de" \H | V Dr. Helen Sawyer Hogg Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa http:/www.archive.org/details/cosmosessaidunedO4humb DEUXIÈME PARTIE L C4 5 2 Lis à : . à 1 < “ ” ÿ L » Û TT j | L « é | L , : : f 4 . . à ". E. ‘ ‘ : mn " : ; fl é 4 ' È EL \ +4 d À Û À . “h L + 1 i : L nn 1 Li \ 0 , t { de : ‘ | 2. { l ve - h . A LL « D 4 be de l eu nu C2 L ÿ À « L ï L ‘. . . fl Al n L d CI VA D «€ ‘ Fr : d De 1 , E } t D. L i | *: : , = k V ‘ , 1 L : ER L ù i su | b. « F î es È = # ' : . 4 4 N ‘ ! à F È L À \ k À ” L 4 ; LP . : Cas L .E, SN ; : sw + L u ; L L o . % » . * ci T : É pe s “ PTE. 7, Là _ 4 à on - fh 4 are 4 a AT an. 8 ' | p f . 1 UT D 7 g dy r - D - L n x t e 5 Pa PÉl: L Fr k. » = : 4 E 24 Et Ÿ TABLE DES MATIÈRES AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. . . . . Pag. VII. Nébuleuses : nébuleuses réduetibles et nébuleuses irréductibles. Nuées de Magellan. Taches noires ou Sacs à charbon, . SYSTÈME SOLAIRE ET ASTÉROÏDES MÉTÉORIQUES. . I. Le Soleil considéré comme corps central. . JL. Planètes: 19 Gonsidérations générales. . . 2° Notions particulières. . . . HI. Comètes.. iALumiere. zodiacale.- RO V.. Étoiles filantes, bolides et pierres méléoriques. NOTES APE ee, . . . SH ni 2 ADDITIONS ET CORREGBIONS. . . .! . *... . 0 » ‘SYSTÈME SOLAIRE: PLANÈTES ET SATELLITES, COMÈTES, LUMIÈRE ZODIACALE 289 291 — 288 — TABLES NUMÉRIQUES TABLE-DES NÉBULEUSES dE. LU Re ODA, TABLE DES CORPS PLANÉTAIRES DÉCOUVERTS DEPUIS L'INVENTION DU TÉ- LESCOPES RS M LS RO Te es OS ER Le 0 Co OR RS TABLE DES DISTANCES DES DIAMÈTRES APPARENTS DES SEPT GRANDES PLA- TABLE DES VOLUMES DES PLANÈTES. . . . + je + + + + + + . » TABLE DES DISTANCES DES PLANÈTES AU SOLEIL. . . . . , . . . » TABLE DES MASSES DES PLANÈTES. +. à . . « à e . .. . 9 TABLE DES DENSITÉS DES BPANÉTES. . : + … OR. : . 3 TABLE DES RÉVOLUTIONS DES PLANÈTES. . . . . . . . . . . . » TABLE DES INCLINAISONS DES ORBITES PLANÉTAIRES ET DES AXES DE RO- DNDEDN EME 20 se eu es re Net te se leo ie (0 CR TABLE DES EXCENTRICITÉS DES ORBITES PLANÉTAIRES. . . . . . . » TABLE DES DIVERS DEGRÉS D'INTENSITÉ DE LA LUMIÈRE SOLAIRE SUR LES DIF- FÉRENTES PEANÉTES Mn, LS 2 CO COR . ont: TABLE DES ÉLÉMENTS DES PETITES PLANÈTES. . . . . . . . . +. » SATELLITES DE JUPITER. Ro de OR OC OT COS SATELLITES DÉISATURNESS . en. - à CO, . SON > ÉLÉMENTS DES SIX COMÈTES INTÉRIEURES. . . . 4 . . . . . . » PÉRIODES D'ÉTUILES EIPANTES. e. sue. auf san ou deiue 0e eee e ‘2 TABLE HISTORIQUE DES OBSCURCISSEMENTS DU SOLEIL. . . . . . . » mb 316 365 AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR —p#?p-D$ 10-66-62 — De nouvelles fonctions, entrainant avec elles des devoirs impérieux, n’ont pas permis à M. Faye d’a- chever la traduction de ce volume: j'ai dù prendre sa place, quoiqu'il m'en coûtàt de me charger d’un travail auquel mes études antérieures ne m'’avaient pas suffisamment préparé. J’ai tâché, à force de soins, de suppléer à ce qui me manquait d’ailleurs. Luc garantie plus rassurante pour lAuteur et pour les lecteurs de ce livre est la révision attentive que M. Arago a bien voulu faire de toutes les épreuves. Ge 20 à ë b s à à . \ CR ; P Le. 14 s LR à ÿ rt té era US È 1 | * ami né ri _ * : LÉ jrs }_ à MON TT, à l, } : A ts, #70) n7: Pesthon h À ARTE : at ée NL h- np ts 11) Fébiaque ques — | à le D yEA lg vs A | : ; | di L 2. : Lex Û le APR < LE { i . 14 s À s" "à ni di NUL LE ru tvêné AT in di, 4 LE L] 1 Sin PE, à PAT ne e # : | nn. Le sysls sait: qi En . 14 fie Sgen CE qe 4.4 ré einen EC À ; h : : ie SAT eRe sdb) è M, FAUNE dep 4 " "LT 7 | + ÿ ŒUENt : 0 CON V4 OLUOTE TER! ALES LES NÉBULEUSES. —— NÉBULEUSES RÉDUCTIBLES ET NÉBU- LEUSES IRRÉDUCTIBLES. — NUÉES DE MAGELLAN. — TACHES NOIRES OU SACS DE CHARBON. Outre les mondes visibles qui remplissent les espaces cé- lestes, parmi les corps qui brillent de la lumière stellaire, et par là je comprends les corps qui ont une lumière pro- pre et ceux qui empruntent leur lumière au Soleil, ceux qui sont isolés et ceux qui, diversement accouplés , tour- pent autour d’un centre de gravilé commun; parmi ces corps, dis-je, 1l existe des masses qui jettent une lueur pàle et douce, semblable à uné nébulosité (‘). Quelques-unes font l'effet de petits nuages lumineux aux contours arron- dis et tranchés, d’autres sans forme précise s'étendent sur de vastes espaces. Toutes, vues à travers le télescope, sem- blent au premier abord complètement différentes des corps célestes dont nous avons traité dans les quatre précédents chapitres. De même que l’on est porté à conclure du mou- vement observé, mais non expliqué jusqu’à ce jour, des étoiles visibles à l'existence d'étoiles invisibles (2), de même les expériences récentes, qui ont constaté la possibilité de, réduire un nombre considérable de nébuleuses , ont con- duit à nier l'existence des néboleuses et plus absolument de loute la matière cosmique répandue dans le moude. 508 Que d’ailleurs ces nébuleuses arrêtées dans leurs contours soient une matière diffuse et lumineuse par elle-même, ou qu'elles soient des amas sphériques d'étoiles pressées, elles n'en sont pas moins d’une grande importance pour la con- naissance de la structure du monde , en ce qui concerne les espaces célestes. Le nombre des nébuleuses dont le lieu à été déterminé en ascension droite et en déclinaison dépasse déjà 3600. Quelques-unes de celles qui n’ont point de forme précise ont une largeur égale à huit fois le diamètre de la Lune. D'après une estimation de William Herschel, remontant à l'année 1811, les nébuleuses couvrent au moins 1/270 de tout le firmament visible. Le regard qui les contemple à laide du télescope pénètre dans des régions d’où les rayons lumineux, d’après des calculs qui ne sont point dépourvus de vraisemblance , mettent des millions d'années à venir jusqu'à nous, et franchit des intervalles dont on pourrait à peine se faire une idée, en prenant pour unité les distan- ces que nous fournit la couche d'étoiles la plus voisine du système solaire, c’est-à-dire les distances qui nous séparent de Sirius ou des étoiles doubles du Cygne et du Centaure. Si les nébuleuses sont des amas d’ étoiles de forme elhipti- que ou globulaire, leur conglomération rappelle les effets mystérieux des forces de la gravitalion ; si elles sont des masses de vapeur avec un Où plusieurs noyaux, les diffé- rents degrés de leur condensation prouveraient que la ma- ‘re cosmique peut, par une concentralion successive, ar- river à former des étoiles. L’astronomie, j'entends celle qui est un objet de contemplation plutôt que de calcul, ne four- nit pas un autre spectacle qui soit autant de nature à s’em- parer de l’imagination ; et cela non pas seulement parce que les nébuleuses s peuvent être prises pour un symbole de Finfini, mais parce que la recherche des différents états par lesquels ont passé ces corps célestes et le lien qu'il est permis de soupconner entre leurs transformations succes- sives, peut nous donner l’espérance de déméler à travers les phénomènes la loi de leur développement (9). … = — 522 — Canopo fosco nella via lattea n’est pas autre chose que la tache noire ou le grand sac de Charbon de a Croix du Sud, et que la position assignée par Vespucci à 3 étoiles resplen- dissantes, dans lesquelles on croit reconnaître +, 8 et ; de la petite Hydre, rend très-vraisemblable cette opinion que le Canopo risplendente di notabile grandezza est la Nube- cula major, et l’autre Canopo risplendente, la Nubecula minor (55). Il y a toujours lieu de s'étonner que Vespucei n'ait point.comparé ces nouveaux phénomènes célestes à des nuages, comme le firent à première vue tous les au- tres observateurs. On'serait tenté de croire que celte com- paraison dut s'offrir irrésistiblement à l'esprit. Pierre Martyre Anghiera, qui connaissait personnellement tous les grands navigateurs de celle époque, et dont les lettres sont écrites scus l'impression toute vivante encore de leurs récits, re- trace, de manière à ce qu'on ne puisse s’y méprendre, l'é- clat doux, mais inégal, des Nubeculæ: « Assecuti sunt Por- tugalenses alterius poli gradum quinquagesimum amplias, ubi punetum (Polum?) eircumeuntes quasdam nubeculas licet intueri veluti in lactea via sparsos fulgores per universi cœli globum intra ejus spatii latitudinem (5). » Le renom brillant et la durée de la cireumnavigation de Magellan qui, commencée au mois d'août 1519, ne fut achevée qu'au mois de septembre 1522, le long séjour fait par un nom- breux équipage sous le ciel austral, obseureit le souvenir de toutes les observations antérieures, et le nom de Nuées de Magellan se répandit chez toutes les nations maritimes qui peuplent les côtes de Ia mer Méditerranée... J'ai montré par un seul exemple comment l'élargissement de l’horizon géographique vers les contrées du sud avait ouvert un nouveau champ à l'astronomie d'observation. Quatre objets surtout durent exciler sous ce nouveau ciel la curiosité des pilotes: la recherche d’une étoile polaire australe; la forme de la Croix du Sud, qui occupe une po- sition perpendiculaire, lorsqu'elle passe par le méridien du lieu où est placé l'observateur; les Sacs de charbon et les nuages lumineux qui cireulent autour du pôle. Nous lisons — 523 — dans l’Arte de navegar de Pedro de Medina (hb. V, cap. 11), qui, publié pour la première fois l'an 1945, a été traduit en plusieurs langues, que dès le milieu du xvi° siècle, on faisait servir à la détermination de la latitude les hauteurs méridiennes du Cruzero. Après s'être contenté d'observer ces phénomènes, on se mil vite en devoir de les mesurer. Le premier caleul sur la position des étoiles voisines du pôle antaretique fut fait à l’aide de distances angulaires, prises à partir d'étoiles connues, dont la place avait été déterminée par Tycho, dans les Tables Rudolphines. Ce premier travail appartient, comme je l'ai remarqué déjà (87), à Petrus Theodori de Emden et au Hollandais Frédérie Houtman, qui, vers l'an 1594, naviguail sur la mer de l'Inde. Les résultats de leurs mesures trouvérent place bientôt dans les catalogues d'étoiles et dans les globes célestes de Blaeuw (1601), de Bayer (1605) et de Paul Mérula (1605). Tels sont, jusqu'à Halley (1677) et jusqu'aux grands tra- vaux astronomiques des jésuites Jean de Fontaney, Michaud el Noël, les faibles débuts qui servirent de fondements à la topographie du Ciel austral. Ainsi l'histoire de l’astrono- mie et l'histoire de la géographie, unies entre elles par des liens étroits, nous retracent conjointement les époques mé- morables qui, depuis 250 ans à peine, ont préparé ce ré- sultat, de pouvoir reproduire d’une manière exacte et com- plète l’image cosmique du firmament, aussi bien que les contours des continents terrestres. Les Nuées de Magellan, dont la plus grande couvre 42 degrés, la plus petite 10 degrés carrés de la voûte céleste, produisent à l'œil nu et au premier abord la même impression que produiraient deux portions déta- chées et d’égale grandeur de la Voie lactée. Par un beau clair de Lune le petit nuage disparaît entièrement, l’autre perd seulement une partie considérable de son éclat. Le dessin qu'a donné de ces nuages sir John Herschel est ex- cellent et s'accorde à merveille avec les souvenirs les plus vivants que j'aie gardés de mon séjour au Pérou. C’est aux laborieuses observations faites en 1837 par cet obser- — 924 — valeur au cap de Bonne-Espérance que l'astronomie doit la première analyse exacte de ce singulier aggrégat des éléments les plus divers (#5). Sir John Herschel y a reconoul un grand nombre d'étoiles isolées, des essaims d'étoiles et des amas stellaires de forme sphérique, ainsi que des né- buleuses régulières ou irrégulières, et plus pressées qu'el- les ne le sont dans la zone dela Vierge et dans la cheve- lure de Bérénice. La multiplicité de ces éléments ne per- met pas de considérer les Nubeculæ, ainsi qu'on l'a fait irop souvent, comme des nébuleuses d’une dimension ex- traordivaire, non plus que comme des parties détachées de la Voie lactée. Les amas globulaires et surtout les né- buleuses ovales sont très-clair-semées dans la Voie lactée. à l’exceplion d'une petile zone comprise entre l'Autel et la queue du Scorpion (*?). Les Nuées de Magellan ne se rattachent ni entre elles ni avec fa Voie lactée par aucune nébulosité perceptible. A part le voisinage de lamas stellaire du Toucan (°°), la plus pelile est située dans une espèce de désert. L'espace oc- cupé par l'autre est moins complètement vide d'étoiles. La stwucture et la configuration intérieure de la Nubecula major sont comphqué es de telle facon que l’on ÿ trouve, comme dans le n° 2878 du catalogue d'Herschel, des mas- ses reproduisant exactement l'état d'aggrégation et la forme de la nuée entière, La conjecture du savant Horner que les Nuées de Magellan auraient fait autrefois partie de la Voie lactée, où même, disaitil, on peut reconnaitre. encore la place qu’elles oceupaient, est une rèverie, aussi bien que cette autre hypothèse d’après laquelle ces nuées auraient, depuis le temps de La Caille, changé de position et fait un mouvement en avant. Leur posilion avait été d’abord fixée d’une manière inexacte, à cause du peu de nettele de leurs contours vus à travers des: télescopes de petite ouverture, Sir-dohn Herschel fait remarquer que, sur tous ies globes célestes et sur loutes les cartes sidérales, la Nu- becula minor n'est point à sa place, et que l’erreur est de près d’une heure d’ase. droite. D'après lui Ka Nubecula — 525 — minor est située entre les méridiens de Oh 28’ et 1h 15 et entre 162° et 165° de distance au pôle Nord; la Nubecula major entre 4» 40° et 6h 0 d'asc.‘droite, entre 136° et 162° de distance au pôle Nord. Dans la première 1} n'a pas dé- terminé en ascension droite et en déclinaison moins de 919 objets distincts, étoiles, nébuleuses et amas stellaires. Il en a déterminé 244 dans la seconde. Ces objets doivent être répartis comme il suit : Nubec. mai. 582 étoiles, 294 nébuleuses, 46 amas stellaires,. Nubec. min. 200 — 37 — 7 — L'infériorité numérique des nébuleuses dans le peuit nuage est frappante. Elles sont, relativement aux nebuleu- ses du grand nuage, dans le rapport de { à 8, tandis que les étoiles isolées sont comme 1 est à 5. Ces étoiles, cata- loguées au nombre de près de 800, sont pour la plupart de 7° et de S° grandeur ; quelques-unes sont de 9° et même de 10°. Au milieu du grand nuage, existe une né- buleuse signalée déjà par La Caille (n° 50 de la Dorade, Bode ; n° 2941 de Sir John Herschel), et qui n’a point d'égale sur toute la surface du ciel. Cette nébuleuse oe- cupe à peine 1/500 de l’aire du nuage, et déjà Sir Jobn Herschel a déterminé dans cet espace la position de 105 étoiles de 14°, de 15° et de 16° grandeur, projetées sur un fond nébuleux dont rien n’altère l'éclat uniforme, et qui a résislé jusqu’iei aux plus puissants télescopes (2): Près des Nuées de Magellan, mais à une plus grande distance du pôle Sud, sont situées les taches noires qui de bonne heure, vers la fin du xv° siècle et au commence- ment du xvi°, attirérent l'attention des pilotes portugais et espagnols. Elles sont vraisemblablement comprises, comme on l’a dit déjà, paron les trois Canopi dont parle Vespucei, dans la Relation de son troisième voyage. de trouve la pre- ière Indication de ces taches dans l’ouvrage d’Anghiera, de Rebus oceanicis (Dec. 1, hb. 9, p. 20, b. ed. 1555): « Interrogati a me rautæ qui Vincentium Agnem Pinzo- num fuerant comitati (1499) an antaretieum viderint po- .— 526 — Jum : stellam se nullam huie areticæ similem, quæ diseerni circa punectum (polum?) possit, cognovisse inquiunt. Stel- larum lamen aliam aiunt se prospexisse faciem densamque quamdam ab horizonte vaporosam caliginem, quæ oculos fere obtenebraret. » Le mot Stella est pris 1ei dans le sens général de phénomène céleste, et d’ailleurs il est possible que les matelots interrogés par Anghiera ne se soient pas exprimés bien nettement sur cetle obseurité (caligo) qui semblait frapper d’aveuglement. Le Pêre Joseph Acosta de Medina del Campo a signalé en termes plus satisfaisants les taches noires et la cause de ce phénomène, dans son Historia natural de las Indias (hb. 4, eap. 2); 1l les com- pare, sous le rapport de la forme et de Ja couleur, à la partie obscure du disque de la lune. « De même, ditAl, que la Voie lactée est plus brillante, parce qu “elle est com- posée d’une matière céleste plus dense, d'où, pour celle raison, rayonne plus de lumière, de même les taches noï- res que lon ne peut apercevoir en Europe sont complète- ment dépourvues de lumière, parce qu’elles forment dans le ciel une région vide, c’est-à-dire composée d’une matière très-subtile et très-transparente. » Un célébre astronome a cru reconnaitre dans cette description les taches solaires (°?); cela n’est pas assurément moins élrange que de voir, en 4689, le missionnaire Richaud prendre les manchas negras d’Acosta pour les nuées lumineuses de Magellan (°). Richaud d’ailleurs, comme les premiers pilotes qui ont fait mention de ces objets, parle des Sacs à charbon (coal- bags) au pluriel. Il en cite deux, le plus grand dans la Croix, et un autre dans Robur Caroli, que certains observateurs ont divisé en deux laches distinctes. Feuillée, dans les pre- mières années du xvinf siècle, et Horner, en 1804, dans une lettre adressée du Brésil à Olbers, ont représenté ces deux taches du Robur Caroli comme offrant une forme in- décise et des contours mal arrêtés (°*). Je n'ai pu, durant mon séjour au Pérou, arriver à fixer mes doutes sur les Sacs à charbon du Robur Caroli, el comme j'étais tenté d'attribuer ce manque de succès au peu de hauteur de la — 927 — constellation, je voulus m'éclairer auprès de Sir John Hers- chel, et du directeur de l'Observatoire de Hambourg, M. Rumker, qui avaient été sous des latitudes beaucoup plus méridionales que moi. En dépit de leurs efforts, 1ls n’ont pas mieux réussi à déterminer la forme des contours ni l'intensité lumineuse de ces deux taches. lis n'ont pu ap- procher, sous ce rapport, des résultats obtenus pour Îles Sacs à charbon de la Croix. Sir John estime qu'il n’y a pas lieu de distinguer plusieurs Sacs à charbon, à moins que l'on ne veuille désigner ainsi toutes les places obscures du ciel qui ne sont point délimitées, telles que celles qui se trouvent entre « du Centaure d’une part, 4 et 7 du Trian- gle de l’autre (%), entre 7 et 5 d’Argo, et surtout dans l'hé- misphère boréal, à l'endroit où la Voie lactée laisse un es- pace vide entre €, æ el 7 du Cygne (5). La tache noire de la Croix du Sud, la plus frappante et celle qui fut connue la première, est située à l’est de la constellation; elle présente la forme d'une poire et occupe 8° en longueur et 5° en largeur. Dans ce vaste espace se trouve une seule étoile visible à l'œil nu, entre la 6° et la 7° grandeur, et une quantité considérable d'étoiles télesco- piques de 11°, 12° et 15° grandeur. Un petil groupe de 40 étoiles est situé à peu près au milieu (°7). On a sup- posé que l'absence des étoiles et le contraste formé par l'éclat du ciel environnant sont les causes qui font paraitre cel espace si sombre, et celle explication a généralement prévalu depuis La Caille (*5). Elle est surtout confirmée par les Jjaugeages d'étoiles gauges and sweeps) que lon a pra- liqués autour de la région dans laquelle la Voie lactée sem- ble couverte d’un nuage noir. Dans le coal-bag, ces opéra- tions sans donner un vide complet, ce que l'on appelle blank fields, w'ont pas donné plus de 7 à 9 étoiles télesco- piques, tandis qu'avec des lunettes de même champ on en découvrait 120 et jusqu’à 200 sur les bords. Tant que je demeurai dans l'hémisphère austral, sous l'impression de celle voüle éloilée qui s'était si vivement emparée de mot, l'effet de contraste ne me parut pas rendre suffisamment — 528 — raison de ce phénomène; sans doute j je me trompais. Les considérations de William Herschei sur les espaces com- plêtement vides d'étoiles dans le Scorpion et dans Ophiu- chus, qu'il appelle des ouvertures dans les cieux (openings in the fleavens), m'avaient conduit à penser que, dans ces régions, les couches d'étoiles superposées peuvent être moins épaisses où tout à fait interrompues; que les dernié- res échappent à nos instruments opliques, et que ces ré- ions vides sont de véritables trous par lesquels nos re- gards plongent dans les espaces les plus reculés de l'uni- vers. J'ai déjà fait mention ailleurs de ces ouvertures (%), de ces brèches des couches sidérales, et les effets de per- spective qu’elles nous découvrent sont devenus tout récem- ment l’objet de sérieuses considérations (%), _ Les couches d’astres les plus lointaines, la distance des nébuleuses, Lous les objets que nous avons résumés dans ce chapitre trritent la curiosité de l'homme et remplissent son esprit d'images du temps ou de l’espace qui excèdent sa faculté de concevoir. Si merveilleux que soient les per- fectionnements apportés anx instruments d'optique depuis environ 60 ans, on est devenu en même temps assez fa- milier avec les difficultés que présente leur construction pour apprécier plus justement les progrès qui restent à ac- complir, et ne point se laisser aller aux espérances fantas- tiques dont lingénieux Hooke était sérieusement préoccupé de 1665 à 1665 (*). Ici comme toujours, la cireonspection et la mesure conduisent plus sûrement au but. Chacune des générations humaines qui se sont succédé a ‘droit de s’applaudir des grandes et nobles conquêtes auxquelles elle s’est élevée par la libre force de son intelligence, et dont témoignent les progrès des arts. Sans exprimer en nombres précis Ja puissance avec laquelle les télescopes pénétrent déjà dans l’espace, sans mêrae attacher’ une grande con- fiance à ces chiffres, la vérité est que nous devons aux ins- truments d'optique de connaître la vitessé de la lumière, et de savoir que celle qui de la surface des astres les plus reculés vient frapper nos régards, est le plus ancien témoi- gnage sensible de obtenee de la matière (?). SYSTÈME SOLAIRE LES PLANÈTES ET LEURS SATELLITES. LES COMÈTES. LA LUMIERE ZODIACAIE ET LES ASTÉROIDES MÉTÉORIQUES Quitter, dans la partie céleste de cétte deseripuon de l'univers, le firmament et les étoiles fixes, pour redescen- dre au système dont le soleil est le centre, c’est passer de l’'universel au particulier, d’un objet immense à un objet pelit relativement. Le domainé du Soleil est celui d'une seule étoile fixe, parmi les millions d'étoiles fixes que le télescope nous découvre dans le firmament : c’est l'étendue hmitée dans laquelle des mondes très-différents entre eux obéissent à l'attraction directe d’un corps central, et soit qu'ils ‘poursuivent seuls leur marche solitaire, ou qu'ils suient entourés eux-mêmes de corps de Ja même nature, décrivent autour de ce point central des orbites d'inégale grandeur. En essayant de disposer en: ordre, dans la partie sidérale de cette’ Uranologie, les principales classes d'étoi- les, j'ai eu l'occasion de signaler, parmi les innombrables étoiles télescopiques, la classe des étoiles doubles, qui for- me elle-même des Systèaes isolés, binaires où diversement composés; mais malgré analogie des forces qui les diri- — 550 — sent, ces systèmes diffèrent essentiellement de notre systè- me solaire. On y voit des étoiles douées d’un éclat propre se mouvoir autour d’un centre de gravité commun, qui n’est point occupé par la matière visible: dans notre système, au contraire, des astres obscurs circulent autour d’un corps lumineux, ou pour parler plus exactement, autour d’un centre de gravité commun, placé tantôt à l'intérieur, tan- tôt en dehors du corps central. « La grande ellipse que la terre décrit autour du Soleil se reflête, pour ainsi dire, dans une autre petite courbe toute semblable, sur laquelle se meut le centre du Soleil, tournant autour du centre de gravité commun du Soleil et de la Terre. » Quant à savoir si-les astres planétaires, parmi lesquels on doit compter les comètes intérieures el extérieures, ne sont point capables, dans quelque partie du moins de leur surface, de produi- re, outre la lumière que leur enveie le corps central, une lumière qui leur soit propre, c’est une question qui ne sau- rait encore trouver place au milieu de ces considérations générales. On n’a pu établir jusqu'ici par des preuves directes l’e- xistence de corps planétaires obscurs, gravitant autour d’une étoile fixe. Le peu d'intensité de la lumière réfléchie ne nous permettrait pas d'apercevoir de telles planètes, dont longtemps déjà avant Lambert, Képler soupconnait que chaque étoile devait être accompagnée. En prenant pour distance de l'étoile la plus voisine, + du Centaure, 226 000 rayons de l'orbite terrestre, ou 7525 fois la distance de Neptune au Soleil, une comète à très-grande exeursion, celle de 1680, à laquelle on attribue, d’après des données très-incertaines , il est vrai, une révolution de 8800 ans, étant, à l’aphélie, éloignée de notre Soleil de 28 distances de Neptune, l'éloignement de l'étoile + du Centaure sera encore 270 fois plus grand que le rayon de notre système solaire , mesuré jusqu’à laphélie de cette comète. Nous apercevons la lumière réfléchie de Neptune à 50 rayons de l'orbite terrestre. Quand même, dans l'avenir, de nouveaux télescopes plus puissants nous permeltraient de reconnai- — 951 — tre trois autres planètes successives, jusqu'à la distance, je suppose, de 100 rayons de l'orbite terrestre, une telle dis- tance n’alleindrail pas encore la 8°° partie de la distance de l@ comète à son aphélie, pas 1/2200 de celle à laquelle 1l nous faudrait percevoir la lumière réfléchie d’un satellite tournant autour de + du Centaure (5). Est-il néanmoins ab- solument nécessaire d'admettre l'existence de satellites au- près des étoiles fixes? Si nous jetons un regard sur les sys- tèmes inférieurs qui rentrent dans notre grand système planétaire, nous rencontrons, à côté des analogies que peu- vent offrir les planètes entourées de nombreux satellites, d’autres planètes: Mercure, Vénus, Mars, qui en sont pri- vées. Faisant done abstraction de ce qui est simplement possible pour nous borner aux faits réels et indubitables, nous nous sentons vivement pénétrés de celte idée: que le système solaire , surtout avec les complications que les derniers temps nous ont révélées, offre l’image la plus ri- che des relations directes et facilement reconnaissables, qui rattachent un grand nombre de corps célestes à un seul d’entre eux. Notre système planétaire, en raison même de l’espace plus restreint qu'il occupe, offre, pour la sûreté et l'évi- dence des résultats que cherche lastronomie mathémati- que, des avantages incontestables sur l’ensemble du firma- ment. L'étude du monde sidéral, en ce qui concerne sur- tout les amas stellaires et les nébuleuses, comme aussi pour le classement photométrique des étoiles, travail d’ailleurs trop peu certain, appartient en grande partie au domaine de lastronomie contemplative. La partie la plus exacte et la plus brillante de l'astronomie , celle qui a reçu de nos jours le plus d’accroissement, est la déterminalion des po- sions d'étoiles en ascension droite et en déclinaison. Qu'il s'agisse d'étoiles isolées ou doubles, d'amas stellaires ou de nébuleuses, le mouvement propre des étoiles, les élé- ments d’où l’on déduit leur parallaxe , la distribution des mondes dans l'espace révélée par les jaugeages lélescopi- ques du Ciel, les périodes des étoiles à éclat changeant ou — 552 — la révolution lente des étoiles doubles, sont autant d'objets susceplibles d'être mesurés avec une plus ou moins grande exactitude, bien que ces opérations ne scient pas sans dif- ficulté. I y en a d’autres au contraire qui par leur nature échappent à toute espèce de calcul: de ce nombre sont la position relative et la forme des couches stellaires où des nébuleuses perforées , l'ordonnance générale de l'univers et l’action violente des forces natur elles en vertu desquel- les apparaissent ou disparaissent les éloiles, phénomènes qui nous affectent d'autant plus profondément qu'ils touchent aux régions vaporeuses de l'imagination et de la fantaisie (*). Nous nous abstenons à dessein, dans les pages suivantes, de toute considération sur la-liaison de notre système so- laire avee les systèmes des autres étoiles fixes; nous ne re- venons plus sur ces questions, qui s'imposent à nolre in- teligence, de la subordination et de la dépendance des svs- tèmes. Nous n'avons plus à nous demander si le Soleil, notre astre central, n'est pas lui-même à l’état de planète dans un autre système plus vaste, el non pas même peut-être à l’état de planète principale, mais à l’état de satellite d'une planète, comme les lunes de Jupiter. Limilés à un domaine plus familier, au domaine même du Soleil, nous avons à nous féliciter de cet avantage, que presque tous les résultats de l'observation, excepté ce qui se rattache à l'aspect des surfaces, à l'atmosphère gazeuse des globes planétaires , à la queue simple ou multiple des comètes, à la lumière z0- diacale où à l'apparition énigmatique des étoiles filantes, peu- vent être ramenés à des rapports numériques, et se pré- sentent comme les conséquences d’hypothèses susceptibles d’une démonstration rigoureuse. Cette démonstration n'entre point dans le plan d’une description physique de lunivers; tout ce qu'un pareil plan comporte, c’est de recueillir mé- thodiquement les résultats numériques: héritage que chaque siècle transmet agrandi au siècle suivant. Une table renfer- mant la distance moyenne qui sépare les planètes du Soleil, la durée de leur révolution sidérale, l’excentricité de leur orbite, l'inelinaison de ces orbites sur l’écliptique, le dia- dd — 599 — métre, la masse et la densité, peut offrir aujourd'hui, sous un bien petit espace, l’état des conquêtes intellectuelles qui sont l'honneur de notre époque. Qu'on se transporte un instant dans l'antiquité, qu'on se représente le maitre de Platon, le pythagoricien Phiolaëüs, A ristarque de Samos ou bien Hipparque, en possession de cette feuille de chifires ou d’une description graphique des orbites de toutes les planètes, tels qu'il s'en trouve dans nos ouvrages élémen- aires: on ne pourrait comparer l’étonnement ei ladmira- tion de:ces hommes, les héros de la science naissante, qu'à la surprise dont seraient frappés Eratosthène, Strabon, Claude Ptolémée, si on leur présentait une de nos mappe- mondes dressées sur une carte de quelques pouces carrés, d'après les projections de Mercator. Les comètes que l'attraction centrale force à revenir sur elles-mêmes, en décrivant une eilipse fermée, marquent la limite du domaine solaire. Mais comme on ne peut être cer- {ain qu'il ne se présentera point un jour quelque autre co- mète, dont le grand axe dépasserait en longueur ceux des comètes connues jusqu'à ce jour et dont les éléments ont été calculés, la distance des aphélies de ces comêtes ne nous donne qu'une limite inférieure de l'espace subordonné au Soleil. Ainsi le domaine solaire est caractérisé par les effets visibles et mesurables des forces centrales qui émanent du Soleil, et par les corps planétaires qui décrivent des orbites fermées autour de lui, sans pouvoir rompre les liens qui les y retiennent attachés. L’attraetion . qu'exerce cet astre sur d’autres étoiles fixes ou soleils, dans des espaces plus vastes, par delà les orbites de ces corps célestes, ne doit point trouver place parmi les considérations dont nous nous occupons Ici. | D'après l'état de nos connaissances à Ja fin de cette pre- inière moilié dû x1x° siècle (1851), le système solaire com- prend les éléments suivants, en rangeant les planètes d’a- pres la distance qui les sépare du corps central: 1° 22 planètes prineipales : Mencyre, VENUS, La Terre, Mars; Flore, Victoria, Vesta, fris, Métis, Hébé, Parthénope, Irène, Astrée, Égérie, Junon, Cérès, Pallas Hygie, Jupiter, Sa- TURNE, Uranus, NEPTUXE. De ces 22 planètes, 6 seulement étaient connues au 17 mars 1781.— Nous avons distingué par des caractères ty- pographiques différents les 8 grandes planètes des 14 pe- tites, appelées quelquefois aussi astéroïdes, dont les orbites entrelacées sont comprises entre Mars et Jupiter. 2° 21 satellites: 4 pour la terre, 4 pour Jupiter, S pour Saturne, 6 pour Uranus, 2 pour Neptune. 3° 197 comètes, dont l'orbite est calculée, Parmi ces comèles, 6 sont intérieures, c'est-à-dire que leur aphélie est en decà de l'orbite planétaire la plus éloignée, celle de Neptune. Selon toute probabilité, le système solaire renferme en- core la lumière zodiacale, qui s'étend beaucoup au delà de l'orbite de Vénus et atteint peut-être celle de Mars. De nombreux observateurs sont aussi d'avis d’y joindre les essaims d'asteroïdes météoriques qui coupent l’orbite de la Lerre, surlout en des points déterminés. Les événements récents qui mérHent d'être mentionnés dans l'histoire des découvertes planétaires, sont: la décou- verte d'Uranus, la première planète trouvée au delà de l'el- lipse de Saturne, qui fut signalée à Bath le 45 mars 1781 par Herschel; la découverte de Cérès, la premiére des pe- tites planètes, observée par Piazzi à Palerme, le 1° jan- vier 1801; la reconnaissance de la première comète inté- rieure, faite par Enche à Gotha, au mois d'août 1819 ; enfin l'annonce de l’existence de Neptune, prouvée au moyen du calcul des perturbations planétaires, par Leverrier, à Paris, dans le mois d’août 1846, et vérifiée par Galle le 23 septem- bre 1846, à Berlin. Ces découvertes considérables n’ont pas eu seulement pour résultat d'étendre et d'enrichir d'autant notre système solaire; chacune d'elles a été le principe d’un grand nombre d’autres découvertes: c’est à elles que l'on doit la connaissance de 5 autres comètes intérieures, si- gnalées de 1826 à 1851 par Biéla, Faye, de Vico, Brorsen et d’Arresl, el celle de 13 petites planètes, dont 5 (Pallas, — pur 15 ON Junon et Vesta) ont élé trouvées de 1801 à 1807, et dont, après 38 ans d'interruption, 9 autres ont été observées suc- cessivement par Hencke, Hind, Graham et de Gasparis. A partir de la découverte d’Astrée, due aux observations heu- reuses et aux habiles combinaisons de Hencke, c’est-à-dire depuis le 8 décembre 1845 jusqu’au milieu de l’année 1851, le monde des comètes est devenu aussi objet d'observa- tions tellement attentives, qu’on est parvenu, dans les 11 der- nières années, à calculer les orbites de 53 nouvelles co- mêtes. C'est à peu près lout ce qu'on avait pu faire en 40 ans, depuis le commencement du xix° siècle. L'ESOLEFE CONSIDÈRE COMME CORPS CENTRAL Le flambeau (Lucerna Mundi), comme l'appelle Coper- nic (5), qui trône au centre du monde, est le cœur de l’u- nivers, Suivant l'expression de Théon de Smyrne, et vi- vifie tout par ses battements (5) ; il est la source de la lu- mière et de la chaleur rayonnante; il est sur la terre le principe d’un grand nombre de phénomènes électro-ma- gnétiques. C’est à lui surtout que doit être rapportée lac- tivilé vitale des êtres organisés qui peuplent notre planète, et particulièrement celles des végétaux. Pour donner l'idée la plus générale des actions extérieures par lesquelles se manifeste la puissance du soleil, on peut ramener à deux causes principales les changements qu'il produit à la sur- face du globe. D'un côté, il agit par l'attraction inhérente à sa masse, comme dans le flux et le reflux de l'Océan, phénomène pour lequel il convient toutefois de-réserver le résullat partiel dû à la force attractive de la lune ; de Pautre, par les ondulations ou vibrations transversales de léther, principes de la chaleur et de la lumière, qui, entre au- tres phénomènes, déterminent, en vaporisant les eaux dans les mers, les lacs et les fleuves, le mélange fertilisateur pe ut MOI, == des couches liquides ct gazeuses. dont notre planète est en- veloppée. C’est aussi daus l'inflaence du Soleil qu'il faut chercher l'origine des courants aériens, produits par des différences de température, ainsi que celle des courants pe- lagiques, dus à la même cause, el qui n'ont point cessé depuis des milliers d'années, quoique à un moindre degré, d’entasser ou d’entrainer des couches sédimentaires, et de changer ainsi la constitution superficielle du sol submergé. Le Soleil fait encore naitre eL entretient l'activité électro- magnétique de la croûte terrestre el celle de l'oxygène con- tenu dans l'air. Tantôt enfin il se manifeste lranquillement et en silence par des affinités chimiques, et détermine les divers phénomènes de ia vie, chez les végétaux, dans l’en- dosmose des parois cellulaires, chez les animaux, dans le üssu des fibres musculaires ou nerveuses; tantôt il fait éclater dans l'atmosphère le lonnerre, les ouragans et les tombes d’eau. Nous avons essayé lei de tracer le tableau des influen- ces solaires, à l'execplion de celles qui agissent sur l'axe du globe ou sur son orbite. En exposant le lien qui unit entre eux de grands phénomènes, dont à première vue on ne soupeonnerail point le rapport, nous nous sommes pro- posé de rendre saisissante cette vérité que, dans un livre sur le Cosmos, 1l est parfaitement légitime de représenter la nature physique comime un Corps animé, vivant en vertu de forces intérieures qui souvent se.font équilibre. Cepen- dant les ondes lumineuses n’agissent pas seulement sur le monde des corps, et ne se bornent pas à décomposer el à recomposer les substances; elles n’ont pas pour unique effet d'attirer hors du sein de la terre les germes délicats des plantes, de développer dans les feuilles la matière verte ou chlorophylle, de teindre les fleurs odorantes, ou de ré- péter mille et mille fois l’image du Soleil, au milieu du choc gracieux des vagues, et sur les tiges légères de la prairie courbées par le souffle du vent; la lumière du ciel, suivant les différents degrés de sa durée et de son éclat, est aussi en relations mystérieuses aveel’intérieur de l'hom- 25 — 558 — me, avec l'excitation plus ou moins vive de’ses facultés, avec la disposition gaie ou mélancolique de son humeur ; c’est ce que Pline l'Ancien a exprimé par ces paroles (lib. 11, cap. 6): « Cœli tristitiam discutit Sol, et humani nubila animi serenal. » Dans la description des planètes, je placerai les données numériques avant les détails qu'il me sera possible de four- nir sur leur constitution physique, à l'exception de la Ferre que je réserve pour plus tard. L'ordre adopté pour ces nombres sera à peu près le même que celui qu'a suivi Hansen , dans son excellent Aperçu du Système solaire (Cebersicht des Sonnensystems), toutefois avec des chan- sements et des additions, puisque depuis 1857, époque où Pécrivait l’auteur, on a découvert onze planèles et trois satellites (7). | La distance moyenne du centre du Soleil à la Ferre est, d’après la correction additionnelle de Encke pour la pa- rallaxe du Soleil, que l'on peut voir dans les Mémoires de l'Académie de Berlin (1855, p. 509), de 20 682 000 milles géographiques, de 15 au degré de l'équateur terrestre, chacun de ces milles valant exactement, d'après les re- cherches faites par Bessel sur dix mesures de degré, 3807!,25 ou 7420", 45 (Cosmos, L. I, p. 599, n. 50). La iumière, suivant les observations de Slrave sur la constante de l’aberration, met pour venir du Soleil à la Terre, en supposant la planèle à distance moyerne du corps central, c’est-à-dire pour parcourir le demi-diamètre de l'orbite terrestre, 817”, 78 (Cosmos, L. HE, p.65 et 254), d’où il suit que la position vraie du Soleil est à 20”, 445 en avant de sa position apparente. Le diamètre apparent du Soleil, à une distance moyenne de Ja Terre, est de 52° 1”,8; par conséquent il ne dépasse que de 54”, 8 celui de la Lune, vue également à une dis- tance moyenne. Au périhélie, c’est-à-dire au moment de l'hiver où la Terre est le plus près du Soleil, le diamé- tre apparent de cet astre augmente jusqu'à 32° 54", 6; à l'aphélie, en été, lorsque nous sommes au contraire le — 999 — plus loin possible du Soleil, ce diamètre n'est plus que de 51° 50”,1 Le vrai diamètre du Soleil est de 192,700 milles géo- graphiques, ou 146 600 myriamètres, c’est-à-dire qu'il est plus de 112 fois plus grand que le diamètre de la Terre. La masse du Soleil, d’après les calculs d'Encke sur Ja for- mule que Sabine a donnée du pendule, est égale a 359,551 fois la masse de la Terre, ou à 355,499 fois les masses réunies de la Terre et de la Lune (4° Mémoire sur la co- méle de Pons, dans le recueil des Mémoires de l’Acadé- mie de Berlin, 1842, p. 5). Il en résulte que la densité du Soleil n’est qu'environ 1/4, ou plus exactement 0,252 de celle de la Terre. Le volume du Soleil est 600 fois plus grand, et sa masse, d’après Galle, est 758 fois plus grande que le vo- Jume et la masse de toutes les planèles réunies. Pour don- ner une image sensible de la grandeur du globe solaire, on a remarqué, que si l’on se représente ce globe creux et la Terre placée au centre, il y aurait encore de l'espace pour orbite lunaire, en supposant le rayon de cette or- bite prolongé de plus de 40 000 milles géographiques. Le Soleil tourne autour de son axe en 25 jours 1/2. L'équateur est incliné sur lPécliptique de 7° 1/2. D’après les observations très-exactes de Laugier (Comptes rendus de l’Académie des Sciences, t. XV, 1842, p. 941), la durée da la rotation est de 251 8h 9’ et l’inclinaison de l'équateur de 7187 Les conjectures auxquelles est peu à peu arrivée l’astro- nomie moderne touchant là constitution physique de la surface du Soleil, reposent sur l’observalion attentive et prolongée des changements qui s’opèrent dans son disque lumineux. La manière dont se suivent et se rattachent en- tre elles ces modifications, telles que la naissance des ta- ches, le déplacement relatif des noyaux noirs et du bord cendré ou pénombre, a conduit à l'opinion suivante : que le corps du Soleil lui-même est presque entièrement obscur, mais entouré à une grande distance d'une atmos- — (0 phère lumineuse; que des courants ascendants forment dans cette atmosphère des ouvertures à bords évasés, et que le centre noir des taches n’est autre chose qu'une por- tion même du corps obseur du Soleil, vu à travers ces ou- vertures, Pour que cette hypothèse, que nous indiquons ici légèrement et d'une manière générale, puisse rendre raison de toutes les particularités qui se prodaisent à Ja surface du Soleil, on admet autour de ce globe obseur le- xistence de trois enveloppes différentes ; d'abord une pre- mière enveloppe intérieure, de matière vaporeuse el sem- blable à des nuages ; puis une enveloppe lumineuse où pho- tosphère, recouverte elle-même, comme cela paraît surtout établi par léclipse totale du S juillet 1842, d'une autre atmosphère extérieure dans laquelle flottent des nuages (5). Il arrive quelquefois que d'heureux pressentiments ou des jeux de l'imagination contiennent, longtemps avant toute observation réelle, le germe d'opinions véritables. L'antiquité grecque est remplie de pareilles rêveries , qui plus tard se sont réalisées. De même, au xv° siècle, nous trouvons déjà clairement exprimée dans les écrits du ear- dinal Nicolas de Cusa, au H° livre du traité de docta Igno- rantia, celte conjecture que le corps du Soleil est en Jui- même un noyau terreux, entouré d’une enveloppe légère formée par une sphère lumineuse ; qu'au milieu, c’est-à- dire vraisemblablement entre le globe obseur et latmos- phère éclatante, se trouve un air transparent mêlé de naa- ges humides et semblables à notre atmosphère. Il ajoutait que la propriété de rayonner la lumière qui revêt la Terre de végétaux n'appartient pas au noyau lerreux du Soleil, mais à la sphère lumineuse qui l'enveloppe. Cet apercu, : que Fon n’a pas assez signalé jusqu’à ce jour dans l'his- toire de l'astronomie, offre une grande ressemblance avec les idées actuellement dominantes (°). #4 Ainsi que je l'ai dit déjà, en passant en revue les phases principales entre lesquelles se divise l’histoire de la Con- templation du Monde (!