1i FOR THE PEOPLE FOR EDVCATION FOR SCIENCE LIBRARY OF THE AMERICAN MUSEUM OF NATURAL HISTORY DBS HYBRIDES L'ETAT SAUVAGE FlEG-lNrE -A. ISr I IVt A. L premier volume (Classe des Oiseauxj PAU André SUCHETET K.is^cmliloiis (it'S fnit> puiii' iiniis (luntier (Il'ï: idées... BuiroK. ^f^ LILLE IMI'Ul.MI.ItlK TYPOdHAPHIQUK KT LITHO(iIlAI'lll(JUK LK BIGOT KUKKliS fis, i-iic .Niitioiiiik', cl :.'■», rtn- Nil•<)l,l^-Ll•l»I^lnc. 1 896 LILLt — IMPRIMtlIlE LE UICOT FRERKS "o-i-.iôéy 7-Qj j. INTRODUCTION SOMMAIRE : Ex pi ioa lions iiriliininaircs ; f:;énéialités, pp lll-V. — Pourquoi le titre donné à rouvia(;e? liaisons alléguées par l'auteur, pp. VI-XX — Imporlance de l'élude del'liybridité; cette élude délaissée, pp XXl-XXVI. — L'hybridation naturelle; lilslorii]ue de la question : vues des naturalistes, antiquité et temps modernes, pp. XXVIl-XXXV. — Pe quelle nature doivent être les espèces pour se croiser avec fruit'.' Opinions diverses ; lois pliysiologiciues, pp. XXXVI-XLII. — Faits d'tiybridité provoquée; résullals obtenus. Fertilité ou stérilité des hybri- des, pp. XLIII-I-XIII. — Critérium de l'Espèce basé sur les phénomènes de reproduction; examen critique. Diflérence entre l'Espèce et la Kace établie sur la génération ; races créées par croisement, pp. LXIV-CII. — Caractères des hybrides et des métis; com|1arais5n* eiîtfe lés uns et les autres. — Autres phénomènes propres aux hybrides, pp. CIII-CXX. I. Nous réunissons dans cet oiivrap^e six études qui ont été publiées successivement : les quatre premières dans les Mémoires de la Société zoolojîique de France, pendant les années 1890, 1891, 189:2 et 1893; la cinquième et la sixième étude, en librairie, pendant les années IS'.l.'i et 1S96. — Ces Iravau.x qui envisagent l'iiybridité dans la nature, et d'une manière plus iiarticulière " les Oiseaux hi/hridcs ohservcs à l'état sauidijc », (dénomination sous laquelle ils ont paru), forment un ensenii)le dont la lecture sera plus aisée dans un volume qui les contiendra tous (I). Nous désirons, du reste, les faire précéder d'un .Vvantpropos, ou Préface gé.vérale, qui fera connaître le but que nous y poursuivons. (1) Très fréquemment dans nos premières Additions (îi» partie), et nos nouvelles Àddiliuim ((!' partie), nous renvoyons le ledeur à nos mémoires; les recherches se trouveront ainsi simplifiées. IV DUS HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE Si riiybridilé, c'est à dire le croisement des formes animales, spéciruiiiemeDt distinctes, ou pour mieux dire, celles ([ue nous sommes convenus d'appeler « Espèces », se produit à l'état libre, ce pliénomène mérite d'attirer l'attention du naturaliste ; il acquiére- rait même une imporlauce considérable dans le cas où ces croise- ments seraient fréquents et suivis de postérité. Cette question, qui touche à la philosophie zoologique, est d'un intérêt très grand. Jusqu'ici, cependant, nous le verrons bientôt, l'étude des hybrides naturels a été négligée; on s'est ijorné à émettre à leur sujet des notions générales sans connaître exactement le rôle qu'ils jouent dans la nature; de là, les appréciations les plus diverses. — Cela vient peut-être de ce que les ob.servations laites sur eux ne sont pas encore assez nombreuses ou sont tellement disséminées dans les périodi(jues et les livres les plus divers que leur reciierche pré- sente de sérieuses dillicultés et demande une somme de temps considérable, un travail de longue haleine, pénible à entreprendre. Ces observations n'ont, en effet, jamais été ni groupées ni considé- rées dans leur ensemble. Quoiqu'au témoignage d'Isidore Geoffroy Saint-Ililaire, plus de quatre cents physiologistes, botanistes, naturalistes, aient jiarlé de la question de J'hybridité, (et ce nombre s'est notablement accru depuis la mort du grand savant),- aucun auteur ne s'est occupé exclusivement de l'hybridité à l'état sauvage chez les ani- maux ; par conséquent aucun livre ne traite ex professa de cette matière dans laquelle les faits seuls sont à envisager. — Ce sont eux, on peut le dire, qui sont la base de toute déduction scientifique sérieuse ; raisonner sans eux, c'est se condamner à une stérilité absolue. Malheureusement, comme l'a dit avant nous M. deQuatre- fages lorsqu'il a écrit quelques considérations (1) sur le sujet que nous abordons : « trop souvent ils manquent. » C'est pourquoi, dans notre désir de prendre connaissance de l'importante question des hybrides, nous nous sommes mis à la recherche des faits ; mais il nous a fallu des années pour eu rassem- bler un certain nomln-e. Quoique nous ayons été en correspondance avecla plupart des zoologistes répandus dans le inonde; quoique nous ayons fait fouiller les musées publics, les collections privées, les cabinets d'histoire naturelle ; quoique nous ayons interrogé les chasseurs, les préparateurs, les taxidermistes, les marchands de gibier, les oiseleurs, etc., tous ceux, en un mot, qui pouvaient nous (1) In Rev. des Cours scieiililiques, 18G7-68, j). Cil. INTRODUCTION être utilos en cette circonstance, nous n'avons découvert qu'un nombre d'hylirides naturels très restreint, par rapport au nomiire immense des espèces qui sont aujourd'iiui connues (1). La rareté de l'hybridation à l'état sauvage est sans doute le vrai motif du silence qui s'est fait autour de ce grave sujet, plus encore que ne l'est la raison donnée tout à l'heure ; sans quoi, on ne s'expli(iuerait point une telle lacune dans la science zoologique, maintenant que la plupart des espèces existantes (au moins dans la classe des Oiseaux et dans celle des Mammifères) sont bien étudiées et que de nombreux ouvrages les ont classées avec méthode dans le rang, l'ordre, la famille, la tribu, le genre, auxquels elles appartiennent (2). L'ouvrage que nous présentons n'est en quelque sorte qu'un catalogue de faits ; mais ces faits sont groupés, coordonnés, présentés dans leur ensemble comme dans toutes les circonstances où ils méritent d'être envisagés ; ils ont, en outre, été analysés, raisonnes et critiqués chaque fois que l'utilité s'en est montrée. Notre catalogue est aussi descriptif, car il fait connaître les caractères de foutes les pièces^ dont on parle ; il est surtout synthé- tique. — Dans la mesure où l'analyse détaillée des faits le permettait, nous avons tenu à descendre des principes aux consé- quences, c'est-à-dire à tirer des déductions sans lesquelles notre curiosité eût été vaine. Ce dernier point, le plus intéressant, a toujours été notre principal objectif ; à (juoi bon tant de matériaux rassemblés si leur synthèse fût restée à faire ? (I) On verra, si on jette un coup tlVi'il sur notre tableau (pp. 8;i6-867) récapitulant les hybrides naturels obtenus à l'état sauvasse, qu'un très petit cabinet d'Histoire naturelle serait utlisant pour les renfermer tous, alors (|uc les Musées les plus vastes contiendraient dilTicilenient les lypcs purs répandus à profusion sur le globe terrestre. — Une remarfjue bien importante est à faire ici : depuis un nombre d'années assez restreint, le chilire des hybrides naturels observés s'est notable- ment accru. Si cette progression est confliinle, dans un siècle les observations se seront multipliées ; néanmoins, nous en sommes convaincu, elles demeureront toujours fort rares, comparativement au nombre des observations que l'on pourra faire sur les espèces. |2) Nous devons reconnaître avec justice que plusieurs auteurs ont essayé de grouper, dans des mémoires spéciaux ou des articles de revue, les hydrides dont ils onl pu obtenir des exemples; parmi ces exemples se trouvent des hybrides naturels, c'esl à-(lire des hybrides observés à l'élat sauvage. Mais ces derniers se trouvent confondus avec les produits de l'hybridité provoquée; ils n'en sont point géncrale- nient distingués F.ncore est-il que les mémoires les plus complets se bornent à citer un très petit nombre de faits. Nous nous proposons de publier ultérieurement un Index bibliograplnque de ces divers travaux. VI DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE II Notre intention première avait été de donner à notre travail le titre suivant : (( Du croisement à l'état libre d'espèces animales ». Par là, nous précisions trois choses : 1 ■ Que l'hybridation se produit dans la nature chez des espèces sauvages; 2° que non seulement nous connaissions la signification ilu mot espèce, mais aussi que nous savions quelles sont les formes qui méritent cette dénomination ; 3" qu'il existe encore sur le globe des habitats où l'animal s'est soustrait totalement à l'influence de l'homme. Ces assertions sont graves ; les faits que nous avons à citer ne nous ont pas permis one telle précision. Nous avons donc modifié les termes dont nous pensions pouvoir nous servir et nous avons pris un titre, on l'a vu, qui ne renferme aucune de ces artumations, mais qui laisse seulement soupçonner la possibilité des faits que nous eussions énoncés d'une manière peut-être trop rigoureuse. Cependant, sans la crainte d'être trop long, nous aurions préféré intituler notre ouvrage de cette manière : DE LA RENCONTRE A l'État sauvage DE paraissant ktre DES ÏI'S'B RIID E S Car c'est là le vrai titre, le titre seul, qui convienne à notre travail. Malheureusement il est beaucoup trop étendu pour que nous puissions nous en servir couramment. — Nous ne le ferons donc pas figurer sur la couverture de notre livre ; mais nous le maintiendrons en principe. — Voici nos raisons; nous eu pro- posons trois : I. Nous disons: « De In rencontreti et non « du croisement ». En effet, quoique l'hybridation naturelle soit bien prouvée pour certaines espèces d'Oiseau.x, le plus généralement l'appariage des espèces. INTKODIICTION VU supposées mères, n'a point été (Oiistaté de visu. Serait-on sih- tl'une (l(iul)le origine ciiez les liybrides (jue l'on rencontre, ce qui reste douteux dans nonilire de cas, qu'il serait encore nécessaire, pour les déclarer sauvages de naissance, de savoir si les parents n'étaient point, au moment du croisement, retenus en captivité ou dans des conditions telles qu'ils ne jouissaient point complètement de leur liberté. On sait qu'un grand nombre d'espèces animales sont aujourd'hui transportées d'un lieu à un autre, déplacées du milieu qui leur convenait essentiellement, et qu'ainsi elles ont pu être amenées à contiacter des mélanges qui ne se seraient point pro- duits ilans un état de comi)lèle liberté. — Que dirions-nous de ces espèces retenues dans les parcs, les volières, les jardins d'accli- matation, d'où parfois elles, et leurs hybrides, parviennent à s'éclia|)pcr? Nous citerons de ces genres d'hybridations; les e.>:em- ples foisonnent et donnent lieu à de nombreuses méprises (1). Rien donc d'absolument ('eitain,debien authentique dans les faits que nous avons h grande peine rassemblés. Nous avons dû nous livrera de minutieuses enquêtes sur leur compte, et bien souvent l'incertituile à leur sujet demeure encore dans notre esprit. Cependant il est une catégorie d'espèces, chez les Oiseaux, qui n'ont point encore propagé leur race en captivité. On peut dire des hybrides de ces espèces, quand on les rencontre à l'état sauvage, qu'ils sont bien niis dans cet état, l'our eux, le doute n'est plus permis. Encore est-il que leurs caractères mélangés, si bons indices qu'ils puissent être de leur double origine, n'en sont [)oint des garants infaillibles. Des anomalies se présentent de telle façtni (lu'elles sont souvent capables d'induire à erreur l'œil le plus exercé. — Une très grande piudence est donc de règle dans le sujet que nous traitons. On voit pourquoi, au lieu de nous servir d'un terme absolu commençant notre titre, nous préférons u.ser d'expressions plus vagues, moins concises, et ne renfermant aucune allirmation tiu genre de celles que nous redoutons. II. .Nous avons substitué les mots (( formes animales » aux mots (( espèces animales >i, parce que notre embarras a été grand lorsqu'il s'est agi de distinguer (;ntre l'espèce et la race (ou pour mieux dire (I) l.cs ()rnilliol()j;is(es (|ui ont éprit des ouvrages spéciaux sur la faune de cer- taines conliées ont parfois iudiciué, dans leur classement, des Oiseaux al)Solunient étrangers à la loralité, et dont la présence fortuite n'était point due à des causes naturelles. Ces animaux s'étaient échappés de quelque navire qui les transportait en d'autres lieux ou avaient fui les lieux mêmes où ils avaient été importés. VIII DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE entre l'espèce et la xoiis-espèce comme on fait emploi de ce mot en zoologie). Cette dislinction serait cependant importante à établir dans l'état de nos connaissances, car le croisement entre individus de race ditlérente, mais appartenant à une même souche, ne présente pas, quant à présent, l'intérêt que nous attachons à l'appariage libre d'espèces bien distinctes. Il n'est point surprenant que deux individus appartenant à une même lignée se recherchent, s'apparient et produisent des métis lorsqu'ils se trouvent en pré- sence l'un de l'autre. La question du croisement nous paraît prendre une tout autre importance lorsque ce sont des espèces qui contractent des alliances étrangères; on le conçoit aisément. Il faut donc s'efïorcer d'établir la distinction dont on parle. Mais là gît la dilTiculté. — La même forme zoologique, qui est classée par tel naturaliste au rang d'espèce, est considérée comme sous-espèce ou variété par tel autre (1). Nous ne parlerons point des divergences d'opinions (jui se produisent lorsque l'on cherche à découvrir le genre, et méuie la famille et l'ordre auxquels l'espèce appartient. La confusion devient alors inextricable. Notre méthode de classement n'est peut-être que conventionnelle ; on ne saurait dire si elle existe réellement dans la nature (2). (1) « Si nous ouvrons un traité de zoologie, dit le baron VA. de Selys-Longchamps (in Bull, de l'Acad. de Bruxelles, T. XIII, l" partie, ISiC, pp. o85-3S6), nous y verrons que des êtres vivants actuellement, dont certains auteurs font plusieurs espèces, sont considérés par d'autres con)me de simples variétés n. — « Autrefois, dit le Dict, de Déterville (.4?'/. variété), on rangeait beaucoup de variétés parmi les espèces; puis on a rangé beaucoup d'espèces parmi les variétés ». — « il arrive, en pratique, écrit M. Malliias Duval (in lîev. Se, pp. S et fi), que faute delà possi- bilité d'établir sur les caractères anatomiques une règle absolue pour caractériser les bonnes espèces, et dans l'impossibilité d'employer comme pierre de louche les caractères physiologiques de la reproduction, les naturalistes demeurent hésitants sur la valeur de certains types classés comme espèces ». — L'importance des caractè- res, remarque encore Lecoq (Géographie botaniijue, p. 200). est presque impossi- ble à apprécier dans la sé|)aration des espèces. On éprouve déjà de la dillicullé à reconnaître la valeur des caractères génésiques... Pour être rigoureu.x, il faudrait seulement décrire et adopter des formes sans leur donner de valeur n. (2) Voici ce que pense Flonrens à ce sujet : <■ Tous ces rapprochements, tous ces groupes, combinaisons variées des espèces, peuvent n'être et ne sont peut-être, jusqu'à un certain point, que des créations de notre esprit ». Toutefois, en ce qui touche l'espèce, Klourens devient formel et dit sans hésitation : « L'espèce est de la nature ; l'espèce est un fait réel, constant, et de la réalité de ce fait dérive la force de toutes nos considêrali()[is abstraites et générales dont l'enchainement forme nos méthodes ». {Obserralions sur les caructères conslttulifs de l'espèce, in Annal, des se. naturelles, 2* série, T. IV, p. 30(i). Autre part, après avoir rappelé ces paroles de Linné, Nalurœ npus semper est species et genus: cultura; sxpius varietas artis INTRODUCTION IX Qu'est Cl' (|iie l'espèce? Quel sens .-ittychons-nous à ce mot- en Histoire iiiitureile ? Nous ferons remarquer, avant de donner quelques explications à. ce sujet, «lue l'homme reste en dehors de nos éludes; nous n'y envisageons que les animaux. L'espèce humaine, seule raisonnahle parmi tous les êtres qui peuplent la Création, est mise hors de nos discussions. Demandons-nous d'abord si le mot espèce a toujours eu l'acception qu'on lui prête aujourd'hui en zoologie. Cette recherche ne sera pas vaine ; ce mot, dit justement Isidore GeotTroy Saint llilaire, est « le premier et le dernier mot de l'histoire naturelle » ; le jour où nous en serions comidèlcment maîtres, ajoute ce savant, nous serions Lieu près de le devenir de la science entière (11. Or, les anciens ont-ils, comme cela a été dit, appelé rÈvo; ou Gcnns ce que nous appelons maintenant espèt'e ? CeolTroy Saint- Hilaire, ([ui s'est livré à de grandes re'cherches sur le^i sens divers de cette expression et sur ses synonymes (2), répond qu'Aristote et natiirn' claxxis or nnla, le rui-nie pliysiologistc s'exprime ainsi : « Kn cllel, l'espi'CO el le genre sont toujours l'ieuvre de \t naUire : li variole est souvent l'œuvre de la culliirc : el la cliifsc et l'ordre sont i\ la fois I eeuvre de l'art et di' la nature: de la nature (|ui donne aux espèces les resscniblanees et les dillérences, el de l'art qui les juge el les apprécie». Agassiz constate qu'il n'y a pas, à vrai dire, en Histoire naturelle, de sujet (la classification zoologique) à l'égard duquel l'incer- titude soit plus grande et le défaut de preuves plus absolu. " Je n'ai pu, dit-il, trouver nulle part une définilion netle ihi caractère mèiue des divisions les plus compréhensiljles i>. I,e savant professi ur de l'Université de Cambridge croit cepen- dant, après S(i!), p. l'ili et suiv.). — Faisons connaître incidemment comment les caractères du genre sont appréciés dans le Nouveau cours il'tigricutluri' (T. VI, p. 3,S3) : ils doivent, d'après l'auteur de ce cours, être exclusivement pris des parlies qui décident le plus poissauiuunt de l'organisalion et par suite des mœurs des animaux. Les dents et le bec, qui servent a manger, sont les organes qui influent le plus sur les i|uadrupèdes el les oiseaux ; aussi, dit-il, sont-ce ces parties qui servent de premier caractère pour l'élablisseinent des genres (|ui les concernent. I,'extrémilé des pieds, qui décident si souvent de la manière d'être, est employée en second. — IJe son côté, Paul (iervais (dans son Traite de Zuolngie, pp. 23 et 24) dit que:." la réunion des espèces qui se ressemblent le plus forment les genres, et l'assoclalion de ces genres, qui ont également des caractères communs el d'une valeur supérieure !i ceux qui les constituent comme genres, forme des tribus, des familles, des ordres, suivant l'importance des particu- larités communes ;'i ces nouvelles associations. Les genres de cerlaines familles, ajoiile-l-il, se ressemblent habituellement | ar certaines de leurs propriétés ou de leurs aptitudes, et ces analogies servent pliilôl à les définir ». (1) Pages '.W.t et IlJKt du T. Il de son Hixtuirr ijdni'rale des rèjiies oiv/ (1/117 »('.<. (2) Voy. le cliap. V de l'ouvrage que nous indiiiiions, chapitre très instructif. X DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE s'est, en efïet, servi de fk-joi; dans le sens d'espèce. Mais le môme mot prend parfois dans ses écrits un autre sens, « tantôt plus particulier, tantôt plus général». Le grand naturaliste de l'antiquité l'applique à des collections d'individus de mèine espèce ; ailleurs il retend à des genres, à des familles, à des ordres même. Vbio^ ne serait donc (( ni l'espèce, ni le genre ; mais une réunion quelconque d'individus naturellement unis » ; ce serait, d'après le savant que nous suivons, le mot Groupe, qui, dans notre langue, répondrait à cette expression (i). Lorsqu"Aristote désire opposer à l'idée du genre une notion plus particulière, « il laisse le mot yIvoç pour un autre, elBoç, qu'on a traduit par espèce, comme ykvo; par gcnns:. Néanmoins doo; ne serait l'espèce que dans le sens métaphysique et logique de ce terme (2). Pline le prend toujours dans son acception ordinaire, forme, iifiparence, beauté ; il n'en fait point un ternie d'histoire naturelle ^3). Pour (leotïroy, l'espèce zoologique et botanique n'a donc pas eu de nom propre dans l'antiquité, et l'introduction du mot xpecies, dans ce sens particulier, ne date, d'après lui, que de la renaissance scientifique (4). M. de Quntrefages est de cet avis ; pour le célèbre anthropologiste, Aristote n'avait et ne pouvait avoir l'idée de l'espèce, telle que nous cherchons à la définir ; les Romains ne sont point allés plus loin. Le moyen-âge et la renaissance n'ont rien ajouté (5). Le D'Frédault qui, suivant la lègle de Pascal « de n'admettre aucun des termes un peu obscurs ou équivoques sans définition » a voulu, lui aussi, entendre le mot espèce (G), admet qu'Aristote « ne formula peut-être pas assez nettement ce qu'on doit entendre par genre et par espèce » (7). Un passage du Liv. x (ch. 9) de la Métaphysique serait cependant d philosophiquement décisif sur la notion de l'espèce d (8). Le docteur considère que ysvoç, genus, (du verbe yivcixïi). exprimait chez les Grecs et chez les Latins « un ensemble d'être parents, et pouvant engendrer ensemble, ou étant (1) Vny. pp. 3ol, 3o2 et 353, où Geoffroy cite des exemples. {i) « lilooç, subdivision de yÉvo; est, dans le groupe principal, un ^-roupc cir- conscrit », p. 353. (3) Voy. p. :«o. (4) Se reporter à la p. 354, puis à la p. 35o. (n) Voy. ses Cours professés au Muséum de 1867 à 68, publiés in Rev. des C. S.. T. V, p. 454 et suiv. (6) Traite, d'anthropologie physiologique et philosoiiliique. Paris, J.-B. Bail- lièreet fils, 1863 (Voy. le l'"' chapitre du Livre premier, pp. 17 et suiv.). (7) Dernières lignes de la page 23. (8) Ce passage est rapporté tout au long dans le Traité il anthropologie. INTRODUCTION XI nilics ])ar la génération. I.o mot i/oirc av;iit alors la signilicalioii que nous donnons aujourd'hui au mol espèce » (1). Mais, solon lui. c'est Porphyre (jui, ilans Vlsdijoije, a attaché délinitivement au mot (jenre la signidcation scienlifi(|ue qu'il a gardée dey)uis, et employa le mot ;î5o;, eu latin sjnxies, pour désigner ce qu'on appelait autre- fois (icnns {'l). — Voyant ensuite ce que devint l'enseignement de Porphyre (3), héritier de la philosophie grecque, il remarque que c'est i\ tort qu'on « s'imagine heaucoup trop de noire temps que tout est moderne... et que la question iW l'espèce ne commence qu'au xviii" siècle ». A l'appui de son dire, il cite Boëce, (dans lequel il faut lire Porphyre pour le bien comprendre), lequel consi- dère « l'homnu^ comme nue eftpèci' n. Nous veuous de dire ijue Geoffroy ne date l'introduction du mot speries en histoire naturelle que de la renaissance scientifique. Y aurait il donc contradiction entre les deux éciivains '.'' Nous ne le pensons pas absolument, car Geoffroy a reconnu que l'introduc- tion en histoire naturelle du mot speries s'est faite sous l'inlluence si longtemps prédominante en philosophie d'Aiistote et des scolas- tiques, et que c'est leur doctrine sur les unim-rsunx qui les a conduits à discerner partout, après le genre révo;, l'espèce Eïooç (4). Or, c'est précisément le livre tle Porphyre qui posa la question des cinq universaux. La conciliation serait encore sans doute plus facile en disant que Porphyre ne parle qu'au sens métaphysique ; ce n'est point ce sens qui a été recherché par Geoffroy, naturaliste. Néanmoins, nous ne voulons point cacher tout ce que ces passages renferment d'obscur à nos yeux. Ce qui parait bien évident, c'est que le mot «espèce », en passant de la ])hilosophie en Histoire naturelle, n'eut point immédiatement, co>nme le remanjue Isidore GeotTroy Saint Hilaire (.">), le sens qu'on lui donne aujourd'hui. Souvent, dans les anciens livres zoologiques, il est l'équivalent de ylvo; et de geuus ; « on rem[»loie pour traduire ces ex|)ressions dont on lui donne arbitrairement et confusément tous les sens ; c'est l'espèce, mais c'est aussi le genre ; c'est encore ave<' une signilication plus indéfinie, la sorti'... On ne se fait j^oint scrupub; d'appliijuer tour à tour et au môme groupe, d'un passage à l'autre, les noms de genre, de sorte, d'espèce ». Sans citer les (1) Voy. p. 2-2. (2) Voy. p. 25. (3) Voy. p. 27. (4) Bisl. des règne.i urgani.ii's', p. .'It,î. (ii) Voy. p. '£)('), même chapitre. XII DES HYBRIDES A L'ÉTAT SAUVAGE ouvrages auxquels l'auteur, dont nous mettons les travaux à profit, a recours pour dénionlrer ce qu'il avance (I), nous n'en voulons pour preuve ([ue le Coiiniieiitairr iHtrral de la (levrsc du savant bénédictin doni Calmet (2); celui-ci, suivant l'usage établi, emploie dans la même phrase et dans le même verset, tantôt species, tantôt genns, qu'il traduit coustamment par espèce (3). ti-aduction employée, du reste, fré(|uemmenl dans les Bibles latines ou fran- çaises (4). — Tandis que dans le texte hébreu, l'écrivain sacré ne se sert que d'une seule expression, min, la Vulgate emploie tantôt genus, tantôt species, comme si ces deux mots étaient synonymes ]»our elle. Notons que le texte grec ne porte jamais que yévoç ; la bible auglaise (5) ne se sert aussi que de kincl (genre). En employant cette seule expression, min. Moïse a-t il voulu signilier le genre ou plutôt l'espèce ? Le Pentateuque est la seule partie de la Bible où soit employé le mot min ; à part, paraît-il, un passage d'Ezéchiel (xlvii, 10) dans lequel le ])rophète parle des espèces de poissons. Assurément, les connaissances scientifiques n'étaient pas assez développées au temps où Saint Jérôme traduisait l'Hébreu en Latin, jiour qu'il put distinguer entre l'espèce et le genre : d'où les deux expressions gcnus et species qu'il emploie indilïéremment. Il sera bon, cependant, de remarquer qu'en cela il ne paraît pas se trouver d'accord avec le texte hébreu et le texte grec qui, l'un et l'autre, on vient de le dire, n'ont toujours employé qu'un seul et même mot. Pourrait on prétendre que mi)i renfermait un double sens, ou plutôt que les Hébreux n'avaient qu'un seul mot pour signilier ces deux choses, genre et espèce; que par conséquent Saint Jérôme était en droit de se servir pour le rendre eu latin tantôt de ijeniis, tantôt de speciesl — Cette question, à laquelle nous ne saurions répondre, mérite d'être examinée (H). (1) L'Histoire entière des Poissons, pai' lioiuielet tt Guy île hi Brosse, et De la Nature des Plantes. (2) Coiiniienlaire littéral sur les Livres de l'ancien et du nouveau testament. Paris, MDCcxv. (3) Voy. les premières lignes de I.t p. i'i. A la page 26 la mt'nie manière de s'e.\- primer est reproduite. On nous oliji'clera sans doute (et pent-élre avee raison) i|ue le Coinnienlaire de doni Oalinet n'est pas un traité d'Ilistnire naturelle. (4) Ceni'se, cliap. I, vers. ?1, 24, 'i5. (,')) Imprimée à Londres en KiOS, par Barker. (Cl) Nous avons oonstdté à ce sujet des hébraïsants ; mais leurs réponses ne nous ont pas sati^fait pleinejuent. il résulterait eependant de la correspondance échan- gée avec l'un deux, i|ue min est employé là où ilous mettriuns « espèce ». Suivant un autre, que nous croirions volontiers, il serait plus rationnel de traduire « cum INTRODUCTION XIII 11 faut donc, comme le dit l'auteur de Vllisloire des Règnes urtja- ui(jiu'!i (1), venir jiis([ii'iiux dernières iinnées du xvn° siècle pour trouver des uaturjdisles qui rompent délinitivemeQt avec les vieilles habitudes de classification et langage. Ne peut-on conclure, avec .M. de Quatrefai;es, (|ue « la science n'a fait que préciser ce dont le vulgaire a le pi'essentiment vague, et ce n'est mOuie qu'assez tard et après une oscillation assez curieuse, qu'elle y est parvenue » (2) ? Nous uous trouverions ainsi amenés à l(!8ti, oii .(ean Ray regarde (I comme étant de même espèce les végétaux qui ont une origine commune et qui se reproduisent jiar semis » ; ou, uu jieu plus tard, en 1700, époque dans laquelle Touinefort, posant nettement la question, «appelle espèce la collection des plantes qui se distinguent |iar quel(|ue caractère particulier ». Nous voici passés insensiblement à la définition de l'espèce, définition placée, suivaul la parole d'Isidore Geofiroy Saint Hilaire, « au nombre des plus grauds problèmes dont l'esprit humain ait à se préoccuper ». — Plus bas, en note, nous reproduisons plu- sieurs de ces définitions (3). simili suo ». On ne s:nirail d'ailleuis en tirer iictuellement iiucun argiinienl. Cilons ici une plirase de M. Sanson, dans la<|uelle il dit que « le terme espi^ce, s'il est ramené à son sens vérilable, au ftiif i/u'U a dans la (lenfse, pur exemple, ne cor- respond qu'à la noliim de dislinilion entre les types, dislincUon qui est un tait mis en évidence par celui de la race même {C. H. de l'Acad. des Sciences, T. 64. p. 824). (1) Voy. p. :j;i8. (2) L'Espèce humaine, cliap. Il, pp. il et 2ii de la \>' édit. l'aris, 187U. Mous avons ouvert plusieiiis dictionnaires des XVI«, .WII" siècle, et, nous reportant aux mots Espèce et Genre, nous avons trouvé dilléreutes définitions qui montrent que l'on n'atlacliait pas vers cette époque à ces mots le sens actuel. (3) Suivant Bnllon, l'espèce est une succession constante d'individus semblables, xapables de se reproduire. Jussieu s'est exprimé à peu près de la même manière, ainsi qu'Adanson. lUiger dit seulement ipie « l'espèce est l'ensemble des êtres qui donnent entre eux des produits féconds n. Elle est, d'après Cuvier, « la collection ou la réunion de tous les corps organisés, nés les uns des autres ou de parents communs, et de ceux (jui leur ressemblent autant qu'ils se resscud)lent enire eux ». t L'espèce, dit Duméril, est pour nous un nom collectif d'individus qui peuvent se reproduire avec des (pialités, une structure et des propriétés abso- lument semblables ». D'après Haulieiilon. elle n'est qu'un yronpe dé classilication artillciellc comprenaol cdous les individus qui se ressemblent plus qu'aux autres». Henri .Martin la délinit ainsi : « L'ensemtde des individus qui. ayant liérité d'une orïjanisalion semblable dans tous ses principaux détails, peuvent remonter par propagation à des êtres propagateurs semblables à eux, postérieurement à la dernière révolution du globe, cl dont les didércnces d'organisation, s'il y en a, peuvent par conséquent s'expliquer par l'action prolongée des causes actuelles, XIV DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE 11 ressort de la plupart d'entre elles que l'espèce a pour caractères essentiels (( la ressemblance et principalement la succession cous tante par voie de reproduction )). Le plus grand nombre des natura- listes ont adopté cette manière de voir. Il en est, cependant, même parmi les savants de l'école classique, qui pensent ditïérenimenl. lanl nalmelles (|u'aililicitlles ». D'après Mgi' Maupied, « l'espèce zoologique est l'animal muni d'organes réunis ou séparés à l'aide desquels il peut se perpétuer dans le temps et dans l'espace avec les mêmes propriétés ou qualités plus ou moins développées dans un certain laxum, ayant ses minima et ses maxima déterminés par les circonstances et les milieux, mais qui ne peuvent être dépassés sans que l'animal périsse ». Les espèces, dit Pritchard, sont des ensembles de plantes ou d'animaux que l'on sait de science certaine, ou que l'on peut croire d'après de justes niolils, être des rejetons d'un même tronc, ou descendre de familles entièrement semblables et impossibles à distinguer les unes des autres ». l'our Flourens, « le caractère de l'espèce est la fécondité continue ; pour Marcel de Serres l'espèi-e est une sorte de type qui se perpétue par la génération et autour duquel oscillent certaines variations d'autant plus nombreuses que l'être cbez leciuel elles ont lieu est plus capable de supporter, sans en être sensiblement incom- modé, des changements extrêmes dans les circonstances extérieures n. Pour M. Cari Vogt « elle est la réunion des individus qui tirent leur origine des mêmes parenis et qui redeviennent par eux-mêmes ou par leurs descendants semblables à leurs premiers ancêtres ». Suivant Wagner, « Pensemble de tous les individus qui peuvent pjoduire entre eux une descendance féconde, indélinlc, continue, constitue l'espèce ». C'est là le signe essentiel. De Candolle dit que l'espèce est «la collection de tous les individus qui se ressemblent entre eux plus qu'ils ne ressemblent à d'autres ; qui peuvent, pir une fécondité réciproque, |)roduiro des individus fertiles; et qui se reproduisent par la génération de telle sorte qu'on peut, par analogie, les supposer tous sortis originairement d'un seul individu ou d'un seul couple ». Millier dit que « l'espèce est une forme de vie, représentée par des individus, qui reparait dans les produits de la génération, avec certains caractères inaliénables, et qui se reproduit constamment par la procréation d'individus similaires. Cette dernière circonstance, ajoule-t-il, dislingue l'espèce des formes hybrides ou bâtardes ». En somme, « la reiiroduction constante du même type, ou de la même forme de vie, par l'union avec son semblable, est le caractère essentiel et inaliénale de l'espèce ». Pour M. de Quatrefages, l'espèce est « l'ensem- ble des individus plus ou moins semblables cuire eux qui sont descendus ou «pii peuvent être consulêrés comme descendus d'une paire primitive ». Lamark avait (lit « quelle est la collection d'individus semblables que la génération per|>êtue dans le même état » ; mais il ajoutait : « tant que les circonstances de leui situation ne changent pas assez pour faire varier leurs habitudes, leurs caractères et leur forme i). Citons encore Isidore deoUroy Saint-llilaire qui dêhnit ainsi l'espèce : u Une collection ou une société d'individus plus ou moins semblables entre eux et qui sont descendus, ou qui peuvent être considérés comme descendus, d'une paire primitive par succession ininterrompue de famille ». On trouve encore dans le Nouveau cows d'agriculture An définition suivante : « On appelle espèce dans les animaux et les végétaux la série des individus qui se ressemblent par le plus grand nombre de caractères essentiels et qui se propagent avec les mêmes caractères par la généralion ». INTRODUCTION XV Afin.ssiz tisl de. ce uoiiil)re : pour lui, l'espèce est foiuléc k sur l'oxacle détenniiiation des rapports entre les individus et le monde ainliiaut, de leur parenté, de leurs proportions et des rapports des parties aussi bien que de rorneineul spécial des animaux ( I) ». Avouons i|ue, dans la prati(iue, il est dillicile d'élalilir sur des caractères morphologiques une règle capable de caractériser l'espèce. N'arrive-t-il pas fréquemment que deux individus de même esjjècc difïèrenl plus entre eux, au moins i^n apparence, que ne dillèienl d'autres individus spéciliquenient distincts (2). Quelcjuefois ces dissemblances, tant extérieures qu'anatomiques, se présentent à un si haut dei;ré entre animaux de même espèce, (ju'on est tenté de classer ceux-ci dans des gtïiires dilïérents. k Les dernières observations auxijuelles certaines espèces ont donné lieu ont montri'. dit un savant zooloiiisle (."(), que des individus dans plusieurs circonstances présentent des dillérences tdies (]u'on a souvent rajjporlé les diverses formes à des genres ou même à des ordres 1res distincts. Tant(M, au contraire, c'est l'opposé ; l'importance des caractères étant presqui; impossible à apprécier. Lorsque surtout on arrive dans le inonde inférieur, le classement devient de plus en plus difficile. Aussi, peut-on dire en quelque sorte avec Lessoii (4), sans être taxé d'exagération : « que les nuances qui peuvent servir à distinguer les espèces, dans quelques familles, sont si peu précises et si évasives qu'il est presque impossible de les rendre sensibles par une description (;>) ». Que de fois, en présence des nombreux échantillons des collections (1) Nature el défmUinn des espèces. Hev. des cours scientifiques, t. VI, pp. lOCi, 167 et 169, 1868-09. Il est vrai que M. Agassiz n'est pas un nionot;pniste. (2) « Il arrive souvent, dit Prilcliard (p. 12. np. cit.), (|ue deu.x imlivldus. ipii appartiennent rcplleinrnt à la même espi'ce, dillérenl plus entre eux en apparence (|ue des espèces distinctes i. « Il est inipossilde de niéconn;iître, dit M. de yualre- fages (in Itaraiii et ses l'réctirspurs, p. 2:iii, eil. par Sieard, p. 128). que les dissend)lances laiit extérieures qu'anatomiques, existant parfois entre animaux de même espèce, même de races di/Jërcutes, sont telles (jue, rencontrées chez des individus sauvages, elles moliveraienl l'étahlissenient de genres distincts el parfaitement caractérisés Tout le monde sait, dit Agassiz (Les principes rationnels de la Class. /.itol W. de l'A, S., p. 150, T, (>) •., que les métis el les lemcllesde queUpies espÉces diflërent entre eux beaucoup plus que certaines espèces ne ilillèrent l'une de l'autre. (:t) Paul Gervais. (■4| Cit. p. tiérard. {Dicl. d'Orbignij, p. 4;J6). (b) On doit, il nous semble, appliipier ce raisonnement, surtout à la description des indiviilus de sexe femelle dont les caractères sont bien moins Iraocliés (|ue chez les mâles. XVI DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE oriiitlidlogiques, nous soiiimes-nous deuiaiidé : Où commence res|)èce? où finil elle? — 11 est vraiment curieux de comparer entre elles les diiïérenles appréciations des naturalistes dans la classifi- cation des êtres or{,^anisés ; sauf pour les grands embranchements et les classes, peu sont tombés d'accord, môme pour la constitution des ordres ! Cela provient peut-être de notre ignorance sur la constitution des espèces (1). Les phénomènes de reproduction resteraient donc la base essen- tielle de la distinction des espèces. C'est du moins ainsi que les ont compris Budon, Cuvier, Flourens et beaucoup d'autres émiuents naturalistes. L'idée de ressemblance n'est qu'accessoire ; ce qui, à leurs yeux, constitue réellement l'espèce : a c'est la succession des individus qui se reproduisent et se perpétuent », c'est-à-dire la succession par la génération (2). En admettant que l'appréciation de ces savants soit juste, (1) Déjà nous avons tait cette remarque. Nous ne nions pas \^av là t'identité de l'espèce; nous reconnaissons seulement que, dans l'état actuel de nos connaissances, les moyens nous manquent pour la reconnaître et la définir. Cependant, M.Kernand Lataste est pleinement convaincu que les limites morpholoi;iques de l'espèce existent et qu'elles sont nellemenl déterminées dans la majorité des cas. (Voy. Actes de la Soc. se. du Chili, t. III, p. 10S, 1893). M. Sanson va plus loin ; il croit avoir trouvé expérimentalement les bases ostéographiques de la caracté- i'islique anatomique de l'espèce chez les Mammifères. Cette caractéiisliquc dépendrait essentiellement des formes du squelette dont les fondamentales sont tout à fait spécifiques. Ce sont celles-là, dit-il, qui se reproduisent invincible- ment, (|uel(|ues etïorts qu'on leur oppose par des artifices de sélection ou de génération croisée. Les variations obtenues ne touclient, parait-il, que des attributs accessoires de l'individu, dépendants d'activités physiolo,:;iques suscep- tililes de plus et de moins et ne varient que dans les limites d'amplitude de leurs oscillations naturelles. (Voy. son article. Zoologie et Paléontologie in Ann. des sciences nalurelles, t. XV, p. 3, 1872) — Nous avons demandé à M. Sanson si ses remarques sapplii|ueut aux Oiseaux et aux Poissons. (11 est bien cerlain qu'elles ne peuvent s'apidiquer aux invertébrés, c'est-à-dire, par exemple, aux insectes ou aux mollusques). II nous a répondu (lu'il n'a point fait d études cràniologiques particulières sur les Oiseaux, si ce n'est celles qui ont été sommairement indiquées dans l'examen critique des expériences de Darwin sur les Pigeons, publiées dans le temps par la revue de M. Littré. Il n'en a pas moins la certitude que les caractères spécifiques, tirés des formes crâniennes, s étendent à tous les vertébrés. Gérard (in Dictionnaire d'Orhigny, p. 43t>) prétend cependant « qu'on trouve peu d'Oiseaux qui présentent des dilTérences fondées sur d'autres caractères que le système de coloration ». Les vues de M. Sanson sont, d'ailleurs, vivement critiquées par M. Baron (in Bull, de la Soc. centrale de médecine vétérinaire, t. ;i, de la nouvelle série, XLl, volume, p. 77). (2) Voy. Butlon, Histoire naturelle : Georges Cuvier, Le règne animal, 1829 ; Flourens, Ilisl. des travaux de Cuvier, 1841, p. 215 et Annales des sciences naturelles, t. IX, 2, série, ISJS. INTRODUCTION XVII leur théorie, (qui nous parait rationiielle), ne peut guère néanuioiiis tUre vérifiée expérinientalenieiil (|ue pour uu iKJUilire très restreint d'espèces. La (lilliciilté de reconnaître i'i^spèce, (iitlicullé que? nous sij^ualons, justillc noire volonté d'ecarler le mot ((espèce» de notre titre et la sulistitution (jue nous avons faite de (( fonnc animale )>. III. 11 nous reste à donner noire troisième raison, (lour laquelle nous avons préféré employer cette expression (( dlal libre » à c(;tte autre (( état sautiup' ». Partout sur le glolte l'influence de l'JKininie s'est depuis long- temps étendue : il n'en est point aujourd'hui une seule partie où son action, soit de loin, soit de prés, ne soit ressentie. Tous les règnes en ont été profondément modifiés, et les corps organisés n'ont pas été moins remués que la malière ([ui a servi, comme eux, à toutes sortes d'usages. Si les sources, les toirents, les rivières se sont desséchés par suite du di'hoisement du sol, si l'almosp]i(;ri! elle-même a suhi de graves |)erturi)ations( I), les faunes et les llores se sont trouvées déplacées du milieu qui leur convenait, transportées sous d'autres climats, mises eu contact avec d'autres formes, d'auli'es genres (2). (1) " Ciiinliien île réfjioiis, jadis (ruiuî cicliessc iiUM'^eilIciisp, dont le sol nouri'issait une |>o|iulaUnn lloiissanlc. cl iini. adjoiiid'luii, siihissciit tatiUH les ravages des lorreiils, lanliM les ardeurs du soleil 1 D'oii vieiil ((ue la dosolnUmi a reiii|ilacé l'opiiieiKi' " Aiilrelnis. les arlires aux raeincs puissantes et au feuillage toulhi abritaient le sol de ees régions, et les (or(!'ts en eiiuvraient les montagnes ; ces arbres et ces (ori^ls ntcnaicnl à leur pied riiiiniidilé bienfaisante et la laissaient écouler goutle à goutte, pendaiil tmil le courant de l'anné'e, vers les arbustes des coteaux et les iicrbes des cliamps. Ou a eoup(!> les arbres, incendié les forijts ; à la chaleur ft'conde et à l'humiditi'' constante, oui succède les ardeurs clu soleil et les caprices des torrents. » Ce passage est extrait d'un numéro de journal (lui nous est tombé sous la main ; nous ignorons le nom de l'auteur. Il nous a paru (jue ce passage avait sa place ici). (2) (tn cite de nombreu.v exemples, particnlièremeiit dans le lîiilb tin de la Société d'acclimatation (liull. des se. nal. appli(iiiées). Signalons enire autres : l'introduction des Colins (F. cdjD'iisis) au Cap de Honne-Kspéiance (n" du ij, 7, 92, p. 20;)); des .Alloiielles provenant d'.Xngleteire dans la Ilépnlilii|iie .\rgentine (n"dii 20 mars ISltli) ; des Moineaux aux Etals-lnis et en .\iisliilie (année ltralie et a ruiné plusieurs dislricls agricoles, Le Lièvre a dévasté aussi nombre de pUinlalions et le Moineau par endroits constitue un véritable Iléau (p. (i'.H!, n" du 20 juillet 1889). Sur la Uabbit pUtijue (|ilaie ou Iléau des Lapins en .-Vuslraliei, voir parlicu- llèreiuent le Zoologisl, n" du l(i mars ISIIH, p. '.Ki. Suclietet. — 2 XVIII DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE Que d'espèces même pourchassées, traquées de tous côtés se sont éteintes sans laisser de représentants (1)? Où est-ii maintenant le lieu naturel où la plante peut croître, où l'animal peut exister, en dehors de circonstances arlilicielles ? Le cours d'eau où nage le poisson est empoisonne par les di'jec- tions de l'usine (2) ; la rive marécageuse où le Palmipède et l'Echassier trouvaient une retraite pour pondre leurs œufs a été canalisée ; les chemins de fer sillonnent l'espace, ébranlent le sol ; les Gallinacés, comme les Passereaux, brisent leurs ailes sur les fils télégraphiques tendus en tous sens; l'habitation de l'homme est partout répandue, éloignant le gibier qui ne sait plus où fuir et qui disparaît. Les Heui-s, les arbres, qui sont plantés en mille endroits, sont dus à l'acclimatation (3). La propriété qui se divise, le sol qui se cultive de plus en plus, la forêt surtout cpie l'on défriche, la navigation à vapeur qui parcourt les fleuves, les mers, et mille autres causes destructives, ou seulement modificatrices (4), ont contribué : les premières à l'extinction des espèces (o), les secondes à leur éloignement. Le déboisement, entre autres causes, a été on ne peut plus préjudiciable à la gent emplumée; voyons ses pernicieux résultats (6). (1) Voy. à ce sujet : Bull, de la Soc. zoologiquo, n^dc féviiei- ISiKj, p. •'il ; aussi le Naturaliste, n» du 15 mars 18%, p 68, où l'on dit ([ue VHoiibara unduUila va se trouvei- à l'état de souvenir en Algérie. Voir encore u On Exlincl binis, par llartaub, Ibis, octobre Do, p. 493. (2) Voy. un e.xeuiple à ce sujet dans : Le l'arc île LongcIminpx-siir-Geer, par M. Craha};, in Bull, de la Soc. cent, (orestière de Belgii|ue. aoùl 18'J4. p. 7'i4. (p. it du tirat^e à part. Bru.xellcs, iniprinierie van Bngj,'onlioudt). (:{) ie fiirc de Longcliaiiips, qui renterme de nombreuses essences exotiques, est dans ce cas. (Voyez la brochure ci-dessus citée). Sur le uiènie sujet : Etude sur l'acclimalalion des plantes et des animaux. (L'Acclimatation illustrée, n° du S avril 1886, p. 317). (4) Consultez entre autres : Bird fatnlity along .\ehniska Railroads, par Edwin Barbour, (The Auk, p. 187). (5) Voy. par exemple le Bull. Soc. zoologiijue de France, p. 41, n' de ter 9';, où l'on dit qu'un comité de naturalistes et de sportmeii anglais a fait des remon- trances à la compagnie anglaise du Sud africain en vue de protéger diverses espèces de grands animaux qm sont en dangoi- d'exUnclion totale par suite de leur abalage. Parmi ces animaux, on doit lucutiunner spéi-ialement la Girafe, le Zèbre, l'Elan, le '"mou, le Koudon, r.\ulruclie et diverses petites Antilopes. On ne peut qu'approuver, ajoule-t-on, cette initiative et souhaiter ardemment qu'elle porte des fruits, quand on considère que nombre d'espèces animales se sont éteintes dans les temps modernes par suite de 1 action de l'homme ». C'est un exemple entre mille que nous citons. (6) On pourra consulter très nlilemcnl : « Du déboisement des campagnes dans ses rapports arec la disparilion des Oise.a}i.r utiles à l'agriculture, par M. A. Burger (brochure de 63 pages éditée à la librairie agricole de la Maison rustique). Nous avons mis ce travail à prolit et nous lui avons fait des emprunts. Sans doute un .Mémoire sur la destruclion des Forêts et sur les ep'etsgui en résultent, par M. J. Ooulcet (1821), fournirait d'utiles renseignements. Nous n'avons pu nous le procurer à la Librairie d'agriculture (V'" Bertrand lluzard), où il avait été public. INTUODUCTION XIX Dans la llorc arborescente se trouvent des essences propres à tel genre d'Oiseaux ; tel autre genre ne saurait y vivre. Aux Oiseaux voraces, les arbres tle haute futaie, Icscbr'nes séculaires, les sa|)ins plantés sur les monts; aux Oisciux de vol moindre, le taillis et l'arbre brauchu ; aux petits Passereaux, le buisson et le fourré; dans la forêt même un certain mode de boisement est nécessaire à une esi)6ce déterminée. Faites disjiaraîlre ces abris, et leurs hôtes fuiront ou contracteront d'autres habitudes. N'a-t-on pas vu les Veuves (Ploceinœ) qui habitaient les forêts toulTues de l'Afrique australe aller, devant le déboisement (]ui s'acc()mi)lit, suspendre leurs nids aux poteaux télégrai)hi(iues ; ou bien, eu Californie, le Pic Vert (Mchineipes lornncivorns) iiislaller sa demeure et ses innom- brables ma;;asius d'ai)provisionnemeut à l'intérieur de ces mêmes |)oteaux jiercéspar lui i)our la i'ircouslance(l)? Citons encore les Moi- neaux, ces bètes intelligentes, qui transportées aux Etats-Unis, ont mis à profit les wagons circulant sur les lignes de chemin de fer (2). L'enlèvement dans les plaines, la destrucliou dans les campa- gnes des derniers lestes de la végétation arbustive, n'ont pas été moins préjudiciables à la reproduction des Oiseaux (3). Le socle de la charrue parccmrt les champs où d'utiles retraites étaient autiefois ménagées de place en place ; les céréales qui poussent abondam- ment ne sauraient les remplacer. Et du reste, là encore où des retraites subsistent, c'est-à-dire là encore où l'arbre et le buisson sont debout, l'enfaul du village, le paysan lui-même ne sont-ils jias aux aguets pour tendre leurs pièges, enlever les nids, écraser les œufs, taudis ([ue le chasseur ou le braconnier jiromèneut la deslruc tion d'une manière non moins meurtrière. Oue d'éi|uilibres ainsi rompus 1 (Juand l'Oiseau migrateur passe à tire-d'aile dans une contrée où il se posera à peine, le tra(|iieur est embustiué pour le détruire : et, lorsque le volatile regagneia l'habitat qui lui est pro- pre, les conditions naturelles s'y seront modiliées : il trouvera peut être de ces nids artiliciels, nouveau genre d'habitation où des espèces se sont, parait-il, adaptées (4). (1) Voy. » Nids et végiHiiux sur les /i;;/ic.< léU'graiilUques n. in Rcv. des se. naturelles appliquées, n" du 20 juillet 1890, p. 718. (2) Nous laissons la responsaliilité de ci'lle indicalmn à relui i|ui la (ail i-unnaitrc ilans la Revue des se naturelles appliquOes, n° du M septejiilire I8110, p. 889: « Le prnrh rte.i Hloineaux aux I^luts-Liiis n. par M. 11. Brezol. (3) Voy.surce sujet, (in Bull. se. nat. appliquées, 18H7. p. 3i)i), une communication de M. (J. Saint-iniaire (4) Voyez un article tort intéressant publié dans la llev. des se. naturelles appli- quées (ir du J(l juillet IS'.K), pp. 89-90). (In y constate que l'exploitation forestière. Iclle ipi elle ••»! piat'qucc aciuellenieni, diminue de plus en plus le nombre des .XX UES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE Desceiiduus plus bas, les marais ont été desséchés, les hautes herbes qui y poussaient brûlées, les petits arbrisseaux arrachés ; partout des pays cultivés. Où ira pour se rej>roduire l'Oiseau nageur ? Les glaïeuls et les roseaux qui ont été coupés lui étaient indispensaliles pour abriter sa nichée et la protéger contre la bète de proie. L'eau, souvent reserrée eutre deu.v ([uais, a été elleraènie visitée ; le repeuplenieut des lacs, des gi'audes rivières, des étangs, des cours d'eau, des fleuves se fait aujourd'hui sur une très grande éclielle. On y jette à profusion d'immenses quantités d'alevins d'où naîtront des poissons, espèces nouvelles qui se trouveront en contact avec les anciennes (1). On cherche môme à empoissonner les cours d'eau avec des alevins hybrides, productions artificielles, instables, sans avenir, élevées sous des i-égimes variés et dont les habitudes se trouveront niodiliées comme ont dû se modifier celles de ces espèces obligées de vivre dans les milieu.\ habités et cultivés |iar l'homme (2). Que de changements sont certainement survenus dans l'animalité, liée intimement à la flore comme celle-ci lui est liée ; de telle sorte que ces deux choses ne sont jamais indépendantes l'une de l'autre! Mais aussi, que de modifications sans doute dont ou ne peut se rendre un compte exact ou i]ue l'on ne peut apprécier à leur juste valeur, la création primitive recelant des harmonies diverses, maintenant brisées et dont les effets bien- faisants ne se produiront plus désormais. L'état libre, indépendant de toute circonstance artificielle, n'existe donc plus aujourd'hui pour l'animal sur le globe terrestre, et celui-ci, pourchassé de ses demeures, transporté dans d'autres milieux, se ressent à chaque instant de l'inllueuce que l'homme exerce sur son habitat. Ces explications étant données, revenons d'une manière plus directe au sujet que nous traitons, et voyons tout d'abord ([u'elle est l'importance de l'étude des hybrides. retrailes île beaucoup d'Oiseaux de dillérents ordres. La plupart des Oiseaii.x ipii élablissent leurs nids dans les Irons d'arbres ne songent plus à recreuser leurs retraites disparues. On a donc essayé de remédier à cet élat de cboses en ofTranl à ces Oiseaux des nids arliliciels. An siècle dernier, peut être à une époque anté- rieure, on faisait déjà usage de nichoirs artificiels dans la Tburinge orientale, etc. (1) Les lUilletins de la Société d'acclimatation comme ceux de la Société centrale d'a(iuiculture, abondent en exemples de ce genre. (2) Consultez à ce sujet le Bull, de la Soc. d'accl., 29 Jiovembre 'J4. p. 574 : «Métis (le Salmonidés ». iNTnoniJCTio.N XXI III L'étude tic l'hybriditi', nous l'iivons déjà dit, présente un Ins vif intérêt : la plupart dfs zoologistes la regardent comme très impor- tante (1). On Ta liée intimement avec la question de l'espèce, à ce [>()int, fait remarquer un zootecliniste distingué (2), que cette der- nière ([uestiou, « fondamentale en zoologie générale », a été |)lus d'une fois ahoi'dée parcelle de l'Iiyhridité. L'iiybridité se rattache, en eflet, aux phénomènes de reproduc tien, phénomènes (jui, aux yeux de Cuvier (.1), méritent au plus haut degré les observations du naturaliste, car ils sont poui- ce grand homme, indépendamment de ce qu'il y a de mystérieux et d'admirable dans la génération, des plus importants pour l'histoire naturelle. Des maîtres incomparables en ont fait le critérium de l'espèce. C'est ainsi qu'on a établi les caractères de l'espèce parla féromlilé continue cl lescaiactères du genre parla j'cœndité bornée [i]. — Bu lion pensait qu'un des mystères profonds de la nature, la parenté d'espèce, ne pouvait être sondé (ju'à force d'expériences de croise- ments et connue seulement par le résultat de l'union d'animaux d'es|iècc ditïérente (5). S'il en est ainsi, il se cache vi'aiment derrière la i[iiestion de l'hybridilé (( un problème en présence duquel aucun esprit sérieux ne peut rester indiilérent ». Est-il besoin de rappeler l'importance exceptionnelle, mais probablement exagéi'ée que les anthro|)olo- gistes ont attachée aux résultais fournis i)ar le croisement des espèces animales ((>)'.' Tout le monde sait que M. Quatrefages s'est (1) Voy. Broca, op. cit., pp. 329-3:10. (2) M. Sanson, in Bull. Soc. aniluopol. (Soanci' d» 17 fléconibrc 18tS), t. III, p. TM. •• l.'hijiiriilili' ... Voy aussi Znologie.el l'uléontologie, In .\iinal. se. nal., l XV, p./.. IS72. (;t) Annales ilu Miisér.ni. I. ,\ll, p. lil cl autres pages. (4) KIouiens : de VInsluict et de l'Intelligence, p. l'i'J de la 5' édil., 1870. Voy. .niissi llxuiiien ilu liire de M. I)(truin sur l'origine îles espaces, p. lOS el p. 1 K), 18HI. Voy. encore Onloliigie naturelle ou lilude phitosophique des êtres, p. 10, ISCil, et llisl. des Travaux de Cuvier, 3' édil., IKiS, p. 246, ouviages où la même idée esl exprimée (">) Bnllon, l. IV, p. 210. esl Ici cilé p:ir Tlourens. in i. Et pour eux « soutenir la thèse delà fécondité des hybrides n'est noiut donner un appui au système de la descendance transfor- (t) D'aljoid dans ses Cours professés au Muséum d'Histoire nalurolle pendant les années 1867-18(38 ; puis dans son ouvrage connu de tous, i'l^r<>s de \;\ Compagnie de Jésus ; Cliaii|{-IIaï, imprimerie de la Mission (•aUioli(|iic, ;i roiphelinal de Tou-si-Wé ; dépôt à Paris, rue Barbet-de- Jouz, 17, cliez M. 11. Viyuiei-. (2) C'esl-à dire ceii.\ qui proviennent d'unions provoquées. {'•i) Noie du traducteur, le D' .lourdan, p. 2ViH. Nous n'ijinorons point les expé- riences de l"r. Duvier et imrliculiirenient celles de KIourens, faites au Musénni. Mais Hourons reconnaissait lui-nu''me (|ue les faits, (ju'il avait pu rassenililer. se réduisaient à peu de chose. Voy. de l'inslincl, 5* édit., 187U, et l'édition 1840. XXIV DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE pèces ilifiérentes n'eût pns été assez tentée (1) ; le baron de Glei- clien montrait combien il était rej^rettable « que tant d'obs- curité régnât encore dans cette importante partie de Thistoire naturelle (2). Giorna s'élonnait <( que l'iiomme toujours inventif, toujours curieux, instruit el encouragé surtout par les avantages qu'il lir^ du Mulet, du Bardeau, n'ait pas tenté d'obtenir de nou- veaux métis en unissant d'autres espèces voisines d'animaux utiles (3). — Après ces auteurs, et plus récemment, Rudolpli Wagner, indiquait l'utilité qu'il y aurait à réunir « une collection complète de tous les faits d'histoire naturelle se rapportant aux animaux dont on a obtenu jusqu'alors des hybrides i), collection qui aurait un grand intérêt physiologique si elle était accompagnée de réflexions et de discussions (4). Encore au milieu de ce siècle, Chevreul espérait que le Muséum obiendrait des Chambres un terrain « dont la portion serait réser- vée à l'étude des hybrides (5) ». Vers la même époque, la Société d'acclimation, nouvellement instituée, considérant que les croise- ments des races et des espèces seraient extrêmement importants à étudier dans toutes leurs circonstances, faisait savoir qu'elle enre- gistrerait avec le plus vif intérêt toutes les expériences faites dans ce but et recevrait avec grande reconnaissance tous les documents relatifs aux hybrides que les voyageurs pouraient se procurer (tî). Plusieurs fois, elle a renouvelé son désir ainsi manifesté (7) et a même proposé des prix pour récompenser les recherches que l'on entreprendrait dans cette voie (8). De nos jours V Encyclopédie britai^nique s'éloone » que l'on ait fait jusqu'ici si peu d'essais sur l'bybridité des animaux ». Dans un autre ouvrage (9) on regretta « que l'on n'ait pas tenté plus souvent des expériences scientifiques pures et que (dans les croisements) la zoologie expérimentale se réduise presque toujours à la zoote- chnie elle-même ». Eulin, suivant l'opinion du traducteur de Millier (10), « l'importante question des hybrides, surtout dans le règne animal, a été beaucoup trop négligée jusqu'ici par les phy- siologistes el les anatomistes ». (1) T. IV, p. 211. (2| Leadeciiiiverles Ifs plii:i récentea dans le inonilc végétal, p. 49 el 50. (3) Observaliiinn sur un /.èbre métis, ch. XI et XII. Méin :icad. de Turin. (4) Lehrbuch tier l'Itysiologic. Leipzig', 1839, p. 24-2G ; ersle aliUieilun;; (5) Journal des savants, p. 338. année 1846 (i' article). (Cl) Bull, de la Soc, année l8i>o, p. 2ôii et sulv. (7) Vov. le Bull, de 18l'i3. p. 730, et aussi les pages précédentes. (8) Bull, de 1887. n- de juillet, p. 17. (9) M. Baron, Méthodes de reproduction en zoolecUnie. (10) Manuel de physiologie, p. 628, t. II. INTRODUCTION XXV Hi'coiuiiiissoiis que dans le luoiule vc^'Hiil, les hiuaues sont peut- ^tre iiioius grandes, car depuis les savants travaux de Godron, et lilus pailiculirreinent ceux de Nandin, les |ihénoniènes physiolo- giques de riiyliiidité chez les végétaux sont assez liieu connus. Mais, son titre l'iudiiiue, le but du présent ouvrage est moins d'étu- dier les particularités plujsiulo(ji(jues auxquelles Thybridité provo- quée peut dooner lieu, que de rechercher si les hybrides naturels naissent et se propagent dans la création, si non complètement à l'étal libre — aujourd'hui presiiue introuvable, — du moins à l'état sauvage parmi les animaux qui ne sont point encore asservis au joug de la domesticité. Nous ne pourrons cependant nous dispenser, dans ce discours |uélimiuaire qui envisage les hyl)rides en général, d'en- trer dans (pielques considérations à leur sujet. Si quelque lumière était projetée sur un tel sujet, encore très obscur, peut être aper- cevrions-nous mieux, comprendrions-nous davantage la perpétuité des formes zoologiques actuellement existantes, et quelque coin du rideau épais (jui voile à nos yeux le redoutable problème de leur lixité, quani â leur génération, se trouverait il légèrement soulevé. Nous ne nouirissons point le fol espoir d'obtenir uue solution sur le mode ijui a présidé à leur formation ; il est encore et restera peut-être toujours caché aux investigations de la science expéri- mentale. .Notre curiosité sur ce point serait vaine sans doute et, quant à préseul, nous ne pouvons que nous poser ce problème : le Créateur les a-til formées de toutes pièces dans l'état où nous les admiions aujourd'hui ; ou bien.a|)rés avoir tiré du limon de la terre (pielques types initiaux, très rudimentaires, auxquels sou Esprit, répandu sur le monde, a communiqué le souffle de vie, a t-il, par l'elTet des causes secondes, laissé aux siècles à venir le soin de les amener lentement au degré de perfection dans lequel ils s'épanouis- sent aujourd'hui? Question presqu'aussi mystérieuse que la création encore beaucoup itlus étonnante de la matièi'c sortie du néant I Nous craindrions, eu faisant intervenir le Créateur, par un acte séparé, Tlans chaque création de variétés, et môme d'espèces, (comme les zoologistes enlendenl ce mot maintenant), de res- treindre sa i)uissance illimitée et de rabaisser en quelque sorte son œuvre majestueuse. Eh! quoi," faudrait-il donc que pour une simple variation de plumage, de coloration, de forme ou de dessin, de dilTéreneialioii quelconque, Dieu, dans son éternité infinie, soit obligé de de.scendre lui-même jusque-là et doive, de ses propres mains, former jusqu'au moindre détail? N'a-t il pu. Lui ipii peut XXVI DES HYBRIDKS A L ETAT SAUVAC.E tout, disposer, jiour arriver à ce résultat, de mille moyens, ceux par exemple que nous appelons les causes secoudes dont il a su, dans sa prescience, diriger très sûrement à l'avance tous les effets, eiïets dont pas un seul ne se produira sans son ordre ou sa permis- sion souverains ? La nature, une lois créée, ne peut-elle, sous le regard de l'Eternel, auquel elle obéira toujours, évoluer par les propres forces qui lui ont été communiquées ah iiiitio. En un mot, limite- rons-nous la ])uissance de Celui à ([ui tout appartient, à qui tout obéit. ]uiissance qui paraît beaucoup plus étendue, beaucoup plus prodigieuse et beaucoup plus majestueuse quand elle prescrit, ordonne, dispose à l'avance que lorsque nous la bornons à une intervention directe, continuelle, indispensable et sans cesse renou- velée. Dans le premier cas, elle. est sans bornes, sans limites; elle convient essentiellement à la nature infinie de Dieu; car, avoir su dans le cbaos, combiner toutes les causes dont les effets se produi- ront dans la suite des siècles avec une régularité parfaite de manière à aboutir, dans une harmonie exellente, aux formes gra- cieuses de la vie, à leur entretien f|uoditien, à leur conservation, à sufTire à tous leurs besoins, à contenter leurs désirs, nous semble, répétons le, l'acte convenant le mieux à Celui qui est tout par lui- même et qui n'emprunte à aucune force, hors de lui, la puissance avec laquelle il se meut dans son éternité. Ainsi l'évolution, mais non le transformisme aveugle, incons- cient, sans causes finales, devient-elle, en quelque sorte, plus accep table que le système des créations indépendantes. Elle semble, du reste, plus en rapport avec l'esprit des Livres saints qui ne parlent point de plusieurs créations animales successives, mais d'une -s'CM/t' création unique. Or, ne l'oublions pas, les formes animales actuelles ne sont point celles des premiers jours. D'autres formes zoologiques, ftt'f'M di/l'érentes, les ont certainement précédées. Si l'on veut donc qu'elles aient été toutes crées par des actes séparés, la création s'est renou- velée incessamment et à des intervalles très éloignés (I). Les considérations, dans lesquelles nous sommes entré presque involontairement, nous ont éloigné de notre sujet. Examinons |du- tôt comment les auteurs, qui ont déjà parlé des liybrides naturels, ont envisagé cette question. (I) l.e 11. F. Zaliiii, luofosseiir à l'Université de Notre-Dame (Indiana), vient de |iiil)licr un volume « résumantailiiMialilenient, dit M. le Mar(inis de Nadaillao(in Ucv. des Questions scientiliques. juillel 1891)), toul ce qui a été écrit de|iuis rantiquilé la plus reculée jusqu'à nos jours sur une queslion qui ayile singulièrement les esprils n. Le volume du P. Zaliin est intitulé : .. Eroliilioli ami Doijina », Chicago, 1S90. INTRODUCTION XXVII IV De quelques citations que nous ont laissées les savants fie ranli(]iiil('', il senilile que l'on soit aulorisé à iXMiser que l'hyliii dation iialunilr était appelée à jouer un rôle dans la produetioii de certaines espèces. Tout au moins Aristote dit qu'en Lybie, où il ne pleut point, les animaux se renconiriml dans le petit iiorniu-e d'endroits où il se trouve de l'eau. Là, les mâles s'accouplent aveu (les femelles d'espèce ditlérente. Il ajoute que si ces animaux ne sont pas de taille tro|i dispropoitionnée et si le temps de la gestation est à peu piés le même dans les deux es])èces, ils produisent (1). Le grand naturaliste a en vue les Carnivores (2). Pline précise les espèces qui contractent des mélanges, car il cite la Lionne d'Ethiopie comme capalde de s'accoupler avec l'Hyène, d'où naît la Crocute (3). Solinus paraît avoir accepté celle manière de voir (4). Cependant, d'après Ctésias, auteur beaiicou|) |)lus ancien (o). la (^rocotlc (sans doute le même animal) provien- drait du Loup el du Chien (0). Oppien prétendait que le Thous (Chacal) est le produit du Loup et de la Panthère (7). IlesVchion (M), un m'o-latin, faisait descendre le même animal du Loup et de l'Hyène. Les xvir et xviii"' siècle ont propagé ces erreurs; aucune limite n'esl même assignée aux accouplements féconds entre hètes sau- vages, car, si l'on écrit que les Lions el les Léopards engendrent r.Mphiel (9), (pie les Léopards viennent eux-mêmes de la Pan- (1) llisluire des uniniau.r d'Arî^lule, avec li liailiiclion [lanvaise, pai- M. Camus. Paris, 178:!, I.iv. Vlll, Clia|«. -XXVlll. (2) Pensiiiis-nous. (:i| l'Iini-, VIII. XLV. CO Sollmis est cilé par MercmlieiK. Hist. nul. iiuix., Anvers, l(j.'J.'i, rliap. XXIV. Solinus a élé appelé le sinpe lU^ l'Iiiie i|u'll copiait souvent. (5) Clésias, de Gnhle, élail du nouihre de ceux [Mriiiotte descend du IJlaireau et du Singe (2) el (juc le Talou est produit par l'union de ce dernier avec la Tortue (3). On parle même de croisements enti'e Renards et Lièvres (4), entre CJiameaux et Sangliers (3). La Girafe devi-ait encore sa naissance à un croisement (6) ! Qu'aurons-uous à dire lorsque nous signalerons les croisements soi-disant obtenus entre espèces domestiques ou captives? Les exemples les jilus bizarres, les plus absurdes sont cités sans réserve. Nonobstant ce, les hybrides étaient considérés comme des monstres, et par conséquent comme des raietés. Dansson Tlicsaunis ornitlioloijiiv (7), Giebel ne fait qu'un seul article pour « les monstres, les anormaux et les hybrides (8) ». Le Dictionnaire de Valmoat de Bomare indique le Mulet comme une espèce de « monstre quadrupède ». Charles Bonnet se sert de cette expression (9) pour qualifier le même animal que M. J. Sperling considère comme un prodige (10). — Rappelons ici que Démocrite avait écrit (jue le Mulet est un protluit « non de la nature, mais de l'audace et de l'industrie humaine et, pour ainsi dire, un mensouge et un vol commis par l'adultère (11) ». Il y a, en quelque sorte, contradiction entre ces appellations et ce qui vient d'être dit Comment, admettant que les espèces les l)lus disproportionnées puissent se croiser, donner même naissance à d'autres espèces connues, peut-on appeler leurs produits des (') Nous traduisons le mol Pardus par PantliPie. La phrase île Bocliarl (Hiero- znicon sire In pertitum opus de aniiiialibus .<. cripliir;i\ M. D. C. L.X.XXII) est ainsi connue : « Leopurdi vox cniiiposila significul animal ex Pardo et l.eœna natuin. » {'!) Atlianasius Kirclierus, cit. pir llyill (In Comptes rendus de l'Académie des sciences de Vienne), p. Ib'.l. ^ (:i) Môme source. (4) Kalm, WiiKlgotlin resa etc., p. 23t; (D'après Haller, FAementa physiologix, I, p. 101), 17(i(i). Nous n'avons pas viîrllié l'exactilude de ce dire. [ï) Dyclimus (cit. par Niéremberff, o;). cit., diap. XXIX). (6) Voy. Bi'evis historia anniinaliuiii {grwae), manuscrit publié à Moscou en 1811, par Mattluni, cit. par I. G Saint-Hilaire, in flist. ital. gén. des rrgncs organisas, t. III, p. 141. (7; Leîpzif;, 1772. Erster Halband, p. 212. (5) Art. X.WII. .1res monslrosa', alïniorni.r, hybridie. (9) Considération sur les corps organisés, p. 10:t. X.XXII, Des Mulets. Œuvres d'Hist. nat. et de Philosophie, t. V. Neufrhàlel, M. D. CC. LXXIX. (10) Zoologia. Phys. Posth. Lipsiœ, 16(il, p. IJGIÎ. (11) Democrile est ici cité par Elien in Nat. animât (t. lib. .XII, cap. 10). INTRODUCTION XXIX monstres ou des prodiges ? Ceci se comprend (raulanl moins (|iie rinfécdndilc des liybrides, on li' verra l)ientùt, était à Ixin (Iniit reconnue et professée. \'oici encort' (|iit'Iiiues passages (i'antciirs du siècle dernier se rapportant à l'iiyiiridalion naturelle ; ils i)Oiirront seivir à éclaiier le sujet que nous étudions. i( Ew général, dit f'iaulliier, c'est tout à fait gratuitiMuent rpion altril)ue à lieaucoup de monstres d'Alri(]ui' la faculté d'engCLidrer. Il peut arriver, et il arrive sans doute que des espèces différentes irnniiitdUT féiocfs se mrldnr/rnt ; mais les nouveaux êtres qui en résultent ne sauraient procréer sans un écart de nature d'autres animaux qui leur ressemblent, ni môme en procréer aucun (I) ». « Quand la nature agit seule sous l'ieil de Dieu, dit au contraire Ballhasar Spr-enger, de nouvelles espèces naissent île l'union d'êtres et d'espèces diilérentes ; c'est ainsi que l'on voit apiiaraître de nouvelles plantes quand le vent dirigé par la divine Providence transporte le pollen prolifique d'une plante dans le pistil d'une autre plante (2) n. (< Oui sait, écrivait BufTon (3), tout ce qui se passe en amour au fond des bois ? Oui peut uombrer les jouissances illégitimes cmtre espèces diilérentes'.' Qui pourra jamais séparer toutes les branches bâtardes des tiges illégitimes, assigner le temps de leur première origine, déterminer, en un mot, tous les efTets des puissances de la nature pour la multiplication, toutes ses ressources dans le besoin, tous les suppléments (jui en résultent et qu'elle s.iit employer pour augmenter le nombre des espèces, en multipliant les inl(Mvalles qui les séparent '! » Hebenstreint dit bien que « parmi les animaux de nos contrées, il se fait divers mélanges avec les Chardonnerets qui produisent des créatures d'une espèce incertaine et dont aucune ne se multiplie (4) » ; mais il ne dit point positivement que ces croise- ments se trouvent produits à l'étal sauvage. Pour Rudolphi « beaucouj) de variétés que l'on remarque chez les Oiseaux dérivent ceitainement de mélanges (5) ». (\) Ohservadons <«r la physique, ou Journal des sciences el des arts, par Toussainl. l'aris, 3 vol. iii-'r, p. Si;, \TM. (2) Oiiusculft PhyMcn-mathcinalici. llanoverie, 17a3, in-8 (p. i'i à 48) : « De iiviitni hybridartim virlule generandi usque ad lerliam generationem observa tii) ... (3) Cit. |iar l'ahhé lîonalerre. Talileitu enciicl()}i<'iliqiie. Oiseaux, 1823, p. X el Xj. (^) Journal encyclopédique, mars 17()2 i2' pailie de mars). (5) Heylrage :« Anthropologie, p. \W1. XXX DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAdE « On ue peul douter, écrit Boimel 1 1 1, que les espèces, qui exis- taient au commencement du monde, ne fussent moins nombreuses que celles qui rxislent aujourd'hui. La diversité et la multituiie des conjonctions, peut-être même encore la diversité des climats et des nourritures, ont ils donné naissance à de nouvelles espèces, ou à des individus intermédiaires? — Ces individus s'étant unis à leur tour, ajoute t-il, les nuances se sont multipliées et, en se multipliant, elles sout devenues moins sensibles ». Bonnet entend-il par l'expiessiou <( conjonctions » des croisements ? nous le supposons. 11 paraît du reste envisager plutôt les races. Linné (2) avait pensé qu'à l'origine il pouvait n'avoir existé qu'une espèce dans chaque famille naturelle et que ces espèces, en se croisani, avaient produit les genres, lesquels, parleurs fécon- dations réciproques, avaient donné naissance aux espèces et. aux variétés. Il avait cru, dit (iuillemiu (3), à la formation d'espèces nouvelles par hybridation entre espèces de familles différentes, lien était même venu à rattacher toutes les espèces actuelles à un petit nombre de types primitifs ». — Une manière de penser, qui |)arait très différente, est cependant exprimée par Hartmann, dans une thèse où celui-ci développe les itlées de son maître (4). Hart- mann enseigne « que les Animaux s'unissent très rarement en dehors de leur race ». De Haller (5) s'appuie aussi sur Linné pour dii'e que les hybrides sont le plus souvent stériles (6). Le baron de Gleichen (7), en manifestant l'espoir qu'on oblien- drait des éclaircissements sur l'existence de beaucoup d'animaux qui se trouvent dans les climats chauds, si on instituait dans les ménageries des expériences de croisement, semble indiquer par là que des animaux des climats chauds doivent leur naissance à des croisements. (1) Considérdlions sur les corps organisés, l. V de ses œuvres complètes, p. 230. (2) D'après GiiHleinin. {Diclionnairc clas''iquc d'Ilist. nal., de Bory de Sainl- Vinccnt, cdit. de 1825, t. VIII, p. 403). (3) Op. cil. (i) Thèse sur les Plantes hybrides, Caroli Linnœi amœnilales Àcademira; Holmiœ, 173G. Nous pensons que Linné a développé sa théorie sur les hybrides dans sa dissertation sur le Petoria {Amoen. Acad , vol. I, p. 71), ouvrage que nous n'avons pu consulte.'. (H) Llementa physiologiœ, t. VIII, p. 104. (ti) Nous ne comprenons donc pas comment M. Matliias Duval a pu dire (Rev. Se. L'hybridité, IS84, |i. 98) « qu'à l'époque de Linné on ne pensait guère à |iroclamer la stérilité dos croisements entre espèces dillérentes. " Kt cependant, cette asserlion jiarait conforme aux vues de Linné. (7) Déconcertes les plus récentes dans te monde végétal, p. 4'J et bO. INTRODUCTION X.WI Cildiis ciicorc Lnc(5|)('(ie. dont les écrits sciontiliqucs dalcnl plus pjirliculii'rt'moiit de lii tin du siècle dcriiier: « La force productrice, HOU seulenieul réunit dans ses ah^rralious des formes que l'on ne trouve pas communément ensemble, mais encore peut, souvent dans sa marche réj;iilière, et surtout lorsciu'elle est aidée par l'art, rap|)roclier des espèces dillérenles, les combiner, et de leur mélange faire naître des iu. (4) A l'article Métis, t. XXX, p. 489. (3) A l'article Mulet, t. XXXIII, p. 293. (0) Dans les Ann. des se nat., I. XXVII. p I.W. l'aris, 1S32. XXXII DKS HYBRIDES \ L KTAT SAUVAC.E Au même moment (1), Georges Cuvier dictait cette phrase que maints auteurs ont depuis reproduite : « La nature a soin d'empê- ciier l'altération des espèces qui pourrait résulter de leur mélange, par l'aversion naturelle qu'elle leur a donnée; il faut toutes les ruses, toute la puissance de l'homme pour faire contracter ces unions, même aux espèces qui se ressemblent le plus ». • L'hybridation dans la nature serait donc nulle aux yeux du grand naturaliste. 11 a soin du reste de préciser sa pensée dans la phrase suivante : ce Aussi ne voyons-nous pas dans nos bois d'individus intermédiaires entre le Lièvre et le Lapin, entre le Cerf et le Daim, entre la Marte et la Fouine (2) ». En 1833, acceptant ces théories, Marcel de Serres s'exprime ainsi dans la Revue du Midi (3) : « Nous sommes parvenus, par suite de notre action sur les animaux, à faire accoupler plusieurs espèces différentes. Ces accouplements n'ont jamais eu lieu dans les espèces livrées à elles-Luêmes. Il faut qu'un des sexes au moins soit dans l'état de domesticité. Si la domesticité, conlinue- til, n'est pas une condition absolue sans laquelle deux espèces diflérentes ne peuvent s'accoupler, il faut au moins qu'elles soient toutes les deux privées de leur liberté ». (( C'est un fait prouvé dans l'histoire de la nature, écrit quatre ans plus tard Rudol|)h Wagner (4), que les animaux d'une même espèce s'accouplent librement et produisent des petits féconds. Ce n'est que sous une influence artificielle, sous l'action de l'homme, très rarement dans l'état de nature libre, que des animaux d'une espèce ditïérente s'accouplent entre eux » ; ^\"agner ne laisse place que pour quelques exemples. Duvernoy (o) est beaucoup plus restrictif. Aucune observation bien positive et incontestable parmi les animaux na démontré jusqu'à présent, dit cet auteur, que des espèces dilTérentes, libres et aijandonnées à leur instinct, se mêlassent dans la nature ; et qu'il naquît de ces mélanges des espèces hybrides, pouvant se propager avec leurs caractères distinctifs, et produire une succession de générations fécondes, comme les espèces dont elles sont origi- naires ». Pour lui, on peut conclure légitimement â priori, (comme (1) Ou plutôt quelques années ;ui|iiuavaiit : Reclirrckes des ossements fossiles, 1X21, p. ;)9. Discotirs jiréliminaire. (2) Même ouvrage. (3) T. IX, p ;i47. Toulouse. (4) Lebrbuck dei Physiologie, Leipzig, 1839. Ersie abtlieilung (examen du sperme des Oiseaux, p. 24-20, § 12). (5) Diclionnaire d'Orbigny (art. rropagalion), p. 'Mo, 1847. INTRObUCTION XXXllI il [)eiise l'avoir cuoucù à iiusteriuri (Ij.tjue les es|)éces ue se iiiûleul pas dans leur état de complète liberté ». Blitli corrohorc cette manière de voir lorsqu'il uous apprend (2i « qu'il n'a pu se trouver en piésence d'un seul exemple satisfaisant où le mélauge des espèces ne soit dû à l'intervention de l'homme ». On peut {'iiL'ore mentionner le D' .1. B. Jauliert (■'$) «[ui regarde le ra|)pro(liement de tieux espèces distinctes eoninu! un lait à peu près impossible en pleine liberté ; puis Frisch (4) qui ne parait pas croire à la possibilité des i'ap|)ro(bem en I s chez les animaux sauvages et les considère comme esseuliellemeul artiliciels et contre nature; eulin Frédéric Guvier, qui, vingt ans plus tard, revenant dans son Ilistiiire des Mammifères (5) sur le sujet déjà traité dans le « Dielioiinairc des sciences naturelles », écrit que « les Mulets ne sont ])oint, à proprement parler, des êtres naturels ; mais qu'ils sont esseiUiellement le produit de l'art », et que (( sans artilices ou sans désordres dans les voies de la Providence, jamais leur existence u'aui-ail été connue ((i) ». Ces nouvelles citations nous ont amené jus(in'à la moitié de ce siècle et même au delà. Des théories analogues se retrouvent chez des auteurs plus récents, comme Godron, de Quatrefages, lù'nest Faivre qui disent, (1) Lisez son article. (2) The inagiiziiie o( naluial liistory, coiiilucleil by Edward t;iiarles worthen, l.ondoii. 18;{7, t. 1, p. 80. a Oit Ihe psysliological disiincUnn helwcn mon and ait (tlliers uniiiiuls ; and llie conséquent dirersity nf liunian influence ovcr Ihe inferiors ranks of création ». (3) Rev. cl mat;, 'le zooloj^ie, mars 18o3, p. 114. (4) Nalurforsclwr, Vil, p. jG. (.=)) T. vu, IS42. (ti) Il paraît cependant reconnaître que les insectes se mélangent. Voy. le mut Hybride dans le Dicl. des se. aat., t. XXII, 1821. Nous avons dit que quelques auteurs du commencement de ce siècle ne partageaient pas la même manière de voir. Kn ellet, l'ahbé Bonalerre {Tabteaux encyclnpédiiiue^, 182li), s"e.\prime ainsi au sujet des alliances entre espèces voisines : « Ce que nous taisons par art peut se taire mille lois par la nature. I.cs métis qui résultent de ces alliances fortuites peuvent, en s'unissant, produire d'autres individus senililaldes à eux et former de nouvelles espèces. {Oiseaus. p. 41). Meckel (in TruUc d'Anutuinie, 1828, p. W^ et 4lX>, Irad. de l'Allemand) écrit ce passage : « Les métis sont plus fré(iuenls et | lus féconds dans les espèces inférieures que dans les espèces élevées; sans doute pour la raison que la (orce orgaMi(|ue est plus rigoureusement bornée aux phénomènes de formation, et est, pour cela même, plus énergique. C'est à cette cause (ju'il faut attrlliuer la fréipience plus habituelle de la biUardise parmi les Oiseaux que parmi les Mamniilères. Tous ces phénomènes lendent fort vraisendilable l'opinion émise ci-dessus, qu'un grand nombre d'Insectes peuvent aussi naître de celte manière ». Suchelel. — 3 XXXIV DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE le premier « que l'hybridilé esl un phénomèue très rare parmi les animaux sauvages (1) » ; le second « que l'homme a une peine infinie à découvrir quelques hybrides naturels (2) ; le troisième (( que l'on ne connaît aucun exemple probant d'hybridilé natu- relle (3j ». On vient tlu reste d'écrire tout deruièrument que les croisements d'espèces « n"ont jamais lieu dans la nature sau- vage f4) ». Cependant des naturalistes, dont les vues se trouvent en oppo- sition avec celles des auteurs que nous mentionnons, semblent vouloir accorder maintenant à l'hyliridation un rôle plus cousi- déralile. « Il n'est pas douteux, écrit .M. Car! Vogt (5), que, même à l'état sauvage, les animaux appartenant à des espèces voisines s'accouplent ou cherchent i!i s'accoupler entre eux. » M. Michel Menzbier (0) prétend que l'étude des Oiseaux de la région paléarc- tique lui a prouvé « que certaines espèces se croisent avec des espèces voisines et forment un grand nombre d'hybrides, lesquels, de leur côté, se croisent entre eux et avec les formes typiques qui leur donnent naissance. Ce croisement, ajoute le professeur, peut contribuer à ce que deux formes fixées se confondent en une seule aux caractères combinés; parfois il arrive qu'une espèce est absorbée par une autre. )) (( Les cas où les individus de chaque vallée s'unissent avec leurs voisins immédiats ne sont pas une exception, » écrit de son côté M. Henri Seebohm (7). Isidore Geoffroy Saintllilaire dit lui-même (8) : que l'on peut aûirmer que les croisements hybrides ne sont pas très rares entre espèces sauvages du même genre, mais que les métis qui en résultent échappent le plus souvent à notre observation. Avant lui, Hamilton Smith avait fait savoir que l'on connaissait des Mammi- fères sauvages ayant produit des hybrides en liberté (7). (1) De fe^iiice, 1872, p. 180. (2) Uev. des cours scirnlUiques, t. V, p. 738 (années I8(;7-I)8). A la p. 122. M. de Qualiefages dit mciiie ([u'entiu espèces sauvages de Maininitéres « on ne cite pas un seul cas d'Iiybridation féconde ». (3) La variabililc des espèces, p. 129, 1868. Il est vrai que M. Faivre dit que quelques exemples sont exceptionnels, mais il a soin d'ajouter « que ces exemples mériteraient conlirmation ». (4) .\nnales de Pbilosopliie dirétienne, mai 1888, p. luO. {L'évolution dans les espèces). (.^) Leçons sur l'homme, p. 3oo et 336, 1878. (6) Revue scienlifltiue, p. 520, n» du 26 avril 1884. (7) The Ibis, 1882. (8) Hist. nat. générale des régnes organiques, p. 180, t. III, 1862. (0) The nalt^ralisl's librnri/, par Jardine, Edinburg, 1841, vol. X.\l, p, ;s3!i (Hurses). INTRODUCTION XXXV Eli parcilli' matière, les faits seuls, nous l'avons nniiarqué, sont de quehpu' Nalcur; la eonclusion de noire cin(iuiénie partie (I) l'épond aux iiuestionsque l'on |)t'ut se poser sur celte matière. On y verra que l'Iiybridité naturelle, sans i>tre ahsoluinent nulle h l'état sauvage, couslilue néanmoins un fait c.ici'iitionm'l, excessi- vement rare et, disons-le, presque toujours provoqué par l'aclion de riiomnie. Ces vues diverses ayant été exposées, nous rctilierclieidus m;iin tenant de quelle nature doivent être les espèces pour pouvoir donner naissance à des produits hybrides. (I) Voy. p. 800-873. XXXVI DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE On se rappoille que divers écrivains, postérieurs à la renaissance, ne mettaient aucune limite à la fécondité des accouplements (1); ils croyaient que plusieurs espèces sauvages très éloifïnées pou- vaient se croiser utilement; a fortiori la même faculté, le même pouvoir, étaient-ils accordés à des espèces domestiquées ou retenues captives. Qu'on se reporte aux vieux écrits de l'ablié iJicquemare (2), de Réaumur (3), de Haller (4), d'Athanase Kircher (5), de Valisneri (6), de Bircli. de Loke (7), de deGleichen (8), de ,lean-Baptiste Porta (9). de Jean Léger (10), île Clauderius, de nottigniez(ll), de Cardan {{ij, de Nieremberg (13), d'Osbock (14), de Ruef (lî)), de Thomas Bar- tholoui (16), d'Unger (17), de Blumenbacli (18), de Wieber (19), de Jean Taube (20), de Gesner (21), de Clauderius (22), etc., ou y trouvera des mentions de croisements bien peu croyables, même burlesques; quelquefois, il est vrai, sim])lenu'ut cités [)Ouice qu'ils (1) Ceux qui les oui précédés piotessaieiU sans doute les mêmes opinions. (2) Journal de Physique et d'Histoire naturelle, t. .\11. l'aris, 1788. (.'!) Arl de faire eclorc les Oiseaux. Paris, in-12, 1749, t. Il, p. XM. (4) EU'Dienla phisiologix. (."i) Cit. p. Hyrll, iu (Comptes rendus de l'Arad. des se. de Vienne. (0) (laleria di Minerva. (7) An Essay concerning huinan understnndiny. (8) Uisserlation sur la génération, les animalcules s/)eriiialiiiues et ceux d'infuSDires.- Paris, an VII. (9) La Magie naturelle, cit. d'après Blumemhacli. (■10) Hist gén. des Eglises évanijéligues du l'iéiiiniit. Lcide, IIUU). (11) Commentarii de rébus in Hisluria iiaturali et medicuia gestes, t XXIII, Lipsiœ, 1779. (12) De rerum varietate, h. VII. {De contradicl iiiedi.). (13) Hist. nul. max. Anvers, l(>:i'j, iliap. X.XIX. (14) Ostendisk Resa, p. 'J'.l (rit. par BlunienhacK, par do llaller et pm- HyrIII). (15) De cunceplu el generulione. (IR) .icla iiiedica el pkilosophica, llalnicusia (Copenhague), 1(173, vol. !1, p. 46. (17) Haniburg Magazin. (18) De generis huniani varietate, natura. Gœttingivc (1116'), p. 11. (19) Cit. in Journal encyclopédique, mars 1S92 (2' partie de mars). (20) Ueilràge zur fialurkunde des Herzag Uiuinus Luxembourg, Zueites sluck. Zellœ, 1709. (21) Uistoria animalium . Lib. 1, « De quadrupedi ». (22) Epli. Nalur. cur. Dec. 11, ann. IX (^cit. p llyrlll, p. li)7, op. cit.). INTRODUCTION XXX VII Viileiil et même critiqués très vivement (I), mais souvent aussi acceptés. Ou'il nous suffise de iioiuniei- les mélanges du Crrviis l'iaphiis et de 17vV/(/».s- cdhiillits (2). du /'"■-'' tnnriis et du Canis fuini- Hnris (.'5), du i'clix rnlm et du Lcpun cuniculus (4), de VEiiuus calnillii.s (ou de VKquun asiniis) avec le lias laurui: (o), du Canix familiarix et de la Sii>ilii{{)), du /V/w ratiis et du A/wx rattus (7), du Sus xcrofa el du Cad/s (8), du Gnllus domesticus et du Lcpws cum- cit/i(A- (9), de la Coloniha lii-ia avec ce dernier (10), enfin du Galliif! domesticus avec l'Auas bnschas (il). Encore, dans ce siècle, au moins au commencement de ce siècle, quelques auteurs crédules ont foi en des croisements aussi peu vraisemliiaiiles. Ualiuesque mentionne dans le Konluchy la jioitée d'une Chatte unie à un Opossum (le /). !;H-(7w»M.sdcsnaturalistes)(r2). Le croisement de la Loutre et de la Brebis semble accepté comme possible (13). Des observations « sur une profïéniture produite par raccoii|)Iement d'un Chien et d'une Brebis)» sont présentées en 182!) à l'.Vcadémie des Sciences, et le Bulletin des Sciences de (l( Nous n'avons (loiiit consnllé tons les anleiirs (|ue nous indiquons, en sorle qui> i|ncl(|U('s erreurs ont |ui ^trc commises. Pans le Journal île l'hysitiuc on roeonniiil même que les aecouplemenls entre espèces éloignées ne peuvent avoir lieu. (Voy. :i' vol. in-4'', IToO, p. 8(',). (2) Dont une première mention a clé fiiile par HnelT (op cit.). Voir aussi Ilist. uat. nia.f. de Nierenber^', l(i:!.">. oii au eli.ip. .\.\t.\, avec quelques variantes, on trouve la nu^iiie asserlion. Le texte est précédé de la description d'un monstre tel (|ue la Kahle n'en saurait inventer. Sur un bAlard i\ peu prés du même i;enre, voy. : Sniiiiiilug. von Nainr. un Mcilecin. Sommer quartal, 1723. Leipzig. I72i>. (11 s'agissait pro.ialleuienl d'un Klan, le Ccnii.< atces de Linné ou Ci'rviis /;i((/('/ii.s' de quelques ailleurs, espèce (pi'on ne reni'oiitre plus aujourd'hui que dans les pays lout à fail seplenlrionaiix. i:{) riioinas Baiihiilini, o;; cit., p. 'il, vol. 11. (4) liircli. I. I. p. ;)'.i:i (cil. par llaller, in Elenienlit phijfiolo(ji:i\ p. 101). (5) Cil. par un grand munlire d'auteurs. \oy. (in Nouvelles archives d'Ohstélri(|ue et de (iyiiéco ogie. 11°' d oclubre et de novembre 1S8'.)|, l'article de M. Armand Goiibaiix, 4" pari.. Des Jitinarls. Voir aussi, Im Fable des Jiimarts, par André Suihetel, in Mem. Soc. zool. de Prance, 1890. (Cl) Produit assez rare d'après Cardan (nous le croyons sans peine). Cit. aussi par Meyer. Illumenbach et (iottigiiiez. Ce dernier n'est pas porté à radinelhe. (7) Lt.cli., op. cil. (8) Unzer, op. cit. (9) De lléaumnr, op. cil. (10) L'alibè llicquemare, op. cil. (11) liieii souvent répété et encore de nos jours ! (12) Considérations sur queti/ue.i anin>au.i- hi/brides, par C. S. RaOnesque. (in .tournai des sciences médicales, (1 années, t. X.\U, p. III et suiv. Pans. 1821). Ralinesque trouve néanmoins la chose singulière. Ilyrtll (op. cil.) a réfuté ce lait. Les annales des sciences ralurelles, l.:{7, Paris, i8.'t2, classent le même (ait «au nombre de= assertions souvent répétées, jamais constatées ii. (i:i| Voy. Pliilo>.ophical Transactions o( Ihe Royal Society et Loiidnn, 1813, part. I. vol. :tl, p. :J8 et suiv. XXXVIII DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE Ferrussac publie au m("'me moment l'extrait d'une lettre datée de Berlin, 27 février 1827, où de nouveau on parle d'un Mulet de Cerf et de Jument (1). Hamilton Smith (2), (]ui a si bien réfuté l'exis- tence des Jumarts, accepte et propose cette idée que le Cerf axis produit, avec une espèce de Porc, leccHog-deer» (3). MaisGuillemain et Dumas, Frédéric Cuvier. Marcel de Serres, Rudolph ^^■aiîl)er, et bien d'autres naturalistes de renom, réagissent contre ces exagéra- tions. Pour eux, la fécondité des croisements ne peut même être obtenue qu'entre espèces d'un même genre (4) : Pour que la femelle d'une espèce soit fécondée par le mâle d'une autre espèce, disent plusieurs d'entre eux, il faut que les deux espèces appartiennent au même genre, à un même genre naturel (5). C'est la doc- tiiue qui a prévalu dans notre siècle. Elle a été professée par Flourens (6), acceptée par Duvernoy (7), par Godron (8), et même par Morton (9). (1) Fail dont on avait déjà parlé au siècle dernier et accepté encore dans (]uel- ques ouvra^jes m ulernes, tels que : {Dict. d'flipputtijue, 1,S4I, p 149): Journal des [laras, 184S (I. XI^V. p. liifi). — Ilyrtll ne l'a pas admis (voy. Ciiinples rendus de l'.\cad. des se. de Vienne, p. l7o, 18.'i4. I. (i. Siiinl-llilaire (op. cit., t. III) parlage la même manière de voir. Du resie, déjà au siècle derniei' on niait l'existence de cet liybride, (voy. .lournal encyclopédique de 1762, mars, 2' part.). (2) INaturalist's Library. p. 340. (3) Le Cerf importé en l'Vance appartient à une bonne espèce qui se reproduit naturellement. (4) Voici ce que l'on lit dans leurs ouvrages : « Dans le règne animal, il n'y a que les espèces voisines d'un même genre, ou d une famille si naturelle qu'elle ne forme qu'un véritable genre, qui puissent se croiser. . . Nous ne sachions pas qu'on ait d'exemple de métis de genres essentiellement divers, ni mêmes d'espèi'es un peu éloignées. » (Obsercalions: sur l'hi/hridité des plantes en gênerai et parti- culièrement sur celles de quehiues Gentianes alpines, par Guillemin et Dumas, in Mém de la Soc. d'Hist. nat. de Paris, t I. p. 8!l-90, 1823, séance du 3 août 1.82t. Ce n'est que chez les animaux du même genre que l'accouplemenl produit des résultats, dit Wagner, in Lehrinich der rhi/siclogie, p. 24, 2r> et 20; Leipzig, 1839 (1" partie); ou bien : « On ne connaît de faits certains que parmi les animaux qui apparliennent au même genre ». Il cite des exemples ». (;i) Fr. Cuvier, Dict. des se. naiiirelles. édité par Levraull, 1824, t. XXX, p. 468 et 469(Jî"J. métis). — « Pour que l'accouplement de deux espèces dilTérenles puisse avoir lieu et produire d'autres individus, il faut qu'elles appartiennent à un même genre naturel », dit aussi Marcel de Serres, in Rev. du Midi, t. IX, p. 3'i9. (ti) Les espèces seules du même genre produisent, m Flourens, De l'Instinct et de i Intelligence, o' édit., 1870, p, 149). La I" édit. de son ouvrage date de 1841. (7) Qui cite les paroles de Fr. Cuvier (in Dictionnaire universel d'Histoire naturelle de Dorbigny). Voy. ail. Propagatian, t. X, 1847, p. o46. (8) De l'espèce, etc., p. 212, t. I, 2' édit., 1872. — Que pensait MilneEdwards " Godron (même vol., même page) le cite comme partisan de celte manière de voir et renvoie au l. XL, p. 754 des Comptes rendus de l'Acad. des se. de Paris. — Nous sommes loin de contredire l'appréciation de dolron. Néanmoins, dans le tome en question, MilneEdwards ne fait point précisément connailre son opinion: (peut- être l'a-lil fait ailleurs) '.' Il dit seulement ceci, en rapportant le fait cité par (iray sur raccou|)lement du Mouton et de la Chèvre : « Ce lait conduira peut-être les zoologistes à ne voir, dans les Chèvres et les Moutons, que des espèces dilTérentes d'un seul et même genre naturel, conformément aux vues sur la délimitation des groupes génériques présentés il y a quelques années par M. Flourens ». (9) Types of Manking . Notl et Gliddon, 18,'j4, p. 81-375. Cependant Morton n'aurait INTRODUCTION XXXIX Isidore Geofiroy Saint-Hilaire s'est cru cepeinlnnl en droit fie reruler les limites assii^iiées par S(^s préilécesseurs à la fécondation des unions iiylirides. La possiliililé de l'hyljridaliou ue lui a pas paru devoir (Hre renfermée dans les étroites limites qu'on lui avait assignées, d Si une femelle ne peiil être fécondée par un mâle d'une autre ('lasse ; s'il est au moins douteux ((u'elle puisse l'être par un individu d'un ordre différent ; si l'on n'a pas un exemple irrécusalile de fécondation par un animal d'ulie autre famille, l'existence d'hybrides bigénères est pour lui aussi certaine, quoique plus rare, que celle des métis congénères (l). Disons que llirt! et Paul Gervais ont admis (|ne l'hyliridation peut réussir entre espèces de deux genres diiïiirents, mais très rapprochés (2). M. de Qu'atrefages a lui-même reconnu l'hybri ilati(m hiifénère possible, quoique très rarement. l'armi les auteurs qui onl tcnlé d'étaidir des règles permettant de connaître les espèces qui, physiologiquement, sont aptes à se "croiser, nous citerons le D^ Broca. Pour lui, comme pour beaucoup d'autres sa\anls, parmi les conditions qui favoriseraient l'hylnidili', l'une d'elles qui permettrait de préciser avec plus de probabilité le résultat d'une tentative de croisement serait « l'analogie ou la dissemblance des deux espèces considérées sous le rapport de la gestation pour les Mammifères, de l'incubation pour les Oiseaux. » Le docteur ignore même s'il existe un seul exemple d'iiybridité entre deux espèces très différentes sous ce rai)port. Toutefois, à ses yeux, « il n'est point nécessaire que la similitude soit parfaite pour que la fécondation soit possible » (3). Il pense aussi qu'il y a une certaine relation entre la facilité avec laquelle le croisement s'effectue et l'état de perfection ou d'imperfection de l'hybride qui en résulte. » Mais ce n'est point une régie absolue (i parce que la iécondilé du premier croisement ne dépend pas seulement de point kiujours pensé Jiinsi. Voy. : 1. (i. Sainl-llilairo, [. III, p. l'i'.l et l.'iO, Ilist. (j . nalurelle dea rt^gncs organiques). — Arislole aurail été déjà de ct-l avis. Oodron rappelle (in De l'espèce, t. II, p. 209) la phrase suivante du célèbre philosophe : (I Coeunt aninialia {jcneris (dans le sens d'espèec) ejusdein secunduni natiiram, sed ea eliaiii quorum i^enus divcrsum (luidem, sed natura non mtiltuin distat ». (iodron renvoie à \'Histori;n uni m a liu m, lib. II, cap. 5. Nous nous sommes reporté an livre et au chapitre inilii|ués par liodron; mais nous n'avons rien trouvé de semblable. Sans aucun doute l'indication est mal donnée. (1) Op. cit., p. KiS et 1(19. (2) Voir pour le premier Ucricli des IJerm Professors Ifyrll an die Kaisertielie .Akademie (Vienne, ISiW, p. 143). Pour le second, son J/ist. liai, des Maiiiniifires, p. i:;:î. (3) Op. cit., p. 42.-;. XL DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE l'iiomœogénésie : elle dépend aussi en partie de la fécondité absolue de chacune des deux espèces mères (1). Pour lui encore (c ni le de?;ré de proximité des espèces, ni la nature de leurs instincts, ou de leur genre de vie, ni la comparai- son de leur fécondité, ni môme la durée de leur gestation, ne permettent de prévoir avec certitude le résultat de leurs alliances. La méthode n priori doit donc céder le pas à la méthode a poste- riori Aan^ l'élude de l'hybridité. L'homo'ogénésie ne se devine pas, elle ne se découvre que par l'expérience. » L'expérience seule, dit de même M. Oscar Hertwig, peut nous fournir une certitude à cet égard et nous apprend que les diverses espèces animales et végétales ne se comportent pas toujours de la même façon vis-à- vis de la fécondation hybride; que certains individus qui se res- semblent par les moindres détails dans leur forme ne peuvent se croiser, tandis que le croisement est possible entre d'autres individus moins semblables. » (2). Il ne faudrait pas conclure de là que la fécondation s'opère entre animaux appartenant à des espèces éloignées; c'est tout l'opposé qui se produit, nous le verrons bientôt. Le grand obstacle physique ou organique au mélange fécond des espèces semble, pour d'Orbigny (3), exister dans les sperma- tozoïdes et dans les difléi'cnces, appréciables ou non, dans la forme, les dimensions et la composition intime de ces machines qui portent à l'ovule la part du mâle ])Our la formation du germe. Selon Rousseau, la fécondation ne se produit que parmi les espèces chez lesquelles « les spermatozoïdes ont une sympathie réelle et réciproque pour se greffer utilement sur les ovules pro- venant de la vésicule de Graaf » (4). C'est, il nous semble, ce qu'on désigne aujourd'hui sous le nom « d'affinité sexuelle » (5). Quelque (1) Même page. (2) l.a cellule et les tissus. EU'ments d'nnatnnne et de phi/siologie générales (traduit de l'allemand par Charles Julien), p. 291 et 292. Paris. IS'J4. (3) IHcl. d'Hist. nat., p. .Vifi. (4) Rev. de zoologie, « Des châlaignes ». (5) Voy. Ilertwig déjà cité, p. 292, à l'article a AHinité sexiielle ». « Sous le nom d'atflnité sexuelle, je désigne, dit l'auteur, les actions réciproques qui exercent les unes sur les autres les cellules fécondables apparentées, de telle sorte que, placées à une distance déterminée les unes des autres, ces cellules s"atlirenl. .s'unissent et se fusionnent, comme le font deux substances chiniiques entre lesquelles existent des allinités chimiques non saturées n. (Selon PeelTer, les anthé- rozoïdes sont attirés vers la cellule d'uf par ries solutions chimiques, sécrétées par cette dernière). — Nous ne voyons donc pas pour quelle raison Isidore (leolTroy Saint-llilaire a critiqué d'une manière très acerbe la conception de Kousseau (dans sa note de la p. 130 du t. 111 de VHist. générale des régnes organiques). INTRODUCTION XLI chose d'analofjue avait étc- expriiiic ilans les Comptes rendus de rAi'aih'iiiic de Turin d). « l'oiir qui^ l'union de deux animaux de dillérentes espèces, y disail-on, soit féconde, il faut qu'il y ail un certain defjré d'afTinité entre la liqueur séminale du mâle et le f^erme de la femelle (2) ». On prétend f;énéralemenl ([ue le croisement peut s'opérer dans les deux sens, c'est-à-dire dans le renversement des termes père et mère; c'est ce qu'on appelle « huhriililr hilah'ralr. » Mais, dans |ilu sieurs exemples, la fécondation ne se produit que dans un sens; elle manquerait dans l'autre. L'hybridilé devient ainsi yninilaléraU')). \'raisemhlablement, lors(|ue les organes générateurs des deux espèces que l'on mélange sont bien conformés et susceptibles d'adaptation, le principal obstacle physique au mélange ne saurait résilier ipie dans l'incompatibilité de l'élément niAIe et de l'élément femelle. On sait aujourd'hui |)ar des expériences (entreprises sur des œufs d'animaux inférieurs dont le développement s'o])ère extérieurement) que la fécondation n'a lieu que lorsque le sper- matozoïde a pu traverser la couche muqueuse (|ni enveloppe l'ceuf. Il faut, en outre, que celui-ci, rencontrant hî pronucleus femelle, puisse se fusionner pour former le noyau de l'œuf (3). Or, tous les spermatozoïdes ont ils celte faculté? A leur arrivée près de l'enveloppe ou mend)rane vitelline, ils peuvent se heurter à un obstacle qu'ils ne sauraient franchir et se trouver ainsi dans l'impossibilité de se mettre en contact avec l'élément femelle. Seraient ils Ciipables de franchir cet obstacle, que leur union avec cet élément jjourrait encore, sous des iulluences diverses, ne point s'accomplir, surtout si le facteur décisif réside dans l'organisation (i| An XII. (2) ,M. Mallii:is Diival (in ftevue sciontifiiiiie, n" du i fovricr 1884, p l/iCi, ml. De Vhyhriitité) parle du mrnif sujet. (:!| Voy. à ce sujel l'iiiléressant arlii'le de M. Kd'ldei' sui- ■< l.ea pMndinhtes inliiiies (le la fi'cnnddlion n, dans la lievue fj^'nérale des se. pures et appliiiiiées, (n" du l.ïaoùl |S'.)2, p li:!'.)) nolaïunient la p. \'A\ où M. Kielder rapporte ce (|ue lit Fol en IST.'i. et montre |)ar des (iuures la <(>[>ul;illon di' l'ii'iif et du spermatozoïde. " Qu'on ni(Man(;e dans l'eau de mer !es leuls et les sperinato.roules d'un lùdiiriodornie ou d un Oursin, pour oliserver, sous le microscope, les phases principales de la (écondalion, on verra alors, dit M. Kielder. le spcruialozoïde pénétrer dans la couche muqueuse (|ui enveloppe l'ii'uf. dont le vilellus se soulève en une petite saillie diri;;ée vers le sperniaiozoïde. Celui-ci vient s'y appliquer cl, dés que le contact est opéré, la couche périphérique de l'ieuf se ^onHe et s'éiaissit de manière à s'opposer à l'entrée d'un deuxième zoosperme Le corps du sperina ozoîde pénètre alors dans l'œuf oii il prendra l'apparence d'un petit noyau clair entouré de stries radiaires : c'est le pronucleus mAle qui marche vers le proniirlnis femelle aiiipiel il ne lardera pas à s'unir pour former un noyau unii|ue. le noyau de l'ieiil. ipiienlrera immédiatement en division » Mais voy. snrloiil .M. 0. Ilertwi|», sur le iiiéme sujet. XLII DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE (le l'œuf (1). (l'est une hypothèse; citons cependant quelques faits cl'expéi'imentation. Falkemberg- (2) ayant mêlé des œufs de Cultcria aspersa (31, ca|)ables d'être fécondés avec des anthérozoïdes en mouvement actif d'une espèce très voisine, CidUria multifida, remarqua sous le microscope que les anthérozoïdes tournoyaient sans cesse et finalement mouraient sans avoir fécondé les œufs de l'espèce parente. Lorsque des anthérozoïdes venaient à toucher par hasard un œuf, ils s'appliquaient momentanément contre lui, mais s'en séparaient immédiatement. Le spectacle était bien différent si, dans une préparation semblable contenant des anthérozoïdes, on ajoutait des o'ufs de leur espèce. En quelques instants, les anthé- rozoïdes se rassemlilaient autour de l'œuf (4). Lors (les croisements entrepris par les frères Herlwig entre Strongylocentrutus lividns et Sphivrcchmiis granularis, il y avait toujours, parmi des centaines d'œufs, un nombre plus ou moins considérable qui étaient fécondés par le sperme étranger, tandis que la grande majorité d'entre eux ne réagissaient pas. 0_. Hertwig en conclut que les œufs étaient dilïéreuts les uns des autres (5). Ainsi les œufs d'un même animal montreraient un degré différent d'affinité sexuelle, lequel, comme il s'en est aperçu, peut être inlluencé et modilié par les circonstances exlérieuies. (I) Consultez sur ce sujet 0. Herwilg ^op. cit.), dernière li};ne de la paije 29'i . i'i) « Die bejrHckluiig und der génération swclisel vun culleria ». in Milt. aus derzool. station zu Neapel, I87'J. (:i) Genre d'Alffues inférieures. (4) Fallienberg est cité par llerluip. (5) P. 29o. INTRODUCTION \LIII M. Afin de iimis rendre rdiiipte des résultats olilciiiis dans les croi- sements d'espèces animales, nous avons essayé, dans un mémoire présenté au Congrès des Sociétés savantes (1), de grouper les faits d'h\ bridilé provoquée, c'est-à-dire les divers exemples de croise- ments réalisés sous les yeux de l'Iiomme. Nous ferons connaître très sommairement cette étude et les conclusions que nous avons tirées des faits qui y ont été cités; (nous ne nous sommes encore occupé (h^ la recherche des hyhrides que dans deux classes, la classe des Mammifères et la classe des Oiseaux, dans lesquelles, du reste, le plus grand nombre d'expé- riences de croisement a été entrepris). Quoique le travail ait ('té rédigé assez rapidement,;'! l'aide de matériaux rassemblés pendant les années précédentes, trois cent cinquante-cinq croisements environ, suivis de fécondité, ont pu ètr-e éuuméri'S dans ces deux classes, soit, pour la première classe : quatre-vingt-treize croise- ments et, pour la seconde : deux cent soixante-deux, dont voici le détail : Classe des Mammifères Olllllli; DKS UUMINANTS l'Hiuille des Cervidés. . l'iiiiiillc dis Hoi'idrs . . . l'ninilk- di's Antilopidés . l'':imille des Uvidés. . . K;imille dos (laniélidés. (liinitK iiK.s I'ac.hviikkmks \ l'iunille des Equidéx. . (cl S.-Ordhk lil'.s PijHCiNs) ( l'iiiuille des Porcidés . OliliiiK liKS Mausupiai'X — l'aïuille des Macropidês . !l"';iniille des Léporidés . l'ainillc des Cavidés . . . Iviinilk- a.^s Muridés. . l"'aiiiille des Hysiriadés I''aiiiille des Simiadrs . . l'aïuille des Lérnuridés. . I-'aiiiilIe des Viverridés. l'aïuille des Ursidés . . . Kaiiiille des Mustélidés. l'aïuille des Canidés . . , Famille des Félidés . . OllIiliK lli:S (jCAIlliUMA.NKS ) OltriRB DKS (".AIINIVOUKS 18 7 :s 4 3 'ij 6 I I j 1 ( 1 ) 12 , 1 I 16 6 13 18 (I) Réuni à la Sorboiine en I8'.t4 Ce Mémoire n'a point encore été publié; une 1res courte analyse a seulement été laite par M. Oustalet, dans la Revue des Travaux scientifiques, t. XI, n' 8, I8'.)4, p. rl'.H. XLIV DliS HYBRIDES A L'ÉTAT SAUVAGE Classe des Oiseaux Fiiinillc des Fringillidés 118 OnilUE DKS PASSEniCAUX Famille des Sliirnidcs . . Famille des Turdidés. . . I 2 . 1 Famille di's MotaciUidés 1 Ordre des Perroquets — Famille des Psittacidés. . 6 6 Ordre des I'ai.mipkdes | Famille des Anatidés . . Famille des Lanidés . . . Fiimille des Tantalidés. 74 0 7.; Ordre des Echassiers < Famille des liallidi's . . . Famille des Scolopacidés. 1 1 4 Ordre des Strutiiions — Fam des Struthiodicidé.t . 1 1 OlUIRE DES COI.D.MRES 1 Famille des Gouridés. . . Famille des Colombidés . I 20 ■>l Ordre des Gallinacés - Appartenant à 8 familles. Total <;KMînAL. . . . 82 82 262 355 Si nous uous étions Itorné à la simple énumération de ces croisements, le travail que nous croyons devoir rappeler dans cette préface n'aurait qu'un intérêt médiocre; mais, en précisant avec soin les espèces qui ont contracté des mélanges, nous les avons classées par catégories, considérant : 1» les espèces d'uu même genre; 2" les espèces appaitenant à deux genres; S» celles qui appartiennent à deux familles ou au moins à des genres éloignés. Or, le résultat de ce classemeut dans la classe des Mammifères, (animaux très supérieurs, qu'il faut séparer des Oiseaux), montre, PREMIÈREMENT : qu'ou ne rencontre aucun croisement réellement authen- tique dans la troisième catégorie, c'est-à-dire entre des esiièces appar- tenant à des familles dijjërentes, encore moins à des ordres ilifférents; DEUXIÈMEMENT : quc Ics croiscments féconds entre espèces de genre distinct sont, non- seule m eut très peu nombreux, mais aussi fort suspects: troi- sièmement : que le plus grand nomlire des croisements cités appar- tiennent donc aux espèces « d'un même genre, » assez souvent même à des espèces si voisines qu'on pourrait les ranger au nombre des variétés. Ces chifires sont du reste les suivants : Première catégorie, 82 croisements. Deuxième catégorie, 11 croisements (douteux) (1). Troisième catégorie, 0. (1) Colin irroiW lie Physiologie comparée dru iiinmnii.r. t. II. p. 9't2. Paris, 1858), a eu l)ien raison de dire cpi' « aucun fait ne prouve (ehez les Mammifères) que l'hybriilité soit possible entre espèces de genres différents ». INTKODUCTION XLV Dans la classe des Oiseaux, nous ne sommes point arrivé tout à fail au mi^iue résultat; quoique ce soient les croiscuieûls d'espèces appartenant au mf^ik genhe qui soient incomparablement les plus nombreux, nous avous trouvé uu certain nombre de croisements fécomis (quelques-uns bien autlienti([nes) entre vsiièce.s de genres 1res distincts, ceux auxijuels les zoologistes donnent même quel- (juefois le nom de jamille. ('es mélanges se décomposent comme suit : Première catégorie, ITiS. Deuxième catégorie, 68. Troisième catégorie, 16, dont plusieurs sont douteux. On voit que ce sont les espèces qui se ressemblent le plus qui sont davantage aptes aux mélanges. On voit aussi que les croise- ments d'espèces éloignées ne réussissent guère, même chez les Oiseaux, animaux d'une organisation inférieure à celle des Mam- mifères. Nous avons dit (ju'ils sont sans résultat chez ces derniers. Ce n'est point, ajoutons-le, que des expériences n'aient été entre- prises dans le but de croiser des espèces bien distinctes; des rapprochements physiques ont même été constatés, mais ils n'ont donné suite à aucune [Ji'ogéniture. Nous pourrions citer de nomiireux exemples. Quelques fécondations artilicielles, tentées par de savants physiologistes, n'ont pas davantage donné de résultats. Dans notre travail, nous avons aussi voulu connaître le pouvoir générateur des hybrides obtenus, c'est-à-dire savoir s'ils se montrent |)roliliquos entre eux, ou seulement avec l'une des espèces mères, et jusi[u'à (iuoll(! limite s'étend ce pouvoir. .Malheureusement les croisements qui ont été suivis d'effet n'ont point été, |)our la plupart, surveillés. Le plus souvent, entre- pris [lar des amateurs, on ne les a point poursuivis jusqu'à leurs dernières limites; ils étaient sans but scientifique. En outre, beau- coup de mélanges se sont faits accidentellement et leurs i)roduits n'ont été l'objet d'aucune étude. On peut mettre toutefois à profit ce que l'on connaît; or, parmi le grand nombre d'e.teniiiles qui ont été rassemblés, quek|ues faits sont très instructifs. -Vvant d'exposer le résultat de nos recherches, nous examiniirous rapidement lesoi)inions qui ont été professées soit sur la stérilité, soit sur la fécondité des hybrides. XLVI DKS HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE Remontons d'abord dans l'antiquité. Démocrite, disant que les méats des Mulets sont altérés, « parce que le priucipe qui leur a donné le jour ne vient pas d'espèces senii^laiiles, » semble affirmer par là la stérilité des produits qui résultent des croisements. Empédocle, donnant, pour raison de la stérilité des Mulets « le mélange des semences, » professait peut-être la même opinion (i). Nous ne saurions en dire autant d'Aristote. Le grand philosophe a contesté la valeur des arguments développés par ses devanciers. Qu'on lise un long passage du vr chapitre du second livre qu'il a écrit sur la génération des animaux, on se convaincra qu'il admet- tait comme possible la fécondité cliez des hybrides autres que les Mulets (2). Mais Pline, plu.i précis, dit que ; « tout hybride est impropre à la génération (3) ». Cette opinion a certainement prévalu aux xvi", xvii« et xviii" siècle. Cela ressort d'un passage de la Nova Atlantis, que cite Isidore GeolTroy Saint-Hilaire (4) et où Bacon imagine des hybrides non stériles, (( malgré l'opinion commune » (prout communis fert opinio). On en a encore une preuve dans ce vieil argument cité par Sprenger : « Deuin .subjccissc animalia hyhrula ersecrationi, ut nequeant se propagare (3). Le célèbre médecin suisse Cardan (quoi- qu'il admette la fécondité chez certains hybrides nés de parents rapprochés), parle des causes générales de la stérilité des produits nés de deux espèces distinctes (6i. De Haller, s'appuyant sur Frish (7), Aristote (8), Valisneri (9), Linné (10), Klein (11), dit aussi que les hybrides sont le plus souvent stériles. (1) Ce ne sont toutefois que des suppositions que nous émettons, car nous n'avons point lu les fragments des écrits d'Empedocle (réunis par Sturz), où le passage que nous citons ne se trouve du reste peut-être pas rajiporté ; encore moins avons- nous pris connaissance des ouvrages de Démocrite dont aucun ne subsiste. C'est dans Aristote (De generntione, lib 11, cap. VI) que nous avons trouvé les passages que nous citons. Ces passages sont aussi reproduits par Conrad Gesuer, in ii De quadriipedis civipans, de Mulo». Lib. 1, p. 79b. (2) Cependant de llaller (Elenienla phijsiologiie, t. VIII, p. 104) s'appuie, nous le verrons bientôt, sur Aristote pour dire les bybrides inféconds le plus géné- ralement. (3) Liv. VIII, chap. LXI.X (XLIV). (4) Hist. générale des règnes organiques. (5) Opuscula phi/sico nitillieniatica. Hanovre, 1753. (6) De suhtililate, Lib. .\. (7) De avibus et in unicersnni. (8) Gêner, uninia, L. 11. C. 7. (9) Wustgolha resa. (10) C. 20. N. 17. (llj De avibus. INTRODUCTION XLVII Cr|ieiiil;iiit ili's auteurs, assez uuiiilii-eux dés le milieu du siècle dfiiiier, ipcul ètie iiuhiie antérieurement à ce siècle, car Conrad (iesncr, le Fliue de rAllciuaiiiic, traitait en l.'i."13 « de Imlivernes n les raisons douni't's par Enipt-docle et Uénioerite (1), ne partagent plus complètement l'avis des anciens. Sprenger (2), entre autres, pri^tend que ces paroles de la Cienèsc « cmcite et niHilipliramini n s'adressent à tous les animaux. liutlon, lui-mi\me, qui avait écrit que « des espèces dilïérentes ne peuvent, au moyen de la copula- tion, rien produire ensemble (3) », revient dans ses n Supplénicntu)) sur ce qu'il avait écrit pré<-édeniment et trouve qu'on a eu tort d'avancer que c tous les animaux d'espèces mélangées sont hors d'état de produire (4). » Cette manière de voir a dû être celle de Pallas. Nous i)eusons que lîonuet n'était point non plus convaincu de la stérilité absolue des Mulets, au moins île ceux de certains Oiseaux (5). Le baron de Gleichen est très vif sur ce sujet : « Le préjugé de la stérilité des Mulets ([ui a régné parmi les savants et les ignorants n'est, pour lui, établi sur aucune expérience (6) ». Plus avant dans notre siècle, Etienne Geollroy Saiut-llilaire croit avoir remarqué « qu'il n'y ait que les Mulets nés de père et de mère bien dillérents ([ui soient hors d'état d'engendrer (7) ». Citons encore d'Omalius d'ilalloy qui dit que ceux qui parlent de la stérilité des hybrides « ressemblent assez à des cornacs indiens qui dii'aieut que les Elépliauls sont stériles |iarce qu'on ne les a point encore vus se reproduire en domesticité (8) ». Nommons (1) Nous disons « peut-élren, piree (]ue il est loisible do traiter de « l)aliveriies » les explicnUons dos deux pliilosoplies (|uo nous nommons, sans pour eela adiueltre la fécondité dos hybrides. ICmpedoele et Democritc ont pu, aux yeux de (jesner, donner une m.invaise explication sur la cause de la stérilité du Malet, mais la stoiililo do cet animal n'en est pas moins bien établie. Nous avouons, du reste, bien peu connaître le {;ros in-folio du grand naturaliste nui a été surnommé le Pline de l'Allemagne. Cet in-folio est : ci HislorUc animatiuiii », et le livre auquel nous faisons allusion est le premier, dans leciuel l'auteur traite : « de (Juadriipedibus viviparis », voy. la p. 79!). (2) Op. cit. (3) Bist. nal. dw Animaux, l. Il, cbap. 1 (édil. de 1749). (4. Supp. h ifUH. nal., t. 111. p. l'J. (.S) Voy. : Œuvres d'Uisl. nul. et de Philosophie, t. VI, MDCCLXXIX 'Consi- dérations sur les corps organisés, p. 184;. (6) Voy. : Dissertation sur la génération et les animalcules sperinatiques et ceux (Vinfnsion. Paris, an VII, p. 47. |7) .-Vnnales du Muséum, VlI, p. ii(\ {Dcscriplion d'un Mulet venant du Canard milouin, etc.). (8) Bull, de l'Acad. de Belgique, t. Xlll, I" partie, 184l>, p. 587. XLVIU DES HYBRIDES A l'ÉTAT SAUVAGE eufin Clievreul qui admet qu'il peut y avoir des iiy))rides féconds indéfiniment (1). Malgré ces vues, on peut dire rpie la croyance générale à la stérilité des hybrides, (mais non dans ce qu'elle avait de trop excessif et de trop rigoureux), s'est maintenue jusqu'à nos jours. Que l'on jette un coup d'œil sur les auteurs récents qui parlent de la question, ou verra qu'ils limitent la reproduction des hybrides; les uns vont même très loin et leur refusent toute faculté de se rejiroduire. Voici quelques phrases détachées, empruntées à divers ouvrages : « La plupart des hybrides ne sont pas féconds (2) ; » On peut considérer comme une règle générale la stérilité de leur progéniture (3) ; » Les hybrides sont généralement des êtres complètement stériles ; » La plupart des bâtards d'espèces sont tout à faits impuissants, au moins ils ne peuvent se reproduire entre eux (4) ; » La fécondité des hybrides existe; mais, bien différente de la propagation normale, elle ni complète, ni régulière, ni uaturclle(o); » Les métis peuvent engendrer, mais leur postérité devient stérile (6) ; » Quelques rares exemples de fécondité ont démontré d'une manière péremptoire que ce n'était là qu'une exception qui ne dépassait pas une première génération (7) ; » Des espèces voisines peuvent donner des métis d'une fécondité plus ou moins bornée, mais qui jamais ne constituent des races subsistant par elles-mêmes (S) ». Autre part, nous l'avons dit, on ne paraît même pas croire à la fécondité des hyln-ides et on doute qu'il puisse s'en présenter de féconds (9). Ajoutons que certains auteurs leur accordent le pouvoir de se reproduire pendant (juatre ou cinq générations tout (1) Journal lies Savants, I84tî, p. 357. (2) Dict. de LevrauU (art. Hyl)ri' Freilaiill, p. 42. Paris, 18(i3. (9) Westood, in Trans. of tlie entoniological Society, p. 29o (1841-1843). INTRODUCTION XLIX au plus; d'autres ilisoiil u'avoir pu eu oliteuir que quatre (I). Eu somme, ou le voit, la production des êtres, nés d'un croiseinenL d'espèces, est considérée comme très limitée (2). Nous n'avons point cependant voulu, dans nos citations, dépasser les diMix premiers tiers de ce siècle, parce que, depuis un certain nomlire d'années, il se proiluit uue nouvelle tendance à étendre les limites de la fécondité des produits hybrides. Si nous eu croyons isitiore Geoflroy Saint llilaire, (jui publia en 18()2, son (( Ilistdirc naturelle (jcnéraU' des èlres arfiiniisés » i'i), le démcnli est venu et u aucun argument véritablement scieutilique ne s'élcve plus, d'une manière gi'uérale, contre l'aptitude des iiybrides à la i-eprodiiclion ». Il demeurerait établi, d'après ce savant, « que riiybridité (la vraie liybridilé, suivant les termes (ju'il emploie), n'exclut pas la fécondité (4) ». lîref, il va jns([u'a dire (|ue (( l'existence de races hybrides indéfiniment fécondes a pris place dans la scieuce(5)». M. Sansoii, qui écrit dix ans plus tard ((i). est de ce sentiment : c I.e nombre est grand à [)résenl, dil il, des observations qui prouvent que l'union sexuelle de sujets ap[)artenaiit à un même genre naturel peut avoir des suites indéfiniment fècimdes, iiien que ces sujets ne soient point de la même espèce (7) ». Ces cas sont même très fré- quents, pour.M. Cari Vogt: « Les cas où les métis sont féconds entre eux et produisent une espèce mixte constante sont fréquents», écrit-il dans ses Le{Vini sur l'homme (S) et, « aussi loin, ajoute t il, que les observations ont pu être suivies, il ne parait pas qu'on ail remarqué chez les descendants aucune diminution de la faculté reproductive ». Citons encore cette phrase du D' liroca (U) : (1) Klourpiis. Hist. (les Travaux ite Cnvicr, p. 2o2. (2) Il nous eût été possible de citer encore Oodron qui fait savciir i|ue « les produits d'un mélanno de deux espaces légitimes sont toujours stériles enti'e eux ou le deviennent après un petit nombre de }.'énérations ; et ([n'on ne peut les faire procréer d'une manière eontiniie qu'en alliant leurs femelles à l'un des deux types primitifs i>. {De i'eaiière, p. 2I7|. (3) T. m, p. 230 de cet ouvrage. (4) Même vol., p. 2.'i3. (b) Id., p. 229. (G) Annales des se. nal . t. XV, p. I. 1872. (7) M. Sanson exprimait la même jiensée dès I8I>S, à la Société d'anlliropolof^ie de Paris (séance du 17 décembre 181)8). Voy. t. 111, p. 730, 2* série. (8) P. IVàS de la Trad. française de .l.-J. Mouliné (2' édit. revue par l'A. Barbier). Paris, 1878. (il) Mémoire sur l' hy britlité {3oarii»\ du D' llrowa-Sëquart, p. 42(')-427). Suclietet. — 4 L DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE (( L'Iiybrifle le plus [larfiiit possède une organisation aussi couiplète que celle des animaux d'espèce pure ; il est capable, comme eux, de prendre racine dans le présent et dans l'avenir, de subsister, sans secours étrangers et de perpétuer sa race. Aucun caractère anatomique ou dynamique ne permet de le considérer comme inférieur aux créations primitives de la nature; il peut môme, à certains égards, être supérieur aux deux individus qui l'ont engendré (1) ». M. de Quatrefages, quoique beaucoup plus réservé, admet que l'on connaît « deux espèces, mais deux espèces seulement, dont le croisement soit à peu près toujours et partout régulier et fécond (2) ». — Cela ne veut point dire, toutefois, qu'une nouvelle espèce durable ait jamais été créée par le croisement de deux autres espèces, remarquons-le. Voici les observations que nous sommes à môme de présenter : Chez les Mammifères, parmi les quatre-vingt-deux croisements énumérés dans notre mémoire entre deux espèces appartenant au même genre, (espèces si rapprochées qu'on pourrait quelquefois les considérer comme variétés d'une même souche), nous avons remarqué que, dans la plupart des cas, (soit dans soixante-deux mélanges), les produits nont point laisse de descendance; ils se sont éteints saiis postérité (3). Nous avons remarqué aussi que dans douze croisements environ les produits se sont nionlrés fertiles avec l'un de leurs parents d'espèce pure ou avec une troisième espèce étrangère ; et que dans sept ou huit autres croisements ils se sont reproduits inter se, tantôt donnant naissance à trois ou quatre générations, mais tantôt, a-t on dit, à une suite plus nombreuse. Notre attention se portera sur ces derniers faits. Nous nous trou- vons ainsi obligé d'entrer dans quelques considérations, et de désigner même avec précision lés espèces qui, en se croisant, ont donné naissance aux produits fertiles. (1) Broca a toutefois soin d'ajouter ceci : « Pouvant se reproduire sans limites en se mariant avec ses pareils, il constituerait bientôt une espèce nouvelle, aussi durable et aussi fixe que les autres, si la propriété qu'il possède de se mêler en toutes proportions avec les deux espèces d"où il est issu, ne donnait naissance à une multitude de nuiinces intermédiaires ». {2) Rev. des C. scienlif, l. V, 1S07, p. 742. (.'$) Leur infécondilé n'a été constatée expériiHvnlaleiiwnl qun dans «luelques cas, celte remarque est à taire. INTRODUCTION Ll Premier exemple : Cerfs du ifroupe Silca, de Fonnose, de la Chiite centrale, et des îles japonaises. — Le Père Heude, missionnaire à (;iiaug-liaï, directeur du Jaiclin d'acclimalatioii des 11. P. Jésuites, prétend, (dans une communication iju'il a la l)ienveillance de nous adresser), ([ue les hyhrides de ces diverses espèces sont fécouds entre eux ; une seule Biche se serait montrée stérile. Néanmoins, le savant zoologiste observe que, (( si la succession est directe, une esi)èce absorlie rapidement l'autre, à plus forte raison si un sang pur s'unit à un hybride ». Nous ne pensons point que le Père ait poussé très loin ses expé- riences. Dans le second tome de ses « Mémoires concernant l'histoire naturelle de VEinjiire Chinois » (1), quel([ues-uns de ses essais sont racontés (2j. Un voit qu'un Cerf, S. grilloanm, a laissé deux descen- dants (3) ; que de l'union de ces deux descendants est née une lîiche, puis un faon mâle ; mais on ne dit pas que ces derniers aient reproduit et que d'autres expériences aient été tentées. On nous permettra donc de faire cette remarque : il ne s'agit point dans cet exemple, on l'a vu par la note qui accompagne notrt! texte (4), d'hybrides demi-sang, c'est-à dire d'individus provenant de descendants d'un croisement entre deux espèces pures, mais d'individus empruntant moins de sang à une espèce qu'aux deux autres (.'»). Le Père tient absolument à considérer ces divers Cerfs comme appartenant à des espèces ifistinctes. Nous ne sommes point h même de contredire ses appréciations, les documents nous manquent. Dans une étude sur les Suilliens (G), le même écrivain, se basant sur le système dentaire, la défense et la queue, reconnaît encore chez ceux-ci un grand nombre d'espèces et constate que les espèces de Nesosus ont donné des races domestiques, lesquelles races spécifiques, trans[)orti''("s hors de leurs pays, sont fécondes entre elles, filles forment, en outre, des sous-races fécondes sans le (1) Chany-llaï, 1894 (troisième cahier), impriiiu'i-ie de la Mission catholique (orphelinat de Tou-sé-wé). (2) Voy. p. li)4. (3) 1° Un produit mâle par une Biclie déjà Ijyhride d'une mère des iles de Golo (le C. Silia, supposons-nous), et d'un Cert de Kormose (S. lawanus ?} ; S" un proiluit femelle par une Bielie de Forraose. ('i) Précédunte note. (5) II parail que le premier hybride rV" avait fait retour au type gritloanus. Cela est 1res oalurel car il possédait deux quarts de sang de cette espèce, tandis qu'il ne possédait ciu'un quart de sang Sikd et un quart de sang taivamis. (fi) Mêmes Mémoires, I. II (deuxième cahier), 18'J2. LU DES UYBHlliES A L ETAT SAUVAGE concours de purs sangs de leur espèce (1). Néanmoins, un peu plus loin, il dit « qu'on les conservera en niainlenant ri'quilihre des sangs par un choix judicieux des reproducteurs plm ou iitoins hybrides ». Il ne peut donc être question ici de reproducteurs de demi-sang, entre eux, mais de reproducteurs ayant déjà plus ou moins de sang de l'une des deux espèces, ou pour mieux dire, sans doute de reproducteurs provenant d'ancêtres ayant été croisés avec les espèces pures. Comment suivrait on des générations d'individus disséminés çà et là ? Peut on savoir si on a toujours eu soin de tenir ceux-ci séparés et de les croiser inter se ? (2). Deuxième exemple : Cervus axis X Cenms pseudaxis. — D'après Isidore GeotTfroy Saint-Hilaire, une troisième génération d'individus, provenant de ce croisement, a certainement été ol)tenue en I8u0 (3). Mais la reproduction a-t-elle eu lieu constamment entre les hybrides demi-sang ; n'est-ce pas en croisant l'hybride femelle avec le parent c? d'espèce pure (le pseudaxis] que la fécondation s'est opérée ? Puchereau semble le dire. Du reste, au témoignage de l'auteur de YHistoire îles règnes orgaiiiqiies, il était difficile de connaître toujours les unions qui se faisaient libiement entre les Cerfs qui habitaient le parc de la Ménagerie (4). Remarquons, en outre, que les deux espèces mères sont tellement rapprochées que l'espèce Faux Axis a été niée par quelques auteurs (fi). Troisiiîme exemple : Bos indicKS X Bas (jruniens. — R. Schla- gintwit aurait eu l'occasion de voir des rejetons hybrides jusqu'à la septième génération. On ne dit point si ces hjbrides étaient de demi-sang ou des individus croisés d'espèce pure, tl est très présuinable qu'il s'agit d'individus croisés de dilîérentes manières (6). Quatrième exemple : Bos taurns X Bos indiens. — David Luw, qui mentionne les produits de ces deux types obtenus eu Angleterre, les dit féconds (7) ; la reproduction des mêmes produits a aussi (1) Voy. |). 108. (2) Nous ignorons, du reste, si l'auteur parle d'après ses observations person- nelles; il renvoie aux ouvrages de H. von Nathusius. (3) Voy. : Hisl. gMérale des règnes organiques, t. III, p. 221 et 222. (4) Op. cit. (même page). (5) Voy, : Bulletin de la Soc. d'acclimatation de Paris, p. 338, 1889. (6) Voy. sur ce croisement, « Rapport sur certains animaux du Thibet », cit. in Hagen entoniologisclie zeitung, 1858, p. 48-49. (7) nist. nal. agricole des animaux diii)iesli<]iies de l'Uurupc (trad. annotée par Hoger. l'aris, 1846, p. SA). INTRODUCTION' LUI été obleniu! dans les fermes du roi de Wiirleniberg (1). Nous ignorons quel est le uomlire des genératious olitenues inter se. Aucun auteur, que nous sachions, n'a précisé ce nombre. CiNQUiÈMK EXEMPLi: : Auchcnta pnco X Anchmia vtguqna. — (^'est sur ce ci'oisemeiit |et plusieurs aulres) qu'Isidore (ïeoiïroy Saint- Hilaire s'est appuyé pour démontrer la fécondité des hybrides. (i Des croisements faits au point de vue industriel, et qui n'inté- ressent pas moins la science que l'industrie, ont mis récemment, a t-il dit. M. l'abbi- Cabrera, curé au Péiou, en possession de tout un troupeau d'.Vlpa-vigognes (2) ». Le fait peut être exact, il l'est sans doute; mais, suivant les propres expressions même de Saint- ililairi' : d nue partie de ces animaux était issue de Vigognes saillies par un Alpa\'igogne, et d"Alpa-\'igognes fécondées par des Alpas ». Du reste, d'après les renseignements mêmes fournis par M. Weddell, l'abbé Cabrera n'avait réussi à o])tenir la re[)roduction de ses hybrides (]u'en noisaul le produit demi-sang avec l'une des espèces composantes (3). — Hemarquons qu'il n'existe plus de représentants de ces bybriibïs, ils se sont éteints. Ou a aussi paiié de la fécondité des produits du Dromadaii'e et du Chameau. Bntïon, Knversamm les ont dit féconds; nous n en aurions pas été surpris, vu les ressemblances des deux parents. Mais l'"lourens (4) et Godron (.'i) prétendent le contraire. Autinori, qui paraît bien connaître le sujet, partage l'avis de ces derniers et indique que pour obtenir un produit, il est nécessaire de croiser la femelle hybride avec l'espèce /;»rc((i). Nous rappellerons ici, l'observation n'est pas sans utilité, que les l'aco-Vicenas, c'est-à-dire les produits de l'.Vlpa et du Lama, sont frappés de dégcnèration ; nous n'avons donc pas à mentionner ce croisement. SixiÈMK KXK.Mi'LK : /.('/HAS limiilus X l.cpus funicHlas. — Maintes fois on a parlé du croisement de ces deux espèces ennemies et des r (1) SatHson, /.oolngii' et l'itléoiltologie (Annal di's sr. naturelles, XX. p. 2.'>). (2) llist. nat. gi'itérate def règnes urganiquex. t. III, p. 220. (S) Voy. : .M. Uc (luiilrefaRes. Hov. di's c. sclentif . p. 125, 18fi8l8fi9. Sur la fécon- dité « non ronlinue » de ces hylirides on pourra encore consulter : Gazette médicale de Paris, p. :î8(). 37' année, t. 21. (4) De l Inslincl et de V Intelligence, 1851, p. 1GG. (5| De l'Espèce, p. 207. (B) Bull. Soc. Acclimatation. 18.ïfi, p. 5.ï5. — M. Klaniknf, qui a voyagé pendant vinRt ans dans la partie N.-O. de r.\sie, a alllnné à M . de (Jnatrefages qu'il n'avait jamais élé témoin d Un seul cas de croisement accnlentel entre les deux types, hien (|u'on ne prenne aucune précaution pour prévenir un pareil (ail. (Voy.: in Itev. des Cours scienliliques, ISWJ-ISC.'J, t. VI, le .Méiii. de M. de (Jualrefa^es. LIV DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE hybrides qui résulteraient de leur union ; nous ;ivons écrit un articled) dans lequel l'existence de produits, indéfiuiuieat féconds entre eux, au dire de quelques-uns, n'avait point été mise en doute. Si nous traitions aujourd'hui le même sujet, nous ferions de nombreuses réserves ; car, sans nier que le mélauge fécond des deux types ait pu se produire exceptionnellement, les nom- breux faits de croisement que l'on nous a cités sont, pour la plupart, très douteux ; nous sommes convaincu que bien des fois nous avons été induit à erreur dans les renseignements qui nous ont été adressés (2). Nous croyons donc devoir mettre en garde contre les récits qui se sont multipliés et les annonces qui ont été publiées au sujet de Léporides. Sous ce nom, ou n'offre généralement, dans le commerce et chez les éleveurs, que des variétés rousses de Lapin. Nous sommes à même d'alîirmer qu'aucune race hybride demi-sang, intermédiaire entre le Lièvre et le Lapin, n'existe actuellement sur les marchés. Septième exemple : Cavia cobaya X Cavia cuUeri. — La race appelée Cochon d'Inde Angora, répandue dans toute l'Europe, proviendrait d'un Cobaye mâle du l'érou à longs poils, croisé de femelles du Cobaye ordinaire (3). — Le C. aperera sauvage se repro- duirait facilement aussi avec la femelle du Cobaye domestique et les métis, résultant de ces unions, seraient doués d'une certaine fécondité (4). Quelle valeur spécifique doit-on attribuer aux types purs ? Le Cavia cobaya X le C. culteri à longs poils n'appartiennent-ils pas à deux simples races ? Puis, a-t on toujours eu soin de ne croiser entre eux que des hybrides demi-sang? Il serait bien osé de répondre atririnalivement à cette question. Si on consulte un des Bulletins les plus récents de la Société d'acclimatation (5), on voit qu'aucune précaution n'est prise dans les mélanges pour n'allier entre eux que les demi-sang. Huitième exemple : Canis hipun X Canis familiaris. — Tout le monde sait que Buffon avait obtenu trois générations successives d'hybrides de Chien et de Loup, et que Flourens obtint jusqu'à quatre générations du Chien et du Chacal. (1) La question du Leporide, in Revue des Questions scientifiques de Bruxelles, janvier 1887. (Des tirages à part de cet article sont vendus cliez Baillière, à Paris). (2) Le rut du Lièvre en captivité nous paraît très douteux ; nous parlons par expérience. (3) Rev. des se. nat. et appliquées, n» du 5 décembre 1893, p. oî3. (4) Même Bulletin, même numéro, p. 473. (5) N" du 20 mars 1895, p. 286. INTRODUCTION LV Daus ces cxp^ricuces, ou poursuiviiit un liiil scientili(jue ; oti peut donc croire raisonnablement que les animaux, gardés à vue, ne se sont n'cllcineiit ii|)parit's qu'entre eux. Mais le Loup, le Cliacal et le Ciiieu sont-ils trois espèces distinctes? Nous avons toujours supposé le contraire. <)i', ces deux exemples de métis féconds /;(//•/• se dans la classe des Mammifères sont les deux seuls bien authentiques que nous ayons à citer. On a vu, par les exemples précédents, que, le plus souvent, l'espèce pure intervient dans la reproduction des hyluides. De ce genre de mélanges nous aurions d'autres faits à citer, .\insi, le Zoologisclie Garten a rapporté (1) qu'au château de Callemherg, près Cobourg, un hybride de u Cerciis a.iis X C. claplius » s'est reproduit de cette manière ; il en a été de même pour quelques hybrides de Cercus viniùtnits x Tagulus memumica (2) ; de Bon indiens X H. frac- talis (3) ; de i'Ursus arctos x Ursus maritimus (4). Plusieurs hybrides se sont aussi trouvés fécondés par une troisième espèce. Nous avons déjà mentionné, on se le rappelle, l'hybride $ du Cerf de Formose et du Cerf de Goto, fécondée par un (^ S. grilloanus nous pourrions parler d'un hybride Ccrvus yumnotiis X C. virgianus, de même sexe, ayant rapporté avec un (^C.dania (o) ; puis d'un jtroduit femelle Dos frontalis X B. indiens, ayant donné un rejeton avec un cT W- (ujiericanus (ti), etc. Ces exemples sont moins inté- ressants. Parmi les onze croisements (plus ou moins assurés) d'espèces de Mammifères appartenant à des genres différents, c'està dire parmi les croisements (|ue nous avons classés dans une deuxième caté- gorie, nous n'avons rencontré qu'un seul exemple de fécondité suivie : celui de VOvis aries X Capra hircus (7). Mais dans ce cas encore, pour conservei' le type de la race créée, doit-on revenir an Bouc dès la ti-oisiènie ou (luatrième génération. Il semblerait sans doute étrange, aux yeux de beaucoup de natu- ll| Voy. p. irjct 120. Franlifuit, ISCi".!. r>) .Mrme revue, p. 318, 1880. (3) .\ux Jardins de la Soc. zool. de Londres. (4| Voy. Zoolo^'isdie (iarlen, 1877 et 1882. (5) 1. (i. Sainl-Hllaire (op. cit.). t. III. 18(i2. p. 173 et 221. Le llnllet. de la Soc. d'.\cc!imalation faiiiice 1882, p. G78) sifjiiale une Biche, née d'une Itjclie hybride de Cerf de .Mantchoiirie et de Hiclie de l'"rance. couverte par un Cerf Maral. (()) Aux Jardins de la Soc. zool. de Londres, 1881 (Voy, les Proceedings de - liahmnensis. Hodinus a, dans une des séances de la Société oriiilliologi([U(' de Berlin, rapporté (i) que, sur l'ile des Faisans, à Posldam, on avait élevé des hybrides de ces deux espèces et que ces hybrides avaient reproduit pendant vingt ans sons le nom de « Perlenteu ». l'n tel fait mérilerait bien quelques di'lails. Les hybrides étaient-ils demi- sang ? N'y a-t-il eu jamais de rapprochements avec les autres (lanards d'espèce pure ? Avait-on soin d'éliminer chaque année les rejjroducleurs? Bodinus ne le précise pas. On tiil seulement que la forme (( mitoyenne » de ces hybrides s'était conservée (5). Troisucme exemple: Anxer cii(inoiiles X Anxer cinereus. Beaucoup de croisements fructueux et des produits féconds seraient à signaler. Bornons-nous à rap|)eler ((ue d'ajirès Blyth et le cap. lluttou (()), on rencontre des troui)eaux entiers d'Oies hybrides (i| Cola sopl fois, (2) Cela <|iialre (ois (trois fois l'pspèce appartenait ii un j;enre riistinrt du leur). (:t) yuiitre (ois. (4| Tenue le ÎS janvier 1871. à 7 heures ilu soir. d;ins le restaurant .Schloiu- hraner, sous le Tilleul n° 8. (Voy. .Iiiurnal fur Ornitholojjie, 1872, p. 78). (5) .lourual fur Ornithnlogie, p. 78, 1872. (6) Cit. par Darwin, Origine des Espèces. Trad. franc,'., p. 292. LVIIl DES HYimiDES A L ETAT SAUVAGE (laus f-ertaines parties de l'iDcle où ne viveul point les deux espèces pures. De là, peut-on conclure, nécessité pour les hybrides de se reproduire inter se. Aussi Darwin, parlant de ces hybrides, a-t il écrit que leur fécondité est illimitée. On doit cependant remar- quer ([ue Blyth ut Hutton ne disent j)oint que ces troupeaux soient exclusivement composés d'individus demi-saug. Ou ignore abso lument dans quelles conditions ont été réalisés les premiers croise- ments. Il nous faut rappeler qu'Eyton, qui avait obtenu trois généra- tions successives et avait fait des examens anatomiques des deux espèces pures, considérait i'Oie de Chine comme une race de l'Oie cendrée, malgré les différences que ces deux types présentent (I). Quatrième exemple : Anser cygnoïdes x Bernicla canadensis. M. Chevreul a f;iil savoir en 1840. dans le .lournal des Savants (2), que M. de Lafresnais avait donné au Muséum une paire de métis d'une Oie de Guinée mâle et d'une Oie à cravate femelle, et que de tels hybrides s'étaient reproduits jusqu'à sept fois ; il n'ajoute pas inter se. Cinquième exrmi'Le : Euplocamus niicthemerus X Kuplocamits swinhœi. Nous avons obtenu, dans nos parquets d'Antiville, une deuxième génération d'hybrides de Faisan argenté et d'Euplocome de Swinhoé; mais nous n'avons pu aller au delà. Depuis plusieurs années, les œufs que pondent deux iemelles, demeurent constam- ment stériles, au moins aucun jeune n'est né viable (3). Sixième exemple : Euplocaiinis nijcthemenis X Euplocamus wla- noliis. Ce croisement est beaucoup plus intéressant, car on aurait obtenu à la ménagerie du Muséum de Paris cinq ou six générations (l'hylirides. Toutefois, il règne dans le récit qui a été fait de ces expériences (4) une certaine obscurité. Nous avons relevé des erreurs à l'aide de renseignements particuliers qui nous ont été communiqués au Muséum même. Septième exe.mple : Thaumalea picla X Thaumalea ainherstiie. Nous possédons actuellement une cinquième génération d'hybrides demi-sang et croisés entre eux. Plusieurs de ces générations ont été obtenues chez nous; mais les premiers parents hybrides, (1) D'après une note insérée dans les Transactions île la Soc. entomologique de Londres (vol. III). (2) P. 357. (3) Ce n'est point dans nos parquets que le croisement des deux espèces pures s'est opéré. Nous avions acheté les liybrides de première génération, c'est-à-dire les Oiseaux provenant du croisement des deux parents. (4) Dans le Bulletin de la Soc. d'.\ccli. INTRODUCTION MX |ii<)Vi'ii;ml (lu croisomi'iit (lir(^ct. axaient étii ohleiiiis clicz (l28 du T. II. Trail. di' .lourdan, 1851. LXII DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE ces corps auraient été à l'état de bâtonnets. Toutefois, nous n'oserions allinner que la préparation microscopique fût dans de bonnes conditions. En ellet, chez plusieurs autres hybrides Columha livia X Turtnr risorius qui n'avaient jamais pu, comme le dernier Oiseau, féconder de femelles, M. Dareste rencontra des sperma- tozoïdes bien conformés (ou bien dans les testicules ou dans les canaux déférents) (1). Nous avons fait nous-même une consta- tation semblable chez un produit des mêmes espèces, lequel s'était montré infécond. Nous avons observé chez lui de nombreux spermatozoïdes, plusieurs se remuant et ne différant en rien de ceux que l'on renconti'e chez ('oiumbn ou chez Turtur. Nous ne sommes point certain, cependant, que les deux canaux déférents existassent; nous n'avons pu nous rendre compte que de l'existence d'un seul, le droit, qui a pu être examiné sufTisamment (2). Depuis ces ol)servations, nous avons constaté la fécondité chez un de ces hybrides 7". risorius X C. livia déjà âgé ; deux fois, il féconda un des œufs de la femelle T. risorius avec laquelle il était accouplé. Le seul jeune qui parvint à l'âge adulte, (le premier œuf fécondé avait été brisé), vit encore aujourd'hui ; mais il se montre constamment infécond avec les T. risoria que nous lui avons données, quoique, remarque curieuse , celles-ci soient de pure espèce; il possède lui-même trois quarts de sang pur 1 Les examens d'Hebenstreit, de Ch. Bonnet, du baron de (jlleichen, de Prévost et Dumas, de Gerber et Winkler, et d'autres physiolo- gistes, entrepris sur les organes générateurs des Mulets, ont été souvent cités. Nous nous bornerons à rappeler que ces expérimen tateurs ne trouvèrent point d'animalcules spermatiques (sperma- tozoïdes) dans la liqueur séminale des Mulets mâles, ou bien les spermatozoïdes qu'ils y découvrirent étaient ou réduits ou défor- més, c'est-à-dire imparfaits, remplacés même par de petits corps arrondis et brillants. Mais Brugnone et Gerber trouvèrent des corps jaunes dans les ovaires de la Mule, indiquant l'existence d'œufs plus ou moins bien conformés ; M. Colin a vu dans la collection de M. Coste un ovaire de Mule portant un corps jaune bien caractérisé. — D'autres anatomistes ont cru reconnaître que le conduit de l'urine était (1) Ces e.xamens soiil mentionnés dans la Revue de Biologie « Sur Vhyhridilé chez les Oiseaux, par M. Dai-esle » (Note présentée par M. Cliarrin). Par erreur, M Dareste dit, dans cette note, que nous lui avons alïirmé que les hybrides niAles, qu'il a examinés, étaient féconds avec les femelles d'espèces parentes; c'est le contraire que nous avons observé. (2) Notre préparation laissait peut-être à désirer. INTRODUCTION LXIH placé chez les Milles d'une manifre différente de celle qui a lieu dans les autres animaux, conformation vicieuse sullisaiite pour les rendre stériles ; au reste, llei)enslreil n'aurait point découvert de vésicules transparentes (d'reufs) dans l'ovaire (1). La stérilité du Mulet ne le prive i)as de désirs ; il en est particu- lièrement lourmenlé au printemps, à ce point ([u"on est obligé de le soumettre à la castration (2). Cette ardeur génésique est très visilde ciiez les hyiirides de Colombe l't de Pigeon; mais nous la croyons nulle chez les produits tic la l'oule et du Faisan (3). On a prétendu que la stérilité des hybrides provient de c(^ que ceux ci sont généralement retenus dans d'étroits réduits (4) ou appariés entre proches parents (^). Nous l'avions cru aussi; nous avons voulu nous rendre compte de cette assertion. Nous avons fait construire de très vastes volières représentant de petits jardins couverts de grillages, où nous avons lâché maintes fois de nom- breux hybrides d'Oiseaux de diverses provenances. (Juoique les femelles nichassent dans les arbustes, comme en pleine nature, leurs onifs n'ont jamais donné de jeunes. Le résultat a été abso- lument celui que l'on obtient en cage, c'est-à-dire négatif. La stérilité chez l'hybride est donc produite par des causes qui tiennent à l'organisation môme de son être. Il) Colin, dont nous allons oilpr l'onvnifîP, dll cp|>cnflanl i|ne les Mules n'ont rien (l'anormal dans la disposition el la struclnie de l'appaieil génital. — .\u sujet des examens qui viennent d'ètie cités, voyez : G. (^olin, Trai(^(/<' l'Iiysialnijie comparée, p. tl'il. T. Il, ;i' edit., lS88i M. de (Juatrelaj^cs, Uev. des Cours scienliliques (ISliS- ISi;;»,), p. 124 et Bull, de la Soe. d'Accl. de Paris, 188,ï, p. 382 (Pioeès-verbau.x); le l)' llebeuslent (cit. par Valmonl de lioniare, Oicl. p. 189); Pagenslecher, Algemeiiii'. zoologie, 1875, p. 214; Gazette médicale de Paris, 37' année, 3' série, I. 21, ISCiti; Bory de St-Vincent. IHcl. d'/Iisl. nat.,T. X, p. 120; Valmont de Bomare. (Oi'ct. p. 189); Burdali, Trailé d'analomie, p. 257. 1828 (leciuel cite Beclistoin, T. I. p. 2".I3 el (ilciclien, p. 25); d'Orbij^ny. Dicl. unir. d'/Jisl. nal. I84('), art. ['ropaj;a- lion far Duvernoy; llausniann, ('lier den Slaugel der sluamentliiercheii bei Maui- lliieren 18'i4 ; Prichard's, XalurgesclUt des Menschciigeschleclite, etc. (2) ISncyiioiiédie iiralinuc de l'ugricuUiire, p. 655. T. X, Paris, IWS. (3) Voy. les faits (|ue nons citons dans notre article : Hybride de la l'nule dômes- tique el du Faisdii. L'Éleveur, n" 23t;, 237 et 238, de juillet ISsO. Il e,\isle un tirage à part de cet article. (4) GeolTroy-Saint-llilaire. Bull. Soc. accl., n° 3, mars 18S7, p. 179. Voy. aussi Itroca et autres. (il) Darwin, Origine des espèces, p. 271, el aussi Emile Ferriére, le Uaricinisme, p. se. LXIV DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE VU. Nous Dous sommes étendu sur la question de la fécondité ou de l;i stérilité des liybrides parce que, nous l'avons déjà dit, on a voulu faire des pliéuoniènes de reproduction le critérium de l'es- pèce (1) auquel ou a attaché une importante excessive. Si les hybri- des sont féconds, a-t on dit, c'est que leurs parents appartiennent à la même espèce ; s'ils sont inféconds, c'est que leurs parents sont d'espèce distincte. Ainsi, sont de la même espèce : tous les individus qui, en s'unissant, donnent des produits féconds, et rice-versd. Buffon avait établi cette règle ; il a été suivi par Cuvier, par Flourens et par un nombre considérable d'illustres naturalistes. Sans doute, a-l-on raison ; mais alors, pour être logique, il faut supposer que les individus d'une même espèce seront toujours aptes à donner entre eux des produits féconds et que ce pouvoir ne sei'a jamais interrompu par aucune cause. Nous avons créé dans nos races domestiques, (à force de sélection et de volonté réfléchie, il est vrai), des formes tellement disparates les unes des autres que leur union est devenue physiquement impos- sible. — Conservent-elles virtuellement le pouvoir de se repro- duire entre elles? Il faut le supposer (et nous le croyons sans peine) (2j, sans quoi le critérium que l'on a donné pour base de la définition de l'espèce serait à rejeter. (1) El même du Heure et de VUrdre. F.coiitons Flourens : « Que deux individus mâle et femelle, semblables entre eux, se mêlent, produisent et ([ue leur produit soit susceptible à sou tour de se reproduire, et voilà l'espèce, la succession îles inilividus qui se reproduisent et se perpétuent. .\ côté de ce premier tait, cjue deu.x individus mâle et femelle, moius semblables entre eux que n'étaient les précédents, se mêlent, produisent, et que leur produit soit infécond, ou immédiatement, ou après quelques générations, et voilà le genre. Le caractère de l'espèce est la fécondité, se perpétuant avec les générations ; le caractère du genre est la fécon- dité boi-née à quelques générations. Enfin que deu.x individus mâle et femelle, moins semblables encore entre eux que n'étaient les derniers, se mêlent et ne produisent plus, et voilà les genres divers, les oriires. La génération donne donc ainsi les espèces par la fécondité perpétuée, les genres par la fécondité bornée et les genres divers, les ordres, par la non fécondité. (.\nn. des se. nat.. i' série, t. L\, p. 3Ub et 3U6). (2) Voir notre communication aux Assises de Caumont. Congrès de ISSlIi. Houen, imprimerie Lapierre. D'ailleurs ce mémoire est reproduit en substance aux pages suivuutcs, notamment L.\1X à X(J1.\. INTRODUCTION LXV Miiis, pour sauvegarder l'identité de l'espèce, est-il alisoluiiieiit iiidispeiisiil)le que deux individus a[)parteiuiut à des espèces dis- tinctes ne puissent donner naissance i)ar leur union à des individus doués à leur tour du pouvoir de se reproduii'e? Est-il nécessaire de liorucr ainsi les facultés du pouvoir générateur et de lui assi- )^ner des limites ? L'aversion que les animaux d'espèce différente éprouvent les uns pour les autres n'est elle point 1res suflisaute pour ol)vier à leur mélange si, comme il y a lieu de le croire, par ce que nous voyons, les mélanges ne rentrent point dans le plan de la création (1)? La vt'^rilaiile cause de la fixité de l'espèce ne réside telle pas ailleurs ([uc dans l'infécoudité plus ou moins absolue des hybrides ".' N'est-elle pas plutôt dans cette répugnance instinctive, naturelle, qui, à l'état libre, constitue un obstacle continu lîtinfran- cliissal)le à l'union des formes spéciliiiuement distinctes ? Admettant, la chose arrive parfois, que deux espèces peu éloignées (deux formes du moins que nous considérons comme telles) se rapprochent pur suite d'un défaut d'équilibre passager dans les sexes, et que de ce rapprochement naissent des produits capables de se perpétuer à leur tour, la fixité de l'espèct! ne serait point pour cela atteinte. Les individus, nés de croisements, ne tarderont point à faire retour à l'un des ancêtres en se mêlant promptemeut avec les types purs, beaucoup plus nombreux et beaucouj) [dus répandus qu'ils ne le sont eux-mêmes. Ainsi, se trouveront ils absorbés sans laisser subsister aucune trace de leurs caractères mélangés. Si les phénomènes de reproduction sont seuls capables de servir de critcnuiii certain pour la distinction des espèces, si, par exemple, comme le dit iMiieller (2), « la reproduction constante du même type, par l'accouple ment acec son scmblahle, est le caractère essentiel de l'espèce », comment distinguera t-on celle-ci chez les êtres où (1) « La non confusion possible entre deux espèces données est une nécessité pour maintenir l'ordre dans l'univers, dans la création vivante ii. (De Qlualrefages, RéiJonse il il. A. lienffmij Suml-Uilaire. Séance générale de la Soc. d'acclimatation du i:< janvier 1882 ; voir p. liUdii lUilletiii. prores-verbaux). — « La nécessité d'une telle loi (la non conlusiun des espèces) est presque évidente d'elle-niéine, ou le devient dès ipie l'on prisse en revue, niènie d'une inanière très générale, même d'une manière très superficielle, les phénomènes du monde vivant ; car si ce principe ne présidait pas à loute reprodiirtion, comment serail-il possible que l'ordre el la variété se conservassent à la lois dans la création animale cl végétale'? i) (l'ricliard, op. cil., t. I, p. 17). (2) Manuel de Physiologie, t. 11, Irad. de Jcnirdan. Siiclietet. — 5 LXVI DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE le concours des sexes n'est pas nécessaire pour la reproduction ? Comment môme la distinguerait-on chez des individus pourvus à la fois des deux sexes et qui se fécondent eux-mêmes : chez beaucoup d'hermaphrodites, par exemple? — Il faut au moins qu'on ait soin d'ajouter que le critérium, dont il s'agit, n'est établi que pour les animaux f[ui se reproduisent par le concours des sexes séparés. Car la multiplicité, par fait de l'accroissement de la forme existante dans le germe, n'est pas seulement, comme le remarque lui-même le physiologiste que nous venons de citer, une propriété exclusive des végétaux : (( elle appartient aussi aux animaux, qui paraissent même en jouir tous. Il y a la multiplication par division ou scission: il y a aussi la propagation par germination, c'est-à-dire la formation d'un nouvel être par bourgeons (1) ». Remarquons, incidemment, que M. Agassiz admet le rapproche- ment sexuel comme le résultat ou plutôt l'expression la plus frap- pante de lalliance étroite établie à l'origine entre les individus de la même espèce; mais ce rapprochement n'est pour lui, en aucune façon, la cause de leur identité dans la suite des générations qui se succèdent. « L'espèce existait pleinement avant que le premier individu, provenant de leur union, ne fût venu au monde » (2). On a craint peut-être de favoriser la thèse transformiste, si l'on admet la fécondité illimitée des hybrides. « La limitation des phénomènes de l'hybridité à un très petit nombre de cas a paru, dit Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, une conséquence presque nécessaire de la fixité, de l'immutabilité de l'espèce (3) ». Cependant, tant que les individus d'espèce distincte ne se rechercheront point naturellement et tant que leurs produits retourneront aux types ancestraux, la fécondité des hybrides ne pourra être invoquée en faveur de l'évolution. La fécondité des hybrides appuierait si peu le système de la descendance transformiste que certains partisans de la fixité de l'espèce disent même, nous l'avons déjà vu (4), que le contraire est (1) F. 376. (2) Il est vrai, nous l'avons iléjà dit, que M. .\gassi/. n'est |)as un nionogéniste. — D'ailleurs, s'il venait à ùlre prouvé que nos variétés domestiques telles querelles de moutons, ou de porcs, ou de loups, descendent d'une souclie unitiue, M. Agassiz accepterait les phénomènes de reproduction comme le crilerium physiologique de respéce. (Cela nous parait ressortir d'un passage de la p. Uid, de Vop. cii.