m 98„< .B7 B76 il»', >» » > > t» > > A ^1 a*i>V l«P ^ > > > *>~ *»!i^ t DBRARY ™E NEW YORK BOTANÏCAL GARDE* BRONX, NEW YORK 10453 m UNIVERSITE DE PARIS FACULTÉ DE PHARMACIE Année 1920-1921 N° S CONTRIBUTION A L'ÉTUDE DES PLANTES UTILES DU BRÉSIL THESE poi - l'obtention du Diplôme de Docteur de l'Université de Paris (PHARMACIE) Présentée et soutenue le 12 juillet 1921 PAR P. BROCADET Pharmacien de 1" classe, Ancien Interne des Hôpitaux de Paris, *T1 i.Tl • PERROT. . . . Président. JUHY LUTZ Chargé de cours, GORIS Agrégé. PARIS VIGOT FRÈRES, ÉDITEURS 23, RUE DE l'école-de-médecine 1921 Personnel de la Faculté de Pharmacie ADMINISTRATION MM. H. GAUTIER, Doyen, O. #, f£ I. RADAIS, Assesseur, #, ty I. G. DURSENT, Secrétaire, %, # I. PROFESSEURS MM. GUIGNARD, Membre de l'Institut, C. #, Ç> I • . Botanique générale. VILLIERS, ^,çl Chimie analytique. N Pharmacie galénique. H. GAUTIER, O. #, & 1 Chimie minérale. RADAIS, #, *> I Cryptogamie. BÉHAL, Membre de l'Institut, C. ijjf, «f I-.'. . . Chimie organique. PERROT, O. #, M 1 Matière médicale. COUTIÈRE, #, O I Zoologie. BERTHELOT, Membre de l'Institut. & 1 .-..'. .. Physique. GRIMBERT, #, 0 I Chimie biologique. LEBEAU, 0.#, |> I Pharmacie chimique. DELÉP1NE, #, & I Hydrologie et Hygiène. GUERBET, Q I Toxicologie. Directeur honoraire : M. GUIGNARD, C. #, Ù I. Professeur honoraire: M. MOUREU, C. #, # I. CHARGÉS DE COURS MM. TASSILLY, #, tf I Minéralogie. Marc HONNORAT, #, M I. Législation et Déontologie pharmaceutiques. LUTZ, Q I Cryptogamie. AGRÉGÉS EN EXERCICE MM. BOUGAULT, & I. SOMMELET, & I. D AMIENS, O A. MM. TASSILLY, #, I. LUTZ, «jk I. MM. GORIS, #, Q I. LAUNOY, #, «A. HÉRISSEY, #, y I. CHEFS DES TRAVAUX PRATIQUES MM. DEFACQZ, #, & I Chimie générale. COUSIN. »I Chimie analytique. SOUÈGES, Jgt I Micrographie. LEROUX, & 1 Physique. DEVAL, M I Microbiologie. JAVILLIER, ^, yl Travaux généraux de 4" année. Chef du Laboratoire des Examens pratiques: M. JAVILLIER, #, M I. Bibliothécaire en Chef: M. DORVEAUX, y I. A MA FEMME En témoignage de nia grande affection. A TOUS MES AMIS EN PARTICULIER A MES CAMARADES D'INTERNAT A mon Président de Thèse : Monsieur te Professeur Em. PERROT Officier de la Légion d'Honneur. Hommage très respectueux. INTRODUCTION En 1910, se tint, à Bruxelles. l'Exposition internationale et universelle. Le Gouvernement brésilien y avait participé en exposant de nombreux échantillons de plantes médicinales et industrielles. Le Bureau officiel de Renseignements du Brésil à Paris en fit aimablement don, par l'intermédiaire de .M. Paul Walle, au Laboratoire de Matière médicale de la Faculté de Pharmacie de Paris, enrichissant ainsi la collection déjà impor- tante des produits originaires du Brésil. M. le Prof. Em. Perrot, ayant formé le projet de les réunit- dans une section du Musée des Matières premières d'origine végétale, nous chargea d'en opérer le classement. Au cours de ce travail, nous avons été frappé par le petit nombre d'études publiées sur la flore du Brésil, tant au point de vue médical qu'au point de vue industriel. En dehors des publications de Th. et G. Peckolt (1), il n'existe aucun travail d'ensemble orienté dans ce sens. Sur les encouragements de M. le Prof. Perrot, nous avons entrepris de poursuivre l'œuvre des Peckolt, et le travail que nous présentons aujourd'hui est le résultat de nos premiers efforts dans cette voie. ;ij Peckolt (Th. et GusL) -^ Hislorio clas plantas medicinaes e uleis do Brazil . Rio de Janeiro, 1888. Peckolt (Th.) — Heil- und Nutzpflanzen Brasiliens, Ber. der deutsch. Pharm. Ges: XIX: 1909. \ BftOCADET 1 0 _ I Notre attention s'est portée d'abord sur le groupe des Andira, dont certaines espèces présentent un intérêt thérapeutique réel; en effet, on y trouve, outre Y Andira Aràroba, qui fournit la poudre de Goa, de nombreux vermifuges doués en même temps de propriétés purgatives. La guerre étant survenue, nous n'avons pu malheureusement nous procurer les échantillons qui man- quaient et, de ce fait, notre travail s'est trouvé limité à l'étude des Angelims, qui, néanmoins, occupent une place très importante dans le groupe des Andira. Parmi les autres échantillons provenant de l'Exposition de Bruxelles, se trouvaient un grand nombre d'écorces tannifères et quelques écorces de faux quinquinas, au sujet desquelles il a été entrepris diverses recherches qui forment l'objet de la deuxième et de la troisième parties de cet ouvrage. Comme dans tous les pays tropicaux, les plantes à tannin sont très abondantes au Brésil, et l'exportation de certaines écorces constitue, d'ores et déjà, une source importante de revenus, qui s'accroîtront à mesure que se multiplieront les usines destinées à préparer sur place le tannin et l'extrait sec de ces écorces. En ce qui concerne les pseudo^-quinas, nous avons eu surtout pour but de déterminer leurs caractères histologiques, caractères qui permettent de les distinguer des Cinchona et ainsi de déceler les substitutions encore fréquemment tentées par des importateurs de mauvaise foi; ce sont, en effet, de véritables manœuvres frauduleuses, car aucune de ces écorces ne renferme de quinine. Qu'il nous soit permis d'offrir l'hommage de notre profonde gratitude à M. le Prof. Em. Perrot pour la bienveillance avec laquelle il nous a accueilli et l'affectueuse sollicitude qu'il nous a toujours témoignée. Nous adressons nos plus vifs remerciements à M. le Dr Weitz, préparateur du Cours de Matière Médicale à la Faculté de Phar- macie de Paris, pour les bons conseils qu'il nous a prodigués si généreusement. Nous exprimons notre bien sincère reconnaissance à M. le D1' Maheu, préparateur aux Travaux pratiques de Micrographie, o ■ I à MM. Bonard, Girardeau et Piault, qui ont mis si gracieuse- ment leur temps à notre disposition pour différents travaux, tra- ductions et dessins. Nous ne saurions non plus oublier d'adresser un souvenir plein de gratitude à M. Paul Le Cointe, Directeur du Musée Commer- cial du Para, et à M. Paul Walle, Président de la Chambre de Commerce franco-brésilienne de Paris, qui nous ont donné, avec le plus grand empressement, les renseignements spéciaux nécessaires à notre travail. PREMIÈRE PARTIE LES ANGELIMS CHAPITRE I GÉNÉRALITÉS HISTORIQUE Sous le nom d' « Angelins », transcription française du mot portugais ang-elim, on introduisit en Europe, à la fin du dix-septième siècle, des écorces, des fruits, des graines, et même des racines fournis par plusieurs espèces américaines d'arbres du genre Andira (Légumineuses-Papilionacées), et utilisés comme anthelmintiques. Au Brésil, cette dénomination est beaucoup plus généralisée : On l'applique, en effet, à d'autres Légumineuses, telles que le Ptcrogyne nitens Tul. et diverses espèces d' Hymenolobium, dont M. Adolphe Ducke, ex-chef de Section de Botanique au Musée du Para, actuellement chef de la Section au Jardin bota- nique de Rio de Janeiro, a donné récemment l'énumération sui- vante (1) : Hymenolobium excelsum Ducke, — petreum Ducke! — elatum Ducke, — modestum Ducke, — pulcherrinium Ducke, — complicatum Ducke. A ce groupe, il faut ajouter V Hymenolobium nitidum Benth. Les Hymenolobium habitent les Etats du nord du Brésil. Ce sont tous des colosses dont le bois, excellent pour la menuiserie, est à très grosses fibres brun-rouge foncé sur fond jaune-rou- (l) Communication personnelle faile par M. Pavl Le Goin'te, Directeur du Musée Commercial du Para. — 8 - geàlre clair, formant de beaux dessins ondulés. Ils ont une dureté moyenne et une densité variant de 0,800 à 0,950. Par extension, le mot « angelim » s'applique également, dans les Etats du sud du Brésil, à des espèces botaniques dont la plupart sont dépourvues des propriétés vermifuges que possè- dent les Andira. C'est ainsi que dans l'Etat de Sâo Paulo, où l' Angelim amargoso {Andira anthelminlica Benth.), l'Angelim doce (And. fraxinifolla Benth.), et l'Angelim penima (And. Pisonis Mart. et Benth.) sont très répandus, on appelle également Angelim, ÏOuratea vaccinioides Engl., arbre de la famille des Ochnacées. Les plus anciennes descriptions des Angelims remontent à G. Pison (1) et à G. Marcgraff (2) qui, l'un et l'autre, ont décrit l'Andira Ibiariba des Brésiliens, ou Angelim des Portugais. Pison ajoute que le « fruit est de la taille d'un œuf et que la poudre de ce fruit chasse les lombrics du ventre... ». N. Lemery (3) en fait la description suivante : « L'Angelyn est un arbre du Brésil dont le bois est dur et propre pour les bàtimens; son écorce est de couleur cendrée, ses feuilles sont semblables à celles du Laurier, mais plus petites; il produit des boutons noirâtres, d'où sortent beaucoup de fleurs ramassées, odorantes, de belle couleur purpurine et bleue; son fruit a la figure et la grosseur d'un œuf, vert au com- mencement, mais noircissant peu à peu, et ayant comme une suture à l'un de ses côtés, d'un goût très amer; il est couvert d'une écorce dure, et il renferme un grain ou une amande jau- nâtre, d'un mauvais goût, tirant sur l'amer avec quelque astriction . On pulvérise ce noyau, et l'on en fait prendre pour les vers, mais il faut que ce soit au-dessous d'un scrupule, car on dit qu'il tour- neroit en poison si l'on en donnoit trop ». Valmont de Bomare (4), dans son Dictionnaire publié en 1775, (1) G. Pison, De Medicina Brasiliensi libri quatuor, p. 81, 1648. (2) G. Marcgraff de Liebstaû, Ristoria rerum naturalium Brasiliœ, page 100, édi- tion revue par J. de Laet, chez L. Elzevir, Leyde et Amsterdam, 1648. (3) Nicolas Lemery, Traité universel des Drogues simples, éd. de Paris, 1759, Article : « Andira ou Angelyn », p. 44-45. (4) Valmont de Bomahe, Dictionnaire raisonné unircrsel d'Histoire Na/urclle 3' édit. (6 vol.) Article « Andira », T. I, p. 168, Paris, 1775. — 9 — ne t'ait guère que répéter les caractères et propriétés déjà relatés par Lemery. Tandis que les Brésiliens utilisaient ainsi les vertus de lAndira, les botanistes anglais à la Jamaïque, d'une part, et les médecins hollandais à Surinam, d'autre part, observaient l'usage local qui était fait des écorces d'arbres analogues. En 1755, le chirurgien Duguid attira l'attention sur une de ces écorces, utilisée comme vermifuge par les indigènes de la Jamaïque. Il relata plus tard le détail de ses observations cliniques (l). En 1756, BrowNE (2) la décrivit sous le nom de « Bastard Cabbage-tree ». A sa suite, plusieurs auteurs, parmi lesquels Chamberlain (3), s'intéressèrent à ce nouveau remède, tant à la Jamaïque qu'aux États-Unis, en Angleterre et en Ecosse. Vers la même époque, en 1770, le prêtre et médecin Macari apprit à connaître, à Surinam, l'action anthelmintique des écorces d'Angelims et envoya en Europe le résultat de ses observations. De Surinam, le remède parvint en Hollande et en Belgique, puis en Allemagne. Le pharmacien Juliaans, d'Utrecht, fut, parait-il, le premier possesseur en Europe de cette drogue, ainsi que d'échantillons botaniques prélevés sur la plante-mère. C'est en 1763 que l'auteur hollandais N. J. de Jacouin (4) (1727-1817) créa et décrivit le genre Geoffroea et, dès lors, les écorces d'Angelims provenant de la Jamaïque et de Surinam furent connues sous le nom d'écorces de GéofFrées, dont on distinguait deux espèces : Celle de la Jamaïque, G. jamaïcensis ou G. inermis, et celle de la Guyane hollandaise, G. surinamensls. Jacquin avait dédié le nouveau genre à Claude-Joseph Geoffroy : « Plantain nominavi in memoriam viri celeberrinij (1) P. Dlguid, Essai/s and Observations physical and lit. of Edinb, vol. 2. pages 264 et 290. 1770. ' (2) Brownk, Nat. Hist. of Jamaica, App., p. 367, 1756. (3) Chamberlain, On tke efficacy of Cowhage in diseases of Worms, p. 19 et suiv. (cité par Murrav). (4) N. J, Jacquin, Selectarum Stirpium americanarum Ristoria; p. 207 et tab. 180., ffg. 62; Vindobonae (Vienne), 1763. — 10 — Glaudii Josephi Geoffboy, edito super materia medica opère laudalissirni. » En réalité, c'est le frère de Claude-Joseph, Etienne-François Geoffroy (1672-1731), apothicaire et médecin, qui est l'auteur du « Tractatus de materia medica » public en 1741, et qui eut par la suite plusieurs éditions. Signalons, en passant, que l'auteur allemand Otto Hiller- Bombien (1), commet une erreur en attribuant à Bondt (2) et à Murray (3) la création du genre GcoffroeXi. . IliLLER-BoMBiEN ajoute que le nom de ce genre lui a été donné en l'honneur du célèbre Geoffroya (sic) Saint-Hilaire ; or, celui-ci n'était pas encore né au moment où ce mot fut créé. De 1770 à 1792, les écorces de Geoffrées firent l'objet de nom- breux travaux et de plusieurs « dissertations » des Univer- sités de Leyde, Erlangen, Marburg et Gœttingue. On en trouve l'énumération dans la 2e édition de l'ouvrage de Murray (4). . Citons en particulier les thèses de Klingsohr (5) et de Bondt (6) que nous avons eu la bonne fortune de pouvoir consulter à la riche Bibliothèque de la Faculté de Pharmacie de Paris. D'autre part, la plus ancienne des pharmacopées qui ait fait mention de l'écorce d'Angelim est celle d'Edimbourg de 1786 (7). On retrouve ensuite l'une ou l'autre espèce, et parfois les deux ensemble, dans les pharmacopées de Prusse (8), de Russie (9), 1) Otto Hiller-Bombien, Beitfage zûr Kenntniss der Geofïroyarinden, Avch. der Pharrri., T. 230, p. 513 à 548, Berlin, 1892. (2) N. Bondt, Dissertatio de corlice Geoffroese, surinamensis, Lugdunum Bata- vorum (Leyde), 1788. (3) J, A. Murray, Apparatus medicaminum, 1" éd., T. VI, p. 93 à 111, Gœl- tingae, 1792, et aussi 2'' éd., T. II. p. 482 à 501, GœttingEe, 1794. (4) J. A. Murray, loc. cit., T. II, p. 482 à 501, Gœttingee, 1794. 5/ Klingsohr, De Geoffroya inermi, ejusque cortice, medicamenlo antlwlmintico, Erlangse, 1788. (6) Bondt, Loc. cit., voir noie ci-dessus. (7) Pharmacopée d'Edimbourg : The Edinburg New Dispensatorg, « Geoffroese Cortex ». p. 148; 1786, (et non 1783, comme le dit Hiller-Bombien). — Pharmaçopàea edinburgensis. édition de 1822, p. 8, « GeofTre* inermis# Cortex » ; p. 27, « Decoctum GeofTme inermis ». (8) Pharmacopée prussienne : Phavmacopoeo Borussiça, 2" édition, p. 17, « Cortex Geoffroy* Surinamensis », Francfort, 1801. (9) Pharmacopée russe : Edition de 1798, « Cortex Geoffroyiv jamaicensis ». (citée par Hiller-Bombien) . — Edition de 1821, Pharrnacopoea llossicn, « Geoffroya' jamai- censis Cortex », p. 65-66. ■— 11 — (le Saxe (1), de Hanovre (2), de Suède (3), de Danemark (4), de Pologne (5), de Dublin (6) et dans celle de Belgique (7), etc., mais non dans la pharmacopée de Londres de 1788, comme le prétend Hiller Bombien. qui fait à ce sujet un contre-sens en traduisant un texte latin de J.-A. Murray (S). Il est intéressant de constater que les éditions ultérieures de ces pharmacopées ne mentionnent plus les écorces de Geoffrées. La pharmacopée belge, qui avait maintenu la Geoffrée de Suri- nam en 1854, l'a définitivement supprimée en 1885. Cette drogue tomba donc en discrédit après une vogue qui avait duré un dèmi-siècle. Ceci tient à la multiplicité des produits expédiés en Europe sous le nom d'Angelims ou d'écorces de Geoffrées. Cet état de choses créait une telle confusion que, vers 1830, certains auteurs faisaient déjà observer qu'il serait préférable d'utiliser comme anthelmintiques des agents d'origine plus constante et, par suite, d'une action et d'une efficacité plus fidèles. 1 Pharmacopée de Saxe : Pharmacàpoeà Saxonica, « GeoiTreœ surinamensis Cor- tex ». p. 66, Dresda», 1820. (2) Pharmacopoea Hannoverana, « Cortex Geoffre;e Surinamensis », p. 24; Hanno- vera\ 181'.». (3) Pharmacopoea suecira, Edition de 1821 (Lipsia1), p. 30, écorce de Geoffroya inermis, ou >■ Maskbark ». (4) Pharmacopoea Danica, Réimpression de 1821 (Lipsise), p. 54 : on trouve les ,2 écorces : « Jamaikansk Ormbarktraee » et « Surinamsk Onnbarktraee ».. (5) Pharmacopoeia regni Poloniae, 1821, p. 18. Cortex Geoffreae Surinamensis, « Kora Surynamska ». (6) Pharmacopoea Dublinensis, 2* édit.. Geoffrova inermis. <> Cabbage tree bark », p. 11: 1824. • (7) Pharmacopoea Belgica, Réimpression de 1840 « Geoffroya surinamensis » p. 56. LMition de 1854. « Cortex Geoffroya' surinamensis », p. 40 du texte latin. (8) J. A. Murray, \pparalus Medicaminum, 2e édit., T. II, p. 484, Gœttingœ, 1794. 12 CARACTÈRES BOTANIQUES DU GENRE ANDIRA Le genre Andira (1) comprend environ 28 espèces qui, presque toutes, sont originaires de l'Amérique tropicale; il fait partie de la tribu des Dalbergiées dont les caractères donnés par M. Guignakd (2) sont les suivants : « Feuilles ordinairement oo — foliolées. Etamines mona- delphes ou diadelphes. Fruit indéhiscent, sainaroïde ou dru- pacé. Arbrisseaux ou arbres ». Le genre Andira est décrit ainsi par Martius (3) : - Feuilles alternes, pennées, à folioles opposées ou plus rarement alternes, avec une impaire éloignée, pétiolulées et enfin coriacées le plus souvent. Les stipules, quand elles sont présentes, sont cartilagineuses, tantôt amples, persistantes, tantôt étroites, caduques ou peu visibles. Stipelles sétacées, un peu raides ou souvent tout à fait absentes. Fleurs roses ou violacées, disposées en panicules terminales ou subtermi- nales, éparses le long des rameaux de la panicule. sessiles ou brièvement pédi- cellées . Bractées et Bractéoles le plus souvent petites et très caduques, plus rarement grandes et persistantes. Calice largement campanule, ou subturbiné, tronqué ou très brièvement S- denté. Etendard orbiculé, émarginé, ni appendicule, ni calleux à la base, onglet long (excepté Andira Amazonum). Ailes dressées, oblbhgues, à peu près droites; à la- basé obliques, ou auricu- lées, à peu près égales à l'étendard. Pétales carénaux presque semblables aux ailes, litres, s imbriquant par le dos. Etamines 10, diadelpbes quand l'étamine vexillaire esl libre ou rarement monadelphes. Gaine fendue sur le côté supérieur. Anthères oscillantes, loges déhiscentes longitudinalement. (1) D'après {Index Kewensis, les diliérents synonymes du mot Andira sont : Lumbricidia Yellozo, Poltolobium Presl, V ouacapoua Aublet. (2) L. Guignard, Le Jardin botanique de l'Ecole Supérieure de Pharmacie de Paris, p. 114, Paris, 1903. (3) Martius (C. F. Ph. von). Flora Brasiliensis..., Legumînosiu, T. XV. Pars I LipsicD, 1859-180;'. — \3 — ovaire un peu longuement stipité (excepté Anclira Amazonum), obli'quemenl oblong'. Ovules le plus sonveiil 4, serrés rarement 2 ou I). Style court, incurvé, à stigmates minces. Le fruit est une gousse slipitée. drnpacée, ovoïde. ]] a la forme et la grosseur d'un œuf de poule contenant, sous une enveloppe dure et épaisse, une semence unique, ovoïde, pendante, à radicule très courte et droite. Celle amande, grosse comme un œuf de pigeon, est jaunâtre au dehors, blanche au dedans, et possède une saveur amylacée, suivie, après quelque temps, d'une àcreté sensible au bout de la langue. » Le genre Anclira a été créé par Lamabck, en 1783 (1), et détaché du genre Geoffroya, dont les caractères sont, d'après Jacquin et Linné : « Cal. 5-fidus, drupa ovata, nucleus com- pressus » (2). Les Anclira diffèrent des Geoffroya ÇA) par leurs Heurs en panicules, et non simplement racémeuses, violacées, roses, et par les dents du calice plus courtes, souvent peu visibles. L'ovaire est plus longuement stipité. Ceci nous explique pourquoi les Angelims, rangés primiti- vement dans le genre Geoffroya, ont vu pendant longtemps leurs écorces connues sous le nom d'écorces de Geoffrées. ÉTUDE CHIMIQUE DES ANGELIMS En 1824, Huttenschmid (4) retire de l'écorce de Geotïrée un principe, qu'il croit être un alcaloïde, et qu'il appelle surina- mine pour le distinguer d'un autre corps, isolé par lui des écorces jaunes de Geotïrée et auquel il avait donné le nom de Jamaicine. Cet auteur avait obtenu cristallisés l'acétate, l'oxa- late, le phosphate et le sulfate de Jamaicine. Ces écorces jaunes que Huttenschmid considérait comme des écorces de 1) J.-B. de Lamarck, Encyclopédie méthodique, T. I, p. 171 ; Paris et Liège, 1783. (2) C. Linné, Systema vegetabilium, gen. 878, p. (567, 14e édition, revue par ■I. A. Murray, Gottingue, 1784. (3) Nous avons respecté, dans nos citations, l'orthographe de chacun des différents auteurs : alors que Jacquin et Bondt écrivent Geoffroea, Linné et la pharmacopée d'Edimbourg écrivent Geoffrœa: et enfin Murray, suivi par la majorité des auteurs, orthographie Geoffroya. (k) Huttenschmid, Dissertatio inauguralis chemica sistens analysin chemicam cor- ticis Geofïr, jamaicensis nec non Geoffr. surinamensis; Heidelbergse. 