPHVnOl'ES. SjZ Daphnie géante : Daphnia magna, Straus , Mëm. du Mus., tom. 5 , pi. 29 , fig. 21-22. La plus grande du genre, n'ayant guère moins de deux lignes de longueur; têt terminé par une longue pointe mince et épineuse, comme celle de la précédente; dos arqué; bord inférieur des valves aussi très- arqué. Daphnie camuse : Daphnia sima , Mull. , Ent. , pi. 12, fig. 11- 12 ; MonoculussimuSi Jurine, Monocl., pag. 1 29 , pi. 12, fig. 1-2 ; Monoculus exspinosus, Degéer , vol. 7 , pag. 467 , n." 2 , pi. 27 , fig. 9-1 3; Monocu/us Zœv'is, Fabr. ,Ent. Syst., tom. 2, pag. 492; Daphnia vetula , Straus , Mém. du Mus., tom. 5, pi. 29, fig. 25- 26. Longueur,f2.de ligne ; tête plus petite et moins pointue en de- vant que celle de la Daphnie Puce; partie postérieure du têt arrondie, non guillochée, mais seulement garnie de petits traits dirigés transversalement et presque imperceptibles. Daphnie A GROS bras : Daphnia brachiata, Nob.; Monoculushra- ehiatus, Jurine, Monocl., pag. i3i, pi. 12, fig. 3 et Z^; Daphnia macrocopus, Straus, Mém. du Mus., tom. 5 , pi. 29, fig. 29-30. Longueur, ~ de ligne; antennes rameuses trés-graudes et très-fortes à la base; tête obtuse, grande, inclinée, séparée du corps en dessus par un sillon transversal profond ; barbillons très-longs et grêles; têt court arrondi postérieurement avec ses valves lisses. Trouvée dans les mares des environs de Genève, en août et septembre. Daphnie nasique : Daphnia nasuta, Nob.; Monoculus nasulus , Jurine, Monoc, pag. i53,pl. 10, fig. 1-2. Longueur, une ligne |; tête non séparée du dos en dessus par un sillon transversal; front arrondi et terminé en dessous par une pointe obtuse , un peu relevée, quifigure un nezretroussé; antennes rameuses médiocres, barbillons non apparens ; valves du têt courtes, comme tronquées postérieurement, et striées obliquement sur leur face externe; couleur jaunâtre. En automne, près de <îenève. Daphnie ABEc Dmon : Daphnia rectirostris , Mull., Ent., pi. 12 , ^74 CARACTERES DES LOI'HYROPES. lig. 1-3; Monoculus rectirustris , Fabr. , Ent„ Sysl. , tome 2, page4g3 ; Jurine, Monocl.,pag. i34, pi. 10, fig. 3-4. Longueur, -^ de ligne; yeux sans aréoles transparentes; tête distincte du corps en dessus par un sillon transversal ; museau arrondi ; une tubérosité sur la nuque; barbillons très-apparens ; coquille ayant en arrière une petite pointe, et ciliée sur son bord in- férieur; œufs blanchâtres, gros, laissant voir l'œil du petit comme un point noir. Daphnie A LONG cov. Daphnia LongicoLlis, 'Noh.; Monoculus lon- gicollis, 3 urine, pag. i56, pi. i5, fig. 3 et 4. Longueur,^ ligne. Ne dififérant des deux précédentes que par l'alongement du cou, la saillie que forment en arrière les bords inférieurs des valves de son têt, la longueur de ses barbillons qui sont biarticulés et terminés par deux filets ciliés. Œufs au nombre de quatre pour chaque ponte. Daphnie ÉPINEUSE : Dap?imamucronû£a, Mull., Entom. , pi. i3, fig. 6-7 ; Monoculus lispinosus , Degéer , vol. 7, pag. 4^5 , n.° 5, pi. a«,fig.3-4; Fabr.,Ent. Syst.,tom. 2,pag.493, n.''i7 ; Jurine, Monoc, pag. 137, pi. 14, fig. 1 et 2. Longueur, 7^ de ligne; tête triangulaire; nuque droite oblique , séparée du dos par un sil- lon transversal ; front un peu échancré ; brfut du museau relevé ; coquille courte, à bord inférieur droit et terminé pour chaque valve en une pointe aiguë, longue et droite ; une bande brune suivant ce bord ; œil paroissant formé de deux yeux accolés ^ lorsqu'on le regarde en dessus. Daphnie A réseau -. Daphnia reticulata,TSoh.; Monoculusretieula- tus, Jurine, Monocl., pag. 139 , pi. 14, fig. 3et 4. Longueur to- tale,^ de ligne; tête avancée, obtuse, séparée du corps en dessus par une légère impression transversale: têt court, ar- rondi et cilié sur son bord inférieur, terminé en arrière et en haut par une petite pointe, et ayant toute sa surface finement ré- ticulée; barbillons assczlongs. La Daphnia rotundaf a deM. Straus se rapproche beaucoup de celle-ci par la forme et la ré- ticulation de son iCt , mais en diffère par sa tOte plus pc= CARACTÈRES DES LOPHYROFES. JyS 'iite, et par son bec qui est anguleux et un peu relevé à la pointe. Daphnie GuiLLOCHée : Daphnia clathrata , Nob. ; Monoculus cla- t/iraius, Jurine, Monoc, pag. 141, pi. 14, fig. 5-6. Longueur to- tale , -~ de ligne. Assez semblable à la précédente , mais en diffé- rant par sa tête plus profondément séparée du tronc en arrière et en dessus, par son front qui offre unesinuosité, par la pointe plus forte et dentelée de l'extrémité de son têt, et par le manque de cils sur son bord inférieur ; œil rond , ne présentant que des vestiges presque imperceptibles d'aréoles ; bras grêles et lisses à l'extérieur ; œufs au nombre de quatre pour chaque ponte, verts et visibles au travers de la coquille; celle-ci réti- culée. Daphnie cornue: Daphnia corfiuto,Nob.; Monoculus cornutus , Jurine, Monocl., pag. 142 , pi. 14, fig. 8,9, 10. Longueur to- tale, ^ de ligne. Dos très-bombé; tête longue pointue , inflé* chie et en formant la continuation, armée en devant de deux longues cornes que M. de Jurine considère comme des bar- billons articulés et mobiles ; œil grand entouré d'aréoles assez transparentes ; têt lisse et tronqué postérieurement ; deux œufs seulement apparens à travers la coquille, d'abord veits, et passant ensuite au rouge. Genre CLXXXII. Lyncée {Lynceus, Mull. , Latr. , Lamck. , Leach ; Monoculus , Fabr. , Jurine ; Chjdorus, Leach ). Corps arrondi, comprimé, renfermé, ainsi que celui des Daphnies, dans un têt dont les bords se rapprochent en dessous comme ceux des valves d'une coquille, et dont le centre, qui forme une ligne saillante sur le dos , représente la charnière. Tête plus ou moins séparée du corps par une échancrure du tCt en dessous. Deux points noirs, un petit en avant, et un plus gros en arrière, considérés comme des yeux par Muller et la Z'jS CARACTÈRES DES LOPHYROPES. plupart des naturalistes, et seulement comme un œil précédé d'un point noir d'usage inconnu, par M. de Jurine. Deuxar» tenues en forme de longs bras bifides, ayant quelquefois leur pédoncule très-court(i). Piedsau nombre de dix, terminés par des soies , et accompagnés à leur base d'écaillés barbues ou bran- chiales. Une petite queue pointue, ordinairement repliée sous le ventre 5 et renfermée dans le têt. Œufs apparenssous celui-ci dans la région du dos, tantôt seuls, tantôtau nombre de deux par ponte. Les Lyncées ont les plus grands rapports avec les Daphnies, et n'en diffèrent évidemment que par le caractère peu impor- tant du petit point noir qui se trouve placé en avant de leur œil. Ce sont les plus petits de tous les entomostracés connus, lisse propagent et muent comme les Daphnies. Lyncéerose : Lynaeusroseus, Nob.; MonocuZu5 roseus, Jurine , Monocl., p. i5o, pi. î5, fig. 4 et 5. Longueur totale, -^ de ligne; couleur généralement rose, avec l'intestin d'un jaune brunâtre, et les deux œufs contenus dans la matrice dorsale , roses, verts oubruns; antennes et leur pédoncule longs; un grand filet atta- ché à la base delà branche supérieure de ces antennes; tête in- fléchie, pointue et terminée par deux barbillons crochus-, têt lisse avec de petites épines sur les bords de son ouverture in- férieure. 11 nage horizontalement dans les eaux. Lyjvcée a larges cornes : Lj'nceus laticornis , Nob.; Monoculus /ahcornis 5 Jurine , Monocl., p. i5i,pl. 1 5, fig. 6 etj;Ljnceus trigonellus, MuUer, Ent. , pi. 10, fig. 5-6 ? Longueur totale , CO C'est la brièveté de ce pédoncule, caché sous le tèt dans lesLj'ncées^ qui a fait croire à MuUer que ces entomostracés avoient quatre antennes simples, et que le seul Lyncée sphérique n'en avoit que deux, parce que, chez lui , la Lranche inférieure est courte , écartée et à peine visible. Cette erreur de MuUer en a fait commettre une autre à M. Leach, qui a formé le genre Chydore, pour pincer ceLyncée sphérique. CARACTÈRES DES LOPHYROPES. Syy ~ de ligne. Assez semblable au précédent, ayant entr'autres la même forme de têle , les antennes aussi longues (mais plus larges ) , et pourvues d'un grand filet attaché au premier ar- ticle de leur branche supérieure : œil postérieur plus grand, et visiblement pourvu d'aréoles; barbillons plus découpés à l'extrémité; bords inférieurs du têt ayant des épines bien plus nombreuses. Couleur rosée ; membrane des œufs transparente. Lyncéeabec CROCHU : Lynceus aduncus,'Noh.; Monoculus aduncus^ Jurine, Monocl. , pag. 162, pi. i5 , fig. 8 et 9. Corps plus rac- courci que celui des deux espèces précédentes , et aussi com- primé, long d'un quart de ligne, fort élevé sur le milieu du dos ; tête prolongée en avant, courbée, pointue et terminée comme le bec d'un oiseau de proie ; bras ou antennes très-courts, bifurques comme à l'ordinaire; point de grand filet attaché à la branche supérieure de ces antennes; intestins décrivant deuxcir- convolutions avant de se rendre à l'anus; têt lisse , tronqué pos- térieurement et inférieurement, où ses bords sont hérissés de pe- tites épines ; œufs au nombre de deux, de couleur de bistre claire. Lyncée strié : Lynceas striatu s, 1<1 oh.; Monoculus striatus, Jurine, Monocl. j pag. 164, pi. 16, fig. 1 et 2 ; Ljnçeus striatus, MuW.? Longueur totale , -^de ligne. Corps comprimé surtout en avant , ayant la carène du dos continue à celle de la tête, et formant une courbe régulière; bord inférieur du têt, droit; tête in- fléchie, pointue; antennes ayant leurs branches de grandeur inégale et leurpédonculeentièrement caché dans la coquille, ce qui peut faire croire qu'il en existe quatre simples; barbillons sous forme de deux tubercules alongés, placés sous la tête, et portant à leur extrémité deux petits filets ; intestins faisant une circonvolution avant de se rendre à l'anus; têt A'erdâtre, obli. quement strié et fortement cilié en dessous; œufs au nombre de deux ou trois, presque ronds et de couleur verte. Lyncée rond : Lynceus sphccrîcus , Mull., Entomost., pi. g, fig. 7-9; Monoculus sphœricus, Fabr.,Ent. Syst. , tom. 2 , p. 497 ; Jurine, Monocl., pag. 167, pi, 16, fig. 5, a-m; Chjdorus Mulleit, 378 CAnACTÈRES DES LOPHYP.OPES. Leach, Dict. Se. nat., tom. XIV^ pag. 541. Longueur, ■— de ligne; globuleux; tête très-intléchie , pointue; antennes à pé- doncule caché dans le têt, ne laissant voir au dehors bien sensi- blement qu'une seule de leurs branches; couleur de bistre très- claire; œufs verts au nombre d'un ou deux seulement. Ce petit Lyncée semble plutôt rouler que nager dans l'eau: il parcourt desuite, sans s'arrêter, un assez grand espace, ayant toujours l'ouverture de son tèt placée inférieurement. SuBDirisioN ou Race II. Deux yeux ; deux antennes en forme de bras ramifiés; tête non séparée du corps par un étranglemeni ou une sorte de cou. Genre CLXXXIII. Limnadie [Limnadia , Adolphe Brongniart ; Daphnia, Hermann fils). Corps alongé , linéaire, infléchi en avant, entièrement renfermé dans un têt bivalve, de forme ovale et très-comprimé. Tête n'en étant pas séparée d'une manière distincte ; pourvue de deuxyeux placés transversalement à une petite distance l'un de l'autre , ayant leur face interne plane , et l'externe très-con- vexe, et couverte d'aréoles transparentes (cristallins, Straus), placées sur un fond noir. Deux grandes antennes attachées au- dessous des yeux , de moitié aussi longues que le corps , ayant leur base (ou pédoncule) formée de huit articles assez gros et courts , et leur extrémité divisée en deux filets sétacés , cha- cun de douze articles qui supportent quelques petites soies. Deux petites antennules simples, élargies à leur extrémité, placées entre les deux grandes antennes. Bouche située au- dessous des antennules, composée de deux mandibules rentlées, arquées et tronquées à leur extrémité inférieure , et de dcu v mâchoires foliacées, dont la réunion forme une sorte de hci. ordinairement replié sous la tête. Abdomen ou tronc divisé en vingi-trois anneaux , dont les' vingt-deux premiers portent CARACTÈRES DBS I.OPIIYROrES. 579 chacun une paire de pattes branchiales , et dont le dernier , quifonncla queue, est terminépardeuxfiletsdivergens. Toutes les pattes semblables entre elles, très-comprimées, bifides, ayant leur division externe simple et ciliée sur son bord exté- rieur, et la division interne quadriarticulée , et fortement ciliée sur son bord intérieur; les douze premières paires de même lon- gueur et plus grandes que les autres qui vont en diminuant progressivement jusqu'aux dernières; la onzième et les deux suivantes étant pourvues à leur base d'un filet mince remon- tant dans la cavité qui existe entre le dos et la coquille , et qui sert de support aux œufs. Cerveau apparent entre les yeux et l'œsophage. Canal dorsal ou cœur parallèle à l'intestin qui suit la courbure du corps. Ovaires situés dans l'intérieur du corps.surles côtés du canalintestinal entre labase delà première paire de pattes et celle de la dix-huitième, paroissant avoir pour issues des canaux recurrens qui sont à la racine de quel- ques unes de ces pattes. Œufs placés après la ponte dans la cavité dorsale de la coquille , et y étant attachés à de très-pe- tits filets qui tiennent eux-mêmes aux filets recurrens des pattes; ces œufs d'abord ronds et transparens, devenant en- suite jaunâtres, puis obscurs au centre, et prenant une forme irrégulière et anguleuse. Les IJmnadies trouvées en grand nombre au mois de juin dans les petites mares de la forêt de Fontainebleau , par M» Adolphe Brongniart, à qui on en doit la description com- plète, étoient toutes chargées d'œufs, et n'ont présenté parmi elles aucun individu qu'on pût considérer comme un mâle : d'où il suit que les questions qui se sont élevées à l'occasion de la reproduction des Apus et desCypris, peuvent être renouvelées à leur égard : sont-elles hermaphrodites? ou bien une seule fécondation peut-elle, comme chez les Daphnies, selon les ob- servations de M. de Jurine, suflire à la ponte de plusieurs géné- rations de femelles, les mâles ne prenant naissance qu'une seule fois par an ? 