\. (3) 1. GeolTroy Saint-Hilaire. Hisloire (/l'iu-rale des règnes organiques, t. III, p. 147. (4) In liludesiir les Sitilliens, critérium de la fécumiité. (Mémoires concernant l'Bist. nul. de l'empire Chinois, par des pères de la Compagnie de Jésus, t. Il ; second cahier, p. 109. Chang-Haï, 1892; imprimerie de la Mission catholique, à l'or- phelinat de Tou-se-\vé. Dépôt à Paris, rue Barbetde-Jouy, 17, chez M. H. Viguier). INTRODUCTION LXVII la vérité. — M. Matliias Duval, un transformiste, pense connue le savant auquel nous faisons allusion : (1) « 4 pn'on, dit-il, dégafïée de ses rapjjorls liistoriiiues, cette (|ueslion de la possiliilité et de la lécondilé ou infécondité des croisements, paraît tout à fait étran- gère à la discussion entre les partisans de la fixité et les partisans de la variabilit(' des espèces. Que des individus de types très dillé- renls ne puissent se re[)roduire entre eux, cela doit résulter préci- sément de leurs difTérences d'organisation (2) ». Ou sera peut être satisfait de savoir comment l'autcmr des Mémoires sur l' h tstoirt; iialurelie de la Chine prévoit l'objection qu'on peut lui faire, à savoir que (suivant sa théorie) les espèces ne sont jdus lixe.s, indépendantes les unes des autres. Voici comment il y répond : » (^est une erreur, car il ne faut pas oublier ]ilusieurs faits très probants, l'remièrenient, les hybrides naturels sont très rares ; secondement, l'Iiybridation n'atïecte pas profondément les notes s]iéciliques ; troisièmement, le retour est inévitable dans les milieux libres ; il est à la disposition de l'éleveur dans la domes- ticité. Les naturalistes conviennent du premier fait. Le secoud est vrai aussi, puistiu'il est toujours possible de leconnaître les (sspèces hybridantes. Le troisième, étant démontré pour les races, est vrai à plus forte raison pour les espèces (3) ». Quoiqu'il soit de ces diverses appréciations, que d'ailleurs nous ne faisons pas nôtres, et que nous ne soutenons point sans réser- ves (4), un fait considérable semble se dégager des études sur l'hybridité, et, lorsqu'un fait est bien avéré, il est difficile de n'en point accepter les conséquences : c'est (|ue l'inféconilite est la règle générale à laquelle obéissent presque tous les produits provenant de croisements contractés entre individus appartenant à des espèces bien distinctes. Nous avons vu que les individus hybrides, doués d'une fécondité relative, ne prennent, en général, naissance que dans les croisements de types rapprochés appartenant à un même genre. Après les lechcrchcs très étendues, les travaux, les examens auxquels nous nous sommes livré depuis des années, (puisque nous avons fait de l'hybridité l'objet constant de nos études), nous ne trouvons nulle part des hybrides ayant perpétué leur race. Qu'on cherche, parmi tous les croisements (pie l'on a cités, cette espèce hybride se perpétuant avec des caractères constants et fixes, (1) Le (>. Meuilf. (2) Kevue scienUUiiue. 1S84, p. 160. (3) iteiiioires déjà cUé?. (4) l>;ins lout ce que nous venons de dire, nous ne nous sommes posé que des questions ; nous n'avons voulu les résoudre par aucune allirniation. LXVIII DES HYBHIUES A L ETAT SAUVAGE dilTéraut lie ceux des espèces pures d'où elle provient, nulle part on ne la découvrira. On rencontrera bien cà et là des générations d'hybrides; mais nous avons vu que l'une des espèces mères a été, à un moment donné, redemandée pour régénérer le saug et les caractères mixtes prêts à disparaître. Il est encore absolument vrai, comme le proclamait naguère un grand savant (1), que « les hybrides, mélange imparfait de deux natures diverses, tendent sans cesse à se démêler et à revenir, par un retour forcé, à une nature propre et exclusive (2) ». En présence de ce fait, on ne peut méconnaître le rôle important que les phénomènes de reproduction ont à jouer dans la question de l'espèce. — Jusqu'où néanmoins ce rôle peut-il s'étendre? Nous ne saurions le dire. Il est des questions d'un grand intérêt dont la solution n'est malheureusement pas possible. Ce qui constitue la distinction spécifique, c'est assurément la dillérence d'origine entre les individus. Cela a déjà été dit (3) : mais cette assertion ne nous donne aucun moyen de contrôler la validité de l'espèce dans certains cas douteux où les formes et les nuances sont très rapprochées. Peut-on dire que « toutes les fois que deux êtres ne diffèrent l'un de l'autre que par des traits qu'il sera possible de rapporter à l'action d'une cause moilificatrice, ces deux êtres seront de la même espèce, et réciproquement ces êtres, que séparent des différences si essentielles qu'elles ne sauraient s'expliquer par les causes que nous voyons agir, sont d'espèce différente (4) ». Ce raisonnement paraît juste et l'expli- (1) Flourens, in Journal des Savants, p. 27'i, mai 1863 (cit. par Naiidin). (2) Mais on doit constater que les métis, dans leurs premières générations se com- portent de la iiiême manière. — Broca lui-même a écrit ces lignes : fc La nature conservatrice, jalouse de maintenir dans les espèces qu'elle a créées, sinon la pureté du sang, du moins l'inviolabilité des formes, i>l)lige promptemcnt la race liybride à revêtir tous les caractères de l'espèce primitive la plus voisine el à se confondre entièrement avec elle. » A ce propos, rappelons quelques paroles de M. de Quatrelages : « On dira peut-être qu'on parviendra, dans un temps plus ou moins éloigné, à fixer quelques-unes de ces suites épliéinères, de manière à cons- tituer une race hybride; cela n'est pas impossible, et je suis de ceux qui n'assi- gnent aucune limite aux progrès de l'industrie humaine. J'ajoute cependant que ce n'est pas probable, .\ussi loin que remontent les souvenirs de l'humanité sur toutes les espèces, le fait ne s'est jamais produit ! La loi du retour, en eflet, est là qui parait s'opposer dune manière absolue à la fixation d'un type hybride quelconque ». R. d. C. S., 18GS-1SG0, p. IS6. (3) Magazin of Natural llistory, vol. IX, 1836. (4) llombron (d'a|)rès lilumcnbarh). Or l'Iioiiiiiie l't îles races hiuii'iiiit'.i, p. 'Sii. INTRODUCTION LXIX ciitiou iiifïéuieuse; mais son application serait très difficile (t). Celte question, la distinction des espèces, n'est pas neuve ; Jean Locke prétendait déjà de son temps qu'elle ne pouvait se faire au moyen de la ijénération (2). C'est ce que disent aujourd'hui tous les naturalistes qui n'appartiennent point à l'école classique, c'est- à-dire ceux qui n'admettent point la fixité de l'espèce. Pour nous, celle fixité, (lu'elle existe ou non, ne sera jamais compromise par les croisements naturels. Hroca a bien dit qu'il sullirait « qu'un seul croisement d'espèces donnât lieu à un type nouveau et durable, pour que la permanence des espèces cessât d'être une loi, pour qu'elle ne fût plus qu'une régie (3) » ; mais ce croisement ne s'est point encore réalisé, même par l'industrie humaine ; c'est en vain (pie nous l'avons cherché parmi le grand nombre de croise- ments (lue nous avons siij;nalés. (( Le jilus grand fait de l'histoire naturelle, a dit Flourens, est celui de la fixité de respè(2e (4) ». Le dire de l'éminent physiologiste n'a pas encore été contredit. Le sera-t-il dans la suite ? Ou vient d'étudier qu(ds sont les phénomènes de la génération (fécoudaliouet reproduction) dans les croisements d'espèce et dans les produits qui résultent de ces croisements. Il sera bon d'envi- sager les mêmes phénomènes dans les mélanges de races et de variétés comme dans les produits de ces alliances. Ils sont très diflérents : les croisements de races sont toujours féconds ainsi que les produits (|ui en résultent ; les races les plus disparates au l)oint de vue de la forme et des couleurs, s'allient entre elles avec fruit, lorsque toutefois le rapprochement n'est point devenu physi(iuement impossii)le. On ne cotinait point de descendants de races croisées, (ce que nous apijcllerons les jl/cV/.s), se faisant (1) Revenant sur le sujet (lij;i lrait(> dans la noie de la page xvi, nous rappelons que M. Sanson prétend ijue riiez les Mainmil(''res les os de la tète ont des proportions et des formes Imil à fait spéu durable. L'éluile approfondie des animaux doinestiques, soumis depuis si lon^;temps à des tentatives de modilii-ation si souvent renouvelées, nous l'a expériiuentalenu'ut ilémoniré d'une manière suialiondante. Tels étaient à cet égard ceux dont nous possédons des restes fossiles, tels nous les retrouvons encore aujourd'hui. Le type oraniologicpie, eonelue-lil, est donc absolument lixe ou permanent dans l'étendue de temps que nos observations peuvent embrasser ». Il en serait de même, d'après le même auteur, pour les autres parties fondamentales du squelette, nous l'avons vu. (2) P. 330. De ienlendcmenl (Irad. hauç.). (3) 0/). Cil. Pages «S et 130. (4) Journal des Savants, mai iSSi. LXX DES HYRRIDES A L ETAT SAlIVA(iE remarquer par leur stérilité ; au contraire, souvent le croisement entre races accroît la fécondité, a Le métissage, a dil avec beaucoup de raison M. de Qualrel'ages (1), est partout et toujours facile. Il entraîne une fécondité régulière, indélluie, égale et ]iarfois supé- rieure à celle des individus de même race, quelque différentes que soient les races ; souvent il est accompagné de superfétation ». Des éleveurs nous ont fait connaître des exemples où les métis sont plus prolifiques que les espèces dont ils dérivent (2). Aucun cas bien constaté de stérilité dans les croisements de races domes- tiques animales n'est venu à la connaissance de Darwin, « ce qui contraste, a remarqué le naturaliste anglais (3), avec la stérilité si fréquente chez les espèces, mêmes voisines, lorsqu'on les croise ». Il cite MM. Boitard et Corbie (4) qui, après quarante-cinq ans d'expériences, recommandent aux éleveurs de croiser les races : « attendu que les métis sont toujours plus féconds que les individus de race pure (o) ». Godrou a aussi reconnu (6) que la fécondité est augmentée par le croisement des races. Mais, si nous croyons certains auteurs, de même que chez les hybrides, les métis ne conserveraient que dinicilement leurs caractères mélangés; ils feraient retour au type de l'un des ancêtres. C'est là une importante question à envisager, .\vant de l'aborder, il sera bon d'établir un point : que les races s'allient sans répul- sion. Il serait presque superflu de rappeler ce qui se passe dans nos rues où les Chiens, de quelque variété qu'ils proviennent, se recherchent et se marient entre eux. (( Tous les Chiens, a dit Ray, se mêlent dans la génération, et la race qui jirovient de ce mélange est prolifique (7) ». De même pour les Chevaux dans nos écuries, les Bestiaux dans nos étables, les Poules dans les basses-cours, les Lapins dans leurs clapiers, les Pigeons dans les colombiers. Tout le monde sait que dans les lieux où l'on tient eu parquets séparés (1) Rev. des Cours scient., I. 5, 1867-1868. (2) M. X., de Fragiiioreaii (Vendée) qui, ayant croisé le Serin liollandais avec la race de Saxe, a obtenu trois et (|uatre générations de métis, croit s'être aperçu que les œufs clairs sont pins rares que lorsque les espèces pures reproduisent entre elles. — On remarque (dans le Bull, de la Soc. d'accl., p. 715, I8(ii) qu'une Brebis d'Astrakan, croisée avec un Bélier Ti-yang, donna deux jeunes, alors qu'ordinai- rement celte race ne produit qu'un seul jeune, etc. (3) Variations, etc., t. II. p. IM. (4) in Variations, etc., t. II, p. 134. (5) les Pigeons. 1S22, p. ;io. (6) De l'Espèce, t. II, p. 217. (7) Wisdum of (Sod in the irealion, London, p. 31. INTRODUCTION LXXI les diverses races de Volailles, les Coqs ardents passent au-dessus des giillages et se rapprochent des Poules voisines ; celles-ci recherchent de la niùnie manière les luàles étrangers à leur race. Ainsi se conduisent dans les colombiers les grands Boulants qui, tout en étant accouiilcs. s'approchent de toutes les femelles à (inclque race qu'elles appartiennent (1). Le môme fait s'observe dans les cages où l'on renferme diverses variétés de Serins (2). Darwin (3) constate que les Moutons, qui ne sont point gardés dans certaines parties de l'Angleterre, sont loin d'être uniformes par suite du mélange que leurs tliverses races contractent entre elles. Les Chinois varient leurs Carpes dorées de mille manières en séquestrant leurs variétés dans les rivières où celles-ci se croisent i«ir la [tropagatiou naturelle (4). Les Lapins qui iialiitent la Sicile et les îles voisines ont une race à demi sauvage qui s'accouple volontiers avec la race domestique (5). Les Lapins indigènes des montagnes de Quito se mélangent aussi avec les Lapins importés d'Europe (6). Les croisements des Abeilles italieunes et de nos Abeilles se produisent si naturellement qu'ils (h'viimnent bi';iurou|) trop fré(iuenls pour les a])iculteurs (7). S'il failiiit cataldguer les croisements qui ont été ojjtenus sans l'intervention de l'homme parmi les races animales qui vivent côte à côte, nous n'en (inirions pas. Ils sont si faciles que, suivant la juste remarque d'un éminent anthropologiste (8), « l'art de l'éleveur consiste moins à les obtenir qu'à les empêcher ». Si, de même ou devait dresser la liste de Ions les produits issus de races par sélection, c'est-à dire tous les mélanges provoqués, la nomen- clalure u'en serait pas moins longue. Les races sont cependant, parmi nos animaux domestiques, infiniment moins nombreuses que les espèces répandues sur la surface du globe au nombre, dit- on, de trois cent iniHc. (1) Ces reoseigoements nous sont fournis par M. La Perrc cli; Uoo, l'auteui' du Guide illttslré île l'Eleveur. (2) M. Villermct, de Cliainbéry, nous cite des exemples de ce genre. (3) Varialiiiu ile.t Animaux et îles l'Uniles, trad. franc.'., t. Il, p. 92. (4) Cosie, Inlroiluction il lu l'isciculture, p. :il. (.1) Conimuiiiralion <|iii nous a été adressée par M. le prof. Doderlin, de Palerme. (f)| M. G. Ganljolana, de ceUe ville, veut bien nous écrire que, tout au moins, on a obtenu des croise[nenls entre ces deu.x races. (7) CoHimunicaiion de M. I,. de Marcé, de la Vendée. (8) M . l'abho llauiaril, l)eu.r ohjectinn.t contre le mnnngénisme. — La permiinence des caractères, les jihi'nomi'nes de la génération. Mémoires présentés au Congrès scientifique international des catholi(|ues de 1888. (Voy. le compte rendu, t. Il, Paris ISSy, p. GIT). Sixième section; sciences anthropologiques. LXXII DES HVBHIDES A L KTAT SAUVAGE Voici, en passant, les noms de quelques-unes de ces variétés dont le croisement s'accomplit sous nos yeux, et donne le plus souvent d'iienreux résultats. (Nous n'en parlons, personne ne l'oublie, qu'au point de \'ue de la génération) : Race ovine. — Tzigaye X Mériuos (1) ; Ovis steatopygos X douze races difïérentes ; la $ X Ocis arirs hisp/micus (2) ; Moutons de Tarlarie à grosse queue X Moutons d'Espagne (3) ; Ti-yang cf X Brebis ord. (4) ; Ong-Ti X Romanow (3) ; Bélier anglais sans cornes X Brebis suédoise (G) ; Bélier du Sénégal X Brebis Bomar- sand(7); Brebis mérinos mauchamp X Béliers South-down ; Brebis écossaise X ce dernier (8) ; Ti-yang X Brebis d'Astrakan (9) ; Ti-yang X Brebis Romanow (10) ; Ong-Ti X Brebis du Naz (11); Brebis chinoise demi-sang X Bélier Cotswald (12) ; Moutons chinois X Brebis mérinos Moutons; Romanowski avec races françaises (13); Brebis mérinos X New-Leicester (14), etc. Race caprine. — Chèvre anglaise X Chèvre de Nubie (13) ; Chèvre du Tliibet X Race ordinaire (IG) ; i'.apra deprc^xii x Capra reversa (17); Chèvre de Nubie X Bouc ordinaire (18); Chèvre Angora x Chèvre du Mont-Dore (19); Capra hircus v^ilgaîisx rerersus (20); Chèvre Angora X Chèvre ord. (21) et de Cachemire (22); Chèvre des (1) Bull. Soc. acclimatation, 181)8. p. 66. (2) Hyrtl., in C. R. Acad. de Vienne, p. 147. (3) Pi-icliard, op. cit., t. I, p. 6l) et p. 57. (4) Bull. Soc. accl., 1867, t. IV, p. 29, p. 746. 1868, p. 3b0. (5) Bull. Soc. accl., 1864, p. 237. Iter zoologische (iarlen, Fraiikfuit. 1864, p. 77, p. 258. (6) Caroli a Linné (Amwnilali^ academicsc, etc. 1873). (7) Bull. Soc. accl. 1865, p. 133. (8) Bull. Soc. accl. 1858. p. 623. (9) Bull. Soc. accl. 1864, p. 715. (10) Bull. Soc. accl., 1864, p. 71o. (11) Bull. Soc accl., p. 74. (Rappelé in Zoolische G.irten, 1864, p. 198). (12) Bull. Soc. accl., 1860, p. 44. (13) Bull. Soc. accl. 1S6.H, p. XXVII. Voy. aussi t. IV, 1887, p. XLl. (14) Bull. Soc. accl., 1862, p. 465. (15) Chez M. John Wiggines de Market-Harbon (communication de celui-ci). (16) Bibliothèque universelle des Se, Belles lettres et Arts. Genève, 1832, I. I. p. 43. (17) Linné, in Siijsl. nat., t. XII, p. 95; et Blumenbach, p. 10. (18) Godron. De l'Espèce, t. I, pp. 213 et 214. (19) Bull Soc. ac.-l.. 1881. p. 654. (20) Jardin de s'Oravenhague. (21) Bull. Soc. accl., 1867, p. 178, (22) Bull. Soc. accl., 1862, t, 9, p. 87, et 1864, p. 66 INTROni'CTlON LXXIM Pyrt'iu'-esx Bouc (rKgyi)le (I); Chèvre de NalolieX ('hèvrc Itlaiiclie de Suéde (2) ; Capra n'i/itros x <'■ mcijacerox (lî) ; Cl)è\Te de race africaine X Hace indigène de Païenne (4); CniirahiiTUHXC. Hier {"y); Bouc d'Angora X Chèvres indijj;ènes, maltaises et exotiques (6) ; enfin, croisements divers de Chèvres à la Uritish Goal Society de New .Malden (Surrcy) (7). Kack bovine ; hace porcine. — lAace écossaise sans cornes X Vaches à cornes (8) ; Binh-Thiiau X Vaches de Londres (')) ; Races liovincs indigènes de la i)rovince d'Utline X Uaces suisses de Simineuthal et de Fribourg (10) ; Race hollandaise X Race suisse (11); Bo'ufs de Berne X Bœufs de Hongrie; de Hongrie x Diirliam; de Berne X Zillertlial (12). — Porcs indigènes X Races anglaises (13) ; Verrat VorUsiiire X Truie craonnaise ( 14); Cochon dom. X Sanglier ri")); Race porcine d'Essex X Race de la Chine (16), etc. RoNC.KURS. — [^apin argenté X Lapin des Fiandriis (17);Laiiin .\ngora x ord. (18); Angora X Cachemire (19) ; Lapin russe X Lapin de garenne (20); Lapin domestique importé d'Europe X Lapin Indigène des montagnes de (Juito (21) ; Souris grise x Souris (1) Bull. Sur. accl., ISA |). 3i3. (2) Der KoniHlick Scliweiiischc Akademie VVissenscli:i(leii, 17'il), |), 22t. (3) Xoologiral Giirilfiia, lSr,8, p. I.ï2. (4) Coinm.. rtu prof. Dodci-lin. (:)) Faune des yertrbres île la Suisse. I8S2, p. 273; voir aussi Ilyrll {op. cit., p. 141)) qui eilo Biown, p. I(il>, voir encore Branrt. Dicl. of scien (fi) Bull. Soc. aed. 18ij8, p. 171. et 1809, p. 19, voy. aussi Caioli m Linné, Miiœ- mitdlis, etc., et Bose, De generalione hyhrida. (7) Communication île M. l'aul Thomas. Voy aussi Bull. Soc. accl., 5 août 1889, p. 707. (8) Grogniei-, Maison rustique, p. 430. (9) Bull. Soc. accl. 188(). p. :i95. (10) Communicaiion de M. Domenico Pœcile, d'Udine. (11) Bull. Soc. accl., 1862, p. 4fi2. (12) Comm. du D' Wilkens de Vienne. (13) A Udine(Soc. (l"Aj;ricull. ) communie. itloii de M Dominico INecile. (14) Chez .\l. Tislei-, à Salloii (l.oii-ctCherK (lli) Très connu et tri'S commun. Voy. Pline Vlll, LX.XIX; .loui-nal des Haras, 184.S, l. XLV; Bull. Soc. accl. tSSi, p. :J83. etc. (IH) Chez M. Ch. de BcUeyme. (17) Chez M. Gipoulon aîné, de Sauveture. (I8| Bull. Soc. accl., 18(i4, p. (56. (19) Bull. Soc. accl., 18<)2, t. IX, p. 87. (20) Chez M. Courant, à Créteil (Seine). (21) Comm. de M. G. Gangotana. LXXIV DES HYUniDES A L ETAT SAl'VAGE blnnclie ; Hat uoir X Rat blanc ; Ecureuil roux X blanc, etc. (1). CARNASSiiiKS. — Chioii danois X le Uluier dogue (2) ; ce dernier X (Milieu danois (;i); (Chienne setter (couchant) X Chien d'arrêt (4); Canis africnnus X Chienne couchante (3) ; Dingo X Chien ord. (6); Barbet X Lévrier (7i ; Chien inàtin X Levrette; Epagneul X Barbet (S) ; Braque X Epagneul (9) ; toutes les races de Chiens en général, comme toutesles races de Chats; et même Chat sauvage X Chat domestique (10). . Race galline; race colombine. — Poules indigènes X races françaises, de Houdan et de Crèvecœur ; aussi races anglaises de Dorking X l'aces asiatiques de Langshara et autres (11); (;oq phénix X Poules de Houdan (12); Crèvecœur X Race commune (13); Padoue cT X Issoudum 9 ; Poules Bantam X Cochinchinois cf (14) ; Poule de race commune X Barbezieux noir (15) ; Poule négresse X Nanga- saki noir cT (16); Coq de Cochinchine X Poule de la campagne; Coq d'Italie X Poule cochinchinoise (et vicevrrsâ) ; Co(] d'Italie X Poule Livo Chalo(17); Coq Brahmapootra X petite Poule anglaise(18); Plymouk rock(common) 9 XLangsham croadcf; Coq sans queue X Poule ord. (19); Coq frisé X Poule ord. (20): Langsham X Poule cochinchinoise (21); Padoue (var. hoU. bleue) à huppe blanche cT X Cayenne 9 (22); Langsham xPlyniouth; Banlain rosster X grande (t) Voy. Coladoii; Darwin. Jean de Fischer, etc. (2) Au zoologisli Ilave île Copenliague. (3) Au même jardin. (4) Principes of. Human, phynology. I.ondun, ITTiî. (o) Derzool. Garten, p. «0. ISfin. (fi) .lardin d'acelimataUon et ailleurs. (7i Broca, op. rit., p. 421, 422. (8) Chez le coinle Glierards Krajelin de Ramysillo (d'L'dine). (9) De la géiioralinn, 1828, p. 123. (10) De la généralion, pp. 121, 122, 1878. (11) Soc. d'Agricnl. d'Udine; communication de M Domenico Pœclle, de celte ville. (12) Chez M. Bourguel, de Tournai. (13) La Perre de Roo, op. cil., p. 17. (14) Id., pp. 32 et 33. (15) Chez M. Salle, de Barbezieux. (16) Chez M. Salle de Barbezieux, (17) Elevage de Klawieter, d'Anklam. (18) Bull. Soc. aecl., 1867, 1803. (19) De la geiiéTalion, 1826, pp. 120 et 121. (20) Même ouvrage, mêmes pages. (21) Chez M. Gipombon, de Sauveterre. (22) A Autiville. INTRODUCTION LXXV v;iriL'lc (le la Poule ( I) ; Pigeons bagailais X Glands boulants (2) ; le Long faced Buld-head X le Triiinbler i3) ; et quantité d'autres. Anatidks. — (lanard labrador X Pingouin (4) ; Canard ord. X (;auai(l (lu Labrador (ii) ; re dernier X Canard de Pékin (0); ce dernier X Canard ord. (7) ; Canard ord. du Hliin X Canard cendré de Hurliani (8); Canard d'Aylesbury X Canard du Labrador (D) ; Canard de Buenos-.\yres et Canard d'Aylesbury (10); Canard de Rouen X Canard du Labrador (II). Il nous paraît inutile de pi-oloiiger ces citations ; ne serait il pas tout à fait fasiidieux de citer, par cxeni|)le, parmi les petits Oiseaux de cage, les croisements du Serin de Saxe et du Serin bollandais, du Serin ord. jaune et du Serin panaché, du Serin hujipé et du Seiiu ord., ou de ce dernier avec le StM-iu de Saxe. C'est aussi pour mémoire que nous rapjjelons, parmi les Insectes, les croisements de diverses races de Vers à soie, ou de diflércntes variétés d'Abeilles. Que l'on ne croie pas que ces croisements soient dus à l'influence qu'exercent sur les animaux la captivité et surtout la domesticité, laquelle, suivant la chaude expression de Buflon, (( rend l'animal lascif 1). A l'état sauvage, à l'état de nature, loisque deux races distinctes se rencontrent, on constate aussitôt des rapproche- ments. — En veut-on des exemples'.' Un en trouvera de nombreux cités dans le cours de cet ouvrage; rappelons-les sommairement : Coturnij cotuinix X Cotumij- japnnica; l'Iiasianus turquatits X Ph- versicolor: Ph. mongoliens X Ph- xemi-torquatus ; Ph. decollatus x Ph. vultiaris ; Ph. nionijoliru.'; x Ph- c/i/v/.sowc/a.s ; /'/). versicolor X Ph. colchieus ; Ph. loniuatiis X l'h. moiigolicus ; Phalacrorax nfricanus X Ph. pyt/mœus; l.iinosa lapponicax /-• uiopygialis ; Spizella pallidax Spizella 011 r. hreireri; l'a.^ser ilaliu' X l'a.ssrr ilowcstiemi: Passer ilaliw X /'■ salicicolcn ; Cyiinestes llavipectus X C. c. var. Tian-'ichimicns ; Acredula caudala x -4. irbyi ; Acredula rosea x .4. irbyi ; MotacHln (1) Foreslamt Slreani. New- York, vol. I, p. 342. (2) Hull. Soc. acel., 1K87, p. 6o3. (;tl La l'cirr de Hoo, op. cit. (4) Darwin, lariulion.t. I. Il, p. 10t. (;)| Coitile Arrluoni dt'uli Oildi de Padoiie (Aleneo \'cneto, tS87) el .lournal r.Aeili- matalion, n» du 2(1 fév. 1887. ((■)) Hdll. Soc. dVcl., 1887, p. :«(. (7)Cliron. de la Soc. daccl, 2U fév. 1887. (8) lîiill. Soc. d'accl.. 1873, p. GO. (9) Variation des Aiiinianx et des Plantes, I. Il, p. 42. (10) Hiill. Soc. accl., 18); rexcmple n» 2, d'après Marschall ^Rurul. econonnj of Norfolk, vol. II, p. lltti; l'exemple n° 7. d'après le rév. Landli [Description of faroë, p. 66); l'exemple 8, d'après les Pliilosopliical transactions, 185:!, p. '.10; l'exemple 10. d'après White's Nal. hist. of ilelbourne, p. 39 (édit. Bennetl): enlin l'exemple n» 14, d'après E. Dixon I The Devecole, p. 155) et Bechstein, Naturg Deutschatuls, vol. IV, 179o, p. 17. (o) Nouv. Dict. d'Hisl. milurelle (déjà cité), même tome, même page. inthoduction lxxix Au sujet du quatrième exemple, on ne piirait pas absolument fixé sur la nature du Cliion (larihou. A'oici, en efTet, ce (ju'fju lit dans les Types of Manking, où cet exemple est cité : k Desmaresl a donné le nom de Caribou au Chien sans poils «lui, d'après Humlidldt, fui trouvé par Colomb aux Antilles, i)ar Corlès au Mexique et par Pizarre au Pérou. Desmarest, si nous ne nous trompons pas, su])pose que ce Chien descend du G. cancrivorus, espèce qui, suivant Hlainville, appartient à la classe des vrais Loups. Mais rtenij;g(M', qui a pu trancher la question, le rcfianle comme un Chien sauvage arborigène (lue les Indiens ont réduit à l'état domestique n. — Il paraît cependant être plutôt une race qu'une espèce. Au sujet du seizième exemple que nous iouniil l'.Vperera du Brésil, il n'est ])oint sûr que cet animal soit l'aucétre de notre CocIkui d'Inde (1) ; du reste, M. le prof. A. Nehring vient d'oblciiii- un certain nomitre d'hybrides deces deux types (2), qui s'ac(M)upl('nt dans les deux sens, dit le Bulletin de la Société d'acclimatation (M). Ces expéi-iences. iiistiluées dans un but scienlifique, (h'menlcnt tout à fait l'assertion de .M. Ilickel (4). Au sujet du onzième exemple, le Lapin de Porto Santo, (e\('iiiple devenu classique et cité par tous les évolulionnislcs), Darwin a lui-même fait observer ([ue le refus, fait par ses deux Lapins mâles, de se rapprocher des Lapines ordinaires dans les jardins de la Société zoologique de Londres, pouvait être dil à leur excessive sauvageri(', ou, comme cela arrive quelquefois, à leur stérilité déterminée par la captivité subite (5). Mais. (|uoi(]u'iI ait été dil et répété avec assurance, que ces deux Lapins |)r()vicniient de la souclie européenne, ou n'est nullement certain du fait. — Darwin avait cru, tout d'abord, qu'ils provenaient d'une Lapine ordinaii'e ([ui, embarquée en 1418 ou 1419 à bord du vaisseau de (ionzalès Zarco, avait été làchiie dans l'ile avec uni; portée obtenue pendant le voyage. — M. Fernand Lalasle vient de (1) D'après M. Fei-niinit l-alastc : .1 propos d'une note ilc il. Itemy Sl-Loup, lin Ai'lns do la Soc. scientiliciiie ihi Chili, I. III, p. lOoel suiv. IHOii). — M. Nélirin^ aurait décembre). (3) V. i~'.i (mèmeannéei. (4) Disons tout de suite que la race appelée Cocllou d'Inde angora provient d'un Cobaye inàle à long poil du Pérou Ile ('. eu ««ri), croisé avec des reniellesdu Cobaye ordinaire (C. cobaya). Voy. Hev. des Se. nat. appliquées. 1891, p. 440. (o) Ces cas sont très fréquents ; nous pourrions en citer plusieurs. LXXX DES HYBRIDES A L KTAT SAUVAGE traiter ce récit de légende (1) ; le Lepus kuxleyi (nom donné à la prétendue nouvelle race) a, d'après le savant de Santiago, toutes les apparences d'une espèce insulaire, autochtone des archipels qu'il habite. On ne l'a jamais connu sous d'autres traits que ceux qu'il présente actuellement. Or, dit M. Lataste, pour être autorisé à le rattacher génétiquement à la fameuse Lapine de Gonzalès Zarco, il faudrait des documents plus circonstanciés, plus précis, plus décisifs que ceux qui ont été produits (2). En ce qui concerne les autres exemples, nous n'avons aucune réponse à fournir; nous ignorons s'il est i)0ssible de les contredire; nous avons répondu aux plus sérieux. Du reste, il ne faut point être surpris d'apprendre que les animaux d'une même race marquent des préférences pour s'unir avec les individus qui leur ressemblent le plus, quoiqu'une masse de faits vienne contredire cette manière de voir. On ne saurait conclure de ces préférences, si elles existent, qu'ils ne descendent point tous d'une même souche. Un fait plus grave, beaucoup |ilus intéressant, serait la stérilité de l'union entre individus appartenant à deux races distinctes. — On cite quelques exemples dans lesquels la fécondité se trouve diminuée par de telles alliances, deviendrait même nulle quel- quefois; ces faits sont à examiner. M. Edmond Perrier dit (3) que « les grands éleveurs de volailles ont observé que le croisement des races difiérentes donne souvent des œufs clairs, comme si ces races étaieni vraiment des espèces (4) ». Semblant conlirmer ce dire, Darwin a écrit que les Bantams de Sebright, (\m proviennent de croisements, sont moins féconds qu'aucune race galliue (5). On lit dans le Bulletin de la Société d'acclimatation ((i) qu'un jeune Coq Bautam fut tenu pendant huit mois dans un parquet (1) Voy. .\ctes de la Soci(Ué scientifique du Chili, t. III, 1893 (dernière livraison, pp. lus et 10'J (i propos d une note de M. Remy Sl-Loup intilulée la modilicu- lion de l'espèce, par t'emanii Latasle], noie qui vient d'èu-e citée. (2) On se rapiielle que l'exemple des Lapins de Porto Smlo avoil élc cité avec beaucoup d'enipliase comme un fait décisif en faveur de la formation récente d'une espèce nouvelle. (:!) Aiialiimie et Physiologie, Paris, 1884, p. 8. (4) Cela a été répété presque textuellement par M. Matliias Duvai, in Rev scient., n" du 2 fév. 1884, p. 7. (;i) Variations des Animaux et des l'iantes, I. i, p. IU8. ((i) 18(i4, p. ti3'.). INTUOnUCTION LXXXI avec des Poules (l(^ Houdnii. de Padoiu; et de Cocliiiieliine ; trente- six ii'ufs recueillis fiireiil Iroinés clnirs. Ou lit encore d;ins la munie levue qu'un i'.nq cochinchinois, retenu dans un i)arquel avec des Poules Rautani et de .lava, les écrasait de sou poids sans les faire poudre. La correspondance d'un éleveur nous fait savoir que, dans le croisement du Serin ordinaire avec le Serin hollan- dais, il peut se trouver plus d'œufs clairs (|ue dans les pontes ordinaires, surtout lorsque le uuile est de la dernière variété. Nous avons nous-mônie croisé deux Coqs de Padoue (variété bleue à luippe hlancliel (I) avec des Poules de Cochincliine de 1res forte taille (pure race); une grande partie des œufs ne se trouva point fécondée. Parmi les Mainuiil'ères on a recueilli les exem|)les suivants : M. Quoy lit accoupler un Dingo de l'.Vustralie occidentale avec un Chien français dont la race n'est pas indiquée. Celte union fut stérile (2). M. le chevalier Louis Pétri, de l'Ecole pratique d'agriculture de l'ozzulo del Friuli (L'iliue). obtint d'un Tiouc angora et d'une Chèvre commune (C. lurcus) un produit femelle qui ne donna point de rejetons, après avoir été accouplée à sou père pendant deux ans (3). Vouait assure que les croisements opérés autrefois dans le Laucashire entre le bétail à longues cornes et le bétail à courtes coi'ues douuèreut des pioduils excellents ; mais que chez ceux-ci, la conception était devenue fort incertaine dès la troisième ou (|uatrième génération. M. .John Wiggius, de la Hritish (joal Soriclii. nous écrit qu'il possède une Chèvre femelle descendant du mélange de la Chèvre de Nubie et de la Chèvre anglaise ; que celte Chèvre est restée stérile i|U()i(iu'elle soit âgée de (juatre ans. Elle entre partiellement en folie, mais n'accepte point le mâle avec lequel elle habite. Examinons quelle est la valeur de ces faits. Premier cas (4) : les œufs non fécondés provenant du croisement de races distin<'tes. — On ne donne point le nom des races croisées; on ne précise aucun fait. Nous le regrettons, car la discussion |l| VariélC- Iri'S rare el peu stable, parail-il. (2) Voy. Broca (op. cit.), p. /i87, en noie. Broca cite cet exemple d'après le Dict. cliifsiquf U'Hisl. liât, de liory de Saisit- Vincent, Paris l«23, In-S". I. IV, p. 1j (art. Chiens (3) Coniniunicalinn ctn elievalicr IVlri. (4) Cil. par M. Kd. IVrrier. Suchetel. — (j LXXXII DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE devient difficile. Tout le monde sait qu'il existe des races de Poules très dilTéientes piir leurs dimensions; or, on l'a dit, là où le rappro- cliement physiijue est devenu presqu'inipossible, on ne saurait s'attendre à un accouplement fécond. — Mais peut-être M. Ed. Perrier (et M. Malliias Duval qui répète son assertion) eutendent-ils par « croisement de races » le produit métis? Le D' Knelland fait savoir, en ellet, que les fermiers de sa contrée ont à se plaindre des ((/»r//(///- hrcil vniit'tii's of foirk » au point de vue de la ponte (1). — J'our tliscuter convenahlement ces faits, nous aurions besoin d'élre renseigné sui' la formation de ces « highhibred varielica » se repro- duisant (( in and in ». Deuxième fait : la stérilité des Bantams. Darwin observe qu'il serait très téméraire de conclure que la fécondité moindre de cette race soit en connexion avec son origine croisée, car on peut, d'après lui, avec plus de probaliilité, l'attribuer à une reproduction (( en dedans » trop longtemps prolongée, ou à une tendance innée à la stérilité en corrélation avec l'absence des plumes séliforraes et des pennes eu forme de faucille de la queue (2). Troisième fait. Cet exemple est un de ceux oii les races mises en présence sont de dimensions trop disproportionnées pour que le rapprocbenient, très insullisanl, puisse produire un résultat (3). En ce qui conceine le quatrième: le croisement du Serin hoUan- (1) Voy. D' Knelliind «A paper on tlie sierilily of viany of varieties of Ihe domeslic Fowls, elc. ». Proceed. Bosloii Nat. hist., 1834-1856, p. tii. (2) Voy. p. 1U8 de Vop. cil. A. la page 132 du même ouvrage, Darwin rappelleque le Banlam a été obtenu par des unions consanguines ci un degré très rapproclié. Il pense que la reproduction consanguine prolongée pendant un très grand nombre de générations peut avoir les conséquences les plus nuisibles. Il fait savoir (d'après Wrighl) que les Coqs de combat, si célèbres, de M. Clarli, ont lini, à force de ne se reproduire qu'entre eux, par perdre leurs dispositions bellii|ueuses; ils se laissent liAclier sur |)lace sans taire de résistance — Les effets de la consanguinité sont cependant très débattus; certains disent, comme c'est l'exemple ici, qu'ils sont funestes; d'autres prétendent le contraire. Nous n'avons pas à discuter, d'ailleurs, cette question cpii ne rentre pas dans le sujet que .nous traitons. On pourra con- sulter C. Colin {Traité de Physiologie compnrce, t. Il, pp. !I37 et 938 de la i' édil., l'aris. 18S8) le(|uel donne de lionnes explications pour concilier les opinions con- traires. On pourra consulter encore Sanson {de l'Ilcréditt', op. cil.). (3) Il ne faut pas toutefois croire que toute fécondation devient impossible, même dans ce cas. Nous avons obtenu des œufs fécilndés et des jeunes normaux d'une petite Poule cayenne cochée par un très jeune Coq cocliincliinois; l'un de ces Poulets, que nous avons élevé, était un superbe sujet. La disproportion de taille entre les deux parents était telle, que nous n'aurions pu supposer la fécondation possiljle. Du reste, M. IJaltey fait savoir (in Forest and Stream, vol. I,p. ;i42) que le petit Banlam rosster ((|ui per<'lie) s'est croisé avec la grande variété de la Poule, comme avec la variété de la Cocidnclilne. INTRODUCTION LXXXIII (l;(is avec le Serin ordinaire, dans lequel les (l'ufs se montreraient clairs en plus piaud nombre que dans les unions de deux Serins de nii^ine variété, le fait mérite cunlirnuition ; d'autant plus que la personne qui nous le cite ajoute que ce croisement est d'ailleurs très facile (1). Cinquième fait oltservé par uous-méme. Nous répondrons que l(>s métis, provenant du croisement ([ue nous indiquons, se montrent très pi-oliliqucs. Ils sont arrivés à sept générations actuellement. L'infécondité de beaucoup d'teufs des parents pouvait provenii' de rapproclienieuts incomplets entre les deux races bien différentes par leur taille (2). Faits se rapporl;int aux Mammifères. Qu'on nous laisse, tout d'abord, rapi)eler qu'Isidore Geolïroy Saint-Hilaire a écrit que (1 rien ne justifiait la croyance des agriculteurs ([ui attribuent une féc(mdité bornée aux produits de deux races très éloignées ». Cela dit, on peut allirmer que le croisement du Diugo et du Chien, tenté par M. Quoy, et qui demeura stérile, est une exception, un fait isolé, dmiuel on ne peut tirer de conséquences. Broca, qui le cite, dit lui-même que cette expérience ne prouve rien (3). Quant à la Chèvre, métisse de Bouc angora et de ('. hiirus, demeurée stérile avec son père, c'est là encore un cas isolé, car LiniK' parle déjà d'une race créée par ces deux types de Chèvres (4), et le Bulli;tiii de la Société d'acclimatation indique plusieurs autres générations de ces métis (5). Du reste, le chevalier Pétri, ayant ensuite donné sa Chèvre, soi-disant stérile, à un liouc commun, il en obtint deux Chevreaux. En ce qui concerne la conception devenue incertaine chez les Vaches croisées du Lancashire, se reportant à l'explication donnée (1) Nous avons vu p. LXIX (en note), (|ue M. .\.,tle Frajinioipau (Vendée), ayant obtenu 3 ou 4 Ké"Praliuns île uiLais île Seiin Ijiillanilais et la race de .'^axe, croit s'èlie appri.u i|ue les leufs elaiis sont plus rares que lorsiiue les espères puies se reproduisent e:ilre elles. (2| Nous avons conservé le scpielelle du Coi] eocliineliinois, père des Poules qui nous ont servi pour nos expériences, et aussi le s(|Melclte d'un des Coqs de Padouc. On "Toiridt volontiers que ces squelettes ont appartenu à des Oiseaux d'espèces dis- tinctes ; toutefois la dillérence de taille entre l'oule de Cochincliine cl de Padoue est bien moins considérable qu'entre Coqs des deux races, (:j) La fécondité illimitée des inélis qui en proviennent parait cependant avoir été . mise en doule par le savant anlhropoloj^'isle. (Voy. pp. 487 et 'iSS en note). (i) Caroli a Linné Aiiuinilate.i acculeiiiiac, vol. VI. lloliiiia^ MW.'iGeneralio ambiguii, pp. 12 et 13). (5) Année lSli2, t IX. p. S7. Voy. aussi année lîiiS, p. uC.y, on on parle de si.\ générations. LXXXIV DIÎS HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE par Darwin sur la fécondité moindre des Poules Banlaiii, on peut répoudre que cela provient peut-être d'une reproduction en dedans. Enfin, la stérilité supposée de la Chèvre, mi-nubienne, rai-anglaise, obtenue par M. Wiggins, est encore exceptionnelle, car, dans la nomenclature des croisements de Chèvres que nous citons, se trou vent nombre de métis féconds, quoique provenant de races très opposées. Ce n'est pas sans raisou que Darwiu a pu écrire, a|)rès les recherches auxquelles il s'est livré, qu'il ne connaissait « aucun cas bien constaté de stérilité dans les croisements de races dômes tiques animales », fait, a-t-il ajouté, d'un contraste extraordinaire, avec la stérilité qui est si frécfuente chez les espèces nalurelies, même voisines, lorsqu'on les croise (1). Nous avons maintenant à examiner si des races métisses ont pu être constituées, c'est-à-dire si, dans la suite des temps, le type, nouvellement créé, se conserve par la génération. Cette question est très débattue ; M. Sauson considère que, tôt ou tard, la race la plus ancieune prévaut, si on n'a soin de recourii' à de nouveaux croisements avec la race mère la plus faible dont les traits s'altèrent peu à peu daiis la génération croisée. Générale- ment, on reconnaît qu'il est loisible à l'éleveur de constituer un nouveau type durable à l'aide du métissage. Nous passerons en revue les auteurs qui ont adopté cette manière de voir. — Grognier (2) est de ce nombre; il dit qu'un croisement poussé assez loin produit une race intermédiaire (3). l'rilchai'd partage cette opinion (4); c'était celle de Klourens qui a écrit que le croisement des races donne toujours des races nouvelles (.j). L'Encyclopédie pratique de l'agriculture a accepté aussi ((la méti- (1) Varialions des Aniinaux el des Planles. t. II, p. 111. Nous avons déjà fait celte citation. L'auteur de {'Origine des Espèces a encore reconnu dans son ouvrage que « les diverses races de dos dilTéienIs animaux domestiqués sont très fertiles lorsqu'on les croise ». Voy. p. 272 de la traduction fran(.'aise que nous suivons. (2) in Maison rnslil(|nes générations, si on n'allie entre eux qut' les niélis du même dejjré. (Il) Traili' (le l'IiyaUilm^ie coiiiptiree, t. II. p. OMX, :i" Mil. (4i Op. cil. V. ir,>. (5| Op. cit. P. 764. (r>) Varialioiis (/«.< .4/iù/iriu.r el des l'iaiiles!. t. Il, p. Iii2 (trad, franc). 17) P. lot du même ouvrage où on lit : •■ I.'élevi'ur se désespère et conclut à l'impossibilité de faire une nnuvelle race. .Mais, d'après les cas que nous avons cités, et un graml nombre il'autres connus, il parail ([ue ce n'est cpTune allaire de patience ». (8) VV. C. Spooner, Sur les croisenieiUn. Journal Roy. agr. soc, vol. .\.\, part. II. Ch. Howard Cardener's Cbronicle, iSGO, p. 320. ('.() Cependant, dans l'Origine des Espèces, on trouve ces deux phrases: « J'ai peine à croire qu'on puisse obtenir une race presque intermédiaire entre deux autres »; puis : » je ne saurais tiouver un seul cas reconnu où une race perma. nente se soit formée de celte manière ». Voy. 2' édit.. p. 28 (trad. de (Méuient Uoyer), cil. par Sanson. l.'Héri'Uiti' normale ut pathnlDgique, p. 17:i. LXXXVI DES HYBKIDES A L ETAT SAUVAOE M. (le Quatrefages est de cet avis : « Lorsque l'industrie de l'Iiomme iutervient, dit-il (1), elle peut, avec des soins, régulariser le croisement entre deux races et obtenir ainsi une race métisse. Après quelques oscillations du côté des types paternel et maternel, celle-ci se consolide et s'asseoit ». M. Hamard trouve (( qu'il est inutile de rappeler les nombreux cas de métissage obtenus par nos éleveurs », parce qu'on ne compte plus aujourd'hui les races ou variétés obtenues de la sorte. « Sou- mises au ilébut, dit-il, à certaiues llucluations qui les rappiochent momeutanénienl de l'un ou de l'autre type ancestral, elles finissent par acquérir assez de fixité pour se conserver avec leurs caractères particuliers. Cette fixité est telle que, rendues à la liberté, croisées même avec des individus d'un type dilïérent, elles conservent toujours quelque chose de leurs traits artificiellement acquis (2) ». M. Paul Mégnin, le directeur de r/^?co^M;\ que nous avons consulté, pense aussi « qu'il y a moyen de former des races nouvelles par le métissage ». Dans une courte réponse qu'il a bien voulu nous faire par l'intermédiaire de son journal (3), il dit ceci : « Le croise ment de deux races distinctes donne, en règle générale, des indi- vidus d'un type intermédiaire se reproduisant avec tous leurs caractères sans retour à un des types procréateurs. C'est même par ces croisements que les races améliorées d'animaux domes- tiques, qu'il s'agisse du Cheval, du Bœuf ou du Mouton, ont été créées ». Citons encore, s'il en était besoin, MoU, de la Maison rustique, qui écrit, tout en faisant des réserves, « qu'au moyen des croise- ments on peut, non seulement fondre une race dans une autre, mais encore en créer une nouvelle qui participe en même temps des deux races dont elle provient (4) ». On met toutefois pour condition, ne l'oublions pas, « que les métis aient le même habitat que celui de leurs parents et soient soumis au môme régime alimentaire », chose fort naturelle (5) ; (1) L'Espèce /iMmotTie, cliap. VIII. « Croisement des races et des espèces, e le», p. 32 de la 3' édit., Paris, 1879. (2) Op. cit., pp. 618 et 619. (3) N» du 20 fév. 1887. (4) P. 376. (.i) On sait que les races les plus pures, changées de climat, subissent les inlluences du milieu, se Iranstorment en d'autres types; mises en liberté elles se revêtent de caractères uniformes. Voy. des exemples dans : Dureau de la Malle, Compte rendus Acad. des Se, t. 41, p. 688; la Volière, n" du 1" septembre 1886, p. 114; et autres auteurs. Citons, d'après M. de Q^uatrefages (K. des C. Se. 1867-68, INTROnUCTIOX LXX.Wll 011 doit iiussi (h ilor les croisomeuts avec; d'aiili'es raees (1). — Peul- 011 citer des exemples ? Oui, saus doute, et d'abord parmi les nices orine, boi'iiic et iioninc, nous nommerons : 1» Le Mouton Disliley-MériuosdesTrappes, obtenu i)ar M. Pluchet eu quelques années avec des caractères eulièremeul dillérenlsde ceux de leurs tlescendants (2) ; La sous race de M. Yvart, créée par le métissage combiné des Mérinos Mauchamp, de ceux de Hainlinuillct et de la race any:laise (3) ; La race des Moutons de la ("haimoise, obtenue pai' M. Maliny:ré (4), « race sullisamnient assise, dit Godron (iJ), pour exercer à sou tour une influence modilicalrice très beureuse » ; La lace des Mérinos provenant, pense-t on, du croisement des races de Moulons imiisicènes des environs de Cadix avec les Béliers à laine Une de Maurilaule ((1) : La l'ace liàlai-de provenant de Béliers de l'Inde et de Brebis du pays, existant dans les environs de Lille vers I79'J (7) ; Une autre race entre Brebis françaises et Béliers anglais vivant à la môme épo(iuc (8) ; Les Moutons Oxfordsbire Downs, comptant aujourd'bui comme race fixée (9) ; p. 709), le Bœuf suisse, qui, Iransporlé en Lomljardie. se tr.iiisfoiiiii' en ilrnx f-éiié- rations; les .\l)eîlles lioiir^'iiinnonnes, petites et brunes, qui rleviennent en Bresse, après lieux iiénéralions aussi, des Abeilles grosses et jaunes comme la race du pays. Oe qui a (ait diri^ à l'éniinent anlhropologislf qu' i à moins de soins 1res spéciaux et tout à fait incessants, les races les mieux assises subissent à la lonyue l'action d'un milieu nouveau.. — Tout tentative échouera, a dit emore Colin {Traili' ilr fhys. riiiiip. 2 et p. 132. (t) Conl, lu-8, par Malingre. (il) De li;spece, I. U, pp. /.O'il. (Cl) feller, Ifiugraphie universelle, 1. III, p. .'il'kl. C'est l'oncle de Coliimelle qui aurait introduit cette race en Espagne. (7) Vov. Tralado sobre la cria y propagacion de ganados, par 11. Dogle, Madrid i7'.l9, in-8, 2 vol., p. Ilii. (S) Même ouvrage, p. l'i.'i. CJ) D'après Darwin : l'driHl. t U, p. 102. Ils ont été prodiiils, en I8:t0, dit cet auteur, par des croisemenls de Brebis de Ilampsbire et, ilans quelques cas, de Brebis Soulbdowns, avec îles Béliers de (^olswold Le Bélier llampsliire était lui- même le produit de croisements répélés entre les Ilampsbire et les Southdowiis. LXXXVin liliS HVIiHlDKS A L KTAT SAUVAGE Les Moulons de L('i(^estei', paiaissjiut provenir de croisements entre plusieurs Moutons à longue laine (Ij ; Le croisement de Béliers Chinois avec des Brebis mérinos qui valut, en 1866, une médaille à MM. fiaruot et Tyssier (2). Le nouveau type de Chèvre, formé il y a vingt ans, par le mélange de la Chèvre commune et le Bouc de Nubie ou d'Abyssinie (3) ; La nouvelle race de Bétail provenant du croisement d'une race suisse avec une race hollandaise, créée par le roi de ^^'urtenl- berg (4) ; Le croisement du Cochon du Cap, du Porc chinois et du Porc de Siam avec notre Porc, ayant produit on Angleterre plusieurs variétés importantes (5) ; Les Porcs de Boulogne et de Montreuil, d'une création moderne (6), et peut-être aussi la race napolitaine (7). 2° Nous nommerons ensuite, parmi les races chemline et canine : les Chevaux de course anglais, produits par le mélange d'anciens Chevaux du pays avec des Chevaux bardes, persans, turcs et arabes (8) ; (1) Variations (mr'nie page). (2) .^u moins, cette médHille était-elle otierte pour la création d'une race prolifi- quede Moulons par le croisenicnl de ces deux types. (Voy. Bull. Soc. .acclima- tation IhOfi, p. LXXIV). (3) Conimunicalion de M. Pe;;ler, auteur de l'article « The niilna>i Goût ». pulilié in : «Comme toute création solide et lixe, dit l'Encyclopédie, ce Cheval a iiciiuis le pjuvoic liéiédi- tairc i). (2) Au dire de « l'Eleveur n, n» du 7 août 1887, p. 382. (3) Cit. par l'Eleveur, mais avec peu d'assurance. (4) L'Eleveur, 1887, p. 344. (5) IVaprès (iodron, I. Il, op. cit., p. 37, (Jodron ne précise pas toutefois si c'est p.ir croisenipiit ; il renvoie à .lolin Sinclar : L'Agriculture pratique rai- sniinée (Irad. de licwnhasie). t. I. p. l'.IS. — a I'itii- île lt(PO, (i;i. ci/., |i|). 17, IS. (2) Mùine ouvnige. (S) Mt-iiie ouvrage. (4) Même ouvrage. (5) Darwin : Variations, I. Il, p. lO'i. Le docteur Dannecy a, du reste, formé un grand nombre de variétés et de races dans l'espèce du Lapin, (d'après Godron, cité par Lucas, Traité philoaophique et iiluj^iologii/ne île VMrédilé naturelle, etc. Pans 1K47, m-S", t. I, p. iif-^). On ne spécilie pas toutefois si c'est par croisement. Nous n'avons point consiiUé l'ouvra^'c de M. Lucas. (G) (ioiron («/). cil.) d'après Holiinet, Manuel de iliJucaliun du Ver h soie, p. ai2. (7) yarialiDU.i, t. Il, p. lO'i. Oserions-nous noniuier des races, créées naliircllement par métissage'.' Le Musée de liruxelli'S pusséde un Faisan (n" 1781 du calaloguc', (p'i ressemble en tous points au l'Ii. foniiosdnus ligure dans la Monographie des l'Iiasianidés d'KlIiot. Or cet Oiseau n'est cepemlant (|uun simple hybride, né au Jardin zoologicpie de Bruxelles, ayant eu pour père un l'U. torijualus ut pour mère un Pli. versicolor. V a-l-il donc lieu de croire, comme le dit M. Dubois. (|u'à l'Ile de Formose, située non loin de la Chine el du Japon, on ait introiluil priniiliveinenl des l'Ii. Inrquatus et des Ph. versicolor, propres à ces deux pays'.' Les inélis nés dans celle île auraient fini par remplacer les types dont ils dérivent el à produire la race nouvelle connue aujourd'litii sous le nom de l'h. lorimisanus. Pour vérilier celte assertion (disons- nous, p. Hii, dans lai|uelle nous parlons de ce (ait), il faudrait étudier les métis pro- duits en si grand nond)re à l'état sauvage en Angleterre et voir s'ils ont le type du fnrniosanus. Kncoie, celte ciinstalation serait-elle de (|ueli|ue valeur'? Du criii- senuMil de l'iAtplociinius nyclliemerus X '-■ nielanotus. on obtient des Faisans ayant de fortes analogies a^ec I ';". raynaudii. Aucun naturaliste n'a eu cependant la pensée de faire do cille espèce, ou de celle race, un produit hybride ou métis. XCII DKS HYBRinns A L KTAT s.\i!v\nn; Malgré ces exemples nombreux de races fixées, provenant de croisements, des auteui's s'accordent à dire que les caractèi-es nouveaux, que ces races présentent, ne sont que transitoires; il faudrait, selon eux, avoir recours, pour les maintenir, soit à l'infu- sion du sang primitif, soit à de nouveaux croisements avec celle des deux espèces pures dont les caractères s'effacent. Pour certains même, nous l'avons dit, les races n'ont point en elles-mêmes le pouvoir de se perpétuer ; l'homme ne crée pas de races propre meut dites, à quelques procédés qu'il ait recours. Il ne façonne donc que des collections qui doivent retourner au type primitif, œuvre seule de la création (1). On connaît les théories de .M. Sanson sur ce sujet ; il ne croit pas que les races nouvelles, mixtes ou intermédiaires entre celles qui ont servi à les former, soient désormais fixées. Pour lui, la loi du métissage est la même dans tous les cas : « les groupes d'individus que l'on prend pour races nouvelles n'arrivent à l'homogénéité qu'à la condition de faire retour complet à l'un des types qui ont contribué à les former et à ce type seulement ». L'erreur des éleveurs et des zootechnistes, qui considèreut ces groupes de métis comme étant constitués en race, tient, dit toujours M. Sanson, à ce qu'ils ne les envisagent qu'au point de vue de l'aptitude, laquelle est, en effet, commune à tous et forme le seul objet (le l'exploitation. Mais il est cà peine besoin de faire remarquer, ajoule-t il, que cetle aptitude, se rencontrant au même degré dans deux races notoirement distinctes, ne peut, en aucune façon, servir pour la caractéristique de la race. Pour montrer d'une manière bien évidente l'inanité des préten- dues races nouvelles, .M. Sanson a pris comme exemple la race Dishley-mérinos, laquelle, au dire do savants, se reproduisait depuis trente ans (2) par elle-même avec les caractères mixtes qui lui ont été communiqués. Il a fait dessiner, dans un concours où Et;alemenl, Elliot a rernai-qué (en parlant île deux exemplaires o^ de Pft. elegitns envoyi's de Secluien en .Angleterre) (|ue cette espèce semble être dans sa distri- Inilion géo.^'rapliiqiie intermédiaire entre le /'. decollatus et le Faisan de Jiinan. On pourrait, ilit-il, supposer un hybride entre Ph. colchicu^ et Ph. mr^icolor, si ces deux Oiseaux avaient le même habitat, ce qui n'est pas. — Celle remar<|ue montre donc (comme nous le faisons observer, p. 609) qu'un Oiseau peut pré- senter des caraclères intermédiaii'es entre deux types sans pour cela être leur hybride. (1) Perrier, in Bull, de la Soc. d'.Anthropolosie, 18(!3. p. 2.^0 : Essai sur les croi- someiUs ethniques. (i) .Au momejil «ii M. Sanson faisait conuailresa inaniéie de voir. INTRODUCTION XCIII étiiitMit cxpdsi's un fiiaiid iioiiihre iriiidividiis de la priHeiiduc race, d'aliord la liHe de (|iialrt! individus ciioisis par le jury comme élaut les plus remar(|uables représentants de la caté^^oric ; puis celle de quatre autres appartenant aux races pures. Or, deux de ces tcHes ressemblaient aux Disliley, deux autres aux .Mùrinos, trois étaient retournées aux types primitifs. Ce qui est ici mis en évidence pour la prétendue race Disldey- mérinos le serait, allirme-t-il, pour toutes les autres races ayant une origine analogue, attendu que pourdui les formes typiques de la tête sont indélébiles, u ce qui assure, à travers les siècles, leur conservation (I) ». M. Sanson croit du reste donner une nouvelle preuve de ce qu'il avance dans un autre examen, fait par lui, des métis de la Charmoise, ra(!e également reconnue comme mixte et fixée. Les types crtinieus dilîèrtiul à ce point qu'il est im[iossilile de les confondre ; ils se rattacbenl à deux types distincts nettement tranchés. — .Vinsi ce groupe manque til encore du caractère indis- pensable pour constituer une race : l'Iiomogénéité (2). Nous devons rappeler ici que M. Sanson se prononce pour la permanence de la race. Les naturalistes ont considéré la race comme une variété accidentelle, produite par linlluence du milieu, par la domestication ou la culture, par l'industrie de riiomme. Il n'en est rien, d'après lui; on ne connaît pas plus l'origine d'une race que celle d'aucune espèce (']). Ainsi, d'a[)rès le [irofesseur de l'Ecole de Giignon, il ne serait au pouvoir d'aucune méthode zootechnique de créer des races nouvelles. L'habileté des expérimentateurs s'exercera seulement sur lies ajilitudes physiologiques n'ayant rien de commun avec la caractéristique de la race, n On peut faire osciller, pour ainsi dire, les formes typiques de races par le croisement ; elles reviennent toujours infailliblement à leur type primitif, lorsque les métis se reproduisent entre eux. On peut agir sur leur étendue absolue, l'augmenter ou la diminuer par la gymnastique, et fixer ces formes dans les nouvelles diuiensious |iar la sélection : les lignes et les rapports n'en demeurent pas moins les mêmes; le (1) Voy. pour ce niit' nous rapporloiis : les ComplPs rendus .\v. des Se. de Paris, t. Gl, p. 7'i. el '/.nolechnie, I. II, pp ."iCi et suiv. (2) Voy. Deuxième nute .tur la vuridbilitc des me/ is. Comptes rendus de l'.Vead. des Se, I. (il, p. KMi. {'.\) Mêmes con)|)tcs reiulus:« Proposition sur la coiistilulion de l'espèce el de la race », par A. Sanson, t. 62, p. 1070, année isr*. XCIV 1)KS HYBRIDKS A L ETAT SAUVAGE plan n'a point changé, et c'est ce pl.in précisément qui constitue le lype (1) ». Nous ne pensons point que les théories de M. Sanson soient généralement acceptées ; tout au contraire, elles semblent n'avoir converti personne (2). L'espèce est susceplil)le de modifications morpholoi^iques ; il sullit que certains individus se détachent du tronc, habitent d'autres milieux, pour subir les influences de leur nouvel habitat. Ils sont parfois alteinls, très sensiblement, cela est connu de tout le monde. Mais nous ne voudrions pas par là aliirmer l'existence actuelle de races absolument fixes et invariables dues à de.s croisements, quoique nous croyons l'existence de ces races possible. Le plus souvent, en ellet, les éleveurs sont obligés de redemander à l'un des parents du sang pur pour régénérer le métis; ]iuis, souvent, dans la confection des i-aces croisées, la sélection joue un rôle aussi graml, sinon plus grand, que celui du croisement. Le retour à un des ancêtres par atavisme, auquel les races croisées sont sujettes, est encore un olistacle à leur fixité. « Le cultivateur, dit M. Elisée Lefebvre (3), qui se laisserait séduire par la facilité du métissage et par ses prompts résultats et qui conserverait l'espoir de pouvoir, par ce moyen, entretenir un troupeau de prix sans être obligé de renouveler sans cesse l'achat de reproducteurs, courrait le ris(]ue de voir tout d'un coup ses espérances déçues par la tendance que conservent les animaux à redescendre sans cesse vers le lype paternel Ce n'est point, ajoute l'écrivain, i[ue nous regardions comme une chose impossible de parvenir à fixer dans une race quelconque le caractère d'une autre race au moyen du croisement; mais nous voulons seulement dire que l'opération est douteuse, en ce sens qu'on ne peut calculer le temps nécessaire pour arriver au but, et que l'on ne sait jamais si on y est arrivé )). Ces paroles nous paraissent très justes. (I) II), id. Toutes le.s objections qui ont pu se produire conlre la théorie de la race telle que M. Sanson l'a définie s(uil mentionnées et réfutées dans la 3' édit. de SDn Trailé de zootechnie, ;iul)lié en tstjlj On trouve dans cet ouvrage la dernière expres- sion des idées de l'auteur sur les sujets dout il s'est occupé ainsi que toutes les eoiisidéralions bililiograpliiques dont on pourrait avoir besoin (comui. de M. Sanson). (i) Si nous en croyons un vétérinaire 1res distingué, membre de l'Académie de Médecine. — M. Baron a, du reste, nous l'avons déjà dit, pris M. Sanson à partie el 1 a réJuté à la Société centrale vétérinaire de Paris. (Voy. Bullcl. de la Soc. cenirale vétérinaire, t. V, de la nouvelle série, XLl, p. 70). La Racn N((ta. [',i) In .1/((Ks()/( rufliijue, p. o20. INTRODUCTION XCV « L'expt'rience a diiiioiitié, jikis souvent exotique ou d'origine nouvelle, cette dernière s'ellace j;raduellenient au fureta mesure que les générations s'accumulent ; tandis que la première, c'est à- (lii-e celle qui était en possession de l'indigénal, jjersiste [jresijue exclusivement dans ses produits. Si les niélis qu'on veut (aire reproduire entre eux, en vue de fixer et de maintenir la race, sont jilacés dans les mêmes conditions liysiéuiques et climatériques au\(iuelles la ra('e inimitive i)u indigène doit son sang, ses fornnîs et ses aptitudes, la progression vers la prépondérance incontestée et définitive de la vieille race indigène est certaine et s'établit d'une manière ri'gulière, malliématiiiui^ et progressive, de génération eu généralion ». Eu outre, dans une lettre que l'auteur du (iuide ilhisire de l'Eleveur nous écrit, nous trouvons cette phrase : k Les animaux issus de deux racts distinctes transmettent accidealelle- meut, mais jamais avec constance, leurs caractères propres à leur descendance (2) ». Dans le Dictionnaire de Chimie et d'Iljifiiène de Bouley et Reynal, on lit encore ceci : « Ceux qui ont la prétention d'être les plus intelligents et les plus éclairés, se rangent parmi ceux qui ne croient et ceux qui ne se confient qu'au pur sang ; ils repoussent obstinément, et d'une manière al)solue, l"em|iloi des métis comme reproducteurs )). Et le motif que l'on invoque est le suivant : c'est que « les métis n'ont point d'hérédité stable (3) ». Godroii, (jui soutient (|u'il est loisible de ciéiîr de nouvelles rares |)ai' croisement, reconnaît lui-même que ('i) « si l'on veut maintenir une race, .soit ancienne, soit hybride, il est nécessaire d'éloigner les individus (|ui n'ont pas les(}ualités requises pour la monte ». Il rai)pell(' (ju'eu Espagne » ou ne conserve les bonnes races de Mérinos que par le choix intelligent des Béliers (5) ». (1) Op. cil. p|). Il el 15. (2) l.a môme iilée est exprimée pp. 11) et 20 de son Triiilé. (H) Le (ail suivant, ijne nous trouvons dans le (iuide illiistri', appuie ce dire : u M. le comte X. possède cinquante-sept couples de PiL'eons Ga/.gi ou de .Modène, les plus beaux d'Italie. Pendant toute l'année nui vient de s'écouler, il n'a réussi à élever que trois jeunes à pt'u près irrc'(iroclial)les comme disposition correcte des couleurs liu plumage ». (x'tte ci)inmuiii<'atiun est (aile à M. la l'erre de lioo par le cliexalier J.-U. de Sella, de Bioi.'lio. {/il De r/i'.s/jccp, l. Il, p. M. (ij) Mém. de la Soc. d'Agr. du dépailement de la Seine, t. Il, p. îd'i (cit. par (ioUron). XCVI DES HYBRIDES A L ETAT SALVAGE « Si l'ou abandonnait une race croisée, dit V Ivncyriopcdic d'Agri- culture (que nous avons cependant citée coniriie favoraljle à la création de races par croisements), si l'on négligeait de la retremper par intervalles dans le sang de la race de perfecliunnement, ou la verrait déchoir peu à peu el retomber à la tin en l'état d'infériorité relative (1) o. « L'expérience a démontré ce fait, dit le même ouvrage (2), que le croisement interromi)u dans ses ellets ne donne rien de complet, rien de stable i,. W. de (Juatrefages écrit lui-même que, « quelque constance qu'une race métisse ait acquise dans son ensemble, il arrive presque toujours que certains individus reproduisent à des degrés divers les caractères de l'un des types primitivement croisés ». C'est l'atavisme qui apparaît sans cesse, cet atavisme qui empêche la fixité complète de la race créée par croisement et vient, suivant la pensée heureuse du maître, « attester le lien physiologique qui unit tous les métis (3) ». Citons aussi M. Richard, du Cantal, lequel fait savoir, dans un rapport adressé à la Société d'acclimatation de Paris \i), qu'il n'a pas conliance dans le croisement, la nature ne perdant jamais ses droits d'une manière absolue. On peut encore rappeler cette phrase d'un article de la Volirre : « Dans aucune espèce les métis issus de deux races dillérentes ne sauiaient transmettre avec constance à leur progéniture les caractères qui les font diOérer de leurs parents; sous les inlluences de la loi de la rétrogradation, il se manifestera toujours chez leurs produits une tendance de retour à l'un des types primitifs, à l'un des types des deux races, qui ont contribué à créer la race métisse, et cette tendance s'accen- tuera de plus en plus énergiquemeut au fur et à mesure que les générations s'accumuleront ou se succéderont (5) ». Enfin, il faut mentionner MoU, de la Maixon rustique, qui, tout en ayant écrit qu'au (1) 1\ 894 du t. V. Paris, 18(J1. (2) P. 287 du t. X. Paris, 18l«. (3) h'Esprre hniiiaine, p. ali. — M. de Quairetages (p. bO) cite un exemple bien frappaut de ce retour à l'aneélre. 11 l'emprunte à (jiruu de Buzareingues. il s'agit d'une généalogie de Chiens qui étaient des métis de bratjue et d'épagneul. utlr, un mâle, braque par tous ses caractères, uni à une femelle de race braque pure engendra des épagneuls. Ce dernier sang n'avait donc nullement été éliminé ». — C'est le cas de répéter avec M. de la Perre de lîoo que celui qui ne connaît pas la provenance des reproducteurs, dont il dispose, se ménage bien des déceptions et des mécomptes (p. 13(i de \'op. cil.) ». (4) Voy. p. 38G, année 1857. (5) Les Secrets de la liasse-Cour, par Narcisse Masson. p. 271, 1" février 18b»7, (L'auteur parle de Poules). INTRODUCTION XCVll (( moyen de croisciiii'iits on pciil (tl'oi- une nouvelle race», observe uéannioins » que les produits des métis tendent en général à se lappioclier tic celle des deux races composautes qui a le plus de coiistauce et qui est le plus en harmonie avec les circouslances naturelles etartilicielles de la localité (1) ». Nous nous sommes permis toutes ces citations, quelque longues (|u'eiles fussent, afin de montrer les dillicultés réelles et l'incer- tituile que présentent les croisements. S'il était nécessaire de recourir à un argument encore plus décisif, nous ne saurions mieux faire que de rai)i)eler le passage suivant que nous trouvons dans un ouvrage destiné aux éleveurs; il fera voir ce (lue ceux-ci pensent des métis. Un amateur dé Pigeons envoyant deux couples de ces volatiles à un de ses amis, lui écrit : « il ne faut pas vous attendre à ce qu'ils reproduisent pareils à euT-mcmes » ; et la raison qu'il donne est » que ce sont des individus provenant de croisements ». Nous avons nous même essayé de former une race galline à l'aide de croisements ; nous avons en 18S9 atfouplé la race Padoue (variété bleue à huppe blanche) avec la race de Cochinchine, donnant à la prcmiéi-e le rôle du mâle. Depuis, chalu croisemenl qui consiste à ramener ileux nues au type primitif est très cnrieu^j et liien établi. Suclielet — 7 XCVHI DKS HVBRIDliS A L ETAT 8.VUVAGE Pailouft lileue à liuppe hlaiiclie, qui avait servi daus le mélange (1). — 11 sei-ait bien dillicilo de préciser rigoureusement à quelle race les jeunes ressemblent le plus, car à chaque ponte, ou constate cette « variation désordonnée » dont parle M. Naudin et dont M. de Quatrefages seH)ble, en quelque sorte, faire l'attribut des croise- meats d'espèce (2). Il est vrai que nous n'avons point pris soin de réunir, dans un même parquet, les individus qui se ressemblaient le plus ; inten- tionnellement nous avons laissé les jeunes se reproduire en toute liberté, quoique les mâles, se trouvant toujours trop nombreux, nous ayons de jjrélérence éliminé les Coqs les plus disparates. Nous sommes persuadé que, si une sélection attentive ne survient, jamais ces gallinacés, demi-sang et croisés entre eux, ne formeront une variété ou race à caractères constants et bien définis. 11 faudrait, pour obtenir une reproduction de formes inter- médiaires, n'allier entre eux que les rares Coqs et Poules qui présentent une forme et des caractères mixtes, ou bien encore croiser de nouveau les métis, qui se rapprochent trop d'un seul type, avec celle des races pures qu'ils ne rappellent que peu. — Si on faisait chaque année un choix judicieux des reproducteurs, pourrait on peut-être ari'iver, à la longue, à fixer une forme nouvelle que l'atavisme cependant frapperait fréquemment d'un retour vers l'un ou l'autre type ancestral (3). Une remarque très importante s'impose ici. Dans la plupart des races, soi-disant lixées, et dont il vient d'être fait mention, nous sommes porté à croire qu'où ne compte qu'un fort petit nombre provenant directement d'un seul et premier croisement opéré entre deux races pures. Généralement, la première génération de métis, et les générations suivantes, otTrant une grande variation ou plutôt une prédominance marquée vers un type, on a eu soin, afin de donner aux métis des caractères intermédiaires, de les croiser, non entre eux, mais avec le type pur dont les traits étaient le (1) Cette variété est trop récente pour persister dans les croisements. Dans cet exemple on penl reconnaitre toute la justesse d'une observation de M. de Quatrefages c|ui est la suivante: u Des caractères récents, ol)serve-t-il (in Rev. des C. Se, t. V, 1867-1868, p. 7.'i4) s'elTacent aisément lorsque deu.x èti-es mettent en présence, au moment de leur union, des traits el des qualités nouvellement acquis et qui n'ont pas eu le temps de se stabiliser et de s'équilibrer. » (2) Voy. p. 'SA de VEspèce humaine, H' édit., le cliap. VUI : Croisement des races et des espèces. (3) Citons ici l'exemple de cet éleveur qui,ayanl croisé des Poules avec les races malaises, n'était pas encore parvenu à les débarrasser de ce sang après quarante ans d'eiïorts, (exemple emprunté à Darwin). INTRODUCTION XCIX moins apimrents (1). En sorle que lii itluiKirl des races métisses ne sont pas à proprement parler des races demi-sang ; ce sont des races qui possèdent plus de sanij d'uni; race que d'uni; autre, si nous adnii'ltiins toutefois iconinie il est convenu en pratiijue) que le produit représente « la demi-somme des puissances héréditaires de chacun de ses procréateurs (2)». On S(> trouverait ainsi avoir des races 3/i sang. 5/8, 7/8, etc. ; cela à l'intiui. Nous lu- parlons point des métis qui ont, tout à la fois, du sang de trois, (piatrc et môme cinq races ; ce sont peut-être les plus couimuns. Ainsi, même avec des mélanges variés, des combinaisons dues à une sélection très attentive, on n'arrive que très difiicilenient à créer un nouveau type durable, lecpicl est sans cesse, si une sélection attentive ne survient, sujet à retourner au type paternel ou au type maternel. .Nous aurions désiré rencontrer une race authentique née d'un liremier et unique croisement entre deux races pures. Sans nier assurément (|u"il en e.xiste dans les exemples cités, nous n'oserions non plus allirmer qu'elle s'y trouve. Quoiqu'il en soit, les croisements de race à race sont bien ilillérents de ceux d'espèce à espèce. Si l'on peut facilement citer d(;s races métisses (plus ou moins constantes, nous l'admettons), il est impossible de nommer des races hybrides; on n'en connaît aucune. Serait-il possible d'en créer? Nous ne voudrions cepen- dant i)as répondre par la négative car, puisque l'on rencontre des hybrides proliliques (3), pourquoi n'arriverait on pas, par un choix judicieux des reproducteurs ou avec des infusions nouvelles du sang des espèces mères, à former un type nouveau dont la durée, cela va sans dire, serait limitée au temps pendant lequel la sélection durerait".' — En principe, nous ne voyons aucune impos.si- bilité à cela: mais nous ne disons pas non plus que la chose soit. .Nous avons fait des essais nombreux pour résoudre la question; nous devons avouer que nous ne l'avons pas résolue pratiquement, pas plus parmi les Oiseaux (|ue parmi les .Mammifères. Il nous serait impossible de raconter ici. même très brièvement, les croisements que nous avons tentés. Leur nombre est très étendu, (I) Un piiiirra se renseigner sur celle inuiiiirc de procéder, clans la notice sur les Iruupeaux Uisliley-mérinos de Trappes. (Journal d'Agriculture pratique Barrai, 1875, 1. I. p. -M'A). [i) C'est là toutefois une hypothèse toute gratuite, comme le fait remarquer, avec beaucoup de raison, M. Sanson, in L'hèrcditc normale et patholaijiiiue, ]>. ItiO. (3) Il en existe, nous le savons par expérience. C DES HYBlilDES A L KTAT SAUVAGE puisque nous avons pu expérimenter sur des centaines, nous dirions presque, des milliers .de sujets. C'est en 1883 que nous bâtissions, dans notre parc d'Aiiliville, le premier parquet où devaient fommencer nos expériences. Les débuts de la première année avaient été très modestes; mais, dès la deuxième et la troisième année, nous donnions une grande exten- sion à nos essais, nous associant en France, et même à l'étranger, beaucoup d'éleveurs et d'amateurs qui acceptaient d'expérimenter pour notre compte et sous leurs yeux. Nous éprouverions une grande satisfaction à raconter en détail ces croisements, entrepris dans un but purement scientifique; mais un gros volume y suffirait à peine. Si nous n'eu étions point l'auteur, nous dirions qu'ils présentent tous un intérêt très grand. Bornous-nous à faire savoir que, [lai'mi tant de mélanges, un seul, bien connu des éloveui's, le croisement de la Thaumalea picta X T. amherstiœ (1) a réussi à nous donner cinq générations d'hybrides provenant d'un croisement direct, c'est-à-dire que les hybrides se sont reproduits quatre fois entre eux. Certaines circonstances malheureuses, dans l'incubation des œufs ou dans l'élevage des jeunes, nous ont privé d'amener tous les ans une nouvelle génération dans les autres croisements entrepris: quel- quefois, souvent même, la cause de l'insuccès a été la stérilité des produits ou l'infécondité des parents croisés; mais non le mélange des espèces. Nous supposons donc que les Oiseaux qui proviennent du croi- sement qu'on vient de citer sont indéfiniment féconds, puisque chaque fois la ponte est uormale et leurs œufs fécondés en quan- tité suffisante. Mais ce que nous n'avons point dit, c'est que les individus de cimiuième génération sont exactement les mêmes que les individus provenant du croisement direct: les mâles sont pres- que entièrement du type picta, les femelles se rapprochent gêné ralement de Vamheisliœ. En sorte que, quoique certains sujets soient quelque peu intermédiaires, nous n'avons obtenu aucun type réellement nouveau ou race hybride. Afin d'éviter ce retour aux ancêtres, nous avions pensé qu'il serait bon d'apparier entre eux des produits nés de croisements où le rôle des facteurs se trouverait interverti. Cela, fait sur iinp très large échelle, a été peine inutile. Evidemment, pour oiilenir uue forme intermédiaire, il faudrait infuser aux hybrides du sang de l'espèce pure dont les caractères ne sont pas assez apparents. (I) p. 87. INTRODUCTION CI Mnis alors un arriverait, comme dans la formation de beaucoup de races du reste, à ne posséder que des sujets ayant plus d'infu- sion de sang d'une espèce (|ue l'autre, Cl' qu'il aurait fallu éviter (1). l'armi les exemples de croisements que nous avons énumércs, dans le mémoire présenté à la Sorhonne, il a encore été rappelé qu'à la Ménagerie du Muséum de Paris on croit être parvenu à ol)lL'nir six ;;énératioiis d'I'^uplocomes du Nepaul (ou Leucomèles) croisés d'Euplocomes iijiclhcmeriis. Plusieurs de ces produits nous ont été envoyés en échange; ils ap|)artenaient à une deuxième et à une troisième génération. Nous avons cru constater que leur plumage était sujet à des variations. En outre nous répétons que nous ne sommes aucunement sur cjue six générations de métis demi-sang aient éUS obtenues; il y a môme lieu d'en doutei- d'après les renseignemenls dont nous nous sommes entouré. Nous ne mentiounons |)as ici les antres exemples d'hybrides, non stériles, signalés dans le même travail; car ces hybrides, quoique jouissant de la fécondité, n'ont point encore formé une race se per- pétuant sans le secours d'infusion de sang des espèces pures. Les phénomènes de reproduction chez les hylirides et chez les métis vii'iinenl d'être étudiés; on peut se demander si ces phéno- mènes, qui s'établissent très différemment dans la génération des uns et des autres permettent d'en faire le rriterinm physiologirjue de l'espèce ? Beaucoup sont tentés de répondre par l'allirmative; nous pen- cherions aussi de ce C(Mé. On doit, cependant, compter avec les exceptions. Or, dans notre communication faite à la Sori)onne, nous avons remarqué que certains hybrides sont doués de fécondité, même entre eux. S'ils sont capables tie se reproduire normalement pendant un certain nombre de générations, on ne voit pas pour quelle cause cette fécondité réelle cesserait tout à coup {•!]. — Nous serions-nous trompé sur la nature des parents qui les ont engen- drés; ceux-ci ne méritent-ils point d'être classés parmi les bonnes espèces zoologiqui's? I-a chose est ti'ès possible. Aussi, dans l'ignorance où nous sommes de ce sujet, (tout aussi obscur qu'il est profondément mystérieux), nous nous bornerons aux constatations faites sans tirer de conclusions. (1) Si oïl |iiiil jiif;or par un ou diiix exemples isolés, nous avons rem.irqiic!' avec inlrirl (|iii' les Coqs à (•aiaclries mixtes (fort rares) se monlraienl inféconds ; l'un d'eux cependant devint inolinijne au liout d'un certain nombre d'années. (2) On le dit cependant dans lieaucoiip d'ouvrages. cil DliS HVimiDES A L HIAT SAUVAGE Un esprit qui voudniil alliM- au delà, voir plus luiu que uous essayons de le faire, ne manquerait pas de remarquer que les faits, tels que nous les avons exposés, mènent cependant à une conclu- sion. S'il existe, en ijénéral, une ditïéreuce très importante entre l'hybride et le métis, au point de vue des phénomènes de reproduc- tion, (puisque le premier est presque toujours stérile, le second toujours fécond), il est néanmoins possible de rencontrer des cas où l'un et l'autre sont prolifiques. En outre, tandis que l'existence de races métisses, absolument et invariablement fixes, n'est peut- être pas sutlisamment établie, l'impossibilité de créer une race hybride n'est point non plus démontrée scientifiquement. Il y a donc des cas où la distinction tiénésique de l'hybride et du métis n'est guère possible; ces cas sont très rares certainement, tout à- fait exceptionnels dans l'état actuel de nos connaissances, mais se manifestent parfois. Nous ne voudrions point nous soustraire à celte critique; nous l'acceptons avec ses conséquences et nous en reconnaissons toute la valeur. C'est pourquoi, dans certains cas, au lieu de uous servir des phénomènes de reproduction comme critérium de l'espèce, serions-nous presque tenté de proposer comme signe tout spéciale- ment distinctif, l'indifférence ou aversion qui se manifeste entre sexes d'espèces différentes au moment même de la reproduction, lorsque l'animal jouit de sa liberté : cette aversion étant si vive qu'elle met obstacle à tout rapprochement. — Cette proposition n'est faite que pour le cas où le classement de parents d'hybrides féconds, au rang d'espèces ou de variétés, serait bien établi ; car il peut arriver, nous le répétons, que de tels parents soient mal classés. Mais d'autres phénomènes accompagnent la naissance des hybrides et des métis. Les uns et les autres revêtent des caractères nouveaux propres à leur nature mixte. — L'étude de ces caractères n'est peut-être pas d'une moindre importance que celle de leur fécondité ou de leur stérilité. La manière dont le mélange s'opère dans le produit peut jeter, en effet, quelque jour sur la fécon- dation croisée. Nous étudierons donc maintenant ce sujet. i.NïiidDi'criON cm VLII. Y ii-t-il fusion réelle (Icscaractèros des parents constituant dansée cas des traits Irh fiidijcns'! ou pliiti'il le in(daiiy,e n'aboulitil qu'à une juxtaposition donnant à certaines parties du corps l'aspect d'une espèce, à certaines autres l'aspect de l'autre espèce ? Quelle est la part revenaul à chaque fact(!ur? Le nièlanjj;e s'opère-t-il de la niôine manière chez les hybrides et chez les métis ? — Telles sont les questions (lu'il est nécessaire de résoudre. Leur solution peut être d'un grand avantai;e dans les cas douteux d'hyhridisme ou de métissage observés à l'état sauvage, c'est-à-dire dans les cas où l'on ignore si les caractères mélangés que présentent des individus S(mt (lus à un croisement ou à des iuduences cliniatériques (I). Nous verrous, dans le cours de cet ouvrage, que des Oiseaux, observés à l'état sauvage, sont intermédiaires entre deux types purs dont, à première vue, ils paraissent provenir ; que les carac- tères de ces deux types se fondent chez eux dans une harinonle parfaite ; qu'une progression constante s'établit lorsqu'ils tendent à se rapprocher vers l'un ou vers l'autre de ces types. D'autres Oiseaux représentent aussi sur eux les caractères des deux espèces, mais ces caractères ne sont pas fusionnés: des parties du plumage ou du corps appartiennent presque complètement à une espèce; les autres parties à la seconde es[)èce. — Dans le premier cas, il s'agit très probablement d'intermédiaires imn métis entre deux laces ou deux variétés, dans le second cas on a presque toujours alîaire à des [)ro(luits de croisements. tA'sont encore les faits, les faits seuls qui peuvent nous instruire; il est utile d'en grouper un giand nombi-e fiour établir des règles de quelque valeur. Ayaut rassemblé une foule d'observations, nous suri(ms en mesure de procéder à ce travail ; malheureu sèment nous ne pouvons y songer dans cette courte préface ; il (I) D'après la disposition des caractères rjne revôtenl les produits, des ailleurs onl cm pouvoir dérouvrir leur provenance. Voy. enire .autres : Ijloger, dans le Journal liir Urnilli., ISii'i là propos de la l'utifjula homeyeri): Severtzow, in Bull, des Naturalistes de Moscou, p. :i;i2 el suiv., i") propos d'un Canard qu'il croyait issu (le la Sarcelle et du Canard sauva^-e ; Tli. Loren/.,' in Journal fiir Ornilliolojrie, ISflt, (pp. 410 et suiv.), I:inigeg iiber Rackelwild und Halmenfedrigkeit. CIV DES HYBllIDES A L ETAT SAUVAGE y a ici matière à un volume. Nous ne ferons donc, tout en laissant eonnaîti'e noti'c sentiment, (|ue passer en revue les auteurs qui ont parlé du sujet. — Ils sont nombreux, plus nombreux peut-être que les observations sur lesquelles ils s'appuient pour exposer leur manière de voir. Et d'abord quel est leur enseignement sur les caractères des hybrides? Pline prétendait que le produit de deux espèces n'e.st semblable ni à l'une ni à l'autre, mais forme une troisième espèce (I). Il est à peu près le seul naturaliste qui se soit exprimé ainsi. Les auteurs sont unajiimes à dire que riijbride tient de l'un et de l'autre de ses auteurs. On pourra consulter Willughbei 12), de Haller (3), Meyer (4), Blumenbacii (5), Bronn (6), Westood (7), et une quantité d'autres qui sont très explicites sur cette matière. Mais si les hybrides sont mixtes, sont-ils pour cela moyenu (8)? Godron, qui a étudié la question, semide pencher pour celte opi- nion (9), partagée en quelque sorte par les auteurs du A'owrraH Dict. d'Hist. naturelle (10) et par M. Cari Vogt (11). Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, qui n'est point étranger à ce genre d'études, est moins alFirmatif. Pour lui les hybrides ne sont pas toujours moyens; toutefois ils sont toujours mixtes et (1) Lib. VIII, LXIX. Willughlipii, Lomlon. (2) Ornilhologiic, p. 10. (3) Elementa physiologie' corpnris hiiniani. Berne 176G. t. 8. p. 99. (4) Mag. jiir Thiergeschichle, Ersten liandes. erstes Stûck, (irellingen. 1790. (5) Manuel d'IJisl. naturelle, p. 27. (Ti-a.!. de rallemand par Soulango .\rtiiud), t. I, pp. 118119. 1803. (G) Natur/jeiichiclite, etc., 1843, p. 172. (7) ITie transactions of Ihe Enlomogical Society of London. vol. III, ISU 43, p. 195; Voir encore le Dict. de Bory de St-Vincent. t. X, p. 120. (81 Besciierelle (Dict. national) donne ainsi l;i jiistilication de ces deux mots : (( Mixte, qui est mélangé, qui est composé de plusieurs choses, qui participe de la nature des uns et des autres >i; « Moyen, qui tient le milieu entre deux extré- mités, entre deux choses. « (9) Voici ce qu'il éei'it : « Le mélange îles formes est-il réparti dans une pro- portion égale, et les hybrides de même origine oUrent-ils toujours des caractères constants"? Il est d'observation que les hybrides (il p:irle de certains genres déter- minés) sont réellement des êtres intermédiaires entre leurs parents, et tiennent à peu près autant de l'un que de l'autre. Ils ont généralement une ressemblance assez grande, mais qui n'est pas cependant aussi complète que celle que présen- tent les espèces appartenant à une même espèce légitime, etc. ii (pp. 197 et 198 de ['op. cit.). Plus loin (p. 2IX)) il dit : « Les hybrides, nés de deux espèces dis- tinctes, participent presque également des caractères de chacun de leurs parents ». (10) T, XX, Paris 1818. p. 489. (11) Leçons sur l'homme, 1878, p. iioo. INTRODUCTION CV forment iiii'iiip de vériliihles iiileniii'iliaire.s (1). D'après Marcel de Serres, (2) c'est seuleineiil quelquefois qu'ils tiennent le milieu entre les deux espèces mères. Si nous eu croyons Gloger (3), Lyell (4), Clievreul (o), ils ne sont point rigoureusement intermé- diaires L'iulluence des parents ne se répartirait donc pas chez eux d'une manière égale — Tiendraient-ils plus d'une espèce que de l'autre? Oui, répondent les uns. D'après .athénée ((i), ils tiennent plus de la mère que du père ; cette opinion est partagée par Nieremherg (7), Zacchias (8), Mérat (9), Cardini (10). Tel n'est pas l'avis du D'- (lloger(ll), du baron de Gleirlien (12) et de M. Victor Fatio (i:?); d'après ces derniers, les liyliridtis ressemblent [iresque toujours davantage à leur père. Les produits hybrides ])euvent ils aussi se rapprocher complète- ment de l'un des parents, c'eslàdire |iosséder tous les (caractères d'une espèce à l'e-xclusion de i'autii'.^ Isidore Geoffroy Saint lïilaire ré|)nnd catégori(iuemenl à celle (juestion par la négative; il résulte pour lui, de tous les faits oi)servés, (|ue jamais ils ne ressemblent à un seul type comiilètement. M. de Qualrefages approuve cette opinion (14). La nii'me manière de voir est exprimée dans le Diclwnndirc de Bory de Saint-Vincent. Quant à savoir s'il y a fusion ou juxtaposition dans le mélange des lyjies, l'auteur de Vllistoire des règnes organiques admet que les deux cas peuvent se présenter. « Il peut y avoir fusion plus ou moins intime des deux types originels; ou, au contraire, simple (1) nist. générale el par Uculière des Anomalies de l organisation chez l'homme et les animaux, etc., ou Traité de léralolngie, 1. 1, l'aris 48.32. Pari. II, liv. III. chap I, p. .'lOr) (en note). Voy. aussi: Hisl. générale des Règnes organiques, t. III, p, l'on. (2) Hevue du .Miili. Tuulouse, ISIJo, t. IX, |i. .Vil. (3) Journal lui Oriiilhologie, n" de septembre ISlii. '3' lictl., Sur l'hybridalion, etc., p. 'lOt. (4) frincipeii de Céolo'/ie. 4" part , p. 102, IR.'iO, (.o) .lournal des Savants, pp, ;(;>;> et Slili. 18'i(). (ti) Cit. p:ir Ijalien. De semine, lib. sei-undus, f» :i3l'>, verso 30" ligne. (7) Hisl. nul. ma.r. Anvers ni;},'), cli.ip, XXIX, (8) Questions médico-U'gates, Avenlon ir>,'i7, p. 533. (!)) Dicl. des Se. mùticates. t. XXII p 138, 18IH, (tU) Uict. d'Hippalique. 184.S, p. U'.l. (11) Houstanding, etc., p, ,tI3. (12) Op. cit., an Vll, p. %. (13) (Juelijues oh.ierralions sur deux Tétras des Musées de yeufchàlel et de l.au.). Mais n'y a t-il aucune règle constante et fixe permettant de pré- voir de quelle manière s'établissent les caractères des hybddes? M. Edmond Perrier (6) et le D'' Broca pensent qu'il n'en existe point : « Aucune loi générale, dit Broca, ne préside à la réparti- tion des caractères du père et de la mère chez les animaux hybrides. 11 y aurait même, suivant les cas, des différences considérables qu'aucune donnée théorique ne permet de prévoir avant l'expé- (1) T. m, p. 203. (2) Variatinns des animaux el des l'ianles, l. 2, p. loi. (3) Principles oj Buman physiology, p. 'J8G. Loudon, 187C. ('i) Voy. R. de.'! C. soient., I8H7-68, \i. 757. (5) Op. cit., p. 200. (0) Essai sur les croisemenls ethniques. (Bull. Soc. anllirop. ISG-i, p. 244). INTRODUCTION CVII riciice (1) ». C(: que cuiiliiiiu; (leut iHre M. di: Sclys-Longchamps lorsqu'il dit (luedans une m(''ine couvée, k il est rare que les hybri- des soient Inul à fait soinlilaliles les uns aux autres (2) ». Mauper- tuis (3) pensait que l'incertitude des caraetères s'accroît à mesure que les espèces hybrides croisées sont plus éloignées. — Ces diverses théories seraient à examiner de pins près. Les choses se pa.ssent-elles de même chez les uiétis, nous voulons dire oliez les individus |inivenaiil du nudange de deux races ou de variétés (4)? On reconnaît qu'ils partiijpent, comme les hybrides, de l'un et de l'autre de leurs auteurs (ri). Dil-(iii qu'ils sont moyens? D'après (lirou de Buzareingnes (6), on obtient souvent un médium. Mau- pertuis (7) aurait aussi admis que le produit est mi-partie. Kant (8) le considère comme toujours et nécessairement moyen. M. de Qua- trefages ('J) pense qu'il est ainsi (juelquefois, mais non le plus souvent. D'après Godron (10), il n'est pas réellement intermédiaire. Beaucoup d'éleveurs attribueraient cependant des qualités moyennes aux métis (11). Ceux ci tiennent-ils plus de leur père que de leur mère, ou est-ce l'inverse'.' Peu d'auteurs, à notre ci)nnaissance, ont fait connaître leur sentiment sur ce point. .Mais d'après Liodron (12), tous les (1) Op. cil., p. 574. (2) Bull. .Vcad. des Se. de Hi-iixcllcs, IS'ili, I. 2. (S) Cit. par de (jualrefaî,'es. K. C. S. ISC,7-lS(;s, p. Tàî. (4) Il nous est iiMpossll)le, à noire regret, de ili>tinij;u(^r ici entre les produits de variétés el les produits de races croisées. Ce sont là (-(^pendant des êtres dillé- renls. l.a variété étant nue création très récente, de faillie importance ; la race étant établie plus anciennement, avec îles caractères plus tranchés, plus marquants, il peut se faire ifue les mêmes phénomènes ne se produisent pas dans les caractères des produits des unes et dans les caractères des produits des autres. — Mais une telle distinction, très subtile d'ailleurs, nous entraînerait beaucoup trop loin, e', nous ne disposons point d'assez noml)reu.\ exemples à citer. (:>) Voy. Hi-'»''- gi'n. den atuiinnlies, p. .JIOC), 18:i2; liaces humaines (Des carac- tères), par Edwards, 1829. p. 23: le Dict. de Deterville, 1838. t. XXIII: les Mém. de la Soc. d'Kthnologie de Paris, 1841, in 8", t. I, p. 21 (ietln- à M. .Xraédée Thierry, p. M. Kdwards), l. Il, p. 21, etc. (6) Cité par de Oualrefa^'es. R. C. S., p. 7;i2. (7) Cit. par le même auteur. (8) Cil. aussi par M. de Qoatrefages (même ouvrage). (9) Même ouvrajje. (10) De \i:sptce, p. 212 el iV.i. (11) Si nous en croyons le Bull, de la Suc. d'Acclim., t. VIII, année 18CI, p. '£'<>. (I2l De VEsphe, pp. 212-21:». CVIII DES ItYBRIDES A l/ÉTAT SAUVAGE observateurs seraient iinaiiiines à n'ooiiiiaiire (jue ce sont les caractères du père qui doniiiieut le plus géuéralement. Les métis peuvent-ils être entièrement semblai)les à une seule des espèces qui ont contribué à leur formation? Broca dit que « dans les alliances qui s'effectuent entre les variétés d'une même espèce le produit est quelquefois entièrement semblable à l'un des pareuls ». Toutefois cette observation ne lui étant point personnelle, il cède la parole à Isidore Geoffroy Sainl-Hilaire ([ui, dit-il, a découvert ce fait(l). — Geoffroy a écrit, eu efiet (2), que sou vent les métis ressemblent à l'un des individus qui leur ont donné naissance, (iodron reconnaît l'exactilude de cette observation ; « il arrive, écrit-il, f|ue la variété revient d'emblée, soit à l'une des deux origines, soit à un ascendant plus ou moins éloigné ». M. de Qualrefages (3) n'admet ce cas qu'exceptionnellenieut ; il i-emarque, à l'appui de son dire, que pour qu'il y ait ressem- blance unilatérale, lorsque deux races se croisent, il faudrait que chez l'une tous les caractères aient une ténacité supérieure ; ce concours de conditions ne se produira que bien raiement (4). Arrivons aux questions de /m.sww et de juxtaposition, quoique peu d'auteurs paraissent avoir abortié ce sujet. — (( En général, dit M. Malhias Duval (5), lorsqu'on croise deux races, leurs caractères tendent à se fusionner d'une manière intime ; mais il eu est qui semblent se refuser à se concilier ainsi et se transmettent de l'un des parents ou de tous deux sans modilication au produit du croisement (0) ». M. de Quatrefages admet que le croisement des races de la même espèce est suivi, tour à tour, des phénomènes de fusion et de juxtaposition (7). Dans le Bulletin de la Société d'acclimata- tion (S), on parle aussi du mélange égal (-omme possible, non comme continuel. — Mais contrairement à ce qui se passe chez l'hybride, la variabilité serait l'attribut essentiel des métis et principalement des métis provenant de variétés. Geoffroy a accepté (1) Il renvoie au Dicl. classi(]ue. d'Hist. nal., I. X. p. 1-21 (art. Mammifères), Paris, 18"2;i, in-8°. (2) In Hisl. gén. des Règnes organiqiics, p. 300, 1832. (3) R. C. S., 18fi7-68, p. 7ri2. (4) R. des Cours scienUfiques, 1867-68, p. 755. (.5) Revue scientifique 1884. n» de fév. (6) I^'auteur fait ici .illusion aux expériences de Darwin sur le croisement des Souris grises et des Souris l)lanclics dont les produits, on le sait, ne sont ni pie ni d'une nuance intermédiaire. Mais c'est là un cas spécial. (7) H. des ('.. Se., 1807-1868, p. 7,'i7. (8) .-Vnnée 1861, I, VII!, p. 257. INTRODUCTION ClX en quelque sorte celte manière de voir; Goilnm a recomui nue les . métis sont plus v:ni;ihles (|U(^ les hybrides. Il y iiiirait ijoni- lieu île (Jistiiigiicr. li'iipi'r.s w (|nr nous \i'nons de voii-, le métis de l'hybride par plusieurs poinis qui sont princi- palement : 1" la resseniblancp iinilalérale ; 2» leur variabilité. Ku outre, le métis peut eniprunicr ses caractères à l'un de ses ancêtres, différent des races dont 11 provient. Il est à peine besoin de faire remarquer que si la distinction par les deux premiers poinis n'est pas absolue, elle l'est par ce dernier caractèie. 11 est de fait impos- sible que le croisement de deux espèces pures, c'est-à-dire origi- nellement constituées, telles qu'elles se piésentent aujourd'hui à nos yeux, puissent donner naissance à un atavisme (luelcoiuiuc. La distinction absolue entre l'hybridation et le métissaj^e, par les caractères que levèt le produit, réside donc dans rini[)0ssibililé, chez la première, de ce retour vers un autre ancêtre; la possibilité, chez la seconde, de cette ressemblance ancestrale, très fréquente en effet, sinon totalement, au moins partiellement. Nous parlons du métissage de races doiiiesliquées et de l'hyjjrida- tion d'espèces sauvages, car les mêmes phénomènes ne se re|irodui- raientplus dans le cas opposé. — Si deux races, naturellement cons- tituées, s'alliaient entre elles, nous sommes persuadé que les pro- duits (|ui en naîtraient offriraient une grande régularité dans leurs caractères. Au contraire, nous l'avons remarqué, dans l'alliance de deux espèces domestiquées ou obtient des produits dépareillés, parce qu(! ces espèces domestiquées n'offrent point i)ar elles-mêmes d(! caractères stables. Vraisemblablement les contradictions, (|u'on observe dans les appréi'iations (|ui ont été rappelées, viennent de ce que la distinction que nous signalons n'a point été observée. Oue l'on marie un de nos Chiens domestiques avec un Loup ou un Chacal, il ne faudra pas être surpris de rencontrer dans la môme portée des jeunes de types dilîérents, le Chien ayant subi de nombi'euses ti'ansfoi ma- tions. De môme si l'on accou|)le des Anes et des Chevaux, on devra s'attendre à obtenir des Mulets disparates, l'espèce Cheval et l'espèce Ane ayant subi de grandes modifications dans leur forme et leur couleur primitive. Dira-l-on pour cela que les produits d'espèces sont variables'? Non certainement, car il en serait tout autremest si on alliait deux espèces dont les caractères n'ont point été altérés par la captivité ou la domesticité. .Vous sommes donc enclin à penser, on le voit tout de suite, qu'à ex DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE l'exct^ptiou des phénomènes d'atavisme el de uraiide variabilité, propres au croisement des races, les auti-es pliùiiomènes sont à peu i)rès les mêmes dans les caractères des hybrides comme dans ceux des métis. On sera peut-être satisfait de savoir ce qu'ont pensé à cet égard les auteurs qui se sont occupés de la question. — Voici comment s'exprime M. de Quatrefages : « 11 est impossible, dit-il (Ij, de formuler une conclusion générale qui permette de regarder l'hybridation et le métissage comme caraclérisés par l'un ou l'autre de ces modes de transmission » (il parle des phénomènes de fusion et de juxtaposition). (( On avait dit, ajoute-t il, que la ressemblance unilatérale était propre au croisement des variétés ou de races entre elles, tandis que l'on caractérisait les unions hybrides par la ressemblance bilatérale des produits. Nous avons vu qu'il importait d'écarter ces conclusions absolues. On avait voulu rattacher exclusivement, dit-il encore, les faits de fusion aux produits hybrides et les faits de juxtaposition aux métis. Nous avons vu qu'en y regardant de près, il n'y avait rien d'exact dans ces assertions et que l'observation des pliénomènes de cette nature ne nous conduirait nullement à poser une règle générale ». Darwin a écrit ceci (2) : « Quelques auteurs ont beaucoup insisté sur le fait supposé qu'il n'y a que les métis qui ne soient pas intermédiaires par leurs caractères entre leurs parents, mais res- semblent beaucoup plus à l'un d'eux. Le fait arrive aussi aux hybrides, mais je dois reconnaître qu'il est moins fréciuent chez eux que chez les métis». On se rappelle que Geolïroy Saint-llilaire avait au contraire écrit que les hybrides sont toujours mixtes. Il n'admettait donc pas pour eux la ressemljlance unilatérale comme possible et trouvait là, sans doute, une distinction entre l'hybride et le métis. On doit sagement remarquer ici avec Grogiiier (3) que l'état cons- titutionnel ou accidentel des reproducteurs contribue puissamment à leur influence réciproc|ue. La prépondérance naturelle du mâle est augmentée quand il appartient à une race plus ancienne que celle de la femelle, quand il est jikis fort, d'un âge plus nourri, mieux soigné. M. de Quatrefages dit aussi avec beaucoup de raison que « dans la lutte des actions héréditaires portant souvent sur des caractères opposés, la moindre dillérence d'énergie de part (1) Ue\ . des Cours scientilii|ues, 1867-68, p. 757 (2) Origine des Espèces, Trad. française, p. 301. (3) Maison rusUij^ie, p. 4,'i:i. INTRODUCTION CXI et (l'autre siillil i)our doiuier mie victoire complète à l'un des deux termes et pour exclure le plus faillie d'une manière plus ou moins absolue (1) ». De là certainement ces différences dans les caractères des jji'o- duils que nous ne pouvons piévoir à l'avance, « l'inégalité d'action », suivant l'expression de Darwin (2). modiliant « le résul- tat (lu croisement ». Rapprochons maintenant les phénomènes (|ui ont lieu dans les croisements de races et d'espèces de ceux qui; l'on ohsiM've dans les unions ordinaires. Ce rapprochement ou parallèle pourra cire de quelque intérêt. — Nous indiquerons ensuite, d'après les auteurs, quelles sont les parties des iiioduils (hybrides, métis, ou ordinaires) que \\m suppose soumises à linllucnce particulière de clia(]ue parent. De même que dans les unions croisées, hybrides ou métisses, ou reconnaît, dans les unions ordinaires, (c'est-à-dire celles qui ont lieu entre individus appartenant à une même race ou à une même variétéi, ipie le produit lient de ses deux auteurs. Souvent cependant, si nous en croyons .1. (ieofIroy-St-Ililaire, il se trouve être, dans ce dernier cas, exclusivement semblable soit au père, soit à la mère. Cela arrive, dit il, lorsque les parents sont de couleur dillérente (3). Réservant ce derniei cas ('i), nous croyons cjue l'on peut enseigner que les produits sent très variables et qu'il est impossible de [iréjuger de leurs caractères avant l'expérience. l'euvent-ils éti'c moyens ? N'raisemblablcmcut (mi ; mais ce sera l'exception. On constaterait donc chez eux la ressemblance unilatérale et la ressemblance hilnléralr, la varialiilih! ei aussi le rrhtur à l'anrclrr ; en quoi ces phénomènes se rapprochent sans doute beaucoup de ceux que l'im observe dans le croisement des races. \'oici maintenant comment, dans les cas de jnxlaposilion, on répartit les parts revenant à chaque parent. — On dit généralement que la forme et les dimensions de la tète, des oreilles, des membres, de la ([ueue, des exlrémitiss en un mot, sont fournies par le père ; tandis que le volume et les dimensions du corijs, la forme du (1) Hcv. des C. scient. I8t)7-(yj. l. .ï, p. 754. (2) Vuiiations. l. Il, p. '.lil. 1^) Il paile d'Oiseaux, de liiilliiiiicés. {[Cssais de zoologie, p. 51G). (4| ^lue nous traiterons plus loin, p cxiii. CXII DES HYBUIDES A L ETAT SAl VACE Ironc, la taille, la grandeur, la forme du liassin, etc., tiennent de la mère. Nous avons con.sulté Bonnel (I), Blouk (:!), Scheid- weller (3), Carpenter (4), Lucas (5), La Perre de Roo (6), Godron (7), Broca (8), Meckel (9), qui enseignent en tout ou partie cette règle que Bulïon (10) parait avoir le premier établie ; Linné (M). Giron de Buzaraigncs (i2),Valinont de Bomare (13), Hofacker (14), Kuiglit, Grognier (15), Burdach (16), Frisch (17), émettent la même manière de voir sur plusieurs points. L'apparence ou la partie extérieure, la peau, la couleur, le poil, les cornes, les nerfs, les ligaments, les tendons, la voix, les organes sensoriels, le cerveau, toutes les parties destinées à la vie de rela- tion, le teuipéramenl aussi, ainsi que la durée et la sobriété, tien- draient du père. L'organisme, les fonctions, la structure et la disposition clés organes intérieurs, les fonctions de nutrition, d'accroissement et de sécrétion, tous les viscères et les parties de l'être se rattachant à la vie organique, même l'énergie, la vivacité, le caractère, tiendraient de la mère. On pourra consulter sur ce sujet: Linné (18), de Haller (19), Bufîon (2U), Orton (21), Carpen- (1) Considérations sur les corps orgiiniscs, p. lOo, XXXll. Des Mulels. in (Euores d'Hist. naturelle, 1779. (2) Op. cit., p. 12G. i'S) .lournal des Haras, t. XLV. (4) i'rinciples of Hnman physiulogij, p. 'J8(). (à) Traité phtjlosophique et physiologique de l hérédité naturelle. Paris, ISliO, 11, 5. (6) Op. cit., pp. ;!2 et 33. (7) De l'Espèce, p. 19'.) (8) Op. cit., pp. o73 el 57'!. (9) Traité général d'.inatoinie comparée pp. 407 el 408, 1828. (10) Mammijères, des Mulets, t. Il, p. OiiB, el Oiseau.i\ Du Serin, l. , p. 405. (H) Cil. par Meckel. Mickel le cite d'après Knijjlh. (12) De la génération, eliap. Vlll, pp. 122-123 (cit. par Lucas, p. li). (13) Dict. d'Histoire naturelle, p. 93, cit. p. Lucas, p. ;i. (14) Ueber die Eigerschaften, etc., p. 90 (cit. p. Godron, p. 199). (15) Cours de multiplication et de perfectionnement des animaux domesti- ques, p. 82 et p. 234 (cit. (mr Gjdron, p. 199). (10) Traité de l'hysiologie, etc., 1838, t. Il, p. 185, in-8», cit. p. Godron, p. 199, et par Lucas, p. 5. (17) Cit. in Nouv. Dicl. d'Ilisl. naturelle, t. XX. Paris, ISI8. (18) Gêner, umbig., p. 15; alinéa 7. Voy. aussi le youveau Dict. itllist. nat. (t. XV, Pans. 1818), où on fait coiinaitre les vues de Linné. (19| Oit. in Amœni. academi. Vol, G. lienerat. ambig. (20) Du Serin. (21) On the physidlogy of breeding (cit. par Broca, op. cit., pp. .■>70, 574). INTRODUCTION CXIII 1er (1), Hroca (2), V Encyclopédie priitUnw û'iujrkHUure (3) et les auteurs des Crania hrilannicn (4). Quiiiil à la peau, à la couleur et aux poils, on ne parait pas tl'aci'onl. — Nous lisons dans Hulîon (ii) que le poil et les couleurs (([M on doit ref^arder comme faisant partie extérieure du corps) tiennent plus du côtt'' i)aternel que du cAlé maternel ; Lucas (6) et lîodron (7) font à peu près les niéines remarques. Mais lîonnet (8) écrit au contraire que le Mulet lient sa couleur et son poil du Clieval (qui est sa mère); Gauthier (!)) dit de môme (|ue la peau, la plume ou le poil (et môme la voix), sont de la mère ; ces diverses remar(|ues étant applicables aux Oiseaux comme aux Quadru- pèdes. 11 y a donc là contradiction. Peut-ôtre pourrait-on, en ce qui concerue le poil seulement, concilier les deux opinions opposées en disant, avec Sclieidwellcr (10), (jue la farmc des poils est du mâle, tandis que leur longueur est île la fiMuelle. luicore (lit on positivement que le père inllue sur la longueur de la toison (11); .Moll pn-lend du reste que hss deux parents innucnl également sur la robe. Knfin chez les Mammifères on a écrit i|ue les femelles tiennent en général plus de leur père que de leur mère (12); le (-(Udraire se produii'ailchez les Oiseaux (13). — Nous ne saurions nous prcmoncer. Il sei-a bon de faire remarquer ([ue ceux (|ui adoptent les diverses règles (|ui viennent d'être énoncées ont soin d'ajouter, avec raison, (pi'elles sont sujettes « à de nombreuses et à de fré(]uenles exceptions ». (1) Op. cil. (2) Op. cit., p|>. o7:{, 574). {■.i) T. X. l'aris, mili, p. 0«. (4) Cil. p. Uioca {op. cil., pp. .'iTIt, ,')7'i). (5) Ou Serin, p. '.O.i, t. I. (Cl) Trailé philosophique de l'héréiiile, vol. Il, p. ii. (7) De l'Espèce, p. 21.'}, t. II. (8) Op. cit., p. io:t. l'.t) Ubiervation sur lu ///i/y.^n/i/c, Juuiiial ik's Sciences et des .Vrls, par Tous- saint. Paris, :i vol., in-i", 171)6, p. H(i. (III) Journal des Haras, p. 137. (tt| Ue VEupi^ce, t. 1, p. ti.i. (12) Pour la race chevaline, voy, Henri ilo l'arville, In Journal des Déhats, à l'arl. Hcv des Sciences. (i;j) Voy. (iinelin. — ("esl cepe[idanl lout foppiise que nous conslalons dans noire élevage de Poules Cochincliinoises ^, et l'adiuie, var. à huppe lilene (J' : pres<|ue Ions les produils leiiielles ont une tendance uiar(|u(ïe à rappeler le lype de l'aucOlre paternel, 1,'asserlion de Innelin se Irouve répelée dans li' Af/iir. Dicl. (illixl. nal. l. XX, p. V.U. Pans, Isis. Suchelel. — 8 CXlV DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE Nous n'avons rien dit des croisements entre animaux albino:s (^t animaux de couleur; il serait de règle que le produit, auquel ces croisements donnent naissance, soit ou all)inos ou de cnuleur. Il ne serait point mi-partie, du moins lorsqu'il s'agit de races. Ou cite principalement, en faveur de cette manière de voir, les expé- riences de M. Coladon, pharmacien à Genève. « Celui-ci éleva, dit Etivvards (1), un grand nomlire de Souris Ijlanches et de Souris grises ; il commeur;i alors une longue suite d'expériences en accouplant toujours une Souris grise à un^ Souris blanche. Or, chaque iiidi\i(lu provenant de ces unions était, ou entièrement gris ou entièrement blanc; point de métis, point de bigarrures, rien d'inleimédiaire ». Ces expériences ont été coalirmées en tous points par celles de M. Jean de Fischer qui obtint, nous dit-il, jusqu'à 18,717 ])roduits. Jamais, d'après lui, on n'obtient de sujets panachés. Même résultat pour les Rats noirs et les Rats blancs, dont il aurait obtenu 27..'il(l jeunes. Ce fait n'est pas i)articulicr aux liaison aux Souris: il s'étend à tous les animaux albinos. « Sir R. Héron, dit Darwin (2), ayant pendant plusieuis années crtùsé des Lapins angoras blancs, noirs, bruns et fauves, n'a jamais trouvé, une seule fois, ces diverses nuances mélangées sur un môme individu, bien que souvent les quatre couleurs se trou\assent dans une même portée». Scheiilweiller cite (3) aussi les bètes à laine, rappelani (pn' les noires et les blanches, accouplées ensemble, ne donnent que des blanches ou des noires, lareinent des bètes laclietées. On pourrait multiplier ces exemples et parler, entre autres, des Tourterelles blauciies et des Tourterelles blondes qui ne ]n-oduiseut généralement que des blanches ou des blondes. Il se rencontre cependant des exceiitions. .\insi, d'après le Jour- nal des Haras (4), « une Vache iilauche accouplée avec un Taureau brun foncé du Tyrol donne toujours des Veaux rouge clair ». Isidore Geullroy SaiutHilaire a obtenu de l'union du Daim noir et du Daim (1) Itaceg huiiuiiiief, des caractères. \t. 25, ISiU. Un trouvera encore le rocit de M. Kdwards dans les Méiii. de la Soc. d'Ktliiiologle de Paris, IS'il, I. I, part. I, pp. 21-22. (2) VarUilions det Aiuiiiiii.r et des l'iaiites. I. 2, p. '.lit. (3) In .tournai des Haras, IS-IS, t. XLV. Considrratiuns sur les principes des croisciiienls. (4) Même page. INTRODUCTION CXV l)l;iiic des petits variés (I;. Chainbon (2), Giiou de i]ii/.arciuj;ues (3), dit Godroii (4), rappellent des faits identiques dans les espèces Ovine et Ciievalliie ; Masii (ii) dans celle du Pni-i'; M;uiporluis ((!), dans celle (li's C.liieiis ». M. \:iii Keinpeii, le distingué uaturaliste-collectioiiueur di' Saint- Oiiier, possède une (lane blanche avec (pielqnes |)himes imir l)leuàtre : cette (-ane est issue d'un (laiiard I.ahrador cf et d'un Canard nii;;non lilaiii- Ç. M. Eugène Hulïel, de Villers-Brelonneux (Somme), a (dUcnu d'un couple de (lalfals, le màhuHant blanc, la femelle iHant grise, ([uatre jeunes dont deux blanc |)ui' (■(unine le père, un gris coin nu; la nièie, mais un dernier tacheté de gris cl de blanc. M. Fontaine, propriétaii-e à Maicq en-Baneul, ]»rôs Lille, conserve empaillés trois inc'tis de Tourterelles dont le dos est jaune tandis que le reste du plumage est blanc avec le collier noir bien marqué ; ils proviennent d'une Tourterelle blanche et d'une Tourterelle blonde. Dans le croisement du Bouc blanc d'Angora et de la Chèvre noire, observé [)ar M. Bourlier, en ,\sie, la toison produite est niarbiée de couleur fauve, ou ardoisée sur un fond blanc non pur (7). Mst il besoin de rappeler que le Furet et le Putois dounetil des produits de couleur mélangée. M. le D'' KnEi)eliu, (|ui expérimenta sur les Souris blanches et sut les Souris giises, ne paraît avoir obtenu dtr jeunes entièrement blancs ou entièrement gris ([u'à la cinquième génération ; au didiiit de ses expériences, il avait des petits tachetés de gris et de blanc (S). Quoi(|u il en soit, au dire du nahiraliste, M. Jean de Fischei-, que nous venons de citer, on n'obtiendrait jamais, dans les croi- scmcnis d'espèces, de jjroduits entièrement blancs ou entièrement d'une ;iulr(i couleur, comme cela se passe dans le croisement des races. Mais M. ,lean de Fischer, à l'appui de son dire, ne cit(! (1) Hisl. jt'ii et iiurticul. (/es «noiiia/ifw île l'organisation , I. 1. |i. M'i. (Cit. par (iodron, De i'/;s/)i''ic, t I, pp. H'o ut 216). (2) Traité de l'Uducation des Moulons, l 11, p. 207 et 275. (S) De la gén&ralion, Paris, 1>^28, ln-8», pp. 120, 12C, 307 et 308. {^) De l'Espèce, t. I, p. 2I(> (o) lier naturforscher. I. .\S'. p. 27. (0) Œuvres, 175;t, in 12. I. Il, p. 3H8. (7) Bull Soc. Actl. 1S,'>S, \t 171. Itiippoil sur les Chèvres d'.lngora, etc., par .M. Uri'iiis. (S) Zoologisclie fiarten, Iss',, |ip. ;;8 ,•{ 5;). CXVI UES IIYBUIDICS A L ETAT SAUVAGE d'auln; exoiiiple, cruyons-iious, (jiie celui du Fui'el ut du Putois qu'il rapporte à des espèces distinctes, opinion peu acceptée (1). Un |»oiut est encore à envisager dans les caractères des produits croisés. Le renversement des termes père et mère les modifie-t-il ? — Oui, s'il est vrai ([ue le mâle influe sur certaines parties et la [emelle sur d'autres parties, comme on vient de l'expliquer. Tout le monde sait que le Bardeau, issu du (llieval et de l'Anesse, dillère sensildement du Mulet, issu de \\\ne et de la Jument. De ce fait on a conclu que l'interversion dans le rôle des facteurs amenait des modifications dans la descendance. Aussi, beaucoup d'auteurs ont ils cru pouvoir déterminer le sexe des facteurs. Godron dit positivement (2) « (ju'il est possible de déterminer a priori, par l'examen du bâtard, quelle est l'espèce à laquelle appartient son père, quelle est celle à hujuelle se rattache sa mère ». Nous nous demandons si on peut étendre cette remarque à tous les liyl)rides? — Frédéric Cuvier (.3), tout en reconnaissant que, si les phénomènes d'hyliridation étaient plus noml)reux, on pourrait peut être apprécier l'influence de clia(|ue sexe dans la fécondation, dit néanmoins « qu'il ne pai'aît pas que ce qu'on a cru pouvoir déduire eu général à cet égard, ait rien de rigoureux ; et si, dans (|uelques cas, certains métis lessemhlent plus à leur père qu'à leur mère, c'est le contraire dans d'autres: de sorte, ajoute t-il, que la seule chose vraisemblable aujourd hui eu ce point est que l'influence des sexes est accidentelle et relative à l'état des indi- vidus ». Il nous a i)aru que lorsiiuè les espèces sont bien pures chez les Oiseaux, (cette condition étaut considérée comme indispensable), (I) Nous sommes enlré dans ces qiieUiucs délails parce ([He M. Jean île l'isclier se sert de ces phénomènes pour prétendre que l'Iioiiime tlaiic el l'IioJiime noir sont deux espèces distinctes, aUendu que de leur union sort un métis. — Nous nous demandons quel nipport il peut y avoir entre un liomnie Ijlanc, de la race cauca- sienne, et un albinos? Comment donc M. de Fischer peut-il établir un parallèle el des rapproclienienls entre l'union de la race nèyre el de la race caucasienne et Tunion d'un animal albinos avec un antre qui ne l'est pas? Pour donner quelque vraisemblance à sa théorie, il faudrait au moins qu'il |irouve que. de l'uniim d'un blanc albinos et d'un nègre, il nait un individu mi-partie albinos et mi-parlie nègre. Mais un tel exemple n'est pas à citer. Nous n'entrons pas du reste eu discussion à ce sujet, puisque, nous l'avons dit, nous ne nous occupons point de rbomuie dans nos éludes. {2) Op. cil., p. 200. (3) hicl. de 1,1-vrault, art. Hli'li.-i. INTRODUCTION CXVII le riMiversemeiil des termes père el mère ii'iiilhieiice |)oiiU le l)i()(iiiit (luniil à son plum.i^e. A r;i|ipiii de notre dire, uons citons Ip. ;il() de ee livi-e) les f;iits suivants: 1» Deux wudea lùiploraiims inrliiiKitiis cT X l.iiifalu!^ nujnarulii 9, semblables entre eux et sembiMbles iiiissi à un antre niàle provenant d'un iin'lanotns 9 et (l'un rininnuilii cf. Si (pielques léj,à'res dillérenees existent, elles sont plus sensibles entre les deux exemplaires du premier croise- ment qu'entre ceux-ci el l'exemplaire du second mélange ; 2° Un mule demi-sang- ïhaiii\ndca ainhcrsliif cf X Th. jiieln 9 ayant le plumage semblable à un (^oq provenant, au coniraire, d'une iimhcrxtid' 9 et d'une pirtd cf. .Mais d'autres cas, nous nous emiiressons de le reconnaili'e, peuvent venir à rencontre de cette manière de voir, que nous ne soutenons point d'ailleurs. Nous pensons, néanmoins, que des ornitliologisles se sont tro[) bâtés lors([u'ils ont voulu, à la simple inspection d'un hybride, renconti'é à l'état sauvage, déterminer le sens des deux facteui's (1). Beaucoup de faits pourraient seuls nous renseigner sur cette intéressante question pour laifuelle la lumière n'est pas encore faite ; nous ne sommes point à même de les produire à l'heure |)résente. Nous avons parlé des phénomènes de reproduction chez les hylirides et ehez les métis ; nous avons étudié brièvement les caractèi'cs des uns et des autres ; dirons-nous queli|ues mots de leur sexualité '.' On aurait remarqué que le sexe mâle domine chez les [)remiers ; nous croyons celle remarque juste, l^irmi les hybrides d'Oiseaux observés à l'état sauvage, on rencontre beaucoup plus de mâles que de femelles ; le fait est certain. Mais peut-être les femelles hybrides, dont le plumage, uniforme et sans éclat, ii'atlire point l'attention, passent elles inaperçues '.' La chose est possible. Gependanl des observations recueillii^s par Bullon, il résulte que le nombre des mâles Mulets est plus grand (]ue celui d(!s femelh^s. Dans les Oiseaux, dit-il, le nombre des mâles excède de beaucoup celui des femelles (2). V^oici fiuelques ehifîres cités par le grand naturaliste : « Le nombre des mâles dans ceux qu'il a obtenus du Bouc et de la Brebis, est comme 7 sont (1) Nous avons elle quelques exemples, p. 182, en mile. (2) Voy. p. 457, t. I (de nviit. citée). CXVIII DES llVliUlDES A L ETAT .SAUVACE à 2 (1) ; dans ceux du Chien et de la Louve, ce nombre est encore comme 3 sont à 1 ; et dans ceux du Chardonneret et de la Serine, comme Ki sont à 3 (2) ». Quant à savoir si les Mulets mâles provenant de l'Ane et île la Jument excèdent le nomi)re des Mules, P>Lilïon prit bien quelques informations; mais aucune des ré[)onses qu'il reçut, ne déterminait cette proportion. Toutes ces réponses, cependant, s'accordaient à faire le nombre des mâles Mulets ]j1us grand que celui des femelles (3). Nous avons demandé à une poisonne, qui a élevé des hybrides de Kaisans, ce qu'elle pensait à ce sujet; elle nous a répondu, assez vaguement d'ailleurs, que cela dépendait du couple et des espèces. Le même couple, qui donne une année plus de mâles, donnera peut-être plus de femelles une autre année (4). Ayant été en correspondance jiendant longtemps avec un grand nombre d'éleveurs, qui expérimentaient pour noli-e compte ; ayant nous même obtenu de nombreux hybrides, nous aurions pu facilement nous mettre au courant de cette question, qui n'est point dépourvue d'intérêt. Mais, parmi les nombreux matériaux que nous avons rassemblés sur les hybrides, nous ne trouvons point de notes sulTisantes pour nous permettre de traiter le sujet avec compétence. Nous le regrettons, car si l'on réunissait, sui- vant l'idée de Bulïon (5), un grand nombre de faits sur cette question, « on pourrait expliquer ce qui reste de mystérieux dans la génération par le concours de deux individus d'espèce différenle et déterminer les proportions elfectives du mâle et de la femelle dans toute reproduction ». Nous nous rappelons cependant les faits suivants ; ils appuient presque tous les remarques qui viennent d'être faites : Dans le croisement de Turtur risoria $ X Colnmha Ikia cT. dont nous avons eu cinq jiroduils, tous étaieul mâles. M. Colcombet, de Saint-Etienne, ayant obtenu deux hybrides du même croisement, eut mâle et femelle. Donc 6 mâles sur 7 individus. Deux Pigeons hybrides de Ramier et de Pigeon ordinaire, que nous nous sommes procurés, étaient mâles. Dans le croisement (1) Bulloii a-t-il jamais obtenu ces hybrides? (2) Voy. p. 460 (même ouvrage). (3) T. III, p. 3. Svpp. à l'ilist. des (Juadruiihles. (4) Nous ignorons loulefois, nous nous empressons de le diie, si la personne ipii nous a envoyé le renseignement est à même de donner des indieations séiieuses sur ce sujet. (5) Exprimée à la p. V.i~ du t. I. INTUDDr-CTION CXIX (le Tiirtiir risoriti X Tiirliir aiuitas on ii, croyons nous, hicn |j1us de nij'iles que de femelles. I);iiis les journaux qui anuoncenl (les Mulets de Clianlouuerets el de Serin, il est presque toujours (]Mestiou de mâles ; ou trouve cependant assez de femelles dans le commei'ce. D'une LoMvr et d'iiii (^hien (chez M. ïardy), n(His avons obtenu {rois pelils doni le sexe de deux ji'uiies a éU' reconnu : ils étaient mâle el feuu'lle. Mais d'un Loup et d'uni' (lliienne (remis chez M. Mailler, à l'arisl, vinreid neuf petits, dont (i mâles et seulement 3 femelles. Si nos souvenirs sont exacts, d'une (Colombe nu([ue perlée el d'une Tourterelle oïdiuiiire, c(iu[>le en clu-plel chez M. Bullel, ne sont sortis que des mâles. l)'un mâle lliiiildriuniis iiicliniiittts et d'une femelle K. i(Ujn. XXVJII. LISTE DES MUSÉES PUBLICS ET DES COLLECTIONS PARTiCULIÈBES dont les Directeurs mi les Pni|iri(''l;iii'i's ont élc assez iriMcieiix |i(inr nous eu\(ner l'u riiiiiiiiiiuieatiuii DES HYBRIDES SAUVAGES OTJ r)n;g oisKAUx liÉPurÉy comme th;i.s (1i < < (A O S i < u < G 2 û < 0. ^— M^ ^^ I. Collection de M. le lieut. -colonel Butler, llciiiiii; IIitI lliill, Ldwi'sIiiII. Sulïolk (Aili;!.'): 1 II l'riiiii(}linus rulijdris X Franc, picius t^ . i'IN'tf cl cou Mioiid's) 1 t. Collection de M. le comte Luca Cajoli Boidi, (Ic! Moluii! (Ilalio) {tw Deux l'cnli.i- rubrii XJ'cr. sii.nitih (^ 2 (iii«iii'"|. 0 ;!. Muséum d'Hist. nat. de Marseille (lilioiu;). |iar M. Marioii, (lirmleiir : Iji (lilIiTt-iils envois : une l'e.rdri.r ndini X 1'. sa-valitis (;j) 1 Kt deux Fr'nujHla iiiuntifriiu/iliii X F Cd'lebu (f (|iièces nioutées) 2 4. Musée d'Hist. nat. de Grenoble (Isère) : IJi deux ruvois : ileiix l'cidir viibrn X l'ev. saxatilU (pièces montées) •} .">. Musée de St-Gallen (.Suisse), par M. Zooli- Uo(ei-, |iré|iaialrur, avec raiilorisallou de .M. le Le liicdenuami, directeur: Une Perdis scuatLi X !'■ rulmt cT (montée) (4). 1 A reporter 7 2 (1) Quelques liyhiiiles, ohlonus en doiiieslliMié, mais en très petit nombre, figurent au«si sur relte liste. (2) M. le lonitc I^uca (iajoli Boidi a eu la lioiiti' de nous oITrir l'un de ces deux spécimens. (3) Nous ne croyons pas cet Oiseeu hybride, mais seulement anormal. (4) Née en domesticité, mais mentionnée à cause de son importance. ex XII DI£S HVBKIDES A L ETAT SAUVAGE 8. 9 10. 12 fi. Musée d'Hist. nat. de Lille (Nord), par MM. Gosselet, dirtcleur, rt A. do Norguet : l']n deux envois : un Telnio leirij: X Teirao uro- (jallus cf (monté) Et deux FvingiUa cœlebs X h\ montiffinqiUa (monléos) (1 ) 1. Musée d'Hist. nat. d'Arras (Pas-de-Calais) •ar M. le conscrvaleur : Un Tetrno tetri.r X Tt'fnw tiroU'nl l'-lre des femelles stériles prenant lu livrée du initie. La lenietle n'est autre elte-inéme (pensons-iions) qu'un Telrix anormal. (1) L'un de ces deux Canards n'est qu'un I). acutu en nine. (o) L'origine de ns An.itidés n'est point connue; le dernier Oiseau parait certai- nement un produit né en eaptivitù. (G) Nous ne pensons point (|uc ces Oiseaux soient des hybrides. CXXIV DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE -S < < O 2 X X X < •A < X X < |7. Musée zoologique de Lausanne (Siiisso), par M. Il' D' l,nri|iiirr iIcs lîaiiiils, rniiiicrvat.: En deux envois : Irois Ti-lrnn tftn.rX T. iirn- ildlhis r? (moiUcs) :i Trois Alias bnxchas X Calrina mnschiiln (^ (montés) 3 Un Lanius rufiis X Lanlus collurio. (Cetti' der- nière pièce nous a été communiquée grâce à la complaisance des iH'iitiers de M. Raslian qui la poss''(lail) 1 18. Le Kelvinfjrove Muséum de Glascow (Ixosse), par M. Talon ; Un Tetrao telrix X el T. uvounllii^ (f, et un Teiriio tetri.r X Lniioinis scatirus cf (tous deux mont(''S) 2 lu. Musée royal d'Histoire naturelle de Bruxelles, par M. huhois : Un Tetrao Trtri.r X T. vninalliis (J' (monté) . . 1 20. Musée royal de Munich (liaviére), par M. le pro(. H. lluriwig : En deux envois : eiuq Teirao ti'Irix X T. uro- (jalius cf (1), et un Phasiunus culgaris X Tetrao telri.r (2) (montés) G 21. Musée zoologique d'Upsala (Suède), |iar M. Tyeho Tulberg, directeur ; Eu dilTéi'cnts envols : sept Tetrao tetri.r X T. uroijullvs, dont cimi cf et deux $; uu Tetrao tetri.r X Uoiia.ta tyrtuliiia ^; un Ijujopus allms X lionnm betulinn; quatre Tetrao tetrix X I.aiiopus allias, dont un <^ el trois 9 (lous moulés) 13 1 l'ii ClaïKiitla (ilaurion X Merijus albellu.'< (^ (m.) Liste précédente . . 47 10 4 A reporter. . . . 72 14 5 (1) L'un (les (liseaii-x est un jeune urogallus pren.uit couleur. (2) L'oripine sauvaf,'e de cette pièce n'est nullement certaine. i.lsTE in:s innnir>Ks rkchs i:n commcnicatiov ex XV < < c p -u 7. r. S u X X u •y. ■fi X 22. Cabinet particulier de Son Altesse royale le Grand Duc de Hesse-Darmstadt (.MIc rii;i:;il('). |i;i|- .\I. liDiilhcld : 1 II Trlnin Irtri.r X T. iinnialhis ^ (iiiiinl('). . 1 2:). Musée impérial de Vienne ( .\iiliiclii'), |i;ir .\1. Il' II' viiu l.dii'iiz. riisl(i> ailjiiiicl : In Tf'Irno tetri.r X T. iiniiinlhis cf (m |ii'aii) . 1 t\. Collection de M. Otto Bock, laxidciniislc il licrliii ( l'ni.sse) : L'n Tctraii Iflri.r X T. itidiiallus (f ^lllOlll|■■) . . 1 •)■; Musée de Douvres (.\n?,'lclerri'). par .\l. !■'.. .\slli\ . ruraliir ; hi'UN. Telnin lelri.rX T. iirdiidllusçj' {\) (inonic). 2 2(1. Musée de l'Ecole cantonale de Fribourg (.^iiissi'), a : Lu Tetran Irlii.rX T. urogolliix (^{2.] (inonlr). 1 27. Collection de M. Robert "W. Chase, i\v Siiiilliliclil, in'i's ltiriiiiii;,'hani (.Aii^'Icd'iTr) : Kii lieux l'iivnis : un Ti-lrau trtrirX T. inuiiiil- /i/.v (/ iH); un Tcinin tetrix X l'Iidsutnus nilrhirus (f (nionti') ■7. Un Clirisomitris spinus X Cnidinih rlcfiiins J' 2S. (rniinli') ('t) 1 Collection de Son Altesse royale le prince Philippe de Saxe-Cobourg-Gotha. à \ icnnr (Aulrirlii') pac M. dr linssinskv : In l'rtnio tetrir X T. uiniice n'est encore i|u'un jeune nii^le prenant couleur (on une vieille, femelle iiinynUuti se reviManl de l'Iiabil ilii inùle). (3) MOnie réllexion i|iie pour la priréilenle. (4) Ne paiall èlre ipie le priHliiil île Frimjilld niniiriii X l'unluflix elegain, sans ilonte érliappé île raplivilé. CXXVI DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE y. < a 6 o •a i < •j. -S X - 1 tn < 29. Collection de l'Institut zoologique de Strasbourg, par M. le prol'. Doderlin (avec 1 iuildiisaliiin de M. le prof. Cockc) : Un Tetrao Iciri.r X T. urniialliis cf , un Tclnni Jrtf'/ù(.v (1) el une vieille femelle urO(/((/(«.< avec la livri'e du inàlc 3 :50. Collection de M. le H"" Ed. de Selys- Longchamps, à f.imgelinriips s. (ieer (Hol- gii|ue) : En dilfrrenl.s envois : un Ti'lraa l('trix X '/'. nrondllus 9: un Tiiran Irtri.v X Lagopus itlhif^ f-^ fiïinuipi ... ■> Un Allas hoschax y, Cairinn moschnln $; ime Spalnld djiiirata X Dalila nruhi (2); une i'uliuula l'crina X F. nuroni 3 31. Musée royal de Prague (lioliènie), |)ar .\l. le D'Fiileh : Un Tetrao tcliir X '/'. iiniiiniluf 9 (uioiilé) '^). 1 32. Collection de M. le Comte J.-B. Camozzi, sénateur à liergaine (Italie) ; Un Ijirjnpus malus X lionaxi bctiilimi .... 1 33. Musée de M. Dresser, à Uondres : i:n deux envois ; un t'etran teirix X Lagopm srolicus (f et un Tetrao teiri.i- X Lai/opus itlbus r^ (eu neau) ■> 34. Musée national des Pays-Bas à Leyde, par .\l. le pidf. Jeuliurk ; Un Teirao tetrixX l.afiopus seotieiis ç^ (4) el un Tetrao letriv X Laijopus albus cT Liste préiédente . . 2 81 14 (> .\ leporler 92 n 6 - (I) Parait èli'e une vieille femelle se revêtant de l'iialjit itu iiiàle, ou un jeune mâle. (2) Origine douteuse. (31 Cet indiviiln est n Il raison de son iniport (4) r.el Oiseau paiailiHre une vieille l'unie stérile levètue de la livrée du niàle. (31 Cet indiviiln est né en caplivité, mais nous le faisons lignrer sur cette liste en raison de son importance. LISTE DES HYBRIDES REÇUS EN COMMUNICATION CXXVll < 1 c 'r. m 1 X T. 1 S < 1 ^ ■i 1 t 1 Ile Milri'KI iiciivinpc X Ihtjild ilcilhl (f. deux Ihilild (inilii X .\iiiis Ixixilias (^ ; un ,1. hn.t- liiiis X (Jurniiifiliilii rrerra (1); un .l/irts ()(i.s77i((.< X .W/'(.v (;/).s((//v( (Idiis iiiiiiili's). . . . ."> s; De M. Alexandre Doughty, (11- Uvcrpodl (Aiiyli'li'iTc) : In Telian teiri.r X Lugopus scolicut (pièce liC. liiniil('i') 1 Le Muséum of Science and Art d'Edim- bourg (Kcossc), par M. le D' li. II. Trai|iiuT, Ki'c|irr o( Niit. Hislory (IcparkMiicul : Ln Tflnio tctri.r X l.ituopm scntku.i ^ (2) ;t7. (ninnli'i 1 Musée Zoologique- de Tromso (Xorwi'gc), par M. .1. Sparn- Schneider, ilirecleiir : Trois Trlnin teiri.r X Ijuinimx allnis , dnnl 38. deux c^ el une $ (tous trois montés). . . . :i Collection de M. J H. Gurney,(lii Keswick Hall, .Norwieb (.\nglelene) : \a\ plusieurs envois : un Tijininniiirltus iiiiieri- niiiiis X l'erlincœtcs phnsianellus (en peau). . 1 Ln iiins boM-lia-'! X Querquetluln rrerra (f (3) (monté et sous verre): deux FuUijula feriiia X F. nijrrirn (f (monlées et sous verre) . . . w 1 In H'iurninx rliluris X Cdrnndbhin liiiota q" i •'■' • (inonli- et sous irlobe) 1 Collection de feu M. Maingonuat, nalura- lisle à l'arls : Un l'Iuixidiius rokliirux X l'Iidsiditds S(rnimp- riidii r? Icn iieau) 1 92 17 (i A i'r|i()rlcr il'J 2") ... 7 (I) Noilj croyons cet Oise:iii iiiid ilélcrminé. (2| Ni assurément en ea|>llvili;. (A) (lue nous (ivnsons l'tre |ilulc')l un Anas boschns X Chaulela^mus streperus. ex X VIII Dl;s iivbuidës a l'état sauvagp. 'tU 41 42. 43. Collection de M.Turner,(li'Siitliiiirs euvois : un Anas ijeiieloix' x C'"*"''- ijiiednlii rirrra cf; quatre .1. boxihnx X Diifila (tiula, don! trois c" cl une 9 : deux Cliaule- 1 Itismits strepeias X Atws boscliax a'; un Anas 1 1 boschas X Mareca petielope d"; un I.ijiuriiui.i i cliliiiisX CaïuiiiliiiKi tinnln ' ' (lnus umnlés). 8 1 ! 'tx. Musée d'Hist. nat. do Darmstadt (.\lle- iiiagne : Un Canard di; i;cn]e Anas (en |peauj ['M . . . 1 V.i. Collection de M Ch Royer. |irésj,|,iii des l!i-au\ .\its, a [.angles : 1 ne Marna pmeloyie X Dnjihi luiita ^ (4) :;{i . (UIOMiCr) ... 1 Mnseum and Gallery of Liverpool. par M. Uichai'd l'aden. direcleiir : L'ne Marein iienebijin X /'(;///(( (ini/n ç-f (.'i) (llinnlée) 1 28 15 I,isle précédente . . in; 1 ^— _ —^ L .\ reporter 104 2 3«t 19 (1) Né en domesticité. (2| Mi^me observation. (U) Origine incdiintie (4) Celte pii'ce ri'es'l pi'une pp/ie/ope en mue. (n) Cet oiseau a éli^ ol)teiui en domesticité. buclietel. c\xx DES HYBUIDKS A L ETAT SAUVAGE 51. De M.Frédéric Pretyman, ilOrwcll l'aik, Ipswick (Angletrne) : Un AnanbonclMsXDdjUa ncuta cf ivi\ aiit) ( I ), un .4 w(sbo«c/i«s X Çwe/gMeriw/accecca Ç (vivante) (2). 32. Musée de Douai iXord", pMr .VI. (ln.ssplin, (•on.sL'i'vatcui- : [hiAnasboschasXQui'niiii'fhild rrcicii ^(umnlv). .'Kî. Collection du Rév. hon. Lord Lilford, Lillonl Hall, Oundlo (.\ugleleriT) : Un Ànns boscha.': X QuerquediUa (remi (pièce iiiontoe) 34. ludian Muséum, Calcutta (Indes Orientales), pai- .\l. Sclater, avec l'aulorisaliDn de .M le siipéiinlendant : Un .iMfw bouchas X Cluitiliinsinus sln'in'iiis cf (eu peau) 33. Musée de l'Université de Cambridge (Angleten-e), par M. le prof. Alfred New ion ; Un Ànas boschas X Ikillla aculn cf (3) (monté), deux Anus bosvhas X Dalila acuta cT (4) (en peau); un Anas acuta X Marecri peneinpe r" (monté) :>(). Muséum d'Histoire naturelle de Rouen (Seine-lnférieiire), |iar .M. le D' l'eouetier, directeur : Meux Anas bosrhas X Chiinlelasmus slri'jifirus 5 $ ; un fanant /iiibriik'C?) (dont la prove nance n'a pu être élalilie) Lisie piécédenle . ,\ reporter. . . 104 104 19 .119 (1) Nous croyons cet liybi-ide produit iilutot par le croisement de l'A. boschas X Dajila acula. (2) Les deux Oiseaux nous ont été très graeieusomeni offerts. (.3) Ce croisement ne peut être nccepté. Ce canard est un .4. boschas X Ch iireperus, ou, moins probablement, un .4. buscitas X Q. crecca. Cl) Ces deu.x Canards sont nés en domesticité. LISTIC DES HVBHIDKS KKÇUS KN COMMUNICATION CXXXI ;)7. .S8. jO Le Musée national des États-Unis, à Washington, |i;ir M. J. Mi(lf,'\va\. iiiradir ilep. ni liinls : l II .l/id.v biisclids X Anim obscuni ^'' (inoiitO) . Collection particulière de M. le D' Paul Lieverkilhn, ilircrlcur des liililiiiilir(|iic el Instilutions s(iriitiii(|n('s ilii iirincf do liul- garic, à Solia : Un Anas boschas X À. nlisciira 2 Tl) (en peau). Muséum national de Hongrie, à Budapest, par.M.VdU Madaraz (sur la (Jiiiiandi' d(^ M. Ii' chevalier Victor von Tslui/.i : l'n Annx bnschfts X Simlnln chipeata c" (2) (iiionlé) 60 . 61. 02 63. Musée de l'École cantonale d'Aarsiu (Suisse), par M. le Directeur : In AïKis bn.irliasX C'iiriwi mnschaUt c' (monté) . Musée de M. Ed. Hart. de Cliiiscliurcli, Hauts (Au^leterre) : In CliitulelasiHus slreperu.'i X Ana.i pcnelope (pièce iiionlée et sous verre) De M. Richard M. Barrington de Fassaroë, l!ni\, Co Wicklow (Angleterre) : lii (hiiulelnsmus .itrepcrus X Anas peneUnie (pièce montée et sous verre) Collection de la Société Zoologique de Rotterdam ( llnllaiidi;, par M. vaii Heiuine- leu, directeur : Trois FuU(pd(i luimui X F. ferinit (dont deux inàles et une feiiiello (luiil autres nés en captivité) Liste précédente . . A reporter Vi X m s < ^ S < 104 104 lll 2 m 19 I'.) Il) Suis (loiile un albinisme il 'oftscH ra J 7 (2) Pai-ail êlre un tiDScIta.t domestique. CXXXll DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE 1.S T. o 8 -S i s < < a < D. 64. Collection de M. le comte Arrigoni degli > 1 Oddi, lie Padouo (Italie) : i Une FuUijula nifroca X F. ferinn (montra). . . i 63. Musée d'Hist. nat. de Belfast (Irlande), par M. J. lirown, (liierleiii- : Une Fuligula ferma X F. cristatn (montée) . . . 1 (î6. Collection de M. Heinricli Adolf 'Weiss- flog, il Annaliers (Saxe), par- rinlrrinéiliaire (In Musée zoologique royal de Dresde. In Menjus nlhelliis X Claiifinl'i - • ■ • ■ • 67. Herzogl. naturhistor. Muséums. Bruns- wick (.Alleiiiagnei, par M. le prof. D' Wilh. hlasins : Un MeriiHs albeUus X Clinigula ijlaacimi c" I (monté) I 1 68. Musée de l'Université de Copenhague (Danemark), par le Prof. \r Cli. Lutken : .Un Meniii.s albellus X Chuiiiuln gJmicion cf (iiicintc) 1 69. Musée royal du Hanovre (Alleniagm), par la Direction : Une (îtilliniilti chlornpus X Fulicti fitt'n (iiioutée). 1 i 70. Muséum of Science and Art, Dublin (Irlande), |iar M. J. Kall, directeur (sur la demande de .\1. Carpenter et de .M. le IV SchafI, curateur) : Un lAiiuriiius clilurU y Cannnb'inn linota . . . i 71 . Collection de M. J.-B. Nichols, d'Holmwood Dorking (Survey) (.Angleterre) : Deux Ligurinus rhlnris X Cannabina linota c" (montés) 2 19 Liste précédente . . 104 2 68 .\ reporter 104 2 7a 1 22 LISÏi: DES HYBUIDES REÇUS EN COMMI NICATION CXXXIII T^ Collection de M. Pbilipp. B. Mason, de liiirlmi on Trciil (Aii^li-li'nc) ; Deux I Afin ri II IIS cil II irisX (il 11)1(1 h i 11(1 liiinta cf, un Cardiiilis l'IefiaiisX l'hriisninitrix siiiiiiisj'' (l) et un Ciinluvlii eleiiaiis X Liiinriinis rhloris c* (tous uiontés et sous verre) De M. J. Blackhouse, of llie Nurseries (\o\-k) : \'n Lifiuriniii chlorixX Ciirduelis eleçinns (2). . Du Rév. Macpberson, de Carlisle : Ln jeuui' Ciinliirlis i-lfi/iiiix X ( Il rusomitris sjiiniis (iH), un l'iinlus meruln X Turdus tnniiintiix Cl.) Muséum d'Histoire naturelle de Trieste (Autri(he), par M. Antoine Valle, directeur adjoint : ln FiiiiijiHd iwlehs X /■'. iiiniitifriiiiiilln $ (monté) Collection de M. le D' Ricardo Ferrari, (le Trente (Autric-lie) : Uu Friiiyilln cœlebs X /•'. muiilij'rinqilla o' (monté) Collection de M. Ad. Poggi , de Cn^nes (Italie) : Un FrinijUki cœlebs X /■'. iiiiiiilifriiuiilla c' (umnlé') 78. Collection de M. Ernest E Thompson, à Torenio (Canada) : Un Piiiicoln eiiticlentnr X Carpadocus puriia- reus c" Liste iiri'eéclente . 104 .\ reporter 104 33 (Il Que nous soupçonnons èlre une FriiigiUn canaria X (Airdiiclis elegniis écliappéc de quelciue cage. (2) Son origine esl ignorée. (3| iNé en caplivllé. (4) Nous croyons que cet Oiseau est un niéliinisnie île inerula. CXXXIV DES HYBRIDES A L F.TAT SAUVAGE 79. Musée royal de Turin (Italie), par M. le Comte T. Salvadoii : Un Pnxxer montnnus X /'. itnVuv o"" (niontf"). . 80. Collection de feu M. Lemetteil, à Bolbec (Sciiie-Inférieiire) : l'n Passer nioiilciiiHs x P.doniesticas r-" (monté). 81. Collection de M. R. Tancré , à Anklam (Poinéraiiie) : Une Hiiiuido urbica X H. rustira (inonléc) . . 82. Collection de M. le prof. André Fiori, (le lîologne (llalie) : Une Hirutxln urbica X H. rustira (montée) 83. Konigliches Muséum filr Naturkunde. Berlin; par M. Paul Malscliie (avec l'auloii- salion de MM. les D" Mohius et Heichenow) : Une Hirundo urbica X H. rustica (montée) . . Un Turdiis fusnitusX T. iiaiinianai (I) (monté'); un Gallus doiiteslicus X Numida iiuiea(jris (2) (monté) 84 . Museo civico di Storia uaturale di Genova (Italie) : Douze Paradiseaapoda X P- ragijlana (en pean), dont neuf o" et trois 9 85. Collection de M. le D' Fischer-Sigwart, do Zolingen (Suisse) : Un Tetrao uroçiallus X tetri.r, •:^ jeune, monté. Liste précédente . . Total . . . 1 104 106 12 En tout donc : 236 pièces (3). (1) Origine douleiise. (2) Né en doraesllcité. (3) D'autres Musées nous ont bienveillammenl envoyé des échani liions d'espèce pure; ce sont les Musées de Houen, du Havre, de Caen de Gènes. Nous aurions aussi à nommer des cullecLions particulières qui 'iniis ont fad des envois très impor- tants ; mais celte nomenclature nous entraînerait trop loin. LISTE ALPHABÉTIQUE DES PERSONNES AVEC LESQUELLES NOUS AVONS CORRESPONDU au sujet des Hybrides et dont les noms se trouvent cités dans ce volume (I) MM. Ai-.ASsiz, professeur ;i rriiivcrsili' île C-aiiibrid^'c iKtals-rnisI (Voy. Li^le ilr< Ailleurs) (2). AiiNKvv, Andrew, N., chAteau de l.dclinaw , Wigtlioiishire (Angleterre) Gi:), «14, 619 Ai.DiiiDiiK, \V., de Londres 19j, 202 Aliiohiiandi (Prince G.), l'orrella, |ir()\. de Hoioguc . . . 764 AixKN. .I.-A., curalor n\ llie Aimiican Muséum of Naturaj llistory, New-Viirk (Voy. l.lsli- des Ailleurs). Altim, lt^ dlrocleiir du Musée de l'AcadiTiiio furestirie d'Kberswalde, à Ncusiaal (Allemagne). vVoy. Lisie des .Ailleurs). Ar.viN, T., DepKord (Angleteire) 150,216 Ai'i.is, {). V., l!lo\haiii, Oxim (Angleterre . . . 62;;, '70. 801 (V. LIsI Aiil.). AiiMii;oM DKc.i.i Oiiiii, D'eiimle. |ir(ifesseiir à l'iniveisilé de Padoue (Italie) . . . . III, 113, 114, 194. 2:ifi, 249, 2,11, 2:i2. 2j4, 2.'i6, 260, 294, :)l)o, 477, 6;{2, 033, 640, 6.S6, 6S7, 719 7iS'i, 9j7, 9:)9,963, 906 (Vny. en outre Liste des Auteurs). .AsuiinwN. naturalisie à llereford (.Angleterre). 620 (Voy. Liste des .Aul.). .AsTiiv. !■■., ciiialeiir du Musée de Douvres (.Anglelerie). . cxxv 1 1) Les six parlius île cel ouvrage, ayant (Hé, nous Tavoiis ilil, |nililiéps ù île ^'raiiils iiilervalles, nous avons iléjà lemorrié, (.'à et là, plusieurs dos personnes i|ue nous noiiiiiiuns dans celle Liste générale. Parfois ilone celle lisIe fera doiiljle einpliii; nous la iioyohs néanmoins iililo pour trois raisons : l- elle est alpliat)étii|ue: i' elle iniliipie les numéros îles pages où nos conespondanls sont cités; ^i" elle les fait con- nailres tous. — Ainsi i|ue l'enléle le clil, n'y figurent cepemlanl que les pecsonnes citées dans ce premier volume. Nous ne pouvons, à notre regrel, donner les noms de Inules les personnes avec lesquelles nous avons correspomlu. depuis au moins dix ans, au sujet des liyluides el qui nous ont adressé des coiuniunicaliiins diverses sur cette intéressante question; leur liste e^t beaucoup trop longue, hca'icoup trop étendue pour que nous soiiKions à la reproduire ici. Nos correspondants seront d'ailleurs remerciés dans nos piihlicalions iillérieures où nous ferons part de leurs communication-. (2| Lorsqu'une personne est auteur et que ses travaux sont ineiitionnés dans le cours de cel ouviane, on doit se reporter à la Liste (len Auteurs (dressée à la lin du vol.), pour obtenir le numéro de la page ou son nom el son travail son cilés. Iians la présente liste nous n'Indiquons, en général, que des communications [larliculières. CXXXVI DES HYBRIDES A L ETAT SAL'VAGE Baily, William, L., arciiirecle, 138, Soulli 'l'i'e siri'ft, Phi ladelphip (Ktals-Unis) 197,272,273,7(59 Hall, .1., liin'ttciir du « Scienn- aiul ail Miisemn », IMiiii- hoiirg (Kcossfl cxxxii, 748 Hahnks, d'Alineiliiasan, Deccnn (Indes) S70, 871 Barrinc.ton, FassaroK, Bray, Co., Wicklnw (Aiiglel ). . . cxxxi, 961, 9^2 Rartlett, A.-D., directeur des « Zoologiral (iardens n de Londres 195, BM, 804. (Voy. Liste des Auteurs). Batchklder, C. F., Nultal Ornilliiiloiîiial Club. Cambridge. Mass. (Elats-l'iiis) (Voy. Liste des Auteurs). Bkaurefons or;, château de Cerisay 19."), 239 Beiiot,D'' directeur du .M usi-e d'Histoire naturelle de (ienève cxxii Beimrr, naturaliste i\ Paris 9, 509 Beldins, Sldckliin, Nevada (^.ounty (Californie) 197, 246 Bell, A. \V., le .Major, assistant adjudant gem'ral, Indes Orientales 870 Bell, Ceorge el lils, l'iliteurs, Londres 196 Bell, Robert, deologittal Survey, OItava, (Canada. Bellecroix, Ernest, directeur de la Chasse Illustrée, .ofi. rue Jacol), à Paris 603 Bemmelen van, directeur du Jardin /oologique de Roller- dam. c.xxxi, III. 197, 402, 69;;, 7lf; (Voy. eu outre Liste des Aut.). Beneden VAN, château de Romelol-Modave iBelgiquel. . . 704 Béni. Carlo, Stia (Italie) 196,300 Henneh, Franklin, Minneapolis (Etats-Unis (l'Améri(|iie) . 197 Berlepsch von, Muenden (Hanovre) 197 Bertoloo, g. -M., IV, Turin 7."il, 759, 760, 783, 784 BiEBER, Cari., conservator, Cotha 305, 401, 405 Biedermann de Sonne.mberi., W à VVinlerlhein (Suisse) . cxxi, 495, 496 BiRKS, A.-R., oIT. commissionner of the .\rakan divjsi(ui Akyab (Indes Orientales) 939 Blaaw, F.-E., s' Graveland (Noord-Holland) . . . 197, 201, 739, 7'iO, 964 Blackoose, .L, des Nuiseries (York) (Angleterre) .... cxxxiii, 477 Blaine, h 43 Blanc, H., n', Lausanne, (Suisse) i3 Blanchard. Ra|)haël, D', Secrétaire général de la Soc. zool. de France, rue du Luxembourg, 32, Paris. . . 713 Rlasius, Henri, I)', Directi'ur du Musée royal d'Histoire naturelle de Biunswick (.Allemagne), cxxxii. (Voy. List. .Aut.). Blu.m, L)', Conseiller de justice (.Allemagne; 518 Bock, Otto, naturaliste, Berlin cxxv, 13, 477, 508. 529 BoiDl, Luca Gajoli, comte, de Molare, Province d'Alexan- drie (Italie) cxxi, 477, 491, 492, 493, 494 Bo.NJouR, Samuel, 13, boulevard Di'lorme, .Nantes .... 195. 302 BoNNEEOM) (de la), château d'.Aulhon. par Brizanibourg (Charenti -Inférieurei cxix LISTE DES PERSONNES QUI ONT CORRESPONDU AVEC NOUS CXXXVII HoNi), lùiijcnr, l'()i-t(ii;nian> (llnlif) 19(5, (Voy. Lisl. Aiil.). H()NviN('iiAi>i'i is, Siou (Suisse) 7, 4'j(), 487 liooni, W.-ll., l|.swicli (Aiiirlfli-rrc) lO.'J. l'.i'.l, 2H;, 232, ^37 UoRCioLi, Uraiicaleone, prép. au Mus. zoiil. de l'iiiiv. do (ii'ni'S (Italie) I9G, 2,i0, 4'.)1 BossiNSKY, l'iani.'ois de, Secrélairp di' Sou Altesse i-Dyale le Prince Philippe de .Saxe-Cobourg-tîdllin, Seilerslale, 3, Vienne ( Auliiclie). . . cxxv, 477, 530, 532, 533 BouLENfiK», A., lii'ilisli Museutu, Londres 43,62,195,726 BouiicuKT, Tournai Jielirique) i.xxiv Boi'VKT (K.). ' Sainl-Servan lxxxix Bhadkoud (duc di'), W'ohMrn Alibey, Angleterre . ... 941), 911 l'.EiKUM, Leïla i.M""), Allrniagnr 390 BmoiiTO.N, James, 7, (Constance Street, Sallaire, Yorksliire. 2I() lîitiMi.EY, 11. -H., Kalegh, New-York (Klals-Unis) 197, 341 liiioia S., Directeur de la Revisia ilaliana di scicnze natu- rali. Sienne (Italie) 190 BiiooKS, H. .M., ICssex Inslitute, .Saleui. .Mass. (Etats-lnisi. 247, G6U, Iiti3 liiiou.N. (ioode, actiiig sccrelary ut .Nalural .Musiuiii. Washington (Ktats-L'nis) 198 ItiiowN .1 , .N'atural llistory and Philosophical Society, Bel- fast (.Angleterre) cxxxu, 162, 724 liiiowNK, .lohn, dr Fox Warren Lodge, Bydeet (Surrey) (.Angleterre) 753 linùi;i;Kii, Ch.-ti., proies., Landesniuseuuis, CImr (Suisse). 43, 196, 400 Bkhiexxe, 0 abbéj, vie. à Sie Véronique, Liège (Belgi(|ue). 197, 369 BiicH.NKit Kug., conservateur du Musée /.ool. de l'Acad. impériale des sciences, St-Pétershourg (iUissie). (Voy. List. .\ut.). BucKLEV, T.-L., de Bossai, Inverness (Angiclerre). 66, 933 (\'oy. List. Aut.). Buffet, Kugéne, N illers-lirelonneux (Somme) cxv BuLLEuWalter, Wellington (Nouvelle Zélande). 290, 743,816 (V. List. Aut.). Buheai: (I ouis\ Nantes (Loire-ln((tieure) (Voy. List. Aut.). Bi'RNS, Franck, L. Benoyn, Penn. (Llals-L'nis) 197 Bi-iiTo.N, Waller. Wardoiir SI, ()\ford St. (Londres) . . . 90, 613 BuTLEii, .\rlliur, (i.,de Beckechan (Angleterre) 974, 975 (Soy. List. Aut.). BuTLEU, Lieutenant colonel, Herringlleet Hall, Lowestoft (SullTolk) Angleterre . . cxxi, 5, 477, 479, 480, 836. 869, 871 BiiTTlKOEEii, .L, conserv. du Musée de Leide (Hollande). . 43, (Hî, 70, 77't C.AiiiiER.v V. hiAz, 7, Plaza Nueva, S('ville (Kspaijne). 759( Voy. List. Aut.). Callo.m, Silvio, D', aide naturaliste au Musée zoologiiiue, Pavia (Italie) 43, 196 Cai.pim, lx)uis, capitaine, Slon (Suisse) 7, 43 Ca.miiiiidce. K. Philipps, Thiî Eluis, Brecon S Wales (Angleterre) 560, :i()3, 620, (Voy. Lisl. des Aut.)- Camekano, L., Directeur du .Vluseo zoologico, Turin (Italie). 196, 417 CXXXVIII DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE Camozi Vertova, coiiile J.-B., senatore del regno, Borgaine (Italie) :i9, 62, 477, 55;i. 556, 557 Campbkli,, J. Machauglt, Kelvingrove Muséum, Glascow (Kcosse) \ 13, 43, 66 Camusso, iNicfold 1)., Novi-Ligure (Italie) 196, 251, 257, 26C, 300, 639, 784 Caniot, Gustave, l,ill(MN<)id)5 214,222 Caupenter, g. Herlierl, Dublin (Irlande) cxxxii, 748 Carrucio, a , professeur, directeur de l'Institut zoolog. de l'Université de Rome, à Rome. . . . (Voy. List, dis Aut.). Castano, Philipp, du Leadenhall Market, Londres. 4'p, 509. 681 , 708, 9.50, 951 CuAPMAN, Franck M., assislant curateur du Musée d'Hist- nat. de New-York (Etats-Unis) . . . 197 (Voy. Lisl. des Aut.). Chase, Robert, W., es(|. Southlield, Birmingham (.Angle- terre) cxxv, 194, 233, 234, 241, 477, 613, CuATviN, Douvres (.Angleterre) 196, 202, 207, Chireî',, Lille (.\ord) • Clarté, .1., Raccarat (Meurlhe-et-Moselle) Cleaver, Leicester (Angleterre) CoBELLE, prof. Giovani, Directeur du Musée de Rovereto. Cooke, professeur, directeur de riiislihit zoologiquc de Strasbourg CoLco.MBET, indusirlel. Sainl-Kllenne (Loire) CoLE, W., Pembroke Gardons, Kensington, Londres . . . CoLLETT, professeur, directeur du Musée /.oologiquc de l'Université de Cliristiana (Norvège) . . . cxxii, 515, 53*<, 340, 352, 574, 375 (Voy. Liste des Auteurs). CoLLOT, L., professeur de géologie, directeur du .Musée de Dijon (Côte-d'Or) 195, 400, 401 Couper, A., de Penze (London) 196,231,252 Conservateur (le) du Musée d'.Arras cxxii CouES, Elliot^Smillisonian Institution, Washington. (Voy. Liste des Aut.). Courant, à Créteil (Souune) lxxiu Coutelleau, abbé à Cha/.é Henry (Maine-et-Loire). . . . 193, 245 Cox, Walter, des Firs, Fiverton (Devon). . 760 (Voy. Liste des Auteurs). Crossly, T., Kendal (Angleterre) . ,199,217,232,237 CuRZON, L., Londres 199 Dablv, Saint-Germain-les-Corbeil 83 Dale, Frédéric, D' de Scarliorough (Angleterre) 195, 251, 252 Dalvero, V., Vérone (Italie) 5H Dareste, Camille D', Directeur du laboratoire de térato- logie à l'Ecole des Hautes Etudes, Paris, lxii, 132 (V. Liste .Aut.). Davice, P.-C, hôtel « Victoria Gardens », île Vancouver (.Amérique) 946 David, Armand, abbé, correspondant de l'Institut, 95, rue de Sèvres, Paris 195, (Voy. Liste des .Auteurs). ;i3. 616, 618 i07, 212, 215 214 230, 233 196, , 234, 237 973 CXXVI CXXVIII 96, 201, 207 LISTE DES PERSONNES QUI ONT CORRESPONDU AVEC NOUS CXXXIX Dvvis, Tiporge, Sl-Aldule slreel, l(î, (iloucpslpr (Anglo- (ene) 1%, 214,265,287 Helaito, N'i'ii d'il liiKi, sol lo ispolti)rc fnicstalc, Fol trc (Italie). l'Jlî, Hl 1 Desciia.mi's, Daniel, (luilly du Jlouji'v, prrs Lisicux (Cal- vados) 195, 229, 233 DEUTSiiiNriE», I,.. \y, SocriMaire de M. 1»^ prinre Alain de Rolian, Sichriiw, ISdIu'iiie (Aiitriclic) 477,5(18, jl((,53S Dewar, naluialisli'. Kdiinboiiig (Im'ossc) 21C. 217 Ueyroi.le l'jTiile, '»(i, rue du liar, Paris 27,29,31,40,44 Directeur (le) du M usée do l'Kcolecantonaled'Aarau (Suisse). (;.\.\xi Directeur (le) du Musée d'Ilistoiic naliirelle de Dariiistadt (Alleiiiagne) cxxix Dirccleur (le) du Musée royal du Hanovre cxxxii, 746 Direcleur (le) du Musée /.oologi(|ue de lîreslau (l'russe) . cxxxiii Doderlin, professeur, Païenne (Sicile) Lxxiii DoDKnLiN, Direrleur du .Musi'e d'Hisloire nalurelle.Stras- liourg cxxvi, r.xxviii, ()24 Divers, Kdward, professeur, vice-président de la Société asiatique du Japon, à llongo-ïokyo 604,605 DuniA, M", Directeur du Museo civico di storia naturale di Genova. (Italie) 13. 43, 196 DouGHTV, Alexandre, Reiiagur, AbeiKoyle (Perihsire) et Liverpool (Angleterre) cxxvii, 361, 567, 568, 569 Dresser, E., 310, Canuon streel, Londres. . cxxvi, 195, 246, 476. 565, 572. 574 580, 767 (Voy. Liste des Auteurs). Dubois .■\., conservateur du Musée d'Histoire naturelle de liruxelles. xci. cxxiv, 27, 43, 197, 388, 606 (Voy. Liste des Aut). DuKii, Ciérard, ancien résident au Ja|)on el en Chine. . . 604, OO.'i, 606 DiiNc.vN, J., peintre à .Neweastle-on-Tyne (Angleterre) . . 615, 619 Dupuis A., Genève (Suisse) 196 DuTCHER. William, New-York (Etats Inis). . . 138, 194 (Voy. Liste Aul.) Eduardovitcii, ErederieU, Falz-Eein (Tauride) (Russie). . 14, 15, 45 Ec.s.Ai iiEMi, Joliann, «hàteau de Jelteeli (.Mhwuagnc). . . 91 EiTERS, F., inspecl. des Forèls du district de Hrunswick (Allemagne) 197, .394 E.MBLETON, D', vice-présideni de la Soc. d'Ilist. nalur. île N'ewcasIe-on-Tyne (Angleterre). . III, 116, 126, 194, 199, 207 E.MËRv, I)', prof, de zoologie au Lycée el à l'Université de liologne (Malle) 196 Fatio, Victor, D', Genève (Suisse) (Voy. Liste des .Vulenrs). Faidel, D', Direcleur du .Musée et secrétaire de la Société d'Histoire naturelle de Colniar (Alsace) .... 43, 545 Ferrag.m, Odoardo, ornilliologiste. Crémone l'Italie) . . . 196,278,351. 782, 7!S5, ,SI6 (Voy. Liste des Auteurs). Ferrari, Gustave. Calceramica (Autriche) 197, 231 CXL DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE Ferrari, Ricaido. D', Trente (Autriche) . cxxxiii, 194, 230, 2:i9, 262, 263 FiNSCH, Otto, D', Villa Tanne, Delinenhorsl 386,387,419,827 FioRi, Andréa, professeur au Lycée de Bologne (Italie) . . cxxxiv, 194,281, 293, 298. FiscHER-SiGWART, D' H., ZoMugen (Suisse). . 196, 941 (Voy. Liste Aut.). Fischer (Jean de), Montpellier (Hérault). c:xv, cxvi (Voy. Liste des Aut.). FiuME DAL, Camillo, Badia, Polesine (llalie), 633 (Voy. Liste des Auteurs). Fletcher, lioberl, Hanover (Ktats-Unisi 219, 222 Fontaine, Ch., propriétaire à Marii-en-liaraul, près Lille (Nord) cxv, 195, 222 23.S. 238 Fontaine, Robert, .Marrq en-Barœul, près Lille (.Nord). . cxxix, 193,223, 231, 232, 627, 751, 732 FoREST, Alphonse, nainralisto à Paris 193, 420, 421 Fowleu, W. \V., f'onlefracl (Angleterre) 213.214,216,218 Frajelin, comte Gherards dr Raniigsilln, l'dine fllalic) . i.xxiv Fream Morcom, g., 870, Norlh ParU avenue, Chicago (Illinois) 639, 653, 681 Frecke Percy E., Dublin (Irlande) 196 Freeman, R., Hull (Angleterre) 217 Frey-Gessner, colonel, Aarau el Genève (Suisse) . . . (Voy. Lisie ,\ut.). Friedrich, H., D'. Dresnau, district de l'iilbe (.Allemagne). 816 Fritsch, Anl.D'.directeurdu MuséedePrague(Allemagao). cxxvi, 92, 307 Funston, .1 -F., Liverpool (Angleterre) 196,217,234 (lADOw, D', directeur dir Musée zoologique et d'anatoniie comparée de l'Université de Cambridge (.Angle- terre) 309 (Voy. Liste des Auteurs). Gantjotana, G., Quito, Amérique du Sud lxxi, lxxiii Gargiolli, Desiderio, Montifauna (Fiesole) (Italie) . . . . 196,231,233 Geoffrov-Saint-Hilaire, directeur du Jardin d'accliina- talion de Paris . . . 177, 193, 217 (Voy. Liste des Auteurs). Gestro, R., D% Directeur-adjoint du Museo civico di sloria naturale, Gènes (Italie) 196, 417, 420, 819, 829 Giglioli, Enrico, llillyer, D'. professeur à ITstiluto di sludi superiori et directeur du Museo zoologico dei Vertebrati de Florence (Italie). . cxxviii, 13, 43, 112, 117. 121, 194,210, 213, 2.34, 241, 243, 239. 293, 402. 421, 510. 516 761, 779, 780, 7S1 (Voy. Liste des Auteurs). GiPOULON, aîné, Sauveture lxxiii. lxxiv Giovanni de Cobklle, directeur du .Musée de Roverlo. Godefroy-Lunel, direct, du Musée /.oologi(|ue de Genève. 43, 112, 136, 137 Gosselet, Directeur du Musée d'Hist. nat de Lille (Nord), oxxii, 194 264 GossELiN, Conservateur du Musée de Douai cxxx. 662 Graaf (de), W., La Haye (Hollande 230 234 Grant, sir Arthur, Moiiyiiuisk (.\uglelerre) 943, 944, 943 Grant, Ogilvie.British Muséum (Xatural history ), Londres. 43 (V List. .\ul.). Gregory, Mac, InspecteurgcnéraldcQueensland(Océanie). 423, 424, 826 C40, (i43, 71(5, 722, 932 LXXIX LISTE DES PERSONNES QUI ONT CORRESPONDU AVEC NOUS CXLI Griko, James A., (^onservaliiir du Musée de HtTgcn (Nor- \vùf,'e) 43 (Voy. Lisli> des Aiilcuis). CiHûNWALn. junior, Walfialshausen (liavièrc lill .'ii;i,:il4 S38 GuiCHAnn, .larques régisseur du domaine de Sivry-courly (Seine et-Marne) 49G, 407 GûNTHEH I)', nirerl. du Firitisli Muséum (Nalural llislory) Londres ' . 607,r)|2,7l2,K04 GuRNEY, père, Norwich ( An^'li'lerre) 201,207 GuR.NEY, J.-ll., jun, Keswirii-llall, Xorwicli (Angle- terre) . . cxxvii. III, 128 152, 133, 194, 199, 200, 201, 202, 203, 204, 208, 209. 240, 243, 277, 310, 367, 3G9, 371, 372, 373, 4fi4, 463. 466, 476, 341, 343. 389, 390, .392, 619, 623, 632, 663, 673, 688, 692, 696, 708, 711, 7i:t, 714, 71,3, 744, 773, Sl)4, 803, 964. Haase, 0., .Millelslr., 31, lîcrlin H.BCKEL. prof, à riniversilé d'l('na (Autriche) Hamard, abbé, géologue, andiropologislc, Rennes (llle-el- \ilaine) (Voy. Lisie des Auteurs). OxENDKN Ha.m.mo.m), \\'., St-.\ll)an Court, près Wingham, Kenl (Angleterre). ; 194. 199. 200, 205, 206, .329 Ha.mon i.'r^sTiiANGE, Hunstanton Hall (Norfolk) (Angle- terre) cxxviii, 8. 90. 99. 476. 614, 618 Hamonvillk (d'), liaron. Conseiller-gi'uéral, ebàteau de Mauouville. par .Noviant-aux-l'rés (Meurthe-el- .\loselle) 541, 619, 675, 682, 708 Handcock, .lolin, Nortliunilieriand, Uurhamand .Xewcastle Muséum, à Xewrastle upon-ïyne 43, 88, 111, lis, 120, 126. 193, 201, 207, 268, 465, .343, 613, 637. 651, 613, 637. 631, 680 (Voy. Liste des Auteurs). Hardy, James, secrétaire-honoraire du Herwikstiire Nalu- ralisl's Club, Oldcaiidms, par Cockburnspath (Angleterre) 193, .394 462 (Voy. Liste des Auteurs). Hardy Manly, dealer in and sliipper of raw furs and skins lirewcr (.Maine) (Ktals-lnis) 6, 112, 137, 197. 470, 682. 708, 709 (Voy. Liste des Auteurs). Uakt, Ld-, Uow .Muséum, Christchurch, Hants (Angle- terre), cxxxi, 99, 111,113, 118, 126, 128, 139, 143, 146, 133, 136, 613. 619, 631, 634, 634, 6.')3, 6ti6, 674, 686. 697. 6'.)8, 713, 722, 9.39 Hartert, KrnsI, au zoological muséum de .M. Hoischild, Tring ( Angleterre). 196, 600. 610 621, 622, 708 (V. Liste Au!.). Hahti.so, J.-K., directeur du zoologist, Londres 489, 490, 309, 512, 770, 772 (Voy. Liste des Auteurs). IIartson, Joseph, Huddon-Hudiey (York) (Angleterre) . . 196, 201, 208 IIaiptvogt, .AnI.. Instituteur, .\ussig (Hohème) 407 Hautebive (d'), Paul, Irance 190 CXLII DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE Hayward, S., Camdbridge (Angleterre) 196,202,208 Ha/ard, R -g., Peaic Dale F{. I. (Etals l'nis) 197, 273 IIeensheet, Th., à Paletu (Indes-Orientales) 939 Hehhe, a., Brieg lAllcinagne; 197, 352 Hepe, inspecteur des forêts à l'iitl (Alleniagne) 510, 511 Heuman, député, Musé-e de liudapesl (Hongrie) 919, 920 Hermann, succès, de M. Maingonnat, naturaliste, Paris. . 604 Hertwic, R., Professeur, directeur du .Musée zoologique de Munich (liaviére) cxxiv, 617 IIeuch, près Kiel (Allemagne) 239 Heude, R. P. missionnaire à Chang-Haï (Chine) li, lvii, f)07 (Voy. en outre la Liste des Auteurs). H/CKS, Edmond, LisUeard, r.(u-nwall (Angleterre) .... 195 HiLL, G.-W., Londres 196 HiLLYER, J.-H., Leicesler (Angleterre) 212, 215, 229 HoBBS, (M'''), 25, Queen's Road, Norfhiunpton i Angleterre). 803. 804 HouLTON, Chas., de St-Helens, Lancashire (Angleterre) . . 195. 218, 224 lIouLTON, D., Edimbourg (Ecosse) 195, 237 HousE, Richard. Directeur du .Muséum. .Xorthumberland, Uurham, .\e\vcaste-on-ïyne (Angleterre) . . 637, 638 HuNT. S.-Deny, King's Linn (Angleterre). . . . 196, 217, 232, 237, 251 HvciNs, ,1 , Pontefract (.Angleterre! 214 Jagerskioli), L.-A., D', de l'Université d'Upsala (Suède) . 928, 929, 936 Janson, Ew., Nat. hist., agent and Bookseller, H. Great Russell St (London) 200 Jentinck, D', profess. s' Riyks Muséum van Naturlijke his- torié, Leiden (Hollande) cxxvi, 574, (;3'i, 6o9, 683. 774 (Voy. Liste des Auteurs). JiFFiN. Thomas, Rédacteur du Carliste .Journal. Carlisle (Angleterre) 195. 228 Jupp. S., VVorlhing (Angleterre) 219 Kempen (van), Sl-(JMier (Pas-de-Calais) cxv, cxxni, 84, 85, 112, 171, 195, 394. 476, 507, 508, 522, 537, 541, 542, 562, 572, 573, 574, 602, 632, 650, 651, 713, 724, 742, 963, 964, 969 (Voy. en outre Liste des Auteurs). Herbert, C, It', directeur du Koninlilijii zoologish. Genoots- chap. Amsterdam (Hollande). . cxxix. 194. 199, 206, 207, 630, 631, 631, 639, 644, 6'i5, 046, 665. 669, 688, 689, 749 Keulmans, Artiste peintre, 13, York Terrace, Soulhend on soe, Essex (Angleterre). . . . 562, 726, 727, 761, 767, 774 Kirklanu, .1., l!urton-on Trent (Angleterre) . . . 195, 231. 233, 234, 237 Klavvieter. Anklam (PomiManie) LISTE DES PKllSONNES QUI ONT COI'.BESPONDU AVKC NOUS CXLIM Klkin (von), a., grand veueur, dirucloiir du Jardin zoolo- gique de C.openliague (Danemark) 197, 441. Wl, 505, :i09, ";iO. TM, lai Kniz, James, J f. de l'Kcole d'Art dr (iinsgow (Kcosse). 943, 944 Knop, a., ir, Kalsriilic (Allt'iiiaiiiiej 'i:î, 44, 112. IIS, 'l'il Kocii, Adam. ('.iistosaii).Seii(ki'ul)erj,'isclieiNaturfurscliende Oesellsc'hafl. l"rankurt-a-.M. (Allemagne) . . . cxxii. :t4, '»;! KoLDE, (;., haupllelirer (maître principal), l,ani;enliiilen- in-ScId. (Allfma;;iuM 19(1, 2i() Kortchauliim;, .•\lc.\andre,aid(' ronserv.dela sect.iiniilhid. du .Musi'e do Moscou (Russie) .'il.'i Kralik, Rilter, Von C, Mi'gerswaldeii. Adidf ( liiilirrne). . 44, 45, 54, :i(l5, 306, 5:i8, 543 Kramah, Josef. Pilzi-n (Holième) 197, ,3:;2 Kreygk. Hanovre (.MIemagne) 74(1 Kroh.n, J. H.-H., HamljouriT (Allemagne) 81G Krûgër Vetthusen. F5randeliourg (Allemai;ne) 197 KUSIKEL 91 Lacroi.x. A., I. rue Clémence Isaure, Toulouse 9, 112, 118, 119, 171 (Voy. Liste des Auteurs). Lamb. John, 2, .Muscovy Court. Londres 99, (122 Langlev, s. -P., Secret. Musée nat. des E.-U., Washington. 197 La Ferre de Roo (France) . lxxxiv, xcv. xcvi, (Voy, Liste des Auteurs) Larquier des Hancels, D". C.onserv. Musée zool. de Lau- sanne (Suisse) cxxiv. 190. 379, 380, 52G, 699, 810 Lawrence, (ieorge, N., New-York (Etats-Unis) 197. 325 Lemettkil, Holbec (Seine-Inférieure) cxxxiv. 9, 27, 28, 29. 30, 32, 33. 34, 35, 36, 38, 39, 43. 44, 195, 232, 275, 277. 282, 476, 492, 772. 773, 774 (Voy Lisie des Auteurs). Levanue», docteur K. M , de l'Université d'Helsingfors (Finlande) 943, 938, 959 Leverkùiin, Paul, D^ directeur des Institutions scienti- liques et de la liililiothéque du prince de Rul- garie, â Solia. cxxxi, 29. III. 196, 477, 544, 680 (Voy. Liste A ut.) Lewis, W. K., oologisie, Lo\ Rox 333, Kast l.iverpool (Ohio). . 197 LiLKoni), Lord. Lillord hall. Oundie (Ani;leterrc) cxxx, 563, 601, 975, 979 (Voy. en outre la Liste des Auteurs). LiNDNER, pasteur à Usterweich, à Harz (Allemagne) . . . 