1824, - 14 - Geoffrée étaient en réalité des éc.orcés de Xanlhoxylon et plus tard Gastell (1) reconnut que cette jamaïcine n'était autre chose que de la berbérine. Celle-ci avait été retirée de la racine de Berberis çulgaris L. par Buchner vers 1830 (2) et elle est identique avec la xanthopicrile découverte en 1826 par Cheval- lier et Pelletier dans l'écorce de Xanlhoxylon Clav a- He roulis L. C'est à tort que plusieurs auteurs jusqu'en 1887, entre autres Sçhilbach (3), ont signalé de la berbérine chez Andira.inermis H. B. & K. et Anclira Avaroba Aguiar; ceci fut démenti à plu- sieurs reprises, en particulier par Bauer (4). La surinamine de Huttenschmid est une substance alcaline, arrière, d'un jaune pâle, soluble dans l'eau et dans l'alcool, brûlant sans laisser de résidu et en répandant une odeur d'a- mandes amères. A la même époque, Overduin (5), de Bréda, décrit un corps qu'il a isolé et qu'il appelle Geoffroyine. Ce corps doit être considéré comme identique à la surinnmine, d'après les carac- tères que donnent ces deux auteurs. Theod. Peckolt, pharmacien au Brésil, étudiant en 1858 VAndirâ anthclminlira Benth., en obtint une substance colorée en jaune, qu'il dénomma « andirine », amère et drastique, mais qui n'est certainement pas un principe chimiquement défini (6). En 1867, de la résine de l'Angelim pedra, Ferreirea specla- bîlis Ail., le même Peckolt (7) isola un principe auquel il donna le nom d'Angeline et qu'il considérait comme un alca- loïde de formule C18H"N201:i, selon la notation en équivalents. (La résine d'Angelim pedra, n'est pas, d'après Tschirch (8) 1) .1. Gastell, Scliweizer. Woche7ischr. f. Pharm., p. 67, 1865. (2) A. Buchner, in Biïchner's Reperlorium fur Pharmacie, 2, VI. p. 164 et 182, 1836. (3) G. Schilbach, Arch. der Pharm., T. 225, n" 4, p. 158, 1887. (4) K. Bauer, Zeilschr. des Allgem. œster. Apolh. Yerein., T. 46. n° 27, p. 355-356, 1908. (5) Overduin, Theoretische Verklàrungrn der Pharmakopoea Belgica, 1824. (6) Théod. PeuivOlt, Ueber Andirin und Résina Andirae, Archiv. der Pharm., T. 146, p. 37-40, Hannover, 1858. ï Tiiéodor Peckolt, Angelinum, Alkaloïd von Ferreira speclabilis Fr, Allem/, Zeitschr, des allgem. oesf. Apotli. Yerein., 6. .lahrg., n° 23, p. 517-523, Wien, 1868, (8) A. Tschirch, Die Harze und die Harzbehàlter, p. 1054, Leipzig, 191»',, - 15 - une résine, mais une sécrétion contenant de l'azote, et que l'on recueille dans les fissures du bois). La sciure fraîche du bois du même arbre a donné à Peckolt "2,45 p. 100 d'angeline, tandis que la résine en fournit jusqu'à 87 p. 100. Les habitants de l'État de Minas appelaient cette substance « es sulfato », du même nom que la quinine, prétendant son action aussi efficace pour la guérison des fièvres intermittentes. Gintl (1), de Prague, en 1869, décrit une angeline extraite également du Ferreireaspectabilis. Or, quelques années auparavant,- en 1862, Ruge (2) avait retiré d'un extrait de ratanhia importé d'Amérique tout préparé, une substance qu'il avait étudiée sous le nom de ratanhine. Gintl reconnaît que son angeline présente certains caractères com- muns avec la ratanhine. A titre de vérification et d'étude, Kreitmaip. (3) prépare, en 1873-1874, une ratanhine qu'il donne comme identique à celle de Ruge ainsi qu'à l'angeline de Gintl et de Peckolt. En 1885, Midy (4) décrit un principe qu'il nomme andirine et auquel il trouve les ^caractères des glucosides. Otto Hiller-Bombiex, déjà cité, reprend ce sujet en 1892, et publie une étude très documentée. Il retire du Ferreirea spec- tabilis une substance de formule CJ0Hi3NO3, de poids molécu- laire = 195, à laquelle il attribue tout d'abord le nom de Geof- f'royine. Il en détermine les diverses solubilités ainsi que le point de fusion. Il lui reconnaît le caractère d'acide aminé et la compare à la ratanhine de Ruge, à l'angeline de Peckolt et de Gintl, et à la tyrosine. Il conclut en disant que c'est une méthyl- tyrosine. Hiller-Bombien retrouve cette substance dans YAridira 1; P. \V. Gintl, Ueber ein Bestandtheil des Harzes von Ferreira'spectabilis Fr. Allemùo (Legum.-Dalberg.), Journal fur praktische Chemie, T. 106, p. 116 à 123, Leipzig, 1809. — Ueber Ratanhin und seine Yerbindungen, Journal fiirprakl. Chemie, T. 108, p. 410 à 438, Leipzig, 1869, (2) E. Ruge, Vierteljaîirsehr. der naturforsch. Gesellschaft in Zûricli, VI. Jahrg,, 1802. — Ueber das Ratanhin, Journal fur praktische Chemie, T. 96. p. 100 à 115, Leipzig, 1805. 3; B. Kkeitmair, Ueben Ralanhin, Liebig-s Annalen der Chemie, T. 176. p. 04 a 70, L874. (4) Midy, Note sur l'Andira inermis, Les Nouveaux remèdes, T. I, p. 19-20, 1885, American Jouru. of Pharma'cy, T. 57, p. 558-559, Nov. 1885. Apotheker Zeilung, IV. Jahrg., p, 060, 1889. - 16 - anlhelminlhica el suppose qu'elle est présente chez d'autres espèces d'Aïldira non examinées jusqu'alors à ce point de vue. Il propose d'abandonner les mots de surinamine, geoffroyine, ralanhine et angeline pour adopter uniquement celui dandirine. Blau (1), en 1908, et Wintërstein (2), en 1919, ont confirmé les conclusions d'HiLLER-BoMBiBN. D'après Wintërstein, cet acide aminé ne serait pas vermifuge et n'aurait aucune action physiologique. L'Andirine se présente sous forme de fins cristaux duveteux, difficilement solubles dans l'eau froide, insolubles dans l'éther ordinaire et l'éther de pétrole, solubles dans l'acide acétique bouillant, volatils à chaud sans résidu. En solution chlorhy- drique étendue, l'andirine dévie légèrement à droite le plan de polarisation. Sa formule développée est la suivante : G OH HC HC CH CH CH3 C-CH2- CH-NH - COOH C'est donc la tyrosine mélhylée à l'azote, dont la synthèse chimique est connue, et dont la préparation industrielle peut se faire, en partant de la tyrosine, avec un rendement voisin de la quantité théorique. USAGES ET POSOLOGIE DES ANGELIMS Les Angelims ont toujours été considérés comme jouissant de propriétés anthelmintiques. Ce sont, en outre, des purgatifs (1) H. Blal", Ëin Beitrag zur Kenntniss des Surinamins, Zeitschr. fur physiolog. Chemie, T. 58, p. 153-155, Slrasbourg, 1908. (2) E. Wintërstein, Ueber da» in der Rinde von GeofTroya surinamensis enthaltene Surinamin, Schweizer. Apoth. Zeitung, T. 57, n" 27 et 28. p. 375 et 391, Zurich, juil- et 1919. - 17 - drastiques. Autrefois, ils étaient administrés soit en poudre dans du lait, soit en décoction alcoolique ou aqueuse. Des décodés de ce genre figuraient dans la Pharmacopée d'Edimbourg (1822) et dans quelques autres formulaires. De nos jours, on les utilise sous forme de teinture, d'extrait fluide et d'extrait mou hydro- alcoolique. Ce médicament doit être employé avec circonspection, car, à dose élevée, il provoque des évacuations violentes, des vomis- sements, de la fièvre et parfois du délire. La poudre se donne à la dose de 0 gr. 50 à 1 gr. 50 comme vermifuge, et de 1 à 3 grammes comme purgatif. Nous empruntons à M. le Docteur Brissemoret (1) les formules des différentes préparations galéniques obtenues avec VÀndira mer mis : Poudre d'écorce : comme purgatif, 1 à 3 grammes par jour; comme vermifuge (Xgr. 50 à 1 gr. :>0. Extrait mou hydro-alcoolique d'écorce préparé par alcool à 60e). Rendement en extrail mou : 2 p. 100 (1 partie d'extrait provenant <1<- 50 grammes). Dose : 0 gr. C5 à 0 gr. 20 par jour. Extrait fluide, correspondant à poids égal d'écorce (préparé par alcool à ti0c), i gramme -= 56 gouttes. Dose : Purgatif, 2 gr. 50 par joui'. Vermifuge. 0 g\\ ~i') à 1 gramme par jour. Teinture d'écorce à i/5 (par l'alcool à 60e . Dose : 2 à 6 grammes par joui'. (1) Dr. Brissemoret, Préparations galéniques, 2' êdit. , p. 27, Pari.-. 1909. RROCADET CHAPITRE II ÉTUDE SYSTÉMATIQUE DES DIVERS ANGELIMS Nous avons vu que les Angelims, après avoir figuré dans plusieurs pharmacopées européennes, tombèrent peu à peu en désuétude, en raison de la multiplicité des produits expédiés en Europe sous ce nom. Cette confusion persiste encore de nos jours, ainsi que nous l'avons signalé dans une communication récente (1). Nous estimons indispensable, en vue de l'emploi médical des Angelims, de bien préciser leur origine botanique, de dresser la liste des diverses espèces dont les écorces, fruits ou graines jouissent de propriétés réelles et d'indiquer, d'une manière précise, les caractères auxquels on reconnaît ces espèces. Les Angelims vermifuges sont les suivants : Angelim amargoso Andira anthelmintica Benth. Angelim do campo Andira vermifug-a Mart. et Benth. Angelim coco Andira stipulacea Benth. Angelim de espinho Andira spinulosa Mart. et Benth. Angelim doce Andira fraxinifolia Benth. Angelim morcegueira Andira iner mis H.B. & K. Angelim uchirana Andira refusa H.B. & K. Angelim de la Guyane Andira excelsa H.B. & K. Angelim pedra Ferreirea spectabilis Fr. Ail. (1) P. Brogadet et H. Weitz, Les Angelims du Brésil, communication faite à la Section des Sciences Pharmacologiques au Congrès de l'A. P. A. S., Strasbourg, 26-31 Juillet 1020. - 1!) - Il est à remarquer que, dans la -classification botanique actuelle, presque tous les Angclims vermifuges appartiennent au genre Andira, et que l'on n'en rencontre pas dans le genre Geoffroy a . Outre les espèces vermifuges, nous avons étudié des Ange- lims dépourvus de propriétés médicinales, mais utilisés dans l'industrie comme bois de construction. Ce sont : Y Andira parvifolia Mart. et ES en th. l'Ang-elim penima : Andira Pisonis Mart. et Benth. l'Angelim branco : Pterogyne niiens Tul. et le Tipuana heteroptera Benth. En ce qui concerne les Hymenolobium (Angelims des Etats du Nord du Brésil). M. Adolphe Ducke en poursuit actuellement l'étude, ainsi que nous l'avons signalé précédemment. ANGELIM AMARGOSO (Angelim amer) (1 Nom botanique : Andira anthelminthica Benth. Synonymes : Andira ormosioïdes Benth. Lumbricidia anihelmia Vell. Geôffrea vermifuga Sl-Uil. L' Andira anthelminthica se rencontre au Brésil, générale- ment à proximité du littoral (Bio de Janeiro, Matto-Grosso et Sâo Paulo). C'est un arbre à couronne feuillée, à rameaux fleuris roux, cotonneux. Stipules lancéolées caduques, longues de 8 à 12 millimètres. Pétiole commun de 13 à 18 centimètres, rarement de 33 cen- timètres dans les feuilles les plus grandes. Le plus souvent, à coton roux, épais, plus rarement presque glabre. Stipelles petites; manquent souvent. (1) Est également connu sous les noms d'Angelim de Folha grande, Aracui. Pau de Morcego. - 20 — Folioles : de I à 3, le plus souvenl longues de ."> ;i (> centi- mètres, larges de 2 à 3 centimètres, obovales, elliptiques ou oblongues, devenant coriacées, glabres en dessus, mollement pubescentes en dessous. Panicules plus courtes que les feuilles, rarement de 18 à 20 centimètres. Rachis pédicellé et calice revêtu d'un duvet gris de 1er. Bractées et bractéoles petites, très caduques. Pédicellé tantôt très court, tantôt long de 2 à 3 millimètres. Calice largement campanule, long à peine de 8 millimètres, obtus à la base, ou, au commencement de l'anthèse, très brièvement atténué, à dents courtes, larges. Pétales tout à fait semblables à ceux de YAndira stipulacea (voir p. 25). Ovaire à poils serrés, à pédicelles plus courts que le calice. Style le plus souvent un peu pubescent. Le fruit, ovoïde, terminé en pointe longue de 4 à 5 centimètres, large de 2 à 3, reste vert, même quand il est mûr. Par la dessic- cation, l'épicarpe devient ridé et noirâtre. PiECHerches îusTOLOGiouEs. — L'écorcc de VÀridira anthel- mintica Benth. est assez épaisse, 6 à 8 millimètres en moyenne. D'un côté, elle est limitée par un suber bien typique, formé de cellules en files régulières à parois non épaissies. Le phelloderme est très réduit, caractère que l'on retrouve chez d'autres espèces d'Andira (fig. 2, A). Le parenchyme cortical est composé de cellules arrondies, plus ou moins allongées dans le sens tangentiel et séparées par des méats très nettement visibles. On voit dans la région externe quelques groupes de cristaux prismatiques d'oxalate de cal- cium. La région péricyclique renferme de volumineux amas sclé- reux, d'aspect massif, de forme assez nettement quadrangu- laire, constitués par des cellules presque cylindriques, à grand axe couché dans le plan de la coupe transversale, et déformées par pression réciproque. Ces cellules sont canaliculécs et très finement striées, celles du centre de chaque amas ont une paroi épaisse très sclériliée, celles de la périphérie sont moins épais- sies et moins fortement sclérifiées. Des cellules crislalligènes à — ?1 — oxalate de calcium sont accolées à ces amas scléreux ^fig. "2, 13). Le liber dessine de grands coins, séparés par les rayons médullaires à une, deux ou trois rangées de cellules, les plus anciens étant les plus épais.. Les cônes libériens sont formés d'un tissu mou, dans lequel Fig. 1. — Aspect schématique de la coupe transversale de i'écorce d'Andira anthel- mintica Benth. (grossissement: 16 diamètres;. La partie droite de la coupe montre la répartition des cristaux d'oxalate. on trouve de nombreux îlots de libres, inégalement sclérifiées et présentant plusieurs zones différemment réfringentes, ainsi que des paquets de tissu conducteur, à éléments déformés et très aplatis, dans lesquels il est difficile de reconnaître les tubes — 22 - criblés (fig. 1). Les îlots fibreux sont accompagnés de nom- breuses cellules cloisonnées cristalligènes, avec cristaux pris- matiques d'oxalate de calcium. En coupe longitudinale, ces ■< a Fig. 2. — A, Région externe de l'écorce : liège et phelloderme ; B, Paquets scléreux péricycliques, avec quelques prismes isolés d'oxalate de calcium ; G, Coupe longitu- dinale au voisinage d'une, fibre, avec cellules cristalligènes (grossissement : 140). cellules apparaissent disposées en files régulières, adossées aux fibres, comme le représente la figure ci-contre (fig. 2, G). Ces files de cellules cristalligènes se retrouvent chez bon nombre de Légumineuses, en particulier chez certains Acacia, Cassia, — 23 — Detariam et Parkia 1 . ainsi que ciiez lAngico vermelho (voir p. 52). Le bois de ÏAndira anthelmintica est d'une saveur amère et d'une texture poreuse; il n'est pas attaqué par les insectes et on l'emploie pour les travaux intérieurs des constructions. Son poids spécifique est de 0,984 et sa résistance de 884. 2 - ANGELIM DO GAMPO Nom botanique : Andira vermifaga Mart. et Benth. Synonymes : Geoffrea spinulosa Mart. Geoffrea vermifuga Mart. Arbre de 5 à 7 mètres, qu'on rencontre dans l'Etat de Minas. Jeunes rameaux fleuris, épais, à écorce subéreuse, ridée. Pétioles communs de 14 à 18 centimètres, cotonneux, roux, en dessus cannelés et plus ou moins dilatés, surtout entre les folioles. Stipelles variables comme dans tous les Andira, tantôt peu visibles, tantôt longues de plus de 2 millimètres. Folioles : 9-11, longues de 5 à 10 centimètres, larges de 5 à 7 centimètres, coriaces, épaisses, recouvertes en dessous d'un petit duvet, opaques ou luisantes, à veinules faibles et très nombreuses. Pétiolules très courts, rarement longs de près de 2 millimètres. Panicules amples de 15 à 30 centimètres, à rameaux angu- leux roux cotonneux. Bractées très caduques, les inférieures ovales, obtuses, les supérieures très petites, aiguës. Bractéoles très petites, aiguës. Galice long d'environ 8 millimètres, extérieurement roux cotonneux, légèrement courbé, atténué à la base, à dents large- (1) Em. Perrot et G. Gérard. Recherches sur les bois de différentes espèces de Léçuminsuses africaines, p. 32-33, passim, Paris, 1907. — '24 — ments triangulaires, les 2 supérieures obtuses, les 3 inférieures un peu aiguës. Pélales 2 lois plus longs que le calice, roses. Le milieu de l'étendard est marqué de taches blanches et de stries violacées. Etendard largement orbiculé et émarginé, à onglet égalant presque le calice. Ovaire très glabre, émarginé. Ovules : 4. Le fruit est une gousse. La graine et les écorces ont les mêmes propriétés thérapeu- tiques que les autres Angelims. Le bois sert également pour la construclion. 3. — ANGELIM GOGO ou URAREMA Nom BOTANioiE : Andira stipulacea Benth. Synonyme : Lumbricidia legalis Vell. Arbre de 5 à 7 mètres, très répandu dans les Etats de Rio de Janeiro et de Bahia. Petits rameaux fleuris, presque de l'épaisseur du petit doigt, glabres. Ecorce blanchâtre, souvent subéreuse. Stipules longues d'environ 2 centimètres, ovales, acuminées, largement subcor- dées, ondulées, cartilagineuses et réticulées veineuses. Il y en a cependant de plus étroites, les plus petites étant mêlées aux autres. Feuilles amassées sous les fleurs, à pétiole commun, de 25 à 50 centimètres. Stipelles sétacées, un peu raides, manquent rarement. Folioles : 11 à 15, longues de 5 à 10 centimètres, larges de 3 à 5 centimètres, obovales-oblongues, les inférieures parfois non exactement opposées, tantôt toutes largement arrondies au sommet, tantôt plus ou moins acuminées, arron- dies à la base, à pétiolule long à peine de 2 millimètres, raides et papyracées, subrécurvées sur le bord, en dessus glabres et un peu luisantes, en dessous [sub-roussàtres, recouvertes d'un 25 petit duvet couché, Les nervures primaires, anastomosées, proé- minent en dessous et sont légèrement déprimées en dessus. Panicule tantôt longue de 15 à 18 centimètres, portant des fleurs serrées, tantôt longue d'environ 35 centimètres et plus lâche, plus ou moins cotonneuse par son duvet court grisâtre. Bractées inférieures lancéolées, longues de 4 à 8 millimètres; les supérieures, petites ou nulles. Bractéoles rarement longues de 2 millimètres, souvent invisibles. Calice long et large de 8 millimètres, brièvement atténué à la base, faiblement cotonneux, à dents très courtes, obtuses ou sub-apiculées, à peine saillantes dans le calice ouvert. Pétales dune longueur double de celle du calice, les onglets égalant le calice, d'un violet pâle. Etendard orbiculé, émarginé, étalé, largement subcordé à la base. Ailes oblongues, courbées en faux, obliquement subcordées à la base- Carène largement incurvée, sub-cymbiforme. Pétales imbriqués par le dos, libres, auriculésà la base. Etamine vcxillaire libre depuis la base. Ovaire à duvet serré, à pédicelle de la longueur du calice. Ovules 4. Style court, glabre. Le fruit est ovoïde, arrondi, jaunâtre à l'extérieur, long de 9 à 15 centimètres, large de 7 à 8, formé d'une enveloppe ligneuse épaissede^ centimètres, etd'une graineovoïde, aplatie, marquée de stries transversales, ayant l'extrémité supérieure, par laquelle elle était suspendue, un peu recourbée. Le fruit ressemble assez, par sa forme, à une très grosse mangue, ramassée sur elle- même. On donne à cette espèce le nom d'Aag'elim coco à cause de la ressemblance de son fruit entier avec le noyau osseux du Diplothemium maritimum (Palmiers). Les graines de ÏAndira stipulacea sont utilisées comme ver- mifuge et le bois sert pour les constructions. / 26 4. — ANGELIM DOGE (Angelim doux). Nom botanique : Andira fraxinifolia Benth. Synonyme : Skolemora pernambucensis Ait. Arbuste indigène, qu'on trouve plus particulièrement dans les Etats de Minas, de Rio de Janeiro et de Sào Paulo. Les jeunes rameaux sont faiblement cotonneux, gris de fer, bientôt glabres, à peine plus gros qu'une plume d'oie. Stipules très petites ou nulles. Pétioles communs, larges de 4 à 5 pouces, minces, glabres ou pubescents. Les stipelles man- quent rarement. Folioles : 9-11, oblongues, non coriaces, en dessous pubescentes ou glabres, longues de 5 à 7 centimètres, larges de 20 à 25 millimètres, presque toujours brièvement acu- minées, rétrécies à la base, à pétiolule long de 2 à 4 milli- mètres. Panicule lâche, riche en fleurs, cotonneuse, courte, rarement de 15 centimètres environ. Calice long de 6 à 7 millimètres, turbiné à la base, ou à peine obtus, à dents courtes, larges. Etendard 2 fois aussi long que le calice, émarginé, à la base brusquement contracté en un onglet presque aussi long que le calice. Ailes et carène un peu plus courtes. Bractées et brac- téoles petites ou nulles. Fleurs de couleur rose. Ovaire à poils soyeux, à pédicelle court. Le fruit est une gousse drupacée, contenant une amande de 3 centimètres de longueur, blanche à l'état frais, jaune quand elle est sèche, de saveur amère et acre, et possédant des propriétés purgatives et vermifuges. Le bois, d'une densité de 0,923, est employé pour les cons- tructions civiles et le charronnage. On en fait des poteaux, des traverses de chemin de fer, etc. .. 27 5. — ANGELIM DE ESPINHO Nom botanique : Andira spinttlosa Mart. et Benth. Synonyme : Geoffroya spinulosa Mari. Espèce très voisine de V Andira vermifaga. S'en distingue surtout par le pétiole ailé. Habite la province de Minas. Petits rameaux à écorce spongieuse. Folioles : 7, ovales, obtuses, coriaces; en dessous à veines réticulées, pubescentes. Pétioles en dessus plans ailés. Ailes à la base des feuilles épineuses aiguës. Grappes étalées et paniculées. 6. - ANGELIM MORGEGUEIRA ou Geoffrée de la Jamaïque (1). Nom botanique : Andira inermis H.B. & K. Synonymes : Andira acuminata Benth. Andira grandiftora Guill. Perr. Geoffroya inermis Swartz, Geoffroy a jamaicensis Murray, Geoffroya acutifolia Stokes, Geoffroea jamaicensis Wright. U Andira inermis, originaire de Saint-Domingue, croît dans les régions tropicales et sous-tropicales de l'Amérique. On le trouve aussi en Sénégambie (2). C'est un arbre ornemental de 10 à 12 mètres de hauteur sur 1 mètre de diamètre. (1) Est également connu sous les noms d'Umari et Mari (noms donnés par les peu- plades primitives) ainsi que sous le nom de Geoffrée de Surinam, mais ce dernier nom s'applique plus spécialement à Y Andira retusa H.B.K., Geoffroya surinamensis Benth. (2) Guillemin, Pekrottet et A. Richard, Flora; Senegambia1 tentamen, T. I, p. 254-255, Paris, 1830-1833, — -28 - Rameaux étalés un peu dressés, i'euillus. Feuilles pubescentes en dessous, imparipennées. Folioles : 9-15, opposées, lancéolées, oblongues, acuminées, glabres; dans . les grands échantillons longues de 8 à 10 centimètres, larges de 3 à 4 centimètres, dans les autres échantillons longues de 6 à 8 centimètres, larges de ;2 centimètres environ. La foliole terminale est souvent plus courte et plus large. Elles sont arrondies à la base, avec pétiole le plus souvent pubescent et long de "2 à 4 millimètres, coriaces, lisses, glabres et vertes des '2 côtés, très rarement à duvet blan- châtre en dessous, en dessus luisantes et unies, à côte proémi- nente en dessous, nervures petites, peu visibles. Panicule pyramidale riche en fleurs, lesquelles sont très rap- prochées; longue de 15 à *20 centimètres, composée ou rare- ment presque simple, sessile au-dessus des dernières feuilles. Rachis et calice rendus roux ou presque blancs par un coton très court. Bractées et bractéoles petites, ovales, très caduques. F4eurs subsessiles ou très brièvement pédicellées, serrées, roses, plus petites que dans les autres espèces. La longueur varie cependant : tantôt elles sont longues de 10 millimètres, surtout dans les espèces de la Guyane et des Antilles, tantôt elles sont longues de 12 millimètres, dans les espèces du Brésil et de l'Afrique. Galice court, long à peine de 4 millimètres, cotonneux, large- ment campanule, obtus à la base, à peine denté, tronqué à l'ouverture. Etendard orbiculé, à peine émarginé, à la base très largement tronqué, subcordé, à onglet mince, presque égal au calice. Ailes oblongues égalant l'étendard. Pétales carénaux, un peu plus larges et plus incurvés, s'imbriquant réciproquement, et parfois légèrement cohérents. Etamine vexillaire libre depuis la base. Ovaire glabre ou à poils fins, à pédicelle souvent la moitié plus long que le calice. Ovules 3-4, très rapprochés. Gousse monosperme, obliquement ovoïde, subcarénée, brièvement apiculée, tantôt à peine plus grosse qu une noisette, tantôt de la grosseur d'une noix, à endo- carpe épais, ligneux. Recherches histologioues. — Cet arbre est pourvu d'une — 29 — écorce épaisse environ 1 centimètre . fibreuse; elle estextérieu- rement d'un brun cendré, mais vers sa face interne, franche- ment jaune. A peu près dépourvue d'odeur, elle possède une saveur amère. Lorsqu'on l'examine au microscope, on voit que la région externe de cette écorce débute par un liège divisé en deux