°), les Laches du soleil ne furent re- connues ni par Galilée, ni par Scheiner, ni par Harriot, — 941 — mais par Jean Fabricius, de la Frise orientale, qui le pre- mier les observa et en fit imprimer la description. Jean Fabricius, aasst bien que Galilée, savaient déjà que ces ta- ches appartiennent au globe solaire lui-même : on peut s’en assurer en lisant la lettre de Galilée au prince Cést, datée du 25 mai 1612. Cependant, dix ans après, Jean Tarde , chanoine de Sarlat, et dix ans plus tard encore, un jésuite belge, prétendirent presqu'en même temps que les taches étaient causées par le passage de petités planètes, que Île premier nomma Sidera Borbonia, le second Sidera Au- striaca ("). Ce fut Scheiner qui le premier employa, pour observer le Soleil, les verres préservatifs verts où bleus, proposés 70 ans auparavant dans lAs/ronomieum Cæsa- reum par Apian, autrement appelé Bienewitz, et dont les pilotes hollandais se servaient déjà depuis longtemps ('?). Ce fut en grande partie pour n'avoir pas fait usage de ces verres que Galilée perdit la vue. C'est chez le grand Dominique Cassini que se trouve le témoignage le plus précis sur la nécessité de se représen- ter le globe solaire comme un corps obseur, entouré d’une photosphère. Cette conclusion, appuyée sur des observa- üons positives, date environ de l'an 1671; c’est-à-dire qu’elle est postérieure d’une soixantaine d'années à la dé- couverte des laches solaires. D'après Dominique Cassini, la surface visible du Soleil est « un océan.de lumière qui en- veloppe le noyau solide et obscur du Soleil; de grands mouvements el comme des bouillonnements se produisent dans cette sphère lumineuse, et de temps à autre nous lais- sent apercevoir les sommets des montagnes dont le Soleil est hérissé; ce sont là les noyaux noirs qu’on distingue au centre des taches. » Les pénombres cendrées qui bordent ces noyaux reslätent encore sans explication. Une observation ingénieuse et souvent vérifiée depuis, que l'astronome de Glasgow, Alexandre Wilson, fit sur une grande lache solaire le 22 novembre 1769, le conduisit à expliquer la nature des pénombres. Wilson observa qu'à mesure qu'une lache s'approche du bord du Soleil, la pé- — 942 — nombre la plus rapprochée du centre de l'astre diminue de plus en plus de grandeur relativement à la pénombre op- posée. De là, Wilson conclut très-judicieusement, en 1774, que le noyau de la tache, c’est-à-dire la portion du globe solaire devenue visible par Pentonnoir ouvert dans l’enve- loppe lumineuse, est située sur un plan plus reculé que la pénombre; el que la pénombre est formée par les talus de lexcavation. Cette explication toutefois ne répondait pas encore à Ja question de savoir pourquoi la pénombre est plus brillante auprès du noyau. Sans connaitre le Mémoire de Wilson, un astronome de Berlin, Bode, dans son livre sur la nature du Soleil et sur l'origine des taches (Gedanken uweber die Natur der Sonne und die Entstehung ihrer Flecken), a développé des idées toutes semblables, avec cette clarté qui le rendait si pro- pre à populariser la science. H a facilité encore l'expliea- tion des pénombres, en admettant, presque comme dans l'hypothèse du cardinal Nicolas de Cusa: une couche nua- geuse placée entre la photosphère et le globe obscur du Soleil. Cette supposition de deux couches distinctes eon- duit aux déductions suivantes : Si une ouverture se forme, ce qui arrive rarement, dans la photosphère seule, sans se prolonger dans la couche de vapeurs située au-dessous et éclairée imparfaitement par l'atmosphère lumineuse, cette couche intérieure renvoie à l'habitant de la terre une lueur très-pale, et l’on voit une pénombre grise, une tache, mais point de noyau. Si, au contraire, sous l’influence des phé- noménes météorologiques qui s’agitent violemment à la sur- face du Soleil, l'ouverture pénètre à travers l'enveloppe de Jamière el Fenveloppe de nuages, il se détache au milieu de la pénombre cendrée un noyau « qui semble plus ou moins sombre, selon que cette ouverture correspond, sur le globe solaire, à des terres rocheuses ou sablonneuses ou bien à des mers (#5). » L'espace gris qui entoure le noyau est, comme dans J’hypothèse précédente, une portion de la surface extérieure de la région nuageuse; et comme, à cause de la forme évasée de l’excavation, l'ouverture est moin- — 545 — dre dans celle couche que dans la photosphère, la direction des rayons qui parlant des bords de louverture viennent frapper l'œil de l'observateur, explique la différence que Wilson observa le premier dans la largeur de la pénom- bre aux deux côtés opposés, différence qui augmente à me- sure que la tache s'éloigne du centre du disque solaire. Lorsque la pénombre s’élend sur toute la tache et fait dis- paraitre le noyau, ainsi que Laug gier l’a remarqué plusieurs fois, cela lient à ce que, non pas la photosphère, mas la couche de brouillards inférieure s’est refermée. Une tache visible à l'œil nu qui apparut à la surface du Soleil, en 1779, attira par bonheur sur le sujet qui nous occupe les facultés d'observation et d'invention qui distin- guaient au même degré William Herschel. Nous possédons les résultats du grand travail auquel il se Hivra dans Îe re- eueil des Philosophical Transactions (1795 et 1801); il y examine en détail les cas les plus particuliers, d’après une nomenclature très-précise qu’il établit lui-même. Comme d'habitude, ce grand homme suit sa propre voie ; une seule fois il nomme Alexandre Wilson. L'ensemble de ses vues est identique à celles de Bode; la construction à l’aide de laquelle 1l explique l'aspect du noyau et de la pénombre (Philosophical Transactions, 1801, p. 270 et 518, tab. XVETE, fig. 2) est fondée sur l'hypothèse de la déchirure des deux enveloppes. Mais, entre la couche de brouillards et le globe obscur du Soleil, il place une atmesphère claire et trauspa- rente (p. 502), dans laquelle des nuages sombres, ou ne brillant du moins que d’une lumière réfléchie, sont suspen- dus à une hauteur de 50 où 60 myriamètres. A vrai dire, Herschel semble disposé à ne considérer aussi la photos- phère que comme une couche de nuages lumineux, indé- pendants les uns des autres, et offrant des surfaces très- inégales. Il lui semble qu’un fluide élastique de nature in- connue s'élève de l’écorce ou de la surface du globe obscur, et produise dans les régions supérieures, s’il agit faible- ment, un pointillé noir sur un fond lumineux , si au con- taire il se déchaine. avec violence, de larges ouvertures qui laissent voir des noyaux entourés de pénombres. Rarement arrondis et offrant presque toujours des lignes brisées et des angles réntrants, les noyaux obscurs sont souvent entourés de pénombres qui répètent la même fi- gure sur de plus grandes dimensions. On ne remarque au- cune transition à "état entre Je noyau et la pénombre , ou cntre la pénombre qui quelquefois est fiiforme et la pho- tosphère. Capocci ainst qu'un autre observateur très-dili- gent, Pastorff, ont dessiné avec beaucoup d’exactitude les formes anguleuses des taches (Schümacher’s As/ronomische Nachrici La 0119 $-D.610% "02 194, p. 291, el'n°PES p. #70). Y 'Herschel et Schsyabe virent les noyaux lra- VErsés ne des veines éclatantes ,:ou par des espèces de ponts lumineux (luminous bridges). Ces phénomènes de nature nuageuse proviennent de la deuxième couche, qui donne naissance aux pénombres. D'après l'astronome de Slough, ces aspects singuliers, dus probablement à des cou- r'ants ascendants, la formation tumultueuse des taches, des facules , des sillons et des crêtes, produites par les ondes lumineuses, indiqueraient un dégagement énergique de lu- mniere ; el, au contraire, « l'absence de taches et des phé- vomènes qui les accompagnent, ferait supposer un aflai- pen eut dans la NE el par suite une influence moins puissante et moins salutaire sur la température de notre planète et le développement de notre végétation. » Ces hypothèses condaisirent Herschel à étudier le prix du blé et Ja nature des récoltes, dans les années où Pona-re- marqué l'absence de taches au Soleil: de 1676 à 1684 (d’'a- près les données de Flamstced), de 1686 à 1688 (d'après celles de Dominique Cassini), de 1695 à 1700 et de 1795 à 1800. Malheureusement on manquera toujours des élé- ments numériques qui seuls pourraient mener à une solu- tion même douteuse d’un pareil problème ; non pas seule- ment, ainsi que le remarque lui-mème Herschel avec sa prudence habituelle, parce que lé cours des céréales dans une portion de l’Europe ne saurait donner la mesure de Ja végétation sur le continent tout entier, mais surtoul parce que, lors même que l'abaissement de la température — 04) — moyenne se serait fait sentir durant une année dans toute l'Europe , on ne peut en aueune façon en conclure que, dans le même laps dé temps, le corps terrestre ait reçu du Soleil une moindre quantité de chaleur. Il ressort des re- cherches de Dove sur les variations non périodiques de la température, qu'il y a loujours contraste entre les condi- tions climatologiques de contrées situées presque sous Îles mêmes latitudes des deux côtés de l'Atlantique. Cette op- position semble se produire régulièrement entre notre con- tinent et la partie moyenne de l'Amérique du Nord. Lors- que nous subissons ici un hiver paix il est là-bas fort doux, et réciproquement. En raison de l'influence incon- testable que la quantité moyenne de chaleur estivale exerce sur le cycle de végétalion et par suite sur l'abondance des céréales, ces compensations dans la répartition de la cha- leur ont les plus heureuses conséquences pour les peuples entre lesquels la mer établit des communications rapides. Sir William Herschel attribuait à l'activité da corps cen- tral, manifestée par les phénomènes dont les laches solaires sont la conséquence, une augmentation de chaleur sur la terre. Environ deux siècles et demi plus tôt, Batista Baliant, dans une lettre à Galilée, avait au contraire considéré les taches comme des causes de refroidissement (14). C’est aussi la conclusion à laguelle semblerait aboutir la tentative que fil à Genève le savant astronome Gaulier, en comparant quatre périodes remarquables par le grand nombre ou la rareté des taches solaires (de 1827 à 1818), avec la tem- pérature moyenne de 55 stations européennes et de 27 sla- tions américaines, sous des latitudes semblables. Cette com- paraison fait ressortir de nouveau, par des différences po- sitives ou négatives, les contrastes que présentent les saisons sur les côtes opposées de l'Atlantique. Quant à l'influence réfrigérante des taches solaires, les résultats définitifs du rapprochement tenté par Gautier donneraient à peine 0°, 42 cenligr.; fraction qui peut d'ailleurs, en raison de son peu d'importance, être attribuée Lout aussi bien à des erreurs d'observation ou à la direction des vents. —.. a 0 — Ei reste à parler d'une lroisième enveloppe du Soleil, dont il a été fait mention plus haut. C’est la plus extérieure de toutes; elle recouvre la photosphire, est nuageuse et im- parfaitement transparente. Des apparences extraordinaires, de couleur rouge, et ressemblant à des montagnes ou à des flammes, furent aperçues durant léclipse totale du 8 juiller 1842, sinon pour la première fois, au moins d’une facon beaucoup plus nette; et celte observation fut faite simullanément par plusieurs des observateurs les plus exer- cés. C’est ce qui a conduit à reconnaitre l'existence d’une troisième enveloppe. Après une discussion approfondie de toutes les observations, Arago a énunéré avec une rare sagacité, dans-un Mémoire spécial (), les motifs qui ren- dent celte hypothèse nécessaire. Il a fait voir en même temps que depuis 1706 on a décrit huit fois, dans des éclipses de Soleil ou totales ou annalaires, des éminences marginales rougeatres, semblables à celles de 1842 (15). ; . Le 8 juillet 1842, lorsque le disque Tunaire, plus grand en apparence que celui du Soleil, Peût couvert entièrement, on pe vit pas seulement une lueur blanchätre entourer Ja Lune en forme d’auréole ou de couronne lumineuse; on vit encore deux ou trois protubérances qui semblaient en- racinées sur les bords et que, parmi les astronomes qui les observèrent, les uns comparèrent à des montagnes rougeà- tres el anguleuses, d’autres à des masses de glace colorées en rouge, d’autres encore à des langues de flammes im- mobiles. Malgré la grande diversité des lunettes dont on fit usage, Arago, Laugier et Mauvais, à Perpignan; Pelit, à Montpellier; Airy, sur les hauteurs de la Superga, près de Turin; Schumacher, à Vienne, et beaucoup d’autres astro- nomes, s’accordèrent complètement sur les traits principaux qu'offrait l'ensemble du phénomène. Les protubérances ne furent pas visibles simultanément sur tous les poiuts; dans quelques endroits on put les apercevoir même à l'œil nu. L'angle sous-tendu par leur hauteur fut diversement esti- mé. L'aporéciation la plus certaine parail être celle de Peut, directeur de l'Observatoire de Toulouse. Elle est de 1745”; = GIE ce qui, dans le cas où ces apparences seraient réellement des montagnes, leur assignerait une élévation de plus de 7000 myriamètres. C’est presque sept fois le diamètre de la Terre, qui est contenu 112 fois dans celui du Soleil. L'ensemble de tous les phénomènes observés a conduit à cobjecturer avec beaucoup de vraisemblance que ces ap- parences rouges sont des ondulations de la troisième atmos- phère, des masses nuageuses éclairées el colorées par la photosphère ({7). Arago, en développant cette idée, expri- me la conjecture que l'azur profond du ciel, que J'ai eu moi-même l’occasion de mesurer sur les plus hauts som mets des Cordillères, avec des instruments aujourd’hui en- core bien imparfaits, pourrait fonrnir un moyen facile d'ob- server les nuages en forme de montagnes de la troisième enveloppe solaire ('#). Ce qui frappe au premier abord, quand on cherche à dé- terminer dans quelle zone du Soleil se montrent habituel- lement les taches, c’est qu'elles sont rares vers l'équateur solaire, entre 5° de latitude boréale et 3° de latitude aus- tale, et qu'elles manquent complètement dans les régions polaires. A deux époques seulement de l’année, le Si juin et le 9 décembre, les taches ne décrivent plus des sourbes concaves où convexes, mais {racent des lignes droites pa- rallèles entre elles, et à l'équateur. La zone où les taches sont le plus fréquentes est comprise entre 11° el 15° de la- titude Nord. En général on peut affirmer qu’elles se ren- contrent en plus grand nombre dans l'hémisphère septen- trional, et, comme le dit Sæmmering, qu'elles se prolongent plus loin en dehors de l'équateur vers le Nord que vers le Sud (Oullines, S 595, Voyage au Cap, p. 455). Galilée déjà avait donné 29° comme limite extrême dans les deux hé- misphères. John Herschel recula cette limite jusqu'à 59°; c'est aussi ce qu'a fait Schwabe (Schumachers Astron. Nachr., n° #75). Quelques taches isolées ont été vues par Laugier sous 41° (Comptes rendus, & XV, p. 944) par Schwabe jusque sous 50° de latitude. Une tache décrite par La Hire sous 70° de latitude Nord peut être mise au rang des: plus grandes raretés. — 948 — La distribution des taches sur le disque du Soleil, telle que nous venons de lindiquer, leur rareté sous l'équateur et dans les régions polaires, leur disposition parallèle à l’é- quateur, ont fait supposér à Sir John Herschel que les ob- stacles que la troisième enveloppe extérieure peul'en cer- tains endroits opposer à l'émission de la chaleur, font nai- tre dans l'atmosphère du Soleil des courants dirigés du pôle vers l'équateur, courants anälogues à ceux qui, cau- sés sur la Terre par Ja vitesse de Ja rotation, différente sous chaque parallèle, produisent les vents alisés et les calmes qüi règnent surtout dans le voisinage de léqua- teur. Quelques laches se montrent si permanentes qu'on les voit reparaître six mois entiers, comme cela est arrivé pour Ja grande tache de 1779. Schwabe a pu, en 1840, retrouver un même groupe huit fois de suite. En mesu- rant exactement un noyau obseur représenté dans Pou- vrage d’Herschel, auquel j'ai fait de si nombreux emprunts, le Voyage au Cap, on s’est assuré qu'il est d’une telle erandeur que le globe terrestre, lancé à travers lPouver- ture de Ja photosphère , aurait laissé encore de chaque côté un espace de plus de 170 myriamèêtres. Sæmmering remarque, qu'il y a sur le Soleil certains méridiens dans lesquels, pendant de longues années, 1 n’a pas vu appa- raitre ane seule tache (Thilo, de Solis maculis a Sœæmme- ringio PAUL 1828, p. 22). Les résultats si- différents trouvés pour la durée de la rotation du Soleil ne doivent pas être attribués seulement à l'inexactitude des observa- lions ; ces différences proviennent de la propriété qu'ont certaines taches de changer de ‘place sur la surface du So- leil. Laugier à consacré à cet objet des recherches spécra- les, et a observé des taches qui, prises isolément, auraient donné pour la rotation une durée tantôt de 24j, 28 tantôt de 261, 46. Le seul procédé propre à faire connaître la du- ree de. la rotation solaire est done de prendre une moyenne entre un grand nombre de taches, qui par la permanence de leur forme et la distance qui les sépare d’autres ta- ches visibles en même temps, garantissent contre les chan- ces d'erreur. 11 — 949 — Quoiqu'il arrive plus souvent qu'on ne le croit en gé- néral de distinguer nettement à l'œil nu des taches sur la surface du Soleil, pourvu que l'on dirige ses obserralions dans ce sens, c’est à peine si, du commencement du 1ix° siè- cle au commencement du,xvu, lon peut retrouver l indi- ealion de deux ou trois phénomènes quimér iten! confiance. Tels sont la prétendue station que, d'après les Annales des POIs francs, attribuées d’abord à un astronome bénédicun, puis à Eginhard, Mereure aurait faite durant huit jours sur le disque du Soleil, en. 807; le passage de Vénus sur le Soleil en 9,1 jours, sous le règne du calife Al-Motassem, dans l’année 840, et les signa in Sole observés en 1096, d’après le Staindelii Chronicon. La mention faite par les historiens d’obseurcissements survenus dans le Soleil, ou, pour parler avec plus d’'exactitude, d’un affaiblissement plus ou moins long de la lumière solaire, m'a conduit, depuis un grand nombre d’ années, à faire des recherches spécia- les sur la nature météorologique el peut-être cosmique de ces phénomènes (1°). Comme les grandes accumulations de taches, telle que celle, par exemple, qu'Hévélius observa le 20 juillet 1645, et qui couvrit un tiers du Soleil, sont toujours accompagnées d’une multitude de faeules, je suis porté à attribuer aux noyaux obseurs ces assombrissements, durant lesquels des étoiles devinrent visibles quelque temps, comme dans les éclipses totales. Un caleul de Du Séjour nous apprend qu'une éclipse to- tale ne peut durer, pour un point de l'équateur terrestre, plus de 758", et pour la latitude de Paris plus de 6° 10”. Les obscureissements rapportés par les annalistes eurent une durée beaucoup plus longue, et je Serais tenté, pour cette raison, de les rapporter à trois causes différentes : 1° à la perturbation apportée dans le développement de la lumière du Soleil ou à une intensité moins grande de la photosphère; 2° à des obstacles, tels que des couches de nuages plus étendues el plus épaisses, opposées au rayon- nement de Ja lumière et de da chaleur, par l'atmosphère extérieure, imparfailement lransparente, qui recouvre la — 530 — sphère lumineuse; 5° à des mélanges qui troubleraient l'air qui nous entoure, comme les poussières, généralement de nature organique, que transportent les vents alisés, et les prétendues pluies d'encre, ou les pluies de sable dont Macgowan rapporte qu'elles tombent en Chine durant plu- sieurs Jours. Les deux dernières explications n’exigent au- eun affaiblissement dans la production peut-être éleetro- magnétique de la lumière, hypothèse d’après quelle la lumière serait une aurore boréale perpétuelle (22); mais la troisième exclut la visibilité des étoiles en plein midi, dont il est si souvent question, lors de ces obscurcissements mystérieux, décrits avec trop peu de détails. Ce n’est pas seulement l'hypothèse d’une troisième et dernière enveloppe du Soleil, ce sont aussi les conjectu- res sur toute la constitution physique du corps central de notre système planétaire, qui sont confirmées par la dé- couverte, due à Arago, de la polarisation colorée. Un rayon de lumière qui, partant des régions les plus reculées du Ciel, vient frapper notre œil, après avoir parcouru un crand nombre de millions de lieues, indique comme de lui-même, dans le polariscope d’Arago, s’il est réfléchi ou réfracté, s’il émane d’un corps solide, liquide où gazeux (Cosmos, &. TL, p. 50; t. IF, p. 285). Il est essentiel de dis- tinguer la lumière naturelle rayonnant directement du So- leil, des étoiles et des flammes, qui n’est polarisée qu’à la condition d’être réfléchie par un plan de glace, sous un angle de 55° 25’, et la lamière polarisée qui émane spon- tanément des corps solides ou liquides incandescents. La lumière polarisée vient très-probablement de l’intérieur de ces corps. Passant d’un milieu plus dense dans la couche d’air environnante, elle est réfractée à la surface ; une par- lie du rayon est renvoyée vers l'intérieur et devient de Ja lamière polarisée par réflexion , tandis que Pautre partie offre les caractères de Ja lumière poiarisée par réfraction. Le polariscope chromatique distingue ces deux lumières l’une de l'autre, d’après les situations opposées qu'occu- pent les images colorées complémentaires. A l’aide d'ex- — 9551 — périences très-délicates qui remontent au delà de 1820, Arago a démontré qu'un corps solide incandescent, par exemple un boulet de fer chauffé au rouge, où bien un métal fondu à l’état hquide et lumineux, n’émet dans une direction perpendiculaire à sa surface que de la lumière naturelle; mais que les rayons qui, partant des bords, for- ment pour arrivér jusqu'à nous un angle d'émergence très- incliné sur la surface, sont polarisés. Si l'on voulait appli- quer à des flammes gazeuses ce même appareil qui sépare si néttement les deux sortes de Iumière, on ne pourrait découvrir de traces de polarisation, quelque petit que fût l'angle sous lequel seraient émanés les rayons. Bien que, même pour les gaz, la lumière prenne naissance à l'inté- rieur du corps incandescent, dans ce cas cependant, en raison de Ja faible densité des couches gazeuses, la lon- oueur de la route que les rayons ont à traverser et l’obli- quité de leur direction ne paraissent pas diminuer leur in- tensité n1 leur nombre, et l'émergence de ces rayons, leur passage dans un autre milicu, ne produit point de polari- sation. Or le Soleil ne montre pas trace de polarisation, lorsqu'on étudie au polariscope la lumière qui part de ses bords sous des angles extrêmement petits; 1} résulte de celte importante comparaison que ce qui brille dans le So- leil ne provient pas du corps solaire, ni d’une substance liquide, mais d’une enveloppe gazeuse et douée d’une lu- mière propre. Ceci peut s'appeler une analyse physique de la photosphère. Le même instrument oplique a aussi donné la preuve que l'intensité de la lumière n'est pas plus grande au cen- tre que sur les contours du disque solaire. Lorsque deux images complémentaires du Soleil, l’une rouge, l'autre d’un bleu verdâtre , Sont projetées l’une sur l’autre, de façon que le bord de la première tombe sur le centre de la se- conde, la partie commune devient parfaitement blanche. SI l'inténsité lamineuse du Soleil était différente en ses divers points, plus grande, par exemple, au centre qu’à la circonférence, on obtiendrail aux bords du segment com- — AE — mun, en réunissant parliellement les deux images colorées, d'un côté du rouge, de l'autre côté du bleu; cela tient à cé que du côté de l’image rouge les rayons bleus ne pour- raient neutraliser qu'en parue les rayons rouges provenant du centre qui sont plus nombreux. Rappelons-nous main- tenant que dans une atmosphère gazeuse, les bords doi- vent paraitre plus lumineux que le centre, et que, dans un globe solide, les bords et le centre doivent avoir la même intensité. Il s'en suit que la photosphère, formant pour nous le disque apparent du Soleil, devrait paraitre plus éclatante à la circonférence qu’au centre, résullat con- tredit par le polariscope, qui indique une égale intensité de lamière au centre et sur les bords. Si cette opposition n'a pas lieu, on doit Pattribuer à l'enveloppe de vapeurs qui entoure la photosphère, et éteint moins la lumière du centre que celle des rayons qui, partant des bords, ont à franchir à travers ces nuages une plus longue distance, pour arriver à l'œil de l'observateur (2). Des physiciens et des astronomes célèbres, Bouguer et Laplace, Airy et Sir John Herschel, sont opposés à ces vues d’Arago ; ils tiennent l'intensité des bords pour inférieure à celle du centre, el le dernier noxnmé de ces illustres savants rap- pelle « que d’après les lois de l’équiibre, cette atmosphère extérieure devrait avoir une forme sphéroïdale plus aplatie que les enveloppes qu’elle recouvre, et que là densité plus grande qui en résullerait vers l’équateur devrait déterini- uer une différence dans l'intensité de la lumière rayon- nanle (*). » Arago s occupe actuellement de soumettre son opinion à de nouvelles épreuves, el de ramener le résul- tat de ses obseryations à des rapports numériques précis. La comparaison de la lumière solaire avee les deux lu- mières arlificielles les plus puissantes qu’on ait pu jusqu'à présent produire sur la terre, donne, dans l'état encore si imparfait de la photométrie, les rapports suivant(s ::Dans lés ingénieuses expériences de Fizeau et de Foucault, la lu- mière de Drummond, produite par la flamme d' hydrogène et d'oxygène dirigée sur de la craie, est relativement au — 935 — disque solaire comme 1 est à 146. On a reconnu que le courant lumineux obtenu entre deux charbons, dans l’ex- périence de Davy, par l'action d'une pile de Bunsen, est au Soleil, sous l'influence de 46 éléments, dans le rapport de 1 à 4, 2; etren employant de très- grands éléments, comme | à 2. D ; iln’est donc pas trois fois plus faible que Ja lumière solaire (25). Si aujourd’hui encore on n’apprend point sans étonnement que l'éclat éblouissant de la lumière de Drummond, projeté sur le disque du Soleil, a l'appa- rence d’une lache noire, on doit admirer doublement Ja sagacité de Galilée, qui dés l’année 1612, par une suite de déductions sur la distance à laquelle Vénus doit être du Soleil pour être visible à l'œil privé d'instruments, conclut que le noyau le plus sombre des taches solaires est plus brillant que la portion la plus éclatante de la pleine Lune (?#). William Herschel, exprimant par le nombre 1000 l'in- tensité générale de la Jumière du Soleil, estimait en moyenne celle des pénombres des taches à 469, celle du noyau ob- seur à 7. D'après ces données, sans doute bien eonjectu- rales, si l’on estime, avec Bouguer, que le Soleil est 500 000 fois plus éclatant que la pleine Lune, la pleine Lune possé- derait 2000 fois moins de lumière que le noyau noir des taches du Soleil. Certains passages de Mercure ont mani- festé d'une manière remarquable l'intensité lumineuse de celle portion centrale des taches, qui n’est autre chose que le corps obseur du Soleil, éclairé par le reflet des parois ouvertes de la photosphère, et celui de l'atmosphère nua- geuse qui forme les pénombres, ainsi que par la lumière des couches d'air terrestres , interposées entre le soleil et l'observateur. Comparés à la planète dont l'hémisphère non éclairé était alors tourné vers la Terre, les noyaux som- bres des taches voisines semblaient d’un gris clair (?). Lors du passage de Mercure, le 5 mai 1832, un excellent obser- valeur, le Conseiller Schwabe, de Dessau, a examiné at- tentivement la différence d’obscurité entre les. noyaux et la planète. J'ai malheureusement perdu l’occasion de faire moi-même ce rapprochement, lors du passage du 9 novem- [9 #7 + — 554 — bre 1802 que j'observai au Pérou, bien que Mercure tou- chàt presque plusieurs noyaux. Trop préoccupé de déter- miner la position de la planète par rapport aux fils du té- lescope, je négligeai cette comparaison. En Amérique, le professeur Henry démontra, des 1815, à Princeton, que les taches du Soleil émettent beaucoup moins de chaleur que les portions du disque qui n’ont point de taches. L'image du Soleil et celle d'une grande tache furent projetées sur un écran, el l'on mesura à l'aide du thermo-mullüplicateur les différences de température (?5). Que les rayons calorifiques se distinguent des rayons lumineux par des longueurs différentes dans les ondulations transversales de l’éther, ou qu'il y ait identité entre eux, et que les rayons calorifiques produisent en nous la sensa- lion de lumière par une certaine vitesse de vibration, pro- pre à de très-hautes températures, toujours est-1l que le Soleil, source de la lumière et de la chaleur, peut faire naïi- tre et entretenir des forces magnéliques sur notre planète et surtout dans l'atmosphère qui Penveloppe. La connais- sance déjà ancienne de phénomènes thermo-électriques dans certains crislaux, tels que la tourmaline, la boractte, la Lo- paze, et d'autre part la grande découverte d'OErsted (1820), d’après laquelle tout conducteur traversé par l'électricité exerce, pendant la durée du courant, des influences déter- minées sur l'aiguille aimantée, rendirent sensible la rela- tion intime qui existe entre la chaleur, l'électricité et le ma- gnétisme. Appuyé sur celte sorte de parenté, l’ingénieux Ampère, qui altribuait toute espèce de magnétisme à des courants électriques, agissant dans un plan perpendiculaire à l'axe de l'aiguille aimantée, proposa cette hypothèse que la tension magnétique du globe est produile par des courants électriques, cireulant autour de notre planète de l'Est à l'Ouest, et que, par suite, les variations horaires de la déclinaison magnétique dépendent de la chaleur source des courants, qui varie elle-même suivant la position du Soleil. Les recherches thermo-magnéliques de Seebeck, d’où il résulle que les variations de température dans les sou- — 3) — dures d’un circuit de bismuth et de cuivre, ou d’autres mé- taux dissemblables, déterminent une déviation de l'aiguille aimantée, confirmèrent les vues d'Ampère. Une brillante découverte de Faraday, que l’äuteur vient de soumettre à un nouvel examen, presqu'au moment où l'on imprime ces feuilles, jette un jour inattendu sur celte importante question. Des travaux antérieurs de ce grand physicien avaient déjà démontré que tous les gaz sont dia- magnétiques, c'est-à-dire se placent dans la direction de l'Est à l'Ouest, comme le bismuth et le phosphore , avec cette circonstance toutefois que l'oxygène jouit de cette propriété à un degré moindre que tous les autres gaz. Ses dernières recherches, dont le commencement remonte à 1847, prou- vent que l'oxygène seul parmi tous les gaz, tend, comme le fer, à une position Nord-Sud, mais que par la dilatation et l'élévation de temperature il perd de cette force parama- gnétique. Comme la tendance diamagnétique des autres élé- ments de l'atmosphère, de l'azote et de l'acide carbonique, n’est modifiée ni par l'augmentation de volume ni par l’é- lévation de température, on n'a à considérer que l’enve- loppe d'oxygène qui entoure le globe comme une sphère de tôle immense, et en subit l'influence magnétique. L’hé- misphère tourné vers le Soleil sera donc moins paramagné- tique que l'hémisphère opposé; et comme les limites qui séparent ces deux moitiés changent constamment par la ro- tation du globe et sa révolution autour du Soleil, Faraday est porté à voir dans ces rapports de température la cause d'une partie des variations du magnétisme terrestre à la surface du globe. L’assimilation, fondée sur une série d’ex- périences, d’un gaz unique, l'oxygène, avec le fer, est une des découvertes considérables de notre époque, d'autant plus que probablement l'oxygène équivaut environ à la moitié de toutes les substances pondérables, répandues dans les parties accessibles du globe (27). Ainsi, sans qu'il soit nécessaire de supposer des pôles magnétiques dans le So- leil, non plus que des forces magnétiques particulières dans les rayons qui en émanent, le corps central de notre — 5ÿ6 — système planétaire peut, en raison.de sa puissance comme source de chaleur, exciter sur le globe terrestre une acti- vilé magnétique. On a essayé de. démontrer, au moyen d'observations mé- téorologiques, embrassant plusieurs années, mais bornées à quelques stations, qu'une face du Soleil; celle par exemple qui était tournée vers la Terre le 1° janvier 1846, possède une plus grande puissance -de calorique que la face oppo- sée (25). Les résultats auxquels on est arrivé n’ont pas .of- fert plus de certitude que les conclusions à l’aide desquelles on a prétendu déduire des anciennes observations de Mas- kelyne, à Greenwich, une diminution du diamètre solaire. La périodicité des taches du Soleil, ramenée par le Con- seiller Schwabe, de Dessau, à des formules nuinériques , parait mieux fondée. Aucun autre astronome vivant n’a pu consacrer à cet objet une attention aussi persévérante. Du- ran! 24 années consécutives, Schwabe a souvent passé plus de 500 journées par an à explorer le disque du Soleil. Ses _ observations. de 184% à 1850 n'étant pas encore publiées, j'ai dû recourir à son amitié pour en avoir communkalion ; il a en outre répondu à un certain nombre de questions que je lui avais posées. Je termine le chapitre de la Con- slitution Physique du Soleil, par. l'extrait dont cet observa- teur éminent a bien voulu enrichir mon livre. « Les nombres contenus dans la table suivante ne lais- sent aucun doute, au moins pour l’époque comprise en- tre 1826 et 1850 , que les variations dans le nombre des taches solaires se reproduisent par période de 10 ans-en- viron, de sorte que le maximum tombe dans les années 1828, 1857, 1848, le minimum en 1855 et 1845. Je n'ai point eu l'occasion (il ne faut point oublier que c ’estSchwabe qui parle) de recueillir une suite continue: d'observations plus anciennes; cependant je ne serais pas éloigné d’ad- ineltre. que Ja durée de -cette période passe subir elle- même des variations (%°). : nm JOURS NOMBRE GROUPES ! sans des jours DE TAGHES é ‘ F4) TACHES VISIBLES D'OBSERVATION 2 2 E 0 20 sé | 3 » J'ai pu observer de grandes taches, visibles à l'œil nu, presque dans toutes les années où ne tombait pas le mi- nimum ; lesprineipales parurent en 1828, 1829, 1851, 1856, 1857, 1858, 1859, 1847, 1848. Je considère ici comme grandes taches celles qui embrassent au moins 50”; c’est seulement à cette limite qu’elles commencent à devenir visibles pour de bons yeux, sans le secours du télescope. » I n’est point douteux qu'il n’y ait d'étroits rapports entre les taches et la formation des facules. Souvent je VOIS apparaitre des facules ou des lucules à l'endroit où une tache a disparu, comme aussi $e développer de nouvelles taches dans les facules. Chaque tache est entourée de nua- — 558 — ges plus où moins lumineux. Je ne crois pas que les taches aient une influence quelconque sur la température an- nuelle. Je note trois fois par jour la hauteur du baromètre et celle du thermomètre; les moyennes annuelles qui résul- tent de ces observations, ne laissent jusqu’à présent soup- conner aucun rapport sensible entre le climat et le nom- bre dés taches. En admettant qu’en quelques cas cette coïn- cidence vint à se montrer, elle n'aurait d'importance qu’à Ja condition de se reproduire sur beaucoup d’autres points de la terre. Si réellement il y avait lieu d'attribuer aux ta- ches du Soleil la moindre influence sur l’état de notre atmosphère, 1l faudrait tout au plus conclure de mes ta- bles que les années où les taches abondent comptent moins de jours sereins que les années où elles sont rares. (Schu- macher's Astron. Nachr., n° 658, p. 221.) » William Herschel donnait le nom de facules aux sil- lons lumineux qui n'apparaissent qu'auprès des bords du Soleil et celui de lucules aux rides visibles seulement vers le centre (Astron. Nachr., n° 550, p. 245). Je me suis con- vaincu que facules et luculus viennent des mêmes nuages lumineux pelotonnés, qui paraissent plus brillants vers les bords du Soleil, et sont au contraire, vers le milieu, moins éclatants que la surface générale. Je préfère donc donner à tous les endroits particulièrement brillants du disque so- laire, le nom de nuages lumineux, en les divisant d’après leur forme, en nuages pelotonnés ou cumuliformes, et en nuages allongés ou cirriformes. Cette matière lumineuse est irrégulièrement distribuée sur le Soleil, et donne quelque- fois à sa surface un aspect marbré. La même apparence se voit fréquemment sur les bords, et quelquefois jusqu'aux pôles. Cependant c’est toujours sur les deux zones de ta- ches qu’elle se montre avec le plus d'intensité, aux épo- ques mêmes où il n’existe point de taches; alors les deux zones, plus brillantes, ressemblent d’une manière frappante aux bandes de Jupiter. » Les sillons obscurs qui se rencontrent entre les nua- ges lumineux de forme allongée sont les espaces mais, ap- — 999 — partenant à la surface générale du Soleil, dont l'aspect res- semble à un sable formé de grains égaux. Sur cette surface chagrinée on voit quelquefois de fort petits points gris, non pas noirs; ce sont les pores, qui eux-mêmes sont sillonnés de petites rides sombres extrêmement fines (Astron. Nachr., n° 475, p. 286). Ces pores, lorsqu'ils sont groupés par mas- ses, forment des espaces gris et nébuleux et en particulier les pénombres des taches solaires. Dans ces pénombres on voit des pores et des points noirs qui le plus souvent sem- blent rayonner du noyau jusqu'aux limites de la pénombre ; c’est ce qui produit la similitude souvent si frappante que l'on remarque entre la forme des pénombres et celle des DOYVAUx. » L’explication et le rapprochement de ces phénomènes si variables n’auront acquis pour l'observation de la nature toute leur importance, que lorsque, sous les tropiques où le ciel demeure sans nuages pendant plusieurs mois, on aura pu, à l’aide d’un appareil photographique mü par une horloge, obtenir une suite non interrompue d'images des taches solaires (5°). Les phénomènes météorologiques, qui se produisent dans les atmosphères dont le corps obseur du Soleil est enveloppé, déterminent les apparitions que nous appelons laches et facules. Probablement là aussi, comme dans la métécrologie terrestre, les perturbations sont d’un e pature si diverse et si compliquée, si générale à la fois et si locale, que des observations patientes et complètes pour- ront seules résoudre une partie des problèmes sur lesquels de nos Jours encore il reste une grande obseurité. dot à 0 LES PLANÉTES Il est nécessaire de faire précéder par quelques considé- rations générales sur les corps célestes la description de chaque eorps céleste’en particulier. Ces considérations d’ail- leurs n’embrassent que les 22 planètes principales et les 21 lunes, planètes inférieures, ou satellites découverts jus- qu'à ce jour. Elles ne s'étendent point à Lous les corps eé- lestes planétaires, parmi lesquels les comètes à elles seu- les présenteraient déjà un total dix fois plus considérable. En général la scintillation des planètes est faible, parce qu'elles ne font que réfléchir la lumière du Soleil, et aussi à cause de la grandeur apparente de leur disque ‘(Voyez Cosmos, 1. WE, p. 60). Dans la lumière cendrée de la Lune, comme dans la lumière rouge qu’elle présente durant les éclipses et qui paraît beaucoup plus intense sous les tro- piques, la lumière du Soleil a subi pour l'observateur placé sur la Terre un double changement de direction. J'ai eu déjà l’occasion de remarquer que la Terre est susceptible d'émettre une faible quantité de lumière propre, faculté commune d’ailleurs à d’autres planètes, ainsi que le prou- vent cerlains phénomènes remarquables, observés de temps à autre sur la partie de Vénus non éclairée par le Soleil (5*). — 30! Nous considérerons les planètes sous le rapport de leur nombre , de l’ordre dans lequel elles ont été découvertes, de leur volume en lui-même et relativement à leur distance au Soleil, de leur densité, de leur masse, de la durée de leur rotation, de l'inclinaison de leur axe’, de leur excen- tricité et de leurs différences caractéristiques, suivant qu el- les sont placées au delà ou en decà de la zone des petites planètes. Pour tous ces objets, la nature de cel ouvrage nous fait un devoir d'attacher un soin particulier aux ré- sullats numériques, et de choisir toujours ceux qui sont considérés, au moment même de la publication de cé vo- lume , comme provenant des recherches les plus récentes et les plus dignes de confiance. PLANÈTES PRINCIPALES 1° Nombre des planètes principales el époque de leur'dé- couverte. — Parmi les sept corps célestes qui, én raison des changements continuels apportés dans leurs distances relatives, ont été, dès la plus haute antiquité , distingués des’étoiles scintillantes et conservant Loujours : sur le firma- ment leur place et leurs distances (orbis inérrans), tinq seulement: Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne of- frent l'apparence d'étoiles (quinque stellæ errantes). Le So- leil et la Lune furent toujours mis à part en raison de a grandeur de leur disque et par suite de l'importance qui leur était attribaée dans les concepuons mythologiques (5?). Ainsi d'après Diodore de: Sicile (hb. IE, cap. 50), les Chal- déens ne connaissaient que cinq planètes, et Platon, dans le seul passage du ‘Timée où il Soit question de ces corps errants, dit en terres exprès::« Autour de la Terre, qui repose au’ centre du monde, se-meuvent la Lune, le Soleil el cinq autres astres auxquels on donne le nom de Planè- tes; cela fait en tont sept mouvements circulaires (53%). » Dans la stracture dû-Ciel imaginée jadis par Pythagore et décrite par Philolaïs, parmi les dix sphères célestes qui font leur révolution autour du feu central ou foyer du — 902 — monde (£sre2), immédialement au dessous du Ciel des étoi- les fixes, sont nommées les cinq planètes (54), suivies du Soleil, de la Lune, de la Terre et de l'antipode de la terre (avriyus). Ptolémée lui-même ne parle jamais que de cinq planètes. Les sept planètes distribuées par Julius Firmicus entre les génies ou Décans (#5), telles qu’on peut les voir dans le zodiaque de Bianchini, qui date vraisemblablement du inf siècle de notre ère (55), et dans les monuments égyp- liens contemporains des Césars, n appartiennent point à l'histoire de l'astronomie ancienne, mais à ces époques plus récentes où les rêveries astrologiques s'élaient répandues partout C9): I n'y a pas lieu de s'étonner que la Lune ait été rangée parmi les sept planètes, car chez les anciens, si l’on excepte quelques vues remarquables d'Anaxagore sur les forces attractives (Cosmos, 1. If, p. 265 et 440), il n’est presque jamais fait allusion à la dépendance plus di- recte de la Lune vis-à-vis de la Terre. En revanche , d’a- près une hypothèse citée par Vitruve (58) et Martien Ca- pella (5%), mais sans indication d'auteur, Vénus et Mercure, que nous appelons des planètes inférieures, sont présentés comme des satellites du Soleil, que l’on fait tourner autour de la Terre. Un pareil système ne peut pas plus être ap- pelé égyptien qu'il ne peut être confondu avec les épicy- cles de Ptolémée ou avec les idées de Tycho sur la struc- ture du monde (*°). Les dénominations sous lesquelles les cinq planètes stel- laires sont désignées chez les anciens peuples sont ou des noms de divinités ou des épithètes distinctives, choisies d'après leur aspect. Il est d'autant plus difficile, sans autres sources que celles auxquelles nous avons pu puiser jusqu’à ce jour, de déterminer ce qui, dans ces dénominations , appartient originairement à la Chaldée ou à l'Égypte, que les écrivains grecs ne nous ont pas transmis fidèlement les noms primitifs en usage chez d’autres peuples, mais les ont traduits dans leur langue, ou se sont contentés d’équi- valents pris un peu au hasard, selon leurs vues partieulié- res. Quant à décider si-les Chaldéens n’ont été que les di- — 565 — sciples heureux des Égyptiens, et à déterminer les décou- vertes pour lesquelles ils ont été devancés par eux (*?), ce sont là des points qui touchent aux importants mais ob- seurs problèmes de la civilisation naissante, au premier dé- veloppement scientifique de la pensée sur les bords du Nil ou-de l'Euphrate. On connaît les noms égyptiens des 56 Dé- caps; mais, pour ceux des planètes, un ou deux seulement ‘nous sont parvenus (#?). Il est surprenant que Platon et Aristote ne désignent ja- mais les planètes que sous des noms mythologiques, qui sont aussi ceux dont se sert Diodore, tandis que plus tard, c’est- à-dire dans le traité du Monde, faussement attribué à Aris- lote, on trouve un mélange des deux dénominations: ainsi, Baywy pour Salurne, 60 pour Mercure, Hpcses pour Mars (+5). Des passages de Simplicius, dans son commen- taire sur le IV° livre du traité du Ciel par Aristote, d'autres ürés de Hygin, de Diodore, de Théon de Smyrne prouvent, chose assez singulière! que Saturne, la plus reculée des pla- nêtes connues à celle époque, avait reçu le nom de Sofeil. Ce fut sans doute sa situation et l'étendue de son orbite qui lui valurent d’être érigé en dominateur des autres pla- nètes. Les dénominations descriptives, bien que très-ancien- nes et en partie d'origine chaldéenne, ne devinrent guëre d'un usage fréquent chez les écrivains grecs et romains que sous le règne des Cesars, et lorsque l'astrologie commença à exercer son influence. Les signes des planètes, si l'on ex- ceple le disque du Soleil et le croissant de la Lune gravés sur les monuments égyptiens, sont d’origine très-récente. D'après les recherches de Letronne, ils ne remontent pas au delà du x° siècle (4). On ne les trouve même pas sur les pierres revêtues d'inscriptions gnostiques. Des copistes les ont plus tard ajoutés à des manuscrits gnostiques et traitant d’alchimie, mais il est très-rare qu'ils aient fait cette surcharge sur les anciens manuscrits des astronomes grecs de Ptolémée, de Théon ou de Cléomède. Les premiers si- gnes planétaires, qui pour Jupiter et Mars étaient formés de caractères alphabétiques, ainsi que l’a prouvé Saumaise — 904 — avec sa pénétration ordinâire, étaient très-différents des nô- tres. Les figures actuelles remontent à peine au delà du xv° siècle. Une citation empruntée par Olympiodore à Pro- clus (ad Timœum, p. 1%, édit. de Bâle) et un passage du Scoliaste de Pindare ({sthmica, carm. V, V. 2) établissent d'une manière incontestable que la coutume de consacrer certains mélaux aux planètes faisait ‘déjà partie du sys- tème des représentations symboliques en usage au v° siècle, chez les Néoplatomeiens d'Alexandrie. On peut lire e à ce sujet le commentaire d'Olympiodore sur la Météorologie d'Aristote (ib. HE, cap. 7, & HE, p. 465 dans l'édition de la Météoro- logie, publiée par Ideler. On peut consultèr aussi-deux pas- sages du tome E, p. 199 et 251). Si le nombre des planètes connues des anciens fut borné d'abord à cinq, ce’ qui fit sept plus tard, quand on y joi- gnit les grands disques du Soleil et de la Lune, on conjec- turait dès lors que, en dehors de ces planètes visibles, il y en avait d’autres moins lumineuses et que pour celle raison on ne pouvait apercevoir. Cette supposition est rapportée par Simplieius comme venant d’Aristote. « Il est vraisem- blable, dit-il, que d’autres corps obseurs, se mouvant au- tour du centre commun, doivent, aussi bien que la Terre, occasionner des éclipses de Lune. » Artémidore d’ Éphèse, que Strabon cite souvent comme un géographe, eroyait à l’existénee d’une quantité innombrable de ces corps obscurs, tournant autour du Soleil, L'ancienne conception idéale des Pythagoriciens, l'éri9s. reste en dehors de ces eonjectu- res. La Ferre et le pendant de la Terre ont un niouvement parallèle et concentrique: Celle #49», imaginée pour épar- gner à la Terre son mouv ement de tal sur elle-même; n'est, à vrai dire, que la moitié de la Terre, l'hémisphère opposé à celui que nous habitons (#). Si du nombre total des planètes et des'satellites connus aujourd’hui, nombre six fois égal à celui des corps plané- taires connu$ dans V antiquité, on met à part les 56 objets découverts depuis Pinvention‘du télescope, pour les ranger d’après l’ordre de leur découverte, on trouve que le xvn° siè- — 365 — ele en à fourni 9; Je xvin°, 9 également; Ia (rennère Moi- tie du xx, 10.4 elle seule. Table éohoiéhibue des corps planétaires découverts depuis l'invention du télescope, en 1608. * XVIHS SIÈCLE Quatre satellites de Jupiter, découverts par Simon Marius à Ans- bach, le 29 décembre 4609: par Galilée, à Pre le 7 jan- vier 1640. Triplicité de Saturne, signalée par Galilée en ane 1610; les deux anses reconnues par Hévélius en 1656; découverte définitive de la véritable forme de l’Anneau, par. Huygens, le 17 décembre 1657: 6e satellite de Saturne (Titan), Rs: 25 mars 1655 & satellite de Saturne (Japhet), MR Cassini, octobre 1671. 5e satellite de Saturne (Rhéa), Cassini, 25 décembre 1672. 5° et 4° satellite de Saturne (Téthys et Dioné), Cassini, fin de mars 1684. XVI SIÈCLE Urawus, W. Herschel, à Bath, 45 mars 1781. 2e et 4° satellite d'Uranus, W. Herschel, 11 janvier 1787. 4er satellite de Saturne (Mimas), W. Herschel, 28 août 1789. 2% satellite de Saturne (Encélade), W. Herschel, 17 septembre 1789. 4er satellite d'Uranus, W. Herschel, 48 ; janvier 4790. de satellite d'Uranus, W. Herschel, 9 février 1790: 6e satellite d'Uranus, W. Herschel, 28 février 179%. o* satellite d'Uranus, W. Herschel, 26 mars 1794. XIX* SIÈCLE. Céeès *, Piazzi, à Palerme, 4° ; janvier, 1801. Pauzas *, Olbers, à Brême, 28 mars 1802. Juxox “, Harding, à Lilienthal, 1er septembre 1804. Vesra *, Olbers, à Brême, 29 mars 1807. ) (Ua A de 58 arinées s'écoule sans amener aucune dé- couverte de planètes ni de satellites). = Asrrée *, Hencke, à. Driesen, 8 décembre 1845. — 566 — Neprune, Galle, à Berlin, sur les indications de Leverrier, 23 sep- tembre 1846. 4er satellite de Neptune, W. Lassell, à Starfield, près de Liver- pool, novembre 1846; Bond, à Cambridge (États-Unis). Hépé *, Hencke, à Driesen, 1° juillet 1847. Iris +: Hind, à Londres, 15 août 1847. FLore *, Hind, à Londres, 18 octobre 1847. Méris * AGE à Markrée-Castle, 25 avril 1848. 7e saillie de Saturne (Hypérion), Bond, à Cambridge (États-Unis), du 46 au 19 septembre 1848; Lassel], à Liverpool, du 49 au 20 septembre 1848. Hycre *, de Gasparis, à Naples, 11 mai 1850. 2e satellite de Neptune, Lassell, à Liverpool, 14 août 14850. VicroniA ”, Hind, à Londres, 13 septembre 1850. Écéne *, de Gasparis, à Naples, 2 novembre 1850. Inève *, Hind, à Londres, 19 mai 4851; de Gasparis, à Naples, 25 mai 1851. On a distingué, dans ce tableau, les planètes principales des satellites par des lettres majuscules (#5). On a marqué aussi d’un astérisque les planètes habituellement désignées sous le nom de petites planètes, de planètes télescopiques ou d’astéroïdes, qui forment un groupe particulier et comme une chaîne immense de 25 millions de myriamètres entre Mars et Jupiter. De ces planèlés, quatre ont été découver- tes dans les sept premières années de ce siècle, dix dans les six années qui viennent de s’écouler; ce qui doit être moins attribué à la perfection des instruments qu'à lhabi- leté des observateurs, et surtout à l'excellence des cartes célestes, enrichies des étoiles fixes de 9° et de 10° gran- deur. Tous les corps immobiles dont la place est mar- quée rendent d'autant plus facile aujourd’hui de reconnaître les corps mobiles (Voyez plus haut, p. 94). Aussi le nombre des planètes a-t-il doublé, depuis que le premier volume du Cosmos a paru (47); tant les découvertes se sont suc- cédé rapidement, Lant la topographie de notre système pla- pétaire s'est agrandie et perfectionnée. 