'V-%*'^- ...----é^' ^"^'^•3^ ^*Vi.*. ■^■'€^ in DE LA RÉGÉNÉRATION DES ORGANES ET DES TISSUS EN PHYSIOLOGIE ET EN CHIRURGIE J. N. DEMARQUAY .CHIRURGIEN nE LA MAISON MUNICIPALE DE SANTÉ, MEMBIiK DE l'ACADÉMIE DE MÉDECINE ET DE LA SOCIÉTÉ DE CHIRURGIE, ETC. COMMANDEUR DE LA LÉGION d'HONNEUU. AVEC QUATRE PLANCHES Comprenant 16 figures lithographiées et chromolithographiées iS^'&^ malade exécule des mouvements de flexion et d'exiension de la première et de la deuxième phalange du pouce. 11 oppose facile- ment ce doigt cl tous les autres doigts. Obseiwation XIX (1). — Sutuie du tendon d'Achille. Charranier, âgé de 9 ans, a reçu un coup (hi hache qui lui a fait une plaie profonde à la partie postérieure du laion. Le blessé n'est examiné que dix jours après l'accident ; la plaie commençait déjà à bourgeonner, la plaie siège en arrière des mal- léoles, elle est transversale et d'une longueur de 4 centimètres 1/2. L'enfant ne peut s'élever sur la pointe du pied; cependant l'exlcn- sion du pied sur la jambe n'est pas complètement impossible, mais ce mouvement est peu énergique, et l'on soupçonne qu'il n'est produit que par les muscles de la couche profonde. Pour s'en as- surer, on a recours à réleclricité. Le 3 avril, on fait une suture du tendon après avoir fait une ou- verture cruciale à la partie postérieure du tendon. Quatre points de suture sont appliqués. A partir de ce moment, le malade "va de mieux en mieux. Le 10 mai un point de suture se détache, et on constate qu'il n'y a eu aucime adhésion des surfaces tendineuses, mais cependant, grâce à la position imposée au membre, il ne se produit pas d'écar- tément des parties et l'on peut espérer une réunion secondaire. Le 15, l'état général est moins satisfaisant, il survient de la fièvre, du coryza, du larmoiement. Une rougeole se déclare eu même temps que la plaie devient un peu blafarde; on peut se demander si l'incubation de cette fièvre éruptive n'est pas pour quelque chose dans l'insuccès de notre su- ture. Toutefois vers le 20 mai, l'éruption a presque entièrement dis- paru. Une suppuration mieux liée se produit daus la plaie, que l'on voit bourgeonner avec activité. (I) Delore, Bulletin général de thérapeutique, t. LXXV, p. 528. 246 SUTURE DES TENDONS. Le 21 juin suivant, c'est-à-dire 52 jours après son application, on enlève le bandage, car la plaie est presque entièrement cicatri- sée, et l'on a tout lieu d'espérer que la reunion tendineuse est assez solide à cause du temps assez long d'immobilité complète des join- tures du pied, dont l'extension n'a amené qu'une raideur articulaire insignifiante qui se dissipe assez facilement, grâce aux mouvements progressifs qu'on fait exécuter au jeune malade. Le mois de juillet tout entier est utilisé pour le rétablissement des fonctions du membre, le malade marche encore avec un peu de claudication le 1"août. La masse musculaire du triceps a perdu de son volume, mais l'exercice stimule chaque jour sa nutrition, et l'on espère voir se rétablir bientôt toute sa puissance contrac- tile. Le 4 août, J'enfant sort du service avec un membre dont les fonctions sont bien rétablies. Il peut s'élever sur la pointe du pied, bien que toute la puissance musculaire ne soit pas encore complè- tement revenue. Si l'on examine le siège de la lésion, on constate que la saillie du tendon n'est nullement interrompue ; non-seule- ment on n'observe plus d'écartement, mais, à ce niveau, il ne semble pas y avoir le moindre amincissement du tendon; seulement la cicatrisation secondaire de cet organe le fait adhérer à la peau qui le recouvre, et dans les mouvements étendus du pied on voit cet organe suivre en partie le déplacement du tendon d'Achille. Cette observation, comme le fait remarquer M. Delore, est inté- ressante à plusieurs points de vue; elle montre que les plaies des tendons peuvent être traitées par la suture, et que, malgré l'insuccès de celle-ci, on peut obtenir un excellent résultat, si l'on a eu soin, comme dans le cas actuel, de maintenir les extrémités avivées en contact, grâce à une position convenable, ct)nservée pendant long- temps. Le bandage amidonné a permis de remplir cette indication. Malgré une rougeole "intercurrente , la réunion secondaire ne s'est pas moins bien produite ensuite, et enfin une immobilité OBSERVATIONS DE SUTURE DES TENDONS. -Ji? complète pendant cinquanle-dcux jours de plusieurs articula- lions non malades n'a amené aucune ankylose, mais un peu de raideur. Nous attirons l'attention sur la cause de la non-réunion immé- diate, qui d'après nous est bien certainement l'état général qui accompagne la rougeole, INous reviendrons du reste sur ce fait lorsque nous nous occupe- rons des conditions de réussite des régénérations. Observation XX. — Recueillie par le docteur Barbaste(l), dans le service de M. Polaillon. Suture des tendons des extenseurs de l'annulaire, du médius, de l'index et de l'extenseur propre de l'index. Le nommé Doumin, âgé de 23 ans, avait çu la main droite vio- lemment projetée dans une vitrine d'échantillons. 11 en est résulté deux plaies à la face dorsale de la main : l'une supérieure, à bords nets, transversale, d'une longueur de 3 centi- mètres, située sur la partie moyenne d'une ligne tirée de l'extré- mité supérieure du cinquième métacarpien au milieu du premier ; l'autre correspondant à la moitié inférieure du deuxième métacar- pien, dirigée, suivant une ligne courbe, à une cavité externe de 1 à 2 centimètres de longueur. Une hémorrhagie abondante eut lieu. Trois jours après l'accident, on s'assure, en écartant les lèvres de la plaie, déjà un peu adhérentes, que le tendon de l'index est sain au niveau de la plaie inférieure, et que quatre tendons sont coupés au niveau de la plaie transversale. Ce sont ceux de l'extenseur com- mun de l'index, du médius et de l'annulaire, et celui de l'extenseur propre de l'index. La suture est pratiquée. Les parties supérieures et inférieures des bouts correspondants des tendons furent suturées avec trois fils d'argent. L'un des fils (i) Barbaste, Thèse de Paris, 1873. 2i8 SUTURE DES TENDONS. comprit dans son anse, oulre les deux bouts de l'extenseur commun de l'index, celui de l'extenseur propre de ce doigt. L'un des chefs des fils fut coupé dans le fond de la plaie et l'autre amené à l'ex- térieur. Le tout fut enveloppé de ouate. Le cinquième jour, fièvre violente, 39° 4. — Adénite épitro- chléenne et axillaire. Le vingt-sixième jour on défait l'appareil, — on enlève le fil du milieu et on laisse les fils latéraux. La possibilité de faibles mou- vements d'extension fait espérer que la soudure des extrémités des tendons a pu s'opérer. Le vingt-huitième jour, fièvre, frisson, lemp. 39° 6. Rougeur qui fait craindre un érysipèle. Le trente-cinquième jour, quelques élancements, douleur au pli du coude. Le quarante-deuxième jour, le malade se plaint de frisson. On enlève l'appareil ouaté, et l'on constate une fusée purulente du côté des extenseurs. Contre-ouverture. Les fils sont retirés, le malade fait des mouvements avec ses doigts. Nouvelle fusée purulente. On fait passer un drain. Les mouvements des doigts reviennent peu à peu. Le malade reste encore un mois à l'hôpital ; il sort enfin le 31 décembre, con- servant ses mouvements, mais ayant une certaine difficulté. En résumé, dans cette observation, nous voyons la suture parfai- tement réussir malgré les accidents phlegmoneux qui surviennent, bien que l'on se soit servi de l'appareil ouaté. CIIAPITRE Xll SUTURE DES TENDONS ANCIENNEMENT DIVISÉS Lorsque les tendons extenseurs ou fléchisseurs sont coupés, il peut se faire que, par suite de la négligence du blessé, ou encore par le fait de soins insuffisants, la réunion n'ait pas lieu et que le malade reste dans l'impossibilité de se servir convenablement d'un de ses membres. J'ai vu l'année dernière un sommelier dont le tendon extenseur du médius avait été coupé depuis quinze jours environ. La plaie était complètement fermée. Je fis une incision perpendiculaire à la plaie transversale qui avait amené la division du tendon, et, après avoir un peu ouvert lagaîne, je trouvai les deux extrémités du tendon nettement sectionnées et n'ayant encore subi aucun travail d'adhérence avec les parties voisines. Je réséquai la surface de mes deux bouts de tendon et je les réunis par un double point de suture, fait avec une aiguille très -fine chargée d'un fil de soie. Cela fait, je réunis la peau de la même façon et je plaçai la main du blessé dans une position convenable. Mon malade a guéri au bout de quinze jours; au moment où il a quitté mon service, il imprimait déjà de légers mouvements à son doigt. Ce que j'ai fait avait été fait avant, moi, et je rapporte plus loin le fait célèbre de Dutertre et un fait emprunté à M. Roux, deux autres tirés de la pratique deSédillotet Chassaignac. Lorsque l'accident est ancien, il faut quelquefois faire quelques recherches pour retrou- ver les deux bouts du tendon ; il est même nécessaire d'inciser un peu la gaîne pour retrouver le bout le plus rétracté, c'est-à-dire celui qui correspond au muscle. Le peu de vitalité du tendon ex- plique comment, après un temps plus ou moins long, on retrouve 250 SOTCRE TES TEM'0>'S aNCIEMÎEMENT DIVISÉS. ses exlrémités sectionnées, n'ayant encore subi aucune moditlcalion importante. Toutefois, il importe de suivre l'evemple des maîtres qne nous allons citer ef d'aviver la surface de suture avant de les réanîr. Je crois aussi qa'ii est important, une fois l'avivement ter- miné, de réunir les extrémités tendineuses par deux points de suture faits avec une aiguille très-fine, chargée d'un fil très-lin. afin d'é:a::er z'/.:'.:^. c::e de sec'ionner les éléments du tendon. Il est i.:r-: :-_ .:..r. ;_:e ia la-U.-; provoque, comme je Tai vu sur les animaux, une prolifération des éléments cellulaires du tendon qui en réunit les deux bouts et les fait de plus adhérer à la surface inte:::- :'e iâ -ràiie. Oh-zLy^jhys I Duierlre) (1). — Coup de sabre à la partie moyenne et pos.c-rue de Tavant-bras droit. Guérison de la bles- sure avec p-rte des mouvements d'extension des deux derniers doigts de la main. Ledoctear Datertre conçut le i '-: de remédier à cette infir- mité par l'opération snivante : uc'^n .acisions elliptiques circon- scrivent la cicatrice té^umeri.aire qui était adhérente et avait 6 cent, de long, transversale. 16 mil!, de largeur. 8 mètres d'épais- senr et renfermait ane esquille du volume d'un grain de chènevis provenant du cubitus. On put dès lors constater que l'extenseur était partiellement divisé, tandis que la section de l'extenseur propre du petit doigt et du cubitus postérieur était complète. Un intervalle de 3 cent. existait entre les fibres musculaires. Dutertre rapprocha la peau et les muscles au moyen de points de suture enchevillés petits morceaux de cuir placés aux extrémi- tés de chaque fil), mais n'afî'ronta pas entièrement les parties et laissa entre les lèvres de la plaie 2 centimètres environ d écai te- ment. Un appareil de renversement des doigts et du poignet, de l'invention de Fauteur, fut appliqué, et le malade recouvra au bout d UD mois la faculté d'allonger les doigts et d'étendre la main. H) Datertre, Médecine opératoire. Paris, i816. SUTURE DES TENDONS ANCIENNEMENT DIVISES. 2.il L'observation suivante, publiée par Symes (1), est à peu près analogue à l'observation précédente. Observation II. — J, M.Kay, âgé de 21 ans, eut en fauchant toute l'épaisseur du tendon d'Achille du côté gauche divisée par l'instru- ment de son voisin. Au bout de cinq semaines la plaie fut cicatri- sée, une dépression très-njarquée et une petite cicatrice transver- sale indiquaient le siège de la lésion; lorsque le pied était fléchi à angle droit sur la jambe, on sentait distinctement les extrémités du tendon à un pouce et demi l'une de l'autre. Le malade ne pou- vait soulever le pied de terre et semblait en marchant plutôt traîner son membre que s'appuyer sur lui. Pour remédier à cet état, une.incision longue d'environ 3 pou- ces fut pratiquée le long du tendon et passa sur la dépression, deux ou trois petites incisions transverses circonscrivent la cica- trice. Les lambeaux ainsi formés furent renversés de manière à montrer parfaitement la situation des bouts rétractés. La. substance fibreuse qui les unissait fut enlevée avec soin, et le pied étant for- tement étendu, deux aiguilles furent passées dans la substance des deux extrémités du tendon, de manière aies mettre parfaitement en contact. On appliqua l'appareil de Petit, pour la rupture du tendon d'Achille; la réunion eut lieu par première intention et le malade put bientôt nous quitter pour reprendre le libre usage de sa jambe (2). OBSERVATIo^' III (Sédillot) (3). — M..., brigadier au 4' régiment de cuirassiers, entra dans mon service le [\ janvier 1853. Ce mi- litaire, âgé de 25 ans, avait reçu, le 13 décembre 1852, un coup de sabre au tiers inférieur de la face dorsale de l'avant-bras, pendant que la main était eu demi-pronation. Au moment de la blessure, M... n'éprouva, du côté des doigts, (I) Symes, Archives de médecine. 1837, t. I, p. 1 12. {■>) Voyez aussi Symes, Report vf surgical cases [Edinburgh med. aitd. surg. Jour- nal, octobre !836). (3) Sédillot, Compte rendu de l'Académie des sciences, 24 octobre lSo3. 