380 CAIlACTÈRES DES OSTRAPOnES. Les Limnadics ayant des pattes branchiales , se rapprochent plus des Apus, des Branchipes et des Daphnies que des Cypris et desCythérées, bien qu'elles aient avec ces deux derniers genres une ressemblance notable dans l'existence de leur têt bivalve, et renfermant totalement la tête. Leurs deux yeux distincts et su r une même ligne transverse les éloignent des Lyn- cées et des Daphnies, aussi bien que des Cythérées et des Cy- pris , et les font au contraire i'essembler aux Branchipes et aux Apus. On ne connoît encore qu'une espèce de ce genre. LiMNADiE d'Hermann : Limnadia Hcrmanni , Adolphe Brong- niart , Mém. du Mus. d'Hist. nat. , t. 6 , pi. 1 3 ; Daphnia Gigas , Hermann, Mémoire aptérologique, p. i34, tab. 5. Longueur totale du tèt, quatre lignes; couleur blanchâtre , transparente. ORDRE NEUVIÈME. OSTRAPODES. Ostrapoda, Slraus. Corps renfermé entredeux valves latérales ; point de tête distincte: un seul œil composé, sessile; pieds ambulatoires; mandibules palpi- fères; branchies tenant aux organes de lahouche; antennes longues , sétacéei et terminées par un faisceau desoies. (Sect. (les Lophyropes. Latr.) Genre CLXXXIV. Cypris {Cypris, Mull., Latr., Lamck.., Leach , Stràus i Monoculus , Linn., Fabr. , Geoff., Jurine). Corps réuni à la tête, ne présentant aucune trace de segmens, terminé par une queue molle, repliée en dessous et munie de deux filets à son extrémité; placé dans un têt bivalve dont là forme est plus ou moins ovalaire , comprimée, bombée en dessus sur la ligne moyenne ou la charnière , et plus ou moins échancrée en dessous ou sur le bord ouvert des valves. Un gros œil noir, sphérique , situé à la partie supérieure de la face anté- rieure du corps. Deux antennes insérées immédiatement en dessous de l'œil, longues, sétacées, composées de sept à huit CARACTÈRES DES OSTRAPODES. 33 I articles et terminées par un faisceau de douze à quinze soies; se portant en avant et sortant des valves des deux tiers de leur longueur. Pieds au nombre de six ; les antérieurs sortant du têt et se dirigeant en avant, beaucoup, plus forts que les autres , insérés au-dessous des antennes, formés de cinq articles dont les deux premiers représentent la hanche des pattes ordinaires de crustacés, le troisième la cuisse, le quatrième la jambe, et le cin- quième le tarse(rextrémité de ces deux derniers étant garnie de quelques soies roides ou crochets); pieds de la seconde paire un peu plus foibles et plus courts, situés au milieu de la face inférieure du corps derrière la bouche, ayant leurpolnte sortie du têt et dirigée en avant ; pieds de la troisième paire placés im- médiatement en arrière de la seconde, ne paroissant jamais au dehors, recourbés en arrière et en dessus, embrassant la partie postérieure du corps, terminés par deux très-petits crochets, et servant à soutenir les ovaires qui sont sur le dos. Filets du bout de la queue sortant du têt et dirigés en ar- rière, lîouche située vers la partie antérieure de la face infé- rieure du corps, et composée d'un labre en carène, d'unesorte de sternum aussi comprimé, faisant l'ofllce d'une lèvre infé- rieure ,d"unegrandepaire de mandibules palplfères et de deux paires de mâchoires; palpes des mandibules triarticulés, munis de soles et portant annexée au premier de leurs articles une pe- tite lame branchiale divisée en cinq digitations ; mâchoires de la première paire , pourvues sur leur bord interne de quatre appendices en forme de mamelons mobiles terminés par une touffe de poils, et portant sur leur bord extérieur une grande lame branchiale dont la tranche supérieure est divisée en dents de peigne; mâchoires de la seconde paire beaucoup plus pe- tites et sans lame branchiale. Œsophage droit dirigé de bas en haut. Estomac assez renflé, cylindrique, presque horizon- tal. Intestin droit , oblique , gros surtout près de lestomac , dont il est séparé par un léger étranglement. Ovaires considérables en forme de deux gros vaisseaux simples, coniques, terminés 382 CARACTÈRES DES OSTRAPOOES» en ciil-tle-sac à leur origine , et placés extérieurement sur k côtés delà partie postérieure du corps ;s'ouvrant, l'un à côté de l'autre, dans la partie antérieure de l'abdomen , oii ils commu- niquent par le canal formé par la queue. Œufs sphériques. Les Cypris dont M. Straus a bien fait connoître le premier la structure et l'organisation (Mém. du Mus. ,tom. VII) , nagent avec une grande facilité dans les eaux douces tranquilles, ou peu courantes, au moyen de leurs antennes et de leurs deux pattes antérieures. Leur nourriture consiste en substance ani- male morte et en conferves : leurs mues sont aussi fréquentes que celles des autres crustacés du même ordre , et dans cette opération elles se dépouillent de leur ancienne coquille, ce qui prouve évidemment que celle-ci est une dépendance de leur enveloppe générale , et non le produit inerte d'une sécrétion, ainsi que l'est la coquille des mollusques acéphales. On ne sait rien sur leur génération , quoique Ledermulier ait dit en avoir vu d'accouplés; et, comme tous les individus que l'on observe se trouvent pourvus d'œufs, on a cru pouvoir en conclure que ces animaux étoient hermaphrodites. Il seroit possible néanmoins, ainsi que le fait remarquer M. Straus, que les mâles n'exis- tassent qu'à une certaine époque de l'année seulement. Cet observateur attentif a recherché l'organe mâle, et ne l'a pas trouvé, à moins qu'on ne regarde comme tel un gros vaisseau conique qui existe au-dessous de l'articulation de chaque man- dibule, et qui est rempli d'une substance gélatineuse; mais ce vaisseau , paroissant communiquer avec l'œsophage par un canal étroit, pourroit plus vraisemblablement remplir les fonctions d'une glande utile pour la digestion. Il paroit que les Cypris n'ont pas de métamorphoses, et que ces animaux ont, en sortant de l'œuf, la forme qu'ils doivent conserver toute leur vie. En été, lorsque la chaleur dessèche les mares, les Cypris s'en- foncent dans la vase humide, et y restent vivantes jusqu'à ce que les pluies les remplissent de nouveau. CARACTÈRES DES OSTRAPODES. S35 M. de Jurine a décrit les Cypris différemment de M. Straus, Il leur trouve huit pieds, et attribue aux soies qui terminent, ceux-ci , des fonctions respiratoires. Son travail sur la distinc- tion des espèces de ce genre nous paroissant très-bon, nous allons en donner l'extrait. Cypris ornée: Cypris ornafa, Mull., Entom., pi. 3 , fig. 4-6; Monoculus ornatus , Jarine jMonocl. , pi. 17, fig. 1-4. Longueur totale, ~ de ligne. C'est la plus grande connue. Sa coquille est d'un jaune verdâtre , et marquée de bandes vertes , dont l'une est transversale derrière l'œil, une seconde en double crois- sant plus en arrière, et accompagnée d'une dernière qui lui est parallèle. Cypris ovale .- Cjpris ovata, Nob.; Monocle à coquille courte. Geoffr. , Ins., tom. 2, pag. 65è, u.° 5; Monoculusovatus, Jurine, Monoc, pi. 17, fig. Set 6. Longueur, une ligne; têt très-bombé en dessus, dans le point où est l'œil , de couleur verte avec une tache ovale, oblique , plus claire, de chaque côté. Cypris blanche-lisse: Cypris conchacea,'Noh. ; Monoculus con- c/iaceus,Linn., Faun.Suec.,n.° 2 o5o; Jurine, Monocl.,pag. 171, pi. 17, fig. 7-8 ; Monocle à coquille longue, Geoffr. , Insect. ,tom. 2, pag. 667, n.° /^•, Monoculus ovato-conchaceus ^ Degéer, tom. 7, pag. 476, n." 2 ; Cypris délecta, Mull., Entom., pi. 5 , fig. 1. Longueur, -pi '^^ l'goe. Corps assez régulièrement réniforme , comprimé, blanchâtre et lisse. Elle se tient dans la fange des marais , et nage de côté. Cypris A duvet: Cyprispuhera, Muller, Entom. , pi. 5, fig. i-5; Monoculus puler , Jurine, Monocl., pag. 171 , pi. 18, fig. 1 et 2. Longueur totale, une ligne; têt comprimé, un peu obtus en avant, légèrement sinueux au-dessus de l'œil, bombé dans son milieu, d'une couleur verte d'aigue-marine très-claire, un peu teinte de rose postérieurement, hérissé de poils placés à quelque distance les uns des autres, et marqué de deux bandes parallèles obliques , qui naissent près de l'œil, et qui sont plus fortement colorées que le reste. 534 CARACTÈRES DES OSTRAPODES. Cypris bordée ; Cypris marginata, Straus , Mém. du Mus., tome 7, pi. 1, fig. 20-22. Longue d'un millimètre ; valves vertes à marge blanchâtre, beaucoup plus larges en avant qu'en arrière , également bombées aux deux extrémités , légèrement échancrées en dessous, et hérissées de poils roides très-appa- rens ; soies des pattes antérieures très-longues. Des environs de Paris. Cypris BRUNE : Cjprisfusca , Straus, Mém. du Mus. , tome 7, pi. 1, fig. 16; Joblot, Obs. d'Hist. Nat. , tome 1 , part. 2 , pag. 1 04, pi. 1 3 , fig. O ; Ledermuller, Amus. Microsc. , pag. 58, pi. 73. Longueur totale, | de millimètre; valves brunes, réniformes, plus étroites et plus comprimées en avant, cou- vertes de poils épars à peine sensibles ; antennes pourvues de quinze soies. Cypris rouge : Cj'pris ruhra, Nob. ; Monoculus ruber, Jurinc , Monocl., pag. 172, pi. 18, fig. 3 et 4. Longueur totale, ^ de ligne ; forme générale de la précédente; têt peu transparent, d'un rouge terne, avec une large zone plus colorée qui le traverse dans son milieu. Cypris orangée : Cypris aurantia , Nob.; Monoculus aurantius , Jurine, Monocl., pag. 175, pi. 18 , fig. 5 et 12. Longueur, ] de ligne; forme générale des deux précédentes ; également épaisse aux deux extrémités ; couleur orangée uniforme ; têt parsemé de très-petits poils ; antennes courtes comme celles de la Cypris brune. Les jeunes individus ont leur coquille beaucoup plus étroite postérieurement qu'antérieurement. Cypris religieuse : Cjpris monacha , Mull. , Entom., pi. 5 , fig. 6-8; Monoculus monachus , Jurine, Monocl., pag. 175 , pi. 18, fig. i3 et 14. Longueur totale, — de ligne; têt court, comprimé, non réniforme, assez bombé en dessus, et un peu en dessous; couleur blanchâtre, avec la partie antérieure et inférieure des valves noirâtre. Cypris verdoyante : Cypris virens , Nob.; Monoculus virens , Ju- rine , Monocl. , pag. j 7 4 , pi. 1 8 , fig. 1 5 et 16. Longueur, rr de CARACTÈRES DES OSTRAPODES. 3S5 ligne; tel rénlforme, légèrement échancré en dessous, compri- mé antérieurement, arrondi en arrière, non velu , d'un blanc verdàtre, avec une tache triangulaire verte, en dessus, derrière l'œil, se prolongeant sur la suture des valves; le bord anté- rieur de celles-ci également vert ; le milieu de chaque valve vert, avec deux bandes obliques, parallèles, vertes en ar- rière. Cypris peinte : Cfprispicta, Straus , Mém. du Mus. , tome 7, pi. 1, fig. 17. Longueur totale, —de millimètre; valves plus bombées en arrière , non échancrées en dessous , couvertes de poils épars assez longs; dos nu ; couleur verte, avec trois bandes grises, se terminant en pointe en dessous. CypRis enfumée: Cypris fuscata, Nob.; Mon.oculusfuscatus ^Ju- Tïne^Monocl.j^ag. 174, pi. i9,Sg. 1 et2 ; C)'pj-/sp(7o5a, Muller, Entom., pi. 6, fig. 5-6. Longueur totale , ^ ligne. Coquille un peu plus épaisse en avant qu'en arrière, très-haute un peu derrière l'œil, très-foiblement échancrée en dessous, velue, avec une tache alongée sinueuse brune sur sa suture posté- rieure , et une tache anguleuse de même couleur sur le milieu de chaque valve. Cypris ponctuée : Oypris punctata , Nob.; Monoculuspunctatus, Jurine , Monocl., pag. 176 , pi. 19, fig. 3 et 4. Longueur, jjde ligne; coquille élevée en avant de l'œil, à peu près également comprimée aux deux extrémités, peu échancrée en dessous, velue et parsemée partout de petits points bistrés. Cypris VEUVE: Cjpris vidua, Muller, Entomost., pi. 4, fig. 7-g . Munoculus vidua, Jurine , Monocl. , pag. 175, pi. 1 9 , fig. 5 et 6. Longueur, ~ de ligne. Coquille réniforme, ayant sa plus grande saillie au milieu du dos, velue, blanchâtre, et marquée en dessus de deux bandes noires festonnées, transverses, parallèles entre elles, et qui n'atteignent pas son bord inférieur. Cypris blanche: Cjpris candida, Mull., Entom. , pi. 6, fig. 7-9: Monoculus candidus , Jurine , Monocl., pag. 176, pi. 19, fig. 7 et 8. Longueur totale , — j- de ligne ; têt réniforme, un peu plus 25 586 CARACTÈRES DES OSTRAPODES. étroit et comprimé antérieurement, velu, blanc, avec une légère teinte rose en dessus, dans son milieu. CypRis A UNE BANDE : Oypris unifasciata, Nob.; Monoculus uni- fasciatus , Jurine , Monocl. , pag. 176 , pi. 19, fig. 9 et 10; Cypris fasciata? Muller. Longueur totale, -~ de ligne; têt velu, plus large antérieurement, également droit et oblique sur ses deux bords supérieur etinférieur, vert clair, avec une bande trans- verse d'un vert foncé, derrière l'œil; cette bande étant bifur- quée à chacune de ses extrémités. Cypris striée : Cjpris striata, Nob.; Monoculus striatus , Jurine , Monocl. , pag. 177, pi. 19, fig. 1 1 . Longueur totale , f de ligne ; têt court , réniforme , assez fortement échancré en dessous , et marqué de stries concentriques à ses bords , analogues à celles qu'on observe sur les valves des coquilles du genre MuIette,UMio. Cypris a deux bandes : Cjpris strigata, Mull. , Entomost., pi. 4, fig.4-G ; Monoculus listrigatus , Jurine, Monocl., pag. 177, pi. 19, fig. 12 et i3. Longueur, | de ligne; têt velu, alongé, échancré en dessous, élevé en avant, et oblique depuis ce point jusqu'à sa partie postérieure, où il est arrondi; couleur blanche, avec deux bandes bruhes transversales. CvPRis VELUE : Cj'prisvillosa, Nob.; Monoculus villosus, Jurine , Monocl,, pag. 178 , pi. 19, fig. 14 et 1 5. Longueur totale, \ de ligne ; têt court, réniforme, élevé au milieu du dos, avec ses extrémités égales, d'un vert uniforme, extrêmement velu. Cypris œîllée : Cypris ophthalmica , Nob. ; Monoculus ophthal- micus, Jurine, Monocl., pag. 178, pi. 19, fig. 16 et 17. Longueur totale, ^ de ligne; tèt court, très-élevé dans le dos et un peu antérieurement, légèrement échancré en dessous, jaunâtre, avec quelques nuances rougeâtres au bord antérieur et der- rière l'œil ; celui-ci ayant une tache blanche dans son centre. Cypris œuf : Cjpris Ovum, Nob.; Monoculus Ovum, Jurine, Mo- nocl.,pag. 179, pi. 19, fig. i8 et ig. Longueur totale^l de ligne; coquille arrondie, peu réniforme, régulière, tout-à-fait lisse, et" d'une couleur blanchâtre rosée. OARACTKHF.S DES OSTRAPODES. 