FT 2 ‘ LT : CE] L D IE F- = ce Ÿ ph/ à © ELA A iK \ ri € rit QT Fi a 1 ADN BE * à 4 à VYEYY DU NOUVEAU GENRE GALLANDIA PAR J.-R. BOURGUIGNAT — Lx e< — SAINT-GERMAIN ENMPEIMERERIE D EE DIN 80, RUE DE PARIS, .80 Août L&5 Ss0 L'espèce type du nouveau genre Gallandia a été dé- couverte sur le mont Olympe, en Bithynie, par notre ami le conseiller Letourneux, le 5 octobre 1879. Je ne puis résister au plaisir de citer quelques fragments des lettres de notre ami, par lesquelles il me fait part de ses découvertes sur le mont Olympe. à « Brousse, dimanche 5 octobre, 7 heures du soir. — Je descends de l'Olvympe, à cheval, non comme un dieu, à moins que ce ne soit comme Vulcain, car Je boite un peu. — Ce matin, à 5 h. 1/2, nous élions en selle. Nous avons eu un temps magnifique, presque chaud, un panorama splendide, et, si nous n'avons pas trouvé beaucoup de choses, soit en botanique, soit en malacologie, j'ai au moins la conviction d’avoir rapporté d'excellentes espèces: comme plantes, un charmant Crocus bleu d’azur et une petite Gentiane violette à gorge velue, presque acaule, et, comme coquille : deux Zonites, une Clausilie très abon- dante et une Vitrina (si c'en est une) qui m'a étonné et charmé ; car elle a une spire à peu près verticale et conoïde. La coquille, moins fragile et moins transparente que chez CL ee les vitrines que je connais, paraît brune lorsqu'elle est habitée par l'animal, qui s'y cache tout entier. Aurais-je mis la main sur un genre nouveau, une hélico-vitrine ? Vous pourrez le décider en connaissance de cause, car nous avons recueilli au moins %5 coquilles vides et 8 à 10 indi- vidus vivants... « Le contrefort, dont le pied est occupé par Brousse et ses Jardins, est peuplé de châtaigniers dont quelques-uns sont énormes, de hêtres et de taillis de noi- setiers. Au-dessus du plateau qui le termine, commence la zône des pins et des sapins, entrecoupée de plateaux gra- nitiques ou gnéissiques avec plusieurs genévriers. Le som- met, que j'ai atteint, est nu et fermé du côté du nord par des rochers formant un hémicycle très irrégulier où Ja neige doit être éternelle. Des ruisseaux d’eau vive et froide cascadent dans toutes lez dépressions. J’y ai aussi rencon- tré une petite mare dont j'ai extrait une douzaine de Pisidium.. » « Brousse, 6 octobre. — Je me suis levé tard et mon premier soin a été de louper ma vitrine, le plus beau tro- phée de mon excursion. Cette espèce est peut-être connue, car il serait extraordinaire que l'Olympe de Brousse n'ait enté aucun malacologiste?.… » Quinze jours plus tard, je recevais la vitrine du mont Olympe, que je reconnaissais pour la conoidæa du Turkes- tan et que je baptisais du nouveau rom générique de Gallandia. Ce nouveau genre que je dédie à M. Jules Galland, ingé- nieur des ponts et chaussées à Constantinople, auquel je dois l'envoi d’un grand nombre d'espèces du Bosphore et de l’Asie Mineure, est une Æélicidée vitrinoïde à spire élevée, plus ou moins conique et au dernier tour suban- SH guleux à l’origine, devenant, suivant les espèces, comme chez la Lederi par exemple, parfois caréné jusqu'à l'ouverture. Chez les Gallandia, au contraire des Vitrina, il existe toujours une perforation ombilicale. Cette perforation, bien visible chez la conoidæa, réduite à l’état de fente chez la subconica, devient peu sensible chez la Lederi. Néanmoins, chez cette espèce, la fente, bien que peu perceptible à l'œil nu, parce qu'elle est recou- verte aux trois quarts par la réflexion du bord columel- laire, ne s'accuse pas moins au foyer d’une forte loupe. En somme, les espèces de ce nouveau genre sont des formes qui, bien que possédant des caractères communs aux vitrines et aux hélices, ne peuvent être classées ni dans ‘un ni dans l’autre genre. Si d’une part, en effet, la coquille est mince, transpa- rente, brillante comme celle d’une Vitrine ; d’une autre part, elle se distingue des espèces de ce genre par son animal contenu entièrement dans la coquille; par son test perforé ; par sa spire élevée, conique ou tectiforme ; par ses tours assez nombreux ; par son dernier tour subdé- primé ou subanguleux, ou enfin plus ou moins caréné, suivant les espèces. Les coquilles qui possèdent cet ensemble de signes distinctifs ne peuvent être, à mon sens, ni des Helix et encore moins des Vitrines. C’est pour ce motif que je crois convenable de les inscrire sous un nom générique spécial. Le D° Martens, de Berlin, a fait connaitre, en 1874, la première espèce de ce genre sous le nom de conoidæa, en la plaçant, avec un point de doute, dans le genre Vitrina. LR er Le D' Boettger, de Francfort, a, depuis, donné les