25-^ SUTURE DES TENDONS ANCIENNEMENT DIVISES. aucune sensation particulière, et il peut même serrer la main de son camarade. Mais on constate bientôt que le pouce, l'indicateur, et en partie le médius, avaient seuls conservé leur mobilité, tandis que les deux autres doigts restaient fléchis et ne pouvaient être spon- tanément i^edressés. La plaie traitée à l'infirmerie régimentaire, par la réunion im- médiate, fut cicatrisée le septième jour, sans avoir offert de com- plication. Mais la paralysie des doigts devint un obstacle à toute reprise de service; et le malade fut dirigé, quelques semaines plus tard, sur l'hôpital militaire de Strasbourg. A la visite du 12 janvier 1853, on constata la perte complète des mouvements d'extension des doigts auriculaire et annulaire, et in- complète du médius. Les deux derniers doigts soulevés retombent dans la flexiop, et le malade est incapable de s'en servir. On aperçoit, au tiers inférieur et postérieur de l'avant-bras droit, une cicatrice allongée, légèrement déprimée, adhérente aux par- ties sous-jacentes et située à ±3 mil. de l'apophyse styloïde du cu- bitus. Il était évident que les tendons extenseurs avaient été divisés et s'étaient cicatrisés isolément. Les mettre à découvert et les réunir c'étaient les seules chances de guérison, et le malade était décidé à tout tenter pour recouvrer l'usage de sa main et éviter ainsi d'être réformé. Le 19 janvier, en présence de plusieurs officiers de santé, le malade fut chloroformé et je pratiquai à 8 mil. eu dedans de la cicatrice une incision longitudinale de G cent, d'étendue, la peau coupée et rejelée en dehors. Je mis à nu un tissu cicatriciel adhé- rent et continu à l'aponévrose, et, par la dissection, j'arrivai à découvrir les extrémités d'un tendon volumineux, séparées par un intervalle de 3 centimètres. Je devais m'attendre à trouver intéressés les tendons de l'exten- seur propre du petit doigt, mais par une anomalie peu rare, ce dernier n'existait pas et nous n'aperçûmes qu'un seul tendon, dont la section avait suffi pour paralyser les doigts. Afin de lever toute SUTURE DES TENDONS ANCIENNEMENT DIVISKS. 2:iJ iiicerlilude à cet égard, j (3 dégageai entièrement le bout digital du tendon d'une sorte de gangue fibreuse qui l'entourait. En exer- çant, comme je le fis à plusieurs reprises, des mouvements de trac- tion do bas en liaut sur cette extrémité tendineuse, on ramenait facilement les derniers doigts dans une extension complète. L'au- riculaire et l'annulaire étaient plus facilement redressés que le médius. Nous isolâmes alors le bout supérieur du tendon enveloppé à cette hauteur de quelques fibres musculaires, et j'enlevai le tissu fibreux intermédiaire, qui eût fait obstacle à l'affrontement du tendon, dont chaque bout fut rafraîchi avec des ciseaux. Le renversement delà main en arrière, suffisant à ramener au contact les deux extrémités tendineuses, nous assujettîmes par un seul point de suture, traversant le milieu du (endon. Un double nœud fortement serré fixa le fil, dont un des bouts fut coupé près du nœud, tandis-que l'autre fut maintenu en dehors de la place pour être retiré en temps opportun. Les téguments furent réunis immédiatement par trois points de suture entrecoupée. Les doigts, la main et le poignet furent élen- dus sur des coussins élevés, et l'extension obtenue par la position et quelquesjets de bande. Le 20, un peu d'agitation. Le 22, tuméfaction de tout l'avant-bras. Rougeur érythéma- teuse, endolorissement. On enlève deux points de suture. Eau de Sedlitz, bouillon maigre. Le 23, le troisième point de suture s'est détaché, pendant la nuit. Diminution notable de la tension et du gonflement. État général satisfaisant. Le 26, suppuration. Le fil de la suture profonde est enlevé sans résistance, et les bords de la plaie sont légèrement rap- prochés. Les jours suivants, malgré nos recommandations, le malade commence à étendre et à fiéchir les doigts paralysés. On distingue 2oi SUTURE DES TENDONS ANCIENNEMENT DIVISES. SOUS la peau, les mouvemenls du tendon, la cicatrice se fronce, et la contraction musculaire se suit des yeux jusqu'à l'extrémité su- périeure de l'extenseur commun des doigts. Rien ne vint dès lors entraver la guérison, la main reprit sa force et ses usages, et le malade quitta l'hôpital, et fut rendu à sa pro- fession. Observation IV. — En même temps que M. Sédillot communi- quait l'observation précédente à l'Académie des sciences, Roux lui présentait l'histoire d'un pianiste fort distingué qu'il avait opéré longtemps auparavant. (( Un Italien, dit-il, du nom de RufPo, très-fort pianiste, me fut présenté avec le doigt médius de la main droite continuelle- ment fléchi, et comme renversé sur la paume de la main. Cet état de choses étjit le résultat d'une section du tendon extenseur de ce doigt qui avait été faite par un morceau de verre. Au moment de la blessure, on avait appliqué inutilement un appareil unissant, et maintenu le doigt dans l'extension. La plaie de la peau s'était réunie, mais il n'y avait point eu de consolidation du tendon, et depuis près de deux années, M. Ruffo avait dû renoncer presque entièrement à ses occupations chéries ; du moins sou jeu sur le piano était des plus imparfaits. M. Ruffo accepta la proposition que je lui fis de lui pratiquer la suture du tendon, dont les deux bouts qu'on sentait distinctement à travers une cicatrice, correspondaient un peu au-dessous de l'ar- ticulation métacarpo-phalaugieune. J'incisai verticalement cette cicatrice, et je réséquai les deux extrémités du tendon qui tenaient l'une à l'autre par un tissu membraneux, et qui étaient séparées par un intervalle d'un travers de doigt environ. Je les traversai par un fil, au moyen d'une aiguille courbe; elles furent mises facilement en contact, et je les y maintins, en unis- sant les deux bouts de ce fil par deux nœuds simples, je réunis la plaie et jt; pus retirer le fil le dix-septième jour. Bien entendu que pendant tout le temps que la nature fut mise à même de consolider SHTimi-: DKS TENDONS ANGIF.NNKMKNT DIVISÉS. '^'^'^ le tenfloM, le tloï^l lui maintenu dans une extension rorcéc, ou du moins aussi grande que possible. La consolidation lut parfaite, et M. Uuffb put recouvrer le libre usage de tous les mouveTiSnts de la main et reprendre ses exercices sur le piano. Observation V. — Ténorrhaphie tentée dans le cas de plaie an- ciennement cicatrisée. Réunion des extrémités tendineuses à la cicatrice, dans le but d'unir entre elles les parties divisées, et de rendre par là tous les mouvements perdus. Jeune fille présentée par M. Chassaignac (1). Au mois de novembre 1853, cette jeune fille était tombée avec une carafe à moitié vide qu'elle tenait à la main, un fragment de verre fit à la partie antérieure et inférieure de l'avant-bras gauche, une plaie transversale qui se cicatrisa après avoir suppuré pendant quelque temps. La perte des mouvements de flexion du pouce et de l'indicateur s'en était suivie. La malade vint à l'hôpital Saint- Antoine. L'examen fit reconnaître aussitôt cette paralysie partielle. On constata de plus que le bout inférieur du tendon adhérait soli- dement à la cicatrice. En effet, toutes les fois que, saisissant le bord inférieur de la cicatrice avec l'ongle, on cherchait à la remonter de bas en haut, on déterminait aussitôt la flexion du doigt indicateur. 11 s'agissait donc, en ramenant le bout supérieur au contact de la cicatrice dans le point correspondant au bout inférieur, de réta- blir les mouvements perdus. Tel fut le but de l'opération pratiquée le 4 février 1854. On mit à découvert les tendons fléchisseurs, dans une étendue de 2 travers de doigt, au moyen d'un lambeau rectangulaire représentant un couvercle de tabatière, et disposé de telle sorte que l'un des côtés marchait parallMlement à l'artère radiale; le bord inférieur con- tigu à la cicatrice était transversal, et le bord supérieur, situé à deux travers de doigt au-dessus, parallèle à celui-ci. (1) Chassaignac, Bull, de la Société de chirurgie, séance du 22 avril 1854. 25(3 SUTURE DES TENDONS ANCIENNEMENT DIVISÉS. Les tendons paraissent intacts, mais on reconnaît bientôt que le nerf médian se trouve à la place de la portion des tendons flé- chisseurs qui passe au-devant de lui. Ne trouvant point le tendon divisé, on prolonge de deux centimètres, à la partie supérieure, l'incision primitive, et après avoir disséqué un petit lambeau trian- gulaire, on aperçoit au-dessous de lui l'extrémité volumineuse d'un tendon qui se termine d'une manière abrupte. Cette extrémité étant séparée des parties environnantes, on la traverse au moyen d'un fil à ligature conduit par l'aiguille; le tendon, saisi avec des pinces, est attiré vers la cicatrice et mis en contact avrc son tissu par des sutures, dont on laisse pendre les deux chefs au dehors, il n'y avait eu aucim avivement préalable du tendon. Le lambeau tégumentaire est ensuite réappliqué aussi exacte- ment que possible, et maintenu en place par de nombreux points de suture entrecoupée. Le tout est pansé par la méthode du pan- sement par occlusion, puis la main fortement fléchie est maintenue par un bandage, et l'avant-bras placé sur un coussin élevé. Aucun accident n'a suivi celte opération. Au bout de 6 jours, la réunion était presque complète, et la jeune fille commençait à fléchir l'index. En moins de 15 jours, le travail de cicatrisation était complètement achevé et la malade sortit de l'hôpital, après avoir recouvré les mouvements perdus. ARTICLE I" PHÉNOMÈNES HISTOLOGIQUES QUI SE PASSENT DANS LA RÉUNION DES TENDONS SUTURÉS. 11 était logique^ après avoir observé les phénomènes histolo- giques qui se passent dans la régénération des tendons, que je suivisse la même marche pour étudier le mode de réunion des tendons suturés et divisés. Nous avons vu que le tendon d'A- chille se prêtait admirablement à l'étude de la réparation des PHÉNOMÈNES OnSEaVÉS A LA SUITE DE LA SUTUIlE DES TENDONS. 2;i7 tendons. La rélraclion qu'il subil dans sa gaîne qnand il est divisé, la vascularisalion de celui-ci, tout vient on aide h l'otudo du phénomène; il n'en est plus de môme quand il s'agit de la suture tendineuse, les ellbits faits pendant la marche amènent proinple- ment la section du tendon et l'écaileinent des dvux bouts. Il faut pi'ondre, pour la facilité de l'étude, d'autres tendons; nous avons choisi de préférence dans nos expériences les tendons fléchisseurs. Les tendons sont grêles, il est vrai, mais ils sont moins tiraillés pen- dant la marche, et de plus ils sont contenus dans une gaîne synoviale au niveau du ligament antérieur du carpe. Dans la réunion des ten- dons par la suture, que l'on prenne un tendon contenu dans une gaîne synoviale ou dans une gaîne celluleuse, le résul-at est le même. Le tendon coupé doit d'abord être réuni au moyen d'une aiguille très ■ fine entraînant après elle un fil très-mince, La suture des tendons étant faite, il faut abandonner les choses à elles-mêmes pendant 8 à 10 jours, à cause du peu de vitalité du tendon; au bout de ce temps, on trouve le plus souvent un ou plusieurs de ces tendons réunis à l'aide d'une petite cicatrice intermédiaire due évidemment à la prolifération des éléments cellulaires interposés entre les faisceaux. De plus, la membrane séreuse synoviale ou l'atmosphère celluleuse du tendon prolifère, comoae cela se voit (pi. 1 et 2), et il en résulte une adhérence du tendon avec la gaîne. Aussi à ce moment, tendons et gaines sont confondus, ce n'est que plus tard que l'isolement s'é- tablit. Ces faits que j'ai souvent vus donnent une bonne idée de la synovite fongueuse, car il est bien évident que celte synovite que nous pouvons appeler expérimentale et que nous voyons naître sous nos yeux, est au point de vue histologique de la même nature que celle que nous étudions chez nos malades. La cause seule a changé; souvent, en effet, cette affection est une manifestation de ce qu'on appelle une dialhèse , mais combien de fois ne le voyons-nous pas succéder à un traumatisme dont nous pouvons apprécier les funestes effets sur un organisme prédisposé ! Demarquay. — RéijénératioHi. 17 2o8 PHÉNOMÈNES OBSERVÉS A LA SUITE DE LA SUTURE DES TENDONS. Nous n'avons eu à examiner qu'un leudon, clans lequel la sulure ait amené une réunion complète. Nous résumons les particularités les plus importantes de l'examen. A l'œil nu, la gaîne est fort épaissie, il y a infiltration puru- lente au voisinage des extrémités du fil. Le tendon suturé par un fil simple dont les points de péné- tration sont distants de o millimètres, est à l'œil nu parfaite- ment réuni. On distingue difficilement à l'extérieur les traces de la section. Le tendon ayant été durci dans l'alcool, on peut noter les faits suivants : Sur une section faite parallèlement à la longueur du tendon, et à ses surfaces aplaties, on aperçoit aux extrémités de la coupe le tentlon sain, puis les deux trous dans lesquels passe le fil de la suture et entre eux une ligne un peu irrégulière, plus translu- cide que le reste du tendon. Nous avons examiné ces diverses parties au microscope. Au niveau de la cicatrice translucide on peut distinguer trois zones d'ailleurs très-étroites. Les deux extrêmes mon[ve,ni la struc- tureordinaire des tendons, c'est-à-dire les faisceauxprimitifs séparés par des fibres élastiques et des fibres lamineuses ou corpuscules du tissu conjonctif, seulement il y a ici multiplication des fibres lami- neuses et des fibres élastiques elles-mêmes. On trouve des corps fusi- formes et des fibres élastiques à noyaux, dans lesquelles il y a un étrangleme nt du noyau et de la fibre, ou une véritable segmentation. Mais de plus, ontrouve, là oii existent de rares vaisseaux, un amas de ' cellules qui rappellent les caractères des leucocytes, et, entre ces éléments, des granulations graisseuses abondantes, qui ressem- blent aux corps de Gliige. La partie moyenne offre un aspect qui rappelle le tissu cicatriciel. On voit un très-grand nombre de corps fusiformes, de fibres lamineuses, de fibres élastiques à noyau, qui semblent se continuer avec le tissu conjonctif ou laraineux qui sépare en faisceaux pri- PHÉNOMÈNES OBSERVÉS A LA SUITE DE LA SUTURE DES TENDONS. 