477,816, 979 (Voy. en outre la Liste des Auteurs). LoRENz. Liidwii; von. I)'. custos adjunci du .Musée d'His- toire uatundle de la Cour, Vieiiiu; (Autriche) . cxxv, 43, 197. 309. .515. .'il 6. 521. LoRENZ. Th., naturaliste, .Moscou (Russie) 11,43,197,223. 224, 223, 309, 312, 736 (Voy. Liste des Auteurs) LosH Thorpk. D., de Carlisie (Angleterre) cxxvm. 476, 623, 758 CXLIV DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE Loiic.AL, marchand d'Oiseaux, 33. rue Cliarlol, l'aris . . . 229,232,230,252 LùTKEN, (;h., 1)', directeur du Musée de l'inlversiti' de Copenhague . . cxxxii, 43, 112, oO.j (Voy. Liste des Auteurs). Mackeley frères, Norvvich (.\n;;leterrc). • . 199, 201. 208, 217, 232, 243 Macones, Joh., Ottawa (Canada) 197 Macphehson, Rev-, Carlisle (Angleterre) cxxxiii, 111, 126, 128, 193, 201, 202, 409, 463, 7:58, 739, 740, 760, 964 (Voy. en outre Liste des Auteurs). MAcpHKnsoN, A. Holte, Londres . . . 801, 803 (Voy. Liste des Autours). Mauarasz, Julius von, l'csth (Hongrie), cxxxi, 698 (Voy. Liste des Aut.). Mauler, artiste peintre, Paris ^ cxix Magnelli, préparateur au Museo dei Vertehrati, Florence (Italie) 230, 2oo, 401 Maingo.nnat, naturaliste, 37, rue Richer. Paris cxxvii, 84, 604 Malm, a. -H., direct, du Musée de Uulheinlxmrg (Suède) . 30, 66 (Voy. en outre Liste des .\u leurs). Marchant, Louis, 31, rue Rerbisey, Dijon . 400 (\oy. Liste des Auteurs). Mari;é (L. de), Vendée lxxi Marco.m, g. Freaiii, Chicago (Illinois) 389 Marion, correspondant de l'Institut, directeur du Musée d'Histoire naturelle de .Marseille. . r.xxi, 9, 194, 249, 497, 767 Mar.viottan, D', député, Passy (Seine) 9, 44, 271, 497, 316, 724 Martin, R-, avocat. Le Blanc (Indre) 193 Maktorelli, Ciiacinto, professeur, directeui' du Museo civico di storia nalurale de .Milan (Italie) . . . 403, 819, 833, 984, 983 Voy. Liste des Auteurs). Mason, Philipp. B , esp., Burton-on-Trent (Angleterre). . r.xxxiii, 194, 199, 200, 202, 204, 210, 213, 229, 230, 231, 232, 233, 237, 241, 242, 243, 738 Mason, superinlendant du Musée indien (Calculta). . . . cxxx Matschie, Paul, du .Muséum fiir Naturkunde de Berlin (Prusse), .cxxxiv, 194, 293, 293, 361, 421 (Voy. Liste des Aut.). Maugh.vn, Andrew, Dumbarlon (Ecosse) 193, 202, 213, 216, 218 Maunsbll, Mark, late captain to the Royal Dragons, (takiey Park,Celbridge,Co Kildare (Angleterre). 193, 369, 370 MÉGNIN, Paul, directeur de l'Eleveur, membre de l'Acadé- nue de Médecine à Vincennes . . lxxxvi (Voy. Liste des .Aut.). Menzbier, professeur à l'Université, secrétaire de la Société des naturalistes de Moscou (Russie) 197, 303, 410, 433, 438, 463 (Voy. Liste des Auteurs), .Mever, A.-B., D', directeur du Kbnigliches zoologisches und anlhropologisch-Elhnographisches Muséum de Dresde (Saxe) cxxii, cxxxii, 27, 520, 340, 374, 577, 386, 587, (Voy. Liste des Auteurs). LISTE Dli? PERSONNES QUI ONT COIIHKSI'ONDU AVEC NOUS CXLV MiLi.Ais, .l.-G., Ilii,'lilaii(lrrs Seadirlli (Fciit-(ifori;e) (Aiiijlr- tono) . lltl, 117, .'i;)!. (122. iVSA. 04(1 (Vov. Li-^le ili's Auli'uis). MiM-AHii. (i..(lo Wyinjm^'hain (Aniilcleiic) 908,11011 Mil. I. Kit C.iimsTY, Hobort. l'ridrs liroinlicld. ncai- Chelinsford (Anj,'lcterr(). . . 19"), 47(1, 489. 490 (Voy. IJsli' dis Auteurs). Mil i.KHSH, G. ('.Iiilli'iiliain f Anslelerrc) 217 Moiiii:s, D", dirocli'iir du Kiini;.di(;hos Miiseiiin fiir Nalur- kuud. liciliii cxxxiv, 194, 293, 29b .MoKSCH, ('.., I)', dirpctciir dt- la /.i)i)liii,'isclR' Saiiiiiilunge, Miist^e di' l'raijue 45 MoMA'iu Hniwn, parleur à lidllcrdaiii (lldllaiidc) .... 90, ll't, 140 .MoHiiis. ()( Wlicallaiid--, ('.licasprakclia) Vatcli rhib, Kaslim, .Marvlaiid (Klals-Unis) G8i, 68;), 727 .MijsciiKN, Lamlieiiii, piofcssi'iir, Rome . . 190 (\ci.\. Liste des Auteurs). MOll.ncr, pro(.,riireclcur du Mu.séedo Laihach (.\utriche). 539 Naiiaii.i.ac. (dk). marquis, cuiri'spDndant de l'Institut, au rlii'ilraii de HiaigciiMiiit. p. Oliiyes (Kiiré-et-l.oir). (V. Liste Aul.). .Mriii'iiv, (lapitaiiie Michael), .Angleterre 941 .Naui'a, U\ Lin/. (Aulrielie) 197, 397 Nazzonow, N., Musée zooloifique île rt'iiiversiti', N'arsuvie (Pologne) 571, 572 Nblson, .I.-IL, Kedeai'. <'.levelaiid, Vorkshire (Angleterre". 941 Nkwhkhv, K.-H., de la (ilascuw .Sclimil ut .Art (ila-;co\v (Kcosse) 370 Nkwto.n, sir Alfred, prcif.à l'Iniversiti's.Magdalene collège, Cambridge .Angleterre) cxxx, 112, 193, Gai, Ik)9, 080, 724 (\'oy en oulie Liste des Auteurs). NlCHOLS, .I.-Ii., llolniwDiid, Diirking, Surrey (Angleterre), cxxxil, I9't, 199, 201, 202, 407. 'f7f;, .",40, (179, (193, 69:i, 741) .\icouD, Louis, laliricaiit dhorlogi'iii-, Cliaux-de-l'unds (Suisse* 196 .NoRGUET (de), a., Lille (.Nord) cxxii, 194, 264 -NouKV, directeur et loudateur du .Musée d'Histoire natu- relle, LILeuf (.'>eiiie lii(érieuri') 9, 27, 28, 31, 3S, :i9, 40, 43, 44, 19,"). 232, 2.S2, 283, 317, 334, 404, 439 Oui., II. I. , président de la Soc. ornitli. de llanau-sur-le- .Meiii (Allemagne^ 197, 286 Oi.eHKdaillard, (u iiilhn|iii;isli, lleudaye (liasses-1'y rénées) . 1 12, 713 iVoy. Liste des .Ailleurs). Olsso.v, P, I>'. directeur du .Musi'e d'dshersiind (Suéde) . .'ilo OuiiE.MANS, A.-C, direct, du Koiiinklijk zool. Iiot. Genoots- cbap, à La Haye 197, 254 Oi'STALKT, Docteiirés-scieiices. aide naturaliste au Muséum, ancien pri'sident de la Soc. zcol. de France. 5"), rue HulToM. Paris. . \ii, 43, 112. 117, 134. 141, 176, 195, CXLVI DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE 221, 222, 226, 240, 288, 290, 407, 411, 417, 44i, 447. litM), 610, 696, 720, 726, 742, 744, 745, 746, 704 (Voy. Liste di-s Auteurs). Padkn, liicliiutl, tlireileur du Museuiu and (ialleiy ot Arts, Liverponl (Angleterre) e.xxix, 6:)6, 712 Palmer (le baron), directeur du Musée de l'Universiti' Helsingtors (Finlande) 929 Parrot, C, D', Munirh (lîavière). . . 104, 196 (Vny. Liste des Auteurs). Paton, directeur du Musée de Glascow (Ecosse) c.xxiv, .')7il, 571 Palier, Guiseppe, Via Romana. n° 41, Florence (Italie) . . 196, 212 Paulstich, D'', realschullelirer, Hanau-sur-le-Mein . . . 197.242.286.374 Paulucci, (Madame la niar(|uise), château de Ceslaldo. Val dElsa iltalie) 196, 2;)0. 234, 40:), 401 Pavesi, Pietro, professeur à riuivcrsilc de Pavie, direc- teur du Cabinetlo zodldgirn, Pavie (Italie). . . c.xxiii, 525 (\oy. Liste des Auteursi. Pfck, R., directeur du Muséum Nalurforschenden. Gesells- chaft, Goerlitz (Alleuiagne) 43 Peuler, ils, Holmes. K ing's Langley, Hert. ( a niLrl.).( Voy. Liste des .\u leurs). Pel/.eln (von), a., Musée impérial d'Histolr(^ naturelle. Vienne (Autriche) 43, (Voy. aussi Liste des Auteurs), Pennetieh, II', directeur du Muséum d'Histoire naturelle Kouen (Seine-Inférieure). . cxxx. 19.'), .590. 667, 702, 9:17 967 Penot, Ch., aide naturaliste. Musée de Marseille. . . - 497 Peske, Schlawe (.Allemaane) 197 Petit. Louis, naturaliste, 21. iiie du Caire, Paiis .... 6111, 60S (\(iy. Liste des Auteurs). Pétri (le chevalier), Louis, Vxnlc pratique d'a^ricidlure de Pozzulo del Friuli, Udine (Italie) i.xxxi PuiLipp (le 1)'), Santiago '.("hijil (Voy Liste des Auteurs). PisroNE, Païenne (Sicile) 196. 242 PiTOT, Louis, naturaliste à Neuville, piès Vire (Orne) . . 195, 2'tO. 285 Pi.A.NAUER, H. -M., custos du Musée d'Vijrk (.\ngleterre). cxxm,43 66 522 Pleske, Th., conservateur flu Musée de l'Académie, Saint- Pi'tersbourg, 43, 197, 515, 527, 544 (Voy. Liste des Auteurs). PcHXiLE, DouMuico, Idiiie (Italii') Lxxiii Por.oî, Ad., de Gènes (Italie) c.xxxiii, 194, 250, 2.59, 263 pHETV,MAN.N,Cap., Car! toi) Soulh, l-iucolushire (.\ngleterre). cxxx, 949,952 Pretv.man, Fri'dé'ric, Orwell Parti, Ipswick (Angleterre) . cxxx, 476, 639, 640, 647 950 Phvoh. Moderick 79, Grâce cleurcle street, Londres. . . 613, 6IS, 619 Habauii, Klienne, Moulaiibau (Tarn et (laroniie) 195 Uadiie. (iusiave, !>'. directeui' île la liibliolhèque et du MuséeilHist. naturelle di>Tillis(Russte d'Asie). 112, 711 (Voy. Liste des .-auteurs). Hagsuale. g. -H., Gigiiesville ('.o iiKNKUK, l.iiiiis. soiii'Iairo ;;i''Uc'i"il de la Soc. I.iiiiu'i'iine de Lyon, place Sallioiiay 498 Rkicmesiuch. Scnckenlicriiisclu'Nalnr.CiPselIscliaft, Kraiik- fuil, A. .M 4:! Reichenau (von), W. cusIos des .\alnrli. Mns. in Main/., (.Maycncc) 43 Reichknow, 1)', direi'k'ur de la i-ullect oniilli. du Mii-^eiiiii fiir .\alnrknnile dr lieriin i;\xxiv, 194, 293. 29!'.. 361, 363, 392, 421, SU. :ii;5, 677, 710. 741 Hkn.nk» .1., Ornilhol. Veioins, Slai'ijard (F'oini'ranic) . . . 197,39a Rkvoi.i.k, I.., din'cleiir du Miisi'uni. rirmohle (Isère) . . . cxxi Kev, I-:.. I)', II. Klois|ilal/., I.ri|)/.iy (Allrnia^ine) 'i3, 92, 197, i.'il HiDc.WAV, Hoheit, «uialor dcparleininl of liirds Musée .\alional des Ktals-l'nis, Washington cxxxi, 112, IIS, 137, 197, 247, 292, 300, 320, 392, 421, 682, 683, 7711 (Voy. IJstc des Auteurs). Rouan (princi' Alain he), Selnrow ( liolièiin' du Nord) . . . 'i77. ;)08. iilll RocERON. iiieud)re de la Sociili' nationali' d 'a(Vi>y. Liste (h's .Auteurs). RiJOGEni, A., Messine (Italie) 196,212 RuHL, Lniile, négociani, iVerviers lielgiipie) 197,213 216. 229. 232. 233 237. 241, 242 .S.u;e. IL. l'ortland (Ktats-lnis) 341,684.791 Salle, liarbezieu.x i.xxiv Splteh, Stephen, jun., archilecl l'I siirveyor. à l'ondwell, prés Ryde (Anulelcrre) P.Ki, 200, 213. 21;) 2G8 Salvaduhi, Thoniasso, eouile directeur adjolul ilu Museo zool. de Turin (Italie) cxxxiv, 272.278 (Voy. Liste des Auteurs). CXLVIII DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE Salvin, Osbert, Havvks fokl, Hosleiiiere. (Ansli'ti'ii'f). . . l'.IS (N'oy. Liste des Auteurs). Sanson, prof, fie zooteclinie à Tlxiiie (h; ("iriiiiKin xvi (\'i).v. Liste fies Auteurs) . Sarc.knt, Lisliearfl (AnisJelerre) 217 Saundeiis, Howard, editor, of Ihe Ibis, Angleterre. . . . 961 (Voy. Liste des Auteurs). Savatikr. abbé, curé-doyen de la Villedieu du Cliiin (Vienne). 491 Schafk. D', Angleterre 748 St'.HAWRZENBEHG (S. A. le priuce Adolphe-Joseph DE), châ- teau Frauenberg, par Libijie . . 343 (Voy. Liste des Auteurs). ScHLUTER, naturaliste, Hall, a. Saaie (Allemagne) .... 608 Schneider, Gustave, Bàle (Suisse) 196 ScHULT, A., Friliourg 43, 396 ScHUTT, Karisruhe (Allemagne) 112, 117, 118 Sclater, Henri, II., Angleterre 961 Sclater, W.-L., Indiau .Muséum, Calcutta (Indes Orien- tales) cxxx, 669, 677 Sclater, P. L., secrétaire de la Société zoologique de Lon- dres, Hanover Square 112, 169, 290, 389, 660, 739, 740 (Voy. en outre Liste des Auteurs). Skais, ,1. H., assistant au Muséum de l'Acad. des Se. de Salem (Ftats-Unis) .... 112, 137 (Voy. Liste des Auteurs). Seebohm, Londres (Voy. Liste des .\uteurs). Sei.ys Longcha.mps (baron Ed. de) membre de l'Académie des .Sciences de Bruxelles, ancien président du Sénat belge, boulevard de la Sauvinière, Liège (Belgique) cxxvi. 111, 117, 133, 139 161, 194. 209, 226, 243, 244, 248, 249, 252, 253, 265, 271, 388, 409, 468, 477, 541, 543, 530, 572, 374, 579, 630, 651, 662 664, 667, 692, 693, 694, 700, 703, 713, 720, 721, 72(), 955, 938, 959, 964, 9.S0 (Voy. en outre les Listes des Auteurs). Sennett, Geo. B., Fvis, Pa. (Etats-Unis). . 484 (Voy. Liste des Auteurs). Seringi, Otto, comte. Autriche 698 Sharpe, B.-B., D', Wilminglon, Dartford Kent (Angle- terre) (Voy. Liste des Auteurs). SuiiR, Karisruhe (Allemagne) 118 Slater, Henry, H., Carlisle (.Angleterre) . . . (Voy. Liste des Auteurs). Sleep, .lackbroock street. London 200, 204 Smart, G., naturaliste, Durham (Angleterre) 196, 199 Smith, G , Denes naturaliste Larus bouse, Great Varmoulb (Angleterre) 195. 200, 204, 205, 233 S.midt F -A. .direct du .Musée zoolog. de StocUolm (Suède), cxxii, 43. 501, .502, 505, 309. 315, 517, 544, 373, 910, 911, 927, 928 Sordelli, professeur, directeur adjoint du .Museo civico di stoiia naturale, .Milan (Italie) . 43. 112, 113, 117, 120, 147, 970 LISTE DES PERSONNES Qfl ONT CORRESPONDf AVKC NOUS CXLIX Sparbe-Sch.nkidk», .1.. directeur du Muséo zoologique, Tt-Dinsii (Norwègej cxxvii, V-i, M^ Sprecheh, Jacol), Coire (Suisse) 196,239,284,2.s8 SpnENGKi 43 Stai>loiikkt, lUcliard, laxideraiisle à iMariaknlî, Post Neu- marks. Sti'iiTiiiark (licihôiiie) 509, 513 Stkphkns, !•' , Santa Vsalifl, Californie (Etats-Unis) . . . 481, 4S2 Stevexs, conitnissaire-priseur, Londres 196, 399 Stewaht, Willani, clerk ni sénat, t'nivers. nf (Ijascow (Kcosse) ;;i)U, 570 Stjehnvai.i., llu^o, .1.. dDctcur en pbiiosopliie, llirven- saliiii (l'inlandi-) in. ÔOi, 008, ÔK). 535, !i36, 572, 011, 912, 913. 928, 929, 930, 931, 936, 965, 966, 968 Stonk, Wilniei-, cnnscrvaleur de la section ornithologiqiie de l'liiladil|)bie Germautown, Pa, (Ktats-Lnis).339,392.705,769 Sube, .1 -\\'., Aciiii,:.' (viirator in cliarse o( rnilcd States national Muséum, Wasliinslon (Klals-lnis). . '07 SwAYSLAM), W., BriKhton (Angleterre) 106 20l,207,~'17 Taczanowski, prof, directrui' du Musée, Varsovie (Pologne). U', 43 56, 572 (Voy. Liste des Auteurs). Tanche, H., .Anclam (l'citnéranie) (Pi lisse) cxxxiv, 194, 293 L'97, 213, 30(>, 446, 477 782, 816 Takdv, Chenil de la ('.liarrnoye, par Cerdon (Loiret) . . . cxix Thiele, Socii'té allemande protectrice des Oiseaux, Leipzig;, 43 Tho.mas, Paul, Devonport Imuse, New .Maldou, Siirrey • (.Vugleterre) Lxxn Thompson, Krnest, K., naturaliste, 86. Homard St, Toronto (Canada) c.xxxiv, 197, 267, 268, 477, 768, 769, 845 Thompson, Williajn. secrétaire du lierwicksliire Natura- list's Club, .Northund)erlan(l (.-Vn^lelerre) . . . 402, 463 TouNiiiLL, ,loliu (pour le duc de liradford) 940 Tie.man, Fr., conservateur du .Musée de Brcsiau, Silésie (Prusse) 43, !il, ^Voy. Lisle des .Auteurs). Tissi, Kniico, Sotto-ispetlore forestale, lielluno (Italie) . . 196, 225, 236, 245. 288 TixiEH, a Sallon (Loir-i;l-Cher) Lxxiii To.MKiNSON, Edw. p., ancien lieutenant H. N., Pasaduia (Californie) 94 Toppan, Ceorfres L., 138, .lackson strei't, Ciiicago (Etats- Luis). . ■ 197, 2;4 Tohhe (hel), Francesco. Ciudale tiel Krioli (llalie) .... 191, 26i Traquair, K.-.M., Keeper of Nat. hist. dép., Muséum, Edimbourg (Ecosse) cxxvii, 66 Thistam (rév.), Durbam (Angleterre) 118, 126, 420, 651, 6.52 Tpotteh (rév), St Mury de Crypt (leclory, à Gloucesler . 651, 652 CL DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE Tsciiusi zu ScHMfDOFKKN, le chevalier V'iciDr (vo.n), llallein (Autriche) . 112, 197, 698, 70i, 7(19, 909 (V.i\ . Liste des Aut.). Tlick, .Iiilian (rcv.), Postock Kectory liiiry S' Ediiiunrl SiiBolk (Angletnie) 476, 771, 772 TuLBEKii, Tycho, directeur du Musi'e zoologique, l'psala (Suède) cxxiv, 543, bhi, 557, 574, 576 TiiRCHETTi, Isole Fuecchio ( I lalie) 196,251,252.279 TuRiNKR, aux Hirches Sulton Coldlieid, près HiruuDgharii (Angleterre). i;xxviii.~91. 99, 476, 613, 615, 616, 617, 618, 941 Ti'iiNER, HaïuuKiudviile. New-York (Etals-lnis) 197 Uttehstriim lliu;o et Oskar, de Pajula (Suéde) 936 Vau.k, Anloine, directeur-adjoint du Musée d'Histoire naturelle, de Trieste (Autriche) cxxxiii, 194, 250, 259 Vallon, Roverto (Trentino) (Autriche) . . 250 (Voy. Liste des Auteurs). Varisco, a., prof D', dire<'lcur du Museo zoologico, Ber- gaiiie (llalic) 196 2.52, 972 Veale W., Scarborough (Angleterre) 217 Veg.mulleh, pharmacien, Moral (Suisse) 196 Verrall, J. -H., Lewes (Angleterre) 195, 199,202, 207, 224, 225, 231, 265 (Voy. Liste des Auteurs). \errii-l, a. -H., Conneclicut (Etats Inis) . 791 (\oy. Liste des .\uleurs). Vian, président honoraire de la Société zoologique de France, 4, rue des Capucins, Paris, ou à liellevuc (Seinc-et-Oise^ 312. 469, 541, 675, CH2, 6'i3, 708 (Voy. Liste des Auteurs). \ ii.LERMET, Chambéry (Somme) . lxxi Vis (de) C.-W., curateur du « Hueensland .Vluseura » (Autralie) 840 Wagg, E., Gros new Street, n* 77, Londres 911,947 Wagram (de), prince, avenue de l'Aima, 7, Paris . 83, (Voy. Liste Aut.). Waldung Zeil Tranchburv, le comte von, .Moravie. . . . 92 Wallac.e, .\lfrcd. H., Parksione, Dorsetshire (Angleterre). (Voy. Liste des .Auteurs). VVard, Holand. naturaliste, Londres 941 Warthausen, R., \y, baron Kœning, château de Warthau- sen, Wurtemberg. . . . 196, 350 (Voy. Liste des Auteurs). Waterman, Arthur, Londres 212,215,753,754 Weissklog. Heinrich-.Adolf. Annaberg (Sa.xc) cxxvii, 731,732, 733, 737 Westermann, direct, du Kouinklijk zoologisch Genool- shamps, Amsterdam (Hollande). . 112, 114, 122, 173, 630, 644 Whitaker, J.,deRain\vorth Logde, Mansfleldi\'otts(.Angle- terre. . . . 194, 199. 204, 205, 228 (Voy. Liste des Auteurs). Whiteaves, J.-E.,actingdireclor Geological Survey depart- ment, Ottawa (Canada) 137, 197, 684 LISTE DES PERSONNES QUI ONT CORRESPONDU AVEC NOUS Cl.I Wickevooiit-Crommki.in (van), directeur de la Socii'lé d'His- toire iialiirelie, iliirlrm (HoIImikIc). . 111. 117, 133, 131, 14l, 143, lli, i:i(i, i;i7. 197, 21)1,^49, ib.i, 6i4, 7K^ (Voy. Liste Aul.). WlEBKK, Antoiiin VVillieni, Ihiiiihoiirir (Alleiiiaf;niO. 43. (V. Liste des .\iil.). WiEi'KEN, T.-.I., directeur du Musée duciii il"()l(li'Uiliipiir?j (Alleuiagne) 112,142,096,737 WiGiiiNS, Joliu lie la (I lirili-i|i (ioal Sdcielv i> Aui.'lelerre. lxxxi, i.xxxiv Wll.KENS, 11'. Vieuue (Autriche) WiNTKLKii .( , I)', président de la Sociéli^ (inillli()l(ii;ii|ur dArijovie, Aarau (Suisse) 1%, 243. 440,463 Wkiiiituhopk, H.-t;., du lieuf;;diire uniled >erviii' cluli, Mniiiha.N (ludis Orii'Ulales) 9;i9 WdiiTMKN, A., ualuralisl-ilealir, Warsaw, Illinois (Klats- I uisi 573, ,590,091, 777 WuHM, \V., Il', liad Teniacb. (Alli'uiaf.'ne). . . (Voy. Liste des Auteurs). VoL'XG, professeur, directem- du Musée de l'Université llunlcrian Musriiiii, lilascow (Ecosse) b69, .')71 /.Aiioi iiNoï N , ualuralisle d'Oreuihour;;, au cani|) des Cadets, l'skow (Mussie) 112, 118, 119, 197, 318, 652, 743, 775, 813, 814, 971 /oi.i.iKiuKu, préparateur au Musée de St-Gallen (Suisse) . r..\xi,495, 496, 509, 513, 945 Parmi ces noms, que de vides la iiiorl u'a-l-eile point faits ! Chaque mois, chaque semaine, les revues, les recueils périodiques, les journaux, nous apprennent dans leurs articles nécrologiques {[ue beaucoup de ceux avec qui nous nous trouvions en correspon- dance, depuis di.x ans à peine, ont tout à coup cessé de vivre. Nous eussions désiré indiquer par une croix les noms de nos aimables corres|ion(lants qui ne sont |)lus. Mais notre liste eiU ressemblé à un vaste ciuu'liôre; puis il ne nous est point possible de connaître tous ceux que la mort a fauchés. .Nous nous sommes donc abstenu de sijinaler à nos lecteurs les pertes que la science a faites; nous tenons, néanmoins, à nous .souvenir de ceux que Dieu a déjà et si |iromptemeut retirés de ce monde. CLII DES HYBRIDES A L ETAT SAUVAGE Avertissement Nous avons fait déjà remarquer que cet ouvrage n'a pas été rédigé d'un seul jet; il se compose de six piirties, écrites à des iutervalles éloignés. Aucune modification n'a été apportée à leur rédaction; aussi trouvera-t-on nécessairement quelques redites; les idées générales, dont nous faisons i)récéder le livre, avaient déjà été indiquées rk et là lors de la publication séparée de chaque partie. Nous avons cru devoir, cependant, les rassembler et en donner un résumé complet en tête de tout l'ouvrage, dont elles sont destinées à éclairer le texte. Nous réclamons l'indulgence du lecteur. (In travail aussi consi- dérable et, à certains égards, aussi neuf que celui que nous lui ollrons, présentera certainement des imperfections et des lacunes. Ajoutons que la nécessité de recourir sans cesse à des sources étrangères, imprimées ou manuscrites, — puisqu'il existe très peu de livres français traitant des hybrides (I), — a dil, malgré nos soins les plus attentifs, amener quelques fautes de traduction. Le lecteur éclairé comprendra les dillicultés que nous avons dû vaincre, et voudra bien nous tenir compte de nos elTorts. (1) D'enviruii HOU oiiviayes ou ailicles de Revues, dans lesquels nous avons puisé des renseignements el que nous citons, (voy. la l.igle des Auteurs, pp. 87.T et suiv.), 2o0 à peine sont écrits en français — plus de Sjil sont écrits en langues mortes et plus particulièrement eu langues étrangères diverses. — Nos correspomlances avec les Naluralisles, (lettres que nous n'entreprendrons pas de compter vu leur grand nombre), ne sont point davanlage écrites dans notre langue. PREMIÈRE PARTIE. Les Gallinacés. Dans rOrdre des Gallinacés, la faniilk' des l'haKianidés et celle des Perdicinés nous ollienl queliiiies exemples de croisements, mais ces croisements sont extrêmement rares. L'hybridation ne se manifeste d'une faron particulière (jne parmi les Tclraonidés ; chez ceux-ci, les six espèces européennes contractent entre elles des alliances suivies de fécondité, le Tclnio tclri.r et le 7". uroijallus se mélangent même très fréquemment. L'accouplement de ces deux Oiseaux a seul été constaté de visu. La double origine de tous les hybrides provenant des autres croisements n'a donc pu être établie que par des conjectures, tirées généralement de l'examen des caractères extérieurs. Mais les dilTérences inorf)Iiologiques que présentent certaines espèces étant très peu sensibles, il s'ensuit que la reconnaissance du produit est dillicile à faire, d'autant plus que la coloration du plumage varie suivant les saisons. Aussi, plusieurs des faits que l'on cite restent très liypothéti((ues. Les diverses espèces de Tetraonidés ne se marient pas seulement entre elles; un type très caractérisé par sa ([ueue en forme de lyre et sa grande agilité, le petit T. lelrir s'allie au genre l'iKisinnus. De nombreux faits de ce croisement ont été observés en Angleterre depuis une cinquantaine d'années, et tout dernièrement sur le continent européen. Cette particularité, digue d'être rcmar([uée, trouve, pensons-nous, son explication dans l'importation d'une de ces deux csiièces dans les cantons habités par la première. Ces cas d'iiyhridatiou entre deux espèces de genre très distinct sont uniques; tous les autres croisements féconds que nous allons examiuerse sont, en ellel, produits entre espèces rapprochées. Nous nommerons: i" Frdncdliniis (uli/iirifi X /•"/•. piclii, 2" Callipcpld (jnnilicli X ('(dinus r(t'ifor]iini>!, 3° l'erdij- ciiwrea X /'. ruina, 4" Verdir rinerea X P. Htir.ililis, Ij" Pcrdi.r sd.Tiililis X P- ralmi, 4 A. SUCHETET 6° Tetrao tetrix X T. urotjallus, 7° Laf/opiis sciil.icus X t.. iniitiis, 8° Luijopus (lUius X L. mulus, 9» GaUus Sonnerali X G. bankiva, IQo Eiiplocamus lineatus X E. melanotus, 11» rliasianus llcevcsi X Ph. colchicus, 12" Pli. versicolor x Ph- Sœunnerinf/i, 13° Tetrao tetrix X Lagopus mntus, 14» Tetrao tetrix X Bonasa beluUna, 15" Lagopus aibus x B. Iirtulina, 16o f.. albiis X B. betulina, 17» L. scoticus X T. tetrix, 18» L. aUms X T. tetrix, 19" Thaumalea picta X Plinsiainis vnl.garis, 20" Euplocainus nyethemerus X /'/*. eolehicus, 21» Ph. colchicus X T. tetrix, il" l'h. ruli/aris X Laiiopns alhus. Disons tout de suite que les croisements compris sous les numéros 3, M, 13, 14 et 22 ne sont pas suHisamnient attestés; les croisements indiqués par les numéros 4, 5, 7, 12, 10 sont assez ]irobables; sont autlicnliques les numéros)!, 18 et 21; paraissent également bien assurés les numéros 1, 10, 14, 17, 19 et 20 (mais le croisement qui porte le n° 10 a lieu })lutùt entre variétés qu'entre espèces), enllu le n ' 9 n'est pas prouvé et le n" 8 est assez problé- matique. Si l'on considère le grand nondîre d'espèces dont se compose l'ordre des Gallinacés, le chilïre des croisements que nous indiquons l)araîtra peu élevé; c'est cependant après avoir fait des recherches bibliographiques très étendues, après avoir interrogé beaucoup de naturalisles et (ouilh' les divers rabinels zoologiqnes, les musées ou les collections parliculières, que nous avons pu l'établir. Mais il proliable ([ue le nombre de ces croisements s'augmentera à mesure que l'action de l'homme se fera sentir davantage, c'est-à- dire à mesure que les forêts se défricheront, que les champs se cul- tiveront, que l'aire des grandes ciiasses se rétrécira et que l'impor- tation de nouveaux gibiers deviendia [ilus fréquente. Il ue faut pas oublier, en effet, une remarque fort importante: c'est que les espèces que nous venons de nommer sont toutes comestibles et chassées par l'homme. L'inégalité dans les sexes, suite inévitable de la destruction qui s'opère, le trouble apporté daus les mœurs de OISEAUX HYBRIDES RENCONTRES A L ETAT SAUVAGE O ces Oiseaux ])îii' les clianiîenienls (|Mt' nous avons ra|)iich's, peuvent certainement amener les mâles on lt> femelles surnuméraires à contracter (les alliances avec les nouveaux venus ou avec des espèces étrangères déjà existantes. On a même constaté des croisemeuts entre des Gallinacés vivant à l'état sauvage et des (îallinacés vivant en domesticité, nous eu dirons quel([ues mots à la lin de cette étude. Les hjl)rides, provenant des divers croisements que nous venons d'indiquei', se sont-ils propagés, onl-iis reprodiiil leur race? Nous pouvons atllrmer (jue non. Sonl-ils ])our cela stériles? D'après les expéiiences qui ont été faites, ils le sont pour la plupart lors(pi'ils se croisent entre eux, l'infécondité des mâles pouvant être établie comme régie générale. .Mais les individus de sexe femelle, (|ue l'on rencontie eu très jielit nombre, sont sans doute; capal)les, en s'accouplant avec les espèces pures, de donner des jeunes. Seulement ces produits, empruntant ainsi les trois quarts de leur sang à l'une des espèces mères, ne taideut point à faire retour au type prédominant et par là leurs caractères mixtes s'efïacent peu à l)eu. Le feu professeur Severtzow aurait eu l'occassion de constater chez certains exemplaires a|ipartcnant au genre Tetrao de légères traces d'hybridation qu'il attribuait au mélange plusieurs fois renonvidi' des espèces pures avec les hybrides. La chose est vrai- semblalile. Il ne faut cependant pas oublier que, du croisement direct de deux espèces, naissent parfois (les |)roduits dont les caractères sont presque exclusivement ceux de l'uu des deux liarents. Perdicinés Genre Fninrolinus Francolinus vl'lgaris et Fr. iuctus. Li' croisement de ces deux Oiseaux est mentioniu' jiar .M.M. Hume et Marshall (1). Ils racontent que le capitaine Butler tua six ou sept hybrides près de Deesa où ou a rencontré les deux espèces. Ces Oiseaux sont plus forts que les Painted Partridges (P. pictus) ; les lianes s(uit d'un brun très sombre, le bec est noir, les jambes et les pieds sont de couleur saumon. (1) Game Uirds of India, II, p. 25. b A. SUCHETET Genre Ortyx Callipepla gambeli (1) et Colinus californicus (2). D'après une coiiiiiuiuication qui nous est faite par M. .Manly Hardy de Brewer (Ktals-Unis d'Amérique), la Ganibello Quail et la Califoruica valley Quail s'entrecroiseraient. Le récent Hand-Book d'Elliot Coues sur les Oiseaux des régions arrosées par le Missouri ne parle cependant pas de ces croisements, ((uoique l'auteur décrive longuement les diverses espèces appartenant au genre Orty.r. M. Geo. B. Sennett a annoncé à la réunion du 21 février de la Liitnœan Society oj New York (3) qu'il venait d'obtenir un hybride bien marqué entre la Callipepla squamata et le Colinus virgiiiianus, mais il n'indique pas si l'oiseau a été tué à l'état sauvage. Nous n'avons donc point fait ligurer cet hybride sur notre liste; l'hajjitat es deux espèces n'est pas le même. Genre Perdix Perdix cinerea (4) et Perdix saxatilis (5). Bureau delà Malle a, le premier, parlé du croisement de ces deux espèces (6), le fait qu'il raconte est néanmoius resté assez probléma- tique comme on va le voir. Dans la partie du Perche où se trouvait sou domaine, la Perdrix rouge, surtout la grosse Bartavelle ou Perdrix grecque, se trouvait en grande majorité, mais, en 1834, la Bartavelle rouge avait presque complètement disparu. Depuis plus de dix ans, le garde rapportait qu'on avait aperçu des Perdrix rouges avec des ailes de Perdrix grises. Il parvint un jour, sur les indications que lui donna Dureau de la Malle, à découvrir, dans le territoire de Calonard, situé entre deux grands taillis, des Perdrix qui parurent être le ju-oduit de la Bartavelle grecque femelle, avec un mâle de Perdrix grise, nommée la Roquette (7), étrangère aussi et originaire des Pyrénées-Orientales. (1) Ou Lophortyx gambeli. (2) Ou Tetrao ciilifornicus. (3) AbsU-act of tlie Proceetlings of tho Linna?an Socitl\ , 7 mars 1890. (4) Ou P. cineracea ou Tetrao perdix ou encore Starna cinerea. (,')) Ou P. grceca. (6) Comptes-rendus de IWcadémie des Sciences, p. 784, 18Co. (7) La Roquette est probablement la variété damascena. OISEAUX HYBRIDES IIENCONTIIKS A L ETAT SAUVAGE 7 Le célèbre ;iiik'iir de Vlù-diidiiiic pidHi(jitr des Itoiiiains pensa que lii Biiitavclle, pressée par la violence de ses désirs, et ne trouvant |)lusdans le canton qu'elle habitait de mule de sa race, avait con- traiîté cette union avec le niàle de la Roquette. Dans son récit il s'est montré très sobre de détails et n'a point décrit les produits, aussi Isidore Geollroy Saint-Hilaire a-t-il remar- qué que Dureau de la Malle n'avait point jusiilié complètement son ojiinion (!). M. de Quatrefag-es trouve é;;alenient les quelques ren- seijfnenients qu'il a donnés tout à fait insullisants (2). Par quelles circonstances, en elTet, Bureau de la Malle a-t-il pu savoir que c'était précisément la Bartavelle qui avait joué dans ce croisement le rùledela femelle et non celui du mâle? Qui sait encore si ces produits ne tiraient point leur origine de la Perdrix rouge? C'est à ]ieu près le seul exeni[ile ([ue l'on ait cité; cependant M. Louis Calpini nous écrit de la Suisse qu'il a vu un spécimen provenant du croisement de 7'. cinerea et de P. saxatilis; s'il ne fait point erreur, ce sujet est consei'vé à Sion. Nous avons interrojré M. Bouoin-Ciuippuis, de celte ville. Celui-ci nous a répondu que deux spécimens avait été remarqués dans son canton. Peudix CINEREA et Perdix rubra (3) .\ux yeux de tous les chasseurs ces deux Perdrix ont toujours passé pour des ennemis irréconciliables. Aussi Bullon avait-il cru pouvoir s'exprimer ainsi à leur sujet : « Si l'on a vu quelquefois » un mâle vac;int de l'une des deux espèces s'attacher à une paire » de l'autre espèce, la suivre et donner des marques d'empresse- » ment et même de jalousie, jamais on ue l'a vu s'accoupler avec la » femelle, (pioiqu'il éprouvât tout ce (pi'une jirivation forcée et le » spectacle ])erpétuel d'un couple heureux pouvaient ajouter au » penchant de la nature et aux influences du printemps. » (]ette règle soulTrirait-elie (pichpies exce])tions ? — Un jour, en passant devant la boutique d'un marchand de gibier, un membre de la Société nationale d'acclimatation, M. Duwarnet, aperçut un sujet (|ui, dit-il (i), montrait des maniues évidentes de son hybri- dation : " ."^on bec et ses tarses étaient rouges. Les plumes des (1) Hisl. gén. des Règnes orgnniiiue.i. III, p. \M. (2) Rfviu' dos Omis scifiililiciiics, p. liS, ISliS t;".l. Voy. encore Comptes-rendus de l'Aciid. lies Si-., XI. III. p. 7S'i. ISlit). ei'lte prétendue espèce, « ou se fondant sur ce (juMl n'a jamais pu l'ohlenir dans son jjays natal, et alléi;uaut ce fait, que sou auteur lui-même ne s'en es! procuré (ju'uu seul exemplaire (1) ». La majoriti' des ornithologistes se prononce cependant en faveur de l'hybridilé. A ce sujet, ^L Lacroix, de Toulouse, nous écrit qu'il possôdedans sa collection nu hyliride de la Perdrix rouge avec la Perdrix barta- velle ; il connaît un deuxième spécimen chez un do ses amis. Ces oiseaux ont l'té capturés à l'état sauvage, le premier dans les environs de Muray, 20 kilomètres sud de Toulouse, et le second près de Mirenu)nt (Haute-Garonne^, sur la ligue du chemin de fer de Toulouse à Foix (Ariôge), à 3o kilomètres sud-est de Toulouse. Ces captures ont été faites pendant les années ISiii) et 1872 (2). Nous pouvons signaler deux auti'es exemplaires dans la collection de M. Lemetteil, à Bolbec (Seine-Iufôrieure). La collection du D' Marmottan doit aussi renfermer un hybride de Bartavelle et de Perdrix rouge, autrefois préparé par M. Bémer, naturaliste à Paris. Cet Oiseau avait été tué dans la Sartlie. Enliu un spécimen auquel on attribue une semblable origine se voit dans les galeries du Muséum d'Ilisldire naturelle de Marseille; il a été signalé, nous écrit -M. Marion, directeur de ce .Musée, dans l'Ornithologie de Jaubert et Barthélémy Lapommeraie; il avait été acheté mort sur le marché de .Marseille. PeRDIX MONTANA. Buflon (3) fait une race distincte de cette Perdrix « parce que, dit-il, elle ne ressemble ni à l'espèce grise, ni à l'espèce rouge, et (pi'il est dillicile d'assigner celle de ces deux espèces à laquelle elle doit (1) Voypz M. Olplip-fiaillard, Cnnlril)utinn.< !i la Faune nrnithologiqne de l'Kurope ncriileiitale, fasc. xxxix, p. S, mai ISW;. (2) Dans son rutiilorjue raisiiiitu' (les Oiseaux obsenu's dans les Pi/renres fran- çaises, p. 17, M. .\(liieii Lacriiix parle d'iin aiilro hybride conservé dans le Musée d'Iiisloire nrilnrelle de Toulouse. .Nous nous demandons s"il n'y a pas lieu ici à douille emploi. (3) Œuvres complètes, V, p. iiO. 10 A. SUCHETET se rapporter ». Il dit qu'on assure qu'elle se inèle quelquefois avec les Perdrix grises et il la soupçoune fort, mais saus pouvoir citer aucun exemple, de se mêler aussi avec les Perdrix rouges. Par ces raisons il est porté à la regarder comme une race intermédiaire. Nous pensons que la P. montana n'est qu'une variété de la Perdrix grise, comme l'indique M. 01phe-(îaillard (1), comme l'ont pensé aussi MM. Degland et Gerbe (i). M. Thomasso Salvador! (3) l'a décrite ainsi : « tout entière couleur de châtaigne, excepté le cou et les jambes qui sont de la couleur du Lion, ([uoique un peu moins clairs. » En parlant decet Oiseau, I.-G. Saint-Hilaire(4) s'est expriméainsi: « il y aurait, selon plusieurs ornithologistes, des métis de Perdrix grises et Perdrix rouges; la P. montana de quelques auteurs serait établie sur ces derniers métis, mais cette opinion est contredite par plusieurs faits. » Une récente notice de M. Louis Petit (o), considère de nouveau la P. montana comme une simple variété de la P. cinerea. Nous signa- lerons un exemplaire au Musée de Rouen et un autre au Musée de Marseille. Tetraonidés Genre Tetvao Tetrao tetrix (6) et Tetrao urogallus (7) Presque tous les ornithologistes s'accordent à dire que le Tetrao urogallus Ç, pour des raisons dont nous chercherons une explica- tion à la fin de ce chapitre, se croise en liberté avec le Tetrao tetrix ^ et donne naissance à l'Oiseau appelé Rackelhane (8). Celui-ci, presque toujours du sexe mâle, comme sou nom semble l'indiquer, est très répandu. (1) Contrihiition.f à lu faune uniilhologique de l'Europe occidentale, fascicule XXXIX, p. 2(>, mai 1886. (2) Ornilh. europ. (3) Fauna d'Italia. Parte seconda, i'ccelli, p. 101. Milano. (4) Eixt. des règnes organiiines. III, p. 181 . (5) Bullelin de la Société Zoolo-lipie de l'rance, XIV, p. 216, 1888. (6) Autres noms : Lijrurus teirix ou Urogallus niinor. (7) OuUrogalluf: myor . (8) Ses noms scientiliques sont les suivants : l'rogallus minor pnnclatus Brisson; Telrao hyhridus Linné; Tetrao médius Fritscli; Tetrao tetrix interme- dius Langsdorll: Tetrao urogatlides .Njlsson: T. Iiiibriilus ex nrogallo et telrice Uloger; Tetrao nrogallo-telricides Sundevall; Lijrurus médius Brelim; Tetrao urogallus liybridus Dresser; Tetrao urogalto-tetrix Bogàanow. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE 11 Il a été d'abord rencontré en Suède, dans le Smâlaiid (ancienne province au sud de la Gotliie orientale) et le Vestergotland, où Ruteuskiold tua deux exemplaires pendant le printemps de l'année 174i (1). Nilsson(i) l'a signalé ensuite dans le dislrid do Kalmar, (Gotliie), dans le Roslagen, (partie de la province dTplandi'), et le etleSiklermanland (ancienne province de la Suède, entre la naltique, les lacs Malar et lljelmar, la province d'Uplande et la Gotliie orien- tale), ainsi que dans le nord du Wermlaïul, près ) Rei.'ie in europaischeiit Rus.^hinil, in den Jahrcu isio Uïiti /\!/. Biauns- cliweijj;, IKM. (f)) Muxeiiw Carhoniuniun. llohniip, I7H(;. (7) Pour celle dernière conli-ée, voy. aussi Lan^sdoi'IT In i:oni|itrs rendus de l'Acad. des Sciences de Sainl-I'élersl)oui^'. 1811. (8) Voy. le docleur Meyer d'oilenhacli. Magazin der GeselIschaU naturfors- chender l'ieundi' in lierlin, p. ii;t7 el suiv., 1811. CI) Voy. Bo|.'(lano\v, op. cil., p. '.H>. (10) Voy. LanjjsdolT. Meyer. ipn' nous venons de ciler, el 'l'eniminck {lli.. (6) Dans MiUlieil. (irnltliol. Ver. in Wien. (7) Mittheil. ornilhol. Ver., p. '.I. 18S4. (8)Pa8e3'i2, n» 11.1887. (9) Cependant, dans .Millli. Ornilli., 1?S3, et Jagd-Zeilnng, même année, il est rapporté que le lû'onprinz liudolpli tua deux exeinplaii'es reniarqualiles dans une forêt qui avoisine la ruute qui ooiiduil de Soijan l'odol à Soliolka et qui, pensons- nous, fait partie de la principauté du prince Camille de Hohan. (10) Zool. Garten, p. 152, 1880. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 18 on en voit beaiicoui) dans le Li\ laiid; le baron vou Kruduer a parlé (1) de quatre exemplaires tués dans celte contrée eu 1883 et en 1884 (2); deux autres ont été nouvellement tirés au cliàleau de Trikaten ('■]). Si^iialous encore, tians l'est de la Prusse, un ma^nilique llackel- haue tué à Ralzeburj^, sur la place des Tetrix, par M. l'Inspecteur des forêts Nitclie, et un deuxième tiré dans les montai^nes de Brangis/.ku, par le fils d'un i;arde forestier (4). LeTyrol, la Carniole en Autriciie, l'Italie, la Suisse, nourrissent cet étonnant liyi)ride. L'individu couservé au Musée de Bcrii'ame provient des Alpes (pii avoisiiieiit cette ville (.'»). Le spécimen décrit par M. Victor GalTé (G) fut tué près de Lengendfeld, dans l'Ober- krain. Les deux exemplaires du Musée de Gènes vieiuieut du Tyrol italien (7). l'n autre, couservéau Museo dei Vertebrali, de Florence, fut abattu sur le mont ïuttoga en Avril 1862 (8). Ou a signalé de nouveaux sujets daus le canton dTri, dans l'Oberland Saint-Gallois et dans le Valais (9). Dernièrement, le colonel II. de Salis faisait savoir (10) que deux magnifiques exemplaires, tués dans la vallée de Pratignan, avaient été envoyés dans la collection de M. Cliallaudes. Knlin, le Uackclliane s'est uu)utréeu Ecosse, de))uis l'inlroduction récente d'une dos espèces mères, l'iiroijalliix, (|ui avait presque complètement disparu (11). M. Campbell, de Glasi'ow, nous signale entre autres un individu tué eu 1869 à Suilzallam (Clackmannan Shire). Le premier liybride parait avoir été tué vers 1842 dans les terres de Duuira (12). Encore peu d'observations ont été faites surles mœurs du Rackel- liMiic. Il se trouve, dit le pasteur Breb m, dans les lieux déserts, il (1) .lag.l-Zcilun?, p. 'i06, 188a. (2) Voyez p. ;10l el .iO*. (.')) Voyez .lagd-Zcitiing. p. ;i(JO, 1888. (4) LVxi'inpliiirc de Hatzeluirg a été envoyé à iM. HocK, de IJerliii, pour être empaillé. .layd-Zeitiing, p. ^'i-'i, 1888. (ii) Coiiinuiiiication qui nous a été (aile p.ir .\1. Cannozzi. (r>) Japd-Zeilung, p. 217. 18«. (7) Couiinuiiiealion de M. le Marquis Doria, conservateur de ce Musée. (5) Nous devons ce renseignement à l'ubligeanee de M. (iiglioli. (!») Voy. Tschusi, Les Mpeg. Slrasbourj;. IS.'W. (10) Jahresbcricht der N. G. (iraub, Vlll, Cliur, ias:3. (11) VoyezMlson, Skiiitil. l'aunti, I8,)8 De nombreuses indications ont été données, d'après cet auteur, dans ['Institut, .\l, p 2Î>8. Voy. aussi le D' Wurui, Die dctits. \('(it(t-lli(linci:/,oo\. Uarlen, Frankliirt, 1880. (12) .lames Wilsou, .\olice of Ihe occiirence in ScolUuul of llie Tetrito nieilius, etc. l'riuciMlirigs of tbe royal Society ol Kdimburg, I, p. I)'.>.'j. I8'i2-18il(. C'est Lord Breadalbane qui a introduit l'Urogalle en Ecosse, 14 A. SUCHETET aime les bruyères, et recherche, pendant l'hiver, les collines cou- vertes de genévriers. LangsdorlT, de Saint-Pétersbourg, dit que les gens qui le vendent au marché le désignent sous le nom de nojieBaa uiemepKa ou Tétras des champs, ce qui fait supposer, ajoute l'auteur, qu'il a une manière particulière de vivre et qu'il préfère les champs aux forêts (1). Sa nourriture paraît être semblable à celle de l'Urogalle et à celle du petit Coq de bruyère. Ruteuski()ld, qui l'observa le premier, l'aperçut sur le baltz de rUrogallus, au milieu des Poules; il le vit aussi, mais plus rare- ment, sur les places où le Tétrix fait ses jeux d'accouplement. Nilsson, auteur très complet en cette matière, dit que c'est surtout pendant le printemps qu'on le rencontre. .\ ce nmmeut il iiéuètre sur les jeux des deux Coqs, quelquefois on en aperçoit plusieurs sur le même balz; d'après le célèbre ornithologiste, c'est dans les jeux du Tétrix qu'on le voit le plus souvent. 11 se bat avec ce dernier, le chasse même; cependant il ne cherche pas à profiter de sa victoire et à s'emparer des Poules. Parfois, faisant irruption dans le jeu du grand Coq, il le poursuit aussi, car il a presque autant de force que lui et possède l'agilité du Tétrix. Lorsiju'il s'est rendu maître de la place, il saute sur les Poules urogallus. Pour lui il ne possède aucuu balz, ou ne le voit jamais avec ses semblables ou avec ses propres Poules ; il vit seul, dispersé çà et là (2). M. Frederick Eduardovitch, de Falz-Fein (Tauride), qui eut souvent l'occasion, pendant le séjour qu'il fit à Dorpat, de parler de cet Oiseau avec des personnes qui s'y intéressaient et qui avaient pu observer les Tétras eu liberté, 1res abondants dans ce pays, nous écrit « que partout où l'on a vu le Rackelhane, on a rencontré que des individus détachés, mêlés avec les deux autres espèces, Inva- riablement un à un; nulle part ces personnes ne l'ont observé comme espèce distincte peuplant une certaine localité. Quoiqu'il soit le point de mire de tous les chasseurs, parce qu'il est un véritable perturbateur, empêchant les accouplements régu- liers de se produire, on ne l'approche que très difficilement. Non seulement il est très sauvage, mais il est toujours en mouvement, sautant d'arbre eu arbre à la poursuite des Coqs en jeu (3). (1) Op. cit., p. 507 et o08. (2) Depuis, cependant, dans une chasse que fit le prince Rudolpli, celui-ci aperçut deux Poules hybrides qui vinrent se placer auprès d'un Rackelhane. (3) Voy. Sliundinavisk Faiina. Fo^darna. .\ndra bandet. Lund lS;i8. Cette observation de Nilsson est continué par nos modernes. Voy. in Jagd Zeilung. p. 22o, ISSJ, le prince Rodolphe qui écrit que le Rackelhane « change constamment de place» et dans le même journal (p. 237, 18^4). M. Victor Gatfé. qui dit avoir vu et tué, près de Lengenfeld, un Uackeliiane qui « était très remuant. » Voy. aussi une observation du prince Schwarumberg in Jagd-Zeitung, p. tj.'j7, 1S82. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 15 (iloger a écrit que le Rackelliaiie ne fréquentait pas les jeux de ['uroijallas parce que ses forces ne lui permettaient pas de combattre ce dernier. Le prof. Collelt dit aussi ([ue cet hybride semble recher- cher la compagnie des Tétrix, le plus grand nombre des individus qu'il a observés ont été tués au milieu d'Oiseaux de cette espèce. Tschusi (1) raconte que des chasseuis aperçurent un Rackelhaue s'abattre au milieu de Tétrix, et le baron A. V. Krudner rappelle dans le Jagd-Zeitung (2) que son père vit, il y a environ quarante ans, un Rackelhaue se promener dans les champs avec un grand nombre de Tétrix. 11 est encore fait mention dansce journal (3), de Rackelhanes qui ajjparaissent de temps à autre sur les places d'amour du petit Coq Tétrix, où ils mettent le trouble. Enfin, d'après les personnes que M. l'rederick Edi'iardovitrli a consultées, au moment de la reproduction les Rackelhanes se réunissent toujours aux Tétrix. Cependant, dans It' district de Stainz, pendant l'année 1802, le comte Lichnowsky tua, le 2(1 avril, un Rackelhaue (lui, par ses que- relles, avait, durant six années, bouleversé les balz des urogallns et était même resté vainqueur de la lutte contre trois Cocjs de ces derniers. L'année précédente le prince Emile de Furstemberg avait tué, pendant la saison des amours, un Rackelhaue à cùté de quarante et une Poules «rof/aZ/M.s- et de quarante Poules tétrix [i]. M. Victor Galîé parle également (a) d'un spécimen qu'il tua le 29 mars de celte année et qui chantait le plus souvent sur les l)alz de Vurogalliis. Il ajoute môme qu'observé dei)uis 1883, cet Oiseau combattait tous les urojallus cf, et qu'il fut vu fréiiuem- nient dans la société des Poules de ces derniers. Le Rackelhaue fréquente donc les balz des deux Coqs comme l'avaient dit Rusleuskiold et Nilsson (G). Du reste tous les auteurs, (1) Histoire des Atpes. (2) 188-i, p. 29C. (3) Année 1883, p. 226. (4) Voy. un article de M. le d' W. Wunn dans Zool. garten, Francfurl, p. 17G, 1880. (ii) Journal de chasse de Vienne, p. 237 et 238, 1884. ((■)) TscUusi fait remarquer que les Tétrix, auprès desquels s'aballil le Hackelhane mentionné plus haut, étaient en train de chanter, que celui-ci les chassa par sa pré- sence, après (luoi il se mit à chanter lui-même, tout en restant indillérent pour les Poules, car on sait, ajoute l'auteur, que les hybrides sont en général inféconds. Cette infécondité ne les empêche point cependant de les cocher: nous avons vu des Oiseau.N hybrides se montrer très ardents près de femelles et s'accoupler avec elles. Il est fait mention dans l'article de Collet d'un individu « that il uns shol in ils s/nt on lircciliiig liauiil of Caprrcaillir. » Nilsson. on se le rappelle, avait dit que le Uackelliiini' sautait sur les l'diilesde \'iir(i'jitllus lorscpi'il parvenait à chasser ce dernier de son ballz. iO A. SUCHETET s'accordent généralemeut à dire que le Rackelhane ne se rencontre que dans les endroits où vivent les deux espèces de Tétras (1). Il n'y a que quelques exceptions à citer : Un exemplaire femelle conservé au Musée de Dresde, tué en décembre 1884, à cinq lieues de cette ville, se trouvait dans un endroit où Vurunallus paraissait manquer et où les Tétrix sont pareillement rares. Déjà, deux ans auparavant, un Rackelhane mâle avait été tué dans le même endroit (2). M. le contrôleur Steinbreuuer a encore remarqué que trois Rackelhanes avaient été rencontrés dans le Thaunus où, depuis très longtemps, on ne remarquait plus d'urogallm. Mais, comme le fait très bien observer Jtickel (3) une femelle Urogalle, manquant de mâles dans son canton, a pu se diriger vers Thaunus, puis s'accoupler avec un Tétrix. Ce naturaliste a souvent remarqué, dans la forêt de Nuremberg, que les Poules uivijallus, au moment des amours, sen vont au loin. Les diverses circonstances que nous venons de rapporter nous font donc penser que le Rackelliaue a une double origine. On ne l'aper- çoit, en effet, ([ue dans les endroits fréquentés par les Urogalles en môme temps (jne par les Tétrix, il n'a pas de baltz propres, il se mêle à des Poules étrangères, on ne le voit pas en compagnie de ses propres Poules, enfin les exemplaires tués sont généralement mâles. Cette double origine nous est du reste indiquée par d'autres circons- tances encore plus décisives. C'est ainsi que M. le premier lieutenant C. V. Krœner fit savoir à Nilsson que, pendant une matinée de l'année 1828, alors que l'enseigne Kerkëpa assistait, dans le canton de Lampis, à un jeu du petit Coq, et que déjà deux Tétrix cT avaient été tués par lui, une Poule du Grand Coq s'abattit subitement à quatre-vingts pas de l'affût de l'enseigne. Celui-ci la vit, à son grand étonnement, cochée par des Tétrix, tandis que d'autres Coqs, aban- donnant leurs Poules, l'entouraient et se disputaient entre eux. Il faisait à ce moment presque jour et aucune méprise n'était possible. Deux jours après on tuait sur le même baltz un Coq Tétrix et une Poule Urogalle en accouplement, la môme Poule, probablement, qui avait été vue l'avant-veille ; ces deux Oiseaux étaient abattus du même coup et on put s'assurer que la Poule apiiartenait bien à (1) Nilsson, Gloger, Tschudi, Schinz, Brelim, Gould, etc. (2) Voyez Meyer iu MiUheilungen des ornilhologischen Vereins in Wien, p. 19, 1884. (3) La Naumannia, p. 108-109, 1855. OISEAUX IIVBninKS RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 17 l'espèce iiro(iullus; elle |icsiiit six livres et demie et le Tétrix trois livres seulement (1). Eu outre, Nilssou raconte (ju'entre Kiosa et Skersta, dans le sud de Wisockeu, existe uu petit villaj^e près de la route nommée Orsava, où tous les paysans sont chasseurs. l>e Tétrix est très uom- brenx daus ces parages, ITrogalle beaucoup plus rare; presque tous les ans ou y tue le Uackelliaue et la croyauce des paysans est que cet Oiseau provient réellenu'ut du petit Coq et de la Poule de l'in-iiiinllas. Ceux-ci ont vu, du reste, et tué les Poules du graud Cof] sur les jeux du Tétrix ; l'itu d'eux, Xil Hauserd'Orsava, aperçut, lui- même un Tétrix sauter sur une Poule du grand Coq. Nilssou ajoute enfin (pTon peut être certain de traîner nue Poule urdijallus dans l'endroit où on a tué uu Uackelliane, tantlis qu'on ne trouve pas de Poules li'irir sur les baltz de Vnroijidlua (2). Nous lisons cliez d'autres auteurs des assertions semblables. Gloger, par exemple, rapporte qu'un chasseur de Kalmariaen lui a assuré avoir vu un Tétrix cf cocher uue l'oule uro(jaUas\ tous les chasseurs, dit (iloger, sont unanimes à reconnaître que les poules de cette dernière espèce airiveul fréquemment sur les baltz des Tétrix. Ce n'est donc pas, disons-le en passant, '( le mâle Tétras lyre (lui, à défaut de femelle de son es])èce, s'accouple avec celle de son congénère w comme l'ont écrit .MM. Degland et Gerbe (3), mais la femelle Urogalle qui, faute de niàle, recherche les i.etii.i- et vient dans ce but sur leurs baltz. Nous trouvons uu nouvel exemple de ce fait dans les Mitthei- lungeu des ornithologischeu Vereins (4). Il est raconté que, sur la route qui conduit de Svijan Podol à Saliotka s'étend sur les deux côté uue forêt dont les broussailles sont richemeut peuplées par les Tétrix; les Tétras urogalles .se trouvent, au contraire, à une dis- lance (le (pirlipies lieues de la forêt dans une giaude ])laine cultivée. Or depuis l'époque où, dit-on, uue l'oule L'rogalle s'égara daus la forêt habitée par les Tétrix, on rencontre chaque année des Rackel- hanes. Déjà nous avons eu l'occasion de faire remarquer que, depuis l'introduction récente en Ecosse de Vurorjallus dans les endroits où existait le Irtrir, ou aperçoit maintenant l'hybride de ces deux (I) Ce récit se trouve dans Sckand. l'auna, étiil. de 1858, p. 84 et 8o. On le trouve aussi tout au long dans Lloyd, Came biril.i, p. lOfi et lOfi, en note, I8()7. {ijSkaïul. fauna, 18.'«. (3)0nullt. Kutop. (4) Wien, 1S83, p. lOo. 18 A. SUCHETET espèces, « ce qui n'avait point lieu autrefois, » fait observer M. Wilson (1). Mais le fait lo plus prohant, peut-être, est celui que le prof. CoUelt a raconté (2). Des œufs pris dans le nid d'une Poule urogallus mis sous une Poule domestique, donnèrent une couvée de petits Rackelhaues; cette Poule avait donc été cochée par un Coq tétrix. Aussi le jdus grand nouibie des ornitholoiiistes se sont montrés partisans de l'hybridilé chez le Rackelluiuc ; ceux qui considèrent cet Oiseau couime une espèce véritable sont bien rares. Voici du reste la liste plus ou moins com])lète des auteurs (|ui ont admis l'origine mixte de cet Oiseau. En premier lien, C.A. Rutenski()ld{3), qui parle d'après les chasseurs du Smâland et du Vestergôtland (4); puis Linné (jui s'exprime ainsi : Species hybrida a pr;ecedenti {uroijallo) et sequenti specie (telricc). « Ipse banc vidi (3) ». Ensuite, le Baron de Gleichen (0); Si)arrmann (7), chez lequel on trouve: « Tctrao In/hriilus, maguitudo femin;e majoris T. uroi/nlU. Oi'iginem ex T. tctrice ac T. uroyallo maire trahere creditur ». Le D'' Lalliam, (jui parle d'après ce dernier (8). Cependant, dans Allgemeine Uebersiclit (1er yôr/d(9), un avis contraire paraît être donné, mais peut-être par l'éditeur ? Johan Beseke(lO), Bechstein (11), Wildun- gen (12); A. Reztius (13), Nilsson (14). Celui-ci apporte un grand nombre de faits très probants. L'abbé Bonnaterre (15), Fries (16), (1) Proceedin-s of llie royal Society of Ediiiburgli, I. p. 395, 1842-43. (2) Forhaiullingcr Videnskaps selsUabet. Cliristiana, 1872. (3) Kongl. swenska Vetenskaps Academiens, V, p. 181, 182 et 18.3, 1744. (4) On trouve encore son récit dans Der Kœniglichen Schwedischen .\cadeniie des Wissenscliaflen ajjandlungen ans der Natur.,elc. Hambourg et Leipzig, liv. V. 1751. (u) Fauna suecicu, n» 201, 1701. (G) Découvei-tes les plus récentes dans le Règne végétal, CI, d'après Abband. der kônigl. schvved. Acad. der Wissensch., VI, p. 113. (7) Muséum Carlsonianum. Holmia', n" 15, 1786. (8) Supplément to the gênerai synopsis of Birds, p. 214, London, 1787, et Index ornitkologicus II, Londini, 1790. (9) Voir IV, p. 6G9. Rurnberg. (10) Ucijtrage zur Naturgeschite der Vugel Kurlands, p. G9, Mitau und Leipzig, 1792? (11) Gemein Natur. Deutsch. p. 497 et suiv. Leipzig, 1793. (12) Neujarhsgeschenk fur 179.'), p. ;K), cité par Br.rdach et Bronn : nous n'avons jiu nous procurer cet ouvrage. (13) Faunœ suecicœ a Carulo a Linné, p. 208. Lipsiir, 1800. (14) Ornithologia snecica , Pars prior, p. 302 et 303, 1817 et Skandinavisk Fauna (diverses éditions). (15) Tableau encyclopédique des trois ri'gnes de la nature. Urnithutogie, l'c partie, p. 195 et 196, Paris, 1823. (16) Tidskritt for Jâgare, p. 54 et suiv. Stockholm, 1832, cité par A.B. Mcyer, p. 58. OISEAUX IIVUniDES RENCONTHÉS A L'ÉTAT SAUVAGE l'J Naiimanii ([iii s'csl coiivaiiicu i>ar ses propri'S olistM'vations et ses louf^uus roclicrclies (Ij. Li' d' Ooiislanliii (iloi;i'r(la:)s uue remarque que l'on trouve dans l'ouvrage de Naumann, puis dans Volhliindiijes llnnilliiirh . Theil. p. 304 et siiiv. Leipzig, 1833. (2) 1. Theil, p. 312 et siiiv. Breslau, ISW. (3) Mars 18,y.. p. 12!» el siiiv. (4) Uirds of Uuropil. IV. Loiidon, 1837. (5) Traité de Pliysiotogie. p. iS3. 18:i8. (G) Lehrbuch der Physiolufjie, I. Alilli., p. 12 et 2(;, Leipzig, 1830. (7) llritisli birds. II. p. 3(;i. (8) Voyez p. 318, édil. .le ISW. (!•) Reise in eiiroïKii.frlieni Russlniid iii den Juhren ISiO uiid ISil. 1. Tlieil, p. 2(i0. lirannscliwci;,', 184'i. (10) Reseanites. n° 42, p. 40. (11) The aineiican .loiirnal nf sciences, III, p. 2(Kt, 1847. (12) La Naurnaiiriia, voy. pp. 108-IOG. Francfoi'l-siir-le-.Meiii. (13) Proceedings ol the royal Society of Edirdmrgh, I, p. 3'.».'), 1842-43. (14) Les Alpes, p. :J74 et siiiv. Strasbourj,', 181)7. (Ki) Zoologisl. p. (i2W, 18:i8. (ICi) Journal fiir Ornithologie, n» 43, p. 21, 1800. (17) Histoire des Règnes organigites, III, p. IGii. Paris, 18G2. • (18) Der Zoologischi- (larlen, Francklorl, lî. (4) Méiii. (If r.\(:i(l. Iiiip. . Tlipil. (2) Maijasin ilor (iosellsrliad naliirf. Fnnimlo zu Berlin, 1811. (3) Voy. la coiiiiuunii'alion île .lames Wilsoii A la Société royale d'Edimbourg- l'roccedings, I, p. TOi;, ltM2-«. (i) Méni. des Nat. de Moscou. 26 A. SUCHETET criplioQ donnée par Naumauu ; h; sujet ((ui orne la collection de la Société d'Histoire natundle de Colmar et ([ui se rapporte à ladiagnose de Schinz ; le Rackelhane de VU/licio ornillwUir/ico de Florence (Museo dei Vertebrati), appartenant à la forme typique, ainsi qu'un individu semblable du Miiseo cirico tle Trente ; puis, pensons-nous, les exemplaires des Musées de Giesseu,Darmstadt,Tubingue, Bergen, Leide, etc. Toutefois, nous l'avons dit il se rencontre plusieurs exceptions; déjà le prince Rudolph avait signalé (1) deux exemplaires qui s'éloi- gnaient du Rackelhane typus (2) ; M. Paul Leverkiihn nous écrit de Strasbourg qu'il existe dans le musée de cette ville un spécimen provenant de la Forèt-Noire, qui olîre des analogies avec ce type; le Baron von Krudner a parlé (3) d'un sujet assez petit tué à Ranzen (Livland), et (jui, d'après la description qu'il en donne paraît s'éloigner du type ordinaire du 7". mcdius. Dans sou bel ouvrage (4), le D'' A. B. Meyer a rassemblé plusieurs exemples de ces excep- tions. Le feu professeur Severtzow (o) a également mentionné des types de Tctrao tetri.r, présentaul seulement quelques légères traces d'hybridation, il a supposé, comme nous l'avons dit en commen- çant, que ces individus provenaient du croisement d'espèces pures avec des hybrides en traiu de faire retour à l'une des deux espèces mères ? A part ces exceptions, lesRackelhanes cf adultes que l'on tue fré- quemment, tout enoiïrant de légères différences entre eux, peuvent être ramenés le plus souvent à un type dont les caractères princi- paux varient peu. Nous avons réuni ici un grand nombre de descriptions du Rackel- hane cf qui ont été données depuis un siècle et demi, nous avons ajouté à ces divers reuseignemenls les diagnoses plus ou moins (1) Milt. Oi-n. Ver. Wien. p. lOo, IS&Î. (2) Voici en grande partie leur description: Bec fort gi'is jaune, cou bleu foncé, poitrine ù reflets violets, le dessous foncé avec peu de plumes brillantes. Sur les ailes un miroir blanc. — Au croupion des taches blanches. Les couvertures supérieures du croupion sont longues et marbrées de blanc. — Croupion forme de l'Urogalle, les dernières plumes échancrées. Le dos à la façon de l'Urogalle, coloré brun. Les yeux bruns. — 2' exemplaire: Bec jaune de l'Urogalle, cou gris de ce dernier, poitrine verte, le dessous brillant, grisâtre avec beaucoup de plumes brillantes, pas de miroir blanc sur les ailes. Croupion tout noir, très court: comme chez les poules, les dernières plumes sont écliancrées. Dos à la manière de l'Urogalle, coloré brun, yeux bruns (cet exemplaire dilTère coTuplètenienl du Rackelhane lijpus). (3) Jagd-Zeilung. j). oOl et .">02. année lS8o. (4) Unser Àw'r-Rackel iind Birkwild und seine Abarlen. Wien, 1888. (o) Nouv. Mém. des Nat. de Moscou, 1888. OISKAtîX HYBRIDES RENCONTnÉS A L'kTAT SAUVAGE 27 compiles d'individus non encore décrits. Aliu de faciliter les rappro- chements, nous iivDns mis en rcfjard, à la suite les unes des autres, les parties dons nous donnons la (lescri|ilion. La comparaison à établir entre les divers spécimens deviendra donc très facile, et on pourra examiner si lesRaekel-IIan;ir |)résentent des dilTérencestrès sensibles ou si, |)lutùt connue nous le |)ensous, il est [lossible de les ramener le plus souvent à une forme typique. I,a |»lupartde ces descriptions ont été faites d'ajjrés nature, nous donnerons des extraits de celles (jui ont été publiées successive- niiiil par Rutenskiold, Klein, Brisson, Linné, Peunant, Joliann Besekc, Rechstein, Lanp:sdorlT, le!)' Meyer, d'Offenbach (1), Nilsson, Temminck, le jiastenr Rn-hni, Xaumann (:i), Gloj^er, Scliinz, Gould, Tschusi,lc prof. Collett, Malm, Deglaiid et Gerbe, Brebm, le prince Rudol])!), Victor Galfé, li; D' A.-B. Meyer, de Dresde (3), le feu professeur Sovertzow, auxquels nous ajouterons les descriptions plus ou moins complètes : 1" d'un iiulividu que nous possédons en peau ; 2' de trois autres individus ipie l'on voit dans les galeries du .Muséum d'Histoire Naturelle de lîouen ; 3° d'un exemplaire conservé dans la riche collection ornithologique européenne de M. Noury, à Elbeuf-sur-Seine; 4"^ d'un autie tué à Arkangel et dont M. .\. Dubois, conservateur du Musée Royal de Bruxelles, a bien voulu nous envoyer la description; 3" d'un septième conservé au Musée de Lausanne; 6» d'un huitième faisant partie de VUlficio oniilholn()iro ilid Miiscn znolorjico (Ici Verichrati, de Florence; 7" d'un neuvième appartenant à M. Lemetleil, de Bolbec (S.-Inf.) ; 8" d'un dixième conservé au Musée de Genève ; 1) ' de trois individus du Muséum d'Histoire naturelle de Paris ; 10» d'un quatorzième ofïert cet hiver au Mu.sée de Bergen, par M. Lardai ; 11" d'un (|uinzième que nous avons vu chez M. DeyroUe, à Paris ; 12» de trois autres individus ap])artenant au Musée de Leyde ; 13° d'un dix-huitième spécimen (|ue l'on voit au Mus('e de York ; 14° d'un dix-neuvième, tué eu Ecosse, à Sullzallaii, eu ISG'.t, et envoyé au Kekingrove Muséum de Glascow en 1871 ; de deux autres de la Collection Maruiottan ; lo» enfin, de deux derniers conservés au Musée de (I) Nous ignorons si la (Icsoriptinn du W Meyer, d'Olîenbach, a été laite d'après un grand nombre d'exemplaires ; on pourrait le supposer, toutefois il parait ressortir d'un passage (|u'il n'a vu (|ue deux exemplaires. i2) Nilsson et Nanuianii ont décrit plusieurs exemplaires. Nous ne nous occupe- rons point de tous. CA) Le D' .\.-H. Meyer. de Dresde, déirit un grand nombre de sujets, nous ne parlerons que de sa description générale du T. médius typus. 28 A. SUCHETET Strasbourg, et sur les(|iiels M. Paul Leverkûhn a l)ieu voulu nous envoyer quelques indications. Aspect général : Le plumage du corps, qui est presque d'une seule couleur lustrée et très peu variée, le rapproche du Télri\( Fjimjsdorff); par sa couleur uoire brillaute il ressemble tout-à-fait au letrix {Johann Beseice); il ressemble au Tétrix (Linné); par sa forme et sa couleur il ressemble aux deux espèces, néanmoins plus au Tétrix qu'à l'Urogalle, un observateur peu exercé le prendrait par consé- quent, pour un grand Coq tétrix d'une couleur un peu sombre et à la queue coupée (IVniunann) ; coXore varie variât in variis (Sparmann); il ressemble à un Tétrix dont la télé serait plus grande et la queue plus carrément coupée (Tachusi); sou plumage est noir à reflets bleus (id.); sa couleur métallique est le violet-pourpre (exempl. du Musée de Hercjen) (1) •. type du T. tétrix [un exemplaive du Musée de Strashounj) ; il tient le milieu eutre les deux espèces dont il provient {B7-ehm}; cou\eur du lélrix (Musée de Lcide); à \n^u près strictement entre les deux pour les caractères plasti([ues et pour la coloration, seulement la couleur des reflets métalliques sur le noir de son plumage, qui sont violets, diflère des reflets verts de Vuroijallus et des reflets bleus du tétrix [Severtzou-]; (tous les exemplaires que nous avons vus tant empaillés (pie dessinés présentent ces carac- tères); par sa couleur il ressemble plus au Iririx qu'k Vuroyallus {CoUett)(2) ; il ressemble plus au Tétrix qu'à l'Urogalle (exemplaire de M. Lemelteil); comme couleur ils ressemblent plus au Tétrix {les 3 exemplaires du Musée de Rouen) intermédiaire entre les deux espèces, mais l'aspect est plutôt celui de l'Urogalle {exemplaire de la colleetion ^■(lurj|); alternativement il se rapproche plus de l'un que de l'autre suivaut le père qui lui a donné naissance {Gloser); néanmoins Gloger constate que pendant longtemps on a trouvé la plupart des Rackelhanes semblables les uns aux autres. Taille, dlmensions et forme: Corps à peu près comme celui d'une vieille Poule urogalle {liutenskiiild}; maguitudo femluie urix/alll {Linné, Fauna suecica); Pennant répète Linné. Pour la grosseur il res- semble au Coq de bruyère (Bechstein): il n'atteint pas la grandeur de \'uro(jallus,\\\i\\s il est plus grand que le Tétrix cf, il tientjustement le milieu entre ces deux Oiseaux {Naumann)\ il est plus grand que le ^ct/VJ et plus petit que l'urogallus 5 {Tschusi); la taille est au (1) D'après la pliotograpliie ciiii lums est adressée, sa forme le rapproche de l'Urogalle. (2) Cité par M. James Alpreig, ciirator. liergen Muséum (.Norvège). OISEAl'X HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAt'VAGE 29 moins celle (rune vieille Poule uiogalle {r.rriiiiilairi^ du Musée de llenècc); il lient le milieu entre le Tétrix et l'Urogalle par sa forme et sa i;rancleur {Joliuiin Besckc); taille plus forte (|ue celle de Vnro- ijalius $ {cirniplaire de M. Lemctti'ilj; intermédiaire comme forme et comme couleur entre les deux espèces {ej'empl. de M. DeyroUe); par sa grandeur il tient le milieu entre le i;rand Coq et le Tétrix [Lanysdorjl): à peu près strictement intermédiaire entre les deux pour la taille [Severtzow); à peu près aussi grand que VUrogallus femelle {1rs Iruis exemiiliurcs du Mnaée de l.ei.lr); taille d'une helle belle Poule urogalle {tes trois exeinplaires du Musée de lioueu); taille d'une belle Poule urogalle (collection de M. Noury) (4). Sa longueni' ordinaire est d'environ 2 pieds .'înit'lies (Lloijd); taille 55 cent, {e.reuijiltiire dWrkanijelj: (i!) à 77 centimètres de long [Ilrehin); sa longueur depuis le bout du Lee jusqu'à celui de la ([ueue est de 2 pieds 2 pouces (/.fni'/.sv/i/;//); longuenr2 pieds () ponces, mesure de Paris, largeur 3 pieds 5 pouces {iPMeijer, d'djj'euliarh); longueur 28 pouces, largeur 44 à 45 pouces {Naumann); longueur 2 pieds 3 pouces, largeur entre les ailes 3 i)ieds 3 pouces (Mlsson); longueur totale OOS""™ {Malin.); ab exlremo nostri ad cauda; et digiti medii exitum2"4", Paris, {Klein, Stem. Avi); longueur totale lOG'^"^ {exempt, du Muser de lierijcn); depuis le bec jusqu'à l'extrémité de la plus longue |ilume rectrice 75,5, juscju'à la plus courte 72 (A'jc//)/;/. rft'cr«< par A. (iaifé). TihE, DIMENSIONS : Un peu plus grande que celle du Tétrix (beclisteinj; plus grosse que cliez le Coq tétrix (Naumann); plus grande que celle du Tétrix cT {Tschusi) ; intermédiaire entre les deux {les trois exemp. ilu Musée de Itouen); inlermédiaire entre les deux {collection de M. Noury) ; longueur de la tèle, 100™™ {exempt. Musée de Ber(jrn). Tète, coloration : Comme celle du Tétrix {lleclistein'?) ; d'un brun foncé lustré {Langsdorjf) ; d'un noir à reflets brouzés et pourprés (Temminckj; noire avec un rellet bleu d'acier tirant sur le violet (Naumann); noire avec des reflets métalliques et pourj)rés (lur/('//j ; d'un pourpre sombre, les plumes tachetées de blauc (Gould); d'un rellet pourpre et bronzé selon la lumière (Nilsson); tête bigarrée gris et noir (lOf autre exemjilaire); à'aw noir brillant (Tschusi); d'un noir bleuâtre à reliefs (Deijtand et Gerbe); un autre (i) I! est encore dit ilans le Jagd-ZeitiiiiR de 1888, p. 244, en parlant du Rackelhane tné à Raizebni};. (pie sa conduite sur les places d"ainour était tout-à-fait celle d'un Tétrix. On ajoute qu'il ressemble plus par son plumage à cet Oiseau qu'il ne res- semble à l'urogaltus. 30 A. SUCHETET exemplaire adulte : d'un noir à reflets orangés et pourprés [Deçiland et Gerbe); à reflets pourprés {Breltm}; habituellement noire avec un beau reflet violet ou pourpré (Glocjer); noire à reflets pourprés violacés {notre e.reinitinire); le dessus est pointillé de gris et couvert de fines ondulations en zigzags {pasteur Brelim); tète brune à reflets pourprés (m/1 exemplaire d'Archançjel (Russie); d'un noir profond à reflets métallicpies {e.remplaire de M. Leiuelteil); comme coloration ressemblent beaucoup plus au Tétrix qu'à l'Urogalle, tête brune, presque noire {les 3 exemplaires du Musée de Rouen) ; la tète et les joues brun-uoir avec un brillant de violet métallique (/)''.l . B. Meijer) ; les plumes des joues ont plus ou moins les pointes blanches ('' .1. II. Mitjer); les ailes oui la couleur de celles de l'L'rogalle, quoique dans le haut elles soient un peu plus foncées (exemp. décrit par M. V. Gaffé). Les plumes scapulaires sont rayées transversalement et en zig zags de brun et de roussàtre de la même manière que le Coq uroijnllas : les deux premières grandes |)lumes de l'aile sont brunes, les antres sont de la même couleur; mais leur cùlé extérieur est bordé irrégulièrement de points blancs ; leur tige est brunâtre. Les plumes moyennes sont jusqu'à la moitié blanches à leur racine, ce qui, lorsque l'aile est pliée, forme une tache blanche de celte couleur. 36 A. SUCHETET leur bout est brun et terminé par un petit bord blanc, une partie de leur côté extérieur est varié de ])run et roussàlre, de la même manière que les plumes scapulaires ; les longues plumes de l'aile du dessous sont gris cendré et lustré {Lanijsdor/I) ; les pennes alaires sont brunes et ont le bord de la barbe blanc ( Tscliusi) ; les scapulaires et les secondaires blanches à leur extrémité, les rémiges brunes, sur les bords d'un blanc grisâtre (Gould); les rémiges secondaires marquées vers le milieu d'une légère bande d'un Idauc sale et à la pointe d'une même couleur [liichm); les scajnilaires noires, variées de roussàtre et bordées de blanc à l'exti-émité {Dcijhnul et Gerbe) ; rémiges brunes, à baguette blanchâtre, les primaires variées de blanc et de roux de rouille sur les barbes externes, les secondaires blanches et nniculées de brun do la base au milieu, ensuite tachées de roux et bordées de blanc à l'extrémité (Degland et Gerbe, autre e.rcmplairc); les rémiges primaires d'un brun pâle, la barbe l)lan- che eu dehors ; les rémiges secondaires sont bordées de blanc à la pointe {D'- A.-B.Meyer). Les couvertures des ailes : Sont rayées transversalement et en zig-zags de brun et deroussàtrede la même manière (jue l'Urogallus {Langsilorif); plumae sub alis albae (Klein); les couvertures d'un noir brun, parsemé de petits points innombrables d"uu brun clair comme du sable qui se rangent quelquefois en zigzags (Naumaïut); antre exemplaire bigarrées d'un brun noir et de blane (id.); noires et parsemées de points roux et blancs (rsc/ius/); les couvertures supérieures des ailes sont noires, variées de roussàtre [Degland et Gerbe) ; autre exemplaire, grandes couvertures supérieures terminées de blanc (/(/.); couvertures alaires d'un uoir de soie, sablées de très fines stries gris perle (exemplaire de M. Lemiileil) ; couvertures des ailes brunes avec des points et des zigzags roux, rougeàtre, et plus ou moins bordes de blanchâtre (exemplaire d'Arkangel); les cou- vertures inférieures blanches et grises, parsemées de marques noires (/)■• .1. B. Meijer). Queue, conformation et dimensions : Longueur, à peu près celle de Vuragollus. Cauda non furcata aut divisa (&'/t'/». Stem. Ax;i.); cauda bifurca, structura est in urogallo (Linné) ; queue fourchue (PennanI) ; fourchue, mais plus faiblement que chez le Coq de bruyère (Bechstein) ; queue eu éventail à la manière de l'Urogalle (Johann Beseke) ; dix-huit plumes, lesquelles étant déployées forment un éventail ; les deux extérieures de chaque côté sont les plus longues, elles out huit pouces et demi de lougueur, le bout un peu tourné en dehors, ce qui rend la queue en quelque façon four- OISEAUX iiYnniDKS RRXCONTnics A l'état sauvage 37 cluic : les iiutri's vers le milieu eu (liminiiiiut jiis([ii'à l;i septième et liuilirme (le eli;ique ciUé ; les dernières sont les jikis eoiirtes et iTont i|ue 7 pouces 1/2 delonf^ueur; les deux du milieu augmentent un peu (Ijiniisilnr/f): f|ueue liifuripiée composée de dix-huit plumes (Mi'ijer (roijrnliiichj ; presque fourchue et découpée (pdsli'itr lln'liin) ; plus courte que chez les deux espèces (Xaumnnn) ; elle est un peu fourchue, cir In découpui-e ;ittf>iiit à peine un ])(uice ; les reclrices sout de longueur égale, leur bout es! comme coupé avec le bout de la tige s'avauçant un peu et les coins un peu émoussés, semblables à ceci ^ .(.\nii)nnnn). Nous avons remaiMiué cette ])articu- larité sur plusieurs rectrices de l'exemplaire qui est entre nos mains. Oueur bifurquée, les rectrices les plus extérieures sont aussi conlournees imi dehors, mais |)as autant que chez le Tétrix d" (r.ri'iniilniri' du Mit-tri' ih' Ci'nh-c) ; (jueue un i)eu bifnr(iuée (Schinz) ; bifide (/J/v'/i»i); i|ueue bifurquée avec les rectrices les [jUis extérieures, quelquefois contournées en dehors {Di'ijlnnd eX Ccrbc); (jueue bifur- quée, toutes les rechicesdu côtédioit contournées en dehors, deux ou trois seulement du côté gauche (notre exemplaire); la forme de la queue comme celle du Tétrix d' consistant en dix-huit plu mesgrnndes et bien formées, les plumes de côté sont 1 pouce 3/4 plus longues que les huit du milieu qui sout à i)eu près pareilles (Nilssnn) ; queue plus carrément coupée que chez le Tétrix cf (7'»'/(((.v/); queue faible- ment fourchue (e.reinpl. dit Kehinfjrove Muséum, Glascow) ; légère- ment fourchue (T^rhusi); queue fourchue {l>'s trois exemplaires de l.eiile); dix-huit rectrices (YarreJl); les deux plumes extérieures de cliaciue côlé ont 8 pouces 1/2 de longueur, les autres, vers le milieu, diminuent jns([u'à la 7« et S'-' de chatpie côté, ces dernières sont les plus courtes et n'ont que 7 pouces 1/2 de Xow^iLatujsdurjf); plumes de la queue au nombre de dix-huit, les plus extérieures un peu courbées en dehors (en'»*/;/, derril par M. Victor ('•(ijjé): les rectrices extérieures do la (jneue mesurent jusipi'à la |)ointe 8 ponces 1/2, celles du milieu 7 1/2 (Meijer d'OjfenhnrJi) : la ipieiie mesure 15" (pasteur llrelnn) : longueur de la (pieue 8 à !) pouces, les [ilumes du milieu sont plus courtes d'un pouce {Xinniinnii); la 1'" rémige 2 pouces 3/4 plus courte que la 4" (id.): la (pieue 9 ])Ouces 1/2 (A'/ksox); cauda 9", caud;e ])ennai 18 (Kteiu) ; iiiiene 18 à 20 plumes; les rectrices du dehors sont plus longues de fi*''" et plus ou moins recourbées en dehors (A.-li. Mei/er); (|neue un peu fourchue {Mus('e d'Yorlx) ; les rectrices latérales beaucoup plus longues (|ue les médiaues, ce qui donne à la (pieue une forme très fourchue diffé- rant de celle du Tétrix en ce que les rectrices externes ne sont pas 38 A. SUCHETET contournées, bien qu'elles paraissent avoir une propension à se retourner. Les sous-caudales sont moins frangées de blanc, et une blanche comme chez le tétrix, et ne dépassent pas les rectrices (exemplaire de M. Lemetteil) ; queue biturquée, les rectrices les plus extérieures sont assez contournées en dehors, mais pas autant que chez le mâle tétrix (Musée de Genève) ; la queue étant ouverte ressemble à un éventail [les trois exemplaires du Musée de Roueu) ; dix-sept plumes, eu éventail (Coll. Noury) ; longueur des rectrices extérieures 24,3, rectrices intérieures 20 {e.mupl. décrit par A . Gaffé). Queue, coloration : Comme couleur ressemble à Vuroiialbis, les plumes sont linement tachetées en dessous comme les plumes de cet Oiseau (Rutenskiold) ; caudœ pennEe 18 nigrœ sub cauda penn;e ex nigro et albo varia* (Klein) ; queue noire, le croupion et les petites couvertures du dessus de la queue sont noirs, variées de brun, les grandes couvertures brunes.... les couvertures du dessous noires tachetées de blanc (LaïKjsdorff) ; la queue est noire, avec bordure blanche à l'extrémité (Z^M/c^/tT, d'Offenbaeh); la queue noire avec les rectrices intermédiaires frangées de blanc à l'extrémité [Gldijer); les couvertures du dessous blanches et noires, avec le bout blanc (pasteur RreiiDi): les couvertures de dessous Ijlauches et noires, au Itout blanches (Ho^nw.rpm/)/a/n'); couvertures supérieures brun noir très accentué, parsemé de petits points brun noir (Xaumann); couvertures supérieures brun noir parsemé de petits points bruu gris (notre exemplaire); les couvertures inférieures de la queue, noires vers l'endroit où les plumes commencent, blanches au bout, beaucoup ont à leur lige une raie noire presqu'à la pointe; ces parties sont donc blanches dans l'ensemble, avec des taches noires, néanmoins le blanc domine (Naumann) ; les rectrices sont profondément noires, d'un éclat bleu très faible, et couvertes toutes, presqu'au trois les plus extérieures, à la moitié de la racine, de taches blanches irrégulières comme chez Varofjallus (J' (Naumann); la partie inférieure de la queue a un aspect gris noir, etc. (id.) ; croupion noir brillant, tacheté de gris, la queue noire (Schin:); la queue noire (AV/mo)»).- le croupion noir (id.); couvertures inférieures noires avec des larges taches ])lanches aux extrémités, la queue noire, quelques plumes au centre légèrement blanches à l'extrémité (Gould) ; queue noire, les plumes les plus centrales et celles qui sont le plus en arrière bordées de blanc à la pointe. Toutes deux à leur racine, et surtout les dernières, quel([uefois jusque vers le milieu, avec quelque peu de blanc couvert. Les pennes, en général, brun obscur et tachetées à l'extérieur d'une couleur blanchâtre et OISEAIX HYBRIDES RENCONTRES A l'kTAT SAIVAGE 39 (l'un jiiuiie (11' niuilk' ; les jjliiiiit'S de la iiiieiio lilaiiclics , iiilrrieu- remeiit noires (Gloi/rr); les plumes du dessus de la ([ueue et celles du milieu ont un tout jielil bord blanc {Mlsson); croui)ion noir viok'l iioiutillé di' blanc et chatoyant, ([ueue noire (Tsrluisi); deux pennes médianes bordées de blanc (/(/.); les piMiiies alaires sont brunes etont le bord de la ])arlie blanc (iil.) ; (jneue noire, quelque- fois bordée de blanc à l'extrémité des rectrices {Brchiii); rcctrices noires, terminées de blanc, à l'exception des deux nu'diancs (l)nilaii(l); uulre cxvmijliiirc, rcctrices noires, les deux médianes bordées de blauc à l'extrémité (id.); six plumes médianes bordées de blanc à leur extrémité iiuitrr r.iiiupldin'); rectrices noires linemcnt liserées de blanc au l)out {l'.iriiijilairc de M. Lcincttàl) ; queue uoire, sous-caudales noires, mais largement terminées de blanc; rémii;es brunes marbrées de blaiicliàtrc sur la barbe externe {e.iTiiipldire ir,\ri,-(ni(i('l); 18 à 20 plumes, une iiartie tachetée faible- ment de bniii à la base, marquetée plus ou nu)ins de blanc {A. B. Mcflfi]-, les plumes sous le cron|)icui sont noires à leur base et blanches à leur extrémité ; lorsqu'elles sont pliées les unes sur les autres, le noir devient plus ou moins visible, les plus grandes sont d'un brun i)lus accentué et marqiu'-es plus fortement, parfois elles sont bordées cle blanc (/'/.J ; queue noir brun (/es- Iroia r.ccmplnircs de Houen); les rectrices de la couleur de celle de l'Urogalle {coll. \onnj) ; couvertures supérieures, couleur de l'Urogalle {id.}. Tarses et pieds, forme, dimensions : la proportion du corps conservée, les pattes comme celles de l'Urogallus {Hustenskiuld) ; (ligitus médius 3" {Klein); les pattes et les pieds pour la grosseur el la forme comme ceux de Vuroijalltts{lkrihsteiii); le doigt médian à peine recourbé, le pouce fortement recourbé (D' Meijer, d'O/j'en- Ixieh); aspérités des doigts très longues {Tennninelc); les ongles longs ei\)ld[s {pasteur lirekin); relativement à la grandeur du corps, les tarses sont plus grandes que chez Vurojiallm {Xaniiianit); les ongles longs et très bien courbés (/\7/.s.so;() ; les doigts larges et plus longuement frangés sur les côtés i|ue chez les deux autres espèces (Tschiisi); la distance depuis 1>; genou jusiin'au bout de l'ongle du grand doigt du milieu est de fi pouces {Lnnijsdiirjfy. le doigt médian, l'ongle compris, mesure 1 pouces 3/4 (?); la patte 2 jiouces 2/8, le doigt médian 3 pouces (.Y(7.«o(i) ; tarses épais qui le rapprochent de l'Urogalle {e.reinplaire de M. I.einelleil); largeur du tarse 0,3, doigt médian, 7,2 {e.re)ii]d. dc:-ril ii('lfe). Tarses et pieds, diffékiînts caracticres et coloration : Pedes villosi ad primum usque articulum digitorum [Klein) ; les jambes 40 A. SUCHETET sont semées de petits points rougeâtres (Brisson) ; elles sont cou- vertes de plumes fines, brunes ou grisâtres, jusqu'à l'origine des doigts {Laur/silurlJ) ; les tarses sojit couverts de ]iluni('s fines jusque sur les doigts, ces plumes gris-noir sont à leur origine parsemées de petites taches longues gris sale {natrc (:ri'tiijilinrc) ; les doigts sont bruns et garnis de cluHiue côté d'appendices écailloux pectines {Langsdorfl); mêmes caractères chez notre exemplaire; les ongles sont noirâtres {Lan(jsilorfl) ; les ongles sont d'un noir brun très loncé (noire exemplaire) ; les tarses sont recouverts de plumes d'un gris brun clair (/)■' Meyer, (roffenhach); les tarses sont fortement eniplumés jusqu'aux doigts et ce revêtement est si long dans le bas qu'il cache le pouce jusqu'à l'ongle {Xnuinanii) ; la couleur des doigts gris brun, les ongles brun noir [id.) ; les pattes sont recou- vertes d'un duvet long et épais, surtout dans le bas ; ces plumes légèrement blanches au-dessus du talon (id.) ; plumes des jambes blanc grisâtre et brun mélangés (doulil) ; pieds noirs (/(/) ; pattes fortement empluinées(rsf/iws7'); ongles noirs («.roH/*/. deM.Dexjrolle); les jambes sont noires avec de petits points blancs moins nombreux à la cuisse (Teliusi); les plumes (]ui recouvrent les pattes sont blanches (id.); les plumes des tarses d'un gris noir (Brehm); les jambes d'un brun pâle tacheté de blanc sale, les doigts des pieds frangés (D'' A.-B. Meyer) ; les plumes des tarses d'un gris brun, strié de blanc (Degland et Cerhe) ; l)as des jamlies blanciiàtre, plumes des tarses d'un cendré brunâtre, pointillé de blanchâtre ((weniplaire d'Arkanijel) : tarses eniplumés, les jdumes sont brunes, beaucoup plus claires et même ])lanches dans le haut de la jamjje (les trois exempliires du Musée de Houen, ainsi que l'exemplaire de M. Dei/rolle) ; tarses fortement eniplumés, de la couleur de rUrogalle (exemp. de la coll. Xouru). Nilsson, l'ornithologiste suédois ([ui, nous l'avons dit, a le plus contribué à faire reconnaitie l'hybridilé chez le Rackellnne, a possédé vivants chez lui plusieurs de ces Oiseaux. Il a donc pu observer les changements qui s'opéraient dans leur plumage. Il nous a laissé des renseignements intéressants (jue nous reproduisons en partie (1) : Du 5 au 8 mai commençait à disparaître le plumage luisant de l'hiver; à la moitié de ce mois, le changement était en pleine activité, l'écaillé des pattes était tombée et il existait une tache (1) La traduction française qui nous a été faite de ce passage ne précise point si Nilsson a voulu parler d'un seul exemplaire ou de plusieurs ; elle ne dit pas non plus si les observations de Nilsson ont été répétées pendant plusieurs années. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SACVAGE 41 nue près des yeux; les plaques des sourcils étaient diminuées sensiblement. IVndaul tout rété, du reste, l'Oiseau changeait de plumes; d'abord lomh lient les plumes du corps, puis celles de la queue; le 17 juillet, il se trouvait sans ([ueue. Mais, dès le .'i août, la uouvelle (pieue atteiij;aait déjà quelques pouces de longueur. Pendant le mois de septembre, la livrée d'hiver se terminait et s'embellissait de jour en jour. Le 6 mars, le lustre du cou et de la poitrine était splendide à cause de ses reflets violacés et pourprés ; la plaque verru((ueuse au-dessus des sourcils élail rouge et gonflée; au mois d'avril, l'Oiseau, dans toute sa beauté, commençait son jeu d'accouplement. Voix DU Rackelhane : Le Rackelhane chante sur les arbres ou par terre (1); sa voix n'a jamais été vantée. Le D"" Latham (2) trouve son chant plus grave, plus rude que celui du Wood Cfonsc, dont il se rapproche, mais souverainement désagréable; M. OKdinann (3) ne l'apprécie pas davantage : son cri désagréable, dit-il, est sem- blable à celui de la Grenouille. D'après feu M. (îrill, un homme d'une grande compétence en histoire naturelle, dit Lloyd (4), la troisième note de son chant d'amour ressemble au grognement du Cochon. Rulenskiold (5), tout en conslataut que .son chant n'a aucune ressemblance avec celui des deux espèces mères et qu'il est diflicile à décrire, le compare néanmoins (qu'on nous pardonne l'expression), au bruit que fait une personne ([ui rote continuelle- ment. De temps à autre, écrit le D>" Meyer, d'Olîenbach, le Tétras médius fait entendre un cri pleureur, très fort, il n'a ])as d'autre cri. Bechstein reconnaît aussi ce son pleureur et constate que le Rackelhane n'a ni le cri du Coq de bruyère, ni celui du petit Coq. Nilsson, qui a conservé en volière, pendant près de six ans, un Rackelhane vivant, parle de son cri comme d'un grognement ; il ajoute : « absolument comme s'il voulait le vomii'. » Il s'étend longuement sur ce sujet lorsqu'il parle des Rackelhanes vivant en liberté et dont le cri, en dehors de l'époque des amours, est farr fnrr farr — [(irr fuir farr. Feu M. Grill ((>), en parlant du chant d'amour des Rackelhanes qui restent dans les forêts, dit ([u'il ressemble beaucoup à celui de Vuroijallus. Ses deux premières (1) Voy. Jagd-Zeilun'^'. page 22.S, l.S8:t. ot p. 237, 1881. (2) Supplément to ttie gênerai synnpsi'; (il paraît parler d'après Sparrmann). (3) .\et. L'psal, V, p. T.'i, cilé p:ir Niiiiiiiann, op. rit. p. 317, en note. (/i) Came hirdu. p. KW (.")) Kongl. swe. Vet. Aoad. ((j) Voy. Lloyd, op. cil. 42 A. SUCHETET notes « Knitppinijer et Khiiilcrn » renfermeut néanmoins plus de modulations, mais, au lieu de « Sisniiujeii ii, la troisième ou dernière note produit un son appelé Rackla, de là probablement, ajoute-t-il, son nom de Rackel. Le jjrince Rudolfili, <[ui a eu l'occa- sion d'entendre le chant d'amour du Rackelhane, en parle comme d'un chant étrange, mais étant toujours le môme, très caractéristique, ne variant ])oint. Les notes se suivent avec exactitude, plus vite que chez ViiroijdlliLs et sans interruption, le ton est aussi beaucoup plus clair que chez les deux autres espèces (1). Enlin, M. Victor Gafïé dit que le cri d'amour des Rackelhanes consiste en un grognement dillicile à décrire, mais dont le rythme fait jdutôt penser au Schildhalm qu'à rihogalle. Peu de naturalistes ont disséqué des Rackel-Hanar, l'anatomie de cet Oiseau est à étudier. Le Di'Meyer, d'Ofïenbach (2),acependant fait remarquer que la trachée artère du mâle n'est pas courbée comme chez r)/?'o;/«i//(.<, mais elle est droite. Wildungen (3), avait déjà fait cette observation. L'estomac du Rackelhane tué parM. Victor Galïé (4) contenait une quantité de cailloux. Plusieurs auteurs ont donné des figures du Rackelhane. Klein (o) a représenté les doigts de cet Oiseau, pi. XXXVIII ; Temminck (0) a figuré le bec, pi. IX, n" 3. On trouve des dessins ou îles figures coloriés représentant tout l'Oiseau dans les ouvrages de Sparr- mann (7) ; l'abbé Ronnaterre (8) ; Leisler (9) ; Naumann (10) ; Nilsson(ll);Gould(li);Sundevall(i3); Dresser(14); A. R..Meyer(13); enfin on verra encore, dans Si/nopis of the Newcaslte Muscuiii une (1) Voy. Milt. orn. Ver. Wien. (2) Op. cil. (:î) Cité par le D' \V. Wiirin. Zool. garlen, p. 152, 1880. (4) Décrit in Jagd-Zcitiin^', 1884, p. 237-2:i8. (.")) Sleiniiiata arhmt, Lipsia-, IT.'K). (G) Hist. nal. génér. de.t Pigeons el des Gallinacés, 1. III. (7) Muséum Carlsonianum. IIolmi.T, 17SG. (8) Tableau encyclopédique des trois règnes de la nature. Ornithologie. Paris, 1823 (très mauvaise figure, probablement d'après Sparrmann), pi. 188, lig. 10. (9) Deilriige zu Declistein's Natnrgeschic/ite. Taf.2, cité par Naumann {op. cit.). p 30o. (10) Nalurgesrhiclite der ]ogel DeutscUlands, (i. ïlieil. pi. l.'iO, ligure coloriée. (11) Dans |ilusipurs éditions lie Skandiavisk. Fauna. (12) Drilish birds, vol. IV ; la ligure en couleur est de taille naliirelle. (11!) Svenska Flogarna. pi. XX.MV, lig. 1, la figure est coloriée. (14) Birds of Europa, pi. 489, t. 1. (lo) i user .iuer Rackel und lUrku'ibl, un grand nombre de figures, notamment des exemplaires dillérents du Rackelliane typus. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 43 fi^iirt' gravée par Robert Beewlck, d'après un dessin fait par son frère, Thomas Beewick. Des (lépoiiillos du llakelliani! sont conservées dans l)eaiicoup de Musées et de collections [)arlicnlières ; nous nommerons d'a[)rès les corniiiuuications bienveillantes qui nous ont été adressées par MM. les docteurs ou iirofcsseurs Adam Kock, R. Peck, A. Dubois, James A. (îrie;;-, H. Giiilioli, Faudcl, Calloni, .1. Sparre Schneider, von Lorcnz, Roulenger, Sordelli, E. Rey, Fr. Tiemau, Briii^îçer, Noury, M'' G. Doria, J. Riisikofen, A. von Pclzeln, H. Blaine, Leinolteil, Recheubach, H. M. Plattaiier, Taczanowski, Campbell, Liitkeu, Calpini, F. Smidt, Grant, Reicheuau, Théel, Godefroy- Lunel, Handcoke, Oustalet, Sprengel, Th. Pleske, A. Knop, et aussi d'après les renseignements puisés dans les ouvrages ou mémoires de Sundvall, A.-B. Meyer, von Tschusi, Fr. v. Hauer, G. Niorh, Eimer, D"- Attum, Ch. Keller, Collett, de Salis, Lloyd, Malin, Bogdanow, Wiebke, V. GalTé, W. Wurm, etc. : En Suède, ie A[usée Zoologique de Stockolni qui posséderait soi.vanlc-deux exemplaires, le musée de Gothenibourg, et h' Musée d'Upsala; en Norvège, la collection de l'Université de Christiana, le .Muséum de Bergen ; en Riissie, le Musée zoologii|ue où, d'api'ès M. Pleske, on conserve sept exemplaires ressemblant tantôt à Vuroijalins, tantôt au tetrix (1), le Musée de Moscou(2) ; en Pologne, le Musée de A'arsovie, trois individus, dont deux pro- veuant de la Lithuanie; eu .Vlleniagne, les Musées de Giesseu, de Francfort, de Breslau, de Mayence, de Gorlitz, de Darmstadt, de Braunschweig, la collection de r.Vcadémie forestière d'Eberswalde, qui contient trois vieux mâles et un jeune coq; l'Institut zoologique de Tubingue, le Caliinel d'Histoire naturelle de Garlsruhe, le Musée de Dresde, où il existe nu gi-and nombre d'indiviiliis, décrits par le Df.\.-B..Meyer, lacollectionde.M. \V.\Viei)ke,(iui renfermeégalement plusieurs exemplaires ; celles du D^ E. Rey, à Leipzig, de M. Schutt, à Fribourg ; en .\lsace-Lorraine le Musée de Strasbourg, et la collection de la Société d'Histoire naturelle de Colmar ; en .\ulriche, les .Musées de Vienne, de Prague, de Laibachet de Trente ; la collection de S. A. le prince Clary, et le Musée de chasse de Frauenberg, où l'on voit un exemplaire tué i)ar le prince Adolphe (1) Cité par A-IÎ Meyer, op. rit., p. .")8. (i) Vers I7".(J, il exisUiit iin pxciiipliiirc dans la colleclloii di' .luhn-Deseke. Voy. son oii\ iM!;<" sur les Oiseaux île la Coiirlandc. Mitaii el Leipzig, p. Gi). On voit aujourd'hui dans uni- aulre collection l'on conserve dans les collec- tione sont fort douteux, ainsi que ceux dont on a donné la descrip- tion. L'hybride femelle de deux espèces dont les Poules ont de grandes ressemblances sera toujours difficile à déterminer. Comme nous l'écrit avec ijcaucoup de raison ^L Frédéric Eduardovitch, les femelles du Rackelhane que l'on rencontre se perdent dans la (1) Tidskrifl for jâgarc, Slocklioliii, cilo par A. B. Meyer, . iii-oT. (2) SiensliU Flogitrna. (:t) Coiiimunicaliim de M. le dni-leiirC. Moesi.'li. (4) Voy. Mitllied. (iriiilliol. Ver. Wieii. 1883, |). 108. Voy. aussi Jagd.-Zcilung, mèiiie année, p. i£j. (.)) MOiiie revue, année 1884, p. 10. (G) Voy. Journal lur Ornilliologie, 188j. 46 A. SUCHETET masse, ou les prend tantôt pour des femelles du petit Coq, tautôt pour des femelles du grand Coq. Quoiqu'il en soit, nous reproduirons plusieurs diagnoses qui nous ont été envoyées ou qui ont été faites dans divers ouvrages, tout eu reconnaissant que la plupart sout sans valeur. Aspect général : Gris, varié de taches noires, ressemble assez à la femelle du Tétrix (B/mon); tout le corps est d'un brun noirâtre, tacheté et varié de plusieurs couleurs [Lanjisdor/j) ; un oliservateur peu exercé la prendrait pour une forte Poule tétrix ordinaire [iVaummm) ; le plumage doit être varié de petites raies noires transversales sur un fond roussàtre {sirioant des données plus ou moins certaines reeues pur Teniminek); d'un jaune de rouille avec des bandes noires transversales, d'un éclat plus clair à la gorge {pasteur Brelim); elle se distingue assez facilement de la Poule urogalle par sa queue fendue, et de la Poule du tetrix par sa grandeur et sa couleur (1); la femelle du Rackelhane ressemble tellement au Tétrix femelle qu'on pourrait facilement la confondre avec elle (Xauniann); ressemble à la femelle du T. vraejollus, mais elle est plus petite {e.rciiiplaire du Musée d'York); elle ne diffère pas considérablement de la Poule tétrix, quand elle est jeune ou doit surtout la prendre pour cette dernière (Lioyd); elle ressemble tantôt à la femelle de rUrogalle, tantôt à celle ilela Lyruredes houh^aux (Hrelnn): couleur rougeàtre (/jr/dcc liudolpli); partie inférieure du corps brun-jaune plus ou moins intense, les plumes ont des bordures blanches larges et brunes plus ou moins régulièrement formées (D'' A.-B. Meijer). Taille : A peu près de la grandeur de la Poule du petit Tétras {LangsdorfJ');f:\\e tient le milieu pour la grandeur entre les femelles du Tétrix et de l'Urogalle (2); beaucoup plus grande que la Poule tétrix {i\aumann); bien plus petite que le mâle (f.loijd); tantôt ressemblant à la Poule tétrix <à s'y méprendre, tantôt à la Poule urogalle {(',lo(jer)\ les femelles en général sont prises pour des Poules tétrix [id.]; longueur 21 " seulement sur 34" de Iav^q [pasteur Brelnii): un autre exemplaire, longueur 22 pouces (î'rf.); sa longueur n'excède pas de beaucoup 1 pied 9 pouces [Lloiid); un quart plus petite que le mâle (exemplaire du Musée de Zurich). TÊTE, COLORATION : Raics transversales rousses et noires, sur le côté de la tète et au menton existent des plumes rayées de noir et de blanc, formant des taches irrégulières de cette couleur (1) Remarque du D' Gloger, in Nauniann. (2) D'après les données plus ou moins certaines adressées ù Teuiminck. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRES A L ETAT SAUVAGE M (Lanystlorjf); IvIq jauue de rouille avec des raies noires eu travers (Nilsson); brun jaune avec des bandes noires larges et des taches blanchâtres jaunes sous les yeux, un piui |>lusfoucées sur les joues et eu-dessous les pointes des taches noirâtres {Dr. A. H. Mrjji'r). Uec, conformation et dimensions : Un pouce, et à partir des narines, 6/8 (.Mlsson); le bec gros et droit, mais le dessus plus bombé que celui de la Poule du ^rand Coq de bruyère; (id.) le bec brun noir (.1. IS. Mener); nioilié ])lus court que celui du mâle (e.remjil. M user de /iirieh). (ioRGE : 11 existe à la i;orge des plumes rayées de noir et de blanc, formant des taches irrégulières de cette dernière couleur {Langs- dorlf) ; les plumes de la gorge plus longues que celle de la Poule urogalle (Silsson). Cou : Ondulé comme la femelle tetrix [exe m plaire du musée de /uricli); raies transversales rousses et uo'ires [LanijsdorU) ; beau- coup de plumes sur les côtés, brunes variées et bordées d'un noir violet tiès éclatant et lustré, de la ménu' couleur ([ne celle du Coq (le i)ruyère à (]ueue fourchue ("/.); le cou jaune de rouille avec des raies noires eu travers {.\ilsson) ; brun jaune avec des bandes noires larges et des taches blanchàti'es jaunes (.1. li. Meijer] ; les côtés du dessus noir brun avec des bandes en travers, et des bordures gris iilanc, la bande en travers subtermiiialc est jaune brun, rompue par des petites raies foncées (/(/.). Dos : Beaucoup de plumes sont brunes variées et bordées d'un noir violet très éclatant et lustré, de la même couleur (jne celles du Co(| de bruyère à (jueiu! fourchue {l.antjsdorjf) ; sur le dos beau noir bleu avec des taches de rouille (pasteur Brelim). Aile, dimensions: A partir de sa naissance, 11 pouces 2/8 (iV(7Asojt); un autre exemplaire, 10 pouces 6 lignes (id.). Aile, coloration : Les couvertures des ailes sont noires, variées de petites raies transversales grisâtres et rousses, quelques-unes sont le long de leur milieu blanches, ce qui forme des raies longi- tudinales blanches, les grandes plumes de l'aile sont brunes, le bord extérieur est varié de blanc, leur tige est de cette même couleur, les plumes moyennes de l'aile ressemblent assez à celles du mâle, elles sont blanches à leur origine, leur bout est brun, rayé transversalement de noir et t(n-iniiié d'un boni Idanc (f.anijs- durlj) ; les pennes ? brun foncé en ilehors, à leur extrémité bigarrées de brun rouge (Nilsson) ; sur les ailes on voit deux bandes blanches 48 A. SUCHETET {pasteur Brclitii); les épaules sout tachetées de blanc (A. B. Mener); les petites couvertures des ailes eu partie marquées de petits points lins et noirs, la partie inférieure des ailes d'un jaune gris d'argent i(l.)\ les rémiges des ailes sont colorées comme chez la femelle (Tétrix ?)avec des liordures Idanchàtres (rxenipl. du mugce de /urieh); miroir blanc sur l'aile (kl.). Poitrine : Colorée comme la $ Tétrix (exempt, du musà' de Zurich); plumes noires rayées transversalement de petits points blancs : la tige de la plupart des plumes sont le long de leur milieu blauches, ce qui forme des raies longitudinales blanches (Lanijsdurlf). Ventre : Le bas-ventre est ijrun l'once (Lanijsdorjf); on aperçoit sur le fond blanc du ventre des bandes brunes (Brehnt); le dessous du corps tacheté de noir et de blanc et de jaune rouille, le bout des plumes orné d'un large bord lilanc (Ailsson), les cotés gris d'argent devenant noirs vers la queue (exempl. Musée de Znrieh). QuELE, DIMENSION ET conformation: cUc csl coiuposéede 18 plumes, dont 10 du milieu sont beaucoup plus courtes et ne surpassent guère trois pouces et demi de longueur, tandis que les trois inté- rieures de chaque côté augnienteut Tune après l'autre jusqu'à 5 pouces 1/2, étant à leur bout tournées en dehors, ce qui rend la queue très fourcbue et si ressemblante à celle d'un mâle de Coq de bruyère, qu'il est très difficile etpardonnalile de croire au premier coup d'œil que cet Oiseau est une variété du mâle du petit tétras (Langsdorif) ; queue moins fourchue que le mà\e(suirant des donnés plus ou mohis certaines envoijccs à Temminck); ouverte dans le haut, les rectrices du milieu 1/2 pouce plus courtes que les extérieures, toutes très larges et bien garnies, le bout pointu (Mlsson) ; un autre exemplaire, les plumes de la queue, les 10 les plus courtes, longueur 6 pouces, les plumes extérieures les plus longues, 7 pouces (Mlsson) ; la Rackel-Honapeut être distinguée des Poules urogalles et tétrix par la forme de sa queue, qui, étendue un peu, est presque carrée, au lieu de présenter la forme ronde tle la Poule urogalle, et la faible fourchette de la Poule tétrix (Lloijd) ; le croupion forme une faible saillie, presque droite en dedans (A.-B. Meycr) ; la queue est tantôt à peine découpée, tantôt au contraire elle l'est très profondément (Gloger). Queue, coloration : Les couvertures du dessus de la queue et les côtés sont noirs, variés de petites raies transversales, grisâtres et rousses, les couvertures du dessous sont blanches, les plumes de la OISKM X MVHItlDES HKNCOXTIiKS A I.'kIAT SAUVAr.l-; V.) (liiiMii' soiil viii'iiM's à leur raciiii' de (-(nili'iir rousse (^l Irrmiuées à leur lioiil (II' iiuii- l'I (l'un 1)1)1x1 hiaiic (Mioil {LanysilorU) ; la (|U('M(; est iioiii' nwc des lollcts jauucs (.le rouille ; sur les cc)lés de la queue exlsleal des bandes bruues [paslt'iir lireliin); (jueue moitié plus courte (iue>:elle du lui'de (/-.'.(■('//(y;/. (/« iniifsce di' /uridi); les i)luiiies du crouijiou noires et liiyarrées en travers d'un jaune de rouille et gris bluue, les couvertures du dessous de la (|ueue jaune rouille, avec des raies eu travers jaune rouille et de larges poiids blancs, les reclriees sont brun rouge, à la naissance rouge iiàle et rayées (?); sur le croupion et la queue des bordures larges se chaugeant eu gris-clair, avec, uu mouehelagenoir, ainsi ces parties prennent une teinte grise (A. -II. Mcijcrj ; croupion brun-noir tacheté d'un brun clair rougeàtre avec uue lisière, de liserés blaucs aux rectrices ; le dessous du croupiou plus pâle; les endroits de l'anus noirâtres avec des bordurt.'s blanc sale et des bandes en travers, petites couvertures sur le croupiou blanc, grandes brun-clair, bordées de noir et avec des i)oiutes blanches larges {A.-B. Mi-ijer); les plumes du dessous de la queue sont plus blanches (juc chez le mâle, celles du dessus sont noires avec des bordures brunes (cje/»;j/. du Musée de Zurich). Jambes et pieds : Ressemblent, ainsi que les doigts et les ongles, à ceux du mâle, excepté qu'ils sont beaucoup plus petits (Lanys- dorlj) ; les ongles plus courts que ceux de la Poule urogalle et pointus (AiUsoit); le duvet des pattes bigarré gris sombre [id.]; le plumage des pieds brun pâle avec marque claire, les pieds bruu noir ('.'); la ])aMe deux pouces, le doigt du milieu 3 pouces :J/8 ; plumage des pieds plus clair que chez le mâle (e.venipl. du Musée de Zurich); les ougles moitié plus courts que ceux du mâle (id.). Ciu d'appel DELA Rackel-Hona : M. le comte Cerlitz lieckfries aurait entendu ce cri. 11 le dit moins lorl (jui' celui de la fenu'Ue de IL rogalle et plus fort que celui de la l'oule du tetrix, mais il ne saurait dire au(iuel des deux cris il ressemble le plus (1). Des dessins ou ligures coloriées représentant des femelles de Rackelhane se ti'ouveut dans Nauniaun (2) et dans Nilsson (3); Lloyd (i) a donné la disposition de la queue comparée aux queues de la l'oule urogalle et de la l'oule tétrix, d'après uu dessin qui (1) Lloyd, op. cil., p. III. {i) Up. cit.. pL CLVl. (3) Skand. fauna, pi. iV, dessin de .M. V. WiigliL, (4) Up. cil. bO A. SCCHETET lui fut envoyé par M. Malm, alors directeur du Musée de Gothem- bourj:;; Suudevall (1) a donné un portrait en couleur représentant tout l'Oiseau ; le D"" A.-B. Meyer, de Dresde, une très belle planche coloriée. On voit des exemplaires empaillés, mais plus ou moins authen- tiques, dans les Musées de Colmar, de St-Pétersbourg, de Lausanne, de Neufchâtel, de Stockholm, de Christiania, de Gothembourg, de Dorpat, de Vienne, de Munich, de Dresde et de Zurich, dans les collections de M. Henke, à Soupsdorf, de M. Walsckke à Anna- berg (2), du comte de Meugden, au château de Mozahn (Livland) (3), etc. (4). Jeunes mâles. Nous n'avons que fort peu de renseignements à donner sur les jeunes du Rackelhane. 11 en existe un dans la collection de l'Acadé- mie forestière à Neustadt d'Eberswalde (o). D'après lé D^ Wurm (6), cet individu se trouve dans son habit de transition, il porte des plumes de couleur de rouille claire, lammelées de noir, tout le plumage est déjà très mélangé de noir (7). Nilsson a décrit un autre spécimen, dont le cou, le dos, le croupion sont de cou- leur gris-cendré fortement ombrée, les épaules et les ailes aussi fortement ombrées, mais d'un brun de rouille. Tels sont, dit Nilsson, les jeunes sujets. Citons encore un jeune mâle qui fut trouvé par M. CoUett sur le marché à gibier de Christiana, le 3 octobre 1870. Rackelhanes en captivité. Nilsson posséda en captivité trois Rackelhanes. Le dernier, né pendant le printemps de 1834, mourut âgé de près de six ans. Ainsi Nilsson put faire des remarques sur les mœurs de cet Oiseau. Presque toute la journée, raconte l'ornithologiste suédois, ce Rackel- hane restait sur son perchoir, ayant les yeux fermés, quelques plumes hérissées, et laissant tomber sa queue. Malgré sa longue captivité il était demeuré sauvage; il devenait méchant lorsque de (1) Op. cit., pi. XXXIV, fig. 2. (2) Pour ces deux collections, voy. A-B. Meyer, op. cit. (3) Cilo p. le baron A. v. Krudener, in Jagd-Zeilung,p. 29G. (4) Deux femelles viennent d'être vendues à Londres par M. J.A\ Lilakcr, esq. (o) Comniunicalion de M. le D' Attum. (6) Voy. Zool. Garten, 1S80, p. 176. C'est d'après Alsun que parle iM. Wurni. (7) Skand. fauna. OISKAI X lIVIirilDES IIKNCONTRÉS A l'kTAT SAlIVAr.l'; '11 |ii'lils Oiseaux s'ii|i|)rocliaieiil de sa ciige iioiir inauger sa uouni- turc. Au iiriutoinps, (•'('st-à-dire au nioiiieiit où il preuait sou pluuiago de uoces, il se iiionlrait pins lier el jetait sou grogueuieut. Il fai- sait son jeu sur sou perchoir ou au foud de la volière ; sa queue se levait alors et se déjjloyait eu éveutail, les ailes se haissaieut, les jduuies de sou cou se hérissaieut. Ou l'enleudait chauler tout le mois d'avril jusqu'aux preuiiers jours de mai; il ue corameuçait jamais sou chaut de graud maliu, uiais il le continuait dans la journée lorsque le temps ùtait beau ou après une petite pluie. Du 5 au 8 mai, il cessait ses chants; parfois peudant l'automne on entendait sa voix, mais rarement. Sa nouriiture consistait en de petites baies, il mangeait aussi diverses graines telles que celles du genièvre cl du blé (1). Le Jardin Zoologique de Hambourg reçut en 188^ une Lyrure iiiterniédiaire prise en Suède. Ses allures étaient bien plutôt celles du Tétras iirogalle (|iie celles de la T.yrure des bouleaux, elle avait la tenue majestueuse du premier. Cet hybride ne si' montrait point que- relleur. L'u Coq tetrix qui partageait sa cage lui fit bientôt sentir sa supériorilé; dans ses accès de jalousie, il le maltraitait lellemeiit (juc le malheureux Oiseau, dès (|u'il a|)ercevail son rival, se sauvait aussitôt et se cachait dans un buisson, restant ainsi tapi sans oser bouger (2). On a encore parlé (•3), d'un Rackelhaue vivant en captivité chez .M. Sterger, à Krainburg (i). Mais d'après M. Victor Gaffé et autres (3), cet Oiseau ue serait qu'un telri.r. Le Jagd- Zeitung a publié plusieurs articles à ce sujet. Lk Kackeliiank i;st-ii, fkcond V Klein ((>) i)arle des œufs de la Rackel-hona dans ces termes : (1) Skand. Faiina. Edil. di- 18!». I.iin.l. (ij Ces reiiseigneiiients sont donnés par lîrelim ,Hi.<<. des Animaux. Oiseaux, II, p. 3 et i). Nous nous pernielli'ons de faire remiiripier qne relie limidilé du Kai'ki'lliane en caplivilé ne se rapporte pas au dire des ualuralisles, (pii pré- tendent au conir.iire ipie le llackelliane est non-seuleiiieiit victorieux dans- les bullz des Tétrix. mais (|u'il allronte même l'Urogalle dans ses jeux d'amour. {•i) Numéros (i et 7 du .tournai de Chasse de Vienne, I88/1. (4) Voy. Jasid-Zeituni,'. p. SU. l.sSi. (o) Voy. Jajjd-Zeilun^', n° II, p. 2:i7, et n" l.i, p. 43i, IS8'), entre aulies la ri'ponse faite par .M. Steiger, qui prétend (|H'ut-Olre avec raison) que son Coq est bien un Rackeltiane. (6) Ova aviuin plwimariuin, Leipzig, 17(30. ;J2 A. sUCHEtEt « Uro(jalliis lii/bridits: ovliiu diliilis niasculis miijoribiis. » D';ij)|-ès le i)astcur Bit^liin (Ij, (iincliii ulLiuaé auraient dil ([ue la Raikel- liaue pondait des œufs jaune-clair, tachetés de brun. Déjà le D^Meyer d'OlIeubacli {2) avait donné la même assertion d'après Klein, mais le texte latin de ce dernier, (jue nous avons entre les mains, ne dit pas cela. D'après Langsdoriï, Klein aurait écrit que ces œufs ont des taches plus grandes que celles des œufs de la femelle du grand Tétras. S'agit-il de passages dillérents? Schinz (3) prétend que les œufs sont plus petits et plus courts que ceux du Coq de bruyère, il n'indique pas la source où il a puisé ce renseignement. Ces témoignages nous paraissent de peu de valeur. Nous croyons pouvoir diie que les œufs de la Rackel-hona n'ont i)oint été décrits avec assez de précision. L'auraieut-ils été, qu'il aurait encore fallu les mettre en incubation pour s'assurer de leur fécondité. Nilsson, Fries et Iletzius paraissent avoir parlé d'un ovaire atrophié (4). Cependant M. Heucke a trouvé dans l'ovaire d'une Poule qu'il tua lui-même à Kohrsdorf un œuf graud comme un pois (o), et d'après Severtzow, on aurait tué des feuielles du T. iiifdius avec des petits qu'elles conduisaient ((5); malheureusement le feu professeur ne donne aucune autre indication et ne fait point savoir où il a pui.sé ces renseignements. Aussi les divers naturalistes qui se sont occupés du Rackelhaue donnent-ils des avis très opposés sur la fécondité de cet Oiseau. Le D'' A.-B. Meyer, en parlant de la Rackel-Hona, décrite par Fries (7) dit que cet auteur l'a donné sans fondement pour stérile. Bechstein prétend que, comme beaucoup de bastarden, leRackelhane ne doit pas se reproduire. M.Bogdanow (8J, tout en reconnaissant que la fécondité de cet hybride n'a point encore été constatée, pense néanmoins qu'elle est possible. ïschusi (9), a dit, au contraire, que son infé- condité est probable. Comme les deux espèces de Tétras qui engendrent le Rackelhaue ne sont pas éloignées, mais au contraire très rapprochées, surtout (1) Op. cit., p. o07 et u08. (2) Op. cit., 181i. (3) Op. cil., p. 130. (4) Weidmann. p. 3!) et 36, 1880, cité par A.-B. Meyer, Jagd.-Zeitung, p. 110, 1884. (0) Voy. A.-B. Meyer, Jagd.-Zeilung, p. 110, 1884. (0) Voy. Nouv. méiii. des nal. de Moscou, XV, p. ICI, 1888, Étude ■; porte à croire que ces dprnièros sont fertiles avec rime des espèces pures, l'ourle niàle, cepoiidaiit, nous ne pensons point qu'il en soit ainsi, quoi(|ue M. Bo^danow, ayant disséqué nu individu de ce sexe (1), ait trouvé les organes sexuels dans un état lotit à fait normal. Nous avons vu, en ellet, en parlant des Coqnards cT {|iroduits du Phasianiis rolchiciis et du Galiiis ilowentints). que les organes sexuels d'un de ces Hybrides, reconnus inféconds, paraissaient bien conformés (2). Nous avons constaté le même fait chez une hybride stérilede Ph. Reew.sii X Tli. moufioliciis. La présence de Rackhelhanes cT ddus les jeux d'amour n'est pas plus significative. Que d'hybrides cherchent à s'accoupler, s'accou|)lfnt même et ne fécondent jamais les femelles rpi'ils cochent. Depuis longtemps nous possédons des màics hybrides T. auritus et 7". riaorius. Ils ne cessent de roncouler près de leurs femelles, tout le jour ils leur font la cour. Les œufs n'écloseut jamais. Vn Pigeon demi-ramier demi-ordinaire, accouplé tour à tour depuis trois ans avec diverses femelles d'espèce pure, reconnues fécondes avec leurs mâles, n'a jamais donné de produits. Il est cependant d'une ardeur extrême et, comme les Tourterelles cT hybrides, ne cesse de roucouler. Nous avons encore des hybrides de T. risariiis et de C. lirin accouplés avec des femelles Colninha liviii. Souvent nous les voyons cocher ces femelles qui pondent invariablement des o'ufs clairs. Ces mâles hybrides n'obtiennent pas jibis de succès avec des femelles T. nsori)is (3). Les Tétrix, rencontrés ])ar le feu professeur Severtzow avec de légères traces d'hybridation, proviendraient donc d'un mélange d'une femelle hybride avec un Coq d'espèce pure et non de l'union d'une fiMiielle d espèce pure avec un Ilackelhane cf. Disons en terminant que Nilsson, afin de s'assurer de l'hybridité du Rackelhane, avait prié ses compatriotes du Nord de tenter des croisements entre le Ti'tnio urotinlhis et le Tctrao li'trix{i). On peut se demander jiouripioi il n'a pas tenté hii-méme ces croisements, car d'après Lloyd (5) .le Tétrix s'apprivoise facilement. Dans les cantons ruraux de la Suède on voit souvent, dit cet auteur, des lilack-cocks en cage aux maisons de la petite noblesse ; Brehm dit aussi qu'en Scandinavie on a fait reproduire plusieurs fois (1) ïilr pMi- le pi'ini-c fialilziiiP pn'-s dr Siiiiil-Prlf-slioiirt;. (2) Voyez IKlcvi'ui-, n» 2:tS, 18S'.). (3) ('.liiiso l't'imiinlr. nous .ivoiis pu conskilcr Ui pivsciicp de spermatozoïdes bie ilcv('lo|ipi'S dans les IcsIiruIi'S ilr i-es liybiides. Cl) Voy. Skiuiil. Fdunit, p. 17. ifl) Ou me birds, p. 84. Oï A. SUCHETET en captivité des Urogalles, on les aurait même croisés avec des Lyrures des lîouleaiix, mais lo résultai paraît inronnu. Heureusement ces essais ont été tentés tout dernièrement par un industriel de Mégerswalden, M. Cari Kralik. Celui-ci a bien youlu nous faire savoir qu'il avait ainsi acquis la certitude que « \(i Kackcl-halin ai ]i\ llar- kel-henne, étaient bien le résultat d'un croisement entre Tctrao teirix c? et Tetrao uroijalliis $. » M. Kralik ajoute dans sa communication que ses Rackelhanes s'étaient accouplés très fréquemment pendant le printemps qui suivit leur naissance, mais il ne fait mention d'aucun produit; du reste, ces Oiseaux moururent les uùs après les autres. Tous les faits que nous venons de rassembler nous autorisent donc à reconnaître une double origine cliez le Rackelhane, qui peut être déclaré, croyons-nous, comme hybride authentique de T. tetrixel T. urogallus. Genre Lagopus. Lagopus scoticus (1) et Lagopus mutus (2). En 1878, à l'une des réunions de la Société Zoologique de Londres, M. le prof. Newton exposa la peau d'un Oiseau qu'il supposait être le produit du croisement de ces deux espèces. Ce curieux spécimen lui avait été donné pour le Muséum de l'Université de Camliridge par le capitaine Houston, de Kintradwell, en Sutherlaud ; c'est dans cette contrée ([u'il avait été tué le i«'' septembre 1878. Sou plumage d'été, dit le professeur Newton, ressemble à celui de la poule Ptarmigau [Lagopus mutus), quoiqu'il paraisse plus sombre extérieurement. Les régines primaires tiennent beaucoup de celles du Lagopède d'Ecosse, la bordure blanche s'allonge davan- tage. Le professeur fit voir la peau de cet Oiseau à plusieurs ornithologistes de ses amis, qui confirmèrent son dire. Cette conjecture est d'autant plus fondée, ajoute-t-il, que la partie du terrain où cet Oiseau a été tué est voisine d'une localité fréquentée par le Ptarmigan. En outre, M. Newton est porté à croire, d'après certaines informations, qu'on a découvert, avec ce spécimen, d'autres exemplaires d'un croisement semblable. (1) On Bonuxa îtcolica ou Telruo sculiciis. (2) Ou Telruo mutus ou T. Iaijnpu.'< (var nipina, miin>r!, ou Lagopus vulgaris nu hion piicoi-e t.. alpinus et !.. moniiinus. OISE.VCX HYBRIDES RENCONTHliS A L KTAT SAUVAGE Lagopus ALBiis et, Lagopus MUTUS (I). Dans les l'roceedings ol tlie Zoological Society {2), M. Colletl f;iil savoir qu'il a examiaé un hybride entre le Lagopus mutus et le L. alliiis. oxcmplaire tiio à Riiros, oa septembre 1883, aujourd'hui conservé dans le Musée de riiniversité de Christiana. Ce spécimen, dit .M. Collett, est un mùledaus son plumage d'au- louHie, éiiorjue où la livrée des deux parents est la plus recounais- sable. Le plumage dn Laijupits mutus prend alors une teiute particulière, gris-bleuâtre, où chaque plume, sur un fond cendré, est finiment tachetée de noir sans former des lignes bien tranchées; 11! fjKjiipus iilbii.s, tout au contraire, porte sur (iliaque plume des taches brun-rougeàtre où on aperçoit distinctement des ligues croisées sur un fond noir. Or, cliez le spécimen hybride, la couleur et la disposition {',ij des plumes indiquent une fusion des caractères des deux espèces. Sur le dtïssus du corps le ])lumage ressemble davantage au L. mutus, les plumes, ainsi que celles des (lancs, sont finement tache- tées de noir sur un fond un peu rougeàtre, ([uoique la couleur ne soit point aussi accentuée que chez L. albus. La disposition du plu- mage (4) est celle du L. mutus, et les longues plumes des flancs, ainsi que les couverlui'es supérieures de la queue, où il n'existe poiutde plumes croisées, dillèrent tout particulièrement de L. albus; une ou deux plumes cependant ressemblent à ce dernier. Les bandes croisées de la tète ont également beaucoup de ressemblance avec celles du L. mutus, elles sont aussi plus fournies que chez L. albus, quoique plus confuses et irrégulières. Le plumage de dessous se ra])proclie de celui du L. albus, surtout comme coloration, les plumes soni rayées transversalement comme celles de L. miilus, mais leur couleur est rouge et ressemble beaucoup plus à celle de L. albus. Kn somme, la disposition (.")) des plumes de cet Oiseau est celle du I . muliis, tandis (jue la (iiloration, notaininent en-dessous, est celle de L'albus. Le bec est de grandeur intermédiaire. d) Oii Tetraii suliceli, ou T. sultaljiiiiiis, mi T. I.ngnpus, ou T. allnis cl laji/io- uinis, ou oncore l.ngnpim saliceli, (i) l'agps -JIM) et -SU, 188G. (3) Markings. H) The puiterii on llie fealhers. (5) The jiuttern. ;)6 A. SIJCHETET Tetrao tetrix et Lagopus mutus Yarrell parle de ce croisement (1 ) et donne la figure d'un spécimen qu'il remarqua dans la collection dé M. Eskmark. Le comte Alphonse Auersperg de Laiback (Krain) (2) a donné également (3) d'inté- ressants détails sur les T. tetrix cT qui fréquentent les lialt:- plnt:eii du Lago]iède des Alpes. Il aperçut à Debela, dans les derniers jours de mai 1882, et cela pendant trois matinées, un Coq tetrix qui venait régulièrement sur les baltz du Lagopède. Quelques jours après, se trouvant encore dans la forêt, il vit tout à coup le même Oiseau s'envoler avec des Poules de Lajiopns alpiniis. Le soir étant venu, il se porta dans les environs et vit bientôt le Coq revenir. Alors, imitant le cri de la Poule alpinus, il entendit le Coq lui répondre par son chant ordinaire ; il était à peine à cinquante pas de lui. Ayant pu s'en rapprocher davantage, il fut assez heureux pour le tuer ; ce Coq pouvait a^oir deux ans. ■ Le D"' A.-B. Meyer pense que plusieurs exemplaires albinos du Tetrix cT doivent être des hybrides provenant des croisements de ces deux espèces ? M. Pleske aurait admis pour la Russie de pareils croisements, chose possible, car M. le professeur Taczauowski, de Varsovie, nous fait savoir que le Musée de cette ville possède un hybride de ce genre tué à l'état sauvage. Tetrao tetrix et Bonasa betulina (i). En 1876, M. Dresser présenta à la Société Zoologique de Londres (.5), un hybride né d'un croisemeut entre le Tetrao tetrix et la Bonasia betulinn. Cet individu appartenait alors à M. John Flower.Esq., qui l'avait acheté à M. Smithers, marchand d'Oiseaux, près de Cannon-Street, le 16 mai 1876, mais cet Oiseau avait déjà passé dans plusieurs mains. M. Dresser apprit cependant qu'il venait de la Norvège. En le disséquant il reconnut que c'était un mâle. Les intestins étaient presque semblables à ceux de la Poule Tetrix, mais ils étaient plus courts de trois pouces, mesurés depuis le gésier jusqu'à la partie la plus basse du caecum, la longueur eutre ces points étant (^] Oiseaux (le l'Angleterre, II, p. 3IG el :>J2. (i) Cité p. A.-B. Meyer, op. cit. (H) nus Ilirlitrild, p. 12, iss;;. ('i) Ou Tetrao l)o>iasia ou Bona.^a sijlceslris. (5) Voy. Proceedings, p. 34!) et suiv. OISEAIX llVDltlDKSi IIENCONTKÉS A l'kTAT SAUVAOE 'M pour l;i l'iMilc tririx ili' ciin|u;iiili'-iiu;itre pouces. Le jabot (■bi il, vide, le gi'sipi- coiilcaîiit une (|iiaiilitt' di' itolilcs pierres, pour la plujiarl de quartz 1)1. luc, et un grand nombre de liges de matière vi'gctale. M. Dresser versa le contenu du gésier dans uu bassin rempli d'eau eliaudc, et ecs matières exbalèrcMit une odeur assez doui'e. Pensant qu'il pourrait apiu'cndre quel((ue chose sur la couleur des muscles pectoraux après la cuisson, il fit cuire les muscles de l'hybride et ceux de la l'onic 7/77/ (1). « Ceux de la l'on le ;/ m/ présentèrent alors le contrasli' ordinaire caractéristique du Blnrk (iivusc, mais ceux de l'hybride étaient pres(|ue bhiiies. le niuscle inférieur a vaut à peine la couleur plus claire ([ue le muscle supérieur. La chair de l'hybride était très inférieure comme saveur à celle du ti'hi.r, elle était plutôt sèche et sans goût, comme celle du Tctrao riifus. » M. Dresser remarqua, autant ipie son expérience pouvait le lui di'niontrer, et suivant ce (ju'il avait iMitendu dire par les chasseurs suédois et russes, qui ont l'occasiou d'étudier les habitudes de VHazel (irousr, ((ue ce dernier est mom)game et que, lors(pi'il s'accouple, il demeure fidèle à sa compai;in'. Il n'a donc jamais entendu dire qu'un Coq Ilazi-l ait été supplanté par un Blark (irnnuc. 11 pi'iit seulement sou]içonner que le présent hybride provient d'uu Co(| lldzid (|ui se sera accouplé avec (iiiel(|ue Poule (//c// durant ses promenades solitaires'.' D'ajirès .>L Bogdanow (2), les ])reiniers hybrides de T. trlii.r et T. honnsia auraient été découverts par M. Andreiewsky au mois de se])tembre 18(10 ; deux exemplaires cT avaient été tués près du village Toxowo, non loin de St-Pétersbourg ; leur bec ressemblait à celui du letri.r et leurs tarses étaient emidumés comme chez cet Oiseau (.'{). \'oici, du reste, leur descrijition : « Queue beaucoup plus longue que chez la Gélinolle et très four- chue. La forme des rectrices extérieures tient beaucoup de celle du tetrir. Les deux rectrices médianes colorées comme chez la Ciéli- iiotle; les autres noires, parsemées de ])oints cendrés sur les parties toutes bordées à leur extrémité de blanc étroit. La partie supé- rieure du corps entièrement d'un gris foncé avec des nomltreux zigzags noir. Uectrices des ailes même couleur, mais nuancées de (D r. letrU. (2) Conspectni ai'iuiii iiiijierii rosnici. lasciculus 11, p. 136 et 'M. Sainl-PétiTs- boui!;. 188.'.. (^i) In de CCS liyl)i'i'lcs H|i|>ai'licnl an Mii-.cc /iHilcp;;ii|ipc ilc IWcadcinic Iiiipcii ilc lies sciences de Saiiil l'éleislimiin. el raiilic csl ciinservé dans le (lahinet zocilci- ;.'iqne de 1 liiivorsilé. Voy. Tli. PlesUe. .Méni. Ac;i(l des se. de Sl-IVIersl)., .\.\.\V, n» o. 08 A. SCCHETET l)run, et des hauts blancs sur les tiges des plumes qui s'élargissent vers le bout en taches blanches. Plumes du vertex allongées comme chez la Gelinotte. Base du bec et gorge noir, mat, encadrées par une bande l)lanche. Derrière l'œil une tache blanche. Tout le dessous du corps coloré comme chez la Gelinotte, mais la couleur brune est remplacée par un noir brunâtre. Sous-caudales blanches avec des taches noires vers la base des plumes. Flancs colorés comme le dos et n'étant pas de la coloration de la Gelinotte. » En général, continue M. Bogdanow, la coloration des plumes conserve le type de la Geli- notte, mais les couleurs sont plus foncées, le brun remplacé par le noir, le cendré plus foncé; presque pas de rou.x. Les caractères plasti((ues, au contraire, ont conservé le type du tetrix. M. Bog- danow a ajjpelé ces liybrides Trtrno bnnasia tclrir. On trouvera, dans les Mémoires de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg (1), la description et une figure coloriée d'un mâle et d'une femelle hytirides. La femelle fut achetée au marché sans que l'on sache sa provenance; le mâle est un de ceux ren- contrés par M. Andreiewsky en septembre 1860. M. Th. Pleske ne croit pas se tromper en désignant pour père des deux exem- plaires qu'il représente la Bonasa hetulinii et pour mère le T. tetrix, parce qu'on ne peut guère, dit-il, admettre qu'une Geli- notte femelle se soit rencontrée sur les places des Coqs de bruyère lorsque ceux-ci sont en amour ; il lui paraît plus vraisem- blable qu'un Tétrix cf, très porté à. l'amour, ait recherché une Gelinotte ? M. le D'' Meyer, de Dresde, a également donné une description et une figure coloriée de l'exemplaire de M. Dresser (2). Il croit aussi (sans pouvoir le prouver, comme il le dit avec beaucoup de raison), que le Tétrix est le père et la Gelinotte la mère. Il a appris en ISSfi, par M. Lindner, de Salzbourg, qu'un spécimen de ce genre avait été tué dans les environs de cette ville, mais l'exemplaire ayant été vendu, on n'a pu le retrouver. Dans les Nouveaux Mémoires dos Naturalistes de Moscou (3), le feu prof. Severtzow parle du produit de T. tclri.r avec T. bonasia comme présentant une prédominance décidée du type bonasia. Il dit qu'il a l'air d'une grosse Gelinotte, avec la coloration à peu près normale de T. bonasia, seulement les teintes sont plus foncées, la queue est plus longue et fourchue, les rectrices sont légèrement (1) (7), XXXV. n» a. (2) Tableau XVI. Les iiiesui'es smil à la pa^c '.Ht dv son ouvrage déjà cilé. Gi) XV, p. 1(12, 1888. OISEAUX IIYBniDKS nKNCONTRKS A l/iCTAT SAlVAfiE "lO fléchies en deliors. D'iiprès M. Kolllioll (i), le dessiu des couleurs de la (iclinollc Ictrix varie beaucoup. Lagoi'hs mijtus et Bonasa betulina. M. le Comte J.-B. Cauuozzi \'ertova veut bien nous écrire de Berfianie qu'il possède dans sa collection un hybride de L. mulnH et T. bonasia; cet individu fut pris dans les Alpes de Bergaine. M. le Comte \'ertova crut d'abord qu'il avait allaire à un cas d'albinisme, niais le S|)écimen ayant été examiné avec soin par le feu prof, de Kilippi, il fut jugé un vrai byiirido de ces deux espèces, surtout pai- les pieds ipii sont couverts de |)lnmes laineuses parfai- tement blanches à peu près jusqu'à l'extrémité des doigts, ayant cependant près des ongles un |)etit bout des doigts découvert comme dans les autres Télraonidés; daus le lionasia beluUna, la partie inférieure du tarse et des doigts continue. D'autres caractères marquent encore ce croisement, mais ils sont moins saillants que ceux des pieds. Le comte ajoute daus sa communication ([u; la lionasia est maintenant très rare dans les montagnes de Berganie, tandis qu'on trouve encore facilement le Lmjopus mutusel le Lagopus nlliiis. Lagopus albus et Bonasa betulina. M. Ci. KoltholT a donné dernièrement (i) des rouseiguements sur un Oiseau ([u'il nomme f.ngopus bonasioides, et qu'il croit provenir du Iju/npiis alhas et la liomisa bctnliiia. Le spécimen qu'il déciil est un mâle, aujourd'iiui conservé dans le .Musée d'Upsala. 11 fut acheté en 1885, au marché de Disting de cette ville, à une personne qui vendait des Oiseaux du Nord et qui déclara (|ue cet Ois('au ])rovenail du .lemtlaud s(q)teutrional. M. Koltholl pense qu'il avait été tué au mois de décembre 1884, puis mis dans la glace. Dans le .Musée on le classa, tout d'abord, comme provenant de la Gelinotte et du Tétras, avec un autre spécimen qui avait été acheté en même ti-mps et qui lui était ù peu près semblable. Ce n'est qu'un an plus tard que M. le |irof. Collet s'aperçut, après l'avoir comparé avec plusieurs hybrides Gelinotte-Tétras, qu'il ne pouvait leur être assimilé et émit l'opinion (pi'il était plutôt produit <\) Dont nous citerons bienlùl l'ouvrage. (i) Bihang UU kongl. svpnska Vcicnskabs Akaileniicns Handiin^ar. XIII. Afd. IV. SlocklioliM, l!S8,s. ()0 A. SUCHETET par l'alliance du I.af/opm avec la Bonam. M. Kolthoff l'otudia alors de très près, le soumit à un examen détaillé, et reconnut par son squelette que l'assertion du i)rofesseur de Christiania devait être exacte. Les parties du squelette qui purent être examinées s'écar- taient en eiïet de la conformation de la Gelinotte-Tétras et indi- quaient une forme intermédiaire entre le Lai/opus et la Hnnasa. La difficulté consistait à déterminer à quelle espèce dr Iju/opits il deviiit sa naissance, car, portant s;i livrée d'hiver, il était diUlcile de préciser s'il provenait du [jujopus iinitns ou iilutiM du La(jopus albux ? Comme certaines partiels de son squelette sont j)lus fortes (jue chez le L. mutun et que le mode de vie de la Bonasa se rapproche bien plus de celui du L. albus que du L. mntns, qu'aussi le L. miitns se rencontre rarement dans les endroits habités par la Gelinotte, M. Kolthoiï est amené à penser que cet Oiseau est hybride du L. albus. Voici en grande jjartie sa description : « Les troisième, quatrième et cinquième plumes des ailes sont de la même long;ueur, la queue n'est pas entaillée, mais arrondie et se composant de seize plumes .... A première vue, cet Oiseau ressemble beaucoup au produit de la Gelinotte avec le Tétras; la couleur domi- nante est le blanc. La tête est blanche en dessus, les plumes se pro- longent jusqu'à la houppe et sont de couleur gris clair, mélangées de noir, ou avec une bande noire. Les côtés de la tête sont blancs; la naissance du bec, ainsi que les coins, sont marqués de ({uelques taches noires. . . . Les plumes du cou rappellent beaucoup celles de la Gelinotte et sont gris clair avec trois rayures noires. Sous le menton existe une tache noire, la gorge est toute blanche par devant et sur les côtés, comme aussi toutes les parties inférieures du corps. Le dos est tacheté de gris clair, blanc, brun et presque noir. Les plumes de la partie antérieure du dos sont gris clair avec de larges raies brunes et noires et de gros points de la couleur primitive des plumes, lesquels points sont parsemés, à grands intervalles, de petits points bruns ou noirs. Sur la partie inférieure du dos les plumes sont brun foncé avec mélange de noir et de gros points blancs confus. Les plumes de l'épaule sont noirâtres à la naissance et blanches dans le reste. Les tiges des plumes des ailes sont noires, les troisième, qua- trième et cinquième ont en outre des barbes blanches ; pour le reste, elles sont gris foncé avec de petits bords gris blanc sur la barbe des pointes. La première plume des ailes est aussi longue que la septième; la seconde un peu plus longue que la sixième; les troi- sième, quatrième et cin([uième de la même longueur. La cinquième plume manque à l'aile droite. OISICAIX UVItlUDKS liKN'CONTlIKS A l'kTAT SAUVAdK lil » La queue est un pou arrondie; les jiluines, qui soutau nonilin; de seize, soiil moirées de grisa la naissance el au centre et rappel- lent beaucoup celles de la Gelinotte. Les plumes de la queue sont noires dans la moitié exlérieure, avec des |)ointes lilauches, et le blanc des pointes est [ilus grand dans les plumes centrales. » Le bec est noir; les doigts, qui ressemblent beaucoup à ceux de la Gelinotte-Tétras, sont tout blancs comme les tarses. Le revê- teuM'ul des )ilumes des oiteils occui)e les deux tiers de leur lon- gueur. Les ongles sont plus petits que ceux de la Gelinotte-Tétras. L'ongle du doigt médian a -i millimètres de largeur au milieu. Tons les ongles sont noirs àleur naissance; vers l'extrémité, ils sont d'une teinte claire cornée comme les parties nues des doigts. Les lamelles des doigts sont phisgrandi's (|ue cbez les Gelinottes-Tétras et d'uue teinte gris-blanc. » Le squelette a aussi une (orme intermédiaire entre le Lagopède el la Gelinotte, mais il se rapporte, (domine l'extérieur de l'Oiseau, plus au Lagopède (in'à la Gelinotte. Ainsi, tout le squelette est seulement un peu plus petit que celui du Lagopède blanc (ou sub- alpin) et, dans certaines parties, plus grand que le Lagopède muet (ou alpin). » La crisla-sterni, qui a 70 millimètres de longueur est, par devant et à la partie inféricui'e, moins prolongée ((ue cbez le Lagopède blanc ; par suite, son bord antérieur est moins concave, et comme la crista-sterni chez la Gelinotte est encore plus en travers à l'avant, la Gelinotte-Lagopède est, à ce point de vue, entre les deux. La hauteur de la ciista est contenue trois fois en longueur chez le Lagopède, deux fois et demie chez la Gelinotte, et deux fois trois ([uarts chez la Gelinotte-Lagopède. » La partie de los de la poitrine le plus rapproché de la cristn est, chez les deux, large de 12 millimètres à l'endroit le plus mince; chez la Gélinolte elle n'a que 5 millimètres et 8 millimètres chez la Gelinotte-Lagopède. Le bord postérieur de l'os de la poitrine qui, chez le Lagopède, est faiblement arrondi, avec une insignifiante incision an milieu de l'avant de la crit^ta, et (jui, chez la Gelinotte, est fort arrondi ou presque en pointe, est ici plus arrondi que chez le Lagopède. La partie inférieure, impaire et plate, est triangulaire chez le Lagopède et presque aussi large que longue; chez la Géli- nolte, elle est deux fois plus longue ([iie laige et atteint sa lai'geur extrême au centre. Chez la Gelinotte-Lagopède, la largeur est comprise une (ois et demie dans la longueur et le bord antérieur est arrondi, de sorte que la plus grande largeur est au centre. (32 A. SUCHETET » Le scapuliiire, qui est long de 8 millimètres de jikis que chez la Gelinotte et de 2 millimètres de moins que chez le Lagopède blanc, est, comme chez la Gelinotte, un peu plus courbé que chez le Lagopède, quoique insensiblement, et son élévation au milieu du i)ord supérieur est un \)eu plus forte et moins étendue que chez ce dernier, mais pas aussi forte que chez la Gelinotte. » Comme le bassin était très défoncé, M. Kolthofï n'a pu en donner la largeur extrême, mais il est évidemment, dit-il, plus étendu que celui du Lagopède et se rapproche ainsi de celui de la Gelinotte. A l'examen du sexe, on trouva que les organes génitaux étaient forts et bien prononcés, ce qui fit penser qu'on avait affaire à un vieil Oiseau, le développement des lamelles des doigts du pied semblait également l'indiquer. Il serait intéressant de comparer cet Oiseau avec l'exemplaire que possède M. le comte Cannozzi et dont l'origine est, au con- traire, attribuée au croisement de la Gelinotte avec le /,. mutuf:. M. Walter Rothschild, de Londres, a acheté dernièrement à la vente faite par M. J. \\hitaker, un Tétras indiqué sur le catalogue comme provenant de la \Mllow Grouse {L. alliKs) et de la Hazel hen {Bonasa betuUna). Cet Oiseau viendrait de la Russie. Tf.tr AO TETRIX et LaGOPUS SCOTICUS(l). La femelle du T. tetrix a la queue à peine fourchue et se rapproche, comme forme et comme couleur, de la femelle du Lagopède d'Ecosse; pour cette raison, dit iMacgillivray(2), on croit que ces deux espèces produisent ensemble, du moins trois spécimens qu'il a vus présen- taient des caractères intermédiaires. Il put examiner l'un d'eux qui était du sexe mâle. L'imperfection de ses organes génitaux lui laissa à penser que c'était un hybride. Cet Oiseau, d'al)ord en la possession de M. Feuton, empailleur d'animaux à Edimbourg, passa dans les mains de M. W. Smellie Watson, de cette ville. Comme forme et comme proportions, il resseml)lait à la femelle du Coq noir, et son bec était pareil à celui de cet Oiseau. Voici, en partie, la description que donne Macgillivray : « La membrane, au-dessus de l'œil, comme celle du Coq noir, ayant cependant une mince bordure frangée, ce qui n'existe pas chez ce dernier. Les plumes, en général, oblougues, largement arrondies. . . . (I) Ou Telrao scotictis, oii encore Bonasa scoUca. {t) Hislory of British Birils, p. iGi, London, 1837. OISICAUX HVliltlDKS RKNCONTHICS A i/kTAT SAUVAGK M La (iiicue à peiuc fourchue, comme celle de la femelle du Coq uoir, mais cumijosée srulcmi'iil de si'ize plumes cummc celle du Co(| rouge... Les tarses recouverts de plumes sans espace dégarni par derrière. Les doigts couverts aussi de duvet, comme les memluanes (|ui les sépareut, le plumage de ces parties aussi épais (jue chez le Coq rouge. Les ongles 1res longs, arqués, comme ceu.v du Coq rouge et du l'hirmigan ijmj. Le bec d'un uoir brun, la memhrane au-dessus (le l'œil écarlale ; les doigts bruns. La partie supérieure de la télé marquée de taches bruu rougeàtre, noir brun et gris, le cou à la partie postérieure gris; le reste du ('ou noir avec une légère teinte rouge jiourpre à la gorge, les plumes out le bord blanc et sur les côtés du cou elles sont barrées d'uu rouge bruu. En géuéral, les plumes dans les parties iuférieures sont noires, marquées de blanc ; celles des côtés ont une bande rouge; celles de la partie inférieure delà (jucue noires avec un grand espace blanc. . . Les parties supé- rieures sont très ondulées; elles sont uoir bruu et rouge bruu avec des bandes blanches très étroites. . . On voit une tache blanche à l'aisselle, mais il n'y a pas de bande blanche sur l'aile, comme chez le Coq noir. La (jneueesl uoire, les deux pennes du milieu marquées de points rougeàtres, la huitième plume a une bande étroite blanche. Les plumes des tarses d'uu blanc grisàtie, celles sur le côté extérieur poiutilléesde rouge. La longueur, comptée jusqu'à l'extrémité de la queue, 20 pouces 1/2; celle des ailes 31 pouces. » En somme, cet Oiseau ressemblait par sa forme à une femelle ou à un jeune mâle de l'espèce du Coq noir; il leur ressemblait aussi par son organisation interne, mais il avait le canal intestinal beau- coup plus court et à peu près de la môme dimension que celui du Coq rouge; comme plumage et couleur, il tenait des deux espèces. » » En examinant le corps on put facilement se rendre compte de la cause de sa maigreur. Les bronches étaient très enflées, le poumon gauche paifaitemeut sain, mais le droit engorgé de sang. Le rectum s'était dilaté à sa partie inférieure de façon à atteindre 1 pouce 1/2 de diamètre et contenait une substance ressem- blant à du mastic el composée principalement d'acide uritiue. Les rognons étaient dans leur état naturel, mais l'urèthrc s'était empli d'urne subslauce semblable à celle contenue dans le rectum, cependant [ilus molle. » -M. Yarrell (I), en septembre 18.").'), eut l'occasion de voir un bel exemplaire, dont le plumage ne laissait pas de doute sur son (1) Urilish Bii-ds, II, p. 360. 64 A. SOCHETET origine. CelOiseau avait été envoyé par lord Mosteyn de Galles à M. William, rempailleur d'Oiseaux de la rue d'Oxford, qui perniil à M. Varrell d'eu preudre un croquis. « La tôte, le cou, la poitrine cl toute la partie inférieure du corps étaient recouverts d'un ])iumage semblable à celui d'un jeune Coq rouge; le dos, les ailes, les couvertures supérieures de la queue et les plumes de la queue étaieu', aussi uuires que le sont ces parties chez le Coq noir ; les plumes de la queue étaient allongées et four- chues, mais comme c'était un jeune Oiseau de l'année tué au com- mencement de la chasse, la plus grande partie des plumes latérales de la queue n'étaient pas encore recourbées à l'extérieur; les jambes étaient couvertes de plumes jusqu'aux doigts, les doigts étaient nus et pectines comme ceux du Co(i noir. » En outre, M. Collell (Ijexaiuinaau Musée de M. Dresser, à Londres, un individu dont la forme lui indiqua un croisement entre le T. Tetrix et le L. Scolicus. Ce spécimen avait été tué en Ecosse, le 12 septembre 187(5. 11 est, dit-il, de couleur noire brunâtre, « le dos a de belles taches brunes sur un fond presque noir ; la poitrine est noire, la tète et le cou noirs, avec des taches brunes. Le ventre a des bandes transversales d'un brun rouge ; les couvertures inférieures de la queue ont des arêtes blanches, ainsi que plusieurs des plumes sur les côtés du dessous du croupion. La queue est noire. La garniture des pieds tout à lait comme chez le liipc hybride. » Deux autres individus, examinés par M. Dresser, dilïèrent peude cet Oiseau, qui est actuellement en la possession de M. le D'^ Meyer, de Dresde. Un nouveau spécimen cT acheté la même année, le 15 décembre, au marché de Gothembourg, en Suède, a été décrit par le feu professeur Malm {2), qui l'avait reçu de M. E. Lignell, employé de la salle de vente (3). Les parties du squelette que l'on put recueillir en le préparant sont exposées au Musée d'Histoire naturelle de cette ville,. On ignore dans quelle contrée il fut tué. Cet Oiseau, dit Malm, a des ressemblances avec le petit Coq de bruyère, mais il dilîère de ce dernier sous d'autres rapports qui (1) Voy. Magazin for Kalur., Christiania, p. 162, 1S77. [ij ijiveisigt af kongl. Vil. Alaiil. Fôrhandlingar, 18«0, ii° 7, p. 17-^1, Stockholm. (■i) On aurait rencontré jadis en Urande-Brelagne, dit Malm, des hybrides sem- blables, mais ils n'ont point été l'objet d'un examen complet. Malm iait sans doute allusion aux trois spécimens décrits par Macgillivray et peut-être aussi à celui dont a parlé Varrell. (iisKMX ini;iiii)i;s iti;M:i)NTiii:< a i.'KfAT s\i\ aci': (i.') soiil |ii'i(|Me» au l,;ii^iiii 'ilr l'iiilge: sa i;i-aii(l(Mir est |i)(_'Si|ii(' rcllr (le la fi'iiiellc de ïétrix. i( I.e bec et li'songlPs sont courts, ceux-ci onttles bordures inté- rieures blancliàlres. La graniieurdu i)ec se rapprocbe de la femelle du Coq des bois ; la forme, remar([uable par la grosseur relative de la uaissance du bec, ressemble, par contre, davantage à celle du Coq des bois mâle. Sous tous points de vue le bec s'écarte beaucoup du iiec court et épate du Lago|)ôde rouge, et est pies([ue deux fois plus grand en volume que ce dernier. La longueur des ongles dépassr, par contre, celle du Cof| des bois; ceux-ci ressemblent aux ongles du Lagopède rouge, ils sont plus droits, ou moins recouri)és (|ue cliez le Coij des bois. » Il existe une plaque nue de couleur riuige au-dessus de l'ieil. et reuiiilie de [papilles... Les plumes du vertex sont petites comme cliez le Co(| lagopède rouge, mais plus longues (jue cliez celui ci et cliez le mâle du Coq des bois. Les ailes ont la même structure et la même forme (pie celles du (;o(| lies bois et du Lagop'dc rouge. » La longiiriir totale île l'Oiseau est environ celle du Tétrix cf, attendu ipieles plumes centralesde la queue sont jilus longues que chez ce dernier... La ipieiie, ipii comprend 18 plumes, est très peu arrondie ; toutes les plumes ont une petite pointe, et sont droites nu bord extérieur, mais les 2-3 extérieures sont iiiDius arrondies. Les plus longues lectrices inférieures de la (|iiciie sont un ogoii- diameter plus courtes que les plumes centrales de la queue. Chez le Coq des bois cf et 9. bi (pieneest fourchue, et les [)1 uni es, r iiir celles deTliybride, initia ]ioiiit;' |)lusém()ussée, mais les extérieures, surtout chi'zle Coq, soûl très relevées et i);ir suite très arrondies au bord extérieur, les tectrices inférieures les plus longues attei- gnent l-l ogondiametrar en [dus des iiliimes centrales de la ipieuc. Chez le Lagopède rouge, la ipieue est loi temenl arrondie, ce qui est aussi le cas pourclia((ue|)luine qui est relevée un peu à chaque bord extérieur. Les autres lectrices inférii^ures de la (pieue sont 1 1/2. ogondiam plus courtes i|ue les centrales et sont aussi lesplus longues delà (lueue, de môme qu'elles ont l/4ogondiameter de plus long que les extérieures. » Les plumes des doigts du pied, par exemple, entre les doigts, s'avancent jusqu'au commencement de ravant-dernière partie du doigt de ])ied. Chvz le Coq des bois, elles n'alleigneiit que la moitié du premier; chez le Lagoi)ède rouge, elles ne vont que jusqu'à l'ongle. La longueur du i)ouce, comparée au doigt médian sans compter les ongles = 1:4 i/2; chez le (ioq des bois cette propor- tion est de 1 : 3 i/'l ; chez le Lagopède rouge de 1 : 5 1/2. (i(> \. SUCIIIOÏE'I' Après iivoir donné des détails sur la disposilioii et le iioiiii)re des fraiiiies des écailles, le |irofesseiir Malin décrit lon^uenii'nt la cou- leur de l'Oiseau (ju'il compare avec celle du jeune Coq des hois tué à la nièuio é|iO([ue et à celle de Lagopède rouge. De ce qui jirécède, ajoute-t-il, il semble ([ue l'hybride (|ui vient d'être décrit est un intermédiaire entre les deux espèces. Il ressemble au Coq des bois par : 1" La forme longue et grossière du bec ; 2° la tache sur l'œil ; 3° les franges des écailles à la partie extérieure des doigts; 4" la couleur noire dominante, surtout dans les parties inférieures du corps; 3" les plumes blanches de la partie inférieure du croupion, qui sout noires à la base. 11 tient surtout du Lagopède rouge par : 1° Le pouce du pied relativement petit; 2" la (jneue relativement pliLs longue; 3° les plumes de la partie inférieure du croupion relativement courtes, en conqiaraison de la longueur moyenne de la ([uene ; 4° les plumes uniformément foncées de la partie infé- rieure du bras, à l'exception des pointes ; 5° la marque châtaigne sur le dos, sur le jabot ; 0" les pUnnes du vertex plus longues. Le prof. Mal ni a donné à cet hybride le nom de Lafjopoti'lrix Dickson i. Les diversindividusdout nous venons de parler ne sont pasles seuls qui aient été rencontrés. M. Bussikofen, conservateur du Musée de Leide, nous fait savoir que la collection de cette ville possède, sans indi- cation desexe, nu iudividuempaillé auquel il attribue une semblable origine. M. Bussikofen est porté à croire qu'il provient du croise- ment du k-liix 9 t->t du acoticus cf '' M. R.-M. Traquair nous informe aussi qu'il existe an Muséum ofScicnceand .4rïd'Edimbourg un autre spécimen: llerr Wiebbke, dellamliourg, auquel cet Oiseau a été envoyé pour être examiné, a émis l'opinion (ju'il devait provenir du mâle Red Grouse et de la femelle Black Grouse. D'après nue communication qui nous est faite par M. J..Macliauglt Cami)bell, le h'elcingroce Muséum de Clascow possède un hybride de ce genre, mais on ignore à quelle époque cet Oiseau a été reçu. Enfin, dans le Musée d'York ou conserve deux autres exemplaires cf et $ ; la femelle seule est bien conservée, nous écrit M. Platnaner, elle a l)resquela grandeur du Iriri.r, le plumage est plus foncé, les jambes sout nues, le cou est long. Ajoulonsqu'uu nouvel exenqilaire a ététiuÀ eu Ecosse tout récemment, au mois d'août dernier, à un endroit appelé Glen-.Mayeran, dans le comté d'Inverness. Nous tenons ce fait (l« M. J.-B. Burton, de Rossai, (jui nous envoie une copie de i)1si;ai\ iiviiiiiiPKs iu:m:iintiu:< a i.'ktat saixack ()7 rivcruess (".oiiricr, du G iioveiiihre 18811, où l'on trouve de pri'cieuses indications sur cet Oiseau. Le journal s'exprime en ces ternies : (i Vendredi dernier, M. Macleny demanda à M. ,1. E. Burkley d'examiiiiT un oisrau i{iii avait été envoyé de Glen-Mayerau iioiir être empaillé et (|ui avait été tué par M. Laurence Hardy Ksq'''^. F>'()iseau est un liyl)ride niàle entre T. scoticiis et ï'. trlri.r. Le cou et le dos sont de la couleur de la Grousse ordinaire, cependant li; dos est peut-être un ]ieu plus foncé. La [loitriiie, à l'exceiilion de (jue^pies plumes Manches, est d'un noir Inillanl. Le croisement se fait voir tiuil piiiliculièrement dans la téte,laqueue,les ailes et les pieds. Le dos est lari;e, la crête est extrêmement rouj^e pour la saison. La (pieue est exactement celle d'un jeune Tetrix, mais les plumes ne sont pas recourbées en forme de lyre comme chez ce dernier. Les ailes sont marquées d'une manière curieuse et mon- trent plusieurs ressemblances avec le Coq capcrcaiiic, notamment sur les couvertures (mais M. Marling observe qu'il a aperçu cette cette couleur sur les ailes de poules (/;r;/ i|ui semblaient être de très vieilles poules). Les jambes et les pieds sont forts comme chez le Tetrix, et disposés pour que l'Oiseau ])uisse se percher. Enlin ce spécimen est un peu plus petit «[u'une poule i/ri'n et pèse 2 1. 1/2. C'est au milieu de buissons qu'il a été tué. » Tkthao ïktrix et Laoopi s ai,bi.;s. ,\l)rès le Rackeliiane, l'byhride le plus rêj)audu parmi les Tétrao- nidés est le Uipe-Orre, i)roduit par le croisement du T. tctri.r et du /.. (tlbiis. Le premier auteur qui en parle, mais à titre de variété, est Sparmann, en 17S8 (1). Bientôt après, en 17!).^, Sommerfelt (2), décrit deux exemplaires niàles(iu'il considère comme hybrides. Ces deux auteurs paraissent être les seuls {}ui, an siècle dernier, aient fait mention de cet hybride. C. P. Thumberg, en 1808 (.'}), en parle de nouveau; Nilsson ensuite en 1817 (4), et dans les diverses éditions de Skandiniiris/c Faunn. (1) Muséum Cnrlxonianum, partie III". (2) Tofiographil\ Journal fôr .Norge. (:t) Kongl. Vi'tonslvaps-AIpii'.<. I. 'l'heil, p. .">:^2 el oiîli. IJreslau, 183'i. (4) LeltrliHch der l'hijsioln{jie. p. 12 cl 2 Util . {('<) Iland. der Ntilnrijescliichte, p. liili. (7) Reise in europàixchen Rnxxland in der .lalircn ts'iO lunl l.S'rl. lii'auns- vvlieig. 1S44. (8) Otversigt af kongl. Ventenskaps-Akademicns l'uiliaiidlingar. IS'rT. (S)) Srenska Fogkirna, p. '235, ISfiCi. (10) Otime birds, 1867. (11) Svenska .lâgareforbundets nya, ■rid>kiill. \1, p. 2'i;i à 2(;o, IS7:i. (12) Der zoologiscbe Garten, tS(j7. (13) Journal fur ,lagd und Pferdezuclit, l.S(>;). (14) Ornithologie européenne. Il, p. 4S et 4'.). (l.'i) Ilisl. des règnes organiques. 111. (16) Oiseau.v, II, p. '.m. (17) (ifversigl al kongl. Vetens, AUad. Fiirhandlingar, IS7(;, u" .'i. et arg 37, n» 7, p. 17 à 31, 18SI). (18) Das Forhaudiiugar Videnskaps-selskabet, Christiania. 1872, el .Nyl .Magazin for Naturwidenskaberne, p. li)5, Christiania, 1877. (19) Proceed. of Ihe zool. Society, p. 3'i5, 1870. (IlSKAl X IIMll!ll)i;s UKXCONTUKS A l.'ÉTAT SAlVAdE (10 Il vti (iliisiciirs liyhiides; Tscluisi(l), l!oi;iliiiio\v (2;, A. IIii^o (;t), Wiehko (4), le I)'' A.-B. Meyer (ii), . liiS, 1878. (2) Coiispeclux aviuiii imperii rossici, fasciciilus I, Saint-Pétersbourg, ISM. (:t) Jiijîd Zcitiinp;, Wien, p. :m, i88i. l'i) Journal tiir (iniillinlogU', p. 3',I4 et suiv., lISHo. (1)) l'nsrr Aller lldcliel aiul Hirkuilil innl seine Abarlen, 1887. (r>) iNoiivi";uix Mi'riioii'es de laSucirli' Inipéi'iali'des Naliiralislcs, XV. p. I(i2. 1888. |7| Siinili'vall avait iléjà p irlé du Itipe-Ono dans (ifvd'siL.'! Uoni,'!. Vi'lcn-ikaps- AcadoniiiMis. IS'i'i. Slockliolin. IS'io-'ili, p. 80 (l'H l^.'i). (8) CoMiinuniialKiii de M. l'ieske à M. Culletl. (•J) CoiniiiMidialii)n dr M. Kullluill à i\l. Culktl. (10) .Même Sun lie. (11) Viiy. iNHiiiiianii. (12) Vuy. Nilsson. (i;i| Voy. le, Vf i. \. li. Me>er, op. rit. (14) Coiniminicallon qui nous est faite par M. le curateur de ce Musée; d'après M. Culletl il y aurai! deux exemplaires. (15) Daprés les coininuniealions qui nmis sont ailressées. (16) Voy. A. B. Meyer, op. cil. (17) Voy. Collett. 70 A. SUCHETET (coUocliou Tiirati ilj, ciiliii \i' Musée de Leide (:i). Tous ces spé- cimens dans leur livrre d'Iiivcr, sont plus ou moins authentiques, car il arrive ['ré([uemuient que Ton jirend des Tetrix alljinos pour des hybrides. On trouvera des dessins ou des figures coloriées dans les ouvrages cités de Sparmanu (3), Thumberg (i), Nilsson (5), \aumann, Yarrell (d'après ce dernier), Lindblad {(>), Suudevall (7), A. B. Meyer (8). Le Ri|ie-Orre se rencontre en Suède, eu Norvège el eu Uiissie, où habitent les deux espèces qui lui donnent naissance, s'accorde- t-on géïK'ralementà dire, M. Le\viu(9) |)arle d'un jeune exemplaire (|iii fut tui; lors(iu'il était perché sur uu aibre ; rendruil où il se trouvait, ainsi qu'un autre individu, était couvert de jeunes arbres dont la [ilupai't se composaient de sapins, mais sans bruyères, au milieu tl'étangs. Le plus grand nombre de Ripe-Urre qui ont été pris en Suède l'ont été, d'après M. Collett, dans les contrées du uord (Helsinglaud-Jemt- land-Horr et Wester-Botteu) ; quel((ues-uus ont aussi été tués dans le sud (Delarre W'ermelaud). Horr Berljom, inspecteur des forêts, eu tua uu, le 30 novembre 1871, à Saltdalem, sur une petite colline couverte de bois de bouleaux et entourée de marais; l'Oiseau parais- sait isolé, ne se mêlant ni aux Tétrix, ni aux Lagopèdes qui fré(|uentput la même contrée. Eu novemlire 1881, uu autre spécimen fut tué non loin de Chrisliana Fjord (10). Thumberg indique le Wcrmeland comme habitat de ces Oiseaux (11). M.\Viebke(l:i) jiarle d'un mâle tué à Heisiugfors, d'un autre à Petrosavodsk, et d'une (1) Coiiiimink-aliim qui nous est faile par M. le |M'iiIisseui- Siinlelli. directeur, adjoint de ce musée. (2) M. liullikofer, conservateur, nous a fait savoir qu'il e.xistait dans celte col- lection un Oiseau (sans indication aucune) paraissant provenir du Lagopède (^ el du Tétri.\ :j., à l'e.xception de quelipies parties du plumage blanc et gris du Lagopède et la grandeur de la femelle Télrix. (:î) l'I. l.XV. Cl) Tab. II. (;i) PI. V. (G) Svenska Jagar forbundets. (7) PI. XXXIV. (8) Tabl. XIV et XV. (il) Op. cil. (10) Voy. Collett. op. cit. (11) Op. cil., p. l'.Ki. (12) Jour, fia- Ornillt.. \^<i. eilr par Collell, iip. ((( i. un n'a point cepemlanl signal(> le Ripe- Oire en Finlamle (Cl) Joiiriitil*Ocli<)liji Kaniiosniroilstiiii, ji. ;iiO et ;i4l, tSS9. (7) Dans le l'IIS on le rapiinrl rie M. Bazin se bornerait à ces qiiel(|iies détails, le prof. Collell isl pnilr à criiirr ipu' ees ilen.\ jeunes sont îles alhinos et non |ioint des liybrides . (IISI.MX IIMlHIliKS llK.NCONÏItKS A I.'KTAT SArVAOK 7.1 1;ii;Im' noire sur \r devaiil (!>'' tiliHjri-]; il esl li'llciiiciil int.i'riiii'Mli;iin' iMiIre lu ïetrix el lo Lagopède (livK'C d'hiver cl de mue'.') iiu'dii poiivail le prendre à première vue i)Ouriiii vrai asseiiiblaj^earliliciel dfs deux [(Hixjer); toute la ])arUe supérieure noire, pointes des plumes liiiemeiil lai-lielccs de vert, et dessous hlaaelies (Si'//'/''ii//0- ÏAii.i.i;, coNidiiMATioN" : à peu [)rès di' la j^randeur d'uni' poule ti'trix, également la forme de cet oiseau {\(niiii(iini): le Iroisièiiie exemplaire dont parle M. Wiebke a également la forme d'une l'oule tétrix. TiVn:. coLOKATmN : ))lumes noires dans le haut avei' bouts bruns ou blanes {Mhsoii); un autre exemplairiv. an dessus des yeux une Jurande phupie rougeverru(|ueuse, etc. (MUsau); autre exemplaire : dessus de la tcM.e noir semé de taches blanches, avec une raie blanche en travers et derrière les yeux, les tempes noires avec des points blancs (/(/.); an-dessns des yeux une bande nue et rouge (Sininiiaiin); sourcils couverts d'une grande ([uantité de petites verrues rouges. La hauteur des sourcils est environ 1/2 du diamètre de I'omI: la crèle n'est pas très haute (VnUi'tt) ; |dnmes de la tète d'un rmir fort luisani, bordure blanche à leur pointe, peu de plumes sont brunes ( Widike): un autre exemplaire : plumes très luisantes et très noires [i(l.): un troisièuH' exemi)laire, (considéré par .M. Wiebke comme proveiuinl du croisement inverse Tétrix c? et Lagopède 9), plumes de la tète brun jaune pâle, à la i)ointe noires, bordées d'une bande blanche ("'.): une tache ronge veriui|neuse au-dessus de l'ii'il (fi'/w/cr) ; le menton noir ou tacheté de m\v (Sundi-ndl); comme b^ U'Irir, |)la(pie verruqneuse [Siindetall). Bec, coN'FOitMATio.N KT coLOR.VTio.N : mnv {Spaniiaïui) ; noir, pareil à celui du Lof/apiis albux, mais un peu ])lns grand (Xilsson) ; un autre exemplaire : noir, semblable à celui du l.mjniitis, mais beau- coup plus grand (('(/.); large et également haut WiniiiKitun : bec plutôt semblable à celui du Tétrix, l)ien consliuil. mais le cnlinen n'est pas si élevé que dans cette espèce ; sa longueur est à jien près double de celle du l.iujopufi aihus, les branches de la mandibule fortement développées (ColU'Il); bec noir, un peu i)lus grand ijuc chez le Lagopède [(, loger). Coi; : sur le cou, comme chez le Tétras lyre, mais le plus souvent les plumes sont variées de taches blanches conlluenles(S/;()rm'/n»)(l); plumes très luisantes et très noires ( IV/c/y/.c); 2'^ c.n'iiiiilniir: plumes lll Cih' |i;n' Ucglaiiil l'I (ici l)c, l't iiin>i |Mim' les ;iiilir> inriiliim^ cihk riiiiiiil l,i ilfsciipliim. 7'l A. SlICHETET Uùs luisaiilus et très uuiies ; 3" cjTiiiplaire : iiluiin's du cou d'uu lirun jauue |iàle,à la pointe noires, Imrdéesd'uue bande lilanche. Dessus du cou : noir linement ombré gris cendré (Nikson); sur le derrière du cou, il y a une grande tache noir l)leu luisant et haute de deux pouces, qui s'allonge des deux côtés jusqu'au joint de l'aile {id); sur le cou les plumes sont blanches, tachetées de noir (id.); les plumes du dessus du cou d'un noir fort luisant, bordure blanche à leur i)oinle, jjeu di' pliiuies sont brunes {iVirbkc). Gorge : grande tache noire sous la gorge (Nihuon): entre la poitrine et la gorge, un anneau de taches noires et blanches, montant jusqu'au cou (r/iM/»/'C/v/); la partie inférieure delà gorge noire ou tachetée de noir (Sundctall). Dos, COLORATION : Moir, finement ombré gris cendré (Nilsson); autre exemplaire : le haut du dos noir avec les bords blancs {Nilsson); le reste du dos brun noir avec des taches noires et d'étroits bords blanchâtres (/(/.); quelques plumes foncées d'un brun châtain avec des liandes en travers et des zigzags, toutes ces plumes sont hnement bordées de blanc ; outre cela, le dos est mélangé de [Aamesuoives {Wieblic); un autre e.reniplairc: partie supérieure du dos, plumes fort luisantes et très noires, sur la partie inférieure beaucouj) de plumes sont colorées de châtain brun foncé (iil). Poitrine, coloration; poitrine hiancln' tachécde mnv iSiKinuanuj; sur la première iiarlie de la poitrine il y a une grande tache noir bleu luisant et liante de deux pouces, qui s'allonge des deux côtés jusqu'au point de l'aile (Nilsson) ; les flancs noirs ou tachetés de noir (Sundevall). Epaule, coloration : clunpio plume se termine par une tache blanche qui, au milieu, est petite et étroite et qui, sur les côtés, est ])lusgrande et plus large (Nilsson); les plumesdesé]iaules d'un noir très luisant, bordées de blanc à leur ]iointe, peu déplumes lirunes I Wicbkc); un autre exemplaire : plumes très noires et fort luisantes (id). AiLK, CONFORMATION : plumcs poiiilucs, la piemière jilus longue que la septième, la deuxième que la sixième, et un plus courte que la cinquième, la troisième est plus longue, la quatrième un peu plus courte (A'//ASo;ii; les plunn>s des ailes ressemblent comme forme à peu près à celles de l'Oiseau décrit par Naumann ( iViehke). Aile coloration : lilauchc, (achée de noir {spanntinn); les petites plumes de l'aile l»laiiches avec des taches noires (A'îVa'soh); sur les OISEAIX lIVIIlilDKS HKNCO.NTHKS A L ETAT SAUVAGE /.) îiiles coloralioli lilauclie avec des laclies noires {Xauniann): les |iliiiiifs dos ailes resscmlileiit (•(iinrno couleur à peu près à celles de l'oiseau dccril par Nauiiiaiiii ; ce (|ui est à reiiiarquer c'est (pie hcau- c(Mi|) (le ces plumes sont sur un ('(Hé de la tige hlanches, de l'autre c('*t(j noires. Les rémiges hriin gris noir, ()ui sont l)laiiclies à leur pointe, ne sont lilandies (pi'au milieu de la barlie, ailleurs elles sont tachetées de blanc (Wiehke); le Iroisièiiie l'.rnnphiirr : les plumes lilaucliesdes ailes, (pii sont tn's courtes, ont des deux côtés de la tige une liande lai'ge lirun gris (/(/.); aile tacbebM! de noir {ThiiiiilK'ni); ailes Manches avec des taches noires {!)' (ilonrr); ailes noires avec de grandes taches blanches cl de petites raies blanches aux liges (Sini'/crof/). \'kntri: : le dessons du .coi |i> biaiie avec des hu'lies noires en travers (.Mlssou); les lianes cl le ventre sont sans tache (Wicbkr); (lcu.rihne crcmplaire : ventre blanc niarfjué de raies noires tians- versales (/r/.); abdomen blanc, tachi'' de noir {Sparmann). (JUEUE, coNFon.MATioN : elle consiste eu dix huit plumes, les rec- trices les plus exii'rieures sont les plus longues et courbées, celles i|ui viennent ensuite se raccourcissent de plus en jjUis et sont plus droites jiisipi'à celles du milieu, qui sont à peu près()/8 pins courtes ipie celles de e(Hé ( .Mlfsaii); (pieiie uii peu ïi'udut' {.