par- ties : l'une, formée de cellules à parois fines subérifiées, l'autre, présentant une épaisseur moindre, formée de cellules à parois épaisses et sclérifiées. La partie externe du parenchyme cortical comprend de petites cellules tabulaires, et de rares cellules scléreuses ponctuées, à parois un peu épaissies; celles-ci sont tantôt isolées, tantôt groupées en petits îlots. A cette zone, occupant un quart de l'épaisseur totale de l'écorce, fait suite une zone de cellules d'abord ovoïdes, puis irrégulièrement hexagonales, renfermant .de nombreux et volumineux îlots scléreux formés de cellules ponctuées, allongées tangenliellement, à parois peu épaisses. L'intervalle compris entre les îlots est occupé par de nombreuses cellules scléreuses, ponctuées, mais isolées dans le parenchyme. Des îlots analogues occupent toute la région péricyclique ; quelques-uns d'entre eux sont formés de libres arrondies à lumen réduit, à parois non canaliculées, présentant de nombreuses stries d'épaississement. Le liber, très développé, a une épais- seur sensiblement égale à celle du parenchyme et du péricycle réunis; il est divisé en bandes étroites par des rayons médul- laires comprenant deux à trois rangées de cellules subrectan- gulaires allongées radialement; ces coins libériens sont strati- fiés par des bandes de sclérenchyme, formées de fibres arron- dies, à lumen très étroit, et à parois présentant de nombreuses stries d'épaississement. Entre ces bandes scléreuses, le liber est formé de cellules à parois minces, parenchymateuses, irrégulièrement polygonales, à contour sinueux, entourant une lame d'éléments qui sont sans doute des amas de tubes criblés avant subi une transformation collenchymateuse. On observe dans la résrion externe du liber des cellules scié- — 30 - reuses grillagées; 1res particulières, analogues à celles qu'on peut voir dans le péricarpe de certains Irvingia. Elles sont isolées, ovoïdes, de grandes dimensions (diamètre 1T)0 ;*, longueur "200 y), réticulées et à parois un peu épaissies. Leur rôle nous est inconnu, mais nous supposons que ces cellules doivent être rangées dans une des nombreuses formes du tissu sécréteur. Leur contenu étant soluble dans l'eau, on serait donc en présence d'une gomme ou d'un mucilage. En coupe longitudinale, les îlots scléreux se montrent souvent composés de files de cellules, ou de fibres en navette, canali- culées, plus courtes que celles des Cinehona (longueur, 500 à 1)00 p). Le liber montre encore des tubes criblés d'un large dia- mètre, mais déformés le plus souvent et aplatis dans les régions collenchymateuses. Oxalate de calcium. — Très abondant dans l'écorce de cette espèce, il est formé de petits prismes, soit à base hexagonale, soit à base losangique, qui sont dispersés dans la partie pro- fonde du parenchyme cortical et dans le liber. La partie externe de l'écorce et la région subéro-phellodermique en sont dépour- vues. On en trouve également quelques-uns de place en place sur tout le parcours des rayons médullaires. L'Andira inermis est très répandu dans les parties chaudes de l'Amérique. Au Brésil, on le rencontre surtout dans les Etals du Nord (forêts de l'Amazonie) et dans le Brésil central. Il est aussi très abondant dans la Guyane Anglaise et la Guyane Française, à Surinam, dans les Antilles et au Pérou. Il fleurit en Octobre. Son bois est dur, d'un rouge noirâtre à l'extérieur. La coupe longitudinale rappelle un peu celle des Palmiers, d'où le nom de bois palmiste, qui est parfois donné à ce bois. D'après Guibourt (1), voici l'explication de cette dénomina- tion : « 11 existe comme on le sait, clans les Antilles, un palmier très élevé et très élégant, du genre Areca', auquel on donne le nom de Chou palmiste ou de (1) Gumouivr, Histoire naturelle des Drogues simples, 6" édition, revue par G. Pi.an- CHON, note p. 331-332, Paris, 1869. Fig. 3. — Coupe transversale dans l'écorce d'Andira inermis II. B. et K. A gauche, liège et partie externe de l'écorce : à droite, parlie profonde, montrant les divers éléments du liber grossissement : 40,. — 33 - Gabbage-tree. parce que son bourgeon terminât, qui esl tendre el succulent, représente à peu près la forme d'un chou, et est un aliment très recherché des habitants qui sacrifient la vie de l'arbre pour se le procurer. D'un autre côté, ce palmier, comme tous ses congénères, a le tronc formé de libres ligneuses longitudinales et parallèles, colorées, plus serrées vers la circonférence qu'au centre, et séparées. par un tissu cellulaire blanchâtre. Or le bois des Andira, lout en étant formé de couches ligneuses, concentriques, comme appartenant aux dicotylédones, présente dans la disposition longitudinale et presque paral- lèle de ses libres, et dans sa couleur alternativement pâle et plus foncée, une assez grande ressemblance avec le bois des palmiers : c'est donc là ce qui a valu à ces arbres, et surtout à celui des Antilles, le nom de bois palmiste, ou, en anglais, de cabbage-tree. Seulement, pour distinguer Y Andira de l'Areca, les Anglais ajoutent au premier le qualificatif de wild ou de bastard, et disent wild cabbage-tree, ou bastard cabbage-tree ». Usages. — Comme nous l'avons vu, l'écorce de Y Andira inermis a été jadis très employée comme anthelmintique. Ecorce et graine possèdent des propriétés émétiques et vermi- fuges très prononcées. Nous en avons donné précédemment la posologie (page 17). Un emploie aussi parfois les préparations d'écorce contre l'obésité, en les associant à l'acide citrique. 7. — ANGELIM UGHIRANA ou Geofïrée de Surinam T. Nom dotanioue : Andira retusa H. B. & K. Synonymes : Ami ira oblonga Bentb. Geoffroea obtusifolia Stokes'. Geoffroea pubescens Rich. Geoffroea retusa Poir. Geoffroea surtnamensis Bondt. Petit arbre deT) à 7 mètres, que l'on trouve à la Guyane el au Brésil, dans les Etats de Minas, de Pernamboue, de Bahia et de Piauhy. Les rameaux jeunes sont un peu épais, mais à écorce rare- I Voir Angelim morcegueira. note p. 27. — 33 — ment subéreuse. Les stipules manquent le plus souvent. Pétioles communs, longs de 15 à 20 centimètres, glabres ou très légère- ment cotonneux en dessous des dernières folioles, légèrement dilatés, à stipelles rarement visibles. Folioles 9 à 11, longues de 7 à 9 centimètres, larges de 2 à 3 centimètres, obtuses au r. m. __ J lib. - — - c g- Fig. 4. — Aspect schématique de la coupe transversale de l'écorce àWndira relusa H. B. et K. s., suber: p., phelloderme; i. s., îlot scléreux péricyclique; r. m:, rayon médullaire : /i6.,cône libérien: cg., cellule grillagée; ox., cristal prismatique d'oxalate de calcium (Grossissement : 16). sommet et arrondies à la base, raides et coriaces, en dessus luisantes, en dessous plus pâles ou glaucescentes. Panicule lâche, plus courte que les feuilles ou rarement un peu plus longue. Galice de longueur variable, généralement de 6 millimètres, aigu à la base, à dents courtes, largement trian- BROCADET 3 — 34 - gulaires, à duvet roussâtre, à l'extérieur légèrement pubescent. Pétales deux l'ois aussi longs que le calice, ayant la forme de ceux de YAndira inermis. Ovaire très glabre, à pédicelle à peu près de la longueur du calice. Le fruit est une drupe ovoïde, très glabre, non comprimée. L'écorce a été employée contre les lombrics et le taenia. Elle était autrefois désignée par les nègres de Surinam sous les noms de Blakke-Gabbes et de Wormhoude (d'après Murray). Les échantillons du commerce se présentent sous forme d'écorces plates, longues de 40 centimètres, larges d'environ 10 centimètres et d'une épaisseur notable. Elles sont couvertes, à l'extérieur, d'un lichen gris, qui, enlevé, laisse voir un épi- derme rouge ou pourpre noirâtre mêlé de gris. Sous l'épidémie, l'écorce est filamenteuse, lamelleuse, de couleur de rouille, avec des stries et des taches brun foncé. La section transversale est brillante. La couleur, du côté du bois, est pourpre noirâtre marbré de brun. La poudre a une cou- leur de cannelle. L'odeur de l'écorce sèche est nulle; la saveur est amère et un peu astringente. Recherches histologiques. — Ecorce peu.épaisse, limitée par un suber mince, avec des cellules rectangulaires à parois épaisses sclérifiées sur trois côtés seulement, comme cela s'observe dans les écorces de certaines Légumineuses (Cytîsus) et chez diverses Lauracées. Par contre, le phelloderme est très réduit (fîg. 5, B). Le parenchyme cortical, peu développé, débute par des cel- lules d'abord plus ou moins arrondies, puis rectangulaires, allongées tangentiellement. La région péricyclique renferme de gros îlots sclérifîés formés d'éléments tout à fait particuliers : ce sont soit des fibres courtes, couchées, disposées perpendiculai- rement à l'axe de l'écorce, c'est-à-dire en direction tangentielle, ou bien des cellules scléreuses irrégulières, déformées par pres- sion réciproque des éléments. Fibres et cellules sont à cavité très réduite, et par conséquent à parois très épaisses (épaisseur 50 à 60 n), canaliculées, présentant des stries concentriques d'épaississement. Fig-. 5. — Détails histologiques de l'écorce d'Andira refusa H. B. et K. A, Ilots scléreux de la région péricyclique. B, Liège et phelloderme. G, Cellules gril- lagées du liber. D, Fibres en navette, vues en coupe longitudinale. (Grossissement : À, B et D = 80; C — 140.) - 36 - Le liber, en coins allongés, est divisé en strates formées alter- nativement de bandes collenchymateuses ou de tissu mou. Dans sa partie externe, il est coupé par des îlots scléreux ana- logues à ceux du péricycle (fig. 4). Dans la région interne au contraire, on n'observe que de grosses cellules scléreuses grilla- gées, isolées, analogues à celles décrites plus haut dans l'écorce d' Andira inermis, mais de plus grande taille (environ 250 p de largeur sur 300 \x de longueur) (fig. 5, C). Sur la coupe longitudinale, les îlots scléreux sont formés de cellules souvent disposées bout à bout ou de fibres canaliculées en navette. Les caractères sont les mêmes que ceux d1 Andira inermis (voir p. 31). Le liber renferme des tubes criblés de gros diamètre dans la partie externe, moins volumineux dans la zone dépourvue d'îlots scléreux. Cellules a tanin. — Pas de cellules à tanin différenciées. Oxalate de calcium. — Petits prismes à base losangique, disséminés dans le parenchyme cortical. En résumé, les caractères de Y Andira refusa sont très voi- sins de ceux observés chez Andira inermis. Ces deux espèces se ressemblent par la constitution de leur liber; elles se diffé- rencient par la taille de leurs cellules grillagées, plus déve- loppées chez Andira retusa, et par la présence chez Andira inermis de cellules scléreuses ponctuées que l'on (ne retrouve pas chez Andira retusa. Cette écorce contient de la méthyl-tyrosine et possède les propriétés physiologiques de Y Andira inermis, mais à un peu plus faible degré. Elle est employée comme amer et astrin- gent. Dans les Etats de l'Amazone, Y Andira retusa est très répandu sous le nom d'Andira Achi. Son bois, à fibres grossières d'un brun gris foncé sur fond brun clair, est utilisé comme bois de charpente. — 37 - 8. — ANGELIM DE LA GUYANE Au Brésil : Umari do Roxo. Nom botanique : Andira excelsa H.B. & K. Synonymes : Geoffroy a violacea Person, Andira racemosa Lamk, Vouacapua americana Aublet, Geoffroea racemosa PoireJ.. Cette espèce très répandue à la Guyane, au Brésil, au Mexique et à la Martinique, est encore désignée, suivant les contrées, sous les noms d'Angelim à grappes, Wouacapou , Epi de blé, Partridge-Wood, Wild cabbage-Tree. L1 Andira excelsa est un arbre de près de 20 mètres de haut sur 65 à 70 centimètres de diamètre, à feuilles imparipennées, alternes; fleurs rouges en panicules; calice et corolle penta- mères; 10 étamines libres; ovaire uniovulé, inséré au fond du réceptacle; fruit coriace, subligneux, obové, obscurément api- culé, déhiscent, à une seule graine. Cette espèce ressemble beaucoup à V Andira inermis, mais s'en distingue par son fruit qui est violet (roxo). Les habitants du Brésil emploient l'amande de VAndira excelsa comme vermifuge. Ce médicament agit avec une grande énergie et ne doit être donné qu'à faibles doses. Il possède d'ailleurs les mêmes propriétés que V Andira inermis et VAndira retasa. Le bois est utilisé pour les constructions navales, la charpente, l'ébénisterie et les travaux de chemin de fer. Il offre une densité de 0,900, une résistance de 304 kilogrammes; il est solide, durable et facile à travailler. 38 — 9. — ANGELIM PEDRA (1) Nom botanique : Ferreirea speetabilis Fr. Ail., Légumineuses. Synonyme : Aridira speetabilis Sald. Gain. Cet arbre, qui croît dans les contrées chaudes et sèches des États du Sud, est appelé Ang-elim pedra à cause de la dureté de son bois. Il est d'une grande élévation et atteint parfois 25 mètres, avec une circonférence de 4 à 5 mètres. Ecorce épaisse crevassée, extérieurement gris foncé, intérieu- rement jaune, douée d'amertume. Bois d'un brun jaunâtre clair, mêlé de taches linéaires rougeâtres. Cet arbre, dans les temps secs des mois de Juillet, Août et Septembre se dépouille de ses feuilles; au commencement d'Octobre, il pousse des fleurs, et seulement quand les gousses sont presque mûres, il se couvre de feuilles. Stipules peu visibles. Pétioles communs, de 7 à 9 centimètres, minces, cotonneux. Folioles : 13-17, opposées ou subalternes, à peine de 2 centimètres et demi, obovales-oblongues, très obtuses ou écrasées, arrondies- coniques à la base ou aiguës, en dessus un peu glabres, luisantes, à veines à peu près parallèles, en dessous pâles à duvet subsoyeux. Pétiolule long de 2 à 3 millimètres. Grappes grêles de 7 à 9 centimètres, disposées en panicules terminales. Pédicelles minces récurvés. Fleurs petites, jaunes, odorantes. Calice faiblement coloré, glabre, d'un demi-millimètre. Etendard long de 4 millimètres, large de 6, à onglet court et étroit. Pétales inférieurs à peu près aussi longs que l'étendard, dressés, étroitement oblongs, rétrécis à la base; pétales carénaux un peu plus étroits que les ailes et plus obliques. Etamines un peu plus courtes que les pétales. Disque pétali- fère oblique au fond du calice. Ovaire glabre. Gousse d'une (1) A Rio de Janeiro il est désigné sous le nom de Sepepira. — 39 — couleur jaunâtre, rouge sur les bords; semence oblongue, com- primée, subréniforme, suspendue à un funicule très court. Le fruit de l'Ang-elim pedra contient une pulpe blanche, non comestible. Le bois est très estimé pour les constructions, à cause de l'avantage qu'il possède de ne pas être attaqué par les insectes. Chez les arbres vieux, l'aubier est remplacé par une couche de résine, qui passe parfois à travers les fentes de l'aubier. Les habitants l'appellent « résine d'Angelim pedra », et, à Minas, on le désigne sous le nom de « Sulfato », Elle est rougeàtre, sans saveur, ni odeur. Si on la conserve dans un récipient fermé, il s'en dégage une odeur nauséabonde, qui dis- parait en laissant la résine à l'air, et qui réapparaît si on referme le vase. Elle brûle avec une flamme lumineuse, en lais- sant des traces de charbon. Cette résine est de couleur rouge, passant au brun par les alcalis, insoluble dans la benzine et l'alcool à la température ordinaire, très peu soluble dans l'alcool et le chloroforme. D'après Tschirch, la résine d'Angelim pedra n'est pas une résine, et c'est de cette pseudo-résine que Peckolt a extrait le principe auquel il a donné le nom d'Angeline. Le bois de l'Angelim pedra, dont le poids spécifique est de l,0.r)2 et la résistance 648, sert pour les constructions. 10. — ANDIRA PARVIFOLIA Mart. et Benth. Arbre de moyenne grandeur, qui habite les Etats de Minas et de Parana. Cette espèce est très voisine de VAndira fraxinifolia Benth. (voir § 4, page 25), mais les folioles excèdent à peine 2 à 3 centi- mètres et ne sont pas acuminées. Stipules souvent nulles. Folioles environ 9, ovales, obtuses, non coriacées, en dessous pubescentes ou glabres. Panicule de - 40 6 à 7 centimètres, pourvue d'un coton court, roussâtre. Fleurs roses. Pédicelles longs de 1 à 4 millimètres. Calice à peine long de 6 millimètres. Ovaire et gousse velus. 11. — ANGELIM PENIMA ou Angelim pintado. Nom botanique : Andira Pisonis Mart. et Benth. Habite au Brésil, dans la province orientale de Minas, parmi les bruyères, dans les contrées sablonneuses, près du fleuve Mucuri, et dans l'Etat de Bahia. Il est très commun dans la Serra do Mar (Etat de Sâo Paulo). Arbre de 4 à 6 mètres, à rameaux fleuris, *minces, comme dans Y Andira fraxinifolia Benth. (voir § 4, page 25) qui est une espèce très voisine. Stipules petites ou nulles. Folioles : 5-9, ovales ou oblongues, coriaces, comme celles de Y Andira anlhelminthica, mais plus petites et plus rares ; en dessus glabres, en dessous rousses soyeuses. La panicule est recouverte d'un duvet gris de fer. Pétiole commun, long de 2 à 6 centimètres. Les folioles excèdent rarement 5 centimètres, sont larges de 20 à 25 millimètres, obtuses au sommet ou brièvement acumi- nées, à duvet dense sous la face inférieure, plus ou moins gris de fer ou rousses. Les bractéoles sont petites, très caduques. Les fleurs ressem- blent à celles de V Andira anihelminihica Benth., mais plus petites. Ovaire velu. Le bois de l'Angelim penima est surtout utilisé pour des ouvrages de luxe. — 41 — 12. — ANGELIM BRANGO Nom botanique : Plerogyne nitens Tul., Légumineuses. Croît dans les Etats de Bahia et de Piauhy. Arbre à rameaux ronds, verruqueux, finement pubescents, puis glabres; les jeunes rameaux sont gris cotonneux. Feuilles alternes, étalées, droites, pennées, 10-14 folioles. Pétioles grêles, à sillons un peu larges, à peine pubescents en dessus, ronds glabres en dessous et terminés par l'appendice stérile dépassant légèrement la dernière foliole, longs de 12 à 15 cen- timètres. Folioles sub-opposées ou alternes, ovales, elliptiques, oblongues, arrondies et dont le sommet est quelquefois très brièvement évasé, longues de 4 à 6 centimètres, larges de 25 à 30 millimètres, subcoriacées, très glabres, sans ponctuations. Fleurs racémeuses très petites, sessiles, très serrées, réunies en grappes, couvertes chacune de bractées squamiformes, aiguës, très courtes, grises, cotonneuses, ressemblant à un chaton. Chaque fleur épanouie s'appuie sur un pédicule très grêle, rond, nu, glabre, long de 5 à 6 millimètres. Sépales : 5, égaux, linéaires, oblongs, étroits, obtus au sommet, qui est un peu plus large, cotonneux, ciliés sur les bords, glabres en dedans, à la base très brièvement connivents, grâce à l'exis- tence d'un disque épais occupant le fond de la fleur (tube nul). Pétales alternant avec les 5 sépales et de même forme, un peu plus longs (dépassent à peine 2 millimètres) et plus étroits, gla- bres, obtus, insérés au disque sous sa couronne, étalés, imbri- qués dans le bouton. Etamines : 10, presque égales, fertiles, insérées avec les pétales, 5 alternes avec ceux-ci, et 5 opposées. Anthères globuleuses, glabres. Disque poilu. Ovaire hispide, elliptique; ovule triangulaire oblique, suspendu à un funicule très court. - 42 13. — TIPUANA HETEROPTERA Benlh., Légumineuses. Arbre atteignant une vingtaine de mètres en hauteur et 6 à 7 mètres en diamètre, à couronne ample; on le trouve dans l'Etat de Rio de Janeiro. Jeunes rameaux et bourgeons recouverts d'un duvet rouge- olive foncé, devenant bientôt glabres, ainsi que les feuilles adultes. Privé de ses feuilles à partir de Juin, il fleurit splendi- dement avant la naissance des feuilles, qui a lieu au mois de Septembre, les gousses étant déjàpresques mûres. Stipules petites, fugaces ; pétioles communs, de 15 à 20 cen- timètres. Folioles : 11-13, ovales-oblongues, arrondies à la base, aiguës au sommet, légèrement acuminées, en dessus vertes fon- cées, en dessous plus claires, penniveinées, et sub-denticulées sur le bord. Panicule pyramidale, recouverte d'un duvet fin, noir-olive dense. Pédicelle de 4 à 6 millimètres. Bractées caduques. Brac- téoles très courtes. Calice peu visible, 5- denté. Corolle de cou- leur légèrement pourpre, à pétales presque égaux. Etendard subcordé, obtus ou émarginé, à la base blanc-jaunâtre. Ailes et pétales carénaux oblongs, obliquement tronqués à la base. Etamines monadelphes. Ovaire stipité, roux, soyeux, uniovulé. Gousse très semblable à celle du Tipuana macrocarpa, mais à partie seminifère un peu plus longue : Fruit ailé, indéhiscent, long de 7 à 10 centimètres, large de 2 1/2 à 3 centimètres. Graines : 1 à 3... comprimées, irrégulièrement ovales, suspen- dues à un funicule très court, épaisses. Embryon courbe. Radi- cule courte, conique. DEUXIEME PARTIE PLANTES TANNIQUES ,CHAP1TRE I LES PRINCIPALES PLANTES TANNIQUES DU BRÉSIL Les plantes à tanin sont très abondantes dans les divers Etats du Brésil. Les plus importantes sont les Angicos des montagnes, que Ion trouve nombreux dans les forêts brési- liennes; le Barbatimâo très répandu dans l'Etat de Minas Geraes; les Mangliers de la côte, qui, depuis l'extrême Nord jusqu'au Sud, occupent toute la superficie des marais maritimes et constituent une forêt luxuriante dont les arbres atteignent une circonférence de un mètre et une hauteur de six mètres. Le tanin est extrait industriellement des écorces, et, chez les Mangliers, à la fois des écorces et des feuilles. Dans ces espèces, le pourcentage en matière tannique extractive est très élevé : Barbatimâo 25 à 48 p. 100 Angico '27 à 45 — Mangliers 20 à 30 — D'après le Messager de Sào Paulo (Juin 1912), le Brésil pos- sède avec les plantes tanniques une source considérable de revenus, et leur exploitation sera une des industries les plus prospères du pays. Non seulement on pourra utiliser les arbres poussant à l'état naturel, mais encore cultiver certaines espèces qui croissent très facilement et atteignent leur complet dévelop- pement vers la huitième année. D'autre part, les plantes tanniques du Brésil permettent de — 46 — tanner les cuirs de toutes sortes, sans qu'il soit nécessaire de recourir à des substances minérales ou à du tanin étranger. Nous donnons ci-dessous la liste des principales plantes tan- niques répandues sur la surface du globe; on verra que celles du Brésil y occupent une très large place. Pour dresser ce tableau, nous nous sommes conformé à Tordre suivi dans le tra- vail de M. Bern.ykdin, conservateur du Musée commercial et industriel de la Maison de Melle-les-Gand (Belgique). Les plantes sont classées, dans la mesure du possible, d'après leur teneur en tanin : Teneur en matière tannique extractive. Espèces. Provenance. (p. 1(10) 1. Rhus Osbeckii Carr., Anacardiacées (Branches) Japon. 