A O A AA == O 3 - A SS == A E a A A a AAA A AS ss ES ASS z ES == == as ADA DIVISION OF FISHES U.S. NATIONAL MUSLUN ATA CONTRIBUTION A L'ETUDE DE LA PÉCHE: MARITIME EN URUGUAY PAR ANDRÉ BOUYAT PROFESSEUR DE ZOOLOGIE A L'INSTITUT AGRONOMIQUE DE MONTEVIDEO CHARGÉ DE L'ÉIUDE DES PECHERIES EN URUGUAY ¡$AÓMIMII]]+2A+A (COMMUNICATION PRÉSENTÉE AU CONGRÉS DE LA HAYE 1909) €_AXAX VIII DE L'INSTITUT D'AGRONOMIE MONTEVIDEO Tip. DE L'ECOLE NATIONALE DES ÁRTS ET MÉTIERS 1911 ANDRÉS BOUYAT SuB-DIRECTOR DEL INSTITUTO DE PESCA MONTE VIDEO ae Fishes A CONTRIBUTION A L'ETUDE Dillon 0 fishes ' 8. Mational Muse DE LA PÉCHE MARITIME EN URUGUAY PAR ANDRÉ BOUYAT 117 PROFESSEUR DE ZOOLOGIE Á L'INSTITUT AGRONOMIQUE DE MONTEVIDEO CHARGÉ DE L'ÉJUDE DES PÉCHERIES EN URUGUAY q$€dúddqKX2AE (COMMUNICATION PRÉSENTÉE AU CONGRÉS DE LA HAYE 1909) — —— EXTRAIT DE LA REVUE N.? VIII DE L'INSTITUT D'AGRONOMIE MONTEVIDEO ir. DE L'ECOLE NATIONALE DES ÁkTS ET MÉTIERS 1911 y ' ' l Ñ Ñ Sanda Per pa +, Es, y ae e Di AI + ARAN a == to A de del MParis 98: 3232” ARTIGAS | TACUAREMAE | 5] coLon z te MUI > “ e A E enc at : Canna | LA PLATA 4 h > ) [ LA P E o po e Fa F a A SS . ' LdeLobos LA MIDE ARTE OF IO CARTE GÉNÉRALE DE L'URUGUAY -—— 2 0% e y ES e a A we) qu: MALOOJADO E 55 o a et y "So ho , a ALO 13 E EN A hb. O a) CN 13 7) 13 3 RA 13 12 5 13 1310 15 13 1 e 2 : 11 13 14 4 /12 13 1842 10 12/ 14 PARO 15/1300, 9,40 pa S 11 An 15 ¡j6l4 13 -5%s. 14 15 . 6 a 471815 1 13,83 AA 131412" 5 he 16 14 13459 19 16 AÑ 15 16 A Sy 14' DE Oi) ( 19 LA 1311/64. 18 4 e , 19 18 1513 19 ME 0 19 E ——qó 9 20 A == ? 0 E = > 19 20, 16 ; 20 LS 0 A d AE , 2019 15 a Ñ 20 8 410 h y 20 LOL ja 2019 0 16 l 3 y 31" HN, 19 7 1 1 20 > qa 2 14 9923 23 23 23 ae 2 dd 24 223 13 “2.25 y AS e e 22 26 : y 23 15 6 25 25 cable gano 2 Ho ! 24 do Y 2526 426 26 27 26 - 27 27 2 Plan de la rade de Maldonado a — Dans l'apres-midi, elle fut effectuée avec les pa- langres, «el aparejo» (1) et les trémails. Cette premiere journée nous mit en possession de onze especes de poissons, dont un splendide échanti- llon de «curbina negra», et nous permit de faire une observation intéressante, qu'il devait nous étre donné de répéler tréqueren au cours de notre voyage: c'est l'inutilisation de 25 á 30 %/. des hamecons des palangres par suite de Pabondance d'étoiles de mer qui se fixent sur Vapp: ete gl á la vue des poissons, réduisent l'effet utile de Y engin dans lPénor- me proportion indiquée. Ajoutons qu' un certain nombre de mollusques gasté- ropodes («caracoles» des pécheurs), ramenés par le palangre, se fixent également sur Pappat mais, heureusement, dans une proportion beaucoup plus faible. A un certain nombre d'hamecons adhéraient des algues auxquelles étaient fixées des moules («meji- llones ») dont la taille ne dépassait pas 2 cm. 5. Le 12, dans la matinée, nous fimes route vers le sud pour nous rendre sue le bane du «Cabezon » oú la péche fut effectuée, dans lPapres-midi, au mo- yen de palangres préparés spécialment pour travai- ller dans les grandes profondeurs, Mais le vent fraichissant et le barométre baissant VPune facon persistante, ordre était donné aux pé- cheurs, tres peu de temps apres qu'ils eurent posé les palangres, de rejoindre le bord et le «18 de Ju- lio» fit route vers «Punta del este ». Durant la journée, nous avons traversé, a plusieurs reprises, de larges ltaches rougeátres formées par une «infinité de petits corpuscules que les marins affirment étre des ceufs de poissons. L'examen microscopique, pratiqué sur des échan- tillons recueillis dans des endroits tres différents, a montré que ces taches sont dues á la présence d'un nombre extrémement considérable de colonies d'al- gues, en forme de bátonnet, appartenant au groupe des chlorophyeées ou algues. vertes. L'aspect rougeátre que présentent ces agglomóra - (1) El «aparejo» est une ligne trés fortement plombée et munie de deux ou plu- sieurs hamecons dont la grosseur varie avec la taille du poisson que Pon cherche á capturer, elle rapelle la ligne dont se servent les canariens pour pécher sur la -cóte occidentale d'Afrique et qwils utilisent soit du bord de leurs goelettes, soit de celui des «lanchas». o) A tions doit étre dú á la superposition du vert des al- gues et du bleu de Peau, les observations ayant été faites au moment du passage de la canonniére sur des fonds de plus de vingt brasses. Le 13, a 7 heures 1/2 du matin, le «18 de Julio » prenait son mouillage entre «Punta del este» et PVile Gorriti. La mer de fond, un peu forte, et un vent violent du S. S. E. ne permettent pas l'emploi des trémails qui seraient entráinés á la dérive. Les palangres sont placés á la pointe, prés des brisants. Dans Vapres-midi, nous allons donner quelques coups de senne (red de playa), mais devons pren- dre de grandes précautions, car Vatterrissage est difficile avec une baleiniére et plusieurs maríns doi- vent se mettre á Peau pour redresser le bateau que les vagues menacent de rouler sur le sable. Plusieurs coups de senne nous fournissent une quantité assez considérable de «pejerreyes », dont quelques-uns de trés belle taille et quelques petits «anchoas» désignés par les pécheurs sous le nom de «bureles» 0u «anchoítas ». La journée du lendemain est employée a Pétude de la plage et de la cóte de Píle Gorriti. Les palangres, placés dans le canal qui sépare la plage de Píle et tendus de «Punta del este» a la pointe de Pile Gorriti, fournissent une péche assez abondante, composée de poissons appartenant a onze especes différentes, avec prédominance marquée des «curbinas ». Les rochers de Pile portent quelques mollusques tels que patelles, fissurelles, moules de petite taille et d'assez nombreux cirrhipedes du genre Balanus. Les pécheurs désignent sous le nom de «muelas » ces derniers animaux et sous celui de «lapas» les patelles et fissurelles. Nous observons un grand nombre de coquilles re- jetées á la plage par les vagues, coquilles de mol- lusques appartenant surtout au groupe des lamelli- branches: huitres, moules, cardium, pecten, etc. Ces coquilles, et un certain nombre de dépouilles de gastéropodes, sont en assez mauvais état. Nous en ramassons cependant de nombreaux échan- tillons en choisissant les mieux conservés. Le péche au trémail, effectuée sur la cóte de Pile, dans la partie interne, ne donne que peu de résul- tats. y Dans le soirée, nous nous rendons a Punta Ballena et, malgré un vent trés violent, une embarcation armée pur les officiers et nous-méme péche prés de la cóte jusqu'a minuit. Mais le courant, trés violent, entraine rapidement «el aparejo» le relevant 4 une certaine distance du fond et il nous faut regagner le bord sans capture. Une partie du poisson péché dans le journée est tranchée sur nos indications et mise en saumure dans des caisses fabriquées pour cet usage. Le lendemain, des la premiére heure, la peche est tentée á la plage et pres des rochers. A la plage les requins-marteaux sont tres abondants. Peu de pois- sons. La mer rejette sur le sable quelques mollus- ques lamellibranches désignés par les pecheurs sous le nom de «almejas ». L'insuccés de la péche au filet peut étre attribué: WVune parta la trasparence excessive des eaux, d'autre part a Pabondance des requins et, enfin, aux régles encore insuffisamment connues auxquelles obéissent les variations de Pabondance du poisson. La saison est-elle propice? La température, le vent, le courant, sont-ils favorables á la peéche? Autant d'inconnues que des observations suivies permettront de déter- miner. Aprés ótre retournés a «Punta del este», nous péchons dans la nuit et quatre palangres seulement raméenent plus de quatre-vingts piéces apres une, heure de pose. A noter que la chair de requin donne comme appát, des résultats tres inféricurs á ceux obtenus avec la «lacha ». Une nasse en fil de fer ne raméne aucun poisson mais de tres nombreux échinodermes («estrellas de mar »). La journée du dimanche est mauvaise. Le vent et la mer nous mettent dans Pimposibilité de pecher, tant avec le «palangre» qu'avec le trémail ou la «red de playa ». La mer étant un peu basse, nous en profitons pour faire, en compagnie de notre adjudant et du sous- lieutenent Rodríguez, une excursion dans les rochers. Les moules y existent en quantité considérable, for- mant un véritable tapis. Mais la plupart de ces mol- lusques sont de taille réduite. De ci, de la, on aper- coit des échantillons plus grands. En retournant les JD) pierres nous trouvons de beaux exemplaires et il nous est facile d'en ramasser rapidement un grand nom- Dre. Fixées á des morceaux de roche, se rencontrent des huitres de taille réduite, de forme assez réguliére et dont le goút rappelle, celui de Phuitre connue en France sous le nom de «huitre portugaise ». En dehors des moules et des huitres, la faune est composée par des patelles, des balanes tres nom- breuses, quelques annélides, actinies el des crabes de dimensions réduites. Dans Papres-midi, profitant une diminution dans pe du vent, nous pechons au moyen de la «red de playa» avec le méme -résultat que les jours précé en Des renseignements recueillis sur place il résulte- ralí que la péc he est beaucoup plus fructeuse en hiver qu "en été. Le vapeur «Puerto Paloma», du Ministére des tra - vaux publics, arrive dans la soirée. Le temps devient mauvais, le ciel est sillonné de nombreux éclairs et le «18 de Julio» doit changer de mouillage pour se mettre a Vabri de Pile Gorriti. Dans la nuit, le vent fraíchit encore plus. Le 18 au matin il est impossible de songer a prendre la mer avec le «Puerto Paloma», d'autant moins que la ma- nocuvre du filet trainant, particulicrement pénible par beau temps, serait impossible avec une mer aussi agitée. Le soir, les: trémails, relevés au bout de deux heures de pose, raménent uue énorme quantité de «lachas», de nombreuses «palometas» et des moules d'assez grande taille, auxquelles adhérent quelques coquilles d'huitres Dans la nuit, le temps étant un peu moins mauvais, le «18 de Julio», O le «Puerto Paloma», fait route au S. puis E N -E. Le 19 au matin, la dee de arrastre» est mise a Pleau une premiére fois, pour régler son fonctionnemént et étudier sa manoeuvre, dans l'anse précédent le phare e José Ignacio par 13 brasses de fond, avec vent O- S-0 assez faible, mer calme, houle de fond, et eaux tres claires. Apres avoir été trainé pres de deux heures, le filet est relevé ramenant des «lachas», des « palometas» et d'assez nombreuses méduses. O. — Le poisson ramené a été capturé pres de la super- ficie. Le filet Wa pas du aller au fond. Neuf, il est en- core trop léger. En dehors du poids que va lui faire acquérir son imprégnation d'eau, il y aura lieu de diminuer le nombre des liéges, (augmenter celui des plombs a la partie inférieure et de réduire la vitesse des vapeurs, en les maintenant á une distance moindre que durant le premier essal. Ces modifications exécutées, le filet est mis 4 Peau dans l'aprés- midi 42 heures par 19 brasses */, d'eau, la sonde indique: fond de sable et vase. Vent E-S-E. Mer calme avec faible houle de fond. Au bout de deux heures environ, le filet est relevé. lla encore péeché 4 une profondeur insuffisante. ll ¿ dú, cependant, toucher le fond, car il raméne des es- peces se tenant sur le sable; mais durant peu de temps.. peut-étre seulement au déparí ou au moment de la reléve. De retour +4 Punta del este, nous faisons tendre les palangres en utilisant comme appat diverses espéces de poissons capturées le matin et des «lachas» de la veille conservées par Pemploi dun sel de soude. En relevant les palangres, les pecheurs constatent que ceux amorcés avec de la «lacha» fraiche sont, comme il fallait sy attendre, ceux qui, dans le cas de Pemploi de poisson frais, ont capturé le plas grand nombre de poisson. La «lacha» conservée a donné, selon les pecheurs, des résultats supérieurs há ceux de la «lacha» fraiche. Parmi les poissons capturés, les «brótulas» domi- nent comme nombre, viennent ensuite les «pescadi- llas», puis les «congrios» et les «curbinas». Les petits squales, désignés sous le nom de «ca- zones», sont, comme toujours, tres nombreux. Le 20 janvier souffle un tres fort vent d'E-N-E. Impossible (aller au large utiliser le filet trainant, impossible méme, le matin a 4 heures, de poser les trémails et les palangres. Le «18 de Julio» va mouiller non loin du móle de Cavalo et nous descendons á terre pour nous rendre compte de ce que peut donner la «red de playa » sur cette partie de la cóte. Nous capturons, soit á droite, soit há gauche du mole, des «pejerreyes». Les mulets (lisas) sont abon- dants mais ne se laissent pas capturer facilement. 0 Un haut-fond qui se trouve á quelque distance de la plage, sur toute la cóte, rend difficile l'emploi de la senne. L*aprés-midi est employé ¡a explorer la cóte avec le méme engin, entre le móle Cavalo et Punta del este. Le filet raméne de nombreux «pejerreyes», «anchoítas», etc., au milicu desauels nous trouvons quelques «sardinas» et un poisson de petite taille, que les pécheurs disent ne pas connaitre. Le soir, le «18 de Julio» reprend son mouillage a Punta del este et les palangres, tendus de 8 heures á 10 heures, fournissent une péche abondante. Les «brótulas», en grand nombre, sont de tres belle taille et la «pescadilla» domine. La péche de nuit, avec la ligne plombée, effectuée du bord, donne des «curbinas» et des «pescadillas » en assez grande quantité ainsi que des «pargos», mais moins nombreux. Dans la matinée du 21, nous partons vers l'est pour utiliser la «red de arrastre» mais par de faibles profondeurs, les patrons de péche insistant sur la convenance qu'il y aá ne pas travailler avec plus de 6 á S brasses de fond. I'engin est mis a Peau á S heures en face de Pem- bouchure de Parroyo San Carlos. Le relevement du point de mise á Peau est 43 milles */, de 'ile Lobos, a 1 mille '/, environ de la cóte. La sonde indique: fond de sable fin et une profondeur de 10 brasses !