\iuniifni ii): i|nene moins fourchue que celle du Teiras télrix (Spannaint); queue h'gé- reinenl fourchue; dix-huit rectrices {('olklt); les plumes les plus extérieures, lr('S légèrement recourbées vers le bout, de 12 à 14 mil- limètres plus longues i|iie les plumes du centre. La longnenr de la (pieue est en proportion plus longiu^ (|ue celle du ïétrix et se rap- ]>roclie plus de celles du Ijujuptis (CdJIcU): couverliires inférieures delà (|ueiie légèrement plus courtes (|iie les rectrices ceutrales(/'/.); cpieue légèrement fourchue {Xunileridl) : (|ueue fendue ( Wiehkr); bien fourchue, mais moins recourbée (pie celle du Ti'\i';\s (Tli uni lie ri/); ipiehpie peu fendue, composée de dix-hnil plumes, dont les liiiil ou dix centrales soiiliri'gaie longueur ."J/i de 2" dedegrés plus coiirles (pie les huit exb'rieures (pii sont (|uel(|uefois même légèrement recourbées vers rextérieiir (f./o'/c/ i. Queue, colohation : noire, rectrices médianes avec la poiiile bordée de blanc; croupion noir, finement ombré gris cendré; couvertures supérieures noires bordées de blanc, le dessous tout blanc (A//.V.SÔ»): aulri' r.rfinptairc : queue dix-hnil pennes noires, les plus extérieures sont les plus longues, les (|uatre suivantes un lieu pluscourles, toutes un peu courbées ou pres(pie tiroitcs, les huit 70 A. SCClIliTET niédianos |)rpsi|ue de la mêiin' longueur, etc. ("/.); le croupion brun noir avec- des taches noires et d'étroits bords blaïudiàtres {Mlsson); sus-caudales noires, avec l'extrémité blanche, sous-caudales d'un blanc pur. excepté la pointe, ((ui est noire, rectrices noires, les deux nK'dianes l)lanches an bout {SpaniKinn): la (juene, ainsi que les couvertures supérieures d'un noir pur, plumes bordées de blanc à leur extrémité, surtout celles du milieu, les couvertures inférieures bhinches (Glo(j('r): queliiues plumes du croupion foncées, d'un bruu châtain avec des bandes en travers et des zigzags; toutes ces plumes ont de fines bordures blanches ( U'iclikr) ; f|ueue noire, à l'exception de la rectrice extérieure qui est brun noir et une des rectrices ilu milieu ()ui est pointillée de brun à sa pointe. Quelques |ilumes de la (|ueue en-dessous, très lirillantes, sont bordées de blanc ; ces bor- dures s'élargissent sur les plumes du milieu ( Wielikt']; un deuxième exemplaire: parmi les dix-huit rectrices tout à fait noires, celles du milieu ont des bordures blanches et très larg(!S. Les tectrices en dessous, comme toute la partie inférieure, d'une blancheur éblouis- sante (iii.); S*" exei)if)lnire: qnehpies ]dumesde la queue, blanches, sont, au milieu et sur tonte la longueur, rayées de noir, ce qui forme à la pointe nue grande tache, etc. (iiL); queue noire avec les bords blancs aux extrémités. Pattes : jjattes couvertes de petites plumes blanches. Le bout des pattes couvert d'écaillés avec les bords dentelés (XiLsson) un autre exemplaire: les pattes comme le précédent, etc. (id.); les plumes sont d'un blanc sale un peu ombrées (id.): les jambes ont un plumage semblable à celui du Lagopède ('H7c/;/.-('i; doigts à moitié couverts de plumes, les ongles sont comme ceux du Lagopède (Swndevall). Pied, conformation et coloration : Les ongles sont longs et brunâtres avec les bouts plus tranchants et plus larges que ceux du petit Coq de bruyère, mais plus étroits que ceux de la Poule de neige ( Mlsson l; an autre exemplaire : les doigts sont intermé- diaires entre ceux du petit Co<| de bruyère et ceux du Lagopède; ])ieds fortement cm]ilumés, doigts couverts justjn'à la moitié (Xaiim(ninl: IIKNC.ONIIIKS A r, KTAÏ SAIVAdK /l iliif iliiiis ri'LIc (,'spècL' (iil.); le pouce court coiiinie clit'/. c l.aijtijiux, proportioniiellenu'iit beaucoup plus long que cliez le Tclrao (hl.l; un tiers des ddij^ts est l'ocouvoit d'un phnii;i!,^t' seuililaliif à celui du Lajiopède; pouce couverl eulièreuieiil; les ongles, larges, resseui- hleul ])lulol à ceux du Télrix ( WieliL'c) ; le troisihm' i:iciiijihiiri' -.^ pieds eouverlsde |)luMies Idauclies seinlilaldes à des poils eUpii ne s'élèvent que peu au dessus des doigts, (les derniers mit de longues franges et les ongles ont la forme et la couleur deceux du l/igopède (/(/.); ongles très longs peu reenuiliés, plus larges (pie cinix du trlri.r, mais plus minces queeeux du Lagopède, d'un luim de corne (Déclouer).' Dimensions : Longueur totale 18 p. queue comprise, hupu-Ue a presque Cl p.; le bec de]iuis l'ouvertureà 1 ]). 1/8, depuis les narines "J/Ki; pattes 1 p. (i/8 de long; de la naissance de l'aile jusqu'au liout 9 p. 6/8; la patte 1 p. 6/8; le doigt du milieu, sans l'ongle, 1 p. 3/8; l'ongle 6/8; le pouce caché dans les plumes 11 p. 10 (Mhmni); lon- gueur einiron 18 pouces {Nauiitanii): un exem|)laire du Musée de Berlin, longueur 16 à 17 pouces, largeur 2S à 29 pouces; longueur (les ailes 8 pouces; longueur de la queue pres([ue 5 pouces 3/4, le bec 0/8, à la racine 1/2 [Xainiiaiin); le doigt nu-dian (y compris l'ongle, qui a presque 8 lignes), un pouce 3/i{Nai(i)iiinn). M. (iollett a donné les dimensions de dix individus iirovenant de diverses contrées et tués pendant l'espace de douze années, depuis 1870 jusqu'en 1882, elles sont les suivantes: longueur totale du premier spi'cimen tué à Gandrandsdalen 470 »'«>, du deuxième 480, du troisième (7), du ([uatrième .'108, du cimpiième 481», du sixième 499, du septième JJO.ï, du huitième 480, du neuvième 486, du dixième :i30. L'aile 242 >""', 238, 2.37, 2o.';, 2:i2, 24.';, 232, ^V",, 23."), 23.';; rectrice extérieure. I42'"™, 147, 1.38, 142, 140 (7), 146, 1.33, 140, 130. Itectrice centrale 122, 117, lOC, 12.'i (7), 130, 124, 113, 118, 123. On voit qu'il règne des difféiem'cs quehpu'fois assez sensibles entre les divers (exemplaires décrits. M. le professeurdoUett a (hmué aussi les dimensions des différentes parties du s(|uelette d'un Oiseau cf venant de Saltdalen (Nordiandj. « Çouiitk» les s(pieleltes des deux parents, fait remarquer l'auteur, se ressemblent tellenujnt, (|u'à part la dilTérence de taille, il serait diflicile de les distinguer, cet hybride n'a i)as de Irait dislinctif dans la slruclure de son s(pieletle en dehors de la dillérence de taille ». Le deuxième exemplaire décrit par .M. \\ iebke a 32 centimètres 78 A. SrcilKI'KT (le longueur totale, le troisième a 46''™, o (1). Longueur iGO"!™ (S)inilfvall); aile 250™'", piiiinesdu milieu de la queue 140""», plumes extérieui-es 35 """ plus lougiu's el un peu courljt-es. Voix : Les deux jeunes mâles dont M. Lewin a parlé avaient un "loussement dur, tout à fait comme le graud Coq de bruyère (2). Dkscru'tion de l.\ femf.lle M. Wiebkc (.'{) a décrit une femelle hybride tuée à Ka/.au le 2 mars IS8i. P;utie inférieure du corps blanche, la poitrine tachetée (le noir, sui' le uiilicii du ventre des phnues blanches sont bordées de noir. La tête, le cou, la nu(iue sont d'un rouge brun jaune vif, le reste du corps d'un rouge plus foncé, bordé et tacheté de noir, larges l)or(lures blanches sur les tectrices'* les plumes bruu gris des ailes sont bordées et tachetées de blanc sur la barbe extérieure; deux larges bandes blanches traversent les ailes. Le noir de la partie inférieure du dos brun luisant bleu d'acier, toutes les plumes sont bordées de blanc. Les plumes de la queue rouge brun bordées de uoir avec des bordures très blanches et larges, de même sont les tectrices qui, en dessous, sont blanches. . . A la gorge, une plaque blanche; bec allongé; jambes blanches, partie inférieure tachetée de bruu gris: doigts faiblement enipluniés à leur racine, frange courte et ongles plus tendus. La longueur de cet Oiseau est de 48 c. D'après Nilssou, la femelle, dans son ])lumage d'hiver, est bigaréc et tachetée de blanc, uoir, jaune rouille et gris cendré; la tète a des taches blanches, noires et jaune rouille; sur le cou ces taches sont transversales. Le dos, et surtout le croniiion, plus gris et semés de [)()inls noirs. Les épaules avec des taches blanches plusgrandes et |ilus rondes. Le dessous du corps blanc, avec les côtés tachetés transversalement de noir et de jaune rouille, aucune grande tache noire sur le devant du cou. La (jueue un jieu ouverte, toutes les plumes avec de largespoints blancs; les plumes extrêmes de la (1) M. Wiebke cousidèce cel exemplaire connue provenant du ccoisenieiil du Telri.r cf et d(( Lngopiis J el non du croisenienl inverse, pourtpioi? (2) Le Journal de Chasse de Vienne, 18^14. p. ."i(12, a donné une courte de.scription du Ripe-orre. 11 lésulte des ol)servations qui ont été faites que la tète el le cou sont d'un brun de rouille avec des laclies noires, que le reste du pluniage est gris et Idanc et tacheté dune couleur de l'ouille, que le croupion est (orlenient arroiiili. ipie les plumes exlérieures sont noires. (:il .lourual liir Ornithologie, p. I5!1l!el suiv.. ISS.'i. OISK.M X IIVIllîlliKS IIKNCO.NTIIKS A r.'iCTAT SAI VA(1K "'.1 (|ih;iic sont iioiros, bigarrées de jaune et quel([iH'fois aussi avec des poiiils blancs, etc. {l'.n-iiiiilitiri' du Miisrr ilr SlnrUiDliii). Autre (iesciiption de la femelle en hiver, d'après Sundevall : lilancliàtre, lii,;::arrée de noir, de brun-jaiyie et de blauc. Les plumes de tonte la partie supérieure, ainsi que celles de la gorge, des côtés du corjis, sont rayées de noir et de brun jaune avec la pointe large et blanche. Sur le dos et sur la partie inférieure du dos ces jioiiites sont plus longues, gris blanc tacheté de noir. Le ventre blanc, les plumes (le la (jueue noires avec des pointes blanches plus larges cl en dehors tachetées de brun jaune surtout, au centre. Longueur :{80™|"; ailes 1^0: plumes du centre 11b, les plumes extérieures IlOmni plus longues. .V en juger par les plumes d'été ((ui lestent encore à l'aulomne on pendant la mue, Sundevall ajoute qu'elle doit être pendant l'été jaune biMin et tàchelée de noir. .Vf. Collell a l'gMleineiil (lininé nue description du Kipe-Orre $. l)i;S .IKl .NKS Il existe au musée de (Ihristiana quatre exemplaires jeunes, chan- geant de livrée, celle d'hiver prédominant (1). Nilsson a décrit un jeune Co(| ]>endant l'automne : Sur le cou, ta ])arlie (antérieure)'' du dos et les épaules, les plumes du jeune âge se voient encore, elles sont jaune rouille avec des raies noires en travers sur le cou ; mais sur le dos ci'S raies sont |)lus larges, noires et jiiunes de rouille. Le dessus des épaules est bigarré noir et jaum' rouille, une gi-ande tache noire au milieu, et une en longueur, étroite et blanchâtre jus(|u'à l'extrémité du corps: une grande tache noirt! sur le devant du cou et une par devant à la hauteur des cuisses. Les plumes de l'aile sont d'un brun sombre avec de larges bords blancs. La queue esl noii'e avec une |)oinle blanche aux grandes (!t aux |)etites i)Iumes. Cet Oiseau est conseivi' au musée dt> Stockholm. I.,e Ripe-Orre peut-il se reproduire avec l'une des deux espèces mères? Le prof. Severtzow a pensé que, par suite de la grande diversité des exemplaires (|ue l'on a rencontrés, cet Oiseau se nuMe avec le Tflrao Ictrir et le l.(i(jti})ns tilhiis. -M. Collett, qui a disséqué des individus de sexe niAle et de sexe femelle, s'exi)rinu' ainsi : « Dans tous les mâles dissétpiés en hiver, les b'sticules ont paru petits, bien que foiinés d'une façon normale. Leur couleur était d'un blanc gi'isàtic : le lenticule gauche était, en (1) Voy. Collell, op. fit. 80 A. SICIIKTKT général, plus «iraiid que le droit et mesurait, ilaus un spécimen, 5 millim. de long et environ ."i de large. Dans un autre, examiné le Î8 février, ils étaient petits et n'avaient que '2 millimètres de long. Les Poules tuées en hiver avaient les ovaires visibles sur le côté gauche comme un'petit i)oiut blanchâtre; on voyait dilli- cilement les œufs. Si lesRipe-Orre 9 ou cf se reproduisent en se mêlant avec l'un des deux types purs, les jeunes ainsi obtenus doivent reprendre, après quel([ues autres croisements, les caractères propres aux ancètres(l). Phasianidés Genre Gai lus Gallus Sonnerati (2) et Gallus Baniîiva (3). D'après M. L. Magaud, d'Aubusson, on rencontrerait à l'état sauvage des hybrides du G. Sonnerati et du G. bankixa : Jerdon aurait fait cette remarque (4); dans ses Birdx of India, à larticle Gallus liTru- rables à celte dernière o[)ini()n. Nous reproiluisons ici eu partie la description (|ui a été faite |>ar M. C. R. Gray (2), parce que, dernièrement, on a émis l'opinion que le lialliix Triiniuncki jiouvait élre un hybride (3). Les plumes du dos allont;ées et étroites, noires, Ijurdées d'une nuance fauve, les plumes de la queue d'un noir bronzé avec les couvertures alloniiées, noires, largement bordées de viobît, les plus larges, violettes, étroites, bordées dt; noir et, dans (|uelques cas, d'une nuance fauve ; les moins larges, tout à fait fauves, les plumes de derrière étroitement bordées de blanc brunâtre et les plumes secon- daires noires, bordées de châtain. Lesi)lumes de la poitrine noires, plus ou moins bordées d'une nuance fauve. La crête large, s'étendant très en arrière est irrégulièrement dentelée sur le bord supérieur, la gorge est nue, les barbes larges et pendantes de chaque côté près de la base de la mandibule inférieure. Dans le cas où le (iallus Tmiinincl;! serait un véritable hybride, il faudrait encore s'assurer s'il a été produit en liberté'? Genre Euplocamns EUPLOCAMUS L1NEATUS(4) ET EUPLOCAMUS MELANOTUS .M. Magaud, d'Aubusson (i>), dit que le Faisan de Reynaud, ijui habite les forêts et les jungles de Ternasserim, du Pégou et de Siam, ainsi que r.\rakan et les contrées montagneuses de la Bir- manie, rejoint l'Kuplocome de Horsiield et s'unit à ce dernier: les deux types se fondent l'un dans l'autre à travers une suite de variétés (jui existent à l'état sauvage dans la région qui relie leurs habitats respectifs. Remarquons ici que l'origine des Euplocomes appelés melanotus. (1) Cité par Darwin. Variation (tex animaux et des ptantes, I, p. 240. (2) Proceedings of llie zool. Society, p. 02, Londres, ]8W>. t'i) Voyez le Bulletin de la SociiHo d'.Xccliniatation, p. (ïllt. IS.S7. (4) Ou iinealii.t Reyninulii. (ii) Bulletin île la Société dWcclini.iladnn. p. 'i£>, ISST ; voyez, aussi le Bullelin de 18(W, p. 274, et celui de I8S8, p. 'i7s. 82, A. SUCHETET Cucieri, alliocrixiiitiis, IciicfDncInnus et llurxfn'lili , variétés d'un même type, reste très eoufiise. L'£. Cuneri doit, selon nous, se conl'oudre avec VE. mclanulux, cependani les llhislraliuiis :uoloijiii>irs de DeyroUe, pul)liées en 187 't et faites d'après les Faisans iniiioités au Jardin (rAecliniatation, identifient le Curicri avec Vulbocn'slaltis, donnaid pour patrie à cet Oiseau le nord-ouest de l'Hymalaya. Dans la List (ifllw ccrtchrated Anintah{[), lesdeuxnoins Cuvieri et llorsficldi désignent deux ty[)es provenant le premier de l'Arakan, et le tieuxiènie du nord-ouest de l'Hymalaya; tout au contraire, dans le Bulletin de la Société d'Acclimatation (2), M. Touchard laisse à penser que VE. Cnrieri et \'E. Ilorxfirldi ne sont qu'un seul et même type ; la même manière de \ oir est exprimée dans une note de la Rédaction (3). Dans le même Bulletin (4), M. Rufz de Lavison fait du Curifriei de\'(illi(irrisl(iliis deux variétés originaires de l'Asie cenirale, principalement de l'Himalaya et du Népaul. Ajoutons (|u'au Muséum d'Histoire naturelle deParis, nous avons trouvé, sous les noms de Leucomèle et ^Vnlllllcristnlu■^<, deux types (pii dilTèrent légèrement entre eux; nous sommes disposé à regar- der le Leucomèle comme le produit de ce dernier avec le inelanotn-^. Du reste Elliot (.")) nousai)prerul que, dans la provincedu Xépaul, où le iiiclaïuilus et ïalbom'.slalm se rencontrent sur la ligne qui sépare leurs territoires respectifs, ceux-ci produisent un métis qui se distingue facilement de ses parents par la crête noire et le crou- pion. Or, si nos souvenirs sont exacts, la pièce indicjuée au Muséum comme Leucomèle a précisément les teintes du croupion intermé- diaires entre les deux variétés. Elliot ajoute que c'est à tort qu'on fait de ces métis nue espèce particulière sous le nom de leucomc- Uuius. Jerdou (6) avait déjà signalé ce fait dans ces termes : le ^Vhite Crested Kalij|)heasant {albocristattis) se trouve dans le nord- ouest de l'Himalaya, là il se croise avec l'espèce rapprochée, et des liybrides entre les deux ne sont pas rares; ceux-ci ont causé quelque confusion d'espèces, P. kucoinelanus de Latham étant considéré comme un de ces hybrides, et P. Hamilloni un autre. Le Faisan Reynaud serait-il lui-même une variété de VE. mehi- (1) Of tlie GarUen nf (lie Znol Society, Eiglil lîclitinn, p 'iSG, 188:3. (2) P. 307, 186o. (3) P. 274, 1868. (4) P. 175. i8(i4. (0) Monographie des Pliasianidé.i, octobre 187t. (0) TIte Birds of India, being a luitunil liislory, jjy llip liile Jerilon. reprinled l)y Major Cio(l\vin-.\uxlen. VIII, p. 3o2, part II. Calcutta. OISEAUX HYBRIDES RE.N'CONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE S.'i jiiitiis, foiiiiiH' I'h dit M. A. (îeofïroy St-Hilairo (t) ; il est naturel de II' suiiposer. Lo croisenieut que nous indiijuous ici sous le titre lùililiicdiims lî lirai us et E. inelanotus devrait donr iHre reporté aux croiseiiieuts outre variétés. Genre Pliasianiis Phasianus VI lgaris ET Phasianus Keevesi D'après M. Dresser (2), les l'Ii. Ihricsi, introduits daus les chasses eu Ecosse, se sout cioisés avec le Faisau ordinaire et le Faisau vemicolor (variété de ce dernier). N'ayant pu consulter directeuieut l'ouvrage de M. Dresser, nous ignorons dans (juelles circonstances ces croisenieuts se sont produits. Nous uous soniines iuiornié eu France, aupi'ès caiiilaine W. F. Ilfeellon dit(i)que, dans lile de Sainte-Hélène et dans la Nouvelle-Zélande, où on transiiorta, vers 18ÎJ0, le rolcliinis et le /orry//f(/(f.s-, ces deux Oiseaux se sont très multi|)liés. L'al)hé David rap|)orle ég:,le!nonl ['A}, ipie dans la chaîne des Tsin- linz, le Faisan commun se mêle fréciuemmetil au Faisan à collier. Enliu -M. I)ul)ois fait la remar(|ue suivante ('() : « Le musée de Bruxelles possède nu Faisan, (n" 1781 du catalogue), (luiresscmbleeii tous points au /'/(. fnrmusnnus figuré dans la Mono/iraphie des Pha- «/rt/i/V/c'.'.deM.Klliol.CotOispaun'estcejiendantqu'nn simple hybride, né au .Jardin Zoologi(|ue de Firuxelles, ayant eu pour iiére, nu l'Ii. IdifiiKilus et poui' nn''n! un l'h. n-rsicolnr. Il y a donc lieu de croire, ajoute M. Dubois, (|u'à l'île de Foi-mose, située non loin de la Chine et du .Ia[)on, ou a introduit |)rimilivement des l'h. lorqualus el des Ph. rersinilar, propres à ces deux pays. Les métis nés dans cette île auraient fini (lar remjirlacer les types dont ils dérivent et à pro- duire la race nouvelle connue aujourd'hui sous le nom de Ph. for- iiio^aïui.i .' >i l'our vérifier cette assertion, il faudrait étudier les métis jjroduits en si grand nombre à l'état sauvage eu .\ugletorre et voir s'ils ont le type du foiDKixinui.'i ; nous en doutons un pou. Nous rappelons ici (|u'il s'agit de variétés d'un même type, et non de véritables es|ièces ; c'est à ce litre (|ue nous faisons meutiou de ces derniers croisements. (icnifs Eiiploriiinus al Pliusiuiiiis EUPLOCAMUS NVCTHEMERi;S ET PhASIANUS VULGARIS En 1875, M. W. B. Tegetineier exposa, à la Société Zoologique de Londres, deux s|>écimens de Faisans hybrides nés dans le Surrey à l'état sauvage. Ces deu.x hybrides provenaient d'une Poule (1) M. .MagduJ, il'Auhusson. in Biillftih Soriéli- (l'Acclimalatioii, p. 41S, 1R86. (2) Transactions of (lie Ne\v-7,i>lancl Insliluto. (3) Oiseaii.r de la Chine. l'O Faune de Belijiqur. 86 A. SUCHETET nycthemrnis (|ui s'était échappée et qui, suppose-t-on, s'était unie à un Faisan commun; ces Oiseaux paraissaient être mâle et femelle, cependant leur sexe n'avait point été bien déterminé par l'empail- leur. L'exemplaire ressemblant à un mâle, dit M. Tegetmeier (1), était très distinctement éperonné.la couleur générale de son plumage gris brun avec des rcllets métalliques, mais pas de trace des irradia- tions du Faisan argenté sur la tète. La Poule sans éperons, sa couleur générale d'un brun clair tacheté; queue longue et pointue, avec des bandes transversales, ressemblant à celles du Faisan de Sœmmering. Genres Tliaiiinalen et i'Jiasianiis Thaumalea picta 9 Pt Phasianus VULGARIS i^ M. John W. G. Spicer a cité (2) deux hybrides nés dans un bois faisant partie de la propriété de .M. llalsey, à Henly-Park, comté de Surrey. — Vers 1838, une Poule Th. picta, s'élant échappée dans les couverts, on remarqua, dans certaines parties des bois, que les Faisans ordinaires étaient toujours troublés; après avoir surveillé attentivement les endroits où ces Oiseaux prenaient leur nour- riture, ondécouvrit la Poule faisane eldeux autres Faisans à l'appa- rence singulière. Ils furent tués tous les trois et on acquit la preuve, dit le rapport, que les deux derniers étaient des hybrides. Leur plumage dévoilait leur origine mixte. Ils étaient petits et sans beauté, tenant des deux espèces. L'auteur qui raconte ce fait dit qu'il mérite de fixer l'attention, car en Chine, où ces deux sortes d'Oiseaux sont sauvages, on ne les a jamais vus produire des hybrides. Mais ce fait perd de son impor- tances! l'on considère que la femelle T/i./j/c^o qui s'était échappée se trouvait sans mâle de son espèce et dans un jiays où il n'en existait aucun (3). (1) Voy. Proceedings, p. 317, London. (2) Proceedings of the Zool. Society. (3) La lettre de M. Spicer, qui était adressée à M. Leadbeater, a été lue à la Zool. Society par M. Gould (p. Cl, des Proceedings de 1851). M. Lowock avait déjà signalé ce (ait, en 18(30. dans les Neue Notizen ausdem (jeb. der Nalur. XIII, p. 2,')0. Voyez aussi Bioiiii, yaliiri] .. p. 172. 184:!, et le Zoologisl. p. i£)'6, May 1S54. DISKAl \ HUIIUUKS IIKXCO.NTKÉS \ L'KTAT SALVAr.K 87 Phasianidés et Tetraonidés Genre Plhisiiiiiiis et Telr;io Ivtrix Phasianis vi'lc.aius v.i Tktrao tetiiix Nous rivons (lit en coiiimciicaiit, un nomlirft assez considérable d'Oiseaux, (jue l'on sup|)ose produits par le croisement de ces deux espèces, a élé observé en Aufileterre. Le premier spécimea est mentionné par Wiiite (I); la pièce avait été abattue dans un taillis à Holt et envoyée par Lord Stawell à W'iiite, qui ne put détermiuer cxactemeul sou origine. Ce ïiil le Hev. William Herbert (|ui se ]U'()nouça d'une façon (l(''cisi\c ajM'és l'avoir examinée dans la colleclion du couite (riv4remont, à l'etworth. Lue lij^ure coloriée est douiiée dans quelques éditions de l'ouvrage de While. Le deuxième exemplaire fui tué au mois de janvier de l'année 1829, à W'idey, près de l'h iniiutli, par le Rev. Morshead. Lézarde des bois où il fut aliatlii avait remarcpu' (]u'un Faisan mâle et une Poule létrix étaient souvent ensemble. On tua d'abord le Coq Faisan, puis, (pielques jours après, le jeune liybride, mais la Poule /c/r/.r échappa. Cet Oiseau fui envoyé à M. Drew pour être préparé; on croit qu'il passa ensuite dans les mains du capitaine Morshead (2). Va\ 183'», .M. Sabine appida ratteution des nn-mbrcs de la Société Zooloi;i(iue de Londres sur un troisième spécimen w dans le (larnwald, et ([ui était en la jiossession de M. William Va\\\ (3). L'année suivante, on lut devant la nn^un^ société un rapport de S\. Thfunas C. Eyton esq. sur un Oiseau ayant une origine sem- blable, k la suite de celte lecture, on montra la peau de cet hybride ainsi ([u'un dessin le représentant. « Il y a ([uelques années, disait II' rapport, ou avait observe dans h; voisinage de Merrington, appar- tenant à l{ol)erl llaiicy, esii-, uwv femelle de Tétras, mais on ue l'avait jamais vue avec aucun autre Oiseau de son espèce. Au mois de novembre 183'i, un Oiseau tenant du (loq de Bruyère et du Faisan était tué sur les terres du manoir avoisiuaul Merringtou et appartenant à M. Llyod, esq. ». Un autre spécimen qui dirait avec lui lies ressemblances, (|iHHi(iir plu-^ pi'tit. fut abattu de nouveau au (1) Histoire de Selbourne. (2) Tlie Magasin of naliiral liistory. 1, London, 1S37. li!) Tliu Pioifediiiy> of lln' Zool. S'i.'i, M. \V. S lloïc s'i'xpriine iiinsi : « A la vt'iilo do la l'oUpftion niiiitlioliif;ii|iif ilo feu M. Coriirliiis Tiipe. de Di'vonporl, j'achelai un hybride eiilie le Co(| noir et le Faisan, ijni iivail rir a(;(niis sur le inanlio de lelle ville il y a dix ou douze ans. O'esl un niAle en beau iilunuige, i|uoi(|ue roniniemanl à muer prés du bee. En I8:{'.1. j'obtins un de ees bybrides (|ui avait ili' tué dans le <;orn\vall, et qui se lron\e dans les Hrili.th Ilirds de Varrell. • (2) Nous en donnerons pins loin les deseriplions qui nous ont été adressées par M. Handcock. (:t| Voy. les l'roceedings de IKjl, p. fil. (4) The Zoologisi, p. 4i'i3. 90 A. SUCHETET dans ces régions. Le comte Feirers en conserve la dépouille. On signale encore piirnii le i;ibier tué le 19 décembre 18.j3, dans les couverts du comte de Stamford, à Enviile, un très curieux et très l)el Oiseau tenant du Coq de bruyère et du Faisan (1). M.Hore,dansunecommunication adresséeauZoolosist en 1861 (2), fait savoir qu'il avait vu, il y a plusieurs années, une femelle de cette sorte dans une collection d'Oiseaux appartenant au Rev. T. Jobnes, de lirandstone Rectory, près Tavistock ; cette femelle était beaucoup plus petite que son exemplaire. En octobre 1878, M. John Gatcombe renianjua, parmi le gibier exposé sur le marché de Plymoutb, un byljride entre le Faisan et le Coq noir, tué depuis quehjues jours sur les limites de Dartmoor, pense-t-il. C'était un jeune mâle, mais inférieur eu grandeur au Coq Faisan et en pleine mue, notamment sur la tète et le cou. S'il avait vécu un mois de plus, dit M. Gatcombe (3), il aurait revêtu uu magnillcpie plumage. Cet oiseau, qui faisait partie de la collection mise eu vente par M. Whitaker, esq., le 22 mai dernier, a été acquis, nous écrit M. Stevens, par M. Lamb, de Londres. En 1883, M. Burton exposait à la Société zoologique de Londres un hybride supposé issu du mâle Tétrix et de la Poule faisane. Cet Oiseau avait été acheté récemment au marché de Leaden ; un an plus tard, le Ifi janvier, M. Edwards Haris, de Christchurch, Hauts, rencontrait, dans une grande |ilaiue remplie de Itroussailles, un autre individu qu'il conserve dans son Muséum, à Christchurch, Hauts. La même année, sur la propriété de M. Joliu Jones de Tlic (irares, près de Craven Arms (Shropshire), le u)ajor Gregory Knight, tuait lui-même un très beau croisement entre un Black Grouse et un Faisan. M. Montagu Brown, qui raconte ce fait (4), est enclin à penser que le père de cet oiseau était un Faisan, peut être un lim/- necked, parce qu'on aperçoit quatre ou cinq plumes blanches sur le cou. M. Hamon le Stranger à la bouté de nous écrire de Hunstaulon Hall (Norfolk), qu'un exemplaire entre le l'haainnus colrhicus et le Tetrao tciri.r fut tué, il y a une vingtaine d'années, dans un de ses bois; sou père y avait introduit ([uelques Tétrix, venant d'Ecosse. (1) Vriypz Yarroll, np . cit. p. :ifi. (2) 1*. 7o4b. (3) Thp Zoologist, p. (30, 1879 (5) The Zoologist, 'Pp. 2fi el 27, 1883. OISKAI X HYBRIDES nENCONTRÉS A 1,'ÉTAT SAUVAGE !M M. le SlrangtT ])0ssèile encore cet Oisyaii ; ;'i iireiiuère vue, nous dil- il, on reconnaît sa double parenté. M. J. Turner, rie Sutton (loUlelfi, prés Hiiininf;liani, nous fait éga- lement savoir (ju'il tua, en 1888, un hybritle lenielle, dans le grand parc qui avoisine cette petite ville manufacturière. Les faisans cou- vent rarement dans ces bois, où [)cndanl IVIé viennent un grand nombre de pronu;neurs; ceux ([ue l'on rencontre vieuneat de la jtartie réservée qui appartient à un riche propriétaire. Pendant l'été de 1888, on avait ai)erçn un ou deux Tétrix. I/Oisean tué par .M. Turner ne laisse pas de doute sur son origine liybiide. Aucune poule Tétrix n'ayant été vue, mais seulement un on deux mâles Tétrix, M. Turner en conclut i|uc ce jenin' hybride avait eu iKiur mère nue Poule faisane. 11 n'était point isolé, et appartenait proba- blement à une couvée, car un deuxième exemplaire fut tué le môme jour. Après avoir été empaillé, on le Rt voir à nue des réunions de la Société d'Histoire naturelle de Birmingham, il y excita un grand intérêt. Comme il sérail dilVi Meune ; un dessin en a été donné, dans les Mitlheilungeu des Ornithologischen Vereins de Vienne ; il existe aussi une magni- fique planche coloriée dans l'ouvrage du D' J.-A-B. Meyer (2). Depuis soi.xante-dix ans environ, un grand nombre do spécimens hybrides entre le Tetrixet le Faisan auraient donc été rencontrés. Le premier que nous avons nommé fut tué dans un taillis à Holt; le deuxième à Whidey, près de Plymouth, en 1829; le troisième dans le Cornwall, en 183i: le ((uatrième, le cinquième, le sixième, le septième et le huitième sur les terres de Merringtou ou sur celles avoisinant le manoir, pendant l'année 1834; le neu- vième près de Gorwey, dans le Merionelhshirc, le dixième à Lochnam, dansleWigtoushire, en 183.^; le onzième près d'.Vhnvicli, dans le Northumberland: le douzième au même endroit, en novembre 183.'): le Ireizième et le quatorzit'me dans le Devonshire; le quinzième à quelques milles à l'est de Felton (Northumberlaudj, en décembre 1839 ; le seizième à Belsay, en 1842; le dix-septième à KeulgPark, comté de Surrey, le iC^ octobre ISol: le dix-huitième en 1834, dans un grand bois appelé Staunton Springs, près de Mel- bourne; le dix-neuvième dans les couverts du comte de Stamford, à Enville, le 19 décembre 185.'i; nous ignorons la provenance du vingtième: le vingt et unième fut tué probablement sur les limites de Dartmoor en 1878; le vingt-deuxième fut acheté au marché de Leaden; le vingt-troisième rencontré dans les environs de Christ- church, le 1(5 janvier 1884; le vingt-quatrième fut abattu en 1883, près deCraven Arms, Shrosphire ; le vingt-ciuquièmedans le Norfolk il y a une vingtaine d'années ; le vingt-sixième en 1888 près de Bir- mingham ; le vingt-septième vers la lin de novembre 1884 au châ- teau de Jeltsch, en Silésie; enfin levingt-huitièmeàZèle,eu Bohème, en 1880. Si même nous en croyons M. le comte von Waldung Zeil Tranchbury, de semblables hybrides auraient été rencontrés en Moravie. L'origine de ces Oiseaux a été attribuée, tantôt à l'accouplement du Faisan c? et du Tétrix $, tantôt au croisement inverse. Quatre de (I) Mitt. ornith. Ver. Wjen, p. 98 et suiv. (2} Taf. XIII. Nous pensons, d'apiès les indications qui nous sont fournies par !M. le D^Rey, de Leipzig', ipie le sujel a élê lue par .M. le loiiile Breiiner. OlSEAlX HVHKIDKS HENCONTRKS A l'ÉTAT SAL'VAGIC 93 ci's assortions p.iraisseril fondées, elles ('oncernenl le deuxième (•xeni|iliiiie. leiiiiatriùiiie avec ses frères ou sœurs, le dix-septiènie el le viugl-sixiènic. Un ne peut ^uèic supposer iiuf ces liyljrides soient des oiseaux échappés de volière; l'individu tué sur une grange cliez M. le comte Saurma pourrait seul, à cause de sa familiarité apparente et des circonstances particulières que nous avons ra|)pelées, laisser quel- (|ue doute sur son origine. Les croisements entre espèces [)ures paraissent donc s'être accomplis à l'état sauvage, ils donnent lieu à quelques remarques : Quelle tendance, eu ellet, peuvent avoir deux espèces éloignées à se rapi)rocher? Le petit 7V!/j"ao tetrir, avec les séductions qu'il déploie et sa queue eu forme de lyie, oITre-l-il assez d'attraits pour coniiuérii' les Foules faisanes? Nous l'avons vu souvent jouer le rôle de mâle dans les croisements des Tétras. Mais ici il n'en est plus de même, les Coqs faisans |)araissent s'être accouplés avec ses femelles. Aussi l'inégalité dans les sexes nous semble-t-elle plutôt ex|)liquer ces accouplements. A l'époipiede la reprodiution, i|ui suit, eu général, la fermeture de la chasse, les Faisans el les Jétrix surnuméraires chercheront en valu des individus de leur propre espèce pour s'accoupler; les influences du |irintemps aidant, ils .^e trouveront amenés à contracter ces unions bizarres qui se sont produites, nous devons le remarquer, dans les pays de chasse où l'introduction de nouveaux gibiers n'est |)as une chose rare. Du reste, si le Tétrix est un Oiseau projire à r.\ngleterre et à l'Europe, le Faisan est un Oiseau d'importation ; et (|uoi(|ue cette! importation remonte à plusieurs siècles, le Faisan n'en a pas nu)ins été mis par le fait de l'homme, et non par des causes naturelles, en contact direct avec le Tétrix; puis les condi- tions de son existence ont été et sont encore tous les jours modifiées. Souvent lâché dans les chasses après sa reproduction en volière, son cor|is a pris à ce régime un volume (|u'il n'avait pas originai- rement, il est devenu plus gros, i)lus massif, il est aussi devenu l)lus familier. Avec les soins ([u'ou lui |)rocure, la nourriture échaullaute (pi'on lui donne, le Faisan s'est plutôt ahàtardi. Ne voyons-nous pas tous les jours des Faisans blancs, isabellc, ou à Ijlumagedépareillé, commele sont nos Poules domesti(iues? Buflon a remar(iué, avec lieaucoup de raison, que l'Oiseau cajjtif devient lascif. Dans plus d'un cas, l'union du Faisan avec le Tétrix peut avoir été provoquée par ces changements divers, c'est au moins ce qui est arrivé à Zèle. i)4 A. SUCHETET Mais si les causes qui amènent ces unions ne. peuvent être délei- uiiuées d'une façou précise, on ne saurait nier l'existence des liyljrides i[ui en résulleul; l'origine mixte des Oiseaux dont nous venons de parler est acceptée par tous les naturalistes, quelques cas seuls ne sont pas sulTisamment prouvés. — Dans les listes des vingt-huit spécimens éuumcrés, il ne se rencontre que cinq ou six femelles; il est vrai que le sexe n'a point été déterminé chez beau- coup il'individus ; cependant, là où cet examen a été fait, ils ont été presque tous déclarés mâles, ce qui est une forte présomption en faveur de l'hybridité; on sait (]ue les hybrides de deux espèces liien tranchées sont généralement mâles. On pourra établir comme suit une comparaison entre plusieurs des Oiseaux décrits : Premier exemplaire : la description faite par W'iiile, à l'exception des jambes dégarnies de plumes, s'applique admirablement, dit Thompson, au spécimen ([u'il a décrit (celui que nous avons cata- logué sous le n» 10.). Le cinquième exem|)laire ressemble au n" 4, sauf qu'il e.st plus petit (Yarrell). Le dixième exemplaire offre égale- ment des ressemblances avec l'Oiseau de M. Sabine (u° 3), mais il dilîère beaucoup par les couleurs et par les dimensions du spé- cimen de M. Eyton (le n" 5(1). Le onzième exemplaire, que décrit Yarrell, avait plus de ressemblatu'e, dit cet auleur, avec l'hybride représenté par White (le n ' 1), tju'avec l'un ou l'autre des spécimens exposés à la Société Zoologique de Londres, c'est-à-dire avec les n"^ 'i et 5; le vingt et unième est très semblable au spécimen de Shropsbire ligure par Eyton et Yarrell, mais il laisse voir, à l'inser- tion de l'aile, le blanc sale comme ou l'observe chez le Tétras; le dix-huitième exemplaire, décrit par Briggs, ressemble presque complèlement, comme forme générale, à l'Oiseau rejirésenté par Yarrell, p. 311, c'est-à-dire à ce dernier (n» 11); le vingt quatrième, dont parle M. Montagu Brown, ressemble aussi à l'oiseau de Yarrell, p. 311 ; pour la ct)uieur, cependant, il faut se reporter au spécimen figuré à la page 310, (1"'« édition); enliu le douzième et le seizième, conservés au Musée de Northumberlaud, n'ont pas de rapport avec l'individu du Biitish Muséum. Description Aspect général. Premier exemplaire : sa forme, sa tournure et (1) Toiiipson. Celle rem;irt|iie a peu d'iuipoi'lanre, puisque on a présumé que cet Oiseau est tlu sexe inàle, tandis que l'Oiseau de Jl. Eylon est une femelle, ainsi que l'a prouvé l'e.xanien de ses organes génitaux. OISKAI X llYBniDES RKXCO.N'TRÉS A LKTAT SAL'VAGE Dj) ses liabitiiiles. If (•ciclf fclalaiit Miilmir ck's yi'ux, lui (Idiiiiciit r;i]i|ia- icnce d'un (^oij faisan, mais la tiHc, h- cou, la gorge, li' m'uIic, sont (I lin iKiir liistri'; pas de plunn's l()nj;ni's cl rcconrlH'cs, cninme les a d'Iialiilndc le (!(i(| faisan, cli|iii snnl le caiaclciisli(|uc de son sexe ( M7i(7(', ritr jK!! rhiiiiijiaitn I. Dcnxicnu! ('xcin|dairc : le jeune Oiseau porte des inan|ues de l'un et de l'autre île ses auteurs, mais il tient suitout du (loi] de hiuyi'ie ; la riiiilciir, en ijénéral , cxeeple piuir le cim, est celle du Faisan ( Montuijnj. Tioisième exemplaire : tient plus en a|i|)aience du ('.i»| de iiniyère i|ue du Faisan {Yaricll}. Quatriéino exemplaire : tient idiis du (loq noir rpie du l^'aisan ( Kjitdu i. Cinquième exeniidaire : Kessomlde à eo dernier, mais plus petit {Kl/ton), il lient donc plus {\u (loi] de hruyère que du Faisan {rriixiv- ijiit' fnitf par Yani'H). Onzième exemplaire : inlermédiaire, nianifestanl des caracti'ies liropres aux deux espèces {Ynrn'll). Dix-neuvième exemplaire : tenant du (loq de bruyère et du Faisan, ressemblant davaiilaL;i' an |neinier qu'an second {Ynrrcll). \'ingl et unième exein|ilaire : pour la forme, TOisean ressemble plus au Faisan qu'à la Grouse. \'inf;l-tri)isiènie exeniplaii'e : |iliiniai:i' ]ioiirpre \iolaci'', sinnbre, mais très lustré. Vingt-c[uatiiènn' exemjilaire : par la tèle et la poitrine, il se rap- proche (In Co(| noir ; il s'en l'Iiiii^iie par les ailes, la queue et les jambes ijui ressemblent an Faisan. V'iugt-cinquième exemplaire : de la i;iandenr d'un l'aisan 9 ordi- naire: les parties supérieures ont la ciibu'ation de la femelle du Faisan, mais le bec est plnlAl de la forme de celui du Tétras. \'ingt-liuiliènie exemplaire : dans la couleur du [diinia^^e on ne lemarqne f;uèrc ([lie deux teintes : un violet sombre foncé avec brillant rou!:;eàtre doré et nn brun gris jaune d'olive. Tout le plu- mage porte encore des traces du jeune âge (prof, l-'rilsrli). Ti^Ti: : d'un noir lustré (!<"' c.rc»)/)/.) ; l'espace nu au-dessus de l'œil, qui existe Chez le Coq de Itruyère, est entièrement couvert de plumes comme chez le Faisan (^^ cxcmpl.)', forme des plumes de la tète intermédiaire entre les deux espèces (lO" crempl.); tête d'iuie I)elle couleur marron {[['' rrempL); la tète noire, le lourdes yeux comme chez le Faisan (12'-' t'jrwpL); la tète et la plus grande partie du cou ressemblent au Faisan dans son jeune âge, quoiiiue ;") A. SUCHETET plus clairs (21« exempt.}; derrière les yeux, deux taches écarlates (iij<^ exemiiL); tùte, cou el haut de la poitrine, violet sombre foncé, avec un brillant rougeàtre doré, se changeant presque en uoir sur le ventre; porte toutes les marques du Tétrix sur la ninitié du devant, tandis que, parderrière, il montre la forme et le plumage de la Poule faisane (1), la peau nue autour de l'œil comme celle du Faisan ()V/.). Bec : ressemblant à celui du Faisan comme couleur et comme forme (o'' exempt.) ; ttMianl de la couleur jaune verdàtre de celle du Faisan et île la couleur noire de celle du tetrlx (10 exempt.); de la forme du bec du Faisan (12" exempt.) ; hec comme celui du Faisan {2'ii'^ exempt.). Cou : D'un noir lustré (!«' exempt.) ; tout le cou couvert de plumes noires, un peu bigarrées (ou tachetées) (2= exempt.}; d un noir lui- sant, tirant sur le brun (o" e.rempl.); forme des plumes, intermé- diaire entre les deux espèces flO'^ exempt.}; le cou d'une belle couleur marron(ll«c7vwi;*/.); cou noir avec reliefs ])ourpres brillants (12'' e.rempt.). Poitrine : La forme des plumes, intermédiaire entre les deux espèces (lO" e.eempl.); la poitrine d'une belle couleur marron (il'^' exempt.); poitrine noire avec reflets pourpres brillants (12<= exempt.): Ventre : De la couleur du Faisan, mais plus marbré de noir (5« exempt.) ; la forme des plumes intermédiaire entre les deux espèces. Dos : La forme des plumes est intermédiaire entre les deux espèces {iO<^ e.remp.); les plumes qui se trouvent à la partie inférieure du dos laissent voir, à environ un demi-pouce de leur extrémité, uiie sorte de bande en forme de demi-cercle d'une couleur crème... ; la partie supérieure ressemble au Faisan, mais avec un mélange de gris-jaune tirant sur le brun et de noir formant de belles ondu- lations (»/.); dos tacheté de gris noirâtre, comme cela se voit chez le Coq de bruyère après la première mue, mais avec un peu de brun (11'^ exempt.); la partie inférieure du dos elle croupion ombrés de noir violet (21« cxeinpl.); dos tacheté (23e exempt.) ; sur le dos un brun gris jaune d'olive, mélangé de marques brunes (27« e.rempl.}. Épaules : Une tache blanche sur les épaules comme chez le Coq de bruyère (2" exempt.); une petite tache blanche (3« exempt.); tache blanche sur les épaules (18'^ exempt.). (1) Une pai'lie de ces reiiiai-ques nous sont envoyées par M. Joliann Gesaureni.1. du cUùteau même de Jellsch, où l'Oiseau a été lue et où il est conservé. OISEAUX HVBRIDiES nENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 97 Aii.K, co.Ni'OHMATioN : La (iiiMlririiic |iliiini' csl la |iliis longiii; {10" c.irnipl.); la torme des plumes, des scapulaiics l'I des ailes se rapproche de celle du Tétrix ; peuues seinblalilcs. Aii.E, COLORATION : PluiiiBS d'uue couleur roussàtre, bigarrées ilu'ne façon curieuse (1"^'' crcHi/)/.); les ailes lachclées de gris noi- râtre, comme cela se voit chez le Coq noir après la première mue, mais avec un peu de hrua (11" crciiipl.) ; ailes laciiet,ées(23'-('.ri"//(/)/.); sur les ailes un hruu gris jaune d'olive, mélangé avec des marques brunes (28" c.nw///.); ailes et parties supérieures du dos ])lus som- bies que chez le Faisan (21« exeiiipL). Queue, conformation : Beaucoup plus courte qui' celle de la l'oulc faisane, carrée sans façon à l'extrémité (!«'' l'.mnpl.) ; non fourchue, mais en éventail et à moitié aussi longue ([ue celle du Faisan (2" e.n'nipl.); les plumes du milieu allongées (3» e.rcnipl.) ; la queue, s'étendant à 5 p. 1/2 au delà de l'aile, s'arrondit en si; déployai) I; elle se compose de dix-sept plumes, mais les ])lus longues, étant en tout semblables il esta supposer que l'Oiseau a perdu la dix-hui- tième {[0" e.ri'iiipl.); la forme des plumes des couvertures inférieures de la queue intermédiaire entre les deux espèces (id.) ; les lectrices sont dillérentes de celles de l'une et de l'autre espèce; plumes de la queue jjlutùt courtes, mais droites, en pointes, ressemblant à celles du Faisan (11" e.venijil.]; intermédiaire entre celle du Faisan et celle du Tétrix (12« cj"«»/:>/.) ; la queue tient de celle des deux Oiseaux, étant plus courte i\uo celle du Tétrix (l8"('./c//)/)/.); ([ueue très serrée (weaijc), les plumes les plus longues huit niches (23" t'.irinpL); queue singulière, cunéiforme, semblable à celle d'une femelle de Faisan (|ui a atteint sa croissance (28" rrfiiipl.); la (lueue comme forme très semblable à celle d'uue Poule faisane, mais pas aussi longue (21« exempL); la ([ueue ne s'allonge pas comme celle du Faisan, mais elle est large et plate (23<^ exempL). HuEUE, COLORATION : D'uns couleur roussàtre, bigarrée d'une façon curieuse (l" exempt.); de la môme couleur que celle du Tétrix femelle (ii'' rxcinpL); les plumes de la queue mélangées de noir et de jaune, tirant sur le brun et avec des bai-res transvei'sales noires; les barres sur les plumes extérieures occuicint autant d'es|)a('c que le plumage Ijigarré; leurs exii-émilés noires sur une largeur d'un |jouee et demi; cette couleur v,i eu diiuinuanl vers les plumes du centre; les cinf|uièmes, les plus lougues, étant tachetées à leurs extrémités. Elles préseuteul un singuliei' couliaste avec les longues plumes de la queue ilii Faisan dans les((uelles les barres s'élargissent au bout, tandis ([ue, dans cet oiseau, elles 98 A. SrCHKTKT dispaiaisseut à cet, eii(li'()il(lÙ''('.r''//i/)/.): les couvertures iuférieures de la (jueue, noires, avec des Uk'Iics d'un hruii rougeàtre à leurs cxlrémités (/(/.); couvertures de la queue, jirises, tachetées de uiéine couleur plus foncée (12'- cJciiipL); queue bariée coiniiHî le dos avec les poiutes des recli'ices uoiiàtres (23 exeinid.) ; sur la queue, un brun gris jaune d'olive mélangé de marques brunes (28" exempl.). Jambks et pieds : Aucune trace d'éperons (!«'" c.rcmpl.) ; les tarses nesontpas enipluniés.ilssoul uuscomniecliez le Faisan (2ec.rf »»/)/.); jambes couvertes de plumes (3« exempl.) ; tarse à moitié garni de plumes, sans éperons, couleur du Faisan (5" rur/y)/)/.); tarses et doigts de la forme du Faisan ; tarses nus sur les côtés et derrière, mais gar- nis de plumes par devant jusqu'à la moitié de leur longueur (10» exempl.) ; partie supérieure du tarsecouverte de plumes(ll"=<'J('/Hp/.); tarses nus à la manière du Faisan (12« exempl.); jambes en partie couvertes de plumes (18^' exempl.): tarses à moitié einplumés (partie supérieure); pas d'éperons (ÈS'^e.vempl.); aucune ressemblance dans les doigts des pieds avec ceux du Télrix (id.); sont comme ceux du Faisan (iil.) (1); tarses et iloigls nus, à l'exception de quelques )ilumes qui ressemblent au duvet et se montient par devant, s'éteu- dant un peu au dessous du genou (21« exempl.); les jambes et les doigts ressemblent à ceux du Faisan par la couleur, la forme et la grandeur (24« exempl.). Thompson a donné un(î table permettant de comparer les dimen- sions du 10« exemplaire avec celles du Coq faisan et du Coq Tétrix. Goiild a fait remarquer que le 17'* evemplnire chantait eu s'élevant lorsqu'il fut tiré, comme le fait habituellement le Faisan. M. Mon- tagu Brovvn a donné les dimensions des principales parties de l'exemplaire tué par le major Gregory Knight. Eyton a trouvé dans le Hoxempldire des ovaires très petits, les œufs à peine visibles, et en petit nombre. Il a donné quelques détails anatoniiques qui sont les suivants ; Le sternum se rapproche plus de celui du Coq noir que du Faisan, mais l'os n'est pas si massif (ou dur), le bord antérieur du keel est plus festonné et l'os entre les pétoncles postérieurs n'est pas si large que chez le Tétras. L'os furcatorium est le mémo que celui du Faisan, plus anpié que celui du Coq noir et ayant l'apophyse {pro- iljSims n'avons ji iint pai-lé ilii Ifi'" exeinplaii-e, parce que, nous dit M. llandcocli, il ressemble au 12' (|ui a élé ilécril, cepentlanl cet Oiseau laisse apercevoir quelques plumes blanches à l'angle ilc l'aile, comme chez le Tétrix. oiSEAi'x iiviiiiiiii> iii;N(:(intiii;< a i.'ktat sauvaTiKs 00 (V'v.v) pl.il ;'i rrxIiiMiiilù cl plus l;irj;c' |ii'rs du slciiuiui. \.f l);issin csl fXiicleriR'iil iiili'imédiaire eulie les deux, plus feiuie, plus hirge {'I plus lôiii; ipu^ chez le Fiiisiin eu ce ([u'il n deux npopliyses de clia(|uecùti' di' la \('itéhie caudale ([ui serveul pour lesallaches des muscles levalor el de la ([ueue. Au sujet du 21'' r.ifiiijiliiiri-, M. le prnf. Kiilsrli dit ([ue : le lulie iulesliiial est de la diiiieusiou de celui du Teliix, la icclierclie aua- toinique lui prouva (|ue l'exeuiplaire était uiàle. Tous ces caracti'-res anuouceni liiru une double oi'it;iue chez ces Oiseaux. Coiiinic ou l'a vu, de noinhreux dessins de l'Iiyhride du l'h. folrhinis et du /'. Ii'tri.i- ontéle faits, ainsi que dos ligures coloriées. l'res(|ue toutes les dépouilles des Oiseaux lues oui également été conservées; voici les noms des personnes qui les possèdent ou (pii les ont possédées : le comte d'Egrcmont, à Petworth; le ca]iilaiiie .Morseliead, pruhablemeut ; William (^all ; Eyton ; Uowland llill; le Rev. \V. S. Ilore, di; Stock ; le D'' R. Rod de Treeben en Cornwall ; Leadbeater; Rev. T. ,Iones,de Rradstone; le comte Ferrers; Rustou ; M. Kd. llarl : M. Stiammi le Sli'anger ; M. John (îalcombr, iM. Tui-ner et M. Lamb. Dans les collections publiiiucs nous avons à nounuer : le Muséum of theNatural llislory Society of Northumberlaud, Durliam and Ne\vcastle-on-Tyne, le .Musée de Leicester, le Rritisli .Muséum et le .Musée royal do Robèmo. Ocurvs Liii/iipiis ri l'li/isi:iiiii.s. Phasianus vulgaris et Lagopus. Lf .lournal cb; (Chasse de \'i(Miue (1) parle do trois hybrides de Faisan et de Lagopède {Sclioi'i-liiiliii) tués à Wales, pendant le cours de l'année 1872. .Malbeureusemenl, ce journal ne donne iiiH'uns détails et cette sinqde mention ne nous parail point sullisanle pour attester que ce croisenu'ut se soit réellenienl produit. Tels sont les croisements entre espèces sauvages de Gallinacés (|ui sont venus à notre connaissance. Noire travail doit se terminer [lar une courte étude sur les croisements qui se sont produits entre espèces libres et entre espèces domestiques ou captives. Le nombre de ces croisements est très lll I'. tiOl, IS7i. 100 A. SUCHETET Hjiiilé: la plupart sont l'estés fort douli'ux ou n'ont ])ii être déclarés féconds ; l'un d'eux est môme absolument fantaisiste, un seul est bien authentique et deux autres probables. Les espèces qui ont contracté des mélanges sont les suivantes : (iallut< Sonnerali, (ialliis doini'blicus, (jallus Lafaiji^tti'i, Lagupus alltus, l'rrili.r vinerea, l'Iiasianits ijulgoris, Mel('ar/ris{\m\ dnnu'sticus) et hybride de T. telii.v X T. uiviidlliis, s'alliant ainsi : a. Sunncrnli X (i. iloiiirstlnis. a. La/ayctli'i X ''■ iloinesllciis. (',. ilompsiicus X hybride T. Iclrl.r >: /'. iirn(j(iUus. a. (Itniicsticus X L. albiits. Perdix cinerea X 0. domesticus. Ph. vulgan's X Mekagris. Ph. vulfinris X CnUits domcstinis. En tout sept croisements. Il est à remar(iuer (lue le croisement fécond autlieutique est le deuxième indiqué, ifue les croisements féconds probables sont le premier et le septième, eu sorte que tous les trois ajqiartienuent à des espèces rapprochées ou à un genre peu éloigné. Gallcs Sonner.vti et Gallus domesticus Le G. Sonneivli, dit Darwin (1), se croise aisément dans l'Inde avec la Poule domestique. Aucune autre indication n'est donnée sur ce croisement et Darwin ne parait pas avoir indicjué la source 011 il a puisé ce renseignement. Gallus Lafayettei (2) et Gallus domesticus Layard (3) dit que les (!. sVa/Wr/// cT se mêlent assez souvent aux volailles des villages isolés et ([u'ils s(! croisent avec la race domes- tique, étant supérieurs en courage aux Coqs de basse-cour et armés d'éperons terribles. M. Milford, du service civil de Ceylau, lui montra, a Katnaj)oova, une Poule hyliride ; sa tournure et sa forme générale élaientcelles de l'Oiseau sauvaue;ses u'ufs étaient tachetés. (1) y'arialion (les aniinaiix et des pldnlfi, p. 148. TracUicliou fr.invaisc. (2) Ou G. Stanleyi ou G. lineahis. ■" "'■' " '" ' ■■ '■ - • '"■- iinj Magazine of natunil liislory, pep- lO. ont donne le récil île I.ayard. (2) Ou G. Stanleyi ou G. lineahis. (■i) Xotes on Ihe ornithaloijy of Ceylon, Annals anj Magazine ofnatural liis (2), XIV, p. al. Lonilon, IS.'ii; Gloi;ei', Journal fiir Ornithologie, ,j Heft. tembre I8o4;el Darwin. ] inialiDits des iniiiniii.r et des l'Iiiiiles. 1, p. 2'i'.i. OISKAIX" HVRIUniCS RKNCONTaÉS .V l'ÉTAT SAl'VAGF. 101 Mais M. Millurd essaya eu vain d'eu avciir des Poussins ; les ii'ufs ne furent jamais féeuudés. L'Oiseau se uioulia liés l)ien a|i|iiivoisé au milieu des volailles près des([uelles on le plaça, il fuyait eu liiule hàle à l'a |)])roclie des étrangers. D'après les exemplaires ipii sont exposi's dans les Nouvelles galeries du Mus(''nni, le(;()(i Ijifni/rlli présente de grandes ri'sseinl)lauees avec le Coq hmikifd. .lerdon ( 1 1, dit qu'il est i]ui'li|ucl(iis cuninir le Baukiva, niais rou^e en dessous. IIVUIUUK cf UK T. TKTniX X T. L'ROGALLUS {Hnckflllil lie] et Gallus domesticus $ Le i)riii( r Adiil|ili(' Joseph de Schwarzenherg rapporte (2j ([u'iiu IJaekelhane, vivaat dans le district du Tasin, réussit à croiser une l'ouL' domestique contrefaite, qui ne pouvait lui échapper, (^e llackelhaiie. ipie le cri de Poules domesliipies ]iaraissail exciter, fut tué par \r prince iieinlaiil le iimis d'octolire. Genres Lugopiis el Gallus Lagopus albus et Gallus do.mesticus .M. Collett a fait savoir (3) que son ami, le prof. Krees renianjua, an priuleinps de 18.^)7, daus l'uue des fermes les [iliis élevées du .\tu-dmose (Uergen stifl), une Willow Grouse qui rôdait pendant plusieurs jours de suite autour de l'iiahitali. .'kî'.t ilc sis fl/rrf.s- of India. li) Zngd-Zoilung, p. (UiT, 1882. Cl) Proceedingsof llie Zoologii-al Society, I88G. Voyez aussi : Forliundlingar. Videns- kMbs-Selskabel, Clirisliariia. p. l'il, 1872, où le même fait est raconté et oii on parle jIii l'iiirmipan. ('») l'liilosi)plilc:il Transactions, LI, partie II. p. fillJ. London, ITtît. 11)2 A. SUCUETET le croire), « qu'iiue espèce mixio ;i été pioiliiilr entre nos Poules (loniesli(iues et les Perdrix qui séjourneul d;iiis le vuisinafïe des lernies. » Quel est cet hybride, où a-t-il été élevé et par qui? Sir Georges Edwards ne le dit poiut avec raison. Phasianus (vuLGAïus?) et Gallo-i'avo (var. itonieslicus) l'ii seuT exemple de ce croiseuienl jiaraît avoir été cité, encore e>t-il (|u'il remonte au milieu du siècle dernier et qu'il n'est point parfaitement établi. Eu 1700 (i), le même sir Georges Edwards lit savoir au liev. D^ Birk, secrétaire de la Société Royale, (lu'il avait revu du li'ès digne Henri vSeymour Esq., de Handford. dans le Dorselshire, un Oiseau intéressant qui paraissait provenir d'un croisement accidentel eulie un Faisan et uu Diutlon. Aussitôt après la mort de cet Oiseau, on constata que la peau autour des yeux était d'un rouge plomb iiàle et les yeux comme ceux d'un Dindon. C'est en vain que l'on chercha à se procurer un autre exemplaire dans le bois où il avait été tué et où on avait aperçu deux Oiseaux semblables. La description que sir Georges Edwards a donné de cet hybride est la suivante : « Sa taille est moyenne' entre celle d'un Faisan et d'une Dinde, sa forme est à peu près celle de ce dernier Oiseau. Le bec, les jambes et les pieds sont noirs, formés comme ceux du Dindon : il a autour des yeux une espèce de peau nue, couleur de minium pâle, les yeux comme ceux du Dindou. La tète el la moitié du col sont recou- verts de plumes très courtes, couleur d'argile blanchâtre avec des barres sombres transversales, ([uoique la gorge et la partie anté- rieure du col restent entièrement couleur d'argile claire. Ces courtes plumes occupent la tète et cette partie du col qui, chez le Dindon, est naturellement privée de plumes. Sur la partie inférieure du col, sur la poitrine et sur le ventre, ces plumes sont bien plus longues et de couleur noire avec un rellct pourpre et changeant. Les cuisses et les jambes, sur la partie antérieure, et un peu au-desssus des genoux, sont couvertes de plumes traversées de bandes noires et coideur d'argile. Le dos, les couvertures des ailes et de la queue sont de couleur mixte, avec des ligues lines transversales brunes et noires, quoique quelques -nnes des plumes des couvertures des ailes et de la <|ueue aient des bandes transversales plus larges de ces mêmes couleurs... » Sir Georges Edwards a complé seize i)luraes à la queue, les extérieures étant de deux pouces plus courtes (I I V(i\oz Plnliiso]iliii-al transiicliuiis, LI. |iail II, fur Uic yrar l'i'U. I.onilon. ITr.l . OISEALX inimibKS UIINCONTRICS a l'état SAUVAr.li Kl.'f iliii' celles (lu milieu : « leur couleur se ciiiu[)()se de luiiu cl de noir entreniiMée piir des raies trausversales, connue sur le dos, mais leur couleur est plus sombre vers les bouts, ces liouls même étant d'un brun clair. Les bords extérieurs des plumes laté- rales caudales sont d'uu bai clair, les plumes des couvertures en- dessous de l.i ((ueue sont de couleur orangée avec raies noires trans- versales: autour de l'anus, les plumes sont blanclies avec destai'lies sombres. Toute la partie ressemble à celle d'une l'oule faisane, mais (k' coloration plus foncée. Toutes les pliunes du ciu-ps sont doubles, c'est-à-dire qu'il y a doux plumes distinctes sur une seule tij^e. la plunu- extérieure tarife et de tissu ferme, la plume intérieure est plus petite et couverte de duvet. » L'auteur de celte description est porté à croire i|ue ce spécimen est plulùt le produit du l'hasiaiiKs cf et du Callo para 9 que le |)ro- dnit inverso, parce (pie, dit-il, la disiiroportion de taille entre ces deux Oiseaux est moins {grande ((u'elle ne l'est entre un (iallo piini $ et une Poule de Pliaxianiis ; il reconnaît cependant que cette suppo- sition n'est pas sans donner prise à une didiculté; comment, enetlet, un Oiseau (l(jmesti(pie se seiait-il réfuijié de lui-même dans les bois et y aurait-il élevé son produit sauvage, chose contraire, parait-il, aux babitiules des Dindes dans le Dorsotshire. liullon, (pii a parlé assez loni;uenu'nt de ce fail(l), ne se sent pas porté à admettre l'orif^ine qu'Edwaids suppose à cet Oiseau, paice (pie ce ])rélendu bybrido avait des caractères ipii man(pionl absolu- ment aux deux espèces |uimitives (les plumes doubles) et (pi'il lui manquait, par contre, d'autres caractères qui se trouvent dans les espiTCS mères (les IS plumes de la queue). Si l'on veut lui d(mner une origine double, il y aurait plus de fondement, croit Bullon, à supposer qu'il dérive du mélange du Coq de bruyère et du Dindon, qui n'a (pie seize pennes à la (pieue et (pii a des plu mes doubles, coinuK' l'hybride en (piestion. Temminck (2) partage l'avis de Bullon. Nous n'avons point vu la gravure (pii accomjiagiie dans les IMiilosophical lransacti(Uis la description de (ieorges Ldwards, mais Yarrell, dansses lirilish llinis, en a donné une reproduction, et nous avouons r[ue l'origine sup- posée (le ce produit nous |iarait assez iirobable. L'Oiseau, du moins, tel qu'il est représenté, parait liieu intermédiaire entre le Hindou et le Faisan. (Il V. pa^c l''i. EdiliiMi ilo IS'i.", (2)7;(.v(. ilr< luilliiuins. II. p. :JM) <•! li'.lO. lO'f A. SUCHETET llesle encore à savoirs! le l'hasiamis, |)rri.' su|>i)Osi'', de l'Iiyliride en question, était un Faisan vivant à l'état sauvage? I'hasianus vulgaris et Gallus do.mesticus A la dernière Exposition oini[liologi{iue de Stargard (Ponié- rauie) (1), on voyait plusieurs liylnides ])rovenaut d'un F'aisau et d'une Poule doinestii(ue (raceCocliincliiuoise). Ces Oiseaux avaient été ex|)osés par M. Adolph Meyer. qui les avait reeus d'un culti- vateur des environs (2). La Poule, mère de ces liyl)rides, s'étaut écartée près de la forêt, avait été cochée par un Faisan de chasse. Les hybrides exposés étaient au nombre de trois, un Coq et deux Poules. Leur couleur est blanche, avec rellets jaunâtres, [)eu de plumes sont tachetées. Le inàle a la poitrine légèrement brune. La forme du corps est svelte, le cou est long et gracieux. Li ([ucne courte, la pointe est légèrement arquée en ilessous, se rajqirochant du genre Cm-liiït, mais moins fournie. IjC 2^ décembre, Son Altesse Royale le Priuce Louis Ferdinand tuait, dans une chasse de la faisanderie de Moosach, un bel Oiseau ayant la grosseur et l'aspect du Coq de bruyère; le croupion est celui du l'"aisan, le jdumage noir, semé de gris et de blanc. Cet ex(;mplaire se trouvait au milieu d'autres l'aisans ('■V). Comme on avait élevé, l'année précédente, dans une des volières de Moosach, des hybrides du Ph. rolchirus et des (ialius tlamcslims, on suppose avec raison que l'Oiseau tué par le Prince Ferdinand avait été produit eu domesticité (4); aussi nous ne le décrirons pas. A ce propos, rappelons que le Uev. Gilbert White (5) a raconté ((u'un Oiseau curieux fut trouvé dans un taillis par les éjtagneuls d'un des gardes de Lord Stamwell. Cet. Oiseau, qui avait été tiré à l'aile, lui fut envoyé par ce dernier, afin (ju'il l'examinât : « La tournure, la forme extérieure et le cercle éclatant autour de l'œil de cet Oiseau dénonçaient un Coq Faisan; mais la tète, le cou et la poitrine étaient d'un noir lustré, et bien qu'il pesât le poids d'un fort Coq Faisan, il n'avait i)as d'éperons aux jambes, comme en ont les Co(|s Faisans. Les jambes et les pieds n'étaient (1) Tenu.- les W cl 17 novembre ISSlt. (2) Voyez Zeilsclirift tûi' Oniilliotoyie, Sleilin, .\III, n° 12, 188(1. (;î) Voy. Aosslnii'jiei' Abeiulzeitiin.;, '2fi Décembre 18.s;).n<'3;io, p. G(arUcle SporI). Cl) Commiiiiicalion qui nous es adressée de Munich jiar M. C. Parrot. (;1) A Natunilist Calendar extri.ted froni Mie papers o( tlie late Rev. (iilbei't White. Loiidun, I7'.i;i. OISEAIX HYBRIDES IIENCONTRES A L ETAT SAUVAGE 111.) pdiiit i'iii|iluiiit''s, il n'Mvail jKiiul iiini pliiN a la (|ii(MU' de loii^^iius |iliiincs coiniiie celles des Faisans; sa queue élail iMaucoup ]ilus (•ourle que celle d'une Poule Faisane, elle était carrée. Les piunies (lu dos et des ailes, de même c|ue celles de la (lueue, étaient d'uu roux pâle rayé d"iinc manière étrauj^e et ressenildaient un peu à celle d'une Perdrix. » Le Rev. Gilbert W'hile n'indi(|ue point exactenu'ut la provenance de cet Oiseau étrange, il (ait remarquer qu'il ne peut venir du Co(i de l)ruy6re parce ({ue ni ses jambes ni ses |)ieds n'étaientempluinés. il pense (pn' c'est un liyinide probalilc entre le (lot] faisan et (|ucl(iur Oseau domesti((ue. Il ajoute que le garde lui avait dit que jjendant l'été on avait vu des Paonnes fré(|uenter le taillis et les couverts on cet Oiseau avait été tué. Montagu (I) a parlé du récit de White, mais il dit (|ne \\'liitr considérait cet hybride comme venant du Faisan et de la Poule doinestii|nc {dowfstir fool (2). Morlon dit également que White a donné la description d'un hybride sauvage provenant du Faisan et (le la Poule domestique (3). N'ayant pu examiner la figure coloriée qui accompagne le récit de White, nous n'osons point inuis prononcer. I*eut-étre pourrions-nous ajouter à ces divers croisements celui de la Honasn brtiiUnn et de la Poule domestique. L'Isis (4) dit en effet (|ue ^L Badeker a cité un exemple de ce croisement, mais on ne fait ])oiut savoir si cet accouplement a été suivi de fécondité, on n'indi(|ue point non plus l'état dans lequel vivaient lesdeuxOiseaux, c'est-à-dire si l'une des deux espèces était sauvage et l'autre domestique. Uemakque Longtem])s on a confondu dans un .seul Oritri' les Gallinacés et les PiciEONS. Cette classification est encore aujourd'hui maintenue dans plusieurs ouvrages. Ceiiendant la manière ])aiticulière dont les Pigeons nourrissent leurs iiclits, (|ui naissent dépourvus de l)luines, aveugles et pres(]ue nus, fornn- un contraste avec les Gallinacés dont les jeunes sont capables de (juilter le nid aussil(jt leur sortie de l'u'uf et de chercher eux-mêmes leur nourriture. (1) Oriulhological Dictiuiuuiry, secouUe CMJilion, p. ,T)9. Londoii, 1831 (2) Nous n'avons plus sous les yeux le texte anglais de White. |3) The amerir:in .lonrnal of srienre and lillrralnre. (I), 111. May If-'iT. p. 203. (4) P. m, IS2.S. lui) A. SLCHETET Les Pigeons sout. aussi tous uioiio^anies, taudis que le plus grand nouibre des Gallinacés est polygame; chez ces derniers le mâle ne partage point le soin de l'incubation. Autre parlicularilé remarquée par Pline (1) : les Pigeons ne renversent ])as le cou en Ijuvant; ils ont aussi la lacnlté de développer leur œsophage. Au point de vue anatoniique, la manière dont leur pouce est placé sur le tarse est encore un signe qui les distingue des Gallinacés; leur doigt infé- rieur est articulé au niveau même des doigts de devant, ce (|ui leur permet de se percher à la manière des Passereaux, ordre dans lecfuel ils ont été également classés. Les Gallinacés ont, au contraire, le pouce placé pi us hau t, ce doigt est court, quelquefois rudiiiien taire; cependant plusieurs espèces de Colombes sout constamment à terre. Mais il existe aussi des caractères zoologiques qui sout communs aux deux; certains points d'organisation, certaines ressemblances dans les mœurs et les habitudes tendent à les faire rentrer dans un même ordre. Or, riiybridation à l'état sauvage est presque nulle chez eux ; tout au moins nous n'avons pu découvrir qu'un seul exemple de croisement entre types distincts, c'est celui de la Culinnbd /à/« et de la l'aliutibœnas f'usca, décrit par M. N. Zarouduoï dans ses Recherches zoologiques dans la contrée Trans-Caspienne (2). Les quel- ([ues auties faits (|ue l'on cite ne se rapportent qu'à des variétés bien jteu diiïérentes; nous faisons ici allusion aux croisements des Bisets à croupion blanc et des Bisets à croupion bleu qui se repro- duisent ensemble là où ils vivent de compagnie (3), ainsi qu'aux (ireen l'Iijeons de l'Inde qui se mélangent aussi entre eux (4). Nous avons cependant appris qu'il existait au .Musée de Turin un individu tué au mois d'octobre 1870 dans le voisinage de cette ville et que .M. le Comte Thomasso Salvadori n'avait pu iléterminer, ne sachant s'il avait affaire à une variété de Colombe ou à une Colombe hybride. Cet Oiseau « a le cou, la poitrine et une partie de l'ajjdo- meii d'une belle couleur chair vineux comme cela se voit chez la SlreptojU'lia albicentris; les deux taches noires sur les côtés du cou s'unissent par derrière et la cou eur noisette du dos et des scapu- laiics est beaucoup plus sombre (;j) )>. M. le Comte Arrigoni degli (2) Bull, lie la Socit'U' iinpi'riate des Aiiliiyalistt:< de .l/o.?co»,iio i, p. SLI8. 1889 (3) Voy. Doglaïul et Gei-br, qui onl donné dis indications sur ces cioisenienls dans leur Oniitlwlogie eurapcenne, II, p. Il, Paris l-8b7 (4) Jerdon, op. cit., p. 218. (.')) Fanna d'Ilalia, Parte seconda. Icrelli. par Thomasso Salvadeiri. p. 180, Milano. OISEAl X 1IMIIIU)1;> ltK.\i;()MliKS A r.'KTAT SAliVACK l(l7 Oilili l'sl |ini't(' ;'i l'idini (l)i|iii' ccl Oiscim csl un luodiiit du Tinlnr minliis et, tlii T. lisiiiiiis, parcf ((ui', dil-il. les (|iit'l(|iii's dtl'Iails (|iii' dimne M. Sidvadoii s'ada|itriil incivcilliMisciiiciil à iiu sujet aiillicii- li(|iit' (ihk'iui fiilic l'es deux l'spt'Oi's et coiiservi' dans sa collfclion. Mais, en adiiiellaiil iiiic rapinriiatioii de M. leCoiiik' degli Oddi sitil juste, encore est-il que ce snjcl ne peut cire considéré comme nn liyliride prodnil à l'état sanva^e, piiisiineic T. risarins n'iialiile pas illalie. Tout au plus |HMil-il être considéré comme provenant d'un croisement acci II II pli en srini-lilierlé, à moins donciiu'uii /'. rlsuz-ins, écliai»pé de (|ueii[uc volière el ne trouvant aneuii individu de son espèce ptuir s'accoupler, n'ait contracté une alliance avec un /'. iiiirihis sauvufic, chose très douteuse. Il est plus naturel de penser i|ue, si l'individu en question n'est point une simple variété de Tiirliir, c'est un Oiseau éciiappé ; en captivité h? croisement des (leu\ espèces est en etîet très fréquent. Nous n'avons donc rencontré qu'un seul cas d'hybridation chez les Pigeons vivant à l'état sauvage. Pouniuoi cette dilïérence avec les (iallinacés dans l'ordre desi|uels ils ont été classés? Celle dillé- lence provient-elle tle leurs hahiludes monogames, on sérail tenté de le croire. On ne peut cepeiulanl alléguer ce molif, car chez les Passereaux elles Palmipèdes, Oiseaux esseuliellemenl monogames, on a rencontré plusieurs fois des individus portant des traces d'hy- liridation. 11 faut croire plutôt, si nos recherches ne sont point incouqdètes, (|ui; l'aire de dispersion des Pigeons et leur manière de vivre ue leur donnent point l'occasion de se rencontrer, comme il arrive chez les Gallinacés (|ui vivent à terre el dont la destruction, au moins flans nos pa\s, s'opère sur nue grande échelle. (I) Soie sur un lii/hnilr urti/u-ifl i. DEl'XIKMK l'AKTli;. Les Palmipèdes. Dans l'onlie des (lallinurrs nous avous vu (|ii(' riiyl)iidation ([iii se présente dans trois l'aniilles. les rcrdiciiirs, les l'iiasidiiiilrs et les Télraonidës, ne se manifeste d'une façon particulière que chez ces derniers. De nu''nie, dans l'ordre des Palnnphles, l'hybridation ne se rencontre guère ijne dans une seule (aniille, celle des .1 luitides; c'est à peine si l'on peut citer un ou deux croisements trè§ hypothétiques chez les [.ariilcs. Par contre, les espèces des .Vnatidés qui se mélan- gent sont très nombreuses, la plupart appnrti(Minenl au genre Aiias; les croisements entre espèces de genres éloignés sont très rares, nous aui'ons l'occasion de citer seulement deux croisements entre les genres Mcn/ns et CldiKjabi, encore est-il que beaucoup d'ornitho- logistes considèrent comme véritable espèce l'un des jiroduits supposés de ces deux genres (1). Voici le tableau des hybridations que nous avons pu rassembler: l'ALMIPKUHS L.\ .M K LU ROSTRES FaiiiUlt' ili's Anntidiit. Genre Anas. i» .1. peut'lopc X ^. crt'cai, 2o A. aruta x l- penelope, 3° A. boschas X A. acuta, 4» A. boschas X A. crecca, 5* A. boschas X A. stn'pi'ira, G» .1. acula X A. crecca, 7" A. obscura x A. boschas, 8° .1. boschas X A. pcm'lDjic, (I) l.'hyliride d'cg|ièces appartenant an.x genres FuUgula il l»».-; a. il est vrai l'io lue sur une pièco d'eau d"a(;ri'-nicnt eu Aiii,'Ii'liMr('. mais ou iiciil -iuiiposer i|ue ce croisi'uii'nl s'Olait opt'ré en caplivili'-. MA A. SUCHETET i)" I. rltjjtriild X A. ucHta, 10° .1. ucala X -l- slrepera, '12» .1. slri'pera X A. dypeata, 14° .1. wuschata x -l- bouchas, 15° .1. casarka x -1. falcata? IG" .). Kulpanser X A. hoschas. Genre Fuligula 17" F. ferina x F. nyroca, 180 F. nyroca x F. cristata, 19" F. afpnis x F. valismeria? (nu F. iimciicinui). 20» F. ferina X F. cristata, 21° F. crislalii X F. marila. Genres Anas et Fuligula. 22° A)tas bosclias X Fuligula ferina. Genres Mergus et Clangula. 23" Mergus albellus X Clangula glaucion, 24° Clangula gtancinn X Mergus cucullatus. PALMIPÈDES LONGIPENNES Famille des Laridés. Genre Sterna. 25" Sterna paradisea X Sterna iurumlo. Nous devons recouiiaîtie que beaucoup de ces croisements ne sont rien moins que prouvés; s'ils se présentent plus nombreux i[ue chez les Gallinacés, ils sont moins autlienti([ues, plusieurs sont même vivement contestés ; de savants ornithologistes ont voulu faire de leurs proiiuits supposés des variétés d'âge ou de climat; enfin, un certain nombre d'hybrides, ([uoique réellement tués ou pris à l'état sauvage, doivent probablement leur origine mixte à des croisements obtenus en domesticité : ce sont des échappés de captivité. On a remarqué que l'esjiècc bosehas est, parmi toutes, celle qui contracte le plus facilement des mélanges, cela tient probablement OISEAUX HYBRIDES IIENCO.NTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 1 I I au grtind iioiiiljrc d'iiulividiis qui lu couiiioseiil ; vient t'iisuile l'espèce ticutu, puis l'esiièco rljninilu. Les espèces créera, musrlnihi. prnritipr, strriierea, ferinu, erislala se inélangoiit daus les nuMUfis proportions, ainsi ([ue nyroca, marila, rlanijula, Cttsarka, rulpanser et oljsruni n'ont 010 nommées i|u'une fois. Mais si l'on considère séparément les individus de ces divers espèces, leur mélange n'a plus lieu dans les mûmes proportions, c'est ainsi (jue l'on verra daus la suite que les croiseinents cons- tatés le plus de (ois sont ceux : 1° de l'A. bosrlids et de IM. (tenta, 2° de r.i. boseluis et de l'.l. enirina, 3" (probablement) ceux de l'.l. obscitnt et de l'.l. bouchas, 4» de r.l. hosrhas et de l'.-l. creeca, o« de la F. ferina et de la F. nyroeu, 6° de r.l. hosehas et de l'.l. clypeata, _ I de VA. peiielope et de l'.l. creeca, ) daus les mêmes i)ro- i de l'I. penelopç et de l'.l. acuta, ) portions, 8° Enfin ceux de l'.l. aruta et l'.l. creeca; les autres hybrides que nous meulionuerous n'ont été observés qu'une fois ou deux. Ces divers Oiseaux ont été tués ou pris en Palestine, en France, en Russie, en Suisse, en Belgi(iue, en .\lli.Miiagne, en Autriche, aux Etals-Unis, en Italie, en .Viigleterre et en Hollande. Ce sont ces deux derniers pays qui ont fourni le plus grand nombre d'hybrides; la Hollande à elle seule entre en ligue de compte jiour un tiers au moins. .\I. van Wickevoort Crommeliii, de Harlem, a fait connaitn^ beaucoup de ces Oiseaux ; nous re])ro(luirous fré([uemmenl ses savantes descriptions. V.u Italie, .M. le comte .Vrrigoui degli Oddi, de Padoue, en a décrit lui-même plusieurs. Nous tenons à remer- cier ici ces messieurs qui se sont montrés d'une grande obligeance, mais nous ne devons |)as oublier non idus .M. le B"" l-ldnioiid de Selys-Loiigchamps ([ui, le premier, a donné une récapitulaliim très complète des hybrides observés chez les Auatidés (1) ; M. Paul Leverkuhu, de Munich, qui a droit tout i)articulièremeiit à nos remerciemeuts;leHév..Ma(pherson,deCailisle(2), elM. J.H.Ciuerney, juM., dont la connai.ssance des hybrides est justemeut appréciée en .Vngleterre ; M. Jobnes Handcok et son ami, .M. le D'' Embleton, de Newcastle-on-Tyue ; .M. vaii Bcmmelen, directeur du Jardin Zoologlipie de Rotterdam, M. Edouard Hart, de Ciiristchurch ; (I) Bulletin lie l'.Académie de.s Sciences de Bruxelles, 1843 el I8.t6. (i) he r<-\. Marplic Tson a publié ses arlicles sur l'hyliricHIr nolamuienl dans le Field, le Natitratisl et le /.ootogisl. 112 A. SUCHETET M. Charles Royer, de Langres; M. Weltermaiin, directeur du Koninklijk zoologiscli Genootshamps, d'Amsterdam ; M. Oustalel, docteur és-scieuces, aide-naturaliste au Muséum ; M. Wiepkeu, directeur du Musée ducal d'Oldembourg ; M. le professeur H. Giglioli, de Florence (1); M. le professeur Sordelli, de Milan (2); M. Lacroix, de Toulouse : M. le professeur Newton, de Magdalene Collège de Cambridge; M.Ridway, curateur de la collection oruitho- logique du Musée national des États Unis, à Washington ; M. Schutt et M. le D'' A. Knop, de Kalsruhe ; M. Zarouduoï, ornithologiste d'Orembourg (Russie); M. Olphe Galliard, d'Hendaye(Basses-Pyré- uées); M. le D'' Ch. Liitken, de Copenhague; M. J. H. Seais, assistant au Muséum de l'Académie des Sciences de Salem (États- Unis); M. Manly Hardy, naturaliste de Brewer (Etats-Unis); M. le B°" von Ritter vou Tshusi, de Schraidoflen, l'ornithologiste et le savant bien connu ; M. le D^ Radde, de Tiflis (3) ; M. Sclater, l'éminent secrétaire de la '/ooJoijiral Sncietji off.ondon ; M.Godefroy- Lunel, directeur du Musée zoologique de Genève, M. Van Kempen, de Saint-Omer, et bien d'autres assurément qui ont droit à notre reconnaissance. PALMIPÈDES LAMELLIROSTRES Famille des Anatides. Genre Anas. ANAS PENELOPE (4) et QUERQUEDULA CRECCA (5) Nous citerons d'abord trois pièces hybrides auxquelles on attribue cette origine. Elles se trouvent : la première dans le Musée de la Faune néerlandaise, à Amsterdam, la deuxième dans la collection de M. le comte Arrigoni degli Oddi, à Padoue, la troisième dans la collection du feu Lord Malmesburg. L'hybride du Musée delà Faune néerlandaise a été acquis récem- menl, il est adulte, de sexe inàle, et a été capturé à l'état sauvage. L'iiybride appartenant à M. le comte degli Oddi a été tué] au mois de décembre 1882, par M. B. Dute dans la vallée de Salsa Morosiua, (1) Directeui- du Musée des Vertébrés de cette ville. (2) Dii-ecleiii'-adidint an Musée. (.'i) A.uleuv lie ['OniU cdiicasica. (4) Autns noms scicnliliiiiics : Mdrecii penelope, A. fi^lulitri:<, .1. kiujalko. Çà) Ou QuerquedttUi crecca, ou (Juerquedula minor. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'kTAT SAl VAGE 113 IMiiviiicc (Ir l'.iddMf. CM Oiseau se trouvait dans une baudo de e'cst sur la livière Slow qu'il a été abattu. M. le coinle degli Oddi a bien voulu nous adresser une description manuscrite de l'hybride qu'il possède. Il nous fait savoir (|ue celte descripliou est sous [iresse et qu'elle sera acc()m|)agnée d'une liyure coloriée représentant l'oiseau : <( Longueur totale, 0™ilO; longueur du bec, 0">n'iO; aile fermée, 0'n230; queue, O'n04o; tarse, 0'»Û40; le doigt sans l'ougle, OniOiO; le doigt avec l'ongle, 0"045. « Bec et iris noirs; tête et cou d'un châtain ardent tirant sur l'isabelle. Une large l)ande entoure l'œil, passe au-dessus et se continue sur la tête et jusqu'à la uuque. Le Ijord de cette tache est jaune fauve, plus marqué auprès des yeux. A la partie centrale de la nuque il y a une raie noire d'un violet foncé. La gorge et le tour du bec, noirâtres, sont entourés par uue couleur baie. A la naissance du cou, qui est violet, on voit des raies transversales noires en zigzags. « La poitrine d'un rose violet avec beaucoup d(î taches noires irrégulières, le ventre blanc clair. Les plumes de côté en zigzags, blanches et noires. La partie inférieure du ventre blanche en zigzags avec un peu de gris, mais très peu visible et ayant la forme de petites stries transversales sur les plumes. Les plumes du dessous de la queue noires, un très petit nombre de celles de côté blanches, légèrement teintées de jaune, avec une bande noire à la base ; chez (^uelques-unes la matière spongieuse de la tige est noire. « Dos, scapulaires, sur la queue et sur le crou[)ion, plumes blan- ches ou gris perlé avec des stries eu travers et eu zigzags, noirs. Les <'ouvertures grisâtres en zigzags noirs et blancs, quelques-unes des grandes couvertures ont l'extrémité plus claire cl n'ont iires([ue pas de zigzags; uue bande couleur noisette, qui devient plus foncée au fur et à mesure qu'elle se rapproche du corps, termine les grandes couvertures. Les rémiges sont grisâtres; le miroir est d'un vert l'uu'raude entouré de toute part de noir velouté, excepté les anté- rieures, où elle est limitée par une bande couleur noiselte, et près du corps, où elle est bordée de brun ou gris i)erlé. Quelques-unes des grandes ouveitures des ailes sont cendrées, d'autres cendrées à l'intérieur, taudis que dans le vessillo extérieur des ailes elles sont 114 A. SUCHETET cendrées à la racine, puis ensuite noires et bordées de blanc, l'Isabelle entoure le tout, le cendré est sillonné de zigzags noirs. Les couvertures supérieures de la queue blanches autour avec zigzags noirs et blancs sur le reste, les latérales iioires, les rectrices grisâtres bordées de blanchâtre, les médianes un peu plus longues (jue les autres et terminées en pointe ; ])attes et ongles tiraut sur le brun. » « Eu observant attentivement ce spécimen, ajoute M. le comte Oddi, nous y trouvons des ressemblances évidentes avec ses l)arents. Plus élégant que le Fischionc (Pénélope) et moins léger que VAlgavola (A.crccca), il a comme dimensions la moyenne entre les deux ; son bec, de la longueur de la tète, s'élève à la base presque droit à partir des narines, étroit, plus large vers l'extrémité qu'au milieu, il ressemble beaucoup à celui de \'Al(iarola, la tète et le cou avec la belle bande d'un vert brillant est commune aux deux espèces ; il faut noter également les taches de la poitrine et la colo- ration de la partie inférieure du ventre qui sont de VAlfjacola comme disposition. » Grâce à l'obligeance de M. Westerman, directeur du Kouinklijk zoologisch Genootschap d'Amsterdam, nous pouvons donner aussi la description de l'hybride sauvage. .1. penclope x A. crecca, acquis dernièrement par le .Musée de la Faune néerlandaise : « Tète et grande partie du cou roussàtres, aux deux côtés autour et derrière les yeux et le long du cou une ligue de vert métallique, mêlée de brun. Jabot brun pourpràtre, chaque plume possédant une petite tache ronde de couleur noire; poitrine et ventre blancs. Parties supérieures et lianes du corps avec des lignes transversales noires et blanches. Couvertures des ailes grises, petites rémiges; celles au milieu avec tache oblongue, noire; miroir vert, en avant avec bande brune comme chez A. rrccca, en arrière avec bande noire, comme chez .1. pciiclopc. Grandes rémiges d'un noir brunâtre; plumes de la queue brun grisâtre à marges blanchâtres ; sous-couvertures noires; croupion brun noirâtre, mêlé de blanc. Bec noir grisâtre, yeux bruns; pattes couleur de plomb foncé (1). Un spécimen, faisant partie de la collection réunie par M. Whi- taker, esq., vient d'être vendu à M. Dicks, de Creeve (2). Un autre (1) Nous pensons que la dosriiptiou faite par M. Kollec dans le Journal de Zoologie de IS'.tO d'un hybride enlie VA. penelope et la Q. crecca se raiiporte au spécimen dont M. AVcsternian a bien voulu nous envoyer la deseription. (2) Vente du ii mai 1890, faite au Covent Garden de Londres. L'Oiseau au cata- loj^ue portait le n» 100. Le Field du 31 may en parle comme d'un très beau spécimea, intermédiaire en dimensions entre lesdeu.x espèces. Peut-être vient-il de la collection du feu Lord Malmesburg ? OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 1 lf> exemplaire se trouverait chez M. le comte Ninni, à Venise; malhen- reusemeut nous n'avons pu obtenir aucune indication sur ce sujet. Dafila aclta (Il et Anas peneloimc M. Charles RoyiM", de Langres, nous écrit qu'il possède un sujet màle qu'il considère comme produit par ces deux espèces; cet Oiseau a été tué dans une bande de Canards. Sur notre demande il nous a adressé la dcscriptiou suivante : Tète rougcàtre, chaque plume mar(iiiée au centre d'une lUduchcture plus sombre ; cou, comme la tète ; poitrine rousse au sommet, mais s'éclaircissant raiùdement et passant au blanc ; al)domen blanc pur ; dos griveié comme dans le Pénélope, entremêlé de plumes plus rousses ; couvertures des ailes grises, rémiges comme dans le Pénélope ; couvertures de la queue d'un brun grisâtre ; miroir vert bronzé plus voisin de Vnoitd que du Pénélope, mais il est précédé d'uue large bande blanche plus large même que dans le Pénélope ; bec intermédiaire, plus long que chez le Pénélope, moins long que chez l'ocidii. Enlin, comme aspect général, il resseml)le plus au Pénélope qu'à Vaculu, aussi bien par sa forme que \niv sa couleur. Déjà M. van Wickevoort Crommelin avait décrit (2) un Canard qu'on supposait proveuir des mêmes espèces. Cet Oiseau, pris àFrise le 20 janvier 18(12, est conservé dans la collection du MusécdeLcyde. « Le dos, les ailes, y compris le miroir, la poitrine, le ventre et les lianes, le croupion et la queue sont comme ceux de l'.l . acuta, mais les rectrices allongées un peu plus courtes (jne dans l'adulte de cette espèce et les taches noires sur les scapulaires plus étroites; le bas du cou et le jabot pareils à ceux de r.4 . penelope màle, mais la couleur roiigeàtre y descend davantage, aussi sur les côtés; la gorge et le haut du cou d'un beau noirâtre plus somljre (]ue dans l'.l . iiruta, se rapprochant davantage de la tache à la gorge de VA.penclojn'. La coloration de la tête dilTère de celle de ces deux espèces, une large bande d'un brun jaunâtre clair va, eu se rétrécissant, du bec par le dessus de la tête jusqu'à l'occiput; des deux côtés de cette baude il se trouve une autre bande plus large d'un vert clair à rellets qui va de l'œil à la nu(iue eu dessous de cell(!-ci, on en voit encore une autre également très large, d'un jaune bruuàtre clair, semblable pour la couleur à celle du dessus de la tète de l' l . pnn'lope et s'éteu- (1) .Viilrcs noms scienUO(|ues : .inun avula, 1. longicauda, A. cduilaciilu Qucrtiuethila acuta. (2) Tijibchiift vooiik' Dk-rluindc, M, p. 2'.H\. lit» A. SUCHETET (iaiit depuis le l)ec jusqu'à la uiniue; le bec esl noir et mesure 40 niill.; les pieds semblables à ceux de l'.l. acuta ». Dans un article publié dans les Archives néerlandaises (1), M. van Wickevoort Crommelin avait émis quelques doutes sur la descendance supposée de cet hybride, qui pouvait liieii être aussi le produit du Pilet avec la petite Sarcelle. Mais depuis le savant hollandais est revenu à sa preuiière opinion ; dans une lettre qu'il nous a écrite le 14 février dernier, il nous lait savoir qu'il consi- dérera désormais ce spécimen comme descendant de l'.l. acuta et de l'A. penelope, l'expérience lui ayant démontré que les mâles (non hybrides) de cetle dernière espèce ont quelquefois une bande verte plus ou moins apparente derrière l'œil. Nous signalerons un troisième exemplaire hybride acheté au Leaden hall market de Londres et conservé dans la collection de M. Handcock, du Musée deNorthuniberland (2). Mais nous igno- rons complètement si cet Oiseau, acheté sur le marché, avait été tué à l'état sauvage ; M. Handcok n'a pu nous donner aucune indi- cation sur son origine, il nous a seulement fait savoir par M. le D^ Emellton, de Newcastle, que l'Oiseau était vraiment un hybride. En voici la description : « Ce spécimen a à peu près des caractères moyens entre les deux parents : la couleur châtaigne de la tête et du cou est mélangée avec le vert brillant du Pintail et le derrière du cou est très sombre comme chez le Wigeon. Les couvertures des ailes sont d'un blanc sale ; les scapnlaires, les tertiaires et les plumes de la queue ressemblent daus leur plus grande paitie à celles du Pintail, mais les deux plus longues plumes du milieu de la queue ne se voient pas autant que chez le Pintail. » Un quatrième exemplaire est encore à signaler. M. J. G. Millais, de Seaforth llighlanders (Fort George), écrit dans le Field du 15 février qu'il a reçu dernièrement un Canard très étrange, qui fut tué par son oncle, M. George Gray, sur la rivière Isla, prés Perth, en décembre 1889. M. J. G. Millais pense que c'est un hybride entre un Wigeon (A. penelopr) et un Pintail (.1. acuta), montrant les caractères des deux espèces. Le Pintail est assez rare, dit-il, dans cette partie de l'Ecosse, mais il pense que cet oiseau, comme le Gadiral (Anas slirpcrca}, s'y établit peu à peu. 11 y a quelques années cette espèce était presque inconnue ; jamais un hiver ne se passe maintenant sans que l'on ne voie une paire des deux (1) vil, |). i:». (i) Natuial hisloiy Tl•;nl^iacU()ns, VII, p. i;i;!. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 117 Oiseaux, particulièrement daus le Perthshire. NéauiuoiusM.Millais croit ([u'ils ne se reproduisent pas dans cette contrée. Anas uoscuas (1) et Anas acuta D'après MM. Doiilnnd vl (ii'rlie(2), il n'y a point d'espèce qui, à l'état sauvage, se croise |)lus facileuieut que l'.l. (irttla avec ii' hosrhas. Pres(|ue toutes les collections, disent ces auteurs, possè- dent des ]iyl)ridcs provenant dn croisement de ces doux espèces; ils ajoutent que le Muséum d'Histoire naturelle de Paris en renferme un bon nombre; ils en connaissent plusieurs autres qui, tous, ont été rencontrés sur les marchés de Paris. Il est vrai que les hybrides du Pilet acuticaude et du (lanaid sauvage ne sont pas absolument rares; cependant le |)lus grand nmnbre des Musées et des collections en sont dépourvus; le .Muséum (II' Paris n'en possèdi; lui-même (jue deux exLMuplaires, encore est- il que l'un des deux provient de la Ménagerie et que l'autre ne porte aucune indication de localité, on ignore s'il a été tué à l'état sauvage, on sait seulenuMit i[u'il a été acquis sur échange à M. Perrol, le 15 mars 1854. C'est un exemplaire adulte, de sexe niàle. Ces ren- seignements nous sont fournis par M. Oustalet, docteur ès-scieuces et aide-naturaliste au Muséum. Les exemplaires, tués à l'état sauvage, qui nous ont été indiqués, sont les suivants : Musée royal de Florence, dans la collection centrale des animaux vertébrés d'Italie, deux exemplaires (3). Musée zoologTque de Milan, dans la collection du comte Turati, pensons-nous, un exemplaire (i). -Musée de la Faune Néerlandaise à Amsterdam, trois exem- plaires (5). Collection de M. van Wickevoort, à Harlem, trois exemi)laires ((i). Collection de M. le- baron Ed. de Selys-Longchamps, à Long- champs-sur-Ger (Belgique), un exemplaire (7). (I| Antres noms scienliliqups : .iiuls fera, Ilosciis rlnmexticn. (i) Ornitliiiliiijie européenne. (iî) C.omniuniraliiin iV M. le professeuc Ul(igii|nc de Washington. (10) Voy. le Catalogue de la rente. iNous les supposons tués à l'état sauvage. (11) Communication de M. Scliutl, de Karlsruhe. (12) Fribourg, p.ili, 1840. (13) Voy. l'art, que nous n'avons pu consulter nous-nièmo et dont M. Slnii- a bien voulu nous envoyer quelques extraits. OISKAIX IIVIliilDKS IIKNCONTHÉS A l'kTAT SAUVAOK 119 a été liir à Niiples le 14 (iécenibre i884. Tous deux sont du sexe ni;He. I/exoin plaire du Musée zoologique de Milau ue porte poiut d'iudication sur son état. Il paraît, nous écrit M. le professeur Sordelli, avoir vécu eu liberté. Il a été tué à Biewe (Allemagne), et provient de chez M. Otto Tunch. C'est un niàle; son père, d'ai)rès l'étiiiuette originale, serait le honrhas. Ces renseignements n'allirment pas d'une manière parfaite l'origine sauvage de cet Oiseau. Les exem]ilaires du Musée de la Faune Néerlandaise ont été tous les trois ('a|)turés à l'état sauvage, ils sont adultes, deux sont du sexe mâle, le troisième du sexe femelle. l'n des exemplaires, apitartenaut à M. van Wickevoorl Crom- meliii, de Harlem, fut pris le 18 janvier 1862 dans les environs de lintterdani, un autre le 2() janvier ISOf), également en Hollande, et le dernier en 1SG6 dans une des canardières de la Hollande se])ten- trionale; ce sont trois mâles (1). I/exemplaire faisant partie de la collection de M. le baron l''d. de Selys-Longchamps a été pris, dit-on, à l'i'tat sauvage, c'est MU iiiàli- adulte i2}. I/exemplaire de M. Lacroix, de Toulouse, a été capturé sur les marais de Orisolles (Tarn-et-Garo:ine), le 17 décembre 18(i8; il est de sexe mâle (3). L'exemplaire de .M. N. Zaroudnoï provient des environs d'Oren- liourg (Russie), il est de sexe mâle. L'exemplaire appartenant à M. Daniel G. Llliot, de New- York, fut tué (ou prisi sur la cùle sud de Long Island (Etats-Unis d'Amé- rique i. Cet Oiseau a été exposé à une réunion de la Société zoolo- gique de Londres, le 22 novembre 1859. Sir Alfred Newton, qui l'avait re(;n de M. Elliot. a contesté son origine supposée et ne jjeiise point ([u'il descende de l'nnitn parce ([ue, dit-il, il n'a aucun (1) V(iy. |ioiir les deux pivmiors : N'iMlerliincIscli Tijilsclirill vooi- do Dicikunde. 1. |(, 17.'), cl III. |). :iOl); pour le Iroisiouie, viiy. .Archives néerlandaises des sciences c.xacles et iialurcUes de von Baumliuuer, II, I.a Haye, 1867, ouïe liulletia de la Sociélé nalidnale d'Acclimatation, p. 784, 18(58. (2) Voy. le Bulletin de l'Académie des science» de Belgique, .Wlll, i' |iiiilic, n° 21, I83G. (M) D'après snn Catalogue raisonné des Oiseaux observés dans les Pyrénées franraises et les n'yions liiitilritpites, p. 244, Toulouse et Paris, 1873 et 187."), car dans une lettre que M. Lacroix a bien voulu nous écrire le 9 mars 1888, l'Oiseau en question aurait été capturé en ISoI! dans la banlieue de Toulouse, à lllagnac-sur- liaronne, à i;t k. nord, sur le bord du llcuve. S'agitil de dcu.x individus '.' 120 A. SOCHETET signe qui puisse le rapprocher de cette espèce. Néaumoins le professeur de Cambridj^e ue paraît point avoir pu déterminer le second progéniteur (1). L'exemplaire de la collection de M. John Handcock, au Musée de Northumberland, Durham and Newcastle-upsou-Tyne, tué près de Newcastle-on-Tyue, lui fut oiïert par M. W. C. Trevelgan, c'est un Oiseau adulte et du sexe raàle (2). D'après le Magazine of uatural History (3), c'est en février 1835 que l'Oiseau fut abattu. Il fut alors acheté et empaillé par M. Thomas Ellison, naturaliste, puis il passa dans les mains de M. W. C. Trevelgan. On pense, dit Samuel Morton (4), que l'exemplaire de la collection de M. Reid, de Doncaster, a été produit à l'état sauvage; le Maga- zine of natural History (5), qui a parlé le premier de ce fait, ne donne cependant aucune indication. Il dit seulement (juil i)rovient du Pintail (.1. acuta) et du connnon wild Duck (.1. bosrhas). Nous ne savons ce(ju'est devenu cet Oiseau après la mort de M. Reid. Nous n'avons pu savoir si lexemplaire qui se trouve dans la collection de M. Law, de Yonghal, est un Oiseau sauvage. M. Payne- Galhvay, qui le cite (6), se contente de dire que c'est le plus bel hybride qu'il ait vu. Les trois exemplaires du Musée national des Etats-Unis sont mâles et ont été tués à l'état sauvage, mais M. R. Ridgway, curator department of birds, ne nous indique pas la localité où ils ont été rencontrés. Deux des hybrides de la collection Whitaker furent achetés sur les marchés de Londres (7) ; l'origine des deux autres, catalogués sous le u» 99, est contestée par le rév. Macpherson; il pense qu'ils proviennent du Mallard (.1 . boschas) et du Wigeon (A . penelope). L'un d'eux, dit-il, montre sur la partie inférieure du cou et sur la poitrine les caractères propres au Wigeon. Ainsi, sur trente hybrides de l'A . boschas et de VA . acuta que nous venons d'énumérer, l'origine sauvage de dix-huit nous est seule- ment l)ien attestée. On doit remarquer que sur un nombre aussi étendu, il ne se rencontre que quelques sujets femelles. (1) Voy. : 1» Tlie Proceedings o£ Ihe zoological sociely of Loiulon, page 437, 1839. 2» thc Proceedings, etc., p. 330, 1860, On soiiie hylirids ihicks, by Al. Newton. (i) Comniunicalion de M. Jolin Handcock. (3) P. bO'J, VIll, London, l.s3o. (4) Hyhridity in animais. The anicrican journal of science and arls, .May 1S47. (o) P. 107, IX, 183fi. (0) The fowlerin Ireland, p. 36. London, 1886. (7) Voy. : The Field, 31 mai 1890. OISEAUX HVBUIDKS ItK.NCD.NTllKS A l.'iCTAr SALVAIlt \ 2\ Dksckii'tion Uyliriilc tué ù Comncclun, du Mhîk'c de floirnce : « Boc cendré sur les cùtùs l't noir au milieu; pictls jauuàlies, membranes noirâtres, formes et teintes du plumage du (f D. acuta, mais la tôte a le vert obscur tlu cT .1. Iinsrhds, la poitrine est teintée do châtain clair, li' collier est l)lan(' et large de 1$ centimètres (1) ». Ilijhildc titr à i\npli's, du Musée de Florence : plus jeune ([ue le précédent et nntnlre davantagi^ les caractères de l'.l. hosclias, mais il est de moindre taille. La tète est d'un lirun noirâtre sur un fond [dus clair, il u'y a i»as de trace de collier Ijlauc ; la poitrine est marron foncé ; le dos est comme la tête, le spéculum clair, bien marqué dans le précédent, l'est peu dans celui-ci. Les sous- caudales, qui sont noires dans le u" 188(1, sont blanches lavées de marion. Le l)e(' et les pieds ont les proportions du l). acula (2). » Hybride tué à Brème, Musée de Milan : « Le bec noir, un peu allongé, rappelle assez celui de Vaeutu. Tète noiràti'e. à rellels verts. lu collier blanc. Poitrine couleur de rouille en haut, d'un blanc rougeàtre en bas. Cette dernière couleur est celle de l'abdomen et des flancs, dont les plumes sont traversées par de très Unes lignes brunes ondulées. Dos et couvertures supérieures (de la base) des ailes blanc-cendré, traversés de même par de fines brunes. Rémiges brun cendié, miroir vert métalli([ue, bordé en-dessus de brun rougeàtre, l't dessous d'aile étant dans la position du repos) d'un double bord, imir foncé cl blanc. Une partie des grandes couver- tures des ailes est noire, de sorte (]ue, les ailes étant fermées, ou voit deux longues taches noires, à reflets violacés; pennes exté- rieures de la queue cendrées, bordées de blanc ; les deux moyennes noir à reflets verts, plus longues, (;flilécs, et courbées en haut. L'aspect général de l'oiseau paraît assez tenir le milieu entre les deux espèces (3). » Hybrides ^ du Musée d'Amsterdam, te premier : Tète brun-noirûtre avec reflets métalliques, au cou une bande blanche, montant aux deux côtés de la nuque; jabot brun-pourpré, poitrine et flancs du corps avec des lignes transvi'rsales blanches et noir-brunàlre, les parties supérieures de la nn^mc couleur, mais |)lus bi-uncs. Couver- tures des ailes giis-luun, iiiiinir vert avec liaiidc brune coinnie (1) Desrripliiiii (ailr sur naluii' [liii- M. lr|iicp(. Ilriii'i H. (iigliiili, l'I ciiii nous osl adrcsséi- par ce dcriiit-r. (i) Description (aile pour nous parle niènie. (3) Descriplion taili' également pour nous pur M. prof. Sonlilli. 122 .V. Sl.CIlETliT (•liez ïiinild, plmiiesdes épaules uoires et lilanches, celles en dehors avec des taches noires. Couvertures de la queue roussàtres avec marges hlauches et lignes transversales; celles du milieu noires et recourbées, mais pas daus toute leur longueur. Sous-couvertures de la queue brunes avec des marges blanches, croupion brun noirâtre à marges plus claires. Bec noir au milieu, aux côtés bleu grisâtre, yeux bruns, pattes roussàtres, palames plus foncées. ieseconrf .' Tête brun noirâtre avec reflets métalliques, bande au cou large et blanche, toutes les petites plumes avec des marges bruu-})Ourpré montant aux deux côtés de la nuque dans une jiointo, la nuque gris brunâtre. Jabot brun-pourpré, toutes les plumes finissant en des marges brun-blanc. Partie antérieure de la poitrine blanche, du milieu jusqu'au ventre, blanche, avec des ligues transversales gris noir, ventre de la méuie couleur. Couver- tures des ailes gris-brun avec des marges plus claires, miroir vert, en avant avec bande brune comme chez .1. acutaet finissant en une bande noire et blaiiclie; rémiges gris-noir; épaules grises. Plumes de la queue, celles du milieu noir-grisâtre, un peu recourbées, les autres gris-foncé avec marges blanchâtres. Sous-couvertures de la queue noires à l'extérieur avec des marges lilanches ; celles de dessus et le croupion sont gris noirâtre avec marges hrun-clair. Bec, bleu foncé sur les côtés, le milieu noii-, yeux hruus, jiattes roussàtres, iialaines plus foncées. » Ufihridc Ç iJu Musée d' Amsterdam: « Bec gris bleu foncé, à la racine deux taches irrégulières bleu-clair. Couvertures des ailes gris-bleu foncé avec marges plus clairi's, miroir comme chez les précédents. Dessus et couleur des plumes comme chez .1. Iiaschas, mais cette dernière couleur plus claire, excepté aux flancs, dont le dessus ressemble à celui de l'.l. aoita. Queue, forme coin de mire, les plumes noir brunâtre avec marges brunes, claires et bandes trans- versales. Pattes gris bleu roussâtre, palames plus foncées,yeux brun foncé (1) ». E.rfiiiiplaii'v (f pris dans les environs de Rotterdam, collection de M. van Wickeroort Crommelin : « Il est presque aussi grand que le Canard sauvage, et a le bec, les pieds et l'iris de cette espèce, la tèfe et la partie supérieure du cou sont d'un vert foncé à reflets; au bas du cou se trouve un collier blanc; dos et scapulaires comme dans l'.4. boschas, plusieurs de ces derniers portent des zigzags noirs très marqués, semblables à ceux du Canard Pilet ; croupion (1) Ces trois ilernirros ili>sriiplioiis nous mit été gracieiisomonl envoyées par iM. Wcsterman, OISEAUX HYBniDICS ItENCOXTlîKS A I.KTAT SAUVACi; I2.'i iKiir lu iiiiiUie à lellels veiis; coiivcrliires supérieures de la queue liruu cfiidri' à l;iij;cs bordures |ilus claires, deux de ces dernières sont alloufiées, ellilées et reeouriiées au Itoul et d'un noir à reûets ; ailes pareilles à celles de l'.l. acuta, mais les rémiges brunes; les parties inféiieures connue celles du Canard sauvage, mais le niarrou du jabot nioius étendu et plus clair elles lianes rayés de zigzags noirs et blancs, pareils à ceux du Canard Pilet, rectrices semblables à celles de VA. huscluis, les deux du milieu son! briiues et dépassent un peu les autres. « Cet liybridi' ollre, quanta la construction de la trachée, les mêmes signes caractéristiques que le mâle de l'I. aruld. Cet (u-gane est dans iH)tre Oiseau de la même longueur ([ue dans le Canard Filet. Les anneaux sont tous d'un égal diamètre et les bronches sont disposées de la même manière^ la protubérance osseuse présente la même fornu; que dans l'.l. acuta, mais olïre des dimensions beaucoup plus grandes, et égale presque en grosseur celle de l'.l. /;ow/*a.s'(l). » E.rcinphiirc (f pris c« Hollande, collccUon île M. can Wickevoort- Ciommelin : « Il se rapproche par la taille de r.lww hoschas, dont il a aussi le bec et les pieds; ledessus de la tête.depuisle bec juscju'à roccii)ut, est d'un brun |)lus foncé que chez le Canard Pilet; cette eoiMeur ue descend pas au-dessous de l'teil, mais elle entoure le bec et s'étend aussi sur la gorge, où cependant elle est [leu nuancée de rellets verts. Les cCtlés de la tète et du cou sont d'un vert foncé à rellels: ainsi {|ue chez le Canard sauvage; la nuque est noire, à rellets verts, le collier blanc est très étroit et plus interrompu que dans cette espèce, mais le blanc s'avance un peu vers le haut en longeant la bande noire de la nu([ne; cependant cette ligne blanche est loin d'être aussi prolongée que chez l'.l. acuta. Le haut du dos et les scapulaires présentent en général la même coloration que ceux de l'.l. boschas: ces parties sont cependant jilus nuancées de gris cendré, et se rapprochent par ce caractère, ainsi que par les raies en zigzag noir très prononcé, des niômesparties du Canard Pilet; ([uelcjucs-unes des scapidaires sont noires conunedans cettedernière espèce, et l'on renuaipic comme A A. SUCHKTKT Ciinnrd sauvage, tlont elles diiïèreut par le manque rie brun marrou, aiusi (lue par les raies en zigzag très prononcées, semblables à celles que l'on observe aux parties supérieures du Pllet. Le bas du dos est pareil à dclui du Canard ordinaire, ainsi que le croupion. Les couvertures alaires ressemblent à celles de cette espèce; le miroir égale en grandeur celui de l'.l . boschas, mais il est d'un beau vert lustré sans nuance pourpre ni violette; il est surmonté d'une liande rousse, et suivi d'une étroite raie noire et d'une bande blanche; les rémiges primaires ne diffèrent point de celles du Canard sauvage, le marron du jabot est [)lus foncé et plus étendu que dans l'hybride de 1862, mais plus clair que chez le Canard ordinaire type ; le reste des parties inférieures est nuancé comme dans coltt^ espèce, cependant le milieu delà })oitrine est presque^ blanc, et les zigzags brun cendré sont moins distincts ; les flancs présentent des raies en zigzag noires et cendrées semblables à celles de VA. acutn, et plus foncées que chez la première variété, dans laquelle elles ne se prolongent pas aussi loin en arrière que chez notre présent individu. Les sous-caudales sont noires comme ilaiis les deux espèces originelles, mais le triangle qu'elles forment est plus étroit que dans le Canard sauvage, et se rapproche ainsi tie celui du Pilet; les couvertures supé- rieures de la f|ueue ne sont pas pointues comme dans cette espèce ; elles sont noires, à bordures d'un cendré roussàtre. La queue ressemble par la forme à celle de l'.l. dculu, et s'y rapproche aussi par les couleiirs, cependant les bordures blanches sont plus larges. Mais ce qui caractérise surtout cet oiseau et l'éloigné de l'hybride décrit dans le premier volume, c'est que ce ne sont pas les couvertures médianes du dessus de la queue qui sont recour- bées ou bien allongées et eflilées comme dans ce dernier individu ou chez l'.l. bosciwi type, mais ici les deux rectrices médianes se rapprochent par la forme de celles du Pilet ; elles sont cependant plus larges, moins eflilées et moins longues, et leur couleur est d'un noir nuancé de cendré, enfin elles sont un peu relevées au bout. La trachée de cet hybride ressemble par la plupart des caractères à celle de VA. boschas; les anneaux ont le même diamètre que ceux de celte espèce; la protubérance osseuse à la bifurcation de cet organe présente la môme forme et la même dimension et les bron- ches sont disposées de la même manière; mais cette trachée diffère de celle du Canard sauvage par sou extrême longueur ; elle surpasse même à cet égard celle du Canard Pilet et du jn-emier individu (1) ». (I I l)csii'i|iliini fiiilc |i;ii- .\1. Viin \\ icki'VddilCroiiiini'liii ri |iiililii'i' il:ins .Ni'dei'- laiiilsili TijilMlirifl Vf".r,lc liiriKiiiidc, 111. |i. :ill!l. OISEAUX HYBHimcs HICNCONTHKS A I.'kTAT SAI VAiiK 15) Hj/liridc cT liti' dans Ui Hollaivle sriilciilridiiiilc, rullrclinn ilc )/. nni iViclicroorl-Crommflin : >■ lîessi'inble t'ii m'iu'ial, [lar les foniK's el. les couleurs ilu |iUiiiiii;^e, nu second des iiidividusque nous veuous de signaler ; il otire toutefois quelques niodilications dans les teintes, d'ailleurs il porte encore des restes de la première livrée, les i)lunies se voient surtout au cou, aux scapuhiires et aux lianes; elli's sont pareilles à celles du jeune Pilet. Mais ce qui caractérise surtout l'Oiseau, et le fait dilïérer des deux individus cités plus haut, c'est (ju'il a le bec formé comme celui du Canard ordinaire, coloré comme celui de IM. (irtita. et que les pieds (]ui, par la structure, rappellent l'cux de I'.^. lidsrhas, out cepeudaut une teinlc cciulrée uu peu mariée de jaunâtre. Ce Canard préseute, quant à la confiiriiiali(Ui des diverses |iarlies i\('\;\ trachée, les mêmes sif^iies (•aiaclérisliijues (|ue le Canard ordinaire ; les anneaux ont le même diamètre, la protubérance osseuse ù la bifurcation decet organe, et oITi-e la même forme et la même dimension, et les bronclies sont disposées de la même manière (juc chez <'ette es|)ècc. Mais cette liacliée n'égale même |)as en longueur celle de l'I. Ixixchas; c'est donc encore par cette parliciilariti' ([ue l'Oiseau se distingue de l'individu aui[uel on vient de le comparer, et ([ui se caractérise surtout par la longueur excessive de cet organe (1) ». Ililhnilc cf '/'' /'/ cdlhriiiiii (If M. Il' liariiii Ed. de Sidys-f.oni/rlKniips. « Bec de forme intermi'diaire, ainsi cpuî la queu(% dont les deux rectrices médianes sont un peu plus longues (|ue les autres et recourliées eu haut. Plumage voisin de \'(inil(i par le dos, le ventre elles ailes, mais le miroir |)!us grand, ]ilus brillant. Couleui' de la tête comme le lioschas, mais moins verte, ayant au bas et en avant du cou un (lemi-collier blanc ]ilus large, remontant eu s'amincis- sant sui- les côtés vers la uu([ue, cou)me chez !'''((//(( ; haut de la |)oitrine sous le cdllier lappelaut le huxrlnis pai' des ondes lniiii roussàtre il). » Ilyliride lue sur la (jaivinii', nillrrlion dr M. I.luun's des ailes d'un iilauc pur. ])etiles et moyennes couvertures (l'un roux très-clair, miroir cdulcnr liias pâle, dessus (I) Dcscriplion faite par M. vaii Wickevoort Crommelin ol publiée dans les .\reliives «les sciences exaeU-s et iialuielles de vnii Haiinliaiier, II, p. 'i.'iO-'i.'il. 1S67. puis dans le HiiUetin de la Société Nationale dWccliinalalioii, p. 781, ISCiS. 2) l)isci'i|ili(in faite |ai' .M. le liaion de Si'Iys-l.(inf,'elianips et pnlilié<' dans le linlletin de l'Académie des sciences de Hcli;ii|iie. XXIll. ■>' |iai-lii-, ls;i(p. 12() A. SUCHETET (lu dos presque eQacé, sous-cuudales violet gris-clair, qut'ue blauc sale ; pieds rouge rose très pâle; bec gris, vineux. La forme géné- rale est asez élancée, le cou est long et mince comme celui du Canard Pilet (1). » Hybride tué près de Neirnisllf-on-Tync, collection de M. John Ilandculk : k La forme et la couleur sont plutôt celles de l'.l. ncula ([lie celles de IM. boschas. Par son bec et sa tèle il a plus de rapport avec VA. acula qu'avec r.4. Iiosrhas. » Tête et cou bruns, derrière du cou Ijrun et vert luisant, pres(iu(' tout à [ail comme le cou de VA. boschas. Il présente deux stries blanches, une de chaque côté de la ligne médiane postérieure, qui font voir le collier blanc s'éteudant presque jusque sur le derrière delà tète. Dos comme celui de l'.i. hoschas, poitrine et abdomen, couvertures et rémiges, sous-caudales noires, la partie blanche autour de l'anus, sont comme chez l'.t. acutn. Les deux plumes de la partie supérieure de la queue sont recourbées en haut, cependant pas autant que chez l'A. bosclias (2). » Nous ne pouvons donner la description de l'exemplaire ayant appartenu i\ M. Reid, de Doncaster, le Magazine of natural History n'ayant rien publié à ce sujet. Les renseignements donnés par Sir Payne-Gallway sur l'exemplaire ajipartenant à AL Law, de Goughal, sont très incomplets. Le rév. Macpherson, de Carlishe, ne nous a non plus fourni d'indications sur l'hybride rajiporté de Palestine par M. Carron Tristram, de Durham, hybrjde qui fut tué dans le « Holy laud » par un habitant du pays (3). Quant aux deux sujets dont a parlé M. de Rettner, nous avons vu qu'on ne savait ce qu'ils étaient devenus. EnOn les deux exemplaires tués sur la rivière Avon, Ghristchurch, par M. Grantly V. Berkeley, ayant été vendus, M. Ed. Hart peut seulement se rappeler que le mâle avait la tèle grise du bosrhas et le collier blanc, mais s'étendant derrière le cou jusqu'à la tète; le reste du plumage ressemblait au boscluis, le cou était plus long; certaines plumes de la queue ressemblaient comme forme à Vacula. La femelle avait le cou plus loug que celui do la femelle A. bosehas ainsi que les deux plumes centrales, elle ressem- blait à cette dernière. fl) Catalogue raisonné ile.t Oi.teau.v obsevfés dans les Pyre'nées françaises cl les régions limitrophes. Toulouse et Paris, lS7:î-187;). (2) Description faite pour nous par M. le D' Embleton, de Newcasllc En parlant de cet Oiseau, le .Magazine o! natural history avait dit seulement ([ue son plumage tenait du mâle de la première espèce (le Wild Duck) et de la femelle de la seconde (le Pintal). (3) Peut-être cet auteur diinuelil le signalement de cet Oiseau dans son ouvrage de la faune de la Palestine. OISEAUX IIVBRIDKS KENCONTRÉS A L'ÉTAT SAL'VACK I Ji" A.NAS HOSCHAS el Ol'ERQLEUULA CUKUCA Si l'on en cToit sir AHrt'd Newloii, l'AimsIiimanihild de Keysorling et de Bkisius, l'.l/irt.v (jlocildus de Giiieliu (mais point celui de Pallas), desceudeut du Canard sauvage (.1. bosclias Liuué) et de la Sarcelle {Ijiifiqiii-dnlii nrrni, Stoph.i. Le professeur Newton est arrivé à cette couclusiou, non seulenicnl à la suite (rohservalions répétées sur des spécimens décrits par Vigors(l ). qui soni uiaiiite- uant au Rritish Muséum, mais aussi parce ([u'il a vu |)lusieurs oiseaux de celle sorte dans dilTéreutes collections (2). M. Tiiomes et M. Bartlett (.'J) avaient déjà émis celte oi)iuion (i). L'avis du professeur Newton est encore celui de M. van Wickevoort (Ironi- nielin (3). Mais d'autres naturalistes ne partagent point cetle manière de voir. M. de Selys-Longcliamps, entre antres, pense que r.l. Iiliiiiicidald et l'.l. ijIhcHuks viennent du croisement de IM. pcneliipr et l'.l. boschas. M. Cirantley F. Berkely i^st de cetle opinion (6|, ainsi que le prince Bonaparte (7), Degland et Gerbe disent f|ue la chose est probable (8), il n'y a même aucun doute d'après M. .lolin llandcock ('.)). Trois exemplaires décrits par MM. van Wickevoort Crommelin, van Bemmclen et Scvertzow ne paraissent pas avoir été critiqués; nous donnerons la description de ces Oiseaux, ainsi que celle de trois autres que le Rev. .Macpberson, de Garlisle, nous aindiqués. Ces six exemplaires, tués ou capturés récemment, sont tons du sexe mâle. Le premier capturé, en Hollande |)endant l'année 18(Ji, se trouve dans la coliei'tion de M. van Wickevoort Crommelin, à Harlem ; le deuxième, abattu près de Leyde, est conservé dans les galeries du Muséum national des Pays-Bas; le troisième, tué en 1883 dans le gouvernement de jîjiisan (llussie), a été entre les mains du feu pro- (1) Linn. Traiis., XIV, p. 'X\'.). iî) Voyez Oh (( hi/hriU Piick. l'roci'riJ. u(. \hr zpdI. Suricly of l.ciiuliiii, l.sCil. Cl) C.ilé parNouliin. innp. oilc. (4) The zoDlogisle. |îi) .Vrcliives .XéerlanUaises des scieiicrs i'.\ailcs el iialiin'lle>;. nailein. (6) Kield. n» du Ki mars 1861. (1) Cilé par Olptic (îalliard, CoiUribiitioii.'! ii l. XH el :ï!2. 130 A. SUCHETET moins recourbées ;' le dessous île la queue comme chez la femelle de l'A. crecca, cependant pas autant de taches; le jabot et le haut de la poitrine d'un brun marron, ainsi que dans le Canard ordinaire, mais varié de taches noires en croissants; le collier, le bas de la poitrine, le ventre semblables à ceux du mâle de 1' 1. hoschas, ainsi que les autres parties inférieures ; mais sur les flancs se trouvent de grandes taches brunâtres, telles qu'on en remarque chez la femelle de l'.l. crecca ; le dessus de la tète comme dans l'.l. hoschas mâle, le vert à reflets plus pâles ; le reste de la tète et une raie étroite aux deux côtés du front comme dans la femelle de l'.l. crecca; la gorge et le devant du cou d'un brun rougeàtre clair; le bec, mesurant 47°»™, est noir à la base ; les bords et une grande tache sur le devant de la mandibule supérieure de couleur orange, les pieds jaunâtres comme ceux de l'I. Iioschas; taille moyenne entre celle des deux espèces citées, mais se rapprochant plus de celle du Canard ordinaire (1). 3° Exemplaire du professeur Sevei'tzow. décrit ]iai' ce dernier (2): « Mandibule supérieure gris bleuâtre ;.... mandibule inférieure, presque noire ; la couleur jaunâtre du bec de l'.l. hoschas apparaît cependant à travers le gris de la mandibule supérieure et se montre autrement dans les lamelles des bordures... Les pieds sont d'un jaune rougeàtre, comme chez .1. hoschas, les membranes digitales sont cependant plus noirâtre foncé. Les plumes du front sont brun noir, leurs extrémités sont en partie jaune de rouille, en partie gris jaune blême. Les plumes du sommet de la tête sont aussi brun noir, vers les sourcils, elles chatoient en partie sur le vert, toutes larges à leur extrémité et d'un rouge de rouille foncé ; pareillement la nu(jue, les tempes. La moitié supérieure du cou, tout le collier (à la partie inférieure du cou) sont d'un vert métallique foncé. La tête et les côtés du cou sont rouge de rouille comme chez .1. crecca; la gorge noirâtre et brun châtain, les plumes sont finement bordées de rouille blan- châtre Dans leur ensemble les couleurs de la tête et du cou sont exactement intermédiaires entre les deux races d'origine. La partie antérieure du dos, près du cou, d'un brun noirâtre peu accentué, avec des ondulations en travers d'un brun jaune pâle; en avançant vers le milieu du dos, ces ondulations s'eflacent peu à peu et la teinte des plumes devient uniforme tout en conservant de faibles traces de ces ondulations qui deviennent alors plus (1) Tijdschrifl vooi- de Dierkinide, II. (2) Bulletin de la Société des Naturalistes de Moscou. OISEAUX HYBniDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAfilC 131 ihiiit's et bordées de brun mate et de gris jaunâtre peu accentué. Les plumes dès épaules sont en jjénéral marquées de fines raies ondulant en travers qui forment îles zigzai;s variant du brun noirâtre au jaune rouille, excepté les plus intérieures vers le dos (jui sont brun mat, et les dernières et les |)lus longues (|ni sont fjris-brnn <-lair ; toutes ces plumes de couleur unil'ormc son! forlemcnl lior- dées de jrris jaunâtre. Le derrière du dos est assez foncé, cependant de couleur niatto brun-noir, s'assombrissant pmi à peu sur le crou- pion et [)réseiitant la teinte noir velouté des couvertures supé- rieures de la (jueue Les couvertures des ailes sont gris-cendré, assez clair, tirant un peu sur le brim; les petites couvertures de derrién^ sont de couleur uniforme, celles du devant sont l)ordées l)lus clair, mais couvertes aussi faiblement de rouge de rouille, celles du milieu ont des bordures noir de velours, quelques-unes de devant ont des bordures brun-cliâtain ; les grandes pareillement bordées de noir de velours, mais iieaucoup plus larges, se rétrécissant sur celles de devant et se cbangeaut en brun gris; on aperçoit en avant de l'extrémité foncée, une bande transversale assez large, de couleur gris blanchâtre, mais u\i peu masquée: cette bande manque aux grandes couvertures de derrière. Les ([uatre pennes tertiaires de l'aile sont allongées et pointues, la plus longue a quatre centi- mètres, elle est à peine de trois centimèlres plus courte que les plus longues pennes primaires; toutes les quatre sont gris brun I)âlc, bordées de gris jaunâtre très clair ; les secondaires diminuent dans leur longueur, les deux dernières sont encore elTilées, elles sont d'un gris cendré tin avec larges bordures noir velouté; vers l'intérieur cette couleur se change peu à peu en gris. Les six pennes du milieu sont d'un magiiili(|ue vert d'émeraude, se termi- nant au tiers jiar du noir de velours; toutes ont leurs barbes inté- rieures gris foncé, tirant un pini sur le brunâtre. Cette couleur des pennes secondaires, s'accordani avec les extrémités noires des grandes couvertures, forme de tous côtés un niiroii' bordé de noir de velours dont la couleur est entièrement vert métallique, bril- lant aussi bien dans l'ombre que dans la lumière, comun' cela arrive chez le créera: mais lors([u'on place l'Oiseau dans une lumière passagère, cette couleur verte se change en un violet métal- li(]ue comme chezl'.l. hoschas; sans lumière le miroir se montre en partie vert, en partie violet. Quant aux pennes primaires, elles sont, comme chez presque tous les Canards, gris d'oie bordées de gris |ilus clair. En ce qui concerne les rectrices, les (]uatre nu'dianes sont gris d'oie, avec bordures gris jaunâtre ; les autres 132 A. SUCHETKT gris chtir, bordées laryeiiienl de Ijlanc jaiiuàtre. Près du corps, les couvertures inférieures des ailes sont blanches, à leur base elles sont gris brun clair Les plumes du jabot sont pour la plu- part d'un rouge de rouille, toutes sont bordées assez largement en travers de brun noir.... Sur la partie antérieure du lliorax, prèsdu jabot, toutes les plumes portent des taches ovales ou demi-rondes de couleur foncée et des bordures entières n'ayant d'interruption iiu'à la naissance des plumes. La couleur du fond est ici pâle rouille jaunâtre, le dessin est mat brun noirâtre, puis la couleur du fond, aussi bien que le dessin, deviennent peu à peu coname ceu.x de la partie postérieui'e de la poitrine, où la liorduie foncée est remplacée ])ar des ondulations plus fortes vers le devant et plus fines vers le ventre, et où la couleur claire se change en lilanr Les plumes du ventre sont, à mi-partie de la racine, d'un blanc pur : l'autre moitié, qui se dirige vers l'extrémité, est [dus grisâtre et ondulée transversalement d'un gris foncé fin et bordée largement de blanc. . .Les couvertures inférieures de la ijueue entièrement noires de velours comme les su])érieures. Sur toutes les parties du corps une couleur assez intermédiaire entre les deux espèces mères. Les bandes transversales du jaliot, étrangères à ces dernières et changées par l'influence de l'I . boacluts, se rapprochent aisément des marques typiques du jabot de VA. crecca. Les nombreuses petites plumes variées (brun blanchâtre avec taches noirâtres) du devant de la tète qui entourent la racine du bec, et les quelques plumes des couver- tures supérieures de la ([ueue qui sont bordées de couleur claire, indiquent que cet hybride a revêtu l'habit de noces. Le professeur Severtzow fait savoir que l'Oiseau, dont on vient de donner la description en grande partie, fut acheté peu de temps après sa mort, sur le marché à gibier de Moscou, le lo (27) avril, par un habile préparateur qui prit soin d'examiner les testicules ; il les trouva aussi bien conformés et aussi forts que le sont ceux de r.t. boschiis à l'époque du printemps. Le professeur pense que ce développement complet des parties génitales prouve i|ue cet hybride était capable de se reproduire et (|ue déjà il avait dû s'accouider? Nous croyons qu'il n'eu est rien. Nous avons examiné, avec M. le B^ Camille Dareste, des testicules d'hybrides de Colombiilés. Ces testicules étaient parfaitement normaux, les hybrides n'avaient jamais pu cependant se reproduire, même avec les femelles des deux espèces pures auxquelles ils devaient leur naissance. Ajoutons que les testicules d'un des deux hybrides contenaient des sperma- tozoïdes entiers et sdns liéjhvination. OISEAUX IIVIllUI)i;S IIKNCONTRKS A LÉTAT SAUVAGE 133 M. Severtzow lit riicquisitiini de lliyliriili' .1. rrccnt x l- /'"•'>■''/'«■''' sculcinciit au mois de iiiiii, alors (|uc l'Oiseau était di'jà mis en jieau; lieureusenicut sa longueur et sa largeur avaient été mesurées lors- (|u'il était encore en chair. Ces mesures cii i)ouces anglais sont les suivantes ; « Longueur totale (pointe du hec jusqu'à l'extrémité de la (|U('ue) 23' 2 = Ij'.h"^ ; ailes, mesurées de la courbure à la pointe 11" G = 29<^'n,;j, largeur 38" = Qô^^/t; queue 4' îi; tarse, 1" 8 ; (ioiiit médian, i"; sommet du hec, 2." 1. Le professeur pense que ces mesures peuvent indiquer le sens de deux facteurs, soit .1. rmnt cT et .1. Iioschas Ç, parce que, ajoute-t-il, l'ceuf de l'A. hdxchns $ est seul capable de jtroduire nu hybride aussi grand, l'ieuf de l'.l. crccca, i)eaucoup plus petit. ne saurait le faire. Cette opinion ne nous paraît pas jnsti(ié(>. Ne voyons-nous pas tous les jours des animaux $ de petite taille donner le jour à des produits de grande taille ? Sans antres indications ([ue celles dévelopj)ées par le feu profes- seur, le sens des deux facteurs dans cette production hybride ne nous paraît jioint pouvoir être déterminé. .M. van Wickevoorl Ciominelin nous fait remar([uer f|ue si l'on com|)are la description donnée par le professeur Severtzow avec celle faite par lui de l'hybride qu'il possède et qui paraît provenir des mêmes espèces, on s'aperçoit (|ue les deux spécimens difTérent l'un de l'autre, tout en présentant des ressemblances entre eux. Kn effet la coloration de la tète, du cou, du dos, de la queue, des ailes et des parties inférieures se ressemblent beaucoup dans les tieux individus ; cependant le miroir du sjiécimen de M. van Wichevoort Grommidin est bordé en dessous d'une bande blanche qui manque chez celui de M. Severtzow, et les raies blanches jiropres au mâle de 1' I. necca, et ([ui se trouvent également aux c(Més du cou de l'hybride de M. Severtzow, mantjuent totalement chez celui lie M. Crommelin, cet exemplairi^ a le bec et les pieds jnesque pareils à ceux de l'.l. boscluts, taudis que ces mêmes parties de l'Oiseau de M. Severtzow ressemblent surtout à celles de l'.l. crccca. Dans ses Addilions â la liccapilulalioir des Itijbiidca observés chez les Anatidés (l), M. de Selys Longchamps avait mentionné au titre Anus biischas x A nas crccca, un sujet également de sexe mâle, conservé au Muséum de Paris. 11 en avait donné la description, sans indiquer si cet individu avait été tué à l'état sauvage. Il nous est impossible d'indiquer sa provenance, car, nous écrit (\) lUillcliii ili' l'AiMiliiiiie des Sciences de nnixcllcs, XXIII. 2* partie. \><'Mt. 134 A. SUCHETET M. Oiistalet, « cet liybiide a clù être réformé, il y a plus de viugt- cinq ans, avant que M. Milue-Edwards ait fait dresser le catalogue rnétjiodique de la galerie, ou bien il a été signalé par erreur par M. de Selys-Longclianips, car il n'en existe aucune mention sur les registres du Muséum ». '^S' Anas boschas et Chaulelasmus streperus (Il Nous avons lu dans une brochure écrite jiar M. le comte Arrigoni degli Oddi qu'il existait dans la collection du comte Niuni à Venise un liybride d'An((s hoschas et de Chaulelasmus streperus. M. Oddi remarque que c'est un très bel Oiseau qui fut tué dans l'estuaire de Venise au mois de mai (2). Dafila acuta et Querquedula crecca. Deux individus cf et $ que l'on suppose provenir de ce croise- ment sont conservés dans la collection de M. van Wickevoort Crom- nielin à Harlem; un troisième du sexe Ç se voit dans la collection de M. le comte degli Oddi à Padoue (â). C'est M. A. A. van Bemmelen, directeur du Jardin zoologique de Rotterdam, qui fit don à M. Crommelin du premier individu. Cet Oiseau, ajjrès avoir été pris vivant dans une cauardière en Hollande, le 25 février 1868, vécut pendant près de trois ans dans l'établisse- ment zoologique de Rotterdam et mourut le 26 décembre 1870 (3). M. A. A. van Bemmelen l'inscrivit tout d'abord dans son premier Annuaire (4) comme hybride d'.l. acuta et de Querquedula eircia, erreur, paraît-il, qui fut corrigée dans le second volume (5) où on lui altriliue l'origine ,1. arut((XQuer(juedula crecca. Cette manière de voir a jmru à M. van Wickevoort Crommelin la plus rationnelle puisque ce sont, dit-il, les deux espèces auxquelles l'Oiseau semble le plusse rapprocher; on ne saurait cependant, ajoute-il, l'iden- tifier à aucune des deux, ni le rapporter à aucune autre espèce connue. (1) Autres noms : Cluiiilioilus sirepera, Querquedula slreperu, Klinorliynclius slreiieru. (2) Nota aopra uno ibrido artificialc, p. O. Rovigo, 1885. (3) Voyez pour ces renseij^ncments et les suivants : J. P. van Wickevoort-Crom- melin, Note sur quelques Canards oliservés en Bollande. .\rcbives néerlandaises, p. 134 et 13:;, 1872. (4) Jaarb. Uott. Dierg., I, p. l.'io, (5) Jaarb. Roll. Dierg., 11, p. 97. OISEAUX HYBRIDES HENCONTIlÉS A I.'kTAT SAUVAnE ^^") « Ce (^aiiiird est pour la taille, les formes générales, le bec et les ])ie(ls, iiiterméiliaire entre le Pilel et la petite Sarcelle; cependant il se ra])pr()clie plus de cette dernière. Le dessus de la tête est brun foncé, varié de petites taches noires connue chez l'.l/u/.s- acutd ; les côtés de la tête, les joues, la nuque et le cou sont colorés comme chez r.l«((s créera; toutefois il n'existe pas de raies blanches lon- geant la bande verte ; le rouj^e des joues est d'une teinte plus claire et traversée ]iar une raie noirâtre. La poitrine est pareille à celle de la petite Sarcelle, mais les taches sont moins nombreuses et moins apparentes. Les lianes ressemblent à ceux du Pilet, cepen- dant les zigzags sont moins lins. Les sous-caudales et les rectrices sont pareilles à celles de cette dernière espèce, néanmoins les deux pennes médianes seiisiblemcnl pins courtes; les couvertures du dessus de la (pieue sont nuancées comme chez le Pilet, mais elles s(pie chez cette espèce, mais elles ne sont jias allongées et aussi rétrécies (pie celles du Pilet ; elles sont cemlrées comme chez le Chipeau, mais maniuées au centre d'une tai-he noire comme chez r.l((r/.s (icnlu ; les ailes et la queue sont pareilles aux mêmes parties de cette dernière espèce (1). » M. van Wickevoort Crommelin, n'ayant pas eu l'occasion d'étu- dier les caractères anatomi(iues de cet hybride, n'a pu donner aucun détail sur la construction de la trachée. Carina moschata (2) et Anas clypeata. M. Oustalet nous fait savoir ipie le Muséum d'Histoire ualurelie de Paris possède un Canard offrant certains caractères du Cauaid de Barbarie et du Canard Souchet ; cet Oiseau a été tué par M. Dybowski, à la fin de l'hiver 188G, dans le parc de Grignou. M. Oustalet ajoute que c'est peut-être un Canard échappé de quel- que basse-cour"? Axas Streperea et Anas clypeata. On conserve dans la collecliim du Musée du grand diu' d'Olden- (1) 1.1' linllclin (le la Socirir (IWcclirnahition lie Paris ,i ir|iiiMliiil ii'llr ilrsiTip- lion, p. TS.i, l8Ci8. (2) Autre nom : Anas nwsclKila. 142 A. SUCHETET bourg un liyln-ide mâle paraissant provenir de ces deux espèces (1). La forme du corps est celle de IM. dypetiUi, au moius elle olîre avec celle de ce dernier de grandes ressemblances. Le dessus de la tète et le derrière du cou sont brun foncé avec du vert brillant, les plumes du devant de la tète sont bordées de jaune clair brunâtre ; la gorge blanche est eu partie tachetée de brun foncé; ces taches ~ deviennent si grandes devant le jabot qu'elles forment une large bande transversale d'un verdàtre brillant. Le haut de la poitrine brun clair, ainsi que le jabot, chaque plume est bordée largement de brun noir; ventre blanc; les flancs rayés et tapissés de brun; couvertures inférieures de la (jueue noire ; le haut du dos brun ; chaque plume est bordée de brun plus clair; le bas du dos est noir; couvertures supérieures de la queue noires, avec vert brillant; plumes de la queue brun gris, bordées de gris clair; les ailes gris- cendré bleuâtre, comme chez .1 . di/pcaUt ; le miroir gris cendré dans sa partie supérieure, vert métallique en dessous, devant lequel existe une liande transversale noire, bordée de blanc; le vol brun noir, les pieds comme chez ,1. c-lypeata; forme du bec également pareille à ce dernier, mais au bout encore plus étroite à la fin. Cet hybride fut pris vivant dans le Mecklembourg ; il vécut en captivité pendant plusieurs années, on lui donna des Canes domes- tiques avec lesquelles il s'accoupla, néanmoins on ne put jamais obtenir d'œufs fécondés, quoique l'expérience durât pendant trois années. M. F. Wiepkeu a eu la lionté de nous envoyer une aquarelle de l'Oiseau que son jeune ami, le peintre Miiller-Kânifï, de Berlin, a exécutée avec une rare habileté. Anas boschas et Anas clypeata. Nous avons reçu de M. van Wickevoort Crommelin la descrip- tion d'un Canard hybride tué près de Rotterdam, le \± février 1801, et dont les caractères se rapportent aux deux espèces i)lus haut nommées (2). M. le 6"° Fischer.a fait connaître (3) un autre exem- plaire tué par le comte Otto Sorewyi, pendant le mois de sep- tembre 1884. sur le lacdePomagy. M. le B™ von Rittervon Tshnsi, de Schmidhofîen (Dalmatie) a parlé d'un troisième individu, tué (1) Communication qui nous esl adressée par M. WiepUon, dirpcteur do ce Musée. (2) CeUe doscrlpliun a été puljliéedansNederlandscli Tijdsclii'ift voordi- Miei'l. (i) Ibidom. (3) roMiiimnicaliiiii i|iii nous osl failr par ce dernier. (4) .XIV, p. £i. n" i;i7, janvier IS'.Kl. 144 A. SUCHETET qui se trouve entre elle cl le vert du miroir ; rectrices et sous-cau- dales pareilles à celles de l'A. boschas. n 2" Hybride décrit par M. le baron von Fischer : D'après la construction du bec et des ailes, l'Oiseau paraît n'être plus un exemplaire jeune ; quekjues plumes vertes sur la tète font également croire que c'est un mâle. S'il avait été tué six semaines plus lard, on [lourrait élre plus sûr de sa prove- nance, on ne peut donc faire que de simples conjectures sur son origine. Plumage brun gris cendré, les deux premières pennes rémiges de " l'aile droite entièrement blanches ; le cou blanc montre très exacte- ment les marques du ^ l.ôf[el-Ente{\e Souchet). Cette ressemblance existe encore dans la forme du cou et dans le vert de la léle. Bec de la couleur de celui du Stock-Ente ou de quelque Canard de maison (race de Rouen, Ifaus-Entcn). Les membranes inler- digitales tachetées comme le dos des Salamandres de feu. Le baron Fischer, ayant eu cet Oiseau entre les mains pendant quelques heures seulement, n'a pu examiner d'une façon sufli- sanle la couleur jaune delà pupille. Il dit que les rémiges blanches des ailes prouvent que le père était un Canard domestique, il pense que la mère était sauvage; dans le cas contraire l'hybride aurait été élevé dans quelque basse-cour. Malgré l'opinion de plusieurs ornithologistes ([ui pensent (|ue le Stock-Ente n'est pas étranger dans cette production, M. Fischer croit que l'Oiseau est bien l'hybride du Canard douiestiqueet du Souchet, attendu que : 1° Il est trop petit pour provenir du croisement du Stock-Ente et du Ilaus-Ente, il a à peu près la grosseur du I.olfct-Ente ; 2° La forme est celle de ce dernier ; 3" La couleur blanche et la marque du cou sont aussi caraclérisli(|ues pour le Lôffcl-Ente que pour le Spitz- Ente; 4° La couleur des membranes iuterdigilales, au nujius la partie colorée en jaune, permet de distinguer les Canards Stock des Canards Lo/[el; 5'^ La manière de vivre du Ldfj'cl-Entc se rapproche considérablement de celle du Slock-Entc; 6" Enfin, si on objecte que le signe dislinctif du Lii/Jel-Ente , c'est-à-dire son large bec, fait défaut à l'hybride en question, d'un autre côté il possède la marque du cou et la couleur des membranes interdigitales de ce dernier. A ce sujet M. van Wickevoort Crommelin nous adresse la réllexion suivante : « Je viens de lire la desciiplion (jue le liaron Fischer a donnée d'un hybride supposé provenir d'un Canard domestique et d'une femelle sauvage du Souchet ; l'hybride de ces OISEAUX HYnntDES RENCONTRÉS A i/kTAT SAl'VAGE 14b diMix csiH'ces, que j'ai dans ma collectiou, nie paraît avoir des caractères plus nianpiants eu faveur de son oriijine hybride : le lilauc au jahot, aucpiel on reronnaît farileineut le niàie du Soucliet et sur lc(iufl .\1. Fischer base surtout son raisounenieut, pourrait bien, selon moi, provenir du père, vu que plusieurs Canards domestiques, du moins en Hollande, qui ont comme lui (luelcpics rémiy:es d'uu blauc pur, ont souvent un grand espace blanc au jabot. Le caractère le plus saillant qui pourrait lUre allégué comme preuve de l'origine hybride de cet Oiseau me paraît devoir iMre pris desa taille et de son liabitus, (jui, selou M. FisclnM', [taraissaimt correspondre entièrement avec ceux du Soucliet. » Exemplaire déciit par M. le baron von Ritter von Tsiliusi. L'Oiseau n'ollre. poTut le-; caractères d'une espèce pure, il rappelle visiblement l' Ina.v hosrlms, cependant son large bec et ses marques d'un vert brillant le rapprochent du rhipcnld. Ou y trouve aussi des traces (l'albinisnie, (pii, d'après l'oidnion émise par le barou Fischer (1) et par le baron Sleph. v. Washington, indi(|ueulla ]irovenancc d'un Canard domestique. Le front, le verlex, le deriière de la tète el du cou, et une marque indécise (jui part de la cavité buccale, sont d'un noir brun. La gorge, la tète, les côtés du cou dans le tiers supérieur, couleur de glaise foucée, la première partie jilus fine, les deux autres marquées de noir brun. Un large collier blanc entoure la pai-tie inférieure du cou, qui est coupée par les marques noir brun (|ui jiarteut de la tète. Jabot, poitriue, venirect c(Més d'un noir brun, aviîc de larges bordures ou bandes d'un jaune de glaise dans les parties supérieures. Les couvertures inférieures de la queue noir brun, bordées couleur de glaise, semées de bandes et de taches irrégulières. Le dos, les épaules, et le derrière d'un noir brun, ipiekiues plumes seulement sont légèrement tachetées de jauue glaise. Les ailes brun foncé, à l'exception des cint[ pre- mières pennes primaires qui sont d'un blanc sale, avec la tige d'un blanc ])nr. Le miroir vi'it brillant, bordé en dessus et en dessous de blanc sale, les rémiges sont d'un noir bruu, bordées couleur de glaise. Eulin, le bec en avant est large et de couleur noire; les membranes interdigilales sont d'un biiin jaunâtre, ainsi que les ongles bru us, à l'excepti:cIi((s dominent dans toute la partie de devant. Le plumage du dos de couleur uniforme et la (jueue cunéiforme rappellent l'I. inosrhuta. Les plumes recour- bées eu denu-cercle, projires à l'I. boschas, mani|ueut chez lui. Les couvertures ainsi que le plumage du dos possèdent le vert bleu d'acier brillant lel qu'on le voit chez le moschala à l'âge typique. La tète et le bec sont comme chez l'I. bosclias, le bec est tepen- daut plus long et plus mince: l'onglet a une bande mince dans le haut, à sa naissance, il estconleurde corne, le reste est jaune, etc.. La tête et la partie supérieure du cou sont de couleur uniforme seur Sor{|(>lli, directeur-adjoint au Mus(^e, n'a pu nous dire si I"l)iseau avail éié tué à l'étal snuvaiic; cet exemplaire ne porte aucune indication sur son é-lat, on sait seuleiiunt ipi'il vient du Chili. .\ titre de renseiitnemeut nous en donnons la diafinose : Ti'h' d'un hriui fone('' sur le dessus; joues couleur de rouille avec de iioinhrenses nionclieliuis noirâtres; de petites plumes blanches pifs de la racine du liée; un pelil es lacc nu triangulaire, derrii're les yeux avec pliimule blanche aux bords ; une étroite bande nue sur les yeux, encore bien distiucle inalf,'ré la disseclion. ("ou et dessous de la Ic^le blancs; poitrine d'un roui;eàtre marron à taches noires. Abdomen blanc, avec (iiielques plumes latérales brunes derri(';re les jaudu's. Dos et eouvcrinres des ailes bruns ; rémiges et pennes de la (|uciie lilanchcs, couvertures de la queue blanches, mêlées avec d'autres noirâtres. Le dos a de légers rcllels violacés, tandis que les rémiges secondaires, d'un brun foncé, ont des reflets vert nu''lallii|ue. (1) Schinz, np. cit., p. 4*8. (2) Faune llelge, p. 140. (:t) IV 4o;i-454. (4) ïab. XXV. 148 A. SUCHETET vert uoir, le coloris n'est pas aussi clair et vert brillant comme chez IM. hoschas, mais plus mat et il brille tl'ua foncé métallique comme chez moschata; ensuite ou aperçoit une large zone blanche* au cou, à laquelle se rattache le plumage brun de IM. boscluis et Oiseau avait été tué en 1877, dans une localité de l'Asie orientale, au nord ('i) par un tonc- liounaire léh'giapliiste (u) et envoyé sans autre indication. Uegardé à Cdpeidiagut' (■(uiune une espèce nouvelle ((i), il a été considéré l)ar M. Sclater, après un examen minutieux, comme devant être un hybride, produit probablement par le croisement de la Tmlorma cttsarni et la (juvrijucihila fidratu. M. Sclater l'a décrit comme suit : « Le front, la face, l'espace entre les yeux, tout le tour du cou, blancs; le sommet et le derrière de la tête, les plumes relevées qui s'étendent derrière le cou et la ligne sous les yeux, noires, le dos gris-brunàtre, avec de nombreuses barres transversaliis blanches et étroites : les couvertures de l'aile d'un blanc très pur; les pre- mières noires ; les secondaires intérieures vert bronzé; les secon- daires extérieures grises, avec une large tache de couleur châtaigne brunâtre sur les werbs extérieurs, la queue noire, la poitrine et le ventre gris sombre avec de nombreuses barres blanches trans- versales; le crissum rougeâtre ; les couvertures sui)érieures de la queue blanches; le bec brun; les pieds jaunâtres; dans toute sa longueur l'Oiseau a 18 pouces; l'aile 11 '8, la (|ueue 4' 4, le tarse 2 (7).» Uue ligure coloriée accompagne la description de M. Sclater. (1) Voy. p. 421. (2) ItiillcUn (le P.VeaiIéinie royalo dp nruxi-Iles, XII, IS'i;;. (:ij Aiilii's noms scieiilillquos : .l)i«.< rutila, Àiuis ruhra, Antis ca.mrka, Caiitrka rutila. ('il l'iés W'IadivostDk, N.-K., siiivaiil les l'iocepiling?. (ii) M. le lii'ulcnant Kr. Iriningcr. (Ci) CuiiiiiiuniL'ation qui nous a èlù (aile par M. Cli. Liilken. (7) Proceedings ol Ihe zool. Society, 14 Janvier ISÏX). Ib2 A. SUCHETET ÏADORNA VULPANSEIl (1) et ANAS BOSCHAS D'iiprès les notes de Hele sur Akleburgh (2), on tua, au mois de janvier 1884, près de cette place, deux hylirides jirovenant d'un Canard et d'un Drake {T. rulpampr), mais d'après une remariiue faite dans le Field, ces Oiseaux avaient probablement été produits en domesticité, le croisement de ces deux espèces avait en effet été obtenu avec succès ta Saxmundliam. Genre Fuligula FULIGULA FERINA (3) et FuLIGULA NVROCA (4) Beaucoup d'auieurs ont parlé de ce croisement; mais plusieurs considèrent l'Oiseau que l'on su])pijse eu jn-ovenir comme une véritable espèce; un savant ornithologiste a môme voulu eu faire nue variété d'âge on de climat. Voici, du reste, les principrilcs opinions qui ont été émises à ce sujet. En 1847, M. Bartlelt (o) a présenté comme une nouvelle espèce les trois exemplaires alors tués en Angleterre et les a désignés sous le nom de F. ferinoides, ou Paget's Pochard (6), parce que, dit-il, « ils semblent plus rapprochés du Pochard commun que de toute autre espèce (7). En parlant d'un couple tué en avril 18.W dans les environs de Rotterdam et conservé dans la collection du Jardin zoologique de cette ville, M. Baedeker s'exprime ainsi : « Ces Oiseaux tiennent le milieu entre la Fulifiula fcriud et la Fuligula ni/roca. Leur ressemblance avec ces deux dernières pourrait faire penser qu'ils en proviennent, mais l'apparition à l'état sauvage d'hybrides naturels est tellement rare, qu'il est difliciie de penser qu'il en soit ainsi, d'autant plus que ces Oiseaux, mâle et femelle, étaient vraisemblablement accouplés (8). » iM. Baedeker (1) Ou Tadorna Belonii, T. familiaris, Anas tudorna. (2) Cité par M. J.-H. Gut-rney, juni, in Zoologist, p. Si(iO, n» de juillet I8S0 (3) Ou Anas fer ina, A. Pencltipe, À. rufiollis, Aijlhija ferina, Ayihijaerijlhro- cephala. (4) Ou Anas nyroca, A. glaucion, ifijroca leucophlhalmos, A. africana. (:')) Voy. Proceedings of tlie zoological Society of London, p. 48, 1847. (0) Fuligula. (7) Fagi't à cause de feu E. .1. Paget, esq., de Oieat-Yai'moi:tli, geiUleniaii hien connu comme un naturaliste Ominent et l'un des auteurs de « Skelch of Ihe. nalural Hislonj uf Great Yarmonth. » (8) Naumannia, Archiv (iir Oi-nitliologie von liduard Baldarnus, p. 12 et 13, Stuttgart, 1852, OISEAUX HYBUIDES IlENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 153 a (Iniuié à celte soi-disant espace lu uoin de Fuliipilu Ihtmi'ijcri, eu riiciuiieur de iM. le i)arou de llonieyer. Ces deux Oiseaux furent dans la suite assimilés par M. Gould (1) au Pai;ets' Pochard. Le D"" J.-B. JauJjeit, ([ni iiaraîl avoir connu quatre autres exem- plaires, capturés en France, voit en eux des produits iiyl)ridesi L'examen attentif des signes d'un (Canard mâle, dont il donne la description, « (ait voir, dit le docteur, tous les caractères de riiybride, et mai|j;ré les (pielijues captures que nous en comptons, on ne saurait eu faire une espèce (2). » Le célèbre professeur Naumann partage cette manière de voir. Après avoir parlé d'un excmiilaire de la Fiilltjiila llomenfii « ce n'est pas une espèce, dit-il, mais un produit hybride (3). » Cependant le D'' Gloger est d'un avis tout opposé, parce ([ue F. Iloniei/eri « n'est pas intermédiaire entre les deux espèces, qu'elle n'ollre pas de ressemblances avec nijrom, et lient beaucoup plus de jcrina. » C'est probablement, conclut-il, une variété d'âge ou de climat de cette dernière espèce, et non une espèce indépendante, comme le croit M. Baedeker {\). Mais M. le H""^ de llonieyer n'admet pas cette manière de voir ; l'Oiseau forme une véritable espèce {'6). L'ornithologiste bii'ii connu, M. Olpiie Gaillard, trouve également inadmissible l'assertion du ])'• Gldger (0); une vive tliscussion s'est engagée à ce sujet entre lui et le savant docteur. M. le B°° Ed. de Selys-Longchamps, en parlant des quatre exem- plaires du D'' .laid)erl, de la Fuligule de llonieyer et d'un jeune mâle, pris à Liège, eu 1832, dit « qu'on ne peut anirmcr avec certi- tude que ce Plongeur soit vraiment un hybride, mais que la chose est probable )i(7). Le IJ"" Henri Blasius, après avoir examiné les diverses opinions qui ont été émises au sujet delà F. lloiifijeri, et après avoir comparé à cette dernière nu individu mâle qui fut présenté à la réuuion des ornithologistes allemands, réunis à llalberstadt, pense aussi qu'il convient de conclure à l'hybridilé (8). (1) Ci(é par M. AU. Newton, ia Proceedings of lli« Zool. Society o( London, 18<>0. (2) Revue et Magasin de Zoologie, p. 1 18, I8;>i. (M) .loiiinal fûi- Oniilliologie, Exlia-llefl. p. 7, 1853. (4) Cette opinion a été de nouveau expiiniée dans le joiiinal fin- Ornilliologie, V, 1854, et p. 3:;'i, \Kr,. (5) Eiiiiyr Horti? iihi'r Art. berlauii uiid kliiiiatisclie tiuxiirlliunij Fiilifiiilii Bomeyeri, in Journal (lir Ornilhologie, supplémenl l.XVI, 1854. Voy. aussi Journal ûi Krnilli. p. 4:», IS70. (ti) Naninannia, V, pp. 40i et 'lOli, Ik;;:;, et VII, p. (JG à 70. (7) hullelin de IWeadéiuie des Selenees de Hru.xelles, .X.Xlll. (8; L'Histoire des Uiseaux île l Allemagne, de .Xaumuiiii. XIII, [i. 305 à 3li, 1800. 154 A. SUCHETET En 18()U, dans nno iviinion de la Société zoologique de Londres, le ])rol'esseur Newlon lappelle l'exposition faite par M. Bartlett en 1847, des trois Canards tués en Angleterre, préseutés sous le nom de F. ferinoides, et de l'assimilation de la F. Homeyeri à ce dernier par M. Gonld. Le professeur fait aussi mention des quatre hybrides mâles du D'' Jaubert, VAiuts intcrmeiHa, puis il fait connaître son opinion et déclare que les F. ferinoides et les F. Homeycrt lui parais- sent issus du croisement qu'a suggéré M. JauJjert, sa croyance est confirmée, ajoute-t-il, par la parfaite analogie que l'on trouve avec l'hybride du Nouveau-Monde. » Telle est l'opinion du savant directeur de la Société des sciences naturelles de Rotterdam, M. van Wickevoort Crommelin, d'une grande compétence en cette matière. Si ces oiseaux formaieut une espèce particulière, dit-il, avec beaucoup de raison (1), celle-ci serait une espèce anormale car, les canards proprement dits, comme les Canards plongeurs appartenant à la môme espèce, ne présentent que très exceptionnellement des variétés indivi- duelles dans les teintes et dans les formes des différentes parties du corps, eu dehors de celles produites par l'âge ou les saisons. » Or, les divers Milouins supposés hybrides, dons nous venons de faire mention « quoique se ressemljlaut sous plusieurs rapports, offrent néanmoins des différences très remarquables, .\insi, à eu juger par les mesures données, le type du Fm/. llomeyeri, aussi bien que le sujet cité par M. de Selys, avait le bec et les pieds de la longueur de ceux du Milouin commun. Les mâles décrits par M. Jaubert auraient le bec se rapprochant de celui de cette même espèce, tandis que le torse et les doigts n'excéderaient guère ceux du Fui. Nyrocu. » Enfin, l'individu de la collection de M. Crommelin ne surpasse que de très peu ce dernier Oiseau par la longueur du bec ; les pieds sont égaux. Il faut noter aussi que (( la coloration de la poitrine et celle des sous-caudales présentent des disparités uotaliles « Le mâle décrit par Yar- rell et Bartlett, ainsi que ceux pris en Provence, et celui de M. van ^Vickevoort Crommelin, « ont plus ou moins de noir à la première de ces parties », tandis ([ue cette teinte « manque complètement chez les sujets de MM. Baedeker et Olphe Gaillard. » Cet exemplaire, comme ceux de M. Jaubert, semblent eu outre avoir plus de blanc aux sous-caudales qu'il ue s'en trouve dans l'exemplaire de M. van Wickevoort Crommelin, ainsi que chez le (1) Notes sur quelques Canards observés en Hollande. Archives néerlandaises, III, p. 138, 1872. OISEAUX IIYBIUDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 153 niiïlc adiille tué eu Angleterre (le tyi)C de /■'. fcrinuidcs} ; celui-ci .aurait le dessous de la queue d'uu noir bruuàlre. Même le miroir, celte partie du plumage la moins sujette aux variations, observe encore iM. Croinnielin, i)résente chez les Oiseaux en question des dilléreuces toutes particulières. Chez les Canards tués eu Angleterre, comme chez le mâle pris en Belgique et les sujets capturés eu Provence, « le blanc, ainsi ijue les i)andes noirâtres, pr(jpres au /•"«/. niirocn, seraient plus ou moins prononcés, tandis que chez ceux iiris eu Hollande, comme cliez le niûle tué près de Lyon, le miroir présente plus de gi-is-cendré. Il manque à l'exemplaire de M. van Wickevoort Crommelin (1). A ces judicieuses remarques nous ajouterons qu'il n'est jioint exact (jue l'hyliridation soit nulle chez les Anatidés, comme le supposait iM. Baedeker, les(aits(pie nous venons de citer lo prouvent aboudamment; les raisons alléguées par l'éminent ornithologiste ne peuvent donc servir à établir la thèse ([u'il soutient. Quant à l'opinion émise par le D' Gloger, à savoir (jue cette Fuligule ne peut être déclarée hybride parce qu'elle n'ollre pas des caractères mixtes, déjà nous avons en l'occasion de remarquer ([ue les hybrides em- pruntent (|uelquefois [)resqu(! exclusivement leurs caractères à une seule des espèces mères. Nous sommes donc porté ù croire que les Oiseaux dont nous avons i)arlé doivent leur origine au croisement des types /•'. ferina et F. niiroat: ainsi pensent un grand nombre de naturalistes que nous n'avons pu nommer tous. Voici la récapitulation plus ou moins complète des exemplaires qui ont été pris ou tués pendant ce siècle : Collection de M. J. 11. Guerncy, un exemplaire, capturé outué en Angleterre; — collection de feu M. Donbleday d'Epping, un exem- lilaire|)risoii tué en Angleterre; — .Musée du feu corn te Derby àLiver- pi)ol, un exemplaire, même provenance. Ce sont ces trois Oiseaux (jui ont fait le sujet de la communication adressée par M. Bartiett à la Société zoologi(ine de Londres. — Collection du Jardin zoologique de Rotterdam, un mâle et nue femelle adultes, tués en avril ISuO, et décrits par M. Baedeker sous le nom de Fiiliuula llomcypri, plus une jeune femelle(2). — ChezM.Olphe Giiillnrd, un exemplaire, celui ([ui fut, pensous-nous, présenté à la Société ornithologique allemande. — Musée de M. Ed. Hart, naturaliste à Christchurch (Hauts), deux (1) Iliidrm. |>. i:t.s ri i:V.I, IS7J. (2) l'ioliiihlimciil tiicp i]«alri> ans plus laiil. Nmis supposons en l'IIct i|U il s"agit ■ tlf l'nisi'aii minliiiimO p. XIV, du .lounial tiir Oinitliologie (siipplémeiit), l8oi. 136 A. SUCHETET exemplaires mâles.doiituu tué par celui-ci le 12 février 1870; lesecond avait été tué plusieurs années auparavant. Musée d'Histoire natu- relle de Genève, uu sujet trouvé sur le marché de Montpellier. — Collection vendue par M. Wliitaker, esq. à Londres (1) eu mai 1890, un hybride, catalogué sous le n" 132 (sans indication d'origine). — Collection de M. van Wickevoort, à Harlem, uu mâle. — LeBritish Muséum, un ou plusieurs exemplaires. — Nous ignorons où sont conservés les (juatre exemplaires décrits parle D^Jaubert, le Canard pris vivant en février 1870 dans une canardière de la Hollande (2) ; et le jeune mâle capturé à Liège au mois d'avril 1832 (3). Nous serions donc en présence de vingt iudividus environ, mais peut-être dans ce uombre plusieurs font-ils double emploi à cause du déplacement probable de certaines pièces (4). La description de ces divers Oiseaux est la suivante : Hybride c^, lue le J2 [écrier 1S70 par M. Ilart. — Aussi grand que ferina. Tête et poitrine riche châtaigne remplaçant la bande noire de ferina. Le dos brun sombre, finement vermiculé, avecdes couleurs plus foncées, ventre lavande sombre. Le second hybride de M. Ilart. — Plus jeune que le précédent, teintes de toutes les parties du corps moins accuentées, sans quoi il lui serait semblable. Mâlepris à Liège en 1832. — « Il se rapproche beaucoup du ferina par lebec,la tête, les yeux, les pieds. Il eu diflère principalement par la coloration des ailes et surtout par la coloration de leur m iroir, qui est d'un blanc sale terminé de noir avec une bordure extrême blanche ; l'intérieur du miroir est formé par ijuelques plumes d'un noir à reflet métallique verdàtre, mais moius prononcé que chez le nyroca. L'Oiseau se rapproche donc du nyroca par la couleur des ailes et de leur miroir, ainsi que par le roux de la tête et du cou, (jui descend plus bas et se mélange insensiblement avec le brun de la poitrine (laquelle est noire chez le feiina). Le dos est presque comme celui de la Naumannia, le dos est gris, vermiculé de noir comme le ferina (.^). Exemplaire trouré sur le marché de Montpellier, le iô janvier 'IS30{{)). — Tête, cou et poitrine d'un rougeàtre et brillant comme chez (!) Au Covcnl garden. {i} Ce Canard vécut au Jardin Zoologiquo do llotterdain depuis le a,*} février 1870, jour de sa capture, jusqu'au 9 juin de la même année. (3) Dont tait mention M. le baron Ed. de Selys-Longchamps. (4) Le n" 132 de la vente Whitaker est peut-être dans ce cas. (li) De Sclys. (0) La description suivante a été faite sur notre demande par M. Godcfroy I.unel, conservateur du Musée d'Histoire naturelle de Genève. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE lb7 F. nijroca, avec seulement quelques plumes noires éparses sur la poitrine ; (M-dupion d'un noir mat; queue brune; ailes de cette dernière couleur avec quelques reflets pourprés. Dos, couvertures des ailes, flancs, cuisses et alidonien d'un brun roussâtre, un peu plus clair sur ces deux dernières parties ; toutes ces parties sont rayées de zijïzags fins, nonil)reux et très rapprochés d'un brun noinltre. Milieu du ventr(> d'un blanc pur comme chez F. fcrinn, miroir de l'aile blanc termine, de noir comme ctiez F. nyrora. \r\s d'un jaune oran; ceux de la seconde espèce, le doigt du milieu mesurant 60 millimètres: les ;iiles égalent aussi en longueur celles du même oiseau. Le dessus de la tête comme chez le Milouin commun ; les joues, la nmiue et le cou pareils à ceux du petit Milouin (F. ni/rocn), mais avec moins de reflets au-dessus du i)etit collier brun, qui est moins apparent que chez celui-ci j la poitrine est colorée égaleini'iit comme celle de la dernière espèce, mais le brun ne s'avance pas aussi loin que chez celle-ci et se termine en noirâtre comme chez le F. ferina. Les flancs, le ventre et le dessous de la queue, pareils à ceux do la dernière espèce; cependant la teinte du ventre est un ])eu jibis claire, et le noir des sous-cau- dales est varié de blanc. Le dos, le croupion et le dessus de la queue sont colorés, à peu près comme chez le Milouin commun : Les raies en zigzags semblables il celles d(! cette espèce, mais la teinte du fond, ainsi que les couvertures supérieures des ailes, tirant plus au brun que chez celle-ci. Le miroir est pour la largeur intermédiaire entre les miroirs des deux espèces citées; il est d'un blanc sale, tirant au grisâtre, mais dépourvu des deux Itandes noires propres â celui du F. tijiroea. Les rémiges ne présentent que très peu de blanc et uniquenientà la barbe in terne; le bord extérieur de l'aile est très clair, mais non pas d'un blanc aussi pur que chez les petits Milouins (j ) «. Un (/('.s Irais Oi.seau.r tui'a eu .\nijlelrrre avant ISIiJ. — Il diflère de la (1) Description do M. van Wickovoort Crummclin. 158 A. SUCHETET F. luUgula, espèce à laquelle il ressemble le plus cependant, par sa taille plus petite, sa coloration plus sombre, la couleur des yeux, par sou miroir blanc apparent sur l'aile. La trachée artère est aussi plus longue et plus étroite que chez F. ferina (1). Mâle en hiver décrit par Jaubert. — « Longueur totale : 43 centi- mètres, longueur du bec, 54™™, le bec se rapproche de celui du Milouin par sa torme générale, par sa colileur, par l'onglet et par la disposition des narines. Iris orangé clair, tête et cou d'un roux rougeàtre comme chez le Milouin ; poitrine d'un roux marron comme chez le Nyroca. On remarque à la base du cou un petit collier noir qui se fond en avant avec les teintes de la poitrine et va former en arrière un espace noirâtre qui limite la partie supé- rieure du dos. Région dorsale grise, forte, striée de brun, flancs, cuisses et abdomen d'un centre bleuâtre striés de brun, comme le dos, le ventre de même blanc jusqu'à la hauteur des cuisses, région anale noirâtre, couvertures inférieures de la queue blanches. Les ailes sont brunes avec un large miroir blanc, les tarses et les doigts bleuâtres, les memln-anes noires. » Les deux Oiseaux appelésF .Homeyeri. — Le mfl/e."couleurdu becblanc noirâtre à l'extrémité antérieure, bande transversale au sommet du bec; prunelle de l'œil de deux couleurs, le tour de la ]»upille blanc, le bord extérieur rouge-jaune. Au-dessous du bec, une ligne aiguë large de 3™™ (2) avec une tache ronde, dont les petites plumes sont rouge foncé. La tête et le cou, ainsi que le bord supérieur du dos, le jabot et lé bord de la poitrine sont d'un rouge brun avec éclat. On aperçoit à la lumière, sur les côtés et sur le jabot, une teinte verte ou violette. Les plumes du jabot à la base, sont bordées de gris noir (mais ceci ne peut se voir que de près). Le dessus du dos, le croupion et la queue sont brun-noir, avec des reflets verdâtres. La poitrine est blanche avec des plumes rouge jaunâtre près du jabot. Les grajules pennes rémiges sont gris-brun avec un bord brun-foncé et une bordure inférieure. Le croupion est blanc, aussi mélangé de gris argenté jusqu'au gris noir et blanc aux extrémités. Les grandes plumes des ailes sont d'un vert Ijrillant, mêlées de noir, le reste gris pointillé de lilauc. La queue a ipiatorze plumes, celles-ci sont noir gris plus foncées à la tige et à l'extré- mité, etc. Lu [enielle : Les pieds et le cou comme ceux du mâle, nuds la tach e grise au-dessus du bec est plus petite et presque indistincte. Tète et cou couleur de rouille avec reflets cuivrés sur lo haut. Le jabot, (1) Bartlelt. (2) Mesure de la Saxe. OISEAUX HYBRIDES HEXCONTRÉS A I.'