^ .i Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa littp://www.archive.org/details/courscompletdagr11rozi COURS COMPLET D'AGRICULTURE THEORIQUE, PRATIQUE, ECONOMIQUE, ET DE MEDECINE RURALE ET VÉTÉRINAIRE, TOME XI, FORMANT LE COMPLEMEKT DE CET OUVRAGE, ET CONTENANT TES DECOO'ERTES ET AMÉLIORATIONS FAITES EN AGRICULTURE , ART VÉTÉRINAIRE ET ÉCONOMIE RURALE , DEPUIS VINGT ANS. Avec des Planclies en taille-douce. Désigtiation des matières traitxes par chacun des auteurs du COMPLÉ]\IE>'T DU COURS D'AGRICULTURE. M. ÏIIOULV , Professeur d'Ag»;culture au Muséum d'His- toire ndlurellc , Membre de l'Instiiul et de la Société imjiéi'ialc d'Agriculture de Paris. Gran.lescultures,se«"S)P^P'"'<^"''es, ciilturcilcsiardins, .Us marais, j.'.intes textiles, à Iburiat^o , aibres nouvellement acclimates en Fiance , emploi «les eaux. Restauration , repeuplement et aménagement «les bois et foiè-is. — Comparaison des systèmes de culture 'CIPES. vu Nous avons divisé les quatorze sections , dont nous venons de" parler, en quarante-quatre séries, dont chacune xéunit un certain nombre de végétaux , qui sont de même nature , qui ont les mêmes usages , et qui exigent à peu près la même cul- ture. Ce n'est qu'an moyen de semblables divisions et de pa- reils groupes , qu'on parvient à soulager la mémoire , qu'on, simplifie l'étude , et qu'on peut arriver plus rapidement à des connoissances exactes en agriculture. La première de ces sections , ou celle des plantes alimen- taires , qui fait partie de la culture des champs ou de la classe première , renferme quatre séries : la première réunit toutes les plantes céréales , cultivables sur le sol de la RéjDublique , et qui font la base principale de la nourriture des Européens ; la seconde , les plantes à racines nourrissantes ; la troisième , les plantes à semences farineuses , qui entrent pour une partie considérable dans la nourriture des hommes ; et la quatrième , les légumes qui se cultivent en plein champ , et que l'on nomme vulgairement gros légumes , lesquels fournissent des alimens variés , aussi savoureux que nourrissans et sains. La deuxième section de la première classe se divise en deux séries ; l'une a pour objet la formation et la culture des pâturages , et l'autre embrasse les diverses sortes de prairies : toutes deux ont pour but la nourriture des bestiaux et la mul- tiplication des engrais , au moyen desquels on obtient de bon- nes récoltes. C'est avec raison que la corne du bélier fut , chez les anciens , l'image de la Providence ou la corne d'abondance. De tous les troupeaux , le plus précieux sans doute pour le cultivateur , est celui qui fournit tout à la fois l'engrais , le lait , la viande , le cuir et la laine ; aussi , cette deuxième section , en Angleterre , auroit-elle la priorité sur la première ; parce vni ESSAI SUR LA MANIERE D'ÉTUDIER que dans ce pays , lorsqu'il s'agit d'établir la prééminence des alimens , h viande a le premier rang , le pain n'a que le se- cond ', tandis qu'en France c'est le contraire. Cette maaiére de calculer des Anglais est appropriée à la nature de leur climat, et plus encore au perfectionnement de leur agriculture. Plus im peuple a fait de progrès dans cet art , plus il l'a médité , et plus il a lieu -de se convaincre que c'est à la multiplication des bestiaux , et aux soins qu'il en a pris , qu'il doit ses belles récoltes , et la possibilité de les perpétuer par le moyen des engrais. C'est le fumier qui produit le pain. La troisième section de cette même classe , comprend qua- tre séries : la première renferme la culture des plantes dont les semences fournissent des huiles , ou les oléifères^; la secon- de , celle des plantes textiles , ou qui donnent des fibres pro- })res à la fdature ; les tinctoriales , ou celles employées dans les teintures /composent la troisième série ; enfin , la quatrième comprend les plantes qui servent dans les arts différens de ceux nommés précédemment ; on les a réunies sous la déno- mination de plaîites propres aux manufactures , parce qu'elles sont en trop petit nombre poiu' former des groupes différens, et qu'elles offrent à peu près les mêmes procédés de culture. Cette section, inférieure en mérite aux deux précédentes , qui fournissent le pain et des mets nourrissans , est cependant très-utile , puisqu'elle procure du travail à la classe laborieuse des artisans , et lAir fournit ainsi les moyens de vivre agréa- blement , et d'élever une famille nombreuse , qui fait la force de l'État. Passons actuellement à la division de la première section de la seconde classe , que nous avons nommée culture des grands vergers agrestes , en attendant qu'on ait trouvé une dénomination ' L'AGRICULTURE PAR PRINCIPES. iï dénomination plus courte et plus caractéristique. Cette section se compose de trois séries d'arbres à fruits ; ceux qui forment la première sont bons à manger ; les fruits de la seconde four- nissent une boisson , qui remplace le vin dans un quart de la République , et ils sont connus sous le nom àe fruits à cidre; enfin, "la troisième série est composée de la culture des arbres dont les fruits procurent des huiles , qui remplacent le beurre dans beaucoup de pays, ou qui sont employées dans les savonne- ries et autres arts : ces cultures , par leurs produits , sont aussi profitables à leurs propriétaires , que propres à embellir les sites où elles sont établies , en même temps qu'elles contribuent à la salubrité du climat. Malheureusement , elles ne sont pas aussi répandues qu'elles devroient l'être en France. La deuxième section de la deuxième classe réunit les ar- bustes à fruits , dont on forme des massifs de plantations , ou de grandes cultures en rase campagne ; elle se divise en deux séries assez naturelles : la première embrasse la culture des diverses espèces et variétés de vignes , dont le fruit fournit le nn ; et la seconde réunit les arbustes qui donnent des fruits bons à manger , soit crus , soit préparés. La culture des vég^ taux qui composent la première de ces séries , est une mine de richesse inéiDuisable , dont la nature a donné , pour ainsi dire , le privilège exclusif à la France. Maïs si elle est très- importante pour la nation , fort lucrative pour les grands pro- priétaires, elle est en général désastreuse pour le pauvre vi^^ne- ron , chargé de l'exploiter ; il reste presque toujours dans la misère , devient hâve , difforme et décrépit avant l'âge Hxé par la nature. Si le jus fermenté du fruit qu'il cultive lui fait oU' bher ses maux , il les trouve à son réveil j)lus cuisans et plus aigus ; séduit par les douceurs trompeuses du remède qui lui en 2'umc XI. s ESSAI SUR LA MA?(IERE D'ETUDIER * fait perdre l'idée pour quelque temps , continue- t-il d'y avoir reco-urs ? alors , il ajoute à ses maux tous ceux qui accom- pagnent et qui suivent l'usage immodéré du vin. Ce seroit un beau sujet à proposer , que celui de recherclier \^s causes de l'état de misère dans lequel languit cette classe précieuse de cultivateurs; et une grande question résolue, que d'a\^ir in- diqué les moyens de la faire cesser. Nous avons vu précédemment , que la classe qui a pour ob- jet les forêts , se divise en quatre sections , désignées sous les dénominations de clôtures , de bordures des chemins , de lisiè- res de pla?itations , et de bois. Nous allons présenter actuelle- ment la division de ces sections en séries. Celle des clôtures en offre trois; l'une comprend la cons- truction et la culture des entourages des propriétés rurales , nommées haies de défenses; l'autre a pour objet les palissades dans les jardins ; et la troisième , les brise - vents , sortes de plantations formées avec des arbres et arbustes très-rapprochés les uns des autres , et destinés à préserver les cultures du ravage des vents. On n'est pas assez généralement persuadé de l'importance des clôtures pour les progrès de l'économie rurale ; cependant elles méritent toute l'attention du propriétaire de biens ruraux. Sans entrer ici dans des détails qui nous mène- roient trop loin , nous nous contenterons d'observer qu" elles protègent ses cultures , les mettent à l'abri des attaques , lui assurent , par conséquent , une jouissance plus profitable et plus entière. D'ailleurs , libre de choisir ses cultures , de les varier , de s'en occuper dans le temps et les circonstances les plus favorables , sans être assujetti à suivre la routine et la marche de ses voisins , il trouve dans ses récoltes un ample dédommagement de ses soins , qui l'attache davantage à sa L'AGRICULTURE PAR PRBCIPES. m propriété , qui la lui fait cultiver avec pKis Je plaisir , et , dés lors , avec plus de succès. Ajoutons que si , daiïs un gou- vernement despotique , les clôtures sont proscrites , sous un gouvernement républicain , elles sont encouragées et provo- quées par tous les moyens qui s'accordent avec les droits in- violables de la propriété. La deuxième section , qui comprend le choix , la plantation et la culture des arbres propres à border les chemins , se divise en trois séries , comme ces mêmes chemins sont naturellement divisés eux-mêmes , c'est-à-dire , en vicinaun , en grandes routes , et en avenues ; à chacun d'eux sont affectées des séries d'arbres différens , et qui , par conséquent , exigent des cultures différentes. Cette partie de l'économie rurale qui , en ornant le sol de la République , procure des jouissances aux voya- geurs , augmente les ressources des propriétaires et de l'Etat , est trop négligée en France , et ne peut être trop recommandée à la sollicitude des administrations auxquelles elle est confiée. En effet , après l'air de satisfaction et d'aisance que présente aux voyageurs étrangers la masse du peuple d'un Etat , rien ne leur donne une plus haute idée de la richesse du sol , de la bonté du gouvernement , et de la sagesse des administrateurs , que des routes bien entretenues et bordées de grands et beaux arbres de toutes espèces. Les lisières de plantations , qui composent la troisième sec- tion de la classe des cultures forestières , sont des bandes de terrain qui bordent les héritages ; elles se divisent en trois séries , savoir : les lisières destinées à former des clôtures au- tour des possessions ; celles qui bordent les fossés ; et enfin , celles qui sont réservées le long des canaux d'écoulement des eaux , ou de navigation. 2 * xn ESSAI SL'R LA MAMERE D'ETUDIER Ces lisières ont pour objet de servir à former des abris pour garantir des cultures délicates ou précoces ; d'autres fois , à préserver les possessions du ravage des bestiaux ; souvent , à affermir la terre contre les efforts des eaux ; et toujours , à mettre à profit une partie de terrain consacrée , soit à la voie publique , soit au passage des eaux , et qui , sans cet emploi , existeroit en pure perte pour la végétation. Ces plantations , mises en coupes réglées , fournissent du chauffage , de la feuil- lée pour la nourriture des bestiaux , des rames pour les plantes à semences farineuses , des échalas pour les vignes , des per- ches pour le houblon , et des rameaux flexibles pour l'art du vannier. La quatrième et dernière section des cultures forestières , comprend la série des taillis et des futaies : cette partie est une des plus essentielles au maintien d'une agriculture floris- sante , à l'exercice d'un grand nombre d'arts qui ne peuvent s'en passer , et enfin , à la conservation de la santé des hom- mes. Indépendamment des bois de chauffage que fournissent les taillis , et des bois de charpente pour les édifices et les constructions navales que produisent les futaies , celles - ci attirent les nuages , les font résoudre en pluie , et entretien- nent , par ce moyen , la quantité d'eau nécessaire à la fertilité des pays dans lesquels elles sont établies ; enfin , les arbres absorbent l'air vicié , et , lorsqu'ils sont éclairés par le soleil , ils répandent une grande quantité d'air vital : c'est un des moyens , emplo}és ptr la nature, pour purifier l'atmosphère et entretenir la vie des animaux. Nous voici arrivés à la quatrième et dernière classe , qui se compose , comme nous l'avons vu , de tout ce qui tient à la culture des diverses sortes de jardins. L'AGRICULTURE PAR PRINCIPES. x,i La première section , qui est celle des jardins potagers ou légumiers , se divise en cinq séries : la première a pour objet Ja culture des légumes délicats , qui ne peuvent croîi^e avec succès en rase campagne , ou dont on veut hâter la végétation et bonifier les produits ; dans la seconde , sont compris les fruits légumiers , qui sont dans le même cas que les précé- dens , et qui exigent dans notre climat , soit une exposition choisie , soit la chaleur des couches , augmentée souvent par celle des vitraux , pour fournir leurs produits ; les salades , qui ont besoin d'un teiTain meuble et d'arrosemens journaliers ; et celles de ces plantes qu'on fait croître dans \ç:& saisons froi- des , forment la troisième série ; la quatrième renferme toutes les plantes qui sont employées pour former des assortimens ou fournitures de salades et de mets ; la cinquième se compose de tous les arbres fruitiers soumis à la taille et dont on forme des éventails , des buissons et des espaliers pour se procurer des fruits plus beaux , plus colorés et plus suaves. C'est ici que la culture devient plus compliquée , en raison du plus grand nombre de végétaux qu'elle renferme ; et qu elle de- mande , eu même temps, plus de connoissances , puisqu'elle embrasse plusieurs opérations délicates , qui ne se rencontrent pas dans les autres classes ; elle offre aussi plus d'attraits , parce qu'indépendamment de ses produits , plus considérables que ne sont ceux di^s autres cultures , elle fournit une variété de mets aussi salubres qu'appétissans et agréables. La section qui renferme l'attrayante culture des fleurs , pré- sente quatre séries différentes , que nous avons désignées sous les noms de plantes bulbeuses et tubéreuses , de fleurs d ornement pour les quatre saisons de l'année , ^arbustes d agrément pour les jardins de plaisance , et enfin d' arbrisseaux apparens pour y XIV ESSAI SUR LA MAIN'IERE D'ETUDIER la composition des bosquets. Le3 végétaux qui forment l'objet de ces diverses séries de cultures sont au nombre de plusieurs milliers d'espèces et de variétés différentes ; ils nécessitent plusieurs procédés particuliers pour le succès de leur conser- vation dans notre climat, pour leur culture et leur multipli- cation ; ils forment l'objet d'un commerce assez considérable , tant dans l'intérieur qu'à l'étranger. Ce commerce fait vivre une classe de cultivateurs laborieux et intelligens , qui conser- vent au milieu de la corruption des villes où ils se trouvent placés , ces goiits simples , ces mœurs d|||ces , que maintient l'agriculture , et qu'elle inspire à ceux mêmes qui ne s'en oc- cupent que pour leur amusement. Cette partie du jardinage est la coquetterie de l'agriculture, si je puis m'expriraer ainsi , dans toute sa parure et dans tous ses attraits. Dans la section de la culture des pépinières se trouvent trois séries distinctes , connues sous les noms d'arbres fruitiers , forestiers et étra?igers. Outre les moyens de culture indiqués dans les séries précédentes , celles-ci exigent l'emploi des dif- férentes sortes de greffes , opération l'une des plus délicates de l'agriculture , des plus étonnantes , et en même temps des plus précieuses. La section de la culture des jardins d'agrément offre trois séries qui diffèrent autant par leur objet que par leur culture , quoiqu'elles aient le même but. La première est celle des jar- dins sfinétriques , dontj'arcliitecte Le Notre a donné de si beaux modèles , si mal imités depuis , et encore plus mal placés. La deuxième comprend les jardins de genres , desquels font partie les jardins qu'on nomme italiens, chinois, anglais , compositions presque toujours bisarres et souvent monstrueuses , dans les- quelles on trouve tout , excepté la Nature. La troisième est L'AGRICULTURE PAR PRINXIPES. x-? celle desjardiii s paysagistes , dontles Dufresny , sous Louis XIV, et de nos jours, les Morel, les Girardins, etc. , ont développé toutes les ressources à Ermenonville, àGuiscar et ailleiirs. La coniposition des jardins de cette espèce , ainsi que leur culture , consiste à mettre tout Tart possible pour caclier Tart. Dès que la main de rarchitecte ou du jardinier se fait reconnoitre, l'illu- sion cesse , et le cheirme est détruit. Au lieu d'un Eden dans tout son abandon , on n'a plus qu'une nature petite et maniérée , incapable d'inspirer cette sensibilité douce qui fait le charme de ces sortes de productions qui doivent être toutes sentimentales. Les jardins de botanique forment la dernière section de la classe du jardinage , et cette section se divise aussi en trois séries. La première renferme les jardins affectés à la culture des plantes médicinales , tels que ceux des pharmacies et des hospices ; la deuxième comprend les jardins consacrés à ren- seignement de la botanique dans toutes ses parties ; ils sont connus sous le nom à' écoles de botanique générale. Les jardins des écoles Spéciales et Centrales des départemens en fournissent des exemples. Les jardins de botanique de naturalisation qui forment la troisième et dernière série de cette section , sont ceux dans lesquels on se propose d'acclimater des végétaux étrangers utiles ou agréables , pour les répandre dans les pays où ils sont établis. La culture de ces trois espèces de jardins a pour objet : la première , la guérison des maux qui affectent l'humanité ; la deuxième, les progrès des sciences naturelles ; et la troisième , la naturalisation des productions étrangères , utiles au perfectionnement de l'agriculture , des arts et du / commerce. Aux connoissances nécessaires pour l'exercice des diverses séries que nous avons précédemment indiquées ; il en faut xti ESSAI SUR LA MAMERn: D'ETUDIER joindre plusieurs autres pour la pratique de ces trois dernières qui, d'ailleurs^ nécessitent une réunion de moyens plus con- sidérables, tels que des serres de différentes espèces, dans les- quelles il faut savoir combiner la sécheresse et l'humidité modifier le froid , la chaleur et la lumière même , pour obtenir les résultats qu'on désire. Cette troisième et dernière série de la culture des jardins de botanique , termine la chaîne des quarante-quatre séries qui di- visent les quatorze sections des quatre classes de l'agriculture , qui , comme nous l'avons vu , est la première branche de l'éco- nomie rurale. Ainsi nous avons parcouru les diverses séries qui partagent les cultures , à commencer par celle des humbles , mais précieuses céréales , dont l'existence est bornée à quelques mois, en nous élevant , par degrés , jusqu'aux plus grands êtres de la nature , et dont la durée se prolonge depuis six à huit cents jus- qu'à mille ans et plus. S'ils ne semblent pas offrir un but d'utilité aussi direct , ils en ont cependant de bien précieux , qui sont développés dans le cours de cet Ouvrage et de son Supplément , à leurs articles respectifs. II nous resteroit à indiquer actuellement les diverses sortes de cultures qui divisent les séries ; ensuite la division de ces sortes en espèces , et ces dernières , en variétés de cultures diffé- rentes appropriées aux divers climats de la France. Mais nous renvoyons pour ces détails au premier des tableaux qui accom- pagnent ce mémoire , où ils sont exposés de manière à être saisis iiicilement et sans qu'ils aient besoin dinterprétation. Nous passerons à la division des autres branches de l'économie rurale. La deuxième ou celle qui embrasse l'éducation des bestiaux et autres animaux utiles , se divise en cinq classes. La première contient les quadrupèdes ; la deuxième les oiseaux de basse- cour , L'AGRICULTURE PAR PRINCIPES. xvu conr , tîe colomèier et de volière. Les poissons à'4tangs et de viviers composent la troisième; la quatrième est formée des crustacées , et la cinquième des insectes. Ces classes , peuîvom- breuses en genres différens, n'ont pas besoin d'être divisées en sections. Aussi nou-s sommes nous contentés de présenter , dans le tableau, les genres et les espèces gui les composent, d'indi- quer leurs variétés pour offrir l'ensemble de cette brandie inté- ressante de l'économie rurale , et désigner , au moyen de leur nomenclature, les titres sous lesquels on trom'^era leur histoire dans cet Ouvrage. Les animaux nuisibles à l'économie rurale étant également utiles à connoitre pour se procurer les moyens ou de s'en préserver , ou de les détruire , ils ont été réunis dans «ne colonne particulière. Les arts économiquesqui formentla troisième branche del'éco- nomierurale, se divisent en trois classes , en raison de ce qu'ilsont pour objet , les uns la nourriture des habitans des campagnes, les autres leur vêtement, et les autres enfin, leur chauffage. Chacune de ces classes se divise en sections , genres , sortes , espèces et va- riétés, lesquels comprennent tous les arts qui ont rapporta la con- servation des substances nourrissantes, à leurs préparations pour les rendre alimentaires ; telles que la panification , la cuisine des cultivateurs , la fromagerie , l'œnologie , la filature économique , l'exploitation des tourbières , des bois , etc. On en prendra une idée exacte en jetant les yeux sur le tableau qui présente ces divisions. L'architecturerurale,quiformela quatrième branche, se diA'ise également en trois classes , lesquelles réunissent , savoir: la pre- mière , les constructions relatives à l'habitation des hommes , eé des animaux domestiques. La deuxième, celles qui ontjiourbut la conservation des produits de la terre et des arts agricoles ; et la Tome AI. 5 / XTiii ESSAI SUR LA MANIERE D'ETUDIER troisième , Ja distribution des jardins et la construction de toutes les fabriques qui en dépendent. Chacune de ces classes offre des divisionsetdessubdivisionsquirassemblentpargroupesles cons- tructions dont les usages se rapprochent, et qui exigent k peu près les mêmes moyens d'exécution. Cette partie de l'économie rurale est peu avancée en France , et c'est à son imperfection qu'on doit attribuer , en partie, le retard de ses progrés, et les ma- ladies qui affectent souvent les animaux domestiques et la classe indigente des cultivateurs. La cinquième et dernière branche de l'économie rurale com- prend trois classes distinctes. La première se compose , tant du commerce de la vente des animaux domestiques, que de celle de leurs produits ; la deuxième , du commerce occasionné par la cul- ture des végétaux en nature et de leurs produits , soit simples ou manipulés; et la troisième , de celui qui résulte des travaux faits parles agens de la culture dans les momens où ils ne sont point occupés de ceux des campagnes. Cette branche industrielle n'est guères exercée sans intermédiaire , entre le cultivateur et le con- sommateur , parce qu'elle exige des combinaisons et des facultés pécuniaires qui sont rarement le partage de la plus grande partie des simples cultivateurs ; ce qui , d'une part , enchérit les den- rées , et de l'autre , contribue à tenir le petit propriétaire dansuii état de détresse dont l'établissement bien entendu de caisses de prêts, et l'instruction 5 sur-tout , mise à sa portée, pourroient seuls le tirer. Telles sont les différentes parties qui constituent l'économie rurale dans son ensemble et dans ses divisions. Le premier des tableaux qui terminent ce mémoire , les présente dans tous leurs détails, et la nomenclature des objets que chacun d'eux renferme, fournira les moyens de les trouver et de consulter les articles où L'AGRICULTURE PAR PRINCIPES. x\x ils sont traités, soit dans le Dictionnaire, soit dans U Supplément. Nous allons présenter succinctement les causes principales qui peuvent avancer ou retarder les progrés de l'écononiie rurale ou inéme l'anéantir. Des causes agissantes sur l'Economie Rurale. Voyez le deuxième Tableau. Une des premières est la qualité du sol. Tout le monde sait que les terrains sont aussi variés dans IcTir nature que dans leurs pro- priétés. Les uns n'attendent que des semences pour produire et donner des récoltes abondantes : ceux-ci sont rares. Les autres veulent être aidés par des engrais et demandent des soins et des travaux assidus : c'est le plus grand nombre. Il en est d'autres qui semblent voués à la stérilité et ne peuvent être cultivés avec quel- que espérance de succès , qu'au moyen de dépenses considérables et de connoissances étendues des procédés de culture qu'il con- vient d'employer ; cette sorte est, pour l'ordinaire , laissée in- culte. On trouvera, aux articles Sol , Terre, Labour , Engrais, et Assolement du Cours d'agriculture , des détails étendus sur les caractères distinctifs de ces terres, leurs propriétés particu- lières , et sur les moyens d'en tirer le parti le plus avantageux au produit. La situation , le gissement des terrains , les localités , sont en- core autant de causes qui , quoique secondaires , augmentent ou . modifient singulièrement, toutes choses égales d'ailleurs, les pro- duits de la culture. Un terrain est-il situé à portée d'un fleuve qui , comme le Nil , vienne chaque année le couvrir de nouveaux engrais , ou le long d'une rivière qui , par des coupures dirigées avec art, puisse l'arroser au besoin ? ce terrain doublera de pro- 5 * tx ESSAI SUR LA MANIERE D'ETUDIER duits , sans augmentation de dépense pour le cultivateur. Ses ex- ploitations sont-elles dans le voisinage des grandes villes ? il aura l'avantage de se jjrocurer des engrais abondans, une main- d'œuvre moins coûteuse, et de retirer un bénéfice plus cont-i- dérable des produits de ses cultures. Mais si ses possessions se trouvent éloignées des rivières , des canaux, des grands chemins , des villes, et, par conséquent^ des consommateurs, quelle que soit la fertilité de ses terres , il ne peut espérer d'en tirer un parti avan- tageux , qu'en leur £.dsant produire des denrées qui , sous un petit volume , sont d'im prix élevé , et dont la culture n'exige pas beaucoup de main-d'œuvre ; ou , ce qui est plus commode encore et plus fréquemment pratiqué , il élèvera des troupeaux qui,, lorsqu'ils seront dans le cas d'être vendus, pourront être conduits, àpeu de frais , dans les marchés éloignés. Une deuxième cause non moins active , est celle des climats. 11 y en a cinq principaux , qui se partagent le globe , et qui forment les zones que nous appelons glaciale , froide , tempé- rée , chaude , brûlante ou torride. Ces différentes zones ont des propriétés distinctes ; chacune d'elles admet des cultures particulières et se refuse à celles qui ne sont pas appropriées à sa nature. MaiS;, indépendamment de ces différences qui changent les systèmes d'économie rurale , chacune d'elles renferme de vastes bassins formés par des chaînes de hautes montagnes qui modifient de cent manières la température et les propriétés de la zone dans laquelle ils se trouvent placés. Si ceux-ci ne se refusent pas, en général, aux cultures de leur zone, ils exigent presque toujours des procédés différens. Enfin , le climat de chaiCtin de ces bassins offre encore une multitude de modiiica-. tionsde la température et des propriétés de la zone sous laquelle ila^e trouvent , en raison de Texposition des diverses parties qui L'AGIlIGULTUilE PAR PRINaPES,. xxi les composent, et sur-tout de leur élévation audessus des eaux de la mer. Ces différences en apportent dans les époques des travaux de culture , souvent dans la nature des cultures elles-mêmes, et , presque toujours , dans les instrumeus aratoires qu'elles exigent pour être pratiquées. La zone la plus favorable à l'économie rurale est celle qui, éga- lement éloignée du très -grand froid et des excessives cha- leurs , se trouve placée au milieu de ces deux extrêmes ; c'est la zone tempérée qui , par sa position, participe des avantages des deux zones qui l'avoisinent ; sans en avoir Iç^s, iuconvéniens. La nature semble l'avoir destinée plus particulièrement à riiomme , puisqu'elle est la plus peuplée , la mieux cultivée ; que les hommes qui l'habitent sont les plus laborieux , et en gé- néral les plus instruits. La France qui occupe à peu près le milieu de cette zone , en Europe , jouit encore plus complètement de ces avantages ; ce qui a fait dire à Bolingbroke que ce beau pays ne demande qu'un gouvernement supportable , pour que ses ha- bitans soient heureux et riches , tant la nature a fait pour lui. Une troisième cause dont l'influence est encore plus marquée surl'économie rurale des peuples, est celle qui résulte des sys- tèmes du gouvernement qui les régit. Elle est telle , qu'elle peut ouanéantir tous les avantages des plus heureuses combinaison^ de la nature et des arts, ou améliorer les positions les plus ingrates et les plus disgraciées. On n'a qu'à ouvrir les fastes de l'agriculture , on y verra des exemples nombreux des maux causés par les systèmes de gouvernement. Pourquoi faut-il qu'on y en trouve si peu des biens qu'ils ont produits? En général , les systèmes qui ont pour base la hberté, limitée dans de justes bornes, et l'égalité des droits pour tous les citoyens, sont aussi favorables aux progréa xxii ESSAI SUR LA MANIERE D'ETUDIER de l'agriculture , et par conséquent au bonlienr des hommes , que ceux qui sont dictés par le despotisme et l'arbitraire y sont oppo- sés. Rendons cette vérité plus sensible par des exemples connus , et qu'on ne puisse révoquer en doute. Dans les beaux jours de la république romaine , et même sous les premiers empereurs, la vaste plaine qui environnoit la capi- tale du monde , suffisoii , en grande partie , par les produits de ses cultures , à nourrir plus d'un million d'habitans. Elle étoit couverte d'habitations rustiques, de maisons de plai- sance , dans lesquelles les habitans de Rome venoient se délasser de leurs travaux guerriers ou politiques. Les pentes du terrain , ménagées avec intelligence , donnoient un écoulement libre aux eaux qui descendoient des montagnes voisines, et à celles qui tom- boient sur la plaine. Non seulement les chemins étoient bordés de grands arbres , pour rendre la marche des voyageurs moins pénible , sous un ciel brûlant , mais chaque possession particu- lière offroit des groupes d'arbres fruitiers sur lesquels serpen- toient des vignes dont les pampres procnroient un ombrage fa- vorable aux cultures des céréales et des légumes qui couvfoient le reste du territoire. Cette plaine étoit un des magasins de Rome, et , en même temps , l'un de ses plus magnifiques ornemens. Voyons ce qu'elle est aujourd'hui. Toutes les habitations qui la couvroient ont disparu. Les arbres quil'ombrageoient ont été détruits, et si complètement, qu'il n'en reste pas un seul. On n'y rencontre pas même un buisson. Un cinquième des terres de cette vaste plaine est mis successive- ment en culture, et encore par des mains étrangères. Ce sont des habitans de la Marche d' Ancône et des États Napolitains qui vien- nent , chaque année, labourer le sol, faire les semis et les récoltes. Ces travaux sont regardés , même par la classe la plus indigente L'AG1\ICULTURÉ PAR PRINCIPES. xxui de Rome , comme indignes de Toccuper. Les pentes du terrain ont été abandonnées; les eaux n'ayant plus d'écoulement, séjour- nent dans les parties basses , y forment des marais infects remplis d'animaux immondes. L'air est malsain une partie de Tannée , et délétère pendant tout le reste, aupomt que les habitans de quelques faubourgs , placés sous le vent de la plaine , sont forcés de se réfugier dans l'intérieur de la ville pendant certaines sai- sons , pour se soustraire à des lièvres dangereuses , et souvent à la mort. En effet , et nous avons été à même de l'observer plu- sieurs fois , lorsqu'on regarde , vers la chute du jour , de quelques lieux élevés de Rome , la campagne qui l'avoisine , on voit dis- tinctement un brouillard rougeâtre s'élever de son sol, former un nuage épais dans l'atmosphère , et dont l'odorat est affecté d'une manière désagréable lorsqu'il j^arvient jusqu'à vous. Enfin , il semble que ce pays , jadis le paradis de Rome , ait été consacré à la mort. On n'y rencontre plus que les bouches des catacombes et les débris des anciens tombeaux des Romains, qui gissent ëpars sur les bords des grandes routes. Cependant cette terre ri' a point changé de nature, elle est la même aujourd'hui qu'elle a toujours été : mais le gouvernement a changé , et , avec lui , tout le système politique et économique. Non seulement le gouvernement qui a succédé à la république a laissé tomber l'économie rurale , dégrader son sol , vicier le climat ; mais il l'a rendu , par son insouciance , mortel pour les habitans mêmes. JVIais hâtons-nous d'opposer à cette triste pein- ture un tableau consolant. A l'avènement de Léopold an duché de Toscane, vers le miheu du siècle dernier , ce pays situé au centre de l'Apennin , n'offroit de terrain cultivé avec succès que dans ses étroites vallées , arro^ &é('S par des eaux abondantes, et sur les coteaux les moins ra- ^>„v tSS^M SÛfe 14^ '^tAMEÎ\E D'ETUDIER pides et les mk»:^ <^içposëa; lia ïriâ^se de la population aisée ëroit réunie dans les villes, s'occiàpant de manufactures, d« fabi iques, des arts mécaniques, et quelques individus, des beaux-arts et des sciences. Celle deS ■campagnes étoit rare , ^ispeisée sur une erande étendue de tèmt<3)i»i^ë , sans i^Kk^E^tTie , sans force et sans •énergie, et dans un état de misère déplorable. Les biens terri- toriaux avoient peu de valeur , et les revenus de l'Etat , nialf^ré la gène qu'ils occasionnoient aux peuples chargés de les acquitter, étaient très-médiocres. Léopold étudia le système de gouvernement qui régissoit le pays qui lui étoit confié ; il en reconnut les vices , et s'occupa avec ténacité des moyens de les faire disparoître. 11 etit à lutter contre les corps de la noblesse et du clergé , et contre les corpo- rations des villes, qui avoient un intérêt au maintien des abus , parce qu'ils en profîtoient. H les obligea de contribuer, en pro- portion de leur fortune , aux charges de l'État, et , par ce moyen, il en fit des citoyens. Il éleva au même rang les habitans des campagnes , qui , regardés jusqu'alors comme de simples ilotes , n'en étoieut pas moins chargés , presque seuls, de fournir aux dépenses du gouvernement : enfin , il fit disparoître les lois régle- mentaires et prohibitives qui entravoient l'économie rurale et le commerce des produits de la culture. Les ordonnances et les édits rendus à cet égard , composent deux volumes m-4^ , qui n'ont pour but que d'abroger ces gothiques lois désastreuses. Son code rural , au contraire , est renfermé dans ces deux seuls articles. <■<■ Liberté illimitée à tous citoyens de cultiver sur leur terrain î> toutes les productions qui leur conviennent , et de la manière 35 qu'il leur plaît. » Et liberté limitée , seulement dans quelques circonstances » déterminées L'AGRICULTURE PAR PRINCIPES. - ixv » déterminées clairement par la loi , de vendre, àtjui bon leur » semble , soit dans l'intérieur de l'Etat , soit à l'exiérifeur , les » produits de leur économie rurale. » Les lois fiscales ont pour base tl'établir une répartition égale des impositions entre tous les propriétaires de biens ruraux , d'après leur produit net, et après qu'il est entré dans les mains des cultivateurs. Avec ces lois sages et quelques établissemens ruraux particu- liers , la Toscane est changée de face ; et , après une expérience de vingt- sept années , il a été constaté d'une manière exacte, lo. que le terrain cultivé a plus que doublé d'étendue; a'', que la valeur des biens ruraux s'est élevée un tiers en sus de ce qu'elle étoit précédemment ; S", que la population s'est accrue de près d'un quart ; /f. que les revenus de l'Etat se sont bonifiés d'un sixième ; 5°. que les époques des disettes se sont reculées sensi- blement ; 6". que le peuple des campagnes, mieux nourri, mieux vêtu , mieux logé, jouissant d'une plus belle et d'une plus fiarte constitution physique , a gagné du côté du moral par l'instruc- tion qu'il a été à portée d'acquérir: 7°. et enfin, que la consomma- tion du produit des arts étant devenue plus considérable parmi îeshabitans des campagnes , les manufactures, les fabriques et le commerce intérieur s'y sont augmentés dans les mêmes pro- portions. De ce système simple , il en est résulté une prospérité croissante pour les habitans et le gouvernement de la Toscane. Cette belle expérience faite à la face de l'Europe , et pendant vingt-sept ans , et malgré les grands avantages de ses résultats , a cependant tnmvé peu d'imitateurs parmi les gouvernemens ; elle est même sur le point d'être perdue pour le pays où elle a été faite , et où elle a produit tant de bien. Depuis la mort de Léo- pold , chaque année voit déliuire ses institutions les jihis sages , Tome AI. i ixvi ESSAI SUfl LA MANIERE D'ETUDIER il n'en reste que des lambeaux qui n'ayant plus ni base , ni consistance , annoncent le prochain retour de tous les abus qui faisoient le malheur de ce beau pays. 11 nous seroit facile de multiplier les exemples ; mais en est-il besoin pour prouver que la liberté crée, conserve et perfectionne, et que le despotisme et l'anarchie détruisent les choses et tuent les hommes? Si après avoir considéré l'influence des systèmes des gouverne- mens sur l'économie rurale et le bonheur des peuples, nous exa- minions celle des religions et des cultes , nous verrions qu'elle est également active , et que les résultats qu'elle produit sont bien aussi frappans ; mais cet article qui, pour être traité comme il mériteroit de l'être , exigeroit des développemens , des applica- tions , des comparaisons d'un peuple à un autre , et quelquefois d'un peuple avec lui-même , nous mèneroit trop loin : il suffit de l'indiquer. Nous passerons à l'exposé des principales connoissances qui doivent contribuer à former de bons agriculteurs. Des connoissances utiles à V exercice et aux progrès deV Economie Rurale. La première , celle qui doit servir de base à toutes les autres , est la physique ou la physiologie végétale. En effet, comment se rendre compte des effets des différens procédés et opérations de culture, si l'on ne connoît pas l'organisation végétale, sur laquelle ils ont une influence si directe ? Les ouvrages de Malpighi, de Grew, de Hall , de Bonnet, de Duhamel du INIonceau , de Sene- bier, etc. , fournissent une très-grande quantité d'expériences et d'observations intéressantes qui ont été recueillies par Jlozier, et L'A^ORl CULTURE PAR PRI^-CIPES. xxvii insérées dans les articles de son Dictionnaire (jui traitent de cette partie. Si la connoissance de l'organisation des végétaux est nécessaire, celle de leurs diverses facultés n'est pas moins essentielle. Il faut savoir quels sont les degrés d'humidité ou de sécheresse , de cha- leur ou de froid , connoitre les diverses natures de terrains et d'expositions qui conviennent aux diverses espèces de végétaux, et leur susceptibilité, plus ou moins grande, de s'acclimater d'un pays dans un autre. Cette partie est le résultat d'un grand nombre de faits qui sont exposés dans cet Ouvrage , aux articles des cul- tures propres et particulières à chaque espèce de végétal, et qui font partie de leur description. Il est important de connoitre ensuite les agens de la végétation. On ne reconnoissoit anciennement comme tels , que la terre , l'eau , l'air et le soleil. La chimie pneumatique , en analysant ces différentes substances , a mis sur la voie pour connoitre dans quelles proportions leurs diverses parties servoient à la végéta- tion ; elle a fait voir que diverses sortes de gaz et d'acides , et sur- tout la lumière , en étoient les agens principaux. C'est dans les savans ouvrages des Lavoisier , des Fourcroy , des Chaptal , des Guy ton , ilcs Hassenfratz , des Vauquelin, des Senebier , des Humboldt , des Decandolle et autres chimistes et physiologistes modernes , qu'on peut apprendre les propriétés particulières de chacun de ces agens. Cette étude doit être recommandée aux méthtations des agronomes , comme une des plus propres à per- fectionner l'agriculture. Viennent ensuite les connoissances théoriques du second ordre , au rang desquelles on doit placer, i". l'histoire de l'agri- culture, prise, autant qu'il est pos.sible , à l'époque où leshommes ont commencé à se civiliser, suivie d'âge en âge, et présentée 4* Txmi ESSAI SUR LA MAISIERE D'ETUDIER jusqu'à nos jours chez les différens peuples connus. Cette étude, en mettant à portée de suivre la marche et les progrès de l'éco- nomie rurale , fournit les moyens d'ajouter à son perfectionne- ment. C'est ce que Rozier a tâché d'esquisser dans son ailicle Agî.iculture. 2°. La géologie ou la physique du globe , considérée princi- palement dans ses rapports avec l'économie rurale ; tels que la formation des corps fossiles et leur décomposition , au moyen de laquelle ils deviennent propres à fertiliser les terres , et à servir d'engrais. 3°. La géographie qui fournit des connoissances non moin^ importantes aux progrés de la naturalisation , en indiquant les positions des différens pays, leurs climats et leurs propriétés: cette science met sur la voie pour établir des principes et faire choix des procédés les plus propres à la conservation et à la multiplication des végétaux qui nous arrivent des différentes parties de la terre , et qu'il est utile ou agréable d'introduire dans notre agriculture. 4°. L'étude des mathématiques et des sciences qui traitent de l'économie politique , afin de mettre dans nos expériences l'exactitude qu'elles exigent , et de les faire tourner au plus grand avantage de la société. Si dans les sciences exactes il est utile déporter l'es^Drit de méthode et de précision, c'est sur- tout dans l'étude et la pratique des différentes branches de l'agri- culture que cet esprit devient indispensable. 5°. Et enfin , la théorie de la botanique , non pas celle qui , toute systématique , n'a pour but que de conduire à la conuois- sance du nom des plantes , étude trop stérile pour occuper un philosophe , mais bien celle qui a pour objet d'assigner les rap- ports qu'ont cntr'eux les végétaux , la place qu'ils occupent L'AGRICULTURE PAR PRï>'CIPES. xtcix dans l'enchaînement des êtres, et les groupes ou familles natu- relles qui les unissent ou les séjîarent. Cette étude est absolu- ment nécessaire pour connoître , d'une manière précise , le nom des plantes qui font l'objet de nos cultures. C'est au défaut de cette connoissance que beaucoup de faits en agriculture ne peuvent être utiles, et qu'un grand nombre d'ouvrages , com- posés d'ailleurs par des agronomes instruits , ne peuvent servir; leurs auteurs , au lieu de donner les noms reçus en botanique , n'en ajant employé que d'arbitraires , on ne sait , hors du lieu où ils ont écrit , de quels végétaux ils ont voulu parler. Cette étude ensuite n'est pas moins utile pour se diriger avec sûreté dans la multiplication par les greffes , des arbres congénères ou de même famille ; pour écarter avec soin les plantes du même genre , afin d'empêcher les fécondations croisées , et de con- server dans leur pureté les races et les variétés domestiques perfectionnées par la culture ; et enfin , pour soumettre à des fécondations artificielles des plantes congénères dont il importe • d'obtenir des variétés plus assimilées à nos besoins ou à nos plaisirs que les espèces naturelles. Cette mine féconde , jusqu'à présent exploitée au hasard, a produit tout ce que nous avons de bon en agriculture. Combien de richesses en ce genre ne pourroit-elle pas nous procurer , si elle étoit soumise à un plan de travail raisonné! Une autre partie non moins intéressante , mais plus circons- crite , est celle des principes de culture. Elle comprend ceux qui , abstraction faite du temps et des lieux, doivent être ob- servés comme base fondamentale de l'agriculture. Par principes , nous entendons la cause , l'auteur , la source, l'origine de quelque chose, et non pas des recettes, àcii pra- tiques , des" opérations et des manipulations arbitraires , avec XXX ESSAI SUR LA MAISIERE D'ETUDIF.n lesquelles cependant beaucoup de personnes les confondent. Il j a des principes f^ënéraux et particuliers. Les principes particuliers sont ceux d'où dérivent des séries de faits relatifs à une partie de la culture. Les principes généraux sont formés d'une réunion de prin- cipes particuliers auxquels ils servent de base , et qui n'en sont que des dérivés. Les uns et les autres se rattachent aux lois de la physique végétale , à celle du globe , et aux lois immuables de la nature. Les principes géziéraux se forment en autant de divisions qu'il y a de branches dans l'économie rurale. Ainsi on les distin- guera en principes généraux , 1°. d'agriculture; 2". d'éducation des bestiaux et autres animaux utiles ; 5°. des arts économiques ; 4". de l'architecture rurale ; 6^ et enfin, de commerce des pro- duits agricoles. Les principes particuliers aux cinq branches de Téconomie rurale , qu'on peut nommer principes secondaires, doivent être divisés, non pas en raison des classes qui distinguent chacune des branches de l'économie rurale , parce qu'elles sont arbi- traires , et faites uniquement pour soulager la mémoire, mais bien dans l'ordre naturel des matières. D'après cette base , on les divisera en principes particuliers relatifs , 1". A la connoissance et à l'emploi des agens de la végétation ; 2°. A la multiplication des plantes ; 5°. Aux plantations; 4". Aux travaux de la culture ; 5". A la taille des arbres ; 6". Aux récoltes ; * ». Et enfin , à la naturalisation des végétaux. Ces principes en régissent d'autres d'un troisième ordre , et L'AGRICULTURE PAR PRI^'CIPES. xxxt qui sont relatif à chacune des parties qui composent les sept divisions qui viennent d'être indiquées. Ceux-ci ont pour but, i". De régler Temploi des agens de la végétation , qui sont , Vair, Veau , la lumière j la terre , la chaleur et les gaz ; 2**. De donner des notions exactes sur l'usage et les moyens de multiplier les végétaux par les semences ^ les soboles , les les cayeux , les drageons , les œilletons , les racines , les stolones , lesmaT'cottes , les grèves , les écailles et les boutui^es ; S**. De diriger avec sûreté le cultivateur dans les plantations des végétaux annuels , bisannuels , nivaces et ligneux ; 4^*. De déterminer l'emploi méthodique des différens travaux de culture , tels que les labours , les défonçages , les binages , les hersages , le roulage et le sarclage des terres ; 5^. De nous conduire avec connoissance dans les opérations de là taille des arbres , du palissage , de V ébourgeonnage , de Vélagage , de Yessârtage et des tontures de diverses espèces ; 6*^. De diriger les opérations des récoltes de grains , à^ four- rages , de racines, de fruits et de légumes ; 7«. Et enfin , de mettre sur la voie pour la naturalisation des végétaux des zones glaciale , froide , tempérée , chaude et brûlante. A la suite de ces principes , viennent les principes relatifs aux localités où l'on cultive ; ceux-ci sont immenses ; mais , pour en abréger les détails , il suffit d'observer en général les propriétés des cinq grandes zones qui partagent la terre ; de suivre quel- ques généraHtés sur les facultés des climats de l'Europe , et de s'attacher plus particulièrement à connoitre ceux de la France > en étudiant les qualités des quatre climats qui la divisent dans différentes proportions. Un agronome célèbre (Rozier) les a -fort ingénieusement nommés climats du pommier , de la vigne , x\xn ESSAI SUR LA MA^ILIIE D'ETUDIER de \ olivier et de Vorans^cr. Ces dénominations ont autant d'exac- titude qu'il est nécessaire pour s'entendre. Le climat du pommier est celui où 1 on cultive en erand et pour faire du cidre, les difrérentes espèces de poires et de pommes , et dans lequel la vigne peut croître jusqu'à un certain point , mais jamais assez bien pour donner du vin d'une bonté et dans une jDroportion assez considérable pour dédommager le cultivateur de son travail et de ses dépenses. Le climat de la vigne peut bien admettre le pommier , mais il ne recevra pas l'olivier, encore moins l'oranger. Le climat de l'olivier admettra les vignes et le pommier , mais non l'oranger. Enfin le climat de l'oranger peut recevoir les trois autres végé- taux , mais l'oranger ne croîtra que dans le sien. Ainsi la fixation de ces limites du climat de la France ne doit pas être prise en mork- tantjdanslesensoùelleest présentée, maisdansle sens contraire, et en descendant , c'est-à-dire , que là où une culture productive s'arrête, commence le climat qui en porte le nom. Celui de l'oranger commence aux environs de Toulon , et se termine, pour la France, à la frontière du département des Alpes- Maritimes. Celui de l'olivier s'étend , en remontant vers le nord , jusqu'à Carcassonne; là commence le climat de la vigne, qui est le plus étendu ; il est limité par le climat du pommier, qui commence à environ dix myriamètres au nord de Paris, et n'a d'autres bornes que celles de la France au septentrion. Une autre connoissance non moins importante pour le culti- vateur que celles que nous venons d'indiquer, et qui doit faire paitie de la même division de principes, est celle des diverses chaînes de montagnes qui partagent la France. Ces grands abris naturels modifient , d'une manière sensible , la température des L'AGRICULTURE PAR PRINCIPES. xxxm des divers climats qu'ils traversent. Un m} riamètre de distance en longueur snffit quelquefois pour donner au climat des pro- priétés très-différentes , en raison de ce qu'il se trouve placé au midi ou au nord d'une haute montagne. La différence est encore plus frappante lorsqu'il s'agît des divers degrés d'élé- vation du sol au dessus du niveau des eaux de la mer. Deux cents mètres de plus ou de moins d'élévation produisent , dans les différentes régions , des différences qui se reconnoissent aisément à la nature des végétaux qui y croissent spontanément.. Des physiciens ont observé qu'à la même élévation correspon- dante à la hauteur de l'atmosphère , on trouvoit sur les hautes montagnes des deux hémisphères , à peu près les mêmes séries de plantes. Ainsi les végélaux pourroient , jusqu'à un certain point , servir de baromètre , et marquer l'élévation du lieu où ils se trouvent. Beaucoup d'entr'eux indiquent assez exactement, à des yeux exercés , la nature du terrain ou ils croissent. Enfin , une des conuoissances les plus utiles aux agriculteurs français , est celle des propriétés des bassins dans lesquels leur culture est ^établie. On donne le nom de bassin à ces grands espaces de terrains qui se trouvent circonscrits par des chaînes de montagnes du premier, du second ou du troisième ordre, et qui ont été visi- blement le réceptacle des eaux , à des époques où , retenues par quelques obstacles , elles ne pouvoient s'écouler vers la mer. Presque tous ces bassins sont traversés , les plus petits par des fontaines , des ruisseaux ou des torrens intermittens ; ceux d'une moyenne grandeur, par des rivières navigables , et les plus grands par des fleuves majestueux. Tels sont ceux qu'ont formés leRhùue, la Seine, le Rhin, la Meuse , l'Escaut , etc. On compte einiron quatorze de ces bassins dans l'étendue actuelle de laRépubhque. Tome XL 5 Xïxiv ESSAI SUR LA MANIERE D'ETUDIER Chacun d'eux , en raison de sa situation géographique , de sa position au nord ou au midi des montagnes dont il est envi- ronné , de sa pente plus ou moins rapide , plus ou moins in- clinée , en raison de son sol , de la nature de son terrain , et sur-tout de son exposition à certains rumbs de vent, chacun d'eux , dis-je , a des propriétés très-différentes. Quelques unes sont connues , mais il en est un très-grand nombre qui ne sont que soupçonnées, et d'autres entièrement ignorées. La somme des expériences qui ont été faites pour parvenir à ces connois- sances est fort petite , et la plupart d'entr'elles n'ont point été publiées. C'est cependant à ce grand et beau travail qu'est atta- ché le perfectionnement de l'agriculture française. Il est du devoir des administrateurs dans les départemens de l'entreprendre ,et de le conduire à sa fin. Telle est la série des connoissances qui nous semblent devoir servir de base fondamentale à l'étude raisonnée de l'économie rurale considérée en grand , et de l'agriculture en particulier ; tels sont les moyens qui nous paroissent les plus propres à en l'âter les progrès dans toutes ses branches. Mais , nous ne crai- gnons pas de le dire, toutes ces connoissances seroient insuf- fisantes pour l'exercice de cet art , si l'on n'y joignoitla pratique qui en est le complément. Si la théorie peut remj^lacer , jusqu'à im certain point, la pratique, elle ne peut jamais la suppléer, et , s'il'falloit faire un choix entre ces deux genres de connois- sances, il n'est pas douteux qu'on ne dût préférer le dernier. En se laissant conduire par la routine , on seroit sûr au moins d'obtenir des résultats utiles , tandis qu'en ne suivant unique- ment que la théorie pour guide , on fait des expériences qui ne donnent souvent , et pendant long-temps , que le regret de les avoir tentées. L'AGRICULTURE PAR PRINCIPES. xxïv De la pratique de l'Agriculture. Voyez le troisième Tableau. La pratique de l'agriculture se compose de deux sortes de connoissances , les unes que l'on acquiert par les yeux , et les autres par l'exercice. Dans la première sorte de ces connoissances doivent être pla- cées, 1". celle des outils , instrumens , ustensiles , |^chines , fa- briques et substances employées dans les différentes espèces de cultures ; 2°. ensuite celle de l'usage de chacun de ces objets, leur mérite relatif, et la manière de s'en servir ou de les employer ; 3". et enfin celle des différens procédés, recettes et manipulations employées dans les diverses sortes de cultures. Ces connoissances exigent de la mémoire , de l'intelligence et de la réflexion. Elles s'acquièrent par l'inspection des objets , par l'examen que Ion en fait , et par la lecture des ouvrages qui traitent de leurs usages ; et , plus ordinairement , par l'exemple de l'emploi qu'on en voit faire à un cultivateur praticien. i Les connoissances qui s'apprennent par l'exercice sont celles qui ont pour objet les travaux de culture , dégagés de tout ce qui tient à la théorie , et restreints à ce qui est purement méca- nique. Ce sont les défonçages , les labours , les semis , les bi- nages , les arrosemens et autres travaux de cette espèce , aux- quels on peut ajouter les opérations de culture , telles que les plantations , les marcottes , la taille et le palissage des arbres fruitiers , les récoltes et les greffes qui demandent seulement plus d'habileté dans les mains. Ces connoissances pratiques exigent de la jeunesse, de la santé et delà force dans ceux qui veulent les posséder toutes. Mais on ne les acquiert, jusqu'à ua ixvvi ESSAI Sun LA MANIKHi: D'EïUDIER certain point, qu'autant qu'on est dirigé par un maître adroit, et qui a l'habitude de ces travaux et de ces opérations. Dans les campagnes , ces connoissances se communiquent par l'exemple du père aux enfans, et se propagent, pour ainsi dire , d'elles- mêmes , sans que celui qui montre en sache plus que celui qui apprend. Mais le jardinage étant plus étendu dans le nombre de ses cultures , et dans les procédés qu'elles exigent , il s'est formé naturelleraqgjf; des écoles pratiques dans cette partie , où beau- coup de jeunes jardiniers , après avoir appris sous leurs pères les premiers élémens de leur art , vont se perfectionner. Presque tous voyagent dans différens cantons , et travaillent dans de grands jardins , sous des maîtres qui ont acquis de l'expérience par un long exercice. Les jardins potagers de Versailles , plantés par Laquintinie , et où sa pratique a continué d'être suivie et s'est perfectionnée; ceux deTrianon, dirigés par Richard , le premier jardinier botaniste de son temps ; ceux de Choisj , de Chantilly, de Brunoy; les cultures d'arbres à fruits de Montreuil; les pépinières de Vitry , et , à Paris ;, celles des Chartreux , les jardins du Muséum , ceux de Tivoli , de l'hôtel de Biron , de plu- sieurs fleuristes , etc. , étoient ou sont encore les écoles prati- ques les plus fréquentées par les élèves jardiniers pour les divers genres de jardinage. Aussi cette partie de l'agriculture est-elle plus avancée en France que les autres , par la raison qu'il y a des maîtres qui l'enseignent et des élèves qui l'étudient. En Belgique, en Angleterre, en Alsace et dans quelques parties de l'Allemagne , il n'est pas rare de voir les fils de propriétaires de biens ruraux et de fermiers aisés, suivre la même marche que ceux des jardiniers français. Ils vont terminer leur apprentis- sage chez des praticiens consommés , ou voyagent dans diffé- L'AGRICULTURE PAR PRINCIPES. xxxvi. rens pays pour augmenter la somme de leurs connoissances. C'est , en grande partie , à cet usage qu'est dû le perfectionne- ment des différentes branches de l'économie rurale dans ces divers pays. Ainsi , il en est de cette science comme de toutes les autres , ce n'est qu'autant qu'on s'est occupé de la théorie et de la pratique , qu'on peut se flatter de la savoir, et ce n'est que par l'étude des principes fondés sur la physique générale , sur" la connoissance de l'organisation végétale et des agens de la végétation, qu'on peut espérer de la perfectionner. Mais il se présente naturellement ici une réflexion qui pour- roit jeter le découragement parmi ceux qui seroient tentés de l'étudier dans son ensemble et ses différentes parties ; c'est , d'une part, la grande étendue de c^te science , et, de l'autre , la multitude de connoissances qu'elle exige pour l'exercer, et sur-tout pour la perfectionner. La vie d'un homme paroît à peine assez longue pour les acquérir . et jamais l'intelligence des liabitans des campagnes ne pourra les embrasser. Quelques personnes superiîcielles en concluront qu'il faut s'en tenir à l'ancienne routine , et ne pas entreprendre une étude , au moins très-difficile , pour ne pas dire impossible à suivre dans toutes ses parties. Elles s'appuieront de l'autorité des agriculteurs de cabinet qui ont dit, et ne cessent de répéter dans leurs écri(5,. que les cultivateurs des campagnes ne sont que des machines mues par l'exemple , et incapables de faije autre chose que ce qu'ils ont vu pratiquer. S'ils n'entendent parler que des ouvriers qui exécutent simplement les travaux de l'agriculture, cette assertion pourra être vraie jusqu'à un certain point , mais elle ne le sera pas à l'égard de ceux qui dirigent des exploitations rurales de quelque étendue. De tels hommes ont nécessairement un grand nombre de faits acquis par la pratique ; qui les guideiit xxxTiii ESSAI SUR LA MAMERE D'ETUDIER dans leurs opérations de culture ; et quoiqu'ils ne puissent pas ordinairement les lier ensemble pour en déduire iine théorie raisonnée , ils n'en ont pas moins l'intime conviction que ce qu'ils font est bon et avantageux. Je sais bien que si vous demandez à beaucoup de cultivateurs des campagnes : Pourquoi faites-vous ainsi telle opération? la plupart vous répondront : nos pères ont fait ainsi ; nous suivons leur exemple. Mais je sais aussi , et j'en ai souvent acquis la preuve, qu'un assez grand nombre vous donneront des motifs plus ou moins bien fondés de leurs opérations. Les vignerons , les forestiers , les tailleurs d'arbres fruitiers, et sur-tout les jardi- niers , vous diront également la raison (j£ leur manière d'opérer. Beaucoup de ces raisons t^nt mauvai'ses , sans doute , parce qu'elles sont , pour l'ordinaire , en contradiction avec les lois de la physique et de la physiologie végétale ; mais enfin ils les ont ou retenues de leurs maîtres , ou apprises eux-mêmes par l'observation. Ils ont donc , comme tous les autres hommes, la ficulté d'observer et de combiner des idées , et d'en tirer des conséquences plus ou moins exactes. Il n'est pas possible , sans doute , de faire des savans de tous les cultivateurs , et il n'est pas, à beaucoup près , nécessaire qu'ils Wsoient ; mais ils doivent tous avoir les connoissances que com- portent leurs fonctions respectives. Les agriculteurs , en général , peuvent se diviser en trois classes : celle des grands proprié- taires qui cultivent eux-mêmes , et des fermiers qui dirigent une grande exploitation ; celle des propriétaires et des fermiers d'une étendue de terre moins considérable , et celle des journaliers et des petits cultivateurs. Chacune de ces classes doit avoir des connoissances plus ou moins étendues; et l'instruction doit être, par conséquent; très - différente. Nous allons indiquer celle qui L'AGRICULTURE PAR PRINCIPES. ixxix convient à chacune, et les moyens delà répandre. Nous com- mencerons par la classe la plus nombreuse. Des moyens de répandre les comioissaiices agricoles et de les perfectionner. On sait avec quelle facilité les enfans des plus simples villageois apprennent une infinité de choses qu'ils ne peu- vent comprendre, et qu'ils ne comprendront jamais, et qui ne servent le plus souvent qu'à leur rendre le jugement faux. Au lieu de les charger ainsi de provisions , tout au moins inutiles , pourquoi ne leur feroit-on pas connoitre , dés leur en- fance , tous les objets d'économie rurale et domestique qu'ils peuvent voir et toucher , tels que les outils , les instrumens, les substances, les machines, les végétaux et les animaux qui sont du domaine de l'agriculture? A cet âge , tout ce qui tombe sous les sens frappe et se retient toute la vie. En même temps, pour exercer leur mémoire et développer leurs facultés intellec- tuelles , on pourroit leur donner les élémens de la lecture , de l'écriture , et leur faire apprendre par cœur un catéchisme rai- sonné d'économie rurale. Cet ouvrage , très-difficile à exécuter , et qui manque absolument , devroit être basé sur les principes de la saine physique , ne contenir que des faits démontrés , et aucune proposition abstraite. Ils Tapprendroient d'abord sans le comprendre ; mais à mesure qu'ils avanceroient en âge , ils trouveroient à faire l'application de ces principes qui , com- mentés avec discernement dans des ouvrages à leur portée, sous la forme d'almanaclis, leur donneroient des connoissances exactes et durables sur l'objet le plus essentiel à leur existence et à leur bonheur. Un catéchisme et des almanachs , voilà les moyens d'instruc- i '■ . ,r XL ESSAI SUR LA MANIERE D'ETUDIER tion qui conviennent aux journaliers et aux petits cultivateurs des campagnes , qui forment la dernière classe des agriculteurs A ceux de la seconde, donnez des livres de pratique, basés sur la théorie la plus exacte ; mais ayez pour les cultivateurs de la pre- mière classe des livres de théorie , fondés sur un très-grand nom- bre de faits , puisés dans la pratique de l'agriculture de toutes les parties du monde, dans la physiologie végétale, dans la chimie pneumatique et dans la physique générale. Les agronomes qui voudront posséder toutes les branches de l'économie rurale , devront avoir , en outre , des connoissances de botanique, de mathématiques, de géographie, de géologie , de la science agricole , de la législation rurale et de l'économie politique. Voilà pour les savans. On voit donc que , quelque étendue que soit cette science, quelle que soit la multitude de connoissances qu'elle exige , il n'est rien moins qu'impossible d'en répandre les résultats dans les campagnes. Mais, pour faire marcher d'un pas égal la théorie et la pratique, compléter le perfectionnement de la science , la maintenir dans un état prospère, et lui faire faire des progrès rapides, il convien- droit d'ëtabhr autant de fermes expérimentales qu'il existe de bassins naturels sur le sol de la France , ou tout au moins , quatre principales, qui seroient placées vers le centre de chacun des quatre climats qui divisent le territoire de la République. Ces fermes , ou plutôt ces écoles de pratiques et d'expériences, dont l'étendue, la division, la variété des sites et l'organisation doivent être en rapport exact avec l'objet auquel elles sont desti- nées, devroient être dirigées par des hommes de la chose, par de bons praticiens dans les différentes branches de l'économie jjirale , et qui réuniroient à la faculté d'exprimer clairement leurs L'AGRICULTURE PAR PRINCIPES. xm leurs idées de vive voix , celle de les rendre avec méthode par écrit. Ils auroient sous eux des hommes intelligens, habiles dans chacun des genres d'exploitation , lesquels seroient chargés de conduire les ateliers de toute espèce , de surveiller les travaux, d'indiquer aux ouvriers le meilleur emploi du temps et de leurs forces, et de développer ainsi leur intelligence. Pour exécuter les cukures et les différens travaux , on prendroit des enfans de la patrie , des deux sexes , avec lesquels seroient admis, sous certaines conditions, les enfans des particuliers qui voudroient les faire instruire dans la pratique de l'agriculture , et les rendre propres à devenir de bons fermiers d'exploitations rurales. Ces espèces de séminaires formeroient des souches de fa- milles agricoles qui , répandues sur le territoire français , j donneroient l'exemple de cultures perfectionnées , et rendroient à l'agriculture la population que le luxe des villes lui enlève chaque année. Comme il n'est pas moins essentiel d'introduire de nouvelles cultures, que de perfectionner .celles déjà établies, afin d'em- ployer, le plus utilement possible, la variété considérable de climats , de sites et de sols qui existent sur le territoire de la République , il seroit formé , à cet effet , un corps de voyageurs; les membres en seroient choisis parmi les jeunes agriculteurs connoissant les animaux , les végétaux, et qui seroient fmiiliers avec la pratique et la théorie de cette science ; leurs fonctions seroient de parcourir, soit seuls , soit plusieurs ensemble, les différentes parties de la France , ensuite celles de l'Europe , et enfin les diverses parties du monde , analogues à la température des climats de l'Ejupire français. Ces voyages auroient pour but de recueillir des observations exactes, i°. sur les différens Tome XI, 6 xtn ESSAI SUn LK MAMFRE D'ETL7)IER systèmes d'économie rural© adoptes par les différens peuples» et les principes sur lesquels ils sont fondés; 2". sur les genres, les pratiques , les procédés , les recettes , les manipulations de culture et d'opérations y relatives , qui sont établis dans divers pays ; 3". de se procurer et d'envoyer eu France les végétaux , les animaux , les outils , les ustensiles . les machines et les instrumcns perfectionnés , servant dans réconomie rurale , et qui sont inconnus aux agriculteurs français. Et enfin , pour coordonner toutes les parties de ce grand ensemble , les lier et les faire concourir au même but , qui est l'instruction des cultivateurs , et les progrès de I.i science dans toutes ses branches , il seroit nécessaire d'établir un bureau central d'économie rurale ; il pourroit être divisé en cinq sec- tions , comme l'est elle-même la science dont il s'occuperoit. Mais , comme les branches de l'économie rurale sont plus eu moins étendues , qu'elles renferment une plus ou moins grande quantité de matières , et qu'elles ont divers degrés d'importan- ce, il seroit convenable que ces sections fussent formées d'un nombre inégal de membres. La première branche de l'économie rurale , qui est celle de l'agriculture , pourroit former une section composée de sept personnes^ savoir ; 1°. deux praticiens de la grande culture , et un de la petite ; 2^. d'un praticien du jiu-dinage dans ses différentes parties ; 5^. d'un forestier ; 4'. d'im botaniste phy- siologiste , et 5". d'un chimiste pneumaticien , à qui l'agro- nomie ne seroit pas étrangère. La seconde section pourroit être composée de cinq mem- bres , savoir : de trois vétérinaires , et de deux zoologistes , habiles dans l'éducation des vers à soie , des abeilles , des poissons , et qui se partageroient toutes les parties qui compul- sent la seconde branche de Téconoiftie rurale.. L'AGRICULTURE PAR PRINCIPES. XLin Celle des arts économiques n'a besoin d'être formée que de trois artistes , auxquels les arts de ce genre seroient familiers , et qui auroient quelques- connoissances de l'économie domes- tique. La- section d'arcliitecture rurale pourroit se composer d'un architecte des constructions rurales , d'un autre d'architecture relative au jardinage , et d'un ingénieur des ponts , chaussées et canaux. La cinquième et dernière branche de l'économie rurale devroit former une section de trois membres , qui réunir oit des hommes habiles dans la législation rurale , la statistique et ^'économie politique. A ce bureau central d'économie rurale devroient être atta- chés trois secrétaires , l'un , possédant les langues anciennes , et les deux autres les langues modernes des différens peuples de l'Europe. "J •: m.; . Une bibli{}thèqûe , composée de tous les livres anciens et modernes , étrangers et nationaux , seroit indispensable à cet établissement ; et les trois secrétaires en seroient les biblio- thécaires, i. fb auiq f>i s. Enfin , j>our compléter ce grand étaWissemerit , ' il seroit utile d'y annexer une galerie propre à recevoir ime collection de tous les outils , ustensiles , instrumens , machines , modèles de fabriques , plans d'exploitations rurales , et substances em- ployées dans l'économie rurale des différens peuples , en même temps que des échantillons susceptibles de se conserver , de tous les pri)duits de la terre , préparés de la manière d mt ils le sont lorsqu'ils sortent des mains du cultivateur pour passer dans celles du consommateur ou du fabricant. Mais, attendu qu'il ne pourroit résulte;' d'avantages réels j! IV ES.SAI SUR LA ISIAMEllE D'ETUDIER d'un ëtablissement semblable , qu'autant que les membres dont il seroit composé seroient laborieiix , actifs et éclairés , et qu'une expérience manquée en ce genre reculeroit , peut-être de plusieurs siècles, Favantootî qu'on aurr ir pu en retirer, il seroit nécessaire que son organisation première fût basée sur la connoissance intime du mente de ceux qui seroi -ut admis dans cette composition ; ils devroient être clioisis sur leurs tra- vaux , appuyés d'une pratique long- temps exercée, et sur leurs écrits , publiés depuis au moins une année révolue. Le jury- naturel d'un tel choix seroit pris dans les classes de physique et de mathématiques , et dans celle des beaux-arts de l'Institut national. Le choix organique une fois fait , ce corps se recruteroit de lui-même , au moyen de concours établis parmi les fonction- naires subalternes qui , en raison de leur mérite . constaté par des examens périodiques , pourroient arriver des dernières pla- ces jusqu'aux premières \ mais toutefois sans exclure les étran- gers à l'établissement , qui auroient un mérite supérieur aux élèves , afin d'exciter l'émulation , et de remplir les places par le mérite le plus distingué. Yk^s fonctions des membres de ce bureau seroient i". de recueillir toutes les connoissances acquises en économie riu'ale dans tous les temps et dans tous les lieux ; ztP. d'établir et de suivre des séries d'expériences dans toutes les branches de cette science , pour en reculer les limites ; 3". et enfin , de répandre \ç^& principes agronomiques, et de les mettre à la portée de toutes les classes de cultivateurs. Pour arriver à ce but , l'une des premières choses qu'il au- roit à faire seroit le Dictionnaire raisonné d'économie rurale, afin de fixer la langue de cette science , qui n'existe qu'éparse dans un greuid nombre d'ouvrages , et qui est aussi vague que L'AGRICULTURE PAR PT\l?saPEF. xi.v diffuse , iaexactf et Incomplète. Peur cet efR^t , il coiiviendroit de rechercher t^us les mots qui expriment des idées , tous les noms des êtres du domaine de l'économie rurale , ceux des travaux , des u.stensiles , et autres objets appartenant à cette science ; de Its rectifier , s'il en étoit besoin , de les augmenter et perfectionner , d'indiquer leurs origines , leurs dériv»js , leur signification , leurs diverses acceptions , leurs synou) mes la- tins , et , à défaut de synonymes déjà faits , d'en établir de nouveaux , qui pussent être adoptés par toutes les na lions européennes , et composer une langue à la manière de celle de l'histoire naturelle, de la chimie , etc. (i). L'ouvrage le plus étendu en ce genre , et dans lequel on (i) Les noms des blés, des fourrages, des légumes, des plantes économiques ei des arbres fruitiers, qui sont les principrux objets de l'agriculture, sont si peu fixés que, non seulement ils ne présentent pas b'S mêmes idées aux plus savans agronomes de l'Europe , mais qu'ils ne sont pas même entendus de la même manière , ni appliqués aux mêmes objets, dans la même province, daus le même canton et dans le même village. Les noms des travaux, des opérations, des pratiques, des manipulations de culture ; ceux des outils, des insirumcns , machines, fabriques, ustensiles et substances qui servent journellement dans l'exercice de l'agriculture , sont eucore à établir d'une manière uniforme. Cnlin, il n'est pas même jusqu'aux termes des cboses fondamentales de la science, tels que races , sous-variétés , variétés , espèces , genres , familles , principes , etc., qui ne soient pris , par des écrivains agronomes, sous des acceptions non seulement différentes , mais souvent opposées. Cependant, le sens de presque tous ces termes est fixé dans plusieurs langues de l'Europe par des autorités d'autant plus respectables , que leurs auteurs l'ont établi sur les bases d'une saine logique, et sur l'observation de la nature. Mais ces définitions étant éparses dans un grand nombre d'ouvrages, la plupart écrits en langues étrangères , ne sont connues que d'un petit nombre d'agronomes français. Cette confusion dans les mots en met dans les idées , et retarde nécessairement les progrès de l'art. Fi.irc cesser cette confusion, seroii un grand .icbemiucmem vers le perfeclionnemeat de l'économie rurale. w.n ESSAI SUR LA MANIERE D'ETUDîEr. trouve de très-grandes ressources , est sans contredit le Cours complet d'Agriculture de Rozier. Cependant , il s'en faut de beaucoup qu'il réunisse tout ce qu'il faut savoir , et que les articles qu'il renferme y soient traités avec la méthode et la précision qui conviennent à un livre classique. Le deuxième travail que devroit entreprendre le bureau d'agri- culture , seroit celui de rassembler tous les faits connus en éco- nomie rui-ale , et sur-tout en agriculture où ils sont très-nom- breux , de les constater par des expériences midtipliées, de les réunir par séries , et d'en déduire des conséquences d'où ré- sultent les principes de la science agricole. Il en est plusieurs qui déjà sont avoués de tous les agronomes ; d'autres ne sont que soupçonnés , et il est très-probable qu'il en existe un plus grand nombre qui sont inconnus. Or , s'il est vrai , comme on ne peut en douter , que la découverte d'un principe bien avéré soit pré- férable à celle de cent faits isolés , quel avantage ne résulteroit-il pas de ce travail pour les progrès de l'économie rurale (i)? (i) Il ne faut pas croire que l'économie rurale, en général, cl l'agriculture, en pariiciilicr , ne consistent que dans des faits; qu'elles sont, lune et l'autre, fort différentes des autres sciences ; que même , elles ne sont pas une science , mais tout au plus un art mécanique qui n'a ni base , ni principes certains ; qu'elles sont ren- fermées dans des pratiques , des procédés , des recettes , des manipulations et des _ travaux, utiles seuleniént dans les lieux où ils sont établis, et qui doivent changer en raison des climats , des situations , des localités , des terrains , des expositions , des années , des saisons, etc. Tous ces propos , pour avoir été souvent répétés , n'en sont ni plus exacts ,ni plus vrais. Sans doute, toutes ces différences nécesskeni des modifications d :u\s l'applicatiou des principes , mais ne les changent pas. Quels que soient les latitudes, les terrains, il n'est pas moins reconnu ijue pour les cultures des plantes économiques , îes semis ne doivent être précédés de hibours ; que l'époque la plus favorable à la levée dés graines ne soit celle où la terre , suffisamment iniijibée par les eaux , commence à entrer en fermentation ; que l'humidité et la chaleur cûiuribuent à la germination des graines et à l'acrroissemont des végétaux ; que U sérheiesse chaude accélère la maturité das récoltes; que les plantations réu.^sissout L'AGRICULTURE PAR PRI>T.IPE.S. xin^ Une chose non moins utile seroit d'établir un mode de des- cription pour toutes les cultures de végétaux employés dans Técononiie rurale, pour toutes les opérations, pour tous les travaux. Ce mode devroit être simple, concis, méthodique , et porter sur des bases essentielles. On négligeroit les détails inu- tiles aux cultivateurs qui possèdent les élémens de leur art , et insuffisans pour ceux qui n'ont pas les premières notions de la culture. Il résulteroit d'un travail aussi complet que possible , sur celte partie , de grands avantages. Le premier seroit de réunir , par ordre de matières , toutes les connoissances acquises en économie rurale , de les distribuer par branches , par classes , par sections, etc. , comme la science elle- même est divisée. d'autant mieux, que les arbres sont arraclics avec plus de soin, que les racines soi^t mieux conservées, restent moins long-temps exposées à l'air, et que le t^mps où la plantation est faite, est suivi d'une humidité chaude. Ensuite, que tous les végétaux ligneux , à couches concentriques, peuvent se propager de boutures , et, à plus forte raison , de marcottes ; que la voie de multiplicaiiou par les grelles peut ôtre employée avec succès pour propager des variétés de même espèce , des espèces de même genre , et souvent des genres de même famille. Si quelques anomalies paroissciu faire des exceptions à ces principes , elles ne doivent pas empêcher de les admettre , parce que , la plupart d'enir'elics n'ayant pas été constatées par des expériences irrécusables, leur existence n'est rien moins que prouvée. Ces principes généraux eu régissent d'autres du deuxième et du troisième ordre qui ne sont pas moins certains , et qui peuvent être appliqués aux diverses sortes de cultures, sous toutes les ?6ues de la terre , dans tous les climats et dans tous les terrains, avec h"^ modilications convenables à l'application. Ainsi l'agriculture qui est fondée sur l'expérience et la physiologie végétale , qui f» se?^ bases, ses principes , ses divisions, et dont la pratique raisonnéc exige quelquefois im si grand nombre de combinaisons intelligentes , est véritablement une science, et unr science qu'on doit être d'autant plus jaloux d'acquérir, qu'en nourrissant les hommes , elle louruità la plus grande partie de leurs autres besoins-, et leur procure les plus dogrc^ jouissances. ■X- XLviu ESSAI SUR LA MAMERE D'ETUDIER Le deuxième , de rendre à peu près inutile la plus faraude partie des livres d'économie rurale qui remplissent les Ijiblio- thèques. Le nombre de ceux qui ont paru en Europe , depuis le quatorzième siècle , est énorme. La plupart ne sont que des compilations indigestes , des recueils d'erreurs , ou dti répéti- tions de ce qu'avoient dit les anciens, souvent défigurés faute de les entendre. Y trouve-t-on quelques faits ? ils sont vague- ment énoncés , souvent faux . et presque toujours dénués de cette théorie qui doit être appiiyée sur des principes exacts. On diminueroit , par ce moyen , une dépense très-considérable , et l'on faciliteroit d'autant l'instruction publique dans celte inté- ressante partie des connoissances humaines. Le troisième enfin , seroit de présenter dans un petit nombre de volumes , sous une forme méthodique, et dans un style concis, toutes les connoissances exactes qu'il importe de savoir. Un ouvrage de ce genre , rédigé à l'instar de ceux qui ont été com- posés pour l'étude de la botanique , de la zoologie , de la chimie , et de quelques autres sciences , fcroit avancer rapidement celle de l'agriculture. A ces obligations imposées au bureau d'économie rurale , on devroit ajouter celle de faire des cours publics , divisés en autant départies qu'il y auroit de membres dans sa composition. Pour donner à ces cours toute l'utilité dont ils pourroient être sus- ceptibles , il convi endroit qu'on parlât autant aux yeux des audi- teurs qu'à leur entendement , parce que les connoissances qui s'acquièrent par plusieurs sens à la fois , sont plus exactes et plus durables. Ainsi , les leçons seroient accompagnées de la démonstration des objets qui en feroient la matière , autant qu'ils en seroient susceptibles. Les élèves praticiens qui se se- roient distingués dans les fermes exiDérimen taies distribuées danâ L'AGRICULTURE PAR PRI>^CIPES. xi ix dans les diverses parties de TEmpire , seroieni appelées à suivre ces cours pour compléter leur éducation, en réunissant les con- noissances de Ja pratique à celles de la théorie. Alors ils devien- droient propres à entrer dans le corps de voyageurs chargés de recueillir les objets et les connoissances utiles aux progrès de la science économique. Le bureau central entretiendroit , en outre , une correspon- dance active, mais libre , officieuse et amicale, avec les chefs des grandes pépinières privées , communales, départementales et nationales ; avec les administrations des grands jardins écono- miques , de naturalisation de végétaux , et d'agrémens dans tous les genres ; avec les sociétés d'agriculture , des arts écono- miques , vétérinaires , et autres qui sont du domaine de l'éco- nomie rurale et domestique , tant dans l'intérieur de la Piépu- blique , qu'à l'extérieur , en Europe et dans toutes les autres parties du monde. Cette correspondance auroit pour objet de faire corinoitre réciproquement tous les faits nouveaux en économie rurale , utiles aux progrès de la science , qui auroient été observés et reconnus dans chaque endroit ; d'échanger les semences de végétaux nouvellement introduits ou peu connus en agriculture ; de transmettre et de recevoir des modèles d'outils , d'ustensiles et instrumens ; des dessins de machines et de fabriques qui ser- rent dans les différentes branches de l'économie rurale , soit que ces choses fussent nouvellement inventées , soit qu'elles fussent seulement perfectionnées. Par ce moyen , les connoissances se trouveroient promptement répandues sur tous les points , et Ton auroit des résultats d'expériences entreprises en même temps dans différens climats , dans des sols très-variés , par nu grand nombre de procédés différens , et par conséquent des dont Tome XL 7 i ESSAI SLR LA MANILRE D'ETLDIER nées exactes . que , dans l'état des choses actuelles', on ne peut acquérir qu'au bout d'un grand nombre d'années. Les bornes de cet article ne nous permettent pas d'entrer dans déplus grands détails sur l'organisation de cet établissement. Il est d'ailleurs facile de les suppléer ainsi que d'imaginer tous les avantages qui pourroient en résulter pour les progrés d'une des .sciences les plus utiles à la splendeur de l'Etat , et au bonheur des individus. Nous ajouterons seulement que les membres d'un tel établissement ne pourront opérer de bien qu'autant qu'ils mériteront , par leur travail, la confiance des agriculteurs, en ne leur présentant que des vérités fondées sur des expériences exactes. Ceux-ci ont été si souvent et si cruellement trompés par les faiseurs de livres, qu'ils sont devenus incrédules , méfians et disposés à rejeter toutes les nouveautés qu'on leur propose. Pour les faire admettre , ils n'emploiront que la voie de l'exemple et Ja persuasion. Si jamais ils recouroient à l'autorité pour opérer même le bien , ils deviendroient le fléau de l'agriculture au heu d'en être les bienfaiteurs. Dans les changemens de ce genre , la force de la puissance est dans les encouragemens , et sur-tout dans l'exemple. Examinons actuellement quelles seroientles dépenses néces- saires pour l'exécution de ce projet , et , pour cela , éta- blissons les objets dont il auroit besoin. Il faudroit à cet éta- blissement ; 1°. Quatorze fermes situées dans chacun des bassins naturels qui divisent le territoire français , et dont l'étendue de chacune seroit au moins de cinq cents arpens , composés de terrains va- riés dans leurs sols ei leqr situation. :2®. Un terrain de cent cinquante à deux cents arpens , situé dons la partie la plus méridionale de la France , et offrant des L'AGRIlXtLTURE PAR PRINCIPES. li expositions et des sols de différentes natures , pour la naturalisa- tion des végétaux et des animaux des Tropiques, qui peuvent être utiles aux progrès de l'économie rurale. 3°. Une portion de chaîne de hautes montagnes couronnées par des glaces permanentes , pour y acclimater les animaux et les végétaux des hautes Cordilliéres , du plateau de la grande Tartarie et du voisinage des pôles , tels , parmi les animaux , les lamas , les vigognes , les bisons , les condor , etc. ; et , parmi les végétaux , les pins du Chili et autres arbres à mâtures , ainsi que les plantes utiles qui croissent dans ces positions sous toutes les zones de la terre. 4** . Une maison avec le local nécessaire pour l'installation du bureau central. Cet objet seroit situé à peu de distance des fau- bourgs de la capitale. A ces dépenses premières d'acquisition , doivent être ajoutées celles nécessaires , 1°. Pour faire les dispositions , distributions et préparations de terrains ; pour former les plantations , les clôtures , les cons- tructions de fabriques , pour les meubler et les rendre propres à loger les hommes , retirer les animaux et serrer les produits des exploitations; 2°. Pour se procurer des races variées et perfectionnées des animaux domestiques et de ceux qu'on peut amener à l'état de domesticité , ainsi que les plants et les semences nécessaires aux plantations , clôtures et onsemencemens de terrains ; 3°. Pour acheter les outils, ustensiles, instrumens , machi- nes , voitures et substances indispensables à l'exploitation de tous les établissemens ruraux , y compris l'installation des ageas de la culture et celle des élèves ; 4"' J^t enfin , pour payer les appointemens de toutes les per- LU ESSAI SUR LA MA?, Maii.Maieb.Sorg I V n H (Offimi.AuU, Bot.,J,„l,., |lESBACI?I«>e>.ia«r.. Fri«, RANDESROU- \ \j^f,^ < nwrei.etc. ) A quatre rang, ,p,„„.p i„s_^p...» ( ■'"■-;" 1 '— ■ ,' C DeCiiitoaux. . > A.''""-d- ■'■p". !«•.•<" •^ ^irsi^. 1 I r.Ueuti.Martwùend'Is^.ctt. aES. . . / J De Maisons de ^^ .l ^ „ , _ ^ / j Erabln-Fi^sei , Catalpa . PeapKcn J Plaisance. • • -\ Uanci.eit- SE PO DI::S CLOTURES. 3^ LISIERES DE PLAWTATIONS. / des : ( De Biens Rurauv. iT.a.l«.-s ) DeJarJi ftaaa.Siiii^. ( O-er, . llareraD . Ihf-^ . k.fl LEAU V. X. rUENT LÉCONOMIE RURALE. EN CINQ PARTIES PRINCIPALES, 3onomiques , 4". l'Architecture Rurale, 5°. le Commerce des Produits Agricoles. ÎRASSE QUATRE CLASSES DIFFÉRENTES % gm SONT: SECTIONS. 4». LA CULTURE DES JARDINS, qui offre celle des SERIES. SORTES. ESPECES. ( De pleine lerre . . i*;''""»"'""- "'"»''• • '•"'"'" ) De Couches. . . B,.u„.pa.L(8am,.d,p,m„, f ( De pleine Icne . SECTIOIVS. SERIES. SORTES. ESPÈCES. . CltrauiUei .Poliront ,Gîi FiaiTSLLGUMICnS. f De CllA; • /mcIow , Concombre» de POTAGEUS. )""■>" 3'. \ De Pla.es Uamles J t..,.,„ p„„, / DeCloclics . . il.'i""' ".po.Cépo, B.u„. ( i"..ti«.,C.pu„ua,P^, FLEURISTES. AIÏBRES A FLEURS, V De Printemps et (C;iL.lp., So,LI«.de.Cb««a„, P„„. .< "l'-Elé •; n..„..J„,„„,M.,™i„,J.|.d.. ( t Sophorai , elc. iies .... /m»»!",, F..mboliier,, Groit.lljcr. 1 V.eo„,EpincV.Dell«,e.c. FMJITIERS à fruits. FORESTIERS. . A Noy.ii 5'. r EnEvenlaib, s FRUITIER.*; 1 UIS A LA I •{'--- PEPINIERES D'ARBRES ET D'i BUSTES C«l.ier., PtunierJ, Abncoiim , Pi- ( N4li;.r. . JumV.n. , PI.. ,( N,TI,.,a.,Cyp,i.,,ic. ( ClSnti, H»ire< , Ctinnt. , Boult.iu \ Frénu, Erablca, cu. f AIrcllo, Bcuyira , Lro. Italiens: V „.^. de ..rdn,= io„du» ns,:V.i- nlei-jneuKles ) '.»•"■, AD.l,«iié, ,.Sui=e.c. H..- / Ordinal remeol petits, plinr/ide Henn . . < Lerï «., pi[|^r«qu«. lU ro<.lif..,.™i J H« PouU , de» Kiwqoeï , de* F*l.n- ( que* f^nustit^ue*, etc. l PIui grande que 1« pr^ecdeos . rrafcr- f Cliautpélre; Sylve-sties. 3'. I PAYSAGERS. . / Ordmairemeolpcl s t--p'r," ) d„P„„U,d.. ^ que* f^nustit^ue l PIui grande que 1« pr^ecdeo* . rrafcr- \ mMit les mteie* obieu . «t de plu», Terrej Ubourjblo. Prairie,, ' Bouquet! de boiï, Cmïtum c. quM , Eaux vhe», Fabrice* r».nei. Rivière». Lac.Ponb. Mou- lin», Saillie.. Ohera-o. B,,t..« de to,.i„ «pic« iç„„ p Uab.uuoût. ^Pcl«L.«. M4«, de fleur, et .l.rh™. SECTIU.^îJ. .bJLlVfJr.S. - ^Krf^Fe5. -«'-E^Ti-tt.rfc.j, I . Lt5 CÉllLALES. |LEsnA<:I7lEs^o^;B- BlSSANÎtS . . . D'Automne . . . J^^**- Or^-t, S'.-sic, à^o^c d'bi^t De Pni. temps • • % L eu ALIMEIVTAinES, SGBOSLLGUMCS. D'ilivcr. . • . . Coix-pommEt, Ca*ilicri,etc D'Elé Cfilei.BeUci.CbuuibiUfi.cl IXS l'ATLIlACI^S. 2". A FOURRAGES, ( Tilllei tampun , Lu]iuliiie, Spergulc iTuU, 1» planiu io« U tlimii tour- Katurcllea. . . ■} et, t.™..,i u™ d.....uu., l„L,... , .^ . ,. tLiicn», Sliito , rtammul , Tll. Arl.ficclles . . .| „,.,,r.,.,,„,.,.. DKS ARTS, ou PLANTES. Propresaux climats ('^f"' ""•"•. ^'"■''"! ; î'"' V ■ ", ■ • • S l.me,Ai.chidt,nc. du nord, f '''' J Ckinn., Lin, Orlic , PllU , ibul.l.a ■**••••) Fhormium , Spirte. »"t G'ude, Putel , Orcanc Tonraeiol , Sifranum, lUiobtr f T»b>ci, SouJn. CirJi'irci, Pr«le4 T -.011 i^Vjm. GRANDS VERGERS ' AGRESTES , dounaDi des fruiis BONS i MANGER. . < Cliâlai. ^EXlTcnrar Fruitiers AcreStCS^ . '"' >-^>rin> , rrunieri,i-ecueri « l de „gne, Niflier*. elc DBE. • • • <, QuinCOncesde . . ' i„"'"co.Ent'^'Ûr'.'. P^^iitmiilcr 3*. f ^^ " DONTONTIIIEDES; p|3„,3,i„„3 ^, , ( ï,.,„. Noi..,i„. , H An.. BLILES l l a..r.,OU,„„,„c. 2". MASSIFS d'arbustes fruitiers. (c) 1-e 2' jf Mo.illou, Meftnier . Pineiiu . Bonr- / )*''3if S"'e"on. Grii«ic,Roclienoi.,Tcin. <;VlgneS . .<||5V i..".., Ntgr.c,. Bordel.l., M„,„.i„, I 3 I ;.( Jl»...d„,Gon.i,,G.m6, Cloiiu,, • Câpreraie cJp„„. ? ,':;'-• ( , J de. m»,.. PREMIERE SECTION TROISIÈME CLASSE. CLOTURES. ..Wpmr,P,„„ell;„.R„„„, j.ç,„ C„n..l.,, . Jujub.., , Aent , R^ D'EotOUraceS . . /S..r«„.Trocn,, Anbi.t, Co,nnn,ll„ l Sjutu,n,,it, ' PALISSADES. . BRISE-VENTS . I De Tontine . . f """"'"' • Omitl.. E,.bl, et I l P"", ll,tf,, Tha,„ , Hoai,L.uri, I 1 GeHït.m do Virjlme , tic. Qui se dépouillent. Pe^pl.cr. dIi.U.,T.IUal. ,10. '"t°"-™"t: r---^-[ VICINAUX. . . . fPni.i^.. .(.«oli^, l.]A 1 "* ^ Acieuirangsd'ai- ,„j„^ ,n.,^„,j^„. Frtan ?,, ÎORDURES ï DKS GRANDES roi:- ^ ,„„ | „^,.,^„_ ) '^ 1""'"^ ""R' (Pl.n„,P, DES CHEMINS. ■coTilto* Suuic^ PtaUco,! 3'. DESAVENLES. . DeCliiteaux. . . ( A..l.ni,.d„ j.p.,^K„„j, viri \ T.UcU.Mirroimin. d'Inde.. De Maisons de r, .., , ,„ . J Er«kU.-Frfni. , ÙUlp. , Paplicn riaisance. ■ • • \ bljuc,,,u:. DES CLOTURES. 3^ LISIERES DE PLAWTATIOKS. <* DES 1 ( De Biens Buraux. I T™. I,. .rb„at,ax n , ) DeJaiJi P( ("î.iUi, Syrinp», Epine» , Cjdi \ Cbttlcri. Tjnunci, 3,t f Humilies ( "•"■• . M. <. l I..u..,io 3' DES CANAUX '. ( D'EcOlllemeUt des ;S..ilc., Ptnpli,r> no;„, Trembla AUX. . . ,' ^•""' ^ "'«=,. It. / DeNavigjllion . . f P'"plim de C>njdi,Pl,un„dOcc. /,e. BOIS. l De Chauffage . . j^-J' '""I"" '"d.B"», „eep,i A f .- J lin"*" Jouvagcf , Cjii»ej de* Al Homogènes. . . (ChênM . Héitm. Ch.rm« , I (^ Bouleau , Alrilciei , etc. Vertes |P™ , S.pin. , Epi»;.. , ï,„.» HiitcrOfièneS . . . /Tou» le» erJnd» irbrei indigà DEUXIÈME BRANCHE. L'EDUCATION DES BESTIAUX, ET AUTRES ANIMAUX UTILES. Elle se (luise en CLASSKS. GENRES. sexes; ET VARIÉTÉS. HISTOIRE. Le Clievnl. La Jument. Le Poulain. Le Hongre, L'Ane. L'Ancsse. L'Aiiun. tgtt , H d*Bi le. di. )T,n,p. Je !,„,,„;„, de r,n.pl.,„. I diff^rca» t métlisde râtil». De U fCTTOT*. ANIMAUX NUISIBLES. Le l.oup. Le Renard. Le Chat Sam-age. La Loutre. La Belette. La Fouine. Le Loir. L'Ecureuil, Le Hat. La Souris. TROISIÈME BRANCHE. LES ARTS ÉCONOMIQUES. Ils comprennent ceux relatifs au.^ besoins de première nécessité des Ciiliivaleurs , tels que CLASSES. SECTION.S. FL GENRES. SORTES. ESPÈCES. DESCRIPIONS, ET USAGES. SÎDiples, . . Préparés . , Panifiés , tels que le pai ! Racines aliracntaiic Légumes. Fruits Légumiers, Fruits d'Arbres. CL.J l Lesnién t Hanicre de le* préparer pour les rci^re p^O ^ agréable* au goùi , rt plu» uiu. f De Iromcnt. D'Avoine. ) n . ) "^ ^eif^ie. De Sarrasin, l ^i„.. a. ^., j ..Cj POXAGEUS. LÉGUMES CATS. . y- Br.ucoup ie Ubuium de primeur, f Cor... , ClfoaJle. , P»>ir.lll , G ir.u- .S. - ( De pleine icne . , -J O'org / De Cliilssis. . . . r^doM . Co.c.mb 5» \ De- Plaies Laniles. !'-•'""' f"""'"'' O . A \ Midjrt.Raipoow )ES -^ I De Cloches . . • ( ''T," 'j "Zlm ASSOîlTlUENS . 5periil..Cerre»ilr.r="rpi«r,,E 5'. ARBBES FRUITIERS SOUMIS A LA TAILLE . . . - EnEventails. . . |P"Vr.. Prumer., Abricoû» EiiQuenou.IIei . /pommier. , Poirier» , d«picM JJl •i que Ici deui divûiODi pn ^ D'Automne, tl'Hî- PLANTES DULBEU-- ^^^ ^^^ Prin- ■( - '.' " '""' '," ISESETTUBÉBEUSES.) «mpsUd'Eir 1 """■ f"''!"' •'■"•»"''"'' "■ 2". ri.EURISTES. 3' ARBUSTES d'aGAÉ' MENT \ D'Automne j (le ^AmariDlliu , BtlMmioei , M>rgue 'i Plinlemps , et < riu Reine. . ŒdleU . Crotlée. l Sophora. . etc. (Mr^TicM. Tt»mho\ihr, , Gro»illicT V.6De.,Epmc-V.netlc,elc. FRUITIERS à fruits.^ FORESTIERS. . ^Lil-., Syriogi . Cen.ier. ■ gr.ppe», PEPINIERES •ARBRES ET D'ARBUSTES 3'. ETRANCEP.S. A Noyaux .... {<^'™;.";,^""'"" ■ *>■""•■"' • •■'- A Osselets • • • { " AuiL.'n;*7"'ic" ' '''°'°"'°"" ' A Coques . ■ ■ ■ ^ ch,er.,Héue.,CMuisn;m,,u . /Pini. Sapine. Cèdree , Geoévriere , BeSlIieul ■^ lr,,Tl,ay,.,C)prce, elc. I CbSm., H*Lre. , Ch.nue. , Boule.ui. Hivernaux. • • • -i rrtoe., Erabto, eu. , , ,„, fAliillu.Bruïirei.Ledum.Iihodor,, ArllUSteS. . . . • .j Za„(li!,r ra etc IS-ArblJSSeaUX. (Andromède, Kalmia, Bhododendrone (. AralËei,Cletlire, Colutéa.etc. AlbrisseaUX . . . f Amorpte , Heleeit , Hem.nelii , Ck.- ' ' '(. iii,ri.ieri,Rgbimeri,elc. I Petits Arbres. . . /c...ip. . PiéK. , EK.6»" , P'""" I l d'ABdri,«,.lc. (Aylanleiet Sophoree du Japon, Era- MoycnS Albres. . .: blu rougce et tomcni&u de Virgi- GrandsArbreS . . /Tulipier., Pl.Une, , Samfta. (. d'.iiiiërique , Cèdre du Liban """"" ( CE.NBES 7 Chii 4^ JARDINS d'agrément. Angtiia . Cliampêlt Sylvestres 3'. PAYSAGERS. / OtiinàUemmt prtiu, f \ AUtintt ttntûm oa • , ^ Vim ou pilt/>TrM|aa. \U ttrmUrvunl 1 Aiu Pinb , dn Ki«M|M« , 4u FalM^ ( ^otM Unuttinuf , ru l Plus gr»*tA» que le* fr^ttAt^at . mfrr- ( err., u^cou .g><^lc< .cir. (Trrre. Ubounbla. P.ortc , Vcr|^<, \ Booqurt. de boi*. C-ll«« f (mnïaU ' < que. , Eaox >i>o, F4brt^t.c* i^Lco- i le.,-. (Sol toormeaU, F»rft<, Rocberi , K^ . < v.ai , Chnie. d'eaoi , Fabriqua Aç l .C;le»u,a6e,.... (Pt..rie.,Il,.iiro,Ur,.Po«o. «».- ] lina , Saimai» . Oan, e> . Biiaan \ de route* eapêecs , leur* Parc* et ( UabiUliona. elon*e* , Maties de flenr* et d'arbre, de dirr^rentea f..rmc* , ToOLbeaos* Ruine*, Temple*, eie. I dan* de »P^a- ,*pU,.. 4". (Allée, couverte. , Bojquel*, Quincon- Departicu!iers;ils ) ce., Ti)nneUei.P3l.»iude» . PliMs- icunissent des . S bandes et CorbcUle* de Fleuri , Ga- .- Grande, sarticea de terraini plane., , . I \ de forme régulière, qui réuni»ient Pallia iKsPrnm- ' "" °*'J"" prérfden. , de. Pare., . faïaiS.llSSeCOm de.Salle.de Verdure, d.. CloUre., f VOSClde ^ de.P,è«,d-r:.u.de.a.c:de.,de: V V Su(uc.,etc. JARDINS isYMÉTRIQUES. ^ \ .' Grande. lurrdcej de terraîni plane. D'AGREMENT. J | Accompagnant ■ pr"le ( ordre mttbodique. TWem.etde plo..d*AbrU. deCI«.rb«_ \ Chi=i.,Couebe.,Or3oecri», Serre, . < tempérée., Kchc*,eIiaiide*;Bacbe>, I , Combuitible» , Uigr Des Végél! (/dem, et de plut.deacmplai 1 le*5enii.,le.Boulare>,le, ' ■ ■ S leaSauvajeoii*,le*OreIIc ( 6"l»ei.eic. CL.\SSES. QUATRIEME BRANCHE. L'ARCHITECTURE RURALE, RELATIVE: SECTIONS. GENRES. SORTES. DESCRIPTIONS, ET USAGES. .en/ LE CHOIX DES MA'I Caillotl TU.BIAUS, PRO- I Meulii PRES A BATIR, I MoellonS. tels que les. / CULTIVATEURS,/ CINQUIÈME BRANCHE. LE COMMERCE DES PRODUITS AGRICOLES, TIRES DES SERIES. GENRES. EN NATliBE. Quadrupèdes. Voi.iilles. Poissons. Abeilles , etc. £n tbairs salées cbaiis lumées OEufs. Beurre. J Fromages. DE lEURS iMielerCire. paoouiTS. / Pliirnes. Soie. Laine. Poils. Crins. Peaux. Cornes, etc. DESCRIPTIONS , ET LSAGES. 1 LE CHOIX DES MA- TERIAUX PRO- PRES A BATIR tek que les. I Cailloux. Meulière. I Moellons. Pierres de taille. I I Plùtre. < Chaul. Sable. CULTIVATEURS , qui consiste dans ) «poiiûoiu a dn diitTlboiiou ,tJ.- ( tivuiliVtcDducderciplolUtion.d, r laD>luredef»produit>,«iiliiD.jmLr< \ d=..B,..d.>.caUu,., ABI- ON. om- celle l Fours. A Pc,ri„s. J Cuisines. \ Chambres. 1 Celliers. { Caves , etc. I Ber|.er ' Toits ; Loges , DES ANIMAUX DOMESTIQUES , telles que celles des ' Poulaillers. OISEAUX l Colombiers. INSECTES 3 Coconièri GRENIERS POUR Grains. I Semences i'ari- ER- iNoEs' rs DE LES RECOLTES, LEUR PREPARATION. f rruils secs. RANGES POUR \ GerbescleGra •"■iS \ Foutragessec 1 LES RECOLTES , i. CO^SER- VATION DES PRODUITS DELA TERRE, pour LEUR PRÉPARATION. CAMPAGNES , la coiislructiou des I TARARES. ÉTUVES . f A Grain • l A léfiuo (sentiers. JVoiries. ■JRoules. fAvenues. fMaoiéredelei dingn, Iricer, lolidlfier jMurailles. ) S S i ( FOSSÉS \ DeDesscchi ( D'Arroseme point prétendu donner la list peut-être vagui CON.STRUf- TION Verge Espali Melon Busq I Salle .iJitnlon ia moyen, d'eitoïKr 1 dL>rnnfagct, I« dcbhu.Iei rcmbla di tnrci. d'effectuer le Iracemesl la plauiation dei terrains, et de pai DES JARDINS. LES FABUIQUES RELATIVES A LEIJBS DIFFÉ- BENTES SOU- TES, comme les. . . . Aquodu Bassins. I Ponis. ! Kiosques. lîelevédères. \ Pavillons. Rocliers. Ciiaiiinières. Hameaux. T.n.ples. ) Procédé) de IcuiexdcutlDO. / incliDaiion. qail convient de dor ? mau, au nombre, à l'age. GC ; L naturt^ dci vé^'ïtauT au]iat,is. Il désigne aussi l'action d'a- Latlre les glands dans les forêts; l'on dit faire uue aùatiure de i^/arids. (Sonmm.) ABAÏTURES. En vénerie, on appelle ainsi les traces que laisse lepassaapt plus lamiliarisé avec ce Jicuple, et (|u'ou a mieux counules avuu- A B E .'î tages que son éducation présente. Tel est aussi l'effet des ouvrages qui ont paiu depuis vingt ans, sur cette matière ; en jetant un nouveau jour stu- celte bran- che de l'économie riu'ale , ils ont amené de nouvelles découvertes ; le champ de l'expérience , incessamment cultiA é , a fourni une moisson plus abondante d'observations et de faits. Ainsi, la génération de ces insectes est mieux connue. Les moyens de les élever, de les nourrir , de les soigner dans leurs maladies , de recueillir leur jeune pos- térité , et lie s'enrichirdes trésors qu'elles ont amassés, ont été perfectioiuies : ou a remédié aux vices de leurs anciennes ha- bitations qui sont remplacées par des lo- gemens plus agréables et plus commodes; on a mieux observé la sidistance jnopre dont se forment la cire elle miel ; on a simplifié leur fabrication, agrandi leurs produits , multiplié leurs objets d'em- ploi; et ce sont là les découvertes qui, par leiu' utilité nu'me , invoquent le supplé- ment que nous entreprenons de donner à l'article Abeilles du Cours complet d'ylgricultu re. GÉNÉRATION DES Abeilles. Cet aclc avoit semblé jusqu'ici couvert d'un voile impénétrable: on prêtoit aux abeilles luie sorte de pudeur qui le rendoit in- visible à toiis les regards. Lu groupe uouibreux de neutres se rassembloit, disoil-on , aulotir de la reine , lors- qu'elle s'approchoit des bourdons , et lormoit comme une espèce de rempart qui défendoit de tout oeil indiscret le mystère intérieur de la fécondation: M. de Réaunuir (.léclare même tju'il n'a jamais pu le découvrir, malgré les soins et l'at- tention avec lesquels il l'a ronstamnicut épié. D'autres , comparant la généialiou des abeilles à celle des poissons , assu- roientfju'd n'v avoit pas d'accouplement, et que les œufs dépo>ésdaus les alvéoles par la reine êtoieut fécondés par une li- queur que les mâles alloieut y réjiandre. a A B E Ces diverses oj)inions ont été rectifiées en 1792 par M. Hiiber de Geucvc, (|ui a observé et reconnu que la fécondation de la reine , ou abeille femelle , s'opère dans Fair, conune celle de la ])lupart des insectes qui appartiennent à celte classe. Une des femelles nouvellement écloses quitte la ruche vers le sixième jour de^a naissance ; elle va à la renconlre d'un mâle ou faux bourdon , et la féconda- lion a lieu. Cette preniière sortie a-l-elle élé sans succès, la reine va de nouveau chercher fortune les jours suivans; el, une fois fécondée , elle l'est pour deux ans , peul-éire même poiu- toute sa vie. M. Huber, à qui l'on doit cette décou- verte, a remarqué que la mère abeille gar- doit dans son corps les oryanes de la géné- ration du mâle, el les l'apportoit à la ruche, de manière que ce dernier péril peu de temps après 1 accouplement, et que pour lui la mort devient le prix de l'instanl ra- ])ide d'un plaisir fugitif, et de l'acte au- quel lareinedcvrabientôlunepopulalion immense de noviveaux sujets. Pendant six mois de l'année , les œufs que pond la femelle ne donnent que des ïnulels ou des abeilles ouvrières; les mâles proviennent des œufs pondus à une autre époque, qui est ordinairement en juin. Les progrès de développement de l'in- secte pai'fait varient selon le sexe : les femelles peuvent voler le seizième jour api es leur sortie de l'œuf, les mulets le vingtième jour, et les mâles le vingt- quatrième. Il ]iaroit que les abeilles ouvrières ou les neutres sont des femelles chez qui les organes de la génération ne 6ont pas développés. Cette observation, d'abord faite par j\I. Schirach , a été depuis con- firmée par M. Huber, ou plutôt par François Burnens , son domestique. On doit à cet homme intelligent , qui dirige son maître aveugle depuis sa jeu- nesse , une remarque non moins iuté- A B E reçsanle, c'est que la pâtée ou la bouillie administrée aux larves des femelles est flifférenle de celle qui serl à la nourri- ture des autres larves; en sorte tpie les larves des neutres, qui se trouvent dan» des cellules voisines de celle d'une fe- melle, deviennent plus grosses et don- nent des ouvrières qui poiiiennent des mâles. M. Huber a plus fait encore; il est parvenu à changer des larves de femelles en neutres , des larves de neutres en femelles. Une autre ob- servation l'a d'ailleurs pleinement con- firmé. Qu'un accident fasse en effet périr les hu'ves des femelles , que l'on prive une ruche de la mère , et qu'on force les abeilles neutres à y rester ,ou a reconnu cpi'alors celles-ci agiandis- sent les cellules de deux ou trois larves de mulets , qu'elles leur donnent l'ali- ment destiné à développer leur sexe, et qu'elles ne tardent pa* à en voir sortir des femelles dont une est adoptée pour reine , les autres étant ou vouées à la mort, ou réserA'ées pour être miseà à la tête des essaims qui partiront. Education des Abfilles. Les soins que cette éducation exige, aussi agréables qu'utiles en eux-mêmes, ont le double objet de pourvoir aux besoins , à la conwt'rvation des abeilles , et de tirer de leur précieux travail le plus gi-aud parti possible. L'intérêt même des cultivateurs les a ainsi portés à perfectionner les pra- tiques jusqu'ici usitées, el doit leur faire accueillir celles que l'expérience a fait connoître, comme offrant le plus de simplicité et tl'axantages. For?natiûnd abreuvoirs artiftciels.\^ voisinage de l'eau est absolument né- cessaire aux abeilles ; le propriétaire qui les cultive et qui manque d'eau ris- qneroit donc delesperdre, s'il ne leuren lonrnissoil;mais il faut encore qu'eu leur en procurant il évite de les exposer ù g se noyer. M. Lombard , memljre de la ^ A B E Société fl' Agriculture de Paiùs, conseille un procédé facile à suivre. On façonne , avec un tonneau , deux baquets d'environ huit à dix pouces de profondeur , qu'on enfonce à ileur de terre ])rès d'un puits , l'un à côté et sous la pente de l'autre. On inel dans chaque harpiet cinq à six pouces de terre; ou les remplit d'eau pure, et dans chacun on f)laiile trois à quatre brins de cresson de ontaine , avec leurs racines. Cecressou couvrira bieulùtles baquets; sa végétation entretiendra l'eau dans sa pureté , et les aheilles iront y boire sans danger pour elles : il faut du reste avoir l'attenliou de tenir toujours les ba- quets pleins d'eau pendant l'été. On peut se servir, dans le ménage, du cresson qui y aura été planté; et, à défaut de cresson , on emploîroit de la mousse qui auroit également l'avantage d'empêcher l'eau des baquets de se corrompre , et d'offrir aux aheilles un point d'appui qui les préserveroit du naufrage. Manière de nourrir les abeilles. On rcconnoît que les aheilles manquent de provisions , lorscpi'eu frappant l'inté- rieiu" de la ruche avec la main , elles ren- dent un son foible cl ]K'u animé , et lors- nu'en la soulevant on la trouve légère. Il faut alors suppléer à l'insuflisaïu-e de leurs magasins ; ci . (h's diifV^ro^c moyciib employés ou proj)Osés , le phis sahitaire est celni dont nons allons donner la re- cette, d'après l'exjiérience qui a cons- taté son droit de prééminence. On prend une li\re de miel ou de mé- lasse, trois pintes de vin ou de cidre; on fait bouillir le tout jnsipi'à ce ([uc la li- queur soit un peu éjmissie : on eu fi)rme ainsi \\n sirop que l'on conserve dans des bouteilles ou dans des pots couverts, pour s'en servir au besoin. A-t-on reconnu , d'après les indices que nous avons notés plus h;uil , la né- cessité de fournir aux aheilhs un sup- plémcul de uouiiiUuc , daub ce ca» , ou A B E r met sur le tablier ou plateau de la ruche des rayons , ou naturellement renq)lis de miel , ou que l'on garnit soit de cette subst i.nce, soit du sirop dont nous avons parlé. On peut encore , à défaut de rayons , mettre le miel ou le sirop dans des assiettes qu'on a soin de couvrir de brins de paille ou de papier piqué. \]i\ autre moyen, également bon , consiste à enduire de sirop , à l'aide d'un pinceau ou d'un faisceau de plumes , le bas des rayons de la ruche. Les abeilles ne tar- dent pas à s'y porter , et elles enlèvent promptement cette ]ictile provision. On continue à la leiu" administrer tous les jours pendant quelque temps , et l'on évite ainsi le ])illage de la pari des abeilles étrangères. Remèdes pour la dyssentcrie des abeilles. La d\ ssenterie des abeilles est occasionnée par une clôture ou par un froid trop prolongé. Le froid seul ne la produiroit pas, puisque les abeilles résistent et même prob]ièrent dans les forêts du nord de la Russie; mais elle est le résultat presque inévitable de leur trop long séjour dans les ruches , qui arrête chez elles l'évacuation des ma- tières fécales. Loisqu'elle se déclare, on la reconnoît à des taches jaunes , larges comme des lentilles , oui parois- seul sur le fond cl à l'entrée des ruches. 11 faut alors enfumer les aheilles à ileux ou liois reprises , pour les faire monter en haut de la ruche dont on nettoie hi(.u le tablier ou support; on leur administre le sirop dont nous avons (.Ion né la re- cette, et de la nvanière décrite en l'ar- ticle précédent. Si le papier est g;\té par les excréniens des abcdles , on le renou- velle ; lieux jours après on les visite, on les enfume de nouveau pour nettoyer la ruche et renouveler le sirop. Il e^t rare 3 ne leur guérisou uc soit entière en peu e joiu-s. Manière de recueillir les essaims. Les dil'liciUlés dv celle opéiatiuu suul tu r, A Jî E raison du lieu où se reposent les essaims. Ainsi , ceux qui vont se placer sur les brandies d'un arbre, demandant plus de soins, ont parliculièrement fixé l'allen- tion des ayriculleurs , et voici deux moyens qui ont été par eux employés avec le plus de succès. 1 ^ Moyen. On allache au bout d'une perche assez longue un cercle qui y est îixé à pivot. La destination de ce cercle est de recevoir la ruche qui doit recueil- lir l'essaim. On place donc la ruche de nianière que son ouverture soit en haut. Lorsque l'essaim s'est rélugië svn- une bi-anche d'arbre élevée, on lui présenle la ruche ouverte , et, au moyen d'une autre perche armée dccrochets, on saisit la branche , on l'agite ; l'essaim lombe ainsi dans la ruche qu'on descend dou- cement , qu'où recouvre aussitôt avec celle où l'on veut loger l'essaim , et l'on enveloppe ensuite ces deux ruches avec tm linge , en ayant soin de laisser ime issue par laquelle puissent entrer les abeilles qui sont ou tombées ou restées sur l'arbre. Celte dernièie opération doit se faire vers le coucher du soleil. ir'. Moyen, On se sert d'une bascule qui consiste dans lui cadre de fer , dont le fond est formé de plusieurs llls égale- ment de fer qui se croisent, de sorte que la luche y entre à moitié ; le cadre a un manche d'une longueur indéterminée , mais dont le milieu entre dans une en- taille faite au bout d'une perche qui sert de pied à la bascule , et dont la longueur est pareillement indéterminée. Sur ce pied , le manche de la bascule s'élève et et joue comme le Uéau d'une balance. A son autre extrémité est attachée une corde fju'on lâche pour faire baisser la bascule, et qu'on tire pour la faire montera volonté. 11 faut, s'il est pos- sible, conduire la bascule jusqu'à ce que l'essaim se trouve sous l'ouverture de la ruc^he ; et quand on l'a fait tomber de la manièie ci-dessus dëcrilc, ou lâche la A B E corde pour baisser le cadre et la ruche qu'il contient ; puis on lire de côté le pied de la bascule , et l'on renverse la ruche pour la remettre dans sa position naturelle. A défaut debascule, on y supplée par un cadre d'osier ou de groslil de fer, que l'on garnit d'une toile claire et taillée comme un filet de nêcheui . On l'élève au bout d'une perche jusqu'au dessous de l'essaim, quel'on contraiutd'y entrer en le balayant et le secouant ; on ferme alors la toile par le moven d'un nœud coulant , et l'on place enlin l'essaim dans la ruche préparée pour lui servir d'ha- bitation. Al lin ière (V enfumer les abeilles. Quand on veut touchera l'intérieur des ruches, il faut enfumer les abeilles , parce qu'au moindre mouvement elles (lescenuent , couvrent les gâteaux, et rendent toute entreprise impossible. On prend à cet effet un vase de terre ou de fer; on y met des charbons bien allumés sur lesquels on jette de petits morceaux de linge blanc de lessive, et l'on appuie ce linge sur li s charbons, afin qu'ils ne donnent point de ilamme, et qu'ils ne produisent que de la fumée ; d'autres personnes emploient des fume- rons de bcuse de vache desséchée. Qiutncl la fiiniép roiiiincnce à monter, ou soulève la ruche pendant une demi- minute ; les abeilles se retiient dans le haut , et laissent libre le travail qu'où veut eiilrcpreudre. Cependant, comme la fumée introduite dans la ruche pourroit ne pas tenir les abeilles éloignées pendant tout le temps nécessaire, il faut avoir un roidcau de linge , en forme d'andouille , et bien serré, afin qu'il s'enllamme peu et donne beaucou]! de fumée. On le pi'ésente al- lumé aux abeilles lorsqu'elles redescen- dent, ou bien l'on se sert de fumerons de bouse de vache , qui bientôt les forcent également à reiuoatcr. RicnES. OGRES D 'UDE -SONSCEUVF.NT iCLI.VUTS.ET go.elle 80. degré JH du tjo. au 60. du " I «t»d(ic, loiislea o H de ^o degré», ht* 3 ! mor.Ugn« co..- £ ^eotei. «OUI quel- "^ T 'fc trouvent t'iiuic* , -w I le 80. CI le 60. s lie, et le 6a. ri le 3 (ne: loUl.4o de- J . blutes muntagaéf « LB«"»"«-» d'- e'jcei .| lie dr l'année «eu- o nt iecUeiâiie. s ^ [grd leiiapartietégalei "3 " natel du Mutitun, y = e„le |^ ï S |*l.m.,lctOrc... LS : 1 Ir • xiogl li< i i "UN d'architecture rurale. . . .5°. IIU COMMERCE DES PRODUITS LES AGE sont: TABLEAU DES CONNOISSANCES THÉORIQUES, UTILES AUX PROGRES I LES CONNOISSANCES THÉORIQUES COMPRENNENT L'ÉTUDE 1°. DE L'HISTOIRE DE L'AGRICULTURE, dans I Depuis rorfianisalion île» peuples , } qui a suivi la dernière reToIution LE PREMIER AGE DU MONDE. ^^ ^^^^^_ ._^^^__,^__ ^^^^^ ^^ 1^ ( ciïilisalion des Grecs. (Depuis les Grecs, jnsr|ii'à la fa- L ANTIQUITE ,,„^j;„„ j^ l'Empire Bomaiu. LES TEMPS ANCIENS. (Depuis les Romain» , jusques et l compris le quinzième siècle. LES TEMPS MODERNES . . . V'"'"'" '', 1".'"f "'.'■,• '"I"" ^' } connins le (lix-imilK'me siècle. EN AFWQDE 1.KS TK.vr.ç prêseks. EN AM^aUQUE t". Sur l'étCDduc de tctrct culttf^ei, tcU ao. Sur le oorobre du cipËcei, et le mi^rite àl'âutdedjmciùcitt, 30. Snr lu procédai Je culture ; 4°. Sur le perrcctionDefficiit dei oulUi , z\ DE LA PARTIE DE L'ECONOMIE POUTIQUE , qui traite DES loESPOTIQDtS SrSTÈMES jMONiKCHIQDES. JE» m ^-'ili ^FUc DE yRISTOCRATIQDES.^O>°iu- '^M.iiufi GOUVERNEMENT /RÉPUBLICAINS. Le* lyilèmci de gou- .Mle.plu.h.o- ihle» au dé>eloppe- del f.culH. dr |prohAilit.. . Ipétite de l'.sr.mliure n"' "' •' P™"P'I< luproduii,r<}cUdu,ol Le*pIuereToreb1ee*r(!conoime rurale et au d£ve- )ui Tecommaudeul l'amour du irarail et de tlou, lei deu, pluj iJtea barrière! eontre le, M preteutent te dérativremeut et la faiD^au- a». Qui parmi le, bien, de lOlablei; r,F<î 1 SOUS l '' LES RAPPORTS ( <°- Q"' "'""' "" """"«»'■" '""« -P'"' Ae,iucoLEs. V* '""' '""'", r" "T' T """r" " -ravaas qui rdcl^mecit , danc beaucoup de circon- tancei , l'emploi de toute* leun faculté* ; 5°. Et enfia, qui donnenl à l'homme l'intime con- père affectueux . ami de. loii . citoyen pawionoé pour le bonheur de m patrie, il a rempli Louora- blement la tichc , rt peut deiceadre dani la tombe , igoéc que daw let tcmplei . ^a liberté illimitée Je cultiver .ur .on cbamp toute. le. produ..a„a,. [otile. * la locidle, et de U man.cre la plus conveuable au propriétaire. .a liberté de veodre it qui bon lui temble te produit de lei cal- DI^S CODES ) 11 «*< <]<) »• »u doute où cette faculté 'doit Cire limitée -, mai. Il faut RURAL X. V""* "'"* ''''"■""' ^"'"^** *"" '' '"■ I 3». Le rMpect inviolable pour le. proprii^bU et leur» produîu. Ceprinc-ipe avec celui de la liberté iodividuelle , forme U ba.e du Contrat 5^ DE LA PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE, q"l consitlcre les pi 3^ DE LA GÉOGRAPHIE LIMITES QUI CIRCONSCRIVENT CES ZONES. CESCLIMATS.ET CES BASSINS. Ç Kcnrermée entre lepo.etlc So. degré , VdupolearctiqDe,eIduç|o.au6o. du ipole antarctique. Son étendue, louile* ^t□mmetl dei haute, montagne, cou- i,erte.deneig«permmenie...o„.queI- f qu« »dues qu'elle. » trouvent .itude. , Vappartiennenl a celle-ci. OirroDicrite entre le 80. et le ..letTédupolearctiqae, et 1e6o.e I40. du pôle antarctique: toUl,4o grande. ZUNES q parlageni, cl qu I 5- « ■= ! I i '^ S S ° 3 QUATRE CLIMATS RÉVUBLtQUE. rd.el toducdt.'dupolc-.ud, e du 40 .au 3o, Le. plante* qui t lur lu moutagoM aievéei de lani le. idnet cbaude et br&- npojéedejSdcgréïduc. t de iS degré, .caletn. 5°. ( Ni'galive I.'olwciiriti^ . LA LUMIÈRE ... ' Naturrllc lu Soleil. ^ Arliiicielle. . . , des comljiuiiblcs. G"- { NiSgalif Le froiM. i LE CALURIQDE. ', p„ji,if ^ j tlultur 1 ' ■ . ( En plus L'ELECTRICITE. < r - l En „.or LES \ LE SOUFRE . 'le MAGNÉTISME-l >érieiicM lur l'effet dé eu itimulaDt Jaoi U végéii .„ 1 lion. Elle. .sont- I < «odémiqeM.mjiii on lei trouve ciWei pour Uplu-I sont. f lE PHOSPHORE. ^ p.„ da». U PV'.o'-J.e . /» ' 5". I Ju docteur Plenck , premier médtciu deVEmptiet L'AMMONIAC. G". LOi'iUM. consitlère les plantes dans le LEURS FONCTIONS YtiALES. 6°. DE LA N,VTURE DE.S VÉGÉT.VUX, consitléree dat.s LDfRS MALADIES./ LEURS MOYENS MCLTIPLICATlOreJ par Ict ) Artificel. lfi"»qi.î.eprjk,oeoteobou„t S" (^ .S dej iourtei, relevant dciMei- Sj f En provio,, ^ °" ' "'' a i *• Avec lis"";,, „e. Arbustes de i pouce i i pieil. ; pieil arliriss-aax. de i pied i i Arbrisseaux ... de 5 à i5 r petits. . de i5 à 3o Arbres^ iroycns. de 3o à 6o ( {.grands.. de6o à 120 J'AKTIESFLUIOLS U'A.> r f Simple, milëe avec îii.èvfl.cK. i "'' "^ '^^" \ Formiot diverse* combuwuoni. fi y- H„ilM volatil ) Renne,. Les Sucs propres, qui forment le ^r:-:"- l L, :,-„„ GREFFES. - . . .; Enfi louebei , telcYtat du fUi- y°. DES FACULTES QU'ONT LES VEGETAUX DE CROITRE Ides régions. DANS LES FLUIDES. r , r- • < Plinte» de* maraU, dei prairie» et dei cbainp»,'\ ( InfeiieureS. . .\ euélc»éeiaud«.utd.iiiiïeau delamcr i 1 MovenneS iVéeéUui qui creiuiH .t lei moclatoe. def [.a coonoiuaree de ce. t.eiil«.t,i Dlile pour faire ebol, .< ' ■ ' moyenne éKvalion. >dei proe«dt. lea plu.eonïenable.àkiiaiaraliialiciiidece. ) Supérieures . . (Plant" qnivivenidan.l.™i,inaeede!i.eiBe.qui( .éjeum d.o,l,.ja,di«,. t l euUTrentleahautearaoniagne». % [_ Dans l'ilir SPUI. Vanille , lleur dea ai«. £>»,Jendain7Î0/ flén>. J I Gazetjsos Mintiralei (Vives.. . iileur.urface. danileurprnfoodetir.^ ■ Isusnaniea. . . IJ. . . . . ,J. ) •-■ ''"ennubtcuie de. plante. a,.ai,,n„, dan, laqoell, .... ,rf. /il.'enirnu»edinl(re»anie.ponrlonr.iuaei»eeonomiqne. ^.j Idana la médicine. lei aru et le jardinage, ne peut ffe .... ,rf, /cultivée avec .uccéa, qu'aut.int qu'on piaec eea plante, à (Froide*. . . . id ,d. I peu prè. dai.a lej rrrémetailuatioiti oit ellccroiMcnlnatu- •Cbande.. . . . W. . . . J yellemeol. De tontes les sort remicr. jardin, de botanique de l'Europe. Le moyen n'en emploie , e.t d'Établir de. muraille, de pierre, po- I Ce. .ub.Unee. ne se rencontrent jam.,. pure, dan. I„ f.ols; elle, se trouvent milèe. plosienr. , et .ouvenl tont^ ensemble, avec plu. uu moins d'bumusi mais or ^ est dans l'uMge de le. deiipser par le nom de la matière qui y domine. Il aeroii plus exact de .e s rvir de la no- k menclature indiqu^'e , dans ce Tableau, à l'article Jej l- otd/e.\ ^liies » connoltre , qu'elle Décoiiverl Abiitiei. Ft à l'aspect dnaolcil. lan. la concbe de ■) Urre.ee.,.l.. . | l" Truffe. r Du aord. 3 Du midi. ^Du,ev„,. Tuber cibarium , Bull- (- l Mouebev^eéuile. i Mvaai . . . . , ^ Clavariamurcolde naux. ; CL.) ) Endicûmpo.iiioa. . -f f' 1'" ';^'"''"- I Un pclU nombre de «. vigéu^ pm.it*. >d«u..g« f l Sur leur d*,ea,oo. f recommanda Me. d«M Vécouamio rurale et domMtiq-.e. I Des Végéta u Quelque autre, ignt cultivé* dan) let jarditu de IiaI nique pour l'iiutrucllon de cette «cinice; mai* la plu, grande partie ne mtirite dVtre connue que pour cbercUer le. moTeoi de le eilirper du lieu» où il» croÎMcnt. On ne parvieni^eultiTcr le* e.pècec utile* qu'au moyen de procédai qui ic rapprocbeat de leuri h(U»i(udei cri' giuellet. 1'. DE LA BOTANIQUE, qui réunit celles DESCLNDANTES PARTIES ESTERIEVRES DES VÉGÉTAUX, qui se divisent en ASCENDANTES. Annuelles. VJvaccs. 1 Leur clievelii es siiçûirs 1 Ou troisième ^ Du deuxième Du premier culasse, collet. ^ Hampes. V Tiges. Persistantes. Les . . / Troncs. J Branches. / Rameaux, V- Ramilles. Poils. Glandes. Epines. Aiguillons. Stipules. Feuilles. Caduquesa Les ■ . I Ecailles. Bractées. I Pédoncules. Nectaires. Fruits. Semences. Les systiii METHODES DE BOTANIQUE. r Ce-i-ci couduueut, en général, pin. \ i6remeiit et ploi promptemeni i l.ct,n- lcculti>aui>rdBB* l'emploi Triviale>oupatoise. ' Linnéenne . . > • M lieox où crDiuent le< plai èi-Tariibled'aoUen àunanu Indiipeniable pour communîi de l'Europe. NOMENCLATURE DES VÉGÉTAUX. ^ T>4»-TïfT>e , le plu. ordinal remeut < \ «nserSttd*n.depeUu.rrt.udU.l, pUu \ ibremenl «l pla. promplcment k U cûd- i aviDUge Ml ttè.-bora*, lOT-WHl poM Ut \ .g-kùlteur.. nOMF-N DES VÉGÉTAUX. A L'EMPLOI DES AGENS DE LA VÉGÉTATION , tels que l LA MULTIPLICATION DES PLANTES , I La luir La chaleur. Les gaz. d'agriculture, [datifs A LA TAILLE DES ARBRES , ' qui compreiKl 6". AUX RÉCOLTES, Les cayeux. I Les drageons. I Les œilletons. I Les stolones. Les marcottes. Les greffes. Les écailles. Les bouillies. Annuels. Bisannuels. I Vivaces herbacés. ■ Les déionçages. L Les labours. ! Les binages. \ Les hersages. f Le roulage. >- Le sarclage. ' Celle des'arbres fiuitiers. i L'ébourgeonnage. / Le palissage. \ L'élagage. f L'essartage. ^^ Les tontures. - De graines céréales, ^ De semences faiineuscs. ; De fruits. A De légumes. / Déracines. L De fourrages. /- Glaciale. \ Froide. / Tempérée. f Chaude. C Brûlante. d'Éducation des bestiaux. DES arts ECONOMIQUES. d'architecture rurale 5". ou commerce DES PRODUITS AGRICOLES. Cut C.pti Ccilocalildiioni: i". Le» cinq ïdnei qui paTtaEmI le globe ; 1°. Le> qtiaire climtU de U France ; i°. Lei batiloi aatureli qui ditiieot le lerrî e1aRi!pubi;(;nerranf.iii Lanal «doit apport Ceu!i-ci ont poar baie IVcoDomie bien entendue de lu loealiUioù l'on cultive, et fournir le» moyen, d'^ timplei, doublet, ou oompoiéei d'un plui grand oombr de tirer le parti le plai avantagtux det biem ruraux. qui fament le* boai agrni eut de particulier*, qni eni-mftniea offfwt I quatre deroièrc* branche» de r^conoinis dao( ce Tableau n'a paa perœii d'entrer dinj celle de l'agricuJtDrc , eipoade ci-dfN D'oli.ier. I De pommier,. . D« houblott , eu. PLPIMtniSTES. MAiiAiciir.ns, ou i.uGin>tisTr..i. TAlLLEinS o'AnonES FRIITIEJIS. f De-binet rois m M) Dru.la. corn position. ( Dormei, elr. Humus répé-/ Demonu». ïal \ De toarbe. Clnrl)On Ac ( c-mrmt. Fr.EVnlSTES. i 4nniMun,s dÉcobatevm. ET JARDIMERS BOTAMSTES. TABLEAU DES CONNOISS ANGES PRATIQUES , UTILES AUX PROGRÈS DE L'AGI r" PREMIERE DIVISION, objets servant a la culture. Nota. L'élude des Oiilils , Instrumens , Ustensiles , Machines et Fabriques , comprend celle des formes , des dimensions et des substances dont ils sont fornie's , pour qu'ils réunissent la solidité , l'économie de leur a du travail , sa sûreté , sa prompte et bonne exécution ; mais ensuite l'élude de leurs dii'férens usages et la manière de s'en servir avec habileté , n'est pas moins essentielle à connoitre. La pratique seule peut donner ce dem SOUS-DIVISIONS. SECTIONS. DEFOHCAGE Hoyau Échoppe! Jalons à Piquet» I pour. . j CûrdeauK "TirrriTioN. \ ?"'" I EvBcf^le itoisiidi. / P.,l.i..... SOUS-DIVISIONS. SECTIONS. GENRES INSTRCMENS. Couteaux. J Aaspcrgi les opérati( i Serpettes . } Moyi f Serpillon . Ordintite. [Échenillo;r.;°'l-r;. ]~:}\ TAILLANDERIE , propres DE FORGERONS , Serpes. l Cûupere' I Hache. . Ao.i«. I Coii^nCes . ^ Ordinaire . . 1 l Aftndtckloi ( Griffes. . f o,d,..i,.. 1 \ A éUp.a. I Tire-fonil. Ordimirc. I Sdbres. . A .«.mr.. f Croissais. r O'di..- „. f Dej.,d™. \ A l.»5 mandi lies .; Ordinaire. . . ( Dn D..-r,hm. ') MiUiei i Fduchette 1 Fauchons. aux récol rte grain et de i'our .rage l DcUBelf } Arau.u. Fûurfière. Claies , . / De bol.. l De fer. • (De fieelle. DE PRÉPARATION I Tsrois. . V D'oiier. / Étiquettes.) ï»'»»- ( Eelerreemu. SOUS-DIVISIONS. SECTIONS. USTENSILES. Caneva I Filets CONSERVATION des produits. MULTIPLICATION. 5°. DE CULTURE. \Fin. / A pelil. • lAsr... Arrosoirs, l Defer-blM Pompes. . < ^ ™ul'e»ei [Seringue. A éeen.oii, Soufflet. . A fumigali. 6°. DE RÉCOLTES. Van». . . f Dee.„e.. Plateau.. {-:;:, Passoires ./ *"" '"' ''^''' Cibles. .{oirS'deftr.e ( A ubleue.. Armoires, l Atiroln, à r Simple.. . \ Multiple.. Corbeille. Alleur.dor.es 7*. fÉprenoire. Ar.,.i„. 1 Moulin a m.in Ponr lei graioi. DE PREPARATIONS , , , . j Râpes. . f Apu««e.de„ des produits. ( ' \ Aeb.ux. Caisses i r Caisse: y transi 1 ter. . De> plante SOUS-DIVISIONS. SECTIONS. GENEES FABRIQCES. UAC07.\EIIIE. ■{^; H-8"' ■ { f^ I S erres pos- f A pi«^ t» licfaes. . \ A.tsfaLa. . < A liTiK^ ! Ctàs Va rrtuel. âlolonciè-l i-ree-.-*.,. Caveau Fosses ^a2^ ■ ^ Ales_. Serres . . J î '«~*- f Cb.«d<«. Serres-jar-J dv.. dins. . . \ A^r Vaches . - A M Bjnanneiie. o«à (r TABLEAU IS". 3. ;SANCES PRATIQUES , UTILES AUX PROGRES DE L'AGRICULTURE. -^ PREMIERE DIVISION, objets servant a la culture. , Machines el Fabriques , comprend ceDe des formes , des dimensions et des substances dont ils sont formes , pour qu'ils réunissent la solidité , Téconomie de leur acquisition , en même temps que la commodité mais ensuite rélude de leurs diffërens usages et la manière de s'en servir avec habileté , n'est pas moins essentielle à connoitre. La pratique seule peut donner ce dernier genre de connoissance. 1 . DE COUTELLERIE, pour les opérations. l A rempotagu ( PcliU. 1 Serpettes . l Mojcotm, GieffoïfS . ( AngUii, ' A lame de phù Scicg. . . ) El. »'i,ù>g. Serpillon . Oiaimin. Échenillo Serpes, liadie. Coij^ntSeS . ' Ordinair 1 lîadie. .' Itl"" ) M»..: TAILLANDERIE, / l AttDdr.Itlioù, / (.r. , Grifles. . / °'à^""- propres ) \ A tupiw. à la ciillLire (les arbres. DE FOBCEIIONS miles aux r(!cnllcs tt de lomraces Tire-fond. Otdio Sabres. . Alonlun Croissass.fw-.- l A ,.lo.. r:ii.nii..i,. ( Otj.rdia f Faucilles .1 Ord,«i,.. . . . -N CAw, \ l Du D..-?,hm. . I Coflio. 1 FaUCbelie. Dejardio. . . . / Cmrhrt. '] 1 De Cambrai. .. [ PicraialeDii». j faucllOns. < DeBrabaiu, . . > Eucli.mc porufic ( lie la fie SOUS-DIVISIONS. Fourfiiire. â dciudeatt. es. . / Deboii. \ De ftr. DE PREPABATION ( Eo ardoUa. les Culiutes. / l^'^Mltes. ) ^ ^'l'- ( A ba.'.lic. 'enines . ) e«'o"~"p SECTIONS. Caneva I Filets CONSERVATION . / Gro.. IFi,. / A pttiica ■ lA6-.aJ. MULTIPLICATION. ' Vase à I marcottes. Arrosoir; 5°. DE CULTURE. USTENSILES. DE RECOLTEiS. rompes. .{*°X„, Serinpue. A «omol Soijfllet. . ATuiugal ( OrJiri Fléau» Plateau Passoiri Cribles Ariijoir fDa ,.«.-. l "•■■""•"=■ r DCcrre. ■ ^ De milaï. f De fcr-blanc. f DV.le,. ■ \ De 61 de (er, Claie ceaux à f Simple., isins . \ Multiple*. ^Corbeille. AUeur.dVaDge. 7*. fÉsrenoire. Ar.,.i„. DE PRÉPARATION^ *'°"''°''°"'°' ■"'"''" e"""'- 1 , . ) Ripes . . f A pommei de le», lies proiluits. ( ' \ Aeboui. DE TRANSPORT de ïégét f Caisses à ( ""**"'* \ transror.>"P'"'">"' ) (De.a,b„„e,. "•■■ N Paniers à f Le, b,„,„e. 01. y tr.msporl , ) l,. «cioe. I V°'"^- ■ ■ / Le..,b,e.bive, it:^;""'- SOUS-DIVISIONS. SECTIONS. Hangars Théâtres MACOKKERIE. Haches Banannc i De^agaala. 1 Deplaotualpii i A auriculca. • l A .illeu. s- r A plein ,e«. • l * '.palier. ( Aûrbuiie.,etc. ( A légume H D'biver. ' \ A paywgei SOUS-DIVISIONS. VEGETALES. De tilleul. Delloi.lrfiu. D'orme. De cli■ ) B,l;e. ■\A„e.,i„ / A cboJh Bc'chetles . J Abf!q..ii: A orcîlle A pelle, DECULTtnE. \ Houlettes. ?E.„„elle. lineltes. . f Gnode- tPeù>e SerlouettCS./ Grande, \ PeWe. •{^=. DE FORGERONS , I utiles aux récoUes .le grains et de fourrages. DE PREPARATION peur les Cultures. I Faulx Fourfière. ' AdeuKdcnu. Claies . . f De boLi. 1 De ter. I Tamis. I Idem, àdcultitea. e ficelle. f Étiquettes. ) En boi. ' ^ ) EniSle. ( El, terre [ A be.ili Pots. . . ) A. mer; l A eiroh. ( Deierre Vases . . ; De farer Caisses. Dediï l;»TE^SlLES. < Mani quii f De lef fe. CoilIreSols. ) D'osier. f De'lJle, ele. (au ni.ralelicr. Cloches. . ? i fj„ue.. ( E.I.Meme, el Cages gril- f En p.raplui,. lécS. . . \ En pyramid». l Grattoir . OrdiDairc. sHi^tcaux. ( Ordioaire. ; Aloeeue.d ( A deux raug 4°- 1 Herses . f Eo boU. t E.r.,. D EiVTHETlElv J Rabot. . Ordinaire. FT \ (R..». DE PROPRETÉ. Balais. , . Trnnclie- 3 De .orebo. J De bouleau. ( De bruyère» CONSERVATION lies Plantes. Paillasse Nattes Toiles Hottes Panier; Plei ' Entoilé», f Pleioe. )Aelai,e-v.i=. (»Aa.»e»,ete. Ecbalai, ete, Eu bagueuei LinDies. ■ ^ De fil d< ( A lablel '■\' f Simple.. < Multiple*. Armoires. Claies . . A fraii Cerceaux raisins . Corbeille." A fl*"' r- ( %' DE PRÉPARATIONS r a , . ) Râpes. ./^P.^' des produits, f | Ach( Caisses à SÉprenoi Moulinàa DE TRANSPORT de végétaux. r Caisses à ( \ transpor.; ) -■■ • • ( •\ Paniers àf 1 tr.msport y ) / pour. . . ( De»plai vières Bars. . A BRAS, ET A CBEVAUI. ,. DE CHEVAUX. DE PHYSIQUE. r A Claire-voie. ' \ ApUncier. ^A.,r,.. ( A claire-voie. Charrettes. ; Aba.cuie 1 Aba.cuie. I, A.onn.au. Tombe- f Carré.. riauï . . t Abaicule.. L Araire de Gai; CliarrueS .) Atoorne-orei > Cbampenoj»e. / A dérayer. Semoir. . De Duhamel. r Thermo- ^ »' «■'-»"• I ilipimO- ) p^Farenheil. V ■""■■'=S- ■ } Décimal. JBaromèlrcS./ An mercure. Hygromè SUBSTANCES. DIV . TRAVAUX DE CULTURE DEFONCAGES. LES LADOURS. fX la cliarrue ordinaire. \A celle à trois contres. Mlahéche. f A la tourntie. l-Au liic. II>eschnrr 1 dilférei; 3% DIVISION. OPÉRATIONS DE CULTURE. ■««.I celle de. APPROCHE. iSurbranchrs.<^' t pat réunion de tjg» iparr^unioadeparllei I ■ au^».v. . ^^ BM-Bhio. . I Coffin. \ Fducheiie- »« i""i"' • ■ • / Cmin. S 1 (DrCmbf.i. .. Pi..r.^.lsi....~I . V I."a„m,poru...c < ( Dtl.B.lsl' ( """'''" ■ .( ^ Arllun. urUcre. Adeuxàt ■ CloiM' . / Deboii. l Dc(«. iiUffl, «dcosUla- fliliiiucltcs. f A b»ilic. l Aiminmlx Dasurbi Miiiine- CiiKfsgril-f En pit«piiii«. 1 Pl.illl. l'.iilluSBOll». < * ''•>"■<-'"■ Nattes . Toile» . llottea . ( Crrla, ilo. ; A cliiii-vul«. r A |i.. En b>|ii. Rnu.ttn. P>rcbriu Éventails- Cribles. . I Dt'a'd^ f !i Claie» . . A fcûi Cerceaux à f Simple Egrenoi. DE PREPARATION DE TRANSPORT àc végétaux. \i '{: De* iibuii LmIouIu mettes.) A cl»ir«-Yo.e. l A coCfre. r A claire-voie. i^res < ' ^ A plancher. ^ /a coffre. ' ' ' \ AcUirc-Toie. [ Mannes. . S ^ ""'• A DRAS, ET A CUliVAVI. DE CUEVAUX. 4'- DE rBYSIQUE. C A cliln.voic. Cliarretlcs. ) ai,.„„i,. / A 1.U...U. l Aciirc d; G:>t;ce. ■ueS . / AtouTOe-oreilIe. N Cbompcaixie. # Ad*.ùy,r. ir. . DcDubamcl. /- „, (De IKinmot. \ ■"*""• • ? D«c,„.l. llinOmètrCsJ Au mmnre. lAf.l.o.1. ,, . ( F» corde, de bot cailloux. Recoopu. PlUre. PlâttJ.. S.lpét,e. 1 bl MJcbtter. Brtqne pilée SUBSTANCES Sables . "^ Argiles. Marnes. Chaux . ;d. sràpik. ; niancbe. ■{ ■ Forte. Franche. l Limoneu ICyp.eiu. ' Qu.rtee, 1 ScbUlcui NftTA. L'ilude tlci mbdoncei em- p' oy^et CD agriculture , compieud : 1°. De l'état dam lequel ellei le. plu. tavorablea à U vé;;eta elIcipIuiprupre.aïuiertKeic II SUBSTANCES. 3% DIVISION. OPÉRATIONS DE CULTURE. •l'ROCIIC./ l /Surbrancïirs.-^' I par réunion de bg» par réunion de pviiet I 4'- MIXTES. véoé-fDcmonMr tal \ Vk totirbe. Chnrbon de f CoBrau<>. bols. . . .\Z„ po.„„ir^. Suie .... Dechemlnéw. Troncs d'ar - Pourri»™. brcs. . . ( ErKnudep.re,. Y u. de muutoDi. Tan-es d'an 1 Rrtgnurf» de coru maui; . . j Lani^rej de lajue / Uine tilée. ^ Bognurca d'ituffe AMMALES. Engrais ^i rluit pal lesN p^ ^, :olnn.bine. / Ociieptiorteadefiimier] V in.liqud. ci . d™„,, 1 lequel., euiedicom- "■•""• •< po.,„,, ., ,r„u,e,„ y radie. avecdeiQialiiroi TCauX. . / rebrnyèret. \ Ucfeurllea. Balayures. .< ïî"'","',, . i. i.„i. \ ^ l "e cbanlieri de lion. Cendre^. Terres ci postics. Ue cbarbou toiiila. Soufre Acide J rORESTIEIis. , ,<Ës8artage ( De. eillvau. , .0 qui la U^ \ pouillauldelenr. fauiU... . <^D..b;..rnau.,ou qui can- 1 .er.eat leur, feuille, toute ( l'année. «EMT. ( Flagngo . (De. bordure) de chei DE LISlEItES . .^TontU /DiiTerBcrs. . ) J^ey"''''»"" pWncb.mp. ( Deabaiet. J Dei palia.adea. ■ SDe.bri.e-TenU. ^Dcpiedadroita. UtiliK et incon.fnien. do la ille , rclativemant ir la nature loi. , aui produita , ou ii l'igri- ment qu'on vont en obtenir. Cboii dea n aile, lea pli^ 2'. DIV''. TRAVAUX DE CULTURE DEFONCAGES. {X la cli.irrue ordinaire. 1 ti-nis coulres. {X la cil .m Va celle à 'AlabLVlK JA.U lioyau. ^Au |ùc. nliov. BINAGES. . EUTAGES. . SARCLAGES. ARROSEMENS. [Préparation des semences X (les terres propre ir réussite. lEpoques de leur confectioi lière de les o| lExposilionsquili ables. f Hersages. [ Plombages. Lculture. ["Lcurulîlité. l Manière de les exécuter. Jxemps où ils sont nécessaires ^ aux cultures. I /Epoques auxquelles ils sont! ^ nuisibles. y Tsubmcr JNappes, ( InEllral ration. MAnière de les ailml- d'aprcj leiqucli {k l'arrosoir. l recODnoUle\eaiiilc I bras d'iioiiimes. \k l'échoppe 1 P'"' t'vorj,le. i u /Au tonneau. l"e"«ii««. rbacés,^ JEUNES PLANTS.: I "^ "^ J_ Le» arbre* franci JEUNES AnBBESjî DES PLANTATIONS lE.pluafa- cbacuoedt S de plan- f Des fR^sincii. ^^HivcrnaiH.\Noo rëiiimi: DES VÉGÉTAUX'^ [climats chauds Lèse ipoMges. Lesrempotoges. TUBERCULES, f Lçs ,lenii-renipolages. DES OGNONS, iLcs rencaissjges- ov BULBES. DES CAYEUI, DES SOBOLES. DES DRAGEONS. DESŒlLLETOHP.l DES STOLONES. DESCROSSETTES.' l'atmoïphére, delattrrre. Taille des uredcvégélaux.leur labitud» et leiT ^i ;ueur individuelle. Maûitrc de planter DES MARCOTTAGES, pies, ou butagc. lEn provins ou provignage. /Par incision. lAvec ligature. i- annean cortical. ' En l'air, dans des rases. nultiplication des autrci mofeos ' employéi)usqii'i«prÉicnl. incip.'i tur lesquaselle est ianAit. 3^ DIVISION. OPÉRATIONS DE CULTURE. UES GREFFES, i EM FEXTE PAR Jl'XTAPOSITIOn DES BOUTURES. 4'- DIVISION. MÉTÉOROLOGIE AGRICOLE, comprenant l'Etude. VDurée. V *?'"' «nn«;«>Bcc en Indiipen- DES saisons: ÏDegréde froid , J " J pro"rlr"ux d,ra^"'o"li leur \ de chaleur , *\ diriger l» leiniB.leiplûnlalions j d'humidiiL-, ( — — de sécheresse. lioQi (le culture. r ( nhiiiUi Waijables. ^ '«'"urLc'-'v f Brtiâcîtli. DES PRONOSTICS , ii'és aair«. I dan» Icjqnella diacoBC àa naUd'oùlesplani Leur prépara lioi Leur plantation, Le» lorte» de t. :ipèc«réu«itplu» .ûrement. Situation* les plu» Ciiorabic;» à leur reprise- Degré» de chaleur, d'air, de ImniiTe, de lédie- iïouveTsemcot de* boutore» X emiièie repriae. DELi TAILLE DES RÉCOLTES. De foi E>e£rfl / DE 1 La pratique tles dif couèrver , culiifer rc plaiits diFBerentes. Oe lanx^KM'ntcsiUia le' tilcf ; noos atoKiercaa i des «euf sottes d* cal Iksuit comaa» mum z.A*or«sn 3% DIVISION. OPÉRATIONS DE CULTURE. , Herbacé,, i ) I 011 (Amodlt.. (Enplrioewt™. Irepîqiiagfi ïitira. f E» pou. Itlesplâutcs. ) ) ,/L. ,,.o... (_LuubrMft*Dcj. d>rl li «lu d. Des («dlntox. ^HiTcniaux.\>oo""i»»»* Lescmpot.ic''^ i Les rempoltif^cs. ÏLes tlenii-remporagei, ILesrencaissJECs- i.li ellu soDt ...Dllupluifl- lu.cbicuncile ilurci de plao- e> à Ui rflec- co comldëram lu iiUoDi, IVutdc y l'«m«.pbi,e,.Uelui ( del.U,,,.. TiilU do rscînci turc tvéSéUo.,! ut> babi udc* e indin leur iicllt "- M nivri'd pl.D ter. So ni qu'« "6" le. u provignage. ;ortîcal. ns des rases. employa* jiuqu'h prêtent, PriacipH sut letqiirW elle ut fun..u.. onqni.. dé- ) \ ponillautdeleu's fauilla.. FORESTIEnS. . .<.Es8artage. . . <^De.h.vornau,. ou qui cou- t t De. bordure.» de cbcmin». d'alignement. euillM. V,le,Aruil. I Economiques propres. . La filature. mens eroployëi p La boDDCterle. L'ébéniitcric produits propres Miiyens dont La verrerie. D«Kin;iigrier. usage puur le» p tempérie dei lai DE BOIS D AR- BRES . . . . , De taillis. . . . IDe futaies . . jDe lignes , ou ' ■ olés . ' 'Pour le chauffage. fCi.ile -1. charpente j^jj^,^, f CoDn'^iMances pratiqnei de l'oploiltition dcj forits . Ju Jii- Sbiuge des boU, de leori diffë- rem uaage» , de leur ttasiporl Eirangci f lasculptc - la vanneri -larorderi PRATIQUE DES DIVERSES CULTURES. de La pratique des différentes cultures se coinpose de travaux, d'opérations, de proctîdtîs et de rceettos propres conserver , cultiver et multiplier les végétaux. Elle se divise en presque autant de sortes qu'il existe de plantes différentes. Cependant on peut la généraliser en séries , telles que celles qui réunissent les groupes des végé- taux présentés dans le premier de ces Tableaux. Nousne les détaillerons point ici pour ne pas faire de répétitions inu- tiles ; nous ajouterons seulement, que la pratique de l'Agriculture , dans toutes ses parties , constitue l'art de chacune des neuf sortes de cultivateurs qui se partagent L'exécution des quatre grandes classes de celte science. Ils'sont connus sous les noms de LABOUREURS. VIGNERONS. FORESTIERS. PEPINIERISTES. MARAÎCHERS, OU LEGUMISTES, TAILLEURS d'aRDRES FRUITIERS. FLEURISTES. JARDINIERS DÉCORATEURS. ET JARDlWlERS BOTANISTES, laa COURS COMPLET D'AGRICULTURE THEORIQUE, PRATIQUE, ECONOMIQUE ET DE MÉDECINE RURALE ET VETERINAIRE. A B A Abaissement des iiANcurs rx de la CROiiHii, i^yïrc'i'eccntiaire.) Ou csl sou- vent cnil)arr;issé pour connoilre si uii cheval possède lèellemeul la lorec et la vigueur dout sa taille et ses Ibriuesseni- bleut être des garans certains. L'inspec- tion de son premier mouvement sullil à lui lionnne exercé ])Our l'apprécier. Au moment où un cheval bien couslilué passe du repos à l'exercice, il allège sou avant-main , en renvoyant une partie de ja masse de son corps sur le train de derrière; ce mouvement produit dans la croupe des animaux vigoureux et bien constitues un abaissement de trois on quatre irrucrs de doigt, 11 est un signe Tome XI. A B A non équivoque dc Icur forcc. Il est pro- duit parla lle\ion des articidations infé- rieures, c'esl-à-ilire des jarrets, et princi- ]>alement du tibia et du fémur. La direc- tion différente de ces ])arlics forme des angles dont le resserrement raccourcit le mend)re, décharge le devant, et tlonnc au cheval la faculté de s'élever aisément et de se mouvoir avec grâce. Ue la li an- chisedecelle actionqniaccomjiagnc tous ses moiivemens dé])cndent toutes celles qui suivent, et elles ne sont parfaites (pie parce que celle-ci se détermine cl se re- nouvelle enicacement à cliacpic jias. Ce mouvemcnlétanlseulemeut naturel dans les chevaux de première qualité , l'arl 2 A B A tâcliedeleproduire, suivant des lois, dans les animaux qui lui sont soumis. Four en juger sùrenient , le cheval doit èlre tenu par un simple bridon(l(jiil les runes soient saisies par la main de son conducteur , à six on huit pouces de la bouche ; il doit être placé sur nn terrain plat , de manière à ce qu'à la première invi- tation il puisse iranchement entamer son allure et ])artir au trot. On doit observer l'abaissement de sa croupe au moment qui précède la détente de ses jarrets. Plus i\ est considérable , plus il donne un indice avantageux de la force et de l'inléurité des moyens de l'animal. Cet exameu iloit suivre , pour tout acqué- reur altculil", celui des formes d'un cheval qu'on veut apprécier. ( ClIABERT et FuOMAGE. ) ABAT-FOIN , ( Econoniie rurale et Art véiériiinire.^ On appelle Abat- foin les ouvertures prati(|uées dans le plancher des greniers ou des tenils, par lesquelles on jelle dans les écuries, les bergeries ou les élables , le fourrage né- cessaire aux animaux domestiques. Quelques abats-foin placés perpendi- culairement au dessus «les râteliers sont, il est vrai, très-commodes pour la distri- bution du foin et de la paille , mais la poussière qui tombe en même lemps f(ue le fourrage, fait mal aux yeux et à la poitrine des animaux; elle s'attache à leur peau, se colle à leur ])oil, et produit la gale ou des darties. Si l'ou- ^erluie de l'abal-foin demeure ouverte, les conséquences peuvent eu eue encore plus elaugereuses.Lcs vapeurs émanées du corps des animaux , par la t^all^',liratlon, ou produites par leur elejectioi. , tendant continuellement à s'élever j>enètient les fourrages exposés à leiu i onlact , de manière à eu aui;meutcr ie louls d'un septième ou <■ un lunlieuio , connue la pr o u vé l'expéneiu'e. La piu i le la pi us sub- tile des cicrciucus , qui se combine a\ eo A o A les alimens des bestiaux, les rend ex- trêmement insalubres ; ils occasioiment alors des maladies d'autant plus dange- reuses, qu'on en ignore souvent la cause. Les ouvertures pratifjuées dans les nuu'seles écuries, des étables,ou dos ber- geries, communiquant aux magasins de ionrrages et dans les granges , ont les mêmes inconvéniens ; mais il est plus pernicieux encore deiléposer le fourrage, pendant plusieurs jouis ou même des mois entiers , sur des soupeuies placées dans les écuries , comme on le voit chez quelques cultivateurs, ou dans quelques régimens de cavalerie. Les abats-foin fermés par une trapc sont les moins nuisibles ; cependant on doit encore leur préférer de descendre les fourrages par un tuyau carré dans un local bien clos , bien planchéié , si- tué dans un angle del'éciuie, où l'on ne dépose que la ration du jour. Il existe de ces euchoits nommés décharges , chez quelques fermiers iutelligens , et chez plusieurs maîtres de poste. Celte manièi'e est salubre , et préserve les animaux des malacUes occasionnées par des four- rages iiiépbilisés. (Ch. et Fr.) ABATIS ou Abattis, (r//s qui rodeut autom- du lieuoù ils sont ué>. Irii- cent, en foulant l'herbe, tle petits chemins que l'on nomme abatis. ( Sokmni. ) ABATTEMENT , {^Art -vétérinaire) état lie langueur et de sonxmeildes fore-cs naturelles dans les animau v; il peut être produit parties causesopposées,tantôt j»r l'épuisemenl après des maladies graves, des accideus ou des hémorragies consi- dérables ; liuilôt p;u- rengorgemcul et A C A Vembarras des \iscères que l'on doit s'eiTorcerde dégager; il est alors le pré- curseui' de plusieurs maladies dange- reuses. La plupart des propriétaires d'ani- maux ne les jugent malades qu'au mo- ment où ils perdent l'appétit et tondjent dans V abattement ; ils s'empressent alors de leur donner du \in , du son , et de leur prodiguer tous les allmens qu'ils croient les plus capables de ranmier leurs forces et de réveiller leur appétit. Ces soins tardifs sont souvent plus nui- sibles qu'utiles; si rabattement provient d'alimens pris à contre-temps , ou avec excès, une nouvelle nourriture aggrave un mal pour la guérison duquel la diète est nécessaire. ( Voyez Indigestiox , Tranchées, CoLiQUKS.) Lorsqu'un ani- mal en sueur est exposé à l'air froid , abreuvé ou baigné dans une eau gelée, qu'il est renfermé dans une babilation malsaine et buniide, qu'il est frappé de courans d'air, après un travail forcé, sa transpiration s'arréle ; cette réjK'rcus- sion occasionne plusieurs maladies, dont Xabattenient est le syniptôaie précur- seur; telles sont la péripneiitiioiiie , l injlaviination des intestins, de J a 'ves- sie , etc. ( Voyez ces mots. ) Les ali mens ne conviennent pas dans ces cas; le vinel lesremètles aromatique-^ peuvent être admuiisues seulement avec beau coup de circonspection dans les pre- miers instans ; car s'ils ne reproduisent E as la transpiration, ils augmentent l'a- atlenienl. Il faut avoir reconnu la ten- dance de la n.iture à rentrer dans ses fonctions , pour tenter de les adminis- trer. IjCS souis des personnes non ins- truites dans la science vétérinaire doi- Tcnt se borner à placer ces animaux dans un lieu dont la temjiérature soit douce , à les envelopper de couverlures, à leur donner de demi-lieure en demi- hemc sc[>t à huit lavemens d'eau licde, à leur présenter de l'eau blanche tiédie, A B A .^ dans un seau, ou à leur en faire avaler huit à dix litres, ( lo à I2 pintes) dans chacune des y)reuiiercs heures ; on réi- tère la dose de ces derniers remèdes , s'ils ont été inefficaces. Si la transpir.i- tion se rétablit , si l'animal lend quel- ques excrémens , ce cpii est d'un augure favorable , on le bouchonnera de nou- veau , mais on ne se bâtera pas de lui présenlerdes alimens; on lui en doiineia d'abord en petite quantité, et quand il en manifesicraseulemcnl ledésir le jilusvif. Dans la pléthore sanguine qui cause Yajwjjle.cie , et dans la ncp/irësie san- guine, ( Voyez ces mots) l'abattement est extrême; le volume excessif du sang emj)éehe la réaction des vaisseaux , les forces vitales sont opprimées et non éteintes , l'artère est distendue , et ne peut se contracter; une saignée promjite ])eul seule sauver l'animal dans celle dis- ])osilion , à moins fpie la nature ne se ilebarrasse d'elle-même par une hémor- ragie spontanée. L'abattement est aussi le symptôme de quelques maladies malignes, de \a fiè- vre cliarhonucuse , de la peste; mais la mort suit avec une telle rapidité , cpi'il nous faut renvover au traitement indi- qué pour ces maladies, auxquelles on. doilapjio 1er lesren\èdesles plus prompts. La véritable foiblcsse, sur laquelle il n'y a jionu tl'etpiivoque , arrive à la suite d'un part clifficile, après de lon- gues maladies, des opérations où les ani- maux ont perdu beaucoup de saiii; : alors et seulement alors , ils ont besoui de réparer leurs forces par des alimens succulens et de facile digestion, tels qne le pain saupoudié descl, ou trempé dans le vin, le cidre ou la bière; le foin le plus lin , de l'avoine choisie, donnés souvent et enpelitequantité, Icurconviennent. La fod)lesse est assez constamment, dans les cochons, le résultat d'une nom riture malsaine ou insuffisante; elle est suivie de l'évolution de vers do toute espèce A 2 4 A C A dans les entrailles, dans les interstices tle leurs muscles ; des poux et des lentes se manifestent sur tout leur corps. La ladrerie ou la diarrhée suit de près si le mal continue, et bientôt occasionne une mort qu'on amnit aisément préve- nue ]iar une bonne nourriture et de la propreté. Dans le chien , l'abattement a pour cause ordinaire de Ioniques courses sur des terrains arides, ou sur la neige; le dégoût, la fièvre et des plaintes l'ac- compagnent ; quelquefois le dessous du j)ied est usé et saignant. (On l'appelle alors Aggravé ou E>GRAVÉ,-i'oj-. ce mot.) On doit appliquer, les premiers jours , sur les pieds malades, des cataplasmes tièdes composés de plantes aromatitpies et de vin. Si la douleur est trop forte et se prolonge, il faut employer des cataplas- mes tièdes formés de graine de lin , et de mauves cuites dans l'eau; des bouillons de tètes de moutons, administrés en bois- sons et en lavemens, acheverontla guéx'i- son. (Chabeht et Fromage. ) ABATTRE DU PIED, {Art 'vétéri- naire, ) opération par lacjuelle on aniin- cit la sole et raccourcit la paroi de l'ongle du cheval domestitjue, de ma- nière à ne laisser à son pied qu'une lon- gueiu- suffisante pour lui donner de l'a- j)lomb, assurer la libeitéouces. Ainsi, tout ce qui tombe de la ruche , abeilles mortes , morceaux de gâteaux, insectes, tout est entraîné eu bas, et ])eul être jeté dehors quand on lire le guichet qui clôt l'ouverture. Ce guichet consiste eu un cadre an- quel est attachée une plaque de fer-blanc battu et percé de jietils Irons, à peu près connue une râpe. Il entre à l'aise dans une feuillure, et s'assuiellit par deux lourni(|uets de bois , qui tiennent au plateau au-delà de la feuillu le. Le gui- l'hel étant ainsi mobile à M)Ionlé , on l'ouvre poui- neUoyei- la ruche , cxami- 12 A B E lier son état , et donner de la nourrilure aux abeilles. Est-il fermé? il est telle- ment adhérent ({ue tout passage est in- terdit aux sovu'is et aux autres animaux nuisibles. Le plateau est terminé en devant par nn rebord en forme de bec , qui fait par- tie des planches dont il se compose. Ce rebord doit avoir trois à quatre pouces de longueur , et former dans son milieu une rigole propre à l'écoulement de l'eau , et à servir aux abeilles de sentier pour arriver à la ruche ; cette rigole est en effet la continuation et le supplément de la porte d'entrée, qu'à l'aide d'une coulisse on bouche à volonté. Dans toute la circonférence du plateau, à deux pou- ces de distance du bord , on pratique une élévation d'environ six à sept lignes de largeur , et de là partent deux glacis: i". l'un intérieur , qui va aboutir à la plaque de fer dont nous avons parlé ; 2°. 1 autre extérieur, qui descend jusqu'au bord du plateau. Le premier sert au nettoiement de la rviche : la destination du second est de procurer l'écoulement de Tean de la pluie et de la neige. Ce plateau ou tablier contribue donc, par sa forme heureuse , et sa construc- tion bien entendue , à la propreté de la ruche, ainsi c|u'à sa salubrité, et, sous ce rapport, mérite d'être accueilli par les agiiculteiu's. Ruche à riichette. On a donné ce nom aune espèce de ruche à hausses qui figure une ruchelte ou petite ruche. Elle se rapprochede celle de M. Lombard, dont nous donnerons ci-après la description ; ses avantages sont d'être simple , peu coûteuse , et commode pour la récolte. Elle est faite avec des cordons de paille, ayant pour base un cercle de bois qui règle son diamètre. Le haut est ter- miné par iiu couvercle, aussi de paille , que l'on a percé de manière à recevoir une petite ruche de même matière , mais moins haute, et d'un moindre diamètre. A B E Celte ruchelte a un couvercle de paille plein qu'on ôte à volonté , et lorsque le moment est arrivé de recueillir la cire et le miel ; elle s'enlève poiu- être rempla- cée par une autre ruchelte vide. Ruche coupée. M. Serain , qui en est l'auteur , a voulu , par une disposition Earliculière , perfectionner les ruches à ausses et celles dites à la Gélieu , et cette disposition consiste à poser les hausses ou boîtes , non au dessus , mais derrière les unes des autres. Cette ruche est ainsi composée de plusieurs boîtes d'un pied en carré dont le dessus est couvert d'une planche, et qui, devant et derrière, sont percées d'une ouverture ronde ou can'ée de deux ou trois pouces de diamètre , de manière que toutes les boîtes réunies offrent enlr'elles une com- munication , et que chacune constitue une ruche à part. L'auteur avoit entrevu, dans cette dis- position nouvelle, l'avantage de rendre la récolte plus facile, ainsi que la formation des essaims artificiels , et l'expérience qu'il en a faite a répondu à son attente. Ruche de M. Ûiabouillé. Jusqu'ici peu connue , cette ruche nous a paru cependant digne de l'être , à raison tant de la simplicité de sa construction , que de l'utilité dont elle peut être pour les cultivateurs qui fmploient de préférence aux auh'es les ruches à hausses. Celle-ci est également à hausses , et se fait en paille; en voici la figure et la des- cription : Planche I, Figure i. La ruche vue en dedans, posée sur sou plateau. Fig. 2. .La ruche vue en dehors. Fig. 3. La ruche revêtue de son sur- tout de paille. Fig. 4. Moule de bois qui sert à la fa- brication de la ruche. Fig. 5. Alêne propre à percer la paille pour Y introduire le lien d'osier. Fig. 6. Filière dont l'usage est de délcrmiuer lagrosscmdes liens de paille. un XI. JV ./. y'a'est appercu qu'une de ces ruches avoit été mouillée intérieurement par l'eau de la pluie , qui avoit suivi la pente du manche E, on a remédie à cet inconvénient, eu faisant un peu moins grosse la partie du mauclie qui entre dans le couvercle; cela opère un petit recouvrement de qneljues lignes qui ]>ose sur Je sommet du couvercle , et empêche la ])luie d'y peuélrtr. » La Jjase du couvercle , à la distance d'environ huit lignes des bords , est tra- versée par une haguelte moins lorteque celle de la ruche , et saillante des deux côtes d'environ nu ponce ( IF. ) On en .1 indlfjiié l'usage ])lus liant. » On met dans l'inierieur delà ruche deux ou trois Jiaguetles ; ou les plai-e à environ trois pouces l'une au dessus de J'autre , et on les croise pour souteuir les ravons de cire et de miel. 11 laut (prellè.s soient saillantes de quelr^nes ligues d'un bout, alin tic pouvoir les retirer avec des tenailles lorsqu'il s'agira de dépouiller la ru ht. » Outre les rue hos de quinze pouces de haut , destinées pour les premiers et les gros essaims , il eu faut (lu même diamètre, mais d'un pied d'cle\alion, pour les essaims foibles, ou qui ne vieniieut qu'après le 10 ou le u juui. » Du talUer de lu ruche. Ou uoiuiue Tom ■ XI . /Y y/ Atçey^ fit/- J /■•>.. i ^'l'ç f> ■ /■;.,. /■'i,r.,1. nxmk " T /'ll/.J.'i ■ J/W^ j — I — t- ■'•-^' ï A B E lahlicr, la planclic , la pierre ou le plaire coule t>iii- le(piel pose la ruche, Ji^. 5 , (i ; comme la pierre ou le plaire sout iroj) cliaiids eu été, et trop IVoids eu hiver, ou doit pi'éférer le bois. Le mciilciu- lahlicr est lui morceau de plaïuiie de chêne de deux, pouces d'é- laisseur , coupé en octogone , de dix- uil junices de longueur sur quin/e pouces lie largeur. S'il est d'une seule pièce , il sera moins sujet à travailler ; s'il est en deux ))arties, il faudra ([u'elles soient bien joinles , au moyen d'une bonne rainure et de deux ïorts clous. De chaque côlé du lablier, et dans son épaisseur, on met, si l'on veut, des tire-Ionds à vis,y/^.2, JIH. Pour plus de solidité contre les vents, oa clouera les tabliers sur leurs pieux. » Des pieux ou supports du tablier. Les pieux ou supports sur ksc|uels pose le taulier, sont nécessaires pour l'hiver, afin de garantir les ruches de l'humidilé et de la liaîchcur de la terre; ils doivent être d'environ deux pieds et demi de longueur , et de trois pouces en cane. Us seront enfoncés en terre de dix- huit pouces, afin que la ruche soit à un pied d'elévalion. Les pieux seront mis en triangle, connue ils sont tracés siu' la fi^. 5 , de manière cpie le lablier j)uisse déborder de tous les côtés de trois à quatre pouces , alin que les souris et midots, qui ne peuvent marcher ren- versé^, ne j)uissenl mouler sur le lablier pendant l'hiver, temps où lesaheilles, sans vigueur ou engourdies, ne pour- roieul se délendre, si ces animaux s'in- troduisoicnl dans la ruche. »Sur celle y/ji,'. 5, on a tracé l'endroit où doit élie placée la ruche. » Du potir^et ou enduit. Avec une spatule de bois, on mêle deux j)arlies de bou.se de vache avec une de cendre de ies.sive ou autre; pour bien faire ce mélange, ou } ajoute uû peu d'eau ordi- A B E 13 nairc, ou mieux, de l'eau de chaux si ou en a. » Ou nomme cet itu^lynt pourget ; on s'en sert pour euduire exlérieurenicut et bien uniment les rucher el leurs cou-r ver clés, afin de les préserver des injiu-cs du temps; ou s'en sert aussi pour luler les ruches sur les lablieis, et les couver- cles sur les ruches. » avantages de la ruche vdlageoise. La ruche villageoise est avantageuse du coté de la matière avec laquelle elle est laite, en ce que celte matière est com-' muue, la moius coûteuse, la plus facile à manier, la moins sujette aux impres- sions de l'air. Il y a cepenilaul une grande diiïéix-nce dans le prix de la main-d'œuvre; lui vannier fera six ru- ches en osier dans sa journée , tandis qu'un homme ne fera qu'une ruche en paille avec son couvercle ; mais une ruche en jxiille durera six fois plus de lenij)s que la ruclie des vanniers; d'ail- leurs le villageois ne nourroit faire la ruche du vanuier, tandis que, pendant les soirées d'hiver, il fera lui-même celle eu paille. » L'éj)aisseur de la ruche , qui est de neuf à ilix ligues, mainlienl la tempéra- ture la plus uniforme dans l'intérieur de la ruche, et met les abeilles le]>lns cons— tannnenl à l'abri des grandes chaleurs et- dcslroiils du priulemps, qui oui lant «l'inlluènce sur la prosjierité des essaims. Cela est si vrai, qu'eu 1802, le froid du mois de mai, (|ui a été si fatal aux es- saims, a eu moius de prise sur les ruches en ])aille. Quarante ruches en paille nous ont donné (pialorzcessaims^, laiulis- (pi'une famille, à quinze lieues de Paris , (pii a trois cents ruthes eu osier, n'a eu tpie dix essaims: ladifferenceesiéuoi ine. » Elle est avantageuse tlu côté desoii' diamètre resserré, en ce (pi'elle met le couvain , germe précieux de la mult'pli- cation des alK-ilks, et les gàlcan.s qui le couvrent, à l'abri de l'iguorauce et lU/ iG A B E l'avidité , la bailleur de la ruche ne pennetlant pas de ralteindre par le Jjas, puisqu'il en est éloigné, ni de le loucher jiarlehaut^ puisqu il est couvert par le j)lancher. » Ce plancher est avantageux , en ce qu'il donne des points de suspension pour les gâteaux inférieurs qui contien- nent le couvain , suspension qui ne peut être altérée par l'enlèvement des cou- vercles. » Au moyen du plancher, les gâteaux des couvercles font très-rarement partie de ceux de dessous le plancher, de ma- nière qu'on enlève les couvercles sans efforts, sans rien déranger ni rompre, sans faire périr une seule abeille, quoi- qu'il y eu ait quelquefois un grand nombre entre les rayons qu'elles quit- tent d'elles-mêmes pour aller ioindreleur reine. Cet enlèvement est si facile, cpi'a- vec de la douceur et du silence , on peut le faire à visage découvert, et les mains nues, sans être piqué ; la colère des abeilles n'ayant plus lieu , dès l'instant qu'elles sont séparées de leur reine et du couvain, qui sont pour ainsi dire étran- gers à ces couvercles. Et_, comme en les enlevant on n'a rien, ou presque rien brisé , si on ne trouve pas les couvercles suflisanmient pleins , ou si on n'a eu l'intention que de prendre un ou plu- sieurs rayons, on choisit, et on replace les couvercles sur les ruches, pour les enlever plus tard, ou reprendre encore des rayons à sa volonté. » L'emplacement des fentes dans le plancher n'est pas une chose indiffé- rente; il faut les pratiquer sur les bords circulaires, près des parois de la ruche, par plusieurs raisons. >> La première c'est que le couvain, étant toujours placé dans un centre, la reine est naturellement détournée d'aller chercher ces j)assages éloignes , pour placer du couvain dans les couvercles. Il est cependant une circonstance où la A B E reine i)ldceducouvaiadans le couvercle; c'est lorsque, prenant «.on essor, elle est tellement pressée de pondre , qu'elle place ses premiers œnls dans les alvéoles qui se commencent toujours dans la partie la plus élevée de la ruche, qui est le couvercle; mais cela n'a lieu que mo- mentanément; car, aussitôt que les gâ- teaux se construisent sous le plancher, le couvain y est placé; et, à mesure que celui du couvercle prend sou vol, les alvéoles sont nettoyés par les abeilles ouvrières et remplis de miel , ce que l'on reconnoît en enlevant les couvercles. Dans ceux où il y a eu du couvain, les gâteaux sont ternes, taudis que les autres sontd'un jaune clair, tirant sur le blanc. » La seconde raison c'est que, si on praliquoit des fentes au centre, elles se trouveroient au dessus du couvain, qui ne peut être trop à l'abri , et qui cepen- dant seroit éventé, lorsf|ue l'on mellroit un couvercle vide à la place du couvercle plein. La troisième, c'est afin que les abeil- les ouvrières passent à leur volonté, sans obstacles ni relards, du dessous du plan- cher dans le C( uvercle, et qu'elles ne soient point obligées de percer la foule des abeilles qui se trouvent toujours près du couvain. Ce mouvement, d'ailleurs, tourmenteroit le cousain par les allées et venues continuelles des abeilles qui montent sur le plancher et qui eu des- cendent. »C'estafin que la reine, qui est presque toujours au centre, ne se trouve pas dans le couvei'cle, lorsqu'on l'enlèvera. » Lors des gi-ands dégels, les parois in- térieures des couvercles et des ruches, imprégnées des vapeurs qui s'exhalent du grand peuple qui les habite, l'eau en découle depuis le haut et dans toute la circonférence; le centre seulement se conserve sec par le groupe des abeilles, qui, avec le plancher, couvre eulière- ment le couvain. M faut donc que les fentes soient pratiquées près de ces parois , À B E parois, afm qiic les eaux du couvercle dcsicudcntsaub obstacle; aulieiiicnl, ea séjournaul sur le plancher , elles y cause- voieul delà moisissure; ou bieu l'eau, s'écliappanl à travers les l'entes qui se- roieul pratiquées près du centre, iuou- deroitle couvain et les abeilles qui se trouveroieut le long de sa chule. » Eiledonnebiendelafacililé pour re- cueillir les essaims, en ce qu'on les re- çoit ilaus le couvei'cle seulement. » La ruche villageoise est avantageuse eniMi, parce (|ue, u étant pomt sujette a se rompre ni à se déiormer, elle peut se transporter, sansdangerpour les abeilles. >y Aloyens d'obtenir l'unijonnitee/icre les rucfies villageoises et leurs couver- cles. Déjà nous avons fait sentir sulTi- sannneutla nécessité de cette unitormité, pour les soins que nous devons donner aux abeilles; nous ajoutons tpie de celle uniformité il résultera bientôt un lan- gage comiiuui, une connuuuicalion fa- cile et nainrelle cnlre les pro|)riélaires d'abeilles; et de là des observations plus pre 'ises, des préceptes ])lus r.ip])ioihés cl plus hûrs, pour léducalion et la con- servation de ces précieux insectes. n Un ///ey/V/sim])Ieesl nécessaire pour former les lissus de |)allle; on ]H)urra facilement l'exécuter d'après ta descrip- tion. » On prend un morceau de planchede bois de noyer, d'environ deux pouces d'épaisseur, et de quatorze pouces de dianièire; on l'arrondit sur le tour, et on le ré luit à treize pouces huit lignes. (PI. IJ.Jig. 6. ) On creuse la ])lanclie d'un pouce, en laissant au jionrlour un hord de dix lignes, ce qui donne un diamètre d'un pied d'un boi-d a l'autre. » On évide le bord à sa surface , de ma- nière que dans le milieu, il y ait environ Une ligne et demie (h- profondeur. On fait un (piart de cercle en iledaus et en dehois du bord. ( A'o) . le projil ,Jig. 7.) Au défaut du quart de Cercle , ou uiar- Tomc XI, A B E 17 qite quarante- deux espaces , qui don- neront enli'eux un pouce fort. A cha- que esj)ace niarcfué , on fait , avec une vrille line , un trou en biais de gauche à droite; et comme le lien que l'on em- ploie pour faire le premier tour sur ce métier, est plat, on fait passer dans chaque trou , un pelil fer rouge plat , de deux lignes tle laigeur; alors le métier guide pour commencer les ruches. » Manière de faire la ruche villa- geoi^e. La ruche villageoise doit se faire plutôt avec de la paille de seigle rp'avec celle de blé, parce qu'elle est plus lon- gue, moius grosse et plus llexible. Les rouleaux de paille (pii tonnent la ruche, doivent être de neuf à dix lignes- de grosseur. Pour lier ces rouleaux , et les assujettir en les montant en vis ou spi- rale les vuis au dessus des autres , on se sert d'écorces de ronces , ou de noise- tiers , ou de tilleuls , ou d'osier fendu , tel que celui (premj)loient les tonne- liers , avec raltenlion d'en enlever préa- lablement la moelle, h'osier craquant ne vaut rien pour faire les ruches. » Dans dis gerbes de paille de seigle, on en choisit «jui soit saine ; on prend à deux mains une poignée de celte paille du côté du gros l)out , on la bat ^ur la rondeur d'un tonneau mis sur le cô'.é ; alors , les grains des plus grands épis sortent sans que la paille soit brisée ; on prend cette paille sous les plus grands épis , on la secoue pour faire tomber la plus courte , qui est réservée pour être Laitue au lléau ; il ne reste dans les mains (jue la grande paille que l'on em- ploie. » Quand on veut faire un ^ ruche , ou met lrem])er l'osier ou les autres liens la veille , afin de les rendre llexiblcs ; on prend la paille dont on retranche les cpis avec une ser]>c , on la bat ave? un morceau de bois rond, afui de la rendre souple sans la briser ; et on la passe entre les dents d'un rùteau, ou dans un peigne i8 A B E fait avec des dénis de fer, (^pL II ^ Jlg. 8) en la tenant du côté des épis pour la démêler et en enlever les fanes. « On commence la ruche sur le bord du métier, en liant peu de paille d'à' bord , et en l'auguïcntant successive- ment jusqu'à la septième ou huitième maille , qui doit èlre de la grosseur du rouleau. Le lien doit s'insinuer dans les trous du côlé intérieur du métier , de manière qu'en lui faisant faire le cercle pour l'insinuer dans le trou suivant , l'écorce du lien se trouve exlérieure- ment à la partie supérieure de la maille , ce qui permet de le tirer fortement à soi. »En commençant le second tour, qui se monte en spirale sur le premier , on insinue un poinçon dans la paille du premier lour , de manière que le fer du poinçon fait X avec les liens des pre- mières mailles , et par ce moyen les mailles des rouleaux supérieurs et infé- rieui's se croisent et se lient fortement en X ; ou biezi on prend un osiei- , ou en ote la moelle , ou le rend souple eu le rétrécissant , s'il est Iro]) large , en cou- £ant les nœuds , en taillant le plus gros out un peu en pointe. » Avec le poinçon , on perce le rou- leau inférieiu' au quart de son éj aisseur; ou prend le brin d'osier à plat , on l'in- sinue intérieurement dans le rouleau , à côté de la lame d : poinçon; l'osier ainsi placé, on le lire à soi dans sa longueiu-, à douze à quinze lignes près, on l'engage et le cache entre les deux rouleaux. On passe le poinçon dans la maille sui- Tanle ; et faisant faire le cercle au brin d'osier , on insinue sa pointe dans lerou- leau et on le lire extérieurement , de ma- nière que la mcilile se trouve liée , ayant l'é orée de l'osier en dessus , et puis on fait de même la maille suivante. » li faut à cha([ue maille insinuer le poinçon en droite ligne ; si on le fai^oit en plongeaut ou eu clcvaut la poiute , A B E on ne conserveroil pas le diamètre uni- forme que doit avoir la ruche; oo doit espacer bien égalementses mailles. » On couche entre les rouleaux de paille les extrémités des liens que l'on emploie ; et chaque fois que l'oa voit que le rouleau diminue de grosseur, on écarte un peu la paille liée pour y eu insinuer douze ou quinze brins. Celui qui fera la ruche aura sous sa main un petit bâton de la longueur du diamètre intérieur de la ruche, pour mesurera chaque tour , afin de se maintenir dans le diamètre convenu. » Quand on est au quatrième ou cin- quième tour, on coupe les liens qui unissent la ruche au métier; on ôte un à un tous les liens coupés , de manière que la ruche commencée se trouve en- tièrement séparée du métier ; alors on rattache ce premier tour en le liant avec le second , et mettant dessus le rouleau quelques brins de paille pour le rendre uni ; on retourne la ruche , et on la con- tinue jusqu'à ce que l'on soit arrivé à douze ou quinze pouces de hauteur ; au dernier tour on fait les deux entrées op- jiosées, on diminue la paille en appro- chant de la fin , et on arrive eu mourant à une hauteur uniforme. » On se souviendra que le rouleau de Jjaille par lequel on a commencé la ru- che sur le métier est toujours le haut , où se fait le plancher. » Manière (le fa irele plancher. Qnoi- que l'expérience m'ait démo ni ré les avan- tages d'un plancher fait en bois , voici la manière de le ftiire en tissu de {aille. » Je dislingue , le rouleau du plan- cher , les mailles de la ruche , le petit rouleau. » Leroulcau supérieur du corps de la ruche , se nomme le rouleau du plan- cher, pai'ce que c'est sur l'inlérieur de ce rouleau (rue le plancher doit être ad- hérent par cuiq doubles attaches. » Ou uonuue mailles delà ruche ^ les A B E liens qui assujettissent le contour du rouleau du plancher ; ces mailles sont au nombre de quarante-deux. » Comme c'est aussi avec un rouleau de paille que ce plancher se fait , et que ce rouleau est moins gros que celui de la ruche , on l'appelle le petii rouleau. » Cela posé , voici comment il faut placer et faire le plancher : » On réunit de la paille pour former ■ le petit rouleau de la grosseur du doigt , ou coupe en sifllet l'extrémité de cette paille réunie. Avec le lien pareil à celui qui a formé les mailles de la ruche , ou iixe cette extrémité du petit rouleau contre une maille à Heur ou au niveau intériem- du rouleau du planclier ; à un pouce dedistauce, ou passe une seconde fois le lien contre une autre maille , de nianièi'e que cette ])remièrc double at- tache est prise , et fait corps avec deux mailles du rouleau du plancher et les couvre intérieurement. » Le commencement du petit rouleau ainsi fixé, ou continue eu tournant seu- lement le lien autour de ce pclil rouleau pour l'affermir dans une longueur d'en- •viron cinq pouces , et on le llxe une se- conde fois contre les dixième et onzième niailles du rouleau du plancher , en par- tant de celle par où l'oua commencé, de manière qu'entre les deux premières doubles atlachcs du petit rouleau , con- tre celui du plancher , il se trouve une première fente d'environ cinq pouces de long , q>ie l'on maintient a quatre à cinq lignes de largeur dans le milieu, en mettant la deuxième attaclie. » On insinue de la paille dans le petit rouleau , quand cela est nécessaire pour le conserver dans \ine grosseur uni- forme ; on l'affermit avec le lien dans une longueur d'cnviion six pouces , et on le fixe contre les dix-huit et dix-neu- vième mailles du rouleau du plancher ; cela forme la seconde fente. » On continue le petit rouleau que A B E rg l'on fiîie auT vingt-sept et vingt-huitième mailles du rouleau du plancher , ce qui fait la troisième fente. » On maintient le petit rouleau que l'on fixe contre les trente-quatrième et trente-cinquième mailles du rouleau du plancher, ce qui fait la f[uatrième fente; enfin, le petit rouleau continué s'attache près du point où il a été commencé ; ce qui forme les cinq fentes désignées de- voir être contre les parois du corps de la ruche. ( yoy. pi. Il, fig. 3. ) » Le premier toiu- fait , on continue le petit rouleau pour faire le second tour en le liant avec les mailles du premier , et laissant cinq autres petites ouvertures de forme triangulaire , vis-à-vis des cinq premiers points d'attache au rouleau du Î)lanchcr ; par ce moyen le petit rou- eau, devenu circulaire, se continue cir- culairement jusqu'à ce que dans le mi- lieu il u'y ait plus qu'une ouvertui-e d'environ un pouce de diamètre. ( Voy. pl.II,Jig.