/, Le vent souffle de Pest, un peu frais, avec,une ten- dance á fraichir davantage. Ciel clair, mer risée. Le eccurant porte á Pouest, la mer baisse légéerement. La «red de arrastre» est relevée á 10 heures. Le poisson capturé est excessivement abondant. La poche du filet, que doit maintenir fermée une couture faite avec une corde de grosseur moyenne, est ramenée ouverte. Peut-étre la corde a-t-elle été rompue par un requin cherchant a happer un poisson emmaillé? Peut-étre le fait est-il du á une négligence des pé- cheurs ayant oublié de nouer solidement la couture? De toute facon C'est lá une circonstance heureuse car, si la poche avait été pleine, il eút été absolument impossible de relever lPengin. Malgré cette ouverture (qui n'intéresse qu'une tres faible partie de la face supérieure) le poids du pois- son capturé dépasse trois tonnes. A — Les individus qui ne sont pas maillés (dont la téte n'est pas engagée dans les mailles du filet) sont ra- menés parfaitement vivants et, tres nombreux, sont ceux qui parviennent a fuir pendant la reléve de Pengin. Cette reléve est particulicrement pénible. Malgré le nombre des marins qui y emploient toutes leurs forces et auxquels se joignent les cadets de l'Ecole navale, malgré l'était remarquablement favorable de la mer, il faut un travail énorme pour ramener les ailes du filet sur le «18 de Julio» et le «Puerto Pa- loma » respectivement et, ensuite, la poche le long du bord du «Puerto Paloma» sur lequel se termine la manceuvre. Puis il faut un temps considérable pour faire passer les poissons capturés de la poche du filet sur le pont du vapeur, opération effectuée par un patron pecheur s'aidant d'une grande cuiller faite en filet («salabardo»). Les espéces capturées sont relativement nombreu- ses et tres abondantes. Les «pescadillas », qui domi- nent, sont de taille moyenne; les «curbinas », qui vien- vent ensuite comme importance, sont tres belles. Les raies sont abondantes et appartiennent á trois espe- ces différentes, Pune d'elles atteint une taille consi- dérable. Les «chuchos» sont, comme dans toutes les péches, nombreux; les requins appartiennent a trois espéces et quelques-uns, notamment les requins-mar- teaux, atteignent une taille qui les rend dangereux a bord et plusieurs sont rejetés a la mer. Les «brótulas» sont de belles dimensions et nous notons, pour la premiére fois, la présence, parmi les espcces capturées, du «pez sable» ou «pez espada» représenté par plusieurs exemplaires. Enfin les crustacés et mollusques, désignés par les marins sous les noms généraux de «cangrejos» et «caracoles» forment un lot important auquel sont joints quelques échinodermes («estrellas de mar»). Les opérations de péche une fois terminées, le «18 de Julio» et le «Puerto Paloma» reprennent la route de Punta del este. Tout Papres-midi est employé au tranchage, lavage et salage des «pescadillas» et des «curbinas». Pour éviter que le poisson ne se décompose, il est néces- saire de procéder rapidement et, quelques marins seulement ayant acquis la pratique du tranchage tel qu'il s'effectue a Terre-Neuve, avec le Commandant ED et les officiers nous nous joignons a eux. L'apres-midi entier est consacré á ces opérations et, le soir, étant donné la fatigue de tous, la péche de nuit ra pas lieu. Les patrons de peche sont d'ailleurs immobilisés par la préparation du filet pour la péche du lendemain. Le 22, en effet, des la premiére heure, commen- cent les préparatifs pour un coup de filet a donner entre Pile Gorriti et la cóte. A 7 heures */, Pengin est mis á leau, le «18 de Julio» et le «Puerto Paloma» commencent le halage. Vent N-N-E. Fond de sable fin. Profondeur de Peau, 3 a 6 brasses. Ciel pur, mer á peine risée et sans houle. T*opération est conduite, comme toujours, avec la plus grande prudence; les deux bateaux surveillant réciproquement leur marche, les ordres (par coups de sifflet) partant du «Puerto Paloma». Au bout de peu de temps, nous remarquons, du 18 de Julio, que le «Puerto Paloma» n'avance pas, bien que son hé- lice batte «en avant». Puis, brusquement, il se remet en marche, gagnant rapidement sur la canonniére, Le cáble que nous remorquons est á peine tendu et, aprés avoir stoppé la machine, nous le ramenons avec quelques lambeaux du filet. Le «Puerto Paloma», de son cóté, ne ramene éga- lement que les débris de Paile qu'il trainait. Revenant en arriére et croisant sur le point ou était approximativement la poche au moment de la rupture, il retrouve les deux bouées attachées á la partie postérieure du filet, partie qu'il est possible de ramener sur le vapeur aprés des efforts énormes et plusieurs tentatives infructueuses. I'engin semble accroché au fond et on remonte avec lui quelques débris de bois portant des plaques de cuivre dont le peu d'épaisseur fait supposer que ce sont lá les restes d'une embarcation de faibles dimensions. Aux lambeaux du filet ramenés sur le «18 de Julio» adhéraient deux longs morceaux de cáble d'acier de la grosseur d'un crayon ordinaire, sar lesquels étaient fixées des coquilles d'huitres et quelques moules. Le Commandant Valverde passe, avec nous, sur le «Puerto Paloma» et, pendant plus d'une heure, nous essayons de retrouver lPobjet qui a pu arréter le filet. Avec la sonde como avec le grappin il est impossible de rien découvrir, malgré la méthode parfaite avec laquelle sont conduites les recherches. Par prudence, le Commandant Valverde fait mouil- ler une bouée, faite d'un baril métallique de peinture, afin de signaler le parage oú s'est produit Paccident. Durant Paprés-midi, nous nous livrons á la péche aux palangres avec le méme succés qu'au cours des précédentes opérations. Le 23 au matin, le cinquiéme essai de filet trainant est tenté dans le S-O du Cap «Santa María». L'en- gin est mis á l'eau á 6 heures '/. en maintenant la route au voisinage de la cóte, car le fond augmente assez rapidement, passant de 8 á 10 brasses, á la cóte, á 15 brasses á quelques milles seulement de cette derniéere. L'engin est mis á l'eau par 11 brasses de fond sur un sol de sable grossier et coquillier. Au bout de quelque temps de marche parallélement á la cóte dans la direction cap Santa María: cap José Ienacio, le filet, dont les cábles aceusent un frotte- ment tres dur sur le fond, est relevé rompu sur les. parties latérales etavec la partie inférieure endomma- gée. Les plombs du cáble inférieur sont rayés profon- dément, comme si le filetavait trainé sur de: la roche Il est possible que la couche de sable grossier el coquillier r'ait que tres peu d'épaisseur et recouvre une roche gréseuse á gros élémentes. L"emploi d'instruments spéciaux, qu'il a malbeureu- sement été impossible de se procurer a Montevidéo, nous aurait renseigné á cet égard. Les parages oú a éte donné le coup de filet parais- sent extremement riches car la partie postérieure de Pengin renfermait déjáa un grand nombre de poissons fins. Nous faisons poser quatre palangres qui, relevés au bout de moins d'une heure, fournissent un rende- ment important en «brótulas», magnifiques, «curbi- MAS», etc. Les deux vapeurs se dirigent ensuite vers «Punta del este» ou nous employons Papres-midi en péchant avec les «palangres» et les trémails. Enfin, le 24 au matin, aprés une excursion á terre pour examiner Pemplacement oú des installations avaient été établies, il y a plusieurs années, par une entreprise ayant en vue Pexploitation de salines arti- ficielles, le «18 de Julio» léve Pancre faisant route vers «Puerto inglés». I'apres=midi est consacré ¡1 des recherches sur la plage et une visite á ce qui reste d'une ancienne sa- line située á une faible distance de la maison de la douane. Cette installation, tres rudimentaire, v'aurait pas donné de résultats par suite du manque d'étanchéité des bassins d'évaporation. I'excursion nous donne Poccasion de constater (comme nous lPavons fait a Punta Ballena) l'exis- tence, dans les excavations des roches, de cristalli- sations de sel parfaitement blanc. La péche, effectuée avec six palangres, donne un excellent résultat. Les poissons les plus remarqua- bles sont les «brótulas» tres nombreuses et de tres belle taille, les «curbinas », etc. Enfin dans la nuit du 24 au 23, 3. une heure du matin, nous faisions route vers Montevideo. Dés notre arrivée, nous nous sommes occupé de faire transporter, du «18 de Julio» á notre labora- toire de l'Institut agronomique, á Sayago, le maté- riel de la Mission. Le charpentier recevaitimmédiatement Pordre d'ins- taller, dans les dépendances de l'Institut agronomique, la sécherie á poissons préparée avant notre départ. L'installaticn de ce bátiment, retardée par des pluies, s'est effectuée sous notre direction et, gráce aux précautions prises, nous n'avons eu aucune mo- dification á y apporter. Géographie, hydrographie, climatologie, etc. Dans ce rapide travail, nous laisserons de cóté la eéographie et 'hydrographie et ne dirons que quel- ques mots sur le climat. L'Uruguay, situé géograpbiquement entre les 3005 et 350 de latitude Sud et les 56015” et 60045 de lon- citude ouest du méridien de Paris, est placé dans la zone tempérée. Les chaleurs excessives y sont in- connues et ce n'est que rarement et pour quelques heures que le thermométre baisse au-dessous de 00, Selon les observations s'étendant de 1893 á 1897, la moyenne actuélle est de 1694, Le tableau suivant donne une idée des variations de la température durant Pannée: O ' Decembrer.. e qamado009 A A A SL MAnvier + E OZ Urevrier 1. IIA | Mars a ZOO AU ERES AAA A lO |. . Tte 19948 : ' UI a AN 9078 ens EOS allez... o LT 9:90 tios o e de e EDESA ' Septembre, . . . 1228 EAEL—pS .: . A MOcGLtoObre. . 00000 LU AAS69 / Novembre: 21 .3:010%) "1898 Les conditions excessivement favorables du climat expliquent le faible pourcentage de la mortalité qui est de 14 %o0. a Montevideo, tandis que lon reléve 15 %o00 a Buenos Aires; 16 %o00 á Río de Janeiro, á Berne, á Londres; 18 %o. a Paris; 19 %o0o á Rome, Berlin etá la Havane; 20 %o0 a Wáshington; 23 %oo en Irlande; 25 %00 á Saint-Pétersbourg; 27 %oo a Ma- drid; 32 %oo a Mexico; 34 %oo a Lima et 41 %o0o a Val- paraiso. Il y a licu dajouter que la vie sur le littoral est plus agréable que dans P'intérieur de la République, Pocéan jouant le róle dun puissant régulateur de tempéra- ture. Au point de vue des facilités de la navigation, il faut faire remarquer que la moyenne des jours de brume ou de pluie est inférieure a celle de beaucoup WVPautres pays et tres éloignée de celle des des para- ges de péeche les plus fréquentés. La réduction du nombre des jours de pluie est particuliérement intéressante au point de vue de la préparation du poisson séché. 11 pleut eun moyenne 70 jours par an, tandis qu'á Madrid le nombre s'éleve a 85, A 88 a Rio Janeiro; 139 a Sidney; 144 a Vienne, etc. La température et la pluie créent done en Uruguay des conditions beaucoup plus favorables qu'en France, Angleterre, ltalie, Espagne, Autriche et Allemagne. Au point de vue de la péche, il y a lieu de com- pléter les cartes actuelles, dont les indications sur la nature des fonds sont absolument insuffisantes. Enfin, en ce qui concerne plus particulicrement les approches des ports existants ou en projet, il serait O important de publier les résultats trés intéressants des recherches partielles eftectuées par POfficine hy- drographique du Ministére des traveaux publics. Poissons, crustacés et mollusques Poissons. — Nous donnerons ici la liste é peu pres complete des poissons connus de pécheurs. Durant notre croisiére qui a été trés limitée au point de vue «temps» comme au point de vue «étendue» le nom- bre des espéeces de poissons capturés a été de tren- te-cinq, tout au moins en prenant leur désignation vulgaire, le nom que leur donnent les pécheurs. Scientifiquement ce nombre doit étre tres sensi- blement supérieur, un méme nom vulgaire désignant souvent plusieurs especes nettement distinctes ce qui a lieu, par exemple, pour les mulets ou «lisas », les rales 0u «rayas », les requins ou «tiburones », etc. Dans Pénumération des especes de la faune marine, nous avons adopté lPordre alphabétique et non la classification par familles. L'exposition est ainsi beau- coup plus claire pour les premiers intéressés, C'est-á dire les pécheurs. En ce qui concerne la profondeur á laquelle sont péchées les diverses especes, nous croyons devoir rappeler qua part de tres rares exceptions, que nous signalons, elle est comprise entre quatre et dix bras- ses. Jusg/a lPépoque de notre Mission il n'avait pas été péché a une plus grande profondeur. Au cours de la partie anecdotique nous donnons, d'ailleurs, les son- des des endroits sur lesquels ont été faits les divers «dlans» de filet trainant et sur lesquels nous avons utilisé les palangres. ANCcHOa. — Deux espéces appartenant á deux genres différents sont désignées par les pécheurs sous le nom anchoa. Cezsont le Pómatomus saltatriz (L.) dont la forme jeune est désignée sous le nom de «burel» et le Stolephorus olidus (Gthr.) dont la forme jeune est connue sous le nom de «anchoíta». Lespece la plus commune est la premiére. L?an- zhoa est tres abondant pendant toute Pannée et plus spécialement durant les mois de mai et de juin. On y le péche plus particulicrement avec le trémail et sa chair est tres recherchée á Pétat frais. ll peut four- nir la matiére premiére d'excellente conserve. ' "anchoa s'est montré peu abondant au cours de nos travaux de recherches effectués d'ailleurs en de- hors de la période d'abondance de cette espece. 11 n'y a pas lieu de s'en étonner car certaines années ce poisson est tres rare et cela a précisément été le cas durant la premiére moitié de 1909. ANcHoíiTa.—Nom donné á la forme jeune: du Sto- lephorus olidus (Gthr.). ANGEL.—Squatina squatina (L.)—Ce poisson est connu en Furope sous le nom de «ange de. mer». On le rencontre toute llannée sur la cóte de Pocéan, par des fonds de dix brasses et au-dessus et de préférence sur un sol sableux. On le capture surtout avec les filets trainants, quel - quefois avec le trémail et le, pécheurs se, plaignent de son abondance. Il p'est pas, en effet,* utilisable dans létat actuel de Pindustrie de la péche en Uru- guay. Sa peau peut servir de papier á polir. ARENQUE.— Clupea maderensis (Low.).—Ce poisson a été assez peu fréquemment péeché et toujour en tres petite quantité. BAGRE DE MAR.— Tachyurus barbus (Lacep.).—Les jeunes de cette espece sont désignés, lorsqu'ils ne de- passent pas 15 á20 centimétres, sous le nom de «mo- chuelos». Le bagre est capturé toute Pannée, par des profon- deurs de trois á vingt brasses et sur des fonds de vase. Non-seulement on le péche en mer mais aussi en eau saumátre. ll est capturé plus spécialemente soit avec les lignes de fond soit avec les «palangres»: Quelques exemplaires atteijgnent une tres belle taille. Classé comme poisson ordinaire, parmi les pois- sons consommés á létat frais, il se préte parfaite - ment au salage etau séchage. En conserve, il simule assez exactement le thon. C'est d'ailleurs sous ce nen que certains revendeurs lPofftrent méme a Pétat rals. DO, Son abondance relative en fait un type intéressant. BAGRE saPo.-- Porichthys porosissimus (C. V.).— Cette espece qui s'est montrée peu abondante au cours de notre croisiere n'est jamais représentée que par de peu nombreux échantillons. Elle Ya donc que peu d'intéret. | Le P. porosissimus présenterait des phénoménes de phosphorescence qu'il ne nous a pas été donné P'ob- server, Bestco.-— Pagrus pagrus (L.). — Voir ParGO COLO- RADO. -_ Banburria.—AEhinobatus parcellens (Walb.).—Voir GUITARRA. Bonito. — Sarda sarda (Bloch.). — Cette espéce peu abondante r'apparait sur la cóte qu'á certaines épo-- ques. Nous ren avons capturé aucun exemplaire. Sa péeche exige soit Pemploi de filets d'une étendue con- sidérable, non utilisés en Uruguay, soit celui de la ligne de surface ou «currican» trainée par des voiliers rapides. Le «bonito» r'atteint jamais de grandes di- mensions. ll se préterait á la fabrication de conserves s'il était plus abondant. Brota.—Urophycis brasiliensis (Caup.).—Voir BRÓó- MUA BrótuLa.— Urophycis brasiliensis (Caup ). Poisson tres fin et relativement abondant pendant toute Plannée et plus spécialement durant le mois de Juin. II se tient sur les fonds de vase et se péchait avec le «palangre» et la ligne de fond avant Pemploi du filet trainant. Les amorces qui donnent le meilleur ré- sultat sont, comme pour presque tous les autres pois- sons capturés a Paide de l'hamecon: la «lacha», le congre. etsie tcrale: Excellente á Pétat frais, la «brótula» peut servir á la préparation de tres bonnes conserves. C'est une des especes les plus appreciées et les plus recherchées tant a Montevideo qu'a Buenos Aires. BurEL.— Pomatomus saltatrixa (L.).—Forme jeune WVune des espéces désignées sous le nom d'«anchoa». APN El Fig. 1.—Pescadilla de red. — Sagenichthys aneyclodon (Bl.) Fig. 2. — Bonito. — Sarda sarda (Bl.) Fig. 3.—Lacha.— Clupea pectinata (Jen.) PA LID Ñ lA 19, End mm 0] E or pi AN y 98) BURRIQUETA.—Sciauena adusta (Ag.).-—Espece re- cherchée mais peu abondante durantla majeure partie de Pannée. C'est seulement en hiver qu'on la capture en certaine quantité, CABALLa.— Scomber scombrus (L.).—Cette espece se tient surtout au large et ce rest que lorsque les gros temps Pobligent a chercher un refuge á la cóte qu'elle pénétre dans la zone de peche, c'est-¿-dire par des fonds de trois á dix brasses. Parfois méme elle re- monte dans le Rio de la Plata, mais jamais en grande quantité. -— Cest plus spécialment en hiver qu/on la capture, soit avec la ligne de surface, soit au trémail ou a Paide des filets trainants. Elle est considérée comme un poisson fin. CAGAVINO.