2° Division ‘des planètes en deux groupes. — Si l'on con- sidère la région des petites planètes, situées entre les or- — 567 — bites de Mars et de Jupiter, mais plus rapprochées en gé- néral de celle de Mars que de celle de Jupiter, comme un groupe intermédiaire, el une zone de séparation, les pla- nêles les plus voisines du Soleil, et que l’on peut appeler intérieures, c’est-à-dire Mercure, Vénus, la Terre et Mars, offrent entre elles des rapports de ressemblance qui for- ment aulant de contrastes avec les planètes extérieures, ou situées au delà de Ja zone de séparation: Jupiter, Sa- turne, Uranus et Neptune. Le groupe intermédiaire des pe- lites planètes remplit à peine Ja moitié de la distance entre l’orbite de Mars et celle de Jupiter. Dans l’espace qui sé- pare ces deux planètes, la partie la plus voisine de Mars est celle qui jusqu’à ce jour a été trouvée le plus remplie. Si en effet on considère les deux points extrêmes, Flore et Hygie, la distance de Jupiter à Hygie est plus que triple de celle qui sépare Mars de Flore. Ce groupe intermédiaire se distingue nettement par l’excentricité et linclinaison de ses orbites, entrelacées, les unes dans les autres, et par la pe- ütesse des corps planétaires qui le composent. L'inclinaison de l'orbite sur le plan de l'échiptique est dans Junon de 15° 5’, dans Hébé de 14° 47, dans Egérie de 16° 35’; elle s'élève dans Pallas jusqu’à 34° 57/, mais redescend, il est vrai, dans Astrée à 5° 19°, dans Parthénope à 4° 57, et dans Hygie à 3° 47. Les planètes dans lesquelles l’inclinai- son sur lécliplique est moindre de 7° sont par ordre de grandeur, en commencant par les plus grandes, Flore, Métis, lris, Astrée, Parthénope et Hygie. Il n’est pas une de ces planètes cependant dont l’inclinaison égale en pelitesse celle de Vénus, de Saturne, de Mars, de Neptune, de Jupiter et d’Uranus. Dans quelques-unes des petites planètes, l’excen- tricité de l’ellipse dépasse celle de Mercure (0,206); telles sont Junon (0,255), Pallas (0,239), Iris (0,252) er Victoria (0,218). Dans quelques autres, au contraire, l’excentricite est moindre que celle de Mars (0,095), sans que cependant Jeur orbite alteigne le cercle presque parfait de Jupiter, de Saturne el d'Uranus: de ce nombre sont Cérès (0,076), Egérie (0,086) et Vesta (0,089). Le diamètre des planètes — 568 — télescopiques échappe presque à loute mesure par sa peli- tesse, D'après les observations, de Lamont à Munich, et celles que Mædler a faites avee le réfractéur de Dorpat, il est vraisemblable que le diamètre de la plus grande d’entre elles’ atteint à peine 107 myriamètres; e’est 1/5 du diamé- tre de Mercure et la moitié de celui de la terre. Les quatre planètes intérieures, que nous nommons ainsi parce qu'elles sont situées plus près du Soleil et en decà de la zone des astéroïdes, sont toutes de grandeur moyen- ne; elles sont relativement plus denses; leur niouvement de rotation est à peu près uniforme, etine dure pas moins de 24 heures; elles sont moins aplaties, et, à l’exception de la Terre, sont dépourvues de satellites. Au contraire, les quatre planètes extérieures, situées entre la zone des astéroïdes et les extrémilés encore inconnues du domaine solaire, Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune, sont beau- coup plus grandes et cinq fois moins denses; leur mouve- ment de rotation sur elles-mèmes est beaucoup plus rapide, leur aplatissement plus sénsible; elles ont vingt satellites. Les planètes intérieures sont toutes plus petites que la Terre; le diamètre de Mars est égal à 1/2, celui de Mer- cure à 2/5 seulement de celui de la Terre: tandis que, dans les planètes extérieures, le rapport des diamètres à celui de la Terre s'élève de 4,2 à 11,2. La deusité de Vénus et celle de Mars égalent celle de la Ferre, à moins de 1/10 près; celle de Mercure est un peu supérieure. Au contraire, la densité d'aucune des planètes extérieures ne dépasse 1/4 de celle de la Terre; celle de Saturne peut être représentée par 1/7; ce n’est guère que la moitié de la densité des au- tres planèles extérieures el de celle du Soleil. En outreles planètes extérieures présentent des atmosphères qui, par le caractère particulier de leur condensation, nous apparais- sent variables, et produisent même quelquefois sur la sur- face de Saturne des bandes interrompues. Enfin c'est parmi ces planètes que se rencontre le phénomène, unique dans tout le système solaire, d'un anneau solide entourant, sans y adhérer, la plus considérable d'entre-elles. — 909 — Bien qu'en général, dans cette importante division des planètes extérieures et des planètes intérieures, la gran- deur absolue, la densité, l'aplatissement, la vitesse de la ro- tation, l'existence et la non-existence de satellites semblent dépendre de leur distance au Soleil, ou, en d’autres termes, du demi-grand axe de leur orbite, on n’est point en droit d'affirmer cette dépendance pour chacun des membres parti- culiers qui composent ces groupes. Nous ne connaissons jus- qu'ici, ainsi que je l'ai déjà fait remarquer, aucun mécanisme intérieur, aucune loi naturelle, semblable, par exemple, à la belle loien vertu de laquelle les carrés des révolutions sont entre eux comme les eubes des grands axes, qui fasse dépen- dre pour loute la série des planètes la densité , le volu- me, ele., de leur distance au Soleil. Ilest vrai que la planète la plus voisine du Soleil, Mercure, est en mème temps la plus dense, puisqu'elle l’est six où huit fois plus que toutes les autres planètes extérieures , Jupiter , Saturne, Uranus et Neptune; mais Vénus , la Terre et Mars, d'une part, de l'autre, Jupiter, Saturne et Uranus sont loin de se suivre régulièrement dans l'ordre de leur densité. En général aussi, les grandeurs absolues croissent avec les distances, ainsi que le remarquait déjà Képler (Harmonice Mundi, Nb. V, cap. 4, p. 194; voyez aussi le Cosmos, L 1, p. 527); cela cependant cesse d’être vrai, dès que l’on considère chaque planète en particulier. Mars est plus petit que la Terre, Ura- nus plus petit que Saturne, Saturne plus petit que Jupiter, et Jupiter lui-même est précédé par un essaim de planètes que leur petitesse permet à peine de mesurer, La durée de la rotauon croit également, pour le plas grand nombre des planètes, en raison de leur distance au Soleil; cepen- dant ce mouvement est plus rapide dans la Terre que dans Mars, dans Jupiter que dans Saturne. [ne faut, je le répète, considérer la constitution et les formes des corps, en déterminant leur situation relative dans l’espace, que comme des faits ayant une existence réelle, non comme les conséquences de raisonnements ab- straits ou comme une série d'effets dont les causes seraient 29 — 3570 — connues à l'avance. On n’a pas plus découvert de loi gé- pérale applicable aux espaces célestes qué l’on n’en a trouvé pour déterminer, sur la terre, la situation géographique des points culminants dans les chaines de montagnes, ou les contours de chaque continent. Ce sont là des faits de l'ordre naturel, produits par le conflit de forces tangentiel- les et attractives, qui s’exercent sous des conditions mul- tiples et inconnues. Nous ‘entrons ici, avec une curiosité mal satisfaite, dans le domaine obseur des questions de formation et de développement. Il s’agit, pour prendre dans leur sens propre ces mots trop souvent mal appliqués, d’é- vénements cosmiques accomplis durant des périodes de temps dont la mesure nous échappe. Les planètes ont-elles été formées par des anneaux errants de matière vaporeuse, dans ce cas, Ja matière en s’agglomérant autour de certains points où l'attraction était plus puissante, dut traverser une suite indéfinie d'états divers, pour ärriver à former des orbites simples et des orbites entrelacées , à produire des planètes si différentes par leur volume, leur aplatissement et leur densité, pour donner aux unes un grand nombre de satellites, tandis que les autres en sont dépourvues, et pour unir même ces satellites en un anneau solide. La forme actuelle des objets et la détermination exacte de leurs rap- ports n’ont pu nous révéler jusqu'ici les états par lesquels ils ont dù passer, non plus que les conditions sous lesquel- les ils ont pris naissance. Ce n’est point une raison pour appeler ces conditions fortuites, mot que les hommes pro- diguent trop volontiers, à propos de toutes les choses dont ls pe peuvent encore s'expliquer clairement l'origine. 5° Grandeur absolue et grandeur apparente, configura- tion. — Le diamètre de la plus grande de toutes les pla- nètes , de Jupiter, est 50 fois plus grand que celui de Mer- cure, la plus petite de celles dont on peut sûrement détler- miner le disque. Il est près de 11 fois égal au diamètre de la Terre ; ce rapport est à peu près celui qui existe entre le Soleil et Jupiter, dont les deux diamètres sont entre eux comme 10 est à 1. D'après un caleul dont on ne peut ga- — 91 — raolir l'exactitude, la différence de volume entre les pier- res méléoriques, que l’on est tenté de prendre pour de pe- Us corps planétaires, et Vesta, dont le diamètre, suivant les mesures de Mædler, est de 49 myriamèêtres et en a par conséquent 59 de moins que celui de Pallas, d’après La- mont, ne serait pas plus considérable que la différence de volume entre Vesta el le Soleil. I faudrait, pour que ce rapport fût vrai, que certaines pierres météoriques eussent 317 pieds de diamètre. Il est vrai que l’on a vu des mé- téores ignés, dont le diamètre, avant Fexplosion, n’en avait pas moins de 2600. Si lon compare la Terre avec.les planètes extérieures, Jupiter et Saturne, on est frappé de la dépendance qui se manifeste entre laplatissement des pôles et la vitesse de la rotation. Le mouvement de rotation de la Terre s’accom- plit en 25h 56°, l'aplatissement est de 1/500. La rotation de Jüpiter s'accompht en 9h 55, l'aplatissement est de 1/17 d'après Arago, de 1/15 d’après John Hersechel. La rotation de Saturne s'accomplit en 10% 29, l’aplatissement est de 1/10. Mais bien que Mars mette 41 minutes de plus que la Ferre à tourner sur lui-même, son aplatissement, même en adoptant un résultat beaucoup plus faible que celui au- quel est arrivé William Herschel, reste vraisemblablement beaucoup plus considérable. La raison de cette infraction à la loi, en vertu de laquelle la configuration superficielle d'un sphéroïde elliptique dépend de a vitesse de la ro- tation, lient-elle à la différence de la loi qui, dans les deux planètes, règle l’ordre des densités, en allant de la surface au centre , ou à celte circonstance que la surface liquide de quelques planètes s’est solidifiée, avant qu’elles aient pu prendre une forme en harmonie avec la vitesse de leur rotation? De l’aplatissement de notre planète dépendent, ainsi que le démontre l'astronomie théorique, la rétrogra- dation des points équinoxiaux, la putation ou libration de l'axe terrestre et le changement d'obliquité de l'écliptique. La grandeur absolue, c’est-à-dire la grandeur vraie des planètes, et leur distance à la Terre déterminent leur dia- — 972 — mètre apparenL. Le tableau suivant présente les planètes rangées d'après leur grandeur vraie, en commencant par les plus petites : 1° Groupe de-petites planètes à Qrites entrelacées, dont les plus grandes paraissent être Pallas et VestA.” 2° Mercure. 5° Mars. %° Vénus. bo La Terre. 6° Neptune. 7° Uranus. 8° Saturne. 9 Jupiter. , [a À une distance moyenne de Ja Terre, res à un dia- mètre équatortal apparent de 58”, 4; dans les mêmes cir- constances, le diamètre de Vénus, qui égale à peu près la Terre en grosseur, n'est que de 16”, 9; celui de Mars est de 5”, 8. Mais dans la conjonction inférieure, le dia- mètre apparent: de Vénus augmente jusqu’à 62”, tandis que celui de Jupiter ne s'élève pas, en opposition, au dela de 46”. IL est nécessaire de rappeler ici que le hieu de l'orbite de Vénus où cette planète paraît Je plus brillante, tombe en- tre la conjonction inférieure et la plus grande digression. En moyenne, Vénus parait le plus brillante, au point de répandre de l'ombre en l'absence du Soleil, lorsqu' elle est à 40° à l'Est ou à l'Ouest du corps central. Dans cette pc- sition, son diamètre apparent n’est que de 40”, et la plus grande largeur de la phase éclairée est à peine de 10°. Diamètre apparent des sept D'ESES planètes. Mercure à distance moyenne 6!,7 (oscille de Lu à 12”) Vénus —. —,, 146,9 ‘(oscille de. ;:9”5 à 627) Mars o— . — . D"8 (oscille de ‘37,5 à 25) Jupiter — — 58”, (oscille de 30” à-46”) Saturne en, — A7" (oscille de 45° ‘à 20”) Uranus — _ 3.9 < Neptune — CRT 0° Mercure comme L: 16,7 ‘Vénus: — 4: 4.05 La”"Terre. — a Mars — 4727 44° Jupiter : — AM4: 1 Saturne — 769 :104 Uranus = 82: 1 Neptune — 408:. 1 Le volume du Soleil est à celui de la Terre comme 1 407 100: 1. sit oil Toutes les erreurs qui peuvent se glisser dans la mesure des diamètres se retrouvent élevées au cube rs les chif- fres qui représentent les volumes. Les planètes dont le mouvement répand ra la variété et de la vie sur l'aspect du ciel étoilé agissent en même temps sur nous par la grandeur de leur disque et par leur proxi- mité, par la couleur de leur Jumière, par la scintillation qui, en certains cas, n’est pas étrangère à quelques-unes d’entre elles, par la facon particulière. dont leurs diverses surfaces reflètent la lumière du Soleil. Quant à savoir si la nature et l'intensité de cette lumière peuveut être mo- difiées par le dégagement d’une faible quantité de lumière propre, c’est là un problème qui reste encore à résoudre. 4° Ordre des planètes d'après la distance qui les sépare du Soleil. — Afin que l'on puisse embrasser dans son en- semble tout ce que l’on connait actuellement de notre sys- tème planétaire, et se représenter les distances moyennes qui séparent les différentes planètes du Soleil, j'ai tracé le tableau suivant, dans lequel, ainsi que cela est consacré en astronomie, j'ai pris pour unité la distance moyenne de la Terre au Soleil, qui est de 15 547 000 myriamètres. J'ajoulerai plus tard, lorsque je traiterat plus en détail de chacune des planètes, leurs distances à l'aphélie et au pé- rihélie, c’est-à-dire aux deux moments où ces planètes, en — 514 — décrivant l’ellipse dont le Soleil occupe le foyer, se trou- vent, sur la ligne des apsides, au point le plus éloigné et au point le plus voisin du foyer. Par la distance moyenne, la seule dont il s'agisse actuellement, il faut entendre une moyenne entre la plus grande et la plus petite distance c’est-à-dire le demi grand axe de l'orbite. planétaire. Les résultats numériques, ici, comme dans ce qui précède el dans ce qui suit, sunt empruntés pour la plupart au re- levé publié par Hansen, dans l'Annuaire’ de Schumacher pour 1857. Lorsqu'il s’agit de résultats susceptibles de va- rier avee le temps, il faut se référer, pour les grandes pla- nètes, à l’année 1800, excepté pour Neptune, où il est né- cessaire de redescendre jusqu’en 1851. Jai méme mis à profit l'Annuaire astronomique de Berlin pour 1855. Je dois les détails concernant les petites planètes à l'amitié du docteur Galle; tous sont relatifs à des époques très-ré- centies. Distances des planètes au Soleil. Mercure. ist ut ait dé 0,53709 VÉNHSs Rio dd Le die. 0,72555 La. Terre. oem use 6-2 (NNIN MAS OL mu ag 1,52569 Peliles planètes. Flore : 2,202 Victoria ! 229 DRE 535 Vesta pi #5 2,562 Iris line 028515 no 192585 Mélisusos Latiros 0-2,386 Eéhésal gone. 42,495 Parthénope. .. ...,2,k48 rèñe, sue ‘alim ct 222809 DAStgÉe ge 0 HE) ER ae pere a DOS JUDO .42 . .< .e: 2080 CES r RS OMS PhHas NBI CIN 077 Hygié MOST IE, SO dupileroisicuzoil :tuezil-. ns: 18077, SAUT in nee die 494 “uorpisoddo and 9p Sduwo 9) anod sapauvid Sap00d y Sop SJUoWAIT 29295 — Les rapports complexes des orbites décrites par ces asté- roïdes et le dénombrement de leurs groupes accouplés, ont fourni la matière de recherches ingénieuses, d'abord à Gould, en 1848 (#5), puis tout récemment à d’Arrest. « Un fait, dit d’Arrest, semble surtout confirmer lidée d’une liaison intime, qui rattacherait entre elles toutes les petites planètes; c’est que, si on se figure leurs orbites sous Ja forme matérielle de cerceaux, ces cerceaux seront telle- ment entrelacés, que, au moyen de l’un quelconque d’en- tre eux, on pourrait soulever tous les autres. Si la planète Iris, découverte par Hind, au mois d'août 1847, nous était encore inconnue, comme beaucoup d’autres corps célestes qui sans doute restent à découvrir dans ces régions, le groupe se composerait de deux parties séparées, circon- stance d'autant plus singulière, que la zone remplie par ces orbites est extrêmement vaste (4). » Puisque nous en sommes à décrire, quoique d’une ma- nière bien incomplète, chacun des membres qui compo- sent le système solaire, nous ne pouvons quitter ce mer- veilleux essaim de planètes, sans rappeler les vues hardies d’un savant et profond astronome sur l'origine de ces asté- roïdes et de leurs orbites entrelacées. Le fait, constaté par les calculs de Gauss, que Cérès, lors de son passage ascen- dant à travers le plan dans lequel se meut Pallas, arrive à une très-grande proximité de celte planète, conduisit OÏ- bers à supposer, « que ces deux astres, Cérès et Pallas, pourraient bien être les fragments d’une seule planète, dé- truite par quelque force naturelle, qui aurait rempli autre- fois la grande lacune de Mars à Jupiter, et que lon doit S ‘attendre à rencontrer dans la même région de nouveaux débris analogues, décrivant aussi des orbites elliptiques au- tour du Soleil (47). » . Ilest plus que douteux que l'on puisse calculer, même approximativement, l'époque de cet événement cosmique, qui doil remonter au moment où les petites planètes pri- rent naissance, lant est grande la complication causée par le grand nombre de débris déjà connus, par les mouve- 2406. ments séculaires des apsides et de Ja ligne des nœuds (#8). Olbers indiquait la ligne des nœuds des orbites décrites par Cérès et Pallas comme correspondant à l'aile septentrio- pale de la Vierge et à la Baleine. Ce fut, il est vrai, dans la Baleine que Harding découvrit-par hasard Junon, en construisant un catalogue d'éloiles, deux ans à peine après la découverte de Pallas; et Olbers lui-même, guidé par son hypothèse, découvrit Vesta après cinq longues années de recherches, dans laile septentrionale de la Vierge. Ces ré- sultats sont-ils suffisants pour mettre hors de doute la con- jecture d'Olbers? ce n'est pas 1ci le lieu de décider une pa- reille question. Les nébulosités cométaires au travers des- quelles on croyait autrefois voir les petites planètes, ont disparu sous Finvestigation d'instruments plus parfaits. OI- bers expliquait encore les changements considérables d’é- clat, auxquels les petites planètes étaient, disait-on, sujet- tes, par la forme irrégulière que devaient naturellement avoir des fragments d’une planète unique, brisée et réduite en pièces (“°). JUPITER La distance moyenne de Jupiter au Soleil peut.être ex- primée, en prenant pour unité la distance de la Terre au Soleil, par 5,202 767. Le diamètre moyen de cette planète, la plus grande de Loutes, est de 14517 myriamètres: il est par conséquent à celui de la Terre comme 11,295 est à 1, et dépasse d'environ 1/5 celui de Saturne. La révolution sidérale de Jupiter s’accomplit en 11° 514i 20h 2° 7”. L'aplatissement de Jupiter, est, d’après les mesures mi- crométiques d’Arago, publiées en 1824 dans l'Exposition du système du monde (p. 58), comme 167 est à 177, c'est- à-dire qu'il est de 1/17,7, résultat très-voisin de celui au- quel sont arrivés, en 1829, Beer et Maedler, d'après les- quels Paplatissement de cette planète est compris entre 1/18, 7 et 1/21, 6 (5). Il est de 1/14, suivant Hansen et Sir John Herschiel. La plus ancienne observation dont l'a- plalissement de Jupiter {nt l'objet, celle de Dominique Cas- — 1427 — sini, est, ainsi que je l'ai déjà rappelé, antérieure à l’an- née 1666. Ce fait a une importance historique considérable, à cause de l'influence que, d’après la remarque de l’ingénieux David Brewster, l’aplatissement reconnu par Cassini eut sur les idées de Newton, touchant la figure du globe terrestre. Les Principia Philosophiæ naturalis contirment cette conjec- ture; mais on pouvait avoir des doutes au sujet des dates auxquelles furent respectivement publiés les Principia et les observations de Cassini sur le diamètre polaire et le diamètre équatorial de Jupiter (°!). La masse de Jupiter étant, après celle du Soleil, lélé- ment le plus important de tout le système planétaire, on doit considérer comme un des résultats les plus féconds de l'astronomie mathématique l'évaluation plus précise qu’en a faite Airv, en 1854, d’après les élongations des satellites, notamment du 4°, et à l’aide des perturbations de Junon ct de Vesta (*?). La valeur de la masse de Jupiter a été aug- mentée relativement aux anciennes évaluations; celle de Mercure au contraire a été réduite. Aujourd'hui la masse de Jupiter, en y joignant les quatre satellites, est évaluée, à 1/1047,879, tandis qu'elle n’était, suivant Laplace, que de 1/1066,09 (%). La rotation de Jupiter s’accomplit, d’après Airy, en 9h 55° 21”,5, temps moyen. Dominique Cassini, l'avait le premier déterminée, en 1665, à l’aide d’une tache, qui, pendant un grand nombre d'années, et jusqu'en 1691, se montra toujours avec la même couleur et les mèmes con- tours (°#); 1l avait trouvé pour résultat de 9h 55° à 9n 567. La plupart des taches du même genre sont plus sombres que les bandes de Jupiter; mais elles ne paraissent pas appartenir à la surface même de la planète, puisque sou- vent quelques-unes d’entre elles, particulièrement les plus voisines des pôles, ont une autre vitesse angulaire que celles des'régions équatoriales, D'après un observateur très- habile, Henri Schwabe , de Dessau, les taches obscures et bien circonscrites ont été vues alternativement, durant plu- sieurs années, dans l’une ou l’autre des deux zones ou ban- UT |. des grisätres qui bordent l'équateur au Nord et au Midi, jamais ailleurs. 1 en résulle toujours que ces taches ne se forment point constamment dans les mêmes lieux, Quel- quefois (je me réfère encore aux observations faites par Schwabe en novembre 1854), les taches de Jupiter, vues à travers une lunette de Fraunhofer, sous un grossissement 280 fois, ressemblaient à de petites taches du Soleil avec leur pénombre; mais leur obseurité était encore inférieure à celle des ombres des satellites. Le noyau n’est probable- ment autre chose qu'une partie du corps même de la pla- nète, de sorte que, lorsque l'ouverture pratiquée dans l'at- mosphère demeure toujours au-dessus du même point, le mouvement de la tache nous donne la vraie rotation de Jupiter. I arrive aussi quelquefois que les taches se divi- sent comme celles du Soleil. Dominique Cassini avait re- connu ce fait dès l’année 1665. Dans la région équatoriale de Jupiter, se trouvent deux larges bandes ou ceintures de couleur grise ou jaunûtre , qui, vers les bords, deviennent plus pâles et disparaissent enfin complètement. Leurs limites très-inégales sont chan- geantes ; ces deux bandes sont séparées l’une de l’autre par une zone équatoriale fort brillante. La surface de la planète est couverte aussi vers les pôles, d’un grand nom- bre de bandes étroites , ternes et souvent interrempues , quelquefois même finementramifiées, mais toujours paral- lèles à l'équateur. Ces divers aspects s'expliquent très-faci- lement , si l’on admet l'existence d’une atmosphère trou- blée en partie par des couches de nuages, dont la zone équatoriale reste transparente et pure de toutes vapeurs, grâce probablement à l'influence des vents alisés. Or la sur- face des nuages réfléchissant une lumière plus intense que la surface de la planète, la partie du sol que nous aperce- vons à travers l'air diaphane , ainsi que l’admettait déjà William Herschel, dans un Mémoire inséré en 1795, au 85° volume des Philosophical Transactions, doit nous paraitre plus sombre que les couches nuageuses d’où rayonne une grande quantité de lumière réfléchie. C’est pourquoi des — 4129 — bandes sombres et des bandes lumineuses alternent entre elles. Les premières paraissent d'autant moins obscures qu'on les observe plus près des bords, parce qu'alors le rayon visuel, dirigé obliquement sur la surface, ne atteint qu'après avoir traversé une couche atmosphérique plus épaisse et par suite réfléchissant une plus grande quantité de lumière (5). SATELLITES. DE JUPITER Dès la brillante époque de Galilée, cette idée judicieuse avait pris naissance que, sous beaucoup de rapports et dans le temps et dans l’espace, le système subordonné de Ju- piter offre en petit l’image du vaste système dont le Soleil est le centre. Cette vue rapidement propagée, et presqu’aus- sitôt après, l’observation des phases de Vénus, au mois de février 1610, n’ont pas peu contribué au succès général de la théorie de Copernic. Le groupe des 4 lunes de Jupiter, est, parmi les systèmes extérieurs, le seul groupe du même genre qui n'ait point été accru , depuis l'époque où il fut découvert par Simon Marius, le 29 décembre 1609, c’est- àa-dire dans l’espace de près de deux siècles et demi (5). La table suivante , dressée d’après Hansen, contient les temps des révolutions sidérales accomplies par les satelli- tes de Jupiter, leur distance moyenne à la planète, expri- mée en rayons de cette planète, leur diamètre , et leur masse évaluée en fractions de la masse de Jupiter : 5 DURÉE DISTANCE DIAMÈTRES | = d'une à en MASSE = RÉVOLUT. SIDÉR. JUPITER MYRIAMÈTRES | tal. +. 234. 210 ont aa NS ba | 1_.|: 1j 48h 28 6.049 595 0,0000175281 CNE: PCT 9,625 355 0,0000252555 ù te 3- 83 15,550: 576 0.0000881972 k 16 46 32 96.998 195 0,0000126591 | A0 = Si par conséquent la fraction 1/1047,879 exprime la masse de Jupiter et de ses satellites réunis, la masse de la planète, sans les satellites, est de 1/1048,059 , c’est-à-dire qu’elle perd par cette soustraction environ 1/6000. On a déjà comparé plus haut les satellites de Jupiter avec les satellites des autres systèmes, sous Île rapport des gran- deurs, des distances et des excentricités (Voyez, t&. IH, p. 996-599). L'intensité d'éclat des satellites de Jupiter ne varie point proportionnellement à leur volume : puisque, en général, le troisième et le premier, dont les diamètres sont comme 8 est à à, paraissent les plus éclatants, et que le second, le plus petit et le plus dense de tous, est ordi- nairen:ent plus lumineux que le quatrième, désigné d’ha- bitude comme le moins brillant. On a remarqué aussi, dans l'éclat lumineux de ces satellites, des variations acciden- telles, que l’on a attribuées, tantôt à des modifications de la surface, tantôt à des obscureissements dans l'atmosphère qui les enveloppe (57). Tous semblent, du reste, réfléchir une lumière plus intense que la planète elle-même. Quand la terre se trouve entre Jupiter et le Soleil, el que les sa- tellites, en se mouvant de l'Est à l'Ouest, paraissent entrer dans le bord oriental de Ja planète ; ils nous cachent peu à peu diverses parties du disque planétaire, el se détachant comme des points lumineux sur ce fonds plus obseur, peu- vent êlre aperçus, au passage, même avec de médiocres erossissements. Hs sont de plus en plus difficiles à distin- guer, à mesure qu'ils s’approchent du centre de Ja planète. Pound , l'ami de Newton et de Bradley, avait conclu de cette observation déjà ancienne que le disque de Jupiter était moins éclatant sur les bords qu'au centre. Suivant Arago, celle assertion, renouvelée par Messier, est sujette à des objections qui nécessitent des expériences nouvelles et plus délicates. Jupiter a été apercu sans aucun de ses satellites, par Molineux au mois de novembre 1681, par William Hersehel le 25 mai 1802, et par Griesbach le 27 septembre 1845. Celte invisibilité des satellites doit être entendue uniquement dans ce sens qu’ils correspondatent — 451 — au disque de Jupiter, et n’est pas en contradiction avec le théorème d’où l’on a déduit que les quatre satellites ne peuvent èlre échipsés à la fois. SATURNE La durée de la révolution sidérale ou vraie de Saturne est de 29 ans 166 jours 25 heures 16° 52”. Son diamètre moyen est de 11 507 myriamètres, c'est-à-dire qu’elle est à celle de la Terre comme 9,022 est à 1. La durée de la rotation, déduite de l'observation de quelques taches som- bres, que produit sur la surface ie renflement des bandes, est de 10h 29° 17 (58). A une telle vitesse correspond un aplatissement considérable. William Herschel évaluait cet aplatissement, en 1776, à 1/10,4. Bessel, après plus de trois années d'observalions concordantes, a trouvé pour la gran- deur apparente du diamètre polaire, à distance moyenne, 15”, 581; pour le diamètre ‘équatorial, 17,055; 1l reste ainsi pour l’aplatissement 1/10,2 (%°). Le corps de Ia pla- nèle présente aussi des bandes, mais moins faciles à aper- cevoir que celles de Jupiter, bien qu'un. peu plus larges. La plus constante de toutes est une bande grisàtre, située, à l'équateur, et suivie de plusieurs autres, dont les formes changeantes indiçuent une origine atmosphérique. William Herschel n’a pas toujours trouvé ces bandes parallèles à l'anneau qui entoure la planète; elles ne s'étendent pas non plus jusqu'aux pôles. Il est à remarquer que les régions po- laires sont soumises à des changements d'éclat, dépendant des saisons qui se succèdent sur la planète. Dans l'hiver, le pôle devient loujours plus lumineux, phenomène qui rap- pelle les variations alternatives produites dans les régions neigeuses de Mars, et qui n'avait pas échappé à la sagacité de William Herschel. Que l’on doive attribuer cet accrois- sement d'intensité à la formation temporaire de glaces et de neiges, ou à l’accumulation des nuages, toujours est-il qu'il témoigne des effets prodcits sur une atmosphère par des variations de température (%). — 432 — Nous avons déjà donné, comme exprimant la masse de Saturne, la fraction 1/5501,6; le volume de cette planète est relativement immense, puisque son diamètre est les 4/5 du diamètre de Jupiter, d’où l’on conclut qu’elle a une densité trés-faible qui doit décroitre encore vers la surface. Si la densité était partout la mème, c’est-à-dire égale aux 0,76 de celle de l’eau, Faplatissement serait encore plus considérable. La planète est entourée, dans le plan de son équateur, de deux anneaux au moins, tous deux fort minces et libre- ment suspendus. Is ont plus d'éclat que la planète elle- même; l'anneau extérieur est le plus brillant des deux (51). La division de l'anneau que Huygens avait découvert el si- gnalé comme unique, en 1655 (2), fut bien remarquée d'abord par Dominique Cassini, en 1675, mais ne fut exac- tement décrite que par William Herschel, de 1789 à 1792. Depuis les observations de Schort, on a constaté plusieurs fois que l'anneau extérieur était divisé par des lignes légè- res, mais ces lignes n’ont jamais été bien constantes. Tout récemment, le 11 novembre 1850, Bond se servant a Cani- bridge, dans les Etats-Unis, de la grande funette de Merz, munie d'un objectif de 14 pouces, a découvert, entre l'an- neau dit intérieur et la planète, un troisième anneau plus sombre; et presque simultanément, le 25 novembre de la même année, Maidstone signalait le mème fait en Angle- terre. Ce troisième anneau est séparé du second par une ligne noire; il remplit un tiers de l’espace que jusqu'à pré- sent on croyait libre entre le deuxième anneau etle corps de ja planète, et à travers lequel des astronomes préten- dent avoir vu de petites étoiles. Les dimensions de l'anneau malliple de Saturne ont été déterminées par Bessel et par Struve. D’après Struve, le diamètre extérieur de l'anneau qui enveloppe les autres nous apparait, à distance moyenne de la planète, sous un angle de 40,09, correspondant à 58 500 milles géographiques, et le diamètre intérieur, sous un angle de 557,29, qui équi- vaut à 35 700 milles; le diamètre extérieur du second an- ep — 455 — neau est de 54”, 47; le diamètre intérieur de 26”, 67. L'in- tervalle qui sépare le second anneau de la surface de la planète serait, d’après Struve, de 4”, 54. La largeur lotale de ces deux anneaux réunis est de 5700 milles géographi- ques, la distance de l'anneau à la surface de Saturne d’en- viron 5000. Le vide qui sépare Île premier anneau du se- cond, et qu'indique le trait noir aperçu par Cassini, n'est que de 590 milles. On ne croit pas que l'épaisseur de ces anneaux dépasse 20 milles; leur masse est, d'après Bes- sel, 1/148 de la masse de Saturne. Ils offrent quelques iné- galités de surface et quelques éminences, au moyen des- quelles on à déterminé, d’une manière approximative, la durée de leur rotation, absolument égale à celle de la pla- nète (55). Les irrégularités de leur forme se manifestent lors de la disparition de l’anneau, dont généralement une anse devient invisible avant l'autre. Un phénomène très-remarquable est la position excentri- que de Saturne, découverte par Schwabe à Dessau, en septembre 1827. Le globe de la planète n’est pas concen- trique avec l'anneau, mais incline un peu vers l'ouest. Cette observation a été vérifiée, en partie à l'aide de mesures micrométriques, par Harding, Struve (5%), John Herschel et South. De petites différences constatées dans la valeur de l’excentricité, à la suite d’une série d'observations faites concurremment par Schwabe, Harding et de Vico, différen- ces qui paraissent périodiques, ont peut-être pour cause une oseillation du centre de gravité de l'anneau autour du point central de Saturne. C’est un fait curieux que, dès la fin du xvu° siècle, un ecclésiastique d'Avignon, nommé Gallet, ait cherché vainement à fixer lattention des astronomes sur la position excentrique de cette planète (55). I est dif- ficile, d’après la densité de Saturne, égale à peine aux 3/5 de celle de l’eau, et qui décroit encore vers la surface, de se représenter son élat moléculaire et sa conslitution maté- rielle, ou seulement de décider sile corps de la planète est à l'état fluide, qui est celui où les moléeules ont le moins d’adhérence entre elles, où à Pétat solide, eomme permet- 30 — 454 — tent de le croire les analogies souvent citées du bois de sa- pin, du hége, de la pierre ponce, ou d’un liquide solidifié, la glace. L’astronomé attaché à l'expédition de Krusenstern, Horner, est d'avis que l'anneau de Saturne est une cein- ture de nuages, et prétend que les montagnes de la planète sont formées par des masses de vapeurs et de brouillards vésiculaires (6). L’astronomie conjecturale a ici le: champ libre, mais les spéculations de deux astronomes américains, Bond et Peifce, sur'les conditions de stabilité de l'anneau, ont une tout autre portée (97). C’esten partant de l'obser- valion et de l'analyse mathématique que tous deux s'accor- RU à à admettre la fluidité de l'anneau, ainsi que des varia- ons copltinues dans la forme et la divisibilité de l'anneau extérieur. Si cet ensemble se conserve tel qu'il est, cela tient, suivant Peirce, à Ja posilion des satellites : sans cette influence conservatr ice, l'équilibre ne pourrait se maintenir, malgré les inégalités de l'anneau. SATELLITES DE- SATURNE Les cinq plas anciens satellites de Saturne furent déeou- verts entre les années 1655 et1684, à savoir: Titan ke 6° dans Yordre des distances, par Huygens; Japhet le plus extérieur de tous, Rhëéa, Téthys:et Dioné, par Cassini: Ces découver- tes furent suivies, en 1789, par une autre, due à William Berschel, qui révéla l'existence des deux satellites: les plus voisins de la planète, Mimas et Encélade; enfin le septième satellite, Pavant dernier dans l’ordre des distances, Hypé- rion, fut découy ert presque simultanément par Bond à Cam- bridge, dans les États-Unis, et par Lassell, à Liverpool, en septembre 1818. Nous avons déja indiqué plus haut (Cos- mos, L. 1, p. 76 el-L. HE p. 598) les volumes de ‘ces sa- telles et leurs distances relatives à la planète principale. Je joins ici le tableau de leurs révolutions, et de leurs dis- lances moyennes, exprimées en fractions du rayon équato- rial de Saturne, d' après les observations faites par Sir John Herschel au cap de Bonne-Espérance, de 1855 à 1857 (58): PATBBRRES JO RRE DURÉE NAS dans l'ordre $ STANCE RENNES AT de leur de | de leurs distances |. PARTIES MOYENNE A LA PLANÈTE | DÉCOUVERTE LEUR REVOLUTION 1. -L'Mimas- h .n$£ 6 Oj 22h 57 2279 | -5,5607 2 | Encélade. 7 L'08.:5800:637 k,3125 o | Téthys. 5 112491 48/25:7 5,5596 & | Dioné. 4 247: 41 89 0,8598 DÉMIRREANE LA. 5 L&' 12 95 108 9,5528 6 | Titan. il 15 92 V4 959% /"224450 7 | Hypérion. 8 22 12? 28.0000 ? | SE Faphett "2 !": 2 79 7 .55 40,4, |, 64,3390 il existe un singulier rapport entre les révolutions des quatre premiers satellites les plus proches de Saturne. La durée de la révolution du troisième satellite (Téthys) est double de celle du premier (Mimas); et la durée de la ré- volution du quatrième (Dioné) est double de celle du se- cond (Encélade). Ces résultats sont caleulés à 1/800 près de la plus longue période. Je dois la communication de ce rapprochement curieux à une lettre que wa écrite Sir John Herschel, au mois de novembre 1845. Les distances respec- tives des quatre lunes de Jupiter présentent aussi une cer- taine régularité; elles forment assez exactement la série 9, 6, 12. La distance de la seconde à la première, évaluée en diamètres de Jupiter, est de 5, 6; celle de la troisième à la seconde de 5, 7; celle de la quatrième à la troisième de 11, 6. Fries et Challis ont renchéri sur Titus, en cher- chant à étendre sa loi à tous les systèmes de satellites, même à ceux d'Uranus (5°). URANUS La grande conquète de William Herschel, la découverte d'Uranus, n'a point seulement accru Le nombre des six pla- nètes principales connues depuis des milliers d'années, et plus que doublé le diamètre du système solaire; elle a en- core, 63 ans plus tard, par les perturbations mystérieuses auxquelles elle était soumise, conduit à la découverte de Neptune. Oceupé, le 15 mars 1781, à observer un petit groupe d'étoiles situé dans les Gémeaux, Herschel reconnut la nature planétaire d'Uranus à là petitesse de son disque, qui grossissail, sous des amplhfications de 460 et 952 fois, beaucoup plus que les étoiles voisines. Familier avec tous les phénomènes optiques, le grand astronome remarqua que, sous un fort grossissement, l'intensité lumineuse du nouvel astre diminuait d'une manière sensible, tandis qu'elle restait la mème dans les étoiles fixes de même éclat, c’est-à-dire comprises entre la 6° et la 7° grandeur. Herschel, lorsqu'il annonça pour la première fois l’exis- tence d'Uranus, le présenta comme une comète (7); et ce furent seulement les travaux réunis de Saron, de Lexell, de Laplace et de Méchain, rendus d’ailleurs beaucoup plus fa- ciles par la découverte que fit Bode en 1784 d'observatios plus anciennes, dues à Tobie Mayer (1756) et à Flamsteed (1690), qui permirent de déterminer avec une rapidité sin- guliére l'orbite elliptique et tous les éléments planétaires d'Uranus. La distance moyenne d'Uranus au Soleil est, d’a- près Hansen, de 19,182 59, en prenant pour unité la distance de la Terre au Soleil, ou de 294 200 000 myriamètres ; l'inclinaison de son orbite sur lécliptique est de 0° 46 28; sa révolution sidérale s’accomplit en 84° 5 19h A1 56; son diamètre apparent, à distance moyenne de Îa terre, est de 3” ,9. Sa masse que l’on avait évaluée, lorsqu'on com- menea à observer les satellites, à 1/17 918 ne s'élève, d’a- près Lamont, qu'à 1/24 605; il en résulte que sa densité est comprise entre celle de Jupiter et celle de Saturne (1). HéRpe, lorsqu'il employait des grossissements de 800 à 2400 fois, avait déjà soupçonné l'aplatissement d'Uranus. D' après les mesures de Mædler, eet aplatissement parait tomber entre 1/10,7 et 1/9,9 (2). D'abord Herschel crut voir deux anneaux autour de la planète, mais cel observateur = 457 = éminent, habitué à soumettre toules ses conjectures à un examen rigoureux, reconnut lui-même qu'il avait été trom- pé par un “effet d’ optique. SATELLITES D URANUS « Uranus, dit Merschel le fils, est entouré de quatre el probablement de einq ou six satellites. » Ces satellites pré- sentent une singularité dont nous n'avons pas trouvé d’exem- ple jusqu'ici dans le système solaire: c’est que, tandis que tous les satellites de la Terre, de Jupiter, de Saturne, se meuvent ainsi que les planètes, de l'Ouest à l'Est, et que, sauf quelques planètes télescopiques, les orbites de tous ces corps sont peu inclinées sur lécliptique, au contraire Îles satellites d'Uranus se meuvent de l'Est à l'Ouest, et leurs orbites à peu près circalaires forment avec lécliptique un angle de 78° 58, c’est-à-dire qu’elles sont presque perpen- diculaires à ce plan. Pour les satellites d’'Uranus, comme pour ceux de Saturne, on doit bien distinguer l’ordre dans lequel ils se succèdent, suivant qu'ils sont rangés d’après leur distance à la planète, ou d’après la date de leur dé- couverte. Tous les satellites d'Uranus ont été découverts par William Herschel: le 2 et je 4° en 1787, le 1° et le 5° en 1790, le 6° et le 5° en 1794. Dans les 56 ans qui se sont écoulés depuis la découverte du dernier satellite d'Uranus, le 5° dans l’ordre des distances, on a souvent, mais à Lort, douté que cette planète eût bien réellement six satellites distinets. Les observations des vingt dernières années ont prouvé successivement que ces découvertes du grand observateur de Slough ne méritent pas moins de con- fiance que les autres. On a revu jusqu'ici le 4°, le 2°, le 4° el le 6° satellite d'Uranus. Peut-être même y faut-il ajouter le 5°, conformément à l'observation de Lassell, du 6 no- vembre 1848. Grace à la vaste ouverture de son réflecteur, et à l'abondance de lumière qu’il obtenait de cette facon, Herschel le père, doué, il est vrai, d’une vue percante, esti- mail qu'un grossissement de 157 fois suffit, avec des cir- — 58 — conslances almosphériques favorables; son fils croit néces- saire en général, pour apercevoir des disques si petits, qui ne sont guère que de simples points lumineux, d'employer un pouvoir amplifiant de 500 fois. Le 2° et le 4° satellite sont les premiers qui aient été revus, el ceux qui ont été le plus souvent et le plus soigneusement observés par Sir John Herschel, de 1828 à (854, tant en Europe qu'au cap de Bonne-Espérance; ils l'ont été depuis par Lamont, à Munich, et par Lassell, à Liverpool. Lassell, du 14 septembre au 9 novembre 1847, et Oo Struve, du 8 octobre au 10 dé- cembre de la même année, ont retrouvé aussi le 1° satel- lite d'Uranus. Le 6° et dernier a été retrouvé par Lamont ILE octobre 1857. [ne parait pas que le 5° ait été revu, ni que le 5° l'ait été d’une maniere assez satisfaisante (75). Ces détails ne laissent point d’être importants, en ce qu'ils sont de nature à mettre plus en défiance contre Jes pré- tendues préuves qu'on est convenu d'appeler des preuxes négalives. NEPTUNE . Le mérite d'avoir heureusement abordé et résolu un pro- blème inverse de perturbations, consistant à calculer, d’a- près les perturbations d’une planète, les éléments du corps perturbateur inconnu, el d avoir par une divination hardie, donné lieu à la première observation de Neptune, faite par Galle, le 21 septembre 1846; ce mérite appartient aux pro- fondes combinaisons et au travail persévérant de Lever- rier (74). C'est, ainsi que le dit Eucke, la plus brillante des découvertes planétaires, c’est la première fois que des in- vestigalions purement théoriques ont permis de prédire existence et de montrer du doigt la place d’un astre nou veau. il est juste de dire aussi que la recherche de ce corps céleste, sitôt couronnée de suceës, a été favorisée par la perfection. des cartes célestes de Bremiker, eue rpoEsede l'Académie de Berlin (©), Tandis que, parmi les planètes extérieures, la distance de Saturne au Soleil (9,55) est presque double de celle de — 459 — Jupiter (5,20), et celle d'Urenus (19,18) plus que double de celle de Saturne, il s’en faut de 10 rayons de Forbite terrestre, c’est-à-dire de 1/5 de la distance de Neptune au Soleil (50,04), que cette distance soit double de celle d'U- ranus. Ainsi la limite connue du système solaire est à 460 millions de myriamèêtres du corps central; c’est-à-dire que par la découverte dé Neptuñe, la borne posée à nos connaissances en fait de corps planétaires, a été reculée de 165 millions de myriamètres, plas de 10,8 fois la distance de la Terre au Soleil. On pourra done toujours, à mesure que l’on constatera les perturbations éprouvées par la der- nière des planètes connues, en découvrir successivement de nouvelles, jusqu'à ce qu’elles échappent par l'éloignement à la puissance de nos télescopes.(*6). D'après. les plus récentes déterminations , la révolution de Neptune s'opère en 60126,7 jours; ou 164 ans, 226 jours, et son demi-grand axe est de 50,056 28. L’excentricité de son orbite, là “plus faible de toutes après celle de Vénus, est de 0,008 719 46; sa masse est de 1/14446: son diamètre apparent qui n’est suivant Encke et Galle, que de 2”, 70, s'élève d'après Challis, à 5”, 67, ce qui donne une densité de 0,250, relativement à celle de la Terre; la densité de Neptune dépasse A conséquent celle d’ Uranus qui n'est que de 0,178 (77) Peu de temps apr ès la découverte de Neptune, Lasseil et Challis crurent que.cette planète était entourée d’un an- neau. Lassell avait employé un grossissement de 567 fois, et avait essayé de déterminer Finclinaison de cet anneau sur l'écliptique , inclinaison que l'on erovait considérable ; mais des recherches postérieures ont constaté, pour Neptune commé pour Uranus, » J'anneau était porn ima- ginaire. Je ne puis, dans cel ouvrage, que mentionner rapide- ment les travaux d’un aéométre bien distingué, de M. J.-C. Adams, du collège de Saint-John à Cambridge, travaux an- lérieurs sans contredit à à ceux de Lev errier, maIs qui sont restés inédits, ét n’ont pas eu u la consécration d'un succès — 4140 publie. Les faits historiques qui se rapportent à cette pre- mière teplalive, ainsi qu'à l'heureuse découverte de Lever- rier el de Galle, ont été détaillés avec impartialité et d'a- près les sources les plus sûres, dans deux publications, l'une de l’Astronome Royal Airy, l'autre de Bernhard de Linde- nau (7). Ces efforts intellectuels, dirigés presqu’en même temps vers le même objet, témoignent d'une émulation glo- rieuse, el offrent d'autant plus d'intérêt qu'ils prouvent par le choix des secours que l'astronomie a empruntés, l'état brillant de la science qui est la plus haute application des mathématiques. SATELLITES DE. NEPTUNE L'existence d'un anneau autour d’une planète ne s'est présentée encore qu'une seule fois. Cette rareté semble 1n- diquer que Ja formation de ces sortes de ceintures flottan- tes Uient au concours de conditions déterminées et difficiles à réunir. La présence de satellites autour des planètes ex- térieures, de Jupiter, de Saturne, d'Uranus, est au contraire un fait général sans exception. Lassell, dès le commence- ment du mois d'août 1847, reconnaissait avec certitude le premier satellite de Neptune, dans son grand réflecteur de 20 pieds de foyer et 24 pouces d'ouverture (©), découverte qui a été confirmée par OUo Struve, à Poulkowa, du 11 sep- tembre au 20 décembre 1847 (5°), et par Bond, directeur de l'observatoire de Cambridge, aux Etats-Unis, le 16 sep- tembre 1847 (81). D'après les observations d'OUo Strave, la révolution du satellite s’accomplit en 5i 21° 7”, l’inchi- paison de son orbite sur l’éeliptique est de 54°, 7, sa dis- tance au centre de la planète de 40 000 myriamètres, sa masse de 1/14 506. Trois ans plus tard, le 14 août 1850, Lassell découvrit un second satellite de Neptune, à laide d'un grossissement de 628 fois (#2), mais cette dernière dé- couverte n'a pas encore, que je sache, élé confirmée par d'autres observateurs. [LL LES COMÈTES Bien que soumises à l'influence du corps central, les co- mètes, que Xénocrate el Théon d'Alexandrie appellent des nuées lumineuses, qui, suivant les expressions d’Apollonius le Myndien, fidèle en cela à une ancienne tradition chal- déenne, s'élèvent périodiquement dans les espaces célestes en décrivant une orbite immense et régulière, forment dans le système solaire un groupe d’astres complétement à part. Les comètes, en effet, ne se distingueni pas seulement des planètes proprement dites par leur immense excentricité ; el- les présentent des changements de forme, des altérations dans les contours, qui parfois s’acecomplissent en quelques heures, comme cela est arrivé, en 1744, pour la comète de Klinken- berg, si bien décrite par Heinsius, et en 1855, lors de la se- conde apparilion de la comète de Halley. Avant que notre sys- tème solaire eût été enrichi, grâce aux découvertes d'Encke, de comèles à courte période, ou comètes intérieures, c’est- à-dire enveloppées dans les orbites planétaires, des rèveries, engendrées par l'idée des rapports que l'on croyait exister en- tre la distance des planètes au Soleil et leur excentricité, leur volume et leur légèreté spécifique, avaient conduit à cette opinion: qu'au delà de Saturne on devait découvrir des pla- — A2 — nêtes excentriques d'un volume énorme, « qui formeraient des degrés intermédiaires entre les planètes et les comètes; et peut-être même la dernière planète, coupant lorbite de Saturne qui la précède immédiatement, méritait déjà le nom de comète (5). » Cette idée de l’enchaîinement des formes dans la structure de l'univers, qui rappelle la doctrine, sou- vent nial appliquée, de la gradation des êtres dans la na- ture organique, était partagée par Emmanuel Kant, lan des plus grands esprits du xvin siècle. Uranus, puis Neptune, ont été apercus par William Herscliel et par Galle, le premier 26 aus, le sécond 91 ans après que le philosophe de Kæ- nigsberg eut dédié au grand Frédérie son Histoire naturelle du Ciel; mais ces deux planètes ont une excentricité moindre que celle de Saturne: l’excentricité de Saturne étant repré- sentée par 0,056, celle de Neptune n’est que de 0,008, nom- bre peu différent de celui qui exprime lexcentricité de Vé- aus, si rapprochée du Soleil (0,006). Uranus et Neptune n’ont rien d’ailleurs des propriétés cométaires qu on Jeur supposaut. , A une époque récente, depuis Pannée 1819, cinq comèêles intérieures, découvertes successivement, ontsuivi celle d'En- ke. Elles paraissent former un groupe particulier, dans le- quel la plupart des demi-grands axes ressemblent à ceux des petites, planètes ; aussi s'eston demandé si ce groupe de comètes intérieures ne composait pas originairement un seul corps céleste, comme, Olbers l'a conjecturé pour Les petites planètes; si cette grande comète n'aurait pas été di- visée en plusieurs par l'action de Mars, ainsi que cela est arrivé à la comète intérieure de Biéla, qui, lors de sa der- nière apparition, en 1846, s’est séparée en deux, sous les yeux, pour ainsi dire, de l'observateur. De certaines res- semblances entre les éléments des petites planètes et ceux des comètes ont conduit le professeur Stephen Alexander, du collége de New-Jersev, à rechercher là possibilité d’une origine commune à ces asléroïdes el aux comêtes, ou du moins à quelques-unes d’entre elles (®*). D'après toutes les observations réeentes, il n’y a pas lieu de s'appuyer sur —- 445 — l'analogie tirée des almosphères nébuleuses des astéroïdes. Si d'ailleurs les orbites de ces petites planètes sont conte- nues «dans les plans divers, si même celle de Pallas offre l'exemple d'une extrème inclinaison, aucune d'elles néan- moins ne coupe, comme les eomètes, les orbites des autres grandes planètes. Cette condition essentielle, quelle que soit l'hypothèse à laquelle on S’arrête sur la direction et la vi- tesse primilives de ces corps célestes, ne permet guère de leur attribuer une origine commune, à part même la dif- férence de constitution qui distingue les comêtes intérieures et les petites planètes, complètement dépourvues de nébu- losité. Aussi Laplace, dans sa théorie de la formation des planètes par des anneaux de matière vaporeuse, etreulant autour du Soleil,a-tl cru devoir séparer complètement les comètes des planètes: « Dans l'hypothèse des zones de va- peurs, dit-il, et d’un noyau s’accroissant par la condensa- ion de l'atmosphère qui lenvironne, les comètes sont étran- seres au système planétaire (%). » En esquissant le Tableau de la Nature dans le premier volume du Cosmos (5), nous avons déjà fait remarquer que les comètes sont les corps qui, avec la plus faible masse, occupent le plus d'espace dans le domaine solaire, et qu’elles dépassent en nombre toutes les autres planètes. En effet, le caleul des probabilités fondé sur ee que l’on sait jusqu'à ce Jour de l'étendue de leurs orbites, de leurs distances aphélies ou périhélies, et du temps durant lequel ces as- tres peuvent rester invisibles, révèle Fexistence de plusieurs milliers de comèles. Il faut cependant excepter de celte com- paraison les aérolithes ou asteroïdes météoriques, dont la nature est demeurée jusqu'ici enveloppée de beaucoup de ténébres. Parmiles comètes, 1ly à lieu de distinguer celles dont on à calculé l'orbite et celles pour lesquelles il n'existe que des observations imparfailes ou seulement des indica- tions recueillies dans les chroniques. D’après la récente énu- mératon de Galle, le nombre exact des comètes détermi- nées élait, en 1847, de 178; en y joignant celles dont l'exis- tence seule a été signalée, le total ne s'élève pas à moins