2b9 mitifslcs deux extrémités tendineuses. Ici encore on trouve quel- ques leucocytes, mais ils sont bien plus rares que les éléments iibro- plastiques et fusi formes. En résumé : les deux extrémités tendineuses sont réunies par une cicatrice extrêmement fine, linéaire, à peine visible ù l'œil nu, et qui, formée par les éléments du tissu fibreux, est en continuité avec le tissu conjonctif ou laraineux qui entoure les faisceaux ten- dineux et est lui-même le siège d'une multiplication d'éléments. Au niveau des blessures faites par le fil à suture, on aperçoit également des marques de l'irritation produite. Il y a multiplication des éléments du tissu conjonctif (corps fibro-plastiques, fusiformes), mais cet aspect n'existe pas plus loin. Dans le muscle dont le tendon a été suturé, on ne retrouve aucune altération. En définitive, il existe une analogie complète entre la réunion du tendon suturé, et la réunion par première intention, tellequ'on Ta étudiée sur la langue de la grenouille (WywodzofT, Billtroth), avec cette différence cependant que le rôle des vaisseaux est ici fort secondaire. CH API TUE XIII SUTURE DES NERFS Dans un grand nombre de cas de sections tendineuses acciden- telles, l'on se trouve aussi en présence de sections nerveuses. — Une question importante et qui se pose immédiatement, c'est de savoir, si, à l'exemple d'un grand nom.bre d'auteurs, l'on doit faire la future du nerf en même temps que celle du tendon. Un certain'uombre de chirurgiens n'ont pas hésité dans de sem- blables circonstances à pratiquer la suture. A côté de ces observations chirurgicales peu nombreuses, nous aurons à citer un assez grand nombre d'expériences pratiquées sur des animaux. Une des premières sutures nerveuses a été faite en 1863 par M. Kélaton, mais une observation publiée par Laugier (1) a surtout attiré l'attention du monde médical. rsous commencerons par citer les différentes observations, nous réservant plus loin de les interpréter, afin de savoir si la suture du nerf a des avantages aussi marqués que la suture du tendon. Dans le cas de Laugier, il s'agissait d'un malade qui avait été atteint d'une blessure grave de l'avant-bras gauche, il y avait eu section complète du médian et section incomplète du nerf radial qui avait été coupé dans les deux tiers de son diamètre transversal. La sensibilité avait disparu dans toutes les parties desservies par le nerf médian. Elle avait cessé, en partie seulement, dans les points où le radial se distribue à la main. Les mouvements d'op- position du pouce étaient impossibles. M) Laugier, Gazette médicale de Pari^, 1864. SUTURE DES NERFS. 26j En présence de ce cas M. Laugicr fit lasuliire uv l'élément, pourront nuire ou servir à sa régénération. Notre sujet se trouve donc naturellemenb divisé. Dans un premier article nous aurons à étudier les conditions de réussite qui dépendront de l'élément, et à examiner rapidement la différence que nous remarquons parmi les différents tissus au point de vue de la facilité de la régénération. CONDITIONS QUI FAVORlSliNT OU EMl'ÉCIIEiNÏ LES UÉGÉNÉIUTIONS. 2()U Dans un second article, nous aurons ù étudier successivement : 1° L'influence que joue la nutrition du sujet; 2** L'influence des différentes maladies dont il peut être atteint ; 3° L'influence que possède l'âge du sujet ; 4" Nous ne dirons que quelques mots de riullueiice peu impor- tante que possède le sexe, mais nous nous étendrons un peu plus longuement sur l'influence que possède le type de l'animal, sa race, son espèce; 5° et 6° Nous examinerons enfln l'influence de la circulation et de l'innervation sur les régénérations. Dans un troisième article nous étudierons les conditions géné- rales qui favorisent ou empêchent les régénérations, conditions de lumière, de température, etc. Dans un quatrième article enfin, nous étudierons les condi- tions locales, c'est-à-dire l'influence de la température, de l'air agissant localement, et nous terminerons en examinant le rôle que jouent l'irritation et les causes qui la déterminent. ARTICLE P^ DE LA FACILITÉ PLUS ou MOINS GRANDE QUE POSSÈDENT LES TISSUS POUR SE RÉGÉNÉRER. Dans l'étude que nous venons de faire, nous venons de voir que nos tissus se régénéraient plus ou moins facilement ; certains tissus présentent, par exemple, une facilité très-grande pour la régénération. Parmi tous les tissus qui nous ont offert des exemples indiscutables de régénération, nous pourrons citer les os, les nerfs, l'epithélium, les cartilages, etc. Le tissu musculaire est encore le tissu dont la régénération est le plus contestée. Nos re- cherches nous semblent démontrer clairement la régénération du tendon. Ainsi donc, à mesure que nos moyens d'investigation nous permettront d'examiner plus attentivemment l'évolution de nos 270 IiNFLUENCE DES CONDITIONS DU SUJET. tissus, nous verrons que la régénération est une propriété générale de la matière vivante, et le temps n'est pas peut-être très-éloigné oti nous pourrons dire que : Tous nos tissus se régénèrent. ARTICLE II INFLUENCE DES CONDITIONS DU SUJET. § I. — Influence de la nutrition. L'état de santé ou de maladie du sujet doit être pris en sérieuse considération, et nous ne saurions trop insister sur un certain nombre de rapports qui existent entre la nutrition et la régénéra- tion. Sans vouloir confondre complètement la naissance, y compris la régénération et la reproduction, avec la rénovation moléculaire continue, ou nutrition, comme l'ont fait Harvey et Leibnitz, nous ne pouvons nous empêcher de faire remarquer que la régénéi^ation et la nutrition se touchent par un très-grand nombre de points; et c'est là ce qui très-certainement a fait dire que la nutrition est une génération continuée (1). Il est pour nous évident que toute mauvaise nutrition amènera une mauvaise régénération. Le sujet devenu malade, atteint de quelque diathèse dégénérée en cachexie, présentera une régénéra- tion de ses tissus incomplète, et les nouveaux éléments produits, ne trouvant pas leur nourriture suffisante, mourront à la période embryonnaire et constitueront le pus. Tous les jours, nous pouvons nous apercevoir, en chirurgie, de la vérité de ces faits. Pour les maladies osseuses, en particulier, nous avons eu bien soin de nous renseigner dans quelques recherches que nous avons faites sur l'ostéomyélite, de l'état de la nutrition du malade, et chez presque tous les enfants que nous avons examinés, nous avons pu noter souvent une alimentation insuffisante, des fatigues exagé- (1) Claude Bernard, De la Physiologie générale, p. 130. INFLUENCE DE L'ÉTAT PATHOLOGIQUE. 271 rées,etc., toutes conditions qui amènent rapidement une véritable, misère physiologique. Nous ne devons pas être étonné d'après cela de voir la régénéra- lion s'efTectuer beaucoup mieux et beaucoup plus rapidement chez un individu dont la nutrition est excellente. Chez les êtres supé- rieurs atteints de ce qu'on appelle des diathèses, des cachexies, nous voyons des régénérations imparfaites, et des suppurations interminables. Si chez un enfant cachectique, nous sectionnons, par exemple, le tendon d'Achille, nous pourrons voir la suppura- tion s'établir, et nous n'obtiendrons pas alors de régénération, mais une cicatrice tendineuse, qui mettra un certain temps à se pro- duire, et cela, qu'on le remarque attentivement, bien que nous ayons pris toutes les précautions désirables pour mettre la plaie à l'abri du contact de l'air. § II. — Influence de l'état pathologique. Une question assez difficile à résoudre et sur laquelle nous n'in- sisterons pas, car elle demanderait de grands développements, est la suivante : La scrofule, la syphilis, la goutte, l'alcoolisme, etc., retentissent-ils sur la régénération ou sur la cicatrisation ? Des distinctions doivent être établies, et nous dirons d'abord que dans ce que l'on est convenu d'appeler la première période de ces maladies, il est peu probable que l'on puisse noter une action ma- nifeste de la diathèse. La scrofule, la syphilis n'agissent pas sur la régénération et la cicatrisation en tant que diathèses spéciales. Pour la syphilis, par exemple, nous pouvons dire que nous avons fréquemment opéré des malades, sans que nous ayons vu aucune modification dans la marche des plaies vers la guérison. M. Ricord n'admet pas du reste l'influence de la syphilis sur la cicatrisation. Mais, lorsque la scrofule, la syphiUs, etc., auront à la longue amené 272 INFLUENCE DE L'ÉTAT PATHOLOGIQUE. la ruine de l'organisme, nous observerons alors des régénérations et des cicatrisations imparfaites. Sous l'influence de ces maladiijs nos éléments ont perdu leur vitalité, et dans ces conditions la régé- nération s'accomplit mal. Parmi les maladies chroniques qui nuisent à la régénération et à la cicatrisation, nous citerons l'albuminurie et surtout le diabète. Pour le diabète, il est certain que la glycémie met nos élé- ments dans un état de mort imminente, et s'ils viennent à être re • tranchés, ils se régénéreront très-difficilement et toujours avec une grande lenteur. Si l'individu chez lequel nous voulons avoir une régénération est atteint de quelque maladie aiguë, les éléments ne se reprodui- ront pas. Ce fait est surtout observé dans les maladies qui pré- sentent des mpdifications très-grandes dans la crase du sang, ma- ladies que l'on a appelées, dans ces derniers temps, maladies dyscrasiques (fièvre typhoïde, etc.). On sait du reste avec quelle facilité se produit le pus dans ces circonstances, l'on pourrait presque dire avec quelle facilité meu- rent les nouveaux éléments embryonnaires produits. Dans les fièvres éruptives, il n'est pas rare de voir le tra- vail de régénération s'arrêter complètement et dans l'observation que nous citons plus haut (suture des tendons, obs. XIX, p. 215), nous voyons que la suture n'est pas suivie de régénération, parce qu'une fièvre éruplive, la rougeole, a éclaté. Les accidents observés dans ce cas nous semblent évidemment dus au trouble amené par la fièvre. L'-éfat fébrile seul peut nuire à tout travail de régénération, et il suffit de quelques jours d'élévation de température pour amener un arrêt complet dans l'évolution des tissusr A la suite de lésions traumatiques graves et surtout lorsque les os sont atteints, la fièvre traumatique, l'infection putride et puru- lente empêchent toute cicatrisation, et toute ossification dans le cas particulier de plaie de l'os. INFLUENCE DE l/ÉTAT PATIlOI/iGIQUE. 273 Nous devons aussi signaler l'influence toule particulière de i'éry-, sipèle qui, dans le plus grand nombre de caR,ariê(e tout travail do régénération. Dans d'autres cas, au contraire Térysipèle est salutaire et active des travaux de régénération languissants. — M. Ricord a observé quelques faits de ce genre fort curieux. Mais ce qui prouve surtout l'influence de certaines maladies gé- nérales sur les éléments et sur la régénération, c'est ce que l'on observe si une maladie, telle que la fièvre typhoïde, survient au moment oii un tissu s'était complètement régénéré. Ce tissu se ra- mollit en effet, lagangrène peut survenir et entraîner à sa suite des accidents sérieux. Ce phénomène a surtout été vu pour les fractu- res, et le cal à la suite de maladies dyscrasiques a pu se ramollir {Ramollissement du cal). M. Ollier a cité un assez grand nombre de ces cas intéressants oh l'on voit la rétrocession du travail ré- parateur se faire sous certaines influences morbides. Après une ablation sous-périostée du premier métatarsien, dit M. Ollier, la gaîne périostique était dure, de consistance cartilagi- neuse; un noyau avait môme la résistance du tissu osseux, quand nn érysipèle survint qui fit tout disparaître. ■ Dans une autre observation, après une ablation du maxillaire supérieur, une masse osseuse s'était reformée, entourée de masses fibreuses qui paraissaient éprouver le processus de l'ossification. Une fièvre typhoïde légère se déclara, et, au dixième jour^ l'os pa- raissait réduit de volume, les tissus qui l'entouraient avaient mai- gris et s'étaient résorbés, de telle sorte que le volume de la masse cicatricielle avait notablement diminué. . Un enfant de quatorze ans chez lequel on avait pratiqué une ré-^ section du coude, soulevait déjà son bras, le sortait seul delà gout- tière et commençait à fléchir l'avant- bras ; une fièvre typhoïde survintj et au dix-huitième jour le coude était vacillant, les os mobiles les uns sur les autres ; l'articulation n'avait plus de fixité. Toutes les pertes que pou rra faire l'organisme agiront dans le même sens que les maladies que nous venons de citer, et les saignées s'op^ Demaf.qdav. — Régénérations, ^^ 274' INFLUENCE DE L ETAT PATHOLOGIQUE. poseront dans certains cas à tout travail complet de régénération. Nous sommes loin aussi d'admettre l'opinion de M. Piorry qui prétend que les animaux qu'il avait saignés présentaient une cica- trisation très-rapide. Hewson (1) a cité plusieurs cas de fractures non consolidées à la suite de saignées. Chaque fois que l'organisme sera obligé, de fournir des maté- riaux de nutrition pour un travail supplémentaire quelconque, la régénération pourra dans quelques cas être entravée. Pendant la grossesse notamment, l'on a observé des fractures qui ne s'étaient pas consolidées. Dupuy a rapporté en effet, dans le Journal de médecine de Bor- deaux en \ 853, une observation où l'on voit que le travail de conso- lidation d'une fracture a été réellement arrêté pendant tout le temps de la grossesse. Astley Cooper a du reste cité des faits semblables. Dans d'autres observations, au contraire, l'on a vu la consolida- tion se faire régulièrement. C'est en amenant une nutrition défectueuse que les mauvaises conditions hygiéniques nuisent à la régénération. Un animal placé dans un lieu malsain et humide, avec une ali- mentation insuffisante, et chez lequel nous enlevons une partie os- seuse, cartilagineuse, etc., ne présentera pas le phénomène delà régénération. Nous avons pu constater cette différence, dit M. Ollier, à propos des résections sous-périostées et des transplantations du périoste que nous pratiquions à une époque, tantôt à la campagne et tantôt à Paris, à l'école Pratique ou dans des lieux insalubres. Dans le pre- mier cas nous avions des ossifications rapides et abondantes : dans le second, nos animaux mouraient le plus souvent avec des ossifi- cations incomplètes ou à peine commencées. (1) Hewson, Journal des Progrès, t. IX, p. 161. INFLUENCE DE L'ÉTAT PATHOLOGIQUE. 