58j Genre CLXXXV. Cythérée {Cjthere, Mul!., Latr.; Cytherina, Lainck. ; Monoculus, Fabr.). Corps renfermé dans un têt bivalve, généralement réni- forme, qui a la plus parfaite ressemblance avec celui des cypris. Tête non distincte. Un seul œil. Deux antennes, simples, séta- cées, formées de cinq ou six articles, et pourvues de quelques soies qui sont implantées à l'extrémité de chaque articulation. Pieds au nombre de huit, articulés, pointus et garnis de quel- ques soies, les antérieurs et les postérieurs étant plus longs que les intermédiaires; laissant tous voir leur extrémité hors du têt. La différence dans le nombre des pieds est la principale qui existe entre les cypris et les cythérées; mais nous avons tenu compte de ces membres chez les premières d'après les obser- vations très- exactes de M. Straus, et nous sommes obligés de nous en rapporter à la description de MuUer pour les dernières. Il se pourroit donc que plusieurs des pieds intermédiaires des cythérées fussent des organes particuliers , et que le nombre de leurs vrais pieds ne différât pas de celui des cypris; et ce ne sera que lorsque ces animaux auront été examinés de nouveau par un naturaliste bien exercé dans l'art des observations micros- copiques, qu'on pourra fixer définitivement leurs caractères génériques. D'après l'analogie des formes générales, il y a lieu de croire que les cythérées, comme les cypris , ont leurs lames branchiales an- nexées aux mandibules et aux mâchoires, et que leurs pieds sont seulement destinés àla locomotion. S'il en est ainsi, cescntomos- tracés devront rester dans le même ordre , celui des ostrapodes. Les cythérées habitent les eaux salées et saumàtres des bords de la mer, et vivent, à la manière des cypris, au milieu des varecset des conferves. Cythérée verte : Cjtliere viridis , Mull,, Entom. , pag. 64 , lab. 7, fig. 1 et 2 j Cjtherina viridis, Lamck., Anim. sans vert,, 2 5. B88 CARACTÈRES DFS BR ANCHIOPODES. tome 5 , pag. laS. Longueur, 5 de ligne; têt court, réniforme, vert, tomenteux. Cythérée jaune : Cythere lutea, Mull., Entomostr. , pag. G5; Cjtherina lutea, Lamck. , Anim. sans vert., tom. 5, pag. 126. Plus grande que la précédente ; têt réniforme , plus alongé , jaune et glabre. Cythérée JAUNATRE ; Cythere jlaviàa^ Mull., Entom., p. 6Q , tab. 7, fig. 5 et 6. De la taille delà cythérée jaune; têt encore plus alongé, ovalaire, non réniforme, ni échancré en dessous, jaunâtre, lisse. Se trouve fréquemment sur la Flustra lineata. Cythérée gibbeuse; Cythere gibba , Mull., Entom., pag. 66 , tab. 7 , fig. 8 et 9. Beaucoup plus grosse que les précédentes, quoiqu'elle n'ait pas plus d'une demi-ligne de longueur; têt blanchâtre, hispide, court, avec une gibbosité très-forte sur le milieu de chaque valve. Cythérée bosselée : Cythere gihbera, Mull. , Entomostr. , p. 66, pi. 7, fig. 1 1 et 12. Aussi grande que la cythérée gibbeuse-, têt raccourci, renflé antérieurement, et encore davantage en arrière , un peu étranglé dans son milieu , tant en dessus qu'en dessous, verdâtre et lisse. ordre dixième. BRANCHIOPODES, Branchiopoda. Deuxyeux pédoncules ; pattes servant à la natation età la respi- ration ordinairement très-nombreuses. (Sect.des PHYLLOPEs,Latr.) Genre CLXXXVI. Branchipe ( Branchipus , Lamck. , Latr. , Leach ; Branchiopoda , Lamck., Latr., Bosc ; Cancer, Linn. ; Gammarus , Fabr. : Apus, Schœffer; Branchiopus, Duméril; Chirocephalus , Bénédict-Prévost, Jurine). Corps alongé, presque filiforme et très-mou, sans têt. Tête distincte, munie d'antennes filiformes , droites, flexibles, composées d'une multitude d'articles presque imperceptibles, de la longueur de la tête , au nombre de deux ou de quatre. CARACTÈRES DES BRANCHIOI'ODES'. ôe^ Deux yeux à réseau frès-écartés , latéraux , pédoncules, mo- biles. Deux espèces de cornes sur le front, beaucoup plus grandes et très-ayancées dans les mâles. Bouche composée d'un chaperon bifide, avancé, d'une papille en forme de bec , et de quatre autres pièces latérales. Pieds tous natatoires, d'égale longueur, placés au-dessous et sur les côtés du corps, formés de quatre articles, dont le premier court, et les trois derniers aplatis, ovales, ciliés sur leurs bords, et faisant fonction de branchies et de rames. Queue composée de six à neuf anneaux-, dont le dernier muni de deux feuillets alongés , pointus et ciliés sur leurs bords. Organes des sexes situés après la dernière paire de pattes, à l'origine de la queue, et aussi dans la femelle près de Textrémité de celle-ci. (Voyez les généralités page 64.) Les animaux de ce genre , dont on a distingué deux espèces , vivent dans les petites mares d'eau de pluie, et y nagent renversés sur le dos, avec beaucoup de vélocité, à l'aide de leurs pattes branchiales^ Branchife DBS ÉTANGS: Branchipus stagnalis , Latr. , Leach, Lamck. ; Cancer stagnalis , Lmn. ; Apus pisciformis , SchaefF. ; Gammarus stagnalis , Fabr.; Herbst, Cancr. , tab. 3 5 , fig. 5 à 1 o. Longueur, dix lignes; cornes du mâle horizontales ; nageoires de la queue larges; antennes au nombre de quatre; œufs des femelles bleus, renfermés après la ponte dans un sac ovale qui est placé sous la queue. Branchife dès marais: Branchipus paludosus, Latr.; Cancer paludosus , MuUer, Prodr. Zool. Dan. , tab. 48 , fig. 1-8 ; Herbst, Cancr., tab. 55, fig. 3,4 et 5; Chirocephaius diaphanus , Béné- dict-Prévost, Journal de Physique, messidor an II; ejusd. , Mém. sur le Chirocéphale, joint au travail de M. de Jurine sur les Monocles, pag. 201, pi. 20, 21, 22. Cornes du mâle perpen- diculaires; nageoires de- la queue filiformes; deux antennes dans les deux sexes. Comme il se pourroit néanmoins que le chirocéphale cons- iituàt une espèce particulière , je vais donner, d'après M. Eé- 5^0 CARACTÈRES DES BRANCHIOPODES. nédict -Prévost, quelques détails sur ses formes et sur ses mœurs. L'animal a jusqu'à un pouce et demi de longueur. La tête est séparée du corps par une sorte de col que forme le premier anneau dépourvu de pattes; les deux an- tennes sont droites, cylindriques et terminées par une touffe de petits poils ; les deux cornes des. mâles (premiers doigts , Bé- nédict-Prévost ), qui sont destinées à fixer la femelle lors de l'accouplement, sont formées chacune de deux pièces verti- cales, dont la dernière est étroite, courbée en dedans pour correspondre à celle de la corne opposée, et constitue avec elle une sorte de tenaille à branches courbes; deux grands tentacules en forme de trompes molles (second doigt du chirocé- phale adulte, 'Bénédict-?révosi), mais non traversés par un canal, placés à la base des cornes en dedans, mobiles , roulés en spirale, pourvus à leur racine, du côté extérieur, de quatre appendices charnus, cylindriques et parsemés de petites épines, et d'une membrane triangulaire languetée , qui se déploie dans l'accou- plement (i). Ces deux organes, manquant dans les femelles qui ont à la place des cornes en forme de pinces , deux simples protubérances coniques assez avancées. Yeux fort grands , à réseau, ordinairement noirs, quelquefois bruns ou marbrés de blanc, portés sur des pédoncules assez longs. Bouche com- posée, i.°de deux mandibules très-grandes, ayant leur extré- mité triturante, large, obtuse et garnie d'un grand nombre de petites dents , comme les dents d'une lime ; 2.° de deux or- ganes particuliers ( barbillons des mandibules , B. Prévost ) , for- més de deux pièces, l'une épaisse, et l'autre mince et garnie d'une vingtaine de filets très-déliés, qui sont placés de ma- (i) Ces tentacules, ou seconds doigts de M. B. PreVost existent aussi dans le Branchipe stagnai. Ce sont les pelites antennes, corniculœ ^ distingue'es par Sc\iîtSir.(Jpus pUciforniis ^ ijSz , fig. V, VI et VII , lettre e.) CARACTÈRES DES ER ANCfllOPODES. Sq 1 uiere que les alimens qui arrivent aux mandibules doivent passer entre eux ; 3." de deux petits appendices {papilles, B.Vré-^ vost) , situés sous le corps, et non sous la tête, paroissant desti- nés à pousser les alimens entre les filets, 4." d'une lèvre supé- rieure {soupape , B. Prévost) , insérée à la base et au centre des parties delà bouche, un peu au-dessous d'une tache noire, triangulaire, qui est le rudiment des yeux lisses; cette lèvre s'étendant sur les mandibules et les barbillons, et arrivant jusqu'auprès de l'intervalle qui sépare les deux papilles. Corps en forme de bateau ou de canot alongé , dont la carène est sur le dos, composé d'un anneau sans pattes, et de onze anneaux pédigères. Queue consistant en neuf segmeus dont les deux premiers supportent les organes externes de la génération. Pattes en nageoires, dont les trois derniers articles alongés .^ ovalirires, sont très-ciliés sur leurs bords. Organes extérieurs du mâle en forme de deux corps conoïdes , obtus , et les in- térieurs composés de longs vaisseaux spermatiques.Vulves des femelles placées tout-à-fait à Pextrémité de la queue . ne ser- vant pas à la sortie des œufs. Ovaires, situés dans toute l'étendue delaqueueàdroiteetàgaucheducanalintestinal,elremontant jusqu'au second anneau où ils communiquent avec une grosse poche extérieure, conique, remplie d'œufs, qui est ici l'ana- logue des sacs ou matrices extérieures des cyclopes, et dont l'ouverture est à sa pointe. Queue à lanières étroites, pour- vues sur leur contour de soies qui elles-mêmes sont ciliées. Cœur consistant en un vaisseau dorsal, semblable à celui des in- sectes. Intestin droit, ayant deux œsophages , et se terminant à l'extrémité du dernier anneau de la queue. Les chirocéphales, en sortant de l'œuf, ont le corps divisé en deux masses globuleuses à peu près égales. La première renferme un gros œil lisse, et donne attache, 1.° à deux an- tennes courtes, cylindriques et pourvues de poils au bout , 2° a. deux très -grandes rames dont l'extrémité est ciliée, et, ù° à deux pattes assez courtes et grêles , formées de cinq 39^ CARACTERES DES BRANCHIOPODES. articles. Apres la première mue , ils ont trois yeux , l'intermé- diaire lisse , et les deux latéraux composés; la partie posté- rieure du corps est alongée, conique, divisée en anneaux, et terminée par deux petits filets. Plus tard et après plusieurs mues, les pattes se montrent et se développent déplus en plus, tandis que les rames s'atrophient et disparoissent -, l'œil simple interméd-^'aire reste rudimentaire (i).Dansles jeunes encore, la lèvre supérieure ou soupape est énorme, puisqu'elle recouvre le ventre, mais son volume diminue progressivement avec l'âge. Les chirocéphales se trouvent dans les petites mares d'eau trouble, mais non corrompue , et souvent dans celles qui ont été formées momentanément à la suite des grandes pluies. Ils nagent sur le dos avec beaucoup de facilité , et p^aroissent con- tinuellement occupés à manger de petits corps animaux ou végé- taux que l'eau tient en suspension. Leur accouplement a de Pana- logieavec celui des libellules, c'est-à-dire que le mâle, nageant au-dessous de la femelle , la saisit au cou avec les appendices qui munissent sa tête, et s'y tient fixé jusqu'à ce que celle-ci recourbe sur lui l'extrémité de sa queue, de façon à mettre en contact ses deux vulves avec les deux organes co- pulateurs qui doivent la féconder. Les œufs jaunâtres, sphé- riques, irréguliers, ont une enveloppe épaisse et dure qui les conserve en été à sec et dans la poussière , ou dans la terre, jusqu'à ce qu'une circonstance favorable, telle que la présence de l'eau de pluie en quantité suffisante leur permette d'éclore. Ce qui arrive pour ces œufs , a lieu également pour ceux du branchipe des étangs , et il faut que ces derniers aient une vitalité au moins aussi grande que la leur, car j'ai observé des animaux de cette espèce dans de petites flaques d'eau plu- viale sur les sommités des rochers de grès de Fontainebleau, qui sont ordinairement à sec, et exposés pendant plusieurs mois de l'été aux rayons ardens du soleil. (i) C'est lui qu'où aperçoit sous la forme d'un chevrou noir sar la tète des adultes. CARACTEflES DES BR ANCHIOPODES. OC] 3 Les femelles des chirocéphales font plusieurs pontes dis- tinctes à la suite d'un seul accouplement; chacune en plu- sieurs reprises qui durent ensemble quelques heures, et jus- qu'à un jour entier. Chaque ponte est de cent à quatre cents œufs; ceux-ci sont lancés au dehors avec beaucoup de vitesse, par jets de dix ou douze , et avec assez de force pour pouvoir s'enfoncer un peu dans la vase. Genre CLXXXVll. Artémie {Artemia, Leach; Artemisus , Lamck. ; Cancer, Linn.-, Gammarus , Fabr.). Corps ovale à tête non séparée, et postérieurement caudi- fère. Deux antennes courtes , subulées. Deux yeux subpédon- culés. Bouche placée sous le bord antérieur de la tête. Queue longue terminée en pointe. Dix paires de pattes lamelleuses, natatoires, ciliées, finissant par une soie. ArtÉxMie s\une: Artemia salina, Leach ; Cancer salinus, Linn.; Gammarus salinus , Fabr. ; Cancer salinus , Montag., Trans. Soc. Linn. ,tom.XI, pag. 2o5,tab. i4,fig. 8, g, lo jArtemisus salinus, Lamarck, Anim. sans vert., tome 5, pag. i35. Animal très- petit, commun dans les marais salans de Lymington en An- gleterre, lorsque l'évaporation de l'eau de mer est très-avancée. Genre CLXXXVIII. Eulimène {Eulimene, Latr.; Artemia, Leach). Corps ovale , oblong , linéaire. Tête transverse avec les yeux noirs, latéraux , portés chacun sur un pédoncule assez grand et cylindrique. Deux antennes presque filiformes, mais un peu plus menues au bout, simples, un peu pluslonguesque la tête , insérées entre les yeux. Deux petits corps filiformes, sem- blables à des palpes placés à l'extrémité antérieure delà tête. Premier article du corps élargi sur les côtés, servant de cou. Pattes au nombre de vingt-deux , placées sur les côtés du corps, paroissant composées de quatre à cinq articles membraneux. Ô^/^ CAHACîERES DES BHANCHIOI'ODES. OU en lames 5 dont les trois premiers et le. dernier plus petits , celui-ci allant en pointe, et aucun d'eux n'étant double.- le dernier de la onzième paire étroit vers son extrémité qui est arrondie. Une pièce arrondie et globuleuse , attachée vers le milieu des pattes comprises inclusivement entre la qua- trième et la dixième paire. Une pièce renflée presque demi-glo- buleuse, remplie d'une matière noirâtre, terminant le corps postérieurement et remplaçant la queue, de laquelle sort un filet semblable à un boyau alongé , aussi noirâtre , que M. La- treille soupçonne être un oviductus. EuLiMÈNE BLANCHATRE : EuUmene albida , Latr. , Règn. Anim. , tome 3, pag. 68;Nouv. Dict. d'Hist. nat. , tom. \o, pag. 535 ; Artemia EuUmene, Leach, Dict. des Se. nat., tom. XIV, pag. 543. Couleur blanchâtre ; extrémité postérieure du corps noirâtre. De la Méditerranée près de Nice. Genre CLXXXIX. Zoé {Zoea, Bosc, Latr., Lamck., Leach; Monoculus, Slabber). Corps ayant un têt presque ovale, avec lequel la tête se trouve confondue, terminé en avant par un très-long rostre infléchi. Quatre antennes presque égales, dont les extérieures sont bifides et coudées ;deuxyeux presque sessiles extrêmement gros et saillans, placés à la base du rostre et au-dessus des an- tennes. Parties delà bouche inconnues. Une grande pointe re- levée et dirigée en arrière , placée en arrière du corselet ou de la carapace. Abdomen long, replié en dessous , formé de quatre segmens aplatis, presque égaux , étroits , et d'un cinquième ter- minal, plus grand et fourchu. Pattes très-courtes et cachées sous le corps, à peine visibles, à l'exception des deux der- nières qui sont très-longues et en nageoires. M. Latreillesoupçonne que cegenre appartient moins à la sous- classe des entomostracés qu'à celle des malacoslracés, et M. Leach pense qu'il appartient au même groupe que lesNébalies. CARACTÈRES DES BRANCHIOPODES. SgS Zoé pélagique : Zoea pelagica , Bosc , Crust. , tome 2 , pi. 1 5 , fig. 3-4. Transparent comme du verre; yeux et une tache à la base de l'épine dorsale, d'un beau bleu ; grandeur, j de ligne. De l'Océan atlantique. Zoé a masse : Zoea clavata, Leach, Journ. de Phys., 1818, avril, pag. 5o4, fig. 4; Enc.Méth. , pi. 354, fig. 5. Plus grosse ; rostre droit et non infléchi ; tét globuleux avec deux longs prolonge- mens en massue de chaque côté.Dela côte occidentale d'Afriquç. Le monoculus Taurus de Slabber, Microsc, tab. 5, paroît de- voir rentrer dans ce genre (1). (1) J'ai pris à tàclie, ainsi qu'on a pu le remarquer dans le courant de ce cliapitre, de passer en revue tous les genres qui ont été formés jusqu'à ce jour dans la classe des crustacés, et d'en exposer les princi- paux caractères. Quelques uns néanmoins ont échappé à mes recherches, et je ne connois encore que leurs noms seulement. Ce sont ceux qui ont été appelés par M. Leach ( article Crustacés du Dictionnaire des Sciences naturelles) : Charaxia, Etyjea, Gemallia, Herynus, Isochirus, Lepto- soMA, Nectocerus, Nectyleus , PsANMYLLus ct Rhetiaj et par M. Rafi- nesque (Précis de Découvertes somiologiques) : Jakerea, Isolus, Cero- phas,.Protoku,Tei.esto,Stehyo, Cychreus, P£phredo,Dameus et Dihao. 