de six ou sept cents. Lorsque la comète de 1682 reparut en 1799, ainsi que l'avait annoncé Halley, on considéra com- me très-singulière l'apparition de trois comèêtes dans la même année, Mais aujourd’hui, telle est l'activité avec laquelle la voûle céleste est explorée simullanément, sur tant de points différents du globe terrestre, que, dans chacune des an- nées 1819, 1825 et 1840, on en a apercu et caleulé quatre ; on en avait observé cinq en 1826; ce nombre s’éleva jus- qu'à huit en 1846. Les derniers temps ont été plus riches que la fin du sié- cle précédent en comètes visibles à l'œil nu; cependant celles dont la tèle et la queue sont éclatantes restent toujours un phénomène rare et remarquable. I n’est point sans intérêt de rechercher combien de comètes visibles à l'œil nu se sont montrées en Europe, durant les derniers siècles (87). L'époque la plus riche a été le xvr° siècle, qui en a fourni 25. Le xvu° en compta 12, dont 2 seulement dans les cinquante premières années. Au xvin siècle, 11 n’en parut que 8, tandis que, dans la première moitié du xix°, on en compte déjà 9, parmi lesquelles les plus belles sont celles de 1807, 1811, 1819, 1855 et 1845. Dans les temps antérieurs, 1} s’est sou- vent écoulé un intervalle de 40 à 50 ans, sans que ce spec- tacle se soit présenté une seule fois. Il est possible, au reste, ie dans les années qui semblent pauvres en comèles, il "ait eu beaucoup de grandes comèêtes à longue excursion, don le périhélie est situé au delà des or bites de Jupiter et de Saturne. Quant aux comèêtes télescopiques, on en dé- couvre en moyenne 2 ou 5 chaque année. Dans l’année 1840, en trois mois consécutifs, Galle à signalé trois nouvelles comètles ; Messier en a trouvé 12, de 1764 à 1798; Pons en a découvert 27, dans l'intervalle de 1801 à 1807. Ainsi semble se vérifier la comparaison de Képler: ut pisces tn Oceano. Le dénombrement exact des comètes observées en Chine, qu'Édouard Biot a extrait du Recueil de Matuan-hin, n'a pas une moindre importance. Cette liste remonte plus haut que l'école Ionienne de Thalès, et le règne du roi Alyattes — hd — de Lydie. Divisée en deux sections, elle comprend, dans la première, la position de toutes les comètes, depuis l'an 615 avant Jésus-Christ jusqu'à l'an 1222 de l’ére chre- tienne, et, dans la seconde, les comètes qui ont paru de- puis 1222 jusqu'en 1644, période remplie par la dynastie des Ming, Je répèle ici ce que j'at fait remarquer déjà dans le premier volume du Cosmos (p.454, note 42), que, pour les comètes comprises entre le milieu du im siècle et la fin du xiv°, les caleuls reposent uniquement sur les renseigne- ments des Chinois, et que la comète de 1456, une des ap- paritions de celle de Halley, est la première dont les élé- ments aient été délerminés d’après les seules observations européennes. Ces observations, dues à Regiomontanus, fu- rent suivies par d’autres fort exactes, que fit Apian à In- golstadt, au mois d'août 1551, lors d'une réappariton de la comète de Halley. Dans l'intervalle. au mois de mai 1500, se place une comète d’un grand éclat, la grande Asta, que le peuple, en Italie, appelait Signor Astone, et dont le souvenir se rattache à des voyages de découverte en Afrique et au Brésil (58). Guidé par là ressemblance des éléments, Laugier à retrouvé dans les indications chinoises une septième apparition de la comète de Halley, qui eut lieu en 1578 (); de mème que la troisième eomète de 1840, découverte par Galle le 6 mars (°°), paraît identique à celle de 1097. Les Mexicans avaient aussi l'habitude de rattacher, dans leurs annales, les événements considéra- bles aux comêtes et à d’autres phénomènes célestes. Ce n’est, chose singulière, que dans le catalogue chinois, où elle est rapportée au mois de décembre, que j'ai pu re- connaitre Ja comète de 1490, dont j'ai trouvé le signale- ment dans le manuscrit mexieain de Le Tellier, et dont j'ai fait joindre un dessin à mes Monuments des peuples indi- gènes de l'Amérique (°'). Les Mexicains avaient enregistré celle comète 28 ans avant le premier débarquement de Cortez sur les côtes de Veracruz (Chalchiuheuecan). J'ai traité en détail dans le premier volume du Cosmos (p. 80-87), d’après l'autorité de Heinsius (1744), de Bessel, — = de Struve et de Sir William Herschel, tout ce qui a trait à la forme des comètes, à leurs variations d'éclat, de cou- leur et de figure, aux effluves de leur tête qui se recour- bent en arrière pour former la queue (°?). La magnifique comète de 1845 (%), que Bowring put voir, semblable à un peut nuage blane, à Chihuahua, depuis neuf heures du malin Jusqu'au coucher du soleil, et qui fut observée en plein midi, à Parme, par Amici, à 1° 25° à PEst du So- leil (°4), n'est point la seule qui ait été aperçue dans ces circonstances; plus récemnient encore, la première comète de 1847, découverte par Hind près de la Chèvre, a été vi- sible également à Londres, dans le voisinage du Soleil, au moment même de son périhélie. Afin d’éclaircir ce que nous avons dit plus haut de Ja remarque faite par les astronomes chinois, à l'occasion de la comète qui parut au mois de mars 857, sous la dyna- stie Thang, j'insére ici la traduction d’un passage extrait de Ma-luan-lin, dans lequel est exprimée la loi qui règle la direction de la queue des comèêtes: « En général, pour une comète placée à l'Est du Soleil, la queue, à parür du noyau, se dirige vers l'Est; si la comète au contraire pa- rail à l'Ouest du Soleil, la queue se tourne vers l’ouest (5). » Fracastor et Apian disent avec plus de précision et de jus- tesse : « Qu'une ligne menée suivant l'axe de fa queue et prolongée au delà de la tête, va passer par le centre du Soleil. » Ces mots de Sénèque : « Les queues des comètes fuient devant les rayons du Soleil » (Questions naturelles iv. VIE, chap. 20) sont également caractéristiques. Parmi les planètes et les comèêtes actuellement connues, les temps des révolutions sidérales, dépendant du demi-grand axe, offrent les rapports suivants : pour les planètes, les révo- lutions les plus courtes sont aux plus longues comme 1 à 683, elles sont, parmi les comèles, comme 1 est à 2670. On à comparé, pour établir ce calcul, d'une part, Mercure qui fait sa révolution en 87 jours 97/100, avec Neptune qui accomplit la sivnne en 60 126 jours 7/40, d'autre part, la comète d'Encke dont la période est de 5 années 5/10, 2 fe — avec celle de 1680, observée par Gotfried Kirch, à Co- bourg, par Halley et par Newton, et qui ne met pas à dé- crire son ellipse moins de 8814 ans. J'ai déjà indiqué, d’après un excellent Mémoire d'Encke (Cosmos, LE, p.90 et t. HE, p. 417-419) la distance entre l'étoile fixe la plus rap- prochée de nous, « du Centaure, et lPaphélie de la comète de 1680. Jai signalé la lenteur avec laquelle cette comète se smeut dans la portion extrême de son orbite, parcourant à peine 5 mètres par seconde; jai rappelé la distance, égale à peine à 6 fois la distance de la Lune, à laquelle la comète de Lexell s’est approchée de la Terre en 1770, et la distance moins considérable encore où se sont trouvées, relativement au Soleil, la comète de 1680 et surtout celle de 1845. D’après les éléments de la seconde comète de 1819, dont le volume énorme apparut subitement en Europe, se dégageant des rayons du Soleil, on conclat qu'elle passa le 26 juin devant le disque solaire (%); malheureusement elle resta inaperçue. La même chose a dû arriver pour la comèle de 1825, qui, -outre la queue ordinaire opposée au Soleil, en offrait une autre dirigée vers cet astre. Si les queues des deux comèêtes étaient longues, elles ont dù mêler à notre atmosphère quelques por tions de leur substance nébuleuse, comme cela à certainement eu heu plus d'une fois. On s’est même demandé si les singuliers brouiilards de 1785 et de 1851 qui couvraient une grande partie du continent européen, n'étaient point Ja conséquence d'un pareil aceident (97). Tandis que d’un côté l'on compare la quantité de cha- leur recue par les comètes de 1680 et de 1845, dans leur péribélie, ‘à la température focale d’un miroir ardent de 32 pouces (%), un astronome éminent, auquel je suis uni par une vieille amitié (®), Lindenau, veut que, en raison de leur excessive légèreté spécifique, loutes les comètes sans noyau solide ne recoivent aucune chaleur du Soleil, et se maintiennent à la température des espaces environ- nants (1%), Si l’on considère les nombreuses et frappantes analogies des phénomènes que présentent, d'après Mellon L LOQ — , 2h __— et Forbes, les sources sombres ou brillantes de la chaleur, il semble difficile, eu égard à Pétat actuel de nos connais- sances physiques et au lien qui les anit entre elles, de ne pas admettre la présence dans le Soleil de causes produi- sant simultanément, par les vibrations de léther, c’est-à- dire par des ondalations de longueurs différentes, le rayon- nement de la lumière et celui de la chaleur. Pendant long- temps, on a rappelé dans les écrits astronomiques une pré- tendue éclipse de la Lune par une comète, en 1454. Le premier traducteur du Byzantm George Phranza; le jésuite Pontanus, avait cru en trouver l'indication dans un manus- crit, à Munich. Ce passage d’une comète entre la Lune et la Terre est aussi peu véritable que celui de la comète de 1770, dont s'était porté garant Lichtenberg. La première publication complète de la Chronique de Phranza eut lieu à Vienne en 1796; on y lit textuellement: Que Fan du monde 6962, durant une éclipse de lune, une comète sem- blable à un nuage léger, et décrivant une orbite à la ma- nière des corps célestes, apparut et s’approcha du disque lunaire. La date indiquée, qui répond à l’an de notre ère 1450, est inexacte, puisque Phranza dit positivement que le phénomène est postérieur à la prise de Constantino- ple, qui eut lieu Le 19 mai 1455; et en effel il ÿ eut une éclipse de lune le 12 mai 1454. On peut voir à ce sujet Ja- cobs, dans la Correspondance mensuelle de Zach, t. XXHKE, 1811, p. 196-202. Leverrier a étudié avec soin les rapports de distance qui ont pu exister entre les satellites de Jupiter et la comète de Lexell, et les perturbations que cette remarquable co- mêle a éprouvées par leur influence, sans réagir sur la du- rée de leur révolution. Messier, lorsqu'il la découvrit, le 44 juin 1770, la prit pour une faible nébulosité dans le Sa- gillaire; et huit jours aprés, le noyau brillait déjà comme une étoile de deuxième grandeur. Avant que la comète n'ar- rivät au périhélie, on ne voyait aucun veslige de queue ; lorsqu'elle ent dépassé ce point, il s'en développa une qui avail à peine un degré de longueur. Lexell reconnut que — 449 — celle comète décrivait une orbite elliptique, et opérail sa révolution en 5 années 3835/1000, ce qui fut confirmé par Burckardt, dans un excellent Mémoire publié en 1806. D'après Clausen, la comète de Lexell s’est approchée dela Terre, le 1° juillet 1770, à une distance de 565 rayons terrestres , c’est-à-dire 251 000 myriamètres, ou 6 fois la distance de la Terre à la Lune. La raison pour laquelle cette comète ne fut apereue ni plus tôt, au mois de mars 1776, ni plus tard, au mois d'octobre 1781, est établie à l’aide de l'analyse, par Laplace, dans le ve Lome de la Mécani- que céleste. Conformément aux conjectures de Lexell, La- place a démontré que ce fait était dû à des influences per- turbatrices, qui se sont exercées à l’approche de la comète, en 1767 et en 1779, dans les portions de l’espace occu- pées par ie système de Jupiter. Leverrier a trouvé, que, suivant une première bypothèse sur l'orbite de la comète de Lexell, cette comète aurait traversé en 1779 les orbites des satellites de Jupiter, et que d’après une autre hypo- thèse, elle serait restée fort loin'en dehors de l'orbite du quatrième satellite (1). Il est extrêmement difficile de déterminer létat molé- culaire des différentes parties d'une comète, de la tête ou du noyau, qui ont si rarement des contours arrêlés, aussi bien que de la queue. Cela tient à ce que le noyau même n’occasionne aucune réfraction des rayons lumineux, et que, d’après l’importante découverte d Arago (Cosmos, {. E, p. 84 et 529, notes 49-51), 1l existe dans a lumière des comètes une portion de lumière déjà polarisée, c’est-à-dire de lumière solaire réfléchie. Bien que les moindres étoiles restent visibles sans diminution d'éclat, à travers les éma- palions brumeuses qui forment la queue des comètes, et presque à travers le centre du noyau ou du moins fort près du centre, comme le disait déjà Sénèque: (per Co- melem non aliter quam per nubem ulteriora cernuntur, Quest. Natur., Nb. VI, cap. 18), cependant Arago à dé- montré, dans des expériences dont j'ai été témoin, que ces enveloppes nébuleuses, malgré leur rareté, sont suscepli- 30 — 450 — bles de réfléchir une lumière étrangère (2), de sorte que les comètes n’ont « qu'une diaphanéilé imparfaite (5), puis- que la lumière ne les traverse pas sans obstacle. » L’inten- sité d'éclat que présentent quelquefois des nébulosités si légères, comme cela est arrivé pour la comète de 1843, ou l'aspect stellaire du noyau, excilent. l’étonnement, parce qu'on est tenté de tout rapporter à la réflexion des rayons solaires. Mais ne se peut-il pas que, outre cette lumière empruntée, les comèêtes dégagent elles-mêmes une lumière propre ? De la queue des comètes, longue de plusieurs millions de lieues, et épanouie le plus souvent en éventail, se dé- tachent, par l’émanation ou l’évaporation, des particules qui se répandent dans les espaces. Là elles forment peut- être elles-mêmes ce milieu résistant qui resserre peu à peu l'orbite de la comète d’Eneke (4); peut-être aussi se mé- lent-elles à la matière cosmique qui ne s’est point conden- sée en corps célestes et n’a pas servi à former la lumière zodiacale. Des parties matérielles disparaissent presque sous nos veux, el nous soupconnons à peine la portion de l’es- pace où elles s’agrégent de nouveau. Bien qu'aujourd'hui il paraisse très-probable que la densité du fluide gazeux répandu à travers les espaces augmente dans le voisinage du Soleil, on ne peut cependant pas, pour expliquer l'a- moindrissement que le noyau des comètes éprouve, selon Walz, auprès du Soleil, se représenter ce fluide condensé comme agissant par la compression sur une enveloppe vé- siculaire (*). Généralement, les contours des effluves co- mélaires sont fort indécis, et l’on ne peut savoir au Juste où finit la nébulosité qui réfléchit la lumière. Il n’en est que plus remarquable et plus instructif, quant à la conslitu- lion de certaines comètes, de voir, en quelques occasions, dans la portion antérieure parabolique de lastre, une net- teté de contours à peine égalée par les groupes de nuages de notre atmosphère. C'est ce qui est arrivé pour la co- mète de Halle, au cap de Bonne-Espérance, vers la fin du mois de janvier 1836. Sir John Herschel comparait cette — 41 — apparence inusitée, qui témoignait de lintensité de Pat traction mutuelle exercée par les molécules, à l'aspect d’un vase d’albâtre vivement éclairé à Pintérieur (5). Depuis la publication du premier volume du Cosmos, il s'est produit dans le monde des comèêtes un événement dont on avait à peine auparavant soupconné Ja possibil ité. La comète intérieure et à courte période de Biéla, qui ac- _complit son ellipse en 6 ans 1/2, s’est partagée en deux comètes de mème forme, mais de grandeur différente, cha- cune d'elles ayant une tête et une queuc. Aussi longtemps qu’on à pu les observer, elles ne se sont point réunies, et ont cheminé presque parallèlement. Le 19 décembre 1845, Hind avait déjà remarqué, dans la comète encore intacte, une sorte de protubérance vers le Nord; mais le 21, d’a- près l'observation d’Encke à Berlin, on n’apercevait aucun indice de séparation. La division déjà effectuée fut recon- nue pour la première fois le 29 du même mois, dans l'A- mérique septentrionale, et en Europe, vers le milieu et à la fin du mois de janvier 1846. Le nouvel astre, le plus pelit.des deux, précédait le plus grand dans la direction du Nord. La distance de l’un à l’autre fut d’abord de 5’: plus tard, le 20 février, elle était de 6’, d’après l'intéres- sant dessin d'Otto Struve (7). L'éclat de chacune d'elles était changeant; de sorte que le second astre augmentant peu à peu d'intensité, surpassa quelque temps en lumière la comète principale. Les enveloppes nébuleuses qui en- touraient chaque noyau, n'avaient aucun contour déter- miné: celle qui entourait la plus grande comète offrait un gonflement peu lumineux vers le Sud-Sud-Ouest, mais la partie du ciel qui les séparait fut notée à Poulkowa comme libre de toute nébulosité ($). Quelques jours plus tard, le lieutenant Maury aperçut à Washington, avec un instru- ment dioptrique de Munich, de 9 pouces de diamètre, des rayons que l’ancienne comète envoyait vers la nouvelle, de sorte que pendant quelque temps il y eut une sorte de pont jeté de l’une à l'autre. Le 24 mars, la petite comète dimi- nuant insensiblement d'éclat n’était déjà presque plus re- 2 MONO 2e connaissable. On vit encore la plus grande jusque vers le 16 ou le 20 avril, où elle disparut à son tour. J'ai décrit le développement de ce phénomène extraordinaire avec tous les détails que Pon a pu constater (?). Il est à regretter que le fait même de la séparation et état qui la précédée aient échappé aux observateurs. La comète formée aux dépens de la première est-elle devenue invisible par suite de Pé- loignement et de la faiblesse de la lumière, ou s’est-elle dissoute ? reparaitra-t-elle accompagnant la planète princi- pale, et la comète de Biéla offrira-t-elle encore, lors de ses retours successifs, de semblables anomalies ? La naissance d’un nouveau corps planétaire par voie de disjonction soulève naturellement la question de savoir: si dans la mullitude des comètes circulant autour du Soleil, il n’en est pas plusieurs qui aient été engendrées de cette manière, si ce phénomène ne se reproduit pas encore tous les jours, si enfin, soit par l’inégale vitesse de leur révo- lution, soit parce qu’elles ne subissent pas au même de- gré l'influence des perturbations, les comètes ainsi décom- posées ne sont point lancées sur des orbites différentes? Stephen Alexander, dans un Mémoire déjà cité, a cherché à expliquer la génération de toutes les comètes intérieures par une hypothèse de ce genre, mais sans fournir de rai- sons assez concluantes. Il paraît que de semblables événe- ments se sont produits dans l'antiquité; malheureusement ils n’ont pas été décrits avec assez de détails. Sénèque rap- portant d’après un témoin, qu'il déclare lui-même peu di- gne de confiance, que la comète à laquelle on attribua la destruction des villes de Hélice et de Bura, se divisa en deux parties, ajoute ironiquement: « Pourquoi personne n'a-t-il jamais vu deux comètes se réunir en une seule ({°)? » Les astronomes chinois parlent de trois comètes accouplées qui parurent en Pan 896, el parcoururent leur orbite de conserve (11). Dans le grand nombre de comètes dont les éléments ont été caleulés jasqu’à ce jour, nous en connaissons huit dont la révolution s'accomplit en moins de temps que celle de — 455 — Neptune. Parmi elles six sont intérieures, e’est-à-dire que leur aphélie se trouve en deçà de l'orbite de cette planète ; ce sont: les comètes d'Encke (aphélie 4,09), de Vico (5,02), de Brorsen (5,64), de Faye (5,93), de Biéla (6,19) et de d’Arrest (6,44). Ces six comèêtes intérieures ont toutes leur aphélie compris entre celui d'Hygie (5,15) et une limite extrême située par delà l’aphélie de Jupiter (5,20), à une fois et 1/4 la distance de la Terre au Soleil. Les deux au- tres comètes qui accomplissent leur révolution en moins de temps que Neptune, sont la comète de 74 ans d'Olbers et la comète de 76 ans de Halley. Jusqu'en 1819, époque à laquelle Encke reconnut le premier l'existence d'une co- mêle intérieure, les deux comèêtes d'Olbers et de Halley restèrent, entre toutes les comèêtes dont on avait calculé les éléments, celles dont le retour était le plus prompt. La comète d'Olbers de 1815, et celle de Halley atteignent, à leur aphélie, une distance qui dépasse seulement de 4 rayons de l'orbite terrestre pour lune, de à rayons et 2/5 pour l'autre, la limite en decà de laquelle, depuis la découverte de Neptune, elles seraient considérées comme intérieures. Bien que cette limite soit variable, et que la dénomination de comète intérieure puisse recevoir des applications nou- velles, par la découverte de planètes situées au delà de Neptune, elle a cependant sur la dénomination d’astre à courte période, cet avantage qu’elle dépend au moins de quelque chose de déterminé, durant chaque phase de nos connaissances. Les périodes des six comètes intérieures, actuellement calculées avec précision, ne varient, il est vrai, que de 5 ans 5/10 à 7 ans 4/10; mais si la 6° comète de 1846, découverte à Naples par Péters, le 26 juin, dont le demi-grand axe est de 6,52 revient réellement après un intervalle de 16 années (°?), on peut prévoir que peu à peu on trouvera des comèêtes Intermédiaires, quant à la durée des révolutions, entre celle de Faye et celle d’Olbers. 1 serait done, dans l'avenir, difficile de déterminer une ligne de démareation entre les comêtes à longue et à courte période. Nous insérons 1c1i la table dans laquelle le docteur Galle a réuni les éléments des six comètes intérieures. ‘06F: LYE HIXX AUS Sr à SF L'AHODN “UST “IOLHIOAO!T “IMOUILJUEId y L 699 SIZE LG 696CCC'0 COOLEL'O 10016 € 96C6C6F 9 GLCEGQ I 8Y79C8"0 OGLTIS"C GGG I£ 66 11 CS 1€ “6I 61 66 606! 6€ 76 6% GT UC 06% | ,06 & 0601 OF 6% uc 9€ IS ucc LE ‘10 C8} Fe AA9F 978 2e C'C [Q VAE s CGT LS ‘dl THXXX XIXX “AIN US L'OODN “IST SOL D ÉMOUULIS sg e 6COG 88CC6L‘0 Y88619'G COTOS9'0 YOYOYTE CI 9G CI £G GG 08 06 LG SI | 86 07 cor 19% 66 066£ À ,ST 86 0911 8 u6 LG u9} 8 Er ISST [SG “JAOJ 981 VUR CCG 188099'0 LYLGYL & OLGSLI T OYSTOY'E LSAHUU VA NASHOUA “OST ‘ISUY ‘UU0N09 OHOUTON d “MOUUTLIS Ly'G 966F GCOL19'0 861610 TOYO8T'T 008601 £ DG YG & LY26% 59 46 0 66YC LG USS UT & ‘1dS TSI ODIA ‘CTT Fos “AYIDN ‘| ex O£'C 061 8681 180 G66660'% 6C02LCC'0 48 66 6 9 ‘AOÛ SYST = Ÿ ‘Res S0p SImomny ‘SOQUUE U9 UONIOA9Y SINOÏ U9 UOrNIOAoY * * "ONOMIUOIXA “atpoqde oourysi( “aTauol oourysi(f . ‘OX PULIS-IUO(] “onbndpos.t ns uosreupour ‘PUISE pou NP apNEUOT ‘joua np opnnsuoT ‘SH op uo ou sduro} ne ‘orouquod ne o5esseq SHLANO) SH SNON ‘SJ2]dW09 ju0S Sinono sa sopponbsa anod SOANILIDQUL 97909 9 SOP SJUOULOT — 455 — I! résulte de l'aperçu qui précède que 52 ans à peine se sont écoulés entre le moment où la comète d'Encke a ete reconnue êlre une comète intérieure et celui où a été dé- couverte la comète également intérieure de d’Arrest (3). Yvon Villarceau a donné aussi, dans les Nouvelles astro- nomiques de Schumacher , les éléments elliptiques de la comète de d’Arrest. Il a présenté, conjointement avec Vaiz, quelques hypothèses sur lidentité de cette comète” avec celle de 1678, observée par La Hire et calculée par Dou- wes. Deux autres comètes, la 5° de 1819, découverte par Pous et caleulée par Encke , et la 4° de la même année, découverte par Blanpain, et identique, d’après Clausen; avec là première de 1745, paraissent aussi accomplir leur révo- lution en cinq ou six ans; mais ces deux astres ne peuvent encore être cités à côté de ceux dont les éléments, gràce à des observations répétées et précises, ont été calculés avec plus de certitude et de perfection. S L'inclinaison des orbites des comètes intérieures sur l’é- cliptique est généralement faible et comprise entre 5° et 15° ; celle de la comète de Brorsen est seule considérable el ne va pas à moins de 51°. Toutes les comêtes intérieu- res découvertes jusqu’à ce jour ont, comme toutes les pla- nèles et les satellites de notre système solaire, un mouve- ment direct de l'Ouest à Est. Sir John Herschel a signalé à l'attention le phénomène très-particulier d’une marche rétrograde parmi les comètes faiblement inclinées sur l'é- chiptique (14). Ce mouvement inverse, qui ne se rencontre que dans une classe spéciale de corps planétaires, est d’une grande importance, en ce qu’elle peut éclairer l'opinion ré- gnante sur l’origine des membres d’un même système, sur la force et sur la direction de l’inpulsion première. Cela nous fait voir que le monde des comètes, bien que les im- menses distances qui l'en séparent ne puissent le soustraire à l'influence du corps central, a cependant son individua- lité propre, et jouit d'une indépendance relative. Cette con- sidéralion a conduit à l'hypothèse que les comêtes sontles plus anciens de tous les corps planétaires, qu'elles forment — 436 — pour ainsi dire le type originel de Fa matière diffuse qui remplit les espaces célestes (15). On se demande subsidiai- rement si, malgré l'immense intervalle qui sépare encore l'étoile a plus rapprochée dont nous connaissions Ja paral- laxe et l’aphélie de Ja.comète de 1680, quelques-uns des astres comelaires qui font des apparitions au firmament ne traverseraient pas notre système en simples passagers, voya- geant de soleil en soleil. A la suite du groupe des comètes , je place, comme se attachant très-probablement au système solaire, la lumière zodiacale; et en dernier lieu j'arrive à ces essaims d’asté- roïdes météoriques qui toinbent de temps à autre sur la surface de notre globe, et dont quelques astronomes con- testent l'existence , en lant que corps célestes. Comme, à l'exemple de Chladni, d'Olbers, de Laplace, d'Arago , de John Herschel et de Bessel, je tiens positivement les aéro- lithes pour des corps étrangers à la terre et d’ origine cos- mique, je puis bien, à la fin d’un chapitre consacré aux astres errants, exprimer la confiance dont je suis pénétré, que l'opinion contraire disparaitra un jour, à l'aide d'ob- servations plus précises sur les aérolithes, les bolides et les étoiles filantes , comme a disparu depuis longtemps lopi- pion universelle qui, jusqu'au xvi° siècle, altribuait aux co- mètes une origine méléorique. Déjà cependant ces astres étaient pour la corporation des prétres Chaldéens de Ba- bylone, pour une grande partie de l'école pythagoricienne et pour Apollonius le Myndien, des corps célestes, qui re- venaient à des époques déterminées, en déerivant de vastes orbites; au contraire, la grande école antipylagoricienne d’Aristole , el Épigène , pris à partie sur ce point par Sc- nèque, ne voyaient dans les comêtes que des phénomènes météorologiques qui ne dépassaient point notre atmos- phère (*5). Heureusement ces fluctuations des esprits entre des hypothèses opposées , qui nous ramènent des espaces infinis à notre atmosphère terrestre, doivent avec le temps aboutir à la véritable interprétation des phénomènes na- Lurels. IW. LUMIEÈRE ZODIACALE On a reconnu, dans l'espace de deux siècles et demi, et à de longs intervalles, l'existence, la place et la configura- ion de beaucoup de mondes distincts, qui ont suecessive- ment ajouté à la richesse de notre système solaire. D'abord l’altention a été appelée sur les systèmes subordonnés, analogues au système principal, dans lesquels des corps cé- lestes de moindre dimension circulent autour de corps _plus vastes. On a observé ensuite les anneaux excentriques qui entourent une planète extérieure, l’une des moins den- ses entre toutes les planètes et la plus abondamment pour- vue de satellites; puis l’on à constaté l'existence de la lu- mière zZodiacale, lueur douce, bien que facilement visible à l'œil nu, qui se détache en forme de pyramide, et on Pa rapportée à la cause matérielle qui vraisemblablement la produit. Plus tard on a démélé les orbites entrelacées des pelites planètes ou astéroïdes, renfermées entre les limites de deux vastes planètes , et situées en dehors de la zone zodiacale. Enfin on a étudié le groupe merveilleux des co- mêtles intérieures, dont l’aphélie reste en deca de l'aphélie de Saturne, d'Uranus ou de Neptune. Il est nécessaire, dans une description des espaces célestes, de bien faire ressortir — 45S — la diversité des mondes dont se compose le système so- laire, diversité qui d’ailleurs n'exclut nullement la commu- nauté d'origine n1 la dépendance permanente des forces motrices. Quels que soient les doutes qui subsistent encore sur la eause matérielle de la lumière zodiacale, il semble, en par- tant de ce fait mathématiquement démontré, à savoir que l'atmosphère solaire ne peut point dépasser les 9/20 de la distance de Mercure au Soleil, il Semble, dis-i -je, que, dans l’état actuel et malheureusement très-incomplet de nos con- naissances , l'opinion la plus satisfaisante doive être celle qui se recommande des noms de Laplace, de Schubert, d’Arago et de Biot, d’après laquelle la lumière zodiacale rayonne d'un anneau nébuleux , aplati, et circulant libre- ment dans l’espace compris entre les orbites de Vénus et de Mars. La limite extrème de l'atmosphère, pour le Soleil, comme pour les planètes, centres de systèmes subordon- nés, ne peut pas s'étendre au delà du point où l'attraction du corps central fait exactement équilibre à la force cen- trifage. Les portions d'atmosphère qui ont dépassé cette limite ont dû s'échapper par la tangente et donner nais- sance, en s’agglomérant, à des planètes et à des satellites, où, si elles ne se sont point condensées en globes sphéri- ques , continuer leur course sous la forme d'anneaux va- : poreux ou solides. D'après ces vues, la lumière zodiacale rentre dans la catégorie des corps planétaires, el doit être soumise aux lois générales de leur formation. Les progrès faits dans la voie de l'observation par cette partie délaissée de nos connaissances astronomiques se ré- duisent à si peu de chose , que je ne puis guère ajouter à ce que j'ai déjà dit, en m ’aidant de mon expérience propre et de l'expérience des autres, dans le Tableau de la Nature placé en têle de cet ouvrage (Voyez L 1, p. 547-592 et 110-1155 LATE p. 509). Vingt- deux ans avant la naissance de Dominique Cassini , auquel on fait honneur communé- DEL d'avoir le premier signalé la lumière zodiacale , le chapelain de lord Henri Somer set, Childrey, avait, dans sa Britannia Baconica, publiée en 1661, appelé l'attention des astronomes sur la lumière zodiacale, comme sur un phé- nomène qui n'avait pas encore été décrit, et dont il avait été témoin durant plusieurs années, au mois de février et au commencement de mars. La justice m’oblige aussi à mentionner une lettre de Rothmann à Tycho, signalée par Otbers, d’où 1l résulte que dès la fin du xvi° siècle, Tycho avait vu la lumière zodiacale, et laÿait prise pour l’appa- rilion anomale d’une aurore boréale au printemps. L’inten- sité lumineuse beaucoup plus grande que ce phénomène présente en Espagne, sur les côtes de Valence et dans les plaines de la Nouvelle-Castille, m'avait engagé déjà, avant que je quittasse l'Europe, à l’observer assidûment. L’éclat de cette lumière , je pourrais dire de cette illumination, augmenta encore d’une manière surprenante , à mesure que je m'approchai de l'équateur, sur le continent améri- cain ou sur la mer du Sud. A travers l'atmosphère toujours séche et transparente de Cumana, dans les plaines d’her- bes ou Llanos de Caracas, sur les plateaux de Quito et sur les lacs du Mexique, particulièrement à des hauteurs de huit à douze mille pieds, où je pouvais séjourner plus long- temps, je vis la lumière zodiacale Surpasser quelquefois en éclat les plus belles parties de la voie lactée, comprises entre la proue du Navire et le Sagittaire, ou pour citer des régions du ciel visibles dans notre hémisphère, entre FAï- gle et le Cygne. En général cependant l'éclat de la lumière zodiacale m'a paru ne pas augmenter sensiblement avec la hauteur du lieu d’où on lobserve, mais dépendre surtout de change- ments auxquels le phénomène lui-même est soumis, et de sa plus ou moins grande intensité lumineuse ; c’est du moins ? À ; PRE ES. eh A PA es LE i ou L Ni NS ET RE (2 er AIS Éa CAR. : 2 4 ne D RSR bre tie rupels pe her Mae 12 + 4 1 a à ire ES i ‘3 DR TNT | LES l 114 À HUE | L rh lat AU EE ET Les + 5 \ a , - j À Fe TT: à : nr 118084 ” de } LE VTT 3 EU EME a Lé ‘ » U Li " s 7 Lis D 4 \ LE 1 RATE UT | ri TA to S'Ome 1% & h 4 “( UN Le us ei - - EM À N FL | Î F | - , F , . F nl = = dd s x 0 1° i L ‘ r: NOTES (1) [page 291]. Cosmos, t. I, p. 65-65, 68 et 122: €. IL p. 282: t. IE, p. 52-56, 112 et 156. (2) [page 29]. Cosmos, t. IE, p. 165-166. (5) [page 292]. Cosmos, t. I, p. 64. (4) [page 294]. Cosmos, t. IT, p. 71, 112, 258 (note 51) et 265 (note 57). | ©) [page 294]. En 1471, avant l'expédition de Alvaro Becerra, les Portugais s'avancèrent jusqu'au delà de l'équateur. Voyez Humboldt, Examen critique de l'histoire de la Géographie du nouveau Continent, t. 1, p. 290-292. Mais déjà, sous les Lagides, les anciens, à la faveur de la mousson du Sud-Ouest, nommée alors Æippalus, s'étaient frayé une route commerciale à travers l'océan Indien, depuis Ocelis, sur le détroit de Bab-el-Mandeb, jusqu'au grand entrepôt de Muziris, sur la côte de Malabar, et à Ceylan (Cosmos, t. IE, p. 145). Dans tous ces voyages maritimes, on vit, mais sans les décrire, les nuées Magellaniques. (6) [page 294]. Sir John Herschel, Obsersations at the Cape of Good Hope, $ 152. (7) [page 294]. Cosmos, 1. IL, p. 272 et k48. Galilée, qui cher- che à expliquer l'intervalle des deux découvertes, du 29 dé- cembre 1609 au 7 janvier 1610, par la différence des calendriers, prétend avoir vu les satellites de Jupiter un jour avant Simon Marius; il s'emporte avec sa fougue habituelle contre ce qu'il — 494 appelle « Bugia del impostore eretico Gunt:enhusano » et va jusqu'à dire: « che molto probabilmente il eretico Simon Mario, non ha osservato giammai i Pianeti Medicei. » Voyez Opere di Galileo Galilei, Padova 1744, t. I, p. 255-257, et Nelli, Zita e Commnercio letterario di Galilei, 1795, t. I, p. 240-246. L’Ere- tico s'était cependant exprimé lui-même avec beaucoup de sim- plicité et de modestie sur la portée de sa découverte. J'affirme seulement, dit-il, dans son introduction au Mundus Jovialis: « He Sidera (Brandenburgica) a nullo mortalium mihi ulla ra- tione commonstrats, sed propria indagine sub ipsissimum fere tempus vel aliquanto citius quo Galilæus in Italia ea primum vidit a me in Germania adinventa et observata fuisse. Merito igitur Galilæo tribuitur et manet laus primæ inventionis horum side- rum apud Italos. An autem inter meos Germanos quispiam ante me ea invenerit et viderit, hactenus intelligere non potui. » (8) [page 295]. Mundus Jovialis anno 1609 detectus ope per- spicilli Belgici, Noribergæ, 1614. (9) [page 295]. Cosmos, t. IL, p. 281. (10} [page 295]. Cosmos, t, IL p.115. (41) [page 296]. « Galilei notd che le nebulose di Orione nul- l'altro erano che mucchi e coacervazioni d'innumerabili stelle. » Nelli. Zita di Galilei, t. 1, p. 208. (12) [page 296]. « In primo integram Orionis Constellationem pingere decreveram: vero, ab ingenti stellarum copia, temporis vero inopia obrutus, aggressionem hane in aliam occasionem dis- tuli. — Cum non tantum in Galaxia lacteus ille candor veluti al- bicantis nubis spectetur, sed complures consimilis coloris areolæ sparsin per @thera subfulgeant, si in illarum quamlibet Specil- lum convertas, Stellarum constipatarum coetum offendes. Amplius (quod magis mirabile) Stellæ, ab Astronomis singulis in hane usque diem Webulosæ appellatæ, Stellarum mirum in modum con- sitarum greges sunt: ex quarum radiorum commixtione, dum una- quaque ob exilitatem, seu maximam a nobis remotionem, oculo- rum aciem fugit, candor ille consurgit, qui densior pars eæli, Stel- larum aut Solis radios retorquere valens, hucusque creditus est. » Opere di Galileo Galilei, Padova, 1744, t. I, p. 14 et 15: Side- reus Muntius, p. 15, 15 ei 55. (15) [page 296]. Voyez le Cosmos, t. II, p. 215, note 91. Je dois rappeller à ce sujet la vignette qui termine l'introduction OS d'Hévélius à son Firmamentum Sobescianum, publié en 1687. On y voit représentés trois génies dont deux regardent le ciel avec le Sextant d'Hévélius, et répondent au troisième qui porte un télescope, et semble le leur offrir: Præstat nudo oculo! (14) [page 296]. Huygens, Systema Saturnium, dans ses Opera varia, Lugd. Batav. 1724, t. IL, p. 525 et 595. -(15) [page 297]. « Dans les deux nébuleuses d'Andromède et d'Orion, dit Dominique Cassini, j'ai vu des étoiles qu'on n'aper- coit pas avec les lunettes communes. Nous ne savons pas si l'on pe pourrait pas avoir des lunettes assez grandes pour que toute la nébulosité püt se résoudre en de plus petites étoiles, comme il arrive à celles du Cancer et du Sagittaire. » (Delambre, Æis- toire de L'Astronomie moderne, t. I, p. 700 et 7#4). (16) [page 297]. Cosmos, t. I, p. 550, note 96. (17) [page 298]. Sur les ressemblances et les dissemblances des idées de Lambert et de Kant, et sur les époques de leurs publi- cations respectives, voyez Struve. Études d'Astronomie Slellaire, p. 11, 15 et 21, notes 7, 45 et 55. L'ouvrage de Kant, intitulé Allgemeine Naturgeschichte und Theorie des Himmels, fut publié en 4755, sans nom d'auteur, et dédié au grand Frédéric. La Pho- tometria de Lambert parut seulement en 1760, ainsi qu'on l'a déjà remarqué plus haut, et fut suivie en 1761 de ses Lettres cosmologiques sur la structure du monde. (18) [page 298]. « Those Nebulæ, dit John Michell. dans les Phitosophical Transactions for 1767 (t. LVIE, p. 251), in which we can discover either none, or only a few stars even with the assistance of the best telescopes, are probably systems, that are still more distant than the rest. » (19) [page 299]. Messier, dans les Mémoires de l’Académie des Sciences, 1771, p. 455, et dans la Connaissance des temps pour 1785 et 1784. Le catalogue contient 405 objets. (20) [page 299]. Philos. Transact.,t. LXXVI, LXXIX et XCIL. (24) [page 299]. « The Nebular hypothesis, as it has been ter- med, and the theory of sidereal aggregation stand in fact quite independent of each other. > (Sir John Herschel, Outlines of Astronomy, p. D99). — (4967 (22) [page 500]. Les objets dont je parle dans ee passage ont ceux qui portent les n° 14-2507 dans le Catalogue européen ou Catalogue du Nord, publié en 4855, et les n° 2508-4015 dans le Catalogue africain ou Catalogue du Sud. Voyez Sir Jobn Herschel, Cape observations, p. 51-128. (25) [page 500]. James Dunlop, dans les Philos. Transact. for 1828, p. 115-150. 24) [page 500]. Voyez le Cosmos, t. I, p. 55 et 224, note 25. (25) [page 500]. Voyez An Account of the Earl of Rosses great Telescope, p. 14-17, où est citée la liste des nébuleuses ré- solues au mois de mars 1845, par le D' Robinson et Sir James South. « Dr Robinson couldt not leave this part of his subject without calling attention to the fact, that no real nebula seemed to exist among so many of these objects chosen without any hias: all appeared to be clusters of stars, and every additional one which shall be resolved will be an additional argument against the existence of any such > Voyez Schumacher s 4stronomische Na- chrichten, n° 556. On lit dans la Notice sur les grands télescopes de lord Oxmantown, aujourd'hui Comte de Rosse (Bibliothèque universelle de Genèse, t. LVIL 1845, p. 542-557): « Sir James South rappelle que jamais il n'a vu de représentations sidérales aussi magnifiques que celle que lui offrait l'instrument de Par- sonstown; qu'une bonne partie des nébuleuses se présentaient comme des amas ou groupes d'étoiles, tandis que quelques au- tres, à ses yeux du moins, n'offraient aucune apparence de réso- lution en étoiles. » 26) [page 500]. Report of the fifteenth Meeting of the British Association, held at Cambridge in June 1845, p. 56, et Outlines of Astron., p. 397 et 598. « By far the major part, dit Sir Jobn Herschel, probably at least nine-tenths of the nebulous contents of the heavens eonsist of nebulæ of spherical or elliptical forms, presenting every variety of elongation and central condensation. Of these a great number have been recolved into distant stars (by the Reflector of the Earl of Rosse), and a vast number more have been found to possess that mottled appearance, which ren- ders it almost a matter of certainty that an increase of optical power would show them to be similarly composed. A not uana- tural or unfair induction would therefore seen to be, that those which resist such resolution, do so only in consequence of the cm AOF = smallness and closeness of the stars of which they consist; that, in short, they are only optically and not physically nebulous. — Although nebulæ do exist which even in this powerful te- Jescope (of Lord Rosse) appear as nebulæ , without any sign of resolution, it may very reasonably be doubted whether there be really any essential physical distinction between nebulæ and clusters of stars. » (27) [page 501]. Le Dr Nichol, professeur d'Astronomie à Glas- gow, a publié cette lettre, datée du château de Parsonstown , dans ses Thoughts of some important points relating 10 the System of the World, 1846, p. 55: «In accordance with my pro- mise of communicating to you the result of our examination of Orion, I think I may safely say, that there can be little, if any doubt as to the resolvability of the Nebula. Since vou left us, there was not a single night when, in the absence of the moon, the air was fine enough to admit of our using more than half the magnifying power the speculum bears: still we could plainly see that all about the trapezium is a mass of stars: the rest of the nebula also abounding with stars, and exhibiting the charac- teristies of resolvability strongly marked. » (28) [page 501]. Voyez Edinburgh Review, t. NL 1828. p. 186. | (29) [page 502]. Cosmos, t. IE, p: 117 et 265, nete 50. (50) [page 502]. Cosmos, t. IE, p. 29. (51) [page 3502]. Newton, Philosophiæ naturalis Principia mathematica, 1760, t. IL, p. 671. (52) [page 502]. Cosmos, t. I, p. 114. (55) [page 505]. Cosmos, t. I, p. 550, note 96. (34) [page 505]. Sir John Herschel, Cape Observations , 6 109-111. (53) [page 504]. Quelques éclaireissements sont nécessaires , afin que-T'on sache sur quels fondements reposent ces énuméra- tions. Les trois catalogues de William Herschel contiennent 2500 objets, à savoir: 2505 nébuleuses et 197 amas d'étoiles (Mædler, Astronomie, p. k48): ces nombres sont changés dans le recen- sement postérieur et beaucoup plus exact de Sir John Herschel 53. — 198 — (Observations of nebulæ and Clusters of stars, made at Slough, with a twenty-feet Reflector, between the years 1825 and 1855, insérées dans les Philosophical Transactions for the year 1855, p. 565-481). Dix-huit cents objets étaient identiques avec d’au- tres contenus dans les trois premiers catalogues, trois ou quatre cents furent provisoirement exelus et remplacés par plus de cinq cents autres nouvellement découverts, dont on détermina l'ascen- sion droite et la déclinaison (Struve, 4stron. stellaire, p. 48). Le Catalogue du Nord comprend 52 amas stellaires; par conséquent les nébuleuses y sont au nombre de 2307 — 152 — 2155. Sur les 1708 objets compris dans le Catalogue du Sud (4015—2507), et parmi lesquels on compte 256 amas d'étoiles, il faut défalquer 255 nébu- leuses (89 155 -L 9), comme appartenant déjà au Catalogue du Nord, et ayant été observées, à Slough par William Herschel et Sir John. à Paris par Messier. Voyez Cape Observations, p.53, $$ 6et 7, et p. 128. Il reste done pour le Catalogue du Sud un total de 1708—955—1475 objets, qui se décomposent en 1239 nébuleu- ses et 256 amas d'étoiles. Il faut au contraire ajouter aux 2507 objets du Catalogue de Slough 15549144, ce qui forme un ensemble de 2451 objets distincts, sur lesquels, en retranchant 152 clusters, il reste 2299 nébuleuses. Il est vrai de diré que, pour ces nombres, l'on ne s’est pas renfermé d’une manière bien rigoureuse dans les limites de l'horizon visible à Slough. L'æu- teur de ce livre est tellement persuadé de l'intérêt que présen- tent, dans la topographie du firmament, les rapports numériques des deux hémisphères, qu'il ne croit pas même devoir négliger les nombres sujets à changer: suivant la différence des époques et les progrès de l'observation. Il entre nécessairement dans le plan d'un livre sur le Cosmos, de représenter l'ensemble des connaissances humaines à une époque déterminée. (56) [page 50%]. On lit dans les Cape Observations, p. 134, « There are between 509 and 400 nebulæ of Sir William Hers- chel's Catalogue still unobserved by me, for the most pari very faint objects... » (57) [page 304]. Cape Observ., $ 7. Voyez aussi le Catalogue of Nebulæ and Clusters of the Southern Hemisphere par Dunlop. dans les Philosophical Transactions for 4898, p. 144-146: 58) [page 304]. Cosmos, t. IN, p. 486. (39) [page 305]. Cape Observations, $$ 105-107. — 99 — (40) [page 505]. In this Region of Pirgo, occupying about one-eigth of the whole surface of the sphere, one-third of the entire nebulous contents of the heavens are congregated (Out- lines of Astronomy, p. 596). (41) [page 506]. Voyez sur cette région stérile (barren region), Cape Observations, $ 101, p. 155. (42) [page 506}: Ces données numériques sont fondées sur le total des chiffres fournis par la projection de l'hémisphère sep- tentrional. Voyez Cape Observations, pl. XI. (45) [page 507]. Humboldt, Examen crilique de l’histoire de la Géographie du nouveau continent, t. IV, p.519. Dans la longue série de voyages maritimes que, gràce à l'influence de l'Infant Don Henrique, les Portugais entreprirent le long des côtes occi- dentales de l'Afrique, pour pénétrer jusqu à l'équateur, le Vénitien Cadamosto, dont le vrai nom était Alvise da Ca da Mosto, est le premier qui, après sa réunion avec Antoniotto Usodimare, à l’em- bouchure du Sénégal, en 1454, se soit occupé à chercher une étoile polaire australe. « Puisque j'aperçois encore l'étoile polaire bo- réale, disait-il au moment où il se trouvait vers le 13° de lati- tude Nord, je ne puis pas voir la polaire du Sud; la constellation que je vois dans cette direction est de Carro del ostro (le Chariot du Sud). » Voyez Aloysii Cadamosto Wasigazione, cap. 45, p. 32; Ramusio, delle Nasigaziont et ’iaggi, t. 1, p. 107. Cadamoste s'é- tait-il done composé un Chariot avec quelques grandes étoiles du Navire. L'idée que les deux pôles avaient chacun un Chariot pa- rait avoir été si répandue à cette époque que, dans l'Ztinerarium Portugallense, publié en 1500 (fol. 25, b), et dans le Movus Orbis de Grynæ&us (1552, p. 58), on a représenté, comme ayant été ob- servée par Cadamosto, une constellation en tout semblable à la Petite-Ourse, et à la place de laquelle est figurée tout aussi ea- pricieusement la Croix du Sud, dans les Nasigazioni de Ramusio (t. I, p.19) et dans la rouvelle collection de Moticias para a hist. e geogr. des Nacoes Ultramarinas (Lisboa, 1812), €. If, cap. 59, p. 57). Voyez Humboldt, Examen critique, ete., t. V, p. 286. Com- me il était d'usage au moyen àge, probablement afin de replacer dans le Petit-Chariot les deux danseurs d'Hygin, zoe:vra, les mé- mes que les Ludentes du Scholiaste de- Germanicus ou les Cus- todes de Végèce, de considérer les étoiles 8 et y de :la Petite- Ourse comme les Gardiens (le due Guardie, the Guards) du pôle — ùd00 — Nord, autour duquel elles décrivent un mouvement circulaire, et que cette dénomination, ainsi que l'habitude de faire servir les deux Gardiens à determiner la hauteur du pôle Nord, s'étaient répandues dans les mers septentrionales, chez les pilotes de toutes les nations européennes: on fut conduit par de fausses analogies à reconnaitre dans l'hémisphère austral ee que l'on y cherchait depuis longtemps (Pedro de Medina, 4#rte de Navegar, 1545,bb. V, ap. 4-7, p. 185-195). Ce fut pendant le second voyage. d'Amé- rigo Vespucei, accompli dans l'intervalle du mois de mai 1499 au mois de septembre 1500, lorsque ee navigateur et Vicente Yanez Pinzon, dont le voyage est peut-être identique avec le sien, par- vinrent dans lémisphère austral jusqu'au cap Saint-Augustin, qu'ils s'appliquèrent pour la première fois et sans résultat à cher- cher une étoile visible dans le voisinage immédiat du pôle Sud. Voyez Bandini, Vita e Letlere di Amerigo Fespucci, 1745, p. 70; Anghiera, Oceanica, 1510, dec. E Lib. 9, p. 96: Humboldt, Examen critique, ete., t. IV, p. 205; 319 et 525. Le pole Sud était situé alors dans la constellation de l'Octante, de sorte que & de la Pe- tite-Hydre, si l’on fait la réduction d'après le Catalogue de Bris- bane, était encore à 80° 5’ de déclinaison australe. « Tandis que j'étais tout entier aux merveilles du ciel austral et que j'y cher- chais vainement une étoile polaire, dit Vespucei dans sa lettre à Pietro Francesco de’ Medici, je me rappelai les paroles de notre Dante, lorsque, dans le premier livre du Purgatoire, feignant de passer d’un hémisphère à l’autre, il veut décrire le pôle antar- ctique, et dit: fo mi volsi a man destra..