76 2. Drepanocarpus senegalensis T. Nées, Légumineuses Afrique Occidentale. 7"» 3. Pterocarpus erinaceus Lamk., Légu- mineuses Afrique Occidentale. 73 4. Cxsalpinia brevifolia Baill., Légumi- neuses-Césalpiniées == Balsamocar- pon brévifalium Clos, ou Algarobille (Fruits) Chili. 64 '■>. Acacia Catechu Willd., Légumineuses = Mimosa Catechu Roxb Indes Anglaises. 20 à 55 6. Fuchsia excorticata Linn., Onagra- riées Nouvelle-Zélande. 53 7. Cœsalpinia coriaria Willd., Lég. ou Divi-divi (Fruits) Amérique Centrale. 30 à 50 8. Barbatimào (1), Stryphnodëndron Barbatimao Mart., Légumineuses. . Brésil. 25 à is 9. Acacia dedurfens Willd., Légumi- 26 à 48 neuses Etats-Unis. 10; Tectona grandis Linn., Verbénacées. Canada. 20 à 48 11. Quercus pedunculata Ehrh., Cupuli- fères (Branches) Europe. 30 à 45 12. Terminalia Chèbula Retz., Combréta- cées Asie. 45 13. Acacia pycnantha Benth., Légumi- neuses Etats-Unis. 27 à 46 (1) Les plantes dont le nom est écrit en caractères gras sont celles qui croissent au Brésil et dont nous avons fait plus loin Tétude particulière. — 47 — Teneur en matière tanniqu» extractive. Espèces. Provenance. (p. 100) 14. Angico, Piptadenva divers, Légumi- neuses (Ecorces et fruits) Brésil. 40 1 "> . Myrica asj>tent/bZiaLinn.,Myricacées = Comptonia ctëpleriifolià Ait. . . Etats-Unis. 10. Quercus sEgilops Linn., Cupulifères. Europe. 17. Caparosa, Jussieua Caparosa Gam- bess., Oenothéracées Brésil. 18. Punira Granatuni Linn., Granatacées (acclimaté) Europe. 19. Palétuvier, Rhizophora Mangle Lin., Rhizophoracées (Ecorces et feuilles). Brésil. 20. Buranhem, Lucuma glycyphlœa Mart. et Eich., Sapotacées Brésil. 21. Acacia melanoxylon IL Br., Légumi- neuses (acclimaté) Australie. *22. Goiabeira, Psidium arborçum Vell., Myrtacées Brésil. 23. Acacia heterophylla Willd., Légumi- neuses Australie. 24. Rhus cjlabra Linn., Térébinthacées- Anacardiacées ou Sumac Etats-Unis. 25. Rhus Coriaria Linn., Anacardiacées ou Sumac Etats-Unis. 26. Acacia dealbata Link., Légumineuses. Etats-Unis. 27. Cœsalpinia melanocarpa Griseb.. Lég.-Césalp. ou Goyacan Rép. Argentine. 28. Jatoba. Hymenaea Courbaril Unn., Légumineuses Brésil. 29. Rhus cotinoid>'s Nutl., Téréb.-Anac. (Ecorces et bois) Etals-Lnis. 30. Muricy-guassu, Bynonima cras&i- folia H. B. K., Malpighiacées .... Brésil. 31. Quercus Robur Linn. Cupulifères . . . Europe. 32. Rumex hymenosepalus Torr., Polygo- nacées ou Canagra (acclimaté). . . . Etats-Unis. 33. Coriaria myrtifolia Linn., Goriariées. Europe. 34. Quebracho Colorado, Quebrachia Lorentzii Griseb., Anacardiacées. Brésil-Argentine. = Schinopsis Lorentzii Engl. . . . Brésil. 35. Ingas divers, Légumineuses Brésil. 36. Jurema, Acacia Jurema Mari., Légu- mineuses Brésil. 37. Quebracho blanco, Aspidosperma Quebracho Schlecht., Apocynacées. Brésil-Argentine. 40 35 a 38 20 à 35 25 à 32 20 à 30 30 20 à 30 20 à 30 20 à 2* 24 à 26 10 à 24 13 à 24 23 23 20 15 à 20 8 à 20 18 à 20 12 à 18 4 à 16 10 à 15 10 à 15 8 à 15- 12 - 48 - Teneur en matière tannique extractive. Espèces. Provenance. (p. 100) 38. Quercus Suber Linn., Cupulifères. . . Europe. 10 à 12 39. Ephedra anlisyphilitica Bcrland., Gnétacées Etats-Unis. 11 40. Polygonum qmphibiùm Linn., Poly^o- nacées Etats-Unis. 11 41. Tsuga canadensis Carr., Conifères == Abies canadensis Michx Canada. 9,5 42. Rhus integrifolia Benth. et H., Téréb.- Anacardiacées Etats-Unis. 8 43. Quercus alba Linn., Cupulifères . . . Etats-Unis. 8 44. Quercus discolor Ait., Cupulifères = Quercus linctoria Bart Etats-Unis. 6,5 45. Quercus rubra Linn., Cupulifères . . Etats-Unis. 5,5 46. Castanea vesca Gaertn., Cupulifères . Europe. 4 à 6 47. Carapa rouge, Carapa guianensis Aublet, Méliacées Brésil. 4 48. Betula alba Linn., Bétulacées Europe. 2 1. — BARBATIMÂO ou Barba de Timon, Gasca da virgindade ou da Mocidade. L'écorce de Barbatimào est souvent confondue avec les écorces d'Inga et d'Angico; il serait désirable de réserver ce nom aux espèces botaniques appartenant au genre Stryphno- dendron (démembrement du genre Inga) dont Martius a fait la description suivante : 1° Stry phnodendron Barbatimào Mart., Légumineuses. Mimosa Barba-da-Timam Vell. Acacia astringent Mart. (1). . (1) L'ancienne Pharmacopée française (Codex de 1866, p. 36-37) mentionnait les écorces de Barbatimào, et leur attribuait les origines botaniques suivantes : 1° Inga Avnremotemo Endl. = Mimosa cochliocarpos Gomez ; 2° Inga Barbatimào Endl. = Acacia aslringens Reis. — 49 — Arbre de dimensions moyennes, très commun dans tout le Brésil (1). Rameaux courts, épais, rugueux, à duvet roux, à pétioles glabres. Stipules petites, épaisses, caduques. Feuilles longues de 33 à 35 centimètres, noircissant en séchant. Glandule un peu grande près de la base du pétiole commun et petites glandules parmi les quelques folioles supérieures. 5-8 paires de pennes ayant chacune de 7 à 9 centimètres; 6-8 paires de folioles, presque toutes alternes, les plus grandes longues de 2 à 4 centi- mètres, larges de 1 à 2 centimètres, très obtuses ou écrasées, à la base obliquement tronquées-arrondies, glabres des 2 côtés, sauf qu'en dessous, près de la base, il y a un fascicule de poils ou de laine membraneuse, à côtes un peu excentriques et légè- rement penni veinées. Epis denses, de 5 à 8 centimètres, le plus souvent géminés. Rachis légèrement pubescent. Fleurs nombreuses, sessiles, presque glabres, blanchâtres. Calice long de 1 millimètre, glabre, à dents ciliées. Corolle longue de 3 millimètres, c'est-à dire 3 fois aussi longue qi;e le calice, glabre ou très peu poilue au sommet. Etamines 2 fois aussi longues que la corolle. Gousse de 5 à 8 centimètres, large de 2 à 4 centimètres, épaisse, un peu charnue. Semences oblongues légèrement comprimées. Fleurit en Janvier; fruct. en Mars. Recherches hjstologiques. — L'écorce de Barbatimâo a environ un 1/2 centimètre d'épaisseur. Le liège fait défaut dans la plupart des échantillons, soit qu'il soit très peu développé, soit qu'il ait été exfolié, soit qu'il se détache après la récolte par suite de sa faible adhérence. Dans le phelloderme se trouvent des cellules scléreuses, cubiques, de petite taille et à parois minces; tantôt elles sont isolées, tantôt groupées par deux, trois ou quatre, en files radiales irrégulières. On trouve en outre d'autres cellules plus grosses et moins nombreuses, de forme arrondie, à parois (i) Depuis l'Etat de Ceara jusqu'à celui de Rio-Grande do-Sul. BUOCADET 4 — 50 — épaissies et canaliculées, prenant le vert d'iode, et situées en général plus profondément que les cellules cubiques dont nous venons de parler. Le liber constitue la plus grande partie de l'échantillon; les cordons libériens sont plus ou moins sinueux; les rayons médul- — iib ■•p. m -H- — ox Fi g. 6. — Styphnodendron Barbatimao, Mart. L, liège en grande partie exfolié; p., phelloderme avec deux variétés de cellules sclé- reuses; lib., liber; r. m., rayon médullaire; ox., petits prismes d'oxalate de calcium. (Grossissement : 20 diamètres.) laires sont assez minces, mais constitués par un nombre variable de cellules : dans la partie profonde du liber, on trouve en effet des rayons médullaires à 1, 2 ou 3 rangées de cellules; en se rapprochant du périderme, le nombre et la dimension de celles- ci augmentent notablement. Dans chaque cordon libérien existent plusieurs paquets de fibres légèrement allongés radialement; dans le sens tangentiel, ces paquets sont souvent juxtaposés; enfin en section transversale, — 51 — le diamètre des fibres est sensiblement égal à celui des cellules des rayons médullaires, tandis que leur lumen est extrêmement réduit. Les cristaux d'oxalate de calcium sont constitués par de petits prismes que l'on rencontre surtout dans la partie pro- fonde de la coupe et au voisinage des fibres; ils sont de moins en moins nombreux, à mesure qu'on s'éloigne de la région cam- biale. En section longitudinale, ils apparaissent disposés en files plus ou moins longues, le plus fréquemment, mais non exclusi- vement accolées aux libres. 2° Stryphnodendron polyphijllum Mari., Légumineuses. (Barbatimào branco) Arbre de 6 à 7 mètres, à rameaux écartés. Petits rameaux sem- blables à ceux du Stryphnodendron Barbatimào, épais, striés, cotonneux. Feuilles de 17 à '33 centimètres. Petites glandes près de la base du pétiole commun, et plus rarement de très petites glandes sous les paires des feuilles supérieures. 15 à '20 paires de pennes de 2 à 6 centimètres, 10 à 20 paires de folioles, le plus souvent alternes, longues de 6 à 8 millimètres, larges de 3 à 4 millimètres, très obliques à la base, obtuses en dessous, pubescentes, à côtes barbues d'un côté. Epi et fleurs en tous points semblables à ceux du Stryphno- dendron Barbatimào. Corolle glabre 3 fois aussi longue que le calice. Gousse le plus souvent longue, droite ou falciforme. Fleurs, d'après Gardner, d'un rouge carmin. L'écorce de Barbatimào se présente en morceaux cintrés, généralement recouverts d'un péridernle gris brun profondément crevassé. Elle contient une proportion élevée de tanin (de 25 à 48 p. 100) et elle est, depuis longtemps, employée au tannage des cuirs, surtout dans les Etats de Sào Paulo et de Minas Geraes, ainsi qu'au Portugal, où elle est connue sous le nom de Cortex astr ingens brasiliensis. _ 52 - La thérapeutique l'utilise comme astringent, dans le traite- ment des hémorragies et des leucorrhées. La décoction de cette écorce (30 à 60 grammes p. 100 par litre) resserre les fibres mus- culaires et diminue les sécrétions des muqueuses. Son extrait a beaucoup d'analogie avec l'extrait de ratanhia. 2. — ANGIGO (1). Le nom d'Angico s'applique à diverses espèces de Mimosées dont les principales sont : Pipladenia rigida Benth. (— Acacia Angico Mart.). Pipladenia foliolosa Benth. (Angico branco). Pipladenia colubrina Benth. Pipladenia paniculata Benth. et Enterolobiam ellipticum Benth. ce dernier désignant spécialement l' Angico de Minas, encore appelé : Pithecolobium gummiferum Mart. Toutes ces espèces sont de beaux arbres au feuillage en éventail, ayant d'innombrables fleurs blanches, sphériques, petites et peu odorantes. Les fruits sont des gousses aplaties, brunes, à semences minuscules. Les Angicos, très abondants depuis le Maranhâo jusqu'au Rio Grande do Sul, comptent parmi les meilleurs bois de cons- truction. On les emploie non seulement dans les travaux exposés à l'air, mais aussi dans ceux de l'intérieur, dans la construction des navires, des meubles, etc.. L'écorce, astringente et fébrifuge, est excessivement amère. Elle a été souvent confondue avec celle du Barbatimao, dont elle diffère assez peu. Elle contient du tanin d'excellente qualité (environ 40 p. 100), de l'amidon, de la dextrine. et une matière colorante qui, parla mastication, teint la salive en rouge. (1) L' Angico est également connu sous les noms de Inga angico, Angico ver- melho, etc. — 53 — Dans l'industrie, ce tanin est employé spécialement pour les peaux fines (dans les Etats de Pernambouc, de Pararybà et de Fig. 7. — Coupe transversale dans l'écorce de Piptadenia rigida, Benth. s., suber au niveau d'une lenticelle; pér., péricycle en partie sclérifié ; fib., fibres libé- riennes; c. g., cellules grillagées; lib., tubes criblés. — (La partie droite de la coupe montre la répartition des gros prismes d'oxalate de calcium.) (Grossissement : 20 diamètres). Paranâ). La gomme du Brésil, qui a été signalée en France par Vée (1), en 1888, provient d'un arbre de ce groupe (Piptadenia (1) Pharm. Zeitung, 1882, p. 624, 628. G. Vée, Etude sur les gommes dites arabiques, Thèse dipl. pharm., Paris, 1888. — 54 - ou Enlerolobium) . Elle se présente en gros morceaux, atteignant fréquemment 100 grammes, de couleur brun foncé. Elle est employée, ainsi que l'écorce d'Angico, sous forme de décoction, d'infusion et de sirop, contre les affections de poitrine. Le Pipladenia macrocarpa Benth. (= P. microphylla Bcnth.) est l'espèce d'Angico {1) la plus répandue dans l'Etat de Sao Paulo. C'est un arbre de taille moyenne, tortueux, inerme. Fig. 8. — Pipladenia rigida Benth. Détail de la zone externe de la figure précédente. (Grossissement : 90 diamètres). Feuilles composées, folioles rigides, falquées-linéakes. Fleurs en épis axillaires. Gousse plate avec de nombreuses graines. Fleurit en Octobre-Décembre. Son bois est jaune ou jaune foncé avec des taches plus claires. Examen de l'écorce du Piptadenia rigida Benth. — Cette écorce se présente en fragments épais de G à 8 millimètres. Son aspect est fibreux, rouge-brun; elle est dure et compacte. En général, il reste peu de liège. Une coupe faite au niveau d'une lenlicelle montre un liège composé de 15 à 20 assises, dans lequel une rangée de cellules (1) Connu également sous le nom de Curupay. \ à parois épaisses alterne avec une ou deux rangées de cellules à parois minces. Le phelloderme et le parenchyme cortical sont très réduits. Dans la région péricyclique, on trouve un anneau discontinu et irrégulier de cellules scléreuses ponctuées (fig. 7). Les cônes libériens sont tortueux et séparés par des rayons médullaires dont chacun présente une grande irrégularité dans la largeur. On observe des groupes de grandes cellules claires (sans doute cellules à gomme) et des amas de fibres à lumen punctiforme, qui sont les uns et les autres allongés tangentielle- ment. Autour de ces fibres on trouve des cellules cristalligénes, dont chaque élément renferme un gros prisme d'oxalate de calcium; en coupe longitudinale, elles apparaissent disposées en files, et adossées aux fibres libériennes, tout comme dans le cas de YAndira anthelmintlca Benth. (fig. 2, C, ]j. 22). Le tissu criblé se présente sous l'aspect d'îlots elliptiques formés de cellules déformées et aplaties. 3. — GAPAROSA (1) Nom botanique :Jussieua Caparosa Cambess., OEnothéracées. Synonyme : Ludwigia Caparosa Baill. Le Jassieaa Caparosa, très répandu dans les Etats de Minas Geraes et de Goyas, est un arbuste élégant, qui fleurit en Mai. Les feuilles sont allongées, les fleurs jaunes, sans odeur. Le fruit est une capsule. L'écorce contient de 20 à 25 p. 100 de tanin. 4. — LES PALÉTUVIERS Les palétuviers sont connus au Brésil sous le nom de Man- gues, et dans certains pays, sous celui de Mangliers. Apparte- (i) Une autre écorce connue sous le nom de « caparosa do Campo » est fournie par Neea theifera Oaest., Nyctaginées. - 56 - nant à diverses familles botaniques, ils habitent les rives et l'embouchure des cours d'eau sujets à des inondations pério- diques, ainsi que les côtes maritimes basses. Sous la double influence de ces cours d'eau et des marées, il se forme des maré- cages d'eau saumâtre où les palétuviers se développent, en lais- sant retomber leurs branches. Leur feuillage et leurs branches se renouvelant rapidement, ces végétaux entretiennent une vase profonde, qui rend difficile l'accès des manguesàes (1) et où pullulent des crabes de toutes espèces. Cette flore de caractère spécial connue sous le nom de man- grove se prolonge dans l'intérieur du pays, le long des rivières à rives basses et inondées. On la retrouve également au bord des lacs et des lagunes, et, en général, partout où il existe des eaux permanentes, plus ou moins saumâtres? Les Palétuviers ne sont pas rares dans la vallée de l'Amazone, mais ils abondent surtout sur les côtes de l'Océan, depuis l'Etat de Para jusqu'à celui de Rio-Grande do-Sul, et y couvrent parfois des surfaces continues de plusieurs kilomètres carrés. Les principales espèces de Mangues ou Palétuviers du Brésil appartiennent aux genres : Rhizophora (Rhizophoracées), Avi- cennia (Verbénacées), Laguncularia (CombrètdLcées), Cassipouera (Rhizophoracées) . On utilise, pour le tannage, non seulement l'écorce des divers Palétuviers, dont la proportion en tanin est évaluée de 20 à 30 p. 100, mais encore leurs feuilles. Les deux tanneries de la ville de Santos, aux environs de laquelle abondent les « Manguesàes» consomment annuellement environ 1.800 mètres cubes d'écorces de Palétuviers. Quant aux feuilles, Santos en consomme chaque année 1.350.000 kilo- grammes. Dans l'Etat de Santa-Catharina, on n'emploie au tannage que les feuilles de Palétuviers. Leur consommation y est évaluée à plus de 400.000 kilogrammes par an. (i) Pluriel de Manguesal, forci de palétuviers — 57 — Cependant, les débouchés de l'écorce de Palétuviers restent limités. M. Courtet explique ce fait par la coloration rougeâtre, peu recherchée, que ce tanin communique aux cuirs. Le tanin de palétuvier ne « nourrit » pas le cuir, par suite de sa trop grande solubilité dans l'eau et ne peut pas servir pour la préparation des cuirs épais. Le Rhizophora Mangle Linné, Rhizophorées, est très abon- d ant au Brésil et facile à exploiter. Il est connu sous les noms de : Mangue vermelho, Mangue de pendao (à Pernambouc), Mangue preto, Mangue vervaveiro (mangue véritable), Mangue sapatero, Mangue de Espéto (alagoes). Sous des noms divers, on le trouve également à la Guyane, au Mexique, à la Guadeloupe, à la Martinique, au Sénégal, à Mada- gascar, en Cochinchine, en Nouvelle-Calédonie, à Cuba et aux Etats-Unis (1). Cette plante est très commune sur toutes les plages, où ses longues racines adventives la fixent au fond de l'eau, en for- mant des bordures forestières à peu près impénétrables. Tige épaisse à feuilles opposées, entières, elliptiques, glabres, coriaces, stipulées; fleurs axillaires, hermaphrodites en cymes régulières ; calice à 4 sépales épais et persistants ; corolle à 4 pétales, 8 étamines ; ovaire en partie infère à 2 loges biovu- lées ; fruit coriace, indéhiscent, monosperme; la graine germe sur l'arbre. Le bois est dur, serré, rougeâtre et peut être employé pour la construction des embarcations et des canots. Comme il est inattaquable par l'eau de mer, il sert aussi à faire des palis- sades sur les rivages. D = 1,017; force = 297 kilogrammes. L'écorce du Rhizophora Mangle se présente en morceaux très irréguliers, plats ou légèrement cintrés, et dont l'épaisseur varie (i) Les Allemands utilisaient avant 1914 une quantité considérable d'écorce de palé- tuviers, en provenance surtout de Madagascar. — 58 - de 3 à 10 millimètres. La surface extérieure est constituée par un suber très épais, offrant des nuances variables, d'un brun grisâtre, marquées de larges taches de couleur ocracée et de plaques blanches irrégulières ; cette surface, lisse dans les écorces de moyenne grosseur, présente d'assez larges dépres- sions sur les1 plus gros fragments. La face interne, d'un brun foncé, est grossièrement striée dans le sens longitudinal. La cassure est assez nette. Cette écorce est inodore; elle a une saveur légèrement amère et astringente ; elle craque sous la dent et teinte la salive en rouge. Elle renferme environ 32 p. 100 de tanin. Du tronc de l'arbre découle par incision un suc qui, épaissi, forme le Kino d'Amé- rique, lequel constitue un médicament astringent de premier choix. La thérapeutique utilise de préférence les écorces provenant de plantes âgées de 5 à 6 ans, parce que le suc et le tanin s'y trouvent encore réunis. Pour leur emploi, ces écorces sont trai- tées exactement comme celles du Quinquina (poudre, extrait lluide, extrait mou, teinture, sirop, etc.). Mangue do para. Nom botanique : Cassipourea macrophyUa DC, Rhizopho- racées. Synonyme : Cassipourea guianensis. Vit dans les terrains marécageux de Para et de ses alentours. C'est un arbre de taille moyenne, à feuilles opposées et ovales. Les fleurs sont blanches et en grappes. Les fruits sont semblables à une baie, sphériques, et con- tiennent de 1 à 3 semences. Le Cassipourea, macrophyUa est utilisé comme le Rhizophora Mangle; il possède les mêmes propriétés. — 59 — 5. — BURANHEM ou Guaranem ou Monesia. Nom botanique : Lucuma ylycyphloea Mart. et Eich., Sapo- tacées. Synonymes : Chrysophyllum g ly çy pMoeiim Casaretti. Chrysophyllum Buranhem Riedel. Le Buranhem est un grand arbre à tige droite de la famille des Sapotacées, qui habite principalement les forets de l'Etat de Rio de Janeiro. On le trouve également aux Antilles. Feuilles grandes, simples, obtuses, pétiolées. Ses fleurs sont à 5 éta- mines monogynes, la corolle monopétale à 5 divisions. Le fruit, gros comme une olive, est une baie oblongue, lisse, contenant une seule graine ; il est comestible. L'écorce, étudiée en 1838, sous le nom de « Monesia » par Bernard Derosne, est tonique et astringente, au même titre que le Ratanhia, le Kino et le Cachou (1). Caractères extérieurs. — Cette écorce se présente en pla- ques de la dimension de la main, épaisses de 3 à 6 millimètres, très lourdes, dures et compactes. La face externe est rugueuse, brune, présentant de larges dépressions irrégulières, à fond lisse, abords bien saillants, quoique mousses. La face interne est brun-fauve ou rougeâtre, finement striée dans le sens de la longueur. La section transversale humectée montre sur un fond bru- nâtre, une série de lignes plus pâles, très régulièrement paral- lèles, qui strient ainsi toute l'épaisseur de l'écorce. Odeur nulle ; saveur d'abord sucrée, rappelant celle de la réglisse avec un arrière-goùt d'àcreté et d'amertume. (1) Sous les noms de Buranhem, Guaranhem et Monesia, la Pharmacopée française de 1866 mentionne l'écorce des Chrysophyllum leucophlœum et Chrys. Buranhem, ainsi qu'un extrait mou et un sirop, préparés selon le même mode que ceux de rata- nhia. — 60 — Caractères histologiques. — A l'extérieur, on trouve un liège assez épais, scléreux dans les assises externes, à parois minces dans les assises internes; parenchyme cortical- très réduit, formé de cellules polygonales irrégulières. Le liber, qui cons- titue à peu près à lui seul toute l'épaisseur de l'écorce, est formé de couches régulièrement alternantes d'éléments scléreux et d'éléments parenchymateux entrecoupés par des rayons médullaires formés de deux ou trois rangées de cellules. Dans les portions parenchymateuses, on trouve des vaisseaux à latex, de section arrondie et de diamètre assez considérable. Composition chimique. — L'écorce de Buranhem renferme un tanin : Yacide monésitannique, à noyau protocatéchique, une matière colorante rouge (acide rubinique), de la glycyrrhizine (1 à 2 p. 100), et une substance amère du groupe des Saponines: la Monésine. Usages. — La thérapeutique utilise l'écorce de Buranhem comme tonique, astringent et hémostatique, sous forme de poudre, d'extrait aqueux, d'extrait fluide, de teinture, etc.. Le bois est excellent et très résistant. 