descriptions et les figures de deux autres espèces, la subconica et la Lederi qu'il a classées: la première parmi les Vitrines ; la seconde dans une série sous-générique du genre Helix, la série des Lampadia de Lowe, établie pour des hélices vitrinoïdes des îles Madère et Canaries. Voici les caractères des trois Gallandia qui me sont connues. Gallandia conoidæa. Vitrina ? conoidæa, Martens, moll. in Reise in Turkes- tan, ete., p.8, pl. 1, f. 5, 1874, — et L. Pfeiffer, Mon. hel. viv., VII, 1876, p. 11. Testa angustissime perforata, globoso-conoidæa sive turbinata, sat tenui, nitida, subdiaphana, olivacea, argu- tissime striatula, in ultimo rugoso-striata (striæ validæ, hebetes, undulatæ, irregulares ac sæpe inter se sat dis- tantes);: — spira producto-conoidæa ; apice exiguo, obtusiuseulo ; — anfractibus 3 1/2-4% convexiusculis, regulariter ac sat celeriter crescentibus, sutura impressa separatis ; — ultimo mediocri, tamen sat amplo, in prin- cipio subdepresso aut obscure vix subangulato, infra minus convexiore, superne ad insertionem labri leviter lenteque descendente ; — apertura obliqua, exigua, parum lunata, fere semicireulari ; peristomate recto, acuto ; mar- gine columellari subareuatulo, superne dilatato ac supra perforationem expanso ; marginibus sat approximatis, tenui callo junctis ; — alt. 4, diam. 4 1/2, alt. et lat. ap. æqual. 2 3/4 millim. — Cette espèce, découverte dans la vallée de Sarafschan et dans les monts Ferghan (Turkestan) par le voyageur CE PT ni russe, Alexis Fedtschenko, a été recueillie par notre ami, le conseiller Letourneux,au sommet du mont Olympe, près de Brousse. Il est plus que probable que cette Gallan- die vit dans toute l'Asie Mineure. Je n’ai pu trouver aucune différence bien sensible entre les échantillons du mont Olympe et ceux si bien repré- sentés par Martens, si ce n'est chez les individus du Turkestan, une suture un peu plus pâle et un dernier tour un tant soit peu moins bombé en dessous. Gallandia subconica. Vitrina subconica, PBoettger, Kauk, Moll. n° 1, p. 4, pl. 1, f. 3, 1879, et, n° 2, p. 7, 1880. — Je ne possède pas cette espèce, qui a été fort bien figurée par le D' Boettger. Voici, d’après cet auteur, les signes distinctifs de cette Gallandie : « Testa levissime rimata, subdepresso-turbinata, tenuis- sima, pellucida, sericina, pallide olivaceo-fusca ; — spira elevata ; apex parvulus, excentricus, mamillatus, fere prominulus ; — anfr. 3 convexi, subceleriter accrescentes, sutura simplici, profunda disjuncti, sub lente subtilissime regulariter striati, striis ad suturam profundioribus ; ulti- mus fere subangulatus, 2/3 altitudinis æquans et 1/3 lati- tudinis superans, apertura obliqua, satis magna, subeireu- laris, marginibus subapproximatis ; peristoma acutum, margine collumellari vix membranaceo-marginatum, ad rimam brevissime reflexum,— alt. 3, lat. 4, prof. 3 1/2 m.» Boettger. Cette subconica à été recueillie par le voyageur Leder dans la région centrale du Caucase, aux environs de Sourham et aux alentours du mont Kasbek. SE Gallandia Lederi. Lampadia Lederi, Boettger, Kauk, Moll., n° 1, 1879, pu plLa4 2 ;etn2 "1860 1p."8: Cette charmante espèce, qui vit dans les mêmes loca- lités que la précédente, a été ainsi caractérisée par le D: Boettger. « Testa imperforata, perminute vix rimata, loco umbi- lici profunde impressa, depresso-conica, tenuissima, fra- gilis, pellucida, supra sericina, subtus nitidula, fuliginoso- fusca ; — spira brevis, coniea : apex prominulus. Anfr. 3 subceleriter accrescentes, supra fere plani, ad carinam subimbricati, basi convexi, sutura profunda disjuneti, superne striis distinetis, faseiculatis, fere costuliformibus, infra falciformibus ornati; ullimus acute carinatus, satis dilatatus, 2/5 latitudinis testæ æquans, vix descendens, Apertura perobliqua, ampla, angulato-ovata, intus nitida ; peristoma acutum, tenue, margine columellari angustis- sime membranaceo-marginatum, membrana ad rimam perminute reflexa ; — alt. 2 3/4, lat. 5, prof. 4 millim. » Boettger. Telles sont les quelques Gallandies! connues en ce mo- ment (juillet 1880). Mais je suis persuadé que d'ici à peu d'années leur nombre: sera fort augmenté, car je pense que les espèces de ce genre doivent être fort répandues dans les régions du Caucase et dans toute l’Anatolie. 1. Le professeur Alb. Mousson a publié (coq. Sievers, dans la Russie asiatique, not. ILf, 4876, p. 4, fig. 1.) sous le nom d’Helicarion Sie- versi une espèce qui pourrait bien être une Gallandia. Mais, comme je ne connais pas suffisamment cette coquille, je ne fais qu'exprimer un doute à ce sujet. IMPRIMERIE D. BARDIN,.A SAINT=GERMAIN. rs