ÉTAT SAUVAGE lo9 le dos à la parlio siiiiérieure et. les plumes de l'épiiule hruu fonc6, clia(|iie pluim' bordée de rouille, les plunies des épaules en partie ])oiutillées avec des ondulations iulerronipues. La poitrine et le ventre jusqu'à l'auus sont couleur de rouille foncé. Le ventre est prcsipii' hruii. Les plumes des i-ùlés brunchs avec tle larges bords rouille L't gris rouille. La partie inférieure de la queue est blauc jaunâtre. Dessous des ailes blanc comme chez le mâle avec une bordure de plumes grises pointillées de blanc et au nombre de quatorze, etc. (1). RESSEMBLANCE DE LA FULIGUU nOMEYERI Ci) avec F. nyroca. La tète, le cou, sans collier noirâtre, et le bouclier rouge de rouille foncé avec reflet de pour- pre. Ce plastron descend moins lirofond('ment que chez ni/roca. Point (le |)lastron noir, le mi- lieu du ventre blanc. Les cou- vertures sui)érieures des ailes, grises noirâtres, moins foncées (pu' chez F. )itiro('(i, mais très distinctes de la couleur de ces parties liiez ffrino, où elles sont giis clairsur un fond blanchâtre. Klles ont outre cela des retlets faibles de bronze, ijui rappellent la couleur tle ces parties chez nfiioai. Le miroir de l'aile pres- que tout blanc, quoique cette couleur soit moins pure que celle dans les mêmes parties chez niirdcn. Il se distingue ci'ih'u- dant beaucoup du miroir (U' la frritia i\m est gris de cendres. Outre cela il est gris foncé d'ar- doise avec un rellet jieu sensible là où les mêmes parties sont vert bronzé chez itjirora. La partie extérieure et postérieure de der- rière des rémigesdu second rang, (pii est vert de bronze chez yii/rocii , est ici gris d'ardoise, avec un léger reflet de bronze (gris chez ferina). La longueur totale surpasse très ]ieu celle de miroca et est bien inférieure à celie de feriiid. Les mêmes relations pour le bec. (1) Bacdeljer. (2) D'iiprès Olplie Gaillanl. Naumannia, Vll, \\ l',(; à 70. avec F. ferina. Pas de collier noirâtre sous le cou ; le rouge de la tête et du cou moins pourpré f[ue chez F. nyroca , mais bien plus que chez F. ferina. I^es régions anales et le bas- ventre gris et formé de lignes. Les côtés sont eu lignes grises (elles sont rouge l)ruu chez njiroca). Le dos en forme de lignes grises, mais ces lignes sont moins lines (|ue celles de fcrinael sur un foml plus foncé. 136 A. SUCHETET RAPPORTS DE LA F. HOMEYERI AVEC LES DEUX ESPÈCES MÈRES (1) La tète, le cou, les environs du jabot et la nuque (VA. llomciini ressemblent à .1. nyroca, il ne maû([ue que la bande noire du cou. Le dos et les flancs s'accordent essentiellement avec .1. ferina. Le miroir {;ris pâle est essentiellement comme chez 1. ferina, mais s'approche d'A. lu/nira, par la couleur l)lanchâtre aux bordures des ailes et par le miroitant de la base. Egalement l'aile supérieure fait penser à A. ferina. Les couvertures inférieures de la queue ressemblent davantage à celles d'.-l. nyroca. CARACTÈRES DISTINCTIFS DES AAM.S FEHIXA F.T NYROCA ET ANAS INTERMEDIA, d'après JAUBERT Anas ferina Long, totale, 45 cent. Bec assez fort, mais à sa base et à son extrémité, bleuâtre dans son milieu. Iris jaune orangé. Tète et cou d'un roux rougeâtre et brillant; large bande ou ceinture noire s'étendant sur toute la poitrine et sur les par- ties supérieures du dos. Région dorsale d'un gris clair fortement strié de brun. Flancs, cuisses et abdo- men d'un cendré bleuâtre, finement strié. Milieu du ventre blanchâtre, varié de zigzags cendrés, pres- que imperceptibles. Ré- gion anale et couvertures inférieures de la queue noires, queue cendrée. Ailes d'un gris brun, avec un large mii'oir cen- dré. Tarses et doigts bleuâ- tres , avec membranes noires. Longueur du tarse, 33 niillini. Longueur du doigt mé- dian, 70 millim. Anas intermedia Long, totale, 43 cent. Bec moins fort, de même forme et de même couleur, long. 54 millim. Iris orangé clair. Tête et cou d'un roux rougeâtre plus terne : col lier noirâtre se fondant en avant avec la nuance roux marron de la poi- trineet formant en arrière un espace noir qui limite la partie supérieure du dos. Régions dorsale d'un gris plus fon<'c fortement strié de brun. Flancs, cuisses et abdo- men d'un cendré bleuâtre linenient strié. Milieu du ventre blanc. Région anale noirâtre, couvertures in- férieures de la queue blanches, queue brune. Ailes brunes avec un large miroir hianc, ter- miné de brun. Id. 'M millim. 51 millim. A . nijroca Long, totale, 40 à 41 cent. Rec plus court, presque noir, â narines relevées, long. 4(j milim. Iris blanc. Tète et cou d'im roux marron ainsi que la poi- trine ; à la base du cou est un petit collier noir qui va se fondre en arrière avec la couleur brune du dos. Région dorsale d'un brun noirâtre à reflets pourprés sans aucun strie chez l'adulte. Flancs, cuisse et abdo- men d'un roux plus on moins foncé. Milieu du ventre blanc. Région anale et couverlures inférieures (le la queue blanches, queue noire. Ailes d'un brun noi- râtre avec miroir d'un blanc pur. terminé de noir. Tarses et doigts d'un gris foncé . avec mem- branes noires. Longueur du tarse, 28 millim, Lon^'iieur du doigt mé- dian. 01 Miillini. (1) D'après Henri Blasius, Histoire des Oiscnux île l'Allemagne, de Xuumann, p. 305 à 312, XIII'' partie. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE Ifil Tels sont les renseignements que nous iwoiis pu liisscinltk'r sur l'intéressant hybride qui a fait le sujet de tant de discussions. FULIGULA NYROCA et FULIGULA CRISTATA (1) M. le baron Ed. de Selys-Longchanips nous fait savoir qu'il possède dans sa collection un hybride tué à l'état sauvage et parais- sant (Hre le pi-oduit de ces deux espèces. On sait (lue Winas liacri, décrit par Radde (2), a été considéré par plusieurs comme étant un hybride. MM. Newton (3), G.-R. Gray (4) et Th. V. Hcuglin (,T) seraient de cet avis. M. Eugèiu^ de Ilomeyer a émis des doutes à ce sujet (0). Nous n'oserions nous prononcer, n'ayant pu consulter les auteurs parti.sans d'uiu; double origine. Il serait intéressant do comparer cet Oiseau avec l'exemplaire que possède M. le baron Ed. de Selys-Lougchamps. FuLIGULA AFFIXIS OU (FULIGULA COLLARIS)? (7) et Fi'LiGULA Valismeria (ou Fuligula americana)? En 1859, M. Daniel G. Elliot envoyait de New- York, à la Société Zoologique de Londres, un Canard considéré par lui comme hybride probable entre F. nffmis et F. Valismeria (ou F. americana (8). M. Newton (9) a, l'année suivante, contesté l'origine supposée de cet Oiseau ; il croit qu'elle est due à un croisement entre F. coUaris et une des espèces indiquées par M. Elliot, mais probablement F. americana. « On remarque, dit-il, une ressemblance avec la F. coHaris à cause du miroir gris et de la tache blanche qui se trouve sous le mouton, caractères que ne possèdent aii l'un ni l'autre des Scauii-Ducks, trouvés dans le Nouveau-Monde. » M. Newton accompagne son récitd'une belle planche coloriée repré- sentant l'hybride dont l'origine n'est point assurée (10). (I) Aiilrcs noms : Àna.i fuligula, À. Glaucion. À. arclira, A. scandiana, Nyroca fuligulii. Ana/: Intirnslra. (î) Oiieau.v de la Sihfy-ic. p. STC. H) The Ibis, p. 118, 1886, cilé par M. van WifkevoDit CiDniniclin. Artliivcs n(?iT- lanilaisps. f'i) fland-Liat of Hird.i, III, p. 8(i. cilé par \c m<^mc. (.'i) Oiseaux de lAfriiiue, II, p. i:V.\. 1S70, cilo par ÔlpIicGailIarii, Contributions à la Faune nrnithologique de l'Europe occidentale, III, p. 100, 1888. (1. CLXVII. 162 ' A. SUCHETET FULIGULA CRISTATA et FOLIGULA FERINA. Nous ne connaissons que deux exemplaires provenant de ce croi- sement, le premier se trouve au Musée de la Société d'Histoire naturelle et pliilosophique de Belfast, le deuxième dans la collec- tion particulière de M. le D'' Giovanni Piazza, de Padoue. L'exem- plaire du Muséum de Belfast n'a jamais été décrit, il fut tué près de Dowimpatrick. M. le comte Arrigoni degli Oddi a douiié une description du second (1); cet Oiseau est adulte, du sexe mâle, on pense qu'il a été tué dans la vallée de Salsa dei Millecampi, province de Padoue. On nous avait indiqué un troisième exemplaire au British Muséum, mais M. Bouleuger et plusieurs de ses collègues l'ont cherché en vain pour nous eu adresser la description. Nous nous contenterons donc de décrire le premier exemplaire d'après les ren- seignements (jui nous sont envoyés par M. J. Brown.puis nous don- nerons la description du deuxième, d'a|)rès VAtciwo rrnclo. Premier exemplaire. — Bec plus court que celui de la FuUgula ferind, mais un peu plus large; ressemble beaucoup au bec de eristala, quoique plus long. Tète pourpre brun, avec un lustré métallique; huppe petite, mais bien caractérisée. Le cou de la même couleur que la tète. Poitrine très foncée, coideur pourpre, presiiue noire. Ventre blanc satiné, la partie postérieure faiblement tachetée de gris. Dos pourpre foncé comme la poitrine. Les couver- tures des ailes gris sombre et tachetées. Queue pourpre foncé ; môme ton de couleur que chez F. cristnta. L'Oiseau est intermédiaire entre les deux espèces, mais ressemble plus à cristata. Exemplaire de M. le D^ Giovanni Piazza, de Padoue (description de M. le comte Arrigoni degli Oddi). — « Tète et cou d'un noir violet à reflets pourprés ; rémiges secondaires grises , avec une bande blanche terminale, le gris formant un large miroir oblique sur l'aile fermée ; flancs faiblement cannelés, à la différence des parties inférieures. Bec d'un bleu foncé, avec la base et l'onglet noirs. Iris jaune doré. Tète et cou d'un noir violet à reflets pourpres tachetés de bai. Les plumes de l'occiput voûtées et formant un petit toupet. Les plumes de l'échiné du dos, des scapulaires, sus-caudales et sous-caudales noir violet. La gorge et le cou noirs avec un pointillé bai, la poi- trine d'un noir changeant. Abdomen blanc. Flancs faiblement striés (1) .Vofe soprn unihricln non encnra desrrillo. ,\t.cnoo vcneto, 1887. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 163 do brun, les coinx-rUires des ailes ccudrées et noires. Rémiges pri- maires d'iiii brun grisâtre. Rémiges secondaires grises avec uu liseré, le gris formant un large miroir ()lili(|ue quand l'aile est fermée. Tarses, doigts et membranes iulerdigitalcs de couleur brune. Longueur totale, doo™"» ; longueur de l'aile, 220""" ; de la queue, 70'"'" ; du bec, -io'""" ; du tarse, 30""™; du doigt du milieu avec l'ouglet, 5d'^^ ; saus l'onglet, 54°"". FULIGULA CRISTATA Ct FuUf.ULA MARILAfl)? M. le docteur Marmottan. dont la maguiiique collection est aujourd'bui au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, nous a fait savoir qu'il possédait un Palmipède ([u'il a déterminé comme devant être l'hybride du Canard Morillon et du Canard Milouinan, toutefois le docteur ajoute dans sa communication que cet exem- jdaire aurait besoin d'être examiné de nouveau. FULIGULA CLANGULA (2) Ct FULIGULA MARILA ? Nous avions fait connaître (3) un Oiseau tout à fait extraordinaire, que M. de Selys-Longchamps conserve dans sa collection. Cet Oiseau vient certainement du Garrot, disions-nous, mais eu désignant comme second progéuileur le F. niorila. M. de Selys-Longcbamps était loin d'être aussi alTirmatif. Aujourd'hui, M. de Selys-Louchamps veut bien nous donner des détails très précis sur ce spécimen, qu'il a examiné de nouveau et qui probablement n'est pas uu hybride, mais une aberration de couleur du inariln. \o\c\ in r.vlenso la note c[ue le savant académicien a rédigée sur cet Oiseau : « Au milieu de l'iiiver de 1888, j'ai trouvé à l'un des marchés de Bruxelles, un Canard du genre FuUntila, qui est si singulier par les couleurs de son plumage et de ses pieds, que je ne jiuis le rap])orter avec certitude à aucune des espèces connues. Il dillère de toutes celles qui sont décrites par les pieds (tarses, doigts et membranes) d'un beau jaune orangé, comparables sous ce rapport à ceux du (I) Aulirs niims : Anus frenelu. Hyroca marila, Anas marila. ii) .\iilirs noms : Clmigula nili/dris, Aiias glaticion, Clinn.) et Xyroca leufuphtatina (Beclist.), mais on iic dit pas si col Oiseau avait été pris à l'étal sauva^-e ou produit en domesticité. M. le professeur Sordelli. dircoleur adjoint au Musée de Milan, nous a fait aussi savoir qu'il existait dans la eollection Turali. réunie i'ue .Musée, un e.xemplaire d'OirfpiiiiK fusca\ C. glaucion; mallieuieusemenl il ne nous indique pas si l'Oiseau a été tué à l'étal sauvage. Nous n'avons donc point cru devoir faire figurer ces deux hybrides sur notre liste. (U) l'roreedings of tlie Zool. Society, p. 134, 1882. ('«) M. de Selys mentionne, daprés Morton, l'hybride de l'.l. boschas et de la F. rulltorqueg, observé aux Etats-Unis, mais il n'indique pas l'origine de l'Oiseau (liull. Acad. dis Sciences de liruxelles, IKili). (5) Autres noms: Slerijus nniiiilu.^, M. asiaticus, M. gluciali.i, M. crislatus minor. 166 A. SUCHETET Eimbeck a, le premier, failconuaître uu de ces Oiseaux qui fut tiré au priutem|)S de 1825, sur l'Oker, dans le voisinage de Bruns- wik, par rinspecteur des (orèls, M. Buscli, uu chasseur infatigable. L'Oiseau fut tué dans une contrée où, pendant le passage des Canards, il s'arrête plusieurs espèces différentes, même lors des froids rigou- reux, le courant rapide empèciiant l'eau de se congeler entièrement. L'Oiseau tomba par bonheur dans les mains d'un amateur qui l'empailla pour sa petite collection ; puis il fut acheté, à la mort de ce dernier, par Eimbeck, qui en donna la description suivante (1) : « De la grosseur du mâle de r.4. clangula, il peut avoir 19 pouces de long et 32 à 33 pouces en largeur, les ailes déployées; il res- semble aussi au clamjula par la forme du corps et de la queue. Cependant ses longues plumes en taillades à la partie posté- rieure de la tête, sou bec et ses ailes pointues le caractérisent plutôt comme un Mergus albellus, masc. Sa forme est intermédiaire entre les deux espèces, elle montre, ainsi que sa couleur et la façon dont les plumes sont marquées, des traces des deux espèces. Son bec, depuis son extrémité jusqu'au coin de la bouche, mesure Ipouce 10 ligues. Il est à la base plus haut que large; sur le devant, il est tout plat, plus large que haut, et ((uaud il est vu de côté, il ressemble à celui du Harle, mais le bord supérieur, les dentelures sont moins visibles. Les narines ovales et transparentes sont placées au milieu du bec, lequel est rouge foncé, tirant sur le brun et au- dessous d'une couleur corne claire. La forme particulière du bec frappe au premier coup d'œil lorsqu'on regarde la tète d'en liant. « Le loud de la couleur de l'Oiseau est le blanc ; la tète et la nuque vert foncé chatoyant à diverses places. Entre le bec et les yeux se trouve une tache blanche dont les petites plumes blanches ne touchent pas immédiatement le bec, mais sont entourées d'une tache foncée large de deux lignes. Au-dessous se trouve une tache semblable qui s'étend vers le bas et qui s'unit au cou d'un blanc pur, sur les joues se trouvent de petites plumes dont le tuyau est gris argenté jusqu'au milieu et la pointe seulement est vert et tout cet endroit semble en être parsemé. « Le dos est noir brillant et quelques plumes des épaules sont blanches, mais la plupart à la poitrine sont bordées de noir qui marque les deux traces des deux colliers comme chez le Mergus albellus. Les grandes plumes des ailes sont d'un blanc pur, sur les bords extérieurs deux lignes noires et larges qui se réunissent sur le dos et forment nue longue tache. Sur la (1) Isis. Xll,i). 2'J".», lU-ft 1, Leipzig, d8;îl. OISEArX HYBRIDES nENCONTRKS A l'kTAT SAUVACE 1G7 IJiiiliL' iiifiTieiux' du ilos, au-ik'ssus des ailes, soiil quatre plumes rectrices d'une beauté particulière, celle de l'intérieur bruu gris, celles de l'extérieur blauehes, avec la couleur pure des jperles aux extrémités et entourées, dans toute leur longueur, d'une l)ande noire, de sorte que cet espace semble être divisé. « Les plumes motrices du premier ordre, d'un brun noir avec des tiges noires, celles de second ordre et les petites i)lumcs rectrices des ailes, au bout, d'un blanc clair avec l'extrémité noire, de sorte ([ue les ailes forment une double niaïque brillante. La (jueue a seize plumes, dont les extérieures sont 1 pouce 3/8 i)lus courtes que les deux du milieu, toutes sont d'un noir grisâtre, plus brillantes à l'extrémité, les plumes inférieures blanches, les su|)érieures bruu noir. Les plumes des côtés et les plumes uujtrices des ailes blanelies et tachetées de points gris. « Les pieds n'ont pas tout à faitla grosseur de ceux de l'.l/(«.s clan- (jula, mais ils sout ceiiendanl façonnés de même ; couleur foncée de rouille, la iialme tirant sur le noir. Les ongles' de couleur cornée. « D'après son plumage jjrillant.bien coloré, on pourrait le prendre pour un mâle ilu plus beau plumage. » Un second spécimen femelle, tué quatre aus plus tard sur un marais, est nientiouné par Rrehm. Un troisième individu, un jeune mâle, fut trouvé par .M. Ivjabolling, dans une collection d'Oiseaux achetés par lui en 18o3 à Copenhague. L'Oiseau fut d'abord pris pour un jeune Mcrgux (////('//i/s.niais bientôt .M. Kjarbolling s'aperçut qu'il devait aiipartenir à la famille des Canards plongeurs appelés Clampila. 11 ressemble dans sa première livrée au mâle décrit par Kimbeck, maison voit que c'est un jeune Oiseau, surtout à la tète, où la couleur rougeàtre et d'un brun olive n'est atténuée ([u'en partie par un noir chatoyant dans le vert (1). Ce sout ces trois premiers exemplaires qui ont donné lieu à de nombreuses discussions. Doit-on, en effet, les considérer comme provenant des deux espèces nommées ])ius haut, ou plutôt comme appartenant à une espèce régulière et bien délinie? Plusieurs orni- thologistes, auxquels Eimbeck montra le premier exemidaire, men- tionné dans ribis ("2) le prirent pour une production hybride; le pasteur Drehni l'a, au contraire, considéré comme une véritable espèce, ainsi que la femelle qu'il décrit (3). Naumauu, sans se prononcer d'une façon définitive, partage visi- (1) Naumannia, p. 328, 1833. (2) Voy. p. 300 ilo te jouriiiil, 1831. (.3)0/). d(.,pii. !I30. 108 A. SUCHETET blemeut l'opiuion de ceux qui voieut daus l'Oiseau d'Eimbecli un mélange des deux espèces; IM. clamjula et le M. (tlbeUus (1). Pen- dant riiiver et au même endroit on voit, paraît-il, ces Oiseaux rassemblés, et les Mcryus côte à côte avec les clangula. On aurait même vu une fois un de ces derniers conduire une troupe de Mer- ^MS?Scblegel (2) et Temminck partageraient l'avis du célèbre ornithologiste allemand (3). Cependant KjiirboUing estplutôt porté à croire à une véritable espèce; la proximité où vivent les Meigus et les Clamjula ne prouve rien. Il observe avec raison que l'hybri- dation ne se manifeste pas là où diverses espèces se rassemblent en foule, vivant longtemps les unes près des autres. D'après lui, le pasteur Brehm paraît avoir le mieux jugé la chose (4). Gloger (5), en parlant de l'exemplaire de Copenhague et de celui de Brunswick, dit qu'il croit reconnaître, aux caractères que présentent ces Oiseaux, l'origine indiquée par Eimbeck et Naumann. Degland et Gerbe sont de cet avis ((!). A l'occasion d'un mémoire de M. Kjàrbolling (7), qui possède le jeune mâle, il y eut, dit M. de Selys-Longchamps (8), lors de la réunion des ornithologistes allemands, tenue à Halbertstadt en 1853, une discussion très intéressante; la majorité des membres qui y prirent part se prononcèrent dans le sens de l'hybridité, ce furent : MM. Hartlaub, Kircbkofi, Panier, Naumann, Heine, Baldamus, von Homeyer, Blasius ; MM. Kjàrbolling, Cabanis, Reichenbach, Henuecke se montrèrent d'un avis opposé; M. von Homeyer, continue M. de Selys, croit que le Mergus anatarius, vieux mâle, est certainement un hybride, et que le jeune mâle, Anas danijula mcrgoules (9j de M. Kjàrbolling l'est probablement aussi. M. Heine est du môme avis, mais trouve que l'autre individu est différent. M. de Selys, n'ayant pas vu ces Oiseaux, ne peut se pronon- cer sur l'identité entre les deux hyljrides ; pour expliquer leur diversité, il se demande si Vanatarius ne serait pas le produit du (1) Voy. NaturgexchiclUe der Vogel DeutscMands,p. 195. Leipzig, 1844. Voy. aussi p. 33U, 011 la même opinion est e.xprimée. (2) Aperrii. critique des Oiseaux européens, p. 100, 1S84, cité par Oscar WolsihUe. Siebenter Jaliresbericht des Annaberg— Buchbolzezl Vereins fiir Natur- liunde, 1883-1S85. (3) Cilû par Oscar Wolschkc. (4) Voyez iNaumaniiia, p. 328, StiiUgarl, 1833. (5) .lournal tiir Ornilhologie, novembre 1SS3. ((')) Ornithologie Européenne, p. 471. (7) Notice insérée dans la Naumannia de 1853, p. 137. (8) Bulletin de l'Acad. des Sciences de Bruxelles, X.YIII, 1856. (9) Ainsi appelé par .M. KjiirboUint;. OISEAUX HYimIDKS RKNCONTRKS A l'kTAT SAUVAC.K IMI Mi'rijii.s albclliis luàlcuttlii Fulniidit chinijiiii iViiielle, cA Aii iiuTijaulcs (ou anriusliroslris Brehni), li' i)ro(liiit du rlnnijuln iiiàle cl (le Valhcllna femelle ou bien l'inverse'.' Kulin, M. Lieollroy Saiiit-HiUiire parUi^e l'oiiiiiion de la i^iaiule majorité des ornithologistes allemands et il croit ((ue le Ilarlr- Giirrot ue lardera |ias à être inscrit, d'un accord unauiuic, sur la liste des hylirides aullienti(|ues (1). Un nouvel exemplaire (ut lire à la tin de février 186.'i dans le voisinage du Pol, et un autre eu 1881 à Kaluiarsund. Le premier (ut d'abord dans la possession de M. Frantz Sclimidl, qui lit un rapport sur cet Oiseau (2), puis il passa dans les mains de M. Oscar Wolsclike. Le second se trouve dans le Musée de l'Université d'l[)sala, en Suède. Il fut tué le iO novembre par .^L Tliemstrom, .M. le Dr Blasius eut l'occasion de le voir au mois de juin 1883, an retour d'un voyage en Scaiulinavie, il le mentionna dans ses notes de voyage comme un hybride du Mcnjus (ilhellus et de V iiuts clan- ijula (3). M. Gustave Koltholï en a donné la description (4). On trouvera des dessins ou des figures coloriés représentant ces divers Oiseaux dans les ouvrages ou ijubliiatious d'Eimijeck (ii). Kjarbolling (G), de Naumann (7) de Kolthoft (8) et de Blasius (9). Clangula A.MER1CANA et iMeugus cucullatus (10) Eu 185i, à l'une des réunions de la Société d'Histoire naturelle de Boston, le I)'" Cabot exposa un spécimen d'un hybride div Canard, un croisement probable entre le Golden eye (('. (unericaiia) et le Hooded merganser (M. cucullatus). Cet hybride, dit le rapport (11), possède les caiactères distinctifs de chacun de ses progéniteurs. (1) Histoire des Règnes organiques, pp. latiet IfiO, III. 1862. (2) Arcliiv dos Vereiiis der Froiindi' dor .Naliu'soschichlo in MiM-Momliuri;, pp. l'w el KiCi, I.S7j. (3) .Monaischrifl ilrs dculschcn ViMTins ziiin Sclnilzc der Vof;ehvell, il" 14, ISS7. (4) Ofvi'i-sial a( kongl. Vctoiiskaps-AkadiMMicns Kûiliaiidliiigei-, p. 18.'i. Slockholiii, 1884. {'■)) Op. eil. (ti) Ornilhologia Vania, 1831, cit. ^nr Wolsclikr. (7) Op. oil. (H) Op. cil. (9) Op. cit. (10) AiiU'Ps noms : Mergus fiisciis, ilerganser cucullatus. (11) Procoedings ot llie Roston Sociely (if nainral liislorv, V, p. i>7, 18.>'i. 170 A. SUCHETET L'Oiseau fui tiré dans le voisinage de Scarborough par M. Calel) Loring, au mois de niai(l). Le D"' Cabot en a fait une description; il conclut en disant que si cet oiseau doit être considéré comme appartenant à une véritable espèce, à cause de particularités et de dimensions des viscères, il l'appellerait Clangida mergifonnis. Les testicules de ce spécimen avaient été examinés au microscope par le professeur Wymau, et quoiqu'ils fussent très gonflés (ils avaient un demi-pouce de long), on n'avait pu cependant découvrir aucune particule spermatique. Clangula glaucion et Mergus merganser Pendant un violent ouragan de neige, M. l'Inspecteur des forêts de Negelin, d'OldenliOurg, aperçut pendant plusieurs heures deux Anasclanijula, accompagnés d'un troisième Oiseau qui se comporta près de ces derniers comme un mâle ; après l'avoir tué on reconnut que c'était un Meryus mcnjaiiacr. On ignore si cet accouplement fut suivi de fécondité, disons que l'observation de M. de Negelin avait été faite de loin, d'une fenêtre de la maison d'un garde forestier (2). PALMIPÈDES LONGIPENNES l'tUHillc (ks Landvf:. Genre Sterna. stern.v paradisea C-i) et sterna HmuNDO (4) La Sterne paradis, disent MM. Degland et Gerbe (3), a été con- fondue jusqu'en 1819 avec la Sterna liirundo. Ces auteurs pensent que ces deux types se croisent quelquefois et donnent des produits ressemblant plus ou moins au père ou à la mère. M. Hardy (6) croit en avoir acquis la certitude. « Les individus (jui provieudraieiit de cette uuion, ont, les uns (1) Voy. inùmc revue, p. IIS (2) Rapport du D' Gloger, .Inurual fiir (Iruitliolosie, p. 417, Uefl VI, novem- bre 18,^0. (3) Autres noms : SteriM macroura, S. Mlzschi ou S. Iiinindo. (i) Ou Sterna /luvialis, ou S. marina. (o) Ornithologie européenne, II, p. 459 (fi) Cité par Degland et Gerbe. OISEAUX HYBRIDES RENCONTIIES A 1, ICTAT SAIVALK 171 avec k's piL'dsfoiirlsde UxSli'r. iinrailisci/, le Ijec assez luuj; dv la s/c;-. hinindo: les autres, le bec grille de la SIrr. jiaradisi'd, et les tarses de trois à ciuq iiiiliiinètres plus lonj;s (]ue ceux de cette espèce. Toutes les fols que les pieds se rapproclieut ainsi [y,\v leur lougueui' de ceux de la Sli-r. hirnndo, il s'y joint un autre poiut de ressem- blance; les couvertures de la ([ueue ont uue teinte d'un gris bleu dans celle-ci, taudis ([u'en automne les Sler. parailiscn jeunes et vieilles ont toujours ces parties d'un blanc pur. .M. Hardy, i)rofond observateur, reconnaît ces Oiseaux au vol, à ce dernier signe dillé- rentiel, tant il est frappant. » Notons ici que le l'év. Macphersou a émis roj)ini,r)n (1) que le (ilaucous (l.arusijlnHcusj et le Iceland Gidl (l.anis U'iicopirnts) pou- vaient s'entrecroiser parfois dans les régions lointaines du Nord, mais il ne cite aucun exemple. C'est à peine si ce dernier croisement, qu'aucun fait n'a encore confirmé, peut être cité; aussi, comme nous l'avons dit en conimen- (.ant. riiybridation chez les Palmipèdes ne se manifeste réellement que dans uue seule famille, celle des Anatidés. Il nous paraît probable qu'elle ne se produit que fort rarement chez les Kcliassiers. Dans cet ordre, du moins, nous n'avons pu rassembler que deux exemples. ÉCII.\SSIERS HEHODIENS Famille drs Gr aidés Genre Ardea Ardea cinerea et Ardea i-iirpi uea M. Lacroix, de Toulouse, nous fait savoir (|u'il jiossède un hybride de Héron cendré et de Ilénm pourpré, liié (ou pris) dans les ramiers de Braqueville, 8 kil. sud de Toulouse, eu février KS.'i'i. M. van Kempen nous écritr aussi qu'il a dans sa collection un oi.çeau qui lui a été vendu comme un hybride de 1' \i(lr(i puriinrca et de V \nl. cinered. Ces croisements sont-ils bien authentiques'.' M. van Kempen ajoute que chez sou Oiseau les jambes seules et les ailes sont musses, tout le reste du plumage est de VAid, cincrcn. Son sujet proviimt de l'Allemagne. (I) Fielil,:!! mai ISOU. 172 A. SUCHETEÏ ÉCHASSIERS COUREURS l'aiiiillc (Ic.^ Chaiiitlridcs Genre Haeinatopus H.EMATOPUS U.MCOLOR et H.EMATOPOS LONGIROSTRIS Plusieurs collections de la Nouvelle-Zélande posséderaient des liy])ri(les entre ces deux types. Sir Walter Biiller, qui fait cette conimunication à M. Henry Seeboliui, ajoute (jue ces Jiyltrides sont probablement stériles (1). REMARQUE Un certain nombre des croisements (jue nous avons cités ont été répétés en domesticité. Plusieurs des produits obtenus ont été mariés entre eux. Nous n'avons point besoin d'insister sur l'intérêt que présentent ces expériences qui permettent de fonder de sérieuses présomptions contre ou pour la fécondité des hybrides rencontrés à l'état sauvage. Malheureusement ces expériences n'ont point toujours été entreprises dans un but scientifique et bien souvent les auteurs qui les ont racontées (tut négligé de faire connaître les diverses circonstances dans lesquelles ces accouplements se sont produits. Ces expériences pourraient présenter un autre avantage si elles étaient faites avec des individus d'espèce bien pure, car elles per- mettraient, par l'étude des caractères des hybrides ainsi obtenus et leur comparaison avec les produits sauvages, de reconnaître l'autiicnticitéde ces derniers, quoiqu'on ne puisse cependant obtenir un critérium absolu à cause de la plasticité des hybrides et la varial)ilité de leur coloration. Dans les croisements que uous allons indiquer, l'.l. hoschiis domestique parait avoir été le plus souvent enq^loyé; les produits, ayant hérité des caractères des parents modifiés, ne pourront donc servir de poiut de comparaison. Les hybrides obtenus en captivité, se rapportant aux croisements que nous avons indiqués, sont les suivants : A. ACUTA et A. PENELOPE: Hybrides nés dans la ménagerie de (1) « The rarily ol llic iiilfi-nicdhilo tdriiis is |ir'esiiiii|ilivc évidence lli;iy H'^y ïii'i' baren. ii Voy. : The geograpliicnl flislriliutioit of tlif Charadridiv, p. 30S. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A I.KTAT SAIVAGE 173 Lonl Stiiiiley, d'iiue femelle ((t»/(( et d'uu lUiAv iinu'lui)c{l): hybride égiileinent oliteiiu au Jardiu /.oologuiue d'Aiiistenlani (2). A. BOSciiAS et A. ACUTA : Hybride ayant vécu à la ménagerie de Schœiibrunn (3). Uu autre mâle montré dans une réunion de la Société zoologiciue de Londres par M. Twiseltou Fienes (4), origine (tciilu cf ; cet Oiseau appartenait à une couvée de six jeunes. Croise- ment encore obtenu au Jardiu zoologi(iue d'Anislerdam, origine acutaj' et twschas $ (5). M. Alf. Newton a parlé d'autres hybrides qui lui furent offerts par un ami (0). Enfin M. l'fauncnschmid.à Emdeu, aurait obtenu de nouveau le même croisement (7). Anas boschas et Chaulelasmus strepera : Hybride vu par M. de Selys-Longchamps au Zoological Garden (8). Tne femelle obtenue par M. Hogerou entre un mâle Chipeau et une femelle de Canard sauvage (9). Anas obsccra et A. boschas : Hybride obtenu aux Ktats-Unis, par M. Elisa Slade(iO). A. PENELOPE et A. BOSCHAS : Hybride obtenu par M. Durham, de Rremly Grange, près de Ripon (Angleterre), (origine .1. penriopi- masc. I. hosrhas fein.)(ll). A. BOSCHAS et Carina moschata : Hybride obtenu journellement ; grand nombre d'auteurs l'ont mentionné dans leurs ouvrages. FuLiGULA NYROCAetF. CRisTATA : Hybride né au Jardin Zoologique de Londres (12). .\nas clangula et Mergus merganser : Ce croisement aurait été obtenu par M. Pfaunenschmid, d'Emden (Ostfriesland); celui-ci aurait élevé un hybride de ces deux Oiseaux (13). (I) Voy. Monlai,Mi, Urnilliologicdl dictionari/, 2'éilil., p. ."iW. LdiuIuii, I8:!I. (i) Coiiiiminiiation de M. Wostermanii, tlirccleiir. (3) C.-R. .\cail6iiiie de Vienne. Kit/inner, dércmlire l^Vii. (i) Prooeed. of llie commiUe of science and correspondamc i>l llie zhmI. Sooiely. Part. I, p. luC, 18:«)183l. I,")) Coninuiiiication de M. WeKoriiiariii. dii-ciiiMir. (0) Procciul. of llu' zool Society of London, p. :(2r). It^'CiO. (7) Voy : Neiidam, XVI, n" 21. |i. :573. M décembre 4WUJ. (S) liiiU. Acad. Se. de Bruxelles, 2' partie, XMII, l.s:if>. .M. de Selys ne illl pas si lOisi'an a été produit en doniestiiité, mais la chose nous parait probable. ('.)) linllel. de la Soc. nationale irAeeliuialatjon, p. .'li;'.!. iHX\. (Kl) Proeeed. of llie Lnited Slales national Muséum, p. (iCi. (II) Alf. Newton, On a Uybrid diiek. Proeeed., p. :«)2, ISCd. Voy. aussi pour le même croisement .lolin llanilcnk, .1 catalogue oj tlie liirds of .Sorthumherlaiiiiund Durham. NaluralTransacl. .Nnrthumbcrland, p. 153, 187i. (I2| Bull. delWcad. des Se. de Bruxelles, X.Mll. ISiiC. (13, Voyez Neudam, XVI, n° 21, p. 373. décembre 18!)0. 174 a. suchetet Essais de reproduction en captivité Lord Stanley Ot savoir ati colonel Montai^u (|u'ant' femelle Piutail (.1. actila) s'aj)|)aria daus sa iiiéuagerie avec uu mâle Wigeoii (1. penelope), et produisit la première année neuf ou dix jeunes. La seconde année, cette Cane donna six petits (1). Les hybrides nés de cette union se montrèrent stériles (2). Il est fait mention dans les Proceedings de la Société zoologique de Londres (3) de plusieurs hybrides A. arntn cf et -1. boschas $ qui, unis à Vaciita (f dont ils descendaient, ])roduisirent avec celle-ci. M. Alf. Newton parle (4) d'une paire semblable qu'il mit, en 1836, sur uu étang où il y avait des Canards des deux espèces. Le mâle hybride régnait eu maître. A l'approche du printemps, il se montra de plus en plus jaloux, aucun Canard n'avait le droit de s'approcher de sa compagne. M. Newton ne fut jamais assez heureux pour assister aux noces, mais il a de fortes présomptions pour croire qu'aucun mâle ne trouva moyeu de s'accoupler. Au mois d'avril, la femelle hybride lit sou nid et couva ses œufs, d'où il sortit quatre jeunes , deux mâles et deux femelles. Pendant les années 1857 et 183j^, m. Newton ne fut pas chez lui; mais, en 1859, ayant pu observer attentivement les nouveaux hybrides, il crut s'apercevoir qu'ils étaient infertiles. Après leur mort, il les disséqua et constata que ses présomptions étaient fondées. Cette stérilité, reconnue dès la deuxième génération, indique, comme le pense M. Newton, des hybrides demi-sang. Cependant la surveillance n'a pas été telle qu'on puisse assurer ijue les mâles d'espèce pure aient toujours été éloignés de la femelle hybride. L'hybride .1 . strepera x .1 . boschas, vu par M. de Selys-Long- chanips au Zoological Gardca en 1851, s'étant accouplé au Canard siflleur, l'uuiou fut féconde. Il en est résulté, dit M. de Selys, uu Oiseau dans la formation duquel 1' I. penelope entre pour la moitié, et les .1. boschas et A. strepeni chacun pour un quart (5). M. Rogeron raconte (G) qu'une femelle (Chipeau cf. Canard sau- (1) OriiiUiological (lictionary of brilish Binls, p. .'143, London, 1831. (2) Voy. Sclby, lUitstrations of hiilish oriritholof]y,U, p. 32G. F.diiihni'^'li, ls:t3. Voy. aussi Yaiicll, Itritish Dirds, p. 2(il. (3) P. IMS, 1830-lS3I.Ce fait est rapporté par Varrcll iii lil-itish Itinl.i. (i) Proceediiigsot Uiezool. Society of Loiulon, p. ii.3(j, I8(i0. (b) BiiUetin di' l'.Vcad. des sciences de Bruxelles, X.\V1, 1850. (0) Bulletin do la Société d'Acclimatation, 1KS3. OISEAUX HYBRIDES RENCONTIlÉS A L'ÉTAT SAl'VAGE 175 Viige 9). après avoir coutracté une liaisou avec un Milouiii (1 1, fut Irouvi'f (iiins une luzerne couvant neuf u-ufs tous fécondés et, donl six éclorent. (".elle Cane donna encore d'autres o'ufs fécondés les années suivantes, et, en 1884, M. Uogeron était en possession de douze iiybrides (2). En 188(i, les tentatives de reproduction des hyljrides étaient restées sans résultai; pas un seul (euf n'avait été fécondé (3). II en était d(! même en 1888 (4). Une femelle croisée de Canard soinijre el de Canard sauvaiçe (Wild Ouciv), accouplée à unohsrara pur, a produit une couvée au Jardin de la Société zoolo^ique de Londres {','>j. V.n 1S77, dans le comté de bristol (Klals IJuis), raconte M. Elisa Slade ((i),des jeunes Mallards sauvages {A. hoschas) furent capturés et appariés avec des Canards sombres pris l'année précédente dans la même contrée. M. Slade dil (lu'il possède aujourd'liui dans sa cour un de ces Canards sombres et un mâle Mallard de 1877, le reste de ses Oiseaux descemlent de cette paire. « Les hybrides sont fertiles /((/(•)• se les Uiseaux s'apparient régulièrement sans se quereller.» Nous pensons donc que M. Slade a pcjs soin de séparer les espèces pures. Cei)endaiit il ajoute qu'il possède une « |)niredont le mâle est tiois quarts sang Mallard et un quart Duskey Duck, la femelle trois quarts Duskey Duck et un quart Mallard». La fécondité inter se de ces Oiseaux n'aurait rien du reste de suriirenant, car ils [jaraissent |ilutôt ap|)artenir à une variété (ju'à une b(mne espèce. M. John Handcok (7) parle d'une femelle 1. yn/ic/o/jc cf cl I. has- rhas $ qui couva pendant un mois onze œufs dont l'éclosion n'eut pas lieu. .M. Handcok avait reçu de .M. Savage deux paires d'hybrides de cette sorte, un des mâles vivait encore en 1874. Nous avons dit que le croisement de 1' 1. hoschafi et de l'.l. mos- chata se produisait journellement dans les basses-cours. Les hybrides qui en naissent sont inféconds. Cette infécondité est telle- nienl notoire que, dans les fermes où l'on élève les Mullards (8), (1) Ce Canard avait eu, liuil ou lU'iif ans aii{iaravaiit, uiii' aik' hrisi'c par iiii cliasseur, et depuis il ('lait resté sur les ilnuves île .\l. Ild^'erou sans feuu'lle île son espèce. (i) Bulletin, p. SOT, 18*4. (3) Bulletin, p. :JI0, I88(;. (i) Bulletin, p. 'Jl'.>, ISS,><. (;1) Sriater, On nninr hybrid Diifics. l'ii>reeiliii;;s nf tlie /.iiol. Soiiely ut l.umlun, p. 442, I8;;9. (6) Proceedings o( United States national .Muséum, p. fiC), (7) Natural Ilislory Ti-ansaclinns of .Nortliundjerland, p. I.'ij, I87i. (8) On nomme ainsi les prodiiils de IM. hogriuis et de l'.l. mnxcliatd. 176 A. SUCHETET ceux-ci ne sont jamais ronservés jusqu'au moment de la repro- duelion. M. (le Selys cite un liyljride l'uliijala lujroca et F. rristata (jui s'apparia avec un vyroca pur d'où il résulta uu second croisement. Ou se rappelle que l'hybride I . cljiprrnta et .1 . st reperça, pris vivant dans lu Mecklenibourg, ne put féconder les Canes qu'on lui donna. En dehors de ces exemples, un grand nombre d'autres croise- ments chez les Anatldés ont été produits en domesticité ; nous en tenant seulement aux genres Anas, rtiUr/nlit et Menjus, les seuls (pii, à l'état sauvage .aient contracté des mélanges, nous citerons : A. casarka X Tadorna nilpanser (1) .'I. hosclms X Tadorna nilpanser (2) Aix spo7isa X -1. bosclias (3) Querquedula hrasiliensis x Querquedula castanea (4) Aix sponsa X Air gnlcrinilata (S) Marecn chiloensis X Dn/ila spinicauda ((î) Dafila spinicaiida X Dafila aeiita (7), etc. Or, un hybride de Spa/((/af/î/p('a■/'"'"/" clintrula] {{). l'nu femelle ïadornu vnIpatmT x .1. /w.st/j(w, gardée peiKhiut trois ans par M. Bâillon, n'a jamais vouln écouler ni les Canards ni les Tadorues (2). Les produits de l. siiininiudu x .{. aculirawla, ohtenus par M. Bourj^euil et euvoyés jiar lui au Jardin d'Acclimataliou de Paris, u'out pas reproduit (3). Les hybrides .l/.r(/a/<'n'ci(/((7« x W'.rs/joji.srt, élevés notamment en Hollande, sont inféconds {!i). Va\ concluant par aualoj;ie, il y a lieu de croire ((ue les hybrides sauvages que nous avons cités sont incapables de se reproduire intcr se, mais accouplés avec desespèces pures, iilusienrs paraissent jouir de la fécondité. Dans ce cas, les jeunes i-elourueut tôt ou lard au type dont le sang domine, c'est ce qui fut constaté par Yarrell : Les Pinlails .'î/'t saug anilu perdirent, dit cet auteur (5), « toute apparence du (lauard commun. » (I) Voy. Vanell, ttritish lUrds, p. XH. (i) Billion, Oiseaux, \l, p. ooS. (;t) Comiminicatiiiii de .M. h' Direcleur. (4) Voy. Alfred ToiKdinrd. Giiidr pniir élever les l'aisans, p. !)1. (:i) Op rit. 179 TliniSIK.MF PMirii: Les Passereaux, La |ilii|i lit ili's (Tuisciiiciils i|iii' iHHis iKiils proposons d'éiiumérer (hiijs celte élude, ainsi (|ue ceux ipii ont été cités dans nos deux l)i'écédonli's pui)iications, les (idllinarcs cl les hiliniiirdrs. n'ont point été constatés de risii, ils ne sont, presque tous, (|ut' présumés ; souvent même ils denieureul très hypothétiques. De l'examen de certains types anormaux, présentant des carac- tères propres à deux espèces ou à deux races distinctes, on a conclu (|ue ces types empruntaient leur origine au mélange des formes dont ils |)résentent l'apparence : mais Vappariaijc des parinits supposés n'a point été ijéuéralemcnl obsfrcé. Il peut donc se faire (|ue les exemplaires i-épntés pour hybrides, c'esl-à-dire pour le produit de deux formes distinctes croisées, soient simplement des individus aberrants ayant subi dans la colo- ration de leur iiliimage des altérations ou des modifications les ra|)prochaut de certaines formes, sans toutefois ipie leur origine soit imputable au croisement de ces formes. Chez les variétés climatériques, ces variations jjeuvenl sans doute se manifester (l'une façon telle (jue le sujet (|ui les subit passera pour intermédiaire entre deux races sans (|ue celles-ci se soient aucunement croisées. Les mêmes phénomènes pouiraient à la ligueur se produire chez certaines espèces ou du moins chez certains types auxquels, ù tort ou à raison, les zoologistes appliquent celle dénomination. La chose, nous l'avouons, ne nous parait cependant pas probable el, dans ce dernier cas, nous ne cacherons point nos préférences pour l'hybridation comme mode de formation beaucouj) |)lus rationnel de ces types égarés. C'est donc sous les réserves les plus expres.ses ipje nous citons tdiis les croisements i|ui fout l'objet de ces études (I): nous croyons (1) Le^s Oalliitiicés ol lus l'atiiiipi'ite!! ont ctO publics iliiiis les ilemuires de la Sociélù (auuùfs IS'JO ft 1891). 180 A. SUCHETET qu'une très grande prudence s'impose à leur égard, car les obser- vations faites jiist|u'alors ne sont pas encore assez étendues, et n'ont pas été assez de fois renouvelées, pour conclure d'une manière pro- lital)le à la science. Une remarque d'un autre genre s'impose égalenieul : c'est que beaucoup des types qu'on suppose avoir contracté les mélanges qui vont être énumérés, le tiers environ, doivent être considérés, non comme de véritables espèces liues, mais comme de simples variétés ou races d'une même souche. Nous insistons sur ce point, car si on n'établissait point de dis- tinction formelle entre les espèces et les formes ou races locales, on arriverait à grossir notablement le nombre des croisements. Et, ici, on nous permettra de citer les savants travaux de M. Meuzbier, et même ceux de M. Seebohm, qui, dans les étmles qu'ils ont faites de certains croisements, ont bien plutôt énuméré des mélanges de races que des mélanges d'espèces (1). Il est un fait à remarquer, c'est que depuis Linné, les naturalistes ont montré une tendance à diviser le Genre en un nombre considérable d'espèces dont les diffé- rences sont parfois si minimes qu'il devient presque impossible de les apprécier. Le nombre des espèces principales ou souches, suivant la pensée d'un naturaliste éminent (2), devrait sans doute être réduit et celui des groupes ou sous-genres augmenté; tandis qu'on devait reléguer « au rang de races, ou mieux de formes locales, plusieurs d'entre elles qui sont signalées comme espèces. » Sons l'influence du climat, des conditions de l'iiabitat, de la nourriture, de causes diverses, certains individus d'une même souche se localisant, arrivent à contracter un faciès un peu différent de leurs ancêtres, qui, peu à peu, devient constant; ils ne se séparent point pour cela de l'espèce à laquelle ils se relient insensiblement, quelquefois par des croisements. Cela ne constitue donc eu aucune manière l'hybridation de formes (1) Voir {( Du rôle dn croisement dans l'extinction des espèces. » Conférence (aite à la Société Zoologique A. SUCHETKT Genre Hydrobata. CiNCLUS CASHMiniKNSIS et GiNCLUS LEUCOGASTER. CixcLus cASHMiRiENsis et CiNCLus soRDiDus, ti'ois variétcs d'un môme type. Genre Copsychus. CopsYCHus Musicus et Copsychus amoenus, à peine si ces deux types peuvent être appelés des variétés. FdiitUlc des Laniidd\ Genre Lanius. Lanius rufus et Lanius collaris, paraît avoir été bien étudié. Lanius excubitor et Lanius major, sous ces deux dénominations ou doit peut-être entendre le même individu '! En tous cas deux simples variétés d'une même espèce. Lanius excubitor et L. leucopterus, deux variétés? Lanius excubibor et L. borealis, n'a pas été suffisamment observé. Fainille des Garrididœ. Genre Cyanocorax. CyANOCORAx CYANOMELAs et Cyanocorax cyanopogon (ou Cyano- corax cayanus) liypothétique. Genre Garrulus. Garrulus gland arius et Garrulus Krynicki, vague, du reste deux variétés d'un môme type. Famille des Corvidœ. Genre Corvus. CoRVus CORAX et CoRvus corone, n'est point sans doute exact. CoRvus corone et Corvus cornix, bien établi, mais deux variétés d'une même espèce. Corvus krugileus et Corvus cornix, très vague mention, et pro- bablement indiqué par erreur. OISEAUX lIMllimKS REiNCONTUKS A l.'lh'AT SAUVACK 1.S7 Convos couoN'i': et Couves Fuur.iLiiuus, invraisemblable, n'csl |)as sérieux. CoRVL's NECt.ECTLis et CoKvus DAunicus, pi'olialilciiieiit variétés, certains croient inèine que iti'yli'clns est un |ir(;iuier âge ! CoRvus coRNix et GoRvus ORiENTALis, (leux variélés? FiuiuUf (les Ccrlltiilii. Genre Sitta. SrrTA Kunoi'EA et Sitta caesia, les quelques reusei|;nenicnts fournis ue nous permettent pas (rallirmer ce croisement. Famille des MplUphagidœ Genre Jora. JoRA TviMiiA et Jora zevlomca, tout-à-fait bypothétique. Famille des Puradisidœ Genre Paradisea I'aiiauisea ai'oda cl l'AitADisEA RAooiAN'A, paraît probable, à moins donc que niiji/lnim ne soit sujet à des écarts de coloration le rapprocbaiil de /'. npoda .' Famille des ScenopiidfC Genres Oriolus et Ptilorhynchus. Ptilonorvncuus HOLosERicus ct Sericulus chrysocephalus, con- testé, reste indécis. Famille des Coraciudidœ Genre Coracias CoRiACiAs i.NniCA et Coracias akfinms, a été contesté, en tous cas deux variétés d'un même type. CoRiACiAS OARRii.A et (aiuacias indica , u'cst poiut entouré de toutes les garanties désirables. 188 A. SUCIIETET Failli Ile ili's Piiiilœ Genre Colaptes. CoLAi'TES Ai'UATUs et CoL.M'TES' MEXicANUS, ces deiix foriiips sont peut-être une seule espèce ? Colaptes chrysoïdes et Colaptes mexicanus, paraît avoir été bien étudié, mais cJu-j/soiilrs est-il réellement espèce? Dryobates Nuttallii et Dryobates pubescens, probable. Entre deux familles. Turdidœ et Fringillidœ. Genres Ruticilla et Carduelis. Saxicola rubricola et Carduelis elegans, description insufTi- sante; très probablement, sinon assurément faux. Si on déduit vingt-neuf ou trente croisements produits entre types pouvant sans doute être considérés comme variétés ou races, et non comme de véritables espèces zoologiques dans le sens pro[u'e du mot, croisements qui sont même loin d'être prouvés tous, restent soixante-deux croisements. Sur ce nombre, on l'a vu, trois sont faux ou paraissent l'ctro ; huit sont hypothétiques ; sept sont dou- teux, ou méi'itent à peine d'être mentionnés; dix ne sont pas sufllsamment attestés ou ont été décrits trop vaguement; un n'est qu'un simple appariage présumé, et non suivi de fécondité; (juatre dont la capture à l'état sauvage n'est pas certaine ; quatre aussi dont le croisement, s'il a eu lieu, s'est effectué avec des hybrides ou des espèces exotiques échappées de captivité ; trois font peut-être double emploi, c'est-à dire qu'ils sont à reportera des croisements déjà cités. Enfin onze semblent probables; sept paraissent bien assurés et cinq sont sans doute authentiques. En résumé, vingt à vingt-cinq croisements d'espèces seulement doivent être retenus, si toutefois (notons- le bien encore) les hybrides pris à l'état sauvage ont été réellement produits dans cet état et ne sont point des échappés de captivité, dont la capture présente certainement beaucoup i)lus de facilités que celle de leurs congénères sauvages. Comme nous le disions en commençant, dans la plupart des cas, on n'a point, en elîet, constaté de t/.s» l'appariage des parents suppo- OISEAUX HVniUDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 1S9 ses et suivi leur postérité (I). Les hybrides les plus aulhentiques, c'est-à-dire ceux tloiit les caractères alFiruieul une double origiuo, se trouveut doue eux uièuies sujets à cauliou ! F"aut-il dire uiainteuaut que pour rassembler ces vinj^t à vingt- cinq croiseiueuts/(/o/<(//;/('.v, nous avons dû nous livrer à des reclier- ches très étendues, à épuiser pour ainsi dire, comme nous l'avions fait pour les Gallinacés et les Palmipèdes, toutes les ressources dont nous pouvions disposer : ajjpel aux directeurs de Musées, aux pro- priétaires de collections particulières, aux ornithologistes, natu- ralistes, voyageurs, amateurs, éleveurs, marchands, etc., etc., sans compter de uomi)reuses rerli(>relies liililiographiques. Sans doute, si nous nous étions contenté des renseignements, plus ou moins vagues, qui nous arrivaient, toutes les réserves que l'on vient de lire n'auraient |)as été émises; mais nous avons voulu, daus l'in- térêt de l'exactitude, éprouver tous les docunieuts reçus, les con- trôler sérieusement, et bien nous en a pris, comme on le verra dans la suite. Nous ignorons quel peut être, dans la nature, le nombre des espèces appartenant à l'Ordre des Pasfsereaur. Sous ce rapport le catalogue des Oiseaux couservés au British Muséum fournit de précieuses indications. Mallieureusement,cel ouvrage, en cours de publication, n'est point achevé. Combien de volumessontencore à publier, nous ne pouvons le dire. .Vctiiellemeut on en compte quatorze s'occu- pant du groupe (|ui fait l'uljjet de celte étude (2). Or ces volumes nomment déjà G86j espèces existantes dont 55 950 spécimens (représentant OOOi de ces espèces) sont conservés dans les galeries du .Musée. Tel est au moins le total auquel nous sommes arrivé eu additionnant les ehilfres donnés dans chaque volume. On sera peut-être surpris d'apprendre qu'après un examen attentif des pièces cataloguées, trois ou (juatre seulement |)araissent avoir été notées comme hybrides (3); celte pro|»ortiou intime n'est même point celle qui existe dans les autres Musées d'Europe et d'Amé- rique, où, le plus souvent, aucun Passereau hybride sauvage n'est conservé. C'est cependant dans les colleelions ([ue l'on doit s'attendre à trouver des pièces curieuses et anormales. Des natu- ralistes qui ont passé leur existence à chasser ou à collectionner nous disent n'avoir jamais rencontré aucun Oiseau hybride; une (1) Ct'tic rt'sorvi' n'fsl cepeiKiant pas apiiliiMhlc aux espèces i|ui no peuvent sup- porter la captivité, mais c'est le petit niiuibre. (2) Car nous comptons clans les Passereaux les Picidn' (Scnnsores, auct. pUir.). (3) Il y en a quelques autres, mais elles sont déclarées hybrides de variétés et suivies même souvent d'un point d'interrogation. 190 A. SUCHETET foule de mnrchauds do zoologie, oiseleurs ou autres, que nous avons consultés, nous ont fait la même réponse. L'uuanimité de leurs réponses négatives est réellement surprenante ; le dépouille- ment de leur correspondance mériterait d'être cité pour montrer la concordance qui y règne sur ce point (1). Evidemment tout ceci prouve que l'hybridité à l'état sauvage est rare, fort rare, si elle existe même, puisque des gens du métier persistent à la nier, malgré les pièces que l'on a apportées en preuve. Afin d'éclaircir un sujet si obscur nous faisons appel aux bonnes volontés, à tous ceux qui, croyant avoir observé quelques faits de cette nature, ne les ont point publiés ; à tous ceux particulièrement qui, s'étant aperçus de lacunes dans notre travail, voudront bien les combler eu nous montrant nos oublis ou les erreurs que nous avons sans doute commises. Si beaucoup despèces, actuellement exis- tantes, ne sont point encore tombées sous l'observation, à plus forte raison les rares croisements ((u'elles peuvent contracter restent-ils ignorés. Mais ce cliifire est restreint nécessairement, et l'on ne peut espérer enrichir désormais nos catalogues ornithologiques d'un aussi grand nombre d'espèces que déjà ils en contiennent ; ainsi peut-on prévoir que les nouveaux faits d'hybridisme ne seront jamais nombreux et que les croisements d'espèce pourront toujours être réputés fort rares dans la nature. Ce fait rare de l'hybridation mérite-t-il de fixer l'attention ? est-il de nature à intéresser le naturaliste et le philosophe, à apporter nue solution aux problèmes graves et non résolus, qui se posent en face des œuvres de la Création? Oui, certes, si ce que nous sommes convenus d'appeler Vesjièce en éprouve quelques modifications assez importantes pour altérer son essence. Lorsque nous aurons énuméré et étudié dans leurs détails et dans leur (1) M. Paul (l'IIauterivp, un nalui'aliste sagace, qui, depuis cinquante ans qu'il observe les Oiseaux, n'a jamais rencontré un seul croisement d'espèce parmi ceux qui vivent en liberlé, nous cite le fait suivant qui peut, pensons-nous, être rapporté : Ayant remarqué la jalousie des Pinsons dont les mâles, au moment des amours, ne perdent jamais leurs femelles de vue, il eut l'Idée un jour, après s"ètre approché d'un couple établi dans son jardin, de tuer le mâle pour voir comment se comporterait la femelle resiée seule et savoir si, en recommençant plusieurs fois le meurtre des époux légitimes qu'elle rechercherait sans doute, elle ne se lasserait pas enfin et ne séduirait pas un étranger quelconque, notamment un Chardonneret dont le nid est établi presque toujours dans le voisinage de celui du Pinson. Dix minutes après la mort du premier Pinson mâle, la femelle revint avec un nouvel époux qui uldenouvrau abattu, lîienlol, même conquête, mais aussi même déception. Enfin un (luati'ième mariage fut contracté toujours avec un mâle de l'espèce, tandis (juc les Chardonnerets avaient été laissés de coté. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE 191 eiisemltle tous les fiiils (jiii (mil l'oliji-l de ces études, nous nous permettrous d'aborder seulenienl celle question ; nous ne croyons poinl devoir le faire avant d'avoir réuni el mis sous les yeux du iecleui- toutes les oliservalions i-ecuoiliies jus(iu'ii ce jour. Avant d'entrer eu nialière, nous pensons aussi devoir lui pré- senter (|uel(iues reniar(|ues ([ui, si elles ne sont poinl à notre avanta^M', sont cependant utiles à faire connaître. El d'ahord si nous avons étudié de notre mieux les espèces ou types qui se sont croisés, si de tous côtés nous avons pris des renseiiiuemeuts à leur sujet afin de liien ctjnnailre leur nature, nous ne sommes |)oiut cei)endanl un ornithologiste de profession; nous avons donc pu commettre des erreurs de détail, peut-être même des fautes, surtout lorsqu'il s'est a;;! d'examens comparatifs entre les diverses parties du plumage ou de la forme des hybrides el de leurs parents supposés, étude qui demande une allention très soutenue el un matériel de comparaison ([ue nous n'avons pas toujouis possédé en (luantilé suHisaute. Peut-être aussi, la {)lu|iarl des documents i|ue nous avions à consulter étant écrits en langues étrangères, s'est-il glissé (pielques erreurs dans leurs traductions, pour les descrii)lions notamment (I). Puis nous devons reconnaître notre embarras, nos hésitations, pour le classement des différentes formes, à cause de la divergence d'opinions de ceux qui ont entrepris des classilicalions. Grande est la dilTiculté de préciser si le type que l'on envisage apparlieul à une espèce, à une race ou à une simple variété. Sa forme, son plumage, ses habitudes permettent souvent de le ranger indilTéremment dans tel ou tel genre, mèmequebfuefois dans telle ou telle famille; il n'y a pas dans la nature de limites précises qui s'imposent et i)ermeltenl de classer (suivant notre système) telle espèce dans tel genre, dans telle famille et même dans tel ordre; la preuve en est dans les désaccords si fré([uents que l'on constate dans presque tous les livres d'ornithologie. Il n'est pas besoin, croyons-nous, d'appeler l'altenlion sur ces divergences d'opinions; elles sont mallieureu.'^emeul trop évidentes el trop connues. En dehors de cesdillicultés qui se présenteront tant (|ue les espèces dureront, et tant ijue les naturalistes essaieront de les classer, viennent se placer les nouvelles découvertes, les nouvelles obser- vations i|ui changent, modilieut les opinions ([ne l'on s'était for- (I) Celle leaiianiue sa|i|)li(|iip pliilol ù nos Jcii.v ili-niitTcs élmlps : les OiUlinact's el les l'attiiipèdes, car, puur les l'as^ereaiix, nous avons eu soin de (au'e relire tous lis passages dont la traduclion présentait certaines dillicullés uu nous laissait quelques doutes sur son exactitude. 192 A. SUCHETET mues. Eq voici un exemple entre mille : on s:iil quelle précision les ornithologistes américains, constitués eu comité, ont mise dans l'élude de la f\une de leur pays et avec (|uelle conscience, (pielle persévérance ils l'ont étudiée. Or, pendant l'intervalle de vingt- deux années i[ui se sont écoulées depuis la publication du dernier catalogue Sniitlisonian, des cliangemeats nombreux ont été nécessités à cause de leur importance et il a paru utile à l'un de ces ornithologistes, M. Robert Ridgway, de substituer une nouvelle liste à l'ancienne. Si les modifications apportées ne iiortaienl (|ue sur l'addition d'espèces nouvelles, cela n'aurait rien d'étrange puisque chaque jour de nouvelles découvertes sont faites; mais elles portent aussi sur un i)oinl plus grave : l'élimination d'espèces classées pour telles et qui ont dû être descendues au rang de sous- espèces ou races. Si, six ans plus tard seulement, nous examinons la liste ollicielle du comité, nous trouvons de nouveaux change- ments; telle forme qui figure sur le catalogue de M. Hidgway est rayée sur la nouvelle liste ou liguie à uu autre titre. Mais, sans doute, on pourrait rencontrer entre cette liste et celle d'un autre ornithologiste non moins émineut, M. Elliot Coues, des divergences d'appréciations plus flagrantes. Chaque année du reste, le Comité révise ses listes et y apporte des modilications (I). Comme les croisements qui sont à éuumérer se rapportent, eu Amérique principalement, à des types nouvellement connus et peu étudiés, il ne sérail point élouuant d'apprendre que nous ayons commis des erreurs en les portant comme croisements d'espèces; nous verrous que les ornithologistes sont divises sur des points d'une haute importance quant au sujet qui nous occupe, les uns faisant de deux types de coloration bien tranchée une seule espèce à forme modiliée par climat, les autres au contraire donnant à ces deux types une origine distincte et les reliant insensiblement les uns aux autres à l'aide des croisements. Ne sait-on point encore que, de jeunes, ou de femelles, on a fait des espèces ! Dans ce dédale, nous demandons donc toute l'iudulgeuce du lecteur. Dans nos deux dernières études sur les Gallinacés et les Palmi- pèdes nous n'avions point examiné les diverses pièces hybrides qui ont été mentionnées, nous n'avions même point songé à les voir, persuadé que le jugement que leurs possesseurs on leurs détenteurs portaient sur elles était exact: du reste nous les citions (1) Voir les deux supplémenls, American OriiiUiologist's Union, New- York 1889; tlie Auk, Vil, 1. January, 1890. OISEAUX IIVMIUDES RENCONTUÉS A l'ÉTAT SAUVAGE d93 pour rr ijurllct raliiifut, laissant à ceux ([tii les présentaient pour hybrides la ri'spoiwibllitc enlière (le leurs npjircrinliims. ■ (À'tte fois noire curiosité s'est éveillée el nous avons désiré étu- dier noiis-uiôtno en nature quelques-uns des hybrides ou des sujets répuh's couinie tels. Une grande dilTicullé se présentait, ces divers spéeiniens étant dispersés dans plusieurs collections euro- péennes, américaines et même de l'Océanie. Un tel voyage autour du monde était impossible; nous avons donc demandé aux direc- teurs ou projiriétaires de collections les plus rapprochées de nous la permission de faire sortir quelques instants de leurs vitri- nes les pièces curieuses y renfermées et de nous les adresser. Nous avons pu ainsi examiner de près un certain nombre d'exem- plaires intéressants, dont (|uelques-uns cependant nous ont paru suspects. Nous avons donc été oblii^é de constater des erreurs (qui se sont sans doute produites déjà pour les 'Jallinacés et les Pal- mipèdes) et nous serons obligé de les signaler. Mais merci, et grand merci, à ces personnes généreuses qui se sont montrées assez désintéressées et assez courtoises jiour nous favoriser de leurs envois ; notre reconnaissance leur est acquise et nous prions ceux (|ue la nature de nos rerherches intéressera de partager avec nous à leur égard ces sentimeuts de gratitude auxquels elles ont droit. .Maliieureusement ces envois ont été bornés à l'Europe ; encore est-il que beaucoup de spécimens ne nous sont point |)arveuus, les uns n'existant plus, les autres étant dispersés çà et là, ou ne sait plus où. Ajoutons (juc quelques collec- tionneurs n'ont point cru devoir se séparer de leurs ])ièces rares et se sont contentés de nous adresser des a(iuarelies, les unes sulli- sautes pour apprécier l'origine hybride du sujet iiu'elles repré- sentent, les autres trop vagues et à l'état de croquis, ne nous permettant pas (rac(piérir une opinion formelle sur la nature de l'Oiseau dessiné. Disons enlin (]ue, sans doute à tort, nous n'avons point osé adresser des demandes d'euvoi à des natu- ralistes trop éloignés; aussi au moment de publier cette nou- velle étude, éprouvons-nous (|iiclque rt^grel de n'avoir point tenté davantage; si nous nous étions adressé à luus indistinctement, sans doute aurions-nous été plus complet. Nous espérons que cet appel indirect sera entendu et (|ue de nouveaux envois imus seront j)ri)posés. Il nous sera facile, dans les Adililiojis que nous nous \no- posons de faire à nos précédentes publications et à la présente étude, de rendre com|)te en supplément des pièces i|ui nous seront présentées et que nous serons toujours très heureux d'examiner. En attendant, nous remercions ici pour leurs envois de pièces 194 A. SUCHETET moulées ou mises eu peau : M. le D^ C. Kerbert, directeur du Koninklijl; zooloijish (/('«oo/sc/iffj», d'Amsterdam (HoUaude) ; M. .MI. Gurney, esq., de Keswick Hall, Norwich (Angleterre); Si. J. B. Nicliols.esq., d'Holmwood, Dorking, Surrey(Angleterre) ; M.lecom- mandeur, piof. Henrico Giglioli, directeur du Masco z.ooloijico ilri Vertebrati, de Florence; M. Philipp B. Mason, esq., de Burton-on- Trent (Angleterre); M. R. Tancré, d'Anclam (Poméranie); M. le docteur Môbius, directeur du konigllches Miiscum fiir Nnlarlmide, de Berlin; M. le DrReichenow, directeur de la collection ornitholo- giqiie et M. Paul Matscliie, du môme Musée; M. Robert W. Chase, esq., de Southfield, Birmingham (Angleterre); M. le prof. Andréa Fiori, professeur au Lycée de Bologne (Italie) ; M. Antoine Valle, directeur adjoint du Musée d'histoire naturelle de Trieste( Autriche); M. Marioii, correspondant de l'Institut, directeur du Musée d'his- toire naturelle de Marseille ; M. le D'^ Ricardo Ferrari, de Trente (Autriche) ; M. le comte T. Salvadori, du Miisco zoologico de Turin ; M. Ad. Poggi, de Gènes (Italie) et enfin M. A. de Norguet, de Lille (Nord) et M. Gosselet, directeur du Musée d'histoire naturelle de cette ville. Puis pour leurs aquarelles ou leurs photographies exécutées à notre intention, M. le baron Edmond de Selys- Longchamps, sénateur, ancien président du Sénat belge, mem- bre de l'Académie des Sciences de Bruxelles (1), et M. de Selys- Lougchamps, son fils; M. le D"" Embleton, un des vice-présidents de la « Xntiiral Historii Soclctij of Ncircastle-upon-Tynr « et le Comité de Direction du Muséum ; M. W. Oxenden Hammond, esq., de Saint- Alban-Court, près Wingham, Kent (Angleterre) ; M. le D''de Romita, professeur à Vlnstitnto Icrnicn de Bari (Italie) ; M. Whilaker, esq., de Raiuworth Lodge, Mansfieid, Notts (Angleterre) ; M. le comte Arrigoni degli Oddi, de Padoue (Italie), et M. Francesco del Torre, de Cindale del Frioli (Italie). Nous devons également des remerciements aux naturalistes qui nous ont fait des communications ou ont décrit les hybrides qui vont être mentionnés, ainsi qu'aux personnes qui nous ont fourni des indications bibliographiques ou d'autres renseignements ayant facilité considérablement notre tâche. Nous voudrions citer les noms de tous ceux qui ont répondu de la manière la plus gracieuse aux questions que nous leur avions posées, mais c'est chose impos- sible ; les personnes dont les noms ne sont point portés sur la liste suivante voudront bien sans doute nous excuser. (I) M. le Ijariin Ed. Je Sclys-Longohamps nous a adressé en ouU'c une foule d'in- dications très précieuses pour nos éludes. OISKAI'X HYBRIDES KENCONTKICS A l'kT.VT SAUVAOE 195 En Frnnce: MM. Oustalel, docteur ès-sciences, assistant au Muséum d'Hisloire naturelle (1); D' Peunetier, directeur du Musétî d'Histoire naturelle de Rouen (2); Olphc (ialliard, ornitho- lo^'isle à Hendaj e (Basses-Pyrénées) ; Charles van Kenipen, de Saint- Omer (Pas-de-Calais); Noury, directeur et fondateur du Musée d'Hisloire naturelle d'Elbcuf-sur-Seine (Seine- Inférieure) (3); A. Geoliroy-Saint-Hilaire, directeur du Jardiu Zoologique d'accli- matation du Bois de Boulogne et président de la Société nationale d'acclimatation de France ; L. CoUot, directeur du Musée de Dijon ; Descliamps, du Ouilly du Ilouley, près Lisieux (Calvados); deBeau- refons, château de Cerisay ; l'abbé David, correspondant de l'Institut ; le regretté M. Lenietteil, de Bolbec (Seine-Inférieure); Samuel Bon- jour, de Nantes; Etienne Hahaud, de Monlauban ; Martin , avocat au Blanc; Alphonse Forest, naturaliste à Paris; le D^ Marchant, de Dijon; Cli. l*"ontaine, [jropriétaire à Mareii-en-Barœul, près Lille (Nord); Robert Fontaine, lils; Louis Pitot, naluralisle à Neuville, près Vire (Orne); l'abbé Coutelleau,à Chazé Henry (Maine-et-Loire). En Anyleterrc : MM. le rév. Maciiiierson de Carliste (4); James Hardy, secrétaire honoraire du BerwiUshire Naturalist's Club; Mark Maunsell, late captain la the Royal Dragons, Oakly Park, Celbridge, Co. Kildare; P. L. Sclater, secirtari/ nf the zoolof/kal Socii'ty of l.ondon ; Stepheu Salter, jun., arcliilect ri siirv.eyor, à Pondwell, prèsRyde;0. V. Alpin, deBloxham(Oxon); OsbertSalvin, d'Hawks fold (Hoslemere) ; Thomas Jilliu, rédacteur du Carliste Journal; Sir Alfred Newton, professeur à l'Université d(^ Cambridge; M. .Miller Christy, dePriors Broomfield, uear Chelmsford ; E. Dresser, le savant ornithologiste de Londres ; A. Boulenger, du liritish Muséum ; le regretté John Handcock, de Newcastle-upon-Tyne ; A.-D. Bartlelt, directeur du /ooloijiral Ganicn; le D"" Frédéric Dale, de Scarborough;\V. Aldridge. de Londres (o);J. IL Verrait, de Lewes; Andrew Manghan, de Dumbarton (Ecosse) ; G. Smith, naturaliste, Larus honse, Great Yarmouth ; Edmond Hicks, de Liskeard, Coruwall ; D. Houllou, d'Edimbourg ; Chas. Iloulton, de Saint Helens ; H. Boolh, d'ipsevich ; J. Kirkland, de Burlou-on-Trent ; (1) .M. Ouslalel nous a obligé de mille iiiaDièrcs. (2) M. le D' Peunetier a mis à notre disposition toutes les pièces dont nous avions besoin et, avec une frnmde courtoisie, nous a ouvert son laboratoire pour les étudier. (:S) M. Noury nous a donné accès dans sa rnaf,'nitique l'ollectiun qui renferme lous les Oiseaux d'Europe depuis l'œuf jusqu'à l'Age adulte. (4) Le rév. Macplierson, d'une complaisance excessive, nous a fourni une foule d'indications 1res précieuses. (.'!) Auteur de liirds of Norwood, etc. 196 A. SUCHETET S. Hayvvard, de Cambridge ; Percy E. Frecke, de Dublin ; S. Deny Hunt, de King's Linn ; G. Smart, de Durham ; Josepli Hartsou, de Huddon-Rudiey (York) ; W. Swayslaud, de Brigbtoa ; Cleaver, de Leicester ; Chatvin, de Douvres ; George Davis, de Glocester ; J. Fuuston, de Liverpool; George Bell et lils, éditeurs ; Stevens, commissaire-priseur ; G. W. Hill ; A. Cooper ; W. Cole, de Londres, etc. En Italii' : MM. le professeur Sordelli, directeur-adjoint du Musée de Milan ; Enrico Tissi, solto-ispettore forestale de Belluno ; Eugène Bono, de Portogruaro ; Guiseppe Pauer, de Florence ; le docteur S. Brogi, directeur de la Htvisita italiana di scienze natu- rall, Sienne; Isolo Turchetti, de Fuecchio ; Carlo Béni, de Stia ; Venteutino Delailo, solio ispcttorr forr.^tale, à Feltre ; Madame la marquise Paulucci, au cbàteau de Cestaldo(Val d'Eisa); A.Ruggeri, de Messine; le docteur Emery, professeur au Lycée de Bologne ; Desiderio Gargiolli, de Montifauna (Fiesole) ; professeur Lamberto Moschen, de Rome ; le M'^ Doria, directeur du Museo civico di storia naturale de Genova, et M. R. Gestro, sous-directeur du même Musée ; le docteur Silvio Calloni, de Pavia ; Pistone, de Palerme (Sicile); le professeur Camerano, directeur ànMu>>eo zoulo- (jico de Turin ; le docteur S. Romanese, de Levico ; prof, docteur A. Varisco, directeur du Miaco roo%(ro de Bergame ; Brancaleone Borgioli, préparateur au Musée zoologique de l'Université royale de Gênes ; Edoardo Ferragui, ornithologiste, de Crémone ; D. Niccolo Camusso, de Novi Ligure, meinhro del Incliiesta ornithologica internationale, etc. Eu Suisse : MM. Cli. G. Briigger, professor der Natunjeschichte (in der Kantonsschule und Verwalter des naturhistor. Landcsinuseums in Cliiir; Gustave Schneider, de Bàle; le D' J. Winteler, professeur à l'Ecole cantonale et président de la Société oruithologique d'Aarau; le D"' L. Larguier des Bancels, conservateur du Musée de Zoologie de Lausanne; Jacob Sprecher, de Coire ; Vegmiiller, pharmacien, à Morat; Louis Nicoud, de Chaux-de-Fonds; A. Dupuis, de Genève; H. Fisher Sigwart, de Zolingen, etc. En Alleniaf/ne : MM. le D"- Paul Leverkùhn, de Munich (1) ; le baron R. Kœnig-Warthausen, du Wurtemberg; Cari Parrot, cand. med., de Munich; Ernst Hartert, auteur du Katalog des Muséum der Sen- ckenbergischen nalurforschenden Gesellschaft, de Francfort-sur-le- Mein; C.Kolde,/!awp?/("/ic/' deLangenbielen, inSchl.; Friedliinder et (1) M. le D' Paul Leverkùhn s'est montré d'une très grande obligeance pour nous; qu'il reçoive donc ici en particulier tous nos vifs remerciements. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 197 fils, libraires-éditeurs à Berliu; Kriiger Velthuseu , de Brande- bourg; vou Berlepsch, de Muendeu (Hanovre) ; D'^E. Rey, de Leipzig ; W. Heuch, de Iviel ; H. L. Ohl, président de la Société ornithologique de Hanau-sur-le-Mein; Peske, de Schlawe; J. Renuer, de Stuttgard; K. Eiters, inspecteur des lorèts du district de Brunswig. ; A. Hehre, de Brieg; D^ Ferd. Rudon, de Perleberg, Di^Paulstich, reaUchullehrer, Hanau-sur-le-Mein, etc. En Danemark : M. A. von Klein, veneur, chevalier de l'Ordre de Dambourg, etc., membre de la Direction du Jardin Zoologique de Copenhague, etc. En Aulriclw : MM. Ritter von Tschusi zu Schmidolïen, d'Hallein; le D' Naupa, de Linz; Gustavo Ferrari, de Calceramica, province de Trente ; Josef Kramar, de Pilzen, Bohême ; D"' Lo. Lorenz, custos udjunctdu Musée de Vienne, etc. En Russie: MM. Th. Pleske, conservateur du Musée de l'Académie de Saint-Pétersbourg ; M. Meuzbier, professeur à l'Université de Mos- cou ; Zaroudnoï, d'Orenbourg; Th. Lorenz, naturaliste à Moscou, etc. En Belgique : MM. Alfred Dubois, directeur du Musée royal d'Histoire naturelle de Bruxelles ; Emile Rulil, de Verviers ; l'abbé Bruieune, vicaire à Sainte-Véronique de Liège, etc. En llollanile : MM. A. A. van Bemmelen, directeur du Jardin zoo- logi(iue de Rotterdam, F. E. Blaauw de Graveland (Noord HoUaud); le très regretté van Wickewoorl Crommeliu, de Harlem ; A. G. Oude- mans, directeur du koninldijk zool. bot. (ienootsehaf), à la Haye, etc. En Amérique : MM. Robert Ridgway, curateur du Depurtuienl ^of Birds du Musée national à Washington ; Manly Hardy, natura- liste de Brewer (Maine) ; Georges L. Toppau, de Chicago; J. F. Whiteaves, directeur du Muséum d'Ottawa (Canada) et M. John Macones; J. A. Allen, curateur ï'American Muséum uf iXatural Histonj, New-York; Franck iM. Cliapman, assistant curateur de ce Musée ; George N. Lawrence, de New- York : H. H. Brimley, de Ralegh, N. Y.; William L. Baily, architecte, de Philadelphie; W. E. Lewis, oologiste, d'East Liverppol (Ohio) ; Franck L. Burns, de Bewyn, Penn. ; R. G. Hazard, de Peace Dale, R. 1. ; J. W. Sure, acting Curator in charge of United States national Muséum, à Washington ; Ernest E. Thonqison, ancien éditeur des Procredings ofthe ornilhological suhseetion ofthe Camidiun Institule, de Toronto (Canada); Turner, d'IIammondeville ; S. P. Langley, secrétaire du Musée national des Etats-Unis, à Washington ; William Dutcher, de New-York; Franklin Benuer, de Minneapolis (Minn.); G. H. Ragsdale, de Ganiesville (Te.xas) ; Belding, de Stockton (Cali- 1!J8 A. SUCIIKTKT fornie) ; Browa Goode, acting secretary of National Muséum, de Washiugtou, etc. Enfin en Océanie : M. Ed. Ramsay, curateur de VAuslralian Muséum de Sydney. Famille des Fringillidœ Nous citons en premier lieu les croisements des FrimjiUidœ, non- seulement parce qu'ils sont les plus nombreux, mais surtout parce que, grâce à l'obligeance des ornithologistes, des collectionneurs ou des savants, dont la bienveillance pour nous vient d'être rappelée, nous avons pu examiner un grand nombre des spécimens qui font l'objet de celte étude. Le Verdier {Liijurinus chloiis) semble eu quelrjue sorte pouvoir être comparé chez les Passereaux au petit tetrix des Gallinacés ; du moins son mélange avec deux autres espèces de son genre, le Ciiniiiihina linota et le Carduelis eli'ijaiis, est-il fréquent. Cet Oiseau, eu qualité de mâle, exerce-t-il autour de lui un charme particulier, ou plutôt, comme femelle, se laisse-t-il captiver ? Son rôle dans ses croisements avec les deux espèces nommées ne nous est pas assez connu; cependant, dans les très rares circonstances où l'appariage a été constaté, il représentait le sexe mâle. Nous parlerons d'abord de son mélange avec le Cannabina linota. Genre Fringilla. LiGURiNus CHLORis (1) et Cannabina linota (2). Ce mélange est certes un des moins rares, il est sans doute aussi un des plus authentiques si l'on en juge par les caractères non équi- voques que présentent les hybrides supposés. En Angleterre (mais là presque exclusivemeut), ou a rencontré de nombreux exemples. I^es deux formes mères sont distinctes, il ne peut exister aucun doute à ce sujet; reste à savoir si les hybrides observés à l'état sauvage doivent être tous considérés comme originaires de cet état? C'est la seule question que l'on puisse se poser. Le croisement en captivité du Ligurinus chloris et du Cannabina linota, sans être un croisement recherché des éleveurs, comme l'est (1) Autres noms scienUfiques : Loxid chloris, Fringilla clitoris, Chloris, SeriJius chloris. Chlorospiza chloris, Chloris /lavigastcr. (2) Autres iKjrns : Fringilla cannabina, Fringilla linoUt, Cannabina, Linota cannabina, Cannabina pinelorum et arbuslorum. OISEAUX IIYBUIDES RENCONTUICS \ L'kT.VÏ SACV.VCE-: 199 par exemple celui du Pijvrhidn ralijaris et du ('(irduelis clcijans, s'opère cepeiidaut de temps à autre. MM. Mackeley frères, de Norwicli, et L. Curzou, de Londres, nous ont assuré que les hybrides exposi'S pai' eux au (a'istal Palact' pendant l'année 1888 étaient ués en captivité. .MM. J. II. X'errall, de Lewes, W. II. Bootli, d'Ipowich, etCrossIy, de Kendal, nous ont écritipi'ils avaient obtenu les mêmes hybrides. Eu Franci', nous pourrions citer aussi (piclques croise- ments. Il peut doue se faire que plusieurs des spécimens pris à l'état sauvage soient des échappés de captivité, eu voici un exemple : En 1887, à l'Exposition du Palais de Cristal, .M. G. Smart, de Durham, montrait sous le n" 1274, un hybride entre le Greeulinch (L. clilori>i) et le Brown Linuel [Vannaliiiui llnuln). Cet Oiseau avait été réellement pris à l'étal sauvage ipiatrc ans au[iaravautà Durham, mais ayant été réclamé, ou apprit ([u'il avait été élevé dans le voisinage. L'Oiseau s'était échappé par une fenêtre do la maisou à un mille de ln(|uclle il fut jtris (li. Il serait uéaniiuiius familier avec ce genre d"hybrides ». (4) Communication de M. Joseph llarlson. (b) Voyez le Zoologist, XI, n», I2H. p. il'J, août IS87. (C) Communication du regretté M. llandcocK. (7) Voy. p. 3Ci du Catalogue. (8) Communication de ce dernier, M. NicUoIs pense que l'Oiseau n'a été mentionné dans aucune revue. 202 A. SUCHETET 17. Une femelle, prise près de Carlisle, pendant l'hiver de 1890-91, encore vivante chez M. Georges Davvson, de Carlisle (1). 18. Un cT exposé au Palace-Crystal en 1891 (2) par M. S.Hayward, de Cainl)ridge. 19 et 20. Deux hybrides entre le « Green et le Grey Linnet » capturés avec leur mère qui était un Grey Linnet, c'est-à-dire un CUmvabina Unota, par M. Chatviu, à Douvres (3). En outre, M. J. H. Verrall, de Lewes, nous assure que des Oiseaux de ce genre sont souvent pris près de Brigliton et tués pour être empaillés, étant peu prisésdes amateurs. M. Andrew Mau- ghan, deDumbarton (Ecosse), nous écrit aussi qu'il a connu l'Iiybride du Verdier et de la Linotte pris à l'état sauvage. Enfin, M. W. Aldridge, de Londres, se rappelle que l'hybride, exposé par lui au Palais de Cristal en 1883, était un Oiseau sauvage, et qu'il avait été capturé par un birdcatchcr, M. A. Subvvit, de Londres. M. W. Aldridge croit que le même Oiseau fut exposé une seconde lois par son clerc, M. Lancaster, auquel il l'a donné. Ce spécimen, encore vivant, montre, nous dit M. Aldridge, distinctement le plu- mage des deux espèces. Peut-être, si nos recherches avaient été plus étendues, aurions- nous pu citer d'autres croisements. Ce n'est cependant pas sans avoir pris de nomljreuses informations, notamment en Angleterre, que nous nous sommes décidé à publier cette liste. Du reste, nous pensons encore faire connaître quelques autres faits. .Vinsi, d'après une communation de M. J. H. Gurney, toujours très obligeant pour nous, il doit exister dans la collection de M. Seebohm, à Londres, un ou deux hybrides du Liijurinus chloris et du Cannnhina Unota ; M. Gurney en avait vu un autre chez M. Gould il y a une dizaine d'an- nées (4), à moins donc que cet Oiseau ne soit celui que possède actuel- lemeutM.Philipp. B. Mason, car peut-être, à notre insu, faisons-nous quelques doubles emplois ; la chose est possible, les pièces changeant très fréquemment de mains. Toutefois il existe un assez grand nombre d'exemples pour uioutrer que le croisement du Linurinus chloris et du Cannahina Unota doit se produire de temps à autre, au moins en Angleterre. (11 Communication du rév. Mac|iliei'son. (2) Ou en 1S89. (3) D'apiH's co que relui-ci nous a écrit. (i) Voy. ZoologisI, p. 37'.), I8S;3. OISEAUX IIVIJHIDKS fl KiNCONTR ES A l'kTAT SAIVACK 203 Renseignements et Desrriptions 1. — M. Giirncy ne met (las eu doute l'origiue de cet Oiseau, mais, nous dit-il, ses ressemhlauces avec le Cannainno, tinola sont plus accentuées i[ue chez l'exemplaire envoyé à sou père par M. Dagget. 2. — M. Stevenson écrit de son hybride (1) qu'il montre de la manière la ])lus décidée les principaux caractères du plumage du Verdicr et de la Linotte, tandis ([ue le bec et la forme générale sont intermédiaires entre les deux types. » Ces doubles traits sont si bien mar([ués, dit-il, qu'à la première inspection (ju'il en fit, il ne |)ut douter de l'origine mixte de cet Oiseau. M. Fontaine, qui l'examina ensuite, y reconnut le fac-similé de son propre spécimen (le n" 1 de M. Gurney). La voix même particii)ait des deux espèces, la noie aigre du rliloris se combinant avec les douces roulades de la linota. La description suivante fut faite au mois de mai, lors(|ue l'Oiseau était retenu en cage près d'une volière où se trouvaient, comme jjoiuts de comparaison, des Veriliers et des Linottes en plein (liant. « Bec couleur chair bleuâtre sur la mandi- bule supérieure, rose clair sur l'inférieure. La tête, le cou et le dos bruns, avec une teinte grisâtre sur les côtés du cou et autour des yeux. Iris brun clair. Couleur du dos châtain, moins riche que celui de la Linotte en été, mais aussi moins mélangé que chez le niôme Oiseau en hiver, la tige de cluKiue plume très foncée. Les couvertures de l'aile châtain foncé. Les primaires presque noires ; les bords extérieurs, qui sont blancs dans la Linotte, sont, dans cet Oiseau, jaunes comme dans le Verdier. Les secondaires brun noi- râtre, largement bordées de roux. Les couvertures supérieures de la queue jaune soufre. Les plumes de la ([ueue brun très foncé ; les deux du milieu, légèrement teintées de jaune, sur le bord extérieur jaune vif et les lames extérieures largement bordées de blanc comme dans la Linotte; le jaune occupant la môme proportion <|ue (laus le Verdier. La gorge, le menton et la poitrine blanc brunâtre, fortement teinté de jaune, devenant presque blanc pur sur les parties inférieures du corps et à l'auus. Les pattes et les doigts rose brunâtre, les grilles noires (2) ». -M. 0. V. .'Mpiii, de Bloxham, veut bien mnis écrire qu'il a vu lui- même l'Oiseau dans la collection de feu .\L Stevenson et qu'il n'a (1) Op. cit.. p. 220 el 221. (2) Binis ofNorfiilli, I, p. 220. Dans le Zoologisl, Vil, n» SI, p. 379, septembre ISSl, M. Gurni'y a rappelé les priDdpau.\ traits de cet Oiseau. 204 A. SUCIIETET nucun doute sur son ori£;iiie hybride. Nous n'avons pu savoir ce que cette pi('ce était devenue. 3 et 4. — La vitrine dans laquelle étaient renfermés ces deux spécimens ne portait aucune indication nous permettant de les distinguer; nous avons supposé que l'individu placé le plus haut, à gauche, était la femelle prise près de Brighton (Swaysland) et que l'exemplaire placé plus bas était le mâle capturé près de Londres en 1868. Ces deux Oiseaux nous onl paru avoir la taille du cliloris ; le plus foncé (celui du fond delà vitrine) ressemble même très fortement à ce dernier. Mais sa couleur peut passer pour un mélange de deux espèces. Son bec est intermédiaire. Sur la poitrine on n'aperçoit pas le jaune orangé roussàtre foncé et caillouté qui existe sur les exemplaires du Musée d'Amsterdam et de la collection Handcock. La femelle (du moins l'exemplaire que nous considérons ainsi), montre davantage le plumage de la f^inotte, le bec est petit. Cet Oiseau nous a paru ressembler complètement à l'exemplaire dont M. Whitaker nous a envoyé l'aquarelle. Ces deux spécimens, appartenant aujourd'hui à M. Mason, semblent avoir incontestablement l'origine qu'on leur suppo.se. Dans le Zoologist (1), M. Gurney avait déjà dit, en parlant d'eux, qu'ils montraient « de la manière la plus décidée le plumage de la Linotte et du Verdier. » M. J.-B. Nichols, d'Holmwood, les avait vus à la vente de M. Frédéric Bond qui les avait possédés, comme nous l'avons expliqué plus haut. 5. — .M. Sleep n'a jamais, nous dit-il, rencontré de plus bel Oiseau de ce genre, « vol jaune, plumes jaunes à la queue, poitrine et tête rouges; tenant comme forme de la Linotte. » Lorsque M. Sleep s'en rendit possesseur, la capture du spécimen remontait seulement à quelques jours ; il parut être à M. Sleep un croisement indubitable entre la linota et le chloris. Il ne portait pas alors de traces de captivité; ses plumes étaient bien conservées (2). Nous avons dit que M. Sleep ignore ce que cet Oiseau est devenu. 6. — Eu nous adressant des renseignements sur cet emplaire, I\L J.-B. Nichols nous écrivait qu'il le croyait tout à fait un hybride entre le Verdier et la Linotte, dont il montrait clairement les carac- tères. C'était également l'opinion exprimée par .M. J.-II. Gurney et celle de M. G. Smith de Great Yarmouth (3). L'examen que nous (1) Page 379, 1883. (2) Dans Transactions of Xorfolk Sncu-ly, part IV. p. 3fi9, 1886-87, le rev. Mac- pliei'son fait allusion à cet Oiseau et rappelle que « sa poitrine était peinte ». (3) Voy. Zoologist, XI, n" 127, pp. 260 et 207, juillet 1887. oisEAi'x iiviiuiDKS hknconïiiks a i.'ktat sauvage 2i)o en avons f;ul sur nature nous [lonnel de partager complèlcnient cette manière de voir. LorS(|u'on regarde l'Oiseau en dessus, la couleur du cou, du dos, des ailes (jusqu'à la moitié de la lou^tueur), est celle de la linulu, tandis (pie la couleur du chloris se montre sur le crouiiion, la ([ueue et l'autre partie des ailes; il y a là une démarcation très sensible et très curieuse de la coloration des deux espt'ces ; en sorte que l'on peut dire ([ue l'Oiseau (vu en dessus) présente 3/o de la coloration de la Linotte et 2/5 environ de celle du chloiis. Ainsi, signe distinctif et très intéressant, les couleurs sur ces parties se heurtent sans se confondre, particularité qui se montre à d'autres iilaces. La tête est fine et rappelle celle de la l.inota: sur le front la couleur est brun roux mélaufié de jaune; la poitrine et le ventre roux jaune sont un mélange de la couleur des deux types. Le bec assez fort se rapproche par ce caractère de celui du Verdier; lorsque les ailes sont soulevées on aperçoit sur les flancs (le larges pastiches brunâtres foncés, rappelant la coloration de la Linotte, mais exagérant beaucoup, croyons-nous, cette teinte. Kn somme, plumage et conformation réellement intermédiaires ; il ue nous paraît pas possible de mettre eu doute la provenance de cet Oiseau, elle éclate au premier coup-d'œil. Quant à sa capture à l'état sauvage, M. G. Smith nous l'a allirmée. 7. — L'aquarelle de ce spécimen, que M. Whitaker a été assez gracieux pour nous envoyer, étant de très petite dimension et seulement esfiuissée, nous ne [lonvons faire une description détaillée de la forme et du plumage de i'Oiseau qu'elle représente. ' L'impression que ce dessin colorié nous a causée est que l'Oiseau est une Linotte avec la queue et les ailes rappelant par leur colo- ration jaune vif les ailes et la queue du Verdier. Les taches longi- tudinales du Cannabinu sont très accusées; l'Oiseau paraîtrait femelle. Il nous a semblé liiea aulii(Mitic[ue et ressemblant encore au spécimen de M. Oxeodeu liammonii, dont nous allons mainte- nant parler. 8. — M. Oxenden Ilammond, (|ui n'est pas seulement nn natura- liste, mais un peintre de talent, (ujuiuk; il nous l'a prouvé par la jolie aquarelle de son spécimen qu'il a exécutée à notre intention, nous a envoyé la description suivante de l'hybride acheté par lui à un oiseleur des enviions de Wiiigham, et ([u'il croit à bon droit, d'après ce que nous avons pu juger par son dessin, un produit réel du I.iijurinua cltlnris avec le Cdnndbhw Unotn. (( Bec brun rose, yeux bruns; front, menton, gorge et toutes les parties inférieures d'un brun clair jaunâtre, strié d'un gris brun. L'occiput, le cou et le derrière, le dos, les couvertures des ailes. 20(3 A. SUCUETET les petites et les fraudes, d'un brun châtain foncé, strié jiarloulfjris noirâtre. Les six premières plumes des ;iiles, aussi bien ([ue la petite aile bâtarde, noires, avec bordure d'un jaune vit. Les plumes tertiaires gris noir, bordées gris clair. La croupe, aussi bien que la couverture de la queue, brun jaunâtre. La queue gris noir, les ([uatre plumes extérieures bordées de jaune vif. Les tarses et les doigts bruns et les ongles noirs. Longueur de l'Oiseau empaillé du sommet delà tète au bout de la queue cinq pouces. Eu somme, l'Oiseau s'approche du Verdier par les plumes jirimaires de l'aile et les plumes extérieures de la queue, aux points des plumes ter- tiaires de l'aile ; tandis qu'il ressemble au Cannahinn dans toutes les parties inférieuies, aussi bien par la tête, le cou et le dos. Le croupion est intermédiaire, étant d'un brun jaunâtre. La forme est plutôt celle de Is Linotte, quoique l'Oiseau soit légèrement fort, le bec est aussi plus fort et plus épais que celui de la Unota. » Lorsque M. Oxenden llammond acheta cet Oiseau, probablement le lendemain même de sa capture, toutes les extrémités des plumes et de la queue étaient parfaitement bien conservées, aussi M. Hammond croit il (jue l'Oiseau avait été sûrement pris à l'état sauvage (1). 9. — Nous avons ([uelques réserves à faire sur ce spécimen dont l'origine, nous l'avouons, nous a paru au premier abord suspecte. Longtemps même nous avons pensé que nous avions affaire bien plutôt à une variété qu'à nu hybride. L'Oiseau, par Sa forme et sa taille, n'a rien en effet du Cannahina, c'est un véri- table chloris sous ces rapports; le plumage est plus roux grisâtre (jue ne l'est habituellement la coloration du chlori:<; mais il n'existe aunnie trace des taches longitudinales caractéristi(|ues de la Unota, tant sous la gorge que sur le devant du cou et sur les autres parties du corps. L'envoi gracieux de M. le D'' Kerbert, directeur du Musée d'Amsterdam, nous faisait voir pour la première fois le produit présumé du chloris avec le Cannabintt. Au moment où nous l'avions reçu, nous n'avions encore examiné aucun exemplaire authentique de ce croisement, nous n'avions même pas, étant en déplacement, la facilité d'examiner les deux espèces pures. Ces circonstances sont-elles la cause d'une erreur? nous n'oserions le dire. L'examen attentif, fait diïpuis sur d'autres pièces non douteuses, nous permet aujourd'hui d'établir une comparaison entre cet exemplaire et ces dernières, et d'y trouver réellement quelques ressemblances avec (1) M. Hammonil avait cilé cet Oiseau dans le Zoologist, p. 83, 1883. OISEAUX HVRIllDKS HENCO.NTnKS A LÉTAT SAUVAGE 207 elles dans la coloration roux brun oranijc murlelé de la poitrine, sans toutefois pouvoir, du tro}) vague souvenir qui nous en reste, aftirnier d'aucune façon son orij^ine liybride (1). 10. —L'Oiseau nous a paru tellement bien dévoiler sa double origine (quoiqui' ressemblant beaucoup plus à chloris comme conformation et pliima;ic), (|ue nous avons noté seulement les carac- tères suivants : tète et bec intermédiaires, malgré la ressemblance de cette dernière partie avec chloris ; couleur du dos, et partie anté- rieure roux brun taché brun noir rappelant la linola ; sur les flancs, lors([uc les ailes sont (léjiloyées, couleur de celte dernière (quoique plus accentuée). Par cette mar([u;'et la couleur du dosel de la moitié de dessus , dune part, nuus lisons dans Stevenson {Op. Cit., p. 221) que « les variétés sont rarement rencontrées ii et, de l'autre, dans Dcgland, que lors- qu'elles se rencontrent elles sont « blanches ou jaunâtres ou maculées de blanc et de jaune ». f/exeinplaire exceptionnel que elle Stevenson (exemplaire pris à IlcUes- don, en février 1802), est u de couleur gris clair, se clianseant en brun sur les plumes de la queue et des ailes. Le dos, les couvertures des ailes, les côtés de la tète et de la poitrine, soni aussi pins ou moins teintés de jaune, enfin les bords extérieurs des primaires et les plumes de la queue avec les couvertures supérieures de la queue jaune vif ». Il n'y a donc lieu d'établir aucun parallélisme entre <'ette variété et l'exenqilairc du .Musée d'.Amstcrdam 'iliiclis, est la tache jaune vif sur le bord supérieur de l'aile près de l'épaule. Sous les rectrices de la (|ueue uni' li'intc jaune, qui mau(|iie complètenieiit aux candria x Cardurlis, s'aperçoit aussi facilement chez les hybrides chloris x Carditelis. Le dessus du dos de ces derniers, ainsi que la poitrine, sont d'une teinte jilus uniforme : ou y sent riulUieuce du cltloris. M. Gigiioli ayant été assez gracieux pour nous envoyer de nou- veau l'hybride du Musée de Floreuci', pris à Santa-Maria in Monte en 1878, nous avons reconnu chez cet exemplaire, (dans un deuxième examen), sur le bord supérieur de Ta Ile, la teinte jaune vif à huiuelle, on le voit, nous attachons une assez grande importance; le bord snpérieurdes rectrices est également teinté de jaune; enfin la barre jaune des rémiges est très apparente. Cet Oiseau, quoiipie de cou- leur générale pâle, nous a donc paru présenter des caractères propres aux deux espèces. Sur la poitrine de l'individu de la collection Mason, existent des plumes jaunes assez nombreuses ornant cette partie, mais ressem- blant aux plumes de nos hybrides canaria x Canludis. Sans vouloir aucunement nier son origine rltlaris, nous ne voudrions point non plus l'allirmer d'une façon absolue. 11 est regrettable (juc celte pièce nous ait été envoyée sous verre ; placée dans une vitrine avec d'autres Oiseaux, nous ne l'avons i)u examiner aussi complètement que nous l'aurious désiré. Nous n'avons point vu l'hybride (ou les hybrides, s'il s'agit de deux exemplaires dilTérenls) exposés par MM. llillycr et \\'aterman en 1884, 1880 et 18!)U. .\u sujet de l'hybride envoyé par M. Saller au Brilish Muséum et pris à l'élat sauvage par M. J. Chalvin, de Douvres, M. Sharpe nous fait savoir que l'Oiseau porte des marques évidentes de captivité « les ailes et la queue sont déjà sales ». M. Chatvin, près duquel nous avons pris des informations, nous assure cependant que cet hybride avait été capturé à l'état sauvage ; sauvagerie bien facile du reste à reconnaître, nous dit .M. Salter qui posséda vivant cet Oiseau, car on ne pouvait réussira le nourrir: il n'acceptait que des graines de Chardon, et mourut au bout d'uni' semaine de cage. 21(1 A. SUCUETKï Ces niar([iios de captivité doivent donc être rapportées, non à une origine domestique, mais au court séjour que l'Oiseau lit dans sa prison. Comparaison de plmieurs spécimens saurages arec des hybrides obtenus en captivité. — Les caractères mixtes des liybridesdu dernier croisement nous avaient paru si nettement accusés chez presque tous les exemplaires que nous avons examinés, que nous n'avions point trouvé utile de les confronter avec des spécimens obtenus en captivité, dilliciles du reste à se procurer à cause de leur rareté et à cause aussi du prix excessif qu'en demandent ceux qui ont réussi à les élever. Quoique l'origine des supposés Ligurius rhloris X Carduelis elegans nous parût également bien établie, nous avons néanmoins préféré nous confirmer dans notre opinion par l'examen de pièces nées en cage, par conséquent authentiques. M. Andrew Maugliau, de Dumbarton, Ecosse, a bien voulu nous offrir un spécimen çf, spécimen (jui, exposé au Cristal Palace (soit par lui, soit par miss Howison) oljtint, pensons-nous, le premier prix. Nous avons acheté également un autre sujet (réputé 9) à M. Uewar, d'Edimbourg, qui nous a dit connaître le hreeder (éleveur). Or, après examen comparatif, si nous croyons devoir faire quelques réserves, au sujet du spécimen du Musée de Florence et de celui de la collection Mason, nous pensons pouvoir déclarer bien authentiques les quatre spécimens qui nous ont été envoyés vivants par M.W. W. Fouler, de Pontefract, ainsi que l'individu 9 , pris au nid, et que nous a encore ofiert M. Maughan. M. Emile Ruhl, de Verviers, nous écrit qu'ayaut reçu lui-môme de M. Dewar, d'Edimbourg, un niàle hybride, né en captivité (le frère sans doute de la 9 achetée par nous), et l'ayant comparé avec l'Oiseau pris par les tendeurs des environs de sa ville, il a reconnu de très grandes ressemblances entre les deux Oiseaux, à l'exception de la structure et de l'aspect plus robuste que pré- sente l'exemplaire sauvage. On est donc en droit de supposer une origine mixte chez ces six derniers spécimens. Reste à savoir si beaucoup des individus rencontrés à l'état libre ne sont pas des échappés de captivité? Le croisement en cage du chloris et du Carduelis est en ellet chose commune en Angleterre; nous [lourrious citer un grand nombre d'exemples de ce genre. Il suflit d'ouvrir les catalogues de l'exposition du Cristal Palace pendantcesdix dernières années pours'en convaincre. aMM. T. .\Ivin, de Deplford ; W. Booth, d'ipswich ; J. Brighton, du Yorkshire, OISEAUX HYBIUDES HENCONTHÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 217 R. Freeinaii, de HuU; G. Millersli (1), de Cheltenhani ; S.-D. lluiil de Kiiif^'s l.iiui ; Mackley brolhers, de Norwicli ; Sargeut el Hicks, de Liskeard; W. Swaysland, de Hriiilitou; \V. Veale, de Scarbo- rougli, nous assuieiil que les Oiseaux (juMls exiiosùient au (hislal Palace pendant les années 188i, ISSo, IS8G, 1887, 1888, 1889 et 1890, étaient nés eu ra])tivité. MM. Th. Fuuslon, de Liverpool, (IrossJey, de Keudal, coniniu .MM. l)e\var d'ivliuibouig et .Mauciiaii de Duni- barton, nous ont encore parlé d'Oiseaux obtenus en cage. En France, nous connaissons plusieurs exemples de ce croise- ment; des amateurs ou éleveurs ont chez eux croisé le Cliardonncret avec le Verdier C2). En .\lloinagne, le D^ Ferd. Hudon, de Perleberg (Prusse), nous dit avoir vu à Rostbock, eu 1873, dans le magasin d'un marchand, un hybride Carduclis X Mnrix (3). Du reste, le croisemeni du Verdier et du (Ibardonneret à l'état captif a été mentionné depuis longtemps. Lucas en parle dans son traité d'e physiologie (i) d'ajjrès le Dictionnaire des Sciences médi- cales (5). M. \. Geotirciy Saint-llilaii-e a signalé aussi un (!xcm|)le que lui a fait connaître .M. de Lamangainy (G). Le croisemeul desdeux espèces est donc très fréquemmentobtenu; il parait même, (|uoi(]ue de seeond ordre, assez recherehé des ama- teurs; par conséquent il peut se faire que plusieurs (ou peut-être même beaucoup) des hybrides rencontrés à l'état sauvage soient des écliapiiés île captivité. Cependant cette hypothèse doit être écartée pour les exemples dans Ies(iiiels l'aiipariagedeileux espèces mères a été constaté de visu ou chez lesquels les circonstances qui ont accompagné leur (•a|)ture ont été telles ([u'elles ne permettent pas de supposer une telle origine. Quant à savoir si les pièces qui soûl in(li(|uées comme prises à l'état sauvage l'ont été réellement, nous ne ixmvons rien allirmer; les renseignements (jue nousdonnons s appuientsur la bonne (oi de ceux qui nous les ont envoyés. Mais quel intérêt auraient-ils donc PU à nous tromper ? (1) Pour miss Ilavison (dt'funte). (2) Ce dernier (en t;i<;e) servant toujours, ou prescpie lonjuiirs, île femelle. Ci) Cet Oiseau aurait été au cdutraire produit par un l'urdueliii ^ el un chloris cf- (4) Traité phUosophique el pkijsioluijiiiue île l'Iti'ràliti' niilurellc. II, p. 5, Paris, 1850. (:>) Voy. : lliiUeUii île la SocicHé il'accliiiiaUiliiin, p. 7811, 187j, .X.WII, p. 264. (tj| M. A. (ieolIroy-Sainl-Ililaire a bien voulu faire rechercher par nous la corros- potidance qu'il avait éehangée avec M. ili; Lauian^aruy et nous l'a adressée. Celui-ci parle il est vrai d'un Jannin ;^' croisé avec un Chardonneret, mais il faut entendre par là le Verdier qu'on appelle aussi, mais improprement. Uruuiil d ins beaucoup de départements de la France. 21cS A. Sl'CHETET Lorsque nous iivous demandé à M. W. W. Fowler, de Poutefract, des indications sur l'origine de l'hybride exposé par lui au Cristal Palace en 18S9, il ignorait certainement alors nos préférences pour les hybrides sauvages. Avant son dernier envoi (si toutefois nos sou- venirs sont exacts), nous lui aurions même manifesté le désir de posséder quelques spécimens nés en captivité pour examen compa- ratif. Quant à M. Andrew Maughan il nous a offert à titre gracieux le spécimen femelle pris à l'état sauvage dans le nid, ainsi que le niàle élevé en captivité (1). Ce n'est que sur des instances réitérées qu'il s'est décidé à accepter une faible somme d'argent. L'intérêt n'avait rien à voir dans cette alTaire. Nous devons donc supposer (jue parmi les exemples, assez nombreux, du reste, que nous avons cités, il se trouve réellement des hybrides nés à l'état sauvage. Chrysomitris spinus (2) et Acanthis (espèce non déterminée). M. J.-H. Verrait, de Lewes, le « fancier « bien connu, annonçait le 23 octobre 1891, dans le « Feathered World, » la capture, par un oiseleur de Worihing (Sussex), d'un Oiseau qu'il croyait être cer- tainement le iiroduit du Redpoll etilu Siskin, c'est-à-dire du Sizeiin et du Tarin {Litutria X Chnjsuinilris Spinus). « Le Field » du len- demain publiait en ces termes la description de cet Oiseau : « Trifle larger than a Redpolo, greenish grey colour over ail the body, faiut line of yellow on outside edges of wing feathers, faiut yellow on sides of tail, greenish colour ou rump, and withe on the abdomen and lowers parts, with the dark streaks on the sides like a Siskin, bill jtointed and dark legs and feet also dark, but not so dark as a Redpoll's. » M. Verrait ajoutait : « It has the attitude of a Siskin with the Redpole call-note, and looks like a Redpole about the eyes (3). » Quelques jouis après l'annonce de cette importante capture, M. Chas. Houlton, de S. Helens (Laucashire), demandait par la voie du journal, The feathered World (4), si M. Verrall connaissait un {i) Cet Oiseau étant niorl. (2) Autres noms : Fringillu spinus, Spinus ririilis, Liyuriuus, Linaria spi- nus, Acanthis spinus. Carduelis spinus. (3) C'est-à-dire : De la taille légèrement plus grande ijue celle du Sizerin, couleur verdàtre-gris sur tout Je corps, faible ligne de jaune sur les bords extérieurs des plumes de l'aile, jaune peu accentué sur les cotés de la queue, couleur verdàtre sur le croupion, et blanche sur l'abdomen et les parties de dessous, avec des raies sombres sur les cotés comme chez le Tarin ; le bec pointu et sombre ; les jambes et les pieds foncés aussi, mais pa? autant i|ue chez le Sizerin. 11 a le geste du Tarin, la noie d'appel du Sizerin; il ressemble à ce dernier autour des jeux. (ij Page 208, 30 octobre IMM. OISEAUX IIVBRIDKS RENCONTRÉS A 1,'ÉTAT SAUVAGE 21'J hyl)ride de ce jicurc acheté par lui deraièremcnt ci coiicsporKlaiil à fa description donnée. A quoi M. Verrall répondait (lu'il ne l'avait pas vu, mais (ju'il ('l'iivail à un i^cnllciiiaii en Ecosse pour savoir si l'Oiseau itu ([ucslion ne s'étail point échappe de ciiez lui. M. Fletcher crut bientiU devoir mettre en doute l'origine de l'hybride prisa Worthinjî et il écrivit (I) ([u'il le pensait être, d'après la description donnée par J. H. N'errall, un Serin Finch (Friui/illn serinus). Après avoir pris des informations auprès de ce dernier, nous apprîmes iiue l'Oiseleur, qui avait capturé cette pièce, était un nommé C. IJacon, mais (|ue l'Oiseau avait été vendu depuis à M. S. ■luitp, de Wortliing. Celui-ci a bien voulu nous faire connaître son opinion sur cet Oiseau (|u'il considèi'e comme un hybride réel du Tarin et du Si/.erin, un Oiseau très rare et qu'il n'avait jamais encore rencontré. Après bien des pourparlers, que nous ne croyons point devoir aboutir, nous avons enlin obtenu ce spécimen qui nous est ariivé vivant à Rouen le 12 janviiîr dernier. Une étude très minutieuse que nous en avons faite, eu regard des espèces supposées parentes, nous a permis de reconnaître chez lui des caractères propres au Tarin et au Sizcrin. 11 possède, sur la croupe et les reclices, la teinte jaune verdàtre quoique très aflaiblie du premier ; il a la couleur brune du second sur toutes les parties antérieures ; les ailes n'olïrent point de différence avec celles du Sizerin cabaret. Avant d'en donner une description détaillée, nous croyons utile de faire ressortir les diilérences ((ue présentent les deu.v espèces pures et de faire connailie aussi leurs ressemblances. Ayant pris dans notre main un Sizerin cabaret cT (Linaria rufes- ri'ns) et un Tai'iii cT {('Inij. sjiiunx}, tous deux vivants, nous avons remarqué (|ue le bec du premier dilléie de celui du Tai'in en ceci : il est moins long, plus ramas.sé, mais aussi pointu et surtout beau- coup plus droit; la mandibule supérieure du hecdu Tarin est légè- rement bus(|uéc. Celle iiarlie. chez tous les deux, se termine à sa pointe en couleur foncée. Les deux becs peuvent surtout facile- ment être distingués par la couleur générale qui est blanc terne chez le Tarin, tandis ([u'elle est jaune ocre (un peu chrùine) chez le Sizerin. Enlin le bec du Tarin est certainement |)lus épais à sa base. Les pattes de ce dernier sont noir violacé très foncé, celles dn Tarin sont brunes. Il y a, l()rs([u'on regarde lesdeux Oiseaux de profil, une très grande (1) The foalheretl World, p. :i'i:i, i:i iiovlmmIuc Is'.ll. 220 A. SUCHETET ressemblance comme disposition du pliimnt!;p, notamment dans la tète, le cou et les autres parties du corps, quoique la coloration soit dilïérente. Comme taille, les deux Oiseaux sont à peu près les mêmes, c'est- à-dire petits: peut-être le Sizerin l'est-il eucore davantage; la queue de l'exemplaire examiné est plus longue que celle du Tarin (laquelle nô s'évase pas). Chez le Si/.eriu il n'existe aucune couleur jaunâtre, verdàlre, propre auTarin; le liserédes plumes estbrunàtre, tandis que le liseré des plumes du Tarin est jaunâtre verdàtre. Quant aux flammèches des flancs, elles sont longitudinales et se ressem- blent, mais beaucoup plus accentuées, beaucoup plus nettes chez le Tarin. En somme, la couleur générale du Sizerin est brun foncé, celle du Tarin, jaune verdàtre. Chez le premier il existe sur la tète, le front notamment, et sur la poitrine, une couleur rouge cramoisi ou sanguin, qui diminue considérablement d'intensité en hiver; cette couleur manque complètement chez le Tarin. Les rémiges de ce deruier sont traversées par une large bande jaune vif clair s'élargissaut graduellement en approchant près du corps; chez le Sizerin rien de semblable. Cette barre manque complètement, les pennes des ailes sont uniformément brunes, sauf les petites, dont le bord de la barbe extérieure est brun clair. Les deux barres brun gris clair, mais peu apparentes, qu'on aperçoit sur l'aile du Sizerin sont la terminaison des couvertures ; elles se présentent de la même manière, ou à peu près, chez le Tarin, en couleur jaune verdàtre foncé. Enfin, sur le dos, le Tarin n'est pas moucheté de taches longitudinales, sou dos est beaucoup plus uniforme que celui du Sizerin cabaret dont les mouchetures longitudinales brun foncé sont réellement accentuées. Les deux espèces ont sur la gorge, directement sur le bec, une plaque noire. Ce que nous venons de dire du mâle Sizerin peut s'appliquer à sa femelle, chez celle-ci cependant le rouge n'existe que sur la tête, mais elle conserve sous le bec la tache noire qui manque à la femelle Tarin; son ventre nous a semblé plus blanc que celui du mâle ainsi que la nuque et les joues. Quant à la femelle Tarin elle diflère du mâle par ses couleurs jaunes beaucoup moins vives, elle est d'un aspect plus grisâtre; son ventre est blanc. Notre exemplaire a les ailes en tout semblables à celles du Sizerin (nulle trace de barre transversale sur les rémiges); son dos est moucheté de la IIISKAIX lIVRIilliKS nENCONTRKS \ l'CTAT SAUVAGE 221 nit"'ini' manière, ainsi (|iie sa IHe : mais son croupion est riH-llciiuMil vi'rdàlix'. Les grandes réel rices (côté <;auche), man(|uent; sur les droites existantes on constate, le long de leurs bords, un liseré jaune verdàtre très bien caractérisé. Les couvertures inférieures de la (lueuc sont iilauc verd;\tre paie, l'abdomen et les lianes stmt l)laucs, mais, près des ailes, la teinte jaune verdàtre clair est visible. En cela cet Oiseau est Tarin; du reste les marques longitudinales brun foncé, se détachant sur le blanc des flancs, le rapprochent peul-élre encore de celte dernière espèce. .Mais toute la couleur des parties antérieures est Sizerin. Ses pattes ne sont pas aussi foncées ([uo celles du mâle de ce dernier (I). En somme il ])orte les caractères des deu.v espèces, il ne peut être classé comme Sizerin cabaret à cause de la couleur jaune verdàtre que l'on a constatée sur différentes parties de sou corps, la forme et la couleur de son bec et probablement de ses pattes; il ne peut être classé comme Tarin à cause de la couleur brune des parties antérieures du corps. Ne voulant point cependant nous rapporter à notre propre jugement, nous avons soumis cet Oiseau à l'examen de M. Oustalet, l'ornithologiste éminent du Muséum d'Histoire uaturelle de Paris ; nous désirions du reste savoir si ce type nouveau ne pouvait être rapportéà quelque forme étrangère ou inconnue de nous. .M. Oustalet, après l'avoir examiné, sous toutes ses faces, a bien voulu nous écrire ((u'il trouve comme nous : 1° qu'il a le bec du Tarin {)lutôt que celui du Sizerin cabaret '1° que ses ])attes sont moins foncées que celles de Sizerin cabaret cT ; 3° que sa croupe, ses rectrices et ses rémiges offrent des teintes jaunes c[ui semblent empruntées auTarin; 4"t|ue la partie postérieure des flancs est tachée à peu près comme chez le Tarin. En revanche, la poitrine rappelle plutùtle Sizerin cabaret, et les teintes rembrunies semblent empruntées à celui-ci. M. Oustalet nous fait remarquer que le sourcil est très marque, plus que chez les diverses espèces de Sizerins, mais d'une couleur roussàtrc et non pas jaune comme chez le Tarin. En résumé, nous dit-il, il y a dans celOiseau des caractères du ChrynoniHris spinns etde V.Egiotlius rufi'nci'n.t ou Cabaret (plutôt encore que du vrai Sizerin, ou /Ejr/of/iKs linaria). Toutefois le savant naturaliste se garde d'airirnier que c'est un hybride; on ne pourrait le faire, d'après lui, qu'en ayant la preuve de l'accouplement des parents su|)posés. « // // a des probahilités, (I) Nous disons: les paUps ilii mile, ne siiclianl si les smilellps oiir nous procurer cet Oiseau n'ont point encore abouti, cl jus(pi 'alors, au moins, il n'a pu se iirocurer des rensei- gnements précis sur cette capture. Nous attendrons donc de nou- velles informations avant d'admettri' l'authenticité de ce croise- ment, car les indications fournies par M. Tissi dans Vfnrhiesta ornillioloyiii italienne ont un caractère très vague, ainsi (|ue celles qu'il a bien voulu nous envoyer. Carduelis major et Carduelis caniceps A l'une des séances de la Sociét** zoologique de Londres, M. Henri Seebohm, esq., montra une série de formes intermédiaires entre Carduelis (•aniccps et CardueUx major, la forme orientale de notre (Ihardonneret ('. einjans. Dans cette série obtenue à Krasnoyarsk, Sibérie centrale, entre le 2o octobre et le 2 janvier, on voyait, dit le rapport, toutes les formes inUîrmédiaires entre l'une et l'autre espèce, le blanc sur les barbes extérieures des secondaires les plus cachées, augmentant proportiDunellement avec la diminution du noir sur la couronne et la nu(iuc. .M. Seeboliin suppose que les deux formes se croisent dans ce district et produisent des jeunes (1) M. Vri'iHll, i|iii osl un i'Oiin;iisscui' ciiiinenl, nous a drcliiié avec raiï^on iiii'il lui l'tail ton! à lail iinpossiblp ilc délcriiiintr l'Iiez l'oxcmplaire de Worlliinf; l'espèce >lii Sizrriii qui avait sans doute concouru à sa formation. On sait i|ue les trois ou quatre types appartenant au genre Sizerin (([uoiciue considérés comme espèces par plusieurs naturalistes) sont tellement rapprochés qu'il est dinTicile de leur assigner des caractères biendélinis. (2) Primo re.ioronto, etc., III. p. CkS. Klorenre, IS'.il. 226 A. SUCHETET qui, à leur tour, sont, [erliles dans tous les degrés (I)'? Il existe au Britisli Muséum uu hybride de cette provenance et ofïert par M. Seebohm. Un jeune, venant de Shiraz, a paru à M. Sharpe être le résultat d'un croisement à cause de la quantité de blanc sur les secondaires intérieures. Une femelle obtenue par Sir 0. Sh. John semble aussi intermédiaire (2). Le CariliieUs caniceps, signalé dans l'Afghanistan par le lieute- nant Wardlaw-Ramsay (3), à Chaniba par le major Marshall (4), à Quetta et aussi à (ihamba par le lieutenant-colonel C. Swinhoë (o), à Gilgit par le major Biddulph (6) et M. J. Scully (7); à Kotegurh pendant l'hiver et à Kjeland pendant le mois de juin par M. von Pelzeln i8) et qui est le même que le C oricntalis d'Eversani (9) forme-t-il une espèce distincte de notre Chardonneret, le C.eleijans.' Le prince Charles Bonaparte l'a bien indiqué comme espèce, mais il a rangé également à ce titre C. oiientalis qui diffère fort peu du caniceps dO). M. de Selys-Longchamps possède dans sa collection de Longchamps un exemplaire indiqué comme prove- nant du Caucase asiatique. C'est, nous dit-il, une forme ou espèce différente de notre Caiiluclis, telle qu'on les admet maintenanL La coloration (absence du rouge et aussi du noir en partie de la tête) paraît constante, l'Oiseau ressemble ainsi beaucoup à un jeune r. clcgdns. M. Oustaleta vu un certain nombre de Carduells caniceps de l'Inde et de l'Asie centrale et les a toujours trouvés assez distincts des nôtres pour mériter le titre d'espèce, mais il n'a jamais vu de formes intermédiaires. M. Seebohm, qui les a observés, n'assi- gne au contraire à caniceps que le rang de sous-espèce, subspecies, à cause, sans doute, des mélanges qu'il contracterait (II). Nous (1) Proceedingsof the zoological Sociely of Lonilon, p. 134, 1882. Voyez : aussi flii Ihe vrnithology of Siberia. lliis, 124, I8S2. (2) Pour ces derniers renseignemenls, voy. le Catalogne of Birds Ilril. Milieu m, p. 1S9, 1888. (.')) Ornilhology ^oleg froin Afghanistan. Ibis, j). 07, 188IJ. (i) 0/1 the liirds ufChaniliu. Ibis, p. 420, 1884. (o) On the Ilirds of Sontherii Afghanistan. Ibis, p. ll.'i, 1882. (6) On the Birds of Gilgit. Ibis, p. 85, 1881. (7) On the Ornithologij of (iilgit. Ibis, p. 577, 1881. (8) On Birds from Thibetand Himalaya, p. 318. Ibis, 1868. (9) Voy. : Dresser. Ibis, p. 387, 1875, et J. SciiUy, même revue, p. 579, 1881. (10) Conspectus generum .ieiun), I, p. 518, 1851). (11) i This sul)species, dit-il, ranges southwards the to .\Ilaï nioimtains and west- wards AIghanistan, etc. ». A Hislory of britisli Birds, II, p. 87. Uriridique encore plus nettement On Ihe interbreeding of Birds. Ibis, p. 547, 1882. Considérant que le caniceps se croise avec le major, M. Seebohm admet a fortiori son mélange avec le C. elegans? 227 avons vu au Muséum d'hisloire uaturelle de l'aris (|uatre ou ciui( C. caniceps: nous avouons que nous n'avons point songé à examiner le blanc des secondairesdont ne parle poiiil io juinroCli. Bonaparte, mais qui est sans doute de ([uehjue iniporlauce puisque .M. Seebohni et M. Sliarpe s'en occupent. Dans l'ensemble général nous ne trou- vons [toint ciiez cdniccps de dillérencc essentielle avec le C i-lcfians. Caniceps se distingue iVcIciidits par l'absence du noir profond du dessus de la tête complètetncnt effacé et aussi par ses couleurs grisonnantes reinplaeant les leintes brunâtres du C. deijnns. Mais un manque décoloration servirait à ex]ilii[uer facilement ces chan- gements. Il n'y a pas là transposition d'une couleur en une autre, mais atlémiation du coloris par l'elTacement des teintes foncées devenant plus claires, plus blanciies. Le mas(iue rouge reste iden- tique et le jaune vif des ailes existe nettement accusé. Autant un changement on une modification de cette sorte s'ex|)li(iue facilement chez ces deux types, autant chez d'autres types dont nous avons énuméré les croisements, par exemple chez chloris et C. eleijans, est-il impossible de saisir un passage graduel d'une teinte d'une espèce à l'autre: encore moins un passage de ce geure serait-il explicable dans la disposition du plumage. Aussi reconnaissons- nous volontiers ('(inlurlis clej/inis et l.i(j. rhioris (de structure et de taille différentes), comme devant a|)parteuirà deux espèces: diffé- rences que nous n'hésitons point à reconnaître, quoique dans de moindres ])roportions, entre l.qiota ninnahina et A/'/, chluris, de môme entre C. cdiduclis et C. linota, etc. Mais ou nous permettra de fairedes réserves pour lesdeux formes r. clegnm et C. ainireps qui nous paraissent une simj)le modification de coloration et par conséquent ai)|)artenir bien [)lul(jl à deux races d'une même espèce qu'à deux espèces distinctes. Nous ne sommes donc point convaincu (pie les spécimens inter- médiaires dont a parlé M. Seebobm soient de réels hybrides; le noir profond du dessus de la tète ou le brun du poitrail et du dos pouvant s'atténuer peu à peu et devenir grisonnant sous l'influence d'agents naturels, sans (jn'nn croisement des deux types soit nécessaire pour arriver à ce résultat. Nous ne nions point cepen- dant l'hybridite d'une façon absolue, nous disons seulement qu'elle demeure hypi)lhéti(|ue ; dans le cas où elle serait véritable, elle se produirait alors entre types de conformation et de coloration très rapin'ochés et, sans doute, parents. 228 A. SUCHETET Carduelis elegans et Cannabina linota Le croisement de ces deux espèces, assez rapprochées par les mœurs et la taille, aurait été constaté plusieurs fois à l'état sau- vage. Lu rév. Macpliersoû ijarle de tels croiseineuls (1 1 et cite même un exemple dans son ouvrage sur les Oiseaux de Cumbeiiand (2). L'Oiseau en question fut capturé à Cotehill, par M. Little, pendant le mois de novembre de l'année 1885, puis vendu. Deux autres (de la même couvée ?) avaient été pris au même endroit dans les haies aux environs de Carlisle, d'après une communication qui nous est adressée par M. Thomas JifTm de cette ville. L'un de ces Oiseaux appartint à M. Addison avant de devenir la propriété de M. JiHiu, qui le revendit à son tour à un marchand d'Edimbourg, lequel ne le possède plus aujourdhui. M. Addison et M. Jiflin ont tous deux considéré ce spécimen comme devant être né à l'état sauvage d'un Chardonneret et d'uue Linotte parce qu'il montrait d'une manière non équivoque, les caractères des deux espèces, .\vant la mue, il ressemblait beaucou]) au Carduelis, mais ensuite par sa tète et son cou il devint très semblable au Cannabi)ia linota. Cet exemplaire fut montré à diverses expositions d'Oiseaux. M. J. Whitaker, esq., de Manslield, dont nous avons déjà parlé plusieurs fois, conserve un semblable hybride dans sa collection. Ce gentleman a bien voulu nous envoyer une aquarelle de son Oiseau, malheureusement à l'état de croquis, et de trop petite dimension, l)()ur nous permettre de reconnaître l'origine attribuée à cet exem- plaire qui, d'après lui (3), aurait été tué près de Mansfîeld. Les grandes rémiges des ailes nous out bien paru avoir la teinte jaune or du Char- donneret; sur le fronton aperçoit faiblement une teinte rouge; le reste du corps est le brun roux de la Linotte, beaucoup plus foncé, ce qui permet de supposer, à certaines places, un mélange du brun et du noir Chardonneret. Mais les taches longitudinales du Cannabina manquent complètement sur l'aquarelle. Ce qui nous semble tout particulièrement remarquable c'est la couleur jaune citron du bas du dos et du croupion qui rappelle les hybrides canaria X Carduelis. Ni la Linotte, ni le Chardonneret ne possèdent à ces places une cou- leur semblable; en plus le dessous du ventre paraît brun foncé? Nous avons fait part de ces remarques à M. Whitaker qui est plus apte à juger que nous puisqu'il possède l'original. Nous nous rappelons (1) Field, :tl riiiii ISiK). (2) The Iliids ufCuiiiberlaiifl, p. 46 (en note). Carlisle, 188G. i:i) Voy. le ZoolO!j;isl, Vil, n" "'.), p. :m, ISK!. OISEAUX HYBIUDF.S HENCONTRKS A I.'kTAT SAUVACiK 229 avoir on viviiut |)t'ndaiit plusieurs aunées un petit hybride brun très foncé du F. atnaria dom. y CardueUs qui rap|)elail cet Oiseau. Le (ait suivant, concernant I'ai)pariage à l'état libre d'un Chardon- neret el d'iint' Linolte nous a été cité par M. Daniel Deschanips, de Ouilly du Ilouley, près de Lisieux (Calvados); celui-ci en a été le témoin. Il trouva dans un poirier de son jardin un nid de Chardon- neret sur lequel une Linotte $ couvait, tandisa personne (|ui le posséda est morte depuis (iiielque mois. M. J. IL Hillyer, de Leicester (Angleterre), nous dit aussi avoir connu des hybrides sauvages de Cardurlis et Cininabina. M. Emile Uuhl, de \erviers (Belgique), nous informe (ju'un de ses amis, grand connaisseur, habitant la campagne près de Paris, lui aenvoyé un I.,inot-Cbar(iouneret pris au filet pendant l'année 1890; M. Ruhl conserve cet Oiseau vivant. M. Pbillip B. Mason, Ihe fiirehi'iKl ijolclen yetloir as in muny GoUi/inclies-Canary OISEAUX HYBniDKS nENCONTRÉS A l'iÏTAT SAUVAGE i3 1 Canari avec le rouge du Cliarclouueret. Uuh quaulilé d'hybrides canaria X Carduelis, inoulreul tous celle couleur idenlique (1). La provenance ciDiaiia de cel individu est encoie indiquée, et d'une manière plus décisive, par les plumes jaune cition cjui se monlreut sur la poitrine, qiioitjne faiblement, iiiusi (|ue cela se produit dans les hybrides des ranaria x ('aniuclls. i.e poitrail du (Ihardounerel brun foncé, et celui de la linola, brun rougi; llam- niéché, pourraient-ils, dans leur mélange, aboutir au jaune citron? Ce spécimen étant : 1° en tout semblable aux hybrides communs du canaria et du Canluciis ; i" dillérent d'hybrides aiitiienti([ues Cannahina x Carduelis, on doit logiquement conclure que son origine est due au premier croisement dont il porte les caractères. Cependant comme cet Oiseau est aussi très semblable à trois spécimens pris à l'état sauvage ([ui nous ont été indi(|ués comme Chrysumitris spinus X Carduelis eletjans, dont nous parlerons bientôt, nous avons prié M. Pbilipp B. Mason, esq., de bien vouloir permettre à une personui; de sa ville, M. Kirkland. qui avait obtenu en captivité plusieurs fois le produit de ces deux der- nières espèces, de l'examiner. Le résultai de cel examen con- firme entièrement notie manière de voir. M. Ivirkland a trouvé l'Oiseau beaucoup trop gros pour pouvoir être considéré comme né d'un Siskin (Chnj. spinus), il lui manque aussi le jaune de la queue. M. Kirkland l'a donc déterminé comme i)rovenant du /''. ca)(a/((/ dom. et du (Chardonneret. Une pièce que l'on conserve au Brilish Muséum (2) comme hybride de L. rannaliind x C.i'li'i/aii.s ne serait encore autre, d'après le rév. Macpherson, (ju'un k Culdfuich caaanj luulc », c'est-à-dire un hybride du Canari et du Chardonneret. mules .. (Voir Transactions of Norfolk .Naturalisl's Society, 111, p. 3G8, 1886-1887). M. Verrait, que nous avons consulté, croit aussi nue la couleur de la lôte de riiybiidc de la Linotte et du Cliardonnerct est plus rouge (|ue la couleur safran de l'hybride du Canari avec le Chardonneret. Ouant à savoir si cette teinte rouye appa- raît sous la gorge, nous pensons (|u'elle peut s'y rencontrer. .\ous l'avons constatée chez l'exemplaire empaillé de M. Chiplé', et M. Funlaine, de Marci[-en-Harœul, nous informe qu'un liybride l.inolle-Chardoniu'rel qu'il iiossède a « l'aurore au-dessous de la gorge en trois endroits, un ronil à gauche, un rond à droite et une barre au milieu ». Le rév. Macphersun a décrit dans le Zoologisl (p. iîol, septembre 1888) de Jeunes hybrides du même croisement, nés en captivité dans une des volières de M. Verrait. (1) Tous les hybrides du Canari el du Chardonneret ne sont pas uniformément semblables; il existe des individus presque jaunes, d'autres presque blancs; nous en possédons un ainsi. Mais nous parlons des produits communs et tr>'>s répandus qui naissent du croisement de ces deux espèces. (2) Voy. p. 189, vol. Vil, 1888. i32 A. SUCHETET Il est à remarquer que le croisenieut de la linutii et du Cardiielis a douué lieu à d'autres iuterprétations. Eu 1886, on auuouçait dans le Naturaiisti' (1) qu'uu oiseleur des environs de Montauban venait de prendre au filet un Linot-Chardonneret dont le plumage et le chant dévoilaient la double origine. Cet Oiseau n'était autre qu'un Sizerin (Linaria). L'auteur de cette communication ayant bien voulu, avec une rare courtoisie, nous procurer l'iiybride supposé, nous le fîmes voir à deux ornithologistes compétents delà Seine-Inférieure, M. Noury, directeur et fondateur du Musée d'Elbeuf, et le regretté M. Lemetteil, de Bolbec ; tous deux le reconnurent immédiatement pour appar- tenir au genre que nous venons d'indiquer (2). Les erreurs qui se sont produites et que nous venons de signaler ne viennent pas cependant, croyons-nous, infirmer le fait du croi- sement réel du CardneUs i-lcuans et du Cannainna linottt. puisque l'un des individus que nous avons vus dans la vitrine de M. Philipp. B. iMason, présente les caractères de nos hybrides authentiques Cannabina X Carduelis. Reste à savoir si cet hybride, et les quel- ques autres dont nous avons parlé, c'est-à-dire les trois pris dans les haies à Carlisle, ceux que nous ont indi([ués M. Lougal et M. Hillyer, et le spécimen de M. Ruhl pris aux environs de Paris, ne sont point des échappés de captivité? Le cioisemeut en cage de la Linotn cannabina et du Carduelis est fréquent; on nous a cité de nombreux exemples tant en France qu'à l'étranger. Les Oiseaux exposés au Cristal Palace, eu 1884, 1885, 1880, 1887, 1888, 1890, 1891 par MM. Crossley, Parker, J. H. ^'errall, miss Howison, Hunt, Mackley brothers, étaient tous des produits domestiques, plusieurs nés chez des personnes qui les avaient exposés, celui de M. Verrall entre autres (3). M. W. H. Booth, d'Ipswich, a également croisé les deux espèces. M. Fontaine, (1) N° du lo octobre, p. 351. (2) Il y eut cependant diver},'cnie d'opinion quant à l'espèce, l'un le prit pour un Sizerin boréal {Linaria borealis): l'antre. avec plusde raison, pour un Sizerin cabaret (Linaria rufescens). On ne peut èlre surpris de celle contradiction, car les deux espèces (si espèce il y a) sont tellement voisines qu'en hiver on ne peut les distinguer que par la coloralion du croupion, qui est de couleur blanche llaniniachée de brun noir chez la première, tandis que chez la seconde, celle couleur est plus roussàtre (voy. Degland). Nous avons eu l'occasion de parler de ce fait dans le Naturaliste de 1888, pp. o8 et uO. (3) lîlackston, de Sumberland, cite dans le livre de Cassel « ("ap*" liirds • un hybride de ce genre ayant appartenu à M. John Brown, de Penrik. Cette communi- cation nous esl (aile par M. Andrew .X.Maughan. de Dumbarlon; nous n'avons point consulté l'ouvrage en question. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'kTAT SAUVAGE 233 (le Marcq-en-Barœul, près fie Lille (Nord), possède un exemplaire vivant et un autro empaillé. M. Raymond lils. d'AngonJt^me, un métis de Chardonneret d^ et de Linotte $, provenance de ceux de M. Clarté ; chez M. Emile l{uhl (Belgique) existent d'antres exem- plaires du même croisement. An Musée de Francfort-sur-Ie-Meiu, ou conserve un individu Canna'iina 9 Carduelis cT etc. (1). On pourrait donc encore prétendre, à la rigueur, comme pour quelques-uus des croisements ])récédenls, que les individus ren- contrés à l'état libre sont des échappés de captivité? Il semhle toutefois que l'on doive faire une exception pour la nichée observée par M. Deschanips, de Ouilly, près Lisieux. Chrvsomitris spiNus et Cardueus elegans Sous cette dénomination, nous avons reçu deux pièces, l'une venant d'Italie, l'autre d'Angleterre. La première nous a été envoyée par M. le comm. prof. Henrico Giglioli, de Florence, la seconde par M. Robert W. (lliase, es({., de Birmingham, qui l'avait reçue de M. G. Smith, naturaliste à Great Yarmouth. Ces deux Oiseaux ont en tout l'aspect de l'individu désigné comme l.iiwld caniinlnna et Cdfdndis de la coUeclion Mason ; ils ressL'mblent à cet exem|>laire par la forme du corps, par la colora- tion générale et la disposition du plumage. Nous avons dit que l'Oiseau de .M. Mason, présenti' à l'examen de M. J. Kirkland, avait été reconnu par celui-ci comme étant un hyliiide de ainnria dom. et t'ardiu'lis, ainsi (jue nous l'avions déjà déterminé. Nous jjensous que les deux nouveaux spécimens reçus comme i'Iinjsuntilrisspinus X Cardiielia ont la même origine. Ces deux pièces, fort ressemblantes, ne dillérenl eu rien des hybrides cannrin et Carduelia, déjà cités, à ce point que, placées près de ces derniers, il est impossible de les en distinguer. L'exemplaire du Musée de Florence tut obtenu à Salona, Dalmalie, en mars 1879 (2); le second fut pris dans les filets eu 1889 dans les environs de Great Yarmouth. en compagnie de I.iijuiiniis chloils. C'était, nous dit .M. Smith, « un des |)lus imlonip- lahh's » Oiseaux qu'il ait reucontrés; très farouche, il se laissait voir diiricileniont dans sa cage, cherchant par tous les moyens à se (I) Kalalog (1er Vogehanimlting in .Muséum, p. VU, Franckfurt, IS-tl. .M. Ernst Ilai'tct, auteur du catalogue, a trouvé cel Oiseau dans une collection; il ne doute pas que cet Oiseau ne soit né en captivité. {i) Primo resoronlo, etc., III, p. 70, 18'.)1. :234 A, SUCHETET soustraire aux regards. Cette sauvagerie dura longtemps. Aussi M. Smith ne conserve aucun doute sur la. nature de cet Oiseau véritablement intraitable ; il ne saurait être pour lui un échappé de quelque volière. M. Oiglioli nous assure également que la per- sonne qui lui a remis l'hybride de Salona est digne de confiance; on peut être certain que l'Oiseau a été pris à l'état sauvage. Ayant précisément à notredisposition plusieurs hyl)ridestY(n«?iV/et Carduclis (en tout semblables àcesdeuxOiseau.x), nous avons voulu faire examiner deux de nos spécimens par M.Kirkland qui, on le sait, obtint en caiilivilé plusieurs fois le croisement du Chry. spinus et du Curdut'iis. Sans lui l'aire connaître aucunement l'origine de nos Oiseaux, nous lui avons demandé de bien vouloir en faire une com- paraison avec les hybrides spinus et ('iirdiu'lis qu'il avait j)0ssédés. M. Kirklaud nous a répondu qu'il ne les croyait point le produit du spinus X Carduclis, mais plutôt des hybrides iecanaria X Carduelis, opinion partagée par un de ses amis auxquels il lésa montrés. Le jugement de M. Kirkland doit être juste, car il a su reconnaître le sexe dans nos deux exemplaires empaillés. Nous avons poussé notre curiosité plus loin. M. Kirkland ayant vendu un de ses hybrides à M. Cleaver, de Leicester (1), nous avons prié ce dernier de bien vou- loir examiner à son tour l'un de nos spécimens, puis de nous faire connaître son appréciation. Or, M. Cleaver nous fait savoir que ce spécimen ne ressemble aucunement à l'hybride spinus et Carduclis qu'il a possédé (2). Même réponse de M. F. Funston, de Liverpool; après l'examen d'une de ces pièces. Du reste il nous fut permis de nous livrer à un examen plus sérieux. Ayant pu, après de longues recherches, nous procurer deux exem- plaires authentiques Carduelis etsjjinus, c'est-à-dire des Oiseaux nés et élevés en captivité, nous avons demandé à MM. Giglioli et Chase de bien vouloir nous envoyer une deuxième fois les deux spéci- mens déjà examinés. Ce nouvel examen, fait en regard des hybri- des authentiques, nous a confirmé dans notre manière de voir; il nous a été impossible de reporter au croisement sjiinus X <'ar- ditclis les Oiseaux pris à Salona et à Great Yarniouth. Ce sont, répétons-le, par la forme, la coloration, la disposition du plumage, de véritables F. canaria dom. X Carduelis. Les deux hybrides spinus X Cardueiis qui ont servi à notre examen nous ont été gracieusement envoyés par M. Ch. Fontaine, (1) Pi'opriélaii'p de l'hôtei Victoria. (2) Cet liybride a été vendu au Palais de Cristal. M. KirkiaDd ne possède plus lui- môme aucun de ses hybrides. OISKAUX llVIiniDK'i HKNCOXTKKS A l'kTAÏ SAIVAdi; 23j iJroprii'laiiT ù M;irc([-eii-r>;ini'ul, prés Lilli' (Ni)i'(li. M. I'"()nl:iiiii; nous il donné sur ces deux spéciniiMis (f ol 9 l''s renseiiçiUMuenls suivants. Il les a reçus vivants et oiitenus d'un prêtre des environs de Sejïi'é |. Maine-et-Loire), (pi i ]iossédail un ('hriisniiiHris spinns 9 familier lui servant d'appelant. Le passaf;,o des Tarins étant ter- miné, l'Oiseau 9 fut 'H'^ dans une grande volière à air lilire avec un ('nrihn'lis cln/dns (^ apprivoisé, (les deux Oisiviiix s'a|ipariè- rent hienlcHel [londireiiliiiiatre (eufsdansun nid de (lanari en 111 de fer et garni d'une peau à l'intérieur. Les quatre œufs étaient fécondés, il en sorlil cpiatre jeunes an boni de treize jours; donc nul doute sur leur origine. Deux seulement ont été conservés, ils sont em|)aillés(l). Or, ces hybrides Apt/m.sX^'cn/wc/fs se distinguent des hy brides cadflîva X Carduclis par leur taille plus petite ; leur corps est beaucoup plus court. Leur bec est faible, très mince, s'allongeant en pointe. La coloration générale est d'un noir brun in'rdûlre, très signilicatif et sans rapport avec le brun du canaria X Carduelii^. En outre l'in- tlueuce du Tarin est très apparente sur la tète, les joues, le derrière et les côtés du cou de l'exemplaire cT- Les deux Oiseaux montrent sur les pennes des ailes la barre jaune vif très accentuée du Carduclis, barre bien moins apparente chez les hybrides canaria X Carduclis. Enfin les rectrices en dessus et en dessous, même celles de la femelle, ont les parties blanches couvertes d'une teinte jaune, et à l'anus existent les taches noires longitudinales du Tarin, très apparentes snr les couvertures inférieures de la ([ueue de l'exemplaire 9- Ce caractère mérite d'être remarqué. L'hybride de Salona, mis en présence de ces deu.x pièces, en dif- fère par sou bec conformé comme celui de nos hybrides ranarin et par sa taille. Sur les pennes des ailes on u'aiierçoit point cette barre large très étendue jaune vif qui affecte chaque penne des ailes lies hybrides de Segré. Nulle trace de celte teinte noir verdàtre, mélange iiiévitai)le du vert du v//mh(.s avec le brun du ('nrdiudis ; c'est bien le brun jiropre aux hybrides canaria. La seule dilfé- rence (pi'on peut constater avec ces derniers consiste dans la colo- ration des redrices et des rémiges (jui, chez lui, est noire. Inutile de passer en revue les caractères du spécimen de M. Chase, l'sq., ce sont encore (à un second examen, et en présence des spécimens de .M. Fontaine) les traits et la coloration des hybrides canaria; il s'éloigne lotalriiieut iIcss/h'/iks X Cardiu'Uf: et ne ]h'uI être confondu avec eux. (I) Nous avons possi-ilé noiis-mi'iiie un liyliriili' rhyl)ri(l(' rnmirin (loin, cl Cnnlitclis olitenii daus les volières. La Serinus lioiiiilanus \ii'èseul& en ellet de grandes res.seniblances avec le Canari vert, et son hybride ne peut, par celte raison, différer sensil>I(Mnent de celui du niitariit, son très proche allié. » Cette liyiiolhèse pourrait assurémeut être soulevée, (^ependaut un Oiseau aussi petit que le Serinus hortulanus (I) donuerait-il des pro- duits de hi taille decenxdi's Cinxiriii X cardurlis ? Si on floit sup|iri- nier rélénientc'//!rn-/r/, ne serait-il pas préférable de supposer comme deuxième facteur le Frimjilla cilrinclla (ou Venturon) de propor- tions plus fortes (2); toutefois, est-il que le Venturon n'existe pas ou .Angleterre C-i). Aussi, nous admettons ])lus voloutii'rs que ces trois individus et l'exemplaire de M. Mason (celui qui est désigné comme Cannaliind X Cariliiclis) ne sont autres que des échappés de captivité. En maintes circonstances, des ca|itures de ce geure out été faites; nous aurons bientôt l'occasion de signaler plusieurs exemples, nous apprenons même qu'eu Suisse les éleveurs laissent (luelquefois et inlentionnellemeul les Canaria X cardaclis $ ou les Canaria X catmahinn $ s'envolei' parce qu'elles sont, on le sait, impropres à la reproduction et ne chantent point (4). Il est très probable (|ue cet exemple est imité par beaucoup d'amateurs d'autres pays, [misi[u'on ne voit pas en cage de mulets femelles. Quoiqu'il en soit, il nous est im|)Ossil)le, d'après les motifs cités, de rapporter ces quatre pièces au croisement duspinus X Carduelin. (]e mélange s'est-il niènie réellement jiroduit à l'état sauvage ? Le rév. Macpherson, très versé dans la science ties hybrides, nous dit n'avoir jamais vu d'hybrides naturels de ce croisement. Tous ceux eu provenant, (ju'il a examinés, avaient été produits eu captivité; les renseignements (|ui nous sont jiarveuus d'Angleterre sur les nom- breux spécimens spinus x Canluelis, exposés au Cristal Palace pendant ces dernières années, confirment cette mauièie de voir, c'élaieultousdesindividusnéseu captivilé(u). Cependant, M. K. Uuhl, (1) Il csl (le In iHilIc fin Tarin ll'hrys. .v'/iinii.s") : laille 0,11 centini. à 0,12 cenlini.; grand (liain. O.OIIi, pclil iliam. O.OI, il'aprrs Dei-lnnil ipii assigne oxaolcmcnt ces mrnjps pro|i(irlif>ns au Tarin, i|mo nous Irouviins (•••pcnilaul ilrriiléincnl plus Inrt. (2) Taill.M),i:tci'nlini.; ^'rand diain. 0,01H. petit diaui. O.DlViraprès lle^iland. (:t) Il a él«^, d'après M. Scebolim, Op. Cil., Il, p. '.K), • erroneuiisly includcd in British lisl ». (4) Ces indiratinns nnus sont fournies par .VI. \. Dupuis, de Genève. (ii) Ces renseignements nnus ont él6 envoyés par .MM. 11. Uootli, dipswicli; .1. Cleaver, de Leicester; T. Crossiey. de Kendal: Th. Kunslon. de I.iverpool , S.-D- Hunl, de King's l.inn; I). Ilnidlon, d'Edimhourjj; ; .1. Kirland, de Hurton on Trent, etc. Sur de senihlables hybrides voir : Transaelions of Ihe Norfolk and Xorwieli naluralist's Soriely. Hijhriil Finclie.<, par le rév. Maepherson, p. :tri8, ISSC-ISS": voir aussi Zoologisl, p. 1770, 1870. 238 A. SUCHETET (leVerviors.nurnit vu des piiTes prises à l'étal sauvage, « mais louli's, indlstiiictenieiil, s'éloujniml des produHs roiimuins du caiiaria (loin. X Cardudis etresscnililant aux spinusX Curduelis de AI. Fontaine. » Carduelis elegans et Fringilla canaria Le croisement ([ue nous allons rappeler et les quatre suivants, quoique s'étant produits à l'état libre, ne peuvent être mis au rang des hyl)ridismes naturels; mais nous les citons pour confirmer ce que nous venons de dire: à savoir qu'à l'état sauvage on rencontre de temps à autre des échappés de captivité, hybrides ou non, s'appariant quelquefois avec d'antres espèces. L'exemple, qui fait l'objet de cet article, présente d'autant plus d'intérêt, qu'il a été observé en- Angleterre, la terie par excellence des FringilUdœ hybrides. Dans le courant de l'automne de 1838, un Oiseau cf. issu d'un Chardonneret et d'une lemelie de Canari, s'échappa de la volière de de M. George Cookson. L'Oiseau ue fut revu qu'au printemps sui- vant, mais alors il se trouvait en compagnie d'un Chardonneret avec lequel on le vit bientôt rassembler les matériaux nécessaires à la construction d'un nid. Le nid fut découvert, il était placé dans un Cèdre, près de la volière où l'hybride avait vécu. Quatre œufs furent pondus, ils furent recueillis avec soin par M. Cookson qui les plaça sous un Canari, mais ces œufs ue purent éclore. Quelques jours après leur désenchantement, les Oiseaux bâtirent un second nid dans le même arbre. Cette fois, on ue les dérangea point et le résultat fut plus favorable; cinq jeunes naquirent de leur union. M. Cookson, qui s'intéressait toujours vivement à ce croisement, retira les cinq petits du nid dix jours environ après leur naissance ; sur ce nombre deux mâles et deux femelles vivaient encore lors- qu'il publiait son récit en 1840 (I). (1) .^iinals (>[ N'atiiral llistory or Maj.;aziiie (i( Zoology, Bol.iny anil Gcolony, con- (lucted by sir \V. Jardine, 1'. li. Selhy, csii. elc. V, p. 424, 1840. Il ne sera pas sans intérêt de suivre les expériences i|ue lit M. Cookson avec ces jeunes. Au comniencomenl s divers produits n'élaienl pas des hybrides à proprement parler, c'est à-dire des Oiseaux nés du croisement de deux hybrides demi sanjj, mais, dans le premier cas, nés d'un hybride avec une espèce pure, el liaris le second cas de deux hybrides trois quarts sang Chardonneret si, cocnine nous le pen- sons, M. Cookson entend par- femelle du même niil » la scrur de l'hybride. (I) On croirait plus volontiers que le Caniri était la femelle el la l.inolte le màlc. 240 A. SUCHETET Malgré tous les pièges tendus, ces jeunes Oiseaux n'ont pu être capturés. Emberiza brasiliensis (1) et Passer domesticus M. Louis Pitot, rie Vire (Calvados), nous fait connaître un fait du même genre. Un Bouton d'or {Emheriza hrasiliensis) s'étant échappé se croisa dans son jardin avec une femelle Moineau. Assez fréquem- ment on aperçoit les jeunes, mais on n'a pu encore réussir à les prendre ("2). Autres Exemples : Nous avons eu l'occasion de parler (en note), à l'article iJijurinus chloris et Cannabina iinota, d'un soi-disant hybride de ces deux espèces que l'on dit avoir été prisa Norfolk, et qui n'était auti'o, d'après ce que nous avons pu constater, qu'un Canari vert échappé de quelque cage (3). Nous avons également parlé, dans le même article, d'un /,. chloris x C. Ihiota authentique, pris à l'état sauvage, et qui n'était autre encore qu'un échappé de captivité ; nous venons de rappeler qu'en Suisse on laisse quelquefois les Mulets 9 s'eu- voler. Dans la collection do M. Seehohm, il se trouve, d'après M. Gurney (4), une Linotte-Canari qui fut tuée à l'état sauvage près d'Amsterdam. M. Gurney suppose avec raison que cet Oiseau s'était échappé de quelque cage. Dernièrement, nous recevions d'une collection importante du Pas-de Calais un Oiseau tué dans les environs de Marseille et que son propriétaire pensait être, d'après les renseignements qu'on lui avait adressés, un hybride du Tarin {Cliry. spinm) et de Bruant melanocephale {Einlirri:a iiielarw- n-phala). L'Oiseau montré par nous à M. Oustalet fut reconnu pour être un Tarin de l'espèce Chri/somifris notatit, du Bus, c'est-à-dire un Oiseau exotique, échappé de cage; car il n'est pas présumable qu'une espèce ([ui habite le Mexique et le Guatemala soit venue émigrer en Provence. M. Oustalet, par la même occasion, nous cite le fait des Perruches ondulées d'.\ustralie tuées, dans les mêmes conditions, près de Marseille. Enlîn, .M. C. Kolde, haiipth'lirer (maître principal) à Langenbielen i. Sclil. (Allemagne), (1) Autres noms : Frinigilla l»-asiliensis, Passeritm flava. LinarUi aurifrnnf:. (2) Pour plus (le détails, voyez plus loia les croisements entre Oiseaux appar- tenant à lieux genres. i'J) M. J. 11. Gurney a eu la complaisance de nous envoyer cet Oiseau. (4) Zoologist, VU, n" SO, p. 37'.1, 1883. OISEAUX IIYBniDES REXCONTIIKS A l'ÉTAT SAUVAGE 241 se rappelle avoir rencoiilré sur sa route, en traversant uu village, il y a de cela une trentaiuo d'années, un hybride de Canlitelis et de canai'ia <|ui ne pouvait tHre autre qu'un Oisi^au parti de quelque chambre. L'Oiseau u"avait pu ùtre attrapé. Notre but, nous l'avons dit, eu citant ces exemples (1) est de montrer qu'on rencontre de temps en temps des Oiseaux échappés de captivité, vivant à l'étal sauvaj^e (et même quelquefois se repro- duisant avec d'autres espèces) ; bien d'autres faits de ce genre pourraient sans doute être rappelés. Ainsi les trois hybrides qui nous ont été si gracieusement envoyés par MM. Masou, Chase et Giglioli, et l'exemplaire de M. le comte d'Oddi, dont nous avons reçu l'aquarelle, pourraient, à la rigueur, être considérés comme des CdiKiriii ilmn. X Conhirlis clri/nns échap])és de captivité ou des hybrides dont l'un des paiciits au moins aurait vécu eu domesticité. Toutefois, comme le savant professeur de Florence admet par son exemplaire l'origine Seriinis Iwituldiiiis, nous iiuliquons, mais à litre d'hypothèse, le croisemeul du Serinus hortulanus (2) et Carduelis elegans Auquel nous référons, sous toute réserve, et nous l'avouons, avec une certaine hésitation, le spécimen du Miisco di'i Verlrbrati, tué à Saloiia, en mars 1878. Du reste le c.roi^cmc\]l ilu Serinus hortulu nus et du Carduelis elegans peut, à la rigueur, ligurer sur notre liste, car, nous apprend M. Emile Ruhl, de Vcrviers, on rencontrerait des hybrides de ce genre dans le Wurtemberg (région de .Stuttgart), et près de Francfort-snr-le-.Mein, endroits où les Chaidonnerets et ces petits Serins sont très communs, paraît-il. Dans cette dernière ville, un M. Gill, mort aujourd'hui, aurait pris vers 1865 de sem- blables spécimens. CeiJcndant, ayant écrit à divers marchands d'Oiseaux, amalcurs ou oiseleurs de ces deux contrées, pour nous renseigner sur ces croisements, nous n'avons obtenu aucune indication à ce sujet. (t) Qui ne sont [as absoluincnl à leur place puisqu'ils n':i|ipai'liennoiil pas lous au urnro Fringilla. (2) Autres noms: Frinriillit srriiiu.i, l'dsser serinus. I.oxin serinus, Serinus )iieridi(iiiulis, Serinus. l'i/rrhulii serinus, l'ringilln islnn/licn, Serinus pnves- cens, Serinus lule'ilus. CrUngtt serinus, etc. D'apri^s M. Sliarpe {Cul. hrilisli Muséum. .MI, p .17(1), le Serinus Canaria nesl p:is uuc espère ilislincle du Serinus hortulanus, il n'en esl (|u'uue race, ou plulot une sous-espèce. 242 A. SUCHETET M. Ernst Hartet, uu ornithologiste émérite (1) qui a haltité deux ans Francfort, n'a jamais entendu parler de croisements de ce genre, il les met même fortement eu doute; pour lui, uu tel hybride est un mythe. M. D. Paulstich, liealsc huile lircr, d'Hanau-sur le- Mein, se montre aussi sceptique ([ue M. Hartet sur l'existence de ces produits. Nous aurions été heureux de pouvoir examiner quelques spécimens et de les rapprocher de ceux qui nous ont été indiqués comme ^pijius X Canlurlia. M. Emile Ruhl, qui obtint en captivité le croisement du FriiujIUa sfriniis et du ('(inhulis, prétend qu'un œil exercé peut distinguer les produits qui en résultent de ceux du Canaria dom. X Cardiieiis; malheureusement M. Ruhl n'a point conservé ses Oiseaux empaillés ou quelque peinture permet- tant de les juger. Si l'hypothèse soulevée par M. Giglioli au sujet de l'hybride de Saloua est vraie, elle pourrait être proposée pour les exemplaires de MM. Mason, Chase et Oddi, et tout particuliè- rement pour la Linola X canaria de la collection Seebohm, car un Serinus bortulanus, égaré en Hollande, pourrait de même s'être uni à une Linola cannabinal Pour mémoire, nous ferons donc figurer sur notre liste le croise- ment toujours très hypothétique du Serixus hortulanus et Linota cannabina Bien peu probable, nous l'avouons, et auquel nous préférons de beaucoup celui du Frinijilla canaria dom. x Linota cannabina dans le cas où la Linotte hybride de M. Seebohm (([ue nous ne connais- sons pas) ne serait point un Oiseau échappé de captivité? Du reste, comme on l'a lait pour le croisement du Serinus hortulanus X Car- (luelis, ou peut laisser subsister ce titre pour un autre cas, car M. Pistone dit avoir eu à noter, mais alors en Italie, un hybridisme naturel entre Cannabina linota et Scrinu-s hortulanus, pris en mars 1882 (2). Ce spécimen, nous dit-il, fut pris au filet au Faro (Messina). C'est lui-même qui l'a acheté au marché et maintenant l'Oiseau fait partie de sa collection sicilienne. En outi e, M. Pistone a pu constater sou sexe qui est mâle (3). Les indications que M. Pistone nous donne sur les caractères (1) M. Ernest Hartet a écrit le Katalog iter VogeL^animliing in .Muséum, Frank furt-uiH-)lein : il travaille en ce moment à Londres au Catalogue tics Oiseaux du Musée Britannique. (2) Primo resoconlo, etc. p. 69, Florence, 1891. (;() Les organes génitau.v étaient très développés. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A I.'kTAT SAUVAGE 243 de cet Oiseau feraient volontiers croire que c'est un liyiiride de Canorin X linotn érliaiipé, car (luoiijue la eroupe, les ailes et quelques iilunies de la tète aient toutes les couleurs du Serinus hortulanus, l'Oiseau ressemble à un Cannabina linota 9. Nous possédons vivant un hybride de ce dernier croisement et qui est également liituin dans son as])ect et même par la coloration. M. le D' Winteler, président de la Société Oruith. d'Aarau, nous décrit de la même façon trois hybrides randiiii X linotn qu'il a élevés. Nous avons remarqué que M. Sharpe réunit au S. hortiilitnus le F. canaria, comme race ou sous-espèce (subspecies)(l). Dans le cas où une différenciation spécifique ne pourrait être établie entre le type insulaire et le type continental, le croisement de /•". canaria X Cannabina serait à reporter à celui du .S. liDrtiilanus X Cannabina. Chryso.mitris spinus et Ligurinus chloris Si le croisement du Carduelia fhijanii i'I du Chnjsoiiiitris ftjiinu.'i, basé sur les exemplaires de MM. Giglioli, .\bison, Chase et Oddi, ne nous paraît pas supposable, le mélange du Chrysomitris spinus avec le l.iijurinits chloris nous laisse aussi beaucoup de doutes. Nous ne connaissons, du reste, ([ue deu.x exemplaires aux(|uels on attribue cette origine. f^e premier se trouve dans la collection de M. le baron Ed. de Selys-I>on;j;champs, à Longchamps-sur-Ger ; le deuxième, pris avec quelques Tarins, à Taverhaue, près de Norwich, le 12 décembre 188(j, n'existe plus; du moins il s'échapi)a et on ne le revit plus. Pendant sa captivité il fut, nous dit M. Gurney, montré par sou |)ossessenr. M. Mackley, à une réunion de la Société des Natura- listes de Norwich ; M. .Mackley le considérait comme provenant du Siskin (Tarin) et du Grecnfmch (Verdier). Tout en ayant de fortes présomptions en faveur de l'origine spinus X chloris de son spécimen pris aux lilets à Liège, M. de Selys-Longchamps n'a pas toutefois voulu nous allirmer cette origine d'une façon absolue, et reconnaît que la ressemblance de son Oiseau avec chloris pourrait, à la rigueur, s'expliquer par un croisement du spinus avec le canaria dom. Le savant naturaliste belge a bien voulu nous faire connaître cet intéressant spécimen par une aquarelle, peinte par lui-même, et (1) Catalogue of Birds of Brititi Muséum, XII, p. 370. 244 A. SIICHETET par une photographie exécutée par M. de Selys-Longchamps, son fils. En outre, il nous a adressé plusieurs descriptions, écrites à diflé- reutos reprises, en présence de l'original. D'apiès l'aquarelle, l'Oiseau montre évidemment son origine spiniis, mais il n'indique pas sullisamnieut le deuxième facteur {)résunié, le Lignrinnti chloris. Le croisement du Spiiius avec le Canari est si commun et si fréquent chez les éleveurs que nous nous demandons s'il ne s'agit pas, dans le cas présent, d'un hybride de ce génie, échappé de quelque cage? Il existe au .Muséum d'His- toire naturelle de Paris une pièce indiquée comme s pinus d" X cana- ria $ qui ressemble étonnamment à l'aquarelle que nous avons reçue. La première description que voulut bien nous adresser M. de Selys-Longchamps est la suivante : « Ressemble surtout à spiniis |iar le dessus de la tête noiràlre, les deux baudes noirâtres des ailes, la nuance olivâtre du dos et celle jaunâtre du dessous du corps. Diffère du spiniis par l'absence de la tache noire sous le bec, le iiiamiue de llammèches noires au dos et aux flancs et le bord clair des rémiges, qui est cendré foncé et noir jaunâtre. — Bec de forme intermédiaire entre les deux parents, en cône droit comme CdntKtlihia, nullement renllé. Taille également intermé- diaire. » On remaniue facilement qu'un hybride canaria et spinus pour- rait reproduire les mêmes caractères. Nous avons présenté ces observations à M. de Selys-Loiigchamps qui nous a répondu de la manière suivante, après avoir longtemps examiné son exemplaire en présence de ses parents présumés et d'espèces voisines : « Tient de chiuris : A. bec /)/((.s gros que spinus; B. pas de noir sous le bec; C. le milieu du ventre /a»/ic, de même que la gorge et le haut de la poitrine (la partie entre ces deux couleurs, d'un jaune verdâtre ; D. pas de flammèches noires ni an.r flancs ni aux couver- tures inférieures de la queue; E. le dessus du croupion verdâtre, sans aucune flamwt'clw noire (il est plus jaune à flammèches chez spinus); F. la nuance cendrée de la barbe extrême des secondes rémiges (légère indication dont on trouve les vestiges chez plusieurs chloris). » En terminant cette description, M. de Selys-Longchamps ajoutait : " La provenance du spinus est évidente. Quant à celle qui serait la part de chloris, elle est moins certaine, d'une façon absolue; mais elle paraît réelle, à moins donc que l'Oiseau ne vienne d'un Canari verddtre échappé, mais la queue est courte comme chez chloris et spinus et bien colorée, sauf en dessous. » OISKAIIX HYBRIDES IIICNCONTRKS A L'KTAT SAlIVA(iK 243 « Celte ((ueiie couric semble donc phiider coulic l'idée qii'uu Canari échappé serait l'un des parents, la coloration de la lôte et de la (|ueue sont eu faveur de s}ii)uts, comme la grosseur du l)ec et la taille semblent justifier aussi la ])rovenance de (•///(/;•/>•. » C'est ainsi que, sans allirmer d'une manière positive l'origine Li(j. chloris, le savant académicien la préfère à l'origine canaria. Les dimensions de cet intéressant exemplaire sont les suivantes: Aile fermée, 7o à 76'"'"; ([ueue, plumes? et reclrices externes, 48™™; bec, depuis la base de l'arête supérieure au front, llmm; mandibule inférieure, depuis la base non emplumée. 12""n ; tarse, jusqu'au doigt postérieur, 13"""; doigt postérieur, sans l'ongle, T™™. La capture de l'Oiseau, qui paraît de sexe mâle, remonte à dix-liuil ans environ. Le ('liruxoiiiitris siiiniis, nous dit M. de Selys- Lougeliamps, arrive en Belgitjue en octobre et part au printemps; c'est un Oiseau d'hiver ; très accidentellement il reste des individus égarés. M. de Selys a cependant i-eucontré un nid de celte espèce. La production d'hybrides de ce tyjie avec le /./;/. cltlaiis serait due, d'après lui, à ces exemplaires restés accideutellemeut pendant l'été dans cette région. Si le s|)écimen décrit est un croisement réel du chloi'is et du sfjiniis, il ne peut, en effet, être cousidéré comme un Oiseau échappé de cage, car un tel croisement en captivité est presque impossible à trouver. Nous ne connaissons (ju'un seul exemple obtenu en cage par M. l'abbé Coutelleau, de Chazé-llenry (Maine-et-Loire) (1), quoi- que le rév. .Macpherson ait cité un autre exemplaire né à Carlisle, en 1883 (2). Au moment de mettre sous presse, M. Tissi, sous-inspec- teur forestier à Belluno, nous signale un hybride spintisX chloris pris récemment eu Italie; mais M. ïissi, ne peut nous fournir aucun délai! sur cette capture, il attend lui-même de plus amples informations (3). (1) (Itl lioiii)ial)l(î ecclésiasticiuc aurait obtenu deux couvées, rtoni quatre jeunes. Un seul lies petits survcciil, les trois autres ayant été dévorés par des rats alirons. Le survivant (ul cédé à nn professeur de l'institution de Conibrée. Il était de se.xe 4., de la grosseur du Chardonneret, bec court et gros, léte du Tarin, ailes du Bruant (Verdier), le venin' était jaune. Nous sommes heureux d'apprendre que M. l'abbé Coutelleau se propose de tenter de nouveau ce croisement fort intéressant, car il permettra de juger plus aisément l'hybride de M. de Selys-Longchamps. (2) Voy. Ilybrid finches. op. cit., p. :m. et aussi Zoolopist, p. .'$39, 1889. (3) Sebinus hortulanus et Kringilla citrinella (a). — M. Brce cite (6), d'après Crcspon, le croisement du Citril fincli l'Fringilta cilrinella) et du Serin Finch 246 A. SUCHETET ACANTHIS LINARIA (1) et SPINUS PINUS (2) M. Brewster (3) remarque que V.lùjiothus Birusteri (Brewster's Lianel) est pres(iue intermédiaire entre .£. linaria et Chiysomitris pinus, et que cet exemplaire, le seul que l'on connaisse de ce genre, pourrait être considéi-é comme un hybride entre ces deux espèces. Ce u'esl là qu'uue supposition. Le Brewster's Liuuet est porté sur la liste hypothétique du « Code uj Nomenclature » adopté par l'Union Américaine des Oruitholo- gisles (4). Ce seul exemplaire fut tué dans une bande de .