27b Ces faits observés chez les animaux se rencontrent mallieurenso- ment trop souvent aussi chez l'honimo, et il n'est pas rare de voir dans nos hôpitaux, au moment o£i il y a de l'encombrement, nos fractures ne pas se consolider, nos résections ne pas donner de ré- sultats satisfaisants, nos plaies entin ne pas marcher vers uneréj^é- nération rapide, et la cicatrisation être eutravée par des complica- tions multiples. Dans les temps ot l'hospitalisme laissait à désirer sous bien des rapports, on avait abandonné un certain nombre d'opérations; à mesure que nos conditions hygiéniques deviennent meilleures, les régénérations que nous sollicitons dans nos opérations sont de plus en plus faciles et satisfaisantes. Nous reviendrons du reste plus loin sur l'influence des conditions hygiéniques qui servent à la régénération, mais, comme ces condi- tions retentissent directement sur la nutrition du sujet, il était nécessaire de les signaler dès à présent. En résumé, la misère, l'alimentation insuffisante, les saignées répétées, la grossesse, les maladies aiguës, la fièvre, les affections dites diathésiques (mais seulement alors qu'elles sont arrivées à la période de cachexie), portent une profonde atteinte à la vie de nos éléments et nuisent par conséquent à la régénération. Nous ajouterons enfin que, si c'est à des conditions de nutrition que nous devons le peu de vitalité de nos éléments, c'est aux mêmes conditions gue nous devons leur production exagérée. N'est-ce pas en effet à une mauvaise nutrition que nous devons cette hypergenèse excessive d'éléments anatomiques qui consti- tuent les tumeurs dites cancéreuses? Après l'ablation de ces tu-' meurs, si nous n'avons pas soin d'agir énergiquement sur l'état général de fa'çon à modifier la nutrition, nous observerons presque toujours des régénérations fatales. Comme l'a bien fait remarquer M. Robin : « C'est dans les troubles de la génération normale que se trouve être la cause de la production des tumeurs », nous ajouterons que ces troubles de 276 INFLUENCE DE L'AGE. régénération et de génération se trouvent très-certainement sous la dépendance de la nutrition. La nutrition ne s'accomplissant pas physiologiquement, nous n'avons pas d'abord une génération d'éléments anatomiques mo- dérée, il y a exagération de génération; si nous enlevons ensuite la tumeur produite, la génération continuera, car le milieu dans lequel vivent nos éléments n'aura pas changé, et nous aurons fa- talement une récidive, c'est-à-dire une régénération des tissus primitivement enlevés. §111. — Influence de l'âge. Si la propriété de régénération est une propriété inhérente à l'organisme pendant toute la vie, il faut noter cependant que son énergie se rîflentit à mesure que l'animal avance en âge. Nous avons dit, en effet, au commencement de notre travail que plus l'animal était jeune, plus la régénération se produisait avec facilité. Les larves des reptiles nus sont plus capables de réparer leurs pertes que lorsque l'animal est passé à l'état adulte. Nous avons aussi signalé ce fait, que les larves d'insectes repro- duisent leurs parties perdues plus facilement avant leurs métamor- phoses qu'après. — Chez certains animaux, dès que la mue cesse ou lorsqu'ils sont parvenus à l'état adulte, toute régénération de- vient impossible. Ce fait intéressant est observé chez les araignées. Chez les larves d'insectes, l'on peut voir les antennes se repro- duire, mais lorsque les individus sont devenus adultes, la régéné- ration n'est plus observée. Ces particularités que nous avons notées chez les êtres inférieurs, nous allons les retrouver chez les êtres plus parfaits en organisation; Pour l'homme, l'on peut même dire jusqu'à un certain point que la régénération est une propriété qui est proportionnelle à l'âge du sujet. Cette proposition ne serait pas, d'après certains autours, abso- lument vraie, et, chez les sujets d' un âge irès-lendre, les régénéra- lions seraient loin de s'accomphr toujours régulièrement. INFLUENCE DU TYl'E DE L'ANI.MAL; Eir. 277 Pour les vieillards, l'on sait parfaitemenl que l'on n'obtient que (les cicatrisations qui se font avec une lenteur désespérante. M. Ollier a justement insisté sur ce fait que les sécrétions os- seuses, dans ses transplantations du périoste et de la dure-mère, se montraient d'autant plus abondantes que l'animal était plus jeune; chez les adultes on n'obtenait que des granulations isolées. Dans ses observations sur l'homme c'est de treize à vingt ans que M. Ollier a pu obtenir le plus facilement des régénérations parfaites. Pendant la vie embryonnaire, la régénération se fait, paraît-il, avec une facilité extraordinaire. De nouveaux faits fort curieux viennent donner un appui puissant à cette proposition. M. Simpson (1) a communiqué en etfet en 1850 une observation qui semble prouver que dans Tespèce humaine, après l'amputation spontanée {sponianeous amputation) d'un membre chez de très- jeunes embryons, on peut voir un nouveau membre se former à l'extrémité du moignon. Ces faits demandent un examen attentif, et en raison de leur importance nous ne devons pas les négliger. § IV. — Influence du sexe, du type de l'animal, de la race et de l'espèce. Nous ne dirons rien de l'influence que possède le sexe de l'a- nimal sur la régénération, nous ne possédons pas de recherches précises à cet égard. Quant aux différences au point de vue des régénérations que nous observons chez l'enfant, chez les différents individus, non- seulement suivant leur constitution, mais encore suivant leur race, elles sont très-marquées. Chez les animaux surtout, suivant le groupe zoologique auquel ils appartiennent, les régénérations se font plus ou moins facilement. Chez les rats, en particulier, les plaies les plus vastes guérissent avec une rapidité surprenante. Chez quelques oiseaux l'on observe (i) Simpson, Beforethe Physiological, Section of the Bntish Association meeting in Edinburgh, Aug, 1830. 278 INFLUENCE DU TYPE DE L'ANIMâL, ETC. aussi des cicatrisations très-rapides; il est vrai que ce ne sont pas . là des régénérations, il y a dans ces derniers cas excès de généra- tion cellulaire, c'est-à-dire cicatrisation. Les différences que présentent les sujets tiennent, nous ne devons pas l'oujjlier, aux milieux dans lesquels ils vivent, et aux conditions difTérentes au milieu desquelles se trouve l'animal suivant le type auquel il appartient. La rapidité de la circulation, l'activité respira- toire, la dimension des globules sanguins, la composition du sang jouent les principaux rôles et peuvent nous expliquer les différen- ces si marquées que nous observons, à mesure que nous examinons des êtres qui occupent un rang plus élevé dans l'échelle animale. Plus l'animal est simple, plus la régénération se fait avec facilité, témoin les expériences de Trembley; chez l'animal qui possédera, au contraire, une organisation parfaite nous observerons la cica- trisation. Fait curieux à observer, c'est de voir par exemple les animaux qui présentent une facilité très-grande pour les régénérations no pas offrir de faciles cicatrisations. Chez les oiseaux oii la cicatrisation est très- rapide, l'on sait par- faitement que la régénération est le plus souvent fort difficile à obtenir; chez le Triton, au contraire, qui possède une facilité si grande pour se régénérer, les plaies qu'on peut lui faire ne se cica- trisent qu'avec une grande difficulté. * Dans un grand nombre de faits nous trouverions la même oppo- sition, de telle sorte que les conditions qui favorisent la régénéra- tion, nuisent à la cicatrisation et réciproquement. Mais, nous dira-t-on, pourquoi le Triton possède-t-il cette pré- cieuse propriété de faire repousser les parties qu'il a perdues, tan- dis qu'un mammifère est incapable de réparer la perte d'un lam- beau cutané ? De nombreuses conditions que nous aurons à exami- ner plus loin existent et agissent dès lors sur nos éléments pour les solliciter à la régénération ou pour amener la cicatrisa- tion. INFLUENCE DH TYPE DE L'ANIMAL, ETC. 279 Parmi ces conditions, l'on pourrait penser que les conditions de circulation jouent un grand rôle, et l'on doit remarquer en effet que les animaux à sang froid, dont la circulation eU Lrh-knle^ sont justement ceux qui présentent une régénéi-ation dos plus parfaites, tandis que d'autres, chez lesquels la ciiculation est très-activc, les oiseaux notamment, présentent presque toujours des cicatrisa- tions. Nous devons dire cependant que nous ne possédons pas encore de données assez certaines qui puissent nous permettre de résoudre sûrement ce problème. Le ralentissement de nos différentes fonctions par un moyen artificiel et par l'hibernation chez les animaux à sang froid paraît, d'après certaines expériences, très-peu nombreuses, il est vrai, fa- voriser la régénération. M. Claude Bernard a remarqué que les plaies qu'il pratiquait pour sectionner le sympathique chez des loirs se cicatrisaient' très- rapidement. Y avait-il suppuration ou réunion par première in- tention, y avait-il régénération ? C'est ce qu'il importerait de savoir (1). D'autres expériences tendraient aussi à prouver qu'en mettant un animal dans les conditions d'un animal à sang froid, on pour- rait obtenir des régénérations. Ces expériences sont pour nous très-importantes, car elles sem- blent nous prouver nettement que, si nous n'obtenons pas de ré- générations, cela tient uniquement à ce que la circulation, la res- piration, etc., ne sont pas ralenties, à ce que la température n'est pas abaissée. Ralentissons en effet, à l'exemple de M. Legros (2), ces différen- tes fonctions à l'aide d'un moyen artificiel chez un animal à sang chaud, et plaçons un rat, par exemple, dans un milieu très-froid, de façon à le mettre dans les mêmes conditions que les animaux (1) Claude Bernard, Le la Physiologie générale. Paris, 1873. (2) Legros, Gazelle médicale de Paris. 1867. 280 INFLUENCE DU TYPE DE L'ANIMAL, ETC. hibernants. Si alors nous coupons la queuo de cet animal, nous pouvons voir cette partie se régénérer, fait que nous n'obtenons jamais lorsque l'animal se trouve dans des conditions normales. L'hibernation d'après cela, en ralentissant un certain nombre de fonctions, favorise la régénération, et nous ne serons pas étonné si nous apprenons que les loirs présentent ce phénomène alors qu'ils sont plongés dans le sommeil hibernal. M, Legros a obtenu quelques résultats qui démontrent en par- lie ce fait. Il est regrettable qu'il n'ait pas poursuivi ses premiè- res expériences. Dans un cas, ayant coupé, au début de l'hiver la queue d'un loir, il vit qu'il ne tarda pas à se former une sorte de bourrelet qui s'allongea, se couvrit de poils et atteignit à peu près la longueur de la queue ancienne qu'il dépassait en grosseur; extérieurement, c'était l'aspect de l'organe enlevé; malheureusement, l'hibernation fut incomplète, et l'animal qui se réveillait souvent mourut au bout de trois mois. L'examen incomplet de la pièce que l'on ne put examiner à l'état frais fit constater qu'au-dessous de la peau parfaitement normale, se trouvait un cylindre, une sorte de queue osseuse faisant suite aux vertèbres ; mais, dans la coque, les élé- ments étaient altérés, et l'on ne put nettement les définir. Dans ce cas la régénération était imparfaite, il est vrai, mais ce résultat prouve que si l'on opérait sur des animaux maintenus en hibernation complète, l'on obtiendrait peut-être une reproduction parfaite. Nous n'avons pas besoin de faire remarquer que, dans ces expé- rierLces qui nous paraissent si concluantes dans l'élude des régéné- rations, un seul facteur est changé. L'on a, en etfet, un même ani- mal, que nous savons ne pas présenter le ''phénomène de régéné- ration, lorsque ses fonctions égalent l'activité de celles des animaux à sang chaud, mais qui, lorsqu'il vit dans un milieu plus froid, peut au contraire se régénérer. Dans ces conditions, ouïe sait, la nutrition n'est pas interrompue, INFLUENCE DE LA GIllGULATION. '2f<1 elle se fait d'une façon lente et soutenue, et la régénération d'élé- ments analomiques dans le cas do plaie, au lieu d'être tumultueuse, comme cela arrive lorsqu'il est réveillé, devient régulière. Nous avons donc ici un exemple des plus frappants de la façon dont le milieu re- tentit sur nos élémentspour nuire ou servir à la régénération. Ce fait nous prouve encore que si nous trouvons des diil'érences aussi gran- des au point de vue des régénérations entre les individus des diffé- rentes races, suivant leurs types, etc. , si nous voyons des différences très-marquées entre les différents représentants des races, suivant leur état de maladie ou de santé, cela tient certainement aux condi- tions dans lesquelles ils se trouvent, au milieu dans lequel ils vivent. § V. — Influence de la circulation sur la régénération. Nous venons dédire que les animaux chez lesquels se produisaient le plus souvent des régénérations étaient ceux qui avaient une cir- culation très-ralentie. La circulation joue certainement un grand rôle, il ne faudrait pas cependant croire que ce soit en raison de celte seule influence que nous observons la différence de phéno- mènes que nous avons signalée chez les animaux. D'un autre côté, il est impoitant de remarquer que les tissus qui se prêtent le plus facilement à la régénération sont justement ceux dont la circulation est très-lente. Le tissu tendineux, le tissu épi- thélial, le tissu