-i.) . » Passons a la fabrication des cou- vercles. » Ou commence le couvercle sur le métier , comme on a commencé la ru- che; on fait trois tours uniformes; ])lon- geant ensuite un peu son poinçon , ou rentre en commençant le (|ualrièmed'eii- viron quatre lignes ; en suivant cette di- rection, le couvercle, dont les rouleaux, pour cire maniables, diminuent de gros- seur au septième ou huitième tour , se trouve bombé, donnant une profondeur de quatre à cinq pouces. En finissant au douzième tour environ , on laisse une ouverlm-e de douze à quinze lignes de diamètre , pour placer la poignée E. ( Fig. 4 , jyl. IL ) A cette poignée ou iait une marque ineffaçable, ])our en connoilre le devant, afin de pouvoir re- mettre le couvercle comme il éloil , si , lorsqu'on aura voulu rcuicvcr , ou ne le trouve pas sufiisammeut j'Iein. » On place les baguettes dans la ruche 20 A B E el dans le couvercle , et on enduit l'une et l'anlro de pourget. » Connue les couvercles sont d'un plus fié(juenl usage (|ue le corps des ru- elles , il tant avoir le double des couver- cles , c'est-à-dire f(ue , si on a vingt ru- elles, il faut avoir quarante couvercles. Pour coni])]ëter les ruches enduites de ])ourget , lors(|u'elles seront en place , il faut les affubler avec le surtout K. » On prend successivement cinq à six poignées de paille de seigle , doni on le- monte les épis au dessus de la main. On bat chaque poignée au dessous des épis, dans la longueur de six à huit pouces ; on lie forlenieiit les poignées ensenible au dessous des épis , avec un fil de fer d'une ligne de giosseur , que l'on tord , d'un côté , en en joignant les deux bonis, que l'on tord encore de l'an Ire avec le manche de la tenaille , comme on fait d'une corde que l'on tord avec un bâ- ton. Au milieu de celle paille liée , on insinue nue espèce d'étui à tèle, {^pl. //, Jig. Il) creusé de cinq à six pouces , suivant que l'exigent les pointes des cou- viivles. On met un second 111 de fer, de manière que la tête de l'élui se trouvant engagée entre les deiix liens , la paille ne puisse glisser. On retranche la moitié de la longueur des épis ; on coupe l'autre extrémité de la paille à environ deux pieds et demi , à partir ilu second lien ; on ouvre le surtout , et ou le fixe sur la pointe des couvercles , au moven de l'é- lui dans lecjuel celle pointe cuire de la longueur de cinq pouces. On lient la paille assujctlic dans le pourtour du sur- tout avec deux cerceaux attachés l'un sur l'autre; puis on coiffe le surtout avec lin pot de jardin , dont on bouche les trous , ( 7'oj-. p]. II , f,g: lo ) ou avec mi pot en forme de boimet el sans Irons. Ces surlouts résistent aux plus grands A'cnts , sont impénétrables par la ]iluie , et durent quatre fois plus ([iie les pre- miers , dont la paille se mêle et se bnse A B E chaque fois qu'on est obligé de les ôter el de les remettre sur les couvercles. » Comment transvaser les ruches o'il- lageoiscs. Le procédé généralement suivi pour le transvasement consiste à aboucher une ruche vide sur une pleine, et, par le bruit et la fumée, à faire pas- ser les abeilles de la ruche pleine dans la vide; mais il esl toujours pénible et souvent infructueux. Les ruches villageoises offrent un moven plus simple. Lorsqu'on veut transvaser une ruche pleine dans une ruche vide, on enlève le couvercle de la première, on bouche les ouvertures du ])lancher avec une planche de même diamètre qui doit > êlre lutée de manière que les abeilles ne |>uissent passer ; on met surla iiuheun couvercle vitle, afin de replacer le surtout comme de coutume; on enlève ensuite la ruche pleine de dessus son su])porl, on met à ta place une ruche vide sanscouvcrcle, sur lafiuelle on jiose el Iule la ruche pleine dont on bouche l'entrée. Les abeilles n'avant plus tl'issue que par la ruche nouvelle, s'v habiluent aus- sitôt. Resserrées par le plancher de l'an- cienne, dont les ouverture>sonl fermées; pressées ])ar l'accroisseuïcut de popula- tion résuJlaut de la naissance du cou- vain , et poussées au travail par leur inslincl naturel , elles ne demandent qu'à quillerleur première habi alion, devenue poiu' elles trop incommode el trop élroite, el elles s élablissenl dans la nou- velle ruche dès que leiu- reiue s'y est inslallée. Ou laisse les deux ruches dans cet état pendantlrois inoisenAiron, afin que les édifices se construisent dans la nou- velle, et que le couvain de l'ancienne ait le lemps de se développer et de prendre son cs.sor. De la taille des ruches villageoises. On commence par sonder les couvercles en frappant avec le doigt plié; ou laisse A r> E rcnx rpii rendent un son creux ; on iiianjue ceux nue l'on juye pleins. . On (letaclie la (ieelle (|ni unit les cou- vercles aux ruches, on ôle l'enduit avec la pointe l'un couteau, cl comme, de leur rôle , l( 5 aljcilics ont Juté avec la propo- lis la (ente cpii se trouve en dedans entre le couvercle et la ruche, on se lient derrière la ruche, ou tire à soi le manche du cnuvei'cie avec 'a iorce seulement nécessaire pour le décoller. S'il airive que les qàteaux du couvercle tiennent au |.].inchei' de la ruche par qtielqucs soudjuesen cire, ce ([ue l'on reconnoit à la résistance que fait le couvercle, alors il l'aul passeï' lui Hl de lailon entre la ruche cl le couvercle pour couper les soudures cpii sont peu nombreuses, et fpi'uMc simple S(;oou'se sul'tll souvent ]iour rompre. Celte opération faite, on laisse les couvercles, pour donner aux abeilles le temps de se calmer. Sur les dix. à onze heures du malin , par un beautenq)s, et lorsqu'un granil nond)re d'abeillessont senties, on frap])e légèrement avec une bai^netle deux, ou Iroispetits coupssur lecorps delà ruche, pour y attirer la reine, qui ne mau(|ue pas de se rendre aussitôt à l'endroit où elle entend du bruit. Lu instant après ou enlevé d'une main le couvercle plein , sans s'inquiétcrde.sabcilles «pii v scrnicnt encore, et del'aulre nuiin on leremplace par un cou\ei(Ie vide. On enq.orte le le couvercle plein dans un endroit peu éclaiié, et dans lequel on a niénai^é tin passage qui facilite la sortie des abeilles. En moins d'une iieure on est débarra.ssé des abeilles (pii quittent le couvercle jnnir aller rejoindre leur reine. S'il en est qui Tabaudonnent avec peine , et (jui sortent d'intie b s rayons pour se réunir sur lui, alors, avecune plinne, on les fait tond)cr dans un \ase, et on les ] orle au- près de leur ruche, où elles entrent aus- sitôt. Quan j les couvercles sont aiuti de- A B E 2i venus libres , ou les relire pour les mettre dans un lieu qu'on a soin de fermer, afin que les abeilles ne puissent s'y introduire. Les nouveaux couvercles qui rempla. cent ceux-ci doivent ensuite être lulég avec le pourget, et les abeilles ne tardent pas à s'y Jiorter pour travailler. On voit ainsi que les ruches villa- geoises ont sur tout cet avantage précieux, qu'avec elles on est sur de }ecueillir le meilleur miel, et de ne pas endommager leçon vain qui, toujours pslacéan cenlie, se trouve conséqueuuneul daui. le cov\)% de la ruche. Cire ET miel. Cire: son origine. On avoit, jusqu'à présent, regardé la jious- sière que les abeilles recueillent sur le sonunel des étamines des (leurs, comme la matière première de la cire , ou même comme unesoitede cire brute, à laquelle nianquoit seulement cette viscosi'é qui constitue la véritable cire, et l'on avoit cru qu'elle acquéroit cette viscosité par l'élaboration qu'elle subit dans l'estomac des abeilles; M. llubcr n fait depuis peu de nouvelles ob.scrvatious qui présen- tent les résultats suivans : I ". La cire vient du miel; 2". C'est la ])arlie sucrée du miel qui mcl les abeilles en état de produire de la cii'e ; .5". La poussière des étamines ne con- tient donc pas les jnincipes de la cire; -f". Celle poussièie ne sert pas à l.i nourriture des abeilles adultes, et ce n'est pas non plus pour lem- usage qu'elles en font la recolle; 5 ". Celte poussière leur fournit le seul aliment (iuiconvieimeàkuislarve.s; mais il faut qu'elle ait été préalablement éla- borée, a cet effet, dans leur estomac; G". Le miel est, pour les abeilles, un aliment de piemicre nécessite; 7". Les lleurs n'ont pas lf>njours du miel , comme on ra\f)il pensti : celle sé- crétion est soumibc _aux - vanations de 22 A B E ralmosplière , et les joiu'S où elle est abonilanle , sont Irès-rai-es daus nos climats; 8'. La cassonade produit plus de cire fjue le miel et que le sucre raiïiné. Celle opinion n'est pas toutefois encore généralement alnuse. M. Proust, cé- lèbre chimiste de Madrid, a fait con- noître dans le Journal de Physiqur, (année 1^02, tome 55, page 76 ) qu'il regarde la cire comme un produit de la "végélalion , et non des abeilles qui la séparent seidement de la gluline dont elle est accompagnée dans la poussière des étamines. 11 annonce avoir découvert delà cire dans la fécule de certaines plan- tes, telles que la joubarbe, le chou, etc. La cire, ajoule-t-il, est le vernis que la vé- gétation étend svn* les plantes pour les ga- rantir des effets de l'humidité. C'est elle qui constitue ce qu'on appelle la fleur des fruits, particulièrement remarquable sur les pommes , le raisin , sur les feuilles de chou, etc. La fécvde de l'opium contient un suif qui est tout près de la cire; la soie crue renferme un enduit decue que l'aicohol lui enlève. Lequel, deM. Proustou de I\L Huber, a deviné le secret de l'Auteur de la na- ture? Il seroit sans doute téméraire de vouloir le décider, et l'usage que nous faisons de ses dons est souvent heureuse- ment indépendant des théories par les- quelles on cherche à en expliquer les principes et les causes. Nouvelle presse propre à la fabrica- tion de la cire. La simplicité toujours si désirable dans la construction des ins- trumeus qui servent aux manipulations, se fait sur-tout remarquer dans la nou- velle presse que nous indiquons ici pour la fabrication de la cire. Elle est composée : 1°. D'une auge en bois, de seize à dix- huit poucesd'équarrissageet de troispleds de longucm-; la partie creuse a un pied A n E de profondeur, autant de largeur , et vingt pouces de longueur; 2". D'un billot bombé en dessus, qui puisse entrer à l'aise dans l'auge, avec poignées fixées sur la partie bombée pour j)ouvoir le retirer. Le fond de l'auge doit être taillé un peu eu pointe avec des rainures, et percé d'une ouverture, pourfacihter l'écovile- ment de la cire. On y place une planche mobile cri- blée de trous, el élevée de cinq à six lignes au dessus du fond, au moyen de plusieurs petites baguettes. C'est sur cette planche que l'on met le sac qui contient la cire , et sur ce sac se pose le billot dont nous avons parlé. L'auge estporléepar quatre forts pieds de bois. A chaque noul de l'auge sont fixés deux forts anneaux de fer, l'un ua peu à droite, l'autre un peu à gauche, de manière que les deux leviers qui entrent dans chacun des anneaux ne se rencontrent pas , mais passent à côté l'un de l'autre sur le billot. Deux per- sonnes pèsent siu' l'exti'émité des leviers; le billot rejiosant sur le sac ])lcin de cire s'enfonce également, en exprimant la cire qui sera rei ne daus un baquet placé au dessous de l'ouvertm'e prati- quée au fond de l'auge. Nouveaux produits que l'on retire des gâteaux. La récolte de la cire et du miel ne sera plus désonnais le seul objet de l'éducation des abeilles, le seul produit de leur travail. M. Londmrd a trouvé le moven de faire du vinaigre avec les rayons dépouillés du miel, et de l'eau-de-vie avec les eaux rpxi ont servi à fondre les gâteaux de ch-e, sans que les quantités de miel cl de cire en soient dimmuées. Dès l'an 1 1 , ( i8o3 ) il a ]iré- scnté à la Société d'Agriculture deux bouteilles de vinaigre provenant du pre- mier essai par lui fait. En l'an 12, (1804) ses expériences éloient déjà perfection- nées, agrandies: le viuaigie qu'il a de ï A B E nouveau présente étolt plus limpide, et il aajoutéà colle nionlredeux bouteilles d'eau-de-vie. Joui l'iineàdix-liuit degrés et demi, el l'autre à vingt-deux degrés, qui, toutes deux, oui été trouvées très- honnes. Voici les proeédés qu'emploie M. Lojnbard : Pour le innaigrc. Lorsqu'on a dé- pouillé de miel les riiyous, on les met dans l'eau, et le peu de miel dont les àteaux restent imprégnés , procure bientôt une fermentation. L'eau ainsi miellée prend , exposée au soleil, de l'acidité; et se convertit en un vinaigre, assez foibJe à la vérité, mais dont on peut augmenter la force en l'exposant à la gelée pour le concentrer. La partie aqueuse gèle, et on la sépare. La proportion que l'on doit suivre est d'une partie de marc de gâteaux ex- primés, sur deux parties d'eau, c'est-à- dire que, }>i on a cinquante livres de marc, on eniploi(;ceut livres d'eau. On met le tout dans uu baquet qu'on lient au soleil s'il a encore de la force, ou, dans le cas contraire , dans uu lieu chaud , et qu'on recouvre a^ec un linge. La fcrmonlation ne larde pas à s'élahlir, etilureliuit àdouz(î ours, selon la lempératiu'e; on remue alors de temps en tcm|i,s la matière, en a]ipuyant les mains sur «Ile |>onr qu'elle trempe bien, et, lorsque la f<.rmuiitati{)n a cessé, on la met égoulter .sur des tamis. Oti lave ensuite le ba([uel , au fond dmjuel se trouvera lUie lie janue (|u'il faut jeler; ajirès quoi, l'on y remet l'eau dégngée des matières, eltpii, dès-lors, commence à avoir de l'acidité. Oii recouvre le' baquet avec le linge, on le tient dans une douce tempérai ure, et, sur sa sur- face, se forme une peau sous laquelle l'eau acliève de se coirvertir en un vin- aigre qui , prenant cliaque joui de la force, se trouve déjà pirpiant au bout d'un n\ois. Quehpie temps après on met ce viaaigrc daus uu louueau doul ou A B E 23 laisse la bonde ouverte, et on en fait usage comme de tout autre vinaigre. Le marc des gâteaux qui a servi à sa con- fection est mis ensuite dans la chaudière pour la fonte, et produit d'aussi bonue cire que s'il u'eût pas subi cette première préparation. Pour l'eau-de-vie. On met dans un baquet les eaux qui ont servi à la pre- mière fonte de la cire : comme elles res- tent encore imprégnées de miel quel- ques jours, elles fermentent, ce que l'ou reconnoît aux bulles d'air qui s'élèvent sur leur surface. On les jette alors daus un alambic, et l'on en extrait de l'eau- de-vie. Trois cents pintes «l'eau de cire ont donné à M. LoMard ciiupiante pintes d'eau-tIc-vie à dix-huit degrés et demi; et quarante pintes de cette eau-de- vie ayant été recliliées, en ont produit dix à vingt-trois degrés. Ainsi les eaus brunes et sales que l'on jetoit, utilisées par le simple procédé cpie nous venons d'indiquer, ont donné leur sixième ea cau-de-vieà dix-luiil degrés et demi, la- (juelle à son tour, dislilléede nouveau, a fourni son quart en une eau-de-vie très- limpide à vingt-trois degrés. Miel. De sa manipulation. Une forte cuiller sufiit pour vider les couvercles, briser les rayons et les f lire tomber dans un des paniers placés sur les baquets; mais quand on veut dépouiller une ruche, on arrache avec une tenaille les baguettes qui soutiennent les ravons, et l'on se souvient qu'à cet effet elles doi- vent être un peu saillantes. On a une espèce de couteau qui ressemble à une petite bêche coupant de tous les côtés; ( planche II, Jii^ure i3 ) il sert à déta- cher les rayons ilu foml , que l'on relii-e intacts avec un crochet à deux griffes , {^planche II , fig.ire I4 ) Icffucl doit être de la même longueur que le couteau. A mesure que l'on vide les ruches, on brise sur les paniers les rayons remplis de miel , ou met à part ceux qui sont 24. A B E \uks ou rcinpiii de couvain, cl l'on donne aux abeilles ceux qui soûl peu fournis «le nuel. Pour l'aire du miel de choix, on a soin de nietlro éi^ouller eiiseudile les plus beaux ravoi'S, el toujours il laut rejeter b.s al)eiiies niorles el le couvain. On laisse ainsi couler le inicl ])en- danl deux à Iiois jours ; ensuite on retire les ] aniers et l'on niel les rayons qu'ils contiennent dans les bafjuels pour l'aire le second miel. ' Ce second miel s'exprime des rayons brise du ]iremier, qu'il suffit de pélrir un peu, s'ils sont moliels et si le tenq)S est chaud, ou bien si la quantité en est petite, que l'on meldans un linge fort et cl ir que tordent deux personnes. Ces rayons sont-ils au contraire en certain nombre? ou les met dans des sacs de toile pareillement forts et clairs que l'on fait passer successivement sous la presse. Sont-ils secs et le temps est-il froid? on les met dans un chaudron £ur un feu doux et sans Uamme; on les remue con- tinuellement avec les mains pour les amollir, en détruire les durillons, leur faire prendreunechalcur égale; el quand le tout est bien chaud, pas assez cepen- dant pour faire fondre la cire, ou mtl ]a matière dans les sacs que l'on fait passer sous la presse. II faut du reste avoir rattention de retirer des sacs le marc pendant qu'd est encore chaud, parce qu'une fois re froidi , il seroit difficile de l'en ùtcr, la cire le retenant alors fortement collé à la toile; et connue ce secoutl miel jeile beaucoup d'écume, il faut, avant de le mellre dans les toinieaux^le bien puri- fier en le faisant passersur des laniis lin;;. Moyen de donner du parfum au miel. Le miel relient facilement toutes les odeiu'S qn'cui veiU lui communiquer ; mais ce n'est que dans le momeiU où il a un degré de clialeiu- siiflisaut pour être séparé de la cire. A B E Il suffira de mellre au fond du tamis, avant de commeiicer à é raser les ravous. une légère couche de la plaïUe ou (les lleur^donl on vent comunuiiquer l'oJeur au miel. Celle couchesenle suffit, lorxpie l'odeur e>t forte; mais si elle esl loible, après avoir recouvert eu est totalement débar- rassé de la saveur qui lui est pro])re ; on l'évaporé dans une casserole, à un feu doux, jusqu'à la consistance d'un sirop épais. On peut aussi employer le pro- cédé suivi dansles sucreries, c'est-à-du'e, le chauffer au bain-marie , poui- l'enqiè- cberdechaiiger de couleur, el d'acquérir uneodeur(|u'il auroit inévitablement, si ozi vouloit le chauffer à un feu nu. Pour déterminer le degré de concen- tration à donner au siiop ,on en laissera tomber (pielques gouttes sur une sou- coupe froide, jus(|u'à ce qu'on s'ajiper- çoive que le miel devient pressé , sans cependant devenir solide , ni jierdic la saveur ilu su. re ou de la cassonade. On obtiendra donc ainsi environ quatre livies de miel puri(ié de (juatre livres de miel commun, si toutefois on a eu soin de bien dégager le sucre du chaibon enqiloyé pour le purifier : en effet , il uy aura de déchet que l'écume, Tome AI. A B E 45 et le peu de sirop qui aura pu s'attacher au filtre. Ce sirop de niiel peut être entployé fort utilement enrenqîlacementdusucre pour le café, le thé , et dans tous les assaisonnemens. Il est à remarquer que ce sirop, dès qu'on ea a préparé une quantité considérable , au lieu d'être renfermé dans des bouteilles ou vases à goulots étroits , exige des vases larges et bien ouverts, autrement il acqueri'a, en un mois , d'autres propriétés : il é})rou- vera luie espèce de cristallisation, de- viendra grenu , épais , et aura assez de consistance j>ourétre coupé au couteau Si l'on vouloit éviter que le sirop de miel ne donnât une couleur brune au thé ou au punch , il faudroit purifier de nouveau ce miel , en y ajoutant , par livre , deux jiinles d'eau et quatre onces de charbon pilé , eu faisant bouillir la liqucvu" et en la filtrant à travers im linge. La matière charbonneuse qui reste sur le filtre, est ensuite délayée dans deux pintes d'eau fraîche ; on l'a- joute à celle qui a été passée, et l'on mêle avec le tout deux onces de char- bon pilé. 11 faut sur-tout avoir soin que ce qui a été délayé , après avoir été préala- blement ])ressé dans le liltre, soit passé, quand on l'ajoute à la liqueur la plus pure. On fait bouillir ce mélange jus- qu'à ce qu'il soit réduit à deux pintes etdemie ; alors on filtre jiour la ilernière fois, et l'opération est terminée. Le miel qui reste sur le filtre iieul être lavé avec deuxpintesoudeuxpmlesctdemied'eau; il passe ainsi à travers elou peut l'ajouter au premier. ()n observera que la dernière prépa- ration qu'on donne pour emjiécher que le thé et le punch ne contraclent a\ec le sirop de nuel une couleur brune, n'est ])as aussi bonne que la jnemière , parce (pi'on ne peut alors garder le sirop que ])endaut (pielques jours , et qu'on scroit obligé de rccommeuccr l'opération cinq D 26 A B L à six fois par mois , tandis que , par le premier procédé , le sirop se conserve fort long-temps et n'a pas moins de qua- lité. Ce sirop peut également être em- ployé par les bonnes ménagères, à la confection des confitures de cerises , de prunes, d'abricots et de coings. La pro- portion est d'une livre de sirop, ou seu- lement trois quarterons , pour une livre de fruits. Ces confilures doivent, pour se conserver, étrebeaucoupplus cuites que celles au sucre. On ne peut employer le miel pour les gelées de fruits : celle de groseille pcrdroit son acidité. On doit priver le plus possible d'humidité, eu les séchant, les fruits, écorces enracines, tlont on vou 'roit faire des cojijitiires sèches au miel. Les proportions pour lesralafiasdetleursd'orange, de noyaux, sont d'une livre de niiel par pinte d'eau-de- vie; les procédés sont les mêmes qu'en employant le sucre. (Cotte.) AELE , ABLET ou ABLETTE , et (ptelquefois OAELLE , ( Cyprimis al bitrniis , LiN>'. ) petit poisson que Linnœus a placé dans le genre des carpes , et dans l'ordre des poissons abdominaux , c'est-à-dire , qui ont les ouïes soutenues par quelques rayons os- seux, et les nageoires ventrales eu ar- rière de la poitiine , sur l'abdomen. Sa longueur ordinaire est de quatre à cinq pouces; il est un peu aplati et plus allongé que le goujon ; il n'a point de llel. On le distingue des autres espèces du même genre i)ar son museau poin- tu , sa mâchoire inférieure plus avancée que la supérieure , sa bouche armée de sept dents, cinq devant et deux der- rière , ses yeux grands et le nombre des rayons qui composent ses nageoires : l'on A B L en compte dix à la nageoire du dos, qui est plus rapprochée des nag<;oircs ven- trales, que de la tète , qu.itorze aux na • geoiresdela poilrine, neuf à celles du ventre, vingt-une à l'anale, (i) et dix- huit à cellecle la queue. De petites écail- les minces , brillantes, et peu adhérentes à la peau, revêtent tout le corps. La ligne latérale forme une couibure , et paroit argentée. Les autres couleurs de Table con- sistent en une teinte olivâtre sur la tète et le dos, eu pctils points noirs semés sur le front, en bleu aux joues et à li pru- nelle , eu un éclat argentin dans l'iris des yeux et sur le corps, en blanc rou- geâlre sur les nageoires de la poitrine, en gris sur l'anale , enfin, en verdàlreà la nageoire de la queue. Quand la teinte olivâtre du dos s'é- tend un peu sur les côtés , Table se nomme ablehoidée. Quelques uns en font une espèce distincte ; mais ce n'est qu'une simple variété cpii tient vraisemblable- ment à l 'âge ou au sexe et peut - être à l'habitation. Presque tous nos lacs et toutes nos rivières nourrissent des ables. Elles frayent dans les mois de mai et de juin , et elles sont d'une grande fécondité. Quoique d'assez bon goût , leur chair mollasse et trop remplie d'arêtes n'est point estimée, à moins qu'elles ne soient un peu grosses , et prises en automne, époque où elles sont chargées de graisse. La meilleure manière de les apprêter est de les faire frire. Mais , si Table n'est point recherchée pour figm-er sur les tables délicates , sa pêchene laisse ]ias d'être lucrati\e, p.Tce qu'elle fomnil la matière avec laquelle les éiTiailleurs fabriquent les fausses (0 Je nommerai ainsi in nageoire placée près de Tanus des poissonst Presque tous les natu- ralistes la désiaucut 9«us la dénomination de nageoire de l'a/ius ; mais, comme cet ouvrage est i_ .• -i A .1-, J 1 .]_ i_ 1 _..: _„ . :...,» J_ pu:.»-: «„i.,.-.>IIq Poissons faisant suite à mou édition de BuSoli. A B L perles. En effet, les écai les de ce pois- son ont l'éclat et la couleur de la nacre de perle, et l'art parvient à les façonner de manière c|u'elles imitent parfaitement les plus helles perles que l'on pèche avec; tant de peines et de dangers dans les mers des Indes-Orientales, et qui sont d'une grande valeur. C'est la seule occasion où la médiocrité dans la for- lune soit parvenue à rivaliser avec la richesse , et q\ie la beauté modeste ait pu environner ses charmes du même éclat étranger f[ui semhloit réservé à la parure des femmes opulentes. Mais , conime le luxe orgueilleux ne respire souvent qu'après des jouissances exclu- sives, il a (ini par dédaigner un orne- nient partagé en apparence ; et c'est pro- bablement à cette sorte de dépit qu'il faut attribuer la diminution de l'enq^loi et du commerce des perles vraies, d'où est résulté beaucoup moins d'activité dans la fabrication dus perle-, fausses. Cependant, quoique le conamerce des fausses perles soit tond)é , il ne laisse pas d'èt re encore de <|nel(pri m porta Mce. C'est à Paris que se trouvent les meilleurs ou- vriers en ce genre, et ils y sont en as- sez grand nombre ; c'est de Paris que les marchands des autres nations tirent cette parure, quand ils veulent l'avoir Irès-belle, D'ailleurs , il ne faut qu'un moment pour que la mode , déesse vo- lage de fantaisies et d'inconstance , ra- mené parmi nous le goût île cette espèce d'ornement ; en sorte que, dans tous les cas , 1 1 pèche de Table est jlus ou moins ]irofitanle , et mérite l'allen- lion deceux qui ,élanl à portée des eaux où ce poisson abonde , ont la faculté de s'y livrer. Les pécheurs de Paris et des environs vendent les abks telles f(u'ils les pren- nent , et les émailleurs qtii font le com- merce des fausses jK-rles ^e diargent des premières prép.iralions.Mais , lorsqu'on est éloigne , il faut être en étal de pré- A D L 27 parer soi-même les écailles des ablcs , et même d'eu tirer la matière nacrée qvie l'on a décoi'ée du nom pompeux d'er- sence d'Orient, parce qu'elle sert à remplacer les perles orientales. Il n'est pas inutile de remarcpier fpie cette dé- nomination manque de justesse, puisque cette prétendue essence n'est point, à proprement parler , une liqueur ; elle est plus épaisse que l'huile, et, en l'exa- minaul au microscope , on y distingue des parties solides, mais très-minces, ti-ès- déliées, et d'une figure régulière. Si l'on ne veutque préparer les écailles pour les livrer aux émailleurs, il suffit de laver les ables à deux ou trois re- prises , dans de l'eau claire , et de les racler avec un couteau peu tranchant au dessus d'un l,aquet rempli d'eau très- pure. Quand le couteau est chargé d'é- cailles, on l'agile dans l'eau du baquet pour qu'ellesse précipitent aufoud, sans les toucher avec les doigts. On les verse ensuite sur un petit tamis très-fin , que l'on plonge plusieurs fois dans de l'eau bien nette ; (piand les écailles sont net- toyées et que Ton en a une certaine quantité , on les enveloppe d'un linge lin (pie l'on presse bien , pour eu ex- primer toute l'eau, puis on les verse dans un pot de terre, en les fusant cou- ler avec un linge fin et mouillé qui sert aussi à les [tresser ; si le pot n'est pas plein, on le renqilit avec des chiffons ; on le couvre d'un linge fin, et pardessus d'une toile cirée. On envoie, le plus tût possible , aux émailk-urs , les écailles ainsi arrangées; gardées trop long-temps elles se corromproient. Quelques gouttes d'ammoniaque (alcali volatil) sm* les linges qui remplissent le pot contri- buent puissanunent à retarder la p!î- Iréfact ion. Il est bon d'ailleurs de tenir le pot dans un lieu frais, et, s'il gèle, dans du foin. Quatre mille ables de toutes grosseurs produisent communément une livre d'é- l) z 28 A ,B L cailles préparées. Ces poissons ainsi dé- j)ouillés ne sont j)oint perdus ; ou les \end à bas prix., et ils sont encore un ré- gai jioiir la classe peu forluiiée. Dans les ])a> s où l'on en prend une trop grande quantilc pour être tousouiniée , on les rél)aud comme entrais sur les terres. l.ors(ju on n et>l ])as assure u avou' un proni| tdéljil des écailles d'ables, le nûeux est d'en tirer la matièi e coluraaleou l'es- sence d'Orient , telle qu'elle doit être eiuplo^ ée par les émaillcurs , pour for- mer les perles artilicielles Après avoir écaillé les j'oisscns de la manière qui \ient d'être indiquée , on trotte léyè- rement entre les mains les écailles , aliu d'en détacher la partie nacrée ; on jette la première eau qui est muqueuse el saiiyuiuolenle ; on lave ensuite les écailles à grande eau , dans un tamis clair ; la matière luurée passe et s'a- masse au loiid du ba(|uel placé sous le lamis. On la recueille et ou la lave en- core une ou deux fois dans de la nou- velle eau; on la lait ensuite digérer dansdelaunnoniaqueliquide, (alcali vo- latil ) un peu étendu d'eau ; cette li- queur , non seulement conserve l'es- sence , mais ajoute encore à son brillant. L'on a alors une masse boueuse d'un hlanc bleuâtre , à rcHets éclalans , et dont la couleur ressemble parfaitement àcelle des perles fincsouàlanacrelaplus pure. Il faut une li^re d'écaillés j-répa- lées pour olttenir trois ou (juatre onces d'essence cJ'Orienl , avec laqixelle on imite l'eau et le lustre des ])Ius belles perles de rOrieiU. Les détails de cette iiigénieuseiniitaliou,rune des projriéiés iuduslriellcs de la Trance, et qui est due àuuai liste nomme/««/«, sont étrangers à un cuMage plvis parliculièremcut des- tiné aux Labilansdes cnmpagiies.il nous suflildeleur a\oir indique le parti (pi'ils peuvent liier d'une es|!èce de jioisson très-commune , cl que l'on jirend faci- A B L Icment en quantité , de plusieurs ma- nières. Pèche de Vable. On peut faire celte pê- che en toute saison ;maisellc est beaucoup plus fructueuse au printemps et au corn- mencenienl de l'été , époque à laquelle les ables se rassemblent pour frayer. Ces petits poissons sont très - voraces ^ en sorte qu'il est facile de les attirer par différons appâts, tels que les Iripailles d'animaux, le sang des boucheries, les pains ou marc de graines de pavot, e;c., etc. En hiver, ils courent moins vers les appâts qu'on leur jirésente. En général, il faut recliercher les ables dans les en- iennent elles- mêmes, soit M vantes, soilséchécs, un excellent appât ])our prendre ù la ligne A B L 2g d'antres espèces de poissons, telles que les brochets, les anguilles, les aloses, etc., etc.; ce qui dément l'assertion de certains pécheurs (pu ])rétendeut que Table n'est point une nourriture pour les poissons voraces. L'on sait, an reste, que le motif de cette singulière ])rélention est de faire tolérer la pèche des ablesavec des filets à mailles étroites, avec lesquels on prend eu même temps les ])elils ])ois- sons de toute autre esjièce; ce «jui rend l'usage de ces filets extrêmement perni- cieux jiour la projiagation et la conser- vation des poissons , et fait désirer l'exé- cution des anciennes ordonnances qui les pi'ohiboient. Commerce des écailles d'al/lcs et de l'essence d'Orient. Alin de donner une idée du produit que l'on peut retirer de la pèche des ables, je me suis procmé des renscignemens certains, el qui n'ont jamais été publiés, ansujetduconuncrce aucpielces poissons doimenl lieu. Les émai Heurs de i-*aiis tlistinguent trois qualités dans les écailles d'ables : ils nounnent ^^///e, la première qualité, parce qu'elle est dégagée d'une es|>èce de limon ([uiserenconlie dans les autres, et qu'elle n'est pas n\élaugée d'écaillés d'autres petits poissons. La seconde sorte ne diffère delà prenuère qu'en cequ'elle est chargée du limon qui la rend moins pure. La cupidité des ]>ècheurs ou des vendeurs introduit dans la troisième sorte des écailles de plusieurs autres csjièces de poissons. Ces trois qnalilés d'écaillcs se ven- doient aux marchands de Paris , jus- qu'en lygo, savoir : la jiremière, de i8à 20 francs la livre, jioids de marc; la seconde, de i J à 1 (j francs , et la troisième, de 10 ù 12. Dans le canton do la Lorraine que j'habilois, unmarchanddeSainl-Aicolas, j>elite ville entre IVancy et Lunéville, acheloil,avaiit larévoluti(m,despcchems de la Meurihe el de la Moselle , les cciiiJles d'ables à riiisou de iz iiiiucs la 3o A B L livre, sansdisiincliou de qualité, pour les faire passer à Paris. Ainsi il oblcuoit quelquefois pour sa commission un bé- néfice énoime de cinquante pour cent, lequel auroittournéau profit des proj:né- taires d'écaillés , s'ils eussent lait eux- mêmes dii'cctemeut leurs envois à la cajiitale. Au reste, les écailles préparées eu Lorraine, en Alsace, et dans le J'ays Messiu, sont lis plus estimées et les plus rechercliées dans le conunerce, tant à cause de leur éclat, que de leur pureté. La révolution qui avoit interrompu presque toute conunuuication avec l'é- tranger, et qui avoil anéanti presque toutes les branches d'industrie , fit tomber avec le conunerce le prix des écailles. A l'époque de la paix , cette denrée a éprouvé une hausse de douze pour cent ; mais au moment où j'écris, (mars 1804) oîi la Guerre a de nouveau fermé les débouchés du conuneice extérieur, les écailles sont retombées au prix de 1789, et même au dessous. L'on n'eu sera pas étonné, lorsque l'on saura que c'est spé- cialement pom- r Angleterre que se font le plus fréquemment les expéditions des écailles d'ables, de l'essence d'Orient, et des perles factices. Après l'Angleten-e, c'est l'Espagne qui reçoit la plus grande auantilé de ces produits de nolie in- uslrie. \S essence d'Orient que, dans le com- merce, on appelle aussi liqueur ov\ vernis de poissons, a éprouvé les mêmes varia- tions de prix que les écailles mêmes. Sa qualité est en raison de la beauté et de la piuelé des écailles dont elle est formée. La mesui'e de capacité en usage pour le débit de cette li(|ueur a un pouce neuf lignesdediamètrc sur neuf lignesde hau- teur. Jusqu'en 1790, elle se vendoil, suivant son degré depiu-eté, 24,27, et 3o francs la mesure; à la paix, elle a éprouvé une hausse correspondante à celle de la substance dont on la compose , c^est-à-dirc de douze pour cent. Aujour- A B R d'hui, le discrédit du conmierce l'a fait louiber à 24 francs, prix moyen de ses différentes qualités. (Soknim". ) ARLKRET ou ABLERAT , filet qui sert à la pèche des petits poissons, et par- ticulièrement de l'A CLE. Foyez ce mot, ( SONMM. ) ABLERETTE , petite Senne ou ^e- nette propre à prcndie les Ablks. Con- sultez cet article et ceux de SeiN.ne et de Senaette, (Sonmm. ) AB()IS,(r//<7jjérer qu'il placera ses pièges avec fruit Une situation très- favorable encore est le voisinage des vignes, des cbamjis ensc- A B 11 nicncés, des chenevières , elc, La chasse à l'abreuvoir ne prësenteVoit aucun avan- tage dans un canton trop humide ou très- arrosé : on ne pourroit y multiplier assez les pièges, et les oiseaux trouveroient trop aisément à se satisfaire loin de^ lieux où le travail du ^ chasseur auroit rc'pandu la défiance parmi ces peuplades iiuiocentes. Les grandes chaleurs de l'été doivent être aussi regardées comme la véritable époque de cette chasse : plus la campagne est sèche, plus on doit s'at- tendre à voir fréquenté par les oisillons le lieu j)ropre à leur servir d'abreuvoir. Toutes les espèces des habitans ailés des bois s'y rendent alors en foule : c'est le moment de les y arréterdans toutes sortes de pièges, et sur-tout ceux de ces oisil- lons dont la capture n'exige point une industrie particulière. On tend aux abreuvoirs les rets sai/lans, \qs gluaiix , toutes les espèces de collets , siniples ou à ressorts, tels que raquettes, ou saute- relles , rejets , etc. Si l'abreuvoir est un ruisseau ou une source, et (jue l'on ne puisse eu tendre toute rétendue, on couvrira de chaumes ou d'herbages les endroits que l'on ne se sera pas réservés, afin de forcer les oi- seauxà venir boire à la partie découverte. Celte première opération doit précéder de (juelques jours celui que Ton aura déterminé pour exécuter sa tendue. Mais si l'on n'a ([u'un de ces bassins qu'on appelle comnuiiiénierit inares , inar- chats , etc., il faudra le garnir d'embû- ches tout à l'entour. Les rets saillans , que l'on peut tendre aux abreuvoirs, sont dis])osés comme ceux avec lesquels on chasseles aloui'ttes à laridée. J'ajouterai seulement que l'endroit où l'on place ce filet doit être nettoyé d'ordures, et de facile abord. ( l'oyez, pour le surpins, l'article Alouette. ) Les mèn\es filets peuvent servir pour les deux chasses. Cependant il seroit bon d'avoir, pour tendre l'abreuvoir, des nai)pes plus petites et dont les nuùllcs lusscut de A B R 3i moindre dimension; neuf lignes suffisent à leur largeur. Quand ou veut tendre un abreuvoir aux gluaux, on se munit d'un nombi-e de baguettes de saules propres à cet usage et proportionnées à l'étendue du ruisseau ou de la mare <[u'on se pro- pose de cerner. La longueur de ces ba- guettes est ordinainnieut d'un pied : ou les englue juscpi'à deux pouces de leur extrémité poinlue que l'on fiche en terre, et on les piaule eu rang à deux pouces de distance, et en les inclinant les unes sur les autres, ce qui forme une haie ou garniture dans laquelle s'arrêtent unemul- tittide de petits oiseaux. L'auleur de Vyî- viceptologie indique, au lieu de gluaux, l'usage de fils englués et tendus avec de petits piquets; et il propose de premlre jiour cela inie certaine quantité d'aiguil- lées de bon fil de Bretagne, que l'on at- tache, après l'avoir garni de glu, à deux pouces de terre, au nioven de petits pi- cpiels plantés à deux pieds de distauce. Lorsqu'on se sert de gluaux, il faut (lue le chasseui- , placé dans une loge d'observation bien couverte, ait l'atlen- tion de venir se saisir de sa proie à me- sure qu'elle se prend, et rétablir les gar- nitures que dérangent les oiseaux en se débattant. 11 ne suffit pas , au reste , pour faire bonne chasse de garnir de gluaux les bords de l'eau : avec celte seule précaution, beaucoup d'oiseaux, et sur-tout les gros , échajqjeroient. Mais comme tous en général annent beaucoup à percher et à s'arrêter a vaut d'approcher de l'eau, on fiche en terre, à cinq eu six pieds des bords, plusieurs branches ou baguelles dont les plus hautes n'aient pas plus de cinq pieds. L'un v pialitjue une demi-douzaine d'entailles poui- recevoir autant de gluaux, de manière à ce (|u'ils soient inchués les uns sur les autres : les baguettes elles-mêmes seront inclinées vers le bord de l'eau. Cette seconde gar- niture présente à peu près l'aspect d'une petite haie dépouillée de feuilles. Si les bords de l'eau cloicntcnvii'ounés lit A B R de fort près parlchois , il famiroil y prali- 3uer des avenues laiges de trois pieds, ont l'abreuvoir seroil le centre, et y ménager des verges ou baguettes propres à recevoir les gluaux. Ce seroit aussi le cas d'y multiplier les collets volans, h p-quets et autres, (/^o). ceux qui sont décrits aux art. Ai.ocette, BÉCASSE, Becfigce, etc.) Celui descollels à ressorts connu communément sous les noms de /Y/<7;^e^/e , rejet, ou sauterelle , se tend aussi avec avantage aux abi'eu- Toirs. Ce piège est formé avec un bâton souple et élastique long de trois pieds à trois pieds et demi, et plié vers son milieu de nianière à ce que ses deux extrémités tendent à se rapprocher comme pour f>résenter la figure d'un () très-ovale dont e liautii'est point fermé, ou poiu'mieux dire, celle d'uu U. Celle baguette ainsi Jdiée se pose sur sa partie courbe, les )ranches eu l'air, et poiu- la maintenir dans celte situation, on se sert d'une pierre ou mieux d'uue seconde bagueKe droite fichée en terre et qui tient au mi- lieu de la corde tendue d'une exlrémilé à l'autre des deux branches de la raquette. Celte corde est un petit cordonnet de soie ou de filasse bien lisse et passable- ment fort, de la grosseur au moms d'une bonne tète d'épingle; une des branches de la raquette est percée d'uu trou rond à un pouce environ de son extrémité. C'est par ce trou que passe la corde qui fait le collet; elle est pliée eu doid^le et attachée sur la branche non trouée. Avant de l'altachcr ou aura eu soin d'y faire un croisé siixiple ou noeud coulant, à cinq ou six pouces environ de l'extré- mité qui doit jiasser par le trou. Ce nœud Lui-même doit aussi y passer et le faire librement. Tout ceci étant disposé, ou tend ce piège au moyen d'un petit bat ou appelé marc/icttc, gros comme une bonne plunicà écrire, et long de quatre pouces; une tic ses extrémités est un j)eu ajda- îu-, et celle cxlréuiitë pose sui- uu petit A B R rebord ou menton pralicpié au dessous pui pour saisir cet appât; ou doit, de plus, avoir l'atten- tion de tailler en pointe les deux bran- ches de la raquette , pour empêcher les oiseaux tle s'y percher. Le trou que l'on fait actuellement rond étoit autrefois cai-ré, et la marchelte étoit taillée pour y entrer, à la vérité à une infiniment petite firofoudcur; néanmoins on a trouvé que a détente en étoit plus dure que celle qui A n R qui vient d'être dérrite. On a fait des ins- trnnicns poilalils cl à ressorts d'après le inécanisine de ce piège; ils oui l'avantage de pouvoir servir en tous temps et eu tous iieiiv. Voici la description d'un pe- tit rejet dont le ressort est fort simple, et que M. Clavaux a eu la complaisance de me fournir : un morceau de bois long île trois pouces, large d'un , et épais de huit ou ueuf lignes, sert de base à un autre morceau long de cinq à six pouces et de liuit à lu'uf lignes d'é(|uarrissage. Ce der- nier est 11 xé au milieu de celui (pii lui sert de base par son extrémité taillée en tenon, cl reçue dans une petite mortaise. Sur le devant et à six lignes de son extrémité supérieure, ce mémemorceauest entaillé à environ deux lignes de profondeur cl percé d'un trou rond qui est de niveau au rebord de celte entaille : ceci équivaut à la construction de la branche Irouéc de la raquette décrite plus haut. Pour obtenir un ressort, on a un]>elll cylindre de bois long de deux ponces et denii , et de quatre ou cinq lignes de diamètre. Ce cylindre est entouré à ses deux bouts de deux morceaux de (il de fer gros connue la ficelle ordinaire, (ichés dans le bols et assez longs pour faire chacun , autour du cylindre , treize ou quatoiv.e tours dans le même sens. L'excédant de ces deux fils de fer se (iche solidement au dessous du morceau de bols plat que j'ai apj)elé la base de la machine , et le c^ hndre lui-même cstarrcléle long duj)lns grand côté de celle base, au moyen d'une en- taille dans laquelle il entre. Les deux rebords de celle entaille qui rendjrassenl sont jiercés chacun d'un trou pour rece- voir un autre fort (il de fer qui sert d'axe ou d'essieu jiourfalic tourner le cylindre. En(in, un troisième llldefer gros conu)ic letu\au d'une ])lnme d'aile de pigeon, long (renvlioncin(| pouces, est implanté au niilleu de ce même cylindre et sert de levier pour tendre le fil" de fer cpii l'em- brasse. Ce levier, duus sa positiou ualu- Tomc XI. A n n 33 relie, doit être baissé et Vécarter du morceau montant. (Jn ne peut l'en rap- procher sans que ce mouvement ne tende avec lorce le (il de fer conloinné autour du cylindre, et qui, par conséquent, fait ressort : le (il de fer du levier est re- courbé eu haut, et, dans l'anneau qui y est formé, ou passe un cordonnet lisse long de douze pouces environ, et plié eu double. On forme dans ce cordonnet un nirud coulant simple à huit lignes envi- ron de l'anneau où il est attaché. Ce cor- donnet et ce noeud passent par le trou dé- crit piécédemment, et pour que le nœud déhorde, il faut que le levier soit appli- qué exactement contre le morceau de boismontaut. Alors, pour retenir le piège dans cet état, on se sert d'une marchette comme dans les raquettes, laquelle se trouve pincée entre le nœud du cordon- net cl le rebord du moulant. Cette mar- chette est longue de quatre pouces , grosse comme une plume et attachée au moulant jwr un (il. Lorsqu'elle est Gxée horizonUilemcnt, cllesupporterexcédant du cordonnet ou lacet que l'on ouvre en rond. Pour le retenir dans celte position, on praticjue à rexlrémllé de la marchette une coche un peu prolonde sous laquelle onengagelégèremenllecollel, pour qu'il ne sorte pas du trou au moment de la dé- tente. On a soin d'armer l'extrémité du collet d'un petit anneau qui forme arrêt et qui sert à tirerlacordelorsquel'onveut tendre le ressort. Ce piège peut êlrc fait sur de pi us grandes dimensions et rempla- cer en tout temps les raqueLtes ou les rejets. ( SoNMM. ) ABROU TLSSEMENT. Les bourgeons et les jeunes pousses des arbres portent encore, en terme de forestier, le nom de brout. De \ii\\Q\\i\i'\\\olal>roiUisscnicnt, qui indl(pieledommage causé par les ani- maux J)ioulaut les bourgeons dans les bois. Les arbres ahroiitis n'ont jamais uue belle veuue et rcslcut mal faits et 34 A B S raboiii^ris. I^ul/rnn tissemeiit occasionné par le bcfaii conduit à dessein on aban- donné dans les bois, est un des délits forestiers que les lois punissent, mais qui néanmoins ne se renouvellent (jue trop souvent : si, à proprement parler, il ne concourt pas à la deslruclioii des forêts, on doit le compter au nond>re des plus puissaiis moyens de leur dété- rioration. ( SONMM. ) ABSINTHE. Cette plante a été si for- tement recommandée parles anciens mé- decins , qui lui atlribuolent de grandes propriétés , que nous croyons utile de rapporter l'analyse faite par Kunsnui'.ler, de YabsintJiliini viilgare. Il a retiré de douze onces de cette plante , par la dé- coction et évaporatlon , Résine sèche , 4^ Muriate de potasse 12 Acide végétal 5o Acide végétal et potasse ... 2 14 3 24 L'analyse de 90^ de cendres a donné , INIuriate de potasse 3 Sulfate de ])otasse i Carbonate de chaux Sg Alumine 5 Sulfate de chaux 5 Silice 4 Oxide de fer 3 80 Perte 10 90 Il nous reste maintenant à donner les préparations d'absinthe actuellement usi- tées en médecine. (Roard.) Consene d'absinthe. La conserve d'absinthe est lui médicament dont les propriétés médicinales sont les mêmes que celles de la plante: souvent, en phar- A B S macic, celte conserve sert d'excipient à daulies médicamens. ( )n prépare ordinairement la conserve d'absinthe de la manière suivante : Prenez sommités d'absinthe récente quatre onces , sucre huit onces; on pile le tout ensemble dans un mortier de mar- bre avec un pilon de bois , jusqu'à ce que la plante soit réduite eu jmipe ;onla met sur vui tamisde crin, et, avec une spalide de bois suffisamment large , on force la pulpe à passer au travers du tamis ; si la pâte se trouve trop consistante , on y ajoute un peu d'infusion d'absinthe qu'on ])répare à cet elfet. On peut encore préparer la conserve d'a])siuUie avec la poudre de celte plan- te ; cette méthode même est préférable à la première. Prenez poulre de grande absinthe trois onces , eau distillée d'absinthe huit onces , sucre une livre el demie; on niet dans un vaisseau convenable la poudre d'absinliie ; on la délaie avec de l'eau d'absinthe; on laisse niacérer ce mélange à froid, pendant environ cinc[ à six heu- res, il prend la co- sistance d'une pulpe; alors on fait cuire le sucre à la plunie; on délaie avec un bistortier la p'ipe dans le sucre, tandis qu'il est chaud et encore liquide ; on fait chauffer un peu le mélange afin que le sucre ])énèlre bien la pulpe ; ou met ensuite la con- serve dans un pot et on la garde pour l'usage. Extrait d' absinthe. On prend la quan- tité que l'ou veut d'absinthe ; ou la fait bouillir pendant un quart d'heure dans environ nuit à dix fois son poids d'eau de rivière, si elle est récente; et dans au moins vingt fois son poids d'eau , si elle est sèche ; ou passe la décoction au travers d'un linge avec forte expression ; on fait bouillir le marc une seconde fois dans une moindre quantité d'eau ; on passe de nouveau avec expression ; on réunit les liqueurs ; et, après les avoir ABU clarifiées avec im ou i)lusieurs blancs d'œiifs , on les passe au travers d'un blanchet ; on les fait ensuite évaporer au bain-niaiic jusqu'à consistance d'extrait propre à former des pilules. Siroj) d'obsintJic. Prenez sommités de ijraude et de petite absinthe , de cba- f(ue trois onces, eau bouilianle quatre îivies , cassonade quatre livres. On fait du tout un siiop que l'on cla- rifie avec un blanc d'oeuf, et que l'on cuit ensuite en consistance requise. Sel d' absintJie. Le sel d'absuilhe n'est autre chose que l'alcali de la jtlante ; il s'obtient en incinéiatit la plante à l'air libre ; la cendre qui réstdte de cette com- bustion fournit , par le lessivage et l'é- vaparation de la lessive , une substance saline analogue à toutes celles qu'on re- tire des cendres en général ; ainsi , c'est donc très-gratuitement qu'on a assigné k ce sel des proj)riélés dépendantes de la plante. Vin iV absinthe. Prenez sommités de grande et de petite absinliie sèche, de cha- que deux onces, vin blanc deux pintes. On coupe menues les deux absinthes et on les m t daus un malras ; on verse par dessus le vin , on bouche l'ouverture avec un bouclion de liège ; on place le vaisseavi dans un lieu frais, et, après une nia( èralion (h- (piai;.n:e iuiil heures, on coule la liqueur avec ex|;re»sion , on la nitre , et on la conserve à la cave dans des bouteilles entièrement pleines etbien bouchées. ^C. ) ARrTlT/)N,,9/,/./L. Genre de plante que i (Uiinefort a jilacé danssa première classe, laquelle renferme les herbes et sous-arbri^seauv doul le;» Heurs sont mo- nopéta'cs ram])aniformes. Il fait partie de la sixième section et constitue le cin- quième genre. Linnœus l'a placé dans sa seizième classe ou monadcl])liie , et dans la divi>ion des pohandres dont il forme le cinquième genre. Enfin , daus ABU 3j l'ordre naturel , Tabutilon appartient à la belle et grande famille des nialva- cées. Son caractère dislinclif est d'avoir un calice simple, un sl^ le multifide et plusieurs capsules monospermes dis]io- sées orbiculan-emcnt et formant le Iruif. L'abiUiIonordinaire,(Lam.Dict. n".2, Sida abut.don L.) la seule ])lante de ce génie nombreux en espèces qui soit em- ployée dans les arts , se distingue par les caractères suivaus : Fleurs , axillaires , d'un jaune doré , dont le limbe du pétale ne déborde le calice que de quelques lignes. Celui-ci, formé d'une seule pièce, offre dix. angles saillans. Fruit, composé de douze à quinze capsules velues et noirâtres , qui renfer- ment des semences brunes et arrondies. Feui/Ies,en cœur, ))oinlues, crénelées sur leurs bords, molles, tonientcuses , pendantes , et d'un vert jiùle. Elles sont portées sur des [lélioles qui égiJeul leur longueur. Port. Les tiges sont droites, cylin- driques , creuses , d'une con>i>tance ligneuse , verdàlres , couvertes d'un duvet très-fin et blanchâtre. Elles sont peu rameuses , et s'élèvent de}niis un pied de haut jusqu'à sept, suivant la nature des terrains, le degré «rimmi- dilé et la chaleur des climats. Lieu. Cette plante , suivant Linnaeu* , croît en Tîelvélie, en Sibérie, et dans les Indes-Oricnlalcs ; elle est naturalisée dans plusieurs jardins du midi de la France, où elle se jiropage sans culture, au moyen de ses graines qui se ressèment d'elles - mêmes. Sa végétation s'cflcctne complètement dans l'espace de quatre à cinq mois d'une chaleur vive , ce qni la range dans la série des |>lanles an- nuelles. Profriéfé^. Toutes les p.irties de celle pi .utc renferment ini mucilage doux . onclueux. et ralraîchissant , de même t z .36 ABU que la plupart des végétaux de cette famille, sont employées, mais particn- lièremeut les jeunes pousses , comme émollientes, propres à détendre et amol- lir les parties durcies par des inllamnia- tionslocales. On s'en sert, en médecine, dans les rétentions d'urine , et pour faci- liter l'écoulement de cette sécrétion. Usages économiques. Les Chinois tirent de l'abutilon ordinaire une filasse dont ils font des cordes qui coûtent moins cher que celles faites avec les fibres du chanvre qu'ils cultivent aussi pour cet usage, en même temps f{ue plusieurs autres plantes, parmi les- quelles le corchorus cultivé ( corcho- rus oUlorius L. ) tient un rang dis- tingué. M. l'abbé Cavanilles , botaniste espa- gnol distingué, a fait à Pains des ex- }>ériences sur la force comparée des lî- )res de l'abutilon avec celles du chanvre ordinaire. Voici ce qu'il dit dans son Mémoire , lu à l'Académie des Sciences de Paris , le preniier février 1786, et imprimé dans le Journal de Physique^ du m( is de mai suivant. « J'ai fait une grosse ficelle d'abutilon, » d'une ligne de diamètre , et une petite » corde dont le dianiètre étoit double ; » les avant chargées de poids qui se trou- » voient à trois ou quatre pieds de dis- » tance du point tie suspension , la plus » mince ne ]nil soutenir, sans casser , » que quaranle-uue livres , et la seconde W cent qnaranle livres ; ayant fait ensuite » les mènies expériences sur des cordes » de chanvre d'égal diamètre , la plus » mince cassa en soutenant cent quatre y> livres , et la plus forte cpialre cent » trenlc-!iuitlivres;en sorte que, par cette wpremièreexpérience, la forceentrel'a- » butilon et le chanvre éloitconimetlenx »à cinq par rapport aux plus minces, » et conune un à trois par rapport aux if antres. » J'ai voulu essayer, coutinue M. Ca- A B U » vanilles , si mon abutilon gagnerolt » ou perdroit de sa force , en le faisant » séjourner dans l'eau ; en consé pience, » j'ai mis dans l'eau, pendant vin^^t- » quatre heures, les quatre cordes d'a- » butilon et de chanvre, et j'ai obtenu » les résidlals suivans , pour les plus » minces: abutilon, quarante-huit livres; » chanvre , quatre - vingt- seize livres ; »pour les plus fortes : abutilon, cent » quatre-vingt-cinq livres; chanvre, » trois cent soixanle-seize livres. Ainsi , »la force de l'abutilon s'est augmentée » dans l'eau , et celle du chanvre a dimi- » nué au point que celle-ci n'éloit que » double , du triple qu'elle étoit à sec. » M. Cavanilles attribue l'infériorité de la force des cordes de son abutilon , à deux causes principales : la première, à ce que les plantes dont il a tire la filasse qui les conqiosoient, n'éloienl pas parvenues au point de maturité convenaole ; et la seconde, à ce qu'il a laissé rouir pendant trop long-temps les Jiges de ces plantes, ce qui les a privéesdu gluten qui conlii- bue à leur donner de la souplesse et de la force. Ainsi, on ne doit, comme l'auteur l'annonce lui-même, regar- der s s expériences que comme des ten- tatives qui mettent sur la voie , pour ea faire d'autres dont les résultats seront sans doute plus satisfaisans. Culture. M. Cavanilles pense qu'il y auroit de l'avantage à cultiver 1 abuti- lon, ainsi que pluôieurs autres mal vacées qui luiressemblent,dansdes terrains fer- tiles, et à la manière des autres plantes textiles ; mais en même temps il pro- pose de les abandonner à la natiu-e , après les avoir semées sin- des lieux in- cultes , teLs que les berges des fossés, les bords des ruisseaux , et les marais abandonnés par excès d'humidité. Dans le premier cas , la cidlure en grand de l'abutilon seroit à peu pi-ès la même que celle tpi'on donne au chan- vre , et il est très - probable qu'elle ABU rénssiroit. Ces deux plantes ont , à peu de chose près , 1 es mêmes Ihcullés et les mêmes habitudes, soit pour la durée, et le degré d'humidité qui leur convient , soit pour leur culture. L'ahulilon est seu- lement un peu moins délicat sur le choix du terrain , et n'est pas aussi sensible aux impressions de la gelée que le chan- vre. Celte propriété intéressante doit ap- porter quelques changemens dans l'é- poque de son semis. On pourroit l'efïec- tuer de douze à quinze jours plus tôt que celui du chanvre , et le cultiver dans des pays plus septentrionaux. Mais , avant que trcntreprendre la culture en grand de l'ahulilon , ainsi que des au- tres malvacées, il seroit utile de s'assurer par des expériences comparatives, suivies avec exactitude , i". de la ([ualité de leur filasse , de ses usages , et de sa durée ; 2°. de la quantité de leurs produits ; 3". et, enfin , de la valeur numérique de ces mêmes produits. Les essais du bota- niste espagnol n'offrent aucune donnée à cet égard , et il est encore douteux que celte culture soit aussi productive que celle du chanvre. >Si elle ne lui éloit in- férieure que d'un tiers de produit net , ces plantes mériteroient d'être cultivées, à cause de la faculté qu'elles offriroient aux cultivateurs d'alterner leurs cultu- res de ])lanles textiles , dont le nondjre est si restreint en Europe; propriété pré- cieuse f[ui fait la base et la richesse des différentes branches de l'agricullure. Le deuxième mode de cidtiue , pro- posé par M. Cavanilles , est sans doute li'ès-expédilif et peu coûteux; mais son produit ne seroU-il pas aussi mmcc que la dépense sur laquelle il seroit élabli ? On u'oblienl des libres longues , belles et fines, propres à la bonne lilalure, que de ])Iautes qui, ayant crû Irès-rai)- prochées les unes des autres, ne fournis- sent ])oinl de branches latéiales. Les mal \ accès , abandonnées à elles-mêmes, croiss-»ul isolément , formeroicnl des plantes rameuses dès leur base , et par A C A 37 conséquent peu élevées. Elles ne four- niroient qu'une filasse difficile à ex- traire, très-courte, de mauvaise qualité, et de peu de valeur. D'ailleurs, les boids des fossés et des ruisseaux sont ordinai- rement très - utiles pour diverses sortes de cultures non moins intéressantes que celle des plantes filamenteuses. La gui- mauve , seule de cette famille , et peut- être la ketmie des marais, {^/libiscus pa- litstris L. ) en raison de ce qu'elles sont vivaces , et que les racines de la première ont une valeur dans le com- merce , pourroient être employées à cet usage. Quant aux marais abandonnés par excès d'humidité , dans lesquels M. de Cavanilles recommande de semer ces malvacées , il est bien plus utile à l'agriculture de les ]>lauler en arbres atjualiques qui , en exhaussant insensi- blement le terrain, le soustraient aux eaux stagnantes, foin-nissent des produits plus considérables aux propriétaires, et préparent aux générations suivantes des climats sains et des solsfertiles. (Tuof i.\.). ACACIA ou ROBINIER, Rohinia pseudo-acacia Linn. Quelque respec- table que soit l'autorité de L)uhamel, et si j'acquitte ici ma part de la dette de la reconnoissance, que ceux qui s'intéres- sent aux ])rogrès de la physique végé- 1 taie, doivent jDayer à cet illustre père de l'agricultuie , je ne pense pas , connue l'indique cet auteur , qu'il soit nécessaire de placer les semences d'acacia dans un vase rempli de terre et de les con- server ain.si jusqu'à l'époque du semis. Cette j)récaution seroit oiseuse si la terre étoit sèche, et elle seroit dangereuse si elle étoit chargée de la moindre hiuni- dilé, car le germe de l'acacia est aussi ar- dent à sortir de ses semences , que l'arbre entier est piompt à s'élever en haute-fu- taie : lagraincd acacKiplacéedanslaterre sèche n'est pas mieux (pie dans un sac de toile ou de pajiier, ou ilaus une; boîte; et placée dans lu terre humide, elle se goa- :o A C A Jlcroit en f|nclf|ii('s jours, et germeroît ])eu(le temps a])rès. La giviiiie d'acacia cueillie en anlonme el hors de ses gou - SCS par le hallage ou par tout autre pro- rédé , sera mise eu sac et conservée ainsi as également ou si quelques part ies périssent, les la^une^ sont remplies par du plant pris dans les j>laces où i\ seroit trop multiplié. Ce dernier moyen de former une forêt est ])lui prompt , forme des arbres plus vigoureux et qui , étant forteineui attachés au sol par leurs pivots, s'élèvent avec plus d'as- surance , luttent avec succès contre l'iiniiétuosilé des vents, et donnent un bois d'une libre plus serrée et par consé;- quent plus utile dans les arts, et d'une combustion plus ignée et plus longue. L'acacia estactuellement i'un desarbrcs forestiers les plus en créJit et les plus souvent recommandés, jîarce qu'il croît avec beaucoup de rapidité et qu'il fonne un bois de haute-futaie en douze ou quinze ans. Il n'est pas rare de voir une graine d'acacia levée en avril, produire en cinq mois un jet de six pieds, et un acacia de trois ans en avoir quinze, et avoir néan- moins une force proportionnée en diamè- tre. J'ai observé ces résultats dans les se-? mis que j'ai faits de cet arbre. M. .Médicus rapporte des faits qui lui sont personnels et qui prouvent encore dans l'acacia ua plus grand luxe de végétation. L'acacia conserve sa pi opriélé de croî- tre très-rapitlement dans les plus mau- vaises terres et sert ainsi à occuper les sols délaissés, et à changer par sa pré- sence en boisut iles des landes j)eu produc- tives et des terres de nulle valeur. Ou doit à un Français ( le professeur Robin ) l'introduction de l'acacia ea France, où il n'a servi pendant long-temps qu'àdécorer les janlins ; mais ^L ^Iédicus, savant de l'Allemagne, l'avant planté en forêt, le signala à l'Hurope comme arbre forestier, publia ses avantages, fixa l'at- tentioi. ])ubli(|ue, et de grands semis fu- rent faits en telle quantité que l'acaciaest maintenant propagé par-tout. Toutefoisil ne l'est pas assez , et on le verra un jour parer de la force de sou tronc, de l'élé- gance de SCS rameaux et de la beauté A C C Je SCS fleurs, loutcs les lorrcs de la France où on maiK|ne de bois, tarit il présente d'atiraits cl d'avaulagcs réels. ( ÏOLLARD, aillé. ) ACCESSION , ( .îurispriulence ru- rale. ) f^oyez Propriété* ACCOMPAGNER. Les chasseurs di- sent que le cerf ^'accompai^iie (juand il donne le Change. {Foyezc^uoi.) S. ACCOUC!IE>IENT, {ydre. vétéri- nairt'. ) L'aecoiuli'nnent ou le part est l'aclion par laquelle la leniclk- d'un animal expulse de sa matrice le fœtus qui y est couteau , lorsqu'elle est par- ■veniie au terme ordinaire de la gesta- tion de son espèce ; elle est aidée dans cette opération ])ar le fœtus vivant. La sortie de sou fruit , avant ce terme, se nomme Avortement. ( P'oyez ce mot. ) L'accouclieinent est naturel , languis- sant , ou tumultueux. Dans l'accouclie- ment naturel , l'art n'a prescpie rien à faire; on doit seulement écouter la nature , pour ne pas précéder son opé- ration ; distendre seulement Us organes de l'animal trop échauffé, fortifier la mère après le travail, et faciliter la sortie du délivre. L'art doit déployer toutes SCS ressources dans le part languissant, ou tumultueux , et seconder puissam- ment ses efforts. Eludions cet acte important dans l'a- nimal cpie la donu'slicilé y a rendit susceptible de ]>liis de maux ; en exami- nant les accidens auxquels la xaeheest sujelte, on pouira opérer sur les autres par analogie , en proiiortionnant les opérations et les doses des médicamens à lenrgrosseur cl au degrédeleins forces. Une santé vigoureuse dans la vache, pendant la gestation, est \\\\ signe pres- que assuré d'un iiarl ficilc cl lieurcux. IVIais, si elle a éle nourrie d'herhes peu succulentes , renfermant sons un gros volume peu dalnnens nutritifs , art api^rochc, il faut se garder d'en prévenir les opé- rations, el de teuterdel'exeileravantque la nature ait tout di.-posé ]H>ur cet acte important. 11 faut savoir distinguer les actes jiréparatoires, (pii en sont éloignés, des actions eflicienles (|ui l'opèrent. La santé de la ruèreel du fœtus demandent qu'on ne contrarie ni les uns , ni les autres. Lor.S(pie le ventre a acquis le ilegro d'ampleur commun à la l'iuparl dus mères, on le voit pins dislcixbi quel- ques jours avant le terme ; l'aniiual est ^o A C C j;lus lourd , l'epiue du dos se courbe en en l)as , ses mamelles se gonlleiil , on peut en extraire un peu de lait séreux et transparent. Les hanches s'abaisseni , Ja croupe est ce qu'on appelle rompue, la vulve segonlle , il sort du vagin , par intervalles , une hunieur glaireuse. Ces signes ne sont encore qu'une indication éloignée de l'accouchement. A lugt-qualre heures avant, on voit au bout de chaque travou une goutte d'un lait épais et gluant (jui paroît à l'œil un corps cylinilrique et long. Bientôt la mère remue fréquemment la queue ; elle cherche à se j lacer comuîodénient , et se couche ordinairement du côté droit ; ce travail préparatoire a servi à dilater et relâcher le col de la matrice. Mais, dans le niomentdu travail efticient, Je fœlus unit ses efforts à ceux de la mère , sa tête et ses membres eu achè- vent la dilatation; alors la mère ponsse à plusieurs reprises, c'est à-dire qu'elle fait une forte inspiration, retient son haleine , contracte les muscles de son ventre de devant eu arrière , ces mouvc- niensrépélés déterminent de plus en plus le petit sujet vers la vulve, et eu opèrent enfin sa sortie. Immétliatement après le vêlage, on pré- sente àla vache unseaud'eaudans lequel on aura délayé un demi-boisseau de son , ou un fjuart de boisseau de fariue il'orge. Si la soif est grande , un quart d'heure après on lui donne un seau d'eau seu- lement blanchie avec le son ou la farine d'orge , on répétei'a ce breuvage jusqu'à quatre fois , au même intervalle , pour lie pas surcharger ses estomacs d'une Irop grande quantité de boisson. Mais il est un soin plus urgent, quand le fœtus est sorti de la matrice , le coi'- don auquel est altaché le délivre se trouve hors de la vulve, et pend sur la pointe des jarrets de la mère. Pour eu empêcher la retraite, on a coutume d'al- .tacher à cette partie pendaute uu mor- k ce. ccau de bois ou de pierre pesant une à deux, livres , cette précaution peut être utile , quand la vache est debout , parce qu'alors l'utérus , descendant dans le bas-ventre , attire à lui la portion du cordon qui pend dehors. Pendant le temps où l'animal est couché , le sol comprimant son ventre , la matrice est portée en arrière, ce qui détermine le prolongement en dehors du cordon ; ainsi , quoique cette partie entre et sorte par les différentes bilua- lions que peut prendre la vache , le déliM-e ne varie point dans sa situation , puisque son adhérence est dans toute l'é- tendue de l'utérus : cependant, nous de- vons conseiller de suspendre au cordon ombilical un léger fardeau ; nous y voyons uu moyen de soutenir le fond du viscère , d'entretenir un léger point d'irritation , à la faveur duquel ses pa- rois tendent à se rapprocher, à opérer une légère tension dans les cotylédons , qui facilite et accélère leur déchatonne- meut; mais ce nioyen n'est pas bondans tous les cas. Dans les vaches chez lesquelles le paît s'opère à terme et sans acculens , le dé- livre sort par le moyen de quelques ef- forts de la mère , au bout de deux à quinze herues : ces efforts ne sont pas constamment les mêmes ; ils ressemblent néanmoins à ceux qu'a la vache pour jeter son veau; de ioibles d'abord, ils augmentent par gradation ; ils sont d'au- tant plus forts , que le délivre est plus prêt à sortir; eniin, il en survient un plus violent et plus prolongé qu'aucun de ceux qui ont précédé , et qui opère la délivrance. Pour s'assurer si la marche de la na- ture dans cette seconde opération est complète , on doit examiner avec atten- tion si l'arrière-faix est entier ; parce qu'il n'arrive que trop souvent qu'il en reste dans l'utérus , ce qui donne lieu, par- la suite, à des accideus qui sont d'aulaut A C C d'autant plus dangereux , que l'on en ignore la cause. Le délivre est une grande vessie qui, dans l'étal naturel , est close et fermée de toute ])art; elle reprcseule en gros la forme de la matrice ; elle est conlournée en fera cheval , elle a deux branches et un corps ; celui-ci est la ])artie la plus large; il répond à la pince du fer, et c'est précisément cet endroit que le fœtus déchire au moment de sa sortie. Ce déchirement s'opeianlsaus déper- dition de suhslance , il e-.t facile de s'as- siuer si cette poche est entière ; il suliit d'en rapprocher les parties déchii'ées. Le part peut èlre ou languissant, ou tumultueux; dans ces deux cas , la va- che a besoin des secours île l'art ; mais ces secours doivent être raisou7iés , et il y a tout autant de science et d'utilité à èlre spectateur oisif, et à laisser agir la nature , qu'à l'aider, lorsque la circons- tance l'cKige. Le part languissant se l'cnconti-e assez souvent dans les bètes foihies ; on leur donne , pour les fortiUer et accélérer la sortie du délivre, une l'ôlie au vin, ou au cidre , ou au jioiré, ou à la bière. Lorsqu'on la donne au vin , on le mêle avec égale quantité d'eau : celte rôtie doit èlre de cinq à six piiUes de liquide , d;ins le(|ncl on a émietlé environ nue livre et demie de pam roli: les vaches dévorent ordinairement cet aliment. Outre ce moyen, il faut encore at- tacher à l'extrémité du cordon ondiili- cal, le poiils dont nous avons déjà parlé ; il iloit être d'autant plu-, lomd ipie la hcte ])aroit plus alïoihiie , et avoir moins de disposilionàpousseile ,en>il)ilité à cet égard doit régler la pesanteur spéciliqne de ce j)oids ,"au- <(uel nous avons donné quehjuefois jus- qu'à (piaire livres; mais il faut |)rendre garde que le cordon ne doit être chargé litlii.uo pulmonaire^ ]a pominelière^ le rnarnsmc, el la morl. Le part tumultueux s'annonce pw ^ l" z 44 A C C lies symptômes plus piessans et beau- coup plus aiariuans que celui (|ue nous \cnons èclie pin lot par excès que par défaut dt- for- ces. Ce part est le partage des jeiuies su- jets, qui ne portent pas leur fini ta terme, qui' pâturent des piaules trop aroniati- queSj ou ilcs plantes acres , qui s'abieu- "vent tl'eau chai-gée de cantharides, qui ont les principes de la pléthore sanguine, delà maladie rouge, de la lièvre ardente, de la fièvre charhonneusc, delapérijmeu- monie inllammatoire , de la tlvssenterie, et autres maladies é})izooti([ues aiguës. Les indigestions méjihitiques simples , et les indigestions niéphitiqnes compli- quées deladureté de la panse, vdonnent aussi fréqucnnnent lieu; il vn est de même des coups, des efforts et des chutes que l'aumial peut faire, recevoir, et se donner. La lié vre précède, accompagne, ou suit de très-près ce part , qui le plus souvent n'est annoncé par les symptômes qui le caractérisent , qu'au moment où il s'ef- fectue. La mère s'affecte , fait des efforts ex- ressivemeut violeus pour pousser et expulser le veau; ces efforts ne sont pas toujours suivis de l'expidsion , sou- vent ils précèdent la dilatation du col de la matrice, et alors ils ne tendent qu'à épuiser inulilemeut les forces , et à oc- casionner la chute de l'anus et le ren- versement du vagin. D'autres fois , ces efforts sont si violens, qu'ils opèrent uan seulement l'expidsion du foetus, mais encore le rcnverscuiout de la ma- A C C Iricc ; de manière {fue k-î parties conlo- nues, ainsi que les couleuanles,'-orteulo:i même temps, et pour ainsi dire sul..- leinent. Ouand le veau est expulsé, sasortiee-t immédiatement suivie du renversement du col de la matrice, d'une irritation , d'une inflammation très-forlede la vulve, du vagin et du rectum. La vache fait des efforts pour expul- ser le placenta ; mais ces efforts tendent plulôtà faire sortir le vagin et la matrice, qu'à opérer la délivrance. Quand le renversement de la matrice accompagne la sortie du foetus , les dou- leurs sont encore plus violentes , la va- che tend toujours de jilus en ]>lus à pousser, et son travail est alorssi lunud- lueux, qu'il paroît agir pour faire sortir toutes les parties contenues dans le bas- venlre ; la béte est en effet dans un ét.'-.t si violent et si alarmant, que , pour peu que les secours tardent, l'aïuis sort et se renverse , les convulsions surviennent , et la mort termine cet état pénible. Dans ces circonstances , le j)Iacenfa est toujours fort adhérent à la face in- terne de lutérus ; cette atlhérenee est d'autant plus forte , quela gestation étoit moins avancée , que la vache est plus jeune et ])lus irritable. On voit que pour opérer la délivrance il se trouve deux états bien différens, re- lativement à la manière d'y procéder. Eu efïet , ou le placenta est renfermé dans l'utérus , ou il se ]nésente sur la surface interne de ce viscère , après qu'il a été déplacé et renversé. Il y auroit tou- jours un danger imminent pour la mère de ne pas l'aider des secours de l'art ; dans le dernier sur-tout , ce seroit l'ex- ])oser à une mort aussi cruelle que cer- taine. Lorsf[ue le ]>lacentaest renfermé dans la matrice , le col île ce viscère est très- resserré sur le cordon ond>ilical qui, dans celte circonstance , sort et peud eu de- A C C hors, mnine <]ans le part ordinaire : ce coj-(loii est oniiiiaireiiieul ciroit , grêle el lacile à ifiiuitrc. Celle clisposilioii, et siir-loul l'tlal d'inllamnialioii et d'irrila- tion dans Iwjuel se trouvent la matrice, et toutes les parties Aoisiues , contre- in(!i(jiienlle])oids dont iiousu\ons parlé, luis du part languissant. Cet état d'angoisse détermine la vaoheà faire de Ircquens eftorls; mais cescJ'lorls (pii,tlaQslep;ulla«ïguissauI sont à désirer, agissent ici au détriment de la ualme, ils l(;ndenl à donner de l'intensité à Tinilam- malioii et à l'irritation : les indications à renij)]irsontdonc delestaire cesser, pour obtenir une délivrance naturelle qui u'auia lieu '.[u'aulant «pie les parties se- ront relâchées, et (pie la ^aclle jouira de la Iratupiilhle depuis un certain lemjis. Les moyens à emplo> er pour produire ce bon ellelsonl , i". des ]a\emens et des injections dans le vagin. Lalicpieur dont ou les composera sera très-mucilagi- iieiise, et cliauiïée au ])oiiil d'être un 1)eu plus que tiède : il importe de la ancer doucement dans ligamens de la matrice cl la matrice elle-même , un sachet d'a- voine cuite dans du vinaigre, fie sachet doil être appliqué le plus chauil pos- A C C 47 sible , en prenant garde cependant de brûler la peau. On le fait réchaulfer lorsqu'il est froid , et on l'applique de nouveau. Quelquefois cette opération est suivie d'efforts très-considérables de la part de la vache ; ces efforts, qui tous tendent à faire sortir de nouveau la matrice de sa place, exigent des lotions, des injec- tions, et des lavenieus, de la nature de ceux que nous avons précédemment in- diqués. Si ces efforts persistent , il faut néces- sairement avoir recours à des compresses sm- la vulve ; on fixe ces compresses for- tement contre la partie , par le nioyen d'une longue bande cjui enveloppe le corps horizontalement , et dont les ex- trémités se fixent d'une manière solide au ])oitrail. Une personne sure , qui voudroit mainlenn' ces compresses , en les pous- sant du côté du vagin tontes les fois que la vache agiroit poiu- faire sortir la matrice , produiroit un effet jjIus certaiu que les bandages. Quek[uefois après la réduction , et lorsque l'irrilalion est cessée, la matrice est néanmoins très-peu assurée dans le bas-ventre , el tombe an nioindre effort de la vache : cet état indicpie sa foiblesse et le relâchement des ligamens du vis- cère, et par conséipient la nécessitéde les fortifier pai- la continuité de l'usage du sachet d'avoine sur les reins , et par des lavemens vulnéraires d'infusions de plantes aromatiques, telles que le thym, la sauge , la lavande , l'hyssope, animée par l'essence de térébenthine, à la dose de deux à trois gros pom* chaque lave- ment. Pour fortifier l'utérus , et l'assurer dans sa position , il est nécessaire d'in- jecter souvent de l'eau fraiche dans le vagin, et d'en lotiouner la \ulve. Ce mo\ en simple a été souvent le plus effi- cace. 48 A C C Si, malgié J'cmploi de tout ce (jiie nous vi'iions de prescrire , la matrice tend loujoiiis à sortir de sa place, le seul parti est l'usage du j)cssaire : ce corps étranger ne doit être employé qu'autant que les parties n'éprouveront m inllam- mation , ni irritation, et que le défaut de slaljililé du viscère dépendra abso- lument de la foibJesse. Quelquefois la disposition de la panse Cl du Icuiilet est la cause qui détermine la sortie et la ciuite de la nialrice; cette disposition se rencontre dans l'excès du volume et de dureté de ces estomacs : nous avons observé, en effet, que cette cause étoit très-souvent celle de l'avorte- nienl. Ainsi, cet évènementayant eu lieu, le feuillet et la panse, pressés antéiédem- ment })ar le fœtus , se rangent et se ])]aceut dans le lieu qu'occupoit la ma- trice; celle-ci une fois déplacée, peut d'autant moins reprendre sa position, et y rester, que les ligamens qui l'assujettis- sent ont été plus distendus , et par conséquent plus affoiblis. Cette disposition , de la part de ces deux estomacs , doit donc être prévue et combattue par les moyens que nous avons indiqués , avant d'avoir recours à celui que nous offre le pessaire. Le pessaire est un corps étranger que l'on introduit dans le vagin , qui, pres- sant et comprimant eu avant la circon- férence du muile de la matrice , fixe ce viscère dans le bas-venire. Pour se foi-mer une idée de ce pes- sau-e , il faut se représenter uu anneau de fil de fer, de deux pouces de dia- mètre; la grosseur du ill de fer est ordi- nairemeul de deux ligues de diamètre , ou de six lignes de circoufèreuce. Ou fixe sur cet anneau trois tiges de pa- reille grosseur , qui le partagent en trois pai-ties égales. Ces tiges s'élèvent è la hauteur tie deux , trois à quatre pouces , et quelquefois davaiUage Par- ypnues à cette hauteur, elles se réunissent A C C pour ne f bougi s ; il faut laisser liger l refroidir la lej^v^re couche de cire dont le pessair^ s esi funTciiit, A C C rmpreinl,avantilclclrfcm]irr(Ionouvpan. Celle seconde couehe reiioidic et (igée sur la jnemière , on en donne une troi- sième , une qualrième , et on conlinuc toujours ainsi , jusqu'à ce que l'anneau et les hranches aient aequis dix-huit lignes de circonférence, ce «pii réilnit roiiverlurede l'anneau à un pouce el de- mi de diamètre. Lorsque le ])essaire est préparé , on le trempe dans l'huile, et on l'enfonce dans le vagin ; l'anneau s'avance le pre- mier, on le dirige de manière qu'il eni- Inasse le mulle de la matrice; on j)lace la bandelette de fer , et on l'engage par son écron à la vis qui termine le pes- saire.Cet écrou s'enfonce d'autant moins dans la vis, que le pessaireest ])lus court. Quand on a ainsi placé le pessaire, ou fixe à l'une et à l'autre extrémité de la bandelette les courroies; on les dirigea droite et à gauche, de manière à em- l)i"asser trausveisalement les fesses; ou les conduit de chaque côté le lo)ig des cotes , elles passent sur les épaules , on les fixe et on les arrête l'une à l'autre à la partie moyenne du poitrail ; en sorte que, le jiessaire étant en place , on ne voie à l'extérieur de la vulve ({ue la ban- delette de fer placée transversalement à cette on vertiu'e, l'extrémité de la vis du pessaire, et les longes qui fixent et as- sujettissent le tout. Ou doit laisser cet instrument dans le vagin, jusqu'à ce que la matrice soit dégorgée, que ses parois soient rappro- chées, et qut la résolution delà tuméfac- tion des parties soit Irès-avancée. On juge de ces bons effets ]iar l'en- foncement du col de la malrice: plus les jiarties se détumélîent, moins le pes- saiie presse el comprime ; et lorscpi'd n'atteint ]ilus l'oriiice de ce viscère, on peut l'iker sans accidens: mais quel que soit le nombre de jours qu'on e>t obligé de le laisser en place, il tant toujours lo- lionner la vulve avec de l'eau vinaigrée, 'Sotnc XI. A C C 49 injcc 1er celleliqutur liède dans le vagin, et Ja donner aussi en lavement. (CH.ct F.) ACCOUER le cerf. C'est le suivre de près lorsqu'il cstsurses fins, et Vacculer, pour lui couj)er le jarret. Ce termej dont se scrvoient les anciens veneurs , n'est plus en usage. ( S. ) ACCOUPLE, (^Vétieric.) Voyez Couple. ( S. ) ACCOURCIR le tinit , ( Vcnerie. ) Voy. l'ariicle du Limier. (S. ) ACCOURES. C'est, en vénerie, une plaine entre deux bois , dans laquelle ou place les dogues et les lévriers. ( S. ) ACCOUTUMER , ( Education fief aiiiinaiix. ) Après avoir donné tous ses soins au développement des facultés pliysi([ues des animaux domestiques , dans leur premier ûge, on doit s'occuper de profiler de l'instinct dont ils sont doués poui* créer en eux des habitudes heureuses. Susceptibles de senti mens , conservant ])rofondément gravé , le souvenir du bien qu'on leur fait et du mal qu'ils ont éprouvé , la fermeté et la douceur, les caresses et la patience doi ven t être tour à tour employées pour réprimer leurs caprices , pour rompre leurs incli - nations dépravées , les accoutunier aux soins fjui leur sont nécessaires dans l'état de domesticilé , et les habituer aux travaux auxquels ils sont destinés. C'est au printemps de l'âge seulement qu'on peut incuUpier dans leur entendement les habitudes heureuses qui rendront leurs services vraiment utiles pendant la durée de leur vie. Le cheval étant l'animal qui part.ngc plus généralement et ]ilus a'^sidùment les travaux de l'hoinuic, il doit être plus particulièrement formé àladocilité;" G 5o A C C car sans roLeissance à son guide, son travail est Jieaucoup moins avantageux, et quelquefois ménic ses inouvemens sont nuisibles. On accoutume les jeunes chevaux à se laisser approcher, en lcur(h)nnant lui peu (le ]iain , une poignée d'avoine ; on les manie , on les caresse , et Ton se garde sui-tout de les sui-j>rendre , de les effaroucher. Quehjue temps après, ou lem- lève les pieds à une hauteur luoiJèrée , pour ne pas les faire souffrir ; on frappe cpielqucs légers coups à l'en- droit qui servira d'appui au fer, puis ou leur passe à la tète la têtière d'un li- col ; ou les attache un instant avec d'autres chevaux accoutumés ; on les conduit de même eu leur compagnie , et attaches comme eux ; enfin , ou les accoutume à porter les harnois dont ils doivent être l'evètus , en leur fixant une sangle ou sui'faix , uue couverture sur le dos, un collier léger. On les altèle entre deux chevaux «cto//^//7»éf autrail; ou les habitue au bouchon, à la brosse , et à l'élrille ; on leur pare les pieds , on leur met des fers minces et étroits qui u'ont que quatre à six clous , selou la grandeu: du pied. Us obéissent enfin à la voix du conducteur et aux ordres du cavalier. C'est ainsi que, par une suite de bons traiteniens,ils exécutent la volonté del'hommejilss'attacheutàlem'smaîti-es, et méritent, en retour, de l'attachement et une espèce d'affection. L'intelligence de beaucoup de che- vaux bien élevés les met dans le cas d'entrer pleinenienldans les vues de ceux qui les guident, et de deviner en quel- que sorte leurs intentions ; ils savent redoubler leurs efforts dans une course rapide, et même s'enllamnier d'un noble coui-age dans les combats et les dangers. La solidité du service , dans les ani- maux, exigeant de leur part une cons- tante disposition à se prêter aux volontés de l'houuue , rieu n'est plus fâcheux eu A C C eux qiie leurs caprices et sur-toutleur mé- chanceté. Les attentions que uousavons indiquées préviendront ces défauts; mais il faiU encore se garder de )ouer jamais avec les poulains, les taureaux, les bé- liers, parce qu'on les excite à des es- 1)iègleries, dont ils finissent par abuser, ^a cause la plus fréquente des vices des bêtes lie selle, de somme et de trait, c'est qu'on les abandonne ordinairement à la contluite de palefreniers , de charretiers brutaux , qui les punissent de leius propres torts , les maltraitent de toutes sortes de manières, les rendent craintifs, étouffent en eux l'énergie et la fran- chise , et les avilissent au point qu'il ne leur reste de caiactère que dans les instâus où ils le manifestent par des fu- reurs. Plus les animaux sont vifs et irritables, plus on doit user envers eux de ména- geiuens; toute conti'ainte trop marquée les met dans le cas de réagir d'une manière dangereuse; leurs articulations tendres se trouvent forcées , et leur ca- ractère piend occasion de s'affranchir de la dépendance qui contraiie leurs moyens naturels. Il est des chevaux adultes tellement vicieux et intraitables, qu'on ne peut s'en servir que très-peu, ou en courant de grands risques. On doit prendre des moyens de prudence capables de les dompter , et ces moyens sont souvent bien difficUes. On voit des personnes les faire tourner jusqu'à ce qu'ils tombent étourdis; d'autres les saignent jusqu'à défaillance ; d'autres les fatiguent par des courses, ou les accablent de coups. Le moven le ])lus suret le moins bai'bare est de les amener à la docilité parla faim, en employant à les dompter toujours la même personne, qui leur fait voir, à cha(jue essai ,ralimen t tlésiré, et ne le leur abandonnera (pi'après tpi'ils au- ront permis ou exécuté ce qu'on exige d'eux. Leur résistance doit déleiiuiuer A C C H emporter les a -im jus ; celle privation , qui ne doit p.i.'^ copemlant être j)onssée jusqu'à de!en:(:;iei l'inanition, sera pro- portionntk' à leur obstination. Les chaniremeus de régime doivent élre exécutés dans les animaux par dei^rés, afin que le service et leur sauté n'en souffrent pas. Ou ne doit p.is soumettre lout à coup à un service trop vif et Iroplong un che- val qui se reposeroit depuis long-temps ; ces passages du travail au repos ne doivent pas être brusques. ( Voy . Régime , Vert , Sec , Travail. ) Ch. et Fr. ACCR0ISSE:VIENT, ( Economie ru- rale et ^vétérinaire , ) iléveloppemeut ])rogressif de l'étendue, de la vigueur, et des forces des animaux domestiques , depuis leur naissance jusqu'à ce qu'ils •lient atleinl Ja grandeur et les facultés ]parlient an propriétaire du sol; mais, s'il laisse écouler trente années sans exiger rpie le bois voisin de sa terre en soit séparé par un Ibssé, ainsi que l'ordonnent les récjlemens, V accrue lait irrévocablement partie de la forêt (jui l'a produite. C'est, du moins, l'opi- nion d'hommes veisés dans la jurispru- dence forestière, et, en particulier, celle de jNI.Campestri, ancien ingénieur poiu' l'aniénageincnt des forêts royales , et au- teur d'un fort bon Dictionnaire Fo- restier: Il est d'une très-grande importance, soit pour les propriétaires, soit pour les arbitres ou les juges de leurs contesta- lions, de connoître l'âge des accriœs ^ des taillis, etc. Yoicila méthode indiquée par M. Campesiri : choisissez dans une cépée un brin des plus gros ; faites-le couper par le pied , et raser obliquement en descendant de l'écorce sur le centre qui est toujours marqué ; comptez ce centre pour la première année, et ajoit- tez-la au nombre des cercles qui se trou- vent entre lui et l'écorce inclusivement, le tolid donnera celui des années re- 3uiscs. Celte manière de connoilre l'âge es arbres par le nombre des cercles concentriques de leur couche ligneuse est assez généralement connue; mais il n'étoit pas inutile de la rappeler dans cet article, dont le sujet est une occa- sion fréquente de difHcnllés entre les •propriétaires ruraux ou lenrs ferniiers. A C H ACCUL, ACCLLER, (a^^re.) L'^rc C7//est le fond du terrier des renards etdcs blaireaux, contre lecpiel les chiens ])on-.- sent ces animaux; et encore un lieu fonrié et sans issue où l'on réduit les bêtes sauvages, de sorte qu'elles ne puissent plus reculer. Les chasseurs nomment celte action des hommes ou des chiens, acculer le gibier. L'aco/// est encore, entcrmedechasse, la pointe formée pai- l'extrémité d'une forêt. ( S, ) ACCl.LER, ( Economie rurale et l'étérinaire. ) Fidèles au plan que nous nous sommes tracé, d'indiquer aux cul- tivateurs toutes les précautions capables de conserver dans leurs animaux la vi- gueur et la santé, nous les invitons prin- cijialement à ménager les efforts île leurs chevaux dans la descente desmonlagnes, soit en en coupant obliquement les pen- tes trop rapides, soit en enrayant leurs roues, on même en ])lacaut en i-ctraitt des chevaux, pour retenir la masse qui se précipite sur le limonier, en raison de son poids et de la rapidité de la pente. Si l'on néglige ces précautions simples, ces animaux font des efforts considé- rables pour se rejeter en arrière, s'ac- cnlent, se roidisseut sur leurs talons pour retenir la voitm-e qui les écrase de son poids. Ces efforts excessifs dé- tériorent leurs articulations, u?eiit leur pe.-Hi, et qiu'l([uefois offensent griève- ment les tendons de l'os de la pointe du jarret. Ces blessures sont plus fré- quentes dans les meilleurs chevaux qui op]>osent à l'accélération de la chute lies masses qu'ils charroient ime résistance plus vigoureuse, l ne lé- gère attention évitera ces accidens, et conservera des animaux dont les utiles travaux nous enrichissent et nous sou- lagent. ( Cu. et F. ) ACHAR!VER un chien de c/msse. A C H f.'esl lul faire prendre le goùl de la chair. (S.) ACHÉES , LAICIIES ou VERS DE TERRE, anima] à sang blanc qi>c les 7,00- logislcs ont placé dans la classe des vers libres ou sans coquilles, cl dont ilsontlbi-- tné un genre particulier couiui sous le nom de lombric, /o;/2/>'/7V7/.vZ.. Sou c.uac- lère est d'avoir un corps long,cyliudriquc, formé d'anneaux , ajanl les arlicidalions garnies de cils courls ou d'éj)incs Irès- ]>elites à peine visibles , une boucbe simple , presque terminale et privée de tentacules. Ce genre n'est encore com- posé que d'un petit nond)re d'espèces connues , dont fait partie le ]ond)ric commun ou ver de terre ordinaire, ob- jet de cet article. Sa longueur la j)lus ha- bituelle , dans son état parfait, est de six à huit pouces , sur deux à trois lignes de diamètre. 11 est de coideur rougcûlre, et son corps porte huit langées de petites épines disposées longitudiualenienl. Tous les cultivateurs, el particulière- ment les pépiniéristes cl les jardiniers, savent le tort cjue font les vers de terre aux semis nouvellement établis soit eu pleine terre , soit en pots ou dans des cai.se>. En creusant lein\s galeries souterraines , ils dëfVuisent non senle- menlles planlides qui sctronvcntsur leur passage, mais encore f(inl périr celles (pii se trouvent dans le voisinage, en établis- sant des conduits (juidétournenl l'eau île sa destination, et rendent nul reflet des arrosemens qu'on leur donne. Il est donc avantageux de connoitre les moyens de détruire ces vers. Il on est pliT.sieurs dont on peut faire usage. Le [irtmier consiste à visiter , la nuit, à la lumière d'une lanterne sourde , les nou- viaux semis. Les vers se promenant alors sur la surface de la terre , il sera facile iste long- temps et en écarte les vers. Ce moyen , très-bon pour détruire les germes île la carie îles giains , ne doit produire que peu d'effet sur les acliées , parce que ces animaux ne recherchent point les se- mences pour les manger ; ils ne vivent que de terre. Enhn, nu des moyens les plus sûrs de préserver les semis qui se font dans des terrines ou des pots du ravage des vers de terre est dCj|j'employer que des vases de cette espèce , percés à leurs fonds de fentes élroiles pai; lescpielles ils ne puis- sent s'iniroiluire. Usages. Les lomhrics'sont cités, dans quelques matières médicales , comme apériiirs,sndori(lques, diurétiques , lors- qu'on les a fait infuser dans du vin blanc ; comme propres à fortifier les nerfs et les jointures , lorsipi'ds ont été infusés dans l'iiuile d'olive; comme très -eftîcaces contre les rhuniatismes goutteux , et la fièvre tierce , lorsqu'ils sont réduits eu poudre ; enfin , comme amenant les pa- naris à suppuration , lorsqu'ils sont ap- pliqués en vie autour du doigt ; mais tous ces remèdes sont prcsf[ue aban- donnés aujourd'hui. Dans quelques con- trées de l'Inde, les hommes maugent les vers de tcire crus ou cuits , et assai- A C II sonnés de différeates manières. Eu Eu- rope, on ne les emploie guerci qu'à la pêche et à la nourriture de la jeuue vo- laille. Toutes les espèces sont écalemeut bonnes pour la ])éche , mais il faut pro- portionner la grosseur des individus au genre de poLssou qu'on désire se procu- rer. Les plus gros doivent être ré>ervés pour les lignes dormantes que l'on ten i pour prendre les carpes , les barbeaux , les anguilles , etc. Il faut toujours avoir soni de les attacher à l'hameçon de manière qu'ils restent eu vie le plus long-temps possible ; car les mouvemens au'ils se donnent pour se dégager iu- uent beaucoup sui' le succès de la pê- che. Les pécheurs ont plusieurs secrets pour rendre les vers de teiTC plus appé- lissans pour les poissons. Un d'eux est de les mettre quelques jours , avant que de les faire servir d'appâts , dans de la terre où l'on a mélangé du pain de chè- nevis , c'est-à-dù-e la matière qui reste après qu'on a exprimé l'huile des graines du chanvie. (Tholin.) Ces trois dénominations h'Aciiées , AiciiFS ou Laiches, sont également ap- pliquées par les pécheurs aux vers de terre dont ds se servent comme un des meilleurs appâts. Ils emploient difïérens procédés pour se procurer de ces vers. C'est principalement dans les prés frais et les lieux ombragés que l'on «loit les chercher; on v enfonce uu piquet auquel on fait décrire un cercle jiai" le bout que l'on tient à la main; ce mouve- ment tait sortir les vers. Le trépignement des ])ieils, les coups de batte dont on frappe lat«rre, l'arros 'ment avec de l'eau salée, avec une fortedecoction de feuilles denoyer, ou avec du viuaigredans le A C I ((iiaulilé (roxisci>c qui s'y Iroiive accu- mulé fl l'union plus ou moins in- ihnc (juil Lontraole avec leurs radicaux; les luis soûl loihles et agréables , tandis (me les aulrcs sont Ticres , caustiques et de violeus poisous. Les acides peuvent exister dans trois élats dilTcrcns, solides, ( oucrels et cristallins, comme les acides l»en7.oique eltarlareux; licjuidcs, comme les acides sulfurique et Iiitrique ; et ga- zeux , comme les acides sulfureux et iluorl(|ue;et sans le calorique qui, d'a- près leur nature intime , agit sur eux d'une manière différente , ils nous r/w////id'oxigéuation, et que, se trouvant étendu d'eau, il cons- titue l'acide acéteux. M. Chaptal , en adoptant une partie des conclusions de M. Adct, prouve par des expéi-ieuces extrêmement A C I extrêmement ingénieuses , que l'on ne retire des acéliles que le quinzième de leur poids de carbone , tandis que les acëlates en donnent le dix-septième ; ce qui , suivant cet habile chimiste , con- stitue les différences qui existent entre l'acide acéteux et l'aciile acétique. ]M. Darracq, qui paroît avoir répété avec soin les expériences de MM. Adet et ChaptaJ , pense (pie l'acide acéteux n'est que de l'acide acétique , plus une cer- taine quantité d'eau et de matière muci- lagineusc : il propose en cousécpience de ne reconnoîlre qu'un seul acide , l'a- cide acétique, dont les combinaisons for- meront des acétates. L'acide acéteux, eu b'unissant aux alcalis , donne naissance aux acétites de potasse, de soude et d'amT inoniaqne qui sont fort employés en mé- decine. Si l'on expose des lames de ])lomb à la vapeiu- du vinaigre , il se l'orme à leur surface un oxidu de plomb que l'on apjielle céruse , et blanc de plomb quand il est mêlé avec un tiers tie craie. Lacélite de plomb est une dis- solution de l'oxide de plomb par le vin- aig?c; ses usages sont très-mullijiliés 6ur-tout dans les fabriques de toiles peintes. Ce sel a ime saveur sucrée qui lui a fait donner L> nom de sucre de Sa- turne ; dis>ous dans l'eau, il est connu en pharmacie sous le nom d'eau vëgélo- minérale de Goulard. Toutc^s ces prépa- v'itions sont des poisons d'autant plus dangereux que leur saveur ne peut nous piénuuiir contre leurs propriétés délé- tères. Théuard , en faisant des recher- ches sur racélite de plomb , s'est assuré qu'il existe deux frombinaisous de ce genre, la première, qui est bien coniuie, cristallise en aiguilles , tandis que Ja deuxième , (|ui est le résultat de ses re- cherches, cristallise en lames et contient nue bien plus grande quantité de plomb que la première ; elle ])ouna fournir aux arts et à la médecine un produit lort jutéressant. Le fer dissous par l'acide Tome XI. AGI 57 acéteux forme une substance très-re- cherchée eu teinture et dans les fabri- ques d'indiennes. Tx; eui^Te s'oxide avec beaucoup de facilité jtar cet acide; il porte dans les arts le nom de vert-de- gris; c'est sur-tout à Montpellier, et dans les environs , qu'on le prépare. Dissous dans le vinaigre , il donne des cristaux d'un trèî-licau bleu appelés verde' ou cristaux de Vénus. M. Chaplal , à qui l'on doit le perfectiouuement de tous ces pi océdés , en inditpic un beaucoup plus économique que celui adopté : il consiste à mêler des dissolutions de sid- faie de cuivre et d'acélite de plomb , et l'on obtient en même temps du sulfate de plomb et de l'acétite de cuivre. Quant aux détails des propriétés éco- noniicpies du vinaigre , nous renvoyons aux articles de M, Parmentier , qu'on lira avec grand plaisir. Le vinaigre est employé en médecine comme rafraî- chissant et antiseptique; il eiilre dans la composition des sirops, des oxiniels simples et composés, et dans une grande quantité d'autres préparations. Acide acétique. L'odeur de l'acide acétique est vive et pénétrante , sa sa- veur est âcrc ; il est tellement caustique qu'il ronge cl détruit a«sez promplement la peau; d est très volatil et s'enllumme à une température peu élevée. \'oici ht manière de le préparer d'après le citoyen Badolicr, pharmacien de Chartres : 'dis- tillez au bain de sable , dans une cornue de verre, parties égales de sulfate de cuivre et d'acétite de plomb , vous ob- tiendrez alors un acide très-concentré et et sans odeur emp\reumatique : l'éco nomie de temps et de condlu^tible sera assez considérable ])our diininuer des trois quai-ts les frais de fabricalion. Avec l'alcool , il forma l'éther acétique : ])our préparer cet clher , on jnend jiarlies égales d'alcool et d'acide acétique, on introduit ce mélange dans une cornue de \erre , on y adapte un ballon que 58 AGI l'on met (lans une cornue pleine d'oan, et l'on procède à la distillation. M. Sé- dillol paroît l'avoir employé avec beau- coup de snccès en frictions , dails les douleurs vives et dans les affections rliii- mali^males. La préparation que l'on connoît en pharmacie, sousle nom desel de vinaigre, sel volatil d'Angleterre , est du sul- fate de potasse airosé d'acide acétique ; ses combinaisons avec les bases tei-reu- ses , alcalines et métalliques , sont les acétates. Acide arseniedx. On vend dans le commerce sous le nom d'arsenic , une substance blanche vitreuse qui, jetée sur les charbons, répand une fumée blanche et luie odeur d'ail ; elle a été désignée d'abord sous le nom d'oxide d'arsenic ; le citoyen Fourcroy, qui lui a reconnu toutes les propriétés des acides , l'a ap- pelée acide arsenieux. Il forme avec les différentes bases des combinaisons ap- pelées arseniles , dont la plus importante pour les arts est celle connue sous le nom de vert de Schèele. Voici la ma- nière de la préparer , d'après les pro- cédés de cet habile chimiste : dissoudre à chaud une livre et demie de sulfate de cuivre dans seize pintes (l'eau, préparer également à chaud une dissolution d'une livre et demie de potasse et de dix on- ces d'acide arsenieux , dans cinq pintes d'eau ; mêler peu à peu la pieniière dis- solution à la deuxième, agiter le mélange et laisser reposer plusieurs heures. Ou enlèvera la partie claire de dessus le pré- cipité qu'il faudra laver une ou deux fois à l'eau chaude ; on le mettra sur une toile où il perdra une portion de son humidilé, et on le fera sécher en- suite à une douce chaleur. Les quanti- tés indiquées donnent ordinairement une livre six onces (juatre gros de cette belle couleur verte , (lUC Ton emploie si avantngcnscment en peinture dans toutes les couleurs à l'eau al à l'huile. Cet acide À C 1 agit d'une manière si active sur les or- ganes des animaux, qu'il les ronge et les détruit très-pronqitenient ; c'est le Elus violent poison (pie l'on connoisse. e lait et les nuiies , que l'on regardoit comme des moyens etlicaces , éloient le plus souvent dangereux ; les seuls con- tre-poisons employés avec succès sont les sulfures alcalins dissous dans l'eau , et sur-tout les eaux chargées de gaz hy- drogène sulfuré. Agi DE A RSEMQCE. La grande variété de couleur de l'arsenic , qui passes! facile- ment du gris foncé au noir , est due à la forte tendance qu'il a pour s'unir à l'oxi- gène. Cette substance , extrêmement dan- gereuse, se vend dans le commerce sous le nom de cobalt ; elle sert à faire périr les mouches. L'arsenic forme avec le soufre deux combinaisons , dont l'une, qui est rouge, porte le nom de réalgar , et l'autre, qui est jaune, est connue sous le nom d'orpiment ; elles sont toutes deux des oxides sulfurés d'arsenic , et elles s'emploient souvent en peinture. L'oxide d'arsenic blanc , ou l'acide ar- senieux, peut encore absorber une nou- velle quantité d'oxigène, il forme alors l'acide arsenique que l'on jieut obtenir concret; mais d attire l'humidité de l'air et il est très-promptement liquéfié. Deux parties d'eau en dissolvent une de cet acide, ses combinaisons, encore peu em- ployées , portent le nom d'arsentates. Acide BE.Nzoi(^>L E , Be.njoi >. Le bcn join s'extrait par incision il'une espèce d'ali- boulier qui croît à Malabar , à Sumatra, et dans quelques parties de l'inde. C'est une résine d'une («rieur fort agréable, qui fournit, par l'eau bouillante ou pai* la sidilimation , une substance crislal- liséeenaiguilleslines, d'une saveur ùcre, piquante, cjui est l'acide benzoique. Les citoyens Fourcroy et Yanquehn , ont prouvé qu'il existe dans l'u uie des en- fans , des vaches , des chevaux , et d'un grand nombre de quadrupèdes herbi- A C I Torcs; ce qui leur a fuit penser qu'il doit 80 trouver aussi dans beaucoup de sul)- slances végétales, étant coml)iué avec la chaux dans les urines de ces animaux ; ils ont projwsé de l'en eilraire par le moven de l'acide muriatique ; dissous cl (îitré plusieurs fois , il peut être alors Il es - propre aux usages chimiques et pharmaceutiques ; il forme avec les sub- stances terreuses , alcalines et métalli- ques , les benzoates ; il est employé eu médecine et dans les arts. Le benjoin dissous par l'alcool , et précipité par l'eau , forme le lait virgi- nal ; associé avec quelques résines , il entre dans la composition des vernis lé- gèrement colorés dont on se sert pour les insirumcns et les meuliles. 11 a été emplové , comme un excellent incisif, dans leseudjarras du poumon , des reins, et en frictions , soit dans les douleurs rhumatismales , ou dans les affections de paralysie. AciDEiiOMBiQUK.Cet acide, d'une cou- leur jaune , et d'une saveur pi(|uanle assez prononcée , a été trouvé jiar Î\I. Chaussier dans le papillon du \er à soie: il existe aussi dans quelques autres in- sectes; et , quoiqu'il aU été jieu examiné, il paroîl (ju'il se rapproche beaucoup de l'acide acétique. Acide bokacique , borax. Ce que nous savons de ])ositif sur l'histoire na- turelle du borax , se trouve consigné dans les Transactions Philosophiques , année 1787, par deux auteurs différons, 3 ni se sont procuré quelques détails es habilans mémos du jiavs. Cette sub- stance , trouvée au fond dos lacs du Thibet , jiaroît avoir été couiuie des an- ciens cpjl rappeloient chrysocolla , et remplovoiont pour la soudure des mé- taux. Apportée dans le conunerce sous nom de borax ou tinrkal , on la iiiui- lioit à Venise, en Hollande ; mais depuis quelque tenq^s on fait cette ojK'ralion à l'aiis. l.e borax est une combinaison AGI 5<) d'acide boracique et de soude : peu em- ])loyé en médecine , on s'en sert beau- coup dans les arts pour la compo- sition des ilux réductifs , la soudure des métaux et le rétablissement des fontes dans les verreries. Ou en retire l'acide boracique par div(!rs procédés, niais sur- tout par les acides nitrique , muriati- que , qui , ajoutés en excès à la dissolu- tion , le précipitent sous la forme de paillettes cristallines Lavé , et paifaite- nient purifié , il est en lames brillantes comme des écailles de poissons. Il a une saveur fraîche , acide et salée ; l'air ne peut pas l'altérer. Une livre d'eau bouil- lante n'en dissout que cent quatre-vingt- treize grains ; il est plus soluble dans l'alcool auquel il communique, en biù- lant, luie llanime verte. Hombeig est le premier qui l'ait rctiié du borax ; il l'a aj)polé alors sel sédatif, à cause des pi'o- priélés calmantes qu'il lui attribuoit. lloefor a démontré sa présence daus plusieurs lacs de la Toscane, et Marti- uowich l'a trouvé parmi les pétroles de la Gallicie. La natui-e de cet acide nous est parfaitement inconnue , malgré les travaux de plusieurs chimistes ; Crell lui a reconnu les propriétés des acides séba- cique et muriatique ; Fabroni a fait des recherches plus heureuses , car il n'est , d'après ses expériences , qu'une modifi- cation de l'acide muriatique ; mais son travail ne nous est pas parvenu. L'acide boraci(pie peut scrvu- dans plusieiu's artj comme le borax ; Lassone l'a employé pour rendre le tartre soluble; il n'est d'aucun autre usage en médecine. Acide CAunoMQiE. Les expériences faites à différentes époques sur la com- bustion du diamant par l'Académie dol Cimento, Darcet , Rouelle, Fourcroy et Lavoisier, servirent à coidirmor la théo- rie de NoAvton sur la propriété combus- tible de cette subsUmce ; mais c'est à M. Guyton de Morveau que sont dues les premières connoissancos exactes de Il 2 6o AGI sa iiattire et fie ses combinaisons. Ce cé- lèbre cljiniisle a prouvé qu'une partie de diamant et quatre parties d'oxiii;ène for- ment cinq parties d'acide caruonicjue , et cju'avant d'arriver à cet état il passe par les diflereus degrés d'oxidalion du carbure de fer, del'anlhracitc et du cliar- bon ordinaire. 8i nous ne trouvons que hien i aremenl dans la nature le carbone dans son élat de piu'eté , nous y ren- controns abondanunent le charbon qui forme l'un des mulériaux les plus impor- tans des substances végétales et animales. Les travaux de Lowitz, de Morozzo, de Van Mons et de Duburga , sur les pro- priétés décolorantes et désodorantes du charbon , ont fourni à la société des ap- plications très-imporlanles , parmi les- quelles on doit mettre au premier rang l'établissement de MM. Smith et Cuchet pour la dépuration des eaux corronipues. Quoique Galien et Paul d'Egine eussent obtenu de très-bons effets du charbon sur des femnies chlorotiqucs , il n'eu avoit pas moins été rangé dans la classe des substances inertes; mais depuis quelque temps il a été employé avec le plus grand succès dans les gangrènes humides , les ulcères, la teigne, le scorbut, et il doit oc- cuper la première place parmi les stimu- lans, les désodorans et les antiputrides. Gaz acide carbo?ieux. Ceite substance, que MM. Clément et Desormes ont fait conuoître , en ti-ailant des oxides mé- talliques par le charbon, est, suivant eux, nn acide carbonique surchai-gé de car- toue; mais M. Berthollet , dont l'opinion est tonjours d'un si grand poiils, pré- tend que ce gaz n'est que de l'hidro- gène Ciuboné auquel peut être unie une très -petite portion d'oxigène. Le gaz acide carbonique résulte de la combi- naison du carbone avec l'oxigène; ré- pandu très -abondamment dans la na- ture, il y existe à l'état gazeux, liquide ou solide : les anciens le regardoieut comme i'acidc universel. lugeuhouse , A C I dont les utiles travaux ont enrichi la j)hysique végétale , a prouvé que toutes les plantes dégagent du gaz oxigènc quand elles sont exposées à la lumière, et qu'elles ne donnent plus que de l'a- cide carbonique dans l'obscurité. Celte grande vérité nous fait voir combien est belle l'hai-monie qui existe entre ces deux grandes classes de corps qui se foiuiiissent réciproquemeut les prin- cipes nécessaires à leur existence. Plus pesant que l'air atmosphérique , l'acide carbonique se trouve à l'état de gaz dans les souterrains , les gx'ottes , les lieux volcanisés , et il entre pour un centième dans la composition cle l'air atmosphé- rique. La fermentation et la décompo- sition des substances végétales et ani- males fournissent ce gaz qui ne peut servir à la combustion, et qu'on ne peut respirer sans danger. Devenu liquide par l'eau , à la tenqiéiature ordinaire » i\ s'y combine à volume égal ; mais Paul de Genève , à cjui noiis devons le bel établissement de toutes les eaux minérales connues, a trouvé les moyens de lui en faire absorber cinq fois son volume. Il a une saveur aigre bien prononcée, et il rougit les couleurs bleues végétales. L'acide carbonique, combiné avec les terres et les alcalis , forme les caiionales dont rpielques uns sont très- répandus dans la nature. Il a été em- ployé en médecine , dans les aphtes , les lièvi'es putrides, et les ulcères chan- creux ; il est regardé , à l'état liquide , comme un très-bon xafraîchissanl anti- septique. Acide camphoriçue. Le camphre s'ob- tient par la distillation de branches du lauj-us camphurata ^ qui croit en abon- dance à Ceylan , à Java , à Bornéo et au Japon. Il a une iaveui- Acre , chaude et amère ; il est insoluble daus l'eau et Irès- soluble dans l'esprit de vin, avec lequel il forme la préparation connue sous le uoui d'esprit de vin camphré. II est Uès- A C I odorant : quand i] est pur, il est Lin ne et cristallisé. Ou sVn sert dans Ja peintuie pour faciliter l'action dissolvaule de tjuck[ucs résines; il forme alors des ver- nis durs , élastiques qui ne se gercent pas. Quand on l'associe avec l'essence de téré!)eutliine, il ne faut mettre qu'une tleiui-once ou cinq Luiticnies de cam- phre par pinte d'alcool ; car il dénalu- reroit le vernis qu'il l'cndroil farineux. Ou l'emploie eu médecine comme cal- mant et antispasmodique ; on l'admi- nistre, dans les épi zooties , avec beau- coup de succès, aux animaux, en le mê- lant il parties égales avec le uitre ; ou l'associe avec l'aisenic pour la pré|)ara- iion qui sert à conserver les animaux. Kosegarten est lepi'emier qui ail relire l'acide camphorique par une distillation ré])étce du canq)lire avec l'acide nitri- que. M. Bouillon Lagrange a Ijcaucoup étendu nos connoissances sur cet acide et ses combinaisons , qui sont appelées campliorates. Il cristallise eu aiguilles transparentes cpii deviennent opaques à l'air; il faut cent j/aitics d'eau pour en dissoudre une ; il se volatilise sans s'al- térer: il diffère de l'acide benzoique. Acide cicÉkiqle. On retire des pois chiches une liqueur acide dans laquelle MM. Déyeux et Proust ont démontré la présence de l'acide oxalique. M. Dispau a cru fpi'elle s'y trouvoit mêlée avec un autre acide qu'il appelle cicerique; mais il paroit que cette substance n'est qu'une réunion des acides oxalique, maJique , et d'un peu d'acide acéicux. Acide citrique. L'acide citrique se trouve dans un grand nombre de fruits, tels qtie les fraises , framboises , verjus , abricots , cerises , et dans le citron. Georgius , Scbccle , ont ])ublié ])lu- sicurs procétlés pour se le procurer jiur et concentré, l'ourcroy a conseille de- puis long-temps, jour utiliser cet acide qui existe ahondauuucnt clans nos colo- nies, de le saturer par de lu cbaus , et de AGI 6i nous l'envoyer ainsi en France. Dizé a reconnu qu'en décomposant le nitrate de chaux , il falloit ajouter un excès d'acide sulfurique pour brîilcr et dé- truire le mucilage qui tend toujours à dénaturer l'acide citrique ; il l'a obtenu très-blanc et très-bien cristallisé. Il a une saveur acide bien prononcée; une paitie est soluble dans deux ou trois parties d'eau ; il s'efileurit légèrement à l'air sec , et il en attire l'eau quand il est dans un atmos]»hère humide. Peu cm- j)loyé exi chimie, ses pro])riélés en mé- decine sont celles de tous les acides. La propriété que Haram lui a re- connue, d'arrêter les effets délétères de la ciguë , lui est sans doute commune avec tous les acides , et , comme eux , il est rafraîchissant et antiseplicpie. On prej)are une limon.Kle très -agréa- ble avec un mélange d'acide citrique et de Micre , le tout aromatisé par de l'huile essentielle de citron. AcjDE cnROMiQLE. Le plomb ronge de Sibérie contient, d'ajirès les expé- riences de M. Yauquelin, un nouveau métal qui se trouve dans cette substance à l'élat d'acide; la ])ropriété très-remar- quable qu'il possède, de colorer toutes ses condjiiiaisons, a fait donner au métal le nom de chrome, et à l'acide celui de chromique. Le citoyen Pontiera trouvé, dans le département du \nr, du chro- maleile fer en assezgrande quantité, pour fournir aux arts de l'acide chromique. Lmployédans les manufactures de por- celaine', à l'état d'oxide ou d'acide, il donnera des couleurs vert d'énieraudo plus belles que celles du cuivre; et mé- langé avec ranlimoine et le plomb, des ïiuancesvert-serin très-agréables. Sa com- binaison avec les oxides fournira aux peintres des couleurs très-biillantes et Irès-solidcs. Acide i ixoriqle. On a donne le nom d'acide lluorique à l'acide retire par lifignuui et Schèele , du spath lluor. 6z A C ï Les projiric'fés curieuses et intéressantes qu'il présente, soit à l'état de gaz, soit à l'élal liquide, ont donné lieu à un grand nombre d'expériences qui, sans nous faire counoître ses principes conqto- i^ans, semblent se rapprocher de l'a- cidcniuriatifjue. Dégage de sa base par les acides suliurifpie , nitrique, ga/ciix ou liquide, il a une odeur pirpianle assez analogue à l'acide niunatiqne , une favein- très-acide et presque causticpie. Il dissout la silice et attaque le verre avec facilité. Pour l'obtenir pur, il faut le préparer dans des vaisseaux de plomb , et ensuite le conserver dans des llacons de verre enduits intérieurement d'une couche de cire. Puymaurin s'en est servi pour graver sur le verre; on peut appliquer plus en grand ses propriélés, en le faisant servir pour la gravure et l'impression : il n'estd'aucunaulre usage. Acide gali.iqle. L'acide gallique se trouve dans un grand uondire de sub- stances végétales , telles cjue le quinquina, la grenade, le brou de noix, le sumac, et sur-tout dans la noix de galle, qui est nrie excroissance produite sur le chêne, parla picpire d'un insecte. On connois- soit depuis long-temps, en chimie, les précipités noirs produits par la combi- naison des substances astringentes avec les sels ferrugineux; cependant, malgré les nombreuses expériences faites à ce sujet, ce n'est qu'en 1780 c[ue Schèele découvrit l'acide gallicpie. Schèele , Déj'eux, Dizé, Tromsdorff, ont publié différens procédés pour l'obtenir pur. Il est soluble dans l'eau, et beaucoup plus dans l'alcool; il a une saveur acre, pi- <[uante, un peu moins austère que celle de la noix de galle, et (pii diminue d'in- tensitéen le préparant parla ?ubliniatiou. Il est employé dans les h;boratoircs pour reconnoître la présence du fer qu'il en- lève même aux acides les plus puissans; il entre dans la comjosition de l'encre et des teiiiti.res; mais 'la noix de galle A C I est emplorée de préférence, pour obte- nir ces diverses préparations. C'est à la grande affinité du charbon pour l'oxi- gène , que M. BerlhoUet attribue la cou- leur noire produite par le mélange de l'acide gallique avec des dissolutions de fer. Ce clernier est ramené à l'état d'oxide noir par la privation de son oxi- gèue qui, se combuianl avec le radical gallique, met à nu une portion d'oxide de carbone. Cette destruction de l'acide gallique par l'oxigène nous démontre l'impossibilité d'obtenir des encres indé- lébiles tant qu'on n'aura pas trouvé le dissolvant du charbon. Acide FORMioLF. Retiré principalement de la grosse lourmi des bois, l'acide formique a une odeur piquante et forte qui affecteles yeux d'une manière parti- culière ; sa saveur acre et piquante quand il est pur, devient très-agréable quand il est étendu d'eau. On croît assez généralement qu'il se rapproche de l'acide acétique. Ses combinaisons, les foiiniales sont peu connues. Acide iivdp.otiiio.mqce. Cet acide est riiidrogène sulfuré , qui est dû aux travaux importans de ]M. Bcrthollet : il est la première substance de ce genre dans laquelle la propriété acide n'e>t pas due à l'oxigène. Tromsdorff a proposé de l'appeler hvdrothionique. C'est un réactif très-precieux pour reconnoître la présence du plomb dans les vins fal- sifiés. Acide lactique. Schèele a obtenu l'acide lactique du pelil-lait aigri , il paroît avoir Éeaucoup de rapports avec l'acide acéteux : il faut attendre de nou- velles expériences pour décider quelque chose snr sa nature. Acide maliqie. L'acide malique qui existe principalement dans lesponmies, se trouve dans un grand nombre de vé- gétaux, tels que les prunes, les cerises, i'épine-vineltc, l'ananas, le raisin; pur et concentré, il a uuecouleur ccri»c,une A C I savcdr aiqre pkjuaate, et conslamment un ariièrè-goùl sucré : il semble être le premier lra\ail de 1 acidilication daus les substances végétales, et nous savons que le charbon le décompose eu entier. Quelques expériences que j'ai faites sur les cuves eu fermentation , appuyées de fortes analogies, me paroissent prouver que, dans le changement d'état du moût, l'alcool te combinant avec l'acide ma- lique, forme cette substance gazeuse, suave et pénétraute qui, recueillie daus l'eau , se couvertil ensuite eu acide acéteux. Acide MELLiQUE.M.Klaprolli a décou- vert depuis peu , daus l'honigstein , pierre de miel des minéralogistes , un acide végétal combiné avec l'alumine; il l'a appelé acide mellique. Acide molvbdiqle. Eu distillant une partie de sulfure de molybdène avec six parties d'acide nitrique, on obtient une poudre blanche qui, lavée et chauf- fée, est l'acide molybdicpie 11 a une sa- veur aigre métallique; il faut cinq cents parties d'eau pour en dissoudre inie. 11 se laisse facilement enlever son oxigène, et colore ses condjinaisons. vSes divers oxides, qui passent du noir au bleu , au vert, etaujaiuie, peuvent fournir des produits fort inléressans y)our la |)ein- ture et les arts. (J'est avec le moi\b;lale d'étain , qui tient une grande (pianlité d'oxide de molybdène, que l'on préjiare, en Allemagne, cette belle couleur d'a- zur, avec la(|uelle on colore les cires. Acide mlqleux. Schèele a donné k cet acide le nom de sachlacti(|ue , parce (|u'il l'a retiré du sucre tle lait. Jlaller donne, daus sa Physiologie , les quantités de sucre de lait que j)euvenl fournir quelques animaux : /■ de l.iflii 35 6 37 giiiiiis. de clitvre 47 4 /jp ..^..r. ]„:. 1 «le vache 53 i 54 't ' '^^^ < de Icnnue {,8 i 67 de juiutnr (\ij i 70 d'jnesse , St donné aux bestiaux avec beaucoup d'a- vantages dans quelques maladies; il est employé dans la poterie, l'hongroyerie, la teinture, et ilans une foule d'arts ; c'est de ce sel (ju'on retire l'acide muria- tlque. MM. Pilletier , Lelièvre et Darcet, lierard et Cba[)tal, Curaudau, Carny, Dizéet Leblanc , ont publié des procédés très-ingénieux pour extraire la soude du sel marin : la plupart de leurs moyens,exé- cutés très en grand à cette époque dé- sastreuse où la France mauquoit des matières premières les plus importantes , fournirent la soude dont on étoit privé déjà depuis long-temps. Le nuu'iate d'ammoniaque, cpi'on re- tiroitaulrefoisseulementde l'Egvpte, est connu sousle nom de selammouiacdans le conunerce. On le fabrique depuis plu- sieurs années en Europe et en France. Il est, en médecine, un fondant très- actif; il enti-c dans un assez grand nom- bre de composés pharmaceutiques, dans l'étamage, la préparation des couleurs, et dans la teinture. La décomposition du niuriate de soude par la litliarge, four- nit le muriale de plomb , qui donne, étant calciné , ce beau jaune que nous lelirions de Naples, Acide muriatique oxigéné. C'est ù Sclièele que nous devons l'acide muria- lique oxigéné ; mais la part la plus glorieuse de celte découverte n'en doit pas moiiis èlre réservée à M. Bcrlliollet^ A C I qui nousafaitcounoUrcses ]iroprictés,et lesim])orlanles applications qu'il a four- nies aux arts, sur-(oul à ceux du blanchi- ment. On obtient cet acide en traitant l'oxide de manganèse avec l'acide mu- riatique, ou bien en distillant ensemble cinq parties de sel, trois jiarlies d'acide mélangées avec lr<'is parties d'eau, et deux I arlies d'oxide de manganèse. A l'elat de gaz, il a une couleur jaune vcrtlàlre , une odeur forte , pénétrante , qui produit sur les membranesdu nez et de la gorge une astriction très-forte; il est dangereux de le respirer quelque temps , car il détermine une loux vio- lente, la lièvre et le voniissemeot. J'ai employé avec succès, dans ce cas , la vapeur do l'ammoniac et des boissons sucrées chaudes. Cet acide détruit toutes les couleurs végétales, l'indigo, le sumac, même l'encre et les couleurs jaunes , sur les- quelles il agit un peu plus lentement. L'acide inurialique oxigéné , dissous dans l'eau , jouit des mêmes propriétés que le gaz; on l'emjiloie dans le blan- chiment des toiles, iies papiers , et dans toutes les opérations où il s'agit de déco- lorer les substances végétales. En mé- decine , on s'en est servi avantageuse- ment à l'état liquide ou gazeux , dans le traitement des cancers , des ulcères , et dans toutes les maladies où il y a dés- organisation ; il colore les chairs, dé- truit complètement les odeurs putrides , et les qualités délétères de l'ojiium et de la ciguë. A l'intérieur , il est im des plus puissans sténiques connus ; mais, avant de le préparer pour cet usage , il faut avoir soin de !-éj)arcr du man- ganèse tout le plomb qu'il peut conte- nir. Les propriétés très-énergiques de ce gaz l'ont fait recommander par M. Guy ton de Morveau, dans tous les cas ou il y a déveloi)pemeut de miasmes pu- trides. C'est d'après ce consed fpi'on l'a cmplové avec le plus grand succès dans les A C I les maladies épifleiHi«jues des hospices, des juisoiis , dans les cpizoolies , pour la f'uinigaliou des elables ; et c'est par ce moyen seul qu'on a pu arrêter les lerrihles elïets de la maladie qui dévas- loil Scville. M. Gujlou a iuiai^iiié des appareils permanens de désinfeclion <|ui devroieiil èlre jilaeés dans les prisons , les infirmeries, les hôpitaux, et dans tons les lieux, où un yrand nombre de ])ersonnes se Irouvent réunies. Les mé- decins et tous les honunes qui, par état, se trouvent dans des atmosphères ])lus ou moins putrides, au lien d'avoir de ces substances aijréables «jui ilallent l'odo- rat sans diminuer le lîani^er , devroient porter constamment sur eux de ces tiacous d'acide mnriatique oxii^éné ex- temporanéque l'on jirépare avec soin à la pharmaciede Jioulay, ruedesFossés- Montmarlre , à Paris. Les maladies epizootiqucs se renou- Tcllenl si souvent , (pi'on sentira enfui la nécessité de lane îles fumigations , même dans les élahies. Voici les proportions nccessairesponr une élable (le yranileur moyenne. La dé- pense jiour cliaque opération ne peut excéder 3 ou -f sous. Sel commiui 4 "««. Manganèse i Acide sulfuriquc z Eau 3 Après avoir mêlé le sel avec le man- ganèse, on mot laquautilétreaupresciite, et l'on verse par dessus les deux onces d'acide suirnrKjue. Il est prélérable de ne faire celte opération qu'en l'absence des animaux ; mais, dans le cas contraire, ou peut ménagerie dégagement de la va- peur , c'i ne mettant l'acide cju'en phi- sienrs fois sur le mélange. Eu c ond)inant l'acide mnriati(juc oxigéné avec la jio- lasse , on lui fait penire une grande partie de son oilenr; mais ce moveu Tome XI, A C 1 e-j qtii constitue la 1 ssive de Javelle, ne ];eut être avantageux , ainsi que l'ob- serve M. lierlhoUet, que dans le blan- chhnent des colons. La potasse forme, avec cet acide, le niuriale suroxigéné de ])otasse , qui détonne par le choc, étant mêlé avec un. corps combustible. L'accident affreux airivé à Essonne , lors des essais qu'où voulut fane pour le substituer au sal- ]>élre , rendra Irès-prudenlcs les per- sonnes qui s'occuperont de celte sub- stance. AcmF, MTuo-ML'RiATiQi'E. Ou a appelé l'acide uitro-murialique eau régale , parce qu'il a été long-temps la seule substance dont on ait pu se servir pour dissoudre l'or qui étoil regardé comme le roi des métaux : il est ordinairement une condjuiaison de deux parties d'acide nilr que , contre une d'acide miuia- tique. Acide mtkeux. En traitant à l'appa- reil pneumalo- chimi(pie de l'acide ni- trique pur avec des métaux , on obtient un gaz sans saveiu' et sans couleur, qui est l'oxide d'azote. 11 ne rougit pas les couleurs bleues, et il for.r e sur le chanqi, par son contact avec l'oxigène, un gaz acide coloré , soluble dans l'eau, qui est le gaz acide nitreux. On ne con- iu)issoit autrefois que cette seule com- binais-onde l'azote avec l'oxigène, appelée acide nitreux, esprltde niire. D'a])rcs les découvertes modernes , l'acide nitreux n'est que l'acide nitrique dont une par- lie a perdu une portion de sou oxigène, ou bien une dissolution de gaz nitreux dans l'acide nitri((uc. La quantité i!e gaz que cet acide peut dissoudre étant très- variable, il se colore, suivant les propor- tions observées , en bleu, en vert, en jaune, et en rouge, qui est le maxiniuni lie cette condiinaison. L'acide uilreux agit d'une manière Irès-marquue sur tous les corps coim- 1 66 AGI bnslJbJeç; il paroît avoir la propriété de dissoiiclie l'or. Acide nitriqce. L'acide nitrique se retire du salpêtre, par le nioven de l'acide sidfurique, ou des terres bolaires. Quoiqu'il soit fort iinj)ur, on le vend dans cet état, et il porte , daus le commerce , le nom d'eau-Iorle. Débarrassé , par sa distillation avec les oxides de plomb , (les acides sulfurique et muriali(|ue, et parfaitement purillé , c'est un liquide blanc plus dense que l'eau, il colore en jaune les matières animales , et il a luie saveiu' acide si prononcée , qu'il brûle et désorganise les matières avec lesquelles il est en contact. L'acide nitrique exhale constanunent une fu née Ijlancbe dont l'odeur est désagréable ; il est en partie décomposé par la lumière el les mélaux qui, le privant d'une ])or- tiondesonoiigène, déterminentsa colo- ration; il convertit en résine beaucoup de substances végétales, sur-tout les builes. C'est à Navier , médecin de Chàlons-sur- Marue, que nous devons le premier pro- cédé satisfaisant pour le combiner avec l'alcool; il meltoit ensendile de l'esprit de vin et de l'acide nitrique, qu'il laissoil dansuneboulcille parfaitement bouchée, jusqu'à ce quel'éther liuformé à sa sur- face. En liaitant des élhcrs, nous ferons counoîlre tout ce qui a rapport aux pré- parations de ce qenre. Baume s'est servi avec beaucoup d'avantage d'un mélange de deux gros d'acide nitri(jue et d'une pinte d'alcool, pour donner à la soie une belle couleur jaune de la plus grande solidité. Les empoisonnemens par l'acide ni- trique sont malheureusement si multi- pliés, que l'on ne sauroil rejeter trop souvent les moyens de remédier à ses terribles ravages. M. Tartra, à qui nous devons un excellent 1 raité sur les em- poisonnemens par l'acide nilri(iue , en comparant eutr'cux tous les méJicamens qu'où a employés, donne la prélcrcncc A C I à la magnésie dont M. Fourcroy avoit déjà fortement recommandé l'usage. L'a- cide nilricpie agit il'une nianierr- si prompte , que le sort du malade dépend toujours de la prompte administration des moyens qui peuvent arrêter seseffets. 11 faudra donner sur le champ de l'eau à grande dose, de l'eau de savon, et faire prendre souvent des potions composées d'un ou deux gros de magnésie pure in- corporée avec l'eau sucrée ou le sirop. L'acide neutralisé , il faudra faii'e ])rendre de doux laxatifs , tels que la manne imie à l'huile d'amandes dou- ces , des émolliens , des i"airaichissans , afm de calmer et de détruire l'irritation intérieure. En médecine , il a été employé avec quelques succès pour remplacer le mer- cure dans le traitement des maladies sy- ])hili.iques ; on s'eu sert daus beaucoup d'arts , tels que ceux du jouaillier, du bijoutier , du chapelier e' du graveur. L'acide nitrique est composé de vingt parties d azote sm- quatre-vingt d'oxi- gène. On retire l'acide nitrique du niuate de potasse, ou salpêtre, qui se trouve à la surface du sol dus plusieurs con- trées , sur-tout dans les Indes. Scopoli assureavolr vu, en Hongrie, une source qui eu donuoit un quintal par heure : mélangé avec le charbon et le soufre , il forme la poudre à canon , et avec le carbonate de potasse , la poudre fulmi- nante. Ce sel existe dans un grand nombre de végétaux, tels que la huglose, le tournesol, la boni riche, le soleil, et il est emplo} ciiaus les arts et en méde- cine. Acide oxalique. La substance qu'on vend dans le commerce, sous le nom de sel d'oseille, est une combinaiso . d'aciJe oxalique eu excès avec la potasse; conte- nue dans lesrumex, les oxalis , les al- léluia, elle est piéparée en grand dans le Hai-tz , la tsiiitse et daus les forets de A C I TImriiigo. L'oxalaîe acidulé de polasse est soiivcnl ctnployc ])oiir enlever les (aciies liViicre el de rouille; mais j'ai l'ait voir qu'il ne jouissoilde celle propriélé fjii'eii raison de son excès d'acide , et (jii'il pouvoit être remplacé d'une ma- nière avantageuse par la crème delarlre, el lous les acitles vègél^uix. I^e sel d'o- seille n'est pas la seule substance dont ou relire l'ai^ide oxalique , car le sucre et toutes les substances végétales , trai- tées p.'u' l'acide nilricpie , en fournissent assez abondammenl. Dans son état de j)urelé , il est blanc cristallin ; il a une saveur acide très-piquante, qu'on rend fort agréable en le nièlaut avec l'eau. Sa grande af (inilé pour la chaux l'a rendu , en climiie , un réactif très-précieux. Acide piiosphorf.ux. L'aciilc pbos- plioreux esl le résultat de la combustion du phosphore à l'air libre, et à une tem- ]>éi'a(ure <[ui ne doit ])as excéder 22° du liicrmouieUe de Iléauni' r. Acide phosphokiqle. Margrafl décou- vrit l'acide phosphorique dans l'urine, cl, assez loiig-lemps après, (jahn et Schèele prouvèrent qu'on pouvoit l'ex- Irairc des os beaucoup plus facilement; on l'obtient encore en oxigéuant le phosphoie par l'acide nitrique, ou en le brûlant sur du mercure, dans le gaz oxigène. Dans cet état , il esl blanc, en écailles brillantes , cristallines , pesant Irois fois plus que l'eau , alliianl puis- samment l'humidité de l'air , se fondant en verre à une foric chaleur. Dissous dans l'eau, c'est uniluide blanc, inodore, d'une consistance huileuse , il a une sa- veur acide , mais qui n'est pas caus- tique. L'acide phosphorique existe com- biné avec la chaux dans les os des ani- maux , des poissons , dans beaucoup de substances végétales , telles que la mou- larde , le cresson ; Prousl l'a trouvé uni au jdondj dans la mine de plond) verte , el Klaprotb a prouvé sa com- A C 1 67 binaison avec la chaux dans l'apaiile de Saxe. Cet acide paroît avoir été donné avec succès dans les tumeurs osseuses , comme fondant et purgatif. Le phosphate de soude est la substance que l'on a connue long-temps sous le nom de sel fusible, sel perlé ; il s'eflleu- rit à l'air , et il est lrès-solid)]e dans l'eau. Pearson est un des premiers qui l'ait employé en médecine. Donné à la close de six à huit gros, c'est lui excellent laxatif qui purge sans nausées, sans co- liques , et dont la saveur fraîche, salée, n'est pas désagréable. Il peut rcmjdacer le Jîorax ])our la soudure des mé- taux. Acide prussiqce. Ce n'est que long- temps après la découverte du bKu de Prusse par Dippel et liiebach , que Schèele nous fit connoître les uiovens d'obtenir l'acide prussique, en traitant le prussiate de fer avec l'oxide rouge de mercure. M. Fourcroy a donné un procédé très-simple , qui consiste à dis- tiller à l'appareil hidro- pneumatique un mélange d'acide nitrique et de sang coagulé ; l'acide qui se volatilise est reçu dans des flacons chargés d'eau. L'acide prussitjue a une odein- très-prononcéa delleursdejiècher ou d'amandes amères, el une saveur d'abord fade cl douceâtre, qui devient ensuite chaude, acre et vi- rulente. D'après l'analvse que M. Yau- queliu a faite du salsola soda, et de plusieurs autres substances végétales , il s'est assuré que toutes les plantes qui contiennent de l'azote se rapprochant des matières animales, fournissent cet acide. M. JJertholIct, d'après les expé- riences importantes qu'il a faites ]>our reconnoître la nature et les ]>ro])or- lions de l'acide prussique , regarde cet acide comme un conqtosé d'azote, d'hidrogène et de carbone san-; oxigène ; mais INI. Vauquclin ayant (d)servé que les substances oxi^énées augmculoient 68 AGI (l'une manier* liès-scnsiblc la qnanlilé (l'acide oblenii, cet habile cliinaivle su croit en droit de conclure f[iie !'oxi;^èiie ne ])eiit être inulile à sa formation. ]\ous devons à M. Curaudau îles recherches neuves et Irès-inlére^saalessur cet objet ; il prouve que, dans toute calcinalion jirus- si(|ue, il n'existe (jue deux des principes duradlcalj'azoteel le carbone; (]ue celle nouvelle combinaison ayant la propriété de décomposer l'eau , s'empiu-e de l'bi- drogène (jui est nécessaire pour consti- tuer le radical , et (|ue celte composi- tion ternaire d'azole, de carbone et d'hidrogènc , doit porter alors le nom de prussiure, et celui d'acide prusii([ue tjuaiul elle est oxigéiiée. Le prussiale de chaux est un très-bon réactif pour reconnoîtie les moindres traces de fer; il donne sur Je champ, avec ces dissolutions, un bleu superbe. Le prussiate de fer est la substance découverte à Berlin en 1710; elle est connue dans le connnerce sous le nom de bleu de Prusse. Dans les manufac- tures , on l'oblient en traitant avec la potasse , à un grand feu , des substances animales , et en mêlant la lessive qui résulte de celle opération, avec des dissolutions d'alun et de sulfate de fer. Cette substance est très-emj)lovéedans une foule d'arls , et sur-tout pour les pâles diversement colorées des fabriques d'indiennes et de papiers peints. Malgré les essais nombreux cpii ont élé faits pour l'employer en teinture, le bleu obtenu c^t tro}) foible, trop inégal , pour que ce moyen puisse présenter quelqiies avantages. M. Matchelt , en combinant l'acide prussi(]ue avec le cuivre, a obtenu une couleur très-solide, qui surpasse en beauté toutes les couleurs brunes con- nues : son mélange avec du blanc donne une variété de leintes lilas tpii ne le cè- dent point, pour la fraîcheur, à toutes celles obtenues des laccjues , et (pii leur A C I sont préférables par leur (ixité. Voici le procédé de .M. Halchelt : faire dissoudre du muriale vert de cuivre dans dix fo's son poids d'eau di'itillée, verser sur celle dissolution du prussiale de chaux, jus- (pi'à précipitation complète , laver le prussiate de cuivre à l'eau froide , puis Je faire sécher sans chaleur. Acide sachlactiqcf.. Nous avons fait connoitre cet acide à l'article acide mu- queux. Acide subériqué. Cesl à M. Bouillon- Lagrange que nous devons la connois- sance de l'acide subéricpie. Il le prépare en mellaut dans une cornue du liège râpé sur lequel il verse six fois son poids d'acide nitrique à trente degrés. Acide succimqle. On relire l'acide succini(pie du succin , ou aud)re jaune , qui se trouve en Suède, en Sibérie, et dans la mer Baltique. Cet acide , appelé autrefois sel de succin , est très-volatil ; il a un goût acre , piquant et huileux ; il est peu soluble dans l'eau froide, et beaucoup dans l'eau chaude ; il n'agit que bien foiblement sur les couleurs vé- gétales. L'acide succinique est employé en médecine comme incisif, cordial , et antisejilique : Boerhave le placoit parmi les plus puissans diuréli(pies ; uni à l'o- pium, il forme le sirop de Kiu-abée. Acide sclflreux. L'acide sulfureux est produit par la combustion du soufre à une température peu élevée , et par la désoxigénation de l'acide sulfurique. 11 est sans couleur , plus pesant (jue l'air; il a une odeur vive , suffoquinle , qui irrile les yeux , la gorge , ve^ terre la poi- trine, et provoque la loux et le vomisse- ment. Il est Irès-solnble dans l'eau. On s'en sert à l'étal de gaz, pour blanchir les laines et les soies ; mais j'ai em[)loyé de préférence, dans des opéi'ations en grand, l'acide sulfureux qui ;igil pins pvomple- ment et d'une manière jilus maapièe. On a beaucoup Irop vanté l'acide snl- fiucux à l'état de gaz., pour faire périr A C I les chenilles et quelijiic! autres iusccles; (juc'lqnes ai>roiiomcs habiles paroissent cepenclanl s'en èlre servi avec succès. AciiiE SGi.KLUiQUE. L'acitic sulfuricfue est toujours le résultat de la combustiou «lu soufre portée à sou niaxiinitm d'aci- dification , soit qu'on le relire tles sul- lales dans lesquels il est tout formé , soit «ju'on l'oblienue directement par la coni- J)iiiaison du soufre avec l'oxii^ène à une température élevée. Retiré pendant long- temps des vitriols de fer qu'on dislilloil en Saxe poin- obtenir cet acide , il a porté le nom d'huile de vitriol et d'acide vilriolique. Si l'on fait arriver dans des chambres de plomb les vapeurs qui ré- sultent de la condjuslion d'un mélanine de soufre et de salpêtre , elles se con- densent , se mêlent à l'eau qui y est con- tenue , et elles forment l'acide sulfu- rique. On le met ensuite dans de grandes chaudières en plomb, où l'on commence à le (concentrer: celte opération s'achève dans des cornues t!everre,dans lesquelles on le fait chaidler fortement pendant douze à (piinze heures. Lorsqu'il est pur et concentré, il est parfaitement blanc , sans odeur ; il attire l'humidité de l'air, il a un coup-d'œil un peu laiteux , luie pesanteur s])écifique double de celle de l'eau , et il doit mar({uer soixante-six de- grés à l'aréomèlre. Dans cet état, il est onctueux au loucher, très-caustique, il brûle , désorganise , charbonue très- promptemenl les substances végétales et animales ; pris à l'intérieur, il agit tl'une manière terrible, et il doit être j>lacé au rang des plus violens poisons. Kn atta- quant la peau il forme des ampoules et des plaies considérables , sur-tout lors- <[u'il est bouillant. J'ai employé pour le Irailcmeut de ces brûlures extérieures, tloiil (juclipics unes éloient fort pro- londes , le vin d'opium, et l'opium à l'étal goinmciix, (hml je faisois melire un emjilàlrc! sur la ])lai'.'. Ce moyen, essavé cumparalivcment a\cc le Iruileiucul èr- A C I 69 dinaire , a toujours eu l'avantage de dé- truire ]!rcsque sur le champ la douleur , et de laire cicatriser d'une manière beau- coup plus prompte. Cet acid^ , pris in- térieurement, est si actif, qu'il a déjà produit de grands ravages avant qu'on ail fait prendre au malade les suljstaiices qui puissent le neutraliser. Les dissolu- tions de savon , et la magnésie délayée dans de l'eau sucrée , sont les meilleurs contre-poisons et les plus efficaces. L'a- cide sulfurique , dont la concentration n'est pas comjilète , peut se geler à quel- ques degrés au dessods de zéro. M. Chan- tai , à qui les arts ont de si grandes obligations, et dont les importantes fa- briques se distinguent par la beauté de leurs produits, a obtenu de 1 à 6' — o de l'acide sulfuritpie cristallisé en prismes hexaèdres. Dans l'hiver de l'an ir , j'ai fait celle observation , et j'ai eu même des cristaux beaucoup plus gros: quel- ques aiguilles avoienl jusqu'àdixàdouze jiouces de long, sur un pouce et demi à deux pouces de large , sur chaque face de la pyramide. L'acide sulfurique existe dans la na- ture, condiiné avec un grand nond)rede substances, telles que la chaux, l'alu- mine , le fer , et ce n'est qu'accidentelle- ment (pi'on le trouve jnn- dans quelques grottes, dans qneltpies lieux volcanisés, comme à Sienne , à Yiterbe , aux bains de Saint-Philippe, à la Solfatarra. Cet acide e-l devenu d'un usage si général dans les arts , dans la tannerie , la fabri- cation des indiennes, le blanchiment des étoiles, que les fabricpies de ce genre se sont beaucoup multipliées eu France et elle/ l'éli-anger. On cmplovoit beaucoup autrefois la dissolution de l'indigo par l'acide siilfiiricpie à soixante-six degrés, pour faire les bleus et les verts de Saxe ; mais toutes les couleurs ainsi obtenues ne sc)nt pas solides, ou les fait actuellement à la cuve. Lu médecine , on se sert quel- queluis de sa proj>riélé caustique. 1res- .176 AGI elenda daiisJapicportiondc Irois.'i quatre ceiilsnarlicsd'cau coii,lreune,ilauue aci- ditéagréable, et il est regnrdc coininc ra- fraîchissant , Icmpéranl et anlisepliquc. Coiiil)in(i avec quelques bases , eoninic la polasse, la soude, la magnésie, il forme des sels fort usités en inétlecine , qui sont de Irès-bons piugalifs. L'alun et la couperose , dont le premier est uu sulfate acide d'alinnlne et potasse, et le deuxième un sulfate de fer , jont des sels très-employés , sur-tout dans les teintures, auxquelles ils fournissent d'ex- cellcns mordans. Lespropiiélés merveilleuses du plâtre, sulfate de chaux , étonneront encore long-temps les agriculteurs les ]îlus ha- biles; ils conccMont bien difficilement qu'une substance aussi insapide et aujsi intoluble, ]misse agir comme les engrais les plus puissans, et provoquer d'une manière aussi efficace l'accroisseuïcnt des herbes et des graminées. Acide sébaciqce. Thëuard , en exami- nant l'acide de la graisse , s'est assuré que Crell , et les chimistes de Dijon , qui le regardoieut comme fort odorant , se sont trompés sur sa nature et ses pro- priétés. L'acide sébacique est légèrement acide et sans odeur; d se fond comme de la graisse , et il cristallise par refroi- dissement. L'alcool en dissont une bien grande quantité ; et si l'on fait évaporer la dissolution avec soin , il cristallise en grandes lames très-brillantes. Acide tartareux. La substance que l'on vend dans le commerce, sous le nom de crème de tarlre, est une combinaison de l'acide tartareux en excès avec la po- tasse; elle est connue, suivant lauouvelle nofmcnclature, sous le nom de tartrite acidulé de potasse. Ce sel existe dans uu giand nomme de végétaux, tels que le tamarin , le sumac , fa mélisse , la sauge , l'épine-vinette, dans toutes les liqueurs A inenses , et sur-tout dansle vin qui , après la fermeutalion , le laisse déposer siu' les AGI parob des tonneaux. Le tarlrite acidulé de polasse se trouve réuni dans le rai>in , a\cc les principes gommeux et sucrés, et c'est aux proportions si variées de ces trois substances qui forment les maté- riaux les plus im])orlans de la fermenta- tion, que l'on doit ces qualité si diffé- rentes (pii existent entre les vins. Ainsi ceux de Hongi-ie, de Front ignau, ne donnent que Ires-peu de ereme de tartre; tandis que les vins de France, de la Meuse et du Rhin, en fournissent aboudannuent. Comme elle contient or- dinairement des substances étrangères, telles que delà chaux, du princij)e colo- rant, des sulfates et nitrates de polasse, elle a besoin d'être purifiée, pour pouvoir servir dans beaucoup d'arts. Dans le travail f[ui se fait à A enise pour la pu- rification de la crème de tartre , on la dessèche dans de grandes chaudières de fer, et après l'avoir réduite en poudre, on la fait dissoudre dans des cuviers remplis d'eau chaude. On traite ensuite à un feu plus doux le sel qui s'est formé; la dissolution bien chargée , on met dans la chaudière des blancs d'œufs dé- layés dans l'eau, et l'on y jette de temps à autre uu peu de cendre neuve. Celte opération, repétée quatorze à quinze fois sur la n\éme chaudière , produit une vive effervescence et beaucoup d'écume cju'il faut enlever siu- le champ ; l'on obtient ensuite une li(]ueur luodi re qui dépose des cristaux très-blancs. Le procédé suivi à Montpellier est préfé- rable , en ce qu'il n'introduit dans la li- queur aucune substance étrangère: après avoir dissous le tarlre, et l'avoir obtenu cristallisé , on le fait bouillir dans une autre chaudière , en ajoutant, par ur , que l'on connoît sous le nom de cencbes grave- lées. M.Pajot Descbarmes indiipi*.', ]K)ur les préparer un procédé Tort simple: sous la botte d'une cbeniinée , et à div-buit pouces de l'àlre, onélai)lit une grille sur le devant de laquelle on en jilace une autre verticalement ; c'est dans cette espèce de cage que l'on met les lies pres- sées, sèches ou vertes. On a allumé le feu, et l'on doit avoir le soin de remettre de nouvelles lies, eu raison des cendres gravelées qui passent à travers la gi ille. Un quintal île ixinne lie doit (bmuerdo soixante-dix à quatre-vingt livres d'al- cali, dont la bonne qualité se recon- noîl i\ ces cara(Mères : il doit avoir un ooup-d'oeil verdi\trc tirant sur le bleu, être spongieux , léger , et ne laisser ap- percevoir, dans sa cassure, aurue trace de vilrilîcalion. Il résidle des observa- lions 1res- iniporlanles de Ibénard , sur lescond)inaiM)ns do l'acide lartarcux avec diffcreiiles baîes,((uetous les tartri- te-» s'unissent tiitr'eux,et formcultles sels lii|'Usdonl ila dclcrniinélcs proportions cf fait connchic les propriétés. II a an.ilyé avec beaucoup de soin le tar're aniifuoiué de potasse qui , à cause AGI 7f de son fréquent usage , ofjfroil le plus grand intérêt. f Tirlriwdeiin'.MK.S', f °. ' ' ' ,. \ , '^ 'I Oiiie Mt. .3» ) E.U 8 ) *"■•' "*• '^ ^ ^ PotasM. . . iC de poiu.e, ^ Les résultats de ses recbercbes lui ont fait connoitre que, dans la composi- tion de l'émélique, la présence dulartrile acidulede potasse, du lai-trile de potasse, dulftrtritede cbaux,et d'une qiianliléva- riable d'eau , en modiliaul sou action , devoit apporter luie différence extrême dans ses effets. Les nioyens qu'il propose, pour reméiberàees graves iiieonvéniens, sont : i". Mettre un excès d'oxide d'an- timoine à la saturation de la crème de tartre. z". No point se servir d'eaux mères , sur-tout de celles de la première cristal- lisation. 3". "Faire cristalliser au moins deux fois l'émétifiue, pour qu'il n'y ait plus de tartrite :. 4". Bien fermer les vases qui contien- nent celte substance. On détruit les cffetsdangereuxdecesel pris à tropforle dose , eu donnant au malade des dé- codions exlractives , el sur-tout celle de quinquina cpii forme , avec le tartrite <îe potasse antimoine , un sel qui n'est plus émélifpie. Parmi les combinaisons variées de la crème de larlre avec le fer, on compte le tarlre cbahbé, la teinture de .Mars, le tartre mai-tial soluble , les boules de Nancy , qui sont toutes plus ou moins en usage en médecine. Quoicpie nous ne trouvions que bien rarement l'acide lartarcux libre , nous savons cependant qu'il existe , mais en |iclile quruitilé , dans le tamarin cl dans ciuelques autres végétaux. Le movcn iu- dicpié par Sciiècle pour l'avoir pur, consiste à former un tartrite tic clinux qu'on décompose ensuite par l'acide sulfurique. 11 crislalli^o très-lacileu>ent ;; 72 A c r il a une saveur acide et piqnanic qui donne une Jimonadc agréable, lorsqu'on le mélange avec le sucre el des suL- slances odorantes. Parmi les combinaisons qu'il forme dans son élalde saturation, on dislingue le tartrite de potasse , tartre soluble , et Je tartrite de soude et potasse , qui est le sel de Seiguette du commerce. Acide tostiqce. On exirail l'acide lunslique de ses cond)inai6ons natu- relles , les lunstales de cliaux , de ter et manganèse qui accompagnent souvent les mines d'étain , soit en Saxe , en Bohème , en Suède , en Cornouaille ou on Sibérie. Les divers procédés pom* sé- parer l'acide tuusli(jue de ses bases , sont de le traiter par 1 1 voie sèche avec la iwtasse , el de la lui enlever ensuite par 'acide nitrique ou mur:alique. Auisi })urilîé,il est sous la iorme d'une poudre jlaiiche dont la savevu- est âpre et mé- tallique , quoique sou acidilé soit peu marquée; dn'estpasallérableàrair; l'eau bouillanteen dissout un vingtième.Quaud ouaura extrait en grand l'acide lunsticjue dutunstatede l"er,quiestle seul que nous possédions en France, on emploiia sûre- ment, d'une mauière irès-utile aux aris^ quelques uues de ses combinaisons. Acide uriqle. MM. Fourcroy el ^ au- quelin ont donné ce nom à une sub- stance acide qui existe dans les calculs delà vessie , et que Schèele et Bergman avoient appelée acide bézoardique. L'a- cide uri(|ue paroit être lui composé «pialcrnaire d'azote , de carbone , d'hi- tlrogène et d'oxigène, constamment co- loré par la substance que ces célèbres chimistes francois nomment urée. Acide zoomqcf. La distillation des substances animales fournil un arideque l'on a cru être un acide particulier , et «|ui a été désigné sous le nom d'acide zoonicjue ; mais on a prouvé qu'il n'est (lue de l'acide acéleux tenant en dissolu- lion une nialièreanvma\'. (I. L. RoAr.n.) A C î ACIIIR. L'acier est le résultat de la condiinaisou dn earbooe avec le fer , à une haute température. On en con- noîl trois espèces, qui sont, l'acier na- turel , l'acier de cémentalion , et l'acier fondu. L'acicrnatitrel Q%i celui qu'on obtient immédiatement par la fusion de la fonte, qui est une combinaison triple de fer, de carbone, et d'oxigène. Le but qu'on se propose dans celle o];ération est de produire une conJjiuaison plus intime du carl)one avec le fer, et delepriver de tout l'oxigène qu'il peut conteuir. Quoi- que cet acier soit toujours inégal , rem- pli de pailles, moins dur, et moins cassant , il est beaucouj) plus employé que tous les autres aciers, ])ourla grosse coutellerie , les ressorts , les charrues, altendu qu'il se scude plus facilemeulct qu'il est à un prix fort inférieur. On \né\yeATcastle où l'on cémente à chaque fois de vingt-cinq à trenle milliers d'acier , l'operaliou diu-e cinq jours et cinq nuils. Une précaution indispensable pour avoir du bon acier cémenté , c'est de se pro- curer du fer bien pur, sans gerçures, sans pailles, et ciui ail été forgé a\ec le })lus grand soin. Des expériences très- exactes, faites sur des fers àc la Franche- Comté , du Berrv, du comté de Foix, qui avoient été bien étoffés el très-bien travaillés, oui fourni la prcuveque le for de Suède n'est préférable à tous les antres fers , A C I fers dans la fabrication de l'acier , que par la seule préparation de la l'orge. Pour avoir Yacii'r fondu , ou traite pendant (|ueUjues heures, à nu grand feu , do l'acier naturel ou de l'acier de céuienlalion. Dans l'état li([nidc ({ue prend le niélal , il se purifie de toutes les matières étrangères iuter|iosées, et toutes SCS parties deviennent plus uni- formes et plus homogènes. La nianièie de faire l'acier fondu à SIielTield, d a- ]irès la description cpi'cn a donnée Jais, consiste à poussera vin grand feu , j)en- dant cinq heures , nu mélange de rognures d'acier, et d'un ilux vitreux dont il ne put se procurer la compo- sition. Mais Chalut, d'après les nom- breuses expériences (pi'il a faites sur cet objet, a piouvé (pie toutes les substances vitreuses peuvent servir à cet usage, excepté celles dans lescpielles il entre du plomb et de l'arsenic. M. Clouet cpii , dès 1788 , s'étolt oc- cupé (les moyens de convertir le fer en acier fondu , par une seule opération , reprit en l'an b ses ex])éricnces , dont il lit l)ient(k connoîtrc les heureux résul- tats, j^es avantages de son procédé l'em- portent d'autant plus sur tous ceux mis auparavant eu usage, qu'il ]>eut fournir un jiroduit uniforme , et dans des jno- portions constantes île eaibone et de fei\ Oji place dans un creuset bien luté six parties de rognures île clous de maré- chal ou de fer bien doux , et quatre ])ar- ties d'une mélange égal de marbre et d'argile cuite bien réduite en poudre; après quelques heures d'un Irès-graml feu, on obtient de l'acier fondu. Une ])ar- tle des jiremiers résultats de M. Clouet fut confiée à Lepelit-Wale , qui en fa- biicpia des rasoirs aussi bons que ceux oljleims des aciers anglais, de Huntzinan et de -Marschall. L'acier acipiiert , par la trempe , nue dureté extraordinaire que l'on peut di- minuer à volmilé par le recuit; ces deux Tumc XI. A D U 73 propriétés le rendent extrêmement pré- cieux dans la fabrication d'une grande quantité d'inslrumens, pour lesquels on est obligé d'avoir une trempe plus ou moins dure , suivant l'usage auquel ils sont destinés. L'opération de la trempe consiste, après avoir chauffé fortement le métal ,à le reiroidirtrès-promplement en le plongeant soit dans l'eau , soit dans l'urine, soit dans riniiie. L'acier, com- paré au fer , acquiert un volume plus considérable , ses grains sont blancs , gros , brillans ; il devient plus élastique, jiliis sonore, susceplilde iruii jiliis beau poli , et il se rouille plus dii'licilemcut. On emploie V acier fondu pour les brunissoirs, les lancettes, et beaucoup d'objets d'horlogerie. \1 acier de cémen- tation sert à faire des burins qui peu- vent sovUenir de fortes percussions, sai;;, s'égrener et sans se refouler. \J acier naLurel étant moins cher , et se travaillant plus facilement que les deux autres , est d'un grand usage jiour le tranchant de tons les outils qui n'exi- gent pas une grande perfection. On peut faeilemeiil ihslinguer le fer de l'acier, par le moyeu de l'acide nitreux ; nue goutte mise sur le métal qu'on veut es- sayer , après avoir été lavée et em])orlé2 Iiar l'eau , laisse sur le fer une tache jlanche , et une tache noire sui- l'acier. (J. L. R.) ADULTE, ( Economie rurale et vé- térinaire. ) Un animal domestique est adulte, quand sou corps est enlièiement formé, lorsqu'il a actjuis la taille et la \igueiir dont sa roiistilulion plij >>ic|ue le renil susceptible. On jieut assez généra- lement fixer celte cpoipie à l'âge où les dents de lait sont tombées cl remplacées par celles d'adulte. I.lli! vaiii- dans clia- ipie esjièce (raniinaiix en raison de leur longévité ; clleani\e d'anlani pins tard, que leur vie doit durer jilii> long-iemps. C'est le moment où l'on peut oïdiuaii-e- 74 ADO ment , sans rraiiulie tl'aUcrcr leur conç- lilutioii , les eiDjiIoyer à toul le Iravail doiil leurs forces les renflent suscei-li- bles. Auparavant , ils doivent êlre seu- lement soumis à un exercice modéré qui favorise le développement de leur vi- gueur , et non excédés par des travaux j'aligaus qui , en forçant leurs articula- lions et en suipassant leurs moyeus , les euipécLieroient de se développer et de croître suivaut le vœu de la nature. Un régime différent énerveroit ces jeunes animaux dès leur printemps. Le cheval pei'd ses dents de lait dans sa cinquième année , il cesse de croître alors ; cependant l'expérience démon- tre , dans les parties méridionales de la France , qu'un cheval fin n'est en état de l'cndre un service constant et sou- leuu, (jue de six à sept ans. Son accrois- semeut a lieu plus tôt , mais ses organes ne sont vraiment consoliilés qu'à cet âge. Cela prouve avec quelle modération ou doit user des jeunes chevaux , en les faisant travailler dès deux ans, si on veut en retirer des services réellement utiles pendant le reste de leur vie. On fait ordinairement saillir les ju- mens vers la lin de leur troisième an- née ; alors leurs productions sont ché- lives , les jeunes nières sont épuisées par i'allailement , leur développement est contrarié par la gestation ; si l'on atten- doit vers la fin de la cinquième, les ju- mens et leurs poulains auroieut plus de Tigvieur. Ou apporte pour niotit de ces saillies prématurées , qu'elles donnent (lu corps à la mère ; il est vrai , mais elles affoiblissent son organisation, son ventre acquiert du volume au dépend de sa vigueur. Il n'est pas nécessaire d'ailleurs qu'une jument poulinière pos- sède un ample ventre, quand elle n'est pas pleine ; et le ventre s'étend suffi- sanuneut , et eu proportion du terme de la gestation , dans les bêtes saines et bien conformées. A E R Les boeufs et les vache- perdent kurs dernières dents de lait , connue les che- vaux , à cinq ans ; mais on les fait tra- vailler long-temps auparavant. L'intérêt bien entendu du pnqiriétaire est le mo bile de cette conduite. L n cheval n'est utile fpie par son Iravail , donc il est in- téressant qu'il le puisse supporter long- temps. Un bœuf, ;ai contraire, après avoir traîné la charrue , offre par sa viande succulente une source encore plus considérable de profit; on le laisse donc seulement vivre huit à neuf ans, jjom- qu'il donne le plus de bénéfice, eu déjHuisant le nioins possible. La durée de la vie An bœuf au delà de ce terme retai'deroitles jouissances desonproprié- taii-e,et finiroit par lui êlre préjudiciable, eu s'opposantà son engraissement. Les mêmes motifs guident les cultiva- teurs qui gardent des bélieis et des tau- reaux pour servir à propager l'espèce ; ils sont en état de couvrir et de donner de bonnes productions à deux ans , et de continuer long-temps ce service, quoi- qu'ils ne peideul leurs dents de lait cpie beaucoup })lus tard ; mais s'ils devien- nent trop médians , on les châtre ù quatre ou cinq ans, poiu- les envoyer à la bou- cherie. La vache cl la brebis ne doivent pas être saillies avant la fin de leur troisième année , elles donneroient le jour à des productions foibles , et les nières se- roient énervées. ( C. et F. ) AFROLITHES, ( Physique. ) On a donné ce nom à des pierres d'une nature particulière qui tonibent quelquefois du liant (les airs, sans que l'on sache jusqu'à présent d'où elles viennent, et où elles se sont formées; elles tombent avec les mé- téores nommés /[^/o/'^j de feu. On a douté pendant long-temps de la chute de ces masses. On rcgardoit conmie im préjugé l'opinion popidaire qui en atlestoit la réalité. Mais le fait a été cous- A E R taté, depuis (juelque temps, de manière à ne plus laisser aucun doute surson exis- tence. Voici eu peu de mots l'histoire de cette découverte. Des chimistes anglais, MINI. IIo\vard etlîournont, ayant rassemblé cjnehjues unes de ces pierres cjue l'on disoit èlre tombées à différentes époques dans dif- férens lieux, furent surpris de trouver eulr'elles une ressemblance parfaite. Ce sont des niasses p^ riteuses où l'on voit briller desgrains métalliques. La surface extérieure est noire, comme si elle a voit été brûlée par le feu; l'intérieur est d'im j)Iaac jaunâtre, la forme inégale. Celle ressendilance éloit fort singu- lière; elle s'accordoit avec l'idenlilé d'o- rigine qu'on leur supposoil; la recher- che de la pesanteur spécili(jue vint fournir un nouvel indice. Kn voici un la!)l('nu pour les aérolithes connus aujourd'hui. Pesanteur s|X;'i(ïque des principaux aérolithes, l'eau étant i,ooo. Pierre tombée à Eiisisheim, en Alsace, le. . . 3,5^2 Pierre tombée à Barbotan , le 24 juillet 1790 3,804 Pierre lond)ée à Salles, le. . 3,^01 Pierre tondiée à VYold-Col- lege, le i.'3 novembre ly.jf). . . 3,52i Pierre (ondiée à Benarés, • (amhcurs. I/air eloil tranquille, etleriel serein, àrexccpliondc qucl([uesnuage.=, comme on en voit fré([iiein nient. Ce bruit partoit d'un ])elil nuace f(ui avoit la forme d'un reelaugTc, et dont le plus grand côté eloil dirige est ouest. Il parut inuuobile pendant tout le temps que dura le pbénomène; seulement les vapeurs qui le eomposoient s'écartoient momentanément de diflérens côtés, par l'effet des explosions successives. Ce nuage se trouva à peu près à une demi- lieue au nord-nord-ouest de la ville tie l'Aigle. Il éloit Irès-élevé dans l'almo- splière; car les liabitans de la \assoleric et de Bois-la-Ville, bameaux situés à j)lus d'une lieue de distance l'un de l'autre, l'observèrent en même temps au dessus de lein-s tètes. Dans tout le canton sur lecpiel ce nuage planoit, on entendit des siftlemens semblables à ceux d'une pierre lancée par luie fronde, et l'on vit en même temps tond)er une multitude de masses solides exactement semblables à celles que l'on a désignées sous le nom de pierres météoriques. Ces pierres ont été lancées dans une étendue elliptique d'environ deux lieues et demie de long, sur à peu près une tle lai'ge, la plus grande dimension étant di- rigée du sud-est au nord-ouest par une déclinaison d'environ 22 degrés. Les pins grosses pierres sont tombées à l'extrémité sud-est du grand axe de l'ellipse : les plus petites sont tombées à l'autre extrémité, et les moyennes enlix" ces deux points. La plus grosse de celles que l'on a trouvées pesoit 17 livres et demie, et la plus petite deux gros. En comparant tous les» récit* que i'ou i^ F F a faits sur les globes de fcu (nri ont lancé ties pierres, je me suis asbun- que celle description leur convient à tous Irès- exaclement. Depuis que ce singulier pbénomène a été constaté, on a eu le n.'.it officiel de jjlusieurs aérolilLcs tombés réremmeal en France et en Allemagne. Il paroît donc que la cbule de < es masses u'esl pas très-rare, et l'ignorance où l'on est resté pendant silong-lemps surce jioint, n'éloit que l'effet presque insurmontable du préjugéscientiiique, qui faisoitregar- der leiu- cbule comme ime fable, jxirce qu'on ne pouxuil rev])li(pur. llyalieu decroiieqtie, ])ar celamême, beaucoup de cesévènemens ont été igno- rés, ou sont restés réjtandus et transmis parmi les peuples des canqiagnes, avec tant tl'autres trailitions que l'on méprise pour l'ordinaire, et (jui cependant quel- cpiefois tiennent d'assez près à la vérité. (LB.) AFFAISSER , (^Jardinage pratique.') T^oy. Plombage. AFFOLREIl, AFFOURAGER. Ces deux mots signifient l'action de donner du fourrage aux aninuuix nourris dans les fermes, soit que l'on en garnisse les râteliers, soit qu'on le p'ésente au bétail de toute autre manière. ( S. ) AFFRICHER est le contraire de dé- fricher. On laisse affrichcr un terrain lorsqu'on néglige de le cultiver, et tju'on l'abandonne aux mauvaises berbes et à toutes les plantes nuisibles qui y crois- sent et s'y reproduisent. ( S. ) AFFUT. Un cbasseur qui se poste le soirà la lisière d'un bois , pour v attendre le gibier, est à \ affût. Cette cliasse est fondée sur la connoissancedesbabitudes des animaux quaiUupèdes, liabitans des forêts, qui en sortent ù l'approche de la A (t a nuit, el vont chcitljcr leur nourrilurc «lans les campagnes. A celle coiinois- «aiicc générale, il laut, pour réussira ralîîit, joindre celle des ciidroils par les- quels le -iijicr passe et repasse, et qu'iu- <]iqi!eiil "les traces et la^ fumées ou jfieules. Le chasseur se cache de t,on ^mieux, et monte quelquclois siu- \a\ arbre; patient, immobile, l'oeil el To- rt ille au guel , souvent Iransi de Iroid, il doit allèndre (|ue l'aiiim.d se prcsenle à sa portée pour le tirer. Parmi les vrais chasseurs, VtiJJùt]Y<\%iC pi lu- une chass,c ignoble; elle est Tort en usage chez les })raconnicrs qui, faisant d(; la chasse un métier sur lequel ils i'oudcnl leur e\is- lence, n'aimenl à lircr qu'à couj) sur. Uiijfùr- du malin , quaiul le gibier repu , et averti par les ])remièrcs lueurs de l'aurore, s'empresse de regagner ses reiraites, se u: nnne la rentrée. (8. ) AGAYE , ( Agave L. ) genre de [)lanle composé de plusieurs espèces d'aloès de TonrnelorI , et que cet auleur a rangé «lans la seconde section de sa neuvième classe. Linnœus l'a jilacé dans son hexandrie monogynie ou sa sixième classe, oidre premier. Il fait partie de la belle famille des nareissoïdes, dans la inélhodc naturelle, et compose un genre ({ui ajipartienl à l'ordre septième de la troisième classe, laquelle renferme les végétaux monocotylédons à élamines périgjncs. Le mot agfné, eugrec, signi- fie aamirablc , nom qui lui a été donné à cause de la singularité remarcjnable, de l'utilité, el de la beauté de [ lusieurs des espèces «pii conq^osent ce genre. Son caractère dislinctd" consiste en une lletir mono|)éta]e infundibuhfornu;, t[ vacillantes ; le ,'ligmate est Irjlide , et termine un ovaire <.\\\\ de V ient une cap'iulc amincie aux deux, extréiuilés , prescpje triangulaire et divi- sée en Iroi^ loges. Plusienrs des erpcees (i'agavé sont vivipares, c'est-à-dire qi>'au l.eu de donner des graines, elles produi- sent dessobolcs:, ou de petites bulbes qui sont des plan tes toutes formées, san s avoii passéparl'étatd'œufoude semences. Des six espèces de ce genre qui sont connues dans ce moment , deux seules sont em- .ployées daus l'économie rurale et do mcslifpie. JVous nous restreindrons à ue parler que de ces dernières. La première est l'agave d'Aînériquc, Lam. uict, a', i. Agave Amcricana L. C'est Y.Aloe folio in oblnngumaculcmn abeunte de C. B. et deTouruefort. Voici son caractère spécifique : Fleurs,^ portées sur une tige ou hampe une, cylindrique, simple, haute (^eu^:- ron A'ingt piecfs, au sonunel de laquelle est une panicule j)yamidale garnie d'un très-grand nombre tle lleurs. Celle ]ianicule forme luie girauilole qni so développe avec uuegrandepromptilnde, et soutient plusieurs milliers de lleurs dont la couleur est d'un blanc jaunâtre. L'opinion populaire est que cette plante ne llemit que tous les cent ans, et (pie le développement de sa lloraisou est précédé d'une explosion sendilable à un coup de canon. Le merveillenx captive toujours la multitude, ce cpû fait (pie celte opinion est très-répandu c. La vérité est que cet agave ne llenril que lorsqu'il a une certaine force, à laquelle il J)arvieut en buil ou dix ans dans les climats chauds, tandis qu'il ne l'oh- lient qu'après ({iiaiante, cinquante ans, et même un plus grand nombre d'an- nées encore dans les pays froids («à on le cultive dans des pots ou dans des caisses ; que ses iiampes ou tiges de lleurs croissent de trois, quatre, et sept pouces eu vingt-quatre heures; qus; 78 À fi A celle véi^él.'ilion est aoiir que l'oeil puisse rapporcevoir dislincle- nient , el (|ue les pieds qui oui Henri se dessè( lient et meurent après leur llorai- son. IMais ils soul hientôt reiuplaeés par les nombreux ocillelous qi« sortent de leur souche. Fruits , composés d'une capsule à trois loges qui renferment plusieurs cen- taines tle semences noires , aplaties et membraneuses sur leurs bords. Racines , charnues , longues , Ira- çanles et qui partent d'une souche boi- seuse, coriace el filandreuse. Port, tige ou tronc souvent nul, quchpiefois élevé d'un à deux ])ieds, et rarement de trois, composé d'un tissu de fibres qui parlent de la souche et \ont en se ramiliantà l'infini jusqu'aux cxlrcmilés des feuilles , comme dans tous les végétaux ligneux monocotvlé- dons. Feuilles simples, nombreuses, ]Krmanenles , longues de cinq à six ] ieds, épai'scs de deux à trois pouces ('ans leurmllicu, charnues, succulentes, concaves endessus, con vexes en dessous , larges de six à huit pouces , lancéolées, terminées parunepointede troisponces, très-dure et bordée de dents crochues très-acérées. Lieux. Cette espèce «l'agave est origi- naire de l'Amérique méridionale , où elle croît sans culture, principalement à la Jamaïque et dans les Antilles. Elle vient dans les lieux secs et montneux. Ou l'apporta en Europe, pour la pre- mière fois, en i56i, et on la cultiva d'abord en Portugal et en Helvétie. Elle se trouve actuellement répandue dans lesdépartenlensdc^P^rénéLS-()rientales, du Aar, des Alpes-Maritimes, en Es- pagne, en Italie el Irès-abondanuneut en Sicile, où elle croît comme dans son pays natal. Propriétés. Le suc extrait des feuilles de cette plante, épaissi par l'évaporation, est employé dans la médecine, et su;- A G A tout dans l'arl véiérinaire. Il aunesaveur amèie et une odeur nauséabonde. Usages ccoiiOTni(jnes. Les llenrs de l'agave tl'Améritpic renfc'inent des nec- taires qui distillent luie li(|Ueur linq>ide et douce que les abeilles recueillent avec aviilité; niais l'on prétend cpie le miel qui en provient a une propriété laxalive. Ce fait, très-probable, n'est pas encore bien avéré. On tire de ses feuilles Tine grande quantité de fibres «l'excellente qualité, qui sont employées avec succès clans les arts de la coiderie et de la filature. On en fait des cordes cpii, à \\n diamètre moins i;ros que celles faites avec du chanvre, sont plus forles el durent plus long-temps. En Améiiqne, on en établit des (dels pour la pèclie, l'on en fait des hamacs, el l'on en fabrique de grosses toiles d'endiallage. Le citoyen Deberllie, manufacturier de sparterie , faubourg St. -Antoine , à Paris, enq>lo>oit une grande quantité de fil d'aga\e d'Amé- rique, ji faire des cordons de montre, de cannes, de lustres, de rideaux, de sonnettes, et des guides pour conduire les chevaux de voitures : ccs tissus con- servaient très-bien les diverses couleurs dont on les teignoil. Il est malheureux (piécette fabrupie n'ait pas subsisté {ilus long-temps, elle auroit fourni ime nou- velle brandie au commerce de Paris, en même tenq^s (ju'elle eût procuré de l'ouvrage à beaucoup de bras (jui lan- guissent , faute d'occupation , dans un quartier au>si populeux. Le citoyen Amoreux fils, dans son excellent Mémoire sur la Conslruclies feuilles fournissent de rean-dc-vicpar la distilla- tion. Les Indiens se servent des épines longues el dures , qui Icrniincnt ses A G A feuillcl , en guwe de clous , ci«ns là cous- , Iruclion de leurs pirogues, elpotir ariiier leurs ilècbes. iVous n'avons ])as de détail circons- lancié sur la manière dont on extrait les libres desienillesde cette espèce d'agave. Tout ce que nous savons c'est, i". (ju'a- près avoir coupé les feuilles à rase tige, lorsqu'elles sont parvenues à toule leur giandeur, on les met rouir dans des auges ou dans des marais d'eau stagnante ; 2". que lorsque leur partie cliaruue est amollie, on les écrase entre deux cylin- dres, qu'on les lave à une eau courante et qu'on les bat pour diviser leurs libres ; 3". el tiges <|ui se développent du cœur de la [ laute. La gros ])ied en peut fournir quatre ou cinq chaque auuée. Lorsque le terrain est sec de sa na- ture , el que le climat est chaud , la plan- tation peut se faire à rez-tene, daus une rigole à la manière ordinaire; c'est le procédéemploj é le plus conununémenl ; mais s'il est plus économitpie , il fait ])erdrebcaucoupdelerrainpar le prompt élargissement que prend celle clôture. On ne sauroit Irop recommander la culture de l'agave d'Amérique dans les pays méridionaux , pour l'emploi de terrains abandonnés comme stérdes, tels que les coteaux rapiilcs, les intervalles de rochei's , et les lieux brûlés par le so- leil ; IcrrainsmalheureusemeiU tropcom- muns dans le midi de la France , qui non seulement sont inutiles à l'agricul- ture, mais même lui sont très-nuisibles, puisquelessédimens pierreux qui les com- posent, entrahiésjjaj- les orages , descen- dent dans les plaines fertiles, les couvrent et les i-endeul stériles. Des plantations d'agaves, placées dans de telles situa- tions , arrêleroient la dégradation des monlagnes, couvriroienl leurs lianes nus et hideux , fourniroicnt une luatiène première à un uouveau genre d'indus- trie qui occupcroit beaucoup de bras désœuvrés. Cette plante seroit pour les montagnes , et les terres arides du midi de la France , ce que peut devenir le llu de la Nouvelle-Zélande , pour les plages de sable mouvant des bords de la luer , dans le même climat. ( I^oyez le mot Phormilm. ) La secontle es|îèce de ce genre , qui est employée daus l'économie rurale et domestique , est l'agave fétide, Lam., Dicl. u". 5, ( aqaK'e jœdda L. ) \ en- leuat eu a fonné un uouveau genre, sous le A G A le nom àefurcrœa , et elle est connue ÉOiis la clëuominalioa vulgaire de pilte , oiicl'a]oès]ii(lc, dans toute rAmérique Kiéridioiia'.c. Celle-ci se diblin^ue de la rrécéilonle en ce que ses feuilles sont Loaucoup jilns lonj^ues, plus niiuces , moins aqueuses , d'une verdure plus l'oncée, et qu'elles n'ont ni é))ines sur leurs Jjords, ni à leur exlrémile. En les frciissant , elles répandent une odeur dé.vagréahle , ce qui lui a valu TépitLète de felidc. Fleurs , })orlées sur une hampe plus élevée que celle de la précédente , lanicuse, pyramidale, couverte de pe- tites lieu 1 s verdàlres c|ui se succèdeut sans interriijition pendant trois nxois. Un individu de cetle espèce , qui a fleuri dans les serres du Muséum, en lyq'i, a produit une tige qui t.'est élevée à tienle-denx pieds de haut , et dont la croissance éloit de quatre à sept pouces dans les vingt -quatre heures, suivant que les nuits etoient plus ou moins chaudes , et que ralmos]:hère éloit plus chargéed'éleclricilé.Ccs ilturaibons sont rares en lùuope; on en coniple trois dans le siècle dernier, l'une à Vienne, l'autre à Chelsé , près de Londres , en lyjô , et celle du Muséum , eu l'an 2. On ne nianr|ne pas de les annoncer dans les journaux. , comme des évèuemeus remarfjuahles. Jr'ruils , remplacés par des sohcles ou de pe\iles plantes jiarfailes ; elles de- viennent de la grosseur d'une olive , et lorstpi 'elles tombent à terre elles pous- sent des racines , se oinl perdre le développement qu'elles avoient acquis auparavant. L'encolure des chevaux entiers , de races les plus connnunes surtout, devient épaisse dans quelques uns; la partie fini reçoit la crinière est tellement chargée de graisse, qu'elle se renverse, el devient penchaute: ui à la mâchoire supérieure sur un bourrelet épais et calleux. Ces huit dents se divisent en pinces , premières mitoyennes ^ deuxièmes mi- toyennes , et coins. Les pinces de lait tombent et sont remplacées à la (in de la deuxième an- née ; alors l'agneau prenil le nom (.Van- tenois. Les premières mitoveunes tom- bent et*sont remplacées à trois ans ; les deuxièmes à quatre, et les coins à cinq ans. Quaml les dents d'adulte sont ainsi toutes poussées, que les coins sont frais, on dit que l'animal cst<7^/ rond. L'usure du bord iranchanl des dcuts sert ensuite A G G à rcc^tinoîlre l'iige. 11 est use environ à ciiu[ ans aux pinces , à six ans aux. pre- mières mitoyennes,, â sept ans anx se- condes mitoyennes, à hnit et à nenf îinx coins. TjCs (lents du bœuf et du mouton sont moins assurées que celles du cheval dans Iciu's alvéoles : aussi sont-elles sujettes à tomber , et voit-on le mouloii brèche à six ou sept ans. Les cornes servent aussi à rceonnoîlre l'Age du bœuf et de la vaclie. Le taureau et la génisse ont un cornichon raboteux et qui a peu de consistance; depuis l'àgc de trois ans, l'accroissenient de la coinc se fait, chaqueaunée, par un anneau qui est sé]iaré du cornichon et de l'anueau suivant par une dépression ; ainsi , ce bout de la corne, depuis le premier an- neau, compte pour trois ans , et cha(pie anneau iiKlic|ue une année en sus. Ces dévelop])einens de la corne éprouvent quelques irrégularités qui ont pour causes les dispositions du sujet , les vi- cissitudes, le régime qu'il subit, sur-tout au piintemps , époque où l'anneau croît priucipalemenl ; de sorte que quelque- lois la pousse se fait d'une manière pénible, et en plusieurs efforts , l'anneau n'est j)as aussi uni qu'on le désireroit , et fournil un renseignement assez ùifficile, plus encore dans les boeufs cpie dans les vaches, à cause de la castration. La castration produit des effets bien différens relativeineut aux cornes du bœuf et du mouton. Les cornes qui étoient grosses et courtes dans le tau- reau, s'amincissent et s'allongent quand il est devenu bœuf. Le bélier à coi-nes, au contraire, a les cornes très-grosses, et ellesdécrivcnldes contours qui leur don- nent une grandclongucur, tandis que le mouton, eliàtré jeune, n'atpie defres-foi- blesrudimens de cornicbons.(Cii.elFj!.) AGGRAVÉ ou ENGRAVE, ( Mvdc- •:ine vétérinaire. ) Uu chien est aggravé A G N 58 ou engravé lorsqu'il lui survient à la pale des meurtrissures, des crevasses, ou des plaies plus ou moins conluses , ajirès de longues courses surdes terrains après, sal)l(MmeuK,oucaillouleux, ousur la neige. Celle maladie e?l souvent com- pliquée de rébrauleinent et même quel- quefois de la chute des ongles ou ergots. Elle pent être compai'ée à celle nommée SoLF, CATTiE, ( l'oyez ce mol) qui af- fcvle le pied du cheval. Dans la sole ballue, la sole de corne est séparée de la sole charnue; dans l'aggravé, la partie caîlcuse de la peau est séj)arêc de l'apo- ué\rose j)laulaire. Ce mal peut encore èlie augmenté par la chute des ergots (pii auroient le plus souffert; quelle que soit sa i;ravilé, celte maladie n'est cepen- dant pas dangereuse, le repos prolongé, et la langue du chien sans cesse occupé àlécher la partiemalade,suflIi-oientseuls ];ourla guérir; mais, si l'art vient an secours de la nature, la guéiison est pins prompte. On doit baigner, deux ou trois fois par jour, les parties malades dans une eau où l'on aurafail bouillir du son , y applicjuer , au sortir du bain , des cataplasmes composés de mie de pain cuite dans l'eau, ou formés de feuilles de mauves, de violettes ou d'épiuards hachés et cuits dans une petite quantité d'eau, et étendre le cataplasme jusqu'au genou ou au jairet; si le chien est même légère- ment échauffé , on lui don liera aussi quel- ques lavemens formés avec une eau sem- blableà celle des cataplasmes. Si la lièvre se joignoit à l'^v.i.'^/r/tY^', on auroil recours à la saignée pratiquée à la jugulaire. Ce fraitenjent simple suffit ordinairement; mais si la suppuration s'élablissoit sous la ]!eau calleuse de la pale du chien, il faudroil encore enlever avec un instru- ment Irauchantlapartiequi se trouveroit détachée, et ]niis emplov cr le traitement que nous venons de pvescrirc.