£. linaria, dont cinq furent abattus par la même décharge. Il fut obtenu à Waltham, Mass. par M. William Brewster, de Cambridge. Aucun des quatre-vingt-dix spécimens préparés par celui-ci pendant l'hiver ne ressemble, disent les auteurs des « Oiseaux de l'Amé- rique du i\ord (5), à cet Oiseau, qui en diffère complètement. Le type dont il s'approche le plus près est WE. flavirostris $ d'Europe (6). {Fringilla serinus). M. Bree n'indique pas l'ouvrage de Crespou dans lequel il a pris ce l'enseignement ; il ne dil pas non plus si le croisement a lieu en captivité ou à l'état sauvage. On lit seulement .ces mots : « According lo M. Crespon il {Citril Finch) uill bred icilli the Serin Finch. « Dans VOrnithologie du Gard de cet auteur (c), nous n'avons pas trouvé l'asser- tion que M. Bree lui prête ; Crespon dit seulement, en parlant du Venturon, que cette espèce peut être appariée avec le Serin des Canaries. Nous n'avons point été plus heureux en consultant la Faune nu'ridionale (d). Par Serin-Kinch, le feu auteur des Zi»'(/.-i o/'i'wropn a-t il voulu désigner le FnH3i7((( canaria et non le F. serinus f Ceci nous parait très sup|iosable. M. Dresser, que nous avons consulté, est de cet avis. («) Autres noms : Citrinella aipina, Serinus ilalicus, Serinus cilrinella, Fringilla aipina, Ciirinelta serinas, CannaOina citrinella. {b) Birds of Europa, IV, p. 24. Georges Bell et Sous, London. {(■) Nimes, 1840. (d) Nimes, 1844. (1) Autres noms : ^-Egiothus linaria, Passer linaria, Spinus linaria, Linota linaria, Linaria minor, Fringilla borealis, Linaria americana, £giolhus l'urcescens, Linaria rubra minor? (2) Autres noms : Linaria pinus, Chrysomilris pinus, Chrysoinilris macroptera, AstragaUnus pinus, Fringilla pinus. (3) Nutt. ornithological club, VI, p. 223, ISSl. (4) Page 354, édit. de 188G. (o) II, p. 501. (6) AsTRAGALiNus PINUS et ,\sTKAG.\Lixis PSALTRiA M. L. Beldiug, de Stockton (Californie), nous a fait savoir que pendant l'hiver de 1878 à 1880, il tua dans cet état un Chardonneret parmi une volée de Chrysomilris pinus (aujourd'hui connus des ornithologistes sous le nom A'.istragalinus pinus). M. !.. Belding supposa que OISEAUX HYBRIDES RENCONTKKS A l'ÉTAT SAUVAGE 247 ACANTHIS LINAUIA Cl ACANTHIS EXILIPES M. Ridgway fait figurer, dans sou Catalogue des Oiseaux du Nord, public en 1880 (1), l'.Eijiothus exilipcs comme race ou sous-espèce de l'.hijiotlius aini'xcens (appelé aussi Ilonwniani). M. Leonliard Stej- neger partage cette manière de voir (2). Dans la Chn-k-Lisl, adoptée par rUuiou des Ornithologistes américains en 188G, VAcantliis cxiUiJCs ligure aussi comme variété de l'Avanlliis llornciiutni ('.]). Or, si M. Slejneger ne fait point erreur, l'hybride de ces deux formes aurait été observé à Alarka par M. E. VV. Nelson. M. Brooks a cité lui-même quatre exemplaires du genre Acdtilhis qui, avec toutes les apparences d'i'.rilipes (sauf les plumes du croupion et celles (le la queue de couleur un peu plus accentuée) paraissent être ou hybrides d'ej-ilipcs X llnaria, ou d'une espèce distincte. Cependant les caractères intermédiaires que ces quatre individus présentent sont si faibles (|u'il serait peut-être plus rationnel de les considérer comme des ci-ilijX's. Chez tons les adultes cf que M. Stejneger eut l'occasion d'examiner, un seul présentait des caractères légèrement intermédiaires, mais si faibles également, qu'il n'hésite pas à le considérer comme un vrai petit Uiinrin. M. Slejneger fait remar- quer à cette occasion (\\i'rj-iliiu's devient graduellement jikis petit au fur et à mesure (|u'on va de l'est à Alarka et au nord-est de l'Asie. La dillérence de taille est si graduelle que l'on ne peut séparer les Oiseaux de l'orient de ceux de l'occident, ilest impos- sible d'accuser chez eux la plus légère différence dans la colora- tion (4). La plupart des espèces du genre Sizerin (Linaria), peu nom- breuses du reste, sont si peu distinctes les unes des autres qu'elles ont souvent donné lieu à diverses interprétations. Les faibles gra- dations qui existent entre rxilipvs et linaria ne sont donc pas une preuve du croisenient de ces deux types ; ces gradations ne sont ce Cliardonnciet venait du cioiscincnl di; À. junii:! X. ■■iP'>uUria. M. Uiihvay.qui le reçut pour li' Musée national, nous a appris depuis que cet Oiseau n'était ni un hybride, ni une variété. La couleur jaune (|ui avait pu le faire passer pour tel était due à son frottement contre des lioulons de saule ; celle couleur ne tarda pas du reste à disparaître. (M. Belding aurait informé lui-même M. Kidway de cette particularité). Dans une lettre, reçue tout dernièrement, M. Beldmgnous conlirmait rependant sa manière de voir ! (1) Proccedings ot l'nileil States national .Muséum, p. 177, INSO. (2) The Auk, I. n» 2, p. l'iO, avril 1S84. (3) Voy. The Coile olWnmenclature, p. 2;i".l et 200, New-Vork, 1880. (4) Voy. Tlie .\uk pour ces renseignements. 248 A. SUCHKTET peut-être dues qu'à des iullueuces cliniatériques ou à l'âge des Oiseaux. Dans l'ouvrage de M. Seebohm (1), V.Eçjioihus exilipes est du reste synonyme de Fringilla Unaria. D'après les observations que put faire le savant ornithologiste dans la vallée de la Petchora (2), il se convainquit qu'e.rilipcs n'est que l'adulte de Unaria en plumage complet d'hiver. Dans ce cas le croisement en question ne se serait jamais produit (3) ! Après avoir éuuméré, en commençant le genre FrinqiUa, une série de croisements authentiques, peu à peu nous sommes tombés dans le domaine de l'hypothèse, nous avons cité tantôt des hybrides douteu.\, tantôt des croisements entre de simples variétés, revenons à des croisements mieux affirmés et entre espèces mieux définies, quoique encore fort rapprochées. Fringilla coelebs et Fringilla montifringilla Si nous en croyons les nombreux exemples qui nous sont cités de divers côtés, le Pinson ordinaire {Fringilla cœlebs) et le Pinson des Ardennes (F. nwnlifrinfjilla) contracteraient fréquemment des alliances entre eux. Nous avons pu examiner un certain nombre des exemplaires dont nous allons parler dans ce chapitre, plusieurs nous ont paru authentiques. Voici les renseignements qui nous ont été communiqués sur cet hybridisme, nous donnons les faits dans l'ordre où ils se sont produits : M. le baron Edmond de Selys-Longchamjis a vu à Paris, il y a environ quarante ans, dans la collection du Maréchal Vaillant, un mâle hyliride dont la coloration était celle d"un exemplaire qu'il possède actuellement et dont nous avons reçu la photographie. M. Marion, directeur du Muséum de Marseille, nous a adressé (l).'l Bistory ofbritish Birds, II, p. 116. (2) Siberia in Eiiropa, p. 51. Cité par M. Biooks, Ibis, III, p. 382 et 383. (3) Reconnaissons loulefois que M. Droolis conteste vivement l'assection de M. Seebohm : In Slray ornithological Notes (Ibis, III, n» 12, p. 382, octobre 1885). M. Broolis indique les points de distinction entre les deux types. Ces points seraient : 1" diUérence de voix ; 2° croupion sans tache ; 3° couvertures sous les ailes non rayées de blanc ; d" le peu de raies étroites sur les flancs ; 5° le rouge pourpre très paie de la poitrine el du croupion faisant contraste avec le rouge vif de L. Unaria ; G» les très larges bordures blanches aux tertiaires et aux plumes de la queue ; 7" le Ion beaucoup plus blanc ou farineux du plumage supérieur ; 8" le bec formellement plus court et (ihis petit. (tlSEAUX UVUniDliS UE.NCONTIIKS A I.'lh'AT SAUVAGK 241) deux ext'iii|»liiires iiiAles provenant de la collection de M. Luinitin et iiiii, nous dit M. Mariou, i)aiaisseut avoir été achetés sur le marché de Marseille à une époque où l'on ne recevait sur ce marché que le a'iïnev de la région (1). Degland cite, dans sa collection, deux hybrides de Pinson ordi- diuaire et de Pinson des Ardeunos, l'un nuUe, l'autre femelle, pris tous deux aux environs d'Anvers, le premier durant l'hiver de 1852, le second pendant l'automne de la même année (2). Dans la collectiou du regretté M. van Wickwort Crommeliu, se trouve un spécimen mâle, pris le 13 octobre 18o!), dans des lilets tendus aux Piusous sur le versant oriental et boisé des dunes qui ktugeul la côte maritime de la Hollande. Ces dunes se trouvent près du village d'Overvem, situé à un (juart de lieue à l'ouest de Harlem. Dans la collection de M. de Selys-Loncliaiiips on voit un individu cT dont la capture, d'après l'éniineut uaturalisto, remon- terait à plus de dix-huit ans. Cet Oiseau avait été pris au filet dans les environs d'Anvers. M. le comte Arrigoui degli Oddi, de Padoue, conserve un Pin- son $ adulte, venant de Caoddo (Montfelice) 15 octobre 1875. M. Oddi a bien voulu peindre pour nous ce spécimen. Pendant l'automne de 1879, M. le I)'' Silvio Romanse, de Levico, pritnnexemplairemàle ([ui fut examiné et décrit par le D^ Lamberlo Moschen {'•)). Eu 1881, à Borgo S. Sepolchro (Italie), le 15 octobre, fut capturé un individu cf, aujourd'hui conservé au Musée de Florence. Eu 188't, à Fiesole, le 4 novembre, on prenait un autre mâle, également conservé au Musée de Florence. Le 15 novembre 1885, à Palaia (Toscane), c'était une femelle qui orne aujourd'hui la même collection (4). Ces trois Oiseaux nous ont été envoyés i)ar .M. Giglioli. Un mois plus tôt, en Hollande, on trouvait au milieu de milliers de (1) Le U'.laiibiTt (Magasin de Zoologie, mars 187.'$, p. 117; parle il'im liyhride pris en octobre IKil dans les environs de Marseille, il en donne la description. C'est sans aucun iiic oiivrafje, im'^nii' paf;e. (3) Coininiinicalion de M. le comte Airigoiii degli nddi, de l'adoiie. (i) Coiiimuiiicatiuii de M. le protesseiir Surdelli. 252 A. SUCHETET Bollclliitii (Ici Ntiliiriilisli de Sienne (i), (]u'(iii tel Oiseau eypluré en cet endroit par M. Giaconio Salvador! est conservé au Musée de Rovereto. La plupart de ces Oiseaux ont donc été obtenus à l'état sauvage. Cette indication nous manque cependant pour l'exemplaire vu par M. de Selys dans la collection du Maréclial Vaillant à Paris, l'indi- vidu acheté par M. Lougal au marché de Paris, eu 1890, et les trois exemplaires du Musée de Bergame. M. le comte degli Oddi, qui nous a indiqué ces derniers spécimens, nous dit bien que, d'après une communication qui lui a été faite, ils furent tous pris à l'état sauvage, mais M. le professeur d' A. Varisco, directeur du Musée zoologique, « regrette de ne fournir aucun renseignement sur ces pièces qui furentorigiuairement possédées par un collectionneur amateur, mort depuis près de trente ans. » Comme rarement on a obtenu en captivité le croisement des deux espèces et que ce croisement ne parait point être recherché des éleveurs, il y a lieu de croire ([ue la plupart des Oiseaux cités ont été produits à l'état sauvage. Reste maintenant à savoir si toutes ces pièces sont bien authentiques, c'est-à-dire ont réellement l'ori- gine qu'on leur attribue? M. le D''Turchettine se rap]ielle([ue vaguement les caractères pré- sentés par l'hybride dont il a fait mention dans Primo resoconto[2). Il l'a tué, nous écrit-il, à une époque où il ne faisait guère attention aux hybrides et où ceux-ci, jetés pêle-niéle avec les autres Oiseaux tués à la chasse, étant tous mangés. M. Lougal n'a point pris non plus le soin de décrire soigneuse- ment son hybride; comme le docteur italien, il parle de souvenir. L'exemplaire exposé primitivement par M. Cooper au Cristal Palace en 1890 a, paraît-il, été critiqué dans une revue. On aurait mis en doute sa provenance hybride, d'après un renseignement que veut bien nous envoyer M. le D'' Dale qui posséda cet Oiseau pendant quelque temps. Pour le docteur toutefois, il ue peut être ici question de variété (3). Sur les autres spécimens, nous possédons les descriptions et renseignements suivants : Le spécimen appn rtenant â M. ran Wickcvort (^rommelin : « Un peu plus grand que le Pinson, se rapprochant par la taille de montifrin- (i) N» du 15 mars 1892. (2) Page C9. (3) D'après le Zoolngist, p. 106, Mai-s 1890, le rév. Macpherson a parlé d'un inté- ressant spécimen de Bramhling et Chcifpnch, sans doute le spécimen en question"? oisRAix itvnnit)i;s RKNcnNTHKS A i/i'riAT sAUVAr.K i!i;{ ifilln (Iniil il a lt> l)i'c ]ilus fori, les jambes plus faibles (|ut' celli's du Pinson, la iioitriue ilc la bi'Ile teinte prrti)ie au i'insou, mais plus intense, le dessus de la iiMe d'une teinte bleue comme ce dernier, à la(|upllp l'Sl ukMi'c, siii'tout vers le devant, une teinte rousse comme, chez le /■'/■. iiionlifrinijillu ; les plumes du front sont noires, bordées de roussàtre comme chez cette espèce ea automne; la nuque, le derrière du cou, le dos et le croupion comme chez le Pinson, mais le clTîUain du dos a une teinte roussàtre qui ra|)|)elle celle des bordures des plumes do l'r. montifrintfilla, et le vert du croupion est moins intense que (liez le Pinson ; la ipieue et les couvertures sont, tant par la forme (jue par la coloration, pareilles à celles du Fr. monlifriiiijUlo, toutefois la tache blanche sur les deux rémiges externes (propre au Pinson) s'y retrouve, mais iirescpie nulle; les ailes rappelliMil par la forme, ainsi que par la teinte des plumes surtout, le Fr. montijringiUa, particulièrement aux scapulaires et aux secondaires, mais on y retrouve les deux bandes caractéris- tiques du Pinson, lesquelles, toutefois, sont d'une couleur rousse, ce qui rappelle l'Oiseau des Ardennes; sur les rémiges, on remarque une faible teinte verdAtre qui manque chez cette dernière espèce; le ventre et l'abdomen sont d'un blanc pur comme chez le Fr. nton- tifrinfjilln, mais on ne retrouve pas sur les flancs la teinte roussàtre ni les taches noires qui distinguent cette espèce » (i). Ifi/briilr (le M. le baron Fil. rir Selys-Lonr/champs (2) : « Tout le dessus du corps et les ailes comme nionlifriiujiUii (le dessus de la tète noirâtre, plumage d'élé), mais le croupion noirâtre sans blanc eu dessus. Tout le dessous du corps jusiju'au cuisses rappelant crrli'hs par sa nuance uniforme, mais d'un roux ferru;îineux plus foncé, moins vineux, sans aucun vestige de llammèches obscures des flancs du inontifrinijiUn. Chez nwiitifringilln le roux de la poi- trine est clair, ])iiitùt jaune eliamois, et ne descend pas bas sur la ])oitrine, i[ni est bianciie. La |)remière bande des ailes est blanche comme chez cœlebs, à peine salie sur son extrême base ; bec inter- médiaire. I) La double (irovenance de cet Oiseau paraît évidente à M. de Selys-Longcîhanips qui ajoute à celte description les rensei- gnements suivants : « Le montifringilkt arrive ici en octobre et part au prinlemi)s, c'est un Oiseau d'hiver. Très accidentellement il reste des individus égarés; la production des hybridt;s de cette espèce semble due à ces exemplaires restés accidentellement en été. » (1) Ottp (Icsriiptioii nous :i\Mil clé envoyée, il y il ipielinirs années, par M. van Wickevoort Croinmelin. (2) La description suivante a élé faite pour nous par le savant aradémicien. 254 A. SUOHETET M. de Selys-Longcliamps fils a bien voulu exécuter pour nous une photographie de cet Oiseau; malheureusement, comme on nous le fait observer, dans la photographie le jaune et le ver- dàtre sont transformés en noir et se confondent avec les parties qui sont réellement noires. Nous ne pouvons donc aucunement nous rendre compte de la coloration du plumage. Hyliride 9 de M. le romtp Arrif/onidriili Oddi de Padoue (1) : (( Bec jaune fort avec la pointe foncée ; iris noir ; plumes de la tête, nuque, dos, gris olivâtre moins chargé que celui de la femelle du F. cœlebs; croupion et couvertures de la queue vert jaunâtre assez terne. Quelques couvertures gris l)run. Gorge, gosier et poitrine gris, légèrement clair. Le reste blanc teinté de jaune. Les couvertures des ailes clair vif. Les rémiges brunâtres bordées nettement de jaune verdàtre. ].,es rectrices noires, les deux latérales blanches portant un petit trait auprès de l'extrémité tle l'éventail externe et une tache allongée à la base interne, les deux suivantes ont une tache blanche à l'extrémité de l'éventail interne. Tarse, pied, ongles brunâtres. » Hybrides d\t Jardin zoologique de la Haye : « L'un de ces individus avait la stature d'un FriiKjiUa montifrinijillu, mais le plumage d'un Frinijilla cœlehs. avec cette exception que la tête entière avait la couleur de la poitrine, et que les deux bandes transversales sur les ailes étaient d'un roux orangé, comme chez le Frinijilla montifrin- gilln. Le second avait la grandeur, la stature, le bec et le cri d'appel du Fringilla cœlebs, mais portait le plumage d'hiver du FringiUn monti- frinijilla, avec cette exception que le croupion blanc était entremêlé de plumes vertes et que la première bande transversale sur les ailes était d'un blanc pur ». (2) Hybride de Madame la Marquise Pauliicri : « C'est un Fringilla cœlebs cf pour tout ce qui se rap]inrte à la coloration générale de la poitrine, de la tèle et du dos, y compris le vert jaunâtre près de la queue. Le dessus de la tête, les joues et. la partie supérieure et latérale du cou présentent des taches ondulées noirâtres, propres au Fringilla nwnlijringilla. Quant aux ailes, elles ont la coloration fauve du F. monti fringilla, de sorte que, vu en dessous, cet Oiseau représente un F. cœlebs, vu en dessus, il a tous les caractères d'un F. montifringilla, la tache vert jaunâtre de dessus de la queue exceptée ». (1) Description faile pour nous par M. ilegli Oddi. (2) Ces renseisnemenis nous sont envoyés par M. A.-C. Oudenians, mais la des- cription du den.xitnie exenipUuie a été faile par M. de Graaf, de la Haye. OISEAUX IIYHRIDKS HENCONTHES A L ETAT SAUVAGE 2.):) Cette (Icscriptinii fuite |iar la iiiarqiiisi' l'IIc-riièiiic nous est con- lirmée en tous points par .M. iMagnelli, préparateur au Musée de Florence. HiihridcK de ]t. Dfxidcrio Ciiir, se rapporte, sans aucun doute, à un des deux exem- plaires aujourd'hui au Musée d'histoire naturelle de Marseille et venant de cette collection. OISEAL'X HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAfiK 2S7 espiice plus };rand. n Le cri de cet hybride, que le docteur Jaubert a eu l'occasion (renteudrc à diviM'ses reprises, était identique au cri bien couiiii du Piiisou ordinaire. Exemplaire 9 ''" Munée de Milan: L'Oiseau est noté sur le cata- lo^liic coninic FritKjilht média ii\uh. M. le prof. Sordelli a cru inutile de nous adresser cette pièce cju'il a bien voulu examiner lui-niOinic et comi)arcr avec F. montifrinijilla et avec les deux sexes de cœlebs. Le résultat de cette étude, que le savant professeur a faite à notre intention, a été (jue l'indication : « /■'/■. nuuilifriiKjiUa liybr. cnm cwlelie », également inscrite sur l'étiquette, n'est pas exacte et que l'Oiseau en question n'est ([u'une femelle de cwlehs dont les couleurs (lilTèrenl en partie seulement de celles (|ui caractérisent cette espèce. Eneflet» la coloration ([ui distingue monlifrinuUla n'apparaît nulle part. Les dimensions de la forme du bec, ainsi fine celles de toutes les autres |)arties du corps, sont les mêmes que chez les femelles de cn-lelis. Le vertex a les deux raies brunes qui se rejoignent sur l'oc- ciput; rémiges brunes, liserées de jaune et de blanc; bande blanche étroite, scapulaires roussAtres là où cœlehs 9 les montre blanches, pennes de la queue exactement les mômes que chez le Pinson ordi- naire, y compris les deux plus externes avec leurs parties blanches. Tout le reste est d'un roussàtre qui rappelle tout à fait celui de la poitrine et des joues de cffWw ^f; cette couleur tourne un peu au vert olivi\tre sur le dos; croupion roussàtre, ainsi que la poitrine, ventre plus pâle avec quelques taches l)runes, ainsi ((uecela se voit chez la 9 de eirlehs. » 11 s'agit donc, ajoute ^L Sonlelli, d'un sim|)le cas ii'allocitrnisine. M. le comte Arrigoni degli Oddi, de Padoue, ([ui connaît ce sujet, nous avait ])i'évenu également (|u'il ne devait pas éti'e un hybi'ide, mais plutôt une anomalie de couleur. Celle nouvelle appr('cialion conlirmeles renseignements que veut bien nous envoyer M. le prof. Sordelli. Exeinplaire du Miifféede Rixereto (Italie). Nous ne pouvons repro- duire (]ue les quelques indications données sur la couleur et la forme (le cet Oiseau par leRollettino del Naturalisti de Sienne, car notre article sur le cioisement du /•'. iiionlifrinijHla et F. radehn est SOUS presse au moment où M. D. Camusso, de Novi Ligure, nous fait cimnaître ce nouvel hybride. « Les parties supérieures de cet exemplaire, dit le Bollettino (li, ressemblent à celles du nnmlifrin- flilla, les inférieures à Ja 9 àa cœlehs, mais plus jaunâtres. Le blanc des ailes est remplacé par du jaune clair. » (1) .N" 3, lo mars 18'.>2. 258 A. SUCHETET Hybride de /)/. le W Sllcio Itonianese, de Leciro: « C'iHait, uousécril le docteur, un très bel Oiseau, avec le bec, les côtés du corps, le cou, la poitrine et le ventre d'une couleur caractéristique et semblable au iiionli/'n'ii.i/illa; tandis que la partie supérieure de la tète, du dos, la croupe et les plumes des ailes et de la queue étaient du cœU'bs. M. le D^ Romanese conserva en cage pendant un an l'Oiseau ([u'il avait pris en automne; son chant était celui du cœlehs.-dii prin- temps, au contraire, il chantait comme le montifrinijiUa et aussi un peu comme le cœlelis. L'Oiseau, n'ayant pu être apprivoisé et ses I)lumes se détériorant, fut tué; M. Romanese ne se rappelle plus ce qu'il en fit. Voici sa description détaillée d'après le D' .Moschen (1). (( Des trois caractères qui servent à la diagnosti(iue des deux espèces, un appartient à la Pepola (F. mnntifrirujiUa) : croupe blanche ; les deux autres du cœlcbs ; rémiges bordées de jaune ver- dàtre ; les deux timouières externes tachées de blanc vers l'extré- mité. Certaines parties de la tête ont. une couleur semblable à celle de la partie correspondante de la Pepohi ; les côtés du cou et le dos sont comme dans le Pinson ordinaire ; les reins, la gorge, le gosier et la partie antérieure de la poitrine, les scapuiaires et les couver- tui'es comme chez la Pepola, enfin les pattes comme celles du Pinson. » Afin de faire ressortir les caractères mixtes de cet Oiseau, M. le D"" Moschen a cru devoir donner sa description en regard de celle que M. G. Periui donne des deux espèces pures (2). Nous nous con- tenterons de reproduire la diagnose de l'hybride : « Croupe blanche, rémiges bordées de verdàtre jaunâtre, les deux rectrices extérieures tachées de blanc vers l'extrémité. Bec jaunâtre (3) à la base, couleur turquoise vers l'extrémité et- le long des bords. Iris assez foncé; front noir; dessus de la tète, uu([ue, joues et région auriculaire noires avec bords grisâtres et jaunâtres, sans reflets métalli((ues. Les deux côtés du cou, couleur de cendre tuniuoise. Dos châtain rougeâtre clair, tirant légèrement sur l'olivier, avec quelques rares pointillés en noir sur les côtés. Croupe blanche tirant un peu sur le jaune sur les côtés et avec quelques plumes de couleur vert clair. Reins, gorge, gosier et partie antérieure de la poitrine, jaune fauve strié; ventre et sous-queue blancs ; scapulai- (i) Bolleltino. délia Sooiota Veni'to-Trenlina. (2) Ornithologie veronèze. (3) On fait observer ici que la couleur jaunàlre delà base du bec dépeud de ce (ail ([ue l'Oiseau (lorsqu'il fut décrit) n'avait pas encore revêtu entièrement le plu- mage du printemps et par suite on doit considérer ce caractère et quelques autres encore comme un reste de la livrée d'automne. OISE.UX IIVlilUDKS 1U;.N(X)NÏI1KS A l'CTAÏ SAUVAUIC JiSV» reset faces transversales sur les ailes jaune fauve; autre face blan- che en dessous de celle-ci; |)elites couvertures des ailes blanelies et rémiges brunes légèrement tachées d'un jaune verdàtre, avec tache lilauchc à la base de celles-ci entre les trois premières. Tiinonières brunes ; la iireniière externe noire à bi base et aux extrémités avec tache blanche le long de l'éventail, la secondeavec tache semblable mais [lins petite, les suivantes noires. Pieds brun ijris couleur chair. » (( De ce qui précède, dit le ducleur, il résulte clairement ([ue, dans cet (tiseau, il existe des caractères propres au l'riugillo (/■'. ciidcbs) tandis que d'autres appailiennentà la l'epola ;un ue peut expliquer ce fait, suivant les lois de l'iiérédilé, (|u'eu admeltaiit que cet Oiseau soit uu hybride (b'sceudant des deux espèces. » f^'Oiseau avait du reste été arraché au sort de ses nombreux com- pagnons (/■>/((////// et ['■■piilf) grâce à son plumage ((ui différait de celui de tous les autres. Ru automne, les deux espèces traversent en graud nombre, eu effet, les vallées duTreiitinà la grande joie et au divertissement des oiseleurs ([ui les attendent au passage avec leurs filets. .\u moment où M. le (K Moschen donnait la description de l'hybride de sou ami, M. S. Uomanese de l.evico, l'Oiseau vivait en captivité chez ce deruier. Venous maintenant aux exemplaires que nous avons pu examiner eu nature : ce sont les trois exemplaires du Musée de t'"loreuce et envoyés gracieusement pour nos études par M. le prof. Giglioli ; celui du Musée de Trieste, que nous a communiqué très obligeam- ment M. .Vntoine Valle, directeur-adjoint de cette collection; les deux individus du Musée de Marseille reçus dernièrement grâce à la bienveillance (le M. Marion, directeur; le s|)écimen supposé c" de .M. le (K Ilicardo l'errari, de Trente; l'exemplaire apparte- nant à M. .\h. l'oggi de Oènes et les deux iiièces de la collection Degland aujourd'hui au Musée de Lille. En tout neuf pièces. f.'iniiicidu cT 'II' Honjo S. Sepolcro, Arezzo [Toscane), 15 octobre /S'S7, nous a paru être un véritable hybride ; nous avons uoté les caractères suivants : Bec brun clair violacé, sans noir à l'extrémité des mandibules. J.,e dessous du corps, la gorge et la poitrine sont un mélange de roux violacé bien intermédiaire entre le roux vineux du cœlrbs et le rou.x orangé du iiiuiitifrinijiUa. I>e dessus de la tète et du cou est un mélange de brun gris, de noir et de bleuté; le dos est marron gris, la ])remière bande transversale de l'aile (la plus haute) blanc pur, la seconde blanc sale, gris jaunâtre; les bandes extérieures des rémiges sont bordées de verdûtre pâle comme dans i60 A. SllCHETEÏ cœlebs, euliu les rectrices les plus extérieures sont eu ])artfe Ijlanches. L'Oiseau uous a donc semblé inleriuédiaire eutre les deux espèces. Croyant posséder la description de Vcxeinplalir de l'Iesolc (4 noccm- hre JSS4), nous ne l'a vous point faite, mais l'impression que cet Oiseau nous a causée est bien celle d'un hybride. Les ailes le prouvent d'une façon évideute, et la couleur du dessus de la lèle semble être aussi un mélange de celui des deux espèces? L'exemplaire 9, pi'i'f le JJ noceiiibre J883 àPalaia: ne parait point montrer aussi clairement sa double oriij;ine. Il tient eu effet presque exclusivement du rwlcbs $, s'il a le croupion blanc gris, et non verdâtre comme ce dernier, cette couleur pourrait à la rigueur provenir d'un albinisme partiel; si encore la deuxième barre de l'aile est presque rousse comme chez DiontifrinijiUa, ou ne doit pas oublier que l'Oiseau a été tué à l'automne, à cette époque de l'année où la deuxième barre de l'aile du rœlebs 9 prend aussi cette teinte. Toutefois le dessus de la tète et du cou, le dos (mélange des deux espèces?) uous a paru montrer l'influence exercée quelque peu par montifringiUa, influence qui se reconnaît encore sur les côtés des flancs colorés en roux presque orangé. J.a femelle du Musée de Trieste est aussi très semblable à une 9 c(debs. Nous avions entre nos mains, pour la comparer à cette dernière, deux femelles eœlehs, tuées pendant le mois d'octobre, époque de l'année où elle fut capturée (1 ). Voici les notes que nous avons prises : Quoique ressemblant presque entièrement à une 9 Pinson ordinaire, elle montre sa provenance du montifringiUa par sa tonalité plus rousse eu général ; sur le dos supérieur, sur le dessus du cou et sur la couronne de la tète, on aperçoit un mélange des deux espèces; à l'épaule une teinte franchement rousse, en dessous (couvertures iufé- rieures)les plumes jaune citron indiquent mauifestemenl l'influence du inontifrinyilki; le croupion est aussi un mélange des deux types. Malgré ses faibles ressemblances à montijringiUa et ses très grandes ressemblances avec ceelebs 9, nous supposons néanmoins qu'elle provient d'un mélange des deux espèces, origine que l'on peut aussi, sans doute, attribuer à l'exemplaire 9 du Musée de Florence? Les femelles hybrides auraient-elles une propension à ressembler presque exclusivement à une seule des deux espèces? par la des- cription qui uous a été envoyée par M. degli Oddi de son exem- plaire 9, nous voyous les mêmes particularités se reproduire; (1) Elle ne vécut, nous l'avons dit, que jusqu'au 15 décembie tle la uiÎMiie année; son plumage ne dul donc pas changer. OISEAUX UVUIUUKS UE.NCOXTllÉS A LKTAT SALVAUE ilil (•('|ieiKiaiil raqunicllo, ([lie II! savant naliiralisli' a bien voulu faire [H)ur uous scmlile di-voiliT l'origiue mixte dt; l'Oiseau. Les Ueur exemplaires du Musée de Marseille : La description dounée plus haut (i) se rapporte évidemment, comme on a ou soin de l'iruliquiT, à l'une de ces pièces, à celle, sans aucun doute, (|ui présente d'uue manière assez tranchée les caractères du monlifrin- yitla et du cœlehs, quoi([ue l'Oiseau ue rejjroduise que très faijjle- meut les traits de ce dernier. Nous ferous néanmoins connaître notre impression sur ce spécimen. Quant au second, provenant de la même collection (collection Laurin), quoicfue étiqueté comme hyliride, il nous a paru être un exemplaire doHleu.v parce que les caractères projjres aux eirleh.K ue sont |ias assez aijpréciables. Sauf quehiues i)articularilésde peu d'importance, c'est un monlifrinijilhi. Le produit de deux types distincts a'olliant quelquefois que peu de ressemblance avec l'une des espèces dont il tiri^ son origine, l'indi- vidu en question, presque entièrement inontijrinijiila, pourrait, il est vrai, provenir d'un croisement de ce dernier type avec le eœlebs ; mais, n'ayant point la jjreuve de l'union des deux parents, nous ne pouvons le déclarer hybride : c'est tout ce i(ue uous voulons dire. Aiusi la couleur de sa poitrine roux orangé ne porte aucun mélange du roux vineux du ro'lehs ; cependant, nous le reconnaissons, cette teinte roux orangé descend plus bas (ju'à l'ordinaire, elle allecte même les flancs en se fonçant presque en bleuté; si encore ((uel- ques parties de la croupe sont verdàtres, elles sont très inélaugées de gris, à la rigueur blanc sale. Les rectrices n(! sont point fran- gées comme elles le sont chez tous les imintifrinyilla ([ue nous avons examinés (quoique ce caractère ne nous paraisse pas abso- lument fixe chez cet Oiseau, car il existe au .Musée de Rouen un exemplaire nvmtifrincjilla c? dont les rectrices sont noires, presque toutes sans bordures). Nous avons oublié de constater si une ou deux des rectrices extérieures étaient tacliées tle blanc (2) ; la forme des rectrices nous a paru se rapprocher de rœlebs ; sur les côtés du cou la teinte bleutée semble aussi em|)runtée à ce dernier'? Le seul caractère remarquable de cet indixidu, jucsque entièrenuîut niunti- frinijilld, consiste dans l'absence de taches noires aux lianes. Est-ce sulfisant pour déclarer sou hybridilé'.' Deux naturalistes prépara- teurs de notre ville, aux(|uels nous avous fait voir le spécimen, ne supposent point nue double origine chez cet Oiseau. (I) D'après Ir Magasin de- Zoolo^'ie, p. 117, mars is;)3. (i) I m sail (|ue deux reclrices lalt-rales de eœlebs porlenl une larj^e lâche blanche, le hianc n'alTecterait qu'une seule desreclrices latérales du monlifringitla (d'après Di'fjlandt. 262 A. SIICHKTET Revenons au |)ieinier : dans son ensemble l'Oiseau est encore plus monli[rin(jiUa que cœlebs, mais le roux de la poitrine est fran- chement vineux, et la croupe est jaune verdàtre clair, très nette- ment accusé. Vu en dessus, la partie supérieure, le dos au moins, et le croupion peuvent passer pour un mélange des deux types, la croupe seulement cependant est réellement intermédiaire entre le blanc du tuonlifringilla et le vert jaunâtre du rœlehs. Les rectrices sont encadrées d'un petit liseré blanchâtre ou jaunâtre que n'a pas cu'lcbs; la forme parait se rapprocher davantage de celui-ci. Vu en dessous, l'Oiseau est bien plus cwlebs par sa coloration, presque de la couleur roux vineux (le celui-ci, quoique l'on seule faiblement le roux orangé du monlifrintjilla, mais cette couleur rosé vineux ne s'arrête point sur la poitrine comme le roux orangé du montifrin- Uilta; à la manière du cœlclis, elle s'étend sur le ventre et jusque sur les lianes qui deviennent gris bleuté foncé, ce que ne présente d'aucune manière //(0(if//;//i^///«. Absence aussi sur cette dernière partie des taches foncées longitudinales de ce dernier. Il n'existe point sous les couvertures des ailes, près des épaules, c'est-à-dire dans la partie haute, de couleur jaune chrome orangé propre au montijr'nuiiUa. Enfin la couleur du bec paraît être plutôt celle de cœkiis. La première barre lilanche des couvertures des ailes est plus apparente que chez niontifringilla, du moins le brun orangé roux du haut de l'aile ne la recouvre pas autant, cette couleur caracté- ristique du nionlifriiKjilla est peu accentuée chez ce spécimen. Nous pouvons encore noter que chez cet Oiseau on aperçoit sur les côtés du cou un demi collier bleuté, mélangé de noir assez large, qui pourrait aussi montrer l'inllueuce dacœlcbs'! Exemplaire de M. le D^ Ricardo Ferrari, de Trente : presque monti- frinijiUa pur; le seul caractère qui l'en distingue consiste dans les taches blanches de deux rectrices externes. Le bec de couleur giis bleuâtre l'éloigné aussi sans doute de inontifringilla, car c'est au mois d'octobre qu'il fut tué et à cette époque le bec du monti- fringilla a, pensons-nous, sa couleur jaune brillant à la base des mandibules et brun foncé ou uoire à leur extrémité. Le roux foncé de la poitrine descend plus bas ([u'à l'ordinaire, il se prolonge jusque sur les flancs; peut-être aussi est-il quelque peu, quoique très légèrement, viueux. Ces caractères permettent-ils d'alUrmer l'hybridité de cet inté- ressant Oiseau? Nous n'oserions le prétendre. Cependant les deux rectrices externes, tachées à la manière de ccelebs, et la couleur gris bleuâtre du bec, nous laissent dans l'indécision. OISEAUX HVnhlDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 2Clli Nous avons nii devoir faire part à M. le D'' Ferrari de l'impres- sion que nous avait causée sou Oiseau ; ci'lui-ci iio jjartage pas nos liésitations. ha (^duIcui- des plumes de la gorf^e cl du croupion, nous dil-il, sont deux marques hien dislinclivi's, tiùs caracléris- liques, non équivoques. Sans être un savant (ce que le docteur nous permettra de contester), comme oiseleur et amateur, il con- uait assez le caractère des Oiseaux de passage pour discerner les anomalies et les variantes de l'une et de l'autre espèce. Sur ce point, nous dit-il, la j>ratique vaut mieux quelquefois que la théorie (nous sommes complètement de cet avis). Or, trois oiseleurs, parmi les meilleuis connus du docteur, ont déclare que le sujet en (luestiou était un hybride. Quant à lui, il le considère comme tel sans (tiicun iloiili', « la couleur des |)lumes, le chant et le maintien de l'Oiseau » lui en donnent la certitude. Si, comme .M. Kiccardo Ferrari le pense, sou sujet est bien le produit des deux espèces nommées, cette circonstance prouve qu'un hybride peut (|uel(pii'fois emprunter la plupart de ses caractères à une seule des espèces mères. Krempliiiri' appurtnianl à M. M. l'aij'ji, dr Grues. .\ vaut de nous envoyer son si)écimen, M. Poggi avait eu la complaisance d'écrire pour nous une description que nous traduisons littéralement : « mâle, de la taille de l\ cœlchs; télé lacliée de noir mélangé d(^ châtain foncé; ciHés du cou gris verdâtre; dos de couleur noisette olivâtre; les grandes rémiges /•'. ewlchs, les rémiges secondaires et les [tetites couvertures F. nwnlifrinijilki; le croupion vert taché de noir; (|ueue et sojiracoda /•'. rwlchs; sotlocoda fauve clair; gorge fauve; poitrine fauve clair; alMlomen blanc; ascellari à jieine tein- tées de jaune clair. » La double origine de ce spécimen s'inq)ose à première vue, nous voulons dire par là (jue ses caractères sont tellement intermédiaires entre les deux types purs qu'il semble tout naturel d'assigner à un tel Oiseau une double parenté, l'une nricbs, l'autre iiiunlifrinijilla. Mais ce qui nous a surpris, ça a été de constater sur le crou- pion, de couleur verdàtre jaunâtre foncé, un mélange de noir ! Les|)lumes de celte partie sont, à leur base, de cette couleur. (Nous croyons cependant, si nos souvenirs sont exacts, avoir constaté la même particularité chez un des premiers exemplaires que nous avions examinés]. Quoique l'exemplaire de M. Poggi soit plutôt ca'li-bs que iiionlifriii- gillii, le mélange des deux types est visible sur presque toutes les 264 A. 'SUCHETET parties fin corps. C'est iiii des meilleurs spécimens, sinon le meil- leur, que nous ayons eus à examiner. (La maudijmle supérieure manquait; l'inférieure nous a paru l'tt'/c^i' ainsi ([uc les deux rectrices externes). Les deux pièces du Musée de Lille de In collection Deyland. M. Degiand n'avait point donné la description de ces deux Oiseaux qu'il avait seulement signalés comme hybrides (1). En demandant à M. Gosselet, directeur du Musée de Lille, l'auto- risation de nous les faire parvenir, M. A. de Norguet, dont les connaissances ornithologiques sont justement appréciées, nous pré- venait qu'ils dilïéraient peu à première vue du cœlebs et que leur origine hybride lui paraissait quelque peu suspecte. La femelle, eu ellet, est un vérital)le cœlebs, sans aucune trace de montifrim/illu ; c'est un Oiseau plus pâle que le cœlebs $ ordinaire, aux teintes quelque peu décolorées, c'est tout. Nous ne pouvons donc nous expliquer quelles sont les raisons qui ont pu déterminer un orni- thologiste, aussi distingué que l'étaitM. Degiand, à déclarer hybride un tel sujet. L'étiquette que porte cette pièce lui était-elle destinée ? Nous ne ferons point toutefois la même critique de l'exemplaire indi(iué comme cf. Quoique, dans son ensemble, il ressemble plus à cœlelis qu'à iiiontifringilla, il est réellement intermédiaire entre les deux espèces. Le roux de la poitrine est un exact mélange des deux teintes propres à chaque type, le dos est plus cœlebs que monlilrinijillii. Les rectrices, prises dans leur ensemble, semblent être elles-mêmes intermédiaires, quoique les deux externes soient cœlebs. Le croupion est verdàtre gris sale, quelque peu blanchâtre, c'est bien encore un mélange des teintes propres à chacune des deux espèces. La coloration du bec est sans doute également empruntée aux deux parents. La large bande blanche des couvertures des ailes est cœlebs, à peine si on aperçoit au-dessus et la recouvraut unpeu des couvertures de inoutifrinijilla; la seconde barre est réellement jaune brun roux, plus roux peut-être que chez tnontifringUla et moins blanc que chez cadcbs. Pas de taches longi- tudinales foncées sur les flancs, ceux-ci sont recouverts par la couleur roux vineux propre à cœlebs ; en somme, si l'hybridité doit se reconnaître à des caractères intermédiaires, elle ne fait pas de doute chez ce sujet. Il nous reste à parler d'une pièce dont M. del Torre a fait mention dans l'ouvrage de M. Giglioli (2). M. del Torre a été assez (1) Ornilli. européenne, I, p. 272, 1S67. (2) rrimu resuconlu, etc., p. C8, Firenze, 1891. OISEAUX llVUIilDliS HKNXONÏIUOS A l'kTAT SAUVAGK 2Gi) aimal)k' i)Oiii' nous ciivoyi'r raquiiicllL' do cet Oiseau peinte par lui-mùnic; mais, en nous l'adiessanl il nous i)révenait ijue cet exem- plaire, pris dans les environs de Cindale il y a quelques années et ayant vécu loniitcmits en caplivilé, pouvait bien n'être qu'une variété de /•'/•. nrlfhs. D'après ce que nous avons jui voir, il s'agit eu elTel d lin (ilhiiiisiiir iKirlirI, nous n'hésitons pas à le déclarer ; beaucoup des parties du plumage sont blanches, toute la tête et le cou uotam- nieiit, ce (|ui' n'oni ni nrlcli.'i ni nionlifriiujiUa. L'Oiseau du reste chantait tout à (ail comme calelis, nous dit M. del Torre. Nous avons vu, dans une collection particulière de Houeu, un Oiseau semblable à (;e dernier spécimen ([ui avait été présenté par erreur comme hybride à l'une des séances de la Société des Amis des Sciences naturelles de notre ville, mais ([ui n'est encore autre qu'un alliiiiisnie piirlicl (i). Eulin, .M. Ed. de Selys-Longchamps a la bonté de nous envoyer la description d'un exemplaire de Pinson ijue l'on pourrait croire, par sa coloration, hybridedu l'iuson d'Ardennes avec une autre espèce; ce ([ui est blanc chez l'espèce normale est ici d'un jaune citron brillant. Nous ferons savoir à M. de SelysLougchanq)S que nous avons reçu du Musée de ïrieste la même variété ; nous ignorons à quelles causes ce changement de couleur est dil , toute pensée d'hybridisme nous paraît devoir être éloignée. .\insi si i|ueh|ues pièces sont certainement fausses, si la double origine de (inehiiies autres reste douleuse, ou n'est point suHisam- nieul apparente, pour la plupart des exemplaires (|ue nous avons cités i'hybridisme s'impose et nous croyons pouvoir dire que le croisemiMit du /•'. ni'lcljs et de /•'. iiionlifrimjilld à l'étal sauvage se produit (|uelquefois, ne pouvant, à (-((use de lu nuelé de ce iiuhne civifienienl en domesticité, supposer que ces divers exemplaires hybrides soient des échappés de captivité. Il est, en ellet, croyons- nous, extrêmement rare de trouver des hybrides cuelelis et iitunti- fiimjilla nés en cage (2). (1) Vuy. l'roci'svorlial di' l:i sraïu-c du i jiiillil (S'.M. I/Oiseuii avait été luO à (iorvillc iSeiiK'-liitéi'iouiv). vers I8.S;; nu 18H(). I.i^ iilirr, (|ui le |iii'senlail, n'iiidi- i|uait pas louli'fois ii' mnnlifrinijUla loinme dcuxiènio (aileur iiu'il s'abstenait du reste de di'li'rininer. (2) M. ViTiall, de l.ewes, nous assure ci'|)eiidaut avoir vu l'li}l)i-ide des deux espèces né en caplivilé. Deux spécimens, niainlena it montés, ont llguré ù TExpo- silion du Palais de Cristal en 1872; ils paraissaient iSlre conservés chez M. T. Monk, de Lewes (Voir Tlif Ficld.ii mars 18'.)0). M. Georges lîavis, deS.AUlule Slreet 16, (ilcjuiisler, nous lait aussi savoir «lu'il a mainlenaut en sa possession un Oiseau né en caplivilé du croisement du munlilringilht el du cwlebs. 266 A. SUCHETET M. 1). Niccolo (liiiiiusso, do Novi Ligure, iiifiiibro de l'fnchieslo orniloloijim inlernaziunah', nous a fourni du reste des indications très-précieuses sur l'appariage constaté de r/isu des deux parents supposés. C'est la seule fois que nous ayons rencontré pour le croi- sement du F. cwlclis et du F. montifrinijiHu une observation de ce genre ; M. Niccolo Gamusso ne l'a point encore publiée (ce qu'il se propose de faire dans un prochain ouvrage); nous pensons donc qu'elle sera d'un grand intérêt pour nos lecteurs (1 ). C'est au mois de juin 1870, à Rochetta Ligure, que M. D. Camusso fit cette observation. Dans un arbre (un Ubiius), à la hauteur de cinq mètres du sol, dans l'cnfourcliure d'un tronc, était placéunniddela forme commune F. cwlcbs, de la même composition et de la même configuration que ce nid tant à l'intérieur qu'à l'e.xlérieur. 11 ren- fermait quatre jeunes âgés d'environ six jours, ])lus un u'ufqui n'était pas éclos; cet (puf était de la couleur de celui tlu cu'^/w, quoi(iu'avec beaucoup de taches obscures sur sa partie obtuse. Seule la femelle couvait; elle fut reconnue pour un iiionlifrini/illd; le mâle était un beau cceh'bs. Malheureusement des gamins avaieut aperçu M. Camusso grimpaut à l'arbre et cette couvée intéressante fut prise; l'œuf lui-même fut détruit. La femelle néanmoins resta encore (iueli[ue temps près du nid désert, quatre jours environ, puis disparut. L'hybridisme cwlebs X montifringilla, comme on le voit, présente un réel intérêt, l'examen des caractères des deux espèces mères mérite donc de fixer l'attention. Ces caractères sont-ils assez tranchés, assez distincts, pour permettre de déclarer cœlebs et inoniifringiUa spécifiquement séparés, nous soumettons la question aux ornithologistes. Frtngilla coelebs et Fringilla spodiogena. Un beau mâle F. spodiui/cna, en plumage de noces, que M. Degland examina dans la collection de iM. Lauriu, au moment où l'Oiseau venait d'être dépouillé et monté, avait été vu avec une femelle de Pinson ordinaire (F. cœlebs) avec laquelle il jiaraissait accouplé. 11 arrivait toujours aux cris de cette dernière et la suivait constam- (I) F.Ue n'a point élé publiée dans Primo irsoconlo liei resuUctlo délia incliiesta oniitlioluijica iit llulki iparle lerza) Florence, 1891, parce (|u'elle fut faite hors du district inie M. Oaniusso s'Otail assigné dans cette enquête ornilliologiiiue (Voir II, part, du ItesocuHto du prof. Giglioli, p. '.iS et suiv.). 1 OISEAUX IiyBniDES nENCONTR^;S A 1,'ÉTAT SAUVAOE 2fi7 ment d). On ne dit pas cepciuiaiil que les Oiseaux construisirent. un ui;i; du reste, le in;'ile fut tué ;ui mois d'avril I8*;i. C'est un apparia^c présumé. Genre Pyrrhula. PiNICOLA ENUCLEATOR (2) et CaRPODACUS PURPUREUS (3) M.Rid^waya vuchezM.KrnestE.ThompsoQ,deTorento(Canada), un Oiseau inàle adulte paraissant |)i'ovenir, malgré la grande dis- parité de taille (pii existe entre les deux espèces (4), du l'itiiroln enudeator et du l'iiriKtiliirKSjiiirinircus. Le savant curateur du Musée national de Washington ne met même point en doute sa ])rovenance. Le I)' .1. A. Allen, le directeur de l'Aiik, a vu également ce spé- cimen et l'a déclaré de même : « « clnirhi liybriil bclivcn comnion f'uriilc rinrh and ihr l'iiu' Groshnik. U is ri'rlaiiihi, ajoute-t-il (5) « Diost inti'rrslinii nipltivr, combiniwj ecpuMij thc churcrtiTs of thr Pini' (iroshcak ami Ihc l'nrple Finrh. U is just Imlj iiinj lii'lircni llii'iii in xizr miil, rerii iicarli/ no, in nll athrr featurcs. » Cet hybride fut pris dans une bande de Piue Grosbeaks ( Pinicohi l'inœleatorj le 22 janvier 1890. M. Ernest E. Thompson, qui le possède dans sa collection pi'ivée à Toronto en a donné nue descrijjtion dans les l'roceedings de la section ornithologique de l'Institut canadien ((V), revue dont il fut le directeur. Celui-ci, en ce moment à Paris, n'ayant pu nous communiquer un exemplaire de son journal, nous nous bornons à rei)r()duire la descrijjtion de M. W. Cross (7). « Màie ad. l(),7.ï, ailes 3'7f), (|ueue l'^ti pouces ; couleur géné- rale comme celle du Piniroln danssim iiius beau plumage, le rouge sur la poitrine étant riche tout particulièrement. Le dos, les ailes, les côtés delà iioitrineet le ventre se rapprochent de la couleur (1) DKi-.f.ANr» (-1 (iKiiiii., DniilliotDfiie riiropi'enne. I, p. 27'i. (2) Autres noms srieiililii|iips : l.o.iia enudeator, Cnrylltu-t enudeator, Coccolhrrit ])rès de cette ville un Oiseau qui lui parut être le croisenieut entre VE. citrindin et le C. schœniclus. Cet Oiseau, qui fut envoyé à M. Salter, jun., ressemblait aux deux espèces; il mourut, il y a douze ans en\iron, chez M. Salter. .Malheureusement celui-ci (1) Autres noms -.Emberiza sylveslri.':, Eiiihfriza xepteiUrioniilis. Cilriiielld. Cilrinella, Emberiza Emberiza. (2) Autres noms : Emberiza sclufuiclii.'!, Emberiza pa.^seriiui, Hnrhiliiniis annulinaceiis, Chyncramiis slugiuili^ et .'nnlis, Emberiza Diirazzi, Biiscarla pilyornis, etc. 269 n'attnchant |)rtiiità('etliu''|)oiiiiiMiii('^rnnd(' iiiiportnncofiiix liylirides ne (il point pri'parerla iiiallieureiisc biHc amaigrie par la dianliéo et peu acce|ital)le pour le montage ; mais il ne conserve, nous dit-il, aucun doute sur son authentieité. Nous croyons qu'il serait inipossii)l(' de rerouuaîtic un hybride E. citrinella X ^cha'nîclus d'un autre hybride de /■;. citri- nc'lUi X iiiiliislris, cnv, sauf par la taille et par le cri ([ui les distingue, ces deux espèces sont pareilles. Il existe dans le genre Eiiilirri:ii certains types qui ofireui de grandes ressemblances de coloration, de taille et de confiuMuation ; qu'ils viennent à se croiser entre eux, ou avec A.'. cHriitclla, il sera sans donte impossible, en maintes cir- constances, de déterminer leurs produits. Emberiz.v citrinella et Emberiza pithvornus (1) L'hybride de ces deux espèces a été signalé par .M. Th. Pleske (2) ; il fut piis le 8 mars par le professeur Eversmann aux environs de Kasan et est aujourd'hui conservé au Musée Zoologiqne de r,\ca- démie de Saint-Pétersbourg. « D'après sou caractère varié, dit .M. Pleske, cet Oiseau est incontestablement le produit d'l'jitli('ri:.(i ciln'iicllii et d'Kiiil)i'ri:a Icitcocrphala. » Le savant naturaliste croit même pouvoir alTirmer avec certitude (|ue son père fut VKiiihn i:ii citrinella et la mère \e Icurocephiiln. Nous nesuivi'ons pas l'éminenl académicien dans cette voie. Eu outre M. Pleske remarque ipie le |)lumage assez usé de cet Oiseau porte à croire qu'il a été retenu prisonnier pendant quelque temps? (Ne serait-ce pas plutôt nu Oiseau échapiié de captivité, élat dans lequel Userait né)? Le sexe n'a pas été constaté, m;iis il |)arait inàle par les traits particuliers de sa couleur. Voici les principaux caractères qu'il présente : « .Sommet de la tête gris blanc, avec des traits noirs plus nombreux au front et aux côtés de la tète, formant une espèce d'encadrement foncé qui s'étend du C(Mé juscju'an derrière du cou el prend à cette place une tonalité brunâtre.... liande superciliaire intense s'étendant jus- (ju'aux côtés du cou. Les joues et la gorge blanches, les joues encadrées de deux raies d'un gris foncé et toutes les |Kirties avec de rares taches noires. On remarque nettement des traces de la il) Auli'ps nom.s : Eiiiberizii leurncepluilu, FringiUa dalninlica, Eiiiberiza liiinapnrtii. Jtuscnrla pitlujornua, Passer scldroniciis, etc. (2) Desrhreihung einiger Vngelhaslarilf, von Tlicodor l'icski-, consei-valor ain Zoologisclien Musruiii der kaisciliclien Akiidoiiiie dt'i- Wissenschiifloii (Mt-nioifes de l'Académie impériale des Sciences de Siiinl-PélerslKmrg,(7), X.XXV, n» a, 1887). 270 A. SUCHETET baude rouge de rouille de VEinhrri^ic cHr'uiolhi cf. Tout lecôlé iufé- rieur est bhiuc, celle couleur ne se montre pure que sur le milieu du ventre, taudis qu'elle est maïquéesur la [loitriiie supérieure par des taches larges d'un gris de ceudre et sur la poitrine inférieure par des taches pareilles rouge de rouille et par des raies d'un hrun foucé. Les marques de la poitrine inférieure s'étendent sur le cùté du ventre et sur les plumes tectrices du dessous de la queue, cepen- dant les taches ainsi que les raies sont plus uunces. « Le deriiéie du cou est d'un gris de ceudre avec quelques taches d'un rouge de rouille. Les plumes du dos et des épaules sont rouille brunâtre avec des raies d'un brun foncé; le croupion d'un rouge de rouille, chaque plume bordée de blanc. Toutes les paities sans Irace d'une teinte jaunâtre. Les tectrices supérieures des ailes d'un brun foucé; les petites et les grandes bordées de brun pâle et munies d'une teinte jaunâtre à la bordure extérieure. Celles du milieu avec des bordures rouge de rouille. Les pi'imaires d'un brun foncé, bordées d'un jaune mince. Les secondaires d'un brun foncé, bordées largement d'un rouge de rouille. La courbure (le pli) des ailes d'un jauue assez intense ; les tectrices inférieures des ailes d'un blanc jaunâtre. » Les plumes rectrices d'un hruii foncé, les extérieures avec des bordures ])]anehâtres et avec la barbe intérieure presque blanche, la deuxième avec une tache blanche sur la l)arl)e inté- rieure (jui ne renferme qu'un (piarl de la longueur de la |)lume de la queue, les autres sont jjordées paiement sans teinte jaune des bordures. Le bec noir de corne sur le di'ssus, bleu de corne en dessous (tl'après Eversmann). Culmen, I2""". Les pieds couleur de chair bruu clair (d'aju^ès Eversmann). Longueur des ailes, 88"™ » (1). M. l'Ieske douue une ligure coloriée de l'Oiseau (2). Cette figure, quoique bien dessinée, ne nous parait pas assez finie, assez précise, pour juger de la nature de lOiseau d'une façon absolue, quoique sur le sommet di^ la tête ou aperçoive h; Idaue f[ui caractérise le vertex du pilhnonnis ; le large collier roussâtre qui orne le devant du cou et la gorge du iiillniarniis fait complètement défaut chez l'hybride représenté, le reste du corps paraît se lajjporlei' à K. cilrini'lld. (1) C.e'to (]cscri|iliiin st> lioiivi' dans les .Mémoires cités. (2) Fig. 4 de la plandic ecilorléo. OISEAUX HYBRIDES RENCONmÉS A L'ÉTAT SAUVAGE 271 EmBERIZA CITRINELLA t't EmBERIZA CIIILL'S (1). M. le li"» lui. de Sclys-Loiij:;c'liiin)ps se rappelle avoir vu autrefois dans la collection de M. Bovy, à Louvain (collection qui n'existe plus aujoiird'liiii), un Oiseau liyliride (Mùiihcrizu cHrinelld eld'E. ciiius. M. de Selys-Li)ii!,'(liani|is ne peut loutefuis prik'iser si l'Oiseau avait été pris à l'état sauvage ou obtenu en captivité. C'esl parla face (|ue les mâles de ces deux espi'ces se distinguent jn-inciiialement, mais ils oITrenl sur les autres parties du corps de très grandes ressemblances; quant aux femelles, un œil exercé peut seul les dilléreneier. l'n produit " entre les deux types serait donc assez diUieile à n'conuaîlre, à moins donc i|u'il ne soit franchement intermédiaire dans ses parties supérieures ; quanta un hybride ? nous nous demandons comment on pourrait allirmei- sùrenienl sa double origine. Cei^'iidant si nous en jugeons par un individu $ du Musée de Rouen indii|ué comme cirliia et un cilrimlUi 9 authen tique que nous possédons, il existerait dans cette collection un sujet (|uel(|ue i»eu intermédiaire entre les deux espèces. Cet indi- vidu, étiijucté comme E. citi incllii, a les dimensions de cette espèce ainsi ([ue la longueur des pennes de la (|ueue. Vu de dos, c'est un ritiiiK'lbt 9 à cause de son croupion brun rougeàtre. Sur le front, le jaune du rUriiicllii est également visil)le ; mais vu de face, par la linesse du dessin et un i)eu par la coloration, il présente certaines ressemblances avec l'individu du Musée de ftouen désigné comme r>/7».s- $. Toutefois, ayant mis ce sujet en présence de nombreux s])écimcns conservés au Musée d'Histoire naturelle de Paris et dans la collection Marmottau, ses caractères intermédiaires ne nous ont plus paru aussi sensibles et nous n'oserions le présenter comme hybride. (1) Appelc aussi : Embcviza sepiaria ou L'mberizu clivalhorax. l'.MHKiii/.A iNTi-HMEtuA — I.es auU'iii's de X'OrnilliDloiiie euroiit'enne n'admot- lonl point comme l'spéce Vl^iiiherizii iiili'niiedia de Miclialiolles. Ils n'ont vu jusi|u'i('i, • dans un assez lion nouilire d'exeniplaires déleriiiinés l^iith. inti'r- iiieiliii (|ue CyncUr. pi/rrltulaiiles au hec un peu moins foil c|ue eliez les vieu.x individus, ou des (ijnrlir. ncltiiuiclux dont le liée, un peu plus arqué et un peu plus oblus, sortait de la forme ordinaire. I.'liyhridilé a-t-elle produit quelques-unes de ces formes intermédiaires ? Il n'y aurait rien là d'impossible, • disent-ils : loulefois. ils remarquent. v\ peut-être aver plus de raison, que ii l'ûge est certainement pour heaiieoup dans les niodilii-alions qu'éprouve le hee de ces Oiseaux. » MM. De^land el (ierbe ont observé et tué très souvent, dans le Midi de la l'"rance, les schirniclus et les pyrrhuloiden en compagnie de tous leurs intermédiaires possibli's; aussi ils ne craignent pas d'allirnuu' qu'il n'y a eu entre CCS Oiseaux aucime dillérencc de mœurs, d'habitudes. Quant aux œufs, ils sont 272 A. SUCHETET JlJNXO HIEMALIS (i) ZONOÏRICHIA ALBICOLLIS (2). Le 12 décembre 1882, M. William Baily tua près de Ilaverford Collège, Montgomery Couuty, Pa., un Oiseau ({u'il soupçonna iHre le fruild'un croisement entre le White-Tliroated Sparrow (Z. alhicollis) et le Snow Bird (Z. hiemalis). Il le remit à M. Charles H. Townsend pour en faire l'examen. Celui-ci, après l'avoir comparé avec des spécimens des deux esi)èces pures, a pensé, comme M. ^^'illiam Baily, que cet Oiseau est bien un hybride parce qu'il porte fortement accentués les caractères de ces deux espèces. M. J. A. Allen, le direc- teur de l'Auk, examina aussi ce spécimen « (jui joint, dit-il, à un degré presque égal, les caractères deJnnco hucmalis et de /onotriachia albicoUis. Les Ijandes noires de chaque côté du haut de la tête sont plus étroites et moins distinctes que dans le dernier et la ligne superciliaire est sim[ilement représentée par une tache blanche au- dessus des lorcs. Il y a une faible tache blanche maxillaire. Les raies noires de la région interscapulaire sont beaucoup plus étroites que dans Z. alhicollis et les bordures frisées des plumes sont couvertes de gris ardoisé ; il y a aussi moins de frisé sur les ailes et sur le crou- pion et les couvertures supérieures de la queue sont plus olivâtres et la queue plus foncée. » Voici du reste la description qu'eu a donnée .M. Charles H. Town- send : « Taille intermédiaire entre Z. alhicollis et /. hiemalis. Bec presque de la grandeur de /. alhicollis. mais coloré comme celui de Z.hicmnlis. La gorge comme dans alhicollis, la poitrine et le ventre comme dans hiemalis. La queue de dix plumes, la paire intérieure blanche, avec le tiers de la base foncé, la seconde paire avec une petite tache blanche sur la vane intérieure ; autres plumes de la queue foncées, bordées de clair au-dessus. Le plumage supérieur principalement comme celui de Z. alhicollis, mais couvert d'une nuance ardoisée de /. hiemalis ; tache blanche des narines aux k'Uoment semblables que, si on les mélanije. on s'expose à les confondre, l'ne très légère dillérenco de volume, dilîéi-ence i]iii n'est point générale, n'est jias toujours propre à les faire ilistinsuer [Op. cit. I, p. 32ti et 327). M. Salvador! fit savoir à M. de Selys-Longcbamps (On carions Birds obserred in Ilalian Museiiiiis. Ibis, p. WO, 1870) que dans le l'iémont on ne rencontre ni VEmberiza piirrUiilotdrs ni VEmberiza schœniclus, mais seulement Tf. intermedia « rcilh tlie bill siiollen, rather variable, (ind oflen pasiing inlii Ihnl of E scliœniclus. » (1) Autres noms : Fringilla liiulsniiica, l'ti,':ser uivalis, Emheriza hyenialis, Fringilla hijeiiiali.';, Eiiiberiza liyeii>alit<, .Mpbœa hi/emalis. .Stnilhus hi/emalit:. (2) Autres noms : Fringilla albicolli.'^, Fringilla fusca, Zonoirirhia pennsyl- vanica, Fringilla pennsylvanica, Spiza pennsylvanica. OISKAIX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'kTAT SAUVAGE 273 yeux. Les couvertures des ailes niarfiu(''OS h^giTiMuent do blanc comme dans /. (illncollis. et lo bord des plumes légèrement jau- nâtre. Lonjïueur l,nù ; aile et queue 3. » L'Oiseau (ut tué on oompagnie des espèces mères qui étaient très communes dans le Montgomery pendant l'hiver de 18S2-1883. Ce spocimon est du sexe mâle (1). M. R. L. Hazard, do Poaoo Dalo, U. L, qui nous a indiqué oc croisemeut, nous dit qu'il n'a peut-être rien de surprenant, attendu que les doux espèces vivent dans les mêmes endroits, et que souvent on a trouvé loui-s nids tout prés los uns dos autres. Ces Oiseaux sont à i)eu près do la mémo grosseur, mais d'un |)liimage bien dilléreut ; l'un porte des taches noires, l'autre est tout à fait uni. L'hybrido tué par M. Lloyd Baily a reçu, comme on le voit, la sanction d'ornithologistes autorisés (2). ZONOTRICHIA I.EUCOPHRYS (3) ZONOTRICHIA fiAMBELI (4) Ct ZoNOTRICHIA Gambeu ixtkbmedia (a). Le nombre des Oiseaux de ces trois types, reçus en 1889, au Musée national des Ktats-Uuis à Washington, a montré une série de formes passant d'un type à l'autre. Aussi, dit M. Hidvvay, curateur du Musée, « devient-il nécessaire de les considérer comme de simples races géographiques d'une espèce. En même temps, con- tinue le savant naturaliste, on a vu quel([uos exemples vraiment intermédiaires outre /. inU'iinedia et/. Irucoiiliri/ti, mais en considé- rant le grand nombre de spécimens de ces deux formes qui ont été réunis dans dilTérentos parties de l'Ouest, la projjortion relative- ment faible de tels spécimens est étonnante. Il est possible que ces Oiseaux soient hybrides, mais il est encore plus probable qu'ils indiquent une vraie inlerfjrcidation entre les deux espèces sup- posées (()). >i Dans le Catalogue que M. Ridgway a dressé en 1880, /. Icu- a>iilir!is ot /. (!(i)iilicli liguicut à lili'o d'espèce (7), toutefois ces (1) l'ciiir Ions CCS rcnsci(;iiciiicnls, voy. Uijllcliii ni tlic Niilhil iinnlli<)loi,'iles. Us ajoutent cependant : « Thisspecies hears a very close to the S. paliidit in exteraal appearance, but tliere are certain constant dilTcrenccs \vlii(-li, wilh tlieir pecularities of llieir distiuctive distribniions and babils, scein to elablisli tlieir spécifie séparation ». Les œufs dilléreraient un peu de ceux de S. jinlliild-.v llic gronnd is more o( a green tlian in tliose of S. paUida.y Nous n'avons point vu en nature ces deux Oiseaux, mais les deux létes dessinées (4) sont tellement seniblables iju'il est presque imi)Ossiblç de les distinguer l'une de l'autre. Les marques dp, pallida sont un peu plus foncées sur le front et sur la tète (|ue chez Dreaeri. La SpizelUi lireueri figure à titre d'espèce dans la Chcrl,--I.ist (5) ainsi que dans le Catalogue des Oiseaux de l'Amérique du Nord dressé en 1880 par Robert Hidgway ((>), également aussi dans le Catalogue des Oiseaux du Musée Britannique, ipioique M. Sharpe, en parlant d'un mâle adulte, s'exprime ainsi : a fery slniiiar to S. palliiln » (7). Genre Passer Passer domesticls (8) et Passer montanus (9) Le regretté M. Lemetteil, de Bolbec (Seine-Inférieure), abattit, le 10 décembre 18(18, un Moineau qui, « par la taille, les caractères zoologiques et le mode de coloration, >i lui parut être un intermé- diaire remarquable entre le Passer domesticus et le Passer inuiUaniis. (1) À hislory of yortk nmerican Uir(l.<, II, p. 13, 1874. (2) Oirdu of llie yortkicest, Washington, 1874. (:i) (1 Rcqu ires close and critical comparaison tu separale it. » (4) l'I. XXVII, n-' 3 el4. (ii) Tke code of Nomenclature ofNorlli ainerican Birds adopled Inj llie U)ite- rican Ornitlwlogisls' Union, p. 173, Ncw-Vork, 1880. (G) Pruceedings ol United States national .Muséum, p. 78. (7) l'âge (UVS, 1888. (8) Apjielé aussi : l'ringilla domeslica ou Pyrgila domesUca. (9) Autres noms scientifiques : Fringilla inonlunu. Passer montanus et cani- pestris, l'yrgita montuna, Passer montannica. 276 A. SUCHETET 11 l'a considéré comme hybride (1) et eu a douné la descriptiou suivante : «Taille 13 ceutiuiètres; bec moins gros (jue celui du Moineau domesti(iue, plus fort que celui du Fri([uet, avec une teinte jaune à la base comme chez ce dernier; rémiges tertiaires étagées comme celle du premier; tête roux vineux sur les côtés, lavée de cendré olive au vertex ; une petite raie blanche partant du front et s'étendant sur l'œil ; gorge d'un noir pur, bordé de cendré sur le haut de la poitrine; nue tache noire peu apparente et comme effacée sur la joue ; point de demi-collier, seulement un peu de blanc plus pur que chez le Moineau franc; manteau comme chez le Friquet; bandes blanches de l'aile tenant plutôt du Moineau commun; rectrices brun noir comme celles de ce dernier. » Le cri particulier de cet Oiseau avait frappé M. Leuiclteil, c'est pourquoi il l'avait tiré. Eu le ramassant il le prit tout d'abord pour un Moineau commun, mais à un second examen il crut avoir afiaire à un Fri([uet eu remarquant toutefois, à chaque inspection, qu'il avait dans le faciès quelque chose d'insolite dont on se rendait compte dilïicilement. M. Lemelteil tua alors un Oiseau de chacune de ces deux espèces afin de les com|iarer au premier dans la livrée de la même époque, et, après avoir trouvé entre eux « les dillérences et les rapports » qui viennent d'être signalés, il crut devoir mentionner dans son ouvrage ce très-rare métis. C'est en elïet le seul que nous ayons à citer. Nous n'en avons point trouvé d'autres exemples à l'état libre. Une vague mention de ce croisement a cependant été faite par le rév. Macphersou, de Carlisle, mais le révérend ne peut rieu aliir- mer à ce sujet (2). Lorsque M. Lemelteil nous avait fait voir sou exemplaire, nous nous occupions alors des Gallinacés hybrides et nous n'avions donné que peu d'attention à cet Oiseau, cepemlant fort intéressant. Depuis nous avons demandé à la veuve de M. Lemelteil la permission de l'examiner de nouveau, nous étant préparé à cet examen par l'étude des cai'actères des deux espèces pures supposées parentes. Malheureusement, l'habile collectionneur de Bolbec n'ayant point étiqueté les pièces de sa collection qu'il préparait lui-même, (1) Culalogue raisonné des Oiseaii.i de la Seine-Inférieure, II, \i. 83. (£j Voy. Tlie spaiTow in the lake district, The Natviralist. pp. 92 et 93, Londres, 1890. Voici ce que dit le révérend : « Wbelher llie Iwo species inlerbreed in a wild slale, I cannol positiveley say. I saw in Eigg oiie Bird Uial niight be a hylirid ; on tl\e Rhine I once met with a Bird tliat I felt quite salislied was a hall lireed; but the day being a Sunday, I had left my gunt at home.aud could only scrutiuisc him llirougli a glass. » Voir aussi Field, 31 .Mai 1890. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L ÉTAT SAUVAGE 277 l'hybride ne poiie aucune nuMition. Nous avons cru cependant le reconnaître |iarini iilusieuis si)éi'ini('iis cf du ^enri' Pas^rr et nous ne pensons point avoir (ail fiicur. Dans son aspect gùiiriai, il nous a paru bien [Aus P. domesticus que P. niontanns: il est presque de la j^rossour du P. domesticus. Il se distingue de ce type si)écialfnn'ut lorsqu'on icgarde le dos; vu ainsi il présente le manteau du inontnnus (tant par la coloration que par la disposition du plumage) (1); il est aussi plus court que le /'. donii'slicus. Sur les joues ou remarque en ellet une tache noire ellacée, et son bec (la mandibule intérieure au moins) rappelle par sa coloration le P. mnntamis'! Nous le croirions doue volontiers hybride à cause de ses caractères propres aux deux espèces. Il existe que](iues exemples du croisement en domesticité du Moineau domestique et du Frifjuet. Bechestein l'aurait déjà men- tionné (2). En 1880, un F. Ilouse Sparrow, dit le révérend Macpher- son, s'aj)pariait avec une $ Tree Sparrow dans une volière des Jardins de la Zoological Society; les œufs furent reconnus inféconds. Mais M. Otty, de Norwich, fut plus heureux et obtint un bel hybride eutre ces deux esi)èces (3). Nous supposons que c'est ce spécimen qui fut montré |)ar M. Gurney à un meeting de la Société Zoologique de Londres(4). Nous mémeavonsobtenu, dans une volière d'Anti ville, de sendilables jiroduits entre un cf !'■ moiiliiiius et une Ç /'. ddines- ticit!-, du nmiiis ayant laissé ensemble dans un vaste compartiment ces deux Oiseaux, nous nous aperçûmes un jour de la présence de quatre jeunes déjà forts et volant facilement (.')). Deux de ces jeunes ont disparu (jnehiues années après leur nais- sance; nous ignorons ce qu'ils sont devenus. l'eut-ètre se sont-ils éciiappés et depuis se sont-ils ajjpariés avec des Moineaux domes- tiques? L'individu rencontré par M. Lemetteil pourrait à la rigueur être un Oiseau échappé de cage comme se sont sans doute envolés les deux exemplaires que nous ne retrouvons plus. (1) Si nos souvenirs sont fxacis. (2) Voy. Hybridily iii Ilirds. h\ rév. Macphcrson. l-'ielil. ,11 Miii 1S90. (li) Voy. TUe Iree Sparrair in the Inke diflncl. by rév. Maiplierson, Naturalisl. p. yy. Mars 1890. (4) Op. cil., nièmp page. (li) Quoique nous n'ayons point vu les parents les nourrir ni uiùme trouvé le nid, et que d'aspect ils soient de véritibles pclils P. montanus, il nous parait dilVicile de mettre en doute leur origine rar, en admettant à la rigueur qu'ils aient pu, à cause de leur jeune âge et de leur petite taille, s'introduire dans le parquet, d'où seraient-ils venus, l'espèce montanus ne nichant pas, pensons-nous, dans la contrée. 278 A. SUCHETET Passer montanus et Passer Itali.e (1) M. Odoardo Ferragni, de Crémoue, nous écrit i|iril tua jieudant l'hiver l'Iiytiride de ces deux espèces. Ce spéciiiien, ayant été cédé à M. le comte Salvadori del Meyes, du Musée de Turin, nous avons demandé à celui-ci de bien vouloir nous l'adresser, ce qui nous fut accordé très gracieusement. Mis en présence des deux espèces mères, rOiseau nous a paru être presque entièrement P. ItaUœ. C'est dans sa face et à son bec |ieul-étre qu'on pourrait reconnaître l'influcmco du P. nionlnniis, ainsi (pie dans l;i tache noire de la gorge. Celte tache ne s'étend point très en avant sur la poitrine et ne s'arrête pas brusquement à son extrémité inférieure comme cliez /'. montanus, elle se mélange eu quelque sorte, et par quelques degrés, avec le gris blanc sale de la poitrine. La teinte marron du dessus de la léte est celle du /'. [taliœ.en sorte que si l'Oiseau est réellement un produit deP. mon- tanus e[ d'une autre espèce de Pas.scr, ce serait bien le/'. Italiœ qui devrait être reconnu pour être le deuxième facteur et non le P. (lo)iu'sticus. Mais peut-il être déclaré hybride, nous n'oserions, pour notre part, le prétendre. Cependant .M. T. Salvadori ne met pas eu doute sa provenance, et le croit réellement hybride de P. /f«//ti; et de P. )nontanus. Ce qui nous a surpris, c'est que M. Salvadori, et M. Ferragni du reste, trouvent à cet exemplaire plus de ressemblance avec le P. montanus qu'avec le P. Italiœ. Ce n'est point notre avis, autant que nous avons pu en juger par les quelques spécimens ItaUœ, conservés au Musée de Rouen. « La tache obscure sur les plumes des oreilles et le manque de couleur châtain sur le dos. prétend le savant comte, sont bien les caractères du Passer montanus; le noir de la gorge, qui s'étend plus bas que dans cette dernière espèce, mais qui n'arrive pas sur le haut de la poitrine comme dans les P. Italiœ, et aussi la couleur de la tète et des couver- tures des ailes plus vives que dans les P. /»0((/««i(5, mais, pas autant que dans les P. ItaliO', sont encore des caractères iutermétiiaires entre ceux des deux espèces nommées. Enfin l'Oiseau a les dimen- sions plus grandes que celles du P. montanus, mais plus jjetites que celles du P. Itaihv. » On voit que notre manière de voir ne concorde pas en tous points avec celles de l'éminent ornithologiste italien, puis(]ue nous trou- Ci) Synonymie : Passer Italiœ. Passer iloiiiestictis var.. Passer tloiiieslicits cisalpiiius, Fringilla cisalpina, Fritigilla Italiœ. OISEAUX IIYBIIIDKS HENCONTRKS A L'ÉTAT SAUVAGE 27ît VOUS i|ii(' l;i luiileur iiiairoii du dessus de hi liHc osl plutôt celli' du /'. Ilaliii- et iioii celle du /'. nionlanus (qui nous paraît avoir celte couleur plus violcltei ; puis aussi que l'Oiseau est plus P. iimntitniis pai' la di.sp()sili(Ui de sou |(luuiai;e qiw /'. llaliif. Nous avons probableuieul fait erreur dans uolre appiécialiou. et nous eu déférons volontiers à l'autorité de M. Salvador!. Le produitdu /'. (//(;/i^//M/.\el du /'. /7a//(/' aurai! été aussi observé par M. leD' Turdietti de Kueccliio (Italie), tout au moins le docteur cite un fait de ce j;eure dans l'ouvrage de M. Giglioli (1). Mais celte mention, faite de souvenir, est très vague. M. Turchetti, auquel nous avons écrit à ce sujet, nous a répondu qu'avant d'être a|ipi'lé à travaillera la statistique de rornilliologie italienne il ne faisait aucune atlenti(Mi aux hybrides, el que ceux-ci, s'il venait A cm icn- contrer, ét.aient mangés avec les autres Oiseaux (pu; l'on prenait. lie croiseuM'ul aurait-il eu lieu (pi'il pourrait se l'apporter au (irécédeiit si le /'. Ilnliir n'est ipi'uue race du /'. ihniiesticiis'! I'assek domesticuS el Passer Itali-e M. le |irofesseur (iiglioli a eu la lonqilaisance de nous envoyer un Oiseau olilenu à l'dine iNénétie) au mois d'avril 1887, actuelle- ment en jieau et non encore catalogué dans le Musée de la Faune italienne. Cet Oiseau, d'après l'éminenl professeur, proviendrai! du /'. (Idiiiislicus cl t]\i /'. lldliii; il lui avait été donné par M. \'alloii. N'ayant point, au moment où nous l'avons reçu, de sujets de comparaison, c'est-à-dire des /'. (tunicstiniK et des /'. ItaliiV tués à la même épo(pie, Udus n'avons |iu nous rendre compte de ses caractères inleiinédiaires; on sait, en elle!, ([ue la coloration du plumagedeces deux Oiseaux, très rapiirocbés, varie plusieurs fois dans l'année. Le témoignage de M. Giglioli nous suffit du reste, et, pour le savant naturaliste de Kloreuce, l'Iiybridisme n'es! d'aucun doute, l'Oiseau étant mâle et dans son liabit d'été. .M. Giglioli a vu ensem- ble dans les rues d'L'dine les deux espèces. Reste à savoir si le Moineau cisalpin doit être détaché du Moi- neau domestique'.' .MM. Degland el Gerbe semblent l'inscrire comme race du /'. ilii\>irslictis; Temminck, apiès l'avoir considéré ainsi, l'a admis cependantcomme esiièee dans la deuxième édilicm de son MtiHiirl(l). C'est aussi l'avis du prof. Giglioli (■'{)• l'inii- uolie pari, nous le croi- (1) l'iiiiio n',. Quebiues anuées plus tard (4), M. Wright rappelait que le véri- table Moineau de Malte était le /'. suliciroln avec peut-être une « iidnii.rliirc of P. Ilaliiv ». (1) AuUts nijiiis : Frinyillii liisiKitiioleiisis. l'i-inijHlii snlicicula, Puiser liin/ianiolcnsis, l'dniier saticdi'iui. (2) I.i.'it of Biid.i obgfrveil in thr islaitil.< of Milita and (jozo. Iliis, \>.'M. ISGi. (A) Voy. IbU. p. :;2, ISCt. (/i) 77nrf/ appcndix lo a iisl of Uinls olisfrreil iit Malla ami (iozu, Ibis, p. 2:ki, isw). OISEALX lIVltlUDKS ItKNCONTHÉS A L'KTAT SAUVAGK '2Sl Les S]>i'ciinciis |iivsciil;iiit les ii;r;i(l;i lions, (|iie nous nvons citées d'après M. \\ii;^iit, ne (loimoiit jioiut une |)ri'uvo foi iiii'llc du croi- seinenl des deux types, ciir le /'. snllcicuhi peul èli'e sujet à ces variations et se i'ap|)i'Oclier ainsi presiiuc coni|>l('lcnient dci /'. Itdliiv dont sans doute il n'est ([u'um- simple vaiiété. Lorsque deux formes sont aussi voisines et peuvent, dans une série de spécimens, se rallier l'une à l'autre, il nous paraît dillicile d'établir eiilri^ elles une distineliou spécilii|ui.'. Du reste, si nous en croyons M. Tommasso Salvador! ( J), il n'exis- terait à Malte d'autre espèce (luele /'. .s'r//(('("cr)?(/.s-, ainsi qu'en Sardai- gae et Sicile. Aussi, d'après M. Salvador!, k les individus que M. \Vriy;ht désigne comme présentant des caractères de transition d'une espèce à l'autre ne seraient autres prohahlement que de jeunes sujets du /'. snliriralus n. Cependant dans un ouvrage plus récent (2), le même ornitholo- giste parle de quelques individus passant le détroit de Messine et se croisant eu Calabre avec le /'. Italiif qa'i\s rencontrent à cet eudroit. M. Salvadori a uième vu des individus qui semblent hybrides entre les deux espèces. Une allusion à cet liybridisme est faite ])ar M. Giglioli d'après le prof. A. Fiori (3). .M. Sordelli nous demande si P. (loiiifstini.i, P. Iliilid' et /'. oïlici- ciiltis diflèrent autrement que par la coloration? Nous no saurions lui répoudre. Nous avons vu que M. Wright assigne à P. [talia- et /'. sdlirirolu.t les mêmes mieiirs et les mêmes habitudes; mais il considère /'. fliniifsHrux 'comme forme dislincle, ainsi que sir Jardine. Si l'on en juge par les exenqilaires conservés au Musée d'Histoire natui-elle de Rouen, le .Moineau ordinaire (Passer iloiiicslints) dillère du Moineau espagnol (Passi'r hispnniolensis) par la couleur du dessus de la tète qui est brun chocolat très accentué chez le dernier et gris foncé bleuté chez le premier. Le noir du dessous de la gorge chez /'. Iiisiiiiiuiih'nsix s'étend |)lus lias que chez /'. doinesticus, il descend sur la iioitiine ipi'il couvre eu largeur; peut-être aussi les marques uoires lougihnliuaii^s du dessus du dos sont-elles chez lui plus accentuées (fue chez/', domcstirus. \ I'umI on rem;ir([ue chez ce dernier une barre blanc jaune peu éleuduc, (pu)iqu'assez large ; elle est plus mince et plus longue chez /'. Iiisiiiiiiioli'usis. (1) Voy. l'auna dllaliii, p. l'iS, 187i. (2) Klenco degti Uccelli ilaliani conipilala da Tommasso Salvadori, iiieiiiliro ilfl Coinilalo ornitologico inlernazionale. .\nnali dt-l Musco civico di sloria naliiralc di Ueiiova |iiiblicati per cura G. IJoria et K. GesU-o, (i), III, p. 87, IS,SO. (3) Voy. Àrifauna ilalica, p. 25, Kirenzo, itHMi. 282 A. SUCHETET Si iiiiiiiite.uaul ou coiii])ai'e avec ces deux types le /'. Italia', ou le Iroiive (îri (jiiehitie sorte iult'riiu'cliairc; la couleur du dessus de la lèle louvoie euLn' le hleulé giis du /'. (Ioiih'sIIcks et le luanou du P. Iiispaniolensis. Chez un des trois exemplaires de ce deruier type, le marron est même très répandu et alïecle presque eiitièremeut le dessus de la tète, mais il est moins vif que chez P. Impaniolensis et laisse voir quelque peu de la teinte bleutée du P. doincsticiis. Chez tous les individus de cette dernière espère que nous possédons, nous avons remarqué indistincteuient à celle place celte teinte bleutée sans mélange aucun de marron. Dans la collection Noury (Musée d'Histoire naturelle d'Elbeulj, uons avons examiné deux sujets liispdniok'nsis l'un 5 et l'autre (f exactement semblables ; ils nous ont paru très caractérisés et s'éloi- gnant du type ilonicsliras par leurs joues franchement blanches, le dessus de la tète chocolat; la teinte noire de la gorge s'évase sur la poitriuede chaque côté et s'étend en taches jus(|ue sur les flancs. L'ii Ô llaliœ de la môme colleclion, se montre intermédiaire entre les types hispaniolrnsis et rlomesliciis, se rapprochant davantage de /*. clonirstii-Hs ; le dessus de la tète est marron chocolat comme dans kispdniulciisis, mais ses joues ne sont pas profondènieat blanches comme chez celui-ci, et la plaque noire ne s'étend guère plus que chez /'. (loiiiestlru.s ; en somme /'. Ilaliif différerait prut-Hrc moins de P. (lomcsticHs que de l'. sallcicolus. Chez les exemplaires P. S((/h"K'o/(/.s du Muséum d'Histoire natu- relle de Paris, les taches noires longitudinales qui atTectenI les flancs sont également très prononcées, se détachant sur le blanc gris sale de la jjoitrine. Les taches brunes du dos se détachent aussi assez nettement de la couleur du fonds. Nous avons remarqué ces mêmes caractères chez plusieurs spécimens de la colleclion de M. Lemetteil à Bolbec (Seine-Inférieure). Eu somme, il nous semble dillicilede porter au rang d'espèce, les trois formes P. diinirstirus, P. Italia' et P. bispinilnlrnsis. Ceux-ci paraissent bien plulùt races ou variétés d'un même type. Génie Loxia LOXIA CURVIKOSTRA (1) et LoxiA BIFASCI.^TA (2) En parlant de la Lo.ria rulirifasciata, MM. Deglaml et Gerbe s'expriment ainsi (3) : « L'on ne saurait mieux se faire une idée de (1) Ou Curviroslra pinelorum, ou f.oxin.ou Cruciroslra iiliictiiin. (2) Ou Crucinistra hifasciald. ou loxia tn'nioplera. (3) 0/1. cit.. 1, |i. mi OISEAUX HVnniDRS nENCONTRÉS A l'étvt sacvage 2S3 la l.ii.rid nthrifasciata, diuit M. Sclilogel donne une excellente ligure (I), (|iiVn siipposaiil une l.ti.rin liipisrlnln dont la double bande et la pointe des rémiges scraieul roui^eàtres, ;m lieu d'être Manches; en sorte que, si les deux Oiseaux ne dilléraient pas par les proportions, on serait tenté de rapporter la nibrifasciata à la hifiixcidln pluttH qu'à la nircirosira. Peiit-ùtre même, la f.n.ria ruhrifiiscinta est-elle le i)roduit d'un accouplement fortuit du Bec- croisé orilinaire et du Bec-croisé bifascié. » Néanmoins les auteurs de VOriiitlioloiiie enropi'oinc, après avoir considéré que « le prince ('.11. Bonaparte, qui en avait d'abord fait une espèce (2), n'y a jihis vu en dernier lieu (3), ((u'une race de la f.n.rid rurciroaira, n ter- minent en disant qu' « elle ne constitue probablement qu'une variété accidentelle, à bniuelle il n'y a par conséquent aucun rang à assigner. » Ce croisement reste donc tout à fait liypothétique. Les deux fac- teurs supposés doi\eril-ils même être considérés comme ajipar- tenant à deux espèces distinctes '.' Certains l'ont pensé à cause des deux barres blanches de l'aile qui dilTérencient hifnsriata de rnnirostni, clie/, laquelle ces bandes blanches fout di-fant (i). Mais .M. le D'' Baron Uichaid Kicning Warthausen ne reconnaît qu'une seule véritable espèce de Becs-croisés (5). LOXIA CURVIROSTRA et LOXIA PITVOPSITTACUS (()) Christian LudwigBrelim dit que |iar(ois les deu.x espèces s'accou- plent et produisent des hybrides fertiles, lesquels, par la grandeur et la forme, tienuenl le milieu entre les deux espèces. Mais il n'in- dique pas dans son ouvrage (7) si ces croisements se produisent à l'état libre. (1) iUinitgnipliie des I.o.iien.<, l'I. .'i. (2) Confp. Cen. Ar., p. 'Ml. (3) Cal. l'iirzHil. (4) Trois excni pliures cunirontru adultes l'I en plumage de noces de la colleclion Noury, d'Ellieiit. ont la routeur roufjc du corps dilléreiile de celle de hifngriatn, c|ul est plus ro.«i-e crauiolsie clie/ ce dernier. Chose étonnaiile, nous n'avons point trouve larnii les nomlu-eux exi-mplaires l.oxin du Muséum d'Ilisl. nil. de Paris, une seule pièce rlii|uetéc hifiinriiilri : un individu portant deux liarres blanrhes sur r.iile est iniliqui- coiniiie Irtiiiiplrra. .Même particularité au .Muséum de Ituuen. (;i) 1-e savant baron a bien voulu nous envoyer son travail : Die Kreuzxchniibel iind ihrr l'Drtjilhinziinj in Jalireslieflen des Vcreins fur vaterl. Naturkunde in Stuttgart, niti/npsillacus, Crueirantrii pinr- Inriim. (7) Lehrhiich (1er Nulnrijeseltichlr iiUer eiiropiiiarhen VHgcl. Krsier Tlieil. p. 16S, \xa. 284 A. SUCHETET La chose est possible, car dans iiii autre livre (1) aiii|iicl il renvoie, il écrit (2) qu'il a eu en sa ])ossession uu véritable Oiseau nain de Cnrriroslra pityopsiltacus, uu cT âgé d'un an qu'il considère comme un hybride de Lo.rid cunirostra, et (|ui fut tué au milieu d'une bande de Becs-croisés (Curriro.itid pituopsillncns). Dans sa forme l'Oiseau ressemblait à ce dernier dont il avait la téleet les pieds, mais non entièrement le bec et la grandeur, car il ne pesait que 2 1/2 d'une sonde (3) et avait seulement 7 pouces 1/2 de long, dont 3 1/8 pour la queue et 12 1/2 de largeur ; la plus longue penne était de 3 1;G pouce. M. Jacob Sprecher nous écrit aussi de Coire (Suisse) qu'on a cru apercevoir dans la forêt de Fohreuwald des l.o.rid piti/opsiliarus appa- riés avec des Lo,rl(t nu'firo.'iirfi, cependant comme les deux types se ressemblent beaucoup, l'observation n'est pas absolument certaine. Nous rappelons ici la remar([uc du |>récédent article : à savoir que, d'après M. le baron Kœuing W'artliausen, il n'existe qu'une seule véritable espèce de Becs-croisés ; du reste il nous paraît dlIFicile de séparer spéciliquement pitiiopsittnrus de (•nrcirnstra. Si, eu eiïet, le premier n'était de taille plus forte et ne présentait un bec plus gros (4) que celui de curtiroiitrii, comment distinguerait-on ces deux ty])es dont le plumage est à 'jieu près identique, tant ])ar sa dispo- sition (jue par sa coloration. Dans la collection Mannoltan. aujour- d'hui réunie au Muséum d'Histoire naturelle de j'aris, tous les l.o.rin sont étiquetés sous im même nom : cKm'rnstni (3). Entre deux genres. EmBEUIZA BRASILIENSIS et PASSER DOMESTICUS Nous rappelons ici pour mémoire cet hybridisme déjà cité (p. 240) parce que les deux espèces croisées appartiennent à deux genres différents, le genre Emhcriza et le genre Passer, il est vrai, très l'approchés. .M. Louis Pitot, de Neuville, qui nous a signalé cet exemple, n'a (1) lieitriigc ziir Vinjclkiitiilc. (i) Page r.l'i. (3) La soiulo oUiil un (inids d'une deiui-oncc. (4) La mandil)ulo infin-ieun^ nuliiinineiit est plus épai.ssc, et la supéiieuro ne la dépasse pas autant (|ue eliez cunirostra. (;i) M. de SelysLongclianips {yolice sjir les llvc.t-cruisrs leuuijiitre et liifascié. Bulletin de l'Académie royale de Uelgiiiue, XIU, n' j), eonsiilèie pityopsitlacus iiminie espèce (voir p. 12): toutefois il reeonnait la grande allinité des dillérentes espèces de Lu.ria (p. 9). OISEAIX IIVUniDES HKNCONTHKS A l'kTAT SAlVAIiK 28o jaiiinis pu siivoir où les OiscMiix avaient fait Iimii- nid, ni attraper les jeunes qui en pro\ieiulraient. Cependant, il ne doute nullement di- la provenance do la iii(;liée qu'il a (diservée. » Les Oiseaux scnit iires(pie tous hii^arrés, nous dil-il, et ont les couleurs vives soit du pire, soil de la mère. L'un d'eux a la tiHe et les ailes de la couleur du Moineau, tout le reste du corps est jaune; en sorte (pi'on ne saurait se tromper ». Depuis la neige dernière M. Pitot n'a i)lus revu (pie deux ou trois do ces hybrides dans son jaidin. (Jiie sont d(^vonus les autres, sont-ils nnirls, ont-ils été tués, on ont-ils ciiaiigé de (]war- lier? il rif;iioro. Il se proiiose de les observer attentivement. On se rappelle que l'un des deux parents était un Oiseau exoti(|ue éclia|)pé de (■ajie, par conséquent un Oiseau iinjjorté- ne pouvant rencontrer pour s'appariei' aucune femelle de son espèce. Néan- moins, on nous permettra do faire des réserves sur la provenance des jeunes Oiseaux observés tant(iu'ils n'en auront jm ètrecaptuiés, l'albinisme (|ui alTecle souvent le plumaije du Moineau [louvaiit se traduire par une couleur jaune et non blanche, comme cela arrive chez les Perruches inséparables on les Pinsons d'.Xrdennes. LiGuiuNus CHLORis et Passke< Itali.k. ■M. Kni;èue Itono. de Portoj;ruaro (\enezia) a fait connaître (1) nu Oiseau rappelant le Verdoue (Ligurimis chloris) et le l^-dSAfivo (Passer It(iliw): irrandeur d'un (Canari, couleur des plumes (pennes) ressem- blant de loin à celles d'une femelle de Verdier; la partie supérieure vert grisâtre, la tète et la gorge jaune olivâtre bordé de gris sombre, ventre blanchâtre, (pu'ue et ailes gi'is très foncé; bec et pattes du Moineau et la strui'ture générale du Vi-rdier. Les [ilumes jaunes du Verdier adulte faisaient défaut. Cet Oiseau avait été pris au (ilet dans les premiers jours du mois d'octobre 1800; niisencageil commença à chanter aussitôt. Son chant ni varié, ni agréal)le rappelait celui du Passera scoparola (2). Comme particularité, il avait l'habitude de chanter la nuit. Ce singulier spéciuH'u, qui servait d'appeau à l'oiseleur (|ui l'avait pris, vécut iMi cage environ deux mois et ne fut envoyé (|u'aprés sa (1) liolteUina del yalnralisla colleUore, aUemlorc, coUivalure, n" <;, p. 71, a guigno, 1S9I, Sicnna. (2) Nous ifinorons quoi peut i-lrp cet Oiseau, nous iw le Imuvoris pas dan? la Synonymie ilu prof. Ciiiilioli (iiifituiia ilalirn); nous supposons i|u'il exisie urir faule d'iuipresslon et ipiil faut lire Scopainla, qui rsl V.iccentor niothilurlf l.iiin. 286 A. SCCllETKT mort à M. Eii^èue Hono; il Jiviiit iHo si mal empaillé qu'il ne tarda pas à se détériorer et il fut impossible de le conserver. Les quelques n'otes sur sa conformation et sa couleur que nous venons de transcrire ont été prises par M. Bouo lorsque l'Oiseau était encore vivant. Un professeur de sciences naturelles qui vil ce spécimen empaillé chez M. Boao, à Portogruaro, le considère comme hybride du Verdone et du Passero, c'est aussi l'avis de ce dernier qui le suppose même provenir d'un Verdono "■ et d'un Passero 9. Il est regrettable que cet exemplaire ail été perdu, car, iiensons- nous, c'est le seul spécimen dece genre (juc l'on connaisse. Le croise- ment des deux espèces supposées mères nous parait cependant difficile à admettre. Elles n'ont, en effet, -ni les mêmes mieurs, ni la mêuie nidification. Une description beaucoup plus détaillée nous paraît nécessaire pour allirmer l'origine que M. Bono a déclarée; nous remercions néaumoins ce dernier des irenseigiiements qu'il nous a très obligeamment envoyés. Si l'Oiseau était réellement un hybride des deux genres nommés, ce dont nous doutons vivement, son origine devrait, dans ce cas, être attribuée à un croisement accompli sans doute eu caiitivilé, la femelle Verdone couvant assez facilement en cage. Fringilla cia:LEBS et P.\ssEn domesticus. JNL H. L. Ohl, Président de la Société ornilhologi(]ued'ilauau-sui- le-Mein, a bien voulu nous faire savoir qu'on avait tué dans la localité, il y a (|uelques années, un « Bif^tnrd » d(^ Friiii/illn cœli-bs et l'asurr iluiiirxlicns. M.lelKPaulstich, maître à la Healschnle (Realschullehren.nousa communiqué les renseignements suivants : «L'Oiseau euqueslion, fut pris il y a environ vingt ans, il fut considéré comme provenant des deux espèces nommées par un oruilhologiste très capable, mort depuis déjà une dizaine d'années. Malheureusement le spécimen n'a point été conservé dans le .Musée d'Hanau et M. Paulsticb ne peut nous direciuels étaient ses caractères. Peutètie était-il simple- ment une anomalie de coloration ? Nous avons peu de conliance dans ce genre d hybrides, les deux espèces 'ayant des niunirs différentes et leur mode de nidilication n'étant point surtout le même. Un exemple, semblable à celui INIJS et l'viiiuu I.A vri.GAiiis (1) Sous la dénomination de Siskin-liiillfincli, M. Oo. Davis, de Giowccster, exposait en 181)0 au Cristal Palace uu Oiseau capturé à l'état sauvage. L'Oiseau avait été ju'is dans un grand filet près de Newcastle ((îloweestersliire) par nn hinlralclici- (*) mimmé Cox. Ce spécimen se trouvait on compagnie silile, cpu' l'Oiseau eaptuié ne soit un échappé de captivité; onsaitqu'en Angleterre, les éleveurs (/y'Yw/c/sj emploient (1) Appelle ïiiissl : l.iiriii pyniiitlii. Pyrrhiilii l'urn/Kr, Pi/rrlniln nihririllu. (2) OisolPtir. 288 A. SltCHETET tn's fréqiit'iimM'iil pour hnirs croisemculs la fenielle l'urrhiihi riil- ijdris, colle-ci, coiiinie le Verdier 9. couvant assez lacilenient en caKP (1). Les croisements à l'état sauvage di; Passereaux aiipartenaul à deux genres difiéreuts ne sont donc pas prouvés par ces quatre exemples que nous venons de présenter, nous les mettons même fortement en doute. F(i)inlle (ks Mii^irirapiihv (2). Genre Rhipidura. Rhii'udura flabellifera et Rhipudura fuliginosa. D'après M. Thomas II. Potls, les Gobe-mouches noirs et les Gobe- mouches bigarrés de la Nouvelle-Zélande (Black and Ufd Flijcat- chrrs] se croisent ensemble fréquemment (3). Cet auteur dit qu'il trouva le l^r octobre 1870, sur un jeune Fagus, un nid d'union (union ^icst) sur lequel était un mâle fi. flabellifera ; (1) Emberiza iiiclandchepbiilii el Cliriisomitrif: ^piniix. — .\insi rjnp nous avons en l'occasion de le dire (p. 2iQ), il nous a été envoyé, d'une colloclion imporlante du Pas-de-CaUiis, un Oiseau considéré comme élan! l'hyliride de ces deux espèces. 1,'Oiseaii avait été lue à l'état sauvage dans les environs de Marseille : mais il fut reconnu pac M. Oustalet, auquel nous l'avons montré, comme appartonani à l'espèce Clirixoiiiilri.t nolala du Bus: c'est sans doute un Oiseau échappé de quelque volière après son exportation du Guatemala ou du Mexique en France. Frinqilla linota et loocia curvirosla . — M. Tissi, sous-inspecteur forestier de Belluno, nous écrit de Zolto Alto, à la date du 31 Septembre 1891, que l'on a pris, il y a peu de temps, un Fringilla linola dont le rouge est celui dé Loxia curri- rosla. M. Tissi se demande arec héMlation si cet Oiseau peut être considéré comme hybride de ces deux espèces? Cette hypolhèse n'est pas vraisemblable. Nous n'avons point cru devoir taire figurer ces deux derniers exemplaires sur notre liste. Peulètre pourrions-nous encore mentionner, au seul titre de curiosité, un Oiseau assezextraordinaire de la grosseur d'un Pinson de hêtre {Frittgilla iiiontifringilla) ' qui fut apporté ;'i .M. .laUob Sprecher de Coire. Ce spécimen avait, parail-il, quelque chose du Bouvreuil, les ailes étaient jaune doré, la létc noir de velours, la poitrine louge. le dos el la queue brunâtres. I.'Oiseau, mort bien vite on cage, n'a poitd été empaillé. M. .Iakob Sprecher n'avait pu déterminer l'espèce à laquelle il appartenait el avait supposé (ju'il avait peul-èlre une origine liybride. Ne serait ce point encore un Oiseau exotique échappé'/ (2) Il est bon de noter que Lesson a classé les Muscicapidées dans les Denli- rostres, tandis ipi'il place les Hirondinidées dans les Latirostres. Bonaparte nwl les unes et les autres dans la même tribu, celle des Oscines. (3) On the Birdx of New-7.elanii bij Th. Potls, Transactions and Proceedings of the New-Zeland Institulc, Vol. 11, Part. II, p. 63, 1869. oisKAix innmriKs hkncontuks a i.'ktaï sai vack 281) le 2 ortobre on npnn.iit imo femelle ILfiili(iinos((. Ce uid, et les trois œufs qu'il conleiiiiit, furent pris. La femelle étaitsi familière qu'elle se laissa enlever avec le uid et ne se retira (|ue lors(|u'eIle fut poussée avec le floigt; sou cornpaij;u(ui higarré voltij^eait aupi'ès d'elle en gazouillant vivement, seml)lant ainsi protester contre celle cruauté. Le 7 janvier il fut trouvé un autre nid d'union dans le(|uel était déjeunes Oiseau.x ; le ])ère était une IL jnlitjiiuisd. Le 10, les petits avaient quitté le nid et volaient avec grande vivacité autour de l'arbre dans lequel le nid avait été construit; ils ressemblaient exactement au.\ petits de H. Ililifllifi'i-(t. Cette couvée de Gobemoucbes fut la jtlus vigoureuse que M. Potts eut à noter durant la saison ; ce grand dévelo])|)euii'nt d'énergie était-il dû au croisement des parents'.' M. Potts remarqua (|ue le inàlc II. fiili'ji- nosa était aussi assidu dans ses attentions envers la jeune lainillr que la mère, (|uoi(|ue les Oiseaux fussent d'un plumage différent du sien (1 1. Vers le 20 octobre 1872? le même observateur paraît avoir vu un Oiseau, (]u'il prit pour une K. fl. 147, 187:i. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAIVAGE 291 ces espèces, iiiiiis aucuai" (orme intermédiaire ou résullaut eu appa- rence d'uu cioist'iiieiil. La Pictl fuiildil ou l'iw ;ik.-i\\;ika {j}iibi'IU('rrii\ liiiliilc, (l';i|ir('s BuUer (1), les deux iles; la Black-fanlail ou Tiwakawaka {jiiliiiinnsit) haliite au contraire >< soutli island CUatliain islaud ». Nous nous proposons d étudier, en terminant, ces deux types i(ui nous pa- raissent plutôt appartenir à des variétés i|u'à de véritables espèces. l'diiiilli' ili's Ilinihdinidir Genre Hirundo HlRUNDO ERYTHROCASTER Var. noRREORUM (2) cl PETROCHELIDON LLNH'RONS (3j. Le 22 mai 1878, M. (l.-l). Wood tuait à Liuwood, Dclaware Counly, Pa., une Ilirondelle présentant, dit M. Spencer Trotter (4), les traits bien distincts de ÏHiridulii huncuriDn et du l'elroclwiidon lanifrons. Cet Oiseau, examiné par plusieuis oruilliologistcs com- pétents, aurait été reconnu comme un liyljiide incontestable. .Malheureusement son sexe n'a pas été déterminé par la dissection, M. C.-D. Wood le prit cependant pour un mâle (4). M. Spencer Trotter, qui Ta décrit pour la première fois, lui a donné le nom d' Hirundo Iwrreoii-lintifrons. Description : n Bec semblable à celui delà Lîarn S\vallo\v(////')(/i(/o ciytliioijdsli'r, var. hoiirorum, mais un pi^u plus fort. Les uariues s'ouvrant latéralement en i)artie avancée près de la membrane, quoi- que pas autant que dans l'espèce citée ci-dessus. Le tarse environ aussi long que le doigt du milieu sans l'ongle, couvert de plumes à l'intérieur de l'extrémité supérieure. Les doigts divisés comme dans horrvoniw. La queue fourchue jusqu'à environ un quart de sa Ion- (1) Mnnual uf llie lUnl.-i iif Seu-Zclatids, l,siS2. (2) .\vilri's iioiMs : lliiunilo rufii, llinimlu (tinencnna. Iliniiido ruitica, ex .\iiier., Hirundo cijaiuipi/rrhu. U'apiùs Shai-pe [Cut. Ilril. Muséum, X, p. 137, ISSo), 177. erylhroijasicr (l'Ainciiinie ne sérail qu'une race ou sous espèce de noire rH.<s peu de ru.iUai. (3) Autres noms : Hirundo lunifrons, Hirundo respulilicana, Hirundo pacei- loma, Hirundo opifcr, Hirundo fuira, Herse fuiva, Petrochelidon Swainsoni, Hirundo cyanopijrrha, Hirundo pyrrlionota. (4) Description of u hijbrid Hirundo horreori-lunifrons belween two norlli americunan Sicaihu-s,in Bulletin of Un- Nullall oruillKdogieal Chili. III, |i. i;i5, 1878. (3) Op. cil. 292 A. SUCHKTET gueur avec des taches blanches sur les pennes rectrices, mais point aussi fortement mar(|ués ([vfe dans horrcorum et les plumes exté- rieures ne sont pas prolongées et linéaires comme dans cette espèce. Les ailes, quand elles sont ployées, atteignent presque le bout de la queue. La tète et le dos bleu acier avec un bandeau chàlain foncé comme dans Iwrreoniin, l'étendue châtain plus en arrière sur la tête que dans cette espèce. La croupe blanc rougeàtre, la nuance plus pâle ([uc dans le Clift Swallow il'clrocliclidou lanifrons). Les ailes semlilaldes à celles de horrcoriun. « La gorge et la poitrine châtain foncé avec une légère iiartie cen- trale noirr comme dans lunilrons et une bande pectorale comme dans Inirrronnii. Les côtés sous les ailes et les ]jarties au-dessous généralement d'une nuance v;u-iant entre celle de horreoium et celle de liinifron.s. Crissum blanc rougeàtre avec une légère teinte fumée. Lorca bruu sombre; rictus légèren)ent hérissé. Les joues bleu acier comme dans horreorum, mais avec une légère tendance de châtain, comme dans lanifrons. Dimensions (de la j)eau sèche) : longueur .'1.88, aile 4.GM, ([ucue 2.09. » HmU.NDO ERVTHROGASTKR ut PeTROCHELIDON SwaIXSO.M M. EUiott Coues semble identifier au Pctrochelidon lunifrom, nommé dans l'article précédent, le Petrochelidon Sicainsoni (1). Le croisement que nous allons citer se rapporterait donc au pré- cédent. Cependant MM. Baird, Brewer et Ridgway, dans leur ouvrage sur les Oiseaux de l'Amérique du Nord (2), parlent de ce dernier comme une esjièce alliée (allied spcrirs). M. Philipp Lutley Sclater, qui l'a décrite pour la première fois, l'a considérée comme une bonne espèce (3). Au mois de mai 188.'1, M. Gaumer tuait, si,ir File Cozumel, un Oiseau ollrant certaines ]iarlicularités avec llinnido rrylltroijaslrr et Petrochelidon Su'ainsoni. Cet Oiseau c|ui réunit, paraît-il, les caractères des deux tyi)es, pourrait bien être un hybride, S, et On ionie neu' or lillle Knowcn specics ofTauagers /CCI/» the collection of M. Verrenu.r of l'aris, mémos I'i'ocoedinf;s, p. 376, lî^o'J. (4) Iliis, p. 3oO, liSS8. Cit in }Ionograpli. Ilirundinidie, by Sliii-pf, [liirl. XIII, XIV. Nous n'avons point nous-jnème consnllt' l'oiivras;e du savant ornithologiste, ouvrage en cours de publication; un cxliail nous a élé oliligeamiuent envoyé par le rév. Macpherson, de Cai'lisle. OISEAUX HYBRIDES nKXCONTRÊS A L'ÉTAT SAUVAGE 293 Celui-ci en a (li)iiiir la description suivanlc : « les couvertures de l'oreille et le collier sont hlcii acier coninie tlans //. iTijliiroijastiT, la queue est aussi fourchue, quoiiiue moins étendue, et les ijluaies latérales ont les taches blanches caractéristiques; les ailes sont aussi longues que celles de 1'//. crjilhrondxli'r, et les couvertures du dessous de la (lueue sont teintées de roux. Les caractères avec 1'. Swainsoni sont : le coloris de la surface inférieure, comprenant la pla(|ne noire, le erou]iion jj;ris roux. » .M. Sliarpe a reproduit cette descriiition (1) en ajoutant «que la couleur du pluinage participe des deux espèces caractéristiques, les traits généraux du l'firochclidon étant conservés, pendant (pie la (lueue, légère"uient fourchue, et [lar dessus tout les taches blanches sur le dernier, sont les caractères d'une vraie Hirando. Nousreniarfjuerons que la distinction entre l'hybride /'. Stcdinsoni X I'. erutliniiiiislcr el h; produit de P. lunifrotis X !'■ cnjlliroiiaslvr, doit sans doute présenter des dillicultés, puisque /'. lunifrom a été identifié avec P. Sudinsoni ('!). M. Salvin est du reste loin de se inonlrcr allirnialif : « d lilllr ilouht is a liybrid », dit-il eu parlant de l'Oiseau tué par .M. Gannier sur l'île Cozuinel. HmuNDO URBiCA (3) et Hirundo rustica CO Sept exeni[)laires de ce croisement paraissent seuls observés jusqu'alors. Grâce à l'obligeance de ceux (|ui les conservent, nous avons |iu examiner en nature ([uatre d'entre eux ; le cinquième nous est connu |iar deux aquarelles qui ont été exécutées à notre intention, l'une nujulranl le sujet de face, l'autre permettant de le voir sur le dos; le sixième nous est également connu par une fort jolie peinture représentant l'Oiseau de profil ; le septième n'a [lu être conservé ni décrit. Tous nos remerciements à M. le prof. Giglioli, de Florence, à M. II. ïancré, d'Anclam (l'oméranie), à M. le D" Fiori, de Bologne, à .M. Paul Matshie de Herlin (5), qui ont bien voulu nous envoyer leurs spéciÊuens enq)aillés ; à M. le prof. Romita, de Bari (Italie), qui a été assez conq)laisant pour faire exécuter à ses frais les deux a(|uaielles dont nous venons de il) ilonogrnpli. lliniiutiniiliv. (2) Nous iir ronnaissons pas lello ilrriiière espèce. (I{) Le inrinc cpic Clirlidoii urhii'u, lliruiuto iiiiiiar xeiinistica, Clielidon feues- trulruiii l'I niiie.ilris. (4) .\ulros noms : llirumlo diinifsHea, l'm-djiis nislica, Ci'criiinx paijiirum. (il) Ce (leriiici' avec l'aiitorisalioii île .MM. les cl»c-tcurs Môhiiis el Heieheiiiiw. 294 A. SUCHETET parler; enfin à M. le coinle Airigoni degli Oddi, de Piidoue qui a agi d'une manière aussi gracieuse. 1° Exemplaire du Musée de Berlin, le plus anciennement connu. C'est, pendant l'été de 1823, alors que Gloger se trouvait par hasard dans son village natal, à Kasischka, près de Neisse (Haute Silésie), que cet exemplaire l'ut pris. \'oici dans (juelles circonstances : le 1() septembre, pendant une courte absence de ce dernier, le frère cadet du savant ornithologiste, désirant nourrir'son Épervier, relira d'un nid d'Ilirundo rusiieii, construit dans l'étable aux brebis de l'exploitation, deux jeunes Hirondelles prêtes à s'envoler et dont les frères ou sœurs étaient déjà partis. Un seul œuf restait dans le nid, c'était un œuf clair. Déjà l'un des Oiseaux capturés avait servi de jiàture à l'Kpervier, lors(iue le jeune frère de Gloger s'a|)ercut, à son grand étonnement, (jue le deuxième Oiseau qui restait était de couleur blanche sur le croupion. Tout d'abord il pensa ipi'il avait alTaire à une jeune urbiea, entrée par hasard dans le nid d'une runticu. Cependant, ayant remarqué que la coloration de la partie inférieure ressemblait entièrement à celle des autres Hirondelles de cheminée, il crut devoir conserver cet Oiseau pour le faire voii'à son frère aîué aussitiH le retour de celui-ci. Il enferma donc sa pré- cieuse trouvaille dans une cage qu'il accrocha au mur de l'étable. Mais les parents qui veillaient sur leur jeune prisonnier parvinrent à le faire sortir et à l'emmener avec eux; heureusement le cri inac- coutiuné de ce dernier le fit bientôt reconnaître parmi les autres Hirondelles; on le suivit, et ayant été découvert sur les brandies d'un aibre où ses parents le nourrissaient (à la manière des rus- tieu) (1), ou le tira et il fut abattu. Sa voix, bien dilléreute de celle du père et de la mère présumés, ressemblait presque complètement à la voix d'appel du Chardonneret (2). La description de cet intéressant spécimen, donnée par Gloger (3), est la suivante : « Plumage du nid, forme et couleur intermédiaires entre les jeunes du même âge des deux espèces pures. A la partie inférieure, même aux ailes, il est, par la couleur, entièrement Hiron- delle de cheminée, à peine un peu plus clair à la gorge. Par le sommet et sa forme un peu plus élancée, il ressemble à l'Hirondelle urbiea, cependant il lui man(|ue les bords blanchâtres des bouts (!) L'itrbica ne se perclic que rarement. (2) Pour ces détails, voy. Naumann (^'alurgencliite der Yiigel deuUchlunds, Sdicster Iheil p. o2 et 73, Leipziu'. IS'Si), auquel (ut envoyé cet Oiseau avant de devenir la possession du Musée de Ueilin. (:i) llousinndiiies Handbruch der yalurgiisehichle der Yiigel l'.uropa i vo[i d' Cons(anlin Lauiljeil (iloger, ester tlieil, p. 417, lireslau, IS3i. OISEAUX HYBRIDES RENCONTIlÉS A LÉTAT SAUVAGE 295 des peunes prinjres à Vlllruiulv iirhlrd. La piiilie blanche, où se placent les ailes, est recouverte d'une légère teinte rouge, comme chez lustirn. Les doi^Hs des pieds sont éj;alement intermédiaires par leur forme; sur la partie supérieure ils sont nus et noirâtres, mais sur les parties intérieure, extérieure et intérieure, ils sont eniplumés de blanc comme chez urhica; la queue, sous tous les rapports, est comme chez cette dernière. Par conséi[uent, pris dans son ensemble, cet Oiseau hybride est [iresque plus ressemblant à l'Hirondelle domesticiue cf "lu a l'Hirondelle de cheminée $. » Ainsi i|U(' nous venons d<' le dire, le jn-écieux spécimen de Berlin nous a été envoyé |iar M. Paul Malshie avec l'autorisation gracieuse de MM. les docteurs Mobius et Heicheuow. La pièce estaujourd'hui en très mauvais état, la barbe des plumes du dessous du corps est tellement usée (ju'il est diflicilede reconnaître sa couleur primitive ; toute la poitrine et le ventre sont gris sale jaune brun, paraissant mélangé de blanc, c'est-à-dire d'une couleur que ne possèdent ni Vurhiai ni la ntsticu (le blanc a ijrcsipie complètement disparu). Cependant, sous la gorge, on aperçoit quelques restes d'une teinte roussàtre devant avoir été encadrée de noir sur le devant de la poitrini' à la manière de ntalicii, mais le roux descendait sans doute beaucoup plus bas t[ue d'habitude, s'eutremèlant avec le noir'.' Sur les couvertures inférieures de la queue, sur les|cùtés notamment, on aperçoit aussi la même teinte roussàtre. Quehiues plumes du crou- pion restent mélangées de blanc {une granile quantité de plumes a sans doute disparu). Tout le dessous du corps, la tête, le dos, les ailes, la r[neue, sont iiresque bruns, à [leine si sur le dos inférieur et sur la tète on aperçoit cette teinte noire bleutée propre aux deux espèces, surtout, pensons-nous, à rustica. Ainsi, par cette teinte brune, l'Oiseau se rapprocherait davantage d'urbica '! dont il nous paraît bien plutôt avoir la (orme (1) que la forme de rustica. Les rectrices, par leur conformation, nous ont paru plutôt celles de Vurhicn, et n'ont ni en dessous, ni en-dessus, la tache blanche de rustica. Cependant les rémiges ne se terminent pas en blanc comme sont celles des jeunes de celte dernière. Les pattes de cet hybride semblent avoir été en dessous couvertes de duvet et n'ont point été probablement de couleur uoii'c comme celle de rustica ; elles sont actuellement jaune sale. La mandibule inférieure du bec manque. Le spécimen, par ces caractères, semble donc hybride et a bien l'aspect d'un jeune Oiseau ; mais son très mauvais état ne nous a (1) Régimes? rectricei) au inuins. 296 A. SUCHETET pas permis de uous livrer à un examen sérieux, et certes, si nous n'avions les allirmations de Gloger et Naunianu, nous u'aurious pu reconnaître facilement sa double origine. A quelles causes expliquer la naissance de ce produit? Les parents qui le nourrissaient, et dans le nid desquels il tut trouvé, étaient de purs //. ratiliat. Aussi Gloger suppose que sa production est due à une circonstance fortuite ; la mère, une rtistiai, laissée dehors par la fermeture inopinée des portes et de^ fenêtres de rétable, se serait glissée dans un nid d'Hiiondelle iirhlni habité et se serait trouvée cochée par le propriétaire du uid (l'accouplement des urbica a lieu généralement dans le nid); aux murs extérieurs de l'étable existaient en effet des nids d'Hirondelles urhira. On peut supposer qu'il eu est ainsi, à moins donc qu'un cf urbica n'ait été enfermé dans l'étable et, ne pouvant rentrer dans son propre nid, ne se soit accouplé avec une rustica $?... La première hypothèse nous semble la meilleure (1). 2 et3. Exemplaires de M. leiy Vincent de RoiniUi île Ikiri , et du Musée zooldijique de Florence. — Le premier spécimen, uous écrit M. de Romita, fut pris aux filets à la lin d'avril 1872, le second aux filets également, au môme endroit, à la même époque, mais l'année sui- vante (2). Le savant naturaliste de Bari les reconnut tous les deux pour appartenir au sexe mâle; leurs organes étaient du reste bien développés. M. de Romita a donné au Musée d'Histoire naturelle de Florence l'un des deux exemplaires, il n'en possède donc plus qu'un seul chez lui. La description de l'exemiilaire (ju'il a conservé est la suivante : « Bec et iris noirs ; sur le front une ligne très étroite brun marron, comme la gorge, jusqu'à la poitrine. Sur la poitrine, quelques taches noirâtres; poitrine, abdouien et sous-caudales blanches tiraut légèrement sur le roussàtre aux flaucs et aux sous- caudales, parties supérieures du corps noires à reflets violets ; croupion blanc avec petites taches noires, tarses couverts dans la face interne de rares petites plumes blanches très étroites. Long. 0,147 ; rectrices externes dépassant les médianes de 0,035. Les deux aquarelles que M. de Romita a eu la bonté de faire exécuter |)our uous ne nous laissent aucun doute sur l'origine hybride de cet Oiseau. (1) B. Wagner (l.ehrburch der Physiologie, p. 26 (en note), Leipzig, 1839; J. Geollroy Saint-Uilaire, Histoiee naturelle générale des Ri'gites organiques, m, p. lï<:i, De (Jualrefages Hevue des cours seientiflques, p. T.iS, 1SC7-68, onl fait mention de cet liyljiide. (2) Ces Oiseaux sont mentionnés dans V.icifauna pugliese. Calalogo sisteniatico degli Vccelli ossevati in Puglia, nel dott. Vincenzo de Romita, p. 18, Bari, 1884. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE 297 Dans la lettre qu'il a bien voulu uous écrire, M. do Roinita nous dit que le sujet de Florunce est très si'uililalile à l'exenjpjaire de sa coUectiou. Cej)eudaul, d'aiirès les couleurs des dessins ijue nous avons reçus, les caractères intermédiaires nous paraissent s'alliruier davantage chez le sujet de Hari (}Uf citez celui de Florence que nousiivous pu exaiuiui'r eu nature, M. le connu, prof, (iiglioli ayant consenti à nous l'adresser. Ce dernier spécimen ressemble eu ellet en beaucoup de points à une Hirondelle de cheminée, dont elle difïère cependant : l" [lar l'iibseuce du collier noir qui encadre ordinairement le brun roux du dessous de la gorge, (cette couleur brun roux descend directement sur la poitrine, remplaçant le noir qui manque totiilenient) ; '1" par le croupion (jui est blanc chez lui, mais non point d'un blanc pur, comme chez rustira; ce blanc est très mélangé de plumes noir bleuté. (Chez l'exemplaire de M. de Romita, l'aquarelle montre nu croupion presque blanc!). Les rec- trices peuvent passer aussi pour intermédiaires, quoic[ue se rap- prochant beaucoup plus de celles de rustira dont elles ont la couleur blanche sur leurs barbes, mais non aussi fortiMuent mar- quée que cliez celte dernière, celle couleur est plus confuse. L'Oiseau nous a paru adulte. Cette Ilirunilo rastiea, par ses carac- tères, quoique faibles, qu'elle présente avec urhira, peut passer pour hybride des deux types; toutefois, elle n'indique pas sa provenance aussi nelteineul (jue l'exemplaire de M. ïancré et dont nous allons maintenant parler. Disons toutefois auparavant que M. Giglioli nous fait observer que lorsque l'exemplaire eu question lui avait été envoyé par le professeur de Homita, on apercevait quel([ues petites plumes sur les deux tarses que le préparateur a malheureu- sement fait tomber en le montant. H. rustica étant dépourvue à cette place des plumes qui existent chez urbka, ce caractère dévoilerait encore l'origine mixte de l'Oiseau (1). 40 Exemplaire de M. Tancre irAiirlaiu (l'onicranie). — M. E. F. Homeyer a mentionné et décrit cet Oiseau qui fut observé le Ib mars 187G par un uataraliste d'Anclam dans les environs de cette ville (2j. L'aspect particulier qu'il présentait engagea ce dernier à s'en emparer et à l'ollrir à M. Tancré, possesseur d'une (1) Le spi'cinu'n est indiqué dans Primo resiKonto, III, p. 190, Florence, 1891: il porte la date du i'j avril l>«72, mais nous pensons que eï'St par erreur, puisque, d"apros .M. de Romita, ce serait l'exoniphiirc pris l'année suivante r ayaut des bordures l)lauches visil)l(!s sur les fiiaudes couvertures des ailes, aux secondaires et aux rectrices, bordures tjui manquent chez Giitiilirlli , leciuel se distinjjue en outre par une raie i)lanche superciliaire qu'on ne trouve point dans les autres espèces de ce genre. Parus bicolor (1) et Parus atricapillis M. Ridg\vay(2j a rappelé la capture, par M. Christophe Wood, de Philadelphie, d'une .Mésan^ie à ^orjic et Iiuiqie noires, et suppo- sée provenir de la crested Titniouse (l.uplwpltiini'a hicolor) et de la black-cap Tilniouse {Purus atricapillus]. Aucuns détails n'étant donnés sur cet Oiseau, M. de Selys- Loni^chauips (([ui a lappoi'té aussi cet exemple) (.3) se demande si la réunion des deux caractères cités ne donne pas l'idée du Wolirehfri, du Texas, qui aurait ])u s'égarer accidentellement jus- qu'en Peusylvanie. M. de Selys-Lonchamps remar(iue que cette capture ne serait pas plus étonnante que celle faite, en Belgique, du Parux Plcshri de Sibérie. Nous n'avons pu, à notre rt^gret, ncTiis procurer le numéro de l'Anierican Sporlman (4) où cet exemple a été cité pour la première fois, nous ignorons si .M. Christophe a donné des détails précis sur la forme et la coloration de son exemplaire et si l'Oiseau i)eut être réellement considéré comme hybride; nous pensons qu'il existe quelqiu's doutes sur sa véritable origine, car M. Hidgway en parle ou comme d'un croisement ou simplement comme d'un « Sport. » Parus cœRULEUs (ii) et P(»:cile communis (6). Degland dit ([ue cette dernière espèce « s'allie quelquefois avec la Mésange bleue et que de leur union résultent des métis très reniar([uables. » Pendant deux années il a possédé vivant un exemplaire ([ui avait été pris dans les environs de Paris, vers la fin de septembre de l'année 1851. Cet Oiseau portait le cachet de sa (1) Uii I.nplif>]ili(iiies Illisx(nirien.-ii.< ou I.npluipltaïu's bicolor, (2) In lins, VI,. f sérir, p. IC,;», ISTCi (vn nole|. (3) (onsUléralinms sur le genre Mésuitge, Bulletin de la Société Zoologi(iiic de France, p. ol, Iss-S. (4) 12 (lécciiibre 1S74, p. UT. (.ï) .\nlrcs iiiiins : Ci/ancsles raruleiis, l'arus ciyrulcsccns. (f>) Aiilre.s noms : l'erus patustris, Temn. nec Liane, Parus cinereus communis. Parus fruticei, Parus salicarius. 302 A. SUCHETET double origine, quoique la forme Nonnette dominât manifestement chez lui ; ses cnuleiirs ne furent pas mortifiées par les deux mues qu'il suliit pendant sa captivité (1). La description que M. Degland en a donnée est la suivante : « Tout le dessus du corps d'un gris lavé de brun; les rémiges et les reclrices brunes, bordées de roussàtre ; une bande transversale blanche à l'aile,, passant sur l'extrémité des grandes couvertures secondaires ; une tache noire à la gorge; les joues blanches ; toutes les parties inférieures lilanchàtres, uu peu lavées de roussàtre sur les flancs ; le sommet de la tôle noir, circonscrit par une couronne blanche couvrant le front, la région sourcilière, l'occiput ; une large bande d'un noir ])leuàtre passant à travers l'o'il et s'élendant du bec à la nuque, où elle formait, par sa réunion à celle du côté opposé, un collier interrompu, dont les branches latérales s'avan- çaient à quelques millimètres seulement sur les côtés du cou ; enfin des pieds bleuâtres. » Ainsi, fait encore observer M. Degland, « cet hy])ride ne rappe- lait donc le Parus cœruleus que par la bande blanche de l'aile ; par ses pieds bleuâtres ; par la bande noire à travers l'œil, se réunis- sant, sur la nuque, à celle du côté opposé, et par la couronne blanche encadrant le noir du sinciput. Par tout le reste de son plumage, il ressemblait à la Nonnette vulgaire (2) ». (1) Ornithologie européenne, par Degland et Gerije, I, p. jG7, Paris, 1S()7. (2) Voy. pour ceUc ilescriplion pages 367 il o(i8, op. cit. Parus major (rt) et Poecii.e palustris (6) (a) Aiilros noms : Paru$ fringilliKjii. Parus robustris. (I)) farits palustris Linn., Ptirii.t cinereiis }iiont(nius. Parus borerilis, Porile borealis. Parus alpestris. M. Samuel Bonjour, de iNantes, nous écril qu'il se rappelle avoir vu un croisement deces deux espèces, niais il y a fort longtemps, et il ne saurait, à noire regret, en faire une description exacte. Tout ce dont il peut se souvenir, c'est ijue le jaune faisait complètement défaut chez le sujel el que sa taille était intermédiaire entre celle des deux espèces. L'Oiseau était alors en peau, dans un état déplorable, et est sans doute maintenant perdu. Nous nous demandons si ce croisemevt ne doit point être rapporté au précédent. M. Bonjour ajoute, en effet, dans sa li.'llre, que cet hybride n'est pas le seul connu, et (pie MM. Degland et (ierbe (dans les suppléments de leur Ornilhologie euro- péenne) donnent une description détaillée d'un hybride idenliijue observé en cage. Or, nous venons de voir que M. Degland a rapporté son hybride, non au croisement du Parus major avec la Ponte palustris, mais au Parus cœruleus X Pcecile coinmunis. Du reste, M. Bonjour ne sait si l'Oiseau avait été pris ou tué à l'état sauvage. OISE.VLX HYBRIDES UENCONTRÉS A l/ÉTAT SAUVAGE 303 Parus cyaxus et P.ecile borealis (1). M. Jiiliiis V. Madarasz dit avoir vu, chez M. Menzbier, nu iiylii'ide très intéressant qui ne serait autre que le produit du Ciinnistcx ry(inpus et de la Pivcih' hoiralis. « Toute la partie supérieure des ciMés de cet exemplaire, écrit M. Madarasz (2). est gris ceudré avec une légère teinte bleue. Les ailes sont couinie celles de ciianisles q/nneux. Le dessus de la tête est blanc de neige avec une tache noire ovale au milieu. La bande du bec qui va jus(|u'h la partie de l'oc- ciput est noire, tout le dessous du corps est blanc. La (jueue est comme chez /'. InifCdlis, mais de couleur un peu moins nette. La longueur de cet Oiseau, de sexe mâle, est de 12,3''™; les ailes 6,8; les pattes 1,8: le bec 1/2''». » L'Oiseau a-t-il été pris à l'état sauvage ? .M. .Madarasz ne rindiijuc pas, il dit seulement qu'il aététi'ouvéprès de Moscou le 5 septembre, par le savant ])rofesseur lui-même. Nous pensons cependant qu'il ne s'agit point ici d'un Oiseau né eu captivité. Parus cristatus (3) et Parus borealis (4) M. Plcske a fait connaître (o) un hybride cf de Parus borealis et de f.iilili. crisidliis acheté le l.'i S('|)tembre 1880 sur le marché aux Oiseaux de Saiut-Pétersbourg, cette pièce est aujourd'hui devenue la possessiondu .Musée zoologique de l'Académie impérialedes .sciences. Nous ne savons point exactement si le spécimen avait été pris ou tué à l'état sauvage; l'éminent couservateur du Musée de l'.Vca- démie n'a pu nous fournir d'indications précises sur ce sujet qui, suppose-t-il, n'est point né en captivité. D'après une com- niunication de .M. .Meiizbier, il aurait été ])ris dans les environs de Saint-Pétersbourg ((il. .M. Pleske (mi ;i duniié une description (1) La mémo que P. pnlustns. dont U's antres ikiiiis scioiilili(|iii'S viennent (IVlre donnés. (2) Deutsche omit kologisclie Gexellxrlidfl. ,lnnin:il fin' (iiiiilli(il.i{.'ie, p. i'.ic, ixs',. (3) Antres noms : l'uni!: iiiilrnlint, l.djilKiiiliaiifs cri.!(.<; dos gris bleu, coiunie celui de ce dernier; ailes et (|ueue intermédiaires entre les deux espèces, ayant i)lus de marques blan- ches que lecœnileus, mais beaucoup moins que le ciidunis, » M. de Selys-Longcbamps a contesté l'origine de cet Oiseau (1). Pour lui la diagnose donnée par M. Severtzow désigne sans le moindre doute le P. Pleskei. Cyanistes cyanus et Cvanistes Pleskei. Dans uue conférence faite à lu Société Zooloyique de France en l(S8i (2), M. le professeur Michel Menzbier fit savoir ([u'il avait recueilli une série d'exemplaires (|ni, d'une part, présentaient « les produits du croisement des ('. l'Icskri l'I et des ('. ii/anuf!, » et, d'une autre, « ceux du croisement de ces hybrides et des C. cfidniis». M. Menzbier trouvait inutile « de donner la description de tous ces exemplaires », (quatre, pensons-nous), (3) il mention- nait seulement qu'ils avaient été capturés « dans la contrée où les C. njdtiiis et les C. l'Ic^hi'i nichent ensemble et disait qu'ils pré- sentaient une série de formes intermédiaires entre les C. ri/dnus et les C. Pleskei ». Ajjrès avoir fait connaître que, sur cinq cents exemplaires à coloration normale, se trouvaient dix exemplaires C. Pleskei et cinq de ceux (jne l'on peut envisager comme hybrides, le savant conférencier continuait ainsi: ((Comme je possède des exem- plaires intermédiaires entre les bybridesde C. Pleskei et de (\ eijdnus et de i;es derniers, et (|ue je connais la relation numéri(iue entre les C. cijdnus et les C. Pleskei, je me vois eu même temps obligé de con- venir (jue les C. Pleskei s'accouplent avec les C. ci/anus, eu formant des hybrides qui, à leur tour, se croisent avec les C. ci/itmis, et, après plusieurs générations successives, se confondent complètement avec les (\ eyanus. « Disons tout de suite ([u'un naturaliste de Russie, qui reçoit dans ses magasins un grand nombre d'Oiseaux, ne |)artage point cette manière de voir et ne croit point aux hybrides de C. Pleskei X C. Cynniis. Nous ne contesterons point cependant, jusqu'à de nouvelles observations, l'assertion de M. Menzbier; ce qu'il indique (t) Voy. Sur le genre Parus, Bull. Soc. ZooIok. de France, 1884. (2) Voy. : Revue seienlifique, p. .11;) et .'Ht), ii" du H'i avril 1884. (3) Voii- : Mémoires sur les l'aridtr. I. I.e groupe des Mésanges bleues. Bulletia do la Sociélc zooloiiiiiui- de Kraiicc IX. 1884 (p. 28, 2',) el 30 peler ici brièvement dans quelles circonstances le type nouveau C. Pleskei fut érigé au rang d'espèce. L'Oiseau obtenu, comme ou vient de le dire, au marché de Saint-Pétersbourg, n'avait vécu chez M. Pleske qu'un seul soir et, comme il venait d'être pris, il était impossible d'imputer à un aussi court séjour en cage un changement de couleur qui permettait de le distinguer de P. cœruleus. En 1877, le docteur Cabanis crut donc devoir attirer l'attention de ses collègues sur ce spécimen, disant qu'il s'agissait probable- ment d'une nouvelle espèce destinée à enrichir la fauue ornitho- tique du Nord-Est de l'Europe et du Nord-Ouest de Sibérie {î). Les captures du nouveau type depuis cette époque paraissent toujours rares, plus rares mêmes nous dit M. iMenzbier ([ue les hybrides Cyan. Pleskei X C. cyanus. Eu 1884, celui-ci ne men- tionne encore sur son tableau des dimensions des Mésanges bleues, que six exemplaires, un seul de la variété A se trouvant à Paris au .Muséum d'Histoire naturelle; les cinq de la variété B répartis ainsi : un au .Musée britannique, un autre à Vienne, et les trois derniers dans sa collection. Nous avons appris par .M. Paul Matschie (qui considère Pkskei comme une salspccies) que le Musée de Berlin conservait deux seuls exemplaires (3). M. .\lfred Dubois nous dit que le Musée de Bruxelles n'en possède point, mais que les deux sujets ligures dans le dernier fascicule de son ouvrage appartiennent (1) Sur le genre Parus. — On se rappelle qu'à propos d'un e.\emplaire acheté sur le marché de St-Pélersbourg et signalé par M. Sewertzovv comme hybride de cœruletis et de cyanus, M. de Selys avait dit que la diagoose très claire que celui-ci en donne désignait sans le moindre doute le P. Pleski. In Bull, de la Soc. Zool. de France, p. 330, IS77. 0 Voy. Journal fur Ornilhologie, p. 213, avril 1S77, rapport pour février, ou une figure de l'Oiseau a été donnée pour la première lois. En 1881, M. Menzbier, dans la Reçue comparalioe de la Faune ornithologique du Gouvernement de Moscou , indique C. Pleskei, Cah. à titre d'espèce. Voy. Bulletin de la Société des .Naturalistes de Moscou, n" 3, p. 212, 1881. (3) Ces deu.x exemplaires sont sans doute ceu.\ dont M. Dubois a parlé dans le Journal fiir Ornilhologie 1877, et dans le même journal, p. 109, 1878. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 30SI à M. le baron de Selys-Loagchamps (1). Le Muséum de Paris ne s'est point enrichi de nouveaux exemplaires, il n'eu conserve (ju'un seul, rapporté il y a (pielques années du gouvernement de Moscou par M. Ujfalvy. Le cataloguedes Oiseaux du Brilisli Muséum ne men- tionne (pie le sujet $ déjà indi(iué par M. Men/.bi(!r. AL Taczauovvski ue fait poiul liguierr. l'IrsLct dans la liste des Oiseaux observés depuis cincpuinte ans en l'ologue (2). Dans la liste des Oiseaux des gouvernements de Saint-l'élersbourg (Ji), M. Eug. Biichner dit que ce type u a été observé qu'en petit nombie. C'est eu vain ([ue nous avons cherché des mentions de nouvelles captures de ('. l'irslcn dans les grands journaux ornithologiiiues européens, l'Omis, le Journal fur Ornithologie, l'Ibis n'en parlent point ou fort peu (4). Nous peu- sous ((ue la pkqiarl des collections ornilhologiques ne possèdeut pas encore ce nouveau type. Le Musée de \'ienne (Autriche) eu serait même dépourvu (5) ? M. Lorenz, naturaliste de Moscou, nous a cependant signalé trois pièces eu sa possession ; nous lui avons acheté deux de ces pièces. Dans une nouvelle communication que M. le prof. Meuzbier a la bouté de nous adresser, nous appre- nons (jue le Cyan. l'icskei, type toujours rare, se rencontre actuelle- ment en Russie dans les trois localités suivantes : environs de Saint-Pétersbourg, environs de Moscou et environs d'Orembourg ; c'est à Moscou qu'on le voit le plus souvent, tandis que c'est à Orembourg qu'il est le plus rare. Dans celte communication M. Meuzbier nous dit qu'il est mainte- nant d'avis que la variété B est le résultat d'im croisenieul d'un iiybride ('ijai(. Plciikei x C. cyanus avec un ('. l'b'skei lypicjne ; dans ce cas on aurait trois sortes de formes : A) Cyiin. iHeskei typique. B) Première génération des hybrides C. Pleskei X C. cyaiius et génération résultant du croisemeul de ces hybrides avec les Cyan. cyanus. C) Première génération des Cyan l'ie^kei X C. cyanus et généra- tion provenant du croisement de ces hybrides avec les Cyan. Pleskei. Ceci pourrait expliquer, d'après .Meuzbier, pourquoi les carac- (1) Le d* vient de Moscou, la :^ a élé prise en Belgique (Liège). (2) Omis, p. 4Cu, 1888. (3; Juui'oal fur Uiiiilbulogie, p. 19G, i88u. (4) .Nous ne vuyons guine ligiirer (|u'un seul sujet, encore douteux, parmi les supt Parus ugareus tués par M. Alexanilre Mchalovits. Qrnitlioloijische Cosells- cluifl zu Berlin. Voir Cabanis-Journal fur Ornitliologle, p. US, 1885. Voir aussi le uniuie journal, p. i07, 1880, où une vague mention de l'teskii a élé également laite. Ci) D'après une coiumuQicalioa de .M. le D' L. Loreoz, Cutlos-adjunct. 310 A. SUCHETET tères distinctil's de la variété B sont moins constants que ceux de la forme typitiue et pourquoi aussi cette même variété est moins fréquente que les hybrides Cjjan. Plfskei X ('yan. cyanns. L'étude du type l'kskei est donc d'un grand intérêt pour les zoologistes; mais M. Menzbier nous permettra de lui rappeler res- pectueusement qu'il n'est pas prouvé, comme nous le disions tout à l'heure, que les produits demi-sang revêtent nécessairement des caractères intermédiaires entre les deux espèces mères des(]uels ils tirent leur origine; pas plus qu'il n'est prouvé que dans un produit trois quarts sang ces caractères intermédiaires s'alïaiblissent aussitôt, il ne viendra à l'idée d'aucun ornithologiste, pensons-nous, d'allribuer la naissance des hybrides Luj. clhuris X Ltnolacannabina ou FringiUa cœlebs X F. muntifringilla, rencontrés à l'état sauvage, les nus à nu croisement direct, les autres à un mélange de l'espèce pure avec un hybride; l'origine de tous iudistiucleineni est imputée à un croisement d'espèces pures. Or, si nos souvenirs sont exacts, tous les hybrides que nous avons vus ne sont pas absolument sem- blables; pour le dernier croiseau'ut, nous avons vu des individus revêtant presque entièrement les caractères d'une seule des deux espèces pures. Nous possédons un hybride trois (juarts sang {C(dtiiiiba) qui ne présente pas de dillerenee avec d'autres proiluits demi-sang de la même origine. Les jeunes provenant du croisement des libii>iilurn ressemblent tantôt à l'un des parents, tantôt à l'autre; si le mélange des espèces mères n'avait été constaté de risu, il n'aurait donc point été pos- sible de les déclarer demis;ing. Chez les Léporides (si toutefois ces liybrides existent réellement'.') on constate toujouis une forte ressemblance au type Lapin (L. cunkulm). M. Guruey a cité des cas curieux parmi les Palmipèdes et les Oiseaux de cage où des individus hybrides demi-sang ne tenaient, pour ainsi dire, que d'une seule espèce. Le renversement des termes père et mère est-il même capable d'opérer un changement dans les caractères des produits. Nous possédons deux Ô demi-sang Euplucainus melanotus Ô X Lineatus limjnaudii $ semblables entre eux et semblables aussi à un autre Ô provenant d'une nteldiwtus $ et d'uni'. Uaynaudii Ô. Si quel- ques légères dillérences existent, elles sont plus sensibles çntre les deux exemplaires du premier croisement qu'entre ceux-ci et l'exem- plaire du second mélange. Au contraire, un Ô demi-sang E. Sicinhoi Ô X E. nycllienterus $ dillère en une certaine manière d'uu Ô pro- venant d'un E. Suinhut Ç X E. nyrlhemenis ô. L'étude des caractères des hybrides demi-sang, trois quarts sang, OISEAUX HVBniDKS hexconthés a l'état sauvage 311 cinq huitièmes, etc., obtenus en captivité, s'impose donc d'une manière toute inniiculiiTe ; car lorsque deux espèces se mélangent accidentellement dans la nature, leurs produits ue peuvent sans doute emprunter exactement autant de parties à une espèce qu'ils en empruntent à l'autre. IJu des types purs (|ui se croise aura, dans certaines circonstances, une action plus grande que son conjoint n'en aura une sur lui, d'où il s'en suivra que son influence sera prépondérante. Cyanistes cceruleus et Gyanistes Pleskei Dans sa conférence faite à la Société zoologique de France, M.Menzbier dit encore que les C. cœrulcns, d'après leurs stations et leurs habitudes, « se rapprochent à un tel point des ('. iHcskci » que l'on ne devra point s'étonner si des observations ultérieures « prouvent que ces Mésanges se croisent entre elles et produisent des hybrides. » .M. Menzi)ier remarque toutefois que ces deux formes sont si voisines dans les traits typiques de leur coloration, qu'il est souvent très dillicile d'indiquer les caractères d'après les- quels ou pourrait distinguer les hybrides. « C'est la comparaison seule de ces exemplaires avec ceux des C. cœruleus qui pourrait faire remarquer peut-être que le dos est d'un bleu plus intense, les parties inférieures plus pâles et le blanc de l'abdomen plus déve- loppé. » M. Meuzbier possède dans sa collection un exemplaire $ de ce genre recueilli près de Moscou 2(3/14 janvier. M. Menzbier ne dit pas par là que les (J. cœruleus se croisent certainement avec les C. l'ieskci, c'est une hypothèse qu'il émet ; elle est du reste possible (et même probable) si le C. PlesL-ei, comme le croit M. de Selys-Lougchamps, n'est qu'une race de C. cœruleus. Semblant contirmer cette opinion, M. Zarouduoï nous écrit qu'il possède daus sa collecliou d'Uremliourg (Russie), un exemplaire auquel il attribue l'origine C. vœruleusK t'. Pleskei XC.cœruleus([}. Cyanus flavipecteus (2) et Cyanistes cyanus var. Tian-Schanicus. D'après M. Menzbier (3), le prof. Severtzow possédait dans sa collection des exemplaires de Cyanistes du district limithrophe de la région des C. flaiiperlus et des C. cymius tidn-seliatiirus « avec dé- (1) Nous pensons que la JeàL-iiplioii do cet Oiseau a élé ilonuée daus le Bull, de la Société des Naturalistes de Moscou, n" 4, 1888. (2) Ou Parus flavipectus, ou encore Cyanestes flavipectus. (3) Les hlt'sanges bleues. Bull, de la Soc. zoolot,'. de France, I88i, 312 A. SICHETET veloppeineiit plus ou moins l'aiLle de jauue sur la jjoilriue el avec tous les autres caractères de la forme typique des C. flavipectus ». M. Menzbier se deiiiaude si ou ne doit pas adineltre que ces exem- plaires, de même que ceux des C. njatiati lian-irlianinis à couleur jauue sur la poitrine, soient des hybrides des C. cyanus Imn-srltanicus eldes C. flacipert II»'! «C'est une simjile conjecture à latiuelle se livre léminent naturaliste; du reste s'il admet à titre d'espèce ('. jlaci- pectus (considéré comme race de ci/diiiis [lar M. de Selys-Long- cliamps), il reconnaît que C. tîan-srluinlciiti n'est qu'une variété ou race de C. cyanus, il s'agirait donc ici du croisement hypothétique de llacipectus avec cyanus, ainsi que cela résulte, du reste, de l'opi- nion que M. Menzbier a émise dans sa conférence faite à la Société Zoologique de France (1). Or, pour M. de Selys-Lonchamps, le flmipeclus est encore au cyanus ce que le cwruh'us est au i'lfsl;ei. 11 ne trouve chez flavipectus aucun caractère assez inqjortant pour le séparer de cyanus. Il en donne la raison et cite, à l'appui de son opinion, un exemplaire femelle de cyanus du Nord de la Russie faisant partie de sa collection « chez lequel les lianes, depuis la base delà poitrine jusqu'à la queue, sont très légèrement, mais dislinclement, lavés de jaune pâle (2) ». Un exemplaire obtenu à Ferghanah, provenant de la collection Sewerztovv, actuellement eu notre possession, ne dillère que par le jaune de cyanus dont il se rapproche [lar tous les autres points, ce qui nous fait partager la manière de voir de M. de Selys-Longchamps. Remarque, Le présent croisement C. jlavipectus X C. cyanus, elle précédent €. cœruleus X C. Pleskei,se produiraient donc entie variétés et non entre espèces. Nous devons toutefois ici faire mention d'une opinion émise par iM. Vian. Dans une communicition que celui ci avait bien voulu nous adresser il y a quel((ues années, il disait « qu'il était convaincu que les deux formes iHesla'i et jlavipectus sont des métis de la Mésange bleue {cœruleus] et de la Mésange azurée (cyanus). 11 possède quelques exemplaires qui tiennent plus ou moins de ces deux types, variant dans leurs emprunts qui leur font et soûl Pleskei ou llavipectus suivant qu'ils ont pris plus ou moins à Parus cœruleus ou à Parus cyanus ; entin ils sont rares partout ». (1; Voy. Hevue scientifique, p. 516, 1884. (2) P. 72. OISEAUX iiviminKs iuîncontiiics a l'ktat sauvagk 313 Eu 1884, alors que ciu(i exeuiphiires Pleski'i ijaraissaient seuls connus, M. Meuzbier (1) disait d'eux que le plus grand uonibre élaient des mâles et préseulaieut deux variétés : l'uue à bec bleu, à tache d'uu jaune très prononcé sur la poitrine, plus voisiue de ca-ralt'tis; laulre, plus i)àle, a la tète duue coloratiou bien moins prononcée se rapprochant de cyaiius. Si les observations faites de|iuis conlirnu'ut ces reuseii^nements (ce ([ue nous ij;uorons), il y aurait (juelqucs prohabilites à iidmellre les /'/cs/ri'/ à titre hybrides, peul-élre même pourrait-on attribuer leurs deux variétés au ren- versement de tenues père et mère dans le croisement des espèces pures, si toutefois ce renversement est capable d'accomplir des changements dans la coloratiou des [iroduits, chose, nous l'avons vu, très discutable. Aussi, uoiis ue voudrions aucunement soutenir cette thèse, et le C. iHc.skn, comme le dit M. Selys-Longchamps, qui a étudié longuement ce sujet, n'est probablement autre qu'une race locale de ca-nilcus, tandis (jue llacipeclus se rattache à l'espèce souche, cyanas. C'est tout à fait notre avis. Les derniers croisemeuts que nous venons d'énumérer restent donc très obscurs, puisqu'on ignore la véritable origine de l'kskei et de Ihniperlus, et qu'on ue sait s'ils sont de bonnes espèces, des races ou des hybrides'? Qui sait encore si les pièces considérées comme hybrides ne sont point des variétés de coloration? 11 serait très désirable qu'un amateur d'Oiseaux insectivores voulût bien entreprendre dans ses volières le croisement du Cyanistes cœruh'us et du Cyanistes cyanus, ou verrait ainsi si, du croisement présumé, naissent les C. l'icskii et même les C. jlavipec- tits ; aiusi serait tranché le débat. Eu cas de négative, il faudrait voir dans ces deux derniers types des races ou variétés des espèces souches. Cyanistes cyanus et Puecile longicaudus (2) M. le prof. .Meuzbicr dit (.'() qu'il possède dans sa collection un exemplaire de .Mésange bleue recueilli près de .Moscou, lequel « ue peut être qu'un hybride d^ C. cyanus el de Pœcile bnyicaudus. y>\oici la description de cet Oiseau d'après le sa vaut professeur de Moscou: (I) P. olijiie sa Conférence, iii Heviie SeieiiUfique. (i) .\utres noms : Parus catiUulus, Parus longicaudus, Mecistura vagans, .Egitliatus cauilutui, Acredula caudata, Mecistura caudata, l'aroides caudatus et longicaudus. (3) Mémoires sur les Paridœ. I. Le groupe des Mésanges bleues, Bullet. Soc. Zoul. de France, IX, 1884. 314 A. SUCHETET « La coloration de cet hybrifle est d'uu gris pâle, intermédiaire entre la coloration du (.'. cijaniis et celle du l'œcUe lonyirauilus. Le sommet de la tète est entouré d'une large bande blanchâtre; une bande noire jirend son origine à la base du bec, traverse l'œil et se prolonge jusqu'à la nuque, comme dans les C. cyanm, mais elle n'y forme point les deux embranchements. Le dos et les scapulaires d'un gris pâle, moins intense sur la partie supérieure du manteau, à l'endroit où nous oljservons une tache blanche chez les C. ci/anus. Les couvertures alaires d'un bleu grisâtre foncé. Les grandes cou- vertures, un peu plus foncées que les autres, sont terminées par du blanc pur, qui forme une bande transversale sur l'aile. Les rémiges primaires noirâtres, blanches sur les pages externes; les rémiges secondaires d'un gris noirâtre, avec bordures blanches plus larges sur les pages externes et avec pointes ressemblant à celles des C. ryanus. Les rectrices sont noires, à teinte d'un gris bleuâtre, la plus latérale à page externe et à pointes blanches ; la seconde liserée de blanc sur la page externe; la troisième un peu moins lisérée; sur les quatrième, cinquième et sixième, le blanc disparait tout à fait et c'est le gris pâle qui le remplace. Le dessous du corps, d'un blanc pur, excepté la gorge, qui est marquée d'une tache noire comme chez le Pivcilc lonyicatulus. » M. Menzbier note encore « que le bleu propre au C. cyanus est très faible dans l'exemplaire cité et qu'il est remplacé par le brun du PœciU' longicaudus. La teinte si pâle de la couleur bleue du C. cyanus est pour ainsi dire eiîacée parle brun plus prononcé du Pœcile longicaudus. » ACREDULA CAUDATA et ACREDULA IrBYI Ce croisement ayant été cité par M. H. Giglioli, à titre hypothé- tique (1), dans la lite des cas d'hybridité de l'Avifauna italienne représentés dans la collection centrale des Animaux vertébrés de Florence (2), nous croyons devoir en faire mention; il ne peut toutefois être question ici que d'uu croisement entre l'espèce souche et une variété locale, le genre Acredula (ou Orite) n'étant représenté en Europe que par une seule espèce : Y Acredula caudnta. Dans la variété Irbii qui se trouve eu Espagne, dans l'Italie centrale et (1) La citalion de M. Gijilioiu est précédée d'un ? .2) Primo resoconto dei liesullati délia InchiesUi ornithologica in Italia, Parle teiza ed ullinia, Notizie d'Initole générale, compilata dal dottore Henrico Hillger Giglioli, p. 70, Florence, 1891. OISEAIX HYBRIDKS RKXCONTHKS A l'kTAT SAUVAGE .'Jlo méridionale, flaus la Sicile, la couleur violette des scapulaires est remplacée i)ar le gris (1). Le sujet du Musée de Florence provient de Turin el fut pris (ou tué) le 19 octobre 188i. M. II. Giglioli se contente de dire que « la tête est pres(pic hlanciie » et jilaco devant sa ritalion, comme nous l'avons dit, un point il'iuterrogatiou. ACREDULA ROSEA et ACREDULA IrBVI D'après M. Seebohm.l'.l. Irhiji se mélangerait en Lombardie avec r.l. rosea, la forme britaiini(iuo de VA. cnudatd (2). Le D' Gadow (■i) parle de trois exemplaires du Piémont, conservés dans la collection du Brilisli Muséum, intermédiaires entre À. Irbyi et A. rosi'a (4). M. Tommasso Salvadori dit également (4) qu'en Piémont, en Lombardie et en Toscane on trouve des exemplaires intermé- diaires entre .1. roscd et .4. Irhyi, lesquels ont le dos cendré en grande partie, mais taché de noir. « Probablement, ajoute le savant comte, ce sont des hybrides. » Que sont les deux types? Jus([u'en ISSfi, dit M. Al|)hoi)se Dubois, tous les ornithologistes oui considéré les dillérences de coloration que présente l'espèce .1. caudata, soit comme un caractère sexuel, soit comme une distiucliou d'âge ou de saison.... Plusieurs auteurs anglais vienueul d'admettre trois espèces aux déi)eus du Parus caudata. Pour eux, les individus à tète blanche appartiennent seuls au type de Linné, tandis que ceux jjourvus d'une bande sour- cilière forment deux espèces : .1. rosm et A. Irhyi (5). L'éminent conservateur du Musée royal de Bruxelles ne partage pas cette manière de voir; tout en reconnaissant l'existence de ces trois formes de .Mésange à longue queue, il ne les admet qu'à titre de races ou variétés climatériques (6). D'après cela, si les deux (1) Voy. Seobohm. .1 hislory i>f hriLsh Binis, I, p. 'iS7. M. Odoardo l'erragni la signale ilaiis son .ii'ifaiinit creiiionese, p. iK). Crcmoni' I8.s;>. Il dit laviiir Iroiivée en compagnie de sa proche alliée .1. cauiinta. 11 en fait «ne espèce. .M. Tonunano Salvadori ne la mentionne poinl dans sa Fliunn d'Hulia. (2) yue l'on voit aussi dans le non! de la Krance et l'Allemagne occidentale, (d'après le mème.)rt/). cit. I. p. 'iH7. (H) Catalogue nf Uinls of llrilish Sluseum, VIII, 1883. (4) Nous en trouvons seulement deux indiqués dans la liste. (5) Elenco degli VccelU itatiani, p. DU. l88()-87. (6) Remarques sur les Mésanges du genre Acredula, Bulletin de la Société i[Oologii|ue de France, p. 437, 188.3. 31(î A, SUCHETET croisements assez hypothétiques que nous mentionnons se sont réalisés, ils seraient donc produits entre types appartenant à une même souche. Famille de MotacUlidiv. Genre Motacilla. MOTACILLA ABBA (1) et MoTACILLA LUGUBRIS (2). Teniminck (3) dit avoir « acquis la certitude que, dans nos con- trées occidentales, la Benioronnelte Jiufubre s'accouple av«c la Ber- (jerannette (/rise et produit des individus tapirés de noir et de cendré clair. » Serait-ce parce qu'elle ne trouve pas toujours à s'unir avec des individus de son espèce, se demande le célèbre ornithologiste? Quoiqu'il en soit, ajoute t-il, le fait est certain. Le rév. Macpherson dit qu'il a vu lui-même les deux espèces appariées (4). Un des Musées d'Histoire naturelle d'Angleterre ren- ferme un individu qui proviendrait de ces deux types? (5) Pour M. Degland, la Hochequeue grise (Motacilla liiyubris) n'est qu'une race de la Motarilht alha, ainsi (jue pour beaucoup d'orni- thologistes. M. Sharpe l'a portée cependant au rang d'espèce (6). M. Sclater la distingue également de M.alba, mais il ne précise pas à quel titre (7). Ces deux Bergeronnettes sont assurément deux types bien rapprochés et leurs hybrides, (si hybrides il y a), doivent être dilliciles à reconnaître. D'après ce ([ue nous avons pu juger par l'examen de plusieurs exemplaires, M. laijiibiis ne se distingue d'nlba que par son aile présentant moins de blanc, et par son dos plus noir, .\ussi de si faibles dilïérences sont-elles suffisantes pour ériger ces deux types au rang d'espèce ? (1) Auli-ps noms : Motacilla cinera. (2) On Motacilla Yarrclii, oa MolacilUi nlba. oa Motacilla iitha lugubris. (3) Manucld'Ornithulogicou Tableau sysléinaliqiiedcs Oiseau.rr les caractères suivants: « dos, plumes des épaules et croupion d'un vert foncé olive; petites tectrices des ailes brunâtres, bordées largement d'un vert jaune d'olive, celles du milieu et les grandes d'un brun foncé, bordées largement de jaune verdàtre, les |)lnmes axillaires d'un jaune vif. Plumes roctrices les plus extérieures, toujours deux ensemble, blanches avec taches noires, la troisième plume rectrice noire, les autres plumes de la queue sont noires. Bec et pieds noirs. La nuque, le derrière du cou, la tache de l'oreille d'un gris noirâtre. Joues rougeàtres avec quelques plumes noirâtres et jaunâtres. Gorge blanche, mélangée de jaune vers le cou. Culmen 13™™, ailes 7G™™. La limlijlf» incliinnrrpliiila n'est, d'après Degland, ipi'une race de /{. flava (4). La menocepbala nous paraît différer de flaca par le dessus de la tète ([ui est noir, par ses joues et le dessus du cou qui sont de cette couleur, ce noir descend sur le'^ épaules en forme de collier. Chez la femelle melnnoccphnln le bleu cendré est à ces par- tics aussi plus foncé que chez la femelle Ihini. La flaira variant beaucoup suivant l'âge et les saisons (o), comme sans doute la menocpphalu, il doit éiro dillicile de reconnaître l'hybridation lorsqu'elle se présente. (1) Autres noms : Molarilla para. Moincilld pareiita, Molacilla veriui, Mola- cilla neglecla. (2) Antres noms : Motacilla metanocephala, Motacilla paca melanocephala, Uotacilla pava \ar. horealis . (.'») Mi'tiKiircs (If l'Académie des Scienres de Sl-PétersbourK. T. XXXV, a' 'S, VII- série. (4) Op. cit., 1, p. :iSI. (3) D'après imc (•Dnitnimii'ation verbale de M. Noury el d'après de nombreux exemplaires furmanl série exposés dans les vitrines du musée d'Elbeuf et que nous avons examinés. 318 A. SL'CHETET BUDYTES FLAVA et BUDYTES CAMPESTIS (1) La Budyles fîava s'accouple encore avec son autre variété B. Rnyi. « Il paraît hors de doute, dit Degland (2), que la Budytes flava et ses variétés s'apparient entre elles. » On a tué près de Lille, ajoute cet auteur, un niàle de nudylca flnra, des mieux caractérisés, accou- plé avec une femelle de Budytes Rayi. M. Zaroudnoï nous écrit d'Orembourg qu'il connaît lui-même des hybrides entre ces deux types; il en connaît aussi entre B. //«i-its et le changement de B. Rayi que M. Sewertzow a marqué comme B. flavifrons. Il croit pouvoir attribuera certains individus l'origine suivante : B. flavus X Rnijl typica X B. flacua, B. flacus X B. Rayi jhivi- frons X B. (lavus. Ces divers Oiseaux, tués au milieu du cours de l'Oural, ornent sa collection. Nous regrettons de ne pouvoir donner une analyse du mémoire de M. Zaroudnoï dans lequel ces divers croisements sont relatés et où l'auteur parle aussi de Budytes flnrn, var. heema X Budytes C.flati- frons. Le mémoire de M. Zaroudnoï est écrit en russe. Il s'agit du reste tout au plus de croisements entre variétés: nous devons cepen- dant reconnaître ((ue si campestris est cité à titre de race de flata par Degland, M. Sharpe la porte au rang d'espèce. Ces caractères intermédiaires pourraient peut-être également être attribués à des variétés de coloration ; les traits qui distinguent ces deux types n'étant pas considérables. Budytes flava et Budytes borealis M. Zaroudnoï nous a encore indiqué le croisement de B. flava X B. borealis, ([u'il se propose d'étudier ultérieurement. Il a tué un exemplaire de ce genre au milieu du cours de l'Oural. Dans la Collection centrale des Animaux vertébrés d'Italie, à Florence, il existe un individu cT indiqué comme flarus X borealis obtenu à Fana le 26 avril 1887 (3). M. Sharpe (4) inscrit borealis comme bonne espèce, M. Degland(5) en fait, au contraire, une simple variété de la race melanocephala à laquelle même il semble l'identifier de sorte que, si son opinion (1) Autres noms : Budyles Rayi, MotitcilUi flavn, Molacilla campestris, Unla- cilla flara Rayi el Molacilhi flaveola. (2) Op. cit., I, 379. (3) Primo rcsoconto dei resultate, etc., KIorence 1S91. (4) Calaloi;ue des Oiseaux ilu Brilisli Muséum. PI. VII, fis;. 1 efS, I880. (.S) Op., cit., I, p. 380. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRKS A l'ÉTAT SAUVAGE IM!) est juste, ce croisement devrait être rapporté à celui de fldvax mcla- nocephala dont nous avons déj;\ parlé. M. Shar|)(' constate liii-niénie ( I ) r[ue (|iiel(ines spécimens de la Berfj;eron nette jaune de la Méditeranuée se distinguent peu de la vraie M. bori'alis. Les appariages ou accouplements des deux races auraient sans doute besoin d'être constatés pour déclarer hybrides les individus à coloration mélangée. Fainilti' ilrs Turdidie Genre Helminthophila Helmi.ntiiophila pinus (2) et Helminthophila chrysoptera (3) Si le ('(ilai)ti's (tnrnto-iiic.rii-anus, (jue nous étudierons plus loin, doit être considéré comme une variation climatéripne et non comme un hybride, voici peut-être l'hybridisme le plus intéressant et le plus curieux dont nous îiyons à pnvWv [)0ur l'Ainériiiue du Nord, quoiqu'il n'existe encore, reconnaissons-le, que de siini)li's ronjrr- tuirs sur la véritable nature des hybrides supposés et ([ue la double origine de la plupart de ceux-ci soit même contestée. Le 18 mai 1870, ^LWilliam Brewster tuait à Newtônville, Mass., un Oiseau du genre Helminthophafia, mais d'une espèce jusqu'alors inconnue. L'Oiseau était en pIiMii chant lorscpi'il fut surpris et voltigeait çà et là dans un fourre marécageux pliinlé de chênes et d'érables. Autant M. Brewster peut se le rappeler, il ne différait pas (1) Op. cit.. X, p. 2,17. (2) Synonymie : Certliid pinit.i, Sijlrid pitiii.':, .'ii/lcia solilnrin Heliiiillicru.t solilarius. Ilelinum sutilaria, Veniiicara solilnria, etc. (3) .Vutres noms : MuUicilla clirijaiiplera, Sijlvicohi chrijsoplcvii, Molacilla finvifrons, Sylvia pavifrons, Hehiinllu'ro.^ chrijsoplera, Vermiiord chryanptrrn, Helinain rhrysoptern, etc. Les deux espaces pinus et chrysopterii, quoiqne présentani un air de parenlé indisrulahle, ollrenl cependant des earactères dltlérentiils asser traneliés. .\insi un ne trouve point dans pinus la fioi'fJe noire de chrysopleru. Pinus est d'un heau jaune chrome sur toutes les parties intérieures: clirysoplera est gris blanc sond)re à ces parties; ce dernier n'a (loinl no;i plus l'u'il entouré de noir à la manière de pinus, mais la conformation du corps et la laille est la même eh,./, les deux espèces. Sur le dos il existe un rapprochement entre les teintes des deux types, car le dos de chrysDplvni est lavé de jaune venUUre jjris dans le fjenre du dos de pinus. On voit donc (pie certaines relations unissent les deux (oiines, mais aussi certains carac- lèi-esdillérentiels seuihleiil les séparer. 320 A. SUCHETET sensiblement, soit dans la voix ou dans ses mouvements de ff. chrij- soplera (1). Qu'était cet oiseau? M. Brewster n'osa rien décider sur son ori- gine. Les ditlérences du coloris avec le type ordinaire étaient si S'randes et de telle nature que toute théorie de variation acciden- telle (ou de variation due à la saison) lui parut impossible à émettre: l'hypothèse d'un hybridisme ne lui parut point non plus devoir être prise en considération, vu la grande rareté des hybrides à l'état sauvage. La nouvelle espèce, dépourvue de noir ou de cendré sur les joues et sur là gorge, reçut donc un nom particulier, celui de //. leucobrnnrhialitt, du gr. )iS'jxoç blanc et ppoY/o; bronches ou poitrine. Voici sa description, telle que l'a faite M. William Brewster : « Mâle adulte, plumage d'été; sommet de la tête jaune vit légère- ment teinté d'olive sur l'occiput. Les plus grandes et les moyennes couver'ures de l'aile jaune, au sommet moins vif. La ligne sourci- lière, les joues, la gorge et toutes les parties inférieures, blanc soyeux, avec une légère teinte de jaune pâle sur la poitrine. Surface dorsale, à l'exclusion de la nuque, qui est cendré clair lavé de jaune, comme sont aussi les ])ords extérieurs des secondaires. Une étroite ligne de noir clair passe de la base de la mandibule supérieure à travers et à une pi'tite distance derrière l'o'il, inter- rompue cependant par la paupière inférieure qui est distinctement blanche. Aucune trace de noir sur les joues ou sur la poitrine, même sur les plumes naissantes. Bec noii', les pieds brun foncé. Dimensions : Longueur, il. 19; étendue, 7.88; aile. 2.4.') ; tarse, 71 ; queue, d .86; culmen, 33. On verra, d'après la description ci-dessus, continue M. Brewster, que cet Oiseau ressemble de plus près à la Fauvette à aile dorée (Golden Winged Warbler ou Sli'Uiiinlhopluujn clirysoptcra. L'absence entière de noir ou de cendré sur les joues et la gorge, le caractère particulier de la ligne sourcilière, et le blanc de la ])aupière intérieure présentent cependant des différences qui ne s'accordent avec aucune variation connue accidentelle ou de saison de cette espèce. La ligne restreinte du noir sur l'œil donne à la tête une similitude remarquable à celle de Hi'lminllidfénya pinns, mais la ressemblance ne va pas plus loin. » M. Ridgway, le savant curateur de la collection ornithologique (i) Voy : Description of a new species nf Belminthophaga, liy \V,„. Brewster, in Bulletin of Uu- N'utlall ornilhological clul), I, n° 1, pp. 1 et i, avril 1876, et the .\merican Sporlman, VI. p. 23 journal dans lequel celte capture a été mentionnée |iour la première fois, mais que nous n'avons pu consulter. OISEAIX HVHRIDKS nEiSCOKTRÉS \ l'kTAT SAUVAGE .'121 (lu Miisi'e do Wnshinston, eut bienlcU l'ofcasion de pîirlcr dn ce iioiivi'iiii type I 1 1, mais, comme .M. Brewster, il ne voulut |»oiut se prononcer sur sa nature, tout i>u (^loi^nant cependant la possibilité d'une liybridntion, cet exemplaire ne pivsentant aucune cnmliinai- son de la coloration des deux espèces les plus rapi)i'ocliées, clniisop- tera et piniis, mais simplement un développement imparfait pour ainsi dire de la coloration d'une seule des deux {"2). Sept ans se passèrent sans i|u'on rencontrAt aucun spécimen du même genre; dans l'après-dinée du 12 mai 1877, dans une localité très éloitrnée de civile où le iiremier exemplaire avait été obtenu, près de Clifton (Delaware County. Pa), M. r.liristoi)lie D. Wood aperçut dans un pon)mier un deuxième Oiseau qu'il fut assez beureux pour abattre. Comme le précédent il était mâle, et corres- pondait A la description donnée par M. Brewster, ce (jui semblait confirmer la validité de l'espèce. Ce fut du moins l'avis qu'exprima à son sujet M. Spencer Trotter, de Philadelpliie (3). Bientôt, du reste, celui-ci ne tarda pas à découvrir un troisième spécimen, tué sans doute depuis louiçtenips, mais qui était demeuré inaperçu pendant plus de (piinze ans dans la collection de l'Académie des Sciences de Pliiladel|)liie. M. Trotter était occupé un jour à examiner des Fauvettes (S7//u/cof/r/rp\ lorsque, par hasard, il aperçut parmi elles un spécimen de l'Oiseau à gorjre blanche, le Wiiite Throated Warbler ou Ifelminthopharia yucnhronchialh de Brewsler. L'iuscriplion que cette pièce portait était la suivante : Il J. C. 20 octobre /S'fi2, Xot. of Bill. » autant qu'on put lire, car les trois derniers mots étaient très effacés. Les initiales ./. r. furent reconnues pour être celles de John Cassin, moutrani ainsi qu'il posséda autrefois ce spécimen, au moins qu'il s'en occupa (4). Malheureusement cette étitpielte ne portait aucune indication de la localité où l'Oiseau avait été obtenu, non plus aucune indication ni de son sexe ni de son es|)èce ; toutefois, à cause des ressem- blances qu'il montrait avec les deux premiers spécimens, on pouvait le suj^poser mâle. luformatioiis ayant été prises \)\r M. Lawrence au|ii'ès de M. Bell, celui-ci déclara se rappeler avoir tué, vers 1832, pendant le prin- (I) Ihis. VI, p. 1S,S, I87<). (i) l-p noir (le la r(''^irin jiif,'tilaire et do la ri'gloii aiiiictilaire propre an inAlo chrysoplerii est en edet supprimé el ces parties soni enlièreinenl blaiii- pnr anx rarines îles plumes. (3) Voy. Itulletin o( llie iNullal ornilliolof,'i(al cIuIj. Il, n" :!, pp. 79 et Si), jiiillel 1877. (4) Celui-ci était en cllct alors chargé du soin de la collection. 