— Stromateps maculatus (C. V.) —Pois- son relativement peu abondant, sauf a Pentrée de P'hi- ver. On le péeche indifféremment sur des fonds de sable Ou de vase et Clest au trémail qu'on le capture. De faible valeur comestible, il serait toxique toute Pannée, au dire de certains marins. Comme sa chair est tres grasse on pourrait en ti- rer un certain parti pour la fabrication de la graisse de poisson. CAzóN.— Galeus canis (Miteh.).—Le «cazón» est la forme jeune d'une espéce qui, adulte, est désignée avec un certain nombre d'autres sous le nom de «ti- buron ». Le Galeus canis est toujours abondant. Au cours de notre croisiére, nous en avons capturé de trés nombreux exemplaires et cela avec tous les engins utilisés, qu'il s'agisse de la ligne de fond ou du trémail, du palangre ou du filet trainant employés a la plage ou par de grands fonds. L'aire de distribution de cette espece est considérable. On la rencontre dans le Rio de la Plata et elle pénétre jusqu'áa lextreme limite des eaux saumátres, presque en eau douce. La présence de trés nombreux «cazones » est une des causes qui réduisent dans de grandes propor- tions lPefficacité du palangre dont'ils arrachent ou inutilisent un grand nombre d'hamecons. — 4 — Cuancurro.— Pinguipes fasciatus. (Jen.)--Ce poisson, peu abondant, a une chair tres délicate qui en fait une des especes les plus recherchées. On le capture en petit nombre durant toute Pannée mais plus spécialement en hiver et sur des fonds de sable. Au cours de notre croisiére nous Wenavons péché que tres peu et durant les derniers jours. CuucHo.— Deux especes appartenant á des genres tres différents sont désignées par les pécheurs sous le nom de «chucho». Ce sont le Dasybatis pastinaca L. relativement peu abondant et le Myliobatis aquila L. représenté dans les captures par de nombreux échantillons. Ces poissons sont désignés en Furope sous le nom «d'aigles de mer». Assez fréquemment les types de cette derniére es- péce présentent deux épines a la partie postéricure du corps. Les pécheurs prétendent que lorsqu'ils sont arrivés á l'état adulte ces poissons perdent tous les ans cette épine qui serait remplacée par une nouvelle. La persistance de Pépine de Plaunée précédente chez les sujets examinés expliquerait la présence de ces deux appareils de défense. Les «chuchos » sont beau- coup trop abondants au dire des pécheurs. Nous avons pu constater au cours de nos traveux quils le sont au moins assez pour faire perdre beaucoup de temps au moment de la reléve des engins. Le senne, le filet trainant en ramenaient de nom- breux exemplaires comme aussi les palangres. Leur épine, en forme de scie, pouvant causer des blessures que lambiance de propreté tres relative dans laquelle se meuvent les pécheurs peut rendre tres graves, il est absolument nécessaire de couper Pépine avant de jeter Panimal parmi les captures. La chair du «chucho» rest que médiocrement appréciée, mais les exemplaires capturés n'en sont pas moins portés sur le marché. Coxcrto.—Leptocephalus conger (L.)—Le congre est capturé assez fréquemment mais jamais en tres grande quantité. Au cours de notre séjour sur la cóte de l'est, nous en avons péeché a peu pres chaque jour et la plupart étaient de trés belle taille. PlF2 Fig. 4. — Tambor. — Lagocephalus laevigatus (L.) Fig. 5.— Lisa. — Mugil brasiliensis (Ag. ) Fig. 6.- Pejerrey. —Aterinichthys vomerina (C. V.) le. Ny Le C'est plus spécialement, á peu pres uniquement devrions-nous dire, avec les palangres, que se cap- ture le congre. ll présente de nombreuses variations dans la coloration de la partie dorsale du corps qui passe du gris clair au bleu et au' noir. Les nageoires ont une couleur uniforme et sont ornées d'ondulations noires. Le congre est tres apprécié a Vétat frais et rangé dans la classe des poissons fins. On le conserve en le faisant sécher a Plombre et sans salage préalable. Préparé en «escabeche», il fournit une excellente conserve. CONGRIO REAL.— Percophis brasiliensis (Q. C.) —Cette espéce, que P'on capture pendant toute l'année, mais jamais en tres grande abondance, se péeche a l'ha- mecon ou au filet trainant plus particulicrement sur les fonds de sable. Pendant notre Mission nous avons eu lPoccasion d'en voir de tres nombreux exemplaires, quelque-uns de belle taille. On connait des échantillons qui atteignent 70 centimétres. Le «congrio real» est considéré comme espéce de- mi-fine et se consomme a lPétat frais. CorNuDa. - Sphyrna tudes (Cuv.). — Confondu par quelques auteurs avec le Saygena, ce squale, désigné aussi sous le nom de «pez> martillo», est tres abon- dant le long de la cóte que nous avons explorée et se rencontre également au large. A plusieurs reprises les poissons échappés du filet trainant au moment de la veleve de Pengin étaient poursuivis par des requins- marteaux de grande taille. A la plage cette espéce s'est montrée particuliére- ment abondante et nous avons eu Poccasion Ven cap- turer avec tous les engins utilisés. La ligne de fond en a ramené trés souvent, plus spécialement dans les péches effectuées du bord du «18 de Julio» autour duquel rodaient ces voraces ani- maux. E Sur la plage située 4 Vouest de Punta Ballena dans un seul coup de senne dix-sept sont restés dans les mailles de Pengin. CurBato ou CórvaLO.—Paralonchurus brasiliensis — Steind. — Cette espece, dont laspect rappelle un peu celui de la «burriqueta », a une taille généralement supérieure a quinze centimétres. On la capture durant toute l'année á la plage. Elle: posséde une chair de bonne qualité mais est peu connue. On la péche mélangée á la «pescadilla de red ». CORVINA OU CURBINA BLANCA. — Micropogon opercu- laris (Q. G.) La: «curbina» blanche ou commune : est extrémement abondante et cela durant toute Pan- née. C'est probablement a son abondance qu'elle doit de r'étre classée que parmi les poissons ordinaires Elle constitue, avec une espéce que nous indiguerons plus loin, la «pescadilla », la majeure partie des pro- duits de la. péche. Elle est généralement consommée fraiche mais se préte parfaitement—au moins les beaux exemplaires —hñ la préparation de poisson salé et séché. Les jeunes sont désignés sous le nom de «ronca- deras» parce que, au moment de leur sortie de l'eau ef. durant un certain temps, ils font entendre un ron- flement trés net. ] Au sujet du bruit produit par ces poissons, men- tionnons que, selon les pecheurs, la «curbina negra », dont nous allons parler, ferait entendre'ce ronflement dans Pleau et a plusieurs reprises nos patrons de pé- che nous ont dit percevoir, au-dessous de Pembarca- tion dans laquelle nous péchions, des ronflements in- diquant, á N'en pas douter un seul instant, la présence sur le fond de «curbinas negras ». Ce bruit est, il faut le rappeler, également attribué aux «mailgres». + CURBINA NEGRA. — Pogontas cAromis (L.) —Les jeu- nes de cette espéce sont désignés sous le nom de «criolla». Ce, sont déja de tros” beaux poissons. La «curbina negra », en elfet, peut atteindre une taille et un poids considerables. Nous en avons capturé des échantillons dépassant un métre de longueur. Elle vit non-seulement en eau salée, mais encore en eau saumátre et on la capture parfois en grand nombre dans les canaux intermittents qui établissent une communication entre la mer et certaines lagu- nes, ainsi qu'a Pembouchure de certains ruisseaux. PI. 3 Fig. 7. —Sardina. — Lycengraulis yrossidens (Ag.) Fig. 8.—Congrio real, — Percophis brasiliensis (Q. G.) Fig. 9. — Lenguado. — Paralichthys brasiliensis (Jord.) Elle se préte admirablement á la préparation de poisson sec traité comme la morue. Espana (Pez).—Trichiurus lepturus. L. — Voir Prz SABLE. Gato (Prz ).— Callorynchus callorynchus. L.— Ce poisson rappelle la « palometa » et, comme elle, cons- titue un article de qualité inférieure. Il peut atteindre 70 á 80 centimétres de long. GaturE 0 Garuso.— Galeus canis. Mitch.— Voir Ca- ZÓN. Guirarra.— Rhinobatus percellens. Walb.— Cette espéce doit son nom, comme ceux de «bandurria » et de «mandolin» sous lesquels elle est également désignée á sa forme qui rappelle ces divers MS IrUe ments de musique. Comme le «pez angel», la «guitarra» se péche toute Vannée et particuliérement au-dessus des fonds sa- bleux. Son abondance est moindre que celle du Sguatina squatina. Le R. percellens vit non-seulement en eau salée mais encore en eau saumátre et pénettre dans le Rio de la Plata jusqu'a Buenos Ajres. Laca. — Deux especes principalement constituent les banecs de «lacha» capturés par les pécheurs pour Jeur servir Vappát dans la péche aux palan- gres. L'une la Clupea pectinata (Jen.) est abondante surtout pendant la saison froide et, bien quw'elle pé- notre dans le Rio de la Plata, ne parait pas dépasser eau saumátre; Pautre, la O (La- trobe) est parfois trés abondante ét pénttre tres avant dans le Río de la Plata ¡ou on en a capturé jusquw'en face de Belgrano. La «lacha » est surtout capturée á Paide du tré- mail mais on en péche parfois importantes quanti- tés avec le filet traínant. Au cours de nos travaux nos engins en ont ramené plusieurs fois d'impor- tantes quantités. Peut-étre, dans ce cas, le poisson avait-il été cap- ee Ce, turé au moment de la mise á lPleau ou durant la re- leve. La «lacha» présente, pour les pécheurs au « palan- gre», une importance considérable car c'est elle qui, durant la majeure partie de lannée donne, comme amorce, les meilleurs résultats. De son abondance et de sa fraicheur dépend le succés de la péche á l'hamecon. Nous disons de sa fraicheur car sa chair s'altere malheureusement tres vite, «passe» comme disent les marins et alors ne «peche» plus. Nous avons sienalé la possibilité de lui conserver pendant plusieurs jour ses propriétés et pensons pouvoir arriver á une solution industrielle (c'est-a-dire bon marché ) du probleme. LeENxcuaDo. —Plusieurs especes de pleuronectes sont désignées sous le nom de «lenguado» par les pécheurs. Celle qui se montre la plus abondante.estla Paralich- thys brasiliensis (Ranz.) qui atteint jusqu'a un métre de longueur. On nous a. signalé un exemplajre de cette espéce capturé pres du ponton de La Panela, á Pouest de Montevideo, qui pesait, parait-il, quarante-quatre kilos. Les échantillons de trente et quarante centimétres ne sont pas rares parmi les captures qui, il faut bien le dire, ne sont pas tres nombreuses. Une espéce tres voisine le Paralichthys patagonteus (Jord) est péchée un peu moins fréquemment que la précédente dont elle se distingue par les dents plus petites, les yeux plus rapprochés et le corps pointillé de taches brunes. Les nageoires pectorales sontornées de bandes transversales noires. Les «lenguados» se capturent surles fonds de vase; les pécheurs prétendent ne pas en avoir rencontré sur les fonds'de sable. (1) C” est au trémail qwils les péchent. Il va sans dire que les filets trainants en opéreront la capture mieux encore. Les «lenguados» que nous avons péchés durant no- tre Mission étaient de taille plutót réduite et il ne nous a pas été donné de voir un des superbes exemplaires auxquels nons faisons allusion précédemment. (1) Mentionnons qui, suivant Popinion dun capitaine, ce serait au contraire sur les fonds de sable que se captureraient les «lenguados» de grande taille. FLA Fig. 10. —Cagavino. — Stromateus maculatrs (CAVE) Fig. 12. —Pescadilla. — Cynoscion striatus (C. Y.) TARADO PTA EU nat pe e Ces poissons sont trés bons consommés á Pétat frais et sont considérés comme fins. > Peut-étre pourrait-on tenter avec succés la fabri- cation de filets au vin blanc si recherchés en Europe. Lisa. —Deux especes de Mugil, le M. brasiliensis (Ag.) et le M. platanus (Gthr.) sont connues sous le nom vulgaire de «lisa». Les pécheurs désignent sous le nom de «lisa bogo- na» les exemplaires de trés grande taille. Nous avons capturó les deux espéces sus- mentionnées et de tres beaux échantillons de «bogonas» . La péche de la «lisa» est rendue particuliérement difficile par Vextréme agilité et la puissance muscu- larie qui lui permettent de franchir, avec une remar quable facilité, la partie supéricure du trémail ou de la senne. L'unique engin permettant sa capture un peu alsée est le trémail véritable (trémail de «tres paños» des pécheurs uruguayens) dont la disposition, génant les mouvements du poisson, paralyse les efforts qu'il peut faire pour fuir. Encore devons-nous ajouter que, méme avec ce filet, nombreux sont les individus qui parviennent a échap- pera la capture. La «Jisa» peut encore étre capturée a la canne el de nombreux pécheurs, appartenant aux classes peu aisées se la procurent avec cet engio, utilisant Un erappin au-dessus duquel ils placent, fixé au corps de la ligne, soit de la viande crue, soit des boulettes de mie de pain. E Mais la «lisa» est trés peu appréciée et, sur les ta- bleaux de tarif des poissons, c'est tout juste si elle figure á la fin de Pénumération des poissons COMMUNS, avant la foule anonyme que renferment les: etc, etc. A notre avis ces especes méritent beaucoup mieux que leur actuelle réputation et, bien préparées, quoique trés simplement, constituent un mets des plus fins auquel, en Europe, on rend Vailleurs justice. A Pheure actuelle on consomme, dans la classe ou- o une trés faible quantité de ces poissons a Pétat rails. Luna.— Mola mola (L.) — Nous signalons ce poisson uniquement á cause de la capture qui fut faite pres a e de l'ile Lobos dans les premiers mois de 1909. L'exem- plaire qui a figuré sur le marché de Montevideo ne pesait pas moins de .cent-cinquante kilos et mesu- rait deux métres de longueur sur. un métre cinquante de hauteur. Ce n'est d'ailleurs qu'á de trés longs in- tervalles qu'on sienale sur la cóte des poissons-lunes isolés. MAnboLIN.—Rhinobatus percellens (Wal.) Voir Prz GUITARRA. MartiLLO.—Sphyrna tudes— Voir CORNUDA. Merto Ó MERLUZA. —Merlucius Gayl (Guich.)—Cette espéce, excessivement recherchée et classée comme extra-fine, est relativement rare ou tout au moins parait rarement sur le marché. ll y a a cela une explication tres simple: jusqu'a lP'heure “actuelle les pécheurs tra- vaillaient rarement par des fouds supérieurs á dix brasses. Or la «merluza» est presque toujours péchée sur des fonds de vingt brasses et au-desus. C'est sur un sol de vase qu'on la rencontre et cela á peu pres pendant toute l'année. La « merluza» se consomme á létat frais. MkEro.—Dans les endroits rocheux, on capture trois especes 'Epinephelus gigas Brun; "Acantisthius pata- gonicus Jen,et VA, brasilianus Cl. V. que Von con- fond sous lá dénomination de «mero ». Ces poissons sont assez abondants durant toute Pannée et sont trés appréciés, ils sont rangés parmi les poissons extra-fins. lls constitueraient un type tres intéressant tant pour la consommation a lVétat frais que pour la préparation de poisson salé s'ils étaient plus nombreux et surtout de plus grande taille. lls sont loin; tres loin (VPatteindre les dimension des magnifiques exemplaires que nous avons eu Poccasion de préparer sur la cóte occidentale d'Afrique et qui fournissaient, apres salage et séchage, un produit pou- vant avantageusement étre comparé a la morue. Ce vest que rarement qu'on capture des individus de grande taille et en tres petit nombre. Nata.—Stromateus paru (L.)—Cette espéce, assez abondante, est classée parmi les poissons fins. RES a NN ES 5 Fig. 13. —Mero. — Epinephelus gigas ( Brun.) Fig. 14. — Brótula. — Urophycis brasiliensis (Kaup.) Fig. 15. —Pámpano. — Prachinotus glaucus Bl.) A y A, OS EN (A v ES > A ME (e dh ' ml DE yA Pao (PEz).— Percophis brasiliensis (Q. G.)—Voir CoNGRIO REAL. PaLoMeTa.— Parona signata (Yen.)