3o6 CHAPITRE VllI- BIBLIOGRAPHIE CARCINOLOGIQUE , OU LISTE DES PRINCIPAUX OUVRAGES SUR L'HISTOIRE NATU- RELLE DES CRUSTACÉS. A. Auteurs qui ont traité des crustacés en général , et des MALACOSTRACÉS EN PARTICULIER. 1 ." Auteurs anciens , grecs et latins- leurs traducteurs , commen- tateurs et compilateu. Aristoteles. DeHistoriâ animalium, \ih. IX, latine, Théodore Gaza interprète ( lib. IV, cap. 2 1 ; lib. V, cap. 1 5 ) : Venetiis , 1476, fol. — Et plusieurs autres éditions ou traductions parmi lesquelles on distingue celle de Camus, 2 vol. in-4.° Paris. OvidiusNaso. Halieuticon. — Halieuticon poematicum Ovidii Nasonis per Gryphium. Lugduni, i535. — Et plusieurs autres éditions. Plinius secundus (Caius). Historia Mundi, libri XXXVII. Venetiis, i4Ci),fol. — Lugduni Batavorum , i635,in-8.", etc. — C. Plinii secundi liber nonus de aquatilium naturâ ; recensuit amplissimisque commeniariis instruxit L. T. Gronovius. Lugduni Batavorum, 1778, in-8." — C. Plinii secundi liber nonus de aqua- tilium naturâ, et 32 de medicinis ex aquatilibus, cum Oppiani Ha- lieuticon libris. Argentorati, i534, in-4.° — Massarias (Fran- cisco). In nonum Plinii librum , qui est de aquatilium naturà ^ castigationes et annotaliones. Basileae, i557 , et Parisiis , 1 647 , in-4.'' — SoLiNus (Caius Julius ). Poljhistor, etc. — Et diverses éditions des Œuvres de Pline, avec ou sans commentaires, BIBLIOGRAPHIE CARCINOLOGIQUE. 097 ainsi que plusieurs traductions françoises , dont l'une des plus estimées est celle de Poinsinet de Sivri. Paris, veuve Desaint, 1771 et année suivante, 12 vol. in-4.° jElianus (Claudius). De l^aturâ anîmalium , lib. XVII, grœcè et latine , Petro Gyllio et Conrad. Gesnero interpretibus. Tiguri, i556, fol. Genovae, iCii, in-16 (lib. 12, cap. 26; lib. 14, cap. i3). — Ex jEliani Historiâ per Petrum Gjllium , latinifacti , itemque ex Pprphyrio, Heliodoro, Oppiano tum eodem Gjllio aucti, lib. XVI. Lugduni , i533 , in-4.° —Et plusieurs autres éditions. Athen^us. Deipnosopliistarum , lib. XV; cura et studio Isaaci Casauboni auctiores emendatioresque editi : cum interpretatione latinâ Jacobi Dalechampii cadomensis. Adjeetisunt indices rerum , scriptorum, proverliorum , vocum accuratissimi ( lib. 3 ). — Heidel- bergae, 1697, fol. — Et plusieurs autres éditions. Oppianus. Halieucticon Biblia , etc. Latine J. C. Schneidero edid. Argentorati, i776,in-8.° — Edf. Ritterfhusii, Leyd., 1597, in-4.'' Mathiole (Pierre-André). Commentaria in sex libros Diosco- ridis, 1 vol. , fig. Venetiis , a565. Gesner (Conrad) , De piscium, et aquatilium animantium Naturâ. Tiguri, i568. — Ejusdem. Nomenclator aquatilium animantium. Icônes animalium aquatilium in mari , et dulcibus aquis degentium , plusquàm 700, cum nomenclaturis singulorum, lalinis , grœcis , italicis , hispanicis , germanicis , anglicis , aliisque, etc. in-fol. Tiguri, i56o. Aldrovandi ( Ulyssus). De animalihus exsanguibus. Bononise , in-fol.', fig. 1606. CoLUMNA (Fahius). Aquatilium et terrestrium aliquot animalium ^ aliarumque naturalium rerum Observationes. A la suite de son Ecphrasis , in-4.° , 1616. JoNSTON (Jean). Historiée naturalis de exsanguibus aquaticis , lihri quatuor, in-fol. fig. Ainstelodami, i665. Sachs a Lewenheimb ( Philippus-Jacobus). Gammarologia 3q8 bibliographie cahcinologique. seu gammarorum vulgb Cancrorum consideratio phjsico-philolo- gico-historico-medico-chjmica. Francof. et Lipsiae , iG5i. M. 8. RuYscH ( Henry). Theatrum universale omnium animalium, etc. Aicstelodami, 1718, 2 vol. fol. , fig. CuviER ( Georges-Léopold - Chrétien -Frédéric- Dagobert. ) Dissertation critique sur les espèces d'écrevisses connues des anciens, et sur les noms qu'ils leur ont donnés ( i8o3). Ann, du Mus. d'Hist. nat. , tom. 2, pag. 568. 2° Auteurs systématiques , ou nomenclateurs modernes. Bei.on (Pierre). La nature et diversité des poissons. Paris, i555, in- 8.° oblong. — L'Histoire naturelle des estranges pois- sons marins. Paris, i55i,in-4.'* — De aquatilibuslibri 2. Paris, i553 , in-8.° oblong. Rondelet (Guillaume). Libri de piscibus marinis. Lugduni , i554, fol., fig. — Vnii'ersœ aquatiliumliistoriœ pars altéra, i555. — L'histoire entière des poissons. Lyon, i558, fol., fig. Mouffex (Thomas). Insectorum sii>e minimorum animalium Theatrum, 1 vol.in-fol. , fig. Londini 1634. Petiver (James). DeAnimalibus crustaceis caudalis, etc. Mem. for the curions, 1708. LiNN^us {Ci\ro\us). Sjstema Naturœ , édit. i.Leydœ, 1705 , 12 pag. — Edit. 2, 1740. Holmiae, 80 pag. — Edit. 3. Halœ, 1740, 70 pag. in-4.^ — 4, Parisiis, 1740, 108 pag. in-S." — 5 , Halse , 1747, pag. 88 in-8.° — 6 , Holmiée, 1748, pag. 352 in-S." — 7 , Lipsiae, 1748, i56 pag. in-S." — 9, Leydas, 1766, 226 pag. in-8.* — 10, Holmiae , 1768 , in-8.° — 11, Lipsiae, in-8.° — 12 , Holmiae, 3 tom. in-8.° — i5, édit. Gmelin. Lipsiae , 1788. — Lugduni, 178g. SchjEffer (Jacob. Christ.). Elementa entomologlca, Regens- burg, in-4.° , fig. color. 1766. Geer (Charles, baron de). Mémoire pour servir à l'histoire des insectes, 7 vol. irt-4.'', fig. Stockholm, 1778. — Le 7.* vol. BIBLIOGRAPHIE CARCINOLOGIQUE. Sgg renferme des observations sur les entomostracés et sur les écrevisses. • Klein (Jacob Théodore). Prœludium de crustaceis impr. cum ejus summà dubiorum circa Linnœi classes quadrupedum etamphi- biorum. — Remarque sur les crustacés, imprimée avec ses doutes et observations. FABRicins( Joh. Christ.). Systemaentomologiee^ i vol. in-8.°, 1775. — Species insectorum, in-8.% 1781. — Mantissa insectorum, in-8.°, 1787. — Entomologia sj'slematica , in-8.°, tom. 2, 1793. — Tom. 5, Suppl., Daldorff, 1798. Latreille (Pierre-André). Précis des caractères génériques des insectes, Brives, in-8.°, 1796. CuviER ( Georges - Léopold - Chrétien - Frédéric - Dagobert ). Tableau élémentaire de l'Histoire naturelle des animaux, in-S." Paris , 1798. CuviER (Georges, etc.) , etDuMÉRiL (Constant). Tableau des crustacés, annexé au Traité d'Anatomie comparée, in-8.**, tom. 2. Paris, 1799. Lamarck (Jean-Baptiste-Pierre-Antoine-Demonet.) Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, 1." édit. , 1 vol.in-S.", 1801. Latreille (Pierre-André). Histoire naturelle des crustacés et des insectes , dépendante de l'édition des Œuvres de Buffon , publiée par Sonnini de Manoncourt, tomes 3-6, in-8.°, fig., 1 802. Bosc ( Louis- Augustin-Guillaume ). Histoire naturelle des crustacés, contenant leur description et leurs mœurs, 2 vol. in-18, faisant partie de Pédition de Buffon, dite de Castel , publiée par Deterville , an X. DuMÉRiL (Constant). Zoologie analytique, 1 vol. in -8." Paris, 1806. Latreille (Pierre André). Gênera insectorum et crustaceorum , 4 vol. gr. in-B.", fig. Paris, 1807. Rafinesque-Smaltz ( C. S. ). Précis de Découvertes somiolo- g Iques. Palerme , in-i 8 , 1812. ^OO BIBLIOGRAPHIE C ARCINOLOCIQ UE. Leach (William Elfort ). Article Crustaceoi.ogv, dans ÏE- dinburg Encjciopedia , du docteur Brewstcr, 10-4.", tom. 7, 1813-1814. Leach (William Elfort.) A gênerai arrangement of the classes Crustacea, Mjriapoda , and Arachnides, with Descrip- tions of some new gênera and species. Trans. Linn. Society, tom. XI, 1814. — Bull. Soc. Phil. 1816. Latreille (Pierre-André). Règne animal , distribué selon son organisation de M. Cuvier; 5.^ volume rédigé par M. Latreille, et comprenant les crustacés , les arachnides et les insectes. Paris, in-8.°, 1817. Lamarck (Jean-Baptiste-Pierre-Antoine-Demonet). Histoire naturelle des animaux sans vertèbres, 2.' édition in-B.", 7 vol. Paris, 1815-1822. Blainville (Henry Ducrotay de). Essai sur une nouvelle classification des animaux. Bull, des sciences, parlaSociétéPhi- lomathique, in-4.°, i8iC,p. 120. — Ejusd. Le même essai inséré avec quelques modifications, dans les Principes d'Anatomie comparée, tom. 1 , tab. 7, in-8.° Paris, iSaS. 3.° Monographes, Fabricius [Otto). Beskrivelse over den store GronlandsheKralhe, Danske, Vidensk. Selsk. Skrivt. nye , Saml 5, deel., p. 1 8 1-1 90. ( Maia. ) LiCHTENsTEiN (Antoine - Auguste - Henry ). Berlin , Magaz. , 18165 psg- 140' (Mémoire en allemand sur les Leucosics. ) Helbergids (O(ton). Observations sur les Crabes de terre, traduites de Pallemand en François, Collect. académ., tom. 3 , pag. 446. VosMAER (Arnout). Sur un nouveau genre de crabes de mer, Notogastropus, qui a des pattes sur le dos et sous le ventre. Mém. des savans étrangers, Acad. de Paris, tom. 4. — Imprimé aussi en hollandois. Uitgezogte Vcrhandelingen, 10, deel., p. 1 19-155. BIBLIOGRAPHIE CARCINOLOCIQUE. 401 Francds de Frankenau (Georges-Frédéric). De Cancro ma- rino rotundo majori variegato. Act. Acad. nat. Curios., vol. i , pag.3i5. AnonyiME. Characterisirung einer Kleinen art von Taschen. — Krebsen, deren ilckenschild ein menscliengesicht vorsteilet. etc. — Caractères d'une espèce de Crabes (Dorippes), dont l'écaillé représente au naturel le visage en face d'un homme. Ham- bourg, in-4.°, avec une planche. Schacht (Math. Henr. ). De tribus Cancri speciehus è mari Balthico. Nov. litt. mar. Balth. , 1699. SwAMMERDAM (Jeaii). Histoire naturelle du Cancellus ou Bernard l'hermite, dans le recueil des Voyages de Thevenot. Paris, 1681. MoRGÈNSTERN {Frédéric-Simon). Descriptio Cancri marini,vulgb EremitcB. Nov. Act. na^. 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[Spliceroma , Idofea.) 26 402 EIEI.IOGRAPHIE CAKCl NOLOGIQUE. Adams. Mémoire sur un petit crustacé du genre Nœsa de Leach. Linn. Transact., vol. 5 , tab. 2 , fîg. 3. DicQUEMARE. Descriptiou de l'actif [Oniscus). Journ. de PJiys. , tom. 22, seconde partie, pag. 29-34. Denso (Joan. Dan.). Von der Walfischlaus [Oymothoa). In seine Beitr. zur Naturkunde, 12 stiick, pag. 1044-1060. Spengler [horenz ). Beschreibung des besondem meerinseckls . welches bey dcn Islândern Oskabibrn, oder auch Onskebiôrn , Wunschbâr , TJ'^unskâfer heisset. Berlin, Naturf. 1 band. Lepechin (\wan). Très Oniscorum species descriptœ, Act. Petr. , 1778, pars 1 , pag. 247-260. ( Oniscus. ) Cdvier ( Georg.). Mémoiresur les Cloportes terrestres. Journ. d'Hist. nat. in-S.", tom. 2. FouGEROux DE Bond AROY (Auguste-Denis) . Sur un insecte qui s'attache à la chevrette (Bopjrus ), Mém. Ac. se. Paris, 1772. Lesueur (Charles Alexandre). Sur une nouvelle espèce d'in- sectes du genre Cymothoa , de Fabricius (^Cjmothoa bopjroides ). Nouv. Bull, des Sciences par la Société philomathique , 1814, pag. 45. 4." Topographes et Voyageurs. , a. Topographes. Fabricius (Othon). Fauna Groenlandica , systematicè sistens animalia Groenlandiœ occidentalis hactenùs indagata,quoad nomen specificum, triviale vernaculumque; Synonjmia auctorum , etc. 1 vol. in-B.", fig. Hafniae et Lipsiae , 1790. LinnjEus (Carolus). Fauna Suecica, i.'" édit. , 1 vol. in-S." LugduniBatavorum, 1746. — 2."^édit. in-8.°Stockholmi8e, 1761 . — ^jusd. Amenitates Academicœ , a.° Sj , tom. 8 , p. jS. Soder- berg, Propos. Pandora et Flora rjbiensis (citation de trois crustacés). — Johansson (Boas). Propos. Centuria Insec- torum, n.° 121, tom. 6, p. 384 (sept crustacés). — Tonning (Henricus). Propos. , n." 149, tom. 7, pag. 466 (vingt-cinq ap- BIBLIOGRAPHIE CARCINOLOGIQUF. 4"-'' tères marins). — Sparrman (Andréas). Prop., Iter in Chinam ( Oniscus anlus. Cancer Neptuni), Strom (Hans.).lTisecto Norwegica in ActanidrosiensisIII. — Ejusd., Descriptio prefacturœ Sondmbrie in diocccsi Bergensi. — F-iusd. , Physik og aconomish Beshriehe overfogderied Sbndmor , hcliggende i Bergens stift udinorge , cumfig. Seroë, J762, 2 vol. in-4,° MuLLER ( Othon-Fréiéric ). Zoologiœ Danicœ prodromus , in-fol.°, fig. color. Hafniœ , l'j'jO. Pennant (Thomas). Zoologia Britannica, in-4.°, 1 vol. — in-8.°, 4, vol. Leach (William Elford). AlalacostracapodophthalmiaBritan- nice, in-^.", 17 cahiers, fig. color. Londres, i8j5-i8uo. MoNTAGU (GGOTgG). Descriptions of several marine animais found on the souih coast qf Devonshire, Linn. Trans. , tom. IX, part. 1 , pag. 81, 1808. — Ejusd. Descriptions of several new or rare ani- mais principally marine, discovered on the south coast of Devon- sliire. Linn. Trans. 1 , tom. XI , pag. 1 , fig. 1 8 1 5 . Geoffroy. Histoire abrégée des insectes, dans laquelle ces animaux sont rangés suivant un ordre méthodique, 2 vol. in-4.° fig. Paris, 1762. — Seconde édition. Paris, an X. — Fourcroy ( Ant. François), Entomologia par isiensis sive Cataloguas insectorum quœ in agro parisiensi reperiuntur. — 2 vol. in-i 8. Risso (Dominique). Histoire naturelle des crustacés des en virons de Nice , in-8.° , fig. , imprimée en 1 3 1 3 , mais publiée en 1816. ScopOLi (Jean-Antoine). Fauna Carniolica ^ exliibens insecta Carnioliœ indigena, in-8.° Vindebonae, 1763. Olivi (Joseph). Zoologia Adriatica, 1 vol. iii-4.°, fig. Bas- sano , 1792. Panzer ( G. W. F. ). Fauna insecloriim Germaniœ^ fasc. log. Leipsick. {Oniscus. Décrits et figurés dans le g.*) Frisch (Joh. Leouh.). Beschreibung von allerhand insecten in Deutscliland. Berl. , i 720-1 755 , 1 3 cnhiers in-q." , fig. 26. 404 BIBLIOGRAPHIE CARCINOLOGIQUE. Say (Thomas). An account of the Crustacea, of the united 5fates. Journ.of Academ. 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Description de l'Egypte , publiée par ordre du gouvernement. Planches des Crustacés. Hasselquist ( Frédéric). Keise nach Palœstina aus dem schwed libers. Rostoek, 1762, in-8.° — Voyage en Palestine, traduc- tion françoise, 2 vol. in-12. Forskal ( Pierre ). Descriptiones animalium , avium, amphi- biorum, piscium , insectorum , vermium , quœ in Itinere orientait observavit. Post mortem auctoris edidit Carsten Niebuhr. Hafniae, 1775. — Ejusdem. Icônes rerum naturalium quas in Itinere orientali depingi curavit. Hafniœ, 1776. Catesby (Marc). The natural Hhlory of Carolina, floriJa BIBLIOGRAPHIE CARCINOLOGIQUE. 4o5 and the Bahama Islands , 2 vol. in-f." , fîg. color. London , 1751-1745. Kalm (Pierre). Beschreibung der Reise nacli den nordlichen America. Goett. , i75g , 5 vol. in-S." Planchus (Janus), ou Jean Bianchi. De Conclus minus notis , 1.^" édit. Venetiis, 1759 , 10-4.", fig. — 2.'' édit. Liber dupliai appendice auctus.Romse , 1760- Brovvne (Patrick). 