( Cu. cl F.) AGNELEMENT ,AGNELrR. On dît 86 A G R d'une hrcbis fnii iiiei Jms, cjuV-llc agnèle eu qu'elle est dans iag/icIcincrU. ( S. ) AGRICULTURE. Dans 1rs arlidos ylgricultiire et Cnluirc de ce Dicliou- naire, son anicnr estiniahle ne paroîl |)as avoir rempli le I)mI qu'il dcvoil parlicu- lièîcnxent se jnoposer, celui de faire conuoîlre rélal acUiel de Tagricnllnrc française, ainsi que les instiliilions qui ont coulribué à son amélioration. Nous allons essayer de remplir celte tâche, et de démontrer que si Taijricul- ture anglaise, à laciuelie il donne la pré- éminence surcellede toutes les autres na- tions, aélépcrfeclionnéc pendant la du- rée du siècle dernier , l'agriculture fran- çaise n'est point resiée eu arrière, et que son amélioration n'a été ni moinsrapide , ni moins iutelligeute , peuiaul le même temps. Division du trai-ail. L'aTiiculture embrasse beaucoup d'objets 'différons dont Rozicr a donnéuntaljlcau raisonné, à l'article yigriciilLurc. Il la divise en trois parties ]irincipalcs : en agriculture théorique, ou notions préliininaires; en agricuiture pratique, ou culture; et en agriculture économique. IN'ous avons adopté celle division dans noire travail. Nous allons donc présenter, i°. l'état de ragricu!l(ue théorique francaise,coni- paréavec celui de l'agricullurethéorique anglaise; 2". L'état de l'agriculture pratiipie française, comparé avec celui de Tagri- cullui-e pratique anglaise; 3". L'étal de l'agriculture éc"onomi(jue française , conqiaré avec l'agriculture économique anglaise; 4". L'étal des inslilulions agricoles françaises , comparé avec celui do ai»li- lulions agricoles anglaises. PRF.MirhE PAUTir. — ■ Etat de l'agri- aulture iJuiorique française , compare A G R Os^ec Tagricid Litre tJiéurl.jne anglaise. l ne })onne théorie de l'agriculture ne IK'ut cire fondée que sur des faits , et l'exemple y doit toujours succéder aux })réceiiles. Sans l'expérience^ dit Ro- zier, la ùJiéorie la plus brillante n'est qu'une chimère sans fondement, que la moindre circonstance locale ou la moindre cliangement cliange ou détruit. Elle doit comprendre, i". l'analyse de Ions les élémens ou de toutes les sub- stances qui composent un sol végétal, et qui y entrent comme principes de la végétation des plantes ; ii". La manièr^dontcbacun deces e'ié- mens opère dans la germination, le développement, la lloraison et la fructi- fication des plantes, suivant la propor- tion dans laquelle ils sont combinés en- semJïle; ou, ce rpii est la même chose, la manière dont les différentes plantes végètent sur les différentes natures de sol, suivant sa profondeur, son exposi- tion solaire , la température de son climat , son élévation plus ou moins grande au dessus des eaux environ- nantes, sa préparation, ses engrais, et sa culture ; 3". Lesmovcns de pouvoir rendre une terre, de nature, de position , cl sous un climat donnés, propre à la végétation de la plante que l'on voudroil v culti- ver, cl la désignation des circonstances locales qui reutlroient cette naturalisa- lion avantageuse au cultivateur; 4°. Les elTets des labours sur les diffé- rent es natures de terre , le nombre convenable à chacune d'elles, le temps le plus favoraiMe pour les donner ; 5". Les instrumens les meilleurs que l'on puisse em])Iover dans toutes les opé- rations de la cuîuiie, suivant les diiTc- rcntos natiues de lare, el les diflâ'culcs espèces de recolle.^; 6 '. Les ddTércns engrais r^vo l'on peut Urei" des dilïeieus règnes de la ualuic ^ A C R leurs ofCcls sur les tlKïéiontcs natures <]e sols , et les uioyeus de muRiplicr ces fii-rais; •f. Le uombre de bestiaux qu il cou- Tient (le se procurer daus une exploila- lioii rurale, suivant son étendue, pour tu oljleuir la quaulilé d'cuijrais néces- saire à ses cultures ; les principes qui doivent fjuider les cullivaleurs daus l'éducation et rengraissemcnt de ces bestiaux, et les précautions tpi'ils doi- Acut prendre pour eu améliorer les races ; 8". Les moyens de pouvoir détermi- ner, dans chaque localité, un bon ré- gime d'assolement, d'aUernement ou de succession de cultures sur les mêmes sols, pour les tenir toujours dans l'état le plus productif; 9". Les principes de la culliu'e des pi'airies naturelles et artificielles; lo". Ceux fin )ardinai^c et île la culture des arbres fruitiers et des arbres forestiers; 1 1". Tnlin les moyens les jilus écono- niicpies de construire les bàtimens ru- raux, suivant les localités, pour loger convenablement les hommes et les ani- maux employés à la culture des terres, et pour conserver les récoltes. A la vue de tons les objets qui de- ■\roient être traités en détail dans une théorie conqdéte de l'agricidlurc, quel est l'Iiomme qui se llatteroit de pouvoir réunir en soi assez de connoissaïu'es théoriques et }>ratiques pour oser cnlrt- })rendre un semblable ouvrage, pour le traiter d'une manière satisfaisante, et surtout pour le mettre à la portée de to'.ites les classes de cullivaleurs? S'il rciississoit dans luie entreprise aussi utile, nouveau Tr.plolème,il niérileroit des autels. Cette difficulté de la réunion de con- noissauces suffisantes dans le même indi- vidu est la ciuse du très-petit nombif de bons ouvrages que chacune des di'Ux nations rivales possède sur l'agricullurç; A G R c'7 encore ne sont-ils, pour la ])lupart, que la traduction des ou\ rages de Caton , de A aiTon et de Columelle, et aucun de ces ouvrages n'est complet. Ceux (pii ont une grande pratique de l'agricullin-e n'ont pas le temps ou les talens nécessaires ])our communiquer leurs lumières, et les agronomes de ca- binet n'ont pas assez d'expérience pour envisager l'agriculture sous sou véritable point de vue. C'est ce défaut d'expérience qui a fait égarer les agronomes anglais, et, à leur imitation, les agronomes français, dans unlabvrinihe d'abstractions agri- coles, et de systèmes de culture, llsn'oiit vu dans l'agrunlfure, que l'art de labou- rer , d'amender et d'ensemencer les terres , sans avoir égard aux circon- stances locales. Appnvés sur les prin- cipes généraux de la végétation, ils ont osé prescrire des assolemens systéma- tiques, dans lesquels la suj)pression des jaciières est reganlée comme le dernier degré de perfection où l'agriciillure peut atteindre, sans soupccnuier (pi'il a a une indnitédelocalilésoîirinttTèldu c-nltiv.i- teur lui défend de les atloptcr; et, en. taxant cet obstacle naturel d'ignoranctî et de routine aveugle, ils ont discrédite leurs ouvrages, et airèté les progrès que l'agriculture éloit disposée à faire. Aussi , si l'agricullnre française et l'aifiicultHrc auiilaise ont fait de grands •1 • 1 ••'! ^I progrès (lej>uis un itemi-siscle, ce u est point aux ouvrages agronomiques à cpû on les doit particulièrement ; mais, eu France, aux jnix avantageux des grains, pendant ])lusienrs années consécutives, qui oui procuré aux ciiltiTatcurs une ai- sance encourageante; et, en Angleteire, aux grands capitaux que (pielipies riches Anglais ont consacrésàsonamélioraliou. L'agriculture est un art tellement im- portant pour la France, que son amélio- ration (loit être le premier objet de \\ toUiciliide de son Gonvcrncment, et le 88 A G R but constant des travaux des agronomes. Mais ce n'est point par des abslraclions et des sjstèin'js qu'il est possible de Ja perfectionner, c'est par des r.iOA ens simples, puisés dans la nature, et secon- dés par l'inlérêt du eullivateur. C'est lui seul qu'il faut considérer , lorsqu'on proiJOiC des améliuralioiis agricoles. Seroient-elles appujées sur la théorie la plus séduisante ? il ne les adoptera ])as si, endéfiniiii", leur produit ne l'indenuiise pas sulfisanmieut de ses avances et de son tem])S. En elïel, le but que tout cultivateur se propose dans la cultm-e des terres de son domaine est d'en retirer la rente la plus forte; et il ne peut y parvenir qu'en les mettant en état de produire, le plus souvent possible, les denrées les ])lns re- cherchées dans sa localité, et dont la vente lui est la plus avantageuse. Ces denrées ue sont pas de même es- pèce dans chaque localité, parce que chacune ne jouit pas de la inèuic tempé- rature, n'a pas les mêmes qnalilés de Icrre, ni les mentes besoins. Ici, c'est la culture des céréales; là, c'est celle des plantes huileuses et colorantes; ailleurs, c'est le jardinage; ailleurs eucoi-e, c'est laculture des prairies naturelles et arlill- cielles qui produit au eullivateur celte rente la plus forte; et ces différentes cul- tures sont réglées par des principes dif- férens. La culture des terres ne peut donc pas être la même chez les difierens peuples ; elle doit souvent varier d'une pjovince à l'autre , et même quelquefois, d'un canton à l'autre de la même proviuee , suivant l'iuLérêt que les eullj valeurs y out à adopter telle ou telle culture; eu sorte que chaque localité a di!i admettre la culture qui couveuoil le mieux à la nature de ses terres , à la température de son climat , aux mœurs et aux be- soins de seshabitaus , aux avantages des débouchés , ou ù la diiïïcuUé des coui- A G R municalious , et qui , eu définitif , de- voit rendre au propriélaùe la reute la jibis fi.rîe. ISous disons que cela a dû être ainsi; car , quelque igiiorauce qu'on puisse su|)- jjoser aux cultivateurs des derniers siè- cles , ces cultivateurs ]'Ouvoient bien ue pas entrevoir les améliorations dont leur cul tme locale éloit susceDlible; mais ils avoient alors , comme aujoind'hui , uu tact sûr nui leur a lait adopter la cul- ture la plus avantageuse. D'après cette manièie naturelle d'envi- sager l'agrlcultiue, comnient croire à la possibilité de l'existence d'un système unique de culture, cette pierre philoso- phale des agronomesde cabinet , et vou- loir faire adopter à la France entière un svstèmc d'assolement f{ni a rén^si dans quelques cantons de l'Angleterre ? L'avantage qui a le Jilus frappé les agronomes français , dans la culture anglaise ]>erfeelionnée, c'est qu'elle n'ad- met pas de jachères ; mais leur suppres- sion , qui existait déjà en France , dans quelques unes de ses cultures , avant que les Anglais en eussent eu l'idée, peut- elle être adoptée par les autres sans au- cun inconvénient ? Tous les livres d'a- griculture contiennent les avantages pré- tendus de celle siippression , et aucuns ue parlent de ses inconvéniens. Cependant , si nous consultons à ce sujet les fermiers des pays de grande culture , c'est-à-dire ceux cpii , par leur aisance, leuracli\iléet leur intelligence, cultiveut avec le jilusde succès, ils nous diront cpie les avantages de celle sup- pression dans leur culture peuvent être victorieusement contestes. Lu effet, i". ou counoît en agricul- lure ce que c est cpi une Icvii: efjiitee , éjmisée ; oh s.niil aussi fpi'en allernant les récoltes sur une même terre , on l'eflrite beaucoiqt moins (pie loisiju'on la force à rajiporler chaque année la même es- pèce ue grains; uuiis, suivant sa qualilé, ou A G R oa ré]Mmc loujouis plus ou moîtr; , et |)oiir eu repaver les sucs végélalils , ou la couvre d'engrais. C'est le procédé em- ployé ]xir les luaraichers et les jardi- niers dout les terres ne se reposent ja- mais. ::". Lorsqu'une terre est toujours en rapport, il est impossible de lui don- ner des labours assez nombreux pour détruire les lierbes parasites , dont la végéUitiou nuit à celle des plantes pola- gères ou des céréales qu'on veut lui faire produire ; et pour la débarrasser de ces nerbes, il faut la sarcler et la biner sou- vent, à". Si les terres des niaraichers , qui sont ordinairement cultivées à bras «^l'iionuues , ( c'est-à-dire de la medleure manièie connue de cultiver la terre) exigent des entretiens aussi fréquens et aussi dispendieux, quelle seroit la dé- pense d'entretien des terres sans ja- chères de nos fermiers de grande cul- ture , lesrpielles ne recevant alors qu'un ou deux labours à la charrue , avant d'être ensemencées,seroient d'autan l pi us chargées de plantes parasites, qu'elles aurouiit été fumées dava7ilage?4". Quel- que dépense que l'entretien des terres du maraicher lui occasionne , il en est A G ?» '«5 toujours indemnisé par le produit de l,a vcnlc; a>autageiise de ses plantes pota- gères; car, s'il ne trou voit pas dansée genre de culture un pioiil assuré , il labandouneroit sur-le-champ. Mais, si le produit net que le fermier de grande culture retile de ce genre de culture , ou de ce système d'aboiement, est inférieur à celui (|ue ses terres lui lendi'oieiit dansunsvsleuic d'assolemeie avec jachères , on sent qu'il sera bien- tôt décidé sur l'adoption de l'un ou de l'autre de ces systèmes. C'estdonc au cicusetde rexpérience(i ^ de chac[ue lo(;alité , qu'il faut éprouvci le système de culture qui lui est le plus favorable et le plus avantageux; et tran- cher sur l'adoption d'un système unique de culture, est une absurdité que nv devroient jamais se permettre des agro- nomes. Les Romains , nos maîtres dans pres- que tous les arls , ne jugeoienl ])as aussi légèrement les procédés de cidture îles peuples qu'ils avoienl conquis, ou chez lesquels ils voyageoient. Cavcte ncalle- iiam cUscipUiiani temerè coiUernnas. ( Gitou , livre 5. ) Ne méprisez pas légère- (i) Un culiivnlr'ur très-Instniil ( ^I. Loduc, pvopriétaire au Méiiil- Amelot ) a vouiii clablir, sur ries faits, son opinion sur les avantages et les inconvéniens des jachères dans la grande cnlUire. Il a f hoisi sur les terres de son exploitation deux pièces en jachères , égales en qualité et qui avoifnl également été labourées et fumées à leur dernière récolte de blé. L'une de's deux fut fumée plus fort qu'à l'ordinaire et ensemencée en rojfroissis. ( Recolla sur jaclirres- ) Après la récolte des reffroissis, celte terre fut parf[uée , labourée et ensemencée en blé. La seconde fut simplement labourée, et ensuite ensemencée en blé, sans avoir étr fumée. La récolte du blé sur reffioissis a produit deu^c cents gerbes peu grcnées, et celle de la deuxième jnèce, deux cent cinquanle gerbes de blé beaucoup plus greaées et d'un grain plus gros el |)lus nourri. Enfin , les terres d'égale qualité, qui éloicut restées en [achères et qui avoient été couven-ibiement fumées et labourées, ont produit une récolte en blé de quatre •^ cinq cents gerbes par arpent. Il a calculé que le produit de la récolte du refTioissis sur la première terre , équivaloit à peine à sa dépense en fumiers, sarclage el frais de ré( oite ; en sorte qu'eu comptant un nombre égal de labours et de hersages pour les deux récolles de la première terre et pour la récolte unique fle la deuxième, il se Irouvoit en perte de ciu(iuanle gerbes de blé, ( e\cédanl de la récolte unique sans amandement sur la réc oIte double avec engrais) et de plus de cent cinquante gerbes, en (omparant celle double récolte avec celle des bonnes terres nmandces, labourées et ensemencées eu blé sur jachères. Tome XL M Qo A G II mcnl les ip.clhodcs d'iiu pays que vous jie f'onnnisscz ]ws. Si tous les .'igronomes anglais et fian- çais avoicnl eu cette sage circonspec- tion ; s'ils avoicnl pris une connoissancc exacte de la culture de cliafjue localité ; s'ils eu avoient éluilié les ni*)!irs; s'ils s'étoienl conlenlesd'en découviir les ini- pertcctions , et d'indiquer les moyens de les corriger , jamais ils n'auroienl pu- blié (le systèmes exclusiffe de culture, et l'agriniliure des dcnx nations rivales au- roil lait encore de plus grands pas a ers son perfectionnement. En examinant ensuite la perfection des iuslrumens aratoires chez les deux peuples, nous trouverons d'abord que, si les Anglais possèdent la charrue de !Norfolck , qu'ils regardent comme la ])lus parfaite , nous avons les charrues tle France et de Brie (]ui jouissent chez nous de la même réputation pour les terrains analogues à ceux de ces deux jirovinces. Nous observerons à ce sujet que les charrues ne peuvent pas être les mêmes pour toutes les localités, et qu'il ne doit ])as plus exister de charrue unique , que de système unique de culture. En effet , il y a des terres fortes et profondes qui exigent des ciiarrues li ès- solides , povu' j/ouvoir être convenable- ment laboiu'écs , tandis qu'une sinqile araire suffit pour des terres douces et légères. Il en existe de compactes et ma- lécageuses j)our lesquelles il faut em- ployer ime chîHTue parlicidière ; ( la chai-rue hollandaise) enfin ces terres sont en plaine haute on basse, ou en Dentés raj)ides ou légères. La manière de les cidtiver , et les iustrumens avec iosqucls on doit les labourer dans ces /lil'iérens cas , ne peuvent donc paij être les mêmes. L'agriculture française pi'ésenle d'ail- leurs luic grande quantité d'inslruinois aratoires, ]>his Ou moins sus^ccpiil'lc- de A C. P. perfectionnement, et qui sont nécc.t- saiies à chaiiuc localité eu plus ou moins grand nombre, suivant la natuie et la variété des travaux dont elle s'occupe. L';igriculluie anglaise, quoique beau- coup plus circoiis i ile (jue la nôtre, olfre aussi une grande variéié d'instru- mens .aratoires. On cite leur |)erfection- uemenl , et nous croyons (pie cette opi- nion est fondée. Cependant il ne faut pas toujours s'en riipp(n-ter à des éloges souvent exagérés : par exemj>le , on a vanlé leur machine à battiele mé,(i'o>. le lo"^. vol. du Dictionnaire de Rozier ) elle ]>aroîl fort simple et très-ingénieuse; mais le Bureau d'Agriculltue de Londres, dans le Recueil clés Constructions ru- rales anglaises , convient (pi'eu Angle- terre même on s'est bieut(!>l dégoûte de son usa"c. Ne pourroit-il pas en être de même de toutes ces niacbines , et de ces pro- cédés si vantés légèrement par les voya- geurs , dont la réputation se perd aussitôt qu'on veut en faire usage ? 11 faut convenir cependant (jue les ma- chines et les iustrumens des Anglais doivent être plus soignés et ]ilus parfaits (jue les ncitres. Cette prééminence ({u'ils ont siu- nous , dans beaucoup d'arts mé- caniques , lient à la foihlesse de leur po|iidalion , dont une grande partie est occupée par Je commerce nsarilime , et consommée par leuis nond)reuses co- lonies. Le nombre des bras cpii se con- sacrent à l'agriculture , aux manufac- tures-et auxaris, n'est plus assez con- sidérahle pour leurs besoins , et alors les Anglais sont singulièrement intéressés à pouvoir exécuter avec des machines une grande ]\artie des choses (pie notic grande population nous permet de faire faire par lies honnnes. Cette observation nous amène naturelleinent à cette (ples- tiou importante d'économie puhli(pie : Quelle scnût, sur l(ijirosj>érilé publique c: j-aràcuUiirc , TinjUiciice de Tintro- A G R âuctlon illimitée des mécaniques ilan.<; les arts et les maniifacUires d'une nation tii's-penjjlee, agricole ctindiistiiciise ? Nous laissons à des plumes ])lns c\rr- cées f|iie la nôtre à résout lie celle cpios- lion, (j'.ii niérileroil d'elle liailée[.ar les j>lii-. grands bomnies d'PItat. rvous devrions lerniiuer celte pre- mière partie par l'exposé de l'état de nos conslruelions rurales, comparé avec celui des constructions rurales ani^Haises; mais comme nous sommes partie iiiié' téressée tlans ce sujet , nous ne pouvons nous en instituer le juge. Notre ouviage sur les Constructions rurales est connu, ainsi que le Piecueil des (Jonsiructions rurales anglaises , traduit |;ar M. Iais- tejrie; c'est au lecteur impartial à juger si , sur cette partie de la science de l'a- griculture, nous sommes plus instruits lus de bons principes , plus de vues saines, et ])lus d'uislruclion cer- Uiiue, que dans tous les ouvrages de nos riv. ux. Ils offrent aiijom-d'bui un agronome célèbre dans la personne de l'iionorablc M. ylrthur-Young. On ne sauroit trop admirer son zèle et sa constance infati- gables pour se procurer des connois- sauces exactes sur les ju-océdés de cul- ture des différens peujdes ; mais nous observerons que, sises voyages agi-ono- miques , dans les différens cantons de l'Angleterre , ont été aussi rajiides cjue son voyage en France, il faut encore ajourner l'opinion que l'on doit avoir de l'agriculture de ces diverses contrées juhfju'à plus amples informations. Decxièmepaktie. — Etatdel' agr'cuU turc pratique française, comparé avec celui de l'agriculture pratique anglaise. 11 y a long-temps que l'on a dit : On ne dispute souvent que fautai de s'enten- dre. Les livres d'agriculture et les rela- tions des vovageuis ne fournissent que trop d'exenqdes de la vérité de ceUe maxime. J^os écrivains agronomes et nos voyageurs disent encore tous les joiu's (pie notre agriculture est liviéc à une routine aveugle , tandis cjue l'a- gricullure anglaise e>t parvenue au plus haut degré d'in tell igeuceel de perfection. A les cnlendrc , il semble qu'en se frans])ortant indifféremment dans cba- qu(^ comté tics trois rovaumcs miis de la Grande-Brelagnc, on y Irouveia toutes les terres cidtivees comme des jardins. D'uu autre côté, si l'on consulte cer- ^z A G R tains Tovagcnr'^, cl même le Recueil des Constiuclioiis rurales anglaises, doul nous venons de parler , ou apprend puyé leur opinion sur la comparai- son qu'ils ont faite de l'agriculture des meilleurs cantons de l'Angleterre , avec celle des plus luauvais cantons de la France. M. Pictet , dans son excellent Traité des As.soleuiens , est le pn.Mnier cpu ait essayé de venger l'agriculture française du mépris injurieux dont les Anglais et les anglomanes, ne cessent de la cou- vrir. Si cet auteur estimable avoil eu des ren>eigneniens exacts sur la culture de ri-.le-dc-France , de la Pic^anlie , du Sois- sonnais, de la Brie, de l.i 15 -auce , de la ]Normaulus avantageuse au fermier et au pio- priélaire, dans les localités où elles existent; et celte culture leur y présente le plus grand avantage , ])arce que ces localités sont à la proximité des lieux de grande consommation , ou des grands marchés ([ui les approvisionnent. Ces glandes exploitations sont de vé- ritables mauufaclures de subsistances qui, dans les temps de disette , offrent ù la consonnnation générale de grandes ressources (pi'on clierclieroit en vain dans les pays de moyenne et de petite culture. L'administration de ces grandes ex- y)loitalioiis est fondée , comme celle des manufactures, sur l'économie la plus sévère de temps et de moyens , et sur la surveillance la plus immédiate. Leurs fermiers n'y emploient que le nombre d'hommes, de bestiaux et d'ins- trumens nécessaires aux besoins de leur culture. Toute leur intelligence se porto sur les moyens les ])]us eflicaces de faire produire à leins terres les plus grandes récoltes possibles en céréales; et, si on les voit cultiver des prairies artificielles et des plantes légumineuse«, c'est pour bonifier leurs terres autant <|ue pour sub\enir ù la nourrilure de lem-s bestiaux. Dans les pays de grande culture , les grandes exploitations présentcnl des ter- res beaucou]) mieux cultivées et plus soignées , et des récolles beaucoup ]>lus A G R çfj abondantes, que dans les petites exploi- tations (jue l'on renconlre souvent dans les mêmes localités, jiarce que la cul- ture des céréales est d'autant plus avan- tageuse dans ces localités, qu'elle est faite en plus grande masse. C'est un trait de plus de ressemblance que les grandes exjiloilalions ont avec les ma- nufactures. Mais l'étendue de (es ex- ploitations doit s'arrêter aupoint où leurs fermiers et leur famille ne pourroient plus en inspecter et en su.rveiller ^jar citx-rnèmcs toutes les opérations. Aussi, qne l'on parcoure les pavs de grande eullure , (ju'on en examine les récolles, on trouvera souvent des terres qui présenteront l'apîiarence d'une récolte de cinq cents gerbes par arpent, tandis ciu'à côte , une terre d'égale qua- lité ne donnera pas l'espérance d'une ré- colte de deux cent cinquante gerbes: la terre qui présente la plus belle ré- colte appartient à un gros fermier , et l'autre à un petit cultivateur. Dans ces localités , cela doit être ainsi. En ef- fet, pour bien conduire une grande ex- ploitation , il faut d'abord de grands ca- pitaux, (environ i5,ooo fr. ];ar char- rue ) ensuite de l'intelligence et de l'ins- truction. Cela posé , on sent combien, dans la culture des céréales, le petit cultivateur doit avoir de désavantasi? sur le gros fermier. Celui-ci fait faire toutes les opérations de sa culture tou- jours dans le lemjis le plus opportun, car il a la force et rintelligeuce né- cessaires pour les commander à propos; cl ces différentes opéra'Jons lui coûtent toujours relativement moins cher qu'air premier ((ui , n'.iyant qu'uueinteliigcncc et des moyens bornés, uc peut profi- ter aussi complcteuient de ces temps les plus o]ipoiiuiis pour la culture. >ons disons une intelligence l)ornée; car, dans CCS pays, un eultivalcwr intelligent ne voudi oit pas se charger d'une fcimc de petite exploilatiou , il uc liouveroit 94 A G n ])as h V exercer loulc son iiuliislric : ca Îic'litcs Cfriiics V soiil donc le parlai^o des ;d»om('uis iguorans ou de mauvaise condiiilc. L'assolenienl, presrrit par lesbaux de CCS taraudes exploitations , est iVi;n cn\- liver anmielleinent lia tiers eu hles , un tiers eu avoines, ou autres menus grains , cl un tiers en jachères ; et , eu j^éuéral , cet assolement est le même dans la mo> enne culture. Mais , bien que cet assolement soit une clause de rigueur dans les baux de ces exploita- lions , les propriétaires tiennent peu à celle loi- talions d'une et de deux cbarrues. La culture des céréales est aussi un des objets de l'occnyxilion des fermiers de cette classe ; mais on ne trouve plus chez eux ni la même inlelligencc ni les mêmes mo> eus pécuniaires que dans les grandes exploitations ; cl, comme cette cnlUn-e est d'autant moins avantageuse au fermier qu'elle est moins étendue, il n'a point d'intérêt à la perfecliouuer, cl il la néglige. Il faut convenir aussi que ces peliles fermes ne se trouvent ordinairement f|ne dans des localités privées de cou- sominaleurs , ou de débouchés faciles, et où des fermiers inleiligens ne vou- droient pas exercer leur profession; parce que , lors même ([u'ils parvien- droient à y améliorer la culture des terres et à doubler leurs récoltes , ils ne Irouveroienl pas à vendre avec avan- tage le superllu de leurs denrées. ih\ ])ourra peut-être présenter quel- f[ues excej)lioiis à cet exposé de la cul- Uiie moyenne; mais elles ne seront pas A G Ti c;5 nombreuses , particulièrement dans les pays de fermes aj)pelées méUiiiies. Leur exploitation est ordinairement de soi^».anle à quatre- vingts arpens. Dans ce nombre, cinquanteà soixante sont allcrualivemenl cultivés eu b!é , en avoine ou or^e, et en jacbères : le surplus est en nature de pi'é , ou en pàUucs. Du mélaycr n'est que le colon de son propriélaire. Il n'a ]>as besoin de eaj)ilaux. pour cnlrej.rendre l'exploifa- tion de sa ferme: ses bras, ceux, de sa famille, son mobilier parliculier , queîoues voluiries et des inslrumeus aratoires, lui sulfi-enl. Tous les autres hestiaux d'une mélaijieapparlienneu tau propriélaire qui , pour indemniser le métayer de ses soins et de ses travaux , lui abandonne la moitié des récolles et des profils de bestiaux. Si ce métaver n'éloil pas forcé par son bail de cultiver annuellement, et dans un assolement déterminé , une certaine quantité de lerre , il n'en en- semeuceroit que celle nécessaire à lu subsistance de sa maison , et à la nour- riture de SCS besliaux; le surj'lus resle- roit en fricbes ou pâtures. Les hommes de cette profession sont iudolens, routiniers, et ne montrent \\\\ peu il'iulilligence que dans l'éduca- tion et rengrai>semenl des be^tiaiix. C'est en général dans les pa>s de movenne culiure que l'on trouve, sur l'héritage borné du petit propriélaire aisé, imc culture ])lns soignée et des récolles ])lus abondantes que sur les terres des métairies, et que cette diffé- rence est d'autant jilns marquée , que l'exploilalion des métairies est pins éten- due. Nous avons observé le contraire dans les pavs de grande culture, et nous en avons donné la raison: ici , elle est parfaitement analogue. Dans les pays de grande culture, la culture des ccréalci Cil ia })lu6 avaulageuse au fer- 96 A G R mier , et le débit avaningei'.x dn super* iliide ses denrées luilbiiruil desnioycns d'améliorer sa culture , aiixciuels le pe- tit terûiier ne peut alleindrc. Dans ceux de moyenne culture, les niétavers, sans capitaux suflisans, n'ont d'ailleurs aucun intérêt à produire du su- perllu en céréales, puisqu'ils ne ])onr- roient ])as le veudre avec avanlacçc. Dans cette position , ils ont toujours trop de terres pour celte culture , et comme elle ne leur est pas proiitable, ils la négligent. D'uu autre côté, les produits de cette culture ne suffisent pas pour satisfaire à tous les besoins des niétavers^ et, pour com])léter les mo^ens de faire snbsister et d'élever lein- famille, ils portent leurs vues snr l'industrie agricole la plus fa- vorable que le climat et la nature de leurs terres puissent comporter. Si la localité est riclie en prairies et en pâturages , le métayer s'occupe prin- cipalement de l'éducation et de l'en- graissement des bestiaux. Si les terres sont arides, il engage son propriétaire à les complanler ou en cliàtaigniers, ou en noyers , ou en oliviers, ou en pommiers à cidie , sui- vant la position de ces terres , leur na- ttu'e , et la tempéiature du climat de la localité. Ces différentes brandies de l'indus- tiie agricole présentent en général an métayer des piollts plus assurés et plus grands que la culture des céréales, et les soins particulic-rs ([u'ils donnent aux premières sont au détriment de la dernière qu'ils n'ont plus le temps de •surveiller; ds l'abandonnent donc à des mercenaires. Dans ces mêmes localités, le petit pro- priétaire tient ime conduite toute diffé- rente. 11 n'embrasse en travaux agricoles, que ce qu'il peut faire ou surveiller par lui-menie. 11 y apporte plus d'intelli- gence , plus de prevo}auee cl plus "de A C R capitaux ; ses terres doivent donc être mieux labourées, plus fuRret-s qtie celles du métayer ; elles doivent donc pro- duire déplus belles récoltes. C'est sans doute dans ces pays de jaoyeiuie culture que les agronomes anglomancs ont été cbercbcr des exeni' ]:les pour colorer le mépris qu'ik affec- tent d'avoir pour l'agriculture française, et justifier leur prédilection pour les pe- tites exploitations sur les grandes. Quoi qu'il en soit , nous devons faire remarquer que la moyenne culture fran- çaise présente , suivant les localités dans lesquelles elle est admise, ou l'intelli- gence la plus grande , ou la routine 1» plus mauvaise. Par exemple , dans les cantons de movenne culture , où la culture des céréales est réunie à l'éilucalionet à l'cu- graissement des bestiaux, et qui sont privés des moyens de nudtiplier les engrais , cette culture est en général très-mauvaise. En effet, on vient de voir que les métayers négligent leur cullure pour se livrer presqu'entièremcnt à l'éducation et à rengi-aissement de leurs bestiaux. De plus , quel que soit le nombre de ces bestiaux, ils ne produisent pre';(jue })as de fumiers , attendu qu'ils rcblent dans les ])àturages la plus grande partie de l'année , et la quantité de ces fu- miers n'est jamais en proportion avec l'étendue des ten-es qu'ils cultivent. Ces terres , dailleins , sont à |x.'ine labourées et fumées; leurs recolles sont cliélives et incertaines , et produisent peu de pailles. Enfin , cette culture est mal enlendue dans ces localités, même en considérant l'éducation et l'engrais- sement des bestiaux comme son occu- pation principale et la jilns profitable. Si les métayers , au lieu irenseniencer annuellement en blé vingt arpcns de terres partomnnre ou sole, qu'ils ne peu- vent labourcrui fumcrcouvenablement, se A G R sç hornoient à en l)ica rullivcr dix» cl melloieiit le surplus, de leur loin- mire eu prairies ai-tiliciclles as l'employer indifCéremment à celle de toutes les plantes. On ne doit cultiver de celte manière que celles dont la récolte puisse , en la vendant , non seulement indemniser le cultiTaleur de sei^ avances en frais de culture, se- mence , et amendement , mais encore lui procurer un bénéfice proportionné à ces avances et aux risques ({ue l'incer- tilude de la récolte lui aura fait courir; autrement, il seroit en perle. Dans le nombre des plantes dont la récolte ne peut pas indemniser suffisam- ment le cultivateiu- à bras, nous mettons les céréales en première ligne. Aussi , si \\i\ manœuvre ou petit propriétaire vouloit calculer le temps qu'il emploie à cultiver avec ses bras un arpent de terre qu'il veut cnsenieu- cer eu blé, le prix de son amendement, le temps qu'il emploie à sa récolte cl à son battaije, et en comparer le piix total avec celui qu'il retireroit de la vente de cette récolte , il se trouveroit le plus souvent en perle. Ce désavantage réel de la culture à bras, dans celle des céiéalcs, a fait Imaginer tlepnis bien des siècles des moyens plus économiquesde labourer la terre , et la charrue a été in\(nléc. Cet instnunentaélé localement jurlectionné suivant la nature et la position des terres: ou le trouve d'autant [ilns parfait dans chaipie localité, (juc la cultuic des céréa- les y est plus avantageuse au cultivateiu-. A G R Au'si , les meilleures cbaiTues con- nues en France , les charrues de France et de Brie , sont-elles en usa^e ex( lusif > bestiaux. Point de jachères , point de petit coin de tene (pii n'y soit en rapport; mais aussi iioiul de froment, la terre n\ a pas assez île consistan<'e. Ces différentes cultures sont £-\ilts. A G R Sarlie à la charrue et partie à T)ras 'hoiumes, suivant les piani^is cultivées, et les terres sont coonomi(fiicnicut amen- dées avec l'en^i-aiscouuu>ious le nom de poucirt'fxe , etavoc du fumier. Cependant, nial{j;ré la clu;rlé des Tiras employés à celte petite culture, les culti- vateurs de cette localité trouvent .lans la vente de leurs récolles assez de bénéfices pour porter la valeur locative de leurs terres depuis loo jusqu'à 200 irancs de l'arpenl , siuvanl leur «jualité.' Les euvironsdes grandes villes offrent les mêmes ressources à l'industrie tie la petite culture , et y préseuleut à peu près les mêmes résultats. Dans les autres cant(ms de petite cul- ture, c'est l'inléièt local cpiidu'ige l'in- dustrie du cultivateur, et il est subor- donné à la nature du terrain, à la tem- pérature du climat, et aux besoins de ses localités. Yeut-on couuoîlre une bonne culture du chanvre ? que l'on visite Crouy-sur-Ourcff et ses environs. Désire-t-on avoir des données cer- taines sur la meilleure culture du lin, de ro-illetle, de la navette et du colzal? que l'on voyage dans la Flandre. Enlin, si l'on veut savoir la meilleure manièredecultiverles pommes de terre, le mais, lagarance, etc., et connoître les différeus procédés de la culture de la ▼igné, fpie l'on parcoiu'e les Ardennes^ l'Auxois, l'Alsace, etc., et tous les vi- gnobles renommés. Par-tout on trouvera, chez les cultiva- teurs , un esprit d'observation entière- ment tendu vers le jnincipal objet de leur industrie agricole, et d(^s connois- sances acquises qu'on n'altcndoit ]ias de l'ignorance apparente de la plupart d'entr'eux. lin comparant ensemble les procédés cnq)loyés dans les différentes localités pour la culture des mêmes objets, on ajqiercevra des différences r[ui ont été indiquées par celles du climat, des ex- A G R "^î) positions efdtîla nature des terrains; car c<'s difféiences ne ])euveul être dues à la routine de chaque localité; elles doivent donc être néressairi^ment altrihhées à tme longue suite d'observations et d'ex- périences f[ui constatent l'intelligence de ceux à qui l'on doit ces perfectionne mens locaux. Dans le moment où nous écrivons, les progrès que la j)elite culture française avoil faits, jusfpi'à ]'épof[iie de la révolu tion, semblentèlresfationnaires, malgré l'aclivilé (pi'elle a donnée à toutes le têtes. INous crovonsen Iromer la cause dans une augmentation de propriété que les petits cultivateurs ont eu la facilité d'acquérir , lors de la vente en petites parties des domaines natif)naux. Par cette ojiération, des terres ancien- nement consacrées aux domaines de la grande et de la moyenne culture ont augmenté le nombre de celles qui suf- fisoient aux besoins de la petite cul- ture; tandis que les bras qui y étoient employés, loin de s'augmenter dans la même proportion, ont elé diminués par de longues guerres, à la vérité glorieuses , mais inliniment meurtrières. Va, lorsmèmccpiela population n'aii- roit pas été diminuée par ces guerres sanglantes, les bras de la petite culture n'auroient plus été en nombre sufHsant pour bien cultiver le su[)plément de terres qu'elle avoit réunies à celles de son ancien patrimoine, et leur culture a du eu être nécessairement négligée. D'un auti^ côté , les disettes survenues depuis cette éporpie ont détourné les petits cultivateurs du princij)al objet de leur culture. La culture des céréales n'y en- troit que comme récolle de rotation; elle est devenue récolte principale , parce que la faim ne calcule pas. Cette déviation, contraire à l'intérêt des petits cultivateurs, a occasionné la déteriarlie la moins intelligentede la nation anglaise c^I condamnée aux tiavaux de l'agri- culture. A G R Cette observation iucontcsiable donne déjà à l'agriculture prati(|ue française un grand avantage sur celle de l'AuijIe- tcrre, parce qu'en France la profession de laFjoureur, offrant, dans beaucoup de localilés, îles profits suffisans et as- surés, et quehpiefois l'espérance d'une fortune attrayante à ceux qui l'exercent , y est embrassée par deshonunesinsiruits et intelligens, tandis qu'en Angleterre cette profession est le partage de ceux qui n'ont pas d'autre ressoiu'ce. Cela posé, on ne sera plus étonné des contradictions que l'on trouve ilans les opinions que les voyageurs et même les écrivains anglais ont émises sur l'état île l'agriculliu-e anglaise. Les uns la mettent , comme nous l'avons dit, au premier rang de (elles de toutes les nations, et les autres la regar- dent comme étant encore livrée à la louline des derniers siècles , et tous peuvent avoir raison. Il falloit seulement que chacun indiquât la localité daiis laquelle il avoit observé l'agricultiue anglaise, et alors ils se seroienl tous trou- vés plus ou moius d'accord. 11 paroit effectivement certain que , dans tous les comtés septentrionaux de l'Angleterre , sauf peut-être quelques exceptions, l'agricullure pratique v est encore telle que nos ancêtres, leuis con- quérans, l'ont établie; uiius que, dans les conUés méridionaux, et particidièrc- mentdans ceuxqui sont habités, j>e!idant la plus grande partie de l'année , par les ] iclies Anglais retires du commerce , Fagriculluie y a fait dcï> })rogrès consi- déiables qu'elle doit à leurs essais et aux capitaux considérables qu'ils y consa- crent annuellement. C'est dans (es comtés qiton trouve une culture soignée, mais dis]iendicuse, dont le}>roprielaire-culliv.ateur ne retire Kouyent pas des jiroduits sullisaus pour rindemniMn- de ses avani^js eV • de ses ioins. Peut-être n\êmii que, dnns '*i» A G R cantons d'une culture si paj-faife, les terres ne produisent pas à ce ])roprié- laire une renie déHnilive aussi forte que celle des cantons où la culture n'est pas aussi pcrl'oclionnëe ; car la culture la meilkure n'e>l pas toujours celle fpii produit les récolles les plus aboudanlcs. Eu effet, si, pour récolter douze jiour un sur une terre de qualité donnée, on est obligé tl'avancer en frais de culture , «enieuce et ainendenicnt, la valeur de six, ce procédé de culture sera moins av mtageux. au jiropnélaire-culti valeur, que si, par un autre procédé, il u'a\oit ré<"ollé que dix sin- la même terre a\ec une avaiue de la valeur de quatre. Les jachères sont proscrites dans les assoleiuens de cette cidture perfection- née, iion pas pai'ceque cette sujipression est le dernier degié «le perfection où l'on puisse porter l'agriculture, mais j^arce qu'eu Angleterre son objet principal, celui qui rapporte au cultivateur les plus grands bénéfices, est l'éducation et l'en- giaissemeut des bestiaux, et que cette culture particulière favorise singulière- ment la suppression des jachères, lorsque les auties circonstances locales le per- mettent. Ce n'est pas cependant que les grains ne soient toujours plus chers en Angleteire qu'en France, et que la cul- luri- des céréales ne procure aussi à ses fermiers des avantages positifs; mais, comme leur commerce maritime ])lacc celle nation, pour ainsi dire, au milieu des marchés de grains erfertirmnée des comtés méridionaux de l'Augle- tcire. La culture de ces provinces présente dts assolemeus également avant.igeux , dans lesquels on ne trouve jwiint de jachères; et s'ils offrent d'ailleurs quel- ques ditîérences , elle est due aux loca- lités et à la température de leur climat. Dans les unes , la culture des prairies naturelles et artificielles , ou des her- bages , ou des [)lanles légumineuses, est plus lucrative , tandis que, dans les au- tres, c'est celle des plantes filamenteuses, ou des plantes huileuses et colorantes. Si ensuite nous comparons l'agricul- ture des autres comtés de l'Angletcn .-; avec celle de nos pavs où la moyenne culture n'a pas encore été améliorée, nous y trouverons à peu près les méniLs assolemeus , la même routine , et des ])roduits égalenient médiocres. Ainsi , bien loin d'admettre la pré- éminence de l'agriculture pratique an- glaise sur l'agriculture pratique fran- çaise , nous sommes fondés à concluie qu'elle ne peut aller de pair qu'avec uolre moyenne culture , et que les deux autres divisions de notre agriculture ue peuvent être mises en par.'dleleavec celles d'aucunes nations de l'Europe, parce qu'aucune d'elles ue peut jiréseuter dans son agriculture une aussi grande étendue et une aussi grande ^ariété. Celte conclusion exigeroit peut-être d'être appuv ée par un tableau fidèle c-t ex.act des jiroduits de ces différentes cultures, avec l'évaluation de ces pro- duits, ainsi «pie celle des fraisdecultnre, semence , récolte et amendement. Mais comment se j>i ocurcr ces données , et compter sur leur exactitude? Fst-ce daus ks livres il'agriculture ? Chacun de Icui-s auteurs ne peut-il pas cire soupçonné de les avoir altérées suivant qu'elles seroient plus ou nioius favorables nu A G R syslèmc qu'ils ont adopté? Est-ce chez les cultivateurs de profession ? ils n'aiment ])oint les questions de <'elte nature. Est- ce chez les propriétaires-rullivaleurs ? leurs données seront infidèles. Dans cette perplexité, c'est au raison- nement que uou> aurons recours pour Justifier la conclusion que nous venons de prendre dans la coni|)araisonde notre agriculture praliopulalion de la France , la grande étendue de son tenitoire , les mœui's lie ses liabitans , et son éloigne- ment des autres marchés de grains de l'Europe , la rendent essentiellement agricole ; et la fertilité de sou sol , la variété de son terrain , les difféienles tempéraîures de son climat, lui permet- tent tous les genres de culture. Sa grande culture s'occupe exclus! ve- menl de la culture des céréales ; car les Français consonnnenl heaucoupde ])aiu ; et elle s'est améhoiée dej)uis envn-ou nn demi-siècle, au point que les années les plus intempestives n'ont point vu lolale- inent maïupier ses recolles : elles n'ont jamais élé au dessous de la moitié des récoltes moyennes. Les cantons où la grande culture s'est naturellement établie , sont les vérita- bles' manufactures ilt.'S subsistances de la nation. Ia's terres île ces cantons sont en ex|)loilations pinson moins étendues, rt cultivées par des fermiers intelligens qui trou vint dans l'exercice de celte profession , non seulement une aisance assurée, mais encore un moyen de faire A G R io3 fortune , lorsqu'ils ont de l'iatelligence et de la conduiîe. Ces grandes explf)ilations sont avanta- geuses à leurs propriétaires, eu ce que, dans les localités où elles ont élé éta- blies , elles leur rendent une renie plus forte que si elles y éloienl divisées en plu» petites exploitations. Enfin elles sont avautageuses à l'Etat , parce qu'elles .îeit/cs peuvent fournir, dans les années moyennes , un sup/crllu en grains assez considérable pour sub- venir aux besoins de sa population. La moyenne culture Irancaise est l'a- panage des localités éloignées des lieux de grande consommation. La culture des céréales n'est plus l'objet princij)alde cette culture , parce qu'elle ne présente pas à ses fermiers autant d'avairtages (pi'aux fermiers do grande cultiu-e. Ces localités ne peuvent offrira la consom- mation générale de superllu en grains, parce que les terres, y étant mal culti- vées, ne présentent des récoltes pas- sables que dans les années d'abon- dance ; n\ais leurs fermiers trouvent dans la culture des prairies naturelles ou artilicielles, ou dans celle des plantes huileuses et colorantes , une anqde in- demnité du désavantage de la ciilture forcée des céréales. Ces moyennes exploitations ne sont pas très -avantageuses à leurs fermiers i cependant , avec de rintelligence et de la conduite , ils trouvent encore dans leur profession les moyens d'élever leur famille , et d'accpiérir quelque aisance. Elles sont d'ailleurs avantageuses aux ]iropriétaires , parce qu'en déKnilif , et malgré la mullijilicité des corps de ferme ipie la moyeiuie cullure néces- site , ils en retirent' une rente plus forle que celle qu'ils oblicndroient de plu- sieurs de ces fermes réunies en une seiUe et même exploitation. 104 A G R Enfin , la ])elilc ciilluie française dc- •vicndra aussi ilonssaiilc <|irille l'ctoit avant la révolulion , Jor.stjirdle ne vou- dra plus s'occuper que de la culture du lin, du chanvre, de la vii^ne, etc., et die sera encore la source inépuisable de beaucoup de matières premières néces- ^aiies à l'alinieul du couunorce, des nia- nuFaclures et des arts. En Aui^ieiei-re , au contraire, l'agri- culture est à peu près indiflèrente à ses bal ivans, sous le rapport de la produc- tion des céréales ; car ils ont toujours la iacililé de s'approvisionner en giains sur les martbés étrangers : aussi leur cu\- lure ne fait-elle j as l'objet principal de son agriculture. D'ailleurs , le peu de surface de l'Angleterre , comparée à celle de la France , la ioiblesse de sa po- j-mla^ion , la rigueur de sa température, lie lui periuctlenl pas de donner à son agriculture toute l'étendue que présente l'agriculture française, et elle y est bor- née, pour ainsi dire, à l'éducnlion et à l'en- graissement des bestiaux. Dans la posi- tion de rAnglelene , la profession du fermier doit y être dédaignée par les bommcs intcîligens , jiarce que l'agri- cullure ne peut ]'as leur offrir des pro- fits aussi consii! érables que les spécu- lations du commerce cl les travaux des manufactures et des autres arts. L'agri- oullure doit donc y être plus négligée qu'en France, où la profession de culti- vateur est assez lucrative pour être re- cherchée , et être embrassée en concur- rence avec les antres arts; et si quelques comtés de l'Angleterre présentent une culture jierfectionnée , et parfaitement adaptée à l'oijjet principal de l'agricul- ture anglaise , c'est qu'elle y est prati- quée ))ar des propriétaires riches, pour lesquels elle est un amusement, et qui dès -lors ne calculent pas le l>éuéhcc effectif qu'ils en retirent. L'agriculture française doit donc ten- dre toujours à son perfectionnement , A G R puisqu'elle présente autant d'avantages à ses nombreux hahitans ; et l'agricul- ture anglaise doit, si l'on i(eut à'expri- iiier ainsi, rester stationnan* , puisrjue cet art n'est pas absolument nécessaire à la pros])érilé de l'Angleterre , et qu'il Jest en général exerce ]iar les hommes es moins inlelligens des trois l'ovaimies. Ainsi, si nous n'avons ])oint été assez tranchans pour décerner à l'agrirulture pratique française la supériorité sur l'agriculture praticpje anglai-e , on ne jiourra pas du moins nous taxer d'exa- gération dans le jugement qu^ nous eu avons porté TuoisiKME PARTIT.. — Etat (le Vagrî- culture économique française , com- paré avec celui de l uij^ricultiire éco- nomique atis^laise. Le tableau de cette partie de l'agriculture jnésente encore un beaucoup plus grand nombre d'ob- jets en France (|u'en Angleterre, et cette diftérence est tlue aux mêmes causes que nous avons assignées à celle qui existe entre l'agricultuiepratifjnc française et l'agiiculture praticpie anglaise. Eu Fran- ce , ce tableau comprend , i". la ma- nière de conserver les récoltes ; 2". la fabrication du vin , du cidre , du poiré et de la bière , et la conservation de ces différentes boissons ; 3". la labrication des eaux-de-vie et de l'esjnit ardent ; 4". celle des huiles d'olives , de noix, de faines , d'amandes , de noisettes , d'œil- lelte, de navette, de colzat, de pavot, de cameline , de lin et de chènevis ; 5". la fabrication des beurres ; (j". ceHe des fromages de Ihie , de Neufchâteî , de Maroilles, du Monl-.l'Dr, de Sasse- nage , etc. ; 7". la ]ireparalion du lin , dueliauvre, et même dis orties, pour les usages des maïuilaclures , des arts et du commerce ; 8'. l'é lucalion de^ abeilles , et les nio\eus de récohei' Ip miel et de fabriquer la cire; g", l'éduca- tion des vers à soie ; 10". la prépai"itiou de la coque de })aslel , de la soude et du vaiech; A G 11 V arc cil ; ii°. rédncalion et l'engraisse- Mient lie tous les hcsliaiix ailles. Eu Angleterre, il est Ijornë aux dis- lillerics (l'eanx-de-vie de grains , aux Ijrasseries , à la laln-ieatioii d(.'s })eurres cl des fromages, à la préparai ion du lin et du ehaiivrc , et à réducaliou e. l'eu- graisscinent des bestiaux. Pour pouvon- comparer ensendile l'a- gricuHui'eéconomicjuedes deus. nations, il fandroit avoir un détail exact des pro- lons savons seulement ipi'ils ont singulièrement amé- lioré le gouvernenienl cl l'engraissement des bestiaux, ])riiui])al objet de Icuragri- cultute; qu'ils labri(pu'nl delà bière ex- celleiile , qu'ils font de bons beurres et des fromages renommés; en Un que leurs distilleiies sont plus jiarlaites et plus éconoiiiiipies (pie les nôtres. Tel est du moins le jugemenl qu'en ont porté des agronomes et des voyageurs célèb?-es. Cejiendanl, si nous eousuUoiis le l\c- cueildcs Cuiiitriictions rurales an^hii- jej,lrailuilet publié par M. Laslcyric,oii- \rage le plus récent et publié par le Bu-, Tome XI. A G R loo rein d'Agricidlurede Londres, nous y trouvons îles reproches bien graves, sur la manière dont les cultivateurs anglais logent , uourrissent et gouvernent leurs bestiaux , et sur les procédés qu'ils em- ])loieut dans la fabrication du beurre et des fromages. JNous devons demi: penser qne, si ces parties de l'agriculture écono- mique sont perfectionnées dans quel- (jiies localités de l'Angleterre , ces loca- lités ne sont pas nombreuses , et que les autres méritent les reproches (pii leur sonl faits par le Bureau d'Agriculture de, Londres. Quoiqu'il en soit, la France peut se glorilier aussi de ses chevaux de INor- niandie, du Limousin , de la Flandres el tie la Frauche-Comlé ; de ses vaches nor- mandes et ilamandes \ de ses mulets de Provence ; de ses beurres de Gouruai , d'isiguy et de Bretagne; de ses fromages de jNcufehàtel , de Brie , etc. ; de ses vo- lailles de ]\ormandie et de la Bresse, etc. Enfin, nous nous croyons fondés à conclure que si l'éducation et l'engrais- sement des bestiaux sont plus améliorés en Angleterre (|u'en Fiance, c'est que ce comestible y est toujours très-cher, à cause de la grande consommation que l'on en fait, et tpi'en général notre agri- culture économique sait parvenir à des résultats aussi avantageux ipie l'agricul- tnrc anglaise , mais avec des procédés plus sim])ies et plus économiques. Quatrième paktie. — Etat des insti- tutions agricoles françaises , comparé avec celui des insUtiitions agricoles anglaises. Nous avons dit que la France étoit essentiellement agricole : celte vé- rité a été sentie ]);u' le meilleur de nos rois , par Henri iv. On en jugera par l'anecdole suivante. Ce bon roi rencontra dans ses jai'dins un cultivateur nommé Navarre ; il lui demanda s'il les trouvoil beaux? Oui ^ Sire, mais j en ai de plus beaux et de ■ plus utiles. — Eh! quel est votre élat ? lof, A G R Je suis lahoTireiir. — Vcnfre-$ainNpn\î je veux voir vos jardins. 11 y lui, coinljla (l'éloii;cs le laborieux cultivateur, adriifia «es liclies moissons , et convint (|ue la préférence leur éloit bien due sur ses propres jardins. Henri iv rcijardoit donc i'agiic nllurc comme le premier des arts pourla France, et, si une main pairicide n'eût rompu le cours d'un iè:;ne aussi prospère, ce non roi 1 auroil encouragée far tous les moyens convenables. On n'ou- bliera jamais la promesse de Vd poule au yyo/^ qu'il avoil faite au cultivateur. La n»inorilé de Louis xiii , et son rè- gne orageux ; la minorité de Louis xiv , et les guerres que la jalousie de ses voi- sins ou peut-être une andiition déme- surée , lui suscitèrent ou lui firent entre- prendre, firent oublier au gouvernement 'ie la France ce qu'il devoit à sou agri- culture. La perle des bras qui lui étoient né- cessaires fut le moindre domniage que ces guerres lui occasionnèrent. Souvent brillantes , qucl(|uefois maliieureuses , elles éleclrisercnl le caractère martial ties Français. Juscjne dans la chaumière du simple cultivateur , la gloire des armes Temporla sur le goût et l'habitude de ses paisibles travaux; l'agricidlure fut délaissée , et bientôt les disettes de subsistances furent plus fréquentes. C'est tians ces malheureuses eircou stances que Louis mt , instruit par sa ]>ropre expérience sur la véritable gloire d'un roi , voulut relever la profession de cultivateur , en anoblissant un géné- reux laboineur qui avoit sec uni Paris, avec le plus grand désintéressement , pendant la fanune de 1696 ; et ce hUwu- reur étoit encore lui NoK-arre , descen- dant de celui dont nous avons raconté l'anecdote. INfais le génie de Colhei-i le ■porloit à l'élablisscmcnt An conmierce marilmic et des manufactures , dont la la création sembloit lui ])rometlrc luie ^ gloire plub brillante cpie celle d'être pro- A G R clamé le restaurateur de ragricuUare ; cl si, sous son ministère, elle obtint quelques diNtinclious et quelcpic^ édits fivorables, toutes les grâces du gonvei-- ueinent furent pour le commerce , les manufactures et les arts. La l'égence licencieuse de la minorité de Louis XV ne fut pas favorable à 1'^ - mélioration de ragiiculture , et le sys- tème de Lavv, en introduis uil en France iu»es[;iit tl'agiotage)usqu'alor> inconnu, altéra les moeurs de ses habitans , en dé- plaça les fortunes, et porta un coup fu- nest- à toutes les branches de la pros- périté |niblique et, particulière. Il a fallu le long et pacifi(jue minis- tère du cardinal de Fleun, |ionrmndéicr et apjiaiscr l'exalialion des Fiançais, et les faire renirer dans les seulimens libé- raux de franchise et de lovante qui les axoicnt toujours caractérisés. L'agricul- ture re-]iira pendant son ministère; les manufactures et les arts re]>rirent de l'artivilé; mais le souvenir encore récent du règne brillant de Louis \iv, et des succès que le commerce, les manufac- tures et les arts avolent obtenus pendant sa durée, fit encore négliger lagricid- lure. On ne soupçonnoit pas encore que» dans un état comme la France, tontes les branches de l'industrie , tous les movens d'existence , sont pour ainsi dire subordonnés les uns aux autres, ([u'ils ont tous besoin les uns des autres, et sont eulr'enx dans une telle dépcn- (fance réciproque, que si l'un pmsj ère nKnnentanémenI aux dépens de l'antie, cet avantage est la première cause de sa déchéance prochaine; enfin, que pour qu'un grand Etat soit tlorissant, il faut que chacune de»; in anches de son indus- trie soit dans u\\ état de piospérité ana- logue, et que l'une ne le soit pas au pré- judice de l'autre. Ainsi, si l'on avoit bien entendu leSr intérêts de la France so»i« le mini^lèi-« A G R du cardinal de Fleury , on se scroil cga- leineul occupé, et delà rcstauiaiion de ragriculuire, et de celle du conuuerce, des mannfaclurcs et des arts. Mais ou éloit alors sï éloii;iu^ de con- noîlre les véritables principes île Tadmi- nislraliou [)ublicpie , qu'avant 1704 le superllu des subsistances d'une province ne pouvoit librement aller secourir une province voisine dans ses besoins; en sorte qu'une province de France rc^'or- i^eoil de sid)sislances , tandis qu'une anlie éloit livrée aux. liorrenrs de la taincie. Celle gêne dans la circulation inté- rieure de^ t^raius nuisoit sin^idièrenicnt aux proijr^^s de rjgriculluie , parce qu'elle ret'usoit au cultivateur le seul stimulant <[ui pouvoit l'exciter à sou ])er- léc^ioniiemenl. Des lioniines rccommandal)les firent senlir an gouvernement le dani^er de laisser sulxsister un tel élal de <'noses; ils démon trèren I que le sai ut de la Fr.ruce , sa prospérité i^éneraie, et même celle de tontes les autres brandies de sou indus- trie , éloient attaches à l'assurance des subsistances, et conséipieninientà l'anié- lioration de l'agricullure. Pour y parvenir, le pi'cmier pas à faire j)ar son gouvernement éloit d'inté- resser les cidlivateurs eux-mêmes àcelte amélioration , eu leur jirocurant des dé- boucliés faciles et assnrés ])our vendre avec avantage le superllu des denrées qu'elle leur procureroit, et en |)ermel- lant la libre circulalion des grains île province à province. Tel a élé le motif de l'édit de 1704, (pii pi-oclama la liberlé du commerce (les grains dans l'intérienr de la Fiance; cl c'est de celle époque niénioiable ijne ra;.;riiuilme iVancaise présenle une vé- rilable amelioraliiui. C'est au /.oie et aux écrits de ces véri- tables citovcus qu'on la doit, cl le con- seil de Louis xv mérite les plus grands A G R IC7 éloges pour avoir adopté leurs vues sa- lutaires cl jjienfaisfintes. Ces écrits ont été goûtés et recbcr- cbés par les Français et parles étrangers, et leurs auteurs ont eu neancoup d'imi- tateurs. Maliieiireusemciit ces derniers se sont laissés égarer par des svslémes sur la cullnre et sur l'impôt, et, avec d'aussi bonnes intentions que leurs prédéces- seurs, ils ont élé ridiculisés :-ous le nom ^\'c^■onnlnistes. On fonda une Société Royale cl yi f;n- ciilture à Paris , et on lui donna deux siK^cursales , sous le titre de Biireaiir- d'yli^ricultiire; l'une à Meaux, qu'où regardoit avec raison couinie centre d'un pavs de grande cultui'e, où l'agri- cullnrc avoit fait de grands progrès; et l'autre à l^Aon , ]K)ur éclairer et enconra- ger l'agriculture des provinces méridio- nales delà France. Les iulendnns eurent ordre de proléger, dans loule l'étendue de leurs provinces, la liberté du com- jnerce des grains , de soutenir les tra- vaux des Sociétés d'Agriculture, d'ciî- cburagerles cultivateurs ]'ar une exemp- tion (Icmiliccpourralnede leuisenfans, ou pour leurs premiers chaiTClriei's, par rétablissement de comices agricoles cl de prix de culture, endn par des témoi- gnages de considérai ion. Parmi ces magistrats, on doit distin- guer i\I. Berthier de Sauvignv, inten- dant de Paris, qui, dans un la])s d'en- viron vingt aunées , est ])arvenu à cllar.ger l'agricullurc de l'immense pro- vince (pi'il ailministroil, et à y suosti- tuer, à des inipôls arbitraires, une taille réelle basée sur l'élendue et la valeur delà propriété, et sur celle ilc l'cxploi- talion et tic rinduNirie. l*uis,se celle justice, que nous cro\ on<( devoir rendre à ses grands talens adini- nislralifs , aiiporler lus éJevé. Le l'rcmier elfct est produit ]nr les eflorls (le tontes les classes de cnlliva- Uurs qui, ilaiis les années de disette, se A G r« lo') livrent miiquemenl à la culture des sul>bis- tances. Ou défriche les terrains incultes; ou retourne les prairies artilicielles; on abandonne momentanément la culturt des plantes huileuses et colorantes; ou ensemence toutes les terres en céréales cl en légumes farineux; et, si la saison qui suit ces em]X)Ui!les est favorable à leur végétation , on passe alors de la famine à la ])lus grande abondance. Quant au second effet , une simplf gelée peut le produire. L'année 1764 nous en fournit lui exemple. Dep\iisi709piK(pi'eu i7()4,les récolles avoienl été siucessivemcnt abondantes, et , au connnencemenl tle 1764 , les grains étoienl à \il prix. L'année 1764 eile-niênie présenloit encore rap])arenGe d'une belle récolte , lorsqu'une gelée tar ive vint altarpier les grains en ilours. On s'a]];eiçui de l'accident, les in<|uié tudes se nsanifcslèient , gagnèi c ni toutes les clas>i'sde la .société, et les grains tci- ])lè!ent deprixsur-le champ. De cet examen , nous coucluron* rpie la sittiation la plus iavorable à la piosj erité de la France est celle (pii Eeul annuellement offrir à ses nombreux abitans des subsistâmes à un prix movcu, analogue à celui îles autres pro- duits de l'industrie nationale, puisque les années dabondance y ]néparenl les disettes j et rpie les disettes j)envent > occasionner des maux incalculables. La vérité dece principe, dePadminis- trationpubli(piede la France, a été par- ticulièrement sentie au commencemcnl du règne de Louis xiv. Il V eut une disette léelle ou factice de suljsistances, qui fut le prétexte roeé- liilioii , le prit fies piniiis, lo plus favorable à toutes les prof'essùjns éloit relui He 24 livr<'s iioiii un sclier de hie pcsinf ii^o livres. Aiijuiud'luii que les frais de culture et les :nilris (iiMivces ou les produits de l'industrie sont fort aujjincntes, il latldroi; porter ce pri>:- de 2.8 à 3o fiaïus. 112 A G R turc de Lomlres , que rAugleterrc doit au zèle (Je M. John Sain'-lair, cl ((ui nV"-! qiilinc iiiiilafion clc notre auiMciuie So- rielc Royale d'Ai^ricuIliue de Paris. La iialnrc a fait ]}eaui'ou[) pour l'ai-iicid- tiu'e anglaise, en plaçant pour ainsi dire chacune de ses localités au milieu de débouchés avautuji^eui. Les besoius du commerce de l'An- gleterre ont encore ajouté à cette posi- tion favorahle , par rélablisseinenl de nond>rcux canaux, et de graudes loules multipliées et toujours bleu eulreteuues. La sécm'ité des cultivateurs y est la même (pte celle des autres habltans; son £;ouvcrncment accorile à tous la mèn»e protection ; et la vente de leurs produc- tions est toujours avantajjeuse, parce que les denrées y sont toujours »eaucou]i plus chères qu'en France. Il ne man- inioit donc à l'agriculture .-anglaise que rinsiruction à laquelle on n'avoit pas encore pensé en Angleterre avant M. .!ohn Sainclair, parce rpie, comme nous l'avons dit , la prospérité de l'agricul- Ivne est à peu près indifférente à son «ouverncnient ; l'I c'est pour ne pas pa- 1 oître- négliger aucuns n\oyens de pros- périté plutôt que par un besoin réel , que iePai-lement d'Angleterre a consenti ày foiider un Bureau d'Agricidlure. Résumé général. Il résulte des ta- bleaux que nous venons de faire de l'a- gricultuie chez les deux nations rivales: 1°. Que l'agriculture , source princi- Eale de la richesse de la France , y em- rasse beaucoup trop d'objets différens, pour que l'agriculLure anglaise , res- treinte pour ainsi dire à l'éducation et à l'engraissement des bestiaux, puisse lui être comparée ; 2°, Que les différentes localités de la France présentent des procédés de cul- ture appropriés à la nature de leurs terres , et à la tempéi-alure de leur cli- mat, et qui sont d'autant meilleurs, que A G R les cultivateurs ont trouvé j)lus d'iutéivt à les perfectionner ; 3'. One le jK-rfc^tionncment de l'iigi ■ culture anglaise , dans quehjues luis dj se-> comtés , n'est point dû à rinqxi; lance tic cet art sur lequel l'Anglelcr;. ne fontic point sa prospérité , mais au\ seuls capitaux que de riches proprié- taires y ont consacrés pour leur annisc- menl ; et que, dans les autres comtés, elle y est encore livrée à l'aucienne routine; 4". Que les cultivateurs français mé- ritent d'autant [dus d'éloges dans l'amé- lioration de leur agricullnre, que , sans autre slinuilant que le prix avantageux des grains pendant quelques années suc- cessives et quelques encouragemeus du Gouvernement , et avec les lumières ré- pandne-> par la Société Royale d'Agricul- ture, ils sont parvenus à préserver pour jamais la France de ces famines lro[> mémorables qui v ont apporié tontes les calamités qu'elles enlraîuent avec elles; 5°. Que l'agriculture française attein- dra toute la perfection dont elle est sus- ceptible dans ses différentes divisions , lorsque son Gouvernement aura rétabli et amélioré les inslilutions qui ont com- mencé sa restaïu-ation ; ()". Que si elle n'offre pas encore cette perfection, soit dans ses procé>lés , soit dans ses iustrumens , soit dans ses cous- truclions, soit dans ses ouvrages iigro.io- miques, l'agi-iculture anglaise eslj peut- être , sous tous ces i-apports , encore moins bien partagée que la nôtre; y". Enfui, que, si quelques comtés pré- sentent dans leur agriculture lui perfec- tioniicment réel , nous pouvons leur op- poser, en France, des local liés analogues auxquelles on ne peut refuser une cul- ture aussi bien entendue. (DePertquis.) AGRONOMIE. C'est , à proprement parler , la théorie de l'agriculture , la conuoissance des principes et des règle* qui dirigent le premier, le plus ulde , mais A G R mais, eu même temps, le plus simple de tous les arts. Tout ce (|ui Icnd à altérer la simplicité qui doit faire l'essence d'un art, dont le-> pi;t(iqnes sont réservées à une classe d'honniies étrangers à d'autres leçons qu'à celles d'une Ionique tradition transmise par rexpéiienoe , tout ce qui l'ail naître l'embarras dans les opéra- tions, tout ce qui annonce l'intention de commander les innovations , plutôt que de les conseiller , déplaît souverai- nement aux cultivateurs et suscite leur défiance. Us ont été si souvent dupe^ des spéculations hasardées , des calcvds er- ronés , des projets bizarres sortis du ca- binet des agrononies auxquels la prati- que de l'agriculture est étrangère , qu'ils font rarement attention aux préceptes f[ue ceux-ci leur prodiguent. L'exemj)le est , pour eux , le meilleur de tous les maîtres ; c'est le seul qu'ils écoutent : c'est dire assez qu'ils ne reconnoissent pour instituteurs que les agronomes dont les observations,reciieillies dans l'ha- bitude de la culture , s'unissent à une théorie saine et peu compliquée. ( S. ) AGROSTIS , groupe de plantes qui font partie du genre gr amen, ou chien- dent de Tournefort. Il est placé dans la troisième section de la quinzième classe de cet auteur. Linnaeus l'a rangé dans sa triandrie digynie , qui forme sa troisième classe , ordre second. Dans la méthode naturelle,lesagrostis composent un genre qui se trouve placé entre les millets et les stipes, dans la famille des graminées, laquelle fait partie de la seconde classe ou des plantes monocotj lédones à éta- mines hypogynes. jp/cMrj , disposécsen panicules jilus ou moins étalées et finement ramiliées.I.lles sont très-petites, conq)oséesd'une glume à deux écailles pointues; d'un calice à deux valves inégales , plus grandes que celles de la glume, sans arêtes, ou bar- bues. Les étamincs sont au nombre de Tome XI. A G R lïi trois , au milieu desquelles est un ovaire terminé par deux slyh s plumeux. Fruit. Semence solitaire enveloppée pir la bàle interne ou le calice dé la ilcur, dont les deux valves ne s'ouvreut point pom- laisser é<'happer la graine. Paru. Tiges herbacées, qui s'élèvent depuis tiois y.ouces jusqu'à trois pied» de haut , suivant les espèces , et qui meurent chaque année. Feuilles, longues , étroites et plus ou moins capillaires, comme celles de 1» plus grande ]>artie des graminées. Racines , ilbreuses dans les unes , noueuses et traçantes dans les autres , annuelles dans quelques espèces , et vi- vaces dans le plus grand nondare. Lieux. Les agrostis croissent le plus ordinairement dans les eudioits décou- verts , dans les champs , le long des chemins , sur les pentes des montagne» et dans les lieux humides. 11 s'en trouve des espèces dans les quatre paities du monde, et paiticulièrement sous la zone tempérée. Propriétés et usages. Tous les ani- maux herbivores mangent leui-s fanes sur place , et leurs semonces font une partie de la nourritme des oiseaux gra- nivores. Mais , jusqu'à présent , on n'a point établi, en Europe, des cultures de ces plantes assez en grand pour s'en procurei- du fourrage. Cependant , (|uel- qucs espèces paroisscnt offrir des quali- tés qui devroienl les faire rechercherdes agriculteurs , soit pour former des pâ- turages , soit pour produire des foins de bonne qualité. Du nombre des premières sont l'agro»- tis traçant, Lamarck , Dict. n". 22, ( Agrostis stoloruj'era L. ) le ciicvelu , n". 2j, (^^4gr. ciifjillaris L. ) et le get nouille, u". 10, du même aulciu- , (^yjgr. canina L. ) Ces trois csiièces croissent naturcîloment sous la zone tempérée , dans les lieux humides, sur les Dords des chemins, dans les ten-aius 114 À G R batuis jT'ar le passn^e des hommes cl des animnux , et vivent (lès-b en sous Jes autifS plaiitcsdes prairies naturelles. Elles sont traçantes , s'élèvent de huit à dix pouces de haut , et fournissent un -fanage délie, tendre et succulent. Ce sont elles qui , dans certaines prairies Luniides, lorsque les regains ont été fauchés, tapissent la terre et foinnis- sent aux moulons la pâture fine qu'i s recherchent davantage. Il seroit utile à la bonification ^les prairies , de senier dcs graines de ces plantes dans la pro- portion d'une livre ou deux par arpent, avec celles du fromeul.d , du lliimoly ctdesaulrcs plantes destiuéesà produire du fourrage sec. Le loin enlevé, les che- "vaux et surtout les mentons trouveioient sur ks prés, dans l'arrièie-saisou , une pâture saine et : hondante. Une autre espèce d'agroslis , qui est ]'argenlé du Dictionnaire de 15otani(jue de Lamarck , i»°. y, et Ya^ostis calani- éigrostis de Linnaeus , pourroit être em- ployée à founer des pâturages pour ks troupeaux de brebis, dans un sol dilïé- rent de celui que nous avons indiqué pour les espèces précédentes. Cette plante croît dans le midi de la France , sur des terrains peu profonds , pierreux et secs; elle vient sur des coteaux assez rapides , et a l'avantage de ])ousser ile très-bonne beure , dès le prenuer printemj s. Elle est vivacc, traçante et foi me des masses de -verdure qui , défendues de la dent du bétail, s'élèvent environ à vingt jiouces de haut. La j rérocilé de cette ] lanle, la propriété qu'elle a de croître dans des terrains de peu d'an- tres , aux premières pluies , s'élève pres- que à la hauteur du chaume, se fauche avec lui et rend cette sorte de fourrage très-appélissau'l pour les bètes à cornes. Voilà (Icjà un usage important , puisque, sans déjH'uses et sur le même terrain , on se procure un l'ourrage abondant et fort nutritif pdur un geme de bestiaux très-utile. Peut-être seroil-il jiossible de lui en Ijouver uu autre aussi iuléi^cs- A G R Sant. Loi'sque les luzernes et les sain- foins sont sur leur retour , qu'un c(uart ou une moitié des i)ieds sont morts de \ieillesse ou d'aceidens , ce qui arrive quelquefois, on pourioit occuper le ter- rain en y semant des graines du l'agroslis des cliamps. Il sid'lJroit de lui donner inie dent de la herse de fer , pour l'a- ineuhiir et le reniire propre à recevoir la semence de celle plante. La lin de raulonuie paroît èlre la saison la plus favorable à ce liavail ; alors on ohtieu- droit, à la première coupe du printemps suivant , un foin mélange de légu- mineuses et de graminées qui auroil l'a- vantage d'être inoins échauffant (pie la luzerne seule , peut-être plus nourris- sant et sûrement plus abondant. C'est à l'expcrience à prouver si cette opinion osl bien fondée. La secimde espèce d'agrostis , indi- ?!uée comme devant fournir un bon ourrage sec , a été un jieu trop vantée par un cullivaleur anglais, ( ^L Trazer ) qui l'a rapportée de la Caroline. Il lanom- nioil coinitcopid? , non jwrcc qu'elle appartient à ce genre de graminée, mais parce que , suivant lui, celle plante de- voitêlre la coi-nc d'abondance pour les agriculteurs. ÏSon seulement , disoit il , file enlrelient les bestiaux en bonce santé , les engraisse , augmente la quan- tité et la qualité du lait dans les femelles, mais encore elle rétablit promptement les animaux languissans, et prociue aux cbevaux nue force et une vigueur qu'ils n'ont pas ordinairement. Les expérien- ces qui ont élé répétées dans différentes parties de l'Europe n'ont pas conlirmé celte annonce pompeuse; elles n'ont fait connoilre qu'une phuile annuelle de six à huit pouces de haut , délicate sur le choix du terrain et du climat , de boune qualité , mais de médiocre ]irodiul. Elle est iiTÎérieuie en tout à la ])récc- dcnte , et ne jiourroit êlrc emploi, ée que poiu" tirer parti dc5 pièces de tare daus A ï G iiS les années de jachères. Feu ^\. Silituorp, fils , a nommé cette plante agrostis clulcis , parce que ses tiges sont légère- ment sucrées. Il ne nous reste plus qu'à dire un mot d'une autre espèce de ce geme , que La- mardi, dans son Dictionnaire de Bota- nique, a uonimée, sous le n". G, agroslis eu roseau. ( ^gf- orunclititicca L. ) Il cioît sur les lieux Apres et monlucux, parmi les pierres et entre les rochers , et forme de grosses touffes dont les tiges peu noueuses s'élèvent jusqu'à trois pie Js. Son fanage est trop sec et trop du*- pour être employé sec à la nourriture des bestiaux ; mais il a d'autres usages économiques. Les Tartares Calmoucks se servent de ses liges pour couvrir leurs habitations, et les Lapons emploient ses chalumeaux à faire les tuyaux de leurs pipes. (Tuoui.N.) AICHES , syuonj-me d'AcnÉns. Dans quelques cantous les pêcheuj-s disent ai- cJicr, peur amorcer avec des vers. (S.) AîGAILou AIGU AIL. C'estainsi que les chasseurs et les forestiers nomment con^munémcnt la rosée dont les plantes daus les campagnes, et les arbres des fo- rêts, sont chargés le matin. (S,) AIGUILLES, ( Jardinage pratiq^ic.') Les cultivateurs aj)])ellent aiguilles le Iiistil et les sJigmaUîS tics Heurs des ai'- nx's fruitiers. Après des gelées blanches, ils examinent le pistil et les ^iigmatcs des arbres en Heurs: h)rsqu'ils les trouvent noirs, ils disent que les fruits sont gelés, et les aiguilles sont gelées. Cette obscr- valiou est juste. (Tii.) AIGUILLON, terme do Vénerie. C'est lapoinlecjui lermine quelquefois à un ho\\\.\(i<,j innées des bêles iriuves; ces fuuïées prennent akrs rcpilhclc d'rt/- guillonnées, ( S. ) P z ri6 A I M AILES , ( Jardinage pratique. ) Dans les arbres irespaliers, de coiilre-espiiliirs o« en éventails, laillés sur deux bran- ches, d'après les principes de Montrenil, on appelle ailes les séries de branches C{iii se portent à droite ou à gauche d'un troncd'un arbrc.Ainsi,ou(lil l'ailedroite on l'aile gauche d'un arbre , pour dési- gner la totalité des branches qui se por- tent de ces cùlés. Qnclqucl'oisraile droite d'un arbre est bien portante et vigou- reuse , liuidis que celle qui lui est oppo- sée est languissante , et |aunit. Cela pro- vient souvent d'un vice qui affecte les brani'lics mères qui donnent naissance à celte aile , on d'un nialai>e des racines qui se trouvent de ce côté , occasionné par un mauvais terrain , ou par des ani- n>aux qui rongent ces racines : dans l'un ou l'autre cas, il faut tailler très-court le côté malade , et très-long au contraire le côté vigoiu-eux , sans s'embarrasser d'une syn)étrie bois de saison , et qui pourroit occasionner la ruine de l'arbre. (Th.) AIM-^NT, ( Physique.') Les proprié- tés médicinales de l'aimant sont regardées aujourd'hui comme une chimère ]>ar tous les médecins éclairés. En général, lorsque l'on découvre dans la ualuie un nou- veau phénomène , on est toujours tenté d'en iléiluire des propriétés merveil- leuses , et de le croire un remède uni- versel. Le motif de ces espérances est très-louable, mais on ne doit pas s'y li- ■vrer trop légèrement ; d'un autre côté , il n'est pas d'un bon esprit de se re- fuser sans raison à tout ce qui est nou- veau. 11 faut laisser faire les essais aux gens de l'art, et attendre qiie des ex- périences nombreuses , ],ublif|ues , et autorisées par le gouvernement, en ga- rantiss<.'nl le succès. Tellcest , par exem- 'pie, aujourd'hui l'iiuiculation de la vac- cine, dont les bien(;iils sont tellement Prouvés, que l'on sercil coupable si ou n'eu proiiloil pas. (l. lî. ) A I r ATR , ( Physique.') L'air n'est point invisdjle pai- lui-même. Quelle que soit sa transparence, il intercepte sensible- ment la lumière , il la rélléchit comme tons les autres corps. Mais les particules qui le composent étant extrêmement petites , et tiCN-écartécs les imes des autres, oa ne peut les apperccvoir que lorsqu'iMcs sont réunies en grande masse. A lors la multitude des i-avons lumi- neux qu'elles nmis renvoient produit sur nos yeux uneimpression sensiole, et nous voyons que leur couleur e^t bleue. En eftet, l'air donne une teinte bleuâtre aux objets entre lesquels il s'interpose ; cette teinte colore tres-sensiblement les mon- tagnes éloignées, et elle est d'autant plus forte , qu'elles sont plus di>tantes de nous : aussi , pour rendre les objets éloignés, faut-il diminuer leur éclat , ou, suivant l'exi'ressiou reçue, /es éteindre et affoiblir leurs couleurs propres, par une teinte générale de bleu plus ou moins foncé. C'est encore la couleur propre de l'air qui forme Yazur céleste, celte voûte bleue qui paroît nous envi- ronner de toutes parts, que le vulgaire appelle le ciel , et à laquelle tous les astres nous paroissent attachés. A mesure que l'on s'élève dans l'atmosphère , cette couleur bleue diminue avec la densité de l'air (|ui la rélléchit; et sur le sommet des hautes montagnes, ou dans un aérostat, le cid paroît presque noir. L'air est donc autom* de la terre comme une sorte de voile brillant qui multiplie et propage la lumière par une infinité de répercussions. On disoit aussi autix'fois que l'air n'est peut-être pas pesant par lui-même, mais seulement à cause des matières hé- térogènes (ui'il contient. Cette objection est tout à lait sans foniemcnt ; on sait aujourd'hui pcmentde tout ce (jui existe sur le globe. 11 est, d'après les belli s expériences de Lavoisier , une comiji- naison de vingt-sept parties d'oxigène sur soixante-treize d'azole, el d'un cen- tième d'acide carbcnicpie. Tous lescorps coinbust ibles, et tous les animaux , en Drùlanl, fout l'analyse de l'air, dont ils absorbent l'oxigène, tandis que les végétaux, agissant d'une manière inverse, s'emparent de l'azote. HaJes découvrit le premier l'iullueuce de l'air dans la végétation; Pricstley fit voir que les plantes ont la propriétérle se purifier, en absorbant les gaz nuisibles à la com- bustion et à la respiration, qu'elles rem- placent par du gazoxigène; Ingbenouse, en répétant les expériences de Priestley, trouva que le dégagement de ce gaz par les plantes placées sous l'eau étoit d'au- tant ])lus actif, que la lumière étoit plus intense, et que celte action se trouvoit suspendue à l'obscurité , et pendant l.i nuit. Malgré toutes ces reciiercbes , celles de Sennebier, de Saussure, le» faits (ju'on a obtenus nous font juger combien il sera difficile d'avoir siu' la végétation des résultats bien exacts, à cause du nombre de sidislances qui agissent dans celle opération; car, (jno!- que l'air soit essentiellement nécessaire aux plantes, cependant il ne peut con- tribuer seul à leur développcmenl; elles ont toules besoin, pour croître, et se conserver daus l'élat de santé, du con- cours de l'eau, de la lumière, de la cba- leur, delà terre, et de l'aciile carbo- nique. Jj'aclivité de la germination, aug- mentée par l'oxigène, l'absorption de ce principe par les terres, leur l"éeux , SaIGNÛF, elCuATUiON.) La cure de la tache en elle-même rsl simple;on doit bassiner l'oeil n>a!a(le, avec une éponge ou un ehinon ind)ibé «l'eau tiède , aiguisée d'un peu d'eau-de- vie ; on peut tenii- sur celte ])arlie , des compresses trenqiées dans cette li(jueur, mais elles doivent être très-légères, car •si elles «Jtoient pesantes, elles angmeu- Jcroitrit la douleur , loin de la calmer. Ces diriiiers remèdes suflisent , avec la saignée et les émolliens. dans l'albugo jiroduilepar des causes locales. Si la tacîic A L C tr;^ n'est que dans les lames externes de la cornée , et que l'albugo ne soit point compliquécd'aulres maladies, elle se dis- sipe plus facilement , et la circonlérencc de la tache diminue peu à peu. Les moyens préservatifs sont les seids , ou Eresque les seuls à employer dans i'al- ugo épizooîique. ( Cn. et Fr. ) ALCALTS, ( C///m/L Ciuaudau, ((ui dégage de l'uniinc- »• A L C niaque en mêlant de la potasse caiisliqae avec de l'imile bouillante, on en faisant passer de l'eau à travers un niélan'^e, porté au rouge, de potasseetde charbon, La barite , qui a été pendant (juel- que temps placée dans la classe orée , elle cristallise en prismes à quaire pans , et forme dans cet état la pierre à cau- tère, dont les usages, comme caustiqvie, sont très - multipliés ; pour l'avoir bien pure , on la dissout dans l'alcool qui en sépare tous les sels étrangers. La potasse est très-solubledansl 'eau; elle se combine facilement avec les terres , les acides , et elle fournil des ageus très -utiles aux arts et aux manufactures : toutes ses combinaisons avec les huiles , les matiè- res grasses , et les substances animales , ne donnent que des savons mous. 1 a soude ((ue l'on trouve dans le com- nierce est toujours mélangée avec plu- sieurs sels qui 1 accompagnent dans les plantes marines qu'on brûle pour l'ob- tenir. I^ bai'ille est cultivée avec le plus frand soin en Espagne , elle fournit les elles soudes d'Àlicanle et de Carlba- gène. La salicorne croît très-facilement sur les bords des étangs dans le Langue- doc et la Provence ; on en retire une soude d'une assez bonne qualité , mais qui est moins pure et moins riche en al- cali que les deux premières ; cependant elle vaut beaucoup mieux que celles de Cherbourg et de toute la IS'ormandie , qui proviennent des fucus et tasse avec laquelle elle a les plus grands rapports ; mais loin d'attirer l'humidité de 1 air , elle perd sou eau de cristallisation , et s'y dessè- che : on la préfère à la potasî^e dans les verreries, où elle opère une fusion Elus prompte et ]»lus facik> ; dans la fa- rication des savons , ({u elle seule rend durs et solides , et dans une foule d arts, où elle agit d une manière moins caus- tique ; elle forme , avec les corps cooi- buslibles et les acides , des combinaisons très-utiles et très emplovées. Strontiane. A L C Siroiitiane. On a confomlu Ion£;-tein]xs les propriclcs de la barite et de la slroii- liane; mais depuis que l'on a trouvé les inoycns de l'avoir seule , on a vu que , quoique sa saveur soit acre et chaude , elle est moins caustique que les autres «le dis Quand elle est pure, l'eau eu dissout une assez grande rpiantilé, dont wïui partie se précipite et cristallise ])ar le rel'roidissemcnt. Outre les caractères que nous venons d'indiquer , elle est encore distinguée de la narite , eu ce qu'elle n'est pas vénéneuse, et que son muriale, dissousdanslalcool, donne une belle flamme rouge , tandis que le mu- riale de barite bride avec une couleur jaune. Ou appelle ammoniaque la suljstance que l'on a connue long - temps sous les noms d'alcali volatil , d'alcali volatil lluor , d'alcali volatil caustique; on la re- tire du inuriate d'ammoniaque qui nous venait aul refois d'Egvpte.Séparéede cette combinaison par la cliaux vive^ elle est à l'état de gaz ; l'eau en absorbe moitié de sou poius , augmente de volume et de- vient plus légère. L'amniouiaque a une odeur vive , très-pénétrante , une saveiu' acre caustique , elle veiilit les couleius bleues , et devient solide à 02" — o. Elle est comjiosée de six parties d azote sur nue dliidrogènc ; très - enqilovée en chimie , elle fournit à la mé> empêchent de téter, qui les font dépérir, et même dont que!(|ues uus meurent. Ou en ar- rête Irès-rapulemenl les piogrès, eu les touchant très - légèrement avec l'acide suliurique que l'on porte direclemenl siu- l'ulcère , par le moyeu d'un petit bâton garni d'uu chiffon q\ii y esl fixé ]iar un fd. IjCS veaux , les poulains , et même les agneaux , éjJroMvent souvent des diai'- rhées pendant rallaitemenl, p.irce (ju'ils ne digèrent pas bien le lait à cause du travail de la dentition; ils dépérissent, el liuiroient par succond)er si l'oii n'y remédioit. Pour cela , ou leur fait avaler des œufs avec leurs coques , des écailles d'huîtres ou de lim.icons calcinées , ré- duites en iioudre et délavées dans des infusions de piaules amèies ou aroma- tiques , telles (pie l'absinthe , la sauge , les baies de genièvre. S'il survcnoit des épreinlcs , ou leur donneroit des lavemens adoucissans , tels que l'eau dans hujuelle on auroit f«it bouillir du sou , et à laquelle ou ajouteroit un peu de beurre ou d'huile douce. 11 esl encore des mères qu'il faut accoU' titmcrlx faire télcr leurs petits , comme il est des petits (Mi'il faut habituer à téter leur mère , ce (|ui e>t plus fré'pient dans les brebis ; ou assujellil la mèrcdaus les pre- A L L micvs jours; ou lu lient avec l'agiRaii clans (les c.'avons sépares ; on peut en- core frollcr l'agneau su!;slilué avec le délivre de la mère ((ui doit l'adopter. 11 est ([uelqiies agneaux (ju'il faut conduire à leiu" nierc , parce fju'ils ne se counois- sent pas , ce qui est rare. Cependant , des attentions analogues conviennent aux. veaux, et aux poulains. Les chèvres élaut l'espèce d'animaux qui accepte le plus facilement des nourrissons étran- gers , il est très-avantageux d'eu avoir quelf|ucs unes qui aient du lait à la jior- tée d'un troupeau de hètes mérinos. On leur donne vm des jumeaux qui vien- nent quel<|nerois , on un agneau dont la mère seroU mauvaise nouriice. Ou n'a pas de peine à accoulumer les chèvres à i'adojiliou de nourrissons, Les l'oulams de races fines ^"'accoutu- ment facilement à boire du lait de vache autre ([ue celui de leur mère, et il est avanlagcux de leur en donner quand cchii de la mère n'est pas en quauliié sidlisautc ; on le continue , on le pro- digue même après le sevrage aux pou- lains destinés à la course. On l'ail hoire le lait aux veaux que l'on sépare de la mère peu de temps après ia naissance , en plongeant la main dans le seau, et eu leur donnant un doigt qu'ils saisissent eulre leurs lèvres ; d'au- ties personnes atlacheul au fond du vase un chiffon de toile , qu'ils appellent poupée; cette méthode artiiicielle fait exécuter aux poulaius la succion à peu près comme avec le lra>ou; peu à peu ils s'accoulumeut à boire seuls, ((^ii. cl l'a. ) ALLER. Ce mot est employé eu vé- nerie dans différentes ex|H-essions. Aller au bois ou en quête , c'est lors- que le veneur va chercher la béte avec son limier. A lier de. bon temps. La bête tpù ne fait (|ue traverser un taillis ,.uu fort ou une plaine , va de bon temps. A L M 123 Ou dit qu'elle va d'assurance quand elle marche tranquillement au pas ; qu'elle va do hautes erres , quaud le chasscui- remarcpie (ju'elle est passée de- jiuis jjlusieurs heures dans l'endroit où U eu rencontre les voies ; c(u'ello va au gagiurge, lorsi|u'ellc se jette dans les clKunps ensemencés pour y -viander ou pâturer; eulin qu'elle va sur soi , lors- qu'elle revient sur ses pas. L'on dit plus communément dans cette dernière cir- constance, se sur-aller, se sur-mar- cher.{S.) ALLETTESou ALLAITES. Ce sont, en terme de chasse , les mamelles de la louve. (S.). ALLONGE. On désigne, en vénerie, par l'épithèle allong..'., un chien dont les doigts et les ongles ont pris un accrois- sement extraordinaire à la suite de quel- que blessure aux pieds. ( S. ) ALLO^fGER LE TR.UT, ( Vénerie. ) Voj ez au mot Louer. ( S. ) ALMANACH, {Physique.) Ce que l'on a dit dans le texte relativement aux almauachs, et à la fulililédes prédictions qu'où eu tire, estlrès-jusleet lrès-rai»on- nable ; m;iis je ne dois pas dissimuler que lesconjectures quisuivent ces rétlexions, sont extrêmement iucertames. Le ])riucipe fondamenlal sur lequel ou s'ap|)uie, est l'action de la lune sur l'atmosphère, action que l'on su))posc devoir produire un ilux et un rellux analogue à celui des niers. Delà, tous les changemcns de temj)s , et leiu's re- tours jiériodiques comme les révolutions de la lune; mais malheureusement le principe , quoique vrai en lui lucmc , l'est beaucoiq) moins dans les apj^Iica- llous. A la vérité, rallraction tic la lune soulève un peu ralmos|)hèrc; mais cet elfel est exlrèmemcul foihie à cause du 12+ A L O peu de (lensilé de l'air , et ceci n'est pas seiileiucnl une conjeclnre , car on dé- montre, par nu calcul riî^ouicux, que dans les cas les plus l'avorahles , les ac- tions réunies de la luue el du soleil ne produisent pas dans l'air un déplace- ment de sept cenlinièlies par seconde. ( l^'oycz la Mécanifjue Céleste, tome II, p. 2ç)y. ) ( )r, il paroil impossible de cons- tater l'cKislenccd'un vent assez ]ieu con- sidérable ilans cet le atniospliérc,(i'ailleiu's Jrès-aijilée ; la vérité est que nous igno- rons jusqu'à quel point ces petites oscil- lations peuvent influer sur les causes diverses qui agissent sur un lluide aussi mobile que l'air, et dans lecpicl,à raison de celte grande mobilité, une cause très- légère peut être la source de très-grands ctiangemens. C'est au temps et à l'expé- rience à nous éclairer sur ce su jet, comme siu- tant d'autres. (I. B.) ALOUETTE , Aloiette des champs. Alouette commune, (^yllauda aiven- sis Lin. ) petit oiseau généralement connu dans les campagnes. Les ornitho- logistes rangent le genre des alouettes dans l'ordre des />assereai/.v , quatrième section ; c'esl-à-ilire parmi les oiseaux dont le bec conique et aigu est simple , droit , non aminci , et sans dents ni écbancrures, dont les pieds grêles sont propres au sautillement, dont le corps n'est jioint épais, enlin, qui se nour- rissent de graines et d'insectes. De toutes les espèces de menu gibier, l'alouette est le plus abondant, l'Vni des plus déli ntts el des plus sains; c'est aussi celui dont la cliasse est la plus facile, la plus copieuse , et lapins Iréqnennnent pratiquée. Mais cette cbasse , ou plutôt celte guerre active et poussée à l'excès , a diminué sensiblement une espèce utile, et la menace d'une destruction totale. Quiconque a habité les champs , peut avou- observé que les alouettes y sont beaucoup moins nondjrcuses A L O qu'autrefois. A mesure que le luxe a fait disparoitre la simplieilé des goûts et des ai)pélits, il a commandé de» jouis- sances anticipées et multipliées au delà de toute mesure : l'équilibre que la na- ture prévoyante av(Ml établi avec une sagesse admirable entre les ressources alimentaires, dont elle nous abandonne l'usage modéré , et les moyens de repro- duction , a été rompu ; et si des ména- gcmens , déjà bien tardifs , ne viennent bientôt melire un freui à nue prodiga- lité irréfléchie , qui nous fait vacritier au temps j)résent la propriété de l'avenir, nos neveux auront à nous reproelier une foule des privations plus ou moins pé- nibles. Animées par le vol ]icrpeudiculaire , ou lasaut le sol , et par le vif el léger pié- tinement des alouettes , égavées par leur joli ramage, les campagnes découvertes, soit qu'elles aient été dépouillées, soit qu'elles aient reçu de nouvelles semen- ces , espoir du cidlivateur, prennent encore un nouvel intérêt , eu devenant le théâtre des amours un peu \olages de ces oiseaux , ainsi que le berceau de leur i^rande fécondité. Les alouettes se rassemblent en au- tomne et en hiver; n'étant plus distraites parles soins qu'entraînent le l>esoin de se reproduire et une famille naissante , ne s'occup.mt plus que de leur subsistance, leur chair se charge de graisse. C'est ù celte époque que dans quelques cantons de la France, el sin-loul à Paris , où l'on en consomnxe beaucoup, elles prennent le nom de main-ieties. C'est le temps où on leur fait la chasse avec le plus desuccès ; ce devroit être aussi le seul où il fût permis de leur tendie des pièges. Plus tôt, on détruit les alouettes avant qu "elles aient commence ou terminé leurs cou- véesjce qui appauvrit l'espèce, puisqu'on la ))rive «les moAcnsde réparer les ]K'rtcs qu'on lui fait éprouver Chasse aux Alouettes. Consi- A L O (leiée comme gîbiei- , l'aloueltc présente un mcls recherché, sm-loul aint envi- rons des grandes villes , où le débit en est sûr "et avantageux. Sous ce rap- )iort , elle a excité l'industrie destruc- tive des oiseleurs et des habitaus des campagnes, d'où il est résulté ddïé- renles sortes do pièges que je vais décrire pour les cultivateurs qui vou- droient consacrer leurs loisirs à cette clia>;se utile et amusante. Le plus simple de ces pièges est celui des collets train fins, dits aussi lacets. Lorsque l'on connoit un champ fré(pien- té par les alouettes , on tend le long d'au- tant de sillons qu'on le juge à propos , de fortes ficelles , longues chacune de vingt-quatre à trente pieds. A ces 11- cellcs sont fixés, dedeux pouces en deux pouces, des collets faits de deux crins de cheval : ils sont à leur extrémité termi- nés par des noeuds coulans et couchés liorizontalement au fond des sillons, le long desquels on jette çà et là rpiel- cpies grains d'orge ou de fi*oment. L'a- louette, attirée par cet appât, s'engage dans les sillons, et se prend ou ])ar les pattes , ou par le cou : il y vient aussi d'autres oiseaux. Pour que le gibier ])ris ne fatigue pas les ficelles en se débattant , on les arrête dedeux piedscndeux pieds par de petits crochets de bois, ([ue l'on ficheen terre. Plusieurs honuues peuvent s'amusera ])ousser doucement , vers les collets, les alouettes des chanqis voisins. Des oiselem'S conseillent de s'occuper de cette chasse , au prinlenqis , lors de la réappaiilion desalouellcs : mais (;'est, comme je l'ai remarqué au commence- ment de cet ailiclc , en détruire d'avance la reproduction. Après les lacets on emploie avec avan- tage, pour la chasse aux alouettes , di- verses sortes de filets, dont (piehpies uns servent à prendre d'autres oiseaux. Les filets les plus pailiculièrement destinés aux alouettes, sont les tralncaïuv , et A L O 125 les rets saillans ou nappes , dont on fait usage dans la chasse au miroir , et pour la riâéc. laestiuiineaux sont simples ou compo- sés. Le traîneau simple est formé d'un fd retors en trois brins, de la grosseur de celui que l'on nomme vulgairementy?/ de Bretagne. Les mailles de ce (llel sont en losange, et onlquinze lignesde diamètre. Sa longueur commune est de vingt- ciualre à trente pieds, et sa hauteur de douze. On remarquera, en général , que pour que tout filet tendu et pi-éparé conserve la longueur qu'on aura déter- minée, il doit avoir^ dans son état natu- rel , un tiers en sus de cette dimension. La raison en est que la maille devant s'ouvrir et s'étendre dans la largeur , elle ne peut le faire qu'aux dépens de la lon- gueur. Ainsi, par ex m])le, on donnera réellement quarante pieds de long au filet que l'on voudra avoir tendu sur trente. Pvevenons au traîneau , et à la manière de l'employer. D'abord, il faut maintenir ce filet dans scslargeur et longueur désirées , en le bordant {{\\i\ cordoiuiet gros comme une pi mne à écrire.On placera ensuite sur sa largeur ou hauteur, et à trois pieds de distance l'un de l'antre, des cordons ou fortes licellcs : ces cordons sont destinés à attacher à chaque bout du filet deux perihes ou (lèches qui servent à le por- ter. Ces perches doivent être d'un bois souple et léger, tel (pie l'aune ou le frêne; elles auront quinze lignes environ de diamètre et dépasseront chacune de trois pieds, et d'un côté seulement, la largeur du filet , le long ducpud elles doivent être fixées. La ( h sse au traî- neau se fait de nuit. Lorsque l'on con- . n î un champ oii les al nettes se ras- semb eut vo onliers, on observe, au cou- cher du soleil, leurs divers mnuve- mens. Dès que 'on a coiuioissance du lien ()ù elles se ilisposent àpasserla nuit, on y plante , pour le rei-onnoître et se 120 A 1. 0 guis tie parcou- rir tout un champ , avant que les pre- mières ])rises aient pu réu-'-su' à se dé- pêtrer. L'on ne s'arrête donc f juc tpiand l'on juge sa proie assez considérable pour la recueillir, et la mettre en sîneté. ^î^oycz la forme du traîneau composé, à la Planche III , Jigure i". ) Les nappes sont une autre espèce de Ciel , que l'on emploie pour chasser , comme il ^ été dit, soit au miroir , soit à la ridée. Le lil diqucl en terre , de manière que le bas du lilel se trouve tendu le plus roide possible. Je dirai comment se tend le liant , quand j'aurai décrit les autres -•oi les de piquets. La seconde espèce est celle du piquet à hioche et anneau. Il est fait d'un morceau de bois de hêtre préférable à tous autres jiour cet usage , long d'un pied , aplati par unede ses extrémités, de l'autre se terminant eu pointe el présen- tant à peu près la forme d'un gousset de menuiterie , très allongé. La partie ]ilate du piquet est épaisse de dix à douze li- gnes et large de trente. Dans celle lar- geur est p)ati(|uée une entaille carrée , profonde de deuxjiouccs et de neuf li- gnes d'ouverture. Celte ouverture est au haut du]^i<{uet, qui pré?ente ainsi par sa tête la forme d'inie espèce d'C ou four- che carrée, mais dont la branche qui doit recarder le filet est ordinairemcul A L O jilus courte que l'autre d'en\iron un demi-pouce. ( > ovez figure 4.) Les deux branches de celle fourche sonl percées el traversées d'une broche de fer grosse connue \\\\^ plumeù écrire, qui peut être fixe ou mobile à volonté, et qui, ilans l'un on l'aulre cas, est de>-tinée à enfiler l'œil d'un pilon fixé à rextréniité des guèdes propres à celle e^pècede jiiquet. Si la brociie est mobile, elle doil être terminée en anneau par un bout, afin d'être plus aisément saisie , poussée et retirée. Cel anneau serl aussi à la pendre après son piquet ati moven d'une ficelle; mais il est j)lus avantageux que celle broche soit à demeure et rivée sur le piquet, parce que l'on a , dans ce cas, rembarras de moins de l'ùter et re- tirer quand on se sert de ses filels. Seulement , si elle est fixe , le piloa dont on a parlé plus haut doit être alors incisé et ouvert à son extrémité , afin qu'il ])uisse embrasser la broche sur laquelle il doit rouler. Ce piton aura six ]iouces de queue, quinze ou seize lignes de largeur au collet, el quatre lignes tl'é- paisseur. Il est enfoncé jusqu'à l'œil dans î'exlrémilé inférieure de chaque guêde virolée,poiu"rempêchersé d'un morceau de bois long de huit à neuf pouces , large de deux au plus ou même d'un et demi eu dessous , et formant en dessus le toit ou le dos d'àne. Les d ux ex rémites ne s«î terminent pas carrément, mais sont aussi taillées en biseau ou plan incline. On recommande encore de ne pas app'amr exactement les deux grands côtés, mais A L 0 de les parLigcr en plusieurs plans etroils, tle manière sur-lout que le sommet ne soit point terminé en vive-arrête et pie- seute nnepelilesiirface. Cependant, chez les mar. h inds on ne trouve commu- néinenl que des miroirs dont les côtés n'ont (|u'un plan et se réunissent au sommet en vive-arète. La forme de la base o'i du dessous du miroir est encore inie partie sur laquelle on n'est pas d'ac- cord : les uns veulent que celte base soit droite et plate , ce qui donne au miroir la forme d'un petit toit ; d'aulies prélèren t que cette hase, ainsi (pie renscmhledu miroir, dessinent une courhe ou jiorlion de cercle, et que la machine jiiésenle eu quelque sorte le ])rolil d'un C un peu allongé et renversé le dos eu haut. La raison qui fait préférer celte forme est as ternir les jiclils mi- roirs. On a vu desmachinesrecouvertes, au heu de morceaux de glaces , d'une feuille d'argent bruni et qui jctoit beaucoup d'éclat. Pour monter son mi- roir, on y enfonce par dessous, el au mi- lieu , une broche de fer longue de six A L O i3i pouces environ , et grosse comme une iorte plume à écrire. Il est bon que l'ex- trémité qui doit entrer dans le miroir soit terminée en carrelet à la longueur d'un ])ouce, pour s'y fixer plus solide- dement. A celte même broche , et à peu Eres au milieu , est adaptée mie bobine, aule d'environ deux pouces, autoin- de lafjuelle s'envide la ficelle qui fait lom-- ner le miroir, et l'extrémité du fer dé- ])assant la bobine entre dans le trou ver- tical d'un forl jiiquet enfoncé en terre , et dont la tète ou le dessus est percé à la ])rofondeur de deux ])ouces.Si, pour en- foncer ( e ])iquet , on fi-appoit sur cette léte, on sent qu'on l'écraseroit bientôt et que l'on boucheroit le trou. L'on a donc im autre petit morceau de bois garni d'une petite broche de la profondeur du trou du piquet , et dans lequel on la place ; on frajipe alors sur le petit mor- ceau de bois qui chasse le piquet, et que pour cela on appelle un poussoir. Le» chasseurs bien éqnijHîs ont pour enfoncer tous leurs piquet s un oulil appelé /?î«.r^P « pic, (]u\, d'un côté , fait marteau, et de l'autre pic ou pioche. Ce dernier côlé leur sert à remuer la terre au besoin. Lorsf|ue le miroir est planté , et il doit l'être tou- jours an milieu de l'espace contenu entre les deux nappes ouvertes, le chasseur cnvide sur la bobine une corde fine con- nue sous le nom de fouet. Cette cor. le s'étend jusqu'à la forme où il se ]ilace. Elle y est attachée à une poignée de bois qui , tirée et lâchée par des mouvemcns égaux du bras, fait tourneî' le miroir sur son pivot , par le même ]irincipc que tournent les moulinets que fainiquent les enfaus , en plaçant une ])omme ou quelqu'aulre corj)s au bout d'une vcjgc ou courte baguette qu'ils passent dans une noix ou gros noyau évidé. Le miroir dessiné Jigurc ^cst celui (]u'on trouve chez les marchands : sa ]);»rlie supérieure dd ., ce, est une boîte ou étui assez large et long pour recevoir la bo- II a V^z A L O bine. la partie dd est un couvercle ino- bile qui se lève comme celui (Tinie la- batière , et (|ui est pené d'un trou par lequel passe la brocLe avant qu'elle ne soit suimontée d'iui miroir. Les trous t donnent p;issat;e à la fK-elle envidee sur bobine. Cette chasse se j)r.iti([ue le niatiu juscpi'àmidi. IA'PO(|ue la plus l'avora!)le est cellede la lin de Telé et du coninience- meul de l'automne, jusqu'au mois d'oc- tobre eu^lrou. Il faut que lesoleil luise; les jours deiçelecs blanches sout très-fa \ o- mbles, jiarce que l'alouelle conunence à clierclier le soleil; et il paroil (|ue c'est ce sentiment (pii l'attire vers la lumière que jette le unroir mis en nu)uvement. Quel (piesoit au reste l'instinct qui la porte vers cet éclat tiompeur , il est ceilain qu'il a pour elle un attrait funeste. On la voit venir voleter et iiadiuei- autour de la fatale machine ; et dès que le uappisie juge sa jiroicà bonne ])ortée, il quille la corde de son miroir, à nioius qu'il n'ait avec lui un tourneur , saisit celle du ti- rage , et , se jelnut en arrière, ramène sur les imprudeus oisillons les najipes qui les enveloppent. Il est des joins où les alouettes uiireul du haut , et sendjleiit ne vouloir pas descendre au miroir ; dans ce cas ou fait jouer un autre jjiège qui achève d'assurer leur perte. A qiu'l- que distance du miroir, on plante un petit piquet où l'on attache par la patte une alouette vivante; et à son dè- laut, on senuuùtdedeuxailes d'alouettes hxées à une petite baguette que l'ou place sur ce juènu; piquet. Une longne ellé"èrellcelle tendue jnscju'auclKissèur, lui donne le moven de faire voltiger sou alouette ou d'agiier ces ailes. Cet appareil, qu'on appelé moquette , contribue efli- cacement à faire descendre les alouettes qui n'ècha] peut pas à cette nouvelle endjùche. J'ai présenté le mécanisme le plus simple de la rotation i\\\ miroir. Tl est quehjues autres mélhotUs ([ui n'en différent pas très-essentiellement. Par exemple , an lieu ilc j^lacer la bobiuc c.'c A L O la broche du miroir verticalement au dessus du piquet , ou entaille ce même j)ifpiet, un ])OUce au dessous île sa tète. Cette entaille carrée est profonde d'ua jiouee et demi et longue de deux. Le pi- «[uet est d'ailleurs ])erce, conime il a été dit ci-dessus , d'un trou vertical , et c'est dans celte entaille que s'euvide, autour de la broche qui la traverse, la corde qui meut le miroir. Cettedisposiliou est exac- tement celle des moulinets des enfans. Si les mouvemens du bras de celui (|ui fait jouer L- miroir ces^ent d'être bien égaux, la machine peut s'arrêter. Pour reméilier à cet iucon\énient, oa euvide ])ai- mui milieu, autour de la bo- bine, yn\(^ très-Il inutile de s'y anèler , ainsi ([u'au miroir anglais, qui est un ]>la- teau horizontal , monté sur une bran- che ou bras élastique et balancé de haut eu bas jku" lUie oorde attachée à la bran- che, et fpii descend vers Ja terre, au moyeu d'un pi(|uel percé d'un trou ou garni d'un anneau par lequel ]îasse ceUe corde. Ce miroir n'a j as eu de succès en France. Le miroir sert encore à chasser l'a- louette au fusil, et c'est même le seul mo-\ en de rendre cette cha-sc prohtable. Un bon tireur, ])lacé convenablement, et rassend>lant beaucoup de ces oiseaux autour de son miroir, peut rai.sonuable- ment es])érer de se vou- dédouunage de sa poudie et tle sou ]>lomb. Les nappes (pu servent à la chasse au miioir, sont aussi employées , pour la A L O ridce qui se pralicjue ea hiver , lorsque les alouettes ne loul que rider, c'est-à- dire, rasent la terre en volant d'un champ à l'autre. Pour celte chasse on dispose, bout à bout, les deux najipes, cl l'on eni])loie trois guèdes ] our les tendre, une à cha([ne extrémité, el la Iroisièaie dans le mdieu; c'est celle-là qui réunit les deux nappes. Ce filet est fendu de plus à ses deux extrémilés par lieux coi-des et deux piquets, ainsi que je l'ai décrit pour la uappe simple. Il n'y a (ju'une seule corde de tirage. Mais, pour qu'elle puisse le ver et laire tourner le lilet, ou attache à un pi(pu't el à la dislance de quinze pieds de la tèle des nappes, une poulie à cliappe dans laquelle passe la corde de tirage : celle poulie doit être })lacéede manière qu'elle entre ouavance de deux pieds eu dedans de l'alignement du terrain recouvert par les nappes. Pour allirer les alouettes, c u tend le long du iilel et eu devant, une Hcelle qui se prolonge jusqu'à la loge du chas- seur; à cette hcelle soûl allachées quel- ques alouettes vivantes tpii servent de lîioqiiettes ou apj/ola/its , et invitent celles des champs voisins à se rendre au- près d'elles : plusieurs Iraqueurs les y poussent eu baltanl la canq)ague. Lors- (pieceluiqui fiil nu)Uvoir les nappes, et (jui doil être ])Iacé dans une loge de teuiliages, à une distance convenable, voit le gibier à sa portée, il lire son filet el il enveloppe sa ])roie connue dans la chasse au miroir. On aura soin, en gé- néral , denepas tendre ses najjpes coiilre le veut; on lâchera autant «pie possible que le uappiste l'ait à dos. Les napfie.s peuvent i^ervir à une troi- sième chasse dite aii.r foiircIicttcs\ mais à leur dél'aut on y emploie tout autre grand (llcl, pourvu que les mailles n\n soient pas trop ouvertes. On chasse aux l'ourchetles l'hiver par les iiremiéres gelées ou h rs ,ue la terre est couverte de neige; et pour cela ou se précaulio ne de trois ou quatre douzaines de petiles A L O i33 Ijaguelles de bois, grosses comme le petit doigt, longues d'viri bon pied, pointues par un bout, terminées à l'autre par un embrauchemenl qui fait la fourche. Mu- nies de filels el de ces foi /rc/ies ou/onr- c/ietU's, plusieurs pers nues se rendent aux champs, el quand on apperçoit des bandes d'alouettes, on les tourne de loin, à cenl pas, jiar exemple, et on les force à se ramasser eu circulant doucement, marchant courbé et imitant les mouve- mens d'une vache (pii paît. Quand les alouettes ont été rassenddées el qu'on n'en est plus éloigné qu'à une quaran- laine-'de pas, on s'aiTete pour déployer sur terre sou fil et, onl'élendà cent pas environ des alouettes cl à travers les sil- lons; on le soutient élevé sur les four- chettes plantées de distance^en distance, et on le laisse pendre en terre de trois côtés. Le qualrième bord, que l'on tàclie de dispose)- vers le côté où les alouettes prennent leur direction , reste ouvert el élevé sur un premier rang de four- chelles aunioven d'une corde qui passe par dessous el qui soutient le filet eu l'air. Les fourchclles de ce premier ranc; doivent être plantées à deux pieds de distance l'une deraulre.Cetlcdisposiliou peut èlreassez bien imaginéeense repré- sentant un de ces granils jianiers carré>J et bas debord, qui seroitrcnverséicfond eu bas, et dont un des f(uatre cùlcs oii bords seroil cassé et relevé. Cela f.iit, ou retourne, par un circuit, se placer au dessus des alouettes. Elles se trouvent par conséquent cuire les chasseurs cl l'ouverluredu filel vers lequel on couli- uue de les rabattre. Lorsqu'ou les voit suflisamment approchées, on presse sa marciic pour les forcer à se précipiter sous le filet ouvert devant elles, el ou coiu'l promplenu^ntdéplanlcr le premier rang des fourchettes pour le fernun- cu- rièrement. A celle chasse, comme aux jiréccdcutes, des alouettes \ ivaules alla- chées à l'entrée du (ilel ne pourroient ([ue coulribucr à accélérer l'appiocuc 1.34 A L O de celle? qu'on veut y précipiter. La tonnclJc-riii/rce est un piège plus parli- « ulièienicul consacré aux portirix; cc- l^-ciulaul ou Y prend aussi des alouelles. < )n les y ]Jousse de la même manière rpie sous le (îlel aux fourchellcs. L'iuslanlde celle ciiassc esl le coucher du soleil. Je j envoie à l'arlicle Perdrix la descripliou roduit le même effet. Enfin la j)lante connue dans les camjiagnes sous le nom à' éclaire, (^la grande chelidoine^ foiunit lui suc jaiuiàlrc dont on tire encoreune teinture poiu- les filets, en les frottant de cette plante arrachée à ])leines jioignées. J'ai décrit une dernière espèce de chasse qui se fait aux alouettes par le A. T. 0 moyen dcî gluaux, et que j'ai pratiquée moi-même avec succès. Bidïon l'a citée dans son Histoire Naturel le ( i ). Je la ferai connoUre ici, parce qu'elle est très-])]0- ductiveet très-projne à dédonnnager des fi aisqa'elle exige. Ou prépare pour celle chasse environ deux mille gluaux. Ce sont des baguettes de saule droites , longues de Irois pieds dix jx)uces, aigui- sée* et un peu brûlées par un bout, jiour être plantées en terre. L'extrémité supé- rieure est enduite de glu à la hauteur d'un pied. On ])lante ces gluaux dans un chamj) convenable, j)ar exemple, une terre en jachère, et fréqueutée jwir les alouelles. Us doivent être espacés de manière à permettre le passage entre les rangs; chaque gluau esl à un j)ied de dis- tance de son voisin. Les gluaux du second raiig doivent correspondre à l entre-deux du premier el a nsi de suite; ce qui forme un quinconce. Le talent du chasseur consiste à planter ces ba- guettes avec tant de légèreté, et dans un si exact éfjuilibre, que le moindre mou- vement d'une alouette puisse les culbuter en les touchant. Ces j)remières disposi- tions exécutées, une troupe de chasseurs se rend aux gluaux vers les quatre ou cinq heures du soir; on s'y partage eu deux bandes , dorrt chacune se place à l'extrémité du carré long formé par les gluaux, el qui préseule un de ses grands côtés au ten-ain où l'on suj)pose les idouetles. A ces deux mêmes a- gles sont élevés deux drapeaux qui servent à gui- der la marche des chasseurs. Aux si- gnaux d'un commandant, chacun de« détachemens s'étend en silence et décrit une ligne cicnlaire qui embrasse une grande étendue de terrain. Les deux lignes se rejoignent à environ une demi- lieue des drapeaux ou du front de la chasse; par ctlle marche ou sent que l'on a dû rabattre vers le centre une CO Vo^'e? le vol. t , page 280. de mou édiliou des Œuvres tle Buffuii. Paris , Dufurl. A L P grande fjuantite il'alouelfes. C'est alors que rexlrémilé dj la chasse marche de fronlvers les drapeaux , et que le cordon , se resserrant de plus en plus, presse les alouettes vers lesgluaux. Toute cette mar- che doit être exécutée avec intelligence pour ne pas presser mal à prliiulric|ues, de dix-huit ligues de longsureinqde diamètre, très-serrées et panachées de vert et de blanc. Semences , a[)laties, un peu pointnes par les deux bouts , lisse» , luisantes, l36 ;A T. P .grisâtres, (luic?, l'ariiiciiscs, t; irnitaiU un lieu, pour hi loi me, la j^rainc »lc lin , niais plus pclilcs de nioi(ié. Un épi t(jii- ticnt cincjuarilc semences , souvent da- vantage, et un pied rap])orte douze à (juin/e épis, suivant que les pied-, sont •plus ou moins près leà uns des autres. Lieux, Croît nalurellemcnl dans les fies Canaries, à Malle, sur la rôle de l>ar|jarie eldansle Levant, au milieu des champs, naiini les plantes céréales. On la cultive enrasçeampagne, en Espagne, enîlalie, dans le nndi de la France, à AiiLervilliers, près Paris, dans les déj)ar- tenieus de la Seine-Inféricvu-e, du INord, de TEscaul et des Deux-Nèlhes. Cette culture est aussi établie eu Angleterre, dans Vile de Tlianet, au comté de Kent. Ainsi, on rencontre cette plante culti- vée ou sauvage, depuisleving-cinquième degré jusqu'au cinquante-unième de latitude de riiémisplière boréal. 11 n'est pas douteux, ((u'on ne puisse la cultiver dans tous les pays où il existe une tem- péralure moyenne de quinze degrés de chaleur pendant trois à quatre mois; la durée de cette céréale, année commune , est de cent cinquante jours en Angle- terre, et de quatre-vingt-dix sur la côte de Barbarie. Usages. Les semences de cette plaute sont apéritives et salutaires dans les embarras des reins et de la vessie. Propriétés économiques. La graine d'alpiste sert à la nourriture des serins ou canaris , qui raimenl beaucoup. On la leur donne lorsqu'ils sont dans le temps de la mue ; elle les échauffe, les fiait chanter, et les excite à l'amour. Les autres petits oiseaux que l'on lient en cage en mangent avec plaisir, et ceux du pays qui sont libres la recherchent avec. passion. Les perdrix et les faisans en sont très-friands. En temps de disette, on peut en faire du pain ou des bouillies, et eu nourrir 'es hommes. Sa farine n'est jxis aussi A L P blanche que celle- du iV^jincnl; maia \f nain (jni en est fait a la saveur de celui fabriqué avec du millet. Il est savoureux et nourrissant. Comme cette plante est ori"inaire des chiuats chaiuls, que sa carrière végéta- tive est courte, et qu'elle craint peu la chaleur et la sécheresse du sol , elle peut être d'un grand secours pour rem- placer les semis de grains qui ont été détruits par les débordemens et jiar les grêles (pii arrivent avant iloréal. A celle époque, on est encoie à temps de semer la graine daus le ceutre ; et jusqu'au ij du même mois, dans le nord de laErance, et l'on peut en espérer de bonnes récoltes. L'alpiste peut être considéré comme fourrage vert, soit en le semanl seul, au printemps, lorsqu'il u'y a plus de fortes gelées à craindre , ou aux premières pluies de la fin de l'été et du comment e- ment de l'aulomue, soit eu le mélan- geant avec les graines de sainfoin, de luzerne, ou d'autres plantes vivace^ , dont le jeune plant a besoin de quinze à dix-huit mois de trmps jionr garnir le terrain et fournir des coupes de four- rage abondantes. L'alpiste, arrivant en sa floraison en six semaines , peut être coupé, et donné à manger au bétail. Il laisse, dans le tenain qu'il occupoit, de nombreuses touffes de racines, dont la décomposition tourne au ]Mofit des 2)lantes qui restent sur le sol. Après avoir protégé leur germination de son ombrage léger, il fom-nit l'bumus néces- saire à leur végétation. Culture. L'al])iste des Canaries étant une plante annuelle, qui gèle à un froid de trois ô quatre degrés, ne doit être semé, dans le nord de la France, que lorsque ce froid n'est jdus à craindre. Il est même utile d'attendre l'arrivée des premières pluies chaudes qui excitent danslalerre celtedouce chaleur,si propre à hâter lu germination des graines, et la prompte A L P y»"ompfe croissance des piaules. Celle époque arrive, dans le cluuat de Paris, vers la lin de ventôse. Le terrain qui paroît convenir le plus à sa culture est celui qui est meuble, ])lus léger que fort, ])erméable à l'hunii- dilé, mais qui ne la recèle pas plus de dix à douze jours, et dans laquelle elle ne tourne pas ù la pntridilé; enfin, un sol reposant sur un fond calcaire, ayant de six à Luit pouces de proloudeui" au lïioius. Les expositions découvertes et cliaudes conviennent de prélérencc à l'ai piste; s'il est placé à l'ondjre , et si les élés sont i>luvicux, il est sujet aux maladies do a rouille et du charbon qui en ajipau- "vrissent beaucoup les l'écoltes et souvent les anéantissent. La préparation du terrain, pom* rece- voir les semis de cette plante, consiste en deux labours, lorsqu'ilss'exécutent sur des terres annuellement en culture. Li'un se donne ù la lin de l'automne, et l'autre huit à dix joins avant de semer les graines. Deux traits de herse croisés «ont nécessaires pour diviser et unir le terrain; les engrais doivent être de même nature et de même quantité cpie pour les semis du froment, si l'on fait succéder la culture de l'alpisle ù une autre céréale; mais on en économise la moitié, s'il remplace une légumiueuse ou une plante d'une famille différente de la «ienne. On peut se passer de toute espèce d'engrais , si Ton fait le semis siu' le sol d'une prairie naturelle ou artill- cielle nouvellement retournée. Le ter- rain disposé en planches plates convient nux petites cidturcs qui se pratiquent dans les jardins ; niais pour les giaudcs qui s'effectuent en ])leui champ, il est préférable de les faiie sur des terres dis- posées enbillons, d'autant plus bombées cjue le sol est humide, et le climat plu- vieux. Les semis s'exécuteat ît la volée, c'cst- Tome Xi. A L P i57 à-dirc de la même uianière que ceux des autres céréales; mais , comme la giaine est des deux tiers plus ]ietite que celle du froment, il convient de la mê- ler avec deux tiers de terre sèche, afin que la poignée, qu'a l'IiabiUidc de ré- pandre le semeur, ne contienne que la même quantité de semences. Il c ^t utile que ce semis soit plus clair que celui des autres grains. Lorsqu'il est trop épais, les plantes ne talent ])oint , elles s étio- lent, deviennent foibles, et une pluie d'orage accompagnée de vent les abat et fait perdre la récolte. Miller a recon- nu, par expérience, que les semis fait* en rayons , à un pied de distance les ims dès autres, éloient ])hts avanlageur auxproduits, queceux fails en planches. Aux environs de Saint-Malo, on sème onze pots de graines, niesiu-e d« pays, par journal de terrain. Les semis s'en- terrent avec la herse, et, lorsque le ter- rain est de nature sèche et contient des mottes friables , on passe le roideau par dessus, pour l'unir et l'affermir. Les graines récollées dans le pays peuvent être employées à cet usage sans qu'il soit Iiesoin de faii'c venir les semences de loin. La cullure de l'alpisle, après que les semis ont été faits, se réduit à des sar- clages, qu'on répète deux ou trois fois, suivant le besoin. Ils se font à la main, ou avec l'échardonnoir en houlellc, avant que celte plante ne commence à montrer ses épis. Lorsque les semis ont été faits par rayons, on se sert de la binette, ou de la boue, poiu- détruire les mauvaises herbes. L'époque de lamaliu-ité des semences est annoncée par la couleur jaune de la I liante, de ses épis, et sur-tout de se» )àles intérieures qui, jaunissant les der- nières, annoncent le terme précis de la maturité de la graine. F.lie arrive com- nuuiément, dans le nord de la France, à laliu de mcsbidor, cl, dans le midi, ea S j:m A L P Îkiaitial. II est hoii de ne pas différer de aire la récolte de celtei^raine lorsqu'elle estmùre, parce qu'elle loiiibe facilemenl et que les oiseaux eu consomment une très-grande quantité , sur-tout si les cul- tures de cette espèce sont rares dans le pays. On se sert le ])lus ordinairement de faucilles pour couper les alpistes. On les lie sur j)lace, et on transporte les gerbes dans les greniers, lorsqu'elles sont parfaitement sèches. Les graines se séparent de leurs épis au moyen lin lléau, se vannent, se rri- blenl et s'emmagasinenl en sacs, comme les autres semeiices céréales. Placées dans un lien sec, elles se conservent en état de germination, pendant dix années et plus. Les graines d'alpiste se Tendent, à St - Malo, de dix-huit à vingt souslepof. Il Von fait ime consommatiou assez consi- ilérablc. dans les grandes villes, pour la noiu-riture des petits oiseaux. Celte cul- ture est productive sous différcus lap- •povts, et méril* de fixer les spéculations -lies agriculteurs. Il existe une variété de l'alpiste des Canaries, dont la semence e.sl jaune, et deux autres espèces très-voisines; l'une est l'alpiste buliieuse, Lam. Dict. n". 3. ( Plia taris bulhosa L. ) La semence de celle-ci est plus grosse que celle de la précédente. L'autre espèce est l'alpiste rongée , Lam. Dicl. n". g; ( Phalaris parado.xa L. ) celle-ci s'élève moins haut que les deux premières ^ et sa graine est ]>lus ])etile. Ces deux plantes pourroienl être «'mployées aux mémc^ usages ((ue l'alpiste des Canaries, si elles n'étoient un peu plus délicates et moins protluclives. F.nfin, une variété d'ime autre esjiècc de ce genre, connue sous le nom d'al- ]ii>te roseau , Lam. Dict. n". lo, ( Pha- laris ariindinacea picLa\^.^ et nommée chiendent panaché , onl'/icrbcà ruban, est ciUlivéc poiu- uue autre destination. A L V On la recherche dans les j.'.rdins d'agi-é- mciit, non seuiement pour la beauté de sa feinlle (pii est élégamment variée de lignes jaunes, blanches et vertes, mai» encore pour ses épis en forme de pa- naches, <(ui sont d'une coideur purj>u- rine fort agréable. On pl.ice celte plante sur le boni des eaux,elinêmedaris l'eau , à un pied ou deux de jnofondeur. Quand c'est une petite rivière ou uu ruisseau, il suffit de la ])lanter dans la vase; mais dans les bassins plombés ou enduits de ciment, il convient de la mettre dans vui grand pot, avec de la terre argileuse, et de la descendre sous l'eau, depuis un pied jusqu'à trois de profondeur. Cette plante produit un très-bel effet dans les eaux, parmi les rochers, et l'on prétend qu'elle protège le fitii du |X>isson. ( Tu. ) A L Y K^ A G E ,repeu])lemen t desétan g» au moyea de Va h in. Dans quelques endroits , les pêcheurs donnen| le nom d'ahinage aux poissons pris dans leurs filets , et qu'ils rejettent comme trop petits pour être exposés en vente. (.S.) ALVLMERS on ALVIMÈRFS , pe- tits étangs destinés à élever de Vahin pour peupler les grands étangs. On les ap])elle aussi carpiens. Ces sortes de vi- viers sont très-utiles, lorsque l'on a ))lu- sieurs étangs qui doivent être empois- sonnés ; faute de cette précaution, l'on se trouvera souvent dans le cas île ne pas trouver l'ai vin au besoiu,ou de l'acheter fort cher. ï'oyez Alvi.n et Eta.xg. (S. ) ALYSSE, AL1SS0N, ALISSUM , c'est-à-dire herbe à la rage , genre de jilantes de la famille des criwijeres ; il est, dans la méthode de Linnœus, le dixième de la première section de la «punzièmc classe, la tcCrady namic tili- ctileiisc. A L Y Description du genre. Fleur, à calice oblong, composé de quatre folioles coii- niventes et caduques; corolle formée de quatre ])étales rangés en croix, étendus et ouverts au dessus du calice; six éta- mines dont deux sont ])lus courtes que les autres; l'ovaire ovale, placé dans le centre de la Heur, et surmonté d'un style obtus de la longueur des étamines. Fruit; silique aplatie, divisée eu deux loges qui reutermeul plusieurs semences plates. L'on a attribué, plus que légèrement, aux ])lantes de ce geiu'e, la vertu de guérir la rage, d'où est venu leur nom, tiérivé du verbe grec alysson, qui signi- fie être enrai^é. Les botanistes comptent un assez grand nombre d'esjiéces ù^alysses ; (pioicpie plusieurs soient cultivées dans quelques jardins, elles n'y tiennent pas une place assez distinguée, pour ei^ oc- cuper une dans cet Ouvnige. La seule espècedonl la eidlureplus généralement répandue présente de l'intérêt , est Vnijsse /ûune ou aljsse saaati/e, c[ue les jardiniers connoissent sous le nom de corbeille d'or. Elle se distingue des autres espèces par ses liges ligneuses, ses feuilles eu fornie de lance, ondulées, d'un vert blanchâtre, et très-niolles; ses fleurs en grappes et paniculées. Elle croît naturellement dans les lieux pier- reux de TAutrit lie, de l'île de Candie, et, sans doute, de plusieurs autres jmus. Les tiges très-nombreuses ettrès-rami- fiées de cette sorte d'arbrisseau vivace, s'élèvent rarement à plus d'un pied de hauteur ; mais elles s'étalent en rond avec symétrie et forment une touffe ou buisson circidaire (|ui représente une corbeille ouverlc. Des le premier ])rln- temps, ces tiges, disposées avec une élé- gante régiilarité, se chargent d'une nud- titude de ])plites ileurs qui se succèdent sans interiuption pendant sixsemaims, et dont la couleur et l'éclat ne le cèdent A L Y iSg point à l'or le plus pur. C'est alors que cette corbeille J'o/* devient une des plus riches et des plus agréables parures des parterres, et qu'elle produit les plus bril- lans effets, par son opposition avec la robe verdoyante dont coimneucent à fie revêtir les arbrisseaux, parmi lesquels . elle se trouve couimunément entre- • mêlée. Si l'on veut jouir pendant toute la belle saison de ce tableau enchanteur et éblouissant , il sufbt de couper les bouquets de Heurs à mesure qu'ils dé- fleurissent. Celte plan te douTic rarement de bonne* graines dans nos climats, et l'on ne peut guères en espérer que des jeunes plants; elles mûrissent pom- l'ordinaire au mois de juillet. Culture. Un terrain maigre, sec, et mêlé de décombres, est celui qui con- vient le mieux à Valysse jaune. Ce n'est pas qu'elle ne réussisse fort bien sur un sol plus gras et plus feilile; mais ses fleurs y sont moins abondantes, et l'humi- dité des longs hivers l'y fail quelquefois périr. On la multiplie par des semis au mois de mars; les graines ne taident pas à germer, et les plantes trui en provien- nent donnent souvent des fleurs dans la même année. Les semences doivent être peu couvertes de terre , et les jeiuies plants nettoyés de mauvaises herbes; on ne les an-osè que dans les grandes séche- resses. Quand ils ont cinq ou six ]iouces de hauteur, ou les enlève avec un peu de terre, et ou les place dans les endroits oii ils doivent rester; un arrosemcnt léger snfiit ])our les faire reprendre, comme un binage superticiel pom* le$ entretenir eu vigueur. Le» boutures sont aussi une voie de multijjlication de cet aibrisseau. Elles se font eu avril et en mai ; elles pren- nent aisément racine, si on les place le long d'un mur exposé au levant , mais avec la précautioii de les tenir à l'omlne, pendaut la chaleur du jour, et de leur Sa T40- A M Ai tJoiiiirr, lie Icmps à ani re , rjiielqucs légers avroseriitns. Quand elles annoncent par leurs jioii^scs qu'elles sont hicn enraci- nées, on les cnlève,cl ou les Irailc comme Tes planls provenant de semis. On j)ropace encore Valysse jaune, au inojen des marcottes qu'il faut choisir parmi les liges les plus hau- tes , coucher avec précaution , cou- vrir de feuillages et arroser quelquefois le nîatin; en juillet, on les sèvre, c'est-à- dire qu'on les sépare de la plante mère, el, «jiiiaze jours après, on les plante à demeure. La culture a produit une variété dont les tcuilles sont agréablement panachées; l'on ne peut giièreslamullipher que par les marcottes. ( S, ) AMAIGRISSEMENT, ou fonte de GRAl^SE, ( yîrt. vc tel inaire. Economie nirole , ) diminution subite de l'embon- pointd'uu animal domestique, occasion- Bee par des travaux trop actifs ou trop pro- longés, par l'insuifisance ou la mauvaise qualité de sa nourriture; la maigreur en est le premier terme, et le marasme le deriiicr période. ( J^oye::, Marasme. ) L'amaigrissement des bestiaux est fré- quent dans les pays où les cultiva- teurs ne se procurent pas assez de four- rage* par l'hiver. 11 est commun dans les années sèches où l'on récolte peu de foin , où l'herbe des campagnes est brû- lée par le liàle; la mau\a:sc qualité des foins resserrés humilies ou ]-.ourris l'oc- casionnedans les années pluvieuses, sur- tout loixpi'on ne présente encore aux bestiaux , dans les etables , qu'une mau- vaise notiirilure; c'est la cause princi- pale de 'a perle dv beaucoup de moutons dans la Soie gne el le Berri. ( V, Maladie nOUGF., POi RniTl RK. ) l, a graisse e.»t lente à se former dans le bouf et le nirulcn; elle est chez eux dure et cc'mpacle; r< s atimaux la rej>ren- xu:al irè»-uii°licJdvm\.ul quaud ils j'out A M A perdue. Si l'amaigrissement est accompa- gné en eux de l'adhérence tle la peau ii leurs os, de la chute ou du peu de lena- cilé de la laine, du hérissement du j>oil, de la pâleur de la conjonctive, (blanc de l'œil ) d'un blanc verdàlre dans la cor- née lucide, ou de la toux, vainement piétcndra-t-on les engraisser. Les soins qu'on leur donne sont superilus , et la dépense en pure perte. Le cheval, l'àue, le mulet, le chien, et le chat, perdent et reprennent très-faci- lement leiu* graisse; elle est molle, sans consistance et presque Ihiide dans ce» espèces; ils acquièrent même d'autant i dus rapidement de l'emboujioint, que em* maigreur a élé plus grande, à moin» que son excès n'ait porté atteinte à leurs viscères. Cette facilité de passer de la maigreur à l'embonpoint est la source d'une spéculation coupable dans des marchands de chevaux de trait ou de carrosse. Veident-ils se défaire d'uu cheval ? ils l'accablent de travail , et le privent en même temps de nourriture, ils le font maigrir précisément dans l'in- tention de lui procurer un engraissement plus prompt et moins coûteux, bien assu- rés qu'ils donneront en peu de temps ime belle apparence à un cheval ruiné; mais la nature se joue de leur barbare calcul, en rendant ce régime le jirincipe du cor- nage, du sifHage, de l'immobilité et de douleurs dans les articnlalious de ces malheiu-eux animaux. Il suffit de faire eonnoitrc celte infâme maiuruvre, pour mettre en garde un acquéreur alteiitif conlre la belle apparence de l'animal qu'on lui jiréscnte, cl pour renga.;er à examiner s'il ]iossèile réellement la vi- gueur et la santé dont l'cnibonjioi ut n'est qu'un signe Irompciir. Le premier châ- timent du frijîon est d'être découvert: il cessera bientôl il'user d'une ruse ilont la defiauce fera qu'il ne reciieillera que la houle, el souvent de>; perles mérileis. Lorsque les coiuiias «ont lrèi-fi«- A M A fpiens chez qntl([ucs maîtres de poste. Je nombre des chevaiiK msuffisant pour les relais, on ne leur doane pas le temps de digérer , de se reposer , et même de manger. Cet excès de travail, auquel on emploie toujours les plus vigoureux et les plus jeunes, leur cause un amaigris- sement considérable, il produit aussi les indigestions vertigineuses auxquelles ces animaux sont exposes. Il est des élats-majois dans les régi- mens de cavalerie, des cullivateui's peu fortunes dans les campagnes,qui poussent une économie sordide jusqu'à diminuer la ration tles chevaux ]icudant l'hiver; jusqu'à les faire maigrir, sous le prétexte qu'ils travaillent moins. Cette disette épuise d'abox-d leurs forces, et le surcroît de nourriture, donné au printemps, lors de l'augmentation des travaux , fa- tigant leurs organes débilités par l'abs- tinence à laquelle ils ont été condamnés pendant l'hiver, il en naît des épizooties qui eu font périr ungrand nondjre, dont on est bien loin de rechercher la cause dans ime parcimonie mal calculée. Une constitution foible détermine en- core souvent l'amaigrissement des jeunes chevaux d'un caractère vif et courageux, lorsqu'un excès d'ai'deur leur fait entre- prendre et exécuter des travaux supé- rieurs à leui'S forces. Ces efforts excessifs Jes énervent , fatiguent leurs membres , et les ruinent. Quand ils ne sont pas entiè- rement formés, on doit modérer leur travail , ménager leurs forces, elsegarder de leur donner des alimeus échauffans, si l'on veut les conserver en santé et les préserver du marasme. Les fyreuis utérines , les maladies ohr()iii(|ues de la malrice, o\i les mala- dies vcrniineuses,sontailssi cause de ]\\- maigri^semenl des bestiaux; mais ou doit en i hei cher les ln(-ven^ curatifs d ns lis remèdes de la maladie principale ([ui l'a produit. /^'V)> C; rLRKLRS LTFRINFS, Ma- i-ADlES CUUOMqCKS, > EKi. ( Cil. tt Fb. ) A M E r4r AMFXIORA'JIOiN', {Economie do- mestique et rurale. ^ Améliorer, c'est perfectionner les ([ualités agréables ou utiles des productions des animaux do- mesticpics , soit par ralliance entr'eux des individus les phis parfaits des races pures les plus estimées , soit par le croi- sement de ces races avec des espèces in- digènes , possédant des qualités diffé- rentes ou inférieures. L'amélioration des races sans croise- ment a pour but de les maintenir dans leur pureté, et même de les perfection- ner. Ce moyen est lent, mais nécessaire ù l'amélioration par le croisement ; car il est très-important de puiser dans cha- cune des races pures les qualités phy- siques et le caractère qui élèvent au plus haut prix les productions métisses que l'on veut en obtenir. On doit être extrêmement attentif dans le choix des mâles , qui ont une influence plus puis- sante que les femelles sur les qualités de leurs productions. ( T'oyez Bfauté , Bonté , Appareiller, Dégénératio'. ) Examinons rapidement ce que l'on a fait en France , pour améliorer nos espèces indigènes, et les perfectionnc- mens que nous pourrions encore obte- nir. L'es chevaux nerveux et pleins d'ar- deur des pays chauds doi\ent être pré- férés , pour l'amélioration de ce ina- guiliipie animal , aux productions sans vigueur et indolentes des climats froids. Il est nécessaire que les étalons soient de racles pures, et non mésalliés avec des chevaux du rs'ord. Sobre, ardent, léger, infatigable à la course, le che- val arabe , obéissant à la voix de son maître , est le cheval de selle par excel- lence; les races de chevaux lins les plus précieuses de l'Europe, eu sont des pro- ductions mélisses, aucune ne l'égîde en beauté, aucune ne le surpasse en vitesse. Qu'il est douloureux de voir le luxe sacrifier à ses éphémères jouissances 143 AME les chevaux arabes conqxiis en Egypte yar la valeur , conduits en France jiar la victoire ; tandis qu'ils anroient pu en perpétuer si utilemenl les trophées , soit en propageant dans l'Empire français f-eltc race dans sa pureté, soit en com- niunicpiant à nos chevaux indigènes (| uelques unes des perfections (pii les dis- tinguent ! Entièrement tributaires del'Espagne, il y a vingt années, pour les belles lames Jiecessairesàlafabricationdesdraps fuis , nous désespérions de pouvoir jamais jious en piocurer d'aussi soyeuses et d'aussi fines. Les expériences faites de- puis plusieurs années en France, et les jroduits des nombreux mérinos, (jui paissent sur tous les points iki sol fran- çais, ont é>i'!enmienl ]irouvé la possi- bilité de l'amélioration des races commu- nes de nos troupeaux de hèles à laine , par leur croisement avec des béliers weV/- /los. Les laines de la troisième et de la (pialrième génération ne le cèdent ])oint à celles des bêtes espagnoles , jour la pesanteur et la cpialité de leur toison. Les troupeaux améliorés par les mérinos donnent nuprofilcpiadruple des laces communes. On doit seulement , Iiour accélérer l'amélioration , choisir les )éles qui ont la laine la plus line et la plus serrée. Les productions des béliers mérinos ont, encore le corps plus cylin- drique , les membres plus forts ; ils ont "]:kis d'énergie et vivent plus long- temps. L'expérience ayant démontré que ces ]>ioductions dégénérQroient , si l'on fai- soit couvrir les brebis par des néliers jnélis , quelque beaux qu'ils puissent être, il est donc nécessaire d'avoir tou- jours des béliers et des brebis mérinos «le race pure , pour fournir les mâles destinés à famélioiation des espèces mé- tisses, et conserver dans toute sa pu- 1 elé l'espèce originaire. ^'os cho\rcs pcuvcnl i'auicliora- par AMP le croisement avec les béliers d'Angora. La côte s'arrondit , les oreilles s'abat- tent et s'allongent dans les métis des angora; leur poil est plus long, plus soyeux , plus recherché dans les ma- nufactures et le commerce. Les chèvies d'Angora sont, il est vrai, moins bonnes laitières qiie les chèvres de la race conv- niune ; mîtis, dès la troisième ou qua- trième génération , elles fourniroienl autant de lait. La >'ormandie , le Morvan , et sin-tout la Suisse , ])ossèdent des taureaux et des vaches capables de singidierement per- fectionner les autres races françaises. Le cochon de Java , dont nous avons proiiagé la race aux environs d'Alfort, croisé avec notre grande espèce , en raccourcit le corps , et le fortifie. Ces métis ont l'épine du dos moins courbée vers la terre , leurs membres sont plus forts, leurs produel ions plus précoces; ils s'engraissent plus promptemeul avec moins de frais, et donnent y>ar consé- quent plus de bénéfices, (^/'ojez En- graissement, Cheval, Mouton, ) C. et F. AMEUTER, ( Vénerie. ) C'est faire chasser les chiens ensemble; il sont bien ou mal ameutés, suivant qu'ils coiuent assemblés ou séparés. (S.) AMITIÉ. Les cultivateurs , et parlî- culièrement les jardiniers, disent que la terre est en amitié , lorsque, déjà ]>ené- trée pai' la douce chaleur du printemps, elle est disposée à recevoir les semences et à hâter leur germination. Dans le connnerce tics grains , on donne le nom à\nnitiéi\ une sorte d'one- Inosité que le blé j)resenleau tac% et qui , avec la j»esantoiu', le rend bien condi- tionné. C'e.>>t ce <|ue l'on appelle aussi avoir de la main. ( S. ) AMPOllJ-S, petites pustules naissant inimédialenicnl ic,\\% 1*. jidermc ou dais A N A la couciie ilc ia ]!cau où les jioils sont implaiilcs. Ces pusliiles soiil sponla- ncies , et par couséqueul d'une naUue aulre cpie les aiii|ioiiles qui vieuucnt aux p)icils (les chiens sous le lissu cal- leux (pii iippuie siule soi; et on nomme ces dcDiiéies Aggkavé. ( l'^oj-, ce mol. ) Les ampoules sponlaiiécs sont assez communes dans les chevaux; elles altee- tenl indislinctement toutes les parties de la siuface du corps , et sont ])lus ou moins larges , plus on moins raj)i)ro- chees , et plus ou moins nombienscs. 11 paroîl d'abord une petite dui été Irès- snpejlicielle , d'où sumle de temps eu temps luie humeur épaisse : l'épiaerme de la partie alfectée s'agglutine avec les Eoils ; alors l'ampoule se dessèche. Au oui de quelques jours, il se détache une es])èce de plaque qui laisse à découvert une peau d'iui rouge-jaune qui se re- couvre de nouveaux poils ; il n'y a ni diuelé , ni tumétaclion à la peau , après la chute de l'épidcrme ; elle conserve sa souplesse ordinaire, ce qui dll'térencie les ampoules des Dartkf.s ; ( /^. ce mol) i) ne laul jias les confondre avec le far- cin cl les échaubonlures. L'apparition de ces anqioules arrive au prinlenqis et dafis l'été , les chevaux n eu sont pas malades, on peut seulement leur donner lie l'eau blanche ; mais on doit les bien étriller, les bouchoiuier, et les employer à un travaU modéré. ( C. et F. ) ANASARQUE , ylnasarca , mot à mot , ( maladie sur la chair ) des mots grecs "■•"■ et ^t. M.Chabcrt a ])arlé del'a- nasarque dans les bétes, et qu'un faucheur doune dans uiu' j)rairic, il abat un andain ; et comme il ti ace cil cheminant deux lignes ])arallèles avec ses ]iieds , il déjiosc les aiuJains jiar ran- gées ])arallèles, et sé|)arces par des iulcr- ■yalles à peu près égaux. Dans les pays où l'on se sert de 1,» faux , au lieu de la faucjllc, pour aballie les moissons, elles forment îuissi des an- dains à mesure qu'on les coupe. Plusieurs personnes disent oiiihilii. plutôt i\VL andain , et je crois qu'elles f nt raison ; il est en eflél probable ({U*- ..4 Véritable étymologie de ce mot vient 144 ANC de la res^cinhlauceqne les ranimées d'Iicr- bes oiulf liijt'S de grains coupées piésen- lent avec les ondes roniiëes par les eaux. J-^oycz Prairie. ( S. ) ANDOUILLERS, ( Vénerie. ) Voy. Cors. ( S. ) A]VGUILLE, Murœna arifçiiiUa L. ( Jiddiùon à l'ailiile de V Anguille , lonie 1*"^ page 547. ) Rozier pensoilque cet animal n'est pas un poisson; une fiai'eille erreur a lieu crélonner dans un lonmie aussi instruit que l'auteur dont nous continuons l'ouvrage. L'onuepeut douter en effet que l'anguille ne soit un ■vrai poisson; elle a tous les caractères des animaux de cette classe. Ce seroil un travail fort inutile que de compléter le tableau des erreurs qui ont été débitées au sujet de la propagation des anguilles. Il suffit de dire qu'il est à présent constaté que ces poissons s'ac- couplent de la même manière que les couleuvres, et que les femelles font des œufs qui croissent et éclosent presque toujours dans leur ventre ; en sorte que les anguilles sont vivipares de même que les vipères. Elles sontlécondes dès leur dou- zième année; leur croissance se faisant très-lentement, et jusqu'à la quatre-vingt- quatorzième année, elles peuvent pro- duire jusqu'à la centième, et peut-être au delà; ce fait, bien reconnu par des obser- vations exactes, explique la grande quan- tité d'anguilles qui se trouvent dans les eaux qui leur conviennent. C'est dans la vase où elles s'enfoncent que les anguilles se tiennent pendant la journée, ou dans des trous qu'elles se creusent, soit avec leur tête, soit avec leur queue. Ces trous ont assez ordinai- rement deux ouvertmcs opposées, et l'on en rencontre de spacieux dans lesquels plusieurs anguilles se logent ensemble. Elles quittent néanmoins leurs retraites, )même vers le milieu du jour , lorsque la A N G cbaleiH'CSl extrême, ou que l'cnn, danJ lacpielle elles \i vent, coninience à se cor- rompre; elles s'aj)proclient al()r-> de la surface , et y demeurent iuimobilcs et cachées sous des touffes de plantes aqua- tiques. Ces poissons possèdent la faculté singulière cle sortir de l'eau, de s'en éloigner à des distances assez considé- rables, eu rampant sur la terre sèche, comme les couleuvres , pour chercher les vers de terre cl quelques végétaux qui leur plaisent, ou pour y trouver des eaux qui leur conviennent mieux que celles qu'ils quittent. Ce n'est gueres que pendant la nuit qu'ils exécutent ces excursions sur un élément qui paroît devoir leur être étranger et funeste: aussi l'organisation particulière des ouïes des anguilles leur permet-elle de rester pendant un temps assez long hors de l'eau sans périr. On en a vu passer des mois et même des années entières au fond des étangs ou des rivières des- séchés; et ces anguilles cachées, et si long-temps privées d'eau, servent à re- peupler de leur espèce les étangs qid ont été péchés. Dans les marchés ai s grandes villes de la Chine, les anguilles sont exposées en vente toutes vivantes dans du sable, tandis que les autres jlbis- sons sont tenus dans des vases remplis d'eau. Il faut s'opposer à la trop grande mul- tiplication des anguilles (tans les étangs ou l'on veut entretenir l'abondance des autres poissons; leur voracité mellroit un obstacle à la propagation d'espèces non moins utiles. Elles ne peuvent néan- nioins dévorer (pie de petits poissons, à cause du peu d'ouverture de leur bouche. Au reste, on peut transporter les an- guilles dans de l'eau , de l'herbe ou des joncs, sans leur faire courir aucun dan- ger, d'une eau limpide ou temi>érée, dans une autre bourbeuse ou hoide. Cependant lorsque ces changemens trop trusqucs ont lieu pendant des chaleiu-s excessives. A K G çx.ccssivcs, îl arrive souvent que les an- gviillos coulracleul mie malaJIe conta- gieiKsf, dont les smu] lûmes exléiieurs sont tJes laelies lilaiulies , semées eu grand nombre sur !eiir eorjis. L'on ne cojinoil j);\s de remcro(ilables amas d'eau. On \oii (jiielcjuetoisles anguilles. à la suiled'nn (léranij;emenl trop l)ius(|ne <>n mai cond)ine.remoiiler vei'S ]asn])er- ficie de l'eau, s'ai^itcr, lonrnoTt cr, entier d'un bout à l'autre du c( rps, se llétrir par degrés , devenir blancbes , et per- dre la vie. Des\ers rassemblés eu trop grand nondire d^ins lems intestins leur causent aussi des maladies, et la nmit. Si l'on veut avoir à sa ilisposilion une grandecjnanlilé d'anguilles, on leur con- sacrera un étang ou un vivier ^larlieu- lier, (pie l'on nomme ani^nillière , et dont on réglera l'étendue sur le nombre de ces poissons qu'on vent \ cntrelcnir; mais ])lns il sera spacieux, ]dus il sera convenable. 11 doi*. élie ond>i'agé eu par- lie , et son fond sera de sable ou de marne , avec quelques endroits bour- beux , dans lesquels les anguilles se re- tirent pendant l'hiver. La nourriture qu'on km- donnera consistera en débiis de cuisnie , eu entrailles de toutes sortes d'animaux , eu fruits , eu glaud^ ÇOIJ- Toffie JiJ^t A N Or 145 cassés, eu niarc de raisins, etc., etc., etc. Elles bont Iré-friandes des fruits du bélie et du coiinier. Les étangs de Coniacbio , près de Venise, sont des anguillières na'urelles, d'un rapport considérable ; et les Iiabi- tans y foui le commerce d'anguilles dan» toute l'Italie, (/est, aurajipoil de SL l'abbé Spallauznni, ( T-^oyages dans les Deux-Sici!es,T. VI, p. 141 etsni\.,de la Iraduclioa élégante de M. Toscan , ) une lagune do cent Ireule milles de ciiconterence , divisée eu quarante bas- sins entourés de digues , qui tous ont une connnunicatiou constante avec la iner. Les eaux de ces divers basSins é^îionvent le tlux et le lellnx de la mer Adiiaiique , s'épurent dans une agi- talion continuelle , et se débarrassent des Lerbes , des roseaux , et de Ions les cor]is étrangers qui viennent llotler à leur surface. Les anguilles afllneiil dans ces bassins ans; ilôt après leur naissance; elles ne clierclient ])lus à en sertir jus- qu'à ce qu'elles soient adultes. La pèche ne la lagune de Conuu hio est tellement abondante , qu'elle fait l'unicjue occupa- tion d'un grand nondne d'hommes qui vivent conslammenl au milieu de leurs marais. Pour faire juger de riinj)orlance de celte pèche , M. Sj)allan/.ani dit que, dans le bassiu . de C;ddirolo , qui a soixante milles de circonférence , il a TU prendre, en une seule nuit , viugt niille livres ( de douze onces) ]>esant d'anguilles; ce (pii est encore peu, ajoule le même observateur, eu comjiaraison d'une pèche de soixante deux mille cinq cents livres qui se lit quelques années au- ïiaravant dans le même bassiu , et dans le même espace de temps. Ces pécheurs ont remarqué que les anguilles ne se mettent jamais en route quand la lune se montre, quelle que soit sa phase; et si la lumière de cet asire les surjnend pendant aident , et elles ëniij^rent en troupes plus nom- breuses, si l'atinosplière est ajj;ilee ] ar des oriiges , si le vent du nord souille avec violence , et s'il y a reiiux à la mer. La lumière tin icu les relient ("gaiement , et !es pêcheurs savent pro- liter de la counoissanrc de ces laits. Ils sont dans l'usage de prati(pier , au fond deS bassins , de petits chemins bofdes de roseaux , qui conduisent les anguilles voyageuses dans une enceinte également formée de roseaux, d'où elles ne peuvent plus sortir. Quand une cer- taine quantité d'anguilles s'est engagée dans ces délilés insidieux, s'il arrive que les pécheurs n'en veuillent pas davan- tage pour le moment , ils se conlenlent d'alliuncr des feux à l'entrée, et les an- guilles ne passent pas outre. C'est un spectacle singulier de voir ces poissons arriver dans ces espèces de cliandires , construites en roseaux, s'y presser , et s'y entasser au point de les remplir par dessus la siu-face de l'eau ; les pécheurs }es y rr.masscnt dans leurs (ilets à me- sure qu'ils en ont besoin. Ils en Irans- jiortent une partie à Comachio pour en iaire des salaisons , et ils vendent l'autre à des marchands qui les conduisent vi- vantes en divers lieux de l'Italie. Après la lagune de Comachio, l'en- droit où l'on ] rend un plus grand nom- bre d'anguilles est pcut-éire VAorkum, en Frise ; on en tians])orte en Angle- terre pour pins décent mille livres sler- Jings par an. Ces poissons sont aussi fort communs dans le Jullaïul ; il y existe telle anguillicre , oïi l'on prend quelquefois , d'une seule prche , deux mille anguilles , parmi lesquelles il s'en trouve qui pèsent plus de neuf livres. Il cji arrive souvent aux marches de Ber- \xn rin(j à six cliariofs à la fois. Par-tout Wn les anguilles "se plaisent , il y a uu bé- A N C. néfice réel à les multi[)lier. La grande con- sommation qui s'en tnl ilans nos cuisines en assure le débit, et si l'on en prend ua troj) grand nondjre pour être conservées en vie, ou les sale ou on les fume, et elles sont encore fort bonnes à manger. Les pèchem-s des lacs nuu'écageux de Comachio , dont je viens de parier , ne vivent que de poisfons, et sur-tout d'an- guilles. Leur manière d'apprêter ces der- nières ne peut être y)lus siini)le : après leur avoir fait plusieurs incisions trans- vei'sales , ils les ouvrent le long du ventre , de la tête à la queue , pour cm enlever les intestins et l'épine dorsale ; ensuite ils les sanpoudienl de sel et les font griller sur le feu , en les tournant et les retournant deux ou trois feis , jus- qu'à ce que la cuisson ail pénétré par- tout; ils n'emploient ni huile, ni beurre, la seule graisse du poisson en fait la sauce. « J'ai goûté sur les lieux , dit M. Spallanzani , de ces anguilles ainsi apprêtées ; non seulement je lestrouvois délicieuses , mais encore d'une facile di- gestion Ces hommes, qui vivent con- tinuellement au milieu des marais, qui ne se nourrissent (pie de poissons, jouis- sent cependant d'une parfaite santé ; ils sont romistes, gaillards , et poussent leur carrière aussi loin que leurs voisins qui habitent uu pays sec et mangent de la viande. H y a plus : si , parmi ces der- niers , il se trouve des jeunes gens d'une constitution foible , menacés de consomption , ou les envoie se rétablir dans ces marais , en partageant la table et les travaux des pêcheurs. » ( T'oynges à l'endroit cité. ) Cette observation cu- rieuse n'est pas sans utilité , puisqu'elle indi(pie une manière d'aj)prêter les an- guilles , (jui , sans rien tliminuer de la délicatesse et de la saveur de leur chair , les rend d'une digestion moins pénible que par toiit aulre piocédé. C'est vraisemblanlement à la viscosité de la chair d'an^uiHc , au suc huilcu): A N G (loiil clic csl inijM'cgnéc , et à la rlifficulle avec laquelle les esloinacs delicals la di- gcrcnl , qualités qui tlevieniiciil peiil- êlre ])liis remarmiablcs dans les dinials chauds , qu'il faut allrihuer la répu- qnaïuc de plusieurs nations pour cet aliment. 11 c'toil interdit aux antùens iia- bilans de l'Egypte ; les lègleinens de Nunia ue ])ermetloient pas de le servir dans les sacrifices , sur les tables des Dieux ; le législateur des Hébreux l'a- voil proscrit comme immonde ; et les Mahomélans, qui 'ont ado])lé plusieurs points du régime tliétéli([ue des. lui ts, n'en font jamais usage ; ils ajipellent l'an- guille , par manière de reprocbe et de uéilain , iiazarina , ou le poisson des Chrétiens. IMais , les défenses de quel- ques législateurs , ni les préceptes de l'hyqiène, n'ont ])as empècnéde recher- cher généralement l'anguille , et de la présenter sous ditférens apprè s , dans les repas et les banquets même les plus somptueux. On retire encore quelrpie parti de la dépouille de ce poisson; sa peau , sou- ple, ti-ansparente , et de forte consis- tance, s'emploie à plusieurs usages , et fait l'objet d un petit commerce dans les grandes villes. Dans quehiues pays elles remplacent les vitres des fenêtres; dans d'autres, on en fait des liens assez forts, et les cultivateur^ s'en servent pour atta- cher leurs lléaux , de préférence aux la- nières du meilleur cuir : une calotte de cette peau jiasse pour entretenir les che- veux et les enqiéclicr tic tond)er ; lieau- coup de gens attachent , dans la même intention, leurs cheveux avec un cordon de peau d'anguille. On a attribué aussi à la graisse de l'anguille ]ilusiciirs vcilus médicin lies qui ne sont point co' sla- fées. ]Mais ce que j'ai dit îles jiropriétés réelles tle ce ])oisson suliit pour se con- vaincre fpi'il a dû devenir , et qu'il est devenu en effet l'objet d'une ]ièclie dont on concevra toute l'iniportance dans nos A N G 147 contrées, lorsque l'on saura que la seule ville de Paris consonune annuellement ])rès de six cents quintaux d'auguilles traiches. Pèche de l'an qu'il le. La nature n'a pas disposé en phr^ieurs endroits de vastes amas d'eau seml)lables aux marais de Comachio, et dans lesquels les anguilles viennent se rendre spontané ment en nombre prodigieux , et donner lieu à ces grandes pèches dont d a été cjues- tion plus haut. On est généralement obligé de les chercher dans des liens, où elles ne sont rassemblées qu'en plus pe- tit nomln-e, et même ilans ceux où elles sont éparses. De là sont résultées plu- sieius méthodes plus ou moins indus- trieuses de les pécher. La plus simple de toutes est la pè- che à la main ; elle ne peut guères être pratiquée que dans les petites ri- vières , ou dans les étangs qui abondent en anguilles ; encore est - elle dédai- gnée par les pêcheurs de profession , parce qu'on n'y prend cpie île petites pièces , les grosses écha])pent à !a main qui les saisit. Quoi qvi'il en soit, celui qui veut faire cette pèche doit se dépouiller de ses vèlemens , entrer dans l'eau , ou se coucher sur le bord , ou se mettre dans un petit bateau et chercher les an- guilles sous les pierres , dans la vase et dans les trouj où elles se cachent; niais souvent la main du ]iêcheur est cruelle- ment mordue par l'anguille qui ne lâche jamais ]irise. Une autre pèche, fort sinqile, consiste à ]) ircourir les étangs dont on vient de vider l'e u , les mares dans lesénélrer , on brnle à l'enlrée, de la paille , du fumier, etc., el l'on dirige la fnmée vers le tron, p;M- le vent irunsonfllclou];arrai;itatiou d'un chapeau. Le poisson enfumé de la ^oile ne farde ])as à soitir, et on l'as- fonune tiès qu'il jiaroit. Un ràleau et luie lurse de fer que l'on promène sur le sable ou la vase, dans les eaux peu profondes, et peuduit les clialeursderété,oblii^ent lesaiignilles à sortir lie leurs trous. Mais, par cette méthode, plusieurs poissous se trouveut blessés en pure perte. La fuitnne dont on se sert pour la pêche des anguilles tloit avoir plusieui-s branches raj)prochées l'une de l'autre, e ; iiiuiùl , luouté sui- uu pclil bateau , doit A >: O seul , soit avec des compagnons , il parcourt les eaux, il lauce de côté et d'autre son instriuuenl , comme s'il fouilloil le fond pour en fane sortu' le poisson , ramène celui qu'il a pi(pié ; Miuveul i! ramène plusieius pièces à la fois, parte <|u'ainsi qu'on l'a vu, les an- guilles se plaisent à se réiuiir. Lorsqu'il \ a généralemeut peu d'eau , c'est dans \iis forirls lie Clives , c'e^l-à-dire dans les endroits les |dus ] rofonds (|u"d iuut les chercher de préférenccOnles harponne aussi avec facilite ])endanl l'hiver , par les trous que l'on fait à la glace ; dans cette saisou rigoureuse elles se rasveni- blenl el s entrelacent , sans chercher ù s'é(-iiapper. Ce n'est pas que l'on ne puisse aussi se servir , pour la pèche des angndies, de la fonaue à hampe courte et attachée à une corde ; on la lance du bord de reau,oudei^ résineux , ou les alimente à la proue d'un baleau ; ces feux ailu'eul les poissons (jni vien- nent se présenter sous les dents <.le la fouane , ou se laissent envelopper par la triihlc , Vccliiquier , ou Vty>er\icr, ( T^oy. les cuticles de ces lilels, de même que celui de laFouAM:. ) La truble qui sert à la pèche des angndles doit avoir sou cadre en fer, ponr fouiller plus ai- sément dans la vase , de même (jue sous les pierres et les racines îles arbres , re- traites ordinaires des angudles pendant j le [oiu'. j Sur (piehpies points de nos côtes de l'Océan, ou luit uu grand usage , peu- A N a «lanfplns rcudre des anguilles , ne sont pas serrés l'un contre l'autre , elles parviennent à s'échapjier pour peu qu'elles puissent introduire entre les ba- guettes leur tète ou leur (picuc. Pour mieux les retenir, on praticnic à l'em- bouchure des nasses , un laux et un un vrai goulet qui entrent l'un dan^ l'autre. Un panier profond an moins de deux ]>icds , avant lui ])ied de diamètre à rcmbouchvue et huit à neuf jiouccs par le bas, tient lieu de nasses sur plusieurs jiarlies des cotes de l'Océan. Ou met au fond lui morceau de foie de boonf assez grand pour eu couvrir toute reten- due , et icleuu par un bout de Hlel à larges mailles ; après l'avoir leslé avco des picnes , on le descend dans l'eau à i5o A N G une profondcnr Ullc gne le iièchciu- Iniijse le \oir. Les anguilles allirées ['ar 'oticiir du foi^, tltmt l'cdel esl jiliis sûr fjuaml il coinjiience à se con^jinj-n- , cnlrent dans le panier , et dès que le jir- clieiu" les appereoil allachées ù l'apyiàl , il lii'c doucement la ecrde c(ni répond au panier, pour ne ];oint faire luir le poisson ; niais (|uaud le paniei- esl arri\e à la eurlace de l'eau , il le tire ])récipi- tannuent ; il le replonge ensuite, afin de eoiilinuer sa pèche , et le même morceau de foie lui sert longtemps. Les nasses se jilacent au milieu de l'eau , fixées par îles piei'res ou des pi- quels , ou en dehors de la \anne d'un moulin ou de tout antre déchaigeoir, ou enfin , aux ouvertures ménagées dans une sorte de baie ou de digue dont on barre une rivière, soit avec des pieux très-serrés , soit avec des claies disposées en zigzag, et ouvertes à chaque angle rentrant dans le sensdu courant. Celte dernière méthode esl la plus usitée en France , et c'est peut-être aussi la meilleure. Si à ces procédés , aussi nombreux que variés, l'on ajoute (pi'on pèche de frandes quantités d'anguilles à l'em- onchure des llcuves,a\ec des sennes ou d'autres grands filets non slation- uaires , l'on connoilra tous les moyens imaginés poiu* la dcslrncliou de celle espèce de poisson. Il ne seroit peut-èlrc Sas moins uUle de présenter et snr-lout e conseiller que](|uemode de ménage- ment ([ui mil un li ein à l'avidité impré- \03anle, et assurât à nos descendans la jouissance des mêmes avantages dont la iiatuie nous a comblés. Il est indispen- sable d'assujettir les pêcheurs à des rè- glemens sévères et d'en siu'vciller l'exé- culiou. Les anciennes ordonnances leur inlcrdisoieut , par exemple , l'usage eux de quiconque n'est pas lounnenle par des désirs inunodéres , ou entraîné par une aveugle cupidité. ( S. ) ANGUILLIÈRE , pièce d'eau où l'on rassemble et nourrit des Anguilles. Ployez ce mot. (S.) ANTENOIS , ANTANOIS , ANTAN , ANTAiVAlRE , dénominations appli- quées aux jeunes animaux domestiques qui ne sont jias âgés de plus d'un an ; celle ài'antenois est ])lns spécialement en usage pom- désigner les animaux d'un an. (S. ) APL03IR , ( Physique. ) Ce mot désigne une direction verticale , c'est-à- dire perpendiculaire à l'horizon. Pour déterminer cette direction, on suspend un poids à l'extrémité inférieure d'un fil fixé par son autre extrémité; cet ap- pareil se nomme wnjil aplomb. On s'en sert ])our mettre tl' aplomb les maisons, les murs, et généralement Ions les corps mii doivent être jilaces dans une direc- tion verticale. ( I. B. ) APPAREILLER , {Economie rurale et réierlualrc. ) Appareiller des ani- maux, c'est les assortir relativement à leur laille , à leur poil , à leur force on à leur caractère, pour les faire concourir à la rc];roductiou de leur es]>cce , ou les emplover ensendile à un même travail. Le lu\c recherche ime taille égale , tnie scndilable encolure, une robe de même coukiu- dans les chevaux qu'il A P P veut atteler au même char; plus occu])o des (|iialilës essentielles, île la durée et de la bouté de leurs services , le eidlivaleur doit n'employer ensemble à un mèiuelra vail que (les animaux douésd'une pareille aideur; il examinera soigneusenianlleur \lvacilé, eu marehant soil au jias, soil au trot. La même quantité de i'orce est uu pointnioius essentiel; il est plus important que cbacuu emploie loule l'étendue de ses moyens , et qu'd existe du eoucert et de riiarniouie dans leurs eiïorts. S'il en est autrement, le clieval qui a plus de vivacité se ruine , taudis que les au- tres ne s'emplovanl qu'ù«deuii , éprou- vent à peine une légère l'atii^ne. Ponr partager également le travail , il l'audioit (]ue les chevaux attelés à une même voi- ture lussent également sensil)les à la voix de leur conducteur , et aux coups de roiicl ; car , lors même qu'il ne porte tpie sur un d'eux , il est un avertisse- ment pour tous , l'animal le plus exci- table redouble d'elïorts et s'exténue. Plus iMi attelage est nombreux , plus il est dilticile de faire partager également le tirage aux chevaux qui le conqjosent; le couductem- a besoin d'une grande in- telligence, et de beaucoup d'attention, poiu' mettre tous les chevaux également ■s7/r/6'/t desha.ncues) s'étendît aux régimens de cavalerie ou d'artillerie, obligés à un même service, à de pareilles manœuvres : mais jus- qu'ici on n'y a recherclié qu'à assortir leurs poils et à les choisir de même taille. Espérons que la réorganisation prochaine de nos haras rendra possible celte amélioration dans le service. On doit ai)parcillcr avec le plus grand soin les animaux destinés à la reproduc- tion , les assortir pour le poil , la tuillc, la force et le caractère. L'étalon doit être supérieur en qualité à la femelle, car il a une plus grande inilucnce f(u'ellc sur les (pialités essentielles de leur pro- géniture ; tandis que les femelles, à leur toiu-, agissent d'une manière plus mar- quée sur la couleur des poils. On doit lejcter des haras tous les animaux më- chansctvicienx, quelques qualités qu'ils possèdent d'ailleurs ; ces \iccs se com- muni(pieroienl à leurs productions , sur-tout s'ils étoicut domiuans. Quanti on veut élever 1 1 taille des races d'animaux domesli(pics d'un pays, il faut ne le faire (pie par une gradation ,S. A P P iuscusible , aulreincul celte angmenla- tioji (le taille o]-ère une Minple déj^éii^ lalioii accomj^agnéc d'uuc dégrada lidh de qualilés. ( C. et F. ) APPAT, {Chasse et Pèche.) Sous cette dénomination génerifiue .sont com- iiiises toutes les substances que l'on em- ploie pour alliier dans les j)ièges les «iiimaux sauvages , soit tcneslres, soit aquatiques. La couuoissanee des habi- tudes et des appétits de ces animaux di- vers doit pi ccédei' et diriger la prépara- li(in des appàlstpii trompent leur délianre vt les font tomber dans les embûches, ("os notions, que l'expérience et la routine ont données aux cliasseui-s et aux pê- «•licurs de profession , peuvent aussi s'ac- «luérir et n\ème s'étendre ou se perfec- tionner par Teludcde l'histoire naturelle. Que les habitans des canq^agncs ne pen- sent ))as «jue ce soit une étude diflicile ; pcrst)ane u'est mieux placé qu'eux pour s'y livrer avec avantage et pom- eu tirer des ressomces importantes enagriculture et en économie rurale. L'histoire natu- relle n'exige pas de jnofesseurs ; c'est la nature elle-même qui se charge de ren- seignement, quand on sait la consulter et écouter ses leçons. Ceci , comme il est aisé de le senlu-, n'a aucnn rapport à la partie purement mécanique de cette science, c'est-à-dire à la classification des êtres anhnés ou inanimés, et à leur ai- rangeinent méthodique dont on a fait depuis quelque tcm])S des théories fort embrouillées , s'accumulaul et se succé- dant avec une inconcevable rapidité, et toiijours sans aucun but d'utilité ni d'a- grément. Les appdu àowi^nX donc varier, sui- vant la nature dus animaux que l'on chcTche à surpremire : on les trouvera indiqués dans les articles qui traitent des différentes manières» de chasser et de pécher. (S.) APPI^ \rX. Ou npmme appeau tout A P P inslvument f[ui sert à uniler le cri d'un oivciiii ou d'une bête sauvage; et lorsijue l'abondunce du gibier ou le goût de la chai-se porte lui habitant de la campa- (»ne à dresser d s pièces aux oiseanx , ou auK bêles qui frécpienleut sou voisi- nage , il lui devient indisj-ensable de se munir, en une infinité ne rencontres, d\/pneai/.i qui rendent sa chasse inoiu» pénible, et sur-lont ]ilus fructueuse. 11 Y a (les a|>peaux particuliers et pro- pres à certains oiseaux exclusivenieiil ; il Y en a de comnuuis à plusicms es- pèces, cl qu'on emploie dans les pipées. Ou en a fait .aussi pour quelques bétes qui viennent à la voix de celles de leur espèce, telles (]ue le cerf, le chevreuil, le sanglier , le renard , le lièvre , etc. On'se sert d'api taux particuliers dans les chasses aux alouettes , aux caille» , aux perdrix rouges el grises , aux van- neaux et pluviers , aux bécasses , ca- nards et oies sauvages. L'appeau le plus commun pour les alouettes, est un petit c-^lindre de fer- blanc creux , de six ou huit lignes de diamètre, et deux ou trois d'épaisseur. Cet instrument a assez exacteuienl la forme d'une petite dame à jouer : ses deux faces ou tables sont percéc-s dia- métralement d'un petit trou par lequel l'air , attiré du tlehors , lorsque l'appeau est placé eulre les lèvres, produit uu pe- tit sifllement imilatif de la voix de l'a- louetle. Quelquefois nue des faces de cet appeau est convexe ou en calotte , el celte construction est mcme plus esti- mée ; le côlé convexe se place entre les lèvres. Ou imite encore cet appeau au moven d*uu noyau de pèche que l'ou aplatit des deux côlés , avec une meule ou sur une ]Merre , el (|ue l'on perce (Uamclralemeul ; on le vide ensuite de son amande el l'on s'en sert conuue du E recèdent. Quelques tMseleurs estiment eaucoup uu ap])eiui de cuivre <5\i d'ar- gent, l'oiuic duu tuyau long de trois ° IKJUce» A P P pouces et demi , dont l'ouverture supé- rieure â environ tVenx Tgncs de rlia- iiièlre , el qui va en diniinuatif jusqu'à l'autre exUéniité où i'ouverliue n'est que d'une demi-ligne. Une pelile bran- die plaie , soudée Je long de ce tube , à partir de la moitié de sa longueur, forme en cet endroit un très-petit anneau pour y passer un 111 , et , descejulaut vers le plus petit bout tiu tuvau , y embrasse el fixe une petite boule lenticulaire et creuse, de la grosseur d'un fort noyau de bigarreau , et percée d'un trou sur Varéce. Celte boule est soudée de façon <(ue le trou se présente obliquement à l'exlréniilé inférieure du lube, dans le- tpiel ou souille par l'autre bout pour eu tu-er le son désiré. Un troisième appeau à alouettes , et le pins parfait de tous, est fait d'os ou d'ivoire , long tie deux pouces , un peu Elus gros qu'une pliunc à écrire par eu as , présentant au baut, j)our l'insuf- Uation , un tube plus pelit el pres(pie ])oinlu , percé dans sa partie intérieure d'un Irou par côté , et garni dans son intérieur, au dessus et au dessous de ce trou , de bouclions percés comme dans Yajypeau à cailles. Ce petit instrument rend un sou très -clair et très-imilalif. Ix's appeau Y d'alouettes servent aux bec- figues, linottes, et autres petits oiseaux. L'appeau de la caille se compose d'un os arrange en sifllcl , et d'une petite poclic de cun- dont la jiression fait résonner ce sifllcl. Les amateurs emploient de pré- férence l'os de l'aile d'une oie ou d'un héron ; d'autres preunent celui de la cuisse d'un lièvre ou d'un cbat ; mais on se sert aussi Irès-comiuunémenl d'un os deuioiilon(pie l'ouest, an reste, obligé de polir, sur- tout eu dedans. La lon- gueur de cet os est de deux pouces à deux pouces et demi ; aux deux tiers de sa longueur, on le perce d'un Irou latéral dont les bords sont amincis. Le bout de l'os le plus voisin du trou est 'Voinc A/. A P P i53 bouché avec de la cire dans laquelle on laisse une ouverture comme dans le bouchon d'un sifllet , et qui correspond au dessous du trou. L'antre extrémité est fermée d'un pelit morceau de liège aussi percé d'un trou, dont la forme et la dimension contribuent à la qualité plus ou moins claire des sous du sifllcl. C'est à rextrémitédel'os, fermée tle cire, que s'adapte la bourse de cuir qui en fait lesoultlel. Dans quelques appeaux, celle bourse est coutournée eu spirale ou vis de piessoir ; elle est terminée par un petit morceau de bois en forme d'olive allongée qui sert à tenir l'appeau , et à tirer el pousser alternativemenl le souf- ilet, pour lui faire rendre un cri imitalif de celiù de la caille. Celte bourse est moins parfaite que celle qui |X'Ut s'adapter au uiéme sifllet , et c[ui est unie et jilate , longue de quatre pouces , large de deux doigts environ , et rein])lie de crin frisé comme celui qu'emploient les tapissiers; ce qu'on obtient eu le faisant bouillir. Il faut oliserver de coudre à points ser- rés la peau ou le maroquin dont on se sert eu celle occasion , pour ne pas laisser de passage à l'air. Si l'on veut faire jouer cel appeau , on étend la liourse dans la païune de sa luain gaucbe, el l'on ploie l'index de la uième main |)ar dessus. Ou frappe ce même doigt à petits coups ave(; le revers du pouce de la maiu dioile , ou même du jilal des deux pre- miersdoigls de la même main; celle per- cussion doit être faite avec une certaine mollesse pour produire des tons bien imitatifs. Cet ajipeau se uomme cour- caillet ; (fuelquelois le sac ou bourse est revêtu de poils pour rendre les petils coups encore |)lus doux. L'apjicau des perdrix louges est fait de buis tourné en forme d'un lrè>-g!OS œuf, mais dont les pointes s'allongeiil de manière à pn-senter deux tu\aux longs de quinze lignes environ. Ces deux lubes ue suivent pas la direction du 'i54 A P P grand fliamclre de l'œuf, mais ils foui cliamii un angle ti-és-ouverl u\ec. celle direclion ; l'inlérieur de la niacliine est creux, el ouvert sur lui côlé d'un. hou ciiculaire de dix-luiil à vingt lignes de diamètre. Les deux, luhos exléi-ieurs qui terminent les pointes de l'reut" sont gar- nis de deux tuyaux (|ui s'avancent l'un hur l'autre dans l'inlérieur de l'apncau , et se dirigent presque comme s'ds dé- voient sortir chacun par le bord du trou circulaire doul je viens de parler ; mais ces deux tuyaux se terminent avant dese rencontrer, et leursdeux orifices se correspondent ohli(pieinent, à une ligne environ de distance. L'un est d'un ])lus petit diamètre, et celui-là est de ])luine pour l'ordinaire; l'autre ponrroit le con- tenir , et il est communément eu bois comme la machine. Le ])r(jniiei' i-ecoit l'air ]iar le tuyau extérieur dans lequel il est enchâssé : l'autre tuyau extérieur, qui sert d'étui au second , est bouché à son extrémité. Celte marche, mise en jeu, donne une espèce de siKlement sourd. L'appeau à perdrix giises est cetle même petite boîte ou cylindre plat , creux et percé, qui a élc déciit jmur l'alouclle; il en diffère seulement par son diamètre qui est ])lus grand , el porte environ un pouce. On fait ces a])peanx en mêlai , ou en buis tourné; quelques lins ont une de leurs faces bonibée ; dans d'antres, le trou est bordé il'un pe- tit rentlemeut qui lait mamelon et qui se place en devant. Le cri de la perdrix grise est difllcile à imiter, et il i'aut sa- voir moduler par inlervalles , avec la langue , l'air qu'on aspire par les trous de l'appeau. On se scil pour les pluviers d'un sif- llet fait tie l'os de la cuisse d'un mou- ton , long de Irois pouces et demi : une de ses extrémités est garnie de cire , et présente le bec d'un silllcl ordinaire; dans la longueur sont deux autres h-ons, l'un vers le milieu qui s'ouvic et ïc lenuc A P P alternativement avec le doigt; l'anlre , vers l'extrémité inférieure , est aussi bouché de cire , mais on y pratique avec une épingle un tiou dont l'ouverture modifie la qualité du son. Oi> emploie encore pour ces oiseaux , ainsi que pour les vanneaux, une es|ièce de |ielite Irom- ])etle garnie intérieurement d'une an- che de cuivre mince , dont la vibration donne le cri du vanneau. Au détàut de cet instrument , on y supplée par ua morceau de bois fendu et garni d'une feuille delierre. En apjielanl le vanneau, on attire aussi les pluviers qui eu sui- vent sans doute la société. Le canard sauvage s'appelle avec un instrument fait eu lornie de petit baril long de deux pouces; ses deux extré- mités ont neuf ligues environ de dia- mètre, el son ventre ou reuilenient eu a douze. 