—La «palome- ta» est abondante pendant toute Pannée et, a certai- nes époques, on en péeche des quantités énormes. Elle atteint une taille relativement considérable et il existe des individus mesurant jusqu'a 45 centimétres de lon- gueur sur 18 cm de largeur. C'est un poisson commun, consommé cependant en assez grande abondance soit frais, soit en salaison. Ce mode de conservation est, parait-1l, celui qui lui conviendrait le mieux. Etant donné la qualité de la chair de la «palo- meta» excessivement chargée de substances grasses et son abondance, cette espéce est particuliérement intéressante au point de vue de la fabrication de graisse de poisson. Sa capture s'opére plus spécialement avec le tré- mail, mais, ainsi que nous Pavons indiqué pour la «lacha» et probablement pour les mémes raisons,- les filets trainants en ramenent parfois d'importan- tes quanlités, comme nous avons pu le constater nous- méme. Pimeano.—Trachinotus glaucus (Bl.)—Le «pám- ano» est une espéece d'excellente qualité, considérée comme fine, mais peu abondante. C'est surtout a Pétat jeune, quand les individus sont désignés sous le nom de «pampanitos» qu'elle est recherchée. Au cours de notre séjour sur les cótes de PEst, nous v'en avons capturé que des exemplaires peu nombreux. Nous devons ajouter qu'ils étaient de trés belle taille. Parco BLaNco.—Umbrinna Canosa (Berg.) —Cette excellente espéce appartient au groupe des poissons, considérés gastronomiquement comme extra-fins. On r'en capture pas de trés grandes quantités. Sa taille ne dépasse guére trente - deux centimétres. Parco COLORADO.— Pagrus pagrus (L.)—Le «par - go colorado», désigné aussi sous le nom de «besugo» est également 1trés recherché et classé parmi les es- peces extra- fines. E Il vit plus au largé que le «pargo blanco» et sur des fonds de sable. C'est a Paide de l'hamecon et du trémail qu'on pratique sa péche et il se montre plus particuliérement abondant a Ventrée de ''hiver. Pendant l'autre partie de l'année on le péche avec assez de fréquence et en nombre assez considerable. PEIERREY.— Atherinichthys vomerina (C. V.) et au- res especes: Comme son nom l'indique, le «pejerrey» est consi- déré comme un des premiers parmi les poissons de la faune marine, mais probablement a cause de son abondance, on ne le classe cependant que parml ceux de qualité fine. On ne le péche en abondance pendant toute Pannée et sur les fonds les plus variés pres de la cóte. Consommé a létat frais, ou conservé en «escabe- che», il constitue un aliment tres recherché. Les gour- mets lPapprécient particuliérement quand il est petit, en friture, ou, lorsqu'il mesure á peine quelques cen- timétres, en omelette. La destruction véritablement barbare que Pon en fait a soulevé de tous temps les protestations des gens prévoyants qui déplorent la persécution pour ainsi dire méthodique d'une espéce de grande valeur. Au cours de notre travail nous reviendrons sur cette destruction. PEjerreEY MaAniLas Ó DE MALvINaAs.— Aterinichthys microlepidotus. (Yen.)—Cette espéce de /Corps plus élancé que la précédente a une chair plus dure mais sa taille est besucoup plus réduite, elle ne dépasse pas quinze á dix-sept centimétres et pénétre dans les eaux saumátres. Aux espéeces sus-mentionnées nous croyons devoir ajouter une espéce nouvelle créée par Berg ¿Atert- nichthys platensis et une espéce rencontrée en Petit nombre pres de l'ile Flores 4. laticlavia (C. V.) La capture des pejerreyes s'effectue 4 peu prés uniquement au moyen de la senne qui nous a donné, á plusieurs reprises, un rendement trés intéressant. Malheureusemente les bancs de sable qui existent en divers points, á une faible distance de la plage, rendent parfois la manceuvre de Pengin difficile. De plus Paccées des plages est peu commode pour E les embarcations a quille et existence de ces bancs le long de la cóte ajoute encore aux difficultés de Patterrissage que la manceuvre de la senne impose cependant d'une maniére absolue. La difficulté pourrait étre tournée par 'emploi d'em- barcations analogues soit aux pirogues des cótes africaines soit mieux, aux «pinasses» du bassin d'Arcachon (France). PEscADILLA COMUN.— Cynoscio striatus (UC. V.)—S'il est une espéce appelée a frappér par son abondance VPobservateur qui visite les marchés et lexplorateur qui effectue des recherches c'est bien certainement le «pescadilla». Ce poisson est de si bonne qualité que son extreme abondance ra pu lui faire perdre sa vogue; tout au plus Pl'a-t-elle fait ranger parmi les poissons com- muns. On le capture pendant toute lannée en quantités considérables pour peu que Pon péche par quelques brasses de fond. A une faible. distance de la plage en eaux peu profondes, pres des enrochements ou au large tou- jours on fait de nombreuses captures. C'est, avec la «curbina», Pespéce la plus abondante. Mentionnons que le maximum d'abondance est, en été, constaté durant les mois de janvier et de février et, en hiver, pendant ceux de juillet et aoút. La «pescadilla» constitue la majeure partie du pro- duit de la péche au palangre; avec la ligne de fond armée de deux ou trois hamecons on en charge par- fois des embarcations; le trémail en raméne un grand nombre et, des filets trainants elle compose les trois quarts des captures. (Nous répétons que ces observations sont relatives- a Vétendue de cóte que nous avons étudiée en janvier 1909.) PEscADILLA DE RED.-— Sagenichthys ancyclodon ( Bl.) —La «pescadilla de red» et non de «rey», comme nous Pavons parfois vu écrit, est relativement peu abondante et tres recherchée; elle atteint souvent des prix eleyés. On la capture pendant toute Pannée et á peu prés sur tous les fonds. ¿ess Pa Comme 'indique son nom vulgaire cette espece est péchée á Paide des filets, nous en avons recueilli tant avec le trémail qu'avec le filet trainant. Signalons qu'on désigne aussi sous le nom de «pes- cadilla de red» une réunion de petits poissons, plus spécialement Vanchoitas, de pejerreyes, de sardinas, ELE PixtarRroJO.— Seylliorhinus chinensis (Guich).—Voir TIBURÓN. Rara 0u Ratón 0u RATONA.— Ergenmania virescens (Val). — Cette espece, classée comme fine, est extré- ment rare. On la capture a toutes les époques de lPannée, soit avec l'hamecon soit avec le filet trainant. Elle est consommée a lPétat frais. Raya comun —De nombreuses espéces du genre Raja sont péchées sur les cótes de l1'Uruguay “et connues vuleairement sous le nom de «rayas». La plus ordinaire ou «raya común» est la Raja platana (Gthr.). C'est celle que P'on capture en plus erande quantité et qui atteint les plus grandes dimen- sions. Certains exemplaires mesurent jusqu'a un mé- tre d'envergure. Lebord antéro latéral est sinueux. La Raja microps présente un bee beaucoup plus court que celui de l'spéce précédente. La Raja Agassizt (M. H.) est assez communément capturée. Certains de échantillons recueillis présen- tent des épines sur certaines parties du corps. Leur couleur est parfois d'un gris uniforme. D'au- tres fois on observe des taches brunátres, verdátres ou bleuátres. Enfin la Raja electrica, Discopyge Tschudu (Heck) se rencontre sur les fonds de vase. Les raies sont des poissons de fond que nous n'a- vons guére capturés qu'áa une assez grande distance de la cóte au moyen du filet trainant. Pour les raisons que nous exposerons plus loin nous les considérons comme particulicrement inté- ressantes au point de vue industriel. Comme poissons de consommation elles sont clas- sées dans la catégorie des «polissons cCommuns». Rubio.— Prionotus punctatus (L.) —Ce poisson est HABAS Fig. 16. — Raya. — Raja agassizi (M. H.) eS Fig. 18. —Chucho. — 4yliobatis aquifa (L.) A PEE Y A AN OA % PMI SS AENA PAD pa, 1 OA pe sd ER y di are ar Le ul UN curieux par sa forme qui rappelle celle du «gron- din» des cótes de lPocéan européen. Íl se tient dans les endroit rocheux et se capture a peu prés unique- ment avec les palangres. On le péche, assez fréquem- ment pendant toute Pannée. L'amorce préférée est la chair de la «lacha» ou celle du «congrio». Rarement les «rubios», qui figurent parmi les especes fines, atteignent de grandes dimensions. Les cxemplaires que nous avons eus sous les yeux étaient méme de taille relativement réduite. SABLE (Pez).— Trichiurus lepturus (L.) —Cette es- péce doit son nom vulgaire á ce qu'elle figure «ssez exactement une lame d'épée. Elle est tres peu abon- dante. Au cours de nos travaux nous Pavons capturée une seule fois, ainsi que nous en avons fait mention dans la partie anecdotique de ce travail. Les exemplaires -recueillis ont une longueur supérieure á un métre. C'est avec le filet trainant que cette espéce a été pechée. Elle parait dénuée de tout intéret industriel. SarDa.—Carcharias americanus (Shaw). — Voir Tte BURÓN. SARDINA. —£ycengraulis grossidens (Ag.) —Le nom de «sardina» sert a désigner non seulement les jeu- nes de certains espéces mais encore le £. grossidens quí figure parfois en assez grande abondance sur le marché de Montevideo et sur celui de Buenos Aires. Pendant notre croisiére nous V'avonos capturé qu'un tres petit nombre de ce que nous nommerons la «sar- dine vraie» des cótes uruguayennes. La présence de ces quelques représentants de l'espéce et Pabondance des captures a certaines époques parait indiquer que la cóte est fréquentée par des bancs dont il serait du plus haut intérét de déterminer l'importance, la route, Pépoque Papparition, etc. Sarco.—Diplodauas argenteus (€. V.)—Le «sargo», qui est une espéce extra-fine, vit surtout dans les pierres et on le capture sur les fonds rocheux pen- dant toute Plannée. Les filets trainants en ramenent parfois et tres rarement le trémail lorsqu'on Putilise ANA á la cóte. C'est avec la. canne á péche et dans les remous que Pon capture le «sargo». Pour s'en procurer d'importantes quantités il fau- drait utiliser l'épervier (atarraya Ou esparavel), engin inconnu en Uruguay ou du moins non employée par les pecheurs de la coóte. Dans de telles conditions le «sargo» reste un pois- son recherché 'a la fois pour la qualité de sa chair et pour la difficulté qu'il y a a s'en procurer. TambBOrR.— Lagocephalus levigatus (L.)—Ce poisson présente la particularité de gonfler son abdomen quand on le gratte á sa sortie de l'eau. Il est suffisam- ment abondant pour causer de sérieux ennuis au pé- cheurs. Gráce á son bec trés tranchant il coupe avec une extreme facilité les avancons sur lesquels sont fixés les hamecons. On le péche indifféremment sur les fonds de sable et sur ceux de vase. Sa longueur varie entre vingt- cinq et trente centimétres. Nous croyons devoir rappeler quau printemps, c'est-aá-dire au moment du frais, sa chair peut étre nocive et que Pon agit prudemment en s'abstenant sojeneusement de le consommer. Tapracuio. — Symphurus plagusia (Bloch.)—A la liste des divers «lenguados» que nous avons précé- demment signalés nous devons ajouter le Symphurus plagusia que Yon capture sur les fonds de sable a la plage. Il ne dépasse pas vingt centimétres de lon- gueur. TiBURÓN.—Sous le nom de «tiburón» qui correspond au nom francais «requin» sont groupées plusieurs espéces de squales dont certains sont également nom- mées «pintarrojo», «sarda», etc. En premier lieu nous devons signaler le «tiburón» véritable Carcharias UMmericanis (Si 1d) Qui :est ex- trement rare; puis le «tiburón» commun de PAtlan- tique Galeor hinus galews (L.) et entulespéce pré= cédemment mentionnée sous le nom de «pintarrojo», le Seylliorhinus chinensis (Guich). Les espéces communes de requins sont abondan- tes, beaucoup trop abondantes méme et cela depuis la cóte jusqu'aux endroit les plus au large oú nous nous sommes livré a la peche. Fig. 19.— Calamar. — Lolígo sp (?) Fig. 20. —Congrio. — Leptocephalus conger (L. ) Fig. 22.— Anchoa. — Pomatomaus saltatris (1 de ) ¡q > Ne Sans constituer un danger pour les pécheurs pru- dents, ce nen sont pas moins des hótes tres désa- gréables, détruisant une grande quantité des poissons pris aux palangres, se laissant rarement capturer car lls rompent les avaocons et parfois meme le corps du palangre. Quand ces engins restent plus une heure au fond, on raméne des quantités d'avancons qui portent, ad- hérant á 'hamecon, la téte seule de poissons que des requios ont presque complétement dévorés aprés leur capture et nous avons constaté que ce sont presque toujours les poissons fins, les «brótulas» plus parti- culiérement, que choisissent ces voraces animaux. Il nous avait déjáa été donné, sur le littoral afri- cain, de constater á quel point la présence de ces squales peut étre un obstacle pour la péche au mo- yen de Phamecon. Nous avions méme dú renoncer rapidement a Pemploi, dans les mémes conditions qua Terre-Neuve, des lignes há morue dont nous étions pourvu. : Nous M'ajouterons rien á la réputation qu'ont ces terribles squales de poursuivre d'une maniére achar- née leur .proie, allant jusqu'a sauter hors de J'eau, en mentionnant qu'a plusieurs reprises des poissons ont été arrachés du palangre á quelques centimétres de la main du pécheur qui en effectuait la reléve. Enán la proportion des hamecons et avancons en- leyés ou coupés s'éleve fréquemment au-dessus de 30 9/0, ce qui constitue une perte sensible et oblige les pécheurs á un travajl considérable, entre deux poses de palangres, pour remettre leurs engins en état ou les contraint á remettre 4 lleau des engins dont Veffet utile est réduit dans une énorme propor- tion. VOLADOR (PEz).—Exocoetus orbignyanus (CU. V.)— Nous signalons, .en terminant, cette espéce, qui est dépourvue de tout intéres industriel, parce qu'elle a été capturée a diverses reprises au large de Maldonado. A cette liste nous devons ajouter deux espéces que, faute d'ouvragés scientifiques, il ne nous a pas été possible de déterminer et que tous les marins et pé- cheurs auxquels nous les avons présentées nous ont dit ne pas comnaitre. — 48 lls sont, d'ailleurs, de faible taille; Pespéce la plus abondante n'est répresentée que par quelques exem- plaires, et de Pautre nous r'avons recueilli qu'un seul échantillon. Jls paraissent donc peu intéressanis au point de vue industriel, tout au moins directement. Crustacés Les crustacés capturés on été peu nombreux et ne présentent que peu d'intéret inmédiat. “Ce sont surtout des «cangrejos» appartenant a di- vers genres parmi lesquels nous n'en pouvons signa- ler aucun comme abondant ou de grande taille. Mentionnons que nous r'avons pas péché un seul «camarón». Mollusques. Les mollusques, que les pécheurs englobent dans la terme général de «mariscos», sont beaucoup plus nombreux que les crustacés et cette classe se mon- tre particulicrement intéressante. D'un tres grand nombre d'espéces il ne nous a été possible de recueillir que les coquiiles rejetées sur les diverses plages par la mer. Mais nous avons pu rencontrer un grand nombre de moules (mejillones) de taille murchande et deux autres espéces de lamellibranches, désignées vulgai- rement sous le nom de «almejas». Leur taille et le goút tres fin de leur chair en font des articles inté- ressants, susceptibles de devenir trés recherchés lors- qu'ils seront connus et appréciés. Sur les rochers qui avoisinent le bátiment de la douane, a Punta del este, sont fixées des huiítres a chair tres ferme et (un goút rappelant celui des hui- tres désienées en Europe sous le nom «d'huitres portugalses ». La présence de ces huires, existence coquil= les grandes et parfailtement réguliéres, rejetées par les flots démontrent la possibilite Vélgver cet inté- ressant mollusque, pour la consommation duquel la République Orientale de l'Uruguay et la République Argentine—soit dit en passant— sont encore absolu- mn ment tributaires de VPétranger, du Brésil plus parti- culiérement. Enfin, un mollusque dont la présence doit étre sig- nalée d'un facon spéciale—-car si on le rencontrait en quantité sa capture serail des plus intéressantes— est le «calamar» dont le