… Mon sentiment est que, dans ces vers, le poëte a voulu dési- gner par ses quatre étoiles (non viste mai fuor clralla prima gente, le pôle de Fautre firmament. J'en suis d'autant plus certain que jai vu, en effet, quatre étoiles, formant ensemble une espèce de mandorla, et animées d'un mouvement peu sensible » Vespucci pense que la Croix du Sud est la Croce maravigliosa.d Andrea Corsali, dont il ne connaissait pas encore le nom, mais qui plus tard fut mise à profit par tous les pilotes, pour la recherche du pôle Sud et pour les déterminations de latitude, comme au pôle Nord,.8 et 7 de la Petite-Ourse. Voyez une lettre de Cochin, en date du 6 janvier 1515, insérée dans le recueil de Ramusio, t. I, p.177; les Mémoires de l’Académie des Sciences (de 1666 à 4699), — DO! — (A 1 | Fa pan, Paris, 1729, p. 58: Pedro de Medina, Arte de Na- segar , 1545, lib. V, cap. 41, p. 204, et comparez l'analyse que j'ai donnée du célèbre passage du Dante, dans J'Examen crili- que, ete., t. IV, p. 519-554. J'ai fait remarquer dans ce passage que z de la Croix du Sud. dont Dunlop en 1826. et Rümker en 1856, se sont occupés à Paramatta, est au nombre des étoiles qui, les premières, ont été reconnues comme systèmes multiples, par les jésuites Fontaney, Noël et Richaud (1784 et 1737). Voyez l'Histoire de l'Académie (de 1686 à 1699), €. IT, Paris 1755, p. 19; Mémoires de l'Académie (de 1666 à 1699), t. VIE, 2 part. Pa- ris, 1799, p. 206: Lettres Edifiantes, rec. VI, 1705, p. 79. Cette découverte Si précoce d'étoiles binaires, longtemps avant que l'on eut reconnu comme telle £ de la Grande-Ourse, est d'autant plus remarquable que 70 ans Sie tard, La Caille décrit z de Ja Croix sans mentionner sa qualité d'étoile double, probablement , ainsi que le conjecture Rümker, parce que l° étoile principale et le com- pagnon se trouvaient alors trop peu distans l'un de l’autre. Voyez Sir John Herschel, Cape Observalions, $S 183185: Cosmos, t. I, p.180. Presque dans le même temps où l'on'constatait le earac- tère double de z de la Croix, Richaud enregistrait aussi parmi les étoiles doubles z du Centaure: c'était 49 ans avant le voyage de Feuillée, auquel Hénderson attribue par 'erreur cette décou- verte. Richaud fait observer que, lorsque parut la comète de 1639, Jes deux étoiles dont se compose z de la Croix étaient fort éloi- gnées l’une de l'autre; mais que, dans un, réfracteur de 12 pieds, les deux parties de z du Centaure. bien que très-faciles à recon- naître, semblaient presque se toucher. (44) [page 508]. Cape Obsercations, £$ k4 et 10%. (49) [page 508]. Voyez le Cosmos, t. IL, p. 115. Cependant, ainsi que nous l'avons déjà remarqué; en traitant des amas stel- laires (ibid., 156), M. Bond à trouvé moyen aux États-Unis de ré- soudre complètement, grace à la force pénétrante de son réfrac- teur, la nébulosité elliptique et trés-allongée d'Andromède qui, d'après Bouillaud, avait été déjà décrite avant Simon Marius. en 985 et en 1498, et qui présente une lueur rougeàtre. Dans le voi- sinage.de cette célèbre nébuleuse, s'en trouve une autre non ré- solue jusqu'ici, bien qu'elle soit par sa configuration très-analo- gue à celle d'Andromède, et qui a été découverte le 27 août 1785 par Miss Carolina Herschel ; morte dans un âge très-avanceé , au — 902 — milieu du respect de tous. Voyez les Philosophical Transactions, 1855, n° 61 du Catalogue des Nébuleuses, fig. 52. (46) [page 508]. Philosophical Transactions, 1855, p. 49%, pl. IX, fig. 19-24. (47) [page 509]. Ces nébuleuses sont appelées Annular nebulæ, par Sir John Herschel (Cape Observations, p. 55; Outlines of Astron., p. 602), et Wébuleuses perforées par Arago (Annuaire pour 1842, p. 425). Voyez aussi Bond, dans les 4stronom. Na- chrichten de Schumacher, n° 611. (48) [page 509]. Cape observations, p. 114, pi. VI, fig. 5 et 4. Voyez aussi le n° 2072 dans les Philosoph. Transactions for 1855, p. 466. Les dessins qu'a faits Lord Rosse de la nébuleuse perforée de la Lyre, et de la singulière nébulosité à laquelle il a donné le nom de Crab-nebula, se trouvent dans l'ouvrage de Ni- chol: Thoughts on the System of the World:;p-,21,, pl 1V.,6t p..22, pl. 1; fig. 5. (49) [page 510]. Si l'on considère la nébuleuse planétaire de la Grande-Ourse comme une sphère, et « si on la suppose, dit Sir John Herschel, éloignée de la Terre d’une distance égale à celle de 61 du Cygne, son diamètre apparent, qui est de 2° 40”, im- plique un diamètre réel sept fois plus grand que l'orbite de Nep- tune. » (Outlines of Astron., $ 876). (20) [page 510]. Outlines, ibid.; Cape Observalions, eur. Une. étoile de 8° grandeur , d'un rouge orangé, existe dans le voisi- nage du n° 5565: mais la nébulosité planétaire n'en conserve pas moins la couleur foncée de l'indigo, lorsque l'étoile rouge n'est pas dans le champ du télescope. La couleur de la nébuleuse n'est donc pas l'effet du contraste. (dl) [page 510]. Cosmos, t. IE, p. 108, 187 et 981. L'étoile principale et le compagnon sont bleus ou bleuâtres dans plus de 65 étoiles doubles. De petites étoiles de la couleur de. l'indigo sont mélées au magnifique amas stellaire, nuancé de diverses couleurs, qui porte le n° 5455 dans le Catalogue du Cap, et le n° 501 dans celui de Dunlop. Il existe dans l'hémisphère austral, sous le n° 575 du Catalogue de Dunlop, sous le n° 5570 de celui de John Herschel, un amas stellaire d'un bleu uniforme, qui n’a pas moins de 5’ 1/2 ‘de diamètre , avec des projections longues de 8. Les étoiles qui le composent sont comprises entre la 1%° et la 46° grandeur (Cape Observations, p. 149). — )035 — (b2) [page 510]. Cosmos, t. I, p. 65. Voyez aussi Outlines of Astron., $ 877. (53) [page 510]. Sur la complication des rapports dynamiques dans les attractions partielles qui s'exercent à l'intérieur d'un amas d'étoiles sphérique, lequel, vu à travers de faibles télesco- pes, semble être une nébuleuse arrondie et plus condensée vers le centre, voyez John Herschel, Outlines of Astron., $$ 866 et 872, et Cape Observations, $$ kk et 111-115; Philosophical Transac- tions, for 1855, p. 501: 4dress of the President, dans le Report of the fifteenth Meeting of the British Association, 1845, p. XXX VII. (b4) [page 314]. Mairan , Traité de l’ Aurore boréale, p. 265 : Arago , dans l'Annuaire pour 1342, p. 405-415. (5) [page 511]. Tous les autres exemples d'étoiles nébuleuses sont compris entre la 8e et la 9° grandeur. Tels sont les ns 514 et 450 du Catalogue de 1855 (fig. 51), dont les photosphères ont un diamètre de 1° 50”. Voyez Outlinés of Astron., $ 879. (26) [page 512]. Cape Observalions, p. 117, n° 5727, pl. VI, fig. 16. (57) [page 512]. Les formes les plus remarquables de nébuleu- ses irrégulières sont: 4° une nébuleuse en forme d'oméga, dont on peut voir le dessin dans les Cape Observations, pl. IL fig. 1. n° 2008, et qui a été aussi étudiée et décrite par Lamont, ainsi que par un jeune astronome de l’Amérique septentrionale, enlevé trop tôt à la science, M. Mason, dans les Wemoirs ofthe 4ineric. Philosoph. Society, t. VIE, p.177 : 2° une nébuleuse dans laquelle on compte de 6 à 8 noyaux (Cupe Observat., p- 19, pl. TL, fig. 4) : * les nébuleuses semblables à des comètes et présentant la forme de buissons, d'où les rayons nébuleux émanent quelquefois comme d'une étoile de 9° grandeur (ibid., pl. VI, fig. 48, n° 2554 et 3688): 4° une nébuleuse figurant une silhouette (pl. IV, fig. 4. n° 5075); »° une nébuleuse filiforme:, renfermée dans une cere- vasse (pl. IV, fig. 2, n° 5501). Voy ez aussi Cape Observat., $ 121: Outlines of Astron., $ 885. (58) [page 312]. Cosmos, &. IT, p. 119: Outlines of Astron., $ 785. (59) [page 519]. Cosmos, L. 1, p. 195 et 554, note 15. Voyez aussi Ja fre édition du Trealise on Astronomy, de Sir John Hers- — 504 — chel, publié en 1855, dans le Cabinet Cyclopædia de Lardner, et traduit en français par M. Cournot ($ 616), et Littrow, Theore- tische Astronomie, 185%, 2 part., $ 25%. (60) [page 312]. Voyez Edinburg Review, janvier 1848, p. 187; et Cape Observations, $$ 96 et 107. « A zone of nebulæ, dit Sir John Herschel, encircling the heavens, has so many interruptions, and is so faintly marked out through by far the greater part of the cireumference, that its existence as such can be hardly more than suspected. (61) [page 515]. & Il n'y à point de doute, écrit le Dr Galle, que dans le dessin de Galilée que vous m'avez communiqué (Opere di Galilei, Padova, 174%, t. T1, p. 14; n° 20), soient com- _pris le Baudrier ct l'Épée d'Orion , et par suite l'Étoile 5. Mais les objets y sont représentés d'une manière si inexacte que lon a peine à trouver les trois petites étoiles de l'Épée, dont 3 oc- cupe le centre , et qui, à l'œil nu, semblent rangées en ligne droite. Je pense que vous.avez bien tracé l'étoile :, et que l'étoile brillante, qui est placée à droite, ou celle qui est immédiatement au-dessus, est 3, Galilée dit expressément: « in primo integram Orionis Constellationem pingere decreveram: verum ab ingenfi stellarum cOpia, temporis vero inopia obrutus, aggressionem hanc in aliam occasionem distuli. » Les observations xs Galilée sur la constellation d'Orion sont d'autant plus dignes d'intérêt, que les 400 étoiles, LPEAqUnSS sur 10 degrés de latitndes, qu'il croyait distinguer entre le Baudrier et l'Épée. ont conduit plus tard Lambert à son calcul erroné de 1 650 000 étoiles, dans toute l'é- tendue du firmament. Voyez Nelli, Zita di Galilei, t. 1, p.208; Lambert. Cosmologisché Briefe, 1760, p. 155: Struve, 4s{rono- mie stelluire, p. 14 et note 16. (62) [page 315]. Cosmos, t. I, p. 282: (65) [page 514]. « Ex his autem tres illæ pence inter se conti- guæ stelle, cumque his aliæ quatuor, velut trans nebulam lu- chat ila, ut spatium circa ipsas, qua forma hic conspicitur, multo illustrius. appareret rekiquo omni cælo: quod cum appri- me serenum.esset ac cérneretur nigerrimum, velut hiatu quo- dam interruptum videbatur, per quem in plagam magis lucidam esset prospectus. Idem vero in hanc usque diem bil inmutata facie sæpius atque eodem loco conspexi: adeo ut perpetuam illic sedem habere crèedibile sit hoc quidquid.est portenti: eui certe — ù0ù — simile aliud nusquam apud reliquas fixas potui animadvertere, Nam ceteræ nebulosæ olim existimatæ, atque ipsa via lactea, perspicillo inspectæ, nullas nebulas habere comperiuntur, neque aliud esse quam plurium stellarum congeries et frequentia »» (Christiani Hugenii Opera saria, Lugd. Batav., 172%, p. 340 et d41). Le grossissement que Huygens appliqua dans son réfracteur de 25 pieds n'était, suivant sa propre estimation, que de 400 fois (ibid., p. 558). Les « quatuor stellæ trans nebulam lucentes » sont-elles les étoiles du Trapèze? Le petit dessin, très-grossière- ment fait, que l’auteur à joint à son livre (tab. XLVIL, fig. 4, phænomenon in Orione novum), représente seulement un groupe de ces étoiles: on y voit aussi, à la vérité, une échancrure que l'on peut prendre pour le Sinus magnus: peut-être n'a-t-on voulu indiquer que les trois étoiles du Trapèze qui sont comprises entre la 4° et la 7€ grandeur. Dominique Cassini se vantait d'avoir vu le premier la 4€ étoile. (64) [page 514]. William Cranch Bond. dans les Transa ctions of the American Academy of 4rts and Sciences, nouvelle série, t. IL, p. 57-96. (65) [page 515]. Cape Observations, $$ 54-69, pl. VIII: Outli- nes of Astronomy, $ 837 et 885, pl. IV, fig. 1. (66) [page 515]. Sir John Herschel, dans les Hemoirs of the Astronom. Society, t. IL, 1824, p. 487-495, pl. VII et VIII. Le second dessin indique la nomenclature des diverses régions entre lesquelles peut se diviser la nébulosité d’Orion, observée succes- sivement par un si grand nombre d'astronomes. (67) [page 515]. Delambre, Histoire de l'Astronomie moderne, t. IE, p. 700. Cassini rangeait l'apparition de cette 4° éloile, « ag- giunta della quarta stella alle tre contigue, > parmi les change- ments qu'avait subis de son vivant Ja nébulosité d'Orion. (68) [page 315]. « It is remarkable that within the area of the Trapezium no nebula exists. The brighter portion of the nebula immediately adjacent to the PER forming the square front of the head, is shown with 18-inch rellector broken up into masses, whose mottled and curdling light evidently indiçates by a sort of granular texture its consisting of stars: and when exa- mined AE the great light of Lord Rosse’s reflector or the exqui- site defining power of the great achromatie at Cambridge, U.S., — DOG — is evidently perceived to consist of elustering stars. There can therefore be little doubt as to the whole consisting of stars, 100 minute to be discerned individually even with the powerful aids, but whieh become visible as points of light when celosely adja- cent in the more crowded parts. » (Outlines of Astron. p. 609. William C. Bond, qui employait un réfracteur de 25 pieds, muni d'un objectif de 1# pouces, dit: « There is a great diminution of light in the interior of the Trapezium, but no suspicion of a star, » (Memoirs of the Americ. Academy, Nouvelle série, t. II, p. 95). (69) [page 515]. Philosophical Transactions for the year 18114, t. CL p. 524. (70) [page 516]. « Such is the general blaze from that part of the sky, dit le capitaine Jacob, that a person is immediately made aware of its having risen above the horizon, though he should not be at the time looking at the heavens, by the increase of general illumination of the atmosphere, resembling the effect of the young moon. » Trunsact. of the Royal Society of Edimburg, t. XVI, 1849, Le part. p. 445. (74) [page 316]. Cosmos, t. HE, p. 155-157. (72) [page 516]. Cape Observations, $$ 70-90, pl. IX; Outlines of Astronomy, $ 887, pl. IV, fig. 2. (75) [page 517]. Cosmos, 1. I, 122. (74) [page 517]. Cape Observations, $ 24, pl. L, fig. 4, n° 5721 du Catalogue; Outlines of Astronomy, $ 838. (75) [page 517]. La déterminaison partielle de la nébuleuse du Cygne est: Asc. dr. 20 49", Décl. du pôle Nord, 58° 27 (Out- lines of Astron., $ 891). Voyez aussi le Catalogue de 1855, n° 2099, pl. XL fis:,54. . (76) [page 517]. Comparez le dessin de la planche IE, fig. ?, avee ceux de la pl V, dans les Thoughts on some important relating to the System of the Iorld, par le Dr Nichol, profes- seur d'astronomie à Glasgow, 1846, p. 22. « Lord Rosse, dit Sir John Herschel, dans les Outlines of Astron. (p. 607), describes and figures this nebula as resolved ‘into numerous stars with intermixed nebula. » (77) [page 518]. Cosmos, t. E, p. 192 et 554, note 11. — 007 — (78) [page 548]. Voyez Report of the fifleenth Meeting of the British Association for the adrancement of Science, Notices, p. 4. et Nichol, Thoughts on some important points, etc., en ayant soin de comparer la planche IE fig. 1, avec la planche VI On lit dans les Outlines of Astron. $ 882: « The whole, if not clearly resolved into stars, has a resolvable character, which evidently indicates its composition. » (79) [page 518]. Cosmos, 1. I, p. 65 et 525. (80) [page 518]. Voyez La Caille, dans les Yémoires de L'Aca- démie des Sciences, année 1755, p. 195. Ce n'est que par une confusion regrettable que l’on péut appliquer aux Sacs à char- bon le nom de Taches Magellaniques ou de Nuages du Cap, com- me l'ont fait Horner et Littrow. (81) [page 519]. Cosmos, t. I, p. 249 et 496. (S2) [page 520]. Ideler, Untersuchungen über den Ursprung und die Bedeutung der Slernnamnen, 1809, p. XLIX et 262. Le nom de Abdourrhaman Soufi, ainsi abrégé par Ouloug Beg, était primitivement Abdourrahman Ebn-Omar Ebn-Mohammed Ebn- Sahl Abou’! Hassan el-Soufi el-Razi. Ouloug Beg qui, comme Nassir-eddin, rectifia, en 1457, les positions d'étoiles de Ptolé- mée, par ses observations personnelles, reconnait avoir emprunté à Abdourrahman Soufi 27 positions d'étoiles méridionales, qui n'étaient pas visibles à Samarcande. (85) [page 521]. Voyez mes recherchés sur la découverte de la pointe méridionale de l'Afrique et sur les assertions du car- dinal Zurla et du comte Baldelli, dans l'Examen critique de l'Histoire de la Géographie du nouveau Continent, t. I p. 229- 548. Diaz, chose singulière! découvrit le cap de Bonre-Espérance appelé par Martin Behaim Terra fragosa et non point Cabo tor- mentoso, en venant par l'Est, au moment où il sortait de la baie d'Algoa, située par 35° 47 de latitude méridionale, plus de 7° 18 à T'ES de la baie de la Table. Voyez Lichtenstein, dans le Yater- ländisches Museum, Hambourg. 1810, p. 572-589. | ($4) [page 521. La découver te importante et trop peu appré- ciée de l'extrémité méridionale du nouveau continent que le Jour- nal d'Ourdaneta désigné par ces mots caractéristiques « Acaba- miento de Tierra> le lieu ow expire la terre, appartient à Fran- — 08 — cisco de Hoces quicommandait l'un des vaisseaux de l'expédition dirigée en 1325 par Loavsa. Il vit vraisemblablement une partie de Ja Terre de Feu à l'Ouest de l'ile des États: car le cap Horn est situé, selon Fitz Roy, par 55° 58 #1”, Voyez aussi Navarrète, l’iages y descubrimientos de los Espanoles, t. V,p, 28 et 404. (85) [page 522]. Humboldt, Examen critique, etc. t. IV, p. 205 et es t. V,p. 225-229 et 325. Comp: Heler, Jber die Sternnamen, p. 546. 79 (86) [page 322]. Pierre Martyr Anghiera, Oceanica, dec. WE, lib.14, p. 217. Je suis en mesure d'établir d'après les résultats numériques donnés par Anghiera (dec. I, lib. 40, p. 20% el Dec. IL, lib. 10, p. 252), que la partie des Oceanica, dans la- quelle il est question des Nuées de Magellan, fut écrite en 141% ct 1416, par conséquent immédiatement après l'expédition de Juan Diaz de Solis au Rio de la Plata, nommé à cette époque Rio de Solis (una mar dulce). La latitude qu'indique Anghiera et beaucoup trop haute. (87) [page 525]. Cosmos, 1. I, p. 250: t. D, p 9 90 (88) [page 524]. Cosmos, t. L'p. 65 et 525. Voyez aussi dans les Cape Observations (p. 145-164), les deux Nuées de Magellan, telles qu'elles paraissent à l'œil nu (pl. VID, l'analyse télescopi- que de la Nubecula major (pl. X), et le dessin particulier de la Nébuleuse du Dorado (pl. Il, fig. #),-et éomp. Outlines of Astron., $S 892-896, pl. V, fig. 1, et James Dunlop, dans les Philosoph. Transactions for. 1828, {re part., p. 447-151. — Les vues des premiers observateurs étaient tellement erronées que le jésuite Fontaney, dont Dominique Cassini faisait, beaucoup de eas, et qui a enrichi la Science d’un, grand nombre d'observations im- portantes, dans l'Inde et en Cie écrivait encore en 1685: « Le grand et le petit Nuage sont deux choses singulières. Is ne pa- roissent aucunement un amas, d' étoiles, comme Præsepe Cancri, ni même une lueur sombre, comme la nébuleuse d'Andromède. On n'y voit presque rien avec de très-grandes lunettes, quoique sans ce secours on les voye fort blancs, particulièrement le grand Nuage » (Lette du Père de Fontaney au Père de la Chaize, con- fesseur du Roi, dans les Zettres édifiantes: Rec. VII, 1705, p. 78, et dans | Æistoire de l'Académie des Sciences (de 1686 à 4699), t. IE, Paris, 4755, p. 19. Je me süis référé uniquement pour la — 09 — description des Nuées Magellaniques au travail de Sir John Herschel. | e (89) [page 524]. Cosmos, t. IE p. 117 et 265, note 51. (90) [page 524]. Cosmos, t. I, p. 114 et 264, note #1. (91) [page 525]. Voyez dans les Cape Observations, $$ 20-25 et 155, le beau dessin de la pl. Il, fig. #, et une petite carte spé- ciale, jointe à Panalyse géographique, pl: X. Voyez aussi Outli- nes of Astronomy, $S 896, pl. V, fig. 4. (92) [page 526]. Cosmos, t. IE, p. 249. (95) [page 526]. Mémoires de l’Acadésnie des Sciences (de 1666 à 4699), t. VIE 2° part. Paris, 1729, p. 206. (9%) [page 526]. Lettre adressée de Sainte-Catherine à Olbers, au mois de janvier 1804, dans le Recueil de Zach, intitulé Mo- natliche Correspondenz zur Befürdniss der Erd-und Himmels- Kunde, t. X, p. 240. Voyez aussi sur l'observation de Feuillée et sur le dessin grossier du Sae à charbon de la Croix, la même collection, t. XV, 1807, p. 538-591. (95) [page 527]. Cape Observations, pl. XII. (96) [page 527]. Outlines of Astronomy, p. 551. (97) [page 527]. Cape Observations, p. 584, n° 5407 du Ca- talogue des Nébuleuses et des amas stellaires. Voyez aussi une notice de Dunlop, dans les Philosophical Transactions for 1828, p. 149, et le n° 272 de son Catalogue. (98) [page 527]. « Cette apparence d'un noir foncé dans la par- tie orientale de la Croix du Sud, qui frappe la vue de tous ceux qui regardent le Ciel austral, est causée par la vivacité de la blancheur de Ja Voie lactée, qui renferme l’espace noir et l’en- toure de tous côtés » (La Caille, dans les Mémoires de l’Acadé- mie des Sciences, année 1755. Paris, 1764, p. 199). (99) [page 528]. Cosmos, t. 4, p. 124 et 554, note 17. (100) [page 528]. « When we see, dit sir John Herschel, in the Coal-Sack (near z Crucis) a sharply defined oval space free from stars, it would seem much less probable that a conical or tubular hollow traverses the whole of a starry stratum, conti- nuousiy extended from the eye outwards, than that a distant — 10 — mass Of comparatively moderate thickness should be simply per- forated from side to side (Outlines of Astronomy, $ 799, p. 532). (1) [page 5928]. Lettre de M. Hooke à M. Auzout, dans les #e- moires de l'Académie (de 1666 à 1699), t. VIE, 2 part., p. 50 Bt 7e. | (2) [page 328]. Cosmos, 1. I, p. 126. (5) [page 551]. Voyez un passage du premier volume du Cos- m0S, (L. 1, p. 89 et 119), où je comptais par distances d'Uranus, cette planète étant alors la limite connue du système planétaire. Si l’on prend pour terme de comparaison la distance de Neptune au Soleil, égale à 30,0% rayons de l'orbite terrestre, la distance de l'étoile < du Centaure au Soleil est encore de 7523 distances de Neptune, en supposant la parallaxe de 0”,91 (Cosmos, t. IH, p. 170): et ccpendant Ja distance de l'étoile 61 du Cygne est pres- que 2 fois 1/2 plus grande que celle de + du Centaure. Celle de Sirius, pour une parallaxe de 095, l'est quatre fois plus. La distance de Neptune est d'environ 460 millions de myriamètres; celle d'Uranus est d'après Hansen, de 29% millions. La distance de Sirius, calculée par Gaile sur la parallaxe d'Henderson, égale 896 800 rayons de l'orbite terrestre, ou 45 762 000 millions de myriamêtres, distance que la lumière met 1% ans à parcourir. La comète de 1680 est, à l'aphélie, éloignée du Soleil de 44 dis- tances d'Uranus ou de 98 distances de Neptune. Suivant ces don- nées, la distance de l'étoile z du Centaure au Soleil est à peu près 270 fois plus grande que ce rayon aphélique, que l'on peut considérer comme représentant au minimum le rayon du sys- tème solaire (Cosmos, t. UE, p. 185). L'indication de ces résul- tats numériques offre du moins l'avantage de montrer comment, en prenant pour unité des étendues immenses, on peut mesurer l'espace sans employer des séries de chiffres qui échappent à l'ap- préciation. (4) [page 332]. Sur l'apparition soudaine et la disparition de nouvelles étoiles, voyez le Gosmos, t. I, p. 423-158. @) [page 556]. J'ai déjà inséré dans le deuxième volume du Cosmos (p. 264 et 459, note 25), le passage du Traité De Ae- solut. (lib. I, cap. 10), qui rappele le Songe de Scipion. (6) [page 390]. Tic éubuytes meTôv To mepi TO AAuov, OLOVEL Xœ- ; à = NE , Pr ds pe Sn, ps vi PÈtay OYT& TOY TAYTOS, Gôzy PEPOUTIY ŒUTOU LAL TV uynv GpÉaLevny / — II Jud ravie nusu vod cuuaTos Terauivav Gr Toy reparwy (Thconis Smyrnæi Platonici Liber de Astronomia, éd. H. Martin, 1849, p. 182 et 298); publication remarquable en ce qu'elle complète diverses opinions péripatéticiennes d'Adraste, et beaucoup d'i- dées platoniciennes de Dereylides. 2 (7) [page 558]. Hansen, dans le Jahrbuch de Schumacher pour 1857, p. 65-141. (8) [page 540]. « D'après l’état actuel de nos connaissances astronomiques, le Soleil se compose: 1° d'un globe central à peu près obseur; % d’une immense couche de nuages suspendue à une certaine distance de ce globe et qui l'enveloppe de toutes parts: 5° d’une photosphère ou, en d'autres termes, d'une sphère resplendissante qui enveloppe la couche nuageuse, comme cette couche. à son tour, enveloppe le noyau obscur. L'éelipse totale du 8 juillet 1842 nous a mis sur la trace d'une troisième en- veloppe, située au-dessus de la photosphère, et formée de nua- ges obscurs ou faiblement lumineux. — Ce sont les nuages de 1à troisième enveloppe solaire, situés en apparence, pendant l'é- clipse totale, sur le contour de l'astre où un peu en déhors, qui ont donné lieu à ces singulières proéminences rougeûtres que en 1849, ont si vivement excité l'attention du He savant. Arago, dans l'Annuaire du Bureau des Longitudes pour l'an Q46, p. 46% et 474. Sir John Herschel, dans ses Outlines of Astro- nomy, publiés en 1849, admet aussi: « above the luminous sur- face of the Sun, and the region in which the spots reside, the existence of a gaseous atmosphere having a somewhat imperfect transpareney. > (9). [page 540]. Il me parait à propos de citer textuellement les passages auxquels j'ai fait allusion plus haut, et sur lesquels mon attention a été appelée par un Mémoire instructif du D' Cle- mens, intitulé: Giordano Bruno und Nicolaus von Cusa (1847, p. 101). Le cardinal Nicolas dk Cusa, né à Cues, sur la Moselle, et dont le nom de famille était Khrypffs, c'est-à-dire Krebs (écrevisse), dit, dans le Traité si célèbre de son temps de docta Ignorantia (lib. IT, cap. 12, p. 59 des OEurres complètes, éd. Basil, 1565): Neque color nigredinis est argumentum vilitatis Terræ; nam in Sole si quis esset, non appareret illa claritas quæ nobis; consi- derato enim corpore solis, tune habet quamdam quasi terram cen- Hi traliorem, et quamdam luciditatem quasi ignilem cireumferentia- lem, et in medio quasi aqueam nubem et aëremelariorem, que- madmodum terra ista sua elementa. »# À la marge on lit les mots paradoxa et hypni, dont le dernier, comme le premier, exprime, sans contredit, des vues hasardées (2701, songes). Dans l'écrit de longue haleine qui a pour titre: Exercitaliones ex sermonibus Cardinalis (ibid. p. 579) se trouve cette comparaison: « Sicut in sole considerari potest natura corporalis, et illa de se non est magnæ virtutis (lauteur s'exprime ainsi, nonobstant la gravita- tion!), et non potest virtutem suam aliis corporibus communi- care, quia non est radiosa, et alia natura lucida illi unita, ita quod Sol ex unione utriusque naturæ habet virtutem: quæ suf- ficit huie sensibili mundo ad vitam innovandam in vegetabilibus et animalibus, in elementis et mineralibus, per suam influentiam ‘adiosam: sie de Christo qui est Sol justitiæ..… » Le D' Clemens croit que tout ceci est plus qu'un pressenti- ment heureux: il lui parait de toute impossibilité que sans une observation suffisamment exacte des taches solaires, des parties noires et des demi-teintes, Cusa ait osé s'appuyer sur l'expérience, dans les passages que je viens. de citer (Considerato corpore So- lis..; in Sole considerari potest...). Il suppose « que la pénétra- tion des philosophes de la science moderne a été prévenue sur quelques points, et que les idées du Cardinal de Cusa ont pu lui être inspirées par des découvertes auxquelles on attribue fausse- ment une origine plus récente. » Il est, en effet, non-seulement possible, mais très-probable que dans des contrées où l'éclat du Soleil est voilé pendant plusieurs mois, comme cela arrive. sur les côtes du Pérou, tant que règne la garua, des peuples même sans culture aient aperçu à l'œil nu des taches sur le Soleil; mais que ces taches aient sérieusement attiré leur attention, qu'elles aient joué un rôle dans les mythes religieux des adora- téurs du Soleil, c'est ce dont jusqu'à présent aucun voyageur n'a pu nous donner de nouvelles. La seule apparition, d'ailleurs si rare, d'une, tache visible à l'œil nu sur le disque du Soleil, abaissé à l'horizon ou voilé de vapeurs légères, et offrant une apparence blanche , rouge, peut-être même verdâtre, n'aurait jamais con- duit des penseurs, si exercés qu'ils fussent, à l'hypothèse de plu- sieurs atmosphères servant d’enveloppes au globe obseur du So- leil. Si le cardinal Cusa avait su quelque chose des taches du Soleil, avee la tendance qu'il n'a que trop à établir des compa- raisons entre les choses physiques et les choses intellectuelles, il — d135 — n’eût certainement pas manqué de faire allusion aux maculæ So- lis. Qu'on se rappelle seulement la sensation que produisirent au commencement du xvu® siècle, aussitôt après l'invention des lu- nettes, les découvertes de Jean Fabricius etde Galilée, et les dé- bats violents qu'elles soulevèrent. J'ai.déjà. dans le second volume du Cosmos (t. IL. p. 441, note 55) parlé des théories astronomi- ques énoncées en termes fort obscurs par le Cardinal, qui mou- rut en 1464, neuf ans avant la naissance de Copernic. — Le pas- sage remarquable: « Jam nobis manifestum est terram in veri- tate moveri » se trouve dans le Traité de docta Ignorantia (lib. IL, cap, 12). D’après Cusa, tout est en mouvement dans les espaces célestes: pas üne étoile qui ne décrive un cercle. « Terra non potest esse fixa, sed movetur ut aliæ stellæ. >» La Terre ce- pendant ne tourne pas autour du Soleil, tous deux ensemble gra- vitent autour des « pôles éternellement changeants de l'univers. » Cusa n’a donc rien de commun avec Copernic, ainsi que le dé- montre le passage dont le D' Clemens a trouvé, à l'hôpital de Cues, le texte écrit de la main de Cusa, en 1444. (10) [page 540]. Cosmos, t. II, p. 274-276 et 450, 451, no- tes 49-55. (11) [page 541]. Borbonia Sidera, id est planetæ qui Solis lu- mina circumvolitant motu proprio et regulari, falso hactenus ab helioscopis Maculæ Solis nuncupati, ex novis observationibus Joan- nis Tarde, 1620. — Austriaca Sidera, heliocyclica astronomieis hypothesibus illigata opera Caroli Malapertii Belgæ Montensis e Societate Jesu, 1635. Ce dernier écrit a du moins le mérite de donner une suite d'observations sur les taches solaires qui se sont succédé de 1618 à 1626. Ce sont, au reste, les mêmes années pour lesquelles Scheiner a publié ses propres observations, à Rome, dans sa Rosa Ursina. Le chanoine Tarde croit au passage de petites planètes sur le disque du Soleil, parce que, dit-il, « l'œil du monde ne peut avoir des ophthalmies. > On s'étonnera avec raison que, 20 ans après Tarde et ses satellites Bourboniens, Gascoigne, qui x fait faire tant de progrès à l’art d'observer (Cosmos, t. IE p. 51), attribue encore les taches à Ja conjonction d'un grand nombre de corps planétaires, presque transparents, qui font leur révolution autour du Soleil, et trés-prés de lui. Suivant Gascoigne, plusieurs de ces corps accumulés produisent les ombres noires que l'on désigne sous le nom de taches so- laires. Voyez dans les Philosophical Transactions, t. XXVIE, 34 4 M — 14 — 1710-1712, p. 282-290, un passage extrait d'une lettre de Wil- liam Crabtrie, en date du mois d'août 1640. (12) [page 541]. Arago, Sur les moyens d'observer les taches solaires, dans l'Annuaire de 1842, p. 476-479. Voyez aussi De- lambre, Æistoire de ride du moyen @ye, p. 59%.et His- toire de l’Astronomie moderne, t. KL. p. GN1. (12 bis) [page 541, ligne 21]. Mémoires pour servir à l’Ais- loire des Sciences, par M. le Comte de Cassini, 4810, p. 249; De- lambre, Æistoire de l'Astronomie moderne, 1. H, p. 69%. Quoi- que Cassini, dès 1671, et Lahire, en 1700, aient déclaré que le globe du Soleil est obseur, on persiste encore dans plusieurs Trai- tés d’Astronomie, fort recommandables d'ailleurs, à attribuer au célèbre Lalande la première idée de cette hypothèse. Lalande, dans l'édition de son Astronomie, publiée.en 4792(t. HE, $ 3240), aussi bien que dans la première édition de 176% (t. IL $ 2515), ne s'écarte point de l'ancienne opinion de Lahire: « Que les taches sont les éminences de la masse solide et opaque du Soleil, recou- verte communément (en entier) par le fluide igné. » C’est entre 1769 et 1774, qu'Alexandre Wilson eut, pour la première fois, une idée claire juste d'une ouverture en forme d° entonnüir, pra- tiquée dans la photosphère. (12 ter) [page 542, ligne 8J. Alexandre Wilson, Observations on the Solar Spots, dans les Philosoph. Transact. t. LXIV, 1774, Are part., p. 6-45, tab. TL. « L found that the Umbra, which before was equally broad all round the nucleus, appeared much contracted on that part which lay towards the centre of the dise, whilst the other parts of it remained nearly of the former dimensions. [ perceived that the shady zone or umbra, which surrounded the nucleus, might be nothing else but the shelving sides of the lumiñous matter of the sun. >» Voyez aussi Arago, dans l'Annuaire pour 1842, p. 506. (15) [page 542]. Bode dans le Recueil intitulé: Beschäftigun- gen der Berlinischen Gesellschaft natur forschender née t. I, 1776, p. 257-241 et 249. 14) [page 545]. On trouve mentionnée dans les fragments ae de Caton l'ancien, un rapprochement officiel entre les prix élevés du blé et les obscurcissements du Soleil, prolon- gés pendant plusieurs mois, Les expressions luminis caligo et ne defectus Solis. ne signifient pas toujours une éclipse; elles n'ont pas en particulier ce sens dans les récits du long affaiblissement de la lumière solaire qui survint après la mort de César; ainsi on lit dans Aulugelle (octes Atticæ, lib. IT, cap. 28: « Verba Catonis in Originum quarto hæe sunt: Non libet scribere, quod in tabula apud Pontificem Maximum est, quotiens annona cara, quotiens Lunt aut Solis lumini caligo aut quid obstiterit. » (A4 bis) [page 545, ligne 29]. Gautier, Recherches relatives à l'influence que le nombre des taches solaires exerce sur les tem- pératures terrestres, dans Ja Bibliothèque universelle de Genèse. Nour, série, t. LI, 1844, p. 527-555, (15) [page 546]. ‘Arago, dans l'Annuaire pour 18/ 46, p. 271-458. (16) [page 546]. Arago, ibid. p. 440-447. (16 bis) [page 546, ligne 21]. C'est la lueur blanchâtre que l'on vit aussi lors de l'éclipse du 45 mai 1856,.et dont le grand astronome de Kænigsberg disait dès lors avec beaucoup de jus- tesse que. x lorsque la Lune eut couvert complètement le dis- que solaire, on voyait encore briller un anneau.de l'atmosphère du, Soleil » (Bessel, dansles 4stronom. Nachrichten de Schuma- cher. n°.320). | (47). [page 547]. « Si nous examinions de plus près l'explica- cation , d'après laquelle les protubérances rougeñtres seraient assimilées à des nuages (de la troisième enveloppe), nous ne trou- verions aucun principe de physique qui nous empêchàt d'admet- tre que des masses nuageuses de 25 à 5000 lieues de long flot- tent dans l'atmosphère du Soleil: que ces masses comme certains nuages de l'atmosphère terréstre, ont des contours arrètés, qu’el- les afféetérit, ca et là, des formes très-tourmentées, même des formes en surplomb, que la lumière solaire (la photosphère) les colore en rouge. — Si cette troisième enveloppe existe, elle don- nera peut-être la clef de quelques-unes des grandes et déplo- rables anomalies que l'on remarqué dans le cours des saisons » {Arago, dans l'Annuaire pour 1846, p. 460 et 467). . (15) [page 547]. « Tout ce qui affaiblira sensiblement l’inten- sité éclairante de la portion de l'atmosphère terrestre qui parait entourer et toucher le contour circulaire du Soleil, pourra con- tribuer à readre visibles ies proéminences rougeàtres. Il est donc permis d'espérer qu'un astronome exercé, établi au sommet d’une — d16 — très-haute montagne, pourrait y observer régulièrement les nud- ges de la troisième enveloppe solaire, situés, en apparence, sur le contour de l'astre où un peu en dehors ; déterminer ce qu'ils ont de permanent et de variable, noter les périodes de dispari- tion et de réapparition..…. » (Arago, ébid., p. #71). (19 [page 549]. Il est incontestable que, du temps des Grecs et des Romains, des individus isolés ont pu voir à l'œil nu de gran- des taches solaires: mais il ne parait pas moins certain que ces observations n'ont jamais conduit les auteurs grees ou latins à mentionner ces phénomènes, dans aucun des ouvrages qui sonk parvenus jusqu à nous. Les passages de Théophraste , de Signis (lib. IV, cap. 1, p. 797), d'Aratus, Diosemeia (v. 90-92), de Pro- clus Paraphr., W, 1%), dans lesquels Ideler fils (Zeterum, p. 201 et Commentaires sur la Metéorologie d'Aristote, t. 1, p. 57%) a cru trouver des descriptions de taches solaires, indiquent seule- ment: Que le disque du Soleil, quand il présage le beau temps, n'offre aucune différence sur toute sa surface, rien qu'il soit possible de signaler (und< re cûux pénot), mais présente une ap- parence uniforme. Les sure autrement dit, les taches qui alti- rent la surface du Soleil, sont expressément attribuées à un nuage léger, à l’état de l'atmosphère terrestre; le scoliaste d’Aratus dit: à l'épaississement de l’air. Aussi a-t-on toujours soin de distin- guer le Soleil du matin et le Soleil du soir; car le disque solaire, indépendamment de toute véritable tache, fait l'office de diapha- nomètre, et, d'après une vieille croyance qu'il ne faut pas mé- priser, annonce encore aujourd'hui au laboureur et au marin les changements de temps qui se préparent. On peut, en effet, con- clure de l'apparence que présente le Soleil à l'horizon l'état des couches atmosphériques voisines de la Terre. En ce qui concerne les grandes taches, visibles à l'œil nuque l'on prit, en 807 et en 840, pour des passages de Mercure et de Vénus, la première est mentionnée dans le grand Recueil historique des 7’eteres Scrip- tores publié par Justus Reubérus, en 1796 (voyez la partie in- titulée: Annales Regum Francorum Pipini, Karoli Magni et Ludovici a quodam ejus ætalis Astronomo, Ludovici regis do- mestico, conscripti, p. 58). Ce fut d'abord un Bénédictin qui pass* pour l’auteur de ces Annales (p. 28); plus tard, on recon- nut qu ‘elles étaient du célébre Eginhard ou Einhard, secrétaire privé de Charlemagne. Voyez Annales Einhardi dans les Honu- menta Germaniæ historica, publiés par Pertz (Serip., t. f, p. 19%). — 17 — Voici la mention faite par Eginhard des taches du Soleil: « DCCCVIE. stella Mereuri XVI kal. April. visa est in Sole qualis parva ma- cula nigra, paululum superius medio centro ejusdem sideris, quæ a nobis octo dies conspicata est: sed quando primum intravit vel exivit, nubibus impedientibus, minime notare poluimus. » — Simon Assemanus, dans l'introduction au Globus cœælestis Cw- fico- Arabicus Peliterni Musei Borgiant, 1790, p. XXXVII, men- tionne le prétendu passage de Vénus, rapporté par les astrono- mes arabes: « Anno Hegyræ 225 regnante Almootasemo Chalifa, visa est in Sole prope medium nigra quædam macula, idque feria tertia die decima nona Mensis Regebi.….. » On prit cette tache pour Vénus, et on crut voir la planète pendant 91 jours, avec des interruptions de 42 à 15 jours, il est vrai. Peu de temps aprés mourut Motassem. — Parmi les nombreux exemples que jai recueillis de récits historiques ou de traditions populaires mentionnant des diminutions subites dans l'éclat du jour, je ei- terai les suivants, au nombre de 17: A. 5 av. J.-C. Lors de la mort de Jules César, après la- quelle le Soleil resta, pendant une année entière, pâle et moins chaud que d'habitude. L'air était épais, froid et sombre; les fruits ne purent venir à maturité (voyez Plutarque, Jules Ce- sar, chap. 87: Dion Cassius, liv. XLIV: Virgile, Géorgiques, liv. LE v. 466. A. 55 ap. J-C. Année de la mort du Sauveur. « A partir de la sixième heure, une obscurité se répandit sur tout le pays jus- qu'à la neuvième heure » (Évany. selon saint Matthieu, chap. 27, v. 45). D'après l'Évang. selon saint. Luc (chap. 25, v. 45): « Le soleil perdit son éelat. « Eusèbe, cite à l'appui de cette indica- tion une éclipse de Soleil, arrivée dans ta CCI olympiade, dont avait fait mention un chroniqueur Phlégon de Tralles, (Ideéler, Handbuch der Mathem. Chronologie, t. IL p. #17). Mais Wurm a démontré que cette éclipse, visible dans toute l'Asie Mineure, avait eu lieu dés l’année 29 après la naissañee du Christ, le 24 no- vembre, trois où quatre ans par conséquent avant sa mort. Le jour de la Passion tomba le 14 du mois de Nisan, jour de la Pà- que des Juifs (Ideler, #bid., t. I, p. 515, 520); or la Päque était toujours célébrée à l'époque de la pleine Lune, Le Soleil ne peut done pas avoir été éclipsé par la Lune durant trois heures. Le jésuite Scheiner croyait pouvoir attribuer la diminution d'éclat du Soleil à un groupe de taches, couvrant une vaste étendue du disque solaire. .{ — 518 — A. 558. Le 22 août: obscurcissement avant-coureur du terri- ble tremblement de terre de Nicomédie, qui détruisit aussi beau- coup d’autres villes, en Macédoine et dans le Pont. Liobscurité dura 2 ou 5 heures: Nec contigua vel apposita cernebantur » dit Ammien Marcellin (lib. XVIE cap. 7). À... 560. Les ténèbres s'étendirent, depuis le matin jusqu'à midi, dans toutes les provinces-orientales de l'Empire romain: « Per Eoos tractus, caligo a primo auroræ exortu adusque meridiem » (Ammien Marcellin, lib. XX, cap. 5). Les étoiles étaient visibles; ainsi ce phénomène n'était point dû à une pluie de cendres, et sa durée ne permit pas de l'attribuer, éomme fait l'historien, à une éelipse totale, « Cum lux cælestis operiretur, e mundi con- spectu penitus luce abrepta, defecisse diutius solem pavidæ men- tes hominum æstimabant: primo attenuatum in lunæ corniculan- tis effigiem, deinde in speciem auectum semenstrem, posteaque in integrum restitutum. Quod alias non evenitita perspieue, nisi cum post inæquales cursus intermenstruum lunæ ad idem revo- eatur. » La description s'applique bien à une éclipse du Soleil; mais que penser de sa longue durée et de ces ténèbres répan- dues dans toutes les provinces orientales de l'empire? A. 409. Lorsqu'Alarie parut devant Rome. L'obseurcissement permit d'apercevoir des étoiles en plein jour. (Schnurrer, Chronik der Seuchen, 11° part., p. 115). A. 556. Justinianus 1 Cæsar imperavit annos triginta octo (527-565). Anno imperii nono, deliquium lucis passus est Sol, quod annum integrum. et duos amplius menses duravit, adeo ut parum admodum de fuce ipsius appareret: dixeruntque ho- mines Soli aliquid accidisse, quod nunquam ab eo reeederet (Gregorius Abul Faragius , Supplementum Hisloriæ Dynastia- rum , éd. Edw. Pocock, 1665, p. 94). Ce phénomène a dû être fort semblable à celuitde 1783. On a bien adopté en Allema- gne un non particulier (Hæhenrauch, brouillard sec), pour dé- signer ces affaiblissements dans l'intensité du Soleil; mais les explications que l'on a tenté d'en donner sont loin de s'appli- quer à tous les cas. fi #1 A. 567. Justinus H'annos 43 imperavit (565-578. Anno imperii ipsius secundo, apparuit in éœlo ignis flammans juxta polum ar- ctieum, qui annum integeum permansit:; obtexeruntque tenebræ mundum ab hora diei nono noctem usque, adeo ut nemo quid- quam videret: deciditque ex aëre quoddam pulveri minuto et ci- neri simile, (Abu'l-Faragius, Supplem. Histor. Dynast., p. 95). FT — Ainsi il semble que ce phénomène apparut d'abord comme un orage magnétique, comme une auréole boréale perpétuelle, qui dura toute une année, ( à laquelle succédérent les ténèbres et une pluie de cendres. A. 626. Toujours d'après Abu'l-Faragins (ibid, p. 9% et 99), la moitié du disque solaire resta obseurtie pendant huit mois. A. 755. Une année après que les Arabes eurent été rejetés au delà des Pyrénées, à la suite dela bataille de Tours. Le Soleil fut obseurei, le 19 août, de manièré à causer de leffroi (Schnurrer Chronik der Seuchen, "€ part., p. 16%). A. 807. On vit sur la surface du Soleil une tache qui fut prise pour Mercure (Reuber us, Peteres Scriptores, p. 58). Voyez plus haut, p. D17. A. 840. Du 28 mai au 26 août, on observa le prétendu passage de Vénus sur le Soleil. Voyez plus haut, p. #44 et 669. Suivant Assemanus, ce phénomène aurait commencé au mois de mai 859. De 584 à 841, régna le calife Al-Motassem, qui fut le huitième calife, et eut pour successeur Haroun-el-Watek. A. 95%. Dans la curicuse Histoire du Portugal, de Faria y Souza (4750, p. 147), je trouve ces mots: « En Portugal se vio sin luz la Tierra por dos meses. Avia el Sol perdido su splendor. » Alors le ciel s'ouvrit por fractura avec beaucoup d’éclairs, et le Soleil recouvra subitement tout son éclat. A. 1091. Le 21 septembre, le Soleil subit un obscurcissement de trois heures. après lequel il conserva une couleur particulière. « Fuit eclipsis Solis 14 kal. octob. fere tres horas: Sol circa me- ridicm dire nigrescebat. » (Martin Crusius 4nnales Suecici, Fran- cof. 1795, t.-I, p. 279. Voyez aussi Schnurrer, Cronick der Seu- chen, Are 'part.; p. 219). A. 1906. Le 5 mars. on reconnut à l'œil nu des taches sur le Soleil: « signum in Sole apparuit V..Non. Martii feria secunda incipientis quadragesimæ. » (Joh. Saindelii, presbyteri Patavien- sis, Chronicon generale, dans les Rerum Boicarum Scriplores d'Ocfelius, t. L 1765, p. 485). , A. 1206. D'après Joaquin de Villalba on rer er cet Madrid, 1805, t. I, p. 50), il survint, le dernier jour de février , une obscurité complète qui dura six heures: « el dia ultimo dei mes de Febrero hubo un eclipse de’ Sol que duré seis horas con tanta obseuridad como si fuëra média noche. Siguiéron à este fe- nomeno abundantes y continuas Jluvias. » — Un phénomène presque semblable est cité par Schnurrer, comme s'étant pro- — 520 — duit au mois de juin 1194. Voyez Chronik der Seuchen, A" part, p. 258 et 26). A. 1241. Cinq mois après le combat des Mongols, près de Lie- gnitz, « obseuratus est Sol (in quibusdam locis)? et factæ sunt te- nebræ, ita ut stellæ viderentur in cœælo, cirea festum S. Michaelis, hora nona « (Chronicon Claustro-Neoburgense, du cloitre de Neu- bourg, près de Vienne). Cette chronique, qui embrasse l'espace, compris entre l'an 218 après J.-C. et l'an 1548, fait partie du Recueil de Pez, Scriptores reruin Austriacaruin, Lipsiæ 1721, t. I, p. 458. A. 1547. Les 25, 24 et 95 avril, c'est-à-dire la veille, le jour et le lendemain de la bataille de Muhlbach, dans laquelle l’élec- teur Jean Frédéric fut fait priscnnier. Képler dit, à ce sujet, dans les Paralipom. ad T'itellium, quibus Aslronomiæ pars optica traditur (160%, p. 259): « refert Gemma, pater et filius, anno 1547, ante conflictaum Caroli V cum Saxoniæ Duce, Solem per tres dies ceu sanguine perfusum comparuisse, ut etiam stellæ pleræque in meridie conspicerentur. » Voyez encore Képler, de Stella nova in Serpentario, p. 115. 11 ne sait quelle cause assigner à ee phé- nomêne: « Solis Ilumen ob causas quasdam sublimes hebetari...» Il suppose que cet effet put être produit par une « materia Co- metica latius sparsa. » et affirme seulement que la cause devait _être placée en dehors de notre atmosphère, puisque l'on voyait des étoiles en plein midi. » Schnurrer (Chronick der Seuchen, 2e part., p. 95), prétend, malgré la visibilité des étoiles, que ce phénomène fut causé par un brouillard see, attendu que l'empe- reur Charles-Quint se plaignait avant la bataille, « semper se nebulæ densitate infestari, quoties sibi cum hoste. pugnandum sit, » Lambertus Hortensius, de Bello Germunico, Basil. ; 1560, Hib. VI, p. 182). (20) [page 530]. Déjà Horrebow (Basis Astronomiæ,1755, K 226) se sert de la même expression. La lumière solaire est, selon lui, « une aurore boréale perpétuelle, produite dans l'atm osphère du Soleil par l'action contraire des forces magnétiques. » Voyez Ha- now, dans Joh. Dan. Titius, gemeinnülzige ARIAHANENE über nalürliche Dinge, 1768, p. 102. (21) [page 552]. Voyez Arago dans les Mémoires des Sciences mathém. et phys. de l'Institut de France, année 1811, 1'° part., p. 118: Mathieu, dans Delambre, Histoire de l'Astronomie au xvine siècle, p. 551 et 652 : Fourier, Eloge de J'illiam Herschel, — 51, — dans les Mémoires de l'Iustitut.,t. VI, année 1823 (Paris, 1827), p. LXXI. L'expérience ingénieuse, faite par Forbes, en 1356, durant une éclipse de Soleil, est aussi un fait remarquable, el qui prouve une grande homogénéité dans la nature de la lu- mière, qu'elle émane du centre où des bords. 11 fit voir qu'un spectre solaire exclusivement forméde rayons partant des bords de l'astre, est identique, pour le nombre et la position des Hi- gnes sombres ou raies qui le croisent, avec celui qui provient du disque entier. Si, dans la lumière solaire, il manque des rayons d’une certaine réfrangibilité, ce n'est donc pas, ainsi que le suppose Sir David Brewster, parce que ces rayons se sont perdus dans l'atmosphère du Soleil, puisque les rayons des bords qui ont traversé des couches beaucoup plus épaisses produisent les mêmes lignes obscures (Forbes. dans les Comptes rendus de l’Académie des Sciences, 1. IH, 1856, p. 576). Je réunis à la fin de cette note tout ce qué j'ai recueilli en 1347, dans les manu- scrits d'Arago: « Des phénomènes de la Polarisation colorée donnent la eer- titude que le bord du Soleil a la même intensité de lumière que le centre: car en plaçant dans le Polariscope un segment du bord sur un segment du centre, j'obtiens (comme effet complémen- taire du rouge et du bleu) un blane pur. Dans un corps solide (dans une boule de fer chauffée au rouge) le même angle de vi- sion embrasse une plus grande étendue au bord qu'au centre, selon-la proportion du Cosinus de l'angle: mais dans la même proportion aussi, le plus grand nombre de points matériels émet- tent une lumière plus faible en raison de leur obliquite. Le rap- port de l'angle est naturellement le mème pour une sphère ga- zeuse ; mais l'obliquité ne produisant pas dans les gaz le même effet de diminution que dans les corps solides, le bord de la sphère gazeuse serait plus lumineux que le centre. Ce que nous appelons le disqne lumineux du Soleil, est la Photosphère ga- zeuse, comme je l'ai prouvé par le manque absolu de traces de polarisation sur le bord du disque. Pour expliquer done l'égalité d'intensité du bord et du eentre indiquée par le Polariscope, il faut admettre une enveloppe extérieure qui diminue (éteint) moins la lumière qui vient du centre que les rayons qui vien- nent sur le long trajet du bord à l'œil. Cette enveloppe exté- ricure forme la couronne blanehâtre dans les éclipses totales du Soleil. — La lumière qui émane des corps solides et liquides in- candescents, est partiellement polariste quand les rayons obser- Fi eau) nd "7 “ns vés forment avec la surface de sortie un angle d'un petit notn- bre de degrés ; mais il n'y a aucune trace sensible de Polarisa- tion lorsqu'on regarde de la même manière dans le Polariscope des gaz enfl: ummés. Cette expérience démontre que la lumière so- aire ne sort pas d'une masse solide ou liquide incandeseente. La lumière né s'engendre pas uniquement à la surface des corps; une portion nait dans léur substance même, cette substance füt-elle du platine. Ce n'est donc pas la décomposition de l'oxygène am- biant qui donne la lumière. L'émission de lumière polarisée par le fer liquide est un effet de réfraction au passage vers un mi- lieu d’ane moindre densité. Partout où il y a réfraction , il v a production d'un peu de lumière polarisée. Les gaz n'én donnent pas. parce que leurs couches n'ont pas assez de densité. — La Lune, suivie pendant le cours d'une lunaison entière, offre des effets de polarisation, excepté à l'époque de la pleine lune et des jours qui en approchent beaucoup. La lumière solaire trouve, surtout dans les premiers et les derniers quartiers, à la surface inégale (montagneuse) de notre satellite des inclinaisons de plans convenables pour produire la polarisation par réflexion. > (22) {page 552]. Sir John Herschel, Cape Observations, $ 495. p. #54: Outlines of Astronomy, $ 595, p. 25%. Voyez aussi Fi- zeau et Foucault, dans les Comptes rendus de l’Académie des Sciences, t. XVII, 484%, p. 860. Il est assez remarquable que Giordano Bruno, qui monta sur le bûcher huit ans avant lin- vention du télescope et onze ans avant la découverte des taches solaires, crut à la rotation du Soleil autour de son axe. En re- vanche, il pensait que le centre de cet astre était moins éclatant que ses bords. Frompé par quelque effet d'optique, il croyait voir tourner le disque du Soleil et les bords tourbillonnants s'é- tendre et se contracter. Voyez Christian Bartholmèss . Jordano Bruno, LI, 1847; p. 567. (25) [page 555]. Fizeau et Foucault, Recherches sur l'intensité de la lumière émise par le Charbon dans l'expérience de Davy, dans les Comptes rendus de L'Académie des Sciences, t. XVHE, 184%, p. 735. — « The most intensely. ignited solids (iÿnited quicklime in lieutenant Drummond'soxy-hydrogen lamp)'appear only as bluck spots on the dise of the sun when held betweer it and the eye (Outlines of Astron., p: 256). Voyez aussi Cosmos, t. I, p. 276. (24) [page 555]. Consultez le Commentaire d'Arago sur les let- tres de Galilée à Marcus Welser, et, dus l'annuaire du Bureau des Longitudes pour 1842, p. 482-487, ses explications sur l'in- fluence de la lumière solaire, réfléchie par les couches atmosphé- riques, qui semble envelopper d’un voile lumineux les objets célestes, vus dans le champ d’un télescope. (25) [page 555]. Mædler, 4stronomie, p. SL. (26) [page 554]. Voyez Philosoph. Magazine, sér. UE, t XX VII, p. 250; et Poggendorffs 4nnalen der Physik, t. LX VU, p. 4101. (27) [page 555]. Voyez Faraday, sur le Magnétisme atmosphé- rique, dans les Experim. Researches on Electricity, sér. XXV et XXVI (Philosoph. Transact. for 1851, 17e part.) K$ 2774, 2780. 