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Notice sur les animaux recueillis parle capitaine Ross dans son Voyage à la baie de Bassin , par M. W. Elf. Leach (en anglois). Gaimard (J. p.) et Quoy. Description des animaux re- cueillis dans l'expédition autour du monde , commandée par le capitaine Freycinet. Paris, in-fol. , fig., 1825. 5." Muséographes. 'RvMFHivs(Georges'Ev^TaTd) . D'Amhoinscheraritet Icarner, etc., in-fol., fig. Amstelodami , i7o5. — Thésaurus imaginum, etc. La Haye, in-fol., lySg. Petiver (Jacob). Aquatilium animalium Amhoinœ icônes et nomina, fol., fig. London , lyiS. — 2.* édit. London , 1764. — Gazophj'laciumnaturœ et artes. London, 1702 , in-fol., fig. Sera (Albert). Locuplelissimi Rerum naturalium Thesauri ac- curata descriplio, etj. (Crustacés au tome 5), 4 vol. in-fol. Amstelodami, ) 704-] 765. LiNN^us ( Carolus ). Muséum Adolphi Friderici Régis , in-fol. Stockholm. 1754. LiNNjEus (Carolus). Muséum hudovicœ Vlricœ Reginœ. Cum Mus. Adolph. Frider, tom. IL — Prodromus, in-8.", Holmiœ , 1764. Gronoviijs (Laurent-Tliéodore). Zoophjlacium Gronovianum. fasc. Il, in-fol. Lugduni Batavorum , 1764. VoRMius f Olans ). Muséum Vormianum . in-fol. Lcydc . iG56. t BlBLIOGHA?nrK CARCINOLOGIQUE. 4^7 (')" Iconographes, Renard (Louis). Poissons, Ecrevisses et Crabes «jue l'on trouve autour des lies Moluques. Herbsx (Jean-Frédéric- Guillaume). Versuch einer natur- geschichte der Krabben und Krebse , nebst einer sjslematischen beschreibuns ihrer verschiedenen arten , in-Zi." , th. i. Zurich . 1782 ; th. 2 und 5 ; Berlin und Stralsund , 1796. Latreille ( Pierre- André ). Encyclopédie méthodique, planches de crustacés et d'insectes avec leur explication. Tab. encyclop. et méthod . des trois règnes de la nature, 2/1." par- tie. Paris, 1818. 7.° Mélanges. Barreuer (Jacob). Icônes œri eleganler iacisœ , etc. Ple- rumque fidèles Ji^urœ , rarœ descriptiones , iu-fol. Paris, 171^1. Pallas (Pierre-Simon). Miscellanea Zoologica quibus novœ iwprimis atque ohscurœ animalium. species describuntur , et ob- servationihus iconibusque illustrantur. Uag^ae comitum , in-4.", fig. , 1766. — Ejusdem Spicilegia zoologica quibus noi>œ irnpri- mis et obscur a animalium species , iconibus, descriptionibus atque commentariis illustrantur. Berolini , in-4.° , 1767-1780. Slabber. Observations microscopiques en allemand. Baster (Job). Opuscula subcesiva, , observationes miscellaneas de animaleulis et plantis quibusdam marinis eorumque ovariis et seminibus continentia , 2 vol. in-4.°, fig. Harlemi, 1762-1765. Knorr (Georges Wolgang ). Deliciœ naturœ selecta;, oder auserlesenes naturaliencabinet ehemals herausgegeben. Nurem- bergias, 1766 , 2 vol. in-fol. , fig. color. SowERBY (James). British Miscellanf, in-8.° , fig. London. Leach ( William Elfort ). Zoological Miscellanj , 3 vol. in-8.", fig. color. Suite du Naluralisls Miscellanj de Shaw. 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Dictionnaire polyglotte d'Histoire naturelle de Nemnich , 4 volumes in-4.°, imprimés à Hambourg, contenant des listes composées dans toutes les langues de l'Europe, des espèces d'animaux, de végétaux et de minéraux décrits dans les prin- cipaux ouvrages d'Histoire naturelle, et une table métho- dique de ces espèces, d'après le système de Linné. Dictionnaire raisonné etuniversel des animaux, ou le Règne animal, consistant en Quadrupèdes , Cétacés , Oiseaux , Pois- sons , Insectes, Vers , Zoophytes, ou Plantes animales-, leurs propriétés en médecine-, la classe, la famille ou l'ordre, le genre , l'espèce avec ses variétés, où chaque animal est rangé suivant les différentes méthodes ou nouveaux systèmes de MM. Linnaeus , Klein, Brisson; par M. D. L. CD. B. (de lx CiiESNAYE-DES-Bois), 4 vol. in-4.% Paris , 1759. Dictionnaire raisonné universel d'Histoire naturelle , con- tenant l'histoire des animaux , des végétaux et des minéraux, et celle des corps célestes, des météores et des autres prin- cipaux phénomènes de la nature , avec l'histoire et la des- cription des drogues simples tirées des trois règnes, et le détail de leurs usages dans la médecine, dans l'économie domes= tique et champêtre , et dans les arts et métiers ; plus une table concordante des noms latins, et le renvoi aux objets men- tionnés dans cet ouvrage. Par Valmont de Bomare , démons- trateur d'Histoire naturelle, etc., i.'^édit. in-8.° Paris, 1764. — 2." édit. in-S.", 1768. — 5.^ édit., 9 vol. in-8.°, 1775. — 4.'édit., 1 5 vol. in-8.° 1791.-5.^ édit., 8 voL in-4.% ^793. Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle , appliquée aux arts, principalement à l'agriculture et à l'économie rurale et domestique. Par une Société de naturalistes et d'agriculteurs, avec des figures tirées des trois règnes de la nature, 24 vol. in-S." , i8o3- 1804. (Les Crustacés sont décrits par M. Bosc, et M, Latreille a inséré dans le dernier volume un tableau mé- if3Û lilBUOCHAPHlE C ARCINOI.OGiyDE* thodique de ces animaux. (Le même ouvrage, nouvelle édi- tion presque entièrement refondue et considérablement aug- mentée, 36 vol. in-8.° Paris, 1816-1819. (M. Latreu.le y a rédigé seul l'Histoire naturelle des Crustacés. ) Dictionnaire des Sciences naturelles, dans lequel on traite méthodiquement des différens êtres de la nature , considérés, soit en eux-mêmes, d'après l'état actuel de nos connoissances, soit relativement à l'utilité qu'en peuvent retirer la médecine , l'agriculture , le commerce et les artSj suivi d'une biographie des plus célèbres naturalistes, elc. Par plusieurs professeurs du Jardin du Roi et des principales Ecoles de Paris. Les cinq premiers volumes de cet ouvrage furent mis au jour en 1804. En 1816 ils ont été publiés de nouveau , et augmentés de sup- plémens. De plus, depuis celte année Jusqu'en 1825, trente autres volumes ont été mis en vente. L'Histoire naturelle des Crustacés a été traitée par MM. Leach et Desmarest, et M. Duméril a fourni plusieurs articles sur les animaux de cette classe dans les premières lettres. Les planches qui s'y rappor- tent sont dessinées par M. Prêtresous la direction de M. Turpin. Dictionnaire classique d'Histoire naturelle, ouvrage dans lequel on a ajouté, pour le porter au niveau de la science, un grand nombre de mots qui n'avoient pu faire partie de la plupart des ouvrages antérieurs de 1822 à 1825 , 7 volumes contenant les lettres A, B, C, D, E, F, G. ADDITION DE QUELQUES ESPECES RARES DE LA MÉIDTERRANÉE, décrites par M. Risso , et que n'ayant pas vues en nature ^ nous ne sau- rions admettre définitivement dans les genres où elles ont été placées par ce naturaliste (i). I. Thie de BlAINVILLe; Thia Blainvillii , Risso, Journ. de Phys. , ocl. 1822, pag. 25i. Carapace globuleuse, liès-glabre, luisante, d'un ver' feuille-morle, finement ponctuée ; front avancé , tbihleiiient sinueux au milieu; yeux vifs, petits, d'un rouge hyacinthe ; antennes latérales fort longues,- pinces courtes renflées, terminées par des dents blanchâtres, les autres pattes minces aplaties, crochues; rapport de la longueur à la largeur , comme dix est à huit. De Nice. 3. DoRiPPE Cuvier; Dorippe Cuvieri, Risso, Crust. de Nice, p. 35. Tèt inégal presque quadrangulaire, muriqué ■ front armé de trois fortes épines disposées en triangle; pinces fort longues, arrondies, épaisses, épineuses, parsemées de longs faisceaux de poils; couleur incarnate, passant au jaunâtre; longueur, six pouces; largeur, quatre pouces neuf lignes. Il vit dans les profondeurs de la mer, et sa femelle dépose des œufs d'un jaune pâle en août. M. Lalreille vient de recevoir un individu de cette grosse espèce et y a reconnu un Homole et non pas un Dorippe. Il croit que c'est VHippocarcinus d' Aldrovande , auquel il avoit rapporté d'abord l'Homole front épineux. 3. Dorippe épineux; Dorippe spinosus , Risso, Crus!., p. 34- Têt couvert de duvet, quadrangulaire alongé , presque aplati, ayant cha- cun de ses bords latéraux garnis de neuf pointes ; front arrondi, un peu (1) Ayant promis dans notre avertissement de donner l'indication complète des espèces décrites par les auteurs , et même de celles qui sont tellement rares qu'elles n'existent pas dans les collections de Paris; nous rassemblons dans ce dernier article les descriptions dont nous n'avons pas cru devoir faire usage dans le cours de l'ouvrage , ayant des doutes sur l'exactitude de la détermination des genres auxquels ont été rapportées la plupart d'entr'elles. m^ '■4- 422 ADDITION, relevé, muni de dix-sept aiguillons placés sur cinq rangs et terminé sur le devant par un petit prolongement en forme de croissant; pinces longues, presque triangulaires, garnies de poils, avec leurs troisième et quatrième arlicles épineux; pattes aplaties, présentant à leur extrémité une rangée de pointes disposées en dents de peigne; couleur orangée. Longueur, deux pouces; largeur un pouce quatre lignes. Se trouve près de Nice dans les régions coralligènes. Sa femelle pond des œufs rouge de laque en juillet. Celle espèce dont a parlé Rondelet, p. 4o5 , est un véritable Homole, selon JVl. Latrellle. 4. Macrope PETIT-BEC; 3Tacropus par\>irostris yVCisso , Crust. , p. Sg. Cette espèce de Crustacéoxjrliynqueque M. Risso regarde comme ayant été décrite par Rondelet, p. 400 , ne saurolt être rapportée avec précision àaucun desgenresnouvellement admis plutôt qu'àd'autres. Son têt , qui a neuf lignes de largeur et de longueur, est presque cordiforme, d'un rouge de corail avec un duvet roussàtre ; il est garni de six longues épines, et ses bords latéraux sont lisses avec une seule pointe près de chaque œil; le front a deux courts aiguillons; les pinces sont courtes, arrondies , terminées par des dents très-ouvertes; la première paire de pattes est très-longue et épaisse, pointue, et les autres sont minces , glabres et crochues. Ce cruslacé qui nous est Inconnu vit dans les algues profondes; sa femelle dépose ses œufs qui sont aurores, en septembre. 5. Mkc^ov^ k^Kcn^iD^ ., Macropus A rachnides ,lj^mck. , Risso, Crust. pag. 40. Cette espèce longue de seize lignes et large de huit, a été dis- tinguée par M. de Lamarck. Son tèt est presque triangulaire , alongé , un peu bombé sur le devant et parsemé de quelques pointes sur les angles postérieurs; son rostre est peu avancé et presque arrondi; ses pinces sont grosses, grandes, presque lisses; ses pattes sont aussi longues et parsemées de poils. Elle se trouve à Nice , dans les varecs. 6. Maia Dcméhil; Maia Dumerilii , Risso, Crust. , p. 43. Long de six pouces, large de quatre pouces trois lignes, ce cruslacé est de iorme ovale oblongue , presque en cœur, bombé, couvert de pe- tites pointes aiguè"s; le Iront a deux grands prolongemens pointus, et chaque côté de la carapace présente neuf gros aiguillons ; le bord pos- térieur de celle-ci a quatre petites épines. Les pinces sont presque arrondies , épineuses , avec leur dernier article renflé , armé de longues dent» noirâtres, pustulées, avec des faisceaux de poils rudes. Les pattes sont longues , presque aplaties, épineuses; les postérieures ont leur der- nière articulation garnie de pointes aiguè's dirigées en dents de peigne. La femelle pond ses œufs qui sont jaunâtre , dans le mois de juin. 7. Maia coralline ; Maia coralima , Risso, Crust. , p. 45> pl- 1 > ''g- ^• Celui-ci long de seize lignes et large de huit, a le tèt subcordiforme . d'un rouge de corail pâle, pourvu de «jualre pointes aiguës sur chacun de ADDITION. 423 «es bords latéraux, et dont les intermédiaires sont très-petites, le front terminé par deux longues pointes droites , adhérentes à leur base et écartées au bout; les pinces rondes, un peu plus courtes que les premières pattes, ayant leurs troisième et quatrième articles garnis de pointes mousses ; les pattes assez longues , arrondies, tuberculeuses et couvertes de quelques poils. Une variété est mélangée de rouge et de blanc; celte espèce, qui paroît appartenir au genre Lissa, pond des œufs -d'un rouge foncé dans les varecs, en février, juin et septembre. 8. Maia hirticorne ; Maia hirticornis , Latr. , Hisso, Crust., p. 4^. Il a le tèt presque ovale , tuberculeux, inégal , à cinq pointes de cha- que côté ; son front a quatre fortes épines divergentes , dont les in- termédiaires sont les plus longues , rapprochées et poilues. Les pinces sont grosses et épaisses; leurs troisième et quatrième articles ont quel- ques pointes, et le dernier est glabre et renflé. Les pattes sont épi- neuses et poilues ; le corps du mâle est couvert d'un duvet fort court, et celui de la femelle d'un poil plus long. Dans les deux sexes , la couleur générale est le brun verdâtre ; mais <]uelques individus sont rouges. Longueur, un pouce dix lignes; largeur, onze lignes. Les fe- melles déposent leurs œufs , qui sont d'un rouge carmin , dans les va recs, en mars et juillet. g. Maia jaune ; Maia lutea , Risso , Crust. , pag. 48. Celle espèce que l'ou ne sauroit piécisément rapporter à un des genres nouvelle- ment admis , a le têt pentagone , relevé en bosse , constamment co- loré d'un beau jaune safran. Son (ronl est un peu avancé, et le pro- longement aplati , qui le termine , se partage en deux pointes à son sommel. Ses pinces sont longues , épaisses , lisses et renflées ; ses pattes sont grêles. Longueur, vingt lignes ; largeur, dix lignes. 10. Leccosie de LeacH; Leucosia Leachii , Risso, Journ. de Phys. , octobre 1822, page 242. Ce crustacé appartient évidemment au genre Ilia , et ne diffère même peut-être pas de notre Ilia Noyau. Il est glo- buleux , et sa carapace est entièrement couverte de petites protubé- rances qui le rendent âpre et rude au loucher. Sa couleur est le brun clair, mêlé de jaun.îlre ; son front est terminé au milieu par deux petits prolongemens coniques ; ses côtés latéraux sont armés de deux pointes aigué's ; son bord postérieur est garni de quatre pointes obtuses, iné- gales , dont les deux du milieu sont rapprochées l'une de l'autre ; l'ab- domen est d'un gris terne : les pinces sont longues , minces , granu- lées , terminées par de longs doigts minces. La différence principale que M. Risso trouve entre ce crustacé et sa Leucosie Noyau consiste en ce que le têt de cette dernière est lisse en avant , au lieu d'être granulé dans celte partie comme partout ail- leurs ; mais celte différence nous paroît de peu d'importance , ayant ^24 ADDITION. remarqué beaucoup de variété dans la saillie des granulations du têt de cette espèce. II. HiPPE BLEU ; Hippacterulea, Riss., Crust., page 5o. Cette espèce, dont le genre est douteux , est caractérisée par la forme alongéede son corps ; sa couleur jaunâtre au pourtour de celui-ci , et d'un beau bleu d'outremer au milieu ; son têt ovale , oblong , échancré sur le devant ; ses yeux portés sur de courts pédoncules ; ses antennes extérieures très-grosses, et les intérieures courtes ; son abdomen glabre; sa-pte- miere paire de pattes dont les articles sont un peu plus larges que ceux des autres paires , lesquelles sont dépourvues de crochets; ses écailles natatoires du bout de la queue , sont terminées par une pointe re- courbée en dessous. Il se tient caché dans les trous extérieurs que pré- sentent les coquilles d'huitres , sur la surface desquelles il se promène avec vitesse. Longueur, six lignes ; largeur, deux lignes. 