322 A. SUCHETKT temps, à Rocklaiul,N. Y., un spécimen à ailes dorées {Golden ivings) qu'il avait fait remarquer à son jeune frère à cause de l'absence de noir à la sorge et qu'il pensait être, vu cette particularité, un jeune mâle. L'attention de M. Bell avait été attirée vers cet Oiseau par son chant qu'il n'avait pas encore entendu (1). L'Oiseau en question fut conservé longtemps à cause de sa rareté, puis il fut vendu à une personne de Philadelphie. C'est ainsi, sans doute, qu'il parvint dans les collections de l'Académie ; il y a tout lieu de le supposer. Quant à l'inscription portant la date du 20 octobre 1862, elle peut s'expliquer, d'après M. Trotter, par le dépôt, à cette époque, de l'Oiseau entre les mains de M. John Cassin (2). Ce troisième Oiseau^ qui correspondait à la description faite par M. Brewster et par conséquent à l'exemplaire de M. Wood, confirma décidément M. Trotter dans sa manière d j voir. Celui-ci admit donc H. leuco- bronchialis comme bonne et valide espèce(3). Un quatrième exemplaire çf fut ensuite tué à Wauregan, Conn., le 25 mai 1873, par M. Charles M. Carpentier ; puis un cinquième, que M. William Brewster décrivit, fut obtenu près de SufTield le 3 juillet suivant par M. E.-J. Shores, c'était encore un mâle adulte. Dans chaque détail essentiel cet Oiseau, dit M. Brewster, s'accorde avec son type de l'espèce, quoique montrant certaines particula- rités de coloris qui ne se trouvent dans aucun des s|>écimens pri- mitivement examinés, particularité que M. Brewster fait con- naître (4). Trois autres individus sont cités par MM. A. Purdie, de Newton, Mass. (5). D'abord un exemplaire très typique tué par M. Samuel Jillson à HudsoD, Mass., en mai ou juin 1838, étiqueté comme //. pixtis f^ et placé dans la collection de M. Williams Collège, Williamstown, Mass., puis envoyé à M. Ridgway par le professeur P. A. Chadbourne ; deuxièmement un mâle, en la possession de M. William W. Coc, de Portland. tlonn., capturé eu cet endroit le 22 mai 1873; enfin un beau mâle, pris le 30 mars 1879, et obtenu par M. J. N. Clarck, de Sagbrook, Couu. Dans le premier exemplaire la surface inférieure est nette, d'un blanc soyeux, sans trace de jaune en aucun endroit, le dos (1) M. bell avait l'outiime, dans ses jeunes aiinces, de reconnaître les diverses espèces à leur cliant. (2) Poui' tous ces détails, voir les Bulletins du Club ornitlioloRique. III. n» 1, p, 44. janvier 1878 et IV, n» 1, p. ol), janvier 187',). (3) Le même Bulletin, III, n» 1, p. 44, 1878. (4) Bull. III, n° 4, p. 19Ï», octobre 1878. (5) Bull. IV, n» 3, p. 184, juillet 1879. OISEAUX IIVBniDES RENCONTRÉS A I.'kTAT SAUVAGE .'523 cendré iiiir. Le deuxième s'éloigne du type dans la marche du jaune sur les parties supérieures et inférieures. Sur la poitrine existe une larj^e handc on tache dt; cette couleur avee léj^ère siiffa- sion sur le meutou. Tout le plumagi^ dorsal, depuis le soiiiuiet de la tête, est faihlement recouvert de la môme teinte. Le troisième est exceptionnel, il montre unu plaque jaune vif sur la poitrine, depuis la eourluiie des ailes. M. (liark pensa avoir allaire à un iiinus, lorsqu'il le tua, l'Oiseau avait les notes et les habitudes de cette espèce. Le neuvième exemplaire, //. leucobronchialis, tué par M. Gunn,à Ottawa, Gonn., a été décrit par le D'' Gibbsdans les « Grand Rapids Daily Democrat(l) » comme nouvelle espèce d'IIi'bnintliiiphiuja, sous le nom dedunnii. Présenté ensuite comme appartenant à Icucohron- ckidlis par M. J. IL Purdie (2), il fut envoyé à la Smithsonian Insti- tution à M. Ridy;\vay ([ui l'examina et déclara (3) que la validité de l'espèce //. U'Hcoliroiirhiaiis pouvait être considérée comme déliniti- vement acquise à la science, cette nouvelle forme, dans tous ses degrés, se distinguant réellement par l'absence totale de noir ou de gris sombre sur la gorge (4), ainsi que par l'absence de la plaque auriculaire gris sombre ou noire. L'année suivante, le savant curateur du Musée dé Washington portait à ce titre H. leitcobron- chialis sur son catalogue (5). A ces neuf cajjtures viennent, pendant les années 1879 et 1881, s'ajouter trois nouvelles, toutes trois obtenues par .AL A. K. Fisher, de Sing-Sing, N. Y., dans les circonstances suivantes : (1) l-juin 1879, cit. par M. 11. .V. Purtlie. (2) Bull. IV, n' 3, juillet 1879, p. 185. (3) Bull. IV, n" 4, octobre 1879. (4) Les bases des plumes étaient quelquelois grisâtres. (5) Cat. of the Uirds of Nnrth America. Proceedings of U. S. National Muséum, p. 163. laSO. M. Uidsway (Bull. Nuit, ornitb. club, IV, n" 4, p. 233, octobre 1879), avait fait les remarques suivantes sur le spécimen décrit d'abord dans les « Grand Hapids ». Le spécimen recueilli par M. (iunn est, dans tous ses riip|)orts essentiels, comme type de H. leucubronchidlÎ!!. à l'exception de la poitrine sur laquelle existe une grande plaque jaune gomme gutte vif bien délinie, tandis que les parties supérieures sont moins vivement colorées, le jaune du sommet de la télé et le gris bleuiMre de la nuque, le dos et les ailes étant ob'^ciircis par un recouvrement de vert olive. La plaque jaune de la poitrine, qui est très fortement délinie antérieu- rement contre le blanc pur du pirulum, ne s'étend pas en arrière aux lianes et à l'abdomen, mais est strictement limitée au milieu de la poitrine, dont les côtés sont d'un gris bleuâtre foncé, presque aussi sombre que le dos. La partie supérieure de la gorge (pas le menton) est fortement teintée de jaune pâle. Les mesures sont comme suit : ailes, 2,40; queue, 2,10; bec, de la narine, 35; tarse, 63; doigt du milieu. 14i. 324 A. SOCHETET Celui-ci èlait en tiaiu de collecliouiiet' daus un lieu bas et mare-' cageux, uu fourré composé d'Auui's, de petits KialjJes et d'autres essences, lorsqu'il remarqua paruii diverses Fauvettes ua II. ku- coliniiichiaUs. L'Oiseau, uu niàle adulte, fut abattu. « 11 ressemblait au spécimeo de Al. \V. \V. Coe (cité [)ar .M. l'ardie; ayaul la bande jauue sur la poitriue et uue très légèie i^ujfusion à la gorge, caractère dilïéreut des autres spécimens en ayaut les barres des ailes blanchâtres, plus blanches même que dans //. [linus. Le dos comme celui de Iciicobroiicliiali.s ly[)i(iue (1). Les deux autres individus furent tués, le premier, paraissant femelle, le 14 juillet 1881, au milieu de Pins, alors qu'il s'envolait à la poursuite d'un Insecte (2,); le second, le 3 août de la même année dans quelques petits buissons bordant uu cours d'eau, près de l'en- droit où M. Fischer avait tué son premier exemplaire deux ans au- paravant, le Èi août 1879. 11 ressemblait à ce spécimen ayant une bande jauue pectorale, mais dillérant par les bandes des ailes qui sont jauue normal, non blanches (3j. C'est alors que M. Brewsler, ayaut reçu de M. le D"^ A. Mearns et de M. Eugène P. Biknell plusieurs sqécimens douteux paraissant être des iudividus égarés de 11. yiuus et de H. chry-suplcra, crut devoir émettre des doutes sur la validité de l'espèce présumée //. IfacohroHchialls, et considérer les spécimens sur lesquels elle s'appuyait comme hybrides des deux espèces qu'où vient de uommer. Avant d'exposer les vues de M. Brewster sur ce sujet, nous devons parler d'un autre type douteux d'ihinnnlltophaya, le II. Lawrencii, dont l'histoire se trouve intimement liée à celle de son congénère II. leiu-oliruncliiiUis. Daus les Proceedings de l'Académie des Sciences naturelles de Philadelphie, il est en effet question d'un Oiseau d'un type nouveau qui fut trouvé par M. Herold Herrik dans la collection de son ami M. U. H. Dickinson, deChatham, New-Jersey, et dont voici, d'après M. Herrick, la description : « Parties supérieures et croupion d'un vert olive, teinte plus foncée (jue dans pinus. Ailes d'un gris bleuâtre avec deux bandes blanches, mais la supérieure pas aussi nettement définie que daus pinus. Queue d'un gris bleuâtre, trois plumes extérieures de cette queue ont la plus grande partie de leur palmure blanche, il existe aussi uue petite place blanche (1) Biillet. IV, 110 i_ 187'.), p. -m. (2) Il uillèiv des airtres ayant une plaque noire auriculaire. (3) Bull. .\uU. ornith. club, VI, n" i, p. 245, octobre IStil, OISEAUX HYBRIDES RENCONTRES A L'ÉTAT SAUVAGE 3215 sur l'extrémité de la (luatriéinc iiliiiiic. ('.miiDnne et j)iirties iiifé- lieiirt's (le la poitrine de cotileur orange, lue large niar, le second a u la nu([ue cendrée, les bandes jaunes aux ailes, et est, en général, d'une couleur plus pâle en dessons > (2). Le n» 1208 montre une variation plus im[)orlante dans uu autre ordre : « l'étendue de la raie de l'œil inditjuanl une increased a/finity avec rhrysoptera. » Enfin le n» 1235 est « appa- remment semblabli! au type de fiibbes, le If. Gunni. n .\insi, prise dans son ensendjle, la série //. leiiculinincliinlls « joint parfaitement li'ucohronchiulis à pinus, tout eu faisant voir une tendance du pre- mier vers (•/(/•//.<()///('ra. » Huant à [.iiirrriicei, le n°4667 (d' Mearns) a n le dessus de la tète jaune; le dos et les ailes d'un cendré foncé teint de vert olive; les bandes des ailes jaunes; les joues et la gorge cendrées; le menton et les cùtés de la gorge ainsi que le reste des parties inférieures inar(|uées fortement de jaune verdàtrc. Eu considérant ((ue le plu- mage de cet Oiseau est considérablement passé et terni, il présente l]res(|ue les caractères de relation (pie l'on cherchait dans l.air- rriicii 9, les manjues de la gorge et des joues sont celles de (1) Remarquons que le Oocicur Fischer n'a luenlionnè qu'une seule (f nielle luée le i't jiiilltl 1881 (avec plaque auru'ulaire). M. Brewsler parle cepemlanl d'une ileuxlèmc femelle tuée le même jour et au nièiue endroit, à Sing-Sing. Les deux mâles (ureni lues aussi à celle place. (2) « \n asky napi-, yellow wingl ands and ijenir.illy pale colorini; lienratli. n 328 A. SUCHETET chrysoplfid 9, tandis ([uc le reste des plumes est coloré presque comme cliez pi nus. Les haudes des ailes sont cependant jaunes au liiHi d'elle blanches, et le dos n'est pas vert olive pur, mais les variations sont de près parallèles à celles que l'on rencontre chez Iriirohroncliiiilis. D'après cette analyse, il semble tout à fait naturel à M. BreWster lie rapporter le présent exemplaire qui a les bandes des ailes jaunes au fjiwrcnrri, comme le spécimen n° 60o avec les bandes des ailes blanches au leucobroncliialis. Cette supposition étant faite, M. Brewster passe au jeune Oiseau (le n" 4608) de sa collection. Son plumage est suinsamment développé pour montrer « que le itris des parties inférieures est remplacé, au travers de la poi- Irine et le long des côtes, par des plaques de plumes jaune vif, tandis que la pousse du second plumage de la gorge est blanc pur, les lofps sont noires, mais les quelques secondes plumes qui appa- raissent sur les auriculaires sont, comme celles de la gorge, blanches. Cette individu aurait certainement montré après la mue des « lorrs noires, la gorge blanche, les côtés et la poitrine jaune, c'est-à-dire uu état presque semblable au n° 603. » Or,*i\I. Brewster explique la parenté du jeune Oiseau avec le n° 4667 en supposant que la femelle, portant ce numéro, s'est' api)ariée avec uu c" //. piniis ou avec un cf IL chnjsoptcrn car « si la femelle avait été ou Lawri'ncel ou chrysoptcra. les plaques noires almcr, II, n» :!. p. :iO'.. jiiillol ISSii. CM I. n<>l, p. I ("I 2 ilu mi'mc HiiUclin. (4) Thp .\uk, II. n» :i, p. .m. juillet IsXi. (;)) Voy. le IVilletin of Ihe Nnlt, Ornilli. CInl». VI. n" '., p, 2IS el sniv., oclob. |S,SI. 332 A. SUCHETET derniers ne possèdent aucun caractère distinctif iinporlaut : Lmprenrci n'ayant aucune marque ou coloris jiarticuliers, unissant simplement le noir de la s:ovge et les raies principales de chni-sop- tera avec les bandes blanches des ailes et la couleur générale de pinus; leucobronchialis empruntant son dos cendré et les barres jaunes des ailes à chnisoptcrn, sa raie restreinte de l'œil à /)/hm.ç, tandis que la valeur différentielle de sa gorge blanche et les deux parties inférieui'es est matériellement afîectée par la présence ordi- naire de plus ou moins de jaune sur la poitrine ; en somme simple- ment une combinaison spéciale de caractères d'emprunt dans l'un et l'autre cas. Or, M. Ridgway a fait observer que si on a cru devoir refuser à H. leucobronchialis et à //. I.airrencei des caractères originaux im- portants, ceci n'est exact que pour l.ninrnci') qui est d'une façon très évidente un hybride entre irinuft et rbriixnpti'vn : mais la remar- que n'est pas vraie pour II. leucobronchialis qui, « dans sa gorge blanc pur, en opposition très frappante avec la goi-ge gris foncé ou noir de l'un et la gorgt^ jaune vif de l'autre des parents supposés, présente certainementun caractère original très iuipoitant qu'on ne peut imputer au croisement des deux espèces eu i|uestion. )> Quant à l'objection qui a été avancée conti-e la validité de H. U'ucobroncbiolis eu tant qu'espèce distincte, et qui consiste à dire « (|ue les spécimens types constituent une faible proportion parmi cenx qui ont été obtenus, ceux restant se rap|irocbant dans un rapport ou dans un autre de H. pitvis » (1), M. Ridgway répond que « si an lieu de prendre deux cléments en considération, c'est-à-dire /f. p»n(s et H. chrysoptera, on en ajoute un troisième, H. Icinoln'onchidlis. la disproportion devient moins importante. « En conséquence, M. Ridgway suppose que //. tcucobroncliiaiis est lui-même une espèce distincte qui s'hybridise avec ses alliés. Ainsi s'expliquerait l'origine de la série des spécimens embarrassants. Aussi croit-il cpie M. Brewster avait raison lorsque, avant d'émettre sa théorie nouvelle, il déclarait (2) que H. leucobronchialis consti- tuait une espèce distincte bien caractérisée. La classification suivante des s]iécimens rapportés à //. Luiirenrei ou à 11. leucobronchialis exprime les vues de M. Ridgway quant à leur nature et à leur origine. Cet arrangement, |)urement sup])0sé, donne, d'ajirès lui, une solution lieaiu>oup |ilus satisfaisaiite du (1) Si'pl (les vin^t-(l('\ix exemplaires i|iii onl élé ra|i|ir)i'lés (ycompris le fjnrrencei) siml seulement (lu Y(Tital)le type H. Irurnbrnt^chialis. (2) Hiill. III. p. ï)9. oisKAix iiYniunics hkncontiiks a i.'ktat sauvage 'VXl pi'olilt'ino i|iio 111' (loiiiic I;i tlit'orio (|iii adinol la sério enti(''rf des S|it'ciiiiciis coiniiu' iini\oiiaiil jiar hyliridisiiie de //. iilniis et rlnij- soptera seuls ou de leurproiîéniture inti'r se. Spécimens l!ipi(iii(\i de H. Ii'itcnhrunrhialis : Le (^ adulte de Now- towille, Mass., 18 mai 1870: le ^^ ad. obtenu pr^s de Clifton, Deiware Conii. Penn., lii mai 1877 ; le cf de la collection de r.\ca- démie des Seieiices de Pliiladel|)liie, (pie l'on suppose avoir été tué |)ar -M. .1. fi. Bell à Hocklaiid : le ^ ad. tué à Wauiegau, Coiin., 25 mai 187n, N.-Y, par M. Carpentier; le cT ad. obtenu à Sudiidd, (lonn., 5 juillet 1873, par M. Shores ; le d" ad. (coll. W. Collège) iiblcnii à lludson, mai ou juin 18."iS; le cT ad. tué près d'Orlingtoii, Va. m mai 188."), [lar M. Paliner. IJi/hiiiles suppo.iés entre II. leneobroncliialis et pinus, ou ce dernier arec l'hi/hride pinxs et chr!isopler(i= l.awrencei, de trois genres : A. Winfi-linntl iir paieh ip'lloir. Le d" ad. pris à Portiand., Conn., le 22 mai 188;i, par M. Coc ; le cT ad. pris à Saybrook, Conn., le 30 mai d879. pariM. (;iark; le jeune Oiseau (sexe inconnu) pris à Higliland Kalls, X. Y., le 7 juillet 1879, jiar >L Mearns: l'adulte (sexe non reconnu) obtenu à Sing-Siug N. J., 3 août 1881, par M. Fischer; h' (^"J ad., obtenu à Ottawa. Co., le 2î5 mai 1879, par M. Gunns; le i-j" ad. |)ris à Siiig-Sing N. .1., 3 août 1881, par .M. Fisciici-; la $ adulte, prise au même endroit et par le même, le 14 juillet 1881. B. Winn-liiimh irbile. La $ adulte, recueillie à Sing-Sing le 24 aoiU 1879, par .M. .\. K. Fischer; la 9 ? adulte, recueillie à Nyack, N. J., en mai 1878, par M. Bickuell. C. Winii-hands tni.red while and i/elldie. Le (J"ronrhinli.<, Mio Ank. IV, n» i, p. :MS, ortobiP 1S.S7. 3 ifi A. SUCIIKTET d'un Noyer blaoc (ou Noyer d'Amérique) (1); il paraissait timide, mais peu désireux de quitter sa position. Le 31 l'Oiseau fut eucore aperçu alors qu'il se nourrissait et chaulait dans le mémo arbre. Une patiente surveillance pendant trois heures ne révéla rien autre chose que des vols courts et apparemment dirigés vers plusieurs petits Hickorifs croissant autour d'un taillis de Coudriers. La cui'io- sitéde l'observateur, étaut de jilus en plus attirée parles gestes de cet Oiseau, qui paraissait bien plus occupé à quelque chose d'insolite qu'au propre soin de sa nourriture, le 3 juin, après s'être assuré de sa présence, il se cacha et attendit patiemment. Plusieui's fois la petite bête vint dans son voisinage, mais sans intention que l'on put préciser, toutefois elle faisait certainement des rondes autour des jeunes Noyers. Enfin, avec plus de vivacité qu'à l'ordi- naire, elle descendit et disparut dans les buissons où apparemment elle remplaça sur son nid une H. pinus qui s'envola en toute hâte. Ce piniis était le premier que M. Edwiu Eames rencontrait dans le voisinage. Tout ceci se passait au coucher du soleil et l'obscurité arriva sans que Jeurohronchialis se fît voir de nouveau. Plusieurs jours s'étant écoulés, le sagace observateur visita le taillis aussi consciencieusement ([u'il le pût; une fois il aperçut un pinus, mais sans avoir l'heureuse chance de découvrir son nid. Il vit aussi lencohmnchiaUs (en compagnie de ce dernier) s'apjiro- cher avec précaution et le considérer un instant, puis les Oiseaux s'envolèrent sans crainte apparente. Lorsque M. Eames faisait quelque mouvement, leurobronchialis venait en reconnaissance, puis, satisfait sans doute, il reprenait ses occupations comme auparavant. M. Edwin H. Eames ne put visiter de nouveau l'endroit que le 17 juin ; il n'y rencontra |)lus Iciirolironrhlalls, mais il trouva une couvée de plusieurs petits qui étaient nourris par H. pinus, le résultat possible, dit-il, entre les deux Oiseaux qui étaient, du reste, les seuls de leur genre qu'il ait jamais vus dans la localité (2). 4° Jusqu'alors le croisement de H. pinus avec clirnsoplera d'une part, de H. leur'obroncliidlis avec pniMS de l'autre, n'est encore que présumé, mais, dans l'exemple qui va suivre, l'appariage de H. pinus av(M' clniisiiptcra est constaté de risu. -M. Jno. H. Sage, de Portland, Conu.. raconte en effet (3) que M. Samuel Robinson. qui collectionna avec lui pendant plus de il) nirkory. (2) Pour Ions ces détails. .)iu' nous avons reproduits in extenso, voy. Kotrs on ÏJelminthophila leucohroncluuii.'!. Tlie Auk. V. n" l, p. 'lîl. octolire ISS.'^. (3) Tlie Aulv, VI, n» 3, p. 270, juillet iaS9. oisKAUX iiviiluiiKS re:nt,()ntui'.s a i.'ktat saivack :!;(7 ([uinzo ans, observa un jour un çf //. piinis (|ui disparut au jiied d'uu jielit Aune en tenant de la nouniluie dans son bec. Bientôt a|)rès il altèrent une o II. chryanpti'rn, égalemeut avec de la |i;\tnie dans son bec, (|ui fut perdui' de vue au nn'^nie endroit où le ineniier Oiseau était entré. En s"api)ii)chant de l'arbuste, M. Robinsou vil cinq jeunes Oiseaux s'envoler du niil : ces ein(| Oiseaux s'abattirent dans le voisinaije le plus proche, où les deux pareiils continuèrent à les nourrir. M. Robinsou tua les deux vieux et prit les jeunes Oiseaux avec le nid qui, tous, sont aujourd'hui dans le cabinet de M. Jno. II. Sage, de Portland. « L'endroit où ce fait se passait était un terrain s'abaissaut vers un fourré marécageux, (juelques Erables croissaient dans le voisi- nage. Le nid était sur la terre au pied du petit .\une dont on vient de jiarler; et se trouvait caché en partie par des Fougères et d-e mauvaises herbes qui le recouvraient ; il était entièrement com- posé de feuilles de Chêne et entouré d'écorces de Vigne, aucune autre matière n'avait été employée, n Le mâle ///«K.s'.d'ajirès ce qu'écrit M. Sage dans Wiiik d), « est un très Ijriilant spécimen avec les barres blanches des ailes bordées de jaune. La femelle rhnjsoptera est fortement marquée de jaune en dessous, les b:irres des ailes exceptionnellemi'ut riches de la même couleur. Les jeunes, deux mâles et trois femelles, sont tous sem- blables, et ont la léte. le cou, la poitriue, les côtés et le dos vert olive; l'abdomen jaune olive, les rémiges comnu' jiiniis à l'âge adulte : deux barres visibles de l'aile olive clair bordé de jaune. » M. Sage ayant négligé de dire s'ils représentent le type //. Lairrawi, (ceci étant du plus haut intérêt), nous lui avons écrit à ce sujet. M. Sage a bien voulu nous lépondre que les jeunes ne sont pas assez avancés en âge pour qu'il soit possible de déterminer leurs caractères. L'uu d'eux cependant est lout-à-fait jaune en dessous et pourrait être référé à Luiiiriirii. 5° Au commencement de juin 1889, .M. .1. K. Averville, jun.. de Seymour. rencontra un Iciirolironrhidlif en train de chanter. L'ayant cherché deux jours après, il ne put le trouver. Le 2'i juin, M. Edvin H. Eames l'ayant accompagné, ils eurent bientôt le plaisir d'ob- server l'Oiseau à une très courte distance de la jibice où ils se trouvaient, trois à dix pieds: leur observation dura (oui le temps qu'ils le désirèrent. L'Oiseau, du sexe mule, nourrissait des petits; on ne ])ut voir combien, un seul probablement. Il fréipientait le même massif par intervalles île une à cinq minutes, cha(|uc fois (1) VI. no ;{, p. 17".t, juillet I8S9. 338 A. SL'CHETET leuaiit un ou deux petits vers de trois quarts de pouce de loiiirueur, ;ill;int d'abord en reconnaissance, puis s'approchantavec précaution, i|iiiltanl ensuite le fourré. Les observateurs ne purent découvrir quel était l'objet de ses soins, mais M. Eames pense que c'était un jeune Coifhird, le reste de la couvée devant être nourri par un piniis (une femelle), le seul de ce ^enre qu'on trouva dans le voisinage. A cette date, les Oiseau.K étaient assez forts pour voler et trouver facilement oux-mémesleurnouri'iture. Ils mon traient, dit M. Eames, une ressem- blance générale aux jeunes pinus. Le vieux mâle IpucobronrhiaUs fut lue le 8 août et aussi un des jeunes ; les autres, observés atten- tivement, ressemldaient à celui qui fut tué; celui-ci présentait des ressemblances trop acceutuées avec l'Oiseau adulte pour qu'on pût douter de la paternité de ce dernier (1). (les cinq exemples étant les seuls, pensous-uous, i[ui aient été rapportés sur l'appariage des types qui font le sujet de cet article, il n'y a, comme on le voit, que des présomptions en ce (juicoacerue le croisement de pinus avec leucobronrliidlls. ])e nouvelles captures de ce dernier type sont devenues assez nombreuses; en dehors de celles que nous venons de citer, voici les |iriucipales, sinon toutes : un spécimen tué à environ dix milles de Morristown ? (New-Jersey), ])ar M. .Vuguste Blancliet, vers la lin de mai 1859. « Tout le ]ihinuige dorsal de cet Oiseau, dit M. E.Charleton ïhurber, qui rapporte le fait (2), est teinté de jaune verdâtre; la gorge et les joues sont blanc pur, très légèrement teintées de jau- nâtre, le haut de la poitrine grisâtre; la poitrine jaune s'éteudanl vers le crissum, une petite ligne noire sur l'œil droit, uue grande plaque grisâtre derrière le gauche; les barres des ailes jaunes. En outreM.Thurliei-faitobserver que toutle])luuiage ressemblequelque peu à celui de la femelle chrysoplmt, toutefois le grisàlre de la poitrine n'est point aussi foncé. Dans la collection du D' .\. K. Fischei-, M. Frank .M. Chapuiann cite encore (3) une femelle, n" 2046, 15 mai 1886, ayaut le « crou- pion et les interscapulaires comme chez pinus; les barres des ailes intermédiaires entre //. rhrusopli-ra et pinm. Une bande pec- (1) Notes sur lu l'anvrlle h (tilcn bleues (lilue ivinejpd Wurhler) et ses alliés {Helminlhophfifjii pinus, H. leucohronrliialis, II. I.anrencii et H. chrysoplera), dans le Conneclicut, par M. Kciwiii II. Eanii>s, llie Auk, VI, n" 4, p. 3l)o el siiiv., nctolire 1889. (2) The Auk, Vil, n" 3, p. 291, juillet iS'JO. (I{) Captures additiunnelles. The Auk, IV, n" 4, pp. H'kS |.| iî'i!!, ortohip ISS7. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'KTAT SAUVAGE 339 tonile jaune et uik' légère apparence df la nirnic couleur existe sur les parties inférieures. » Dans la collection de M. Chappniaun, sous le n» 932, figure un niàle, cai)luré le 31 juillet IS87 : (( surface dorsale et les ])arres des ailes comme chez pinus, avec un collier cervical d'un grisâtre extrêmement faible. La poitrine jaune, réapparition de la même couleur sur le blanc de la gorge et de l'abdomen. » Cet Oiseau fut pris dans le voisinage de celui qui figure dans la même collec- tion sous le u" 903 et ((ui était né iucontestalilemenl dans cet v.n- droit: il peut être considéré, dit M. Clia|)[)manii, comme le i|ua- liièine Oiseau maniiuantdans la couvée mentionnée ci-dessus. Dans la même revue et daus le même numéro d), M. E. Carleton Tliurber, de Morristown, signale un beau spécimen mâle //. kii- ruIiiDurhialis, tué près de cet endroit le 13 mai 1877?, dilTérant du type par une laclie jaune citron sur la poitrine et par une légère teinte de la même couleur sur l'abdomen et sur le dos. Le 31 aoill 1887, dans la parlii' centrale de (Ihester. On. Peiin., sur le bord d'un marais rempli de broussailles, on prenait un autre spécimen s'écartant du type If. Iciicobronchidlis « étant plus lavé de jaune en dessous et d'olive en dessus i2i. » T.e 1)'' l-'isclier, au(|uel M. Witnier Stone, de (iermantown, l'a., envoya l'Oiseau, lit savoir à ce dernier qu'il ressemblait à son spécimen d'Englewoud. N. J. (3). ('.im| exemples sont rapportés par M. Edwin II. Eames. de Seymour, Conneeticut ('i). Le 2() mai 1888, celui-ci prenait un mâle IcHcolironchialis qui lui parut typique après l'avoir comparé avec l'original ; long. 4.80, grandeur 7.(10. Les testicules avaient ■i.H! de longueur, l'eslomac contenait seulement des insectes. Pendant le temps que dura l'observation de M. Eaines sur la nichée qui a été décrite plus haut, celui-ci vit quatre autres ^'U(•o/)/•o«c/(/«//A■. D'abord le premier juin un individu entrevu un seul instant dans un Noyer d'où il s'envola vers un Aune du marais voisin ; puis un deuxième observé plus longtemps sur le bord d'un terrain boisé et aride. Le 14 juin M. Eames et un de ses amis ai)er(;urent les deux autres, le premier parmi les branches de hauls arbres plantés dans un pâturage situé |>rès d'un bois de maigre apparence, revu le 19 juin et le 7 juillet; le secoud ù trois quarts de mille i)lus loin et qui fut eucore aperçu le 22 juin, toujours en plein chant, ce (pii [(crmit (1) P. 349. (2) The Auk, V, ii» I, p. Il-i, JHiivicr 1888. i'.i) Se reporler à llic Atik, IV, p. :ViX. l'i) Noirs sur nelminthophUn lencahrunchinti^. Tlio Auk, V, n" 'i, p. '<27. oflobic I88S. 'MO A. SUCHETET de le découvrir. M. Eames a entendu i)arler d'un autre li'uailiron- chialis pris en 1888 dans le Connccticul par M. Hayt. Pendant le printemps de cette même année, d'après ce que rap- porte M. Louis B. Bishap, de New-Haven, Counecticut (1), M. Flit vit un exemplaire à New-Haven, le lo mai ; M. Clark un autre à Saybrak, le 13 mai ; le 10 mai M. Sage avait capturé un mâle à Portland. Pendant la saison de 1889, M. Eaines eut à enregistrer de nou- velles captures; préparé par les observations qu'il avait faites l'année passée sur le chant de leucobroncliia.Us, il reconnut d'abord, le 6 mai, un Oiseau typique qu'il aperçut dans un Pommier dont les branches toucbaient presque à sa maison. L'Oiseau était si fa- milier qu'il aurait presque jiu être saisi dans un lilet à main. Quoicjue plusieurs fois dérangé, il ne manifestait aucuu désir de prendre sa nourriture autre i)art que dans les Pommiers. Puis le 14 mai, dans la matinée, M. Eames tua un nuile li'urol/rnnchialis eu |)lein chant. Le 17, il ne lit que lilesser un Iroisième individu (|ui ne put être rapporté, ([uoiqu'on vit ilislinctement la place où il' était tonil)é. Cet Oiseau était bien marqué de jaune sur le devant de la poitrine et d'un lavis plus pâle partout ailleurs, à l'exception du bas de la poitrine (jui était d'un blanc pur, sans quoi il aurait été typique. Le 22, M. Eames vit un autre leurobronchlalis qui, malheu- reusement, était hors de son atteinte, se trouvant dans un terrain conservé par le gardien des machines hydrauliques de la ville. Toutefois, ayant obtenu de ce dernier la permission de le tirer, le lendemain l'Oiseau tombait en sa possession. C'était un très beau spécimen du type. M. Eames n'eu prit qu'un autre le 11 juiu, ce dernier se trouvait très ressemblant à pinus (2). Le 11 mai 1890, M. t'rauck Ciiappman crut voir à Euglewood un individu typique A'Hclminlhophila leucobroiichialis. Se trouvant heureusement sans fusil, la tentation de le tirer lui fut épargnée, et pendant les dix ou quiuze minutes que l'Oiseau demeura sous sou observation, il put l'entendre chanter, le voyant mènu', particu- larité qui mérite d'être notée, ouvrir son bec lorsiju'il faisait entendre son chant. Ce chant ressemblait exactement aux notes élevées et aux notes basses de //. pinus. mais il était moins fort que le chant moyen de cette espèce (3). (1) Tlie Auk, VI, II» "2, p. 193, avril 1889. (2)iVo/fS sur la Fauvette îi ailes lileues, elc, déjà cité. The Aiil;, VI, ii" I, p. 30;i el siiiv., oclobi-e 1889. (3) Tlie Auli, Vll.n" 3, p. «Jl, juillet 189J. OISEAUX llVIIIlinKS HEiNCONTRKS A 1,'kTAT SAUVACE M'il Au |)riuteuips de 1891, un Urbninlhopliila leucobivnchiaUs fut encore ()l)seivé à .Maiideville, Lm. Ce spéi'iinen. dont le sexe n';i i)as été déterminé, mais qui (nuait niàle, s'accorde connue niar(iues (1) avec Hclminlbophila pinus. Par sa coloration, il est intermédiaire enlri> ju'iius et Irurolinnicliinlis lupus, les parties inférieures sont blanches avec une [daciue jaune sur la poitrine, il existe une; plus ou moins grande quantité de cetli' couleur sur le menton et raljdouKui; les partii's supérieures sont lileuàlres avec un lavis verddtre. Les bouts di.'s couvertures de l'aile sont plus fortement marqués de jaune que dans les spécimens normaux de pinus. Enfin MM. II. II. Bimley, de Ralenti, nous ont fait savoir qu'ils avaient pris un spécimen du W'Itilc tliradtcd Wdrlilt'i , qui fut vendu depuis; mais ils ne nous indiquent ni le lieu ni la date de la capture; |ieut-élre est-ce un des exem|)laires([ue nous avons nommés? Les nouveaux spécimens //. l.airrrHci'i, observés depuis IS77, sont beaucoup plus rares. C'est à peine si on en compte quel([ues uns. -M. EUiot Coues, en 1884, se bornait à signaler (2) les deux exemplaires iiue nous avons mentionnés. Cependant, si nous en croyons M. Louis B. Bisliap, de N'ew-IIaven, Conu. (3), trois beaux spécimens H. f.increncei auraient été pris dans le Conneclicul [len- dant le printemps de 1889: une femelle, capturée à New-IIavcn le 21 mai par .M. Kliut, une autre femelle à Stamford, le 23 mai, par M. Hogt, et uu mAle, le 2o mai, au même lieu et par le môme? .M. Jno. Sage nous dit (|u'il prit Itii-méme à Portland, Conu., uu niàle le 11 mai 1887. M. Bisliai) fait observer ([ue « le jaune des parties inférieures de la femelle prise par .M. Ilogt s'approche du jaune gomnie-gutte du //. pinus, et est beaucouj) plus vif que celui des parties eorresi)ondautes du spécimen de .M. Flint. » Tu septième exemplaire cf Ijiuienrei parait encore avoir été obtenu le IG mai de l'année suivante dans b; (Conneclicul méridional, tout au nu)ins M. Kd\\in II. I]ames mentionne dans sa collection cet individuipi'il avait entendu chanter une heure du deux dans un petit marais très boisé. Sans dire préi'isémeiil à quel type il appartenait, M. William Brewster avait parlé, dès 188(i ('n, d'un s|iécimen intéressant du genre llelminlhophila t|iii lui avait été envoyé par M. !•;. Carlelon Thurber, de Morristown, et (pi'il su[>posait être l'hybride de //. I.auirnrci et du //. piiius lypi(pie. Cet Oiseau avait été tué, le 13 (l| • As iKiUcni ot inarking. n (2) In llie Key, iVlilre en I8S4. (:ti V<.y. Uu- .\uk, VI. 11» 1'. |.. I'J3, avril 18W). (4) Tlie Aiik, III. ir:!, [<. '.H, I88C.. 342 A. SUCHKTET m;ii 1884, à deux milles de Morrislowii (New-Jersey), à quatre milles et demi de l'endroit uù le type de I.Kurencei avait été olitenu. Le sexe n'a pas été déterminé, mais l'Oiseau serait incontestablement un mâle, d'après M. Brewster. En voici la description : « Presque semblable au mâle piniis adulte, les marques des ailes et de la queue et le coloris général au-dessus et au-dessous sont essentielle- ment les mêmes. Mais à travers le jugulum il y a une larfie liande de taches noires épaisses, et la raie noire île l'œil, courte et liieu déliuie dans /jm((.s-, est dans cet Oiseau limitée antérieurement et postérieure- ment à une simple ligne ([ui s'étend jusqu'aux auricuUirs formant une plaque sombre ou uoiràtreplusou moins rompue ou recouverte par un mélange abondant de jaune. L'espace tacheté de noir sur le jugulum est plus large dans le milieu, se rétrécissant graduelle- ment en approchant des côtés ; sa plus grande largeur est d'un peu plus d'un (juart de pouce. Les taches sont sous-terminales, toutes les plumes étant couvertes et beaucoup se trouvant bordées par le jaune riche ordinaire des parties inférieures. Ici, dit M. Brewster, le noir tend à se ca<',her naturellement, mais aucun arrangement des plumes ne peut l'absorlier couiplèlemeul; aussitôt les |)lunies dérangées on aperçoit un trait visible. L'effet n'est pas dillérent de celui (|ui se produit chez les jiniues mâles d'automne de Demlroim fircns, lescpiels ont le noirde la gOT'ge et du jugulum recouvert plus ou moins de la même façon de jaune. En un mot, on i)eut dire ([ue cet intéressant Oiseau est à peu près intermédiaire en marques et couleur entre le typique pinus, avec sa barre courte et étroite de r(eil et le jaune semblable des parties inférieures, et entre le //. Ijiici'i'nci'i ([ui a nue large plaque noire s'étendaut du liée sur l'o'il et derrière cet organe, et tlont le menton, la gorge et la partie anté- rieure lie la poitrine sont liien noirs. » .Vvant de clore cet article il ne sera pas sans intérêt de repro- duire les remarques faites par M. Kdwin II. Eames sur le chant de li'iirobruiiclildlis ( I). M. Edwin 11. Eames a cru en elîet utile, pour ses observations, de chercher à reconnaître les divers types {\'Helminth()]ihila |)ar leur chaut; une graiule [lartie des succès qu'il a obtenus est due à celle étude. Sept Oiseaux typiques //. Icucobronchidlis ont exprimé leur ipiarte parle chaut de H. chiijmplera, à l'exception d'un point peu important. (Le chaut de chrysoplera consiste généralement en (I) Noies sur Iti FaiiVflli' (i ailes bleues, olc, lit'JH rit. Tlie .Xuk, VI. ii" 4. pp. 30o et siiiv., octobre 188'.l. OISEAl'X IIYBIUDES RENCONTRÉS A I.'ÉT.VT SAUVAGE •Vi'-i (lUiitre uotcs : Slure-e-e, zace, :iree, zwee, la première uole d'euviiou deux tous plus haut que les trois suivantes, ceux-ci se prolou- î;eaut légèivnieut. Queli|uefois il est iia peu varié, avec la seconde uole seinblalile à la prcuiière; il se réduit encore, dans d'autres circonstances, à trois, à deux, ou même à une seule note). Un autre spécimen //. leurohnincliinlix faisait entendre, en plus du cliant ordinaire, ([ueliiues variations originales. Un autre individu, offrant de proches ressemblances avec //. .pinus, répétait le chant de //. rliri/sniiln-a, mais d'une f;içon désa- gréable et dure (1). Tu Oiseau eulin, parfaitement lypiiiue, ne répétait qu'une seule note (ou ton); celte parlicularité surprit vivement M. Eames, le chant se trouvant être précisément le même que celui (le //. pinus. M. Eanies cite encore un individu (avec une faible cou- leur jaune verdàtre sur le dos, une forte plaque jaune sur la poi- trine et un lavis sur les parties inférieures). (|ui employait exclusi- vement ce dernier chant. Le seul //. I.aurenci'i ([ne M. Kames entendit avec certitude, pen- dant près (h' deux heures, ne varia jamais son chant dans les nudindres détails ; c'élait le chant caraclérislique du pi nus, consis- tant en deux notes entraînantes see-e-e-e, zcce-e-f-c-e, avec un son ; bien arrêté. Ces détails, pensons-nous, ne sont pas sans utilité |i(iiir les recherches de //. loucobroncbialis (même de //. I.innrucci), recher- ches i|ui, sans doute, se poursuivront. Remarquons en terminant que, nulle part, on n'a encore constaté tic visn l'appariage de //. Icnroh'onchiaUs avec pinus ; lorsqu'on l'a supjiosé, et qu'on a pu saisir les jeunes, ceux-ci étaient de vrais pinus (i). Seul l'appariage de pinus avec chrysopleni semble mis hors de doute. Les uns ont considéré //. Icucoliroiirhinlis comme espèce; les .autres, au contraire, les plus nombreux (.'{) l'ont considéré comme i»ybride. Il est constaté, à maintes reprises, que ce type ne |irési'nte pas de caractères absolument lixes, et aussi (|ue sa gorge blaïu'he le diilé- (1) Ccl Oiseau est celui dimt on parle dans lAuk, V, p|>. 4^7-428. (2) Voir l"e.\eiiiple cité par CtiappnKinii (The .\uk, IV, ii" 4, p. 348, octobre 1S87) el l'exemple cilé par M. F.amcs (Tlie Auk, VI, n» 4. p. 30o, octobre 1889). (.'() D'après les docuinenls que nous avons consultés et aussi la correspondanee que nous avons reçue. Dans The Key lo Horlli amcrican Birds by Elliol Cônes, cdilidu de is-ni. nous lisons encore à l'article II. Irucubronchiulis : « Duulilless lij lirid bilwieii Il.iiiiius und //. clirysiipterii « (p. i'.Kt). ;Vl4 A. SUCHETEÏ rencie totalement des deux types chrysoptera el pinus auxquels il ne peut être rnpporté à cause précisément de ce caractère qui lui est particulier. Pourrait-on donc soutenir cette nouvelle hypothèse : à savoir que leucohroncliiaiis, peu rare, quelquefois plus commun que chrijsop- Icra (1), est une espèce dislincle, mais sujette à variations? Dans ce cas l'hyhridisme supjiosé et si complexe ne reposerait (j ne sur quel- ques rares types //. Lawrencei, ceux-ci précisément (à cause de leur rareté) méritant d'être considérés seuls comme hyl)rides réels. Celle solution esl-elle acceptable ? 11 est sans doute préférable de se l'anger à l'avis de M. Ridgway, disant que leuculironchiulis tijpus est bonne espèce, mais se mélange avec ses alliés. L'avenir sans doute résoudra le proldéme {i). (1) Voir h: rap]iorl ilf M. E et suiv.). M. Spencer Trottei', pai-tisiiii de riijiiiiilisnie chez les formes H. leucobroiichiatis et //. I.aurencei, a cru pouvoir^ présenter iiuelipies e.\plic;itiotis sur les circonstances qui ainènei'nient les deux types ll.piiiiis cl H. clirijsnplerii à se croiser, .\pres des considérations générales basées sur les données évolutionistes, et iiosé en principe ijue, par exemple, « la rareté dans les espèces et les individus ijidique la dégénérescence, l'expression de l'im- puissance du groupe à inainleuir ce qui lui est pro|)re, et que l'hybridismo dans la nature est aussi une expression de décadence, le résultat d'une rareté arrivant chez les individus qui composent une espèce, etc., » il recherche comment ces principes peuvent s'appliquer au genre Heliiiinltiophila, groupe formé de huit espèces, dont aucune de ces espèces n'est très abondante quand on les compare à certains autres groupes, tel celui des Oendroicu: Chacune des espèces Uelinintlwphila a comme habitat une surlace plus ou moins bien définie, l'habitat des deu.x types chrysoplera et pimis et de leurs allies est le plus restreint de tous. Or, c'est précisément dans cette dernière seclinu que l'on trouve l'évidence de la décadence. « Strictement insectivores, dit l'émi- nent naturaliste, les HeliiiinUioplutœ sont entrées en concurrence directe avec les autres formes insectivores, et parmi elles, sont leurs proches alliés et le genre dominant Oendroica, composé de plus de trente espèces bien définies, dont les habitudes et la nature ressemblent de près aux Swaujp Warblers (Fauvettes des marais). La pression exercée par Denitroicit serait beaucoup plus grande dans l'Est que dans l'Ouest, il cause de la prépondérance de ces individus et des espèces dans leur première surface, par conséquent les espèces orientales plus restreintes de Uelminlhophita se ressentiraient fortement de celte rivalité. » Les Dendroicœ, toujours d'après M. Trotter, sont plus habiles à capturer les mouches que le Swamp VVarblers (elles le font avec plus de promptitude et de persistance') et comme cela a lieu dans la même localité, les lieliiiintliopliagœ, moins bien adaptées, doivent nécessairement leur céder le pas et diminuer en nombre, tandis que les deux autres augmentent. L'espèce H. Bacitinani en serait un exemple frappant; elle se montre excessivement rare dans la limitée d'extinction, quoiqu'elle existe encore dans les localités favorables à sa propagation, par exemple, les OlSKAl X IIVHKIDKS UENCONTRKS A l'kTAT SAUVAGK '.i'ùi Helminthophila piNis vl OpononNis formosa (I). M. Frank. W. Lanjj;(l(iii a ilccrit(2) connue espèce nouvelle, sous 11' iiiiin de lli'hiilnlliiiiihdiid rnirhntiiticnsis, un s|)éciin(Mi jusqu'alors inconnu tlu jjjcnrc lit Ininilliopliiiiia ([u'W tua le 1<^'' mai 1880 à Madi- sonville, Ilamilton County, Ohio. (Jet Oiseau, disail-il, dilTcre de //. piiiii.s, si>u |ilus proche allié, par sa taille plus jurande, le noir lâché du vei'tex. les iiailies auriculaires noires, l'aliseuce totale de harres blanclies sur li's ailes bleu cendré au-dessus ainsi (jiu; hi (jneue, par les taches blanches de celte dernièie partie, etc. Il s'i'loinue d'O. faniHixn (avec la(|uelleil senii)le a iiriori nécessaire de le comparer) par sa taille plus ])etite, ses proportions, son tarse court, son front jaune, le bord blanc au.\ |)kimes extérieures de la (|ueue. Alusi.louten éloiguant la peuséed'hybridisme.M. Langdon avait soin de comparer le nouveau type avec //. pinus et 0. foniitisn, comme si sa pai'entéavec ces derniers se faisait soupçonner. .M. Hidgway a signalé (3) chez cet Oiseau d'autres marques qui le rapprochent de ces deux espèces. « A première vue, dit le savant ornithologiste de Washington, le coloris |)aralt uni(iue, mais en le regardant de plus [très on y trouve une combinaison du plumage ik' llrlminthdiiliaijd piuns ald'Oporonils formomi. « Les ailes et la queue sont de couleur unie, comme chez la deruière, mais les ailes montrent un faible rapport avec les bandes de l'aile du pre- mier daus l'olive [jIus pâle des bouts jusqu'au milieu et les plus grandes couvertures. Le front est jaune, comme daus //. pinux, vastes iiKiiais des Klals du Sud, l.i' ]ii\ llic carbunuhi tsl pciil-iHi'e le dernier re|iiéseiit;iiit d'une auU'e (oriiicV M. Speiicei' TroUer est cependant oblijjé d'avouer (jue elirijsopteni eXjnnus u lestcnt néanmoins Irrs iibunilaiits. » Nous ne voyons donc quelle raison peut loiccr ces deux (ormes « à se croiser et idem ment ciisemblr, u comme il le dit. De la Uiéoric que pose M. Trotter (si elle est vraie), il doit ressortir tout le contraire. Ce serait chez les espèces restées peu nom- breuses, telles que biichmani, que l'on devrait constater l'Iiyljridisme et non chez pinus ou clirysopLera, très abondants au dire de M. Trotter. (1) Autres noms : Sylvia formosa, Myiottioctes joriiiosus, Oporornis fonno- .siLi', SiiUaniti jormosa. (2) Description of a .Vcir WarhUr of tlie Geniis Ilelitiintlwiilinrjti, hy Kiank \V. Langdon. .tournai of the Cincinnati Society o( Natural History, pp. ll'J et 120, juillet IKN». 1,'artiele de M. Langdon a été reproduit tout au long, avec son aulorisalion, dans le llulletin o( N'ultall oriiillioh^i;ical (.luli, \ 4. pp. 208. 21)1) et 210, octobre ISHI. (Il) In the Uiiilelin o( Un- Nullall Ornilhc>loi,Mcal Club, \, n» i, pp. 237 et 2;jJ<, iiiliihre ISSU. 346 A. SL'CHICTI.T mais derrière et le loug du bord posléro-latéral de ce jaune on voit une portion du courouiienieut qui caractérise 0. forniosa. Les marques noires du cùto de la tète sont intermédiaires en étendue entre la raie étroite du lorum et post-oculaire de Heiminthopliaga et la pla(|ue [dus large du lorum avec coutiuuatiou sous-orhilaire, comme ou le voit ciie/ Uporuniis. Eu forme, l'Oiseau est presque intermé- diaire entre les deux types, le bec incline davantage vers Oj)i}ror)iis, les pieds se rapprochent de ceux d'Uclniinthophaga. Toutefois M. Ridgway ne le déclare pas sûrement un hybride; il peut avoir une double origine, mais aussi il peut appartenir à une véritable espèce? Ce qui engage à croire que la première hypothèse est vraie, cest que dans beaucoup, sinon dans la plupart des parties de la vallée du Mississipi, notamment dans la latitude de Cincinnali, les deux espèces produisent aboudam- meut dans les mêmes lieux, et toutes deux nichent sur le sol ayant souvent leurs nids situés à quelques pieds de distance les uns des autres. L'hypothèse de l'hybridisme, soulevée par M. Ridgway, est acceptée par M. William Brewster (1) et sans doute aussi par M. J.-A.-A. Allen (2). M. EUiol Coues ne s'est pas prononcé, au moins d'une manière significative (3). Le cinciiinalicnsis ligure dans le Code oj NoiDcuclatiirc (4) sur la liste hypothétique. Voici sa description d'après M. Frank \V. Laugdon : « Toutes les parties supérieures, excepté le fro'nt, claires, les plumes et les rectrices d'un brun [}lombé foncé, leurs lames extérieures frangées de vert olive comme celle du dos. .\u-dessous, y compris le crissum jaune cadmium brillant et presque la même nuance partout. Le front jaune brillant, cette couleur reliée antérieurement par une ligue trèsêtroite noire du lonnii.el derrière se fondant graduellement dans le vert olive clair du haut de la tète ; les plumes du vertex avec une surface au milieu, cachée de noir. Le lorum noir velouté, uiiriciiliirs noirs, parsemés de vert jaunàtie, leur donnant une apparence mélangée. Une surface jaune au-dessous de l'œil sépare le noir du lorum de celui des auiiculars. Les plus grandes cou- veiturcs des ailes ainsi que les plus petites garnies île jaune ver- dàtre formant deux barres indistinctes aux ailes; les primaires extérieures bordées de blanchâtre. Les lames extérieures des deux plumes extérieures de la queue étroitement bordées de blanc près (1) Voy. BiillpUii. VI, p. :!2.'i (i-n noie), 18S1. (2) Mtinc Bulletin. \ II, n" 2, p. 78 (en note), avril 1883. (3) Voy. The Key lo ^()rlh American Birds, p. 21)3, London et Boston, 1884. (4) Edil. lie 18^(1. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE .Ti7 de rextréinité. Le bec noir, excepté rextrémité du bout et la base de la niaiidibiile iniï'i-ioure qui sont couleur corne lileuàti-c: le culnieii légèrcuuiut dcccrced, avec la trace d'une entaille au boni. Le rictus avec les soies bien développées (I) s'étendant presque tout à fait aux narines, dillérant ici des autres es|)èces. Les yeux hiiiri foncé, tarses et doigis d'un pâle brunâtre; grilïes plus |)àles. Dimensions: Longueur, 4.75; aile 2.30; queue 1.8;}; culinen44; de la narine 31. tarse 70 » il]. On trouve une planche représeutant l'Oiseau (hms le liullcliu ol (lie Nuttall ornithological Club (3). DENDn(i:CA STiuATA (4) et Perissoglossa Tir.UI.NA (5) Dans l'état du Iventueky. pendant le mois de mai 1811, le célèbre ornithologiste américain .Audnlton tua. près du village d'ilenderson, les deux Oiseaux dont nous allons donner la description, .\udubon dit que lorsqu'il les tua, ils étaient, tous deux, très occupés à chercher des insectes le long des branches et parmi les feuilles d'un Cornouiller (Dog-wood); leurs niouvenients étaient ceux de toutes les espèces du genre .S///r/«. Eu les examinant, on constata qu'ils étaient du sexe mille. L'opinion d'.Vudubon est qu'ils n'avaient vraisemblablement aucune partie de leur ])luuiage complet, sauf la tète. Ce sont les seuls de ce genre qui furent tués (6). Depuis aucun autre Oiseau de leur espèce n'a encore été observé. Ils fui-ent dessinés ajirès leur mort et reçurent le nom de Si/lrin carboniilit ou Carbonated \Varbler(7). Dans le Catalogue des Oiseaux de l'Amérique du Nord, dressé en ISSO par M. W. Ridgway, la Sfilrio cnrhnnatn d'.Vudubon ligure à titre de bonne espèce sous le n" 91 (8) et est appelée l'erissuijlossa carhonala. (1) M. Lind^on obsoivf iri i|ijc l,\ présence de ce canicloie « woiilillie liy siime aniliois lie ileemed sullicieni reiison foi- the iiistUiili) Ou Denilroicai tigrinii ou Mnldcilla ligrinn. (IVi Voy. Iliol. ornilhn., p. 308, Pliiladclplii», Dessin LX, le mâle; Clieck-l.isl, p. :i,')(l. I88(i, ol .Vor//i american liirds by Baird Brcwcr and Ridgway, p. 2U, I. 1874. (7) Proreedinf; of l'niled stales National Muséum, p. ICbl. (S| Voy. p. \12; voy. aussi p. 1(14. 3i8 A. SUCHETET Comme cet Oiseau réunit certains cai'actères iiropres à la /). stritita et à la /'. tiijrina (trait de la tète noir, bandes doubles des ailes et le dos rayé de /). slriata avec le coloris général de P. tigiina) et qu'en plus « il ne possède aucun caractère individuel qui ne puisse avoir été tiré d'une telle parenté », M. Brewster a cru pou- voir émettre l'opinion (1) qu'il provenait peut-être de ces deux espèces. M. Spencer Trotter s'est au contraire demandé si « le mythe Carbonata » ne pourrait être considéré comme « le dernier représentant d'une forme inconnue. » On voit ([uo rien n'est certain sur l'origine de cet Oiseau, c'est sur la « IJsti' hypothétique » qu'il a été inscrit dans le « CheckListy adoptée par l'Union des Ornithologistes américains (2). Description d'après Auduljon: « Bec delongueur ordinaire, presque droit, suhulato conique, aigu, presque aussi protond (3)([ue largeà la base, les boids aigus, la ligne d'interstice légèrement déclinée à la base. Les narines basâtes, latérales, elliptiques, à demi fermées par une membrane, tête un peu petite, cou court. Corps mince, pieds de longueur ordinaire, grêles; tarse plus long que le doigt du milieu couvert antérieurement par quehiues scutelles aiguës en pointe derrière; doigts scutellate au-dessus, l'intérieur libre ; le doigt de derrière do taille modérée ; les ongles minces, comprimés, aigus, recourbés. Plumage mélangé et touffu. Ailes de longueur ordi- naire, aiguës ; les secondes plumes plus longues, queue courte. Bec brunâtre, noir au-dessus, bleu clair au-dessous, iris brun clair. Pieds couleur de chair claire. Les parties supérieures de la tète noires. Le dos supérieur, les plus petites couvertures de l'aile et les côtés, foncés, tachetés de noir. Le bas du dos gris jaunâtre, sombre comme la queue. Bouts du second rang des couvertures blancs, de la première rangée jaunes; plumes foncées, leurs lames exté- rieures teintées de jaune, les côtés du cou et de la goige, jaune vif. Lue ligne sombre derrière l'iril. Le reste des parties inférieures jaune sombre, excepté les côtés. Longueur 4 pouces 3/4 ; bec le long du sommet .5/12 ; le long de l'interstice 7/12 ; tarse 3/4. » (1) In Bulletin of Ihe Niittal Ornitliological Club. p. 221. Camlirirlfjc (Mass.). ISSI. (2) Tlie code ofNomenclalure, p. 3n6, New-York, 18S6. Xi(']i\, mais sans soulever l'hypollièse d'un liybridisme, les autours des Oiseaux de l'Àiiu'riiiue du Nord avaient dit, en parlant de cette prétendue espèce, connue .seulement par la description el le dessin dWudnbon n ils ilainif tn lie regnrded IIS a gnod and distinct species nre involve (I). Genre Turdus. TuRDUs RUFicoLLis (2) et Turdus atrigularis (3i. Dans UQ réceut travail (4) M. Th. Pleski; a fait connaître plu- sieurs hybrides du Turdus nifimllis et du T. atrigularis qui se trouvent dans les collections de M. N. M. Przewalski. « L'hybridité doit arriver très fréquemment, dit M. Pleske, chez ces deux espèces dont les descendants ressemblent tantôt jdus à Mcrula nificullis, tantôt plus à M. atrigularis. Les hyl)rides eu question sont cepen- dantdedeux types, soit qu'ils s'approchent davantage de l'une ou de l'autre espèce. Dans la collection Przewalski il se trouve des exem- plaires de ces deux types. « Les individus qui, d'après le savant académicien, peuvent être considérés comme ayant une double origine, sont les suivants : Tgpe (le Mernla ruficollis, unique exeniplaire. « Ne se distingue de Merula ruficollis typique que par la couleur de sa poitrine qui n'est point rouge de rouille mais de couleur beaucoup plus foncée, pi'esque cliàlain. Si le dessin ressemble davantage à celui de Merula atrigularis, il s'en éloigne par la couleur. Ce sont les seuls signes qui le distinguentdu Merula ru f\e(illis\.\'\y\e\nç. Dimensions: Culmen 24™"", ailes 13.j'"™, queue 103'"™, tarsus 34°>™. Cet Oiseau, de sexe mâle, fut acquis parM. Przewalski dans le premier voyage qu'il fit en 1872 au Muni-ula. Il porte le n" 10,749. (1) Le Merle bleu 9 et le Meiie de roche c"" jeune oITrent île notables ressem- blances; ce sont p-incipalenient, d'après deux échantillons conservés au Musée de Rouen, les pennes de la queue brun rou.v du mâle jeune saxalilis (différant de celles de la '^ cyanea, qui les a de couleur noir bleuté) qui peuvent servir principalement à diUérencicr les deux types, ainsi que les lianes plus roux du premier, lesquels sont gris clair bleuté chez la femelle. Il serait donc sans doute dilTicile, si Ton venait à rencontrer soit un jeune mâle hybride, soit une femelle hybride, de reconnaître positivement leur double origine. Devant plusieurs cxem- (ilaiies exposés au Musée de M. Noury, à Kllieuf, nous avions également note qu'un « liybriile jeune de ces deux espèces paraîtrait dillicile à décider. » (2) Ou Tiirdus enjthriinis. ou Meriild riificolli.'', ou PUmeslicus ruiicollis. (:{) Autres noms : Merula atriijvluri^, PInnesticus alrigiilar paires «. Quatre (le ce nomlu-e, et qui se trouvent dans la collecliou, ont été recon- nus hybrides; par conséquent, dit-il, il I aul admettre que M. l'rzc- walski a i-cucoulré toute une couvée il'liybrides. » l/émiuent conservateur du Musée de l'Académie de St-Péters- liourg (ail, eu outre, au sujet de ces cioisements présumés, les r('llexions suivantes : Si l'on admet qu'un byjjride 1/2 sang se croise avec un rxeniplaiie lypii|Mi', cl (|ue ses descendants s'accoui)leul de nou- veau avec des exemplaires ty|ii(|ues de la même esjjèce, il ne restera plus à la lin que de faibles traces de la descendance des deux espèces; à la quatrième génération, par exemple, il ne reste liius que 1/1(> de sang de l'une des espèces mères. De là vient, ajoutet-il, <|ue beaucoup d'exenq)laires de la même origine se res- sembleut extrêmement, taudis (ju'ils portent à peine quelques traces de la coubuir de l'autre espèce (1). Ici nous prions le lecteur de bien vouloir se reporter aux remar- ques que nous avons déjà préseutées à l'article des Mésanges ('. l'icslti'i X ('. ci/dnits (p. 310). Nous ue pensons point (|ue l'on puisse toujours détermiuer (par les caractères de coloration et de la liMiiu;) l'origine des hybrides. Le croisemeut de deux espèces |)ures donne (luelquefois, nous l'avons dit, des produits presque en tout ressemblant à nue seule des deux espèces, en sorte que l'on pourrait supposer que ces lu-oduils proviennent d'un mélange d'hybrides déjà eu train de (aire retour à l'un des ancêtres, ce ([ui n'est pas. Nous pouvons rappeler l'exemple déjà cité de deux hybrides demi-sang l'rinij. cnnavio dom. X ('(ird. i-lriianx dont la coloration et la (orme ne rappellent i)resque en rien celles de cette dernière espèce. Dans son imi)ortant mémoire, M. Th. PlcsUe i, dernière espèce que les auteurs ne mentionnent même pas. Nous lisons seulement (f!) ([ue M. l'abbé David possède uu mâle adulte de /'. ;»/)Vo//(.s dans lequel, « par un phénomène de mélanis- me analogue à ceux ([ue l'on observe également dans le T. Xiiii- iiKinni, les teintes rousses du cou et de la ]ioitrine sont remplacées |iar du noir, la queue ei le dessus des ailes conservant la même couleur i-ousse rpie dans l'Oiseau normal. C'est peut-être dans cet exi'uiplaire qu(! .M. l'ieske croit reconnaître l'hybridisme'.' Cependant, le savant missionnaire, que nous avons consulté, n'ayant jamais rencontré le T. (tlnujulnris en Chine ne pense point (Ij -X, II" 4, pp. 202 el 2G:!, jiiillel I8.S2. Fiirlvr noies un llic liiiils ufCiUjil. (2) Ibis. p. 271, 1882. (:i) Ibis, p. ."i;!. 1881. (4) La l'olleclion di; M. Sccboliiii eonlItMl nii spécimen sembl.ibli' piovonanl du liic Baikiil il un iiulri- ayinil encuie vlv lue par !<• niajoi- dans le ^n^kand, Mais M. SecboliiM ne (ait allusion à auiun hybride dans son Catuloijiie nj Ilinh nf llrilish Muséum. (il) Les Oiseaux delà Chine, par l'abbé Armand Uavul, rorrespondani de llns- lilul, el K. Ouslalel. docteur èssciences, avec allas, p. i;>7, Paris, C. Mas.sou, IS77. ((i) l'. lo7. 360 A. SUCHETET avec raison que le cas de mélanisme du nificolUs qu'il cite puisse être pris pour une marque certaine de croisenieut ■à\w\niiitjuUiris. Néanmoins, il avoue qu'il conserve quek|ues doutes à cetésiird; et il admet que les ornitliologistes qui ont en main d'abondants éléments de comparaison puissent trouver les deux formes typiiiues passant lacilement de l'une à l'autre « ces formes, eu délinitive, n'étant peut être que des niauièi'es d'être de races géograjibiques d'une seule et même espèce. » M. Taczanowski, eu rendant compte des recherches ornilholo- giques du D'' Dybowski dans l'Est de la Sibérie (1), dit « que le T. nilicolUsmonlrede nombreuses variétésde couleur; ces couleurs ne sauraient être attribuées ni à l'âge ni aux saisons, car à toute époque on trouve les variétés les plus distinctes. Ces distinctions ne se remarquent en général et pour la plus grande partie que sur l'écussou de la poitrine. Celle-ci est chez quebjues Oiseaux mâles d'un brillant jaune de rouille dans tout son contour, sans une seule trace de taches ou d'autres changements; d'autres individus, au contraire, ont sur chaque côté de la gorge de petits traits formés par un assemblage de petites taches noires. D'antres sont plus ou moins distinctement tachetés au cou; les uns possèdent celle jiarure seulement sur la poitrine supérieure, d'autres l'ont sur l'écussou entier de la poitrine et d'une manière plus ou moins visible. Les plumes jaunes de rouille sont encadrées chez qnel- (jues individus par une bandelette blanche, ce <|ui fait ])araître toute la partie sujiétieui'e plus ou moins écaillée; chez quelques individus cet encadrement est tellement grand que le fond rouge de louille disparaît presque devant la couleur claire avec ses dilîé- renles taches. La couleur du fond rouille rougeàtre de l'écussou de la poitrine est plus blême chez (juelques individus, chez d'autres plus ou moins foncée, la couleur du trait de l'œil y est analogue aussi, chez quelques-uns elle (>st partout couleur de chocolat. 11 y a des exeinplaiies (pii. sur un fond clair ou foncé, possèdent des taches brunes en forme de nuages, assombrissant le fond plus ou nmins foitement. Chez (juelques mâles, le devant du corjis est également plus ou moins ressemblant à celui des femelles, c'est-à- dire clair tacheté de cette teinte foncé qui se présente de différentes façons. De tels mâles sont probablement de jeunes Oiseaux. . . « « i'aiiui les nombreuses variétés, la plus intéressante de toutes (I) .louinal fui' Urnilliologio, 111, Uelll. VU, p. W" It p. 440. noveiiibi-f 1872. l.'arliclc est inlilulé : Hericlil iiber (lie ornilhologischeii rnderfiicliiingen in O.-it Siheriei^ den il' Dylioicski von T. Tacznnnwslu. oi8i:au.\ iivitmnKS iiknco.ntiiks a l'ktat sauvagk Util est uu exemplaire mâle avec le devant du corps coniine chez l'Oiseau typi([ue du 7'. Insniiu.-i. 11 a une jiorgc d'un clair jauuàlre, nue large haude eu finine d'arc : le manteau entier, les côtés et la i|iitMie sont au contraire comme à l'ordinaire. Les femelles ne montrent pas moins de variétés, soit par la couleur du fond, soit jiar celle des taches ; cependant ces variétés ne sont pas j^roupées comme chez les mAh^s... l'n jeune Oiseau, m'ouveil de sou dernier? haiiit, tué dans les monts de (ihamardabau, le l;j juillet 1870, ressemble au petit du T. pildrix, seulement la queue est jaune de rouille, à part les deux rectrices médianes qui sont olivâ- tres. Quant aux autres, la partie externe de la iiordure est couleur olive et l'extrémité hrune. La couleur principale du dos est gris olivâtre, mais sans taches de rouille, seulement tachetée de blanc comme chez T. plUiris. Les taches toutefois sont plus courtes, plus larges et comme faites au pinceau. Des taches analogues se retrou- vent sur les couvertures des ajles. La partie inférieure des côtés du corps est comme chez la jc'une Grive. » Hnliu, dit tonjonis .M. Taczanowski (1), « le tl'' Dybovvski cousti- dére la variété avec l'écusson foncé en forme de nuage comme nue espèce ou race distincte sous le nom de T. Iiijcmalin en faisant remar- quer ce qui suit : cett(! espèce vient ici en hiver et séjourne durant cette saison sur les bords des ruisseaux et des sources, où elle se nourrit en abondance de larves de Diptères et de Névroptères; au milieu d'aviil elle s'envole, l'ai- contre, le 1)' Dybowski et le 1)'' (labanis considèrent comme hybriiles les variétés qui se distinguent des Oiseaux typiques, et cela par la queue, qui est à sa partie supé- rieure brun foncé, même |)res(iue noire, par le dessous de la gorge, le devant du cou et la raie des yeux {(im/t'uslrcil) presiiue noirs, comme le spécimen cité plus haut cl (jui a une bande (ou raie) analo- gue à celle de T. fiisraltia. Des renseignements qui nous ont été fournis, il parait ressortir que les exemplaires obtenus par M. Dybowski près du lac Baïkal se trouvent au .Musée de Berlin. Or, plusieurs d'entre eux se rappor- teraient : les uns au croisement du Tttrdits fusnitus avec le T. Xaii- iimnnii, les autres, au contraire, au croisement du Tuidun ruficoUis et du T. alronuliiris. C'est du moins la communication ([ue nous a faite M. le 1)"" Heicheuow et M. Paul .Matschie. Ou trouve une indication de ce genre dans l'ouvrage de .M. Seebohm (2). « Le [ilus proihe allié du Black tiiroated Ouzel (7'. (ilriijnluns), dit cet (I) 1'. iat». (i) A lli^tuiii iif «n(i.s/( Ilinis, I, p. :i:A. 362 A. SUCHETKT auteur, est iiuluhitahlt'uieut le Red throated Onzel(r. nificollis); les espèces sont si prorhrs jhi mites qu'il y a des raisons de croire qu'elles se cioiseul; dans le Muséum de Berlin, il existe une série complète de formes intermédiaires, de l'une à l'autre forme, mon- trant les deux extrêmes, toutes coUectiouuées par M. Dybowski sur les rivages méridionaux du lac Baïkal, en avril et mai. » Il n'est pas sans intérêt de remarquer que T. rufirollis se rapproche aussi de très près de T. Naumanni; jes deux espèces n'ont même pas toujours été distinguées l'une de l'autre; M. Radde (1), si l'on en croit M. Severlzow (2), les aurait confondues. Les produits du T. ruficoUis X Naumanni seraient donc sans doute faciles à confondre avec les hybrides T. atriijularis X i\na- iiianni si de tels hybrides venaient à se produire. Les explications données par le major Biddulph nous ont paru assez confuses; celles de M. Taczauovvski ne nous ont pas paru absolument précises; cela vient sang doute de ce que nous nous ne connaissons point d'une façon suffisante les types purs. Du reste, lors([ue deux espèces sont aussi voisines que le sont T. atriynlarls et 7'. iii/icollis et que ces espèces sont sujettes à des variations, il sérail peut-être utile, pour déclarer sûrement hybrides les indi- vidus à coloration mélangée, de constater de clsii les croisements des espèces pures? Nousavons vu dans le laboratoire de M. Oustalet un jeune nijicollis rapporté des voyages du [irince Henri d'Orléans (Ij Ucis in Sud von Osl. Sib., VIII. (2) lî.rli-itit des Notes de Dresser sur la Faune du TurUeslan, par Severlzow, Ibis, n» 104, p. 334, IS7.S. Le seul caniclère qui apijarail eoiislaiit à tous les âges, d'après Seeboliiii_ Catalogue of Ihe Birds on Ihe Hritish Muséum, v. p. 270, 1888. cslla couleur • o/' llie underparts beloœ Ihe lireasl.^ Les T. Naumanni sonl toujours ■ more or less marked wilh chesnut wliitst lliey are nerer so in il. ruficollis. » Pour M. labljé Uaviil, Oiseaux de la Chine, p. LiO, le T. ruficollis, e'eslàdire la Gi-ive à col roux, se distingue de la (irive de iNauiiiaiin par la teinte cendrée de ses parties iiilérieures ; elle n'a pas, comme celle dernière, les flancs lavés d'une teinte rousse. Daprès Severlzow (cité i)ar Dresser), T. rulicollis a toujours les lianes gris, T. Nuuniannii les a marques de brunâtre ou de roux, et dans les vieux mâles les lianes sont roux comme la ^'orge qui, « ronnecting irith Ihe enlire flanks », [orme une surface continue colorée de roux sur la goriçe, la poitrine et les cotes, tandis que chez T. rulicollis, la gorge, et nne plaipie circulaire couvrant la poilrine au- dessus, sont rousses. M. Dresser ajoute à ces remarques que dans T. Nauniannii les lames intérieures des loyaux des plumes sont mux pâle, jusqu'à pres(|ue les deux tiers de leur longueur de la base, tandis que, même dans de très vieux exem- plaires de r. rufirotlis, les lames intérieures sont seiUemenl 1res faiblemeni teintées de chamois ro\ix pâle vers la base des plumes. Le jeune ruficollis a la gorge tachetée comme le jeune airigularis ; à l'âge adulte ils sont cependant bien distincts (Oustalet). OISKAl'X HYBRIDES RKNCOXTRKS A l'kTAT SAUVAGE 3()3 ol (le M. Bonvalot. (le jeuiK? riificDllis, p;ir sa coloration noir lii'iin sous la tïor;ie, présente des caractères réellenienl intermédiairt^s entre les deux types. C'est probablement une phase pendant laipielle le jeune T. nifiralllu. en train de se transformer, revêt inonientanémenl des caractères propres aux deux espèces. I.orscjue la sor^e prend le ton rouge de rouille qui caractérise l'adulte, il l'esté nécessairement ipieliines plumes noires du jeune âge, mélange ipii laisse croire à un croisement du /'. ruficollis avec le T. alrii/it- /'/?•/.n Ihi' iulerbreeding of lllackhinl iiiid Tlirnsh. III. \>. ."SS, l.ssi. •■!()(') A. SUCHETET Sorbouue ou à la Société zoolosii|ue de Frauce. Nous ainious cepeii- (lautàcroirequ'ellesnesoutpoiutla propriété exclusive des membres qui la rédigent et que quelques Sociétés correspondantes élranaères peuvent les consulter, satisfaction qui ne nous a point été accordée. Nous craignons donc d'être très incomplet, car M. Miller Christy aurait cité dix-huit cas (plus ou moins satisfaisants) de croisements entre le Merle et la Grive. Nous sommes loin d'arriver à ce chillre, tout en ayant mis à contribution le i Siipplementavy article » (1) de l'auteur, que celui-ci a eu la gracieuseti' de nous adresser. Nous pensons que c'est Henry Berry, de Bootle, près Liverpool, qui a parlé, pour la première fois, du croisement de la Grive et du Merle; le fait (|u'ilciledansle Magasin ofNatural History (2) de 1834 et qui, deux ;ins plus tard, a été rappelé dans la même revue (3), est devenu en quelque sorte classique. On le trouve rapporté dans une quantité d'ouvrages (4). M. H. Berry raconte i[ue dans le jardin de James Hankin (5), jardin situé à Oruiskisk, dans le Lancasliire, une Grive et un Merle s'accouplèrent et que pendant deux années successives, ces Oiseaux élevèrent des jeunes qui avaient bien les caractères d'hybrides ; ce fait, dit Henry Berry, était connu de bon nombre de personnes. » Macgillivray, quelques années jilus tard, ra|)|iorte un exem])le du même genre, d'après une communication ([ui lui lut faite par M. Weir. M. Russel de Moss-Nide, voisin de campagne de ce dernier, et son frère, tirent savoir à M. Weir que, vers la lin de l'hiver de 1836, un Merle mâle et une Grive femelle, après avoir pris par hnsard leur nourriture ensemble, s'attachèient l'un à l'autre au commencement du printemps et finirent par s'unir. Après une assez longue délibération, le couple se résolut à construire un nid. M. Russel ne vit pas leurs œufs, car lorsque le nid fut découvert, il contenait déjà quatre petits. Ces jeunes Oiseaux étaient alors presque en état de voler, lorsque un dimanche, dans l'aijrès-niidi du 3 juillet, durant les heures du service divin, ils furenl enlevés (1) Mêmes Transactions, IV, pp. .■i28 et siiiv., I8S8. (2) VII, II"' 37 à 44, pp 308 et o!»9, London. IS:!4. (3) N°s 37-01, p. (;i(), 1831). (4) Histoire tiaiurelle générale des Règnes rirganifuus, 111, p. 182. par .1. CioolTroy-Saint-llilaire ; prof. Newton, in garreli Ilrilish Hird.i, i, p. iSi, 4" édit.. liiirncy, in Zoolosist VII, n" 78, p. ÎK. 1883: tlie KieUl. p. .S80, n" du lil avril I8t«; . M. Cliristy in Norfolli ad Norwiili Natnralisl Socioty. III. p. 88. 1884, cit in tlie Zoolofîist., VIII. n" 88, p. 140, avril ISS'i, pi'ul-t^lre aussi in Tlio .Xmericaii .lonrnal o( Science and arts, I''' série, viil. III, p. 203, mai 1884? (3) A ntirsery-mans (un pépiniériste). OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE ^CÛ par (le jeunes dénicheurs de nids, malgré toutes les précautions que l'on avail prisr^s pdiir les conserver. Kn avril i.SiiO.M. UoiierlM. Auslin faisait coiuiailre à M. Tlioiiip- son le fait suivantdont il lui le propre témoin: « A Waterloo (",ot- tai;e, un mille d'Ayr, nue femelle 7". niusicit'i e\. un mâle 7'. mcniln s'apparicn'iit pcmlant l'clé de 1849, bâtirent un nid dans un petit arbrisseau, et donnèrent trois jeunes en juin, lesquels étaient parti-cfildiirrd, lnirinn somr hlnck xpots, Ihc si:r of ii si.r jn-nrc, an Iheir Inrasla ». Les cris (notes) de ces jeunes Oiseaux étaient souvent entendus et différaient de ceux du Merle et de ceux de la (irive eu élanl plus délachés. On couslate que les pnreuls avaieni nourri et acc()mpai,qi(' leurs jeunes. » L'attention de .M. Aiisliu fut a|ipeli'e sur ce fait par le rév. W. M. Ilwaine, de Belfast. (|ui était venu rendre une visite à un ami eu cet endi'oit (t). '( Pendant le printemps de 18o.3, on trouva dans un laurier un nid de Grive sur lequel une Grive (supposée femelle) couvait assi- dûment. Elle était nourrie par un Merle mâle, on ne vit aucun Merle de l'autre sexe. Les ])etits furent élevés. Lorsqu'ils eurent (juilté le nid, la Grive se mit à chanter et attira un autre compa- gnon, mais de sa projire espèce; elle éleva encore deux couvées dans le même jardin pendant ce même printemps. Le Merle § et sa compagne perdirent tant de temps par ces i)rocédés de la part du l)remier (2), ([u'ils furent très troublés durant toute la saison. Four (■'lever leur ])remiére couvée ils|)rirent possession d'un vieux nid de (^irive de l'an passé. Leur second nid était également très pauvrement consiruil et le, troisième encore ])lus mal. Le dernier ue contenait que deux œufs dont un seulement vint ;\ éclosion (3). (l) Xalural nixlory n( Ireland. III (.Appentllx), p. 'l'.K. Nous n'av(Jii> pu luiiis pidnircr ci'l oiivra^f. il rsl cilo pur M. Rolioil Miller Clirisly. in Zniilo^'ist, IX. ii" '.IS. p (>!(. l-V'viiiT IS83. M. fllirisly iloil ■■plie indication à M. .). 11. (iiinipy, jiin. de Krswich lliill. Norwifli. Il avail omis, parail-il. ilc parler île ce fait dans son i'i- ier niénioiie snr ii Tlie inlerlireding of IHackbinl miil Tniali n ipie nons nous n'avons pu, nous l'avons dit, l'onsnlter (î) .Nous avouons que nous ne roinprenons poinl bien oe que cela veut dire, vclci le texte :« The lucl; Hlnckliiril (inrl liis mate tosi so miiclt lime by thèse prnreedtng.i OH Ihe pari of Ihe former. . . d (:t) .Nous li-ouvons re ix-cit dans On Ihe inlerbreeding nf lUackbird and Truxh. Supptenienlary article by Miller Cliristy esq., que celni-ei a eu la couiplai- -anee de nous envoyer. Il a été donné par M. Edwards Ne» nian in Zoologisl, X\ II. p. G722. ISa!), revue (pie nous n'avons poinl (-(uisultoe. M. Miller (Uirisly reuianpie à ce sujet (pn' le rtcll de ces faits, doruii' |iar M. Edward .N'ewinan, n'est poiid à propreineni parler un cas de croisement, (|uoiquc s'y rappnrlanl. 368 A. SUCHETET Le Rév. J.-r.. Alkisou rajjporte (|u'eu ISS!) il vit uu Merle s'euvo- 1er d'une haie où un nid typique de Merle garni d'herbes (ut observé par le révérend. Ce nid contenait quatre œufs également typiques mais incontestablement de Grive (1). En novembre 1861. M. le D'Thomasso Salvador! acheta à Florence un Oiseau vivant ayant l'apparence d'une Grive (Thrmtlt) et dont la taille, la couleur du bec, les pattes, les pieds et les parties supé- rieurs étaient tout à fait semblables à la SongThrus(r»/Y/usmwsîCMs). Les paities inférieures étaient pi'es(ine noires, excepté le bord de cha(iue plume, qui était d'une couleur claire; cette Grive avait autour du cou un collier étroit de plumes d'un blanc jaunâtre, sur le ventre étaient deux ou trois plumes blanches tachetées de noir comme celles delà Song Tiush; les plumes sous la queue étaient tout à fait blanches. Peu de temps après l'avoir acheté, M. Salvador! constata que le cercle jaunâtre avait disparu. En juillet 1863, l'Oiseau commença à changer de plumes dans les parties infé- rieures ; et en septembre il ressemblait déjà de très prés à la Soug. Thrusli, gardant seulement quelques plumes noires sur la poi- trine cpii, l)ientùt,dis|iarurent. M. Salvador! attendait d'autres chau- changements, quand, au commencement d'octobre, l'Oiseau s'é- chappa. Au printemps il ne chantait pas, son :it était semblable à celui de la Song Thrush M. Salvador! a supposé f[ue c'était un croise- ment entre la Song Thrush et le Black-bird (Tiinlns menila (2). Le Rév. J.-C. Atkison trouva, en avril 1875, dans son jardin, uu nid typique de Merle garni d'herbes. Ce nid était bâti dans un lierre garnissant un mur. L'attention du révérend avait été attirée vers ce nid par les gestes d'un Oiseau de l'espèce Merle. Trois œufs de Grive y avaient cependant été pondus et étaient en elïet couvés l)ar une Grive. Ce fait est rapporté par M. Christy dans son Xtipplc- vientarii article. En 1885, M. J.-H. Mayes, de Streatham, exposait sous le u° 1214 « un hybride de Blackbird et de Thrush. »I1 nous a été impossible d'avoir des renseignements sur ce spécimen. Le 22 mai 1888, M. F. W. Frohawk dit (3) avoir trouvé sur le bout d'une branche basse d'un If uu nid d'où un Merle se leva faisant entendre son cri d'alarme. En regardant dans le nid, M. F. W. Frohawk fut surpris de voir qu'il contenait deux œufs en toute apparence d'une Grive, car ils ne différaient aucune- (I) Tlie ZoologisI, XVIf, p. OlilH, cité riialoiiieiil piii- M. Miller Clirisly dans son « Sitppleinentary article n. Ci] Ce récit a été fait par le cointe Iiii-nièiiie dans le journal ornilliologi(|ue anglais, l'Ibis, de \Sû'i ^Lelters, E.rlrncls from Correspondance, Notes, etc., p. 2:î7). (3) In the Field, cité encore par M. Miller Cliristy (supplementary article). OISEAl'X nYBIlIDKS nENCOXTRKS A l'kTAT SAUVACE 3llt) iit'iiieiit (le ceux de cette espùce. Le nid était entièrement composé d'herbes Unes et communes, racines, petites branches et mousse, avec un essai de j^^ainiUirc l)Oueuse d'un seul côté. M. F. W. Froiiawk pense qu'on ne peut supposer (jue les (nufs avaient été dé[)osés à dessein dans ce nid (|ui était jjlacé loin de tout passa jre fréiini'ulé.Ledjuin, le même observateur avait trouvé un nid de Merle avec un œuf sans marque et de couleur léj^èrement bleu clair. Celte variété d'o'uf, reniarque-til, déjà mentionnée par M. Sauuders (1), pourrait être le résultai d'un croisement entrr un Merle et une Grive. 11 existe au Brilish Muséum uu Uiscau (jue l'on suppose être le ])roduit des deux espèces. Celle pièce obtenue à l'état sauvage, dans les environs de Londres, («'nsous-nous, avait été présentée par M. Bartielt. (]elui-ci veut bien nous faire savoir qu'elle avait été examinée non seulement par lui, mais aussi par M. Edward Blyt et d'autres ornitlinliii;istt's ipii l'avaient déterminée comme un hybride entre lus ileux espèces désignées (2i. .M. (iurney, eu ])arlant de celte pièce (3), dit aussi que les parties claires de son ])lnmage sont bien d(''linies. Eu 1800, à l'exposition duCiislal Palace, M. G.-W . Ilill, île Londres, moutrait un hybride du môme genre qui, nous dit-il, fut pris avec iiualre autres jeunes dans un tiid trouvi' dans les New Forests à Ilams|iliire. Ol Oiseau fut le seul (ju'ou réussit à élever. M. G.-\V. Ilill n'a pu savoir ce qu'il était devenu. Le Zoologist de mars 1S'.I2 mentionne un nouveau spécimen (|u'on croit hybride. M. l'abbé liruienne, de Liège (Belgique, nous a parlé d'un eroise- menl de Grive et de Merle qui se serait jjroduit en pleine liberté dans uu petit bois de Tilleuls. On aurait vu les parents nourrir la nichée, mais cet ecelésiasti(|ue n'a pu nous donner de renseigue- ments précis sur les jeunes. Pendant l'année 1889, il y eut dans le jardin de M. Mark Mauusell, esq., situé à Oakley Park (Celbi'idge, co. Kildare), un véritable Iléau de Merles. Le propriétaire, devant s'abseuler, détruisit avec sou jardinier tous les nids ([u'il pul trouver. En rentrant chez lui il eut l'occasion de voir un Oiseau ([u'il prit pour une Grive, et qui cou- vait assidiïmenl dans un buisson. .M. Mauusell appiit alors par sou jardinier qu'un Merle lujuriissail (;et Ois(!au et (|uati'e jeunes, ce qui dura jus(|u'à ce que ceux-ci s'envolassent du nid. (1) Maniiiil nf liritisk Hirds. (2) Nous no nous rappelons pss lavoir vue li^'nrrr dans le l'iiliilogiie i>lHird.< i>f llrilish Muséum. Ç.i) In UiP Zoologisl. VII, n- "S. p. I.Mi, juin IKSIt. 370 A. SUCUETET Le jeudi (17 avril '.') I8!)0, le jardiûier appela l'alteiitioii de son maître sur iiu Merle et tippiirciiuuntt une Grive qui occupaient le miMne buisson, situé à vingt mètres environ du (umoir du gentle- man, et (II"!, l'année précédente, les deux Oiseaux avaient déjà construit leur nid. Leurs mouvements dénotaient (ju'ils étaient appariés. Au moment où ces lignes paraissaient (1), M. Mauusell se proposait (le surveiller très attentivement le résultat de cet appa- riage. M. Maunsell a bien voulu nous écrire depuis que le uid avait été dérobé, comme il l'avait été déjà l'année précédente, en sorte (ju'on ne sait si les nids avaient été construits à la manière du Merle ou comme le fait la Grive. M. Maunsell n'a jamais vu les jeunes Oiseaux lui-même, il ignore même sien 1890 les parents ont reproduit; ce qu'il a fait connaître dans le Field a été écrit d'après le dire de son jardinier, qu'il croit du reste digue de confiance, l'ayant à son ser- vice depuis plusieurs années. Enfin, tout dernièrement, M. J. G. Wheeler faisait savoir (2) que dans les pépinières de Kingsholm tKiiigsliohn nurseries) dans un buisson, baut de quatre pieds environ, ou avait trouvé uu nid sur lequel se tenait généralement un Merle, mais où une Grive venait aussi couver à sou tour lors(|ue celui-ci ([uittait le nid, sans doute intentionnellement. Geci dura quebiues jours, mais la Grive finit par abandonner le nid, et laissa le Merle seul couver à son aise. Le nid contenait six œufs, dont quatre œufs de Merle et seule- ment deux de Grive. Il ne peut être évidemment question ici d'un appariage d'uu Merle cf et d'une Grive 9, ou vire-crrsa, il s'agit d'uu Merle 9 et d'une Grive du même sexe ([ui, tontes deux, avaient jiondu dans un même nid, particularité ((ui u'est pas absolument rare chez certains Oiseaux (3). En est-il de même pour les autres faits i|ui ont été cités? Cela parait assurément possible ])our plusieurs, sinon pour beau- coup d'entre eux. Parmi les exemples dont parle M. Miller Christy, dans son « Supplementiiry artiele », certains faits nous paraissent rentrer dans cette catégorie. Ainsi, en avril 188lt, d'après M. Philippe H. Hardlield, de Moraston House, près de Rune (Uerefordshire), un (1) KieUI. |i. o87, 19 avril 18!X). (2) In Kield, yi. CTo, 9 mai ISUI, (3) M. le D' Paul Leverkiilin a ni|i|es de ce irenre dans nii OMvrai;e important : Freunde eier in i\est, Ein Ueilrag ziir liiologie lier Vik/ei oji Paul Levei'lciilin, Berlin, Londres, Paris, etc., 1891. OISKAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'kTAT SAIJVAGK .'57 1 Merle el une Giivo |)i-ireal possessiou d'un iiiùiiie uid où ils pou- direiit l'uu et l'autre. Il y eut tiois œufs de Grive el trois ouifs de merle. Far accident les (l'iifs tureut dclruits en grande partie, il no resta plus qu'un u'ul' de Merle el uu œuf de Grive, les([uels furent couvés (juehiue temps encjre par le Merle, puis furent aban- donii('s(l). Ku avril 1887, M. F. R. Fitzgerald trouva dans uu hui.s.sun de Hou.v sur la Savage Farm, à llari-ogate, un uid typi(|ue de Grive contenant i|ualie leufs de Merle et d'où un Merle s"envola en elTet. Un voisin informa celui-ci (|u'un de ses tils avait, l'année précé- dente, rencontré uu exemple semblable près du même endroit, l'n fait de ce genre a encore été signiih!' à Nidderdale (2). Les deux exemjiles dont a parlé le rév. J. G. Atkison ne iKtiis semblent point élrc non plusde véritaljles croisements, niais pintôl rentrer dans cet ordre de faits. De nundtreuses objections se sont du reste produites sur ces croisements présumés. M. J. H. Gurney (3), un connaisseur émérite en fait d'bybrides, « ne croit (|ue faiblement aux liybrides de la Grive et du .Merle » et pense qu'en beaucoup de cas lesmélanisuies partiels dans la Grive ont été pris pour des hybrides. » 11 cite l'e.xem- ple « d'une Grive qui devint pi'esque noire en captivité, à ce point (|ue le possesseur pensa (|ue, iiendant une absence i|u'il lit de clie/ lid, on avait cliangé son Oiseau; cependant, avec une nourriture convenable, cette Grive refirilsa couleur ordinaire. » M. Gurney a vu aussi « un .Merle, tué à Heigats, et qui portait de larges plaques brunes, maniuées d'une manière très singulière (4). Un Merle cf, dit-il, peut parfois conserver les marques de la première livrée jusqu'au priideini»s (jui suit sa naissance, ainsi pourrait-on sup- poser ([(l'un .Merle dans cet étal fût un hybride '.' » La manière de voir de M. Gurney a été partagée jiar .M. Cam- bridge Philipps, qui semble tout à fait disposé à douter des hybrides T. mcrulit et T. iinisinis. Il voudrait, comme preuve de leur aulhenticilé, autre chose que la simple couieni- iirune du Merle, par exemple les plumes tachetées de la poitiinc il la (pieue plus courte de la Grive {">}. (I) KiHcl, |i.;>7(t. 1" mai 188C (cil<> par M. Miller Clirisly). {■>) Zoiilogisl, p. l'.l'i, IS87 (cilé piir M. iMillci- Clirisly). (M) Voy. Zoolof,'isl, VII, ii" 78, p, ijtl, juin 188.'i. el ii» 7'.i, p. :M, jtiillel de la même aiin6-. (l) Le brun n'était cepen !ant pas le brun mélangé de la (iiive. (5) Tlie Zoologisl, VII, n" 7ÏI. p. 301. Juillet lS8:t. 372 A. SUCIIETKT Le rév. Macpliersou a lait les mêmes réserves que ces deroiers (1) et a déclaré n'avoir jamais trouvé un hybride de telle sorte, ni vu quelqu'un qui en ait oiitenu. Si nous eu jugeons |)ar les critiques de son « Siiiiplriiii'ntini/aiiicle », M. Miller Ciiristy a sans doute, dans son preuiier mémoire, cri- tiqué également beaucoup des faits cités par lui. Dans l'exemple relaté par Thompson (celui qu'il avait omis de citer), il est encore incliné A penser i|ue c'est un de ces cas dans lesquels nue femelle Merle peut avoir été prise pour une Grive (2); chose bien possible, nous l'avouons, et qui probablement s'est réalisée dans plus d'un des exemples que nous avons rappelés. M. Miller Christy fait la môme reniar(iue au sujet de l'appariage rapporté dans le Zoologist (3). Peu de personnes, sauf les ornitho- logistes de métier, dit-il, savent que la poule Merle n'est pas entièrement noire comme le mâle. Or, dans ce cas encore, une femelle T. mvrulu, avec son plumage brun et sa poitrine tachetée, peut avoir donné lieu à une méprise ; le récit des faits n'est pas du reste concluant. Comme nous il pense i[ue le cas cité par M. Fitzge- rald (4), s'explique par la ponte d'un Merle p dans un nid aban- donné de Grive. Il cite à cette occasion l'exemple rapporté par M. T. 0. Hall (3) de deux T. iiwruUi qu'on aperçut dans un nid où déjà une Grive avait pondu et (|ui continua à couver. M. Miller Christy a lui-même publié un livre où il fait connaître les résultats i|u'il a obtenus en changeant de nid les œufs et les petits des dilTé- rentes espèces (6). Il rappelle (7) qu'à Marly, il y a peu de temps, tiois œufs de Merle, ayant été placés dans un nid de Grive, furent couvés avec succès par cette dernière. Cependant il admet (quoique l'évidence soit bien faible) que, dans quelques cas, on peut supposer que des Merles et des (îrives se soient croisés, et tout en critiquant beaucoup d'exemples, il croit (|u'uue certaine iirésomption existe en faveur de rhylu'idisme dans certaines circonstances (8). Depuis la publicatitm de son travail, le rév. Macpherson semble (I) The Zoologist VII. n° 80, p. 3:!S. .\oi'i( 188!!. Hemarquons ccpemiaiit que MM. (iiirney et Pliilipps el li^ lév. Miiepheison écrivaioiit avant la puhliralion ilii mémoire de M. Clirisly. (:!) Mi'rae revue, I,\, u» 1)8, p. (j!(. Février 188.Ï m» '.i'.l, p. 1 1:;, ls,>) Vu individu (^ que .M. Vallmi croit provenir du Tunhix iin'niUi et du /'. risri (finis fut jiris le '2lj octobre 188;j, près d'Uiline. (t) Voy. Field, 31 mai IK'JO, llybriiiily in llints. (2) Le iiiil (Ic-la ruivc l'sl (■ciifiiilaiit t'ncliiil iiitiTieiircmcnl ilr bouc. (3) AiiUcs noms : Meniht monUiiiii, l'opsiclius ti>r conliuufà être connue par le seul exem[)laire d'Aiiduboii, remar([iiiiit (pi'eile diffère |)rincipalement du ltc;iulu.t shIihiki par deux bandes noires visibles sur le veilex (2), lesipielles suni séjiarées jiar une autre bande blanchâtre, l'extrémité du front étant noire au lieu d'être blanche, comme chez snlrapa. (I) Hiol. (Jrnilh.. p. 288, 1831. (i) Croun anteriorly. ;n(i A. SUCHETET Daus le Calalogiie des Oiseaux île rAïuérique du Nord, de M. Ridgvvay (i),le/to/H/«s Citoîm figure toujours à litre d'espèce sous le ir ;_ii ; mais M. Brewster, considéraul « la plaque vermilloa du souiiuet de la tète bordée de raies noires, la raie uoire de l'œil et les bandes blanches des ailes, qui reproduisent de très près les caractères dominants du Itcfinlits cah'ndula et du R. satrapa, » a émis l'opiuion cju'il pouvait être un liybride de ces deux espèces (2). Cet Oiseau figure sur la liste hypothétique du Code of Xomenda- Inre (3), M. Elliot Coues l'a identifié au llci/ulus f^atrapu, il a cependant eu soin de faire suivre son assertion d'un point d'inter- rogation (4). Voici sa description d'après Andubon (a) : « Les parties supé- rieures sont d'un olive grisâtre, monotone (ou sombre); la partie supérieure de devant de la tête (du front) est lorée, avec une ligne noire derrière l'œil ; il y a une bande d'un blanc grisâtre à travers le front sur l'œil; une bande semi-lunaire de noir sur le devant et les côtés de la tête, bande qui renferme un espace de vermillon ; les ailes et la queue sont sombres, bordées d'un jaune verdàtre; les plumes secondaires et la première rangée des petites plumes sont garnies de blanc grisâtre. Dimensions : 4 K G ». La véritable origine de cet Oiseau parait donc ignorée, peut-être est-ce un hybride, mais peut-être appartient-il aussi à une espèce ([ui ne compte iiue peu de représentants ou (jui est disparue depuis l'arrivée des Européens en Amérique? Genre Cinclus CiNCLUS CASHMIRIENSIS et CiNCLUS LEUCOGASTER. D'après M. Seebohm (6) on trouverait vers le nord des xMonts Altaï des individus intermédiaires entre ces deux formes. Daus l'Est de la Sibérie chaque forme intermédiaire se rencontre entre le C. ('iishiiiirlcnsis et le C. Icitruijaslcr {!). Le Citniiiti (•(tsluiiirinis'is fut rapjjorté ])ar M. Przewalski avec le (1) Pioceeding of llie L'niled stales national Muspiim, p. IG3. Voiraussi p. 164. (2) BuUeUu of tlie NuUal ornilhological Clnb. VI, p. 224 vt 223. 1881. (3) Adopted Uy Ihe American ornilliologist's Union, 188G. (4) Birds oftlie Northwest, p. 17. Washington, 1874. (ii) Synopsis oftlie Birds of Xorth America, p. 82, n» 131, pi. LV, cr". 1839. ((j) On inlerbreeding of Biriis. Ibis, p. 54(! et suiv., 1882. La même adlrmation est donnée dans .4 nislory of british Birtls, t. I, p. 253, et dans l'Ibis, pp. 190 et l'.H, 18S0(O?) thc Ornithology of Siberia). (,7) On Ihe ornithology of Siberia, pp. 190 el 191, Ibis, 1880. OISKAUX IIYBHIIJES nE.NCONTIllis A l'kTAT SAUVAUK .'{77 r. ^•(«•<)//((.s7<'/(le ses voviiiics ircenls (lîins l'Asie (1), mais le savant voyageur ne paniît [las avoir observé de croisemeiils. Les deux types en question forment-ils deux véritables espèces? M. l'Ieske reiiinr(|ue que « si ces deux Oiseaux n'avaient un babitat dillrrentel si les parties du ventre d'un des exemplaires de ritslimiriensis qui furent rapportés par M. Przewalski, ne laissait voir des ])lnnies sombres (2), il serait ditUcile de dire avec ce dernier, (jne le jeune appaitient à des espèees dillérentes l'-i). Du reste M. Seebobm ne voit lui-même dans le « Pabeartic Di|>per n «lu'une seule espèce se suiidivisant eu races locales (4). CiNCLUS CASHMIRIENSIS et CiNCLUS SORDIDUS M. Seebobm a eu, il y a ((uelques années, l'occasion d'examiner une Jurande (luanlili- de Dippers (Merles plongeurs) envoyés des Monts Allai par un colleelionneui' sil)érieu, HerrTauere, d'Anclam; il a|ipril i|iif dans l'extrémité de ces monts le ('inclus cashmiriensis est en contact avec le Cincliin sonlidus, avec le(iuel il paraît s'unir, car on rencontre, dil-il, aussi bien les formes intermédiaires ijue les formes extrêmes (5). Le ('inclus sordiihts ne figure point dans le ('Dnspfclus ijcncruin Aviuin. On sait ijue M. Przewalski le ri'neonlra dans le Tibet en compagnie du ('inclus cashmiriensis, mais .\L Przewalski ne fait mention d'aucuns croisements. Le <'. siinlidns ue jmut être qu'une race du ciisiiniiricnsis (fi). Genre Copsychus CopsYCHL's SAULARis (7), var. .Musiciis et Copsychus saularis, Var. A.M.ENLS Cliez les Oiseaux de Dbayal la transition d'une espèce supposée à une autre est si grailuelle, et les caractères spéciliques sont si (1) iVisscnschaflliche reauUate (1er von A', il. Przeualslii iidch t'entral-Àsien, lirai- hcil.'l vim Th. PUski', II, Vôgel. Saint -PélersIiOurg, IKS». (2) (on fonct'i'sl. (3) Op. cit., p. :i->. (i) .1 Ihslury British o( liirils. \>. £Vt. (;)) On Inlerbreeiling nf Birds, Ihis, pp. VMt el suiv., 1H82. Voy. aussi : À lUslonj of lirili.ih Hiyits, où la nirmc allirmatinn est donnée. (G) Voy. Sceboliin : ■» Hislory of British Itirils. p. 2;H. (7) Synonymie : GracutK .^aularis Unn., Turtius amœiiu.-i l\orsl.,Laniu.<: iiiu- sirus, Cryllivora sautaris Swain, Gryltirora brevirostra. Hrylliora magiii- ro.) lUillelin lie la Société Zoolosicpie de Fiance, p. ."Kil, ISS:t. Sur l'habitat de /. majitr, on pourra encore consulter D' (iailow, l'itUtlogur /Viy.-c- rifnrmes, p. 2:«t, I8SS. 38i A. SUCHETET raciue des plumes, taclie qui, cliez maiuts Oiseaux, disparaît presque totalement, en sorte qu'où ne peut distinj^uer à laquelle des deux espèces l'Oiseau appartient. » En outre, M. von Ho- meyer remarque que certains vieux mâles montrent les mêmes degrés successifs de blanc et de transition très parfaites, et d'autres marques de vieillesse. Les cinquante et une pièces dont on vient de parler, et qui proviennent des pays les plus divers, com- prouneut, en outre des types rappoités à L. c.cculiilur et à L. major, d'autres individus rapportés à la forme L. Homeyeri. Il ne serait point sans utilité de les passer tous en revue, comme M. von Homeyer a eu soin de le faire, mais cette étude nous entraînerait trop loin : remarquons seulement que parmi huit pièces de la Laponie et de la Suède, qui ont la tache plus ou moins cachée, se trouvent des Oiseaux chez lesquels il est difïïcile de remarquer la trace d'une tache sur l'humérus ; à ce genre se rattachent encore trois Oiseaux de la même contrée parmi lesquels un vieux mâle sur lequel ou ne découvre guère qu'une plume montrant un endroit marbré de blanc et de noir. Tout à fait semblable est un Oiseau de Baïkal reçu de M. Dybowski comme l.anius mollis. Les Oiseaux du Volga, L. homeym, ressemblent tellement à certains vieux mâles de L. excnbitor, ajoute M. von Homeyer, qu'on ne saurait établir entre eux et ce dernier type une différence spécifique. Chez bon nombre lie L. »iO;/o?' leur maintien seul indique si on doit les classer comme L. cxculiitor ou /.. major, etc., etc.; bref, aucune distinction solide ne permet d'établir la valeur spécili(iue des uns et des autres, tel est l'avis du savant ornithologiste (1). Le professeur Collett, de Christiania, qui n'a pas moins étudié le sujet que M. von Ilemeyer, a cru devoir criticiuer aussi, et très vivement, le D'' Gadow (2) d'avoir rangé à titre d'espèces de simples variétés ou races climatériques de Lanius qui, en somme, après avoir présenté des degrés variés de transition, liuisseut par s'iden- tifier complètement eu une seule espèce, pouvant servir de type; ])armi ces variétés se trouvent le /.. major, Pall. Le professeur de Clirisliania a essayé de montrer (3) « (jue la présence ou l'absence des bases blanches sur les secondaires ne fournit aucun moyen de direction, et qu'ainsi L. major ne peut être distingué de L. excubitor par des caractères méritant qnelijue confiance. » Chez des indi- (1) L'élude de M, E. F. von Homcyei" a paru dans le Journal lin- Ornithologie du l.rof. D- Jean Ciibanis sous le litre Die Eiiroptiisclien grnssi'n Uiirger, np. l'iS, 1'.'.), ino et i;;i. (2) Voy. : Ibis IV, n" 13, p. ;«), ISSfi. (3) .\rrhiv. f. Matheinatick. og Nalurvidenskali. IST'.I. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 383 vicias (les districts méridionaux de la Norwège, comprenant égaleim-nt li's spi-ciinons les plus tyiiiques de /,. major, les secon- daires ne montrent aucunes traces de bases blauclies; chez d'autres les premières indications de cette marque ont fait leur apparition; chez d'autres enlin ces indications sont élcndues à une tache dis- tincte d'environ 15""" de larj^eur. Ou pourrait avec une parfaite indillérence nommer de tels individus L. majur ou /,. r.rcuhilnr. Ou lient trouver une série non interrompue de transition jusqu'à ce que la tache extérieure sur les secondaires devienne la inan|ue blanche dans !.. cirubitor typiciue. M. Collet fait en outre savoir que M. Meves, de Slockliolm, a dans sa collection deux jeunes Oiseaux, tous deux tués le 12 aoiU à Ouickjock, en Lapniark, probablement de la même couvée, dont l'un est un mâle à double tache /,. c.rrnliihir, l'antie une femelle avec une seule tache, /.. major. Afin, du reste, de montrer les variations auxtiuelles est sujet L. crciihltnr, M. CoUett énumère vingt-six spécimens de la Norwège conservés dans le Muséi' de ITniversité de Cluisliania, la plupart tués ou réunis jiar lui, ce qui lui i)ermet d'indiiiuer pour presque tous le sexe, la date de la capture et la localité où elle eut Heu. Ces si)écimens [lourraient être rangés aussi bien en sept catégories qu'en deux seules. Nous remar(iuerous parmi les spécimens en plumage de printemps : un mâle typique L. CdCtihitor sans vermi- culations, avec tache basale de 2!)'""' sur les secondaires. Deux femelles du même type, l'une sans vermiculations, l'autre iiossé- dant de faibles maniues basales normales sur les secondaires; (9 petits 18-20'n">), le blanc sur les premières plumes mélangé de noir. Puis un mâle pn^sque typi(|U(! /.. major, avec vermiculations comparativement distinctes; l'indication de la tache basale sur les secondaires montre comme une petite tache gris blanchâtre (lO™™) sur la troisième plume. — Un autres mâle typi(|ue /.. major, sans aucunes vermiculations, la tache basale sur les secondaires manque absolument. — Une femelle du même type, également sans aucunes vermiculations, la tache basale sur les secondaires est seulement indii[uée par un poinlillement ])resque impcrceplii)!e de blanc sni- une seule plume. Parmi les spécimens en plumage d'été, M. Collett parle d'un mâle ty|>iqne /,. e.rruhitor, abdomen blanc de neige, le crouiiion iires(|ue d'un blane pur, la plume de la (|ueiie la plus exlérieuri' {>r(;s(|iie entièi-enient blanche; la marcpie basale sur les secondaires nor- male. Kiisnili' iini^ femelle typique; /.. major (s'élant aliii'e avec le ileuxièuie spiMinien) i|iii jirésente de faibles traces de verniieula- 38(l A. SUCHETET lions ; la plume la plus extérieure de la queue a une grande et large tacUe noire ; la tache basalc sur les secondaires nian(iue abso- lument. — Coniuie spécimens eu i)reniier plumage, le savant profes- seur cite encore deux mâles, type excuhitor, couvés ensemble, avec taches basales normales sur les secondaires ; une femelle type L. major, delà même couvée, dont la tache basale sur les secondaires manque totalement. — Puis, comme spécimens |en plumage d'au- tomne, un mâle typique crrubitor sans vermiculations, avec grande tache sur les secondaires, plume la plus extérieure de la queue presque entièrement blanche; quatre autres spécimens avec traces de vermiculations et tache basale sur les secondaires normale. Un mâle presquo typique L. major avec des traces de vermiculations et une faible indication de tache basale sur la seconde plume des secondaires, etc., etc. — Eulin nousnoterons parmiles spécimens en plumage d'hiver, deux mâles, types /-. ««yor, avec traces de vernii- culalions; dans un de ces spécimeus la tache sur les secondaires manque absolument, dans l'autre elle est indiquée par un point blanc. Nous ne pourrions rendre compte de toutes les savantes obser- vations que cite le ]U'ofesseur, et nous renvoyons, pour plus de détails, à son étude (i). On trouve encore de précieuses indications sur le même sujet dans un travail de M le D>' Otto Finsh (jui, avec les matériaux du Musée de Berlin, s'est livré à une étude du genre de celle de MM. von Homeyer et r.ollett. Après avoir rapi)elé que l'absence des taches blanches ptérygoïdes sur les plumes des ailes propres à L. excuhitor caractérise /.. major, il observe que cette marque dis- tinctive est très variable Deux spécimens sibériens ont la base de l'omoplate des ailes blanche sur les deux côtés des plumes, mais ce blanc est tout à fait caché chez l'un par les plumes brunâtres et pointues quand les ailes sont croisées ; ce blanc devient visible chez le second dont les bordures brunes de l'extré- mité sont déjà émoussées ; celui-ci devrait donc être classé comme L. e.rcuhitor et celui-là comme L. major. Le L. mnjorn'esl aux yeux de M. le D' Otto Finsh (ju'un rvcuhilor dans la livrée d'automne après la sortie de la mue. Un /.. llomniferi, Cab. il. Icitroptcrus, Severtz.), unique spécimen rapporté par le docteur, pourrait ne représenter qu'un L. excubilor dans la livrée usée du priotemps(2), etc. (1) Ibis IV, 11» i:i, p. 311. .laiivier I8.SC1. (2) Voir ■■ flci'.'-T nnrh W est -sibérien in jtihre IS'H, p. 188. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE '.iSl La série presque (.•oiupléle d'uu /.. niajur jcuuc de l'Aïuor à L. exctibitor a été constatée par M. Seeboliiu lui-même (1). M. le D"' Fiusli aurait aussi n'inontré des séries de transition entre les deux types (2j. Sous le bénéfice de ces observations, nous parlerons des soi-disant niélanjies (|ue l'on a cru constater. D'après M. Sceboliin, un grand nombre de spécimens /.. iiuijor, obtenus à lliliyolaud et près de Constautinople, à l'époque de la migration, sont le résultat d'un croisement avec la Great grey Slirike(/.. crriz/^/or), croisement ayant pu s'opérer dans le Nord-Est de l'Europe. 11 est cependant liossible, ajoute le savant ornithologiste, que les Oiseaux, se reproduisant dans le Nord-Est de l'Europe, ou même daus le Nord occidental de la Sibérie, soient de race intermédiaire, mais les deux exem- plaires obtenus par Finsh dans la vallée de l'Obb paraissent être l'un demi-sang et l'antre quarteron. En thèse générale, M. Seebohni admet que les deux types se croisent « là on leurs ovdvas {runijcs} géograpbi(|ues se rencontrent (3). » M. Collelt a cilédes faits beaucoup plus précis. Lorsfjue, eu 1884, il était à Dovre-Fjeld, il rencontra, le 'M juin, dans une forêt de sapins, à une haute altitude, près de lljerkiu, une famille de Laniers comprenant, avec les parenls, toute une couvée de petits venant d'avoir leurs plumes et revêtus en conséquence de leur pre- mier ])lumage. Il tua trois de ces petits; le reste s'envola en com- l)agnie des parents. Or, deux de ceux qui furent tués étaient des mâles et se rapportaient en tout à des spécimens typi- (pu!S (11! I..i'.iritliitiir: la tache sur les secondaires était très grande et blanc de neige avec la longueur normale de 2(j'°'", dans un de ces jeunes elle était même de 27™™. Le troisième exemplaire, une femelle, était au contraire un individu typi([ue de /,. major n'ayant pas la [dus légère mar(iue de bases blanches sur les secon- daires. Sous d'autres rapports les dillérences entre ces trois indi- vidus étaient extrêmement légères. Pendant l'été de I88."i, M. Collett lit une observation semblable en Finmark ; il tua dans une nichée un mâle et une femelle dont le premier était, sous tous rapports, un spécimen typi(ine lie /.. l'icuhilor; la femelle, au contraire, avait une seule tache /.. major, sans trace d'aucune tache intcrieure sur les secondaires. Le 30 juin, en compagnie de .M. Landniark, M. (1) Voy. : ll)is. IV, PII. 114 et ISH, 1880. (2) Vcik k. k /.mil. hiit. des., p. ISS. Vieniio, 1S79, fit. par le prof. Ccillcll. iii Ihis, \m;. Ci) A Bistury of Brilish Uirds, I, p. DOiJetaDO. LonJrcs, 1883. 388 A. SUCHETET (loUetl trouva encore, [irès le Laiia-Elv, un nid de Pie-grièche cou- tenant six petits. Ce nid était placé dans un Bouleau à environ quatorze milles de l'enibouchure de la rivière. On voyait facilement le nid, dit M. Collell; il était construit de rameaux secs et unis avec de la paille, fortement garni de jjlumes blanches du Willow- Grouse, et aussi d'un peu de laine et de coton de Saii.r lanata. Les petits étaient environ de la taille du Moineau et nus, quelques plumes poussaient. Les parents qui montraient une grande anxiété furent tués facilement. Le mâle était un L. cxcubitor normal, de couleurs très pures, il n'avait aucune trace de vermiculations sur l'abdomen blanc ; la femelle était, au contraire, /,. major typique et montrait dans son ensemble des couleurs un peu plus foncées que le mâle, le croupion était seulement un peu plus clair que le dos ; dans le niàle cette pailie était d'un blanc pur. Ces exemples d) qui moulrent que la forme à une seule tache et la forme à deux taches peuvent se trouver simultanément dans une même couvée, et aussi que les deux types se croisent, sont avec raison, pour M. Collelt, une preuve que /.. niajur ne peut être con- sidéré comme une espèce distincte de /.. c.irabitor. Mais peut-être, comme nous avons eu soinde rindiqueroncommeuçaiit, u'existe-t-il même point une variété ou race stable ; on est eu droit de supposer plutôt que L. excubitor, sujet au dimorphisme, offre deux variantes dans les taches blanches des ailes, particularité ayant été la cause des erreurs qui se sont produites. Il n'y aurait donc point, dans ces divers exemples, de croisement à proprement parler, même entre deux variétés d'un seul type ! Nous n'avons pu, dans cet article, donner une analysedu mémoire, également très important, de M. J. Reinhardt (2), la traduction qui nous avait été faite du texte danois ayant été perdue. Du reste, nous croyons nous être assez étendu sur un sujet qui, certes, ne mérite pas une étude plus longue etavoir tait sutnsamment connaître L. major que certains ornithologistes ont encore considéré, mais à tort sans doute, comme un état d'âge ou simplement une femelle de la Pie-grièche grise (3). Si nous voulions en terminant faire con- naître l'opinion de ALM. de Selys Longchamjjs, \\l. Dubois et von Zschuzi de Schmidofïen (4), ce serait pour nier de nouveau la (1) Tous rapportés par M. le pi-of. Cullcll (ll)is, IV, n» 13, p. 30. janvier ISSfi. (2) Om Lanius major, l'ail. Kog deus Fore Komst lierilamlet of J. Reiulianlt (iMcddeIt den ;>'* marts 188S, pp. 387 à 30(i) in Videnskaheli^'e ira Natiu'liislorisk Foreing i Kyolenhaven, 111, lS79-iS0. (3) \'oy. sur ce sujet Ueiiland et Gerbe. Ornitlwlogie Européenne. (4) D'après leurs eommunicalious reçues. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 389 valeur sinrifuine de ce \y\>v (|iip M. Sclater (lualiliait deriiièremont, dans une lettre ((u'il voulait bieu nous adresser, de (((/o((/;(/u/.s7*c(v>.s' » (espèce douteuse), et ([ue M. Blasius a sans doute bien déterminé en l'appelant « un capriee de la nature » {l'ia nalurssiilcl in dicsrr r(iri(ili(in) (i). Lanius ExccniTon et Lamus leicopterus M. Seeholun dit (2) que dans le sud-est de la Russie, les lii,niées (the ranj;es) du Wliite-wiuged grcy Skrikc (/.. leiicuplerua) et du (ireal-^rey Skrike (L. exrubitor) se reucontrent (3), et que sur le bas du Voli;a{4), le plus grand nombre des exemplaires sont des formes intermédiaires. Ces types ont été décrits comme une nouvelle espèce sous le nom de Liinius hoiiieyeri et se trouvent rarement en Sibérie. Il y a tout lieu de croire, ajoute M. Seebohm, que ces formes intermédiaires sont le résultat d'un croisement. Il ue faut voir encore dans le leucoptfms qu'une race du /.. crcii- hilor (si race il y a). Ce [.nniits, d'après M. Seebohm, a le blanc de l'aile plus développé que chez le grand Lanier gris ; ceci serait prin- cipalement remarquable sur les plumes secondaires qui oui la moitié de la base des deux barbes, et presque la barbe inlérieuic, entièrement d"uu blanc jiur. Le D' Gadow a donné une descri[)ti()ii détaillée de ce type qui prête, sans doute, à quelque confusion, car M. Dresser parle d'un Ldnius leucoplfriis devant être assimilé au Lanius lloinnjrri (o). Les croisements indiqués par .\L Seebohm ne le sont du icste ([u'à titre hypothétique. Lanius excubitor et Lanus borealis (0). D'après .M. Seebohiii, le /.. cinibilur parait (7) se croiser en Asie avec le f.. horealis A'iell, sur toute la ligne de démarcation (pii le sépare de ce ty|)e et qui devint la forme dominantedans l'est delà Sibérie. « Eu .\méri(iue probablement, ajoute .M. Seebohm, la race (1) Journal tûr Ornilliologio, p. 46, janvier I.S.S2. Voir sur le mOiiie sujet la noie qui termine l"arliele /.. excubilnr il /.. Iiorealis. (i) A Historu o[ Ilrilinh Binh, par II. rieebohin. I. I, p. il7. |3) Impinge. (4) Lower Walga by far. Catalogue of Birds o[ Brilish .)/ii,«H»(, VIII. (li) Voy. Dresser, .Voies on Secerlzuw, etc. Ibis, Vil, pp. IS;{ el IS4, IXiCi. (Cl) .Synonymie : Lanius e.rcnbitor, Korl. Wils. .Vuil. (7) Ibis, iV, pp. IS5-18G, 1S80. 390 A. SÙCHETET pure borealis se rencontre seule, tandis qu'en Asie existent non seulement des Oiseaux de pure race des deux espèces, mais aussi des liyljrides de leurs croisements et entre-croisements ». Quoique le borealis dillère de Vexcuhitor par la coloration de son poitrail maculé de gris, ce n'est encore là, sans doute, tout au plus, qu'un croisement entre variétés d'une même espèce, si même ce croisement existe? car si le horenUti est relié k Vexcuhitor par des gradations insensibles servant de passage du type européen au type américain, il paraît plus naturel d'attribuer ces moditicalions aux iulluenees clinialériques qu'à de véritables mélanges de deux types purs. Dans ces dernières années, on a érigé au rang d'espèces bon nombre de formes douteuses de Laniiis qui, certes, ne méritent pas ce titre. Aussi, est-ce probablement avec raison que M. Seebohm, considérant que les parcours géographiques de tous les Laniers gris (Grey shrikes) sont reliés les uns aux autres, dit qu'il ne serait pas sui'pris d'apprendre qu'en beaucoup de cas où ces l'ormes habi- tent les mêmes districts, elles se croisent habituellement. Dans ce cas, d'après lui, uneou plusieursdes formes ainsi croisées, devraient être descendues au raug de sous-espèces; mais, ajoute-l-il, on ne pourrait les réunir comme MM. Sharpeet Dresser paraissent l'avoir lait (1). L'article de M. 0. V. Alpin, de Blowham, publié dans leZoolo- gist (2), et que nous reproduisons en note, montrera, les diffi- cultés qui se présentent lorsqu'on veut déterminer certains types, vu sans doute le peu d'importance ou même le peu de slaljilité des caractères de ces derniers, ce qui vient encore en faveur de l'unité spécifique (3). (1) Ibis IV, pp. 184 el 1S5, 1S8G. (2) P. 28, 1890. (3) M. 0. V. Alpin, après avoir rappelé que loD'H. Gadow dit qucle L. excubitor est d'un gris blanchâtre sur le croupion et les couvertures supérieures de la queue, et que le L. major en dillère par le blanc du bas du croupion et des couvertures supérieures de la queue, remarque que le gris blauchàire pâle décrit bien la couleur de ces parties dans L. exciihitor, quoique la tonalité varie dans certains siiécimens. Mais il est fort surpris d'apprendre que L. major ait les couver turcs de la queue blanc plus pâle que chez L. excuhilur. Dans ses deux spécimens approchant du type L. Hoiiieyeri (chez lequel type le blanc sur les secondaires et la queue est beaucoup plus étendu que chez /,. excubilor), les couvertures supé- rieures de la queue sont blanc pur, le croupion jdus pâle que dans cette espèce. Sans doute faut-il reconnaître quelque chose suivant l'âge ou le sexe, .\insi L. borealis dans le plumage d'été (adulte) est décrit par le D' Gadow comme ayant un croupion et les couvertures supérieures de la queue blanc pur, mais les jeunes Oiseaux apparaissent, d'après ces descriptions, avoir ces parties colorées. Dans le spécimen de Massachusetts de M. Alpin, un jeune Oiseau aiiparemment en plumage d'hiver, elles sont gris [làle, avec une forle étendue de brun clair. Ce qui fail penser OISEAUX HYBRIDES HENCONTKÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 3!tl Famillr (1rs GarnilidiV Oenre Cyanocorax Cyanocorax cyanomelas (I) et Cyanocorax cyanopogon (2) ou Cyanocorax cayanus (3). (domine le spécimen décrit par M. Geuty sous le iioiii di' Cyioio- roinx lleilprini si'wlûa rester unique, comme aussi M. (!enty dit clans sa description qu'il nuit les caractères des deux groupes dans ù M. .\l|iin ijiu' puiil-iilii' /,. »iajorii":u'quierl le cioiiiiidii lilaiic i|iie lorsqu'il csl liiiit à liiil ailiillo, ciii' il a pusséili' pendant (niel(|u(' Iciiips un exemplaire di' NorfolU de celle forme (évidi'nmienl un jeune Oiseau) qui avail le eroupion el les couvertures supérieures de l;i ipieue yris. tout aussi foncés (|ue ces parties le sont chez ses trois peaux les plu-^ foncées de L. exculiitdi: ainsi qu<' chez deux Oiseaux inlerrnédiaires entre celle forme et /.. iiiiijor. Pendant l'hiver de INS'JIWIO, il a cependant ohlenu un Lanius dePallas, tué à \Vardin(;ton,Oxon, en novembre, qui, autani il a pu le voir, est entièrement adulte, mais a encore le croupion et les couvertures supérieures de la queue gris. Les vermiculalions, tonjoui'S présentes dans cette espèce, ne se con- tinuent pas aux joues et au bas de la gorge, comme dans son jeune spécimen, et quoiqu'il y ait une légère teinte de brun vif sur les joues et la poitrine, et iilus appa- rente aux cùlés du dernier, celle-ci est très faiblement dévelopi)ée, sinon sur la léle et ledos. Cet Oiseau de Wardington est le Lanier gris de la couleur la jilus foncée que M Oxon ait jamais vu ; sur la tète el le dos, li' gris plombé est aussi foncé que la couleur de/,. men'/io)i'(/iS, mais la nuance bleue fait défaut. Le croupion csl du même gris foncé que le dos, el les couvertures de la cpieue sont plus foncées que celles de tout autre I,anler gris (pi'il ait, mais elles sont légèrement teintées d'une couleur brnnAlre. M. Seebohm dil que le :,■" /,. major adulte dilTère du grand Lanier gris par son croupion blanc, M. Oxon désirerait savoir si cela est ex.'icl, car s'il en est ainsi, à iiuelle forme, se deuiaude-t-il, ces deux Oiseaux avec leur cri.ujiion et les couvertures de la queue gris (im au moins qui ne peut être nommé un jeune et qui s'accorde avec la descriplion de /.. major par le blanc ju'esque fané à la base des secondaires) doivent-ils être rangés? Dans ses spécimens, un examen minu- tieux permet seul de découvrir quelque peu de blanc près du tuyau des plumes à leurs bases extérieures. Si ces Oiseaux ne sont pas de purs /,. major, ils doivent être intermédiaires entre celle forme et excuhilor. El s'il est réellement vrai qui- /.. major avec le blanc presque fané sur les secondaires a le croupion et les couver- tures de la (pieue blancs, alors, assurément, dil M. Alpin, les Oiseaux intermédiaires entre celle forme cl e.rciiliitor !x croupion pùle ne doivent pas avoir ces parties plus fonci'i's que dans le dernier, comme ils les ont cerlainement,si ses Oiseaux sont inter- médiaires el non pure race major, ainsi qu'il incline à penser qu'ils le sont. « l)'un autre coté, ujoute-t-il, si ces Oiseaux à croupion gris sont intermédiaires, alors M forliuri, !.. »i(//or aurait un croupion gris el non blanc. El si ses Oiseaux sont de pure race /,. major, alors celte forme a un croupion gris, ii — SI nous en croyons (1) Synonymie ; Pica cyanomelas, Conus œnas, l'ica cyanomelana. (2) Pica cyanopogun, Corvus cyanopogon. (3) Garrulus cyanensis, GarrulU): mystacalis,'Pica albicapilla, Pica carvala, Cyanocorax mystacalis. ;W2 A. SUCHETET les(iuels l'espèce ])eut ôtre classée (1), M. Witmer Stone (2) se demande si ou ne sérail pas en présence d'un cas semblable à celui d'Helmintopliila Icucobronchialis qu'il cousidère comme hybride. « Un hybride entre des espèces comme Ci/aïKiciird.T ri/iino- iii<'l(i.'< et ('. cyanopoi/dii ou C. cajianiiK se rapporterait en elïet de très ])rès, pense M. Stoue, du r. //('///«/(i/, ella rareté extrême, au moins en apparence, de ce dernier, favoi'ise la tiiéorie de l'hybridatiou. » Ce ne sont h'i ([ue des conjectures (3). Genre Garrulus fiAnniILUS GLANDARIUS (4) et (iARRlLUS KRYNICKI (5) iM. Nordmanu aurait vu en Crimée, pendant le nniis de septembre, des spécimens tenant le milieu entre le G. (jlantlavius et le G. Kry- iticki. .MM. Deiiland et Gerbe, (|ui citent ce l'ait (ti), ne disent point cependant que M. Nordmanu attribue ces individus intermédiaires entre les deux types à un croisement de ces derniers. Ils se deman- lo .Idiirnal fiii' Ornilliulugie (XIII. p. 97 et !IS, janvier 188a), le croii|iiii[i blanc serait la marque caraclérisliqiie du Liinius Hoiiici/eii. Dans ce numéro, on dit (|ue M. SclialDw accepte comme douteuse l'exislence delà forme Uoiiieyeri en tant (lue considérée comme genre à part, tandis que M. lîeiclienow n'admel pas qu'on refuse à /,. excubilor un vêtement de vieillesse On pourra encore consulter une note de M. Sliiidow dans l'Auli (I, n" 3, p. 189, 1884), où des erreurs de classement de L. hore.alis sont signalées. Voir aussi un article de MM. Dresser et Sliarpe (Proceeding of zoological Society ot London, pp. 391 et suiv., 187(i. etc.). Dans le journal fur Ornitliologie (p. 247, avril 1884), on parle d'un Lanius borealis mentionné dans un travail dont on rend compte et qui pourrait probablement être classé comme L. major Pall., M. Cabanis ayant été d"avis qu'un Oiseau présenté par M. Ilarllaub comme L. hoi-eaiis (^. i. 0., 1882, p. 270) appartient encore à l'espèce de Pallas. Euliu sur le même sujet, lire le Joiirn. fin' Ornil., avril 1884, p. 2ol, où on verra les dillicullés que présente le classement du L. major, et où M. Cabanis dit que si /,. major doit être référé à une espèce, ce doit être à l'espèce f,. borealis Vieill. et non à L. excubitor. Nous avons vu au Musée d'Histoire naturelle de Paris un individu rapporté de Chine par l'abbé David et étiqueté comme t. major. Celte pièce nous paraîtrait eu elfet mieux classée comme borealis, avec lequel il pré- sente de noiubreuses afiinités. (1) Proceedings Pbilad. .\cad., p. 90, 1883. Il a sur les parties supérieures, pour la plus grande partie, la couleur pourpre sombre el la queue a une bande termi- nale; blancbe. (2) Proceedings of llie .Vcademy of Nat. Se. of Philadelpliia, p. 443, 1892. (3) C'est M. Hoberl Ridgway, de Washington, qui a eu la complaisance de nous indiquer ce croisement, tout à fait hypothétique, comme on le voit. (4) Autres noms: Corcus glaiulanus. Glandanus iiiclus, Lanius glitntlarius. (3) Aulres noms : Corcus glanUarius, var. pileo jtigro, Cori-us ilii-ciili. Car- rulus glaiidarius nulanocephales, Cornis iliceli. (ti) Ornithologie européenne, 1, p. 216, 1837. OISEAUX HYBRIDES RENCONTnKS A l'ÉTAT SAUVAGE 31)3 dent au contraire s'ils ue seraient pas des jeunes de l'anni'e. Du reste, M. Nordinann, qui a pu coni|)aiRr un grand nombre 2l. (.'>) D'après llclltrcr. (H) D'après Reigel. (7) Op. cit. M. J. Itenner, président de la Société urnitlinlogii|ue de Sluttt;aiil, nous contiruieces renscigneuients. Les coriinc, nous dilil, ne se tiennent ipie de l'autre coté de l'Elbe et au sud de la même rivière; tandis rpie les nirni.r se Irouvenl au n(U'd et à l'est de l'Klbe. Or, on trouve, mais senleuienl dans le voisina;;e de l'Klbe, sur les deux rives, des mélanges des deux types. (8) Près de l'Elbe. (9) Journal fiir Ornitliologie, p. 7;t, janvier 1882. 396 A. SUCHETET étaient |)ourla plupart appariés (1). (litous encore, il'après Jacliel (si cette oljservation ne fait pas double emploi) un exein|)laire tué eu Bavière pendant l'année 1882 (2). Eulin, au musée de Milan (collection du comte Turati), existe un spécimen obtenu ea Pomé- ranie(3);M. Taucré, d'Anclam, c'est-à-dire de cette province, aurait lui-môme tué des hybrides de ce genre (i). La collection de l'Ecole supérieure d'agriculture de Berlin et la collection de M. Schutt, à Frihourg, possèdent des croisements semblables, mais nous ignorons la provenance de ces Oiseaux (oi. Nauniann, à la suite d'observations personnelles, aurait pu citer un très grand nombre de faits de ce genre; son père, un naturaliste chasseur, avait lui-même recueilli une foule d'observations qu'il avait communiquées à son fils. Le célèbre ornithologiste allemand raconte (6) qu'ayant tué la femelle d'un couple Rabenkràkeu {('. corone), qui avait bâti son nid dans ses bois, il vit le mâle s'accoupler à une Corneille manteiée. Un nouveau nid fut construit sur un arbre très élevé; cette fois les deux Oiseaux ne furent point dérangés et purent couver tranquillement leurs œufs. Lorsque les petits eurent grandi, ils furent pris; la mère elle-même, accourue aux cris de sa progéniture, fut tuée; le mâle ne put être atteint. Nau- niann trouva beaucoup d'autres couvées semblables; une fois ce fut une Corneille mantelée mâle qui s'accoupla avec une Rabenkràben femelle, dont les œufs donnèrent ciu(j jeunes. Ces métis s'unissent avec les Corneilles mantelées et avec les Corneilles noires de pure race et demeurent ensemble toute l'année. Pendant plusieurs années, Naumann observa un couple composé d'une Corneille noire et d'une Corneille mantelée dans l'endroit où ces Oiseaux s'étaient établis; ils ne se séparèrent jamais l'un de l'autre, suivant les habitudes des deux espèces. Le croisement des C. corone et des C. cornix dans le Nord de l'Alle- magne, notamment dans le voisiuage d'.\hbsdorf, a été aussi men- tionné par Christian Ludwig Brehm (7). (1) Neue Beilfdge zur Vogelfaunn ron Itriindeiihiinj. p. 27. Naiinilieri:. (2) Matériaux pour l'Ornithologie de la llarière el Catalogue de.t collections de l'Ecole polytechnique Furtii. Cet ouvrage nous est cité par M. Parrot. i-anil. mod. de Munich. (:î) (lomnuinicalion de M. SordcUi, directeur adjoint du Muséum. (4) D'après une communication qu'il veut bien nous faire. (ii) Ces deux communications nous sont faites par M. le D' Emstdclialï et .M. Scliult. (()) Histoire des Oiseaux de l'Xllemagne, zweiter Tlieil, pp. 62, 6.j et 6i, 1822. (7) Hantlbuch der Salurgesch. aller Vogel deutschlands, p. Kil. Ilmenau, 1S3I. Le D' Altun (in Forstzoologie, 11, Vogel, p. 'XH] donne des détails intéressants sur riialiilat en .\lleniagne des deux types. 11 résulte de ces informations c|ue dans le OISEAUX HYBIllDES KENCONTUÉS A i/kTAÏ SAUVACB .'J!)7 A l'i'i)0(|ue où le piisteur écrivait sou oiivriiiîi', le D' (loiislanliii Gloger s'exprimait ainsi : « Là on la Coiueille noire et la Corneille jïrise sont voisines, comme dans beauconp de contrées de l'Allema- };ue, tontes denx s'accouplent très souvent sans la moindre dilli- culté. Kilos paraissent aimer ces mariages car elles se cioisent sans aucune nécessité; néanmoins les jjetits ressemlilent d'ordinaire à l'un des deux parents, ceux (|ui sont d'une nuance intermédiaire sont rares. On aurait même trouvé, en Saxe notamment, desOiseaux de coloration mélangée, ([ui ne provenaient pas d'un croisement des deux types, mais qui sortaient d'une paire pure de (lorneilles entiè- rement noires; malgré les recherches faites dans tous les environs on n"avait jiu en ellel découvrir aucune (Corneille mantclée. AuTiucHE : M. le D' Naupa nous écrit que le croisement de deux Corneilles a été observé à Lin/. (I). En 18(i7, M. Victor Rilter von Tschusi aperçut sur un vieil Aune un nid de Corneilles {k'rfosscni' ilr NeusIaiU, on peul (|Ui'l(|urfois avoir l'occasion de rcniaiiiucr la sépaiation des denx races ou vii'iélcs. suivant la région qui sert de limites à leur habitat cl ù leur pi'o- pa^alion. Une pareille séparation de frontière se trouve par exemple entre Urannscliweiz et Ma^debourg; plus loin, entre Berlin et Hamliourg, auprès de Willemburg-sur IKlbe; plus loin encore, entre Linz-sur-le-Danube et Vienne. Or, lit où les deux v.iriélés se touchent, il arrive souvent ipie les deux parents d'un mènu' nies plumes de chique côté du cou et de la partie inférieure de la poiti'iue (gosier) et du ventre étaient grises avec des centres de couleur foncée. Le màle, qu'il ne put tuer (mais (|ui fut examiné au travers de son téles- (1) ,liinin;il (iir nriiilliolofiii', p. C/iT, 18X7. {il Décrit diins .Voiinf.-f/in/ïc/i, p n:>, I8S8. (3) Ce.i rensci^-nciiirnls iioils sont oiivoyés par M" la nianiiiisc r.iiiliiici cl m)IiI conlirinés par M. .Mafinclli. prfparali'iir au .Miisoc do Klortiicc. (4) Kenseigiiciiifiits du M. L. Collol, diieclour actuel du .Musée. 402 A. SUCHETET copt:), nvait plus de s;ing de ainii.r (jue n'en avnit la femelle, ayant autour du cou un grand anneau gils et montrant beaucoup de gris sur la gorge et sous les ailes (1). /.*' siiécimen de la collection Tuiati (porté au catalogue comme hybride) <( ne dillère pas de coroiie, soit par les proportions de toutes les parties du corps (autant on peut relever sur le sec) et la forme de la tète, soit par la coloration noire à reflets violacés ; la région ventrale est seulement un |)eu plus pâle (|ue dans le type, cette particularité est due aux plumes qui sont noirâtres le long de la lige seulement. Le dessous de la queue est presque noir (2). » Les (jiuitro i:i-cinplaires (du Musée de Florence), le cf de Grève : « Dos presque entièrement noir; le gris se voit à la marge de quelques plumes et à la base de toutes; plumes des parties inférieures d'un gris noirâtre et largement tachetées de noir au centre. Prévalence de C. corone. » — Le (f de Turin : « Les plumes grises du dessus et du dessous ont_ simplement une tache noire plus ou moins grande au centre. Pré valence. C. çorni.c. ii La 9 de Cuneo « ressemble beaucoup à ce der- nier, mais le gris sur le dos et sur le ventre est plus clair, les taches noires centrales étant plus petites, sur le dessus simplement des traits longitudinaux. Prévalence C. cornir. » — Le cf d'Oris- tano : La partie inférieure du dos, de l'abdomen et les sous-cau- dales sont noires. Le gris au milieu du dos et du ventre est clair, mais les plumes de la nuque sont terminées de noir. Prévalence C. coniix(3)'? L'Oiseau (pris au Jardin zoologique d'Anvers) est de petite taille (entre C. corni.n et C. corone]) noir à l'exception du haut du dos qui est plus ou moins gris varié de noir, les côtés du corps (les flancs) au dessous de la poitrine et du ventre qui sont gris avec quelques raies noires éparses. Bec et pattes noirs (4). Knliii, d'après Naumann, on trouve « des hybrides tout à fait noirs, mais le noir est différent des espèces pures, il n'a pas de brillant; sur quelques autres la couleur grise apparaît seulement un peu sur la poitrine et sur le dos; chez d'autres encore sur la poitrine seulement; chez (luelques-uns enlin seulement sur le dos et alors, dans ces parties, les plumes sont noires au bout. 11 en (1) .1 Bislory of Britinh llinis, I, p. o48. (2) Cette description nous est envoyée par M. Sordelli, direfteiii' adjoint du Musée de Milan. (3) Ces renseignements nous sont adressés par M. le comm. prof. Henrico Giglioli, directeur du iluseo zoologico. (4) Description faite pour nous par M. van Bemmelen. OISEAUX HVnniDES RKNCONTUKS A I,'h";TAT SAUVAGE 403 existe aussi dont la couleur est beaucoup plus sombre que celle des Corneilles maulelées, taudis qu'elle est plus claire ijue celle des C. corone chez d'autres exemplaires. Puis on rencontre des individus coniplètenu-nt semblables à la Corneille mantelée, sauf la partie inférieure du dos, les épaules et le ventre qui sont noirs. Les différents mélanges de ces deux couleurs, ajoute Naumann, peuvent varier iudéfiuimenl, et il est presque impossible de trouver deux liyi)rides coui|)lélemeut semblables. » Un hybride figuré dans l'ouvrage du célèbre oruithologiste (1) « présente un mélange à peu près égal de la couleur d(!S deux parents; il est presque com- plètement noir, seulement un demi-collier grisonne sur le devant du cou. » Quant à la conformation de ces divers produits, ils ne dilïérenl pas par la grosseur de leurs parents; de même que l'ou rencontre ))armi les deux races pures des individus très forts et d'autres extrêmement petits, de même les hybrides sont très forts ou très petits. Naumann vit des sujets « dont le bec était complètement uni ou tiui n'avaient aucune trace de dentelures (bien (jue les becs des deux espèces soient aruu'S de pointes très aigut'sj, » mais il vit aussi « des hybrides dont le bec était dentelé et trouva des Corneilles niautelées et des Corneilles noires de race pure avec un bec presque uni. n Naumann fait ici une remarque très importante : on j)otirrail croire, dit-il, (|ue les hybrides ([ui s'unissent fréquemment entre eux donnent naissance à des Oiseaux fort divers ; il n'eu est rieu : « les petits de ces hybrides ressemblent toujours aux parents ou aux grands parents. » Le feu prof. Severizow s'est montré de cette opinion (2). M. Seebohm parle» d'hybrides présentant les caractères de mulâtres, de quarterons, d'octoorons, etc. n II n'admettrait donc point un retour au type aucestral aussi subit? Quant au prof. Menzbier il dit u qu'une dillêrenciation des caractères est [)roduite par le croisement des hybrides entre eux. » Enfin le D"" Altun pré- tend (3) que lorsque les parents d'un môme nid appartiennent l'un à une race, le deuxième à l'autre variété, les jeunes .sont alors (i) Tab. "A, Sig. 2. (2) < Ce qui parait positif, écrit-il (in Nouveaux Mémoires de la Société impériale des Naturalistes île Moscow), XV, p. Ki.'}, 1888), c'est que la coloration intermédiaire n'est pas héréditaire chez ces hybrides ijui prennent vile les couleurs des di-ux espèces pur sang, dès la deuxième génération au plus tard, plus souvent dès la première. » Il est.vrai qu'il déclare n'avoir pas eu l'occasion d'étudier les hybrides en nature. (3) Fonlzoologie. II, Vôgel, p. 331. 404 A. SUCHETET nelteinent de l'une ou de l'autre sorte et la couleur moyenne doit être regardée comme une exception » (1). Quoi qu'il en soit de ces opinions le croisement du Cornis rornix et du Cornus carone nous paraît évident. Quelques auteurs, mal informés sans doute, ont cru cependant pouvoir émettre quelques réserves à son sujet. Ainsi, on lit dans le Magazin of Natural History (2) que «les cas d'union supposée entre la Corneille noire et la Corneille mantelée ne sont pas concluants; dans Godron (3) que ces faits, « quoique possibles, sont loin d'être démontrés ; » daus Faivre (4) « que ces exemples exceptionnels méi'itent confir- mation. » Pour nous nous ne le mettons point en doute; mais que chaque type ait une valeur spécifique réelle, ceci ne nous paraît point admissible. Nous croyons, tout au contraire, d'après les examens faits sur les deux formes, que celles-ci doivent être ratta- chées à une seule espèce; cette opinion semble du reste prévaloir aujourd'hui en zoologie. Sans s'occuper de leur plumage, Naumann, voulant absolument trouver quelques marques sûres pour les dis- tinguer, ne put y arriver. Voici le résultat de ses recherches pen- dant plusieurs années. Si on laisse, dit-il, la couleur des plumes, la conformation du corps est identique dans les deux espèces, aucun signe de leur structure ne peut les diiïérencier, et si on fait porter ses obser- vations, non seulement sur des pièces de cabinet, mais sur les Oiseaux qui vivent à l'état sauvage, on remarque la parfaite ressem- blance de ces deux Corneilles dans leur manière de vivre, dans leurs mœurs, dans leur voix, dans leurs œufs (o), bref, dans leur (1) Nous ignorons loutetois si le doclenr parle d'après des observations person- nelles ou d'après Naumann'? (2) I, p. 81, 1837. (H) De l'espèce, p. 181. (4) De la variabililé des espèces, p. 129. (;)) Ceci est confirniù par ,M. Seebohiu, qui dit (Histori/ llrilish Itirds, 1, p. r).42). qu'il est inipossililc de distinguer les œufs de la Carrion crow et de la llooded- erow. Nous avons vu dans la collortion ornitliologiiiuedu Musée d'Histoire naturelle d'Elbeui-sur-Seine un certain nt-mbre d'œufs des deux espèces que M. Noury, le directeur et le fondateur de cette S|jlendide collection, avait cboisis parmi un grand noiubre d'o'ufs récoltés par lui-même. 11 nous a paru presque impossible de les diiïérencier par la couleur: il existe, sous ce rapport, plus de diflérence entre certains Uîuls de corone, qu'il n'en existe entre les œufs des deux types. Reconnaissons tou- tefois que M. W. R. Natbasius, dans un mémoire très étendu {Kai-luieis des Species- VnlerscliieUes von Corviis corone un d Coitus cornix, vnU ihrer hùujigen Yer- bastardirung an den Eisclialen. Journal fur Ornithologie, janvier 1874), a cru pouvoir distinguer les œufs du C. cornix des œufs de C. corone. lia indiqué le moyen de les reconnaître : le planimèlre lui paraît être le meilleur mode de oiSK.vux iiviininES rk.ncontrés a l'ktat sauvage 40.') uuluri' tout L'iilii'ic; euliu le croisomeiil jourualier des deux tyiies, et la fécoudilé de leurs produits, portent iudubitablenieiit à croire ([u'ils a|)partieiuieiili'i une seule espèce, uniquement variable ipiaiit à la eoluration. M. le professeur Sordelli. (Ir Milan, sur notre demande, a bi(!n voulu faire un examen attentif des deux formes. Ayant comparé un certain nombre de Corneilles curnix elniroin', il n'a pu, pas plus que le célèbre ornithologiste de l'Allemagae, découvrir des carac- tères bien mar(|ués pour les distinguer, abstraction faite de la couleur. Taudis que l'nujUrtjHS s'en éloigne par plusieurs bons caractères, les deux autres espèces, admises jusqu'alors par les naturalistes, se ressemblent tnitih-cmcni : ce sont les mêmes pro- portions, la même forme de la tète et du bec, les mêmes mieurs, les mêmes habitudes. En outre, les plumes foncées ont, chez les deux, les mêmes rellels bleu violacé. Aussi, .\I. Sordelli i)artage-t-il l'opi- nion de M. Martorelli, un des meilleurs ornilhologistes d'Italie, à savoir que roroiie n'est peut-être qu'un mélanisme du curvus cornix? LdL Corneille mantelée, remarque M. Sordelli, varie souvent ((]noi(|u'asse/. fail)lcment) dans les parties cendrées; ainsi le noir s'étend plus ou moins sur le cou et sur la poitrine. La plu|)art des individus tués en Lombardie ont les plumes du dos plus foncées au milieu, presque noirâtres à bord cendré; celles de la gorge mar(|uées de même d'une taclie longitudinale noire. Eu cela ils paraissent s'éloiguer du type et établir un passage au C. coroiie tout noir d). D'après Degland le C. coroiie ollre même des mcnsiiralion. L'iiutem- de ce Uavail a luru un graml nombre d'(Piifs de diltérenls côtés, les lins sous le le noui de corone, lesaiih'cs sous le nom de rorniX; d'après les mesures et la diUérenoe iiu'oflrenl les uni ts des deux types |iurs, il croit pouvoir dire ipie queUpiesiiiis de ces leuls (ilaiiiit hybrides; seul M. von Tscliusi lui a envoyé une ponte indiquée comme liyliiide. I.esieufs liybridessont de couleur vert olivAlre foncé. M. l'aul Matschie (.lournal (iir Ornithologie, p (i47, 18X7) ilit aussi ipie dans le nid d'un cortine c' et d'un curnix 4. les œufs élaient plus beaux que ceux du eoroiie (Habenkrâhe), le fond plus clair, la couleur et les points plus éclalanls. Ces (cufs, dénichés de ses propres mains, orneni aujourd'hui sa collection. M. Paul Matschie établirait-il une distinction entre les nids des deux types'.' Il dit i|ue « ce nid était tout semblable i^ celui de la Uabenkrâhe, (|uoi<|ue un peu moins éli'ndu. et paraissait être construit plus m''gliKemmenl. » (1) M. Sordelli n'admet pas, comme certains auteurs, que la dillérenciation spccilique puisse s'établir par les rapports de longueur des rémiges; il n'a point poussé ses recherches jusque là, mais il doute fort, et à bon droit, que d'aussi minimes diflérences soient capables de fournir de bons caractères de diflérenciatioii. Nous avons fait voir à M. Sordelli l'exemplaire jeune hybride acheté par nous à M. Cari Bieber, de Gotlia. .Après avoir comparé ci-l individu, dès son anivée. avec les C. corune et les C. cornix du Musée de .Milan et avoir tout récemment 400 A. SUCHETET variétés à plumage presque noir. Le D'' Altun (1) dit connaître des spécimens de Syrie et d'Egypte qui se distinguent des Nebelkrâhen (C. cornir) ordinaires par leur taille un peu moindre et aussi pai' la trace remarquable du manteau gris qui se clianijc elies elles en couleur Je rouille d'argile rouge. Lorsque M. de Selys-Longchamps visitait les musées d'Italie (2), M. Salvadori lui fit aussi remarquer que des spécimens de C. eorni.r sont souvent noirs avec du gris sur la poitrine seulement, tandis que d'autres ont du gris sur le dos, les couvertures supérieures et intérieures de la queue étant noires. Au musée de Rouen il existe un exemplaire de eorni.r dont le manteau gris s'étend peu avant sur le dos. Enfin ou sait que le plumage du fond de la Corneille noire est gris cendré, à l'excep- tion des pennes rectrices et des rémiges. Mais la remarque la plus importante sur ce sujet est celle faite par le D'' Gloger : à savoir que d'une paire de Corneilles enlièrcmcnt noires, et par conséquent pur sang, il peut nuHre des Oiseaux à coloration mélangée. Par toutes ces raisons, on ne saurait donc toujours considérer les individus présentant des traces de mélanges comme de vrais hybrides; très probablement bon nombre de sujets conservés dans les Musées, et considérés comme tels, ne sont que des variétés de corone ou de eorni.r. D'un autre côté, puisque beaucoup d'hybrides ressemblent à l'une des deux espèces pures (3), bien des individus considérés comme étant de cette sorte, peuvent être des hybrides. Quant à la valeur spéciliciue de chaque type, elle ne nous paraît point établie; toutefois il serait diUicile de dire s'il faut écrire C. corone var. cornix ou plutôt C. cornix var. corone, car si cornix peut être considéré comme albinisme partiel de corone, corone peut sans doute tout aussi bien être considéré comme un mélanisme de cornix. renouvelé son examen poiii' (aire de notre Oiseau l'objet d'une étude jilus attentive, M. Sordelli nous écrit que « nialjjré tous ses soins » il n'a pu découvrir aucune différence entre lui et les soi-disant espèces corvus et eorni.r. « La coloration noire à reflets bleuâtres est bien celle de corone et des parties foncées de cornix: les plumes du cou sont les mêmes et la forme du bec ne diffère aucunement de celle du C. cornix. « .\ussi, ajoute M. Sordelli, « la conclusion de tout ceci est, pour moi, que corvus et cornix ne sont (pie deux races d'une même espèce, r (1) Op. cit., I, p. 200. (2) On varions Birds observed in italian Muséums. Ibis, p. 450, 1870. (3) D'après fe même ornithologiste. oiSEAix iiYnaiDKs KKXcoNTaÉs A l'ktat sauva(;k 'iI)7 CORVUS FRUGILEGUS (I) l't CORVUS CORNIX On lit (Iniis le Janninl fur Oniilhologii' (2) : « Il y a tiiic ciiniiiau- laJQc (i'aniii'cs, un |>r()|iii('laii(' de N'en Riippin imijorta le Freux dans ce jiays. Celle Corneille y est devenue très commune el a donné des liyhiidesavec le Nehelkrahe. » L'auteur de cette commu- uicatioD, M. C. Niessing, n'est point certain toutefois du fait qu'il cite, car il a cru devoir prendre des informations ]iour savoir s'il n'y avait point confusion avec le corom-. Sa demande est malheu- reusement restée sans réponse. Le renseiijnement donné par le .loiinnil liir Ontitholoijic n'établit donc point d'une façon liien certaine le croisement des deux espèces. Ce|>endaul M. .\nl. Ilauplvoi;t, instituteur à Aussis, prétend (|u'il y a trois ou quatre ans ou tua à l'ommerle, près d'Aussig (Bohême), un hybride de C. curuir et de C. Irwjik'ijus, dont les parents avaient établi leur nid près du talus du chemin de fer. C'est M. Joseph Heller, pro|)iiétaire à Pommeiie, ([ui le tira lui-même, et eu présence de ^L liauplvogt. L'Oiseau étant devenu notie possession, nous l'avons montré à AL Oustalet qui, disons-le, n'a guère trouvé chez lui de ressemblance avec C. frmjilfqus : « il n'a ni le bec dénudé à la base, ni le i)lnMiage luiifornie, à retlets poiiiprés très accentués, ni la première penne iiius longue (jue les secondaires du C. friujilcijiis ; il ressemble au contraire à C. cornir par son bec assez épais, garni de cires horizimtales, par son plumage tacheté et par les pr()|)or- tions de ses rémiges, si bien (lu'on ponriail le prendre ])our une Corneille manteléeà plumage anormal, .M. Ibiuptvogt est-il absolu- ment sûr que le parent noir soit un ///((///('//«.s- et non un ronu.r'! COUVUS CORO.NE et CORVLIS FRUGILEGUS Oullon a dit quelque part (3) que la Corneille mantelée n'est peut-être qu'une race métisse produite par le mélange du Freux (CuivH-i //'«(///('(/((.s) avec la Corneille (6'. roronr); les anciens n'ayant ni connu, ui nommé la Corneille mantelée, il enconcluaitque celte race n'existait pas de leur temps. Nous croyons (luc la donnée du grand naturaliste ne repose sur aucune base sérieuse. Nous n'avons point eucore vu de croisements, (I; AuhfS noms: ('on un frugilegn. Corvus agroruin, graiiorum el advrna, Coleiis frugilegus. (2) Paye l'i,-;. 1870. ('i) Nous n'iivons pu relroiivcr l'endroit. 408 A. SL'CIIF.riiT produits à l'état de nature, procréant de nouveaux types durables; on ne peut croire, du reste, (pie le mélange du roronr l't du friuji- legiis, deux types de coloration noire, ait abouti à la formation d'un troisième type à manteau gris. CORVUS NEGLECTUS et CORVUS DAURICHS M. Swiiilioc second, dit (l)qu'il s'est procuré à Shanghai un hybride entre le ('. (/«////«.s et le ('. ni'ijU'ctii^. D'ajirès le savant voyageur, le r. ncijlcrtus chinois, (pie l'on rencontre de Mingpo à Pékin (et que l'on rappoi'te à /,. tiumcdnla) a la mandibule inférieure du bec beaucoup plus petite (jue la supérieuie et ne possède point de gris sur les (■(jtés de la tète et du cou. M. Svviuhoë remarque que le Corrus (Momdttla) wglectus Schl. est très nombreux à Pékin et (pi'il s'associe souvent avec le Corcits (Moni'dalit ) iliiiirlcus Pall. Rarement, dit-il, on voit une bande de l'une ou de l'autre espèce sans quelques individus de l'espèce analogue. Dans leurs lia!)iludes les deux types sont remar([uable- ment semblables aussi bien dans le vol c[ue dans le choix des lieux où ils se perchent (2). De son côté M. Seebohm s'exprime ainsi en parlant du Chou- cas (Corrtis nioiicduld) : « Dans la Sibérie centrale, entre Krasuoyarsk et Irkutsk, une nouvelle forme apparaît, eu moyenne légèrement plus petite que nos Choucas et ayant la nuque, les c(ités du cou. la partie inférieure du gosier (de la poitrine) et le ventre blancs. Cette espèce. (('. dainicii.i) s'étend vers l'est aussi loin que le nord de la Chine, et partout se trouve en compagnie du C. neijlecliis ; on trouve avec cette espèce les formes intermédiaires entre les deux types, lesquels proviennent sitns duiilf d'un croisement. La foiine noire, pur sang, ditière en couleur aussi l)ien qu'en grandeur de notre Choucas, le gris de la tète et du cou étant presque entièrement j)assé » (3). En outre M. Seebohm remarque (4) ([ue la collection du capitaine Blakiston renferme un exemplaire (no2701) obtenu à Osaka, dans la partie méridionale de l'ile principale du .lapon, et ([ui paraît (1) Catalogue of the Birds of China, by tlie laie Swinhœ's secoml, Proceedings of llie Zoological Society, p. 383, 1871. (2) Notes (le M. Swinhoë sur l'OriiiUiologic enlie TaUao et Pékin, au nord delà Chine. Ibis, p. 337 et 338, 1867. (3) /( Hisli»-y ofBrilisli Bints, I, p. 557. (4) Oi-uilliologie d\( Japon, Ihis, p. 180. 1884. OISEAUX IIYBRIDKS HENCO.N'TRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 40'J îi|)|)iirtt'iiir à iiiio tnriin' irili'nii(''(liaii'e entre le Cornue ddiiricas et. le Cornts urijh'CtHS. M. Styan(l) dit aussi « que ces deux espèces, distinctes dans leurs formes extrêmes, se croisent si facilement « qu'il croit devoir les ranger ensemble f (/('(// «///i loi/rlhi'r). M. l'alihé David a vu lui- même plusieurs exemples de ce croisement (2). I>es ornilliologisles ne paraissent jtas d'accord sur la valeur spéci- li(|ue des deux types. MidilendorlT et Dybowsky (3) considèrent la (orme foncée {('. nnjlccliis) comme étant un Oiseau prématuré. .M. Dybowsky, c|ui a trouvé ceitt! forme eu train de couver, déclare qu'elle n'obtient le |iluniage complet ([u'au bout de la troisième année. D'un autre côté, M. Swiulioë fii dit avoir enlevé du nid do jeunes Oiseaux ayant les signes caractéristiques de l'âge adulte, et il existe dans sa collection, d'après M. Seebohm, un exemple ([ui ])rouve ce (^l'il alTirme. Aussi M. Seebobm croit que Dybowsky s'est trompé. Il parait probable à M. de Selys-Longchamps que le daiiricns de Chine n'est qu'une race de nioiicdulit, comme sont plusieurs races de notre Geai, ); (If même il érige au rang d'espèce Colauis iicijln-tus (7). Il faut remarquer que le British Muséum ne possède comme point de com- paraison qu'un seul exemplaire cf de ce dernier type, i)rovenant de Sang-IIaï (Chine). Il nous sera peut-être dilTicile d'établir entre le Corvus neglectus de la Chine et notre Cùiriis moni'ilulii une distinction spécifique; cette distinction doit-elle être établie entre le i)reuiier (('. tii-j/h-rliis) et C. dauricus .' D'après li'S exemplaires que nous avons vus, C. nfi/hrliis pouriail être un mélanisme de dduiinis, ou plutôt ce dernier un albinisme incomplet de unjlfctHs; il existe au .Muséum de Paris des inoni'dnUi tout blancs. Il y a certainement de grandes relations entre T. iieghrlus (1) Uiis, jiiillrl 1,S!)I. Nous n'avons point consnUi' nons-nii^ine ce nninrro, il nous a été iniliquù par le rév. Macpherson. (2) Oiseaii.r de ta ('liine. p. :(70. (3) Cités par M. Sci^liolim. (4) Egalement cité par M. Seeliolim. (i)) Communication de M. de Selys. (G) On encore l.i/cus (lauricus, Corvus iitonatula. (7) Le même, d'après lui, que Corvus dauricus, jun., Sclil.. l'urnis neglectus, Monedula neglectus, Lycus neglectus. 'tlO A. SUCHETET et C. ihturicus. Ce n'est pas sans raison, sans doute, que M. Radde a appelé ce dernier : C. iiioni'didd var. (huiricn i[). Cependant, M. l'ablié IJavid, qui constate ([ue la couleur bicolore qui caractérise daiiricus « se rencontre déjà chez les jeunes Oiseaux qui sont encore dans le nid, » porte au rauf^ d'espèce Li/cos dau- ricus et Ljjcos m'ulcctus, tout en reconnaissant que M. Taczanowski n'admet même pas comme race distincte de L. neijh'ctm. M. Oustalet nous dit qu'il considère les deux types comme des races et non comme des espèces. CORVUS CORNIX et CORVUS ORIENTALIS (2) l^e Dr Severtzow dit (3) avoir recueilli en hiver, dans le Turkestau russe, un grand nombre d'hybrides entre C. rurni.r et C. oricntitlis, dont M. Seehohm a étudié les niellées dans les forêts près du Yénessi, sous le cercle polaire. D'après le feu jjrofesseur, les afliuitésde ces hybrides avec les deux espèces pur sang seraient tout autres (|ue celles des C. hijhri- coroiie (4). « l'armi les C. hijbiicornir, dit-il, les colorations inter- médiaires sont au moins très prédominantes, sinon exclusives ; de plus, elles sont héréditaires, et il faut plusieurs générations de croisements avec les espèces pur sang, C. cornix ou C. urienlalis, pour ellacer les traces d'hybridation. » M. Severtzow a recueilli une belle série d'exemplaires très graduellement nuancés, depuis le noir presque pur du (\ orlctitaiis, à peine mêlé de gris foncé au haut du dos et de la poitrine, jusqu'au gris clair du C. coniix, sur lesquels les traces d'hybridation se réduisent à quelques petites taches noires aux lianes et au bas du dos. Après un examen compa- ratif des individus de cette série, M. Severtzow pense <■< que la colo- ration intermédiaire des C. hijbrkornix, passant héréditairement au noir ou au gris par des croisements successifs avec des C. orientnlis ou des C. aivnix pur sang, se maintient plus ou moins, du moins pendant deux ou trois générations; » il pense aussi « que l'hérédité (I) Reise in S. (). Sili.. II, p. 207, cil. in Oiseaux de la Chine. (i) .Synonymie : Con'us corone, Pall., Schrenk, RadJe et Przen, Corrus sinensis, Corvus cnlunoyuu\, Cnrntsjaponicus. (3) Etudes sur ifs rariations d'âge des Àquilines paléartiques et leur valeur taxnnimiqiie. II' pnrlie. CEuvios posthumes publiées par M. Mmzbier, in Nouveaux Mémoiies de la Société inipéi'iale îles Naturalistes de Moscou. XV, p. ira. 1S^8 (Ce travail nous a été adressé, su mot redemande, par M. Menzbier; nous l'eu remercions). (4) M. Severizow appelle ainsi les hybrides deC cornix cl de C. corone, tandis qu'il donne le nom de C. hyln-icornix aux hybrides de C. cornixX C- orienlalis. OISEAUX IIVIllilIlKS HENCONTHKS A L'kTAT SAIVAGK 'i I 1 (k'. la coloralioii In bride doit encore se |iroloai;er iiarmi iesiiiniuis (lesliybridcsentreoiix.)iKiilin. dil-il.oii Sibérie, où lesC.lu/hricorni.i- iitnisscnl en nombre considérable dans les grandes colonies mixtes (1er. oricntdlis i't de C. ronii.r, les croisiunents des liybridcs avec les espèces pures, et leuis unions entre eux, doivent plus ou moins alterner dans la série des {générations successives. » Nous ne suivrons pas le savant docteur dans ses spéculations, nous pensons ([ue pour étudier d'une manière prolitable les pliéno- mènes ou les loisijni président à la |iroduelion des hybrides et à leur propaf^^ation, il faut les étudier en captivité, les croisements qui se pi'odniseiit à l'état sauva{;e ne pouvant être suivis d'une manière convenable, au moins pendant plusieurs générations. Nous nous contenterons de faire reniari|uer ijik^ les C. kybriconiix ne peuvent, pas plusijno les (\ liijhriforunr, être considérés comme des [)roduits de deux espèces véritablinnenl distinctes, mais des métis pro\enant du mélanj^e de sim])les variétés. M. Severtzow nous apprend lui- même qm^ les caractères de C. (irifiihilis sont si variables qu'il existe des individus dont la distinction avec C. corom; est presque impossible à faire. M. Oustalet a bien voidu nous monli-er une ])ièce de son labora- toire, C. si)icnsix, i'a])portée par M. l'abbé David. Nous avons cons- taté uniqucuieul chez ce sujet une diftéreace dans son bec avec celui du coroiir el une teinte peut-être un ])eu plus verte sur la gor^e que chez ce dernier, .\ns-i nous le souiiçouiions foil de n'être qu'une simple variété climatérique de ('. corone ijui, lui-même, nous l'avons dit, présente de toiles allinitôs avec C. corni.r (jue l'on doit considérer les deux types comme appartenant à une seule espèce (1). Fiinillli' ilfs Çrrlhiikc Genre Sitta SlTTA EUROP.«A (2) Ct SiTTA CAESIA (3) .M. le jjrofessenr .Menzbier croit pouvoir considérer (jnelques (I) Hpiiiaïquons n'priiJant (jne M. l'al)bi' Daviil, (jui, i-flle fois, ne se montre pas il'accorii avci' son savant tnllr^'iie, «^ruibli' séparer le Cortus ainensis du C. covone • dont il diffère, dit-il, par sa taille pins forte, son bec beaucoup pins j^ros et plus convexe en ilessns, pii- les plumes de sa (îor^e acnmiaées ct par le rellet vert de son plumage, n Oiseaux de la Chine, p. ;tl>.s. (i) Anh-esnonis : SiUa sericea, Sillit iiralenKis, Silla asialica, Silta sericea. (3) Autres noms : SiUa europaea, SiUa a/finis. 412 A. SUCHETET exemplaires de Siltelles proveuaut de la Russie ceulrale, qu'il possède, comme produits par le croisemeut de Sitta caesia et .S. europd'a, et de ces deux formes typiques avec leurs hybrides (1). Le professeur fait remarquer que les Sittelles, pareilles à celles qu'il possède, ne se trouvent que dans les endroits habités par les deux formes typiques; il ne les a point décrites à notre regret (2). Il nous paraît dillicile d'établir une différence spécifique entre la Silln puruixt'ii et la Sitta cae.iia{3), le principal caractère de colora- tiou (|ui les dislinj^ue, cousislant, pensous-uous, dans la couleur des parties inférieures, qui est ijlanche, dans earopœa, et rousse, dans caesia. Or cette couleur blanche se colore déjà quelque peu en roux vers l'auus chez ciiropira. Que cette couleur rousse gagne peu à peu le blanc de la poitrine, elle pourra taire supposer un croisement entre les deux types. Mais nous ignorons complètement si c'est à ce signe que M. Menzbier a cru reconnaître des mélanges (4). FaiiiiUc di's Melliphagidce Genre Jora. JORA TVPHIA (5) et JORA ZEYLANICA (6) Blyth (7) a émis rojiinion que le Jora tijphia et le Jora zeylanica pouvaient se croiser, il ne cite néanmoins aucuns exemples; c'est une simple hypothèse émise par le savant naturaliste. (1) Conférence faiteà la Société zoologique de France, Revue scientifique, 1884. (2) (".es e.\emples ont été reniis, il y a fort longtemps, nous écrit M. Menzbier, à feu M. Taczanowski. Celui-ci aurait fait mention de ces formes intermédiaires dans un article publié dans le Bulletin de la Société Zoologique de France vers la fin de lîi22 ou de 18S3. Nous avons en vain feuilleté les volumes correspondant à ces deux années. (3) Beaucoup d'ornitliologistes, notamment Blasius, sont de cet avis. Voir Salvadori (Fauna d'ilalia, p 71. 1872), qui, toulefois, ne partage pas cette m inière de voir. (4) Le roux de caesia serait sujet à certiines variantes. Voir un exemple cité par L. Taczanowski : Conlrihulion il la faune ornithologiijue du, Caucase. Bull. Soc. zool. de France, p. 621, 1880. (o) Autres noms : Ficedula bengaleiisi^, Jora scapulari.t, Molacilla suhriridis. (li) Autres noms : yEgilhina ijundricolor, Muscicapa cambayensis ' Molacilla zeylonica, Jora typliia, var., Jora melaceps. • (7) Journal of the asialic Soiiely of Bengal, Xl.X, p. 222. OISEAUX HYBRIDES RF.NCONTRÉS A I.Ï;TAT SAUVAGE 413 Famille des Paradisidm Genre Paradisea Paradisea apoda (Il l'i Paradisea raggiana Il nous paraît utile de dire quelques mots sur le Paradisea apoda et le Paradixiii raggiano avant de parler de leurs croisements pré sûmes. Le Paradisea apoda est une espèce d'Océanie connue depuis longtemps. Si les observations de M. d'Alhertis sont exactes, celte espèce habiterait les îles .\ru, et la Nouvelle Guinée au sud des montagnes Giiarles Louis (2). Elle est ainsi décrite (3) : « d" adulte. A peu près de la taille du Geai, mais les formes plus élancées. Lon- gueur totale : 0™38à Ou^M. Dos, cou, ailes, queue et dessous du ven- tre couleur marron foncé uniforme. Tète garnie de |)lumes courtes, très denses et d'aspect velouté, front, lorumset gorge d'un beau vert foncé, brillant et lustré, à reflets d'émeraude ; nuque d'un jaunâtre brillant. Plumes des flancs, dans la saison des noces, prolongées en deu.K grands panaches latéraux, très allongés de plumes molles d'un jauuàtre rouillé éclatant à la base, blanches vers leur extrémité, qui se termine par un rachis nu à la pointe ; les deux rectrices médianes prolongées en deux lilets, ou currhes allongées et très fines, décrivant un arc très étendu et dépassant de trois fois au moins la longueur de la queue. Iris brun, presque noir. Le c^, en hiver, perd ses longues et belles [tarures des flancs, qui ne se produisent que durant la saison des noces. Femelle adulte. Couleur générale d'un brun marron, plus foncé sur la tête, le cou et la poi- trine. Plumes de la tète serrées et veloutées, teintées de jaunâtre paille, sur la nuque. Plumes des flancs lâches et un peu allongées, de la couleur du ventre. Les deux plumes du centre de la queue plus pointues que les autres, mais non terminées en filets subulés. La livrée du jeune âge ressemble tout à fait à celle de la vieille $ ; les deux Oiseaux ne peuvent être distingués que par la taille. Après la première mue, on voit apparaître le jaune du dessus de la tête, le vert émeraude et les grandes couvertures des flancs ; en même temps, les deux plumes du centre de la queue commencent à s'allonger eu filets. » ( 1 1 Ou Paradisea major. {2) Voy. : Oiseaux provenant de l'exploralinn de ti Albert ix sur le fleuve Fly, traduction et mites de T. Salvadori. .Aanali Museu civico di slnria nuturale diGenova. XI, pp. 15 et 10, 1877. (3) In Annuaire du Musée d'Histoire naturelle de Caen, p. 21, 1880. 414 A. SUCHETET LeP.raggiana est,au contraire, uue espèce nouvellement observée. Elle fut découverte à Orangerie Bay, en 1873, par M. d'Albertis, pen dantses explorations sur le fleuve Fly ; cette espèce habiterait la partie centrale et la péninsule orientale de la Nouvelle Guinée{l). Sa description est la suivante (2) : « cf Taille du précédent, 0™36. Tète et cou de couleur corne jaunâtre, avec les plumes de texture serrée et veloutée : une bande frontale, joues, couvertures des oreilles et gorge d'un vert brillant, métallique, foncé ; menton d'un noir ver- dàtre velouté. Parties postérieures brun châtain rougeàtre ; les ailes de même couleur, un peu plus pâles. Petites couvertures des ailes bordées de couleur de butTle paille. Queue brun rougeàtre, avec les deux plumes uiédianes disposées en lilets minces très allongés et filiformes. Plumes des flancs formant des larges toutles d'un cra- moisi brillant ; les antérieures plus pâles et d'un brun blanchâtre. Pieds brun rougeàtre. Iris jaune. La femelle plus petite que le cf. Couleur générale du dos, ailes et queue rouge brun. Parties posté- rieures de la tête et cou couleur jaunâtre. Côté de la face, gorge et poitrine bruu pourpre. Parties inférieures brun pourpre très pâle. Iris jaune. Jeune (f, semblable de couleur à la $,mais détaille un peu plus grande et de nuances un peu plus vives. A la seconde mue, les plumes vertes de la tête commencent à apparaître. » Le pointsuivantestà noter : il existeaussi,d'aprèsM.d'.\lbertis(3), (( une ressemblance notable entre les jeunes mâles et les femelles des deux espèces. » Les jeunes P. raggiana se distinguent seulement par la teinte jaune de l'occiput et de la tète. Après la première mue cette distinction s'établit par une étroite bande jaune traversant les couvertures supérieures des ailes et aussi par un collier jaune qui se trouve dans la région qui, chez les adultes, partage le vert de la gorge et la couleur châtain purpurin foncé de la poitrine, c'est seulement après la première mue que le jaune de la tête et le vert de la gorge se trouvent complètement développés. » Cependant chez un jeune individu (P. raggiana) on n'a point trouvé de traces de la bande jaune des ailes, et il eût été impossible de le distinguer d'un autre individu de P. ajioda, du même âge, s'il n'eût possédé un commencement de collier jaune. En outre, M. d'Albertis a aperçu chez un P. apodci, également du même âge, une légère teinte de jaune décorant les extrémités des couvertures des ailes. Chez un (1) Voy. : Aiiniili miiseo civico di storia nnliirale, XI, p. lo et 16. 