11 est utilisé pour le charronnage et la menuiserie ; il se travaille bien au tour et fournit un bon bois de charpente. 6. — GOIABEIRA DO MATTO ou g-oiabeira brava. Nom botanique : Psidium arboreum Vell., Myrtacées. Arbre de taille moyenne, très commun dans tous les Etats de rUnion. Ecorce lisse et rougeâtre contenant du tanin en abondance. Feuilles entières, glabres, lancéolées, courtement pétiolées, opposées. Le fruit est une capsule à 1-2 loges. Floraison : Décembre-Février. Cet arbre donne un magnifique bois, blanc et très dur. On l'utilise pour la confection des manches d'outils. — 61 — 7. — JATOBA Noms vulgaires : Jatahy, Jutahy, Arvore copal. Nom bot\nique : Hymenaea stilbocarpa Hayne, Légumineuses- Césalpiniées. Est très commun dans l'Etat de Sào Paulo. Arbre de grande taille, pouvant atteindre un diamètre de plus d'un mètre. Feuilles courtement pétiolées, oblongues, obtuses, rigides, coriaces, obliques ou sub-cordiformes à la base. Inflorescence en grappes denses, à fleurs petites, blanchâtres. Le fruit est un légume ligneux, rugueux, long parfois de 25 centimètres. Floraison : Janvier-Mars. Fruct. : Mars-Juin. Le bois est raugeâtre et d'une densité de 0,704 à 0,938. h'Hymenaea stilbocarpa fournit du bois pour les construc- tions hydrauliques, navales et civiles; on en tire des poteaux, des traverses de chemin de fer et des pièces de grande résis- tance. Il donne aussi du bois de charpente et de menuiserie. On s'en sert pour la construction des pirogues. L'écorce est employée en tannerie et le liber fournit une fibre forte et bonne pour la corderie. Un autre Jatoba est Y Hymenaea Conrbarîl L., que l'on ren- contre dans tous les Etats de l'Union. C'est un arbre de 25 à 30 mètres de hauteur sur 1 à 2 mètres de diamètre. Les écorces de ce Jatoba sont grosses, rouges, et possèdent de la matière extractive en abondance. Le bois est jaune avec des raies foncées. • Ces deux espèces donnent une résine, connue sous le nom de Copal du Brésil et de Gayenne, qui a reçu diverses applica- tions industrielles, en particulier pour la préparation des vernis. 62 — 8. — MURIGY Noms vulgaires : Murecy, Murici, Burecy. Nom botanique : Byrsonima inlermedia Juss., Malpighiacées. A Sào Paulo, on le rencontre surtout dans la Serra-do-Mar et dans la Serra-de-Cantareira. Arbre de petite taille, à feuilles lancéolées ou elliptiques- spatulées, glabres, courtement pétiolées. Inflorescence dense. Le fruit est une baie rugueuse, rougeàtre. Floraison : Mars-Juin. Caractères histologiques. — Cette écorce est caractérisée par son suber très développé, formé de cellules à parois d'abord peu épaisses; celles de la partie profonde présentent des épais- sissements en fer à cheval, comme cela s'observe dans quelques Cytisus par exemple. Le parenchyme cortical dans sa partie externe est constitué de grandes cellules presque cubiques renfermant çà et là quelques cellules scléreuses ponctuées, à parois relativement peu épaisses. Les éléments scléreux s'assemblent ensuite en îlots, formés de cellules scléreuses ou de courtes libres, parfois dis- posées horizontalement sur les coupes transversales ; leurs parois, moyennement épaissies, sont ponctuées et présentent de nom- breuses stries concentriques d'épaississement. Ceux situés au-dessus du liber et représentant vraisemblable- ment le sclérenchyme péricyclique sont de même nature, mais beaucoup plus développés. Le liber est divisé en longues bandes étroites par des rayons médullaires formés de trois rangées de cellules rectangulaires. Il renferme, irrégulièrement répartis, des îlots scléreux arrondis formés de libres à lumen punctiforme, à parois épaisses striées concentriquement. Le parenchyme libérien est formé d'éléments arrondis, à parois fines, parmi lesquels les tubes criblés sont irrégulièrement répartis. / En coupe longitudinale, les îlots scléreux externes sont formés — 63 — de cellules; au contraire, ceux du liber sont constitués de p. c. ~"- pêr. Fig. 9. — Byrsonima intermedia, Juss. Partie externe de la coupe transversale : s., suber; p. c, parenchyme cortical: pér., péricycle. (Grossissement : 45 diamètres). courtes fibres formant des parties vertes allongées irrégulière- ment. — 64 — Les tubes criblés sont de petit diamètre, à cribles bien nets, tandis que leurs parois latérales paraissent unies. Du tanin est réparti dans tous les parenchymes; on en trouve _ _ lib. — r. m. o- ox Fig. 10. — Byrsonima inter med ia Juss. Partie profonde de la coupe transversale : lib., liber: /•. m., rayon médullaire: ox., prismes d'oxalate de calcium. (Grossissement : 45 diamètres). également dans le lumen des cellules scléreuses. Par contre, les fibres et le suber en sont dépourvus. L'oxalate de calcium est représenté par des prismes qu'on observe dans les parenchymes cortical et libérien; en coupe — 65 — Fig, 11. — Byrsonima intermedia Juss. Coupe longitudinale correspondant à l'échantillon de la figure 9. Les prismes d'oxalate de calcium sont surtout répurtis au contact des fibres. (Grossissement : 45 diamètres), îlROr.ADEt 8 — 66 - longitudinale, ils paraissent, former une véritable gaine autour des libres péricycliques et libériennes. MURIÇY PENIMA Nom botanique : Bgrsonima (Jhrusophylla H.B.K.. Malpighiacées. Cette espèce est très répandue dans ions les Etats du Brésil et au Venezuela. Arbre de grandeur moyenne, à feuilles ovales et lustrées. Fleurs rouges en grappes. Fruits ronds et jaunes, à péricarpe membraneux, contenant des semences enroulées dans une pulpe jaune. Ces fruits sont comestibles, de saveur douceâtre, légère- ment acide à la maturité. MURIGY GUASSU Nom botanique : Bgrsonima crassifolia H.B.K. .Malpighiacées. Synonymes : Malpighia crassifolia L. Malpighia lanceofatà l'oir. Malpighia montana Spreiig. Malpighia Moureila Au M. Malpighia rhopjdsèfolia Spreng. Malpighia ru fa Poir. Habitat : Brésil, Guyane. Ecorce renfermant de 1T) a k20 p. 100 de tanin. MURICY ÇASENDO Nom botanique : Bgrsonima verbascifolia DC. Malpighiacées. Synonyme : Malpighia verbascifolia Linh. Ce Muricy est répandu dans toute l'Amérique tropicale. Au Brésil, on le trouve particulièrement dans les Etats vde Per- nambuco, Maranhào et Parti. - 67 — Arbre rabougri, régulier, à écorce de couleur foncée, sillonnée et rude. Les feuilles sont opposées, ovales, oblongues, recouvertes de duvet. Fleurs disposées en épis, les unes jaunes, les autres ver- meilles. Le fruit n'est pas comestible. Le bois est employé pour les travaux de charpente. 9. — QUEBRAGHO COLORADO Le Quebracho Colorado est fourni par deux espèces d'ar- bres de la famille des Anacardiacées, le Schinopsis Lorentzii et le Schinopsis Balensse Engl. (1). Antérieurement, A. Grisebach avait décrit le Quebracho Colo- rado sous le nom de Loxopierygium Lorentzii (2) et ensuite sous celui de Quebrachia Lorenlzii (3]. D'après M. Juan B. Galarza (4) le mot indien de Quebracho serait Quicha, que les Espagnols auraient transformé en Quiebra hacha ou « Brise hache ». Le Quebracho rouge habite l'Amérique australe, en particulier la République Argentine. Sa zone de production est fort étendue. Elle comprend, au Brésil le Sud-Ouest de l'Etat de Matto Grosso, les régions boisées qui occupent le Sud-Est de la Bolivie et enfin toute la partie occidentale du Paraguay. Par son aspect et la place qu'il occupe dans la flore de ces contrées, le Quebracho Colorado peut être comparé au chêne de la vieille Europe. Beaucoup plus grand que tous les arbres avoisinanls, il atteint 20 ou 25 mètres de hauteur. Son feuillage est clairsemé: sa feuille petite et dure rappelle celle de l'acacia, un peu plus épaisse. L'écorce, de couleur foncée, est rugueuse comme celle du chêne. En général, le tronc, droit (i) Engleh, Monogr. phanerog.. T. IV, p. 464, 1883/ (2) A. Grisecach, Pknitsp Lorentzianœ, p. G7. (3) A. Grisebach, Si/mbolœ ad Floram argentinam, p. 95. (4) Juan B. Galarza, Contribuciou al estudio del Quebracho Colorado. Instituto de botanica y farmacologia; Facultad de ciencias medicas de Buenos Aires, n° 32, 1915, in Bull, des Se. Pharmncol., T. XXVIII. p. 48 j 54. Janvier 1921. - 68 - jusqu'à 7 à S mètres, se divise alors en 2 branches d'où partent ensuite les autres rameaux. En hiver, le Quebracho se couvre de capsules rouges qui contiennent les graines, munies de 2 ailettes comme celles du. frêne. Ces capsules pendent en grappe d'une belle couleur de corail. Cet arbre croît lentement; jeune, il est d'une rare élégance: plus vieux, il prend une allure déguingandée. Les terres où prédomine le Quebracho sont des terres fortes, argileuses ou silico-argileuses, pauvres en chaux, riches en potasse et en humus, imperméables et compactes pour la plupart. L'arbre étant dépouillé de son écorce et de son aubier, le cœur qui est rose clair au moment de l'abatage devient rouge brique sous l'action du soleil. La densité moyenne du Quebracho rouge varie de 1,250 à 1,392. Il est difficile à travailler. Sa résistance aux agents atmosphériques est très grande, puisqu'exposé à l'air libre, enterré en partie ou en totalité, submergé dans l'eau, il peut se conserver pendant 25 ans dans de bonnes conditions. En outre, son pouvoir calorique est beaucoup plus élevé que celui des autres bois. Le Docteur P. M. Arata (1) a étudié en 1878, le Kino du quebracho rouge, produit qui exsude naturellement du tronc et des vieilles branches du Schinopsis Lorentzil et forme sur Vécorce ou sous elle dans les fentes du bois, des masses volumi- neuses d'un rouge sang, compactes, dures, à cassure vitreuse, ou des larmes stalactiformes. Ce Kino est inodore, à saveur astringente; il se pulvérise facilement en donnant une poudre rouge-brique qui, mêlée à un peu d'eau, s'agglomère en masses d'aspect gommeux. Sa densité à 15° est de 1,382; il est soluble dans l'eau chaude et dans l'alcool ordinaire et l'acétone, mais peu soluble dans l'alcool amylique et tout à fait insoluble dans (i; P. N. Arata, Sobre )a goina del quebracho Colorado. Anal. Soc. Cient, Arg., VII. 97, 1878 et Her. li. ?3 — sr p. o. Fig. 12. — Calliandra Peckolti Benlh. Région externe de la coupe transversale: s.', suber; p. c, parenchyme cortical. Grossissement ; i5 diamètres. - 74 ~ de cellules tabulaires fortement allongées tangentiellement. Il l'orme des productions écailleuses tout à l'ait particulières, sorte de rbytidomes. Des fragments de suber se séparent des couches sous-jacentes, se relèvent, enclavant des fragments de paren- chyme externe, lesquels ne recevant plus d'éléments nutritifs, ox. [. lib. --fib. c. m. Fig. 13. — Calliandra Peckolti, Benth. Région profonde de la coupe transversale : o.r., prismes d'oxalale de calcium; lib., liber; fib., fibres libériennes; c. m., groupes de cellules à mucilage. (Grossissement ; 45 diamètres). meurent et se transforment en une masse qui prend une teinte violacée dans la double coloration. Sous le suber se sont diffé- renciées des cellules ponctuées rectangulaires à parois peu épaisses au milieu d'un parenchyme formé de cellules tabulaires à parois fines. On observe ensuite une bande de cellules scié- reuses ponctuées. La zone correspondant à la région péricyclique est formée de cellules rectangulaires plus grandes que celles de la périphérie; elle renferme en outre un grand nombre d'îlots scléreux. Ces der- /o niers sont le plus souvent formés de cellules allongées tangen- tiellement, à parois épaisses et ponctuées. Le liber, peu développé, occupe un tiers environ de l'épaisseur totale de l'échantillon; il est divisé en faisceaux étroits par les rayons médullaires à deux rangs de cellules et stratifié par des bandes de sclérenchyme, formé d'îlots de 2 à 3 rangées de fibres arrondies à lumen punctiforme et parois striées concentrique- ment. Le parenchyme est formé de cellules ondulées, parmi les- quelles de place en place, se différencient des cellules à muci- lage, groupées par "2 ou 3 éléments. En coupe longitudinale, les îlots scléreux du parenchyme cor- tical et du péricycle se montrent formés de cellules scléreuses, tandis que, dans le liber, on observe des bandes continues, dont les éléments fibreux à extrémités pointues se soudent sur une grande partie de leur longueur Ecorce très riche en tanin, se colorant en noir intense par le bichromate de potasse. Tous les parenchymes en contiennent, même ceux du liber et des rayons médullaires. Par contre, le suber et les îlots scléreux en sont dépourvus. L'oxalatede calcium est représenté par des prismes hexagonaux très irréguliers, abondants dans la partie moyenne, au voisinage des îlots scléreux. Ils sont plus petits et plus abondajits autour des îlots fibreux du liber. En coupe longitudinale, ils apparais- sent développés dans des cellules ajustées bouta bout, formant de véritables files de cellules cristalligènes, analogues à celles qu'on rencontre dans la réglisse ou dans un grand nombre de Hhamnacées. Inga FavaHy ou Inga do Fago Hy. Nom botanique : Inga cordistipula Mart. Synonyme : Mimosa plana Vell. Arbre de moyenne grandeur qu'on trouve dans le voisinage de Itio de Janeiro et dans l'Etat de l'Amazone, très glabre en toutes - 76 — ses parties. Stipules larges, foliacées, obovales, cordées ou lan- céolées longues de 8 à 16 millimètres, persistantes ou caduques. Pétiole étroitement ailé ou presque nu. Folioles : 1 à 3 paires; les dernières longues de 5 à 10 centimètres, oblongues ou sub- lancéolées, lustrées. Pédoncules axillaires, solitaires, longs de 2 à 4 centimètres, minces, récurvés. Bractées ovales ou oblongues, presque égales au pédicelle, persistantes ou caduques (parfois manquent). Pédicelle long de 2 à 6 millimètres. Galice plus grand que dans toutes les espèces voisines, turbiné, campanule, à dents aiguës, long de 6 à 8 mil- limètres. Corolle glabre surpassant légèrement le calice. Etamines très nombreuses, à filets tantôt plus courts que la corolle, tantôt un peu plus longs. Gousse sessile, glabre, droite ou un peu courbe, longue de 18 à 24 centimètres, large d'environ 2 centimètres, épaisse et coriace. Inga Mirim. Nom botanique : Inga cylindrica Mart. Arbre de 10 mètres de hauteur, habitant les Etats de Rio de Janeiro, Minas Geraes et Bahia. Petits rameaux minces avec pétioles et infloresceuces à duvet sub-rougeàtre, ou glabres. Pétiole de !"> à 10 centimètres. Folioles : le plus souvent 3 paires, quelquefois 4, oblongues, obtuses ou acuminées. Epis axillaires allongés, brièvement pédon- cules ou subsessiles; les plus élevés sont presque en panicule. Fleurs petites, glabres. Corolle surpassant le calice de plus de trois longueurs. Etamines un peu longues, exsertes. Gousse longue d'environ 18 centimètres, large de 18 à 20 mil- limètres, glabre, plane, convexe près des semences, à bords élevés, et rétrécie plus ou moins entre les semences. i- 77 — Inga Cipo. Nom botanique ; ircga edulis Mart. Arbre peu élevé, que l'on rencontre dans les Etats de l'Amazone, de Para et de Minas Geraes. Il croit aussi en Guyane, en Colombie, et en général dans toute l'Amérique centrale. Il est gris, cotonneux, à folioles devenant presque glabres. Pétiole de 16 à 17 centimètres, ailé entre les paires de folioles et nu au-dessous de la paire la plus basse, muni de grosses glandes. 4 à 6 paires de folioles pétiolulées; les plus grandes longues de 14 à 18 centimètres, larges de 5 à 7 centimètres, ovales ou oblongues elliptiques, à veines primaires régulièrement proémi- nentes en dessous. Epi brièvement pédoncule, presque en corymbe. Fleurs ses- siles étroites. Bractées lancéolées, caduques ou sub-persistantes, les inté- rieures presque ovales. Galice tubuleux, variant de 5 à 8 milli- mètres de longueur, mollement cotonneux. Corolle sétacée velue, surpassant du double le calice, c'est-à-dire longue de 14 à 18 millimètres. Gousse cotonneuse, souvent de plus de 35 centimètres, presque ronde, à l'état sec d'un diamètre dépassant à peine 1 cm. 1/2, devenant linéaire, multi-sillonnée. Inga caixao. Nom botanique : Inga heterophylla Willd. Cette espèce est ainsi appelée à Pernambouc. Le fruit est une gousse longue de 24 centimètres, contenant une pulpe comes- tible. - 78 — Ing-a doce ou Inga vermelha. Nom botanique : Inga affinis DC. Synonyme : Inga liukis Mart. Les fruits de l'Inga doce contiennent des graines envelop- pées dans une pulpe douce et qui sont comestibles, d'où son nom. Inga bordada ou Inga miuda. Nom botanique : Inga marginaîa Willd. Synonyme : Mimosa Burgoni Aublet (1). Connu dans l'Etat de Sâo Paulo sous les noms d'Inga Mirim et d'Inga do campo Petit arbre, le plus souvent de 6 mètres de hauteur, à rameaux lisses. Feuilles à folioles sessiles, géminées, oblongues ou oblongues-lancéolées, acuminées, glabres, à pétiole ailé. Inflo- rescence en épis fascicules, courtement pédoncules, à fleurs sessiles. U fleurit plusieurs fois dans l'année. Fruit : légume sessile. FrucL Septembre-Décembre. La pulpe du fruit est comestible. Cet arbre fournit un bois (densité 0,675) employé pour les ouvrages d'intérieur et pour la confection des caisses d'embal- lage. Tl donne également du bois de chauffage et du charbon. Inga ferradera ou Inga arqûeado. Nom botanique : Inga sessilis Mart. Arbre de taille moyenne, à feuilles composées de folioles courtement pétiolées, sub-coriaces. Inflorescence en épis pauci- (1) E. Jaladk, Quelques écorces tannante? de la Guyane française, Bull, des Se. Pharm., T. XXVI, p. lin, Mars 1919. - 79 - ilores. Le fruit est un légume, le plus souvent irrégulier, mais parfois droit. Cet arbre donne surtout du bois de chauffage et du charbon. Inga mimosa, Est connu dans toute l'Amérique tropicale, sous différents noms tels que : Inga de quatre folhas. Inga amarella Inga de Rio. C'est en outre 1 Inga-hi de Pernambouc et d'Alagoas. Nom botanique : Inga fagifolia Willd. Synonymes : Inga tetraphylla Marfc. Mimosa tetraphylla Vell. Son fruit, d'une saveur agréable, est comestible. Les autres Ingas connus au Brésil sont : 1 Inga opeapiiba Inga maritima Benth. I Inga assu ou Inga guassu Inga cinnamomea Spruce. l'Inga doce da serra Inga barbata Benth. I Inga boi Swartzia Flemmingi Raddi. l'Inga amargosa Swartzia elegans Schott. 12. — JUREMA BRANGA Nom botanique : Pithecolobium diversifôïium Benth. Légumineuses. Arbre à feuilles finement bipennées, à fleurs disposées en ombellules, hermaphrodites, à gousse plane ou comprimée, falciforme ou contournée, coriace ou charnue, bivalve ou indéhiscente, à valves définitivement tordues. - 80 - La plupart des arbres du genre Pithecolobium sont connus sous le nom de bois macaque, parce que les singes sont friands de leurs fruits. Le bois est dur ou semi-dur dans cer- taines espèces, telles le Pithecolobium Schomburghïi Benth. et le Pithecolobium parvifolinm Benth. ; il est plus tendre dans quelques autres, telles le Pithecolobium trapeziforme, le Pithe- colobium pedicellare Benth. et le Pithecolobium corymbosum.- On les utilise dans l'ébénisterie, la menuiserie, les construc- tions, etc. Jurema prêta. Nom botanique : Acacia Jurema Mart., Légumineuses. Arbre abondant dans l'Etat de Ceara. Son écorce contient 8 à 15 p. 100 de tanin, elle est astringente et est employée en teinturerie; elle a les mômes usages que celle de PAngico. Cette écorce est dure, lourde, épaisse de 4 à 6 millimètres; elle est d'un brun violacé et se détache facilement par plaques. Elle présente une cassure fibreuse. Au microscope, on observe d'abord une zone externe, brune, se colorant par le vert d'iode, et représentant environ l/5e de l'épaisseur totale (Cette zone est désignée en pointillé sur la figure). Son suber est en partie exfolié; au-dessous se trouve un parenchyme, formé de cellules isodiamétriques à parois minces (mais prenant le vert d'iode) et entrecoupé de forma- tions subéreuses discontinues, formées de deux ou trois assises de cellules rangées en files radiales. Ces formations alternent très irrégulièrement avec des îlots de fibres scléreuses alignés comme ceux du liber sous-jacent. Les cônes libériens sont stratifiés par de nombreux îlots sclé- reux alignés en zones concentriques assez distinctes. Le tissu criblé accuse une disposition analogue; ses plages présentent des cribles très fins et très nombreux. Dans ce tissu, on trouve des groupes de cellules grillagées, qui apparaissent - 81 - sous forme d'éléments plus gros et plus transparents. Leur con- tenu nous a paru granuleux et soluble dans l'eau. Les rayons médullaires sont assez nombreux, étroits dans la - s. - -fib. r. m. Fig. 14. — Acacia Jurema Mart. s., suber représenté par plusieurs assises; fib .,. fibres ; r. m., rayon médullaire large- ment épanoui: c. g., cellules grillagées; ox., prismes d'uxalate de calcium représentés seulement sur la partie droite de la figure: lib., tubes criblés, i '.rossissemenl : 30 diamètres,. région cambiale, où ils comprennent le plus souvent deux ran- gées de cellules ; en se rapprochant du péricycle, ils sont par- fois considérablement élargis par suite d'une dilatation tangen- "ROCADET '' tielle des cellules, dont le nombre augmente en outre au voisi- nage du suber. En môme temps, on observe des cellules sclé- reuses à parois épaisses, ponctuées et des amas de cristaux d'oxalale de calcium. I On trouve en outre des cellules cristalligènes auyoisinage de tous les paquets de fibres. 