11 est percé diamétndemeiU aux deux bouts , garni dans l'iutérieur d'une anche tle cuivre placée en long , el sur laquelle l'air est souillé par un trou ([ui se trouve au niilieu du ventre de l'ius- trumeut. Les appeaux de bécasse et d'oie sauvage, ainsi que C(!ux pour le cerf, chevreud , etc., sont faits il'après les n\ème5 Ibi'ines et mécanisme «pie la tronipetle du van- neau; ils ilifferenl seulement les uns îles aulrcs par les proportions. On seul tpie les diftérences des lougueius et gros- seurs de ces inslrumens doivent leur donner , du grave à l'aigu , nue grande variété de sons. Ou a pour la pipée deux espèces d'ap- peaux , savoir les ajipcaujc à sijjlet, et les apj'caux à languettes. Le sdilel des premiers est gros comme le pouce , el lei niiué |>ar un corps uvale el creux , de la fi"ure et de la yrosseur (1 un œut (1 oie; ce corps est perce sur le milieu d'un jielil Irou qui sert à va- rier les Ions. Avec cet appeau , bien fait, on imite la chouette , le coucou el la lourUrelle. A P P Il V a encore une autre espèce de sif- Ucl pour le coucou, la louricrelle , et les ranuers; sa forme esl celle duii cône tronque , ou d'une moyenne lunetle d'approche , dite lorgnette à specUicIe. Il a environ trois pouces de long , vingt lignes de diamètre à son extrémité supé- ric'ure , et dix ou douze à la plus élroile. C'est sur le bord de rcxtréiiiilé la pins large qu'est placée l'cndjouchurc du sit- Het; l'extrémité iiilérieurc est l'ermée, et pei'cée seulement au milieu d'un trou d'une ligne environ de diamètre ; ce troii , bouché et débouché l(iur à tour, sert à former dans le sou du sifllet un intervalle de deux tons pleins, ce qui donne le cri du coucou. La tourterelle a un roucoulenieut monotone qui s'ob- tient en sifllant avec le trou débouché. La matière de ces appeaux est la corne , l'ivoire ou le bois, enlr'aulres, le bois d'ébène. Les appeaux à languettes sont d'ordi- naire très-connus des habitans delà cam- pagne. Ce sont certaines feuilles pla- cées <'i nu entre les lèvres , ou enfermées entre deux surfaces res(|uo insensible. On re- coniiiiande aussi de choisn- les feuilles du milieu de la plante , celles du haut étant trop tendres, et celles du bas trop dures. Le chiendent dont la feuille est plus duveléo peut servir aussi, poiuvu (|u'on le fasse macérer pendant environ trois heures entre cjualre feuilles de ])apier gris , imbibées d'eau mêlée de viuaii^re. P'oy. l'article Pipée. ( S. ) APPELANTS. En langage d'oiseleur, on désigne par le terme à! appelant , ainsi que par celui de inocpiette , un oi- seau vivant qui , dans différentes chasses, sert à attirer aux pièges ceux de son es- pèce. Ces appelants sont quelquefois at- tachés par les pattes à des ficelles ou à lia piquet , de n\auière à avoir la faculté devolcleret s'agiter; d'aulresfois ils sont enfermés dans des cages , et placés sous des arbres ou arbustes , on dans des prés , selon la chasse dans laquelle ils sont employés. La chouette est un e\- cellent appelant pour la pipée. Il ftiut avoir des alouettes , des ortolans et des beefigues pour attirer ces oisillons , sm- toul dans la chasse au miroir. Les cailles et les perdrix nulles se précipitent uifail- liblemcnt dans les halliers du piège, der- rière lesfpu'ls on a placé uue femelle tle leur espèce, élevée en cage , et que l'on appelle dans cette occasion une citante- relie. ( l'oyez , pour plus de détails , les articles des diflérens oiseaux qui font 1 objet d'une chasse spéciale. ) Il est donc important, ])our celui qui met quelque intérêt à la poursuite de ces espèces de gibier , de garder chez lui A P P des appelants poin- les chasses qu'il veut ))rali(|uer. Lorsque l'on n'a jKjint eu cette précaution , il faut atteu Ire ];aliemment queque]qneinq)iiidenl oiseau soit tombé dans les piègc-^ , et le faire aussitôt servir de tnoiiucttc poiu' y appeler les autres. (S.) APPF.TIT, ( Economie rurale et vé- téi inaire. ) Lors(|ue les animaux pais- sent librement dans les pâturages , ils rejetteul a\ec soin les ])lante> «pii lelU" sont nuisibles;el comme ils n'éprouvent jamais d'excessifs besoins, ils prennent raiement des alimen-. au delà de ce qui est néce,NSaii'e ]iour les nourrir. Ils ne sont victimes deleur voracité, (jue, lors- que rencontrant de jeunes pousses d'ar- bres , des blés verts, des luzernes, du sainfom , ou des trèlles verts dont ils sont très-friands , ils en prennent avec excès. ( J'or. Indigf.stio.ns.) Dans l'état de domesticité, la santé des animaux dépend , sous ce rapport , des soins de l'homme , car ils ne peu- vent loucher aux alimeus que quand il )laîl à leur maître de leur en donner, eurs re])as doivent être réglés de ma- nière à ce qu'ils n'éprouvent jamais une faim excessive; car leur ap|)élit lante, aux environs de l'aris, ainsi que les essais tentés par plusieurs culti\atcurs, nous demontrenl qu'elle ne ]K'ut élie cultivée en jilein air, sous un climat où la chaleur de l'elé n'a pas mi ])lus grand ées au niidi, el abritées du norrl par des coleaux, ou par des nioiilai^iies. Les sols tenaces el aif^ileux ne «on- vieiinenl ]ias à l'aracliide. Klle deiiiiiule une lerre sablonneuse, léyère , el bien divisée. La manière donl vUe se re|iin- duit,quiest presque runi(|uedeeeyi'nre dans le rè^ne Yé^élal , indique (juVJIe ne peut fruclilier .-'vec facilite, et par con- séquent à ravanlai^e du cultivateur, si ou ne la place dans un sol dont les parties aient peu d'adhérence entr'elles. L'arachide, auisi (pic toutes les ])lantes légumineuses , pousse, après la ilorai- son, une gousse qui contient le germe des semences fpie la nature destine à sa reproduction : mais, au lieu de prendre sou accroissement el sa maturité à l'air, ainsi qu'il arrive dans ks autres jilantes, le pédoncule, qui d'abord soutenoil la Heur depuis la gousse tpii succède à celle-ci , se recourbe vers la terre , et bientôt la gousse s'y enfonce, } prend accroissement , et v accpiiert son tiegre de parfaite maturité. Si la lerre sur la- quelle la plante a été semée est trop argileuse ou trop tenace , la gousse ne s'y enfonce cpi'avec ditlicullé ; elle est ai'rélée dans sa marche ; et elle ne jient prendre tout le dévelo|ipcment donl elle est susceptible; el souvent même elle avorte sans donner de fruits. On conçoit , d'après ces considéra- tions j)livsiques, qu'il est nécessaire île cultiver l'arachide sur un sol sablon- neux, ou du moins sur une terre sus- ceptible d'être bien divisée Jiar des la- bours fréquens , et suflisamment pro- fonds. L'arachide se plaît sur un sol humide ; c'est pour cela cpi'on doit établir sa cul- ture dans des terres sullisanmicnl hu- mectées, à moins (pie ragriculleur ne ])uisse venir au secours de la nature jtar des ariosemens artificiels. La terre doit être fumée; car, dans Ja culture de cette plante, ainsi (pic dans A R A celle de tontes les autres, les récoltes sont toujours en raison de la quantité d'engrais répandus par les mains indus- trieuses du cultivateur. Le fumier doit èlre bien consommé ; et il v aura de l'avanlage à le distribuer dans chaque trou, au lieu de l'enlouir eu totalité sur l(jute la surface des cliamps. On doit semer toutes les graines de l'arachide de la même manière (ui'oa sème les haricots dans plusieurs ea- droits; c'est-à-dire, que l'on forme, avec un boyau, des trous peu profonds, à la distance de trois décimètres, dans lesfpiels on jette deux, ou trois graines, el (pi'on recouvre, eu poussant avec le phu de l'iustruiueut uue petite (juantilé de lerre. L'époque de la semaille doit cire dé- terminée par celle où l'on présume que l'on n'a plus de gelées à craindre. L'a- lachide est extrêmement susceplible du froid. .Si elle éloit atteinte jiar les gelées tardives du jiriotemps, lorsqu'elle a jeté ses premières feuilles, elle periroit ; et avec elle s'evanouiroieul les espérances du cultivateur iinjiiévovant. On doil avoir soin, lorsipic la plante commence à lleurir, de lut donner ua binage, pour extirper les jilantes pa- rasites. Ce travail aura lieu dans le cas où les plantes parasites se mulliplieroient trop, oupousseroient avec trop de force. Lorscpi'on s'appercevra (pie la majeure partie des gousses a pénétré dans la terre, il est tcmjis alors de buter chaque pied, et de recouvrir les goiis>es (pii se se- roicnt rapprochées du sol , mais qui cejîendant resleroient encore exposées à l'air. Les ennemis que l'arachide a à redou- ter sont les mulots, les taupes, les vers , et en général tous les insectes qui alla- (juenl les racines des plantes. Ils se por- tent de préférence sur celle-ci , parce (juc la gousse , (pu croit sous terre à la mauiere des tubercules , est facilement ARA. entamée , et qu'elle conlient une se- nitiice huileuse du goût de ces animaux, La récolte de l'arachide doit être dii- férée jusqu'au mois de novembre; son fruit acquiert de la grosseur jusqu'à celle éjioque , sur-tout dans nos cli- ni.ils, où la végétation n'est pas aussi ] romptequedans]e!»paysoù celte plante est indigène: d'ailleurs, on n'a pas à craindre (ju'elle soit endommagée par les premiers IVoids de l'automne; lors- que sa tige ])rendra une teinte jaune , ou qu'elle se lancra, on poiara com- mencer la récolle. Cette récolte est facile; elle s'effectue en prenant la fane d'une main, et la tirant à soi. Les gousses, (ixées à la plante par les pédoncules, sortent de terre sans qn'd soit nécessaire de se servir d'un instrument pour les en retirer, (an laisse sécher les pieds sur les champs, si le temps est Leau; ou Lien on les porte sous des hangars ou dans des greniers, pour (ju'ils puissent ac(|uérir le dernier degré de siccité. On jicut les conserver en les suspendant aux. miuaiiles, ainsi que nous l'avons vu ]iratiquer dans le royaume de \ alencc; ou bien , ou sépare les gousses de la lige, et on les culasse sur des planches jusfju'au moment où on veut employer les fruits pour la se- maille, ou pour la fabrication de l'huile. Prupriétés éconoini déparlcniens méridionaux, «ù lu chaleur du climat u'csl pas assez ARA ^59 intense pour favoriser la culture des oli- viers. Comme l'introduction en France de l'aiacbide, ne date (pie de deux ou trois années , et que les avantages (pi'on peut en retirer ne sont pas a^sez connus , nous allons exposer les usages auxquels elle peut être appliquée. Les semences, communément au nom- bre de deux dans chaque gousse , don- nent un aliment dont les Indiens du ?ilexique , et ceux de quelques autres parties de 1" Amérique méridionale, font un assez grand usage. Ils les mangent crues, ou ils les font rôtir sur les char- bons. Dans le premier étal , elles ont uu goût assez agréable , mais un peu âpre, et approchant de la saveur des haricots crus. La meilleure manière de les man- ger c'est de les passer au feu ; la cuis- son leur enlève le goût de fruit qui dé- plaît aux ])ersonnes qui n'y sont pas ha- bituées. Ou les met sous la cendre ; oa les fait griller dans une poèlc ; ou on les met, sans les séparer de leur gousse, dans un four chauflé modérément; ou peut les faire cuire dans l'eau , et les acconnnoder â l'huile ou au beurre, à la façon des graines légumineuses , ou. même en laire de la purée : mais ces espèces de ragoûts ne plaisent pas à tout le monde. La semence de l'arachide peut , après avoirélé torréfiée et broyée, donner une boisson caféiforine , ainsi <{u'oii le fait avec plusieurs espèces de baies , de grains, etc. Ceci esl une affaire de goût, et ne peul être prescrit comme un nioyeii sup|ilementaire , que d'ajirès la |)osiliou et les circonstauces où chacun se trouve. On a même essayé d'en faire de la bouil- lie et du pain , eu torréliant légèrement le marc ipii reste après l'extraction de l'huile et eu y ajoutant une certaine quantité de farine de IVomeut. Ces ali- meus ne conviennent guèresi que duus les temps de disette. i6o A B A On peut en tirer parti en la soumet- tant à la torréfaction , ot en l'apprèlant avec ilu sucre, ainsi (pfon le fait pour les aman Je s, lespislaclies, et les pignon •;. L'arachide peut suppléer avec avan- tage le cacao dans la confection du cho- colat. Nous avons rapporté «rKspai-ne du chocolat fait avec un tiers d'arachi , elle exige par conséquent une moindre quantité de sucre. Les usages économiques derarachide, dont nous venons de faire mention, ne sont en quelque sorte que secondaires, et ne présentent pas, à beaucoup près, des avantages aussi réels fpie ceux qu'on peut en retirer, en faT?T»«t servir son truil à l'extraction de l'huile qu'il donne en abondance. Afin delesoumettreàcctle opération , il est nécessaire de le séparer des gousses qui l'euveloppiul. On peut employer à ce travail des enfans ou des femmes, dont la main-troeuvre est tou- jours nioins ilis]^endieuse. Il sera encore plus économique, pour les personnes qui o]>érerout en grand , de se servir d'une machine construite à cet effet. M. Ta- bares, chanoine à Valence, en l'.spagne, i\\ù le premier a cultivé l'arachide en Europe , a iniagiaé une machine que ARA nous avons rue dans sa maison : elle est composée de deux cylindres cannelés, souteiuis verticalement l'un sur l'autre, et contenus dans une caisse sui-monlét; d'une trémie. Les cylindres, qui ont 4 décimètres 6 centimètres ( 17 pouces) de long, et i5 centimètres ( 6 pouces ) fie diamètre , se meuvent ensemble par le moyen de deux roues d'engrenage, placées à leurs extrémités. On a adapté au dessous de chaque cylindre une cloi- son ou section longitudinale de tam- bour, formée de planches qui sont tail- lées en rainures dans la partie placée inuuédialement au dessous des cylin- dres. Ces cloisons sont fixées aux deux parois opposées de la caisse dans leur partie supérieure, taudis que la pjirtie inférieure passe au dessous des cylin- dres, \\n peu au delà de leur diamètre. Les gous>es de l'arachide tombent sur la cloison supérieure; elles vont aboutir au dessous du cylindre, où elles sont brisées entre ses cannelures et celles de la cloison; elles se rendent ensuite sur la cloison inférieure, où elles subissent un second froissement par l'eflet du cy- lindre inférieur. Celte machine, qui pourroit être cons- truite d'une manière )>lus simple et plus parfaite, écrase les gousses de l'arachide, de manière à en dégager l'amande. Plu- sieiu's de ces amandes se trouvent bri- sées au sortir de la machine; mais cela importe peu , puisqu'elles ne le sont pas assez Ibitement, pour fpie l'huile puisse eu être exti-aite. On sépare les fragmens des gousses d'avec les amandes, en les soumettant au vannage , ainsi qu'on a coutume de le faire pour le cacao. Lors(|u'on a étos'^é et vanné les fnùts d'arachide , on les fait ]>asser sous une meule , afin d'en extraire l'huile , ainsi que cela se pralif[ue pour les olives, ou pour les graines oléagineuses. On dit qu'on est dans l'usage, au Pérou, de les lorréller légèi-emeul avant de l« soumet tic A R A sonmcUre à la pression , cl d'en extraire riiuilc; celle qui en provient alors doit avoir un t;oùt j)arlicnlier , et diflerent de riniile ordinaire. Nous ne saurions dire laquelle des deux, est préférable à l'aulre , pnisqiie notis n'avons point f^oùle celle que l'on olilient , après avoir torielie les amandes. La manipulation esl , dans ce dernier cas , plus dispen- dieuse , et l'on obtient une moindre quantité d'iiuile. Après avoir trituré les semences sous la meule , et les avoir mises dans des sacs , on les soumet à l'action du pres- soir. Si elles ont été parlailcmenl écra- sées , ime seule pression suffira jiour ex- Iraiie toute l'Iuide qu'elles contiennent; mais il faudra, dans le cas contraire , les l'aire passer une seconde fois sous la meide , et puis sur le pressoir. On doit choisir un temps chaud poiu- faire rcxtraclion de l'iiuile ; car elle coide dd'(icilemenllors(|u'il fait froid; et il n'est pas ])ossible alors d'cN-traire toute celle que contient le fruit. L'arachide donne en huile la moitié du poids des i^raincs soumises à la pres- sion ; le produit excède même quelque- fois cette proportion, tandis que, dans d'autres circonstances, il luiest mférieur. Lorsque l'huile d'arachide a été faite avec les soins qu'on doit apporter à ce sjenre de manipulation, elle a un goût assez délicat , et jieut ren\placer avec avantage toutes celles qu'on cnqiloic aux usages de la table ;clle est cepen- dant inferieuie à l'huiled'olive. Ilesldif- liciledeluienlevcr totalement une jictitc saveur de fruit, qui lui est propre, lors- qu'elle esl récente, mais tpii se dissipe néaiuuoins avec le temps. Au reste , cette saveur est insensible , lorsque riuiile est eniploAée comme assaisonne- ment , et que sa iabrication est soignée. 1/liuile d'aracliide , d'après les expé- riences co ni jiaralivesfpii en ont élé faites, paroitsupérieure,dans l'usage deshunpes. Tome XI. A R B iGi à toutes celles dont on se sert habituel- lement. ISon seulement elle donne une lumière p'ns vive , et elle produit moins de fumée que les huiles d'olives , de cof- za , de lin , de noix, etc., mais, à quan- tité égale , elle dure un plus long espace de temps. Llle esl susceptible d'ètie em- ployée dans les arts , sur-tout dans la fa- brication du savon. Sa fane, ainsi que ses gousses , peuvent être données aux bestiaux comme un supplément de nour- riture. ( Lasteïrik. ) ARBALETE, {Chasse^ pi'^'S'^ '^{"^ '■'''' son nom de sa ressemblance avec l'espèce d'arme dont on se servoit beaucoup autre- fois à la gu(nre , pour lancer des dards et des lleches. Quoique ce piège ne soit guères ]ilus en usage que l'arme qui en a fourni le modèle , il est néanmoins des occasions où l'on peut encore l'em- ployer avec avantage ; par cxcnqile , pour jirendre les Ions , les lérols et les autres animaux qui rongent les fruits des espaliers. On y ]»lace pour ap])àt des noix sèches à demi-cassées, une pomme, nue châtaigne , ou un bout de chan- delle, etc., et on les arrange de manière que l'animal ne puisse y arriver que par l'arbalète elle-même. Cet instrument est décrit et dessiné dans les deux lincyclopédics , et dans presque tous les ouvrages qui traitent de la chasse cl du jardinage. Je mO dis- Senserai de répéter ici une description éjà répétée tant (\e , el sa vue ex- cite les aulres ciseaux à det endre sur l'arbret. Le chasscm- doit faire j« utr sa moqueile quand il les vcit lein ntr au- tour dl^ ] ii'ge , en paroissaul craindre d'en approeber. Les lieux proj^es ù len be l'arbiet , sont les eiuli otl> du pa.'^age e^ « iseaux, tels que les avenues d'un \eigcr , Ks en- virons d'une chènevière. l.'lieiMViiu ma- lin, et l'epufjue du | rni!em| s el de l'au- tomne , sont les plus favorables à celte chasse. On ]irépare aussi un aibret particu- lier pour les BEf.Kictrs. ( P"oy. ce moi.) En Lorraine, j'ai vu dans ma jeunesse, que l'on se servoit eu quelques ea- uroils d'un arbrel portatif, avec le- quel ou chassoit sur-loul aux moi- neaux el aulres oiseaux qui fréquentent les haies el clôtures voisines des >iilages, des fermes el îles habitalu)ns rurales. Cet arbrel est une jeime tiged'arbre assez rameuse, déi^arnicdeses leiulles,elà la- (pielh- on laisse des branches dégagées de presque toutes leurs feuilles , | our servir ellcs-mènies de gluaux. Un bonmie armé de cet apj areil se rend le long des haies, diirière les(juelleï il 4>e tapit, en tenant son' arbiel élevé au liessus des aulres arbrisseaux ; il se met à Jroiier ; (^i'O)ez Appèal ) alors les oisillons se rassemblent. Quand le chasseur les voit se poser siu" l'arbret , il donne lui cuvip ARE tic poignet cpii en imprimant itn monve- menlbrusfjueàrarbrcl,iicmanquegnèrcs «l'en e'ni])èlrcr J)lusienrs(la7is la glu dont les petites branches soûl eiuliiiles , et il ne quitte son poste qneqnand les oiseaux cessent île repondre à son appel. (S.) AREOMETRE , ( Physique. ) Il est reeoniin maintenant que raréomèlre in- diqué par Rozicr conunc le meilleur n'est point exact ; ses degrés ne répon- dent pas à des diiTéreuoes égales de den- sité. L'aréomètre dont tous les physiciens se servent aujourd'hui est celui que l'on nomme balance de Nicliolson, du nom de son inventeur. L'usage en est très- siir et très-commode. Il est fondé sur ce principe : lors- (|u'un corps plongé dans un liquide y Mnnrge en j)arre, le poids du liquide déplacé est exactement égal au poids du corp;,. D'après cela, si l'on a un instrument dont on connoisse le poids, ([u'on le plongesuccessivemcp.ldansdeux liipiides dliï'érens, eu ajoutant à chaque lois les poids nécessaires jiour le faire eufbncer j\isqu'au même point, les volinncs de li- quide d('j lacés seront égaux, leurs poids seront connus ; en les divisant l'uu par l'autre, ou aura le rapport d■"''"■ C'est aussi le poids du \oluine d'eau déplacée. En divisant par cette quantité le poids du corps, on aura .sa ])e'>aiiteur spécifique, qui sera égale à 2, dans l'eveni- ])Ie que nous a vous choisi; on voit qu'un pared corjis pèseroit deux fois plus que J'eau dislillée, à volume égal. Si l'on vouloit peser amsi une sub- stance plus légère que l'eau, il faudroil, eu la niellant dans le bassin inférieur, l'allacher d'une manière fixe : dans ce cas, le coi'ps qui sert d'attache est censé faire partie de l'aréomèlre. Nous avons supposé que la substance que l'on veut peser n'est pas de nature à s'imbiber d'eau; autrement, il faudroil avoir égard à celle dont elle se chargeroit. ( Pour ce\&,i. ) ARRhT , ( Economie rurale et; l'é- térhini:e , ) terme de manège qui ex- prime l'action de mettre fin à l'allure d'un cheval. L'iurét est d'autant plus diCdeile à obtenir, que l'alluro, dans la- quelle il est lancé, est plus piécipitée; cependant l'arrêt s'exécute sans peine, lorsque le cheval est abf.ndonné à lui- même, ou lorsqu'on rallentil son allure pai' des temjis successifs qui peuvent jnême être assez rapides. L'arièt est lUic tics a lions les plus pénibles pour le cheval, et il exige beaucoup de tact de la part du cavalier. L'arrêt brusque , ou le passage d'une action véhémen'.eau reposleplusabsolu, détériore les barres, les jarrets et les j-eins du chcva^; s'il ear un premier temps ou par uu lemps d'avertissement, qui consiste à cliarger un peu le derrière en s'enfon- cant dans la selle, et en martruant sur les Jjarres une tTes-légère pression au mo- ment où le cheval s'enlève. On clôt l'arrêt, dans le deuxième temps, par une autre pression , toujours légère , mais ferme; ainsi toutes 'es puissances qui exécutent la déter.te. tl qui se lancent en avant , se trouvenl mo'érées par le j)remicr temps. L'oscillaiion du devant sm" le derrière commence, et elle arrêle ains' complètement la progression dans le seconvl temps. L'animal est ensuite ce qu'on appelle placé : l'harmonie qui a existé dans les derniers temps du mouvement fait que Je repos commence sans coulrainle et avec gi'ace; le cbev.d est d'a]>lomb sur ses quatre membres,el est également dis- posé à reprenJre une nouvelle allure, sans déranger son équilibre. Les jarrets des chevaux de voiture se trouvent pareillement forcés,si on ne les arrête avec les précautions qui viennent d'être indi({uéc3. Plus le fanleau est con- dérable, plus la m.irchc est rapide, plus il y a de dangers dans l'arrêt non pré- paré. Nous avons cru devoir traiter de l'arrêt, non comme article de manège, ce n'est ])as notre but; mais connue action dont le mode intéresse beaucoup la couservatiou des chevaux. (Cn.et Fr.) Arrêt, (^C//ûsse,) immobilité subite du chien couchant ou de plaine, lors- qu'il apj^erçoit on sent de très -près le gibier, qui, de son côté, ne bouge pas, el lient les veux fixés sur lui. Dans l'ar- rêt, le chien soulève une patle de devant, et sa queue roidie esl sans mouvement , an lieuqu'il l'agilo vivement avant l'arrêt, quand il rcnconlre , c'esl-àtlire tpiaud A R R Il commence à scutir le gibier. Une des priucipales qualités d'un chicu couchant est d'arrêter ferme , afin de donner au cliassenr le temps û'approclier et de lircr le gibier tout à son aise. Quelfiuelois le chien points ou marque un taux arrêt , devant une alouette , par exemple , ou lorsqu'il trouve un endroit récemment abandonné parles animaux sauvaj;es; mais alors son repos est coni-t , et il se remet bientôt en quèlc. Voyez l'urticle de la CiiASSK. (S.) ARRHES, ARRHFR, ( yichJkion à cet article. ) 11 ue se lait gnères, sur- tout à la canqiagne, de vente ni de mar- ché de tonte es])èce , que ne piéctîtle la remise de quelque valeur en loiiue (Var- rJii's. L'on ne doit donc pas ignorer la législation qne le Code civil , décrété en l'an 12, a consacrée sur cette maiière. Le paragraphe q du i"^. chaj). du lit. tj , porte ce (pii suit : « Si la j)romesse île vente a été iaite avec des arrhes, chaciui des coiitractans est maître de s'en dé- j)aitir; celui qui les a données, eu les ])ei(lanl, et celui qui les a reçues , eu rcsliluanl le double. » ( S.) ARROSEME>"T, {Agriculture pra- tique et Jardinage. ) On arrose de plu- sieuis manières , à Jifférentes époques de l'année, et à diilerentcs hcm'es du jour, suivant les cliiuals , les locali- tés, les saisons, et les natures de cnl- lures. Ces diverses mo lillcatious , qui Sci-ont suivies il'observations sur les di- fér'ntes proprielés des eaux , feront le sujet de cet article. Pratique df.s diveks modes d'arro- SEME\s. — Des arroxerneiis par eau courante. Les arrosemens ]iar submer- sion on par iirigalion se font an moA en de canaux ou ri^^olcs superiem> an ter- rain qu'on vent arroser, et cK.s(|ncls on vcul tirer les eanx qu'on fait venir quehpiefois d'une graude disiauce ; la A R R 167 eonslruction des canaux, qui les char- rient , les petites c 'luses qu'elles exigent souvent , le ménagement des pentes , les rigoles , les vannes , les conduits de décharge qu'elles nécessitent , sont des travaux qui appartiennent plus à l'ai^chi- tecture hydraulique , qu'a l'agriculture. Les terrains destinés à être arrosés par submersion , doivent être nivelés le plus horizontalement possible, et tra- versés par une ou j)lusieurs rigoles ([ui excèdent son niveau. Celte rigole doit cire élevée au dessus du leirain , de toute sa p.ofoudeur, s'il est possible, et se trouver siltiée à la partie supérieure de la pièce. Qnehpies vannes placées Je distance en distance sur les côtés , ser- vent à l'écoulement des eaux de la rigole dans la jiièce de terre , tandis qu'une autre en traveis, intercepte le cours des eaux. Lorsqu'on veut arroser la pièce de terre ainsi disposée, on barre le cours des eaux par la vanne qui le •traverse , et l'on ouvre au contraire celles qui sont sur le côté de la rigole: bientôt les eaux s'épanchent sur toute la .surface de la pièce , el l'imbibenl à une grande profondeur. Celle sorte d'arrosemcul a lieu pour la culture du riz dans le Piémont , dans le Milanais, cl dans plusieurs parties de rinde : on rem|)loie jtour arroser les j.rairies naturelles, dans une grande jartie de rEuro]ie , et principalement dans le INlidi. Dans beaucoup de nos dcpartemens méridionaux , on arrose de celte manière les ]:rairics artihcielles , et particidièremcnl les luzernièrcs: on se serl aussi de ce mo>en dans les jardins de ces mêmes contrées , et dans ]ires(pie loul le midi de l'Europe , pour arroser les carrés de gros légumes, les salades (pii sont j)lanlées Ti.u- ])lanclies , cl endn, jusfpi'à tics ])late-bantles con- sacrées à la culture des piaules dans les jardins botanupies. Dans la ])arlie tempérée de la France, iG8 A n r; on arroso par iirigalion les cressonnières, et les planches destinées à la culture des plantes de marais ; enlln , on arrose de cette manière , sur les côtes de Bar- barie, les ])Ianlations d'orangers, de dat- tiers, et de presfpie tous les arbres l'rui- licrs. u^irroseitientpar submersion. Cet ar- rosement est le plus convenable aux climats chauds , et presque le seul (pii y soit eu usage. Dans les pays tempé- rés, et particulièrement dans le midi de la France et de l'Europe , on l'emploie avec le plus grand succès, pendant l'été, pour toutes les espaces de cul- tures. Son usage , plus répandu dans les pays septentrionaux , siu-tout pour les prairies naturelles ou arlilicielles , augmenleroit les produits de l'agricul- ture , et ]iar conséquent la riclicsse des Etats. L'utilité de cette espèce d'arrosemer t est généralement reconnue ; les produits qu'elle donne , sur-tout en fourrages tnés des prairies artificielles, sont au moiusdu doublede cequepeut produire une prairie de même nature, aoandour née aux eaux pluviales. Il n'est jias rai-e de faire dix bonnes coupes ou fauchai- sons de luzernes , par an , dans les dé- partcmens méridionaux , sur une lu- zernière arrosée ]Kir irrigation , tandis qu'on en fait à peine trois sur celle qui n'est arrosée ((ue par les eaux du ciel. Mais, par la raison que la végétation est plus rapide et plus abonilante , il se fait aussi inie plus grande déperdition d'humus, ce (pii nécessite uueplus grande quantité d'engrais pour le remplacer et soutenir la vigueur des cultures. Cette augmentaliou dedéi)cnse, qui est peu considérable, est Iresavantageusemcnt couverte j.ar l'abondance des produits. 11 faut convenir cependant ([uc Ions les engrais enq>loyés à cette culUnene tour- nent pas au profil des plantes, et ([u'unc ■ pqrtic, délayée p.u- les eaux, est entraioéc A R R par elles à une profondeur en terre qui la rend inaccessible aux racines des plantes, et que la couche supérieure seroit bientôt appauvrie , si l'on n'augmentoit pas la quantité des engrais ; mais, comme c'est a\ec des prairies que l'on obtient des fouirages, cpie les bestiaux fournissent les engrais, et que les engrais produisent des récolles aliondantes, il est écono- mique de faire les premières dépenses, })our obtenir des résultats aussi avanta- geux. ylrrosemcfUpar nappes d'eau. L'ar- rosement par nappes d'eau est peu connu, et je ne l'ai vu ])ratiqué que dans un très-petit canton Je l'Ilalie, aux environs de Lodi. Cette espèce d'irrigation exige des dispositions particulières dans la pré- paration du terrain , et dans la construc- tion du canal d'arrosement. On donne au canal six lignes de pente environ par toise, de sa p.irtie supé- rieure à sa partie inférieure. Il est nivelé exactement dans la direction de sa pente. Son élévation est au dessus cki terrain d'environ la moitié de sa profondeur. Le bord du canal opposé à la pièce de terre arrosable est plus haut de six pouces que celui qui est evlérieurauchanqi. Une vanne ferme exactement son lit, ù l'en- droit où il dépasse la longueur de la pièce , et où il la quille pour entrer sur le terrain voisin. Au bas de celte même pièce, se trouve un petit canal servant à l'écoulement des eaux surabondantes ; il est cons- truit comme le précédent, mais enfoncé de toute son épaisseur dans le terrain , et sou bord extéiicur est plus élevé de six ponces, que le niveau du sol de la pièce dans sa partie basse. Lorsqu'on veut arroser les pièces de terre ainsi disposées, on fait arriver les eanix dans L canal supérieur , après en avoir ferme la vanne de l'extrémité : U se remplit bientôt , el les eaux arrivant toujours, elles s'échappent par le boni le plus A R R j)liis bas, et forment une nappe qui, s'e- teudaut de proche en proche , couvre tout le terrain , et est reçue par le canal inférieur. Cet arrosementest presque uniquement alfeclé aux prairies naturelles , dans le voisinage de Lodi ; mais il pourroit être Cnqiloyéà beaucoup d'autres cuUures. Son principal mérite est de conunuui- quer aux végélaux uue humidité vive qui les fait croître avec une rapidité pro- digieuse. Il n'est pas rare de faire, sur un Ere arrosé de cette manière , douze onnes coupes de fourrage dans le cou- rant de l'année , c'est-à-du-e , une tous les mois. On prétend qife le fourrage qui en provient est plus sain que celui fourni par les prairies où les eaux sont stagnan- tes : mais , ce cpii eét certain , c'est (pie l'air ambi.int de ces prairies n'est point malsain comme celui qui yjasse sur les jirés arrosés à la manière ordinaire, cela doit être ainsi : les eaux courantes as- sainissent l'air, tandis que les eaux stagnantes le méphitisent. Pour établir cette sorte d'arrosement, il faut des eaux abondantes , des pentes variées, un climat chaud , toutes eir- constances qui se rencontrent difliciie- ment réunies ; mais, lorsqu'on les pos- sède, il faut en faire usage. On pourroit s'en servir avec avantage pour la cul- ture du riz , proscrite chez nous à cause des maladies qu'elle occasionne, et dont le germe seroit détruit , puisque la cause n'existeroit plus, ylrroscnient parinjiltratlon. Avro^cr par inlillialion , c'est tenir l'eau au ni- veau du terrain. Celte esjièce d'arrose- ment ne convient que danslespa^ splats, dont le sol est S])ongieux, et où les eaux ont un cours très-lent. On entoure la pièce de terre, que l'on veut arroser de cette mainere , de fossén ]ilus ou moins larges et en proportion de l'élendue de la pièce et de sa perméabililé à l'eau. Le plus souvent on leur donne deux Tome IX. A R R i(jg pieds de profondeur sur autant de lar- geur , ils sont creusés dans le fond en forme d'augct. Ou airose plus partieulièrement de celte manière , les ]irairies naturelles destinées aux pâturages des bestiaux. La Hollande en offre des exemples très- intéressans et très-mullipliés. Les vastes plaines delà Balavie offrent d'immenses tapis tie verdure, unis comme des tables de billards. Elles sont coupées par une multitude de canaux, de fossés, et de ri- goles qui pai'lagent le terrain en carrés plus ou moins grands, mais assez sou- vent de trois à quatre arpens d'étendue. Les rigoles ou fossés aboutissent à une Jjourse commune, au bord de laquelle se trouve établi un nioulin à vent d'une cons- truction extrêmement sinij'îe. C'est ce moulin qui est le régulateur des eaux. Menacent-elles de s'élever au dessus du niveau du terrain ? ses ailes sont mises au vent ; il enlève et verse dans le canal de décharge , les eaux surabon- dantes. Les eaux baisscnl-ellesau dessous du niveau du sol ? il s'arrête; et si elles deviennent trop basses , alors le canal de décharge les rétablit à leur niveau. Sur ces pâturages on voit communé- ment douze vaciies , deux chevaux , huit mouton* , et deux porcs, qui v sé- jonrnenl nuit et jour tiepuis le printemps jusqu'à l'automne. On ])rétend f[ue celte réunion de bestiaux est nécessaire, tant pour tirer fout le fruit possible de la ])rairie , que pour maintenu' la bonne qualité de son herbage. \ oici la raison que l'on donne de ( e fait assez remar- quable. Les vaches ne ramassant les her- J)ages qu'avec la langue , ne les coupent c|uà trois ou quatre ])otices de terre; les chevaux qui viennent ensuite se nourrissent des herbes laissées par les vaches, et les ])incent luscju'à un pouce de teire ; arrivent alors les montons qui aiment de préférence les herhes courtes, liuesjclqui lesbroulenl jusquercz-terre. lyo A R R Les coclion<; trouvant tlccoiivcrles les plantes à racines charDucs, telles qucles œnanllies, les ])issenlils, les scorsonères , les traj^opogons elautrescic cette espèce, plus unisihifs qu'utiles , ils les anachcnl et en font leur ]\ilure. (hielquefois des poules s'écartant des métairies voisines , viennentpailredansla prairie, el\ ramas- sent les tarâmes tombées, les larves d'in- sectes, et les vers. Ainsi , il n'y a rien de perdu, tout est misa profit , sans qu'il en lésuUe aucune ri\c parmi des animaux d'espèces si diliérenles ; ils vivent lous sans conciuTcuce pour les alimens, puisque ce fpie les uns délaissent et ne peuvent mani^er , est préféré par les autres. Les cigoi^nes jnngent le pays des reptiles cpii s'y trouvent. (^)uan<{ l'bcrbe de la pièce de prairie est é(>uisée par les animaux qui ont vécu dessus, on les fait passer dans une autre pièce; en la quittant , il semble <|u'elle ait été tondue par les plus lia- liiles faucbeurs. Il ne s'y rencontre que (nielques trous faits par les ])orcs, pour tirer lesracines des plantes nviisiblcs, dont ils ont pnrgé la prairie ; on les boucbe avec la béclie , et l'herbage qui re]iousse bientôt invite lesanimauxàs'en repaître. Il est plusieurs grands arbres (|ui af- fectent de croître dans les terrains imbi- bés par les eaux , telles sont diverses espècesdesaules,de peupliers, de frênes et d'aulnes , parmi nos arbres indigènes; on remarque, parmi les arbres éliangers le platane d'Occident, l'érable à feuilles de frêne , le tulipier de \ irginie , le tupeîo ou nissa aqiiatica L. Les oseraies viennent beaucoup mieux dans les terrains arrosés [lar inllltralion , que dans ceux qui le sont par irriga- tion ou par submersion. Dans les jardins paysagistes , où l'on fait cas de la cultiu'C des arbres étrangers de nature aqua- tique, ou établit artilleielleineiit des marais propres à leur con.-ervation. Ces marais artificiels sont de grande bassins de différentes formes , suivant le goût A R R du propriétaire ; on élJibllt au milieu des îlots"; ils sont entourés de planches de bois de chêne, lesquelles sont per- cées d'un grand nombre de trous. Oa remplit ces «espèces de caisses d'une terre préparée convenablement à la na- ture des arbres qu'elles doivent contenir, et on y fait entrer les eaux. Il exi^toit dans le jardin botanique de 1 rianon , près Versailles, un bassin de cette es- pèce, dans lequel nous avons tu en pleine vigueur , et fleurissant, un grand nombre d'arbres et d'arbustes étrangers, et des plantes précieuses , tels que le clirca paliistris , le myricu cerifera^ l'hypericiim kahniaTiiim L. ; beaucoup de vacciniiin américains, Aq rhododen- choThs , de kabnia ; et , parmi les plantes , les sarraccnia , la Dionœa mmcipula , les cj pripedlnin , etc. Dans les jardins bolanifpies , ou ar- rose par inlillration les planches bau- gées et remplies de terreau de bruyères. Le moyen qu'on emploie est très-simple. On établit dans la longueurde la planche, vers son milieu, à la profondeur de dix- huit à vingt pouces , un tuvau de terre ou de grès , percé dans s* longueur de beaucoup de trous ; il est fermé par un de ses bouts et forme un coude par l'autre, lequel vient aboutir hors de terre, à un baquet dans le(|uel on verse de l'eau destinée à imbiber le sol de la Elanche , toutes les fois qu'il en est esoin. Cette sorted'arrosemeut humecte la terre sans la laver, et entraine au fond de la planche les engrais utiles à la vé- gétation des plantes <|u'elle nourrit. On arrose encore par inlillration beaucoup de jilanles délicates et sur-tout des semis à graines très-iines, qui se font ou se cultivent dans des pois. Au lieu de les arroser à la manière ordinaire , avec l'arrosoir à pomme, on se contente d en- foncer le fond de leurs vases dans une terrine ou un biiquet qu'on entretient plein d'eau. Par ce moyeu, la plante ue pompe que l'humidité qui lui est cou- A R R Tona])lc , et ne court pas risque d'être (Joraciuée par l'arrosoir. Arrosemdxs faits a bras d'hommes. — .A l'arrosoir. Les arrosemeiis avec les diverses espèces d'arrosoirs ne sont en usage bahituel que dans la parlie septen- trionale de l'Europe. Si on les emploie dans la parlie méridionale , ce n'est que dans les jardins , et dans ceux où l'on élève des ])Iantcs étrangères qu'on cultive dans des vases. Les semis délicats qui se font dans les jardins légumiers ou lleurisles, s'ar rosentavec des arrosoirs à ])onuues,doiit les trous sont plus ou monis fins , en raison de la délicatesse des cuitui'cs aux- quelles ils sont destinés. Ceux enrployés pour les semis de pleine terre , étendent l'eau sur une surface de deux pieds car- rés environ , et les trous de lenrs pmiinies n'ont pas plus d'une demi- ligne de diiïmèlre. Ceux doni on se sert pour les arroscaiens des semis en pois, en terrines, ou dans les caisses, ont la jiomme, ainsi que les trous do it elle est percée , moitié moins grands que ceux du précédenl. Les gros pots de terre, ou les caisses qui renferment les arbres ou arbrisseaux d'orangerie , ou de serre, s'aiTosent avec des arrosoiis à goulots, dont l'ouverture a environ un pouce de diamètre. Les grosses louffes de plantes vivaces , les ai-bustes , les ar- brisseaux plantés en pleine terre , s'ar- rosent encore avec le même arrosoir. Mais, dans les jardins légumiers, et particulièrement dans les m;u'ais de Paris et de ses environs , ou arrose les gros légiunes par la gueule de l'arrosou" à pomme, pour suppléer à celui à goulot. Celte sorte d'arrosement est intérieure à celle qui se prali(jue par irrigation e( par innllration. Il Tant la ré|)éter beau- coup plus souvent, parce qu'elle n'arrose qu'une ]iorlion de la terre des cullures, et que relie qui l'environne élant sèilie, i'humidilé devant se mettre en équilibre, A R R 171 passe dans le sol qui l'avoisine ; d'une autre part, il est plus dispendieux à elïec-, tuer que toutes les antres espèces d'an o- semens , puisqu'il faut emplover des journées d'ouvriers, pour porter l'eau à de grandes distances, et souvent k tirer d'un puits profond. Il est beau- coup plus pénible , puisque les jardi- niers des pays septentrionaux ont tou- jours les arrosoirs pendus aux bras pen- dant la plus grande partie des jours les plus chauds, taudis ([ue l'heureux cul- tivaleurdes paysméridionaux, une bêche à la main, n'a d'autre jK'ine que d'ou- y\'\v et de fermer les rigoles qui condui- sent les eaux dans ses cultures. — A l'éclioppc. On arrose avec cet ustensile , les lisières des prairies qui sa trouvent sur le bord des petites rivières, des mares, et des ruisseaux. Un honnne placé sur le bord de l'eau et même de- dans jusqu'à mi-jambes , une échopj)c à la main, y puise l'eau et la répand sur la jirairie ou sur les ga7.ons voisins ; avec un ]ieu d'adresse et de force , il peut la lancer à quatre à cinq toises de distance. Ce moyen est enqilové dans quelques jardins traversés par de petites rivières, pour l'arrosemenl des gros légu- mes.Ou le pratique encore pour ceux des lisières de gazon qui bordent les eaux dans les jardins pa\ sagistes. Cet arrosage est plus ex])éditif , plus proilfable "et moinscoùlcux que n'est l'emploi de l'ar- rosoir. — A la pompe. Les pompes à cu- vettes et à roues , sont emplo^ ées dans quelques jardins, soit à l'arrosemenl des pièces de gazons, soif à laver les feuilles des arbres. Ou conduit ces pompes rou- lantes dans le voisinage des cultures , et par le jeu de leur ]>islou on chasse l'eau à une graiule hauteur; elle re- tombe en foiine de pluie fine , sur les plantes qu'on veut arroser ; elle rafraî- chit leurs rtuilles et iiul)il)e la terre dans laquelle elles sont plantées. Ou s'en sert, Y a 17^ A R R en adaptant au bout de son roiiduit de cuir, un ajuloir court , ])oui- l.■iver les feuilles et le jeune bois des arines eut, espalier , loisqu'ils sont couverts de pucerons, de la petite araignée blauclie, et d'autres insectes nuisibles. Ce procède, qui est coûteux ])our la niain-d'fieuvre, ne peut être cinplové DOIT AaROSER. A II R Lcsarrosemensuemaiiilienncrit,n 'aident et n'acceîiMCut la vé^élaliou , (pi'aulant qu'ils sont faits à proj^os. Adiiiini^trés à contre-teuqjs , ils sont nuisibles aux végétaux , et occasionnent leur dépé- rissement et leur mort. Il faut avoir égard à la nature des végétaux , à leur élat de santé pu de maladie , aux dif- férentes saisons de rainiée,el même aux diverses époques de la jouruée , pour les empêclier d'êlre nuisibles , et au contraire , les rendre le plus prohlables à la végétation. En hiver. Les jours sont très-courts , les rayons du soleil, ne ombant qu'obli- quemeul sur la terre , n'en échauffent que foiblement la surface , l'air est chargé d'humidité , et la terre eét im- prégnée des y)luies de l'automne et par les ueiges ciui la couvrent daus la plus grande partiede l'Europe septentrionale; d'ailleurs , les plantes végètent peu dans cette saison. Celles qui sont vivaces ont perdu ieurs tiges , et t ,ute leur sève est renfermée dans leurs racines. Les arbres , pour la plupart iléj)onillés de leurs feudiages , sont dans un état de repos et de sommeil. Ceux d'entr'eux dont le feuillage est perpétuel , trouvent dans Ihinnitlité répandue dans l'air, non seulement la quantité d'eau néces- saire à leur végétation lente, mais en- core les gaz et les alimens qui font la base de leur nourriture. Ainsi donc les arrosemens lies prairies, des champs, des jardins doivent cesser entièrement pendant l'hiver : dans noire climat, et dans ceux qui sont encore plus septentrionaux , ils seroient nuisibles aux cultures , pui>>qu'ils les rendi'oient plus accessibles à la gelée. Mais , dans les diltérentes espèces de serres où la végétation des ])lantes des climats chauds e.>t entretenue par uue température douce , les aiTOsemens doivent toiijcnii'sseconlinucr.llsdoivent êlre]>eiifiequeus, cl modéréa dans leur A 11 R qviolilé. Il est tics natures tîe plantes , telles que les succulentes, qui ne tloiveiit êlre arrosées que (rois ou quatre fois dans le courant de l'hiver; d'aulres, comme les piaules à l'aciucs bulbeuses, tuliéreuses , ou charnues , c[ui , ne véi^é- lant pas ou très-loiblemcul dans cette saison, n'ont besoin que de légers ai- loseniens , plus propres à tenu* les mo- Icxules de terres liées entr'elles , qu'à iouruir à la végétation de ces ])lantes. 11 est des arbres et des arbustes qu'on cultive dans des pots ou dans des caisses, et (pu ont besoin d'arrosemens {)Ius nud- lijiliés et plus abondaus. Tels sont les orangers , les myrtes , les diverses sortes de lauriers , et autres , qui sont dans une végétation per])étuelle. Mais, comme les jours sont ])lus courts, que l'atmo- sphère tle la serre est ordinairement plus hundde , il convient de diminuer le nond)re ainsi que la quotité des arrose- mens, et de les rendre des deux, liei's moins considérables qu'en été. L'époque de la joinnée la plus favorable à l'arroscment des ])lantes dans les serres cliaudes , pendant l'hiver , est vers le milieu du jour. 11 faut observer en arro- sant , et sur-tout lorsque le soleil pa- roît, de ne pas répandre de l'eau sur les feuilles des plantes , mais de la verser sur leurs pieds : les globules d'eau ré- pandus siu' les feuilles , ayant la ]no- priélé de rassembler les rayons du soleil, !)roduisent l'effet d'une loupe, ds brûlent es feuilles, et y laissent des taches aussi nuisibles à la végétation des plantes que désagréables à l'œil. Ou observe encore de ne pas arroser en même temps toutes les ])laules cpii sontreufermées dans une même serre, mais seulement de donner de l'eau à celles (jui en ont un |)lus ])res- sanl besoin : celle précaution est néces- saire tant jiour ne lias occasionner une humidité sinabondante dans la serre, ce qui seioil nuisible à la totalité des végétaux qui y soûl rcufermés , que A R R 173 pour ne pas exciter une évaporation trop consitlérable, qui refioidiroit l'at- mosphère de ce lieu fermé. Tu axiome général, il ne faut arroser les p'iantes des serres, pendant l'hiver, que le moins possible. On perd ])!iis de plantes par trop d'arrosemens, (ju'd n'en péiit par déTaut d'eau dans cette saison. yiu printemps. Dans cette saison , le soleil montant sur l'horizon acquiert de la force, les jours augmenteut eu éten- due, le ciel devient plus serein, les eaux pluviales sont moins abontlantes et p'us chaudes; enfin ,1a terre entre en fermen- tation, les végétaux se réveillent de leur long assoupissement. C'est alors (pi'il convient de secontler la nature ])ar des arrosemens sagemeutadministrét; il laut les répéter souvent , et les faire nuuns copieux. IVop abondaus, ils relroidi- roient la terre et l'empècheroient d'eu- treren amour :nioinsrépélés,ds ne lour- niroient point le véhicule nécessaire à cette fermentation si utile. Pour admi^ nistrer les arrosemens avec succès, il faut connoîlre la nature de son terrain; s'il est de qualité argileuse et compacle, il faut suspendre les arrosemens; car cette sorte île terre est froide , et les j)ro- ductions qu'elle fournit ne sont tardives, que ])arce (pi'elle recèle trop long-temps riiumidilé. 8i, au contraire, le terrani qu'on cultive est dénature sablonneuse, meuble et légère, il convient démulti- plier les arrosemens , el de les rendre plus copieux. L'exposition île ces ter- rains doit aussi ap])oiler des moildica- lions dans la quantité et la tpiotité des arrosemens; ceux situés au nord ont moins besoin il'eau ipie ceux exposés au soleil du midi. Eniin , une terre dépouil- lée de végétation, et ipii est pénétrée piU" les rayons du soleil, doit être j)lus ar- rosée (|iie celle qui se trouve ombragée par des arbres; toutes ces circonstances, ])rises en considération jiar les cultiva- tcui's, doiveul duiiier Iciu- conduite daus 174 A R R les nrrospmcns. <.)n rommouce dans celle s.iison les arroseiuens des prairies naturelles cl arliliciclles, soil au nioyeii tics iiilillrations, des sulmiersions, soit par nappes d'eau. Dans les jardins, on arrose les semis nouvellenieiil fails en pleine ferre, cl les jeunes planisd'arhres ou deplaules dont la végélalion hàlivea besoin de ce \éliiculc pour ètio accélérée. Les plantes cultivées dans les serres ont besoin d'arrosemcns plus multipliés et plus copieux , que ceux nécessités dans la saison précédente. L'iieine de ces ar- rosemens ne doit pas être la même que celle aftéclée aux arrosages d'hiver. Il est plus utiledelcs donner le matin, nue heure aju'ès l'apparition du soleil, cpie sur le milieu du jour. Les nuits sont encore l'raic lies, et il survient souvent dis gelées blanclies et tardives. Si l'on arrosoil le soir, la gelée auroit beaucoup plus de prise sur des végétaux humec- tés, que sur ceux qui n'ont tju'une hu- midité légère. Qu'on se donne bien de garde d'arro- ser tropabontlanunent, dans cette saison, des plantes dont on seroit obligé de di- niiuuer ou de suspendre les arrosemens pendant l'été. Leurs vaisseaux, distendus par xme troji grande surabondance de lluide , s'obliléreroient pendant l'été , lorsqu'on seroit forcé de diminuer la quanti téd'eau dont on les a abreuvés dans le printemps. Il en résulte un inconvé- nient non moins grave; des fruits légu- miers, tels que des concombres et des melojis, des racines nourrissantes et des herbages trop arrosés , perdent inie grande partie de leur saveiu'ct dcvien- 7UMil presque insipides. Enfui, les arrosemens de celte saison doivent être plus multiplies et peuabon- dans. Ils ont moins pour but de trem- per la terre à une granule profon- deur , que de rafraîchir sa surlacc ; la nature nous enseigne cette méthode; les pluies priutanières sonl Irés-midti- A R R pliées, mais elles ne sont* pas de longue durée, et elles sont accompagnées de l'apparition d'un soleil très-chaud. En été. Les végétaux , dans cette saison, sont parés de toute leur veixlure; leur feuillage est arrivé au nuixinuini de sa grandeur; ces organes , étendus dans l'atmosphère, y pompent une partie de leur nourriture, et ajoutent un nouveau moyen de subvenir à l'existence de leurs iudiyidus. ^Lais , malgi-é cette augmentation de moyens, la terre desséchée par un soleil brûlant, l'air devenu plus sec, les pluies étant moins fréquentes et de plus courte duiée, le besoin d'eau se fait sentir avec ]^us de force que dans les autres saisons. Les arrosemens copieux sont indis- pensables à un grand nombre de cul- tures, et leur abondance coniribue sin- gulièrement à la qualité et à la quantité des récoltes; maisils (.loiventétrejiropor- tionnés au degré de chaleur du climat , à la qualité du sol et à la nature des cultures. Celles des plantes annuelles , qui sont établies sur des terres fortes qui se dur- cissent et se fendent par la sécheresse, ont besoin trétreaiToséesmoms fréquem- ment, mais plus copieusement que les autres; si elles sonl lentes à s'imprégner d'humidité, elles la recèlent et la con- servent plus longtemps. Les mêmes cul- tures formées sur des terrains meubles, légers et sablonneux, ont besoin d'arro- semcns pins multipliés , mais moins abondans. Ces sortes de terres ne pou- vant garder l'humidité, il est inutile de prodiguer des eaux cpii, s'écoulant en terre à une profondeur hors de la portée des racines, ne peuvent tourner à leur profit. C'est dans cette saison qxi'on arrose les prairies naturelles et artilieielles avec plus d'abondance, qu'on couvre les ri- zières d'eau, (pi'ou imbibe les champs de mais cl autres grandes cultures des campagnes. Dans les maraii léj^u- A I\ Il iniers,lesarrosernens doivent cire moins copieux, mais plus multiplies. Eiiliu, dans les jardins on arrose tous les jours les plantes cullivëes dans des vases, lors- qu'il ne lontbe pas de pluies un peu abondantes. On doit cependant apporter beaucoup d'attention pour ne pas arroser les \è^e- faux langnissans , qui poussent foihie- ment, el dont les feuilles sont jaunes. Les plantes bulbeuses, dont la végétation s'a- cLève, ne doivent ])as être arrosées. Enfin, on rie doit arroser que légère- ment , el de loin eu loin , les plantes an- nuelles dont les Irnils approchent de leur maturité. Il est aisé de remart(uer que ces plantes n'eu ont pas besoin, puisfprelles refusent les arrosemens qui leur sont donnés, et qu'elles n'absoi-beut ])as l'humidité de la terre dans lacpielle elles sont placées. Le moment le plus favorable aux arro- semens de cette saison est la chute du jour, vers le conuncnccment de la nuit; ils i-afraîchisscnt les j)iaules des chalem-s «lu jour; ils dis[)osent la terre à recevoir une plus grande quantité de rosée ;ea{in, condensés sur le sol pendant la nuit , ils i'orment vmc ntinos])hère humide qui tourne au profit des racines, des tiges et des feuilles des végétaux. Sans un besoin urgent indicpié par l'affaissement des feuilles des plantes, on ne doit point arroser pendant la chaleur du jour; encore faut-il, lors- li de sève aqueuse, ne mauqueroit pas d'être détruit par la gelée. Cependant, si l'aulom ne se prolonge, si les pluies qui raccompagnent ordinaire- ment u'airi veut ])as, et si la terre con- serve encore un degré de chaleur consi- dérable, les arrosemens doivent être cou tinués; on les administre à la campagne avec beaucoup de fruit aux. prairies na- turelles et arliliciellcs, ainsi qu'aux grandes cultures de légumes el dépiautes utiles dans l'économie rurale. Dans toutes les sortes ilc jardins, ou arrose les plane lies de salades, les semis d'automne et tous les vases ([ui renfer- ment des plantes étrangères destinées à passer l'hiver dans les serres. Mais, comme les nuits commencent à devenu' fraîches, cl (jue sou vénielles se terminent par des gelées blanches, il est utile de ne donner cet aiiosenienl aux cultures dé- licates que de|)uis le lever du soleil jus- que vers les neuf heures du malin. Eu général, il vaut mieux allendre que ics piaules auuoucenl k besoin d'èlra lyG A R R {iiTOsées,quede vouloir les prévenir dans celle saison. Des propriétés des eaux en f^énèral. L'eau est jilus indispensable à la véyél.i- lion que la lerre même, puisqu'on luil stantielle projjre à leur nature; et, si ce sont des plantes des climats chauds, on les place surune concIie, au degré do chaleur qui leiu- est convenable; mais, dans tous les cas, il est bonde les ombra- ger pendant leur reprise. Quant aux piaules annuelles, conune elles n'ont qu'une existence de courte durée, et que d'ail leurs el les lirent])ar leurs feuilles la plus grande partie de leur nourriture, les airosemens (pi 'on leur donne avec des eaux seléniteuses n'ont pas un grand inconvénient. Presque tous les piiils de Paris, qui se trouvent sur la rive gauche de la Seine, ont leurs eaux très-séléni- leuses, et les nombreux jardins légu- miers, qui sont situés dans celte partie de la ville, ne sont pas arrosés ]iar d'autres eaux. Les légumes ne paroissent pas en snuffrn- beaucoup; il est vrai (pic la grande quantité de fumier et de ter- reau, dont le sol de ces jardins est ]ires- f|uc foiiiié, peut corriger la malfai^ance de ces e.iux. Lorscpron est réduit à ne pouvoir employer ponr les arrosemens d'arbris- seaux étrangers , délicats, que des eaux sélénilenses, on en corrige en])arliela malfaisance, en les laissant exposées à l'air libre dans un bassin au fond diupiel on a jeté quehpies brouettées de fumier de vache nouveau. En renouvelant ( e tuiniertous les mois, et en laissant dé- poser les eaux p'iudanl vingt-ipiaire iieiues , exposées au soleil, on p;u\ient kleur cnicser une grandepartic de leurs mauvaises (juaiilés. Les jardiniers appcil- Tonie XI. A R ?» 177 lent assez communément l'ean sélenî- tcuse , cciu crue, attrilmant sa qiiafité malfaisante à sa fraîcheur, qui efferli- vement osl ]ilns considérable que celle de l'eau de rivière; mais, si elle n'avoit f|ue ce défaut, il seroil aisé de l'eu cor- riger, puisqu'il sufliroit de l'exposer à l'air libre, pour qu'elle en prît la tem- pérature à quelques degrés inférieurs. Propriél:és des eaux salines. Les eaux qui contiennent des sels en disso- lution sont en général ])lus ou moins nuisibles à la végétation du plus grand nombre des plantes répand ues sur la surface de la terre. Il n'est guères que les plantes marines, et celles (jui croissent sur les bords de la mer, auxquelles les eaux salées sont nécessaires, qui puis- sent V vivre, ou en être habituellement arrosées. Les plantations d'arbres d'espèces aî- goureuses et rustiques, qui sont dans le voisinage de la mer, sem!)lent taillées avec un croissant par les eaux salines qui sont enlevées par les vents qui les parcourent. Si , par cjuelques circon- stances particulières, un végétal de terre ferme est baigné }ku' de l'eau de mer, non seulement ses feuilles en sont ccir- rodées, et tombent en peu de temps, mais même SCS tiges en sont oblitérées; el , après avoir langui |icndant (|uelqucs mois, il linil par mourir. Dans les em- barquemens de végétaux, il faut non seu- lement arroser les plantes avec de l'eau douce, mais même il convient de pren- dre beaucoup de précautions, poiircpie l'eau de mer ne tombe sur aucune de leurs parties Lors{pic,]>ar le gros temps, l'eau de mer s*est introduite dans l'inlé- rieurdu bâtiment, et tprelle a baigne quelques parties des végétaux, il tant sur-le-champ les laver tlans l'eau douce avec une é]ionge, et employer tous les moyens possibles, pour dissoudre et eu- lever toutes les particules salines qui pouiToient être attachées aux plantes. t^) A T. R Si, quckj^ies jouis itj)rè> celle opération, on s'a])ptrçoit que quekjucs parties des piaules jaunissent ou npircisscut, il faut sans relartienienl les supiirinier^ et ne laisser.suhsisler que celles qui sout partailenient saines. La maladie occa- sionnée par l'eau de nier est une sorte de gangrène qui se propage avec rapidité, de proclie en jiroche , et qu'on ne peut arrêter que par la suppression jusqu'au vif des parties qui eu sonl alïeclées. Cependant , lors([ue l'eau ne contient qu'une petite quantité de sel marin , elle peut être eniplovée avec succès à quel- ques genres de culuu es. Des expériences paroissent démontrer que, dans ce cas, elle est propre aux prairies , qu'elle ac- célère la végétation des plantes dont elles sont composées , que le fourrage qu'elles produisent est de meilleure qua- lité , et que les animaux qui en vivent ont la chair plus délicate et plus savou- reuse. La réputation bien méritée qu'a la viande de moutons nourris sur des Erairies salées , et celle dont jouit le eune de Bretagne , produit par des va- ches qui paissent dans des marais salans, conlirment celle expérience. On n'est pas d'accord sur la cjuantité de sel que tloil conknir l'eau pour être fructueuse à rarrosenient des j)rairies ; les uns j)en- sent que dix livres de sel par mniti sont sufilsantes , d'autres croient qu'on jK'ut })orlei,'celtequantité jusqu'à vingl-cpialre livres. On n'est pas plus d'accord sur la na- ture de la terre à laquelle ces arrose- mens doivent élie particulièrement af- fectés : ils doivent cependant agir fort différemment suivant la (|ualité du ter- rain , cl cette donnée nous manque ; heureivsemeut elle n'est pas essentielle aux progrès de l'agriculture. Propriétés des eniicc minérales. Sous celle dénomination sout comprises toutes les eaux qui , traversant des mines de tUfférens métaux , s'iniprègneut de Jeujs A R R parties mélalliques oxidées , et les char- rient avec elles. Toutes ces eaux sont nuisibles à la végétation , mais il en est de moins dangereuses les unes que les autres. Les eaux ferrugineuses ne sont nvil- faisantes,qu'autaut qu'elles sontsurchai" gées d'oxide de fer ; et lorsqu'elles n'en contiennent qu'une petite quantité , loin d'élre nuisibles , elles favorisent la vé- gélation. Mais les eaux qui contiennent les oxides des autres métaux , et particu- lièrement de plomb et de cuivre , sont dangereuses pour presque tous les végé- taux , et elles occasionnent leur mort en très-peu de teni])s. Propriétés des caïuc hourbeitses.Quant aux eaux qui tiennent en suspension des })arties terreuses ou animales ,des limons et des sucs de fumiers , qui sont grasses ou savonneuses , celles-ci sont très-favo- rables à la végétation , mais il convient de les administrer avec intelligence. Ces eaux bourbeuses, répandues sur les tiges et les feuilles des végétaux , bouchent leurs pores absorbans et sécrétoircs , les emj)èchent de pomper dans l'alnio- spliere les gaz et les lluides qui leur sont nécessau'es, en même temps qu'elles les pri\eut de se débarrasser des sucs suraboiidans que ces végétaux renier-' ment , dont la manne , le mastic , l'adra- gante donnent des exemples. Les feudies des plantes couvertes par ar les taches de couleur d'ocre,quisout disperséessur les feuilles et sur les liges tles plantes annuelles. Son eifel est de laire })érir et de faire tomber ces mêmes feuilles, et de priver parce moven les plantes d'un organe , qui est très-utile à leur existence. Le remède à celte maladie , qui n'af- fecte guères que les prairies qurse trou- A R 1\ venl inondées par ilcs cines matlendues et larcllvcs , c'est de lauclier ks ])lanlcs le j)liis ]nos de tei rc possibJç. Lys ra- cines.de ces végétaux ,,iiid)ibées par les eaii\ de l'iiiondalion , qui est la plus or- diiiaireiuenl suivie de ciialeiirs,(puis(|uc c'e^l par dçs orages (jue soul.ofcas.ion- iices ces crues d'eau ) ne tardeutpas à repousser. Leur végétation est d'au- tant plus active , cpie la couche de terre a été couverte d'une plus grande nuan- tilc d'humus. Si ou laisse sur pied ces fanages ohlilérés et niourans , ils ne pro- litenl plus , et ne renvoyant pas à leurs racines les ahuiens qu'ils tirent de l'at- mosphère , ils dépérissent , la prairie se délériore;(!cplus,lcroin qni provientdu faucliagcde ces plantesviciéesestmalsain pour les besliaux et leur occasionne des maladies souvent conlagieuses. Mais, lorsqu'on répand sur la sruface de la tciTc des eaux imprégnées d'une grande (pianlité de limon , et qu'elles y séjournent assez de temps j)our l'v laisser déposer , il en résulte ini grand avan- tage ]iour la lerlilité des terres. C'est à des inondations périodiques de cette na- ture , qu'est due la fécondité de l'Egypte et de tous les teriains inondés par de grands lleuvcs. Us y apportent, des con- trées les ))lus éloignées, tics sédiniens ter- reux , végétaux et animaux qui , conle- nant du carbone dans une extrême di- vision, excilentles végétations les plus vi- goureuses, les plus rapides, et les plus productives. Proj>rictés fies eaux composées. Dans les jardins, on conqiose des bouillons ]H)ur les ;ubres malades , et pour ceux dont on veut hàler la lloraison. Ce ne sont antre chose que dqs eaux bour- benses , imprégnées de différentes sub- stances végétales et animales. Ceux des- tinés à de jeunes arbres malades, atta- qués de la jaunisse , (pii poussent foil)l(;- ment,et dont les jeunes pousses périssent, sont faits avec du jus de fumier des aui- A R R i'79i mau-xde basse-cour. Dans un tonnieau dé- foncé renq)li «l'eau auxdeuxtiecs, on met .un.si?^ièmed,eboiuse-îlï;aiclie de .vache, un douzième de fumier silôt que le temps le permet, ou met la paille de côté , et on enlève le pot; on le replace et ou le recouvre au besoin. A défaut de pot, ou rapproche les petites feuilles du milieu de la plante, on les garnit de paille ou de feuilles sèches, et on les cou- vre d'une grande tuile, tl'une ardoise , d'une pierre plate ou d'un bout de planche ; ou change de litière et ou donne de l'air, ainsi qu'il vient d'être indiqué. On connoît les diverses formes sous lesquelles les artichauts crus ou cuits paroissent sur nos tables ; c'est un mets Jellemeut recherché , qu'on est parvenu à en pi-olouger la jouissance .peadant toute l'année. Les moyens pro- A R T posés à cet effet sont nombreux, mais tous ne parviennent pas au but; les uns sont iusuflîsans, les autres exigent trop de soin et de dépense. Aucun ne paroît plus simple et ne conserveà ces fruits une ])artiedesavanfages qu'ds possèdentdaus l'état frais, que celui qui est pratiqué à Laon et dans ses environs. Il consiste à faire cuire les artichauts à demi, à sépa- rer les feuilles et le foin, qui n'est autre chose que les lleurons commencans; à réserver la partie charnue qui se trouve à la base des écailles du calice, qu'on appelle /es culs cf artichauts ,-a les jeter encore chauds dans l'eau froide, pour leur faire prendre du corps; c'est ce qu'on appelle blanchir. On les arrange ensuite sur des claies pour les exposer jusqu'à quatre fois au lour, dès que le pain en a été tiré; ils deviennent minces, durs et Iranspareus comme la corne, et ne reprennent leur ]iremière forme que dans l'eau chaude. On a remarqué (jue, pour obtenir une livre de culs d'arti- chauts de grosseur commune dans cet état, il falloit quarante têtes. Une fois séchés, on les tient toiqours dans uu litu à l'abri de riuimidité, aliu qu'ils ne contractent pas de goût de moisi. 11 a été recommiuidé , dans plusieurs ouvrages d'économie rurale, de donner aux bestiaux les feuilles d'artichauts; mais il faut prendre garde que les vau- ASP nues maintenant ])oiu- exercer, à un t d'une grande consomma; ion, et ({uc son apparition sur nos tal)Jes an- nonce le letour du printemps , il n'est pas étonnant (jue les recherches des cul- tivateurs, sur ce végétal, se mullip ient tous les jours; voici quelques nouveaux résultats qiù semblent avoir des parti- sans. Comme les carrés consacrés aux as- perges , dans tous les potagers , ne peuvent recevoir que cette destina- lion , et qu'elles demdntlcnt , pour leur culture, ilu teriain et des soins, un particulier a pro[)osé , au lieu d'enterrer les grilles dans le fumier ou le terreau, lie les diss<;ininer dans le jartlin, jiarce (pi'elles occupei'oient moins de place, el donneroienl en même temps lui pro- duit plus avantageux ; mais alors il se- I oit nécessairedeinanpier lelien où elles se trouveroicnt placées ainsi isolément , parce que, dans les travaux du jaidinage , on ne manipieroit pas de préjndicierà la racine , dont aucini indice ne leroil ap- pcrcevoir l'existence. Un amateur , M. Bévill'e , cultive de- puis plusieurs années, à St-Uenis, dans les environs de Paris , avec le plus éton- nant succès , des aspeiges qui égalent en beauté, et pour le goût, celles ilc Hollande; les moius grosses ont un pouce de cii'conlérence , et beaucoup en ont deux ou trois; il a tellement ac- climaté et perfeclionné les siennes , que depuis longtemps il ne tire plus la semence , <\uc des porte-graines de iOi> ASP i8i jardin. Le procédé qu'il suit est fort simple; il se réduit , en résumé , I ^ A creuser d'un fer de béclie ou de dix-huit pouces, le sol ; :i'. Arései'verunsixièmede la terre en- levée; •3". A étendre douze à quinze pouces de iuniier et le tasser; 4". A couvrir ce fumier de neuf pouces d'un mélange de la terre réservée, de terreau et de terre de route, y piauler les griffes et les recouvrir de [)aille. J'ai dernièrement reçu de Melz des asj)erges d'un volume énorme, et dont le goût éloit tres-déhcat. Désirant con- noîlre le procétié d'après lequel on par- venoit à leur donner une telle gros- seur, sans nuire à leui' (jualilé , elle con\muniquer ensuite au jmhlic, je pris le parti d'écrire à M. Desprès qui me les avoit envoyées , et il s'empressa de seconder mes vues. C'est ku qui va parler. «La méthode j)raliquée pour avoir des asperges conune vous en avez eues , est de les semer dans les lieux mêmes où elles doivent rester. Il faut (jue le sol où l'on veut établir un planl , soit de bonne qualité, d'une terre très-meuble , légère, d'un fond suffisant ])Oin- lui donnci" une nourriture abondante, (domine les raci- nes tl'asperges poussent plusieurs lon- gues libres cpii s'enfoncent piofondé- meiit , eu les semant en place on ne court point le risque de les emloinma- gcrlors([u'on lesarrache; elles s'étendent alors au loin, poussent vigoiueusement,. et font de très-grands progrès sur lc>s côlés et eu tous sens, au mo>en île quoi leurs couronnes se trouvent dans le ccntue. Si au contraire ou les traus- ])laiite , les racines souffrent beaucoup , au jioinl ipie l'on ne peut cueillir d'as- perges qu'au bout de rpiatre ans. L'ex- ];crience jnouve, à Melz, à I luonvillc el à Sarre-Libre, qu'une terre sablon- neuse, légèrement ocrée , est ctllc qui ï8i A S P <'oiivient à l'asperf^e ; la preuve en est si-évidcnle , que l'on cultive ici ces as- pérités en pleni champ , en choisissant Jon)ouis le terrain le ])lus élevé et le phis sahlonneux. Le sen>is doit èlre fait dans le couiant de mars, parce qu'il (temeure lonsf-l'Cinps en terre, avant de germer : «leux ou trois grains an plus , fhins un trou d'un ]>ied carre , sur huit pouces fie ])rol'ondeur , sout la seule et unique ]n-cparalion que les jardiniers et les amateurs mettent en usage pour la enlture de celle plante. La première année , l'on recouvre il'un peu de tene la petite asperge qui paroît; la seconde , on lui donne du terreau mélangé avec sHitant de terre; et la troisième, avant que les asperges commencent à pous- ser , on remet la terre à l'uni , l'on coupe alors les plus grosses , avant toujours grand soin de laisser croître les plus foihles, pour fortifier leurs racines, qui, sans cela, neleroienl plus de progrès. » La manière de cueillir les asperges est hien connue de tous les jardiniers ; mais il faut prendre garde de nuire à la plante. Pourquoi est-on dans l'usage denelcs conjier qu'après les trois années qui suivent la plantation? Y auroit-il de l'inconvénient que l'opération s'exé- cntât plus tôt ? La réponse à cette ques- tion est deM. Yilmorin , qui , avant de la résoudre , a eu soin de décrire la con- formation de la griffe on patte d'asperge. 3Sons ajouterons seulement , d'après cet excellent observalcin- , que cette plante, formée à huit on dix mois, par exemple, et dans son état de léthargie , présente un tronc ou centre , autour duquel sortent de nombreuses racines f(ui Ibr- ment une griffe circulaire plus ou moins étendue , suivant la force de la plante. Ce centre ou tronc est stn-monté ]>ar un groupe, ou une courcmne de mamelons plus ou moins nombreux , et qui sont plus on moins gros, suivant - rélat ou l'âge de la plante. ASP C'est de ces protubérances que par- tent les tiges de l'asperge : elles sortent successivement , et chacune une seule fois ; c'est-à-ilire llcurs , n'offrant jias d'ailleurs des propriétés dont l'utilité soit générale- ment connue , sont presque toujours abandonnées à 1 1 nature qui se charge seule du soin de les re])ro(hiire , et leur cidtnre ne se rencontre guères que dans les jardins destinés à l'eiiseignemeul de la botanique, ou à la réunion des plantes médicinales. Il est ce])endant une espèce de ce genre qui peut servir aux arts , et dont l'économie domestique peut tirer des avantages , soit qu'on la recueille dans les endroits où elle croit d'elle-même , soit qu'on la muUiplie dans des terrains maigres et ingrats , où d'autres plantes auroient peine à prospérer; c'est Yas- pérule rubéole y cjue Linnœus a distinguée par la dénomination (Vasjierula tinclo- ria. On la nomme vulgairement l.erhe à l esquinancie , parce que ses feuilles passent pour uu non remède dans cette maladie. Les prés secs , les terrains maigres et ASP lOi pierreux, les collines arides, sont leslieiix où celle aspérule se plail. Si elle n'em- bellit pas un sol peu fertile ou presque lui , du moins elle en adoucit l'àprelé j)ar le lapis serré et d'un beau vert, (jue foiiuent ses tiges couchées sur la terre, el que des lleurs Irès-peliles, mais très-nombreuses, disposées en faisceaux pédoncules , à quatre divisions, et cou- leur de rose, émaillent pendant l'été. Ses graines sont mûres en automne, et l'on a roauu'qué que , conservées au déjà de trois ou quatre ans , elles ])erdent la fa- culté de germer. Mais c'est dans les racines de celte plante que réside une propriété utile aux £uts , comme aux habitans des cam- pagnes , qui ont souvent besoin d'avoir recours à des moyens siniples el peu coû- teux pour teindre les- différens produits de leur indubtrie. 11 est- certain que les racines de l'aspérnle rubéole donnent à la laine une aussi belle couleiu' rouge que la garance. Des expériences faites en Suède ont constaté celle propriété, et voici le procédé qu'indicjuenl les Mé- moires de rAcadcmie de Stockholm, pour obtenir celte leinlure. Amassez les racines de l'aspérnle , avant que les tiges s'allongent ; faites-les bouil- lir ilans de la bière ; lu plus aigre est la meilleure , parce qu'elle donne plus de vivacité à la couleur. Après une forte ébiillition , trempez le hl de laine dans la liqueur encore chaude, et , en le reti- rant , refroidissez - le subitement dans une lessive que vous aurez eu soin de tenir toute prête. ( S. ) ASPHODÈLE , (^Asphodehts L. ) très- ancien genre de piaules que Tournefoi t a placé le premier dans la première sec- tion de sa neuvième classe, laquelle i-en- fermeles végétaux à lleurs liliacées , donl le calice devient le finit. Linnieus le range dans sa sixième classe -, ordre pre- mier , ou dans son licxuudric mouogy- j«4 A S P nie. Il fait parlic de la Camille des asplio- déloï(l(.'S , dans l'ordre naturel , et se trouve conniris dans la classe Iroisiénie, ou des nionocolylédoues à ctauiiues pé- ri i^y nos. Le caractère de ce genre consiste dans sa corolle divisée en six jKirlies , six éla- niiues dilatées à leur hase , et recouvrant l'ovaire en forme de voîile ; un ovaire suj)érieur arrondi , duquel s'élève ini style terminé par un slii^male simple, et enfin dans une capsule globvdeuse , tii- £;one , charnue, à trois loges cpii con- licnueut des scunenccs triangulaires. Son nom, qui est grec , signille en la- tin , liasta ou hdstitla regia , bacilliis rcgiiis ; et en français, sceptre , par allu- sion à la forme (pi'affectent ses Heurs disposées en longs et gros épis, qui imi- tent un bâton royal. Parmi le petit nombre d'espèces qui composent ce genre , il n'y en a que deux que leurs j)ropriélés puissent faire rechercher dans l'économie rurale et le jardinage ; ce sont, l'asphodèle jaune, et l'asphodèle rameuse , dont il sera ques- tion dans cet article. L'asphodèle jaune , Lam. Dict. n". i , (^aspJiodeliis liiteus L.) nommée aspho- delits liitcus flore et radice, Inst, R. herb, , et vulgairement verge ou bàlon de Jacob, est une plante vivace, herba- cée , d'un beau port. Piacines, composées de beaucoup de fibres charnues , tubéreuses , cylindii- ques, jaunes , disjiosées en faisceau étalé, qui forment touffe , et occupent lui dia- mètre de lieux pieds environ , à une pro- fondeur s, j)our empêcher qu'ils ne s'em- Earcnt du terrain dont ils couvriroieut ieulôl la surface. 11 est donc Irès-fiicile de nuihq)lier celte plante, sansfaire usage des semis qui exigent des soins , et (pii sont plus l.irdil's à donner des Heurs. Cependant , lorsqu'on veut la multi- plier en grand , il est plus expélilit' d'employer la voie des graines. Ouoi- cpi'elles conservent (pi;ilre ou cincj ans leur propriété germiiialive , cepen iant celles de la dernière récolte lèvent tou- jours |)lus abondamment et plus l«U , et ]);n- conséîpu'ul doivent être préférées. ^)\\ les sème à l'aulonmedans un terr tin sec et léger , situé à ime expo^ilitui cliau le. Lcrsqu'il a été labouré et ;un(u- bli avec soin , ou \ lépand lesgiaines à la volée, et ou les recouvre d'iiniron trois I gnes d'une terre bien divisée, et Tome XI. ASP 165 dont on a ôlé tous les corps étrangers. On alTermil ensuite la terre , soit avec le rouleau , soit avec les pieds , et après l'avoir unie, ou étend sur toute sa sur- l'ace une couche de terreau ou tie menue ])aille. Pendant l'bivcrr , si le froi I est rigoureux , ou peut couvrir le semis de feuilles sèches ou de litière (pi'on enlè- vera dès que les Iroids seront passés. Pour l'ordinaire, les graines ne lèveut q le lorsque les chaleurs et les pluies du jiinlemps ont excité une douce termen- taîion dans la terre ; et, si les pluies se i'ai.voienl attendre trop long-tenqis , il l'audioit y suji])léer par des arrosemens légers et multipliés à raison du besoin. Quand les semis seront levés , on aura soin de les gai-antir tles mauvaises herbes et d'éclaircir le jeune ]>lanl , lorsqu'il aura pris quelque force, alin qu'il puisse profiter davantage, et rester à la même })la(e jusqu au printemps suivant. L'hi- ver , s'il survcuoit des gelées de six à huit degrés , ou feroit ])rudenuiieul de le couvrir. Mais, aussitôt que le beau temps est arrivé , il faut s'occujier de la transplantation des jeunes individus , et pour cela on choisit une plate -bande d'une nature de terre un ])eu ])lus forte que celle du semis , et on a soin de bien l'ameublir. On trace en!»uite des sil- lons , à dix-huit pouces les uns des au- tres , (pii sont cou liés à angle droit, par d'antres sillons à égale di>lauce ; ce qui forme de petits carrés régnbei'S aux an- gles ilescpiels on jdace , avec le ])lantoir, le jeniie ) sar- cler, à les inner de temps en temps , et à A a JÛJ A S P leur donner un l;ibonr chaque annre ; et, lorsqu'une fois elles sont en place, elles n'exigent d'aulres ioins que ceux que nccessilent la pr.q-.relé J'uu jardin. La seconde esnèce dont il nous reste à parler est l'asphodèle rameuse , Lam. Dic. n". 4 , ( aspliodt'Ius ratnosiis L. ) ou Vasphoild'is all/iis , ramosiis , mas de Tournefort. Celle-ci se distingue aisé- ment de la première par toutes ses par- ties , ron)n>c on ])ourra le voir par la description suivante. liacincs, vivaces , forniécs de plus d'une douzaine de tubercules charnus , longs de trois à cinq pouces , sur deux de diamètre environ ,.ct réunis eu ma- nière de hotte de na\els. Cliacun d'eux est terminé pai- une longue racine fi- breuse qui donne naissance à un che- velu délié. Tiges, hautes de deux à trois pietls , droites , cyliniUicjues , nues , épaisses , Îjleines , et plus ou moins rameuses dans a partie supérieure. Elles prennent nais- sanceau milieu d'une touffe de feuilles qui sort de la partie supérieure des racines. Feuilles, radicales, nombreuses, lon- gues de plus de deux pieds , larges d'un pouce à lem- base , ensiformes et imi- tant un peu celles'du poireau pour la cou- leur. Elles se dessèchent , ainsi que les tiges qu'elles accompagnent , chaque année , vers le coimneucemeut de l'au- tomne. i^/ewr^,nond)rcuses, ouvertes en étoile, de neuf lignes de diamètre , portées cha- cune sur un pétloncule court qui sort d'une écaille spathaccc , et disposées en épis , lesquels terminent les tiges et les rameaux. Leurs pétales sont d'un blanc de lait , traversés dans letn- largeur jîar une ligne pourpre ; les Heurs commen- cent à paroitre à la mi-lloréal , et se suc- cèdent jusque vers le milieu de prairial. Fruits, arrondis, à trois loges qui ren- ferment beaucoup tle semences brunes et anguleuses ; elles mîuisseul vers la A .S P fin do tlicrmidor , et se con",ervent en élat de germer pendant quatre ou cinq ans. IJciix. Celle asphodèle est originaire des climats chauds , où elle croit dans les campagnes , sin- les coteaux , dans les terrauis meuble^, secs, et à des expo- sitions chaudes. Sur la côle de Barbarie, elle infeste les récoltes de céréales; elle vient en Italie, en Espagne, en Aulri- clie , et dans ks déparlemens méridio- naux de la France ; elle croit abondam- ment dans le déparlement de la A endée; on la trouve dans les sables du bord de la mer , aux environs eut être placée , avec avantage , dans les grancfs parterres, sur la ligne du milieu; elle est propre à orner les lisièi'es des bosquets; dans les jardins paysagistes, on peut la placer dans les sites )iiltores- ques , parmi le- ruines; j)ar tout elle produira un efiel agréable. Ciilliire. Celte piaule •- gulières, on procè le alors à asseoir de nouvelles ventes , ou à niarcpier des assiettes extraordinaires. P^oj e; au mol Forêt. ( S. ) ASSOLEMENT , partage des terres aral)les, qui composent une ferme , en grandes yxirlions ou soles , pour le» en- semencer diver.eraenl,ou les laisser suc- cessivement eu jachères. La méthode d'asso/er varie suivant la nature des terres , les usages, les facultés des cid- tivaleurs , et toutes les niodilications des localités, l^'oyez rarliclc Succession de CULTLUES. ( S. ) ASSURANCE, ( Vénerie. ) Foyez le mot Allek. ( s. ) ASTRACtALE, Astragahts , ancien genre tle plantes (|ui a éprouvé beaucoup de variations dans la circonscription de ses espèces, ai JMiud'hui (ixéc ])our long- tem])s , par la savante et belle mono- graphie que vient depublierDécandolle. Après avoir écarté toutes les espèces an- ciennes qni a])partenoient à d'autres gen- res, il en reste à celui-ci cent quarante- deux , déterminées avec exactitude, el les plus nouvelles figurées avec élégance dans cet intéressant ouvrage. Elles sont originaires des zones froides , tempérées el cliaudes; mais la jilupart se rencontrent dans les climats tempérés. <)n les trouve dans des IciiaiMS très -variés, depuis le sable pur el stérile , jusqu'aux sols tourbeux cpii , n'éianl composés que d'humus végétal, donnent les plus belles pioductions. Les racines boiseuses et d'une longue vitalité de la ]iliiparl des es- ])èccs, s'enfoncaiit en terre a de grandes profondeurs, les reudeut propres à tirer A S T des couches inférieures les fluides dont une loiij^ue suite de cultures a épuisé les conciles su|)érieures. Ces |)lantes sont mangées avc" avidilé par les bestiaux, el beiii'OLip d'en:r'cilplanle> pro- pres à la nonrrilure des ..niiiiaux utiles. Le nom d'astragale est un mot grec, (jui signifie talon , et particulièrement l'os du talon des bêles à j'ied lourcbë. C'est emplovcr du grec fort mal ù pro- pos ; c. r on ne remarque rien dans les plantes de ce genre (pii ressemble à cette partie. Ses caractères sont d'avoir un calice tubuleux, à cinq dents, nue corolle,dont l'étendaid est ]dus long que les ailes et la carène ; un légume variable daus sa forme, mais loiqonis biloculaiie. Les es|ièces indiquées jiar (pielqnes auronomes modernes, 'ommeuliles à l'é- couoinierurale, sonlan nombre de trois. A celles-là nous en ajouterons cpatre autrestpii lums paroisscnt j)ropresà rem- plir le jnèiiic ob)et ; nous nous contente- rcns de donner des mus el des autres des tlescriptionsdifferenlielles, -abrégées. A s T poxii' ne pas extcdcr les bornes de cet ai'icle. La première espèce est l'astragale à rpieue do renard , Lain. Diet. n '. i ; ( (isiragalns alojjecuvoitle.% L. ) elTour- uelorl, (^astragalus alpiuiis , procerior alopecuroiJes. lus t. h. hvrh. ) Celle piaule vivace, qui croit sur les luoutagues des Alj)es, pousse de sa raiine ligneuse et proloudénieut entoucée eu tene, des tiges droites , c\Hudri(pK's , garnies de feuilles dej)uis la hase jusqu'au soinmcl; $€• tiges s'elèveutà la liauteiu" d'envirou trois pieds , et sont dénuées de rameaux. I-es Heurs, de couleur jaunâtre, sontdis- posées eu gi-os éjiis courts , ])]acés le long des tiges dans les aisselles des feuilles. Elles paroissenl en prairial, et durent jus- qu'à la mi-nu'ssidor. A ces ileurs suc- cèdent des sili(|ues,c[ui renlermenl trois ou f(uatre semences anguleuses. Toute la plante est couverte d'un duvet lanugi- neux, blanchâtre; ses liges périssent clia- (|ue année vers le milieu de l'autonuie, et elles ie[)oussent au premier priutemps de l'année suivante. La seeonile espèce, nommée par La- marck , dans son Dictionnaire, sous le n". 5 , astragale à boursette , et (pii est X astrai^alius i^alegifoi'niis de Linna^us , est désignée par \ ouinefori ,sous le nom (^ as traitai IIS oriental is , altissinius , ga- legœfnliis , angihstiurihus , Jlnre tnini- rna e iiridi J/u\-cscente. Corul. Les ra- cuu^s de cette plante vivace sont nom- breuses, longues, (ilandreuses el(;oriaces; elles (lurenl |.liisdeirenleaiis,el formeut une touffe considérable. Les liges qu'elle j)ousi-eclia(|ueannéedu collet des racines s'élèveiU d(,' trois à cin(| pieds, sni\ant les localités : elles sont droites , glabres, striées , et garnies de feuilles dans toute leur longueur. Les feuilles sont ailées , avec im|aire, composées de vingt-cinq àtrente-uiic lolioles, oblongues, eclian- crées, et légèrement velues. Ses Ileurs, disposéeseu épis, sont petites, peudaules, A S T 189 et d'un blanc jaunâtre. Il leur succède des gousses pres(|ue triangulaires , jielitcs et glabres, lescpieiles sont remplies de semences jauuàlrts. Celte belle plante a été apportée du Levant, au jardin du Muséum , au coni- meacemenl tin siècle dernier, par Tour- nefort. Elle s'est nuiliipiiée dans cet éta- blissement, d'où ensuite elle a été répan- due dans la plupart des jardins de bota- nique de l'Europe. La troisième, est l'astragale à feuilles de réglisse, Lam. Dict. n". i.'i, (^asiia- galus glycyvliyllos L. ) ïournefor! , astragalus tiiteus , perennis , procuni- bens , 'viilgaris seu syhestris. Inst. R. Jierh. Celte es])èce se dislingue des pi'é- cédenles et des suivantes , par ses lon- gues racine; traçantes, qui s'enfoncent en terre à la jirofondenr de deux à trois pieds, et s'étendent, de] roche en proche, à plusieurs toises de dislance de leur souche ; elles sont un peu sucrées ; ses liges rampantes ac([uièrent , chaque an- iu*e,(piatre à cim[ pieds de longueur; elles sont garnies de larges feuilles d'un vert fonce , glabres , et accompagnées de grandes stipules. Les Ileurs, disposées en petits épis , sont portées sur de long» ])édoncules qiù sortent des aisselles des feuilles. Elles sont d'un jaune pâle tirant sur le verdâlre. Il leur succède des gousses pies.'pie rondes , un peu cour- bées , et remj)lies de deux rangs de semences réniformes et jaunâtres. Celle piaule croit abondamment à la campagne, dans les bois taillis, siu- les lisières des forêts , et le long ties haies, dans le centre et le nord de rEiuopc, C'est res]»èce qui a élé reconunandée le S lus spéi'ialement poiu" la eom])osiliou es piailles arlidcielles. I a(pialrièine,esl l'astragalccn faucille, Lam. Dict. n". 4 ; c'est Wistragahis iili- giiiosiis , Siùiricus , perentiis tle De- midoAV ; elle a été inconnue à 1 ounu- forl et à Linuieus. Les racines de cette içjo A .s T e.s]>èce sontvivares, longues, coriaces, el s'eiiroiiccnl en Icrre à deux pieds et demi de piol'oiideur environ. Ses lii^es sont droites, liaiiles de pins de deux pieds, ]irest|ne j^labns , et divisées en cjnelqnes rameaux dans leur partie su- périeure. Les feuilles, assez nombreuses, mais déliées , sont composées de qua- torze à dix-liuit paires de folioles avec une impaire qui les termine. Elles sont d'un vert plus loucé en dessus qu'eu dessous , l<>ngues el étroites. 1 es llenrs viennent sm* de longs épis à rexlrémilé des tiges et des rameaux; elles sont d'un blanc jaunâtre , et très-rap| rocliées les unes des autres. Il leursuccède des gous- ses glabres, pendantes, comjrimées sur les côtés et courbées en faucille. Cette piaille croît dans les marais de Sibérie ; elle a été en\oyéc an jardin du MMS<'umdcPiiris,en ij'àij, parfeuM.De- midovv, de Moscou, son utile corres- pondant. Ses graines, depuis cinq ans, ont fait partie de la distribution annuelle du Muséum , et ont élé envoyées à un grand nombre decultivaleursde la France et des autres parties de l'Europe. la cinijuième espèce, est l'astragale à fruit rond, Lam.Dicl.n". i i,(^asLragaliis ciceih,.) C'est Yastirigaliislut.eiiSjperen- 71 is , siliqua gemclla , rotiiiuiu ,i'esicain rejerentc de Touiiiefort. Les racines de celle espèce sont jilus traçantes que pivo- tantes; elles ne s'enfoncent en terre (|ue d'environ liuit jiouces de profondeur, et s'étendent au loin sous la surface du soi. Leur consistance est coriace, et leur du- rée permanente ; elles |;ous,'enl cliafjue année, au jnemier priutenqis, ties tiges flexibles urne- fort, Y as tra gai II s jmrpureus , pcrctinis ^ giicatiis , pannonicus. Inst. /i. Iicrh. elle espèce pousse, de ses racines \i- \aces et bciseuses , des tiges droites , hautes d'un pied et demi à edoncuk'S qui partent des aisselles des feuilles. Ces lleurs sont suivies de gousses droites, pointues , pnbescentes, qui ren- ferment lie petites semences brunes. Cette belle piaule croît dans le dél ar- tement des Bouches- lu-Rlione, en Suisse, en Autriclic, el en Sibérie. La sep/lième et dernière espèce , qui nous reste à in(li(|uer , est l'astrag.ïle rude, (^astrogaliis asper') de Jai|Uiii. Celle-ci n'a yoml été cc^nnue de Tourne- fort, ni de 1 innanis. FJle |ionsse,cliaiiigt à vingl-cmq pouces, dis liges boules il'environ deux ] ieds. Ces lii;es sont droites, cylindri- ques, el CM uses j'ar le bas , cannelées yav le haut et rameuses dans celte par^ lie ; elles sont formées de ilix à quinze p.ires de folioles, avec iuipaiie, etroi- A S T tes, presque linéaires, ] oinlucs cl £^ar- iiit's (le poils soyeux. Les Heurs sont d"un blanc jaunâtre , disposées en épis serrés , et de quatre ù cinq pouces de long, y)orlées sur des pédoncules d'envi- j'on neuf pouces , lesquels jiarlent des aisselles des feuilles de la partie supé- rieure des tiges. Ces pédoncules sont cannelés dans leur longueur, elgarnis , ainsi que le calice des llems, d'aspérités i;landuleuses , terminées jiar des poils noirs et roides. Le Iiuit est une gousse allongée , pointue , cpù renferme de pe- tites semences noires ; elles se conser- vent eu état de germer, pendant trois ou quatre aus , lorscpi'eilcs demeureut renfermées dans leurs silitpies. C'est encore à feu M. Ucmidow que le jardin du Muséum «loit cette plante in- téressante; il la lui envoya en ly^.j ; elle s'y est assez midtipliée pour qu'on ait pu mettre ses graines en distrihutiou depuis l'an 8 , et la répantlrc parmi les cultivateurs de l'Europe. Elle est origi- naire de Sdiérie. Ces quatre dernières espèces n'ont pas encore été indiquées , dans les ou- ■yiagcs des agriculteurs , ])our la com- position des ])rairies arliliciellcs ; nous pourrions y ajouter encore jilusiturs au- tres espèces (pu nous paroissent mériter d'être culti\ées pour produire du four- rage ; mais Icius liahiludes et leius cul- tures ne sont pas assez coinnies ; d'ail- leurs, elles ne sont pas assez nudtijilices ])our (pie cette uidicatiou put être très- utile. Usages en nicdecinc. L'infusion des feuilles de l'astragale incli(jué dans cet article, sous le u". 3 , est enqvlovée avec succès, suivant Haller, contre les rc- lenlions d'urine. Usages économiques. Les lialiilans des campagnes, dans plusieurs dé|»ar- temens du nord de la Trauce , font infuser dans de l'eau , les racines de l'astragale fausse réglisse, et s'en seivent comme d'uue boisson rafraicbissaule. A S T igt Quelques peisonnes j^ésument que les racines de celle même espèce , ha- cbées, peuvent entrer dans la composi- tiondela bière, et luidonner une qualité supérieure à celle qu'on fait ordinaire- ment. Suivant elles, cette sorte de bière doit mousser davantage, être plus rafraî- cliissante,et se conserver yjlus long-temps. L'expérience eu est facile ù faire dans les pays où celte plante croît eu abon- dance, et elle mérile d'êlre tentée. Les graines de plusieurs espèces d'as- tragales, qui ont une certaine grosseur, sont ou peuvent être employées à la nourriture des hommes et de la volaille. (Bosc, ISouv. Dict. d' Hist, Nat.). Toutes les esj)èces citées dans cet ar- ticle sont mangées en vert, avec avidité, ])ar la plupart des aTiimaux ruminans; cl ceux (pii les refusent d'abord, s'y accou- tument insensiblement, en mêlant leurs fanes avec (X'iles des antres plantes (pi 'en est dans l'iiabilude de leur douuci-. ?>o«s en avons fait plusieurs fois l'expérience. Mais il est bou d'observer que tous les niomens du jour ne sont ]ias également favorables à la coupe de cefou^ra^e,lant pour sa conservation (jue pour sa bonne qualité. Lorsqu'on le recueille de grand matin , pour le donner à manger aux bestiaux dansla journée, cl qu'on i'amon- cèle dans une grange ou tout autre lieu abrité du soleil,et où l'air ne circule pas , les bestiaux le mangent avec dégoùl ; il leur donne des Irancbées, lesfail enller, et (piehpiefois périr. Les trèiles, la luzer- ne, le sainfoin, et ])lnî,ieurs autres plan tes données aux animauxdaus lemêmeélat, produisent à ])eu près les mêmes effets; mais en le coupant (pieUpieslieures après ra])parilion tin soleil , lorsque la ro^ée cl l'humidité surabondante des plantes ont clé dissipées, et en le ilounanl aux animaux dans le courant de la jour- née, sans qu'd ail eu le tenqjs de fer- menter et de contracter une odeur qui appioche lui j'en de celle de l'iu me de thaï , ils le manijcul avec plaisir, el n'cji '9^ AST ^ soni point inronimodës. D'après ces faits, coniiiKs de beaucoup (raf^iirulteurs , et (l'apiès les expériences J'lnyculioul7.,ne ])ourroit-on pas croire (pie c'est au i^«y. aciile carbonique, que ces jilantes e\pi- reutpenilant !a nuit, et qui iornie autour d'elles luie atmosplière délétère, tant que le soleil ou la lumière ne Ta pas dissipée, qu'elles doivent leiU'S qualités muliaisaM- tes? C'est aux chimistes à érlaircir ce tait très important aux progrès de récouo- niie rurale. Usages (VagrémeTit. Les astragales , 11"'. I , :i et 6 , peuvent èlre emy)loyées dans la décoration des jardins. Placées j-ur la ligne du milieu des plnle-band( s des grands parlerres el sur les lisières des bos(piets, ]iarmi les arbustes el les sons- arbrisseaux, elles sont susceptibles «l'y jeter une variété agréable par leur |.orl, leur verdure et la couleur de lems lli ur>. La sixième espèce seroit très-propre à for- mer des niasses dans les grands jartlins jiaysagistes ; si ces masses etoient mises tn o])position avec des pièces de piairies naturelles, éniaillées de tontes sortes de llenrs, telles que celles du sainfoin, du trèlleécarlate, du pavot qui fournit l'huile (l'œillette, du lin, de la chicorée sauv;ige, toutes plantes ([ui tleurissent presfpie en iiiême temps , on obtieudroit des effets intéressans. Les nuances de verdure de ces différentes pièces, qui forment des îapis,et l'éclat varié de leurs iléus, pré- t-enteroient ,daus les tliverses saisons, des ])oints de vue pittores(jues , eti même temps qu'on retireroit de la coupe de ces fourrages et de la culture de ces masses , lin produit avantageux. C'est en alliaol; l'utile à l'agréable (pi'on établitdes jouis- sances durables. 0//^w;Y^ Tontes les espèces d'asti-agales que nous avons indiquées sont des plantes robustes et d'une longue vie. Comme leurs racines sont coriaces, boiseu.-es, et descendent en terre à une profondeur «le 1 5 pouces à 3 pieds, et plus, elles sont A .S T moins «ujeltes à souffrir de la sécheresse que Ils jdanles qui tracent ù la surface (lu sol. Aussi ne craignent-tlles, ni les saisons sèches qui ne duienl (pie quatre ou cinq mois , ni les terrams chauds et secs. hlles neredouient jtas non plus une huini lilé passagère; au contraire, elles n'en ilcvieunent que j)lus vigoureuses et plus fortes, sui-lout Jor->(jue cette humi- ditéest proportionnée à la chaleur du cli- mat. Les teuaius sablonneux, meul>les, jirofonds el \\\\ peu argileux, sont ceux dans lesquels ces plantes se plaisent duvan- toge et donnent les pJus grands proiluils. El les viennent aussi dan» lessols maigres et jianvres en Linnus, avec celle dilïérence que leui' vegelaiion e^t en rapportavec la qualité ]oie,il convient (juclelcrra n soit ameu- bli prolondéinenl,elameudeconimep<>iU' une piairiedelu/c ne, à moinstniece ne soit un terrain (|ui n'ait poin lourni de récollesanniicllcs, depuis quatre ou cinq au». Duiis ce cas, ou pciU te di penser d'r A S ï d'y répandre des ciigraisaussiabondarts. Trois labours ])rol'onJs, lci)reinic'r(!oimé au comnieiiccmeiil de rauloninc, le sc- coud peiidaul l'iiivcr, et le Iroisième au premier printemps , sont neLessaires à celle culture. Le dernier labour doit être suivi, ])eu de jours avant le semis des graines, d'une ou Jeuxfaeonsà la beise, Iiour emietler le terrain, l'unir et enlever es racines des ])lantes traçantes (pi'out coupées les labours f.récéJens. Si le sol est humide, ou le climat |»Uivieux , il est ulileque le terrain soit dispose en bidons, plus ou moins bombés, suivant qu'il con- tient plus ou moins d'Iiumidilé, et que les eaux y séjournent plus long- temps. Lorsque le sol est d'une bonne nature et le climat ))euiiumide,on(loil applanir le leirain. .Si, enfi:) , il éloil de (pialilé sècbe, ainsi que le climat , il faudroit le couper de sillons en travers tle sa pente, pouranèlerlapelitequaniité d'eau qu'où peut espérer de l'alniosplière. Semis. Jl n'est pas dontoux que , dans les départemeus du midi de lu France , où les gelées de 4 à 6 degrés sont peu à craindre , on ne puisse semer les graines des dilïéreules esjièces d'aslragaks aux. premières pluies d'aïUomne ; c'est la sai- son la plus favorable pour ce climat. Mais, conune les graines des plantes de la famille des légumineuses à hupiel le a])par- tiennent celles-ci, lèvent en niouis (i'uu niois, lorsqu'elles sont de la dernière ré- colle, et que les jeun es plants ] lérisseni à ce degré de troid, il est à y)ropos, dans les p.arlies du nord et même du centre de la ï"iance,dc ne les semerqu'an printemps. On fera prndennnent de répandre sur le terrain, avant ou après le seniis , luie moitié ou trois cpiarts de semences d'une 1>lante céréale, telle que du seigle, de 'orge ou de l'avoiue, pour abriter les jeunes plantules des ardeurs du soleil , et retirer en même temps lui produit du terrain. Onanl à la quantité des graines d'astragales (pi il couvicut de semer par Tome XJ. A S T 193 mesure de terre délcrminéc,nons n'avons j)ouit de donnée exacte sur cet objet , jmisque cette culture n'a pas encore été pratiquée en grand. Mais, d'après lacon- noissauce du volume qu'occupent ces plantes dans les terrains de médiocre qualité , ou peut conjecturer (|u'étant ])la'éLS à 8 ou 10 poui-es les unes des autres, cela doit être sulflsant. Comme les graines des astragales sont menues , on les mêlera avec buit ou neuf fois leur volume de terre sècbe, et on lesrépanlra à la volée à la manière des trèlles. Un trait de berse légère, donné sur toute la suri'ace du terrain , suf'lira ])Our enterrer les semences que l'on affermira ensuite avec le rouleau. Il est à pré.^umer c[n'd s'écoulera plusieurs années avant que l'on ne trouve à se procurer des graines en quantité suflisanle pour ensemencer des arp-ens de terrain. Miis.en attendant, et pour eu bàler l'époque , (ui peut tou- jours faire des semis en jiéjiiuière et jiar ])lancbes ,dans un jardin. Lnis reins : il les po-era le ]>lus perpendi- culairement possible sur la terre nouvel- lement renversée , de manière que le collet de la racine ue soit cnleiTé que d'environ un pouce et demi. La charrue avant fini sa raie , en commencera une nouvelle à coté , et en remontant vers le rointd'oùelle étoil partie; c'eitponrquoi \\ est nécessaire que celte charrnc soit à oreille mobile. La terre de ce sccoud sillou remj>lira le premier , et le phul se trouvera en terré et | lanlé. ( lomme l'épais- seur de terrain renversé | ar le second trait de charrue n'est pour l'ordniaire que de 9 pouces de largeur , ou laissei-a ce second ra> on vide , et l'on réservera les plants p/our le troisième sillon, dans lecpiel ils seront placés vis-à-vis ceux de la première ligne , à angle droit , le Jilus exactement tpi'il se pourra. Eu suivant cette méthode de laisser alternativement im rayon v tie à côté d'uu ravon jdantë, il s'ensuivra que les plants seront espaiés à 18 pouces les uns des autres, et cpi'on r)ourra les faconnei' aisément. Les dra- geons et les œilletons pourront être plan- tés de la même manière. Travaux d'entretien. Ils se bornent , pendant les deux ou trois premières années, pour les semis, à des sarclarges, pour détruire les mauvaises herbes, les empêcher d'appauvrir le terrain, et de nuire aux piaules cultivées. Les planta- tions , indé[iendanuneut tles sardaçes , doivent être binées en temps conven;u)le, ponr ameublir la terre, la rendre per- méable à l'humidité, à l'air, et faciliter l'extension des raciiu-s. Si la plantation est formée par lignes droites , ce travail pourra se faire avec la ralissoirc en ga- lère, ou mieux encore, avec la petite charrue qu'où nomme le c«/^àsir les racines : il sei'oll même à désirer (pi'on laissât sub- sister toutes les feuilLs j)endant la se- conde année, pour (pic les touffes s'é- len lissent , et pussent occnjier tout le • tpirain qui se trouve entr'elles. Mais il A S T 195 n'y a aucun danger à les supprimer peu- dant tout le cours de l'hiver, et lors- qu'elles seront dessé'-hées. La troisième année , on pourra faucher la prairie, et la mettre en coupe réglée. L'époque la jilus favorable pour couper ces plantes , et avoir du fourrage d(! bonne qualité , est la même que p(nir toutes les autres de la même série, celle du comnien- cement de leur floraison ; alors elles ont acquis à peu près toute leur gran- deur, et sont arrivées à leur entier dé- veloppement; leur suc propre est dissé- miné dans toutes les parties de la plante qui, dans cet état , est plus tendre ei plus savoin-cuse ; plus lard , les liges deviennent coriaces , dures , boiseuses; elles se dépouillent de leurs feuilles in- férieures ; et , privées de la plus granJc partie de leur suc j)ropre , qui est em- ployé à la formation des fruits , des se- mences , et à leur accroissement , elles devienneuliusipideset peu nourrissantes. Toutes ces causes occasionnent un d(i- chet considérable sur la quantité, et di- niinuent sur-tout la (pialilé du loin. La faux est l'outil le ilus propre à la coupedecesplantes,(pri doivent ètrerou- péesle plus près de laterrc(pi'il est possi- ble, autant pour ne ])as per.be de four- rage, que pour ne pas laisser sur pied des ])artiesde tiges fortes qui ,(leveriant dures par le dessèchement , obligeroieul le fau- cheur , à la coupe suivante, de faucher au dessus de la jnécé lente , pour ne pas ébrécher sa faux. L'heure la plus favo- rable à cet ouvrage est celle à la jUi-He le soleil a dissijié la ro>ée et le gaz délétère qui environnent les plantes peiulanl la nuit , c'est-à-dire , vers les sei)t heures du matin, dans les jours chauds. Avec celte précaution, on obtient un funirage qui se dessèche plus proiiiptenu nt , reste .run beau vert , et est beaucoup plus sam et plus savoureux, loiMpi'on le lait man- ger frais. Après cette première coupe, on en obliendia une seconde, eu vcu.lc- Bb :: i<)6 ATT ATT niiaire, laquelle sera suivie d'une Iroi- movcn (rassujeltir les animant dans les siènie , dans les pays ehauds , si le sol éruries , les claliles , les hergi^ ries , ou est frais, ou s'il survient des pluies, niéine deliors , le plus ordiuaireuieut Toutes ces coupes se fanent , se inellent avec des liens. en boites , et s'enunai^asinent connue la iSous allons parler successivement des luzerne, leslrèlles et les auires foui rages, manières d'allacher les diverses espèces Profliiitj. Nous n'avons euicre au- d'animaux, cune donnée exacte sur les ]iroduils Alaniere d'attacher les che\atix.\^e comparatifs du fourrai^e des astraijah s; cheval (pi'ftn attache au râtelier doit cc- mai^ ou peut prèsunici-, d'après la yrau- ])eiuianl a\oir assez de liberté pour man- deur de la plupart de ces piaules, le ger dans l'au^^e et potu- porter la tète volume de Ici rs faties , et leur prompte d'ini demi-nièlre (un y)icd et demi envi- véyélalion , qu'il tloil être aussi coMsidé- ron) de cliatuie cote. S'il est attaché de rable, au nvoius, ue celui de la luzerne; plus lonij , il peut manj^cr la ration de et, connue ces plantes n'exigout j as un ses voisins, ou les mordre. Pour l'en aussi hou terrain, cl ([u'elles sont d'une em|ièclur, il faut l'attacher par deux plus lougue vie, nous cro\ous que leiu' longes écartées l'une «le l'autre, dont culture doit oiilribuer aux progrès île chacune fait un tour complet à uu des l'économie rurale. Il seioil à désirer fucaux du râtelier, et va u fuseau sui- qu'elle (ixâN'allentiou de quelques agri- vaut, où elle liait de se lixer par une culteurs iiisiruits qui, après a\oir fait esj)èceD7 pas moins d'imprudence à abandonner un cheval tout sellé ou tout attelé, atta- ché ou non , dans un endroit public. Ou en sent les suites possibles, sans ([u'il soit besoin de les détailler ; il faut, ea ce cas fane tenir son cheval par queiriu'uu, autrement ou l'expose et ou s'expose soi-même. Eu route , les conducteurs de chevaux les attachent à la hie, ahu de pouvoir en conduire un plus grand nomhre. L'honnne monte le premier cheval , et atlache les suivans à la queue l'un de l'autre. Un coup de tête peut arracher les crins , la longe étant prise dedans ; mais elle lient aussi par un nœud sur la queue, et celte ligature, avec un tirail- lement continué pendant un jour, peut ])roduire la mortilication de la portion de la (pieue qui esl en arrière du noeud, el en déterminer la chute. Ou rend la ligature moins dangereuse en mettant des étoupes entre la (pieue et le lien. Ce- pendant on a \u des queues rujlurées et arracliées jiar l'effet dc-s inouvcniens désordonnés des chevaux ainsi attachés. Ou doit donc proserre celte manière, même poiu- mener les chevaux boire. Le nioyen employé avec succès , et ce qu'on nomme vulgairement lecoupley est une sangle qui embrasse le cou jirès du poitrail, et de Inquelle part une corde qui règne le long du corps el se rend à une tresse sans lin , dont les deux anses, ])asséesdeux foisriiiiedaiisraulro, embrassent la queue el fournissent à la corde du coujile un anneau daub Iccpiel elle glisse. Dans l'c^-il de la corde est at- lathee une banc de plus (i'un mètre de long «|Ui esl lixée au licol du cheval sui- vant. Celle barre l'empêche d'atteindre les pieds du jirérédenl , et s* 1 vient à ti- rer , tout l'el'foii direct se passe sur le ])oilrail, el la queue n'est point offensée. On trouve de ces i ouples chez les coi"- di)i par tile,de les faire |,.'(!Ur tous ea même temps. Pour cela, il laiil le-, rendre tous atleulits au niouvcnieiit que tait le rlieval qui est en tète ; autre- ment, penitantquecelui-ei marche, cjneU nues uns sont surpris , restent en repos, l'ont des eftorts pour lésister , et s'ils, ne peuvent casser les liens , ils s'acculent , s'altèrent les jarrets et les reius ; et, si ce s >ntdes chevaux entiers, ils se donnent quelquet■oisdeslIER.MESI^GLI^ALEs(^o)-. ce mot ; dont on ne s'appercoit le ])liis •souventque quand l'intestui estgangrené et qu'il n'\ a plus de res ource. Après la saignée de la jugulaire, il survient à l'en- di-oit de la picp'ire une démaugeai>on , nui est plus considérable dans les che ■vaux entiers , d'ailleurs plus exposés à la gale ; le cheval se frotte le cou contre i'auge ou contre la longe même , et il arrive un Trombcs ou Mal de Saignée. ( Voyez ces mots. ) Le moyeu d'éviter cet accident , c'est d'attacher le cheval au râtelier , et à deux louges , et de l'at- tacher court. La même démangeaison arrive dans toutes les plaies, au moment où elles se cicatrisent ; il' faut pareillement em"}iè- cher que l'animal ne se frotte en cet en- droit , ce qui feroit saigner et ce fjui re- larderoit la cure. Pour cela , on hxe au dessus de la tète du licol un anneau au- (fuel ou attache la longe qui passe dan? une poulie lixéeaii plafond , et qui cor- respond à nue *utre poulie mise dans un coiu de l'écurie, où il V a im poids atta- ché à une corde qui a h longueur né- cessaire pour tlonner ati cheval la facilité seulement de manger pnr terre ; ou hien simplement ou attr»''hc la longe tlu licol ti l\uùveau' d'un piquet eufont^e à Oeur de teiTC, au milieu d'une écurie, de uk»- nière que le cheval ne ]nùsse atteindre aucun corps pour se frotter ; mais il est exposé à reochcTètrure. - Ou peut d'ailleurs diminuer l'inten ATT site des démangeaisons , en laTant sou- vent les plaies avec de l'eau tiède dans laipielle on aura fait houiliir du son ou de la graine de lin. ( J\ !Jéma>geaison.) Les manière^ à^ attacher, dont on vient de parler, peuvent encore être reconr- maudées ])our les c-as de vertige ; les chevaux ahectés de cette maladie se cas- sent la tète en se débattant. On peut en- core leur garnir la tète de jiaillassons ou de coussius rendjourrés qui gaiiinti^scnt des contusions souvent très-graves qu'ils se donnent alors. On peut aussi matelasser toute une écurie pour ces cas , si l'on a beaucoup de chevaux, et qu'Us se trou\ent fré- quemment attaqués du vertige. ( J'oy. A ERTIGE.) Dans les pâturages, (juehjues personnes modèrent les chevaux <|iù ont de la disjiosiliou à courir , à sauter , eu leur attachant un des bouts d'une conle à un pied de devant , et l'autre bout à l'autre pied de devant ou au pied de derrière de l'autre côté, et eu ne donnant à la corde, entre ces deux pieds , que la longueur sufilsante pour periuettie les mouve- mens nécessaires. On attache aussi la corde à un pied de devant et à la létièrc du licol, pour leur faireteuir la tète baise et les enqiècher de sauter. On emploie pour le mén\e but , et avec plus d'avantage, une anse de fer passée autour du paturon et fixée par une ehar- lûère , et ime lènucture à une serrure ou cadenas rond et allongé, qui repasse au dessus des talons. Cette espèce de ser- rure se nomme nbot dans quelques en- droits. Elle empèclielecheval de marcher vile, et s'ose en outix' à ce qu'un vo- lem" lU' renuiiètie lacilemeut ; mais il faiU garnir d'un icutre l'anse, alîn d'évi- ter les contusions trop fories, que l'abot pouri'oit causer par la compression et le frott<'ment réitéré; néanmoins cemoven cause, malgré ces précautions , des tu- ATT meurs ossçiiscs et des durillons au pa- turon. Daus quelques endroits du départe- ment du Morbihan , et dans cpu-kpics cantons environnans , on attache le pied de devant , d'un côté , et le pied de der- rière du même côté, avec une coide lixéeaux ]>alurons, pour accouliuner ces deux membres à exécuter leurs mouve- mens sinuillaiiement , c'est-à-dire pour làire contia'.ter au cheval l'habitude de marcher l'andile. ( Voyez Ambix, dans l'article Cheval du Dictionnaire.) Ou les exerce à celte allure étant ainsi attachés. Manière d' attacher les bœiîjs et les n'aclies.V.v\\:\'A\\oc., les vaches s'attachent le j)lus coiiununémenl ]\ir les cornes ; dans (juelques autres pays, on ("ail iu)e économie en n'employant point de corde, et en les assujettissant par le cou. Il y a fleux méthodes : i". on fait \\ï\ collier avec uu plevonou l)andedeboisconrbée pour embrasser le cou , cl dont les bouts sontarrètés au dessus et par une cheville. Celle cheville est ronde et a une tèle j.'Ius grosse à l'un de ses bouts ; l'autre bout , dont la largeur est égale à celle de lout le corps de la cheville, est aplati et a A^vx^i hoches opposées, entaillées sur ( hacpie bord. La bande de boisa, par un bout, lui Irou rond, dans lecfuel entre le corpsde la cheville, cl auquel la tète s'ar- rèle; l'autre bout de la bande a un trou carré , long et étioit , dans lequel on in- troduit l'autre bout plat de laclicville; et ,(piaud il est entré pisqu'aux deux ho- ches , on fait faire un demi-tour à celte cheville cpii s»" trouve arrêtée et qui (ixe ainsi les bouts de la bande de bois. Tel est le (;ollicr le plus simjile. De ce collier ou fait partir trois anneaux ovales, for- més chacun d'un pleyon de bois, dont les deux bonis sont entaillés en cio- cliels , cl s'arrêtent l'un l'autre. Le lioi- sième de ces anneaux, plus approcliant delà forme circulaire, embrasse un po- leau sur lequel il glisse, et par cousc- A T T 199 queut monte el descend quand la vache hausse ou baisse la tète. Pour délier la vache, on fait faire un tlemi-tour à la cheville , on la tire , et le collier s'ôle. 2". L'autre manière consiste à établir deux poteaux verticaux entre lesquels le cou de la vache est passé , et glisse ; ces ])oteaux, assez rajuiiochés, enq)êchenlla tête de se retirer. L'un des deux est mo- bile , soil à la charnière, soit autrement: ou j'écarte simplement quand on veut merfi'e sa vache en lihcrté. Par cette se- conde niauière , les vaches n'ont cpiç les mouveinens d'élévation et d'abaissement de la tête; elles peuvent se coucher, mais elles sont privées de la liberté de jiorler la tête eu arrière, et de voir quels sonl les veaux (pi'on leur donne à faire téter : or , c'e.sl en cela précisément qu'on y trouve de l'avantage. Cette méthode est employée pour em- pêcher les vaches de voir et de sentir les V eaux étrangers , qu'elles repousseroieut. Le cultivateur achète des veaux de la plus belle espèce , leur fait téter plu- sieurs vaches et les livre aux bouchers , quand ils sont parvenus au degré de force et d'engraissemeuUpii leur donne le plus de prix. Cettcméthonde ]>iè;e en arrièx'C des reins. Une petite corde doit 200 A 'T T îuis^i Ipinrla lonj^e rapprocliéc du omi, pour ëulcr ieds de de- vant et un derrière. Au bout de quel- que temps de marche , on peut ne laisser attachés qu'un ]Med de devant et un de derrière, opjwsés. Si la roule est longue, on attache les deux aulres pieds, et on met les premiers en liberlé. On iouche les luoulous sur l'aulre côté, alla ATT de varier les po^i^ions, cl que les ani- iiiauv se faligncnl moins. Mais il vaut mieux les conduire en liberlé dans les cbarrelles , autant qu'ils y sont Iranquiiies ; ce qui est le jilus ordinaire. Matiière d'attacher les chiens. On tient les chiens en laisse , par une corde de crin attachée au collier. Le chien ne la coupe point avec les dents , parce que le bout des crins lui pique la langue et les gencives. Le berger allache ses chiens à des courroies qui partent de son baudrier, et (jiu s'attachent aux anneaux des col- liers. Quelques chiens allachés dans des ca- banes ou loges liient juccipilamment siu- lecollier, sedoiineiildc-.coiniiioltons au larynx , (pii leur cau.-ent la toux et des extinctions de voix; ils surprennent, blessent ou font l>les>er les passans et les animaux ; quclquelbis même ils se dé- chaîncnl: une loge fermée par une grille avec plusieuis visières, s'd en éloit besoin , seroit un moyeu d'éviter ces accideus. ( Ch. et Fu. ) ATTACHEAIE>'T , {Hygiène vétè- rm^Z/v.) C'est jiarmi les animaux, que uous avons choisi le symbole de la fidé- lité; et le cliieu a mérilé ce titre, par la prééminence des qualités qui consti- tuent son caractère i'imant. Le cheval est, aj)rès lui , l'animil qui soit le plus sus- ceptible d'allachenicnt : les aulres espè- ces , excepté le chai , s'attachenl mouis à l'honune , parce qu'elles sont commu- nément moins admises à ««a familiarité. Chez tous lesaninuuix, leur affection poiu: riionune n'est que le prix de ratVec- tion de riiomme piuir eux-mên\es. Il l'obtient en les vo>anl souvent , en res- tant avec eux , en les caressant , et ea avant l'attent ion de s'accommoder à leurs g" ùLs , et de les Uatler par quelques dons offerts de temps ù aulie.(/"o> t^- l«^s mots AccotifMER, A U B AccocTUMïR , Moral , Naturel. ) Ces soins sont bienlôl payés parle plus ten- dre elle plus lidèle allacliement. Ainsi, parmi les animaux employés aux Iravaiix rustiques , on eu voit (pii n'obéissent \olontiors qu'à la voix de l'Iionnue qu'ils aiment : on voit des vaches qui ne don- nent leur lait qu'à la personne qui a cou- tume de les traiie ; ou voit d'autres ani- maux languir , tomber en consomption, quand ils ont peitlu leur maître, ou leiu- gouvcrne\u- ordinaire, et périr même sin- le tombeau où l'iui ou l'autre est enfermé. Généreuses et intéressantes victimes de l'amilié et de la lidélilé! Les animaux sotil aussi susceptibles d'affection les uns envers les autres, même d'espèces différentes. Ou voit des chiens s'attacher à îles clie»aux , des clie- vaux à des chiens ; et souvent leur seul sépaiation cause , à l'un ou à l'autre, des niali'.dies graves. Il en est (jui ne travail- lent bien (ju'avec le conq agnon qu'ils ont affectionné, qui neseqnillenl j)as, même quand ils sont en hberié, et (pu , si on les sé|>are, font éclater inie horle de bouderie inquiète , qui va quelquefois juscpi'à la méchanceté. i;n général, ceux qui sont le mieux cl le plus fortement constitues ont le meilleur naturel. ( Ch. et Fit. ) ATTAQUER , ( Vénerie. ) Ce Icrme est »\ nonyiiie de lancer, mettre sur jtied, un cerf, un sanglier , etc. (S. ) AUBEPIIN'F. Comme cet arbrisseau \ienl facilement pai'-toni, (ju'il lait réjugés dont nous sommes environnés de toutes parts, il en est piusieurs sur lesquels ou peut demeurer indifférent, parce qu'ils ne sont pas nuisibles à la société. Il } cu^ ad'autres, au contraire, qui nesani oient être trop combattus, à cause de leur rap])ortavecle bonheur et la tranquillité publi([ue ; convenons cependant qu'à mesure que les sciences fout des piogrès la masse des erreurs diminue , et le nondîre des vérités augmente. Le basilic, par exemple, ne tue )>lus de ses regards; on ne trouve plus cet animal dans l'oeut' du coq; la morsure de l'araignée n'est plus venimeuse; on peut, à l'exemjile decelte femme dont l'Histoire de France fait mention, et de quelques amateurs moilernes, manger cet insecte sans être né sous le signe du scorpion ; la taren- tule ne fait plus rire ou ])leurer , crier, chanter ou danser les ]>ersonnes qui out éprouvé sii piqûre; le crapaud, fjuelque hideux qu'il soit , peut être lixé par l'homme, sans qu'il s'ensuive la mort de l'un ou de l'autre; le cœur du cor- beau cl celui de la corneille seroient vainement employés pour réconcilier les éjioux désunis ; il faut bien autre chose que l'épine du dos du loup pour arrêter les écarts d'une femme inlidèle; la verveine ou l'herbe sacrée, suivant les anciens Druides , ne possède jilus l'heureux avantage de iiacilicr les esprit* irrités ; les chardons ne dounent plus la carie des fromens; les efiluves de répine-vinettc ne font plus couler les blés durant leur lloraison; la marjolaine a perdu les qualités merveilleuses qu'on lui allribnoit; les grains ne s'animent plus dans certaiues circonstances, et ne ^ Ce ■101 A U B se transforme ni ]:)Ius en nionclies ]V)nr sVnvoler des greniers; les éi;at^roj)iles, cet elTeJ croissent à leiu' manière, vivent et meiu'eiil; en (in , riiomnie ne croit plus sa dignité comjtio- mise, en se nourrissant de pommes de terre, de patates, et de topinambours. Insensiblement , grâces aux progrès de \3l ])hiIosopbie, la nalure se jnslilie tons les jours des accusations qu'on formoit contre elle; niais que tle maux imagi- naires ne lui prète-t-on pas encore ! Combien de jugemens portés ou admis sans examen , d'opinions perpétuées , sans avoir été approfondies , sans avoir comparu auparavant au tribunal de l'expérience et de la raison ! Les médecins conviennent assez gé- néralement aujourd'liiu cpie les odeurs des végétaux ne sont que les émanations de leurs parties les plus subtiles , et qu'elles varient autant que les effets c|u'elles opèrent dans l'économie ani- male. Cependant ces effets cpii supposent les nerfs actuellement doues du mouve- ment vital, ne peuvent plus avoir lieu sur les corps organisés , privés de ce même mouvenient. Couunent donc a-t-on pu croire jus- qu'à piésenl , que l'odeur de l'aubépuie, par e\enq)le, éloit capable d'agir assez puissamment sin- le matjuereau pour le faire tourner en un instant, c'est-à-dire f>our lui donner un état approchant de a putréfaction? ce qui oblige, ajoule- t-oii, les voiluriers de marée, ]iour con- server le poisson qu'ils apportent, à ne pas jiasser sur les chemins où ces arbris- seaux sont en Heurs. Auj)aravant que quelques auteurs se missent eu frais A U B pour cliercherà expliquer ce phénomène, et dans la crainte de voir renouveler encore l'hisloire de la dent d'or, j'ai voulu m'assurer si le fait éloit vrai. Voici les expériencesque j'ai tentées dans celle vue. Après avoir rempli plusieurs vases de branches d'aubépme à demi-lleurie, et placé ces vases dans un cabinet petit et exactement clos, nous portâmes, le lende- main, dans ce lieu parfumé, deux ma- quer(;aux très-frais, et nous les y lais- sâmes environ une demi-heure. Au bout de ce temps, ils ne parurent pas avoir éprouvé traiterai ion ; leur surmce éloit toujours recouverte de ce beau bleii luisant, verdàlre et argentin, qui carac- térise la bonté et la fraîcheur de ce poisson. Ils furent accommodés avec leurs pareils , et mangés sans qu'on s'ap- perçùl entre eux de la plus légère dif- férence. Celle expérience ne m'ayant point paru suffisante, cl pour connôître davantage la propriété de l'aubépine, nous allâmes dans un bois, et nous limes plusieurs tours au milieu d'une allée d'aubépines, ayant deux n\aquereaux à la main. JNous les laissâmes ensuite sur un de ces arbrisseaux le mieux fleuri, jiendaut une demi-heure, et, après cela, lis furent portés à la cuisinière, qui n'y trouva aucune différence, ni nous non plus. Pour n'avoir plus aucun doute à ce sujet, nous nous procurâmes, de très-grand malin , beaucoup de Heurs d'aubépine, et, après les avoir mondées et mises dans un bain-marie 11*1111 alam- bic, nous Y ajoutâmes un demi-selier d'eau, et distillâmes avec les précautions requises; la liqueur chargée de l'esprit odorant de la ileur d'aubépine, appli- quée sur les macpiereaux, ne ]iroduisit nul elfet , et les personnes qui les niau- gèrenl les trouvèrent excellens. Jl est facile de voir, d'après ces résul- tats, que c'esl à tort et liès-injustcmeut A V A qu'on a taxé la {leur d'aubépine de faire {^àlcr les ina([iiereanx; f|ue ce ] oissoii el l'odeur suave de celle lleiir ne sont pas l'ails pour se nuire; qu'ils penveii! é:.;ale- inenl et ensendjie récré* r la vue, i'o.lo- rat et le goût, et qu'euiin il \ a ij,iaii !e ajiparenee que le piùju^é dans U (jiiel on est à cet égard vient vraisenilj!a!ileiucnt de ce que les voiturier.s de marée a'ront Fasse dans un temps d'orage à eô;é de épine en lleur. S'il est vrai, comme plusieurs personnes l'assurent, que les temps d'orage, acconqiagnés de tonnerre, font souvent lourner le vin el lesœuts; s'il est encore vrai que l'on met du fer sur les tonneaux el dans les ])ouiaillers pour les préserver de eetaccident, pour- quoi nerecommauderoit-on pasaux chas- se-marées de faire traverser les jiauiei's de poi^sons par un lil d'archal, qui eoudui- roit au dehors l'élerlricité magnétique? Ce que nous venons de rap|iorler concernant les effets de la ilevir d'aubé- pine peut h'appfKpier à heaucoiip d'au- tres plantes (pi'on laxeaus^i injustenient de porter dans les ciiamj;s des j^rincipes de maladies préjudicia!)lesaux moissons. ]Sousassurons,d'a|irès l'exjiériencc, que les végétaux n'ont qu'une manière de se nuire enir'eux, c'est lors(pi'ils sont trop rapprochés les uns des autres, c'est lorsque, par l'étendue et le volume de leurs tiges ou de leurs racines, ils dé- \oreul la suhstanie de la terre, et en privent leurs voisins; mais toutes les in- culpations contre Ienr>émanalions,dans ce cas, ne sont mdienunt fondées. ( Parme.miek. ) AURORR ROP.EAT.E , ( Physique. ) C'est une liunière hrillaiiK; f[ni paroîl quekpiefois la nuit dans le ciel , du côlé du noid. On eu ignore ahsoliuncnt la cause, (juoi(|u'on ait fait \^\\ très-grand nombre de conjectures surcesujel.(I.R.) AVALER LA COTTE, {^T'cncric.') C'est A Y I 2o3 ôlerlaZ'OWâou le collier du limier, pour le laisser cliasser le gibier à ^a taulaisie. /^oj-. l'article VÉ.NERiE. (S.) AVERTTR^ , ( Economie rurale eb 'vctéritictirc. ) Privés île raison et noa de sentimeut, les aniniaux happés par quelques mouvemensi:iatleudu->, surpris par({iielqu('objet nouveau, éprouveulde lu crainte; cette sensation occasionne en eux des mouvemeus brusques el souvent dangereux pour les personnes assez imprudentes pour les apjirocher sans les en prévenu-. Veut- on ahorJer un clie- val? il faut se présentera lui eu fa'^e, lui loucher d'abord les parties que l'oa peut atteiuihe sans danger, puis venir à celles cpie l'on a intérêt de manier; le cheval prendra ainsi de la coidi .nce et se laissera aisément subjuguer. Si Ton se présente à l'animal le ))lus doux, d'une manière brusque, et sans l'eu pré- venir, il s'é|:ouvante, et la rosse le plus ordinairement dénuée d'éuerg'e, bles- se, et le cheval méchant tuera l'homme qui l'i'.ura lerrifié. U^ons de pré'aulions en approchant des animaux, enq lovons la douceiu' p.oiu' les conduire; hahiiués à voir un bienfaiteur dans le maîlre qui les gouverne , leur atlachenient rendra leurs services plus précieux , et augmeutera ainsi leur utilité. (Cn.ctFR.) AVILIR, ( "^Tygiènevétérinaire.^ ' 'ha- bitude de traiter les chevaux avec bru- talité , au lieu de les corriger seule- ment quand ils font des fautes, leur fait conlracler des caprices^ les rend niéclians el ^ indicatifs. Si à cette conîrariété morale, en quel- que sorte, on jcint l'épuisement du phv- sique , ou éteint toutes les facultés, ou avilit les animauc ; ou les amène à une insensibilité telle, qu'on \\\n peut (piel- qucfois rien obieuir , même à force de coups. 11 est des chevaux qui n'obéissent pas. Ce 2 204 A V O nui se (Icfenclciil j)ar clcifaul de forces : si on les presse j)ar tles SÉccadcs du mors, par des coups de fouet ou d'é- ixron, on ruhie Icins jaiiels ou leurs reins ; on détruit en eux toute aptitude au service propoiliunnë et soutenu nu'on auroil ])u leur demander; on anéantit tout nn)yen de lapporl on de )ceij)rocilé entre le eouductenr et l'animal : en gé- néral , on détruit toute honte , toute beauté , tonte éléganee. Tel cheval se couche sons un fardeau niodéré , tel autre refuse entièrement de donner dans le collier, parce (ju'on les a forcés a eni])loyer en vain toute leur éuergie pour transporter une charge au tlessus de leurs forces. 11 en est de même de ceux qui soiif- J'rent dans quelques parties, par exem- ple, au ])oiliail , à quelque articulation clés membres , daus les j)ietls. Les mou- ■vemens , les coups de forces , joints au fardeau, rendent la douleur plus vio- lente. Un instant de patience pour ob- server la nature et le lieu des obstacles , un peu de diseernemeul pour ne pas demander aux animaux plus qu'ils ne peuvent, de la douceur, des méuagcmens, conserveront le caractère des beaux clie- vanx, et serviront encore à faire tirer tout le parti imssihie de ceux cjui sont .souffrans, fodjies , ou vieux. Ployez AccouTtiMEK. (Cn. et FR. ) AVORTEMENT, ( Economie rnraU et vétérinaire. ) L'avorlement est le part on accouchement avant le terme: cet accident est accompagné le plus souvent du mauvais état de la mère et du fœtus. La vache est, de toutes les femelles domestiques, celle cpii y est le plus su- jette; il est très-fréquent dans qnekjues contrées de la France, où ces animaux sont tenus d'une manière qui s'éloigne tro]) de la nature. Dans tous les pays , et d.nns toutes les femelles, l'avorlement peut être causé A V O par des efforts, des sauts, des chutes, des fatigues, des frayeurs; mais , outre ces causes générales et communes, il en est de particulières dans les vaclies; dans bea coup d'endroits, on les tient constannnent à l'élahle, on leur donne seidenieul une nom litnre sèche jK'tidant luut on neuf mois de l'aimée; eetle iiour- riture est le plus souvent de la ])aille ù discrétion , elle remplit et détend la panse ; devenant volumineuse, elle oc- cupe dans l'alidomen un esjiace consi- dérable, et, refoidaul la matrice, s'op- pose au développement du fœtus ; et puis, la Aaclie est foib'e , minqne de moyens , par défaut de sucs nourri- ciers ; ce qui empè 'he le fœlus de [iro- fiter, et le fait dépérir, tandis qu'd de- vroit toujours se ibrlilier et croître. Une seconde cause jihis aclise encore vient de ce que dans tous les lieux où l'on nourrit les vaches au sec, elles ne sortent point de l'élahle, si ce n'est pour boire. Ces animaux, toujours allacliés, reuilent leurs excrémens avec diflicnlté» leurs matières sont diues et noires, et ne sortent (|ue par de fortes contractions des muscles abdominaux ; ce qui nuit encore au fœtus déjà affoihli. La chaleur des étaliles dont on a cou- tume aussi de boucher les plus petites ouvertures; les exhalaisons re^ultautesde la tianspiration des animaux , on des vapeurs élevées de leurs excrénieus, et sur-tout du fumier qu'on laisse séjourner c[uelquefois long-temps dans ces habi- tations, sont encore une des causes de l'avortcmcut; l'air pur est, de toutes les substances dont u.«.e l'aninud, celui dont il ne peut se passer; il l'a.spire à tout instant, et, fpiand il est ain^i altéré, il renouvelle aussi à tout instant ses mau- vais effets. On sent assez quelle atteinte ces causes réunies et toujours agissantes portent à l'économie animale (les mères , et par couséipienl à celle du fœlus. A Y 0 La vache du paii\re, qu'il mène la plus grande ])artic de la journcc pâtuier à la longe, sur les bords des ehenilns, n'est point sujette à l'avortenient; eela Aient tic ce qu'elle aspire un air ])ur, et qu'elle n'est pas nourrie suivant le régime dont nous nous plaignons. Dans les pays où les vaches paissent dans les pâturages toute l'année, elles n'avorlenl pas non plus , à moins qu'on oublie de les en retirer, lorstpic l'herbe est couverle de gelées blanches , et sur-tout île les éloigner des endroits marécageux , lorscpi'il y vè^nc des brouillards loiu'ds et éj)ais. Les vaches qui i'ahieuvent ousiniple- înent marchent dans des endroits où elles s'enfoncent dans les terres grasses, lrès-humides,qui | àturenl dans des étangs laTigcuXjSont obligées de faire des efforts considérables pour dégager de la vase leurs jambes de devant ;cesefforts portent essentiellement vers la région des lombes et causent à la matiice, et k toute l'éco- nomie , des ébranleniens cjni ])euvent l'aire détacher le foetus, sur-tout (juandla gestation est avancée; telle est rinlluence des causes générales de l'avortemcnt. L'avortemcnt ne se déclare souvent (}ue (pichpie temps après que les causes ont cessé. La chaleiu' et la séche- resse excessives de l'été sontisnivics de l'avortemcnt dans l'automne, ou l'hiver suivant ; les colirpics ou l'indigestion ne l'ont souvent avorter qu'un moisou deux après ([u'ellcssonl guéries; les vachesn'a- vorleut que long-temps après avoir été retirées des marais cl (les pAlurages mal- sains. La jument avorte si on la fait saillir quanuelle est })leiue, et plus la gestation est avancée, plus l'avortemenl suit de près le congi'ès. Les biebis avortent , lorsqu'elles pas- sent sui)llenicnt de la disette à une nour- riture substantielle, lorsqu'après un été très-sec , elles éprouvent des pluies froides sur lu fui de raulomne. Les A y o 20J bergeries basses, chaudes cl humides, sont aussi très-funesles à la mère ^ ainsi qu'à la production; mais les causes qui agissent d'une manière plus prompte sur le fœtus sont les compressions que les brebis éprouvent quand elles entrent dans les bergeries, ou «piand elles en sortent; (pieîleque soit la largeur delà porte, elles se })réci])itent en masse, se ressent , se foulent le ventre, si le Jcrger n'a pas l'attention de se mettre eu avant delajmrte, et d'écarter lesanimaus. pour s'o]>poserà leur empressement. Les bergers disent cju'une brebis a coulé, quand elle a avorté lorsque la gestation n'éloit pas Irès-avancée. Des indigestions font avorterles truies qui sont nourries de plantes qui four- nissent un dégagement de beaucoup d'air; tels sont le trèfle , sur-tout hiunide, les herbes potagères , les coquelicots, les soldiiian^ la nielle. Les démangeaisons fréquentes dans ces animaux, et qui les j)ortenl à se frotter contre des corps durs, sont encore ])Our elles une cause de ravorlement.L'avorlementest < epen- dant lare dans les truies, à cause de l'état de liberté dans lequel elles vivent le plus généralement. Les vaches, qui ont une fois avorté, sont ])lus sujettes à avorter de nouveau; l'on en trouvelacausedans laloniiueeène cpielamatiiceaeprouvee,etquiluiacause k'nten\cnt,niais avecle temps, des altéra- tions qui ne])cuvenl se dissiper; tels sont l'épaississcment , l'induration, le raccor- nissement de la mcml.'ranc , la suppura- tion des éminenccs qui donnent attache aux cotylédons. ( /'oj .Cotylédons, au mot Délivre. ) An nombre des causes de lécidive de ravortement, on doit mettre d'abord la continuation de celles cpii l'ont déterminé la prcinièi'c f ois. Une grande jiarlie des vaches qui ont avorté deviennent fiéquenmicnl en clia- leur, et se fout cou>rir sans fruit; d'autres sont altaquéts de fuicnrs ul*- 2oG A V O riiics qvii les (aliijucnl,ct les font tomber dans le inara-me. Les signes j rocliains anxquels on reoonncîL que l'avorlemetit se pré- paie sont général in"iei)l les signes du part,avee(juelcjues modifications. ( ï'^oy. AcCOUCIIEi\IE>T. ) Si le lœlus est mort clans la nialrice , la mère est ordinairement liistc, dégoû- tée, ne donne i)!ns de lail , les mamelles se ilélrissent, la v che est pins on moins gonllée, le vagin est d'un ronge-noir, il en sort une matière sanguinolente, pru- riforme, très-felide, qui vient de la ma- triec ; Tanimal nuigil d'une manière plaintive ; il se touimente , ou reste couché et languissant : les doulems et les ditllcultés sont d'autant plus grandes, que le col de la matrice est plus resseri'é. ( J-^oyez AccoLcnr.MF..NT , j.our les mo}ens qui conviennent pour débar- rasser la mère. ) Après i'avorlemenl, il sur\ient quehjuei'ois des éhullilions, des éruptions pruriguieuses sur tout le cor])s, ou seulement à quekjues parties. C'est une véritable crise que l'on doit favoriser, soit par des frictions avec le bouchon, l'élrille ou la brosse, soit en tenant la bêle couverte, et en lui donnant des breuvages d'infusion de ileurs tie suieau. Dans une é]iizootie sur les vaches, on observa que toutes celles qui avortoient guérissoient de la maladie, et l'on ciiit qu'en les faisant avorter on les piést-r- >eroit ; mais l'événement ne re|iondit foint à l'attente, toutes les bêtes cpie on fil avortei- succombèrent. Si la totalité, ou un grand nombre des animaux existans dans une même étable avortent, quelques cultivateurs regar- dent l'avortement comme une maladie contagieuse. ÎNous ne partageons juis leur opinion, mais nous pensons qua- Jors il faut s'applifjuer à tléiruire (|uel- ques unes des causes que nous avons A Z E pré'édemmcnl indiquées et qui agissent d'une manière uniforme sur tous les aninKuix. d'une même étable , et qui sont soumis à un réginie également vi- cieux. Décrivons maintenant les précautions qui préserveront les animaux domesti- ques de l'avortement et des rechutes. Elles consistent tlans une manière de vivre tout à fait opposée à celle dont nous venons de développer les dange- reux effets. On doit donc placer moms de vaches dans uueétable,ou l'agrandir, enleversouventlesfumiers, faire chaque jour lie lalitière fraîche, et en assez grande quantité, tenir les portes elles fenêtres ouvertes de temps en leuqvs, afin de re- nouveler l'air, et d'eu faire chasser les odeurs, les exhalaisons putrides; prati- quer au sol des ruisseaux qui condui^eut les urines dehors à mesure qu'elles sont rendues; sortir tous les jours les vaches; les tenir à l'air, et les exercer assez long- temps, c'est-à-dire une heure au moins par jour, pour exciter l'action de leurs organes digestifs, et sur-tout du canal intestinal , jiour enlrenir la souplesse des muscles et de la matrice, j)our donner au sang de bonnes qualités , et pour donnera la circulation toute son étendue et tous ses bons effets par rap])orl au fœtus ; nourrir les vaches le moins qu'il est possible à l'étable, en ayant des j)àln- rages naturels ou artificiels, et, quand elles doivent être logées dans les étubles, leur faire manger peu de paille, mais plutôt de bon foin; par ces moyens , ou évitera non seulement les avorteinens» mais encore une foule de maladies épi» zooti(pies tiè>-fici|uentes , rpii sont cau- sées par un régimeaussi baibaieque des- trucleur. ( Cii. et Fr. ) AZE ou jÎAZF. , ( Chasse , ) femelle du lièvre et du lapin , lorsqu'elle a porté ou qu'elle est pleine. ( S. ) *97 B A I Babil, ( Vcnerle,') défaut crun chien courant , ou d'un limier , qui crie par ardeur et hors des voies. (S.) BATIV, ( Hygiène et Médecine i^étéri' riaire.) ISous distinguons les bains eu hiiins nalureis et artificiels , en hains IVoids et chauds , parmi lesquels nous comprenons les hains de vapeur et les l)ains de lumier. Le bain est d'ailleurs local, ou est générai , selon que tous le corps des animaux y est plongé ou seu- lement une partie. Le liain général, froid ou naturel, se prend dans une rivière, un étang , lui lac , ou dans la mer. On voit des chevaux, des chiens, et sur-tout des cochons, prendre un grand plaisir k se baigner , au point de se coucher , de se vaulrer même dans une petite quantité d'eau. Ceux qui sont fatigués sont portés à se baigner avec encore plus d'empres- sement. La légèreté , la vivacité, lagaîlé tlont ils jouissent après le bain , prouvent qu'il leur a été très-salulaire : il est donc avantageux de Icui- permettre d'en user. Cependant le bain leur seioil dangereux, s'ils u'avoient soin de se sécher aussitôt après; aussi les voit-on se secouer, se frotter, se rouler sur la litière, et, à son défaut, sur le soi poudreux. Il laut donc avoir l'attention de sérlier le cor])s des animaux, et (hi ciieval sur-tout, au sortir dui)ain,en al)altant l'eau avec ie coiit.can (le clialciir, en les bouchonnant forte- nunl et long-tcnq>s,en couvrant ie corps de litière Iraiclie, par-dessus la(|uelie on étend une couAcrlnre de laine (ju'on llxe avec un ou deux surlaix. Une aulrcatlcii- tion très importante, c'est de renfermei' l'animal dans une écurie bien sèche, et, si le tem|)s est beau , il vaut encore mieux lej)romenerau j)as, jus(pi'àce((ue B A I le poil et la peau soient parfaitement sè- ches. Après un vif exercice , quand les animaux sont couvertsde sueui* , le bain naturel à gran;le eau n'a de mauvais effets que par \\\i séjour trop long-temps contiiuié dans l'eau , ou parce qu'elle est très-froide , ou bien par défaut de soius après le bain. L'aninial ne doit rester au bain que quelques minutes , dans cette circons- tance, et, de plus, on doit sans cesse l'y tenir en action. Les bains de rivière, envisagés comme remèdes , s'emploient particulièrement iionr prévenir la pléthore sanguine et les in llammalions externes; par exemple, dans l'invasion de la fourbure , les en- torses , les tiraillemens de tendons, la nerfeiTure , les foulures , etc. L'usage que les bergers en fout,lors(|ue les mou- tons sont gonilés ou méte'rorisés , ou atteints de la maladie rouge, est assez constamment mortel. ( Voyez Lndiges- TION , jNIaLADIE KOVGE. ) Le volume peu considérable du corps permet d'administrer facilement aux pe- tits animaux des bains ciiauds généraux ou universels. Ils les prennent dans des terrines , des seaux , des baquets et des cuves. Mais la difficnlté de se procurer des vases assez grands et assez solides est cause qu'on ne fait jiiendre commu- nément aux grands animaux que le baiu général naturel , ou froid. 1 es hains d'eau tiède sont d'un usage Irès-étendu dans la nuidecine vétérinaire; les maladies (jui en demandent le pins fré(|ucmment l'emploi sont la gale , le ronvieux et les dartres; on les compose d'eau dans laquelle ^^w a fait houillir du son ; on y baigne les jietits animanx tout entiers; on en lave les parties alïectées 2o8 BAI des grands animaux avec tine éponge; on Icsliolleavec des hourhonsde paille, des brosses; on presse lortemcnt kb plis de la peau pour en faire sorlii- riuimeur qui y séjoiu'ue ; on l'éilèrc ces actions lors de chaque bain , et ou les couliuue les jours sulvans, justpi'à ce que la peau ait repris sa souplesse. (^ f^o^ ez G ale , Dartres, R ou virxx.) Les bains de vapeur remplacent pour les grands animaux le bain lièile général. Pour cela, ou couvre l'animal d'une ou de deux grandes couverluies de laine, qui embrassent l'encolia-e et la croupe , et pendent jusqu'à terre. Ou place ensuite une chaudière pleine d'eau bouillante sous le ventre de l'animal, et, quand elle se refroidit, on la remplace par une autre chaudière chaude au même degré. Cette chaudière doit être assujettie, ac crainte que l'animal ne la renverse, et couverte d'un grillage de fer ou de bois , de peur qu'il n'y plonge un de ses pieds ; ce qui est arrivé quelquefois , et a donné lieu à des brûlures graves. Ce bain doit durer une heure cu\iron. Les bains tièdes ou- vrent les pores de la peau, l'assouplis- sent , diminuent la tension des flancs , favorisent la sécrétion et l'excrétion des m-ines et de la transpiration ; ils dimi- nuent l'irritation des parties génitales, et motlcrent les fureurs utérines c[ui s'oppo- senlàJa fécondation des femelles. ( P"oj-. fuREL'RS CTIÎrINES. ) Lorsqucla transpiration souffre depuis long-temps, par exemple, dans les mala- dies chroniques cutanées , principale- ment dans celles des membres , on a recours aux bains de fumier. Ils se con\- posent d'un tas de fumier ai-rangé d'a- vance à la manière des couches que font les jardiniers ; on laisse fermenter cette couche, et, tpiand la chaleur a est déve-' loppée , on l'ouvre, on v abat l'animal, on le recouvre avec le fumier chaud ; la tète seule, et sur-loul les naseaux restent  l'air. On seconde l'action du bain pai- BAL un breuvage sudorifique donné tous les (puirts d'heure, ('n retire l'animal au bout d'une heiu'e ou cinq quarts d'heu- re, suivant le cas et la force du sujet; on le rentre à l'écurie , on le bouchonne fortement et long -temps ; ou le couvre de |)aille et de couvertures, ou on le promène au pas étant couvert. Les bains locaux ou particuliers sont d'iui usage moins étendu; ils consistent à laisser tremper la partie dans l'eau. Ces bains froids peuvent encore être rendus plus actifs, en les faisant prendre dans un vase, et en y ajouUmt des sels. Ils conviennent dans les premiers mo- niens qui suivent les eflbris, les contu- sions : ils doivent cesser lorsque la dou- leur sedéveloppe; alors la pailierécl.Tme des bains d'eau tiède et des cataplasmes émollicns ou anodins , dans les inter- valles des bains. .Si la sole se trouvoit trop dure , trop épaisse , il faudroit la raser jusfpi'à ce qu'elle soit souple dans tous les points ; ce qui dimiiuie la dou- leur et contribue aussi aux bons effets du bain. Pour faire prendre aux chevaux et aux boeufs des bains de pieds, nous avons des vases forts, carrés, étroits du bas et larges du haut, avec un fond très- solide, que l'on emplit à la hauteur con- venable , et dans les(piels on place le membre , après qu'on y a mis le liquide qui compose le bain. On peut remplacer ces vases par de grands seaux ou des barriques sciéesà hauteur proportionnée. INIais il faut mettre sous le fond des plan- ches qui portent contre terre, pour éviter que l'appui du ]>ied, venant à]>orter tout le ))oids du corps, nedéfonce le ))ain. Ou fait aussi entrer dans lesbainsilcs aroma- tes, du vinaigre, etc. foyez les maladies qui en exigent l'emploi. ( Cii. et Fr. ) BALAÎVCEn, expression qui, en lan- gage de vénerie , s'applitjue également auxchiens et augibier. Le chien nalance, quand il ne cliasse pas d*as>urance , et BAR et cfli'il ne tient pas la voie. Un cerf, lin chevreuil balancent quand ils ue fuient plus qu'en chancclanl. (S.) B A NCS, ( F'énerie.) C'est ainsi que l'on nonunc les lits des chiens dans le ciienil. (S.) BARBEAU , ( Cyprimis barbus L. ) poisson du t^enre des cyprins ou des carpes, dans l'ordre z,])()ur la signification deccniot, le commencement de l'article Ai5LE, et , ])our les caractères génériques des cy- /irius , le mot Carpe. ) Le barbeau est appelé en quelques lieux barbot, barbet, barbliau ; et, lorsqu'il est petit , barbiau , barbion , et assez généralement harbdion. La forme allongée de sa tèle, de son corps el de sa queue , lui donne quelques rap- ports extérieurs avec le brocnel. Par la même raison, et encore à cause de sou corps arroudi dans son épaisseur , mais néainnoins légèrement comprimé sur les côtés, d'autres l'ont com])aré aux muges et même aux squales , poissons qui ne quittent ])oint le sein des mers. Celui-ci n'abandonne jamais les eaux douces, et ou le trouve communément dans les lleuves et les rivières de France. Le nom qu'il porte, dans la plupart des langues de l'Europe, lui est venu de ses barbes ou de ses barbillons carti- lagineux , au nombre de quatre, placés deux à deux sur le museau à l'extrémité diKpiel sont inqilaulés , près l'un de l'autre, les deux supérieurs, tandis que les inlérieius, qvii sont aussi les plus longs , partent de l'angle des mâchoires; tous sont blanchâtres , et un vaisseau sanguin qui jiarcourt toute leur lon- gueur leur dcmue une teinte rougeàlie. ^ oici les autres traits de la coiiroi- mation ix.-lmil rayons, doul Jcs ])rc- mierssoullrès-longs, soutiennent chaque nageoire pectorale ; elles sonl teintes d'un niélauge de rouge el de jaune; la première de ces couleurs domine à la partie supérieure; quelques taches ar- rondies el noirâtres se font remarquer eu dedans et à la hase. Il n'existe que neuf rayons aux nageoires du ventre; elles sont arrondies eu ovale, plus rou- ges (pic celles de la poitrine , et ta- chetées eu dessus. Quelque ternes que soient les cou- leuis des nageoires du baibeau, celles qui le couvrent lui-même ont encore moins de vivacité. Il a le dos et le dessus de la léte olivâtres; les cotés bleuâtres au dessus de la ligne latérale , et blan- châtres au dessous ; le ventre et la gorge blancs; les côtés de la léte mêlés tl'oli- \âlre et de jaune, avec des points cen- drés; la lèvre supérieure rouge; euiin, la prunelle de l'œil noire , et l'iris d'uu brun clair. Aliu de ne point omettre de traits un peu saillans de la descri])lion du bar- beau , j'ajouterai que ses paitics inté- rieures ressemblent beaucoup à celles de la carpe , et que les ])ièces princi- pales de son squelette consistent en qua- rante-six vertèbres à l'épine dorsale , et en dix-se])t côtes de chaque côté. Ces détails de description paroîtront peut-être déplacés, aux yeux de quelques personnes, dans un livre dont le prin- cipal objet n'est pas l'histoire naturelle. Ils ne sont pas néanmoins sans intérêt, même pour la sinijtle curiosité. Je sais d'ailleuis , par expérience , que riiomnie doué d'uu assez ijou esprit pour jiré- férer le calme et la doucem' d'une vie champêlie à rexislence agitée et tumul- tueuse des cités, le paisdile domaine de la natureau théâtre bruva ut de l'andîitiou çt de l'intrigue , et une bibliothèque peu - nombreuse, mais choisie^ à la futilité des BAR o conversations, dont les sons confus et insigniflans se fout entendre, sans inté- rêt comme sans plaisir, dans les cercles où l'ennui siège à côté du luxe; je sais, dis-jc,que ce tranquille possesseur d'une habitation champêtre se ]>laît souvent à comparer l'animal ou la yilante qui lui tombe sous la main , avec ce que ses livres en rapportent ; à rectifier les inexac- titudes échappées à l'écrivain, ou à sup- ])léer aux omissions, quelf[uelbis même à coinmnnifpier des observations profi- tables à la scieiKc. Dans ces iastaus de loisir, passés ainsi d'une manière éga- leiuenl agréable el utile, les descriptions un peu étendues ne lui semblent point trop longues , sur-tout lorsqu'elles sont écrites en style intelligible, et qu'un néologisme barbare ne les a point siir- chariiêes d'exnressious tellement inusi- tees et étrangères a notre langue , qu il n'est presque point de Français eu étal de les comprendre Mais revenons au poisson qui fait le sujet de cet article. Les eaux claires et rapides sont celles qui plaisent le plus aux barbeaux : ce n'est pas qu'ils ne réussissent très-bien dans les étangs ; mais leur chairv devient molle et insipide. Ils aiment à se cacher parmi les grosses pierres , et sous les rives avancées et les rochers saillans. Ils se rassemblent cjuchpiefois en troupes dans ces sortes d'asiles d'où il est très- difticile de les faire sortir. Leur noiuri- ture est très-variée, el par consé<|ueiit très-facile. Ils mangent avec une égale avidité les plantes a(juali(|ues , et même les plantes terrestres ur les bords ombragés des eaux couran- tes , ])articulièremeiit la gr.inde cbéli- doine , les limaçons, les ver>, les co- quillages, les iusecles , les petits pois- sous, et même les cadavres des hommes et des animaux. M. Bloch, de Berlin , à qui l'on doit une maguili(jUe histoire des poissons , rapporte qu'en it)8î , après le siège de Vienne, on trouva une BAR grande quantité de barbeaux acharne's sur les corps sanglans et mutilés des Turcs et des chevaux tues dans les com- bats , et jetés pèie-mèle dans le Danube. Avec des moyens de subsistance aussi multipliés, il n'est ])as étonnant que les barbeaux prennent un prompt ac- cioibsement ; ds |)arvieniient commu- nément à un pie^l et demi de longueur; mais il s'en trouve de deux ou trois pieose ses oeufs sur des pierres , et que le mule les arrose de sa laite fécondante. Potu" cet acte, sur lequel la nature a vcmlti que tous les êtres animés étendissent le voile du myslèie, les mâles et les femelles remontent les fleuves et les livières , choisissent les lieux où le courant a pins de force, et le fond une plus grande «pianlité de pierres. L'on peut juger de la féiondilé de celle espèce par l'ob- servation de IM. Jîloch , qui a comjité dans une femelle de trois livres et demie, pèchée au mois d'avril, c'esl-à-dire , ])iu deleinps avant le fiai, huit mille' viugt- B A R 21 1 cinq oeufs , de la grosseur cl de la cou- leur des grains de millet. La différence des eaux, dans lesquelles les barbeaux vivent liabiiuellement, en produit une très-sensible dans la qualité de leur chair; ceux que l'on prend dans les eaux dormantes ou bourbeuses sont flasques et sans goût ; mais ceux que l'oa tire des rivières t|ui coulent sm* un fond rocailleux ont la chair pl.:s ferme, plus délicate et plus savoureuse. Cepen- dant on lui trouve assez généralement un peu de fadeur; aussi a-t-elle toujours besoin d'élre relevée par des assaisonne- mens , tels que le vm, les épiées les cApres, etc. Dans quelques lieux de la France, on a coutume défaire cuire ces poissons au court -bouillon fait avec de l'eau; et je me rappelle que, quand j'Iiabi- toisles en\ irons de Bourbonne-les Bains, les étrangers habitués à la bonne chère , que leur sautéamenoil aux bains de cette petite ville, ne cessoient de se jilaindre de la cuisine de ce canton, d'où il ne sortoit rpie des barbeaux cnits à l'eau. Aureste,lachair les barbeaux est blan- che et appétissante : elle n'incommo;le point les estomacs délicats, lorsqu'elle n'est point trop cbargéedegraisse,commc cela arrive au printemps. Les petits pois- sons de celte espèce sont moins eslnnés que les gros, et ne peuvent guères se manger que friis : dans tous, les parties préférées par les gourmets sont la tète , les lèvres très-charnues, et le milieu du corps moins, rempli d'arêtes que le reste. Ils cuisent fort vite, et leur peau, qui est niince et délicate, s'enlèveroit aisément, si on ne les préparoit avec quelque at- tention. Il est d'usage de rejeter les oeufs de barbeau, comme un mets très-malfai- sant et même vénéneux. Mais ces pro- ])riélés funestes ne ])aroissenl pas cons- tatées; elles ont même été reconnues pour fausses eu plusieurs occa>ions. M.Bioch, Dda 212 BAR que j'ai déjà elle, assure ( Illst. nat. des ^Poissoris) i\u'\\ a mangé (les œufs de barbeau a\ec lou'e sa lainille, cl (juepir- soiine n'en a jamais été inconunodé. Lu naturaliste t'rauçais, non moins célèbre et digne de toute erojanee, M Bosc , affirme, dans le Noincau Dictionnaire d Histoire naturelle , que les œufs de liarbeau ne lui ont point fait épi'ouvcr de sensations laciieiiscs. J'ajouterai que j'ai man^é moi-même, une seule fois à la "\érité, une as^cz grande quantité de ces œufs, sans (lu'd en soilrésultélemoindrc înconvenienl. Il paioit néanmoins que c'est un mets dangereux en quelcjues cirroïK-tances cjui ne sont jioiiit encore connues; car,(!n ne peut atlmellie l'o])!- aiiondéjà vulgaire au temps de Rondelet , et que cet ancien ualurali.ste regardoit avec raison comme peu fondée; [^J'oycz l'Histoire entière des Poissons, par Guil- laume Rondelet; èdit. de Lvon. Liv. des Poissons ce ririère, cbap. i6, pag. 141 ) savo'r , que les œufs des barbeaux ne contractoient de qualités malfaisantes que dans la saison où ces poissons renconlienl sur la surface de l'eau , et avalent les ,tleurs {oinbécs des saules qui bordent les rivières. Comment ces lleiirs , c[iu ne sont pas un poison , com- inauiqueroient - elles aux barbeaux la funeste propriété d'empoisonner les liom- iues?El,cequiseroit encore }ilus difficile à expliquer, ]iourquoi celtemauvaisequa- lité, nes'acquérantque parles femelles de l'espèce du barbeau, ne se conceiilre- roil-elle que dans leurs œufs, tandis que les mâles, aussi bien que les antres parties, tant intérieures qu'extérieures des fe- naellos, n'en seroieiit nullement atteintes? Quoiijue l'on ne connoisse pas encore la canse des effets pernicieux que l'on a attribués aux. œufs de barbeau, 1 on ne peut douter (pie leur usage ne soit (luel- qucfois dangereux, en sorte qu'il est tou- jours prudent de s'en abstenir. Un ancien lî^édecin ( Ant. Gaziits , ajnnl Aldro- B A R vanâ. (le Piscihns , j.ag. j^'jc^ ) raconte ce qu'il éprouva lui-même après avoir avalé deux boiileltesforméeS(lecesœufs, dans la vue de s'a-.surer de leurs pro- priétés. 11 passa d'abord (jueitpies heures sans ressentir aucune imommodilé; mais il é| rouva entuite un gonflement d'estomac qu'il crut en vain pouvoir dissip.er en jnenant de l'auis. Lue lieure après , sa pbvsionomie se deromjiosa d'une manière extraordinaire , et (lui ef- fraya ceux qui se tiouvoienl ))rès de lui. 11 éprouva des douleurs aiguës, uou seu- lement à l'estomac et dans les eolrailles, mais encore dans tous les membres , juscpi'à ce qu'une double et violente évacuation, qui le mil eu danger de per- dre la \ic , rt'ût délivré de ses souf- frances. La laite est , en tout temps, fort bonne à manger. A l'appi oclie du frai , elle grossit considérablement, el elle prend une teinte rougeàtre. Pèche du Bakbeal'. Tous les filets et les pièges, que l'on a coutume d'em- ployer à laj'éclie des joissous de rivière, sont ]iro]nes à celle du barbeau. La voracité de ce poisson le rend facile à prendre à la ligne, principalement en été. Les appâts auxcpiels il mord avec le plus d'avidité sont les irès-petils poissons, les acbéesou vers de terre, les sangsues, les insectes, tels que lesgiillons, les sau- terelles , les noctuelles , les bombices, et surtout ceux du saule. Pour attirer les barbeaux dans les endroits où on leur a tendu des endiùcbes , on jeile ù l'eau un nouet ou un petit sac de toile qui ren- ferme un mélange de fromage, de jaune d'œnfs, el d'un peu de camphre. Le lin , ainsi qu'on i*a vu précédemment , est la substance autour de hujuelle ces poissons se rassemblent en plus grand nombre. Si la péibc des barbeaux est très-abon- dante, ou peut tirer pirti de la vessie d'air (pi'ils ont dans leur inlérieur, pour eu faiie l'espèce de colle forte que l'on B A S connoît dans le coiumercc sous le nom de colle de poisson ,i:l que les jieuples duINordfaçonueuiaveelavessieaerieune des esUui^eons. Quelques ])èeheurs rus- ses, élal)lis sur les bonis des ileiives qui se jelleul dans la mer Casjiieuue, savent augmeuler le produit de leurs péelies, eu préparant celle colle avec les barbeaux qu'ds ])rennenl en ajjonilauce en cer- taines saisons ; ce genre d'industrie m'a paru devoir iuléresser assez l'économie ('omeslicpie, pom- en faire nienliou. (S.) BARniLLON, el, parcorrupiionchez le vulgaire , harbion et harbiaitt. C'est l.' barbeau pelil et jeune. ( Voyez l'art. Barceac. (S.) BASELLE , ou B AZELLE , genre de planle apparleuaal à la famille des elié- nopodées, el iaisaut partie de la nom- breuse pentendrie de Liniiée. Parnù les cinq sortes de baselles, les deux suivantes sont eoniestibles , et doivent Irouver place ici. i". Baselle rouge, basella ruhra. Fleurs , petites, purpurines, en épis axdlaircs. Fruit. Baie noue, conlenaul un suc pourpre. Feuilles, alternes, ovales, eulièies, charnues, de couleur rouge. Port. Tige grimpaule , succulcMle , rameuse , rouge pourpre, s'élevaut à ciiHj ou six ])ieds. Lien, les Indes-Oricnlales. Durée. Bisaniiuelie. Propriétés. Bosc dit que le suc des baies de celle planle est employé ulile- iiienl eu romenlalion sur les boulons de la jietile vérole. Usuifes. Ses Ceuilles sont alimenUures cl scniaugenlconnuerépinardcounnuri. Synonymie. linselle rouge, épi/iaid rouge, é pinard d yliiicrique. Culture. Ou sème les graines en té vrier, mars ou avril, siu' couche , cù ou ri.'pi.]uele plaul quand il esl asse^ l'ori ; BAT 2.1Z on peut aussi le re])iquercn pleine terre, au midi. On soutient les liges avec de lé- gères bagueltes de deux à trois pouces. Le savant Toy-'igeur Poivre l'ait nieu- tioii de celle pîanie , <{u'il annonce être cullivée comme légumière en Chine ; elle prospère bien en France , et doit être considérée comme lui herbage lé- gumier de plus à cultiver dans les jardins potagers. ■z . Baselle blanche, hasella alla, ne ditière de la précédenle que pai- la cou- leur. ( ToLLAr.D auié. ) BATAÏE. A|»rès avoir rangé celle planle dans la véritable classe que les botanistes lui ont assignée, llozier expri- n;oit le vœu qu'un jour sa culture fût admise sin- le sol de la France ; et, pour cet etfel, il conseilloil de faire venir d'Es- Jiagne des tubercules et de la graine , de ]>!unler les uns et de semer les autres. J'ai mis à profil ce eevnseil , en tirant di- rectement de Malaga des balaies que j'ai couliées à inessieurs Brousso7iiiet et Puyrnaurin , qui ont bien voulu se charger d'en lenler la naturalisation au jardin de Bolaniviue de Montpellier, et à celui de la cr-devant Académie de 'J oulouse. Déjà elles commcnçoient à fairexîon- cevoir les ])lus heureuses espérances , lorsque le froid de 1788, qui , dans ces contrées , a été de neuf degrés, est venu Ici anéantir. ]M. Puyrnauriu ne s'est pas découraiié, il s'est nrocuré des bilates 111' ^ ' . i . ,, u Lbpagne qui ont couvert jusqua un quarld'arpcnt des environs de Toulouse; il en a distribué à dilTérens particuliers, et même à des créoles qui , les ayant Irouvécs comparaides à celles d'Amé- rique , ont demandé à les cultiver. 11 y a tout lieu de croire (|ue ses efforts sou- tenus ne seront jias sans succès ; nous en avons pour garant son amour biea connu pour l'utdité publique. Quelle heureuse ])erspeclive pour les voyageurs (pii , à rcxtmple des Com- 214 J*' -^ T nierson , des Doinhey , des Michaux , apporlcroicnl, des coiUiëes loinlaiiies, les produclioiis les plus esseullelles , it ((iii atfronlcroienl tous les dangers jioiir ajoiUer à nos colleclions , et ac- croître les ressources de la patrie! Lenis noms , offerts à la vénération des peu- ples , seroient inscrits à côté de ceux à qui nos colonies sont redevables de la belle culture du café , du muscadier , du giroUier. Combien de végétaux sau- vages , ou cultivés sur le sol du nouveau monde , dont on pourroit enrichir notre hémisphère! tant de plantes , tpii figu- rent aujourd'hui dans nos champs et dans nos potagers , y ont si parfaitement réussi ! la ponnne de terre , le topinam- bour , le mais , ne sont-ils pas mainte- nant aussi vigoureux, aussi productifs en France ([ue dans leur pays natal ? Mais ces naturalisations doivent être circonscrites : il faut les borner aux ]>lantes dans lesquelles l'homnie et les animaux peuvent trouver une nourri- ture salutaire : il faut les distingue, de celles qu'on ])ropose tous les jours, sans trop faire attention aux conséquences fâcheuses qui ]ionrroieut en être la suite. Quandbien même les tentatives essayées jusqu'à présent , pour acclimater parmi nous la canne à sucre, le coton et l'iu- digo, auroicnt obtenu quelques succès, il scroit peut-être d'une sage politique d'y renon(^er. >\' faut-il pas se méuager dès movcns d'échange contre les pro- duits de notre sol et de notre industrie ? D'après les renseignemens que nous nous sommes jM'ocurés de toutes parts , il est plus que probable que la natate ]MOspércroit ilans plusieurs de nosdépar- temens, et cpie peut être on parviendroit à la rendre moins délicate pour lefroid, en choisissant des abris, en préférant d'abord ponrla ]ilanlation celle qui est déjà acclimatée dans le royaume de Va- lence, parce (\\w la tenqiéralure de ce •lieuestmoins diiïérente de la nôtre. Nous pensons dune que des détails plus éten- B A T dus fpjc ceux que n'a pu donnci Rozier, il v a vingt ans, relativement à la culture et aux usages d'une plante sur le point d'être naturali>ée dans les cantons les ])lus méridionaux de l'Europe, ne pour- ront pas être sans utilité, d'autant mieux que je lis , dans le quinzième cahier des ylntniles du Muséum d Histoire na- tiin-lle , l'extrait d'une lettre adressée à M. Thonin par M. Lormerie, corres- pondant du Gouvernement pour l'agri- cullure,à Philadelphie, dans les Etals- Unis d'Amérique , qui lui envoie une boîte renqilie de tubercules de batales petites , mais sucrées et d'une excellente qnalilé;ilajoute qu'il lui a étéimpossible d'obtenir des graines de cette plante , parce que rarement elle en produit dans ce climat ; que l'on commence à en man- ger dans ces contrées vers les premiers jours de thermidor, et que l'on en fait des chargeniens de bateaux pour diffë- rens pays. L'administration (lu Muséum s'est empressée de remettre ces tu- bercules à des agriculteurs zélés des dé- parlemens de la Urônie,de l'Hérault, des Deiix-Xèthes et de l'Escaut, pour les mul- li])lier et les répandi-e dans les environs ; et on saura bientôt ce qu'on peut attendra de cet essai, par les oiiservalions qu'on aura recueillies siu* la culture des bâ- tâtes dans trois climats différens. Variétés de la bâta te. Elles diffè- rent entr'elles par la forme , le vo- lume , la couleur et le qoùt des tu- ])crcnles, parla figure des leuilles, dont les contours sont plus ou moins arrondis et sinués profondément. La couleur des ileurs offre aussi des nuances; les unes sont blanches, les autres violettes, les autres liruiies. 11 \ ^A{i^hateu- veut croître concurrenunent avec d'au- tres plantes , attendu (pi'elles poussent beaucoup de tiges rampantes, très-cliar- gées de feuilles (pii |)renuenl racine, occupent une très-giande surlace de tcrram, et étouffent toutes les plantes qu'elles peuvent recouvrir. On connoîl à Madagascar deux espèces de battîtes , dont l'une, qui est la jilus répandue, a des feuilles lustrées, tandis ([ue l'autre en porte d'approchantes de celles de la vigne; la première est géné- ralement cultivée à Foui pointe. Bruguiè- res , ce botaniste que la mort a enlevé au milieu de ses vovagos, nous a assuré avoir Iromé la seconde plus commune M la baie d'Anlongll. dette dernière v a même formé une variété remarfpiable par la grosseur de ses racines; sa saveur est ])lus sucrée ; sa couleur est orangée dans l'intérieur comme aii dehors. Celte variété est désignée sous le nom i\e gam- ùare,el réservée pour l'usage des gens ri- ches; il n'est pas rare d'en voir du poids de six livres. La balaie est donc, comme la pommede terre, susteplibled'u n grand nombre d'espèces ou de variétés, tpii ne feront ménH'(pi'augmenler, èi mesuie 3ue la |)lante éprouvera de l'cKlension ans la culture. ( )nencompteranches dans les deux tiers de leur hauteur avec de la terre semblableà celle cjui recouvie la couclie , et on lépele celle operalioa autant de fois que les branches s'allongeât de six pouces, jusqu'au conimeucement de septembre; passé celte epocuie , on doit laisser croître les plantes en liberté, les arroser souvent , el les garantir de la fraîcheur des nuits. Tant (pi'il ne sur- viendra pas de gelées , les racines de balaie prorueronl et augineuleroul de volume ; mais, sitôt que le iroul se iera sentir , il convient de faire la recolle des racines ; alors on les lèvera avec une fourche, et on les déposera dans un heu à l'abri du fioid, et, quatre ou cinq jours aprèj , on les séparera de leuis lllets. Par ce procédé de culture, Monsieur Thoiihi a obtenu quelcjnes tubercules de cinq pouces île long sur trois de ilia- mèlre, et un très-giand nombre de plus petits, lesquels se sont trouves de fort boune ([ualité. Louis \\ , qui en man- iïcoitavcc jilaisir, les lit culliverau>sulans ses jar^lins , pendant pluMcurs aimées. BaUitecti f>iciiie terre. Tous les temps sont bons, dans uoscolonies.pomplunler BAT la liatùtc , pourvu qu'on ait à sa dispo- siliou de IYmu pour liuniccler sulfisani- mcnt le Icnaiii qu'on y destine; autre- ment, il faut attendre qu'il soit imbibé par la pluie, el bien ameubli , comme j)our les autres espèces de ])Iautalious. On ouvre des sillons larges d'un pied six pouces de profondeur, espacés les uns des autrcsd'euviron un pied el demi ; ou bien, on creuse des trous de dix-buit ]iouces de long, de même profondeur , largeur ctespacecpielessillons : oncouclie, surla largeurdes sillons, des morceaux de tiges debatatelongsd'unpiedet demi environ, en observant que cliaque morceau ait trois uoeutls, et qu'd y ait dans cbatpie trou un pareil morceau. On le recouvre avec la terre du sillon ou du trou , ayant soin que les feuilles soient à la surface du terrain, c'est-à-dire, qu'il n'y ait que la tige et les ]iétioles des feuilles d'enterrés. 11 ne s'iitfitplusquede sarcler les mauvaises bernes ipii nuiioient à son accroissement , jusqu'à ce (pie les tiges rampautes, très-chargéesdefenilles, aient recouvert ht suriac(! tlu terrain. L'arrosage (jue cette ])lante demande doit être renouvelé à trois épocpies diffé- rentes : d'abord , lorsqu'on met le plant en terre; ensuite, buit à dix jours après, pour en assurer le développement ;enlln, au moment où les tubercules vont se former. En Espagne, ces arrosages sont plus souvent répétés. Dans l'espace de quatre mois,les bâtâtes ordinaires arrivent à maturité dans nos îles , et on en fait la récolte à la manière des autres racines; mais en Espagne , on ne toucbe pas à celles qui occupent le terrain le moins ex])osé au IVoid , parce ([lie ce sont leurs tiges ([ui doivent servir à la plantation future. Cette mâtliodc a l'avantage d'écono- niiser le terrain , de multiplier les res- sources, et même , dans les lieux où les rats nivagent les cannes à sucre, elle a encore \\\\ effet trcs-lieiu-eux , celui Tome XI, BAT 217 d'offrir à cet animal dcslrncleur une nourilure qu'il préfère à la canne (ju'oa jnéserve de cette manière. Dans les emb-oits où l'on peut arroser, on fouille les bâtâtes à la boue, et on les replante; mais ailleurs, on les marronne; c'est-à-dire (ju'on les cbercbe à la racine, et qu'on les enlève sans ai'racber la lige, qui donne une seconde fois ce qui se n(jmme batate de rejetons. Ou emploie aussi jiour la culture des balaies , les intervalles (pi'on laisse entre les j)lanta- tions de canucs , soit pour les cbarrois , soit par jirécaution contre les incendies; intervalles rfu'ou nomme divisions dans quebpies colonies , et traces dans d'au- tres. Des usages économiques delahatate, La batate est revêtue d'une écorcc mince et grise; sa cbair est de différentes cou- leurs , mais ordinairement d'un blanc jaunâtre, serbe, llexible, et (fautant plus médiocre (Ui'ellea une coiisi>lance grasse etiilandrcuse. Eu rouvrant, on remarque des points blancs et brillans à sa surface. Elle pèse communément depuis nue demi-livre jusqu'à vingt onces ; on en a vu du ]ioids de buit à dix livres. Cuite dans l'eau ou sous la cendre, la batate a une saveur très- sucrée, comparable à nos meilleurs marrons. Elle contient, suivant l'anah se (pie nous en avons faite en 1780, Aw sucre , de l'amidon , une ma- tièreextractive el une substance libreuse. Sans doute ces jiriucipes doivent varier , car les balaies (|iu nous avoient été ca- vovées de -Malle par Dolomieu n'avoient point d'amidon, tandis ([ue les balaies de iMalaga, (pic nous nous sommes procu- rées par la voie du commerce, ont donné beaucoup de cette malièrc. IMais le suc (pie la patate contient tou- jours larend tres-susceptible de s'altérer, el c'est la disposition de fernuiiter qu'a la batate (pii porte les Indiens à la faire entrer dans leurs boissons. Ou sait qu'ils sout amalcurs de liqueurs vuieuses , et Ec ai8 BAT {ju'ils en pn'pai int i.vcc tous Jcs i'iaiiis qu'ils it'incnt , toiiles IfS r ciiics (ju'ils culiivciiljCl loub les(ruils qu'ils recueil- lent. Les nioA ens dont ou se sert pour cou- server la haîale, soûl de deux sortes : le premier consiste à 1 ùsser les lubeicules en teire , sans les déraciner; il s'ai^it , pour le second , de le tirer de terre et de les porter dans un endroit sec et Irais , à l'abri de l'ail' cxtérKur; car, si l'enilroit estiiuniide, les Lalales s'cicliauffent, fer- mentent^ ou bien elles i^ernieut, pour- rissent, et (pioupi'el les soient saines et sans taclie , la pourriture s'en empare. Dans nos climats , les balaies se gar- dent dddcilemenl, à cause des loui^s bi- vers , souvent ])lus bnmidcs que froids ; il faut les étendre siu' des planclies cou- vertes de deux pouces de sable fin, dans lin endroit inaccessible à la gelée , et les recouvrir d'un aiUre lit de sable de même é[iaisseur , en les arrangeant de manière qu'elles ne se touclient pouit. On apporte continuellement de l'Amé- rique dans nos poils des bâtâtes bien conservées , mises avec des cendres le jour qu'elles ont été récoltées , dans des tonneaux, aux fonds dcs(juels on pra- tique plusieurs trous de [arrière pour y établir un courant d'an*. Uaage des hâtâtes pour l'itominc. Privés de la quantité de bâtâtes qu'il falloit pour vérdler par nous-mêmes, et et en giand, s'il étoit |)ossible, en leur appliquant le procédé tle la jianificatiou des ponimes de terre, d'en pié]«trer du pain et ilu biscuit de mer , sans mélange d'aucun antre farineux, nous n'avons pu nous livrer à ce genre d'essai; mais le vœu, fpie luius avons émis pour que ce travail fût suivi dans nos colonies, a été accompli parM.Ciérard, médecin au Cap Français. Ce nouveau Irionqilie de la clu- mie utile y a été marque |iar les trans- ports de la plus vive allcj^iesse. On a trouvé le pain de batale, adressé au nù- n A T nislre de la marine, fort bon. D<'puis ce moment , M. Delaliave a fait aussi une beiueu>eapj)lic.'iliou du mênie jwocé.lé à des substances f nineuses <|u'on n'avait p:'.s encore r>sé('ro hure sous celteforme, telles que les ignames, les tayoves, les bananes et les giraumons; et il a obtenu les mêmes succès. Lts balaies, comme les pommes de terre , réunissent tant de bonne cjua- lilés en subsUmce , (pi'il n'est pas néces- saire de les déconq)oser à grands trais ])oiu' les souraeltre ensuite aux tortures de la boidangerie, et leur comilier les propriétés d'une nourriture agréable ,. saine et commode : ce sont bien les raci- nes les plus exquises (juel'on connoisse. Toutes les relations des vovagenrs ne tariss nt ])olnt sur son compte. Le Père Labat, entr'auties, ilit (pi'on estime celte ])Iante si agréable et si salutane, qu'd est passé en pioverbe, que ceux cjui revien- nent en Elurope ap>res avoir mangé des bâtâtes , retournent aux îles pour ea manger encore. Les cultivateurs espagnols qui sont pauvres , mangent les balaies , tantôt crues et sans apprêt , tantôt cuites dans l'eau ou sous les cendres : les plus aisés et les moins paresseux e:i préparent des mets délicieux. Ils coupent les racines par tranches (pi'ds assaisoimenl de vin , tl'eau rose, de suc e et de cannelle, ou bien de vmaigre , d'huile, etc. Quelquefois, lorscpi'elles sont nouvel- lement récoltées, on les conlil dans du sucre pour s'en servir au besoin : souvci»l aussi ou les fait sécher à l'air libre avant qu'elles ne commencent à se gAier : les balaies, en un mot, peuvent se j>!êler à toutes Iv s formes que leluxede nos tables a imaginées. Dans les colonies , on maille la batale bouillie simplement avec ihisel ou avec unpcu de V lande salée; on la rôtit soirsla cenche el au four : on l'écrase pour eu faire , avec du bemre ou du saindoux , n A T nne cspôoe depuiée liès-énaisse, appelée iniijiinn ,(loiil on l'ail des ooiilclles. Ya\ Esp;igiie, on consomme une partie des baîales (jiroii réroIlc,el on vend l'autre aux capitaines des vaisseaux mar- cliaiids des provinces niai'itimes, fpii les exportent dans les antres ports voisins. Lrs plus estimées sont ceiles que l'on cidtive sur une îles côtes de ^lalai^a ; elles sont d'un si ^urand raj>port , Iéry observe (pie «pialre arpens, mesure deParis, d'un exicllenl terrain, ];euvciit donner pour clhupie coupe trente-six milliers cle ce lourraize. B i: A " 2JQ \^G fourrage batate se vend par pa quels , qui, dans les temps ordinaires, pèsent qnarantelivres. Un cbeval nepeut^ être bien nourri qu'avec qn lire paquets ; il en faut trois au mulet, el moins de deus à un âne : mais ou doit avoir la précau- tion , avant de leur donner ce lonrrage, de le laisser au soleil yjeiidanl une jour- née ,dans la crainte (lu'il ne !