filet trainant a ramené quel- ques exemplaires vivants et nullement endommagés malgré une tres réelle fragilité. Plusieurs espéces de Gastéropodos, dVassez gran- des dimensions, on été également ramenés soit par la «red de arrastre» soit par les palangres. Les pé- cheurs les désiguent sous le nom général de «cara- coles». En descendant Péchelle zoologique, nous devons sienaler des échinodermes désignés sous le nom vul- gaire d' «estrellas» qui, tres souvent, se fixent sur lPappát des palangres, en tres grand nombre, cachant la «carnada» et lui enlevant ainsi toute utilite. Les méduses («aguas vivas» des pecheurs) se sont montrées particulicrement abondantes et, ceci, 3. peu pres sur toute la cóte. Les trémails ont. été parfois relevés littéralement chargés de ces organismes, d'as- pect gélatineux, dont le contact détermine souvent une - trés vive urtication. Pour terminer, rappelons enfin la rencontre précé- demment mentionnée dans les divers déplacements du «18 de Julio», et plus spécialement au large, de erandes taches de couleur rougeátre, constituées par des algues vertes et non par des ceufs de poissons, comme il en existe la croyance dans l'esprit de la plupart des marins. Nous r'avons rien dit ici des «loups» marins dont plusieurs étaient de fidéles compagnons... au mo- ment de la reléve du filet trainant. Nous nous proposons den faire ultérieurement l'ob- jet d'une étude spéciale. Peche Nous ne décrirons ici aucun des genres de péche auxquels nous nous sommes livré et dont Pexposi- tion dépasserait la cadre de ce travail. AA Rappelons seulement que nous avons utilisé: a) La canne á péche. b) L'engin connu sous le nom de «aparejo» et qui est une ligne 4 deux ou plusieurs hamecons tres for- tement plombée. c) Les faux-trémails ou trémails d'une seule nappe de filet (áa moyennes et grandes mailles). d) La senne ou «red de playa ». e) La «red de arrastre» connue sous le nom de «bou» (bceaf ou grand gangui des pécheurs de la Meéditerranée). f) La nasse en fil de fer. Qualité du poisson Les diverses espéces capturées ont figuré chaque jour, et parfois aux deux repas, sur la table du Com- mandant afin que nous puissions nous faire une idée exacte de la valeur comestible des poissons a 'étal frats. Chaque espece a été accomodée de facons trés difftérentes par le cuisinier du bord. Nous devons reconnaitre que tous les poissons, méme ceux qui jouissent de peu de faveur (la lisa, la palometa) aupres des consommateurs de Monte- video, ont été trouvés excellents. Quelques espéces, désienées sous le nom d'especes fines: «Panchoa», la «brótula», le «pámpano», le «pe- jerrey», ete., sont. véritablement dignes du renom dont elles jouissent. Préparés en «escabeche», l'«anchoa», la «brótula» fournissent un excellent produit. Les quelques conserves qu'il a été possible de pré- parer a bord, malgré les difficultés résultant du dé- faut de stabilité du bátiment et de Pabsence d'insta- llations spéciales, ont été trouvées excellentes par les personnes qui les ont consommées. Nous avons noté que, pour étre acceptées en géné- ral, les conserves ne devront contenir ni ail ni lau- rier. Le cuisinier, en bon espagnol, avait eu le main un peu... Senéereuse: Il serait, dans tous les cas, facile de faire diverses sortes de préparations en indiquant, sur les boites, qu'il a été, ou non, utilisé des condiments un peu forts dans la fabrication. Jod9p np 30 ILLOTIYS Y] 9P 9]QUISUO P IMA: “EZ “Sly E bs ds A Poisson saLrE.—Le poisson destiné au salage a été iranché suivant le méthode de Terre-Neuve que nous décrirons compléetement dans l'ouvrage que nous avons en préparation (1), Indiquant rapidement le procédé employé, nous di- rons que la téte est enlevée, le poisson fendu par la face ventrale et une partie de la colonne vertébrale ¿galement enlevée. Une fois vidé et trés soigeneusement lavé, pour faire disparaitre toute trace de sang coagulé, le poisson a été mis dans une saumure trés forte durant quaran- te-huit heures au minimum, dans les caisses étanches que nous avions fait établir spécialement. Retirés de la caisse de saumure, les poissons tran- ' chés ont été placés dans d'autres caisses avec du sel en abondance. Malgré certains retards dans lachévement de la sécherie, retards qui n'ont permis de commencer le séchage que plus de deux mois apres le salage des premiéres captures, nous »avons perdu aucun des poissons tranchés et salés selon la méthode indiquée. Le séchage s'est effectué dans la sécherie installée a Sayago, dans les dépendances de P'Institut agrono - mique. Le poisson salé, au sortir des caisses dans les- quelles il était empilé avec du sel, est lavé et brossé lorsque cela est nécessaire. Le lavage peut se faire soit a l'eau douce, soit a leau de mer. Une fois lavés et débarrassés (une grande partie de leur sel et des impuretés quí peuvent les souiller, les poissons sont suspendus par la queue, que Pon engage entre des lattis de bois paralléles, distants dWVenviron un demi-centimétre. Ces jeux de lattis sont supportés par des piquets et sont réunis tous les O m. 60 environ par de petits morceaux de bois de 3 a 6 centimétres de long sur 3 centimétres de large, auxquels on donne, dans le monde des sécheurs, le nom «d'étiquettes». Les poissons sont placés la partie ouverte du cóté du soleil, auquel on demande surtout une action chi- mique pour le blanchiement. Il convient que le séchage s'opére de préférence sous Paction du vent. La chaleur solaire peut, en (1) Voyez de plus A. B>uyar, La morue. Sa péche et sa conservation ( Bulletin de la Société dV'étude et de vulgarisation de la Zoologie agricole), Bordeaux, 1904, 4, o O effet, étre funeste a la bonne conservation du poisson . Son action est maxima auand les rayons arrivent normalement a la surface du poisson. Et on constate un phénoméne, en apparence invrai- semblable: c'est que, durant la saison froide, le pois- son «brúle» avec des températures inférieures a 280, tandis qu'en été des températures de 300 et 320 sont parfaitement tolérées. Durant cette derniére saison, le soleil montant trés rapidement sur Phorizon, ses rayons sont paralléles aux. poissons, suspendus verticalement, durant les heures les plus chaudes de la ¡journée. Au cours de la saison froide, le soleil étant, au contraire, beaucoup plus bas sur l'horizon, émet ses rayons presque normalement á la surface des pois- sons suspendus verticalement et ceux-ci peuvent étre «brúlés». Les poissons «brúlés» se distinguent de ceux qui ont été séchés dans de bonnes conditions par la fa- cilité avec laquelle ils s'eftritent au bout de peu de temps. Il ny a, d'ailleurs, aucun avantage á laisser les poisson exposés á des températures trop élevées. Si le poisson séche trop rapidement, ou bien il «brúle» ou seule la partie externe séche et la partie interne reste saturée d'humidité, ce qui compromet la con- servation, quand celle-ci n'est pas rendue i¡mpos- sible. Le séchage s'effectue d'autant mieux que la tem- pérature est plus basse. Les poissons destinés a la consommation inmédiate ne requiérent, en. été, que. deux a. trols ¡OuUÍs de sé= chage; ceux destinés á Pexportation demandent á étre exposés plus longuement a VPaction desséchante du vent. Pour continuer le séchage durant les heures trop chaudes de la journée, et pour conserver le poisson séché, on utilise des magasins de diverses formes et c'est un type de ces magasins-séchoirs que nous avons fait installer a Sayago. Ce batiment mesure 5 m. de longueur, environ, sur 3 m. 50 de large. Sa hauteur est de 3 m. 50 sur les cótés, de 5 mi. au faite. Le toit, á double pente, dé- borde largement sur tcut le pourtour, assurant une protection efficace contre les rayons les plus chauds du soleil. Gráce a cette disposition, en été, le soleil E — frappe trés peu les parois: le matin, seulement, tót, et le soir, tard. Durant le reste de la journée, le so- leil étant tres haut, ses rayons ne peuvent atteindre les parois du bátiment, Ces parois, en bois, sont dailleurs doubles sépa- rées par un matelas d'air isolant. Le toit est constitué par une assez forte couche de paille disposée d'une facon a la fois ingénieuse et tres solide et qui assure a une telle couverture de longues années d'existence. Pour arréter la chaleur, aussi complétement que possible, il existe, en outre, des faux-plafonds in- complets, de paille également. L'un se trouve situé dans le plan horizontal de Pintersection du toit et des faces latérales et, partant de Pune de ces faces, s'avance á 1 m. environ au- dela de Vaxe de Pedifice. L*autre situé á O m. 60 environ au-dessus, s'étend de Pautre face latérale á 1 m. environ de laxe dans le sens Opposé. L'air froid pénétre par la partie inférieure, au mo- yen une jalousie occupant une des faces frontales sur 2 m. environ de hauteur depuis le sol. Cette ja- lousie peut étre ouverte plus ou moins completement et la face qui la présente doit étre orientée, autant que faire se peut, de manitre a recevoir le vent sec. Ce dispositif permet de soustraire, á peu prés com- pletement, l'intérieur de la sécherie aux ardeurs du solejl, tout en laissant le passage libre á Pair chaud qui circule de bas en haut et s'échappe, soit par une ouverture ménagée dans le toit, soit par Pespace libre existant entre le toit et les faces latérales. Enfin, une porte étroite donne entrée dans la séche- rie, qui présente des supports et des lattis analogues á ceux que nous avons décrits pour le séchage a Pair libre. Les poissons salés que nous avons séchés en uti- lisant les installations ci-dessus mentionnées, se pré- sentent sous Paspect du «bacalao» importé Y 'Europe. Ils wont á lui envier ni la blancheur, ni Podeur, ni la qualité. En ce qui concerne le goút, les attestations que nous avons recues de personnes absolument dés- intéressées, qui les ont goútés, viennent appuyer et renforcer notre opinion: á savoir, que ce poisson est égal, sinon supérieur, á celui quw'envoie en Uruguay - lPexportation étrangére. ll s'en différencie, au moins eu ce qui concerne la «curbina» et la «pescadilla» par la présence d'écailles un peu grandes. Mais faire disparaitre ces derniéres est peu "de chose et nous devons rappeler que, déja, des machines existent pour enlever ces écailles, machines qui peuvent nettoyer par heure un grand nombre de poissons. Nous ne reproduirons pas ici les attestations qui nous ont été adressées et relatives a la qualité des produits que nous avons préparés. Nous croyons ce- pendant devoir traduire un extrait de la lettre qui nous a été adressée par Monsieur le docteur D. Blasi, Pro- fesseur á PEcole vétérinaire de Montevideo a lP'exa- men duquel des échantillons avaient été soumis. «Ayant examiné quelques échantillons provenant «des matériaux recueilles par le Professeur A, Bou- «yat, de PInstitut d'agronomie au cours du voyage «dont Pobjet a été Pétude de la faune marine de la «zone est de la République, Pai pu constater que le «degré de conservation de ces produits, obtenus par « des procédés spéciaux et avec le chlorure de so- «dium comme base de conservation, répond aux plus «complétes connaissances de la science relative á «cette matiére.» A propos de lP'importation rappelons que les pois- sons secs importés sous le nom de «bacalao» com- prennent non -seulement la morue (Gadus morrhuca) et les faux-poissons des pécheurs de Terre-Neuve PAnon, la Julienne, la Coquette et le Colin, mais en- core des poissons dont la forme ne rappelle en rien celle de la morue ou des faux-poissons et que la disparition des caractéres extérieurs, consécutive aux opérations de préparation qu'ils ont subies, ne nous ont pas permis de déterminer. Provenant de France SIE il a été importé pour le valeur suivante (1 A O as LIO a E a e ES » LIO A 385 » 104 E AA 72 » LOS IE A A LES » (1) Une piastre vaut: Franes 5,40. o9soddo 9944 Y] 9p disno pel ep 110dody U0 9JLIANO DJLOA Y AB 998Í 9p SUA JOdDP 91 39 9110UI9S YI] —*YZ “Bl Conclusions générales En résumé, au cours des recherches que nous avons effectuées (dans la limite de la durée de ces recher- ches et des travaux qui les ont suivies) nous avons pu constater que: a) Le poisson est abondant sur les cótes de Pest de la République Orientale de Uruguay. b) Les especes comestibles, susceptibles d'étre pré- parées en vue de leur conservation, sont suffisam- ment nombreuses et abondantes pour donner lieu a des entreprises qui, bien comprises et bien dirigées, ne peuvent manquer d'étre florissantes. c) L'exploitation du poisson frais, gráce á la pro- ximité des marchés de Montevideo et de Buenos Ai- res, doit étre largement rémunératrice. d) Les conditions dans lasquelles se trouveront les exploitations futures sont, de beaucoup, supérieures á la majeure partie de celles auxquelles doivent s'adapter les entreprises étrangéres, dans Pancien comme dans le nouveau continent. En effet, ici, le champ d'exploitation est 4 quelques “heures á peine du centre de consommation. Les bá- teaux de péche peuvent, en cas de gros temps, trou- ver un abri dans Padmirable rade de Maldonado que défend Pile Gorriti. D'ici peu de temps le port de «La Paloma» leur offrira un excellent refuge sur un autre point de la cóte. Le littoral est magnifiquement éclairé par les pha- res des caps Polonio, Santa María, José lgnacio, ceux de Punta del este, de Píile Lobos, du Banc an- glais, de ile Flores et de Punta brava. La route, du rio Chuy a Montevideo, est ainsi ad- mirablement jalonnée, ce qui permet de voyager et de pécher durant la nuit, en toute sécurité. Le port Pattache des bátiments pécheurs, qui se- rait tout naturellement Montevideo, est, en méme temps, un centre important de consommation et les produits de la péche r'auraient pas á supporter les frais de transport par chemin de fer (au moins pour le poisson frais) qui grevent si lourdement les arti- cles de la plupart des entreprises similaires. es En ce qui concerne l'exportation sur Buenos-Aires, les vapeurs qui font quotidiennement la traversée offrent des garanties de rapidité et de regularité d'au- tant plus appréciables que le poisson des cótes de Pest peut ainsi arriver sur le marché dans des con- ditions de fraicheur remarquables qui lui assurent, sur les poissons de la République Argentine une supériorité marquée. Il est, autre part, notoire que le poisson de Mon- tevideo, méme provenant de Pestuaire du Río de la Plata, est nettement préféré au produit des entreprises argentines. Enfin pourrait étre entreprise, tout au moins pour certaines espéeces, lexploitation du poisson «vivant». Cette exploitation nécessite: d'une part, des bateaux viviers, d'autre part, des viviers flottants qui seraient mouillés dans le port de Montevideo. Il y a quelques années des pécheurs canariens ont eu lidée d'installer dans le port de La Luz (Las Palmas) des viviers flottants et en tirent d'impor- tants bénéfices. Le poisson vivant se vend, en effet, beaucoup plus cher que le poisson frais et le débou- ché serait assuré dans Montevideo etá bord des trés nombreux paquebots reláchant dans le port. Pour pouvoir conserver vivant, soit dans les bateaux viviers, soit dans les viviers flottants du poisson pé- ché par vinet-cinq ou trente métres de fond, quelque- fois davantage, il faut prendre certaines précautions. Adaptés á la vie sous une pression de plusieurs atmosphéres les poissons, ramenés á la surface, sont mis dans Pimpossibilité de nager. La dilatation de leur vessie natatoire consécutive á la diminution de pression qu'elle équilibrait réduit considérablement le poids spécifique du corps et les pécheurs cana- riens ont recours ¿une véritable «ponetion» de cet organe pour permette aux poissons de nager sous une couche d'eau de faible épaisseur. lls perforent la paroi du corps et celle de la vessie natatoire au mo- yen d'un tube coupant, terminé