cartilagineux et le tissu nerveux ne possèdent pas évidemment de bien nombreux vaisseaux; le tissu musculaire, au contraire, reçoit une grande quantité de sang. Il ne nous serait pas non plus difficile d'établir que ce sont les tissus les plus vasculaires qui s'enflamment le plus rapidement et qui peuvent en outre se greffer avec la plus grande facilité. Pour Hunter, ce sont les muscles et la peau qui manifestent le plus de facilité pour la cicatrisation. Palmer, annotateur de Hunter, fait remarquer avec raison que les tissus sont d'aulant plus disposés à la cicatrisation qu'ils sont 282 LNFLUEiNCE DE LA CIRCULATION. plus vasculaires. Nous pourrions citer de nombreux exemples de plaies des organes génitaux, dont la circulation, on le sait, est si active, et qui se sont cicatrisés facilement. Nous avons aussi ob- servé quelques plaies de l'utérus qui se sont cicatrisées rapide- ment. Mais, c'est à tort que l'on a dit que la régénération se produi- sait dans ces parties avec une très-grande facilité. Ce n'est pas une régénération, c'est une cicatrisation : aussi nous ne saurions ad- mettre l'assertion de Diffenbach (1) qui prétend que le scrotum possède une facilité pour la régénération très-grande. Des observations de Holtzem (2), de Quirot, Burdach, de Kahleis à cet égard ne nous paraissent pas avoir été prises avec tout ie soin désirable; le premier dit avoir vu chez un homme de soixante-huit ans toute la peau du scrotum qui avait été détruite par la gangrène se régénérer avecles poils; le second rapporte que, chez un jeune homme qui à la suite du typhus perdit par la gangrène le gland en- tier et un pouce et demi de verge, la régénération avait eu lieu au bout de cinq semaines. Dans ce dernier cas, il nous semble y avoir eu cicatrisation, d'autant plus que Kahleis dit qu'il s'était formé seulement une espèce de gland. Nous en dirons de même de l'observation de Jamieson (3), qui prétend, en effet, avoir vu à la suite de l'amputation du corps ca- verneux, un peu au-dessous de cet organe^ naître d'un champignon irrégulier un organe qui prit la figure dun gland bien formé et bien proportionné . Nous n'insisterons pas davantage sur ces faits. Des cicatrices exubérantes ont très-sûrement fait croire à la régé- nération. Les tissus dont la cicatrisation est très-active piésentant une (1) Diffenbach, Chirurgische Erfahrungen besonders ueber die WiederhersteUung zerstœler Theile, t. II, p. 171. (2) Fabrice de Hilden, Cent. Y. obs. 66. De admiranda curutione scroti post gan- grenam delapsi. Francof. ad Msen., '646, p. 467. (2) Essais et observations de la Société de médecine d'Edimbourg. Trad. par Demou- tiers. Paris, 1740-i7, in-l 2, t. V, art. XXXVI, p. 556 et suiv. IiNFLUENGE DE LA CIRCULATION. 28.1 grande l'acililé pour s'enflammer, l'on comprend paifailcmenl que cette complication empôclic la régénération. Pour la greffe, nous voyons aussi que les parties qui se greffent le mieux sont justement celles qui se cicatrisaient le plus facilement et dont la circulation est la plus active. Les animaux qui se prêtent le mieux à la greffe sont ceux que nous avons signalés comme présentant des cicatrisations rapides, et non des régénérations : les rats, les oiseaux chez lesquels la circu- lation est très-rapide. Des expériences directes n'ont pas été faites pour apprécier l'in- fluence de la circulation sur la régénération, et celte lacune est re- grettable; il faut dire cependant que la solution du problème est entourée de difficultés. Dupuytren prétendait que la ligature du tronc artériel principal d'un membre arrêtait tout travail de consolidation dans le cas de fracture. Delpech a vivement combattu cette opinion. Un certain nombre de chirurgiens ont pu observer aussi des fractures qui se consolidaient, bien que des ligatures d'artères eus- sent été pratiquées. Mais les données ne sont pas assez nombreuses pour que nous puissions nous prononcer sans hésitation. Cependant, d'après ce que nous voyons se passer chez les animaux, suivant que la circulation est très-lente ou très-active, nous sommes engagés à conclure qu'une circulation trop accélérée nuit à la ré- génération. L'on sait du reste que les parties les plus vasculaires sont celles qui s'enflamment le plus facilement, et la suppu- ration et la cicatrisation sont la conséquence de cette complica- tion. Depuis longtemps aussi les chirurgiens cherchent, parla position, à empêcher l'afflux sanguin, dans les parties que l'on veut voir se ci- catriser régulièrement. Dans la plupart des cas où ce puissant moyen est employé, l'on n'a pas la prétention d'obtenir une réunion par première intention, mais les phénomènes de suppuration etd'inflam- 28 i INFLUENCE DU SYSTÈME NERVEUX. mation sont moins graves, et la cicatrisation devient plus facile (1). § VI. — Influence du système nerveux. Favoi'ise-l-il ou empêche-t-il la régénération ? Un grand nombre d'expériences ont été faites pour connaître exactement l'influence du système nerveux sur la régénération et la cicatrisation. Nous allons voir sil'on est arrivé à des résultats précis. Tood (2) a prétendu le premier que, si Ton sectionne les nerfs du moignon d'une salamandre, l'on peut empêcher la régénération de s'effectuer. Cette expérience curieuse n'a pas été répétée ce qui fait que nous ne savons pas si nous devons l'accepter sans crainte d'er- reur. D'un autre côté, Nasse, Arnemann ont essayé démontrer que la section des nerfs n'agissait en rien sur la cicatrisation des plaies. Chez les paralytiques, certains auteurs prétendent avoir vu des différeiices très-marquées, d'autres, au contraire, disent n'avoir pas pu les saisir. M. Broca nous dit que lorsqu'il coupait à ses animaux les nerfs de l'une des cuisses, il ne remarquait aucune différence dans le mode évolutionnel de la plaie qu'il pratiquait dans l'un ou l'autre membre. Il résulte des expériences d'Ollier et de Chauveau que la pro- duction du tissu cicatriciel n'est pas sous la dépendance de l'inner- vation. Un certain nombre de cas de fractures observées chez des para- lytiques semblent démontrer cependant que la régénération osseuse se trouve entravée. Travers a cité l'exemple suivant : Dans un cas de fractures mul- (1) Voir à ce sujet : Isidore Bourdon, Mémoire sur l'inflimice de la fesanleur sur les phénomènes de la vie, 1819. — A, Lacroix, Considératmis pathologiques sur l'at- tilude de l'homme. Thèse. Paris, 1824. — Gerdy jeune, De l'Influence'de la pesanteur. {Archives de médecine, i 833.) — Piorry, De l'Influence de la pesanteur sur la circulation. — Nélaton, Concours de clinique chirurgicale, 1831 . (2) Tood, Quarterly Journal of sciences, t. XYI, p. 91. INFIJIKNCE DU SYSTÈME NERVEUX. 28f) liples de rhumérus, de la jambe et des vertèbres lombaires, avec paralysie, la fracture de l'iuimérus se consolida, celle de la jambe au contraire se termina par une fausse ankylose. Bush (1), au contraire, apublié l'histoire d'un homme de soixante- cinq ans, paralytique depuis plus do vingt ans, privé de tout mou- vement et de toute sensibilité des membres inférieurs, et qui pour- tant s'étant cassé la jambe gauche, l'avait parfaitement consolidée au bout de cinq semaines. Monro avait vu aussi chez une grenouille à laquelle il avait coupé le nerf crural que non-seulement la jambe n'avait pas maigri au bout d'un an, mais que la fracture du fémur qu'il produisit alors se consolida sans accident. Schrœder van der Kolk a soutenu que la suppression de l'ac- tion nerveuse amenait toujours une aberration du cal. M. Ranvier (2) a conclu d'une expérience assez intéressante que cette influence des nerfs sur le cal n'existait pas. Chez un chien, en effet, il fit la résection du scialique droit dans une longueur de 42 millimètres, et le bout supérieur fut relevé en anse et fixé dans cette position avec un point de suture. Le nerf crural du même côté fut réséqué dans une étendue de 27 millimètres, et le bout supérieur fut aussi relevé en anse comme pour le nerf sciatique. La jambe droite fut alors fracturée au moyen d'un levier. La fracture porta sur le tibia et le péroné au niveau de leur tiers in- férieur. Au moment où la fracture fut produite, il se fît une cica- trice transversale de la peau, dételle sorte que le foyer de la frac- ture communiquait avec l'air. Nous nous dispenserons de décrire les différentes modifications que subit l'os, nous nous contenterons de citer les conclusions de M. Ranvier : {\) Baûi, Londo7i 7nedical, Gazette, 1840. (2) Ranvier, Gazette hebdomadaire de médecine et de chirurjie. Paris, 1872. In P. Redard, Considérations générales sur la moelle des os, id. 286 INFLUENCE DU SYSTÈME NERVEUX. r La moelle limitée par un os nécrosé peut sous l'influence de l'inflammation prendre la forme embryonnaire et donner de l'os ; 2° Les nerfs n'ont pas d'influence directe sur la formation du cal. En effet, dans celle expérience, comme dans les fractures compli- quées de plaies, il a élé établi que le cal se forme par ossification directe, tandis que dans les fractures simples il est d'abord cartila- gineux. M. Ollier (1) prétend s'être assuré par l'expérience que le défaut d'innervation ne nuisait pas directement et par lui-même au dé- veloppement du processus cicatriciel. Ayant fracturé l'os métatarsien sur deux jeunes agneaux de même âge et ayant réséqué à l'un d'eux le nerf sciatique dans une étendue de 3 centimètres, cet observateur trouva que les deux frac-, tures étaient -ëolides. La section du nerf n'avait donc pas nui à la consolidation. Dans les deux cas, l'ossification de la moelle dépassait de 2 cen- timètres le niveau de la fracture. Si nous adoptions les expériences de Schifî, nous devrions penser, au contraire, que la section nerveuse amène une hyperge- nèse des éléments analomiques. Schiff dit en effet avoir vu à la suite de la section du sympa- thique que l'os subissait une véritable hypertrophie. Pour se metlre à l'abri de l'influence que le repos pouvait avoir sur ces phénomènes, Schiff a aussi opéré sur la mâchoire infé- rieure, et il a obtenu les mêmes résultats, c'est-à-dire une hyper- trophie assez notable de l'os. Ollier se plaint de n'avoir jamais obtenu ces résultats. La sec- tion, du sympathique que ce patient observateur fit sur un assez grand nombre d'animaux ne produisit pas d'hypertrophie. Cet auteur conclut donc que la paralysie des nerfs vaso-moteurs n'active pas les propriétés végétatives des cellules, malgré la pré- (1) Ollier, Traité expérimental et clinique de la Régénération des os. Paris^ 1867, INFLUENCE DU SYSTÈME NERVEUX- 287 sence d'une beaucoup plus grande quantité; de sang dans l'organe paralysé. Chauveau (1) a vu du reste en étudiant l'appareil kéralogène des solipèdes que les propriétés végétatives des cellules sont indépen- dantes des nerfs, non-seulement des nerfs vaso-moteurs, mais encore des nerfs de la vie animale. En coupant très-haut les nerfs de l'animal, il était sur de paralyser tous les ordres de fibres, il n'observait cependant, dit- il, aucun changement dans l'activité formatrice des cellules épithé- liales qui doivent former la corne du sabot. Quelques expériences fort intéressantes qu'a pratiquées Snel- len semblent nous prouver que, sous l'influence de la section du sympathique, il y a réellement une activité formatrice exagérée. Ayant coupé à un lapin la moitié de chaque oreille après avoir sectionné le filet sympathique d'un côté, cet observateur trouva la plaie de ce côté cicatrisée en dix jours, tandis que l'autre ne l'était qu'au bout de quinze. M. Cl. Bernard n'admet pas, on le sait, que la suppression vaso- motrice détermine des troubles divers de nutrition, par conséquent ni inflammation ni hypertrophie. M. Brown-Séquard (2) a souvent soutenu que la multiplication des éléments anatomiques n'était pas en rapport avec l'activité circulatoire. Il faut cependant remarquer que, si nous admettons à la suite de section des vaso-moteurs qu'il y ait le maximum des phénomènes physiologiques, nous devons en conclure que les phénomènes de nutrition et de génération sont au maximum. «Mais ce n'est pas là encore, dit M. Bernard, un état morbide. On est sur la limite. » Nous ajouterons que cette limite est très- facile à dépasser. Sous l'influence de cette section du sympathique, des éléments (1) Journal de médecine de Lyon, 1833. (2) Brown-Séquard, Journal de Brown-Séquard, t. VI. p. i07, 288 INFLUENCE DU SYSTÈME NERVEUX. en trop grand nombre peuvent être produits, et, s'ils se trouvent sur un terrain qui n'est pas suffisamment nutritif, ils mourront à la période embryonnaire et constitueront le pus. En effet, chez un ani- mal soumis à l'inanition, à la misère, l'on peut voir dans les par- ties 011 les nerfs vaso-moteurs ont été supprimés une suppuration abondante. « A la suite de certaines opérations sur les nerfs, dit C. Bernard (1), on voit le pus se former dans les différents organes : c'est le sympathique qui est l'agent de cette production. Que la sec- tion du sympathique soit pratiquée sur un animal faible, on obser- vera d'un seul côté, celui oii a été pratiquée l'opération, une suppu- ration tellement abondante que l'animal en mourra presque tou- jours. J'ai observé la même chose dans les cavités abdominale et thoracique, lorsque j'y ai détruit quelques parties du grand sympa- thique. )i Nous signalerons encore l'influence que paraît avoir le système nerveux sensitif sur le développement de l'inflammation, et nous citerons une expérience très-curieuse de Claude l'ernard, dans la- quelle ce physiologiste, après avoir mis un clou dans le sabot d'un cheval, et coupé les nerfs sensilifs du membre, voit que non-seule- ment il n'y a pas réaction générale, mais encore que l'inflammation locale guérit très-rapidement. Les vétérinaires emploient du reste ce moyen pour guérir les chevaux des inflammations douloureuses qui gênent la marche; pour remédiera ces inconvénients, ils savent qu'il faut qu'ils sectionnent tous les nerfs sensitifsdu sabot, et sous cette influence ils ne tardent pas en effet à voir tous les accidents locaux (suppuration, inflammation) guérir avec une rapidité éton- nante. Ce fait prouve évidemment, suivant nous, que l'excitation ré- flexe partie de la plaie douloureuse vient agir sur les vaso-moteurs, et amène une inflammation locale qui persistera tant que la cause elle-même subsistera. L'on voit donc, d'après ces quelques exemples, que si le système nerveux est une fonction de perfectionnement chez l'animal (1) c. Bernard, Liquides de l'orgcmisme^ t. II, p. 344, INFLUENCE DU SYSTEME NERVEUX. 