(< reU\cl)e s'il éloit donné plus tôt ; mais il a beaucoup de jM'opension à fermenter , ce rpii fait qu'on ne le coupequ'à mesuredu besoin. ( Pakmentif.k. ) BATTPiE , terme de cbasse qui , joint à d'autres mots , s'emploie en sens dif- fère us. Battre une plaine , c'est la parcou- rir pour y découvrir le gibier , comme * battre les buissons est cberciier à le faire sortir des broussailles. Un animal se fait battre , quand il se iail<-basscr long-temps dans le même canton : il bat l'eau , tpi uid il v i à l'eau par ruse, ou pour se ralraîchir. (S.) BATTUE, cbasse qui se fait avec plus ou moins de monde, dans la plaine ou au bois. Les bommes , femmes ou cufans que l'on emi)loie , el que l'on nomme traqueurs , lormenl une enceinte, puis niarcbant devant eux en faisant du bruit et frappant île leurs bâtons les ar.'jrcs des forêts , poussent le gibii r vers le* cbasseurs qui sont postés au côté op- posé. Dans quehpies pays, \a battue au bois est appelée tra(fiie.\S.) BAUDIR etREBAUDIR lf.s chie.vs, ( rZ/^xfe. ) C'est exciler les cliiens du cor ou de la voix. (S.) BAUGE, (C//.7j.çe,) lieu de la forêt, pour l'ordinaire bourbeux et touffu, où le sanglier se lient couche pendant le jour. (S.) BEAUTE DU CHEVAL, {Artvctéri- E c a 220 BEA Wfl/rf.) Parmi les animaux domestiques, le cheval est celui nui coiiliilnie davan- tage au service el à ragréin'.'nl de l'iidui- nie ; ou devoil donc s'atlacher à ptrlec- tionnerses formes. MaiscommcnUlélinir ce qui constitue le caractère spécial de ]a beauté de cette csj)èce? La heaulé, dans leschosesnièmcales plus familières, esltrès-difHcile à choisir : chacun la voit, chacun la sent à sa manière, chacun l'apprécie par les points qui attirent davantage son allenlion. Le vrai beau frajpe la multitude, mais n'est bien ap- précié que par celui qui a étudié chaque objet de détail ; le goût, qui procède eu partie de la perfection de nos sens, vient aussi de la justesse du discerucaicnt, de la profondeur de l'esprit , de noire saga- cité à pénétrer les différentes parties , et de la ]irécision à juger l'ensemble. L'élégance , la solidité , les propor- tions , forment un beau tout : il faut de plus à un beau cheval des mouvemeus sûrs et gracieux. Le caractère distinctif du beau est dans la forme extérieure et dans une exacte symétrie dans toutes les parties d'un animal , de manière (pi'il n'y ait point d'incohérence dans celte imité , point de discordance dans cette har- monie. Pour en bien juger, il faut avoir liutune étude approfomtiedela composi- tion de chacune des parties , de ses fonc- tions et de ses rap])orts. 11 faut ajouter à ces connoissances , le goût , ou ce tact délicat , ce .'ciis exfjuis qui saisit le beau , auquel nul point de perfection n'échappe. Outre ces préparations et ces disposi- tions nécessaires, il faut se rendre très- familières les occasions de juger de la beauté : alors on réunit les qualités qui constituent ce qu'on appelle le vrai con- noisscur. Les j)eintres et les statuaires 3 ni ont le cheval pour objet trouveront ans le Traité de la coTinoissance e^vU'- rieiirc du ( hc^al , par AI. bourgelat , les - proportions géomélralcs que nous ne BEC pouvons placer ici. Les personnes pour (lui nous écrivons peuvent lire l'abrégé de ce qu'il leur importe de savoir à cet égard, à l'article Bonté du Chcval. payez ce mol. ( Cii. et Fr. ) BECASSE, (^Scolopav rt/sticido l^.^ La longueur déuKSurée du bec est l'allri- but (jui frappe d'abord dans cet oiseau ; c'est de là qu'il a pris son nom diez la plu])art des peuples , tant anciens que modernes. Ce bec , (h'oil et jied, des trouées où peut passer une )écasse seule, el l'on tâche qu'autant de voies faciles conduisent à ces trouées. A chacun de ces passages est disposé ou un lacet couché à terre, ou un collet arrêté par un bout à un fort pitjuet , et qui, de l'autre, présenlc un nœud cou- lant au col tle la bécasse. Celle chasse s'appelle aussi la passée, el elle est très- lucrative. Il esl une autre manière de tendre le BEC Jacet , (lit aussi corde à pied, un peu plus compliquée, mais ])Ius dcMiiutive, Eeiit-ètre. (Voyez \a planche lY ,Jii^. i . ) elle mnnièro consiste à rattacher à une branche elasticpieque l'on nomme rejet:, et dont la détente est disposée de lacon qu'elle présente à la bécasse un oJKsIacle contre lequel elle e^t oblii^ée de donner. Les endroits les plus favorables pour placer cette end)ùche sont les avenues de quelques marcs ou pièces d'eau, et les raies d'un champ voisui où l'on auroit remaïqué que les bécasses viennent chercher des vers au sortir de r;il)reu- \oir. Ou hérisse leurs passai^es de petites branches ou i»arnilurcs, et ou y laisse, de distance en distance, des trouées comme je viens de le dire ci-desMis. A chacune de ces trouées , on plante i\\\n côté un piquet uni , qui sort de tcire de quatre à cinq pouces, et, à Topposile, un autre pi(juet Icnniné par un crochet qui se recour!)e \ers la terre , et qui , solidement enfoncé, présente uneespèce de ]>elilc jiorte haute de trois ou cpiatre doiyls. L'espace libre entre ces deux ])'(piets est d'environ six pouces. Il est traversé et barré par une baguette droite de huit à neuf pouces, grosse comme une j)lumeà écrire, terminée, d'un ijoiU, par un crochet dont le pli endirasse le premier des jiiquets dont on vient de ])ar]er ; l'antre bout de celle baguette est passé sous l'arceau ou petite porte que forme le second piquet. A cette même extrémité, est pratiqué un cran oucoche (pii doit être tourné en c^n haut, et cpii fccri à tendre le ressort ou rejet. Ce rejet est une verge de coudiier, ou aulrc bois élasticjue, grosse tl'iui doigt, buigne de trois pieils,et poiiUue par un bout, pour elle enfoncée en terre tlans la garniture ou baie, à liois ])icds environ de dis- tani'c du pi([uet à croclict, que l'on appelle aussi repus. Au liant de cette \crge , est attachée une boini<- (icille, longne de demi pied, ù laquelle est noué BEC 216 un très-petit bàlou , long comme la moi- tié du petit doigl, laille d'un bout en coin, et de l'aulretics-légèrement échan- cié. Au bout de cette même (icelle, tient lui bon ccdlet de crin de cheval. Pour tendre ce piège, on amène son collet sous la porte que forme le piquet de repos, en forçant la verge élaslicjne de s'incliner à un degré svd'li^ant , de ma- nière «pie le ])etil bâton allaché à la licclle se trouve placé sous le p/i tki crochel. Ou le fait porter j)ar le luml sous ce p/i , et l'on engage le l)out taillé en coin dans le cran de la baguette qui traverse bori- zoulalement la passée. Par ce mécanisme, celle baguette doit se trouver tendue à environ deux pouces de terre. Le collet f[ui la recouvre estouverl en ron(l,etdoIt peudi'c de côte et d'autre. La bécasse , pour passer, est forcée de toucher la baguette, dite aussi niardiettc ; elle a même rhabltiidc de poser son ]iied dessus: par-là , elle détache le pelit bàlon arrétô par le cran de la marehelle, et cette dé- tente levée permet au rejet de se re- dresser; ce qu'il fait en tirant le collet , qià serre nécessairement les pieds de la bécasse, et l'arrête contre le pif fuet à cro- chet, que, pour cela, on appelle repos » et qui doit avoir une certaine solidité ponrrésislerùla secousse tle la verge élas- tique. Ou distingue le fdct à bécasses , dit pautdine , en pantainc simple et pan- taine contre-tnailiée. La Simple est une longue naj)|ie,dont les mailles en lo- sange ne peuvetU avon- moins de (piiu7e lignes de diamèlre. ( I^cs anleuis qui ont écrit sur les chasses p.orlent cette même dimension à duvw pouces et demi; ce (]ui est beaucon|) tiop grand. ) Ce fdit est forme d\n\ hou fil retors à Uois I)rins, de la grosseur de celui A\l jil de Breta^ gne;\\doï\. être teint en vert, ou en cou- leur de feuille morte. Sa longueur, qnir est qu<.l(piefois de cent jiieds, est déler-' uùuée par l'espace que l'ou veut feiineiv 224 BEC et sa hanlciir esl toujours de Irciile on trenlc'->ii jiicds; il est honléou eiiUinnc, aupoiirlour, (l'mjcficcllc'jit'ucahléceldu diamètre d'une i^rosse plume à eciirc. Les lieuK propices pour tendre ce filet sont les avenues d'un bois, le debouclië d'une allée (|ui conduit à quelque abreu- voir, à des prairies ou endroits bnmides, les gorges ou vallons où la bécasse aime à s'engager, et où elle peut filer en ligne droite et de plein vol. 1 oisqu'on a trouvé une place conve- nable, il faut encore choisir deux arbres suffisamment élevés et espacés; il est quelquefois nécessaire de les dégarnir de celles de leurs plus longues branches , qui s'étendent de p;u'tel d'autre vers l'es- pace nue doit occuper le fdet. Ou fait ensuite attacher, vers la cîme de chaque arbre , deux foiles perches qui s'avan- cent l'une vers l'aulre, et qui servent à élever et suspendre la panlaine. Celte élévation doit être telle , que la dislance des deux coins supérieurs du filel à cha- que bout de perche soit d'à peu près trois pieds, et que l'éloignem ni de lerre, des deux coins inférieurs, soil à peu près de quatre. C'est pour que le filet ainsi tendu puisse librement retomber, qu'on a indiqué hi nécessité d'élaguer (juel- tjuefois les branches qui, de chaque côié des deux arbres , auroienl trop de saillie, el se prolongcroient vers la ligne danslaijuelle le filet doit descendre. Pour le hisser el faire mouvoir, on se servoit autrefois de poulies allachées à l'exlré- niité des perches saillaules du haut des deux arhrc" ; mais le jeu de ces poulies, souvent gêné , ou par l'hinniclité , ou par d'autres causes, leur a fait substituer des espèces de boucles ou anneaux de fer absolument semblables aux portes d'agrafes. Aujourd'hui, l'on trouve chez les marchands de filets ces portes en verre soufflé : celte invention est Irès- commode , en ce que les portx's de celte ,iualiùre sont à l'abii de la rouille, et DEC que la corde qui passe ])ar leurs anneaux glisse presque sans frollcment, et avec la plus grande facilité. Le diamètre de ces anneaux doit être à v passer le doigt, et les cordes qu'ils reçoivent ont la giosseur de celles qui suspendent les réverbères. Cha une de ces cprdes a, en longueur, à peu près le double de la hauteur du filet; elles y sont attachées chacune par un b iil et sur un coin , et leurs deux autres bonis, passés dans les anneaux des portes attachées aux perclies , et réunis dans les mains du chasseur, lui donnent le moven d'élever sa pantaine à hauteur convenable, de façon qu'elle se trouve étendue entre les deux arbres comme une espèce de rideau. Les deux coins du bord d'en bas doivent être aussi arrêtés à deux forts piqueta par deux cordes assez courtes pour rjue ce bord ne soit élevé, comme je l'ai dit, qu'à quatre pieds de terre à peu près. Il tant aussi placer ces piquets de manière que ce filet ne descende pas perpendi- culairement , mais que le bas soit tiré vers le chasseur, et que le haut se pré- sente penché vers le côté par lequel doit venir la bécasse. Lorsqu'elle vient à ] asser, elle ne nianqueguères de donner dans la pantaine, dont le chasseur, placé convenahlement à cet effet, lâche aussi- tôt les cordes, pour que le filet, en tom- bant, achève il envelopper le gibier. La place où se tient le chasseur est ordinau-emenl lui trou creusé en lerre au milieu de l'allée où est lendu le fdet, et recouvert de branchages qui le déro- bent à la bécasse, dont la vue est jdus perçante dans l'obscurité qu'en jileiii jour; ce qui résidle nalurellement de SCS habilndes. Il ne seroil pas difficile de se poster dans l'allée même , pour s'éviter la peine de creuser celte hutte : pour cela, il suffiroit d'adapter à l'ex- Irémilédeses cordeaux vucr/etente com- binée d'après le même mécanisme qui fait londjcr les trebuchets ou le j)iège (lu n E c du rejet que je viens de décrire tout à l'hcuie. Celte délente correspondroit , au moyen d'une iicelle, jusqu'à l'endroit où scroit cacLé le chasseur, a n'est pas sans incon- véuieus ; et le premier de tous , c'est le risque de les trouver enlevés. Il est plus simple , et non M.oius commode , d'at- tacher à l'extrémilé des cordeaux de simples ficelle'. c(ul, quand on relire les jiremicrs des lx)ucles ou anneaux , les suivent, et occupent leur place. Quand cela est fait , ou les détache jiour plier et emporler le filet avec ses coixles , et les ficelles seules rcslont passées dans les portes. On peut alors les raniasser eu peloton , et les cacher dans les Jnanches, ou dans cpielque creux des deux ar- l)rcs,d'oii onicsretire Iclendcu'.ain pour s'en servir à hisser les grandes cordes du filet. La panlaine contre-niaiJlée dilfère de la précédente , eu ce qu'elle est faite de trois fileis posés l'un sur l'au- tre : l'un , fpii occupe le milieu , Cit le Tome XI. BEC 22j même que celui de la panlaine simple , cl s'appelle la nappe ; les deux autres se nomment ainnées , sont à mailles carrées , et de deux pouces et demi de diamètre. On a lon^-temps attaché , au cordeau qui enlarrne le côté supérieur de ce filet, de pclites boucleltes, ou même des anneaux qui , cnlilés sur une autre corde fortement tendue, étoient destinés à le faire jouer comme uu rideau sur sa tringle. Une ficelle allachéc à l'un des coins scrvoit à l'étendre dans toute sa longueiu'. La corde sur laquelle il jouoit éloil arrêtée du côlé opposé, au 2uoyen d'une espèce de lourche ou crois- sant de fer , fiché horizoTilalemcTildans l'arlirc qui sert à tendre la panlaine. Un petit morceau de bois , noué en travers à une longueur couvenable, s'engageoit sur les cornes de ce croissant. Lors- qu'une bécasse veuoit à donner dans le liict, le chasseur, placé sous l'arbre, dégageoil le petit bâton , et, au moveu' de ce détraquement , le lilet relomhoit en se plissai iL comme un rideau. Mais , la diflicullé d'obtenir des boucletles qui jouassent toujours bien sur leur corde , a fait renouccr à celte méthode d'em- ployer la panlaine contre-maillée ; cl on la tend aujourd'hui par ses deux coins, comme la panlaine simple. Le scid avan- tage qu'il y ail à préférer ce filet au pré- cédent consiste en ce que , boursant davantage , il présente à la l)écasse, qui a engagé ou le bec ou un pied dans ce triple réseau, plus de difficulté pour s'en débarrasser. Il me seml)le aussi fju'on pourroit fii- cilement placer au milieu de l'allée le détraquement du croissant , en le fai- sant mouvoir sin- un pivot, de manière (lu'en inclinant ses cornes contre Icirc, du côté du filet, elles eugagea fournie de hanlte graisse , qui réveille ^> l'appétit endormi , provocpie à bien » discerner le goût des francs vins ; » quoi sachant , ceux qni sont bien ren- » tés la mangent pour leur faire bonne >> bouche. » ( Nature des OiseaiKT. ) De même que dans l'espèce de la bé- casse , il V a dans cellede la bécassine deux races distinctes : l'une, qui est près de moi- tié[)lusgrosscquel'autre; celle-là est plus rare , el se dislingue, non seulement par sa taille el quelques nuances dans le plu- mage , mais encore par f|uel(jues habi- tudes. Son vol , son < ri , ne sont pas les mêmes ; elle se décide difllcilenient ù prendre son essor, el elle se fait suivre par les chiens, comme le râle. Les chas- seurs l'appellent double bécassine. Quoique les bécassines se montrent encore en assez grand nombre dans nos pays, elles y sont moins multipliées cju'autrefois. Cette observation a été faite aussi au sujet des bécasses , des alouet- tes, et de tous les oiseaux sauvages tlont le luxe charge ses tables avec uoe prodigalité subversive des lois de la na- ture, et destructive des droits de la pos- léi-ité. (/"'(>) t'3 l'article Aloletie.) Chasse de la bécassine. La bécassine donne lieu à peu près aux mêmes chasses que la bécasse , excepté pourtant (pi'il ne faut point la quêter, ni sur les mon- tagnes , ni dans Jcs bois , où elle ne se cantonne point , mais bien dans les ma- rais, à l'entour des queues d'eîang, et, en général, dans les terrains hun>iiles et fan- geux , couverts de longs herbages, el le lon-i; des rivières bordées d'osiers. Elle se DEC lient soigneusement caf^hce dans les ro- seaux et les autres plantes dcb lieux fangeux , où les chasseurs ne peuvent aller (]u'en garnissant la plante de leurs pieds d'espèces de longues racpiettes lai- tes de j)lauches légères , pour ne point enfoncer dans le marais. Quand on chasse au fusil , il est bon que le chasseu counoisse le cri de cet oiseau, qui a quelqne ressemblance avec le meé tneé des chèvies, et tjui lui a fait donner le nom de chèvre volante , afin ii()ifjue les becilgu'.'s frécpientent, en Europe, les pays il u Nord] us(|u'à la. Suède, le Midi est leur véritable jiatiie; ils y sont en pi us gratide abondance, et ils y devien- nent un ]ielit objet de consonunalion et < l'exporta lion. Ils sont, p.irexcm]ile, telle- ment midlipliés, aussi bien (pie les orto- lans, dans l'ile (L' Cliypre, et on les y ]!rend en si grande quantité, ((ue les (jrees des campagnes ne les vendent (pie quatre sous la douzaine. Outre i.enxrpic les liabilans mangent frais, ils en prépa- rent beaucoup plus, povu- les conserver, on les mettant dans \.\\\ vinaigre avec des épiccs, a près leur avoir donne un premier bouillon et lenr avoir retranché la tète il les pattes. P!u.s de (piatre cents barils de deux cents et de (piatre cents de ces oiseaux ainsi conserves sortent annuel- binent del'ile, et se transportent en diffé- rentes parties de l'l.uroj)e. INIais il s'en iaiit bien (jnc les becligues coniits aient la même délicatesse et la même saveur que ceux ,|ui se mangent un inslanlaprès leur mort ; ds ne laissent pas cejiendant d'être encore un bon mets, accommodés suivant la mélli( de des C^ priotes; c'est- a-tlire , coupéf. par le milieu , et éleuaus BEC 22(j sur le gril avec un peu de persil et une trancbe de pain. Plusieurs îles de l'Arebipel grec , où abondent les becfigues,fouruiSbentaussi au commerce des barils de ces oiseaux, coniits dans le vinaigre. On les j^réparede la même manière en Provence ^ ainsi que dans les contrées voisines. Ce n'est mume que sur ces points meriiiouaux de la France, que la ebasse des becligues pré- sente (pielque avantage; la clialtur et la beauté du climat, les exceliens fruits (]ui y parfument l'atmosphère, invitent ces oiseaux à s'y rassembler eu grand nombre. Chasse DU becfigue.Dcs amateurs pré- tendent que, tueai liisil , cetoiseaii aplus de delicaiessetjUe pris de l ule auire ma- luère. Ou le lue ire;pienimeul auisi en Proveiue , priucqiaiemciiL aux environs d(?i!Mar.sellle,(;ui'onpiej)are])ouieeiares- ]ècede piè^e connu. sous le nom 'l^urhret. Ccl arbre!: ii^i un peUi arbre de (juinze à vingt picvis de haut, (jue l'on plcinie au milieu vies vignes, et au soniiuet d'un moiilicnle naturel, ou artitlciei, si le ter- rain n'en présente pas j)ar lui-même, (^n choisit de préférence l'amunilier pour iicrsivà^urbret, parce (jueses feuilles sont ])etites et couvrent moins les oiseaux. Au délaut d'un arbre vert et naturel , on pourroit planter, pour le moment d« la chasse, un jcunearjjre que l'on coupe- roit ex]irès ; mais , coinine il est , en uu instant, dépouillé de sa verdure, il invite moins les oiseaux à s'y percher. Le pour- tour du petit tertre (pii domine Vurbrct est planté de jeunes pins et de (juehpiet arbiisseaux , ce (pii forme comme un petil bocage, et donne la facilité de cacher sous les branches des oiseaux vivans en- l'ermés dans des cages, et dont le oi sert à aj)peler leurs pareils autour de l'arbret. A ([uelquedislance, on pratique en terre un enloncement de tri is pie(is environ , cl recouvert tout autour d'un dôme de ver- dure. Desjilantes \ ivanles et giimpantes, piunlées uu lourdii Iroucl dirigées de ma- a3b BEC •jnèreiifcrmernuc /intle oxx cabane,xn]cnt jiiicii\f|utMles rameaux coupés, qui per- tlciU leur verdure en une maliiuk'. Le clias- seur caché clans cette cabane s'y ménage des joursau moyen desquels il peut passer le bout de son fusil, et tirer les oiseaux per- chés sur IV/z/'/eZ. Aceltemème chasse, on tue aussi beaucoup de gri ves et tl'oi-lolans. Pourchasser les bechgites ai/ miroir , ou emploie le même attiiail que pour les Alouettes. ( Voyez ce mot. ) Les mailles des nappes doivent cependant être ]>lus petites, et le fil par conséquent plus fin. Le lieu favorable pour tendre ces nappes est le voisinage des vignes , et sur-tout l'enlre-deux de coteaux qui en seroient couverts. On doit, si on le peut, multiplier les moquettes ou appelant'^ ^ parce que le beciigue est attiré par la ■vue des autres oiseaux, et piincipale- ment par ceux de son espèce. Au défaut d'oiseaux, ou se sert des appeaux d'alouettes. Les plus simples et les plus imitalifs de ces appeaux sont , ou un noyau de pèche aplati par le frotte- ment sur ses deux côtés convexes, percé d'outre en outre, au iiiême endroit, d'un Irou rond , et vidé ensuite de son aman- de; ou bien , un petit instrument de quelque métal, comme cuivre, argent ou fer-blanc , de la forme d'un bouton , plat d'un côté, convexe de l'autre, et aussi percé à son milieu. Ces appeaux se placent entre les lèvres et les dents, et le sifllement qu'ils rendent est jiroduit par l'air extérieur que l'on retire à soi et (|ue la langue module. Après les premiers coups de llkts heureux que l'on a donnés, on tait servir de moquettes les premiers bccfigues dont on s'est emparé. L'on prend av\ssi ces oiseaux aux collets , qua l'on l'ait pour cette chasse de deux crins de cheval seulement ; ou arme de ce piège les vignes , les haies qui les environnent, et les clairières qui les séparent. On les place encore aux - environs des iîijuierà et des mîu'ici's. B E R On peut suspendre plusieurs collets à un même Tolaiit. Les oiseleui's donnerft ce nom à une baguette de bois vert, dont on force les deux extrémités à se relever en coude, au moven de deux légères en- tailles prati({uées à cet elfel sur la ba- guette, à une distance convenable. Pour que les deux bouts se tiennent ainsi relevés , ou les attache avec une iicelle : par-là, le volant présente la forme d'une espèce de cadre ouchà>sis. A cette ficelle sont attachés les collets qui doivent pen- dre à lui demi -pouce au moins de la baguette. On suspend une grande quan- tité de ces volans le long des haies ou à des branches d'arbres, et on les amorce avecdes fruits, en les placanlde manière que, pour saisir celte amorce, l'oiseau soit obligé de se poser sur la partie de la baguette ou volant qui se trouve dans une situation horizontale, et de passer son cou ù travers le cercle que lui pré- sente le collet ouvert, derrièie lequel est attaché le fruit dont il est avide. Il y a aussi beaucoup d'avantage à tendre aux becfigues leiilef appelé arai- gnée, qui est au reste plus particuliè- rement consacré à la chasse des Grives. ( Voyez ce mot. ) Enfin, on les prend , comme les auties oisillons, au mo^ en de la chouette. ( Voyez l'article Pipée.) On leur fait encore, en Provence, une chasse particulière , à laquelle on donne le nom de Tesse. Voyez ce mol. (S.) BERGERO>'?sETTE.S , ou BERGE- RETÏES, petits oiseaux dont le nom indique les habitudes. Ils suivent , en effet , les troupeaux dans la jirairie , ne les quittent point, se jiromènent avec grâce et légèreté au milieu du bétail, et se posent quelquefois sur le dos des boeufs et des moulons; ils semblent avoir une affection toute ])articulière pour les bestiaux , et ]iartagcr avec le berger une vive sollicitude pour leur conservation ; cai- ils l'avertissent, pai-Jes cris d'alar- B E R me , de l'approclie des cjuaJrnpèclcs carnassiers , ou de l'apparition des oi- seaux de rajiine. L'on coimoît,dans nos pays, deux es- Sèccs de hcrgeronneltes , qu'en plus 'un endroit on nomme vuli^airtmout hoclie- queues , parce qu'elles aj^itcut incessamment leur queue par un balan- cement vertical ; habitude qu'elles ])ar- tagent avec d'autres oiseaux dont les ornithologistes ont com])osé leur genre hoche-queue , {^rnotacilla^ qui a pour caractèi'es le bec f'oihle , menu, et un peu échancré à son bout ; la langue dé- chirée à sou extrémité , et les pieds grêles. L'une de ces espèces , la berge- ronnette jaune, {inotacUJa hoarula L.) moins nondjreuse ({ue l'autre , n'a de jaune qu'au croupion et au ventre ; le reste de son plumage est d'un cendré olive. L'auli-e espèce, la bergeronnette de printemps , ( niotacUla vernalis Lath. ) est plus jauiu- ([lie celle à qui l'on a ap- plitpiéladéiiominalionde bergeronnette j'au/w. hii couleur jaiuie est étendue sous tout le corps , et l'orme un trait au des- sous des yeux et une petite bande trans- versale sur les ailes. Les autres teintes dif- fèrent peu de celles de la première espèce. Les livres d'histohe naturelle indi- quent , sous le nom de bergeronnette gn.u',unc troisième espèce que la nature n'atlmet pas: ce n'est, eu eftet , fjue la Imanr/ie/e dans son ieiine à"e. ( P^oy ez AVA>D1ERE. ) Des deux espèces réelles de bergeron- nettes, la seconde, c'e^l-à- lire la oerge- ronnette de printenq)s , est la seule qui donne lieu à une petite chasse , la seule par consétiuent de laquelle il doive être question dans cet article. Les oiseaux de cette espèce sont des inemiers qui rcj)a- roissenl après leur voyage d'hiver ; ils font leur nid avec beaucoup d'art dans les pr.'iii ies , ou au bord des eaux , sous une racine de saule; leur ])oule est de six à huil ocuL, tuchetcs de muu, siu" uu B E R 23i fondLlanc sale. Eu automne, ou voit plu- sieurs iamilles réiuiiessemèleraux Irou- ])eaux , et y l'aire la chasse aux insectes. Qiiaml le bien s'opère, peu importe le niolit'qui détermine à le l'aire. 11 est bien certain qu'une atrection particulière n'est pour rien dans la réunion des ber- geronnettes autour du bétail; mais il est également certain qu'elles lui ren- dent lie grands services , en le débarras- saut d'une multitude d'insectes qui le tourmentent à la liu de l'été , et qui , l'empêchant de paître, le font déj)érir. Cette considération est d'un assez grand poids, pour nous engager à imiter les anciens habitans de l'Kgyple,qui pla- coient sous la sauve-gartîe des lois re- ligieuses et civiles les animaux dont leur pays retiroit quelque utilité. Les berge- ronnettes, auxquelles ou doit luie dimi- nution sensible dans les myriades d'in- sectes nuisibles aux produits comme aux agens de l'agriculture , mériteroient sans doute une juste exception , une sorte de privilège qui les mit à l'abri de la destruction , et les rendit , pour ainsi dire , sacrées dans nos camyjagnes. Leur apparition sur des rivages lointains et brùlans est encore un bienfait pour les colons. Quand, vers la (in de l'automne, ces oiseaux fuyant les glaces de nos hi- vers , arrivent au Sénégal , la joie est générale pai'mi les habitans : cette épo- que désirée est celle de la fin des pluies etdes maladies ; notre jolie bergeronnette y est accueillie connue rheureiix messa- ger qui annonce le retour de la belle saison et de la santé. Malheureusement pour cette espèce d'oiseaux , j)lus malheureusement en- core pour l'agriculture, l'abontlance des insectes qui pullulent eu autonme, oi- Irant aux bergeionnetles de printemps une nourriture plus abondante, et eu même temps ])lus facile , leur chair se cliaige dégraisse, et acquicit la saveiu* délicate qui l'ail recbercher celle du 232 B E R l)ccTia;ne. Alors loiUe considc'ralion est ëloult'ee; l'Iudiscrèle et iusaliablo goiir- maiidise commande leur deslriK'lioii , qui préscnie d'aulaut moins de difiicul- Ics, que ces oiseaux se rassemblent en troupes à la fin de rété , et que , parois- saut £c confier à la reconuoissance mé- ritée par des services signalés , ils ne fuient point l'homme , semblent même se plaire dans son voisinage , et aimer sa société. En me chargeant de rédiger les articles de chasse, dans cet Ouvrage, je savois bien que j'aurois souvent à pré- senter le tableau de l'ingratitude de l'homme, c'est-à-dire , du tvran le plus cruel et le plus imjnévoyant ; toute pé- nible que soit cette tâche, je dois la rem- plir, et parler des moyens imaginés pour détruire une espèce utile de jolis petits oiseaux , tandis cpie^ notre propre inté- rêt exigeroit que l'on ne présentât que les moyens de la conserver et de la multiplier. Chasse de la bepiGeroxxette de pri\- te:^ips. Des nappes semblables à celles qui sont en usage pour la chasse des alouettes, mais dont les mailles ont moins d'ouverture,, sont propres à pren- dre les bergeronnettes de priutcmps, lors- que, aux luoisdeseptemljreVîtd'octobre, elles sont réunies eu bandes j)lus ou moins nombreuses. On tend ces filets dans une plaine labourée, ou sur une prairie. ( Voyez l'article Alouette.) Le miroir est inutile à cette chasse; mais, afin d'attirer les bergeronnettes dans le piège , il est nécessaire d'avoir des ap- pelants de leur espèce ; ( Voyez au mot Appela.xt ) et le chasseur doit se cacher dans une petite loge de feuillages ; car , quoique sa présciice n'épouvante pas ces oiseaux , l'appareil dont il s'envi- ronne pour tendre sou filet ne mauque- roit pas de les taire éloigner. Ou peutencoi'c preuiire les bergeron- Octtes à I'Abreuvoir, i^voycz ce mot) - ,* vec des gluaux ; et , poiu' cette chasse , B E T il n'est pas nécessaire d'attendre l'au- tomne ; elle peut se faire en tout temps , surtout pendant les chaleurs : mais c'est un mal de plus , sans presque aucun profit, ]misque l'on anéantit les couvées, et qu'au printenqis , ainsi qu'eu élé , le* bergeronnettes sont maigres, et fort peu savoureuses. ( S. ) BETAIL, ( Agriculture.') Le bétail se distingue eu i/^/oj et menu. Sous la dé- nomination générique de gros bétail^ sont compris le taureau , la vache , le bœuf et le veau. Le menu Acto// se com- pose du bélier , de la brebis , du mou- ton et de l'agneau , du bouc et des chè- vres; euha des cochons mi'dcs et femelles. (S.) BÉTES. Ce sont, en terme de chasse, les quadrupèdes sauvages auxquels on fait la gueiTC. On les distingue en bétes fauves ^ le cerf, le che\Teuil , le daim; en bêtes noires y les sangliers; en bctes rousses ou bâtes carnassières, le loup, le reuaid, le blaireau , etc. L'on apjilique aussi la dénoniinaliou de bétes rousses aux jeunes sangliers , depuis six mois juscju'à un an ; quand ils passent de la première année à la seconde, on les appelle bétes de compa- gnie. ( S. ) BETES A LAIXES, ou BITTES BLANCHES. Voyez Molto.ns cl MÉRINOS (S.) BETTERAVE CHAMPÊTRE. Elle a été décrite, non îi son véritable nom, pai-ce qu'à l'époque où le deuxième vo- lume du Cours complet painit , cette plante , quoicpie cultivée exclusivement en Allemagne pour la nourriture des bestiaux, u'étoit pas encore admise parmi nous eu culture réglée. Commo- rel, lénioi:i dans la Souabe , des av;m- laiics de la betterave chamiièlre , eu ° lit E E T fît venir une assez grancl(î fplaulilé do graines , multiplia les essais, débarrassa cette culture des gènes et des soins cjiii font toujours rejeter, à la eampaii;ne, Jes meilleurs procédés, et publia une instruction. C'est cette instruction cpi'on trouve insérée au nom impropre de racine de disette. Comme la betterave champêtre est Ja variété qui a servi aux expériences laites à Paris et à Berlin , dans la vue dV'n extraire le sucre en grand , ou nous permettra de rapjK-ler ici (juelques observations f pie nous avons faites à ce sujet , dans le nouveau Dictionnaire lï Histoire naturelle, et dans les Anna- les de Chimie. Sucre de betterave. Pendant long- temps on a soupçonné, non sans fon- dement, cpie le sucre n'appartenoit point exclusivement à la canne, arundo sac- charijera. Les organes exercés en a voient déjà découvert la jnéscncc dans une foule de végétaux de tous les ordres , de tous les climats ; et la culture dont le pouvoir est d'adoucir les fruits les plus âpres , et d'allincr les i*acines les plus grossières , avoit également démontré (ju'elle étoit en état de fa- briquer du sucre , d'en varier à son gré les proportions là où il n'existoit précisément que les matériaux de ce sel essentiel , comme dans les plantes sauva- ges. Mais il l'alloit les expériences de Mar- graafj yoviv lever tous les doutes. Cependant, soi tpai- la petite quantité de sucre qu'il obtint, soit par le moyen (pi'il mit eu usage, (pii est le moins praliiaJjle et le plus dis]H'ndieux tle tous pour un travail en grand , ce savant se uorna à considérer l'extraction du sucre des racines soumises à son examen , ])Iutot connue un produit à ajouter à la liste de ceux (pie Cournit l'analyse végétale, que connue! luic ressource ])onr nos besoins. Il étoit bien éloigné alors tl'i- maginer(pi'un de ses coninalriolc^, pai- Tonic XL B E T 23:3 courant oommelui la carrière des scien- ces , rejnoduiroit un jour sa décou- verte, et lui imprimcroit un si grand degré d'importance qu'il ofl'riroit ii l'imagination de nos capitalistes la pers- pective de trouver , dans une de nos ra- cines potagères , de quoi suppléer la canne , et subvenir aux besoins de la consommation d'une matière devenue aiq'ourd'liui jiour l'Eiuope une denrée de première nécessité. Lue autre vérité non nioins intéressan- te , que la chimie a encore dévoilée, c'est (pie, de toutes les parties des plaulesculti- vées en Europe,ce sont les fruits succulens qui reul'orment une plus grandequantité de sucre ; cl , dans ce nombre, les raisins occupent le premier rang, comme parmi les graminées d'Euro jk- , c'est le mais. Sa tige possètle si éminemmcnt,à l'époque du prcniierdévcloppciuent delà j>]ante, une saveur surrce,(piequel(piesauteurs n'ont point faitdeditlicultésde la coinpareràla canne. Il ne s'agissoit même , suivant eux, que d'ap])iiqiier à son suc les opérations du mfli liage pour le l'aire cristalliser; mais il s'en laut (jue la comparaison puisse se soutenir , comme nous l'a démontré un travail publié il y a vingt-cinq ans. Après les fruits, on pourroit croire que ce sont les racines charnues qui devroieni être les plus riches en sucre; mais la racine, cet organe(pii s'enfonce presquetoujours dans la terre , élant destinée à servir la ])lante dans l'obscurilé , ne peut rece- voir les intlueuces immédiates de la lu- mière, dont la privation est si souvent préjudiciable à la couleur et à la saveur ex(piise de nos fruits. Les princi])es (pi'elle contient n'é})rouvcul jias uneéla- boratiou favorable à la saccharilicalion; la végétation intérieure ])aroil plus oc- cupée à former la substance (ibreuse 011 ]>aren(iiymateuse, qu'à con\eilir la ma- tière miupieuhc extraclivc en un véri- table sucre. Lue spéculation (pii pouvoil laisser O s a?4 15 E T entrevoir f[nelqucHs.poirder«u8sit-,c'éloît de leutt r la naliualisalioii du la canne à siirre ; mais les expériences de cullure entreprises à ce sujet, sur le ])oint le plus méridional de la Fiance , n'ont été couronnées d'aucun succès, lia canne a bien acquis une baiileiu'el inie grossciu* analogues à celles qu'a la même plante en Amérique; mais, lor^qu'il a été ques- tion d'en retirer du sucre , ou n'a pu obtenir que du nmcoso-sucré , c'est- à-dire , un sirop non cristallisable. Ce n'est, comme l'a dit M. Ccls,dans un Mé- moire présenté à ^In^lilut, que lorsque la canne est com])lètenienl mûre, qu'on peut assurer qu'elle fournira de bon sucre; mais, pour que sa maturité ait Jieu , il ne sutHt pas que 1- terrain soit bon, il laut un concoius d'une chalciu" long-lonjis continuée et de beaucoup d'bumidité. Or , sur le sol le plus favo- rable de la France , on ne peut pas se llatter de réunir ces deux avantages ; l'hiver,, plus ou moins prolongé , sus- pend pour un temps la végélation ; et, s'il est certain que dans nos climats les plus chauds on ne peut avoir les cannes jaiùres au plus tôt avant un an , il est aisé d'en conclure qu'il ne faut pas songer à cultiver la canne à sucre en France, pas plus que V érable à sucre , ( accr sacchariniini Linn. ) Dans cet état de choses , il ne restoit plus Sr.'une cliance aux spéculateurs, c'étoit e reprendre en sous - oeuvre les "végé- taux dans lesquels Margraaff avoit dé- couvert du sucre. M. Achard , dont les Tues d'utdlté méritent les plus grands éloges, crut devoir se servn-, pour ob- jet de ses expériences, de la Deltcrave champêtre , ])ar la raison qu'elle est, de toutes les variétés de betteraves, celle que les Allemands cultivent en grand , et qu'elle présente , soit dans l'épaisseur de son leiullage, soit dans le volume de ses racines , une nourriture abondante poiu- le bélaîL B E T M. Achard ne tarda pas à annoncer qu'il avoit trouvé des procédés , au moyen desquels il pouvoit tirer une quantité de sucre assez considérable pour que , en calculant tous les frais, ce sucre ne revint pas à plus de cinq ou six sous la livre, poids de marc. Tous les ouvrages périodujues retentirent de la découverte , et on alloil se livrer à des recherches plus ou moinsdispendieuses, lors(jue laclassedes sciences phv>iqueset mathématiques de l'Inslitul , pour faire dispaioître toutes les incertitudes , dé- terminer et fixer l'opinion, chargea une conuiiission d'apprécier , jiar des expé- riences positives , la proposition de fan-e en grand le sucre de betterave. Les membres qui la composoient n'ont ou- blié aucun des niovens les j'ius capables de dissiper tous les doutes et de mettre la vérité au grand joiu\ C'est M. Déyeux qui a rédigé le rapport ; il nous suffit de nonuncr ce chimiste pour annoncer qu'il a satisfait au vœu de la classe, et répondu à l'attente du public. Ce rapport a été pu- blié à part des Mémoires de l'Institut. Il n'est pas douteux que la betterave, cultivée au midi de la France , devien- droit susceptible de foiu-nir une j^lus grande quantité de sucre , sur- toiU si c'étoit dans un foad sablonneux, le plus propre à la génération de l'un de ces ma- tériaux immédiats des végétaux ; et si , dans les autres variétés de celte plante, on choisissoit de préférence la jaune de Castelnaudari ,c[y\\,li plus juste titre que la betteiave champêtre , mérite le nom de betterave à sucre, en supposant que, toutes choses égales d'ailleurs , elle pro- dui.sit autant de racines , et ne coutùtpas plus di> frais de cultme. Mais il fandroit, avant d'entreprendre un travail tic celte importance , s assin-cr par des essais préliminaires du résultat effectif qu'on obticndroit ; car on sait que le sucre , con>idéré comme un de» matériaux immédiats des végétaux , existe B E T par-to«t où la saveur qu'on lui connoît 60 inanifeslc. Il n'esl |)asneressairc,pom' •.'assurer de sa prësenre dans un corps quelcon((ue , qu'on puisse l'en retirer sous forme sèche et cristallisé. L'état concret n'est le caractère dislinctif ([ue d'une partie de celui qui abonde dans le nectaire des ilenrs , dans la sève des frênes et des niélèses de la Sicile , dans celle de l'érable de l'Amérique, dans les eues des fruits, des tii^es et des racines, souvent même dans le sucre de la canne non j)arvenue à une maturité convenable; en sorte qu'outre les autres principes immédiats auxquels celui du sucre est p us ou moins fortement luii, il a reçu dans chacun des modifications diflë- rentes, tant de la jmissance fpii y résille et qui concourt à sa feimentation , cpie de tous lesagcns extérieurs qui iniluent sur son élaboialion. Sans parler des espèces ou variétés de catnie qui peuvent fournir plus ou moins de sucre, dans un état plus ou moins hbre , plus ou moins parfait, nous observerons que les circonstances de la saison et la fpialité du sol doivent nécessairement avou- ausside l'inllucnce surce produit. M. Kiyaudaiemarfpiéfpie lorsque la planleest cou|iée verte, àpenie en olfre-t-elle (uielques atomes ; (pie les cannes qui croissent d'une manière fou- ç;ueuse dans les terres neuves à Sainte J)()raTn2;ue , ne donnent que du nuicoso- «ucré , de même que celles qui, dans certains cantons , n'atteignent pas le inaximinn de leur végétation. L'Kgvple nous offre encore un excmjde frappant des différences essenlielIcN (pie presi-nlent les résnilals de cet impdilimt ciaininée. Selon la remanpic de M. Mnii- det, im.'inbre dcriiisti(uldu(iaire,on ciil- tivelas sucreries , mais on n'en re- tire que de la mélasse. 11 faut donc convenir q-ie le sucre sec et cristîilli^able est le ])roiliiit de la ma- tière comi)lète de la canne ; et fpie, par- tout où cette plante ne ])roduit que du i-nucoso-sucré , c'est que sa végétation n'a pas été achevée dans le cercle qu'elle doit parcourir, soif à (léfant d'une cha- leur suffisante et continue , soit à raison de quelques circonstances locales de sai- son ou de qualité de terrain ; car il est d. montré que les végéUuix , dans les- quels le sucre forme un de leurs maté- riaux immédiats, en fournissent d'autant plus , qu'ils se trouvent placés à une bonne exposition , et cultivés dans un sol sablonneux , le plus propre à la gé- nération du sucre. Dans l'inlenlion de connoîlre l'in» iluence du sol sur les plantes qui con- tiennent du sucre , et s'il ne seroit pas possible d'augmenter, par la culture, la quantité de ce qu'elles en fournissent naturellement , M. Dé> eux a semé de la graine de betterave champêtre dans une portion de terre neuve de son jardin ; il enaformédeuxcarrés: l'un a été parfaite- ment fumé et arrosé ;ranlie, an contraire, n'a reçu (pie les faconsord maires. Les plan- tes venues dans le jiremier carré étoient extrêmement vigourcuse>;; mais, lorsqu'il futtpK'stion d'en examiner les racines , il observa qu'elles avoient une saveur amère , (pie leur chair étoit humide et visfpieuse , et (pi'elU's ne produisoient ni sucre, ni mucoso- sucré, tandis (pic celles du second carré, sans avoir été fu- mées, ni arrosées, se sont trouvées être ])lus com])acles , et réunir , quoi(|uc moins grosse- , toutes les conditions qui leur appartiennent essentiellement ; ce (jui s'accorde assez bien avec l'opinion (lans h'Kpulle nous sommes , que , dans l'exploitation d'une ferme, c'ol toujours ie terrain le moins fort et le jilus nicubl<-. 236 B E T qu'il faiil conçacrcr de préfért^nce à la cullurederi \éi»él.'m\donl les racines sont surréc's ou aiiiilacées. Au reste, quel que soil le sort du tra- •vail de M. Aeliard, consideié relalive- ïuenl au sucre de bellcrave , ce savaul aura toujours acquis des droits à uolre reconuoissance ; en appelant ralleulion des agrononies sur celle ])laute , il con- tribuera à (ilendre sa culture en grand; cl l'économie rurale ne doit pas moins faire tous ses elïorls poiu- augmenter dans les végétaux la matière sucrée , puisque c'est uu moyen de les rendre plus nulritils , plus salutaires , plus agi éahles aux hommes et aux animaux. JNous ne présumons pas , il l'aut le rëpéler, que nos j)laules d'Europe, par- ticulièrement les racines potagères, jouis- sent jamais valoir la peine et les frais de l'extraction du sucre en grand ; en sup- posant même que la betterave soit celle qui en contienne le plus , et que, par des procédés pariicidiers , on vienne à bout d'en doubler la quantité , il faudra toujours , pour le débarrasser de ses en- traves muqueuses et exiraciives, déchi- rer les réseaux fibreux où il est renfer- W^é, emplov er les expressions, les dépu- rations , les (iltrations, les évaporations , opérations cpii ne manqueront pas de détruire une portion notable du prin- cipe sucré, et réduiront toujours les ten- tatives de ce genre à un travail de pure curiosité. Mais , dira-ton , la ]5résence du sucre dans les végétaux étant une condition sans laquelle on ne peut ob- tenir de fermentation vineuse , et par conséquent d'alcool, il seroil possible, s'il faut renoncer à l'extraction du sucre de betterave , de retirer de celte racine, à l'instar de la carotte , de l'cau-de-vie. Les expériences que vient de laireM. Ri- chard d'Aubignv répondent encore à cette objection ; il a j-rouvé , san'Ç" rc- p1i(|U0, qu'elle reviendroit coiislammenl .à des jirix. tropék■^és, pour jamais cuUcr B E U en concUiTencc, niême dans les pays où le combustible , la maiu-d'iciivreel les transports sont au taux le plus mo- dère ; et cela n'est pas mallieureux pour notre commerce des eaux-de-vie, qui eoiilinueronl toujours à être recher- eliées par les étrangers , parce qu'elles ne peuvent être mélangées utilement pour les faliiticateurs. Lue circonstance qui semble devoir justilier les tentatives de ce genre, c'est (pie, quand les matières (pii en fout l'ob- jet maufpient par une causequelconque, il laut bien les chercher dan;» des sup- ])léniens , mais ne les considérer que comme des ressources du moment , for- mer des vœux pour n'en avoir jamais besoin, et ne point abuser, par des ]>lan- tations souvent superihieset assez long- temps infructueuses , de terrains \nieu£ employés à fournir annuellement les ali- meus auxquels nos organes sont accou- tumés. Laissons aux abeilles le soin de courir la campagne pour puiser au fond du neclairele suci'e mou <[u'elles ramassent, sans opérer de dérangement dans les organes délicats dos plantes ; laissons à l'iudnstrie de uos colons retirer tle la canne le sucre sec tout f rmé , que la nature v a déposé avec une si grande abondance; permettons-leur de couver- tir enrhuiu et en talia celui (jui est iucris- tallisable; appliquons-nous à perfeétiou- uer les ajipariils dislillatoires , à ne faire de reau-tle-vic qu'avec nos vins , et à enlever à celle ipii provient des marcs de raisins le goût d'empvreume qui en est presque inséparable; propageons, conservons aux bestiaux un desalimeus ilont ils sont si friands ; voilà l'emploi le plus utile et le ]>lus raisonnable , nous osons le dire , qu'il soil possible de faii'e de la bettera\c champêtre et de tous ses produits. (Pakmentjer.) BLUHRE FOjNDU, (^Ecoaomic do B E U TfiCMtJrftie. ) Ce n'est qu'on ])rivanl le beurre frais on dans des pots de terre. La matière easéeuse, en se déposant , enlraine avec elle une por- tion de beurre : pour l'en ^éparer enliè- rcnlent, on ajcnUeau dépôt une quantité proportionnée d'eau bouillanie, et on rcnuieun instant le mélange; apiès quoi on le laisse en rejtos jusfpi'au parfait re- froiilissement. Le beurre vient surnager à la surface du li(piidc , d'oii on le retire facilement loixju'il est entièrement figé. On mi'lc àcebc urreiidemiligé unequan- ,4ité proportionnée de ^el sèche cl parliii- B L U leincnt égrugé ; et , lorsfjne son refroi- dissemenl est eonq)lc-( , ou le met dans des pois dont on couvre la surface d'une légère couche de sel pareilleuicnt j'ulvc- risé. Ce beurre , fondu et salé eu même temps , s'exporte au loin sans se délé* riorer. », Peut-être le procédé pour fondre le beurre devroil-il êlre adopté ])lus géné- ralement, dans les endroits sur-tout où l'on attend, pour battre la crème, (fu'il s'en trouve assez de rassemblée sur le lait, comme dans les fabriques de fro- mages , oii la crème ne se levé que lous les douze à quinze jours. En faisant éprou- ver un certain degré de cuisson à ce beurre , on corrigeroit sa propension à rancir, et, en le salant , on masqiieroit le petit goût fort qiiil pourroit déjà avoir contracté , ce qui le rendroit propre encore au commerce. Quoique le beurre fondu n'ait point éprouvé de décomposition sensible dans sa nature intime, il ne ressemble plus tout à fait cependant au beurre frais : sa couleur, sa saveur, sa consistance, sont pour ainsi dire altérées; il est devenu transparent , grenu, fade, ])àle et ana- logue à de la grais.^e. Le feu lui a bieu enlevé ce qui coucouroit à le faire promp- teinent rancir, mais il a agi en même temps sur le prmcipe de la sapiihté et de la couleur. C'est donc à la matière easéeuse du beurre frais (|ue sont dus les changemens qu'il éprouve dans l'opéra- tion qui le convertit en beurre fondu. Il se garde comme le beurre salé , et peut renij)lacer l'huile dans les salades et dans les fritures. Il n'y a ]>lus de doute que ce ne soit la matière easéeuse nichéedans les intersti- ces tlu benne tiui contribue à sa prompte altération , puisque , si on l'en dépouille aussi exactement (pi'd est possible, il se rancit moins vile; puiscpie , (juand on iiéirit tics beurres rances à giande eau , celle-ci devient laiteuse et désagréable , D 1 L ri les hcurress'aLloiicissenl;piiisf|uVn(in }ts beurres les plus forts, tenus en foule sur le feu jusqu'à ee (in 'il se soil formé un préeipité an fond «lu ehaudro» , de- viennent susrej)tihles d'èlre eneore em- ployés à la euisme. J'invile Icsménai^ères a rélléchir sur ces observations de pra- tique. Jelermine en disant que celte mclbode de conserver le beurre, de prétérence à celle de le saler , n'a été vraiseinl)lable- ment adoptée qu'à cause de l'excessif prix dn sel; car, dans les cantons desi- gnés autrefois sons le nom de pays fie gabelles, à peine l'usai^e de saler le beurre y est-il connu , tandis (pie , pour ceux (pii jouissoientde la franchise, cette prati(jue éloit constamment employée. (Parm. ) BILLE-BAUDE,( rénerie.) Lorsque le valet de limier n'a point détourné, et que 1 on foule et quête avec tous les cbiens dans plusieurs enceintes , cela s'appelle chasser ou fouler à la bitlc' haudc, (S.) BILLOT, (^Métlccine -vétérinaire ,) morceau de bois droit , arrondi , gios comme le doii:;t , à peu près semblable au canon d'un mors de bride fju'on met transversaleuïcutdans la bouche du che- val sur-tout. On le maintient par deux ficelles, (jui partent des deux bouts, s'élèvent le long des joues, et se fixent ù la nuque. Le ùitlol est enviionné de substances médicanienleuses , cnvcloiipées par \\n linge clair et propre, et iudi(juées j)ar la maladie; c'est sur-tout dans ces niedi- camcns que consiste le bitloi. Dans le cas de maladies ])cslilenlielles, ( glossaT\- ibrax , angine , péripneinnonie gangre- neuses , etc. ) on compose le billot d'assa fa'tida , de canqihre et d'oxinul ; on peut y joindre encore le quinquina en poudre. Dans les angines et lespéripneiunoniçs B L A iSog inllammatoires , on fait simplement le billot Aycc le miel , l'oxiaul, et la farine de graines de lin , ou de la poudre de ra- cine d'althea. Si ces maladies étoieut ca- tarrhales , on joint au miel l'iris de llo- rence et la tleur de soufre. Pour les toux quinteuses et opiniâtres, on broie dans le miel des Hguc-s grasses , et on \ incorpore une très- légère quan- tité de camphre et de sel de nilre ; si ù cet étal se joint la ioiI)lesse, on ajoute dé plus la tbériaque ; si la tonx est grasse et difficile, on fait dissoudre dans le miel le suc de réglisse. On laisse le billot dans tons les inslans où l'animal ne mange, ni ne boit : ou l'enlretient et on le renouvelle suivant les cas. Le billot n'est f[u'un moyen acces- soire , et il doit èlre secondé jiar le trai- tement jnincip.al de la maladie ; mais on ne doit pas le négliger, comme avant de bons ctfets sur les ])arlies sur les- quelles il est directement appli(pié , et sur les parties voisines nuxquciles l'effet des niéJicamens peut s'étendre. Dans les cas (l'angines gangreneuses et de glossanthrax , il convient de faire dans la liouche des injections fréquentes d'eau vinaigrée , et de les faire péoélrei' le ]>!us profondément (ju'd est ]iossible , sans alemcnt dans les sillons ; ensuile,aycc une petite houe, l'on lit un rang de trous, à trois ou quatre |)oiices de dislance, au milieu de charpie plale- baiide ménagée à cet i-rCct. I.e blé lut mis dans ces l oiis par de» cnl'aus, pour Tome AI, BLE 241 le prix de deux picotins par acre, cl l'on hersa. Celte plantation coula cinq schel- lings par acre, et auroit pu n'en coûter que quatre : si l'on déduit de celte som- me deux schelliiigs six deniers, "va- leur de la quantité de semence épargnée, la dépense de l.» |)lantalion ne sera plus que de dix-huil deniers par acre.Le blé, tant semé que ])lanté, germa très-bien ; le premier parut plus vigoureux pendant l'hiver et au printemps ; mais en été, le second, c'esl-à-dire le blé planté, obtint la supériorité, résista beaucoup mieux à la sécheresse, et doiuia une plus belle récolte. Le produit des trois acres de terre surpassa d'un quart celui des autres terrains de la même tialure. IM. Carier se servit ensuite d'un plan- loir ordinaiie qui simplifia l'opération; puis il mit en usage une machine, dont on se sert daus sou canton, pour planter les pois. C'est un morceau de bois, de quatre pieds de longueur, et assez fort pour supporter dix dents île fer, façon- nées en cônes, longues de quatre pouces, et éloignées de cincj l'une de l'aulre ; une poignée est adaptée pour enlever de terre la machine, lorsque les dents ont fait les trous. Avec ce plantoir , ou forme deux rangs de ti'ous daus chacpie sillon ; mais M. Carter voulut lanloir, qui auroit neuf |iouces de long, et qui porleroil, à trois jîouccs de sa {.ointe, une cheville destinée à empê- cher qu'on ne l'enfonçât eu terre ])lus profondément que de Iroiii pouces. Au moyen de cet inslrumenl , M. Adorue pensoil (jue quatre personnes pourroient ai-sément })lanler uu arpent de ten e par jour. En ajiplaudissant au zèle éclairé de INI. Adorue, les rédacteurs île la Feuille (Iji (rulti\ a te u 7- di-iiro'mul que sou plau- B L E loir reçût une perfection dont ils le croyoient susceptible. « Cet inslrumenl, » (lisoient-ils , n'a que neuf pouces «le » haut , et celte huigueur est utile pour >> déterminer les espace*; niais , in- » dépendamment de la ])oslure cour- » bée etfatiganle à laquelle il conlrainl » celui qui 's'en sert , à cause de sou » peu de longueur , il nous semble » que le double usage auquel on l'cin- » ploie , rend l'opération plus lente. » iSous voudrions q^ie ce. plantoir fût » à la hauteur d'un homme debout, tel » à peu près que celle de la houe améri- » caine, cl qu'on fil servir à espacer Is » cheville qui est à trois ])Ouces du bout » iulérievu- du planloir , aliu île l'empè- » cher d'enfoncer plus avant. Rien ne » seroil plusai^é; d suftiroit de tlonner » à cette cheville horizontale la lon- » gueur de neuf )>ouces , et que sou » extrémité recoml)ée à celle distance, i> marquât le point où il faut enfoncer' » le plantoir après le trou que Ton fait. » Pour rendre celle che\iUe plus solide » cl plus commode, on pounoit la fabri-. » (juer eu fer. (>elui qui feioil les trous » pourroil , par ce moyen , aller beau- » coup plus vite et sans se fatiguer ; il » seroit suivi d'enfaus ou de feîomes- » qui mettroient lui grain dans chaque » trou et le recouMiroient de terre. » A l'époque où ces idées d'utilité pu- blique occupoient de bons esprits , le fracas révolutionnaire eni)>écha sans doute qu'elles ne fussent accueillies ; elles tombèrent dans l'oidjli au moment même de leur publication, et elles ne reparurent avec succès que six ou sejit ans api'ès, dans des temps moins mal- heureux, appuvées d'un nom célèbre dans les fastes de la vertu et de l'huma- nité. INI. lie Larochcioucault-Liancourt a voit suivi avec soin , pemlanl plusieurs, aimées , les ])rocédés et les résultats de la j)ianlalion du blé eu Suifolckshire ; il en avoit lecouuu les aviuitages^ tt ilresoluL^ B L E ilVn IciUor l'a])pri(ation on France , et d'en enrichir noire a^ricnlinre. Son floinaine de Liaucourt lut le lliéàlre de ses expeiicnccs et de ses noliles travaux ; il rendit coni])te de ses récolles et de ses dépenses ; tout fut pesé , apprécié cons- cifMicicnscment , connue il le dit lui- même , et il finit par se convaincre des grands avantaç;es que produit le planta- ge du blé. « Je n'hésite pas à penser, » m'écrivoit cet homme respectable , » que, par-tout où l'on trouve des bras, » le |)]anlai^e du blé est extrêmement » a\anlageu\- , et même préférable à la » charrue à semoir, qui l'est elle-même » beaucoup au mode ordinaire. Aussi , » je ne sème plus ni blé , ni seigle , ni » orge , ni même d'avoine quand elle » est chère IMon expérience de cette » année ( i8o3 ) ajoute encore à ma con- » viction. »> J'ai piaulé 2,ir)8 perches de vingt- » deux pieds , avec; deux sacs cl demi » de blé, mesure deClermont (Oise) (i ); » poids total de la semence, iy2.o livres. •» J'ai obtenu 7,998 gerbes de beau blé , » dont le ])oids en grain , d'après ce que » j'en ai déjà fait battre , ne peut être » élevé au dessous de tJ2,ooo livres. Ma » dépense en plantage a été au dessous » de cent livres. Si l'on veut se rappeler » (ju'au temps des dernières semailles le » blé valoit ici 02 livres le sac, du poids » de 290 livres, on se convaincra des » prollts de celte méthode , seulement » par l'économie de la semence. J'ai la )> conviction intime que ma réco'te est » plus abondante <|ue par toute antre » méthode Chacun peut voir ma » cultureet en juger : je prêle mes ]>lan- » loirs à qui m'en demande, et je jouis y, quand, me yiromenanl dans les champs, » j(! vois des pièces plantées en froment. B I. E 143 » seigle , de. ; jercconnois qr.e la vérité » fjil annuellement tics progrès , et f|ue » mes exenq les l'aident inieux que ne » pourroieiil faire mes leçons. >> La méthode que suit M. de Liancourt dans le plantage des grains, a beaucoup de rapport avec celle des cultivateurs de JNorfolck et de Suffohk. Lors([ue le ter- rain a reçu le dernier labour, ou y passe un léger rouleau; un homme marche ensuite à reculons sur une bande re- tournée par la charrue , et, tenant dans chaque main un plantoir à doux dents , il fait quatre rangées de trous à quatre pouces de distance l'un de l'autre : fpiatre eufans le suivent et laissent tom- ber deux ou trois grains dans chaque trou ; une herse d'épincs termine ce tra- vail en recouvrant le grain. Le plantoir dont ]\L de Liancoiut s'étoit d'abord servi avoit les dents faites d'un bois dur j il l'a remplacé par un plantoir en fer , appesanti j)ar un plomb, qui fatigue moins l'ouvrier, et rend les trous plus uniformes. Ces trous ont douze , quinze cl même dix-huit lignes de profondeur, selon que le sol est plus ou moins léger; un gros fil d'archal, mis en travers de chaque dent , empêche que l'ouvrier u'enfonct; le plantoir au delà de ce qui est nécessaire. Les quatre cnfans qui sui- vent les ouvriers se tiennent à la file et; sont chargés d'une rangée longitudinale de trous, en sorte qu'aucun ne peut être oublié. Toute terre susceptible de rapporter du grain par la métliode de semer , est également bonne ])our le plantaiie , sui- vant M. (le Liancourt : il a calculé que , par ce dernier procédé, il y a économie d'à peu près les quatre cinquièmes de la semence; et les récoltes sont au moins égales à celles de la méthode ordinaire; (i) <>■ J'ai suivi, dans ce ci>ni|ilc, les mcsiiivs Je graius de Cl<'inn)iil , où le selier est d »» sixième plus fort que celui de Paris, et se divise en (juatre miucs, «eizc quartiers, Vl c< »» pintes.» (Au/f de flJ. de Liuncuurt.) llh 2 lia c«at 244 BLE les blés Terseiil beaucoup moins ; le liiyan de la paille est seujemcut uu peu plus clnr. Un homme et quatre entans plantent, à Liancourt, de soixante -dix îà quatre-vingts perches ; si l'on réduit leur travail à cinquante perches, ils planteront un arpent en deux jours : l'homme gagne ■vingt-cinq sous, et chaque enfant "six sous. C'est donc à cinq livres par arpent que se portent les frais du plantage. J'ai dû m'étendre au sujet d'une pra- tique nouvelle ; j'ai tracé rapidement son origine, ses progrès, ses j)rocédés : pour remplir pleinement ma tâche d'his- torien , je dois encore parler de ses con- tradicteurs. Des réclamations en faveur de la mé- thode ordinaire tl'ensemencerlcschamps, et des objections contre le plantage des grams se sont élevées, presque a\i sein même des opérations de M. Liancourt. Un cultivateur très-inslrnit et très-expé- rimenlé a jirétendu que les heureux résultats du plantage ont été exagérés. Voici les faits que M. Isoré piésenfe en laveur Oe son assertion , et je le laisserai parler lui-même. « Eu l'an 7, une partie de terrain de » la contenance d'un hectare quatre » cinctuièmes, cultivée d'après la mé- » thode française, et par les soins de « l'économe de l'école nationale de Lian- » court , a produit 1,042 gerbes de blé, J> desquelles il est sorti soixante-quinze >> quintaux de blé battu ; à la récolte » dernière, cette même partie de ter- » rain , cultivée et plantée à l'anglaise , y> n'a remlu que deux cent soixante- n dix gerbes , qui donneront tout au » plus vingt-cinq quintaux de blé; et » cependant celte pièce de terre avoit » été sarclée et binée au printemps. Ou » pourroit observer encore <[ue, malgré » ces deux opérations importantes , qui » n'ont jamaislicu en cullivantet semant H à 1^ française , le terrain en question » est empoisonné ])ar une quantité de ?> cbai'dous qui le couvrent à présent, et BLE » que le tort qui menace les voisins de » celte dangereuse pépinière sera incal- ,> culable à l'avenir. >i En l'an 8, deux cultivateurs de » Liancourt, après avoir cultivé à la » bêche, et semé à la volée, ont récolté, » sur quarante ares de terre , quatre » cents gerbes de froment de la meil- » leure qualité;dernièrement, ce même » terrain n'a produit que soixante ger- » bes de blé sans qualité , quoique cul- » tivé et planté à l'anglaise. » Il est vrai qu'on a vu, en l'an g, à » Liancourt , de fort beau blé planté » dans un grand potager , et qu'on y » a eu le même spectacle, en l'an 10, » sur un défrichement de bois : mais , » sur de pareils terrains, la nature n'a » presque p^is besoin de l'industrie hu- » maine; là, toute espèce d'expérience » réussira toujours. Ceux fjui ont une » foible idée seulement de l'agriculture » savent que les terres extraorchnaire- » naenl fécondes, à cause des ré^idus » végétatifs qii'elles se sont appropriés » de longue main , ne peuvent être com- » parées avec celles tpie l'on force de » produire, sans relàclie, des plantes » annuelles. Ces dernières exigent tous » les soins et les plus grands efforts , si » l'on veut en obtenir la subsistance » commune. » (^Lettre de M. Isoré ^ datée de Louveaucourt , le 1°' complé- mentaire an 10 , et insérée dans le Jour- nal de Paris , cl dans d'autres ouvrage* périodiques. ) Une voix imposante s'est encore fait en« tendrcaudêsavantagedunlantagedublé; c'est celle de M. Arthur Voung, illusli-e agriculteur anglais, il voulut faire la comp u-aison des deux méthodes , de la plantation et du semis. Le sol qui ser- vit à sou expérieucc étoit lui sable gras et iuunide, sur un fond d'argile; il le divisa en deux billons, également rele- vés dans le nulieu, et exactement d'un demi-acre chacun. Le grain planté étoit M trois pouces environ de prolonileur. BLE et disposé par rangées espacées de neuf pouces. Au coiumenceuieut du mois de mai, le billon consacré au plantage fut biné , et ensuite sarclé; celui sur lequel le blé avoit été semé à la volée ne reçut aucune culture; il n'y avoit pas même de mauvaises berbes à arracber : le b!e planté lut fort attaqué de la carie; l'autre en éloit absolument exempt : le premier produisit cent vingt-une gerbes, (jiii ren- dirent une quarte trois boisseaux , tan- dis que l'on récolta cent cinquan!e-nne gerbes de blé semé, lesquelles donnèrent une quarte et jilus de .six. boisseaux de grain. Du reste, M. Arlbnr Young ne se permet pas de rien conclure de cette seule expérience , qui est eu opposition avec plusieurs autres ; et il conseille de recourir à d'autres observations, avant tl'asseou' un jugement certain. Le mien e^t tout formé à cet égard ; je l'appuie même sur les faits que je viens de rapporter , et dont plusieurs parois- seut contradictoires , cpioicju'il ne soit pas impossdjle de les concilier. Pour peu que l'on ait observé la manière dont croissent les plantes (|ui couvrent les campagnes , l'on a vu celles qui ont été dispersées plus également , et plus pro- fondément enfouies, étendre leurs ra- cines, se parer de tons les signes d'une brdiante végétation , et se charger des plus beaux fruits. Sous ce rapport, le }>lanlage du blé est une opération très- utile. Ajoutez l'économie qu'elle pro- cure dans la semence ; point important pour l'intérêt général et privé, .surtout dans les années où les grains sont peu abondans. In autre avantage encore, dont personne n'a jiarlé, c'est la ccrt itude ^ à côté de ces avantages vrainu-iil BLE 24» précicniî, on nerencontroit plusiem'S in- convéniens qui, le plus souvent, en ren- tlent l'exécution plus onéreuse que pro- iilable , plus embarrassante que facile. Ce sont, i*". les frais de la plantation. Ils ne peuvent manquer de devenir con- sidérables, quand l'on a de grands ter- rains à ensemencer, particulièrement de nos jours , où les ouvriers sont rares dans les campagnes, cl où la main-d'œu- vre est par conséquent à lux haut prix. Les enfans , que l'on conseille d'em- ployer, coûteront moins, à la vérité ; mais on n'en obtiendra assez ordinai- rement qu'une mauvaise besogne, si l'oa ne paie encore des surveillans qui sui- vent pas à pas, et contiennent ces jeunes aides qui , pour la j^lupart , nés au sein de la licence , sont indociles, enclins au mal , et difficiles à morigéner. 2 '. Le temps que la plantation con- somme. 11 manque souvent dans la sai- son des semailles, la plus pressante de l'année agricole. Si les intempéries da l'atmosphère viennent alors à contrarier le laboureiu' , il a beaucoup de peine à terminer ses travaux ;r[ue seroil-ee, s'il se livroit à un moded'enseinencement, beau- coup moins expédilif (|ue celui dont il fait habituellement usage? D'ailleurs, la durée du travail doit être portée en compte dans le chapitre des dépenses ; et celle-ci est d'autant plus forte, que le temps emplové à faire une chose qui n'étoitaas indispensable, a obligé de né- gliger dés opérations nécessaires. 3". Les frais t les blés semés clair, que ccuk donl les tiges soûl très-rajiproc liées. 5". Layrosseur cl ladiuelé de la paille. Les liges du blé planté s'élevaiit par luie végélalioa vigoureuse, accpiiérent une qi'osseur peu oriliuairc, cl une eonsis- tauce plus solide que etile du blé semé; les bestiaux, la dédaignent, connue ])lus dure et moins surculenle , et elle n'est guèrcs propre qu'à la litière; ce qui est une perte pour le laboureur. 6". Enfin , la nature du sol. Dans les cantons de l'Angleterre où la prati(jue du plantage a li<.'u , les cultivateurs con- vieiuienl qu'elle ne peut s'ap]iliquer qu'aux ter)cs légères , et encore la res- treignent - ils à l'esjièce de terres lé- gères, donl leur pays est généralement composé, c'est-à-dire, au sable argileux. Celte opération me paroi I difiieile dans d'autres terrains, et unpossible ilans qucl- aues uns. Si un sol sablonneux n'a point e consistance, ou s'il est trop léger et friable , les trous formés par les dents du plantoir se rempliront aussitôt qu'ils seront faits. Si la terre est conq^acle , il faudra employer beaucoup de force pour y enfoncer le plantoir; si les pierres cou- "vrent sa superficie , comme cela se voit en plusieurs contrées qui ne laissent pas oéanmoins de produire du beau blé, cet iuslrumenl ne ])eut servir. Le plan- tage devient extrêmement incommode sur toutes sortes de terrains uye l'bu- midiléapénétrés, cequi arrive fréquem- nient en aulomne; la terre s'attacbe aux dentsdu plantoir,etrouvrierestobligéde perdre du temps à les nettoyer ; si la ten"e €St tenace , il se verra lorcé de renoncer à son travad. Que conclure de ces observa- tions? c'est c|ue!e|ila!Uagedu blé, quoique présentant des avantages incouteslables, entraîne , généralement ])arlant, encore plus d'inconvénicns ; (|u'il ne peut être admis que très- dillicilement dans de grandes exploitatioi» s -«lu'il ne doit être <-ecommandé (pie dansuu concours assez r. L F. l'are de circonstances favorables; qu'cn- lin ce ne sera jamais une o[>eration Irés- lépandue diuis notre agriculture , de même qu'elle est forl circonscrite eu AngleteiTe,oùellea pris sou origine.(S.) BLC DE VACHE , ( vielampyrum anensc. ) Des observations sans doute j)ostérieures à l'époque à laquelle les auteurs de la première partie de cet Ouvrage ont rédigé cet article, ont suf- iisamment ap[)ris que le ù/d de vache, connu sous les noms d<: md/a/npyre des chauijis , queue de renard , queue de loup , rou^eolle , rougeUc , herbe-rouge, rou^c-herbe, cornette, luahon , étoil une ])lantelrès-nuisibleà la cujlure des céréa- les, en ce sens «pie , croissant dans les cbamps,et que ses semences se trouvant souvent mêlées au graui , et portées au moulin avec lui, la farinequi proYieulde ce mélange fournit un pain de couleiu" noire ou rougeàlre,et d'une saveur plus ou nioinsamère,selonquele mélampyre y domine. C'est donc une plante nuisible; le moyeu le plus sur d'eu garautir les blés , seroit il'ôler les semences qui se trouvent mêlées au grain (ju'on destine à feusemencement ; et si , malgré ce soin , celte mauvaise lierbe naissoit en- core, il fandroit l'arracber avant qu'elle fût en lleiu" , selon l'usage pratique dans plusieurs parties de la France. On a proposé de la cultiver, comme ])lante fourrageuse, dans les mauvais sols, où elle croit toujours ti ès-bien : considé- rée sous ce point de vue, elle seroit avan- tageuse comme fourrage vert, parce que les animaux la recberclieut et la mangent avec avidité ; mais comme elle ne croît nulle part où ne prospère le jaiidoin, et (pie celui-ci proiluit plus, et a d'ailr leurs l'avantage d'être vivace, il doit être ]>référéaii rnélatnp^■re,c\n''\\ fandroit tou- jours, même en en faisan tune ]>rairiearli- iicielle, redouter comme un marnais voi- siiupii pourroit nuiieauxcbiunpstl aleu- loiu'. ( loLLAUu aine.) BOT BOIS, ( Aménagement des ) 'j4fhri- âon à l'article de Rozier. — Aménager ries hois ne signifie point, comme l'an- nonce Rozier , les clébiter eu bois (le clianffn2ic, en charpente, etc., mais seu- lemenl dclerminer IWge anqnel on veut les couper, ainsi que le nombre des ba- liveaTix et des arbres que Ton doit réserver à chaque coupe. La prospérité des nations civilisées lient beaucoup plus qu'on ne le croit CiUinnuiémenl à la far-ililé qu'elles peu- vent avoir à se procurer des bois en abondance. Le bois est d'ail 'eurs wne deiinie de picmièrc nécessité pom- les ]ieuplcs placés sous un climat troid, ou iiièine tempéré. I^cs luovens irenlrelenir l'abondance des bois chez chatjnc peuple consistent dans une bonne conservation , et im aménagenienl cou venableet le plus avan- tageux à chaque localité. JV'ous ne nous occujierons, dans cet artic c, que de l'aménagement des bois ; nous parlerons, avec quelque détail , de leur conservation à l'article Furets de ce Supplément. Laménagement des boisa été, pen- dant le pli(ahle à toutes les essences de bois et à toutes les localités; cl cependant , malgré les talens reconnus de CCS autenrs , malgré les lumières que leurs écrits ont ])u répandre sur celte matière inqiort.inte, tout le monde con- vient que l'art d'aménager les bois est encore Inconnu. A])ies ces auteurs res]iectablcs , feu M. de Perihui, a osé entreprciKhc ; et , connue cet ouvrage paroît avoir eu le stil'l'rage des meilleurs forestiers , c'est d'après lui , et avec notre propre expé- rience, que nous allons pai-lcr de l'amé- nagement des bois» Plan du travail. Première section: princijies de l'aménagenient des bois. Deuxième sectiou : classement des bois pour jiarvcnir à cet aménagenjent. Troisième section : aménagemeut des- bois des différentes classes. Quatrième sectiou : exceptions à ces aménagemens. Cin(piièmc section : discussions siu' les futaies pleines, et sur les futaies sur Ij'.illis, cl établissemcns de futaies plei- nes éclaircies. Sixième section ; prix de la feuille des bois , dans les aniéuagemens jiroposés , comparé avec celui qu'où en relire dan» les aménagemens actuels. Skction PREMirnF.. Principes de V a- rnénagemcnt des bois. Rozier a dit, avec raison, «tpi'il n'éloit pas possible de » fixer le nondire des années qu'un » arbre, de quelque espèce qu'il ïoit , » doit rester sur pied avant d'être abattu, » Son existence est relative à sa végéla- » tion , et sa végétation à la qualité du » sol dans lequel il croît, et au climat » sous lc((uel il croît. Si on veut Tuie » règle généra'e , il faut la picudre daus » la nature même >y Eu effet , la nature a fixé des limites à la vé- gétation de chaque essence de bois; et, sauf les accidens , toutes parcourent successivement tous les degrés de leur végétation dans le temps cpii leur est prescrit. Cette durée d'existence n'est pas la nièuïc pour les (hfféientes essciues ile bois clans des teriains de (|ualilé égale, et sous uue température semblable. Elle 2^0 B O I u'esl pas non jiliis la uicnip pôtir cLarpie essence eu particulier, lorscpic le ^ol dans lequel elle rroîl, ou même la tem- pérature sous laquelle elle croit , sont Jinéreus. D'iui autre côté, des bois de même es- sence , croissant dans des leirains île qualité égale et sous une semblable teni- Sérature , donnent en matière des pro- uits très-diftérens, suivant l'âge auquel on les coupe. Enfin, les bois, quelle que soit leur essence , ne produisent beaucoup de matière , et de matière de bonne (pia- lité, si nous pouvons nous exprin\er ainsi , que depuis leur âge de Airililé jus- qu'à celui de leur décrépitude , c'est- à-dire, que dans leur âge de niaturilé. Trop jeune, le bois n'est pas fait en- core, et n'a pas acquis la grosseur né- cessaire pour produire autant de matières qu'il pourroit le faire dans un âge plus avancé; trop vieux, il entre en pour- riture, et est passé; et, dans ces deux états, non seulement il produit moins de matières, sur la même surface, que dans sa maturité, mais encore, sous le même volume, il fournit moins de matières condnislibles. C'est donc dans l'Age de leur maturité qu'il faut couper les bois , pom- en ob- tenir les plus grands produits eu ma- t'ères de la meilleure qualité. Le meil- leur aménagement d'un bois est donc celui qui est fixé d'après l'âge de matu- rité des essences dont il est composé. Ces principes ëtoienl à peu près con- nus de ceux qjii , avant nous, ont écrit sur cette matière importante ; le raison- nement et queUiues observations géné- rales avoientsufti pour les leur suggérer: mais, au niilieu des différences que l'on apperçoit dans la durée et la force de la végétation des différens arbi-es fores- tiers , dans les différens sols et sous des températures différentes, connnont trou- ver une l'ègle générale avec laquelle on B O I puisse saisir, avec fcicililé et avec une («éci.iiou sullisante pour la pr.itique, 'âge de la malurilé des bois ilaiis ce» variélés d'essence» , de sols et de cli- mats ? C'est l'e<'ucil contre lequel tous sont venus écljoiiti', parce cju'a\ec beai;- coup ])liis de lunueres (|iie uous , ils u'avoienl jias une aussi grande pratique dans l'exploitation des bois , et qu'il» n'avoient pas eu l'occasion de faire des observations aussi muliipliée^ sur la manière de végéter des difléreutes essen- ces de bois forestiers, sur les dillerentes espèces de sols, et sous des tempéralui-e* différentes. C'est donc dans la nature même que nous avons cberclié , non pas une règle générale , ( on sent que cela est impos- sible ) mais un moyen simple et d'une application facile, pour déterminer l'âge de maturité des bois d'essences dounées, croissant dans uu terrain de qualité con- nue, ou, ce qui est la même cbose, pour déterminer leur meilleur aménjgement local. Pour parvenir à le trouver, nous avons d'abord établi les produits en matières de bois d'essences données, couj)és à dif- férens âges, crûs dans les plus mauvais et les meilleurs terrains, et sous un climat à peu près uniforme, et tels que uous les ont fournis les nombreuses exploitations que nous en avons faites, ou que nous avons dirigées. Ce jirélimiuaire nous a paru indispen- sable, d'abord pour appm er jiar des faits les jnincipes que nous venons d'exjioser sur l'aménagement des bois, et ensuite pour riiitelligence du moyen que nous pro])osons pour déterminer leur meil- leur aménagcmcnl. Dans ce tableau , nous avons cboisi pourexenijiles les ré^ullalsde nos exploi- tations de bois essences de cbéne sans mélange, ou de liètresans mélange, on de bois meubles de ces 5o. •.'.00. p Eon u 1 T sur les !us mauvais sols p ROD o 1 T sur les nc-illcurs sols. PRODUITS MOTEHS 5 ♦■ 6 ;• • • 7 II. . . 7 *. . . t> /'. . . j //. . . ù (/. . . 1 I H V. . . •?. )0. 5oo. 27 55 80 rio 1 10 1:::,? .|. . . ,« I • • ?^ .'. . . :.7 l : : i; . . . . 48 . . . . ji .>. . . 57 .'. . . ui .'. . . 64 J. . . 07 .'. . . tio OBSERVATIOKS. Si le sol Ip meilleur est en cliène niélrfngé de cliarnie, les bois pro- duiront d'autant moins de matiè- res , que le cliarmc y sera en plus grande abondance. Le cliarme diminue aussi la quantité de I)ois d industrie que l on pourroit eu retirer , paVec qu'il n'en est pas susceptil)le. Il faudroit faire de semblables déductions, si Ci» bois ctoient mé- lair'és de bois blancs , qui com- menceiit a dépérira quarante ans , et qui disparoissenl ensuite à cent trente ans. On voit f[ne nous avons déduit les ]">rodiiits ni yens, indiqués dans laqua uièine colonne de ce tableau, des pro- diiils donnés sur les plu> mauvais et sur les meilleurs terrains : mais celle consé- quence , po'u- èlre e\acle, siq^jose (ju'il y aiu'oif en France aulanl liis mauvais. ]Nous crovous chuic ((ue, ])otu- avoir le de les fournir, pour pouvoir évaluer les produits en nialièic-. le tous les bois de la Fiance dans leur» diltéiens aménaj^e- niens, il fau.boit ajouter au moins un sixième à chaque article des produits moyens de noire tableau. Il ré.^ulle donc de ce Liiilcau, dont l'cxaclitude dans les produits ne peut cire couiestéc par les niarciiaii.ls :e bois exploilans les plus cx] eimicnies, i". Que d( iix arpcns de bois ài^és de dix ak'a produisent six eoi'Jes et demie (1) 1«> corj'.e de bois de rbaurf;it;e , dont il est ici qu('Sli>ui, a pour dini«'nsi:in b'vil pied.» de couche sui- (pialre pi.ds sii pouces do iiauleiu', el trois pieds si\ pouces de lonjjui ur^l< bùclie. Torfie A7. 1 i ^o B O I tle bois de chauffage de la qualité la plus inférieure , tandis qu'un arjieut de bois âgé de vingt ans en produit neid' cordes un quart d'une qualité moins inférieure; 2". Que deux arpens de quiuze ans produisent onze cordes et demie de bois tle chauffage très-médiocre, tandis qu'ciu .-upent de trente ans en produit seize cordes trois quarts d'une bien meilleure qualité ; 3". Que deux arpens de vingt ans pro- duisent dix-huit cordes cL demie de bois de chauffage ai^sez bon, tandis qu'un arpent de quarante ans cnprodnit vingt- quatre cordci et demied'une qualité bitn supérieure ; _].'". Que deux arpens de vingt-cinq ans protluisent vingt-six corJes et demie de bois de chauFfage d'un bon usage , tandis qu'un arpent de cinquante ans en produit trenic-une cordes de la première iilcuscs (^u'il melloil daiisscs ouvrajj;<'S. N'ous avons pensé (p/en r<-duisanl ces divi.sinns .n cin(j , nous rendrions le elassemenl des bois plus facile au grand nombre des propriéuircs, sans occasionner une perte sensible dans leur revenu. li Z 253 B O I Sresqiie également dans toutes les espèces e terrains; et même les premières ve"é- talions fconl souvent plus lortcs dans les mauvais terrains que dans les jjons, prin- cipalement dans les années chaucfes et humides. Mais, à compter de cette époque, l'al- longement annuel des bianclies verti- cales des taillis , que nous nommons -pousses annuelles,, présente bienlôl de grandes différences dans ces differens terrains. Dans les mauvais , ces pousses dimi- nuent hienlôl de longueur, à mc^ure que les taUlis avancent en ùge , tandis que, dans les hons teirains, elles res- tent long-temps de la même longutiu'. Par exemple, nous avons observé que la pousse annuelle nés laiiiis do douze à quinze ans, cioissanl dans de mauvais terrains, n'est j lus (|ue de deux, à six. lignes, tandis que, dans les bons ter- rains , elle est encore , au nièine âge , de douze à vingt-quatre pouces. De (piinzi; à vingt-cinq ans, la pousse annuelle des taillis, croissant dans de mauvais terrains, n'est jslus fiue de la bauteur du bomgeon, quelquetoismenie la cime dlnj^t-cinfj à (juaranic ans'. Ce sont les bois croissant dans des ter- rains de mo^ enue (jnalité. Dans la ijnatricine , les bois dont les taillis présentent, à viugt-cinq ans, une lianlcuf de trente à ([uarante [)ieds. Les taillis de «-elle classe jHennent encore de la haulenr, de (piaranle à fjuatre-viugls ans , et même à cent ans. Ce sont les bois croissant dans des ter- rains d'une qualité supérieure à la inovenne. Enfin, dans la cinquième, les bois dont les taillis, à vingt-cinq ans, pré- sentent une banleiu" de cpiarante à cin- quante pieds. Les bois de cette classe pien lient encore de la bauleur à cent \iiigl ans, et quelquelois même au dessus de cet âge. Ce soûl les bois croissant dans les ter- rains les niel leurs. Sectio:n Ilî. iménagemcnt des hois des diffcvenies classes. 1^'après notre classement des bois, leur aménagement n'est plus ditVicile à délcrmiuer, |)nis- nuc, llieoriquenu-nt parlant, il doilèlre li\e j^ar l'âge de malurilc des bois de ces dillei'cnles classes. Mais, dans la pratique, on est encore obligé de le combiner avec les besoins locaux et la jouissance des propi'iélaires, fie manière (pie, sans comprometlreraj)- ]irovisionnemcnt de leurs successeurs, iisiiuisscTil relu'cr annuellement deleiU'S Ijois le j)lus grand revenu ])ossil)le. l'est d'ayirès ces considt;rations fpie nous avons déterminé leuraménaiïement Je plus avanlageu\, amsi (pi il suit. Les bois de la première classe, cessant des'élever enliequinze et vingt-cinqans. R O l 253 deuoieut être aiiiénîigés à ces âges; mais nous avons remai'cpié qu'en général il n'y a que de petites ])arlies de i'orèls, com- parées au tout, qui soient sur les plus mauvais terrains , et (pie, lorsqu'on cou jie les bois de cette classe iU dessous de vingt ans, ils ne donnent point de grai- nes pour les repcupiemens. C'est pour- quoi nous fixons leur aménagement à vingt-cinq ans, saiitles exceptions dont il sera parlé ci-aj)rès. Pour olilenir dans cet aménagement des graines qui jniissent repeupler et rem- placer les souches qui s'éteignent, on réservera, par ar[>ent,sur les bois de celle classe, vingl-(piatre baliveaux, que l'on abattra à la coupe suivante. Les bois de la seconde classe cessant de s'élever , de vingt-cinq à trente ans , leur aménagement sera lixé à vingt-cinq ans. Lors de leur coupe, on réservera, par arpent , sur les bois de celle classe » I '. vingt-deux baliveaux de l'âge du taillis; 'z" . quatre arbres de deux âges; à" . un ai'bre de trois âges, si on y eu prés( lorle trouve de cet âge (pu présentent une végétation encore as \o\v elle conserves. pour pou* Les bois de la troisième classe seront aménagés, i". à lrente-cin(i ans, si le chêne, ou le hêtre, ou le irêne, ou le châtaignier, ou tons ensemble v sont eu (piantité dominante ; 2". à trente ans, lurs{pi'ilssontpeu|)lésdesaulresesseuces. A cha([ne coupe, on réservei'a , ])ar arpent, sur les bois de cette classe,!". dix- sept baliveaux de ràge(i); z'.huilarbres de deux Ages; 3'. (piatre de trois âges; 4". deux de ({ualreâges. Les bois de la (juatrième classe seront aménagés, l". à cinfuiantc ans, si les meilleures essences vclominenl en(pxan- tité;2"'. à quarante ans, lorsqu'elles y seront eu minorité. (i) r,<" dix-soptii'm(^ lialiv(?au est ici ilc surciognlion , cl il es', destiné à rinn>bcin- cens <\y\ p.'- Tksscul pcmUiiil l'exploilalioD. 254 n o I A chaqiTO ronpc , on réservera , par arpent , sur les hois de celle fjtialriènie classe, 1°. dix-sc])t baliveaux rie Tài^e ; z". huil arbres de deux Ages; 3". quatre arbres de trois âges; 4". un de qualrc Les bois de la cinquième classe seront aménagés, i". à soixante-dix ans, si les meilleures essences a dominent en quan- tité ; 2". à soixante ans, si elles sont en minorité; 3°. à cinquante ans, si c'est l'essence du bouleau qui y domine en quantité. A cliaque coupe, on i-éscrvera , par arpent, sur les bois de cettp classe : Dans le premier cas, i". dix-se{)t ba- liveaux de l'Age; 2°. buit arbi'es de deux âges; 3". deux de trois âges. •Dans le second cas, i". dix-sept bali- veaux de l'âge : 2". buit arbres de dou^^ âges; 3". trois de trois âges; 4". un de quati-e âges. Et dans le troisième cas , 1°. dix-sept baliveaux de Tâge; 2°. huit afbres de deux âges; 3". quatre de trois âges; 4°. nn de quatre âges. Les baliveaux et antres réserves des trois premières classes doivent "Ire choi- sis, autant qu'on le pourra, parmi les chênes île brin les plus beaux, les plus sains et les plus vigoureux ; et , lorsqu'on ne trouve pas de baliveaux de brin, il Tant encore mieux les prendre sur sou- che que de leur substituer des baliveaux d'essence intérieure en qualité. Il est \rai cependant que les baliveaux de chêne sur souche sont souvent exjiosés à se gâter; mais ils se tarent rarement avant un siècle, et , dans cet intervalle , on coupe le même bois plusieurs lois. Ou est donc toujours à mèine de les rcm- placer,à la roujic suivante, jvardes bali- veaux de brin. l">n l'absence du chêne, on choisira les baliveaux en hêtre, ou en iVêne, ou en châtaignier, et , à leur défaut, en bouleau, ou eu tremble. < Les baliveaux et autres réserves des bois des deux autres classes doivent être B O I choisis avec les mêmes précautions , les trois quarts en chêne, autant qu'on le ])ourra, et le surplus en frêne, en hêtre, ou en châtaignier. Ces trois dernières es- jièces d'arbre» seront coupées à deux ou trois âges, selon la bonté cbi terrain dans lequel is croissent, parce que c'est l'épo- que de leur maturité dans les terrains de ces deux classes. Sfxtio.n IV. Rrcoptiona aux aména- gemens proposés. Tels devroient être les aménageniens des bois de ces diffé- rentes classes, pour en retirer le produit le plus avantageux; mais, bien que nous a^ons cher- hé à concilier tous les inté- rêts , dans la fixation de ces différens aménagemens , il peut encore exister telles circonstances, comme des besoins extraordinaires el parliculieri à f[uekpies localités, on des difficultés dans les dé- bouchés , (pii présentent aux proprié- taires un avantage réel , ou à avancer, on à retarder les aménagemens. Par exemple, lorsoue des bois des premières classes sont meublés en cpiantité domi- nante de coudriers, ou de châtaigniers, ou de saules marccaux , ou même de frè- nesetde chênes, etcju'ilssont placés prés de gros vignobles, ou de grands ateliers de toTU's et fourneaux, localités qui peu- vent donner au cerceau , à l'échahs, aux fagots et aux bourrées, une valeur qui excède de beaucouple prix relatif et local d u bois de cbauffage,alors rinlérêt du pro- priétaire lui conseille d'avancer les amé- nagemens que nous avons fixés jionr les bois de ces classes. 11 déterminera leur .".ménagement, savoir, à douze .ans, si le coudrier y est l'essence dominante ; et à seize ans, si ce sont les antres essences. Antre exemple: Si des bois des deux dernières classes , meublés en plus grande partie des essences de la ]^lus grande lon- gévité, éloicnt placés dans de? localités îrès-éloignécs des lieux de grande con- sonm\aliou , et où conséqueinment le bois fût à vil prix , alors, quel que soit l'avaxiLage que leiu- propriétaire eu pour- B G I voit retirer dans les aménagemens que nous leur avons fixes, il seroit encore plusr;rancl, si ces bois éloieiit aménages à (leuv cent vingt-cinq ans , j:ar(c qu'é- tant administrés comme nous rindicnie- rons à la section des futaies, cet aména- gement produiroil encore une bien plus grande quantité de matières , et de di- mensions susceptibles de supporter de plus grands Irais de transport, que dans les premiers aménagemens. En travaillant à cet Ouvrage, notre luit a été d'éclairer tous les projn'iétaii'cs de bois sur le grand intérêt qu'ils oui à aménager leurs bois de la manière la lilus convenable et la plus avanlawuc : mais li laut convenu* que cet mleret n'est de la plus grande importance que )50ur les seuls grands propriétaires de îois, c'est-à-dire pour ceux qui possè- dent assez de bois pour pouvoir eu'cou- yer aniuiellement une certaine quan- tité. Avec les aniénageineus que nous proposons , ils en couperont , cbacpuî année, un inoindienombred'arpeiis (pie lanter sur les meilleiu-s teirains, et les faire couper à trois cents ans. Mais, lors même que les futaies de- vieudroient aussi productives que M Du- hamel le suppose , quel est l'homme riclie assez désintéressé qui voudra sacrifier j("j vicilleines terres ,-^ouv les planter en bois destinés à àvyvnw futaies pour la jouissance de sa huitième géné- ral ion ? Le Gouvernement seul pouiToit tenter cette expérience, parce que le Gouver- nement ne meurt jamais ; mais il ne possède point de ces meilleures terres , et lors même qu'il en auioit une certaine quantité à sa disposition, vouiroit-il se délermiuer à luie aussi grande dépense extraordinaire? D'ailleurs, les vieilles futaies abandonnées à la naluie ont des vices reconnus par les meilleurs fores- tiers , par les constructeurs de marine et les architectes. D'abord, les architectes et les cons- tructeurs de la manne piéiérent unaui- memeut em]ilo\ er dans leurs construc- tions res])eciivcs le chêne crû sur les haies , au chêne crû sin- taillis , et ce Jcx'- nicr an chêne de futaies j Lines. En secoml lieu, les futaies ancienne- ment existantes en Traiice, étoieiii possé- dées piU' Iroiî propriétaires dillércns ♦ ilont B O I dcï\[ l'un , le ilomaiue, les aniénngooil à liois cents .ins , sans éj^arJ aux essences ni à la fjualilé du terrain; et les deux antres, le clergé et les communes posscs- siounées, étoicnt obligés d'en conserver sous le titre de quart de rcscne , uniii ohtenoient trop souvent de les couper à des âges Souvent plus rapprocliés que celnide leurs coupes ordinaires; eusorlc qu'en général on ue laissoit pas croître assez long-temps les futaies j)ouren ob- tenir des arbres de grosseur convenable pour les grandes constructions, ou, lors- qu'(jn les laissoit vieillir jus(|u'à trois cents ans, le plus grand nombre de ces arbres étoit taré ou du plus mauvais service. En troisième lieu , si les arbres de ces vieilles futaies acquièrent «pieUpiefois en nioins de temps les grosseurs requises , pour les grandes constructions, ce n'est C[ue par la destruction des essences qiu les avoisinent ; et il en lésulte de grands vides qui diminuent tellement les ])ro- duits de ces vieilles futaies, qu'en déli- nilif elles donnent un revenu bien itdé- rieur à celui qu'on en retireroit dans un aménagement plus rajiproclié. I^e peu de valeur îles futaies du do- maine , aménagées à trois cents ans , en est la preuve. Ces vices des vieilles futaies doivent donc faire rejeter ce genre d'aménage- ïuent,et nous avoientdétenninésd'abord à en proposer la suppression ; mais en y réHécbissaut davantage, nous avons ap- perçu le moyen d'eu retirer le plus oraïul produit, enles administrant d'une " - 11 manière convenatjle. §. III. FuLaies pleines éclaircics. Les futaies pleines que nous proposons d'éla- R O I 2^ Uii', do! vent être choisies et administrées de manière f[uc,daiis le moins de temps possible, elles renricnt en matières le plus grand produit. Pour y parvenir, il faut choisir parmi les bois de la cincpiième classe, et subsi- diairement dans les meilleurs fonds de la quatrième, ceux qui seront les plus âgés, et meublés des meill cures es- sences. Ces bois doivent être en pièces , au moins de trente à cinquante arpcns, iso- lées ou non, 11 seroit mieux qu'elles fussent isolées, ou au nioius placées sur les extrémités d'une forêt , afin de ne pas déranger l'améuagemeut de ses triages. Ensuite , pour accélérer l'accroisse- ment de ces futaies , il faudra procéder à un éclaircissement périodique, que; l'on peut déteraiiner ainsi qu'il suit (i) : ( Nous supposons que la partie choisie pour être mise en futaies pleines est âgée de trente ans. ) On feia sur-le-champ un premier éclaircissement tel, queles arbres restans se trouvent espacés a environ trois pieds trois pouces. Trente ans après , on fera un second éclaircissement, tel queles arbres soient espacés d'environ six pieds six jiouces. Trente ans après , un troisième éclair- cissement tel que les arbres soicul espa- cés d'environ treize pieds. Enfin , trente ans après , c'est-à-dire à cent vingt ans , on fera un quatrième éclaircissement tel, que les arbres restans soient espacés d'environ vingt-six pieds. Après ce dernier éclaircissemeut , il ne restera plus que soixante dix arbres par arpent. (i) D.111S le nouve.iu Dirunnnairc d'Hiiloin; naturelle, qui a paru peu aprJ'S notre Ouvrage sur les /iois, M. Thouin (article Arbbb, .agriculture) conseille aussi des éclaircisseruens dans la plantation des futaies. Seulement, il n'en a prescrit que deux : le premier, à quinze ans; et le second, à trente ans. Cette identité d'opinion avec un agrlcuUcur ausii evU'bre , cfl d'un bien grand poids eu fiTCUi; «le nos futaies pleines éclaircics. Tome XI. Kl 258 B O I Ces edaircisseincjis, loin d'être oné- reux , seront profitables au propriclaire ; car , si le premier ne lui iirt;>)ente pas un qrand avanlai^c, son produit excédera toujours les frais qu'il aura occasionnés, cl les trois autres seront de véritables coupes. Il faut cependant avoir l'attention de ne pas forcer les premiers éclaircisse- mens : onrisqueroit de ne plus retrouver les distances dans lesquelles il faut faire le dernier; et d'ailleurs, en établissant d'abord de trop grands vides dans Jios futaies , on enq>èclieroit les tiges des avl)res réservés de preure de l'élévation. Ces réserves seront cboisies, connue pour les futaies sur taillis, jiarmi les es- sences lesmeilleures etles arbres les plus beaux, les plus sains , et les plus vigou- l'CUX. Ces futaies pleines éclaircies seront aTuénagées à deux cent vingt-cinq ans , ainsi que nous l'avons annoncé. Cela posé , examinons l'effet que les édaircissemens doivent produire sur leur végétation. 11 est reconnu que les cliènes cl les hêtres , croissant dans des terrains de cinqxiièmeclaj-se, augmentent annuelle- ment le diamètre de leur tige d'environ trois !igne.s,jus(ju'àràgede cent soixante- quinze ans. Au dessus de cet âge, juscju'à deux cent vingt -cinq, celte augmenta- tion dimin ne piogressivement de largeur. Cette augmcnlalion annuelle dans la grosseur des arbres est pins forte , et conséquennnent plus sensible encore, lorsqu'ils sont isolés et exposés à tous les engrais météorit[ues , que lorscpi'ils sont jiressés les uns contre les autres, comme dans les fnlaies pleuies. Aussi, il faut beaucoup plus de temps aux arbres des futaies poin- acquérir la même grosseur, cju'à ceux situés isolé- ment dans lui terrain égal en qualité , où ils trouvent une nournliuc aliondaiite , •qui ne Icui" est pas disputée, cl uù ils B O 1 ponvcnl profiter en entier de tous les engrais météoriques. L'effet des éclaircissemens dans nos futaies sera donc , en introduisant dans leur intérieur un air plus libre, et en les débarrassant des arbres les plus voisins qui parlageoient leur nourriture , de les faire participer au prompt accroissement des mêmes arbres isolés, et conséquem- ment d'abréger le temps qu'ils auroieut mis à accjuérir une grosseur con\enable, sans trop nuire à l'élévation de leur lige. Ainsi , à cent vingt ans , les arbres de nos futaies érlaiieies pourront déjà pré- senter une grosseur de quatre à six pieds de tour ; à cent cinquante ans , de cinq à neuf pieds ; à deux cent vingt -cinq ans , de liuit à douze pieds de tour ; et leur tige pourra acquérir encore une liauleur de trente à soixante-dix pieds. D'un autix" côté, ces arbres étant choisis à ebacpie éclaircissement parmi les plus beaux , les plus sains et les ])lus vigou- reux , il s'en tnnivera un bien petit nombre de gâtés, lors île leur coupe , et a ors nos futaies pleines éclaircies offri- ront à la marine , aux constructions civiles, etaux autres besoinsde la société, des pièces de bois des plus grandes dimen- sions , de la boissel.erie , du s Jage de Hollande, etc. Si, maintenant, nous les comparons avec les futaies proposées par M. Dulia- mel , lout l'avantage pai'oit être de notre cùié. En effet, i". nons ne prescrivons pas de fj/anter nos futaies pleines , mais de les c/ioiu'r dans les bois de la • inquième classe, nés lors leur succès est assuré , tandis que celui dts futaies plantées de M. Diriiamel est incertain. 2°. Les liges de nos futaies éclaircies auront , à la vérité, moins d'élévaliou que dans les futaies ordinaires, mais elles seront | 1ns tlroitcs et moins ondoyanles. Elles iiurout un peu plus de tcic , nuis B 0 l leur lige sera dans uue proportion plus convenable avec leur gros-seur. 3". 11 faut trois siècles pour pouvoir jouir d'une vieille futaie ordinaire , et, en deux cent vingt -cinq ans , les (jualre é laircissemeus et la coupe définitive de nos futaies procui'erontcuiq joui>sances. Il pourra même aniver ([iie, dans quel- ques localités, le seul j)roilnil des quatre eclaircissemcns aura plus de ^alcMU' (pie celui d'une vieille futaie ordinaire. 4". Dans nos futaies éclaircies, le pro- duitdéfinilif delà coupe est assuré, puis- qu'il est le résultat des réserves les plus avantageuses que l'on aura faites à chaque éclaircissement ; tandis que, clans les fu- taies non éclaircies , leur jiroduit dépen- dra de l'existence incertaine des essences qui p; uiiont survivre aui trois siècles de leur aménagement. 5". Enfin , tout ce qui est perdu en matières dans les futaies pleines aban- données à la nature , par la destruction successive des bois et des arbres , est en augmentation de revenu dans uos futaies éclaircies. Nous aurions désiré pouvoir garantir ces dernières de la nécessité de les re- planter après leiçoit bientôt qu'elle est justifiée, i*". par le mauvais état actuel d'une partie des bois nationaux, occasioiuié par les anticipa- tions des coupes, par la destruction des futaies sur taillis et sur gaulis, et par le pillage des bois et le pâturage des bes- tiaux pendant la réNolulion; 2". par les mauvais ainénai;eniens ])icscrils pai l'or- donnance de iUdcj. ( Ui: Ptiniitis. ) Bois , ( TOLCUER \u ) cxprcssiou dont les cbasseins se servent pour désigner l'action des cerfs, îles cbevreuils et des daims , rpii se frotlcnl la tète contre les rocbersct les arbres, pour faire londier la peau velue dont leurs bois sont re- couvei'ls, lorsqu'ils conuuenccnt à pous- ser. (S.) BONTÉ, ( IfyffUme 'vétérinaire. ) La beauté a ses lunites, et les formes les plus séduisantes se rencoiUrenl quelcpie- ibis dans un cheval, sans les (pialilés es- sentielles. Cliaque animal n'a qu'une cer- taine mesure de perfection ; le moins BON 26r imparfait est celui qui réunit le plus de qualités ])rincipales. Tout lionune quii veut acrpiérir un bon cheval ne recher- che point une tète, une encolure élé- gantes , une robe brillante : il faut , au contraire, se garder de se laisser séduire ])ar des (pialilés peu importantes, faire abstraction tle ces apparences trompeu- ses, et ne considérer que les parties es- sentielles pour le service auquel on le destine. Après le couj) d'oeil général , cpii a pour objet de juger le cheval sous le rapport de la liiille, du volume, etc., coup (l'œil qui se donne en un instant , il est indispensable d'examiner parlicu- lièrement les parties les })lus intéres- santes dans les chevaux de selle, et sur- tout dans les chevaux de trait, La tète et l'encolure doi\ eut être plutôt petites que trop fournies; le dos légèrement ])lus bas ((ue la croupe ; le ventre sou- tenu, C}lindri([ue; le corps modérément long; les membres coiuts et larges, secs, on sans empât(iment. 11 faut que les pâ- turons soient plutôt courts (]ue trop longs , et ne se raj)prochent pas trop de la terre dans leur a]qHil; dans les mendjres antérieurs, l'épaule doit être modérément fournie, et plutôt un peu saillante ([ue trop plate. Les canons ne doivent èlre ni grêles, ni tiop massifs; le tendon , (|ui est en arrière , doit être presqu'aulant écarté du canon près du genou, que dans sa partie inférieure; il faut (pie les parties latérales de l'ongle du pied ne s'écarlcnf (pie Irèslegèrement: l'une de l'autre dans leurs parties inférieu- res; ce (pii a lieu dans les pieds plats , dans les pieds combles ; (pie les talons ne soient point trop inclinés et trop serrés; ce qui les expose à devenir faci- lement douloureux; cnlin, le canon, le geuou et l'avant-bras, vus en avant et de côté, doivent être d'aplomb , suivant la même ligne , dans le re}U)s. Pqvu\ les nicinbros postérieurs, la ■.6^ B O N rronpe, les fesses et les cuisses seront forlemeul prononcées , Je jarret l.irge de la pointe au pli , et bien évidé , exempt des (nnieurs osseuses, produit de l'usure, et connues sous les noms de courbe , épaniii et jarde. Il n'aura pas non plus C\(t forne^ tu- Tiiein's osseuses , en bas ou en haut , en avant ou aux côtés du paturon. Les arti- culations n'auront pas de boursoufile- meus mous, ou tumeurs synoviales con- nues sous les noms de molettes et de 'vessigons. Les membres postérieurs , vus en ar- rière , tomberont d'aplomb siu' le sol , et seront sutlisanimenl écartés; l'angle du jarret modérément ouvert; ou, si l'on vent une mesure exacte , il faut qu'une ligne qui, dans le cheval ]>lacé , tom- beroit d'aplomb et touclieroit la pointe du jarret , forme , avec une ligne qui passcroit par le milieu du canon , un angle de six degrés. La hauteur du cheval mesurée à la potence, delà partie la plus éminente du garrot à terre, doit être égale à sa lon- gueur mesurée de la jiointe de l'épaule à la pointe de la fesse , par une ligne di'oite , sans comprendre le conloui- des pai'ties. La croupe doit être plus basse que le garrot , d'un ]iouce environ , dans un cheval de moyenne taille. Un cheval fiant du derrière, ou bas du devant, ayant un ventre levrette, ou au contraire avalé , avec des ]iieds trop larges ou trop resserrés, la tète trop grosse, les membres d'un côté trop rapprochés de ceux de l'autre , ce qui constitue le che- A'al étroit, présente les défauts de confor- mation les plus graves. Il reste à reconnoître la force, la vi- gueur , le caractère du cheval. Le tron- çon de la tjueue doit se laisser soulever avec une certaine difliculté, dans le che- val vigoureux ; s'il est mou et sans ré- âibtance , Je cheval a peu d'énergie. V. O U Faites ensuite partir le cheval au (roi, et examinez s'dv a abaisse:nent de lacroi:- pe. i^Voy. Abaissement de lacroipe. ) Distinguez bien les mouvemeus dus à la pétulence, à l'ardeur, plutôt qu'à une énergie solide et durable. Observez le rapport du mouvement des membres avec ceux de la tète , du cou , du dos et de la crouj>e. Saisissez les indices de force, de foiblesse ou de roideur; peu de temps sullit au connois- seur, pour y)orter un jugement aussi sé- vère que juste sur l'aninial qu'il examine attentivement. Il faut encore avertir qn'il est des che- vaux qui ne sont beaux qu'arrêtés; d'autres qui ne soutiennent pas la fa- tigue , et se décomposent après quelque tem|)s de travail : ils sont déjà abattus au moment où d'autres ne feroient que commencer à se mettre en haleine. Le bon cheval est gai, vif, patient, doux , cl plein d'obéissance ; il est d'au- tant plus soumis , que rien de ce qu'on lui demande ne lui coiite à exécuter ; rien ne l'effraie; il s'embellit dans l'exer- cice ; et plus on le cultive, plus ou dé- couvre en lui de force, de souplesse, de beauté, et de bonté. (^Voyez Beauté.) (Cn. cIFr.) BOSSES , ( Vénerie , ) jietites éléva- tions qui se montrent sur la tète du cerf, du chevTCuil et du daim , lorsque ces animaux ont six mois. Les bosses sont les gemies des meules. ( S. ) BOTTE , ( Vénerie ,) collier de cuir, large de quatre à cinq pouces , avec Icipiel on mène le limier en quête. On y attache un cuir d'un pouce de lai-ge et d'un pied de long , que les veneurs nom- ment plale-longe, et au bout duquel il y a un tour et où l'on attache le trait , qui est une corde de crin. ( S. ) BOUCHO>'NEMEINT , ( Hygiène et B 0 U B 0 IJ zm maladie des animaux^ ) aclion de sonciaus négligent le soin du bouchoa- fioller avec un bouchon les chevaux, ]ts neinenl. Presque nulle part ou ne bou- bœuts et les vaches. Le bouchon est luic chonne les vaches laitières; cependant poignée de paille fraîche prise dans toute le bouchonuement contribue à entre- sa longueur, ([ue l'on lordsur elle-jnènie tenir la santé , et il est encore plus ef(î- el qu'on pliedansson tiers, en la tordant cace pour aider à la gucrison d'un giand en ('ordelrès-serrée,d"abortlàdeuxbran- lujiiihre de maladies. On ne doit jamais (lies, puis ensuite à trois , parce qu'on l'oiuctlre pour les chevaux , ânes ou ramène la branche f[ui torme le dernier mulets , ni pour les boeufs ou vaches tiers entre les deux autres branches , et malades. Oi; ne bouchonne pas les ani- l'on en passe l'exliéinité dans la jjoucle maux quand ils sont dans les pAlura^es. formée par le pli qui divise les deux, pre- Voyez ailleurs Bain, Pansement avec iniers tiers. 1-,'aulre extrémité est engagée lepeigne , l'étrille, la hrosse. (Cir.elFfi.) et passée de même dans là boucle de l'autre bout. Ou coupe çà et là quelques ^OViW \XY.,{Econoniic domest.ique.^ brins à la surface du bouchon , qui Aux réilexions que j'ai faites sur les venant à screbrousscr, forment des aspé- inconvéïiiens de la bouillie préparée rites qui écartent les poils et alleigaenl avec la farine de frqment, pour les nou- la peau , lorsque l'on bouchonne. veaux nés , ( %'nycz au mot Pain ) je ne Le bonchonnement , en divisant les puis me dispenser d'eu ajouter d'autres, poils, les débarrasse de la boue sèche, et afin de suppléer à ce que Rozier avait des écailles iarineuses (jui résultent du jnomisararlicleENFA.NT.il n'est paséton- (h.ssèchemcnl de l'humeor de la transpi- naiil qu'il n'en ait fait aucune mention , r.ttiOLi. La j)re.ssion successive «pi'il exerce puisque c'est à un collaborateur (lu'il a sur les divers points de la peau l'excite conlîé la rédaction de cet article qui, à à coiUinnc r à reprendre en totalité sa celle omission près , renferme d'excel- fonction ain , il hoiK hdiuunl chacune une jiarlic du est aussi «-t-ini qui donne la jdus mau- <"''P'-- vai e bouillie; tandis (pie le sarrasin, Qnehpies conducteurs, quelques p.tl- dont le j'ain est le jdus grossier, fournit lelreniers, quelques proprielaires in- la bouillie la plus délicate. Celle obsçr- 2G4 n o u vallon, fondécsur un très-gi'anil noml>re tic faits, m'a tlélerniiné à établir, conniic une véiilé inconicstahlc , (juc tontes les lois que les farineux ne possécloicnl j)as les qualités panaircs , il falloil absolu- menl préférer de les consoiiniicr sous la forme de bouillie. (Cependant les aulciu'S , toul en conve- nant des défauts fpiVni leproclie à la Jjouillie de iaiine de Iromeiit, onl mieux aimé eberrlier à les corriger, que d'en proscrire l'usage, ou de la suppléer ]">ar l'emploi d'autres farineux; ils se sont occupés par conséquent des moA e-as de la rendre moins visqueuse et plus diges- tible. Le premier de ces movcns consiste à opérer sa cuisson , jusqu'à ce qu'elle n'exhale plus l'odeur de farine ; il s'agit , dans le second, d'y ajouter queh^ues assaisonnemens , et de la tenir fort claire. Mais ces deux conditions, essen- tielles pour la perfection de la bouillie en général , ne jauroienl empêcher que la matière glutineuse, qui ne devient dis- Solublc que par la fermentation panaire, n'imprinie à cet aliment le caractère d'un magma gluant, fade el indigeste, (jue les sucs de l'estomac ne pénètrent qu'avec beaucoup de travail , et qui passe biculôt j)ai' son 2)oids dans les entrailles, sans aAoir accompli l'oeuvre de la nutrition. D'autres écri^'ains non moins éclaires ont pensé qu'on parviendroit à remé- dier aux inconvénicns de la bouillie de froment , en n'employant pour sa pré- paration que la farine grillée ou torré- Bée, parce que, dans cette opération, la matière glutineuse étant détruite en ])ar- tie, il enrésultoitun aliment moins lade, plus léger, et beaucoup plus facile à digérer. Ceux qui onl voulu qu'on fit éprouver au blé une germination jnéalaole à la mouture, pour en préparer ensuite de la bouillie, semblent n'avoir eu en vue que la destruction de la matière glutineuse don lou icnoroit alors l'cxisleuce. Rouelle R O U préconisoitj dans ses Cours, le b'e'gcrm» el convertien farine, pour cetteprépaïa- tion ; mais le résultat présente toujours j)lns de viscosité que l'orge, le mais, l'avoine et le sarrasin, réduits sous la même forme. Mais ce n'est pas seulement pour le froment qu'on indique la germination comme un moyen d'améliorer la bouillie ; la drèche , celte matière muqueuse par excellence, que la fermentation a atté- nuée et perfectionnée, dont les plus célè- bres navi"aleurs recommandent l'usaee en mer , passe pour être si salutaire el si facile à digérer, que les médecins la pr«s- crivent, dans beaucoup de cas , comme uu alnneut médicamenteux. Or, si la bouillie de froment, telle qu'on la prépare communément, fatigue les hommes vigoureux et adultes, quel inconvénient ne doit-elle pas avoir pour les cnfans dont les organes sont si foiblcs et si délicats ? C'est cependant dans la manière de les nourrir qu'il faut cher- cher la cause des maladies auxquelles ces.èlres frêles et délicats succombent si souvenl. Les maladies des cnfans , et tout ce qui est relatif à la manière de les gou- verner , sont des objets généralemeut trop négligés , dans ces asiles sur-lout que les vertus morales et civiques ont élevés à l'enfance abandonnée- L'aa- cienne Société de Médecine s'en étoit beaucoup occupée; plusieurs excellens Mémoires lui ont été adressés. 11 faut espérer que l'Ecole de Médecine, qui lui succètlc , mettra la dernière main à ua travail qui iullue tant sur les sources de la population. Elle a une grande lâche à remplir; mais , comme elle est formée de savans recommandables , on a droit de concevoir de ses recherches les plus heu- reuses espérances. L'ancienne Sociélé de Médecine avoit proposé pour sujet d'un prix la question suivante : ¥, Rechercher quelles sont les » causes B O U » causcsde laniala(lit'.iiililhense,connue » sous les noms tic inillct, rnuf^cl , blati- » cliet, à laquelle les eula^is sout sujels, » sur-Ioiil lorsqu'ils sont réunis dans les » liôpilaux , depuis le premier jusqu'au » lidisième ou quatrième mois de leur » naissance ; quels en sont les simp- ^> tomes, quelle en est la nature, et quel » en doit être le traitement , soit préser- » vatif , soit rinatif. » Le Ménuiire qui a partage le prix, dans la séance du 2f] août 1787,3 pour auteur M. AuAily : il présente tous les iuconvéniens de la Louillie de Ironienl , et tous les avantages de la panade. La préparation decelle-ci consiste à prendre du pain de froment, qu'on partage par le milieu pour le l'aire sécher au four; on le uiel ensuite tremper dans l'eau l'es- iiace de six heures; on le presse dans un inge ; on le fait houillir dans un pot avec juie sufHsaute quantité d'eau , pen- dant hait heures, ayant soin de le re- muer de temjis en temps avec luie cuiller, et de verser de l'eau chaude à mesure qu'il s'épaissit; sur la (in on y ajoute une pincée d'anis et un peu de sucre, plus ou moins , suivant la quantité du pain qu'on y aiua emplovée, c'est-à-dire, au- tant qu'il en faut jioin- doinu-r un par- fum et un goût agréables à cette nom 1 i- liue ; ce qui jicut s'évaluer à ^granunes ( un gros) d'anis, et 3 décagranunes (une once ) de sucre ])ar 4g décngrammes ( une livre ) de pain; ou passera ensuite Je tout à travers un tan\is de crin, et l'on aura une crème de pain semhlahle à la crème de riz, dont ou se servira ])Our la nourriture des cnfans , a^ant soin de n'en réchaidfer à chaque fois que la ((uan- tilé dont on aura besoin. Cette crème de Î)ain se conserve facilement vingl-rjnaire icures , même en été , pourvu qu'on ait la précaution de la tenir dans un lieu frais. Telle est la recette que INL Auvily décrit dans le Mémoire cité : mais on conçoit que la panade peut èlrc pré- Tome ^/. B 0 U 26J parée d'une manière ])!us simple et plus abrégée; qu'il suflil de choisir le paiu dans l'état rassis , séché , é:nielté, et mis pendant un certain temps dans de l'eau ou dans un autre véhicule , en y ajoutant un léger assaisonnement. Pour s'iissurer du succès oljlenu de l'usage des crèmes de riz et île la panade sidjstituées à la bouillie de froment , il faut lire ce qu'éciiveiil les administra- teurs de l'hôpital des Enfaus trouvés du département des Douches- du -Pihône , dans une lettre adressée, en 1777, à la Faculté de Médecine de Paris , qui , eu 177a , avoit donné une consultation en faveur des enfans trouvés. « L'article de » la nourriture éloit le plus important , » et peut-être le plus diflîcile. Après » bien des essais infructueux faits avec » le lait de divers animaux , et avec dif- » féieiis genres de bouillies préparées » avec le plus grand soin, on s'est euGu » relomné du coté des farineux que » vous conseillez , la crème de riz et la •>•) ]>nnade: ils ont beaucoup niieux réussi; » et nous avons eu le bonheur de voir » diminuer la mortalité des cnfans con- » (lés à nos soins. » Daïis un Mémoire adressé parMM. Léaa cl Joannis, au nom de la Faculté de Mé- decine d'Aix , ayant pour titre : Mémoin'. sur la noinribiirc la plus comenaMa qu'on puisse employer clans un hôpital, pour la co7iser\ai.ion des enfans trou- tt'.f, au. défaut (le lait de femme , on lit (pie,depuisrusagedes crèmes derizetde piiu , introduit dans ccît hôpital (d'Aix), la mortalité des enfans trouvés a été beaucoup moindre : on ne les a point MIS dépérir comme auparavant ; ils se sont conservés bien porlans jiendant tout le temps (pi'ils sont restés à l'entrepôt. Au mois de juin 177G , il y avoit trente- quatre enfans et dix -neuf nourrices; malgré cette dis]iroporlion entre les nourrices et les enfans, il n'y en avoit qu'un seul de malade; tous les autres L 1 2G6 B 0 U jouissolcnl (le la )iicll!eiiic sauté. Ce n'éloil pas sans cloute le lait des noumccs qui pouvoit ])ro(hiiie cal offcl ; une seule nourrice ëlailoMigée dcdonnerses soins à trois ou quatre nourrissons. C'étoit doue prlncijialenicnt à l'usayc de la crè- me de pain (ju'on eu éloil redevable. L'usage dans lequel sont les bureaux, de bieniaisance, à Paris, de distribuer aux mères nourrices de leur arrondisscnient une certaine quantité de farine de lïo- ment, n'étant qu'un nunen de perpé- tuer, ])arnu les u»dii.;ens et les lionmics qui se dévouent généreusement à les sou- lager dans leur niibére , une opinion avantageuse pour les elTels de la bouillie, je ne saurois trop inviter ces associations vertueuses à bien réiléchir sur ce point ; et j'ai tout lieu de juesunu'r que bientôt la fariiie de fronu ni, (ju'ils font distribuer comme secoms, seia remplacée par celle d'orge , moins cbère et ])lus salutaire dans ce cas. Non, je ne puis songer à nu aliment aussi indigeste, que les médecins quali- fient de mastic, qui engorge les pre- niières voies , occasionne des tranciiées, des dévoiemens , des vers, sans rappeler les dangers auxquels les nourrissons sont exposes , et inviter les mères à substituer à la bouillie de froment le pain émiellé , féché et cuit avec l'eau , le lait ou le l)ouil]on , sous la forme de panade ; nourriture qui réussit merveilleusement bien au premier âge et à la décrépitude. Mais, si la plupart d'eutr'elles sont sourdes encore à la voix de l'humanité , qui leur crie de ren>placer la bouillie par la panade, qu'elles préparent du moins celle bouillieavec la farine d'orge,ou aAcc celle des autres grains dans lesquels ou ne trouve ])as, connue dans le froment , ce gluten si esseniicl à la fabrication du nain, et si préjudicial)le à l'effet de la bouillie; car la farine (pii protluit le meilleur ]iain sera toujours celle dont ou préparera la plus mauvaise bouillie , B O I cl vice vcrsâ. Une autre i egl»- générale ii établir, c'est que l'état de division où l'on tloit amener les grains ,sans jtréju- dicier à leur quiililé naturelle, tloil dé- pendre de l'espèce de |iréparatio:i à lafpielle on a dessein de les souniellre. Il conviendroit donc rju'ils ne fussent (jue brovés gro.sièremenl, tpiand il s'agit de les deslinei" à des potages ou à des bouillies; j.lus divisés, au contraire, p'Oin- en fabriquer du pain , soil pur, soit mélangé. Les avantages de l'orge mondé ou jierlésont inap| réciabjes sous une foule de rapports. L'enfant le plus fiiible y lr(Ui\era une nourriture aussi salutaire (jUe riioîame le plus roliuste. Voilà ce qu'iuie expérience beureusede plusieurs siècles a constaté, parliculièremenl chez les babilans des montagnes, «pii vivent de cette nourritine une grande partie de l'année. (Parmentiep..) BOULKAU , Betiila alha L. Cet arbre qui croît abondamment dans les forêts de la Suède, de la iVorwège, et dans celles des autres contrées boréales, semble avoir été formé par la nature pour dédonunagcr les hanitaus de ces contrées de la privation (l'un grand nombre de plantes utiles, qui ne peuvent croître dans des climats aussi rigoureux. 11 se plaît sur les teirains secs et arides des montagnes; il vient aussi dans les lieux luunides ou marécageux; il brave les froids les plus rigoureux; et on le voit s'élever sur le sommet des hautes montagnes, là où les sapins cessent de croître, et dans les lieux mêmes où l'on apperçoil à peine quelque trace de végétation. « Il croit ( dit Mil- ler ) dans tous les sols, quelque mau- vais qu'ils puissent être, et même dans les endroits renqdis de sources, et dans des terrains graveleux et sablonneux, où il y a peu de fond; de sorte qu'une U:rre qui ne produit que de la mousse. B O U si elle est plantée en bouleaux, peut, lorsqu'ils sont en état d'être coupés, inpporltTdix livres sterlings par acre, ( Jeux cent trente-une livres, ai-geut de France. ) » Ainsi , les personnes rpii possèdent de ces mauvaises terres, ue peuvent pas mieux les employer qu'en y plantant de ces arbres, les frais de ces plantations ne coûtant pas beaucoup. » Lorsqu'on veut faire luie plant;ition de boideaux, on commence ])ar se jtour- \oir, dans les forêts où ils croissent natu- 1 illement, d'une bonne quantité de jeu- nes sujets; mais si on ue peut point s'en procurer de cette manière, on se cou tente de recueillir leuvs semences en autom- ne, aussitôt que les écailles sous les- quelles elles sont renfermées commen- cent à s'ouvrir ; ( car, un peu plus lard, elles se réj>androientsur terre et seroient perdues. ) Connue les semences sont petites, il ne faut poiutlescnlerrer pro- îondénient; on leur cboisit , autant (pi'il est possible, une situation ombragée, où elles réussiront mieux que si elles étoient exposées au grand soleil ; et on pratique cette opération en automne. Ou se rap- proche par-là de la marche de la nature; cai', par-tout où il v a de ces arbi'cs, lems semences en produisent en abondance et sans aucun soin, pourvu qu'ils ne soient point détruits par les troupeaux. Lorsque les jeunes plants ont ac([uis assez de force, ou les enlève avec soin et sans endomm:igcr leurs racines; la terre qui leur est. destinée n'exige au- cune préparation; elle doit cire seule- ment labourée avec la bêche ou le boyau, dansl'endroit oùl'on veut mettre les ])lanls. On y fait des trous poiu" y placer les racines, (ni'ou recouvre en- suite, en observant de ])resser fortement la terre tout autour. Si leurs plantes sont jeunes, cl cpie leurs têtes ue soient jias trop fortes , ils n'auront pas besoin d'être taillés ; mais si leurs têtes sont n O U 267 épaisses et touffues, il faudra Icsraccour- cu', pour empêciier le vent de les se- couer ou de les déplacer. Quand ces plants ont jiris racine, on ne leur donne ])lus aucun autre soin que de couper avec une faucille les grandes herbes qui pourroieut faire pencher les j.lants, en prenant garde de couper ou endom- mager les jeunes arbres. On répète cette opération deux ou trois fois, pen- dant Tété des deux pi'emières années; après quoi , les jilanls seront assez forts pour étouffer les mauvaises herbes, ou du moins pour n'en pas essuyer de dom- mages. » On peiit planter ces arbres vcrsle mi- lieu d'octobre, jusqu'au milieu de mars, pourvu que la teire ne soit pas gelée. Cependant si le sol qui leur est destiné est naturcllen)ent sec, on doit préférer l'automne; si, au contraire, c'est un terrain humide, on fera beaucoup mieux de différer cette opération jusqu'au printemps. Ou les place à la distance de eix pieds en carré, ]>arce qu'étant ainsi serrés ils couvriront biculôt la terre, ils monteront plus facilement, et profile- ront beaucoup mieux que s'ils étoient jilus éloignés. » Si ces arbres réussissent bien, lisse- ront en état d'être coupés après dix ans environ de crue; et les cv>upes siii- vautcs pourront se faire tous les sept ou huit ans, s'ils ne doivent servir tpi i faire des balais; mais si on les tlestme à faire des cercles, il ne faut les couper que chaque douzième année. » La déjtense ([n'exigeront ces planta- tions, dans les endroits où l'on peut se procurer aisément Je jeunes plants , n'excédera pas quarante schellings par acre de terre; ce qui fait quaiauio-cuiq livres, argent de France, cl enviiou \ingl schelliugs , pour nettoyer la terre l'année suivante; de sorte (lUC le l^>ip^ des frais n'excè Icra pas trois livres stcr- liu"s. Si la terre nui est emitlovécà celle ^ Ll i 2C0 n 0 u plontalion csl ilc j.cii de valeur, le jiro- priclt'iirc ne peut pas mieux placer ion ar£5ent;car à la première coupe, il sera remboursé orvvègc , qui pré- parent eux-mêmes le cuir dont ils se servent pour les usages domestiques, enqiloient également l'écorce du bouleau pour cette préparation ; ils en font aussi une décoction avec hujuelle ils teignent eu brun leurs filets; ce qui leur donne pi us de consistance et une plus longue durée. Les feuilles et les jeunes branches du bouleau offrent une nourriture abou« dante aux troupeaux des Lapons ; ceux- ci ne font aucune provision de founages pour la mauviuse saison , soit par impré- vovance , ou plutôt à cause que leur vrie errante s'oppose à tout soin de ce gem'e; taudis que les cultivateurs norvvégiens ou suédois ramassent les branches du bouleau pour affourrager, pendant l'hi- ver, leiu's vaches et lems moutons. On nourrit aussi la volaille, dans quel- ques piuiics du IVord , avec les jeuue» B 0 U feuilles du bouleau ; on les eonsorve , aj)i es les avoir fait séelier daus des leurs ou dans des éliives; et on les donne aux poules, aux oies et aux eanards , en les mélangeant avec d'autres uoui lilures. Il nous seroit aussi facile qu'avanta- t^eux d'employer au n\êine usage une glande quantité de plantes que nous laissons perdre liahituellenient. Les Finlandais récoltent les feuilles de bouleau pour faire une infusion qu'ils prennent à défaut de tlié. Les paysans suédois el norvégiens font des paniers avec ses racines , el des torches avec des biiules d'écorcc qu'ils roulent les unes sur les autres; leurs fenuncs savent ex- Irairc de celle même écorce une sub- stance insoluble dans l'eau , dont elles se servent pour emlnire les fentes des ])ols déterre. Llles toriélient légèremeiil l'éeorce, el elles en obtiennent la sub- ilance ])ar la masiicalion. Celte écorce liiesque incorrn]ilible , imperméable à J'eau , et même à riiumidité , est em- ployée avec avanlage pour différens lusa- ges économiques. On s'en sert pour cou- vrir les maisons dans la Norwège et «lanslenord de la Suède; on en forme les loils en ])lancbers , sur lescpiels on pose des éeorces de bouleau qu'on recouvre avec des gazons très-épais : ces toits du- rent long-temps ; ils rendent les habita- tions saines et pittoresques. l^orïqu'on ])oseen terre des jiièces de bois pour la construction des maisons , ou qu'on enfonce des pieux pour for- mer un enclos, on entoure avec l'éeorce du bouleau la partie du bois (pii doit rester en terre ; celle enveloppe la ga- rantit de l'humidité, et sert aussi à pro- longer la durée de ces sortes de cons- tructions. L'éeorce de bouleau, mince et llcxible, oflrc aux habitans des campagnes une malicre très-propre à faire des semelles de souliers ; aussi l'usage en est-il général dans quelques parties de la Suètîe el de D O U ifg la Norwège. On coud j)lusieurs plaques d'écorees entre deux semelles de cuir, et l'on a ainsi des souliers moins coà- teux , plus chauds, el moins sujets à rhumicîilé que les souliers ordinaires. Un voyageur rapporte que certains peuples du ISord, el sur-tout les habitans du Kamtschalka, se servent de l'éeorce du bouleau comme d'une subslancc ali- mentaire ; ces peuples, moins délicats ord que islent mieux à l'humidité que ceux de bois de châ- taignier. Ce bois est liès-propre au chauffage , et il est sur-tout emplové pour les fours et poiu" les poêles suédois , où il faut une com])uslion vive et un brasier du- raljlc. Il produit une assez grande (juau-- -70 r, o u lité (le potasse, cl sou cliailion sert à l'aire une pondre à canon de bonne qiia- lilé ; enliii, il rem])lace le chêne dans les pays où ce dernier arbre ne peut croître, (iilibert dit , dans ses Démonstrations olémetnaircs de , Botanique , fjue les l'ciiilles du bouleau sont la base de la couleur rou£;e (jne donne la grirancc , et qu'en les iVii^aiil bouillir avec l'alun , on obtient une pâle couleur de safran. Le même auteur ajoute qu'on retire une espèce de cire tics chatons , et le noir de fumée tilile aux imprimeurs. Je terminerai cet article en parlant des usages au xcpiels on emploie la sève du bouleau ; les Russes s'en servent pour faire la bière , en place de la liqueur ffu'on obtient après avoir lait infuser la rirèche dans l'eau chaude ; ils y ajoutent du bouillon , de la levure , et lui font sidîir les nianijiulalions qu'on donne or- dinairement à la bière. On a fait , en Suède , avec celle sève , un sirop qui sucre moins que celui de l'érable , mais qui peut cejn-ndant rem- placer le sucre dans plusieurs usages domestiques ; on a obtenu six livres de sirop sur qualre-vingt canucs , ou deux cent quarante bouteilles de sève. Les habitans du Nord , cherchant à suppléer au vin que la natiu-e Iciu- a rehisé , ont api^iis à composer des li- quem-s spiritueuses avec le suc de cer- taines plantes , de certains fruits indi- gènes, lis font, aAcc la sève du bouleau , un vin blanc et mousseux qui a à peu près lemènie goût que nos vins de Cham- pagne, et qui est réputé très-salubre. Ou met ordinancmcut au fond du verre un morceau de sucre sur lequel on verse la liqueur, afin de produire une plus grande quantité de mousse, ou afin de donner au vin une saveui- plus douce et plus agréable. On emploie plusieurs méthodes ]^oin- obtenir la sève du bouleau, ("elle qui est la j)lus usitée consiste à perlbrci" le tronc lî O V de l'arbre à la profondeur d'un ou deux f>ouces,et un peu obliquement , de bas en laut. Le trou doit être fait à peu de dis- tance du sol, et à l'exposition du Midi; un seul trou sidïlt , fpioi(|u'on puisse en faire im plus grand nombie ; mais, dans tous les cas, on doit craindre d'épuiser l'arbre par une soustraction tiop abon- dante de sa sève. On ajuste dans chaque trou un tube de bois , ou lui tuvau de plume , qui sert à conduire la liqueur dans des vases qu'on place au dessous. Quelques personnes coupent l'extrc- mité des branches de l'arbre, et laissent couler la sève dans des vases destinés à la recevoir. Lorsqu'on a obtenu une quantité suffisante de sève , on bouche les trous avec des chevilles de bois , ou bien l'on enduit l'extréniilé des branches avec de la poix. Celte opération se pratique toujours au comnK.'n cément du piintem[)S , et l'on obtient d'autant plus de sève que l'hiver a été plus rigoureux. Les arbres de moyen âge , et ceux qui croissent dans les lieux élevés, produisent une plus grande quantité de sève. C'est Ters l'heure de midi que cette sève coule en plus gi-ande abondance. Si l'on veut conserver l'arbre dans toute sa vigueur, et en retirer chaque année une récolte , il faut arrêter l'écou- lement lorsqu'on a obtenu cinq ou six bouteilles de litpicur ; une plus grande extraction épiiiscroil l'arbre , et pour- roit même le faiie périr. Lorsqu'on a rassemblé une assez grande quantité de sève , on en fait du Ain avec une aïKlilionde sucre, tic levure de bière et d'aromate; on met, sur cinquante bou- teillesde sève, six ou huitlivrts de casso- nade; on fait bouillir ce mélange à unfeu également soulcmi, jusqu'à ce qu'il soit réduit aux trois quarts , ayant soin d'en- lever l'écume qui se forme à la surfaca; on passe la li(puur à travers une lla- nelle ; on la met dans un tonneau ; on y r. o L ajoute, lors(|irtllc; est encore lièJc , six ou sept hoiUeilles de viu blauc , (jt deux cuillerées à houelie de levure de bière; on jette dans le tonneau six citrons cou- pés par tianchcs , et dont on a ôlé les pepnis. On peut aromatiser celte lif|Ueur avec de la cannelle , de la nuisca le, des clous de girolle, etc. Qnelrpies personnes A mettent, au lieu île sucre, du miel ou de» l'aisins secs. Ou laisse feinienler la lirpieur pen- i' iiit vinyt-cpiaire iieures , après quoi on l.i verse dau!) un tonneau tpii a contenu t!n vin. Ce t(nuieau étant bien fermé est liéposé dans une cave on ou le laisse ])endanl trois ou quatre semaines ; le vin ayant alors fini '■on travail , on le soiuiîc, et on le met dans des bouteilles dont les Jjouelions doivent être gnudiotuitîs. Si le règne végétal olïre des ]>lantcs dont les usiiges économiques soient triuic importance plus gramle (juc ceux du bouleau, il n'en existe aucune qui puisse lui être comparée, par la nudtilude et la vaiiélé de ses usages. ( Lasteyrie. ) VOULOIR, {Pcclic,) longue perche de bois léger, sur le bout de Lupielle on attache connnunémenl avec un seul cl'm deux ou trois jtièces île cuir ou de vieux chapeau, coupées carrément, et rpu débordent d'environ deux doigts l'épais- seur de la perche. Cet instrument sert à battre les herbiers et les crones ])our en faire sortir le poisson, et le forcer à don- ner dans les filets. On nomme boiilleiirs les hommes (jiii battent l'eau avec le bouloir;et cette opération, boulier ou biasser. ( S. ) ROUQUIN. C'est ainsi que les chas- seurs désignent le lièvre mi'tle ; et ils • lisent (pie le hèvie bouquine,, (piand d est en amour et poursuit une lenielle. Voyez Lièvre. ( S. ) BOUSARDS, ( Vénerie,) (lentes ou B O U 271 Jinnées que le cerf jette daus les mois de mars , d'avril et de mai; elles sont toutes liées ensendile et molles comme les bouses de vaelic. ( S. ) BOUTEUX , {Péthe.) V. Tiuble. (S.) BOUTIS, ( Vénerie.) Ce sont les trous que les sangliers font en fouillant et retournant la terre dans les bois. (S.) BOUTOIR , ( Vénerie,) bout du mu- seau du sanglier. Le cochon a un groin et le sanglier un boutoir (-S.) BOUTONS, ( .1 laladie des animaux^ ] dites Ivuneurs qui s'élèvent à la peau, sur diverses parties du corps. 11 en est déphémères, c'est-à-dire, qui Jispa- joissent peu de temps après leur forma- tion, (ployez Ampoli.ks , Ecuacboc- LLP.ES.) D'autres sont plus graves dans le cheval; ils viennentsur ks lèvres, aux joues, aux jambes, et sont farcincux. ( Voyez Farci N.) On voit à la peau des vaches ou des boeufs, sur-tout à celle des plus gras, des tumeurs grandes comme le pouce, répandues çà et là ; elles portent une petite ouverture dans le centre , et re- eèlent la larve ou ver d'une mouche nommée oestre. Les boeufs n'en sont or- dinairement (pie ]ieu ou point incom- niotlés. On doit les ouvrir et en faire sor- tirlescor|)s étrangers. (/''ov*":: ^Maladies vp.nMiNEUSES.) Il v a aushidansles vaches des tumeurs lvmi)hati(|ues , beaucoup moins graves que le faicin du cheval, mais argiu^r la peine de se con- struiie des lo^es dans les bois , en se ser- vant d'une llL I TK AMBLLAME, (/'fM C3Ce juoi ) avee hic|iielle on peut se transpor- ter à son gré d'un lien à nn antre , et se saisir des posle-^ I ■^ pins favorables. C'est un sûr mo\ en de rendre sa chasse beau- coup j>Uis finctueuse. (S.) BRA>DE.S. Eu teime de forestier, ce ïiinl csl SA nonyme de brandies : les belles forêts ont couvertes de bramles. Eu la'igagc de veneur, les branJes ,>,onl les ];Ianles eu le^ bruyères qui cioisM. ni dans les clairières et autour de> forèis, et parmi Ic-cpiellei» les cerfs youiihi/ulcr ou [àlurei-. ( S. ) Tome AI. B R E 273 BRE^tlE. Le nom de hrème a été applicpié à un poisson de nier du genre des spaics , et (pielqueiois aux carpes qui n'ont ni laitances, ni ovaires, et qu!, ])ar conséquent, ne sont d'aucun sexe, ^lais le poisson qui fait le sujet de cet article est la vraie brème , ( cyprinus brama Lin. ) espèce voisine de la Cai'.pe. ( Voyez ce mot. ) ?^os aïeux rajipeloient /^/-^ri/nc; et Rondelet remar- que avec raisou qu'elle seroit bien nom- mée en latin, cyprinus latiis, (carpe large ) parce qu'elle a beaucouji de res- semblance avec la carpe, par ses habi- Iniles, la figure et la grandeur de ses écailles, et la forme de sou corps , si ce n'est qu'il est plus large et plus aplati. La tête est petite, si on la coxuparc à la grandeur du corps , et elle paroît tronquée; la mâchoire supérieure est \\n peu plus longue que l'inférieure, et le poissou l'avance considérablement, et la retire à volonté ; de grosses lèvres bordent la bouche , dont l'ouverture est jietitc. Cellcformedn museaudela brème apaïuassezsiugidièrepourservirdepoint de comparaison parnu le vulgaire; lors- (pie les liabitans des rives de la Loire veulent signaler quelqu'un dont la bou- che est ddïorme , ils disent qu'il a la bouche. iTunc brème. Ce poissou n'a jioinl de barbillons ; sou dos est convexe et tranchant , sa ligne latérale courbée vers le bas, sur laquelle on distingue environ cinquante ])ouiIs noirs ; chacune des màclioires est armée de cinq dents larges à la base et lernnnées en pointe. On conq)te trente- deux vertèbres à l'épine du dos, cl quinze côtes de chaque côté. U y a douze rayons à la nageoire du des, vingt - neuf u l'anale, dix -neuf à la nageoire de la (pu;ue, cchanerée en croissant , dix-se])t aux pectorales, et neuf aux ventrales, au dessus desquelles est un appendice, caractère paiticulier à cette esiièce. Le M ni ^74 lî T^ E \ioIettIomincsurccsdcTiiicres nageoires, aussi hieu que sur les nageoires pecto- rales; mais celles-ci ont du jaune vers leur hase, et du noirAtre près de leur bord : celles du dois et de la queue sont (l'un hlcu foncé , et le yris domine sur l'anale. Une sorte de croissant noir sur- iiioute les yeux; le bleu se mêle au jaune, pour teindre les côtés de la tète : le dos t-st noirâtre , le ventre presque blanc , et la couleui' des côtés est un mélange de jaune, de blanc, et de noir. Quand la brème est parvenue à une certaine gros- seur, l'oeil saisit des rellets dorés qui se jouent sur les côtés , et des bandes rou- geàlresqui traversent le ventre. Les lacs et les rivières dont le cours est ])eu rapide et le fond composé de marne , de glaise et d'herbages , nouris- sent des brèmes ; on en peu])le aussi les étangs , et je suis étonné qu'une espèce .i;issi pi'ofilable ne soit pas plus généra- lement multipliée en France. Il n'y a guères que quelques étangs et quelques Jacs de l'Auvergne qui en soient remplis. Dans les pays du Nord , où les, principes de l'économie publique et particulière sont bien connus et suivis, cette espèce de poissonspasse pour la plus importante, et elle donne lieu à des pèches très-con- sidérables eu Prusse, dans le Holsteiu et le Mecklembourg , en Livonie et en Suède. L'on cite une pèche faite dans un lac de cette dernière contrée, dans l;K|aelle on jnit , en un seul coup de lii et, cinquante mille brèmes qui pesoient 18,200 livres. M. Bloch , qui rapporte ce ii\\\, (^Histoire des Pomo7?y) ajoute que, dans sa pairie, ( la Prusse ) (jnehjUcslacs abonilenl tellement en brèmes, (lu'il n'est ]ias rare d'en prenilre pour trois , cinq , et jusqu'à scptceuts écns d'un seul coup. Quel produit pour les propriétaires de ces fertiles réservoirs d'eau! Quelle masse énorme de subsistance livrée à la consommation des peuples lAxLssi&'cstou B R E attaché , dans les pays que je riens de citer, non seulement à augmenter le nombre des individus de celle espèce précieuse, mais on y a pris encore les soins en apparence les jilus minutieux f)our leur conservation et leur tranquil- ité. On a remarqué que les brèmes sont ex.trèmement craintives, et que le bruit les effraie au point de leur fiire aban- donner les lieux où elles aiment à se rassemhler;rautorilé publique, d'accord avec l'intérêt du peuple , est intervenue pour les protéger, et, pendant toute la durée de leur frai, il est défendu, en Suède , de sonner les cloches cl de faire d'autre bruit, même aux jours de fêtes , dans les villages où l'on se livre à la pèche de ces poissons. Une pareille vigi- lance, étendue aux plus petits détails, caractérise un gouvernement paternel. El il est d'autant plus fat ile de pro- pager la brème dans les eaux qui lui conviennent , et de se ménager les fruits d'une pèche très-productive, que l'on peut 1,1 lransj)orter et en jK'upler les élangsavec très-peu de dcpen.scs ; il suflit de prendre, au temps du frai , des plantes aquatiques sur lesquelles les femelles ont jeté leurs œufs, de les empiler dans un seau avec un peu d'eau, et de les déposer près de quehjue rive unieet libre de tout embarras : au bout de quelques jours, l'on voit sortir des nûlliers de petites brèmes. « Je suis d'autant plus siir du succès de » celle exj'érieuce, dit M. Bloch, que » je l'ai faite plusieurs fois dans ma » chambre, et que de mes amis, à qui » j'avois donné des herbes de celte es- » })èce, C chargées d'œufs) ont vu les » mêmes effets. Ils seront bien plus » féconds , sans doute, si on met les » œufedans l'élément qui leur convient, » Ces petits poissons ont vécu , pen- » dant plusieurs semaines , dans ma n chambre. » U'uu autre cOté , la In-ème, dont Tac- p. R E croissenienl csl as^cz j.roinpl, penl Jil- iJeileiiicnl la vie, sur-tout si ou la lire de l'eau j)eu(Jaul le froid ; elle j)eut alors être portée à vingt lieues, saus périr, pourvu qu'on l'euveloppe dans la neige, et «pi'on lui mette dans la bouche un Fetil morceau de paiu trempé daus de eau-dc-vie. L'abondance n'est pas la seule qualité de la nourritui'c que cette espèce peut Xouinir à Tbonime ; c'est aussi un uli- meat agréableau goût et à l'oeil. La chair de ce poisson, pris dans l'eau vive, est Llanche et délicate; et, si on lui trouve quelquefois peu de consistance , de la iadeur , et même une odeur désagréable de marais , c'est (pie la Iirème a vécu dans des eaux stagnantes et bourbeuses; le milieu du corps est le morceau de cboix. Nos ancêtres taisoient tant de cas de ce poisson , qu'ils disoient , par forme d'adage : qui a brame, peut, bien bramer (régaler) ses amis. Les meilleures brèmes sont celles qui son tdegrosseur médiocre; la quantité d'arêtes dont la chair des petites est mêlée les rend incommodes ù manger, et elles perdent de lein- délica- tesse lorsfju'elles ont acquis toute leur grosseur. Elles sont commnnémcnt plus petites que les carpes; cependant l'on en trouve assez souvent, dans les contrées seplt^n- trionales de IT-urope, (\\\\ ont un pied et demi de long, et qui peseul de douze à quinze livres; on y en voit même dont le poids va pisqn'à vingt livres. Dès f{ne la succession des saisons ra- mène la douce chaleur du prinlc'nps , une agitation soudaine s'empare des brèmes ; elles abandonnent les fonds hcrl)eux (jui leur servent d'asile pendaut le reste de l'année, et où elles trouvent une nourriture sans cesse reuonveléc dans les plantes aquatiques, les vers qui s'y logent et la glaise (uii k-s produit : on les voit s'approcher des rivi^'cs nuis et garnis de joncs et d'herbes , nager eu B R E 270 troupes nombreuses, avertir de leur pas- sage pai" u.n bruit assez grand, remonter le courant d'une rivière qui commu- nique au lac paisible, leur demeure ac- coutumée , se séparer en deux bandei distinctes, les femelles pressées de dé- poser leurs cKufs, et les nudes non moins empressés de les féconder. C'est i'é|)oqiic 3 ne la nature a marquée pour la repro- udion de l'esjièce , ou le moment du frai. Quoique privés de l'affection mu- tuelle (jui, chez des animaux plus favo- risés , nuit au sein des feux de l'amour , les poissons ne montrent pas moins d'ar- deur pour l'acte de leur propagation, et ses effets sont très-sensible^ daus les brèmes, principalement dans les mâle'. Plusieurs suivent une scide femelle; et de petits boutons s'élèvent siu' leurs écailles, et ne disparoissent cpi'au bout d'un mois. Parmi les femelles, ce sont les plus grosses qui fraient les premières. Les œufs sont petits et rougeàtres : Bloch en a trouvé environ 137,000, daus une femelle qui pesoit six livres. Ces poissons ont souvent tlans leurs intestins des vers qui les font dépérir; ils sont sujets à une phtisie mortelle : et si le froid se fait sentir avant la (in du frai, les femelles ne pouvant plus se débar- rasser de leui'S œufs, enllent et meurent. Pioche de la Bkf:mf:. Cette pêche est plus fructueuse au printemps qu'en toute autre saison; c'est , comme on l'a vu , le temps du frai pendant leijuel les brèmes se mettent en mouvement et se rassem- blent. La Sennk, le Tramaii,, la Lolve, le CoLLERET , les Nasses, ( Voyez tous ces mots ) et autres engins , servent à le* pêcher. On les prend aussq à la ligne garnie de vers de terre, qu'elles aiment beaucoup. Vax Allemagne, la pèche des brèmes se fait au son du tambour qui les épouvante et les pousse dans les filets. Si Ton pratique, en hiver, un trou à la glace d'un lac ou d'un étang où les hrèmes abondent, on les voit se pré- Mui 2 27^^ n R I seulcràcelfe oiivcrtnreenldlcarnucnco, «|ue l'on cesse de dislingiicr l'eau dans laquelle elles se pressent. ( S. ) imiCOLE , ( Pêche. ) C'est une ligne qui , au Heu de pendre au hout d'une perche ou d'une gaule, est atta- chée à une branche d'arbre ou à \\\\ piquet enfoncé au bord ou au milieu dts eaux. L'hameçon se garnit des mêmc^s ap])àts que pour la ligne ordinaire, et selon les es])èces de poissons que l'on veut prendre. Il est utile de fixer à trois ou «jualrc ])ieds de l'hameçon , plus ou moins, sunantla profondeur de l'eau, im morceau de Hège , ou un bois sec , ou un pelit paquet de roscaiTs. plies en plusieurs doubles; ensiiite, après avoir ployé et entrelacé la ligne autour du pouce et du ])etit doigt , on la pose ainsi arrangée sur le})lat de la main droite, et par dessus le liège et l'hameçon amorcé, puis ou jette le tout aussi loin qu'on le peut, en retenant de la nwin gauche le bout opposé de la ligne , pour l'attacher à l'arbre ou au piquet. Si le courant de la rivière a de la rapidité, on ajoute encore à la ligne , au dessus du liège, une pierre moins grosse que le poing, qui, tond)ant au fond de l'eau , em|téche la biicole de se rap])r(jcher du bord. L'on tloif également éviter de la tendre près des grandes heibes ou des bois couciiés dans l'eau , de peur que l'hameçon s'y engageant n'expose le ]iècheur à cassw «a ligne lorsqu'd veut la retirer. Le moment le plus favorable pour la pèche aux bricoles est l'après-midi , mais de meilleure heure en hiver qu'eu été ; on les relève le lendemain malin vers huit ou neufheures. On peut garnir les bords des rivières et des étangs, avec itn certain nondire de ces lignes, aux- quelles on donne une longueur diffé- rente, alin ([u'clles ne se brouillent pas , et que les hameçons ne se rassemblent pas au même endroit. ( S. } B R 0 BRICOLER , ( Vtnerie. ) Un chien bri( oie quand il n'est pas juste à la voie et ne fait que chasser de droite et de gauche. Cette mauvaise manière de chas- ser dérange la meute , et le chien qui en a contracté l'habitude doit être ré- formé. ( S. ) BRISÉES, ( Vénerie ^^ petites bran- ches (pie l'on rompt au bois, pour mar- quer la voie du grand gibier. La brisée liait te est celle qui pend encore à l'arbre, à demi-hauteur d'nomnie ; elle indique la rentrée de la bète dans le fort. La /'risée basse est détachée de l'arbre et jetée à terre , la pointe tournée vers l'endroit d'où vient la bète , et le gros bout vers celui où elle va. Les brisées basses servent aussi aux chasseurs pour se recounoîlrc dans les roules. Lors- que les brisées ne sont pas faites avec préc lution , elles peuvent tromper les chasseurs, qui les nonuueut alors /«'/«e-ï brisées. ( S. ) BROCARD, ( J^énerie. ) C'est le nom (|Ue l'on donne au chevreuil , au premier bois qu'il pousse. ( S. ) BROCHES , ( />^e«e/7é'. ) C'est , pour le chevreuil , ce résente les caractères suivans : la tèle aplatie, la bouche grande , les mâchoires iné- gales et armées de dents longues et poin- tues, la privation de nageoire adipeuse, la nageoire dorsale opposée à l'anale. Ce genre fait part ie de l'ordre ou deladivisioa des poissons abdoniinanx, c'est-à-dire, de ceux qui ont les arêtes et les Uiigcoirts^ B R O du vcnlrc plus près de la queue que des iiiij^cou'cs pectorales. liozier a parle de ce poisson , dans son arlicle Etang , tome 11^, page 384 ; et, quoique ce qu'il en rapporte soit fort succinct, je me contenterai, pour ne pas trop grossir cet Ouvrage , de parler de la pèche du hrochel, el du parti que récojiomie peut tirer de cette espèce , à l'exception néanmoins de sa nudti- ]ilication dans les étangs , objet traité assez au long à l'article du Cours com- plet, que je viens d'indiquer. PrCUE ET USAGES DU BrOCHET. ToUS IcS filets dont on se sert dans les rivières , la louane et les lignes , sont employés à la ])è(liedu brochet. Les nuits, dont Vol)scu- rilé est adoucie par le pâle llandjcau de la lune , ainsi que les temps orageux , iloivent être choisis de préférence lors- qu'on veut se livrer à celte pèche. Nul a])]>àt ne convient mieux que le goujon poiu" engager le brochet à mordre à l'hameçon ; ù défaut de goujon l'on se sert de tout autre petit poisson , de grcncniilles , etc. Daiis (|uel(|ues pays du ÎS'ord ou le preml au trident, cl au leu, ])eiulant la nuit ; mais la pèche la ])lus abondante se fail l'hiver, sous les glaces, a\ee la ibuane. La chair de ce poisson est blanche, feiine, feuilletée , fort agréable au goût, cl en même tenqis fort saine ; elle est excellente quand le brochet a vécu dans les eaux vives el qu'il n'a pas manqué de nourriture. Le foie esluii metsdclicat; mais les œufs sont pmgalifs el jirovo- queut le voiuissenienl. C>epeii(!aiit ces oeufs ]ierdeut leur qualité mallaisautc loibcpi'ils oui subi (juekjue préparation. Lu Allemagne, ou eu fail du caviar ; dans le Brandebourg , ou les mêle av«c lies sardines , et l'on en conqiose un mets fort en vogue dans ce pa> s , où on le couiioil sous le nom de rictzin ; eu Italie , les femmes du peuple les foui B R O 277 bouillir dansTeanavec lalèle du poisson, el les mangent sans inconvénient , assai- sonnés avec du persil el des épices coni- numes. Dans les vastes lacs de la Sibérie, où les broeliels abondent, les pèeheins lais- sent geler les produits de leurs pèches. On voit, par exein|)le, près de Kinskoi , des tas ënonnes de brochets gelés, et ces poissons y sont si communs qu'on ne les vend qu'à raison de trois sous les trente-trois livres; on les transporte au loin tout gelés , par des voitures. Daiis d'autres contrées du iSord,on les sèche, on les fume ou on les sale ; et voici le procédé que l'on emploie : on ne prend que les brochels dont le poids ex- cède deux livres; cl après les avoir vi- dés, nettoyés et bien lavés, on les coupe par morceaux el on les étend par couches avec du sel dans des tonneaux. S'ils sont destinés à être sèches ou fumés, il suftil de les laisser pendant trois jours dans la saumure [|ui se forme ; mais s'ils doivent cire salés, on les y laisse pendant uu mois. On les ôte ensuite et on les met dans un autre tonneau avec- du nouveau sel rpie l'ou arrose communément a\ec du vinaigre; quelques uns ne meltcnt pas de nouveau sel, et se contentent de l'aire l)aigner le poisson dans le vinaigre. Les brochets préparés de celle manière sont uu objet de grand commerce à Francfort-sur l'Oder^ d'où on les envoie en d'autres pavs , principalement en Pologne. Les habitans de la Sibérie cpii vivent sur les bords de la Rovinia , rivière très-poissonneuse , pilent le bro- chet , le battent bien , y mêlent des ognous, du llivm sauvage el du jioivre» et eu font des boulettes qu'ils mellenl dans les soupes el dans les pâles de pois- sous. Quelquefois ils donnent à ces bou- lettes la forine de gâteaux qu'ils fout frire et qu'ils apelleut des tehiis. . Aucun poisson, pcul-êire, n'a la vie aussi dure que le brochet ; ou peul liû ;1t8 15 n u ouvrir ]e ventre j-oiir examiner s'il est gras , Je recoudre , et Je rejeter daus l'eau sans oii'il périsse. C'est, dit-on , ce que pratu|uenlles pêcheurs d'Angle- terre , qui clioisissent ainsi les meilleurs brochets des lacs et des ëlanijs. ( S. ) BROCHETON, petit brochet. On le nomme aussi lançon, et lanceron. Le brochet d'une grosseur moyenne prend le jiom de poignard , ou simplement de brochet; et , lorsqu'il est ti'ès-gros , on l'appelle brochet-carreau. ( S. ) BftOUSSER, ( Vénerie. ) C'est passer tout à Iravers bois. Un bon veneur ne doit ])as craindre de brousser, pour être régulièrement avec ses chiens. ( S, ) BROUSSIN, ( Addition à l'article Broussin du Cours, tom.II ,pag. -(.y^. ) L'amasdepetitesbranches chiffonnes qui poussent toutes en un tas , prend sou- vent naissance sur une très-grosse loupe, ou excroissance de la tige ou des bran- ches de l'arbre. Cette protubérance , quelquefois monstrueuse , porte aussi le nom de broussin ; son bois est dur , veiné, et onde agréablement: on l'em- ploie à faire difi'érens ouvrages d'ébénis- terie. Le broussin de l'érable est celui qui présente des ondes les plus variées ; il étoit d'un grand pi'ix chez les Romains ; et Pline assure qu'il eût été préféré »u bois du citronnier, si on eiît pu en faire des meubles de quelque grandeur. Voyez, à l'article Buis, les détails quo donne Rozier au sujet du broussin de cetai'bre. (S) BRULURE, (Maladie des végétaux. > On dit que les feuilles sont brûlées, lors- que leur parenchvnie est détruit par une cause quelconque , et que le réseau fi- breux est plus ou moins à découvert. xCertaius insectes produisent souvent celte B U L maladie , tels <|ue l'acaulhie du poirier , la galénique de l'oiTue, certaines espèces de cassides; il faut alors les détruire par les lotions de tabac. Le soleil ardent, après la pluie , peut encore produire cette maladie. (Tollard aîné.) BRUIN'IR , ( Vénerie. ) Quand le cerf a toucfié au bois , pour détacher la peau tendre et velue qui couvre sa tète, et qui lui cause des démangeaisons , on dit qu'il brunit sa tête , parce qu'alors elle j>renil une couleur biune , rougeà- tre ou grise , de blanche qu'elle étoit. (S.) BUISSON , (addition à l'article Bois- son du Cours, ^o;n. //, pag. 495.) C'est, en terme de forestier et de veneur, nu bois de peu d'étendue. Le cerf se relire ordinairement dans un buisson pour faire sa tète , après avoir mis bas : oa dit alors que le ceri prend buisson. Un veneur qui a manqué à laisser couiTe , fait buisson creux. (S.) BULBE, ( Jardinage pratiqijc.^ Les bulbes ou ognons sont des corps arron- dis, composés de tuniques concentriques ou d'écaillés , portées sur un plateau charnu et garni de racines fibreuses. Les plantes bulbeuses composent , en grande partie , la nombreuse et belle famille des liliacécs ; elles offrent beau- coup d'espèces utiles daus l'économie i-u- rale , et un grand nombre d'autres , in- téressantes pour la forme , l'éclat et la bonne odeur deleursllcurs.LapIanlaliou des ognons de ces ])lanles a un temps déterminé pour leur végétation, et qu'on ne peut franchir sans courir risque de perdre les plantes , et le fruit de ses soins. Ce temps est limité entre le dessèchement des feuilles de ces végétaux et leur i-e- nouvellcment Un ognon levé lorsqu'il est en sève , ou qu'il est gîirni de ses feuilles ou de ses tleurs , pourrit ou sç B U h dessèche , et n'est plus propre à dire replanté. Au conlraire, s'il est levé après qu'il a lourni sa végétation , on peut le conserver plusieurs mois dans un lieu sec ; el, lorsque le moment de sa végé- tation approehe , ou le replante avec succès. La plupart de ces plantes sont étran- gères à l'Ein-ope, et sont ori;;;inaires des îles de l'Archipc] , de ^A^ie tempérée, lautes C{ui croissent au cap Af Bonne - Espérance , réussissent mieux sons des châssis que dans les serres, (les ])!antes ont besoin d'un air souvent re- nouvelé, et celui qui est dans les serres, qui est cn'dinaireraent ])lus stagnant et plus épais , leur est nuisible. Les ognons de cuisine appartenant à des plantes bisannuelles, ne se plantent <[ue pour en obtenir des grain-.'S ; on les met en len-e dès que les grandes gelées sont passées , el on les plante parlignes, à la profondeur de quatre pouces. Comme ils ne doivent rester que trois mois pour effectuer leur végétation , on les raj:- proche de quatre pouces les nus des autres. Les aulx , dont on fait un grand com- merce dans le midi de la France, se plantent aussi par lignes el en carrés. On les met en terre dans le premier yirintcmps , et on les récolte dès (pic leurs fanes sont desséchées, vers la iiu de juillet. ( )n plante danslemêmc mois les bulbes de safran : les ognons de jacinthe et de tulipe se mettent en terre vers le i5 octobre. Toutes ces époques , observées pour la tempcratnre de Paris , sont va- riable en raison du clinuit ; mais l'on est averti du moment favorable à hi plan- tatiini par les ognons cux-inêines , (jui eonnnencent à végéter (hins les liroirs oir sur les tablettes ou ils ont élé jilacés d<.*- puis qu'ils ont été levés d« Uïvk. C A C C A C i_v ACUEXIE , {Médecine'vètêrinaire^ jnala»lic dont le caractère général est Ja foLljlcs!>ctlusujet,sans aucune in llanuna- liou, annoncée ]jar uu pouls petit, mou, lent, tjue le plus léger exercice accélère. La ionjonLlive,la membrane ])iluilaire, et celle de riulcrieur de la bouclie , sont pâles : l'animal mangeavec noncbalance ; le moindre exercice lui est jiénible ; il siu- \ient des boullissures ou des engoige- jnens froids aux. paupières inférieures, au frein de la langue, sous la ganacbe, au fourreau, aux mamelles, sous le \eutre, aux boulels , le long du canon ; souvent les jarrets et la face interne des cuisses sont œdématiécs. Cet état est souvent aussi accomjiagné d'une toux foible et grasse, d'évacuations d'excré- jnens et d'urines fétides, et d'érujitions cutanées qui paroissent et disparoissenl spontanéuienl; l'animal s'affoiblitdeplus en plus; la tristesse se déclare davantage; les ilancs se soulèvent, siu--tout a])rès le repas;onenlenddes borbor^ gmes;ilsorl des rots aigres-fades , des vents ayant une odeur putride; l'animal lècbe les murs , mange le plâtre , la terie , les cordes, le cuir; ou a vu des cbevaux qui ont avalé des morceaux d'babits de laine, des fîcbusj des éloupes , etc. Quelquefois la maladie a une marcbe plus rapide : il s'établit par la boucbe ou par les naseaux un llux abondant de matières visqueuses ; il se manifeste des bouffissures qui approcbenl de la nature du cbarbon blanc; une foiblesse subite , une sorte d'engourdissement et de stu- peur, conduisent promptemeul les ani- maux à la mort. Le jjIus souvent la cacbexie est le prélude de I'IctÎre ou jAUMSSE,derHvDnopisiE,delaMouvE,du FARCiNjdelaPoLKRiTLREjde la Maladie ROUGE, de Maladies verminelses, de la Ladjœrie. ( Voyez ces mois. ) Outre les altérations particulières à ces maladies , et qu'on trouve dans les cada- vres, nous devons ajouter que, dans les animaux (jùi ont eu le goût dépravé , ou reinarepie encore dans l'estoiuac des masses énormes de terre; on trouve dans les gros intestins des calus Ibnnés par l'agglutination des substances ter- reuses qui sont quelquefois niélee> aux morceaux de laine, de toile, etc.; dans le colon , sur-tout , près du rectum , des pelotes desséebées, grosses comme les deux poings, (jui s'opj)Osent au pa-)sage des alunens que la foiblessc du canal u a pu conduiie plus loin. Parmi les per^onncb qui j;ossèdenl uu certain nombre d'animaux, il eu est qui eu perdent tous les ans quelques uns. Sans s'occuper d'en cherctier les causes raisonnables,elles soupçonnent plutôt des maleliccs, des a engeances de quelques gens qui leur en veulent. Mais nedoit-uii pas seulement donner son altenliou à lu recbercbe des causes naturelles qui [)eu- vent nuire ? Ces causes principales et les plus fréquentes de cette maladie, soûl : i". L'bumidité, soit qu'elle vienne des pâlmages marécageux , des pluies ou des brouillards long-tenqis prolongés , soit qu'elle exerce ses mauvais ellets dans les logemens des animaux, adosses à des j)ièces d'eau, à des égoùts,à des coteaux, à des remparts, ù des terrasses; l'eau suinte eu gouttes des nmrs, pénètre le sol , s'élève eu vapeur; telles sont les écuries et les étables faUes dans des caves, à Paris et dans d'autres grandes villes ; telles sont même des écuries, des berge- ries, dans quehpies fermes : causes que souvent on est loin de soiqiçonuer. ::". L'air infect que les animaux respi- rent dans leur logemenL Les écuiies se creuseul eu quelques points par les mines C A C urines el par le piétinement des che- \aux; sans plus dci précaïUioii ou rem- plit les Irons avec des pierres el de la terre ordinaire. Les urines continuent de pénétrer cette portion du sol; ou bien, si l'écurie est garnie de pavés, Jfcs urines séjournent dans les intervalles et se convertissent, en plus grande partie , en vapeurs nuisibles. Elles inqnègnent aussi la terre, moins cependant que dans le cas précédent, où l'on observe (pie le sol est poniri à une profondeur d'nn , deux, trois on (pialre pieds, ce qu'on dé- couvre en faisant creuser dans cet endroit. Il est encore une autre canse non moins funeste : ce sont des écnries où il y a sur-tout une ])laee où un des ani- maux tonJje malade ; on l'en retire quand il est attaqué; mais celui qui Ini succède subit le même sort , et la mor- talilé se perpétue, à moins que des cir- constances uîdéjjendanles de l'intention ne fassent donner une nonvelle destina- tion à remplacement devenu le tomljcau des animaux. Consultés daris des cas pareils , nous étant rendus sur les lieux, convaincus que la localité recéloil la cause du mal , nous avons fait fouiller le terrain, et c'est à quatre, cinq ou six pieds de profondeur que nous avons trouvé les débris d'un ou de ])lusieurs cadavres enfouis dans le logement même, suivant le conseil de quelques prétendus sorciers qui entrcprenoient jiar-làde pré- server les autres animaux. ( P^. CiiARMrs.) 3". Les alimens de mauvaise qualité^ tels que des pailles rouillées, des foins ■vaseuxet poudreux. {Voyez Cuarbon. ) Le vert {voyczci^mol) que Ion donne aux vieux cbevaux, et à tous ceux dont les viscères, et sur-tout la ]ioitrine, sont affoiblis, netarderoitpas de les faire périr deeacbexiesi on nese IiAtoilde snpprin\er * 9':1^'!'"'^"'' Lacaebexieest souvent bien difficile à guérir ; il est plus simple et plusraisonnablede l'empècber de naître. Moyens préservati/i de la cachexie. TomeXJ, C A C 28r Us consistent, i°. à laisser séjourner le moins possible les animaux dans les pâ- turages humides, dans les momens sur- tout où il règne des brouillards épais, sur les terrains aquatiques , et à pré- férer toujours ceux où les plantes sont plus fines, ])Ius savoureuses , à se pro- curer des fourrages secs , et à ajouter à ces alimens du sel de cuisine , dont les animaux sont très-avides. {V. Sel. ) 2". On remédieroit mal au défaut de nourritiue, en donnant tout à coiip des alimens en abomlance; il en résulleroit d'autres accideus : ( in^yez Pi.r.TMORR , Maladie rouge) ce n'est que p;u- degrés qu'il faut augmenter la ration. 3". Si le nombre des animaux jicrmet de les traiter chacun en particulier , on remédiera à l'affoiblis^ement, qui est le prininpal caractère de la maladie, par des boissons fermentées, telles que le vin, le cidre, ou la bière, et par des panades , au x({uel les on ajoutera les baies, ou l'extrait de genièvre. 4". Si la cachexie dépend d'une sup- puration supiiriméc , on se hAtera d'ap- pliquer les Tésicûù lires sur la partie même, ou de passer un ou deux sétou» à une partie commode dans le voisinage, et d'administrer l'infusion de Heurs de sureau , ou de coquelicot , auxfmelles oa ajoutera le sel ammoniac. On bouchon- nera de temps en temjis le chev;d ou le bœuf; ou les enveloppeia d'une couver- ture, et on les ])lacera dans un logement saluhre, et à l'abri des courans d'air. L'huile empy reumalique animale, mê- lée à l'essence 'de térébenthine, (Foyce. HiMLE empyreumatiqce) convient, dans toutes les cachexies dont nous avon» î)arlé , comuïe moyeu de remédier soit à la foiblesse , soit aux affections vernù- nenses qui en sont la suite. On évitera les ravages causés par l'en- fouissagc dans les lic-ux (pi'h;d)ilent les animaux, en faisant faire des fosses pro- fondes"daus queliiue endroit iucuUc ou i8a. CrAf'^^: inLîiiiilc; cl l'on aura soin de ue jias, jiicUrc un trop grand nombre de cada- vres diins la même fosse. Enlin, si l'on a eu l'iniprudence d'en- fouir les animaux dans les herbages , ou autres pàtui-cs, il faut interdire ces lieux aux animaux qu'on a conserves, ou f [u'on s'est procurés depuis. On peut faire lauclicr l'herbe, et les regains, cl les faire conson\incr sans crainlc , parce qu'ils ne portent pas la contagion, sur- tout élanl secs et bien recollés. La fréquence de la ca^chexie dans les agneaux, les poulains, etc. , tient essen- tiellement aux alimens aqueux, aigres et peu iTourrissans, aux pâturages^ ou aux réduits qu'ils habitent, etc. 5". Le déftiul de nourriture , ou une nourriture insuffisante , ce qui n'est pas si rare qu'on jicut le croire , fait pé- rir, chaque année, sur-tout beaucoup de bêles à laine. 6°. Le sevrage des productions cause quehjuefois des cachexies dans les mères nourrices ; de même aussi qu'elle peut être la suite de l'avortement , du part laborieux, de chaleurs non satisfaites, de fureurs utérines , etc. 7". Des pertes de sang causées par des blessures, des opérations chirurgicales, par des saignées immodérées, par des diar- rhées, des superpurgalious,des diabètes, qui épuisent les animaux. 8". Des maladies intlammaloires dégé- nérées, telles que l'angine , la péripnèu- xnonie, la gourme , etc. 9". La gale, les eaux aux jambes , le crapaud, et tous les ulcères rebelles Tenant à se répercuter, peuvent être la cause de la cachexie, de même que ces affections eu sont aussi quelquefois la terminaison. 10". A la suite des mortalités de bes- tiaux, si ou les fait enfouir dans les pâ- turages mêmes , il s'en dégage des exha- laisons pestilentielles. On remazcpie en- core que les animaux se portent avec C A 1 empressemenl à llairer ces odeurs et ces débris. Le miasme contagieux peut exister ainsi plusieurs années sans se dénaturer, et donner lieu à des ravages considérables. Il n'v a que les animaux qui séjour- nent long-temps dans ces endroits qui de- viennent affectés , parce que les mias- mes les alleigncnl infailliblement. Quand la mortalité a enlevé beaucoup d'ani- maux, et que leurs cadavres ont été mis dans des fosses communes, l'infectioa se conserve plus long-temps. Quand on s'appercoit de ces désastres, on ne peut plus retirer les cadavres , dans la crainte' de faire revivre et de répanth'c plus généralement l'infection ; et quelquefois même l'herbe ayant pousse sur les losses , on n'en dislingue plus les lieux , si ce n'est par une végétation plus abondante. La cachexie est toujours une affection grave : si quelquefois elle est moins re- tloulable , c'est quand elle est primitive , récente , sans complication , et que la cause en est bien connue. (Cn. et Fr. ) CAGE , (^PécJie , ) sorte de nasse en osier , q ai a la forme d'une mue de basse- cour. On l'appelle aussi bouraque , hourache ^ panier ^ claie ^ gazier , elci mais comme elle n'est guèi'es d'usage que siu" les rivages de la mer, je ue m'y ai-rè- terai pas. Ou donne aussi le nom de cage à ane barrière ou grillage de bois que l'ou place à la boude «l'un étang , pour em- pêcher que le poisson ne s'échappe. (S.) CAILLE , ( Penlix coturnix Lath.) oiseau du genre des Pr.Ronix , ( voy ez ce mot) et de la division dcf- gaf/inacées , dont les caractères méthodiques ont éié fixés par M. Lalham, le meilleur des ornithologistes de nos jours , ainsi qu'il suit : Le lice convexe , et voûté à la sa pièce supérieure j les narines couver- C A I les par une membrane carlilagineitse, et <-onve,x^e ; les ])icds fornu-s pour cou- rir, et le dessous des doigts ibrt rude; le corps i'orl gros et musculeux ; nourri- ture , se composant de grains répandus sur la terre, et tpii se macèrent dans le jabot; l'habitude de se rouler dans la poussière , d'être pol ygames , de poser sur la terre un nid grossièrement cons- truit, et de pondre des œufs en grand nombre, la mère se contenlant de mon- trer la nourritiue à ses petits. La caille olïre de nombreux rapports avec la perdrix , tant par ses Cormes ex- térieures, ([lie ])ar ses liabiludes : cepen- dant, il existe entre ces deux espèces des dissemblances non moins nombreuses, <]ui les l'ont aisément distinguer. Beau- coup moins grosse cpie la perdrix, la caille en aitïèrc encore pai- le plumage; sa tète, dont le fond est varie de noir et de rous- sàlre, est niarcpiée en loni^de trois ban-, deleltes blanchâtres ; du noir , du roux, du gris terreux, et du jaunâtre", forment leiuéiangedes couleurs répandues sur le cou et le dessus du corps ; la poitrine est d'un roux LiAé, et le ventre d'un lilanc sale; des bandes roussâlres traver- sent les ailes, teintes en gris-brun , et la queue noirâtre; enfin, le bec est cen- dré , et les pieds sont couleur de (;hair. Les femelles et les jeunes ont la poitrine blanchâtre, parsemée de taches noires, et prescpie rondes. % Le plumage de la caille est lisse et serre; sa tête et son cou, revêtus de plu- mes courtes , et comme collées siu- la peau , s'élèvent avec grâce en avant d'iui corps arrondi, et donnent à l'oiseau la physionomie de la douceur et de l'inno- cence. Cependant, la caille a les mœurs moins douces cpic la ]>crdri\; elle a plus de vivacité , plus de pétulance, moins d'attachement ])Our ses petits , et jiour ses semblables. Les perdri'i se recher- chent, se rappellent, se réunissent en compagnies; les cailles se fuient , aiment C A I 283 k vivre isolées, et ne paroisseut en nom- bre qu'à l'époqfte de leurs migrations , parce qu'alors un même instinct les porte à voyager, et à prendre la même direction. Tout le monde connoît les cris du mâle et de la femelle de celle espèce ; tout le mojide sait que ces oiseaux arri- vent dans nos plaines au printcm]is, plus tôt ou plus tard, suivant la lein))érature. Les chasseurs leur donnent, à celte épo- aue, le nom de cailU-s reries, à cause e la verdure dont la belle saison tapisse les campagnes, et des lieux où elles se tiennent : ce sont les prés et les grams en herbes. Après la ponte, on les appelle cailles i^rasses. Cette ponte est précéde'e par des com- bats à outrance enlre les mâles; leur ardeur pour les femelles est excessive, et Isurs feux semblent se ranimer par des jouissances souvent répétées. Un creux que les femelles font en terre avec leurs ongles, et qu'elles garnissent légèrement d'herbes et de feuilles, est le nid où elles déposent de douze à -vingt œufs, mou- chetés de brun , sur un fond grisâtre. Les cailleteanx naissent couverts de duvet , sont en étal de courir presqi\'en sortant de la coque, et quittent leur mère bien plus tôt queles perdreaux; il ne leur faut que quatre mois pour prendi'e leur ac- croissement. Quand on a vu les cailles préférer de courir assez long-temps à travers les grains et les herbes les plus serrées , jilutôt que de s'élever ; quand on a vu leur vol court , difficile, et qui ne peut se faire qu'en lilaul ou glissant oblique- ment, l'on conçoit avec peine comment ces oiseaux ont la force de se soutenir assez long-temps eu l'air pour entrepren- dre de longs voyages , et traveiscr de très-larges canaux Je mer : c'est néan- moins iin fait qui ne peut être révoqué en doute. Aux approches de l'iiivcr, les cailles qnilltul nos coulrées, et vont pas- jN n 2 i'«4 <^' -^ l itT le temps Jcs frimaî dans des pays où ils sont inconmis. ■Arrivées Mir les bords de la mer, elles se hasardent au dessus d'ua élément qui doit les englou- tir, si leur vigueur s'épuise par les grands etïorts que doivent faire leurs petites ailes : elles ne partent que par uu vent qui les aide, et les porte dans la route uniforme dont elles ne s'écartent point ; elles vont ainsi d'île en île , et quelque- iois de vaisseau en vaisseau , jusqu'à ce qu'elles soient parvenues aux rivages du continent où la cbajeiu- et l'abondance de la nouri iture les pressent , malgré tant de périls, de se réfugier pendant la mauvaise saison : mais si, dans ces pas- sages vraiment prodigieux par la lou- gueur du trajet , la multitude innom- Lrahle de cailles qui l'entreprenuent, et l'extrême foiblesse de leurs movens , le vent vient à changer, ou à souiller avec violence , la force les abandonne , elles ne peuvent ])lus se soutenir, et elles tombent dans les Ilots, dont elles avoient déjà tant de peine à raser la surface. J'ai vu souvent, en navigant dans la Médi- terranée , de ces malheureux oiseaux s'efforcer à gagner un vaisseau pour se mettre à l'abri, ne pouvoir s'élever jus- qu'au pont , se heurter rudement contre le corps du bâtiment, et disparoître , étom-dis par le coup, au milieu des eaux. Quelques pertes qu'éprouvent les nom- breuses cohortes de ces oiseaux dans des traversées auxquelles ils ne paroissoient pas destinés , des dangers bien plus grands les suivent pendant leur route, et augmentent encore à leur arrivée. Les îles dont la mer Méditerranée est par- semée, les vaisseaux qui en silloruient la surface, loin d'être des points de re- pos, ou des asiles assurés, deviennent des lieux de desiruclion : trop fatiguées pour fuir, les (ailles se laissent prendre aisément sur des navires, ou des r!