en biseau á Vextré- mité qui doit étre enfoncée dans le corps du poisson, Pautre extrémité étant libre. Un manche de bois, de forme spéciale, permet le facile maniement de ce petit instrument désigné sous le nom de «pica». La qualité remarquable du poisson des cótes de Pest assurera au produit des exploitations futures une faveur certaine. EN Ajoutons que Vinstallation de dépóts frigorifiques ou la simple utilisation de bateaux modernes, possé- dant des dispositifs pour la conservation par le froid, permettrait d'approvisionner tres réguligcrement le marché «poisson frals». En ce qui concerne le poisson salé et séché, les débouchés sont assurés tant en Uruguay que dans les pays limitrophes. Dans la République méme, les populations du centre consomment—le payant un prix relativement élevé—un poisson séché qui doit a son mauvais mode de tranchage, á un salage insuffisant etá un séchage opéré en dehors de toutes les régles ordinairement suivies, un aspect, une odeur méme qui rendraient impossible leur acceptation en Eu- rope. Ce poisson nous rappelle, a peu pres exactement, le produit que préparent les pécheurs canariens et dont la conservation est, parfois, tellement problé- matique que les autorités des ports de Las Palmas et de Ténériffe se voient dans Pobligation, malgré une indulgence bien évidente, de faire jeter á la mer des chargements complets. La présence un nombre important de canariens dans le centre de la République Orientale de PUru- guay expliquerait le bon accueil fait au poisson séché actuellement expédié dans la campagne. Ce poisson est á peu prés inconnu dans Montevi- deo oú le présenter serait d'ailleurs inutile. Il en serait trós certainement tout antrement Gu poisson tranché, salé, séché et conservé suivant la méthode que nous avons indiquée. Ainsi que nous VPavons dit, les poissons séchés que nous avons fait goúter ont été jugés parfaitement bons et susceptibles de faire une concurrence avantageuse au «bacalao». La lutte serait Vautant plus facile que, aux condi- tion favorables de l'exploitation, viendrait s'ajouter Vabsence de frais de transport et de droits d'entrée. D'autre part les pécheurs pourraient saler et ven- dre eux-mémes, supprimant ainsi les intermédiaires, dont la part de bénéfices pése si lourdement sur le consommateur sans profit pour le productcur. La fabrication de conserves pourrait étre entreprise avec succés, en tenant compte des goúts du marché » et, dans ce cas comme précédemment, les produc- teurs nationaux se trouveralent dans des conditions PT leur assurant une incontestable supériorité sur les fabricants étrangers. Nous avions lPintention d'étudier la possibilité d'éta- blir des salines et de déterminer dans quelle mésure pourrait étre rémunératrice la fabrication «d'engrais de poissons. Le «peu de durée de notre voyage ne nous a pas permis d'aborder Pétude de ces deux points, pourtant si intéressants et qu'il serait tres important d'élucider dans le plus bref délai. Nous r'avons pas davantage eu le loisir, au cours de notre croisiére, d'étudier la possibilité d'établir des exploitations pour Postréiculture et la mytiliculture. L'huitre et la moule existent naturellement. Elles rauront done pas a lutter contre les difficultés, par- fois tres grandes, de Padaptation a un milicu plus ou moins favorable. D'ores et déjáa il nous a été donné de constater que les essais devront étre poursuivis, par suite de Pab- sence de mouvements réguliers et de grande ampli- tude de POcéan, non selon la méthode francaise des cótes de l'Océan atlantique, mais suivant celle a la- quelle on a recours sur les cótes de la Méditerranée, qui ne presente pas le phénoméne des marées. De notre trop court voyage sur les cótes de Pest de la République Orientale de Uruguay nous rap- portons une impression excellente sur la richesse des eaux qui les baignent et notre conviction est com- pletement affermie qu'il y a a faire, beaucoup a faire au point de vue «pécheries». Sans vouloir entrer ici dans lPexposition du plan que devront suivre les exploitations futures, nous di- rons quelles devront étre puissantes: puissantes com- me capitaux, puissantes comme outillage, de maniére á pouvoir tirer parti de toutes les branches de l'in- dustrie de la péche. [exploitation compléte de cette industrie devra comprendre: 1.0) Le poisson frais, les mollusques el les crustacés vivants pour Papprovisionnement du marché «pois- son frais» á Montevideo et a Buenos Aires, en y adjoienant éventuellement la branche «poisson vi- vant». 2.0) Les poissons en frigorifiques, poissons fins seu- lement, dont la valeur commerciale justifie les 1m- JN mobilisations de capitaux nécessaires a Pétablisse- ment d'installations et de machines frigorifiques («bró- tulas, pejerreyes, anchoas, etc.»). 3.0) Le poisson salé et séché, en utilisant pour cette préparation les poissons de grandes dimensions (curbina criolla, curbina negra, bagre) et ceux de dimensions réduites dont Pabondance, á certaines épo- ques, déterminerait un avilissement des prix si on les mettait sur le marché (pescadilla, curbina blan- careto.) 4.0) Le poisson salé et fumé, dont la préparation pourrait étre tentée avec certaines espéeces. 9.9) Les poissons, crustacés et mollusques en con- serves. Rappelons quw'áa certaines époques de Pannée on capture des crabes de grande taille, parfaitemen- comestibles, et que la fabrication de conserves d'hui- tres et de moules se pratique couramment. 6.90) Les poisson en «escabeche». 7.0) Les produits accessoires tels que les ceufs qui pourraient servir a fabriquer une rogue qui trouve- rait son emploi pour la péche de la sardine, si ce poisson existe en quantité, ou pour la péche au tré- mail dont elle augmenterait le rendement; hule de JFoies dont la préparation a déja été tentée; la colle de poisson, la graisse de poisson, les vessies natatotres et enfin le guano pour la fabrication duquel seraient utilisés tous les déchets des diverses préparations et les poissons dont on ne pourrait tirer un autre parti. 8.0) Le sel et les salines artificielles. 9.0) L'exploitation de deux industries appelées a un erand avenir le jour ou sera mise en évidence la possibilité de leur création, nous avons nommé Los- tréiculture et la mytiliculture. Ces deux branches de Pindustrie aquicole marine pourront peut-étre méme, dans Pavenir, prendre un développement assez considérable pour absorber les soins d'entreprises ayant pour unique objet leur ex- ploitation. En ce qui concerne la capture des poissons, nous croyons devoir dire que nous sous-entendons cette capture au moyen des engin modernes, les seuls vé- ritablement industriels: le chalut et le fileta plateaux ou á ciseaux, scherbret-ternetz des Allemands, ot- ter-trawl des Anglais; les seuls á Pusage desquels on ait recours á peu prés universellement pour la péche intensive. A Nous n'entrerons ici dans aucun détail relativement a leur emploi, nous ne chercherons pas plus á éta- blir leur incontestable supériorité que nous ne tente- rons de faire justice des accusations portées contre eux. Aussi bien ce serait lá discussions o0iseuses. Leur usage, qui se généralise de jour en jour, les plaidoyers en leur faveur parus sous des plumes au- torisées et notre expérience des questions «péche» nous permettent d'affirmer que seuls ces filets ont une valeur industrielle et qu'ils devront étre employés par les entreprises futures soucieuses de lutter avanta- geusement contre la concurrence étrangére. Sans reprendre les accusations infondées de des- truction des alevins, peut-etre nous objectera-t-on que la présence, prés des cótes, de plusieurs vapeurs trainant jour ef nuit leurs engins déterminera, au bout d'un certain nombre d'années, et malgré l'étonnante puissance reproductrice des poissons, une diminution sensible de leur nombre. Bien que les espéces dont nous avons constaté al présence se montrent particulicrement nombreuses, bien que les eaux baignant les cótes de la Républi- que Orientale de Uruguay soient á peu pres vierges du contact des engins modernes, bien que nous puis- sions trouver dans la remarquable faculté reproduc- trice des poissons un argument de une incontestable valeur pour une réponse négative, nous inclinons ce- pendant á répondre nettement: OUL Oui, d'ici un nombre d'années qu'il est impossible de fixer, mais qui sera considérable, les poissons se feront plus rares, leur capture plus difficile. [exemple du vieux continent est la pour nous prou- ver que, sinon rapidement, du moins au bout d'une longue période de péche intensive, le poisson dimi- nue— contrant a sa multiplication infinie que Pobstacle mis á la fécondité par cet état d'equilibre que nous pour- rions appeler le balancement des organismes dans un milieu donné? Bien peu y ont songé, semble-t-il, du moins s'il faut en croire l'essor magnifique de la péche aux filets trainants, le perfectionnement des engins de capture, le nombre, la puissance des sociétés de pé- che, les progrés qui ont fait de leurs vapeurs d'ad- mirables bátiments travaillant sans A traí- nant leurs filets de jour et de nuit et, apres plusieurs jours passés au large, ne rentrant au port que pour en repartir aussilót. Au point de vue national une breve réponse réduit á néant lPobjection tirée de la diminution probable des poissons du fait d'une exploitation intensive. A trois milles en mer les eause sont libres. St, par serupule, une nation hésite ( autoriser Pemploi des engins puissants, les seuls « retirer un bénéfice d'un sentiment louable en sot, mats quí est une faiblesse dans le lutie pour la vie, seront les pécheurs étran- gers. Ce sont' done le. chalut. et le. Gleta plateaux, en eins non encore employés sur la cóte de la Répu- blique Orientale de Uruguay que les Sociétés futu- res devront utiliser. a Le filet trainant, connu sous le nom de «bou» ou «boeuf» et dont nous nous sommes servi, dans des conditions un peu défectueuses, il est vrai, ne consti- tue, pour nous, qu'un premier pas, qu'un léger pro- grés dans l'industrialisation des engins de péche, un passage entre le palangre et le filet a plateaux. Le palangre rest pas, en effet, un engin industriel. Son rendement est faible, les chances de perte d'ha- mecons parfois considérables (jusqu'a 33 %/o du nom- bre total). Bien souvent les étoiles de mer et cer- tains gastéropodes se fixent sur Pappát en tres grand nombre. Enfin, nous avons pu nous rendre compte quun grand nombre des poissons capturés devient la proie des requins. Ajoutons que, par les temps un peu durs, la pose et la reléve des palangres, pénibles par temps calme, deviennent tout á fait impossibles. De plus, le rendement de la péche est absolument subordonné a la qualité de Pappat qu'il est parfois tres difficile de se procurer. On nous objectera, sans doute, que, jusqu'á J'heure actuelle, les peécheurs au palangre ont vécu du pro- duit de leur travail et qu'avec de petits vapeurs la péche a été assez abondante non-seulement pour approvisionner le marché de Montevideo mais encore pour permettre l'exportation sur Buenos Aires. En admettant que les pécheurs trouvent une rému- nération suffisante de leur travail et des capitaux en- gagés dans la vente du produit de la péche au pa- langre, en admettant que Pentreprise exportatrice fasse de bonnes affaires—et tout ceci serait a dé- montrer—il ne faut pas oublier que C'est gráce seu- lement au prix élevé, voire méme exorbitant, qu'at- teint le poisson a Montevideo. Sur la grande, sur l'immense majorité—sur tout le pays, moins les pécheurs—retombent les consé- quences (une routine qui leur fait employer des en- gins universellemeni abandonnés. Partout, en effet, c'est le filet trainant qw'utilisent les vapeurs et méme, en ce qui concerne la péche á la morue, cet engin se substitue aux anciennes ligues de fond. Déja, en 1904, la «Jeanne», vapeur chalutier, en- treprenait son second voyage et il faut que la supé- riorité de la péche au filet trainant soit indiscutable E pour que des armateurs r'aient pas hésité á risquer leurs engins dans des mers couvertes de brume, et dont le fond est hérissé d'ancres perdues et de co- ques de navires coulés. Indastriel, un engin Pest toujours lorsqu'il nourrit celui qui Putilise et, si les palangres r'existaient pas, la péche a la canne pourrait étre industrielle. Mais lorsqu'un arrét dans le progrés impose á la population de tout un pays des prix excessifs pour un article comme le poisson, lorsque la «cristallisa- tion» dans des procédés antiques d'une petite mino- rité transforme en article de luxe un article de pre- miére nécessité, le devoir du Gouvernement n'est-il pas de favoriser la marche vers le progres pour le plus grand bien de tous? Il nous paraít que si. Et, si la transformation des procédés de péche de- vait entrainer une perturbation passagére dans la vie dun groupement sourd á lVévolution du milieu qui lenvironne, il ne faudrait y voir que la rancon du pro- grés, de ce progrés dont ceux qui se plaignent au- jourd'hui seront demain les premiers bénéficiaires. Le «bou», que nous avons pu voir á loeuvre, ne nous semble pas indiqué pour une exploitation in- tensive—intensive dans la limite ou Je lui permet- tront les reglements dont nous parlerons plus loin. Tel qu'il existe actuellement, le «bou» nécessite Pemploi de deux vapeurs, avec chacun un équipage de dix ou Onze marins. La mise á leau est assez délicate, la manceuvre, durant la péche, difficile avec un peu de mer; la re- leve, des plus pénibles par beau temps, est tres lon- gue el devient impossible quand le vent se fait sentir ou quand la houle est un peu forte. Enfin, avec temps dur, il est inutile de songer á sortir en mer, les vapeurs employés ne pouvant, méme libres du filet, résister á une bourrasque. Le bilan est donc le suivant: nécessité de deux va- peurs, de deux équipages avec grosse consommation de charbon et impossibilité de se livrer á la péche, sauf par beau temps. Avec un grand vapeur de péche, au contraire, qu'il s'agisse de l'emploi du chalut ou de celui du filet-a plateaux, la péche s'effectue méme par temps dur, la mise a Peau et la releve de Pengin se font rapi- dement et sans fatigue; un équipage de douze hom- OE mes est suffisant et la dépense de charbon est. forcé- ment inférieure á celle de deux petits vapeurs. Ajou- tons, qu'en cas de mauvais temps, les chalutiers et les «trawlers» peuvent rapidement relever leur filet et, tres marins, résister parfaitement a la tempéte. Nous avons eu lPoccasion, tant au cours de nos eroisiéres dans le golfe de Grascogne, que durant une mission sur la cóte occidentale d'Afrique, d'appré- cier les qualités remarquables des bateaux pécheurs et les garanties qu'ilseprésentent pour la vie des ma- rins qui composent leurs équipages. Les cótes de Pest de la République Orientale de PUruguay ont la réputation d'étre particuligrement dangereuses et une entreprise aurait-elle les oreilles fermées á toute considération d'humanité, ne doit, dans son propre intérét, y envoyer que des vapeurs solides, construits pour lutter avantageusement con- tre les tempétes. Centres d*exploitation L'existence de points d'atterissage sur la cóte, de ports méme: la baie de Maldonado, le port de La Paloma, dans quelque temps, et la possibilité 'ache- ter des terrains á des prix peu élevés permettront aux industriels futurs de s'installer sur les lieux mé- mes de production, groupant autour de leurs usines, de leurs sécheries, les maisons de leurs employés, créant ainsi des centres de colonisation qui s'aug- menteront des commerces variés dont la présence dun noyau industriel, en un point quelconque, fait naítre la nécessité. D'autre part, dans un avenir certainement peu éloigné, le chemin de fer arrivera j¡usqu'a Maldonado et des facilités de transport viendront