28814, 2892-2968, et pour l'historique de cette question, & 2847. (28) [page 556]. Voyez Nervander, d' Helsingfors, dans le Bul- leiin de la classe physico- mathématique de l’Académie de Saint- Pétersbourg, t. HI, 1845, p. 50-52, et Buys-Ballot , d'Utrecht. dans Pod te. Annalen der Physik , t. LXVIII, 1846, p. 205-215. (29) [page 596]. J'ai indiqué par des guillemets, de là page 356 à la page 559, les emprunts faits aux manuscrits de Schwabe. Les OR de 1826 à 1845 ont été seules publiées dans les {stronom. Nachrichten de Schumacher, n° 495, t. XXE 1844, p. 255. (50) [page 559]. Sir John Herschel, Cape Observations, ps 45%. ÿ (51) [page 560]. Cosmos, t. I, p. 161 et 581, note 79. (32) {page 561]. Gesenius , dans le Recueil intitulé Æallische Litteratur- -Zeitung, 1822, n. 101 et 102 (Ergänzungsblatt : p. 801-812), Chez les Chaldéens; le Soleil et la Lune étaient les deux divinités FES Ve ; aux einq planètes étaient Érséle de simple S gé nies (53) [page 561]. Platon; Timée, p. 58, éd. Henri Estienne :t. IL. p. 105 de la traduction de M. HE. Martin. Voyez aussi t. EL p. 64. (5%) [page 362]. Boeckb, de Tabac systemate cælestiun glo- boruin et de sera indole astronoimiæ Philolaice, p. XVI, et Phi- lolaus, 1819, p. 99. — 924 — (55) [page 562]. Julius Firmicus Maternus, Astronomie li- bri VIII (ed. Pruckner. Basil., 4551, lib. IL cap. 4): l'auteur était contemporain de Constantin le Grand. (56) [page 562], Humboldt, Monuments des peuples indigènes de l'Amérique, t. H, p. 42-49. Dès l'année 1812, j'ai signalé les analogies du zodiaque de Bianchini avee celui de Dendérah. Voyez aussi Letronne, Observations critiques sur les représentations z0- diacales, p.97, et Lepsins, Chronologie der Ægypter, 1849, p. 80. (37) [page 562]. Letronne, Sur l’origine du Zodiaque grec, p. 29: Lepsius, Chronologie der Ægypter, p. 85. Letronne conteste, à cause du nombre 7, l'origine chaldéenne de la semaine planétaire. (58) [page 562]. Vitruve, de Architectura, lib. IX, cap. . Ni Vitruve ni Martian Capella ne prétendent que les Égyptiens soient les auteurs du système où Mercure et Vénus sont consi- dérés comme des satellites du Soleil, tournant lui-même autour de Ia Terre. On lit dans le premier : « Mercurii autem et Vene- ris stellæ cireum Solis radios, Solem ipsum, uti centrum, itine- ribus coronantes, regressus retrorsum et retardationes faciunt. » (59) [page 562]. Martianus Mineus Felix Capella, de Muptiis philologiæ el Mercurii, lib. VII, éd. Grotius, 1599, p. 289: « Nam Venus Mercuriusque , licet ortus occasusque quotidianos ostendant, tamen eorum circuli Terras omnino non ambiunt, sed circa Solem laxiore ambitu circulantur. Denique circulorum suo- rum centron in Sole constituunt, ita ut supra ipsum aliquando.. » Ce passage, qui est placé sous le titre: « Quod Tellus non sit centrum omnibus planetis, » a pu, sans doute, ainsi que l'affirme Gassendi, influer sur les premiers aperçus de Copernie, plus que les textes attribués au grand géomètre Apollonius de Perge. Ce- pendant Copernic se borne à dire : « Minime contemnendum ar- bitror, quod Martianus Capella seripsit, existimans quod Venus et Mercurius circumerrant Solem in medio existentem. » Voyez le Cosmos, t. IT, p. 266 et 442 (note 5#). (40) [page 562]. Henri Martin (Etudes sur le Timée de Pla- ton, t. I p. 129-155), me semble avoir parfaitement explique le passage de Macrobe au sujèt du système des Chaldéens, qui avait induit en erreur un philologue éminent, Ideler. Voyez le Mémoire d'Ideler sur ÆEudoxe (p. 43) et le Museum der Alterthums-Wis- senschaft de Wolf et Buttmann (t. I, p. #45). Macrobe, in Somnium — 519 — Scipionis, lib. E, cap. 19, et lib. IF, cap. 5, Biponti, 1788, p. 1 et 129. ne sait rien du systéme de Vitruve et de Martian Ca- pella, d’après lequel Mercure et Vénus seraient des satellites du Soleil, se mouvant lui-même comme les autres planètes autour de la Terre immobile. Il indique seulement, en se référant à Ci- céron, les différentes opinions sur l'ordre des orbites décrites par le Soleil, Vénus, Mercure et la Lune. « Ciceroni Archimedes et Chaldæorum ratio consentit, Plato Ægvptios secutus est. + Quand Cicéron, dans cette description du système planétaire (Somnium Scipionis, cap. 4), s'écrie: « Hune (Solem) ut comites consequun- tur, Veneris alter, alter Mercurii cursus, » il a énuméré précé- demment les orbites de Saturne, de Jupiter et de Mars, et veut seulement faire allusion à la proximité des orbites du Soleil et des deux planètes inférieures, Vénus et Mereure. Tous les corps célestes circulent, selon lui, autour de la Terre, comme autour d'un point fixe. L'orbite d’un satellite ne peut pas enfermer celle de la planète principale, et cependant Macrobe dit sans hésita- tion: « Ægyptiorum ratio talis est: circulus, per quem sol dis- currit, a Mereurii circulo ut inferior ambitur, illum quoque su- perior circulus Veneris includit. » Il entend donc parler d'orbites parallèles qui s’enveloppent les unes les autres. (41) [page 3565]. Lepsius, Chronologie der Ægypter, Â'° part., p. 207. L (42) [page 365]. Le nom mutilé de la planète Mars, dans Vet- tius Valens et dans Cedrenus, correspond probablement au nom Her-tosch, comme Seb à Saturne. Voyez Lepsius, Chronologie der Ægypter, p. 90 et 95. | (45) [page 365]. On ne peut comparer Aristote (Æfetaph., lib. XI, cap. 8, p. 1075, éd. Bekker), avec le Pseudo-Aristote, (de Mundo, cap. 2, p. 592), sans être frappé du contraste qu'ils présentent. Dans le traité de Mundo, on trouve déjà les noms des planètes Phaëthon, Pyrois, Hercule, Stilbon et-Junon, ce qui indique l’é- poque d’Apulée et des Antonins, où déjà l'astrologie chaldéenne était répandue par tout l'empire romain, et où l'on mélait des dénominations empruntées à différents peuples. (Voyez le Cosmos, t. I, p. 40 et 516). Diodore de Sicile dit positivement que les Chaldéens, dés le principe, nommèrent les planètes d'après leurs divinités babyloniennes, et que ees noms passèrent de la sorte chez les Grecs. Heler (Eudoxe, p. 48) attribue, an contraire, ces noms aux Égyptiens. ct se fonde sur l'antique existence d’une semaine planétaire de sept jours sur les bords du Nil (Zandbuch der Chronologie, t. 1, p. 180). hypothèse complètement réfutée par Lepsius (Chronologie der Ægypter, A*° part., p. 454). Je ras- semble ici, d'après Ératosthène, d'après l'auteur de l'Épinomis, probablement Philippus Opuntius, d'après Géminus, Pline, Théon de Smyrne, Cléomède, Achille Tatins, Jules Firmicus et Simpli- cius, tous les noms sous lesquels ont été désignées les cinq an- ciennes planètes, et dont nous devons surtout la conservation à la manie des réveries astrologiques : Saturne: PETIOPR Némésis; cette planète est aussi désignée com- me un soleil par cinq auteurs. (Voyez Théon de Smyrne, p. 87 et 165, éd. de Henri Martin ): Jupiter: 72500, Osiris: Mars: rooozr:, Heule ss Vénus: 207 pcn0s, pmrooncc, Lucifer: £5x2poc, Vesper: Junon; Bis : Merçurc: 77060», Apollon. Achille Tatius (sagoge in Phænom. Arati, eap. 47, trouve singulier que « les Égy pren comme les Grecs, aient décoré du nom, de brillante (ave), la moins lumineuse de toutes les pla- nêtes. « Peut-être bien, ajoute-t-il, cela tient-il à son influence bienfaisante. > D'après Diodore, ce nom viendrait de ce que « Sa- turne était de toutes les planètes celle qui pronostiquait Favenir le plus souvent et de la manière la plus claire. » (Letronne, sur l’origine du Zodiaque grec, P. 55 et dans le Journal des Savants, 1836, p. 17; voyez aussi Carteron, 4nalyse de recherches zodia- cales, p. 97). Des dénominations, qui d'équivalent en équivalent, passent ainsi d’un peuple à l’autre, doivent souvent leur origine à des hasards qu'il est impossible de démêler: cependant, nous devons faire remarquer que, ?z42t7, à proprement parler, n'ex- prime qu'une apparence lumineuse, c'est-à-dire une lueur calme, constante et d'une égale intensité, tandis que s725:r suppose un éclat plus vif, mais variable, quelque chose de seintillant. Les épithètes de ?ztve, pour la planète la plus éloignée, Saturne, de 5711609, pour Mercure, plus rapproché du Soleil, paraitront d'au- tant plus justes relativement, que l'on se rappellera ce que j'ai dit plus haut (Cosmos, t. HI, p. 58), que Saturne et Jupiter, vus de jour, dans la grande lunette de Kraunhofer, semblent ternes, en comparaison du disque scintillant de Mercure. Ces qualifica- tions. ainsi que le remarque lé professeur J: Franz, indiquent de done une progression croissante, qui partant de Saturne (p7tv0v), passe par Jupiter, le guide éclatant du char lumineux (2230), par Mars, l'astre incandescent (rucz1<), et arrive enfin à Vénus (2002000:) et à Mercure (771)6m), La dénomination indienne de Saturne (‘sanaistschara), qui se meut lentement, m'a donné l'idée de poser à mou illustre ami Bopp. la question de savoir, si, en général, pour les noms indiens des planètes, comme pour les noms en usage chez les Grecs et probablement aussi chez les Chaldéens, il y a lieu de distinguer entre des noms mythologiques et de sim ples épithètes. J'insère ici les explications que je dois à l'obligeance de cet illustre lin- guiste. en ayant soin de prévenir -que je suis. pour des planètes, l'ardre d'après Jequel elles sont rangées par rapport au soleil, et non pas l'ordre adopté dans l'4marakoscha (voyez Colebrooke, Miscellaneous Essays, t. I, p. 47 et 48). Sur les cinq noms sanscrits des planètes, trois sont des noms descriptifs: ce sont ceux de Saturne, de Mars et de Vénus. « Saturne: ‘sanaistschara, formé de ’sanais, lentement, et tscha- ra, qui se meul, ss s appelle aussi ‘sauri, l'un des noms de Wisch- nou, dérivé par voie patronymique de ‘sûra, nom du grand-père de Krischna. Saturne était encore désigné sous la dénomination de ‘Sani. Le nom ‘Sani-vàra, signifiant FL Saturni,.se rattache également à l’adverbe ’sanais, lentement. Les noms planétaires des jours de la semaine paraissent cependant inconnus à Amara- sinha. Is ne furent sans doute introduits que plus tard. » « Jupiter: Vribaspati, ou plus anciennement, suivant l'ortho- graphe des Védas adoptée par Lassen. Brihaspati: Seigneur de la Croissance: ce nom qui était celui d'une divinité védique, est formé de vrih (brih) croître, et pati., maitre. « Mars: Angaraka (de angara, charbon ar denb, s'appelait en- core lohitänga, le corps rouge, de Ihita, rouge, et anga, corps. » « Vénus: Danète male. nommée ’sukra, c'est-à-dire Téclatante. Cette planète. portait aussi le nom de Daitya-guru: de guru, maitre, et de Daityas, les Tilans. » « Mercure: Boudha, ne doit point être confondu avec le légis- lateur religieux Bouddha. Mercure s s'appelait encore nliness se ni Be fils de là nymphe Rohini, épouse de la Lune (soma), d'où lui est venu aussi le nom de Saumya. La racine commune de Boudba, la planète, et de Bouddha, personnage divin, est budh, savoir. 11 me semble peu probable que le mot saxon Wuo- tan (Wotan, Odin), se rattache au mot Boudha. Cette supnosition — 528 — parait fondée principalement sur la ressemblance extérieure des formes et sur ce fait que toutes deux désignent un méme jour de la semaine: dies Mercurii, en vieux saxon Wôdanes dag, en indien Budha-vära. Vàära signifie originairement fois, comme dans babuvärän, grand nombre de fois ; plus tard, placé à la fin d’un mot . il exprime l’idée de jour. Jacob Grimm (Deutsche Mytho- logie, p. 120), dérive le nom germanique Wuotan, du verbe wa- tan, vuot (actuellement waten), qui signifie: meare, transmeare, cum impelu ferré, et correspond littéralement au latin vadere. Wuotan ou Odinn est, d'après Jacob Grimm, l'être tout-puissant, qui pénètre tout: « Qui omnia permeat, » comme le dit Lucain de Jupiter. Voyez sur les noms indiens des jours de la semaine, sur Boudha et Bouddha, et sur les jours de la semaine, en gé- néral, les remarques de mon frère dans l'écrit: weber die Fer- bindungen zwischen Java und Indien (Kawisprache, t. }, p. 187). (4) [page 565]. Voyez Letronne, Sur l’amulette de Jules Ce- sar el les signes planétaires, dans la Revue archéologique, 5° an- née, 1846, p. 264. Saumaise voyait dans le plus ancien signe pla- nétaire de Jupiter la lettre initiale de Z:%<; dans celui de Mars une abréviation du surnom @»2v105. Le disque solaire, employé comme signe, était rendu presque méconnaissable par un faisccau oblique et triangulaire de rayons. A part le système pythagori- cien de Philolaus, la Terre n’était pas comptée parmi les planè- tes, c'est pourquoi Letronne considère le signe planétaire de la Terre comme ayant été introduit postérieurement à Copernie. — Le remarquable passage d'Olympiodore sur la consécration des différents métaux à chacune des planètes, est emprunté a Proclus et a été signalé pour la première fois par Bœckh; il se trouve à la page 14, dans l'édition de Bâle, à la page 50, dans celle de Schneider. Comp.: Aristote, Météorol., éd. Ideler, t. IE, p. 165. La scolie sur les Zsthmiques de Pindare (V, 2), dans la- quelle les métaux sont rapprochés des planètes, appartient à l'é- cole néo-platonicienne; voyez Lobeck, 4glaophamus, t. IE p. 956. Par la même association d'idées, les signes planétaires sont de- venus peu à peu des signes des métaux, et, pour quelques-uns, les noms mêmes se sont confondus. Ainsi le nom de Mercure dé- signe le vif-argent, l’argentum vivum et l’hydrargyrus de Pline. Dans la précieuse collection des manuserits grecs de la Biblio- thèque de Paris, on trouve sur l’art cabalistique du grand œuvre 229 — deux manuscrits, dont l'un (n° 2250), renferme les noms des métaux consacrés aux planètes, sans l'emploi des signes: l'autre (n° 2529), sorte de dictionnaire de Chimie qui d'après le carac- tère de l'écriture peut être rapporté au xve siècle, présente les noms des métaux réunis à un petit nombre dé signes planétai- res (Hoefer, Zistoire de la Chimie, t. I,.p. 250). Dans le manu- serit n° 2950, le vif argent est consacré à Mercure et l'argent à la Lune, tandis que dans le n° 2529 le vif argent est consacré à la Lune et l'étain à Jupiter; Olympiodore assignait ce dernier mé- tal à Mercure: tant il y avait peu de filé dans ces relations my stiques des astres avec les propriétés des métaux. C'est ici le lieu de nous occuper des heures et des jours de la semaine spécialement affectés aux diverses planètes. Ce n'est que tout récemment que l'on s'est fait des idées justes sur l'an- tiquité de eet usage et que l'on a reconnu à quel point il était répandu chez les nations lointaines. Ainsi que l'a démontré Lep- sius (Chronologie der Ægypter, p. 152), et que le prouvent des monuments qui remontent aux premiers temps de la construc- tion des grandes pyramides, la semaine des Egyptiens était com- posée non pas de sept jours, mais de dix. Trois de ces décades formaient un des douze mois de l'année solaire. Quand on lit, dans Dion Cassius (lib. XXXVIF, cap. 18), que l'usage de dési- gner les jours d’après les noms des sept planètes était né origi- nairement en Égypte, et de là s'était répandu, à une époque as- sez récente, chez tous les autres peuples, notamment chez les Romains, parmi lesquels il s'était, au temps de Dion Cassius, complètement naturalisé, il ne faut pas oublier que cet écrivain était contemporain d'Alexandre Sévère, et que depuis l'invasion de l'astrologie orientale sous les Césars, et par suite du grand concours de tant de peuples à Alexandrie, il était de mode en Occident d'appeier Égyptien tout ce qui semblait antique. C'est sans doute chez les nations sémitiques que la semaine de sept jours remonte le plus haut et fut le plus répandue. Ce fait, au reste, n'est pas particulier aux Hébreux; il se retrouve chez les Arabes nomades, longtemps avant Mahomet. J'ai posé à un sa- vant trés-versé dans les antiquités sémitiques, au professeur Tis- chendorf, de Leipsig, la question de savoir si, à part le nom du Sabbat, il n'existe pas dans l'Ancien Testament. pour les diffé- rents jours de la Semaine, des dénominations distinctes autres que celles de % et de 5° jour de la schebua; si dans le Nouveau Testament, à une époque où sans aucun doute des étrangers s'ec- s Ju — 350 — cupaient déjà en Palestine d'astrologie planétaire, il ne se ren- contre nulle part de dénomination empruntée aux planètes, pour désigner quelqu'un des jours de la période hebdomadaire? La réponse fut celle-ei: « Non-seulement l'Ancien nile Nouveau Te- stament, mais la Mischna non plus que le Talmud, n'offrent au- cune trace de:noms de planètes affectés aux jours. On n'avait pas non plus coutume de dire le 2m ou le 5% jour de la sche- bua; on comptait d'habitude par le quantième du mois: cepen- dant la veille du Sabbat était appelée aussi le sixième jour, sans autre désignation. Le mot Sabbat fut étendu plus tard à la se- maine entière (Ideler, Zandbuch der Chronol.,t.}, p. 480): ainsi l'on trouve dans le Talmud, pour les différents jours de lase- maine, le 4%, le 2%, le 5° jour du Sabbat et ainsi de suite. Le mot 260022: pour Schebua n'est pas dans le Nouveau Testament. Le Talmud, dont la rédaction commencée au nf siècle se pro- longe jusqu'au v°. offre des épithèêtes hébraïques appliquées à quelques planètes, à Vénus l'éclatante et au rouge Mars. Ge qu'il y a de plus singulier, c'est le nom de Sabbatai, proprement étoile du Sabbat, employé pour désigner Saturne, de même que parmi les noms pharisaiques des étoiles, énumérés par Épiphane, Ja mème planète est appelée Æochab Sabbath. N'est-ce point là ce qui fit prendre le jour-du Sabbat pour le jour de Saturne (Sa- turni sacra dies, dit Tibuble, Éleg. I, 5, v. 18)? Un passage de Tacite (Zistoires, liv. V, chap. 4) agrandit le cercle de ces rap- ports entre Je. personnage consacré par la tradition légendaire et la planète du même nom. > Voyez aussi Furst, Cultur und Lilteraturgeschichte der Juden in Asien, 1849, p. 40. IL n’est pas douteux que les différentes phases de Ia Lune n'aient de bonne heure dù attirer Fattention de peuples chas- seurs et pasteurs, et servir d'aliment à leurs rèveries astrologi- ques. Il faut done admettre avec Ideler que là semaine est un démembrement du mois synodique, dont un quart représente en moyenne 7 jours 5/8. Au contraire, tout ce qui a trait à l'ordre des planètes et aux distances qui.les séparent les unes des au- tres, ainsi qu'aux noms des heures et des jours, ne peut appar- tenir qu'à une époque de civilisation beaucoup plus avancée, et qui commence à prendre goût aux théories. En ce qui. concerne les noms des planètes, appliqués aux jours de la semaine, ct l'ordre dans lequel on rangeait ces corps cé- lestes (Geminus, Elein. Astron., p. k: Cicéron, de Republica, lib. VI, cap. 10; Firmicus, lib. IE, cap. #) en les placant tous, — D51 — suivant l'opinion Ja plus ancienne et la plus répandue, entre la sphère des fixes et la terre. immobile, à savoir: Saturne, Mars, Mereure, Jupiter, Le Soleil. La Lune, Vénus, on à mis en avant trois suppositions différentes: l'une em pruntée aux intervalles musicaux:une autre aux noms planétaires des heu- res dans le vocabulaire astrologique: une troisième fondée sur un partage des douze signes’ du zodiaque entre les 56 décans ou en- tre les corps planétaires : qui sont réputés les maitres (domini) de ces décans, et dont la série est répétée cinq fois, de ma- nière à faire, Mars étant seul répété six fois, trois. décans ou trois planètes pour ehaque signe. Les deux premières hypo- thèses sont exposées dans le remarquable passage de Dion Cassius (lib. XXXVIL cap. 17), où l'auteur veut expliquer pourquoi Îles Juifs célèbrent le jour de Saturne (notre samedi). « Si l'on ap- plique , dit-il, l'intervalle musical que l'on nomme la quarte, de 7275450, aux sCPt planètes, d'après la durée de leur rév olu- tion, en donnant la première place à Saturne, comme à la plus éloi- gnée, ôn-tombe d'abord sur la quatrième, le Soleil, puis sur la septième, la Lune, et les planètes se présentent ainsi dans l'ordre où se succèdent les noms des jours. > M. Vincent à donné un commentaire de ee passage, dans son Mémoire sur lés Manuscrits grecs relatifs à la Musique (1847, p. 158); voyez aussi Lobecx, Aglaophamus, p. 941-946. La deuxième explication de Dion Cas- sius repose sur le retour périodiqué des heures consacrées aux planètes. » Si l'on compte, dit-il, les heures du jour et de la nuit, en partant de la première heure du jour, et en rattachant cette première heure à Saturne, la seconde à Jupiter, la troisième à Mars, la quatrième au Soleil, la cinquième à Vénus, la sixième à Mercure, la septième à la Lune, dans l'ordre où les Êgy ptiens ran- gent les planètes, de manière à recommencer toujours par Sa- turne: on trotvera, après avoir parcouru la série des vingt-quatre heures. que la première heure du jour suivant sera attribuée au Soleil, celle du troisième jour à la Lune, en un mot que la pre- mière heure de chaque jour correspond à la planète à laquelle ce jour emprunte son nom. » De mème Paulus d'Alexandrie, ma- thématicien astronome du 1v° siècle, fait présider à ehaque jour de Ja semaine la planète qui donne son nom à l'heure par laquelle la journée commence. — 992 — Cette manière d'expliquer les appellations des jours de la se- maine avait été jusqu'ici généralement considérée comme la plus exacte: mais Letronne, S'appuyant sur le zodiaque de Bianchini longtemps délaissé dans les collections du Louvre, ét sur lequel, frappé moi-même d'une singulière ressemblance entre un zodia- que grec et un zodiaque des Tartares kirghises, j'avais en 1812, attiré l'attention des archéologues, Letronne, dis-je, déclare adop- ter de préférence une troisième explication qui consiste à répar- tir, comme on l'a vu plus haut, à l’aide d'une multiplication, trois planètes sur chaque signe du zodiaque (Letronne, Obsereations criliques et archéologiques sur l’objet des représentalions zodiu- cales, 182%, p. 97-99). Cette distribution des planètes entre les trente-six décans de la dodécatémorie est précisément celle que déerit Julius Firmieus Maternus (lib. IE cap. 4: Signorum decani eorumque domini.) Si. dans chaque signe, on prend la planète qui est la première des trois, on obtient la série des jours pla- nétaires de la semaine. Le tableau qui suit peut servir d'exemple pour les quatre premiers jours de la semaine: Dies Solis, Lunx, Martis, Mercurii. La Vierce: le Soleil, Vénus, Mercure: la Bazaxce : la Lune, Saturne, Jupiter; le Scorpion: Mars, le Soleil, Véaus ; le SAGiTTAIRE: Mercure. Comme d'après Diodore, les Chaldéens comptaient originairement non pas sept planètes mais cinq seu- lement, ne reconnaissant pour telles que celles qui avaient une apparence stellaire, toutes les combinaisons dont nous venons de parler, dans lesquelles figurent plus de einq planètes, ne parais- sent pas remonter aux Chaldéens, et doivent avoir une origine astrologique beaucoup plus récente. Voyez Letronne, sur l'Ori- gine du Zodiaque grec, 1840, p. 29. | Quelques lecteurs pourront être bien aises de trouver ici de courts éclaircissements sur la concordance que présentent Ja série des jours de la semaine et la répartition des planètes entre les décans, dans le zodiaque de Bianchini. Si l’on représente chaque planète, en suivant l’ordre qu'avaient adopté les an- ciens, par un caractère de l'alphabet: Saturne par a, Jupiter par b, Mars par e, le Soleil par d, Vénus par e, Mercure par f, la Lune par g, et que l’on forme ainsi de ces sept termes la série périodique: abcdefg,abcd...… on obtiendra, en se rappelant que chaque décan est préposé à trois planètes, dont la première donne son nom à l'un des jours [br dr 4 ele) es de la semaine, et en supprimant deux termes sur trois, la nou- velle suite périodique a dgcfbre,. ad:g cc. c'est-à-dire, Dies Saturni, Solis, Lunæ, Martis, etc. On obtiendra aussi la même série c adgc.... par la méthode de Dion Cassius, d'après laquelle chaque planète donne son nom au jour dont la premiére heure Jui est spéciale- ment affectée. Pour arriver à ce résultat, il suffit d'extraire 4 terme sur 24 dans chacune des 7 séries. Il est indifférent en effet dans une suite périodique, de supprimer un certain nombre de termes, ou de supprimer ce mème nombre augmenté d'un mul- tiple quelconque du nombre de termes qui composent la période; or Ja période dont il s'agit ici est formée de 7 termes, et 25 — 5 X 7 + 2, Il revient done absolument au même de retrancher 25 nombres, suivant la méthode de Dion Cassius, ou d'en retran- cher seulement 2, d'après celle que propose Letronne. Nous avons déjà signalé quelques pages plus haut (note 13) une singulière analogie entre le nom latin du quatrième jour de la semaine dies Mercurii, l'appellation indienne Budha-vara, et l'ancien nom saxon Z'édanes-dag (Jacob Grimm, Deutsche Mytho- logie, 1844, t. I, p. 11%). La question d'identité que William Jones prétend établir entre Bouddha, fondateur du Bouddhisme, ct Odin, autrement appelé Wuotan où Wotan, fameux dans les chants héroïques et dans l'histoire de la civilisation des races septentrionales, paraîtra peut-être plus intéressante encore, si l'on songe que le nom de Wotan est celui d'un personnage moi- tié fabuleux moitié historique, célèbre dans une partie du Nou- veau-Monde, et sur lequel j'ai rassemblé un grand nombre de documents, dans mon ouvrage sur les monuments et les croyan- ces des races américaines. (7’ues des Cordillères et Monuments des peuples indigènes de l'Amérique, t. 1, p. 208 et 52-384: t. I, p. 556). D'après les traditions des babitants de Chiapa et de Soconusco, ce Wotan américain est le descendant de l'homme qui, lors du grand déluge. se sauva dans une barque et renou- vela Je genre humain. Il fit faire de grandes constructions qui, de même que la pyramide mexicaine de Cholula, amenèrent la confusion des langues, la guerre et la dispersion des races. Son nom s'introduisit aussi. comme celui d'Odin en Germanie, dans : Pr rt 554 LE le calendrier des naturels de Chiapa, dont le vrai nom était Téo- chiapan. On nomma, d'après lui, une des périodes de cinq jours qui, réunies quatre par quatre, formaient le mois en usage chez les Aztèques et les Chiapanèques. Tandis que lés Aztèques dési- gnalent feurs mois par des noms empruntés aux plantes et aux animaux, les Chiapanèques distinguaient les mois par Îles noms de vingt chefs, venus du Nord, qui les avaient conduits jusque dans ces lieux. Les quatre plus héroïques d’entre ces chefs: Wotan ou Wodan, Lambat, Been et Chinax, ouvraient les sémaines de cinq jours; inaugurées chez les Aztèques par les symboles des quatre éléments. Wotan et les autres chefs apparteñaient incon- testablement à la race des Toltèques qui au vue siècle envahirent le pays. Le prémier historien de la nation des Aztèques, Ixtlilxo- chitl, dont le nom chrétien était Fernando de Alva, dit positive- ment dans des manuserits qui datent du commencement du xvi° siècle, que Ta province Téochiapan et tout le Guatémala, d'une côte à l'autre, étaient peuplés de Toltéques. Dans les premiers temps de la conquête espagnole, il y avait encore au village de Téopixea, une famille qui se vantait de descendre de Wotan. L'évêque de Chiapa, Francisco Nunez de la Véga: a recueilli beau- coup de documents sur la légende américaine de Wotan. dans sen Préambulo de las Constiluciones diocesanas. La légende du premier Odin scandinave(Odinn, Othinus), où Wuotan. parti, dit-on, des rives du Volga. a-t-elle une origine historique? c’est R en- core un point très-indécis (Jacob Grimm, Deutsche Mythologie, t. 1, p. 420-150). A vrai dire, l'identité des deux héros, bien qu'appuyée sur d'autres motifs qué Ja ressemblance des sons, n’est pas moins douteuse que celle de Wuotan avec Bouddha, ou celle que lon est tenté d'établir entre Te nom du législateur des Hindous et le nom de la planète Boudha. L'existence d'une semaine hebdomadaire au Pérou, qui a sou- vent été présentée comme une analogie sémitique entre les deux continents, est un fait erroné. Le père Acosta qui visita le Pérou pri de temps après la conquête espagnole, l'avait déjà démontré, dans son Historia natural y moral de las Indias (1991, lib. VE, cap. 5). L'inca Garcilaso de Ia Véga rectifie lui-même le rensei- gnement qu'il avait donné d’ abord (re part., lib. IL cap. 55) en disant clairement: que dans chacun des mois qui étaient calcu- lés sur le cours de la Lune, il y avait trois jours de fête. et que le peuple devait travailler huit jours pour se reposer le neu- vième (tre part., lib. VE cap. 25). Les semaines péruviennes étaient done formées de neuf jours. Voyez à ce sujet mes 7wes des Cor- dillères, & E, p. 541-545. (45) [page 564]. Bæckh; Phélolaus, p. 102 et 447. (46) [page 566]. II faut, lorsqu'on veut écrire l'histoire des dé- couvertes, distinguer l'époque où une découverte a été faite de celle où elle à été publiée. C’est en négligeant cette précaution que lon a laissé s'introduire dans les manuels astronomiques des nombres fautifs et mal concordants. Ainsi, par exemple, Huy - gens découvrit le Sixième satellite de Saturne, Titan, le 25 mars 1655 (Hugenii, Opera varia, 172%, p. 525), et ne le fit connaitre que le 5 mars 1656 (Systema Saturniuin 1659, p. 2). Le même astronome qui, depuis le mois de.mars 1655 s'oceupait sans in- terruption de Saturne, avait acquis, dès le 17 décembre 4657, une notion claire et complète de l’anneau qui entoure cette pla- nète (Syst. Sat, p. 21): ce ne fut cependant qu'en 1659 qu'il pu- blia une explication scientifique de tous les aspects sous lesquels se présente ce phénomène. Galilée avait eru apercevoir seule- ment de:chaque côté de la planète deux disques circulaires dé- tachés, (47) [page 566]. Cosinos, € FE, p. 70, 71. Voyez aussi Encke . dans les #stronomische Nachrichten de Schumacher, & XAXVE 1848, n° 629, p. 347. (ZS) [page 575]. Bæckh, de Plalonieo Systemate, p. NXIV. ct Philoluus. p. 100. La série des planètes, telle qu'elle est donnée par Gésénius, celle qui a servi, comme nous venons de le voir (note 44), à dénommer les jours de la semaine, et à les mettre sous l'invocation des dieux, est positivement désignée comme la plus ancienne par Ptolémée (4linageste, lib. XI, cap. 1). Ptolé- mée blâme les motifs pour lesquels + les modernes ont piacé Vénus et Mercure en deçà du Soleil. > (49) [page 575]. Les Pvthagorieiens prétendaient, afin d'établir la réalité des sons muüsieaux produits par la rotation des sphères, que l'on ne peut entendre que Bà où il y a alternative de bruit et de silence. (Aristote, de Cæto, lib. 1L' cap. 9; p. 250, n° 24-50, éd. Bekker). On exeusait aussi par la surdité, la non-perception de ces accords des sphères (Cicero, de Republica, lib. VE, cap. 11). Aristote Jui-même qualifie la fable musicale de Pythagore de belle et d'ingénieuse (xouŸoc ai reperrôc), il ne lui reproche que de n'être pas vraie (/bid., n°s 19-45). on — J90 — (0) [page 576]. Bæckh, Philolaus, p. 90. 1) [page 576]. Platon, de Republica, lib. X, p. 6147. Ce phi- losophe calcule les distances des planètes d'après deux progres - sions différentes dont l'une a pour raison 2, l'autre 5, ce qui com- pose la série 1.2, 5, 4, 9, 8, 27, C'est la même série que l'on lrouve dans le Timée, à l'endroit qui traite de la division arith- métique de l'ame du monde (p. 55, éd. Estienne). Platon a consi- déré simultanément les deux progressions géométriques 4, 9, 4,8 — et 4,5,9,97; puis il a intercalé les termes, ce qui a donné la suite des nombres 1, 2, 5, #, 9,8, 27. Voyez Bwkh, dans les Studien de Daub et Creuzer, t HE p. 54-45; H. Martin, Études sur le Timée, t. I, p. 58% et t. II, p. 64. Voyez aussi Prevost, sur l'ame d'après Platon, dans les Mémoires de l’Académie de Berlin. pour 1802, p. 90 et 97; et un autre écrit du même au- teur dans la Bibliothèque brilannique, Sciences et Arts, t. XXXVIL, 1$08. p. 155: (32) [page 576]. Voyez l'ingénieux écrit du professeur Ferdi- nand Piper, con der Harmonie der Sphæren, 1830, p. 12-18. Ideler fils (Hermapion, 1841, 1e part., p. 196-214) a traité en détail, et avec beaucoup de science et de critique; du prétendu rapport existant entre les sept voyelles de l'ancienne langue és, ptienne et les sept planètes, ainsi que d'hymnes astrologiques dans lesquels abondaient les voyelles et que chantaient les pré- tres égyptiens. Cette hypothèse, mise en avant par Seyffarth, qui se fondait sur un passage du Pseudo-Démétrius de Phalère peut- étre Démétrius d'Alexandrie (de interpret., $ 71), sur une épi- gramme d'Eusébe et sur un manuscrit gnostique conservé à Leyde, avait été déjà contredite par les recherches de Zoëga et de Tælken. Comp. Lobeck, 4glaophamus, p. 952. (5) [page 576]. Sur le développement progressif des idées musicales de Képler, vovezle commentaire de l Zarmonice Mundi, par Apelt, dans l'ouvrage intitulé: Johann Keppler's Weltan- sicht, 1849, p. 76-116, et Delambre, ZÆistoire de l’Astronomie moderne, t. 1, p. 552-560. (34) [page 576]. Cosmos, t. IL, p. 269. 5) [page 577]. Tycho avait renversé l'hypothèse des sphères de cristal, dans lesquelles on supposait les planètes enchassées, Képler le loue de cette entreprise: mais il persiste à représen- = Eh rs ter le firmament comme une enveloppe sphérique solide, de deux milles allemands d'épaisseur, sur laquelle brillent douze étoiles de première grandeur, situées toutes à égale distance de la terre, et répondant aux angles d'un icosaëdre. Les étoiles, dit-il, lu- mina sua ab inlus emiltunt: et même pendant longtemps il erut les planètes lumineuses par elles-mêmes. jusqu'à ce que Ga- lilée l'eut ramené à des idées plus justes. Bien que d'accord en cela avec plusieurs philosophes de Fantiquité et avec Giordano Bruno, il considerât toutes les fixes comme des soleils semblables au nôtre, cependant, en examinant l'hypothèse d'après laquelle chacune de ces étoiles serait entourée de planètes, il n'incline pas à l’adopter autant que je l'avais supposé d'abord (Cosmos, t. IL, p. 279). Voyez Apelt, Xeppler's Hellansicht. p. 21-24. (26) [page 577]. C'est seulement en 4821 que Delambre (Aïi- stoire de l'Astron. Moderne, t. 4 p. 51%) a fait remarquer dans les passages qu'il a extraits des œuvres de Képler, et qui, com- plets au point de vue astronomique, ne le sont point au point de vue astrologique, l'hypothèse d'une planète imaginée par Képler entre Mercure et Vénus. « On n'a fait, dit-il, aucune at- tention à cette supposition de Képler, quand on a forme des projets de découvrir la planète qui (Selan une autre de ses pré- dictions) devait circuler entre Mars et Jupiter. » _. (7) [page 577]. Ce remarquable passage au sujet d'une lacune (hiatus) entre Mars et Jupiter se trouve dans l'ouvrage intitulé Prodromus dissertalionuin cosmographicarum , continens My- sterium coSmographicum de admirabili proportione orbium cœlestium, 1596, p. 7: « Cum igitur hac non succederet, alia via, mirum quam audaci, tentavi aditum, Inter Jovem et Martem in- terposui novum Planetam, itemque alinm inter Venerem et Mer- curium, quos duos forte ob exilitatem non videamus, 1isque sua tempora periodiea ascripsi. Sie enim existimabam me aliquam æqualitatem préportionum efecturam, quæ proportiones inter binos versus Solem ordine minuerentur, versus fixas augeseerent: ut propior est Terra Veneri quantitate orbis terrestris, quam Mars Terræ. in quantitate orbis Martis. Verum hoc pacto neque uaius planetæ interpositio sufficiebat ingenti hiatu, Jovem inter et Martem: manebat enim major Jovis ad illum novum pro- portio, quam est Saturni ad Jovem. Rursus alio modo explora- vi... » Képler avait vingt-cinq ans à l'époque où il'écrivit ces lignes. On voit combien son esprit mobile se plaisait à eréer des ro do) — hypothèses, qu il abandonnait bientôt pour d’autres. 1} conserva toujours la ierme espérance de découvrir des lois numériques, Ja mème où les perturbations multiples des forces attractives ont déterminé Ja matière cosmique à se eondenser en globes plané- taires, et à se mouvoir, tantôt isolément sur des orbites simples ct presque parallèles entre elles, tantôt: par groupes, sur des or- bites merveilleusement entrelacées. Kepler ne comprenait point que, par suite de l'ignorance où nous sommes des conditions accessoires, ces perturbations compliquées échappent au calcul, et qu'il en est ainsi pour l'origine et pour la constitution d'un grand nombre d'objets dans la nature. (38) [page 573]. New toni, Opuscula imathematica, philosophica et philotogica, 1744, LE Opuse. XVHE, p. 246: « Chordam mu- sice divisam potius adhibui, non tantum quod cum phtnomenis (lucis) optime convenit, sed quod fortasse, aliquid circa colorum harmonias (quarum pictores non-penitus ignari sunt), sonorum concordantiis fortasse analogas, involvat. Quemadmodum verisi- milius videbitur animadvertenti affinitatem, quæ est inter exu- mam Purpuram (Violarum colorem)ac Rubedinem, Colorum extre- mitates, qualis inter octavæ terminos (qui pro unisonis quodam- modo haberi possunt) reperitur.. » Voyez aussi Prévost dans les Mémoires de l’Académie de Berlin. pour 1802, p. 77 et 95. 224 (59) [page 573]. Sénèque, Waturales Quæstiones, lib. VHE, cap. 15: « Non has tantum stellas quinque discurrere, sed solas observatas esse: ceterum innumerabiles ferri per occultum. » (60) [page 579]. Je ne m'étais pas trouvé satisfait des expli- cations données par Heyne, dans sa dissertation de Arcadibus Luna antiquioribus (Opusc. acad.; &. 1 p. 552), sur l'origine du mythe astronomique des Prosélènes, si répandu dans l'antiquité ; ee fut avec un plaisir d'autant plus vif que je recus d'un philologue doué d'une grande pénétration, mon ami le: professeur J. Franz, une solution nouvelle et fort heureuse d'un problème si souvent discuté. Cette solution, obtenue à l'aide d'une simple association d'idées, n'a aueuu rapport ni avec les dispositions du calendrier des Arcadiens, ni avec le culte de ce peuple pour la Lune. Je me borne ici à donner un extrait d'un travail inédit .et beaucoup plus complet, Dans un ouvrage où je me suis faitune loi de rap- procher fréquemment iéb émble de nos connaissances actuelles des connaissances de l'antiquité et des traditions véritables on 2 HgD6 — généralement regardées comme telles; cette explication sera, j es- père, bien venue de quelques-uns de mes lecteurs. « Nous commencerons par les passages principaux qui, chez les -anciens, ont trait aux Prosélénes. Étienne de Bfzance, au mot Apxz:, indique le logographe Hippys de Rheginm, contem- porain de Xerxès et de Darius, comme le premier qui ait nommé les Arcadiens roo7shmvous. Le Scoliaste d'Apollonius de Rhodes (lib. IV, v. 26%) et celui d'Aristophane (Wubes, v. 597) S'accor- dent à dire que la haute antiquité des Arcadiens est surtout at- testée par la qualification de 7po72avor. Ainsi, il Y avait un peu- ple qui était réputé antérieur à la Lune: c'est ce qu'affirment aussi Eudoxe et Théodore; le dernier même ajoute que la Lune apparut peu de temps avant le combat d'Hercule. Aristote dit, en traitant de la constitution des Tégéates: Que les Barbares qui peuplaient originairement l’Arcädie avaient été chassés et rem- placés par d’autres habitants, avant l'apparition de la Lune, d'où leur vint le nom de 720722xv01. D'autres racontent qu Endymion découvrit le mouvement dé la Lune, et que, comme il était Ar- cadien, ses compatriotes furent appelés 7p072nv0r. Lucien s'élève contre les prétentions des Arcadiens (de #strnogia, cap. 26): « C’est folie de leur part, dit-il, de vouloir être antérieurs à la RUE, » Le Scoliaste d'Eschyle (ad Promefh., v. 456) remarque que 7p052h1)u2:y69 à le mème sens que Yépr£ousvey; et que les Ar- au L furent surnommés F2272)%%0r, à cause de leur violence. Tout le monde connaît les passages d'Gvide sur l'existence anté- lunaire des Arcadiens. Une nouvelle ôpinion s’est fait jour dans ces’ derniers temps: c'est que l'antiquité entière se serait laissée tromper par la forme rposehavor, qui ne serait autre que le mot rposaior, et Signifierait: antérieur aux Hellènes. On sait que l'Arcadie étaît en effet habitée par des Pélasges. » « Si on peut prouver, continue le professeur Franz, qu un au- tre peuple rattachait aussi son origine à celle d'un autre astre, on sera dispensé de recourir à des étymologies trompeuses. Cette preuve existé de la manière la plus formelle. Le savant rhéteur Ménandre, qui vivait dans la séconde moitié du Ie siècle après -Jésus-Christ, dit textuellement dans son Traité de Encomiis (seet. Î, cap. 5, éd. Heeren): « Le troisième point qui ajoute à la valeur des choses et peut servir à leur éloge, c'est le temps: c'est un mérite qu'on ne manqué pas d'invoquer pour tous les objets très-anciens, lorsque par exemple nous disons d'une ville ou d’un pays qu'ils furent fondés où habités avant tel ou tel as- — D40 — tre, où au moment mème de son apparition, aprés ou avant Je déluge, comme les Athéniens prétendent être nés en même temps que le Soleil, comme les Arcadiens croient remonter au delà de la Lune, comme les habitants de Delphes affirment qu'ils sont venus au monde immédiatement après le déluge: car ce sont là des points de départ dans le temps, et comme autant d'éres dis- tinctes, Ainsi l'ile de Delphes, dont la relation avec le déluge de Deucalion ss établie d’ailleurs par d'autres témoignages (Pau- sanias, lib. X, cap. 6), le cède en ancienneté à l'Arcadie, et l'Ar- eadie le cède à Athènes. Apollonius de Rhodes s'est inspiré des mèmes traditions, lorsqu'il dit (lib. IV, v. 261) que l'Égypte fut la premiére contrée qui reçut des habitants: « Tous les astres ne décrivaient pas encore leurs orbites dans le firmament:; nul n'avait entendu parler des fils de Danaüs: une seule race exis- iait, les Arcadiens, qui, suivant les poëtes, vivaient avant la Lune et se nourrissaient de glands sur les montagnes. » Nonnus dit aussi, de la ville de Béroë en Syrie, qu'elle fut habitée antérieu- rement à l'apparition du Soleil (Dionys., lib. XL). » L'habitude d'emprunter des termes fixes aux grandes époques de Ja création du monde à pris naissance dans cette période con- templative dont les fictions nous semblent encore si vivantes, et ont plus d'intérêt pour nous que les conceptions des âges posté- rieurs: elle appartient à la poésie généalogique qui a fleuri dans chaque.localité. Ainsi il n’est pas invraisemblable que la légende du combat des géants en Areadie, à laquelle font allusion les pa- roles citees o. haut de l'historien Théodore, natif de la Samo- thrace, suivant quelques critiques, et dont l'ouvrage devait em- brasser une vaste matière, que cette légende, de chantée par quelque poëte de l'Areadie, ait répandu l'usage du mot 7205: havou appliqué aux Arcadiens. » Au sujet de la double dénomination de A'onddze Mszryor, “ef sur la distinction entre les deux races qui se sont succédé en Arcadie, voyez l'excellent ouvrage d'Ernest Curtius, der Pelo- ponnesos, 1851, p. 160 et 180, J'ai déjà montré ailleurs (Æleine Schriften, t. 1, p. 115) que dans le nouveau continent, sur le plateau de Bogota, la peuplade des Muyseas où Mozcas se vantait aussi de remonter au delà de la Lune. La naissance de la Lune se rattache à la légende d'une grande inondation, causée par les - sortiléges d’une femme nommée Huythaca ou Schia, qui accom- pagnait le magicien Botschika. Chassée par Botschika, cette femme quitta la Terre et devint la Lune, « qui jusqu'alors n'avait pas encore lui sur les Muyseas. » Botschika, ayant pitié de l'espèce humaine, ouvrit d'une main puissante un pau de rocher abrupte, près de Canoas, à l'endroit où le Rio de Funzha forme aujourd'hui la célèbre cascade de Tequendama. La vallée inondée fut ainsi mise à sec. — Ce roman géologique se répète en divers lieux: notamment dans la vallée alpestre de Cachemire, où le génie puis- sant qui chassa les eaux se nomme Kasvapa. (61) [page 379]. Charles Bonnet, Contemplation de la Nature, traduction allemande par Titius, 2 édition, 1772, p. 7, note 2 (la première édition était de 1776). Dans l'ouvrage original de Bonnet, il n'est nullement question de cette loi des distances. Voyez aussi Bode, 4aleilung zur Kenniniss des gestirnten Him- mels, 2 édit. 1772, p. 462. (62) [page 581]. Si, avec Titius, l'on divise en cent parties la distance du Soleil à Saturne, réputé à cette époque la planète la plus reculée, et si lon fixe les distances des autres planètes ainsi qu'il suit, d'après la prétendue progression 4, #£5, 446, 4-A2, 449%, 448: à Mercure Vénus la Terre Mars Pet. Plan. Jupiter 41100 71100 10/1400 16/100 98/100 92/1400; on peut, en évaluant la distance de Saturne à 197,5 millions de milles géographiques, dresser le tableau suivant, qui permet de juger des erreurs qu'entraine la loi de Titius: DISTANCES AU SOLEIL DISTANCES VRAIES en milles géogr. de 45 au degré en | à D'APRÈS TITIUS Pt geogr. de 15 au degré | | Mercure . : . : . . 79 millions. millions. | 0 M: CHER Lire 13.8 | 15.0 EF LA Terre, 42 UE 19,7 | 20,7 Mars pre LES TE 51.5 | 51.5 |_Les petites planètes... 55.2 | 33,2 FJUPIET. ©, {eee 102,6 | 107,5 HSM 122 197,5 | 197,5 | PERS, US LE 386, | 396,7 Neptune. 2-2 27/0 765,5 | 621,2 | l 1Q — 542 — 4 (65) [page 581}. Voyez Würm, dans Bode's 4stron. Jahrbuch fur 1790, p. 168, et Bode, von dem neuen zwischen Murs und Jupiler entdeckten achten Hauplplaneten des Sonnensystems, p. 45. En adoptant la correction de Wurm, on trouve, pour les distances des diverses planètes au Soleil, les résultats suivants: Mercure. 937 parlies Vénus. 587 + 293 = "16080 La Terre. 3817 + 2'K°995 =1075 Mans. ue uso 88 4ichod 4x 0050 455! Les petites’ planètes. 587 4. 8.X 295 =: 2751 Jupiter. siens. 12 087 +16, X 903 5075, Satupgne. Hl01 0 G8eku 3220095 1097068 Urapus. 4: 2. 88714064 X 0293 23 19459 Neptune“: 1. 