12. ScYLLARE CiGALE ; Scyllarus Cicada , Kiss. , Crusl. , page 6i M. Latreille ( Dict. d'Hist. nat. ) , après avoir décrit le Scyllare Ours et montré qu'il se rapporte à la Cigale de mer de Rondelet , re marque que M. Risso fait cependant une espèce particulière de ce crustacé de Rondelet, sous le nom.de Scyllare Cigale , et dit qu'elle est distinguée de celle du Scyllare Ours, parce que son corps est lisse et d'un rouge de corail. M. latreille fait observer qu'il suffit de jeter un coup d'oeil sur la figure de Rondelet , pour se convaincre que le corps de ce crustacé n'est nullement Hsse , et il ajoute que M. Risso est en contradiction avec lui-même , lorsqu'il dit plus bas que le corselet de son Scyllare Cigale, est traversé par trois rangées de pointes ob- tuses. i3. CrangonfasciÉ; CrangonfasciatuSy Risso, Crust., page 82, pi. 3, fig. 5. Corps oblong , renflé , d'un blanc translucide , marqué d'une infinité de points noirs ; carapace munie de quelques pointes courbes , et terminée par un petit rostre arrondi et creusé au milieu ; yeux pe- tits , noirs ; antennes supérieures bifides , avec leur premier article épineux; première paire de pattes, courte, épaisse et garnie d'ai- guillons ; abdomen fascié de bleu noirâtre à sa base , ayant son der- nier segment terminé par quatre pointes. Longueur, quatorze lignes; largeur, quatre lignes. La femelle dépose ses œufs en juillet. On voit ordinairement ce crustacé sur les fonds sablonneux. 14. Crangon PONCTUÉ DE ROUGE; Crangon rulropunclatus , ,Vi\iso , Crust., pag. 83. Un peu plus grand que le précédent, cccrustacéalecorps plus comprimé , d'un blanc argenté et couvert d'une infinité de points d'un rouge pourpre. Son rostre est petit , arrondi, obtus et muni d'une poinle de chaque côté; ses yeux sont grands et noirs ; ses antennes supérieures bifides sont placées sur un long pédoncule épineux. La ADDITION. l\2S femelle porte de petits œufs d'un blanc rosaire, en mai et juin. On trouve cette espèce dans les endroits sablonneux à Nice. i5. AlphÉE pointillé; Alphœus punciulaius , Hisse, Journ. de Phys. , octobre 1822. Cette espèce, dont le geniu est au moins in- certain, est très-petite , puisque M. Risso indique pour sa longueur o"i,oi2o, et pour sa largeur seulement, o"',oo25. Elle est d'un blanc livide traversé sur le dos , et les flancs de bandes d'un rouge brun, for- mées par la réunion d'un grand nombre de points de cette couleur; son rostre a dix dents en dessus , et une en dessous ; ses écaille.s caudales sont d'un beau violet , et la plaque intermédiaire est ter- minée par sept pointes. Ce crustacé vil dans les régions sablonneuses. On le trouve en août et septembre. 16. AlphÉE ÉcriTj Jlphaus scriplus ,'^'\si,o, Soum. de Phys. , oct. i8'22, p. 248. D'après l'indication de ses dimensions celui-ci n'auroit que trois millimètres de longueur; mais il y a lieu de croire qu'il y a faute d'impression, et qu'on doit lire trois cenllmètres (c'est-à-dire treize lignes). Il est d'un blanc mat, parsemé de points rouges; sa ca- rapace, munie de deux aiguillons de chaque côté, est pointlUée de rouge; son rostre a dix dents en dessus et trois en dessous; sa pre- mière paire de pattes est très-courte , et la seconde est épaisse , annelée de jaune et de violet ; son abdomen est traversé en dessus par trois bandes de points rouges, dont celle du milieu forme la lettre V; les écailles caudales sont tachetées de rouge, et sa plaque intermédiaire a deux pointes. De Nice. 17. PenÉe membbaneux;/V/7«'«j' membranaceus , Risso, Crust., p. 98, Ce crustacé,qui après de six pouces de longueur, a le corps assez alongé pour son épaisseur, recouvert d'un tèt très-mince et presque mem- braneux, d'une couleur rougeàtre pâle;, la carapace est comprimée et terminée en avant par un petit rostre aplati et denté; les trois pre- mières paires de pattes sont fort longues, filiformes et didactyles; les deux autres sont minces et terminées par des crochets simples ; les deux derniers segmens de l'abdomen sont carénés; les écailles caudales sont lancéolées, inégales. Ce crustacé vit auprès de Mice sur les fonds vasaux. 18. NÉBALIE ventrde; Ncbalia i>entiicosa, Risso, Journ. de Phjs., octobre 1822, pag. 244- Longueur, b millimètres, largeur, 3. M. Risso donne ce nom à un petit crustacé qu'il a trouvé sur les branchies du poisson appelé Phycls Tinca , en mars et septembre. Il dit que son corps est oblong, diaphane , et que sa tète est prolongée en bec aigu; que l'œil est noir et assez gros; que les antennes Intérieures sont courtes et soyeuses, et les extérieures longues et géniculées; que I» carapace est lisse et comme divisée en trois anneaux supportant chacun une paire de pâlies; que le ventre est gros, ovale, arrondi, garni d'une 4.:i6 ADDITION. paire de paltes vers le milieu, et d'une autre vers la naissance de la queue ; que la queue est e'troile, alongëe , composée de cinq segmeus , garnie en dessous de lames natatoires, et terminée par trois appen- dices dilatés. Si ce crustacé est une Nébalie , la grosseur du ventre et la forme de la queue serviront surtout à le distinguer de la Nébalie d'Herbst. 19. Mysis plumeux; Mysis plumosus, Risso , Crust,, p. 116. Ce petit crustacé long de sept millimètres, sur une largeur de deux seulement, n'est nullement du genre Mysis.de M. Latreille ,si l'on en juge du moins par les caractères que M. Risso lui assigne , et que nous rapportons ici. Son corps est alongé, très-glabre, comprimé latéralement et d'un blanc mat ; les yeux sont gros , globuleux , rouges et presque sessiles les pièces latérales des antennes sont arrondies et ciliées ; les an- tennes intérieures sont longues, inégalement bifides, ciliées, placées sur un pédoncule cylindrique; les inlérieures sont courtes , pluraeuses; les palpes sont petits et velus; la première paire de pattes est très- longue, et terminée par des crochets aigus : les autres paires sont ciliées, les trois inférieures étant très-minces et grêles. L'abdo- men est petit , droit, composé de huit segmens égaux, garnis au sommet de deux appendices triangulaires, dont chacun est terminé par un long filel. Ces petits crustacés restent pour l'ordinaire cramponnés aux varecs et aux corallines : quand ils les quittent , ils nagent avec une ex- trême vivacité. Leurs œufs, au nombre de 24 a 36 et d'un jaune au- rore, sont portés par les femelles jusqu'à l'époque de leur dévelop- pement qui a lieu en juin. Il paroît même que ces femelles accom- pagnent leurs petits quelque temps après leur naissance. ao. Talitrk tachée de rouge ; Talitrus rubropunctatus , Risso, Crusl. , pag. 127. Ce crustacé, un peu plus petit que la Talitre Locuste , appar- tient peut-être au genre Orchestie. Son corps, formé de six segmens et comprimé, est d'un jaune clair et tacheté de rouge. Sa tête est presque triangulaire; ses yeux sont réniformes, réticulés; ses an- tennes supérieures sont presque aussi longues que les inférieures avec les deux premiers articles gros et longs; le premier des inférieures est court et renflé; la première paire de pattes est grêle et courte; la se- conde est longue avec le dernier article, ovale, tacheté de rouge, et terminé par un crochet. La femelle porte ses œufs en avril. 21. Chevrolle ponctifée; Caprella punctata , Risso, Crust., p. i3o. Cette espèce qu'on ne sauroit rapporter plutôt au genre Chevrolle qu'aux genres Proton ou Leptomère a i4 millimètres de long sur un de largeur. Son corps, très-mince et linéaire, est d'un blanc sale parsemé de points noirâtres en dessus et formé de neuf segmens presque arron- dis ; la tête est petite ; les yeux sont noirs ; les antennes supérieures ont nn peu plus de longueur que les inférieures; la première paire de ADDITION. 4^7 pattes est courte et épaisse ; la seconde est composée de cinq longs arti- cles renflés et terminés par un ongle crochu ; la troisième paire pré- sente la même longueur, et les deux dernières sont grêles et égale- ment distantes l'une de l'autre. Très-commune dans les varecSj à Nice. 22. Idotée lanciforme ; Idotea lanci/ormis , Risso , Crust.. pag. i36, pi. 3 , fig. II. Cet animal qui a sept lignes de longueur sur un peu moins d'une ligne de largeur, paroît appartenir au genre Stenosome. II est cylindrique, composé de sept segmens égaux à bords arrondis, au dernier desquels est adhérente une longue plaque relevée et terminée en pointe ; sa couleur est le noir obscur avec une ligne longitudinale sur le dos, blanche avec des reflets dorés; la tête est presque arrondie; les quatre premiers articles des antennes extérieures forment environ le tiers de leur longueur totale; les pattes antérieures sont ausssi beau- coup plus longues que les postérieures. On le trouve au milieu des co- rallines, à Nice. 23. Idotée Pinceau; Idotea penicillata. Risso, Crust. , pag. i37, pi. 3, fig. 10. Celui-ci long de six lignes et demie, nous paroit être un Anthure, dontlaqueueseulement seroitmal représentée, ence^qti'elle n'aquetrois lames au lieu de cinq. M. Risso dit qu'elle est cylindrique , légèrement aplatie, et que son corps est formé de neuf segmens, égaux, quadran- gulaires. Sa couleur est le vert grisâtre, finemimt pointillé de brun; sa tête est prolongée en une pointe obtuse; ses antennes sont courtes, presque égales entr'elles; ses pattes antérieures et les postérieures sont plus longues que celles du milieu ; sa queue est triangulaire , et ter- minée par deux filets soyeux et pénicillés. On le trouve dans les \ arecs, à Nice. 24. CymothoÉ ALBICOBNE ; Cymothoa albicornis^ Risso, Crust, p. i3g. C'est une espèce d'Anilocre. Voyez ce genre. 25. Calige imbriqué ; Caligusimèricalus, Risso, Crust., p. 162. Sousce nom M. Risso décrit très-imcomplèteinent un crustacé pœcilope, qui paroît principalement se rapprocher du genre Anthosome , sans cepen- dant en avoir tous les caractères. Il a six lignes de longueur sur deux environ de largeur. M. Risso lui donne le nom qu'il porte à cause des écailles en forme d'élytres qui sont placées à la base de son têt, et qui recouvrent entièrement son ventre. Son corps est coriace , glabre , d'un vert jaunâtre. Son têt forme un écusson alongé , conique, tronqué en devant , large et arrondi en arrière, finement dentelé sur son contour , et marqué dans son milieu d'une ligne brune; ses antennes sont for- mées de deux articles; ses deux pattes antérieures sont courtes , et le.'> deux postérieures larges et aplaties; toutes sont terminées par des. ongles crochus. Son abdomen est étroit , composé de quatre segmen* presque arrondis , garnis de chaque côté par trois lames foliacées ; le dernier est terminé par deux courts filets aplatis. Trouvé à Nice, sur le Squale féroce. TABLE DES FIGURES. GENERALITES. Pî. i". {pag. 20). — Dispositions des viscères dans les Cruslace's Jc'iu- podes, et indication des régions du têt qui y correspondent. Fig. I. — CarciW MËNade. Sa carapace vue en dessus, a, a , région stomacale"; 6, région génitale; r, région cordiale; d, légion hépatique postérieure; e,e, régions branchiales; /^ /, régions hépatiques antérieures, Fig. 2. — Le même Crustacé ouvert et vu par le dos. a , a , a , a, a, estomac; ^, 6, organes génitaux internes; c, cœur; d , //, branchies; ^, y,/, foie. Fig. 3. — ECREVISSE FLUVIATILE. Sa carapace vue en dessus, a, région stomacale ; ^, région génitale; c, région cordiale; , fausse patte. SOUS-CLASSE 1-. MALACOSTRACÉS. {pag. 83. ) LÉGION PREMIÈRE. PODOPHTHJ LMES. {pag.%.) ORDRE PREMIER — DÉCAPODES, {pag ^. ) FAMILLE PREMIÈRE. BRACHYURES. {pag. ^.) PI. 3. Fig. 1". — Lambre spinimane. {pag.^^. ) Fig. 2. — CoRYSTE DENTÉ mâle, a , pince gauche de la fe- melle, ( pag. 87.) PI. 4- Fig- I- — AtÉLÉCYCle a sept dents mâle, a, pied-mâchoire extérieur droit; 6, queue ou abdomen, {pag. 89. ) Fig. 2. — PoRTUMNE VARIÉ mâle. «, antenne externe ; è, pied- mâchoire extérieur gauche ; c, queue ou abdomen, {pag. 90. ) PI. 5. Fig. I. — Fortune ETRaLK mâle, a, pied-mâchoire extérieur droit, {pag. gS. ) TABLE DES FIGURES. 4^* Fig. 2. — PoBTUNE MARBRÉ màlc-. fl , (jucue OU abdomen. PI. G. Fig. I, — PODOPHTHALME ÉPINEUX. { pOg. lOO.) Fig. 2. — LUPÉE PÉLAGIQUE, {pag. 98. ) PI. 7. Fig. I. — PoLYBIE DE HeNSLOW. {pag. lOI.) Fig. 2. — MaTIJTE VAINQUEUR, {pag. lOI.) PI. 8. Fig. I. — Crabe Tourteau, û, pied-mâchoire extérieui droit. {pag. io3. ) Fig. 2. — Xanthe FLORIDE, a, pied-mâchoire extérieur gau- che, {pag. io5.) Pi. 9. Fig. t. — PiRIMÈLE DENTICULÉ. {pag. in6. ) Fig. 2. — Hépate FAseiEE. {pag. 107. ) Fig. 3. — MuRSiE Mains-en-crête. {pag. 108, note. ) PI. 10. Fig. i. — Calappe tubercule, a, sa pince droite. (/>a^. 109.) Fig. 2. — Œthre déprimé, a, sa pince droite, {pag. 110.) PI. II. Fig. I. — PiLUMNE hérissé, fi-, pied-mâchoire exte'rieur gau- che; 6, antenne intérieure ; f , antenne extérieure, {pag. m.) Fig. 2. — Miotyre longicarpe. {pag. ii5. ) Fig. 3. — Pinnothère Pois, a , abdomen du mâle ; £ , abdo- men de la femelle, {pag. 118. ) Pi. 12. Fig. I. — OCYPODR f.ÉRATOPHTHALME. {pag. lit. ) Fig. •>. GÉCARCIN TOURLOUROU. (/(/Z^. Il3.) PI. i3. Fig. 1. — GÉLAsiME DE Marion. {pag. 124.) Fig. 2. — GONOPLACE RHOMBOÏDE, {pag. 126. ) PI. 14. Fig. I. — Eriphie Front-Épineux, {pag. i25.) Fig. 2. — PlAGUSIE CLAVIMANE. (^C^. 127. ) PI. i5. Fig. I. — Grapse Porte-pinceau, {pag. i3o.) Fig. 2. — Thelphuse FLuviATiLE. {pag. 128.) Voy. .iu,ssi Ij pl. 2. des généralités. PI. ifi. Fig. I . — Grapse peint, {pag. i3o. ) Fig. 2. — Leptopodie sagittaire, {pag. i55. ) 432 TABLE DES FIGURES. PI. 17. Fig. 1. — HoMOLE FRONT-ÉPINEUX, ff, pied-niâchoire extérieur gauche, {pag. i34. ) Fig. 2. — DoRipPE LAINEUSE, tf, pied-mâchoire extérieur f^niiche. {pag. 1.35.) V\ Ii5. Fig. I. — DrOMIE TRÈS-VELUE, {pog. iSy.) Fig. 2. — Dynowène hispioe. {pag. i33, note.) Pi. ig. Fig. 1. — Orithyie mamillaire. {pag. 14» ■) Fig. 2. — Ranine dorsipède. {pag. xt^o. ) PI. 20. Fig. I. — Parthenope horrible, {pag. \!