13. — GARAPA ROUGE OU ANDIROBA f Nom bota-ntoue : Carapa guianensis Aublet, Méliacées. Synonymes : Campa laiifolia Witkl. Persoonia guareoides Willd. Xylôcarpus Carapa Spreng. Originaire de l'Amérique équatoriale, le Carapa guianensis croît naturellement au Brésil, au Venezuela et dans les Antilles. Il est surtout très commun à la Guyane. C'est un grand et bel arbre pouvant atteindre de "20 à 25 mètres de haut sur un mètre et plus de diamètre. L'écorce est épaisse, grise à l'extérieur, rouge brun à l'intérieur; le bois a une cou- leur blanchâtre. Les branches sont rameuses, garnies de feuilles alternes pari- pennées; le pétiole ayant, lorsqu'il est normalement développé, jusqu'à 90 centimètres, porte, sur ses 2/3 supérieurs, 6-19 paires de folioles vertes,, lesquelles sont lisses, courtement pétiolulées obovales elliptiques, terminées par une longue pointe mousse et mesurent de 15 à 30 centimètres de long sur 4 à 11 de large. De la nervure médiane partent 12-16 paires de nervures secondaires. Les Heurs sont rouges, presque sessiles et réunies en pani- cules axillaires. Le calice subdivisé en 4 sépales arrondis et la corolle en 4 pétales elliptiques. Le tube staminal, à 8 lobes, porte sur sa face interne les S anthères incluses entre ceux-ci. L'ovaire est à 4 loges polyspermes et surmonté d'un style à stigmate discoïde. - m — Le fruit est une capsule sèche de 6-12 centimètres de dia- mètre, marquée de 4 côtes arrondies et de 4 sillons. Elle s'ouvre par 4 valves et contient 8-16 graines anguleuses. Ces graines de teinte brun chocolat ont 4 à 4 cm. 5 de lon- gueur sur 3 à 3 cm. 5 de largeur; elles pèsent 8 gr. 66 en moyenne (1). Elles fournissent l'huile dite d' « Andiroba » uti- lisée, au Brésil contre les ulcères et les dartres, et comme désobstruant dans les embarras du foie e! les inflammations intestinales. L'écorce, difficile à pulvériser, est de saveur astringente, pas- sant ensuite à l'amer; elle était autrefois considérée comme fébrifuge (2 . E. Gaventou en a isolé, en 1860, un principe amer qu'il nomme Caparin (3); cette écorce renferme 4 p. 100 d'un tanin pyrocatéchique (4) et sert pour le tannage des peaux. Le bois se travaille facilement, mais il se conserve mal et ne résiste guère aux intempéries. 14. — LES AROEîRAS Les Aroeiras, de la familled.es Térébinthacées-Anacarcliacées, appartiennent aux genres Sckinus, Astronium aïLitraea. Ils sont très abondants dans l'Etat de Rio Grande do Sul. Les Aroeiras sont connus au Brésil sous les noms de : Aroeira da mata Schinus Molle Linn. de Minas Schinus terebinthifolius Raddi. de Rio de Janeiro Gorneiba (1) R. Leqoq, Les graines oléagineuses desMéliacées, Th. Doct. Univ.. Pharmacie, p. 124 à 132, Paris 1917. (2) Pétroz et Robinet, De l'écorce du Garapa, .lourn. de Pharm., 2 , VII, 349, 1821. J. J. Virey, Sur l'arbre de Garapa et d'autres espèces voisines, Journ. de Pharm,, (2), VII, 411, 1821. (3) E. Gaventou, De l'écorce du Carapa de la Guyane française, Re'p. de Pharm., XVII, 180 à 188, Novembre 1860. (4) E. Jat.ade, l.oc. cit., p. 118 et Î20. — 84 — Aroeira branca Schinus (var. aculifolia). do Campo (Minas) — (var. Selloriana). de capoeira — (var. Raddiana Engl.). rajada — (var. Pohliana Engl.). da serra — (var. Glasowiana Engl.). prêta Astronium fraxinifolium Schott. do matto virgem — do campo Aslronium graveolens Jacq. do praia Schinus lenliscifolius March. rasteira, ou Grundenva Schinus Weinmanniae folius Mari, amarella Schinus dépendais Orteg. Les écorces connues sous le nom de Cambuy appartiennent également aux Aroeiraset sont fournies par le Schinus terebin- Ihifolius. Schinus Molle Linn. Le Schinus Molle L., ou faux poivrier, également désigné sous le nom de poivrier du Pérou ou d'Amérique, est un arbrisseau à rameaux flexibles, pendants comme ceux du saule pleureur. L'élégance de son feuillage le fait cultiver dans les jardins, même en Europe (particulièrement en Andalousie). Les feuilles sont remplies d'un suc laiteux, gluant, sentant le fenouil. Elles sont ailées et imitent en petit celles du frêne. Des crevasses de la tige s'écoule un suc résineux odorant, blanc, opaque, qui se concrète à l'air, bleuit légèrement en partie, puis brunit. S'il n'est pas recueilli, il perd l'eau qu'il contient, prend l'aspect corné et finit par se désagréger complètement. Les fruits sont en grappes et forment de petites drupes pisi- formes renfermant un peu d'huile essentielle. L'écorce, qui est légèrement aromatique et résineuse, jouit de propriétés astringentes très prononcées. Buchner y a constaté une très forte proportion de tanin. Elle sert au tannage des peaux. L'extrait de Schinus Molle pourrait être substitué au cachou; il est employé comme fébrifuge. M. Sarthou a trouvé une oxydase : la Schinoxydase, qu'il a décrite dans le Journal de Pharmacie et de Chimie (années 1900- 1901). Le fruit fournit une couleur rose employée en teinturerie. Fig. 15. — Schinus Molle L. Aspect schématique de la coupe transversale : /?6., fibres: oz., prismes d'oxalate de calcium; c. s., canal sécréteur; r. m., rayons médullaires, souvent dilatés. (Grossissement : 30 diamètres.) Au Chili, on s'en sert pour la fabrication d'une boisson fer- mentée de couleur rougeàtre. Les feuilles fraîches fournissent une eau distillée, propre à la toilette et fébrifuge. Dans cer- taines contrées, les émanations de cet arfire passent pour dan- gereuses au même titre que celles du Rhus Toxicodendron. Caractères histologiques. — L'écorce atteint une épaisseur d'environ un centimètre. Elle se laisse facilement partager en un petit nombre de feuillets parallèles, comme ceux d'un livre, par destruction de quelques-unes des assises restées cellulosiques. Le suber et le phellodcrme sont exfoliés, - 86 - Dans la région libérienne, on observe des strates de fibres, renfermant parfois des prismes clinorhombiqucs d'oxalate de calcium. De place en place, on trouve des amas de cellules scléreuses, à parois épaisses et finement canaliculéesJ Fig. 16. — Schinus Molle L. Détail de la coupe transversale. (Grossissement : 90 diamètres.! Les rayons médullaires sont en général formés d'une seule rangée de cellules; parfois ils se dilatent brusquement et leurs éléments prennent alors un aspect moins coloré et plus trans- - 87 — parent que le parenchyme environnant. Eh outre, il existe des îlots de cellules scléreuses encastrés dans ces rayons élargis. Les canaux sécréteurs sont assez nombreux, volumineux, et disposés, à peu près régulièrement, en anneaux concentriques. L'oxalate se trouve réparti dans la partie dilatée des rayons médullaires, ainsi que dans les cellules parenchymateuses qui a voisinent les paquets fibreux. En coupe longitudinale tangentielle, au niveau de chaque Fig. 17. Schinus Molle L. Coupe longitudinale tangentielle montrant les anastomoses des canaux sécréteur*. Grossissement : 90 diamètres. 'cercle de canaux sécréteurs, on peut voir très facilement de nombreuses anastomoses entre les divers canaux d'un même cercle. Dans l'ensemble, la structure reste identique dans toute l'épaisseur de nos échantillons, à part quelques différences dans les dimensions des éléments, ce que l'on peut attribuer vraisem- blablement à l'influence des variations saisonnières. Schinus terebinthifolius Raddi. Synonymes : Schinus Aroeira Vell. S. mucronulata Mart. Arbre moyen, commun au Brésil, et particulièrement dans l'Etat de Rio de Janeiro. 11 ressemble beaucoup au Schinus Molle et possède des propriétés analogues. - 88 - La variété rhoifolius Mart. et Engl. est très commune dans l'Etal de Sào Paulo, où elle est connue sous le nom d'Aroeira vermelha. C'est un petit arbre à rameaux longs. Feuilles imparipennées, folioles oblongues, aiguës, lisses. Fleurs en panicules, petites, jaunes. Le fruit est une petite baie globu- leuse, rouge. Floraison : Janvier-Mars. Le bois, jaune clair ou brun, est tendre et est utilisé en menuiserie. L'écorce est employée en tannerie; elle est aussi usitée en thérapeutique, comme astringente et fébrifuge. Astronium graveolens .Jacq. Arbre résineux, vivant dans l'Etat de l'Amazone. Son bois est très lourd et indestructible. Il possède les mêmes propriétés que les autres Aroeiras. 15. — BRAUNA ou GRAUNA, BARAUNA Nom botanique : Mêla no x y Ion Brauna Schott, Légumineuses. Arbre de taille moyenne à tige conique, droite et à écorce lisse et mince. Feuilles composées, imparipennées, à 20- 30 folioles oblongues ou ovales-lancéolées, obtuses ou obtuses- acuminées. Fleurs grandes, jaunes, en panicules pyramidales, plus grandes que les feuilles. Gousse de 7 cm. 1/2 à 10 cm. 1/2 de longueur et 3-4 de largeur, tomenteuse, plus ou moins falci- forme; graines ailées latéralement. Le bois est brun foncé ou noir, dur (densité de 0,943 à 1,193). On l'utilise pour les travaux de menuiserie de luxe. Son écorce est employée en tannerie et en teinturerie. - 89 16. — CAMBUY WINHATICO Nom botanique : Enterolobium lutescens Fr. Allem., Légumineuses. Arbre de 12 à 15 mètres, avec un diamètre de 40 à 80 centi- mètres. On le trouve dans les États de Sâo Paulo, de Minas Geraes et d'Espirito Santo. Recherches histologiques. — Lécorce de Y Enterolobium lutescens est assez épaisse, atteignant dans certains échantil- lons jusqu'à 1 centimètre. La structure est très caractéristique : le liège forme environ le tiers de l'épaisseur totale; il est composé de bandes tangen- tielles très sinueuses, dont les unes sont constituées par des cellules lignifiées, les autres par des cellules cellulosiques. La proportion de ces deux sortes d'éléments est variable selon le point considéré, mais, en général, les assises cellulo- siques sont plus nombreuses que les assises lignifiées avec lesquelles elles alternent, celles-ci n'étant souvent formées que d'une seule rangée de cellules. Dans l'un et l'autre cas. les cel- lules sont petites et à peu près isodiamétriques. Au-dessous du liège, on observe un péricycle scléreux disposé en un anneau continu de largeur très variable, et à bords très sinueux. Les cellules qui le composent sont cubiques et alignées en files radiales. Le liber est épais, correspond aux deux tiers de l'échantillon; il renferme des îlots allongés de fibres à lumen étoile, dont la proportion correspond à peine au quart de la surface; en outre, on observe des amas de grandes cellules transparentes, et enfin des bandes de tissu criblé très aplati et à éléments déformés. Les rayons médullaires, peu nombreux, conservent en général la même largeur sur tout leur parcours, depuis le péricycle jusqu'à la région cambiale. Ils comprennent presque toujours deux rangées de cellules, rarement une ou trois. Contrairement aux autres espèces de Légumineuses étudiées, 90 - nous n'avons pas observé dans Y Enterolobiam lutescens de cristaux d'oxalate de calcium. --c.g fib Fig. 18. — Enlerolobium lutescens, Fr. Ail. Coupe transversale : /., liège; p., anneau péricyclique; c. g., cellules grillagées; fib., fibres libériennes. (Grossissement: 30 diamètres.) Le cœur de son bois est jaune et très résistant. Ses fibres sont compactes. Il sert pour les constructions civiles et l'ébé- nisterie. — 91 — Les écorces sont riches en tanin extractif et s'emploient beaucoup dans les tanneries. Le Winhatico do campo est fourni par Y Enterolobium ellipticum Benth., et le Winhatico-flor-do-AIjadao « fleur de coton » — par ['Enterolobium Schomburghii, var. Glasiouœi Benth. Cette dernière espèce se rencontre dans toute l'Amérique tropicale. 17. — GANAFISTULA ou GANAFRISTA Nom botanique : Cassia fervuginea Schrad., Légumineuses. Habitat : Rio de Janeiro, Sào Paulo, Espirito Santo, Minas Geraes et Bahia. Arbre d'une hauteur de 8 à 10 mètres sur 0 m. 40 à 0 m. 60 de diamètre. Feuilles composées de 10-25 folioles oblongues, obtuses, pubescentes sur les deux faces. Inflorescence en grappes axillaires ou terminales. Flor. : Décembre-Février. Les fruits sont des gousses énormes, semblables à celles de la vraie Gana- fistula [Cassia Fistula L.) originaire de l'Asie. Les jeunes rameaux sont couverts d'une pubescence ferrugineuse: Le bois, d'une densité de 0,500, est blanc, mou, peu résis- tant. Il est employé pour la fabrication de la pâte à papier, des tiges d'allumettes et des caisses pour l'emballage. 11 prend bien le vernis. L'écorce est utilisée en tannerie. Observation. — A Sào Paulo, on donne le nom de Canafis- tula brava à un petit arbre de la famille des Légumineuses, le Dalber,gia villosa Benth. / 92 18. — GAPOROROCA Les Myrsinacées suivantes : Myrsine umbellata Mari., Myrsine gardneriana DC. , Myrsine ovalijolia Miq., Myrsine parvifolia A.DC. sont les principales espèces, très abondantes dans l'Etat de Rio Grande do Sul, qu'on utilise, sous le nom de Gaporo- roca(l) pour le tannage des cuirs ordinaires et des cuirs pour semelles. Le genre Myrsine, qui a donné le nom à la famille des Myr- sinacées (Primulales des régions tropicales, mais Primulales arborescentes) contient des espèces étonnamment variables entre elles, suivant leur habitat. Martius donne la description suivante du Myrsine umbellata : Arbre polymorphe, glabre, à feuilles elliptiques, obovales ou oblancéolées ou lancéolées obtuses ou encore aiguës, entières, coriaces, ponctuées (à ponctua- tions déprimées au milieu) et parsemées de granulations blanchâtres en dessous, visibles à la loupe. Faisceaux de 10 à 15 fleurs. Pédicelles très courts ou parfois plus longs que la fleur. Bractées ovales, aiguës, ciliées, lobes du calice le plus souvent ovales, aigus, subeiliolés; découpures de la corolle 3 fois plus longues que le calice, elliptiques, lancéolées, pubescentes sur les bords. Anthères incluses. Drupes subglobuleuses et striées. Un Gapororoca très commun dans l'EItat de Sào Paulo est le Myrsine brasiliensis A.DC, petit arbre à feuilles oblongues, lancéolées, entières. Inflorescence à fleurs petites. Le fruit est une drupe globuleuse monosperme. Son bois est blanc, mou et peu résistant; il fournit un excellent charbon. (1) Le Caa-pororoca miudo est une autre variété de Myrsine : c'est le M;/rsitie lacta, A. DG. répandu dans toute l'Amérique Iropirale. - 93 - 19. — GARAPIAPUNHA Nom botanique : Apuleia prsecox Martv, Légumineuses. Arbre d'une hauteur de 18 mètres environ et de 4 à 5 mètres de circonférence, inerme dans les parties les plus jeunes. Jeunes rameaux bientôt glabres. Folioles : 5-11, le plus sou- vent alternes, pétiolulées, ovales, oblonguesou ovales-lancéolées, obtuses, écrasées ou plus rarement aiguës, arrondies et subé- gales à la base, les plus grandes de 4 à .~> centimètres et étroites, les inférieures souvent plus courtes et proportionnellement plus larges, rigides et penniveinées; veines de part et d'autre, en dessus glabres, en dessous pâles, pubescentes à poils petits courbés. Pétioles communs rigides, minces, presque ronds, de 5 à 10 centimètres. Stipules petites, très caduques, seulement visi- bles dans les rameaux naissants. Fleurs petites, à inflorescence serrée au sommet des rameaux privés de feuilles. Plusieurs cymes naissant avant les feuilles au sommet des jeunes pousses; bourgeon terminal développé en rameau feuille après l'achèvement de l'anthèse. Fleurs parfaites 1, ou plus rarement 2 ou 3 dans chaque cymule, les autres mâles par avortement. Bractées petites, très caduques, bractéoles nulles. Pédicelles longs de 4 à 6 millimètres, minces. Tube du calice long à peine d'un millimètre, portant un disque. Segments réfléchis, longs de 2 ou 4 millimètres. Pétales de forme ovale ou oblongue, contractés à la base, un peu plus courts que le calice. Filaments des étamines presque aussi longs que les pétales. Anthères à 2 fentes en dedans, val- vules intérieures beaucoup plus courtes que les extérieures. - L'ovaire paraît le plus souvent uniovulé (parfois 2 à 4 ovules ont été observés, Martius) ; il se termine par un style court, à stigmate sub-oblique. Gousse à pédicelle un peu long, suborbi- - 94 — culée, ovale, longue de 2 à 3 centimètres (si on ne tient pas comple du pédicelle), large de 1 centimètre et demi, faiblement coriace, à aile large de 1 millimètre environ. Le bois de Garapiapunha est employé pour les construc- tions navales et son écorce est d'un grand usage dans l'Etat de Rio Grande do Sul. 20. — JACARE Nom botanique : Piptadenia communis Benth., Légumineuses-. Arbre de taille moyenne, très commun dans le bois de Sào Paulo. Rameaux anguleux, striés, dentés en scie dans les pre- mières années. Feuilles composées à folioles aiguës, falciformes, vert bril- lant. Inflorescence en épis axillaires, à fleurs sessiles. Fruit légume droit, plan. Floraison : Décembre-Janvier. Le bois est blanc et facile à travailler. D'une densité de 0,994, il trouve son emploi dans les ouvrages d'intérieur des bâtiments et dans la construction des plafonds. 11 donne du bon charbon et du bois de chauffage. L'écorce est employée en tannerie. 21. — MERINIMBA BAGRE Nom botanique : Terminalia Januarensix DC. Gombrétacées. Habitat : Les Etats de Rio de Janeiro et Espirito Santo. Arbre de 20 à 25 mètres de hauteur sur 0 m. 60 à 1 mètre de diamètre. , Le cœur du bois est jaune, un peu brillant, avec les pores visibles et remplis d'une pâte claire ; les écorces sont foncées, riches en matière Lannique. - 95 -. 22. — MONJOLO ROXO ou JACARÉ 1) Nom botanique : Enterolobium Mongollo Mart.3 Légumineuses. Habitat : Etat de Espirito Santo. Arbre de 15 à 20 mètres, sur 0 m. 50 à 1 mètre de diamètre. Son bois, très dur, est de couleur rouge foncée et ses écorces abon- dent en matière tannique. 23. — SANGUE DE DRAGO Nom botanique : Croton umcurana Baill. , Euphorbiacées. Arbre de petite taille, très commun dans l'Etat de Sao Paulo. On le rencontre dans les terres humides et le long des cours d'eau. . Feuilles longuement pétiolées, grandes, stipulées ovales ou oblongues-ovales, légèrement acuminées, rigides. Bractées petites, ovales-lancéolées. Inllorescence en grappes, à fleurs nom- breuses. Le fruit est une capsule. Floraison : Juin- Décembre. Le bois, jaune clair ou blanc, est particulièrement utilisé dans la fabrication des allumettes; il fournit de plus, en raison de son homogénéité et sa couleur, la matière première de papiers et de cartons d'excellente qualité. A Rio Claro, on l'emploie pour la fabrication des chapeaux. Le Croton echinocarpus Muell. Arg. est le Sarigue de Drago des Etats de Espirito Santo, Rio de Janeiro et Bahiâ. C'est un arbre de 6 à 10 mètres de hauteur sur 0 m. 20 à 0 m. 30 de diamètre, dont les écorces sont riches en matière tannique. Le cœur du bois a une teinte blanche un peu rosée; il est très recherché pour la confection de tiges et de boîtes d'allumettes. (1) Dans l'Etat de Sâo Paulo. le nom de Jacaré s'applique au l'ipladenia communia Benlh. (voir plus haut, p. 04 . - 96 - 24. — SAPUGAIA Nom botanique : Lecythis Pisonis Camb., Myrtacées — Lécythidacées. Habitat : de Sâo Paulo à l'Amazone. Arbre de grande taille, 25 à 30 mètres de hauteur et 1 à 2 mètres de diamètre. Feuilles simples, grandes, ovales ou lancéolées. Inflorescence en capitules. Fruit pyxiclé, grand, sub-globuleux, ligneux. Le bois est rouge et très dur; on l'emploie pour les traverses de chemin de fer, les travaux hydrauliques et les constructions navales, etc. L'écorce est épaisse, crevassée, riche en tanin. Chaque arbre produit des centaines de kilos d'écorces utilisables. Le fruit appelé « Caçamba de Sapucaia » contient des graines comestibles et riches en huile claire utilisée pour la cuisine. TROISIEME PARTIE LES PSEUDO-QUINAS HRClCADEf < OUINAS ET PSEUDO-OUINAS Les habitants du Brésil désignent, sous le nom de Quina, diverses espèces végétales, d'ailleurs très différentes, mais jouis- sant toutes de propriétés toniques et fébrifuges plus ou moins accentuées ; l'ensemble de ces espèces constitue les pseudo- quinas dont nous entreprenons l'étude. Les Brésiliens réservent la dénomination de quina-quina aux espèces appartenant au Ginchôna; ce sont les quinquinas véritables. Définition du genre Ginchôna et des genres voisins. — Nous nous sommes inspiré notamment, pour cette étude, de la brochure de G. Planchon (1). Le genre Cinrhona fut établi en 1742 par Linné sur les caractère donnés par La Condamine (2) au quinquina de Loxa. qui prit dès lors le nom de Cinchonâ ofjicinalis L. Dans ce groupe était compris le Cinrhona cariboea Jacq., aujourd'hui Exostemma cariboeum Rocm. el Schult. Plus tard, De Candolle, dans son « Mémoire sur les écorces officinales prises pour des quinquinas « (3) donna les caractères distinctifs du genre Cinchonâ, à savoir : « Rubiacées à deux loges poiyspermes et à graines ailées ayant : 1° Les étamines cachées dans le tube de la corolle; 2u Les carpelles déhiscents de bas en haut par dédoublement de la cloison; 3° Les graines dressées et imbriquées les unes sur les autres; 4° Le limbe du calice dente seulement jusqu'au tiers ou à la moitié de la lon- gueur et pei'sistant au sommet de la capsule ». De Candolle n'appliqua pas toujours dans la pratique la règle qu'il avait posée. 11 admit dans les vrais Cinchonâ plusieurs espèces dont la capsule (1) Gustave Planchon, Des Quinquinas, 150 pages, Paris et Montpellier, 1864. (2) De La Condamine, Sur l'arbre du Quinquina, Mémoires de l'Académie royale des Scietices, année 1738, p. 226-244 avec 2 pi., Paris, Imprim. Royale, 1740. (3) Bibliothèque universelle de Genève, sciences et arts, T. XLI, p. 144, Genève, 1829, — 100 - s'ouvre de Uaul en bas. Ce furent ces formes qu'ENnucHER groupa plus régu- lièrement, et dont il fil# son sous-genre Cascarilla. Cette section fut bientôt élevée par Klotzsch à la hauteur d'un véritable genre, nommé par lui Laden- bergia \i). Weddell l'a adopté, avec quelques restrictions, sous le nom de Cascarilla, et dans son « Histoire des quinquinas » (2), il ajoute : « On remar- quera que les écorces de Cascarilla se rapprochent par leurs caractères anato- miques des écorces de Cinchona de qualité inférieure, à cela près que dans ces dernières, la soudure des fibres du liber n'atteint jamais le même degré que dans une écorce de Cascarilla. Comme conséquence de cette soudure, on voit le tissu cellulaire interposé aux fibres du liber, beaucoup moins abondant, et surtout moins gorgé de £ucs résineux dans les faux que dans les vrais quin- quinas. D'un autre côté, la lunique cellulaire des Cascarilla est généralement imprégnée d'une matière gommo-résineuse plus abondante et plus tenace que dans la couche analogue de l'écorce de Cinchona. Elle doit même à la présence de ces sucs une telle dureté qu'à ce seul signe on peut souvent reconnaître avec certitude un faux quinquina. » Les pseudo-quinas ne sont pas fournis seulement par la famille des Rubiacées, mais encore par celles des Solanacées, des Loganiacées, des Rhamnacées, et des Rutacées. I. — RUBIACÉES Les pseudo-quinas des Rubiacées brésiliennes appartiennent aux genres Exostemma, Cascarilla et Remijia qui se distinguent du genre Cinchona par les caractères suivants : Cinchona : Etamines 5, cachées dans le tube de la corolle. Capsule septicide souvrant de bas en haut. Exostemma : Etamines 5, se montrant en dehors, insérées soit au bas du tube, soit au sommet. Capsule septicide s'ouvrant de bas en haut. Cascarilla : Capsule septicide s'ouvrant de haut en bas. Remijia : Capsule loculicide. (1) Ki.otzsch, in Hayne's Arzneigewachse, T. XIV. Berlin, 1S46. (2) H. A. Weddeli,, Histoire naturelle des Oninquinas, avec 34 planches, Paris, 184'.