337 + 198 X 295 — 5789 Afin que l'on puisse apprécier l'exactitude de ces résultats, j mdique, dans la table ci-dessous, les véritables distances moyen- nes des planètes, telles qu'elles sont admises aujourd'hui, en y joignant les chiffres que Képler regardait comme vrais, il y a deux siècles et demi, d’après les observations de Tycho. J'em- prunte ces nombres à l'ouvrage de Newton, de Mundi Systemate (Opuse. mathem. philos. et philol., 174%, t. IL p: 11): | , VÉRITABLES RÉSULTATS | PLANÈTES 4: 00e | DISTANCES KÉPLER | RE —— - - Mercure. : 5x 1 FRE EF 0,58709. : -: 0,58806 Vénus 48 Lu eme. 0,72533 .0,72460 Da Æésresh nus pollen | 1.000909 1,00000 MARS ut ne IVe 1,52369 1,52550 SURON A TN Te 2.668709 METRE ARE Jupitési seen D'OR D,20277 °5,19650 Saturne Vale ps Le ere 9,55885 9,51000 Uragus "+08. cursus LABS cout ras 1 Neptune : Er. ALES 30:08028. : : |. ne. ds | 4 | om (64) [page 334]. Képler qui, sans doute, par enthousiasme pour les « divines découvertes » de son contemporain, d’ailleurs jus- tement célèbre, William Gilbert, regardait le Soleil comme un se. JE corps magnétique, et affirmait que cet astre se mouvait dans le mème sens que les planètes, avant mème que les taches eussent été découvertes, Képler déclare, dans le Comimentarius de mo- tibus Stellw Martis (cap. 25, et dans son 4stronomiæ pars oplica (cap. 6), « que le Soleil est le plus dense de tous les corps cé- lestes, parce qu'il met en mouvement tous ceux qui appartien- nent à son système. (65) [page 584]. Newton, de Mundi Systemate (Opuscula, t. M, p. 17): « Corpora Veneris et Mercurii majore Solis calore ma- gis concocta et coagulata sunt. Planetæ ulteriores, defectu calo- ris, carent Substantils illis metallicis et mineris ponderosis qui- bus Terra referta est. Densiora corpora quæ Soli propiora: ea ratione constabit optime pondera Planetarum omnium esse inter se'ut vires. » (66) [p: age 587]. Mædler, Astronomie, S 195. (67) [page 588]. Humboldt, de Distribütione Geogr es Plan- tarum., p. 40%, et Tableaux de la Nature, t. 1. p. 425-127 de la traduct. franc., publiée par MM. Gide et Baudry, 1851. (68) [page 589). « L'étendue entière de cette variation serait d'environ 12 degrés, mais l’action du Soleil et de la Lune la ré- duit à peu près à 5 degrés (centesimaux). » (Eaplace, Exposition du Système du Monde, p. 505). (69) [page 589]. J'ai fait voir ailleurs, par la comparaison de nombreuses moyennes de température annuelle, que, en Europe, du Cap Nord jusqu’à Palerme, la différence est à trés-peu près de 0°,5 du thermomètre centigrade, par chaque degré de lati- tude, tandis que dans le système de température qui règne sur les côtes d'Amérique entre Boston et Charlestown, à chaque de- gré de latitude correspond une différence de 09.9. Voyez Hum- boldt, Asie centrale, t. NI, p. 229. (70) [page 590]. Cosmos, t. IL p. 545 (note 6). (71) [page 590]. Voyez Laplace, Exposition du Système du Monde, 5° édit., p. 505, 545,405, 406 et 408, et dans {a Con- naissance des temps pour 1811, p. 586. Voy. aussi Biot, Traité élémentaire d'Astronomie physique, t. L p. 61: 4. IV, p. 90-99 et 614-693. Lo (72) [page 591]. Gargilaso, Commentarios .Reales , parte , lib. Il, cap. 22-26; Prescott, History of (he Conquest of Peru, — D44 — t. 1, p. 126. Les Mexicains, parmi les 20 signes méroglyphiques à l'aide desquels ils désignaient les parties du jour, en avaient un, nommé Ollin-tonatiuh, c'est-à-dire « le signe des quatre mou- vements du Soleil, : pour lequel ils professaient une vénération singulière. Ce signe présidait au grand eycle ou période de 52 ans (32 4 + 15), et représentait la marche du Soleil à travers les solstices et les équinoxes, que l'on avait coutume de figurer en caractères hiéroglyphiques par des traces de pas. Dans le ma- nuscrit aztèque, peint avec un grand soin, qui était autrefois conservé dans la Villa du Cardinal Borgia, à Vélétri, et auquel j'ai fait bec aucoup d'emprunts importants, on rencontre avec éton- nement un signe astrologique, formé d'une croix, auprès de la- quelle sont placés des signes représentant les parties du jour, et qui auraient figuré parfaitement les passages du Soleil au zénith de Mexico (Tenochtitlan), à l'équateur ét aux solstices, si les points ou disques ronds que lon y a joints, afin de marquer les retours périodiques, étaient complets pour ces trois passages. (Humboldt, 7ues des Cordiltères, pl. XXXVIL on. 8, p. 164,489 et 257). Le roi de Tezcuco, Nezahualpilli, passionnément adonné à l'obser vation des astres, et appelé fils du jeûne, parce que son père s'était soumis au jeüne longtemps avant la naissance du fiis qu'il appelait de tous ses vœux, avait élevé un édifice que Tor- quemada nomme un peu complaisamment un observatoire. et dont il vit encore les ruines (Monarquia Indiana, lib. IE, cap. 6#). Dans la Raccolla di Mendoza, nous voyons représenté un prêtre qui observe les étoiles: cette occupation est indiquée par une ligne ponctuée qui va de l'étoile à l'œil de observateur (7ues de Cordillères, pl. LVIIL n° 8, p. 289). (75) [page 395]. Voyez John Herschel, on the astronomical Causes which may influence geological Phænomena, dans les Transactions of the Geological Society of London, 2° série, t. HE, Are part, p. 298, et Traité d’ Astronomie, traduit par M. Cour- not, $ 515. (74) [page 595]. Arago, dans Finnuaire du bureau des Lon- giludes pour 1854, p. 199. (75) [page 394]. « H suit du théorème dû à Lambert, que la quantité de chaleur envoyée par le Soleil à la Terre est la même en allant de l'équinoxe du printemps à l'équinoxe d'automne qu'en revenant de celui-ei au premier. Le temps plus long que = Jah. le Soleil emploie dans le premier trajet est exactement compensé par son éloignement aussi plus grand; et les quantités de cha- leur qu'il envoie à la Terre, sont les mêmes pendant qu'il se trouve dans l'un ou l'autre hémisphère, boréal ou austral. » (Pois- son, sur la stabilité du Système planétaire, dans la Connais- sance des temps pour 1856, p. 4). ‘ (76) [page 59%]. Voyez Arago, dans l'Annuaire pour 1854, p. 200-204. « L'excentricité, dit Poisson (Connaissance des temps pour 1856. p. 58 et à2), ayant toujours été et devant toujours demeurer très-petite, l'influence des variations séculaires de la quantité de chaleur solaire reçue par la Terre sur la tempéra- ture moyenne parait aussi devoir être très-limitée. On ne sau- rait admettre que l'excentricité de la Terre, qui est actuellement environ un soixantième, ait jamais été ou devienne jamais un quart, comme celle de Junon ou de Pallas. » (77) [page 595]. Outlines of Astron., $ 452. (78) [page 597]. Outlines, $ 548. (79) [page 597]. Voyez, dans l’4stronomie de Mædler, p. 218, la tentative faite par cet astronome pour déterminer avec un grossissement de 1000 fois, lé diamètre de Vesta, qu'il évalue environ à #0 myriamètres. (80) [page 598]. J'avais pris pour base des caleuls que j'ai don- nés dans le premier volume du Cosmos (p. 76) le demi diamètre équatorial de Saturne. (81) [page 598]. Voyez le Cosmos, t. I, p. 177. (82) [page 599]. J'ai exposé en détail, dans le Tableau de la Nature placé en tête du Cosmos (t. 1, p. 116-117), tout ce qui est relatif au mouvement de translation du Soleil; voyez aussi t. HE p. 16%. (85) [page 401]. Cosmos, t. IE, p. 546. (84) [page 401]. Voyez les observations faites par le mathéma- ticien suédois, Bigerus Vassenius, à Gothenbourg, pendant l’é- clipse totale du 2 mai 1753, et le commentaire qu’en a donné Arago dans l'Annuaire du Bureau des Longitudes pour 1846, p. #4 et 462. Le D' Galle, qui observait à Frauenbourg le 26 — 546 — 928 juillet 1851, vit « que de petits nuages flottant librement étaient rattachés par trois filaments déliés, ou davantage, à la gibbosité crochue. » (85) [page 401]. Voyez dans le même 4nnuaire, p. 416, les remarques faites à Toulon, le 8 juillet 1842, par un observateur exercé, le capitaine de vaisseau Bérard. « Il vit une bande rouge très-mince, dentelée irrégulièérement. » (86) [page 401]. Ce contour de la Lune apercu distinetement, pendant Féclipse solaire du 8 juillet 1842, par quatre observa- teurs, n'avait pas encore été décrit dans les occasions analogues qui se sont présentées: La possibilité de voir les bords de la Lune extérieurs au disque. solaire parait tenir à la Jumière ,;qui pro- vient de la troisiéme enveloppe du Soleil et de la couronne qui l'entoure. « La lune se projette ex partie sur l'atmosphère du Soleil. Dans la portion de la lunette où l'image de la Lune se forme, il n'y a que la lumière provenant de l'atmosphère ter- restre. La Lune ne fournit rien de sénsible et, semblable à un écran, elle arrête tout ce qui provient, de plus loin et lui cor- respond. En dehors de cette image, et précisément à partir de son bord, le champ est éclairé à la fois par la lumière de l’atmos- phère terrestre et par la Lumière de l'atinosphère solaire. Sup- posons que ces deux lumières réunies forment un total plus fort de 1/60 que la lumière atmosphérique terrestre, et, dès ce moment, le bord de la Lune sera visible. Ce genre de vision peut pren- dre le nom de eision négative ; c'est en éffet par une moindre intensité de la portion du champ de la lunette où existe l'imäge de la Lune, que le contour de cette image est aperei. Si l'image était plus intérse que:le reste du champ. la vision serait posi- tive. » (Arago, dans l'Annuaire pour 1846, p. 584). Voyez aussi le Cosmos, t. I, p. 46 et 221 (note 8). (87) [page 4092]. .Cosmos, t. IL p. 540-545. (88) [page 402]. Lepsius, Chronologie der Ægypter, A" part, p. 92-96. (89) [page 402]. Cosmos, t. LIL p. 527 (note n5). (90) [page 402]. Cosmos, t. I P- 195. (91) [page 402]. Voyez Lalande, dans les Mémoires de l’Aca- démie des sciences pour 1766, p. 498; Delambre, Histoire de l’4- stronomie ancienne, t. H, p. 520. — DiT — (92) [page 402]. Cosmos, t. DE, p. 526 (note /5). (95) [page 405]. Lors du passage de Mercure sur le Soleil, le k mai 1852, Mædler et Wilhelm Beer (Beitræge zur physischen Kenntniss dér himmlischen Kerper, 1841, p. 145), ont trouvé le diamètre de cette planète égal à 452 myriamètres: mais, dans l'édition de son Astronomie publiée en 1849, Mædier a préféré le résultat donné par Bessel. (94) [page 405]. Laplace, Exposition du Système du Monde, 182%, p. 209. L'illustre auteur convient lui-même que, pour dé- terminer la masse de Mercure , il s’est fondé sur « l'hypothèse très-précaire qui suppose les densités de Mercure et de la Terre réciproques à leur moyenne distance du Soleil. » — Je n'ai cru devoir parler ni des chaines de mont: agnes hautes de 58000 pieds, que Schræter prétend avoir mesurées sur la surface de Mercure, et qui ont été déjà mises en doute par Kaiser (Stérnenhimmel, 1850, $.57), ni d'une atmosphère Signalée par Lemonnier et Mes- sier , comme ayant été vue autour de cette planète, lors de son passage sur le Soleil (Delambre, AÆisloire de l'Astronomie au xvin® siècle, p. 222), ni des groupes de nuages qui : auraient tra- versé son disque, ou des obscurcissements que sa surface aurait subis. 3e n'ai, pour ma part, rien remarqué qui décélàt une at- mosphère, lors du passage que j'observai au Pérou, le 8 novem- bre 1802, bien que, pendant l'observation , je fusse très-attentif à Ja netteté des contours. (95) [ age 404]. La région de CAbite de Vénus où cette pla- nète peut nous apparaitre avee lé plus d'éclat, au point même d'être visible sans télescope en plein midi, est placée entre Ha conjonction inférieure et la plus grande élongation, à peu de dis- tance de ce dernier point, et à 40 degrés du Soleil ou de la conjonction inférieure. En moyenne, Vénus brille de son plus vif éclat à 40° à l'Est ou à l'Ouest du Soleil , lorsque son diamètre apparent, qui, en conjonetion inférieure peut atteindre jusqu à 66”, n'en à que 40, et.que Ja largeur de sa partie éclairée est à peine de 10”. La proximité de la Terre donne alors à son étroit croissant une lumière si intense qu'elle fait. naître des ombres en l'absence du Soleil. > (Littrow, Theorische Astronomie, 1854, 2 part., p. 68.) Copernic a-t-il, en effet, prévu et annoncé com- me nécessaire la future découverte des phases de Vénus, ainsi que cela est affirmé dans le livre de Smith (Optics, sect. 4050), — 948 — et dans beaucoup d'autres écrits? C'est ce qu'ont rendu extré- mement douteux les recherches approfondies du professeur De Morgan, sur l'ouvrage de Revolutionibus, et sur la manière dont il nous est parvenu. Voyez la lettre d'Adams au Rév. R. Main, en date du 7 septembre 1846, dans les AReports of the Royal AStron. Society, t. VIT, n° 9, p. 142 et le Cosmos, t. IE, p. 276. (96) [page 405]. Delambre, Histoire de l'Astronomie au xvin® siècle, p. 256-258. Le résultat de Bianchini a été défendu par Hussey et Flaugergues. (97) [page 405]. Voyez sur la remarquable observation faite à Lilienthal, le 12 août 1790, Arago, dans l'Annuaire du Bureau des Longiludes pour 1842, p. 559. — « Ce qui favorise aussi la probabilité de l'existence d'une atmosphère qui enveloppe Veé- nus, dit ailleurs Arago, c'est le résultat optique obtenu par l'em- ploi d'une lunette prismatique. L'intensité de la lumière de l'in- térieur du croissant est sensiblement plus faible que celle des points situés dans la partie circulaire du disque de la planète. » (Manuscrits de 1847). (98) [page 405]. Wilhelm Beer et Mædler, Beitræge zur phy- sischen Kenntniss der himmlischen Kærper, p.148. Le prétendu satellite de Vénus, que Fontana, Dominique Cassini et Short prétendirent avoir découvert, pour lequel Lambert caleula des tables , et que l’on dit avoir vu à Creefeld au milieu du disque solaire, trois heures au moins après l'immersion de Venus (Ber- liner Jahrbuch, 1778, p. 186), est une de ces fables astronomi- ques nées à une époque où la critique avait encore fait peu de progrès. | (99) [page 405]. Philosophical Transactions, 1795, t. LXXXVE, p. 214. (100) [page 407]. Cosmos , t. I, p. 75 et 240 (note 62). (4) [page 407]. « La lumière de la Lune est jaune, tandis que celle de Vénus est blanche. Pendant le jour la Lune paraît blan- che, parce qu'à la lumière du disque lunaire se mêle la lumière bleue de cette partie de l'atmosphère que la lumière jaune de la Lune traverse. » (Arago, Manuscrits de 4847). Les couleurs les plus réfrangibles du spectre solaire, comprises entre le bleu et le violet, peuvent former du blanc, lorsqu'elles sont combinées avec les couleurs moins réfrangibles , comprises entre le rouge et le vert. Voyez le Cosmos , t. Ii, p. 281 (note #7). — 949 — (2) [page 408]. Forbes, on the Refraction and Polarisation of Heat, dans les Transactions of the Royal Society of Edinburgh, tu. XIII, 1856, p. 151. (5) [page 408]. Lettre de M. Melloni à M, Arago sur la puis- sance calorifique de la lumière de la Lune dans les Comptes rendus, t. XXII, 1846, p. 541-544. Voyez aussi, pour les données historiques, le Jahresbericht der physikalischen Gesellschaft zu Berlin, t. I, p. 272. — Il m'a toujours semblé digne de remar- que que dans les temps les plus reculés, où la chaleur ne se re- connaissait qu'à l'impression qu'elle produisait sur les sens, la Lune ait la première fait naître l'idée que l’on pouvait rencontrer séparément la lumière et la chaleur. En sanscrit, la Lune, ho- norée chez les Hindous comme la reine des étoiles, se nomme l'astre froid (sitala, hima) , ou bien encore l’astre d’ow Le froid rayonne (himän'su), tandis que le Soleil, représenté avec des rayons de lumière qui tombent de ses mains, est appelé le créa- teur de la chaleur {nidaghakara). Les taches de la Eune dans lesquelles les peuples occidentaux croient reconnaitre un visage, représentent, d'après les idées indiennes , un chevreuil ou un lièvre ; d'où viennent au Soleil les noms de porteur de chevreuil (mrigadhara) ou de porteur de lièvre (sa’ sabhrit). Voyez Schütz, five Cantos of the Bhalti-Kävya , 1857, p. 19-25. — On s'est plaint, chez les Grecs, de ce que « la lumière solaire, réfléchie par la Lune, perdait toute sa chaleur , et qu'il ne nous arrivait qu'un faible reste de son éclat. » (Plutarque , de Facie quæ in orbe Lunæ apparet ; éd. Wyttenbach, t. IV, Oxon., 1797, p. 795). On lit dans Macrobe (Comment. in Sominium Scipionis, lb. E, cap. 19, Biponti, 1788, t. I, p. 95 et 94): « Luna speeuli instar lucem qua illustratur.. rursus emittit, nullum tamen ad nos per- ferentem sensum caloris : quia lucis radius, cum ad nos de origine sua, id est de Sole, pervenit, naturam secum ignis de quo nasci- tur devehit: cum vero in Lunæ corpus infunditur et inde re- splendet, solam refundit claritatem, non calorem. » Comp. Macrobe, Saturnal., lib. VIT, cap. 16, Biponti, t. I, p. 277. (4) [page 409]. Mædler, 4stronomie, $ 112. (©) [page 409]. Voyez Lambert, sur la lumière cendrée de la Lune, dans les Memoires de l’Académie de Berlin, année 4775, p. #6: « La Terre vue des planètes pourra paraitre d'une lumière verdâtre, à peu près comme Mars nous parait d'une couleur rou- — 5ù0 — geatre. # Nous ne pouvons cependant pas adhérer à l'hypothèse proposée par ce savant ingénieux, que la planète Mars est cou- verte d'une végétation rouge, semblable aux buissons du Bou- gainvillæa (Humboldt, Tableaux de La nature, p. 592 de la traduct. frane., réproduite à Milan en 1851 par Charles Furati). — « Quand, dans l'Europe centrale, la Lune, peu avant son renouvellement, est placée le matin à l'Orient, elle reçoit la luwnière terrestre prin- cipalement des grands plateaux de PAsie et de l'Afrique. Lorsque, le soir, la nouvelle Lune est au contraire placée à l'Ouest, elle ne peut recevoir qu'un reflet moins intense de Ia lumière ter- restre, qui lui est envoyée par le continent américain, moins étendu que l’autre, et surtout par l'Océan. » (Wilhelm Beer et Mædler, der Mond nach seinen cosmischen Ferhæltnissen, S 106, p.152). (6) [page 409]. Séance de l’Académie des Sciences, le 5 août 1855: « M. Arago signale la comparaison de l'intensité lumineuse de la portion de la Lune que les rayons solaires éclairent direc- tement, avec celle de la partie du même astre qui recoit scule- ment les rayons réfléchis par la Terre. Il croit; d'après les expé- riences qu'il a déjà tentées à cet égard, qu'on pourra ; avec des instruments perfectionnés, saisie dans la lumière cendrée les dif- férences de l'éclat plus ou moins nuageux de l'atmosphère de notre globe. Il n'est done pas impossible, malgré tout ce qu'un pareil résultat exciterait de surprise au premier coûp d'œil, qu'un jour les météorologistes aillent puiser dans l'aspect de la Lune des notions précieuses sur l'élat moyen de diaphanéité de Fat- mosphère terrestre, dans les hémisphères qui successivement con- courent à la reproduction de la lumière cendrée. » (7) [page 409]. Venturi, Essai sur les ouvrages de Leonard de Pinci, 1797, 'p. 11. (8) [page #10]. Képler, Paralipomena vel, Astronomie. pars optica, 160%, p. 297. (9) [page #10]. « On concoit que la vivacité de la lumière rouge ne dépend pas uniquement de l'état de l'atmosphère, qui réfracte, plus ou moins affaiblis, les rayons solaires, en les infléchissant dans le cône d'ombre, mais qu'elle est modifiée surtout par la transparence variable de la partie de l'atmosphère à travers la- quelle nous apercevons la Lune éclipsée. Sous les Tropiques, une grande sérénité du Ciel. une dissémination uniforme des vapeurs, diminuent l'extinction de la lumiére que le disque lunaire nous en pe renvoie. > (Humboldt, 7oyage aux Régions équinoxiales, t. I, p. D44, et Recueil d'Observat. astronomiques, t. I, p. 145). On lit dans l'Annuaire pour 1849, p. 528, cette remarque d'Arago: « Les rayons solaires arrivent à notre satellite par l'effet d’une réfrac- tion et à la suite d’une absorption dans les couches les plus bas- ses de l'atmosphère terrestre: : pourraient-ils avoir-une autre teinte que le rouge? » (10) [page #10]. Babinet, dans une Notice sur les différentes proportions des lumières blanche, bleue où rouge, qui se pro- duisent lors de l'inflexion des rayons, présente cette coloration rouge comme une conséquence de la diffraction: voyez le Aéper- toire d'Optlique moderne de Moigno, 1859, t. IV, p. 1656. « La lumière diffractée, dit Babinet, qui pénètre dans l'ombre de la Terre, prédomine toujours et même à été seule sensible. Elle est d'autant plus rouge ou orangée qu'elle se trouve plus près du centre de l'ombre géométrique; car ce sont les rayons les moins réfrangibles qui se propagent le plus abondamment par diffrac- tion, à mesure qu'on s'éloigne de la propagation en ligne droite. » D'après les ingénieuses recherches auxquelles s'est livré Magnus, à l'occasion d'une discussion entre Airy et Faraday, les phéno- mênes de la diffraction ont aussi lieu dans le vide. Voyez sur les explications par la diffraction, Arago, dans l'4nnuaire du Bureau des Longiludes pour 1846, p. 459-455. (14) [page #10]. On lit dans Plutarque (de Facie in orbe Lunæ, éd. Wyttenbach, t. IV, p. 780-785) que « le changement de cou- leur de la Lune qui, ainsi que l’affirment les URL passe du noir au rouge et à une teinte bleuàtre, suivant l'heure où se produit l'éclipse, prouve suffisammént que l'aspect ‘enflammé (26p22502<) qu'elle présente, lorsqu'elle est éclipsée vers minuit, ne peut être considéré comme une propriété inhérente au sol de la planète. » Dion Cassius, qui s’est beaucoup ‘occupé des éclipses de Lune et des remarquables édits dans lesquels l'empereur Claude annonçait d'avance les dimensions de la partie ‘éclipsée, appelle l'attention sur la couleur de la Lune, si différente d’elle- -même, durant la conjonction. « L'éclipse qui eut lieu cette nuit, dit-il (lib. LV, cap. 11: ef. Tib'LX; cap. 26), jeta le trouble dans le amp de Vitellius: mais ce qui alarma surtout les esprits, ce fut moins l'obscurité, qui eût pu déjà paraitre de triste présage, que la couleur rouge, noire, et toutes les teintes lugubres par les- quelles la Lune passa successivement. » — D92 — (12) [page 411]. Schrœter, Selenotopographische Fragmente, ire part., 17914, p. 668; 2° part., 1802, p. 52. (15) [page #11]. Bessel, weber eine angenommene Altmosphwre des Mondes, dans les #stronomische Nachrichten de Schuma- cher, n° 265, p. 416-420. Voy. aussi Beer et Mædler, der Mond, etce., N 85 et 107, p.155 et 155, et Arago, dans l'Annuaire pour 1846, p. 546-553. On a souvent présenté comme preuve de l'existencé d’une atmosphère le plus ou moins de netteté avec laquelle on aperçoit quelques accidents de la surface de la Lune.etles « brouil- lards qui paraissent traverser ses vallées. » C'est de toutes les rai- sons la moins soutenable, à cause des variations continuelles qui modifient la transparence des couches supérieures de notre pro- pre atmosphère. Herschel le père s'était déjà prononcé pour la négative, d'après des considérations tirées de la forme que pré- sentait l'une des pointes du croissant lunaire, dans l'éclipse de Soleil du à septembre 1795 (Philosoph. Transact., t. LXXXIV, p- 167). (14) [page 411]. Mædler, dans le Jahrbuch de Schumacher , pour 1840, p. 188. (15) [page 411]. Sir John Herschel (Outiines, p. 247) appelle l'attention des astronomes sur l’immersion des étoiles doubles, dans le cas où la proximité des astres accouplés qui forment cha- que système ne permet pas au télescope de les séparer. (16) [page 411]. Plateau, sur l’Irradiation, dans les Mémoires de l’Académie royale des Sciences el Belles-Lettres de Bruxelles, t. XI, p.149, et Ergänzungsband zu Poggendorff s Annalen, 1842, p. 79-1928, 195-959 et 405-445. La cause probable de l'irradiation est une excitation produite par la lumière sur la rétine, et qui s'étend un peu au delà des contours de l’image. (17) [page #19]. Voyez l'opinion d’Arago, dans les Comptes ren- dus, t. VHE, 1859, p. 715 et 885: « Les phénomènes d'irradiation signalés par M. Plateau sont regardés par M. Arago comme les effets des aberrations de réfrangibilité et de sphéricité de l'œil, combinés avec l’indistinction de la vision, conséquence des cir- constances dans lesquelles les observateurs se sont placés. Des mesures exactes prises sur des disques noirs à fond blanc et des disques blancs à fond noir, qui étaient placés au Palais du Lu- xembourg, visibles à l'Observatoire, n'ont pas indiqué les elfets de l'irradiation. » — Se (18) [page 412]. Plutarque, de Facie in orbe Lunæ, éd. Wyt- tenbach, t. ‘IV, p. 786-789. L'ombre du mont Athos, qu'a vue aussi le voyageur Pierre Belon (Obsersations de Singularites trouvées en Grèce, Asie, ete., 155%, iv. 1, chap. 25), atteignait la vache d'airain élevée sur la place de la ville de Myrine, dans l'ile de Lemnos. (19) [page #12]. Pour les témoignages de la visibilité de ces quatre régions, voyez Beer et Mædler, der Mond nach seinen Kosmischen Ferhælinissen, p. 191, 241, 290 et 558. Il est à peine utile de rappeler que j'ai tiré tout ee qui a rapport à la topographie lunaire, de l'excellent ouvrage de mes deux amis, dont l'un, Wilhelm Beer, a été malheureusement enlevé à la science par une mort prématurée. — Afin de s'orienter plus fa- cilement, il est bon de consulter la belle carte synoptique que Mædler a donnée en 1857, 5 ans après la grande carte lunaire qu'il a publiée en quatre feuilles séparées. (20) [page 412]. Plutarque, de Facie in orbe Lunæ, p. 726- 729, Wyttenb. Ce passage n'est pas non plus sans intérêt pour la géographie ancienne. Voyez Humboldt, Examen critique de l'hist. de la Géographie, t. I, p. 155. Quant aux autres opinions proposées par les anciens, on peut voir celles d’Anaxagore et de Démocrite dans Plutarque, de Placitis Philosoph., Hb. IF, cap. 25, et celle de Parménide dans Stobée, p. 419, 455, 516 et 565, éd. Heeren. Comp. Schneider, Eclogæ physicæ, t. LH p. 453-445. D'après un passage fort remarquable de Plutarque, dans la Vie de Nieias (chap. 25). Anagore lui-même, qui appelle la Lune une autre Terre, aurait fait un dessin du disque lunaire. Voyez aussi Origène, Philosophumena, cap. 8, éd. Miller, 1854, p. 1#. Je fus fort étonné un jow , lorsque montrant les taches de la Lune dans un grand télescope à un Persan natif d'Ispahan, qui bien que fort éclairé, n'avait certainement jamais lu un livre grec. je lui entendis énoncer l'opinien d'Agésianax, comme très-répandue dans son pays. « Ce que nous voyons là dans la Lune, disait-il, c'est nous-mêmes, c'est Ja carte de la Terre. > Un des interlo- cuteurs du Traité de Plutarque, sur la face de la Lune, ne se füt pas exprimé autrement. S'il était possible de supposer des hommes habitant sur notre satellite sans air et sans eau, la Terre tournant sur elle-mème avec ses taches, dans un ciel presque noir même en plein Jour, leur présenterait une surface quatorze fois plus grande que n’est pour nous la pleine Lune et leur fe- — Dÿ4 — rait l'effet d'une mappemonde fixée toujours au même point du firmaments mais sans doute les obscurcissements, produits sans cesse par les variations de notre atmosphère, effaceraient les con- tours des continents et entraveraient un peu les études géogra- phiques. Voyez Mædier, 4stronomie, p. FpBs et 3. Herschel, Out- lines of Astron., $ 456. (21) [page 414]. Beer et Mwdler, der Mond, p. 275. 29) [page 415]. Schumacher s Jahrbuch fr 1841, DAPAU (25) [page 415]. Mædler, Astronomie, p..166. (2) [page #16]. Le plus haut sommet de l'Himalaya et jusqu'à présent de toute la Terre, le Kinchinjinga, a, d'après les me- sures récentes de Waugh, 4406 toises dé haut, où 8587 mètres. Le plus haut sommet des montagnes de Ja Lune, a, d'après Mæed- ler, 5800 toises: or comme le diamètre de la Lune est de 557 my- riamètres, et celui de la Terre de 1274, il en résulte que la hau- teur des montagnes lunaires est au diamètre de la Lune comme 1 est à 454, celle des montagnes de la Terre: au diamètre terrestre comme {À est à 1484. (25) [page #17]. Consultez, au sujet des six altitudes dépas- sant 3009 toises, Beer et Mædier, der Mond, p. 99, 195, 254, 249, 550 et 551. (26) [page 418]. Robert Hooke, Micrographia, 1667, obs. LX, p. 249-946. « These seem to me to have been the effects of some motions within the body of the Moon, analogous to our Earth- quakes, by the eruption of which , as it has thrown up a brim or ridge round about, higher than the ambient surface of the Moon, so has it left a hole or depression in the middle, propor- tionably lower. > Hooke s'exprime ainsi au sujet.de ses expérien- ces sur le bouiilonnement produit par l'albâtre: « Presently cea- sing to boyl, the.whole surface will appear all over covered with small pits, exactly shaped'like these of the Moon. — The earthy part of the Moon has been undermined or heaved-up by erup- tions of vapours, and thrown into the same kind of figured ho- les as the powder of alabaster. It is not improbable Fr that there may be generated, within the body of the Moon, divers such kind of internal lires and heats ; as may pi roduce exha- lations. » (27) [pige LES]. Cosmos, t. I, p. #47 (nôte 45). — DJ — (28) [page #18]. Beer et Mædler, der Hond., p. 126. Ptolémée a 24 milles de diamètre, Alphonse et Hipparque en ont 49. (29) [page 419j. On signale comme exceptions Arzachel et Her- eule, dont le premier a un cratère au sommet, et le second un cratère latéral. Ces points, intéressants pour la géognosie; méri- tent d'être étudiés de nouveau avec des instruments plus par- faits (Schræter, Selenotopographische Fragmente, 2 part. pl. #% et 68, fig. 25). On n'a jusqu'ici rien observé d'analogue aux cou- lées de laves qui s'amoncellent dans nos vallées. Les rayons qui partent de l'Aristote, suivant trois directions différentés. sont des chaines de collines (Beer et Mædler, der Mond, p. 256). (50) [page 419]. Beer et Mædler der Honda, p.151: Arago dans l'Annuaire pour 1842, p. 526: vovez aussi Emmanuel Kant, Schriften der Physischen Geographie, 1859, p. 595-402. D'après des recherches nouvelles et plus approfondies, l'hypothèse des changements temporaires produits dans le relief de la Lune, tels que la formation de nouveaux pics centraux ou de cratères dans le Mare crisium, dans Hévélius et dans Cléomède, est l'effet d'une illusion semblable à celle par laquelle on s'est figuré voir des éruptions volcaniques dans la Lune. Voyez Schræter, Selonoto- pograph. Fragmente, 1" part. p. 412-525: 2% part., p. 268-272. — Il est généralement difficile de résoudre la question de sa- voir quels sont les plus petits objets dont la hauteur ou Féten- due puisse être mesurée dans l’état actuel des instruments. D'a- près le jugement du Dr Robinson sur le superbe réflecteur de Lord Rosse, on peut, à l’aide de ee télescope, distinguer avec beaucoup de netteté un espace de 220 pieds. M&ædler a mesuré dans ses observations des ombres de 5 secondes: ce qui. d'après certaines hypothèses sur la position de là montagne et Hi hau- teur du Soleil, correspondrait à une élévation de 120 pieds seu- lement. Mais en même temps Mædler fait remarquer que Fombre doit avoir une certaine largeur pour être visible et mesurable. L'ombre projetée par la grande pyramide de Chéops aurait à peine, en raison des dimensions connues du monument, un neu- vième de seconde de largeur, même dans la partie la plus large, elle serait donc invisible pour nous: voyez Mædler, dans le Jahr- buch de Schumacher pour 18%4, p. 264. Arago rappelle qu'au moven d’un grossissement de 6000 fois, qui à la vérité ne pour- rait être appliqué à la Lune avec un résultat proportionné à sa puissance, les montagnes lunaires nous feraient à peu prés l'effet du mont Blanc, vu à l'œil nu du lac de Genève. (51) [page #19]. Les sillons ou rigoles sont en petit nombre, et ne dépassent jamais une longueur de 22 myriamètres. Ces sillons sont quelquefois bifurqués : c'est le cas de Gassendi. Quel- quefois aussi, mais moins souvent, ils ont l'apparence de veines, comme Triesnecker. Ils sont toujours lumineux : ils n’enjambent pas sur les montagnes et ne courent qu'a travers les plaines: leurs extrémités n'offrent rien de particulier, et n’ont ni plus ni moins de largeur que la partie intermédiaire (Beer et Mædler, der Mond, p. 151, 295 et 249). (32) [page 420]. Voyez mon Essai sur la vie nocturne des ani- maux, dans les forêts du Nouveau Monde (Tableaux de la Natu- re, p.195). Les spéculations de Laplace (car ce ne furent jamais des idées arrêtées au sujet d'un clair de Lune perpétuel (Exposition du système du Monde, 182%, p. 252), ont été contredites dans un Mémoire de Liouville, sur un cas particulier du problème des trois corps. « Quelques partisans des causes finales, dit La- place, ont imaginé que la Lune à été donnée à la Terre pour l'éclairer pendant les nuits: dans ce cas, la nature n'aurait point atteint le but qu'elle se serait proposé, puisque nous sommes sou- vent privés à Ja fois de la lumière du Soleil et de celle de fa Lune. Pour y parvenir, il eût suffi de mettre à l'origine la Lune en opposition avec le Soleil dans le plan même de l'écliptique, à une distance égale à la centième partie de la distance de la Terre au Soleil, et de donner à la Lune et à la Terre des vitesses parallèles et proportionnelles à leurs distances à cet astre. Alors la Lune, sans cesse en opposition au Soleil, eüt décrit autour de Jui une ellipse semblable à celle de la Terre: ces deux astres se seraient succédé l'un à l'autre sur l'horizon; et comme à cette distance la Lune n’eût point été éclipsée, sa lumière aurait cer- tainement remplacé celle du Soleil. > Liouville trouve au con- traire « que, si la Lune avait occupé à l'origine la position par- ticulière que l'illustre auteur de la Mécanique céleste lui assi- gne, elle n'aurait pu s'y maintenir que pendant un temps très- court. » : (55) [page 420]. Voyez sur le transport des terrains par les marées, Sir Henry de la Beche, Geological Manual, 1855, p. 111. = (54) [page 420]. Arago, sur la question de savoir si la Lune exerce sur notre atmosphère une influence appréciable, dans l'Annuaire pour 1855. p. 157-206. Les principales autorités ci- tées sont: Scheibler (Untersuchungen über Einfluss des Mondes auf die Veränderungen in unserer Atmosphäre, 1850, p. 20), Flaugergues f'ingt années d'observations à Viviers, dans la Bi- bliothèque universelle, Sciences et Arts, t. XL. 1829, p. 265-235, et dans le Recueil de Kastner: A#rchie für die gesammte Natur- lehre, t. XVII, 1829, p. 52-50), et Eisenlohr, dans les Poggen- dorff s Annalen der physik,t. XXXV, 1855, p. 1#1-160 et 509- 529. — Sir John Herschel croit très-probable « qu'il règne sur la Lune une très-haute température, fort au-dessus de l’ébulli- tion de l'eau, parce que la surface de cet astre est exposée à l'action du Soleil, durant quatorze jours, sans interruption et sans rien qui l'adoucisse. La Lune doit donc, en opposition ou peu de jours après. devenir, à quelque degré que ce soit (in some small degree), une source de chaleur pour la Terre: mais cette chaleur émanant d’un corps dont la temperature est encore bien loin de l'incandescence (below the temperature of ignition), ne peut atteindre la surface de la Terre, attendu qu'elle est absor- bée dans notre atmosphère, où elle transforme les vapeurs vési- culaires et visibles en vapeurs transparentes. » Sir John Herschel considère le phénomène de la dissolution rapide des nuages sous l'influence de la pleine Lune, quand le Ciel n’est point trop cou- vert, comme un fait météorologique, « confirmé, ajoute-t-il, par les expériences de Humboldt, aussi bien que par la croyance très- générale des navigateurs espagnols dans les mers tropicales. » Voyez Report ofthe fifteenth Meeting ofthe British Association for the adarancement of Science, 1846, Notices, p. 9, et Oullines of Astronomy, p. 261. (55) [page 421]. Beer et Mædler, Beitræge zur physischen Kenntniss des Sonnensystems, 4841, p.115: les chiffres indiqués résultent d'observations faites en 1850 et en 1832. Voyez aussi Mædler, Astronomie, 1849, p. 206. La première et importante correction, apportée à la durée de la rotation de Mars, qui avait été évaluée par Dominique Cassini à 24h 40, est due aux labo- rieuses observations poursuivies par William Herschel de 1777 à 1781: ces observations donnèrent pour résultat 24h 59 24°,7. Kunowsky, en 18214, avait trouvé 24h 56 40°, résultat très-voisin de celui qu'a obtenu Mædler. La première observation faite par — 93 — Cassini sur Ja rotation d'une tache de Mars, parait avoir eu lieu peu de temps après l'année 1670 (Delambre, Histoire de L 45stro- aomie moderne, t..M, p. 69%): mais dans le Mémoire fort rare de Kern, de Scintillatione Stellarum, Wittenberg, 1686, & 8, je trouve mentionnés comme avant découvert la rotation de Mars etcelle de Jupiter: « Salvator Serra et le Père Égidius Franciseus de Cottignez, astronomes du Collége romain. » (56) [page 421]. Laplate, Exposition du Système du Monde, p- 53 Les mesures CS 0 Ÿ de Schræter sur le diamètre de Mars attribuent à cette planète un aplatissement de 4/80 seu- 1 lement. (97) [page K21]. Beer et Mædler, Beilræge, alc:, pr41144. (38) [page 4247. Sir John Herschel, Outlines of 4stron., $ 510. (39) [page 421]. Beer et Mædler, Beitræge, etc., p. 117-195. (40) [page 422]. Mædler, dans les 4stronom. Nachrichten de Schumacher, no°1992;: (41) [page 129]. Cosmos, t. HI. p. 566 et 567. Voyez aussi sur l'ordre chronologique dans lequel.se sont succédé les découver- tes, des petites Faure ibid. p. 365 et 596; sur leur grandeur relativement à celle des. astéroïdes météoriques ou Séto thes , p. 570; enfin sur l'hypothèse d’après laquelle Képler combiait à l'aide d'une planète la grande lacune qui sépare Mars de Ju- piter, hypothèse qui n'a-d ailleurs en aucune facon contribué à amener la découverte de la première petite planète , de Cérès , p. 577-581 et 541,549 (notes 61-63). Je ne crois pas juste lere- proche sévère adressé à un illustre philosophe, parce qu'igno - rant la découverte de Piazzi, à une époque où elle pouvait, il est vrai, lui être connue depuis cinq mois, il contestait non pas la probabilité mais bien la nécessité d'une planète existant entr e Mars et Jupiter. Hegel, en effet, dans la Dissertation de ‘Orbiti s Planelarum, qu'il écrivit durant le printemps et l'été de 4801 , traite des idées des anciens sur les distances respectives des Pla - nètes : et çitant la série des nombres dont,parle Piaton dans le Timée (p. 5à, Estienne): 1.2.5.4.9.8.927.:. (Noyez:Cosmos , t. FL, p. 536, note 51), il conteste qu'il faille nécessairement ad - mettre une lacune. JF dit simplement: « Quæ series si. erior naturæ ordo.sit, quam arithmetica progressio, inter quartum et quintum locum magnum esse spatium, neque ibi planetam desi- =— NON — devari. apparet. » (Hegel's Jerke, t. XVI, 1854. p. 28: voyez aussi Rosenkranz, Hegel's Leben, 1844, p. 154). Kant, dans le spirituel écrit intitulé: Maturgeschichle des Himunels, 1755, se borne à dire que lors de la formation des Planètes, Mars devait sa petitesse à l'immense puissance attractive de Jupiter, Il ne fait allusion qu'une fois et très-vaguement aux « membres du sys- tème solaire, qui sont fort distants les uns des autres, et entre lesquels on n'a pas encore trouvé les intermédiaires qui les sé- parent. » (Emmanuel Kant, Sämmtliche JFerke, 6° part., 1859, p. 57, 110.et 196.) Lu (42) [page 425]. Voyez, au sujet de l'influenec que le perfec- tionnement des cartes célestes peut avoir sur Ja découy erte des petites planètes, le Cosmos, t. IE, p. 95 et 9. (45) [page 425]. D'Arrest, weber: das System der Kleinen Pla- nelen zwischen Mars und Jupiter, 1851. p. 8. (44) [page 425]. Cosmos, t. IL, p. 566 et 592. (49) [page 425]. Benjamin Abthorp Gould (aujourd'hui à Cam- bridge, dans l'Etat de Massachusetts), Untersuchungen ueber die gegenseilige Lage der Balinen zwischen Mars und RE 1848, p. 9-12. (46) [page 425]. D'Arrest, ueber das System der ÆKleinen Pla- nelen, p. 50. (47) [page 425]. Zach, Monatliche Correspondenz, t. VI, p. 88. (48) [page 426]. Gauss, dans le même Recueil, t. XXVE, p. 299. (49) [page 426]. M. Daniel Kirkwood, de l'Académie de Potts- ville, a eru pouvoir tenter de reconstituer la planète brisée, au moyen des fragments qui en restent, comme on recompose les animaux ERREUR Il est arrivé ainsi à Jui assigner un dia- mêtre dépassant celui de Mars de plus de 4800 myriamétres, et la rotation la plus lénte de toutes les planètes principales, le jour ne durant pas moins de 57 heures 1/2. (Zeport of the Bri- tish Association, 1850, p. XXXV). 2 (50) [page 496]. Beer et Mædler , Beilræge zur physischen Kenniniss “der himinlischen Kwrper, p. 104-106. Les observa- tiens plus anciennes mais moins sûres de Hussey donnaient jus- qu'à 1/24. Laplace (Système du Monde, p- 266) à trouvé théo- riquement, en supposant croissante là densité des couches, une valeur comprise entre 4/24 et 548. — 60 — (4) [page #27]. L'immortel ouvrage de Newton, Philosophiæ naturalis Principia Mathematica, parut en mai 4687, et les Mémoires de l’Académie de Paris ne donnent la mesure de l’a- platissement déterminé par Cassini (1/15) qu'en 169, de sorte que Newton qui certainement pouvait connaitre les expérien- ces faites sur le pendule à Cayenne par Richer, d'après la Rela- tion de son voyage imprimée en 1679, dut recevoir le premier avis de la figure de Jupiter par des rapports verbaux, et par les correspondances écrites, si actives à cette époque. Voyez à ce sujet et sur l'époque où Huygens eut connaissance des observa- tions de Richer sur le pendule, le Cosmos, t. I, p. 559 (note 29), ett. IE p.458 (note 2); (22) [page 427]. Airv, dans les Memoirs of the royal Astron. Society, L'IX; p: 73,1..X, D. 45° (25) [page 427]. On s’en tenait encore à cette évaluation en 1824. Voyez Laplace, Système du Monde, p. 207. P (24) [page 427]. Delambre, Æistoire de l’ Astronomie moderne, t.. LD. 107 (5) [page 429]. « On sait qu'il existe au-dessus et au-dessous de l'équateur de Jupiter deux bandes moins brillantes que la surface générale. Si on les examine avec une lunette, elles pa- raissent moins distinctes à mesure qu'elles s'éloignent du cen- tre, et même elles deviennent tout à fait invisibles prés des bords de la planète. Toutes ces apparences s'expliquent en admettant l'existence d'une atmosphère de nuages interrompue aux envi- rons de l'équateur par une zone diaphane, produite peut-être par les vents alisés. L'atmosphère de nuages réfléchissant plus de lumière que le corps solide de Jupiter, les parties de ce corps que l'on verra à travers la zone diaphane, auront moins d'éclat que le reste et formeront les bandes obscures. À mesure qu'on s’éloignera du centre, le rayon visuel de l'observateur traversera des épaisseurs de plus en plus grandes de la zone diaphane, en sorte qu'à la lumière réfléchie par le corps solide de la planète s'ajoutera la lumière réfléchie par cette zone plus épaisse. Les bandes seront par cette raison moins obscures en s’éloignant du centre. Enfin aux bords mêmes la lumière réfléchie par la zone vue dans la plus grande épaisseur pourra faire disparaître la différence d'intensité qui existe entre les quantités de lumière réfléchie par la planète et par l’atmosphère de nuages; on ces- — d6! — sera alors d'apereevoir les bandes qui n'existent qu'en vertu de cette différence. — On observe dans les pays de montagnes quel- que chose d'analogue: quand on se trouve près d'une forêt de sa- pins, elle parait noire; mais à mesure qu'on s'en éloigne, les cou- ches d’atmosphère interposées deviennent de plus en plus épais- ses et réfléchissent de la lumiére. La différence de teinte entre la forêt et les objets voisins diminue de plus en plus; elle finit par se confondre avec eux, si l'on s'en éloigne d'une distance convenable. » (Extrait des Lecons d'Astronomie d'Arago, 1841). (56) [page 429]. Cosmos, t. IE, p. 272, 275 et 448 (note #4). (37) [page 450]. Sir John Herschel, Outlines of Astron., $ 540. (8) [page 451]. Les premières observations de William Hers- chel, faites en novembre 1795, donnèrent pour la rotation de Sa- turne 40h 46° 4%”. C'est à tort qu'on à fait honneur au grand philosophe Emmanuel Kant d'avoir deviné par des considérations purement théoriques et consigné dans le brillant ouvrage inti- tulé: Allgemeine Nalurgeschichte des Himmels, quarante ans avant Herschel, la véritable durée de la rotation de Saturne. Le nombre qu'il indique est 6h 95 55”, Il considère cette valeur « comme la détermination mathématique du mouvement encore inconnu d'un corps céleste, prédiction unique peut-être en son genre, et qui ne peut être vérifiée que par les observations des siècles futurs.» L'attente n’a point été remplie; les observations postérieures ont révélé une erreur de 4 heures, e’est-à-dire des 5/5. On trouve dans le même ouvrage, au sujet de l’Anneau de Saturne, que « dans l’amas de particules dont il se compose, les unes situées à l'intérieur du côté de la planète accomplissent leur rotation en 10 heures, et que les autres, qui forment la partie extérieure, mettent 15 heures à opérer le même mouve- ment. « Le premier de ces deux nombres se rapproche par ha- sard de la vitesse angulaire de la planète (40h 29° 17”). Voyez Kant, Sæmmilliche HWerke, 6° part., 1859, p. 155 et 140. (29) [page 451]. Laplace (Exposition du Système du Monde, p. #5) évalue l'aplatissement de Saturne à 1/41. Bessel n’a point confirmé mais à au contraire déclaré inexacte cette singulière dépression d'après laquelle William Herschel, à la suite d'une série d'observations laborieuses, faites avec des télescopes très- divers, trouva que le grand axe de la planète était situé non pas dans le plan de son équateur, mais dans un plan formant avec celui de l'équateur un angle d'environ 45e. __— Ÿ 4 — 962 — (60) [page 451]. Arago, dans l'Annuaire pour 1842, p. 555. (64) [page 452]. Dominique Cassini avait signalé aussi cette différence d'éclat des deux anneaux. Voyez Mémoires de l’4ca- démie des Sciences, année 1745, p. 15. (62) [page 452]. Cosmos, t. IL p. 274. Ce ne fut que quatre ans plus tard, en 1659, que la découverte ou plutôt l'explication complète des apparences que présentent Saturne et son anneau fut publiée dans le Systema Saturnium. (65) [page 435]. Tout récemment de semblables éminences ont été apercues de nouveau par Lassell, à Liverpool, avec un réflecteur de 20 pieds de longueur focale, que lui-même avait construit. Voyez Report of the British Association, 1850, p. XXXWV. (64) [page 455]. Voy. Harding, Xleine Ephemeriden für 1855, p. 100, et Struve dans les 4s{ronom. Nachrichten de Schuma- cher, n° 159, p. 589. (65) [page 455]. On lit dans les 4cta Eruditorum pro anno 1684, p. 424, le passage suivant, extrait de l'ouvrage intitulé Systema phœænomenorum Saturni, autore Galletio, præposilo eccles. Avenionensis: « Nonnunquam corpus Saturni #0n exacte annuli medium obtinere visum fuit. Hine evenit, ut, quum pla- neta orientalis est, centrum ejus extremitati orientali annuli pro- pius videatur, et major pars ab occidentali latere sit cum am- pliore obscuritate. » (66) [page 454]. Horner, dans le Neues Physik. Wœrterbuch de Gebler, t. VII, 1856, p. 174. (67) [page 454]. Benjamin Peircc, on the Constitution of Sa- turn’s Ring, dans, l'Astronomical Journal de Gould, 4854, t. IE, p. 16: « The ring consists of a stream or of streams of à fluid rather denser than water flowing around the primary. » Voyez aussi Silliman’s American Journal, % série, t. XII, 1851, p. 99, et sur les inégalités de l'anneau ou les actions perturbatrices et par cela même conservatrices des satellites, John Herschel, Outli- nes of Astronomy, p. 320. (68) [page 454]. John Herschel, Cape Observations, p. 414-450, et Outlines, p. 650. Voyez aussi sur la loi des distances, tbid., p. 557, $ 550. — 505 — (69) [page 455]. Fries, 7orlesungen ueber die Sternkunde, 1855, p. 52); Challis dans les Transactions of the Cambridge Philosophical Society, t. I, p. 171. (70) [page 456]. William Herschel, 4ccount of a Comet, dans les Philosophical Transactions for 1781, t. LXXL p. 492. (71) [page 456]. Cosmos, t. HT, p. 585. (72).[page 456]. Mædler, dans les 4stronom. Nachrichten de Schumacher, n° 495. Voyez aussi sur l'aplatissement d'Uranus, Arago dans l'Annuaire pour 14842, p. 577-579. (75) [page 458]. Voyez, pour les observations de Lassell à Starfield (Liverpool) et celles d'Otto Struve, les Monthly Notices of the royal Astronomical Society, t. VII, 1848, p. 45-47, 155-139, et les Astronom. Nachrichten de Schumacher, n° 695, p. 569. (74) [page 458]. Bernhard von Lindenau, Beitrag zur Geschi- chte der Neptun's Entdeckung, dans le supplément des 4stro- nom. Nachrichten de Schumacher, 1849, p. 17. (75) [page 458]. 