ainsi s'ajouter a celles qu'offrent déja les entreprises maritimes dont les vapeurs desservent les cótes de l'est. Dans de si avantageuses conditions, avec un champ aussi vaste, aussi riche et inexploité comme celui qui s'offre á elles, il n'est pas douteux que des en- treprises se fixeront dans la République. Et, lorsque, faisant un retour en arriére, nous re- portons notre pensée sur la cóte occidentale d'Afri- que, dans cette baie du Lévrier oú nous avons été recus par quelques Mavres inhospitaliers, quand nous songeons que lá ou en 1905 il yy avait rien qu'une végétation brúlée par le soleil, brúlée par Pair de la mer, sans aucun vestige du passage de lP'homme, et que, a 650 kilometres au nord de Dakar, sans au- tre moyen de comunication que la route du désert ou celle de l'Océan, il s'est fondé un centre industriel, quun phare s'éléve á l'extrémité du Cap Blanc, que des wagons roulent desservant les concessions, ve- nant chercher le poisson sur le móle auquel accos- tent les vapeurs des entreprises de péche, qu'une station de télégraphie sans fil meten communication Port-Etienne avec Paris et avec Dakar, qu'existe un eroupement industriel lá ou il n'y avait pas d'eau, et que nou comparons avec la cóte mauritanienne les cótes de Pest de la République Orientale de PUru- guay, splendidement illuminées, avec de leau, avec une population laborieuse, avec du commerce, avec la vie enfin, plus encore, avec de la joie—car Punta del Este offre déja ses distractions a de nombreux baigneurs—nous ne pouvons faire autrement qu'ajou- ter, par la pensée, á ces manifestations de lactivité húmaine, quelques centres industrieis qui tireront, des richesses de la mer, des bénéfices aussi certains, plus certains méme, que ceux que dispense la terre a celui qui la cultive, et nous ne pouvons croire que ce qui n'est encore qu'un produit de notre imagina- tion, ne devienne, á bref délai, une brillante réalité. Eréations indispensables Mais les considérations qui détermineront, tout porte a la croire, la formation de: sociétés de péche, la création d'industries nouvelles, le plan Vexploitation dans lequel nous nous sommes préoccupé de mettre en évidence tout ce qui peut étre la source d'un bé- nófice, si minime soit-il, n'ont, en somme, trait qu'aux capitaux de particuliers ou de sociétés et aux avan- tages que pourra retirer indirectement le pays de leur mise en valeur. Nous limiter á de telles considérations serait ou- blier importance du travail que S. E. Monsieur le Président de la République nous a fait lhonneur de nous confier, serait rabaisser une question d'intérét PrRAO Fig. 25.—La sécherie et le dépot — 07 = cénéral, serait méconnaitre les vues supérieures qui ont inspiré le Gouvernement dans la résolution de faire étudier la faune aquatique de "Uruguay, oublier aussi le róle supérieur de PEtat sur lequel nous in- sistions en exposant le plan des recherches a effec- tuer. (Voir ci-dessus p. 8.) Station de biologie marine Pour arriver á la connaissance de la biologie des élmes. marins, pour déterminer les lois auxquelles obéissent les migrations des poissons, pour mener a bien les multiples et délicates observations qui devront s'échelonner sur un grand nombre d'années, il est absolument indispensable dVemployer des appareils spéciaux, d'établir des milieux d'observation et d'ex- périences, d'avoir recours á des installations appro- priées, de créer, en un mot, une Station de biologie marine. La connaissance de la biologie des poissons, crus- tacés et mollusques West d'ailleurs pas la seule que doivent acquérir ceux qui seront appelés a fournir des renseignements aux industriels; celle des orga- nismes microscopiques qui flottent á la surface de Pocéan, ou se maintiennent entre deux eaux, leur permettra, plus rtapidement encore, de dire vers quels parages le pécheur doit diriger son vapeur pour faire dVabondantes captures. Ces éelres innombrables, dont la présence á peine altere la limpidité des eaux, dont les marins ne soup- connent méme pas VPexistence, le plantifon, pour lui donner le nom qu'il doit a Johannes Muller qui, le premier, Pobserva, renferme des algues microscopi- ques, des animalcules qui mangent ces algues, des larves de crustacés qui mangent les «ulgues et les animalcules et, par surcroit, se mangent entre eux. Les anchois, les sardines font la chasse a ce fréle gibier, les poissons ichthyophages suivent, suivis eux- memes des mammiféres marins. Et cest de Pabon- dance de ce «plankton», qui a besoin de chaleur et de lumiére, que dépend, dans une large mesure, l'ar- rivée ou le départ des poissons voyageurs. Cette étude des infiniment petits peut étre menée a bien par les naturalistes seuls. 5. — EE En France, depuis longtemps déja, tout une bor-= dure de- laboratoires maritimes fonctionne sur les cótes: Boulogne, Wimereux, Luc-sur-mer, Saint Vaast-la-Hougue, Roscoff, Concarneau, Les Sables- d'Olonne, Arcachon, Guéthary, Banyuls, Cette, Mar- seille, Tamaris, Villefranche et, en Algérie, Alger possedent des stations zoologiques et un personnel scientifique. Saint Vaast- la-Hougue posseéde méme une installation compléte de piscifacture. Ce qui a été fait sur de si nombreux points en France pourrait étre fait sur un point au moins de la cóte marine de lPUruguay, au début des études dont la nécessité nous parait surabondamment dé- montrée, et une seconde station devrait étre établie sur le Río de la Plata. École de péche Le vapeur mis á la disposition du Directeur de la Station pourrait, en méme temps que d'instrument de recherches, servir de bateau-école pour la péche. Les pecheurs des cótes de la République Orientale de PUruguay ont pu, en effet, gráce a Vabsence ab- solue de concurrence, s'en tenir á Putilisation d'en- ains dont usage remonte tres loin, et a la vente du poisson a Pétat frais. Nous avons déja dit la valeur des préparations de poisson sec faites par un nombre trés réduit de pe- tits commercants. Mais, a Pheure actuelle, des concurrents se dres- sent devant les pécheurs orjentaux, d'autant plus re- doutables qu'ils sont puissamment outillés et em- ploient les plus perfectionnés parmi les engins mo- dernes. La lutte pour la suprématie sur le marché de Buenos Aires est déja ardente. La stagnation dans la routine supprimerait rapidement un impor- tant débouché et peut-étre méme la nouvelle entre- prise porterait-elle la lutte sur le marché de Mon- tevideo. Non seulement Pexportation pourrait cesser mais encore assisterait-on presque súrement á ce triste spectacle de voir le marché uruguayen d'expor- taleur devenir importateur. ll est donc indispensable de former une génération de pecheurs connaissant la manceuvre des vapeurs et des engins modernes. cial au point de vue de l'élevage de certaines classes de poissons et de mollusques. Les matériaux recueillis au cours de notre mis- sion, et ceux que nous recueillerons dans nos vova- ges futurs, nous permettront la constitution rapide d'un musée de la faune aquatique de la République Orientale de Uruguay. Durant le période d'étude des créations sus-indi- quées, nous sommes persuadé qu'il est indispensable WVeffectuer les travaux que nous venons de men- tionner. lls permettraient de faire des observation du plus haut intérét, de recueillir des éléments importants et c'est a ces recherches que nous avons l'intention de consacrer les heures que nous laisse libres notre en- seienement a PInstitut d'agronomie. Dans le but de faciliter lentrée de la rade de Mal- donado aux bateaux pécheurs, que les résultats de notre croisiére pourront amener á venir travailler sur la cóte de Pest, nous croyons qu'il y aurait lieu d'é- tudier la création d'un feu á placer á la pointe sud de Pile Gorriti. Guidés par ce feu et le phare déja existant, les vapeurs pourraient entrer et sortir de Pabri naturel quí leur est oftert etcetle Creation ren= drait en méme temps service aux bátiments mar- chands qui viennent chercher un refuge 4 Maldo- nado. : Progres réalisés Depuis que nous avons terminé ce rapport, des modifications extremement heureuses se sont produi- tes dans Pexploitation de la péche en Uruguay. P'entreprise P. Galcerán, encouragée par les résul- tats que nous avions pu obtenir méme en ne serrant pas de tres pres les réalités d'une exploitation in- dustrielle, enveya, quelque temps aprés notre retour, une partie de sa flottille de vapeurs et de voiliers sur la cóte de Vest. C'est la baie de Maldonado qui fut prise comme base Popération. La peche s'effectue au large, en dehors de la ligne des caps qui déterminent la li- mite du Rio de la Plata (cap Santa Maria, cap An- a JN tonio) au moyen du «bou» trainé par deux vapeurs. A la cóte ou du moins á une faible distance, les voiliers se livrent á la péche aux palangres. Tous les jours ua vapeur, aprés avoir embarqué le produit de la péche des divers petits bátiments, quitte Punta del este de maniére á arriver á Montevideo avant le départ des vapeurs qui font la traversée Montevideo -Buenos Aires. Au bout de quelque temps, gráce a la connaissance des lieux acquise par les patrons des vapeurs, l'im- portance des captures augmenta considérablement et on put songer, non-seulementá aceroitre Pexportation sur la capitale voisine, mais encore á faire bénéficier Montevideo de lP'heureuse amélioration produite dans lesrendement de la peche: Un groupe de personnes progressistes eut l'idée de profiter des circonstances pour en finir avec les re- erettables pratiques qui faisaient jusqu'alors du pois- soñ un article de luae. Une société fut fondée sous le nom de «Proveedora de pescado» et sa direction confiée á Pintelligente activité de Monsieur André J. Soca. Faisant disparaitre ce que Pon peut sans exagéra- tion appeler «un abus», abus dont sont coupables beaucoup plus les intermédiaires que les pécheurs eux-mémes, la «Proveedora de pescado» voulut également mettre fin a la déplorable facon dont s'ef- fectuait le transport du poisson dans les rues. Jusqu'áa ce jour, en effet, les revendeurs achetaient au móle des pecheurs le poisson attaché par groupe de nombre variable mais de poids a peu pres cons- tant (trois kilos environ) et désigné sous le nom de «collera ». Ces «colleras» sont constituées par la réunion de plusieurs poissons dans les opercules desquels on a passé quelques brins de jone qui sortent par la bouche. Les revendeurs suspendent ces «colleras» aux deux extrémités dun long báton qu'ils portent sur lPépaule et vont ainsi par les rues, offrant leur marchandise et criant le nom des poissons pour avertir de leur passage. De quelle quantité de poussiéres se couvrent les poissons, cela est impossible á déterminer. Ft, pour peu que le soleil fasse sentir Pardeur de ses ra- > E yons=-ce qui D'est pas rare sous le ciel serein de Montevideo—on peut se figurer aisément dans quel état parvient aux consommateurs une marchandise qui n'est méme pas vidée. Quelquefois, au lieu de suspendre les «colleras» aux extrémités d'un baton, les revendeurs les placent dans deux corbeilles qui sont suspendues aux extré- mités d'une perche á la facon des plateaux d'une balance aux extrémités dun fléau. Dans Pun et Pautre cas une protection illusoire est assurée contre la poussiére par une toile d'emballage placée soit sur les pojssons suspendus soit sur les corbeilles. Elle est mouillée avec des eaux d'une propreté tres problématique et ra (autre effet que de faire passer sur un lot de poissons une partie des microbes des lots précédents. Bien souvent il nous a été donné de voir—dans les quartiers ouvriers C'est un spectacle journalier-- les poissons suspendus en «colleras» ou placés dans des corbeilles séjourner sur le bord de la chaussée, pendant que les revendeurs servaient leur clientéle ou faisaient, dans quelque débit de boisson, des sta- tions que la chaleur du jour et la fatigue d'une pro- menade prolongée á travers la ville les portaient a allonger considérablement. Pendant ce temps leur marchandise se couvrait de toute la poussiére soulevée par le passage des véhi- cules et des rapides tranways électriques et la vérité nous oblige á mentionner que quelquefois elle recoit autre chose que de la poussiére, qui lui vient des chiens promenant leurs loisirs par les rues. La «Proveedora de pescado» répartit le poisson á domicile au moyen de voitures munies de caísses fermées placées sur les parois latérales. En été le poisson peut-étre maintenu frais au mo- yen de glace. Enfin cette entreprise vend du poisson sans étre vidé—car telle était la coutume jusqu'á ce jour —et aussi du poisson vidé. C'est lá une excel- lente mesure qui, 11 y a tout. lieu de lespérero ha= bituera peu a peu les consommateurs a accepter cet article refusé sur le marché pour des raisons qui nous échappent. Dans ces conditions, le poisson, vidé a Parrivée se conserve avec une facilité beaucoup plus grande et A cette éducation aura des conséquences excellentes pour les pécheurs ceux -mémes. Sachant que le pois- son vidé est aceepté, ils pourront effectuer Popération aussitót la péche terminée et ne seront pas ainsi ex- posés a jeter á la mer une partie importante de leurs captures qui, en été, arrivent au port dans un état de décomposition qu' expliquent surabondamment Pac- cumulation des captures et lPélévation de la tempé- rature. Mais les progrés effectués dans la distribution du poisson ne sont pas les seuls dont ait a se réjouir la population de Montevideo. La nouvelle entreprise, possédant de puissants moyens d'action, assurée (un écoulement que facilitent la supériorité des produits offerts et Pexistence de seize voitures de distribution et de plusieurs postes de vente dans les marchés et dans divers quartiers de la ville, a pu abaisser con- sidérablement le prix de ses marchandises. Elle s'est, d'autre part, assuré, par la passation Vun contrat avec Ventreprise Galceran, la quantité de poisson nécessaire á Papprovisionnement de ses voitures et de ses divers postes. Les précautions dont elle a su s'entourer lui per- mettent de vendre le poisson au kilo (ce qui est une innovation car le poids de la «collera» était déter—- miné á vue d'ceil) etá prix fixe pendant toute Uanée. Les prix sont fixés comme l'indique le tableau ci-apres: COMMUN | Prix le Ko FIN || Prix le Ko | Filets de curbina. . || Brótulas. Filets de pescadilla . | Burriquetas Barsos blancos -... + || | Lenguados . ; Curbinas o Pescadilla de red. o Pescadillas . o O || Pejerreyes . [Qu = Palometas O | UV | Congrios de red o o Congrios O "wo Anchoas 0 Bagres tf | 2 || Rubios bs E Ravas E > || Bureles . A Pámpanos A A AS | Natas. Chuchos. . ns Caballas SAS. ebe., etc. +... || | Bonitos. 0 ato | | EXTRA - TIN || Prix le Ko. DIVERS Prix le Ko | | | ALTOS dr | Mejillones . e Pargos rosados | LS Almejas e MEA E Meros 91 A Cangrejos . AA 8 Besugos. añ O Caracoles. a Y Salmonetes. 