*. 101 - 1— GENRE EXOSTEMMA Les principaux caractères botaniques du genre Exostemma sont : » 1° Une corolle glabre à tube fort long. 2° Etamines se montrant en dehors, insérées soit au bas du tube, soit à son sommet. 3° Un stigmate en tète. 4° Des semences peu nombreuses, munies d'un bord entier. La corolle a un tube pubescentpar intervalles dans Y Exostemma cuspidàlum ; le tube est assez court dans cette dernière plante et dans Y Exostemma australe, beaucoup plus court môme que dans une foule de vrais Cinchona, et pourtant il est impossible de ne pas faire entrer ces deux espèces dans le genre Exostemma, puisqu'elles ont des etamines exsertes. En réalité, le seul caractère qui sépare les Exostemma des Cinchona se trouve dans les etamines qui, chez ces derniers, sont renfermées dans le tube, tandis que celles des Exostemma sortent en dehors. Quina do matto (1). Quina de Piauhy (2). Quina Cinzenta. Non botanique : Exostemma ciispidatum St. Hil. Habitat : Rio de Janeiro, Pianhy, Linas, Para. Cette espèce est fréquemment confondue avec Y Exostemma australe St Hil, dont elle possède certaines propriétés. Tiges : arborescente, droite, haute de 3 m. 50 environ. Feuilles opposées, pétiolées, lancéolées-ovales, aiguës à la base, légèrement obtuses à leur sommet, terminées assez brus- (1) Ne pas confondre avec le Quina-do-matto de Rio Grande do Sul, qui s'applique au Gestrum pseudo-quina Mart., Solanacées. (2) Le nom de Quina de Piauhy désigne également YExoslemma Houzanum Mart. — 102 — quement par une pointe aiguë, velues en dessous. Nervure moyenne et pétiole également velus. Stipules caduques. Pani- cule terminale plus courte que les feuilles, étalée, velue, blan- châtre, portée par un pédoncule triangulaire et velu. Fleurs sessiles ,ou presque sessiles réunies au nombre d'environ 3 à 6, à l'extrémité des subdivisions de la panicule et accompagnées de bractéoles d'une forme semblable à celle des bractées. Etamines au nombre de 5, s'élevant au-dessus de la corolle, alternes avec ses divisions, insérées un peu au-dessus de la moitié du tube, filets barbus au milieu de leur face. L'écorce de Y Exostemma cuspidalum possède des propriétés toniques et fébrifuges. Recherches hjstologiques. — Cette écorce présente les carac- tères analomiques des Cinchona. Elle débute par un suber peu épaissi, constitué par 7 à 8 assises de cellules allongées tan- gentiellement, surmontant un phelloderme à peine indiqué. Parenchyme cortical très réduit, occupant l/10e de l'épais- seur totale de l'écorce, débutant par une série de cellules hexa- gonales qui s'allongent tangentiellement à mesure que l'on pénètre plus profondément, pour devenir tout à fait rectangu- laires au voisinage de la région péricyclique. Cette dernière n'est pas différenciée. Le liber, qui constitue la presque totalité de l'écorce, est formé de deux zones bien distinctes, d'inégale épaisseur. La partie profonde, dépourvue de libres et occupant l/6e de la superficie libérienne est entière- ment collenchymateuse, les parois des cellules fortement épais- sies ne se colorent que faiblement en rose dans la double colo- ration. La zone extérieure très allongée formée d'éléments irré- gulièrement hexagonaux à parois fines (épaisseur 12 \x) renferme une énorme quantité de fibres. Ces éléments, subarrondis en coupe transversale présentent un large lumen, des parois peu épaisses dépourvues ou ne présentant que de rares stries d'épais- sissement. Ils sont disposés en files radiales de 5 à 7 éléments ; ils s'arrêtent en même temps que le liber, ne pénétrant que tout à fait rarement dans la région péricyclique. En coupe longitudi- nale, ces fibres sont allongées atteignant une longueur de 800 à P- c _-ox ~~--- fib Fig. 19. — Exostemma cuspidalum St-Hil. Partie "externe de la coupe transversale : s., suber; p. c, parenchyme cortical; /., cellule à tannin; ox., sable cristallin d'oxalate de calcium: fib., fibres libériennes. (Grossissement : 45 diamètres.) .„ 104 — 900 u.; leurs parois, colorées en bleu, ne montrent que de fines ponctuations. Elles sont terminées en pointe, du moins lors- qu'elles sont isolées. Le plus souvent, elles sont accolées bout à bout par une surface plane. Fig. 20. — Exoslemma cuspidatum St-Hil. Partie profonde de la coupe transversale, montrant en particulier des fibres et des cellules à sable. (Grossissement : 45 diamètres.) La région libérienne est divisée en longs segments par de larges rayons médullaires à 4 rangées de cellules rectangulaires fines, allongées radialement; ils s'épanouissent à leur extrémité supérieure et se perdent dans le parenchyme péricyclique. Cellules a tanin : Très volumineuses comme cela s'observe — 105 — chez presque toutes les Rubiacées. Elles atteignent jusqu'à 500 jjl sur un diamètre de 250 p, leurs parois nettes, fortement cellulosiques, ont une épaisseur de 5 ,j.. L'oxalate de calcium se rencontre dans quelques cellules arrondies, à parois non différenciées qui le renferment à l'état de sable microcristallin. Ces cellules sont localisées dans le parenchyme cortical, où elles sont rares, et dans la région collenchymateuse du liber. » Quina do matto (outro). Nom botanique ; Exosiemma australe A. St Hil. Originaire des Indes occidentales. Tige arborescente. Feuilles ressemblant beaucoup à celles de Y Exostemma cus- pidatum. Fleur d'environ 6 millimètres de longueur. Etamines au nombre de 5, parfaitement glabres, plus longues que la* corolle, insérées au sommet du tube et entre ses divi- sions. Capsule ovoïde, terminée par le limbe persistant du calice, velue, biloculaire. polysperme, s'ouvrant en deux valves. Deux espèces, n'appartenant pas à la tlore brésilienne, sont également connues sous le nom de quinquina. Ce sont : YExos- temma floribundiim Rom. et Schult. (Cinchona floribunda. Swartz), et Y Exostemma caribœum Rom. et Schult., qui don- nent : le premier, le Quinquina Piton ou de Sainte-Lucie. appelé encore Quinquina de Montagne, de Saint-Domingue et Quinquina Badier; le second, le Quinquina Caraïbe ou des Antilles. L' Exostemma floribundnm croît sur les montagnes ou pitons, dans les Antilles, à Saint-Domingue, à la Martinique, à Sainte- Lucie, etc. h' Exostemma caribœum, qui porte le nom de Poi- rier de Montagne et de Bois-Chandelle, est un arbuste de trois à quatre mètres de haut qui croît aux Antilles, surtout à la Jamaïque, à Cuba, à Saint-Domingue. - 106 2. — GENRE GASGARILLA Comme nous l'avons signalé plus haut, le genre Cascarilla est très voisin des Cinchona. Le caractère le plus important qui sépare les deux genres est le mode de déhiscence de la capsule : les fruits de Cinchona s'ouvrant de bas en haut, ceux du Cas- carilla de haut en bas. D'autres noms ont été proposés pour ce groupe par quelques auteurs. Klotzsch faisait rentrer toutes ces plantes dans ses Ladenbergia, et Weddell, qui leur avait appliqué le nom de Cascarilla, frappé des difficultés que cette dénomination avait soulevées, proposa de le remplacer par celui de Baena qui avait été donné par Pohl à quelques espèces. Toutefois, ce fut le nom de Cascarilla que les botanistes adoptèrent. Le genre Cascarilla est représenté au Brésil par le Cascarilla hexandra Wedd., dont l'écorce est tonique et fébrifuge. Quina de Rio ou quina du Brésil encore appelé guinna par les Naturels. Nom botanique : Cascarilla hexandra Wedd. Synonymes : Buena hexandra Pohl. Ladenbergia hexandra Klotzsch. Le Cascarilla hexandra est un arbre élevé, à feuilles ovales elliptiques, obtuses, cordées à la base, glabres en dessus à l'état adulte, tomenteuses en dessous. Les fleurs ont un calice campanule, irrégulièrement découpé en six dents; une corolle coriace, tomenteuse en dehors. Les capsules sont très épaisses, oblongues, atténuées à la base, tomenteuses ou glabres. Cette plante croît dans les forêts montagneuses du Brésil, particulièrement dans les Etats de Rio de Janeiro et de Minas Geraes. Son écorce est mince, d'un gris blanc au dehors, orangée rougeâtre en dedans ; elle a une saveur amère, nau- séeuse et désagréable. - 107 ~ Recherches histologioues. — Les fragments étudiés sont ici réduits à la région libérienne seulement. La coupe transversale ne montre qu'un parenchyme libérien formé de cellules irrégu- lièrement arrondies, renfermant de nombreux tubes criblés, à petits diamètres et à parois ondulées. ox. -_fib -- r. m Fig. 21. — Cascarilla hexandra Wedd. ox., oxalate de calcium en sable: fib., fibres libériennes; r. m., rayon médullaire. (Grossissement : 45 diamètres.) Tout le liber, divisé par des rayons médullaires à trois ran- gées de cellules rectangulaires, allongées radialement, est bourré de fibres. Ces dernières, isolées ou réunies par deux ou trois, ont un diamètre de 50 à 70 y., leur lumen est puncti- forme et leurs parois très épaisses présentent de très nom- breuses stries d'épaississement, tandis que les canalicules sont rares. — 108 - En coupe longitudinale, ces fibres peu canaliculées à extré- mités pointues atteignent une longueur de 800 à 900 \t et sont entourées d'un parenchyme libérien réunissant de nom- breux tubes criblés à parois latérales ponctuées criblées. L'oxalate de calcium est représenté par de nombreuses cel- lules à sable réparties dans le liber. Cette partie d'écorce présente les caractères anatomiques d'une Rubiacée du groupe des Cinchonées. Le genre Gascarilla fournit également au commerce : l'écorce Fig. 22. — Cascarilla héxandra Wedd. Coupe longitudinale montrant le détail des tubes criblés, les fibres, les cellules à oxalale de calcium. (Grossissement : 45 diamètres.) du Cascarilla magnifolia Wedd. (Quina nova-quinquina rouge de Mutis). — Ses noms vulgaires, variables selon les pays, sont : Quina de Goyaz, Flor de Azahar ou Azahar macho. Du même genre, on utilise aussi les écorces du C. acu- tifolia Wedd., du C. Muzonensis Wedd. (Quinquina de Muzon) et du C. macrocarpa Wedd. (Quina blanc de Mutis). Toutes ces plantes sont originaires du Pérou, de la Bolivie et de la Nouvelle-Grenade. Au Brésil, on trouve encore les deux espèces, C. Lamberliana Wedd., C. Riedeliana Wedd., qui fournissent des écorces dési- gnées dans le commerce sous les noms de Quina de Rio de Janeiro, Quina de Manaos, Quina Vermelha, etc.., toutes toniques et fébrifuges. On n'a trouvévdans aucune d'elles ni quinine, ni cinchonine. Planchon et Collin signalent la pré- sence d'acide quinovique dans le C. Riedeliana Wedd. — 1U9 — 3. - GENRE REMIJIA Se distingue du genre Cinchona par l'inflorescence, par la structure des feuilles et surtout par la déhiscence loculicide de sa capsule. Nous empruntons à Planchon et Collin (1) la description \ suivante : « Resté pendant longtemps obscur au milieu des Cinchonées, le groupe des Remijia a pris dans ces dernières années un grand intérêt, largement justifié par l'importance des résultats prati- ques et scientifiques signalés par les savants qui en ont entre- pris l'étude. Les recherches de M. Triàxa (1882) ont parfaite- ment établi (2), que c'est à des plantes de ce genre qu'il faut rapporter l'origine, jusqu'alors indéterminée, de plusieurs écorces venant de la Nouvelle-Grenade, se distinguant nette- ment des Quinquinas par l'ensemble de leurs caractères exté-' rieurs et anatomiques, et assez estimées sur le marché sous le nom de Quinquinas Guprea. En 1870, M. Hesse signalait dans ces écorces la présence de la quinine, et renversait l'idée géné- ralement admise et passée à l'état de dogme incontesté que la quinine est exclusivement contenue dans les espèces du genre Cinchona. En 1891, M. Arnaud (3), qui a fait une étude approfondie de ces écorces, ajoutait un fait de plus à leur histoire déjà si inté- ressante en signalant la transformation d'un de leurs alcaloïdes, la cupréine, en quinine. Les Remijia appartiennent essentiellement à l'Amérique du Sud et à la partie de ce grand continent qui est située de chaque (1) G. Planghon et Collin, Les drogues simples d'origine végétale, T. II, p. 158, Paris, 1896. (2) Triana, Le Quinquina Cuprea, Jonr>i, de Ph. et de Ch. (5), V., 562 à 575, Mai 1882. (3) E. Grimalx et A. Arnaud, Transformation de la cupréine en quinine, C. R. A'c. Se, T. 112, 774, 1891. — Sur la transformation de la cupréine en diiodométhylate de quinine, C. R., T. 114, 548, 1892. — Sur quelques bases homologues de la quinine, C. R., T. 114, 672,. 1892. - HO - côté de l'Equateur entre Je 20° de latitude Sud et le 10° de lati- tude Nord, depuis la province de Minas Geraes jusqu'à la Nou- velle-Grenade. Nous avons vu que la zone cinchonifère s'étend du Nord au Sud à peu près dans les mêmes limites, mais tandis que les Cinchona se concentrent dans une bande étroite qui s'allonge à l'Ouest du Grand Continent, les Remijia se disper- sent dans toute l'immense plaine qui forme à l'Orient de la Cor- dillère la majeure partie de l'Amérique méridionale et là même où le contact des deux zones s'établit, les espèces des deux genres ne se trouvent pas côte à côte. Les Cinchona sont des plantes essentiellement montagnardes qui ne peuvent vivre qu'à une altitude considérable, tandis que les Remijia peuvent des- cendre dans des lieux qui n'ont pas plus de 200 mètres d'alti- tude au-dessus du niveau de la mer. » Les quinas des Remijia sont ceux de Remijo, de Vellozo et da serra; ils croissent' sur les sommets arides de la chaîne de montagnes qui s'étend du Sud au Nord dans l'Etat de Minas et qui forme la limite des bois vierges et des pays découverts, à la hauteur de 700 à 1.300 mètres. Les autres espèces brésiliennes, dont les écorces sont à peu près inusitées en dehors des pays d'origine sont : Remijia paniculata DC. Remijia Cnjabensis Wedd. Remijia Bergeniana Wedd. Remijia firmula Wedd. Remijia macroenemia Wedd. Quina da serra (1). Nom botanique : Remijia ferruginea DC. Synonyme : Cinchona ferruginea S. H. Arbrisseau de 1 m. 20 à l m. 75, à tige grêle, droite, simple ou peu rameuse. A l'exception du bas de la tige, toutes les par- (1) Les habitants du pays confondent généralement cette plante avec les deux sui- vantes : le Quina de Vellozo {Remijia Vellozii DC.) et le Quina de Remijo (Remi- jia Hilarii DC). — Ht — lies de la plante sont couvertes de poils couleur de rouille. Feuilles coriaces, opposées, ou plus souvent ternées, conj vexes en dessous, canaliculées en dessus, oblongues, lancéo- lées, un peu étroites, aiguës aux deux extrémités, quelquefois un peu acuminées au sommet, repliées en dessous en leurs bords. Pétiole court, velu, convexe en dessous, canaliculé en dessus. Grappes axillaires, plus ou moins pédonculées, dressées ou ascendantes. Fleurs sessiles à l'extrémité de la grappe, entremêlées de bractées. Capsule longue de 12 à 20 millimètres, ovoïde-ellip- tique, comprimée, creusée d'un sillon sur chaque' face, dure, presque ligneuse. Quina de Vellozo. Nom botanique : Remijia Vellozii DC. Cet arbrisseau diffère du Remijia femiyinea DC. par ses feuilles ovales, acuminées aux deux extrémités, larges de 8 à 10 centimètres, par ses pédoncules plus courts, ses bractées moins linéaires, ses fleurs plus longues et plus nombreuses. Le nom de Quinquina de Vellozo a été donné à cette plante par A. de Saint-Hilaire en l'honneur de l'Abbé Vellozo de VillA'Rica qui l'avait précédemment étudiée. Quina de Remijo. Nom botanique : Remijia Hilarii DC. Cette espèce offre à peu près tous les caractères du Remijia j'erriiginea DC. Cependant elle s'en distingue par ses feuilles larges d'environ 8 à 10 centimètres, elliptiques, obtuses, un peu décurrentes sur le pétiole et terminées par une pointe courte. Le nom de Quina de Remijo' vient d'un chirurgien qui le premier en indiqua l'usage: c'est à lui que De Candolle dédia le genre Remijia. Le Remijia Hilarii croit dans les lieux secs et arides des mon- tagnes de l'Etat de Minas Geraes, 112 — II— SOLANACÉES Quina de Sao Paulo (1). Nom botanique : Solarium Pseudo-Quinu Saint-Hilaire. Synonyme : SolanUm pseudo-china Spreng. Arbuste droit dépourvu d'aiguillons. Habite principalement les Etats de Sâo Paulo et de Parana. Feuilles lancéolées, oblongues. étroites, aiguës, glabres en dessus, chargées à la surface inférieure de petites touffes de poils qui occupent les angles de rencontre de la nervure moyenne et des nervures latérales. Grappes extra-axillaires très courtes portant un seul fruit ou un très petit nombre de fruits en raison de l'avortement de la plupart des fleurs d'ailleurs peu nombreuses. Baies globuleuses de 12 millimètres de diamètre, à 2 loges ; graines peu nombreuses. L'écorce de Solanum Pseudo -Quina est ordinairement roulée, couverte d'un épiderme mince et fendillé. A l'intérieur, elle est jaunâtre ou blanchâtre, avec une texture granuleuse. Elle res- semble beaucoup à celle de la Cannelle blanche. Elle est ino- dore et a une saveur très amère et désagréable. Vauouelin (2) fit l'analyse de cette écorce. 11 n'y trouva ni qui- nine, ni cinchonine, ni cinchonidine. Cependant elle a été long- temps considérée comme un succédané des véritables Ginchona. et elle est encore utilisée aujourd'hui comme fébrifuge. Caractères histologioues. — Bien qu'épaisse, cette écorce n'est constituée que de parenchyme cortical. Elle débute par un suber à cellules tabulaires, à parois épaisses, auquel fait suite un phelloderme très développé. Ce dernier représente 3 fois l'épaisseur du liège. Le parenchyme cortical, très étendu, est formé d'un collen- chyme angulaire à parois relativement épaisses. (1) Ou Quina de Guyata du Quina bicolorado. (2) Y.vuni ëi.in. Journal île Pharmacie, T. XI, p. 49 à J>2, Février 1825, - 113 - phell ^aXXsMmS*-:- --P-0 ■~ox Fig. 23> — Solanum Psettdo-quina St-Hil. Coupe transversale : s., suber; phell. , phelloderme; p. c, parenchyme cortical en partie cotlenchymaleux ; ox., cellules à sable. (Grossissement : 60 diamètres. ÇROCAOET — 114 — Il est coupé irrégulièrement par des bandes parallèles d'un tissu mou formé de cellules rectangulaire allongées radialement. Oxalaie de calcium. — Très abondantes cellules à sable dans toutes les zones corticales formées de tissu mou. En résumé, cette écorce présente les caractères anatomiques des Solanacées. Quina do Matto (Rio Grande do Sul) (1). Nom botanique : Cestrum Pseudo- Quina M art. Les Cestrum sont les arbrisseaux non épineux dont les fleurs tubuleuses rappellent celles des Jasmins à fleurs jaunes. Ce genre est le type de la tribu des Cestrées, qui se distinguent des Atropées et des Hyoscyamées par leur embryon droit. Le Cestrum Pseudo -Quina est glabre, brancheux. Feuilles membraneuses, petites, ovales, lancéolées ou lan- céolées obtuses ou aiguës à la base. Fleurs en grappes latérales feuillées; pédicelles articulés sous la fleur; calice campanule, quinquedenté, égalant la 6e partie du tube de la corolle, à dents ovales, légèrement obtuses, tube de la corolle d'abord très étroit puis évasé, long de 10 à 12 millimètres, continué par un limbe à 5 lobes laciniés; étamines fixées vers le milieu du tube, glabres sans dent; stigmale capité. Les fruits sont vénéneux. Les rameaux sont très minces, de l'épaisseur d'une grosse plume de corbeau, et portent une écorce grise rugueuse à l'état sec. Le Cestrum Pseudo- Quina est employé comme fébrifuge au Brésil (Etat de Rio Grande do Sul) et au Chili. I Ou Quina da terra. — Ho III. — LOGANIAGEES Quina Gruzeiro (1). Nom botanique : Strychnos triplinervia Mart. Habitat : Etats de Rio de Janeiro, d'Espirito Santo et de Minas Geraes. Le Strychnos triplinervia est un petit arbre de 3 mètres à 3 m. 50 de hauteur, à rameaux étalés et portant des vrilles. Feuilles longues de 5 à 7 centimètres, larges de 3 à 4 centi- mètres, très coriaces, glabres, ovales ou oblongues-aiguës, atté- nuées à la base, triplinerviées. Cyme terminale pluriflore, égalant à peu près les feuilles. Fleurs jaunâtres, hirsutes, tube de la corolle 4 fois plus long que les lobes, à poils blanchâtres au dedans. Le Strychnos triplinervia Mart. et le Strychnos Pseudo-Qaina A. St. Hil. possèdent, l'un et l'autre une écorce de couleur rouge-orangée (couleur qui se retrouve presque toujours dans l'écorce de la racine des Strychnos). Celle du Strychnos tripli- nervia a un aspect ferrugineux tandis que celle du Strychnos Pseudo-Qaina est nettement orangée. En touchant avec une goutte d'acide azotique fumant la sur- face interne de l'écorce de divers Strychnos, on obtient une coloration rouge plus ou moins prononcée. La coloration est rouge sang pour le StrychnosNnx-vomica ; elle est un peu moins vive chez le Strychnos triplinervia, et d'un rouge tirant sur le jaune pour le Strychnos Pseudo-Qaina. Une espèce indéter- minée de Strychnos nous a donné une coloration rouge- vermillon. Egalement avec l'acide azotique, la surface externe de l'écorce (1) Dans l'Etat de Rio de Janeiro, le Strychnos triplinervia est connu sous le nom de « Quina cipo » qu'il ne faut pas confondre avec le Quina cipo de. l'Etat de Minas, et qui désigne le Strychnos Gardneri A. D. G. Loganiacées. En outre du Quina-cipo il existe le Cipo-Quina. qui correspond au Smilax fluminensis Stend., Liliacées. — I1G — prend une coloration vert foncé passant rapidement au noir. Cette coloration est moins caractéristique que celle constatée à la surface interne de l'écorce. Elle se manifeste surtout chez les écorces de racine de Strychnos qui possèdent en abondance le tissu subéreux de couleur orangée dont nous avons parlé pré- cédemment. Cette coloration verte est nettement obtenue avec les trois espèces suivantes : Strychnos Nux-vomica, Strychnos tripli- nervia et Strychnos Pseudo-Quina. Cette réaction avait été signalée par Giibourt (1) qui ajoute que le casca d'aata brava (2), [Rauivolfia Bahiensis A.D.C., Apocynées), l'écorce du Pau Pereira (Geissospermum Vellosii, Apocynées) et surtout celle du Garou prennent aussi une colo- ration rouge très vive par l'acide azotique. Recherches histologioues. — La coupe de cette écorce pré- sente tous les caractères anatomiques des Loganiacées du groupe des Strychnées. Elle débute par un suber peu développé auquel succède la phelloderme. Parenchyme cortical secondaire divisé dans sa partie externe par deux bandes parallèles sclérenchymateuses; l'une d'épaisseur réduite, sous-phellodermique, l'autre d'épais- seur double dans la partie tout à fait interne du parenchyme. La zone corticale profonde est presque entièrement remplie de sclérenchyme en îlots allongés dans le sens radial. La région périlibérienne se reconnaît à ses cellules allongées tangcntiellement, à ses îlots scléreux moins nombreux. Vers le phelloderme, ces îlots sont constitués de cellules scléreuses arrondies à lumen bien indiqué, à parois épaisses (10 à 15 [jOcanaliculées, quelques-unes ponctuées. Les îlots péri- cycliques présentent au contraire ces cellules presques rectan- gulaires. Le liber, en anneau continu, est formé d'un parenchyme libé- rien à grands éléments entourant les tubes criblés, de diamètre (1) GuiBomvr, Jour», de Pharm., (2), T. XXV, p. 708 et 710; Paris, 1839. (' à 8,, dont 'A à 0 sont stériles. Fleurit en Février. Les feuilles et l'écorce du Galipea multiflora sont considérées comme un succédané du quinquina et de l'Angusturc et sont employées comme tonique et fébrifuge. Laranjeiro do Matto (2). Nom botanique : Esenbeekia febrifuga A. Juss. Synonyme : Evodia febrifuga St Hil. Arbre d'un port élégant qui croit dans les bois élevés de Minas Geraes. On le rencontre également dans les Etats de Rio de Janeiro, Bahia, Espirito Santo et Sâo Paulo. (i) Ou Quina branca ou Quina falsa. (2 Ou Très folhas vermelhas. - 126 — Feuilles opposées ou presque opposées, trifoliées, de couleur rougeâtre, lancéolées elliptiques, un peu acuminées. Panicule terminale pubescente. Ovaire orbiculaire purpurin. Son écorce se distingue nettement par la présence d'une grande quantité de cellules scléreuses réunies en paquets très volumineux, allongés tangentiellement, et réparties aussi bien dans le liber que dans le parenchyme cortical. Elle est extrême- ment amère et jouit de propriétés toniques astringentes et fébri- fuges, que possède aussi le bois, mais à un degré moindre (1). Au Brésil, on lui attribue les mêmes propriétés qu'à l'espèce précédente; les indigènes lui donnent également les noms de China Piavi ou de China du Brésil. En 1873, cette écorce a été délivrée en Europe à la place d'an- gustora {Galipea Cusparia A. Saint-Hil. (2). Quina do campo (Minas) (3). Nom botanique : Hortin brasiliana Vand. Plante très commune dans les pâturages de la partie occiden- tale de l'Etat de Minas et dans ceux du Midi de l'Etat de Goyaz. Vellozo lui a donné le nom à'Horiia pour rendre hommage au Général Ant. de Franca-é-Horta qui, vers l'année 1807, gou- vernait la province de Sâo Paulo. Petit arbrisseau dont le port rappelle celui du Daphne Lan- reola. 