^) Fig. 2. — Eurynome rugueuse, {pag. 142. ) PI. 21. Fig. I. — MaiaSquinado./?, pied-mâchoire extérieur gauilif. {pag. 145. ) PI. -^2. Fig. 1. — l'iSA Tétraodon. {pag. 146- ) Fig. 2. — MlClPPE PHILYRE. {pag. 149O PI. 28. Fig. 1. — MiTHRAX BORDS-ÉPINEUX, {pag. i5o.) Fig. 2. — Pactole de Bosc. {pag. i63.) Fig. 3. — Macropodie Faucheur, {pag. i55. ) Pi. 24. Fig. 1. — Inachus Scorpion mâle, c, queue ou abdonirn. {pag. i52.) Fig. 2. — Inachus dorhynque. {pag. i52.) PI. 25. Fig. 1. — LiTHODE ARCTIQUE femelle, û , pied-mâchoire exté- rieur gyuche; <5, abdomen ou queue ; c, pied de la cinquième paire, {pag. j6o. ) PI. 26. Fig. I. — II ifMÉNOsoME ORBICULAIRE. û, antenne intérieure; h, antenne extérieure; f, pied-mâchoire extérieur droit; d, queue du mâle ; , nageoires latérales; q q, pieds- nageoires, {pag. 25 1. ) PI. 43. Fig. 1. — Squille gootteuse . a, dessous delà tète et de la carapace; 6, dessous de la queue (voyez pour l'indication des parties, la planche précédente, {pag. 25 1. ) PI. 44- F'8- '• — Ai.iME HYALINE. /2, appendice natatoire du ven- tre grossi, {pag. 253. ) Fig. 2. — Erichthe vitré, {pag. ■2S>'x.) Fig. 3. — Erichthe armé. {pag. 252.) Fig. 4- ~ Phyllosome clavicorne. {pag.u.h^.) Fig. 5." — Phyllosome commun, {pag. 2.b/^.) Fig. 6. — Phyllosome brévicorne ( antennes et yeux. ) {pag. 255. ) Fig. 7- — Phyllosome larges-cornes (antennes et yeux. ) {pag. 255. ) LÉGION SECONDE. EDRIOPHTHJLMES. {pag.-i^^.) ORDRE TROISIÈME - AMPHIPODES {pag. 256 ) PI, 45. Fig. I. — Phronime sédentaire , grandeur naturelle {pag. 257. ) Fig. 2. — Talitre 1.,ocuste, grossie {pag. 260.) Fig. 3. — Orchestie littorale , grossie {pag.o^i.) Fig. 4- — Atyle caréné, grandeurnaturelle (/?û^. 26a.) Fig. 5. — Leucothoé articulée, grossie {pag. 263.) Fig, 6, — Dexamine épineuse, grossie {pag. 263. ) Fig. 7. — Mélite palmée, grossie {pag. 264.) Fig. 8. — Crevette des ruisseaux, grossie, «• , tête et an- Jennes de la même, très-grossies(^fl^. a6G. ) 436 TABLE DES FIGURES. Fig 9 — Amphithoé rouge, grossie (;)û^. 268. ) Fig. 10. — PliÉRUSE BEs Varecs, grossie {pag. 269.) P], 46- Fig. I. — a, ConoPHiE A lONGUES CORNES, grossie; ^.gran- deur naturelle {pag 270. ) Fig. a. — û, Cérapode tubulaire , grossie; b., grandeur naturelle; f, tète grossie; d, patte de la seconde paire grossie; e, queue grossie {pag. 271.) ORDRE ç^.//r^/^w^ — LAEMODIPODES. C^'. 272. ) PI, 46- Fig. 3. — Leptomère pédiaire, grossie {pag. 276.) Fig. 4- — Cyame de la Baleine, grossi {pag. 280.) ORDRE CINQUIEME. — ISOPODES. {pag. 281 > PI. 46. Fig. 5. — TypMîs ovoïde, grossi {pag. 282.) Fig, 6. — Ancée foeficulaire {pag. 2&?>. ) f^'g- 7- — Ancée maxillaire {pag. 283. ) Fig. 8. — Pranize bleuâtre {pag. 284.) Fig. 9. — EuPHÉE Taupe , grossi {pag. 285. ) Fig. 10. — Jone thoracique, grossi {pag. 286. ) Fig. II. — Idotée tricuspide, grossi {pag. 289 ) Fig. 12. — a, Sténosome linéaire, de grandeur naturelie ; è, lames du dessous de l'abdomen {pag. 290. ) Fig. i3. — Anthure grêle, grossi, {pag. 291.) PI. 47- F'g- »• — Campécopée velue (/)«/. 294. ) Fig. 2. — Nesée bidentée { pag. 2.^5.) Fig. 3. — SPHÉaoMEDENTÉ {pag. Zoi.) Fig. 4 ^* ^- — .(Ega entaillée en dessus, en dessous, avec une patte antérieure a , et une patte postérieure È. {pag. 3o5.) Fig. 5. — Cymothoé Œstre , de grandeur naturelle. , {pag. 009. ) PI. 48. Fig. ï. — Anilocee du Cap. {pag. 3o6. } TABLE DES FIGURES. 4-^7 Fig. 2. — NÉLOCIRE DE SwAlNSON. (paff. 3o2. ) Fig, 3. — CiLICÉE DE LaTREILLE. (;7/7^. 296.) Fig. 4- — Cymodocée de Lamarck. (pa^. 297. ) 49- Fig. I et 2. — AsELLE d'eau douce,, femelle, très-grossi en dessus et en dessous, (pa^. 3i4-) Fig. 3 et 4- — LiGiE OCÉANIQUE, de grandeur naturelle , en dessus et en dessous. Cpaff. Zi'j. ) Fig. 5. — Cloporte A selle grossi, {pag- 32o. ) Fig. 6 et 7. — Armadille pustule, grossi, en dessus et de profil, et roule' en boule, {pag. ZiZ. ) Fig. 8. — BoPYRE DES Crevettes , femelle , grossi et vu en dessus, {pûg. SaS.) Fig. g. — Le même, vu en dessous. Fig. 10. — Le même , vu de profil. Fig. II. — Une de ses pattes très-grossie. Fig. 12 et i3. — Petit individu considère' comme le mâle du Bopyre, très-grossi et vu en dessus et en dessous. Fig. 14. — Car^ipace du Palémon Squille déformée à droite par la présence d'un Bopyre. SOUS CLASSE II. ENTOMOSTRACÉS. {Pag. 328.) ORDRE SIXIÈME. - PŒCILOPES. {pag. 328.) 5o. Fig. I. — Argcle foliacé mâle. {pag. 33i.) grossi et vu en dessus, a , le même, femelle, vu en dessous; b.^ le têtard de l'Argule; foliacé au sortir de l'œuf; r, l'une des ventouses des individus adultes; a^. 362.) Fig. 4* — Jeune individu de celle variété, (pag. 362. ) Fig. 5. — CvcLoPE Castor, femelle, (pag. 363.) Fig. 6. — CvcioPE Staphy UN femelle, (pag. 363.) PI. 54. Fig. I. — PoLYPHÈME DES ÉTANGS, VU de profij . (pag. 365.) Fig. 2. — Le même, vu en dessus. Fig. 3. — Daphnie Puce, vue de profil, {pag. 372. ) Fig. 4- — ^^ même, dépourvue de son têt; «, l'œil; 6 , le bec; c, le talon du dos; dd dd, articulations du corps; e, ex- * trémilé du corps avec ses crochets;/, anus;^, bouche; ^, œso- phage; /, estomac; h h, intestins; /, cœur; m, cœcum ou plutôt organe , ainsi nommé par M. Slraus; n nn n^ ovaire droit; o, cavité dorsale où sont placés les œxih^pppp, membres infé- rieurs ( figure d'après M. Slraus. ) Fig. 5. — Mâchoire droite de la Daphnie Puce. Fig. 6. — Daphnie guillochée, de profil, {pag. 378.) ^"'g- 7- — La même , vue parle dos. Fig. 8. — Lyncée rose, de profil, {pag. 373.) ï'^'g- 9 — Le même , vu parle dos. PI. 56 Fig. I. LiMNADiE d'Hermann. ( pag. 378.) ORDRE NEUVIÈME. -OSTKKVOjy^^. {pag. 38o ) PI. 55. Fig. I. — Cypris brune, Straus, dépouillée de ses valves; a a, contour idéal des valves; 6, origine de la membrane qu' les double ; c, œil; dd, antennes dépourvues de soies ;e, pieds de la première paire ;/, pieds de la seconde paire; ^, pieds de la troisième paire ; h, queue ; /, labre ; ^, mandibule ; /, palpe ; m, mâchoire de la première paire ; «, mâchoire de la seconde paire ; o, branchie ;/?, g, portion postérieure de l'ovaire gauche' r, insertion du vaisseau regardé comme le testicule. (Cette figure est copiée d'après celle de M. Straus. ) {pag. 384' ) Fig. 3 et 3. — Cypris ornée , vue de profil et pn dessii':., {pag. m.) 44© TABLE DES FIGURES. Fig. 4- — CvPRis Veuve, vue de profil, {pag. 385.) Fig. 5 et 6. — Ctpris a une bande , vue en dessus et de profil, {pag. 386.) Fig. 7. — Cypris Religieuse, de profil, {pag. 384-) Fig. 8. — Cythérée jaune, de profil, {pag. 3i)8.) ORDRE DIXIÈME. - BPiANCHIOPODES. {pag. 388. ) PI. 56, Fig. 2. — Branchipe des marais, mâle {pag. SSg) ; a a , yeux à réseau; b, antennes; c c, cornes mandibuliformes;^?*/, tentacules en forme de trompe, mobiles et enroule's en spirale ; tf, œil simple rudiraentaire;///, etc., pattes natatoires; g, verges; h h, queue; //, filets terminaux de la queue. Fig. 3. — Tète du Branchipe des marais , vue de face et en dessous. Fig. 4* — Queue d'une femelle, h , poche contenant les œufs; /, vulve. Fig. 5. — Jeune Branchipe, après la mue. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Nota. Les noms latins des genres sont en italiques ; ceux des sous- classes, le'gions, ordres ou familles en capitales; les autres noms, en caractères ordinaires, sont ceux des articles principaux traite'» dans l€s généralite's. Abdomen, pag. 27. Acerina, Rafin., 827, note- Achaus, Leach,i53. Mga , Leach , 3o4- ^^/^/2 , Leach , 186. Aerope, Leach, 274, note. Aglaope, Rafin., 214, note. Albunea, Fabr., 172. Alciope , Rafin. , 216, noie. Alima, Leach, 252. Alpheusy Fabr., 22a, 425. Amphipodes , 256. Amphithoe, Leach, 268, Amym^na, MuU. , 36i. Anceusy Risso , 282. Anîlocra , Leach , 3o6. Antennes , 7. Anthosoma , Leach, 334. Anihura, Leach, 291. Apseudes , Leach, 284- Apus, Scopoli, 358. drcania , Leach, 170. Arctopsis , Lamck., i45. Argulus, MuU., 829. Armadillo, Latr. ,822. Artemia, Leach, SgS. Artemisus, Lamclc., îbid. ^j^//ax,GeofF.,3i3. Astacus , Gronovius, 209, Atelecyclus , Leach , 88. Athanas, Leach, 240. Atya, Leach, 21 4- Atylus , Leach , 26a. Atys , Leach, 214. Autonomea, Risso ,48»: Axius, Leach, 2o5. Axine, Oken, 352, « Conilera, Leach, 3o4. Coronis, Latr., 255, note. Corophium, Latr., 270. Corps (formes du), 17. Corystes , Latr. , 86. Crangon, Fabr., 217, 424. Crevette ( Voy. Gammarus) . CRUSTACÉS (définition), 5. Cryptophthalmus, Raf. , 2i5, note. Cuvieria, Leach, 363. Cyamus , Latr. , 270. Cychreus , Rafin. , SgS, note. Cyclops, Mull., 36 1. Cymadusa , Savigny, 275, note. Cymodice, Leach, 296. Cymodocea , Leach , ibid. Cymodocea, Rafin., 'iz'j,note Cymothoa , Fabr., 3o8 , 4^7. CYpris,'!A\x\\.,ibid. C>/>itfrtf, Mull., 387. Cytherina, Lamck., ibid D Dactflocerus , Latr. , 258. Dameus, Rafin. , SgS , note, napknia, Mull, 365. Décapodes, 84. D examine , Leach , 263. Diastylis, Say , 245. Dicitelesthium, Hermanu. , 336, Dinao , Rafin. , SgS , note. Diprosia, Rafin., 356, noie. Distribution géographique , 70. Doclea, Leach, 157. Dorippe, Fabr. , i34!, 421 . Z>/-oro/a, Fabr, i36. « Dynamene , Leach , 297. Dynomene , Lalr., i33, note E. Ebalia, Leach, i65. Ecreviise ( Voy. Astacus). DES MATIERES, 443 ËDRIOPHTHALMES, a56. Egeon, Risso, 218. Egeria , Leach , iSy. Emerita, Gronov. , 174. Enarthrus , Rafin.,327 , note Entomon, Latr. , 246. ENTOMOSTRACÉS , SaS. Ergyne, Risso, 827, note. Erichthus, Latr. , aSi . Eriphia, Latr., laS. Eryon , D esm . , 207 . Estomac, 53. EtAeria, Rafin., 214, note. Eti'sus, Leach, io5, note. Etyœa, Leach, SgS , note. Eulimene , Latr. , 3g3. Eupheus , Risso, 284- Eurydice, Leach, 3o2. Eurynome, Leach, i4i. Everncy Rafin. , 214, note. Fonctions des crustacés, 3q Foie, 55. (i. Galatea, Leach, 188. Galathea, Fabr., Ibid. Gammarellus , Leach, 284- Gammarus, Fabr. , 266. Gebia, Leach, 2o3. Gebios , Risso , ibid. Gecarcinus , Leach , 112. Gelasimus , Latr., 122. Gemallia, Leach, 3g5 , noie. Gënératiou, 61. Gnathia, Leach, 282, Gnathophyllum, Latr. , 228. Gonoplax , Leach, 124. Gonotus , Rafin. , 327 , note. Goût , 48. Grapsus, Lamck., 129, Gr/motea, Leach, 187. H. Habitudes naturelles , 70. Helimus , Latr,, i48, note, Hepatus , Latr. , 106. Herbstium , Leach , 2o3. Herynus , Leach , 3^5 , no/e. Hippa y Fabr., 174, 4^4' Hippocarcinus , Aldrov., i34. Hippolyte , Leach, 220, Homola, Leach, i33. Hyas , Leach , i47 , 424- Hymenocera , Latr., 227. Hymenosoma, Leach, i63. Hyperia, Latr., 258. Ibacus , Leach , i83. Idotea, Fabr. , 288, 4^7 Idyia, Rafin. , 827 , note. Il/a, Leach, 169. Inachus, Fabr., i5i. Instinct , 75. Intestins, 55. Iphis , Leach, 170. Isochirus, Leach, SgS , note. Isolas, Rafin., ibid- ISOPODES , 281. Ixa , Leach, 171 . J. Jaera, Leach, 3 16. Janerea , Rafin. , 395 , note. Janira, Risso, 3i5. Janira, Leach, 192, note. Jassa , Leach , 269. Jone , Latr. , 285. LiBMODlPoDES , 272. Lambrus , Leach, 85. Lanccoluy Say, 272, note. 444 TABLE ALPHABÉTIQUE Langouste ( Voy. PalÏQurus) . Larunda, Leach, 27g. Lepidaciylis , Say, ^qi.note. Lepidurus , Leach , 36o. . Lepleurus,\\^îin. , 274, note. Leptomera , Latr. , 275. Leptopodia, Leach, i55. Leptopus, Lamck. , i58. Lcptosoma, Leach, Sga , note. Lernacanthus , 35o , 7iote. Lernanthropus , 35i , note. Lernea, 3^7 , note. Lernentoma , 348, note. Lcrncocera , 346 , note. Lerneomizon , 347 , note. Lerneopenna , 346, note. Leucosia, Fabr. , 167, /^ii. Lcucothoe, Leach, 263. V Liôinia, Leach, 160. Ligia , Fabr. , 3i6. Lima, Leach, 97. Limnadia , Ad. Brongn. , 377. Limnoria, Leach, 3i2. Limulus, Mull. , 344. Lire eus , Rafin. , 827 , note- Lissa, Leach , i47- Lithodes , Latr. , i5g. Livoneca , Leach , 307. Locomolion, 40. Locusta (Rond.), i83. LOPHYROPES, 36 1. Lupa, Leach, 97. LycestOy Savigny, 2^5, note. Lynceus.,M\i\\., 3j5. Lysmata, Risso , 233 et 238. M. Macropa ( Voy. Megalopa), zoo. Macrophthaîmus,\jaXv ., i32, not. Macropodia , Leach , 1 54- Maceodres , 172. Macropus , Latr . , 1 54 , 222 . Maera, Leach, 264* Maia, Lamck. , i43, 4*2 et 4aî- MALACOSTRACÉS, 83. Mat ut a, Fabr. , Dald. , lOi. Megalopa, Leach, 200. Melicerta, Risso, 233 et 238. Mellcertus^ Rafin.,2i5, note. Melita , Leach , 264. Membres , 3o. Mcsapus, Rafin., 2\S, note. Me'thodes (Voy. les tableaux)- Micippa , heach , 148. Mict/ris, Latr., ii5. Mithrax, Leach , ï49' Monoculus , Linn. (i). Monolepis, Say, 19g no/ci,.„.,(«.,..«.i.i„,.= j |3|;"^;^;i SECONDE METHODE DE FABRICIUS. rïr^-J-iSïfi,?.:; PREMIÈRE METHODE DE M. LATREILLE. IKOISU Mt MFTHODF m tABRH II S Inp 1 , i iva x le Dàldorff. Ml THODl m M n M MÉTHODE DE MM (l MJ-K H m Milim (Taifcoœ nicompagnM le f^m. ' ' ' ,. MONOCLES ' .. ECBEVISSBS .■ r=É 1 j j ru RIS Pu. r I = PRiMiiiii Million! ni Al ni ivmviuk SECONDE MÉTHODE DE M. LATREILLE AILTIIDDI Dr M m Ml I II (IIMIMI- DISIKIBIIION DtS cm STVCt.S P\K M IMHHlIh I I . M> riKHU l>l IXK MM I I \( H ■I DISTRIBUTION DES CRUSTACÉS SELON M. BISSO. |F.n,iir. 1. C.tl....... . I '^-,""'- "'•""■ '^'•f- ' SECONDE METHODE DE M. DE LAMARCK. DISTRIBUTION DE M DE BLAINVILLE. /<^% QUATRIÈME MÉTHOlftl DI M I \ 1 IIF II I P ■% Ii;; ^-îfcf li; .... ZOOLOGIE. CRUSTACllS . , Malacostracés. DISP O SITION tlemactr/e ^» Hy "fçénrfyfe. c Jifi/''" con/t'ti/e -à.Jief/ 'Y' Ae/>,Tf>',nt(' />o^et''.^ ^,e Jle//'""^ f'rmteAùj/ej'. 4 -Zii même ouverte . a,a,a,a .S^tomire • l> . Ûrça/tej' çéniûrniV c.fav/r- A^jà AÀATt>7e e.Q ^rf77ir/i/\v.£,£. Mrij-r7e.r i/ej- mmuMrt/e^r- ZOOLOGIE. CBUSTACES. „ Malacosû-acés. THEIiP HU SE flunanle , aeûnZf. -L-Pied-ma^AoTre eo'^^C droit . A sa A^e in^/'/ie^ a,l},c,e/ii/orme . 2 .jfacA 1",/,' 5 -Id. d? /ai 'Claire . u/e a/pe ^.^ '/"'9' •8.L 1/ll/lU' i in/'l" ^.Pa//p^i>sf^f A.Eanx-/ie . \i .Troc/ut/i/er. o . Cuisse '. d. i/a/nie . e . Me/aâirj-e.£. Tarse ou oru/k . 10 Serre . a ■7)oiiUe .\>.Mi7in <•/ doitjf mimoèz/e . o . Carve oupoiqnet.yx.Aji • /enne ea:f^drûùe.\i.Ant"."mf'^ù]f.iL.Feme& en dessoi^ , /-a ^ueua éàtndu^.a.^,cA,'f P^es ster/ia/e^ . i\ <^x . Pièces /aiéro ■ ster "^]r. Fuhej: IB . flTc 4 fausses joaéie.p'. vlFou -C^/'a/Ze "' ' ' *' ' yrt^a/iAr,/rr'/uy.'rar.\b.A-tuftA^d^i.^erç('s.\'i.7'au'^no-J^. M-aéfv^^.P/a,r/rû/i du rnà/e ir. ZOOLOGIE. CRUSTACES , Malacostraces . Prflre f)V Turpm Jirt JHoj'sarcf j-ctt^\ DECAPODES Bracliyiires ■\\ L ambre \fjr}f/iima/2e . 2 . a .Pùtce^ aauchey de laYêmel^^^ /■^ WJh ZOOLOGIE. CRUS TA CES. Malaco sti'aoé s . /i.Atélé cycle à J'e/>/^ J^nù-. fm^i/e.J DECAPODES , I i.a .Pie,r/i>rii'itr.i.^, Ouei/e ou ait/ot ZOOLOGIE IBUSTACBS . Malacostraces. ja.Portmie E/ri/l' . fmàle .J DE CAP ODE s , 1 i. a . Fie^-ma<'/ioi're ea-â^ri'e^/r, >nen . ZOOLOGIE. CRUSTACES. ff Malajcostracés. Turpw ^zrea ^ayeau j^itlo: DE C AP ODE S 1 1 . Po doplitkalme ef>i/ieua^ Br acliyur e s . U . Liipée pe/a^iaue^ . ZOOLOGIE CRITSTACES. Malacostraceî ^^^^ Prèâ^^^ina- : Vtc/or j'culp. DECAPODES |i. Pohrbie f/e Ile/i.f/oiv. -Br achyrrr es. la. Matiite oaiharueffr . crj7stac:es ZOOLOGIE 8 Malacostracés. JWA-f Tïeiir j'cu^l [i. Cxabe Tourteau . DE CAP ODE S j a . a .Pi^J-mac/ioàre e-rférùiir . BraclrvTires . \ aXanthe J/oPT^/e . 2 . a .I*t«/-niaf/i .Antenne ea-^rne . ZOOLOGIE. CBirSTACMS Malacos^tracés. DÉCAPODES (^^'"°^^1^ ^^^^.^ '- Hepate /ewcié . scu^^ s^ Brachjures. (s. Mursie Main^.e,v-crk^. h^<^\ ZOOJ^OGIE. CRUSTACES. .