\;i.,es mhospilalicrs j pai'-loul la worl alltiid C A I ces foibles voyageuses ; et l'on est étonné, qu'exposée à tant de périls et de pertes , l'espèce ne soit pas plus aj)pau\rie qu'elle ne l'est. J'ai dit que les cailles ne s'écartoient point d'une roule uniforme , dont la di- rection reste , chaque année , la même , suivant lesdivers points de déj)art;ou les voit passer à l'automne, et repasser au printemps dans les mêmes endroit*. Il est plusieurs des de la Méditerranée , telles que l'ile de Rhodes, où les cailles ne paroissent pas , tandis qu'elles abon- dent constamment dans d'autres , à l'é- poque du passage. L'ile de Malle est luie de celles où ces oiseaux abor- dent; ils se rassemblent aussi en très- grand nombre dans presque toutes les îles qui avoisinent la partie méridionale de l'Italie. On en prend uue si grande quantité dans l'ile Je Caprée, à 1 entrée du golfe de iVaples, que le produit de cette chasse fait le prmcipal revenu de l'évêque, appelé , par cette raison, eiCS' covato délie (jiiaille,{ésèc^ve des cailles) et qu'on les porte dans les villes voisines, principalement à ISaples , où elles ne content que quatre ou cinq sous la dou- zaine. On en prend aussi beaucoup dans les environs de Pesaro, sur legolfe Adria- tique , et près de r^eltuno , sur la côte occidentale du royaume de >aples. Les habitans de Nettuno , qui s'adonnent à cette chasse, en fout pa>scr le produit jus lu'à Rome; et le terrain où elle se %t est d'mie cherté exorbitante. Un giaud nombre de cailles s'arrêtent pendant quelques joui'S à Lipju-i ; d'au- tres s'arrêtent également à Cérigo , l'an- cienne Cylhère , pour se reposer de leur pénible trajet. Là, de même qu'à Majne, et à quelques endroits des cotes de la Morée, ou les sale, et ou les trans- porte dans plusieurs des îles de l'Archi- pel giec, où elles ue se montrent pas. Il en passe une quantité surprenante à 1 ine, et sui-loul ù Sautoiin ; les liabilom de C A I cetlc dcruièrc île les conservent confite* dans le vinaigre , et en l'ont une ]-)rovi- sion pour une grande partie de l'année. Les cailles (jui quittent à l'autonuie les contrées seplentrionales de l'Europe se dirigent vers la mer !V"oire; ou eu trouve beaucoup dans tous les vallons des mon- tagnes de la Crimée , jusqu'à ce que la saison, plus avancée , les lorce à passer dans la Natolie , et de là en Syiùc, ou eu Egypte. C'est principalement sur les côtes sa- blonneuses de ri'gy pte que des myriades de cailles tondient en automne : excé- dées de f'aligiie , elles ne peuvent ni s'envoler, ni fuir en courant ; les Arabes les prennent en quantité prodigieuse , avec des filets, et les vendent, vivantes, à très- bas prix. Ce gibier devient alors un mets si commun à Alexandrie, que les ca- pitaines de vaisseaux marchands de Pro- vence , gens connus pour très-économes, en nourrissoient leurs équipages pendant la durée du passage des cailles. Au lieu de conserver ces oiseaux dans le vinaigre ou la saumure , comme les Grecs , les Egyptiens les tiennent dans des cages Îeu hautes, et dont le dessus est en toile, e peur (ju'ils ne se fracassent la tète, eu cherchant , suivant leur habitude, à s'é- lever brus(juement , et dans une direc- tion perpendiculaire : ce sont des provi- sions vivantes, dont les habilans et les navigateurs ne manquent pas de se munir. Si , dans nos climats , l'on veut en- graisser les cailles que l'on prend mai- gres , ou les conserver pour les manger en hiver, on les renferme, de même qu'à Alexandrie, dans des cages cou- vertes avec de la toile, et qui n'ont ]ias ])Ius d'un demi-pied , ou d'un pied de haulenr; on les nourrit de millet, de blé , (le chènevis, qu'on leur doiuie lar- gement doux lois le jour, à la i^iéme heure ; leui- eau doit être changée sou- vent , et leur prison enljrclCDUC dans la C A I 285 plus grande propreté, et même parla- mée avec des plantes , ou d'autres sub- stances odoriférantes. Bientôt la chair de ces captifs se chargera de graisse, et sera le prix des soins qu'on ne leur aiua pas épargnés. Toutes les cailles ne quittent point l'Europe en automne , pour passer eu S^ rie , ou eu Afrique ; d en reste tou- jours eu Espagne , et au midi de l'Italie : <]uelques unes , trop foihles pour sidvre les autres , sont même obligées de ne point abandonner nos canqiagnes, et d'y choisir les expositions les plus fa\ora- bles , et les cantons où la nourriture peut devenir nioins rare, afin d'attendre le retour de la belle saison. Toutes ne reviennent pas non plus au printemps ; j'en ai rencontré plusieurs, au milieu de l'été, dans les plaines cidtivées de la Basse-Egypte. Dans l'etal de sauvage , la caille se nourrit de blé, de millet, de chènevis , d'herbe verte, d'iusectes, et de toutes sortes de graines ; elle aime beaucoup les baies de bryone,ou couleuvrée, que les Hollandais nomment baies aux cail- les. On dit qu'elle boit peu ; cependant, si ou lui donne de l'eau, elle boit fré- quemment en cage: mais, lorsqu'on s'ap- pereoit qu'elle est attaquée d'une mala- die, dont le principal symptôme est d'a- voir presque toujours une'goutîe d'eau au bout du bec, ce que Ton appelle rendre son eau , il faut, pom- la guérir, retran- cher toute boisson. Les champs , les prés, les vignes sont la demeure liahilueile des caiîles; elles ne se perchent jamais sur les arbres : aussi ne fiéqucnlent-elles point les bois. Elles passent la plus grande partie du jour s.ins mouvement , couchées dans les herbes les plus toulVues; elles y sont queh[uefois [Ousieurs heures de suite, couchées sur le côté , dans la même ])lare, et les jambes étendues. On pré- tcuil qu'elles ne vivent pas au delà d« 28G C A I nruatre ou rinrf ans; el celte brièvelé de )ciir vie esl peut-êlre une suite de luiu- disposition à s'ençiraisser. C'est uu fort bon gibier; la graisse dont il est souvent surchargé n'en fait pas toujours un mets très-sain. Celtegrais- se , fondue et gardée à part , est uu assaisonnement fort délicat, en usage dans les cuisines de l'Italie. Chasse aux Caules. La chasse des cailles, au fusil et au chien couchant, n'a rien de particulier. Ces oiseaux tiennent scuA'cnt avec tant de constance devant le nez du chien eu arrêt, qu'on peut les ju'cndre sous un chapeau , et même à la main. 11 n'y a que deux sorles de filets stric- tement propres à la chasse des cailles ; savoir, le hallier ou traniail, et la ti- rasse. Quand on les prend à (|uelc|ii'au- trc piège, c'est une espèce de hasard. 'Le hallier on tramail est composé de trois filets appliqués l'un sur l'autre , et qu'on distingue, comme dans la ]>an- tière , par les noms de toile pour celui du milieu , et Paumées pour les deux autres. Ces filets sont de soie, ou de fd , l'un ou l'antre teint eu vert ; et ils se ten- dent dansuu champ , à l'aide de piquets, comme une espèce de haie , d'où leur vient le nom de hallier. Un hallier tendu pour cailles peut n'avoir que six à sept pouces de haut ; sa longueur est indéterminée : cepen- dant, trop court, il n'endirasseroit jjoint assez d'espace, et l'oiseau })ourroit l'é- viter. Ainsi, la moindre longuem- e du milieu, on emploie un bon fil à trois brins, àii /il eji trois ; les madies sont \;n losange, et ont douze lignes d'oiuet'- C A I turc. De ])lus, comme ce lllcl doit faire la poche, el être tendu lâche, on lui donne , en le fabriquant, des dimensions plus grandes que celles auxquelles ou veut qu'il se trouve réduit, de manière que sa hauteur absolue, ou réelle, soit triple de celle qu'il aura étant tendu, et 3ue sa longueur soit seulement double e celle qu'on délire obtenir. Ainsi, pai" exemple, la toile d'un hallier de sept pouces de haut sur vingl-ciufj pieds de long, aura, avant d'être moulée, une largeur de vingt-un pouces, et une lon- gueur de cinquante pieds. Les deux nap- pes destinées à recouvrir celle-ci, et dites aiufiées, se font d'un fil doidjle de celui employé pour la toile : on peut y faire servir le même, eu enfilant ensem- ble deux brins de ce fil, el observant de ne pas Irop tordre. Les mailles des aumées sont carrées, et ont trente lignes d'ouveilure;le moule qu'on sergit obligé d'employer eu faisant son filet pour leur donner celle dimen- sion , seroit trop gros , et gêneroit dans la main: ou peut le prendre moitié moins gros, moyennant la ])récautiou de tourner deux fois son fil autour. Bien que ces au- mées doivent recouvrir dessus et dessous la nappe du milieu , on ne les fabrique point eu deux filets séparés , comme on Î)Ourroit •^e l'imaginer d'abord; on n'eu ait, au contraue, (pi'un seul, mais qui porte le double de la largeur désirée , et qu'on replie par sou milieu comme une feuille de pajtier. Pour obtenir cette largeiu-, dans la supposition qu'on veuille un hallier de sept ponces de haut, on jettera uu pre- mier rang de mailles de trente lignes de largeur, et au nombre de huit , et ain.si de suite : mais, à chaque quatrième maille de chaque rang , on fera une^ ra- petisse, c'est-à-dire, qu'on réunna en- semble, par uu nœud, les quatrième et ciu(piième mailles ; cl, en le rej>liant en deux , comme je l'ai dit, on aura soin de C 'A,! ' ranger les mailles des deux plis sur trois ' de hauteur, vis-à-vis l'une de l'autre, de manière que la septième maille du (ilet rapetissé se trouve jierdue dans la li- sière supérieure; car, lorsque l'on place la toile entre les aumées, ou s'arrange pour que le pli fait à celles-ci soit tou- jours en en bas , et forme la lisière infé- rieure. Ou con(Ti(jil que, par cet arrangc- menl, deux des luiil-niailies qui forment la largeur totale du lilct , se trouvant ■jierditcs^ il ne reste plus pour largeur déliiiitive que trois mailles de haut par chaque auinée, qui , à trente lignes cha- que, font pour le hallicr la hauteur dé- sirée de sept pouces et demi. Comme ces aumées doivent être ten- dues sans bourses, la longueur totale du filet ne doit point excéder, ainsi que dans le juérédent, la dimension qu'on se propose de lui doiuier : mais j'ai dit que la toile du milieu devoit, dans son état naturel , être le triple plus large, et Icdoublepluslongue, qnaudle hallierest monté ; il s'agit donc de la réduire aux dimensions voulues; et, pour cela, on la bordera, au ])ourtour, d'nn cordonnet formé de trois brins du même hl qui aura servi à sa confection, et qui la mani- tiendra sur sa hauteur de sept pouces à sept ])ouces et demi , et sur la longueur qu'on aura arrêtée. Cette uappe ou toile sera froncée et plissée également le long de ce cordonnet, qu'on peut comparer, pour ce service, à la tringle d'un rideau. La nappe, ainsi montée, se place alors entre les aumées, qui s'attachent ferme- ment à chaque coin. Dans cet état, le filet du hallicr est conq)lft , et l'on n'a plus qu'à le garnir de ses piquets, qui sont de petites {lè- ches de bois, communément de chêne, cortiiicr , troène, ou frêne: elles doi- vent êlre de quatre à cinq 2)onccs ]ilus longues que la hauteur du hallicr, el assez menues. 'Iiois ligues environ de diamètre leur donuerout une grosseur C A I -zZ-/ suflisaute. Il'seroii him que ces baguettes fussent tournées et armées, par la pointe, d'une douille de fer ou de cuivre, pom- les faire durer plus long-fenqis , et les enfoncer plus facilement dans la terre. Ou distribuera ses piquets, selon toute la longueur du hallicr, à trente, ou même treule-six pouces de distance l'un de l'autre; et, pour les arrêter, on les fendra par le haut d'un trait de scie. Dans cette fente, faite avec une scie très-mince, on engagera la lisière de la hajipe du milieu, puis celle de chaque aumée, et on fixera le piquet à cet en- droit, au moyen d'un fort 111. Poui" ari'ê- ter la lisière inférieure du bailler cjui doit descendre, ainsi que je l'ai expliqué, à fjuatre à cinq pouces de la pointe des ])iquets , on jiratique à cet endroit de cha- cun d'eux une petite gorge ou entaille qui reçoit et retieut le lil avec lequel ou noue cette lisière au piquet; et c'est ainsi ([ue se pi'éjiare tout l'équipage d'un trainail. Ce filet sert à chasser les cailles après leur arrivée et avant leur départ ; mais , à la première éporpie, la chasse se fait au moyen des appeaux ; à la seconde , où le gibier ne répond plus à l'appeau , ou est obligé de le pousser vers le piège, et alors cette chasse prend le nom de bourrée. Un bon Appfac (hoj ee ce mol) doit imiter la voix de la caille femelle; les mâles, sur-tout ceux qui n'ont point en- core trouvé de compagne au moment des amours , accourent à ce son. Lor^- (|u'un chasseur, armé de son bailler, s'est rendu dans un champ couvert de ver- diue, soit qu'il entende la caille chanter, soit qu'il l'excite à le faire ]^ar quelques coups d'appeau, il tend aussitôt son tra- mai I, de manière à en former une espèce de haie opposée au chemin que lui pa- loit tenir la caille; el , pour cela, il en- l'oiue les piquets de son filet, en le dé- plovaut jusqu'à ce que la lisière infé- rieure ne soit qu'à deux petits doigts de 288 C A I terre; ensuite, il passe de l'auU'e côté; et, s'éloiguant de (juelqucs pas, il met ainsi sa lendiie enlre la caille et lui. Il se fapil alors, et luit jouer ra])peau avec intelligence, de manière à faire suivre (le quelques sons la voix de la caille. S'il arrivoil que le mâle , emporté par son ardeur, volât par dessus le haliier, le cLasseiu- doit le laisser s'éloigner un peu saus remuer ; puis , repassant de l'autre cùlé, le rappeler de nouveau vers le piège, ([u'd est rare qu'il évite. Bien qu'il \ ait des appeaux très -parfaits , et qu'il "ne soit ])as difficile d'eu acquérir 1 usage , quand on peut néanmoins avoir une caille femelle , que l'on emploie comme Appelant, (a'0>^z ce mol) cela vaut encore nxieux. Cette femelle, que les oiseleiu-s nom- ment cliatiterelle, doit s'élever dans un endroit obscur, et être nouiTÎe de md- let. On l'accoutume à cbanler avec un appeau. Lorsqu'on la porte aux champs, on a une cage faite avec la calotte d'uu chapeau , clouée sur une planche , dans laquelle est la porte par où l'on introduit sou oiseau. Le chapeau est percé d'un trou de grandeur seulement à laisser passer la tète de la cJianterelle. On peut entourer de halliers la place où on la dé- pose; et, quand la chanterelle fait bien son devoir , elle attire de tous côtés les juâles dans le piège : placé à quelque dis- lance, le chasseur observe ses succès. Après les amours et la ponte, lorsque les cailles sont grasses , c'est-à-dire \ers la fin d'août et en septembre , elles ne répondent plus à ïapvean ; et c'est alors qu'on force, comme je l'ai dit , ce gibier à se jeter dans les halliers. Lorsqu'il ne reste plus que quelc[ues raies d'un champ à moissonner, on les borde d'un tramail; •puis, deux ou plusieurs hommes se ren- dent à l'extrénùté opposée'; et , traquant J'espace à pas lenUs, et jetant de la terre à di-oilc et à gauche, ils font lever le gi- bier, et le bouncul en quelque sorte C A I vers le liallier. Non seulement les cail- les , mais souvent d'.iulres oiseaux cou- reurs , tels que les râles de teiTe, se trou- vent pris à celte chasse. Les chènevières alliient aussi beaucoup de cailles; mais , quand elles y ont vécu trop long-temps, elles y prennent une graisse huileuse, qui rend le goût de leur chair moins agréable. I^orsqu'ou veut bourrer vers un haliier le gibier qug l'on sujipose ha- biter un champ non encore dépouillé, on se sert d'un long cordeau, garni de grelots , que deux hommes tiennent de chaque bout, et promènent au dessus de l'espace qu'ils ne veulent pas fouler. Le second des filets , spécialement consacré à la chasse des cailles, est, ai-je dit, la tira.eu de poids j)our ne ]ias trop apj rocher de terre, et pour que la caille, uisse passer et s'enj^ager sous la bordure du hlet sans reuconlrer d'obstacle. Lors- que l'oreille dit au chasseur que l'oiseau est sous son piège , il doit se hAter de reflaroucher , eu jetant «pielque chose, pour que la caille , cherchant à s'eu- vcler , révèle ainsi l'endroit où elle est pai'veuue; alors, encore, il faut y courir et s'en saisir avec une grande prestesse , pourempécher que legihier ne continue à se glisser par dessous la tirasse; ce qu'il fait quelquefois avec beaucoup de ra- pidité. 11 n'est pas très-rare de prendre des cailles sous le traîneau avec lequel on chasse aux alouettes , et que j'ai décrit à cet article; niais , si l'on porte exprès ce lilet dans un champ où l'on sait que les cailles se remisent , il sera bon de laisser pendre par derrière des bouchons de paille qui, rasant les chaumes, for- cent la caille à se lever. Onpeul se dounerle plaisirdetircr cet oiseau au fusil, eu l'attirant avec l'appeau jusque vers (pielqu'euoh pétalées , de la lélralynamie siliculeuse , de la iamillc des crucifères, qui a j^our ca- ractère un calice de tpiaire lolioles con- caves et caduques ; une corolle de quatie pétales à onglet étroit et à sommet ar- rondi, six. élamines,ilont deux, plus coui-- tes ; lui ovaire supérieur ovale, chargé d'un st^ le à sligmale oblus. Fleurs, polypélales , portées par des pédoncules d'un pouce tle longueur , tbr I anl des épis clairs ou lùciies aux exlrénnles des branches: elles sont com- posées d'un calice ])eu couvert et à quatre fulioles ; de (paire pétales jan- iifàtres et eu croix; de sixélanunes,deuK courtes et ipialre longiu;s , avec des anilu'ies sinq^lcs ; d'un gernie sujiéiicur et ovale, cl d'un sl>le conique ou en alêne, pcrsislaul et termine pjr un slig- male obtus. C A M 291 Fruits. Les silicules de la plante sont petites, ovoïdes, ou en forme de poires , plus larges dans leur ])arlie supérieure , bordées et couronnées lU sonunet jjar le style de la (leur ; chaque silicule est à deux loges, et renferme dix à douze petites semences ovoiJes et rouges. Feuilles. Elles sont un peu velues, vertes, molles et ])ointues , embrassent la tige par leur base, où elles ont deux petilesoreillettes;leurs bords sont légère- ment dentelés. Port. La lige est droite, cylindrique , et rameuse vers son sommet ; ses ra- nieaux sont lisseset renqilisd'unemoellc spongieuse. Lieu. Rien n'est moins rare aux envi- rons de Paris : elle «roit nalrn-ellement dans les seigles , les orges cl les avoines. Propr-iftes.FjUe est cultivée iiour fa graine , dont on relire , par expression, une huile bonne à brûler, pour les cuirs et pour les laines. La cameline change de nom selon le canton où on la cultive ; dans les pays circonvoisins de Calais , ou l'appelle caniomen ; dans la Picardie , ciunor- Tiille ; et dans d'aulres , sésame lï Al- leniagTie. Elle s'iippeicoil ilans tous les lins, parmi lescpiels sa graine se mêle. Les cultivateurs , à la vérité , ne -e ] Jaignent pas du donnn 'gr qu'elle leur cause, parce qu'on peut la rouir et la bler avec le lin; cependant , il laul l'a- vouer, si la graine de camel ue s'y trou- yoit dans une certaine cpianlilé \ ils ne manqueroient pas de chercher et de trouver les moyens de s'en débarras- ser , vu que sa filasse est bit n inférieure. Dans les campagnes des en\iic)i)s de Bethune et de Sanil-Omer , on culiive beaucoup de cameline ; elle est destinée à remplacer le lin , le colzi, les pavots ou (Tcillels que l'inleni] érie des saisons a (lélinils , lanlol par des g cédeutes aj^ant détruit un grand nombre de noyers cl beaucoup iroliviers, na a songé à réparer cette perle, en mîn^- lanles qui portent le nom de camomilli: , il n'v a agc 044.) Le silence île Rozier sur les différensmovens pratiqués pour engrais- ser cet oiseau , le plus facile à élever dans les lieux frais un peu aquali(|ues, et le commerce étendu qu'on en fait , semhlent juslilier la nécessité d'ajouter à cet article du Cours complet quelques observations rapiiles sur les avant;iges «pie C A N €[iieles liabilans des campagucs peuvent en reliiLT. On peut aljandonner les ranarJs à eux-mêmes une partie de l'année; avec fes oiseaux, il n'y a rien de perdu dans une ferme; les criblures et halayires de greniers, les farineux fermentes et ceux »ous forme de pain, les résidus des bras- series , des bouilleries et des amidonne- ries, les herbages, les racines potagères, les fruits, tout ce cpii approcbe du char- nage , sont fort de leur goût et concou- rent si ngulièremen là accélérer leur crois- sance, pourvu que les alimeus qu'on leur donne soii^nt un peu humides ; ils ont mémea tient ion, (piand l'eau est à leur ]ior- lée,de les y (rcmper : aussi aim ul-iJs de jnédilection la pomme de teiie, et l'a- l-on substituée dans (juelqms endroits , avec jrofit, au mais et à l'oi'gc. C'est à cause de cet attrait pour riiumidilé qu'ils se plaisent dans les prairies et dans les pâturages. La grosseur du canard varie infini- ment; il y en a rpii , dans le cercle de liuit à neuf semaines, pèsciit jusqu'à sept à huit livres , tandis que d'autres du même âge et tle la même espèce , u'ac- t{uièrenl point la moitié de ce poids. Leur gloutoiuierie fait qu'il n'est ]>as nécessaire de les chapouner pour les eugraisser. Quoique cet oiseau chérisse sa liberté au iiessus de tout autre bien, et qu'on ait remarqué qu'il pouvoil aisément s'engraisser sans être renfermé, l'expé- rience a cependant prouvé qu'on y par- vient pluslôl en lemettanl sousune nuic, en lui administrant une quantité suffi- sante de grains ou de sou gras, et un peu d'caupour humecter seuleiueul son bec; aulienu lit il pourroit se noyer. En A ngltterrc, on engraisse les canards au moven de la drèche moulue et j'éuie avec (lu làil de beurre ou de l'eau. Dan* la Basse-Normandie, c'est avec de la fa- rine de snrra^in, douloufail des gobbes. Tome XI. C A N 297 ave;- lesquelU S on les gorge deux à trois fois ])ar joiu-, pendant uuc qu.nzaine ; au bout de ce temps, ils sont b >ns à vendre un prix qui paie au moins les frais , si on saisit le momout de s'en défaire à y)roj)OS. Dans le Languedoc , quand les canards sont déjà gras , ou les renferme par dix , dans un endroit obscur; le malin et le soir, une servante leur croise les ailes, en les plaçant sur ses genoux, leur ou\re le bec avec la main gauche, et leur remplit, avec la droite, le jabot de mai-< bouilli; dans celle opération, il arrive (pie plu- sieurs meurent suffoqués ; mais ils \\'it\\ sont pas moins bons, pourvu qu'on ait la jirécaulion de les saigner au moment (ju'ils expirent; ces malheureux animaux ])asseut ainsi quinze jours dans un état d'oppression et d'étouffemeut rpii leur fait grossir le foie, les lient toujours hale- tans et presque sans res[)iration , cl leur donne enfin cette malalie appelée la cachexie hépalique. Quand la cpieue du canard fait l'éventail et ne se réunit plus , on connoît qu'il est assez gras, alors on le fait saigner et on le tue. Le canard est un excellent manger, et le mets le plus ordinaire des gens aisés ; mais il faut qu'il soit jeune, et plutôt étouffé que saigné : à la vérité , il a alors la peau lort rouge, et les culli\ateurs cpii en élèvent pour les vendre sont forcés de les saigner avant de les exposer au marihé , pour éviter le sou[)eou qu'ils sont morts natiuellement. On sale quelquefois les canards en- graissés ; deux jours apiès les a -oir tués, on les Icnd p ir la partie inférieure et on enlève les cuisses, les ailes et la chair qui recouvre le crouiiion .el l'estoîiiac; on inel le tout avec le cou, le boujL du croupion et l'estomac dans un saloir , et on les laisse couverts peu laiit (piinzc JOUIS, après quoi on les divise en (pialrc «juartiers,a> anl soin le les pujiier de clous de girolle , et d'^ jeter t|Uel(pics épiccs. l'p 298 G A N Il n'y a point de nation qui ne fasse un commerce de canards , d'autant plus Jiicralif , qu'ils s'accommodcnl de tout , uesonl pas snsceplibJes de maladies , et que, s'ils muent comme lesautres oiseaux de la basse-cour , cette crise périodi(|ue leur est moins funeste ; elle ne dure (juelquetois qu'une nuit. Les Chinois, sur-tout , sont ingénieux pour les élever. Beaucoup ne vivent abso- lument que de ce couimerce. Les uns achètent les œufe , et. les vendent; les autres les font' éclore dans des four- neaux, et trafiquent leurs couvées : il y en a enfin qui s'appliquent unique- ment à élever les canetons. Quelques Anglais , à l'imitation de ces peuples , se sont aussi attachés à perfec- tionner cette éducation. Leur méthode consiste à entretenir un petit nombre de vieilles canes , et à donner les œufs à couver à une poule , pendant huit à dix jours seulement , après quoi ils les en- terrent dans du fumier de cheval , avant soin de les retourner sens dessus dessous, de douze en douze heures, jusqu'à ce qu'ils soient éclos. C'est ordinairement depuis le mois de novembre jusqu'en février, qu'on les apporte à Paris, plumés et effilés , ])our les mieux conserver. Le canard de Rouen payok aux entrées le double de ce qu'on exigeoit ytonrle canard ùarl'o- à'ér. Celte différence ne venoilpas seule- ment de son volume, qui est en eîTet plus cousidéi'able, mais encore relative- ment à la qualité desa chair plus estimée; Je premier se rapproche ^a la volaille tle fome engi'ùisséc , çt Je second lire sur le gibier aquatique et sauvageon. Les canards dé la gi-ande espèce sont plus beaux dans lalSormandie, que tiaus tout autre canton de la France. Les Anglais viennent souvent eu acheter de Vivaus,daiîs les environs de Houen,pouc eh enrichir leurs basses-couis, , et perfec- lionuer leurs espècci dégénérées .. pu C A N abâtardies : ils les mettent dans des parcs clos , pour prociuer à l'opulence les plaisiis d'une chasse exclusive. Les canards alois sont un commerce poiu- les capitaines caboteurs de cette nation , qui , en passant pour retourner chez eux , les veuilent aux riches pro- ])rietaires , assez sages pour résider dans leurs domaines. I^ profit des exporta- teurs dépend de la brièveté et du beau temps de leur trajet, qui préviennent ])lus ou moins la mortalité de leurs passagers. Le canard d'Inde ou de Guinée est un assez médiocre manger , à cause de la forte odeur de muse qu'il répand. Il faut luisupprinier, lorsqu'il est tué, le croupion, qui est le fover où réside cette odeur ; les métis la perdent pres- que entièrement : peut-être est- ce celte odeur qui empêche que les canards doniestiipies mâles ne s'apparient avec les canes musquées. Au reste , les œufs, la chair, les plu- nies el la fiente des canards sont un assez bon revenu de la basse-com, pour fixer l'alteution des fermieis dans les cantons où les prairies, jointes à rhuniidjté du sol , peuvent favoriser l'éducation de ces oiseaux, et devenir une branche essen- tielle d'industrie agricole poiu" leurs lia- bilans. ( Pakmemier. ) CAN/VRD SAUVAGE, {Jnas hos- chas Lin. ) C'est la souche des nom- breuses tribus de canartis qui peu})lent nos basses-cours. Le^ ornilhologistcsran- gent ces oiseaux dans le genre du même nom , dont les caractères sont : le bec la- melleux , dentelé, convexe et obtus; les nariuesovales; la langue ciliée «t obtuse; les pieds palmes ; les trois doigts anté- rienis unis par îles membranes entières, et celui de ilerrière dégagé. Ce geni-efait part ie de Tordre îles oiseaux palmipèdes , qui ont le corps à ])eu près conique, un peu cQîup.rimé sur le pian vertical , el les C À îv floigls dcspicds joints par mie large mem- biane. Le mâle fie l'espèce du canard sau- Tage se dislingne par les riches couleurs qui brillent sur son pluinai^e, cl par tine peli'.c boucle de plumes relevées en deini- ccrelé sur le croupion. Un petit collier blanc sépare le vert d'émeraude dont la tèle et la moitié du cou sont parées, du beau binn jiourjné rp'.i couviele bas du cou en devant , ainsi que la poitrine ; le crou];ion est d'un noir cbani^canl en \erl foncé, et le reste du corps est rayé de noirùtn- sur un fond gris. Celle der- lu'ère couleur est celle de la queue et des ailes; mais celles-ci jiortent sur leur mi- lieu nue bande d'azur avec une double borihire blanclic et de bleu velouté. Les yeux sont bruns , et les jandjcs d'un orangé vif; un mélange de jaune et l moins brillant ; et , à l'exception de la tache de l'aile qui a de l'éclat , moins ce- pendant que dans le mâle , son plumage ne jiréseule que deux nuances ternes et sombres , le bruu, et le gris teint de roux. Les canards Toyagent pour ainsi dire sans cesse ; ils passent et repassent d'un pays à un autre , et on les voit ilans pies- t|ue toutes les parties du monde. Ils vo- lent ]iar troupes rangées en triangle ré- gulier ; leur vol est élevé , silllant , et il ne s'exécute gnères que pendant la nuit. Les conlrécsles plus septentrionales sont leur vraie ]>alrie; ils ne viennent dans les pa>s tempérés qu'au commencement de l'hiver, et ils y sont les précurseurs des frimas. Les bords de la mer , les marais, les étangs , les rivières sont les lieux où ils vivent presque toujoTirs ])lusieurs ensemble. I^orsquc la gelée durcit la sur- face des eaux dormantes, ils gagnent les sources et les courans; niais, dans les cli- mats du nord , ils se réunissent en pro- digieuse (piantité , et ils Y couvrent les lacs ol les rivières; c'esl là qu'avaul la fiu C A N 299 de nos hivers , ils se rendent de foules 1>arls ]'oni- v nicher. Opendanl ils n'a- (andonnent pas tous les eaux de nos con- trées ; on y en trouve peiulant l'année entière; ils y font leurs couvées; ils y restent , par exemple , en assez grand nombre dans les étangs de l'Auvergne , pour que les liabitans des villages voisins puissent faire , en été , une ample pro- vision des oeufs fie ces oiseaux. Ces œufs , qui sont fort bons à man- ger , forment une ressource importante jiourquelqucs nations. En Islande, on les amasse j)ar milliers, et au delà de ce que les habilans peuvent en consommer. Au Tonquin , on les conserve avec wnc pâte composée de brique pilée et de sel , dont on les enduit ; mais ou n'en mange que le jaune , qui sert d'assaisonnement à d'autres mets. A l'éjjoque des couvées, Ips canards s'apjianent , non sans que les mâles se soient livré de rudes combats pour la possession des femelles. Les deux sexe» sont aiu'més d'une égale ardeur , et ces oiseaux sont aussi lascifs que voraces. Leur nid consiste en joncs plies ou cou- pés , et ils le posent plus ordinairement au milieu des eaux, sur des touffes de ! liai) tes aquatiques , ([uelquefois dans le^ iruyères, sm- des meules de paille , et même sur de grands arbres. Dans quel- que position que ce nid soit placé. Ta fe- melle a soin de legarnir , à l'intérieur, du duvet qu'elle s'arrache elle-même sous ]f vcnlre. Elle couve seule pendant trente jours; le même jour voit éclore les cane- tons (i'œufs obtus et blanchâtres; chacpie cotivée est communément de seize petits qui, presque au'^sitôt Iciu* naissance, vont à l'eau avec leur mère. Si le nid est dans un lieu trop élevé , pour que Ics^ion veaux nés puis-eut en descendre sans risque, le père et la mère les prennent à leur bec et les transjiortcnt à l'eau l'un après l'autre. Les canetons, long-temps coii- terts d'un duvet jaunâtre , ont bientôt l'p:: i3oo C A N pris loul leur accroissement , qnoiqn'ils ne soient ]ias en étal de vcjier avazil trois mois ; ou leur donne alors le nom de lialhrans. Ceux qui naissent en Lor- raine ont les ailes assez formées et assez fortes, au mois d'août, pour voler : à la Saint- Laurent y (lo aoi'it) Italbran volant j Y dit - ou proverbialement. Si l'on veut faire la distinction d'un jeune canard saunage et d'un vieux , il suffit d'examiner les pattes ; celles du jeune oiseau sont d'uu orangé pâle, au lieu que cette couleur est vive sur les jambes clu vieux canard. En arrachant nue des grosses plumes de 1 aile , ou connoît en- core si le canard est jeune , à la mollesse et à la sanguiuolence du bout de cette plume. La voix du canard est, comme on sait , rauque et résonnante ; les femelles ont le babil plus varié et plus bruyant que les mâles. Ces oiseaux se nourrissent de petits poissons , de grenouilles , d'in- .sectes , de blé , de glands , de lenliculc commune, et d autres plantes aquatiques. Yeul-ou n'être pas trompé lorstpi'ou achète un canaril , et ne pas être exposé à faire emplette d'uu canard domesti([ue au lieu d'un canard sauvage? il faut sa- voir que les formes du canard sauvage sont plus élégantes que celles du cananl domestique; et cette différence tient au développement que le premier peut tlon- ner à toutes ses facultés , dans son état d'indépendance ; tandis que le second , réduit à se traîner dans l'esclavage et dans la fange , s'est déformé à l'extérieur , comme avili dans son iustmct. Le canard sauvage se reoonnoit encore aux écailles d'une grandeur égale , lines et lus- trées , dont ses pieds sont recouverts, à ses jambes déliées, aux membranes moins épaisses, aux ongles moins obtus et plus luisans. Apprêté sur i>os tables, il est aisé de ne pas le conibndre avec le canard domestique , dont l'estomac forme un au^lc sensible, au lieu que celle partie C A N est toujours arrondie dans le caiiard sauvage. On peut élever des canards sauvages dans les basses-cours, soit en les y niet- tant fort jeunes , soit en faisant couver des œufs par une cane domestique. Les canetons s'apprivoisent assez bien; mais si on ne ]>renpelaiits ou canards vi- vans , dont la voix serve à amener aux pièges les passagers : ces appelants, pour leudre un bon service , doivent être de race sauvage , pris Jeunes et élevés paniii ceux de basse-cour. Loi'squ'on a pu se 1,rocurer des petits de cette espèce , on es rend sédentaires , en leur brûlant le bout des ailes, quand elles commencent à se former , ce qui a lieu environ à l'âge de trois mois. A défaut de canards sau- vages pour servir d'appelants, on peut enq)loyer des canards domestiques dres- sés à ce manège. Chasses au fusil. Les manières diverses de ciiasser les canards au fusil ne sont, à proprement parler, (ju'un affût conti- nuel , mais dont le moment, la durée, les préparatifs, enfin les accessoires, varient à l'infini , selon les moyens du chasseur et la nature des lieux (pi'il fVéquenle. Il est pour cela des méthodes particulière", à certaines régions et à certaines localités; il en est de plus générales et applicables à peu près à toutes les circonstances. Lors(jue , dans l'intérieur d'un j)ays , il ne se rencontre que des étangs de mé- diocre étendue, et de petites rivières, lieux qui n'allirent guères que le canard sauvage proprement dit, on peut, en se promenant aux heures et aux saisons propices , au bord des eaux, espérer d'y lenconirer ce gihier,et lui faire une ehas>c fructueuse. Si l'on a découvert , en été , une couvée d'hal brans qui iléjà con.- mence à voler et fré((ucnle fpiel(|u'eau «Lormaute,ilfaut,dès le grand malin, en G A N Soi battre les bords, où l'on est sûr de les rencontrer barbotant parmi les herbos; ou les y retrouve aussi volontiers vert l'heure de midi ; ils se laissent approcher d'assez près pour les tirer Irès-commo- dément. Quelques auteurs de traités de chasseconseillenlnéaumoinsde se servir, en cettecirconslance,de la vache artiji- ciellc, ( ^o^ e:;ce mol) précaution utile, si l'on veut, mais qui , dans ce cas, ne paroit pas d'uneabsolue nécessité. Quand on peut parcourir en bateau l'étang fré- (pienté des halbraus, il est facile , à toute heure du jour, de les y poursuivre et de les faire lever du milieu des grandes her- bes qui les cachent , et où ils reviennent sans cesse après avoir fait une tournée vers les champs. Leur destruction de- vient plus facile encore , si on a eu le bonheur de tuer la mère, car alors, luu; cane domestique , qu'on attache par la patte au bord de l'eau , réunit autour d'elle, en canelaut, toute la couvée de- venue oi-phelme; si alors on ne veut pas se servir du fusil, on peut placer autour de la cane tics hameçons appâtés conxuie il convient, et où les petits se prendront tous. ( Voyez., plus bas, la chasse aux hameçons.) Dans les commencemens de l'auf oniue, et lors de l'arrivécdes canards voyageurs, les étangs et marécages redeviennent , pendant le jour, leurs retraites habi- luelles; ils s'y tiennent à l'abri des joncs, et autres herbes aquatiques ; c'est alors que, siplusieiu's chasseurs se réunissent, les uns peuvent se tenir sur les bords, les autres les parcourir, ou même avan- cer dans l'eau à l'aide d'un balelet, s'ii est possible, et forcer, avec des bâtons ou des pierres, le gibier à se lever des lieux présumés sa retraite. Il est bon de remarquer (pi'il n'est pas besoin de pré- cipiter son coup de fusil sur le canai-J qui part, attendu <|u'il ne s'éloigne pas,, en s'eulevani, connue un gibier «pii lile droit. C'vsl une règle établie pavmi 1«3- 3o2 c A :< chasseurs, qu'on a autant de facilité (l'a- juster nu canard qui se lève à soixante pa«, qu'une perdrix qui part à trente. L'iiiver , lorscjne les gelées cominen- rcnt, c'esirépcwjuedel'<'///'/î^ strictement dit. A la laveur de la brune, on attend , .nu hoi'd des eaux , la descente des ca- nards ; ils viennent s'a' jeter au déclin du jour, et on ])eut les tuer soit au toi , soit à leur chute dans l'eau. Celte chasse est ordinairement très-favorable , parce que les canards , au moment des premiers froids , sont dans luie grande agitation, et circulent avec beaucoup plus d'acti- vité ; enlin, lorsque la gelée, devenue plus forte, leur a retiré leurs asiles ordi- naires , on les attend avec succès aux fontaines abritées et aux eaux chaudes et petites rivières que la glace ne couvre jamais. Leur perte y est d'autant plus assurée , que ces endroits , seuls propres alors ii satisfaire leurs besoins , sont plus rares, et par là mènie !e point d'un plus nombreux rassemblement. L'heure du matin est prélérablepour battre les bords des petites rivières tpii ne gèlent point. On V trouve infailliblement les canards enfoncés dans lefr cavités et sous les ra- cines des arbres prolongées dans l'eau : c'est là qu'ils cherchent toutes les espèces de petits poissons dont ils font leur nour- riture , et qu'ils se laissent approcher de très-près, attendant souvent même, pour partir, que le chasseur soit passé. Quel- ques Traités , particulièrement VA^icep- tolo^ic française , recommandent la mé- thotlc de tirer le canard sauvage à la fa- veur d'une lun\ière disposée en réver- bère. Ce dernier ouvrage a acquis assez d'autorité, pour (ju'on puisse le citer avec conliaiice ; cejiendant je remar(|uerai quep!usieurspiiiliiiensn"accoi"dent pas à cette chasse la même laveur; qiioiqu il en soit , Aoici en quoi elle consiste : l'essai n'en est ni difficile, ni dispendieux. L'on a un chaudron de cuivre bien i»eltojë et bien claij' en dedans , et une c A :y casserole de tcire ou quelque rase sem- blable qu'on remplit de suit ou d'huile, et qu'on garnit de trois ou tpiatre mèches ; on voit que c'est une espèce de lampion. Avec cet attirail, on se l'end, sur-tout pendant les nuits d'automne, sur le bord des rivières ou des étaiigs ; on allume son lampion qu'on place à la gueide du chaudron, soutenu par un des chasseurs, de manière que le reflet de la lumière aille jouer sur l'eau, environ à la portée du fusil. Non seulement les canards , mais encore les autres oiseaux aquatiques sont attirés par le fantôme lumineux qu'ils saluent de leurs cris, comnie si c'étoit un rayon de l'aurore naissante. C'est , pour les chasseurs armés de fu- sils , le signal d'avancer doucement, et avec précaution , se tenant toujours dtr- rière Je porte-réverbère ^ pour ne pas se faire appercevoir des oiseaux qui com- mencent à jouer et qu'ils peuvent alors ti- reràleur aise.Siun liommeseulentreprc- uoit cette chasse, il faudroit qu'il fixàlsoa chaudron à quelque pieu, derrière lequel il se ticndroit, ajirès avoir placé son lani- ])ion convenablement ; niais il scroit obligé de transporter son attirail à chaque coup de fusil qu'il lâcheroit , parce cpie le gibier ne reviendroit pas au même lieu et au même piège. Ou peut aussi ,' dit-on, faire cette chasse sur les rivières, au moyen d'un bateau couvert de ro- seaux , et dans lequel un ou plusieurs chasseurs se laissent dériver au courant, après avoir ajusté sur le devant une lu- mière quelconque , ou un réveibère du genre de celui qui vient d'être décrit. Dans les pavs voisins de la mer, les canards sauvages, et autres oiseaux aqua- tiques qui se rapprochent de cette espèce, passent régidièremcnt, le soiret le matin, de la mer aux eaux douces qui l'avoi- sinent, et de celles-ci à la mer. Ce pas- sage habituel donne encore lieu à des afiVus très-]irofifables au chasseur cx^ie- rimt'uté» 11 a soin d« se cacher, au déclin C A ^' flu jour, dans des trous et des caljancs,au Jjord des marais naturels ou des mares pratiquées dans deshas-londs pour rece- voir et retenir les pluies. Pour y attirer ])lus sûrement le giJîier, on place autour de soi des appelmiis vivans ou tout au nioius des simulaeres d'oiseaux laits de terre ou debois j)eint , ou même de peaux, d'oiseaux empaillées; ees machiues s'ap- j)ellent/6ir//ze.yen quelqueslitux, étalons dans d'autres , se posent sur des piquets enfoncés dans l'eau, on Uottent à la sur- face, quand elles sont failesde mat ières ca- pablesde surnaqer.Lematinj elà l'heure du retour des oiseaux veis la mer, on les attend sur les bords, dans des rochers ou des huttes faites de pierres et recouvertes de varech ou de terre. Ces mêmes retraites peuvent aussi servira l'affût du soir, pour tirer le gibier à la sortie de la mer. On peut enfin les fréquenter encore en plein jour , soit aux marées basses, lorsque les oiseaux aquaticpies viennent chercher sur la vase le frai, les petits poissons, les herbes marines , etc. ; soit par les grands vents qui les obligent à quitter la mer où ils ne ])euvent se tenir à îlot, et à cher- cher un abri dans les prairies et les ma- rais voisins. A la suite de ces notions générales, où j'ai rassemblé les détails les ])lus essentiels et jiropivs à guider, à peu ])rès par-tout , la marche du chasseur qui veut tirer les canards sauvages, j'ai cru devoir placer ([uelques méthodes plus particulières à certains endroits , et pres- que exclusivement adaptées à leurs loca- lités. Leurs avantages m'ont paru les rendre dignesd'ètre connues, et peut élic, par suile, imitées par des propriétaires dont les possessions oflViroient des cii- conslances et des localités approchantes de celles où ces méthodes sont si licu- reuseinent appliquées. Un des cautons de France les pins riches en oiseaux a(|uali(pies, et cpii suffit en grande parlie à en approvisionner. Paris, est ce jiays C A r^ 3o3 OÙ Coule la Somme , depuis Amiens jusqu'à la mer. 11 s'y pratique, en Ir'autres chasses, celle tlite à la luUic ; elle passe pour une des plus destructives des ca- nards. La liiitùc est une petite cabane basse pouvant contenir un ou deux hommes seulement. ( )n la forme de bran- ches de saule recouvertes de terre , sur laquelle on pla(|ue du gazon. Sa ]>Iace doit être à la proximité d'un marais , et sur le penchant d'une mare nalureiie ou artificielle de cin(iuante à soixante pas de diamètre , et ou l'on ])uisse conduire l'eau d'une fosse voisine , s'il n'y eu séjourne point naturellement une assez grande quantité. Le pied de cette hutte doit baigner dans l'eau ; mais son inté- rieur doit être assez exhaussé pour que le chasseur, que dans le ])ays on nomme hiitteur , y repose à sec. Son é(juipage se compose d'une couverlnre pour l'enve- lopper dans les grands froids, et se cou- cher sur la paille élemlue tlans la hutte , d'une paire de bottes impénétrables à l'eau, d'un barbet dressé a aller chercher les canards et autres oiseaux tombés sons les coups de fusil, d'un fiisil de gros calibre ( u d'une canard ière, armes dans lesquelles on peut forcer la charge de poudre et de i)l(>mb, de manière à ce c(ue souvent un seul coup abat douze ou quinzcpièces ; enfin derpialrc à cinq ap- pelants ou canards demi-sauvages, demi- privés , parmi lesquels un ou deux TiiAIes . et (|ue]qucfois de ces figures de canards plantées sur des piquets appelés étalons , et déjà décrites plus haut. Comme toutes les chasses aquatiques forcent souvent à descendre dans l'eau , je crois que le lecteur trouvera avec jilaisir la recctlc pour se procurer des bottes inijierméables. Dans une mixture encore choude de suif fondu avec de la cire, de 1 luiile on de la graisse de lard, on verse de la léré- benlhme; on recouvre le fout, et on le couseno '-Lms un vase c'sacrcnieni bon- ;b4 «^ ^ ^ elle. Pour s'en servir, ou verse de ce mélange , autant que l'ou croit eu em- ployer , dans un poêlon, et on le fait cLaulïer ; les bottes et souliers doivent Ggalemcnt être rhauffes, et sur-tout bien secbcs, après quoi ou les enduit de celle cire avec un puiceau qu'il est nécessaire d'avoir laisse tremper. Ou a soin d'en bien remplir les coulures. Après celte courte digression, je re- viens au liutteiir , que nous avons laissé niuni de tout son attirail. Sa chasse com- mence au mois de novembre, et finit au Carême : elle n'a lieu que la nuit, excepté loulefois pendant les premiers jours de la gelée ou du dégel. A ces deux époques, on ]icut/////^/Î6'ravec fruit pendant le jour, parce que les canards reçoivent de la tem- pérature dominante le sentiment d'une agilalion inquiète, qui ne leur permet pas de reposer. Le clair de lune n'tst ])as non plus uu moment très - favoiable , Ï)arce que le gibier, distinguant mieux es objets , esl plus méfiant et approcbe moins du piège où il est nécessaire de l'allirer. Mais, quand le chasseur a pris un temps convenable, il place sur l'eau sa Jorwes d'oiseaux. , attache plus près de luises appelants , (]u\ %on\. retenus Sar la patte à un piquet enfoncé à lleur 'eau; puis, enfermé dans sa bulle, il attend patiemment que les canards et autres oiseaux, attirés par ses appelants ^ TÎeuuent s'abattre sur la mare, où il les lire à la faveur des trous ou meurtrières pratiquées à cet effet à la cloison de sa cabane. Au défaut de butte , et princi- palement de terrain propre à la cons- truire, d'autres chasseurs se creusent des trous , le long des bords de la Somme , et , au mo"^en d'appelants attachés près d'eux, exercent sur les habitans de la rivière la même industrie que le hutteur sur ceux qui fréquentent sa mare. J'ai déjà dit que l'habitude commune aux canards cl autres oiseaux palmipèdes, fl.e.qiùllcr la mer le soir pour y retouruer c A :î le malin , pouvoit deleiiiiincr contre eux l'iieure et la pratique d'un afiùt avanta- geux. Cet aOùt s'exerce spécialement et d'une manière remarquable le long des côtes de la Basse- [Normandie, et particu- lièrement daus le canton ap[)elé le Colen- tin , où des niarais situés à une ou deux lieues de la nier offrent aux canards l'asile qu'ils recherchent en tmittant les grandes eaux. Dans ces marais se trou- vent des mares d'un demi-arpent ; à six ou huit pieds du bord, sur un massif, au milieu de roseaux et de jeunes plants de saule et d'osier , on construit une petite cabane recouverte en chaume, et si basse qu'un hommeàgenoux entouche le toit avec sa lêle. C'est là qu'un chas- seur, muni d'appelants qu'il arrête aux environs de sa cabane, et sur- tout de mâles de race sauvage, qu'il enferme avec lui , atlend le passage des canards aux heures du matin et du soir. Des qu'il en- tend ou apperçoit une bande de voya- geurs, il donne la volée à l'un de ses mâles qui se joint à eux , et, aidé des cris des appelants femelles , les allire à la mare où le chasseur s'est posté. On assiu'e que le canard privé qui fait pour son maître l'insidieux office de conduc- teiu" , a riubtinct de se séparer de la troupe qu'il a amenée au piège , et de se rapprocher de la cabane d'où doit pleu- voii" sur les étrangers le plomb meur- trier. Je citerai , en traitant la dernière espèce de chasse , un autre exemple de cet instinct. La rivière de l'Armance, qui prend sa source à Chaource en Champagne , donne aussi lieu , par la nature de ses eaux , à une chasse particulière au pays qu'elle arrose. Ses eaux , fraîches en été , sont chaudes en hiver ; elles se répandent ea plusieurs endroits sur de vastes prairie* très-unies et point entrecoupées de fossés ni de plantations. Lorsque ces prairies gèlent , elles forment uu grand plateaa de glaces » tandis que le courant même de C A N de l;i rivière n'est jamais interrompu. Aussi est- il alors le rendez - vous de bandes nombreuses de cauards sauvages. Les riverains iem- fout la rliasse au lïisil , au moyeu d'une hulte ouespèee dei^raud panier d'osier, large de Irois jùeds sur quatie, haute de six, et reeouverle d'uu enduil de lieule de vache el de i^Iaise. Celte hutte repose sur deux traverses, ou pièees d'équarrissage , fixées en croix, cl aux extrémités desquelles sont des rou- leaux placés de uiauière à tourner dans toutes les directions. Le chasseur armé de bolti's impénéliables à l'eau , d'iui croc de batelier , el d'un fusil ou canar- dière, pose ses pieds sur ces traverses, el, quand i\ veut changer dejilace, il appuie son croc sur la glace , presse de ses pieils les traverses, el se dirige où il le juge convenable. C'esttoujours verslesinèujes points de la rivière où l'on a ol)servecpie les canards se portent pendant le jour; cl là , le bruit de leurs niouv emens guide contre eux l'oreille et la maiu tlu chas- seur. Ces ex])éditions se font la nuit : on ne sort ]îoint de sa cabane pour ramasser sa proie à chaque coup de lusil lâché; on attend le jour pour recueillir tout à la fois. Les chasseurs d'un canton se ])arla- genl le cours de la rivière, et nul n'em- piète sur les limites de son voisin. Enfin, il se lait, sur la.'iaônc el dans les prauies c[ui l'avoisineut , une (hasseaux canards, sarcelles cl autres oise.'iux d'eau, qui pasac pour très-fructueuse , sur-tout lors(pie les prairies sont inondées, etqne l'on peut les paicourir en bateau. Ces ba- teaux sont construits exprès ])our cet usage; dans le J'ays, on les aj)pelleyci///- qneUcs , et d y en a de trois sortes : la j)etite, la moyenne et la grande. La pre- mière est en sapin, longue de Jix j)ieds au pins sur deux de large au fond , el un pied de boid. La seconde, construite en chêne, a, de longueur, jusqu'i (piin/e Eiedsjdeux et demi tle fond el un de ord.ridln,la troisième, aussieuchèue, Tome XL C A îî 3o5 a dix-hrtVrt àvin^t j>it'ds de long, trois au moin-i de large au fond, et nu pied el demi de bord. Les deux premières ser- vent par des temps calmes ; la troisième e.-t propre à chasser dans un temps de veut. L'avant de ces bateaux est garni d'un fagot de nieuu bois solidement at- taché , el dans lo milieu duquel on a mé- nagé un trou pour passer le bout des armes; ce fagot sert, de plus, à couvrir le chasseur el leramein-, assis à plat au fond du bateau. Les armes employées pour cette chasse sont connues dans le pays sons les noms de ccitiarrlièic et de grand j II s'il. Les chasseurs, outre le dernier, en. ont ordinairement deux de la première espèce'; l'une tWiegru/uIe caiiardière , et l'autre moyenne. La grande a jusqu'à sej)l })ieds de can<>a , el se charge d'en- viron une once tij poudre , el «le plomb à prcjpiorlion. Les deux ainincut :3o6 C A N mélangé , on enduit de cet apprêt des cordes d'une longueur proportionnée à Tespace que l'on veut tendre, et on en garnit quelqu'endroit recouvert de joncs et d'heibages que l'on connoît pour une retraite fréquentée des canards. Les cor- des engluées doivent être tendues roides au nioven de piquets enfoncés dans le marécage jusqu'à ce que leur tête soit à fleur d'eau, et on lessoulicnl élevées, ti'espace en espace, par de petites bottes de joncs, ou en les faisant passer sur les herbes rpii se rencontrent là naturelle- nieul. On j)eut , de plus, appâter les en- Airons de nourritures rechercbéesdcs ca- nards ; mais nïéme , sans cette précaution , si l'endroit tendu est fréquenté par eux , il ne manque pas de s'eu trouver quel- ques uiisarrclesparlcsailcsctleS])lunies, et qui Unissent par se noyer à force de se débattre. Il n'est pas sans exemple de trouver ])ris à ce piège d'autres habitans des marais, et particulièrement des poules d'eau. Aiix^ hameçons. Ce piège se prépai-c an moven d'iianieçous à double erocliet, connus sous le nom à^haineçons à ca- nards, on à broc/ieU. On les appâte de diverses choses, et notamment ile chairs crues , de mou de veau , de vers, de gre- nouilles , de petits poissons, ainsi que de âlands et fèves, et sur-tout de morceaux e pommes presque pourries , dont ou a remar<[ué, dans les pavs à ponunes, cpie les canards étoient très-friands. Les cordes auxquelles ces hamecfuis sont al- lacliés, doivent elles-mêmes tenir à des pi- c|ue(s bien enfoncés sous l'eau, et avoir assez de longueur pour que l'appàl nage à la surface. Ou l'y retient, lorsque cela est nécessaire, en le plaçant sur un petit morceau de liégc qui lui sert de table et de support. 11 tant aussi eu laisser «piel- qucs uns dormir sous l'ean, pour éviter ruuiformilé du ]Mège , et mulliplier ses cbames, et , par la même raison, ne |>as disposer ses piquets avec trop de régu- C A N larité. C'est encore une bonne précau- tion de répandre, cjnelques jours d'a- vance, aux environs de l'endroit où l'on veut placer ces hameçons, des appâts iu- uocens qui familiarisent le cananl à manger dans cet endroit , et l'acrou- tUMient , par le succès du régal qu'il y aura fait , à s'y livrer avec sécurité à ses apjiélils gloutons. Quelques auteurs conseillent d'atta- cher tous ces hanieçonsdans la longueur d'une seule corde tendue par ses deux extrémités. Cette méthode, imaginée pour s'épargner la peine de tailler (juelques piquets, est mauvaise, en ce qu'un seul canard pris , agite, en se débattant, tous les hameçons , et peut par-là emjiécher toute une bande d'approcber du piège et même l'avertir de s'envoler. yiii.x. collets ou à la planée. Il faut , pour cette cbasse, se précautionner d'une assez grande quantité de collets , ou la- cets , une centaine, par exemple ; on les fait de crin retors en cordonnet , et on les proportionne à la force de l'oiseau contre lequel ils sOut ])réparés. Ces col- lets s'atlacbent à des piquets (ju'on en- fonce dans l'eau , à proportion de sa profomleur , et de manière à ce que les collets surnagent pour la plupart ; quel- cjues uns aussi ]ieuvent être enfoncés entre deux eaux. On sent, qu'en général , la longueur des piquets employés pour les diverses chasses aux canaixls , est ar- bitraire et proportionnée au ]dus ou moins de dureté et de ténacité du fond (pii doit les recevoir. Ce cpii doit guider le chasseur, c'est d'obtenir (pi'ils soient assez fermes pour ne ]iouvoir être arra- chés par le gibier, lorsqu'il est pris au la- cet; et, si le fond ne permeltoit pasdeca- chcr la têlc du piquet sous l'eau, il fau- dioit la recomnicriierbes ou de roseaux dont l'aspect u'inspii àt aucune méliance au cananl. Les bords des rivières ou marais, les ]nés inondes à la suite d'uue pluie ou d'un débordement, sont des C A ?T ÎDCalités favoral>les poiu- y disposer les collels. Un y jtUe loiil autour , pour amorce ordinaire, du blé cuit dans de l'eau couiuiunc ; el, comme il a été re- marqué plus liant, il est bon de lépaudre cet ii|>pàt plu>ic-urs jours de suite avant d'avoir tendu ses collets. Pour que le blé soit plus aisément trouvé par les canards, ou nettoie , s'il est possible , le l'ond de l'eau; ou bien encore, on a la ])ré- caulion d'eu couviur des tuiles enduites de glaise , et que l'on ]>lace sous l'ouver- ture du lacel.On peut taire de ces mêmes tuiles le support des collets , en les per- çant à leur milieu d'un trou propre à re- cevoir tpialrc branches de (il de fer que l'on tord ensemble dans une partie de leur longueur , et dont on replie les quatre ex.trémifés supérieures en croix , ea les terminant tout au bout par x\n erocbet, où l'on attache les lacets. Les extrémités inférieures forment sous la tuile nu anneau, tant pour em])éciier le ni de fer de soitir de jilace , que pour servir à passer une corde , au moyen de laquelleou enlile,àquelquedistaneerun de l'autre , plusieurs de ces appareils. Ce dernier soin est indispensable pour ar- rêter les tuiles qu'un seul canard prispeut déranger eu se déballanl. Je crois, au reste , que cette es])ére de ]>iège n'a rien de ]>lus utile qu'un simple picpiet, et est plus diflieilf à préparer; (pie irail'eurs, le piipiet offre l'avantage de plus de so- li'hlé, fpi'il se prêle àservir par-tout, par la facilité de l'cidoncer à toutes jirofon- deurs. On peut d'ailleurs nudliplu-r les lacets autour du mènxe picpiet en jier- canl s:i lèle en croix , et la traversant de deux l>à(onsaux(piels on attache les cor- des des eollcis : par-là, on peut ]iixMidie ]>lusieurs canards, et niême d'autres oi- seaux , les lins à côté des autres , sans f[u'im prisonnicr]iU'.sseservird'exemple tl d'avertissement à son voisin. yfii.r collrbs à ressort et. an.r pi/ircs. Les collets à ressort , et les pinces dites C A N 3o7 d'EhnsIu', du nom de leur inventeur» sont deux inslrumensdonl le mécanisnie est à peuprèssemblable; leur diftérence est dans le moyen aj)|ili(pié à arrêter le gibier. Un collet à ressort se lait d'un fort (il de fer tourné trois fois à froid, en spirale, autour d'un b;\ton iPune gros- seur convenab'e; ccipupréscntelaiorme de troisauneaux concentriques s'élevant exai'temenl l'un sur l'antre; le reste du fil fie fer, qui n'a])oint été emplo>édans ce contournemeul, s'étend de gauclie et de droite en deux branches égales , ter- minées cliacure par un oeillet; ce qui présente assez bien la forme d'un arc. Cette machine seposesinunepetite plan- che qu'on appelle sa basa, un peu plus longue qu'une seule des branches, à par- tir du niilieu de l'anneau ou de la spirale (pii fait le ressort; et cet anneau est ar- rêté à l'une des extrémités de la planclie sur laquelle il est placé iliamétialeincnt, au mov en trune simple; ficelle, ou, ce (pii vaut mieux, d'un lildefer]>lus menu, ([iii embrasse la sjiirale cl s'enfonce Aa\\& la ])lanche. Par les teillels, formés an bout lies bras du ressoit , ]iasse un collet de crin ou de soie, ou même d'une bonne ficelle, précisément assez, long j^our que lenœudcoulant tpii le termine soit sérié, ]iar l'extensKm y\\\ ressort, contre un an- neau de fer fixé à l'autre extrémité de la hase ou planche. Un peu au dessus de cet anneau , la hase est légèrement ëchan- crée lie chaque côté; ce cpii forme deux crans dont on va voir l'usage. Pour ten- dre ce piège , on a une dernière pièce appelée inarchctte. C'est un bAtoii d'un bois léger et sec , égal en diamètre à la ])Ian(he qui porte le ressort , applali d'un bo\il , à |)artir du tiers de sa lon- gueur. Cette partie plate s'apiste sous la base, au moment où l'on a rajiproché les deux bras de l'arc jusqu'à se toucher. Alors, ces deux bras occupent un cs- ]iace moindre i\\u^ la largeur de la plan- che sur l'eit rémité de laipielle ils sont Qq2 3o8 C A N réunis, et, pour les retenir dans rcfte position forcée , la partie ])l;ilc de la ninrchette est armée de deux pointes ou petites broches de fer apj'elées arêtes, enfoncées verticalement , précisément au ))oiut où la base offre les deux, crans mentionnés ci-dessus. On conçoit qu'a- lors les deux broches , fixées dans la marchelte ajustée exactement , comme je l'ai dit, sous la base , sont reçues dans ces crans ; qu'elles doivent par-là débor- der le niveau de la première planche, sur lacjuelle sont rapprochés les deux fcras, et qu'ainsi, ce léger obstacle suf- fit pour les arrêter et les tenir serrés. -On ouvre alors le lacet ou collet ; on le flispose en rond , sur le bout de la mar- chetle qui dépasse le piège; dans cet état, le ressort est pi'étà jouer. Si ou sème plu- sieurs de ces inachiues au boid des eaux doi'mautes , et qu'on les recouvre, jus- qu'aux niarchettes , de vase liquide qui les caclie sans nuire à la délente , on peut espérer, eu appâtant convenablement la place , de se trouver dédommagé de ses ]>ciucs. Il faut , de pins , avoir soin d'ar- l'oler cet appareil d'une manière assez so- lide pour qu'un canai-d , pris-]iar la patte, ne puisse se sauver eu l'emportant. La pince, dite à'Elvaski , offre la même construction dans son ressort , mais elle n'est point arrêtée sur une ])lanciie , et les extrémités des bras, au lieu de se le- coiirber en oeillet, fout une pince cou- plée, et se resserrent , eu se croisant , au point de courbure. U est beaucoup de pays où les fumeurs ont des |)iuces abso- lument seniblables , pour saisir de ]ielits charbons , loi-sfju'ils allument leurs pi- pes. Les cornes de la ]iiuce sont ouvertes lorsqu'on presse les deux bras du ressort ca un jioint quelconque entre la spirale et. le coude (|nc fait cha(|ue branche. C'est doue cette pression cjui procure la tension du ressort, et, pour robleiiir,on a une viarchette formée d'un liàlon qui i'cmmancue , par uu bout , daus uue C A N planchette; ce qui forme la figure d'une petite pelle un peu large. A chaque ex- trémité de cette planchette sont deux arêtes de fer élevées verticalement, et as- sez peu éloignées pour forcer les doux bias du ressort, quand ils sont engagés entre l'une et l'autre , à se tenir rappro- chés; nioiivement dont l'effet est d'ou- vrir la pince. Ce mécanisme ainsi dis- posé, il est aisé de sentir qu'un gibier quelconque, qui vient à presser sur l'ex- trémité de la marchelte prolongée entre les cornes de la pince , oblige celte niar- chelle à se baisser ; d'où il suit que les deux petites arêtes abandonnent les bras du ressort, et que ceux-ci, en s'écartant, ra- mènent l'une contre l'autre lesdeux extré- mités de la pince qui saisit par-là ce qui se trouve entre ses cornes. On emploie ce piège dans les mêmes circonstances et avec les mêmes précautions que le précé- dent. ( V. PI. \^ ,fig. 1 6 , et l'art. Collets.) Aux filets. Les filets qu'on tend aux canards, à la manière des jrantières pour les BÉCASSES, ( Voye::, ce mot) ne peu- vent être em])loyés , avec avantage , qu'auprès de la mer, où le passage de différeus oiseaux nageiu-s est détenniné à des momens certains , tant par leurs habitudes que par les vents et les fortes marées , ainsi que je l'ai dit plus haut , d.ius le paragraphe de la citasse au fusil. C est donc dans ces conlréesqu'on peut, à l'aitle de perches élevées au dessus du niveau de la mer, tendre verticalement , à marée basse, de grands filets coutre- maillés , avec l'espérance fondée d'v ar- rêter les canards et antres oiseaux de la même famille, soit à leurs passages du malin et du soir, soil lorsqu'ils sont chassés lie la mer p;u" les grands vents ou les hautes marées. Mais il est une autre es- pèce de filet dont on peut fîùre usage ea tous lieux: cesoni les nappes à canards., sendilables , pour la furme et le méca- nisme de leur mouvement, aux najyficsi'r alouettes , que j'ai décrites amplcineat 7um AI pr/r Prn,r ,yo6'. C A N àl'arliclecle cet oiseau. Les nappes à ca- TKirth ne tiiCfèrent de celles-ci (jii'en ce que le(lleta|)ltis d'ampleur, que la maille en est plus i^raude, elle lil, comme en le sent , beaucoup plus fort. Leurs dimen- sions ordinaires sont de trente [)ieds sur sept ; elles sont enlarmées d'une corde de Ja grosseur derelles employéesaumouve- nu;nt des jalousies. 1 es guèdes ou guides sontquelqueloi-. deler, ou, si elles sontde bois, elles doivent èlre garniesde plondj, tant pour les forcer à se rabatlre dans l'eau, où on les tend, que pour opposer une l'ésistance sufiisanle aux canards qui , pris plusieurs à la lois , poiuroient soulever le filet dont ils sont couverts , et qiii doit èlre pour eux. le drap mor- luaue. C'est aussi j)our la même raison qu'on doit arrêter avec des piquets à crochet , ou tout au moins garnir aussi />c/anf.i,dL'S canes que l'on attache sur le milieu du corps par un lien cpù leur ilonue la facililé de nager et de chercher au fond de l'eau le grain qu'on leur y jette. Le fu/f>f>iste, yihicé dans une loge pré- parée d'avance , et bien couverte , ])our qu'il ne soit pas vu, y tient avec lui tics eanaids niàlcs,et, lorsqu'il eiilen.1 une C A K 3o9 bande de voyageurs , il en lâche x\n des siens qui , attiré par 1' urs cris , vole à eux ])our lesrejoinche.Mais bientôt, rap- pelé ou j)ar la voix , ou par la vue de sa femelle connue , qui nage entre les per- fides fdels , il V descend , et amène avec lui les passagers que son exemple séduit, ou que les cris des autres femelles appe- lants h\M\.e\\{ à descendre. Dès ([u'ils com- mencent à poser sur l'eau, ou même à approcher de sa surface, c'est le boa moment pour le nappiste de tirer sa corde et de rabattre ses fdets : il se hàle alors de se saisir de sa capture, qu'il tue aussitôt , ou du n\oins il doit avoir des moyens de l'éloigner de lui. Des chasseius instruits ont remarcpié et éprouvé que les cris des canards sau- vages, au moment où ils sont prison- niers, sont avertissans pour ceux échap- pés au filet , ou pour les bandes cpii viendroienl à passer ensuite, et qu'ils ont un accent ]noprc ù éveiller chez leurs camarades l'uistinct de la méfiance. Il est utile d'attacher quelque signe ait canard privé (pii fait l'oflice de recru- ^('.v/-,])our éviter toute méprise lorsqu'oa se saisit de tout ce que les nappes ont enveloppé. Il convient aussi de tenir avec soi ])lusieurs de ces mâles, car il arrive ])arfV)is cpie le prenùer auquel on a donné la volée ne revient point , soit que le vent l'empêche d'entendre I.t voix de sa femelle , soit qu'elle tarde trop à l'appeler, soit enfin pour quelque antre cause que ce soit : dans ce cas , ou se hàle d'en lâcher un seconil et même nn troisième, s'il est nécessaire, et l'un ou l'autre finit ])ar remplir le devoir qu'on atlentl de lui. Les iustans propices à saisii' pour celle chasse sont ceux où les eau\sonllrou])les, lorstpi'ilfaitmicjietite ])luieou un i>eu de brouillaril.il est encore une manière de prendre L'S canarcLs aux fllels : c'est en se servant dcspiT'.es de grandes nasses, ainsi(|uccela se praticjut- sur le bel élang d'Ajinaiiivillicrs.CclUi: 3io C A N chasse est infinimcnl produrfive; mais jv; ne sache ])as qu'elle soit exécutée antre pari. Cependant, connue il doit y avoir beaucoup de localités où l'on pour- roit en imiter les ])rocédés avec une grande utilité pour le cliassenr, celle consitlération nte détermine à en consi- gner ici les détails. L'étang dont il est question es! l)ordé , à l'un (lèses côtés, par un petit hois aucen- tre diupiel l'eau .s'eid'once et forme une anse, et comme nu |)eiit port ondiragé, calme cl (rai-. De divcr-; points de cette anse on a conchiit en ligne courbe , jus- qu'assez avant dans le bois, des canaux uouuues cor/?es , qui, assez larges et rrol'ondsà leur embou hure , vont tou- jours eu diminiiaui de largeur ( t de pro- fondeur, el hnisseut par manquer d'eau, en se terminant à angle aigu ou eu pointe. Chaque canal e>t recouvert, vers la moitié de sa longueiu', de (ilets tendus en berceau , et qui vont aussi en s'abais- sant jusqu'à la pointe ou ex.fréinité de la corne, de manière à l'ormer une nasse profonde (pii se ferme eu poche. Au centre du bocage et des canaux est une petite habitation |iour un garde ap])e]é le canardier. Cet homme répand trois fois par jour, et à des heures fixes , le grain dont il nourrit une centaine de canards demi -prix es, demi - sauvages , qui ne (|uiltent jamais l'étang, et qui, au coup de silllet ilu canardier , viennent s'abattre èi grand vol sur l'anse et dans les canaux, où ils trouvent leur nourriture. Ces mêmes hôtes, ainsi familiarisés , ser- x-ent aussi à attirer sur l'étang des bandes énormes de canards sauvages, de garots, de ro!/gy/:^s et autres oiseaux voyageurs a ni, chaque année , ne mauqneut pas (• s'y rendre dès le milieu d'octobre. Les sédentaires, <[ue le canardier appelle Lraitres , d'après le manège auquel ils sont exercés , en jouant avec les passagers, les attirent vers l'cnibouchure dc^corues , et les amèneul à s'euloiiccr C A N dans le bocage. Alors le garde , caché derrière des claies de roseaux qui sui- vent les contours des canaux , jetîe çà et là du grain, en avançant toujours vers le fond. Quand il voit s.'« proie sufli- sannnent engagée sous les berceaux de filets, il passe jiar l'intervalle des claies disposées à cet effet, s'empare des endiou- chur(!S des nasses, et force les arrivaus , en les effrayant, à se préci]»iler dans le cul-de-sac , où il n'est pas rare d'en pieudre jusqu'à soixante à la fois. C'est encore à cette occasion que l'on a remarqué (jue les canards jnivés ont l'inslmct de ne point se fourrer dans cette embuscade, ou du moins ils ne s'y prennent que très -rarement , et retournent d'habitude sur l'étang cher- cher des camarades aux prisonniers qu'ils ont laissés dans les filets. Les (ilets dont se servent les habitans du Toiupiin, pour ])rcndre les bandes iiinond)rables tle canards qui couvrent leur pays bas et marécageux, sont de forme (•arrée et d'une grandeur proportionnée au besoin. Ils ])hmtent , près de 1 étang où les canards se lendent , deux pieux hauts d'environ dix à onze pieds ; ils attachent une corde à l'un des côtés du filet qui s'étend du bout d'un pieu jns- fpi'à l'autre d'où l'autre côté du filet pendabattuvers la terre ; en sorte que, le soir, lorstpie les canards volent vers l'é- tang, il y en a plusieurs qui çlouaent dans ces filets et s'v prennent. Je terminerai cet article par une ob- servation utile aux fermiers: c'est que si les canards sauvages, considérés comme objet de consommation , leur offrent un avantage sensible dans les cantons où la chasse en peut être abondante, ils doi- vent aussi les intéresser sous le point de vued'écononùe rurale, et comme nioveu de reproduction. Eu effet , cette es|)èce, employéeàcroiser le canard domestique, donne des produits plus beaux et plus délicats , et, sous ce rapport, il est esseu- C A N ticl d'élever de jc-unes mâles de race san- Yagc,i)Oiir l'amélioration deiùaH/otûurs de la Dasse-cour. ( S. ) CANARDIERE, grand fnsil propre à la chasse des canards sauvages , des (lies et des autres oiseaux qui se laissent dild- cilenient approcher. 11 est décrit à Tar- licle Ca.^ AKO. ( S. ) CANE , femelle du canard; le jeune s'appelle caTicion ; et, lorstpi'd s'iigil du canard sauvage, halbraii , dans les li'ois jiicmiers mois de sa naissance, ensuite ccmarcleau. ( S. ) CANE-PETIÈRE. V. Outarde. (S.) CANNE , et quelquefois C ANNETTE , ( Pêche. ) Péchera la c«/7/2e, c'est pêcher à la ligne qui, pour l'ordinaire, est attachée à luie canne ou à un roseau. De toutes les manièrcsde pécher, c'est la plus simple. Voyez aw luol Ligne. (S.) CANTALOUP. Voyez Melon. ( S. ) CAPiPE, ( Crprinus carpio Lin.) {^Addition ix l'article Carpe du Cours complet, /,ow.7/,pag. 579-) Les natu- ralistes ont étendu la dénomination de cyprin , de cyprinus ,nom latin de la carpe, aux. ])o)SSons f|ui a|T|)iochent le plus de celte espèce, et ils en ont coni- jiosé un genre auece de la carpe, voici comme ils ont été ixés : quatre barbillons ; le tioisième rayon delà nageoire du dos dentcK; sur la face ])ostérietue ; neuf ra^ oiis à la nageoire anale. CAR 3rr Sa tête grosse, et aplatie en dessus, est composée d'unequaalilé prodigieuse d'osendjoilés les uns dans ks autres avec un art admirable; ses lè\rcs épaisses sont susceptibles lie prolongement ; des quatre barbillons allacbés à sa mâchoire supé- rieure , ceux de dessus sont Irès-couils ; sa bouche est garnie de cinq larges dents et de fortes aspérités à l'entrée du gosier; lui opercule cannelé , et une nienibraue soutenue ])ar trois rayons protègent ses ouïes. La carpe a , île plus , le corps épais et en ovale allongé, la ligne latérale un peu courleel marquée de petits points noirs; de grandes écailles arrondies et striées; la nageoire du dos longue et tOiH tenue par environ viugî-quatre rayons; seize myons aux nageoires pectorales; dix - neuf à la caudale ; le troisième rayon de l'anale tientelé comme celin' dé la dor^ale ; la caudale fourchue ; cinq sinuosités an canal intestinal ; treute-sept yerlèbres à l'épine du dos, et trualorze cotes de chacpie côté. Un cercle de jaune doré entoure la Iirunelle de l'œil, laqueileest noire; les èvres sont jaunes ; le dessus du nniseau , les côtés delà tctc, aiîisi que la nageoire du dos, ont luie teinte bleue, très-foncée sur le front , et qui se mêle à du \ crdàlre poiu" colorer le ilos du poisson ; les côtés du corps, versle ventre, ont une nuance jaiuiàtre , changeante eu bleu et noir; Je ventre blanchâtre prend du jaune près de la queue ; un brun rouge paroît stu- la nageoire anale, et du violet sur les ventrales , aussi bien que stu- la caudale, qui a, de plus, une bordure noire. Telles sont les cculeurs ordinaires de la carpe; mais elles sont sujettes à varier S' il par l'âg!', soit par la nature des eaux dans lesfpiellcs ce poisson vit habiludle- nient. On a observe que les jeunes carjies ont une nuance plus foncée que Ics^ \ieilles ; que celles-ci deviennent presque blanclies dans leur vieillcs«e ,-ct que les fout le plus Tome XI. ' ■ . CAR 3i3 rapide , quand il trouve à se nourrir lar- gement. J'ai mangé d'une carpe prise dans la ÎSied, à Longeville, ancienne ab- baye de la Lorraine allemande, qui ne pesuit pas inoins de ijuarante livres ; mais ce seroit encore un individu de petite taille , si on le comparoil à quel- ques carpes d'une grosseur prodigieuse, dont M. Bloch fait mention dans son Histoire des Poissons. «En 1742, dit-il, » ou prit une carpe qui cloit grosse » comnic un enfant , dans le \iu' Lagau , » situé dans le cercle de Sternberg. Ea » 171 1 , on en prit une à Bifchofshàuse, » près de Francfort- sur-l'Odcr , qui » avoit deux aunes cl demie de long et » uneaunede large; elle pcsoil soixante- » dix livres, et ses écailles étoient aussi » grandes que des pièeesde vingt-quatre » sous On en 'prend dans le Dnies- » ter , qui sont si grosses , qu'on fait de» » nianches de couteau avec leurs arêtes. >> La Hongrie offre aussi des carpes de >) quatre pieds de long, et si grasses, » que leur panse paroît garnie de lard. » Lorsque les carpes sont très-vieilles , elles parôissenti couvertes de mousse^ il s'élève d'abord sur lelir tête , ensuite le long de leur dos, des cxcroissarijccsmolles et fongueuses ipii ressemblent beaucoup à la mousse. Ces excroissances naissent aussi sur les jeunes carpes ; mais c'est alors une maladie souvent mortelle, qui est due à des eaux corrompues, amenées dans les étangs par de fortes pluies, ou par la fonte subite des neiges. Le remède est de renouveler l'eau de l'étang. \]ne. autre maladie dont les carpes sont atta- quées, mais qui est rarement dangereuse, a pris le nom de ]:etite vcrole, parce ipi'cllcse manifeste pardcs pustules entre la peau et les écailles. Si 1 on rencontre des carpes atteintes de l'une ou l'autre de ces maladies, on ne doit passe ]iresser de les manger, leur chair est .illéréc; mais ])oiirlui rendre sa qualité, il suflil'de lais- ser ccspoibons , \x;udati't quelque temps, -' •' "' ^'^ •'■ ^^'- Il r. ■ 3i4 C A R dans uuccaiilimpide.Le même moyen est employé pour enleverauxcu pesd'ëlaug lemauvaisgoùt dclimouque leur chairy contracte, ou bien , on Jes tient eiifevmécs pendant quelques jours dans une huche allacliéc au milieu du courant d'une ri- vière. Si l'on est pressé de faire cuire uuc (jarpe d'ëlang , avant qu'elle ait eu le temps de dégorger dans l'eau vive, on la lave dans de l'eau ])ien fraîche , saturée de se], et l'on répète cette opératiou jus- qu'à ce que l'eau Ji'en sorte plus trouble. On peut aussi emploA er un ])rocédé fort simple^ et dont l'eflicacité est altestée par des cuisiniers : c'est de faire avaler un demi-vene de vinaigre à une carpe péchée dans des eaux vaseuses , au moment où on l'en tire ; on la laisse étendue sur une table; une sorte de trans- piration épaisse paroît bientôt sur son corps; on l'enlève en grattant les écailles avec un couteau, à plusieurs reprises ; et, dès que le poisson est mort , la chair est ferme et n'a plus aucun goût de vase. Il est bon aussi de dire que si, en vidant les carpes pour les apprêter, la vési- .cule du fiel se crève , on fait passer l'amertiune que cette liqueur ré]iand , avec du fort vinaigre dont on frotte l'in- térieur du poisson. La mulliplication des carpes est un point important de l'économie puljliquc; jircsque toutes les eaux, celle de la mer exceptée, conviennent à ces iJoissons nul- .iement délicats; mais ils préfèrent leslacs, les étangs, et les rivières qui coulent dou- cement. Ils Aivent aussi dans les endroits .les plus resserrés; on peut en nourrir en .'telle quantité que l'on veut , et dans le . sein même des habitations ;desorte qu'ils . font , pom- ainsi dire, partie des espèces d'animaux que l'art de l'honune a ré- duites eu domesticité. Leur chair fournit une nourriture saine et peu coiateuse , que le pauvre, dont les alimens sont si peu variés , peut se procurer comme le ' -riche, qui couvieul également aux tables C A R frugales et aux banquets somptueux , dont l'usage ne nuit à aucun tempéram- ment, cl que le convalescent peut man- ger, aussi bien (|ue l'homme en santé. Certes, c(; sont là des avantages précieux et «lifliciles à remplacer; ils sont sans doute d'un assez giand poids, poiu- con- tie-balancerles motifs qui portent rpiel- ques écrivains à provoquer sans cesse la suppression des étangs sur toute l'éten- due de la France. 11 existe, à la vérité , plusieurs de ces réservoirs d'eau sta- gnante dont le voisinage est pernicieux j mais il en est aussi que l'on doit excepter d'une jn'oscriplion inconsidérée, si Ton veut ne pas ])river la population d'une ressource alimentaire très-abondante, et qu'il est facile d'évaluer, d'après la con- sommation de la seule capitale de la France. Paris consomme, par an, en- viron vingt mille quintaux de carpes d'é- tangs , à deux livres et demie la carpe. Cette quantité est fournie pai- les étangs de la Bresse , du Forez, de la Sologne , et de quelques autres cantons moins éloignés. Les carpes sont, dans plusieurs contrées , un objet d'exportation proll- table. En Prusse , par exemple , ou ces poissons abondent, et sont fort gros , on en charge plusieurs navires qui les trans- portent à Stockholm , dont les eaux ne nourrissent que de petites carpes. Un zèle louable anime incontestabicnnent ceux qui réclament l'anàuilissemenf de tous les étangs; mais leurs conseils, de inênie que d'autres du même genre prodigués en diverses circonstances , ne sont pas exempts d'exagération , et annoncent que leurs auteurs sont fi.rt au dessus du besoin. Faut-il donc condanmer les hom- mes à mourir de faim, pour les empê- cher de périr de maladie? ( f-^oy. Tmiicle Etang.) Lesécaillcs delà carpederivièrcont un éclat pi us V if lie jaune doré, que celles delà carpe d'étang; sa chair est aussi pins dé- licate, de meilleur goût , et d'autant plus CAR f( rmc, qiie le poisson a vécu dans nnc eau |ilus vive et [)lus courante; mais c'est un inclsde luxe, hors tic lapoile'edu commun des homm(;s, sur-tout quand la carpe a pris fpiclqnc grosseur. Les eaux qui four- nissent, eu France, les carpes les plus estimées, sont celles de la Seine, de la Saône ,dn Doubs, du Lot, etc., et prin- > ipalenient celles du Rlnn.Il y a, près de Monireuil-en-mcr, un élang d'eau douce et vive, dont les carpes ont beaucoup de , réputation , et se \endent fort cher. De quelque part (juc viennent les car- pes, il faut qu'elles soient un peu grosses, j»)nr être un très-bon mets ; les petites soiudésagréab]esàmangcr,parlaquan(ité d'arêtes dont leur chair est remplie; elles ont encore peu de goût, lorsqu'elles sont m.iigres. De toutes les parties de ces poissons , c'est la télé que les gourmets préfèrent , et ils y cherchent d'abord la langue et le palais, comme les morceaux les plus dé- licals. Ils ne mettent pas moins d'avidité à s'emparer de la laite ou laitance des m;\!es; les œufs se mangent aussi avec plaisir. Dans quelques pays du Nord, ou l'ait, avec ces oeuîs, du caviar que l'on vend aux juifs de Turquie , auxquels les lois religieuses iutenhsent le caviar fait avec des œufs d'esturgeon. Enfin, le fiel même des carpes n'est pas sans utilité ; il donne à la peinture un vert foncé. L'hi- ver est la saison pendant laquelle les carpes sont plus grasses et d'un meilleur goût. Pèche (les carpes. Indépendamment de la pèche générale des étangs, qui met à la disposition des pèclieuis toutes les carpcsqui} eKistenl,onseserl,pourlespè- clierdauslesrivières,leslacs,ellesélaiigs, de laSENNE,duTR\MAII.,duCol.LERI.T,(le la LoL VE, et des Nasses, dans lesquelles ou met \\\\ a])|iàt. Ces poissons ne se laissent jias preiuhe aisément , lorstpi'ils vivent cendans, lesmovcusd» 1. '--;'■- -. - i "■■' i\\' ■■:. 3i6 CAS j.ks miiliipHer, afin de nous environner • d'une salutaire abondance , formeront conslanuncnt l'objet de nies recLcrcbes , • et , autant que je le pourrai, le sujet de ■ mes écrits ; mais ma (lume ne se per- imeltra jamais de tracer les expédiens . obscurs et pernicieux, dont se sert le bri- gf>ndage, etquiamèneroieut bientôt l'en- tière destruction des espèces utiles. (S.) CARPIERE. roy. Alvimers, et l';u- , title ou plulùl les articles Etangs. (S.) . CARREAU, nom que les pêcheurs . (donnent qnelcjueîois au brochet , lors- . qu'il a acquis de {grandes diiueusious. P^oj: Brocuet. (S.) " CARREAU, CARRÉouCARRELET, , {Pèche.) Vof. Echiquier, (S.) CARREFOUR, ( Vénerie ,) endroit c ù aboutissent plusieui-s clieuiius. (S.) CAS REDHIBITQÎRES , {Jurlsprn- ilciice véLéiinaivû?) On appelle ainsi les maladies ou les vices qui donnent à l'acheteur le droit de l'aire annuler le marche, c'est-à-dire de rendre l'animal vendu et d'en reprendre le prix, ou de faire rectifier le marche, en gardant l'animal , et en obtenant une réduction sur le prix. Cas redliibitolrcs pour toute la Fran- ce. Un arrêt du ci-devant conseil d'état , du i6 juillet 1784, article 7, « t'ait dé- » fense à tous marchands de chevaux >> ou autres , de vendre ou exposer en » veiUe , dans les foires et marchés, ou » par-tout ailleurs, des chevaux ou bes- » tiaux atteints ou suspectés de nior\e » onde maladies contagieuses. «On con- clut de celte disposition de l'arrêt, que la morve, lefarcin, le claveau, le char- bon et la rage sont des cas lédhibilcjjrcs. Cas réâltihitoires , et ihircç de la i^a- -^ontie à Paris, J^a jurisprudence pa- C A S risienne a admis comme tels , pour le che^al , l'àne et le mulet , la pousse , la courbature , Vimniobilité , la claudica- tion de-iueux mal , si l'animal n'étoit pas boiteux au moment de la vente, le tic non appercevable à l'usure des dents. Un arrêt du parlement de Paris , du 20 janvier i78i,« a ordonné que le cor- » nage ou sillkige seroit aussi au nombre » des cas rédhihitoires. » Un cheval tmi refuseroit de se sou- mettre au service auquel il semble pro- pre, d'après sa conformation, seroit dans le cas d'être rendu au vendeur, à moins C]iie l'acheteur ne l'eût essa^ é, ou mieux, encore, qu'il ne l'eût eiuployëà ce même service. XJépilcpsie ou mal caduc, et la ponv- nicliere, sont rédhihitoires à Paris, pour la vache seulement, suivant un arrêt de règlement du 14 juin 1721. Les marchands fOTains sont garans, Îiendant neuf jours, de la mort de leurs joeufs vendus aux bouchers de Paris, suivant l'ordonuance de police du 14 avril 1709. Les vaches vendues comme laitières, auxquelles les marchands, pour tromper les acheteurs, auroient laisse' distendre les mamelles par le lait, et qui cepen- dant n'en donneroient presciue pas , se- roient dans le cas de la ré Ihibition. Les statutsdela communauté des char- , entiers de Paris, ont mis, en 1755, litre 20, article 4, la ladrerie des porcs au nombre des cas rédhiljiloires. Les délais pour former la demande en rédhibition sont , à Paris, de neuf joui-s. Pour le tic, dont on a parlé, on n'accorde, dit-on, que vingt-quatre heures. Cas r-edliibituires , et durée de la ga- rantie dans les juridictions autres que celle de Paris. On ne sait ^>as précisé- ment quels sont les cas re.lhibiloires admis pour les animaux dans la })Iupart des pro\ia( (.s. Le Coulumier général de Richebouig, quoiqu'il renferme soixante CAS conlvimes générales, et environ trois cents coutumes locales, n'en l'ait mention que dans deux ou trois coutumes. A oici tout ce (fue nous avons pu rassembler à cet cganl. Un arrêt de règlement, rendu le 3o janvier i y^ti, par le parlement de Rouen , n'admet, pour la IXormamlie, cpie trois cas rédhihitoires, savoir : la pousse , la morve et la courbature ; le carnage ou s if /luge y est ajouté, depuis l'arrêt de 1781. l-.n Artois, les cas rédhibiloircs sont de même la pousse, la morve, la cour- bature, le cornage ou silllage ; suivant le règlement du conseil jnovincial et supérieur, du iz janvier 1785. La ladrerie est rédhibiloire dans l'Or- Jéanais, en Bretagne, clc: le tlé'ai court du jour de la tradition ou livraison , avant ou après midi. Dans les pavs régis par la coutume du Bourbonnais (i), et dans ceux régis par la couîume de Sens (2) , la garantie est de Imi! jours ; à Genève, elle est aussi de huit jours. En Artois , suivant le règlement du conseil provincial, du 12 lévrier lySj, pour les moutons, c'est huit jours. En Normandie, pour les vaches, sui- A-anl un arrêt du 19 juillet I7i3, neuf jouis. Eu Artois , pour le mal caduc des Taches , li'cntc jours. Eu Artois, pour les chevaux, suivant C A Y 317 l'arrèl de règlement de 1780, pour vices de vaches, moutons et porcs, qui ue se reconnoisscnl qu'à l'ouverture , qua- rante jours. A Cambrai (3) et à Péronne, suivant Pothier, quarante jours. A Bar, ((uarante jours (4). Le règlement (lu conseil supéi'ieur pro- vincial d'Artois porte que, loi-sque les vices rédhibitoires nepourrontêtre cons- tatés dans l'étendue de la province, les délais seront augmentés d'un jour par dix lieues. La demande en rédhibition doit être faite avant l'expiration du délai ; cepen- dant on a vu renssir, à Paris, une aiïaii'c dans hupielle l'animal étant éloigné, et l'action ne pouvant être Ibrmée pendant la durée de la garaîitie , rac(|uéreur, après avoir t'ait constater, dans le délai, le vice par un nommé d'oHlce, avoil iuicnlé sa demanile à son retour. Lamortde l'animal nefail point cesser la l'acuité de la redhibiiion. l'oyez au mot (j.vrantie, les dispo- sitions du code civil , ainsi qne les eiïcis de la garantie conveutiounelle , cl la procédure relative aux demandes en garantie. (Cn. et Fa. ) CAYELTX. Les caveux sont de petits ognonsproduilspar lesgros,etqineuout la l'orme et l'orgauisatiou. Le moment le |>lus favorable à la séparation de ces cnfans d'avec leurs mères est celui de (i) Coiilume du pays et duché de Bourbouuais , chapitre 2?, , art. 87 : Va vendeur de chevaux n'est tenu de vices, ciceplé nioi-ve et pousse, courhcs et courl)alui'cs, siuon qu'il les ait vendu» sains et nets , auquel cas il cs.t tenu de tous vices iutens ou appareus , huit jours après la tradition. (9.) Coutume du bailliage de Sens, lit. y.i , art. itJo : Un vendeur do chevaux n'est tenu des vices d'iceux, excepli; de morve et de pousse, courbature, sinon qu'il lésait vendus saîus et nels; car en ce cas, il est tenu de tous vices apparens et non appareus. Ç>) (voutunic de Cambrai , til. i\ , de la rescision de contrats , ait. 5 : Un vendeur de chevaux n'est tenu à intérêts ou rescision de contrats pour rien, excepté de morve et de pousse, cn dedan< quarante jours. (1) Coutume de Bar, tit. 1} , de convenances et de contrats , art. aoj : In vendeur de chevaux n'est tenu d'autres vices que niorve , pou.sse ci courbatures, si ce n'étoif qu il les ciit vendus sains et nets, auquel cas il est tenu de loiK VJCCS apparcns , et ce, delantation. Ces cayeux se plantent moins éloignés et moins" profondément que les ognons (ini Unir ont donné naissance; mais leur culture est entièrement la même, puis- que ce sont des parties des mêmes es- pèces. CENDRES. Les cendres sont le résul- tat de la combustion, à l'air libre , des substances végétales et animales qui se trouvent converties en une poussière (l'un gris blanchûire, et d'une apparence C E N terreuse. Outre les différences que pré- sentent les matières animales dans leur nalureinlime, ladifficultéqu'on éprouve à les réduire eu cendres, cl à les priver des matières huileuses et extractives qu'el- les contiennent, sont des caractères très- remarfjuables qui serviront toujours à les faire reconnoîlre. On sait (pie, par un grand feu long- temps soutenu , les cendres et les os peu- vent éprouver une sorte de fusion qui les rapproche de l'état du verre. Becclier , à qui la chimie a de grandes obligations, et qui juiroit avoir de\iué quelques uns tles beaux résul- tais de la chimie modenie , parle de celle fusion d'une manière extrême- ment précise, en disant : Homo est vi- ent m , et in lutrum rc(lif;i potat sicut et OTfinia aniinalia. Dans lui autre passage, en décrivant le caraelère inal- térable que conservent les cendres, sui- vant les classes qui les ont fournies , il se plaint très-amèrement de ce que l'u- sage ne peut pas permettre à ses amis de convertir ses os en celle substance dia- piiane , que la plus longue suite des siècles ne saurolt altérer. Il est bien éton- nant qu'on n'ait pas encore profilé de celle heureuse indication, pour perpé- tuer les Irails d'une mère , d'une épouse chérie, en transformant leurs dépouilles froides et inanimées en une image vi- vante et indestructible. Les cemlres de tous les animaux sont composées d'une grande quantité de phosphate de chaux, de phosphate de soude, des car- bonates de soude , de chaux , de ma- gnésie , de sulfate de chaux , et des oxides de fer et de manganèse : elles ne sont d'aucune utilité. Les substances végétales sont répan- dues en si grande abondance sur la sur- face de la terre, qu'on les ex)>loite avec beaucoup d'avantage , pour eu retirer les cendres et les alcalis dont on a besoin pour les ;uts et les usages économiques. C E N Oi) doit à la régie des poudirs les jn-e- mières expériences qui aient élë laites siu- l'incinéralion des végétaux ; elles servirent à élcNcr des doutes sur l'opi- nion géiiéralenienl reçue, (puHa propor- Tigcs (le I)I(- de Tunjuic . . . pour 'liges de lauruesol Sarment Buis Saule Orme Cliènc Tremble (iliarme Hêtre Sapiu M. de Pcrlhuis , qui s'étoit occupé , en même temps que les commissaires de la régie , d'expériences en grand sur les l)ois , mit le ])lus grand zèle à compléter son travail, en eomjiarant, par de nom- breuses reelierelies, les produits en cen- dres et en salins d'un assez grand nombre d'arbres, d'arbustes, et de piaules. 11 s'at- lacba siu'-tont à n'employer que des ma- tières dont il avoit bien déterminé l'état, et à neleiu- faire subir que le degré de cha- leui- nécessaire pour en opérer la combus- tion complète :car,en n'élevant pas assez la tjnipéralure, il reste ^ en puic perte, une C E N Sicj (ion des cendres étoil en raisou de la deusilé des matières emploi ces. A oici les résultats qu'elle a obtenus de quelques plantes et de plusieurs arbres, même les plus durs : loo livres, 8''"' ■ i^oni- " Ce"" fifis lOO 5 II 4 •i8 100 5 2 o 4' lOO 2 i4 O u U)0 U ij 4 5o 100 a a 7 1 1 lOO 1 5 5 0 lOO I 5 6 4 lOO I 2 o OJ lOO o 0 2 Oj lOO o 'j D 54 pallie du cliarbon ; et, en l'élevant trop, on forme des combinaisons inutdes, et l'on volatilise beaucoup d'aleali. Cepen- dant, malgré les obligations que nous avons à M. dePertlmis, d'avoir indicpu- des movens liès-laciies d'augmenter la fabrication de la potasse, nous croyons que ses expériences auroient pu être faites plus en grand , et (jii'il ain-oit dû nous faire counoître les jnoduils , en sa- lins, de toutes les plantes qu'il a réduites en cendres, ^oici, d'après ce savant in- génieur, le calcul de buit espèces de plantes eu ceudres , et en salin : ESPECES. Orlie commune . . . Chardon commun . . Fougère Cliardon des grains. . Glavcul des étangs. . (iraiid glavcul .... Grand Jdiic de rivière Jonc il piumasseau. . EX CENOIIES. r«. OOTI. gtoi O 10 b 4 o 5 5 G 1 0 8 // 4 4 I ■À I j 4 j lô 5 4 5 3 5G 24 30 £AU EMPLOTt;: OJ).-ERV.M lOH. ■.'8 '4 ' t iS 21 ib J La quanti lé de cendres par ; chaque opéra- tion éloit de l huit onces. La combustion des qiuilre espèces de buis torcstiers brûlés par la régie donne, pour terme moyen , en cendres, par «[uinlai de bois sec, pour cent livres , i livre 1 once I gros 43 graius. Le ternie moM'ii d'un quintal de plantes brûlées par M, de rcrtbuisj donne. 5 a 4 ^ Différence 4 livres i ojice 3 gros 17 graius. 320 C E N .Ainsi, l'on voil Mslit>ii ruToii leur fait subir, iiilliienl d'une manière exfrèitienient niar(|iiée sur la cjuanlilé des pi'oduils qu'où doit eu obtenir. Que!(|ues fatnilles de jilanles jiarois- senl s'approprier eerlaius sels ((u'on y retrouve ronslauuuenl ; les phospha- tes existent plus ahondauiment dans les véii;élaux des marais , le sultale de soude dans le lauiarisc, la soude, le mii- \ rialedesoude, lesulfaledeniaji;iit;sie dans les ]ilanles marines, et les sullates de po- tasse 1 1 de chaux dans les bois des forets. Les cendres sont, pour les terres, un précieux engiais dont on n'a pjis encore assez apprécié l'hemeuse iniluence; mais leur emploi le ]>!us important est de fom'inr aux maunliiclures et aux arts la potasse et la soude , dont on lait un giand usage dans les verreries, les savonne- ries, les fabri(jues de salpêtre, les im- primeries, les teintures, etc. Les cendres de toutes les substances Tegélales sont composées de silice, de magnésie, de chaux , de potasse, de soude, des acides su];uri(]ue, muriali- que, phosphoriquc, carbonique, et des oxides de manganèse et île fer. Je liasse aux agriculteurs à décider si la chaux et le j^làtre agissent d'une inauière aussi puisiaule que la potasse dans la végétation ; mais ces sidjstances ayant des projniélés très-différentes, il n'est plus permis de les confondre. (I.L.R.) Cendues, (^Economie ri/rale.) Dans l'article rédigé yav^llozier, cet auteur a reconnu les propriétés des cendres de tombe comme engrais , et sur-tout de celles que l'on désigne, à cause de leurs effets , sous les noms tic houille d'e?i- erais , terre, tourbe , cendres rousses ; mais il n'est entré à cet égard dans aucun détail ; on Siiit que c'est lui auias iiumeuse de tourbe pyrilcusc qui, étant amoncelé à l'air, s'y enflamme bientôt , en laissant pour résidu des cen- dres rouges , d'où l'on relire, au mojen delà iixnialion , des J«//<2^eJ de Jir et iValiitnine, Ces ceudies , dédaignées au- trefois , sont m;«iutenant l'objet d'ua commerce considérable pour les can- tons où il y a des houillières ouvertes. On assure qu'il s'en débile, dans le seul département de la Somme, plus de trois cent mUle setiers qui remontent par la Seine et la Marne jusqu'à Chàteau- Thierrj . Les quidilés que doivent avoir ces cendres sont d'être fort rouges , lé- gères, fines, et d'une saveur slyptique. Quoicfue toutes les cendres ne puissent pas servir indistinctement avec proOt dans leblanchissagedulinge,dausles ver- reries, dans les sa\onncries, dansles tein- tures, vu le peu d'alcal i que la plupart con- tiennent , il n'y en a cependant aucune dont l'agriciUture ne puisse lirer parti, quelle qu'en soit l'origine. L'expérience a démontré combien leur emploi estutile dans les terrains où la glaise domine ; c'est à elles qu'on doit la fertilité des campagnes situées au pied du mont Etna cl (lu ^ ésuve. Il cou\ient donc de les inscrire au rang des plus puissans en- grais pour les terres iorles et humides. JFabroni les compare à la marne , et il prétend qu'il n'y en a point qui réunisse autant d'avanl;iges;mais ce sont sur-tout les cendres de tourbe qui ont une eflîca- cité reconnue sur les prairies , et dont on fait, ])our cette laison , un commerce fort étendu dans quelques cantons, sous le nom de cendres de mer. Il ne sera question ici que de cette espèce. Cendres de tourbe. Indépendamment des secours que les tourbes peuvent por- ter dans les arts et métiers , el chez les Îiauvres des villes et des campagnes où e bois est rare , elles pourroient, dans leur état naturel ,servird'eugrais, comme le tan et d'autre s matières végétales ré- duites par la succession des temps à i'clat • C E 5 feint de terreau ; mais ce sonl SUt-tont leurs cendres , et il seroil à désirer ([lie par-Ioiil où il existe des lonrljières , on |)ùl (Il juotiler pour sii])pléer le bois dans les usiues et les foyers ; il en lésnl- teroit en même temps un amendemeiil assiir(j pour les prairies dont rextension inliiiesse sidireclemeiil les ciiUivateiirs, puisfpi'elles les meltroieut à jiorttie de uoiu'rir un pins grand nombre de bes- tiaiix,eld'ani'ineiiter lamassedesent^rais. Les (•(•iidres de tourbe , semblables à celles des véj^t-lanx dont elles sont les débris, lournishcnt , suivant les eiLpé- ricnces de Hihaiicoiirt ^ dix livres ]iar (piiulal de lonrbe , et auniojen de la lixiviiiiion , deux onces de potasse. Un en distingue de trois espèces : La première , à la(]uelle on donne a\ec raison la préférence, provient de la tourbe la ])lus compacte et la moins terreuse : elle est pesante et d'un jaune f(>ucé ; on la relire des fourneaux des chapcliei's, teinturiers , brasseurs , etc., qui fout usage de la tourbe sous leurs chaudières, iia <>oiileiir foncée est duc au fer (jifellc contient , et au recuit (qu'elle a cjirouvé. La seconde espèce est d'un jaune moins intense , jdiis légère et moins recuite (pic la préc(>dente ; elle appar- tient à une toinne moins choisie. La troisième est encore plus k-gèrc , prcs(jue Jjlanche : c'est un mélange de cendres de foyers produites j)iir les tourbes les plus communes , et de cen- dres de bois ; beaucoup moins recher- chée (pie les denx alilres , elle est aussi inférieure en prix. On pomToit former une cpialrièmc espèce de cendres de tourbe , en distin- guant celle (jue font les toiubiers a^ec lesgrumeaux et poussiers; cette dernière, faite avec soin, ne diffère en rien delà seconde. La couleur et la pesanteur , le toucher do\\'<^ , une saveur légèrement saline, sont les (juaUlés aux(piellesil faut Tome XI. G E ^ 321 principalement s'al lâcher dans le choix delà cendred»; loiirJx'.On |ugcaisément par l'expérience, et avec un peu d'atten- tion , si, ])oiir en augiuenler le jioids , les marchands de tourbes n'y ont ptjiut ajouté du sabh?. Comme il exisic ])lusienrs cantons ca France où , malgré la facilité de se jiro- curer des cendres de celle nature, ell(?s ne sonl pas autant recherchées (]u elles méiiteroient de l'être, cette sorte d'in- diiference ne ponrroit-elle pas venir do l'inceiiitude où l'on est sur la qualité du sol des espèces de végétaux (pii réclament le secours d'un pareil engrais? Peut-être aussi aiira-t-ou eu rimpriidencc d'ea mettre trop ù la fois , d'où l'on a conclu (pie non seulement les cendres relar- (ioient la végétation, mais (pi'elles l'em- pèrhoient absolument; peut-être encore la quantité eu aura clé restreinte de ina- iiière à n'ol)teuir que peu ou jioint d'ef- fet. jNIais, sans ])ousser plus loin l'exa- men (les causes (pii ont empêché ius(pi'à présent d'adopter par-tout les cendres de tombe comme engrais des leiTcs forte* et hun\ides , bornons-nous à indi(p]er (|ucl([ues règles générales , d'après les- quelles on doit se déterminer sur la pro- portion qu'il faut eu employer, sur la saison où il eouTicut de les répaïub-e, et enfin relativement à leur manière d'agir sur les terres et sur les prairies. QuaiitUé de cendres à repant/re.TAle est relative à la (pialité des cemlres , à celle du terrain et des productious. II est plus prudent de la fixer par des essais dans les endroits où l'usage de cet engrais est une nouveauté. On ne peut donc établir à cet égai'd ([iie des géné- ralités ; ainsi , on dira : i '. qu'il faut trois selicrs environ , mesure de P.iris, de cendres de tourbe ])our un arpent de terre labourable ou de prairies ; z". (pic la même étendue de terrain n'exige qu- ia moitié de ceudrcs rouges , ou bouille d'euiiiais. S s 332 C E N Saison pour rcjjanclre les cendres. Elle varie suivant la nature du sol tt celle (.les productions ((u'il doit rappor- ter. Si c'est une terre légère , il seroit bon, i"'. d'en répandre, sur le pied d'un setier par arpent , au coninieueenient de février et avant le labour ; 2". luie pareille quanlilé , après que les grains auront été semés. Si la terre, au contraire, est compacte , et (|u'elle retienne l'eau à sa siu-lat^e , on pourra l'eniplovcr éi;ale- ment, avec l'atlcnlion seulement d'aug- menter les doses suivant le besoin, et de ne faiie usage des cendres [que dans un état Irès-sec. Ou observera cependant , dans le premier cas, c'est-à-dire loiscpie le terrain est sec , d'alleudre, pour jeter les cendres qui doivent rester à la sur- face du terrain , qu'il fasse un temps de brouillard , ou qui promette une pluie procbaine. Quant à la manière de répandre les cendres, elle n'est pas sans incouvéniens; mais le semeur s'en garantira aisément en se couvrant le visage d'une toile très- fine , et en semant contre le veut. Quel- ques personnes out conseillé de semer sous le vent , c'est- à - dire de jeter l'en- grais du côté où le vent pousse ; mais l'expérience n'a ])as tardé à démontrer que la ])reniière de ces pratiques est préférable. Effets des cendres sur les terres. Les engrais, considérés en général , ont deux manières d'agir sur les terres. IMèlés eu différentes proportions, ils leurd niient lafacullé de les rendre perméablesàTeau, etauxracinesdesuivre le cours eutierde leur déveliqipement , ou bien ils procu- rent du liant et de la soudure aux. molé- cules terreuses trop divisées , et empé- clienl l'eau de se perdre dans les coucues inférieures, et les racines de se dessécher. Or , les cendres , par lem- sécheresse , la ténuité de leurs parties, la jiropriété au'elles ont de t'emparer aNulement e i'hwmidilé , de lu reltnir d'une luar C E N nièrfc trè5-divisée,conviennentaux terres eoiiqiactes et glaiseuses, dont elles dimi- nuent la viscosité en s'insiuuant dans leur texture tenace, à la manière des coins. Ainsi celte humidité , réduite en surface , humecte toujours le pied de la f)laute , sans jamais la nover. Lorsque es cendres ont produit un effet diffé- rent, c'est qu'elles éloient trop chargées d'alcali , qu'on n'en a point borné la ])roi)orlion , et que le sol sur letpiel on les a répandues n'avoit point assez d'hu- mitlité pour brider leuraclion;car , dis- séminées sur des terres froides, et enter- rées par la charrue avant les semailles, elles sont, comme la chaux, tl'unegrande utilité. ISous observerons même qu'on pourroit les employer dans un sol léger etsahlonneux; mais ce ne seroit qu'autant qu'elles se trouveroienl associées avec une certaine quantité d'argile, comme ou nièle souvent la chaux avec le fumier pour augmenter l'effet de ce dernier. Efjets des cendres sur les prairies. Les heureux effets des cendres , attestes par leur utilité sur les prairies, viennent à l'appui de nos observations. L'alcali et la terre calcaire qui s'v trouvent conte- nus , sont, dans la juste ]>roportion , nécessaires pour tlélruire les mauvaises herbes , et favoriser l'accroissement des bonnes ; mais est-ce bien à la causticité ([ue ces deux substances acqmèrenl | ar la calcinalion , qu'on peut attribuer un pareil effet, connue ou le ]>rélend .' c'est ce qvii ue paroi* pas vraisemb able. .Si les cendres les plus riches en alcalis et en terre calcane approchant de l'étal de chaux , pouvoieni , dans ce cas , avoir une action corrosive, sans doute elles l'exerceroient sur toutes les ])lantes , ck il arriveroit nécessairement cpie, malgré la différence de leur tissu, il n'\ en auroit aucune qui ne fût ])lu5 ou moins atta- quée et détruite; or, cet effet n'a point lieu. Les cendres agissent d'abord mécani- C E N qncmcnt par la tënnifé de lonVs pai'lics , qui divisent lus terres Ibrles et corrii^eiit leur defectiiosilé; ensuite, comme ma- tière deli([iiescen(e , ayant la faculté , ainsi qu'il a été expliqué, de soutirer l'eau et l'air de l'atmos])hère , de décom- poser ces deux iluides , et de donner aux résidlals de leur décomposition les formes qu'ils doivent avoir pour accom- plir le Toeii de la nature dans la végéli- tion. Voilà du moins ce qu'il est permis de conjecturer d'a])rès l'expérience, ([iii prouve que tous les sels (pvi se résolvent en eaux , toutes les terres calcaires ap- f)roclianlesderétal dechaux vive, toutes es frittes, sont utiles comme encp-ais. Ce n'est donc point par un eflet cor- rosif que les cendres, même les plus alca- lines et les plus recuites , agissent sur les prairies; elles ne détruisent les ])lanles parasites, que parce qu'elles s'empaient avidement de l'humidité qiii a servi à leur développement, et dont la surabon- dance est nécessaire à leur constUution physicpie et à l'entretien de leur exis- tence. Ces plantes , naturellement molles, pour ainsi dire aquati(jues , ayant les la- cines presqu'à la surface , sont hientùt mises à sec, par ce moyen se llchrisscnt , et (inissent par mourir de soif; au con- traire, les ])laules qui forment les prai- ries étant d'un tissu plus solide , forti- fiées par l'Age et les i-igueurs de l'hiver , ayant une racine plus profonde, ne souf- frent aucune altération. Déharrassées des mauAaises herbes qui les étouffoienl et parlageoient, en pure perte, leur sid)sis- lancc , elles reçoivent une nourriture 1)roportionnée à leurs besoins, s'échauf- cnt , se raniment, et font la loi aux mousses , aux joncs , aux roseaux , et à tontes les plantes qui rendent les foins aigres et durs ; d'où il résulte un four- rage plus fui et dtj^meilleurc qualité. C'est ainsi que les cendres paroisscnt agir dans toutes les circonstances où leur usage est recommandé, soit pour les prairies natu- relies et arlifî'iclks , soit pour les pièce» de grains qui languissent au printemps , et .'lunonciul une récolte làiédiocre , sur-tout dans une année froitie et hu- mide, parce rju'alors les plantes (lui les composent sont dans lui état de leuco- ]hlegiiiatic , c'est -à-dire gorgées fies princij.es qui conslituenl l'eau, et d'eau même. Cette courte discussion sur la mnnière d'agir des cendres, explicjuc , i '. pour- quoi elles sont d'autant j)!us efficaces , qu'elles ont été conservées dans l'état scr ; 2". pourtpioi une seule mesure , en cet état , fait plus de profit que deux de cendres qui auroient été exposées à l'air; 3". enfin, pourquoi les cendres lessivées^ étant soumises de nouveau à la calcina- lion , reprennent leur première activité , et ne contiennent point pour cela de la 2^olasse. Mais, sans insister davantage sur les conjectures que je viens de hasarder ^ relativement à la manière d'agir îles cen- dres , t(ui]ours est-il certain que l'expé- rieure et les observations des meilleurs cultivateurs leur .-^^ssignent le caractère d'un excellent ainendement ; et mie si elles sont employées en raison et en ]>roporiion convcnaldcs , elles fertilisent les terres froides et Inimitiés , favorisent d'uncmauière très-marquée la végétation languissante, détruisent, sur les prairies et sur les grains , la mousse et les autres plantes parasites ([ui en tapissoient la sur- face, moins, il es! vrai, par leur àcreté que par l'absorption brusquée et pres- que totale de la surabondance de 1 humi- dite qui les fait naître , et sert à 1 eutre- tien (le leur existence. Les cendres ont encore l'avantage de détruire prompicment les insectes et les limaçons , tpii ne se plaisent iHillemcnt sur un terrain cpii en est parsemé. Oa connoit aussi, d.ins le jardinage , leurs effets aux pieds îles arbies malades ; et ellçs servent à la composition du chau- S s z e*4 OE R lage,si efficace pour préserver le fromeul de la carie. (PARME^■TlER.) CERCELLE. Voyez Sarcelle. (S.) . oCEIlF, { Cervus elaphus Lin.) reddi- tion à l'article Cerf du Cours , tome II , jjage 63i. Cçl arlicle, déjà traite daus le ■Cours par M. Mongèz , ayant une cer- taiue étendue, je u'y ajoulerai que ce qui a rapport à la chasse du cerf. Je rétaLli- rai sculenicut une légère omission dans îa spric des dénominations que le ceri" prend selou ses différens âges. Les ve- ueius dislingueut par le nom particulier de cerf dix coi's jeunemcnt, 1 animal qui pousse sa cinquième tète, ce cpii arrive à la sixième année de son âge. Ce n'est qu'à s,epl ans, qu'il, reçoit le nom de cerf tlia: cors. ; ■ , ; • L'espèce du cerf a disparu eu France pendant la révolution , dans ces temps tumultueux où toute modération est Jjanuie , et où les excès et les extrêmes jiaroisscnl sagesse et raison. Si l'on con- sidère l'agriculture dans son eusendjle , il ne sera pas dilïicile de juger qu'elle n'a rien gagné à la destruction des cerfs , et qu'elle n'est pas plus productive ([u'à l'é- Iioque à laquelle ces animaux existoicnl. _ioin de moi la pcnséed'engager à favoriser 3curmultij)lication! Les dégâts réels qu'ils font dans les forêts et les champs Aoi- sius,mc sont trop connus; et asseza'aulres causes sçmhlent conim ées pour la ruine de no!^ Lois , sans y ajouter celle-ci ; mais un j^etil nomhre de cerfs que les chas- seurs, les loups , et les comliats à mort que les mules se livrent entr'tux empê- chcroicnt de s'accroître, poiirroil être maintenu, sans de graves incbuvéniens , •au sein des grandes forêts , dont ces beaux animaux feroient roriieraent et non la ]^oi te. L'exemple de la Toscane , titépar Rozier, à la suitedc l'article Cerf, n'est d'aucun poids jionr la France. Il ju'eu est pa^i d'un polit Etat, où tyut peuj C E R se régler pour ainsi dire en famille , comme d'un vaste empire. Ici , les règle- mens doivent être moins minutieux, et moins s'appesaulir sur les détails ; les vues du gouvernement s'y agrandissent pour embrasser toute l'étendue d'un imnienâe territoire; et, dans les actes de sa pui^ sance, il sait ménager à la fois l'inlerét, les goûts , et jusqu'aux foiblesses des dif- férentes classes de la société ; il sait que l'on peut sacrifier quelquefois sans dan- ger une portion presqu'inseusible d'uti- lité à l'agrément , aux plaisiis , et à la nécessité d'un exercice salutaire, prin- cipalcnicnt pour ceux qui , sans cesse occupés des affaires publiques , n'ont guères à leur disposition d'autre délas- sement que la chasse. Ces considérations, appuyées pai- une longue expérience , sont pour le moins aussi philosophiques que les élcruelles déclumations contre le. gibier; décLimations outrées, toutes le« fois que la quantité des animaux sau- vages (les bêles cainassières exce|itées) n'est ])oint assez considérable pour deve- nir sensiblement nuisible. Aussi voyons- nous que le gouvernement actuel de la France a profité de la conquête du Ha- novre pour tirer de cepajs, abondant en toutes sortes de gibiers, des cerfs des- tinésà peupler les parcs, et à renouveler, mais non sans doute à pi-opager outre mesure cette belle espèce d animaux dans nos contrées. Chasse du cerf. Le cerf doune lieu à la plus belle , et à la plus savante des chasses ; elle exige un grand aj)pareil ; un é;juipage considérable d'hommes, de chiens et de chevaux. Dims toute l'Eu- rope , elle est l'apanage de la puissance. C'est de cette chasse que s'est prineipa- lemeul formé l'art de la vénerie, art com- pliqué, diflicile, et qui ne s'acquiert que par un long exeriieo. J'eu donnerai une idée à l'aiticle A'éneuie.* Il est important pour les chasseurs, et agréajble pytu' cçui qui uc k sout pas, de C E R «avoir dislinguer l'âge, la taille , et le sexe de ranimai, à ses traces, ou à ses fiiraéss. Les veneuis ue courent jamais la biche, et ils eu rccounoisseut la voie à l'em- preinte d'iui pied long, étroit, mal fait, à pince et os pointus, et à talon serré ; d'ailleurs , la biche place mal ses pieds , ce (jn'on appelle se nujjuger; quand elle est pleine, elle appuie davantage du ta- lon , et ouvre la pince. Le pied du daguet ou du cerf à sa pre- mière tête, rcssemlile beaucoup à cehii de la biche , et il faut avoir de l'expérience pom- ne pas les confondre. Le daguet a le pied creux et bien fait , plus gros et plusgrand([ue celui de la biche, les pinces plus rondes au pied de devant cpi'à celui tle derrière ; le juemier plus grand cpiele second ; les os tournés en croissant , et loin du talon ; eullu , les alkuxs plus grandes. Si la biche est accompagnée d'un daguet , elle rentre toujours la pre- mière au fort , et les voies du daguet «e trouvent dans les sicaiies. A la seconde lêle, ou à la troisième an- née, le cerf a la pince plus grosse et i)lus ])ointne que le daguet, le talon pi us plein et plus large , et le pied de derrière un peu fermé. Les pinces grossissent, et le talon s'é- largit encore davanta"e à la troisième tête, ou a la quatrième année de 1 ani- mal; son pied de derrière, plus petit que celui de devant, est prescpie fermé ; et ses allures, plus larges que dans sa pre- mière jeunesse, sontaussi mieux réglées. Pai'venu à sa quatrième tête , ou à sa cinquième année, le cerf ne présente })lus autant de difficultés pom- la recon- uoissance de ses voies; il a les pinces grosses cl londes , le talon large , les os ])lcins et arrondis, le pied de de\ant ]>lus grand el plus plein que celuide derrière, les allures hu'ges cl longues. Il a encore bien plus de ])icd ù sa cin- quième lélç, c'wjl-à-diic Joisqu'ilduvicii^ C E R 525 cerf dix cors jeunement, et plus encore devant que derrière ; il met le pied de derrière dans celui de devant ; ses pinces sont]>lus grosses, son talon et ses jambes j>lus larges , ses os plus gros , et plus ai-- rondis. il commence , en mai-chant , à tirer , du bout des pinces , lu terre eu arrière. Le cerf dix cors a encore les pieds et les os plus gros et mieux tournés , le$ pinces plus rondes, et la sole ])lus larga mie le précédent , les côtés larges el en- tièrement U!?és , et les allures larges et Jjien réglées. Quand il va d'nssiirnnce , ses piecis sont bien fermés du devant et du derrière; il met ordinairement le ]ned de derrière siu' le t.ilon du pied de de- vant, et il attire toujours, en marchant, la terre avec ses pieds. Plus le cerf avance en âge, plus ses os se rapprochent du talon ; ])lus son pied de devant s'use et s'allonge, en même temps que celui de derrière se rapetisse, jilus aussi rinrprcssion de sou pied est profonde, ù cause de la pesanteiur de son' corps. Ces remarques nesonl paslellemenl gé- nérales qu'elles ne souffrent des excep- tions suivant les localités : par exemple, dans lui Jiays pierreux , el de montagnes , les côtés du pied du cerf sont plus usés, el les j)inccs ]dus airondics ; le pied lui- même est plus court que lorsque l'ani- mal est dans des cantons humides. J'ajouterai, aux reconuoissauces qu'in- dique le pied du ' erf , une observation essentielle pour les veneurs , et que Pou doit à RI. Desgraviers, ancien capitaine de dragons, etcommandaul tics véneries du priiiCe de Conli. Aucun auteur n'en a encore parlé , beaucoup de veneurs l'i- gnorent, et M. Desgraviers l'a consignée dans lii seconde édition qu'il vient do ]niblier,de son excellent ouvrage sur la vénerie , sous le litre trop modeste d'iijiniij piM^quc wcjl uu Uailé id^régé. 3zG C F, R mais roiiiplct , de ccl arl Inillanl et dif- liciJo (0- « Pour dislinguer , à l'inslant, dans »> nhisic'iii"spied.si<,vesdedit'feiciis cerfs, » le droit d'avec le gaiirlic de devant , le >» droit de derrière d'avec le gauclie, et y* enfin le pied de devant d'avec celui de » derrière , on doit observer qu'au » pied de devant , l'os du dehors est » presque loujoius ylns basque l'os du >> dedans. Yoici une remaniue encore » plus sûre : à chaque pied de devant , » au dessus des os , le poil est toujours » renvcisé eu dehors du canon, c'esl-à- » dire, si c'est le pied droit , le poil au » dessus des os de ce pied sera de gauche w adroite du dedans du canon; si c'est » le pied gauche , il sera de droite à » gauche : vous verrez aussi dans la » jamhe un épi couclië du même sens » que le poil qui est au dessus des os. « Quant aux pieds de derrière , la sole » du dedajis est plus éUoite que celle du » dehors ; il eu est de même de l'épi qui » se trouve dans la jambe; en outre, ces » pieds ont en dehors un épi au défaut « du jarret. Ainsi , trois signes princi- » paux les font lecounoitre ; savoir : » ï". l'épi au défavit du jarret; i". ces ii pieds sont toujours plus haut jointes >> que ceux de devant ; 3°. leurs soles » du dedans sont plus élroites. » Pag. 9 ei 10 de l'Ouvrage cité. 'iucs fumées ou fientes sei'vent encore plus souvent , et au moins aussi sûre- ment , pour juger les cerfs fpie le pied dont l'enipreinle ne paroît pas toujours. Cependant, ce n'est qu'en avril et mai au'elles commencent à fournir des in- ices; petites, dures et sèclies en hiver , elles ne peuvent donner aucune connois- c E n sance. Au printemps, les cerfs, les vicuT sur-tout, les jettent en bnuz.irds de la grosseur d'un neuf de poule; à la fin de mai, eUumois de juin, elles sont eu /Az- teau , et en juillet , eu broches ; à la lin de jnillci, et eu août elles sonl formées , et dorées depuis la mi-août jusqu'à la mi-se])temLre. ( P'ojez, au mot Fcmées, l'explication des diverses épithètes qu'on leur donne.) Un cerf manqué ou blessé ne jette que des fumées sèches, plus petites, plus ai- guillonnées et moins nombreuses que celles des autres cerfs de son âge. Plus un cerf est gros, plus ses fumées sont grosses, nouées, formées , dorées et mar- telées ; elles ont aussi moins d'aiguillou. Les fumées des biches sont toujours plus petites , plus plates , et en pus grande quantité que celles des cerfs ; à l'époque du part , ces fumées sont glai- reuses et même sanguinolentes. Par les Ab\ttlrf.s, ( P'nyez ce mot) on peut connoître la hauteur et la gros- seur d'un cerf, sur-tout s'il a de la îioue sur lui, parce qu'il en laisse, en passant, aux branches et aux feuilles. C'est en- core un n\oyen de savoir la roule qu'il tient, les branches étant toujours pliées du côté où il va. Quand les cerfs sentent leur tête re- faite, ils la froltlcut contre les arbres pour en détacher la peau velue qui l'en- veloppe; c'est ce qui s'appelle //-a )é>r ou toucher au bois. ( Voyez les mots Fr.AYER et Bois.) L'écorce que ces ani- maux déchirent dans celte opération , peut faire juger de la grosseur de leur tète. D'ailleurs, ce sont les plus gros cerfs qui fiayent les premiers , et ils se frottent contre les plus gros arbi-e-s ; les (i) Voici le litre de cet Ouvrage : Essai de Vénerie , ou V .-Irt du /'alet de Limier ; suivi d'un Traité sur les IMnIadies des Chiens et fur leurs remèdes ; d'un f'orabulaire pour l'intelligence des termes de Citasse et de f'énerie , et d'un ctat des divers rendez-i ous de chasse et ylace- mens des relais dans les f'oréis oui uvaisinent P.iris. Seconde t' dit ion, revue, corrigée et aug- nieuléc; p.ir M. Lcconle Desgraviers, etc. 1 vol. in-8". A Paris, de l'imprimerie de Xbrouet, nie-des Moineaux, n". 4a5. Au xii. — 1804. C H A jeunes, au contraire, ne commencent guères à frayer avant le mois d'aoùl. Indépendamment de la gramle chasse du cerf, il enestdemoinsdispendieuses, de moins pénibles ; mais aussi de moins nobles. On ])eul surprendre et tuc;r un cerf à l'affût ; on peut encore lui tendre des pièges de différentes sortes; cpiel- ques uns de ceux ([ue Ton tend au lonp sont de nature à élre employés , et l'on peut facilement en imaginer d'autres. Plusieurs livres de chasse font meulion de ces pièges ; mais ils y sont décrits d'une manière si confuse et si incorrecte, tju'il est im])ossible d'eu comprendre la conslrucliou ni d'ensaisir le mécanisme. (S.) CEKYAÏSO^ /F'énerie.) Un cerf ou un daim est en pleine cen-aison , lorsfpi'il est gras et en venaison; ce fpii a heu pour l'ortlinaire depuis la tin du mois de )uiu jusque vers le milieu de septembre. (S. j CHABLIS, CH ABLES, et dans les an- ciennes ordonnances, CAABLKS, (^yl{l- itiinistrntinn foresliere.^ Ce sont les ar- bres de haute-futaie, abaltus, renversés, rompus ou déracinés par la violence des vents, ou tombés par vétusté. ( hiand ces arbres ont été brisés par la moitié ou les deux tiersde leur tige, ils portent le nom de volis ou %'olnis , aussi bien tpu' leiiis ] lus grosses bi-anches, cassées ]iar l'effort de la tempête. Les arbres morts ou dé- périssant dans les forêts ne sont pas ré- putés chablis. Les chablis doivent être mar(|ués d'un marteau particulier, vendus sans diîlai , séparément, en l'elal où ils se Iroiivenl, et avec les formalités prescrites par les règlemens. (S;. CHAAIPKiNONS, substances végé- tales, spongieuses, d'une forme parlicu- lii'ie, (lislincle de tous les antres végelaux, dont (pielques c^pcees soûl reeherebécs C U A 32y comme un comestible agréable , tandis qu'un grand nombre sont vénéneuses. Les accidens nombreux dont ils sont cause , tirent arrêter Ilozier au mo- ment où sa plume alloil tracer le mode de leur culture ; mais comme la sensua- lité a coutume de l'enqiorter, aux veux des gourmets , sur le danger de leur usage, nous allons indi(juer la cultui-ede ceux que l'art a soumis à ses lois. Les anciens regardoieut les champi- gnous comme uu effet de la putréfac- tion , sy stème appuyé parleur constance sm- les maiières organibées qui entrent en décomposition ; ce système a prévalu ]us(pi'au commencement du siècle , où Micheli appercut ou crut apperce voir les graines de ces plantes. Deux opinions |)artageut les botanistes modernes sur l'originedes champignons. Les lUis les regardent comme de \érita- bies piailles munies de graines, et dont laprodiicliou s'ojière Jiar le moyen de la génération, et le concours des sexes: cette opinion a prévalu dans l'écoleLinnéeiuie. Les autres regardent les champignons comme des |.roduclions isolées et fugiti- ves, effet d'une agrégation de la matière organisée lors de la dceomposilion des corps sur lesfjuels ils se trouvent. Ou ne doit pas, dans uu dictionnaire, s'élever d'une manière exclusive contre les opiniouij dominantes, fussent -elles mam aises ; en consecnience de cette ini- jiartialité, je donnerai une liste des gen- res établis par les botanistes modernes, pour classer les champignons comme j)lautes. Champignons ayant un chapeau sessile ou pccliculé. 1/ Amanite, Li" Mérule , La (lliauliTcllc , 1^'Kiinace, La i'iiluitue , yimanita. I-.i W. 3/cruliiis. La M. C]usicurs pays, on les mange sans inconvénient. « A Aluron , dit Pallas , on sale et » on sècheles champignons <|ui foiment » la principale noiui itui e avec le pain : » on en prépare sur-tout un <|ui devient » hicu lorsqu'on le hrise, dont on n'ë- » prouve auiun nial.>> Cependant, ces champignons (jui se colorent à l'air sont réputés vénéneux dans la j)lupait des pays de l'Europe. Plusieurs cliampignons sont admis universellement dans nos cuisines, et servent à la noui riture hahiluelle des hommes. La morille , le mousseron , l'oronge, la chanterelle , le holet , le chajnpignon ordinaire , sont les plus universellement connus , et ceux dont on fait l'usage le plus géuéral. Les acci- dens auxquels ils ont donné lieu tien- nent-ils au niélauge d'autres espèces, ou hien sont-ils une suite de princijies véné- neux cpn se développent dans ces clunn- piguons par la vétusté ou j)ar d'autres circonstances ? C'est ce qui n'a jamais été exanùné avec une attention hien suivie; on attrihue vulgairement ces accidensau mélange des tdiampiguous vénéneux : mais , connue bcauc^iq) de personnes le pensent , et comme leur formation l'in- dique, ces productions ont toutes na germe délétère qui tient à leur sidjslance, et qiù se développe plus ou moius promp- tement dans le cours de la vie de l'indi- vidu ; de soite i\\\i\ se niontic dès la jeunessexians certains cham]iignons,aux approches de la caducité dans irautres , et à l'épocpie de leur dépérissenicut dans ceu^ (pu sont réputés innocens. Il seroit k désirer qu'où suivit des expériences iur C H A sur une queslîou aussi importante pour la s.'inté (les honiines; car , les canses de celle vénenosilë des chaïupii^nons étant connues, ou parvieuJroil pcul cire à les en débarrasser. De loutesles espères derliampignons, une seule esl cullivée, c'esl Vy/^a/ ici/s csciilcntus de Linnée ; il croîl sur des couches, auxf|uclles on donne aussi le nom de meules ; elles se conslruisenl d'une manière diOérente de celle des couches de jardins. Ou leur donne ordinairement deux pieds de large par le bas, vingt ])ouces de haut dans le milieu , el on les arrondit eu dos de bahul ; leur lon- gueur est indéllnie. Le tumier que l'on emploie à les construire esl nu l'umier court, mélangé de crollin de cheval el de Aienx fumier retiré des conrhes de l'an- née précédenle. Avant de l'employer, on l'étend sur la surface du terrain où doi- vent êtic les meules, et on en forme uu lit d'environ lui pied d'épaisseiu" ; on le remue de temps en temps avet; la four- che, après l'avoir arrosé «pidijucs jours aui)ara\anl ^ pour hâter sa fermentation cl sa décom|)o>ilion. Lorsqu'il est arrivé ;ui point de moiteur convenable , que toutes SCS jiarties sont à ]H'U ]>rès égale- ineut échauffées, et fpi'enfin son grand feu est passé , on s'occupe a construire les meules. D'abord ou trace sur le ter- rain l'espace (pi'elles doivent occuper ; «nsuite on établit un lil de fumier d'eu- ■viron huit poncesd'épaisscur, bien purgé de toutes matières étrangères, et bien se- coué, pour cju'il ne contienne aucune pelote, aucnii durillon. Sur ce premier ht , on en établit un second de la même manière, el sur celui-ci un troisième qui termine la couche. Il faut seulement avoir soin de bien tasser le fumier avec le dos de la i'omche , à mesure qu'on le pose, afin quctoiile la couche forme luie masse solide et jiarfaitemcnl liée. On voit ici qu'il n'est pas ({ueslion de faire des bour- Tome Ji.1. C IT A 329 relels de fumier pour border ces cou- ches, comme on fait pour les autres; les bords de celles-ci étant très-arrondis, se soutiennent assez d'eux-mêmes. Lors([u'imemeuleesl faite, on la peigne légèrement avec les dents de la fourcJrie, tant ]iour en extraire le fumier qui se trouveroit de trop , que ]ioui- unir la cir- conférence de la couche, el lui donner une forme régulière dans loiite sa lon- giieiu'. On place ensuite , de distance eu dislance, des piquets qui traversent la couclie perpendiculairement dans sa plus grande épaisseur , adn de pcmvoir s'assurerde temps en temps de sou degré de clialeur ; et , lorsqu'elle ne conserve plus qu'une chaleur d'environ dix-huit degrés , on peut y nutlre , sans inconvé- nient , le blanc de champignon ou les lilameus qui doivent donner naissance aux champignons : c'est ce qu'on ajjpelle larder la couche de blanc. Cette opéra- lion consiste àdistribuer sur toute la sur- face de la meule, à uu pouce el demi de profondeur, el à six ou huit pouces de distance les unes des aiUres , de petites molles de vieux fumier rempli de blanc de champigiuui , en soulevant le fumier de la couche d'une main , tandis que de l'autre ou y place la molle de vieux fu- mier. On la recouvre ensuite, cl l'on uaf- fcrmit la meide en la ballant lê::èremeut, Quel(pies joins après, on visite le blanc de cl)anq)iguon , pour s*assurer s'il n'a pas été brûlé par la chaleur de la couche, cl voir s'il commence à passer, des mottes où il éloil conlciui,danslc hunier qui les environne. Dès qu'on s'appcrçoit qu'il s'allonge et fait des progrès , on préparc un mélange compo-é de parties à peu près égales de terre «le potager et de 1er- roau de couche bien tanusé et délayé ca consistance de mortier nu peu épais. Ou applique ce mortier avec une ]iclle sur la surface de la meule , el on l'en rCTelit d'environ deux ])ouces d'épaisseur. Cette opération s'ajendant les plantes vivaces qui , s'emparanl du terrain , ahsorboroicnt loule son humidité, cl seroieut nuisi- C H A 33r hles à la végétation des champignons. Lorsque les espèces annuelles commen- cent à se dev'echer, o;i voit bientôt pa- roître une grande quantité lables à ceux qui croissent naturellement sur les hauts ])rès, et qui sont si recherchés des cuisiniers. Ces sortes de couches se pratii^uent dans différentes saisons de l'année, mais plus ordinairement au printemps. Lapo- sition qui leiu* est la plus favorable dans cette saison est celle du levant ; il con- vient de les arroser abondamment pen« fiant les grandes chaleurs. » Si la récolte excède la consomma- ^> tion que l'on jieut faire de cliampi-^ » gnons , on peut conserver le surplus. » On lave bien les chanq)ignons, ou les » en (lie comme descbapelels, on les sus- » pend en un lieu bien aéié, jusr[u'à ce » (pi'ils soient secs; eu'iuite on les en- » feriae dans des boîks ou sacs de » pa]Mer, et on les tient sèchement. » l^oisqu'on veut les emplover, on les » fait tiemper quelques licnres dans de » l'eau tièiJe ; ils reviennent , et sont » égaux ou j)cu inféricui"s en bimlé à » ceux tpii sont récemment cueillis. » Outre les usages cnlinaires , on em- ploie les champignons à d'autres objets. L'amadou est la préjiaration d'une sorte de champignons, foulé après sa dessic- cation , et dépoudJé de la partie dure qui l'enveloppe. Les O.-tiaques et plusieurs pen];la:Ies de la Sibérie se procurent une ivresse avec Vyigarlcus muscarius ; ils en mê- lent la cendre à leiu" tabac pour le rendre iihis piquant , cl, après en avoir rempli Îeurne7.,ilsle bouchent avec de la raclure d'écorce de saule, ce qui lc«u' cause une hiUuuimation qui les préserve d'élre ge- T t z 332 C H A lés. Si Gmelin n'a pas abusé du privilège des voyageurs , cet usage esl Ues-singu- lier. ( Th. ) CHANGE, ( Vénerie.') Un chien cou- rant prend le change^ lorsqu'il suit une aulre bêle que celle (|ui a elé lancée ; il garde an conlraire le change^ ou // ne Lonruepas auchangc , lorsqu'il ne quitte pas la bête que l'on a couiinencé à courir, quoique, par luic ruse ordinaire, elle en ail fait lever une aulre de son espèce pour tromperies chiens et se débarrasser ae leur poursuite. Dans ce cas, ou elle pousse le change, si elle fait aller devant ele les bêtes qu'elle a mises sur ]iied, tandis qu'elle retourne dans ses voies ou se met sur le veulre ; ou elle va devant le change, si, aj)rès avoir fait pai-lir une aulre bêle, elle perce eu avant. Les bous cliiens , ceux sur-tout qui sont vieux et expérimentés , ne se nié prennent point à ces ruses du gibier, ils savent garder le change. (S.) CHAISTERELLE , {Chasse aux oi- seaux,\ oiseau tenu en cage par l'oise- leur, pour servir d\ippelant, et attirer les oiseaux sauvages dans les pièges ou les fdets «jui leur sont préparés. Voyez les articles Appelants, Caille, Perdrix, etc. (S.) CHANVRE. {Voyez Rouissage.) CHAIIBON DE BOIS. Il faut distin- guer le charbon de la braise. Pour faire de la braise, on se contente de brûler le bois jus(pi'à ce que, ne répandant presque plus de fumée , il soit en })artie consumé ; alors ou supprime subite- ment la communication de l'air qui esl nécessaire pour alinicnler le feu , soit en couvrant les parties embra ées »vcc une cloche de métal , soit en le renfer- mant dans des boîtes de tôle , qu'où nomme cLouJfoirs ; le feu s'éteint , et il jrcsle une subsluuce noiic , légère , C H A poreuse, très-aisée à embia^er, cl qui se consume promplement sans presque luimer de fumée, et sans produire une chaleur vive. Il V a deux grands défauts dans la nianicre de faire celle espèce de char- bon : premièren\ent, on dé]>ense beau- coup de bois pour obtenir ]>eu de char-, bon ; secondement , ce charbon est très pourvu de parties inllammables; ce qui fait qu'il se reJuit ])rornptement en cen- dres , sans produire beaui;oup de cha- leur. |j'induslrie des chai-honniers coa- sisle donc à remédier à ces inconvéuiens. Le bon charbon répand, en s'embrasanl, une vapeur très-pernicieuse, et capable de suffoquer les animaux qui resj)irent l'air qui en est chargé. La braise n'est pas aussi dangereuse; mais elle l'est assez pour ([u'on doive en éviter les effets. Le charbon bien cuit et bien sec ne fume presque pas; il jette peu de llamme ; mais il peut être pénétré j)lus vile par le feu que le bois, qui s'v est ouvert des pas- sages de toutes parts en chassant 1 hu- midité. Ou reconnoît le charbon bien fViit , lorscpi'on voit s'élever du brasier une petite llaiumc bleue ou violette. L'utilité du charbon de bois n'est pas un problème; non seulement ou le brûle dans les cuisines , mais on ne peut s'en passer dans quantité d'aris, puisqu'il est d'une absolue nécessite pmn- l'exjiloita- lion des mines. La consommation en est très-considérable ; car un fourneau de forge consume chaque jour envirou huit mesures de charbon appelées bannes. II faut quatre cordes de bois pour faire une banne de chiubou ; ainsi, un seul four- neau brûle , chaque jour , la valeur de Ireute-tleux cordes de bois; et, sur ce pied , un fourneau consume par an onze mille six cent (|ualre-vingt cordes de bois. Or, un arjieul de taillis en coupe de vingt ans ne donne, à cha(jue coupe, (prcnviron lici\(e-six cordes de bois. Ainsi uue forge cousuuie plus de boi* C H A qu'il u'en fiiutpour chauffer deux petites villes. On peut faire du charbon avec toutes sortes de Jjois; mais sa qiuditë varie selon les espèces de bois. Le charbon de bois dur donne beaucoup de chaleur; mais il est sujet à pétiller ; ce qui peut avoir des incouvéuieus : on jirélère , en fénéral, dans les usines, le chaibou de ois tendre; celui de bois blanc s'em- ploie dans la fabrication de la poudre. Ou se sert, pour faire le charbou, de rondins de six à douze pouces de cir- conférence : tels sont ceux (pte produi- sent les taiUis de dix-huit à viugi ans. Si le bois étoit trop gros , il fauib'oit Je fendre; ce qui augmente la dépense. H y a plus de profit à exploiter le gros bois en bois de charpente , ou en bois de cortic ; les branches servent à faire le charbou. JjC bois que l'on veut convertir en charbon ne doit être ni trop vert , ni trop sec : on est dans l'usage , lorsqu'il est abattu , de le laisser pendant un au dans la vente, ou dans Voiirflon. On le coupe de deux ou deux pieds cl demi dé longueur, lorsqu'il est destiné à fahe le charbon pour les forces, et de deux pieds et derm ou trois pieds, pour l'usage ordinaire. Les charbonniers appellent place à charbon^ fosse à cJiarbnn , v>n fuiilde , les lieuxoù ils asseoient leurs fourneaux; ils TiOiiwwiiuV foiinicaiia: la pile de biws arrangée connue elle doit l'être pour on faire du charbon. Quand la \>\\c n'est que commencée, ce n'est ]>as un iour- neau, c'est une alinnellc. ( iuire le eliar- bon , c'est brûler le bois au jioinl où il doit l'être pour en faire du eiiarbnn, INous n'entrerons point ici dans le détail de la constiuelion du fourneau; la manière d'arranger le bois autour d'une perche placée au centre ile; C H A '6v;à. du bois rangé p.'ur étages , un peu obli- quement vers le centre ou la jjcrche. (Jn met ordinairement quatre étages de bois, (pii forment un cône. Uu fourneau contient comnumément trente à qua- rante cordes de bois de jeunes taillis, et cinquante à soixante cprdes de gros bois fendu : il v a ])lus d'avantage à faire de grands fourneaux, fpi'à en faire de petits. Lorsque le bois du fourneau est arran- gé, on le bauge, c'est-à-dire qu'on le couvre de terre, ou de cendres; on em- ploie à cet usage la terre t(ui se trouve aux environs du fourneau , qu'on a soiu d'établir dans un cmlroit ((ui ne soit ni sablonneux, ni pierreux. Lorsque Jefour- iieau est baugé, on y met le feu , et la fumée sort par une ouverture qu'on a eu soin de ménager au haut du cône. Le charbonnier sait, par l'expérience, le moment où il laut fermer cette ou- verture ; »aus celte précaution , le bois se couverliroit eu cendres : c'e»l ordi- nairement au bout de dix, douze, ou quinze lieures après que le feu a été mis au fourneau. Il ferme aussi celle par laquelle on a introduit le fefi dan» le bas du fourneau; et, comme il laot ce- ])en(lant donner de l'air au fourneau , le charbonnier en perce la bauge avec le manche de sa pelle , dans dix ou douze endroits, vers le bas, qui est la partie du fourneau la moins échiuffée. . Les raisons des pratiques que suivent les charbonniers, dans la coustrucliou de leur ioinneau , et dans leur manière de conduire le feu , se présenteront d'illes-inémes à ceux (|ui voudront con- sitleier (pie, pour convertir le br)is eu ebarbon , il faut dissiper l'humidité du bois, et mellre eu fusion sa partie gr.isse et ndlanujiable qui ne s'écliappe pas avec l'humiilité; il ne s'agit donc que de faire brûler le bois en partie. Ur, pour biûler le bois jusqu'au pomt convena- ble, il lauç çuijaijtienccr par étabhj-, au 334 C II A rentre du fourneau, iiu l)rasler considé- rable , et êlre ensuite mailre de porter successivement ) 'action du l'eu aux diffé- rentes pailles du fourneau , de façon qu'il n'agisse sur le l)ois qii'autanl qu'on le juge à propos. On n'est pas mailre d'orrèler ni de graduer l'aciiondu feu, quand elle s'exerce fur un monceau de Jiois qui brûle en plein air; mais la terre qui couvre le foiu-neau , fait f[ue l'ou- \rier conduit le feu comme il lui plaît , et qu'il rarrèle quand il veut, \enl-il raleulir sou action d'un côté du four- neau, et l'exciter du côté opposé? il n'a qu'à boucher les tjous ouverts, et en ou- -\rir de nouveaux de l'autre côté. ^Nlais , poxu" porter ainsi l'action du feu dans les différentes parties, il étoit nécessaire d'avoir un grand brasier au centre du fourneau : c'est ce qu'on s'est procuré en laissant d'abord Touvcrture du som- met du cône libre un assez long espace de temps. Yoilà toute la théorie de l'art du charbonnier. Un grand fourneau de cIiarI)on est ordinairement en feu six à sept jours, et lui petit trois ou quatre, avant que le hois soit sufiîsammcnl cuit : alors , ou bouclie tous les trous du fourneau, et ou charge de nouveau la chemise du foiu-- iieau de nouvelle terre, ou de fiaisil,afin que le feu s'éteigne par-tout. Lorsque le charbonnier jugequelefeucst éteint par- tout , pour précipiter le refroidissement du charbon, il le découvre avec précau- tion, de peur que, s'il se trouvoit en- core du feu, il ne se rallumât. On tire alors le charjjou pour cUre li-anspoi'te aux forges , ou dans les villes. Le bon charbon de bols doit être lé- ger, sonore, en gros morceaux brillans, qui seronqienl ai^•ément.Ou estime celui qui est en rondins, et qui ne reste pas chargé d'une grosse érorce. Le charbon se conserve trés-biefi dans les caves , et même mieux que dans les lieux secs, où ii-5e brise eu petits morceaux. C H A Les qtialités que nous venons d'indi- quer con^icnne)ll au charbon, à quel- que usage qu'on le destine ; et ses avan- tages sur le bois sont de faire un feu assez vif et réglé , sans répan'irc de fumée; ce qui le rend nécessaire dans les cuisines pour îdlunier les fourneaux sur lesquels on fait des ragoûts. Les deux meilleures qualités du char- bon destiné aux forges et aux fourneaux sont de chauffer beaucoup , *.l d'être doux, c'est-à-dire de rendre le fer doux; car il y a diis charbons qui font le fer aigre; et c'est une vente recon- nue, que la qualilé du charbon inllue sur celle du métal. Malheureuicnieot, les deux qualités de chauffer beaucoup, et d'être doux , vont rarement cnsenible: ainsi le charbon de bois blanc est assez doux, mais il chauffe peu ; celui de bois dur, tel que le chêne, donne beaucoup de chaleur, mais on pense qu'il est aigre. En général , le charbon fait avec de jeu- nes taillis de chêne est plus doux que celui qui est fait avec des branchages , ou de vieux chênes refendus. On a publié, en i8or, une nouvelle manière de carboniser le bois par des fourneaux , à peu près de la même manière dont on caiponise , en Angle- terre , le charbon de terre ; elle est due à M. Brune , propriétaire des foi'ges de Sorel , près de Dreux , département d'Eure-et-Loir. Nous ne décrirons pas ici la forme des fourneaux; nous nous contenterons de rendre compte du pro- cédé inléi-essant emplové par M. Bru- ne. L'avantage que présente sa méthode, c'est de ne laisser ni fumerons , ni cendres dans la fabrication ; une corde de bois rend le double de charbon obte- nu par l'aucicune méthode , et trois jours suffisent à sa confection. A'oici les movCDS employés par l'au- teur, d'après le rapport qui ou a été fait au Conseil des Mines par MM. Bluvier C II A et Brochan^ uoniniés commissaii es par lcGouverncmeul,nLuaaccoidé uu bro- TCl d'iuvcnlion à M. Brune. Ou creuse iine fosse tle rjulnzeà dix- huit pouces de prot'oudeur; ou lui < Ion ne uu JiamèUc égal à celui que doit avoir la hase des foin-ueaux : celle fosse est vecouvcrle de feuilles de tôles rivées les unes sur les autres, et supportées ])ar uu châssis couij^osé de quehjucs barreaux: de fer; ou a soin de bien laler les par- ties qui ne seroieut pas sidiisamineut jointes. Sur ce plan de tôle , on prépare le fourneau de la même manière que dans le procédé générahMucnl usité, c'est-à- dire qu'un prisme triaugulau'c, composé de bûches couchées, bout à bout, les les unes sur les autres , foraïc le nojau autour duquel on dresse le bois , dont l'asseniblaye ilonne un cône tronqué , comme nous l'avons dit j.lus haut: mais ce prisme creux (jui, dans les IcnuiKaui ordinaires, lait ibnclion de cheminée, ne remplit ])as ici le même but ; car sou iu- térieiir est i^arni de Jjûchcs dressées vcr- ticalcraenl dans toute la hauteur de l'ap- pareil. Le foiu'ncau ainsi disposé, ayant ou devant avoir pour base luic surface éyale à celle qiui présente la tôle, on le re- couvre tle feuilles , el d'une légère cou- che de braisil mêlé de terre. Outre l'ouvcrtme ((ui donne accès dans la fosse ser\ant de foyer, on fait deux ou trois soupiraux qui communi- quent de rintciieur de la fusse au dehoi s «lu foiu-ncau. L'un de ces soupiraux est direclemeul opposé à rouvcrUire princi- pale^ el les deux autres sont à égale dis- laiicc du premier et de cette ouverture Îirincipale. On place au centre de la ossedeux petits fagots formés de menus branchages , auxquels on met le feu. Les expériences qui ont été faites , à Paris, par les commissaires dénommés pliuj liuut,ouldouaépom'rcsullat uujiro- C H A o3 j duit, en clirabon, double de celui qu'où obtient de l'ancienne méthode, le char- bon aytmt aussi plus de poids, el étant de meilleure qualilé. Il suit de ce détail ,.quc les pro- priétaires de forges peuvent réduire à moitié les frais de leiu- consonnuatiou de bois, de manière cpie , s'ils employoient annuellemcul , pour la fabrication, dix mille cordes , ils la léduirout à cinq mille environ, et l'on aura le même ré- sultat, et la même quantité de fer. Les frais de coustruction ne doivent pas arrêter ceux qui voudroient adop- ter cette méthode ; car ou observera , I '. qu'un fourneau qui carbonise aclucl- Icmcul quatre cent cinquante cordes de bois, avec lesquelles on prochiit deux mille f[uatre cents sacs de cliarbon, n'ex- cède pas, en fiais de matière et de fabri- calion, la somme de loo francs; 2". que ce même fourneau n'est sujet à aucun enhetien, et se liansporte, sans aucuu einbairas, de ventes eu ventes, pour la confection du charbon; 3\ que sa durée doil être de trente ans , et au delà. Ce n'est pas sans raison qu'on se plaint de l'énorme consommation de bois qui menace la France d'une disette pro- < haine : aussi les découvertes (pii ten- dent à économiser les combustibles u'out- elles jamais excité ])!us d'intérêt qu'au- jourd'hui. C'est ce qui nous a engagés ù consigner ici le procédé de M. Brune , eu faisant des vœux pour le voir adopter généralement. (ConL.j CHARIÎOX ou ANTHRAX, ( Mala- die des animaux.^ Le charbon est une mortillcalion ordinairement très-rajiide, (pu a son siège soit à l'exléricur, soit à rintérieur, cl qui est susceptible île se communi([uer par le contact. Celle ma- ladie reçoit îles noms divers el mêmcbisar- rc.s.dans quelques pays.Quand le cliai bon esta la langue, on l'apjtidle glossanlhr.ix, ampoule , boulle , cLiuicre à lu laaiguc , 336 C H A mavée , cfc. ; aux autres parties de la télc , araiguéo , miche , pirechc ; au poi- trail , aiilicœur ; ancœur , avant - cour- roux , elc. ; à la cuisse , noire cuisse , trousse -i^alaiit, etc.; à des parties iu- dëu rmiiiées j aulmalsang, qariuailiiro , k)uv(t , pcsle rouiçe , hiauche , A'iolcllc ; dan^ les pailics intérieures , hoyaux vio- lets, Jérigii-v , gri|:pe, grosse rate, jieste , venin soiillé , elc. îSonsdisliiigueronsIecbarbon en cxlé- ricnr et en inlérienr. Le cliarI)oii extérieur est une tunieiu", le jilus souvent luiiqne , qui vient sur- tout aux f arties llasques, se déveIoj>|)e et se gangrène Irès-rapidcnient, et consi, pen- dant la diuée de la maladie , des plié- nomènes qui mar((uenl ses proyiè>> : les urines sont raies ou supprimées , l'ani- mal est constipé , les ex.lrémités , les oreilles , les cornes , la peau sont froi- des ; il survient un frisson , suivi de la (dialeur de toutes l(!s parties de la surface; l'éruption des tnmems jaioîl (jneUpie- l'ois soulager ranmial ; autrement les \ eux sont ardens , deviemient hagards, le pouls s'accélère aii point de devenir trois ou quatre fois plus vite que dans l'état de santé ; ( T^o} cz Pon.s ) ])nis il devient lent et intermittent; les forces diminuent et s'anéantissent , les yeux sont mourans et annoncent un affaisse- ment géuéral;mais, (|uel<|ue temnsaprès, les forces se raniment pour un luslant , l'animal éprouve des convulsions; (pul- ques chevaux entrent dans une agitation extrême , mordent la terre , l'auge , et périssent, comme dans des accès de rage, vingt-quatre ou trente -six lieures ajirès l'invasion. [^a mort n'est quelquefois pas aussi Tome Xi. C II A 337 promple, sur-tout dans le charbon blanc; d en est qui mangent connue de cou- tume ; les lianes du cheval se creusent; le b(»;uf ne rumine plus; ^ Trayez Ilu- minauon ) si on lui conq)rime l'épine aux lombes avec les doigts, il y léiaoignc une douleur qui le fait jléchir presque jusqu'à terre , ses lianes se soulèvent par météorisalion ; la foiblesse, l'abat- tement se déclarent, la bète ne mange J)lus , elle exhale une odeur infecte, j)ousse des cris plamtifs, lâche des ex- ci-émens noirs et félidés : d'antres péris- sent sans gonllement , ni diarrhée, au bout du hmtième , du don/.iè:iie, ou du vingtième jour. A l'ouverture du cadavre, o!i trouve encore des désordres intérieurs divers: ce sont des taches ou points gangiéueux sur le médiastin , ou sur le poumon, sur le cœur , le diaphragme , le loie, le pancréas, l'estomac, les intestins, les reins, la ina- Iriee, la vessie, etc.; des tuméfaotioas noires et grangréneuses dans l'épaisseur du nu'senlère, dans les glandes mésenté- liques, dans la graisse qui enveloppe les reins , entre le péritoine et les mus- cles abdominaux; des épanchemeus de sang ou de sérosité dans la ]>oitrine, dans la matrice, dans le bas-ventre. On a vu les nerfs lond)aires noirs et charbounés dans l'épizootie des bêles à cornes, eti 1797; les viscères sont infiltrés et en dé- com|)osilion ; les cadavres , au moment de la mort , exhalent une odeur infecte. Le charbon intérieur est aussi nommé fièvre charbonneuse. La niort des ani- maux qui en sont affectés n'est , le plus souvent , annoncée par aucuns sv mplô- mes; il en est cependant en qui la ma- ladie dure ime heme ou deux : l'animal paroit d'abord étourdi , égaré ; il lève et l)aisse la tète , se secoue , se tonrmcute, se plaiiU, mugit ou hennit fré(|Uenmient; les yeux sortent pour ainsi due de l'or- bite, il chancelé, tombe, et meurt dans des convulsions violentes. Les victimes Vy 338 , -C 1î i sont les animaux les plus jeunes les plus foils;el la mort est d'autan I pln>> piomple qu'ils sont plus vii»oureu\. Pour l'or- dinaire , on ne vojt le (;harl)ou inlé- rieur bien caractérisé que par l'ouver- ture lies cadavres : le sanj^ est noir et charhonné dans les gros vaisseaux , sur- tout dans les grosses artères 4 les pou- mons sont gorgés d'un sang noir et épais qu'on trouve aussi epanclié quelquefois en grande quantité dans la poitrine ; la pièvre , le me liaslin , le péricarde sont gorgés de sang ; il y a des tumeurs noires sur le mésentère , dans l'épaisseur de la rate, du foie, du pancréas; des écLy- moses dans le cerveau, au poumon, sur le cœur , ou aux parois iutéi'ienres des ventricules de ce dernier oriranc. Il est important d'observer un symp- tôme qui précède toute espèce de cbar- bon, soit extérieur , soit intérieur : c'est le bérissement et lecbangcmentde teinte du poil; il est sec et rude , ainsi que la peau,qui ne fournit aucune matière traus- piratoire.Cettealtératioudes poils s'étend dejîuis le milieu du dos jusqu'au commen- cement de la croupe, et con\preud les flancs des deux côtés. L'épine, en cet endi'oit, est tellement sensible , que la bêle llécbit presque jus- qu'à terre , quîind on la presse avec la main , ou bien cette ]>ariie est d'une roi- oà des insectes de diverses espèces se sont établis, où (juel- (jues uns ont déposé uits froides et crues, ou bien il faut en aller chercher à plusieurs lieues. On tâche d'abord de suppléer au défaut d'alimens Tcrls , par loul ce qu'on peut en avoir de secs ; puis on fait manger du trède en vert pour toute nourriture, dès qu'on peut en faucher; on donne des foins et des grains, dès (ju'on peut les ré- colter, et avant qu'ils aient jeté leur feu. Les animaux sont mal nourris; cepen- dant les travaux sont ordinairement plus péniblesdauscettesaison,et la sécheresse en aui^mente les dangers. L'mleusité de CCS causes est encore plus active dans les endroits élevés, el dans ceux où l'évapo- ration tie l'eau a mis à sec des bour- biers , des étangs , des marais qui de- viennent infects. Les longues sécheresses sont le plus souvent terminées par des pluies abon- dantes et subites , ou elles surviennent quelquefois pendant la recolle des foins qu'elles lavent, et dont elles enlèvenl les sucs nounicievs. Les eaux débordées, non seulement macèrent les plantes, mais les convient tPun limon qui s'y attache, cl reste encore quand ou doJiBe le founa^e aux auiuiauï.. C H A Quelques foins mis eu las élaul impar- faileiiK'iit secs,'>c' uioi.sisscul ; les iuseelcs noiiil)r(.u.\,(!()iU la séeheresse avoil lavo- iisé la Miiiliij)liealiou, s*y pouiKisseul et ajoutent à leuis mauvaises (qualités. Les pluiesquisiuvieuneul avant la réeolledes fromeus, (les avoines, elc. , versent sur- tout les l)lés,prineîpalemcnt si elles sont arcompagnées de veut ; outre que le grain s'altère par celte circonstance , les pailles se (letcniorenl à la manière tics foins, et peuvent donner lieuauv mêmes accidens. Aurès la récolte et les pluies, il pousse eu anondance des lierhes dans les lieux sulinuii^ès; les animaux ayant souffert de la disette, les cultivateurs s'empressent de les mettre au jàluiage; et c'est alors que les vajK-urs (jui s'élèvent de la terre , et qu on designesnus le nom de iiiiasmes des rtiarais ^ jointes au changement brusque opéré dans l'atmosphère cl dans les ali- mens, produisenl,dans l'économie anima- Je,après divers chai>g.eniens successiis , les altérations rjui caractérisent le charbon. •Si CCS causes n'ont [)as, dans cette an- née, toute l'activité que nous avons sup- posée, ta maladie est (pielquefois moins répandue , ou bien elle ne se manifeste cprj trois , six ou huit mois après , lors- qu'on a fait consommer par les animaux les (ourrages macérés , poudreux, moins capables de nourrir que de nuire, par le peu de bonté , et par toutes leurs mauvaisesqualilés. L'intensité dv mal est bien ])lus grande encore, si de nouvelles intempt-ries vienrinentà l'augmenter. Cette réunion tle circonstances est une véritable calamité : le chaibon attaque tout un pays , devient épi/ootique ; la perte d'un uoud)re ])rodigieux d'ani- maux l'ait la ilésolaliou sur - tout des canqiagncs. Ces causes atteignent , par leur iu- nuence, les diverses es|>èces d'animaux , et qucbpufois l'honmie lui-même ; la contagion propaj^e ce lléau \ la coha- C h A 3% bilation d'animaux sains avec des ani- maux de uiêiiu; espèce sur-lout , et le contact d'uae partie saine avec une par- tie charbonnée, sufliscul pour couimu- niquer la maladie. VAX 1784, à Mon tau ban , il périt des chiens qui n'a voient fait que lécher le sang d'animaux charbonneux saignés pour les préserver ; il périt aussi des ])0ules qui avoient seulement avalé des graviers teints du mcnic sang. Ailleurs, des vièij^fs sont morts du charbon , parce rpi'ils avoient vidé le rectum en fouillant avec la main ; des vétérinaires , parce qu'ils avoient louché du sang d'animaux cliarbouneux à quel- ques plaies ou à quelques boutons cpi'ils avoient au bras, ou ailleurs : un berger mourut au l>oui di! huit heures , parce qu'il avoil simplemcul ôté le cuii- d'uu b'jcuf mort delà maladie; d'autres ont été atta(jués de gonllemens dangereux à di- verses parties , pour avoir été atteints ])ar > sai- gnées, on excitera plnlôl l'érn|)tion par une infusion de fleurs de sureau ou de feuilles de sauye,desahiue ou de rue, cpie l'on fera hoire à la dose d'un lilre, et dans lacpielle on ajoutera, assa félida , (piatre gros; vinaii^re,(pialre onces, et miel aussi quatre nnces, ou quatre à si xi^ros d'huile empyreuniatifpie animale , distillée sur IVssencede térébenlliine. (/^. Hlilf, em- PVRELMAiiQLF. ) Ce breuvage sera admi- nistré [iendanl«piatreàeinq jours. Ou doit avoir pour seenutle intention de fixer la tumeur, d'empêcher qu'elle ne s'étende aux parties voisines, et sur-tout à l'inté- rieur. Ou atteindra ce but en la cernant d'une raie de < autérisallon , entre le mort et le vif, après avoir rasé le poil , en fai- sant, à la peau, îles incisions verticales à deux jiouces de dislance l'une de l'au- tre, en disséquant la peau , en saisissant la tumeur avec un crochet tle fer, et en l'extirpant tonte entière. Si elle atlhère à quehpu'sparliesprofondes, sur lesquelles il V ait du danger d'inciser, on en dé- truira luie partie, et on changera la na- ture du reste par l'application d'un cau- tère à bouton , puis on pansera avec de l'onguent vésicatoire. Si la tmueur est étendue , il y aiu'oit trop de délabrement à opéri^r pai- l'ex- tn pation , et la nature ne poiirroit jamais fournir à faire suppurer, et à iairc cica- triser une surface aussi considérable. On peut cerner de même la tumeur , par une raie de cautérisation, passer lui ou plu- sieurs sétons, fairedes scarifications assez profondes aux endroits les plus affectés , presser les bords pour eu faire sortir les liqueurs , cautériser dans les plaies ; les laver toutes les douze heures avec de l'essence de térébenthine, et y fixer des plnmasseaux imbibés de cette liipieur. Les tumeurs et les ulcères à l;» langue, etc., se liaitent tlemême. On scarilleles parties iufiltrces , on emporte , avec le C H A bistouri ou les ciseaux courbes, loul ce qui est noir et gangrené , on les lave a\ec le vinaigre ou avec de l'eau acidulée par l'a -ide sulfurique; on les touche avec de l'eau de Uabel (composée avec acide sul- furi(pie une p.irlie , mêlée à trois parties d'cMii il de viii.)Si l'ulcère estentièrcnieat au tond de la 1j(iii< lie, on portera dessus de l'alcali volatil iliior,(ammoniaque)au moyen d'un plunuisseau fixé à un bâton ou à un nerf lie bœuf. On fera la trachéo- tomie, s'il Y î» une grande difficulté de rcspirtr. Dans cette affection, les organes diges- tifs sont affoiblis , leurs fonctions lan- guisseiil , les matières séjournent et s'al- tèrent. 11 lésulle de là une quatrième in- dication , qui est de donner peu d'ali- mens, mais qu'ils soient de facile diges- tion ; on la remplit en donnant sur-tout des liquides, tels que l'eau blanchie par le son , la farine d'orge , dans chaque dé- calitre de laquelle on ajoutera deux verres de vinaigre et deux oucl-s de sel de nitre. On eu fera prendre au bœuf et au cheval , toutes les heures , un litre dans une caraffe, s'ils refusoieat de la boire. Une cinquième indication est de pro- curer l'évacuation des matières fécales , au u\oy en de lavemens faits d'une décoc- tion de son , dans chacun desquels on mettra ileux onces de sel commun , et on les réitérera toutes les deux heiu-es. Lorsque les déjections seront faciles, que les urines seront copieuses , ou fera infuser deux poignées de chicorée sau- vage dans un litre d'eau, et, après avoir coulé, on ajouteia ipialre gros d'aloës, quatre onces de sel d'Epsom,deuY onces 'oximel simple. On réitérera ce breuvage trois fois par our, jusqu'à ce que l'évacuation soit ien établie ; alors on le remplacera par des infusions légères de plantes aro- matiques, telles que la sauge, l'hys- sope, etc. C H A Alors on donnera des lavemens seu- lement avec l'eau de son et un denii- ■verrc de vinaigre. 11 se développe dans les ulcères, sur- tout du oliarhon blanc , des vers qui les remplissent ;on s'y oppose ou on les dé- truit, en couvrant l'ulcère d'iniileenipv- reuinalifpie grasse , qu'on y a])plic|ue avec une pliune, ou en y fixant des plu- masseauK qiii en soient chargés. Les tumeurs subséquentes qui pour- roient survenir seront traitées connue les premières. Quant aux tumeurs qui Yiendroicnt à s'alïaisser ou à disparoîlre, on passera des sétons animés par la pou- dre d'euphorbe et de canlharides ; on donnera des bieuvagcs d'infusion de feuilles de sauge ou de llcurs de sureau , dans chacun desquels il entrera un demi- gros et même un gros d'alcali volalil lliuir ou concret. On réitérera ces breu- vages toutes les fleux heures , jusqu'à ce que la tumeur ail reparu. Les moyens les plus énergiques cpii viennent d'être indiqués , conviennent ]>our le charbon intérieur ou lièvre char- hoiiiieuse ; on se hâtera de les employer, à cause du peu de temps qu'il y a entre l'invasion et la mori ; mais ordinairement mo> eus prés{;rvalifs sont les seids à mel- Ire en usage. Traiteincnt prèscn'aùf du chnrlion. Lorsque le charbon règne dans un j'a\ s, ou rpie l'on a dé|à soi-même ]ierdii un on plusieurs animaux de celle maladie , sur-loiit lors(]ue l'on appercoit l'alléra- lion du poil cl la très-grande s(•n^d)iliIé derépinelomhaire, ou son insensibilité, il faut se hâter de recourir aux moyens préservatifs. P;ir rapport au charlxniin- lérieiir, l'iiitenlion est de produire au dehors r(''iu])tion (pii seferoit au dedans, d'obtenir la depiiiation par cet exautoire, on d'allirer au dehors la sensibilité dont l'ai lérat ion seroit funeste dans l'intérieur. Ce moyeu consiste às'empressir de passer un selon ou deux dans l'épaisseiu- C H A 341 des muscles pectoraux du cheval, et dans le fanon du boeuf; de les oindre d'on- cueut vésicatoire, ou d'introduire dans les parties vives un morceau d'ellébore macéré dans le vinaigre ; ce qui occa- sionne une tumeur au bout de vingt- qnalre ou trente heures : ou, si l'on veut un moyen ])Ius actif encore, ce qui est très-bien indi(|ué dans le cas de charbon intérieur, de placer dans l'épaisseur des muscles pectoraux ou dans le fanon , gros connue nn fève ordinaire de su- )>limé corrosil', que l'on pajse dans un noiicl de linge clair, ou que l'on alla- eheàun selon. Alors la tumeur naît dans les six, douze ou dix-hiiit heures, et l'on a soin de retirer la matière (jui a servi à la produire. 11 faut la traverser d'un se- lon , quand elle est bien formée, (si on n'y en a pas mis d'abord ) et retourner cette mèche, pour obtenir la fonte de la tumeur par le peu de su])puration dont elle est suscejtible , ou fou Unira iiar l'extirper comme une tumeur charbon- neuse. .S'il ne se formoit pas de tumeur, ce seroil une marque que la \iialilé s'é- teint ; il faudroit alors redoubler les moyens prescrits. Le régime est de ri- gueur; dans ce cas, on ueltoiera,cha(uie jour, les habitations; ou étrillera, ou Ixnichonuera les chevaux et les boeufs, on les brossera et on les tiendra dans la plus grande propreté ; on aérera les ha- bitations ; on promènera les animaux, on leur donnera peu d'alimeiis, mais de bonne ((ualilé; on jiréférera les alimens secs et l'eau courante; enlin, ou visitera cliacpie jour les animaux , et l'on exami- nera toutes les jiartics de leur corps , jioiir recounoilre s'il ne se manifeste aucun des symptômes que nous avons décrits. Alo)('ns débiter la contas;ion. i". Pour les liontmcs. On ne fouillera point les animaux pour leur vider le rec- tum. L'artiste , (piand il opérera, aura soin de couvrir de compresses, tixéc$ 342- C H A par (les hnntlcs , les parties de sa main ou du bras où il auroil quelques bles- sures ou quelques houlons. Il s'ouidra Je* mains tic gi'aisse ou de suit", et re- iloid»lera d'atlenlioa pour ne point se blesser avec les iustruniens qui auroiil servi à l'opération ; on n'enlèvera point la peau , on la tailladera sur le corps même. Ou se savonnera les mains, on les la- vera avec de l'eau vinaigrée, après cha- que o])ération ou pansement. Si l'opérateur se bJcssc , il s'empres- sera d'eulever les environs de sa blessure avec un instrumeiU étranger à l'opéra- tion , de la laver avec de l'eau acidulée , et d'y appliquer le caulcFe artuel ou po- tenlieK 2°. Pour les animaux. Les aniniaux saius seront séparés des malades, autant que les localités le permettront. Les jier- sonnes qui saigneront les uns , devront se garder d'approcher des autres cl de leur porter la maladie. Les cl^eus errans seront tués. Les funiieps seront brûlés chaque jouk tout près des habitations mêmes. Les cadavres des animaux morts ne sci'out point traînés sur la terre , mais emportés sur des charrettes et par des animaux d'espèce différente , aulaut qu'on le pourra. IjCS charrettes seront nettoyéesensuite. Les bêtes seront enterrées dans des fosses de huit pieds d« profondeur, faites à cent toises des habitations. On enleirera le sang sorti de ces ani- maux, ainsi que la terre qui auroit été souillée de leurs débris. On bâtira les couches de terre re- mises dans la iosse ])our empêcher les exhalaisons , et l'exhumatiou pai' des chiens ou d'autres animaux carnassiers. (^. DÉsl^FECTlo^' , Acide muriatique.) CCh. et Fr.) CHARRUE. ( l'orez Lnstrumens AIUTOIRES. C n A CHASSE. Les ))euples sauvages oh à. demi-civilisés ne chassent que par be- soin ; les ])enples policés chiisscnt par anursement : les premiers mettent en usage les moyens les plus, simples et les phi!) prom])ts j^our se ] rocurer la quan- tité (le gibier nécessiiire à leur sid)sis- tance ; les seconds proloni;ent un exer- cice (^ui leur plail , font naître des dif- licultés, pour se donner le plaisir de les vaincre , s'environnent il'uu granil aj)- pareil, et ont fait de la chasse \n\ art et, presque iu;e science qui a ses élénuns , ses règles, son langage et son luxe. Chez les uns, surpren^lre et mettre à mort les animaux sauvages est le seul but de la chasse ; chez les autres , tuer le gihier paroît souvent ignoble : on l'attaque, on le poursuit , ou démêle et l'on tronqie ses ruses , ou ne le quitte point, (juolque ra- pide que soit sa couise, on le ])resse pen- dant des hemes et des journées entières, jtisqu'à ce qu'excédé de fatigue, il cesse de fuir , tombe et expire de lasMtu le. A considérer philosophiquement ces deux, manières de chasser, certes, l'avantage n'est pas du côté de l'Iiomnie civilisé, à qui l'on seroit en droit de repro- cher un excès d'insensibilité, luirafluie- ment de barbarie qne ne montre point l'homme de la nature ; mais de pareils rapprochemens n'eutreut pas dans le plan de cet Ouvrag • ,et je n'ai point à faire ici ni l'éloge, ni la satire de la chasse. Le goût de la chasse est au*si généra- lement qu'anciennement répandu ; l'his- toire nous représente les peuples de l'an- tiquité passionnés pom* cet exercice. Xé- nophon composa les Cynégodques , a[\n de rappeler les Athéniens, épuisés par la guerre du Péloponèse, à ce goût de la chasse qui avoif signalé leurs aïeux, el de les tirer de la léthargie dans laquelle ils étoient plongés; mais alors c'éloit moins un simple amusement qu'un aj)preniis- sagc du métier des armes, qu'une véii- tablc image de la guerre. A P-omc , la C TI A. ^liasse éloit eu i^randc estime ; on la re- 'gardoil comme un exercice noble et glo- rieux , (|ui cuutribue à la banté , uiéme à la réputation, Komaiiis solemjie viris opus , utile fiinia f^itœqueet membris , etc. HoRAT. Episl. xvin,I>ib. 1. « C'ctoit autrefois, dit Pline, avec son » élocfucnce ordinaire, dan» le Panrffj- » ritiiie de Trajaii, le plus doux plaisir » de la jeunesse , de poursuivre à la » course les bêles fugitives , de vaincre » par la force ies plus courageuses , de » surprendre ])ar adresse les plus rusées; » et on ne remiiorloil pas peu de gloire » pendant la paix, quand on savoit éloi- » gner des campagnes les bêtes féroces, » et mettre les laboureurs à couvert de » leur irruption. Ceux mêmes d'entre 9> lesprincesqui jiouvoient le moins pré- » teiicb'e à celte sorte d'iionneur, ont » voidu se l'attribuer. Ils faisoient ren- » fermer des bêles fauves, et après cpi'une » ])arlie de leur férocité avoit élé doiup- » lée, on les làciioit, et ou se mocjuoit de » ces empereurs qui liroienl vanité tl'une » fausse adresse cpiand ils les avoienl ■» tuées 'i rajan joint la peine de les cher- » cher à celle de les ])rendre ; et le plus » grand, le plus agréable plaisir pour ■» lui , c'est de les trouver. » jSos aïeux ne le cédèrent ni aux Grec^, ni aux Romains , dans l'amour de la chasse; ce fut, après la guerre, celui de tous les exercices dont les anciens Fran- çais s'occu])èrenl leplus, et ils passèrent ])our la nation qui possédoil le mieux, cet art : J^Li iillir ui unis mitio qutv , n hac art: l' rancis fussit frqii parari , di- soit Eginard. Aussi faisoit-on entrer dans l'éducation des jirrnces et des grands, connue un des principaux objets d'en- seignement, lart d'élever, de dresser et de se servir des chiens et des oiseaux de •cLasse. Nous avons de très- bons traités 'Sur «es jualières , comjiosés eu jaolre C H A 343 langue, dès le seizième siècle. Un ISIila- nais, Guillaume Botta, écrivit, en izyo, un ouvrage fort étendu sur la chasse, qu'il dédia à Charles d'Anjou , comte de Provence. Les livres sur le même sujet se sont multipliés depuis ces époques reculées, juscpi'à nos jours , et leur nom- bre prouvei*oil , si nous ne le savions d'ailleurs , que le goût de la chasse n'a pas cessé d'être dominant chez les Fran- çais. Ou peut se rappeler que la chasse faisoit l'occupation la plus sérieuse de la plupart des scigneuis de campagne, auxquels on donnoit plaisamment le sobriquet de gcntilshoimnes à lic^re^ ou de hobereau , du nom d'un oiseau de pioie, grand destructeur de gibier. Avec quelle chaleur ne raconloient- ils pas les peines qu'ils avoienl prises , les marches et contre -marches que les ruses d'un animal fugitif les avoient forcés de faire , les événemens impré- vus <[ui les avoienl mis eu tléfaut , le plai^ir (ju'ils avoient éprouvé eu fai- sant lond^er la proie sous leurs coups, ou le dépit de n'avoir pu s'en emparer ! Si leurs récils n'étoient pas toujours exem])ts de l'exagération , quia fait plus d'une fois douter de la véracité des chas- scius, ils monlroient du nioins que la chasse])assoil pour une affaire de grauilo importance , et capable d'exciter l'en- thousiasme. Dans k^ P^s d'Europe où il reste des traces du régune téodal , l'exercice tle la chasse n'appartient cju à la noblesse; c'est un des privilègesdévolns à cetordix; de citoyens, vraisemblablement comme une récompense des services militaires rendus à l'Etat. 11 en étoit de même eu France avanl la révolution qui , eu ébranlant les masses énormes, antiques soutiens de la monarchie , a occasion- né im bouleversement gcnéial, dont les connnotions se sont iail sentii- au loin. La tvrannie vi aiment barbare que les cliasseius privilégiés exercoieut euvusis 344 C II A les chasseurs claiideslius, et fju'étayoit une Icyislatiou odieuse , fut renversée dès les preuiiers inslans de celle gr .ude calaslrophe politique , qui ne se pré- senta d'abord que eoinnie la rétormalion des abus. Par un des premiers actes de la première Assemblée législative, le droit exclusif de la chasse a élé aboli, et tout propriétaire investi de la facullé de détruire ou faire détruire , sur ses {)ossessions , toute espèce de gibier; en- in une loi du 3o avril 1790, a défendu à toutes personnes de chasser, en quelques lieux et de quelque manière que ce soit, sur le terrain d'autrui. De ces dispositions législatives , il ré- sulte naturellement l'abolition de la chasse. En effet, l'autorisation exclusive de détruire le gibier sur ses possessions anéantit presque toujours celle de chas- ser, principalement dans les cantons où les propriétés sont très-divsiées. Atten- dre ou surprendre un animal sauvage sur sou champ, le tuer à coups de fusil, ou le prendre dans les pièges , n'est pas chasser. La chasse, quelque simple qu'on la suppose , exige toujours un certain appareil; on quête le gibier, on le suit, on épie ses remises , on fait souvent jjeau- coup de chemin pour le trouver. Or, je le demande, comment tous ces mouve- îuens qui constituent l'exercice de la chasse , peuvent-ils s'exécuter sans tra- verser le champ d'autrui , et encourir par- là les peines prononcées par les lois ? Donner le droit de chasse à tous , c'est empêcher que personne ne l'exerce ; c'est priver toutes les classes de la socié- té d'un exercice salutaire, d'un amu- sement utile , de la pratique d'un art dans lequel les Français ont toujours excellé. D'un autre côté,' la liberté gé- nérale de chasser suppose le libre port d'armes , ce qui , dans une société bien organisée , entraîneroit les plus graves inconvéniens; ce seroit répandre dans lesiuimpagncsdes êtres souvent plus mal- C H A faisans et plus dangereux que les ani- maux sauvages dont on voudroit écarter les ravages. La faculté de chasser me paroîl donc devoir être considérablement rebtreinte. A la campagne, l'homme laborieux ladé- daigne, et l'on y counoît toute la déj)ra- vation de ces fainéans, évitant le travail , et croyant li-ou ver une ressource dans le produit du braconnage , portant sans cesse les livrées de l'intempérance et de la misère, endurcis aux fatigues comme aux crimes , et qui , après avoir fait le tourment et la perle de leur iamille, ne tardent pas à devenir le lléau de la so- ciété. Cette faculté ne doit pas être pour cela le privilège d'une classe de ci- toyens; mais il me semble ((ue l'on peut, sans danger, l'attribuer de préférence aux deux ou trois plus riches ]>roprié- taires de chaque territoire. Ce ne seroit pas, pour ainsi dire, à tel ou tel homme que cette sorte de privilège s'accorderoit, ce seroit un droit inhérent aux grandes propriétés qui , éprouvant assez fré- quemment des niutalions ou des morcè- lemens , le transporteroient à d'autres possesseurs, ouïe perdroient par des divi- sions trop répétées. Ce mode offriroit d'ailleurs une garantie nécessaire pour tous les dommages et toutes les pertes qu'il pourroit occasionner sur les possessions étrangères, dont les projjriétiiires conser- \eroient la liberté conforme au droit na- turel, aussi bien qu'au droit des gens, de détruire ou faire détruire surleurterraiu toute espèce de gibiei\ Sous une autorité tutélaire , la garantie qui assureroit les produits du travail du pauvre, ne devien- droit point illusoire; elle ne seroit point éludée par la richesse ou la puissance, ainsi que cela arrivoit presque toujours autrefois; les dégâts commis pai- un chas- seur,quel qu'il soit,indépendajninentdes peines que les lois inlligeroient à raison du troul)le apporté à l'ordre public , se répareroicnt par vuie indemnité double du € H A du dommage cs'imé, parce qu'en pr>reil cas , les estimations se l'ont presque lou- jours fort au ilcssous de la valeur des j)ertes , et qu'il faut bien compter pour qnelcfue chose le chagrin que le proprié- taire peu fortuné éprouve en voyant ra- \ ager les fruits de son indusliie ou de ses sueurs , aussi liieu que le tem]\s qu'il t st ohligé de perdre pour obtenir justice. Au reste, la sévère exécution des lègle- mens qui délVmdenl de chasser dans les campagnes, avant l'époque où elles sont dépouillées , préviendroit , en grande partie, les abus de la chasse. C'est pour n'avoir ]ias tenu la main à l'observation de ces lois prolectrices , et pour avoir souffert rinipvmilé des infractions , au- tant que par la sévère application de peines très-graves et liors de pro|iortion avec le délit , contre quirontjue chassoit ou prenoit le gibier sans en avoir le dioit, que des réclamations se sont éle- véesde toutes paris, et que le peuple s'est soidevé contre des gens fpi'il regardoit comme ses oppresseurs. La licence, tou- joui's prèle à profiler de l'apparence du letour vers une saije liberté, s'agita bien- toi, et, mterprelant a sa manière le dé- cret de l'Assemblée consliluante, se ré- pandit, avec une fureur inconcevable, daus les bois et les plaines, déclara une guerre d'externii nation aux animaux sauvages, et les fit, en peu de tein]is, picsqn'entièremeut disparoîlre du lerri- toire français. Si la liop grande abondance du gibier arrache de justes plaintes à l'agricullnre, son anéanlisenienl lolal semil un malheur public. Eu ceci , comme en tout , k;s exlrèmes soni nuisibles, et le bien ne se fait <[ii'e u les évitant. Par-tout oii la chasse est jioussée au delà de certaines bornes, par-(()ut on les animaux sauvages sont mullipliésà l'excès, l'agriculture est rui- ïiée; cpiand, à force de peines et de dé- ]K'nses-, l'on es! parvenu à rendre une terre fertile, le decourayenieut i'empare Tome XL C H A 345 du cultivateur , s'il en voit dévorer les productions ; et dès qu'il cesse d'être sûr de moissonner, il ne prend plus la peine cîe semer : c'est ce qui a lieu dans certaines contrées , aux environs du séjour du souverain. Un écrivain anglais en rapporte un exemjîle re- marquable : Sous le règne de rancicn électeur de Saxe , roi de Pologne , les daims que ce prince faisoit conserver poiu' les chasser lui-même, s'étoienl tel- lement mullipliés dans sou éleclorat , que les misérables Saxons lui offrirent d'augmenter Ses troupes de six mdle hommes , jiour obtenir la Jiberté de ré- duire à moitié le nombre de ces ani- maux destructeurs ; mais on leur refusa cette demande avec un orgueilleux mé- ])ris. <,i\],n pareil fait, ajoute le même » auteur , suppose dans le prince une si » étrange folie, ou une ignorance si ab- » solue de ses devoirs , qu'on ne pour- » roit jamais le croire s'il n'étoit de uo- » toriélé publique. » ( CulihuUcnr an- jo/<7/^,par Arthur Young, tome XYIIT- de la traduction française, chapitre II.) Mais de pareils abus sont heureuse- ment foi-t rares , tandis que l'excès con- traire est devenu très -commun , du moins daus notre patrie. Maiulenir les diverses esjièces de gibier dans une proportion telle que l'agriculture n'eu soutire point sensiblement, éviter avec le même soin leur excessive multipllca- liou , et leur trop forle diminution , c'est favoriser l'économie pubHque, et lui ménuger une ressource inq^orlaute. Le gibier augmente la masse des subsis- tances, et, quoique l'on puisse dire qu'il ne ])aroîl que sur les tables somptueuses, il n'eu diminue pas moins la consomma- tion des autres denrées plus communes, el il contribue ainsi à les maintenu- à un pi-ix modéré. L'on sait , en oulre , que ])lusieurs espèces d'animaux sauvages fournissent des matières ]>récieuscs au comuierce el aui niauufaclures. 346 C H A Un des moyens, les plus efficaces d'eii- trelenir cl;ins iiu canton une cei laine quanliléJegiFMerjC'csldeconsacrcTciiiel- que portion de terrain à former des re- mises dans lesquelles il se retire et se repro- duit. Indépendamment de cet avanUii-e, les remises fournissenl du bois et des fagots quidéilommagent de la perte des productions de la culture. Mais, si Tou veut rendre ces retraites plus utiles, soit car un nieilleur abri contre les grands troids qui fout périr beaucoup de gibier dans les remises ordinaires, soil eu lui fournissant, pendant l'iiiver, une am- ple nourriture qui l'empèclie de dé- vaster les campagnes , l'on fera bien de suivre la méthode que W.Le Breton, an- cien inspecteur-général des capitaineries royales, indique dans un Mémoire sur les moyens de perfectionner les remises propres à la comervadon du gibier, et d'obvier en partie auoc dégâts qu'il cause dans les campagnes. Celle mé- thode consiste dans le choix des arbres qui doivent procurer un abri au gibier, dans l'étendue cl l'enqilacemenl des re- mises, enfin dans les haies dont elles doi- Tent être entourées. La plupait des arhi es qu'd faut emj)lo}er nous viennent du nord de l'Amérique; ils ont le double avantage de conserver leur verdure, et de croître Jieaucoup plus vite que les arbres indigènes. Les ])lus grands servi- ront de porte-graines, eldonnerout abon- damment des semences pour peujrltr ks forets d'arbres ou d'arbustes encore peu cdmmuns, et qui, abandonnés pour amsi dn-e à la nature, multiplieront plus facilement sous difféientes expositions. Pour les haies (jui doivent régner autour des remises, ]M. Le Breton conseille de préférer les espèces d'azeroliers aux épines et aux ajoncs qu'on en\p]oie or- dinairement ; elles forment des haies très-solides , et leurs fruits nombreux servent à la nourriture du gibier. A trois pieds de dislaacc, el eu dedans de C H A la liaie , on forme une seconde bordure d'aibics toujours verts, et à basse tige; tels que le bulpé\re, les germandrées, les cistes , les kermès , les genêts , etc. La perdrix trouve au milieu de ces arbris- seaux un asile, dans le temps de la ponte. L'intérieur de la remise se plante d';u bres et d'arbustes de différentes es|)èces, mais principalement d'azeroliers , de sorbiers, de cauierisiers, de sureaux, de mahalebs, de cornouillers, de viornes, de nerpruns, de genévriers de \ irginie et d'r.urope , etc. , etc. Le piocédé de M. Le Breton a été pratiqué avec succès eu divers lieux, et il est propre à concilier des inlérèls souvent fort opposés, ceux du chasseur et du cidti valeur. Toutes les sortes de guerres que nous faisons aux animaux sauvages , prennent le nom de chasses. Ps!\vih\ l'on distingue la chasse avec des chiens courans dans les bois , la chasse au fusil et avec des chiens couchans dans les plaines ou sur les col- lines découvertes , la ciiasse avec des lé- vriers, la chasse aux animaux aquatiques dans les étangs el les marais; enfin, la chasse avec des filets ou tfes pièges. L'ar- ticle \ ÉNERiE, de luèine que les articles particuliers des espèces de gibier ipie l'on poursuit dans les forêts, eonlieunent ce <[ui a rapport à la grande chasse ou chasse à cors et à cri. Il ne sera point question, dans cet Ouvr.ige, de la faii- councrie , ou chasse avec les oiseaux de vol, plus dispendieuse que ])iofilaLle, tenant ])lus parliculièrenienl au luxe et à l'ostentation , exigeant un ajipareil trop au dessus des facultés du plus grand nombre des propriétaires , el ne pou- vant convenir qu'à la grandeur ou à la puissance. L'on trouvera aux articles des espèces d'oiseaux aquatiques , les détails de la chasse dans les étangs et les marais ; et ceux qui concernent les i)iègcs et les iilels , aux articles des animaux , soit quadrupèdes, soil vo- latiles , qui &out l'objet de ces sortes de C H A. cliasses, aussi l>icMi qu'aux tuoLs qui for- menl les (Ifuiomiiialioii'? des iiisliuineiis que l'ouy em| loie. Jt- nu irailei ai lioiu- ici que de la chasse en plaiiie avec ie iusil el les chiens couchans , ou avec les lévriers. Le choix d'une honue arme est ce qui doit d'ahord occuper le chasseur. Avant l'invenlion de la poudre à canon , l'arc el raH)alèle servoienl à la chasse comme à la guerre; vinrent ensuite les arque- buses, qui hicnlôl f'uieul icmpjacées par les lusiis , dont le service est heaucoup plus facile el plus commode. Les princi- pales manufactures cpii fournissent les uisils de chasse, en France, sont celles deSainl-Etienne, deCharleville, de Pon- tarlier, et de Versailles ; les armes de celle dernière fabrique sont très-renom- jnées par leur perfection. On ])ré("ère les fusils dont le canon esl à ruban ou torrht. On nomme ruban, une lame de fer de six à sept pieds de longueur , foigée avec de vieux fers de chevaux, des clous de niaréchaux et de vieilles lames de i'aulx. Après l'avoir bien corroyée el éti- rée , on roule cette lame sur toute la longueur d'un canon plus mince et plus léger qu'à l'ordinaire. L'art de fabriquer les canons à rubans n'est point du ressort de ceLivre; il suflit de j)révenir les chas- seurs «pie ces sortes d'armes , dont ou doit l'mvcntion aux l'.spaguols , sont d'une solidité supérieure à celle des fusils communs, et qu'ils se paient ])lus cher lus doux , le plus docile, comme le j)lus intelligent des animaux ; il a renoncé à ses appétits destructeurs, et il s'est soumis à n'avoir ])lus d'autre volonté que celle de son maître , dont il comprend les paroles et les gestes , dont un reganl suffit souvent pour qu'il en devine l'inlention. C'est-en quelque sorte un nouveau sens que rhonune a acquis hors de lui ; c'est un gardien sûr et in- corruptible . un ami constant et désin- téressé, que la plus affreuse adversité ne rebute point ; et si les excellentes qua- lités de ce précieux animal l'ont rendu digne de la compagnie des hommes, elles ont mérité aussi d'être offertes en exem- ple, comme le plus parfait modèle des principales vertus sociales. Parmi les races nombreuses de chiens, C H A celles qui fourtiissciil le ])Ius rommiiné- ïnenl tics ciiiens i oucliaiis, de plaine ou d'arrjt , sont les braquf;^, les cp f^neuls cl les ^rijfons : ces derniers , nui sont originaires de Piémont et d'Italie , tien- nent de l'épaj^nenl et du barbet , leur ])oil est long et lui peu ivhé.{f''o) cz, pour les deux autres raees, l'article CHiE.\,dans le Coitn.^ On exige qu'un cbien de plaine soit bien fait et léger, (pi'il soit plus haut du devant que des liauches, qu'il ail l'épaule serrée , le j)oilrail étroit , le col courl et un peu gros , ])eu d'oreille et haute , le nez gros et ouvert, le pied de liare , c'est-à-dire long , étroit et maigre , ou bien fort court , rond , petit el maigre , la côte plate , le rein large , eiiliii (jue le fouet de la queue , quand il (juéte , rase les jarrets eu croisant. Les chiens iendile aiême à ra])porter,cu lui disant: (tpporte ; et donne , lorsqu'on veut (pi'il K lâche. Il n'est guères fie chiens f|ui ne sachent rapj)orlcr en peu de leçons s'ilfe 352 C II A ont im inaîlredonx cl palienl. Il en est C(!])cnclaut Je moins bien disposes, pour lesquels on est obligé (reuiplover le col- lierde force, dont il sera bienlôUjueslion. Quand le cliien raj)porle ou lui dit, pour l'ordinaire : haut, ici, apporte ; et il se dresse, lespattcsdedevant appuyées sur la poitrine île son maître. L'on veut à jnésent, qu'au lieu d'arriver iranclie- meut et avec l'air de contentement qu'il montre loujonrsquand il croitavoirbien fait, le cliien s'arretedès qu'il est aux pieds (lu chasseur , se retourne et se dresse eu lui présentiuit Icdoset sansle toucber de ^esJ)altes; mais celte sorte de l'aflinemeut ne sert qu'à tourmenter le chien, devient iMiitlle au vrai chasscur,qui n'attachepas une grande importance à sa toilette, et le prive du plaisir de lécompenser sou t^hien par ses caresses, comme le chien du plaisir de les i-ecevoir. A]>rès le moulinet, on fait rapporter au chien une aile de perdrix , une peau dilaj)in ou de lièvre, que l'on remplit ]Kir degiés de terre ou de pierres, afin d'habituer le jeune animal à porter les lièvres ; et l'on a soin de lui faire saisir «ette peau par le milieu. Ou lui donne en même temps des leçons d'obéissance ; il suffit, pour cela, de le mener promener , de le rappeler, quand il s'écarte, par ces mois : retourne ou ici, à moi; de le caresser s'il revient, de le corriger s'il n'obéit pas, et de lui dire : ^/e/vvez-e, lorsqu'on veut qu'il suive. Ters un an d'âge , il est temps de le me- ner en plaine, et de lui faire connoître le gibier. Il couit d'abord après tout ce qu'd rencontre; lespigeons,lesnlouettes, tous les oiseaux deviennent l'objet de son ardeur. Il faut le laisser faii-e , jus- qu'à ce qu'il se soit attaché aux perdrix qu'il court aussi bien que les autres oi- seaux. Il est temps alors de commencer à le contenir, et de faire usage du collier (le force. C'est uu collier de cuir, garni ^ trois rangées de petits clous, doat les C H A pointes sortent de trois à quatre lignes ; uu douljle cuir est cousu sur la tète des clous , ahn qu'ils ne reculent pas lors- qu'on appuie sui- la pointe. A chaque extrémité du colher est un anneau et non une boucle , dont l'effet scroit de pi(juer conlinuellement le col du chieu. Ou attache à l'aïuieau du collier de force, un cordeaude vingt à viugt-cinc| brasses , qu'on laisse Iraîoaul. Onne souffre pas que le chien s'écarte trop , et si cela ar- rive , ou le rappelle en saisissant le cordeau , et lui donnant une petite sac- cade ; il revient aussitôt, et l'on ne doit pas manquer de le caresser et de lui pf- irir quelques friandises dont il faut avoir provision. .S'il fait partir une alouette ou un petit oiseair, et qu'il coure après , on lui fait sentir les pointes du collier, et on lui crie : //' , haut le nez. Quelcpes sac- cades le retiennent, s'il pousse ou bourre les perdrix qui partent , et on lui crie : tout beau ; mais s'il les arrête , des caresses et des friandises doivent être sa récompense. Il y a des chiens de bonne race qui ar- rèt«ut naturellement ; c'est du temps et de la peine de gagnés. Ou habitue ceux qui ne présentent pas le même avantage à arrêter, eu leur jetant devant le nez ua morceau de pain , en les tenant par la peau du col , et leur disant : tnut beau ; et lorsqu'ils ont gardé ]>endant quelque temps le morceau de pain, on les lâche, on leur dit : pille , et on leiu- laisse pren- dre le pain. S'ils montrent troj> d'ardeur pour.se jeter sur la proie avant d'avoir entendu le mot d'ordre , pille , on les corrige, et on répète la leçon jusqu'à ce qu'ils gardent bien, sans qu'il soit besoin de les tenir, et qu'ils laissent faire autour d'eux plusieurs toursàcelui qui lesdresse, lequel fait semblant de tenir en joue le morceau de pain. On ne les fait jamais manger, soit à la maison , soit à la cam- pagne, sans les avoir soumis ù l'épreuve du tout beau ci du pille. Pour C H A Pour faire ra])plicalion dc res lerons au gibier , on répand sur les cbanips quelques jjclils inorceaux de pain , frits tiaus du saindoux, avec des vidanges de })erdrix , cl pour en reconnoître la place, ou ficbeàcôlédes pelils piquets fendus au baul , qui portent une carte oudu papier. On met le cbicn en tmêle, et lorsqu'on s'apperçoit que son odorat est frappé par le pain fril , cl qu'il est prêt à se jeter dessus , on crie : tout beau ; s'il ne s'ar- rête pas, on le ciiàlie. Il ne larde pas à s'arrêter de lui-même; alors ou porte un iusil cliaryé d'un demi-coup de poudre, que l'on tire au lieu de prononcer le mot l^ille. A mesure que l'on continue cet exercice , on tourne toujours plus long- temps autour du cbien , allu de l'babi- tuer à garder son arrêt, et quand il est accoutumé au coup de fusil , et à arrêter par-tout, on le mène à la perdrix. 11 faut tirer à terre devant le ne/, du cbien que 1 on dresse à l'arrêt, cela contribue beau- coup à raffermir; on ne doit tirer au vol que lorS(ju'il est parfaitement dressé. Dèsjpi'un ciiieii est instruit à farrêldc la perdrix, il arrêtera de même le lièvre et les autres espèces de gibier. Il n'est l^uèresde cbiensquine courenl le lièvre, sur-tout lorscpi'ils sont éloignés du clias- seur ; il n'y en a point , non plus , qui ne poussent quel(]ucfois le gibier, principa- lement quand ils vont avec le vent. Dans ces cas, il faut être très sobre de cliàti- niens ; il suflira de gronder , et même pour corriger le premier de ces défauts , il n'est pas d'autre moyeu que de conduire les ciiiens dans des cantons remplis de lièvres, parce qu'à force d'en voir, ils se dégoûtent de les poursuivre. Avec le cordeau traînant cl le collier de force, on J'cul , comme on l'a vu, accoulumer le cbicn à croiser et b.irrer tu (piêtant devant le cbasscur. On s'y prend encore d'une autre manière : C H A 353 Quand le chasseur voit son chien pei^cer en avant, il lui tourne le dos, cl marche ou sens contraire ; le chien ne tarde pas à chercher son maître ; et lorsqu'il s'en approche, il doit recevoir les cncourage- mens ordinaires. Si l'on continue cette manoeuvre , le chien devient inquiet , craint de perdre le chasseur, et ne quête jamais long-temps, sans tourner la tête Eour observer sa démarche, ce qui l'o- lige à croiser devant lui. Un jeune chien qui fouille et porte le nez à terre, ne sera jamais qu'un mau- vais chien d'arrêt, si on ne parvient à lui faire perdre cette habitude, eu lui criant : liaut le ncz^el legrondanl;cc qui le rend inquiet, l'agite, et le fait aller de côté et d'autre, jusqu'à ce que le vent lui ait apporté le sentiment du gibier. 11 n'en faut pas quelquefois davantage ])0ur le faire chasser le nez haut par la suite. Telle est l'une des manières les plus sûres et les moins pénibles de dresser les «'biens d'arrêt; c'est aussi l'une de celles où il faut le moins battre ces jiauvres ani- maux. Les gardes-chasses ont d'autres pratiques dans lesquelles , ainsi que je l'ai déjà remarqué, les coups et les jeûnes jouent le plus grand rôle; mais ces gens- là sont plutôt les bourreaux que les maî- tres des cbiens de chasse. i\I. Desgiaviers , dont j'ai déjà cité l'Ouvrage (i) > a décrit un procédé aussi simple que doux pour dresser les chiens couchans, et les rendre supérieurs en tout point : les chasseurs ne peuvent mieux faire que de lire ce procédé dans l'Ouvrage mênie, et de le mettre en pra- lif|ue. Je laminerai ce qui a rapport à l'éihication des chiens, en rapjiortant des réllexions très-judicieuses du même M. Desgraviers. « Que votre chien voin aime, ait cet » habile veneur, et ait ajqiris, par des » moyensadaplésaux rapports de soniu- (i) J'ai «loni»; le lilre de ce bon Li>ic île' Qiasse, à la page oa5, eu note. Tuinc XI. . . y 35| C H A >» lelligence avec la vôtre, à comprendre w -votre langage , vous le Ibrmcrez peu » à peu à tout ce que vous voudrez, » i)'où vieut (jue rareincnl, on volt » des équi[ âges de chiens anglais sou- » pies et sages? La vraie cause est moins » dans leur caraclèrc léger et ejiticr,((Ié- » lauls dont les chiens iVançais , tlans » certains ordres, ne sont pas exenipls) » t[ue dans la dinicullé,et même l'iui- » po.Sbibililé d'entendi-e l'idiome frau- » çais. » A leur arrivée eu France, on les » laisse re]îoser quelque temps, et peu » après , quand ils ont pris hauteur du » pa}s ou l'on veut qu'ils chassent, on » les découplç , et on va, s'imagiaant » qu'ils feront merveille. Erreur trop » fréquente! ces chiens, plus élourdis » que conduits par des sons étrangers, » ne covnent qu'en désordre; plus ou » leur parif , plus ils semblent indo- » ciles. » Après cette expérience désagréable, » comment ne s'avise-t-ou pas de lem- i> apprendre les sons de la langue qui dé- » sormais frappera leurs oreilles? Aussi, >> quel agrément retire-l-on,pour l'ordi- » naire, de ces chiens si vau^é^ ? Qu'on » en convienne , presqu'aucun ; il en » est à peu ])rès de jnéme du chien de » plaine. » Il n'est point du tout étonnant que , » passant tles mains d'un maître eu » celles d'un autre, d'habile qu'il éloit , » il paroisse ignorant. Pour qu'il melle » au jour ses lalens, il faiidroit que le » sei:ond conducteur eût la niéihode de » celui qui l'a dressé, qu s'en inslruisit » du moms, et qu'il imiiàt les différeu- » tes intonations de \oi\. du diesscur ; » car, c'est moins la (U'Oiioncialion du » mot que l'inlouation qu. lésouue dans » l'oreille du chien. Cl'csl à rintonaliou >> qu'il conçoit d>^ i^ crainie ou de la » gailé, de l'ardeur ou ih' la modér.iliou , » el , quand on l'a accoutumé à rcp'ou- C H A » dre de telle ou telle façon, L tels ou » tels sons, et à telles ou telles manières, » n'imaginez pas, quand vous changerez » de sous et de méthode , qu'il vous en- » tende el vous ol>éisse : avez donc la » patience de vous façonner à lui, ou » de le façonner à vous. » La couleur du vêtement du chasseur n'est point indifférente ; si elle tranche trop avec la teinte que la végétation ré- pand généralement sur les canq)agnes , le gibier en sera offusqué, etfuira deloin. Le vert et le gris sont les couleurs qui conviennent le mieux. Dans le temps où la terre est couverte de neige, le chasseur se vétiia de blanc , ahu de n'être point apperçu par les animaux qu'il cherche : c'est la méthode qu'em- ploient les chasseurs du Nord. Si un hiver long et rigoureux entretient long- temps luie couche de neige épaisse et endurcie, l'on feiabien , pour empêcher que le défaut de nourriture ne fasse pé- rn- lout le gibier d'une terre , de répan- dre lie la paille et du grain en quehfues endroits débarrassés de neige, afin que le gibier , et particulièrement les per- drix, puissent trouver des alimens que l'àprelé de la saison leur refuse. Cihasscr à bon veut, c'est-à-dire ea allant coutre le vent , est une altentloa que l'on doit avoir toutes les fois qu'on le peut. Le chien évente mieux le gibier, et celui ci n'a pas le sentiment du chas- seur et du chien. Le matin est la partie du jour la plus favorable pour la chasse, dès tfue la rosée , qui gâte le nez du chien, ne mouille plus m les herbes, ni les chaumes. Pendant les chaleurs , le gibier de plaine se lient dans les lieux, irais et ombragés par île grandes herl>es, aussi bien que sin- les coieaux e\p»>>e9 au nord ; en hi>ei', il recherche re\|K>- sition du midi , et les lieui. bas el four- rés ; enliii , la bonne saison poin- la chasse au fusil, est depuis la fin d'août jOsqu'â ta lin de déccuibve. 11 est encore, C H A saus doute, d'aiîtres choses qu'un chas- seur ne doil yns ignorer ; l'usage et l'exemple les lui apprendront. L'on seul bien que je n'ai pu donner ici un (railé complet sur la chasse, et que j'ai dû me borner à tracer rapidement les princi- ! laies instructions qui peuvont conlri- )uer à rendre la chasse au fusil , avec les chiens couchans , aussi IVuclueuse qu'a- gréable. Il me reste à dire un mot de la chasse en plaine avec les lévriers. Celle espèce de chasse est fort amu- sante dans une plaine découverte, et d'une grande étendue; le fusil y est inu- tile. Les lévriers ( T'''o} cz l'article du ChiEiV, dans le Coins ^ n'ont point de UC7. , et ne chassent qu'à vue. Dès qu'ils apperçoivcut un lièvre, ils se mettent à sa poursuite ; on les encourage en leur disant : oh lévriers. Il est anuisanl de voir ces chiens , qui sont , comme l'on sait, d'une grande vitesse, joindre bien- tôt le lièvre qui est parti avant eux , le dépasser lorsqu'il fait nu crochet, le suivre dans ses détours, le manquer en- core ;cuhn redoublant, non de ra[)idilé dans leur course , mais de précaution , le saisir et l'apporter à leur maître. J'ai TU de grands lévriers qui , lorsqu'ils àltcigiioient le lièvre, le faisoienl sauter en l'air d'un coup de museau , et le re- cevoient dans leur gueule quand il le- tomboit. Pour jouir de tout le plai-ir que peut procurer la chasse avec les lévriers, les chassenrs doivent avoir des chevaux ; alors ils ne perdent pas de vue les chiens, et ils sont à portée de les ap- puyer. (S.) C1I\T , ( ,'i ddiiion à V article Chat , lr)nie \\\ , page i5o. ) Quoicpie le travail que M. Mougez a l'iiit au sujet du ciial , soit en plusd'unendroilsusccjillbled'ob- scrvalions, je me coulcnteraidc faueime >éule remarque, ^ :j56" c II a aililcs en les laissant j:)eiJr cl'iiiaiiiliou. Tous ceux, qui ont élevé des cliats avec rnu l(jues soins savent que la nourriture (fu'on leur donne ne les cuipèclie pas de prendre les souris; sovivcnt alors ils ne les mangent ])as : mais qu'importe , pourvu qu'ils lc> tuent? J'ai perdu na- guères un chat angora d'une beauté i-are; il éloit nourri très - délicatement ; sou embonpoint , sa tinesse et la blancheur éblouissante de ses soies annoncoient l'a- bou(Uince et le choix de ses alixnens ; c'étoil eu un mot. Un saint homme île chat, bien fourri5 , gros et prns. Aucun animal de son espèce ne fit peut- être une telle déconfiture de souris. Si en soulevant des gerbes dans la grange, nndomesliquedécouvroitdecesanimaux rassemblés, il venoit ap? elerle chat (lui, bien qu'endormi souvent dans un lau- teuil , ne se faisoit pas appeler deux fois , conroit a\ec beaucoup d'ardeur à l'en- droit qu'on lui indicpioit , et ne le quit- loit que lorsque les souris avoient été prises. On l'a vu plus d'une fois, se trou- vant au milieu d'une nichée de souris , çn saisir deux dans sa gueule, et. Jetant des deux côtés la griffe en maire temps, en retenir une autre de chaque patte. L'homme des champs est , générale- ificnt parlant , assez disposé à être avare de soins pour les animaux domestiques, cl même à les maltraiter; on doit , ce me semble, l'être aussi de préceptes qui ten- dent à maintenir ou à accrcitredepareil- lesdispositions.Cetteréllexion s'applique également à un second conseil , par le- quel M. Mongez termine sou article du C/iat; il veut que si vous aimez lâchasse, et que vous aj ez près de vous une ga- renne ou des ]ii es , vous tuiez impitoya- blement tous les chats, etc. etc. Un autre, aux yeux de qui la chasse ne trouve pas C II A grâce , fous recommandera de lucr toui les lapins ; en sorte que si l'on écoiitoit la plupart de ces auteurs , qui , du fond de leurs cabinets , prescrivent les massa- cres , il ne resleroit bientôt plus d'ani- maux utiles. Imitons la natui'equi, dans la sublime ordonnance de ses œuvres , maintient les espèces dans un juste équi- libre , les oppose l'une à l'autre pour qu'elles ne se propagent pas à l'excès, et ne permet pas qu'aucune , même la plus foible , soit anéantie par les autres. La féeoiulilé du chat est cause cpie l'on s'occupe rarement de sa conser\aliou ; les chats sont attaqués de maladies, et l'onne s'en occupe guères. Cependant uu animal qui préserve nosgriiinsdc la deut d'animaux rongeurs a des droits non seulement à des ménagemens , mais en- core à des soins. Les convulsions sont une des maladies les plus fré(|uentes des chat>; ils sont aussi attatpiés de constipa- tion , d'intlammalions à la gorge , etc. ; )n les purge letile do?e d' et ou leur fait avaler, plnsieurs fois le jour , une cuillerée à calé d'huile d'a- mandes douces mêlée avec du sirop de mûres. Une épizootie a fait , ces années der- nières, degrauds ravages jiarnii les chats^ dans une grande partie de la France et de l'Allemagne. Le remède suivant a été mis en usage avec succès dans plusie rs contrées, et on peut l'emplover dans des circonstances analogues Ce remède a été publié dans les Mémoires de la Société d" Agriculture , arts et commerce des Ardennes , seconde Partie , page 3^. ; voici en quoi il consi^te : Faites cliauffer u n j brique bien chaude, et mettez-la sous une cage à poulets; ren- fermez le chat malade dans celle cage , que vous envelopperez d'un drap; verrez ensuite du vinaigre le plus fort sur la bi i- que , afin cpie l'animal en respire la va- peur, ce qui le fait toussa* et rendre des on les purge doucement avec une très- petite do?e d'émétique ou d'ipécacuana , C H A humeurs par le nvx; réitérez ce remède trois ou cjualrc ibis ; il sera bon d'eu faire précéderl'usage par de réinélifpie en Irès-pelite quanlilédounédaiis du lail.(.S.) CITAT SAUVAGE ou CNAT IIAR- I\ÉT, (C//«JJ6'.) t^oycz la descriplioa de cet animal à l'article Chat du Cours. Outre le cLat sauvage propremeul dit , l'on trouve encore dans les bois , pai ti- ciilièremeut dans ceux c|ui avoisinenl les lieux habités , des chats ordinaires qui ont quitté la vie domestique, jiour se re- tirer dans les lorèts où la chasse leur prociu'e une nourritureabondante; ceux- ci se sont mnllipliés dans les contrées occidentales de la France , par l'effet de la giierie civile qui. a détruit beaucoup d'habitations rurales. Touh ces ch.tts éta- blissent leurs re[>airesdanslesendroils de la forêt les plus ibmrés ; lorstpi'ils bont alta(|nés par des chiens courant , ils se jettenl dessus , leur meltenl le museau et Ja tète en sang à coups de griffes et son- veutleur crèvent lesyeux; en sorte qu'ils sont une fâcheuse rencontre yiour les chiens de chasse. Si les chiens les serrent de trop près , ils quittent prestement la partie et grimpent sur un arl)re où d est facile au chasseur de les tuer ù coups de fusil. On les prend aux pièges , tels que le TR.votENAiu). ( A'f) cz ce mot \ La race du chat sauvage est devenue rare en France; les chasseius lui ont dé- claré une guerre très-aclive, parce qu'ils la regardent connue reiniemi le plus cruel du gibier. Mais ces chats des forets dévorent aussi les mulots, et les autres bètes d'i même geiue ipii nuisent an re- peuplement des bois , j)ar la quantité de glands et de faînes qui servent à leur subsistance. C'est ainsi (pie pour éviter un mal, on s'expose souvent à lui mal plus grand. (S.). CHATAIGNERAIE , canton garni de CtlATAlGMERS. FoycZ CC UlOl. (S.) C H E 31:7 CHATOUILLE, et cfuelqnefois CHATILLOr^, {Pêche ^^ espèce de petite lamproie pas plus grosse qu'un tuyau de plume , et qui se trouve dans la vase. Les pêcheurs la recherchent comme un très - bon appât. Koyez Lamproie. (S. ) CHEMINÉES . Les ouvrages des an- ciens historiens nous fournissent si peu de détails sur la construction des chemi- nées, que nous ne trouvons que dans les premierssièclesdespreuvesbien certaines de leiu' existence. Senètpie rapporte, dans ses Lettres, que de son temps on inventa des tuyaux qui traversoient les muraides, etéchanffoieiU lesappartemensdesct ges même les pins élevés. Cependant wn con- serva long- temps après l'usage de faire rôtir en plein air, sous des porticpies, les victimes destlnéesàdes saciificesou àdes fêtes ; et dans les grandes cérémonies re- ligieuses,où l'on avoi besoinde feu dans l'intérieur des temples, on se servoit de fo^ ers portatifs en fer ou en airain, dans lesquels tm jetoit des substances très- combustibles. Mais, tous les particuliers qui avoienl tant à se plamdrede la fumée qui dégradoitriutéricurde leurs maisons, et affecloit leurs yeux d'une manière très-desagréable, s'empressèrent bientôt d'adopter l'usage des cheminées. Nous allons examiner , d'une manière très-rapide , la nature de la fumée, les causes tpii peuvent la déterminer à (piit- ter le foyer pour rentrer dans les ajpar- temens, les principaux niovens qui ont été mis en usage pour nous préserver de ses atteintes, les constructions qui ont pour but de s'opposer à son action , d'ein- jiloyer toute la chaleur produite dans le loyer, et nous terminerons cet article eu faisant connoître l'ouvragedeM-leConrle de Rumford, sur les cheminées. Le bois cl toutes les substances végétales déga- gent, en brillant , une quantité de fumée qui est toujours eu rapport avec l'état d« .158 C H E «iccilëtles matières sur Icsqucllcsla com- husliou s'exerce, et avec la lempëraUire à l;H(iielIe elles soûl élevées. Quaud le hois esl sec, il s'allume lacilement,doune Jjeaucoup de llamnie cl peu de fuTuée; quand il est vert, une parlie du ealoii- qCie esl employée à va|K)riser l'eau qu'il contient;, ci , dans tous les cas, la i'umée est composée d'eau en va])eurs, d'acide acéteux , d'huile empp-eumatique , de f;az acide carbonique, et de gaz hydro- j^ènccarbonné. Les causes qui font fumer sont si nombreuses , qu'il étoit souvent n-ès-difficile défaire un choix dans le grand nombre de préceptes publiés sur celte partie, et que beaucoup de person- nes, mécontentes des moyens qu'elles avoicnt employés , prélërnient souffrir Ions les inconvéuiens de la fumée , que de s'abandonner encore à des essais coû- teux et inceruuns. Aussi devons-nous avoir les plus grandes obb'gatious au comte de Rumford, qui, par une cons- truction simple et facile à exécuter, a résolu le problème d'une manière ex- trêmement heureuse, eu augmentant la chaleur, et en nous préservant de la fu- mée. Les priucijialcs causes qui la déter- minent sont : i". L'aclioades vents ; 2". Le défaut d'air ; 3°. La position des cheminées ; 4". La mauvaise coustructiou des che- minées ; 5". La pluie , la neige , la grêle ; 6°. L'action du soleil ; y". La nature des bois, leur état. 1°. Suivant leur intensité et leur direc- tion, les vents agissent d'ime manière plus ou moins active sur les ouvertures des cheminées, dans lesquelles ils en- U-ent d'aulant phis facilement, qu'ils y trouvent moins de résistance , par la di- latation que l'air y a éprouvée, et que la funïée ayant perdu une grande portion de sou calorique, n'a plus que bien peu de force pour s'opposer à leur action. a". Tout Ce que nous trouvons dans les C H E ouvrages des caminologistes, sur ledéfaut d'air, est absolument faux , et ne peut point s'appliquer à la fumée, qui s'élève d'autant plus promplement dans le tuyau, qu'd s'est développé plus de calorique pendant sa formation. îl ne peut y avoir de combustion ,sans qu'un des principes del'air, l'oxigène, n'anandonne son état gazeux pour se combiner avec le corps combustible, dont la température s'élève en raison du principe comDurantabsorbé. Si la pièce, dans laquelle un grand feu est allumé, ne fournit pas assez d'air pour alimenter la combustion , soilparce qu'elle en contient trop peu, soit parce que les croisées et les portes trop bien fermées n'en peuvent pas laisser échap- per, alors la fumée cesse de s'élever dans le tuvau,et le feu même peut s'éteindre. Léonard de\inci, (jui s'est placé au premier rang parmi les hommes qui, de son temps, se sont occupés .les sciences physiques, a parlé, dans ses Essais, d'une manière si positive de l'action del'air, que nous croyons ulilede rappeler ici ses ex- pressions : « Le feu détruit sans cesse l'air qui le nourrit, il se fcroit du vide, si d'autre air n'accouroit ]>as pour le reiu- j)lacer. Lorsque l'air n'e>t pas dans un étal propre à recevoir la llamme, il n'y peut vivre ni llamme, ni aucun animal terrestt'c ou aérien. Il se fait de la fumée au centre d'une bougie, parce que l'air qui entre dans la composition de la llam- me ne peut pas y pénétrer jusqu'au mi- lieu. 11 s'arrête à la surface de la flamme et se transforme en elle; il laisse un espace vide qui est rempli successivement par d'antre air. » Que de faits furent ainsi perdus pour les sciences, à ces diverses époques, où un asservissement religieux aux principes enseignés dans les écoles, faisoit rejeter avec mépris, tout ce qui sembloit nous coiiwUiire aux grandes v«3- i-ilés de la nature ! ?.". La proximité des portes, des mon- tagnes, des grands cJilîces, iutlue d'uue C 1 1 E manière très-ronxarquaLlc sur la fumée, qu'elle tend toujours ù déranger de sa marche naturelle. 4". On peut niellre au nombre des dé- fauts les ])]us nuisibles des cbemiiiées mal construites les vices qui se trouvent dans la disposition du foyer, les inégalités du tuyau, et les corps en sailliequi y sont interposés , le |H'U d'enfoncement du contre-cœur, et les comniuuicalious avec d'autres ciieminées. 5". On reméJie facilement aux. effets de la neige, de la pluie et de la grcle, aui agissent par leur propre poids, avec 'autant plus de force que , toud)aut plus abondanunent , elles opposent à la fumée un effort assez considérable, qu'elle ne peut souvent pas vaincre. 6". C'est bien à tort que quelques ]'by- siciens, d'après les opaiions de Castel et de Boyje, ont voulu prouver la pesan- leiu" de la lumière par l'augmentation de poids des corps mclaJli(|ues exposés ù sou action ; cet effet ne peut être attri- bué qu'à la solidification d'un des prin- cipes de l'air. Mais, sans avoir besoin de recourir ù la pesanteur des rayons du so- leil , pour expliquer le refoideinent de la fumée dans le tuyau, nous pensons que la dilatation qu'ils y occasionnent , en déterminant l'air à y pénétrer , suffit pour produire cette action. 7'. f.es bois nouvellement coupés, et fous ceux qui contiennent beaucoup de principes aqueux, ne donnent, dans les foyers ordinaires, que bien peu île ilam- rae et beaucoup defumée. Mais leur effet est bien ilifferent dans de vastes atelier;», où ils sont brûlés en grande masse :1a chaleur (pii se développe est alors suffi- sante pour décomposer leaii (|u'ils con- tiennent, et fournir ainsi de nouveaux alimens à la combustion. J'ai éprouvé celte difféience u'une manière très- mai quée dans les vastes fours des j)o- tiers de Savigniis, où j'ai fait l'aire ))Iu- îicurs fois des cuilcs avec du buis vert., C H E 359 î a chaleur avoit été si forte, que, même à une grande distance du foyer, la sur- face deî> vases étoit entièrement vitrifiée, et les poteries , suivant leur expression, éloient brûlées. Cependant , j'avois fait diminuer, de jilusieurs cordes, la quan- tité ordinaire de bois, et j'avais gagné plus de deux jours sur le temjxs «ju'il» emploient ordinairement jiar loumée. Les bois dont on se sert le plus commu- nément sont le bouleau , le chêne, le cliarme et le hêtre. Le bois de cliène brûle assez bieuquandil est un peu vert; car, quand il est vieux, il charbonne, noircit , et donne };eaucoup de fumée. Celui (jui brûle le mieux, et qui, à poids égal , dévelop]ie le plus de chaleur, est le bois de bel re, dont lésa van lages sont bien connus dans jdiisieurs fabriques, où il est préféré à tous les autres bois. Je ne ])ar]erai pas île la nécessilédebien dispo- serie feu dans lefoyer,car tout le montle sait que, sans celle précaution, la fumée rélléchie |)ar les côtés ou jîar la tablette, sort très-facilement de la cheminée. Il existeencoreun assez grand nombre de causes accidentelles qui conlrihuent ù donner de la fumée, comme l'adosse- mcntdes cheminées, l'humidité de celles (pii sont nouvellement construites , l'a- bondance de la suiefjuipeul s'y trouver, la soustraction de Fair jiar le feu d'une pièce conligué. Mais on trouvera facile- ment les moyens de détruire ces eiïels , par l'application des divers jirocédés fpie nousailonsexaminer,donllaplusgraiKle partie consiste à faire des changemeus dans la paitie supérieure. Alberli,en insistant beaucoup sur le placement du feu au milieudu lover, re- commande lie placer le contre-cœur aplomb jusqu'à rexlrcmité du tnvau : il assigne des projiortions pour tontes les cheminées, dont il réduit la profondeur entre dix-hiiil pouces et vingt -quatre J10UCCS, quelle (jue soit leur largeur. Il les "iwsoil couvrir avec uue ovi deux de ses 3r>o C II E grandes luiles laîlières, doul il disposoit les ouvcrliires de manière que l'une des deux lût abritée des vents de sud ou d'ouest. La mitre qu'il plaçoit auliauldes clieniinéesne])ouvoit donner aucun aeeès à la pluie et à la neige ; ses quatre ouver- tures et ses tuyaux inelinés dévoient être assez grands pour laisser cehapper entiè- rement la fumce par lui ou deux côtés , dans le cas où son dégagement auroilété gêné par les deux autres ouvertures. ÏJne construction un jieu plus dispen- dieuse , mais dont Ions les architectes qui sont venus après Alberti ont éprou- •vé les bons effets , est la calotte demi- s))béric[ue qui , au moyen d'une plan- che formant girouette, se trouve tou- jours disposée dans le sens conli-aire au vent. L'inspection seule des lig. i, 2,3, Planche Y, sufiit pour faciliter l'intelli- gence des moyens proposés par Alberli , dont la plupart ont servi de modèles povu- les tournevenl5, les gueules de loup , et les autres inventions de ce genre. Cardan donnoit ii la partie supérieure «le ses cheminées la foriue d'un comble, flu bas duquel il plaçoit, sur chaque face, deux tuyaux en terre inclinés en sens contraire; ces tuyaux , au lieu d'être cy- lindriques , pourroient èli'e coniques ; celte tlispositiou facilileroit d'autant plus récoulement de la fumée. Ce moyen , qui est très-siniple, a constamment rem- pli le but des personnes qui eu ont fait visage. T^oyez la fig. 4, PI. V. Delorme divisoit la cheminée en deux parties égales , par une languette qui partoit de l'extrémité de la botte , et se terminoil à six pouces au dessus de la partie supérieure : quoique Delorme ga- rantisse l'efficaciié de cette construction, je pense qu'elle a du être bien peu em- ployée, l'oyez fig. 5 , PI. V. iScrlio ayant reconnu la nécessité , pour les édifices Irès-élevés , de donner peu de prise au vent , diminuoit les ou- vertures des cheminées par des vases, C H E des sphères , des éolypilcs , ainsi qu'on peut le voir par la fig. G , PI. V. Tous les ornemens de ce genre con- viennent parfaitement , lorsqu'on veut terminer les édifices d'une manière agréable , et Serlio, en les conqiosant , avoit autant considéré les effets qui pou- Yoient en résulter pour l'œil, que les avantages comme préservatifs de la fu- mée. Les sphères en enivre , rcnqdics d'eau , que Delorme faisoit placer à trois ou quatre pieds du foyer , et les petits moulinets de Jean Bernard, sont des pro- cédés beaucoup plus curieux qu'utiles. Savot, qui a écrit fort longuement sur les cheminées , fait bien sentir la néces- sité d'avoir des apparlemens assez grands, pour que le défaut d'air n'oblige pas d'en ouvrir les portes et les fenêtres , ce 3 ni devient très- incommode et souvent angei'cux. Il indique de rétrécir , à la hauteur du plancher , la largeur du tuyau, de relever l'àtre de trois à quatre pouces , de baisser le manteau de ma- nière à n'avoir que trois pieds de hau- teur, et de terminer, par une forme cir- culaire, la partie inférieure de la chenii- 11 ée. Quant aux moyens proposés par Valon , ils sont beaucoup trop coû- teux , pour qu'on puisse en recomman- der reni])loi. M. Ganger, dans la Mécanique du Feu, imprimée à Paiis en lyiS, donne d'excellcns principes siu' les cheminées; et, quoi(|iie son ouvTagc contienne quel- tpies erreurs , on y trouve aussi beau- coup d'expériences nouvelles et fort in- téressantes. Il est le premier qui se soit occupé de remédier aux inconvéniens de la fumée , par des chaugemens faits au foyer , qu'il a disposé de manière ù produire j'iiis île chaleur. Il fait voir dans les premiers chapitres de son ouvrage, que, dans la construction des jambages jiarallèlcs , le plus grand nombre des rayons de chaleur qui par- tent du foyer, restent dans la cheminée, et Î,.J7 r/,inc/,e V P.„j 3ùo C II E cldans lolnvau, où ils sont emportés par la liiiDée. 11 propose de revêtir les cotés en lôle, el de leurdouner une l'orme pa- rabolique. Alors les c^tés étant plus ])rès du feu , ils s'échaufléul beaucoup plus vile, réilécliissent plus de rayons, el des ra\()ns lieaucoup [)lus chauds, (pii,loni- banl sur les cotes, sont renvoyés dans la chanihre. M. (Ranger ne s'est pas contenté de faire ces diveis cliangemens, rpii ont l'a- vantage de donner plus de clialeur et un libre cours à la fumée; il a (ail circu- ler l'air exléiieur à travers les ])la(pies échauffées do l'àtre el des côtés. Alors les portes el les fenèires ])euvenl être parl'ai- temei'.t fermées, et l'air absorbé dans la combustion se lrou\e remplacé par de l'air chaud. Gennellé fit connoîfre, en ly^'g , nue nouvelle consU diction qui, placée au liant du loil, pouvoil en même temps servir à plusieurs cbcmuiées , cl s'opposer à la pluie , au veut, au soleil , et à toutes les autres causes qui font fumer. Il indique aussi, pour éteindre le feu, la disposition de deux plaques à cliarnières, dont une seule peut remplir le même but : ses pro- cédés ont été bien peu mis en usage. M. Lccarlier de ïrolly propose J'ex- bausser de quatre pouces , par des bri- ques, les côtés des cheminées exposés au midi el au couchant. J'ai vu chez M. Porcbon-Bouval , pro- priétaire lrès-é('lairé t;r de pré- férence , comme les tuiles , les briques et toutes les subslaïu-es terreuses. La meilleure disposition à donner au foyer est de l'avancer le plus qu'il sera possible , de faire l'ouverture large et haute, et de donner aux côtés de la cbe- minée une inclinaison telle, ((uc, d'après la nature des matériaux et leur couleur, ils puissent rétlécbir dans la chambre toute la chaleur rayonnante lancée dans le foyer. M. de Rumford a trouvé qu'au lieu de disposer les côtés à angles droits go", comnve AC et BD, Pl.Vl,fig, i , il ialloit (|u'ils formassent avec la plaque ,iin angle de i35" , qui est un angle droit t tdemi. Parce moyen, iapUicpiese trouve ié iuite au tiers de sa largeiu* , et la.cha- leur qui frapj)e les côtes devenus obli- iiues est porlée en avant. Pour enten- dre ce changemeut , il faut examiner les Jîg. 3 et 4. La ligne d e de ^i^/ig- J est ce qnc l'on aomme la gorge d'iu)e cheminée. La //g. ô fait voir d'une manière très-exacte 1 a- vancenientdu foyer, et le changement de la gorge qui est réduite à d i. Cette largeur d i ne peut être arbi- traire , et M. de Rumford , d'après ses nombreusesexpériences, l'a fixée à quatre pouces pour les cheminées de trois pieds et demi à ([ualre pieds , et à cin([ pouces pour les plus grandes. Il faut douner à la plac[ue ou mur du fond , toujours le tiers de la profondeur de la cheminée; si elle dépassoit celte niesiu'e de deux à trois pouces , on n'en feroit pas moins la cons- truction ; mais, si la différence est pins considérable , il convieudra de la ré- trécir. Quand l'ouvciiure du front sera trop étroite , la dépense devenant Irop grande , il vaudra mieux donner aux côlés une moindre inclinaison. Pour faciliter le passagedu ranionevu-. C H E en élevant le petit mm- du fond, et arrivé à dix ou onze pouces du nianleau , on laissera un espace vitle, en forme de porte , de dix à donz.e pouces de largeur sur douze à quatorze de hauteiu- ; il doit toujours ètie de trois à quatre pouces plus élevé que l'endroit où la gorge est perpendiculaire. Cette ouverture peut se fermer avec des bri(jues, des lames de plâtre ou une porte en tôle que l'on en- levé facilement, lorsque l'on veut fane ramoner. Les murs du fond et des côtés ne doi- vent pas avoir plus que la largeur d'une bri(|ue. Il faut avoir soin de lier la nou- velle construction à l'ancienne par des moellons, des plâtras, et sur-tout termi- ner dans leur partie supérieure les murs des côlés et du fond d'une manière lio- lizontalc , pour donner im libre ].assage à la fumée ; il faut avoir soin que la par- tie antérieure de la gorge soit dégagée d'aspérités, et parfaitement unie. Quant aux grilles destinées à contenir du char- bon de terre, les meilleures dimensions ])cur des chambres de grandeur mo) euue sont de six à sept pouces de large, sur une longueur de quinze à vingt [oui es. On jiralKpie tiats le mur du fond une jiarlie lién)ij.phérique creuse, daus la- quelle on place le charbon qui y est con- tenu par la grille. Comnie la cousliuc- lion des cheminées à la Rinnford est très-sim])le , nous allons en donner les détails; chafpie particulier pouna faire lui même ce pelit travail , ou le faire exé- cuter sous ses veux. ha/ig. I est le plan d'une ancienne cheminée A15 ; son ouverture sur le de- vant AC et RD , sont les côtés ou mon- tans , et CD le dos ou la plaque. Il est certain , d'ajaès celle construction , (juc toute la chaleur qui tombera sur les faces AC et BD, restera en entier dans le fov er et sera cmj)orlée dans le tuyau. "N oici actuellement comment il faut tracer le plan d'une cheminée à la Rumford : me- 7ôm A7. r/.wc/u' yLj'.,„e .30'^. F,.. 2 F,ç . 3 7hm A7. PÂun/ie 17/ . r,u/e 30:> -tr-^î^T ^i'7-7- r>«^ A''/ -''■' Fiç . J^ /■'iç // Tf i h a t ^ f Û-iyu j'.tUr' C H E nez la ligue AB,/iff. 3 , cl biir le milieu de celte lii^nc élevez la perpeJidieulaire cd; seplaçanl ensuile clans la cherniuëe. Je clos contre la jilaque , on j.ostia le fil aplonih coulre la face de la gorge, clans l'eudroil où elle est \erlicale , cl l'on fera dormir le ploml) sur la ligne cd ; le point e, où il s'arrcitera, dciterminera la nouvelle ouverture. A comj ter du point e, on prendra sur la ligne ed quatre pouces , si cVsl une cliemuiée or- cliuaire , cl cincj pouces si elle esl très- grande : le ])oiiity" trouvé, on mènera g 11 parallèle à A13 , et ce sera sur celle ligne ^'/i cju'il faudra construire le mur du fond: c/scra la profondein- du nou- veau foyer ; et si c J éloit égale au tiers de AU , on porteroit moitié de c fiXcfcn i et dey eu /. ; la ligne i k donneroit la largeur de la nouvelle plaque. Menant ensuile les lignes AI et /BIv , on auroit l'inclinaison clés nouvelles faces: mais, si l'on \eilurede la ciiemiuécestplus grande, ou la réduira ainsi : de c, milieu de A13 , prenez c A et c B égales à une fois et demie / Je , on tracerales lignes <7 i et K p , (jiù donneront la direction des mon- lans. Cela fait, ou élèvera sur le tracé les iinns en briques, et, si Ton avoil réduit la largeur du Iront de la cheinmée , on en abaissera proportion nellemenl l'ou- verture. Fig. 4 , cLeminée vue de face ; la ligne poinlillée indicjue la porte du ramoneur. La forme du foyer la jilus parfaite; est celle dans laquelle la largeur de la ])la- que est égale à la profondeur du fo\ er , cl dans lafjuelle l'ouverUne du IVonl est triple (le celle j)rofondeur , ou de la lar- geur de la plac[ue. On voit, dans les fig. 7 , 8, g , conuaent on peut remédier aux cheminées dans Icstjuelles l'épaisseur du jnanlcau, la largeur de la lablelle, et les quatre pouces d'ouvertiue, ne donnent que; trop peu de profondeur. J-'épaisscurdu front de la cheminée en a , a'claul (jue de cjualre jiouces , et qua- C Ji £ .%o tre pouces pour le vide ducanal, la profon- deur Z'c,y/,i,'. y , ne seroitqucde huit pou- ces.On a fait une niche c6',pour recevoir la grille (|ui a six pouces de profondeur au centre, et de treize à seize de largeur. La jiartie indicjuée g est la porte du ra- moneur ; on voit dans le \)\An,/ig. 7, et dans l'élévation fig. 8 , la dimiuulion l'aile à la largeur du froulde laclieminée, cl la disposition des uou\ eaux mon tans. 11 arrive (|uelcjucfois cpie les ouviiers, en tirant les lignes cjui donnent les ccilés, en ch:jngent l'inclinaisoii, et l'augmea- tenl en portant en arrière leur ligne, comme on peut le \oir fig. i o , P/. T'JI. Si du jioint c on avoil mené c o, l'obllejuilé seroil lropgrande,el l'anglcauroit jilus de i3;j°. lunjig. Il indique une construc- tion dans laquelle la largeur de la plafjue esl plus grande cjue le tiers du Iront de la cheminée. Yoici le moyen de tracer un angle de i35", fig. iz : ajaut dis- posé trois carrés égaux , de l'angle c me- nez la diagonale c/, l'angle d c f aura i35"; car il vaudra un angle ch'oil , plus sa moitié. Dans les cheminées «pii fu- ment, on esl obligé de diminuer l'angle, suivant que ce délaut esl plus ou moins se!isihlc;lesangleî/'/cc> et i/r/, indicjuent ce changement. Quand le sommet de la gorge se Irouveloin du feu , comme dans. li'^yig. i3 cl I4 , il faut l'abaisser ; ce qui se fait très -bien, en chargeant la gorge, ou en plaçant sur le devant des lames de plâtre qui se trouvent ap- puyées, dans toute leiu- longueur, sur une tringle en bois cjui passe d'un jambage à l'autre. Dans la /7^, i .3, ABCE esl Icpassage sup- jilémcnlaire du ramoneur. ]Sous avions cncaiié à ne le fermer ciued'uuc manière provisoire,])arclesbric[Ucsasecouparc!e8 James de plaire; mais voici une disjxj- sition ])Ius avantageuse que j'ai vue exé- cutée chez M. de Rumford , à Paris. CE y /ig. i3, est une porte en tctle rcn due mobile j)ar le moyen de charnières 3GÏÏ C H C placéesà sa partie infeiieure;par le moyen du ])etit appendice A; on peut la ramener en avant de manière à ne plus laisser qu'un pouce de passage, comme crA Quand les cheminées fument beaucoup, on est quelquefois obligé de ne leur don- ner fpi'un angle de 160". La difliculté de le faire sur-le-champ m'a engagé à donner la description d'une équerre fort simple, y?^. i5, dont je me suis servi avec avantage pour ramener à volonlé les angles de i35 à i3o"; l'équerre fcT- mëe donne un angle droit. Eu ou^Tant la branche inférieure jusqu'à la première division , on a alors un angle de 1 So"; on peut le fixer à ce point en plaçant la petite clef dans le trou A. En continuant à ou- vrir l'équerre , on augnientera l'angle de 5". ,et on pourra l'arrêter à l'une des divi- sions intermédiaires i, 2,3, 4,5, en plaçant la clef dans les ouvertures qui correspondent à ces divisions. ^I. L. Fi. ). CHENEVOTTE ou CHENEVEUILLE, .(^Econoînie rurale.) C'est la partie li- gneuse des liges du chanvre, que recouvi'e îa filasse , et que l'on en sépare à la main ou avec la broie. Dans les cantons où les femmes se l'assemblent , en hiver, près d'un grand feu, pour tailler le chanvre, les chenevottes deviennent souvent la cause de vlolens incendies ; et cet objet mérite bien l'attention d'une police vigi- lante et protectrice. On fait, avec les chenevottes, de très- bonnes allumettes, préféiables à celles de bois. (S.j CHEINIL. r. l'ai'ticle VÉNERIE. (S.) CHEVA^^]XE ou CHEVESNE, poisson d'eau douce , qui se nomme plus com- munénieut A ILAIN. Voyez cft\\\o\. (S.) CH EVI LLE S ou C H EVI LLURES , ( Vénerie.') On donne ce nom aiix an- liouilkrs qui sorlfeuldc la perche du cerf C II E et du daim, au dessus de la meule ; ou les appelle aussi doigts ou épais. Les veneurs disent qu'une tète da cerf ou de daim est bien clie<,îllée , lors- qu'elle a beaucoup d'andoudlers longs et bien tournés. (S.) CHEVRETTE, ( Vénerie,) femeUe du chevreuil. (S.) CHEVREUIL , ( Cenus Capreolnt Lin.) quadrupède du même genre qu« le Cerf. (^Voyez ce mot.) Si le cerf est le plus beau , le plus noble des quadrupèdes qui animent la solitude de nos forêts , le chevreuil est le plus joli et le plus agile. Sa taille est fort au dessous de celle du cerf, mais ses formes sont plus arrondies et plus élégantes ; ses yeux sur-tout ont plus do feu et de vivacité ; et si nous vouions le comparer à qne!c(ue animal 'connu, il faut quitter nos climats, et se reporter, par la pensée, dans ces plaines nues et bridantes de l'Afrique et de l'Asie, où la nature a placé, comme un dédommage- ment de l'aridité du sol, la svelte et agréa- ble gazelle qui fournit aux Orientaux les images les plus gracieuses , lorsqu'ils veulent peindre la beauté dans tout son éclat. Un instinct supérieur , des qualités sociales, et la constance en amour, ajou- tent de nouveaux charmes à l'élégance des formes du chevreuil. Poursuivi par une meute menaçante , ses ruses se mul- tiplient davantage que celles du cerf; et, comme il bondit sans effort, et avec autant de force que de légèreté, il se déroberoit aux attaques de ses ennemis, s'il ne lais- soit après lui de fortes émanations que les chuns chassent avec beaucoup d'ar- deur. Le mâle et la femelle de cette espèce , conuminénient frère et soeur d'une même portée , unis par la plus douce et la plus dnrable affection qui ne cesse que par la mort de l'uu d'eux , C H E •viveul enscmUe et ne se qnillenl jamais. Ils monlrenl le même atlachcmcnl | our les auteurs de leurs joins ; ils restent avec leurs père cl mère, jusqu'à ce que ceux-ci soient en état tle produire de nouveau ; ainsi , l'on voit toujours les chevreuils dans une union successive de irères et d'amans, ou bien en faniille, c'est-à-dire, le père et la mère avec deux, ou trois petits. Et ce qui prouve tpie ces réunions n'ont point d'autre motif qu'une affection réciproque, c'est liis de (.litïicullés, parce rpie le chevreuil étant très-léger , ne laisse (pie de foihlcs empreintes de son passage. Si l'on rencontre un endroit où un chevreuil , pour s'égayer , a gratté la terre avec ses pieds, l'on peut juger que c'est un mâle , ]a femelle ne faisant que très - rarement ces sortes de fouilles superlicielles, aux- quelles les veneurs donnent le nom do regalis. Les fientes qui , pour le cerf, s'appellenty///?j(?ej , reçoivent pour l'or- dinaire la dénomination de moquettes pour les chevreuils. Le limier dont on se sert pour détour- ner le chevreuil , doit être Ires-discret; le moindi-e coup de voix feroit percer la béte en avant, et si le limier veut seule- ment sifller , on doit lui donner des sac- cades et le gronder. Il faut , au reste , pour celte chasse, une meute moins con- sidérable que ])our celle du cerf; elle est aussi moins fatigante. ( Voyez l'arlicle Cerf, aussi bien que celui de Yénehie. ) On tue le chevreuil au tra(pie et à l'affût. Dans la première de ces chasses , l'on doit savoir que le chevreuil franchit ordinairement de plein saut les chemins flont les forêts sont entrecoupées, ce cjui le rend fort difficile à tirer. On l'attend Î)Our le surprendre , pendant les cha- eurs de l'éle, près des mares et des ruis- seaux OÙ il vient se rafraîchir. L'ou a vu qu'au moyen d'un apjK'au on imite le cri doux et plaintif des faons , et que l'on attire ainsi le père ou la mère , mais plus souvent la mei'e,qui vient se jiré- seuter sous le fusil du chasseur, cioyant accourir au secours de ses petits. Les ouvriers qui travaillent dans les bois de quelques parties de la France , se livrent souvent à celle espèce de chasse, ou plu- tôt de braconnage. Ln Sibérie, où les cavités des monta- gnes schisteuses renfcrmeut eu abou- Tome XL C H I Z^ dan ce du beurre de pierre , dont j'ai parlé plus haut , les chasseurs transpor- tent cette matière dans les cantons qui en sont dépourvus , pour servir d'appât aux pièges qu'ils tendent aux chevix'uils. Ce sont ordinairement des fosses pro- fondes, couvertes d'une espèce de bas- cule f|ui fait trébucher ces animaux dans le trou ,dont le fond est hérissé de pieux pointus ; et il arrive quelquefois que d'autres chasseurs Y tombent eux-mêmes. ( Nouveau Dictionnaire d'Histoire na- turelle. Paris, Déienille ; ariicle Becrre DE PIERRE , ])ar M. Palrin.) Aussitôt que l'on a tué un brocard , il faut lui couper les f/aintiers ou testi- cules , sans quoi sa chair contracte im goût désagréable de sauvagine qui ré- })ugne lors(ju'on veut la manger. (S..) CHEYROTIN, ( P^éneric ,) faon du chevreuil. (S.) . CHEVROTINES, (C//^we,)j:ciilGsbal- lesde plomb dont il y a cent soixante-six à la livre. L'on s'en sert communément pour tirer les chevreuils , d'où leur est venu le nom sous lequel on les vend; et l'on en met, jiour l'ordinaire, douze à quinze dans le fusil. Mais celle sorte de charge n'est pas sans inconvéuieus : si l'on tire à une dislance un peu grande, les chevrotines écartent tellement , que l'animal que l'on ajuste eu ret;oit seule- ment une ou deux, et n'est point arrèlé. Par la même raison, ces petites b;dles sont cxlrèmemcnl dangereuses pour les chasseurs", pai liculièrement dans les tra- ques et les battues , où il y a beaucoiM> d'hommes dispersés. ( S.) CHICnE.(/''cy e::Pois.)ToLLARDaiuc. CHICORÉE A FOURRAGE, ( Chico- riiun entibus. ) Celle planU; est la même dont il a été parlé sous le nom de clU- A a a 370 C L A Corée sauvage , ou chicorée arrière ; mais nomme elle n'a pas été considérée comme fouiraj5e , nous allons la présen- ter sous ce point de vue utile. La chi- corée à fourrage se sème pendant tout le printemps ou à l'entrée de l'aulomne , dans toute espèce de sol , après deux, bons labours : c'est un foun-age vivace , l'un des plus productifs quand il est consommé en vert; cousonmié en sec, il présenteroit peu d'avantages. Outre son abondance,reconnue pour être beaucoup supérieure à tout autre fourrage , la chicorée réunit le mérite d'être peu difficile sur le choix du sol, etd'êire très- saine pour les animaux. : on en nourrit spécialement les vaches laitières et les porcs. Elle se sème dans la proportion «le douze livres par arpenl de Paris. C'est , avec la pimprenellc , une des plantes fourrageuses cpii ont le plus Yiide (pie celle dont le riclie ft^it usage, il en est dédommagé en la buvant plus sapide tt jilus aérée. On doit remarquer que le moyen adopté à Paris par les gens les moins aisés, pour épurer l'eau, est précisémeut celui que les Egyptiens opulens em- ploient généralement, et de préférence, ])oiir clarifier l'eau du iSil ; ils la fout mettre dans de grands pots de terre poreuse, et après un repos de (pielques lieures, elle s'éclaircit ; alors ils la distri- bnent dans de petits vases de terre cuite, fpi'on nomme banlahs , dont la surface se couvre d'eau qui , empruuUmt à celle (|ui est intérieure le calorique dont elle a besoin pour son évaporation , réduit celle-ci à une tenqiérature de six à sept déférés au dessous de celle tpi'clle avoit. Le second procédé ]>our clarifier le» lluides , consiste à les filtrer; mais celte opôialion ne peut jamais s'exécuter sans le eoncoursde corps intermédiaires dont les pores très-resserrés permelleul seule- ment le passage du fluide , et relienncnt toutes les molécules qui n'y étoicut que suspendues. Nous ne tarderons pas i jouir des mé- mos avantages que les Egyptiens pour le refi'oiilisseuKnt de l'eau; ^^. Foi/nny, occupé de la perfection de nos potcrio.> les ])lus communes , et tiue rinsliliit vient de couronner, a fabiupié des l>ar- thiks paifaitemeni semblables, pour l'ef- fet, à celles d'Egvpte. ClarilicatioiVjuiv le filtre. L'inslru- mcnl qui sert à la fiUration varie infini- ment ; le papier , les draps de laine, les A a a 2 ^ji 0 L A toiles de fil et de coton, le Coton cardé , réponge , Je sable, les terres, le verre pilé, le charbon, les pierres poreuses, etc. , toutes CCS matières peuvent être em- ployées utilement à celte opération; mais leur nature et leur jnucte doivent être examinées , sur-tout lorsqu'on a des ma- tières salines à filtrer. C'est au chimiste et au pharmacien à choisir, parmi ces difiérens filtres, celui qui , eu opérant le niieux la clarification du lluide , n'apporte en même temps aucun changement à ses jiartics consti- tuantes. Or, le choix qu'il s'agit de faire à cet égard doit être déterminé d'après la connoissance qu'on a, et de la nature du lluide , et de celle de l'esjjèce de fihre qu'il convient d'employer. Si c'est uue liqueur aqueuse , vineuse , alcoolitjue ou huileuse, le papier peut être emplo\ é sans inconvénient , pourvu qu'il soit de bonne qualité. Cette dernière condition eslde toute rigueur, sans quoi le produit des iiltratious est souvent défectueux. On sait (jue le papier est une espèce de tissu fait avec la fibre végélale qui a subi différentes prépaiations. Les molécules de celle fibre, en s'enlrelaçant, laissent c'uli'elles des pores dont la ténuité est tou|ours relative à l'état où s'est trouvée la pâle au moment où elle a été convertie en papier. Si celte ténuité est cousidé* rabîe , les }Hn'es sont bientôt obstrues par le ■sédiment que dépose la liqueur qu'on veut filtrer; la filtralion alors cesse d'avon" lieu. Au contraire , si les pores sont très-ouverts, la filtralion se fait vite, mais toujours d'une manière incom- {îlèle , parce (|u'eu même temps que la iqueur les traverse, elle entraîne avec elle les molécules les plus divisées (pi 'elle tenoit suspendues , et il n'y a , pour ainsi dire, que les plus gro>sières qui restent à la surlace du liltre. Le graud art est donc de choisir le papier dont les pores aient tout j liste la grandeur cpii convient pour n'admettre que le iluide qu'il s'agit de C L A filtrer , et aucune des molécules cpii troubleroient sa transparence. On trouve dans le commerce deux sortes de papier rpii produisent ù peu près cet effet , et quoiqu'elles ne soient pas toujours aussi parfaites qu'on pour- roit le désirer, ce sont celles que, jusqu'à S résent , on a préférées. L'une , qui est cmi- blanche, porte particulièrement le nom de papier Josepli; l'autre est une espèce de papier gris , niais moins gros- sière que celui qui sert d'enveloppe à quantité de substances de vil prix ; l'une et l'autre sont sans colle. La couleur blanche du papier Joseph annonce qu'il a été fabriipié avec une pâte plus pure que celle qlii a servi pour faire le papier gris ; les liqueurs, à la filtra- lion desquelles on l'emploie , sont tou- jours fort transparentes; mais il a l'in- convénient de se déchirer facilement ; ses pores sont bientôt obstrués, eu sorte que les filtrations languissent. Le papier gris peut servir plus long- temps à fournir aussi des liqueurs claires; mais comme la pâte avec laquelle il a été fabriqué n'a pas été aussi purifiée que celle du papier Joseph, il communique toujours auv liqueurs une saveur désa- gréable, due à la dissolution qui se fait des corps étrangers que contient ce papier. C'est précisément pour cela aussi fpie certains lluides , tels que le petit lait, le vin, les ratafias, et autres liqueurs potables, filtrées à travers le papier gris, ont toujours une odeur et un goiH que les organes très-exercés recouncissent bientôt. Yoilà pourquoi, dans le nombre de ces liqueurs, quelques unes sont plus susceptibles de s'allérer que lorsqu'elk-s ont été filtrées avec le papier Joseph. La nature du papier est sur - tout à considérer, lorsqu'il s'agit de filtrer des dissolutions salines. Si c'est du papier gris qu'on a employé, il arrive souvent qu'une partie de sa substance est dissoute pailcm- action, eu sorte que la liqueiir C L A filli ëe n'est pas aussi pure qu'on Toucîroit l'avoir. Cet inconvénient , cpii n'est pas aussi sensible lorscpi'on se sert de préfé- rence du papier Joseph , peut encore être diminué, avec la précaution de n'em- E loyer lie (litres qu'ils n'aient été préala- lenient lavés à plusieurs reprises avec de l'eau bouillante : un pharmacien exact doit même avoir toujours en provision des filtres ainsi lavés , alin d'y avoir recours au besoin. Josse , auquel on est redevable de beaucoup d'observations iniporlaules , Josse en a reconnu les avantages dans une foule de circons- tances. Il a remarqué , entr'autres , que du petit lait clarifié et filtré au travers du papierraiiiiufluant pouvoit être conservé en bonélat pendant plusde quinze jours, en le filtrant tous lesjours, ce qui n'avoit pas lieu avec le papier gris ordiuaii'e , quoique préalablement lavé. Par un et'tét tout contraire , differcns sucs de plantes se sont conservés liaus- parens et en bon état, sans passer à l'état acide , pour avoir eu soin de les filtrer tous les jours à travers le papier gris; on a observé seulement que leur couleur étoit devenue plus intense les premiers jours, el r|u'ilss'étoieuteusuileuécolorcs insensiblement. Mais si la nature des filtres csl à ( onsi dérer , leur forme et leur position ne- sont pas non plus indifferenles. Pour (|n'un filtre de papier puisse produire la plénitude de ses effets , il ne laut ])oint <(u'il adhère par tous ses points sur la sur- face du support qui le reçoit, aulrcmenl la (iltralion seroit bientôt interrompue. On évite cet inconvénient en le pliant en diflérens sens; mais comme les ['lis sont bientôt délormés , 73 les tubes. En Allemagne , on a pour cet usage des entonnoirs cannelés à leurs parois intérieures. 11 arrive un moment où, quelks que soient les jiiécautions qu'on ait prises , la fillration languit et finit par être entiè- rement interrompue : cet effet a lieu lorsque les pores du papier sont telle- ment obstrués qu'ils ne permettent plus le passage du fluide. Quelquefois on vient à bout de prolonger la fillration, en im- primant à l'entonnoir un léger mouve- ment circulaire ; mais cet effet est de courte diu'ée, et il n'y a pas d'autre parti à prendre que de changer le filtre. Il paraît que, jusqu'à présent, on n'a trouvé aucun moyen pour remédier à cet incon- vénient, qui existe pour tous les filtres. On a dit plus haut qu'on se servoit aussi de filtres de draps de laine, de toile et de coton cardé ; ceux de diajis éloieut autrefois fort emplov es ; ils sont niéme les premiers filtres ilont on a fait usage : ou leur donnoit la forme d'un cône dont la base était tenue ouverte par uu cercle qu'on fixoit ensuite sur un cadre avec des attaches. Cette espèce de filtre portoit le nom de c//û//sse tr H) pocrate ; les confiseurs et les lùiuori^tes s'en ser- vent encore pour filtrer les ratafias. Conune on peut lui donner une grande cajtacité , il est susceptible de recevoir bcaucoiqi de liquenraià la fois; mais il débite peu : souvent même il faut atten- dre long - temps avant que la li(jucur passe claire : c'est ce jet paroisse de peu d'imjiortance , il mérileroit bien de fixer l'utlention des physiciens. Au reste, re>;périenre prouve que les " fontaines sablées ne peuvent servir avec succès cjuc pendant quelquetemps; sou- vent il faut renouveler le sable qu'elles contiennent, ou au moins le laver, poiu' Je priver dessubslances terreuses et hété- rogènes que l'eau v dépose, et qui , lors- (pi elles sont accumulées jusqu'à un cer- tain point , s'opposent non seulement à la fillration , ou la rendent incomplète, mais communiquenl encore a\i liquide lui goût d'autant ])lus désagréable , qu'elles ont séjourné plus de temjïs. Comme nous l'avons déjà fait remar- quer , rien de plus aisé que de soustraire des eaux de rivières la leri e qui les souil- le , en les laissant reposer quelques heures daus un vase de terre , mais à C L A découvert , car l'action de l'air e,^t néces- saire pour opérer proiuptement et coni- plèleiuent cctt«3 précipitation. Cependant, quoique l'usage de filtrer les eaux desti- nées à servir de boisson remonte à la plus haute antiquité, il faut l'avouer, les fontaines établies pour cet objet ne les dépouillent pas seulement du limon qui troubloit leur transparence , elles les dépouillent encore d'une surabon- dance d'air dont elles sont quelquefois impiégnées; surabondance qui constitue leur légèreté, leur giatler, eu un mot, la supériorité «pi'a l'eau de la Seine sur toutes les eaux, des rivières connues. La Sreuve que cela est ainsi, c'est qu'à force e réitérer les fîltrations , on pourroit rendre l'eau la plus parfaite, considérée Comme boisson, fade, lourde et malfai- sante. Ainsi, lorsqu'on a voulu déterminer la pesanteur spécifique de l'eau de la Seine , il auroil fallu aller la puiser à la rivière un jour où elle est limpide, ou bien la laisser éclaircir par le repos , et ne pas choisir de préférence celle qui a été filtrée; car si cette opération rend les eaux plus claires, elle leur apporte des changemens notables, en les privant, comme on vient de le dire , de l'air qu'elles contiennent par surabondance. J'ai connu une personne dont le palais étoit tellement exercé , qu'elle savoit distinguer au goût une eau (illréc à tra- vers le sable, et la même qui ne l'a voit pas été. Cette dernière lui sembloit plus sapide et plus légère; ce qui provient sans doute de la privation de cet air; privation dont il est aisé de s'appcrce- voir plus sensiblement encore sous le récipient de la machine pncun\atiiaatle, que la ménagère a oublié (réumcr, conserve t(Ti7jre prend à l'allure. D'abord , le membre se lève, c'est ied apjiuie, en abais- sant la tète et en rejetant la mas'^e sur Je pied (le devant. L'appui du jiied malade est toujours accompagné d'un alKiisse- mcnt subit de la croupe, pour éviter que le membre ne porte sa part du poids du bhhz Z^o C L A corps. L2 cheval rejulte aussi sou corps sur le côtj sai I , ce qui inJii|ue si c'est le mciuhro droit ou le gaucUe qui est soutïraut. Si le cheval pnrLe la lêlehnsse, si les inem- bies aulérieurs sont ])orlés en airierc et beaucoup sous le corps, ce sont les mem- bres postérieurs rpii sont affeclés. Si la claudication est exi reniement légère, elle peut, malgré ces allenlions, échapper à l'œil de l'observalenr ; il laut, ])our en angmenler les milices, laire Irol- 1er rapidement l'animal en main, sm* le pa\é, et le tenir seulement au bout des rênes dvi bridon. Si ce mn^ en ne snlht pas encore, ou lait trotter hur une pLste circulaire, a\ant soin tlcchangerdemaui au bouldecMuj à bi\ minutes, et de com- Earer ensuite les mouvemeus des mem- res dans ces dci^x sif:iu/tio/is. L'animal paroîlra droit ou moins boiteux, tanlcpie le membre malade sera en dehors du cer- cle , mais il boitera plus sensiblement lorscpi'il sera en dedans, et d'autant plus que le cercle sera moins grand. A^ant découvert de cpiel mendire, et de combien de mendîres le cheval boite, on s'occupera de reconnoilre quel est le point précis où est le siège du mal. CVsl le jiied ou bien le reste du membre : mais le plus souvent c'est, sans contredit, le pied. Cejiendani , dès qu'un pince- ment fait sans méthode avec la tricoise, ( tenaille à l'errer ) ne fait pas découvrir l'endroit souffrant, le commun des gué- risseurs abandonne vite cette partie pour le chercher ailleurs. On accuse souvent bien à tort l'épaule ou la cuisse ^ l'igno- rance même ose quelquefois avancer que le cheval /joite de la hanche , etc. , ce qui est absurde. On applique des dro- gues sur le lieu soupcconné ; et jien- dant (pi'on eu attend de bous effets , le mal fait ailleurs îles ravages (pi'on n'ap- peicoit'cpielquefois que (piaiilus sujet aux insultes; ou ira par degrés au (piarticr, à la mamelle, ù la piuce, puis à la mixuielle opposée. C LA an qnarller, et endn ,aux talons externes. On terminera l'aclioii de sonder, ea ])incantavec les manches des Iricoises la l'ourclielle, el sur-tout sa jKiinlc, f|ui ré- pond au eeiiUe de l'arliculalion de l'os naviculaire. On lait bi'èclie à renilroit où la dou- leur est plus f'orle ; c'est une Blf.iair, «ne Piqurf: , un Chicot nu Ci.ot; de RUE, la Sole nnci-ÉE, I'ILton^nement ou SvBOT, le Crapaud; ou bien le mal est aux parties antres (|ue la Sole : c'est la Seime , l'AvALLRE, la Crapauoine , la .1 AVAUT , la Fourbcre , ou même la Fracture de l'Os du Pied ou de la Couronne. ( f^oyez ces mots. ) Siij'nes qui indiquent que le mal a son siège dans les parties du memhreantres que le pied. Dans la station, on apper- coil des tumeius , des plaies , de la eha- knrcpiiinili(pieni lesiègedumal.(/^r>i ez Atteinte , Javart , Effort de F^oulet, Entorse j Contusion , Plaie , Farcin , Eaux.) Dans la marche, le membre a de la roideur dans ses mouvemens , le lei>er est monis aise , il embrasse moins de teri'ain dans le soutien. Quelquefois la claudication est due à l'eni^Dri^ement du cordon spermatirjne , aune maladie verminense.(/'^oi c^Vers.) Dans (jucUpies cas , Tanimal ne llé"bit pres((ue pas le membre, il décrit même un denii-cerde; c'est ce qu'on appelle faucher : il traîne lu piuce. ( J^oycz Ecart. ) L'animal peut boiter d'un , de deux, de trois mendji-es ; ils peuvent même tous les «pialre être douloureux. Alors la t'Iaudication du bipède le plus malade s'oppose à et! qu'on appcrcoive la sout- irance qui est moindre dans les autres. Mais si les membres les pins alVeclés se trouvoient dans un élat tain , on ne tar- deroil pas à reconnoilre que les antres sont boiteux. E/I'etdes claudications sur l' animai , et attentions générales pour les pré- C L A 3Si venir. Les claudications très - doulou- reuses causent rabaitemcnt , la lièvre , la perte de l'apjiétit, font tomber la partie affectée sur-tout, et qnekpiefois le corps tout entier, dans l'Amaigrisse- ment ; ( Voyez ce mol ) et si l'on veut donner à l'animal plus de nourritureque sa souffrance ne lui permet d'en dij^érer, il éprouve des indigestions qui ne sont pas moins funestes. ( Voyez Indiges- tions. ) An reste, les douleurs sont ])lus fortes dans les membres postérieurs , el causent à l'animal un amaigrissement plus rapide. C'est j)Ourqnoi , lonlesciio- ses égales d'ailleurs, elles son! plus lon- gues et plus difficiles à gue"-ir. On ii'alteindroit pas cimiplèiement le but d'observer et de diminuer le mal , si l'on bornoil son attention au membre malade. Nous avons fait remartpier que ce membre ne pouvant soutenir sa j^art de la masse, elle est rejetee sur les mem- bres sains , -et particulièrement sur le bipède diagonal op])osé ; mais ce bipède lui-même est quelquefois foible , mal disposé ; et si la maladie est longu ■ , le ])ied qui se trouve le plus délicat , et l'autre successivement , épronveronl une surciiarge ruineuse, en supportant tout entier un tardeau (pi'ils ne ilevoient que partager. Rester couche est , dans. ce cas, la seule position qui puisse éjiargner à l'animal la lièvre, le dégoût , l'anxiété, el tous les accidens auxcpicls il suecoin- » beroit quelquefois à la suite d'une opéra- tion assez simple. Il ne faut donc pas donner ses soins seulement au membre malade; mais plus la cure doit être longue, plus il faut faire attention aux extrêmilés ([ui sont encore saines; el c'est dans riustaiil où l'on pi'é- senle l'animal (pie le> ressources de l'art doivent être mises en Usage. i". On raccourcira les pieds sains , et on les ferrera à l'aise. :i". S'il V a déjà de l'inllammation, de rengorgeiueul au pied, au tendon, c* asz C L A qu'on reconiioîl par la chaleur de la partie, y)ar le gonllement des Aeines, et par le baltcnicut dur et vif des artères latérales du canou ; outre l'action de parer et de ferrer, on se liâtera de sai- yner à la jugulaire, jusqu'à souplesse du pouls ; on donnera des lavemeus inuci- îagineux ou très -légèrement acidulés, liedes; ou tiendra le cheval ahattu sur une bonne litière ; on lui a))pliquera sur les tendons, les boulets et les pieds, des cataplasmes éniolliens ; de temps en temps on retournera l'animal , on le fera relever, et on lui fera prendre des bains de pied dans l'eau tiède. ( Voyez Bain.) On continuera ces moyens jus- (ju'à ce {|ue la douleur appaisée pei-mette au cheval de se porter saus danger sur ses nieinbres. Des claudications dont le siès;e est obscur et occulte. Nous crovons devoir traiter séparément des claudications dans lesquelles le point douloiu-eux est très- diflicile à reconuoitre, ou même reste caché pour les pei'sounes qui ne joignent pas un grand discernement à une grande pratique. Quckpies unes viennent de ce qu'on n'a pas traité, ou de ce qu'on a mal traité les lésions dont nous avons pailé dans les détails que nous avons déjà donnés , de manière que le mal s'est invétéré : telles sont l'écart, l'effort de boulet, etc. D'autres claudications ontpoiu' cause des défectuosités du pied, telles que des cercles cpii suivent de légères fourbures , un quartier qui rentre parce que la cou- ronne est tro]) saillante; un autre quai'- tier poussé en dehors pai- des feuillets qui ont végété , dont la partie la plus externe s'est dui'cie, desséchée; la cou- ronne enfoncée ou exvdjérante dans sa f)artie anlérieui-e , ce qui soulève et gène e tendon extenseur du pied; les t;dons trop bas, l'ongle trop étroit, le resserre- ment des talons, l'encastelure , l'excès de lou^ueiu- ou de brièveté de la paroi ; C L A le pied dérobé, plat, comble , l'ognon, la lounnihère. On voit encore des claudications qui sont dues à des exostoses , sui-tout près des ligamens capsulaires et les tendons; ( Voyez ExosTOSE, Epakvin , Courbe , Jakdk, Forme, Osselet, Suros) à des tuméfactions ou nodus aux tendons / à des tumeius svnoviales qui peuvent accompagiier les autres altérations. (V. Molettes , Yessigons. Un genre de claudication dont le siège est réellement occulte pour tout le monde, à cause du défaut d'aveu des animaux , ce sont les claudications dues à une affection- rhumatismale. Il n'y a point de tumeurs, point de siège bien circons- crit ; elles sont même sujettes à ne pa- roîlie que de temps en temps. Dans toutes les claudications dont le siège est obscuk", le raftinemeut du ma- quignouaiage a quelquefois fait volontai- rement des blessures ( légères, mais suf- fisantes ) au cheval à une partie bien ajiparenfe, afin que l'acheteur, voyant une cause évidente de claudication! , ne ]iorte point ses soiqicons au delà. C'est alors (lu'il faut redoubler d'attention pour démêler des diflicultés qui se com- ])]iquenl. Les claudications qu'on appelle de vieua: mal, soûl de l'espèce dont nous traitons. La nalm-e des organes qui com- posent les articulations les disposent à ces affections chroniques. Ce qui les caractérise assez généralement , c'est Qu'elles disparoissent, en grande partie, ans les momens où un exercice soutenu a excité le transpiration de la partie, ou, comme on dit, quand le chcK-al est cchauffé. Quelquefois cependant c'est le contraire : les claudications do cette nature sont le ])lus souvent incurables , attendu que toutes les surfaces articu- laires, ainsi que les ligamens qui les assu- jettissent, sont fatigués au point qu'il est impossible de les ramener à leur C L A état naUu'cl. Alors les ressoiures n- ueaux bont faits avec ilu bois blanc , en- suite , parce que l'odeur de fiomage qu'ils conservent attire le poisson. La corde ainsi garnie sert, pour ainsi dire , à traquer le poisson, en le faisant aller sur l'eau, soit en suivant le courant, soit en le remontant, et à le conduire dans les lilets tendus à une grande dis- tance. Les planchettes sont ajustées de manière qu'elles se touchent, et que, par le mou veinent que leur impiimenl la rési?^- tancc de l'eau et la marche de la corde , elles se choquent les unes contre les autres , et forment une sorte de cliquetis qui apjiroche de celui de la crécelle. Ce bruit , aussi bien que l'agitation de l'eau, effraie les ])oissons , et les pousse dans les jiiègcs (pii leur sont préparés. Au moment où j'écris cet article, (sep- tembre 1804) une ordonnance défend, pour l'intérêt public et la propagation du poisson, l'usage de la cliquette ; c'est en effet un instrument destructeur, qui auroit avancé la ruine des rivières déjà si appauvries. (S.) COCHON. Les ressources incalcu- lables que cet animal oftro, quand on sait mettre tout à profit jiour son éduca- tion , sembloient devoir mériter plus de développeinens de la part de l'immoriol Rozicr. c o c Rozier. Je vais tacher d'y siippléer , en indiquant les ])ratiqucs Jcs plus économi- ques suivies en divers cantons , qui pro- curent aux hahitans un aliment dont il est dit'dcije de se passer à la campaj^ne; et, eu effet, qui ne connoît pas le prix d'avoir toujours dans une ferme uue viande prèle à devenir un niels fonda- mental du repas ? ou en assaisonne les herhages, les semences léi^umiueuses et les racines polagères, dont l'usage con- vient si évi'Ienuneiit aux liQuinus livrés à des travaux et à des exercices pénibles, par conséquent aux cultivateurs. Pour mellre j)romptement le cochon en état d'enlrer dans le saloir , il ne faut rien épai-gner de ce qui peut y concou- rir; ncurriliu-e appropriée et ahoudaute, habitation chaude , paille fraiciie , coiu' cotumoile, soins convenables, et sur-tout choix de bonnes races. Il est possible de mettre à l'engrais les cochons destinés au petit salé, lorstpi'ils ont alleint huit à dix mois; mais il faut qu'ils en aient au moins dix-huit, |iour fournir du lai-d ; ce n'est j)as qu'ils ne croissent pendant quatre à cinq ans ; rarement , à la vérité , on laisse vivre tout ce temps , excepté les verrats et les truies, un animal (pii doit payer plus tôt les soins et les dépenses qu'il a coulés à son maître. Tousles cochons nesont pas également propres à ])rendre une bonne graisse. Pour parvenir à ce point d'utilité, qui est le but du proi^riélaiie , les uns ue- mandeul plus de temps et cousonnnent davantage de nourriture que les autres; il V a donc un choix à faire : les moyens d'amener C(.'S anini<')ux à lUie surabon- dance graisseuse peuvent être réduits à quatre principaux , savoir ; 1°. La castration. 2°. Le choix de la saison. îi". L'état de repos où doit être le cochon. T<'"u- XI. C 0 C 385 4". Enfin , l'espèce , la foniie et la quantité de noumlure. Premier moyen d'engi-ais. La cas- tration peut avoir lieu à tout âge pour le cochon; mais, plus l'animal qui subit cette opération est jeune, moins les suites en sont funesles.Daus quelcjucs cantons, on la pratique à six semaines, ou deux mois au plus ; les cochonnets encore au régime lacté guérissent jikis vite que s'ils eussent été sevrés , et leur chair en est plus délicate; ils ne deviennent pas, il est VTai , aussi beaux; dans d'autres endroits , c'est depuis (piatre jusqu'à six mois que la castration a lieu. Peu im])orte d'ailleurs dans quelle saison , pourvu que la température soit douce , parce que les chaleurs vives et les grands froids rendroient égalemcntla plaie dangereuse et d'iuie guérison difficile. Les verrats et les truies réformés de la basse-cour peuvent également subir la castration ; mais, dès qu'elle est faite , il faut nécessairement iiromener ces ani- maux pendant deux heures , et les veil- ler de prés ; car la lièvre momentanée qui leur survient leur fait rechercher l'eau , et ce bain leur donne toujours la moi t. Les cochons qu'on doit garder de jiré- férence pour élèves sont ceux de la j)or- léc du printemps; en hiver , ils sont pin- ces par le froi(l , ce qui les empêche de croître. Quelques personnes croient avoir remarqué que les cochons les meilleurs à garder sont ceux cjui prennent les pi'c- mières telles; d'autres prétendent (|ue les femellesdoiveni être jiréféiéesaux mâles, parce qu'elles ont j)lus de lard , e! rap- jtortent par consé<|iient j)lus de ])roiit à la ferme. I.idin , il y en a cpii semblent croire (|u'il y auroit peut-èUe j>lus d'a- vantage à élever des veiiats et des truies que des cochons coupés , attendu que le,s premiers ne coûtent jias plus à nourrir que ceux-ci , qu'ils ont plus de chair, cl Ccc ses c o c deviennent plus fermes ; que d'ailleurs les truies donnent , avant qu'on les tue, plus de petits ; que le lard n'en vaut pas mieux , .sur-tout quand on n'attend pas trop long-temps pour les mettre à l'en- ivrais. C'est à l'expérienee et à l'observa- tion à juslitier la véi'ilé de toutes ces assertions. Second moyen d'engrais, L'aut^nnc est ordinairement préférée pour l'encrais lies enclions ; ee n est pas seulement par îa raison qu'il y a alors beaucoup de fruits sauvages dont on ne tireroit aucun iiarli, que les débris des récoltes, les balayures et les criblures des greniers sont plus conununes ; mais cette saison est celle que la nature semble avoir af- fectée plus spécialement au domaine de la graisse. La disposition à l'engrais sem- ble être favorisée par le temps sombre et les brouillards ; la transpiration arrê- tée paroît se changer en gi-aisse , l'air rafraîchi la laisse mieux croître que le chaud ; d'ailleurs , l'engrais des cochons étant terminé ordinairement pour l'hi- ver, c'est dans cette saison que généra- lement on fait les salaisons ; ce sont du moins les meilleures, et celles fpii se con- servent lé plus long-temps en bon état. Troisième moyen d'engrais. Une troisième condition poiu" concourir à accélérer l'engrais des cochons , et con- sérjuemment épargner des fiais , c'est de les tenir constamment dans un état de propreté et de repos qui les provoque au sommeil; il faut éloigner des étables les grogneurs qui , les eiupèchant de dormir, retardent singulièrement l'en- grais , (juand on les siuxhai'geroit de nourriture. Une longue expérience a appris aux Américains que l'usage du soufre , mêlé avec l'aïuimoine , donné de temps en temps aux cochons > leur est extrênie- mcnt utile , parce que ces deux ingré- den'f les purgent insensiblement et les C O C entretiennent dans un état de perspira- tion qui les dispose à engraisser. La farine d'ivraie, mêlée à l'eau de son , est le narcotique assez générale- ment conseillé et usité pour porter les grogneurs au sommeil; ailleurs , on est dans riiidîitude d'associer à leur man- geailie ordinaire tantôt un peu de se- mence de jusquiame , et tantôt celle de stramonium, ou pônrme épineuse; il V a certains endroits où on leur casse les dents incisives, et d'autres où ou leur fend les narines , dans la vue toujours de prévenir leur agitation , de rendre leurs dégâts nioins fréquens , et de les foire arriver plus promptement à l'état désiré; enhn , pour disposer plus promp- tement encore les cochons à prendre la graisse , une saignée est quelquefois à propos ; mais l'essentiel , on le répète , est qu'ils soient tenus proyjrement , qu'ils aient une litière renouvelée fré- quemment , et qu'ils soient placés à l'abri de la lumière , du bruit , et de tout autre objet capable d'émouvoir lem-s sens. Quatrième moyen d'engrais. Une autre condition pour engi'aisser les co- chons destinés à fournir le petit salé et le lard , c'est de leur dispenser la nour- jiture , ainsi que la boisson , sous des formes convenables et à des heures ré- glées ; il faut donc , sur toutes choses , ne pas oublier de les v disposer , eu ne les nourrissant d'abord <[ue foiblement les deux ou trois premiers jours qui pi-e- cèdent leur entrée sous le toit })our n'en ]ilus sortir : ce préparatoire excite la faim chez ces animaux , distend leurs viscères , les détermine à manger plus goulûment; mais aussitôt qu'ils laissent (ie leu!- mangeaille et que leur appétit diminue sensiblement , ils ne tai-dcut guères à réunir toutes les qualités néces- saires pour le but qu'on se j)ropose ; il ne faut pas différer de les tuer. CGC Les Anglais onl remarruu; qu'en les laissant manqer avec leur avidité ordi- naire , le lartl devient spongieux et plus sujet à rancir que celui des mêmes co- chons auxquels on n'administre la nour- riture qu'à mesure qu'ils peuvent la mau- ger. Pour cet effet , ils se servent d'une machine qui leur a constamment réussi ; c'est une espèce de trémie enfoncée , mais dont luie des parois est ouverte depuis le fond jusqu'à quatre ou cinq pouces de hauteur , sur deux ou trois de largeur ; elle est suspendue au dessus d'une auge de la capacité d'un pied et demi cuhe; on jette la mangeailje dans cette trémie , qui est un peu inclinée , et il n'en tomhe qu'autant que les cochons en peuvent manger. Ils ont encore ima- giné un autre instrument , à la faveiu- (liiquel les cochons , vers les derniers jours de l'engrais, sont pris parles quatre pattes , et n'ont de libre dans tous leurs mouvemens (jue la mâchoire, pour faire tourner au profit de la graisse tout ce 3u'ils avalent jusqu'au dernier moment e leur existence. Cinquièm e rnoy en d'engrais. JJu grand moyen d'engrais, peu dispendieux, mais praticable seulement dans le voisinage des bois, ce sont les fruits sauvages, et particulièrement le gland , que les co- chons mangent avec plaisir; ces ani- maux, à leur retour du bois , n'ont be- soin que d'iuie eau blanche , ou mènts d'eau pure; les propriétaires de nombreux troupea\ix se font souven l ad j uger la glan- dée,dans des années abondantes, et cliar- gent les forêts de ces animaux maigres qu'ils achètent exprès , et revendent au bout de six semaines , lorsqu'ils ont pris ini peu de graisse. - Comme il est rare que le chêne donne du gland deux aimées de suite, il faut s'occuper à prolonger la durée de ce fruit, en l'exj^osant à la chaleur du four, ajnès qu'on en a tiré le pain , ou bien ou lui applique le séchoir cuiploj cdaus nos c () c ::ih provinces méridionales pour la conser- vation des chùlaignes; alors, quand il a bien ressué , ou le lais'^c en tas dans un endioit sec ; et lorsqu'il s'agit de le con- sommer, on le moud , ou on le ramol- lit dans l'eau, {)our augmenter ses effet* nutritifs. Sixième moy en d'engrais. La faineest encore un moyen économique d'engrais ; mais l'expérience a prouvé que les co- chons engraissés parla faîne nedoiuieul qu'un lard jaune, mou, de peu de garde , qui fonda la première clialeur, et qne leur chair jirend mal le sel. Le fruit du hêtre auroit une destination plus utile si, a[>rès lui avoir enlevé son écorce au moveu des meules de moulin, on souinettoit l'a- mande en farine à la presse, pour en ex- traire l'huile, si bonne dans nos ali- mens, et à brûler; le marc qui eu ré- sulteroit n'auroit plus les inconvéniens remaïqués plus haut, il deviendroit une noun-iture excellente pour les cochons, ce qui formeroit un tlouble profit. C'est ainsi que, dans les cantons oùroncultive le pavotj le colza, la navette, le lin , etc. , pour en exprimer l'huile , on donne le mare en tourteaux aux cochons, et ce manger bien dirigé procure un grand profit : on leur donne aussi le marc îles pommes de terre quand ou en a séparé la fécule. Septième moyen d'engrais. En géné- ral, les animaux de basse-cour, eliirin- cipalement les cochons, aiment les ra- cines ])otagères ; elles réussissent a cet égard par dessus tout autre aliment; et , dans le nombre des substances propres à suppléer les giains, on doit les reu;ar- der comme les j)lus nounissantes et les moins coûteuses : ou ])eut les leur aihni- nislrer crues ou cuites , avec la précau- tion de les diviser par tranches menues, et d'en régler toujours la quantité sur la force et la constitution de ranimai. Mais une racine fat ile à se procurer par-tout , c'est la pomme de teire; elle Ce c z 388 C 0 C convient singulièrement aux cochons , et aux vues qti'on a de les engraisser proniplenicnt cl à peu clé aux ouvriers , et qui , sans cet emploi , seroienl ahsolument perdus ; mais en soumettant ces ponnnes de terre au pres- soir, comme les pommes à cidre , il en résulte un marc farineux qui, séché au soleil et mis en réserve, peut offrir, dans toutes les saisons, une excellente nourri- ture d'engrais. La main -d'oeuvre étant fort chère en Amérique, on a imaginé de simplifier plusieurs opérations rurales , lorsqu'il s'agit d'engraisser des cochons avec des pommes de terre ; comme tous les champs sont enfermés avec des palissades , il est aisé de leur donner la forme et la gran- deur nécessaires. Ceux qui sont destinés à engraisser les cochons sont longs et étroits. Supposons-en un , par exemple, de huit perches de large, sur soixaute de longueur; ce champ est d'ahord planté avec des pommes de terre en sdions dislans les uns des autres de trois pieds; quand , vers le mois de seplenihre, elles ont acquis leur maturité , on divise les champs avec des palissades à fpiatre per- ches de distance du conunencement. On y met ensuite les cochons , ainsi que l'auge nécessaire pour les abreuver. Ces animaux, en fouillant, trouventaisément Je fruit qu'ils aiment, d'autant mieux qu'ils semblent le dérober. Quand cette première partie est épuisée , la division est replacée à trois ou quatre perches plus avant , et ainsi de suite ; d'où il ré- sulte une épargne considérable de soins et de dépenses, en même temps que le terrain se trouve mieux préparé pour une autre culture. Les carottes^ la betterave champêtre, les tofiuaraboiirs et les panais , ne sont C O C pas moins recherchés par les cochons que les ponmies de terre; ils les mangent avec la même avidité. Cts racines , à la vérité, ont trouvé , ])arini les Anglais, quehjiies détracteurs; ils ont prétendu, non pas qu'elles ne fussent propres à l'engrais de ces animaux , mais qu'elles «toient sans profit et sans valeur pour l'engrais; n\ais Arthur Young a répondu par des faits à toutes les objections; et, quoiqu'il regarde que les semences légu- mineuses sont à la valeur alimentiiire des racines comme 42 est à 7, il ne cesse d'en recommander l'usage. n faut convenu" que, si on veut conser- ver au laril son goût et sa fermeté , on doit l'empêcher de se dénaturer dans la cuisson , toujours ajouter au manger, quand il est composé de matières fluides et relâchantes , quelques substances astringentes, comme le tan, l'écorce de chêne, les fruits amers , acerbes, poursoutenirl'actiouderestomac et pré- venir les ilatuosités. C'est peut-être pour prodmre cet effet que , dans certaines contrées , l'habitude est de laisser dans l'augedu cochon , un boulet que d'autres remplacent par l'emploi d'un vasede fer, pour l'apprêt de la mangeaille. Mais, nous nesaurions assez le répeter, quoique les racines soient toutes excel- lentes pour la noiun-iture des cochons , on ne parviendra jamais à les engraisser proniptemept et elHcacement , qu'en les faisant cuire et les niêlant avec un peu de farine , des pains de suif, etc. Huitième moyen cTengrais. Quoique tous les grains farineux soient, sans contredit , les matières les plus propres à concourir à l'engrais des auunaux , puis- qu'ils renfeiTuent le plus de nourriture sous un moindre volume, il a fallu choi- sir, parmi les céréales et les légumineux, ceux qui sont les moins chers dans les cantons qu'on habite ; au Midi , c'est le mais ; au ISord , c'est l'orge , les pois , les fèves et les haiicols. U ue faut pas !«« CGC tlonner en entier , à moins qu'ils ne soient gouUcs par un commencement «le cuisson ; i>iais au moment où l'on louche au tenue de l'entrais , et que l'atiimal n'a plus une grande énergie, il iaut faire moutire grossièrement ces semences sans les bluter , eu délayer la farine dans l'eau, et la convertir par la cuisson en une bouillie claire , qu'on épaissit à mesure tpi'ou approche du terme de l'engrais. Un excellent moven d'administrer les grains aux codions, est de les laisser tremper pendant vingt- quatre heures; ensuite on les fait houil- lu- ; ils absoibent une grande quantité d'eau. Lorsqu'ils sont bien gonllés et qu'ils s'écrasent sous le doigt , on les met dans une cuve où ils fermement pendant deux jours, avant de les faire distribuer ; celte manière est beaucoup plus profitable que de les moudre. Ou en fait autant pour les légiunes. Je sais parfaitement bien que les jili- meus crus et à la température de l'at- mosphère devroient être préférés , puis- qu'ils sont j)lus conformes à la nature, et que les cochons livrés à l'état sau- \age n'eu mangent pas d'autres ; mais il n'en est pas moins vrai de dire que beaucoupde ces alimens acquièrent plus de perfeclion par ce moyen, qu'ils sont 1)lus commodes à atlminislrer, et entrent )eaucoup mieux dans les mélanges et la composition des bouillies ou ])i\tées pro- Sres à favoriser l'engrais ; d'ailleurs, l'état e domesticité admet d'autres formes , d'autres précautions et tl'autrcs calculs dans ladistiibution de la nourriture aux animaux. Coniincrce des cochons. Le cochon a eu plus de vogue autrefois (iw'il n'en a aujourd'hui : il foriuoit un «les princi- £aux articles du conunerce de la (iaule. iCS loréts immenses, dont ce pav s éloil couvert , permeltoient «l'élever sans frais lin assez grand noiubre «le ces animaux pour fournir le laid, les jambons et CGC ^«9 la salaison à toute l'Italie. Insensible- ment nos premiers aicux portèrent le goût «le la cochonnaille par-tout où ils s'élablirent. Les gros et petits cidlivaleurs qui pro- portionneront le nombre de cfjchons à celiù de leurs bestiaux et de leur exploi- tation, en tireront toujours un parti avan- tageux pour les besoins de leur ménage, s'ils ont le bon esprit sur-tout de ne niul- tiplieique la race qui, dans le plus court délai et avec le moins de dépense pos- sible , parvient à donner les verrats les plus vigoureux , les truies les plus lé- contles , et les élèves les plus faciles à pren«lre l'engrais, à fournir le petit salé, ainsi (]ue le laitl le plus abondant et le plus yiarfait. Le tableau des dépenses nécessaires pour donner aux cochons les qualités «pii rendent ortlinaircment leur com- merce praticable, sei'a toujours très-fau- tif, puisque, dans des endroits, on en- graisse ces animaux avec des fèves , «les pois et des haricots; et dans d aulics , avec le seigle , l'orge , le sanasiu , le mais , les fruits sauvages et les racines potagères ; denrées «|ui toutes ont «les prix trop variés poiu' en déterminer la valeur leelle. Quand bien même on ne relireroit de la vente «les cochons que les dépenses (lu'ils auront occasioum-es, ou v aaiinera toujours le lunuerqu on en obtiendra. !Nc nous lassons ])as de le dire, ces animaux seront toujours une source bien pré- cieuse de iichesses tlans les camjiagnes , dès «|ue les hommes estimables qui les habitent emploiront , pour les nourrir, les gouverner et les engraisser, «les com- binaisons plus raisonnées , et une foule de matières alimentaires incapables , sous tonte autre f«>rme , de procurer autant d'utilité et d'argent. Tout sert «lans le cochon : la chair nouvelle , fumée ou salée, le sang, Jts iutebtins , les viscères , les pieds , la lan- Sgo CGC gue , les oreilles , la tè(c , la graisse , le lard, parent les feslins de nos grandes conminnes, et deviennent souvent la . base cl J'unique ressource des meilleurs repas champêtres. Les soies dont ces ani- maux sont couvots fournissent des ver- gettes et des pinceaux; leurs peaux forli- licnl les malles, et on en lait des cribles; enfin , le fumier de leur litière est très- recommandé pour l'engrais des terres légèi'cs et sèches. Beaucoup de ces objets, dont la pré- paration a créé , dans les grandes cités , un art particulier , sont devenus , en ce genre, un foyer de richesses. Bientôt, sans doute , les Juifs et les Mahomélaus oseront toucher les cochons et s'en nourrir ; alors il n'y aura pas de nations qui n'y trouvent les avantages que nous en retnons , puisqu'il n'existe jîoint de terrains qui ne soient susceptibles de produire de quoi nourrir amplement ces animaux et les engraisser. Il seroit possible , en effet , qu'après avoir été repoussés par ces deux peuples, conmie article de religion, les porcs de- vinssent chez eux aussi précieux qu'au INIexique, et que les propriétaires, en les conduisant au marché , leur revêtissent les pieds d'une espèce de bottine jiour les moins fatiguer , tandis que , selon l'histoire, les conducteurs font le même cheniin pieds nus. La chair du porc est le mets le plus recherché à Madère. Lorsque les cochons sont encore jeunes , on les marque et on les laisse ensuite dans les montagnes, où ils prennent un caractère sauvage , et se nourrissent principalement de racines de fougères , qui leur donnent un goût excellent ; et quand on veut les prendre, on les chasse avec des chiens. Nous ne nous arrêterons pas à indi- quer ici la manière de préjiarer tous les Dietsdonl le cochon fait la, base ; mais il csl luie opération à laquelle ou le CGC ."^oumct, après tju'il est tué , qui mérite inie place ici; c'est sa salaison. La viande du porc se sale très- bien , et offre de grandes ressources dans les voyages de long cours , dans les armées de terre et de mer , dans tous les mé- nages , et sur-tout au printemps , où le cochon frais est ordinairement fort cher. Mais on doit observer que le choix du sel n'est ])as ici une chose indifférente pour la bonté des viandes conservées par ce moyen antiputride, et que c'est à celui c(ui provient de la fontaine de Salies, que les salages du Bigorre et du Bcarn, connus sous le nom de jambons de Bayonnc , doivent leiu- juste répu- tation. La saison la plus favorable pour saler indistinctement toutes les viandes est l'hiver; préparées dans un autre temps, elles ne sont point susceptibles de con- servation. Le porc n'absorbe jamais plus de* sel qu'il n'en faut , pourvu qu'il soit parfaitement sec, bien égrugé , et qu'on ne le laisse point avec des epices et des aromates, à moins ccjiendant qu'on n'ait dessein de marinei' la viande ; c'est-à-dire, de l'attendrir et de lui oler son goût de sauvagine à la faveur du vinaigre. Dès que le porc est tué , refroidi et découpé , on garnit le fond du saloir d'une bonne couche de sel; on étend chaque morceau après l'avoir bien frotté tout autour de sel; on fait un premier lit des plus gros morceaux , sur lequel on en jette encore ; puis un second , et ainsi de suite; les autres pièces les moins en chair, comme oreilles , tête et pieds , occupent le dessus. Le tout étant distribué et arrangé , on recouvre la partie supérieure d'un lit copieux de sel ; on ferme exactement le saloir de manière à enqu-cher l'accès de l'air extérieur pendant six semaines envii'oi'. Dans l'ile de vSandvvick , la salaison des ]iorcs se prati(jue ainsi : ou tue l'animal C O F le soir, cl, après en avoir séparé les en- trailles , on ôte les os des jambes et des échines ; le resie est divisé en morceaux de six à huit livres ; on les remet au sa- loir ; tandis que la chair est encore pour- vue de sa chaleur naturelle, on frotte de sel les morceaux, ou les entasse sur nue table élevée , on les couvie de planehes siuchargées de poids les ])lus lourds , et on les laisse ainsi juscpi'au lendemain au soir; quand ou les trouve enj bon état, on les met dans uue cuve remplie de sel et de marinade. S'il y a des morceaux qui ne pi-ennent point ie sel , on les retire sm*-le-chan\p, et on met les parties saines dans un nou- vel assaisonnement de vinaigre et de sel ; six jours après on les sort de la cuve , on les examine pour la dernière fois ; et, quand on s'appercoit qu'ils sout légè- rement conq)rimés, ou les met en bar- riques , eu plaçant une légère couche de sel entre chacpie morceau. Dans les petits ménages où. l'on sale quelques livres de cochon , on a le soin d'exa- miner si la viande n'est pas trop salée au moment de s'en servir ; alors en la retirant du saloir , on la trempe un mo- ment dans l'eau bouillante, et ou la sus- pend au plancher, ou bien à la chemi- née, où elle sèche insensiblement. Il faut es])ércr cpi'un joiu" , plus fami- liers avec les lois à observer pour prépa- rer la chair , non seulement des (piadru- pedes , mais encore celle des volailles et des poissons , à i-eçcvoir et à conserve)' le sel qui doit l'attendrir , l'assaisonner, en prolonger la durée dans tous les cli- mats, nous cesserons d'être tributaires, en ce genre , de nos voisins ; et l'art des salaisons, j)erfeclionné parmi nous, con- courra de plus eu phis à nudtiplier les ressources agricoles et nationales. (Pakme>tieu.) COFFRE , (/■V//t77V,)C;ucabse du cerf COL 391 après qu'on a enlevé la nappe, les épau- les et les cuisses. (S. ) COIFFER, COIFFE, ( Vénerie. ) Ou dit que les chiens coiffent le sanglier ou le loup , lorsqu'ils le portent à terre j celle dernière expression , jjorter à terre^ s'emploie lorsqu'il s'agit de bctes fauves. Un chien courant est bien coiffé , 3uand ses oreilles sont longues el peu- an tes. (S.) COLERET , ( Pèche , ) espèce de petite senne que deux hommes traînent au bord de la mer, des lacs ou des étangs, ou par le travers des petites rivières. ( Voyez Sen .ne.) Il y a de grands colerets qui se traî- nent avec des chevaux , des virevaux ou des bateaux à la rame , ou à la voile ; mais ils ne sont en usage que sur les rivages de la mer, ainsi leur description u'entre pas dans le plan de cet Ouvnige. Le petit coleret est principalement employé jiour la pèche des perches ; ses dimeusions ordinaires sout huit à dix brasses de longueur, sur une brasse ou uue brasse et demie de chute. Il y a même des colerets qui n'ont à leius bouts que trois pieds , et même deux pieds et demi de? uaut , taudis qu'ils ont trois ou ([uatre biasses de chute dans leui- milieu , a(in d'v former une espèce de poclie (pii rclienne le poisson. L'é- chantillon des mailles vai'ie depuis dix jusqu'à quinze ligues; mais il est presque toiqours plus fort au milieu du lilet qu'aux exiièmitès. Le coleret est plond^é et llollé , c'est-à-dire fju'il est garni de morceaux de liège dans le haut, el de balles de plouib dans le bas, poiu- le faire couler bas el le tenir ouvert. Le nom du colorcl lui >icnt de la ma- nière don ton le traîne; les deux lal indues ou lesdeux cordes, cpii lesouticnncnt haut et bas dans toute sa longueur,sere)oignent à rpiclquc (l.slance des cxlremiles el ne Sgz COL forment plus qu'uuc seule corde, au bout de laquelle les |iêeheurs font une i^raude boucle ou bretelle qu'ils se passent au cou , pour tirer le colerel , de la même iiiauière que l'on haie les petits bateaux pour remonter les rivières. Entre les deux cordes, et à peu près au milieu de leur longueur mesurée jusqu'au point de jonction, l'on attache ordinairement un bâton qui les tient écartées. Pour se servir du coleret , deux pê- cheurs le portent dans l'eau , le plus avant qu'ils peuvent, en tenant les bâ- tons des extrémités le plus haut possible. Ils lui l'ont décrire une portion de cer- cle, et, lorsqu'en continuant à se rappro- cher l'un de l'autx'e, ils ont fermé le filet, ils le tirent sur la rive pour prendre les poissons qui y sont renfermés. Ciiaque coup , ou chaque traînée du filet, se nomme u?i trait. Quelquefois deux hommes aident à mettre cet engiiii dans l'eau , en le sou- levant par le milieu , et lorsqu'il est placé, ils battent l'eau avec des perches, en niarchanl un peu à côlé , mais toujours eu avant de ceux qui traînent le co- leret , afin d'y faire Jenlrer le poisson. Il est aisé de juger que celle pèche ne peut avoir lieu que dans des eaux peu pro- fondes. Les anciennes ordonnances ont dé- fendu l'usage du coleret ; celte pêche est en effet une des plus nuisibles , puis- qu'elle détruit tout ce que le filet ren- coulre. (S.) COLIQUES. Voyez Tranchées. (Ch. etpR.) COLLÉ A. L.\ VOIE, ( Vénerie. ) Un chien courant ou un funier est colle à la \oie , (|uaud, en chassant, il ne s'écarle pas de la piste ou de la voie du gibier. (S.) COLLETS, {Chasse aux oisemi.xJ) Les'coUels de toute espèce prégenteut , COL par leur simplicilé,un genre de pièges à la portée de tout le monde , et dont l'u- sage, aussi commun qu'élendu, menace indistinctement toute soile de menu gi- bier. Ils sont principalement le lléau de celle foule d'oisillons, que leur petitesse et fcur légèreté dérobent au fusil et à une poursuite réglée, et dont les rapines désolent quelquefois les champs et les vergers. Chacun sait que les collets ne sont autre chose qu'une cordelette d'une ma- tière quelconque , dont' une cxtrémilé est nouée en boucle, et dont l'autre, passant par celte même boucle , forme ce qu'on ajipelle le nœud coulant, qui se serre sur lui-même, lorsqu'une action étrangère tire la cordelelte et tend à ré- trécir le cercle ou l'anneau (|ue j^résenle le développement du collet. On emploie, pour les faire, plus ordinairement des crins de cheval, quelquefois de la filasse de chanvre , et, pour du gibier un peu fort, des fils de fer ou de laiton, llexibles comme ceux cjui servent à monter cer- tains iustrumens. Deux crins lordus fout lin collet capable d'arrêter la plupart des petits oiseaux : on peut en augmenter le nombre, quand on tend pour de plus fortes espèces 5 mais quatre crins don- nent eu général toute la résistance que Ton peut désirer. Quand le gibier, en se débattant, a fait prendre un mauvais pli à ces collets, on les rend à leur état ua- Imel en les mouillant. Les différentes manières de tendre ce piège lui ont valu diverses désignations: ainsi on distingue Jes collets tiainans , les collets /^/«///e-f ou à piquet, les collets pcndans , et enlin les collets à ressort. Les collets trai/inns sont apjelés ainsi, parce qu'on les dispose à plaie terre , et dan,-, l'intenliou d'y arrêter, par les pattes, les oiseaux qui marchent et cou- rent, au lieu de sautillcr.Ou les leiul plus habiluellcment le long des raies de champs et des sillons , au moyen d'uu cordeau COL cordeau d'une £:;randenr îiidélerminée, aiu'ès lequel on allaclie , de dislance en disLaucc, autant de collets qu'on le juge h propros. Ces distances sont arbitraires ; on peut les éloigner ou les rapprocher à volonté, en observant pourtant, dans ce dernier cas, qu'il ne faut pas que les col- lets dévelo])pés se louchent et se mêlent les uns dans les antres. En semant le long de ce piège des graines recherchées des oiseaux, on y en prend une quantité prodigieuse et de toute espèce. ( Ployez ce qu'il en a déjà été dit à l'art. Alouette.) Les colleL% fiitjiœs, on â piçuet, diffè- rent des j)récédeus en ce que leur ou- verture, au lieu d'être à plat, est élevée verticalement au moyen d'un piquet, et se présente de manière à ce que les oi- seaux s'y j)renucnt par le cou. Pour faire ces piquets , on se sert de branches de coudrier cl d'anlresbois verts, auxquelles ou donne douze, quinze, ou dix-huit pouces de longueur. On enfonce à Ira- vers chaque baguette une lame de cou- leau, et, lenant avec cette même lame la lente enlr'ouverle, ou y ])asse le collet qui y reste à demeure , tant parce tpie le bois le lient serré, que par le soin qu'on a eu de faire, à son exlrémilé, un nœud fixe qui l'empêche de se dégager de la fente. On voit ainsi quelquelois deux collets sortir de gauche et de dioile , d'après le même }>iquet. On garnit de ces appareils les bords des haies, des petits sentiers , les chemins des vignes , en général tous les passages des oiseaux. Quand les ])i([uels sont enfoncés en terre , la courbure inférieure des collets ouveris doit encore être éloignée du sol d'un ou deux pouces. Si le chemin où l'on place ces j)iquets est un peu large, on force les oiseaux à se jeter dans la di- rection même des collets, en jilanlant de petits branchages qui ne laissent d'ou- verture libre f(ne celle du collet nuMue, et fin'ou !\]^)ii\\L' qarnifi/res. Des picpiels semblables , mais armés, de plus, d'une Tome XI. COL 593 Ijaguetle transversale au dessus du col- let et sur la(juelle puissent se poser les oiseaux , servent avec avantage contre ceux d'entr'cux c[ui perchent jlus qu'ils ne n\archenl. On les dis])Ose dans les haies cl à la cime des huissons , et on les amoice de fruils , selon la saison et l'cs- j^èce d'oiseaux qu'on cherche à y attirer. On ouvre en rond le collet au tlessus de celte amorce , en tâchant toujours de le dis]X)ser de manière à ce que l'oiseau ne piusse approcher son bec des fruits , qu'en i lassant sou cou par l'ouverture qui doit 'arrêter. Cette disposition , au reste , est celle qui , en général , caractérise les collets yendus , dont ce deinier se rapproche i)eaucoup. On les dit jn-rtdu.s , parce que toujours élevés assez loin de teri^ , ils s'allachent aux arbres, aux haies, aux arbustes qui portent des haies, et, lors- que la disette des fruils se f:ut sentir, s'a- morcent avec succès de fruits conservés pour cel usage. On recouunande de s'en procurer de factices , lorsqu'on n'a ])as eu la précaution d'en garder de naturels. La forme des supports auxquels on attache et suspend ces collets est assez arbitraire, et déj^end bcauconj) de l'ima- gination de l'oiseleur et des localités. Les châssis formés avec une bagnelte pliée à ses deux extrémités cl retenue dans cette position par une corde, de petits cerceaux, des branches d'arbres ou cour- bées ou même se présentant horizon- talement , sont autant de machines que l'on peut gai-nir de collets pendus. I^a seule règle d'a]nès laquelle il faille se diriger est de disposer le collet , ainsi que je l'ai déjà dit , de manière à ce qu'il soit élevé au dessus d'un point de repos fixe, sur lequel l'oiseau soit invité à se percher, et d'où il ne puisse approcher les fruits qu'on lui présente, sans enga- ger sa tête dans le cercle que forme le collet au devant de l'amorce. Tous les lacs qui se scncnl par un ^94 C O L mouvement élasti(jnc queli onque , Ibr- meat la classe des collets à ressort : j'ai déjà décrit les plus u^il^is d'enlr'cux , tels que rejets et raquettes ^ à l'arl. AuREt- vom; corde à pied , à l'art. Bécasse; Collet a kessokt de lil de fer, à l'art. Canards. (^Voyez au reste , poiu- plus de clarté, les figures de la PI. IV.) Celles i , 2,3, 4 otlVent le rejet portatif de M. CJavaux , et ses nliverses parties. J-.cs /iffi/res I et 2 le présentent de profd et par-derrière ; b b eo. est la base ; m ni le montant; ce le cylindre entouré du IJl de fer ou ressort à boudin ; //le fil de fer qui sert de levier ou ressort ; dd,Jig. I et 3, le cordonnet altacbé au fil de fer /", et qui passe par le trou t , pratiqué au haut du montant, pour seilé- ployer en collet sur la marcliette pp, fig. i et 4, Cette marcliette, engagée au Jîorddu trou t,Jig. t, y est pincée et arrê- tée contre le rebord au. montant, par le noeud du cordoiuict marqué au , oint «, fig. 3; la ligne ll,fig. 4, est le lil qui la tient attachée au moulant , afin qu'elle ne se perde point lorsque l'oiseau la fait tomber; a a est une pointe de fer fichée dans la base du piège, et q^ii sert à le pi- quer sur des branches ou troncs d'arbres. \^Q^ figures 5,6, 7, 8, g , 10, 11, sont celles de la raquette et de ses parties; A/c, Jtg. 5, est la branche élastique qui en forme le corps; //, fig. 5 et 6, est le hàton enfoncé eu terre conire lequel la raquette est attachée dans une position verticale ; dd , fig. 5, () et g, est le cor- donnet qui tient la raquetle tendue; «, fig. g , est le noeud qui passe par le Irou o o,Jîg. 10 e.i 1 1, pour arrêter contre le rebord de la branche montante la mar- cheKe r,Jjg. 5 cLG. La partie du cordon- net de a eu t. fig. g, sert a former le col- let qu'on voit déployé en rond , fig. 5 , sur la marcbclte r ; le petit bàlon t, mêmes figures , est l'arrêt (lui, loi'S(juc la niarcheile tombe, empèciie le collet de sertir du trou, ce qui serre les pattes COL de l'oiseau ; tu est le fil qui tient Li marcbette attachée à sa raquette. Les f'g. 7 et 8 présentent deux marchct.'es, la ])remière taillée pour le trou cane de \ii fg. 10, et l'autre pour le trou rond de i'-^/ig- 1 1 : celle - ci est simplement apla- tie à son extrémité qui pose sur le rebord g, au dessous du trou o de ^'<\fig- i i.Ces diiiw figures 10 et 11 sont les extrémités vues en grand de deux branches mou- tantes; ou y distingue aisément le Irou o dont elles doivent être percées , le rebord ou mentonnet g, sur lequel s'appuient les marcheltes , et on les voit taillées en pointe , afin que les oiseaux ne puissent percher sur leur extrémité. On trouve jy?^'. 12, i3, i^et i5 , la corde àj)ied tendue, elles pièces dont se compose cette esj»èce de rejet. /•/• est le bâton élastique ncbé en terre, dont la couibure forme le ressort qui doit relever la corde ni et serrer le col- let bb , fig- 12, contre le piquet à cro- chet renversée ,/7^^ 12 et ï6;e,fig. i2et I , est lepiquetsinq)le après lequel s'ar- rête le crochet de la marchelle dd , Jig. 12. A l'autre extrémité de cette mar- chette, au point i, se voit le cran qui sert à recevoir rextrémilé i du petit bàtoa iv,Jig. i3; ce petit bâton, taillé en bec au point /, et creusé au point 2',s'eugago par ce bon! sous le pli du crochet o, fig. 12, et dans le cran de la m;uchette par l'autre bout. De ])lus , il est attaché au point o à la corde /// , qui , tendant à le relever ])ar l'efiorl tlu ressort /•, ne fait au contraire (jue le lenir serré entre le cran de la marcliette et le pli du crochet. Ou conçoit que, par ce mécanisme , la marcheile dd esi soulenueàquck|ue dis- tance de terre, et d..us une ]>osilion ho- rizontale ; au dessus de cette marcliette s'étend en tond le collet bbb , qui n'est que le prolongement de la corde '" atta- chée au haut de la branche R. .Si ce piège est Icndu ]iar le travers du chemin île certains oiseaux piéliueuis, eu sent que. C O L pourvu qu'ils poscnl un y'xcà sur le mi- lieu de la marchctie rid , ils la font bais- ser, el que le cran de son exlrèmilé di, f/ff. 12, abandonne par-là le bee de l'ar- lêt 7' /. Alors la branche 11 ne Irnuvaiil plus d'obstacles, se relève avec la corde 77/, el serre par-là le collel /'/', el l'oiseau dont il embrasse les pieds conti'e la tète du piquet c. ■ Le collel à ressort de lil de fer , f/^: 1 6 , i-j et i8 , est celui décrit à la chasse des CaNaros. Dans ^^/îg- i^J, il est armé et prêt à jouer ; dans la Jig. i8, il est dé- tendu, el un oiseau y esf arrèlé par les pattes; aa,fig. i(i et i8,eslla b )se ou la ])lanchette (le bois sur laquelle le res- sort de (il de fer est monté : au dessus de ces points a rt,on voit les attaches //, qui tirent le ressort sur celte petite planche. Ce i-essorte e, mêmes figures, est, comme ou le voit, une branche de 1er tournée en spirale sursonmiiieu, etdonllcsdeux bras doivent rester naturellement éten- dus conmu; ils le sont Jig. IÎ3 , et ne se trouvent sénés l'un contre l'autre , connue dans la //",;,'. iG , que par un ef- lorl étranger. C'est à les retenir dans cet élal ([ue servent les pointes ou arrêts 2 2, fiii;. il) el ly; ces deux jiointes sont plan- tées droites dans la partie plate de la marchctie du piège qui se voit toute en- tière /ig. 17: elle est aplatie aux deux tiers de sa longueur de o en r. Cette par- lie s'ajuste sovis la base a a , et est cachée par elle de manière que la partie rs dé- ]Msse seule, comme dans ^Afig. iC; cette niènic partie rs est arrondie el se pré- son te à l'oiseau garniede rpu-Upie amorce ; sur celte l'orlion rs se développe en rond la corde /Y//^, disposée en noeud coulant, cl dont rexlrcniilé, passée dans les deux ««•iljels qui ternnneiU les branches du res- sort, s'airètc dans un trou /, sousiabase même du piège. Comme la marchctie n'est j as plus large que la base du res- sort, il l'aul «pie celle base soit échancrée au dessus de l'arrêt m, jig. iG el 18, COL 395 pour laisser passer les poiules i 2, desti- nées à recevoir les bras ee ^ contme on voit qu'ils le sont fig. iG. Lorsque le piège étant dans cet état, \\w oiseau vient à presser sur la partie rs de la marchetle, ii dégageles pointes^ 2, et, les brass'écar- (anl , serrent le nœud coulant ttbt, et pinc<;nl le gi!)ier par les pattes contre raiièl m , comme on le voit fig. 18. Pour quela marchetle qui a abandonné la base se retrouve toujours sous la main de l'oiseleur, il a la précaution de l'atta- cher à celte base au moyen des trous o , mais en ])ienant garde (jne celle allache ne lui o'.e point la moi)ilité qu'elle doit avoir pour obéir à la première pression qu'elle éprouve. C'est avec ce même ressort que l'on obtient hxpiiicc ilE'vaski, si, au milieu des œillels (jui terminent les bras ^:?e , fig. iG , on suppose que ces bras croi- sent l'un surl'aulre, en formaullecoudc connue l'exl rémité des broches à rôtir ordinaires que l'on tourne à la main. (S.) COLLIER DE FORCE, y oyez l'arti- cle Chasse. (S.) COLOMBl>'E. Après avoir donné la définilion de ce niot, Rozicr propose un nioven d'accruitre les ressources de la liente de pigeon, sans néanmoins indi- qua* ses usages, ni la forme qu'il con- vient de lui donner pom- en obtenir le plus grand effet possible , excepté ce- jKMidant , qu'en parlant des engrais pro- duits ]iar les oiseaux de basse-cour, il dit tpi'il est ]>lus prudent de >'en servir dans un étal sec et pulvérulent. La ré- putation de la eolombine, tant recom- mandée conmie engrais ])ar les anciens écrivains, ne nous ]>ernut j)as de laisseï' passer l'arlicle qui la coiux-rne, sans y ajouter quel(pies observations, La colonibine est , en effet , un rolile beaucoup ; mais c'est à comliliou que reauinlervienne to:ai'tie de principes capables d'ime prompte évaporation, et qui consliluent leur tluidilé. Or, ces principes, étendus diuis l'eau et eucliaiués jmu- leur mélange COL ave:; la Ici re, pi un oicul loiiruer au prc- iiL d'uue récolte , taudis que le lésidu acqucrroil iusensiblciiieut, par celle qui leur succède , le caractère et la forme qu'on a intention de lui procurer, lors- qu'on le dessèche iusensiblement à l'air libre. C'est aiusi que les Flamands usent de eeleui^rais])oiu' la vegétationdu colza, qui est pour leur canton une branche d'industrie agricole et commerciale très- iiiqioi'tantc. Jamais ils n ont remarqué ri- cpient , de tirer celte racine de la Hol- lande et de la Zélande ; il a mdiqué ea même temps des procédés sim])les , par lesquels il montre la possibilité de multi- filicr leurs nuances , et de consolider eius couleurs. Pour donner une idée de l'étendue des obligations cpie nous devons à Dani- bourney, )e désu-erois offrir ici la no- uieuclalure des lleurs , des fruits , des bois, des ]ilanles indigènes ou natui"ali- sées c[u'il a examinés, et dont il a letiré un jnoduil capable de sup])léer les ma- tières colorantes (pie l'étranger ne nous lonrnu qu'à grands frais ; mais je pré- lère de ixnvoyer à l'ouvrage même , à celte belle suile d'opérations, dans la- quelle il est inléressaut de voir ce ver- tueux auteur interroger sans cesse Ja nature , et obtenir des substances, les plus viles en apparence , les plus belles et les plus solides couleurs : plus de neuf cents nuances sont le prix, incsliniablc de ses veilles. L'ouvrage est intitulé : PœciieiL (le pix)cé(lés et cl e vpéricnccs sur les teintures solides que nos iégé- tau.v indigènes conimunicjuent auv laines et lainages. (^)uelques jours avant (pic cet homme, honoré et estimé de toute l'iùnope, fût enlevé à la jiarlie de la France, à la pros- périté de hupielle il a tant contiibué , il ui'écrivil ]iour m'invilcr à entretenir le Conseil d'Agricvdiure auprès du Minis- tre de l'Intérieur , du nouveau travail (ju'il miîdiloil sur Tiudigo retu'é du pas- tel ; « J'ai vaincu, me disoit-il, de plus » grands obstacles, eu accréditant tl.ins 400 COL ^> les \illes d'Oraiii^e et d'Avignon la » culture de la garance ou lizary de » Snayrue et de Chv])re , dont j avois » engagé radniiuistralein' Berlin à tirer « direclemenl des graines , et à eu faire » présent aux. habilans rpii, aoluelie- » inent, nous en vendent annuellement » plus de douze mille balles, et conser- » vent à l'industrie normande, non seu- » lement la teinture du bon rouge de » Turquie , mais encore la filature de » tous les cotons de nos colonies ; res- » soiu*ces inap]iréciables pour une aussi » nombreuse population que la nôtre. » Ce fabricant, enllammé de l'amour de son pays, u'avoit pas seulement circons- crit ses recherches dans la nonienclature des jdantes propres à la leinlure ; il étoit parvenu à faire prosjwrer, dans son de - maine, des végélaux qui sembloient n'a- voir pas élé destinés jiour le climat fin tanton qu'il habiloit ; il devoil particu- lièrement ce goût pour la culture des arbres étrangers, à Malesherbes, à ce philosophe qui ne travailloit que pour éclairer son siècle , el enrichir la posté- rité du fruit de ses dépenses , de ses soins , de ses nvédilalions. De quelle douleur tous les gens de bien n'ont-ils pas élé pénéti-és , en appre- nant le sort qu'il a subi 1 Si quelque chose a pu les consoler d'un événement qui a été poiu' la France une viaie cala- mité, c'est l'espérance qu'un jour inie statue sera élevée à Malesherbes , qui a honoi-é la nature humaine par ses vertus , ses longs travaux. , son amour ardent pour la liberté , et sou dévouement au malheur. Sans vouloir examiner ici (pielles sont les fonctions de l'écorce dans l'é- conomie végétale , j'observerai que cette partie paroît être spécialement le siège du principe colorant. En effet , la cou- leur rouge que l'orcanète donne aux corps gras ou huileux dans lcsf|ucls on l'ait iniiiser cette racine, dépend de sou COL écorcc ; c'est par elle que la garance et la gande sont teignantes. La piujiart de« baies, les raisins, par evemple, n'ont de couleur que dans leur pellicule. Peul- être la matière de l'indigo cxiste-t-eHo dans la pellicule qui revêt les feuilles et les liges de l'anil. Ainsi , depuis l'écorce épaihbe de la plus grosse racine, jusqu'à la membrane mince de la semence la j)lus imperceptible , celle partie des vé- gétaux est d'une nature dillérenle de la substance qui s'en trouve recouverte. 11 seroil donc à désirer qu'un bon esprit comme Dambournev pîil, avec sa pa- tience et sa sagacité , se livrer à chercher dans les écorces des ressources pour la teinture. Déjà quelques expériences p'ouvent que les coques de maiTons d'Inde peu- vent être employées utilement dans la teinturcr Mou collègue Dcsmarcts nî'a assuré que les deux enveloppes de la cliàlaigne qu'on jette communément au feu, contenoient une nialière tincto- riale ; qu'elles leignoient en marron lé- ger les linges dans lesquels ces fruits étoient renfermés , au point que la fer- mentallon qu'éprouve le chiffon tlans le pourrissoir , et tous les lavage» de la tri- turation dans les piles des moulins à pa- pier , ne parvenoicnt point à enlever cette couleur; qiie ce cuiffon éloit des- tiné, eu conséquence, à la fabricalif.a du papier Lombard ; d'où il est naturel de conclure que l'écorce de la châtaigne seroit en état de donner une couleur très-solide , sans qu'il fût nécessaire d'employer aucun mordant. La teinture peut donc mettre à contribution beau- coup de végétaux qui ne sont pas culti- vés dans celte intention. 11 semble (pie les arbres et les arbrisseaux qui ont pour fruits des baies pourroient deve- nir utiles à nos fabriques. Celles du nerprun ordinaire , api-ès avoir subi une préparation, donnent la couleur que les peinties appellent ^^ert de vessie. Ce n'est COL n'est aulre oliosu que le suc épaissi de ce-, iViiils f|ue l'on lait évaporer à une douce chaliiir, el aïKjuel ou ajoute de Taluii dissous d 'US l'eau. Quand celle préparalion est à lu consi5.lauce deuiiel, eu i'enlV'rnie dans des vessies que Tou fait sécher dans la cheminée. Cet arbuste olïre une variété que l'on couuoît sous la déuomiiialiou an graine ou de grai- naUc iV Avigimn , à cause de l'nsai^e de sou fruit el du lieu de sa naissance ; elle diffère du nerprun précé lent par loules ses parlies qui sont pins peliles, et par les découpures de la Heur, qui ne sont pas ])Ius longues que le tube. Les haies de celte variété sont Irès- coniujes , très-:-niployécs pour les lein- lures eu jaune : ou prépare avec elles le sti/ (le grain ; cependant , malgré les préparaliousquelconqnesdes baies , elles donnent un )aune qui se soutient très- peu , el encore moius lorsqu'elles sont pour les verts. Le sumac , naturel au midi delà France, peut être cultivé dans les foudslesplusslé- riles; là lécolle s'en fait au bout de quel- ques années ; ou se sert, pour couj)er ses brandies, de la faucille ordinaire; on les laisse cinq à six jours exposées au soleil, fet, lorsrpie les feuilles sont suflisamment séchces , on les délache des rameaux au moyeu du lléau ; les feuilles, ainsi sépa- rées, sont portées sous la meule, et ré- duites eu j)oudre grossière, qui est mise en cet étal dans le commerce. Les drapeaux de tointiesol, préparés iir- ncxnl ; cependant , la facilité avec la- quelle ces drapeaux se colorent eu ronge , la petite quantité de matière colorante qu'ds coiUienneut, l'inqiossi- l)ililé de la hxer sur une base terreuse, l'usage où sont nos couuuissionnaires d'adresser constamment ces drapeaus à tles marchands de fromages, dcvfiient nécessairement faire naître des doutes sur l'usage qu'où leur altribuoil. Des informations recueillies à ce sujet, ont appris que les marchands de fromages faisoient macérer ces drajieaux dans un bain d'eau commune , et se servoienl de celte eau poin- laver leuis fromages. Mais les arbres exoticpies , destinés à faire l'ornement des bois et des bos- 3 nets, ne doivent pas être l'objet unique e nos recherches et tle celles de nos voyageurs ; ceux dans lesquels les arts peuvent rencontrer (juel(|ues ressour- ces , sont digues aussi de leur alteulion. Déjà INIichaux fils , vient d'informer la classe des sciences physiques et malhé- j»iatiques de rinslilul, que les habitans des' contrées de l'Amérique seplentrio- nale qu'il visite, font un très -grand usage de l'écorce du qucrcn^ dncUnia^ parce qu'elle donne ))lus facilement sa couleur jaune, que la gaude (pii exige l'emploi de l'eau bouillante. A la vérité, il est toujours fâcheux que ce soit dans l'écorce des arbres quon cherche des matériaux pour la teinture, ]>ni>(jue c'est aiix dépens de lem- existemc qu'on les eu dépouille, il faut donc mieux faire servir à cet objet les j)lautcs annuelles , bisannuelles, les ieuilles , les Ueui-s cl les fruits. Ecc ^o2 COL Nous devrions encore nous occuper des pliiutes doul la culture une lois in- troduite parmi nous foui-niroit à nos fabriques plus d'alimens, au commerce une plus grande masse d'échange , cl à notre industrie un béaëlîce considé- rable. Dans le nomJjre de ces plantes , je n'eu citerai «ju'uue f]ui lient manifestement le second raiii^ dans Tordre de nos besoins; c'est Va//i/iVoù Von letire l'indigo. La res- semblance qui existe entre ce végétal et la luzerne de nos climats, lu'avoit en- gagé aulrelbis à soumettre celte dernière au travail de l'indigotier, pom- voir si elle ne fouruiroit pas une fécule bleue ; dans la persuasion où je suis , que la couleur verte des végétaux est, ainsi que dans les arts du peintre et du teinturier, le résultat de la combinaison du jaune et du bleu , il seroit possible d'obtenir de l'indigo de toute autre plante que de l'anil ; en attendant la solution de ce pro- blème, je crois, non sans fondement, que l'anil peut prospérer dans nos cli- mats du Miili , qui offrent de beaux abris. On sait d'ailleurs qu'il y avoit autre- fois dans l'ile de Malle el en Sicile uue indigoterie. A la vérité , la chaleur de notre cli- mat n'est ni assez intense ni assez pro- longée pour donner à d'autres plantes dont on a proposé la naturalisation le point de maturité et de perfection qu'exi- ge leur longue végétation. Il seroit ridi- cule , par exemple , de tenter la culture du roucouyer indigène à l'ile de Cayen- ue, cl donlla semence fournit celte belle couleur jaune dorée et oiangée ; nous sommes de iu même opinion pour le cur- cuma et pour plusieurs autres végéiaux venant sans culture , tels que les lichens qu'on ramasse sm- les roeliers el avec les- quels on prépare celte belle malière cou- nue soius le nom A''urscUle. D'ailleurs, que sait-on si l'agi le;. liure, dont laut d^ producUous oui éprouvé COL l'heurcnse inlluence, n'en détéi'ioreroit pas certaines ? Mes expériences sur la cesse tubéreuse me portent à penser tpi'd existe beau- coup de plantes chez lesquelles la cons- titution naturelle est l'état sauvage; que, livrées à elles-mêmes el dans le plus nié- diocre terrain , elles sont dans leur force végétative, et fournissent tout cecpi'elles peuvent rapporter; qu'd seroit superllu de perdre ainsi son lemps et ses travaux pour les améliorer el les rapprocher de celles qu'on pourroit emplo>er en qua- lité de substitut ou de sujiplémenl ; que leur accroissement spontané n'est rieu moins qu'un augure assuré de leur suc- cès par les soins de la culture; qu'il eu est sans doute de quelques végétaux comme de certains individus du règne animal , ils résistent à toute espèce de culture, comme on voit les sauvages ré- sister à toute espèce de sociabilité. 11 y a taul de plantes utiles dont la destinée est de croître sans cultiue , qu'on regrette loueurs de nepas les voir couvrir uue étendue de terrain perdue poui" nos besoins réels. Il seroit bi aisé de les multiplier tlans les fossés , sur les re- V ers el les ados des chemins , le long des rivières, des ruisseaux et des canaux, dans tous les lieux aquatiques, en imi- tant la nature , qui répand leurs graines dans les circoustances les plus oppor- tunes ; telles sont la gessc el l'orobe tnbéreux , le souchet rond , les macres ou châtaignes d'eau , la reine des prés , les salicaii es , les menliics , les origans, les serpolets , les gcnèls. Les uns por- tent des bouquets île lleurs fort agréa- bles , et leurs feuilles sont un excelleut fourrage ; les autres ont les semences ou les racines farineuses. On endielliroit les Uiillis avec des espèces de lleurs liès- odorantes ; les allées vertes sei oient gar- nies de fromental et des autres grami- nées sauvages ; on ne consiruiroit les clùtiues qu'avec des aibrisscauxà kiies. COL dont on polirroil retirer une boii^son vi- neuse, une matière colorante on nne uourritnrc sueenlente pour la volaille : c'est ainsi qu'en réunissant l'agréable à l'ulile, on se niénageroit des ressources même dans les plantes qui croissent , Ueiu'issent et grènent spontanément, et sur lesquelles l'Iionune n'a pour ainsi «lire aucun des droits que donne le tra- vail. On sait qu'il n'existe pas un coin de terre, de celle même qui semble frappée de stérilité, qui ne puisse nourrir son arbre ou sa plante ; il ne s'agit donc que de lui choisir l'espècequi luiconviennelc mieux. Que de richesses nous retirerions de notre sol , si nous ne lui donuions constannnent que ce qu'il peut faire prospérer ! Il seroil très - facile de ne pas se tronq)cr en ce genre, sans recou- rir toujours à des essais infructueux et souveut impraticables ; il snfllroit d'ar- rêter les regaj-ds sur la topographie ru- rale d'un pays , d'observer les produc- tions libres de la nature, et de considé- rer ensuite celles que lamainderiiomme dirige : ce parallèle monireroit bientôt quels sont les végétaux qu'il faut y cul- tiver de préférence. Ainsi , tel canton s'adonneroit aux plantes à huile, à toile, à cordage et à la (einlure ; cet autre aux grains , aux vignes et aux bois : il n'y en auroil point qui ne pût produire du four- rage et des racines j)otagères. Alors cette masse de ressources ac- querroit les qualités que le concours descirconsfanccs les plus favorables peut y réunir; les échanges (jue les iiabilans feroienl entr'eux nuilli|)lieroient leurs rapports commerciaux, cl resserreroient davanlage les liens dcrainilié. I'our(|uoi nos colonies , qui se sont enrichies des trésors que le règne végé- tal lenfermoit de plus important en Asie et en Alii(|ue, n'ajouteroient-elles pas à leurs conquêtes quelques productions du couliucut de leur héniisphèic, telles C O N 4o3 que la cochenille, en ])lantant dans les qnarliersles ])lus fa\oiableset avilour des habilalions, l'opuntia ou le nopal, vé- gétal ])lus propre que tout autre pour la nourriture de cet insecte ? Cependant, tout en cherchant à nalu- ]-aliser de nouvelles productions, ne per- dons pas de vue celles qui conviennent le mieux au sol et aux différentes tempé- ratures de l.i Fraace ; en accordant plut d'extension à leur culture, nous serons dispensés d'acheter de nos voisins, pour des sommes considérables, ce qu'il nous est si facile de préparer au milieu de nos loyers. Ne sonnnes - nous pas déjà par- venus à nous passer de la noix de galle d'Alep ou de Smyrne, pour la chapelle- rie? Celte matière u'est-elle pas avaula- gcnsemenl remplacée par l'écorce du chêne , qui donne vin noir aussi solide, ]ilus beau et h meilleur compte ? Af- franchissons donc l'industrie fle tou- tes ces redevances dont elle éloit sur- chargée : nous possédons des objets qui seront toujours recherchés avec em- pressement de toutes les nations qui ne peuvent s'en approvisionner ailleurs. Quelle circonstance plus heureuse pour augmenler la ressource des matières co- lorantes, (pie celle où le perfectionne- nicnt de la teinluie occupe les médita- tions de deux de nos savans les plus rC' commandablcs, les sénateurs Cliapt-al et ]'>ert.hoIcil 11 suflil de les nommer pour faire concevoir de nouvelles es)iérance5 aux arts que la chimie éclaire. (Paum.) COMBLETTE, ( />V»cnV?.) C'est l'in- tervalle ou la fente qui scîjiare les deux parties du talon 'NOIS.SANCES, ( J\'m'rieA Ce sont les indices qui servent à distinguer lui animal, et à juger de son sexe, de sa forme, etc. f S.; Eec2 404 C O N C0NSTRUCÏ10-\.S RURALES. Par celte cxpresbioa i;éiicrale, on ilésigne jaclisliiic(ement toiis les Ijùliniens desli- nés à servir d'Lal)italioii aux iiabitaiis de la campagne, et de logcnieal aux ani- maux nécessaires à la culture des terres : ainsi, des cliauinières, des élables , des écuries, des bergeries, des métairies, des fermes, des vendangeoirs, des maisons tic caiiipngiie , etc., sont des construc- tions ritndes. La tlisposilion et la distribution de chacune d'elles sont soumises à des prin- cipes fixes , dont on ne peut pas s'écar- ter sans inconvéïiiens. Sous le rapport de leur construction , les bAlimens ruraux sont une dépen- dance de l'art de l'architecture; mais, sous celui de leur disposition et de leur ttislribution, ils appartiennent à la science de l'économie rurale; car, si l'aichitec- ture enseigne au propriétaire la manière de construire les bàtimeus avec goût , solidité et économie , quelques maté- riaux qu'il ait à sa disposition, l'écono- mie rurale peut seule lui prescrire l'o- rieulement , les dimensions et la distri- bution (pi'il convient de leur donner, pour leur ]-rocurcr la salubrité el la commodité nécessaires aux besoins des êtres qui tloiveul les occuper. Pour écrire il'une nianière satisfai- sante sur les constructions rurales , il faut donc réunir en soi l'art de l'archi- tecture à celui de l'agriculinre; et c'est parce que ces différentes connoissajices se rencontrent rareineiit dans le même individu, nue nous ne pouvons encore citer, ni chez les aiuùens, ni chez les rnodernes, ni painii nous, ni chez les étrangers, un bon ouvrage complet siu- les constructions rurales. Aussi ces conslrnciions sont-elles, en général, très- négligées , et c'est avec raison qu'on regarde km- mauvaise dis- position connue un obstacle réel à l'a- inélioratiou de ragneullurc. \a iiocielc C 0 N d'AgricuUru'edudé|)artemeDtdelaSeine est la première, en Europe, (pii se soit occupée des moyens de le surmonter; et , des fan 7, elle proposa deux prix pour les deux meilleurs Mémoires qui lui seroient envoyés sur l'art de perfec- tionner les constructions rurales. Ils ont été décernés en fructidor an 9 , le ])re- nxier à nous,el le second àM. PeiK;iiaud, architecte à Poitiers. A notre imitation, le Bureau d'Agri- culture de Londres engagea les architec- tes anglais à s'occuper des constructions rurales ; il en est résulté un grand nom- bre de Mémoires qu'il s'est emjressé lus mélhodi({ue que le recueil anglais. Malheureusement il colite fort cher, el les modèles de cons- lrnciions, que son auteur otïre aux agri- culteurs, sonl déparés par un luxe trop considérable, pour pou\oir être adoptes par notre agriculture. C'est dauA ces dilférentes sources , et parliculièrenieut dans notre Mémoire , que nous allons puiser ])our remplir la tâche que nous nous sommes imposée. Plan du travail. 11 est divise en 'Ifii* parties, dont chacune est subdivisée eu sections. La preiuicie conlleul les principes gé- C O N ncraux (jue l'on doil suivre dans le ])la- Cfineut, rorieiilcinciit cl la clisUibuliou des bàlituciis ruraux. , et leur applicalioa auv dilïcrenles coustruclious rurales. La seconde est pureuienl économique; elle présente les moyens économiciues que l'on peut employer dans les ditïé- rcnt(>s localités, el siuvaut les matériaux dis]iouibles, y)our procurei' à ces cons- tructions la solidité el la durée la plus grande. PuEMiF.KE PARTIE. Principes généraux que L'on doit suivre dans le vlace- ment, l'orientenient et la distribution des bâtiinens ruraux , et leur appli- cation aujo différentes constructions rurales. Section première. Principes généraux. §.1"^. P/acement.O{\ n'est prestpie ja- mais le maître lus souvent, on est ré luit à améliorer une construetiou ru- rale anciennement établie. Ce n'est doni; cpie dans le cas d'une reconstruction totale , el lorscpi'on est absolument maître du terrain, (pie l'ou peut «boisir le meilleur placement d'iuie construction ruiale. Il tant placer ces constructions sur le sol le plus saiiKju'on ait à sa disposition, sans cepeiulant les trop éloii^ner des eaux, des autres habi- tations, et lies terres en culture. Sans cette attention, le cultivateur seroit ex- Îiosé à des pertes de lenq)s, pour satis- aire aux besoins de sa maison et de son exploitation. §. 11. iJrientement. Les bàtinuiis ru- raux doivent être construits saincnieil; leur conservation, et celle tics Lounnes, des animaux , et des deiuecs ((u'ils doivent contenir, dépeudcul tic celte qualité CSbculicllc. C 0 N 4o5 Parmi les moyens que l'art indique pour la procurer à ces bàlimeiis , on doit, distini;Aier leur orienlemenl, ou, ce qui est la même chose , leur aspect solaire. L'exposition qui leur est la plus favo- rable est souvent locale ; elle lient au climat, el à la topographie de la localité. Elle est aussi relative à la destination des bâti mens ruraux. Par exemjilc , l'expositiou nord et sud paroit en i^énéral la plus saliilire, et la plus favorable pour l'habitation des hommes. Cette double exposition leur procure en hiverun logement plus chaud que dans tout autre orienlemenl ; et, dans les chaleurs de l'été, elle leur donne la lacilité d'obtenir, du côté du nord, un courant d'air qui rafraîchit celui de cette température, et assainit l'habita- tion. L'exposition ouest, ou du couchant, est généralement regardée conune la plus malsaine. 11 n'eu est pas de même des bàtimen* destinés à loger des bestiaux. Les vo- lailles aiment le soleil levant et celui du midi , tandis que l'exposition nord con- vient parfaitement à la santé des autres bestiaux. Tnlin , celte même expositioa nord est la plus favorable pour la con- servation des récolles. Il faut donc disposer tous les bàtinicns qui composent uue construction rurale, de manière que chacun tl'enx soit à rex|)osition la plus favorable à sa desti- nation. Nous devons cependant faire observer (pie celte disposition n'est pas rigoureu- serucnt pratiiableli^é d'y consacrer une trop giande étendue de terrain ; et tllc ne seroit point coiiv- juode ^joui- le fermier, parce que Iw lo- 4o6 C O ?f gemens extrêmes seroicnt trop éloignes de son Iiahitalion , et ëcliappcroieut , pour ainsi dire, à sa surveillance. Pour éviter ces inconvéniens , on est obligé de rapprocher les logcinens , et de les disposer autour de Tlianitation , de manière que toutes leurs entrées en soient vues immédiatement. Alors, ces logemens ne se trouvent plus tous à l'exposition requise pour les bestiaux qui doivent les occuper; mais le pro- priétaire aura ratteulion de placer à l'ex- position la moins favoi-able les bestiaux auxquels elle ne pourra occasionner d'eltets dangereux. §. III. Dhtribntioyi. La distribution de ces Jjàlimens doit être subordonnée à leur destination. Ainsi, les habitations rurales doivent présenter au fermier des pièces de gran- deur, et en nombre suflîsant, pour loger toute sa famille , et satisfaire à tous les besoins de son aisance et de son indus- trie intérieure; ainsi, les étables, les écu- ries , les bergeries, etc., doivent être de grandeur suftisanlc pour y loger com- modément tous les Jjesliaux nécessaires à son exploitation , et présenter le ser- vice le plus sûr et le plus commode; ainsi, les granges, les greniers aux four- rages, les chambres à blé , etc., doivent être assez vastes pour contenir ses ré- colles et ses denrées, etc. Tels sont les principes généraux que l'on doit suivre dans les constructions rurales. Nous ne leur donnons pas, dans ce moment, toute l'étendue et tous les développemens dont ils sont suscepti- bles, parce que nous pensons fpi'ils se- ront mieux entendus par la plupart des propriétaires, dans les applications que nous allons eu faire aux différentes es- pèces de constructions rurales. INous prévenons que nous n'admet- tons, dans cet article, aucun système sur les avantages et les incouAéniens des grandes, des moyennes, et des petites <;xpïoitalions rurales , et que les excm- C O ?f pies de constructions rurales que non? allons donner seront pris «lans les divi- sions actuelles de notre agriculture , c'est-à-dire dans la grande, la moyenne et la jK-tile culture. Section II. Application de nos prin^ cipes généraux aux différentes es- pèces de constructions rurales. §. I". Exemple. Plan d'une ferme dis- posée pour une exploitation de six charrues. Plancha VIII. — Explication des Ren- vois DE CETTE Planche. rr , Cabinet ou salle du fermier, avec arrière- cabiuct , pour le logenicut de ses filles. // . Chambre de fermier, avec sa garde-robe. t , Cuii>ine. (/, Dépense. f , Vestibule, cage d'escalier, et descente de cave. _/, Fournil , pétrin et buanderie, avec son four- neau économique. g , Laiterie voûtée, avec sou vestibule au midi. /( , lîùcher et latrines. /, Remises. A , Chambre de cliaulage. /, Logement du maiire charretier, et escalier des fourrages ; sellerie. m , m , Ecuries doubles pour vingt chevaux. n , Ecurie particulière. 0,0, Etables doubles pour trente-deux bùtcs ù cornes. p , Elable pour les veaux. q , Grange i» blé. r , Ballier des gros grains. s , Ballier des menus grains, /, Grange à avoine. Il, Bergerie d'hiverHagc. .T , Bergerie parliculicre d'hivernage. T , Chambre pom' faire couver les poules. z , Poulailler. &■, Ecurie pour les chevaux malades. 1,1, Toit à porcs avec sa galerie, pour donner, dt» dehors, à mangeraux cochons. a , Petite coui- de vidange des cochons. Tom ..Y/. 4-. ^1 /c/ K. "K /'/./7//.nr,/^oo. I. A \ iino l'crinc eevour u/w (\vp/oifa//o/i '^rt.t' <'/iarrtu\r . ^^.^.jkfi^ft L *^ L t. idsis J L P,' Pcrt/tuuf- fm*^nit .t. rom.ÀJ. % ^^ %. ^ ^-^ ^ ^ 'fe^ ^ ^ ^ ^,. -^ ^ ^ ^ % Pl an A 'xiuc ïcrme i/ij-pOtrée pouruiic ca'p/oitti/to/t /'r/2//.J'a,/.^o(;. ^ ^ -^ ^ «^ s^ ^ e^ f. ^ f \ \ t t t 1 JkPcrlIiuù. Im.m, ""^v .'•■■.f C O N â, Passage sous le colombier. 4 , Escalier du colombier j dépôt de la fiente de pigeons. 5 , Petite cour communicjuant au jardio et au verger. 6 , Serre du jardinier. 7 , Trous à fumier. 8, Fosse aux eugrais artificiels, 9 , Bergeries supplomeutaircs. Les bâtîmens nécessaires àrexploitalion d'iiue ferme de sixcliarrues, que nous sn p- posons placée àsix.m>Tiamèlres de Paris, soulenassczgrand noinhreponr mériter toute raltentiou dit propriétaire. Il est de sou intérêt de les procurer tous à son teriuier, s'il veut retirer de sa ferme la reute la plus avantageuse; mais, par le renchérissement de la main-d'œuvre, par la rareté de plusieurs matériaux , et par le haut prix de presque tous, un propriétaire seroit bientôt arrêté dans ses projets d'améhoration, s'il u'appor- loit dans les constructions rurales l'éco- nomie la plus sévère et la mieux enten- due. C'est avec cette attention que nous avons rédigé le plau de feime de faraude cidlure que l'on \c\lPlanche J^III ."^ous allons en parcourir les détails, afin de faire voir comment toutes ses parties ont été calculées, et proportionnées aux be- soins du fermier, et à ceux de sa culture. 1°. Habitation. L'exploitation de la ferme, dont il est ici question, exige de la part du fermier des avances en mobi- lier , et des frais ainmels assez eonsitlé- rables : on les évalue de I2 à i5,ooo fr. par charrue. Ces avances lui supposent des facultés ])écuniaircs reIati^cs, et, par suite, une éducation soignée qui oblige le propriclaiie à le loger propre- ment, et conunotlémcnt. C'est jiar cette raison que nous lui avons procuré un logement conuuode , composé, I ". d'iui vestibule contenant l'escalier qui fait comnumiquer à la cave Cl aux étages supérieurs; 2". uuccui>ine, C O iN 407 avec sa dépense , assez grande pour les besoins de sou ménage; ci', une cham- bre à coucher , avec sa garde-robe; 4°. un cabinet pour le fermier, pouvant servir de salle «le compagiue , avec un arrière- cabinet pour loger ses lilles , s'il eu a ; 5". une buanderie de l'autre côté de l'escalier, avec four, et fourneau éco- nomique , et tme pièce à côté du four poiu' pétrir le pain :les servantes peuvent coucher dans ce fournil; G", une lai- terie voîitée à la suite du fouruil , pré- céilée ])arun vcstibide, pour la gaiantir de la chaleur du foiuuil , et de celle de l'exposition sud-est ; 7". dans la partie du premier étage qui est au dessus de la cuisine et de la ciiambre et du cabinet du fermier , des chaud» es distribuées pour le logement des enfans màlcs du fermier, ou du prop.riétaire ;, lorsqu'il vient le visiter, et pour resserrer des légumes secs ; h", et dans le grenier an dessus de celte partie du j rcmier étage , des greniers cl décharges suffisaus pour les autres besoins du ménage. Cette dislribuliou présente encore d'autres avantages : toutes les vues prin- cipales de l'habitation donnenlsur tous les autres bàtimens de la ferme. Le fer- mier a, de sou cabinet , une vue parti- culière à l'extérieur ; eu sorte qu'il ue Seul entrer dans la ferme, et dans auciui e ses bàlimcus , ni en sortir personne , sans être appercu de l'une on de l'autre des différentes pièces de l'hahilatioii. Lnlin, toutes les différentes parties iu- Icricures de cette habit;iti(Ui sont dispo- sées de manière que la maîtresse de la maison peut inspecter de l'œil ou de Va voix jusque articu- lierement due à la place qtie nous avons assignée à la porte d'entrée de sa femic : 1>ar sa ])osition , elle ne coupe point de )àtimens, facilite les commiuiicalions . et n'inteiTompt aucunes Tues. 4on C 0 N 2.". Ecuries. La cuit me de cefle ferme occupera euviioii clJx-liuiL(hevaux,saiis compter ceux dcslinés au service per- sonnel 'lu lerniier el de sii famille. Il lui faut donc des écuries saines , coniinodcs , et assez vastes pour pouvoir les loger tous, tant eu sauté qu'eu état de maladie. Ou leur procurera la salul)rite conve- nable , en fixant le niveau de leur pavé à environ un sixième de n\èlre (six pou- ces) au dessus de celui de la cour; en lui donnant une pente telle, que les uri- nes des chevaux s'écoulent facilement au-dehors; eu ])lafonnant leur planclier 8u* une largeur d'environ deux mètres ^six pieds) au dessus des râteliers, afin ?ue les araignées ne puissent point j lire leurs toiles, et que ces toiles, et la poussière dont elles sont chargées , ne tombent pas dans les yeux des chevaux , ni sur leur fourrage ; en donnant à ces planchers une hauteur, sous solives, de trois mètres (neuf pieds) pour les écu- ries simples , et de trois mètres deux tiers (onze pteds ) pour les écuries dou- bles ; en plaçant les râteliers des écuries dans une position assez verticale pour que les chevaux, en tirant le fourrage à travers les fuseaux , ne puissent pas en faire retomber les graines dans leurs yeux; enfin, eu orientant ces écuries de Ja manière la plus favorable à la santé des cheA'aux, et en y pratiquant des airs croisés qui renouvellent constamment l'air dans leur intérieur. Ces écuries seront conunodes pour le fermier, si elles sont placées près de lui , car elles sont pour lui nn objet capital de surveillance, et si, par leurs dimen- sions, les chevaux y sont à l'aise, et faciles à panser. Ces dimensions sont commandées par le régime adopté pour le gouvernement lies chevaux , et par le nombre que l'on •xeut en loger dans chaque écurie. On construit des éciiriçs de deux es- C O N ])èces, des écuries simples, et des écu- ries doubles. Les é< unes simplos sont celles qui n'ont (|u'un rang de râteliers, et cou- séfjnetnmeul dont les chevaux sont pla- cés sur nue seule et même ligne. Les doubles sont celles qui ont deux rangs de râteliers, et dont les chevaux sont placés sur deux lignes. Dans celles- ci, les chevaux so?it le plus souvent pla- cés dos à dos; mais il seroit jmssible de les y placer nez ù nez. Les dimensions de toutes les écuries ne peuvent ilonc pas être les mêmes , et <(oivent varier suivant leur espèce , et suivant la disposition que l'on vc-ut y donner aux chevaux. Cej.cudanl la lon- gueur déseloj)pée des râteliers, ou ce que nous appelons /a longueur des écu- ries , est à peu près constante , quelle que soit la disposition des chevaux; elle est absolument relative au nombre de chevaux (lue l'on veut loqcr dans cha- ■ TV' T < que écurie. i>ous disons a |ieu près cous- tante , parce que des chevaux plus gros, ou des poulinières, exigent un peu plus de place, pour être à leur aise devant les râteliers, que des chevaux de taille ordinaire. Il est d'expérience, à cet égard, qu'un cheval peut à son aise manger au râtelier , et dormir sur la litière dans un espace d'environ un mètre un tiers (trois à quatre pieds ) lorsque les ACj-gcr à côté , cl iiu'inc rcnclos des jueiiles lui olïrcnt pour eux un pàlurar^c .salutaire. EnGu , les écuries olirironl le service le plus commode et le plus éco- iiomi((ue, bi on praliquedanslcurs plau- cheis des Irapes par lesquelles on l'era ik'scendre les fourrages direclcmentdaus les râteliers, sans a\oir besoin de les jeter des greniers dans la cour , et de les j:orter ensuite dans les râteliers. 3°. Des ctuhlcs. Notre ferme de six rhaiTues exigera environ trente vaches , !-aas compter les élèves. Les étables des- tinées à leur logement sont orientées sin- le même riuub de veut que les écuries , et sont cotées, dans la Planche A 111, des lettres 0,0 ; p est l'étaljle des élèves. La construction de ces étables exige les mêmes piécautions que les écmies : files doivent être aussi saines et aussi Lommodes ; il rte doit y avoir enir'clles d'autre difléreuce que celle qui existe «lans le caractère et les habitudes des bestiaux qui doivent les occuper. Les vaches sont beaucoup plus paisi- bles et beaucoup plus llegmatiques que leschevaux; lorsqu'elles sont méchantes^ elles attaquent aA'cc leurs cornes , et si quelquefois elles donnent des ruades, c'est de côté. 11 u'esl donc pas nécessaire «le donner à leur logement une largeur aussi considérable qu'à celui des chevaux. Et, comme en économie rurale il faut loiijoui'S se resti-eindre au strict néces- saire , on })eut ne donner aux étahles f impies que trois mètres et demi ( dix pieds six pouces ) à quatre mètres ( douze pieds ) de largeur , et six à sept mètres (dix-huit à vingt- deux pieds) aux étables doubles. Quant à leur longuciir, on la calcu- lera à raison d'un mètre à un mètre un tiers ( trois à quatre pieds ) par bête à cornes que l'on aura à loger. Les boeufs doivent être placés dans iiae étajjle sépiu'ée , ainsi que les veaux, C O N dans les cantons où Ton est dans l'usage de ne jamais les faire téter. Le plancher des étahles peut aussi, sans inconvénient , être à une hauteur uu peu moin'Ire que celui des écurus ; luaib le reuouveilenienl île l'air doit y être aussi soigneusçnient étahli , parce que la santé clés bêtes à corueà dépend de cette précaution. 4". Des berf^erics. C'est au respectable A\liihcnton à qui l'on doit , en grande partie, le perfeclionnemeut sensihle que l'on voit en France dans le gouverue- nieal des bêtes à laine : il a )ugé avec raison que le meilleur régime dont ks bêtes à laine soient subceplibles , est de les tenir constamment eu plein air. Nous dirons plus, c'est que tous les bestiaux sont dans le même cas ; l'auteur de la ualuie leur a donné à tous, ou une toison fourrée , ou une peau assez dure pour braver , sans aucun {langer,les tem- pératures, pour ains^i dire,leb plus oppo- sées. Ainsi, leur- gouvernement le plus naturel est celui qui les laisse constam- ment eu plein air : leur santé doit y être meilltiuc , leur laitage plus succulent et même plus abondant , si les jiàluragcs s'y trouvent à discrétion ; leur laine plus fine , leur fourrure plus garnie et plus solide, leur cuir plus consislaiil, et leurs élèves plus robustes , (jue lorsqu'on les tient renfermés dans des logemens clos. Aussi , dans tous les cantons où le but principal de l'agriculture est l'éducation et l'engrais des bestiaux, les y laisse-t-oa {)lus ou moins constamment dans les icrbagcs ou dans les pâturages : on ne les rentre dans les logemcns que pendant l'hiver ; et même dans les pays oîi il est facile de se procurer des engrais mari- times, on les laisse toute l'année cnpleia ail". Mais par-tout où la culture des céréales est le but principal de l'agriculture , comme dans les pays de grande cidlure, où les bestiaux qu'elle emploie soûl uni- C O X rpxemcnt consacrés à la ciiUiîrcfîes terres <;l à la fabricalioa des lïimiers nécessaires à leur engrais , on ne peut point laisser ces bestiaux constamment en plein air, où ils ne ieroienl point de lumiers : ou est donc obligé , pour se les procurer , de tenir les bestiaux dans des logeniens, hors du temps de leur travail, ou de celui nécessaire pour leur laire prendre l'air; et c'est pour que celte vie séden- taire, si opposée à celle qui leur a elé assignée par l'auteur de toutes choses , ne nuise pas à leur sauté , qu'il est indis- pensable de donner à ces Ingemens la salubrité et la commodité la j)lus grande. Quelqnes éloges que méritent d'ail- leurs les recherches , les expériences et les résultats de M. d'Aubenlon , nous ne pouvons nous dispenser d'observer qu'il n'a considéré les bêtes à laine que sous le rapport du parcage, et du perlectionne- ment de leur laine, tandis cpi'il anroit dû considérer aussi les animaux comme labricalcurs d'un fumier singnlièrement l'avorable aux terres humides, et ipii ne peut y être remplacé [)ar le ])arcagc. C'est celte dernière considération , jointe à la crainte fondée f|ne les pluies du printemps , et les. frnuas ([Ui leur succèdenl tro]>souvenl , ne procurassent des maladies à leurs moulons, qui ont cmjiêché nos agriculteurs de grande cul- tiue d'ado])ter rigoureusement les priu- cipes de ce bon citoyen sur le meilleur gouvernement des bctcs à laine Quoiqu'il en soit, il n'en cslpàsmoius vrai ((lie les travaux de M. d'Auhculou ont puissamment coulribué au pcrfcc- lionnemcnt des bêtes à laine en France , et à celui de la eouslrucliou des ber- geries. Ces bergeries doivent être saines , et beaucoup plus aérées encore que les écuries et les étables , afin que les hèles à laine ne trouvent pas nue trop grande diCféreuce de température cuUe l'air C O N 411 intérieur de la bergerie et l'air extérieur. S'il en. étoit autrement, leur tempérar n\ent seroit affoibli par les alternatives (le cbaud et de froid qui arrèleroient leur trop grande transpiration habituelle, et leur occasionneroient des maladies ia- llammatoires. Il ne leur faut donc, pour ainsi dire, (jue des abiis, et ces abris doivent être disposés pour le plus graul avantage du fermier. Pour V paivenir , il faut cpie les ber- geries soient construites de manière à ])ouvoir remplir les trois destinations suivantes : la première, de servir d'abri aux hèles à lame ; la deuxième , de pou- voir y fabriquer du fumier; et lalroi. sièine, de servir de hangars ou de remi- ses au besoin , lorsque les moulons sont au parc. Dans des fermes d'une graiido culture , on doit aussi distinguer des bergeries de deux espèces, savoir, les bergeries destinées à loger le troupeau particulier ({ue leurs fermiers conservent ])eudaut l'hiver après le ddparc , et que, pour celle raison, nous nommons bcr^n- rles d'hivernage; et celles (jui doivent recevoir les moulons qu'ils achètent au printemps , avant de les faire panpier , pour parfaire le nombre nécessaire à l'engraisdes terresqu'ils veulentaïuendi r de cette manière , nous les appelons ber- geries supplcnicntaires. Nous couseillous de construire les premières, comme M. d'Aubenlon le ])ropose , en bergeries ouvertes. Elles doivent être placées dans la eour de 1* ferme, de manière que les bêtes à laine soient obligées de traverser les trous à fumier pour en sortir. Cette position est nécessaire pour qu'elles puissent so vider dessus eu sortant des bergeries , et que leiurs excrémcns ne soient pas perdus. M. d'Aubenlon croit cependant qui les bergeries ouvertes ne sont pas encore assez aérées pour des bêtes à laine , e'. :l appuie cette usserlion sr.r ec qu'il est F f f 2 412 C 0 N impossible d'y renouveler l'air suflîsam- ineiit. Nous ne sommes pas de son avis à ce !rimcur-librairc , rue de rEjieron. C 0 N cr-r.nomiqne que clans les ccnrics et les cliibles. Notre ferme de six charrues exigera de cinq à huit cents bétes à laine pour le service du parc. Les cotes u et oc de la Planche \III indiquent deux ber- geries d'hivernage , dont l'une x peut servir à loger particulièrement les méri- nos du termier. Les appentis^', Z^', sont les bergeries supplémentaires. Ces ])er- gcries sont ici placées, sans aucun incon- vénient , à l'exposition sud - est , ])arce que, dans l'été, saison dans laquelle cette exposition pourroit être préjudiciable aux bêtes à laine, elles sont au parc jour cl nuit. 5". Poulailler. Un poulailler est un bAtinient de peu d'importance pour les fermiers de nioyenne culture , parce que l'éducation des poules n'est jias ]iour eux une branche lucrative d'industrie; mais il en est autrement dans les pays de grande cuhure, et principalement dans les environs des grandes villes , ou dans les cantons où les volailles grasses ont de la réputation. Il y faut de grands poulaillers et des chambres à mue, pour faire couver les poules et engraisser les volailles. L'exposition la plus favorable aux toulaiilers est celle du levant et du midi, a chaleur y sera plus précoce au com- mencement du printemps, et les poules y amont plus têt l'envie de couver. Ils doivent être soigneusement abrités des vents du nord; cependant si, pendant les grandes chaleitrs , les poulaillers n'éloienl pas sulllsananent aérés , les vo- lailles y seroicut exposées à des maladies pernicieuses. Leurs dimensions seront déterminées par le nombre de volailles qu'ils devront contenir ; il faut que tontes jtuissf nt te- nir sur les juclioirs pour y dormir, et que ces juclioirs soient di.spoSés en éche- lons, de manièie ([ue les poules se ren- dent facilement dans les paniers, ou sur C 0 N .il-] les tablettes destinées a recevoir leurs œnfs. Chaque poule tient sur les juclioii-s un espace d'un sixième à un quart de mètre (six à neuf pouces.) Les poulaillers doivent d'ailleurs être construits sainement , et assez bien fer- més pour que les ennemis des volailles ne puissent s'y introduire. Los lettres z et y indiquent la position du poulailler et de la cliandjre à mue , dans notre plan de ferme de six char- rues. 6". Toits à poTcs. Les cochons passent pour les plus sales entre les animaux do- mestiques, et le besoin qu'ils ont de sç vautrer sans cesse dans la fange leur a ac(|uis cette mauvaise réputation. Cepen- dant, il est aujourd'hui reconnu qu'ils ue se vident dans leur toit que lorsqu'ils ne peuvent pas faire autrement, et qu'ils pros])creul d'autant plus, que leur loge- ment est plus sain, et entretenu plus proj.rcment. L'éducation des cochons est une bran- che d'industrie très-lucrative pour la moyenne culture; mais la grande culture n'a pas le temps de s'en occuper : elle se contente d'engraisser annuellement le nombre de codions qui est nécessaire à sa consommation intérieure. Les toits à porcs doivent être soli.le- nienl constiuits, et leur sol solidement pavé; car les cochons ont l'habitude de fotiiller, et de dégrader leur logement. Il l'aiit aussi leur procurer des ouver- tures qui y entretiennent constanunent l'air dans un étal de salubrité désirable. On doit eu disposer les auges , autant qu'il sera possible, de manière à pou- voir y mettre à manger sans être oblige d'entrer dans les toits à porcs, sur-tout lorsqiie lescochous sont destinés ù être engiaissés ; mais cette recherche n'est guères praticable que dans les fermes de grande cultiue, ou dans les basses- cours des maisons de campagne , ])arce qu'elle est assez ùis]iendicusc, et qu'elle 414 C O N emploie plus de terrain que la manière oruinjiire de les construire. Enrni , ou donnera à ces bâlimens ru- raux toute la perl'eclion dont ils sont sus- ceptibles, si ou peul les faire coninmni- t(iier à une petite cour particulière , et pavée, où les coclious iroient se -vider, sans pouvoir sortir au dehors. Cette commun icaliou seroit fermée par une Sorte en 'va et "vient, qu'ils parviea- roieut bientôt à pousser eux-mêmes pour sortir de leur toit, ou pour y reu- trer. C'est ainsi qu'on pourra élever des cochons fins cras , qui ne seront jamais sujets à la ladrerie, et procui-eront du lard de première qualité, si d'ailleurs leur nourriture est convenable et abon- dante. On place ordinairement les loits à porcs dans un recoin de bàtinieus, et le plus souvent en ajipentis contre un pi- gnon ; et, comme les toits à porcs et les {joulaillers n'ont pas besoin d'une grande lauteur de plancher, ou les accole sou- A'eut ensemble, La Planche TIIÏ offre , sous les cotes I , I , et 2, un toit à porcs disposé fîour l'engrais de cinq codions ; sa ga- erie pour introduire extérieurement leur manger dans les auges, et une petite cour pour leur vidange. "7°. Colombier. ^lalgré la guciTC cruelle que l'on a faite aux pigeons, pendant la révolution , malgré la quantité de grains qu'ils enlèvent à la consommation géné- rale, leur bon goxit, leur utilité conime comestible, la destruction qu'ils font de beaucoup de graines parasites et d'insec- tes nuisibles, et le fumier précieux qu'ils procurent, et qu'on ne pourrait rempla- cer par aucun autre, A^ns tous les cas où son usn^e est ordonné en air:icul- ture , toutes ces considérations exigent qu'une ferme d'une certaine exploita- tion ait un colombier. En économie rurale, on construit des folonrhiers de deux nlauièrcs diff^ren- c o >• tes ; savoir, des colombiers tle pied en tour , que l'on place isolément soit dans le milieu de la cour, soit dans l'enclos des meules; et des colombiers eu volets, disposés sui' l'entrée des fermes , ou sur tout autre j.assage. Chacune de ces deux espèces de co- lombiers a ses avantages et ses inconvé- niens , et c'est d'après leur énumératioa que les propriétaues décideront la pra- férence qu'ils devront donner à l'une et ù l'autre. Au premier aspect, les colombiers Je pied paroisscnl plus avantageux que les Tolcts. Dans la même sui-lace , ils peu- Tent contenir plus de pigeons que les derniers ; leur isolement les met d'ail- leurs à l'abri de la fréquentation de» rats , des belettes, et des fouines ; et le dessous de ces colombiers, que l'on vcùle ordinairement , ])résente un emplace- ment sain pour resserrer les légumes d'hiver. Mais leur construction est beau- coup plus dispendieuse que celle des co- lombiers volets , et leur position est plus difficile à bien déteiininer. Eu effet, si , comme on le voit dans beaucouj) de fer- mes , on ]>lare un colombier de pied dans le milieu de la cour , il v "ènera necessauemeut les communicaLions , et inlerrom])ia la surveillance du fermier; si on le place dans l'enclos des meules , ou en dehors de la cour, il sera trop isolé, et les oiseaux de proie pourront en approcher trop facilement. C'est d'après ces inconveuiens que nous trouvons aux colombiers de pied , que nous nous sonuues déterminés m pla- cer celui de notre fertne de six charrues dans un des angles de la cour, au des- sous du passage coté 3, qui communique au jardin et au veiger. Dans cette position, il est isolé du corps de logis , et des bàtimens qui sont à sa droite; sou ouvertmo est exposée , comme le doit être celle de tous les co- lombiers, au plein midi , mais avec celte difféiTiice, qu'ici cette ouvcrlmc reçoit c () y frncorc , par réilcxion , tous les rayons de chaleur des cLhix corps de hâlhnens qui l'avoisinent , en sorte (ju'il devra produire des pigeonneaux Irès-précioces. Les dimeiisioiis des colombiers se Ciil- culent d'jiprès le nombre de pigeons qu'ils doivent conlcuir, en sorte que chaque paire ail sa bougeolle particu- lière. Chaque l)uiigeolle lient, sur le Eoinlour intérieur des nmrs , une sur- »ce d'environ un quart de mètre (neuf ]>ouces) de base , sur une hauteur égak\ On voit , sous la cole 4, r("'Cahcr qui conduit au colondiier, et rein])hiccment dans lequel ou dépose le i'uuner des pi- geons. 8". Granités. Les fermiers ne sont pas d'accord sur la meilleure manière de conserver les grains eu gerbes. Les uns prétendent que la conservation des grains en gerbi's daus des granges est préféra- ble à l'u'-age adopté par les fermiers de grande culture : lors(jue leurs granges sont ])leines , ils forment des nieults. Les autres sont persuadés que les grains eu gerbes se conservent mieux dans des meules cpie dans des granges , et tous Ï>rélendeal appuyer leur opinion sur des ails. Les premiers disent , 1°. que les meu- les étant placées sur le sol même, son humidité, plus ou moins grande, doit in Huer ])lus ou moins sur la conserva- tion de leurs couches inférieures , mal- gré le soutrait ((ue l'on jilaee sous les meules, et les précautions (|ne l'on prend pour éloigner les eaux de leur pied. 2". Que la construction d'uue meule est dispenilicuse : elle coûte environ cent francs aux environs de Paris; i[u'ellc est même tl'une construction assez difli- <:ile, à cause du ventre qu'il faut lui donner, alln d'éloigner de son ])iet.l les eaux qui loi\ibcnt de sa couverture. 3". Que les mcides ne sont ])as à l'abri des avaries occasionnées par les vents. 4". Que les giains y sont facilement K huuffés jiar les premières pluies de C O N 415 l'automne, qui, Icisqu'elles sont fortes et abondantes , traversent facdement le toit léger dont elles sont couvertes, et pénètrent quelquefois jusque dans leur intérieur- 5. Que, lorsqu'on Acut çomracnci^r le battage d'une meule de grains , il faut choisir un beau jour, et rentrer à lu fois dans la grange la totalité de ses ger- bes , ahn d'éviter un changement de trnq;S préjudiciable .aux gerbes qu'on n'auroil pas eu le temps de rentrer daus la même journée. (i". Que celte précipitation, dans la lentrée des gerbes d'iuie meule, occa- sionne une ]teite sensible au fermier, en ne lui permettant pas de prendre toutes les précautious nécessaires pour rece- voir dans des dra])s les grains qui s'é- chappent des épis,en maniant les gerbes, pour les charger daus les voitures. 7°. Enfin , que les rats , les souris, les mulots, et en général tous les animaux destructeurs des grains, font j)lus de dégâts dans les meules que dans les granges. Les partisans des meulos prétendent , au coiatraire, i". que, quelque facilité que leur situation donne aux rats et aux mulots pour pénétrer dans leur intérieur, leiu" ravage ne se remarque seusiblement que dans les couches infé- rieures des meules , et qu'en général , il y est moins considérable que dans les granges. 2". Que les giains et les pailles étant ])his aérés dans les meules que dans les granges, ils y ressuent plus facilement , et avec moinsdedanger pour leuréchauf- lemenl, tandis que, dans les granges, la transpiration naturelle à tous les végë^ taux nouvellement coupés se concentre, et fait souvent contracter aux grains et aux pailles une odeur de moisi qui ca altère la cpialilé. 3'.Queles pailles y contractent encore les odems de rats, de souris, de fouines, d'urine de chats , tic. , ous n avons point vu ces gerbiers ; mais nous avons pris des renseigne- niens précis sur leur forme et les détails de leur administration. Quati'c poteaux supportent un loil léger, que l'on hausse ou baisse à volonté, le long de ces po- teaux, yiar le moyeu de bâtons fourchus, de manière à pouvoir placer dan s chaque gcrbier autant de gerbes fie grains qu'il 1)eiil en contenir. Lors(|ii(' le moinenl de jallre le giain est arrivé , il n'est pas né- cessaire d'enlever à la fois toutes lesgerbes d'un gerbierpour les rentrer ilansla gran- ge; on peut n'en prendre ([ue la quantité nécessaire au battage d'une semaine , l)arce qu'en laissant retomber le toit sur les gerbes restantes, elles sont aussi pré- servées de la pluie et du ravage îles oiseaux , que lorsque le gerbier éloit intact. Alors, on n'est plus obligé d'avoir (les granges d une aussi grandi; capacité ipie celles que nous vovons dans les fer- mes de notre grande culture. Nous avons cherché à améliorer les i^erbicrs de manière à Iciu- conserver Towc XI. C O rf 417 toutes les propriétés des meules ordi- naires, sans en avoir les défauts. Au liea de la forme carrée que lenr donnent les Hollandais, nous conseillons celle cir- culairequi, à surface égale, doit contenir plus de gerbes que dans la forme car- rée : d'un autre côté, cette forme circu- laire permet de placer toutes les gerbes le cul en deliors , et les épis en dedans ; avantage que n'a jias la foime carrée. Description d'un gerbier circulaire fixe à toit, mobile. Sur une plate-forme circulaire de sejit mètres de diamètre , et élevée d'un tiers de mètre au dessus du terrain environnant, on élève quatre poteaux de huit à neuf mètres de hau- teur et de trois à quatre déiimètrcs d'e'- quarrissage. Ces poteaux sont contenus, dans leur partie inférieure, par des soles on semelles placées en croix sur le plan- cher de la plate-forme et dans lesquelles ils sont assemblés à talon , tenons et mortaises , jour en empêcher l'écarte- ment. Ils sont consolidés dans leur partie inférieure par des goussets , et dans leur partie supérieure , par une croix de St- André assemblée dans les poteaux et supportée par des liens. Cet ap]iareil con- tient les poteaux dans la position verti- cale qu'on leur a donnée , et il lui pro- cure la solidité convenable. A la rencontre des jùèces de bois qui composent la croix de Saint-André , on ]iialiqueun trou destiné à passer la corde qui soutient le toit mobile ]iar l'anneau auquel elle est attachée. Cet anneau est placé à l'exlrémile du poinçon du toit. Celle corde passe ensuite sur deux pou- lies , dont l'une est fixée sur une de» pièces deboisde lacroix de Saint-André, et l'autre à l'extrémité supérieure de l'un des poteaux. Elle descend ensuite le long de ce poteau , et vient se r à blé. — Greniers à avoine. — A mesure que les grains se battent, et lorsqu'ils sont Aannés , on les conserve, savoir: le blé dans des cham- bres, et l'avoine dans des greniers dis- posés à cet effet, en attendant le moment de leur vente ou de leur consommation. Leur bonne conservation dépend de la salubrité des chambres et greniers dcs- lif es à les recevoir, et des soins et des précaulious qu'il faut prendre pour ])ré- server les gramsde la voracilede:» souris, des oiseaux et des charançons, et de leiu" propre fermentation. Ou obticiii la salubrité de ces bàtimens C O N par une posilioii saine, un oiientcmcnt cfinveuable, cl par l'absence de l'hii- niidilé. L'hnmidilé est l'état de tempérai nre le plus favorable à la rermcnlatioii des yrains , et à la mulliplicaliou des iusecles (jui les dévorent. Il est donc nécessaire de pi'ocurer aux cliandorcs à blé et aux greniers , des airs croisés qui en assainissent l'air dans les temps humides, et le rairaîchissent dans les grandes chaleurs, 11 ne l'aul cependant leur laisser d'ou- vertures au midi, lorsqu'on ne ]icu( iiaS s'en dispenser, qu'en niouulre nombre possible; on les multipliera du côté du nord, parce (pic c'est l'exposition la plus salubre (|n'on puisse donner à ces cham- bres et greniers. On y diminuera les ravages des souris, par un eut relieu exact de leur carrelage, cl en garnissant sa jonctionavccles murs, d'un rang de bri(pies ou de carreaux cbanfreinés, scellés avec un mortier com- posé de chaux, de sable, de plâtre et de Terre pilé, de manière à ne laisser, entre les murs et le carrcîlage, aucune prise à ces animaux pour po\ivoir s'y loger. Enfin, on garantiia les grains déposés dans leschambres et greniersdes pillages des oiseaux, en garnissant les ieuélres avec des châssis giillés. Les cliandjres à blé , qiftl^ous avons procurées à notre Icrme de six charrues, sont placées au dessus du fournil, des remises //, de la cliandn-e du chaulagc k. Les greniers à avoine sont au dessus des chambres à blé. î^a cage e de l'escalier est assez large pour établir, au palier supérieur, imc manivellcdestinée à monter les sacs dans ces chandjres ou dans les greniers. iSous leur supposons aussi des trémies de communication avec la cliaud)re du chaulagc, afin de procurer au fermier un service couunode etécouomiqucpour la vcute de ses grains. C O N 4^9 Au moyen de ces recherches, qui ne sont p(jinl dispendieuses pour le proprié- taire, et rpii ck)nnent du prix à la ferme, son fermier peut même éviter que l'on entre dans ses chanibres à blé et dans ses greniers. Ses ventes peuvent se faire dans la chambre du chaulage, où l'on remplii-a les sacs des grains veisés dans les trémies, et d'où on les chargera de suite sur la voiture accidée à sa porte. 11". Trous à fumiers. La constructioa des trous ou fosses à fumiers n'est point du tout une chose indifférente en agri- culture : ces fosses doivent avoir une profondeur déterminée pai- leur desti- nation. On connoît deux natures de fumiers, indépendantes de leurs espèces. Le fu- mier long et le fumier consommé. Le premier est particulièrement pro- pre à l'engrais des terres grasses et com- pactes, qu'il tient dans un état de divi- sion favorable à la végétation des grains. Le second convient aux terres légères, à qui il donne de la consistance. Jj'un et l'autre ont besoin d'une cer- taine humidité , pour conserver les sels dont ils sont chargés; mais, pour obtenir le fumier consommé. Il faut une humi- dité ]dus gi-ande ; consécpiemmeut sa fosse doit être plus profonde que celle destinée simplement à conserver le fu- mier long. Cependant cette humidité ne doit pas être excessive dans l'un comme dans l'autre cas ; autrement elle délaveroit les fumiers, et les sels dont ils sont cliai-gés s'évaporeroieut avec cette humidité sur- abondante. L'expérience a appris qu'il faut don- ner une profondeur d'environ sept déci- mètres (24 pouc.) aux fosses des fumiers consommés, tandis qu'une profondeur de trois ou quatre décimètres suffit aux fosses des fumiers longs. liCs Irons à fumiers 7, que l'on voit PI, YIII , olfroul au Termier la facilité de G iia 2 420 C O N ] (uvoir S('parer les clinéicutos espèces lie t'iiinicr-, aliu d ■ ne jtortcr, sur cha- cune ties terres de son exploilullon, que rengrais (|ui est le plus eouAcuable à la nature du sol. Les trous supérieurs déversent le Irop plein de leurs eaux dans le trou infé- rieur, par des cassis pratiqués dans les chaussées de communication ; celui-ci ■verse son trop plein dans la mare ; et le superllu des eaux de la mare se rend , par lui cassis traversant la ciiaussée du pourtour de la cour, dans la fosse aux engrais artificiels dont nous allons pailer. 12^ .Fosse aux engrais artificiels. Un fermier intelligent ne doit négliger au- cuns mo3 eus de multiplier ses engrais ; plus il les augmentera, mieux il pourra amender ses terres , et plus leurs récolles seront aboudanles. C'est dans cette vue que'nous élaLlis- sons à sa portée un bassin 8 , que nous appelons fosse aux engrais artificiels. ÎSous le plaçons en dehors de la cour, afin que les bestiaux ne puissent pas se jeter dedans ; mais il y communique par une fenêtre. C'est dans ce bassin que se rendent toutes les eaux de la cour et les jus de fumiers, après avoir traversé les trous à fumiers et la mare dont il reçoit le trop plein. C'est dans cette fosse, et par la fenêtre de communication , que le fermier peut faire jeter toutes les plantes perdues , ou rejetées par les bestiaux, les débris des plantes potagères , et même des terres, s'il en a de disponibles , pour, étant mê- lées et mises en digestion avec le trop plein des trous à fumiers, s'imprégner de leurs sels , et devenir d'excelleus engrais. On voit, parles détails dans lesquels nous sommes entrés pour notre ferme de six charrues , et qui nous dispenseront de développemens ultérieurs lorsque nous pai'lerous des autres consiruciions C O N rurales , que nous avons cherché à y réunir tout ce qu'un feiniicr ] eut dé- sirer, pom- pouvoir v développer tous ses laîeus et tonte sou industrie ; et cependant , son emplacement total , en y comprenant le jardin , le verger et J'enclos des meules, ne })résente qu'une superficie d'environ deux hectares , (ua peu plus de quatre arpens ) et si une économie bien entendue préside à son exécution, dans la localité que nous lui avons assignée, les dépenses qu'elle occa- sionnera ne pourront excéder de beau- coup la somme de go,ooo francs, en supposant toutes ses parties exécutées en bonne maçonnerie. Un autre avantage , que nous avons cherché à donner à ce plan , c'est celui d'être applicable « la construction des plus grandes , comme des plus petites fermes. Pour y parvenir^ il suffira d'en augmenter , ou d'en réduire les diffé- rentes parties. Ainsi, par exemple, si notre ferme avoit une exploitation de trois charrues de plus , la même ordonnance subsis- tcroit. Nous ne changerions rien , ni au corps de logis, ni à celui des granges; niais nous augmenterions celui des écu- ries et des étables, d'une écurie et d'une élable de grandeur convenable , ainsi qne les bergeries, etc. Et si nol||^ ferme avoit trois charrues de moins ^exploitation , nous retran- cherions au corps de logis le cabinet du fennier , les remises , et au besoin la chandjre du chaulage ; au corps des écu- ries , une écurie double et vme étable double; à celui des granges, deux travées à chacune; enfin ,aucorpsdes bergeries, la chambre à mue et une des bergeries. Nous allons donner un exemple de ces réductions, appliqué à la plus petite ferme que l'on connoisse eu agricullui'e, à une métairie. §. II. Second Exemple. Plan d'une métairie disposée pour l'éducation et /y/iA;. Plan (I une JlotanH" ■ J)i.fpc\i-c'e ^>oi//- /lA'i/mv//o/i et /'('ni//'a/,r i/r.f fiarùaUijr ■ />/JX7!,„ , A J'.-l/,,,,:, l.ii.àm C O N rcnffnits (les bestiaux. (P!. IX.) Les më- lairics sont les Icniies (les cantons où la t^rande culUire n'a pu péiielrcr encoir, iaute (le tiéhouohés avantai^eux, el de cominnnicalioiis faciles avec les lieux de grande ronsoimnalion.Leur exjiloila- liou est ordinaireineul de trente à qua- rante hectares (soixante à quatre-vingts arpens.) Dans ce nombre, vingt ciufj à trcnte-ciiiq hectares soi'l annvullenienl cultivés en blé, orge ou avoine, el en jachères, et le surplus est eu nature de prés et de pâturages. Un mélav er n'est que le colon de son propriétaire. 11 n'apporte, en entrant dans une niétaiiic, (|ue ses bras, ceux de sa famille, ses nieubles ])articuliers,et ses instrumens aratoires. Tous les bestiaux sont au propriétaire qui , pour indem- niser le iciinier des soins qu'il leur donne, ainsi <|ue du labour des terres, lui aban- donne la moitié des récoltes et des profits de bestiaux. Les bauxde ces bestiaux sont connus, eu jurisprudence, sous le nom de baux à cheptel, et ceux des métairies sous celui de bail à moitié ou à tiers Jranc. L"(;Jucalion et l'engrais des bestiaux sont la ])rincipale industrie du mélaver, dans les localités (jui y sont favorables, et leur gouveinement,sonuni(jiie étude. Si ce métayer n'étoit pas obligé, par son bail, d'ensemencer annuellement, et dans des assoleiuens détei'minés, une cirlainc ([uantité lie terres, il n'en cultiveroilcpie le nombre d'hectares nécessaire à la con- sonmialioii de son ménage et à la uourri- tuie de ses bestiaux; le surplus resleroit en pâtures. Les hommes de cette profession sont, en général , indolens el routiniers. Ils ne montrcntuneccrtaincinlelligeuceet une certaine activité, que dans le gouverne- ment et la vente es que dans le plan de Icrme de six cliaiiues, et (pie nous y avons procuré au métayer une surveil- lance diieclc sur tous les bàlioiens cpai ^1 co^ la composent^ sans m''i;iigci' aucune des coimnotlilés qu'il peut tlcsirer. ISous f^Tous sculeincnL reuiarqucr , dans chaque grange , uu emplacement coté a, aliénant k, l'aire du l)allage, et fermé par uu mur d'uu piètre de liau- teur, dans lequel ou dépose les grains hatlus avant le vannage. Celle reclierclie n'est point dispendieuse, et est Irès-com- uiode dans les petites gi-anges , où les grains sont piétines par les batteurs, et cmbai-rasseut d'ailleurs l'aire. ]N'ous l'a- vons trouvée daus le Traité des Cons- tructions rurales y traduit de l'auglais par M. Lasteyrie, d'où nous la tirons, et nous en conseillons l'usage dans toutes les petites exploitations. ]S ous avons disposé notre métairie pour une exploitation qui réunit l'éducation et l'engrais des bestiaux à la cullure des terres ;mais il existe eu France beaucoup de pays de moyenne culture où , par la sécheresse du climat ou la nature des terres, celte réunion n'est pas praticable. Alors le métayer tourne ses vues d'un autre côté , et embi-asse alors l'industrie locale qui lui est la plus aYantageuse. Ainsi , nos déparlemcns méridionaux îious offrent la culture des mûriers, des oliviers , réunie à la culture des terres ; nos déparlemens septentrionaux, celle du lin , du chanvre et des plantes hui- leuses ; nos déparlemens du couchant, celle des pommiers et des poiriers à ci- di'c, etc. Cette différence , dans le but local de l'industrie agricole dumélaver, doit eu apporter nécessairement dans la disposi- tion et la distribution des batimeus de sa ferme. Avec une intelligence ordinaire, il sera facile d'approprier noti'C plan à cha- que localité, par des reiranchcmcns ou (tes augmeut«-;fions relatives aux besoins réels et locaux du mélayer. §. III. Troisième Exemple. Plan de ^eux habitations do villageois, dont C O >" l'un •vit de son trasaii journalier , et r autre desupetite propriété. {y\.^Q\\]^ J'i^nres i et 2.) Lorsqu'on s'écaite des grandes routes , et que l'on visite les chaumières qui en sont éloignées , on est peiné de l'état alfreux dans lequel ou les trouve. Eu y entrant, on est oppressé par l'air épais et malsain que l'on y respire. On n'y voit clair, le plus souvent, que par la porte lorsqu'elle e^t ouverte, et ou peut à peine s'y tenir debout. Un pignon seul , celui auquel est ados- sée la cheminée, est en pierres ; le sur- plus est en bois, et le tout est couvert eu chaume. On est effravé par l'idée qu'une seule étincelle peut emhi-aser, en un instant, celle chaumière , et avec elle tout un A'illage. On gémit de l'insuffisancede lapolice, ou plutôt on s'étonne de son silence sur les movensde rendre salubre lademcure du pauvre , et de la préserver d'un incendie. L'humanité ne doit point oublier que la Sociélé d'Agriculture du département de la Seine est la première qui ait fait entrer la recherche de ces moveus dans le programme du prixqu'elle a proposé, sur l'art de perfectionner les construc- tions rurales. Ces moyens ne sont pas dispendieux, et ne doivent pas excéder les facultés pécuniaires des propriétaires de chau- mières. Une petite îéuélre suflira sou- vent pour aérer convenablement une chaumière, et quelques toises de couver- ture en tuiles ou en ardoises, suivant les localités , éloigneront assez la che- minée de la partie couverte en chaume, pour avoir le lemj)S d'apporter les se- cours nécessaires, dans le cas où le feu preiidroit à celte cheminée. Les chaumières sont les plus petite» des conslruclions rurales. Elles doivent cire saines, coiume les autres bàlimcns il 1 I * yc, \ * 1 \ \ 1 i .._ IH /'«//^ r i i i j i I>l, AN (tiiiu- llal)ii;iti<)ii l. AN n>it/i/ i/r ,1/1 /ii///i- ///-o/trif/c ■ T. T. ?! ^ T ■^ i. .^ - — =^-' C O N ruraux, mais clrcouscriles comme les besoins cl leslacultéspécmiiairesdeccux qui doivenl les occuper, cl boruccs au nécessaire le ])lus strict. Si le villageois est simple journalier, une seule chambre , avec uu cabinet à côté pour resserrer s(;s outils, ou pour y exercer sou industrie particulière clans les temps de l'année où il ne jcul pas travailler dehors, luic petite laiterie, ime petite élable et un petit poulailler, sulil- ront à ses besoins et à ceux, de son mé- nage ; et si son habiiation est d'ailleiu-s coiivenablemenl oi ieulée, sudlsammcnt aérée et élevée au dessus du sol envirou- uant, pour n'y être point inconunodé de l'hiunidité ; cnlin, si elle est piécédée d'uue petite cour, et entourée par uu )>elit jardin et uuejK'tite chènevière,elle ui olïrira la distribution la plus com- plète cl la plus avantageuse. Si le villageois réunit à sa pi-ofession tuie ])clite culture d'un liectaie cl demi à deui hectares , comme cela a lieu , sous le nom de maiiœinrcrie , daus les eau- tous où celle dénomination est connue, il lui faudra de plus une petite grange, un toil à porcs, et un petit verger. La Plauclie X présente le plan d'une manteuvrcrie. Si notre villageois est un propriétaire vi- Tauldc sa petite propriété, il luifautalors un peu plus de logcmeut ; car , comme sa culture uc scroil pas en étal de fournir aux déj»enses de sa maison et à rétablis- sement de ses cnlans, il se verra obligé d'y réunir une branche quelcouijucd'iu- diistrie. La Planche XT offre le plan de son habitation. Nous l'avons disposée pour qu'il puisse réunir le couuncrce de bestiaux à sa petite exploitation , que nous supposons uu peu plus forte que celle de la manocuvreiie. §.iy.OcATiuF.ME Exemple. /'/<7«/'Z'««e maison de eampiigne avec sa hasse- cour, disposée pour une petite cxploi- C O ?f 423 lallon. (PI. XII et XIII.) En agricul- tuje,Jesbousewmples sout souvent plus' utiles que la publication des meilleurs préceptes. C'est une vérité reconnue par tous les bons esprits, cl s'il éloit nécessaire de l'appuvcr de ]ireuvcs , nous cilerioTia les Anglais pour exemple. Si l'agnfjiiîture s'est perfectionnée en Angleterre, dans les comtés annuelle- mcul habités, pendant la belle saison, j.ar les riches propriétaires , son perfec- tionnement n'est dû qu'aux capitaux qu'ils \ ont consacrés, et aux bons exçm-- pies qu'ils ont douné-i. Avec la même conduite, nous]iouTons obtenir en France lesmêmes résultais; et ce sont sur-tout les cantons de moyenne cid turc qui réclament la préseuce de leurs riches propriétaires, ]ioiu- faire sortir leur agriculttue de la routine qu'elle a suivie jus([u'à ])réseul. Avant la révolution , nos grands pro- priétaires ne trouvoicnl pour ainsi dire pas le temps d'habiter leurs terres. Les différentes places dout ilsétoieul revêtus leur permettoient à peine six semaines ou deux mois de vacances, ou de congé: jicudant l'automne , ils alloienl donc à la canqiagne j.our s'y distraire de leur ennui, ou s'y reposer de leuis fatigues. Aussi , ne s'y occupoicnl-ils ponit du toul d'agriculture. Leur séjour y étoit marqué ])ar des fêles, des cluisscs, etc.; ils A amcnuieul une conqiagiùe nombreuse, aiin de goûter à la canqiagne les plaisirs de la capitale, sans en éprouverles gênes. Leur séjour y éloit donc, en quel(|uc sorte, ]>en[u pour ragriculture. Le seul bien qu'elle eu reliroil cousisloil daus la dépense qu'ils y faisoieut; mais il étoit souvent balancé par une surabondance de gibier qui dévasloil les recolles, et sur-tout ])ar la corruption ([u'ils intro- duisoieul dans les mœms de toutes les classes, soit par eux-mêmes, soit par leurs valets. JS'ous avons éprouvé les résidlaU fu- 4'24 C O N nestes de celle coniiplion ; elle a clé poussée à iiu tel poinl , f|iie ceux de ces grands ] ropriélaiies qui , pai- leurs luœurs, leur liunianUé el leurs couiiois- sances,conunaadoienir.tniourellavéiic- raliou de ceux fjui dépendoienl d'euv, n'ont pas écliappé à la proscrijiliou géné- rale, pendant l'anarchie qui a pesé trop long-temps sur la France. Aujourd'hui que les forlinies foncières sont les plus sûres et les plus recher- chées , que le nouvel oidre de clioses permet aux riches jii'opriétaires de passer plus de temps à la camjiagne, et leur en iait souvent un devoir, à cause de l'ordre et de l'économie qu'un propiiélaire sage elsimplemeut foucierdoit admettre dans ses déjjenses et dans l'adminislratiou de ses biens, ils n'auront pi us de répugnance à habiter la campagne, au moins pendant la belle saison, el à s'y faire des occu- pations utiles et agréables. Parmi toutes ces occupations , c'est celle de l'agriculture qui offre le plus de jouissances réelles à un propriétaire sage et intelligent. Nous ne conseillerons cependant pas aux propriétaires de se metire à la tète d'une grande exploitation rurale , ou , pour nous servir de l'expression usitée , de faire valoir par eux-mêmes , s'ils n'ont point été élevés dans la profession de cultivateur. Au laboureur la charrue , dit le pro- Tcibe : et si celiù qui est fils de maître a besoin de toutes ses facultés morales et physiques pour bien conduii'e luiegraude exploitation, pour en prévoir tous les travaux, pour les ordonner à temps, pour en surveiller la bonne exécution , pour bien choisir les bestiauxnéccssaires à son exploitation , pour ne pas les payer plus qu'ils ne valent, pour acheter et vendre dans les momens les plus avan- tageux, etc., on sent combien un proprié- taire qui ne seroit point accoutumé à iiae vie aussi active, et qui ne réuniroit C 0 N point toulcs les connoissances diverses qui constituent un fermier intelligent , ou qui, pour su])pléLr à j'activile et aux connoissances qui lui manquent, seroit ol)ligé de s'en rap]iorl(;r à ww gérant, aura de de^avanta^'e sur le fermier dans son ex} loilation. A ce su jet, nous avons consulté beau- coup de pro])riélaires qui ont fait valoir; nous avons fait valoir nous-mêmes , et nous nous sommes convaincus que, si l'on exce])te quelques localités ou quel- ques circonstances favorables, un pro- priétaire aisé trouvera , dans le produit net de son exploitât ion, une rente moin- dre que celle qu'il en auroit retirée sans avances et sans peines, en la louant à uu fermier intelligent; et que la perle qu'il éprouvera annuellement sera d'autant [)]us grande , que son exploitation sera plus élenilue. Mais , comme un propriétaire aisé a toujours besoin de chevaux à la cam- pagne, et d'une petite basse-cour; qu'il lui est iniportantdc donner des exemples de bonne culture à ses fermiers; qu'il faut d'ailleurs pourvoir à la nourriture de ses bestiaux, sans ôter à la culture aucuns movens d'engrais ; enfin, que le propriétaire a besoin de fumiers pour ses jardins , nous lui conseillons une petite exploitation. D'un autre côté, le propriétaire aura souvent , dans une terre étendue, des propriétés d'une autre nature que celle des terres cultivables, comme des pi'és , des bois, des planta- tions, etc. ; et, si la culture de ses terrc-s présente aux autres cultivateurs une cul- ture mieux entendue et des récoltes plus abondantes cpie les leurs, il pourra en- core leur offrir des exemples utiles dans l'amélioration de ses prairies, dans la conservation et l'aménagement tle ses bois , et dans le soin de ses plantations. Ce n'est point d'ailleurs par l'intermé- diaire d'un gérant qu'un propriétaire aisé peut améliore!' tes propriétés : en tjconoaiie du j':'J:'ài(jrc (/e /a maiso/i de rw/tpat//! e ef t/c /'é/ayi- .ritfH'fieu/- co/Lftrnd en Jv/iu-éta^e ou mc^a/une ' ^ I'/(iitcAe .\W J'ii'/ 42^ Jloiii .Y/. Motj-t/ ^ùtitft ■ L . i> y. i.rjunoxr. avec sa basse-Cour J)isposcc pour ii/ic f'cli/c /\'.iy>/oifiihon /iiiit/c /lVU/< ■f- c.tJUHo.VK avec «a basse-C'our- J)urpo.i-cc pour une pcti/e L'.rp/oilabon ni/n/r .l.s?''*3SI?i:î -ir^„^ii^' C () X '(•cononiie rurale, comme on hcaiicoup iranUcs choses , rien ne peut remplacer J'œil du maîlrc. Si ses propriélés sont éleiulues , il doit avoir, à celle camjiai^iie, une liahilaliou fpii l'éuiiissc la comniodilé et rulilile à l'agrément et à la salubrité. Alors le propriétaire se tera un j)laisir de venir y demeurer yxMulant la belle saison , el aussitôt qu'il aura goûté le charme t|ui accompaj^ne toujours les succès dans les améliorations rurales, celle occupation de^iendra pour lui une véritable jouis- sance. C'est ainsi fjuc les ]irojiriétaiic-., eu passant seulement ^i\ mois dans leurs proj riélés, parviendront à faire autant de bien, <;l à contribuer anlanl au J)cr- lectionnement de l'agriculture , cpie les riches Anglais dans les comtés qui a voi- sinent Londres. Ils y trouveront d'ail leurs un grand avantage : en améliorant leurs propriélés, eu y servant d'ei^emple aux; autres propriétaires, ils augmenteront leur revenu; et, dans les six. mois de résidence à la campagne, ils trouveront une économie capable de i'aire face aux dépenses d'amélioration et aux accidens qui pourroient arriver aux récoltes de leurs fermiers et aux bAlimeus de leurs fermes, soil par l'intempérie des saisons, soit par des incendies. Pour construire une nraison de cam- ])agne telle que nous la concevons, il faut Irouvcr sur les lieux uu archilecte intelligent pour la projeter, et de bons ouvriers pour l'exécuter. .Malheureuse- juenl , pinson s'éloigne de la capitale ou des gi'andcs villes, inoins on trouve ous n'a- voir rien oublié d'ulile et de commode. Llleliii offre irailleurs la surveillance la Iilus facile et sur les cuisines et sur la •asse-cour. Celle basse-cour est égalemenldisposéc jioiir satisfaire à Ions les besoins de sa jiclite exploitation , et à la recherche que le gonl du propriétaire l'engageroit à mettre dans le choix de ses bestiaux et de ses volailles. La position ilu logement du concierge- régisseur est telle, (ju'd peut également exercer sa surveillance sur l'avanl-coui el sur la basse-cour. Les bàlimens d'exploitation sont isolés les uns des autres, pai- précaution conlrc les incendies. Le Irou a fumiers cl la mare, soûl éloi- gnés du logement du régisseur, cl placés an nord de l'habitation du propiiélaire , el la pièce de gazon, que nous destinons au ])àlurae;e exclusif des volailles, est dessinée par une ]>lanlalion de mûriers, el défendue des approches des autres bes- tiaux par une clotuie basse en treillage. Lnbn, le logement du jardinier est placé dans son jardin, el eu partie sur l'a\aul-cour; eusorlequerUabilalion du propriétaire est enlouiéc par>esganlieus .. itiircls, saus pouvoir en élre incom- modée. La figure i^Me laPlanche XIII repré- sente li» dislribulion du premier éla^je 11 hh /26 C O N de riiabilalion du pioprielaire , et la ligure 2, celle du ilemi-élage supé- rieur. §. V. Cinquième Exemple. Vcndan- geoirs. Les vendangcoirs sout des cous- Iruclions rurales particulières aux yrauds \ignobles. JNous avons beaucoup d'ouvrages stu- la culture de la vig?ie, sur la fabrication el la conservation des vins ; mais nous n'en connoissons aucun qui indi({ue la meilleure (lispositiondesLùlimens néces- saires à un vendaiigcoir. Cependant, cette meilleure disposition ne doit pas être indifférente ])our les "vignobles ; il nous semble qu'il est Irès- lacile d'appliquer aux vendangcoirs les préceptes que nous avons élablispour les autres constructions rurales, et de les modifier avec connoissance de cause , 'Suivant les lesoins locaux de la culture de la vigne et de la fabrication du vin. Nousdisons, suivant lesbesoins locaux, parce que les procédés delà culture, de la récolte de la vigne et de fabrication du vin, souvent même les outils, ustensiles mortiers. Celte cause du défaut de solidité de nos édilices modernes tient , d'une part, à l'exiguïté de nos facidiés ])écu- niaires , et de l'autre , au petii nombre d'ouvriers que Ton tiouve à employer en même tenqis à leur construction. Mais , si nous ne sommes pas aussi riches que les Romains pour nous per- mettre d'cntreprenilre des uionmnens aussi vastes, et si notre population ne nous offre pas assez d'ouvriers pour ]iou- voir les terminer, comme eux, pres- qu'aussitôt ([u'ils sont commencés , au moins tievrious-uous proliler de leius cxemjiles poiu' perfectionner nos cons- truclions, autant que les circonstances et les localités j)euvent le ]>ermettre. Nous de\ons dire ci ]iendaiit que la France possède des monumens d'archi- tecture (hgiiesde figurer ùc(")té des chefs- d'uMivre de raiili([uilt'; , et (pii iiniiioi- laliscroul les areliilcctes qui eu ont conçu C 0 N 4.-!i les plans , cl dirigé l'exéculiou. Sans même remonter au grand siècle de Louis XIV', l'hôtel des IMonnoics , les écoles de Chirurgie, etSainle-Geueviève, sont de ce nombre. Ce n'est donc point sur ces monumens dugéaiede nos architectes modernes, ce n'est ]ias même sur les habitations des grandes villes, dont plusieurs se font re- marquer par des décorations élégantes, lies ilistributions commodes et ingénieu- ses, et par une exécution soignée et écono- mique , que nous appelons une atten- tion particulière , mus sur les construc- tions rurales, dont l'eKécution a été jusqu'à présent abandonnée à des archi- tectes ineptes, et à des ouvriers ignorans. La nature s'est montrée généreuse en- vers la France, en lui procurant, porr ainsi dire, dans chaque localité, des matériaux propres aux constructions. Il sullil de les y chercher, d'employer à chaciue construction ceux qui convien- nent à sa destination , et de les em- ployer de la manière la medleure et la j'ius économique. 2". Dans la charpente. Les Romains ne nous ont laissé aucuns monumens sur l'art de la charpente; mais, à juger de leurs connoissances sur cet objet j)ar le degré de perfection où ils ont porté l'architecture, on ne peut douter qu'el- les ne fussent Irès-grandes. Cet art a fait beaucoup de pro'^rès en France , dans le siècle dernier. Ou ne voit plus, dans les charpentes mo- dernes, cet amas de bois, ces poutres de dimensions extraordinaires, (pie l'on ne trouveroit ])lus aujourd'hui à rempla- cer. L'ancienne charpente de la Halle aux Blés de Paris , les condjles et les p au" hers modernes , attestent son per- feit onnement. Malhemeusement, toutes ces décou- vertes sont encore concentrées dans les grandes viliis ; et, lors((u"on s'en éloi- gne, les cbaipeules s'y relrouvcul telles 4'-2 C () ^ qu'on les conslriiisoit i] j a un siècle. Les bois employés dans les construclions (loiveul èlre sains, sans mauvais nœuds, sansaubier,et,aulaul qu'il sera possible, anciennement coupés. Tous les propriétaires devroient ne pas ignorer les belles exjiéricnces de jjuf'fon et de Didiamel sur la force des J)ois , el siu' la meilleure manière de les employer, aiusi que les moyens dont on se sert pour consolider les charpcnles, conserver les bois, et les préserver des fcfi'ets de l'humidité. 3". Dans la menuiserie. Ce que nous venons de dire sur les progrès de l'art our résister à ce choc, elles ilochissent bien- tôt sous le poids des vantaux des portes; ou bien ce poids dérange les gonds scellés dans les pilastres , el souvent même les pierres ()ui les contiennent ; en sorte que les portes ne peuvent ]ilus jouer, et qu'elles présentent des répa- rations continuelles et dispendieuses. On peut faire les méiaes reproches aux ferrures des portes d'entrée des ha- bitations, des granges, des écuries, des étables, et des bergeries, qui sont cou- tinuellemenl exposées aux chocs des ani- maux , ou des hommes chargés de far- deaux. Nous croyons donc qu'il faut aban- donner celle manière de ferrer toutes les portes, d'un usage fatigant , et la remplacer par des tourillons, dans la j^ar- tie supérieure des tournans des van- taux, et des pivots sur crapaudiue, dans leur partie inférieure. Entin, la durée de ces portes seroit la plus grande possible, si l'on consolldoit les assemblages des vantaux jîar des échar])esen 1er plat, dirigées du sommet des louruani vers la partie inférieiue des ballaus. Ou trouvera nn modèle de celte fer- rure dans notre Mémoire sur l'art de perfectionner les constructions rurales. jNous avons l'expérience de sa bouté, et de sa duiée. 5 '. Dans les coinertures. La manière de couvrir les bàlimens, en France, est absolument locale; elle ilépend des ma- tériaux pro]>res à ces ouvrages, que cha- que localité peut fournir aux moindres frais. Dans certains cantons, les couverlures C O N en tuiles sont les moins dispenJienses ; flans d'aïUiTS , ce sont les couvertures en ardoises, en pierres ardoisincs , en laves , en banlcaujc: ; ( planches ) en- fin, dans une grande paitie de la France, la demeure du pauvre est en joncs, en paille, ou même en chaume. C'est au ])ropriélaire inlelligeiil , et économe , à choisir, parmi ces diflércns matériaux disponibles, ceux qui ]>oinronl le mieux convenir à ladestiiiation de ses hAlimens. Il doit cependant se faire un devoir de ne jamais employer de couvertures com- bustibles sur tous les hàtimens exposés au danger des incendies. Quant aux au- ti'es, leur couverture peut être ])lus éco- nomique, si toutefois il y a de l'écono- mie à faire des couvertures en j)adlc, nu en chaume, qu'il faut renouveler très- souvent ; car, dans beaucoup de loca- lités, l'économie se trouvera, en déiini- tif, dans la couverture la plus solide. SECTI0^ III. Entretien annuel des bâthncns ruraux. Avec nuel(|ue soli- dité que l'on construise les bàtitnens ru- raux, les constructions ne pouiToient être de longue durée, si un entrelien annuel et scrupHlenx ne les préservoit des lenles injures du tem|>s : tel est le décret porté par la Provitknce sur les travaux dos hommes. ' L'hninidilé et la gelée sont les des- Inicteurs les plus actifs des conslruc- tions les plns'Jblides : c'est donc de leurs atleinles qu'il^raiit les garantir pour les conserver plus long-temps. L'art n'ollre aucuns moyens de ga- rantir les hâtiniens de l'effet des glan- des, gelées ; mais , conmie cet effet n'est désastreux que lorstju'ils sont ])é- nélrés par l'humidité, c'est donc jrin- cipalement de l'humidité qu'il faut les jiréserver. Pour y parvenir, il faut éloigner soi- gneusement tontes les eaux qui pour- voient en a|)procherdc trop près. A cet «ffcl , on pratiquera dau» leur contour Tome XL C O N i<33 extérieur des fossés de dimensions suffi- saiiles pour couleuir les eaux, avec une pcnle convcnal)!e]MnM- leur prompt écoiir lemenl. Les revers de ces fossés seront placés du côté des murs. De plus, on aura soin de donner amc loils des hàtimens une saillie sullisante pour fine leur égoùl ne puisse pas laver le pied de leurs murs. C'est ordinaircmentcetledernlère par- tie des hàtimens qui présente les pre- mières dégradations, pai-ce qu'à l'humi- dité cpie son voisinage du teirain sui* lequel il* sont assis lui donne, elle re- çoit encore les éclaboussures de l'égoùt des toits. I14"aut réparer ces dégradations aussitôt qu'elles sont apperçnes : sans celte attention, l'intérieur des miu-s se trouve hienlôt en contact immédiat avec l'air extérieur, et il devient alors suscep- tible d'être attaqué par les gelées. Ij'inlérieurdeshàtiniensdeinandeanssi à être préservé de l'humidilé. Leur salu- brité, et la conservation des murs , des planchers et de; bois, dépendent de celte [)récaution. L'humidilé ne peut s'y in- troduire que ])ar le pavédu rc?: -dc-chaus- sée, s'il est établi au dessous du niveau du terrain environnant , ou pai" les cou- vertures, si elles ne sont pas exactement ntreteinies , et par les noues , les lu- carnes, etc. C'est pour éviter cet incon- vénient que nous conseillons d'établir le pavé ilii rez.-de-chaussée au dassus du niveau du terrain environnant, d'en- tretenir soigneusement et annuellement les couvertures , et de suppritner les noues , leô lucarnes , et les mansar- des dans les combles des bàlimens 'ru- raux. Ces réparations annuelles ne sont ja- mais dîsju'ndienses lorsrpi'elles sont fai- tes, pour ainsi dire , sur-le-cham]*; elles préseivcMt d'ailleurs les bàlimens de dégradations j^lus grandes : mais, si on les néglige pendant qnehjucs années , elles iieuvcnt devenir considérables, et lii 434 COQ même couipromctlre la solldllû de l'c- dirice. Ces enl reliens aunncis deviennent donc nue véritable économie pour le proprié- taire : nous lui conseillons de ne s'en rapporter à personne , pas même à ses fermiers, pour ordonner ces réjjaralions, parce que lui teul a l'intérêt le ])lus pai'- ticulier de tout voir, et de Lien voir. (De Perthuis.) COPs^TRE PIED, {Vénerie.) Si les chiens courans , au lieu de suivre le gibier , vont du côte d'où il vient , ils prennent le coalrc-pied. (S.) COQ (le grand) DE BRUYÈRE. ( Tetrao iirogallus Lin. Grand tétras de l'Hibtoire naturelle de Buffon. ) l oi- seau du genre des tétras , dans l'ordie des gallinacées. {Voy ez, àrarlicle delà Caille , les caractères des gallinacées. ) Caractère du genre. Le bec conique , courbé et nu peu voîilé ; une tache nue et chargée de papilles au dessus desyeux ; les pieds garnis de plumes. La dénomination de tétras , qne -Guéuau de INIontbcilIard a donnée à cet oiseau dans l'Histoire naturelle de Buf- fon, alin qu'on ne i'ùt pas tenté de le re- garder comme nu cocj sauvage , est ior- înécdunom/t'//vzo, son plus ancien nom laliu , qu'il conserve encore eu Escla- ■vonie , où il s'appelle tétrcz. Au premier aspect , le grand coq de Ijrny ère paroît tout noir; mais en le regar- dant deprès, on reconnoît qu'il a la têfe et le cou cendrés et traversés par de petites lignes noirâtres, des raies à peu près sem- blables sur le croupion , du vert lustré sur le devant du cou , quelques taclies blanches au ventre , une seule à cha- que épaide, et une. barre de la même couleur sur les ailes et la queue ; le bec est d'un gris sale, la plaque nue qui sur- monte les yeux , d'un rouge vit", et l'irjs de l'œil de couleur noisette : tel est le COQ mâle de celle espèce , aussi grand que le paoji , mais plus gros dans toutes ses par- ties. Son poids orJiiKiire est de dix. à douze livres. La femelle , plus petite (|ue le mâle , a des teiulcs plus pâles et tirant sur l'orangé ; ces teintes l'ont fait distin- guer en Lorraine ]iar le nom de rousse : Tes jeunes mâles s'y appellent j;v7V/«o£y, Presque toutes les plumes du coq de bruyère sortent deux à deux du même tu^au, comme celles du coq de basse- cour ; il relève les plumes de sa tête en aigrette, et celles de sa queue en évcn- tad , de la même mauièreque le paon et le dindon. Les fruits et les sommités des pins et | des sapins, les glands , les baies de myr- 1 tille, de geniè\re, etc., font la nourri- ture liabiluelle des coqs de biuyère ; ils la recherchent matin et soir dans les tail- lis, et pendant le jour ils se retirent dans répaisseurdcsforêls.lls entrent en amour au conuneucement du printemps; à cette époque ils se tiennent ])resque loujoiu-s perchés, au lieu qu'ils sont le plus sou- vent à terre dans les autres temps de l'année. Le mâle ajipellc les femelles pax' des cris répétés et relenlissans ; trans- porlé d'amour ou plutôt de convulsions amoureuses , il s'agite et ])rend toutes sortes de postures extraordinaires. Cha- que femelle fécondée pond sui- la teiTe nue ou à peine couverte de mousse , de huit à seize œufs blancs ejjiinarquelés de jaune; elle les couve setue , et les petits ne la quiltcut point durant leur première année. On a tenté en vain d'élever de Irès- jeuncs coqs de bruvèrc , soit eu faij>aut écloro les œufs sous une poule , soit eu confiant à cette mère d'emprunt une famille naissante. Malgié fous ses soins et ceux que Ton j)eut y joindre , les petits coqs de bru\ ère périssent bien- tôt ; tant celle espèce solitaire et sauvage redoute la contrainte et la captivité ! Les aigles et les autres grands oiseaux COQ do proie , lyrans saiii^uiriaircs des mon- tagnes boisées qu'liahilenl les roqs de ' hrnyèie , l'ont vm grand carnage parmi cespaisiblesoiscaux, et contribuent plus que les ebassein-s à rendre peu nom- breuse celle es]>èce d'ailleurs si féconde. Le coq de bi-uyère passe pour un gi- bier délicat. Il est reclierclié pour les ta- bles où règne un ceilain luxe ; ce|)en- dant sa ciiair est sujclle à contracter un goiil (|ne loul le monde; n'aime pas, lors- que l'xjisean a eu occasion de manger en aboudanccdcs baies degenièvre. Le sapin, dont il dévore les bourgeons et les soni- milés, lui comnunii([ne aussi ordinaire- ment une saveur un jieu résineuse; celte saveur est sur-loul jiropre aux vieux oi- seanx de celle es|)èce. Ces oiseaux ne se plaisent que dans les régions froides; les montagnes couvertes de pins et saj)ins sont leur domicile fa- vori,et lorsfju'ilsse rencontrent dans les climats tem|)érés, c'est (pie des sites mon- tueiix leur offrent des asiles confor- mes à leurs goùls cl à leurs Ijoolns. En France, on les trouve le long des Pmc- nées;dans les montagnes de l'Auvergne, aux cantons de /a ISoriche , de /' er- mitaine , de la Catoliidc , dans les bois de Mcnet, du Mont-d'Or et de la Mo^- deleinc dans le Danpîiiné ; dans les forêts montagneuses des Ardenneset des Vosges, tant alsacieunes que lorraines. Chasse du grand Coq nv, RniYÎ:RK. Comme cet oiseau esttrcs-déliant,el aussi sauvage nue les lieux ([u'il baliile, il est difficile de le cbasscr, ex<;eplé dans la saison des amours, oii l'instincl cjui le do- mine alors occupe lellemtul toutes ses autres tacultés , rpi'il ensuspenden quel- que sorte l'exercice. 11 semble avoir perdu le sentiment des dangers et la crainte même de la mort, et il se laisse approcher et tirer par les chasseurs , sans que rien puisse dissiper l'cuchante- meut exlaliquc dont il paroît cuivré. Le C O Q 40J chant fréquent et très-remarquable par lequel le mâle exprime ses désirs et ap- Î ici le les femelles , sert alors à guider e chasseur el lui indique eu même temps le moment précis de rapi>ro(^her. Ceux quisefontune occupation de celle chasse ont l'usage , pour la faire avec succès , d'aller coucher sur les lieux mêmes , dans des bulles qu'ils se construisent avec des liranches de sa]Mn. Ou se met aux aguets deux heures avant le couc her du soleil ; sitôt qu'on a entendu la voix d'un coq de bruyère , ou se dirige vers l'arbre où ou le juge perché ; on avance à mesure qu'il se livre à son chaut, mais avec la piécaulion de s'arrêter à l'iuslaut même qu'il le cesse. Celle prccauîiou est tellement de rigueur , que les chasseurs expérimentés recommandent de rester en la même position où Ton se li'ouve à la fin du chant du tétras , ent:-on incnic iiii jncd eu l'air. Avec ce soin , on par- Yieiil infailliblement à approcher son gi- bier à bonne portée; cette chasse peut se renouveler le malin , des l'aurore , jus- qu'après le soleil levé 11 est une autre chasse nocturne qui se fait à l'aide du feu. Sa saison propre csl l'anlonuie ; elle se ]>rolongc jusque dans l'hiver, lorsqu'il n'y a pas trop do neige. Il faut, comme dans la ])récé- deiite , aller passer la nuil au bois dans la partie la pins fréquentée des coqs d; bruyère; une heure avant le cou. her du soleil , un ou plusieurs chasseurs mon- tent sur les arbres les plus élevés , d'où ils observent les moinv.inens des coqs et les arbres où ils s'ariêlenl pour percher el passer la nuit. Ap'ès ces remarques faites , les chasseurs se réunissenl cl se munissent, s'ils ne l'onl fait d-'avancc , de brandons que l'on lire des ilébris d'une vieille souche de pin bien rési- neuse ; on les dispose sur une es] èce de jdaleau ou de bassin (|ue l'on fail faire queUpiel'ois de ferblanc pour cel usagq; souvcul aussi l'ou se contente ]iour cela lii 2 43(> C O O tl'une /e\'i/re «J'cnviron uu pied de dia- Hiètre, que 1 ou enlève avec la hache sur le Irouc d'un arbre, cl à hicjnelle on donne une foriTie un j)eu creuse Quel- aues heures après le coucher tles cwjs debruvère, on allume ces brandons , et un homme, |X)r(ant sur sa IcMe Icplaleau sur lecpu-l ils sont raut^és , chemine vers ks arbres dèhigués par les observateurs connue la reiraifce des oiseaux ; le tireur caché derrièi-e \epojte-feu s'avance avec lui , et , à la darlé des brandons , choi- sit et tue les coqs d'au'.anl plus aisément qu'ils prélèrenl pom- ]iercher pendant la nuit, les pins et les hélres plutôt que les sapins beaucoup plus élevés , et où ils seroient hors de portée. Le succès de cette chasse dépend d'une graude con- noissance des lieux et des habitudes des coqs de bruyère : lorsqu'on en décou- vre plusieurs sur le même arbre, on peut rspérer de les tirer, eu commençant par les plus bas perchés; car si l'on tùoit d'a- bord un des plus élevés , il feroit ^)artir les autres en tondjant parmi eux. On ne 'onvège, etc.qu'on le chasse avec ti'uil; c'est là aussi que cette chasse offre des méthodes plus savantes , des jirocédés particuliers el qui peuvent ser- vir de modèle aux biibitans des région* de la France où se rencon'.tj ce g.Jjier. Lorsque la saison des amour- est ar- rivée , c'cst-à - dire au mois d'à- ril , ou approche aisément , comme je viens de le dire, les petits coqs de bnnère; mais cependant voici une ruse décrite «lans 438 C (.) (> les Actes de Rreslaw , qui leur rend plus iuévi:ai)le encore le «langer né ponr eux (le la seule force de l'insliiicl (jiii les domine alors. On se procure lui oiseau de celle esyièce, empaillé, ou bien on eu fabrique un artificiel avec de rélolïe et aulres nialières convenables ; on donne à ce sinudacre le plus de ressemblance possible pour les i'ormes et les couleurs. Cette moquette s'appelle halvane ; iichée au bout d'un bâton, on l'atlacbe sur les brandies de bouleau , arbre dont les ]>e- lils coqs de brujère aiment le séjour, et dont ils mangent les boutons et les l'euil- les : on observe que quand il lait du vent on peut tourner contre sa direction les lètes de ces balvanes ^xyx'Àxsv^vm si l'air est calme, il laut lesdirigereu regardlcsunes vers les aulres. Ces moquettes ainsi dis- posées dans un lieu cboisi par les petits coqs pour le tbéàlre de leurs folies amou- reuses , et balancées ou par l'air ou ])ar des lils que tirent les chasseurs cacliés dans des bulles, attirent autour d'elles des compagnies entières de.ces oiseaux. Ce spectacle les anime et leur fait com- mencer une mêlée où d'abord ils sem- blent jouer, mais C{ui bientôt finit par un combat si acharne, qu'on peut les pren- dre à la main et sans les tirer. Ceux fpii sont ainsi pris s'a))privoiseut aisément et en assez peu de temps ; et. Tannée sui- Tante, ou les fait servirde moquettes vi- vantes ou appelants. Cette chasse se pi-ali(|ue tous les jours, le matin avant le lever du soleil , et le soir depuis cnvii-on trois heures après midi jusqu'à Tenlrée de la nuit. Après la saison des amours , les petits coqs lie bruyère ne se rassendjlent plus pw instinct', et il faut employer d'aiUres ruses pour les amener sous le lusil du chasseur. Pour cela, on se réunit eu assez grand nombre , et plusieurs per- sonnes à cheval , se développant eu cer- cle dans uoe pailic de bois , pousseut COQ vers le centre les oiseaux que leur mav- cbe et le briut de leurs fouets font lever. Ce centre est occupé par le tireur ou les _ tireui-s cachés dans leur hutte de feuilla- I ges. Il est plus convenable ponr le su<-- cès , qtie cet endroit soit une clairière plutôt qu'un fort trop épais , et que queh(ues arbres isolés pesentenl aux coqs le re]ios qu'ils cherchent, et la faci- lité de se brancher. Lorsque la vue el les oscillations des bah ânes mises en mou- vement les ont en"a"és à s'arrêter au uieme endroit , on ne doit pas trop se liAter de lâcher le coup de fusil ; il faut au contraire les laisser se livrer à leurs premiers mouvemens , et ne tirer que lorsqu'ils se sont mis à manger. Les heures de celle cbasse sont depuis le lever du soleil jus(|u'à dix. heures , et l'après-midi, depuis une jusqu'à quatre. En automne, par un tem])S calme et couvert, ou peut chasser toute la )our- uée. Mais le mauvais tenqis, ainsi que les grands froids , dispersent ces oi>eaux. Avant les neiges , et lorsque les arbres privés de sève ne leur présentent plus de nourriture , ils se r.iballeul volontiers sur les champs qui ont porté de l'avoine, du seigle ou du sariasin. Ou peut \ éle- ver une hulte recouverte de paille , et y placer des moquettes ou balvanes ; l'on est encore, par ce inoven, récom- pensé de ses soins par d'assez bonnes chasses. Dans le nord de la Russie, ou emploie pour les prendre , pendant l'hi- ver, un piège dont les voyageurs attestent l'étonuanle ciTicacilé. Au milieu des forêts de bouleaux peu fourrées et fréiptentées par les ])etils coqs tle bru\ère, les chasseurs dispo- sent cà et là, el à une médiocre hauteur, des perches horizonlales, souleuuesd'un bout par les branches mêmes des aFbres, el de l'aulre par un liàlon fourchu plante eu terre. Le long de la perche horizon- COR laie, on attache des épis dos grains aimés des coqs. Celte première disposilioa sert à altii'cr les oiseaux et à leur inspirer de la sécurité. Non loin de cette perche, on construit, avec des ijaulis ou Ioniques branches de J)ouleau, inie espèce de cage ou de j)anier conique ([u'on peut comparer à une nasse , et dont l'ouver- ture est touniée en haut, la pointe re- posant sur le sol. Au dessus de celte nnssc est fixée sur des monlans une roue verticale : fKt nioven nu centre partent, comme iMyons, de longues Daguetles dont rextrémilé , dépassant la circonférence , présente la forme d'une roue armée de dents. Tout cet appareil est recouvert de paille et d'é- pis, excepté l'extrémité excédante des Maguct^tes ci-lessus. Les petits coqs de bru\ére, attirés par lesgi'ains, volent à cette roue : la p.artie excédante des ha- guettes ou rayons se présente naturelle- juent à eux pour s'y poser ; c'est aussi ce (ju'ils font ; et leur poids faisant tourner la roue , ils ch-scendent et tond)ent par l'ouveiture de la nasse jusqu'au fond qui se létrécil en pointe, el oà ils s'em- barrassent en très -grand nombre les uns sur les autres , sans pouvoir se rele- ver. On assure ([u'on trouve (pulquefois ces sortes d'entonnoirs à moitié remplis de prisonniers. Les chasseurs de profession font aussi la chasse de ce gibier avec des oiseaux de vol; cela seprati(piedansri.rrièi'e-saison. On leur tend encore des lilets et des lacets. Il y a un appeau dont on se sert contre les jeunes oiseauxde cette espèce; cet appeau u est autre < hose (pi'une sorte de sifllel formé avec l'os de laile il'au- tour, bouché de cire et percé de trous ])ropres à lui laire rendre un son imi- tald du y)iaulcmcnt d'un j)elil co([ île bruyère. Quand une mère, suivie d'une couvée, entend ce son, elle approche, le prenant poiu- le cri d'iiu de ses petits. COR 433 et livre ainsi toute sa progéniture aux pièges ou au fusil du chasseur. (S.) CORALLINE BLANCHE, {Cnra^ nilla officiîialis L.) genre rmé de ihfl'érens grains de nature silicée r-t de spath fusi- ble. Une remarque parliculièi'c, c'est (pie cctlejiroduclionne se trouve jamais (icée à sa base sur les bancs d'huitres , mais toujours sur les rochers. L'analyse de la coralline blanche a déjà été publiée dans le huitième volinne des Annales de Cliiniie, JKige 3oG, \y,iv<- Bouvier; je me disjienserai par consé- quent de parler de celle que vient de me communiipier M. Baunach : les chffé- rcnces que présentent les résultats de ces deux ciumistes , sont ducs seulement à leur manière de procéder. Mais je ne passerai pas sous le silence le phéno- mène que ce dernier a observé au mois d'a(JiU i~08. \L\\ jour où la chaleur éloit excessive , avant découvert de pioih- gieuses ]>roductions de coralhnes, et la nier s'étant retirée sllfti^alllment pour ea approcher , il détacha , à l'aide du ciseau , un fragment tle granit couvert de ces substances, hautes de quatre pouces, et d'un volume proportionne; elles étoicnt de la iornie la plus élégante, ornées de* 4,\o COR j)lus Lelles couleurs , rouges , rerles , cenflrces, jaunes, violcltcs. Mais qutlJc a éie sa suprise lorque sa n iic fui IVappée, dans la nuit, d'une lueur (juiserépaudil sur toute leur surl'ace! rliatjuc faisceau rcprésentoil uu buissou luisaut qui seni- Jjloit élincelcr à niesuie qu'il le louclioit, cl les ajaul ayilés ] lus torlcment, ils parurent aussitôt comuic autant de vcr- getles lumineuses, vives et pai-seniées de points hrillans et a/uies, Spallanzani , qui s'est occu])é tle l'exanxeu de la uature tic plusieurs corps niarnis, spécialement des alcyons, madrépores, millepores , corallines, éponj^es , etc., a remarqué que la lumière que l'on voit sur le xoopliyte, appelé plume de mer, est produite par les polypes qui rhabiteut. Une autre observaliou , c'est que , pour conserver la coralline dans toute sa beauté, il est essentiel de la laver au sorlirde la mer,àplusieurs reprises,daus de l'eau uu peu chaude, et de l'arroser cusuile avec du vin blauc ; sans cette précaution , toutes ses ramifications se rapprochent, se contractent, elle perd sa lorme élégante, et il u'est plus possible de la préparer pour uu herbier, ni de la faire servir poiu' orner les cabinets des curieux. Dans l'article que Rozier a consacré à la coralline, il n'est ques- tion que du fucus Jielininthocorton , Kooph> te en forme de mousse , que l'on trouve dans le commerce sous le nom de mousse de Corse, et niêlée avec \q fucus purpureus Tarée , et qu'il faut bien distinguer de la coralline blan- che, dont la texture est fragile, et qui sert d'habilalion à des polypes qu'aucua naturaliste, et EJlis même , (jui a fait uu si beau travail sur les corallines, n'a ]ias décrits. Les anciens les avoient pris pour des plantes cia ptogames (ju'ils ont figu- rées dans leujs ouvrages sous le nom de mousses marines owAaJucus , à cause de Itur ressemblaucc avec les lichens. C O R A l'égard des propriétés médicinales de la eoralline blanche, un excellent ]:ialicien m'a certifié qu'entre ses mains elle avoil une réussite constante chez les enfans affe'eil- I E, rnr.UX el CfîOUCAS. Tous ces oiseaux ] rcîineiU iiiuislinclciiuïnl, chez leconumiu cks Loiniiics, le noiiidecor- beaii.i. ils roufllUiciil iiéaniiioins des espèces diblincle> qui ne se mêlent j.oiiil enlr'elles , cl (|ui clin'èienl ]);»r les ha- Liliides aussi bicu que par qi;cI((Mesiiiar- aucs exlencures: duieslc, ils sont tous u même geuro , celui du corbeau , dont les caiactères sonl d'avoir le bec épais el fcil , à pièce supérieure con- ■vexe , ît bords trauchans , el, dans plu- sieurs espèces , à éoliaiiciure vers la poiule; les narines couvertes de soies qui se dirigeut vers la pointe du bec ; le boul de la langue divisé ; trois doigts sé- parés eu avant et un en arrière; enfin le doigt du milieu tenant au doigt exlë- rieui' jus(|n'à la picniière articulation. Ce genre tait partie de l'ordre des Pies. ( /'cy ez ce mol. ) Je plus gros , el en même temps le plus courageux de cette noire tribu , est le corbeau proprement dit , ( cotvus co- rax Lin. ) 11 est de la gro>seur d'un bon coq» et sur le tond noir de son plu- mage se jouent des rellets de bleu lui- sant, pruicipalement aux ailes el à la queue ; il y a aussi un peu de roux mêlé à la teinte moins foncée du \entre ; le bec, les pieds, la langue el le palais, tout est noir, comme les pi unies, dans cel ani- mal, excepté l'iris de l'œil, qui est varié de cendré et de roussàlre. La femelle est plus pe:ite , d'un noir moins décidé , et armée d'un Ijcc moins fort. Les jeunes l'esseniblent plus aux femelles qu'aux mâles adidlcs, mais iorscju'ils vieiuient d'éclore ils ont une teinte jaunâtre; c'est aussi la couleur des vieux à leur extrême vieillesse : ces oiseaux vivent au delà .d'un siècle. Suivant d'anciennesallégorics, que la mythologie a consaciées , le corbeau étoit d'une blancbcur éclatante, et il ne devint noir (|ue pour avoir trop pailé; Tome XI. COR 41 ce fut uncvcngeanced'Apollon. Ce dieu avoit prêté l'oreille aux faux rapports ?ue hu Gl cet oiseau sur l'infidélité de :oronis , et , dans un premier accès de fureur, il tua sa maîtresse; il neta'dapas à se rc])enlir d'une action que la passion el la jalousie ne ])euvenl excuser, et, pour punir l'oiseau délateur, illecouvrit d'une robe lugubre. Si cette fable avoit pu se réaliser plus généralemenl , (pie de gens qui se sonl fait de la délation un jeu inràme, sei'oient devenus , dans çq% derniers temps , aussi uoirs que le cor- beau ! Ce n'est pas la sevde fable à laquelle le corbeau ait donné lieu; sollCl■oa^semcut, aussi lugubre (pic >on plumage, sa pby- sionomie grossière , ses appétits dégoù- tans, l'ont fait regarder comme un élie sinistre etdemauvais augure. Centconles ont été débités au sujet de cet oiseau ; quelques uns sont encore répétés de nos jours , et trouvent des gens assez sim- ples pour y croire. Dans tout cela , il n'y a de réel (ju'une fausse application de choses fort naturelles , que laits mal vus ou exagérés , et ([ue l'cffel de ce jien- chant qui enliaînc les homme-, vers le merveilleux et les dispose à la crcdulilé. Si l'on abjure toute prévention , et que l'on observe les mœurs des corbeaux, on trouvera ces oiseaux aussi in téressans, j'ajouterai aussi aimables, qu'ils ont paru d'abord rebutanset odieux. Ils ne le cè- dent à aucune espèce en amour et en constance ; chaque couj)le demeure uni et toujours amoureux ; les tourtci elles , qui méritèrent d'être consacrées à la déesse des Amours , ne se livi-ent jias à des caresses plus douces , graduées avc-c plus d'art, et plus voluptueuses. .Mais la conij^araibon eiilic ces oiseaux ne doit pa!> être portée jilus loin , si on ne veut ]ias (|u'elle de\ieniie tout à ra\anfage du corbeau qui , loin d'avoir le naturel volage de la tourterelle , ne cesse dccbé- Kl k 442. COR rir la c.^nipa<^ne qu'il a cluiisie , ne la (juille poiiil «i lui (Itmcurc lldele. L'oa cite des couples de corbeaux , que des observateurs ont suivis pendant quaraule ans et plus, et c(ni n'ont pas cessé, pen- dant ce long espace de temps, de rester unis , de s'aimer et de se prodiguer des caresses ; eu sorte que c'est chez ces ani- maux, qui inspirent la rëpugnancequand ils ne sont pas connus , qu'il faut cher- cher l'exemplcdcs seniimensles plus ten- dres et les plus durables , ainsi que le modèle des bons ménages. Les crevasses des rochers escarpés , les cinies des plus hauts arbres isolés , de vieilles tours abandoimées , sont les lieux où les corbeaux placent , dès les premiers jours de mars , et cjuelquefois plus lot, leur nid et les fruits de leurs amours. Trois couchessuperposées l'une à l'autre con)poseat ce nid qui est fort grand ; à l'extérieur ce sont des rameaux et des racines , au milieu , des matières dures, telles que des os de quadrupè- des, et à l'intérieur des gramens, de la mousse et de la bourre. La ponte est de quatre à six œufs parsemés de petites taches et de traits noirâtres sur un fond bleu pâle mêlé de \ert. L'incubation dure vingt jours, cl le mâle et la femelle en partagent la fatigue et l'enuui ; ils ])arlagenl également le soin de nourrir leur famille naissante, et ce soin se pro- longe très- long - temps ; car leurs petits lardent beaucoup à se pourvoir eux- mêmes et à quitter lenid elles environs: le père se charge de leur défense , et il y apporte tant de chaleur et d'intrépidité , qu'il parvient à ]>réserver sa progéniture de la serre de l'oiseau de proie. Tel est le corbeau dans sa solitude, et, si l'on peut s'exprimer ainsi , dans son intérieur ; mais lorsqu'il s'en éloigne et qu'il se livre à ses goûls immondes, il cesse d'inspirer de l'intérél. Sa \ oracitë paroît insatiable, sesaj)pétits réxoltent, et sa nxéchauceté coutie loutce quiu'e&t pas COR l'objet de sc Eli. LE, DU FrEUX ET Dl C.HOC- CAS. Malgré lesdisliuclions que l'Histoire nalurclle élahlit entre ces cs|è"es, je n'ai fait qu'un seul ariicle fie leurs chasses, parce (|irà cause de la ccuiormité de leurs habitudes ou de leurs aipélits, on Sent tendre des pièges sein hial îles à ces illérens oiseaux, en se rappelant toute- fois que le freux n'est point Carnivore, qu'il ne partai^e les goîils des cor- neilles que pour ccriains végëlaux , tels que les glands , les fèves de marais , et que les ]roportion:iées à relie de l'oi- seau , est formé par l'assemblage de qua- tre petites pièces de bois de neuf lignes d'éfjuarrissage. Les deux montans ont dix- huit pouces de long el les deux tra- verses dix , ce qui forme un rectangle ou carré long , dont la hauteur est pres- que doubledcJa largeur; parallèlement i un des grands côtés est monté un cylin- dre qui a aussi cnviion neid' lignes de diamètre, el dont l'axe, formé par deux poiiUc*, s'engage dans deux trous placés auxextrémités eorrespondautesdes deux tiuverics ou pelils côtés ; autour de ce C O II 447 cylindre cl sur le milieu de sa longueur, un fil de ftr est roulé eu spirale et en- foncé par une de ses extrémités au cen- tre du rouleau retenu par l'autre bout dans le montant du châssis : il forme le ressort coiHui sous le nom de ressort à boudin , qui se serre et se roidit lors- qu'on ibrce le cv lindre à rouler sur son axe. Dans ce cvlindre ainsi monté , on implante avec force les deux bouts aigui- sés d'iui fort 111 de fer coudé carrément , lesquels, enfoncés à chaque extréniilé du rouleau, forment avec lui un second châssis qui bat sur celui de bois et lui sert de reconvrement. On attache alors près des branches du 111 de fer qui for- me trois des côtés de ce second châs- sis , et sur le (juatrième grand côté de bois le long duquel joue le cvlindie , un fil de la moue force que celui qui fait le ressort île la machine. Les choses étant, dans cet état, l'on conçoit que l'on ne peut ouvrir d'équerre le châssis de lil de fer , qu'il ne fasse faire avec lui un quart de tour au rouleau dans leciuel il est implanté ; ce quart de tcm opèie la tension du ressort à boudin , et si l'on retient le piège en cet étal au moyen de petits bâtons disposés en 4 de chif- fre , on y pourra prendre les différentes espèces de corneilles en plaçant et amor-- caul cet engin convenablement. Pour es- pérer quelque succès de celle chasse , il faut employer un assez grand nombre de ces pièges , et attacher au bâlon qui sert de marchcUe ou perchant au 4 de chiffre , des viandes ou autres subs- tances les plus i-'.chcrchées des oiseaux pour les([uels on l'aura tendu. Mais rinconvénient de cette espèce de piège est que l'appareil en est tropa])pa- rent, etpeut aisémenl exciter la meliance des oiseaux. Celle considération a déler- niiné ~S\. Clavaux à s'occuper des moyens de le perfectionner , et de chercher une construction dans la(|uelle les pièces ou châssis qui doivçut envelopper le gibiei- 448 COR i,( ,en' pova- aiusi dire dérobes à sa vue. Pom oDlenir ce résultat , il a conclu que la m ilJeure disposition possible seroit celle où les deux châssis ] ounoiciil être tou> deux, mobiles et s'étendre ouverts , et 1 inversés à plat siu- la terre avec la- quei e ils paroissent en quelcjue sorte se conl( udre , soit par leur couleur, soit en le recouvrant de pou,--sière de feuilles ou de menues berbes. Il a fallu eusuite cond uer un ressort qui les retînt dans cette] osiiion, cl ((ui, garni d'im ;q>]v.t, jml è re ilétendu par l'oiôeau qui s'enve- loppe roit ainsi lui-même. Pour jiarvenir à ce but , IM. Clavaux a fiiil exécuter une machine fort ini^é- nieu.^e , qu'il a bien voulu me connnuni- quer 1 our en enrichir cet Ouvrage. / oj . au mot Filet a Ressort. (^-.) CORBEILLE D'OR. F. Alysse. S.) COR-DE-CHASSE. Cet instiument se îionime Trompe , eu langage de vénerie. Voyez ce mot. ( S. ) CORNETTE. {Voyez Blé de Vache.) (ToLLARD aîné.) COROÎSTLLE , ( CoroniUa Linn. ) genre qui fait partie de la famille des légumineuses , qui comprend beaucoup d'espèces; mais la seule qui doit rous occuper ici est la suivante: CoROMLLE VARIÉE , ( CoroiiUla ixiiia^ j^lante vivace , fourrageuse. Fleurs , mélangées de rose , de blanc cl de violet ; disposées en couronne composée de douze à quinze : les cou- ronnes très-nombreuses. Fruit j gousse longue à articulations 4listinctes,conlenanl plusieurs semences. Feuilles, à iiuil à dix paires de folioles ovales , oblongues , obtuses , terminées jior une pointe. COU Port. Tiges nondti euses , s'élevant à trois pielantes fourrageuses dont la culture seroit utile. ( Tollakd aine. ) CORS, {Vénerie.^ Ce sont les parties du bois ou de la tête du cerf, du che- vreuil et du daim, qui croissent iur la perche. Le premier cors s'ajipelle an- douiller , le second sur - andouiller, et les suivans retiennent Je nom de cors ou de Chevilles. Voyez ce mot. (S.) COUL ANS. On donne le nom de cou- laiu , de Jouets, on de stolones, à des tiges grêles qui parlent du collet de la racine de certaines plantes vivaces, ram- pent sur la terre, y poussent des racines de chacun de leurs noeuds , en même temps que de nouveaux œilletons. Ces plantes, que l'on poinroit appeler les voyageuses du règne l'èg étal , se ren- contrent dans les genres du fraisier, des potentiles, des saxifrages, et autres. On sépai'e Its coidans des p'.eds mères, lors- que les jeunes ])lantes auxquelles ils ont donné nais>ance ont poussé cinq à six feuilles, qu'elles sout munies de boa chevelu. cou chevelu , et qu'elles sont assez forics pour être plantées. Avant que d'être ])]antés, ces jeunes plants doivent êlre épluchés. On supprime les fouets qui les ont produits, ou cou])c les plus grandes feuilles, et l'on éharbe avec la serpette l'extrénaité de la racine. La ])lautaliou de ces plantes, parliculicrement les es- pèces de fraisiers, se fait par lignes de- ])uis trois jusqu'à huit pouces de dis- tance, suivant la vigueur des espèces. Ou en boixie des planches, des plat(;s- baudes, et l'on en forme des ta])is. Cette plantation se fait dans les jardins , une grande partie de l'année , mais plus par- ticulièrement à l'approclie deséquinoxes de printemps et d'automne. Un terrain meuble est celui qui convient le mieux à cette uature de plantation. ( Tn.) COTYLÉDONS. />^. DÉLIVRE. (Ch. Fr.) COUPLE, (^ P'eJïcrie ,') corde de crin avec laquelle on attache les chiens cou- rans deux à tleux, ce ((iii s'appelle co«- p/c^r les chiens. La fahiique des couj)les étant du ressort de la corderie, il siitiira d'indiquer ici les dimensions qu'elles doivent avoir , et de prévenir que les ineilleurcs , c'est- à- dire celles qui re- tiennent le mieux les chiens, sans les exposer à être étr.uiglés , se trouvent chez M. Cltnaiix , (rue Coquillère, à Paris) avautageuseinent connu pour tous les objctsrclatirsàlacliasse ctà la pèche. Les couples doivent avoir cinfj jiicds de long , et la grosseur d'une corde à étfîudre le linge ; on les façonne de la même manière que les longes des che- ■vaux ; cest-à-du'e qu'il y a un chef à ♦ haquebout, aiin que l'on ])uisse y for- mer une boucle proportionnée à la grosseur du cou du chien , et arrêtée par un nœud, ]xjnr(|ii'clle retienne l'animal sans ris(|iu;r de l'étrangler ; car (-'est là le grand mérite d'nne couple, que l'on appelle ainsi parce qu'elle sert à lier uu 'l'oiiic XI. C R A 443 chien à chacun de ses côtés, que l'oa nomme couplons, (S.; COURCAIIXET , (oisellerie , ) sorte d'appeau décrit à l'arlicle des Ap- peaux. (S.) CRAÎV, ( CocJilearia armorncia L. ) Sa lige est haute de deux ])ieds, droite , cannelée et rameuse seulemcul vers son sommet ; ses feuilles radicales sont droi- tes, très-grandes, ]iétiolées, ovales, oblon- gues, crénelées, glahies et nerveuses; les feuilles inférieures de sa lige sont quel- quefois découpées cl senii-piuuées : les supérieures sont longues, fort étroites et chargées de quelques dentelures ; les lleurs sont blanches, assez petites, et disposées jiai- bouquets ou espèces de grappes lâches et terminales.] Cell(; piaule ci oit naturellement dans nos ])ioMn ces septentrionales; mais alors sa racine est mince et hlaudieuse, et ne sauroil être employée à l'usage de la table. La culture lui donne un ])lus gros volume, ])lus de foice, et un goùl plus agréable. Elle demande \\\\ sol uu peu humide cl substantiel , tpioique cependant elle croisse dans toute espèce de terrain : l'omi)ie lui convient assez. On préparera la lene qu'on lui destine, par un laboiu' profond, aliu d'obtenir des racines grosses, thoiles, et sans bifurcation. On pourroit la multiplier de graines ; mais comme elle a une grande force végétative, on la propage en lransj)lau- taut SCS rejetons ou ses racines , qu'on divise en ])lusieurs portions, et qu'on taille à la longueur de deux ou trois ])ouccs ; on ]icut même la reproduire en mettant en tci're des morceaux de sa racine nouvellement cueillis, et coupés en rouelles , de l'épiiisseur de deux ou trois JigU' s. Celte ojiération doit être faite à l'époque où la sève est en niouv»- LU 45o C R A ment. Les racines de la plante venue de graine ne parviennent à leur grosseur (lu'au bout de quelques années , tandis qu'elles y arrivent dès la seconde, lors- qu'on lesmidliplie parla transplantation. Aussi celte dernière méthode est-elle la seule usitée. Loi'squ'on cultive le cran pour la consoniination d'un niénage, ou se con- tente d'en ])lacer quelques pieds dans vin coin de jardin. Si l'on veut, au contraire, eu faire une culture assez considérable pour fournir aux marchés publics, on le dispose dans des carreaux, el en pleine terre. Après avoir bien ameubli le sol , l'avoir labouré à la profondeur de deux fers de bêche , et l'avoir fumé convena- Ijlement , en y forme des creux ou des tranchées , dans lesquelles on pose les racines à la dislance d'un pied ou quinze pouces , et que l'on recouvre de terre. Celte pîanlation a lieu en automne , ou au printemps; c'est-à-dire, en octobre pour les terrains secs , et en févi'ier pour ceux qui sont humides. On a soin d'ex- tirper les herbes parasites qui croissent , jusqu à l'époque où les feuilles de la plante sont assez fortes poiu- les étouffer. Dès la lin tle la première année , les racines seront propres à l'usage auquel on les destine; elles u'alteignent cepen- dant toute leur grosseur qu'à la secoude auuée de leiu- plautation. Passé cette époque, elles deviennent coriaces , et elles perdent leur saveur. Ou a coutume, dans quelques jiarlies du Nord, de les couvrir, pendanl l'iiivcr, avec de la paille ou du funiier ; nuus cette précaution est inutile sous le climat de Paris , où ces racines ue souffrent pas de la gelée. Les Anglais et les Allemands font un grand usage de la racine de cran : lors- qu'elle est fraîche râpée, elle a un goût approchant de celui de la moularde. Elle remplace celle dei-uièrc substance , C R E et sert d'assaisonnement aux vianeut LU 2 452 C R E offrir (le grands avantages qu'anprès des tïUcs populeuses. Le cresson n'est pas d'une rousoniniation assez générale pour que, dans toute antre eirconslance, on puis.-e en trouver ini débit suffis.tut, et retirer de cette cnllurc les bénéfices lu- cratifs qu'oii a lie\i de se nrouieltre. Au siu'plus, l'on pourra se borner à l'éta- blissement d'une petite cressonnière , lorsqu'on n'aura en vue que sa propre cousonmaalion , ou celle d'an n\arché peu considérable. Lorsqu'on aura choisi un tcri'nin d'a- Srès les in lications que nous venons de onner, on le divisera alteinativeinent en plaies bandes, el en canaux destinés à la culture du cresson. Les plaies- bandes seront réservées pour la culture des légumes : celles-ci auront de trois à six mètres de large (dix ou vingt p.ieds. ) On donnera aux canaux deux mètres (sept à huit pieds ) de large ; ces proportions peuvent varier sans inconvénient. Lors- qu'on aura à sa disposition un terrain d'une certaine étendue , il vaudra mieux alors former des plates-bandes plus lar- ees. Le terrain qu'elles occuperont sera très-propre à la culture des légumes et nième des arbres. II sera tenu dans nu blir les canaux à la hauteur que nous indi- g qucrons, mais il faut en outre qu'elle ■'J soit toujours sans mouvement : c'est pour celte raison que l'étendue d'uue cres- sonnière doit être proportionnée à la quaulilé d'eau disponible. Lorsc[u'on aura disposé le terrain, et qu'on l'aura divisé de la manière indi- quée, on procédera au creusement des canaux. On enlèvera la terre à la pro- fondeur de ein(| à six décimètres , ( un pied et demi à deux pieds ) de manière que lors([ue les canaux seront formés , et qu'on les aurarcnqilis, l'eau ail, à pende chose jn-ès , cette même ] rofondeur. Les terres qu'on retirera tle l'excavation des foisés seront jetées sur les plates - bandes, si elles sont d'une bonne qualité , ou bien transportées ailleurs, si on leur trouve une destina- tion plus avantageuse. On ménagera une pente insensible aux canaux, atin que l'eau puisse trouver un écoulement ; si elle restuit stagnante, ou qu'elle s'écoulât trop lentement, clleseroil sujette à geler, ce qui non seulement arrèleroit la crois- sance tlu cresson, mais encoi'c occasioa- neroit sa perte. Ou doit creuser un canal de conduite qui passera à angle droit le long de 'a partie supérieure des canaux ; il servira à coii'Juire les eaux, et à faciliter leur distribution. Si le lerri'.in dans lequel on a creusé les canaux est enlièrement composé de sable, ou de petits cadloux, il sera avaa- tageux de réjiaudre siu- le fond des canaux une couche de bonne terre , épais>e de seize centimeires ( un demi- pied. ) Alors on augmentera la profon- deur des canaux dans la même pro- portion. O.i suit , eu 'S'ormandie,unc méthode diamétralement opposée. On répand sur le sol quelques pouces de gravier; et C R E «hafjue fois qu'on renouvelle la planla- li'iti, on balaie ce Ravier pour eu enle- '. cr la \asc. La mëuioile allemande doit è!re préférée comme élanl plus favorable ik la végélalion , ainsi qu'il sera expliqué plus bas. Après avoir ainsi préparé le terrain, on introduit l'eau; et au bout de quel- ques beures, lorsque la terre a été suffl- janimenl buniectée , on applanit les iné- galités qui peuvent se trouver au fond du canal. Pour exécuter celte opération , on se sert d'un râteau fait avec une forte planche taillée en biseau à ses deux ex- trémités, loui^ue de vingt-cinq ceuli- niètres ( deux pieds ) et large de treize centimètres ( cinq pouces ; ) le man- che doit être long, et fixé obliquement sur la planche , afui que le râteau ait une grande solidité. Un ouvrier, armé de cet instrument, entre dans le canal , et égalise les proéminences qu'il appei'- coit sur le sol. Il doit comn'.encer sou travail par la p.ulic supérieure du canal, là où l'eau est mlroduile , et le continuer en recidant, de manière que le courant d'eau claire se porte en face tic lui, et entraîne l'eau (jui se troubie par le nu)u- vement du râteau. L'ouvrier jieut ainsi voilà travers l'eau le fond du canal , et cxécntL-r l'ouvrage avec plus de facilité ( t d'exactitude. Lorscju'il est parvenu à l'extrémité inférieure du canal, il re- (oiumeucela même opération, s'il juge qu'elle n'ait pas été bien exécutée dès la ] remière lois. On laissera sans cullin-e snr les bords des canaux, le long des plates-bandes, un espace de terrain large 4 C R E loppc 1.1 base des tij^es ou des racines avec de la terre Iminectée , et on les ])l<)iige dans la vase de la cressouuière, à la distance de quinze centimètres ( dix pouces. ) Après que cette opération est ter- minée,on conduit l'eaudaus les canaux, et on la lient it la hauteur où elle doit se trouver habituellement. Le cresson prend racine au bout de trois ou quatre jours ; il s'élève au dessus do l'eau ; û pousse des liges et des feuil- les; et, peu de temps après, la cressou- uière se couvre d'un tapis de verdure. Lorsqu'on ne pourra pas se procurer une assez grande quantité de cresson pour faire une plantation, ainsi que nous venons de le dire, il faudra alors lais- ser un plus grand espace entre chaque pied , et ne point coiqîcr de cresson la première année, alin que ses semences puis^ent jxirveuir à maturité. Elles tom- bent daus l'eau, et elles produisent de nouveaux plants qui gai-nissent les es- paces vides. Lorsque la gelée a détruit une cres- sonnière, on arrache avec un râteau les plants qui ont péri, et on les renouvelle eu totalité, en préparant le terrain, et ca replanlaut ainsi que nous venons de le dire. Ou prend, dans ce cas, le cres- son qui croît à la source des fontaines. L'eau conserve, au sortir de terre, assez de chaleur pour empêcher cpie le cresso^i ne gèle. Quelques cultivateurs garnissent les places vides qui se trouvent dans les cres- sonnières, ou même les renouvellent eu totalité, en jetant sur l'eau les ilcurs de cresson , lors(|u'eîleo sont sur le point de parvenir à leur parfaite maturité; elles. gagnent le fouet, et reproduisent do nouveaux pieds ; mais celte jnatique ue peut avoir lieu ((u'au mois de juil- let , époque à latjuelle les semences de cresson mûrissent. Une cressonnière dure long-temps, et C R E donne d'ahondans produits, non dans la |)reinière année de sa planL;ition , mais dans les suivantes. On doit la renouveler lorsqu'on s'appercuit qu'elle dépérit : alors , on arrache toutes les racines , qu'on entraîne à l'extrémité inférieure avec un râteau à dents ; on nivelle le fond , et l'on égalise les bords des ca- naux. Les débris des végétaux enlevés de la cressonnière sont entassés, avec la vase, dans un coin des plates-bandes; et ils donnent un excellent engiais, lors- qu'ils ont fermenté ainsi pendant une année. Lorsqu'on a planté une cressonnière, il est nécessaire d'v réj)andre du fumier; l'on obtient alors des récoltes plus abon- dantes : cet engi'ais doit être renouvelé chaque année. Ou se sert de fumier de vaches, ou de moutons , bien consommé: on répan;l aussi, à défaut de fiunicr, de la bonne terre passée à la claie. ()uelqucs jardiniei's fument après chaque coupe: celte méthode doit être suivie; car ou a reconnu que, lorsque le cresson n'étoit pas fumé, il croissoil plus rapidement; il produisoil moins de tiges et de feuil- les; que sa lloraison éloit plus hâtive , et qu'alors il deveuoit inutile comme ali- ment. Si on le fume, il est plus tendre, et a plus de savem*. D'ailleurs, l'arrose- ment épuise la terre; il est donc néces- saire de renouveler les principes qui lui donnent la fécondité. Lorsqu'une cressouuière est en pleine végétation , il faut arracher les herbes parasites qui s'cmpareroient du terrain, et parviendroient insensiblement à dé- truue les ]Mants de cresson. Ces herbes sont principalement le cresson des prés; (cardafiiiiic amara L.) la bcrie uodi- uore; (^siiun nodijlortitji L.) la lenticule rameuse; (^leni/ia trisulca L. ) la véro- uifpic cressonuée; ( veronica bcccabun- ga L.) et autres plantes semblables. On doit chercher à la main leurs ra-ines , et les culcver hors de la vase. La Icnli- C R E cule , ainsi que ses i'euillcs, et aulios ordures qui suruai^cnl après la roune ilii cresson, sonl conduites sur les bords des canaux, par le nio> en d'un léger ràleau à planclie éUoi(e ; ou les prend ensuite à la inain, et on les rejette au dehors. Si l'on arrache, par hasard, (pielqucs pieds de cresson , on aura soin de fixer leurs racines, en les comprimant dans la vase avec l'exlremité du ràleau. Le cresson seroit sujet à geler pendant les fortes gelées de Diiver, si l'on n'avoit soin de le rabattre, et de l'enfoncer sons l'eau. On se sert, pour cette o})ération , d'une planche percée de trous , et armée d'uu manche long de trois mètres (dix pieds. ) KUc doit être d'un bois (|iti se ïentle dililcilement , tel que le hèlre , le chêne, etc. Sa longueur est de cinq décimètres; (vingt pouces) sa largeur, de trois décimètres huit centimètres ; (quatorze pouces) son épaisseiu', de deux centimètres (dix lignes.) Les trous doi- vent avoir trois centimèlres (^u\\ ponce ) de diamètre, et être dislans les uns ties autres de deux centimètres ( dix lignes. ) Le manche est posé à angle de (piaranle- cinq degrés , et fixé solitlement sur la planche. Celle-ci est percée de trous , afni (|ue l'eau puisse passer à travers, et olfrn- moins de résistance lorsqu'on presse le cresson. Pour conserver le cresson dans toute sa fraîcheur, et empêciier qu'il ne soit endommagé par la gelée , il est nécessaiie, aussi long-temps que le froid dure, de ne point laissci- passer un )our sans le comprimer avec la |ilanchc, et le faire entrer sous l'eau. En général, le cresson pr<)sj)èic mieux lorsfpi'on le tient, j)cn- (faiil riii\er,au niveau des eaux, et ffiiou ne lui perniet pas de s'élever au dessus de leur sui-face. Lorsque l'herbe des gazons jdacés en- tre les canaux et les | laies- bandes est jiai'vcuue ù une tcrtiiiuc longueiu-, ou C R E 455 doit la couper, pour empêcher qu'elle ne retondjc sur le cresson; ce qui nuiroit à sa naissance, et facilileroit un jiassage aux limaçons, et autres animaux des- tructcuis. La récolle d'une cressonnière })ourra s'effectuer ifn mois ou un mois et demi a]irès ((u'on aura leiiniué sa plantation. Sa végétation sera plus ou moins hâtive, à raison que l'eau employée aura un de- gré de chaleur jdus ou moins fort, ou à i-a.^ondela température de l'atmosphère. Des coupes successives auront égale- ment lieu pendant tout le cornant de l'année; et elles pourront se renouveler d autant plus fréquemment, que l'on ré- pandra une plus grande (juantité d'en- grais. Le cresson demande à être coupé fréquemment. Si on le laisse parvenir à inie trop grande élévation , il fleurit promptement , devient coriace , et ne peut être d'aucun usage dans les cui- sines. La coupe, ainsi que différens travaux d'une cressonnière , s'exécute par le moyen d'une planche que l'on pose transversalement d'un bord du canal à l'autre. En on deux ouvriers s'agenouil- lent sur la planche, coupent le cresson, et transjiortcnl la planche successive- ment d'un lieu à l'autre ; ils se servent , jmiir cette ojiéralion , de couteaux , de ciseaux, ou, ce qui vaut mieux , de fau- cilles; ils posent le cresson sur la plan- che à mesure qu'ils le coupent , et le trans]iort enl ensuite sur le gazon, au ))ord du canal. (Test là où ils le disposent en bottes , et rarrangent dans des ])anicrs. Lorsque la coupe se fait dans l'hiver, et a f;«it le mt'inc essni , en arrosant ciiiiquc jour; il a Irouvé ([uc le cresson rciississoit, mais qu'il avoit un goût plus acre que celui des fonlaiucs ; qu'il éloit moins tendre, et qu'il ne pouvoit pas servir aux. usages de la table. Le cresson est recommandahle à cause de ses qualités salubres, et parce qu'il ]>eut êlre d'une grande ressource dans l'hiver, éj)oque à laquelle les jardins ces- sent de donner des ])lantes fraîches à l'usage de nos tables. On le mange avec des viandes rôties , avec le poisson ; on l'apprête eu guise de choux , on le met dans le pot. La manière la ])lus ordinaire «l'en faire usage, c'est de le manger en salade, seul, ou mélangé avec d'autres piaules , ou bien de l'éleudre sur des tartines de beurre. (La.steykie.) CnO,S.SETTES,(/.7;Y7. Pratique) nom que l'on donne à des espèces de boutures qui ont la forme de petites ciosscs; elles sont formées du bois de la dernière et de l'avanl-dernière sève. Le bois le plus an- cien ne doit former que le quart de la longueur de celui de l'année j)récédente, et la longueur totale de la crossette ne doit pas passer quinze jiouces. Un graiid nombre d'arbres et d'arbrisseaux se mul- tiplient par la voie des crossetles , parli- culièrement ceux dont la consistance du bois est aussi éloignée de l'extrême du- reté, quede l'exlremetendrelé. On coupe ces crossetles pendant l'hiver, lors de la taille des arbres. On choisit , autant qu'il est possible, des rameaux crus sur des branches vigoureuses , et on les coupe le plus près de la tige qu'il est possible , de manièie à emporter avec elles le bour- relet qui les unit ensendile ; on nonuue ce bourrelet le talon de la bouture. Ce talon est infiniment utile à la reprise de la boulurei il est tout disposé à pousser des racines, et l'on ne doit pas négliger de l'obtenir , toutes les fois qu'où en ^ome XI, C Y T ^57 trouve l'occasiou. Les crossetles ainsi disposées se lient par boites, et se })la- cent dans une serre basse, pour atten- dre le moment favorablo à leur plan- tation. On les enterre de quatre à six ])ouces de profondeur dans du sable légèrement humide, ou dans de la terre. Lors([ue le temps devient plus doux , que les grandes gelées sont passées , et qu'une douce chaleur fait entrer la terre en fermentation ou en amour , ou pro- cède à la plantation des crossetles dans une plate-bande à l'exposition du levant , formée d'une terre meuble, profonde , et un peu fraîche ; on trace des sillons de la profondeur de quatre à six pouces, et distans entre eux de huit à dix pou- ces ; ensuite, avec un gros plantoir, on fait des trous profonds de six à dix pou- ces , et à la dislance de six , huit ou dix pouces les uns des autres; à fur et à me- siu'e qu'on les fait, on y place une cros- sette , et on le remplit cfe terre. Chacune de ces espèces de Loulures ne doit avoir que trois ou quatre yeux hors du sol. Lorsque la ])lantalion est faite , on rem- plit avec du terreau , ou du fumier sans chaleur, une portion de la profon- deur des sillons , et on les arrose au be- soin. On multiplie de cette manière plu- sieurs espèces de vritex , de barcharis , de sambucus , de vignes, de platanes, de peupliers , de saules, el quelijuefois même des arbres résineux. Les individus obtenus de cette manière ne sont jamais aussi beaux , ni aussi vigoureux que ceux acquis par la voie des semis ; mais, quand il s'agit d'arbustes et de petits arbres ([ui ne sont pas deslinés à fornicr des lignes, cela est peu imnorlant. (Tu) CURÉE. {Voyez l'article A'énkrie.) CYTISUS DF.S ANCIENS, (^Cytise de Pline, Cytise de l'irgilc.) Voy. LLZEu.^E EU ARDRE. ( T. ) M mm 458 D É G Dagues, daguet, daguer, ( l^iiiierit. ) Les dagues sont la première léle du cerl', du daim et du chevreuil. Ou appelle daguet l'animal qui porte les da- gues ; et Ton dit (pi'un ceri dague uiic Biche lorsqu'il la couvre (S.) DÉFAUT, {Vénerie^ C'est l'instant où les chiens courans cessent de chas- ser, parce qu'ils ont perilu la voie du l!aninial qu'ils poursuivoient ; c'est ce o^QXowdc^^ûXe tomber en défaut. Quand les chiens ont relrouve la voie et relan- cent l'animal , l'on dit qu'ils reléirent le défaut. (S.) DÉGÉNÉRATION,DÉGRADATION, {flygiène vétérinaire , Haras.) La dé- géuëraliou des auimaaxest l'effacement, ou du moins la diminution des formes avantageuses propres aux pères et aux mères dont ils sont issus. Cha([ue race porte des modes parti- culiers de conformation. ( f^oy. Races, Amélioration. ) Pour éviter la dégénéi'ûtion des pro- ductions métisses , qui ne manqueroit pas d'arriver , siu'-tout dans une suite pro- longée de descendans, il faut cpie le mâle soit toujours d'une race plus distinguée que la femelle , ou même qu'il soit de la race par excellence. Or, cette race, pour l'espèce du mouton , est la race niér mos , et la race arabe, relativement à l'espèce du cheval. Il y a une autre altéiation des formes, qui n'est point une dégénéralion , mais plutôt une dégradation, el qui vient seu- lement des mauvaises circonstances dans lesquelles le sujet a été mis ))cndant sou développement. Ces circonstances sont le D E G 6«1, les alimens, les logemens, les travaux peu favorables ou contraires. Les sujets qu'on élève sur des terrains humides, qu'on nourrit d'herbes aqueu- ses el abondantes, (pioifjue issire de |»ères et mères de bonne race , acquièrent un développement plus étendu, une aug- mentation de taille, présentent une char- pente vokunineuse, des formes plus em- pâtées, bien différentes de la fermeté, de la délicatesse qu'on remarque dans leurs ascendans. Quelques amateurs de chevaux , qui ont écrit svir les haras , regardent Taug- menlation de la taille comme un succès très -désirable , et comme une légénéra- tion , loin de se douter qu'elle ne soit qu'une dégradation. Si l'on n'eût désiré, dans les productions, que du volume, des os , sur-tout des chairs et de la graisse , on auroit lieu effectivement de se léliciter de l'agrandissement des individus; mais la preuve de la dégradation se lire de l'essai même des annnaux : les formes et les qualités des pères et mères n'y sont presque plus reconnoissables ; on regrette sur-tout en eux l'énergie , la souplesse, la docilité, la vitesse, en un mot, le moral, le caractère des ascendans, ou des pro- ductions de même race élevées sm* un sol sec, nourries d'herbes fines et rares, etc. Les descendans de ces individus dé- gradés reprendront par degrés la finesse et les qualités de leur race originelle , si on les place dans des circonstances avan- tageuses; mais ils reviendront pou à jx'U ù la taille qui est propre à leur souche. On voit par-là qu'il ne faut prétendi'e éleier la taille tpi avec bien du ménage- ment. ( Voyez RÉGÉ>ÉRAT10.N DES RACES.) (Ch. cl Fr.) D E L DÉLIVRE, ARRIÈRE-FAIX, (^/2^. t.omie i'élérinaire.^ Le délivre se com- ]iose de vaisseaux et de membranes qui éloient nécessaires au pelil sujet dans la malrice, cl qui doivent en sortir, n'étant })oinl des organes liahiliicls à la mère. Le petit sujet s'en débarrasse aussi eu naissant. Ces membranes sont Vamnios et le chorion. \ai placenta est aussi une es- pèce d'enveloppe dans la plupart des quadrupèdes ; dans la \acbc, d y a en outre un sac nomme allantuïde. Placenta, he placenta est comjiosé de vaisseaux nombreux (pii !>'im])lanlent cl s'abouchent dans l'épaisseur de la mem- brane interne de la malrice , sans conti- nuité cependant; mais à la manière d'une racine dans la terre , ou comme la sole de corne du cheval s'unit avec les vais- seaux qui la nourrissent. Dans la jument et dans la Irnic, les vaisseaux du placenta sont également répandus dans tous les points qui répon- -dent à la matrice. Us so!il seiilen>ent jjIus gros eu qneltpics endroits ; eU'on observe assez, clairement que leurs bouches ou oridGcs sont distribuées en quinconce. Dans la vache et dans la brebis , les vaisseaux du placenta sont groupés d'esj)acc en espace , où ils occupent une îsurfare grande environ connue la moitié de la main; les vaisseauxdc chaque divi- sion diminuent de nombre en se réunis- sant,et en lormanldes vaisseauxplus con- sidérabkps : on a donné à chacimc de ces divisions le nom de cotylédon. Les en- droits de la matrice où chaque cotylédon adhère Ibniicntdeséminciuesoblongucs qui,dnnsla brebis surtout, rcsf mi)lcnt à une tète de champignon ; ces émincnccs de la niali ice font saillie dans cet organe, même quelque temps aprèi le part : il laul se gartler de chrrchci à les extraire, comme Taisant partie du /-/rV/rrc. Elles s'affaissent au bout de quelque temps, DEL ^9 et leur endroit esUKeulemerit plus épais. ' Le/^/<2cl baigné de toutes parts. Dans la femelle du lapin , le placenta ?»I m m z 46o DES est peu étendu , et n'adhère , comme dans la rcnimc , f|u'à une petite portion de la matrice ; cliaque fœtus a son pla- centa , sou cliorion , et son aumios ; tandis que , dans la vacJie , la ])reLis et la jument, lorsqu'il^ a plusieurs fœtus , on ne trouve jamais qu'un placenta et Cju'un chorion qui renferment autant u'amuios qu'il y ade fœtus ; ce qui reud les monsLniosités doubles plus communes, ( elles le sont sur-tout dans la vache ) parce que les amnios se déchirant dans les premiers jours de la gestation , les Jœlus encore mucilagineux s'unissent et se confondent, La réun on n'est pas aussi complète, si les fœtus sont plus déveloj)- pés. Ou voit ainsi deux fœtus réunis par le dos , par la tète ; d'autres ne pré- sentent du second sujet qu'une branche de mâchoire, qu'une partie de jandje ou im pied, etc. On pourra reconnoître par cette des- cription si le délivre est sorti tout entier, ou bien l'œil et le tact distingueront ce qu'il en reste. Pour ce ([ui est d'extraire le délivre ou arrière - faix , quant aux accidens et aux soins après le part , P'oyez ACCOUCIIEMEJIENT , AVORTE.MENT, (Ch. et Fr.) DÉSINFECTION. Voy. Flmigation. DESSÈCHEMENS. (grands) Le des- sèchement des terres est une opération sèchement est complet: par le dessèchement , on ne cherche qu'à délivrer le terrain des eaux ejcté- rieiires (|u'il faut contenir , mais qu'il importe infiniment de ménager pour ses irrigations, (ployez Iiîrigation.j La première, la plus importante ques- tion , (uii se présente, dans lui projet de dessèchement, est celle-ci: Le dessèchement est-il utile ? Doit-il être total , ou ne comprendre qu'une partie du terrain? Entin, est-il de l'intérêt du proprié- taire de faire un demi-dessèchement, ou de dessécher complètement? il ne s'agit ici que des dessèchemens d'une grande étendue, et non de ceux de quelques ares de terre. Ceux-ci n'ont pas été oubliés par l'auteur du Cours d'Agriculture; il en trace le mécanisme et It's premiers travaux d'une manière assez claire. 11 ne faut d'ailleurs qu'ap- pliquer les mêmes principes : qui j)eut le plus, peut le moins. Première Question. Le dessèchement qu'on veut faire est-il utile ou dange- reux? Il ne faut pas plus tout dessécher, qu'il ne faut tout défricher. 11 faut bien voir et observer la nature , et consulter ses intérêts et les nôtres. Parmi nos erreius en écononiie poli- tique, il ue faut jamais oublier la fa- meuse loi du I4 frimaire an 2, qui or- donnakdessèchementdcs lacs et étangs, pour les rendre à la culture; (elle tut heureusement rapportée le i3 messidor an 3.) Les sources , les ruisseaux , dis- parui eut , les puits et fontaines tarirent dans un va^te horizon , et , pour rendre le sol français plus Jcjtile, on lui eût donné l'aridité des sables du désert. Le- çon utile qu'il lie faut pas oublier. Il faut encore considérer si le terrain qu'on veut dessécher n'est pas un réser- voir d'eau qui de>iendra, un jouj-, utile au point de partage nécessaire pour la DES nai'lgnii'on întérleuic. Celle navigation esl , pour ragriculliirc comme pour le commerce, d'un tel intérêt, que tous les auties doivent lui céder ; et c'est pour cela même que nul dessèclienicnl ne doit être entrepris (dans riulcrieiu- des dé- partemens) sans l'infervention de la ])ar- tie publique, siius le concours de l'admi- nistration. Quant aux terres inondées près les côles de la mer, il n'y a jamais de danger à en opérer le dessècliemeni., leurs eaux quis'écoulent àla mer ne |Jeuvent remon- ter, et sont inutiles aux terrains supé- rieurs (jui doivent cependant loujoius être prévenus des dessècliemens qu'on jnopose de- faire. ( Voyez DESsicciir.- WENT, ( Société de) , Statut 2.) Deuxième Qlestio>. Le dessèchement doit-il être entier, ou ne com])rendreque partie du terrain? C'est ici qu'il iuul une grande cormoissance du sol cl l'habi- tude de CCS sortes de travaux. Celui (jui ne l'a pas doit consulter avant de rien entre])reni[re. Les cas varient àl'iuilni, suivant les dispositions locales. Je ne jmis indiquer ici que les principales considéraiions. i". J'admets d'abord le cas oii la pailie publicpie jnge que le dépôt des eaux est nécessaire à la navigation , aux irriga- tions , etc. ; on peut alors , sans en diminuer le volume, en limiter l'éten- due ; on peut faire lu part aux eaux , les resscirer par des chaussées ou digues, convertir un marais infect, partie en ])rairies fertiles , partie en étangs pois- sonneux. Ce travail est digne de l'indus- Irie humaine , et toujours possible. 2 '. .Supj)osons maintenant que la jtar- lie pnblu|ue ( l'administration ) n'eût ]ioint d'niléièl à opposer à un dessèche- ment , il faut encore examiner s'il est de l'inlérél du propriétaire qu'il soit ciilier ou pijrliel. Eu cKct , le plus grand avantage d'un dcsbèehenieul esl de ménager les eaui. , DES 461 de manière à ce que le terrain puisse toujours être desséché ou arrosé à vo- lonté. El , pour cela , quand on ne peut prendre des eaux extérieures , il faut s'en réserver sur son propre domaine ; car les marais inondés sont des dépôts vaseux ou toui lieux faits par les eaux; ils reposent toujouis sur un Ibnd de glaise , d'argile ou de tourbe, sans quoi les eaux iiltreroient et (hspnroîtroieut. Or, ces fonds argileux et vaseux redou- tent la sécheresse; ils se fend(;nt en lon- gues crevasses , tout se dessèche , tout brûle à leur surface; les bestiaux mêmes craigtienl d'y poser le pied, et ne les par- couient j)as sans dangei'.Il est donc bien important de se ménager des niovens d'uiigalion , dût- on sacrilier une partie du terrain, pour faire un grand dépôt ou réservoir d'eau. C'est un conseil que je ne crains point de donner aux pro- j)riélaires, et dont ils ne se repentiront jamais. Il est d'autres circonstances où il faut sacrifier une partie du terrain , j^our iissurer les travaux d'un dessèche- ment. On le verra à l'article des travaux fu'cessalres aux dessèc/iernens. '• Troisième Question. Faut- il opérer mi dessèchement entier ou un demi-Jes- sechement? Ici, rintérêl seul du propri('laire ou entrepreneur doit être consulté. Il faut calculer la dépense et le produit; il faut sur-lout considérer 1ent en aboiulance; on les coulienl par des perches saisies elles-nièiiies pai- des croehets de bois eiii'oneés dans la terre. I/eau glisse sur les roseaux , monte , deseend, sans en- dommai>er les levées. On laisse ainsi ces di.'^ues .^oits enveloppe , si j'ose ainsi parler, pendant tout 1 uiver. Les roseaux, les jîiautes, pourrissent, tonnent du ter- reau , et , au printemps , on voit avec etonuemont succédera ce lit de roseaux secs et jannàires de beaux gazons, une belle verdure. Il est bon de répéter celte opération pendant plusieurs années. Elle n'est pas dispendieuse, les mai-ais mouillés étant toujours pleins de ces roseaux. Coupes transversales. Souvent les eaux extérieures rjui menacent les di- gues tombent par torrcns des monta- gnes. Alors plusieui's coupes transversa- les, ou fossés parallèles arrêtent, brisent l'impétuosité du torrent. Cliaussées parallèles aux, clignes ou levées. Plus souvent, dans les plaines, les eaux s'étendent sur une large plage , un lac , un étang , vin fleuve. Poussées par les vents , elles roulent de longues lames cpii , accélérées dans leurs cours, renversent, surmontent tousles obstacles. Il faut élever des chaussées parallèles à la première , qui brisent le Ilot et garan- tissent la levée pruicipale. Mojens employés pour les digues de laDiirance. Je ne dois point omettre lin moven pratiqué dans la ci-devant Provence, pour contenir les eaux de la Durance, auxquelles on n'a à opposer que des digues faites avec un leirain sa- blonneux et mouvant, mais tpii contient cependant quelques terres végétales. On plante siu' ces chaussées un rang d'arbres aquatiques, frênes, bouleaux (;t autres. A trois ans, un coup de hache DES coupe à moitié é(aisscur, et \x trois pieds de terre, la tige même de l'arbrisseau. Il se renvex'se, et sa tète tomhe au dessous du pied et des racines. Bientôt la cica- trice se forme, mais l'arbre ne se relève pas. Les branches opposent toujours une molle résistance à l'action des eaux qui tiennent y déposer le limon qu'elle* cliarroient , les branches enfouies de- viennent des racines , et poussent de nouveaux jets. Les années suivantes, un nouveau rang d'arbres est planté, et le lleuve vaincu est forcé d'encLaîner lui- même ses projires eaux. C'est ainsi que le folble roseau résiste à la tempête , tandis que le chêne est abattu. Rien n'est impossible à l'indus- trie de l'honnne secondé par le travail. Passons maintenant à l'art même de construu-e les digues. Construction des dignes. Les digues ou chaussées, comine un mur de cir- convallation, doivent contenir l'ennemi ( les eaïuv extérieures. ) Il fautconnoître la force de cet ennemi, calculer le volume des eaux, la rapidité de leur cours, la direction des vents «piî peuvent ajouter à leur choc, adn de leur opposer des movcns suflisans de défense, par la hauteur et la force des digues. Avant d'aller plus loin , définissons les niots que nous employons, afin d'é- viter toute confusion dans les idées. Une digue, chaussée ou levée a tou- jours la tonne d'un cône tronqué. Sa base s'apjiclle pied, empâtement , soa sommet s'appelle la couronne, ses côtés sont les Jlancs , le fossé extérieur d'où, l'on a tiré la terre, s'appelle la ceinture. S'il y a un second fosse en dedans, c!est la contre-ceinture. La lisière des terraias qui borde les canaux, les ceintiu-es, con- tre-ceintures, sont appelées //vz«cj bords, C(!s noms sont consacrés à la chose qu'ils désignent , et je les préfère à ceux de both contr^-bot}i,i^\\ nous viennent des Hollandais, DES nollandais , cl que chacun enteml à sa manière. Quand on élève une digue, il faut non senlenienl calculer la force , le volume des eaux, mais encore la nature du ter- rain qu'on j)eut employer. Si la terre cslforfc, argilense , il faut moins donner iVenipatemcnt , de base aux dignes ou levées , moins de largeur à la couronne , moins de lalus à ses flancs. Si l'on m;mie des terres légères cl cal- caires , mélangées de détritus de végé- taux, il faut alors tracer de larges chaus- sées, donner peu de pente aux talus des flancs y a(iu de prévenir les él)oulemens. Ce seroit une erreur de vouloir appli- quer ici les règles ordinaires du calcul. 11 ne s'agit point d'un renqiprt , d'un mm- de forlincation, où l'on emploie la pieri'c, la brique à volonté. Tous n'avez ni le choix des moyens, ni celui des ma- tériaux. Vous ne pouvez pas taire la loi, il faut la recevoir, il faut capituler avec la nature; voilà la seule règle qu'où peut prescrire. La force des digues ou chaussées doit être en raison composée du 'vo- lume des eaux , de leur rapidité , du plus ou moins de force et de ténacité des terres (pii servent à les contenir. J'ai donc d'I , avec raison, qu'il falloit, pour faire lui grand dessècliement , un coup d'crJI exercé, une grande connois- çanee du terrain. Ici , le plus habile iuf^é- nieur seroit en défaut. Il faut consulter J'jiabilant du pays, celui qui, connue l'arbie des forets , a pris racine sur le sol , cl le coiuîoil par ///.fA<'//c^.Ce[)endaut les feuilles profondes révèlent prescjue toujours la qualité des leries des cou- ches inférieures qu'on a à employer. Mais, en princijie général, on ne peut trop donner de largeur aux chaussées ou digues. Il vaut mieux que les ceintures et Tome XI. DES 4Ru contre-ceintures soient larges que pro- fondes. Il faut se ménager au moins trente pieds de francs bords le long des cein- tures et contre-ceintures , afin de trouver toujours la terre nécessaire pour charger et rechausser les levées. La dépense est plus forte, sans doute, mais les produits sont assui-és, si l'ou piaule en bois les digues , les francs bords même. Tous les bois blancs y viennent avec une iucoucevable rapidité, et il n'y a pas de revenu plus certain et plus grand. Cependant il faut bien se garder d'y laisser venir les arbres eu haute futaie; .'igilés par les vents, cet immense levier soulève, ébranle les levées. Il faut couper la tige des arbres à deux luèties, ( six ou huit pieds ) les planter pai* langs, cl on en lelirc, tous les quatre à cinq ans, d'excellent fagotage. Jamais capital ne fut placé sur la terra à si fort intérêt. Ce seroit donc une bien fausse éco- nomie que de ménager le terrain pour les digues ou chaussées , et de s'exposer à nuinquei- le dessèchement. Les eaux sont un ennemi contre lequel il faut tou- jours être en garde. Si on lui permet \\ plus légère invasion, il s'étend avec rapi- dité. Jamais donc le principiis obsta , la ])révoyance ne fut plus nécessaire, et c'est pour cela même que je ne puis tx-op recommander d'avoir t>* ijours, sur la tète des digues, des dépots de terre argi- leuse , qu'on puisse porter, à volonté, dans les ci-ues d'eau. Souvent qucleau , et se balancent au dedans et au dehors, il est alors facile de fenner la coupe i), fiarce <\n\\ n'y a plu» de courant. On la jo'iche le [ilus tôt possible , pui> on ouvre les bondes ou vannes des canaux de des- sèchement, ( Voyez ci-après) et on vide les eaux ir-'érieures. J'ai vu des blés res- ter vuigt-qualre jours sous l'eau , et en sortir sans aucun dommage, pour vu toute- fois qu'il n'y ait pas de grands veuls, car alors la vague déracine les blés. Je ci'ois avoir réuni ,^ dans ce premier article, tout ce qui concerne les travaux utiles pour contenir les eaux extérieu- res , et repousser l'enuenu au dehors. Passons aux travaux nécessaires, propres à vider les eaux intérieures , et pouvoir cultiver le terrain desséché. CHAPITRE II. Canaux intérieurs. C'est ici que le travail doit venir au secours de la na- ture; mais il faut toujours qu'une grande connoissance du sol éclaire le premier. En traçant un canal intérieur de des- sèchement, vous avez trois choses à con- sidérer : le niveau des parties les plus basses du terrain , la nature du sol , le volume des eaux à écouler. Il est hors de doute qu'il faut que le canal destiné à écouler les eaux puisse les contenir , et qu'il puisse recevoir tou- tes celles que lui portent les canaux ou conduits subsidiaires qui dessèchent le terrain. Si les veines du corps humain sont d'un trop petit diamètre poiu- con- tenu- le sang , ou en diminue le volume par une saignée ; sans cela, il y auroit pléthore ou apoplexie. On ne peut pas diminuer à volonté le volume des eaux. ( 1 ) On peut chasser des pilotis , des pieux (jiii soutienncat les »acs , les claies , les bois île tr.iTcrs, etc. D F, S il faut donc y proportionner les cananit destines à les recevoir ; mais, comme il V a impossibiliU; de connoîtie matltéma- tiqucmcnt le volume d'eau dans un des- sèchement, la prudente demande (et je ne puis trop insibler sim- cette niesme) qu'en creusant lec canaux on se reserve toujours les moyens de les clari^ir ; et, pour ce, il faut laisser un espace ou franc bord, entre les bords mêmes du canal et les déblais on terres qu'on en lire pour les creuser. Quand celte opéra- tion se fait au moment lucnie où l'on creuse le canal, elle est facile. Deux Ira- ■vaillcurs, places sur les bords, reçoivent les terres, et, avec la pelle, les jettent à dix pas du canal où d'autres les ter- rassent. Ainsi tonte la dépense consiste dans quelques journées de travailleurs ; mais, lorsqu'on a négligé cette mesure, lorsqu'une fausse économie de terrain l'a repoussée , et qu'il faut élargir un canal, alors les dépenses devietnient im- menses, quelquefois les travaux impossi- bles, et l'on éprouve une venté certaine «n agriculture : c'est (|ue rien n'est plus l'uiueux que les demi-moyens et les faus- ses économies ; ajoutez encore que lors- qu'on a négligé de laisser des francs bords , et qu'il faut creuser les canaux , il faut alors porter les dél)lais à une grande baulein- pour atteindre la tétc des je/s , ce qui ne se fait que par des moyens très-dispendieus. J\atnre du sol. Je ne ponrrois que répéter ici ce que j'ai dit à cet égard pour les levées ou chaussées; il faut, pour prévenir les éboulemens, parfaite- ment connoître la nature du terrain que l'on travaille, et ménager les pentes ou talus des terres. Venons au dessèche- ment des parties basses. Tiivcar/. des parties les plus basses du terrain. Voici, de toutes les opérations d'un dessèchement, la plus dillicile et la plus coiiip]i(piée ; avant de l'ealre- preudie , il faut bien conuoiUc , DES 4(i7 l". Le niveau com] a 'al if des parties les plus b asses et les plus élevées du sol ; 2". La pente qu'on peut donner au canal général , pour rendre les eaux au bassin naturel destiné à les- recevoir. De l'examen de ces données, dépend la solution de la question suivante : Peut-on opérer le dessèchement com- plet, sans employer des ouvrages d'art? Faut-il , au contraire, avoir recours i des machines, ou à des écluses ? En effet , si dans un terrain à dessé- cher il se trouve des parties fort au des- sous du niveau général , il est évident que , pour en recueillir les eaux , il fau- droit donner une telle pente aux canaux , qu'aloi's ils ne pouri'oienl plus conduire les eaux dans le bassin naturel , étang , mer, lleuve ou rivière. 11 n'y a alors que deux partis à prca- di"e , ou de resserrer, par des chaussées, les ])arlies inondées, et d'en faire des étangs, ou de les changer en prairies. Si vous en faites des étangs , l'art n'est plus nécessaire que pour en contenir les eaux par des digues. Si vous les changez en prairies , il faut alors employer le jwlder iiollandais , le simple chapelet ou bélier hydraulique , pour élever les eaux dans un canal ou aqueduc qui les rendra au canal général. J'avoue que je connois peu de terrains en France qui méritent cette dépense ; mais il importe toujours de contenir, de resserrer les eaux , tant pour la salubrité de l'air , que pour avoir au moins des étangs poissonneux. Quanl au ])arli à préférer , il faut consulter l'nitérèt per- sonnel ; c'est un guide à qui il ne 'l^it pas cependant accorder \\m confiance sans ré erve. Souvcit il nous égare en Toidant nous servir ., il nous porte ou à l'excès de la crainte i;ui enipêche d'en- trejnendre , ou aux cspéranct» ch'unéri- qucs qui font tout oser. Les venles à donner au v canaux de. dcssèchcnicnL, La peulc même du 1er- ÎS' n u i 468 DES rajn que parcourt le canal doit être la première donnée du problème. Ces pentes sont , ou trop rapides, ou trop lentes, ou nulles, ou inégales. Pentes Lrôjj rapides. Les peutes sont- elles trop rapides ? il suflil quelquefois de contourner le canal , de le taire cir- culer ; alors la pente se prolonge sur tto plus grand développemenl, el devient peu sensible. Ce moyen supplée souvent aux éclu- ses , aux déversoirs , aux cliavissées mo- biles qu'on ne construit et qu'on n'en- tretient sur-tout qu'à grands trais ; il est encore très-uti e pour aller chercher les eaux des parties les plus basses ; uu sim- ple chapelet suffit alors pour les déverser dans le canal général, et le chapelet lui- même est mis eu action par le cours des eaux. C'est uu préjugé de croire qu'il faut que les canaux généraux d'un dessèche- meul soient toujours en ligne directe^ par-là, on manque un dessèchement, ou on ne l'opère qu'avec des machines dis- pendieuses. Je viens de présenter deux hypothèses où il est évident qu'on doit préférer des canaux J//^//e^/.r/ il eu est uue troisième qu'il ne faut pas omettre. Il arrive assez son vent qu'après un des- sèchement fait le fond de terre se trouve ardent , sablonneux ou trop compacte ; alors le sol , livré aux chaleurs de l'été, se fend en longues crevasses; tout se des- sc'che, tout jaunit, tout brûle à sa sur- l'ace. Si, dans un tel terrain, vous eussiez a4ippté les canaux sinueux, ralenti le COTus des eaux , multiplié leur surface , augmenté les bienfaisantes rosées des brouillards du matin ; alors, dis-je , vous eussiez porté ])ar-tout la fraîcheur el la vie, vos prairies et vos blés seroienl tou- jours verts, et vous ne vcrri;'/. plus \os bestiaux maigres et dessé> Lés , n'oser n puycr le pied sur \\\\ sol brûlant q "voudroienLlùir pour jamais. r np :iu'iJs DES Pente^ trop lentes. Les pentes sont- elles trop lentes ? souvent il sutïit de ra- lentir monientanément le cours même de l'eau par des écluses à poutrelles ou des chaussées mobiles ; les eaux s'élè- vent aloi"S, deviennent plus rapides, et font, sm- les parties inférieures, l'effet d'une écluse de cliasse. ( T'^oy. ci-après.) Il est inutile de dire qu'alors les ca- naux les plus directs sont toujours à pré- férer. Pr.NTEs Nt'LLES OU ip.REGCLiFiRns. Dé- faut (le pentes. Je dois observer que les peutes nulles ou irrégulières n'exis- tent presque jamais à dessécher; ce sont presque toujours de grands bassins que les eaux mêmes ont nivelés, et la bientàisante nature a placé auprès d'eux des bassins inférieurs et naturels; il n'y a donc d'obs- tacles à vaincre que pour le canal quidoit communiquer d'un bassin à l'autre. La majeure partie des terrains inon- dés en France le sont par des lacs ou des rivières qui s'evtrai'asent, si j'ose ainsi parler ^ et se répandent sur des ter- rains qui sont au dessous de leurs eaux enllées par les pluies ou ])ar les torrens. Alors il suffit d'élever le long des bords du llcuvc uue chaussée parallèle , pour contenir ses eaux, et de creuser un canal intérieur également parallèle au tleuve, et qui va à uu ou deux myriamètres lui porter ces mêmes eaux qu'il refusoit de contenir dans la partie supérieure de son cours. C'est ainsi que le génie del'homiue sait quelquefois moditier , à son avan- tage , les lois mêmes de la uature qui ne devient rebelle cjue lorsqu'on veut lui en imposer et s'opposer à ses immuables décrets. Je pourrois ici multiplier les exem- ples ; mais je ne décrirai jamais tous les cas particuliers. Qiii pourroit croire , si l'expérience ne l'eût prouvé , qu'il suflit quelquefois de creuser des puisoids daus DES un tciTain qtic l'on veut dessécher , de percer le lit de terre que coutcuoieut les eaux supérieures? Alors elles se per- dent flans un l»ane de ])ierre ou de saldc; ellesdispai'oisseTilcl vont eniler ces sour- ces fécondes qui jjorlent ailleurs la fer- tilité et la vie. Canaux secondaires , ou saif^nàcs. Je ne dois point terminer ce clifrpiire, sans parler des canaux secondanes, qui, comme autant de rainilîcations , vont porter les eaux aux canaux généraux de dessèchement. Comme ou pent augmenter , réduire le nombre, ou changer le cours de ces canaux secondaires , leur construction est bien moins importante que celle des canaux principaux ; on peut, pour ainsi dire, les essayer a^ant de les adopter déjinuivemcnt ; je nie bornerai doue ici à quelques observations générales. I '. Il importe de construire à l'embou- chure de chacun de ces canaux des cla- pets très-peu dispendieux , mais qui ser- vent à retenir les eaux dans telle ou telle partie , tandis qu'il faut les faire écouler dans une autre : sans celte précaution , il ariive souvent que telle partie d'un dessèchement est mondée, tandis que telle autre est frappée de sécheresse. 11 nefautdonc pas négliger un moyen aussi simple de se rendre muitre du cours des eaux. 2°. Il est un usage connu en Angle- terre et rcconnnandé par Rozier , c est celui de combler les tossés secondaires ou rigoles avec de grosses pierres , (quand la nature en offre ) et de les couvrir de quinze à seize pomes de terre franche. Alors il n'y a pas de perle de terrain , et les eaux s'écoulent par des conduits se- crets. Je suis loin de blAmer cet usage ; mais n'est- ce pas le cas de dire ici (|u'il n'y apas dérègle sans exception, et que celle- ci en souffre beaucoup ? i". Eu conJjlaul les fossés secondaires, DES ^Cr^ TOUS pcrdc'c l'avantage précieui de pou- voir contenir les bestiauK , et de les em- pêcher de vaguer et de fouler avec Içurs pieds plus d'herbe ([u'ils n'eu mangent; vous éloignez d'eux les moyens de se dé- saltérer. 2". Daus les teirains brîdans , ( et il j en a beaucoup de ce genre dans les desr sèchemens ) vous renoncez à l'avantage inestimable de ces vapeurs qui s'élèvent de la surface des eaux et qui se répan- dent en fei'liles rosées sur un sol aride; cet effet , natiuel dans un pavs de nion- tagnes , n'existe pas dans les plaines : c'est donc cnicore ici à l'art à aider la na- ture. 3'. Vous renoncez enfin à ces plants d'arbres aquatiques qui bordent les ca- naux , en contiennent les terres , attirent la rosée et la fraîchein- , et décomposent l'air méphitique et pestilentiel. Ainsi donc, par-tout où il faut purger l'air et le rendre salubre , par-tout où il importe de conserver , de porter la fraî- cheur sur Un sol trop brûlant , par-tout où il faut préférer l^'s prairies aux terres emblavées, nous ne devons pas renoncer à nos antiques usages , de laisser nos ca- naux secondaires découverts, et nous ne devons adojUcr la méthode anglaise que dans les terres assez arrosées , ou desti- nées à être emblavées; il ne faut donc pas quelamaniede l'imitation nous porte trop loin. I^ous devons , en économie rurale , imiter les Romains , cpii n'adop- loient des autres peuples que les cou- tumes et les armes qui pouvoient conve- nir à leurs mœurs ou à leur politi(pie. Je ne tenuinerai point ce (juiconcerue les canaux dedc^sèchement , sans reoser et enlever ces poutrelles une à une par le moyen d'un crochet de fer ; une simple corde ou chaîne les re- tient jiaruubout, et le courant les chasse et va les ranger sur les bords du canal. Veut -on les reposer? ou les tire par le bout non fixé ; on les glisse dans les coulisses une à une On peut les y fixer par un coin , pour que l'eau ne les en- lève pas ; on les jnanie aisément , parce que, par le moven de la eulée en bois , elles n'ont jamais une grande longueur. Rien de plus simple qtie cette machine. Voici ses elTels. Si l'on veut laisser courir l'eau supé- rieure , on enlève une , deux , trois pou- trelles. Veul-on la ralentir? ou repose la poutrelle ; l'arrêter entièrement ? on les replace toutes; et, comme elles se pré- eeuleat l'une siu- l'autre , que l'eau fait DES gonfler le bois , il en résulte une vanne totale qui laisse échapper très-peu d'eau. 1 els sont les conseils que je puis don- ner aux propriétaires des marais inon- dés ou fatigues par les eaux. J'ose croire qu'en les s#ivaut ils tireront un parti avantageux de propriétés qui ne leur of- frent aujourd'liui que des dangers pour leur existence et celle de leiu-s voisins. Je n'ai décrit que des travaux et des opé- rations dont j'ai une longue expérience, et que j'ai moi-même pratiqués. A l'article Marais, (culture des, ) j'indiquerai celle qui est la plus convenable aux diflerens genres de terrains plus ou moins tenaces et argileux. On a dû voir que les travaux d'un des- sèchement exigent quelques effort':, quel- ques dépenses , ils offrent aussi un grand intérêt; c'est une véritable conquête faite f)ar le génie de l'homme sur la terre et es eaux en même temps. Rien n'est plus intéressant que l'aspect d'un dessèchement bien entrepris. Dans un corps humain bien constitué, le volume des vaisseaux est toujours pro- pnrlionné à la masse du sang ; il circule avec facilité dans les veines , les arlères, et va du cœur aux extrémités , des extré- mités aux poumons; nulle pléthore, nul engorgement , toute la machine est ani- mée , tout agit , tout se meut , tout res- pire la vie. Voilà l'image d'un dessèche- ment bien entrepris. Un corps cacochime et souffrant, où. les fluides circulent à ])cinc , dont les mouvcmens s'exécutent lentement , pé- niblenieut,où tout annonce la souffrance de l'individu el le délabrement de la ma- chine, nous donne l'idée iVun dessèche- nient mal couçii , mal exécuté. Société de DEssÈcnEME>s. Règlemens et statuts nccessaires pour les associa- tions de dcssèc/icmens. Les grandes entreprises de dessèchement ne peu- vent être faites que par une réunion de D r: s de propriétaires oud'aclionnaires, parce qu'elles exi^ciil de loils capitaux. Le dessècliemeul fait, il iaul reulrete- nir, caries eaux sont lia ennemi contre lequel il faut toujours èlre en garde. Quand ou lui permet laplus /jc^z/e inva- sion, il est bientôt uiailre du terrain. Il résulte de ces faits, que , i". Si l'acte d'association n'est pas bien et clairement rédigé, la division se met parmi les actionnaires ; on plaide , on perd du lcnq)s, et c'en est lait de l'en- trcjirisc. Ces exemples ne sont que trop multipliés sur tout le sol français. 2". L'entreprise et les travaux effec- tués , il faut des ageus pour les entrete- nir, il faut continuer VacLc de société. Les premiers dessécheurs vendent ou meurent. Leurs successeurs n'ont ni les mêmes vues, ni les mêmes lumières; ils ont <.4-u jouir sans ])eifie , sans frais , et acquérir un bénéfice simple. 11 en est autrement : il faut des contributions an- nuelles , il faut des travaux sans cesse renaissans ; il faut des règlemens , des statuts, qui déterminent les droits de la société sur les actionnaires , ceux ties actionnaires vis-à-vis de la société; enfin, les droits des actionnaires entr'cujc, la compétence, les pouvoirs des syndics, directeurs et maîtres des digues, com- jnissaires , etc. , etc. En vain j'aurois tracé les moyens les plus assurés de faire un dessèchement , si les opérations étoiuntcontrariéespar le cAoc des l'o/ontésel des intérêts, quJ s'op- posent plus souvent aux dessèdiemens que les eaux mêmes cpii les inondent, 11 s'agit ic; de plus de la centième ])ar- tie du terriloire Iranca-s, qui rcpi'esenle la surface d'un grand dépaiiement, et sùicmcnl d'un des plus fertiles. On ne sera donc ])oinl étonné de trou- ver, dans \\\\ ouvrage agricole, un projet «le règlement (pii inicresse si essentielle- ment l'agriculture fiancaise. D'ailleurs , j'ai clierclié, dans les différens articles Tome XI. DES 473 sur les dessèchemens , insérés dans ce Supplément, à donner un traité complet sur cette partie. INIon travail seroit inutile , si , après avoir indiqué aux agriculteurslesmoyens d'o])érer de grands ilessèchemens, )c ne leur donnois celui de les conserver et d'en jouir utilement pour eux et pour l'Etat. Je sais que je ne dois point toucliei' ici à la partie administrative cl judi- ciaire ; elle appartient an gouvernement seid qui saura bien en tracer les règles dans le Code rural, ou plutôt dans un code particidier siu- le régime et l'adiui- nislration des eaux. Ce grand travail est fait dans les belles ordonnance-: que la sagesse de Sully et le génie de Henri IV ont dictées .'« eux et à leurs successeurs, en 1607, iGio, iGi3, 1G41, 16-1.3, 1646, 16^4; Dans redit du roi pour la construc- tion du canal de Languedoc, de 1G44; Enfin , dans l'ordonnance 3cs oaux et forêts, de 1667. Puisse un code général de l'adminis- tration des caiix , nous retracer bientôt les dispositions de ces belles ordonnan- ces dont l'esprit est trop méconnu ! II semble qu'on ait oublié que la naviga- tion intérieure, les dessèchemens, les irrigations , les usines , demandent un Mstème d'administration tout particu- lier. L'eau a l'utilité , mais aussi la rajil- dité do la llanune; ses i-avaçcsne sont pas moins funestes que ceux d'un incendie. On ne peut donc suivre ici la forme de la justice ordinaire ou de la police rurale. ISlais je sens que je dois nrarrèlcr. Il est des vérités, fortement senties, qui échappent connue malgré nous. Ren- trons dans notre sujet , les règlcmens nécessaires à l'administration d'un de»- sèdiement. .\CTE n'ASSOCl ATI ON. Droits do la socitjté etdesdesséclieurs. Les propriétaires d'un dessèchement foi- O o o 474 DES meut un corps de société , rcprésenlc par des syndics ou agens soumis aux lois et rèijlemens généraux sur les dcssè hc- mens, et aux statuts et icj^lenicus fiu'ils se prescrivent, après qu'ils oui élc dù- nienl lioniologués. Le premier acte de l'association doit être sans doute vis-à-vis flu gouverne- ment, pour obtenir son autorisation et jouir des privilèges accordés aux dessé- clieurs. Le second , de ré^'ler ses droits vis- a-vis de ses voi: ins , pour ne pas être inqUiété par la suite, il faut donc qu'ils déclarent devant le préfel , s'ils calcn- denl être couijnis ou non dans l'eulre- prise générale S'ils s'y refusent, ils ne perdent pas le droit lie se dessécher un joui-; Tuais ils ne le peuvent jikis qu'en iu.leiuni.saut , à dired'cxperls,ou eu aciietanlles terrains nécessaires pour creuser des canaux , élever des digues , etc. S'ils usent des travaux faits d'un des- sècbement voisin , ( de son consente- ment) il faut déici'niiner un niveau pour recours des eaux d'un marais à l'autre. Ou convenir que les vannes fermant à clef ne seront ouvertes que du consen- tement des directeurs ou syndics des deux sociétés. Si une redevance est établie , elle doit toujours être stipulée en blé froment de première qualité. Sans ces précautions préliminaires , naissent d'interminables procès qui rui- nent l'entreprise. Si l'on a besoin de passer sur le terrain d'autrui, pour conduire les eaux au bas- sin qui doit les recevoir, il faut, avant d'eul reprendre , traiter de gré à gré , ou recourir à la partie publique qui nomme des experts, etc. {T'oj ez le Code civil.) Les intérêts réglés vis-à-vis des étran- gers , il faut les détemiiner encore vis- à-vis clés sociétaires et propriétaires du terrain à dessécher. DES Si tous sont d'accord , il faut faire nn règlement généial «pii, une fois adopté, ne peut êlie changé ou moditlé que de l'avis des lro!s quaits des membres inté- ressés. S'il est des opposans, il faut leur offrir d'acheter leurs terrains, à dire d'experts, ou de le faire estimer dans Yétat tVinon- ilation , pour en recevoir la valeur en teiTains desséchés , estimés pai- des ex- perts. Le surplus du terrain reste à l'en- treprise. .S'ils s'y refusent , il faut recom'ir à l'administration qui, certes , alors, agira d'oltice. Passons à l'acte même d'association ; tracons-eu rapidement les clauses les plus importantes. Clauses les plus nécessaires de l'acte de société. Tous les associés doivent se soumettre , i". Aux hypothèques résultantes des inscriptions qui pourront être prises par ceux (jui prêteront des fonds aux action- naires;^ le directeur ou syndic doit être autorisé à bvpolhé(|uer spécialement ^ soit aux prêteurs de fonds , soit aux entrejneneurs d'ouvrages , d'après des devis arrêtés et signés avec les sociétés, leurs syiîdics ou direcleurs , autorisés par des délibérations eu forme. Le corps entier du dessèchement, contenant tant d'hecliues. Confrontant du levant à du couchant à Si le partage du terrain est effectué entre les sociétaires, il faut désigner dans l'inscription le nom de chaque pix)- priétaire, la quantité d'iiectai'es qu'il pos- sède , de manière f|ue l'hypothèque étant bien et clairement spécialisée, elle ne puisse porter sur les autres biens du sociétaire; mais aussi, de manière que celui-ci ne puisse disposer, aliéner, vendre , transmettre ce qu'il possède dans le dessèchement , qu'à la charge de rbvpolbèquc dont il est tcuu pour DES 8 1 part conlril)Utive (à tant par hectare) dans les fonds empruntés , et qu'il ne soit soumis à d'autre solidarité qu'à celle de ses co-associés, vis-à-vis des- quels il trouve une garantie dans l'hy- pothèque spéciale , à laquelle ils se sont soumis. L'ouhli de ces formalités a causé la ruine d'ini grand nomhre de familles de propriétaires , et d'entreprises de dessèchemens. 2". Chaque sociétaire doit se soumet- tre aux. délihéralions qui seront prises dans les assemblées générales , dont l'é- poque sera fixée, et auxquelles tous ceux cjui V auront droit seront convoqués , (jninze join-s d'avance, au domicile que tous doivent fixer dans l'étendue du déparlement où se lient l'assemblée. 3". Chacun doit se soumettre à payer h'S contributions qui seront établies , comme les contributions ])ubliqucs, et, à défaut de paiement , à être poursuivi par la même voie. 4". 11 faut régler la quotité d'hectares de terrain qui donne droit à délibérer dans les assemblées: autrement ^ par l'ef- fet des successions des ventes, etc., les subdivisions sont telles (ui'on ne s'en- tend plus, et que ceux qiu possèdent un ou deu.i: hectares , font la loi à celui qui en a mille. C'est la propriété , et non le proprié- taire , qu'il importe de représenter dans les associations de dessèchemens. La pro- priété ne peut être bien représentée que par ceux qui ont un intérêt réel à la sou- tenir. Ce principe, admis heureusement aujourd'hui dans louics les assemblées politiques pour la formation des corps électoraux et représentatifs , est d'autant plus nécessaire aux associations de des- sèchemens , qu'elles sont exposées à uu double danger. Si les assemblées cpii les rejirésentent sont trop nond)rcuscs , on ne j)eut plus discuter, ou uc s'cntcuJ plu» j ceux qui DES 475 ne possèdent que quelques arcs de terre ne veulent faire aucun sacrifice. Etant plus nombreux, lein* avis prédomine, les autres propriétaires se dégoûtent, renoncent à leurs entreprises, les travaux sont abandonnés. C'est d'après ces principes que plusieurs sociétés de dessèchemens ont adopté les règles suivantes , que l'on peut jnoposer à toutes les associations de ce genre, sauf les modifications qu'elles pcuventy faire, sans toutefois détruire le ])rincipe. i". Dans les marais au dessous de trois cents hectares , ne seront admis Ji délibérer et à voter que les dix plus forts propriétaires, possédant au moins dix hec- tares. 2". Dans les marais de trois cents à mille hectares , les quinze plus hauts co- tisés , possédant au moins vingl hectares. 3^. Dans les marais de mille à trois mille Iiectares , les vingt plus forts pro- priétaires, possédantau moins trente hec- tares. Au delà de trois mille licclares , ces assemblées ne pourront cire de plus de trente volans , pris parmi les plus grands pi'0]niétaires, possédant au nioins cin- quante hectares. 4°. Si , dans les dessèchemens dont il vient d'être parlé , il ne so trouve pas le nombre indiqué de propriétaires qui possèdent les quantités requises pour voter, plusieurs ])ro]iriélaires ])euvcnt se réiuiir pour former ce nombre, et nom- mer l'un d'eux pour les représenter. Ceux qui jiosséderoient plusieurs fois les quantités requises, ne peuvent avoir plui d'une voix. 5". Dans les associations composées de propriétaires de marais partie desséchés , partie demi-desséchés, on dont uneaulre partie seroit plusieurs mois sous les eaux, chacun doit être appelé à voler suivant l'intérêt qu'il a à l'association et aux tra- vaux comnuins. Cet inlérêl est toujours déterminé vax les contributions précé- Ooo :: 47ti DES demment payées ; de sorte que si les ma- rais demi - dessécliés n'ont payé que moitié du tei'rain desséclié, il faudra ]X)S- séder ou représpntcr le double des ter- rains dessécnés. Si les marais mouillés ne pfiient que le cinquième, le dixième par hectare des terrains desséchés , il faudra posséder cinq l'ois , dix lois plus d'hec- lares , ou les représenter. 6". Dans le cas des sociétés mixtex , dont il vient d'être parlé, il faut toujours Y appeler un tiers de propriétaires pos- sédant ou représentant les quantités pres- crites de teriains demi - desséchés ou moudiés. Ce nombre peut être ])ris en dehors du nombre de \otans accordé au dessèchement. Les assemblées dont il vient d'être ]>arlé ont toujours le droit d'appeler , dans leur sein , ceux des propriétaires dont les talens et les connoissances leur seroient utiles ; mais il faut , pour les y admettre , une délibération en forme de ceux qui ont le droit de voter. Je sais qu'il n'y a que les parties inté- ressées qui pourront supporter tous ces détails , mais c'est pour ces mêmes pro- p'iétaires que j'écris. Il faut arrêter que le terrain des ca- naux et de leurs jels , des levées, des ceintures et contre-ceintures, des francs bords de dix mèlres en largeui-, le long des jets des canaux généraux, ceintures , contre-oeinlures,sonl du doinainegénéral de la société, et ne pourront jamais être aliéaés ; qu'en conséquence, juste et préa- lable indemnité sera accordée aux pro- priétaires, quipouiront cependant jouir du terrain; mais à charge de laisser pren- dre toute la terre nécessaire pour les tra- Taux et l'entretien du dessèchement. Chacun doit encore se soumettre à fournir, par la suite, la terre nécessaire pour les travaux ;:éuéraux en cas de né- cessité , mais toujours d'après une in- dcmuilé réglée par des arbitres respecti- D E S vemenl nommés, et jiayée un tiers çn sus de l'estimation. \ oilà les objets les plus importans. En les observant , on préviendra les divi- sions, les procès, la ruine inévitable des entreprises. 11 est nnj)ossible d'entrer ici dans des détails, et de faire un code entier. Passons aux reglemens d'administra- tion intérieure, aux statuts de la société. Statuts ou règlernens pour les socié- taires^ etle régime à' administratiorLin- tt-rieure. Nous avons, dans ce genre , un modèle de reglemens auquel il uy a rien à ajouter que ce que nécessitent les évè- nemens stihséquens et les changemeus sm- venus dans les hommes, dans les cho- ses, dans l'administration pvdjlique. Ce sont les statuts faits pour les dessè- chcmens du Petit-Poitou, du ig octobre i()46, et les statuts pour les dessèche- mens des maiais du Poitou, homologués le i*^*^. août 1G54. Us fm-ent l'ouvrage des Siette , des Bradley, des ÎSoël Champenois, de ces Hollandais célèbres que SuUv appela en France dans le seizième siècle, qui y ap- portèrent leur sagesseavecleuiindustrie, et auxquels nous devons à peu près tout ce qui existe aujourd'hui de grands Ira- yaux dans l'Ouest et dans le -Midi. Ces statuts du Petit - Poitou étant de- venus extrêmement rares , je crois faù-e ime chose utile d'en retracer ici les prin- cipales dispositions , d'y ajouter celles qu'une assez longue expérience, et celles de quelques amis livrés à cette partie, y ont ajoutées. Ceux qui voudront de plus grantts détails . les trouveront dans mon Essai sur la législation et les reglemens nécessaires aux dessèclicmens à faire ou à conserver en France. (Paris, chez Madame Hu/^rd, an 10.) S'il existe un acic tV association avant l'entreprise , et (ju'il renferme les clau- ses de l'acte de société , ( insérées ci-des- sus ) il est inutile de les rappeler dans les statuts ou reglemens particidiers. Sil'acte D E S d'association n'existe pas , les ])ren\ières clauses des règlenieus doivent être celles relatives à rh\pothé([ne , à la (jnolilé d'hectares, pour avoir voix, déliberalive dans les assemblées , aux contributions ; à l'époque lixe de ces assemblées , à l'o- bligafiou de se soumettre à ces délibéra- tions homologuées par les préiéts , etc. {Voyez l'acte d'association ci-fle'.$ns) chaque associé doit élire domicile pour y recevoir les averlissemens,quinzejours d'avance , dans le déparlement où se tient l'asseniblée; elle peut seule changer le lieu de ses séances précédentes. Ou peut se faire représenter , mais non par des fermiers , les intérêts de l'usufruitier étant souvent contraires à à ceux du propriétaii-e. Chaque propriétaire doit s'ol)ligcr à insérer dans ses baux , l'obligation à tout fermier de se rendre avec ses gens de travail , charrettes et chexaux , au son du tocsin, ousur la réquisition ,^vzrecr/^, des directeurs , syndics ou maîtres de digues , à peine de cinquante francs d'a- mende par hectare; et ce , en cas de pé- lil immmcnt , et à charge d'indemnité par la société. Chacun doit s'obligera ne point bâtir, à ne point passer en charrette ou voi- lure sur les digues , sans une autori- sation , par écrit, du directeur, et en saisons convenables; A tenir ses fossés ou écours particu- liers en bon état ; à les récurer au moins tous les cinq ans ; A n'établir aucuns filets dorntans , gords, boucliaud>,quiretiudent les eaux; A ne déposer dans les canaux aucuns chanvres , lins , cuirs , ou autres objets qui peuve!il infecter tes eaux ; A pratiquer des abreuvoirs pour les bestiaux , alîu qu'ils ne fassent pas ébou- ler les levées ; A ne planter sur les digues aucuns arbres, dont la tige ne soit coupée à DES 5^77 deux mètres de haut au plus. ( Voyei Culture des Desseciieme>s ci-après.) Enfin , à ne rien faire contre l'intérêt général reconnu par la délibération des sociétés. IjCS règlemens doivent encore porter le nombre des bois , claies, sacs, pièces de bois, qui seront toujours en magasia pour {Prévenir les évènemens. Les règlemens doivent rapjHiler qnt la loi veut que les maires et pré- fets soient toujours prévenus du jour , de l'heure des asseudjlées , et de leur motif. Que si i'Etat est intéressé , le dirocleiw des domaines doit être ])révenu , et peut envoyer un commissaire qui a voix déli- bérative. Si des communes sont intéressées , les maires les représentent. Tels sont les articles géjiéraux qui doivent se trouver dans les règlemens. 11 en est de particuliers à chaque ma- rais , suivant son étendue , sou inuior- tance. Ils doivent déterminer le mode d'ad- ministration , ordinairement composée d'un directeur-général ou syndic , d'un sous-directeur toujours résidant sur le marais, ( il peut y être fermier ) d'un ou de plusieurs commis ou maîtres des digues pour conduire les travaux , d'a- près les ordres des directeurs ou syndics, donnés pa^ écrit, d'un caissier qui doit ren('re ses comptes auiuiels. Tous les associés ou fermiers doivent se soumettre à payer les contributions des iaarais, comme les contributions pu- bliques , et dans les même formes. Les maiics doivcTit prendre les mêmes engagemcns pour leurs communes. Il faut encore déterminer la durée des fonctions «le ces différcns agens , leur sa- laire, afin de ne pas les renouveler tous en même temps. Les sujets sa L. . Stachys des marais G. Siackjrs palustris L. . Lolier corniculé G. Lotus corniculalus L. . Astragale des marais G. Astragalus uligirinsus L. . Aulnée britannique G. Inida brilaniticn L. ^* Fléau des prés T. Pldeuni piaicnsf L. Thymoty Grass. ** Poa aquatique T. Poa aquatica L. ** Mélilot blanc de Sibérie. T. MeUlotus alba IMusîeum Par. * Laiteron des marais ... ; T. Svnchus palusnis li. * Quenouille des prés T. Cnicus eleraceus L. Senacoti DES DES 48r .'. Séneçon des marais •• . . . T. Senecio paludosus L. .-. Pcuccdanum officinal , ou fenouil de porc. T. Peticedanum officinale Ij. .-. Epilobium à grappes, ou osier Ueuri. . . T. Epilobium spicaium I^marck , Dictionnaire, nommé faussement, par Crctté , /^pilubium angiisii foliurn. L'espèce qui porte ce nom ne croît que dans les Alpes. .•. Epilobium velouté T. Epilobium liiisuimn Wildemow. -•. Epilobium des marais T. Epilobium palustre L. ,•. Spiraea ulmaire, ou reine des prés .... T. Spirœa ulmario L. . Véronique beccabunga T. f^eronica beccahiinpa L. . Gesse des prés T. Lalhyrus pratcnsis L. V. Salicaire commune G. T. Erihrum salicaria L. . liupatoire à feuilles de chanvre. ... G. T. Eupatorium caimabinum L. . Cresson des marais G. ï. Sisj'inbrium palustre L. Les ** indiquent les plantes d'une qualité supé- T. Terrains tourbeux. ri cure» G. Sols graveleux. 1/ * celles de deuxième qualité. Les .•. celles de troisième mérite. ^_ Le . celles de dernière qualité. ^H Piaules propres aux arts économiques^ qui peu\>cnt croître dans le même terrain. Prèle d'hiver Equiselum hyemale L. (pour les arts de menui- serie, du tour et de l'ébénislerie. ) Acorus aromatique Acorus calamus L (médicinale.) Menthe poivrée IMent/ia piperiiah. (médicinale, économique.) Hibiscus des marais Hibiscus palustris L. {\>ow \a Ci\a\\xre. ) Allliée ollicinale, ou guimauve y/////rea oj(j^c/n/j/(i L. (de médecine et de filature.} Ortie dioique , ou vivacc Iriica dioica L. (filature.) Hou))lon, mâle et femelle Hunuilus lupulus L. (pour la bière.) Parmi ces plantes, la salicaire com- der avec des sables , elle dédommage niiiue, lytfinun salicaria ; la rue des ampleinenl de la dépense, prés , talhictriim flaviim ; le fenouil de Cultures en blé. La première année, porc, peiicedanum officinale ; la reine on n'a à craindre que l'excès de la fécon- des prés , spirœa ulmarla ; l'épilobium , dilé du soL ou osier i\çx\y\ , epilobium spicauun Les blés fromens devieunenl trop forls de Lam. , réussissent , même plongées ^n tuyaux, et ne grèuent ps. dans Veau , pourvu que leurs tiees n'eu » • „ ^., i^.À\..^c «i i«<, * . ' /". 1 ° Les orges primes ou tardives , et les soient pas couvertes. Ces p antes cou- • "• ' . ' i .„ '• . j„u„.. ' . . 1 , , avoines, viennent a deux moires de hau- \ieunent aux terrains QUI ajJt;c«e/2^ ra- ^ . . .i- ^ leur, et creuent bien. , ' ' . • , , ,. Ain-es quelqnes années , ou peut es- Aii contraire, la luzerne, medicaso \ r ,',-*' saver les Iromeus. sativa , ne peut supporter le seiour , -^ , , , même momelitané, des eaux ; mais nulle Dans les terrains sablonneux , loules plante ne réussit mieux dans les terrains ^^^ racines réussissent, graveleux , les argiles mêlées de sable ; Les lins, les chanvres, viennent bien , elle y dmc long-lemps , y donne des sont doux à filer . et ont du m-rf. coupes abondantes. Les terrains pure- Ce sont des ici lains précieux , cl l'oa ment argileux ne lui conviennent j'as; goûte enfin Ic fruit de son travail, gtnavs (piaiid on peut les diviser, les am I N DIDEAU , ( Pèche , ) grand filcl qui sert h barrer une rivière en lout ou en partie , adn d'arrêter tout ce qui passe. 11 y a des dideaux avec potences et pou- lies scellées dans plusieurs pouls» à Saiiil- Clotid, à Paris , à Charentou , etc. [S.) DINDON. Au moment où les pous- sins d'Inde viennent d'éclorc, ils mon- trent si peu de disposition à cliercher leur vie, que des ménagères impatientes ont imaginé de les embecqueler ; mais, quelque adroite en ce genre qu'on sup- pose une lîlle de basse-cour, il y a tou- jours, dans une pareille opération, trop de risques i^courir pour le bec de l'ani- mal. C'est|ifiir pai'er à ces inconvéniens , qu'il nous pai-oît nécessaire d'associer deux à trois oeufs de poule ordinaire a ceux de la dinde, dix jours après qu'elle est en couvaison, afin que les poussins éclosent en naême temps ; comme les pou- lets beequèlent et mangent au sortir de la coquille, ilsdeviennent, pour lespous- àins d'Inde du même âge, un exemple qu'ils imitent , et qui les détermine à manger quelques heures plus tôt , ce qui n'est pas inutile. Cette pratique dangereuse d'embec- queter a trouvé des partisans , et Rozier est de ce nombre; mais il paroît que sur ce point, comme il l'avoue pour l'oie, il n a présenté que l'extrait des ouvrages des auteurs. Mais M. de Saint-Genis , ce cultivateur éclairé , qui parle toujonrs d'après sa propre expérience, remarque très- judicieusement qu'il ne faut pas se presser de faire prendre de la nourri- ture aux poussins d'Inde; que quand on les relire de dessous leurs mères, pour les manier et les embecqueler, ils péris- sent tôt ou tard, à cause de la différence de température dans laquelle ils passent brusquement ; il soupçonne que , dans les premiers jours de leur naissance, ces oiseaux, plus que tous autres, de- "vioicut èli'e lUJuudouués à la simple ua- D 1 N fure, cl qu'il ne faudroit pas tirer de la chaleur et du repos ces êtres excessive- ment délicats, et qu'on ne peut regarder comme véritablement acclimatés que quand ils ont poussé le rouge. Passé celte époque, leui- tempérament est formé, ih bravent la rigueur des saisons el foutes les inlliiences des localités ; et quoitpie originaires des pays cliaiuls, \h se sont naliuahsés dans les contrées les ])lus sep- tentrionales de l'Emope, de manière à l'aire croire qire cette partie du globe est leur véritable patrie. Le dindon est donc réellement un cosniopolil«. Un fait bien constant, chez tous les oiseaux domestiques, c'est qu'ils ne sor- tent pas à la fois de leurs coquilles, et que souvent , dans une même couvée, fl y a une dislance entre le premier et le dernier né. M. de Si-Genù a encore fait une autre observation : c'est qu'à peine les petits soût-ils éclos, qu'ils se tiennent sous la mère, et ne manifestent aucun désir de prendre de la nouirilure ; il en a conclu que, svius doute, la chaleur ani- male leur étoit plus nécessaire que le manger. Ses tssais l'ont conduit à cette opinion , savoir : c[u'il se ])asse deux ou trois jours avant de montrer une dispo- sition à chercher leur aliment ; mais qu ensuite ils becquètent très-bien, et n'ont absolument besoin d'aucun se- cours étranger. Mais les poules d'Inde ne sont pas seulement les couveuses les pi us assidues ])oiir les différentes sortes d'œufs, elles méritent encore d'avoir la préférence sur loules les auties femelles des oiseaux de basse-cour, pour conduire les j^tits des diverses familles ; elles manifestent pour eux la même sollicitude que pour les leurs propres; aucun oiseau de proie, aucune bêle fauve n'ose en approcher, et les poulets , conduits par une dinde, trouvent une nourriture plus abondante et deviennent plus tôt gras ; ils quittent D I N leur mère nourrice plus tard qiie si elle étoit une poule orduiaire. L'état de foiblesse du premier âge des poussins ilurecn^ènérsi] l'espace de deux mois, ou jusqu'à ce que les mamelons dont leur lêle et leur cou sont revêtus, seeolorenteo ronge])lus ou moins foncé. Cotteépoqueremarquahle dans l'histoire n;!lurelle de cet oiseau est réellement lui temps critique pour eux; les périls dont ils sont environnés pendant leur déljiie jeunesse s'aff'oiblissent , et ils pcr- tlent le nom de poussin pour prendre celui de dindonneau. La nature, encolorant ces mamelons, S'jTuble annoncer (pie ces oiseaux n'ont j)lus besoin des soins multipliés qui leiu' ont été prodigués, et que ])our favoriser cette éruption, il faut encore prolongc^r ces mêmes soins , augiuputer la nourri- ture, et lareiidre plus tonique en y ajou- tanlquehpies jaiuies d'icnfs, du vm avec «lu j)aiu émietlé, de lafarine de froment, ilii chénevis écrasé, etc. Après l'épofpie du roui^p, (|u'on doit regarder, ainsi que je l'ai déjà o])servé, comme celle de leur acclimatation, les dindontiean.r. vont aux cliamps avec Il uis mères , qui ne tardent pas à s'occu- per d'une nouvelle ponte; ils se mêlent sans diflicultéelsansdangeravec les din- dons des années précédentes, s'il s'en trouve. Ils logent en plein air, sur les ar- l)r(s ousurlejuchoir quileurcsldestiné; ils peuvent, jusqu'au mois d'octobre , «^tre contluils dans les gnérels, les jirai- ries et les vignes, après la moisson, la faudiaison et la vendange; au bois, aj^rès la cliule du gland et de la faîne, ondn , dans tous les lieux où il y a des fruits suivages, des insecles et des grains à ra- masser; niaisil faut sur-loul les éloigner des vignes lorsque le raisin est mur, car la gt'êle n'exerce pas ])lns de ravag<'s; ils rentrent le soii- à la fei'uie, bien gor- gés de tout ce qu'ils ont avalé d'insectes D I Pf 483 dontilsontdélivréles champs, des grains qui ont échappé à la main du glaneur, et d'une quantité de subsistances qui se- roicMit absolumeut ])erdues pour le pro- priétaire. Une tille de douze à quinze ans ])eut facilement conduire une centaine de dindonneaur ; mais il faut lui recom- mander de ne pas oublier que, n'ayant pas encone acqu:.' le maximum de leur croissance, ils scroient fatigués par des courses trop longues. Aucune nourri turc ne leur donne une chair plus blanche ui pins délicate (pie le pain de creton ou marc de suif; on en fait bouillir plus ou moins suivant la quantité d'individus à nourrir; qiuuidc^erreto/zest bien divisé, on ledélaiedansuneehaudière, on y mêle des plantes et sur-loul de l'ortie hacîhée, (les racines potagères. Le tout étant bien cuit, on V ajoute de la farine d'orge ou de mai>, dont on forme une espècedeptite, qu'on distribue aux dindonneaux deux fois par jour au moins , le matin et à une heure, (piaiid on seul (|u'ils deviennent gras. Mais comme on ne jienl se procu- rer du pain de creton par-loul, les tour- teaux ou marcs d'huile de noix, de lia oud'aniandes douces le suppléent; mais il faut éviter soigneusement de les en- graisser avec cette nourriture, car leur (hairen parlicijieroit. Indépendamment de l'ortie grièche , du persil, toutes les plantes auxquelles on rcconnoît une jiropriété tonique et sto- machique conviennent ungulièrement bien aux dindons de tous les âges; le fenouil, la chicorée sauvage, la mille- feuille , peuvent entrer dans la com|wsi- fion de leur nourriture. Un soleil ardent est funeste à ces oiseaux autant que la jdiiie : aussi les diudonniers inlelligeni ont-ils soin ((4: ne condniix) leuis jeuui» troupeaux au pâturage que ])en;lant le* heures du jour les plus lempi'iécs , le matin, ajirès (pie la rosée csl dissipée, et le soir, avant qu'elle paroisse, savoir: Ppp :: 454 D I N elepiiis huit heures jusqu'à dix, et Te soir depuis quatre jusqu'à sept ; il est lion que les (liudonneaux trouvent de l'om- brage dans Icin- promenade, et on doit, .-m moindre signe de ])luie, se hâter de les rentrer dans leur hajjitation, et de les garantir des mauvais effets que produit t.ur eux l'hinnidité froide. Engrais Hes dindons. G3 n'est que quand le Iroid arrive , et que les dindon- «er«/j; ont atteint environ six mois, qu'on doit songer à leur administrer une nour- riture plusainple et plus recherchée, afin d'augmenter promptement leur volume et leur embonpoint. Les mâles sont con- nus alors sous le nom dindon, et les femelles sous celui de dinde. Pour les engi-aisser , on se sert de leur appétit, et le régime ordinaire sufiit; mais s'ils n'en ont pas un assez violent, il faut les gorger, les tenir dans un lieu sec et obscur , bien aéré , ou mieux les laisser rôder autour des bâ;»imeus, mais sans sortir de la cour de la ferme. Pen- dant un mois, tous les matins , on leur donne des pommes de terre cuites et écrasées, et mêlées avec de la farine de sarrasin , de mais , irorcte, de fèves crises, suivant les ressources locales; on en forme une pâtée qu'on leur laisse man- ger à discrétion. Tous les soirs il faut avoir l'attention d'ôter ce qui reste de cette pâtée, de laver parfaitement le vase dans lequel elle avoit été mise le matin. Il faut, pour cet oiseau, comme pour les autres , tenir propre leur manger, et bien se garder de donner le lendemain le restant de la pâtée de la veille , parce que s'il fait chaud , elle contracte de l'ai- greur etpourroit leur déplaire. Un mois «pi'ès l'usage de cette nourriture, on y ajoute tous les soirs , lorsqu'ils vont se coucher , une denii-douzai^e de boulet- tes composées de farine d'orge, qu'on leur fait avaler, et cela seulement pen- dant huit jours , au bout duquel temps on a des dindes excessivçmeiil grasses, D I N délicieuses, du poids de vingt à viogN ciiKj livres. Dans beaucoup il'endroits, on ne prend j)as le soin d'élever des dindons ; on les achète maigres , au marché, mais lorsqu'ils ont poussé le rouge ; et on les engraisse insensiblement, en leur don- nant tous les résidus dont ou peut dis- poser. Les femelles s'eagraisseut plus facilement que les mâles. On met encore en visage une antre pratique pour engraisser les dindons ; elle consiste à leur faire avaler des bouletles composées de coquilles de noi\ et de jiommes de terre , qu'ils digèrent à merveille. On commence par un petit nombre , et l'on va toujours en augmen- tant. La première chose , c'est oe les enfermer dans un lieu obscur , et de les faire manger par foice, en leur fourrant dans le gosier tous les alimens qui peu- vent leur convenir. Chaque canton a sa méthode pour en- graisser les dindons , et lovijours elle dé- pend des ressources locales ; tantôt le'est le gland , la faine ou la châtaigne, qu'on fait cuire et qu'on broie avec une farine quelconque, du grain le plus commun ; tantôt, comme dans la ci-devant Pro- vence, ce sont des noix tout entières, qu'on leur fait avaler une à une, en leur glissant la main le long du cou , jusqu'à cequ'on sente qu'ellea passé f(X'SO})hage. On commence par une noix, et on aug- mente insensiblement jusqu'à quarante; mais beaucoup de personnes n estiment pas ce genre d'engrais pour les dindons, à cause du cai-actère huileux qu'il donne à la chair. On a annoncé qu'il scroit possible d'en- graisser les dindons\Au& vite, et à moins de frais , en les chaponnant; que d'ail- leurs il en résulteroil une chair plus fine et plus succulente. ÎSous ignorons si cette opération est praticpiée quelque part; mais en supposant qu'elle le soit , elle doit cire accompagnée a'accideus nombreux. D 1 IN' ( )n sait qu'avant l'appaillion an rouge , cY'Sl-a-dire avant d'avoii' atteint l'ûi^c de deux à trois mois , les poussins sont si délicats, que la moindre lésion qu'ils éprouvent devient mortelle. Comment donc résisleroient-ilsà l'opération la plus douloureuse que la nature puisse sup- porter? Passé cette époque, on ignore si l'opération seroitheureuse. C'est à l'ex- périence à résoudre ce problème. Plu- sieiu's fermières intelligentes doivent s'en occuper. Nous observerons, en attendant leurs résullats, qu'une ménagère très-instruite dans l'art de chaponner les oiseaux de basse-cour, l'a tentée plusieurs fois sans pouvoir y réussir; que cet oiseau est très- grand; queles doigts ne sauroient attein- dre les rognons sans faire une grande ouverture, et par conséquent une large ]>laie. Naturellement gloutons, ils s'en- graissent facilement avec toute espèce de nourriture donnée abondanmient, sans qu'il soit nécessaire de recoiu-ir à une opération facilement praticable pour le ])oulet , et qui ne peut s'exécuter sans danger pour le dindon. Ennemis des ditidoiu. La vesce, les f>ois carrés, l'ers, sont un poison pour es jionssiiis d'Inde; et si, dans leur pâ- tée, on fait entrer luie surabondance de laitue, l'usage immodéré de cette ])lanle les relâche. Or, pour jicu cpi'ils soient dévoyés, c'en est fait d'eu \ ; aucun re- médie ne les garantit de la mort. Il faut dtmc s'attachera leuradmmistrcrdepré- féreucclesherbesaromatiques, plus pro- pres à les échauffer qu'à les rafraîclur. Il ^existe aussi dans les champs quel- ques j)lantes préjudiciables à la^anledes tlindons, et cjui sont de même pour les canaiils et les oies un vérilabie poison; telles sont la jusquiame, la grande digi- tale à Heurs bleues , la ciguë ;ces plantes devroient être indiquées aux conduc- teurs des troupeaux, poui' les airavbcr DIS 465 par-tcut où ils ont coutume de les mener paître. Les bêtes fauves mangent les poules» et les pies aiment leurs œid's de passion. Dans le voisinage des bois, ou a aussi à craindre la fouine , le putois et les ani- maux de celte espèce ; il faut prendre gartie aussi aux limaces, aux Innacons et aux sauterelles, dont les dindons sont fort avides; il jiaroit que quand ils en mangent à discrétion, ils leur causent le ilux de ventre , dont ils meurent. La pluie est le plus mortel eunemi i\.t> poulets d'Inde ; s'ils en ont éle alleints, ou les essuie les ims après les autres, et on leur souille du vin chaud sur le dos et surlesailes. Le^rand soleil, les biouil- lards leur occasif^nueut encore d'auUcs accidens. (Parm.) DISTILLATION, ( addition. ) Tout ce qui a été dit à l'article Distillation , étant suflisant pour mettre au fait de cet art ceux qui désirent en appren- dre la prati(pie , nous nous bornerons k faire connoitre ce qu'il a gagné eu per- fection depuis quelques années ; nous y ajouterons aussi les observations qui nous sont particulières, et nous indique- rons les changemens <(ne rexpérience nous a démontré nécessaires de faire dans la forme des chaudières, et dans la conslruclion des fourneaux. Ou ne peut se dissinuder que notre manière de distiller les vins en Fiance n'estpas,à beaucoupprès, arrivée au de- gré de perfection où certains peuples de TEurojie ont porté cet art. Les améliorations qui ont en lieu dc- ]>uis(juel({nes années, 'dans les ateliers de distillation, eu Ecosse, doivent sur-tout exciter l'étonnement des hommes ins- truits de tous les pavs. Lu effet, n'est-il pas surprenant tie voir que ce ])C'nple in- ilustrieux, <|ni, le premier, avoit trouvé le moyeu de vider son alambic cinqùsix lois tu vingt-quatre heures, soil tmsiùle 486 l) I S parvenu aie vider vingt fois dans 1 e même esjiace de temps ? Dejmis, ce même pen- plea trou vêle moyen de distiller soixanle- aouze fois en vingt-fjuntieiiemes. Enfin, tout récemment, il est kllemenl parvenu à peifertii)uners(m alambic, qu'en vin^t- tjuade heures il fait quatre cent {jua(re- vingthdiblillalions. Lois<"|u'on com])are cet immense pro- duit avec le nôtre, on ne conçoit pas connnent en France , où l'industrie n'y est pas en retard, on ne fait nulle ])art , en moins de viui^t-fjuatre heures^ la dis- tillation d'une seule charge. L'objet sur lequel les Ecossais ont par- ticulièrement porté leur allention a été l'alambic ; ils lui ont ôtê en profondeur pour lui doiuier en surface^ car, comme l'évaporalioii est eu raison de la surface du li(juide, et non en raison de sa hau- teur, ce principe a été ce qui les a dirigés ilans les changemens à faire à leiu- chaudière ; et cest à son application qu'ils doivent la supériorité qu'ils ont acquise dans l'art de distiller prompte- ment. Ce])endanl , en s'occupant de la per- fection de leur îUamhic, ils ont négligé celle relative à la construction du lour- neau. JNous allons donc fixer l'attention des propriétaires de distilleries sur ces deux objets aussi importaus par les bénéfices qu'ils assurent, que par le temps qu'Us épargnent. Ainsi, après avoir indiqué les moyens de perfectionner l'alambic, nous ferons conuoître les principes que nous avonsapplitjués tout récemmentà chaque espèce de fourneau , et d'après lesquels ou oblielit , avec trois fois moins de com- hubtibles, six fois jjlusde produits. Cette amélioration , dans nos ateliers de distil- leiies , sera d'une haute importance pour la France, et particulièrement pour les distillateur!); car, le conibuslible entre pour beaucoup dans les frais de la distil- ktiou. D I S De Palambic en général. La forme de l'alambic doit varier suivant la natnre des substances qu'on se propose de dis- tiller. Par exemple, l'alambic qui est destiné à la l'istillalion des vins, doit ddïércr de Celui qui sert à la distillation des lies, ou 'ous avons été conduits à cette innovation , parce que nous avons reconnu que la méthode usitée pour ce genre de distilla- tion est absolument défectueuse, et ne ])rodiiil une des eaux-de-vie d'uu goiàt désagréable. De l'alambic pour la distillation des vins et des li(jueurs spiriiueiises qui ne se troublent point pendant Tébulli- tion. r^ous avons donné à cet aîanibic le plus i!e surface possible, et une profon- deur qui soit eu rapport avec sa surface. Les dimensions qui nous out paru les mieux proportionnées pour uu alambic ordinaire, sont dix pieds de long, quatre de large, et dix pouces de haut , ce qui donne une capacité intérieure de qua- rante pieds cubes. Ainsi, une chaudière de cette dimension contiendra cinq muids, et lorsqu'elle sera en activité, on pourra la renouveler huit fois eu viugt- (lualie heures. On jiourroit , à la rigueur , distiller beaucoup ])ius ])romptement; mais aloi-s il ne faudroit pas agir sur cinq muids à la fois; ainsi, d'après cette remaicpie , il n'^ a pas d'avantage ù renouveler trop souvent la liqueur de l'alambic, jmisque c'est toujours aux dépens de la qiiautité que l'opération se trouve accélérée. De l'alambic pour la distillation des lies , ou de tout-e autre substance i'isqueuse. Cet alambic ne diffère du pre- mier que par lu foime qu'on a donnée à D 1 S la partit; du fond, lîtrpcndiculairc au foYCr, et par une manivelle (jui sert ù faire circuler une chaîne au fond de l'a- Iand)ic, afin d'empêcher que la matière n'y biûle. . Ainsi, sauf cesdeux additions, la chau- dière est absolument semblable à celle pour la dislilJation des vins. jNous obser- verons que cet aland^ic pculserviriudis- linclemenl à la distillation de toutes sor- tes de licpiides , et que sa forme n'est nullement opposée au succès de l'opé- lalion , au contraire. De l'alaiiiblc pour la distillation des marcs de raisin. La forme de cet aland}ic n'a rien qui se rapproche de celle des deux jirécédens. C'est en sur- face que sont nos deux premiers appa- reils, eL celui-ci est en profondeur. Nous avons donné à ce vaisseau dis- tillatoire luie forme particulière , afin d'éviter quel'eau-de-vie obtenue de cette substance ne se ressentit de la mauvaise odeur (pi'on lui cotunumique par les piocédés ordinaires. Démonstration des vices des four- neaux actuels. Quelques tentatives qu'on ait faites jusqu'à ce jour pour ap- porter de l'économie dans l"loi ilu combustible nécessaire aux manufactu- res , on n'est pas encore parvenu à l'cni- ])loyersans perle ; p.ir-tout on consonnne beaucoup plus de bois qu'il n'en faut pour entretenu- l'ébulhtion danslesfour- neaux d'é\aporalion, ou pour élever la température dans ceux qui ont une autre destination. On conçoit cond)ien cille consommation snperlluc dans les grands élablissemens doit être préjudiciable aux entrepreneurs , et cond*ien , à 1 aveuii- , elle peut avoir d'inlluencc sur la rareté du combustible : il inqjorte donc, scnis CCS deux rapports , de chercher à préve- nir une disette dont les Sjénéralions fii- lures pourroienl avec juste raison nous accuser d'être les auteurs, si nous ne nous oceupious pas de chercher les D I S 487 niovens de brùier le bois avec plus d'éco- nomie. A la véi'ité , depuis quelques an- nées, on est parvenu à apporter, dans la construction des fourneaux , des amé- lioralions lièi-remarquables; mais ce ne sont là que des perfections relatives , et bien éloii^nécs encore d'être portées au dci^ré absolu ; 1! en sera dfi nkéme des chaiigeineiis (pie je v.ais proiioscr de faire aux fourneaux en général , parce que , mettant à portée de faire de nouvelles observations , elles pourront conduire à des innovations de plus en jilns utiles. Des foiirneanv d ihaporation. L'im- possibilité pbysicpre qu'il y a irelever la température dans les fourneaux d'évapo- ration,tels qu'ils sont construits aujour- d'hui, est une des causes qui m'ont tou- jours jiaru contraires à leur perfection ; car il ne faut pas croire que l'intensité de cli.'deur soit eu raison de la masse du corps en ignition ,ni qu'une même quan- tité de bois ne doive pas yilus produire fie calori([ue dans telle circonstance que dans telle autre; par exemple , là où la température est déjà Irès-élevée , les ré- sultats calori([ues d'un combustible se- rontinliniment plusénergi((uesque ceux du même combiislible cpi'ou incinére- loil dans un foiiineau ou le degré de c haleur seroit toujours modiiié par l'éva- |M)ration du liquide conlcuu dans la cliaudière. Pour |)rouver que ce n'est qu'à la faveur d'une lempératme déjà élevée (|u'on peut avoir une combustion avan- tageuse, je v.'iis |)rendre pour exemple les lampes d'Argan ; elles nous foiunii- senl \\\\ objet de comparaison en petit , de l'effet que jiroduil l'intensité de cha- leur pendant l'acte de la combustion. Lorsque ces lampes ont leur cheminée « n verre , elles ilonnent une très-belle clarté , et riinile , en brûlant , ne répand luiUement de inmée. .Mais si on Ment à ôler leur cheminée , l'huile aussitôt brû- lera mal, la huiLierc sera muins intense , 488 D I S et la mèche répandra Jîeaucoup de fa- mée. Ceci prouve doue évidemmeul que c'est le courant d'air dans la cheminée , et la chaleur qu'elle entretient autour de la mèche, qui contribuent à donner de l'énergie à la combustion. Ce qui vient encore à l'appui de cette opinion , c'est 3ue la perfection qu'où est parvenu à onner à ces sortes de lampes , dépend particulièrement de la forme et de la proportion de la cheminée en verre. Ces observalions,qui sont parfaitement d'accord avec tous les phénomènes de la combustion, prouvent quel'oxigène qui entre' dans la composition de l'an- atmo- sphérique n'agit eflicacement sur les corps combustdïles que dans les cas où ces derniers sont environnés d'une haute température, et que pour appliquer à une chaudière d'évaporalion une chaleur toujoiu's égale , très-intense et sans perte de combustible , elle doit être produite dans un foyer à courant d'air , et assez distant de la chaudière pour que la tem- pérature puisse s'y élever graduellement et à volonté ; ce sei-a alors que tous les princijies du corps combustible sei'ont dans un état favorable à leiu' oxigéna- tion , et que tout le calorique rayonnant et résultant de la réaction de l'oxigène sur le combustible sera dégagé et employé sans perle. Ce qui , dans une semblable circon- stance, concourt encoi-e à augmenter l'ac- tion de l'oxigène , c'est son renouvelle- ment successif; car , plus la température d'un fourneau est élevée , et plus l'air extérieur y pénètre facilement ; aussi , lorsque l'incandescence est portée à un haut degré, est-il nécessaire et très- avan- tageux de ralentir le courant d'air , non pas en fermant l'ouverture du foyer , comme on le pratique ordinairement . mais bien en diminuant ou fermant même l'ouverture supérieure de la che- juinée : par ce moyen, on concentre le «alorique dans l'iuléneur du fourneau , D I S el on le force à n'avoir d'autre issue qu'au travers du lirpiide de la chaudière. Celle observation sur la manièie d'arrêter le courant d'air par le haut de la cheminée , penl également avoir son application dans les hauts fourneaux de fusion , et dans les cas où l'on a besoin d'entretenir la chaleur d'un métal , sans qu'il soit exposé à l'action oxigénanle d'un courant d'air incaudesccnt. J'ai déjà fait sentir la nécessité d'éle- ver la température autour du combusti- ble toutes les fois qu'on veut avoir une combustion complète et énergique. Un autre exemple qui prouve qu'on peut augmenter l'intensité de la chaleur, sans aiigmcTiter la masse du corps combusti- ble, c'est celui riue fournit la lampe d'é- maiileur. En effet , si on examine le jet de flamme d'une lampe d'émaillenr, ou verra (pie l'intensité de son action dé- pend du coiuanl d'air (ju'on dirige sur la flamme de la mèche, on terra également que ce n'est qu'a l'extrémité de son jet que réside la plus grande énergie des i-ayons calorifiques , et dont l'inleusité est telle , (|u'à la faveur de cette lampe on peut produire des efiels comj>aratt- vement aussi puissans que ceux qu'oa obtieudroit dans nos meilleurs four- neaux. Celle manière d'agir du calorique piouve donc qu'on peut en augmenter les effets en augmentant la rapidité de son courant, et en le dirigeant à propos vers le corps à échauffer. Telles sont les conditions que j'ai cherché à réunir dans ma nouvelle construction , et qui, d'a- près l'application que je viens d'en faire, vont servir à élayer ime opinion à la- quelle il falloit l'expérience en grand pour n'être pas mise au rang des hypo- thèses. Avant été consulté sur la construc- tion d'un fourneau de brasseur , je pro- fitai de celte circonstance pour y dé- luoutier comme très • avantageux les clianiiemens DIS cliangemens rpic mes observations ni'a- AoicDl paru re mire iiéressaires, et pour cnga£;erle propriétaire à Caire c-onstruire son fourneau d'après mes principes. Voici le résultat des expériences qui constatent les avantages que le fourneau qui vient d'être construita sur celuiqu'il a remplacé. L'ancien fourneau , poiu- porter à i')0 degrés de Réaumur la température de :i5oo litres d'eau de puits, étoit deux heures i, et il consonmioit , dans ime opération qui se ré])èlc tous les jours , (325 kilogrammes de hois neuf sec. Le fourneaii actuel , au contraire, ne consomme , dans la même opération, que 400 kilogranmies de bois, et il n'est cpi'une heure à élever à 5o degrés la température de^Goolitrcs d'caudepuils; d'où il résulte que cette nouvelle cons- truction procure évidemment sur le temps une économie des-p7, et sur le com- bustible nn bénéfice de près d'un tiers. , De tels avantages m'ont paru d'une assez haute inqDorlance pour mériter d'cire connus et pour faire désirer qu'on tirât parti d'une nouvelle méthode qui Jieul avoir la plus grande inlluence sur économie du combustible nécessaire nux manufactures. Obseixanons ffcnerales si/j- la co/is- triK tion des fourneaux. La ])arlie tlu fo\erqui doit su])porter la plus grande chaleur, doit être faite en briques très- réfractaires. Le meilleur mortier pour briqueler et pour employer dans tous les cas où on veut avoir lui maurais con- ducteur du calorique, c'est un mélange de parties égales en volume fie laïuiéc cl d'argile. La tannée empêche le mortier de se fendre, et lui procure une onctuo- sité qui , ])ar la dessKcation , lui donne beaucou]> de fermeté. Les foui-neanx en général peuvent gaiement être construits avec un éemblaljle mortier , et d'après les mê- mes principes que ceux d'évapora- Tovic XI, D I S 48g tlon' dont je vais donner la description. Les fourneaux, qui sont destinés à être fortement échaufiés doivent être revêtus extérieurement d'un mur Irès- éjiais et construit avec le mortier de tannée : par ce moyen on ne perd que très-peu de calorique. Ou doit également, dans les fourneaux en général, les cons- ti uire de manièic à pouvoir fermer àvo- lonté le haut de la cheminée, ahn de ra- lentir les effets de la combustion, et de concenlier le calorique dans l'intérieur du fourneau, lorsque cela est nécessaire. C'est sur-tout au moment où la tempéra- ture est très-élevée, qu'il convient de ré- gler l'issue du courant d'air, afin de l'em- pêcher de traverser l'intérieur du four- neau avec trop de rapidité, ce qui, dans certains cas, est nuisible au succès de l'opération. Lu réunissant toutes ces conditions dans les fourneaux en généial , on est as- suré d'économiser près d'un quart de combustible, et d'opérer luie condjus- tion sans auciuie apparence de fumée. J'insiste particidièrement sur celle ob- servation , parce qu'il est constant et physiquenient démontré qu'un corps combustible n'est complètement brûlé que dans les cas où il ne répaud aucune fuliginosité. Du fourneau pour Ja dlsLiUation des liqueurs. tpiritucuses. Lafoi-me rjue nous avons donnée à noire alambic exige un fourneau tout autrement construit qu« ceux qu'on fait ordinairement ; car , connue je l'ai déjà observé , ce n'est pas la grande quantité de conibu'»- tible ([ui chauffe le mieux , mais bien la manière île le brùici'. Aussi il est prouvé que les fourneaux d'évaporation, tels qu'ils sont construits aujomiriuii , ne jicuvent avantageuse- ment servir aux usages auxquels on les destine. J'ai démon Iré, dans lui Mémoire que j'ai eu l'honneur de lire à l'Institut , quclefoudde la ehauchèicest continuel k- Qqq 490 D I S ment entretenu au même degré de chaleur par révaporation du liquide en ébulli- lion, et qu'il s'opposoit constamment à l'é- jévalion de la température, d'où il résul- toit que la chaleur , qui est insufllsante j>our favoriser la combustion totale des principes inflammables, devoit plutôt en opérer la gazéiticalion que l'oxigénation. Ce sont CCS observations qui , d'accord avec les phénomènes de la combustion , m'ont conduit à taire les changemeus au'on remarque dans tous les fourneaux , ont j'ai fait connoîlre la construction. J'avois annoncé que cette innovation dans la manière de construire les four- neaux , conduiroit à faire de nouvelles observations ; ce qui , probablement , ajouteroit encore à leiu' perl'ecition. J'ai été assez heureux pour être celui qui , depuis , a reconnu qu'on pouvoit aug- menter les effets du calorique sans aug- menter sa masse. L'application que j'ai faite de ce principe aux fourneaux en général a fourni la preuve de la solu- tion de ce problème. Le fourneau que nous allons décrire sera donc construit d'après ces nouveaux principes. Nous assurons d'avance que l'économie qu'il procurera sur le com- bustible sera de plus des trois quarts, et que le temps qu'il abrégera sera de plus de moitié. Certainement , c'est un beau présent fait à l'économie manufacturière que. de lui procurer économie de temps et économie de combustible. Alors , ce qui ne se brûlera pas dans les ateliers , servira avantageusement à la société. Je ne doute pas que la propagation de ces principes , et leur application dans les arts et aux usages domestiques , ne pro- curent annuellement à la France une économie de combustible de plus de 600 millions. Alors, d'après des moyens aussi efficaces pour rédiûre ainsi la con- sommation du bois, on n'aura plus à ci'ain- dre que la disette nous en arrive de sitôt. DescripitO/i du fourneau et de l a- D I S lambic pour la distillation des vins ec des liqueuis spiritueuses , qui ne se trou- blentpoint pendant l'ébullition. PI . XV, fiy. I . A, porte du foyer : elle a quatorze pouces de large , et autant de hauteur. B, ouverture delavoùle du foyer : elle a un pied de large sur deux pieds de long ; ce qui donne à cette ouverture la formed'nn sj)héioide,dont le plus grand axe se dirige dans le sens de la profon- deur de la voûte du foyer. Le foyer a deux ])ieds de large : trois pieds et demi de profondeur; de l'angle b à l'ouverture B , il y a vingt pouces de hauteur. Le rétrécissement qu'on observe à l'ouverture B est destiné à augmenter l'énergie des rayons caloriques : une plus grande ouverture en diminueroit l'action , même en augmentant la masse du corps en ignitiou. C'est donc dans la constmction de cette partie du foiuueau qu'il faut porter toute son attention , si l'on veut tirer partie de toute la chaleijr qui résulte de la combustion. C'étoit déjà beaucoup que d'avoir trou- vé le moyen d'obtenir les plus grands ef- fets de chaleur dans les fourneaux d'é- vaporation; mais il restoit encore à trou- ver les moyens de l'utiliser dans le même fourneau, après avoir exercé sa première action sur le fond de la chaudière. C'est dans la manière de diviser l'intérieur du fourneau que j'ai le mieux réussi pour obtenir , de la chaleur , tous les effets qu'elle peut produire avant son émissioa au dehors. L'exemple le plus frappant que je puisse fournir pour prouver com- bien je perds peu île chaleur, c'est qu'un thermomètre placé dans la cheminée , est constamment au même degré que ce- lui placé dans la chaudière. Ainsi, ja- mais la chaleur perdue n'est à lui degré plus élevé que celui que prend le liquide soumis à révaporation ; dans les lour- neaux' actuels , au contraire , la chaleiu: des cheminées y est presque toujours JoM . 27 /V.JY^J',iç.^_.M> t D-^^ mmrr,\.^^m 2 .rjfM-r iA L. d A jj -t-H 1 1 (— + 1 1 1 ^ J Mi*t^l/ I t',-itùr * D I $ égale avec celle du foyer. Aiusi , d'après cela , combien de bois perdu, ou plulôt combien de bois économisé , eu appli- quant mes moyens aux lourneanx en général ! A partir de l'ouverture 1^ , les deux lignes ce. vont toujours en s'approcbant du fond de la cbaudière , de manière à ce que cbaque angle n'eu soit distant que d'un pouce el demi : ces deux angles sont à cinq pieds l'un de l'autre. 1) est une feuille de tôle qui traverse la lar- geur du fourneau: elle a buil pouces de large; sa partie supérieure touche le fond de la chautlière , et sa partie inférieure est à trois pouces du fond du fourneau. E. C'est également une feuille de tôle, mais celle-ci est éloignée de deux pouces du fond de la chaudière , et la partie in- férieure tonche le Ibnd du fourneau ; cette disposUion alternative force succes- sivement le cornant d'air chaud à mouler et descendre , ce qui lui donne le temps , avant qu'il n'arrive à la cheminée , de déposer , siu- les parois de la cbaudière , toute la chaleur qu'il reteuoil encore. Aiusi, à droite et à gauche de l'ouver- tiu'e B , il y a des feuilles de tôle dispo- sées comme nous venons de l'indiquer ; nous avons même prolongé cette divi- sion , de manièr(! à l'appliquer à des bas- sins j)0sés à chacpie extrémité du four- neau ; ce qui assure que toute la chaleur produite dans le foyer ne peut s'échap- per qu'après avoir ])e.rdu t Jule son éner- gie. Ainsi , ceux (jui seront jaIou\ de ne rien perdie , pourront faire pratiquei', à chaque extrémité du fourneau , deux bassins II : ils serviroiU à rempln- l'alam- bic de liqueur déjà cbamle, à cbaqvie fois qu'on le renouvellera. Chacun de ces bassins a quatre pieds de long , et trois pieds de large. F, Chaudière de cuivre de dix pieds de long , quatre de large , et dix pouces de hauteur. G, Ouverture du chapiteau : elle a nu pied de diamètre. Le conduit du cl.aj i- D I S 4r|t teau se prolonge jusqu'au serpentin , à la manière de ceux des autres alambics. Le chapiteau n'est pas la partie la moins essentielle d'un alambic ; c'est lui qiu enlrelient , à l'état de gaz permanent, le Iiquideévaporé,quileconduit jusqu'au lieu où il doit reprendre l'élal lluide par la soustraction de sou calorique. 3Liis, comme dans nolie i;ouvelle con- struction , la surface ' , Chapiteau de l'appareil : il se termine à la manière de ceux en usage ; a a , indique l'endroit du fourneau où il faut donner issue à l'air qui a traversé le lover du fourneau. h , Ouverture pour la cheminée: elle est pialiquée dans le mur extérieur du fourneau. r, Son pape destinée à arrêter le courant d'air , lorsque le fourneau chauffe trop fort. r/ , Cheminée du fourneau : son dia- mètre doit avoir le tiers de l'ouverture de la porte du foyer. (Clrai dai ) Fin or Tomp. onzilme. BIBLIOTHECA :& \ \VÎ>^ -î:' vTje***"