08 O. Lanas A 0 5 a | LS 1 Soles. ed S —Langostines <= Arda | Camarones . | Huevos de pescados. Les prix que nous indiquons correspondent a la moitié ou au tiers des prix auxquels était babituée la population en temps ordinatre. Lorsque, pour une cause quelconque, le poisson était rare ou lorsqu'il était plus recherché (notamment pendant le caréme) les prix étalent majorés dans une proportion énorme. Une «curbina» de demi-kilo était vendue couram- ment % 0,20 ou $ 0,30. Pendant la seniaine sainte le poisson devenait un article de tres grand luxe et les families de la classe moverme ne pouvaient songer a le vor figurer sur leur table: Les engagements pris par la «Proveedora de pes- cado» assurent donc á la classe la plus intéressante — la classe: ouvriére —un aliment nutritif et sain dont la nécessité se fait particulierement sentir dans une population ou le bas prix de la viande en fait pres- que Punique aliment. En méme temps que la certitude d'un approvision- nement régulier permettait la constitution d'une en- treprise pour la vente du poisson, elle déterminait certains fabricants de conserves á entreprendre une fabrication que sa marche réguliére pourrait rendre économique. La maison Santini achéte journellement deux-cent cinquante á trois cents kilos de poissons pour la pré- paration d” «escabeche». Ce. sont plus particuliére- ment des «curbinas », des «pescadillas » et des «con- 2rios ». Une espéce qui est susceptible de permettre éga- lement la préparation dun excellent produit sous la méme forme est le «pejerrey» de grande taille ou dos noir (lomo negro ). LAN bl, EL ME Pa AAA : pi gd NN ln PA 7 NA mÑ yd den ' N ! A E Ri0d e 1 Mn o eS: AE % Mi O RS no Ñ A (a Bsealea DE 3002 A o A e OS IRTE di e + E d LS s SS NN Y NS CARTE N. 3 SS NS Embarcadere et brise-lames de « Punta del este » — 83 — Conclusion Nous venons de voir ce qu'était hier lP'industrie de la peche dans la République Orientale de "Uruguay et ce qu'elle est aujourd'hui. Que sera -t-elle demain ? Pour toutes les raisons que nous avons signalées: abondance et excellente qualité du poisson, facilités exceptionnelles de lPexploitation, proximité des points de consommation, existence de marchés déjáa ouverts, il y 3 tout lieu de croire qu'elle prendra rapidement un brillant essor. Déjáa nos modestes recherches ont éveillé Patten- tion du commerce et des industries intéressées; déja des demandes nous sont parvenues de divers cótés et Europe méme, dont nous r'espérions pas voir s'ouvrir le marché aux produits de la péche sud- americaine, certaines préparations nous sont deman- dées par plusieurs maisons importatrices. Nous sommes persuadé que gráce á la haute pro- tection accordée par le Gouvernement á la péche et aux industries annexes, gráce aux travaux déja effec- tués et qui seront suivis de nouvelles recherches, eráce á l'laugmentation des facilités offertes aux ex- ploitations (les travaux de construction du port de «La Paloma» sont déja commencés) les richesses mieux connues de la faune aquatique de la Républi- que Orientale de Uruguay attireront et retiendront Pattention des industriels et capitalistes aux dispo- nibilités desquels est offert un emploi des plus ré- munérateurs et qui serait sans aucun aléa si les entreprises humaines n'étaient précaires par leur essence méme. Mais nous pouuvons dire que les ris- ques sont, dans le cas qui nous occupe, réduits au minimum et que les chances de succés atteignent une proportion bien rarement réalisce. Aoíút, 1909. o Sa APPENDICE Plus de deux années se sont écoulées de puis les travaux de recherches que nous avons effectués sur les cótes de Pest de la République Orientale de Uru- guay et dont les résultats ont été exposés dans le rapport présenté au Congrés de La Haye en 1909. Quen a-t-il été de nos souhaits et de nos espé- rances? Quel sort leur a-t-il été réservé par ces deux années qui appartiennent a Pavenir que nous entrevoyions si brillant? Il pourrait sembler, á premiére vue, que nos pré- dictions se trouvent en défaut et que la continuation des recherches dont nous signalions Pimpérieuse né- cessité ait été considérablement reculée, 4 s'en tenir, du moins, a Pabsence de toute publication et de toute indication de modification importante du mouvement industriel durant ce laps de temps. Nous sommes cependant heureux de pouvoir sig- naler que s'il y a eu une stagnation tant au point de vue de l'essor de lPindustrie qu'á celui de la conti- nuation des études le «sur place» est beaucoup plus apparent que réel. Nous pouvons méme dire qu'une évolution lente et continue eút bien difficilement amené au point ou elle se trouve actuellement la question des pécheries maritimes et de leur étude méthodique. S'il rest que trop vrai que, durant deux années— et sous Pinfluence de causes multiples qu'il n'y aurait aucun intéret á exposer ici —les recherches que nous avions entreprises ont pu paraitre paralysées, s'il est vral que le mouvement d'industrialisation de la péche dont on vient de lire Pexposition ra pas suivi la marche que d'aucuns, dont nous sommes, eussent été heureux de lui voir indéfiniment prolonger, nous de- vons reconnaitre que, dans l'espace de quelques mois, de quelques semaines devrions-nous dire, des pro- eres inattendus, inespérés méme ont été faits tant dans le domaine de Pétude scientifique de la question «pécheries» que dans celui de son exploitation indus- trielle. : Une des premicres préoccupations du Gouvernement actuel, aux destinées duquel préside Son Excellence — So —- Monsieur le Président de la République, José Batlle y Ordóñez, a été d'assurer le développement des in- dustries dejá existantes dans la République Orientale de Uruguay ou susceptibles d'y étre implantées et, au tout premier rang, a été placée la question «Pé- che et industries annexes». Moins d'un mois aprés la constitution du ministere Son Excellence Monsieur le Ministre d'industries, docteur Eduardo Acevedo, ncus faisait l'honneur de nous confier l'établissement de Pavant-projet relatif a la création d'un organisme qui aurait a connaitre de toutes les recherches relatives a l'étude de la faune aquatique de Uruguay et á son exploitation indus- trielle. Quelques jours aprés S. E. Monsieur le Président de la République envoyait a l'Assemblée législative un message relatif á la création d'un centre d'études sur les bases que nous avjions cru devoir indiquer et qui sont essentiellement exposées dans Jes conclu- sions de notre communication au congrés de La Haye. La commission désignée par la Chambre des dé- putés a étudié le projet présenté par S. E. Monsieur le Ministre d'industries et ses conclusions sont favo- rables á la mise en exécution du dit projet qui ra souffert que de tres légéres modifications, d'ailleurs uniquement inspirées par le souci d'augmenter les moyens de travail mis a la disposition du personnel scientifique auquel sera confiée l'étude de lPaquicul- ture tant en eaux marines que dans les fleuves et les lagunes. Pour la création (une station de zoologie marine, de piscifacture et de pisciculture; pour les installa- tions nécessitées par les études relatives á la mytili- culture, Postréiculture et l'acclimatation des crustacés comestibles de grande taille (homard, langouste, etc.) ainsi que pour Pachat d'un vapeur spécialement amé- nagé pour les recherches en meril «a été destiné une somme de g 150.000 soit plus de huit cent mille frances. Sans entrer ici dans les détails d'un projet dont nous aurons prochainement lPoccasion d'exposer Pé- conomie nous devons mentionner que le directeur de la division d'aquiculture disposera non seulement du matériel et des édifices nécessaires á toutes les étu- — $b — des et recherches qu'impose la solution des mille problemes de cette branche de l'industrie, mais en- core d'un personnel scientifique et technique spéciale- ment choisi qui lui permettra d'obtenir des éléments placés entre ses mains le maximum de résultats dans le minimum de temps. A Vheure oú paraítra cet ouvrage les conclusions du rapporteur de la commision, Monsieur Héctor Gómez, auront tres probablement été adoptees par la Chambre des députés et nous sommes persuadé qu'au Sénat le projet recevra le méme accueil que tous ceux auxquels cette haute assemblée a déja preté —Pappui le plus décidé parce que, comme celui quí nous occupe, ils étaient inspirés par le souci du plus grand et du plus rapide développement économique de la République. Voilá ce qui a été fait du. cóté officiel et, malgré notre trés légitime impatience, nous rosions entre- voir une aussi rapide et une aussi compléte solution de la question soulevée par nos premiéres études. De son cóté Pinitiative privée nr'a pas été moins féconde. Plusieurs compagnies de péche, puissament outillées, étudient déja les conditions dans lesquelles il leur serait possible de s'établir sur les cótes ou sur les rives des lagunes de ¡ia République Orientale de Uruguay. Des capitalistas dont, par discrétion, nous” devons taire les noms et les négociations, étudient la création de stations de péche dont P'installation repondra aux exigences et aux derniers progrés de l'industrie mo- derne. Disons aussi qu'un groupe de capitalistes urugua- yens se dispose á immobiliser des disponibilités dont le montant dépasse un-million de frances pour la créa- tion de colonies de péche qui seraient prochainement fondées en divers points de la cóte: embouchure de la riviétre Solis, cap José Ignacio, cap Santa María et la Coronilla. j L'étude de ce projet, soumis á lapprobation du Corps: législatif, a méme suggéré lPidée de létablissement une législation spéciale relative á toutes les entre- prises de colonisation ayant pour base la péche et les industries dérivées. Nous ajouterons, enfin, qu'un. projet a été égale- ment présenté pour lPétablissement de salines sur la. Carte N.? 4 ÑÚ E de Se E ZE Plan du port de «La Paloma» Echelle 1:64.000. UN E (CAN AE sd AA e AGRO ACA ANA Al a » cóte marine de lVest de la République Orientale de Uruguay. Les progrés réalisés durant les deux derniéres années ne sont d'ailleurs pas limités á des initiatives qui vont trés prochainement entrer dans la voie de la réalisation. Il y a déja enormément de fait et ceci a tres heureusement précédé cela. Ceci, C'est létablissement du chemin de fer jus- qu'a Maldonado, c'est la construction d'un embarca- dére et d'un brise-lames á Punta del este ainsi que le dragage d'une partie de la baie de Maldonado, c'est enfin la construction du port de La Paloma dont les travaux se poursuivent trés activement depuis plus d'une année. Les plans de la baie de Maldonado et du port de La Paloma dont nous devons la communication a Pamabitité de Monsieur P'ingénieur Benavidez, direc- teur du service hydrographique au ministére des tra= vaux publics, donnent, Vailleurs, une idée tres exácte de ce que sont les refuges offerts aux bateaux de commerce et aux vapeurs de péche et des facilités. qui leur sont offertes pour les opérations qu'ils peu- vent avoir a effectuer. a ll y a donc eu, au point de vue spécial qui nous occupe, des progres considérables réalisés depuis la rédaction de notre rapport d'aoút 1909. - Ce développement de V'industrie de la péche v'a pas été localisé en Uruguay. : Dans la République Argentine oú, depuis de lon- cues années, un savant trés distingué, notre excel- lent ami Monsieur le docteur Lahille lutte pour la Mméme Cause que nous, nous avons observé, durant la méme période, un essor aussi intéressant au point de vue de Pindustrie privée qu'a celui des recherches officielles. > Il existe dejá en Argentine un noyau industriel im- portant dont un des composants essentiels est la So- ciété anonyme «La Pescadora Argentina» qui, depuis le début de 1911, ne dispose pas de moins de huit vapeurs excellents qui utilisent l'otter-traw!l. Des sommes importantes vont étre consacrées par le Gouvernement á Pétablissement d'une station d'a- quiculture marine et le caractere de ce travail m'obli- ge malheureusement á passer sous silence tout ce qui a déja été fait et les intéressants projets de Mon- $ sieur le professeur Lahille, tant en ce qui concerne Postréiculture qu'íau point de vue de J'acclimatation en eau douce de nouvelles espéces poursuivie paral- lelement avec Pexploitation des meilleures espéces indigénes. Au Brésil un rapport récemment paru insiste sur les points que nous signalions déja en 1909 et sur la convenance qu'il y aurait á créer une Direction gé- nérale de la péche dotée du personnel scientifique et pratique nécessaires pour effectuer l'étude d'une in- dustrie pour ainsi dire encore naissante. Enfin, nous savons qu'au Chili de études et projets dus á Pinitiative du Gouvernement uruguayen sont suivis avec le plus grand intérét eí qu'une haute per- sonnalité insistait, il y a peu de temps, sur l'impor- tance des avantages que de telles initiatives pourraient rapporter á la florissante République de la cóte oc- cidentale de lAmérique du Sud. Sur tout le continent sud-américain, et tout spé- cialement dans la République Argentine, la consom- mation du poisson a pris un extension considérable et les statistiques indiquent que la production devra augmenter dans de grandes proportions pour faire face aux demandes du marché. Ces demandes vont en croissant avec une rapidité certainement peu faite pour étonner ceux qui assistent au développement économique véritablement prodigieux des nations sud- américaines mais bien supérieure encore á la mar- che ascendante que suit la production. Les statistiques les plus récentes que nous ayons pu nous procurer révelent, pour la seule République Argentine —le débouché le plus important offert á Pindustrie de la péche en Uruguay, ainsi que nous avons eu lPoccasion de le mentioner—une consom- mation totale de 17:871.564 kilogrammes en 1907, 19:424.591 kilogrammes en 1908, et 21:256.093 kilo- grammes en 1909, soit une augmentation de 1:353.027 kilogrammes de 1907 a 1908 et de 1:83s.502 kilogra- mes de 1908 a 1909. En examinant les chiffres de la production des deux derniéres années, durant lesquelles les produits de la péche ont augmenté dans une proportion con-' sidérable —la fondation de la «Pescadora Argentina» date de 1907— il est facile de se rendre compte de VPécart qui existe entre Paugmentation de Voffre de poisson indigéne et celle de la demande, po EN Pour 1908, la production a étéde . . . 9:032.643 kilogrammes Pour 1909, la production a été de . . . 10:744.752 kilorrammes soit une augmentation de. 1:712,109 kilogrammes inférieure de 119393 kilogrammes á l'augmentation la consommation. Ces 119.393 kilogrammes se re- trouvent, d'ailleurs, dans Paugmentation des produits importés (poissons frais et conser ves) qui passent de 10:391.948 kilogrammes en 19U8 a 10:511.341 kilo- grammes en 1909. Ces chiffres disent éloquemment combien est vaste le marché qui s'offre aux produits de la péche. Et si Von songe que clest depuis peu d'années seulement que la consommation du poisson commence á se gé- néraliser, si l'on tient compte d'autre part que le prix actuel des poissons, crustacés et mollusques en fait encore un véritable article de luxe, on ne peut mieux faire que partager notre optimisme en ce qui concer- ne le développement d'une industrie nouvelle encore en Amérique du Sud et appelée au plus brillant avenir. Juin, 1911. E ad TA pS — 91 TABLE DES MATIERES ENTRODUCTION . 0 E E PROJECT D'ORGANISATION D'UNE MISSION D'ETPUDES Géographie et hydrographie . .-. Mierolocie. ¿1 a de Poissons, crustacés et mollusques RENE... 2 AAN A Procédés de conservation Produit accessoires Etude biologique des poissons, crustacés et ollas Salines . . A Epoque de isivadl., Mi Bateaux, engins de péche, etc. Organisation d'une mission. TRAVAUX DE LA MISSION. . Partie anecdotique. . O Géographie, hydrographie, o eb ROIBESONS 2. Melacós:. 2 017 A A Se MONUSques-.. <<. 0. Péche. Qualité des poissons Poisson salé. . CONCLUSIONS GENERALES DE LA MISSION . Centres d'exploitation Station de biologie marine . RHegle de péche. . Musée de péche . ; Carte des fonds de péche Carnet de péche . , Réglementation de la e Inspection de la péche . . Département de péche PROGRES RÉALISÉS. CONCLUSION . ÁPPENDICE . 10 10 o 16 98 30 48 40 20 al 2) 65 67 65 70 70 71 74 16 17 18 83 84 PLANCHES HORS TEXTE Planche TA » II » TIT » VE » V » VI » VII » VIE. » 10.0% » EXT: > XI » XI CARTES Carte N.0 L, — Carte générale de 1"Uruguay » >» 2.—Plan de la baie de Maldonado. » » 3. — Embarcadere et brise-lames de Punta del Este » » 4,—Plan du port de La Paloma A y AT IA Ñ ds AN mí EN 00 ' a Mi y z ] LS a O N Ni h Ñ AN Y UN p A 11d Y Ñ ' UA 0 ' ] Me AB Ñ ' a '" q y dl Ñ 17 IN e ' Ñ e A A AN AN y UN O O w DN 01 NN % DN eN 1 | y e A a e / 0 ' Ñ ) ñ O e IM 10 e e lo í LU NN 0