2S9 supérieur, ccrlaincs do ses propriétés so inanilb^lanl d'une façon exagérée pourront causer des troubles dans les pliénoniènes évo- lulionnels, amener des suppurations et troubler la régéné- ration. L'existence de deux espèces de nerfs vaso-moteurs, I(;s constric- teurs, les dilataleuis, peut-elle nous servir à mieux comprendre les rapports qui existent entre la suppression vaso-motrice, la nutrition, l'inflammation, la régénération? On a bien dit que la congestion par section des constricteurs était passive, la con- gestion par dilatation était active et que c'était cette dernière action qui présidait à la prolifération des tissus et qui intervenait pour produire l'inflammation; la première ne ferait que préparer ces mêmes tissus à la prolifération, les constricteurs seraient les mo- dérateurs de la nutrition. Nous ne savons si nous devons admettre définitivement ces idées. — Dans l'expérience que nous avons citée plus haut sur le sabot du cheval, l'excitation sensitive agirait peut- être en paralysant le sympathique de la même façon que, d'après M. Claude Bernard (I), l'excitation du filet du facial paralyse le sympathique. M. Vulpian (2) et Brown-Séquard n'admettent pas celte action paralysante d'un nerf sur un autre, et ces deux physio- logistes semblent admettre l'action directe des nerfs sur les tissus qui amènent alors directement la dilatation des capillaires. En 1866, M. Brown-Séquard (3) nous dit que la simple vascu- larisalion ne suffit pas pour déterminer l'inflammation, mais l'in- flammation se développerait au contraire très-facilement dans les parties dont les vaso-moteurs sont paralysés. Ce n'est pas l'abord d'une quantité plus grande de sang, dit-il, qui développe l'inflam-' mation, c'est la modification des tissus qui attirent davantage le sang artériel. (1) Claude Bernard, Leçons sur laphysiûlogie et la pathologie du système ncneuxi Paris, 1808. (2) Yulpian, Leçons du Muséum d'Hist. nat. [Revue des cours, 1860, p. 74("'.,) (3) Brown-Séquard, Leçons sur le système nerveux central. Philadelphie, ISfiO^ DEMARQdAY. — Régé/i'^rations . 1*^ 90 INFLUENCE DU SYSTÈME NERVEUX. Nous devons, après cela, citer aussi les expériences qui prouvent au contraire que certaines lésions nerveuses produisent des inflam- mations. Snellen (1857), Bùttner (1862), ont produit des inflamma- tions de l'œil en sectionnant le trijumeau ; on a aussi obtenu par la section du pneumogastrique de véritables pleurésies et des pneu- monies; la péritonite a pu être aussi produite par la lésion des gan- glions semi-lunaires, etc. De ces expériences on a voulu en conclure que c'était à l'hypé- rémie paralytique qu'était due l'inflammation, — C'est du reste l'opinion de M. Vulpian qui pense que la paralysie vaso-motrice ne produit pas directement l'inflammation, elle déterminerait une prédisposition locale qui rendrait les tissus plus aptes à s'enflam- mer. — Certains auteurs sont loin de penser que cette hypérémie neuro-paralylique n'est pas suffisante pour occasionner à elle seule une altération dans la nutrition des tissus. Nous devons dire du reste que les inflammations signalées à la suite de section du trijumeau et du pneumogastrique ont paru recevoir une explication convenable. Les irritations tiennent en effet, d'après certains auteurs, à ce que l'œil devenu insensible ne peut pas se soustraire aux causes irritantes. Si l'on a soin de clore les paupières, la section du tri- jumeau n'est jamais suivie de conjonctivite. Traube (1) a démontré en outre que la pneumonie consécutive à la section du pneumogastrique pourrait certainement être attribuée à l'introduction de corps étranges qui peuvent facilement s'intro- duire dans la trachée pendant les mouvements de déglutition, vu que la sensibilité de la muqueuse de l'orifice supérieur du larynx n'existe plus. Cette opinion, il est vrai, n'est plus soutenable depuis que M. Cl. Bernard a montré que les lésions du poumon, à la suite de la section du pneumogastrique, se produisent lorsqu'on fait respirer l'animal par une canule placée dans la trachée. (1) Traube, Beitraze zur experim. Physiol. und pcUhol. Berlin, 1846. INFLUENCK DU SYSTÈME NEUVEUX. 201 D'après un cerlaiii nombre d'expiiriences, on pouirait dire ce- pendant qne les lésions qui ont pour résultat d'anéantir ou de sus- pendre l'action du système nerveux, n'ont pas le pouvoir de taire naître des phénomènes inflammatoires, et, par conséquent, de troubler la régénération. Les expériences de Nasse, Arnemann , nous ont démontré, il est vrai, que des sections simples de nerfs n'empêchent pas le tra- vail de cicatrisation, mais il en est tout autrement si, au lieu d'une section pure et simple, il existe une excitation, une exaltation do propriétés ;ron voit alors se produire une véritable inflammation c'est une irritation nerveuse qui amène les mêmes résultats que l'irritation mécanique. Samuel (1) a fait l'expérience suivante : Chez un lapin deux ai- guilles sont appliquées sur le ganglion de Gasser, et Ton fait passer un courant d'induction; aussitôt il se produit un rétrécissement plus ou moins prononcé de la pupille, et en même temps se déve- loppe une légère injection des vaisseaux et de la conjonctive; la sécrétion des larmes s'exagère. Le processus inflammatoire commence à se développer en géné- ral, au bout de 24 heures. Son intensité s'accroît pendant le second elle troisième jour et diminue ensuite progressivement. — On peut observer tous les degrés de l'ophthalmie, depuis la conjonctivite la plus légère jusqu'à la blennorrhée la plus intense. Il se produit sur la cornée une opacité générale, et, tantôt de petites exulcérations, tantôt un ulcère unique de forme ovalaire qui occupe la partie moyenne de cette membrane. Dans un cas même, il s'était formé uwq collection purulente Anxis la chambre antérieure de l'œil. D'autres cas semblables ont été publiés par Meissner, à la suite de sections incomplètes du sympathique. Une question difficile à résoudre est la suivante : Comment cette irritation vient-elle retentir sur les parties périphériques et y déter- (1) Samuel, Die trophischen Nerven. Leipzig, 1860. 292 INFLUENCE DU SYSTÈME NERVEUX. miner les troubles inflaramaloires? Il paraîtrait probable que c'est en amenant l'iiTitalion ou la paralysie du système vaso-moteur. Quant à admettre des nerfs trophiques, rien ne nous engage jus- qu'ici à nous rattacher à cette hypothèse. M.Samuel, en efîet, que nous avons déjà cité, admet dans son tra- vail qu'il existe des nerfs trophiques qui accompagnent les nerfs sensitifs. — Leur fonction est d'augmenter l'activité nutritive des éléments des tissus. —Excités, ils amènent une hypernutrition, une hyperplasie existe, et les éléments se multiplient au delà d'une certaine limite, et tout à fait comme dans l'inflammation, de nou- veaux éléments embryonnaires sont produits, qui ne trouvant pas les matériaux nécessaires pour leur nutrition meurent à la période embryounaireJ Si ces nei*fs sont paralysés, il y aurait au contraire des troubles d'atrophie, troubles trophiques que M. Brown-Séquard et Charcot (1) ont surtout étudié avec soin dans ces dernières années. Quandces nerfs sont irrités, dit M. Samuel, les éléments ana- tomiques se gonflent et prolifèrent. A côté de ces expériences de Samuel, il faut citer aussi des expé- riences contradictoires d'Otto Weber, de John Simon qui ont vu qu'après la galvanisation d'un filet nerveux il n'y avait pas inflam- mation des parties oii se distribue le nerf excité. Celte théorie de Samuel présente un côté séduisant, cependant nous ne saurions l'admettre, et nous ferons remarquer que les nerfs trophiques en tant que nerfs spéciaux n'ont pas encore jusqu'ici été démontrés anatomiquement. Si les lésions nerveuses paraissent n'avoir pas une influence bien marquée sur la régénération, des expériences nombreuses tendraient à nous démontrer qu'il en est de même pour le développement. Des expériences consciencieuses ont été entreprises par M. Vul- (Ij Charcot, Leçons sur les maladies du système nerveux. Des troubles trophiques consécutifs aux maladies du cerveau et de la moelle épiniére. Paris, 1870. INFLUENCE DU SYSTÈME NERVEUX. ^^^ pian (1) pour savoir si les lésions du système nerveux central reten- tissaient sur le développement. Sur un assez grand nombre de tèlards très-jeunes, mais dont les branchies extérieures étaient déj;\ enveloppées, on fit une piqûre avec une assez grosse épingle au niveau du point où se trouve le cerveau proprement^ dit, et l'on traversa la tête en ce point. — Malgré cette lésion, le têtard continua à se nourrir, il revint à son état normal et il passa très-régulièrement par toutes les phases de ses métamorphoses. Dans une autre série d'expériences, on a cherché à piquer la partie antérieure de la moelle épinière, en se rapprochant autant que possible de la moelle allongée. Dans ces cas la plupart des têtards mouraient. Dans une dernière série d'expériences l'on a pratiqué une piqûre de la moelle allongée. — On a piqué le bulbe rachidien : 1" sur des têtards dont le développement était déjà très-avancé, et 2"* sur de< têtards très-jeunes, peu de jours après l'enveloppement des bran chies extérieures. Dans le premier cas, l'apparition de leurs membres se faisait. Il en était de même dans le second cas. Voici du reste le résumé des expériences et des conclusions présenté par iM. Yulpian : 1° Les lésions du cerveau proprement dit survenues pendant la vie embryonnaire n'ont pas d'intluence appréciable su rledéveloppemenl; 2° L'influence des parties antérieures (supérieures) de la moelle n'a pas pu être étudiée convenablement, l'étendue des lésions ayant déterminé la mort. Ce qui a été constaté à la suite des lésions du bulbe rachidien permet jusqu'à un certain point d'inférer que des lésions limitées de la partie antérieure de la moelle, protluites pen- dant la vie embryonnaire, n'auraient probablement que peu d'in- fluence sur le développement, ou même n'en auraient aucune ; 3° Les lésions limitées des parties antérieures du bulbe rachi- dien, chez les embryons, ne paraissent avoir aucune influence sur (1) V'iilpian, Comptes rendus de la société di' Biologie, IS(>1. 29 i INFLUENCE DU SYSTÈME NERVEUX. le développement. Enefiet, on a vu des lésions de ce genre faites sur des têtards vers la fin de leur existence embryonnaire, avant l'appa- rilion des membres antérieurs, ne déterminer aucun retard dans les dernières phases de l'évolution, et ne modifier en rien les phéno- mènes de cette évolution, La dernière expérience de M. Vulpian donne un appui solide à cette conclusion, aussi croyons-nous devoir la citer en entier. Chez un têtard dont le développement était encore peu avancé, on fit le 28 avril une piqûre sur une des moitiés du bulbe. Les membres postérieurs ne commencèrent à paraître que le 10 juillet; les membres antérieurs se montrèrent le 12 septembre : la trans- formation en grenouille était à peu près achevée le 14 septembre. Or le double mouvement de rotation (en cercle et autour de l'axe longitudinal) exécuté sur ce têtard presque aussitôt après la piqûre de la moelle allongée, persista jusqu'au dernier moment de la métamorphose, ce qui indique sans doute que la réparation des parties lésées n'a pas été complète. Malgré cette permanence de la lésion de la moelle allongée, malgré la persistance des trou- bles fonctionnels déterminés par cette lésion pendant toute la durée de l'évolution, on n'a pas pu constater la moindre irrégularité dans le travail du développement. Si nous essayons de résumer les résultats fournis par les expé- riences pratiquées en vue de savoir si le système nerveux a une grande influence sur les phénomènes de génération et de régéné- ration, nous voyons que les interprétations de ces expériences par les différents auteurs varient, et de là une incertitude regrettable. O.n peut dire cependant que les lésions simples du système ner- .veux ne possèdent pas une influence très-marquée sur l'évolution des tissus et, partant, sur le phénomène régénération. Les lésions nerveuses (paralysies) paraissent dans certains cas prédisposer considérablement à une génération cellulaire exagérée, à l'inflammation. L'irritation du système nerveux sensitif amène des troubles inflammatoires assez intenses. INFLUENCE \)ES MILIRI'X AMIilANTS. 