„ Malacosfraxîés. jT. . ^ ^ (f^^ y^. ..,.j U'jifr J\i ^ff/i4'<' (//•)> f/e ZOOLOGIE. CRUSTACES Mcilacostraoes I^^e pirurt Turfrm itirart Treàtr Mvt^f^ (i.PanUlllie /it'/'/irJ'e . a ■ Ti'eJ -jnacJiorre e^rfâr(fatu7ie . \ .An/e/we mfern'ure.c -Mt/i'/ine f.rfffierfre . I 5 .Tinil O thor e Foif. a . Abdomen CRUSTACES. Malacosfraces. DECAPODES )i. Oc^ypode cJrafophfhmxf' Tur^ùi, * DECAPODES )i.Eripliie Fro/if - e'pùi^ua: Braclxyvtres . \i. Plagiisie claviniane. ZOOLOGIE. CRUSTACES. ,.5 Malacostraeés. l'rètre f DTÎCAPODKS (i . Giapse f>i'i/i/ . Bracliviiros. I 2. l.optopodio J\ii Ttirfmidiraef Vfcùfr ^cn&'t DE CAP ODE S ) i . Droinie ^^e^ - t^e/i/^y. Bx' achy ur e s . la. D yii om en e A,fjy> i//ey. ZOOLOGIE. CRUiSTàCES. ... Malacostraces. Tttrnm t/irea-: DECAPODES ji. Oritlivic m/f//y/'e ZOOLOGIE. CRUSTACÉS. .,,- Malaooistraoes. î'rè/repàhr^ Turvin at^«r? JfafSar '2. Pactole c/e Bo^c . ^ ' (sMacropodie Fauchetir . ZOOLOGIP^.. CRUSTACES Malacosfraces. DEC APODE Br a c Injures ^ |i.IllflolmS Stwyn'^m . fntà/e.J i.a . Quene ort a/fr/o/ne/t . ZOOLOCLE. mUSTACUS. Malacostraces. dÉcapodks Br,ach\Tires a . 7% (ww^ « {^ Hyniéno s ome ûrbieif/aire . A.Jn^nne m/^T ) 1) . Antenne eic^fc .FieJ niac/i^at^drûit. rè&-e/,^ TitTyrm (iirear^ Vtcfyr j'cr/&?t 1 1 E b aU e Je Penna/it ■ DEC.VPODES ) , i^eucosie vra,uo/aue ZOOLOGIE CRUSTACES Mal ac o sti' ac e s , "^/reDÙuv-- Twnm. direœ t r (i. Arcanie Sërù-J'o/i DECAPODES 2 . iVl\Ta fuqare . BracJiyxLPes. ' ^ ^ .. ,, fictor^cu^f ZOOLOGIE. CRUSTACES Malacostraces . DECAPODES r^^'^P^*^ ^^^^^- ^^ '2. Happe e/neri/p . Macroures. .,^, , \ 5 . Aloxuie o ^yenj Syennis'fe cnrsTACJES. ZOOLOGIE. 3o. Malactfjçtracées. ,/cn/eau J'cu^- DECAPODES Macroures uPaglU^e a/lÇ7//e/AV.x.3L.J^'e^-mac^ff-ed'û^. ô Birgus /a. ZOOLO&IE. CRJJSTACBS :,j Malacostracés Prè^e-om-a^ DE CAPODE S ) I . S cTllarc orien/a/ . 3Iacroirres. lalbaciis c/e J^ero/i ZOOLOGIi: CRU s TA ci: s. Malac o s tr ac e s . DECAPODES I O Ticifr ^'cuj:>- ZOOJ.OGIE CHZhSTACES. jj 3ialaoosti'acés Prè^pm.. PEC.\POPE.S |.. Galathoo sfrtVe Macroures. ia-lle^Jée //[rj-e . %c^-.^: \^. /^ . * ZOOLOGIE. CBUSTACES. Malacostraces . il . Porceflaiie Ltin/e -pmce . a . Qm'ue ,^/>/r j'Cft^ DECAPODESJi.Néplirops lacroiires .1' ^ ' ô . E g e on ctfirtirj'e . a .FieJqmic/ie (/e /tt j ^-^lurrre, aroj-j^ . ZOOLOGIE, CRUSILUES. M alaco «traces ■ DE CAP OPE s MaoroTtres. i-HiTrpolyie de Sotucrby . a. H. »(f/'M/>/e • a . .ron roj-fi-c . 5 .PcTlée rf âr/f/j" j-i/IonJ', il .Nika cériei/re .c J'iftf-mac/ioirc ef^'' droit .A..J'îe4/ droit de Ia l'C'pture . o .Pied (fentc/w de /a i'-'' paire S.Pied drod de /a 2''-''pirire .<^iPied çaue/ie de /a 2''^'' prrire 6 . Atli an a s lui\<->mfe , <^oj:rre . Z00I.0G1E. CRUSTACES. JUalacostraces. Trêire pin.c ^ Tarpài threj: f Matsard sat^ ■ 1 . Palemon Porte - scù . a Jiastre du Falemon S^uiRe ■ ^ef^.Jtojii^ej' lèfFa/mian oariai/e ■ 5 .^ÔbaHc d'ïïerkft. ■ 6 .Mysis (A' Fabricrus çrrosj^, a •/i,-d'^ a Fn de^piedf-macA'^^de la 2 épa^ Q.Uh deépiedfdelaiTp''. ZOOLOGIE. CRUSTACES Malacostrîvces ST0M.\PODES.|3 Stjuille Mmi/e ZOOLOGIE. CRUSTACES. /. Malacostraces . a/rf.e e.PieJs^nMcfi''i'^{/>' f<. V7 2 , p/nre ou pmtVtfX t. «i; «i: l'f. .Tx 11 .P,eJé-mar^ ''^,/e^- 3 1" ^ -Wô': paire . i 'y..PafpeirntTn(ftf>N7aa'e^.\ . (tirrapaee .It k.l l.iri lu .Fafâ'arfie^, la ji/lmiz-hf pn-ceWen/e -J ZOOLOGIE. CRUSTACES. -,, Malacostraces. Prèlre/- ST03IAP0DES. a.ErichtJlO rf/ré. c>V,. arm^i^hyWo &01\\e i/ameor/te. ZOOLOGIE. CRUSTACES. ,.; Malacostracés . AMTHlPODEvS. i.PtroTiime .rétfe/ifa/re ,yr. na/^. a. .Tohfre Zoc/ts/«> .t/roj^j-. o. Orch^sûf /M'raA" .çross. 4. . Ai\\e carène , i^r.naf . a.Lenoothoe art/cu/ée ,^rojv. ô.Dexainine épineutre ,Jfross■■ ■7.1l^.Qix\e pa/mée ,yross. 8. Crevette Je^ ritùseauic .^^roj-s- S.n.Te'/i' ef an/en/iej' (/e fa même frè^ -^ro^rsie^C^ '■ q.AinpJiidioé ro///ye ,i^n?j:r.\o Phéruse t/eii- Tarées, ^ross ■ ZOOLOGIE. CRUSTACES. ,. Malaoostiaces Prètrep, ^ , Ittrptn thr&jc a. L Orophie à /i>fufue^ cornej-, ^^rosne Jiele/ .«/^ < AMPHIPOPES.Aa.a.CérapOtie fu6H/atre,^rof^ie.\>.0rim/i':n;.": Il) .l,Tnu\'- Jff ,/M.r-fi.r f Je u ro/if.-y\. V/te <ùv ^a/tes'j'i,<'/t t/of-i-tu- e/ e/i iTve /<>rmée tr dror/eyxv fii /trej'ejwe i/'wi JJopipi ZOOXOGIE ('RUSTJiJi:S. Eiitomos traces . Turpvi tfâ^e -Té/arJ mt j-orfir (fe l 'œJJ.,/eij3'prcJJ Je ir^fpr^AMd'/aâ'p'ye M. ,/,■/<>;! pi' à.Vaa.A«re 6ieo/ore,vumJej-suj'.G.Î>ichfi\estLOy\ Je ITisfiuifeon ■ t/roj'j-i, vu en Je^rrtis. a .Le même, vue en Jesj'ouj- ■ ZOOI.OGIK. CRVSTACES Entonio s tr a c e s . Ii.LimvLle no/i/pheme ■ Vt/ en ae^j'it^. a J,e me/ne ou en e/itÂi'erme (/e/>àueo\ /ptij^e^ fra>. nia/uMu/ej-jvceei/tméetf Stn>ire\- ç,^^f,^.J>i.vfonçrtefpnf /e^Aa/icAe^e/>merij-ef{/e /turcAoireif^J^ernïere Ifo7upte pia>rre'ry b . (Titifleran . ç- ,ç -^ifi/t'/i/iesryX-^'ViiA'iu/e^^h^.Faffeif rtrmett^ef tie \rnac/wà-e à Arme rfWe^ e/^i/pn/fe. o . a"'/2lf/»iafi^'eff/(/ /'ipj-o^i/ttrt/e ■ ZOOLOOIE. CnUSTACES^ ,,.- EntoJiiostracés. Prf/rffima:^ Tiv/>in i/ireœf ,/oyeau j-r^i^. 11. C vclope commim , t>ar. r^u^eaA-e /mà/e.Jii . /i/ere,r ftr/^vwAf (/ej- fi/ne ffe^. d,d. ûoaire^ mikrn^j: 3 ■ ///■ i>/rr. i/rr/e , f/em ij + ■ i/eiate inoofiau ae cène oariefe ■ j.> (Vclope coirfyr, ^^7ne//e.J ZOOJ.OCtIE. (M USTAcâs . ^i Entomosir ac é s , J*rè^e/>. leine i>itrv7/e /le j'on fèt. a J.'ivi7^i.Ie bee-çJ^ t^ilnn tAi ,fAAAAJrA'ef,7afyim^ <^t eorpf. LOPHYROPE.S. eAefj-£.j7nt.<:^.Ia Ixmc/te ■ \i.Z'/>/Mnu7c .'k^l'ài/pj-fut .l-Ie ,-u-rf/.Tn. (}t-e(f//t ■ ii,u,ii,n . Ûtnm-e ifrû^- o . (Worâe f/t>rj-fr7e on ,i-o/ifj>/tiee, D x^h,SLi' j/rrf^.n-/M- .J)epr,f- .Mmr/eJe^. H .Lvuocc re.re .J)r/>r.r,- /,',/<>,> ZOOLOGIE. CJil/STA C:KS . r,3 E ntomo str ac é s . Cypris brune /^Sé:J ileit j-tv t>a/tff.r. a,a . (hrifpitrde^ 'ijife^^^-Ûrt^^mede loTnemirane tpn' /ea't/oul'/e .c -Œi/ .\,^.Ân » WinM d^ountueade^ûie^.e.PMifJe /a iT^paire .i.Id.J^ /a 2 '"' paire .^.IJ -Je la 5"^ paire ■'h.^i/eue-.'\ labre .^i.Ma/x/r/w/e A. Faite . OSTllAPODES , ra.J/af/iûire t/e fa .Llcfera^ ''nl^o .Braru'hie .YM-Porfion po^- ■Prieure ae /àrfatre ^a//eAe.r./n^erfion du oat^setm retfarefé . ■me /e fej'freii/e . 2 ef^'h . Cypris or/iée, vue <7e prû/r/ e/ e/i i/e^xiu- ■ 4C^' veuve, tme Je prof-- 5 efQ X^. à u/ie banuee/i t/e.r.nf.r e/ aepro/'j. Ç^reA^ieit^e, deproP.& . CyliiéToe/aif/ie, sf Eutomostracés. L O P IITROPE S . { a . Lîmnadie J 'llernuwn . BRANCHIOPOT)ES •( 2.Brailc]lij)C ./mà/e .J HAi^'m- àrfMfff. /nûfii/c^ ef enrou/t;r en ^pira/e ■ e . Œi/ ifù/w/e, riuimenf'.'' îiî.FtM'j-nafa/oire^f. /i/''?V<-j' ifii/j- . 1 . Vr(/t?e . 5 • ifi'fi/w BrAiiohipc anrkf /dj''?'//) ;; ti^ <^\jLrt^ SIDNBY I. CMITH, New Havcu, ocun. Cl. EXTRAIT DES ANNALES SOCIÉTÉ EKTOMOLOfilOUË DE FRAI>iCE. 11 SFRIE. TOME ktU , - ÎRIMESTRE 1)E Mk^ ANNALES DE LA SOCIÉTÉ EN TOMOLOGIQllE. 87 DESCRIPTION D'UN NOUVEAU GENRE DE CRUSTACES DE LA SECTION DES DÉCAPODES MACROURES , lAMlLLE DES SaLICOQUES , TRIBU DES PaLÉMOMEISS, (Genre Lcander.)] PAR M. EUGÈIVE DESMAREST. ( Séance du 25 Avril 1849. ) Lorsqu'un groupe d'animaux, tout en nous offrant des caractères assez analogues à ceux de différents genres , nous pre'sente néanmoins des différences importantes , le naturaliste doit créer quelquefois même malgré lui, une nouvelle coupe générique. C'est ce que j'ai été obligé de faire, quoique je sache combien le grand nombre de genres fondés, surtout dans ces derniers temps, en zoolo- logie, et principalement en entomologie, ont nui à Ta- vancement de la science, en la compliquant inutilement, et en en rendant les abords d'une grande difficulté, par- ticulièrement pour ceux qui commencent l'étude des sciences naturelles. Toutefois, comme les caractères de mon Crustacé ne m'ont permis de le faire entrer dans '^'''::^^ 88 ANNALES aucun des genres établis par les auteurs, force m'a élé d'en former un groupe distinct. Par la forme de son corps comprimé late'ralement, par son abdomen très développé , ses pattes assez grêles, sa nageoire caudale grande et bien formée, ses antennes, dont les externes sont ti'ès-grandcs, ce Crustacé rentre actuellement dans la section des Décapodes Macroures, et plus spécialement dans la grande famille des Sali- coques. En recherchant maintenant à quelle tribu de la fa- mille des Salicoques il doit se rapporter , on voit au premier coup d'œil qu'il appartient à celle des Palémoniens , chez lesquels les antennes sont insérées sur deux rangs; le rostre est grand, lamelleux, comprimé et dentelé ; le thorax de moyenne grandeur, plus grand cependant que chez les Hippolytes -, Tabdomen déve- loppé et n'étant jamais caréné en dessus comme chez les Penées -, toutes les pattes sont grêles, et celles des deux premières paires en général didactyles, tandis que les trois dernières paires ne le sont jamais. Selon M. Milne Kàwards [Crustacés des suites à Buf- fon de Roret, t. II, 1837), qui résume d'une manière com- plète la science carcinologique, la tribu des Palémoniens comprend six genres particuliers, ceux des Gnathophyllcj Hippolytc, Rhyjichocinète, Pandale, Lysmate et Palémon. C'est avec les Hippolytus, Lysmata et Palemon que notre Crustacé aie pi us de rapport. Par la forme de son abdomen bossu en dessus, qui ne lui permet pas de devenir cylin- drique lorsqu'il relève la partie postérieure de son corps, ce qui a lieu chez les Palémons, notre décapode, dis-je, par la disposition des troisième, quatrième et cinquième DE LA SOCIETE EJNTOMOLOGIQUE. 89 segmens abdominaux, semble pouvoir rentrer dans le gen- re Hippolyte ; mais la conformation de ses antennes, dont Vinteme présente trois subdivisions^ et la disposition afFec- tëe par les deux premières paires de pattes, assez semblables à celles des Paléinons, ne permettent pas de placer ces deux Macroures dans le même genre. D'un autre côté, sa saillie abdominale le sépare immédiatement des Palé- mons, et en même temps le rapproche des Lysmates, qui, à un bien moindre degré, affectent ce même carac- tère, mais dont la forme des pattes les différencie. Ce que je viens de dire montre que l'animal que je décris doit former une coupe générique nouvelle , à laquelle j'ai donné le nom de Leander, genre qui vien- dra se placer, dans Tordre sériai , à côté des Lysmates et des Palémons, non loin des Hippolytes. D'après Tintroduction dans la méthode du nouveau genre Leander , le tableau synoptique des genres de Palémoniens, donné par M. Milne Edwards [loco citato, page 398), doit être modifié, et je propose de le faire de la manière suivante : 90 ANNALES « S DE LA SOCIÉTÉ ENTOMOLOGIQUE. 91 Je passe maintenant à la description du genre nouveau et a celle de son espèce typique. Genre Léandre, Leander (1), Mihi. Corpus suhcompressum , suprà roiundatum^ testa cris- iaia, rostro suprà fortiter denticulato terminata-, oculi ro- tundati, proéminentes; antejince superiores triarticulatœ, ar- ticulo medio hrevissîmo j antennes inferiores sat elongatœ ^ appendix palpiformis mandihularum cylindricus ; pedes maxillares crassi, unguiculati ; pedes exiles, primo pari didactylo, hrevi, secundo pari elongato, crasso, didactylo, digitis exilibus fortiter unguiculatis tenninato ; abdomen maximum, crassum, suprà fortiter gihbosum. Le corps est peu comprime, et arrondi en dessus. La carapace est garnie d'un rostre formant une crête mé- diane, fortement dentée en dessus, et au contraire sans dents en dessous, disposée comme un sabre, très arrondie antérieurement, élevée sur la partie supérieure de la ré- gion stomacale, mais ne se prolongeant pas sur la partie postérieure du test. Les yeux sont saillants, assez gros. Les antennes internes présentent trois filets qui s'attachent sur une branche commune, composée de trois articles v le filet le plus externe est le plus long, le moyen est très court, et Tinterne, s'insérant sur l'article basilaire de Tan- tenne interne, est d'une longueur moyenne. Les antennes externes s'attachent manifestement au-dessous des précé- dentes, et un peu en dehors-, elles ont environ une fois et demie la longueur de Fanimal. Les mandibules portent un appendice palpiforme , cylindrique. Les pattes -mâ- choires, plus fortes que les pattes proprement dites et (1) Nom tiré de la Fable , et rappelant les habitudes marines de l'espèce type de ce genre» 92 ANNALES plus courtes qu'elles, sont assez grosses, et terminées au Lout par une espèce d'ongle. Les pattes sont, en général, assez minces j celles de la première paire sont très sarcles et terminées par une main didactyle assez grande. Les pattes de la seconde paire sont les plus larges et les plus fortes de toutes j elles se terminent également par une main didac- tyle bien formée, allongée, et elles ont le corps entier non articulé. Les trois autres paires de pattes n'offrent rien de remarquable, et se terminent par un ongle assez aigu : toutefois la quatrième paire semble plus longue que la cinquième, ce qui n'a pas lieu habituellement dans les espèces des geni'es voisins. \S abdomen est très grand, et se rétrécit graduellement vers le bout-, sa face supérieure est fortement arquée et comme bossue, parce que cet or- gane ne peut se redresser complètement, et présente tout à fait le faciès de la plupart des espèces du genre Hippolytus. Les segmens abdominaux sont disposés à peu près comme dans les Palémonsj les trois premiers sont les plus grands , les deux suivants plus petits-, le sixième de grandeur moyenne, et le septième, qui forme la pièce médiane de la nageoire caudale, est triangulaire, moins long que les autres, et terminé par plusieurs épi- nes très petites. Les lames latérales de la nageoire caudale sont de médiocre grandeur, ovalaires-allongées, et à peu près d'égale grandeur. Les fausses pattes abdominales sont de taille moyenne, et terminées en ongle peu aigu. Léandre errant. Leander erraticus., Mihi. Mâle. Long. 18 millim. Larg. 4 millim. — Fe- melle, Long. 25 millim. Larg. 6 millim. L. Suhjlavescens, nitidus i oculis nigricantibus j abdo- minefusco rubroque maculato. DE LA SOCIÉTÉ EJNTOMOLOGIQUK. 03 La couleur générale de celte espèce est d'un jaune clair, diaphane et comme transparent; la queue offre une co- loration brillante -, elle est tachetée de brun et de rouge \ les yeux sont noirâtres. Conservé dans Talcool, ce Cnistacé devient d'une colo- ration générale rosée, un peu plus foncée vers la partie postérieure, et les parties inférieures, ainsi que les pattes, sont d'un blanc-rosé. La femelle est d'un quart au moins plus grande que le mâle. Cette espèce a été trouvée en grand nombre dans l'O- céan Atlantique, à cent ou cent cinquante lieues des côtes de la Guadeloupe. Elle a été recueillie parM. Charles Coquerel , chirurgien de la marine nationale, auquel la science est déjà redevable d'intéressantes observations 94 ANNALES sur plusieurs animaux propres à Madagascar et à la Mar- tinique -, il a bien voulu me le communiquer. La figure que je donne du Leander erraticus a été des- sinée par M. Le'on Fairmaire, et reproduite sur bois par M. Delahaye-, elle fait connaître la forme générale du Leander erraticus et les particularités les plus remarqua*- blés de son organisation extérieure. En terminant celte note, qu'il me soit permis de re- mercier cordialement mes amis MM. Charles Coquerel, Léon Fairmaire et Hippolyte Lucas, qui ont bien voulu ra'aider dans mon travail. VM (|U: