COURS ÉLÉMENTAIRE & ÇfJ ï BOTANIQUE ET FLORE DU CANADA À L'USAGE DES MAISONS D'ÉDUCATION L'ABBÉ .T. MOYEN, S.S. Professeur de Sciences Naturelles au Collège de Montréal. MONTRÉAL GEO. E. DESBARATS, IMPRIMEUR-EDITEUR 1, PUco-cTArmes, et 319, Rue St. Antuine. 1871 The EDITH and LORNE PIERCE COLLECTION o/CANADIANA Queens University at Kingston COURS ÉLÉMENTAIRE BOTANIQUE ST FLORE DU CANADA À L'USAGE DES MAISONS D'ÉDUCATION L'ABBÉ J. MOYEN, S.S. Professeur de Sciences Naturelles au Collège de Montréal. MONTRÉAL GEO. E. DESBAEATS, IMPRIMEUR-EDITEUR 1, Place-d'Armes, et 319, Rue St. Antoine. 1871 Enre«istré conformément à Pacte du Parlement du Canada, en l'année mil huit cent soixante-onze, par George E. Desbarats, au bureau du Ministre de l'Agriculture. HOMMAGE MARIE SICUT LILIUM INTER SPINAS, SIC AMICA MEA INTER FILIAS. (GANT. II, 2.) Tel un Lis au milieu des épines, ainsi ma bien-aimèe au milieu des tilles de Sion. A MES ÉLÈVES. Vous trouverez, en substance, dans ces éléments de Botanique, les leçons qui sont enseignées au Collège de Montréal depuis un grand nombre d'années. C'est pour vous qu'ils ont été composés, c'est à vous que je les dédie. J'ai utilisé, pour leur rédaction, les livres que j'avais entre les mains avec d'autant plus de liberté qu'il n'entrait nullement dans mes intentions de les publier. C'est sur la demande de plusieurs d'entre vous que je me suis décidé à les livrer à l'impression. Les passages empruntés ne for- ment toutefois qu'une fraction très-peu importante du traité ; j'ai eu soin d'indiquer les principaux, en référant aux auteurs qui me les ont fournis. Mon but constant, en poursuivant ce travail, a été de vous offrir un cours de Botanique qui renfermât tous les éléments d'une instruction solide, sous une forme claire, précise et méthodique. L'ardeur avec laquelle ce cours a été suivi, les succès obtenus, ont été un ample dédommagement pour les fatigues que j'ai dû m'imposer. Les figures qui accompagnent le texte, au nombre de 178, ont été choisies dans les ouvrages les plus estimés, et reproduites au moyen de procédés particuliers, en usage dans les ateliers de M. G-. E. Desbarats; ces figures, et la légende qui en donne l'explication, forment à elles seules comme un traité dont pourraient se contenter les personnes qui ne veulent pas faire une étude approfondie de la Botanique; elles seront aussi d'un grand secours pour aider à repasser les matières à l'approche d'un examen. La Flore du Canada, qui fait suite aux éléments de Botanique, est la partie la plus importante de cette publication. Pour peu qu'on ait d'expérience dans l'enseignement, on ne saurait douter qu'il ne soit nécessaire d'exer- cer l'élève à décrire les végétaux, à chercher, par voie d'analyse, le nom de ceux qu'il ne connaît point: c'est le seul moyen de bien lui faire compren- dre les principes de la science, de graver dans son esprit la terminologie botanique, de le familiariser avec les formes si variées que revêtent les plantes, enfin, de lui donner une connaissance pratique du règne végétal. Mais pour analyser les végétaux une Flore est indispensable. J'ai regretté bien des fois que celles qui ont été publiées jusqu'à ce jour soient, les unes insuffisantes, les autres d'un prix trop élevé pour le plus grand nombre 1 b A MES ELEVES. des étudiants. Celle que je vous mets entre les mains est une Flore com- plète quant à rénumération des plantes, mais abrégée dans certaines des- criptions. Vous y trouverez les caractères des familles et de la plupart des genres. Quant aux espèces, je n'ai fait que signaler quelques uns de leurs caractères les plus saillants. Les clefs analytiques ont été l'objet d'une attention toute spéciale ; je me suis efforcé de les simplifier autant que possible, pour les rendre d"un usage facile aux commençants. Les Flores de Le Maout et Decaisne. d'Asa Gray, de Torrey et Gray sont les modèles que j'ai suivis de préférence, en les abrégeant, dans la descrip- tion des familles et des genres ; pour les détails particuliers aux espèces qui croissent en Canada, j'ai tâché de mettre à profit les connaissances qu'ont pu me donner de nombreuses herborisations faites dans l'île de Montréal, dans les Cantons de l'Est, dans le nord des Laurentides, dans les environs du lac Simcoe, sur les rives du St. Laurent depuis Niagara jusqu'au fond du Saguenay (1), sur les rives de 1* Ottawa depuis le lac des Deux-Montagnes jusqu'à Fort- Williams, sur celles de la rivière St. François dans la Beauce, etc., etc. Pour les plantes que je n'ai point trouvées moi- même, je m'en suis rapporté aux renseignements donnés dans divers ou- vrages qui ont été publiés en Canada durant les dix dernières années. (1) J'ai reçu aussi de nombreux échantillons des côtes du Labrador que M. Lèche vallier, naturaliste, a eu l'obligeance de récolter pour moi. Parmi ces plantes je men- tionnerai le LiguHtlcum actsdfolium que quelques auteurs pensaient étranger au Canada, contrairement à l'assertion de Michaux. COURS ÉLÉMENTAIRE DE BOTANIQUE. NOTIONS PKÉLIMINAIRES. 1. Définition de la Botanique, son utilité. — La Botanique est la partie de l'histoire naturelle qui traite des plantes ou végétaux. Les plantes sont trop connues pour qu'il soit nécessaire d'insister lon- guement sur leur définition. Linné a tracé avec clarté et précision, dans sa Philosophie botanique, la différence qui les sépare du règne minéral et du règne animal : " Les pierres, dit-il? croissent ; les végétaux croissent et vivent; les animaux croissent, vivent et sentent." Les plantes sont donc dépourvues de la faculté de sentir qui caractérise les animaux ; mais, comme ces derniers, elles se nourrissent, elles se reproduisent : ce sont, en un mot, des êtres vivants. Tout le monde aime les plantes : l'élégance de leurs formes, la variété et l'éclat de leurs couleurs, la suavité de leurs parfums parlent aux cœurs les plus froids comme aux esprits les moins cultivés. Ce n'est toutefois qu'a- près une observation attentive des organes qui les composent, après une étude approfondie de leurs fonctions vitales, après avoir comparé leurs nombreuses espèces, que l'on commence à comprendre les merveilles de la végétation. L'âme se sent alors en face d'harmonies sublimes qui la jettent dans le ravissement et la forcent à s'incliner devant la puissance, la sagesse et la bonté du Dieu créateur. "J'ai aperçu le Tout-Puissant, s'écriait l'immortel Linné après une vie consacrée toute entière à l'étude des plantes, je n'ai fait que l'entrevoir et je me suis incliné sur son passage pour l'adorer." La Botanique possède, au point de vue des intérêts matériels, une incon- testable utilité, car c'est elle qui nous apprend à connaître les plantes et nous en découvre les propriétés. A toutes les époques on a su faire servir les végétaux à des usages variés : on leur a demandé des aliments, des habits, des meubles, des remèdes contre la maladie ; mais il était réservé aux savants modernes d'élargir le cercle de ces applications. Le nombre des espèces connues, qui était à peine de 20,000, au commencement de ce siècle, a été porté depuis au-delà de 120,000 et celui des substances utiles s'est accru en proportion. 2. Division. — Ce traité élémentaire est divisé en trois parties: lo Vor- ganographie ou description des parties constituantes de la plante ; 2o la physiologie ou étude de la vie dans les plantes ; 3o la taxonomie ou classi- fication méthodique des plantes. ORGANOGRAPHIE. CHAPITRE I. OKGANES ÉLÉMENTAIEES. 3. Toutes les plantes ont leur structure formée d'une même matière, U cellulose. Cette matière s'organise en cellules, en fibres et en vaisseaux, et de l'union de ces éléments, de leurs groupements divers, résultent les organes plus complexes dont l'ensemble constitue le végétal. 4. Cellules. Tissu cellulaire. — La cellule, appelée aussi utricule, est un petit sac membraneux (fig. 1), complètement fermé et rempli ordinaire- ment de substances solides ou liquides que nous étudierons dans la seconde partie du traité. Les cellules se soudent les unes aux autres pour former une masse plus ou moins compacte (fig. 2) qu'on nomme tissu cellulahe, et dont le propre est de se laisser déchirer en tous sens avec une égale facilité. C'est dans les fruits charnus, dans les jeunes pousses et dans la moelle des tiges qu'on le trouve avec plus d'abondance. Pour l'observer, il suffit de couper en travers l'une de ces parties, de la réduire en lame mince et transparente, et de l'examiner au microscope. Si l'on voulait isoler les cellules, il faudrait les maintenir durant quelques minutes dans de l'eau bouillante additionnée d'une faible quantité d'acide azotique. 5. Multiplication des cellules. — Le tissu cellulaire n'est à son origine qu'un liquide gommeux où se montrent des points opaques que plusieurs botanistes considèrent comme le noyau d'autant de cellules. On remarque effectivement dans celles-ci, du moins quand elles sent de formation récente, un amas granulaire qui adhère à la base de leur paroi et qui porte le nom de nucleus. Le nucleus se divise fréquemment en plusieurs autres autour desquels s'organisent des membranes distinctes. Ce travail accompli, la cellule-mère disparaît et se trouve remplacée par un groupe de cellules nouvelles. D'autres fois la multiplication a lieu par la formation dans l'intérieur des cellules, déjà parvenues à leur entier développement, d'une double cloison qui les sépare en deux utricules plus petits. Cette multiplication des cellules, qui semblerait exiger un temps consi- dérable, s'opère, dans certains végétaux, avec une rapidité prodigieuse. Ainsi, il existe une espèce de Champignon géant, du genre Lycopei'don, qui, dans une seule nuit, acquiert la grosseur d'une gourde de grandes dimen- sions ; or, un dévelpppement si prompt suppose, d'après les calculs les plus modérés, la formation de plusieurs centaines de millions de cellules par heure ! 6. Modification des cellules. — Les cellules varient beaucoup par leurs .figures, leurs dimensions et leur constitution intérieure. ORGANOGRAPfflB. 9 Elles se montrent constamment globuleuses ou ovoïdes (fig. 1), tant que nul obstacle ne gêne leur développement ; mais, par suite de leur crois- sance, elles subissent des pressions qui les rendent polyédriques (fig. 2), ou peuvent même, si elles ne s'exercent pas de tout côté avec Une égale force, leur faire prendre une forme très-irrégulière (fig. 3). Il existe ordinairement, entre les cellules, des vides qui portent le nom de méats intercellulaires lorsqu'ils sont microscopiques (fig. 3), et celui de lacunes quand ils sont plus considérables (fig. 2). La plupart des cellules ont un diamètre qui varie entre ^ et V}0Q de pouce, quantité beaucoup trop petite pour être appréciable à l'œil nu. Leurs dimensions changent, du reste, non-seulement d'un végétal à l'autre, mais aussi dans les différents organes de la même plante. L'enveloppe cellulaire subit, avec le temps, des modifications impor- tantes : d'abord mince, transparente et unie, elle acquiert de la consistance, devient opaque et présente à sa surface des ponctuations, des lignes ou des bandelettes tantôt éparses, tantôt distribuées symétriquement (fig. 4, 5, 6). Ces changements sont dus à des membranes qui se forment sur la paroi interne de la cellule. Si les nouvelles membranes tapissaient la cavité entière de la cellule, celle-ci conserverait une surface unie ; mais, assez ordinairement, le dépôt organique n'a lieu que sur quelques points ou dans certaines directions (fig. 7, 8), et les régions qui ont conservé leur ténuité, transmettant mieux la lumière que les autres, apparaissent comme des pores ou des fentes. D'autres changements encore plus notables se produisent dans l'enve- loppe cellulaire par voie d'incrustation : ses pores sont obstrués, à la longue, par des matières solides qui s'y fixent et lui font acquérir, dans quelques cas, une dureté supérieure à celle du bois. Le noyau de la Cerise et les substances pierreuses que renferment quelques fruits, ne sont que du tissu cellulaire ainsi modifié. 7. Fibres. Tissu fibreux. — Les fibres sont des filaments creux dont les extrémités se terminent en pointe. Elles présentent toutes les modifica- tions des cellules, dont elles ne diffèrent que par un plus grand allonge- ment, des parois plus épaisses et un diamètre intérieur très-réduit. Les fibres constituent, par leur réunion, le tissu fibreux (fig. 9) auquel les plantes doivent principalement leur solidité. On trouve ce tissu dans le bois, dans la partie interne de l'écorce et dans les nervures des feuilles. Dans nos arbres, les fibres sont groupées parallèlement entre elles, et c'est ce qui rend le bois plus facile à fendre en long qu'en travers : dans le sens longitudinal, on ne fait que désunir les fibres, tandis que transversalement on est obligé de les rompre. 8- Vaisseaux. Tissu vasculaire. — Les vaisseaux (fig. 10-14) sont de longs tubes destinés, conjointement avec les fibres, au transport de la sève dans les différentes parties du végétal. On donne le nom de vasculaire (du latin vasculum, vase) au tissu dont ils font partie. Il existe trois sortes de vaisseaux : les vaisseaux ordinaires, les trachées et le« vaisseaux laticifères. Vus au microscope, les vaisseaux de la première espèce offrent, de dis- tance en distance, des étranglements plus ou moins prononcés qui les divisent en articles superposés. Cette structure et d'autres considérations 10 COURS ÉLÉMENTAIRE DE BOTANIQUE. les font regarder comme formés de cellules mises bout à bout et percées au point de contact. On remarque toujours, à la surface des vaisseaux ordinaires, les points et les lignes que nous avons signalés dans les cellules. Ces apparences ont servi à les diviser en vaisseaux ponctués (fig. 10), en vaisseaux rayés (fig. 11), en vaisseaux scalariformes ou en forme d'échelle (fig. 12), et en vais- seaux spiraux. Ces derniers ressemblent aux trachées, mais ne sont pas déroulables comme elles. Les trachées (fig. 13) possèdent une structure des plus singulières: ces vaisseaux sont formés de fibres extrêmement longues et déliées, et roulées en spirale comme les fils de laiton dans les élastiques de bretelles. Les spires sont maintenues en place par une membrane si délicate, qu'on éprouve de la difficulté à l'apercevoir, même à l'aide d'un fort grossissement. Les trachées s'observent autour de la moelle des tiges et dans les ner- vures des feuilles. On parvient à les dérouler et à les voir à l'œil nu, en rompant une jeune pousse et en éloignant avec précaution les deux bords de la rupture. Les vaisseaux laticifères, qu'on nomme aussi vaisseaux propres, diffèrent des précédents tant par leur structure que par leur contenu. Ils se montrent dansl'écorce sous forme de cylindres à surface unie, communiquant entre eux par des branches transversales, de manière à dessiner une espèce de réseau (fig. 14). Le liquide qu'ils renferment porte le nom de latex ou celui de suc propre, parce que sa nature diffère dans chaque espèce végétale. Ce liquide est souvent coloré, comme dans la Sanguinaire du Canada, et possède un mouvement particulier. Jusqu'ici les vaisseaux laticifères n'ont été observés que sur un petit nombre de plantes. Nous voyons, en résumé, que les vaisseaux, ceux du moins qui forment les deux premières divisions, peuvent être considérés comme une réunion de fibres ou de cellules disposées en série linéaire, soudées par leurs extré- mités et percées au point de contact. Les fibres ne sont, à leur tour, que des cellules minces et allongées. Il n'y a donc en réalité qu'un seul organe élémentaire, la cellule, qui est la base de toute l'organisation végétale. Cependant, pour nous conformer au langage reçu, nous donnerons toujours aux fibres et aux vaisseaux le nom d'organes élémentaires. 9. Plantes cellulaires et vasculaires. — Les plantes sont dites cellulaires ou vasculaires, selon qu'elles se composent exclusivement de cellules, ou qu'elles renferment en outre des fibres et des vaisseaux. Cette distinc- tion n'a toutefois rien d'absolu, car toutes les plantes possèdent, au moment de leur apparition, une structure entièrement cellulaire. Ce n'est que plus tard qu'on voit, chez le plus grand nombre, certains utricules s'allonger en fibres, et plus tard encore que s'organisent les vaisseaux. CHAPITRE II. APERÇU GÉNÉRAL SUR LES ORGANES COMPOSÉS. 10. Avant d'étudier en détail les organes composés, il importe d'en avoir une vue d'ensemble, et la manière la plus simple de l'acquérir est de suivre OKGANOGRAPfflE. 11 une plante depuis le commencement de sa germination jusqu'au jour où, parvenue à l'état parfait, elle produit des semences propres à perpétuer son espèce. Le Haricot, par sa croissance rapide et le rang élevé qu'il occupe parmi les végétaux, se prête très-bien à ce genre d'observations. Lorsqu'on place une graine de Haricot à une faible profondeur dans une terre humide et maintenue à la température de 15° ou 20^ elle ne tarde pas à se gonfler sous la triple influence de l'air, de la chaleur et de l'humi- dité, et à se déchirer pour livrer passage au germe qu'elle contient (fig. 15, 16). Ce germe ou plante embryonnaire présente déjà deux parties bien dis- tinctes: l'une, de couleur jaunâtre, s'enfonce dans le sol, c'est la racine; 1 autre, colorée en vert, se dirige vers le ciel, c'est la tige. Entre la racine et la partie supérieure de la tige se montrent (fig. 17) deux feuilles très-épaisses, convexes à l'extérieur et concaves à l'intérieur, qui ont reçu, à raison de leur forme, le nom de cotylédons, et qui sont des- tinées à nourrir le jeune Haricot jusqu'à ce qu'il soit en état de puiser ses aliments dans la terre. Cette fonction remplie, les cotylédons se dessèchent et meurent. En même temps on voit, à l'extrémité de la tige, se dévelop- per un bourgeon d'où sortent les feuilles proprement dites, de couleur verte et de forme lamellaire. Cependant, la plante continue à croître : tandis que la racine multiplie dans la terre ses divisions, la tige se couvre de rameaux et ceux-ci de nou- velles feuilles. Ces phénomènes ne prennent fin qu'au moment où la force vitale commence à s'épuiser. Les sucs nourriciers s'accumulent alors de préférence sur quelques points particuliers de la tige, pour donner naissance à un ensemble d'organes qui ont reçu le nom de fleur. La durée de la fleur est éphémère, mais elle ne se flétrit qu'après avoir produit un ou plu- sieurs fruits qui, semés en lieu convenable, perpétueront l'espèce végétale à laquelle ils appartiennent. Après cette série d'actes vitaux, le Haricot meurt et se décompose. H n'en est pas ainsi de toutes les plantes. Le Pommier, par exemple, fleurit et fructifie un grand nombre de fois avant de mourir ; mais, à cette diffé- rence près, ce sont les mêmes phénomènes qui se succèdent, les mêmes organes qui se produisent. 11. Organes de nutrition et de reproduction. — La racine, la tige et les feuilles ont reçu le nom à? organes de nutrition parce que de leur action dé- pend entièrement la vie du végétal. La fleur et le fruit, n'ayant d'autre fonction que de perpétuer l'espèce, sont appelés organes de reproduction. 12, Division du règne végétal. — Nous venons de voir que le Haricot pos- sède deux cotylédons ; nos arbres et plusieurs autres plantes en ont aussi deux ou plusieurs, mais on n'en trouve qu'un seul dans les Palmiers, le Lis, le Blé et en général dans les Graminées; quant aux végétaux inférieurs, comme les Champignons, les Mousses et les Fougères, ils ne fleurissent jamais, ne produisent point de graines, et leur semence, qui se réduit à une poussière ténue, ne renferme ni embryon, ni cotylédons par conséquent. On a pris de là occasion de diviser les végétaux en trois grandes classes : les dicotylédones ou à deux cotylédons, les monocotylédones ou à un seul coty- lédon, et les acotylédones ou sans cotylédons. Souvent on réunit, sous la dénomination de plantes phanérogames, les 12 COURS ÉLÉMENTAIRE DE BOTANIQUE. dicotylédones et les monocotylédones, qui toutes portent des fleurs et dont les organes de reproduction sont très-visibles. Pour la raison contraire, les acotylédones sont appelées cryptogames. CHAPITEE III. LA KACINE. 13. La racine occupe la partie inférieure du végétal et croît en sens con- traire de la tige. Elle pénètre dans la terre où elle remplit une double fonction en servant à fixer le végétal et à le nourrir. Quelquefois, cepen- dant, la racine flotte librement dans l'eau (Lentille d'eau), ou bien s'implante dans les fissures des rochers, dans les murs ou l'écorce des arbres. Plusieurs plantes, cryptogames pour la plupart, sont privées de' cet organe. 14. Parties de la racine. — On distingue trois parties dans la racine : lo le collet ou nœud vital : c'est la base de la racine, c'est-à-dire le plan par lequel elle s'unit à la tige ; 2o le corps ou partie moyenne ; 3o le chevelu ou l'ensemble des radicelles qui terminent la racine principale et ses ramifica- tions (fig. 18). Les extrémités des radicelles, formées d'un tissu délicat et sans cesse renouvelé, portent le nom de spongioles, parce qu'on les a comparées à de petites éponges par lesquelles la plante absorbe les sucs nourriciers. Cette comparaison est peu exacte, car les spongioles ont une texture serrée qui ne ressemble nullement à celle des éponges ordinaires. 15. Forme des racines. — Les racines se rapportent par leurs formes à deux types principaux : la racine pivotante, qui ne possède qu'un seul axe principal (fig. 18, 19), et la racine fasciculée, du collet de laquelle partent plusieurs axes à peu près de même importance (fig. 20). La première est surtout propre aux dicotylédones et la seconde aux monocotylédones. La racine est encore appelée traçante, lorsque ses ramifications s'étendent près de la surface du sol (Cerisier) 5 fibreuse, lorsque ses axes sont déliés (Blé) ; et tubéreuse, lorsqu'ils présentent des renflements charnus (Orchis, Dahlia). 16. Racines adventives. — On a donné le nom d' adventives aux racines qui se produisent en dehors des circonstances ordinaires et sur des points du végétal qui n'étaient pas destinés à leur donner naissance. Telles sont les racines qui croissent sur une branche de Saule qu'on a entourée de terre humide. Quelquefois c'est sur la partie aérienne de la tige et à une distance con- sidérable du sol que se montrent les racines adventives. Le Figuier des pagodes (Ficus religiosa) nous offre un exemple remarquable de ce phéno- mène : des branches de cet arbre merveilleux descendent des racines qui flottent d'abord librement dans l'air, mais qui finissent par atteindre la terre, s'y fixent et prennent un développement assez considérable pour former des colonnes entre lesquelles les Hindous aiment à élever leurs pagodes. ORGANOGRAPHIE. 13 Les plantes acotylédones ne possèdent que des racines adventives; c'est aussi parmi elles et chez les monocotylédones que se présentent le plus souvent les racines aériennes. 17. Durée des- racines. — Kelativement à leur durée, les racines seront annuelles, bisannuelles, vivaces et ligneuses. Les racines annuelles sont celles qui appartiennent aux plantes qui naissent, fructifient et meurent dans l'espace d'une année (Blé). Les racines bisan- nuelles appartiennent aux plantes qui demandent deux ans pour leur déve- loppement complet: elles poussent des feuilles la première année; la seconde, elles meurent après avoir fleuri et fructifié (Carotte). Par racines vivaces on entend celles qui, durant un nombre indéterminé d'années, poussent des tiges qui se développent et meurent tous les ans (Asperge). Enfin, les racines ligneuses diffèrent des précédentes par une persistance de la tige qu'elles supportent (Arbres). 18. Structure et accroissement des racines. — La racine offre, par son mode d'accroissement et par sa structure intérieure, la plus grande analogie avec la tige. Le collet était considéré autrefois comme le point de départ de deux sys- tèmes vasculaires différents et croissant en sens opposé; c'est pourquoi il reçut le nom de nœud vital. Le nœud vital n'a aujourd'hui pour le botaniste aucune importance par- ticulière, car il est démontré que les fibres et vaisseaux de la racine, au lieu d'être distincts de ceux de la tige, n'en sont que le prolongement. Ces éléments n'ont cependant pas la même disposition dans les deux organes dont nous parlons. Chez les dicotylédones, la tige, comme nous le verrons plus loin, est formée extérieurement d'une écorce mince et facile à enlever, et son axe est occupé par la moelle, qu'entoure une couche de trachées appelée étui médullaire; dans la racine des mêmes végétaux, l'écorce ac- quiert une forte épaisseur et se confond plus ou moins avec les tissus sous- jacents ; quant à l'étui médullaire et à la moelle, ils disparaissent pour faire place à une colonne de fibres et de vaisseaux ordinaires. Ce n'est que dans le Noyer et quelques autres arbres qu'on voit la moelle franchir le collet et se distribuer dans les branches radicales. Il n'existe point de proportion entre la longueur de la racine et la gran- deur de la plante. La Luzerne, qui est une herbe peu élevée, pénètre à douze ou quinze pieds dans la terre, au lieu que le Pin et le Sapin, dont la tige est très-haute, n'ont que de petites racines. CHAPITEE IV. LA TIGE. 19. La tige est la partie de la plante qui se dirige dans l'atmosphère et qui est intermédiaire entre la racine et les feuilles. Tous les végétaux vas- culaires possèdent une tige, mais chez quelques-uns elle est si courte que 14 COURS ÉLÉMENTAIRE DE BOTANIQUE. les feuilles semblent naître directement de la racine. On désigne impropre- ment ces végétaux sous le nom d'acaules, qui veut dire sans tige. La tige est rarement simple ; ordinairement elle devient rameuse, en don- nant naissance à des tiges secondaires, qui peuvent elles-mêmes se ramifier en tiges de troisième ordre, de quatrième ordre, etc. Dans le langage ordi- naire, on se sert des mots branche, rameau, ramuscule, ramille, pour désigner ces divisions et sous-divisions de la tige. 20. Formes de la tige. — Les tiges présentent un grand nombre de formes souvent très-élégantes et qui ont fourni à l'architecture ses plus beaux modèles. Quelques-unes de ces formes ont reçu des noms particuliers : on dit le tronc d'un Chêne, le sarment de la Vigne, le chaume du Blé, le stipe du Palmier. Cette dernière espèce de tige a la forme d'une colonne cylin- drique couronnée par un bouquet de feuilles. 21. Direction des tiges. — La plupart des tiges sont dressées, mais plusieurs ne peuvent s'élever qu'au moyen d'un support. Parmi ces dernières, les unes s'attachent au support par des filaments, des crampons ou des racines adventives, et sont nommées grimpantes (Vigne); d'autres s'enroulent autour de lui et portent le nom de volubiles. Il est remarquable que chaque tige volubile s'enroule constamment dans le même sens. Ainsi, les spires du Haricot et du Liseron des haies vont de gauche à droite, tandis que celles du Chèvre-feuille et du Houblon vont de droite à gauche. (1) Quelques tiges, impuissantes à s'élever par elles-mêmes ou à l'aide d'un appui, restent couchées sur terre. On les dit ascendantes lorsqu'elles se relèvent par leur extrémité (Catherine ttes) ; rampantes lorsqu'elles se fixent au sol au moyen de racines adventives (Raisins d'Ours) ; et traçantes oustolo- nifères lorsqu'elles émettent latéralement des jets, appelés coulants, stolons, qui s'enracinent de distance en distance (Fraisier, fig. 21). 22. Rhizomes ou tiges souterraines. — Jusqu'ici nous avons supposé la tige entièrement plongée dans l'atmosphère; quelquefois, cependant, son axe principal se trouve caché sous terre et ne laisse apercevoir que ses rameaux ou axes secondaires (fig. 22). Ces tiges souterraines, appelées rhizomes, végètent par leur extrémité an- térieure pendant qu'il s'opère à l'extrémité opposée un travail de décom- position. Elles se déplacent donc chaque année d'une manière sensible, et ce curieux phénomène leur fit donner le nom de racines progressives, à une époque où l'on se méprenait sur leur nature. On ne doute plus aujourd'hui que les rhizomes ne soient de véritables tiges, car ils sont munis de bourgeons qui, par leur développement, produisent des feuilles et des fleurs, et c'est là un caractère qui ne saurait appartenir à une racine pro- prement dite. La Sanguinaire du Canada, le Sceau de Salomon, les Iris et, en général, les plantes vivaces possèdent des rhizomes. Le rhizome peut offrir deux modifications importantes. Quelquefois il est tuberculeux: c'est lorsqu'il se forme des amas de fécule sur quelques-uns de (1) Les plantes grimpantes et volubiles sont désignées, dans les colonies françaises de l'A- mérique et de l'Inde, sous le nom général de lianes, qui dérive du mot lien. 0RGAN0GUAPHIE. 15 ses points (Pomme-de-terre) ; d'autres fois il demeure très-court et se ramasse en une espèce de cône charnu et prend le nom de rhizome bulbeux. Les bulbes sont formées d'un plateau entouré d'écaillés tantôt soudées entre elles comme dans le Glaïeul commun (Bulbe solide, fig. 23), tantôt emboîtées les unes dans les autres comme dans l'Oignon (Bulbe tuniquée, fig. 24), tantôt enfin disposées comme les tuiles d'un toit (Bulbe écailleuse, fig. 25). Cette dernière disposition se voit dans le Lis. 23. Consistance des tiges. — Les tiges, eu égard à leur consistance, se divisent en tiges ligneuses, tiges herbacées et tiges frutescentes. Les premières se distinguent par une dureté considérable et une persis- tance indéfinie ; les secondes, qui sont aqueuses, molles et fragiles, ne vivent qu'une année; enfin, les dernières ont une base ligneuse persistante et des rameaux qui se renouvellent chaque année.- Les végétaux à tige herbacée se nomment des herbes; ceux dont la tige est frutescente se nomment sous-arbrisseaux ; ceux dont la tige est ligneuse se nomment arbrisseaux ou arbres, selon qu'ils se ramifient près de terre ou seulement à une hauteur considérable. 24. Structure de la tige chez les dicotylédones.— La tige possède une structure très-différente suivant qu'elle appartient à une plante dicotylé- done, monocotylédone ou acotylédone. Lorsqu'on examine une tige de dicotylédone, celle d'un Erable, par ex- emple (fig. 26), on voit qu'elle se compose de deux parties: le bois ou sys- tème ligneux, et Yécorce ou système cortical. Dans le système ligneux (fig. 27), on distingue lamoelle^l'étui médullaire, la couche ligneuse et les rayons médullaires. Le système cortical comprend à son tour quatre couches distinctes : le liber, l'enveloppe herbacée, l'enveloppe subéreuse et l'épiderme (fig. 27). Système ligneux. — La moelle est une colonne de tissu cellulaire allant d'une extrémité à l'autre de la tige dont elle occupe le centre. Peu déve- loppée dans les plantes ligneuses, elle prédomine dans les herbes sur les autres parties. Souvent elle se dessèche de bonne heure ou se détruit même complètement. La tige devient Jistuleuse par suite de la disparition de la moelle. On a donné le nom à.1 étui médullaire à une mince couche de trachées qui constitue les parois de la cavité dans laquelle est logée la moelle. La couche ligneuse est une réunion de fibres et de vaisseaux qui entourent l'étui médullaire et dont la direction est sensiblement parallèle avec celle de la tige. Des lames de tissu cellulaire, allant de la moelle jusque dans l'écorce, séparent les éléments de la couche précédente en groupes plus ou moins nombreux. Ces lames sont appelées rayons médullaires, parce que, vues sur une coupe transversale de la tige, elles paraissent comme des bandes étroites ou de simples lignes tirées du centre à la circonférence (fig. 26). On aperçoit au commencement du printemps, entre le bois et l'écorce des tiges persistantes, une matière gélatineuse, appelée cambium, qui s'or- 16 COURS ELEMENTAIRE DE BOTANIQUE. ganise plus tard en deux couches distinctes, l'une de nature ligneuse, l'autre fibreuse. La première s'ajoute au système ligneux et la seconde au système cortical. Puisque le bois s'augmente ainsi tous les ans d'une couche nouvelle, le tronc et les branches des arbres doivent présenter autant de zones concen- triques qu'ils comptent d'années, et il devient par là facile de déterminer leur âge. Ces zones n'ont ni la même consistance ni la même couleur. Celles du centre, plus anciennes, sont devenues compactes et ont pris une teinte foncée : elles constituent le duramen ou cœur du bois. Celles de la circonférence, appelées aubier, sont relativement tendres et de couleur blanche. On les rejette habituellement dans les ouvrages en bois, non- seulement à cause de leur peu de solidité, mais encore parce que les parties molles qui entrent dans leur composition pourraient attirer les insectes. La différence entre l'aubier et le cœur du bois est, du reste, d'autant moins prononcée que la croissance de la tige est plus rapide. C'est à peine si elle est sensible dans le Tilleul et, en général, dans les arbres connus sous le nom de bois blancs. Système cortical. — Nous venons de voir que le bois s'accroît par sa cir- conférence et qu'il se compose d'une ou plusieurs zones fibro-vasculaires placées autour d'une colonne de tissu cellulaire généralement peu considé- rable ; ce sont les dispositions exactement inverses que nous offre l'écorce : L'intérieur est formé de fibres longues, flexibles et tenaces, susceptibles, dans plusieurs cas, d'être utilisées par l'industrie (Lin, Chanvre). Comme il se forme tous les ans, dans les tiges ligneuses, une ou plusieurs couches de ces fibres, celles-ci se trouvent superposées à la manière des feuillets d'un livre, et c'est à cette disposition qu'elles doivent le nom de liber. Autour du liber se montrent des rangées de cellules vertes, lâchement unies. Leur ensemble constitue V enveloppe herbacée, siège de la respiration et d'autres fonctions importantes. C'est là seulement que se montrent les vaisseaux laticifères. Jj enveloppe subéreuse, vulgairement appelée liège, est cellulaire comme la précédente, mais elle en diffère par une texture plus compacte, par sa cou- leur ordinairement brunâtre et par la régularité de ses cellules, qui offrent l'apparence des pierres d'un édifice. Cette partie de l'écorce est très- développée dans quelques arbres, notamment dans le Chêne-liège {Quercm suber), qui fournit tout le liège du commerce. La dernière enveloppe corticale se nomme épiderme, à cause de son ana- logie avec l' épiderme des animaux. C'est elle que l'on détache de la sur- face des jeunes pousses sous la forme d'une membrane incolore et transpa- rente. Lorsqu'on examine cette membrane au microscope, on découvre à sa surface des ouvertures en forme de petites bouches : ce sont les stomates (fîg. 30). Ces organes servent à mettre l'enveloppe herbacée en communi- cation avec l'atmosphère. On les voit se dilater quand le temps est humide et se contracter durant la sécheresse j ils ne se rencontrent que sur les parties aériennes des végétaux. L'épiderme est souvent muni d'appendices connus sous les noms de poils, d'aiguillons et de glandes. OKGANOfîKAPINK. 17 Le* poils sont des expansions longues et menues, qui paraissent destinées à protéger la plante contre les insectes et la sécheresse. On appelle (/labre tout organe dépourvu de poils. Les aiguillons sont aussi des organes protecteurs. Ils résultent de poils agglomérés, durcis et intimement soudés entre eux. Les glander, sont des cavités cellulaires qui sécrètent des matières particu- lières. Elles sont logées dans l'épaisseur de l'épidémie ou bien font saillie à sa surface. Parfois elles prennent la forme de poils ordinaires, comme dans l'Ortie brûlante. Longtemps on a considéré l'épidémie comme une membrane simple, mais on sait maintenant qu'une macération prolongée la dédouble en deux pelli- cules, l'une intérieure formée de cellules juxta-posées : c'est V épidémie pro- prement dit auquel se rapportent tous les détails précédents; L'autre exté- rieure, unie, sans organisation apparente, et qui porte le nom de cuticule. La cuticule recouvre tout l' épidémie proprement dit ainsi que ses appen- dices ; on la trouve aussi sur la racine et sur les organes submergés des plantes aquatiques où l'épidémie proprement dit fait défaut. 25. Structure de la tige chez les monoeotyiédones. — On ne remarque dans la tige des plantes monoeotyiédones ni étui médullaire, ni rayons médullaires, ni zones concentriques, ni système cortical distinct. Une coupe transversale de cette tige (fig. 28) offre l'apparence d'un cy- lindre de tissu cellulaire au milieu duquel sont épars des faisceaux fibro- vasculaires. La distribution de ces faisceaux n'est pas uniforme : très- serrés vers la circonférence, ils deviennent plus rares au centre ou en dis- paraissent même complètement. C'est ce que l'on remarque dans plusieurs Graminées, dans le Blé, en particulier, dont la tige devient ordinairement fistuleuse par suite de la destruction des cellules centrales. Lorsqu'on suit un faisceau, depuis son entrée dans une feuille jusqu'à l'extrémité inférieure du végétal, on voit que sa direction est loin d'être rectiligne et sa composition constante. Après avoir pénétré dans la tige, il s" infléchit vers le centre, décrit un arc et revient bientôt près de l'écorce le long de laquelle il descend ensuite. Sa nature varie en même temps que sa direction. Supérieurement, il est volumineux et renferme, associés avec des fibres ligneuses, tous les vaisseaux décrits au chapitre premier ; plus bas et dans le voisinage de l'écorce, il est réduit à quelques fibres minces et flexibles comme celles du liber chez les plantes dicotylédones. En tenant compte de ces faits, on s'explique sans peine pourquoi la tige des arbres monoeotyiédones, le stipe des Palmiers, par exemple, est si diffi- cile à fendre ; pourquoi son diamètre est le même à toutes les hauteurs et n'augmente presque point, quoique tous les ans il se forme de nombreux faisceaux entre le bois et l'écorce ; pourquoi on ne trouve de vaisseaux que dans la partie centrale ; pourquoi enfin le bois de ces tiges est plus fin, plus compacte et plus fort vers la circonférence qu'à l'intérieur. L'écorce des monoeotyiédones ne forme pas un système complexe comme chez les dicotylédones. Ce sont les cellules extérieures, durcies et recouvertes, au moins dans les premiers temps, par un épidémie extrêmement vivace, qui la constituent en entier. Cependant elle s'aug- 2 18 COURS ÉLÉMENTAIRE DE BOTANIQUE. mente encore, chez les plantes ligneuses, de la base persistante des feuilles. 26. Structure de la tige chez les acotylédones. — Parmi les plantes acotylé- dones, un grand nombre sont privées de tige, plusieurs en ont une pure- ment cellulaire et quelques-unes seulement, telles que les Lycopodes et les Fougères, possèdent une tige vasculaire. La figure 29 est la coupe transversale d'un stipe de Fougère arborescente. On voit que les faisceaux ligneux n'y sont point distribués par zones con- centriques ou disséminés sans ordre comme dans les classes précédentes : ils forment un cercle étroit, interrompu de distance en distance pour laisser la moelle communiquer avec le tissu cellulaire extérieur, et beaucoup plus rapproché de la circonférence que du centre. Ces faisceaux se composent à peu près exclusivement de libres et de vaisseaux annulaires ou scalari- f ormes. Les trachées y font défaut. L'écorce présente ici les mêmes particularités que chez les monocotylé- dones. 27. Plantes exogènes, endogènes et acrogènes. — Les dicotylédones s'ac- croissant par des couches qui se déposent annuellement entre le bois et l'écorce ou, ce qui est la même chose, par la partie extérieure du corps ligneux, ont été nommées exogènes (du grec éxô, en dehors, et gennaô, en- gendrer). • Les monocotylédones ont été, au contraire, appelées endogènes (du grec endon, en dedans, et gennaô, engendrer), parce que les nouveaux faisceaux qui se forment chaque année paraissent provenir du milieu de la tige. Nous avons dit (no. 25) comment ces faisceaux, après s'être inclinés vers le centre, reviennent peu après vers la circonférence. Les monocotylédones ne sont donc pas purement endogènes, et ce n'est qu'improprement qu'on les désigne sous ce titre. Chez les acotylédones, la tige acquiert dès la première année toute la grosseur qu'elle doit avoir. Plus tard, elle ne s'accroît qu'en hauteur et cela par l'élongation des éléments ligneux qui s'étaient formés dans la pre- mière période de sa végétation. Ces plantes ont reçu, à raison de ce fait, le nom d' acrogènes (du grec acron, extrémité, et gennaô, engendrer),c: est-à-dire qui ne croissent que par leur sommet. 28. Bourgeons. — Les bourgeons sont des petites masses ovoïdes qui ren- ferment, à l'état rudimentaire, un rameau avec ses expansions latérales, c'est-à-dire ses feuilles ou ses fleurs. Certains bourgeons contiennent à la fois des feuilles et des fleurs. C'est à l'aisselle des feuilles et à l'extrémité des anciens rameaux que naissent régulièrement les bourgeons. Mais il peut aussi s'en former d'atf- ventifs sur tout point du végétal où la sève surabonde. C'est ainsi que de la racine des arbres s'élèvent parfois des tiges surnuméraires, connues en culture sous le nom de drageons. Dans presque tous les arbres de nos climats, les bourgeons apparaissent au printemps, s'arrêtent bientôt dans leur développement, et ne s'allongent ORGANOGRAPHIE. 19 qu'au printemps suivant. Ils sont admirablement protégés contre les froids de l'hiver par des écailles dures et épaisses (fig. 31), qui sont elles-mêmes souvent garnies à l'intérieur d'un épais duvet ou bien enduites de matières résineuses propres à conserver la chaleur. Ces écailles tombent à l'époque où le bourgeon se développe. Chez les plantes herbacées, en général, et chez un grand nombre d'arbres des contrées tropicales dont la végétation n'éprouve pour ainsi dire aucun repos, les bourgeons sont nus, c'est-à-dire dépourvus d'écaillés protectrices. Les jeunes pousses provenant du développement d'un bourgeon se nomment scions quand elles naissent sur une tige aérienne, et turions quand elles sortent de terre comme celles des Asperges. Quelques végétaux portent des bourgeons charnus qui forment comme la transition entre le bourgeon proprement dit et l'embryon, car ils peuvent avoir une végétation à part, se détacher de la mère-plante et pro- duire, après avoir été semés, un individu semblable à celui dont ils pro- viennent. Tels sont les bulbiles qui naissent à l'aisselle des feuilles du Lis bulbifère et les caïeux que produisent les rhizomes bulbeux (fig. 32, 23). CHAPITRE V. LES FEUILLES. 29. Structure générale des feuilles. — On appelle feuilles des expansions latérales de la tige ordinairement de couleur verte et de forme lamellaire. Leur structure varie selon qu'elles vivent dans l'air ou dans l'eau. Les feuilles aériennes sont formées de fibres et de vaisseaux distribués dans l'épaisseur d'une couche cellulaire qui est elle-même enveloppée par l'épiderme. Les faisceaux fibro-vasculaires sont de même nature que ceux de la tige qui leur donne naissance. Ceux des plantes dicotylédones présentent à leur partie supérieure des trachées, sous les trachées des vaisseaux ordi- naires, et sous ces derniers des fibres déliées, puis des vaisseaux laticifères (fig. 34). C'est exactement l'ordre dans lequel se succèdent les éléments de la tige de dedans en dehors. Ce fait s'explique facilement si l'on con- sidère que les faisceaux ne peuvent passer de la tige dans la feuille qu'en s'infléchissant de manière que leur partie centrale soit en-dessus et leur partie extérieure en-dessous. La couche cellulaire qui entoure les faisceaux, et dont la fig. 35 représente une section transversale très-amplifiée, est analogue à la couche herbacée de l'écorce. Elle est beaucoup plus compacte et plus ferme sur la face su- périeure de la feuille que sur la face inférieure, où elle forme un tissu spon- gieux, criblé de lacunes. Les cellules sont remplies de granules auxquels la feuille doit sa couleur. C'est ordinairement une matière verte, la chlo- rophylle, qu'elles contiennent. L'épiderme des feuilles est remarquable par le grand nombre de ses sto 20 COURS ÉLÉMENTAIRE DE BOTANIQUE. matés (fig. 30). C'est sur la face inférieure qu'ils sont répandus avec le plus de profusion, et l'on attribue à leur présence la couleur terne de cette face : ils s'y élèvent au nombre de plus de 200,000 dans la feuille du Lilas. Les feuilles submergées manquent à la fois d'épiderme et de faisceaux fibro-vasculaires. Leur structure purement cellulaire fait qu'elles se des- sèchent très-vite et se crispent quand on les expose à l'air. On voit sou- vent dans leur masse des lacunes remplies de gaz et destinées, selon toute apparence, à les maintenir élevées en diminuant leur poids spécifique. 30. Parties de la feuille.' — La feuille peut avoir trois parties : une gaîne ou des stipules, un pétiole et un limbe (fig. 36). Là gaine se voit dans les plantes monocotylédones, en général, et dans plusieurs dicotylédones herbacées. Elle est formée par une dilatation de faisceaux fibro-vasculaires qui enveloppent la tige au-dessus de leur point d'insertion; cette gaîne est tantôt entière comme chez les Cypéracées, tan tôt fendue en long comme chez les Graminées. Les feuilles qui en sont munies se nomment engainantes. Au lieu d'une gaîne on aura des stipules si les faisceaux, au sortir de l'axe, se séparent en trois groupes dont l'un produit la feuille proprement dite et Les deux autres forment latéralement deux appendices foliacés, épineux, filiformes ou écailleux qui tantôt restent indépendants, tantôt se soudent soit entre eux, soit avec la tige, soit enfin avec le pétiole de la feuille (fig. 37, 38). La feuille est dite stipulée quand elle est accompagnée de stipules, et ex- iipulée quand ces organes font défaut. Les stipules ne se rencontrent proprement que sur les végétaux dicoty- lédones ; cependant lès1 Graminées, qui sont monocotylédones, portent à l'extrémité de leur gaîne un prolongement appelé ligule,que plusieurs bota- nistes considèrent comme analogue aux stipules (fig. 39). 'Lq pétiofc est le pied ou ce que l'on nomme vulgairement la queue de la feuille. Il se rattache le plus ordinairement à la tige par une articulation en forme de bourrelet (fig. 34): c'est le résultat d'une déviation et d'un raccouivi^ruiont des éléments ligneux de la feuille au point où ils se sé- parent de l'axe. Le pétiole est tantôt canaliculé, c'est-à-dire creusé en gouttière, et tantôt cylindrique. Dans quelques arbres, le Tremble, par exemple, il est aplati dans le sois vertical, ce qui donne beaucoup de prise au vent et tient les feuilles dans une agitation continuelle. Les faisceaux du pétiole se dilatent parfois de manière à simuler un petit limbe en avant du limbe véritable (Oranger) ; cette expansion du pétiole, qui a reçu le nom de phyllo&e, constitue à elle seule la feuille de certains végétaux (fig. 45). Les feuilles chez lesquelles le pétiole fait défaut (fig. 69) se nomment sessiles. Le limbe présente habituellement la forme d'une lame mince; c'est à lui seul qu'est réservé le nom de feuille, dans le langage ordinaire, et c'est à lui aussi que se rapportent les détails qui vont suivre. ORQANOGRAPfflB. 21 # Nous avons vu déjà que le limbe se compose exclusivement de cellules clans les feuilles submergées, et que dans les feuilles aériennes il comprend en outre des fibres et des vaisseaux. Les faisceaux fibro-vasculaires forment des lignes saillantes auxquelles on donne le nom de nervures ; le tissu plus lâche qui remplit les intervalles des nervures est appelé parenchyme, nom qui s'applique aussi à tout tissu cellulaire peu compacte. C'est de la dis- tribution des nervures et du parenchyme que dépend la forme de la feuille. 31. Nervation. — Les nervures se distribuent selon trois modes principaux : tantôt le limbe est parcouru en son milieu par une nervure plus saillante que les autres et appelée côte, nervure principale, de laquelle naissent, à dif- férentes hauteurs, des nervures secondaires comme les barbes d'une plume de son tuyau (fig. 40), et la nervation est pennée, la feuille penni-nerve : c'est la nervation la plus commune; tantôt le pétiole se divise à l'entrée du limbe en plusieurs nervures, à peu près de même grosseur, qui divergent comme les doigts des oiseaux palmipèdes et la nervation est palmée, la feuille palmi-nerve (fig. 41) ; d'autres fois, enfin, les nervures après s'être sé- parées à Tentrée du limbe, comme dans le cas précédent, prennent des directions parallèles (fig. 42, 39) : on a dans ce cas des feuilles recti-nerves. Le Tilleul a des feuilles penni-nerves, l'Erable des feuilles palmi-nerves, le Blé des feuilles recti-nerves. La seule inspection des feuilles suffit presque toujours pour distinguer une plante dicotjdédone de celle qui est monocotylédone. Chez les pre- mières, les feuilles sont généralement penni-nerves ou palmi-nerves, et les nervures, après s'être ramifiées un grand nombre de fois, s'unissent par leurs extrémités de manière à dessiner un réseau ou une sorte de dentelle (fig. 48) ; chez les secondes, au contraire, les feuilles sont recti-nerves et leurs ramifica- tions, qui sont toujours peu nombreuses, restent parallèles les unes aux autres (fig. 39). On ne rencontre dans nos climats qu'un petit nombre de monocotylédones, de la famille des Aroidées et des Smilacées, dont les feuilles soient réticulées. 32. Distribution du parenchyme. — Le parenchyme se distribue très-diver- sement entre les nervures. Lorsqu'il les réunit toutes dans une même membrane, la feuille est simple (fig. 41) ; lorsqu'il entoure les divisions pri- maires du pétiole de manière à former autour de chacune d'elles un limbe distinct, la feuille est composée (fig. 38) ; si, enfin, les différents limbes n'ap- paraissent que sur des nervures de troisième ou quatrième ordre, la feuille est dite décomposée et sur- décomposée (fig. 62, 63). Les feuilles de l'Erable sont simples; celles du Frêne, composées; celles de l'Ancolie, de l'Actée, dé- composées. 33. Découpures des feuilles simples. — Lorsque le parenchyme occupe exac- tement l'espace compris entre les nervures (fig. 50), la feuille présente des bords unis et on la nomme entière. Ex. : le Lilas. Avec des bords découpés, la feuille est dite : Dentée (fig. 46), lorsque les découpures forment des saillies courtes et aiguës. Ex. : l'Orme. Crénelée (fig. 55), lorsque les découpures sont courtes et arrondies. Ex. : la Pensée 22 COURS ÉLÉMENTAIRE DE BOTANIQUE. Lobée (fig. 43), lorsque les découpures sont profondes. Ex. : le Chêne. # Le mot lobe s'applique plus spécialement aux divisions arrondies ou sé- parées par des sinus arrondis; celles qui sont aiguës et séparées par des sinus aigus se nomment fissures, quand elles pénètrent jusqu'au tiers du demi-limbe ; partitions, quand elles s'avancent jusqu'au milieu; et segments, quand elles se rapprochent davantage de la nervure médiane. On dira d'une feuille qu'elle est bi- tri . . . multi-fide, bi-tri . . . multi-partite, bi-tri . . . multi-séquée, lorsque ses fissures, ses partitions ou ses segments sont au nombre de deux, de trois, etc. Souvent aussi ces mots s'emploient conjointement avec d'autres expressions désignant le mode de nervation. Ainsi, une feuille pinnati-fide, pinnati-partite, pinnati-séquée, est celle qui joint des fissures, des partitions ou des segments à une nervation pennée. On dira de même, si la nervation est palmée : feuille palmati-fide, palmati- partite, palmati-séquée. Les découpures sont parfois si multipliées que le limbe paraît déchiré, réduit en lanières ou même en filaments. On exprime ces divers états de la feuille en disant qu'elle est disséquée, laciniée, déchiquetée, capillaire, etc. (fig. 44). 34. Forme des feuilles simples. — Si l'on considère l'ensemble de la feuille tel qu'il résulte de l'arrangement des nervures et du parenchyme, on lui trouvera, le plus souvent, de la ressemblance avec des objets qui nous sont familiers et auxquels on pourra la comparer pour mieux en faire saisir la description. Voici, du reste, la définition des formes que l'on rencontre le plus fréquemment. La feuille est dite : Aciculaire, quand elle a la forme d'une aiguille. Ex. : le Pin. Linéaire, quand elle est étroite et de même largeur sur toute son étendue. Ex. : le Blé. Lancéolée (fig. 40), quand elle est en forme de lance. Ex. : le Laurier-Eose. Ovale ou Ovée (fig. 46), quand elle représente la coupe longitudinale d'un œuf, sa plus grande largeur étant à la base. Ex. : le Cerisier-à-grappes. Ob-ovale (fig. 47), quand elle présente la forme précédente renversée, c'est-à-dire ayant sa plus grande largeur au sommet. Ex. : l'Aubépine rouge ou Senellier. Remarque: le mot ob s'emploie toujours, comme ci-dessus, pour indiquer une forme renversée. Elliptique (fig. 48), quand elle forme une ellipse. Ex. : l'Erythrone. Oblongue (fig. 49), quand elle forme une ellipse très-allongée et dont les bords tendent à devenir parallèles. Ex. : la Smilacine à grappe. Cordée ou Cordiforme (fig. 50), quand sa base est échancrée en deux lobes arrondis et que son sommet est aigu. Ex. : le Lilas. Réniforme (fig. 51), quand sa base est échancrée en deux lobes arrondis et que son sommet est très-obtus. Ex. : l'Azaret du Canada. Sagiitée (fig. 52), quand sa base est échancrée en deux lobes aigus et que le sommet est aussi aigu. Ex. : la Sagittaire. Hastée (fig. 53), quand sa base porte deux lobes aigus coupés perpendi culairement au pétiole, et que son sommet est aigu. Ex. : l'Arroche-Fraise. Lyrée, quand elle est pinnati-fide et que la division du sommet est beau- coup plus grande que les autres. Ex. : la Benoîte. Roncinée, quand elle est pinnati-fide et que les saillies se dirigent vers lf base. Ex. : le Pissenlit. ORGANOGRAPHIE. 23 Amplexicaule quand elle est sessile et que sa base entoure la tige. Ex. : la Chicorée sauvage. Connée (fig. 56), lorsqu'elle se soude par sa base avec une autre feuille qui lui est opposée. Ex. : le Chèvre-Feuille à petites fleurs. Perfoliée (lig. 57), lorsqu'elle entoure la tige de telle manière que celle- ci paraît la traverser. Ex. : l'Uvulaire perfoliée. Pellée (fig. 55), quand le pétiole s'attache au milieu du limbe de manière à figurer un bouclier. Ex. : la Capucine des jardins. 35. Feuilles composées. — Chaque limbe des feuilles composées présente l'aspect d'une feuille simple et porte en conséquence le nom de foliole. Les folioles naissent tantôt à l'extrémité du pétiole, tantôt sur ses côtés : dans le premier cas, la feuille est digitée (fig. 58), et dans le second, pennée (fig. 61). Les feuilles du Trèfle, du Lupin, du Marronier, sont digitées; celles du Noyer, du Vinaigrier, du Rosier, sont pennées. La feuille pennée est dite pari-pennée ou abruti-penn ée Lorsque toutes ses folioles sont latérales (fig. 61); on la nomme impari-pennée ou pennée avec impaire, lorsque la foliole du sommet termine le pétiole (fig. 60). Quand les feuilles deviennent décomposées ou sur-décomposées (no. 32), on a coutume d'indiquer le degré de composition au moyen de nombres placés devant le nom de la feuille. Ainsi, une feuille digitée, formée de trois folioles, comme celle du Trèfle, se nomme ternée ; elle prendra le nom de bi-temée si» elle est décomposée, et celui de tri-quadri . . . ternée si elle est sur-décomposée (fig. 63). On dira de même feuille pennée, bi- pennée, tri-quadri . . . pennée (fig. 62). Les feuilles décomposées atteignent parfois un développement tel que les commençants sont exposés à les prendre pour des rameaux ou même pour de grandes branches. Pour éviter cette erreur, il suffira, le plus souvent, de considérer l'insertion sur la tige du prétendu rameau : s'il porte à sa base une gaîne, des stipules ou une forte articulation, il devra être considère comme une feuille unique. 36. Feuilles anomales. — On nomme anomales les feuilles dont le limbe n'est pas lamellaire. Elles se produisent lorsque les nervures, au lieu de suivre sensiblement le même plan, se distribuent dans des plans très-diffé- rents. Le limbe peut alors circonscrire une cavité comme dans l'Oignon et la Sarracénie (fig. 64), ou bien, si le parenchyme remplit tout l'espace com- pris entre les nervures, acquérir une forte épaisseur comme dans la plupart des plantes grasses. 37. Disposition des feuilles sur leur axe. — La disposition des feuilles étant constante dans chaque espèce végétale, elle fournit d'excellents caractères pour la classification. On divise les feuilles, à ce point de vue, en radicales et caulinaires : les premières sont celles qui naissent près du collet de la ra- cine (fig. 65), et les secondes, celles qui naissent sur des points plus élevés. Les feuilles caulinaires se nomment alternes, lorsqu'elles sont espacées, une à une, sur la tige à des hauteurs différentes (fig. 66) ; opposées, lors- qu'elles sont situées deux à deux sur un même plan, vis-à-vis l'une de l'autre (fig. 68); verticillées, lorsqu'elles sont groupées circulairement autour de la tige, sur un même plan, comme une couronne (fig. 69). L'Orme a des 24 COURS ELEMENTAIRE DE BOTANIQUE. feuilles alternes, l'Erable des feuilles opposées et le Laurier-Rose des feuilles verticillées. Des feuilles qui naissent d'un même point de la tige sont dites géminées quand elles sont au nombre de deux, et fasciculées quand elles sont plus nombreuses. L'arrangement des feuilles est soumis à des lois d'une rigueur presque mathématique. " Les feuilles alternes, dit Mime -Edwards, ne sont jamais éparses sans ordre; elles sont disposées en spirale sur leur axe, de gauche à droite ou de droite à gauche. Il est facile de vérifier cette loi, en faisant passer un fil par tous les points successifs des insertions des feuilles. .Si nous appliquons ce procédé à l'examen des feuilles du Tilleul, de la Fève, de l'Aristoloche, nous verrons qu'après le premier tour complet de spire, la troisième feuille est venue se placer au-dessus de la première ; qu'après le second tour, la cinquième feuille est située au-dessus de la troisième; par conséquent, la quatrième est située au-dessus de la seconde, la sixième au- dessus de la quatrième, et ainsi de suite, de telle sorte que toutes les feuilles de l'arbre sont disposées de chaque côté de leur axe en deux séries recti- lignes, dont la première est formée par les feuilles de rang impair, et la se- conde parles feuilles de rang pair, disposition qui leur a valu le nom dedisii- ques (rig. 67). Chez le Cactus élégant, ce n'est pas la troisième feuille qui vient se placer au-dessus de la première après un tour de spire, c'est la quatrième ; les feuilles sont donc arrangées en trois séries rectilignes sur l'axe, elles sont tristiques. Chez d'autres végétaux, c'est la sixième feuille qui se trouve au-dessus de la première ; mais tantôt il suffit d'un seul tour de spire, et tantôt il faut en parcourir deux pour trouver cette sixième feuille placée ainsi au-dessus de la première. La Pomme de terre, le Cerisier, la Pêcher nous offrent des exemples de cette dernière disposition qu'on appelle quinconce. On a donné le nom de cycle à chaque système de feuilles qu'il faut par- courir pour arriver, après un ou plusieurs tours de spire, à la feuille placée au-dessus de celle d'où l'on est parti. Il est donc clair que pour donner l'expression exacte d'un cycle, il faut indiquer deux choses: le nombre de tours de spire, et le nombre de feuilles qui le composent. Ces deux nom- bres ont été pris comme les deux termes d'une fraction dont le premier est le numérateur et le second le dénominateur. Ainsi, l'expression du cycle des feuilles distiques est ,\, parce qu'il se compose de deux feuilles sur un tour de spire. Le 5 cycles les plus habituels, rapprochés les uns des autres, ont donné la série ^, \, \, |, etc., qu'il est facile de conti- nuer par le calcul, comme on l'a lait par l'observation, si l'on remarque qu'à l'exception des deux premières, toutes les fractions de la série forment leur numérateur par l'addition des numérateurs des deux fractions précé- dentes, et leur dénominateur par l'addition des dénominateurs des deux mêmes fractions. Souvent les feuilles, dans leurs séries, ne peuvent pas être rigoureuse- ment ramenées l'une au dessus de l'autre sur une ligne droite, et décrivent ainsi autour de l'axe une courbe indéfinie -, on les désigne sous le nom de curvisériées. .... Quand les feuilles sont opposées, et que les deux feuilles supérieures ne placent dans le milieu de l'intervalle des deux feuilles inférieures de manière à les croiser à angle droit, il y a décussaiion, ces feuilles sont dé- cussées." 38. Durée des feuilles. — La durée des feuilles est variable d'un végétal à l'autre. Dans nos contrées, la plupart des arbres se dépouillent de leurs ORGANOGRAI'HIK. 25 leuilles à l'automne ; quelques-uns les gardent cependant plus longtemps : les arbres verts, comme le Pin, ne conservent leur verdure pendant toute L'année que grâce à la persistance de leurs feuilles, qui restent encore en place au moment où il s'en forme de nouvelles. En général, ce sont les feuilles articulées qui tombent le plus facilement et le plus vite; celles qui s'attachent à la tige sans articulation, celles surtout qui sont engainantes, persistent après même qu'elles se sont desséchées. 39. Transformations des feuilles. — Dans un grand nombre de plantes, les feuilles subissent des transformations qui peuvent les rendre difficiles à re- connaître. Les tiges souterraines, particulièrement les rhizomes bulbeux, nous offrent des exemples frappants de ces transformations. Ainsi, la Jacinthe (tig. 24) se compose d'un plateau central autour duquel se superposent des feuilles charnues, de couleur blanche, qui se changent, vers la surface, en membranes écailleuses. Dans la Pomme-de-terre les feuilles se réduisent à des écailles à peine perceptibles, situées près des bourgeons ou yeux. Des feuilles non moins profondément transformées se remarquent sur quelques tiges aériennes: celles de l'Asperge ( fig. 71 ) consistent en de simples écailles qui naissent à la base des rameaux ; celles de plusieurs es- pèces de Cactus sont à peine indiquées par un petit coussinet qu'on remarque sous les bourgeons. Les personnes étrangères à la botanique prennent souvent les rameaux aplatis ou anguleux de ces végétaux pour des feuilles. La même erreur peut avoir lieu relativement à l'Amarante crête-de-coq, qu'on voit dans les jardins: la tige de cette plante s'aplatit en une lame plus ou moins large, d'aspect foliacé; c'est sur cette lame que unissent les véritables feuilles qui ne sont ici encore que de petites écailles. •Les filaments herbacés appelés vrilles (fig. 70), au moyen desquels les tiges grimpantes se fixent sur leur support, n'ont la plupart du temps d'autre origine qu'une feuille ou une partie de feuille transformée. Il en est de même des épines, qu'il ne faut point confondre avec les aiguillons dont nous avons parlé précédemment (no. 24) : ceux-ci appartiennent à l'épi- derme et s'enlèvent avec lui; celles-là, au contraire, naissent du cœur même de la tige. Les feuilles placées dans le voisinage des fleurs et connues sous les noms de feuilles florales et de bractées subissent aussi des transformations sur lesquelles il importe d'attirer l'attention. Ces feuilles sont généralement revêtues de couleurs d'autant plus vives qu'elles se rapprochent davantage de la fleur ; en même temps, elles prennent des dimensions de plus en plus réduites, jusqu'à devenir des écailles ou des filaments. Quelquefois la plus élevée de ces bractées prend, au contraire, un grand développement et forme autour des fleurs une enveloppe protectrice appelée spathe. L' Arum vulgare ou Pied-de-veau possède une spathe blanche très-grande et d'une beauté remarquable (fig. 124). D'autres fois un certain nombre de bractées sont disposées au-dessous d'un ensemble de fleurs en une sorte de colère tte qu'on nomme involucre. Le3 feuilles de l'involucre sont tantôt larges, indépendantes et distantes des fleurs comme dans l'Anémone, tantôt plus petites et imbriquées, comme dans le Pissenlit, tantôt soudées les unes aux autres : la cupule qui entoure les glands du Chêne n'a point d'autre origine ; elle se compose de bractées écailleuses. libres dans les premiers temps, mais qui se sont soudées plus tard (Kg. 147). 26 COURS ÉLÉMENTAIRE DE BOTANIQUE. Dans les Graminées, la fleur est enveloppée de bractées scarieuses aux- quelles on donne le nom de glumes (fig. 171 ) : ce sont elles qui forment la balle du Blé. Enfin nous verrons plus loin que toutes les parties de la fleur et du fruit doivent être considérées comme des feuilles transformées. Il n'y a donc en réalité, dans les plantes, qu'une racine, une tige et des feuilles: ces organes fondamentaux se montrent déjà dans l'embryon et se développent seuls dans la suite ; mais par une disposition providentielle qu'on ne saurait assez admirer, ils se modifient de manière à s'adapter aux diverses fonctions vitales de la plante. CHAPITRE VI. LA FLEUR. 40. La fleur est un ensemble d'organes disposés en verticilles rapprochés et destinés à produire le fruit. Les verticilles dont elle peut se composer sont, en allant de la circonfé- rence au centre : le calice, la corolle, les étamines et le pistil (fig. 72 ). Le calice et la corolle, que l'on désigne collectivement par les noms de périanthe et d' enveloppes florales, n'ont qu'un rôle accessoire dans la fructifi- cation, celui de protéger les étamines et le pistil. Ces derniers verticilles, nommés organes de lafécondation, forment la partie essentielle de la fleur. CALICE. 41. Formes du calice. — Le calice est formé de petites feuilles appelées sépales, de couleur ordinairement verte et de forme variable. Les sépales demeurent quelque fois complètement libres (fig. 73), et d'autres fois se soudent ensemble par leurs bords (fig. 74) : dans le premier cas, le calice est dit polysépale, et dans le second monosépale ou monophylle, comme s*il n'était formé que d'une seule feuille. La Giroflée possède un calice poly- sépale et l'Œillet un calice monosépale. Il est rare que les sépales se soudent dans toute leur étendue. Le plus souvent ils demeurent libres par leur extrémité supérieure, laissant entre eux des vides qui rappellent les découpures des feuilles et se désignent par les mêmes mots. La partie du calice monosépale où les sépales sont soudés s'appelle le tube, celle où ils sont libres s'appelle le limbe, et la ligne de séparation entre le tube et le limbe est la gorge du calice (fig. 74). Le calice est dit régulier (fig. 73, 74) lorsque toute section qui passe par son axe le divise en deux parties égales ; dans le cas contraire, il est irrégu- lier (fig. 75). L'irrégularité a pour cause une différence dans la forme et la grandeur des sépales, ou bien un défaut de symétrie dans leur disposition. 42. Durée du calice- — Le calice, relativement à sa durée, se nomme fugace, caduc ou persistant : fugace, quand il tombe avant l'épanouissement de la fleur (Sanguinaire) ; caduc, quand il disparaît après la fécondation (Tilleul) ; 0RGAN0ORAPHIE. 27 persistant, quand il demeure en place durant la maturation du fruit (Violette). Il peut arriver que le calice persistant se flétrisse, comme dans le Groseiller, ou que, continuant à croître, il devienne partie intégrante du fruit. Dans le premier cas il est dit marcescent et dans le second accrescent. COKOLLE. 43. La corolle occupe une position intermédiaire entre le calice et les étamines. C'est la partie la plus apparente de la fleur, ordinairement colorée, brillante et souvent odorante. Les petites feuilles qui la composent se nomment des pétales ; elles sont généralement élargies à la partie supérieure et atténuées inférieurement en une sorte de pétiole qu'on nomme onglet (fig. 76). Toutes les définitions données plus haut pour le calice s'appliquent à la corolle, en ayant soin de substituer le mot pétale à celui de sépale. 44. Formes de la corolle polypétale. — Certaines formes de corolles poly- pétales régulières sont caractéristiques pour toutes les plantes d'une ou de plusieurs familles, et ont reçu des noms particuliers. On appelle : Cruciforme (fig. 77), la corolle formée de quatre pétales en croix. Ex. : la Giroflée. Caryophyllée (fig. 78), celle qui est formée de cinq pétales munis de longs onglets. Ex. : l'Œillet. Rosacée (fig. 79), celle qui est formée de cinq pétales, au moins, à onglets courts et à limbe étalé en rosace. Ex. : le Rosier. La plupart des Légumineuses, telles que le Pois et le Haricot, possèdent une corolle polypétale irrégulière dont l'ensemble dessine grossièrement un papillon aux ailes étendues : cette corolle se nomme papilionacée. Elle se compose de cinq pétales dont l'un s'élève au-dessus des autres qu'il en- veloppe, et se nomme V étendard ; deux sont placés sur les côtés et portent le nom d' ailes ; les deux autres, placés à la partie inférieure, forment la carène, ainsi nommée parce qu'elle représente l'avant d'une nacelle (fig. 80, 81). 45. Formes de la corolle monopétale. — La corolle monopétale régulière peut affecter l'une des six formes suivantes : Campanulée (fig. 82) : tube dilaté dès sa base et s' évasant en forme de cloche. Ex. : la Campanule. Infundibuliforme (fig. 83) : tube conique, évasé supérieurement en enton- noir. Ex. : le Tabac. Rotacée (fig. 84): tube court, limbe plan et étalé. Ex.: la Pomme-de-terre. Hrjpocratériforme (fig. 85) : tube court et droit, limbe évasé en forme de soucoupe. Ex. : le Lilas. Tabulée (fig. 86) : tube cylindrique et allongé. Ex. : la Grande Consoude. Urcéolée (fig. 87) : tube dilaté en son milieu et contracté aux extrémités. Ex. : la Gaulthéria ou thé des bois. Parmi lei> corolles monopétales irrégulières, on distingue la corolle ligulée (fig. 89), dont le tube est fendu et le limbe rejeté de côté en forme de languette. Ex.: le Pissenlit. La corolle labiée (fig. 88), dont la gorge est ouverte et le limbe partagé en deux divisions inégales qu'on appelle lèvres. Ex. : la Menthe. La corolle personnée (fig. 90), dont le limbe se partage en deux lèvres rap- 28 COURS ÉLÉMENTAIRE DE BOTANIQUE. proche es qui lui donnent quelque ressemblance avec un masque ou un mufle de veau. Ex. : la Linaire. ETAMLNES. 46. Les étamines forment le troisième verticille de la fleur. Chacune d'elles comprend généralement trois parties : lejilet, V anthère et le connectif (fig. 91, 92). 47. Filet. — Le filet est un support mince qui remplit dans l'étamine le même rôle que le pétiole dans la feuille. On le nomme : Capillaire, quand il est fin comme un fil. Subulé, quand il se termine en pointe effilée. Pétaldide, quand il s'élargit en forme de pétale. Géiiiculé. quand il est plié de manière à faire un angle. Bifurqué, quand il se divise supérieurement en deux branches. L'étamine qui manque de filet se nomme sessile. 48. Anthère. — L'anthère est un petit sac plus ou moins allongé et rempli d'une poussière ordinairement jaune, connue sous le nom de pollen. Elle se compose presque toujours de deux loges ou cavités distinctes, faciles à re- connaître par la proéminence quelles forment cà droite et à gauche d'un sillon qui les sépare. Ces loges, à une époque déterminée, doivent donner issue au pollen. Leur déhiscence s'opère quelquefois au moyen de valvules (fig. 93). plus souvent par des pores situés au sommet (fig. 94), et ordinaire- ment par des fentes longitudinales ou transversales (fig. 95). Une strie indique sur chaque loge l'endroit où la déhiscence doit avoir lieu. Si cette strie est tournée vers le centre de la fleur, l'anthère est introrse ; lorsqu'elle regarde la circonférence, l'anthère est extrorse. Le pollen apparaît, au microscope, comme un amas de grains dont la forme varie selon les espèces végétales. Ces grains placés dans l'eau ne tardent pas à se gonfler, se déchirent et laissent échapper une matière fluide, lufovilla, qui joue un rôle essentiel dans la fécondation des graines (fig. 96). Chez quelques plantes, les Orchidées, par exemple, le pollen est agglutiné vers le haut du filet et constitue une masse (fig. 97) à laquelle on a donné le nom de pollinie. Les étamines qui ne renferment point de pollen sont dites stériles (fig. 92, Is). 49. Connectif. — Les loges de l'anthère sont quelquefois accolées l'une à l'autre sans corps intermédiaire. Le plus souvent elles sont réunies au moyen d'une substance qui a reçu, à raison de sa fonction, le nom de con- nectif. Cette substance peut n'occuper qu'un point entre les loges, s'étendre sur toute leur longueur ou même la dépasser et former au-dessus d'elles des appendices variés. Dans les deux derniers cas (fig. 91), on dit de l'an- thère qu'elle est adnée au connectif. L'anthère est encore basifixe (fig. 94), oscillante (fig. 95), ou pendante selon que le filet s'attache au connectif vers la base des loges, vers leur milieu ou à leur sommet. 50. Etamines considérées dans leur ensemble. — Le nombre des étamines varie depuis un jusqu'à plus de cent. Tant que ce nombre ne dépasse pas 0ROANOGKAP1II14. 29 dix, les étamines sont dites définies ; s'il va au-delà, on les nomme indéfinies. Il peut arriver que dans la même fleur certaines étamines soient plus longues que d'autres. A ce point de vue, elles s'appellent didynames, lors- qu'elles sont au nombre de quatre dont deux longues et deux petites (fig. 98); et téiradynames, lorsqu'elles sont au nombre de six dont quatre grandes alternant par paires avec deux autres plus petites (fig. 99). Les étamines peuvent, comme les sépales et les pétales, se souder en- semble. Lorsqu'elles adhérent par les anthères, comme dans le Pissenlit, on les nomme synanthérées (fig. S9) ; lorsque la soudure a lieu par les filets seulement, elles sont adelphes : on les nommera monadelphes, diadelphes. . . . polyadelphes, selon que les filets forment un faisceau unique comme dans la Mauve (fig. 100), ou deux phalanges comme dans le Haricot (fig. 101), ou enfin se divisent en plusieurs groupes comme dans le Tilleul et le Millepertuis. Dans quelques cas assez rares, dont les Lobélies nous fournissent un ex- emple, les étamines adhérent tout à la fois par les filets et par les anthères. 51. Nature des étamines. — Les botanistes considèrent les étamines comme des feuilles dont le limbe s'est replié sur lui-même de manière à circonscrire la cavité qui loge le pollen. Parmi les faits nombreux qui viennent à l'ap- pui de cette opinion, nous mentionnerons celui deajieurs doubles. On nomme ainsi les fleurs dont les étamines se sont changées en pétales sous l'influence de la culture. . Un grand nombre de plantes, telles que le Eosier et le Camellia, nous présentent ce curieux phénomène. Cesse- t-on de les culti- ver, elles reviennent à leur état normal : les pétales surnuméraires dispa- raissent et un nombre égal d' étamines les remplace. Ces faciles transfor- mations sont une preuve qu'il y a communauté d'origine entre les organes dont nous parlons ; elles montrent que les étamines ne sont que des feuilles encore plus profondément modifiées que lesv pétales, et auxquelles la^ nature a donné une forme en rapport avec les fonctions particulières qu'elles ont à i emplir dans la fleur. PISTIL. 52. £e pistil est le verticille qui occupe le centre de la fleur. Chacune des feuilles qui le composent porte le nom de carpelle. Dans ces feuilles, qui sont généralement sessiles (fig. 102), le limbe s'est contourné sur lui-même de manière à clore une cavité arrondie, Y ovaire ; en même temps, les bords repliés vers l'intérieur de la cavité se sont soudés ensemble, présentant par là une disposition analogue à celle des coutures dans nos vêtements. Au- dessus de l'ovaire, le limbe carpellaire, devenu très-étroit, se prolonge en un tube effilé terminé lui-même par un épanouissement arrondi ou de forme allongée. Ce tube a reçu le nom de style et l'épanouissement qui le sur- monte, celui de stigmate (fig. 103). Ce n'est que dans le Cerisier sauvage et un petit nombre d'autres végé- taux que l'on voit nettement dessinées les dispositions décrites ci-dessus. En général, les feuilles carpellaires sont tellement modifiées que la seule vue est insuffisante pour nous renseigner sur leur véritable nature. Mais la facilité avec laquelle elles se transforment en pétales par la culture, leur structure intérieure, leur retour, après maturation des graines, à la forme d'une petite feuille, ne laissent aucun doute sur leur origine. Le style, avons-nous dit, surmonte l'ovaire : dans certain cas, cependant, 30 COURS ELEMENTAIRE DE BOTANIQUE. il semble naître sur les côtés ou même à la base de ce dernier (fig. 104) : cette disposition est due à une déviation de l'ovaire, dont le sommet s'est infléchi vers la partie inférieure de la fleur. Assez souvent le style fait défaut, et le stigmate, devenu sessile, repose immédiatement sur l'ovaire (iig. 112, 113). 53. Ovaire simole et ovaire comoosé. — Dans quelques familles végétales, les Kenonculacées, par exemple, les carpelles du pistil restent isolés ; le plus souvent ils se soudent les uns aux autres soit par les ovaires seulement, soit par les ovaires et les styles à la fois, ou même par les stigmates. On appelle simple l'ovaire du carpelle libre (fig. 105), et composé celui qui résulte de plusieurs carpelles unis ensemble (fig. 109). Dans l'ovaire composé, les deux bords de chaque carpelle se soudent à ceux des carpeiles voisins: il en résulte des cloisons doubles qui s'aplatissent par l'effet de la compression et s'avancent ordinairement jusqu'au centre de la cavité ovarienne, quelles partagent en compartiments: l'ovaire de- vient ainsi multiloculaire ou à plusieurs loges (fig. 108). Quelquefois les cloisons, au lieu de s'avancer jusqu'au centre de l'ovaire, s'arrêtent en-deçà, se dédoublent en partie et donnent naissance à deux petites lames qui s'infléchissent, en sens contraire, vers la circonférence (fig. 107) ; dans ce cas, il ne se forme que des loges incomplètes. 54. Ovules. — L'ovaire tire son nom de petits corps arrondis que renferme sa cavité (fig. 106 >, et que l'on nomme des ovules. Les ovules sont formés d'un mamelon central, le nucelle, qui est générale- ment recouvert de deux membranes. A la partie supérieure, ces mem- branes laissent une ouverture, nommée micropyle, par laquelle pénètre la fovilla au moment de la fécondation. Un autre point remarquable dans l'ovule est V ombilic, plus communément appelé le hile. C'est parla qu'il communique avec l'ovaire et en tire sa nourriture. Très-souvent la com- munication a lieu au moyen d'un petit cordon qu'on nomme funicule (fig. 106,(3)). Les ovules présentent trois formes principales : on les nomme ortho- tropes (fig. 106, (1) ) lorsqu'ils sont droits comme un œuf: anatropes (fig. 106, (2)) quand leur pointe est inclinée de côté ; campylotropes (fig. 106, (3)) lorsqu'ils sont courbés à la manière d'un rein. Cette dernière forme, qui est la plus commune, se voit dans le Haricot. 55. Placenta*}' Oll. — Lorsqu'on fend longitudinalement une gousse de Haricot, on aperçoit sur les bords soudés du carpelle une ligne saillante à laquelle sont attachés les ovules et qui a reçu le nom de placenta. Tous les ovaires simples ont leurs placentas situés contre la paroi, et leur placentation est dite pariétale (fig. 102). Dans l'ovaire composé à loges complètes, les bords des carpelles se trouvent portés au centre, et les ovules naissent de l'aisselle des loges : cet ovaire est dit à placentation axile (fig. 108). Il peut arriver que les cloisons disparaissent et que tous les placentas restent isolés au centre sous forme d'une colonne à laquelle sont suspen- dus les ovules : on a alors une placentation centrale (fig. 109). Dans tous les autres cas où l'ovaire composé devient uni-loculaire, c'est- à-dire à une seule loge, par la destruction des cloisons, ou bien ne présente que des loges incomplètes, les placentas se trouvent éloignés du centre et ORGANOGRAPHIE. Zl la placenta tion est dite pariétale comme dans le cas de l'ovaire simple (fig. 107). VERTICILLES FLORAOX CONSIDÉRÉS DANS LEURS RAPPORTS. 56. Types floraux. — Le mot type, quand on l'applique aux fleurs, sert à indiquer l'état plus ou moins complexe de leurs verticilles. Lorsque ceux-ci comprennent chacun deux parties, la fleur est à type binaire; elle serait à type ternaire, quaternaire ou quinaire si les verticilles renfermaient trois; quatre ou cinq parties. Le type ternaire est le seul qu'on remarque chez les monocotylédones ; les dicotylédones, au contraire, n'offrent presque jamais le type ternaire et sont le plus souvent à type quinaire. Ce qui précède supposerait que tous les verticilles d'une fleur sont com- posés d'un même nombre de folioles; il n'en est cependant pas toujours ainsi. Quelquefois des avortements partiels ont lieu ; d'autres fois, et ce cas est assez fréquent, un verticille devient double on multiple des autres. Ainsi, le Lis avec un ovaire à trois loges, formé par conséquent de trois car- pelles, possède six étamines et un périanthe de six folioles. Lorsqu'il y a multiplication d'un ou de plusieurs organes floraux, le type emprunte son nom au verticille le plus simple. D'après cette règle, on dira que le Lis est à type ternaire. 57. Insertion des verticilles floraux. — L'axe floral porte à son extrémité (fig. 103) une surface élargie connue sous le nom de réceptacle ou de torus : c'est là que prennent naissance les divers organes de la fleur, dans l'ordre indiqué précédemment. Lorsque le réceptacle s'allonge notablement, les verticilles se trouvent portés à des hauteurs différentes, et les folioles dont ils se composent, deve- nant sensiblement alternes, décrivent une spirale régulière comme les feuilles ordinaires. La spire se continue d'un verticille à l'autre ; c'est ainsi qu'on voit les sépales alterner avec les pétales, ceux-ci avec les éta- mines, etc. Lorsque le réceptacle est plan ou peu convexe, la disposition en spirale disparaît ou du moins est beaucoup plus difficile à saisir ; même dans ce cas, les folioles d'un verticille alternent avec celles du verticille voisin, à moins que des avortements ou le dédoublement de certaines parties ne viennent masquer cet ordre. La proximité qui existe entre les verticilles floraux occasionne assez fréquemment des soudures. On considère comme origine d'un verticille le point où il devient libre de toute adhérence avec les autres verticilles. D'après cette convention, les étamines seront censées naître du pistil, de la corolle ou du calice, suivant qu'elles seront soudées avec l'un ou l'autre de ces organes. On les nomme Êpigynes (fig. 110) lorsqu'elles naissent du pistil, comme dans Y Aralia nudicaulis, vulg. Salsepareille. Périgynes (fig. 111) lorsqu'elles naissent du calice, comme dans le Cerisier. Hypogynes (fig. 112) lorsqu'elles naissent du réceptacle, comme dans la Renoncule et le Pavot. Il n'existe aucun terme spécial pour indiquer l'insertion des étamines 32 C0UH3 ÉLÉMENTAIRE DE BOTANIQUE. sur la corolle. On les dira épigynes, périgynes ou hypogynes, suivant qeu la corolle naîtra elle-même du pistil, du calice ou du réceptacle. Le calice monosépale et l'ovaire se soudent fréquemment ensemble. Le premier est alors censé naître du second, qui occupe, en conséquence, une position inférieure. De là les noms d'ovawe supère et d'ovaire infère : l'ovaire est supère quand il est libre d'adhérence avec le calice-, il est infère dans le cas contraire (fig. 73, 111). Assez souvent l'adhérence entre deux verticilles s'opère par l'intermé- diaire d'un tissu glanduleux; ce tissu prend le nom de disque lorsqu'il fait saillie entre les verticilles qu'il unit, comme dans la Spirée corymbifère et dans le Narcisse (fig. 113, 112). 58. Préfloraison. — La préfloraison est l'état de la fleur avant son épanouis- sement. La disposition que présentent à ce moment les folioles du calice et celles de la corolle est caractéristique pour les espèces végétales. La préfloraison est dite imbriquée (fig. 115) lorsque chaque foliole a l'un de ses bords couverts par la foliole précédente et qu'elle couvre elle-même, par son bord libre, la foliole suivante; volvaire (fig. 116), lorsque les folioles voisines sont juxta-posées sans se couvrir; tordue (fig. 117), lorsque les folioles sont contournées sur leur axe. Le Géranium a un calice imbriqué et une corolle tordue. Dans le Tilleul, le calice est valvaire. 59. Fleurs incomplètes. — La fleur n'est complète qu'autant qu'elle pos sède un calice, une corolle, des étamines et un pistil. L'absence de l'une quelconque de ces parties la rend incomplète. On nomme apérianikée ou achlamydée, la fleur qui n'a aucune des deux enve- loppes florales ; monopérianthée, celle qui n'a que le calice ou la corolle ; apétale, celle qui manque de corolle. Comme il serait parfois difficile de décider si c'est le calice ou la corolle qui fait défaut dans les fleurs à une seule enveloppe florale, on est convenu, en pratique, d'appeler toutes ces fleurs apétales. Sous le rapport des organes de la fécondation, une fleur est dite hermaphrodite ou parfaite, quand elle possède des étamines et un pistil ; unisexuée, quand elle n'a que des étamines ou un pistil ; neutre, quand elle est privée de ces deux organes à la fois. Les fleurs de la Queue de lézard sont apérianthées ; celles de l'Anémone et de la Caltha des marais sont monopérianthées ou apétales ; celles du Pom- mier sont parfaites ; celles du Coudrier, du Chanvre sont unisexuées ; celles des Boules-de-neige sont neutres. La fleur unisexuée est encore appelée fleur mâle ou staminée ou stérile ; fleur J émette ou pisiillée on fertile, suivant quelle renferme des étamines ou un pistil. On ne trouve pas toujours les mêmes fleurs sur toutes les plantes de la même espèce, et il a fallu créer des termes pour indiquer cette particu- larité. On dit d'une plante qu'elle est polygame quand elle porte des fleurs parfaites et des fleurs unisexuées : monoïque, lorsqu'elle n'a que des fleurs unisexuées dont les unes sont staminées et les autres pistillées ; OKGAN'UGKAl'HIE. 33 dioïque, lorsqu'elle n'a que des fleurs unisexuées, toutes staminées ou toutes pistillées. Le Chanvre, le Saule, le Peuplier, etc., ont leurs fleurs pistillées sur un pied et leurs rieurs staminées sur un pied différent : ce sont donc des plantes dioïques. Le Bouleau porte sur le même pied, mais sur des points différents, des fleurs staminées et des fleurs pistillées : il est donc- monoïque. L'Erable à sucre est un exemple de plante polygame. INFLORESCENCE. 60. Définition. — Dans son acception la plus générale, le mot inflorescence désigne l'arrangement des rieurs sur leur axe qu'on appelle axe floral et pédoncule, ou bien encore hampe, s'il s'élève directement de terre comme dans la Tulipe et la Primevère. Dans un sens plus restreint, on donne le nom à? inflorescence à l'ensemble des rieurs qui ne sont séparées que par des bractées (No. 39) ; les fleurs entre lesquelles se voient des feuilles ordinaires devront être considérées comme appartenant à des inflorescences différentes, quand bien même elles seraient portées sur le même rameau de la plante. 61. Inflorescences indéfinies et définies. — L'inflorescence est dite indéfinie, quand l'axe floral produit latéralement des fleurs, à mesure qu'il croît. Comme cette croissance de l'axe varie avec les conditions climatériques. le nombre des fleurs qu'il doit porter est nécessairement indéterminé : de là le nom d'inflorescence indéfinie. Dans l'inflorescence indéfinie, les fleurs les plus éloignées de l'extrémité de l'axe étant les plus anciennes, sont aussi les plus développées (fig. 125). Cette circonstance leur a valu le nom de centrifuges. L'inflorescence est, au contraire, définie quand l'axe, après avoir pris son entier accroissement, se termine par une fleur. Cette fleur terminale reste quelquefois solitaire, comme dans la Sanguinaire, mais plus ordinai- rement il se montre au-dessous d'elle un ou plusieurs axes secondaires qui continuent l'inflorescence jusqu'à épuisement de la force vitale. Ce qui caractérise essentiellement l'inflorescence définie (fig. 130), c'est que les fleurs y sont d'autant plus développées qu'elles naissent plus près de l'extrémité de l'axe floral principal. Aussi les nomme- t-on centripètes. Dans quelques plantes l'inflorescence est indéfinie sur l'axe primaire et définie sur les axes secondaires : il en résulte une inflorescence mixte. 62. forme des inflorescences indéfinies. — Les inflorescences indéfinies se présentent sous un grand nombre de formes, parmi lesquelles nous men- tionnerons l'épi, le chaton, le cône ou strobile, le spadice, la grappe, la panicule, le thyrse, le corymbe, l'ombelle et le capitule. Vépi (fig. 118) se compose de fleurs sessiles ou presque sessiles ordinaire- ment très-rapprochées. Ex. : le Blé, le Plantain. I^e chaton (fig. 119) se compose de fleurs unisexuées, naissant à l'aisselle de bractées plus ou moins écailleuses. Ex. : le Saule, le Bouleau, le Noyer. Le cône ou strobile (fig. 123) ne diffère du chaton que par ses bractées qui sont plus épaisses et plus dures. Ex. : le Pin, le Merisier. Le spadice (fig. 124) est formé par un axe charnu portant des fleurs sta- minées à sa partie supérieure et des fleurs pistillées à sa partie inférieure. 3 34 COURS ÉLÉMENTAIRE DE BOTANIQUE. Dans les premiers temps, il est enveloppé dans une spathe (no. 39). et c'est à cette circonstance qu'il doit son nom. Ex. : le Pied-de-veau, l'Oi- gnon sauvage. La grappe (fig. 125) est une inflorescence dans laquelle le pédoncule porte des axes secondaires, appelés pédicelles, terminés par une fleur et tous à peu près de même longueur. Quand les axes secondaires se ramifient en axes tertiaires, la grappe est dite composée. Ex. : le Gadelier. La particule (fig. 126) est une grappe composée dont la largeur diminue de la base au sommet. Ex. : l'Avoine. Le thyrse est une grappe composée dont la largeur diminue du milieu aux extrémités. Ex. : le Lilas. Le corymbe (fig. 127) est une grappe simple ou composée dans laquelle les axes inférieurs atteignent le niveau des axes supérieurs et dont toutes les fleurs se trouvent en conséquence portées à la même hauteur. Ex. : le Millefeuille ou Herbe à dinde, la Tanaisie, le Cornouillier. Jj ombelle (fig. 128) ne diffère du corymbe que par la position de ses axes secondaires qui, au lieu de naître à différentes hauteurs, forment un verti- cille. Ces axes secondaires, appelés rayons de l'ombelle, portent quelque- fois une ombelle plus petite ou ombellule à leur extrémité, et l'ombelle devient alors composée. Ex. : la Carotte, le Panais. Le capitule est une inflorescence dont les fleurs sont réunies en tête : c'est un épi raccourci. Ex. : le Trèfle, la Eeine Marguerite, le Soleil, le Pis- senlit (fig. 129). On voit par les définitions précédentes que toutes les inflorescences indéfinies ne sont en réalité que des modifications de l'épi et de la grappe. 63. Forme des inflorescences définies. — Les inflorescences définies portent le nom général de cymes. La cyme peut affecter la plupart des formes que nous venons d'étudier. On aura donc des cymes en grappe (Vigne), des cymes en panicule (Sureau), etc. Elle possède aussi des formes qui lui sont propres. Elle se nomme : âicothome (fig. 130) lorsque l'axe primaire se termine par une fleur placée entre deux feuilles ou deux bractées opposées, à l'aisselle desquelles s'é- lèvent deux axes secondaires qui se comportent comme l'axe primaire, et donnent naissance à des axes tertiaires etc., comme dans le Millepertuis ; scorpioïde (fig. 131) lorsqu'elle forme une grappe roulée en crosse, rappe- lant la queue du scorpion ; elle se compose alors d'une suite d'axes d'ordre différent qui naissent les uns des autres toujours du même côté (fig. 132) donnant ainsi naissance à une ligne brisée qui tend à revenir sur elle-même, comme dans la Cynoglosse et l'Héliotrope ; contractée (fig. 133) lorsque ses axes sont inégalement raccourcis, se rap- prochent et deviennent quelquefois nuls. On donne aussi à cette forme7 dont la Menthe nous offre un exemple, le nom de glomérule. CHAPITKE VII. LE FKUIT.. 64. — Le fruit est un ovaire fécondé et parvenu à son entier développe- ment. Les parois de l'ovaire prennent, dans le fruit, le nom de péricarpe et les ovules fécondés celui de graines. ORGANOGKAPIIIE. 35 65. Nature et forme du péricarpe. — Les feuilles carpellaires, qui consti- tuent les parois de l'ovaire dans la Heur, sont formées, comme les feuille» ordinaires, d'un tissu parenchymateux (no. 30), recouvert sur les deux faces par une membrane épidermique ; nous devons donc nous attendre à trouver dans le péricarpe trois parties distinctes : on appelle épicarpe celle qui correspond à l'épiderme extérieur des carpelles ; mésocarpe, celle qui correspond au parenchyme ; et endocarpe, celle que forme l'épiderme inté- rieur. La couleur, l'épaisseur et la consistance de ces trois* parties sont extrêmement variables, comme on pourra s'en convaincre par les exemples suivants. Dans la Cerise, la Prune et la Pêche, la peau qu'on enlève avec plus ou. moins de facilité est l'épicarpe ; la pulpe qu'on mange est le mésocarpe, et le noyau l'endocarpe. Dans la Pomme, l'endocarpe est ce tissu écailleux qui entoure les graines. Dans la Noix, l'épicarpe uni au mésocarpe forme cette enveloppe coriace qu'on nomme le brou, et l'endocarpe est le noyau qui renferme l'amande. Dans l'Orange, l'épicarpe et le mésocarpe constituent la peau épaisse qu'on rejette, et l'endocarpe est une membrane délicate qui entoure la partie comestible. Dans le Melon, l'épicarpe est à peine distinct ; le mésocarpe est cette couche charnue dont on^mange la partie intérieure, et l'endocarpe est réduit, comme dans l'orange, en une peau mince qui entoure les graines. Enfin, dans certains fruits le péricarpe tout entier est si mince et tellement adhérent à la graine, qu'il faut une observation attentive pour découvrir sa présence ; c'est ce qu'on observe dans le Blé. 66. Induvies du fruit. — Nous avons supposé que le péricarpe est formé uniquement par les carpelles du pistil ; c'est là, en effet, le cas le plus ordi- naire : la fécondation des ovules opérée, les étamines se flétrissent et tombent, la corolle ne tarde pas à subir le même sort, et si le calice persiste plus longtemps, généralement il se dessèche et ne devient point partie intégrante du fruit. Il y a, cependant, des exceptions à cette loi générale. Un ou même plu- sieurs verticilles floraux peuvent se souder à l'ovaire fécondé, s'ils ne l'é- taient déjà, et prendre avec lui de l'accroissement : ce sont ces parties accessoires du fruit auxquelles on a donné le nom dHnduvies. La Pomme est un fruit induvié : le tube du calice est ici confondu avec l'épicarpe, et son limbe desséché forme au sommet du fruit ce que l'on nomme vulgaire- ment la mouche de la pomme. Ce que nous mangeons dans la Fraise n'est autre chose que le réceptacle de la fleur devenu succulent. A la surface de ce réceptacle se montrent des petits grains arrondis et secs : ces grains sont autant de fruits complets ; il y en a un nombre égal à celui des carpelles que renfermait la fleur du Fraisier. 67. Modifications dans l'intérieur du péricarpe.— Les ovaires composés ne conservent pas toujours en mûrissant le nombre de loges qu'ils renfer- maient d'abord. Quelquefois des ovules, n'ayant pas été fécondés, se dessèchent, et la loge qui les contenait s'affaisse et disparaît. D'autres fois des cloisons se détruisent, diminuant par là même le nombre des loges. Mais dans quelques cas, c'est l'inverse qui a lieu : de fausses cloisons 36 COURS ÉLÉMENTAIRE DE BOTANIQUE. ge forment par des replis du péricarpe, et l'ovaire se trouve divisé en cavités plus nombreuses qu'auparavant. Il résulte de ces faits qu'on ne peut pas juger par l'inspection du fruit du nombre d'ovules et de loges que possédait l'ovaire avant la fécondation. Dans quelques fruits on aperçoit entre le péricarpe et la graine une matière pulpeuse provenant tantôt des placentas, tantôt de l'endocarpe, tantôt de la graine elle-même. C'est l'endocarpe qui donne naissance dans l'Orange aux cellules allongées et succulentes qui constituent la partie comestible de ce fruit. * 68. La graine. — Un fruit qui ne contient qu'une seule graine est appel»' monosperme ; celui qui en contient un petit nombre est appelé oliyosperme ; enfin, on donne le nom de polysperme à celui qui en referme plusieurs. La graine est généralement formée de trois parties : l'épisperme ou l'en veloppe, l'endosperme, plus connu sous le nom d'albumen, et l'embryon (fig. 134). L'albumen et l'embryon réunis constituent 1 amande, qui est la partie comestible du Blé, du Haricot, de la Noix et d'un grand nombre d'autres fruits. L'épisperme est généralement formé de deux membranes dont l'extérieure, qui est épaisse et colorée, porte le nom de testa. Ces membranes sont les mêmes qui couvraient le nucelle des ovules, mais elles se sont modifiées durant la maturation. L' albumen est une matière amylacée, destinée à nourrir la jeune plante jusqu'à ce qu'elle soit en état de puiser dans la terre les sucs nourriciers qui lui sont nécessaires. .Sa consistance varie suivant les opèees végétale^ : tantôt il est farineux et tantôt dur comme de la corne. L'albumen est très-dé veloppé dans le Blé ; c'est lui qui, sous l'action de la meule, donne la farine ; l'épisperme, confondu ici avec le péricarpe, forme le son, et l'embryon n'occupe qu'un espace restreint vers la base de la graine (fig. 143). L'embryon se nomme extraire ou intraire, selon qu'il entoure l'albumen (fig. 136), ou qu'il en est entouré (fig. 134). Dans plusieurs espèces de graines, dans celles du Pommier, par exemple, l'albumen fait défaut et il est alors remplacé dans ses fonctions par les cotylédons dont nous parle- rons un peu plus loin. JJ embryon est une plante en miniature dans laquelle on distingue une radicule ou petite racine, une tiyelle ou petite tige, et une yemmule ou bourgeon terminal d'où s'échapperont les premières feuilles. La plupart du temps, il est difficile de reconnaître ces diverses parties avant qu'elles ne se soient un peu allongées par la germination. Entre la radicule et la tigelle (fig. 17), on aperçoit une ou plusieurs feuilles modifiées, souvent épaisses, charnues, bombées à l'extérieur et légèrement creuses à l'intérieur: ce sont les cotylédons. C'est surtout dans les graines où l'albumen fait défaut que les cotylédons prennent un large accroissement, car alors ce sont eux qui doivent nourrir la jeune plante. L'orsqu'ils n'ont pas cette fonction à remplir, ils sont simplement membraneux. Leur position dans la graine, la manière dont ils sont plies, etc., fornissent d'excellents caractères pour la détermination des espèces; mais ces caractères, pour être bien saisis, exigent un œil sûr et bien exercé. ORGAVOORAPIïIE. 37 69. Déhiscence du fruit. — Lorsque la graine est devenue apte à produire une nouvelle plante, elle doit trouver issue à travers le péricarpe qui l'avait protégée jusqu'à ce moment. C'est la décomposition du péricarpe qui met les graines en liberté dans les fruits à noyau et dans la plupart des fruits charnus : ces fruits, après maturation, se détachent de la plante, tombent sur le sol et ne tardent pas à se décomposer sous l'influence des agents chimiques. Les fruits secs, au contraire, s'ouvrent presque tous spontanément, et c'est à ce phénomène que s'applique le nom de déhiscence. La déhiscence s'opère par des moyens variés qu'il serait trop long de décrire en détail. Nous ne pouvons donner ici que quelques indications générales. Dans les fruits simples ou formés d'un seul carpelle, la déhiscence a lieu tantôt par la suture ventrale seule (fig. 105); tantôt par la suture ventrale et la suture dorsale à la fois (fig. 138): dans le premier cas, le péricarjDe ne forme qu'une seule valve, et dans le second il devient bi-valve. Ce que nous appelons ici suture ventrale est la ligne suivant laquelle sont soudés les bords du carpelle ; la suture dorsale longe le dos du carpelle et correspond à sa nervure médiane ; elle est généralement indiquée par une strie ou par une ligne saillante. Dans les fruits multiloculaires ou à plusieurs loges/provenant d'un ovaire composé, la déhiscence se fait selon trois modes principaux : on la nomme septifrage, lorsque les cloisons des loges se détachent du milieu des valves pour rester fixées au placenta (fig. 141) ; septicide, lorsque les cloisons se décollent en deux lames de manière à mettre en liberté les carpelles qui étaient soudés (fig. 140) ; loculicide, lorsque la rupture a lieu suivant la suture dorsale des carpelles (fig. 139). Très-souvent la déhiscence est à la fois septicide et loculicide ; le fruit ouvert présente alors un nombre de valves double de celui des carpelles (fig. 138). Enfin, la déhiscence est dite transversale ou horizontale, lorsque le péri- carpe s'ouvre transversalement en deux moitiés comme une boîte à savon- nette (fig. 142). La déhiscence de quelques fruits présente un curieux phénomène : les valves, au lieu de s'écarter lentement, se séparent par un mouvement brusque, comme si elles étaient mues par un ressort, et projettent les graines à une distance considérable. Le moindre frottement suffit pour déterminer une rupture de ce genre dans le fruit des plantes appartenant à la famille de« Balsaminées, et c'est ce qui a valu à l'une d'elle le nom d' impatiente ou de noli me tavgere. 38 COURS ÉLÉMENTAIRE DE BOTANIQUE. CLASSIFICATION DES FEUITS. 70. Les fruits offrent des différences si variées qu'il est très-difficile d'en donner une classification méthodique. Nous empruntons le tableau suivant à la botanique de Kichard, et plu- sieurs des définitions qui le suivent à celle de M. Ed. Lambert. ( 1 Cariopse. 2 Akène. Fruits secs et indéhiscents < \ gamare"6' 5 Gland. Vrniffl 5AM / >. 6 Carcérale. fruits secs ^ ^ ? Pollicule# 8 Silique. , 9 Silicule. Fruits secs et déhiscents \ 10 Gousse. \ i'iuhî oeuo et u'.'inayciuB \ iu vjtuusbo. Fruit, simple, / S Sffîk Elathéne. 13 Capsule. 14 Drupe. 15 Noix. 16 Nuculaine. \Fruits charnus < 17 Mélonide. Lts< * 18 Péponide. 19 Hespéridie. 20 Baie. Fruits multiples 21 Ssrncarpe. 22 Cône ou stro- bile. VFruits composés } ?3 Sorose. C 2-4 Sycone. 71. Fruits simples. — Les fruits simples sont ceux qui proviennent d'un seul ovaire. Ces fruits peuvent être secs ou charnus. A. Fruits secs. — Parmi les fruits indéhiscents on distingue : lo le Cariopse (fig. 143), fruit monosperme dont le péricarpe mince adhère dans toute son étendue aux téguments de la graine (Blé) ; 2o Y Akène (fig. 144), fruit mo- nosperme dont le péricarpe mince n'adhère que par un point aux téguments de la graine (Sarrasin) ; le Polakène (fig. 145), fruit à plusieurs loges monos- permes, séparables les unes des autres et offrant chacune les caractères de l'akène (Capucine); la Samare (fig. 146), fruit uniloculaire muni d'une membrane en forme d'aile (Erable, Orme); le Gland (fig. 141 \ fruit unilo- culaire monosperme, entouré en tout ou en partie par une cupule (Chêne) ; la Carcérule, fruit pluriloculaire, polysperme (Tilleul). Les fruits secs déhiscents sont : lo la Follicule (fig. 137), fruit uniloculaire univalve et polysperme (Ancolie) ; la 2o Silique (fig. 14^), fruit biloculaire, bivalve, allongé (Chou) ; 3o la Silicule (fig. 149), fruit semblable à la silique, mais beaucoup plus court (Thlaspi) ; 4o la Gousse ou Légume (fig. 138), fruit uniloculaire, bivalve, allongé (Haricot). Parfois le légume est divisé trans- versalement en plusieurs articles, et prend alors le nom de Lomentum (fig. 150). 5oLa Pixyde(jig. 142), fruitàdéhiscence transversale (Pourpier); 6o ME- lathérie (fig. 151), fruit pluriloculaire, à plusieurs côtes, se séparant à la maturité en autant de corps qui s'ouvrent longitudinalement et avec élasti- cité (Euphorbe réveille -mat in) ; 7o la Capsule (fig. 140), fruit sec déhiscent ne se rapportant à aucune des espèces précédentes (Molène). OKGAN'OGK.U'IIIE. 39 B. Fruits charnus. — 1° la Drupe, fruit à mésocarpe succulent et dont l'en- docarpe forme un noyau (Cerisier) ; 2o la Noix, fruit à mésocarpe coriace et dont l'endocarpe forme un noyau (Noyer) ; 3o la Nuculaine, fruit à méso- carpe charnu, renfermant plusieurs noyaux (Cornouiller); 4o la Mélonide, fruit provenant de plusieurs ovaires simples réunis et soudés dans l'intérieur du tube calicinal qui devient charnu (Pommier) ; 5o la Péponide, fruit charnu à plusieurs loges monospermes, éparses au milieu de la pulpe (Melon) j 60 V Hespéridie, fruit charnu dont l'enveloppe est très-épaisse, divisé inté- rieurement en plusieurs loges par des cloisons membraneuses et dont les loges sont remplies par une matière pulpeuse (Oranger) ; 7o la Baie, fruit charnu sans noyau, renfermant une ou plusieurs graines dans la pulpe (Vigne, Groseillier). 72. Fruits multiples. — Les fruits multiples sont ceux qui résultent de la soudure de plusieurs ovaires appartenant à une même fleur. Ces fruits, que l'on nomme aussi syncarpés, peuvent être secs ou charnus : c'est à cette dernière catégorie que se rapporte la Framboise (fig. T54). 73. Fruits composés OU agrégés. — Les fruits composés ou fruits agrégés sont ceux qui proviennent de la soudure de plusieurs ovaires appartenant à des fleurs différentes mais très-rapprochées. Ils sont de trois sortes : lo le Cône ou strobïle (fig. 152), fruit composé d'akènes ou de samares cachés dans l'ais- selle de bractées très-développées et dont l'ensemble a la forme d'un cône (Pin); 2o le Sorose (fig. 153), fruit composé de plusieurs fleurs soudées par l'intermédiaire de leurs enveloppes florales devenues charnues (Mûrier, Ananas) ; 3o le Sycone (fig. 155), fruit à enveloppes charnues, portant à l'in- térieur un grand nombre d'akènes ou de drupes provenant de fleurs pis- tillées (Figuier). COURS ELEMENTAIRE DE BOTANIQUE. PHYSIOLOGIE VEGETALE. 74. Après avoir décrit les organes nourriciers et reproducteurs de3 plantes, nous devons faire connaître les fonctions propres à chacun d'eux, et mon- trer comment ils agissent pour produire les phénomènes vitaux dont ils sont le siège. Cette partie de la Botanique est appelée physiologie végétale ou étude de la vie dans les plantes. CHAPITRE I. NUTRITION. 75. Aliments, — Pour se nourrir, les végétaux doivent puiser autour d'eux les matières diverses, qui, élaborées dans leurs organes, leur fourniront, d'un côté, les éléments de leur croissance, et, de l'autre, leur permettront de produire à l'intérieur de leurs cellules les substances de nature variée qui donnent à chaque espèce ses propriétés caractéristiques. Des expériences concluantes ont prouvé que les substances solides ne peuvent être absorbées dans leur état normal, quelque divisées qu'elles soient, et qu'elles ne peuvent s'introduire dans les tissus vivants et intacts qu'à la faveur de leur solution dans un liquide. Il faut donc que la terre arable, ce mélange de roches désagrégées et de débris organiques au sein duquel croissent les végétaux, subisse, pour devenir nutritive, une prépa- ration analogue à celle de la digestion alimentaire chez les animaux. L'air etFeau sont les agents qui interviennent dans cette préparation : l'oxygène de l'air attaque les détritus de végétaux et d'animaux qui s'accu- mulent à la surface du sol, les consume lentement et les transforme en acide carbonique, en ammoniaque et en d'autres substances liquides ou gazeuses; son action sur les roches a aussi pour résultat la formation de composés solubles renfermant du soufre, du phosphore, de la silice, de la potasse, de la chaux, etc. A mesure que ces matières prennent naissance, elles se dissolvent dans l'eau des pluies et pénètrent avec elle dans l'inté- rieur des racines. 76. Les aliments ne font jamais défaut dans les régions incultes où des végétaux croissent spontanément. Là, en effet, chaque génération rend à la terre, en mourant, les substances qu'elle lui avait empruntées. Il en est tout autrement de nos prairies et de nos champs auxquels chaque année on enlève des récoltes : ils s'appauvrissent peu à peu et ne tardent pas à de- venir stériles, à moins qu'on ne leur rende, sous forme d'engrais, les éléments dont ils ont été dépouillés. PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE. 41 Le labour, les assolements et les jachères sont des moyens que l'on emploie très efficacement pour prévenir l'épuisement des terres. Le labour ameublit le sol, le rend perméable à F air et à l'eau, en même temps qu'il amène à la surface des couches de terre que leur profondeur avait jusque-là soustraites à l'action des agents chimiques. L'assolement est l'art d'alterner convenablement les cultures. Il est fondé sur ce principe que toutes les plantes n'exigeant par les mêmes aliments pour prospérer, un terrain qui se refuse à la production d'une certaine espèce végétale, ne cesse pas pour cela d'être fertile pour les autres. Ainsi il est reconnu que le Trèfle et les Pois peuvent très-bien réussir là où la Bet- terave ne pousse que difficilement. La raison en est que la potasse, qui est l'aliment indispensable de la dernière plante, est remplacée dans les deux premières par de la chaux, comme on peut s'en convaincre en soumettant leurs cendres à l'analyse. La, jachère est le repos qu'on accorde à une terre trop épuisée pour que, même en variant la culture, elle puisse rémunérer le travail. On l'aban- donne à elle même pendant une ou plusieurs années, afin de laisser à l'oxy- gène le temps de préparer de nouveux aliments. 77. Absorption. — L'absorption est l'acte par lequel les végétaux s'em- parent des matières propres à les nourrir et les font pénétrer dans leurs tis- sus. La racine est l'organe principal de cette fonction, mais toutes ses par- ties n'y concourent pas également. Haies, physicien anglais, ayant disposé- des plantes sur un bassin de manière à ne laisser plonger dans l'eau que les extrémités des radicelles ou les spongioles, vit ces plantes prospérer, au lieu qu'elles dépérissaient visiblement lorsqu'il maintenait leurs spongioles dans l'air, quoique tout le reste de la racine lût alors baigné par le liquide. Ce fait démontre que c'est par les spongioles que les sucs nourriciers de la terre s'introduisent dans les végétaux, et nous explique pourquoi la conser- vation plus ou moins parfaite de ces organes délicats exerce une si grande influence sur le succès des transplantations. Chaque fois que les jardiniers ont à enterrer des racines dont les radicelles ont trop souffert, ils ont soin de les raftaîchir, c'est à-dire d'en couper l'ex- trémité. Cette opération a pour but de mettre à nu les vaisseaux dont l'ou- verture béante permettra l'introduction des liquides nourriciers en atten- dant que de nouvelles spongioles se soient formées. C'est pour la même rai- son que les fleurs, qu'on fait plonger par leur pied dans un vase rempli d'eau, conservent leur fraîcheur bien plus longtemps, si l'on a eu la précaution de couper la partie inférieure des pédoncules. Les feuilles et les parties vertes de la tige contribuent dans une certaine mesure au phénomène de l'absorption, en s' emparant de la vapeur d'eau, de l'acide carbonique et des autres gaz contenus dans l'air. C'est même princi- palement par leurs parties aériennes que se nourrissent une foule d'acoty- lédones et certaines plantes grasses dont la racine est presque nulle. Nous rapporterons, à ce sujet, un fait très-instructif observé au Collège de Mon- tréal. Un bourgeon d'Aloës ayant été apporté en classe, pour servir à l'é- tude des tissus élémentaires, fut ensuite déposé dans un endroit sec, et là, sans recevoir le moindre arrosage, il continua à végéter pendant près de quatre ans, durant lesquels plusieurs feuilles se développèrent successive- ment. 78. Mécanisme de l'absorption. — L'absorption des liquides par la racine 42 COURS ÉLÉMENTAIRE DE BOTANIQUE. est avant tout le résultat d'une action vitale ; on peut cependant l'expliquer en partie par l'intervention des forces physiques connues sous les noms de capillarité, d'endosmose et de succion. La capillarité est une attraction spéciale qui se manifeste dans les tubes d'un très-faible diamètre ou tubes capillaires. L'un de ses effets est d'élever le niveau des liquides qui mouillent les parois des tubes dont nous parlons. •C'est en vertu de cette attraction qu'un morceau de sucre qui n'est en con- tact avec l'eau que par quelques points, s'en imbibe entièrement, que L'huile monte dans la mèche des lampes, etc. Il est naturel de croire qu'un effet semblable doit se produire dans les racines végétales dont l'intérieur pré- sente une multitude de conduits capillaires formés par les vaisseaux, par les fibres ligneuses, par les méats intercellulaires, et qu'il suffit de mettre l'ex- trémitéde ces racines en contact avec l'eau pour que cette dernière s'y élève. Dutrochet a donné le nom à" endosmose à un phénomène découvert par lui et qui a lieu entre deux liquides d'inégale densité, lorsqu'ils ne sont séparés que par une membrane organique : on voit ces liquides se porter l'un vers l'autre jusqu'à ce qu'ils aient formé une masse de densité uniforme, mais avec cette circonstance que le courant s'établit principalement du liquide le moins dense vers le liquide le plus dense, par la raison, sans doute, que ce dernier éprouve une plus grande résistance à traverser la membrane. < h\ vérifie aisément ce fait en plongeant dans de l'eau pure une vessie remplie en partie d'un liquide nmcilagineux et surmontée d'un long tube de verre ^ w *J rj w ^ xj j P.GGGGfiCCSC.3 ssasaasaaa^ e8e3eeej8jo8eâ<-3eâcâ;--( \^ vi> \Ç) \^) N^) V^) \^) \QJ %u VU/CÔ i-ICMcO^O^t-oOOiO G gard des vues bien arrêtées. Il créa ses ordres par une sorte d'instinct supérieur propre à Y homme de génie, par cette demi-divination que finit par acquérir tout naturaliste, tout savant qui possède une connaissance vaste et approfondie des êtres qu'il passe sa vi^ à observer. MÉTHODE NATURELLE. Bernard de Jussieu a jeté les premiers fondements de la méthode natu- relle, mais c'est à son neveu, Antoine-Laurent de Jussieu, qu'appartient la gloire d'en avoir développé les principes et d'en avoir fait l'application à TAX0N0MIE. 61 l'ensemble du règne végétal. Le livre intitulé Gênera plantarum, qu'il publia vers 1789 et dans lequel il expose le résultat de ses recherches, peut être considéré comme le plus beau monument que l'esprit humain ait élevé à la science des végétaux. C'est par l'étude d'un petit nombre de groupes considérés par tous les botanistes comme formant de véritables familles naturelles, que de Jussieu découvrit les principes qui devaient le guider dans le classement des genres auxquels la nature n'a pas nettement imprimé ce cachet de famille. Il choisit, nous dit son fils, Adrien de Jussieu, sept familles universellement admises : celles qu'on connaît sous les noms de Graminées, Liliacées, La- biées, Composées, Ombellifëres, Crucifères et Légumineuses. Il reconnut que l'embryon est identique dans toutes les plantes d'une de ces familles ; qu'il est monocotylédoné dans les Graminées et les Liliacées, dicotylédoné dans les cinq autres ; que la structure de la graine est identique aussi : l'embryon monocotylédoné placé au centre d'un albumen charnu chez les Liliacées, sur le côté d'un albumen farineux chez les Graminées ; l'embryon dicotylédoné au sommet d'un albumen dur et corné chez les Ombellifères, dépourvu d'albumen chez les trois autres ; que les étamines qui peuvent varier parleur nombre dans une même famille, les Graminées par exemple, ne varient pas en général par leur mode d'insertion, hypogyne dans les Graminées, dans les Crucifères ; sur la corolle dans les Labiées et les Com- posées 5 sur un disque épigyne dans les Ombellifères. Il obtenait ainsi la valeur de certains caractères qui ne devaient pas varier dans une même famille naturelle. Mais au-dessous de ceux-là s'en trouvaient d'autres plus variables qu'il chercha à apprécier de même, soit par l'étude d'autres familles indiquées par la nature même, soit dans celles qu'il formait en appliquant ces premières règles et plusieurs autres fondées sur l'observa- tion. Nous ne pourrions le suivre ici dans les détails de ce long travail duquel résulte l'établissement de cent familles comprenant tous les végé- taux alors connus; mais on voit partout l'application d'un même principe : la subordination des caractères, qui dans la méthode de de Jussieu sont pesés et non comptés, suivant l'expression de l'auteur lui-même. Lorsque les familles furent constituées, de Jussieu les groupa en quinze classes qu'il réunit, à leur tour, dans trois grands embranchements : les acotylédones, les monocotylédones et les dicotylédones. Les acotylédones (fig. 160-170) ne forment qu'une seule classe. Les monocotylédones (fig. 171-175) renferment trois classes différenciées par le mode d'insertion des étamines qui est hypogyne dans la première, pêrigyne dans la seconde et épigyne dans la troisième. Les dicotylédones (fig. 176-178) sont divisées en monoclines, comprenant les plantes à fleurs parfaites et à fleurs monoïques, et en dichnes ou à fleurs dioïques. Les monoclines sont polypétales, monopétales ou apétales, et chacun de ces groupes comprend différentes classes qui se distinguent par le mode d'insertion des étamines, comme chez les monocotylédones, ou par le rapport des étamines entre elles. Le tableau suivant résume la distribution des végétaux en quinze classes. On trouvera la description des familles dans la flore du Canada qui fait suite à ce traité élémentaire. 62 COURS ÉLÉMENTAIRE DE BOTANIQUE. CLASSES. 'Acotylédones, ou dont la fleur et les graines sont peu con- nue s 1 ihypogynes 2 perigynes 3 épigynes 4 /apétales; (épigynes 5 / à étamines < perigynes C épig < péri ( hyp( \ f hypogyne ] monopétales à 1 pér pogynes 7 rigyr.e 9 corolle "j épigyne, $ réunies 10 ( :\ anthères \ distinc. Il ! épigynes 12 hyp >gynes 13 perigynes 14 diclines 15 Depuis la publication du Gênera planiarum, des modifications importantes ont été introduites dans la classification naturelle. Les travaux de Eichard sur le fruit, ceux de de Candolle sur les soudures et les avortements des organes floraux, de Dunal sur leur multiplication; les observations si pré- cises de R. Brovvn sur la préfloraison et l'organisation de l'ovaire ; la com- paraison, avec les végétaux anciennement connus, d'une multitude d'es- pèces nouvelles rapportées du fond des solitudes par de hardis explora- teurs, ont mis en lumière des affinités qu'on n'avait point encore soupçon- nées, ont fourni d'autres éléments pour perfectionner la délimitation des familles dont le nombre est maintenant porté à trois cents; mais il est remarquable que tous les changements que l'on a faits à l'œuvre de Lau- rent de J ussieu ne portent que sur des points secondaires et laissent par- faitement intacts les grands principes qui lui avaient servi de base. TABLE DES MATIÈRES DU TRAITE ELEMENTAIRE. Pages. A mes élèves 5 OKGANOGKAPHIE VÉGÉTALE 7 Organes élémentaires 8 Cellules 8 Fibres 9 Vaisseaux 9 Plantes cellulaires et vasculaires 10 Organes composés 10 Plantes dicotylédones, monocotylédones et acotylédones 11 Plantes phanérogames et cryptogames 11 Organes de nutrition : Racine 12 Tige 13 Feuilles 19 Organes de reproduction: lo Fleur 26 Calice 26 Corolle 27 Etamines 28 Pistil 29 Verticilles floraux considérés dans leurs rapports 31 Inflorescence 33 2o Fruit 34 Nature et formes du péricarpe 35 Graine 36 Classification des fruits 38 PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE 40 Nutrition 40 Aliments des végétaux 40 Absorption 41 Circulation de la sève 42 table des matieres du traite elementaire. Pages. Transpiration et respiration 44 Assimilation. — Sécrétions 45 Principes végétaux 45 Excrétions 47 Nutrition comparée des animaux et des plantes 47 Reproduction 48 Reproduction par bourgeons 49 Marcotte, Bouture, Greffe 49 Reproduction par graines 50 Fécondation 51 Dissémination des graines 51 Germination 52 Reproduction par les spores chez les Cryptogames 53 Tendances et mouvements dans les plantes 53 TAXONOMIE 56 Système de Linné 58 Méthode naturelle 60 TABLE DES GRAVURES. Planches. Organes élémentaires I. Organes composés II . Racine III. Tige IV. Feuilles VII. Fleur XII. Fruit XX. Plantes acotylédones XXII. Plantes monocotylédones XXVII. Plantes dicotylédones XXX. PLANCHE I. ORGANES ÉLÉMENTAIRES. i. Cellules arrondies. 2. Cellules polyédriques renfer- mant deux lacunes. 3. Cellules irrégulières laissant entr'elles des méats. 4. Cellule ponctuée. 5. Cellule rayée. 6. Cellule spiral T. Coupe transversale de cellu- les à enveloppes multiples 14. Vaisseaux offrant des solutions de con- tinuité. 8. Coupe longitudinale des cel- lules précédentes. 9. Tissu fibreux. 10. Vaisseau ponctué. 11. Vaisseau rayé. 1 2 . Vaisseaux scalariformes d'uns Fougère. 13. Trachée, latioifères. le£po 8r CHirti.MontTval. PLANCHE II. ORGANES COMPOSÉS. il 15 et 16. Graine de Haricot à 17. Jeune Haricot : a, cotylédons différentes périodes de ger- 6, feuilles, mination. leSêofrCVLitOIontTPaL PLANCHE in RACINE. h . C IF. 18 et 19. Racines pivotantes : a, collet ; b, corps de la raci- 20. Racine composée du Dahlia. le^oftCflift.Montreal PLANCHE IV. TIGE. . ' ! 21. Fraisier. 22. Rhizome du Sceau de Saio- mon : b, rameau ; b', bourgeon qui se développera plus tard ; c, cicatrices laissées par d'an- ciens rameaux qui se sont flétris ; a, racines. 23. Bulbe solide. 24. Coupe longitudinale de la bulbe tuniquée de la Jacin- the : a, plateau ; 6, écailles ; c, feuilles ; d, tige aérienne ; e, racines. 25. Bulbe écailleuse ou imbri- quée. I*#o &r?Lith.MofltreaL PLANCHE V. 26. Tige ligneuse de dicotylé- done. 27. Section transversale et longi- tudinale d'un rameau d'Era- ble vu au microscope : e, épiderme ; s, enveloppe subé- reuse ; a, ck} couche herbacée ; ii, liber formant deux zones séparées par une couche de cellules c ; /, aubier ; /', bois ; r, rayons médullaires ; o, vais- seaux ponctués ; m, moelle. 28. Tige ligneuse de monocotylé- done. leéêa 8- C '! Ii tb Monfcreal . PLANCHE VI. TIGE. 29. Section transversale de la tige 31. Bourgeons écailleux du Lilas. d'une Fougère arborescente. 32. Coupe longitudinale de la 30. Lambeau d' épidémie muni de figure précédente, montrant stomates. la disposition des feuilles. 33. Bulbiles du Lys. loéào & CHifh MiralTeal. PLANCHE VIL FEUILLES. 34. Passage d'un faisceau fibro- vasculaire de la tige dans un pétiole : a, articulation ; t trachées ; l, fibres corticales. 35. Tranche verticale d'une feuil- le vue sous un fort grossis- sement : es, épiderme de. la face supérieure ; ei, épiderme de la face inférieure ; ps, pa- renchyme de la région supé- rieure ; pi, parenchyme de la région inférieure ; m, méats ; II, lacunes. 36. Feuille de la Patience : g, gaîne ; p, pétiole ; l, limbe 37. Feuille stipulée : sa, stipules. 38. Feuille du Rosier : s, stipules adhérentes au pétiole. 39. Feuille de Graminée : a, ligule capillaire. 40. Feuille penninerve dentée en scie. 41. Feuille palmati-fide. 42. Feuille rectinerve. le^go & C9 Lith Montréal PLANCHE VEX FEUILLES. Leéêo & C?Iith.iî'onîie3Î. PLANCHE IX. I#flLofr(:?LiÉk.Mi>iii«'aL PLANCHE X. FEUILLES. 59. Feuille pennée, munie de stipules s. 60. Feuille impari-pennée. 61. Feuille pari-pennée. 62. Feuille décomposée, bi-pen- née. 63. Feuille surdécomposée, tri- ternée. 64. Feuilles anomales : a, feuil- les de Sarracenia ; 6, feuilles de Nepenthes distillatoria. Ie$iofrC!Lith Montréal. PLANCHE XI. FEUILLES. 65 Feuilles radicales de la Dio- née attrape-mouche, 66. Feuilles alternes. 67. Figure théorique montrant la disposition spirale des feuilles alternes. 68. Feuilles opposées. 69. Feuilles verticillées. 70. Transformation du pétiole commun d'une feuille pennée en vrille. 71. Tige d'Asperge : /, feuille réduite à l'état d'écaillé. leéèofrf91n7i.MonfreaL PLANCHE XII. FLEUR. ENVELOPPES FLORALES. â C 72. Coupe d'une fleur pour mon- trer la position respective des verti cilles : t, torus ou réceptacle ; c, calice ; p, co- rolle ; e, étamines ; os, pistil. 73. Calice poly sépale placé au- dessous d'un ovaire composé à cinq styles. 74. Calice monosépale : a, tube ; b, gorge ; c, limbe. 75. Calice irrégulier muni d'un éperon nectarifère. 76. Un pétale séparé : a, onglet ; b, limbe. 77. Corolle cruciforme. 78. Corolle caryophyilée. 79. Corolle rosacée. 80. Corolle papillionnacée. Xea'êo & C?Lifh Montrai. PLANCHE XIII. FLEUR. ENVELOPPES FLORALES. 81. Corolle papillionnacée dont les pétales sont séparés. 82. Corolle campanulée du Lise- ron. 83. Corolle infundibuliforme du Tabac : c, calice ; t, tube ; g, gorge ; l} limbe. 84. Corolle rotacée du Solanum tuberosum. 85. Corolle hypocratériforme du Lilas. 86 Corolle tubuleuse de la grande Consoude. 87. Corolle urcéolée. 88. Corolle labiée. 89. Corolle ligulée : a ligule ; 5, étamines soudées en tube par les anthères autour du style. 90. Corolle personnée du Mu- flier. le^o A- C?Iith Montréal. PLANCHE XIV. FLEUR. ORGANES DE LA FÉCONDATION. 91. Etamine : /, filet ; 7, logea de l'anthère ; c, connectif plumeux. 92. Etamine à deux loges, l'une stérile Is, l'autre fertile If, réunies par un long connec- tif c. 93. Etamine dont les loges s'ou- vrent par des valves. 94. Etamine basifixe dont les loges s'ouvrent par des pores. 95. Etamine oscillante dont les loges s'ouvrent suivant une ligne longitudinale. 96. Un grain de pollen émettant la fo villa, vu sous un fort grossissement. 97. Pollinie d'un Orchis. 98. Etamines didynames. 99. Etamines tétradynames. 100. Etamines monadelphes de la Mauve. Ie&>o & C9Iiih.MontreaL PLANCHE XV. FLEUR. ORGANES DE LA FÉCONDATION. 101. Etamines diadelphes. 102. Figures théoriques pour montrer la formation des carpelles : (1), feuille carpel- laire sessile ; (2), la même après formation de l'ovaire ; (3), la même après matura- tion du fruit. 103. Forme la plus ordinaire du pistil : p, pédoncule ; r, ré- ceptacle ; o, ovaire ; styl} style ; stig, stigmate. 104. Style latéral et basilaire. 105. Pistil formé de trois ovaires simples. 106. Ovules : (1), ov. orthotrope ; (2), ov. anatrope ; (3), ov. campylotrope. Ovaire à placentation parié- tale. Ovaire à placentation axil- laire. Ovaire à placentation cen- trale. 10 108. 109. leÇjio frC9Lith.Moniieal. PLANCHE XVI. FLEUR. RAPPORTS DES VERTICILLBS 110. i 10. Etaniines épigynes. 111. Etamines périgynes, ovaire infère. 112. Etamines hypogynes, ovaire supère. 113. Ovaire portant entre les eta- mines un disque glanduleux. 114. Portion de disque membra- neux adhérent à la base des pétales. 115, 116 et 117. Diagrames de fleurs à prêrloraison imbri- quée, valvaire et tordue. legêo & C?LitIi.Montreal . PLANCHE XVII. INFLORESCENCE. 118. Epi. 119, 120, 121 et 122. Chaton mâle et chaton femelle du Saule blanc, chacun »vec une fleur amplifiée, 123. Fleurs de VAbies canadensis (Pruche) : a, cône ; b, une écaille avec les ovules nus. Lefto«-C?Lith Montréal. PLANCHE XVHI. INFLORESCENCE. C . 124. Spadice de l'Arum vulgare : /, fleurs femelles ; m, fleurs mâles; a, prolongement du spadice ; b, spathe coupée en long pour î ier voir les fleurs. 125. Grappe simple : p, pédon- cule ; p', pédicelle ; 6, 6, bractées. 126. Panicule de Graminée, avec deux épillets amplifiés. 127. Fleurs en corymbe. 128. Ombelle composée : a, axe primaire , b, axes secondai- res ; c; ombellule ; d, invo- îucre ; e, involucelles. Leéfo&C?Lith Montréal. PLANCHE XIX. INFLORESCENCE. 129. Capitule de la Marguerite : 130. Cyme dicothome. b, coupe verticale montrant 131. Cyme scorpioïde. la disposition des fleurs; c, 132. Figure théorique de la cyme une rieur tubuleuse du cen- scorpioïde. tre ; d, une fleur ligulée de 133. Cymes contractées en glo- la circonférence. mérules. Leii» W.lfà Montréal. PLANCHE XX. FRUIT. 134. Graine anatrope du Tilleul d'Amérique, coupée vertica- lement : a, hile ; è, testa ; e, membrane interne ; d, albu- men ; e, embryon à deux cotylédons. 135. Parties de l'embryon: (1), radicule ; (2, 2 ), cotylédons j (3), gemmule ; (4), tigelle. 136. Embryon extraire. 137. Follieule de l'Aconit. Lesfo&CîUth Montréal. pla;nche xxi. FRUIT. 146. Samare. 147. Gland du chêne. 148. Silique. 149. Silicule. 150. Légume lomentacé ou divisé en articles. 151. Elathérie. 152. Cône du mélèse : a, écaille séparée portant deux samares. 153. Sorose du Mûrier. 154. Fruit multiple du Framboi- sier. 155. Sycone du Dorsténia. Leéfo&C?Lith Montra. PLANCHE XXH. PHYSIOLOGIE. 156. Appareil pour l'endosmose. 159. Rameau de Sensitive dont 157. Greffe en fente. on a touché deux feuilles. Le°fo&-C?Lith Montréal. PLANCHE XXIII PHYSIOLOGIE 158. Coupe grossie d'un ovaire pour montrer la fécondation des ovules par le pollen qui s'échappe des étamines. Lcç*>&C?Li& Montréal. PLANCHE, XXIV TAXONOMIE. PLANTES ACOTYLÉDONBS. 160. Nostoc verruqueux. 161. Fucus vésiculeux. 162. Grain de froment carié. 163. Moisissures. Le&o&C?Litti Montréal. PLANCHE XXV. TAXONOMIE. PLANTES ACOTYLÉDONES. 164. Lichen d'Islande. 167) 165. Agaric comestible'. Leffo&-C?Lith Montréal. PLANCHE XXVI. TAXONOMIE. PLANTES ACOTYLÉDONES. Le$o&f?Lith Montréal. PLANCHE XXVU. TAXONOMIE. PLANTES A.COTYLEDONES. 169. Trichomanes. pour montrer les sores ou 170. Fronde de Fougère grossie groupes de sporanges. Lego&C? Lift Montréal. PLANCHE XXVIII. 171. Scirpe triquètre, avec une fleur séparée et grossie. 172. Carex careyana. 173. Orchis brillant- :