293 ARTICLE îll INFLUENCE DES MILIEUX AMBIANTS. Nous croyons avoir suffisamment insisté sur lo rôle que joue le sang, milieu liquide clans lequel vivent nos éléments ; nous avons vu ainsi que, pour qu'une régénération se fasse dans de bonnes con- ditions, il fallait que ce milieu intérieur fût physiologique. Il nous reste maintenant à voir l'influence du milieu extérieur, qui agira tantôt localement, tantôt d'une façon générale. L'air, par exemple, s'il vient à être vicié, pourra nuire à la régé- nération, et cela de deux façons : d'une manière générale en agissant sur la nutrition au moyen du sang. Nous nous occupe- rons donc dans cet article des différents agents qui agissent d'une façon générale; dans le quatrième article, nous examinerons l'in- fluence des agents qui agissent localement sur une partie qui se régénère. § I. — Influence de la lumière. La lumière est une condition indispensable au développement de l'être et, par conséquent, à la régénération des éléments ana- tomiques. Tous les auteurs ont insisté sur la nécessité de cet agent, et La- voisier disait : « Sans la lumière la nature était sans vie, elle était morte et inanimée. » Un certain nombre d'expériences ont dé- montré que la lumière servait directement à révolution des tissus. L'on sait, en effet, qu'une plante privée de lumière ne peut conti- nuer à se développer; des germes que l'on place au fond d'un vase ne peuvent se développer s'ils sont entièrement privés de lumière. W. Edwards et J. Béclard ont étudié l'influence de la lu- mière sur le développement des œufs de grenouilles, et ces deux habiles physiologistes ont noté des différences pi us ou moins gran- 296 INFLUENCE DES MILIEUX AMBIANTS. des suivant que ces œufs se trouvaient sous un bocal plus ou moins coloré. Moleschott a vérifié expérimentalement ce fait que les phénomè- nes organiques s'activaient beaucoup sous l'influence de la lu- mière. Il faisait respirer des grenouilles vertes alternativement à la lumière et dans l'obscurité, et il cherchait à voir, combien pour ja même unité de poids, les grenouilles placées dans ces condi- tions exhalaient d'acide carbonique. Sous l'influence delà lumière, la quantité d'acide carbonique exhalé était très-considérable. W. Edwards a vu aussi que des têtards laissés dans l'obscurité ne se développaient pas et restaient longtemps à l'état de têtards ; ils augmentaient seulement de poids du double et du triple par rapport au poids qu'ils auraient dû posséder au moment de leur ti'ansformalion, si elle s'était réalisée. Ces expériences même, d'après W. Edwards, indiqueraient que l'action de la lumière développe les différentes parties du corps dans une juste proportion. Humboldt fait en outre remarquer que, chez certains peuples, les Chaymas, les Caraïbes, les Muyscas, les indiens, les Mexicains, qui vivent le corps nu, et chez lesquels la surface du corps est constam- ment exposée à la lumière, il existe une régularité parfaite dans leurs formes. Dans tous ces faits que nous venons de citer, l'on voit de quelle façon la lumière sertà l'évolution de nos tissus. Aussi devons-nous conclure qu'elle est aussi favorable aux régénérations. M. Duméril s'est du reste assuré par l'expérience de l'influence que possède la lumière sur la régénération des tissus chez quelques reptiles et chez quelques poissons. Si l'on vient en effet à placer deux salamandres dans deux bocaux dont l'un est plus éclairé que l'autre, et si l'on vient à leur enlever un membre, la régénération se fera avec une rapidité beaucoup plus grande chez l'animal qui a vécu dans le bocal le plus éclairé que chez celui qui a vécu dans un milieu obscur. INFLUENCE I>K I.A TEMPÉRATURK. 507 La lumière, on activant nos phénomènes organiques, est néces- saire si nous voulons obtenir des régénérations qui se feront dans de bonnes conditions, il est des lors indiqué, dans les plaies chirur- gicales, de ne pas négliger cet agent qui peut dans certaines cir- constances avoir une certaine importance. Diverses théories ont élé proposées pour expliquer cette action, et l'on s'est demandé si l'augmentation des phénomènes nutritifs tenait à l'excitation visuelle, ou était ie résultat direct d'une exci- tation cutanée. Les deux modes d'action paraissent exister dans la production exagérée du pigment, il est évident que dans ce cas par- ticulier l'on ne peut penser qu'à l'excitation directe, puisqu'il ne se produit qu'aux endroits oh la lumière frappe; d'un autre côté, les expériences de Bidderet Schmidt qui ont démontré, on le sait, que si l'on crevait les yeux à un animal, l'acide carbonique exhalé était en aussi grande quantité le jour que la nuit, ce qui n'a pas lieu à l'état normal, la quantité d'acide carbonique étant toujours plus considérable le jour que la nuit, indiquent que l'excitation qui se propage aux centres nerveux par les nerfs optiques doit jouer un certain rôle. § II. — Influence de la température. Suivant que nous observons dans des climats plus ou moins tempérés, nous observons des différences très-marquées. M. Shipperfîeld (1), professeur d'anatomie à Madras, a réuni vingt cas de blessures graves de l'abdomen chez les Chinois, et ces blessures ont nécessité la suture avec adossement des séreuses. Dix-sept guérirent sans accident. Le docteur Toye (2) insiste aussi sur la facilité avec laquelle se fait la réparation à la suite de traumatisme chez les Chinois. « Dans l'Amérique du Sud et l'océan Pacifique, dit le professeur (1) Shipperfîeld, La Chine au point de vue médical. (2) Toye, Note sur V art médko- chirurgical en Chine. Thèse de Montpellier, 1864. 298 INFLUENCE DE LA TEMPÉRATURE. Duplouy (l),on voit les races primitives supporter sans se plain- dre les opérations les plus douloureuses, et guérir de mutilations affreuses aussi facilement que lorsqu'il s'agit des plaies les plus simples. » La moyenne annuelle de température des pays chauds oii cette réparation se fait si facilement serait pour toute l'année, d'a- près Michel Lévy, de 27 à 29° centigrades. Ruddiman, cité parCarpue, avait déjà signalé que les plaies des nègres dans l'Inde se guérissaient avec une très-grande facilité. William Edwards a aussi vu une grande différence au point de vue de la cicatrisation des plaies suivant que le blessé habitait un climat chaud ou un climat froid. Quelques expériences pratiquées sur les animaux ont aussi dé- montré que 1*1 régénération se faisait beaucoup plus facilement en été qu'en hiver. Dugès a eu bien soin de noter ce fait important que la régénéra- tion qui se fait chez les planaires est beaucoup plus rapide en été qu'en hiver. Il suffit en effet de quatre jours ea été, au lieu qu'en hi' ver il faut au moins quinze jours. A côté de ces faits oii nous voyons une température très-élevée servira la régénération des plaies (car dans ces cas c'est plutôt une véritable régénération qu'une cicatrisation), nous devons rappeler les exemples que nous avons cités oti nous voyous des animaux en hibernation présenter de rapides régénérations. C'est qu'en effet, froid et chaleur ea:a gérés agissent absolument de la même façon, engourdissent nos éléments et favorisent la gé- nération lente et non tumultueuse des éléments. On a du reste re- marqué l'apathie, le peu d'activité des peuples qui habitent les pays tropicaux. Chez eux la chaleur, en raison de son intensité, loin d'activer l'activité nutritive et favoriser la prolifération cellulaire exagérée (cicatrisation), agit dans le même sens que lé froid chez les animaux hibernants, ralentit les fonctions, et ce ralentissement (1) Duplouy, Archives de médecine navale, t. II, p. 581 . INFLUENCE DE L'aIU. 299 nous paraît Aire, nous l'avons dit, fort utile à la r('îg6nération. Disons qu'une chaleur modérée, un froid modéré agissent chez l'homme de la môme façon ; les propriétés vitales sont au maxi- mum, l'aclivilé formatrice est exjigérée, et, dans ces cas, une plaie se cicatrisera, mais les éléments embryonnaires produits en trop grand nombre ne pourront tous être nourris, et de lu très-probablement les suppurations souvent interminables que nous observons sur- tout en hiver. En résumé, la température du milieu extérieur agira sur les fonctions de nutrition, et exagérera ou dimiûuera la génération des éléments atanomiqiies ; elle pourra donc ainsi nuire ou servir à la régénération. § m. — Influence de l'air. L'influence importante de l'air sur l'être vivant ne saurait être niée, et là, plus encore que pour les autres conditions de milieu, nous voyons que l'action de cet élément ne peut se manifester qu'au moyen du sang. Car nos éléments ne sauraient vivre s'ils n'étaient mis constamment en contact avec lui. L'oxygène est certainement une des parties les plus importantes de l'air, et l'on sait qu'il préside chez l'animal vivant à tous les actes vitaux dont il est le siège. La propriété de nutrition, qui est, on le sait, si inlimement liée à la propriété de régénération, paraî- trait ne pouvoir s'accomplir sans sou intervention; dans certains cas, il serait cependant possible de voir une génération nouvelle d'éléments analomiques, bieaqu'ily ait absence complète d'oxy- gène (bourgeonnement organique) (1). ^ Nous nous occuperons surtout dans ce chapitre de l'influence de l'oxygène et de l'acide carbonique, l'azote ne devant pas nous (1) Pasteur, Nouvel exemple de fermentation déterminée par des animalcules in- fasoir es pouvant vivre sans oxygène libre et en dehors de tout contact avec l'air atmos- phérique. {Comptes rendus l'Académie des sciences, 9 mars 1869.) 300 INFlUEiNCE DE L'AIH. préoccuper, puisqu'il ne passe dans le sang qu'en très-faible pro- portion. Les autres principes de l'air ne paraissent pas jouer un rôle très-important. Nous ne voulonsparler ici que de l'influence générale de ces gaz, nous réservant de parler plu& loin de Faction locale qu'ils exercent sur nos tissus ; cette dernière partie ayaut été de notre part l'ob- jet de nombreuses recherches, nous croyons utile d'en donner ua résumé. L'oxygène, a dit Brown-Séquard, nourrit les tissus, l'acide car- bonique les excite. Cette formule ainsi posée, doit-elle êlre ac- ceptée? Nos recherches nous porteraient plutôt à penser que l'oxy- gène possède une propriété excitante manifeste, il serait l'excita- teur indispensable de la \ie. L'oxygène, dans certains cas mis en trop grande quantité, peut en raison de cette propriété amener des irritations très-vives, suivies d'un véritable empoisonnement. L'oxygène agit surtout en sollicitant les tissus à manifester leurs propriétés, cette action nous a été souvent utile, et nous avons re- tiré d'excellents résultats des inhalations d'oxygène. L'acide carbonique, au contraire, nous semble surtout agir sur les phénomènes nutritifs, il ralentit l' état fonctionnel ., et nous avons vu combien cela était favorable aux régénérations. La présence de l'acide carbonique n'empêche pas d'ailleurs des fonctions très-importantes de s'accomplir, et M. Cl. Bernard fait remarquer avec raison que le foie sécrète la matière glycogène, bien qu'il reçoive une très-forte proportion de sang veineux. L'acide carbonique, en favorisant la nutrition, aurait donc une action très-utile. D'après cela nous sommes porté à croire que l'oxygène et l'acide carbonique agissent de la même façon, lorsqu'ils exercent leur action d'une façon générale, que lorsqu'ils agissent localement. Nous verrons en effet plus loin que l'oxygène mis au contact de nos tissus nuit à la régénération, en amenant une irritation trop vive, l'acide carbonique, au contraire, est très- utile. INFLUENCE LOCALE DE CLltïAlNS AGENTS. aOl L'acide carbonique, d'après M. Claude Bernard (1), ne serait même pas un agent toxique. Nous pouvons en effet affirmer que nous avons trouvé dans toutes nos expériences ce gaz très-utile aux phénomènes de nutrition, et il est Irrs-probalde que c'est surtout en ralentissant le mouvement fonctionnel qu'il jouit de celte propriété. S'il est mis en trop grande quantité dans le sang, il engourdit ou éteint complètement les propriétés des muscles et des nerfs. En résumé, la présence du sang artériel, c'est-à-dire d'un sang fortement chargé d'oxygène, n'est pas indispensable pour l'accom- plissement des phénomènes nutritifs; il excite surtout les tissus à manifester leurs propriétés ^'itales spécifiques. Le sang veineux joue le rôle inverse, et, en ralentissant l'état fonctionnel, il favorise les phénomènes nutritifs, il sert surtout alors à la régénération de nos tissus. 11 est facile de voir, d'après ce que nous venons d'exposer, qu'une régénération convenable ne saurait s'effectuer sans les con- ditions de milieu favorables. Mais les agents du dehors intervien- nent de deux façons, nous l'avons dit, les uns pénètrent l'être vi- vant et agissent dans leur profondeur au moyen du sang qui leur sert de véhicule, les autres, au contraire, agissent localement sur la périphérie. C'est cette dernière partie du sujet qu'il nous reste à étudier. ARTICLE IV IiNFLtlENCE LOCALE DE CERTAINS AGENTS SLR LA PARTIE EN VOIE DE RÉGÉNÉRATION. § I. — Influence de la lumière. Nous ne chercherons pas à savoir si la lumière plus ou moins in- tense et diversement colorée agit sur la régénération des éléments, des expériences sérieuses n'ont pas encore été faites sur ce sujet. (I) Bernard, Leçons sur les effets des substances toxiques et médicamenteuses. Paris, l8o7. 302 INFLUENCE LOCALE DE CERTAINS AGENTS. § II. — Influence de la température. Nous savons d'abord qu'un certain degré de chaleur est néces- saire pour mettre en mouvement le travail embryogénique, etM.Da- reste(l) a fait, on le sait, quelques expériences qui lui ont démontré qu'une élévation anormale de la température pendant la première période du développement de l'embryon tendait à diminuer la taille finale des individus et à produire des nains. Mais, de même que pour l'évolution, une température modérée est nécessaire, il en est de même pour la régénération. Si nous faisons, à l'exemple de certains naturalistes, l'ablation de la tête d'un limaçon en ayant bien soin de conserver le ganglion céphalique, uûus ne pourrons voir la régnération s'effectuer qu'à la condition de maintenir cette partie de l'animal à une tempéra- ture assez élevée. Une faudra! pas cependant que la température îûi trop élevée, et, pour la conservation de la vitalité de certaines parties, il vaut mieux qu'elle soit de 5 à 6° au-dessus de zéro que si elle s'élevait à 15 ou 20°. M. Ollier prétend que l'abaissement de température est une condition favorable pour la conservation de la vitalité du périoste, lorsqu'il fait ses transplantations plus de deux heures après la mort de l'animal. M. J. Guyot a tenté, on le sait, de soumettre les plaies à l'action continue de la chaleur dans l'espoir d'obtenir une cicatrisation plus-prompte. La température à laquelle était maintenu l'appareil dansl'intérieur duquel on introduisaitla partie blesséeétait 36° cen- tigrades. Les premiers essais ont été faits sur des lapins, puis sur l'homme. Sept plaies accidentelles, et trente-deux plaies consécutives à {\) ï)&.ve?,te, Annales des sciences naturel'es. 1868, t. X. ACTION LOCALP: HE L'aIR SUU L\ RÉGliNÉIlATlON. 303 des arnputalions, d'après l'auteur, furent guéries par ce moyen de traitement que l'on a appelé l'incubation. La température de 36» à laqufille J. Guyot ten;iit essentielle- ment est, d'après nous, beaucoup trop élevée, et des expériences nous ont démontré qu'une chaleur constante de 28 à 30° était bien plus favorable à la cicatrisation des plaies. Si le procédé de Guyot a, du l'cste, donné quelques succès, nous n'hésitons pas à l'attribuer à l'acide carbonique qui se trouvait dans le ballon, par suite des combustions destinées à donner une température constante. Tous les jours nous nous servons en chirurgie du froi6; — Le- çons sur les effets des substa7ices toxi- ques. Paris, 1S57; — Leçons sur la ■physiologie et la pathologie du système nerveux. Paris, l.'<58; — Leçons sur les propriétés physiologiquess et les al- térations pathologiques des liq. de Vor- ganisme. Paris, 18o9 ; — Inlr. à la méd. exp. 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FiG. 2. — A, A. Les extrémités du tendon coupées, moins écartées. — B,B. Les pa- rois de la gaîne écartées par des épingles. — G. La prolifération dés éléments celluleux de la gaîne, légèrement infiltrée de sang. FiG. 3. — A,A. Les extrémités du tendon se confondent avec la masse vasculaire et celluleuse formée par la gaîne. — B,B représentent la gaîne très-épaissie, masse cellulo-vâsculaire proliférant et émanant de la gaîne. Fjg. 4. — Le tendon coupé se confondant avec le nouveau tendon formé aux dépens de la gaîne. B,B représentent la gaîne primitive se continuant avec la gaîne épaissie ayant re- formé un nouveau tendon. — G, la gaîne tendineuse remplie au centre de la- quelle se trouve le nouveau tendon. FiG. 5. — A, A, Le tendon ancien, se confondant avec le nouveau tendon. — BB. Tendon nouveau fendu; on voit encore des traces de sang non résorbé. — Fu- sion complète du nouveau tendon avec la gaîne. PLANCHE II. FiG. 6. — Le tendon A représente un tendon d'Achille, séparé de sa gaîne et exposé au contact de l'air. Les éléments cellulo-vasculaires ont proliféré à la surface de ce tendon. FiG. 7. — A représente cette masse cellulo-vasculaire séparée de la surface du tenlion par une fine dissection. — B. Surface vasculaire du tendon. FiG. 8. — Mêmes résultats que dans la sixième expérience. A. Prolifération du tendon. FiG. 9. — A,A représente la masse proliférante. — BB montre le tendon d'Achille fendu dans toute sa longueur. — CC. Même tendon. Fis. 10. — Représente la gaîne du tendon d'Achille ouverte, d'où l'on a extrait le tendon. ^ A, A. Nouveau tendon formé par la gaîne fendue et au contact de l'air. DEMAî\QUAY, Régénération des tissus. Pli ? i r 1 (obs.N°l) Duriarqua\f priFj) Cassai iid fig. 2 (obs,^) fig. 3 (obs- 5 fig. 4 (obs. 6) fi(i..5 (obs. 8 JM.Chlîsscb Strasiourç Publie, par J B Bailhorp r( fVlr a F,in.<^ DEMAiÂÇUAÏ, r^égénération des tissas. %6. %7. obs. 11 Vemâpjuay prœj). Cassât dd . fig. 9 (cbs.l2 Riblie par J BB ailier e et Bis, a Pans lith.ChFsssoh^Strasbotirg iARyUAÏ, r^egénéraiion des tissus PI . m fig.9&10 fig.ll. fig. 12, •:ir:Tiisv vrœp Cessât dd Piilie par J.B BaillLére et nls.à Paiis "PL . IV. <™3^\ ( IJ^ .^. -^ \\n\\WV\ ^)>^\\ Mesnel lifli. imp.Becquet, Paris. Tiq.i. Formati on de vaisseaux dans une pseudo-memlDrane pleuretic^ue . E(j.2. „ „ artère crurale d'un cliien. Picf.3. Vaisseau plasmaiique inter- cellulaire en voie de orranulation. EXPLICATION DES PUNCHES. 32.'i PLANCHE III. Les figures 11, 12, 13 monirent la texture do la cicatrice lendincnse, la figure i:) représente une vue d'ensenblo, la figure M une coupe faite dans l'cxlréinilé ten- dineuse, la figure 12 une coupe faite dans la portion de la gaîne voisine de la cicatrice. La figure 13 est une coupe de la cicatrice du tendon en voie de régénération, ces a et 6 sont les extrémités du tendon, il y a multiplication des cellules plasma- tiques qui entourent les fibres tendineuses. En r, le tissu cicatriciel intermédiaire présente des corpuscules plasmatiques disséminés, il n'y a pas encore organisation complète des fibres tendineuses, en (/, on voit des cellules embryonnaires iniillrées dans la portion de la gaine réunie au tendon par la cicatrice c. La figure 12 montre les détails de la prolifération des corpuscules plasmatiques de la partie sectionnée du tendon, et la figure t2 montre l'inliUralion des cellules embryonnaires dans la gaîne, en a, h, c sont les cellules embryormaires, c est l'une des fibres lamineuses, et /"représente un vaisseau entouré de leucocytes. PLANCHE IV. FiG. 1. — Formation des vaisseaux dans une pseudo-membrane pleurétique datant de cinq jours. A. Vaisseau mère. — B. Énorme fil de protoplasme contenant des noyaux, pre- mier indice de la formation du vaisseau. (Rindfleisch, Lehrb.der Path., Inédit,, et Traité d'histologie jvithologique, trad. sur la seconde édition par le docteur F. Gross. Paris, 1873.) FiG. 2. — Formation des vaisseaux dans un thrombus datant de huit jours dans l'artère crurale d'un chien, grossissement, 460 fois. — Des corpuscules du tissu conjonctif se trouvent dans les points nodaux du réseau. (Handbvch der allg. und spec. Chir., von Pitha, v. Bilroth, t. I.) FiG. 3. — Vaisseau plasmatique intercellulaire d'une plaie en voie de granulation. Plaie d'amputation de la langue d'un rat dix jours après la blessure. Les vais- seaux sont injectés avec une solution gélatineuse de carmin ; le tout durci dans l'alcool ; une fine coupe a été éclaircie à la glycérine, grossissement, 800 fois. A. Tronc de vaisseau. — C, D. Espace vide dans le thrombus. C renferme une cellule. D est vide. — B. Lacune dans le tissu de granulation remplie avec la matière d'injection. — E. Interstice des cellules de granulation qui se relie avec les prolongements du thrombus vasculaire. {Id., t. II.) TABLE DES MATIÈRES Dédicace ....<>... v Préface , vn CHAPITRE pf. — Considérations générales 1 Article i. — Opinion des anciens 2 Article ii. — Opinion des modernes , 2 CHAPITRE II. ™ Du renouvellement de la matière 6 CHAPITRE III. — Régénération des organes ,. . . il Article i. — Régénération chez les animaux à organisation inférieure.... ^\ i. Régénération chez les vers et les polypes. (Gemmiparité, bour- geonnement.) 12 2. Régénération chez les mollusques, crustacés et insectes 13 Article ii. — Régénération chez les animaux à organisation supérieure. . , . 19 1. Régénération chez les poissons , 49 2. Régénérations chez les reptiles (lézards et salamandres). , 21 CHAPITRE IV. — Régénération de certaines parties chez les ani- maux à organisation supérieure 26 1 . Régénération des bois (os) chez le cerf 26 2. Régénération des plumes chez les oiseaux 27 3. Régénération des dents ,30 4. Régénération des ongles 34 5. Régénération des poils 32 6. Régénération des cheveux 32 7. Régénération de certains conduits des glandes. — Villosités intestinales. — Lymphatiques. — Vaisseaux 33 8. Régénération de l'œil 40 9. Régénération du cristallin 42 10. Régénération de la rate 47 1 1 . Régénération des reins 47 CHAPITRE V. — Régénération des tissus 49 Article i. — 'Régénération des tissus dite régénération sans inflammation. 50 1 . Régénération de l'épithélium 50 2. De la greffe épidermique. De ses rapports avec la régénération de l'épiderme et de l'épithélium 61 3. Régénération des cartilages 66 Article ii. — Régénéralion dans les plaies 69 1. Influence de l'irritation sur la g"énération des éléments anato- miques dans les tissus non vasculaires 74 2. Influence de l'irritation sur là génération des tissus vasculaires. 76 ÏADLI' DES MATIÈRES 327 CHAPITRE VF. — Régénération musculaire 88 CIIAPI TRI*: VIF. — Régénération des nerfs. \ 00 GFIAPFTRE VI FF. — Régénération des centres nerveux. — Moelle épi- niére. — Cerveau FIS CHAFMTUl'^ IX. — Régénération des os et des articulations 120 AuTir.i.ii 1. — Uvficmration des os F 20 AuTicLii II. — Réijénmition des articulations 130 CHAPFTRE X. — Régénération des tendons 134 Article i. — Conmlérations généralei 134 Article ii, — Réparation des tendons au moyen du sang extravasé 1 3G Article m. — Épaississement de la (jaine 142 Article iv. — Régénérution par la lymphe plastique 14î) Article v. — Rvuénération par le blastéme 1 47 A rticle VI. — Théorie de la prolifération 1 CO Article vu. — Résullals des expériences sur les animaux 103 Article vni. — Étude microscopique 1 7 'i Article ix. — Analogie entre la régénération tendineuse et la régénération osseuse 181 Article x. — Étude histologique du tendon sectionné chez l'homme 180 CHAPITRE XF. — Suture des tendons 19S Article i. — Considérations générales 198 Article ii. — De la position dam la cure des tendons sectionnés. — Obser- vations > 200 Article m. — De la valeur de la suture. — Observations 20o Article iv. — Historique. — Opinion des chirurgiens 200 Article v. — Observations de suture des tendons 224 CHAPITRE Xli. — Suture des tendons anciennement divisés 249 Article i. — Phénomènes histologiques qui se passent dans la réunion dis tendons suturés 2o6 CHAPFTRE XIIF. — Suture des nerfs 260 CHAPITRE XIV. — Des principales conditions qui favorisent ou em- pêchent les régénérations , 207 Article i, — De la facilité plus ou moins grande que possèdent les tissus pour se régénérer 209 Article ii. — Influence des conditions du sujet 270 1. Influence de la nutrilion 270 2. Influence de l'État pathologique. 27F 3. Fnfluence de l'âge 270 4. Influence du sexe, du type de l'animal, delà race et de l'espèce . 277 5. Influence de la circulation sur la régénéralion 281 6. Influence du système nerveux. 284 Article m. — Influence des milieux ambiants 293 1. Influence de la lumière 29o 2. Fnfluence de la température 297 3. Influence de l'air 299 328 TABLE DES MATIÈRES. Articf.e IV. — Influence locale de certains agents sur la partie en voie de régénération 301 1 . Influence de la lumière 301 2. Influence de la température 302 3. Action locale de l'air sur la régénération et la cicatrisation de nos tissus 303 Article v. — Influence de l'irritation et de l'inflammation sur la régénéra- tion et la cicatrisation 312 Indication des principaux ouvrages ou mémoires cités 317 Explication des planches 324 FliN DE LA TABLE. CollBElr,, TÏP. UT STÉII. DE CllÉTE FILS \ Si LIBRAIRIE J. B. BAILLIÉRE et FILS BERNARD (Cl.) ef HUETTE. Précis iconographique de médecine opératoire et d'anatomie ^iiirurgicale. Nouveau tirage. Paris, 1873, 1 vol. in-18 jésus, 495 p., avep 113 pi., figure/ noires. Cartonné 24 fr. — Le môme, \4^ve5 coloriées. Cartonné. 48 fr. BRAIDWOOi). De la pyohémie ou fièvre suppurative, parP,-M. Braidwood; traduc- tion par £. Alling, interne des hôpitaux, revue par l'auteur, Paris^ 18G9, 1 vol. in-8 de viii- 300 p., avec 12 pi. chroraolithographiées 8 fr. -CHAUFFARD (P. Em.). De la fièvre traumatique et de l'infection purulente, par P. E. Chauffard, professeur h la Faculté de médecine de Paris. Paris, 1873, I vol. in-8. 3 fr. 50 DEROUBAIX. Traité des fistules uro-génitales de la femme, comprenant les fis- tules vésico-vaginales, vésicales cervico-vaginales, urétéro-vaginales et urétérales cervico- utérines, par L. Deroubaix, chirurgien des hôpitaux civils de Bruxelles, professeur à l'Univer- sité de Bruxelles. 1870, 1 vol. in-8 de xix-823 p., avec figures 12 fr. EHRMANN. 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Clinique chirurgicale de l'hôpital de la Charité, par L. Gosselin, professeur de clinique chirurgicale ti la Faculté de médecine, chirurgien de la Charité. Ou- vrage complet. Paris, 1873, 2 vol. in-8, avec figui-es 24 fr. GUYON. Éléments de chirurgie clinique, comprenant le diagnostic chirurgical, les mé- thodes opératoires, et l'hygiène de la thérapeutique chirurgicale, par le docteur Félix Guyon, professem- agrégé à la Faculté de médecine, chirurgien de- l'hôpital Necker. Paris, 1873, 1 vol. grand in-8 de 800 p., avec 70 figures. 12 fr. HOLMES (T.). Thérapeutique des maladies chirurgicales des enfants, par T. Holmes, chirurgien de Saint-George hospital à Londres. Ouvrage traduit et annoté par O. Larcher. Paris, 1870, 1 vol. grand in-8 de xxxvi-918 p., avec 330 figures 15 fr. JOBERT. De la réunion en chirurgie, par A. J. Jobert (de Lamballe), chirurgien de l'Hôtel-Dieu, professeur à la Faculté de médecine de Paris, membi-e de l'Institut de France et de l'Académie de médecine. 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Robin, membre de l'Institut (Académie ,des sciences) et de l'Académie de médecine, professeur d'histologie à la Faculté de médecine de Paris, etc. 1873, 1 vol. in-8 de 600 p., avec 83 figures. Gart. . 16 fr. ROUX. De l'ostéomyélite et des amputations secondaires, par M. Jules Roux, inspecteur du service de santé de la marine. Paris, 1860, I vol. in-4, avec 6 pi 5 fr. SÉDILLOT (Ch.). De l'évidement sous-périosté des os. Deuxième éditi.o?i. Paris, 1867, 1 vol. in-8, avec pi. chromolithogr 14 fr. — Contributions à, la chirurgie. Paris, 1869, 2 vol. in-8, avec figures 24 fr. SÉDILLOT (Ch.) et LEGOUEST. Traité de médecine opératoire, bandages et appareils, par Ch. SÉDILLOT, médecin inspecteur des armées, professeur à la Faculté de médecine de Strasbourg, membre de l'Institut de France, et L. Legouf.st, inspecteur du service de santé ■ des armées. Quatrième édition. Paris, 1870, 2 vol.grand in-8 de 600 p. chacun, avec figures intercal. dans le texte et en partie coloriées 20 fr. VERNEUIL. 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