11 fleurit de Janvier à Mai. Son écorce est de couleur roussàtre et jouit de propriétés amères et fébrifuges. (1) Amer. Journ. of Pharm. T. 57, p. 559, Novembre 1885. (2) Amer. Journ. of Pharm. T. 46, p. 414, Septembre 1874. Oberljn et Schlagdenhauffen, Etude Pharmaeographique el Chimique d'un nouveau succédané de l'écorce d'Angustora, Journ. de Pharm. et de Chim. (4") XX. 105, Août 1874. (3) Ou Quina branca do Campo. CONCLUSIONS PREMIERE PARTIE Nous nous sommes livré à une étude systématique des divers Angelims du Brésil, en laissant de côté les Hymenolobium qui sont l'objet, de la part de M. Adolphe Ducke, d'un travail en cours. Tout d'abord, nous avons examiné pourquoi les écorces d'Angelims qui, dès le début du xixe siècle, étaient inscrites dans la plupart des pharmacopées européennes, tombèrent peu à peu en défaveur. Il semble, d'après nos recherches, que les mécomptes obtenus par les thérapeutes étaient dus à la diver- sité des nombreux échantillons qui arrivaient dans le commerce, lesquels n'avaient de commun entre eux que le nom. Afin d'éviter une telle confusion, — confusion qui persiste encore de nos jours, — nous avons donné la liste des diverses espèces d'Andira, dont les écorces, fruits ou graines sont reconnus comme jouissant de réelles propriétés médicales; nous avons décrit les caractères botaniques des différents Angelims, y compris ceux qui sont utilisés comme bois de construction, mais en nous attachant particulièrement à l'étude histologique des trois principales espèces vermifuges qui sont : YAndira anthelminlhica Benth., Angelim amargoso ou Angelim amer; YAndira inermis H.B. et K., Angelim morcegueira ou Geoffrée de la Jamaïque; YAndira retasa H. B. et K., Angelim uchirana ou Geoffrée de Surinam. Ces trois espèces présentent une grande analogie dans leur structure anatomique. Elles se différencient cependant par la disposition de grandes cellules scléreuses, grillagées, dont le rôle échappe — 128 - encore à l'investigation et qui sont peut-être une des nom- breuses formes que revêt chez les végétaux le tissu sécréteur. Chez YAndira relusa, ces cellules mesurent environ 250 \x de largeur sur 300 \x de longueur, et chez YAndira inermis 150 n de largeur sur 200 v- de longueur. Nous n'en avons pas observé chez YAndira anthelmintica. DEUXIEME PARTIE 11 existe, au Brésil, depuis le littoral jusqu'aux hauts pla- teaux, un grand nombre de végétaux dont les écorces, le bois et les feuilles renferment du tannin. Dans le tableau que nous avons dressé des plantes tanniques réparties à la surface du globe, on voit la place importante occupée par les espèces ori- ginaires du Brésil. Leur teneur en matière tannique extractive varie de 4 p. 100 à 48 p. 100, mais la supériorité, à cet égard, appartient au Bar- batimâo (25 à 48 p. ,100) et à l'Angico (27 à 46 p. 100). Nous avons fait de ces deux plantes, si intéressantes au point de vue économique, une étude botanique et histologique aussi com- plète que possible. Les palétuviers, moins riches en tannin (20 à 30 p. 100; ont l'avantage d'être d'une exploitation facile. Ils sont très abon- dants dans certaines contrées. Le Municipe de Santos possède une superficie de 10.000 hectares couverts de palétuviers, et les deux tanneries de la ville de Santos consomment annuellement 1.800 mètres cubes d'écorces et 1.350.000 kilogrammes de feuilles. Dans l'Etat de Santa Catharina, on n'emploie, pour la tannerie, que les feuilles de palétuviers : leur consommation y est évaluée à plus de 400.000 kilogrammes par an. Si l'on considère que les écorces d'Angico et de Barba- timâo, ainsi que les écorces et les feuilles de palétuviers suffi- sent, indépendamment des autres végétaux, pour le tannage des cuirs de toutes sortes, on peut dire que le Brésil possède dans ses plantes tanniques une source pour ainsi dire inépuisable de richesse. — 129 — TROISIÈME PARTIE Le nom péruvien Quina, qui signifie « écorce », s'applique, au Brésil, à des espèces végétales très diverses au point de vue botanique. Certaines ont été longtemps considérées comme ayant des propriétés fébrifuges égales à celles du quinquina du Pérou. Cette confusion n'existe plus aujourd'hui; et, en Europe, la substitution d'une écorce de pseudo-quina à celle d'un Cin- chona officinal serait regardée comme une véritable falsification. Nous nous sommes particulièrement étendu sur les pseudo- quinas des Rubiacées. Le quina de Rio (Cascarilla hexandra Wedd.), se différencie surtout du Cinchona officinalis L. par la présence de nombreuses cellules à sable réparties dans le liber. Les fibres sont tantôt isolées, tantôt réunies par deux ou trois et ont un lumen punctiforme. Le quina do matto (Exoste mm a cuspidatum A. St-Hil.) pos- sède de rares cellules à sable dans le liber et dans le paren- chyme cortical ; on rencontre des cellules à tanin très volumi- neuses et des fibres nombreuses, à large lumen, disposées en files radiales de cinq à sept éléments. Les pseudos-quinas des Loganiacées (Strychnos Pseudo- Quina A. St-Hil. et Strychnos triplinervia Mart.), se distin- guent nettement, par leurs propriétés organoleptiques, des autres espèces de la même famille. Ces écorces ont une saveur fort amère, mais franche et nullement désagréable. Leur toxi- cité est nulle. Guibourt avait signalé la coloration produite par l'acide azo- tique au contact de certaines écorces. Nous avons appliqué ce genre d'essai à divers échantillons de Strychnos, toxiques ou non. Avec tous, nous avons obtenu des résultats du même ordre, c'est-à-dire : apparition d'un rouge plus ou moins vif sur la surface interne de l'écorce, et d'un vert foncé passant rapidement au noir sur la surface externe. En résumé, les Pseudo-Quinas sont des médicaments amers, BBQCADET 9 - 130 — toniques et astringents, peut-être môme antithermiques, qui peuvent être utilisés comme tels, mais qu'on rie doit pas assi- miler au quinquina vrai, puisqu'ils ne contiennent ni quinine, ni cinchonine. Comme conclusion générale, il ne faut pas oublier qu'au Brésil, les sciences médicales, qui sont très avancées, se sont développées en grande partie sous l'influence allemande. Ce pays est certainement appelé à devenir une grande puissance d'après-guerre. Longtemps encore, il restera une mine impor- tante où pourront puiser les savants : chimistes, botanistes, pharmacologistes, etc.. Aussi exprimons-nous le vœu qu'un jour, d'accord avec les Pouvoirs publics, on puisse procéder à une étude méthodique des produits de la flore. Les sciences y puiseraient des maté- riaux précieux, et de ces études sortiraient, sans nul doute, des applications utiles à la thérapeutique, à l'hygiène et à l'indus- trie. Vu : le Doyen, H. GAUTIER Vu : le Président de la thèse, Em. PERlïOT Vu et permis d'imprimer. Le Recteur de l'Académie de Paris, G, APPELE INDEX BIBLlOGIlAPHigir- Almeida Pi.nto (Joaquim de). — Dieeionaiio de bolauica brasileira; Rio-de- Janeiro, 1873. American Journal of Pharmacy, T. LVII, p. 558-559, 1885. Ahata (P.-N.). — Sobre la goma del Quebraclio Colorado, Anal. Soc. Cient. Arg., 1878, cl Rev. Farmaceullca, T. XVI, 187S. — Sobre el acido quebrachitanico del Quebraclio Colorado, Anal. Soc. Cienl. Arg., 1879. Arnaud ;A.j'. — (Voir Grimau'xef — ). Ar.naud (Ch.). - Etude sur le quinquina Pilon; Montpellier, 1887. Bauek (K.). — Zeitschr. des Allgem. oester. Apot/i. 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K., 18, 37. — fraxinifolia, Benth., 8, 18, 26, 39, 40. — grandi flora, Guill, et Perr., 27. — inermis, H. B. K., 14, 17, 18, 27. 36, 37, 127, 128. — ïbiariba, 8. — oblonga, Benth., 32. — ormosioides, Benth., 19. — parvifolia, Mart. et Benth., 19, 39. — Pisonis, Mart. et Benth., 8, 19, 40. racemosa, Lam., 37. — retusa, H. B. K., 18, 27, 32, 37, 127, 128. — spectabilis, Sald. Gam., 38. — spinulosa, Mart. et Benth., 18, 27. — stipulacea, Mart. et Benth., 20, 24. — Uchi. — vermifuga, Mart. et Benth., 18,23, 27. Andiroba, 82. Angelim amargoso, 8, 18, 19, 127. — . branco, 19, 4#. — do campo, 18, 23. — coco, 18, 24. — doce, 8, 18, 26. — de espinho, 18, 27. — de folha grande, 19. — à grappes, 37. — de la Guyane, 18, 37. — morcegueira, 18, 27, 127. — pedra, 14, 18, 38. penima, 8, 19, 40. — pintado, 40. — uchirana, 18, 32, 127. Angico, 47, 52, 80, 118. — branco, 52. — de Minas, 52. — vermelho, 23, 52. Angustura falsa, 120. Apuleia prœcox Mart., 93. Aracui, 19. Aroeira amarella, 84. — branca, 84. — do campo, 84. do campo (Minas). 84. — de capoeira, 84. — Corneiba, 83. — da mata, 83. — do matto virgem, 84. — de Minas, 83. — do praia, 84. — prêta, 84. — rajada, 84. — rasteira, 84. — de Rio de Janeiro, 83. — da serra, 84. — vermelha, 88. Arvore copal, 61. Aspidosperma Quebracho Scblecht, 47, 70. 138 Aspidospehnd Quebracho blanco Scblechl 70. Astronium fraxinifolium Schott, 84. — graveolens Jacq., 84, 88. Azahar macho, 108. Balsamocarpon brevifolium Clos, 46. Barauna, 88. Barba de timon, 48. Barbatimâo, 46, 48, 128. — branco, 51. — stryphnodendron Mart. Bastard Cabbage-tree, 'J-32. Berberisvulgaris L., 14. Betula àlba L., 48. Bois-Chandelle, 105. Bois macaque, 80. Bois palmiste, 32. Brauna, 88. Buena hexandra Pohl, 106. Buranhem, 47, 59. Burecy, 62. * Byrsonima crassifolia H. B. K., 47, 66. — chrysophylla H. B. K., 66. — intermedia Juss. 62. — verbascifolia D. G., 66. Caa-pororoca miudo, 92. Cabbage-tree, 32. Cœsalptnia brevifolia Baill., 46. — • côriaria Willd., 46. — niélanocarpa Griseb., 47. Calliandra Peckoltii Beath., 72. Cambuy, 84. • — vinhatico, 89. Canafistula, 91. — brava, 91. Canafrista, 91. Canagra, 47. Caparosa, 47, 55. — do campo, 55. Capororoca, 92. Carapa guianensis Aublet, 48, 82. — latifolia Willd., 82. — rouge, 48, 82. Casca d'anta, 116. Casca d'anta brava, 116. — da modicade, 48. — da virgindade, 48. Cascarilla acu/ifoiia Wedd., 108. — hexandra Wedd., 106, 129. — Lambertiana W edd. 108. — macrocarpa Wedd., 108. — magnifolia Wedd., 108. — Muzonensis Wedd., 108. — Bïedeliana Wedd., 108. Cassia ferruginea 'Schrad., 91. Cassipburea guianensis, 58. macropjiylla A. D. G., 58. Castaneu vescu Gaerln., 48. Ce.strum Pseudo-Quina Mart., 101, 114. China du Brésil, 126. — Piavi, 126. Chrysophyllum Buranhem Riedel., 59. — glycyphiœum Gasar., 59. — leucoplilœum, 59. Cinchona caribaea Jacq., 99. — ferruginea A. St-Hil, 110, 111. floribunda Swartz, 105. offiçinalis L., 99, 129. — Rèmijiana A. St-Hil, 111. Cipo-quina, 115. Comptonia asplenifolia Aiton, 47. Côriaria myrtifolia L., 47. Croton echinocarpus Muel., 95. — urucurana Bail., 95. Curupay, 54. Dalbergia, villosa Benth., 91. Daphne Laureola, 126. DipLothemium marilimum Mari., 25. Discaria febrifagd, Mart., 124. Dici-divi, 46. Drepanocarpus senegaiensis T. iNees, 46. Drymis Wînteri, Forst., 116. Enterolobium ellipticum Benth., 52, 91. — lutescens Fr.-All., 89. — Mongolie* Mart., 95. — Schomburghii var. Glazio- uwi Benth. Ephedra antisyphililica Berland., 48. Épi-de-blé, 37. Esenbeckia febrifuga A. Juss., 125. Evodia febrifuga St-Hil., 125. Exostemma australe A. St-Hil., 101, 105. — caribaeum Rdm. et Schult, 99, 105. — cuspidatum A. St-Hil., 101, 105, 129. — floribundum Rbrn. et Schult, 105. — Souzanum Mart., 101. Fausse angusture, 120. Faux poivrier, 84. Ferreirea spectabilis Ail., 14, 15, 18, 38. Flor de Azahar, 108. Fuchsia excorticata L.. 46. Galipea Cusparia, St-Hil. 126. — jasminiflora, Mart. 125. — muCliflora Schult., 125. Garapiapunha, 93. Garou, 116. Geissosperinutn Vellosii Allem. 116. Goeff'rœa acutifolia Stokes, 27. — inermis Sw., 9, 27. — Jamaicensis Murray, 9, 27. - — obtusifolia Stokes, 32. — pubrscens Rich.. 32. — rucernosa Poir., 37. 139 Geoffrœa retusa Poir,, 32. — spinulosa MarL, 23, 27. — surincunensis Bondi, 9, 27, 32. — vermifuga Mari., 19, 23. — viulacea Person.. 37. Géoffrée de la Jamaïque, 9, 27, 127. — de Surinam, 9, 27, 32, 127. Goiabeira, 47. Goiabeira brava, 60. — do matto, 60. Goyacan, 47. Grauna, 88. Grundenva, 84. Guaranem, 59. Guinna, 106. Hortiv brasïliana Vand., 126. Hymenaea Courbaril L., 47, 61. — stilbocarpa Hayne, 61. Hymenolobium complication Duché, 7. — elatum Ducke, 7. — excehum Ducke, 7. — modes! u m Ducke, 7. — petreum Ducke, 7. — pulcherrimuin Ducke, 7, — nitidum Benlh., 7. Inga affinisD. C, 78. Inga amarella, 79. — amargosa, 79. — angico, 52. — arqueado, 78. — assu, 79 — Àvaremotemo, 48. — barbata Benth., 79. — Barbatimao, 48. — boi. 79. — bordada, 78. — bravo, 72. — caixao, 77. — cinnamomea Spruce, 79. — cipo, 77. — cordistipula Mart. 75. — cylindrica Mart., 76. — de quatre folhas, 79. — de Rio, 79. — do campo, 78. — doce, 78. — doce da serra, 79. — do fago-hy. 75. — dulcis Mart., 78. — edulis Mart., 77. — fagifolia Willd., 79. — fava-hy, 75. — ferradera, 78. — guassu, 79. — heterophylla Willd., 77. — ni, 79. — maritima Benth., 79. — niarginuta Willd., 78. Inga Mimosa, 79. — mirim, 76, 78, — miuda, 78. — opeapiiba, 79. — sessilis Mart., 78. — telrdphylla Mart., 79. — vermelha, 78. Jacaré, 94, 95. Jatahy, 61. Jatoba, 47, 61. Jurema, 47. Jurema branca, 79. Jurema prêta. 80. . Jussieua Caparosa Cambess, 47, 55. Jutahy, 61. Ladenbergia hexandra Klotz., 106. Laranjeira do matto, 125. Lecylhis Pisonis Camb., 96. Lvcuma glycyphloea Mart., 47, 59. Ludwigia Caparosa Baill, 55. Lumbricidia anthelmia Vell, 19. — . legalis Vell, 24. Loxopterygium Lorentzii Griseb., 67. Malpighia crassifolia L., 66. — , la/iceolat.a Poir., 66. — montana Spreng., 66. Moureilo Aubl., 66. — rhopalœfolia Spreng, 66. — rufa Poir, 66. — verbascifolia L., 66. Mangue de Espéto, 57. — dô Para, 58. — de pendao, 57. — prêto, 57. — sapatero, 57. Mangue vermelho, 57. — vervaveiro, 57. Mari, 27. Melanoxylon Brauna Schott., 88. Merinimba Bagre, 94. Mimosa Barba da timam Vell., 48. — Burgoni Aubl., 78. — Catechu Roxb., 46. — cochliocarpos Gomez, 48. — plana Vell., 75. — .tetraphylla.Yell:,T3. Monésia, 59. Monjolo roxo, 95. Muricy, Murici ou Murecy, 62. Muricy casendo, 66. — guassu, 47, 66. — penima, 66. Myrica asplenifolia L., 47. Myrsine brasiliensis A- D. C 92. — gardueriana D. C, 92. — lacla A. D. C, 92. — ovalifolia Miq., 92. _ parvifolia A. D. G.. 92. 140 - Myrsine umbellata Mart., 92. Meea theifera Oerst., 55. Ouratea vaccinioides Engl., 8. Paratudo, 116. Partridge-Wood, 37. Pau de morcego, 19. Pau Pereira, 116. Persoonia guareoides Willd, 82. Piptadenia colubrina Benth., 52. — communis Benth., 94, 95. — foliolosa Benth., 52. — macrocarpa Benth., 54 .s — microphylla Benth., 54. — paniculata Benth., 52. — rigida Benth., 52. Pithecolobium corymbosum Benth., 80. — diversif'olium Benth., 79. — gummiferum Mart. — parvifolium Benth., 80. — pedicellare Benth., 80. — Svhomburghii Benth., 80. — trapeziforme, 80. Poirier de montagne, 105. Poivrier du Pérou ou d'Amérique, 84. Polygonum amphibium L.. 48. Psidium arboreum Vell, 47, 60. Pterocarpus erinaceus Lam., 46. Pterogyne nitens Tul., 7, 19, 41. Punica Granutum L., 47. Quebrachia Lorentzii Griseb.. 47, 67, Quebracho blanco, 47, 70. — Colorado, 47, 67. Quercus Aïgilops L., 47. — alba L., 48. — discolor Ait., 48. — pedunculata Ehrh., 46. — robur L., 47. — rubra L., 48. — Suber L., 48. — tinctoria Bart., 48. Quicha, 67. Quiebra hacha, 67. Quina bicolorado, 112. — branca, 125. — branca do campo, 126. — Cinzenta, 101 . — cipo, 115. — — (Minas) . — Cruzeiro, 115. — da serra, 110. — da terra, 114. — de Manaos, 108. — de Piauhy, 101. — deRemijo, 110, 111. — de Rio-de-Janeiro, 108, 106, 129. '— de SaoPaulo, 112. — de Vellozo, 110, 111. — do campo, 119. Quina do campo (Minas), 126. — do matto, 101, 129. — do matto (outro), 105. — do matto (Rio Grande do Sul), 101, 114. — do Rio Grande do Sul., 124. — falsa, 125. — Guyata, 112. — nova, 108. — quina, 99. — rouge du Brésil, 106. — vermelha, 108. Quinquina bicolorado. — Badier, 105. — blanc de Mutis, 108. — Caraïbe. 105. — cuprea, 109. — de Goyaz, 108. — de montagne, 105. — de Muzon, 108. — de Saint-Domingue, 105. — de Sainte- Lucie, 105. des Antilles, 105. — Piton, 1U5. — rouge de Mutis, 108. Rauwolfia Bahiensis A. D. G., 116. Remijia Bergeniana Wedd., 110. — cujabensis Wedd., 110. — . ferruginea D. C, 110, 111. — firmula Wedd., 110. — Hilarii D. C. 110, 111. — macrocnemia Wedd., 110. — paniculata D. C, 110. — Yellozii D. C, 110, 11.17 Rhizophora Mangle L., 57, 58. Rhus Coriaria L., 47. — cotinoides Nutt., 47. — glabra L., 47. — integri/'olia Engl., 48. — Osbekii Garr. , 46. — Toxicodendron L., 85. Rumex hymenosepalus Torr., 47. Sangue de drago, 95. Sapucaia, 96. Sckinopsis Balensse Engl., 67. — Lorentzii Engl., 47, 67. Schinus Aroeira, Vell., 87. Schinus dépendais Orteg., 84. — lentiscifolius March, 84. — Molle L., 83, 84,87. — mucronulata, Mart., 87. — terèbinthifolius Baddi, 83, 87. — — , var. acutifolia, 84. — — var. Glasmriana Engl., 84. — terèbinthifolius v ar. P ohliana Engl., 84. — — \n\ Raddiana, Si. _ 441 Schinus var.Se//o?n'ana,84. var. rhoifolius, — Weinmanniaefolius Mart., 84. Sepepira, 38. Skolemora pernambucensis Arr., 26. Smilax fluminensis Stend., 115. Solanum pseudo-china Spreng., 112. — Pseudo-quina A. St-Hil., 112. Strychnos Gardneri A. D. C , 115. — Fsux-vomica L ,115, 110, 120. — Pseudo-quina A. St-Hil., 115, 110, 119, 129. — triplinervia Mart., 115, 129. Stryphnodendron Barbatimao Mart., 46, 48. — polyphyllum, Mart.. 51. Sumac, 47. Swartzia elegans Schott, 79. — Flemmingi Raddi, 79. Tectona grandis L., 46. Terminalia Chebula Retz., 46. Terminalia Januarensis D. G., 94. Ticorea febrifuga St-Hil., 125. Ticorea jasminiflora St-Hil., 125. Tipuana heteroptera Benth., 19, 42. Très folhas brancas, 125. Très folhas vermelhas, 125. Tsuga canadensis Gavr., 48. Umari, 27. Umari (do roxo), 37. Urarema, 24. Vouacapua americana Aubl., 37. Wild cabbage-tree, 32, 37. Winhatico do campo, 91. Winhatico flor do Aljodao, 91. Wouacapou, 37. Xanthoxylon Clava-Herculis L., 14. Xylocorpus Carapa Spreng., 82. TABLE DES MATIERES INTRODUCTION 1 PREMIÈRE PARTIE. — LES ANGELIMS Chapitre t. — Généralités et Historique . 7 Caractères botaniques du genre Andira ....... 12 Elude chimique des Angelims 13 Usages et posologie 16 Chapitre II. — Etude systématique des divers Angelims .... 18 Angelim amargoso 19 Angelim do campo 23 Angelim Coco, ou Urarema . . 24 Angelim doce 20 Angelim de .espinho. • 27 Angelim morcegueira ou Geoffrée de la Jamaïque . . 27 Angelim uchirana ou Geoffrée de Surinam 32 Angelim de la Guyane . . ■ 37 Angelim pedra 38 Andira parcifolia Mari . 39 Angelim pintado 40 Angelim branco 41 Tipuana hete'roptera Benth 42 DEUXIÈME PARTIE. - LES PLANTES TANNIOUES Principales plantes tanniques du Brésil 43 1. — Barbatîmâo 48 II. — Angico 32 in. — Caparosa 53 IV. — Los palétuviers 53 V. — Burauhein ou Monésia 39 VU — Goiabeira do matto 60 VII. — Jatoba tu VIII. — Muricy. '.....' G2 IX. t- Quebraçho Colorado 09 - 144 — X. — Quebracbo blanco 70 XI. — Les Inga 7i XII. — Jurema branca 79 XIII. — Andiroba 82 XIV, — Les Aroeiras 83 XV. - Brauna , 88 XVI. — Cambuy winhatico 89 XVII. — Cannafistula 91 XVIII. — Capororoca . , 92 XIX. — Garapiapunba 93 XX. - Jacaré .'. 94 XXL — Merinimba bagre 94 XXII. - Monjolo roxo. 95 XXIII. — Sangue de drago • . . . . 95 XXIV. — Sapucaia 96 TROISIÈME PARTIE. ~ LES PSEUDO-QUINAS Quinas et pseudo-quinas . . 99 Pseudo-quinas des Rubiacées 100 des Solanacées 112 — des Loganiacées 115 — des Rhamnacées 124 des Rutacées » 125 Conclusions 127 Index bibliographique . . , 131 Liste des espèces végétales décrites ou citées 137 Table des matières ^ 143 Couloramiers. - Irap. Ebnbst DESSAINT. — 6-W. New York Botantcal Garden Library QK98.4.B7 B76 gen Brocadet, P. /Contribution a l'étude des 5185 00126 4660 yjr &0Z >s » *£ !>* -. Y* 2 su > ST JF . ' — J*1.J- iv^w?! *,!■* F-^TJ