4stronom. Nachrichten, n° 580. (76) [page 459]. Leverrier, Recherches sur les: mouvements de la planète Herschel, 1846, dans la Connaissance des Temps pour 1849, p. 254. (77) [page 459]. L'élément très-important de la masse de Nep- tune a reçu beaucoup d'’accroissements successifs. Estimé d’abord 1720897 par Adams, il a été évalué à*1/19840 par Peirce, à 1/19400 par Bond, à 4/18780 par Jobn Herschel, à 1/15480 par Lassell, enfin à 1/14446 par Otto et Auguste Struve à Poulkova. C’est ce dernier résultat que nous avons adopté dans le texte. (78) [page 440]. Airy, dans les Honthly Notices of the royal Astronomical Society, t. VIH, n° 9 (novembre 1846), p. 121-152: Bernhard von Lindenau, Beitrag zur Geschichte der Neptun's Entdeckung, p. 1-52 et 255-258. — Leverrier, sur l'invitation d'Arago, commenca dans l'été de 1845 à s'occuper de la théorie d’Uranus. Il présenta à l'Institut les résultats de ses recherches, le 40 novembre 1845, le 1er juin, le 5 août et le 5 octobre 1846, et les publia aussitôt. Le plus grand et le plus important travail de Leverrier, celui qui contient la solution complète du problé- — Dot = me, parut dans Fa Connaissance des Temps pour 4849. Adams fit part de ses premiers résultats, mais sans rien confier à l'im- pression, au professeur Challis, en septembre A845, et avec quelques changements à l’Astronome royal, dans le mois d'octo- bre de Ja même année, toujours sans en rien publier. L'Astro- nome royal eut communication des résultats définitifs d'Adams, corrigés de nouveau dans le sens d'une diminution de la distance, au commencement du mois de septembre 1846. Le jeune géomèé- tre de Cambridge s'exprime sur ces travaux successifs, tous di- rigés vers le même but, avee autant de modestie que d’abnégation: « Ï mention these earlier dates merely to show, that my results were arrived at independently and previously to the publication of M. Leverrier, and not with the intention of interfering with his just claims to the honors of the discovery : for there is no doubt that his researches were first published to the world, and led to the actual discovery of the planet by Dr. Galle; so that the facts stated above cannot detract, in the slightest degree, from the cre- dit due to M. Leverrier. » Comme, dans l'histoire de la découverte de Neptune, on a sou- vent répété que l'illustre astronome de Kænigsberg avait par- tagé l'espérance exprimée déjà en 1854 par Alexis Bouvard, l'au- teur des Tables d'Uranus, « que les perturbations d'Uranus de- vaient être causées par une planète encore inconnue, » j'ai pensé qu'il pourrait être intéressant pour les lecteurs du Cosmos de trouver ici une partie de la lettre que m'écrivit Bessel, à la date du 8 mai 1840, deux ans, par conséquent, avant sa conversation avec Sir John Herschel, lors de sa visite à Collingwood: « Vous we demandez des nouvelles de la planète située au delà d'Uranus. Je pourrais vous adresser à quelques-uns de mes amis de Kænig- sberg’qui croient en savoir plus que moi-même sur ce point. J'avais choisi pour texte d’une lecon publique, le 28 février 1840, l'exposé des rapports qui existent entre les observations astro- nomiques et l'astronomie elle-même. Le publie ne fait pas de dif- férence entre ces deux objets; il y avait donc lieu de redresser son opinion. La part de l'observation dans le développement des connaissances astronomiques me conduisait naturellement à re- marquer que nous ne pouvons être certains d'expliquer par no- tre théorie tous les mouvements des planètes. Je cilai comme preuve Uranus; les anciennes observations dont cette planète a été l'objet ne s'accordent nullement avee les éléments déduits des observations plus récentes, faites de 1785 à 1820. Je crois ‘ — D09 — vous avoir déjà dit que j'ai beaucoup étudié cette question: mais tout ce que j'ai retiré de mes efforts, c'est la certitude que la théorie actuelle ou plutôt l'application que l’on en fait au système solaire, tel que nous le connaissons aujourd'hui, ne suffit point à résoudre le mystère d'Uranus. Ce n'est pas, à mon sens, une raison pour désespérer du succès. IT nous faut d'abord connaitre exactement et d'une manière complète tout ce qui a été observé sur Uranus. J'ai chargé un de mes jeunes auditeurs, Flemming, de réduire et comparer toutes les observations, et maintenant j'ai là réunis sous la main tous les faits constatés. Si les ancien- nes déterminations ne conviennent déjà point à la théorie, celles d'aujourd'hui s'en écartent plus encore; car actuellement l'erreur est d'une minute entière, et elle s'accroit de 7 à 8 secondes par an, de sorte qu'elle sera bientôt beaucoup plus considérable, J'ai eu l'idée d'après cela qu'un moment viendrait où la solution du problème serait peut-être bien fournie par une nouvelle planète, dont les éléments seraient reconnus d’après son action sur Uranus et vérifiés d’après celle qu'elle exercerait sur Saturne. Je me suis d'ailleurs bien gardé de dire que ce temps füt arrivé: je me borne à chercher jusqu'où peuvent conduire les faits actuelle- ment connus. C’est là un travail dont la pensée me suit depuis tant d'années, et au sujet duquel j'ai passé par tant d'opinions différenies, que j'aspire à en voir là fin, et que je ne négligerai rien pour arriver à ce résultat aussitôt qu'il sera possible. J'ai grande confiance en Flemming, qui, à Dantzig où il est appelé, continuera pour Saturne et pour Jupiter la réduction des ob- servations qu'il a faites pour Uranus. Je m'applaudis, sous ce rapport, qu'il n'ait pour l'instant aucun moyen d'observation et qu'il n'ait point de cours à faire. Un jour viendra aussi pour lui, où il devra se livrer à des observations dirigées vers un but déterminé: alors, sans doute, les facilités matérielles ne lui man- queront pas plus que dès à présent l'habileté ne lui manque. » (79) [page #40]. La première lettre dans laquelle Lassell an- nonça sa découverte était du 6: août 1847. Voyez Schumacher’s Astronom. Nachrichten, n° G11, p. 165. (80) [page 440]. Otto Struve, dans les 4stronoim. Nachrichten, n° 629. C'est d'après les observations faites à Poulkowa, qu'Au- guste Struve a calculé à Dorpat l'orbite du premier satellite de Neptune. — 366 — (S1) [page #40]. W. C. Bond, dans les Proceedings of the Ame- rican Academy of Arts and Sciences, t, HE, p. 157 et 140. (82) [page #40]. Schumacher's 4stronom. Nachrichten, n° 729, ce p. 145. (85) [page 442]. « On reconnaitra un jour, dit Kant, que les dernières planètes, qui par la suite seront découvertes au delà de Saturne, forment une série de membres intermédiaires qui se rapprochent de plus en plus de la nature des comètes, et ménagent la transition entre ces deux espèces de corps plané- taires. La loi, d’après laquelle Fexcentricité des orbites décrites par les planètes est en raison de leur distance au Soleil, vient à l'appui de cette éonjecture. Il en résulte, en effet, qu'à mesure que cette distance augmente, les planètes répondent de plus en plus à la définition des comètes. Rien n'empêche que lon ne considère à la fois comme la dernière planète et la première comète le corps céleste qui coupe au périhélie l'orbite de la pla- nète la plus voisine, peut-être bien celle de Saturne. Le volume des corps planétaires, croissant de même avec leur distance au Soleil, démontre encore clairement la vérité de notre théorie sur la mécanique céleste. » (Naturgeschichte des Himmels, 1755, 6€ part., p. 88 et 195, de la collection des OEuvres complètes). Au commencement de la 5° partie il est question de l’ancienne nature cométaire que Saturne est supposé avoir perdue. (84) [page 442]. Stephen Alexander, on the similarity of ar- rangement of the Asteroids and the Comets of short period, and the possibility of their common origin, dans l'A4stronomical Journal de Gould, n. 19%, p. 147 et n° 20, p. 181. L'auteur, d'accord avec Hind (Schumacher s 4stronom. Nachrichten, n° 724), distingue « the comets of short period, whose semi-axes are all nearly the same with those of the small planets between Mars and Jupiter: and the other class, including the comets whose mean distance or semi-axis is somewhat less than that of Uranus. : ]l termine le premier de ses deux Mémoires par cette conclusion: « Different facts and coincidences agree in indica- ting a near appulse 1f not an actual collision of Mars with a large comet in 1545 or 1516, that the comet was thereby broken into three parts whose orbits (it may be presumed) received even then their present form: viz that still presented by the comets of 1812, 4815 and 1846 which are fragments of the dissevered comet. » — 907 — (85) [page 445]. Laplace, Expositions du Système du Monde, édit. de 1824, p. #14. (86) [page 445]. Cosmos, t. HE, p. 79-91 et 527-551 (notes 42-57): (87) [page 444]. En trois siècles et demi, de 1500 à 1850, il a paru en Europe 52 comètes visibles à l'œil nu. En les répar- tissant par périodes dé 50 années, on obtient le tableau suivant : 1500 — 1550 1665 14500 1668 1505 1672 4506 1680 1512 1632 151% 1686 1516 s 1689 1518 1696 1521 LA SRE 1522 10 comètes. 1550 1551 { 1700 — 1750 1552 1702 1555 174% LT MR AUEES 1748 (9) 15 comètes. 1550 — 1600 X comêètes. a. ne 1750 — 1800 1569 1759: 1577 1766 1580 1769 1582 | CHER 1585 EE à 1590 4 cometes. 1593 1596 1800 — 1830 PR 1807 10 comètes. 1 11 ©4600 — 1650 1819 EYE 1895 1607 A 1618 1850 ER Li 41553 pen 1843 pA SE) M 1843 1650 — 1700 1847 1652 ee 166% 9 comètes. — 508 — Des 25 comètés observées au xvi® siècle, le siècle d'Apian, de Girolamo Fracastoro, du landgrave Guillaume IV de Hesse, de Mæstlin et de Tycho, les 10 premières ont été décrites par Pingré. (38) [page 445]. C'est la comète « de mauvais augure » à la- quelle fut attribuée Ja tempête qui causa la mort du célèbre na- vigateur portugais Bartholomé Diaz, au moment où il faisait, avec Cabral, la traversée du Brésil au Cap de Bonne-Espérance. Voyez Humboldt, Examen critique de l'histoire de la Géographie du nouveau Continent, t. 4, p. 296: t. V, p. 80, et Souza, 4sia Por- lugal., t. I, 4re part., cap. 5, p. 45. (59) [page 445]. Laugier, dans la Connaissance des Temps pour 1846, p. 99. Voyez aussi Edouard Biot, Recherches sur les anciennes apparitions chinoises de la Comète de Halley ante- rieures à L'année 1578, dans le même volume du même Recueil, p. 70-84. (90) [page 445]. Sur la comète découverte par Galle au mois de mars 1840, voyez les 4stronomische Nachrichten de Schu- macher, t. XVI p. 188. (01) [page 445]. Humboldt, 7'ues des Cordillères (éd. in-folio), pl LV, fig. 8, p. 281. Les Mexicains se faisaient aussi une idée fort juste de la cause qui produit les éclipses de Soleil. Le même manuserit mexicain dont il est parlé dans le texte, et qui re- monte au moins à 25 ans avant l'arrivée des Espagnols, repré- sente le Soleil presque complètement couvert par le disque de la Lune, et les étoiles brillant tout autour. (92) [page 446]. Newton et Winthrop avaient déjà deviné Ja formation de Ja queue des comètes par les effluves de la partie an- térieure, problème dont s'est tant occupé Bessel. Voyez les Prin- cipia philosoph. natural. de Newton, p. 511, et les Philosoph. Transactions for 1767, t. LVIL, p. 140, fig. 5. Suivant Newton, c'est près du Soleil que la queue a le plus de force et d’étendue, parce que l'air cosmique, ce que j'appelle, avec Encke, le milieu résistant, a dans ces régions son maximum de densité, et que les particules de la queue, très-échauffées par le voisinage du Soleil, montent plus aisément au milieu d’un air plus dense. Winthrop est d'avis que l'effet principal se produit un peu après le périhé- lie, parce que, en vertu de la loi posée par Newton (Principia, elc., p. 42% et 466), les maxima ont toujours une tendance à retarder l'époque de leur apparition. — 309 — (95) [page #46]. Arago. dans l'Annuaire pour 1844, p. 595. L'observation est d'Amici fils. (9%) [page #46]. Sir John Herschel dans ses Outlines, (S 539- »97), et Peirce dans l'Zmerican Journal for 1844 (p. #2)ontre- cueilli tous les détails concernant la comète du mois de mars 1845, qui brilla dans le Nord de l'Europe, près d'Orion, d'un éclat ex- traordinaire, et qui est, de toutes les tomètes observées et cal- culées, celle qui s'est approchée le plus près du Soleil. Certaines ressemblances de physionomie, genre de preuve dont, au reste, Sénèque avait déjà démontré le peu de certitude (Quæstiones natur., lib. VIL cap. 11 et 17), firent considérer d'abord cette comète comme identique avec celle de 1668 et de 1689. Voyez le Cosmos, t. 1, p. 112 et 548 (note 92), ct Galle, dans les Olbers Cometlenbahnen, n° 42 et 50. Boguslawski croit d'autre- part (Sebumacher’s 4stronom. Nachrichten, n° 545, p. 272) que la période de la comète de 1845 est de 147 ans, et que ses appa- ritions antérieures eurent lieu en 1695, 4548, 1401, etc. Il re- monte ainsi jusqu'à l'année 571 avant l'ère chrétienne, et d'ac- cord en cela avec le célèbre helléniste Thiersch, de Munich, il considère cette comète comme identique avec celle dont il est fait mention dans les Hétéorologiques d'Aristote (liv. E chap. 6), et la désigne sous le nom de comète d’Aristote. Mais d’abord je vappellerai que cette dénomination est vague et peut s'appliquer à plusieurs objets. Veut-on parler de la comète qu’Aristote fait disparaitre dans la constellation d'Orion et qu'il rattache au trem- blement de terre de l'Achäie: dans ce cas, il ne faut point oublier que cette comète qui, d'après le philosophe de Stagire, se montra simultanément avec le tremblement de terre, fut antérieure à cet événement, suivant Callisthène, et postérieure, suivant Diodore. Le 6° et le St chapitre des Météorologiques traitent de 4 comètes . désignées par le nom des archontes d'Athènes sous lesquels elles apparurent, et par les événements désastreux auxquels on les rapporte. Aristote mentionne successivement la comète occiden- tale qui fut observée lors du tremblement de terre et des inon- dations de l'Achaïe (chap. 6, 8, puis celle qui. marque l'archontat d'Euclés, fils de Molon. Il revient ensuite à la comète occidentale, et nomme à cette occasion l'archonte Asteius, qui est devenu dans des lecons vicieuses Aristeus, et que Pingré par suite a con- fondu, dans sa Cometographie, avec Aristhène ou Alcisthène. L'é- elat de la comète d'Asteius se répandit sur plus d’un tiers de la — 570 — voute céleste. La queue, que l'on désignait sous le nom de 6ûc£, chemin, avait 60° de longueur, et s'étendait jusque dans la région d'Orion, où elle se dissolvait. Aristote cite encore (chap. 7, 9) la comète dont l'apparition coïncida avec la chute de laérolithe d'Ægos-Potamos, et qu'il ne faut point confondre avec le nuage météorique qui, suivant le récit de Daïmachus, brilla pendant 70 jours, et lança des étoiles filantes. Enfin Aristote (chap. 7, 10) mentionne une comète que l'on observa sous l’archontât de Ni- comaque, et à laquelle fut attribué ‘un violent orage qui éclata près de Corinthe. Ces quatre comètes remplissent la longue pé- riode de 52 olympiades. La première en date, celle qui coïncide avec l’aérolithe d’Ægos Potamos, se montra, d'après les marbres de Paros, la 1'° année de Ja LXX VIH Olympiade (avant J.-C. 468), sous l’archontat de Théagénidès: la comète d'Euclès, nommé à tort Euclides par Diodore (fiv. XEE, chap. 55). fut observée dans la 2 année de lOlymp. LXXXVII (av.-J.-C. 427), comme Île prouve aussi le commentaire de Jean Philopon: celle d’Asteius, dans la 4° année de l'Olymp. CI (av. J.-C. 575): enfin celle de Nicomaque, dans la 4° année de l'Olymp. CIX (av. J. C. 541). Pline (liv. If, chap. 25) rapporte à la CVHHE Olymp. la transfor- mation de cette comète qui, après avoir présenté l'aspect d’une crinière, prit la forme d’une lance (jubæ effigies mutata in hastam). Sénèque crut aussi à une liaison directe entre la comète d'Asteius et le tremblement de terre qui ébranla l'Achaïe. II dit, en rappor- tant la destruction des villes d'Hélice et de Bura, qui ne sont pas ex- pressément nommées par Aristote : « Effigiem ignis longi fuisse Callisthenes tradit, antequam Burin et Helicen mare absconderet. Aristoteles ait non trabem illam sed Cometam fuisse(Queæst.natur., lib. VIE cap. 5). > Strabon (iv. VIIL p. 58%, éd. Casaubon) place la ruine de ces deux villes deux ans avant la bataille de Leuctres. ce qui donne bien la 4° année de la CI° Olympiade. Diodore deSicile après avoir décrit en détail le tremblement de terre du Pélopo- nèse et les inondations qui suivirent, comme des événements ac- complis sous l'archontat d'Asteius (lib. XV, cap. 48 et #9), rejette à l’année suivante, sous l’archontat d’Alcisthène (Olymp. CIE D, l'apparition de la brillante comète qui produisait dé l'ombre comme la lune, ct dans laquelle il vit un présage de la déchéance des Lacédémoniens. Mais Diodore, qui écrivait longtemps après les événements qu'il raconte, ne se fait pas faute souvent de les reporter d'une année à l'autre, et l'on peut invoquer en faveur de Fopinion qui place la comète sous l'archontat d'Asteius. an- — )11 — térieur d'une année à celui d’Alcisthène, les témoignages les plus anciens et les plus sûrs, ceux d’Aristote et de la Chronique de Paros. Pour revenir maintenant au point de départ, comme Bo- guslawski en attribuant à la comète de 4845 une révolution de 447 ans 5/4, est remonté successivement aux années 1695, 1548, 1401, 1406, et enfin à l'année 371 avant notre ère, cette der- nière apparition coïncide avec Ja comète qui accompagna le trem- ‘ blement de terre du Péloponèse, à deux années près suivant Aris- tote, à une seule année près suivant Diodore, écart qui, si l’on pouvait constater la ressemblance des orbites, serait de très-peu de conséquence, eu égard surtout aux perturbations vraisembla- bles dans un intervalle de 221% ans. Si Pingré (Cométographie, t. 1, p. 259-262), tout en substituant, d'après Diodore, l’archon- tat d'Alcistène à celui d’Asteius, et:en rapportant la comète qui disparut dans la constellation d'Orion à la 1r° année de Ia CIE Olympiade, lui assigne néanmoins pour date les premiers jours du mois de juillet 571 et non 572 , la raison en est que, à l'e- xemple de quelques historiens, il marque d'un zéro la première année de l'ère chretienne. Il est important de remarquer, en ter- minant, que Sir John Herschel adopte pour la révolution de la brillante comète, qui fut vue près du soleil en 845, une période de 175 ans, ce qui reporte aux années 1668, 1495 et 1518 (comp. Outlines, p. 570-572, avec Galle, dans les Olbers Cometenbah- nen, p. 208, et avec le Cosmos, t. E, p. 112). D’autres combinai- sons de Peirce et de Clausen donnent des périodes de 21 ans 4/5 ou de 7 ans 1/5, et prouvent combien il-est hasardé de déclarer la comète de 1845 identique avec celle de l'archonte Asteius. Grâce à la mention faite dans les Meteorologiques d'Aristote (iv. LE, cap. 7, 10), d'une comète qui apparut sous l'archontat de Nicomaque , nous savons que le phitosophe de Stagire était âgé au moins de 4% ans, lorsqu'il composa cet ouvrage. IL m'a tou- jours paru surprenant qu'Aristote qui à l'époque du tremblement de terre du Péloponèse et de la grande eomète qui couvrait de sa queue un espace de 60°, avait déjà quatorze ans, parle avec autant d'indifférence d'un pareil phénomène , et se borne à le ranger parmi les eomètes observées jusqu à lui. L'étonnement aug- mente encore, lorsqu'on lit dans le même chapitre qu'Aristote a vu de ses propres yeux autour d'une étoile fixe dans la cuisse du Chien, peut-être bien autour de Procyon dans le Petit-Chien, une apparence nébuleuse représentant une criniére. Aristote dit aussi (iv. E chap. 6,9) avoir observé dans les Gémeaux loccultation d'une Pe79) étoile par le disque de Jupiter. La criniére de vapeur ou l'en- veloppe nébuleuse de Procyon me rappelle un phénoméne dont il est souvent question dans les Annales de l'ancien empire mexi- cain, d'après le Codex Tellerianus: « Cette année, y est- il dit, on vit de nouveau fumer Citlalcholoa, » c'est-à-dire Ja ‘planète Vénus nommée aussi Tlazoteotl, dans la langue des Aztèques. (Humboldt, Yues des Cordillères, t. H, p. 505). Probablement sous le ciel du Mexique comme sh celui de la Grèce, on vit de petits halos formés autour des étoiles par la réfraction de leurs rayons. (95) [page #46]. Edouard Biot, dans les Comptes rendus de l’Académie des Sciences, t. XVI, 1845, p. 751. (96) [page 447]. Galle, dans l'appendice de l'ouvrage intitulé Olbers Cometenbahnen, p. 221, n° 150. Sur le passage probable de la comète à double queue de 1895, voyez Edinburg Review, 4848, n° 175, p. 195. Le Mémoire d'Encke, cité un peu plus haut dans le texte, et qui contient les véritables éléments de la comète de 1680, renverse les fantaisies de Halley, d’après lesquel- les cette même comète, accomplissant sa révolution en D75.ans, aurait: apparu à toutes les époques critiques de l'histoire de Pau- manité: à l'époque du déluge, d'après les traditions hébraïques : à celles d'Ogygès, d'après s les légendes grecques ; durant la guerre de Troie; lors de la destruction de Ninive: à la mort de Jules César, et ainsi de suite. La durée de la révolution de cette pla- nète est, suivant les caleuls d'Encke, de 881% ans. Au périhélie, le 17 décembre 1680, elle n'était éloignée du Soleil que de 25000 myriamètres: c'est 15000 myriamètres de moins que la distance de la Lune à la Terre. Son aphélie est de 855, 5 dis- tances de la Terre au Soleil. Le rapport de l’aphélie au périhélie est de 140 000 à T. (97) [page #47]. Arago dans, l'Annuaire du Bureau des Longilu- des pour 1852, p. 256-259. (98) [page #47]. Sir John Herschel, Outlines of Astronomy, $ 592. , (99) [page #47]. Bernard de Lindenau, dans les 4stronomiche Dachrichten de Schumacher, n° 698, p. 25. (100) [page #47]. Cosmos, t. IL p. 52 et 35. — 75 — (4) [page #49]. Leverrier, dans les Comptes rendus de l’Aca- démie des Sciences, t. XIX, 18%4, p. 982-995. (2) [page 450]. Newton n'attribuait l'éclat des comètes les plus brillantes qu'au reflet de la lumière solaire: « splendent cometæ luce solis a se reflexa » (Principia mnathemat. éd. Le Seur et Jacquier, 1760, t. IL p. 577). (5) [page 450]. Bessel, Schumacher’s Jahrbuch für 1857, p. 169. (4) [page 450]. Cosmos, t. I, p. 86, et t. IE p. 54. L (3) [page 450]. Valz, Essai sur la détermination de la densile de l’Éther dans l’espace planétaire, 1850, p. 2, et Cosmos, t. E, p. 55. L'accroissement du noyau des comètes, à mesure qu augmente leur distance au Soleil, avait déjà attiré l'attention d'un obser- vateur très-soigneux et exempt de toute prévention, d'Hévélius. Voyez Pingré, Cométographie, t. I, p. 195. C'est un travail très-délicat, lorsqu'on veut y apporter de l'exactitude, que de déterminer les diamètres de la comête d'Encke, à son périhélie. Cette comète est une masse nébuleuse dans laquelle le centre ou une partie du centre se détache par l'éclat de sa lumière. A partir de cette région, qui n’a nullement la forme d'un disque, et ne peut être appelée la tête de la comète, l'intensité de lalu- mière diminue rapidement tout autour. La nébulosité offre dans un sens un prolongement qui a l'apparence d'une queue. Les mesures indiquées dans le texte se rapportent à cette matiére nébuleuse dont la circonférence, sans être bien arrêtée se res- serre au périhélie. (6) [page 451]. Sir John Herschel, Cape Obsersalions, 1847, $ 566, pl. XV et XVI. (7) [page 451]. Bien que plus tard, le 5 mars, on vit croitre jusqu’à la distance de 9° 19 l'intervalle qui séparait les deux comètes, cette augmentation , ainsi que l'a prouvé Plantamour , n'était qu'apparente, et tenait à ce que l'astre s'était rapproché de la terre. Depuis le mois de février jusqu'au 10 mars, les deux parties de la double comète restèrent à la même distance l'une de l'autre. (3) [page 451]. Le 19 février 1846, on apercoit le fond noir du ciel qui sépare les deux comètes (0. Struve, dans le Bulletin physico-mathematique de l’Académie des Sciences de Sainl-Pe- tersbourg, t. VE n° 4). ms, NAT a (9) [page 452]. Voyez Outlines sh Astron., $S 530-535, et Galle, Olbers Cometenbahnen, p: 25 (10) [page #52]. « Ephorus non Seligiopiésinñ fidei, sæpe de- cipitur, sæpe decipit. Sicut hic Cometem qui omnium mortalium oeulis eustoditus est, quia ingentis rei traxit eventus, cum Heli- licen et Burin ortu suo merserit, ait illum discessisse in duas stellas : quod præter illum nemo tradidit. Quis enim posset ob- servare illud momentum quo cometes solutus et in duas partes redactus est? Qyomodo autem, si est qui viderit cometem in duas dirimi, nemo viditfieri ex duabus? (Sénéque, Quæstiones nalurales, hb. VIE cap. 16.) (41) [page 452]. Edouard Biot, Recherches sur les comètes de la collection de Ma-tuan-lin, dans les Comptes rendus de l’Aca- démie des sciences, t. XX, 1845, p. 554 (12) [page 455]. Galle dans les Olbers Cometenbahnen, p. 252, n° 174. Les cométes de Colla et de Brémiker, qui ont fait leur apparition dans les années 1845 et 1840, décrivent leur orbite elliptique en un temps assez court, si on les compare aux comé- tes de 1811 et de 1680, qui n'emploient pas moins de 5000 et de : 8800 ans. Les périodes des deux comètes de Colla et de Bré- miker ne paraissent être que de 249 et de 544 ans. Voyez Galle, ibid., p. 229 et 251. (45) [page 455]. La courte période de 120% jours fut constatée par Encke, lors de la réapparition de sa comète, en 1849. Les élé- ments de l'orbite elliptique de cette comète, se trouvent calculés pour la première fois dans le Berlin. astronom.Jahrbüch für 1822, p. 195. Voyez aussi pour la constante du milieu résistant, con- sidérée comme moyen d'expliquer la rapidité de la révolution, le 4e Mémoire d'Eucke, dans le recueil de l'Académie de Berlin, année 1844, et comparez à ce sujet Arago, annuaire pour 1852, p. 181, et Lettre à M. Alexandre de Humboldr, are p. 12, ainsi que Galle dans les Olbers Cometenbahnen, p.221. Pour com- pléter, en remontant aussi loin que püssible, Le de la co- méte d’Encke, il est bon de rappeler qu'elle fut vue pour la pre- mière fois par Méchain du 47 au 19 janvier 1786, puis par miss Ca- rolina Herschel du 7 au 27 novembre 1795, par Bouvard, Pons et Huth du 20 octobre au 19 novembre 1805, eafin par Pons du 26 novembre 4818 au 12 janvier 4819, lors de sa dixième réap- parition depuis la découverte de Méchain. Le premier retour cal- eulé à l'avance par Encke fut observé par Rumker à Paramatita ; voyez Galle, ibid., p: 215, 217,221 et 222. — La comète inté- rieure de Biéla, ou comme on a aussi coutume de dire, la comète de Biéla et de Gambart, observée pour la première fois le 8 mars 1772 par Montaigne, fut vue ensuite successivement par Pons, le 10 no- vembre 1805, par Biéla. à Josephstadt, çn Bohème, le 27 fé- vrier 1826, et par Gambart à Marseille, le 9 mars de la même an- pée. C'est certainement Biéla qui, le premier, a découvert de nou- veau la comète de 1772, mais en revanche Gambart en a déter- miné les éléments elliptiques plus tôt que Biéla, et presque en même temps que Clausen. Le premier retour de la comète de Biéla, déterminé mathématiquement, à été observé par Henderson au Cap de Bonne-Espérance, durant les mois d'octobre et de décem- bre 1852. Le merveilleux dédoublement de la comète de Biéla, dont il a été question dans le texte, eut lieu lors de sa onzième réapparition depuis l'année 1772, vers la fin de 1845. Vovez Galle, dans les Olbers Cometenbahnen, p. 21%, 2148, 224, 227 et 252, (44) [page 455]. Sir John Herschel, Outlines of 4stron., $ 601. (15) [page 456]. Laplace, Exposition du système du Monde, p. 596 et 41%. Les vues particulières de Laplace sur les comètes, qu'il considère comme de petites nébuleuses errant de systèmes en systèmes, sont contredites par la résolution d’un grand nombre de nébuleuses, opérée depuis la mort de ce grand homme. (16) [page 456]. IE y avait des divergences d'opinions à Baby- lone dans le ecollége des astrologues chaldéens, aussi bien que chez les Pythagoriciens et dans toutes les anciennes écoles. Sé- nèque (Quæst. natur. lib. VIL cap. 5) cite les sentiments oppo- sés d’Apollonius le Myndien et d'Épigène. Bien qu'Épigène soit rarement cité, Pline (lib. VIF, cap. 57) l'appelle « gravis au- ctor in primis. » Son nom se retrouve aussi, mais sans quali- fication, dans Censorinus (de Die nalali, cap. 17), et dans Sto- bée (Ecloga physica, lib. I, cap. 29, p. 586, éd. Hecren). Voyez aussi Lobeck, 4glaophamus, p. 541. Diodore de Sicile (lib. XV, cap. 50) croit que l'opinion générale et dominante chez les astrologues de Babylone était que les comêtes, après des inter- valles de temps invariables, rentraient dans les orbites déter- minés, Le dissentiment qui divisait les Pythagoriciens sur la nature planétaire des comètes, et que mentionnent Aristote et le Pseudo-Plutarque (Heteorologica,. lib. I, cap. 6,4: de Placitis — 510 — Philosoph. lib. HE cap. 2) s'étendait d'après le Stagirite (Aeteorol., hib. E, cap. 8, 2) à la nature de la voie Laciée, qui marquait la voie abandonnée par le soleil et celle d'où avait été précipité Phacton. Voyez Letronne, dans les Mémoires de l’Académie des Inscriptions, 1859, t. XIE, p. 108. Aristote cite encore cette opi- nion de quelques Pythagoriciens, que les comètes appartiennent à la classe de planètes qui, comme Mercure, ne deviennent visi- bles qu'en s'élevant, après un long temps, au-dessus de l'horizon. Dans le Traité du Pseudo-Plutarque, dont malheureusement les indications sont toujours. tronquées, il est dit que les comètes se lèvent à l'horizon à des époques déterminées, après leur ré- volution accomplie. Beaucoup de renseignements sur la nature des comètes contenus dans les écrits d'Arien, que Stobée put mettre à profit, et dans ceux de Charimander, dont le nom seul a été conservé par Sénèque et par Pappus, sont perdus pour nous (Ecloga, lib. [, cap. 25, p. 61, éd. Plantin). Stobée cite, comme appartenant aux Chaldéens, l'opinion que les comètes sont si rarement visibles parce que, dans leur longue excursion, elles vont se cacher dans les profondeurs de l'héter, comme les pois- sons dans l'Océan. L'explication la plus séduisante et en même temps la plus sérieuse, malgré ce qui sy mêle de rhétorique, celle qui est le plus d'accord avec les opinions récentes, est l'ex- plication qu'a donnée Sénèque: « Non enim existimo cometem subitaneum ignem, sed inter æterna opera naturæ. — Quid enim miramur cometas tam rarum mundi spectaculum, nondum tenert legibus certis? nec initia illorum finesque patesecre, quorum ex ingentibus intervallis recursus est? Nondum sunt anni quingenti ex quo Græcia. …… Stellis numeros et nomina fecit, multæque hodie sunt gentes quæ tantum facie noverint cœlum:; quæ nondum seiant, éum luna deficiat, quare obumbretur. Hoe apud nos quoque nuper ratio ad certum perduxit. Veniet tempus quo ista quæ nunclatent in lucem dies extrahat et longioris ævi diligentia. — Veniet tempus quo posteri nostri Lam aperla nos nescisse mirentur. — Eleusis servat quod ostendat revisentibus. Rerum natura sacra sua non simul tradit: initiatos nos credimus:; in vestibulo ejus hæremus: illa arcana non promiseue nee omni- bus patent, reducta et in interiore sacrario clausa, sunt. Ex quibus aliud hæc ætas, aliud quæ post nos subibit, despiciet. Tarde magna proveniunt..….» (Quæstiones naturales, lib. VE, cap. 22, 25 et 51). — 577 — (A7) [page 465]. L'aspect du firmament nous offre des objets qui ne coexistent point simultanément. Beaucoup sont évanouis longtemps avant que la lumière qui en émane soit parvenue Jus- Le L F = . qu'à nous; quelques-uns occupent des places différentes de cel- les où nous les apercevons. Voyez le Cosmos, t. I, p. 426-555; t. II, p. 65-251 et comp. Bacon, Nosun Organum, Lond., 1755, p. s71,et William Herschel, dans les ?hilosophical Transactions for 4802, p. 498. (18) [page 464]. Cosmos, t. I, p. 106 et 545 (note 85). #19) [page 464]. Voyez les opinions des Grecs sur les chutes de pierres météoriques, dans le Cosmos, t. I, p. 107, 108, 534, 555, 538, et 546 (notes 61, 62, 69, 87, 88 et 89), t. IL, p. 440 (note 27). (20) [page 465]. Voyez dans Brandis, Geschichte der Grie- chisch-ræmischen Philosophie (A'° part. p. 272-277), un passage où est réfutée l’opinion émise par Schleiermacher, dans le Re- cueil de l'Académie de Berlin, années 1804-1811. (Berlin, 1845), p. 79-124. (21) [page 465]. Stobée, dans le passage cité (Ecloga physica, p. 508), attribue à Diogène d'Apollonie d'avoir appelé les étoiles des corps ponceux ou poreux. Cette idée peut bien avoir été fournie par la croyance si répandue dans l'antiquité que les corps célestes se nourrissaient d'évaporations humides. « Le Soleil rend les substances qu'il a pompées. » (Aristote, Meteorologica, éd. Ideler, t. I, p. 509; Sénèque, Quæstiones naturales, lib. IV, eap. 2). Les corps célestes, semblables à la pierre ponce, étaient supposés avoir aussi leurs exhalaisons propres. « Ces exhalaisons, qui ne peuvent être vues, tant qu'elles errent dans ies espaces célestes, pe sont autres que des pierres qui s'enflamment et s’éteignent en tombant sur la terre. » (Plutarque, de Plucitis Philosopho- rum, Nb. IL cap. 15). Pline (lib. IL, cap. 59) croit que les chutes de pierres météoriques sont des accidents qui se renouvellent fréquemment: « Decidere tamen crebro non erit dubium. » Il dit aussi (lib. IE, cap. 45) que. lorsque le ciel est serein, la chute de ces pierres détermine une détonation. Un passage de Sénèque (Quest. natur., Hb. I, cap. 17), dans lequel il est question d'Ana- ximène, et qui parait exprimer une pensée analogue, n'a trait vraisemblablement qu'au grondement de la foudre dans une nuée orageuse, 38 er SP (22) [page 465]. Je cite ici le remarquable passage de la Vie de Lysandre, traduit littéralement: Quelques physiciens ont émis une opinion plus vraisemblable : suivant eux, les étoiles filantes ne découlent ni ne se détachent du feu éthéré qui s'éteint dans l'air aussitôt après s'être enflammé, et ne sont pas davantage produites par lignition et la combustion de l'air que la conden- sation force à s'élever dans les régions supérieures, ce sont des corps célestes qui, lancés sur la terre par la cessation-du mouve- ment gyratoire, ne tombent pas toujours dans les espaces habités, mais le plus souvent dans la mer, où ils restent cachés à nos regards. (25) [page 466]. Sur les astres complètement obscurs ou qui eessent, peut-être periodiquement, d'émettre de la lumière, sur les opinions des modernes à ce sujet, en particulier, sur les opi- nions de Laplace et de Bessel, et sur l'observation de Bessel re- lative à un changement survenu dans le mouvement propre de Procyon, observation confirmée par Peters à Kænigsberg, voyez le Cosmos, t, HE p. 165-167. (24) [page 466]. Voyez le Cosmos, t. IE p. 23-54. (25) [page 466]. Il y a littéralement dans le passage de Plu- tarque (de Fucie in orbe Lunæ, p. 925): « La lune à pourtant un secours contre Ja force qui la sollicite à tomber: c'est son mouvement Même et la rapidité de sa révolution , comme les objets placés dans une fronde ne peuvent tomber, grâce au mou- vement gyratoire qui les entraine. » (26) [page 468]. Cosmos, L. I, p. 97. (27) [page 468]. Coulvier-Gravier et Saigey, Recherches sur les Étoiles filantes, 1847, p. 69-86. (22) [page 463]. Edouard Heis, die periodischen, Sternschnup- pen und die Resultale der Erscheinungen, 1849, p. 7 et 26-50. (29) [page 468]. La désignation du pôle Nord, comme point de départ d’un grand nombre d'étoiles filantes, dans la période d'août, ne repose que sur les observations de l'année 1859. Un voyageur qui a parcouru l'Orient, le DT Asahel Grant, écrit de Mardin, en Mésopotamie, que vers minuit le ciel était comme hé- rissé d'étoiles filantes, qui toutes partaient de la région de l'étoile — "TR 549 Ce + polaire. Voyez dans Heis (die periodischen Slernschnuppen, etc. p. 28), un passage rédigé d'après une lettre d'Herrick à Quéte- let et le Journal de Grant. (50) [page 469]. La prédominance de Persée sur le Lion, comme point de départ d’un plüs grand nombre d'étoiles filantes , ne s'était point encore Pnifelee lors des observations faites à Brême, pendant la nuit du 15 au 1% novembre 18583. Un observateur fort exercé, Roswinkel, a vu, dans uné pluie d'étoile très abon- dante, presque toutes les trajectoires partir du Lion et de la par- tie méridionale de la Grande-Ourse, tandis que dans la nuit du 12 au 15 novembre, par une pluie d'étoiles à la vérité fort peu considérable, il ne vit que quatre trajectoires partir de la con- stellation du Lion. Olbers remarque à ce sujet, dans les 4strono- mische Nachrichten de Schumacher, n° 572, que, durant cette nuit, « les trajectoires n'étaient'nullement parallèles entre elles, que rien ne semblait les rattacher à la constellation du Lion, et que ce défaut de parallélisme les faisait ressembler à des étoiles filantes isolées ‘beaucoup plus qu'à des flux périodiques. Il est vrai que le phénomène de novembre fut loin de pouvoir être comparé en 1858 à ceux des années 1799, 1852 et 1855. » (51) [page 470]: Saigey, Recherches sur les étoiles filantes, p. 151. Voyez aussi sur la détermination faite par Erman des points de convergence, diamétralement opposés aux points de départ, le même ouvrage, p. 125-129, (52) [page 470]. Heis, nas Sternschnuppen, p. 6. Comp. Aristote, Problemata, XXVI, 25, et Sérèque, Queæstiones natu- rales, Hb. EF cap. 1%: « Ventum significat stellarum discurren- tium lapsus et quidem ab ea parte qua erumpit. » J'ai admis moi-même, particulièrement pendant mon séjour à Marseille, à l'époque de l'expédition d'Egypte, l'influence des vents sur la di- rection des étoiles filantes. (35) [page 470]. Cosmos, t. I, p. 552 (note 60). (54) [page 471]. Tout ce qui, dans le texte, est renfermé en- tre guillemets, est dù aux communications obligeantes de M. Jules Schmidt, adjoint à l'observatoire de Bonn. On peut voir sur ses travaux antérieurs accomplis, de 1842 à 1844, Saigey, Recher- ches sur les éloiles filantes, p. 159. (55) [page 472]. J'ai cependant observé moi-même dans la Mer du Sud, par 15° 1/2 de latitude Nord, une pluie très-consi- — 560 — dérable d'étoiles filantes, le 435 mars 1805. L'an 687 avant l'ére chrétienne, on remarqua aussi dans le mois de mars deux flux de météorcs. (36) [page #74]. Une pluie d'étoiles filantes tout à fait sembla- ble à celle du 21 octobre 1566 (ancien style), dont Boguslawski fils a trouvé l'indication dans le Chronicon Ecclesiw Pragensis de Benesse de Horovic (Cosmos, 1. 1, p. 105), a été decrite en détail, dans le célèbre ouvrage historique de Duarte Nunez do Liao (Chronicas dos Reis de Portugal reformadas , parte I, Lisb., 1600, fol. 187): mais elle est reportée à la nuit du 22 au 25 octobre. Faut-il admettre deux flux différents, dont l’un avait été vu en Bohême, et l’autre sur les bords du Tage, où l’un des deux chroniqueurs s'est-il trompé d'un jour ? Je cite le passage de l'historien portugais: « Vindo o anno de 1566, sendo andados XXII dias do mes de Octubro, tres meses antes do fallecimento del Rei D. Pedro (de Portugal), se fez no ceo hum movimento de estrellas, qual os homées nao virao nem ouvirao. E foi que desda mea noite por diante correrao todalas strellas do Levante para o Ponente, e acabado de serem juntas comecarao à correr hu- mas para huma parte e outras para outra. E despois descerao do ceo tantas e tam spessas, que tanto quo forao baxas no ar, pa- reciao grandes fogueiras, e que 0 ceo € 0 ar ardiao, e que a mesma terra queria arder. O ceo parecia partido em muitas, partes, alli onde strellas nao stavao. E isto durou per muito spaco. Os que isto viao, houverao tam grande medo e pavor, que stavao como attonitos, e cuidavao todos de ser mortos, e que era vinda a fim do mundo. > (57) [page 47%]. On eùt pu citer des points de comparaison plus récents, s'ils eussent été connus à cette époque: par exem- ple les flux météoriques observés par Klœden à Postdam, dans la nuit du 12 au 15 novembre 1825, par Bérard sur les côtes d'Espagne, du 12 au 15 novembre 1851, et par le comte Souch- teln à Orenbourg, du 12 au 15 novembre 1852. Voyez lé Cos- mos, t. LE p. 100, et Schumacher s 4stronomische Nachrichten, n° 505, p. 242. Le grand phénomène que Bonpland et moi nous observames du 11 au 12 novembre 1799 (7oyage aux Régions équinoxiales, iv. IV, chap. 10, t. IV, p. 54-55, éd. in 8°) dura depuis 2 heures jusqu'à # heures du matin. Pendant tout le voyage que nous fimes à travers la région boisée de l'Orénoque jusqu'au Rio Négro, nous trouvämes que cet immense flux mé- ER téorique avait été remarqué par les missionnaires, et noté par plusieurs d'entre eux sur leur rituel. Dans le Labrador et dans le Groënland, les Esquimaux en avaient été frappés d’étonne- ment jusqu'à Lichtenau et New-Herrnhut, par 6%° 14° de Jati- tude. A Itterstedt, près de Weimar, le pasteur Zeising vit ce que l’on voyait en même temps en Amérique, sous l'équateur et prés du cercle polaire boréal. Le retour périodique du phénomène de la Saint-Laurent attira l'attention beaucoup plus tard que le phé- nomène de novembre. J'ai recueilli avec soin les indications re- latives aux pluies considérables d'étoiles filantes qui, à ma con- naissance, ont été exactement observées dans la nuit du 42 au 15 novembre, jusqu à 1346. On en peut compter 15, qui se sont pro- duites en 1799, 1818, 1822, 1825, dans les années comprises entre 1851 et 1859, en 1841 et 1846. Fexclus de ce caicul tou- tes les chutes de météores qui s’écartent de la date fixée de plus d'un jour ou deux, notamment eelle du 10 novembre 1787 et du 8 novembre 1815. Ce retour périodique presque à jour fixe est d'autant plus étonnant que des corps d'aussi peu de masse sont exposés à un grand nombre de perturbations, et que la longueur de l'anneau dans lequel on suppose les météores enfermés peut embrasser plusieurs jours de la révolution de la terre autour du soleil. C'est en 1799, 1851, 1853 et 1854 que les flux météori- ques de novembre ont été le plus éclatants. Ce peut être iei le lieu de faire remarquer qu'il ÿ a eu erreur dans la description que j'ai donnée des météores de 1799, et qu'au lieu d’égaler le diamètre des plus grands bolides à 4° où 4° 1/4, ileût fallu dire que ce diamètre était égal à 4 ou 4 1/4 du diamètre de la Lune. Je n'achèverai pas cette note sans faire mention du globe enflam- mé que le directeur de l'observatoire de Toulouse, M. Petit, à observé avec une attention toute spéciale, et dont il a calculé la révolution autour de la Terre. Voyez les Comptes rendus de l’A- cadémie des Sciences, 9 août 4817, et Schumacher’s 4strono- mische Nachrichten, n° 701, p. 71. (58) [page 477]. Forster, Mémoires sur les étoiles filantes, p.51 (59) [page 473]. Cosmos, t. 1, p. 101 et 545 (note 75), (40) [page #78]. Kæmtz, Lehrbuch der Meteorologie, t. I, p-:277 (41) [page 479]. La chute des aérolithes qui tombérent à Crema et sur les bords de l'Adda, à été décrite avec une vivacité sin- st — D82 — gulière, mais malheureusement d'une manière obscure et non sans quelque mélange de déclamation, par le célèbre Martyr An- ghiera (Opus ÆEpistolarum , Amst. 1670, n° CCCCLXV, p. 245 et 246). La chute des pierres fut précédée d'un obscurcissement qui voila presque complètement le Soleil, le 4 septembre 1541, à midi:.« Fama est Pavonem immensum in aërea Cremensi plaga faisse visum. Pavo visus in pyramidem converti, adeoque celeri ab Occidente in Orientem raptari cursu, ut in horæ momento magnam hemisphærii partem doctorum inspectantium sententia pervolasse éredatur. Ex nubium illico densitate tencbras ferunt surrexisse, quales viventinm nullus unquam se cognovisse fatea- tur. Per cam noctis faciem, eum formidolosis fulguribus, inau- dita tonitrua regionem circumsepserunt. » Les éclairs étaient si intenses que, tout autour de Bergame, les habitants purent voir la plaine entière de Crema au milieu même de l'obscurité qui Ja couvrait. L'écrivain ajoute: « Ex horrendo illo fragore quid irata natura in eam regionem pepererit percunctaberis. Saxa de- misit in Cremensi planitie (ubi nullus unquam æquans oYum lapis visus fuit (immensæ magnitudinis, ponderis egregii. Decem fuisse reperta centilibralia saxa ferunt. > Il est dit encore que des oiseaux, des moutons, des poissons perdirent la vie. Parmi ces exagérations, il faut bien reconnaitre que le nuage météori- que d'où tombèrent les pierres devait être d'une noirceur et d'une densité inaccoutumées. Ce qu'Anghiera appelle Pavo était sans doute un bolide alongé et pourvu d’une large queue. A la manière dont l’auteur retrace le bruit effroyable qui retentit dans le nuage météorique, il semble qu'il ait voulu décrire des coups de tonnerre accompagnant les éclairs. Anghiera se procura en Espagne un fragment de ces aérolithes gros comme le poing, et le montra au roi Ferdinand le Ce en présence du céle- bre capitaine Gonzalve de Cordoue. La lettre dans laquelle il ra- conte ce fait, adressée de Burgos à Fagiardus, se termine par ces mots: « Mira super hisce prodigiis conscripta fanatice, phy- sice, theologice ad nos missa sunt ex Italia. Quid portendant quo- modoque gignantur, tibi utraque servo, si aliquando ad nos ve- neris. » Cardan, entrant dans des détails plus précis (Opera, Lugd. 1665, t. IE, lib. XV, cap. 72, p. 279), affirme quil est tombé 1200 aérolithes, parmi lesquels il y en avait un, noir comme le fer et très-dense, qui pesait 120 livres. Selon Cardan, le bruit se prolongea pendant deux heures: « Utmirum sit tan- fam molem in acre sustineri potuisse. » Il regarde le bolide à — D85 — queue comme une comète, et se trompe d'une année dans F'in- dication de la date, qu'il fixe à l’année 4510. A l'époque où ce phénomène se produisit, Cardan était âgé de neuf à dix ans. (42) [page 479]. Récémment les aérolithes qui tombérent à Braunau, le 14 juillet 1847, étaient si chauds encore, six heures après leur chute, que l’on ne pouvait les toucher sans se brû- ler, — J'ai déjà signalé dans l'Asie centrale (t. 1, p. 408) l'ana- logie que présente avec une chute d'aérolithes le mythe de l'or sacré répandu chez les races seythiques. Je joins ici le passage d'Hérodote, dans lequel est racontée cette légende (liv. V, chap. 5 et 7): « Targitaus eut trois fils dont l’ainé s'appeläit Leipoxais, le second Arpoxais, et le plus jeune Colaxais. Sous leur règne, il tomba du ciel dans la Seythie, des instruments d'or: une char- rue, un joug, une hache et une coupe. L’ainé, qui les apercut le premier, s'étant approché pour les prendre, l'or s'enflamma aussi- tôt. Arpoxais vint à son tour, et il en fut de même: les deux frères repoussérent done cet or; mais quand le troisième fils, Co- laxais, se présenta, l'or s'éteignit et il put le transporter dans sa maison, Ses frères comprenant le sens de ce prodige, lui aban- donnèrent tous leurs droits à la royauté. » Peut-être aussi le mythe de l'or sacré n'est-il qu'un mythe ethnographique , une allusion aux trois fils du roi qui auraient fondé ebacun une des tribus dont se composaient les populations seythiques , et à la prédominance qu'obtint la tribu fondée par le plus jeune, celle des Paralates. Voyez Brandstæter, Scylhica, de aurea Caterva, 1857, p. 69 et 81. (45) [page 481]. Parmi les métaux dont on a découvert la pré- sence dans les pierres météoriques, Howard a reconnu le nickel, Stromayer le cobalt, Laugier le cuivre et le chrome, Berzélius l’étain. (4%) [page 482]. Rammelsberg, dans les Ænnalen de Poggen- dorff, t. LXXIV, 1849, p. 442. (45) [page484]. Rammelsberg, Poggendorffs 4nnalen,t. LXXIIT, 1848, p. 585 ; Shepard, dans l'4merican Journal of Sciences et Arts de Silliman, 2° série, t. Il, 1846, p. 577. (46) [page 484]. Voyez le Cosmos, t. 1, p. 105. (47) [page 485]. Zeitschrift der deutschen geologischen Ge- sellschaft, t. TI, p. 252. Tout ce qui, dans le texte, de la page 475 — 54 — à la page 476, est placé entre guillemets, est emprunté à des manuscrits du professeur Rammelsberg, portant la date du mois de mai 1851. (48) [page 489]. Voyez Képler, 4stronomica nova seu Physica cœlestis, tradita commentariis de motibus stellæ Martis, ex ob- sereationibus Tychonis Brahi elaborata, 1609, cap. XL et LIX. (49) [page 490]. Laplace, Exposition du Système du Monde, p. 509 et 591. ADDITIONS ET CORRECTIONS Page 50, ligne 25. Depuis que j'ai dit, dans le Cosmos, que rien jusqu'ici n'avait démontré l'influence des positions diverses du So- leil sur le magnétisme terrestre, les excellents travaux de Faraday ont constaté cette influence. De longues séries d’ol:- servations magnéliques dans les deux hémisphéres, à To- ronto dans le Canada, et à Hobart-Town dans la Terre de Van-Diemen, prouvent que le magnétisme terrestre est sou- mis à une variation annuelle, dépendant de la situation re- lative du Soleil et de la Terre. Page 48, ligne 55. Le singulier phénomène de la fluctuation des étoiles a été observé tout récemment, à Trèves, par des témoins très-dignes de foi. Le 20 janvier 1851, entre 7 et 8 heures du soir, Sirius , qui élait alors placé trés-près de l'horizon, parut agité d’un mouvement oscillaloire. Voyez la Lettre du professeur Flesch dans le Recueil de Jahn Unterhaltun- gen für Freunde der Astronomie. Pages 106, ligne 16, et 258 (note 16). Le vœu que j'émettais, de voir rechercher l’époque à laquelle disparut la couleur rouge de Sirius, vient d’être rempli, grace à l’activité d’un jeune savant, M. Wôpcke, qui à un grand savoir en mathématiques joint une connais- sance approfondie des langues orientales. M. Wôpcke, tra- ducteur et commentateur de lAlgèbre d'Omar Alkhayya- mi, m'a écrit de Paris, dans le mois d'août 1851: « L’es- — 586 — pérance que vous exprimez, dans la partie astronomique du Cosmos, n'a donné l'idée d'examiner les quatre manu- serits de l'Uranographie de Abdurrahman al Ssufi que pos- sède la Bibliothèque royale. Fy ai trouvé que + du Bou- vier, z du Taureau, z du Scorpion et & d’Orion étaient dé- signés collectivement comme rouges, et que rien de sem- blable n’était dit de Sirius. Bien plus, le passage qui a trait à cette étoile, et qui est le même dans les quatre manu- serits, est concu en ces termes: La première des étoiles dont est formé le Grand Chien est la brillante étoile de ta Gueule, qui est marquée sur l’Astrolabe et porte le nom de Al-je-maanijah. » Ne résulte-t-11 pas de cet examen et du passage d’Alfragant que j'ai cité moi-même, que le chan- sement de couleur de Sirius tombe vraisemblablement en- tre l’époque de Ptolémée et celle des astronomes arabes? Pace 424. [Depuis que cette partie du Cosmos à été publiée en Af- lemagne, l’activité scientifique, tant de fois signalée par M. de Humboldt (voy. surtout p. 596), ne s’est point ralen- tie. Aux quatorze petites planètes dont il a donné le tableau, M. de Humboldi avait déjà pu, en terminant, en ajouter une quinzième, Eumonie, découverte par M. de Gasparis, le 19 juillet 1851. Depuis, sept nouvelles planètes ont été découvertes: Psyehé par M. de Gasparis, le 17 mars 1852; Thétis par M. Luther, le 17 avril; Melpomène et Fortuna par M. Hind, le 24 juin et le 22 août; Massalia par M. de Gasparis, le 19 septembre, et par M. Chacornac, le 20 du même mois; Lutetia par M Goldsmidt, le 15 novembre; enfin une planète signalée par M. Hind, le 16 novembre, et qui n’a point encore reçu de nom. Nous donnons ici, d’après les Astronomische Nachrichten, et en suivant l’ordre adopté dans le tableau de la page 424, les éléments approchés des six nouvelles planètes qui n'ont pu y être comprises; on n’a point encore caleulé les élé- ments de Lutetia, non plus que ceux de la dernière planète découverte par M. Hind.] ‘ouu0çoo onbeyo op 9397 uo opnbipur onbodo j op oxoumbo rt & s09jaodder juos sopnj$uor sorç *sanof u) 2ouradxo JL PIS UOIJNIOADA UT 2 9HOHJUIIXO | 9 FOX PULIS-HUOP 9] D ÉUOAOU AUANIP JUOUIANOU 9] :onbndip9,; ans uosteurpour [ = ICO8T LACTTO 9976 & 06 ,704 6 £ cc OCT 06 9 6£ oI£T O VS SIBUI ECsT HIS lO8GT G£GGT 0 8YC0'T 6G "068 6 I} 96 C6 1% 96 ,L- 0886 OTIS Not ISST HINONNA OOYT LGGET'O 6£G oC0G 108 GEST SLLSIILL sduoy ne ouuafour opnyisuor ke op onbodo f oufisop 7 leGU LGLOT 0 680L'& C6 ,868 180 G 86 TUE GC8T VNNLUOA :juepuoose pnœou np oPHISUOT ef U torjpyuod np opn}SUOT ef 2p AUUAOU 9PNJISUO, EE Z ÉUIJOY op uo4OU leGuT OI6T0 SYLU YC ,FTG 9% 0 87 706 £ 10} 9 0616 606 d.1quo)dos CSST VI'IVSSVK ‘802408 099p JUOUUWLIDAL SOUDE S01H0Ë G S2p SJUOUP)T ! : :9)1{40 | (GOT 06Y16 0 VY06 6 GG ,0601 61 O1 6e OGYT 8 91 OT 0666 Ü joppf ANAKOd'IAN — 288 — Page 457, ligne 22. D'après une communication, datée du 8 novembre 1851, que je dois à l'amitié de Sir John Herschel, M. Lassell a observé distinctement, les 24, 28, 30 octobre et 2 novembre de celte mème année, deux satellites d'Uranus, situés plus près encore de la planète principale que le premier satel- lite de William Herschel, auquel cet astronome attribuait ‘une révolution d'environ 5 jours et 21 heures, mais qui n’a pas été revu depuis. Les révolutions des deux satellites que vient de reconnaître Lassell sont évaluées approxima- tivement à 4 jours et à 2 jours 1/2. FIN CE ! À 4 1 NN GUY FA Ve La CRE T7 ra \4 Ac: Vire ni ‘4: ‘ 2 1 [EL il En 1% pa nth v TOME Na re DAT reg d un, M le je ‘0 Dr. RU CRE #4 er