1877. (2) D'après VAnnuniie dn )luséeile Caen, pp. 14 et 15. 1880. (3) Voy. : Aniiali museo, etc., pp. 15 et 16, 1877. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'kTAT SAUVAGE 415 autre iiulividii jjIus jt'uue de la môme espèce, la teinte du dessus de la ttUe tournait légèrement au jaunâtre. Ces observations montrent éNidemment la très proche parenté des deux types, dont nous nous sommes rendu compte plusieurs fois en examinant très attentivement les divers spécimens conservés au Muséum d'Histoire naturelle de Paris (I). Du reste les (|uatro types nilnor, npoilft, nKjijiinui vX ruhra ont entre eux les plus grandes relations, mais apoda et raggiana sont les deux types les plus rapprochés ; /«/y/Y? s'éloigne davantage des trois autres. On peut trouver chez les quatre formes de véritahles gradations decouleur. Toutefois ces gradations ne suivent point toutes un ordre régulier. — Troiscouleurs notamment caractérisent les quatretypes, le bruu violacé, le jaune et le vert. Le brun violacé est la couleur générale de tous et à peu près iden- tique chez les quatre formes. Ilaiïectetout le corps et les ailes, sauf la tète. Le jaune se voit aux parties su|)i'rieures : chez apoda il couvre la tète, les joues et le dessus du cou, il se termine brusque- ment à la nai.ssance du dos; chez minor, après avoir teinté les mêmes parties, il descend sur le dos en se mélangeant avec le brun violacé, il apparaît aussi sur les couvertures des ailes eu deux barres indistinctes et confuses; chez raguiana il est limité comme chez apoda il la tète, aux joues et au dessus du cou, ne s'éteiidant pas sur le dos, mais il forme collier en venant se montrer sur le devant de la gorge en une raie fine. Sur les couvertures des ailes la barre jaune est distincte, bien définie, non confusi- comme chez inintir. Enfin, chez ruina, le jaune se trouve placé de la même façon que chez ce dernier, mais il s'élargit beaucoup, quoicjue très nettement, sur le devant du cou (où il forme un très large collier), la barre des ailes est également très agrandie. Le vert émeraude brillant garnit chez les (juatre le devant delà gorge, mais chez ruhra il monte davantage au dessus du bec et couvre le front. Quant à la couleur des parements la transition d'un type à l'autre est ou ne peut mieux accusée ; on le voit de iiiinorù rnlira p;\rapoda et raggiana et cette fois d'une manière très régulière. D'abord blanc crème avec quelques taches brunes chez »iinor{na moins d'après les (!) Voy. aussi d'Anicrlis, On Birds collecling diiring the Exploration ofthe Flij river. Ibis, pp. :ti;'.) ol :t70, 1«77. M. Sloiie, qui pénétra dans riiiléiiciir duPorl Morcshy (environ 2j milles), est le premier qui, après Wallace, aurait tué le Paradisea raggiana. \h\%, p. 3'i4, 1882. 410 A. SUCHETET exemplaires conservés ;ui Muséum de l';iris, car sur la plauclie colorée, puliliée par GouJd, les parements sont déjà quel([ue peu brun violacé chez minor et ressemblent à ceux û'apoda), ils prennent chez apoda à leur extrémité tin ton brun violacé au vineux, ils deviennent complètement rouge vineux chez nKjfiidnd. Chez rnhra ils sont d'un brun rouge brique très vif ou même cramoisi : c'est une transition réelle, au moins à partir d'a/jorfa. C'est donc le jaune seul qui suit une marche irrégulière quoiqu'il soit possible de suivre ses modifications, mais alors il faut commen- cer par apoda (jaune seulement sur la tête, les joues et le dessus du cou), puis suivre par /'«(////«ïia.présentant en outre une barre jaune sur les ailes, en venir ensuite à rubra où le jaune, aux mêmes par- ties, s'élargit considérablement, quoique très nettement, et terminer enfin par minor, où le jaune formant collier n'existe plus, et où la même teinte s'atténue progressivement sur les barres des ailes en s'éteudant et en se mélangeant sur le dos avec le brun violacé. Quoique dans ces marques jaunes on reconnaisse assez facilement une même empreinte, leurs modifications s'expliquent lieaucoup plus difficilement, on le voit. A part cela chez les quatre: une même couleur générale qui est le lirun violacé (très foncé sur le poitrail d'apudn et de nvjfiiana): un même vert émeraude brillant garnissant le devant de la gorge disposé d'une même façon chez tous: une gradation très nette et très accusée dans les teintes du parement passant du blanc cième de (/(ni'»(peut-êtredéjàun peu brun vineuxcommecheza/)0(/rt),au rouge brun cramoisi de rubra, ou si l'on aime mieux (en commençant par rnhra) descendant du brun rouge cramoisi de ce dernier au blanc crème quebpie peu vineux de minor ou d'apoda. Nous constatons toutefois que r}ihra est visiblement plus petit (jue les trois autres types qui sont à peu près d'égales dimensions, et se sépare d'eux quelque peu par sa physionomie particulière; signe caractéristique: ses filets sont surtout beaucoup plus largeset plus longs. Néanmoins, lorsqu'on peut établir de tels rapprociiements entre certaines formes d'Oiseaux, quand au moins ces rapprociiements sont tels, qu'entre ai)oda et ratjuiana les différences qui les séparent ne consistent plus que dans l'absence chez le premier d'un collier jaune et d'une barre que possède le second, doit-on séparer spccifi- ijitciin'nt ces deux types? Nous ne le pensons point. Certes il peut exister, il existe sans doute, en dehors de ceux que nous avons constatés, d'autres petits caractères diflérentiels qu'un OISEAUX IIYBIUDKS RENCONTRES A L ETAT SAL'VAGE 41/ U'il exerce rocoiiii:iilr;i l'iieileiiieiil, mais ces caractères ne sont iiuiiil si importauts qu'ils s'imposent à première vue. Sous le l)éuèlice de ces ol)servatioiis, nous reproduirons la description (|ue M. Salvadori donne de nomi)reux exiMuplaires raj)- porlés par M. d'Albertis de son voyage au lleuve Fly et ipii, d'après le savant comte, « présentent les caractères qui peuvent les faire considérer comme des iiyl)rides des deux espèces. » Nous pouvions penser que ces exemplaires, au nombre de dix- huit, portant tous des numéros d'ordre, étaient conservés au Musée de Gènes ; mais M. le I)'' B. (ieslro, sous-directeur du .Musée, en rai)sence de M. le marquis Doria, directeur, nous a fait savoir que la collection génoise ne possédait (|ue douze des spécimens décrits par M. L. M. d'Albertis et 'Tomuiasso Salvadori. Ce sont les a»' 5:j3, :;o4, 3S8, ;}0!», T>, IJi"), 430, 466, 763, 471), 600 et 383. .M. le D' B. Gestro n'a pu nous procurer d'indications précises sur les six spécimens manquant, nous supposons qu'ils sont réjjartis dans les musées de Turin, de .Milan, de Paris, car d'après MM. Oustalet, Sordelli et Camerano, ces trois collections en possèdent. Voici la description de ces dix-huit pièces telle qu'elle a été faite par le comte Salvadori : Mâles adultes à constitution parfaite, com[)renant les n^^ 601, 384, 383, 307 et 3o9, tous mâles : « Yeux jaune tirant sur le vert » {d'.\). Tous ces exemplaires ressemblent aux mâles adultes du /'. a^mda |)ar les longues plumes jaunes des flancs; outre qu'ils ont les bords marginaux (margini) des couvertures des ailes légèrement dorés, ils ont une sorte de collier jaunâtre. » N» 600 cf : « Yeux jaune vei't (d'.\|. Les bords marginaux dorés (les couvertures des ailes sont plus apparents ([ue chez les individus (jue l'on vient d'énumérer et le collier est aussi plus distinct, bien qu'interrompu dans le milieu. » N" 466 (f : a Yeux jaunes (d'.V). Individu semblable aux précé- dents avec une bande large et bien niar(iuée sur les couvertures des ailes, bien (jue moins large et nu)ins distincte (|ue chez le P. riKfijiaiut. Il N" 763. cf : « Yeux jaunes tirant sur le vert » (d'A.). Semblaljle au précédent mais avec les longues plumes des flancs de couleur jaune orange plus vif. » N " 560. cf : '< Yeux jaune verdàtre » (d'.\.). Semblable au précé- dent, mais avec le collier jaune sans iulerru|)tion, étroit, surtout dans le milieu ». 418 A. SUCHETET N» 479. cf : « Yeux jnuiies tirant sur le vert » (d'A.). Semblable au précédent, mais avec les longues plumes des flancs de couleur orange rouge; collier jaune, presque aussi large que dans les exemples pur sang du /'. Itngulrnin; mais la bande sur les cou- vertures des ailes est moius appari'ute (|ue chez les précédents. N" 450 cf : « Yeux jaune; tirant sur le vert » (d'A). Les longues plumes des tlancs de couleur rouge orange très vif; collier jaune parfait, bande jaune sur les couvertures des ailes très apparente. Les cinq individus mentionnés en dernier lieu présentent une parfaite gradation pour ce ((ui est de la couleur des longues ])lumes des flancs, depuis le jaune du Paradism apoila juseju'à la couleur presqur rouge du /'. Udifjinnn ; il y a aussi une grada- tion i)onr le collier jaune qui n'a' qu'une bande dans le premier individu, et qui va toujours en s'élargissant jusqu'à devenir dans le cinquième aussi large que dans le P. ft/ii/f/iand pur saug. La bande jaune sur les couvertures des ailes présente une certaine variété. La couleur de l'iris est jaune verdàtre et se rapproche davantage de la couleur de l'iris du P. apodu que de celle de la P. Rarjyiana; toutefois, le n° 4fi6, la couleur est indiquée jaune comme dans cette espèce. Pour ce qui est des dimensions, elles tiennent le milieu entre les exemples pur sang des deux espèces. » M. le comte Salvadori décrit ensuite les mâles adultes à consti- tution (abito) imparfaite. N" 543 c? ■• « yeux jaune tirant sur le vert » (d'A.). Semblable aux deux premiers spécimens hybrides, mais sans les longues plumes des flancs. Ressemble à quelf[ues individus du P. apoda dans le stade correspondant, mais eu diflère par les bandes du collier qui sont jaunes. N» 73 cT .' « Yeux jaunes » (d'.\.). Semblal)lo au précédent, niais avec les bandes du collier non apparentes. Puis les mâles jaunes ayant la constitution des adultes. N° 309 cf : « Semblable au n° 54.3, mais avec deux rectriccs moyennes incomplètement dévelopfiées et terminées par de longues barbes vers le sommet, ce qui leur douue la forme de spatule ou de rame. Le jaune de la nuque est mélangé de châtain. » N" 333 cT : « Yeux jaune verdàtre » (d'.\.). Individu jeune, front et gorge vert : un peu de jaune apparaît dans le châtain du sommet (fcrllrc). Les deux rectrices moyennes de même forme que les laté- rales, mais uu peu plus larges et plus pointues. 11 a ime bande du collier jaune et les yeux jaune verdàtre, ce qui fait croire que c'est un hybride. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'kTAT SAUVAGK 4I'J Fi-iiiclle ii>^ (518 $ : « Voux jaunes » (d'A.). Semblable à la femelle du Paratlifed apodn de la(|uelie elle difïère seulement par une bande peu apparente de jauue sur l'occiput et aussi par les yeux qui sont jaunes. » N" 388 Ç : « Yeux verdàtres (d'A.). » N" .■)4(). Ç : « Yeux jaune verdàlre /) (d'A). Ces deux exemplaires, avec les bandes du CDJlier non apparentes, sont tout à fait sem- blables aux femelles du l\ llatjijiund, il n'y a (pie la couleur des yeux qui les a fait considérer comme liybrides ». N^.'j.'ii. o : « Yeux jaune verdàlre » (d'A.). Individu semblable aux précédents, mais avec le collier formé de points jaunes, large et bien apparent, m .M. le comte Salvadori qui considère ces individus à caractères mélangés comme une preuve de croisement des deux types, s'est demandé si ces hybrides étaient féconds, et a répondu allirmative- ment en considérant les dilTéreuees qu'ils présentent entre eux, attribuant (probablement) ces dillérences au croisement des hybri- des avec les espèces mères. Il a même émis cette opinion ([ue le résultat final du croisement entre les deux espèce-^ jiourrait être « une forme avec des caractères constants, c'est-à-dire la formalion d'une nouvelle espèce » (1). Jusfpi'alors cette nouvelle espèce avec des caractères mixtes constants n'a pas encore été constatée, tout au contraire, comme on vient de le voir, M. Salvadori n'a rencontré chez les hybrides supposés que des formes non stables et variables. Nous ne connaissons (|u'un seul de ces exem[)laires, celui (|ui est couservé au Musée d'Histoire naturelle de Paris. Nous avouons bien franchement ([ue nous ne sommes point convaincu de sa double orii^ine, il nous a paru, à bien peu de chose près, un véritable '(/)(«/((. Du reste, cette coloration mélaiiiçée, i|u"iiidique .M. le comte Salvadori, n'est peut-être ([u'une transition, un commencement de passage d'un type à l'autre, dil entièrement à des causes natu- relles et non à un croisement des deux formes. Nous allons voir bientôt à l'article Colaptes auratus et C. mexicanus des exemples bien plus étonnants de ces gradations presque insensibles d'une coloration à une autre, changements (ju'on explique aujourd'hui sans croisements (2). (1) Voy. Op. (il . t. Xl.\, p. 40(1, 1S77. {i) Le ruggiana piirail, du reste, Sdjcl à quelques vnn.iiUcs. .MM. les docteurs l). Kinsh ol .\ -B. .Meycr- cilciit dos oxemplaiiTs de Milnc liay,(|iii scmlilent avoir « llio liiDwiiisli-violcl l)iust sliii'ld catlier daiki'i- iiiid llic parts iimnediallly lielow, also darkcc liiau tlie exemple fioni .\slroliale mountains, etc. Voir t Un some neic Paradise Birds, » Ibis, p. 2l'>i, July. 188G. 420 A. SUCHETET Les Oiseaux supposés hybrides, dont ou vient de faire mention, préseuteut néanmoins un grand intérêt seientififiue. Nous ignorons si de nouvelles découvertes de ce genre eut été faites depuis le voyage de M. d'Albertis au fleuve Fly. Nous n'avons trouvé, dans les divers journaux d'oruitliologie ijue nous avons consultés, aucune mention de ces formes intermédiaires, mais quelques spécimens ragi/ldiia sont seuls cités (1). Les collections d'Oiseaux de la Nouvelle Guinée envoyées au Musée de Gènes par M. le D-'L. Loria, depuis les voyages de M. d'Al- bertis, ne contiennent également que des i-ajiijinna; M. le D'' Gestro nous écrit qu'il n'y a point vu d'hybrides. Ki'iMACiius MAGNiricis pL Sei.kucides AMiA. — Kn IsyO, M. Alphonse Forest, naturaliste pluniassit'r à l'aris, en réponse à une demande que nous lui avions adressée, nous taisait savoir qu'il possédait un exemple remarquable de croisement (l'Epimaque promefil (Epiniaque gorge d'acier du commerce lEpimncliiis magni- /iciis Vieill. et de Seuleucides niultifil. (Seuleucides alha ou resplemlens', deux espèces de la Nouvelle-Guinée. La description qu'il voulait bien nous donner îlors était la suivante : » le dos de l'Eiiimaque, les ailes et la queue du Seleucides ; la gorge et la poitrine ni de l'un ni de l'autre, tout en reproduisant les caractéris- tiques des deux Oiseaux: le ventre et les flancs comme chez l'Epimaque. « M. .Mphonse Forest ajoutait qu'il était tout disposé à nous laisser étudier à loisir ce produit et qu'il nous le conlierait, si nous le désirions, avec des sujets purs des parents supposés, ce qui nous permettrait sans doute de reconnaître les traces du croiseinent. Nous n'avions point accepté son ofTre [larce (|u'à cette époque nous nous occu- pions principalement des croisements des Gallinacés. Mais, celte année, ayant appris que M. Forest conservait encore cet Oiseau à titre de curiosité, nous lui avons manifesté notre désir de l'examiner. La pièce, préparée en peau plate, est incomplète, elle mancpie de pattes. En nous l'adressant, M. Forest nous disait qu'atin de se rendre compte de son aulhen- tiiité et de savoir si des parties n'avaient point été rajustées (les Papous sont très habiles au raccommodage d'Oiseaux mutilés, mais s'inquiètent peu de mettre un nu'mbre d'une espèce d Oiseau à un sujet d'une autre espèce), il lui avait arraché une aile et avait reconnu qu'elle lui appartenait réellement ; la queue, que l'on pouvait croire collée, ne l'était aucunement; bref, l'Oiseau pouvait être considéré entier, à l'exception des pattes manquant. M. Forest appelait également notre attention sur les reclrices externes, ayant la forme de celles de l'Epimaque (tandis que celles du milieu ou de couverture de couleur roux brun le rapprochaient comme forme du Seuleucides), puis aussi sur l'aile, qui présentait dans sa forme les caractères de l'Epimaque, étant, par son coloris, un amalgame des deux genres. Kn outre, il nous indiquait un sujet rappelant cet Oiseau et donné récemment au (I) Voir : On a small Collection i>f liirds from the I.ousiade aiul d'Entrecas- teaitx Istnnds, by II. B. Tristram, Ibis, I, p. 553, 1S89. Voir aussi Notes on the Pnra- dise IHrds of British New Guineii. by .\. P. Goodwiu ut Lisnu)ie. The Ibis, 11. p. loi, 1890. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A 1,'kTAT SALVAGK 421 Musriiiii \ii\v M. Maillon, sujil i|iii av.iit été désigné pai- M. (iiishilcl sous le nom lie ilitnlnui. Ne poiivani aiipri'ciiT nous nirine Ui nalnit' ili> ic c iirieiix s|icciini'n. nous avons cru devoir le cominunii|ner il plusieurs savants ornilliolofiislcs M. Oustalet étant alors en vacances el alisenl de Paris, nous l'avons d'abord envoyé à M. le prol. Giglioli, de Florence, qui n'a pas voulu se prononcer à cause du mauvais étal île la pièce, tout en reconnaissant c|u'elle [irésenlait des caractères embarrassants. M. nidgway, de Washington, <|ui l'a vue ensuite et l'a examinée avec une grande attention, ne la croit nullement hybride, « mais une espèce dislincle de Plilorhii!, alliée à P. miigin/'iciir:, pouvant être facilement reconnue par ses caractères. - M. Paul Malscliie, i|ui l'a vue également en compagnie de M. le W Ueichenow, du .Musée (le Iterlin, ne la croit pas davantage hybridiî tiv Seleiifiiten X /i/'""'"'/n(.v, mais 11 un vrai ri'(i.7, et M. Rawnslay venait de tuer un niàle noir adulte, quand son attention fut attirée sur un autre individu qui s'était abattu sur un arbre à une courte distance. (Miarj^eant son fusil aussi vite ([u'il put, il (il feu et fut assez heureux pour abattre le nouveau venu. Lorsqu'il tomba, la partie jaune de son |)luniai;e attira son attention et l'élonna vive- ment, car il avait cru tirer sur un Regenl Bird. L'Oiseau était mort sur le coup; en soulevant sa paupière le gentleman de Brisbane ti"ou\a (|ue l'iris était d'un vert |)àle de mer, sans aucune trace de cette belle teinte magenta (jui entoure la pupille du Satin liird et rayonne autour de cette pupille. M. Rawnslay, fort surpris, |)orta l'Oiseau chez M. Gregory. esq., inspecteur général de Queensland, {(ui le reconnut immédiatement comme une espèce vue déjà par lui vers le mois d'octobre I80G, sur la route du golfe de Carpeutaria, à la baie Moreton. La localité, où cette espèce avait été vue, était la rivière Sutter, une branche du Burde Kine. M. Rawnslay note ici (|ue M. Gregory prit toujours un grand soin de distin- guer les (lillérents chants des Oiseaux ou les cris divers dos ani- maux de buissons, sachant (|ue les indigènes les emploient fréipic m- ment pour leur propre usage, soit comme appât ou signaux de cominunic;ilion. Aussi l'attention de celui ci fut-elle attirée vers la nouvelle espèce à cause de son chant particulier, qui était un Olioii répété ]ilusieurs fois très distinctement... M. Gregory avait observé si soigneusement le plumage de cette espèce ((u'il |)ut discuter avec M. Elsey, le chirurgien et le natui-aliste attaché à sa comi)agnie, sur la (juestion de savoir si on devait la placer dans le genre l'tiloilijiH- cint.s ou bien dans le genre Sericiilu.s. Cette espèce, toutefois, ne fut point observée i)ar M. Helsey, ([ui s'imagina un moment ([ue .M. Gregory avait vu simplement le Régent Bird. Mais M. Gregory ne doute pas de son assertion et est (lersuadé de n'avoir fait aucune méprise ayaut eu tout d'abord son attention attirée par le chant inusité de l'Oiseau (2i. Diggles a décrit ainsi, dans sou ouvrage sur les Oiseaux d'.\us- tralie(3), l'hybride supposé. € La tète, la gorge, le cou, la poitrine,. (t) Elles ont été racontées par .\I. Rawnslay. (2) Toul ceci se trouve dans (ionld, IliriLi of Aiislralirt, ([ne nous n'avons lail que traduire. Voy. partie XVI et pi. 23 pour la hgure coloriée de l'hybride supposé. (3) Companion to Gould's Handbook nr Synopsis of thn nirds of Àustralia by Silvester Diggles, Brisbane, 1808. 424 A. SUCHETET raltdomeu, le dos, les couvertures inférieures et supérieures de la queue, il'uu beau noir bleuâtre luisaut, les couvertures de l'aile et la fausse aile iioir jais, bordées de la première couleur, les primaires uoires, à l'exceplion d'uue petite partie des lames extérieures et uue grande partie des lames intérieures près de la base qui sont d'uue couleur jaune vif; les secondaires sont orange brillant pour la grande partie de leur longueur, les parties de la base étant bordées de noir, elles ont une grande plaque noire arrondie ou ovale près des bouts, une étroite raie d'orange foncé s'étend dans une forme ondulante à travers le centre des lames extérieures des tertiaires, les lames intérieures étant entièrement noires; les deux plumes du milieu de la queue, noir jais, le reste, de même, légèrement tacheté de brun doré, les pieds, noir olive, le bec de même, mais plus clair au bout, les irrides, bleu verdâtre. Longueur 11 K pouces; aile 6, queue 4, tarse \%, bec K. n (( Cette spleudide espèce nouvelle, dit cet auteur, doit être con- sidérée conmie une addition fort intéressante à la faune de Queens- land. La forte ressemblance de couleur au Satin Bird commun et aussi à l'Oiseau Régent pourraient faire supposer qu'il s'agit d'un hybride, mais l'important témoignage de l'explorateur, M. Gregory, est d'un gi'and poids et amènera le naturaliste à une juste conclu- sion. » Diggles rejette donc l'hypothèse d'une double origine, mise également en doute, i[uoiqueavecun peu d'hésitation, parM. Gould. M. Ramsay a repris la question pendante, et n'a pas hésité à se déclarer partisan de l'hybridité chez le Pldorhynchus Rawnslayi{\.) ; il a adressé à la Société zoologique de Londres plusieurs remarques sur ce curieux Oiseau (2) où il conclut que tout naturaliste sans prévention doit admettre un hybridisme. Le PUlonorhynchus Ilawnslayi est si intermédiaire en forme, en taille et en couleur entre les mâles adultes Régent et Satin Bower Birds, dit-il, qu'on ne peut avoir de doute sur sa descendance. La forme et le contour du bec notamment, la couleur de l'iris, la manière dont l'Oiseau est marqué, la forme même de ces marques tendent toutes â prouver son origine mixte. M. Ramsay rappelle en outre que l'Oiseau fut tué dans une bande de Satin-Bower Birds dans le voisinage des Oiseaux Régent, à quelques milles de Brisbane, circonstances qui l'amènent à penser que c'est un produit des deux espèces. Si le (1) C'est ainsi que Diggles appelé cette nouvelle espèce en riionneur de M. Rawnslay esq. (2) Noies sur lespi'cinien original l'iiloiwrynchus RawnsUi!ji,[iay E. I'. Ramsay. Froceedincs of tlie scientilic meetings of tlie zoological Society. OISEAUX HYBRIDES RENCONTHÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 425 Ptilonorhynchus liauiislniii était réelleineul uue espèce valide, dit- il, d'autres e.\ein|iles aiiraieiil assurément été trouvés prés de la même localilé ; mais d'après ce que M. Ramsay a pu apprendre, jusqu'à présent aucune preuve sérieuse n'est donnée sur l'exis- tence en Australie d'une semblable esi)éce. Aussi a-t-il cru devoir attirer de nouveau l'attention sur le plumagede fl. ItawnsUiyi qu'il a décrit ainsi : « Tout entier d'un uoir bleuâtre brillant intermédiaire en teinte entre celui de l'Oisimu mâle Hegent {Sericulus rhi'ysocephalus) et celui de l'Oiseau sd[in{l'lilil) Siippl. B. Aust., pi. 34. (a) Uniitli. Àusl., pi. 02. 420 A. SL'CHETKT la deuxième le Plilonorhijnchus kolosericeus: une comparaison peut doue être établie entre les facteurs supposés et leur produit hypothétique, mais des gravures, si exactes qu'elles puissent être, ne permettent de fonder un jugement que lorsque les espèces qu'elles représentent ont été longuement étudiées et par conséquent sont déjà bien connues. M. BowdlerSharpe, le savant ornithologiste du British Muséum, en parlant incidemment du Plilonorliynchus si controversé, s'est exprimé ainsi dans le catalogue de cette iiumense collection : « This supposed species, whieh is like a Salin Bovver-bird witli tlio wings of a Régent Bird, appears to be a unduiiblt'd hybrid between thèse two species » (1). M. Newton, en signalant dans l'Ibis (2) cet Oiseau, décrit par Diggles pour la pre- mière fois, le considérait comme une espèce ditTicile à classer (3), mais il ne posait point la question d'iiybridisme (4). Le PtiUmorhyn- chiis Itawnslayi serait-il un des derniers représentants d'une espèce, Jiiaintenant disparue, nous ne le supposons point ; mais nous atten- drons aussi de nouvelles observations pour le déclarer un véritable hybride. L'albinisme se traduisant quohiuefois en jaune pourrait à la rigueur avoir alïecté les plumes qui le rapprochent d'une des deux espèces supposées mères; mais peut-être aussi d'autres mar- ques, dont nous ne pouvons nous rendre compte, viennent-elles aussi en faveur d'une hybridation? Ce qui nous a vivement surpris, ça a été de constater sur la queue la présence du jaune qu'aucun des iiK'Utiiis conservés au Muséum de Paris ne porte à cette j)lace. Ceci semblerait indiquer que cette marque n'est point due à ua croisement. La couleur non violacé du inriinns n'est point non plus i'api)elée. La taille toutefois est plus faible que chez niolaceus et l'iris est moins bleu que chez celte dernière espèce. (Nous parlons ici de la figure donnée dans l'ouvrage d'EUiot). Famille des Coraciadidce. Genre Coracias CORACIAS INDIGA (5) et CORACLAS AFFINIS M. Blylh a obtenu dans le voisinage de Calcutta, avec un ou deux (1) Catalogue, of llie Birds in the llritish Muséum. VI, p. 3.S1, ISSl. (2) fiotices on récent Ornithological publications. Ibis, 1868, p. 348. (3) H sliould be referred to Plitilonorhynchus or Sericulus seein at présent doubtful. (4) EUiot. Monographie des Parailisidœ, IS73, a publié une planche (pi. X.XIX) représentant le l't. Rawnslayi, et parait favoralile à la tlieorie de l'hybridalion. Le Pt. Raionslayi avait été encore signalé dans l'Ibis de 1870, p. 119. (ii) .Vutres noms : Coracias pilosa, Coracias uaevica, Coracias affinis. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 427 individus ayant le pliiniagi' pur de l'affinis, plusieurs spécimens proseutnnt une t;r;ulali(in de coloraliou entre ce type et le ('. iiulica. .M. Blylli conclut de là que dans les lieux où ces exemplaires furent trouvés, les deux formes C. affinis, C. nu/Zm s'accouplent assez sou- vent e( tendent à se fondre dans une race jiarticulière niiMée. M. Blytli n'a jamais renconlii' un exemple de \rai C. nf/inls avec la largte bande pour|)re <'» la ([uciic (|ni caractérise l'adulte C. indien, rnaisila ti'onvé cette Itandedrvelopiiéedansla race mêla nijrefl). Dans plusieurs districts des contrées situi'cs à l'Kst. il est dillicilc, dit encore Blyth, de se procurer des Cornrids nj finis ou dt-s Coracias indica avec la coloration tout à fait typii|ue (2). Ces croisements ont été si;;iialés |iar le capitaine L. II. Orby, (|ui in(li(|ue dans le Muséum de Oalculta des spécimens « évidemmeiit iiybrides (3) ». Legge (4) constate aussi que « les deux formes C. indira t'I C. nlpnis s(> fondent tellement l'une dans l'autre, qu'il est impossible de dire où Viinlicn linit et où Va/jinis commence (ii). » Enlin M. L. Hume (6) remarque que c'est dans le Terai, entre Darjiling et le Beuj;al, que les deux races commencent à s'accou- pler i7). Sommes-nous ici en ])résence d'un véritable croisenu'nt f(|ui tout au plus s'o[)érerait entre deux variétés d'une même espèce)? 11 n'est point certain que ces spécimens à plumage intermédiaire entre les deux types soient de véritables hybrides (8); certains considèrent ([ue la diversité des nuances doit plutùt être attribuée à la sépara- tion incomplète des espèces dans les lieux où C(!s variétés se rencon- trent ainsi que cela se produit chez les Euplocomes : E. lineatus et E. Iiorxficldi {'.)), ou bien eneorecbez les l'. (2) M.^iiio journal, vol. XIX, p. 22H. (3) On tlie ninlK uhserreit in Oiidli inul Kiimasn. ll)is. p. 22S, jiiillcl isdl. (4) lli.iliinj Ilirds of ('l'ylini, p. 2S2, London. 18S(t. (il) Le Corucids indien, rini se lrouv<>, dit Légère, dans iiresquc louirs les parties de rindp, no va pas jusqu'à Burniah où il est remplacé par la race C. iill'niis. (G) Cité par Legge, op. cit., nièmc page. (7) Voy. sur les màmes croisements: SHknPE, On the Coraciadidœ of Ethiopan Région, Ibis, p. 18o, 187t. (8| Voy : Ibis, p. ISC> (en note), 1871. (9) Si-IalPi-, in Proceedings of llic zoologital Society of London, p. 120, ISKt. (10) Baird, Birds o( Norlh America, p. 122. 4:28 A. SUCHETET même revue, que l'ou peut chercher la preuve de l'hybridisme (1). Peut-être beaucoup de croisements supposés, répétons-le, ne sont autres que des variations de coloration. Il faudrait constater l'accou- plement des deux types pour affirmer sûrement leur mélange, même chez les variétés. CORACIAS GARRULA (2) et CORACIAS INDICA Dans une réunion de la Société asiati(iue du Bengale (3), M. Bell exposa, avec plusieurs autres Oiseaux pris dans le voisinage de la mer Rouge et dans l'Arabie, une espèce de Roller {Corncias), dis- tincte de l'espèce indienne et de l'espèce européenne. Cet Oiseau, disait le rapport, se rapproche de cette dernière espèce, mais il en diffère par quelques détails de plumage. « D'une façon générale, il a une coloration plus adoucie, et le bleu violet des couvertures inférieures des ailes ne se continue pas comme dans C. garrula sur les épaules. La tète et le cou sont aussi d'un gris sale, plutôt d'un gris bleuâtre. » L'auteur de cette communication notait qu'il n'avait point eu le temps de s'assurer si ce spécimen appartenait à une espèce connue. M. Blyth semble l'avoir considéré comme un hybride de C. ■garrula etc. indica{/k); le savant ornithologiste cite eu outre un spécimen de Coracids (jarruln. obtenu dans le Kashmire, et sur lequel on aperçoit « une trace de croisement très visible avec C. indica; ce qui montre, ajoute-t-il, que le C. indica s'unit à C. garntla dans l'Ouest comme il s'unit au C. a/Jinis dans l'Est. » M. Blyth n'avait point cependant osé alfirmer ce croisement lors de sa première publication (5), faite en 1845, dans le journal de la Société asiatique du Bengale. .M. Seebohm le conteste |6) ; (1) Le Bui-meso roller, c'esl-à-dirc le Corncias affinis. ditTére de Vlndiuii roller [C. indica) « in llie iipper part benig greener ; tlie iieck .ind breasi without aiiy reddish browii, bcin<; dusky piii'plisb, varied wilh hriitht purple, aiid in llie wing beingdup purple; it also wants llie broard lerniinal purple hard o( thc lail. » Mais il n'en dillcre pas « in ils babils or voice. » The Ilirdx of Indian heing a nalural liislonj ofaUlhe Itirds l;noir lo inliabil conlinerUnl indica. etc., by Ihe late T. C. .lerdon, reprinted under supervision of major H. II. Godwin .Vusten. I, p. 214, CalcuUa. 1877. (2) Autres noms : (ialgiiliis gumilus, Coracias loiiiiax, (jalguliis galgnlus. (3) Voy. Proceedings of llie asialic Society of Bengal, p. 249, 1871. (4) Voy. Addenda ta tlie Arifauna of India. Ibis, p. 80, 1873. (5) Voy. en effet vol. XIV, p. 190, et aussi vol. XIX, p. 228. (6) A Hislory of Brilisli. Birds, II, p. 328. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A I.'kTAT SAUVAGK 420 Jeidou (1) n'en a pas parlé, mais nous lisons dans Legge (2) que « la classe di' cet Oiseau (l'. indien) s'étend à travers la Perse jus([u'à l'Asie Mineure, se mélangeant avec son ;dlié d'Europe C ijavrula. » Dans ce croisement. il s'agirait plutôt du croisement de deux espèces, que du einisemenl de deux variétés, comme cela s'est jjroduit dans le précédent exemple; ce mélange, toutefois, ne nous parait pas entouré ^le garanties sulïisantes pour établir son authenticité. Notons aussi que la dilïérenre de coloration entre le ('uracinfi benyd- lensis et le C.ijanuUi n'est pas très considérable quoiqu(! cette colo- ration ne soit pas absolument la niénii' en |ihisieurs points; ainsi, cliez le premier, la goru;e l't la poitrine, au lieu d'être vert veronèse bleuté clair comme elles le sont chez ijamiUt, sont brun roux clair (rosé) taché longitudinalement de raies jaunes déterminées i);ir l.i couleurdela tigedela plume principalement blanc jaune. Les pennes de la (jueue, dans le In-iKjdlfnsis sont aussi, en dessus et i^ii dessous, terminées transversalement par du bleu foncé (|iii fait barre, ce qui n'existe pas chez f/(///i( /a. Il existe encore quelques autresdilïérences de teintes sur ces plumes. Knfin le bleu di; la tètt; s'arrête à la nuque chez hcnfialcnsis et ne descend pas sur le cou comme chez f/arruld. Telles sont les caractères différentiels principaux (|ui, on le voit, ne sont pas très considérables. Famille des Picidœ Genre Colaptes COLAPTES AL'RATUS (3) Ct CoLAPTES MEXICANUS (4) Il existe dans l'Amérique du Nord [dnsieurs formes de Piverts (Woodpeckers): parmi elles sont le Cidaitlcs auralus et le Cohiptes mexic(i)tHs(o). Le premier habile le Nord-Est(6), le second le Nord- Ci) Hin/s of Iiulifi. 1, pp. 22Xcl 21'.), CalcuUa, IS77. (2) Hislonj ol Ilinis ofCentan, p. 282. Ci) .\iiU-cs noms scienliQqucs : Cuculus aurulitf:, Piiius aunilua, (Jeopicus auralus. (4) Ou : Picus cafer. Picus Lathanii, Picus mexicamts, Picus ruliricatus, Colaptes rubricutus, Colaptes coltaris. (o) Du grec xoXotTTT};;. cisi'.Tii à lailler, inarli'a». (6) a Easlcrii Inilod Slali-s West lo ("ircal Plains, anil Norlh lo lliidsoni Ra.v and .\laska, occnring ortasionally i>n tlip l'arilir' slope of Uie Hockey Moutains Irom California Nortliwards » (d'après Edward llargiU). 430 A. SUCHETET Ouest (1). Eulre ces deux formes, quelque peu difiérenles l'une lie l'autre par la coloration du plumage (2), se trouve toute une série d'Oiseaux intermédiaires olîrant une réelle gradation de teintes. Longtemps on a pensé que ces formes de transition devaient leur origine à l'hyliridation. Si cela est, on se trouverait en présence du plus curieux et du plus intéressant hybridisme naturel qu'il soit possible de constater. Mais si nous en croyons des naturalistes d'une grande compé- tence en pareille matière, le croisement ne jouerait aucun rôle dans cette afïaire. Ce serait au climat que l'on devrait attribuer le passage graduel insensible d'un plumage à l'antre; dans les lieux où habitent ni aiiratus ni iiic.vicaniis se rencontrent, en eflet, des formes de transition. Que d'hybrides supposés doivent peut-être être rapportés aux mêmes causes et, parmi eux, bien des exem- plaires ([ue nous avons cités ! M. Elliot Coues traite ainsi le sujet (3) : D'abord il remarque que le professeur Baird, d'après les nombreux exemjjlaires du D'' Hayden, qui lui ont permis de suivre la gradation insensible (|ni joint une forme à l'autre, a adopté sans restriction l'hypo- thèse de l'hybridation. C'est ainsi que le professeur renferme sous le nom d'hijlii-iiliis une série remarquable de Piverts des régions du Missouri supérieur et de Yellow-stone, lesquels por- tent à la fois les marques caractéristiques du Co'.iiptcs auratns et celles du C. mr.riraiiKs dans des proportions variables suivant les individus. Il a tracé les voies nécessaires de départ des types aiiratus au type mexicanus, et a fait saisir les gradations à l'aide d'un tableau comparatif qui indique les variations des caractères. La première déviation consiste dans l'apparition des plumes rouges dans les endroits noirs maxillaires (4), ces plumes augmentent (1) « Me.xico (^-enerally). cxcept IlicEaslern porlion Norlli of Vera-Cniz, s'jiilh iiito Ooxaca; north Ihiounsh the Western United states of Silka; also foiind in Guaciahipe Island. Lower California (irapi-ès le inèrae). (2) Leur analyse par Elliot Coues (in « Ute Kei/ » ) se résume ainsi : Micxicanis : Il Red moustaclies in cr"; no red on nape in ^■, tvings and lail orange-red underneatli : cap lilac-browii: Ihroal asky ; noyellow on belly: back tiinber- hroirn. » .Virati-s: Illack mniistaclies in cf,red nuchal cresent in cf uings and lail gnldcn yelUnc undernealh: cap asky : troat lilac-brnwn : yellow on helley, back nlive-broion. » (3) Birdsoftlie North-Wesl, etc., p. 2'.I2 et suiv., 1S74. (4) Ici M. Elliot Coues fait observer que les places noires sont supposées manquer complètement chez la femelle. Mais M. W. D Scott aurait dit (Pr. Bost. Soc. Acad., 1872), une femelle non adulte fse.xe reconnu dans une dissection minutieuse) avait une marque noire à la joue, différant seulement de celle du mâle adulte en ce qu'elle avait des plumes grises mêlées de noir. Chez la femelle adulte, les contours de la marque de la joue se voient nettement. OISEAUX HYBHIDES RENCONTRÉS A L'eOTAT SAIVAGIC 431 jusqu'à ce qu'elles domiiiiiit cl liiiissenl par exclure les uoires et se transforment coinplèleinent en laniarque rouge du type iiie.ricanns. Ceci a lieu conjointement avec la diminution et l'extinction de la liu|)pe écarliite de la nu(jue, où l'on trouve la nianjue caracté- ristique du jaune doré à l'aile et à la queue passant par la couleur iuterniédiaire de l'oranger en celle du rouge iiic.iiraiius, change- ment accompagni^ d'une autre modification (jui allecte la couleur du brun lilas parliculièie à la gorge et celle du hriin olive du dos, couleuis ([ui se fondent resiiectivemeut en couleur cendrée et en gris purpurin. Si cet liyliridisme existe, il s'étend, nous veiionsde le dire, sur une très vaste échelle. Mais ,M. Elliot Coues croit prudent de suspendre son jugement, les récentes recherciies sur la question de variation climaléricjue « ayant jeté une grande lumièicsui' ce sujet et discrédité ainsi la plupart des hybridisines supposés de moindrt; imporlauce. » La circonstance suivante qui est allirmée dans « the Key » et que lui a fait connaître .M. .Mien i 1) l'a amené à des considérations opposées à celles du prof. Baird. En ellet, les exemplaires Colnpli'fs (ua-alus de la Floride portent quelquefois des marques rouges sur les endroits maxillaires noirs. M. J. H. Bathy lui a parlé d'un spécimen delà Nouvelle-.Iersey, obtenu il y a quelques années, ([ui montre à la joue des endroits mélangés de rouge et de noir. Comme le Colaptcs iiii'.ricanus ne se rencontre jamais dans ces régions, M. Elliot conclut ([ue l'Iiybridité n'y est pas possible et ce fait semble prouver que le Colaptes auralus peut tendre vers les carac- tères de mc.rinniiis par sa ])ropre inhérence aux changements qui s'opèrent sous l'inlluence du climat. Cette explication semble aussi à M. Alleu (2) bien autrement satis- faisante que celle île l'hybridisme lorsque l'on songe que la Iran sition des formes embrasse un parcours de plusieurs centaines de milles et qu'il existe une gradation similaire dans les conditions de l'entourage. Aiijdurd'hui, en elTet, les lois inflexibles qu'imposent les variations climatéri(iues, sont si bien établies, que l'on peut prévoir que telle espèce adoptera un caractère donné sous certaines conditions ou influences climatériques spéciales. .\insi, si ce raisonnement est juste on ne devra plus écrire : Colaptes auratus X mexicanus = byhridus, mais Colaptes aiiratus var. iiirxicauus. Cependant certaines objections peuvent encore être soulevées, dit .M. Elliot. (1) Page 19S. (Nous n'avons point consulté cet ouvrage). (2) Cité par M. Elliot. 432 A. SUCHETET A noire regret, nous n'avons rencontré que peu d études sur ce sujet, daus les divers ouvrages que nous avons consultés. Nous pen- sions voir cette question traitée souvent dans le Bulletin du « Nxittal ornitholo(]ical clvh » ou dans VAuk, publication spéciale du Comité ornilhologique américain ; mais est-ce insuffisance de nos recherches, nous n'avons pu nous éclairer sur ce chapitre. Nous pensons toutefois que la manière de voir de M. Allen et de M. Elliot est partagée ; nous eu trouvons une preuve dans une lettre qui nous a été écrite récemment par Téminent curateur de la Collection des Oiseaux du Musée national de Washington, M. Ridgway. Dans cette lettre, en parlant des nombreux spécimens du Musée appelés hybrides, M. Ridgway terminait ainsi : « On ne doit point les considérer comme tels, mais simplement comme des séries graduelles entre deux races géographiques d'une seule espèce (as merclij the conncctinfj Kcries bctiren two gcographiciil ntrcs uf oiie specicn). Dès 1880, dans son Catalogue des Oiseaux du Nord (1), M. Ridgway avait inscrit sous un même numéro (le n° 378) C. auratus, C.atu-atiis hyhridus et C. nuralus inr.rlrnnut:) semblant ainsi considérer ces trois types comme appartenant à une seule espèce, dont les deux derniers ne seraient que des modifications. Nous reconnaissons cependant que dans un récent ouvrage (2) M. Elliot Coues a écrit cette phrase : « C. hybridus, perhaps il is a hybrid, and perhaps it is a transitinnal form )),Le savant académi- cien semble donc ne point considérer comme absolue l'opinion qu'il avait émise en 1874, opinion partagée, nous l'avons dit, par M. le D-- Allen. Également daus une publication toute nouvelle (3), M. Edward Hargitta maintenu l'hypothèse de l'hybridation. La variété C. ayresi, étant intermédiaire entre C. auratus et C. mi'xicanus, lui paraît devoir être classée comme hybride; toutefois les individus compo- sant la race ne sauraient être considérés comme descendants immé- diats du vrai C. auratus et du vrai C. mexicanus, la race de vieille date aurait subi des mélanges avec les pur-sang du dehors. M. Edward llargitt (4) s'est étendu longuement sur ce sujet. Mais M. J. A. Allen, après avoir analysé le travail de M. Hargitt (5), a cru (1) Proceedings of United slates national Muséum, p. 1(53. (2) The Key to north ainerican Birds, 1884. (3) Catalogue of the oflhe Picariœ in Collection ufthe luitish Mvseuii). XVIII. Londres, 18!)0. (4) Voir son introduction, pp. 7 et 9, voir surtout, p. 22, où l'auteur parle de la fécondité nécessaire de C. ayresi. (&) In the Auk, VIII, I, p. 93, janvier 1891. OISEAUX IIYBHIDES RENCONTRÉS A l'kTAT SAUVACE '(3.'l devoir remarquer que la manière dont l'auteur a traite le sujet semble « hardly consistent uilli thc nulhor's avowed tcnt'ts, ahovc quoteil » (1). Le Code of Nomenclature (2) ne semble faire aucune mention de C. hybridus ; il porte à titre d'espèces ('. aurattis et C. cafer (mexi- canus). Dans les Oiseaux de l'Amérique du Nord, par MM. Baird, Brewer et Ridgway, les influences climatériquescomme agent de modification ne sont pas invoquées, et on suppose que le changement graduel d'une formeà l'autrecst due aux croisements desdeux types. Dans le Conspectus avitim Picinarwn de Sundevall, on lit (3) cette phrase : Aussi, M. Browu vil qu'il avait devaut lui le produit de C. clinjsoides et de C. mexi- canus. Plusieurs raisons l'empêchent en elTet de référer cet exem- plaii'c au Pivert hybride, le Cobtpli'n hi/hridns : « D'abord, piirce que r. cliri/sohlrs et C. iiwxintiuis vivent cùte à cùte daus la saison des amours, les deux espèces nichant daus le Cactus géant sur le haut Misas, environs de Tusson. Secondement, paiceque le s|)écimen en ([uestion ne montre aucune fusion do couleur sur les tuyaux ou les barbes des plumes de la queue; il n'existe aucun mélange de plumes noires sur la pla(|ue des joues, ce (|ui, d'après M. Browu, est le trait caractérisli(iuc d'/i///;/vWi(.s-. Lesquel(|U(;s plumes que l'on vient de nommer, et qui sont semblables à celles de chrysoiiles, sont aussi claires et du jaune le plus brillant que l'on puisse trouver, tandis que le reste des plumes des ailes et de la queue sont celles de mexicanus d'une manière typique, étant rose rougeàtre et ne montrant aucune tendance à la nuance orange ou jaunâtre. De même et très exactement les plumes de rhrysdides, que porte cet Oiseau, ont bien les dimensions de celles de ce tyi)e et forment ainsi un vif contraste avec les plumes auxquelles elles sont associées et qui sont beaucoup plus grandes. (M. Herbert Brown remarque ici (|ue, peut-être, ces plumes ne sont pas arrivées à leur pleine croissance, quoique cela ne soit pas très vraisemblable, le reste de la mue étant accompli et la saison très avancée). Enfin le reste du plumage, même la nuance de la tête, est d'une manière typique celle de mexicanus. « Ces notes ont été prises par M. Brown, (1) .appelé aussi Oœpinis chryxoides. (2) Du grec xpuooî et £ÎSoç. 436 A. SUCHETET après avoir comparé ensemble deux spécimens appartenant aux deux espèces (1). Le Colaptes chiysoldes ligure à titre de bonne espèce dans divers ouvrages (2) ; MM. Baird, Brewer et Ridgway, tout en remarquant (ju'il est intermédiaire entre auratus et me.ricanus (3), que sa l)arenté avec mexi canot des est encore plus accentuée (4), et qu'un liyliride entre cette dernière espèce et atualus, dans quelques variétés, rappellerait de très près le clirijsoïdes , pensent néan- moins qu'il n'y a aucune raison de le considérer comme tel, attendu que mexicanoidcs n'appartient pas à sa région (5) et qu'il n'existe aucune transition d'une espèce à l'autre dans aucuns spécimens (6). D'autre part Charles J. Sundevall a écrit au sujet du Picus chnjsoïdes : « invcntns in Culifomia, Malh ; ad limites meiicanos, Baird. « Incerluni ûidctur an liœc eliavi avis sit hybrida. Corpus P. aurataiii, P. mexicanum relert. » L'analyse de C. Ghrysoïdes se résume ainsi (7) « red moustaches in cT ; non red on nape in cf 9 ; wings and tail golden yellow under- neath ; cap lilac-brown ; throat asky ; yellow on belly, back um- ber brown. » (1) Oixeau mulet. Foresl and Stream, p. '84, 15 juillet 1884. Nous supposons que r"est le même Oiseau ([ni a été cité sous le titre : À croiti belaeen Colaptes me.ricanus aiul C. chri/soïdes, in tlie Arizona Daily Star Tucson, IG décembre 1884, et aussi in Forest an Stream, 31 janvier 1884, cités tous deux in Ihe « Auk » et que nous n'avons point consultés. (2) Voy. par exemple : The cala logueof Ihe BirdsofNorth A merica de M. Ridgway, 1880; tlie k'eij to North American Uirds, liy Elliot Coues, p. 4!t3, Boston, 1884 The Code of nomencliiture nnd Check List of Nurth American Bù't/s, adopted by tlie American OrnilholoyisfsUnion, p. 218, New-York, 188(5. (3) Parce qu'il a les tuyaux et les barbes jaunes du premier, une plaque rouge mauve, la gorge cendrée et le croissant de la nuque comme chez le dernier. (4) Puisque les deux sont roux brun sur le dessus de la tête. (5) C. chrysoïdes habile le Colorado, le fleuve Gila, le Nord du fort Mohave. Les auteurs of North anierican Birds assignent à C. chrysoides l'haltitat suivant : « Colorado and gila River north to fort Mohave, south to cape S' Lucas. . (Ij) Qu'est-ce que mexicanoides? Un auteur très compétent, M. EUiol Coues, rapporte le Colaptes mexicanoides de Woodh. au C. mexicanus, M.M. Baird, Brewer, l\k\g\\ny (North american Birds) disent (p. 579) que ïe Mexicanus n is distinct from Ihe C. mexicanoides de Lafresnaye. Le C. mexicanoides n'est point mentionné dans la Check List (1886) ni dans Elliot Coues (T/ie A>(/, 1884). (7) D'après Elliot Coues {The Key, p. 492, 1884}. niSEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 437 Dryobates Nuttalli (1) et Dhyodates pubescens GAinnNKai (2) D'après M. Uobert Fli(li;\v;iy (3i le w SO.i'Jfi de la collection oriii- thologique du Musée National des Etats-Unis, indi([uéconune Picus Nutlallii, a toujours passé pour tel. Mais il résulte d'ua récent examen critique des nombreuses pièces de cette espèce et de ses dilléreiits alliés, que cet imiividu ne [)eut être rapporté à ce type et ni à aucune autre espèce connue à cause des nombreux caractères anormaux qu'il présente. U. Rid^way ne pense point cependant i[n"i\ a[)parlifnne à une nouvelle espèce non encore décrite, parce que chaque fois qu'il s'éloigne du D. NuttalU il se rapproche de D. puhfsrrns, « chai|ue trait de taille, de forme, était exactement intermédiaire entre les deux espèces ». D'après lui, cet Oiseau est donc un hybride entre les deux espèces nieutionuées. A(in de faire ressortir ses caractères mélangés, M. Ridgway a dressé un tableau comparatif où l'hybride et les deux espèces pures, supposées |tarentes, sont décrites parallèlement; nous nous conten- terons de donner la description de l'iiybride. « Sommet de la tète noir avec (juelques raies blanches près de la partie rouge de l'occiput. Dos irrégulièrement barré (^t transver- salement tacheté de blanc, les barres blanches beaucoup plus larges que les noires et à la partie antérieure rompues ou modifiées eu larges taches dontqneliiues-unes ont une direction longitudinale. Couvertures moyennes de l'aileentièrement noires. Les plus grandes couvertures, les trois ou quatre [)lumes du milieu, chacune avcc une petite tache blanche, le reste noir. Tertiaires, irrégulièrement tachetées de blanc, aucune des taches ne louchant le tuyau. Côtés de la poiti-iiie, mar(|ués d'un très petit nombre de raies noires presque indistinctes. Côtés, rayés de place en place et indistinc- tement con)me les côtés de la poitrine. Flancs, tachetés indistinc- tement et rayés de noirâtre. Couvertures inférieures de la ([ueue, les plus longues plumes, plus étroitement barrées de noir que chez Nuttallii, les plus courtes marquées de taches. (1) Le iniMiie que : Picns Nuttalli. (2) Le inôiiie ((ue : Picus Gilirdneri, KUiolCoues rapporte à retle variélé : Picus nieridionalis NiiU., Picus lurali Malli., Picus IwiiiDrus Cab. et Heine, Picus ( Dryobates I iKjmorus Gray. (3) On a probable hybrid belween Dryobates Nuttalli (Gaiiib) et D. pubescens Gairdnerii (.\uil.) by Robert Ridgway. Procecdings of U. S. national Muséum, pp. ">i\ et :iii, 188G. 438 A. SUCHETET Le D. Nutlalli a été mentionné par Ganiliel pour la ])remière fois eu 1843 : « Je tuai cette espèce, dit l'énnueut «luitliologiste, dans un taillis de Saules, près de Pueblo de los Angelos, dans la haute Californie, le 10 décembre. L'Oiseau était vivement occupée donner des coups de bec dans un des arbres, jetant de temps à autre un cri singulier que je u'ai jamais entendu d'aucun Woodpecker » (1). Le P. NuttalU est porté dans le Code of nomencbituir (2) à titre d'espèce. Elliot Coues la meulionue du reste dans son nouvel ouvrage (3). Quant au P. pubesccns ou le divise généralement eu deux races, le P. puhescens, proprement dit, et le Picus Gairdneri. Les deux formes passent de l'une à l'autre ])ar um^ graduation insensible (4) ; M. Ilargitt (5) fait du dernier une siihupccies du /'. i>ubi'sce)ts. Entre deux familles Turdida' et Fringillidœ. Genres Saxicola et Carduelis Saxicola rubricola (G) et Carduelis elegans M. Anatole Carteron, auteur du Guide pédestre de hi Hoiinjoijiie aux Pyrénées (7), attribue l'origine de « beaucoup » de variétés à des croi- semeuls à Vélat libre! 11 ailirme avoir vu à Tarsul (Càte-d'Or), chez le sieur Couturier, garde chef de M. le marquis de Courtivron, « un Oiseau très curieux », et qu'il suppose provenir « du croisement du Chardouueret et du Traquet pâtre! Le uid élalili sur un Poirier et que l'on pensait être celuid'unCliardonueret, raconte M. Carteron, avait été déniché, au mois de juin 186G, à la ferme Jument de Cour- tivron. Les petits ressemblaient du reste « à de jeunes Chardonnerets, et eu avaient le rappel caractéristique » ; mais « avec l'âge », le plu- mage des quatre Oiseaux se modifia d'une manière étonnante, « à peu près d'une façou identique chez les quatre frères ou sœurs. » Trois (1) Proceedings of llie Aeademy of National Sciences Pliilai,iel|)hia, p. 279, avril 1883. (2) Ed. de 188G. (3) Key to Norlli America Birds, p. 482, Lonilon el Boston, 1884. (4) Voy.: Elliot Coues, A Hand-book, p. 283. .Vndubon [Synopsis of Birds, p. 180) semble avoir considéré P. pubescens el le P. Gairdneri comme des formes distinctes, ce serait une erreur. (o) Catalogue of Picidœ,\\lU, p. 241, 1890. (()) Autres noms : Molacilla rubricola, Sylcia rubricola, Pralincola rubricola etc. (7) Causeries sur l'histoire naturelle, Oiseaux el Papillons, Paris, 18G8. OISEAUX HYBIUUKS ItENCONTHÉS A L'ÉTAT SAIVAGIC 439 moururent pendant l'IiiviT de 181)7; aussi l'écrivain ne put décrire (|ue le survivant. (|iii)i(|ii'il Tait vu au nionu'iil do la mue, alors que les plumes do la queue étaient en partie salies ou tombées. v( Le bec, les pattes et les ailes à miroir jaune doré, étaient, dit-il, ceux du Ciiardouueret. Le masque, au lieu d'être rouge, était com- plètement noir avec reflet marron sous la gorge ; le collier blaui', très peu large, se prolongeait comme cbez le Traquel, jusqu'à la nais- sance de l'aile; le dos était bruu foncé, el la poitrine terreuse était lavée de noir. » Je n'ai pu euteudre, ajoute M. Carteron, le cbant de cet Oiseau qui était un mâle; le garde m'a assuré que c'était le (•liant du Cbardonneret. un peu moins éclatant et avec d'assez fréquentes suspensions (l). » M. Anatole Carteron ne revendique l)as la découverte de ce métis. « Albin et Brisson, dit-il, ont tous les deux indiqué le Cliardoiincret à Capudiou noir commi' une variété accidentelle du Cliardouneret en liberté.... Albin ajjpelle son Cbardonneret thc Stralhnr Cohl-finch (le Chardonneret Hiron- delle). » C'est là elîecti\ement et sans connaître la dénomination d'.Mbin, continue l'auteur, l'inqiression que m'a produites ce sin- gulier Oiseau, à cause des reflets marron de la gorge, qui rappellent celle de l'Hirondelle de cheminée; mais, en réfléchissiuil ([U(; le rouge et le noir produisent le marron elen couq)arant la dillérence de mœurs et de constitution, le bec, la queue et les pattes du Chardonneret de l'Hirondelle, on reste parfaitement convaincu de l'impossibilité d'une pareille sup])<)sitioii, et de la vraisemblance beaucoup plus grande, justifiée itar les foiiiies, d'un croisement avec le ïraipiet. » Nous ignorons quelle est la variété Cardnrlis que M. .Miiiii a nommée Swallow-Goldfinsh, mais certainemeutdans l'exemple que (îile M. (Carteron il ne s'agit ([ue d'une variété. On sait que le plu- mage du Chardonneret est sujet à de nombreuses variations; ou connaît des variétés à tète noire, d'autres mar(|uéesde raies oblou- gues (2i; on a même décrit comme espèce nouvelle, sous le nom de r. alboijularis, sans doute une simple variété à poitrine blanche (3). Dans le Musée Noury, à Elbeuf-sur-Seine, il existe un Chardoimeret marron au(|uel M. Carteron aurait certainement attribué la môme origine qu'au spécimen qu'il décrit. Dans la même collection on en voit un autre entièrement l)lanc, à rexcei)tion du masque rouge et lie la barre jaune de l'aile. Les bjil)rides Chardonneret-Hirondelle (1) Voy. p|i. ii'.tet (;u. (2) Voy. : De^land et (iorbe. Op. cil , 1. |>. 2rf0. (a) Voy. : Soi'ljolim., Op. cit.. Il, p. 8«. 440 A. SUCHETET ne sont pas du reste absolument rares, car M. Vegmiilhu-, pliarma- cieu à Morat (Suisse), dans une conimunication qu'il veut bien nous adresser, nous apprend qu'un paysan de sa contrée lui vendit autre- fois, sous cette dénomination, un Oiseau, en eftet assez curieux « dont la tête, le dos et une bonne partie de la gorge étaient entière- ment noirs. » On s'étonnait beaucoup en voyant cet Oiseau ; mais peu à peu ses couleurs se modifièrent et dès le commencement du prin- temps qui avait suivi sa capture, on apercevait de petites plumes rouges à la tète, et insensiblement, il devint >< un Chardonneret d'une grande beauté (1). » Mnncs faniillcs : Genres Ruticilla et Carduelis. — M. A. Boiivin- Ghappuis, de Sion (Suisse), nous a écrit, il y a quelques années, ([u'il avait observé (ou qu'on avait observé) dans son canton* un Chardonneret croisé avec un Rouge-queue » dont tout le plumage était presque complètement du iJernier, tandis qu'il avait toutes les formes du premier. Nous avons prié M. Bonvin-Chappuis de bien vouloir nous doniiei' ([ueiiiues jjIus amples renseignements et de nommer l'espèce de Itaticilla qui se serait croisée, mais nous n'avons point reçu de réponse (2). Quand et par qui l'Oiseau a-t-il été tué, a-t-il été soumis à un examen sévère, sa description détaillée a-t-elle été f;iite, nous l'ignorons. Nous ne pouvons donc enregistrer à aucun titre un Oiseau sur lequel d'aussi vagues indications nous ont été données et dont l'origine n'est pas vraisemblable. Ces deux exemples sont les seuls qui nous ont été indiqués comme mélanges de Passereaux appartenant à deux familles difié- rentes, à moins donc de parler d'un autre fait qui ne mérite davantage de lixer l'attention, et que nous a fait connaître un mar- chand de gibier de Duukerque. Pendant l'hiver, au moment du passage des Alouettes, on trouverait quelquefois, parmi les Oiseaux pris, des spécimens» paraissant avoir du Vert-Linot et de l'Alouette. Corps de cette dernière, bec et pattes du premier, parfois brunes. » Des indications aussi peu précises ne nous permettent pas de prendre au sérieux des mélanges de ce genre qui sont, .sous tous rapports, peu croyables. (1) M. le D' Winleler, d'.Varau, avait bien voulu nous indiiiuer ce fait. (2) On sait (|u"il existe en Europe trois espèces do Rouf,'e-(iueue, le Rouge-queue liUiys (Ruticilld lithys), le Uouge-iiueue de murailles (RuliciUa pha'nicura! elle Rouge queue ù ventre roux {Riilicitld eri/titrogastra): jiiais ce dernier parait nlialiiter ipie l'Europe orientale. OISKAL'X llYUHinKS RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 441 CONCLUSIONS Les croisenienls iMitre Passereaux de famille (lilïéienle, même de famille i)eii éloifiiiée, comme le seraient les deux derniers cités, ne sont donc pas iirouvi'S, ils ne sont mcme ]ias vraisemblables. Les mélauges entre denx genres distincts, fort peu nombreux, ne sont pas non plus sullisaniment attestés ; celui qui paraît avoir élé constaté a été contracté avec une espèce exotique échappée par hasard de captivité (1). Si l'hybridité se manifeste quelquefois chez les Passereaux à l'état libre, c'est donc parmi les espèces ra|)|irocIiées (|u'il faut la cberclier et principalement parmi les variétés d'uue même espèce. — Tel est le résultat auquel amènent les études que l'ou vient de présenter. Deux ordres de faits s'en dégagent: ou les bybridi's sont acciden- tels, dus à des circoustauces qui ne se re[)rodiiiront pas dans la suite ; ou, au contraire, leur production semble, si non régulière, du moins assez fié([uente et devoir se continuer. Dans le premier cas, les lu l)rides, ainsi formés, sont à négliger, ils ne sont d'aucune importance; en supposant (hypothèse peu probable) leur fertilité, leur mélange forcé avec les espèces pures ferait bientùt retourner leur progéniture au type des ancêtres. Dans le second cas, ils doivent attirer sérieusement l'attention du naturaliste, car ils semblent dus à une sorte de nécessité, provoqués i)ar des causes naturelles. Pour se rendre compte de ces faits, il est utile de classer dans deux catégories les croisements qui ont été énumérés et dont ou vient de parler eu détail. On a en eltet, cité : 1" des croisements entre types que les zoologistes considèrent pres Acanlhis liudridXSpinusiiiiius, I)cii(lr(rc(i slriutii X Perissiglossa tigrinw Regulus satrupu X Kegulus ailcndulu. Ci/iinororu.r cyaiwinelus X C'janiicora.r cyanopogon (ou Ciianocnnix riiyanus). Jora ti/phia X J'»'o zcylanica, parce que ceux-ci sont tout à (ail iiypotlictiipies. 4» Fringilln ciricbs X Fringilla spndiogciiii, pane ([ii'il s'aj;il d'un simple appariage présume. 5° Eniheriza cilrinclla X liiiiheriza pilhyornus, liiiiberizd cilrtnelta X Fiii- beriza cirlus. Parus paluslrisX l'urus cyanus, parce que la capture à l'étal sauvage des hybriiles rencontrés n'est pas absolument certaine ou que ce renseigne- ment n'a pas été donné. G" I.oxia currirostra X l-oxia bifasciala, Cyanisles cyanus X PffcHe longi- cuudus. Ciirrus frugileus X Corrus cornix, parce (pic la mention qui ena été faite csl trop vague. 7° Fringilla r'i'/e/w X /'"•'>'''<''' f'o""'-"'''"^"*. i'hrysoniilris spinus X Pyrrhula rutgaris, Corrus corax X Corvus corone. l'orrus corone X Corvus frugilegus, Saxicola rubricola X Carduelis elegans, parce que ces croisements ne sont pas probables el restent fort douleiix. l'un d'eux est inénie-cerlainemeni faux 8» (yanisles cyanus X Cyanisles cirruleus, Plhil< d'un cioisenient. Dans les variétés où les races des changements de coloration ijcuvenl être produits par des causes naturelles, notainnienl par les inlluences du milieu, (pi(d(|ni'f(iis par la pro|)re iidiércni'edesOis<'aux aux variations. On se rajipcl lequel! loger a cité un cou ] île de (loineijles entièrement noires, d'où sortirent des jeunes à coloration mélangée et qui, certaine- ment, anraii'ut été considérés par tous les ornithologistes comme réels lu hrides de ('. corui.r si ces Oiseaux se fussent rencontrés dans les environs. Mais le croisement de types aux<(uels nous attachons l'idée d'espèce nous frajtpe davantage, nous chotpie même en (judijuc sorte. A leur sujet, nous présenterons les remarques suivantes : Les n<" I. 2, 3, 4, appartiennent à des espèces dont beaucoup de représentants vivent en caidivité où ceux-ci se reproduisent (|uel- quefois en se mélangeant les uns avec les autres, en sorte, on l'a vu, qu'on ne peut point être absolument sur que tous les hybrides rencontrés à l'état sauvage soient nés dans cet état. Mais, y seraient-ils nés. comme cela est vraisemblable pour plusieurs, qu'ils ne paraissent pas devoir s'y reproduire inler se à cause de leur petit nombre, de leur éloignemeut les uns des autres, et 446 A. SUCHETET surtout d(î leur iuiï'coadité [Ji-oluible, si l'on eu ju^^e par leurs sem- blables retenus eu captivité. Du reste, il n"a jamais été parlé dans ces croisements de proiluits trois quarts sang, cinq huitièmes, etc., mais simplement d'hybrides directs; eteaefïet, lorsquedansquelques rares occasions l'a ppariage des parents a été constaté, c'était entre espèces jinres. Si fréquents qu'ils puissent être, ils ne sont donc poiut appelés à modiUer les types établis. Il en est de même du n" o, soit F. cœleb.s X montilrinf/ilia; on n'a jamais rencontré de cou[)les appariés de leurs hybrides <[U! vivent isolés (.'à et là et sont comme perdus au milieu des espèces pures sans les altérer (1). Il faut en outre remarquer que beaucoup de croisements peuvent être provoqués par l'action de l'homme; les mélanges du Llijnriinis chlorin X Cannabina linota, du fj(jiirinusclili»-is X Canhiclis eh'ijnns et de ce dernier avec Caiinnhina llnold, sont surtout constatés en Angleterre, où, si l'on en juge j)ar la fréquence des expositions orni- thologiques, les oiseleurs doivent être fort nombreu.K et désapparier une quantité de couples établis. Tous les hybrides du croisement portant le n° 11, U.ntslicd X //. urbirn, que nous avons vus en grande partie et qui ne dépassent pas le chilTre de sept ou huit, sont, dans leur physionomie, sauf l'exem- plaire appartenant à M. Taucré, de véritables nislica à croupion mélangé de blanc (2). La large bordure noire qui encadre sur la poitrine le roux de la gorge fait généralement défaut chez elles; cette absence de coloration et le blanc du croupion seraient-ils dus à un albinisme partiel? Non point que nous cherchions à mettre en doute leur double origine (jui semble s'annoncer par d'autres caractères, notamment par le duvet blanc qui garnit les pattes de plusieurs échantillons. Mais les croisements d'espèces pures ont pu encore être déterminés par des circonstances fortuites. Ces deux espèces, construisant leurs nids dans les lieux habités par l'homme, sous le toit et contre le mur des maisons, tout particulièrement dans les corps de ferme où fréquemment elles #e trouvent déran- gées, peuvent être amenées à contracter des mélanges (jui ne se produiraient point si leurs nids étaient toujours établis le long des (1) Nous aurons, du reste, à examinei' ulléiieurement la ilislinclion spécifique qu'on a établie entre mnnlifringilla et cœlebs; nous ne pouvons le faire dès aujouiilhui, parce qu'il nous manque des renseignements sur les moeurs, les habi- tudes, la nldillcation, les œufs de ces deux types, présentant déjà de grandes alli- nités en ce qui concerne la manière dont leur plumage est disposé. (2) Nous n'avons pu loulcfois apprécier l'exemplaire du Musée de Berlin, 1res détérioré. OISEAIX HYBRIDKS RENCONTKKS A l'kTAT SAUVAGK 447 côtes, sur lus rocliers, les falaises ou autres lieux déserts. C'était, ou se le rappelle, l'opinion du savant Glogersurle premier exemplaire oi)servé. On ne peut sans chnite alliilmer aux inèuies caus.'s les croise- nieats supposés des deux Mésanges, l'anis cjianns. l'aiKs Pli'xkri {n" la). Si nous considérons l'Iruhci comme race de nt'nilcii'i dont il dillére fort peu (I), rirnilrns s'éloigne réellement de cynnits (luoiqiie encore très proche allié de cette espèce. Nous avons conservé longtemi)s devant nous des écliaiitillons de ces deux types, les regardant fré(piemmeutet les examinant avec soin. Certaines dispo- sitions de la coloration nous ont paru dilliciles à expliquer par de simples modifications graduelles ducs à l'albinisme cpii allocte cer- tainement une grande partie du plumage de ciianiifi et le dillérencie ainsi de celui de cœrnleus. Toutefois cyKiius pourrait être dérivé de rœrulem (2) et parconséqnent ne point s'en séparer si)éciriquement. Lescroisements decesdeux mélanges peuvenlaussinepoints'étendre sur une grande échelle, comme l'a supposé M. .Meuzlticr. Nous n'avons pu enregistrer jusiiu'alors ([ue cinq spécimens présentant, d'aprèslesavanl])r()fesseuret .M.Zaroudnoï,descaractèi"esmélangés. Frohablement depuis la publication du mémoire de M. .Menzbier et de celui de .M. Zarondnoï, peu de nouveaux hybrides sont venus grossir le nombre très restreint indiqué dans ces travaux; nous n'avons jioint trouvé de mentions de ce genre dans les revues ornithologiques. On se souvient en outre que ces «luelques exem- plaires, quoiiiue dilTérant les nus des autres, ne prouvent point pour cela Texistence de croisements des espèces |)nres avec les hybrides ou des hybrides eutre eux ; ils peuvent provenir de mélanges directs des deux types. L'origine que .M. Menzbier leur attribue est du reste niée par un naturaliste (|ui croit à l'infécondité du type l'Iraki'i. Eu ce (jui concerne //. pimis et //. crysupti'id, qui sont maintenus dans la première liste, quoique plusieurs des traits distinctifs chez rlirnsoptiTti puissent s'expliquer, les uns par un albinisme, les autres |)ar un mélanisme. nous remarquerons que l'origine de leur |uoduit supposé //. U'Hcohronchialis n'est pas certaine, elle a été et est encore vivement contestée, //. Icticobrnnrhinlis pouvant (1) Le jaune lies parlios inférieures ilo raîni/fHS est 1res aUénué ihcz Pleskei, il n'y esl guère visible que sur les lianes el à la région de l'anus; le reste ilu dessous du (•or[)s esl lilanc ^ris. Sur le ilds de Pleskei la eouleur blru verdAlre (jrisAlre de CiiTulcns se change en Meu grlsAIre. Nos exein|iUiires l'Ieskei ont la (|ueue un peu plus longue cpie chez iirruleus. (2) C'est lavis de M. Ouslalel, comme onvicnl dr le iliii' à la page précédenlc. 448 A. SUCHETET èlvc kii-iiK^iiie une race ou iiiie espèce (I) s'iiybridisiint avec eux. Il est doue prudent d'attendre de nouvelles observations pour conclure, puisque I.iiiircncei, leur hybride plus certain, est accidentel. Telles sont les explications que nous croyons devoir donner sur les l)uit croisements entre types de la première catégorie, c'est-à- direeutreformesconsidéréesunaninieuientcomme espèces, quoique, nous l'avouons, les types se rattachant aux croisements 3, S, 15 et 17 nous laissent des doutes sur leur valeur spécitique. Suivant notre manière de voir, nous ne voyous guère, méritant bien le titre d'espèces, que Llf/urinus cliloris, CuniKibina lixota. Cai-ilueUs elcgans, Ilirundo uiiiicael Hirundorustica, car il existe de grandes affînités entre Chrysomiliis spiniis et les races du genre Linaria, et la dispo- sition du plumage de Fringilln cœlebs et de Fringllla montlfriiigillit est identique quoique la coloration des|)ignientsdilïèrenotablement. Au sujet des croisements de la seconde catégorie, il est tout naturel, on l'a dit, que deux variétés, provenant d'une même espèce, se mélangent lorsqu'elles se rencontrent on lorsqu'elles ne trouvent point, |)our s'apparier, des individus de leur propre variété ; ces croisements ne se rapportent pas du reste directement au sujet que nous désirons traiter : le mélange des espèces. Toutefois, comme les types que nous avons nommés en dernier lieu, et que nous rattachons à cette dernière catégorie, ont été jusqu'alors considérés comme espèces ])ar beaucoup de ceux qui en ont parlé, il est bon de présenter quelques remarques sur leurs croisements (|ui ont été constatés ou supposés plusieurs fois. Ces mélanges concernent principalement les n'^ 38, 40, 41 et 41 bis, car la forme Canhiclls canlcrps, indiquée au n" 37, a été portée comme siil)-! Aussi, l'éminent ornithologiste disait-il, dans le cours de son travail, que si l'hybridation lui parait bien établie par l'analyse comparative des caractères individuels dans la série passée par lui en revue, « la détermination des résultats de ce fait, des exemplaires hybrides et croisés d'hybrides, n'en reste pas moins bien incer- taine ». Il avouait même que « l'hybride direct chrysaëto-nohilis doit être dilTicile, sinon impossible à distinguer, du produit d'un .4. nobilis croisé d'hybride et d'un .1. chnjsal'tos croisé d'hybride. » Nous le croyons sans peine. Nous pensons également avec lui que renseml)le do tous ces croisements (s'ils se sont réellement produits, comme on peut, après tout, le supposer, vu les faibles distinctions des deux types) présente probablement les combinai- sons les plus variées et que ces mélanges répétés aboutissent tous au même résultat définitif, c'esl-à-dire à l'absorption des descendants d'hybrides par les deux espèces pures et à l'efiacenient complet des caractères diagnostiques d'hybridation. Ils n'abouti- raient donc pas, dans ce cas, au résultat supposé par M. iMenzbier dans le croisement des C. cijanus x C- l'ieslcei, c'est-à-dire à l'extinc- tion d'un des deux types purs. Ils auraient, au contraire, un effet tout différent. Tout cela, sans doute, est très hypothétique et ne prouve aucunement, disons-le en passant, le mélange, sur une vaste échelle, de deux espèces réellement distinctes, la seule hybridation sérieuse dans ses conséquences. Aquila nobilis et Aquila daphnea. Dans le même travail, M. Severtzow a parlé « d'Àc]. nobilis très ressemblants aux croisés d'hybrides chnjMU'Io-nohilis, se trou- vant aussi en Asie centrale, sur le Tian-schan et les bords du Syr, loin en dehors de l'habitat de A. clvysai'tos. ■> II considère ces Oiseaux comme des produits de l'hybridation de .4. nobilis avec A. daphnea, Hodgs, l'Aigle indigène de la Haute-Asie, c'est-à-dire comme des hybrides directs daphiiea-nobilis, et aussi comme des A. nobilis croisés d'hybrides (luplinra-nobilis. Ces derniers, dit-il, se dis( inguent des A . nobiiis de race pure : « le vertex est, en partie d'un brun pur, pas de bouts roux, beaucoup de roux au jabot, des tarses fauve pâle ou d'un blanc mêlé de fauve pâle; plus de gris et moins de blanc aux rectrices, les vermiculations noirâtres et rétriculaires sur fond gris, caractéristiques pour .1. daphnea. D'autres à vertex d'.4. nobilis normal, sans roux au jabot, ont le tarse, en revanche, OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE 4ut) d'uu fauve roux bruuàlru presiiue aussi iuluiise ([ue .1. daphnea; dès la deuxième livrée, ils out autant de gris aux rectrices que les vieux -I. nol)lll.'< en ijossètleut à ses |)arli('s, mais ce gris est encore sans taches noirâtres, comme celui de la deuxième livrée normale de A. nobilis. » Quant à l'hyhride direct daphnra-nobUis, il ressem- blerait lienucoup à un I. fhiphnca en plumage imparfait : (( même vertex d'un brun intense, même roux brillant de la nuque et du jabot, seulement le roux fauve du tarse et des sous-caudales plus pâle et plus terne, surtout aux tarses; mais les rectrices plutôt du type .1. nobilis, leurs bandes transversales noirâtres très irrégu- lièrement sinueuses, beaucoup plus larges que celles de A. daphnea. Toutes les rectrices à bases blanches, ce blanc moins étendu que chez.i. nobilis, ei la distribution du blanc et du gris très irrégu- lièrement inégale. » Dans le Turkestan russe, les .1. nobilis, que M. Severlzow croit croisés d'hybrides duplnied-nobilis, lui ont paru plus nombreux que ceux d'espèce pure; au moins, en est- il ainsi dans sa collection. Il a, en tout, recueilli au Turkestan, six .1. *(o/*(7/.s-, dont un de race pure, un autre avec des traces d'hybridation rbrusaëto-nobilis, un troisième vraisemblablement hybride iliiphih'd-nobilis, les trois der- niers croisés daphnea -nobilis, dont deux échappés de captivité, ce qui lui fait croire que .4 . nobilis n'est pas indigène dans ces contrées, sur- tout dans les montagnes. M. Severtzow remarque ici que les Kirgliiz, amateurs passionnés d'Aigles dressés à la chasse, importent beau- coup d'.4. nobilis, eu partie pris au piège dans la steppe, surtout en hiver, en partie achetés aux Basciikirs des Monts Durais. Il se demande aussi si les .1. nobilis, sédentaires dans le Turkestan, et qui y nichent d'ailleurs en petite quantité, ne seraient pas des échappés de captivité, s'accouplant comme ils le ])euvent, et, à défaut d'.l. noliilis, à des A. daphnea, composant l'espèce indigène et beaucoup plus nombreux? Cette conjecture lui parait la plus vraisemblable. L'importation du reste continue; en dehors de ces Aigles fugitifs, et de leurs descendants, chaque année de nouveaux Oiseaux par- viennent à s'échapper et une partie des jeunes .4. nobilis. hivernant au Turkestan, peuvent également s'y fixer. Cette rireoustance expliciuerail le métissage des A. nobilis croisés d'hybride daphnea- nobilis, si toutefois, observe-t-il, avec raison, « on peut en juger d'après les matériaux insnfTisants de sa collection. » Hemarquons ici que I. daph)iea, ty|)e peu connu, n'est qu'une race ou une variété de nobilis; que les croisements contractés par cet Oiseau avec .4. nobilis Aoni le résultat d'impoitatious; que les hybri- des observés paraissent être des échappés de captivité. 4()0 A. SUCHETET Aquila pennata (I) et Aquila minuta. Le pasteur Brehm, qui, si i'ou eu croit Deglaud (2), a établi K sur des caractères en fjénénil fictifs et souvent sur des difîérences d'âge » bon nombre d'espèces ou sous-espèces, a cru pouvoir recon- naître chez l'Aigle botté [Afjuila pennata) deux types bien distincts méritant d'être séparés spérif(jueinnit : une variété, ditM. Bureau (3), de grande taille, munie d'épaiileltes, à laquelle il conserva le nom de .4. pennata, l'autre de taille plus petite, à laquelle il donna le nom de .4. minnla. Or, les deux types s'accouplent fréquemment (4). M. Bureau a lui-même constaté leurs alliances (5). Mais doit-on considérer leurs unions comme des croisements d'esi)èces séparées? Sous les deux dénominations de A. pennata et de A. minuta, W ne faut entendre, d!après ce dernier, qui a étudié longuement le sujet, qu'une seule et môme espèce présentant deux types de colo- ration indépendants de l'âge (6). Il ressort des mémoires (7) de l'émineut naturaliste de Nantes que «l'Aigle botté possède deux types parallèles, l'un blanc, l'autre nègre, et chacun de ces types comprend la livrée de l'adulte et celle du jeune âge en premier plumage; de là (|uatre livrées (8j. Tantôt, observe M. Louis Bureau, il y a alliance entre sujets d'une même livrée, tantôt croisement des deux types. De l'une ou l'autre de ces unions naissent habituellement des jeunes d'un seul type, plus rarement on trouve dans une même niciiée des jeunes de l'une ou de l'autre race. Le plumage des deux types se modifie parallèlement avec l'âge; mais les changements sont plus accusés dans le type ordinaire que dans le type nègre. Les sujets de tous deux, depuis le jeune âge jusqu'à l'âge adulte, se développent en conservant les caractères de leur type (9). Un nid pris par M. Bureau et M. de (1) Synonymie : Fako pedibus penoctif. Falro pennahi^, Hieratus pennatus. (2) Ornithologie europdnne, I, p. 37, 1S67. (3) L'Aigle boité, d'après des observations recueillies dans l'Ouest de ta France. Association (lançaise poui- ravanceinent des Sciences, Congrès de Nantes, 1875 (p. o du tirage à part). (4) Micliel Mrnzbikr, Conférence faite ù la Société Xoologiijue de France. Hevue scientifuiue, p. 519, N» du 2(i Avril 1884. (ii) Voir l'Aigle boUé. (G) Bulletin do la Société Zoologique de France, 1877. (7) Publiés dans le Congrès de Nantes, 187"), et le Bnll. de la Soc.Zool.de France, 1876. Voir aussi le même Bulletin, 1877. (5) Page 9 du tirage à part (Congrès de Nantes). (0) Page 22 du même tirage. OISEAIX HYBRIDES HENCOXTIlÉS A LKTAT SAUVACE 461 risle coiiteuait deux JL-unes, l'un bl;nic roussàlre, raulir luiiii de suie, et le couple qui ;ivait doniii' n:iissiince à ces jeunes se couipo- s;iit d'un mâle brun de suie etd'uue femelle eu livrée ij|iiuche(l)I » Lediniorpliisuie se fixe, du l'esle, chez d'autres Oiseaux de proie, il y allecle la fornie uiclanijéi' et atteint si souvent (luelipies espèces ([u'il s'y développe un l\\>e uèitre, aussi fré(pieat, parfois, que le type primitif. Les niàles ou les femelles revêtent indilTéremmeut la livrée de l'uu ou de l'autre type (2). L'opiuiou que s'est faite M. Louis Bureau sur les deux Aigles en question n'avait point été parla'iée par M. Severtzovv (3) ; elle ne l'est poini encore i)ar M. Menzhier('i). Le s:ivant professeui' de Moscou reconnaît uéaumnins ((ue la manière de voir de iVl. Bureau, à savoir que r/17. pennata ell'.lr/. iniiiulu ne re|irésenteut qu'une seule et même espèce, est maintenant a(lo])t('e jiar les zooloiiistes (o). Le jour même, du reste, où Hrelnu avait créé \'A) Même Contérence, p. .'il'.l de la Hevue scientilique di- 18Si. On sait que tel est l'avis du D' H.ulde, de Tillis. D'après iiii {Voir son Ornia caitcasicu, p. 87), dans la deu.xième édition delà Tlnerlelien,iie Hreliin, la distinction des deux espèces éta- blie dans la première édition, n'e.xislerait plus, tout au moins on n'y trouve men- lionné qu'un Aigle nain « /wergodler ». Nous n'avons poiul cDnsiillé I1 ileuxième édition de I ouvrage du savant ornithologiste allemand. ((i) Voy. Oeglanil, "/'• '"''• (7) .\ulres noms scicnliliqucs : .iccipiler alaiidiiriiia, Falcn hrunneiis, Cerchneis linnuiiCHld, Tinîtimcidus aliiu\ I.inarius cinereus, Gennaja lanarius. (2) Piii;e 441. ^'otes on M. R. II. Shai'pe's Catalogue of Accipilres. (.3) In Ibis, 1882, p. 588, (linney's .\otes onM.Sharpe's Catalogue of Accipilres. (4) Que l'on liit provenir du Gronland. OISEAUX IIYBRIOES llENCONTItKS A l'kTAT SAUVAGE W6 était plutcM, dans son jeune âge, un spéciniea brun foncé d'un Faucon du Nord et, avant sa mue, les plumes du Groëulandais étaient plus visibles que maintenant. Sa ressemblance avec //. can- dicans se montre sur quelques-unes des scapulaires placées sur le côté gauche du dos, sur les couvertures et les rémiges de l'aile gaucbe; ces dernières, fait observer M. Guruey, sont mallieureuse- ment dans un état incomplet, toutes les primaires n'existant plus, à l'exception de la première et de la partie basale de l'autre. La plupart des plumes des couvertures de la queue et les rectriees extérieures du C(Mé droit de la queue le rapprochent encore de //. candicaiix. Toutes les parties du plumage que l'on vient de nom- mer ressemblent, en effet, aux mêmes parties des adultes de H. candicans, parties mieux accentuées, tandis que le reste du plumage s'accorde avec celui des adultes plus gris de H. Holbœlli. C'est ainsi que M. Guruey se trouve amené à penser que ce Faucon était éclos dans le Groenland et fut capturé dans l'Islande au moment de sa migration. M. Gurney remarque encore que son bec est d'une teinte intermédiaire entre celle qui est ordinaire au bec des Gerfaleons blancs et la couleur plus foncée des becs de la race grise, quoiqu'on ne doive point oultlier que les becs de coloris intermédiaire soient assez fréquents dans les spécimens de //. can- dicans, spécialement chez les jeunes Oiseaux plus foncés. En ce qui concerne le plumage du jeune Oiseau du Musée de Norwicb, il est, d'après le même ornithologiste, celui d'un jeune Oiseau foncé de l'une des i-aces grises, à l'exception des rémiges et (le la plupart des couvertures de l'aile gauche ; les tertiaires de l'aile droite, la rectrice extérieure du côté gauche de la queue et les (|ualre rectriees ([ui sont contiguës à cette dernière plume ressem- blent toutes à celles des //. mndicans de couleur claire et du môme âge. Chez ce spécimen le bec est encore plus foncé que dans le Faucon du colonel Hadcliffe et ne diffère point du coloris ordinaire qui se voit dans le bec du Faucon gris. Quant aux deux jeunes de la collection Handcook, si les notes de M. Gurney sont exactes, l'un d'eux aurait toutes les rectriees du côté gauche blanches, excepté la dernière, mais deux, parmi elles, auraient les bouts bruns et deux plumes semblables du côtédroitde la queue. Cet individu possède encore, parmi ses scapulaires du côté gauche, une plume ressemblant au plumage de If. candicuns. Le second est un Oiseau très brun, dont l'iiybridilé apparaît dans une seule plume primaire qui ressemble à celle de H. randiiann (1)! (1) Tous ces renseignements sont donnés dans ril)is à r.irticlc mentionné plus haut. 466 A. SUCHETET Ajoutons que M. Gurney père était porté à croire que le Falco (jyrfalco et le Falco Holbœlli hybridisaient à Alaska. Genre Buteo. BUTEO VULGARIS (1) et BUTEO VULPINUS. D'après M. Meuzbier, deux Buses, le Buteo tulgaris de l'Europe occidentale et le Buteo ouljjinus de l'Europe orientale, luttent pour la possession d'une certaine région de l'Europe centrale. « Dans ces dernières années, dit-il, on a rencontré plus sou- vent le B. culpiniis en Allemagne et, à en juger par quelques exemplaires, on trouve des produits du croisement des B. lulçjaris avec les B. vulpinus dans les parties limitrophes des régions de leur distinction (2). » Le nom de Buteo Vjulpinus ne figure point dans Deglaud, nous ne le trouvons point non plus dans le Conspectus generum Avium du Prince Charles Bonaparte. 11 est, d'après M. Sharpe, synonyme de Buteo ilesertoruiu, lequel Oiseau a, on le sait, de grandes analogies avec le B. )^ul.iiaris. M. Meuzbier ne paraît pas, du reste, avoir décrit les intermédiaires qui auraient été observés. Buteo aviporus (3) et Buteo vulgaris. M. Anatole Carteron, auteur du Guide pédestre de la Bourgogne au:r Pyrénées (4), ouvrage que nous avons eu l'occasion de critiquer à la fin de notre étude sur les Passereaux, remarque, après avoir rappelé les principaux caractères de la Bondrée (B. aviporus), que la Buse commune(B. v.ulgaris)esl sujette à de nombreuses variations. Certaines Buses ont la poitrine, le ventre et le dessus des ailes plus ou moins bruns ; les autres ont ces mêmes parties du corps blan- châtres à mouchetures bruues plus ou moins apparentes. Or, M. Anatole Carteron qui, nous l'avons dit, croit à tort que beau- coup de variétés proviennent de croisements à l'état libre, attribue cette dernière variété de Buteo vulgaris àdes mélanges avec l'espèce (1) Autres noms scientifiques : Falco riilgaris. Buteo. Buten albus. Falco variegatus cinereiis, obsolelus ni versicotor, Accipiter buten, Buleo mutans et faxcialus, Buteo pojana. (t) Conférence faite a la Société /oologique de Fr((nce, in Revue scientifique, p. 517, N» du 20 Avril 1884. (.3) Synonymie : Falco apivorus, Falco poliorynclios, Pernis aviporus, Accipiter lacertarius. (4) Causeries sur l'Histoire naturelle, pp. 37 et 58, Paris, 1868. OISEAUX HYimiDES RENCONTnÉS A L'ÉTAT SAUVAGE Mil voisine, la Boiulrée, dont De^laud fuit uu genre à part sous le nom de Pi'rnis. Nous soiiiuies i)orsuailé (ju'il u'y a rien de fondé dans le dire de M. Carlerou. La distribution des couleurs est si variable chez la Buse vulgaire, dit l'auteur de VOrnilholoijic fin'oproinc (1), « qu'il est pres(iue impossible de trouver deu\ individus absolu- ment semblables. » Les vieilles femelles seules, selon M. de Selys- Loiigcbamps (2), deviendraient blanches ou blanchâtres. Aucun oruithologisto sérieu.x n'a, pensons-nous, envisagé l'iiybridatiou comme cause de ces variations. Si nous citons ce croisement, c'est donc dans le l)ut seul de le réfuter et montrer qu'il est purement hypothéticiue. BCTEO Vt'LGARlS ct .\RCUinUTEO LOGOPUS (3)? Dans le tome V des Bulletins de IWcadéinic de Belgique (4), M. le Baron de Selys-Longchamps a signalé, sous le nom de « Buteo caiiegaliis variété? iilitmipes Selys (ij), » un exemplaire de Buse (ordinaire? ) pris près de Liège en Novembre 1858, et faisant partie de sa collection. » L'ensemble est celui d'une Buse ordinaire com- mune adulte (généralement brun chocolat foncé en dessus); mais on voit avec sui'prise (pie tonte la partie ertenv des tarses jaseiuati niicau du dûiijt postérieur est retètu de plumes fines, obscures, ana- logues à ce qui existe chez laBusepattue(BH/po logopus); seulement, chez cette dernière, le derant des taises, en outre, est également emplumé jusqu'à l'origine îles doigts, comme chez les Aigles. « Est-ce un hybride des deux espèces; est-ce une espèce étran- gère égarée en Belgique, une race, ou bien une simple variété accidentelle? » C'est ce (jiie M. de Selys-Longchamps se proposait d'examiner dans la notice qu'il annonçait. Depuis, il n'a rien publié sur ce sujet. Mais le savant naturaliste vent bien ajouter, daus une communi- cation qu'il nous fait (Août 1892) et qu'il nous autorise à publier, que « peu d'années après cette publication, dans une de ses excur- sions à Leyde, feu le docteur Schlegel lui a montré, au Musée des (1) I, p. ."i'i, Paris, 18G7. (2) Cilc par Degland. (3) Synonymie : Falca tof/npus. Fnlni sclaconicu.i, Falcn pliimipes, Iliilen iogo/iMs-, elr-. (4) iV i, |.s.i;i. (5) Ne point conloudro. nous fait obsprvci- M. de Selys-Longchamps, avec Blileo pluiiiipex (Hodgson, ISi'ii île l'hide, (|ni n'a pus les pieds paUns et dont il ignorait le nom en ISiiO, quand il a nommé la var. pluiiiipes de la Duse conimune. 468 A. SUCHETET Pays-Bas, un exemplaire semblable à sa Buse var. ? jibtmipi'.'^, tué en Hollande. M. de Selys pensait à une espèce exotique de Buse plus ou moins pattue : celte Buse n'ayant été signalée nulle part depuis trente- quatre ans, il est persuadé aujourd'hui qu'elle n'existe pas comme espèce. On l'eût trouvée dans l'une ou dans l'autre des régions arctiques ou asiatiques des deux mondes, actuellement l)ien explo- rées. M. de Selys penche donc pour une anomalie individuelle. « Pour considérer ces deux exemplaires comme hybrides de la Buse commune avec la Buse pattue (Archibutco lagopus), il fau- drait, en eiïet, admettre (ce que du reste il n'accepte ni ne refuse) que l'hybridité ne se montrerait que par la présence de ces plumes garnissant le côté externe dus tarses. Mais les Archibuteo ont la queue et les ailes plus longues que la Buse de nos pays, et, au contraire, les doigts un peu plus courts, surtout le doigt médian. Tandis que l'exemplaire eu (juestion, sous ces rapports et sous tous autres rapports, a les dimensions du Buteo rulgaris; il n'existe point non |)lus de vestige de blanc du dessus du croupiou de la Buse pattue. « Dans le cas où il serait un hybride, il pourrait encore, nous fait remarquer M. de Selys-Longehamps, i)rovenir de ï'Âirhibutco stra- liliiiUuf: du Népaul et du Thibetoudu loiiopit.s d'Europe. » En outre, M. Sharpe (1) ne parle pas de la variété plnmipes à l'article Buteo. Nous sommes loin de dire que cette variété soit un hybride; néanmoins, ;iyant vu des hybrides demi-sang présentant presque entièrement tous les caractères d'un seul des pareuts, ne rappe- lant le deuxième progéniteur que par des traits -bien faibles, l'Oiseau de M. de Selys-Longchamps peut, à la rigueur, avoir été produit par le croisement des deux espèces nommées. .Mais s'il n'est point permis de nier une telle descendance, il serait bien osé de l'afTirmer, et M. de Selys a sans doute raison en laissant la chose très indécise; une simple anomalie pouvant produire la déviation constatée. CiRCAÉTdS GALLICUS (2) et ClRCAi'JTUS HVI'OLEUCOS (3) M. Menzbier (4) dit que les deux formes désignées par ces deux H) Catalogue des Oiseaux du British Muséum, 1, 1874. (2) Autres noms : Aquila pi/gargus, Falco qallicus, Falco leucnpsis. \tiuila leucainphoiita, Aquila brachijdaclyla, Àccipiler liypoleucns, etc. (3) .\ppelé aussi Circaetus orientalis. (4) Conférence eilée, Revue scientifique, p. Î519, 1884. OISEAUX UYIIRIDES RENCONTRKS A l'ÉTAT SAIVAGE 4(Î9 noms sont distinclos à tous les âges, bien que cette tlillérence en soit pas i;r;iiide. Elle consiste chez le gallkns en ce que la gorge est foncée, tandis que chez 17i///rofesseur, à en juger j)ar les exemplaires qu'il a vus, ces deux types produisent ensemble, ce ijui donne, d'après lui, le droit de prétendre que, vu leur grande ressemblance, ils se confondront complètement et ne formeront, avec le temps, ([u'une seule espèce aux caractères intermédiaires. Si nous en croyons Degland (1), \eCiicai-tn.s hypoleucos (le même Oiseau que VAcnpitrr liijjiolcucos de Pallas), indiqué par le comte de Keyserliug et le professeur Blasius, ne serait, à en juger par la tiescriplion (|ue donne ce dernier, qu'un jeune de notre Jeun-lc-Blanc: il n'eu dilTère, en etîet, remarque Degland, « que par de petits appendices pénicilliforines intercalés entre les plumes de la nui[ue, appendices qui ne sont, ainsi que le fait observer Schlegel, que des restes du duvet de l'enfance, dont l'usure ne s'est opérée qu'iniparfailemenl. » M. Sharpe a rendu liiipulcucos synouynie ûeijdlUnis; .M. Oustalet, que nous avons consulté, ne reconnaît également qu'une seule espèce de Jran-le- Blanc: il n'y aurait donc aucun croisement possible. Genre Astur AsTL'R Nisus et Astur brevipes M. Vian peuse que plusieurs espèces, considérées comme nou- velles par M. Severtzow dans sa Fauiii' du Tnrkestnn. sont des métis ou des variétés accidentelles. D'après la description que celui-ci donne de l'^stur cenchroides, M.Vian est porté à croire que cet Oiseau est un métis de l' IsH//' lu'sus dont la distribution géogra- phique se termine vers le Turkestau et de l'.l. hinipcs qui com- mence à se montrer à cet endroit pour se répandre vers l'est de l'Asie. Ce n'est là, toutefois, qu'une simple conjecture. Il) Op. cil., p. i9 (en noie). 470 A. SLCUKTET Geure Astur ASTUR ATRICAPILLL'S (1) et FaLCO COOPERI (2) M. Manly Hardy, naturaliste à Brewer-Maine (Etats-Unis), possé- derait l'hybride de ces deux espèces tué par lui-même. M. Manly Hardy a bien voulu nous adresser les indications suivantes sur cet Oiseau, aujourd'hui empaillé, et dont les mesures, par conséquent, ne peuvent être prises exactement. La taille est d'environ celle d'un jeune mâle Grehawk. La queue est longue de 6 pouces 1/4, légèrement couverte de brun sombre, suivie d'une bande foncée d'un pouce de largeur avec quatre bandes étroites au dessus, deve- nant plus pâles à mesure qu'elles s'avancent. Le dos est brun terre d'ombre avec les bords d'ocre et blanc à la base des plumes. Les primaires et les secondaires foncées avec les bords plus clairs; les scapulaires et inter-scapulaires aussi brun foncé, mais laissant voir du rougeâtre sur les bords des plumes. Chaque plume du cou et de la tète chamois avec le bout bruu foncé, d'apparence générale rayée. Les plaques auriculaires chamois clair avec des taches plus foncées. La couleur fondamentale de toutes les parties inférieures est d'un blanc chamois, varié aussi. La gorge a une seule ligne de brun foncé jusqu'au centre, avec des plaques sombres de chaque côté de la mâchoire. La poitrine a cinq raies longitudinales formées par l'arrangement des plus longues plumes, dont chacune a, à son bout, une tache bruu foncé en forme de poire de même taille. Les taches du ventre et des parties inférieures sont plus petites et en forme de lance, chacune ayant une même flèche étroite se conti- nuant jusqu'à la nervure du milieu de la plume. Les couvertures inférieures de la queue sont blanc jaunâtre. En somme, le spécimen de AL xManly Hardy, un jeune de l'année, ressemble beaucoup aux petits des deux espèces, qui se ressemblent plus entre eux qu'ils ne ressemblent aux vieux Oiseaux de leur propre espèce. Remarquons ici que les deux parents supposés, ([uoique classés dans un seul genre par certains ornithologistes, ont été considérés par d'autres auteurs comme appartenant à des genres diflérents ; ils seraient donc bien distincts. (1) Synonymie : Falco regalis, DœduUon pictum, Sparvius utricapillus, Falco atricapillus, Hierofako utricapillus, Falco palumbarius, Astur paluiii- borius, Falco regalis. etc. {2i Autres noms scientiQques : Àstur Stanleyi. Astur Cooperi, Accipitev Cooperi, Falco Stanleyi, Xisus Cooperi, Accipiter mexicanus, Nisus pileatus, Astur pileatus, Accipiter gundlachi, etc. OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 'l71 Mnllieureusement, le spécimen observé par M. Mauly Hardy n'a pas atteint 1 âge adulte, il est donc dilTicile d'apprécier ses carac- tères mixtes d'une manière formelle. ORDRE DES SCANSORES Failli lie des Psillacida- Doit-on l'aire mention d'iiyhrides dans cet ordre ? Les observa- tions man(|U('nt complètement. Cependant, si nous eu croyons M. Ranisay, curateur de rVustralian Muséum à Sydney, le Plalij- ccrcHs de Masters(cilé dans les Proceedings of tlie Linnean Society of New South Wales (1), serait le produit d'un croisement entre Platycercls eximels et Platycekcus I'exnantii. C'est du moins l'opinion que le savant naturaliste émet dans une lettre cju'il veut liien nous écrire, ajoutant que ijuelques spé- cimens se sont rencontrés, mais ne sont point exactement sem- blables. Deux pièces sont, en elTet, citées dans les Proceedings of llie Linnean Society of New South Wales. Dans la même lettre, .M. Ramsay nous [)arle aussi d'un hybride entre : .Vl'ROS.MlCTLS SCAl'UL.VTUS Cl l'l,ATYCERCUS PeXNA.NTII, mais il ne nous donne aucune indication sur ce croisement, que nous n'avons, du reste, trouvé mentionné nulle part et que nous citons donc avec grande réserve. Nous espérons, et nous avons tout lieu de croire, que M. Ramsay voudra bien nous envoyer des notes complémentaires (|ue nous nous empresserons de transmettre à nos lecteurs. Celui-ci, après avoir donné dans les Com|ites-Reudus de la Sociélé Linnéenne des Nouvelles-Galles du Sud la description du l'Idli/ccr- cus masferseanus s'exprime ainsi : .... « My attention was drawn to tliis species sonie two years ago by Mr. Ceorgi; M;islers, the late Assilant Curator of the Australiau .Muséum ; and although the Bird could not in any way be referred to any known inember of the genus I had great doubts of its proviug to be a good species, being rather iucliued, froni the great variegation and ununiformity of its markings, to consider it (I) Voir V. 11, lasc. I. p. 27. 472 OISEAUX HYBKIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE a hybrid, or cross between some of the smalier species. However, Iiaving lately found another, altlioush immatiu'e, but having the same chnracterislic red Irout, aud upper tail coverts, blue wiugs and yellowish-greeu under surface, I bave hesitated no longer to describe it as new, and in compliment to Mr. George Masters, wbo lirst drew my attention to it, liave named it alter thaï gentleman. The adult spécimen above described is one of the few relies of our early explorers that I found left in the Muséum. The young Bird referred to bas been recently obtained in the interior northern portion of New Sout Wales. » On sait qu'on obtient souvent dans les volières des croisements de Perruches de diverses espèces ; mais ceci n'intéresse pas le sujet ({ue nous traitons. Nous nous abstiendrons donc d'indiquer ces hybridations. Cependant, nous ne pouvons passer sous silence le croisement de Ve.riiiieus avec le Pennanlii, car ces hybrides, obtenus fréquem- ment en captivité, peuvent être d'une grande utilité dans le cas présent, et nous souhaitons vivement qu'on les compare avec les exemplaires rencontrés à l'état sauvage. Nous possédons deux de ces hybrides ; nous les mettons volontiers à la disposition de M. Ramsay. 473 CINQUIÈME PARTIE Additions. Corrections et Examens d'après nature. AVANT-PROPOS Pendant que nous publiions des études sur les hyijrides rencon- trés à l'état sauvage {Gallinacés et Colomhex, 1890; Pitlmipèden et Echassicrs, 1891; l'assercau.T, 189i; Oiseaux de proie et Perro- quets, 1893) (1), plusieurs nouveaux cas d'hybridisme étaient mentionnés dans les revues ou les ouvrages d'ornithologie, des observations étaient faites de divers côtés. Puis, malgré les recherches très étendues et très laborieuses auxquelles nous nous étions livré, plusieurs omissions se sont glissées dans notre travail. Enfin, des faits cités, mais mal avérés, ont été reconnus faux. au moins trop douteux pour leur donner quelque considération. Nous avons donc pensé qu'il serait profitable de préparer des Additions, en même temps qu'une révision générale des pièces dont on avait parlé. Du reste, notre désir était d'examiner nous- même et de décrire les hybrides observés chez les Gallinacés, les Colombes, les Palmipèdes et les Échassiers, ce que nous n'avions pu encore faire. On se rappelle que les Passereaux seuls avaient fait l'objet d'examens. En vue de ce travail, nous avons étudié pendant longtemps les espèces pures supposées mères dont avons voulu posséder, non- seulement les dépouilles, mais les représentants vivants, afin d'observer leurs manières et leurs gestes et les changements qui s'opèrent dans le plumage au moment des diverses mues de l'année. La chose était difficile pour les Gallinacés, car les Tétraouidés, (1) Mémoires de la Société Zoologique de France. 474 OISIÎAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE chez lesquels les hybrides sont le plus répandus, ne peuvent guère supporter la captivité ; mais elle était beaucoup plus aisée pour les Palmipèdes, dont les Anitidés, qui forment presque tous les hybrides de cet Ordre, sool facilement domestiqués. Les Gallinacés hybrides qui. suivant la règle établie, doivent être décrits les premiers, excitent un intérêt beaucoup plus vif que ne peuvent le faire les hybrides des Palmipèdes. Si, en eiïet, on envi- sage la Famille des Tétraonidés, dans laquelle, on vient de le dire, les hybrides se rencontrent le plus fréquemment, il paraît difficile de supposer que ces produits soient des échappés de captivité, les espèces parentes étant difficilement domestiquées et rarement appariées dans les parcs d'agrément on les jardins d'acclimatation. Il eu est tout autrement des Palmipèdes, des Anatidés, notam- ment. On retient un grand nombre de ces derniers sur les cours d'eau, les lacs, les petites rivières, les bords mêmes des grands fleuves; les basses-cours à air libre, les cours de fermes eu sont remplies, sans compter tous ceux qui vivent dans un état de plus complète réclusion sur les bassins ou, les étangs artificiels des jardins. Puis, beaucoup des individus qui appartiennent aux diverses espèces comestibles très pouix-hassées, se trouvent blessés à la chasse et ne peuvent rejoindre leurs compagnons dans les régions où d'habitude ils se rencontrent à l'époque de la reproduction. Ils contractent ainsi forcément, dans les eaux où ils séjournent, des alliances avec d'autres espèces, d'où naissent probablement ces produits bizarres qui nous surprennent. Le « Forest and Stream » (1), de New-York, a attiré, il y a quelques années, l'attention de ses lecteurs sur ce sujet. Il attribue la nais- sance de la plupart des hybrides à ces individus blessés, désac- couplés, qui ne peuvent plus rejoindre les leurs. (( Tous les exemples qui me sont connus, disait M. Thos. S. Esty, dans un numéro de ce journal (2), me portent à croire que les hybrides de Californie proviennent toujours de Canes couvant dans le Nord, lesquelles sont estropiées et incapables de se rendre au lieu ordinaire de leurs couvées. Elles se trouvent eu contact avec les mâles de quelques-uns de ces Canards restant dans ces parages, comme le Mallard, le Gadwall, la Redhead, le Wood-Duck, la Blue-Winged Teal (3). )) Un autre correspondant de la même revue, M. Perdrix, (1) Journal de Sport. (2) Vol. 3, p. 388. (3) L'auteur désigne sous ces noms : l'Anas boschas, VAnas streperus, VAi/thya americana, l'Anas sponsa et l'Anas discors. ADDITIONS, CORRKCTIONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURE 475 de Saint-Louis, partap:e la môme manière de voir ; il rappelle (1) que plusieurs centaines d'Oiseaux appartenant aux deux variétés, le Mallard et le Gadwall, sont annuellement abandonnés dans les marais à la fin de la chasse, après avoir été blessés à l'aile. Il ajoute que des hybrides bien connus dans ces localités proviennent vraisemblablement du mélange de ces deux espèces. En outre, ou connaît des exemples d'Oiseaux sauvages venant fréquenter les espèces retenues en semi-liberté. Il est non moins incontestable que des hylirides obtenus en domeslicité recon- quièrent leur liberté: les produits de VAnas hoschas et de la Cairina moschata sont tous des échappés de basse-cour ; il en est de même d'autres métis. Cependant M. le B°" d'Hamonville ayant constaté, dans une excursion faite au lac de Valenczé, lors du deuxième Congrès inter- national d'Ornithologie tenu à Budapest (2), l'association très curieuse de deux espèces différentes par la taille, VA. nyroca et r.4. /èmia, qui n'auraient souvent qu'un nid commun, pense que' c'est à cette association d'élevage entre espèces dilîérentes que l'on doit les croisements et les iiybrides si communs chez les Canards (3). Le savant conseiller général de Meurthe-et-Moselle a môme bien voulu recommander cette constatation, faite encore pour d'autres espèces (4). à son collègue de la Société Zoologique, celui qui écrit ces lignes. Nous le remercions vivement de son sou- venir pournouset de son attention; nous serions loin de le contre- dire dans ses appréciations. Mais nous croyons que la demi- domesticité, si répandue chez les Anatidés, explique, au moins pour beaucoup d'entre eux, les mélanges que ces Oiseaux contractent. Nous avons voulu, avant d'entrer en matière, donner ces quehjues indications parce que si l'hybridation constatée chez les Anatidés n'eût jamais été provoquée, elle eût, vu le nombre élevé des hybrides rencontrés h l'état sauvage, actiuis une importance beaucoup plus considérable et plus sérieuse qu'elle n'a en réalité. Nous sommes fort heureux de pouvoir annoncer qu'un grand nombre de pièces ijui avaient été mentionnées dans nos précédentes publications nous ont été adressées en communication, souvent (1) Vol. I. |). 374,1874. (2) Mém. de la Soc. Zool. de France, V, 1892, p. 16. (A) Dans un de ces nids, il y avait cinq œufs de Milouiii; à quel(|ues centimètres plus loin quatre œufs de nyroca, jetés dans l'eau, repoussés peut-être par la cou- veuse qui avait trouvé la poule trop abondante. (4) Voy. p. 139. 47B OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE de pays fort lointains, malgré les difficultés des transports, les hasards du voyage, les précautions que nécessitent les transports et toutes les peines, enfin, qui devaient résulter de ces dépla- cements. Ainsi avons-nous pu examiner à loisir ces pièces curieuses, les décrire soigneusement et les faire peindre. Faut-il le dire, bon nombre d'entre elles ne nous ont point paru déterminées convenablement. Chez les Gallinacés, entre autres, beaucoup de femelles se revêtant de l'habit du mâle, ou, le plus souvent même, de jeunes Oiseaux non encore .en livrée parfaite, ou encore des mâles en mue, ont été pris pour des produits hybrides. Nous nous félicitons donc d'avoir demandé à examiner ces diverses pièces qui, sans doute, seraient encore aujourd'hui considérées à tort comme hybrides. Nous n'aurions certainement pu faire des examens aussi profi- tables en visitant les collections, pour la plupart très éloignées les unes des autres; ou bien, il aurait fallu emporter avec nous notre matériel de comparaison et nous faire touriste perpétuellement. Aussi, nous tenons à nommer, en débutant, les musées publics ou les collections particulières d'où ces nouveaux envois nous ont été faits; ce sera témoigner notre grande reconnaissance aux natu- ralistes, aux savants, aux collectionneurs, à toutes les personnes qui ont ainsi facilité considérablement notre tâche. Ces Musées et ces Collections sont : 1° En France, les Musées publics de Rouen, de Lille, de Marseille, d'Arras, du Havre, de Caen, de Douai, de Grenoble; les collections privées de M. van Kempen, à Saint-Omer (Pas-de-Calais); de M. Robert Fontaine, à Marcq-en-Barœul, près Lille (Nord); de feu M. Lemeitteil, à Bolbec (Seine-Inférieure); de M. Ch. Rover, à Langres (Haute-Marne). 2" Eu Angleterre, les Musées publics d'York, de Douvres, de Cambridge (Musée de l'Université), de Liverpool, de Carliste, de Glascow (Kelvingrove Muséum), d'Edimbourg, de Dublin, de Belfast; les collections privées de M. J. H. Gurney, du Keswik Hall (Norwich); de M. J. B. Nichols, d'Holmoowd, Dorking (Surrey); de M. 0. V. Aplin, de Bloxham; de M. E. Dresser, de Londres; de M. Turner, de Sutton Colfield (Birmingham); de M. Hamon l'Estrange, de l'Hunstanton Hall (Norfolk); de M. D. Loshthorpe, de Carliste; de M. le capitaine Pretyman, d'Orwell Park (Ipswick) ; du Révérend Macpherson, de Carlisle; du Rév. Julian Tuck.de Postock Rectory, Bury S' Edniuuds (Sufiolk); de M. Miller-Christy, de Priors, ADDITIONS, COIUIECTIONS ET KXAMENS D'aPRKS NATURE 477 Broomfields (n'Cbelsinfoni) ; de M. J. Blnckhouse, des Nurseries (York); de M. Robert W. Chase, de Soutlitield (Birininghain) ; de M. le lieutenant-colonel Butler, de l'Herring fleet Hall, Lowestoft (Suffolk). 3" Eu Italie, les Musées publics de Florence, de Pavie, de Gênes (Muspo C°) ; les colleolions privées de M. le Comte Luca Gajoli Boidi.de Molare ; deM. le Comte Arrigouidegli Oddi.de Padoue;de M. le Comte J. B. Camozzi, sénateur à Bergame ; de M. le D' G. M. Bertholdo, ^i Turin. 4" En Allemagne, les Musées de Francfort-sur-le-Mein, de Bres- lau, de Berlin, de Dresde, de Munich, de Darmstadt, de Brunswick, de Strasbourg, de Hanovre; le cabinet d'Histoire naturelle de son Altesse Royale le Graud-Due de Hesse-Darmstadt; les collections de M. R. Tancré, d'Anclam (Poméranie); de M. le pasteur Lindner, d'Osterweich ; de M. le Di'PauJ Leverkiilin, de Munich (l);deM. le professeur Doderlin, de Strasbourg; de M. Otto Bock, de Berlin. 5° En Belgique, le Musée royal de Bruxelles; la collection de M. le B"" Ed. de Solys-F^ongchamps, à Longchampss.-Geer. 6° En Hollande, les Mu.sées de Leyde, d'Amsterdam ; les Collec- tions de la Société Zoologique de Rotterdam. 7° En Suisse, les Musées de Genève, de Lausanne, de Fribourg (École cantonale), d'Aarau (id.), de Saint-Gallen. 8" En Autriche, les Musées de Vienne, de Prague (Bohême) , la collection de Son Altesse Royale le Prince Philippe de Cobourg- Gotha à Vienne cl celle du Prince Alain de Rohan à Schirow (Bohème du Nord.) 9° En Hongrie, le Musée de Budapesth. 10° En Suède, les Musées publics de Stockolm et d'Upsala. 11" En Norvège, les .Musées de Cbristiaua et de Tromso. 12" Eu Danemark, le Mu.sée de l'Université de Copenhague. 13° En Russie, la collection deM. Hugo J. Stjernvall, d'Heinola, Passa (Finlande). 14' En Amérique, le Musée national de Washington; la collection de M. Ernest E. Thomson, de Torento (Canada). 15" Aux Indes, le Musée de Calcutta. (I) Maintenant à Sophia (Bulgarie). 478 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A LÉTAT SAUVAGE ORDRE DES GALLINACÉS Perdicinés Genre Francolinus Francolinus vulgaris et Francolinus pictus (Se reporter p. 5, ou p. 258 des Mémoires de la Soc. Zool. de France, 1890). Ce croisement avait été mentionné d'après MM. Hume et Marschall, qui avaient fait connaître (1) plusieurs hybrides tués par le capitaine Butler. Le capitaine Butler, aujourd'hui lieutenant- colonel, a bien voulu nous donner lui- môme des indications sur ces Oiseaux, au nombre de six ou sept, qu'il tua à Deesa, dans le Guzeral (Présidence de Bombay). Pour lui, ces pièces proviennent, sans aucun doute, d'un croisement opéré entre « la Black et la Painted Partridges » (Fmncolinus vulgaris et Francolinus pictus). La première espèce, nous dit il, compose la race septentrionale et la seconde la race méridionale; une ligne traversant la carte de l'Inde du Run de Cuth (sur la côte occidentale) à Gwalior, et de Gvvalior à Ganjan, indique sonimairenienl les limites géogra- phiques des deux races. Deesa se trouve précisément là où les deux types se rencontrent et les deux espèces sont communes dans les localités où les hybrides furent découverts. M. A. 0. Hume, qui examina la dépouille de l'un de ces hybrides supposés, partage la manière de voir du lieutenant-colonel, car, d'après lui, celte peau diffère des spécimens pictus qu'il a vus usqu'alors par différents caractères nettement accusés (2). (1) Game Birds of India, II, p. 25. (2) Par : 1» une ligne noire marquée des narines à l'angle intérieur de Toeil et encore de l'angle postérieur en arrière sur les couvertures de l'oreille ; 2° une partie noire sur la poitrine; 3° des traces distinctes d'un tarife collier brun clair; 4° une taille plus forte, particulièrement le bec plus gr^md; et ;>» la gorge fortement tachetée de noir. En outre, tout autour du cou, sur la puitrine (en dehors de la partie noire) et sur l'abdomen le noir est plus considérable. D'un autre côté, l'Oiseau est plus pictus que vulgaris, non seulement l'ensemble du plumage est celui du pictus, mais encore il a les lorums (en dehors de la ligne foncée), les joues, les couvertures des oreilles et la large bande ou raie du cou, de la couleur rouge fauve et lirillanl de cette espèce. La pièce, ainsi décrite, est ûguréedans l'ouvrage de MM. Hume et Marschall. La ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURE 479 Nous avous demandé à M. Butler communication de ses hybrides; celui-ci n'a pu satisfaire notre curiosité qu'en partie. Un seul de ses Oiseaux est conservé au British Muséum et le colonel n'a luiinOme en sa possession que la tête et le cou d'un autre spécimen servant de poignée à un essuie-plume. Celte petite pièce nous a donc seule été adressée, car les règles du British Muséum s'opposent à tout envoi extérieur; mais nous avons fait peindre sur deux faces l'exemplaire conservé en peau au Musée anglais. Nous n'avons pu établir aucune distinction entre la tète et le cou de l'Oiseau monté en essuie-plume et la tète et le cou d'un F. vul- fjaris pure espèce; le dessin et la coloration des plumes sont idenliqurs cliez riiyi)ride et chez le type pur, la taille seule difière, elle est plus petite chez le premier; le bec suit la môme règle. Ce- pendant, d'après .M. Butler, le corps et la queue étaient pur pictus, donnant à l'Oiseau l'apparence d'un siiéciinen de cette espèce ! Les autres exemplaires ressemblaient, ajoutet-il, tantôt plus au vulgaris, lauiùt plus au pictus (1). Quant à l'Oiseau en peau du British Muséum, dont nous possé- dons deux aquarelles le représentant vu de côté sur l'une, et va en dessous sur l'autre, nous avouons bien franchement que nous n'avons pu lui reconnaître les caractères mélangés qu'on lui prête. C'est, du reste, avec beaucoup de peine (|ue nous nous sommes procuré une ou deux peaux de pictus cf pour notre examen ; l'espèce pictus, très rare, manque même au Muséum d'histoire naturelle de Paris. Dans les deux figures en question, on voit bien un Oiseau plus petit qu'un vulgaris, à peu près de dimensions intermédiaires entre le pictus et le inih/iiris; mais ce signe a peu d'iini)ortance, puisque nous somiiifs informé par .M. Ogilvie Graut (2) que les spécimens iii<'iii('(li"scri|ition est (aile dans ii Slray (eatliers, v, p. 211 ». I.a fifçiire coloriée parall tout il fait iiisiilVisaiile |)our juf;er des caractères de l'Oiseau qu'elle représente. Les Oiseaux tués à Deesa avaient, la partie haute il'une espèce, ou la partie basse de l'autre et n'étaient point par là intermédiaires dans leur ensemble. Les dimensions de deux mules tués le 2 août 187G sont les suivantes : Longueur Aile Queue Bec à F. Bec ù G. Vol. 13.25 o.7b 4 87 1.06 20 13.75 0.12 4 1 1.06 20 (1) Il faut noter que dans une première lettre, le colonel avait reconnu que le spécimen dont on s'occupe ressemblait au culguris. Cette contradiction provien- drait d'une erreur. (2) Catalogue of tlie Game Birds of the Brilisli Muséum, p. 134, t. XXll. 480 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE de l'Inde (d'où provient cet hybride) sont considérablement plus petits en taille que ceux de Chypre, d'Asie-Mineure et de Perse. Puis le plumage du corps est presque entièrement, sinon totale- ment, du culgaris. Toutefois, le noir à la gorge fait défaut, ainsi qu'à la grande ligne des yeux (1). C'est peut-être par là que le mélange est appréciable? Sans vouloir aucunement mettre en doute l'assertion du lieute- nant-colonel Butler, nous tenons à faire savoir que les aquarelles du spécimen conservé au British Muséum ont été montrées à plu- sieurs éniinents ornithologistes. Ceux-ci ont cru reconnaître un jeune vuhjaris. Dans son Catalogue of the Game BIrds, M. Ogilvie- Grant dit du même spécimen qu'il ressemble « mont nearly F. pictus. » Nous ne pouvons nous expliquer une telle contradiction. Nous reconnaissons néanmoins que, dans le cas où, comme plusieurs l'ont pensé, la peau en question serait celle d'un jeune nulgaris, il faudrait admettre que les jeunes de cette espèce commencent à pren- dre la livrée de l'adulte, d'abord par le corps qui se recouvre à beaucoup d'endroits d'une teinte noirâtre perlée de clair, tandis que la partie haute, la tête, demeure longtemps jaunâtre, ne devant prendre que plus tard la teinte foncée, caractère de l'adulte. Cela est peu vraisemblable. Nous ne pouvons croire, du reste, que des ornithologistes expé- rimentés comme MM. Hume et Marschali, ou M. Ogilvie-Grant, se soient trompés dans leurs appréciations, alors surtout qu'au British Muséum on conserve un grand nombre d'exemplaires culgaris et pictus à tous âges (2). Nous ne terminerons point cet article sans adresser à M. le lieutenant-colonel Butler nos plus vifs remerciements pour son excessive courtoisie. L'éminent oflicier a toujours répondu avec un grand empressement aux nombreuses demandes que nous nous sommes permis de lui adresser au sujet des Oiseaux qu'il ren- contra à Deesa. Il serait d'un vif intérêt de savoir si de nouvelles pièces ont été depuis obtenues ou si l'hybridisme en question n'était qu'acci- dentel. Jusqu'alors les recherches que nous avons entreprises à ce sujet n'ont point encore amené aucun résultat. (1) L'espace blanc jaune chez le h', vulgaris existe sous et entre cette longue raie noire; le noir de la |j;oi'ge semble ainsi manquer. (2) Les jeunes rulgaris ([ue nous avons eus entre les mains étaient peu avancés en Age et ressemblaient assez à des femelles, en sorte qu'il nous a été impossible de nous rendre compte de la marche progressive de la livrée de l'adulte. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS D'aPHÈS NATURE 481 Callipepla Gambeli (1) et Colinus Californicus (2) (Se reporter p. (1, ou p. 2o9 des Mëm. de la Soc. Zool. de France, 1890). Les indicalioas que nous avions données sur le croisement de ces dt'ux Cailles américaiiu'S étaient assez va{;iit's, nous n'avions point cité de faits précis. Nous trouvons dans la revue oroitho- logique, l'Auk (3), mention de deux hybrides tués dans une môme localit»', dans le voisinage de San Gorgonio (Pass.). M. H. W. Henshaw, qui a donné une longue description de ces deux Oiseaux, dit que leurs caractères intermédiaires ne laissent aucune hésita- tion ; on aperçoit au premier coup d'œil leur mélange. Mais il est peniiis de se demander si ces Oiseaux sont de véritables hybrides ou simplement des intermédiaires ordinaires? A cette question, M. Henshaw répond que lors(|ue des espèces habitent deux régions assez dillérenles pour produire à leurs extrémités une variété ou race, les chaînons montrant que les deux formes « inter- grade » doivent venir des terrains intermédiaires. Or, dans le cas présent, aucun terrain de ce genre n'existe. La Californica Valley Quail est abondante jusiiue sur le bord même du désert, à portée et en vue des terrains habités par la Caille de Gambel. Des individus qu'il a tués à la distance de quelques milles du désert ne diffèrent par aucuns rappoits des individus des vallées intérieures de la Californie et ne montrent aucuu indice de rapprochement avec les caractères de la Callipepla gambeli. Pour cette bonne raison, M. HeushaAv conclut que les spécimens en question ne sont autres que des hybrides. L'hybridation est-elle fréquente entre les deux espèces? Nous ne saurions le dire, on manque encore de renseignements sur ces croisements qui, peut élre, ne sont dus qu'à des causes fortuites. Depuis qu'ils ont été observés, M. F. Stephens, de Sauta Ysabel, veut bien nous faire savoir qu'il a visité le même désert; il n'a pu trouver d'autres exemplaires, quoiqu'il y ait rencontré des bandes de chaque espèce volant ensemble. II est convaincu que l'hybri- (1) Appelée encore : Callipepla lenusta. (2) Autres noms scientinques : Perdix californicus, Orlyx californica, Calli- pepla californica, l.ophoporlix californica, Callipepla picta, Oreortyx piclus, Orlyx plumifera. elr. (3) 11, n" 3, p. 247, .lulllel 1885. 482 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE dation arrive rarement, même sous d'aussi favorables circons- tances, et comme la C. californica couve dans les montagnes, tandis que la C. gambeli niche dans les plaines, il suppose que les bandes mixtes qu'il a observées se sont rassemblées après la reproduction. Les deux hybrides en question, après avoir été dans les mains de M. Stephens et de M. Herron, sont aujourd'hui conservés au British Muséum. Nous les avons fait peindre de grandeur naturelle, l'un vu de côté, l'autre vu en dessous. Il est difficile, lorsque des espèces sont aussi rapprochées que sont qambeli et caiifornicus, déjuger leur hybride au moyen d'aqua- relles ; au moins faudrait-il avoir le portrait des Oiseaux sur toutes leurs faces. Aussi, n'ayant point vu les dépouilles de ces deux sujets, sans doute fort intéressants, nous abstenons-nous de les décrire minutieusement, ce qui, du reste, a été fait par M. Henshaw (1). On peut cependant se rendre compte des caractères vraiment inter- médiaires que présente la pièce vue en dessous. Ces caractères con- sistent dans le dessin très affaibli des plumes à écailles et dans la tonalité de la plaque du ventre. Le dessin écaillé du cou paraît lui- (1) Dans les termes suivants : N" I. Ressemble davantage à la Caille de Californie; le brun de 1h têle tire sur le marron, la bande blanche antérieure du Iront est mélangée de noir; les plumes sur le côté et le derrière du cou ne sont point marquées de blanc, excepté sur les cotés du cou où les taches apparaissent, quoique moins marquées que dans la partie correspondante de californictis: ces parties par conséquent sont presque comme dans gambeli. La tache abdominale couleur vin de californictis existe, mais les plumes de l'abdomen, au lieu d'être marquées d'une large bande noire, sont seulement étroitement bordées ; ainsi elles sont dans leur partie basse; pendant qu'au-dessus, spécialement dans la surface nuancée de chamois (qui est aussi foncée dans ce spécimen que dans californiens), les bords noirs se réduisent à une frange noire excessivement étroite. L'Oiseau a les côtés et les flancs marron, comme dans gambeli, mais le marron n'est pas aussi foncé. Le bord des tertiaires est pâle, comme dans ce dernier ». N" 2. Ressemble presque à gambeli. La partie du sommet de la tête est marron, quoique aussi claire que dans le gambeli typique. Les plumes soyeuses du front sont beaucoup plus soinbresi|ue dans californiens et presque comme dans gambeli. Les plumes des côtés et derrière le cou montrent des traces de blanc, mais ressem- blent, ainsi que cela se produit dans l'autre spécimen, beaucoup plus à gambeli. Dans la tache abdominale la couleur vin de californicus n'est que faiblement visible, elle est couverte pour ainsi dire de noir. La tache sur la partie supérieure de l'abdomen est chamois jaunâtre, mais plus pâle même que dans gambeli. Les larges bordures noires aux plumes de l'abdomen et la poitrine de californicus sont dans ce spécimen, comme dans l'autre, principalement restreintes aux parties infé- rieures, laissant les parties supérieures presque sans taches. Le marron sur le côté et les flancs est semblable à celui de gambeli. Les bords des tertiaires sont très pâles. > ADDITIONS, CORRECTIONS KT EXAMENS d'aPRÈS NATURE 483 même mixte entre celui des deux espèces, c'est-à-dire qu'il est moins prononcé que chez tjamheli et plus vif que chez californicus. Dans la pièce vue de cùté, le rijux des plumes lainées de ijamheli est visible, mais il est très atténué; par sa teinte bleu ardoise, l'Oiseau paraît intermédiaire. Le dessus de la tête, roux clair, rap- pellerait beaucoup plus (jainheli. Le Lophorty.v ijamhfli est une espèce nouvellement découverte. Elle paraît avoir été observée pour la première fois vers 1842 ou 1843, dans U- mois de novembre, à quelque distance ouest de la Californie, dans des plaines très arides et touflues, couvertes d'une espèce de Clienopodium. Là où l'existence semble impossible, on vit ces Oiseaux courir en petites bandes de cinq ou six indi- vidus, jetant de temps à autre leur cri d'appel ou de reconnais- sance, cri très difTérent de celui de l'espèce commune (1). Les Ornithologistes américains considèrent les deux types comme séparé§ spéciliquement, (luoique les deux formes présentent entre elles de très grandes analogies. Si on doit les classer ainsi, ce sont deux espèces proches parentes. C'est surtout par la disposition du dessin des parties de dessous que s'établit leur distinction. CaUjor- K(ca, en eflet, laisse voir sur la plus grande partie du dessousdu corps, depuis le ventre et s'étend ant presque sur la poitrine, un es- pace de couleur jaune clair, lequel espace est parsemé de plumes à aspect d'écaillés; sur le ventre au milieu de cet espace, se trouve une tache foncée et rousse. Or, chez ijambeli, le même es|)ace jaune existe; sur le milieu du ventre se voit également une large tache brune plus accentuée et surtout beaucoup plus foncée, mais les plumes à écailles fout complètement défaut. Sur les côtés, les plumes, lamées de blanc vers le milieu, sont roux vif chez gambeli; elles sont, au contraire, gris de plomb (c'est-àdire de la teinte du devant de la gorge) chez nilifurnicd. On peut dire que ces deux traits : 1° le manque d'écaillés dans les parties de dessous, 2" le roux des plumes lamées de blanc des côtés, sont les deux marques distinctives et, à proprement i)arler, les seules qui divisent les deux types, car ailleurs la disposition et la coloration du plumage sont les mêmes, seulement la tonalité s'allaiblit très notablement chez ijambeli. Ou retrouve encore chez celui-ci, uKiis d'une manière très peu visible, le dessin des écailles du cou de californica. Il est (1) Proceedings o( Ihe Academy of sciences o( Philadelpliie, 1, p. 260, 184;$. D'après Baird, lirewer et Kidgway (A'ort/i uiiierican Uirds,W, p. 482. 1874). l.a nouvelle espèce a élé ublt-nue par le b' Kenncrby, près de Sun bluana (Te.\as), et sur la rivière Colorado (Caliloroie), par le même docteur et M. A. ScliuU. 484 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE donc très remarquable que gambeli, qui est plus clair dans sa tonalité générale, devient tout à coup plus foncé, mais seulement à deux places : sur le milieu du ventre et sur les plumes des côtés. C'est là, pour ainsi dire, uue irrégularité, une déviation qui se produit et qui est vraiment curieuse. Ajoutons que les femelles de ces deux Oiseaux nous ont paru d'aspect plus dissemblable que ne le sont les mâles entre eux, lors- qu'on prend soin de les examiner en dessous. Cela tient sans doute à l'absence du plastron qui ne peut être rappelé chez elles, puisque le sexe femelle en est privé. Callipepla squamata (1) et Colinus virgianus (2) (Se reporter p. (i ou p. 259 des Mém. de la Soc. Zool. 1890). Ce croisement ne figure point sur la liste que nous avions dressée, parce que les Proceedings de la Linnean Society de New- York, dans lesquels l'Oiseau avait été annoncé, ne faisaient point con- naître sa provenance. M. Geo. B. Sennett nous a écrit qu'il avait été pris pendant l'année 1889 dans le pays de Concho (Texas), dans un endroit désert situé à une altitude de 1500 à 2000 pieds au-dessus du niveau de la mer, oîi les Oiseaux et les Mammifères sont abondants. Dans le voisinage s'élèvent de hautes montagnes. T--e chasseur qui l'obtint est M. Lomies, propriétaire à Rauch. C'est un homme instruit, grand amateur de chasse et possédant une connaissance appro- fondie de la faune ornithologique de l'Amérique. .M. Lomies est absolument certain d'avoir vu dans la bande où l'hybride fut tué d'autres individus également hybrides. Cependant, jusqu'à ce jour, aucun nouveau spécimen de cette catégorie n'a encore été ren- contré. L'exemplaire obtenu dans les plaines de Concho reste donc unique. Au moment où M. Geo. B. Sennett nous envoyait ces renseigne- ments, il se trouvait éloigné de son appartement du Musée de New-York, où le spécimen en question est précisément conservé, en sorte que M. Sennett n'a pu nous donner que de mémoire le signalement suivant : « Sur le sommet de la tête existe une touffe composée de quelques plumes verticales différant de celles de (1| Synonymie : 0)-tyx squamata, Callipepla strenna, Telrao crislata. (2) Autres noms : Telrao virgianus, Perdix virgina, Orlyx virgianus, Telrao marilandicus, Telrao minor, Perdix borealis, etc. ADDITIONS, CORRECTIONS ICT KX.VMENS d'aPRÈS NATURE 485 C. squnmatd, elles sont larges et plates comme les plumes (pii orneut la ttHe du i^olinus vinjiaitus {[). La poitrine est comme chez C. sqwimata; le ventre, au contraire, comme chez oiri/ianus. Le dos et les couvertures sont un mélange des deux espèces; la gorge est blanche. Le dessin de la queue, autant qu'il peut s'en souvenir, est mélangé, mais la forme dominante doit être celle de C. squnmatd, quoique M. Sennelt ne puisse absolument l'afTirmer. Le sexe est mâle. Le spécimen a été très bien préparé et en plumage parfait (2). M.M.Baird, Brewer et Ridgway (3) rangent la Caltipepla sqnamata elYOrtyx virgianus dans deux genres différents. Cette classification est peut-être exagérée, elle montre néanmoins que les deux types sont bien distincts et doivent être classés comme appartenant à deux bonnes espèces. D'après les spécimens que nous avons fait venir d'Améri([ue, le (\ virgianus diffère de la C. squamdtn beaucoup plus que C. california et C. Gambeli ne dillèrent entre eux. La taille, le dessin des plumes, le ton de ces mômes plumes, tous ces caractères sont différents; le C. virgianus rappelle un peu sur le dos inférieur notre Caille d'Europe, tandis que la C. squamata, par sa teinte gris ardoisé et davantage en écailles, rappelle les espèces dont il vient d'être parlé. Le mâle et la femelle diffèrent peu dans chaque espèce, notam- ment chez squamata. La gorge du mâle virgianus est blanche, entourée de foncé; elle est jaune roux chez la femelle et n'est point encadrée. Rarement chez les Oiseaux, la femelle se revêt d'une teinte différente de celle du mâle; la femelle virgianus fait donc exception. Perdix cinerea et Perdix saxatius (4) (Se reporter p. 6, ou p. 2o9 des Mém. de la Soc. Zool., 18'JO.) En citant ce croisement, rapporté par Dureau de la Malle, mais demeuré très problématique, on faisait remarquer que c'était à peu près le seul exemple connu, que cependant deux ou trois autres spécimens auraient été vus en Suisse. Renseignements pris, il existe réellement un individu adulte au (1) Celle parlicularilé surprend vivement M. Sennett. (2) Une nouvelle mention de cet Oiseiiu a été faite, depuis la publication de noire travail, dans les mêmes Proceedings (l.innean Soc. of New- York), 2 Mardi 1892). (3) North american Uirds, III, 1887, pp. 467, 4&S et 487. (4) Appelée aussi : Tetrao ruia, Pa\l.,Cacabis grœca, Kamp. ou Chacura grœca, G. H. Gray 480 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE Musée de Sion et un jeune dans la collection de Bex, tous deux tués par le capitaine Bonvin-Chappuis, dans le Valais, pendant les années 1878 et 1879. Mais ces Oiseaux ayant été soumis à l'examen de M.V. Fatio, aucun indice certain de mélange de la Bartavelle avec la Perdrix grise n'a pu être découvert par l'éniinent zoologiste de Genève. Celui-ci a même désigné ces Oiseaux sous le nom de « variété », dont il a ainsi tracé le portrait (1) : (( Le bec n'est point rond, court et convexe, comme chez la Perdrix grise ; le tarse et les doigts sont plus longs que dans cette espèce, le pouce porte jusqu'à terre, comme chez la Bartavelle, et les ongles sont bien recourbés. L'espace nu derrière l'œil n'est pas aussi grand que chez la Perdrix grise, les plumes des flancs sont fortement élargies au lieu d'être allongées comme chez cette dernière. Les rémiges sont, en outre, aussi échancrées au bord externe que chez la Bartavelle, il n'existe pas de trace du fer à-cheval de la P. cininra, pas plus, du reste, qu'il n'existe de jaune roux à la tête ou de traits clairs sur le dos. » M. Fatio, ayant ensuite comparé cette variété avec le Tetrao banasia et la Perili.r rubrn (2), remarque, qu'abstraction faite de la présence de plusieurs bigarrures sur le dos, elle ne montre aucune analogie avec la Gelinotte, ni dans les formes, ni dans les couleurs, pas plus au corps ou à la tête, qu'aux membres ou à la queue. Il n'y a pas de vestiges, chez elle, du poiutillé noir qui orne le bas du cou et le haut de la poitrine de la Perdrix rouge, pointillé qui se retrouve cependant plus ou moins chez les hybrides de celle-ci avec la Bartavelle; presque toutes les plumes de ses flancs portent deux bandes noires transversales, comme chez cette dernière, tandis que les parties correspondantes ne présentent qu'une barre chez lubra. Bref, il n'est point possible d'expliquer par un mélange de ces deux espèces, soit la calotte noire qui recouvre la tête, soit l'étrange bigarrure du dos des jeunes (3) . Quelle est donc, se demande M. Victor Fatio, la raison de l'appa- rition de cette gracieuse mais bizarre livrée? Pourquoi ces deux Oiseaux, d âges différents, sont-ils à la fois semblables entre eux (1) Journal la « Diana », n° du 1" octobre 1890. M. Fatio a bien voulu nous adresser un extrait de ce Journal. (2) Espèces avec lesquelles on avait sans doute soupçonné un croisement? (3) 11 faut noter que le jeune faisait partie dune compagnie de huit Bartavelles dont cinq furent tuées ; seul de ces dernières il dillérait du type de son espèce. 1/adulte (de sexe femelle) se trouvait dans une famille de cinq individus (dont trois tués); seul aussi, il présentait une liizarre livrée. Notons encore, d'après M. Fatio, qu'à part quelques légères dilïérences provenant de l'âge, les deux sujets portent une livrée quasi identique. ADDITIONS, CORHKCTIONS KT ICXAMEN.S d'aPRKS NATUllK 487 et plus (Jifîérents du type de leur espèce que d'autres Perdrix dans le mi^uie genre? M. Bouviu. (jui a beaucoup chassé dans la inènie localité, n'a pas revu de semblable variété. « La présence du noir sur la tète et eu diverses places sur le dos pourrait faire supposer une tendance an inélanisnie, résultant d'une alimentation particulière; mais comment les autres membres de la famille n'auraientils point partagé la même nourriture. Puis aussi pourquoi cette prédominance de tons jaunâtres? 11 n'existe pas de teintes nouvelles, c'est plutôt un développement et une transposition en diverses places des couleurs de l'espèce, sans doute un dcjaut (fétiuilibre dans la répartition ordinaire des matières colorantes, un désordre d'autant plus curieux qu'il a pu se produire identique chez deux sujets et n'est point, par consé- quent, purement accidentel. » Après être entré dans ces considérations, M. V. Fatio a donné une très longue et très savante description de cette variété qu'il a appelée Perdix saxatilis, varietas nielanocephala. Nous ne reprodui- sons point cette description, puisqu'elle ne concerne point un hybride, mais nous nous empressons de rectifier l'assertion qui avait été émise par nos honorables •correspondants à propos de de cette variété. En outre, nous sii^nalerous à M. Fatio, (s'il ne la connaît déjà), une Perdrix qui existe au Muséede Marseille et qui a été considérée par M. Barthélémy La Ponimeraye comme. un métis de riifa elde saratiiis, mais ijui n'est autre qu'une monstruosité de coloration pouvant peut-être entrer dans la catégorie de la variété qui vient d'être étudiée ? — Le croisement de la P. cinerea X P. saxatilis, ne reposant plus que sur l'exemple cité par Dureau de la Malle, demeure donc toujours très problématique. Tenté en captivité, au Jardin zoologique de Copenhague, entre une P. cinerea cf et une P. saxatilis 9, il est demeuré sans résultat (1). Perdix cinerea et Perdix rubra (Se reporter p. 7 ou p. 260 des Mém. de la Soc. Zool., 1890). Le mélange de ces deux espèces n'est pas plus certain que le précédent, malgré les faits nombreux que l'on cite. Ou se rappelle qu'il avait été mis en doute; nous signalerons néanmoins quelques exemples nouveaux et plusieurs autres que nous avions omis de mentionner. (1) Ces renseignements nous sont envoyés par M. A. von Klein. 488 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A F.'ÉTAT SAUVAGE 1° D'après M. Howard Saunders, qui a revu et corrigé la qua- trième édition des « British Birds » de Yarrell (1), Temmincka cité un exemple (2); 2° Stevenson en mentionne un autre observé à Holverstone en octobre 1850(3); 3° En 1887, on informa M. Sackett que l'espèce Caccabis rufa s'était croisée avec l'espèce ordinaire dans les marais est de Dilbury, où elle est tout aussi commune que celle-ci. 4° M. Stacey, de Dunmow, posséderait un couple paraissant croisé; 5" M. Miller Christy tua lui-même, à Bromfield, en 1887, un jeune Oiseau du même genre (4) ; 6° M. Colburii, de Birmingham, vit, un jour qu'il se promenait suivant son habitude devant les marchands de gibier de sa ville, une Perdrix étrange qui se trouvait dans un lot de P. cinerea. Il la reconnut, quoique fort abîmée par le coup de fusil, pour le pro- duit de la C. rufa et de la P. rinerea. Quelques jours après, le même observateur remarqua un autre spécimen qui avait été tué dans la même chasse et sans doute dans la même compagnie (5) ; 7" Enfin, tout récemment, en 1891 (6), M. Miller Christy mon- trait, dans un meeting de la Société Liiméenne de Londres, un jeune Oiseau tué à Melbourne, près de Slratford, pendant l'année précédente et qui paraissait être un croisement entre les deux Perdrix. Tels sont les sept exemples de croisement que nous n'avions point rappelés; quoique peu probables, nous avons à les examiner. 1. Il nous a été impossible de trouver dans les ouvrages de Temminck le fait que le célèbre ornithologiste aurait cité. Nous avons lu dans son Histoire générale des Gallinacés (7) les pages qu'il a écrites sur la Perdrix grise et sur la Perdrix rouge. Loin de parler de rapprochements entre ces deux espèces, il rapporte en entier le passage de Bufton qui rappelle leurs inimitiés (8). Ce passage est (I) Le vol. m. (i) Voy. p. 120. (M. Saunders a sans doute copié Stevenson). (3) Birds of Norfiilk, I, p. 419, 1866. (4) Voy. pour ces exemples, Birrfs o/" £sse.l', p. 120, ouvrage qui nous a été indiqué avec beaucoup d'obligeance par M. Cari Parrot, cand. méd. à Munich (Bavière). (.ï) The Zoologisl, p. 384, ISiH). (fi) Ou en 1890, nous n'avons pu nous procurer les Transactions de la Société Linnéenne, dans lesquelles l'exemple est cité. (7) IHsl. nat. générale des Pigeons et des Gallinacés. III, Amsterdam et Paris, iSI.'i. (8| P. 374 La Perdrix grise. AUDITIONS. COltUliCriONS KT EXAMENS D APRÈS NATURE 489 trop t'onmi pour qu'il soil besoin de le reproduire. Nous u'avons point été i)lus heureux en pareourant le Maïuiel (l'Ornithologie (1) du même auteur. Cependant, dans la quatrième partie d'une nou- velle édition (2), Temminck (ou son éditeur plutcM), ouhliant ce qui avait été écrit précédemment sur la l'crdi.r niontana, considérée avec raison comme une simple variété de la Perdrix grise, la dit cette fois « un métis possible entre In Homje et la Grise », opinion qui n'est poini acceptable (3). C'est sans doute à cet exemple que M. Stevenson, d'abord, et M. Sounders, ensuite, font allusion (4), mais certes, ces éminents écrivains ne peuvent partager une telle manière de voir. 2. Stevenson n'a donné qu'une très courte description de l'Oiseau qu'il croyait être « un croisement certain entre la Perdrix française et la Perdrix anglaise.» Il dit seulement de ce sujet (qui n'a pu être empaillé) (5) : » Feathers on the [tanks and wing coverts, the legs » and \iart of the head decidely French, tail and upper part of the » head Knglish (6). » Cette descri|)tion n'est point, sans doute, sullisanle pour permettre de porter un jugement sur l'Oiseau tué à Holverslon par l'un des parents de l'ornithologiste de Norfolk. 3. On ne jiossède [)oint d'indications précises sur le plumage des Oiseaux tués dans les marais est de Dilbury. 4. Sur le couple qui appartiendrait à M. Stacey, il est dit seu- lement que « les traces de croisement sont visibles sur le dos, » indications très vagues et (jue nous n'avons pu vérifier, .M. Christy nous ayant fait savoir que le propriétaire de cet Oiseau est maintenant eu voyage et qu'il est inutile de le lui demander. 5. M. Miller Christy ne paraît point lui-même avoir décrit le jeune qu'il tua à Bromlield, ni celui, pensons-nous, qui fut présenté à la Société Linnéenne de Londres. Il n'a conservé du premier d'autres parties ([ue les ailes, mais ces parties nous ont été gracieu- sement envoyées ; bientôt nous allons eu parler. 6. M. Colburn a donné la diagnose assez complète des deux Perdrix (|u'il avait aperçuesà la bouliqued'un marchanil degibier; ces pièces [)rovenaient du Lincolnshire. .M. Harling, (jui les a (!) Seconde Edition, II' pari. Dufoiir. l'.iris, 1820. (•2| Paris (Cousin), 1840. (Il) Voy. noire premier Mémoire (p. 9 ou p. 262 des Mém. de la Soc. Zool., 18110). (4) Dans leurs ouvrages respectifs. (ii) II avail clé conservé trop longtemps en rliair et s "était détérioré. (6) P. 419. 490 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE examinées, a leconna qu'elles appartenaient à l'espèce rufa et qu'elles n'élaienl autres que des jeunes de ce type (1). 7. C'est également l'impression que nous avons ressentie en voyant les ailes du jeune tué par M. Miller Christy à Bromfield. Il existe réellement sur les tertiaires des dessins qui rappellent étonnamment cinerea ; mais rufa jun., ainsi que nous nous en sommes assuré, montre aussi les mêmes marques ou dessins. Nous avons, en efîet, fait venir vivants du centre de la France plusieurs jeunes rufa sur lesquels les traits dont il s'agit étaient très visibles. Peu à peu, à mesure que les Oiseaux vieillissaient, ce dessin disparaissait. Cette mue parait être ignorée de beaucoup d'ornithologistes. Un maître dans la science de l'ornithologie, auquel nous avons montré les ailes du jeune Oiseau de M. Miller, a cru pouvoir constater que ces ailes présentaient évidemment des caractères de cinerea, il ne soupçonnait pas que tous les jeunes rufa montrent celte particu- larité. Disons, pour confirmer notre dire, que, depuis l'observation faite sur les jeunes rufa reçus vivants, nous avons eu l'occasion de voir plusieurs fois chez des marchands de gibier de jeunes Perdreaux de cette espèce présentant la même particularité. La supposition que le jeune tué à Bromfield était une vraie rufa avait été déjà faite par M. Miller Christy. Il est bien rare, en effet, de rencontrer des produits de la Perdrix rouge et de la Perdrix grise, ou plutôt cette rencontre n'a jamais eu lieu. M. Haiting, directeur du Zoologist, qui, certainement, aurait eu connaissance de tels faits, s'ils avaient été observés, n'en a jamais entendu parler, et M. Bond a confirmé son dire par qua- rante années d'expérience. Ceci porte à croire que les Perdrix tuées dans le marais est de Delhury, comme celles de M. Sackett, ne sont elles-mêmes que de jeunes rxifa. M. Miller Christy les sup- pose du reste ainsi. Le Bév. Macpherson dit lui-même que les (1) Voy. dans le Zoologist. p. 4G6 (ligne 7), la réfutation qu'il en lait. La description écrite par M. Colljurn est cependant la suivante : Première pièce : ngioribus; dorso cinereo, nec rulescenti-fusco fascia nigra circutn gulluri latiore quam in C. rufa ». 496 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE sieurs fois en captivité le croisemeut de la Bartavelle et de la Perdrix rouge et qu'un des produits de ces deux Perdrix existait empaillé au Musée de Saint-Galleu. Cette pièce, qui porte l'étiquette suivante, (( Bastard vou P. saxatalis et P. rubra, vieux cf, élevé par le D"" Biedermann, janvier 1892 », nous a été envoyé en communication; nous eu avons fait la description suivante : « d'une belle taille, mais n'égalant pas celle d'une forte Bartavelle, n'est point même aussi grand que l'hybride cf du comte Boidi que nous avons conservé. Tout le dessus est aussi foncé que chez la Perdrix rouge, ainsi que le jaune nankin des parties tout à fait inférieures, mais les flancs sont complètement de aa-ratitis, c'est-à-dire qu'ils montrent les deux raies noires transversales; point de couleur jaune au début des barbes vers le tuyau. Quant au collier, il est intermédiaire entre celui des deux espèces; toutefois, beaucoup plus saxatilh que rubra, attendu qu'il est large ; il existe très peu de plumes noires; les pointillés sont plus nombreux du côté gauche. Notons encore qu'entre les deux barres noires des plumes des flancs, le blanc est très jaunâtre. En somme, l'Oiseau est bien plus saxatilis que rubra. On voit par là que cet hybride authentique diffère de ceux que nous avons examinés par le très petit nombre de taches du cou, les plumes des flancs sont cependant rayées de deux barres noires. Mais les indications qu'il peut fournir sont insulîisautes pour per- mettre de déclarer hybrides les pièces sauvages que nous avions examinées. Nous avons voulu savoir s'il provenait réellement du croisement direct des deux espèces, ou plutôt s'il n'avait point été produit par un hybride demi-sang accouplé avec une saxatilis pure, car il présente de grandes ressemblances avec cette dernière. M. Zollikofer nous a ré- pondu que, sises souvenirs sont exacts, le D'' Biedermann n'a obtenu que des produits delà même et vieille paire, c'est-à-dire d'une «aj-a- tilis d" (1) et d'une rubra 9 ; peu de jeunes ou plutôt aucuns ne seraient nés des hybrides. En sorte que M. Zollikofer pense que la pièce que nous avons examinée est bien un hybride demi-sang. Il nous reste à citer un autre fait de croisemeut constaté à l'état sauvage, mais en quelque sorte provoqué. Il nous a été raconté par M. Jacques Guichard, régisseur du domaine de Sivry-Courtry (Seine-et-Marne). Celui-ci se trouvant, en 1881, au château de Guebar-bou-Aoun, province de Constantine, avait fait venir, avec (1) Acheté, croyons-nous, à un marchand d'animau.x de Proppan, un nommé Zuiia. L'Oiseau proviendrait de l'Asie-Mineure. ADDITIONS, COURECTIOXS ET I.XAMENS DAPBÈS NATURE 497 plusieurs couples de Faisans, quatre couples de Bartavelles. Trois Poules de ces dernières étant mortes après une année passée en volière, M. Giiicliard résolut de lAcher les Perdrix avant le retour de l'été et les abandonner dans les orges vertes environnant le château, où pullulaient des Perdreaux rouges autochtones. Il eut la'salisfaction de voir les Coqs Bartavelles s'apparier avec les Poules indigènes et l'autoniue suivant on rencontra plusieurs compagnies de métis parfaitement venus et faciles à reconnaître à leur coup d'aile du départ et même à leur plumage lorsqu'on les rencontrait au milieu d'autres bandes. M. Guichard n'a pu suivre que les mâles: il u'a jamais revu runi(|ué Poule qui, seule, avait survécu. Il est regrettai)le que les métis n'aient point été conservés. Ces Oiseaux avaient certes un intérêt scientilique que, sans doute, on ne leui- soupçonnait i)as alors. Faisons remarquer, eu terminant, que nous avions cité, dans notre première publication (d'après les indications que M. Biémer, naturaliste à Paris, avait bien voulu nous fournir), un hybride P. sa.ralilis X P. nihra comme devant se trouver dans la collection du D'' Marmottau, collection, on le sait, remise au Musée d'Histoire naturelle de Paris. Des recherches ont été faites dans cette collec- tion, mais aucun hybride n'a été découvert. Nous avions aussi, d'après MM. Jaubert et Barthélémy la Pommeraye (I), signalé au Musée de Marseille un semblable hybride. L'Oiseau avait été décrit par ces auteurs comme ayant «la tête, le cou et la poitrine de la Bartavelle, et les flancs maillés de la Perdrix rouge. » Nous sommes vraiment surpris d'une telle confusion. 11 s'agit simplement d'une monstruosité dé plumage et non d'un hybride, comme nous nous en sommes assuré par l'examen de celte pièce qui nous a été adressée en communication par M. Ch. Péuot. aide-naturaliste, sur les instructions de M. Marion, directeur. Cet Oiseau montre, en ellel, au-dessus des ailes et même sur le dos, une seconde rangée de plumes des lianes de rubra, véritable anomalie ou plutôt monstruosité, comme on vient de le dire. Il est vrai qu'il ne porte pas au cou un collier de perles nom- breuses et foncées disposées comme dans cette espèce, mais les croissants ou lunules qui ornent cette place ne se rapportent aucu- nement à un mélange. L'Oiseau est du reste tout à fait dillérent des nombreux hybrides que nous avons examinés et que nous avons décrits minutieusement. Rien n'annonce chez lui une double origine, c'est une simple variété roux jaunâtre ou Isabelle, avec (1) Richesses ornithologiqaes du Midi de la France, p. 41G. Marseille, 18b9. 408 OISEAUX IIVBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE double rangée de plumes des flancs et collier spécial, sans rapport aucun avec ce que l'on peut attendre d'un mélange entre rubra et saratilis. Nous avons lu sur l'étiquelte qu'il porte qu'il avait été acheté au marché de Mai'seille par M. Laurin ; nous savons en outre qu'il était de sexe mâle (1). Constatons qu'il n'est point étiqueté «hybride de P. rufa et de P. saxntUh », mais simplement « métis mâle » ; c'est déjà trop. Il existerait encore au Muséum d'Histoire naturelle de Lyon un hybride de la Perdrix saxitlilis avec la Perdrix rubra? M. Reydon Neyreneuf, ayant eu la bonté de visiter soigneusement à notre intention quelques-unes des vitrines de ce Musée, a remarqué une Perdrix étiquetée seulement : « Caccnbis saxatilis », mais cette Perdrix lui a paru être un métis. Voici les notes qu'il a prises : « Bec de la Perdrix rouge, pattes plus élevées que chez cette der- nière, semblable à celles de la Bartavelle. Collier bien net de la Bartavelle; plumes des flancs, la moitié environ de cette Perdrix, une dizaine de plumes avec la coloration de la Perdrix rouge. » Nous ignorons ce que peut être cet intéressant Oiseau ; nous regret- tons qu'il ne nous ait point été communiqué (2). Supprimant de notre liste le croisement de la Perdrii rubra avec la Perdrix cinerea comme n'étant point prouvé, laissant, mais avec beaucoup de doute, celui de la Perdrix cinerea avec la P. saxatilis, qui ne repose plus que sur le fait cité par Dureau de la Malle, nous ne trouvons donc plus chez les Perdicidés que les croisements problables suivants : 1" Francolinus vul.garis X F. pictus, repré.senté par six ou sept (1) Op. cit. (2) M. le Directeur (lu Musée avait bien voulu cependant nous en promettre l'envoi. Nous n'avions reproduit que très incomplètement les renseit;nements donnés par M. Bouteille sur les pièces hybrides décrites par lui sous le nom de P. labatiei. Ces indications pouvant être utiles, nous les reproduisons : « D'habitude, dit cet auteur, le mâle a plus daûinités avec la Bartavelle qu'avec la Perdrix rouge; le contraire se produit chez la femelle. Ces hybrides, que les chasseurs nomment improprement « Bartavelles, » se distinguent surtout par leur taille un peu plus grande que celle de la Perdrix rouge et un peu plus petite que celle de la Bartavelle, par le collier noir qui est comme celui de cette dernière, mais suivi de quelques taches noires comme dans la première espèce et toujours moins longues, moms nombreuses; par les lianes rayés de deux bandes noires comme chez la Barta- velle, mais dont la supérieure est peu marquée, assez souvent interrompue dans son milieu ». Enlin, d'après Bailly, on reconnaît ces produits à leur plumage qui a moins de gris cendré et plus de rouge que l'une (espèce), plus de gris cendré et moins de roux que l'autre (espèce), n ADDITIONS, COUBECTIONS ET EXAMENS d'APRÈS NATURK 400 échantillons; 2» Callipepla f/ambeli X CoUnus virgianus, représenté par deux pièces; lioCalliiirjiln mitidUKitu X Colinits piryiainis, connu par une seule pièce ; et 4" Penli.r rubra X Pcrdix sa.ratilis, repré- senté par plusieurs spécimens, dont sept ont été examinés par nous (1). Tetraonidés. Les additions aux Tetraonidés font connaître bon nombre de Rackelhanes (hybrides du Tetrao tetrix et du T. urogallus) ; quelques (1) CoTCRNix coTURMX X CoTUiiNix jAPONicA. — En 1892, dans les " Annals and Magiizin of Natural History (X, pp. 166-17.3), M. Ogilvie Grant a étudié le genre ColurnLx. Il trouve qu'aucune espèce de gibier n'a peut-î'tre été plus confondue que la Coltirnix coturnix avec son alliée du Japon, la Coturnix Japonica. M. Ogilvie tiranl se plail à dire qu'il a enlin découvert les caractères délinitifs et bien marqués qui peuvent servir à dillérencier les deux types, aussi bien chez le sexe niàle (|ue cbez le sexe femelle. Il lui parait en outre que les formes intermédiaires sont le résultat d'un croisement entre les deux formes. Les caractères qui servent à M. Ogilvie Grant pour leur dislincliun éiant très minimes, on ne saurait faire tout au |ilus, de ces deux formes, que deux races ou deux variétés. Mais M. Leonhard SIcjneger, dans ses a Remarks on Japanese Quails » Prnceed. UnitedSIates Muséum, I8'.H), criti<|ue la manière de voir de son collègue. Pour lui, les conclusions de M. Orant ne sont point fondées, tout au moins les raisons allé- guées ne sont point siillisantes pour permettre de vérifier l'exactilude des conclu- sions prises. Ayant jeté un coup d'ceil sur son matériel d'observation, M. Stejneger ne se voit point obligé d avoir recours i un hybridisme pour expliquer les varia- tions de plumage que présentent ses Cailles. M. Stejneger n'a pu toutefois oITrir des explications positives sur la signilication exacte des plumes allongées de la gorge de C. Japonica. lesquelles plumes servent, pour .M. (iranl, de dilférenciation entre ce type et le type C. coturnix. Nous avons examiné seulement quatre CoturnUc indiquées comme Japonica, que nous a envoyées M. Houcard. Nous les avons comparées à trois C. coturnix du Musée de Kouen. Malhcureuseiiient le sexe n'était indiqué sur aucun de ces éclian- tillons. Nous avons remaniué, sur trois C Japonica, qu'il existe en elfet sur la gorge de petits dessins en forme de lances, ce qui ne se verrait point chez C. coturnix ordinaire. Mais, nous le répétons, celte particularité ne peut acquérir une valeur spécilique. f^'une des C. Japonica était tout à fait semblable, par sa gorge blanche et ses très petites marques allongées, à une Coturnix coturnix. Serait ce un individu croisé'.' Disons aussi que, pour M. Ogilvie Grant, C. coturnLx se croise aussi avec la race résidant dans l'.Mrique du Sud, la C. capemis au cou rouge. Il ne s'agit là encore que de mélanges possibles entre deux simples variétés. Nous avons remarqué, non sans surprise, que dans le Catalogue of Ihe Game Birds of tlie British Muséum, publié en IS'.y, M. Ogilvie Grant n'appelle point hybrides les douze échantillons intermédiaires L. coturnix et C. japonica et les treize autres échantillons intermédiaires C. coturnix X t • capensis, qui y sont catalogués (p. 2.18 et 24U|; il les appelle seulement intermédiaires. OUU OISEAUX HVBHIDES RKNCONTRKS A l/ÉTAT SAUVAGE T. scoticus X T. telrix, assez douteux, du reste; plusieurs T. albus X T. tetrix, dont l'origine n'est peut être pas mieux démontrée, une nouvelle pièce, Uo)ia.'u Musée Zoolo^iijue de Chrisliana (Norwège) Du Musée Zoologique de Dresde (Saxe) De la Collection de M. van Kempen, à Saint-Omer (Pas-de-Calais). — de M. le Baron Selys-Longchamp (Belgique). . . Du Musée de Prague (Bohême) Du Musée Zoologique d'Upsala (Suède) Soit quarante-huit échantillons. Nous venons de dire que nous avons reçu, sous le nom de Rackelhaues, un assez grand nombre de jeunes mâles nrogallus. Cette confusion qui se commet souvent, car elle s'est produite dans des Musées français, anglais, allemands, suisses, est à signaler. Quelle peut en être la cause? Sans doute la rareté des urogaUus /m«. dans les collections. D'après les pièces que nous avons exami- nées, les couleurs de l'adulte se montrent alors que la taille des jeunes mâles est encore très minime. Tous les jeunes prenant couleur que nous avons reçus n'étaient guère plus gros que des letri.r, ils n'atteignaient même point la taille d'aucun Rackel Ç. Cette apparition des couleurs définitives avant que l'Oiseau n'ait atteint son complet développement nous a surpris. Confondrions-nous ces pièces avec des femelles stériles se revotant de l'habit des Coqs? La chose est possible pour certains échantil- lons. Cependant les cas oi'i les femelles prennent la livrée du mâle forment une exception; cela laisse supposer que nous avions plutôt alïaire à des sujets nroqaUus jun. Un ou deux, cependant, sem- blaient être de vieilles Poules. Avant de décrire les hybrides qui nous ont été envoyés et que nous venons d'énumérer, nous signalerons encore d'autres pièces que nous n'avions point citées dans notre première publication. Le nombre des Rackelhanes conservés dans les collections européennes ADDITIONS, CORRECTIONS KT KXAMKNS D'aPRÈS NATUHE ")()9 est certainement très élevé, et sans doute, bon nombre de pièces qui ont été exposées sur les marchés sans attirer l'attention de l'ornitho- logiste, ont été livrées à la consommation. M. le veneur A. von Klein nous fait savoir (lu'un naturaliste de Copenhai;iit' a (ic])uis quelques années obtenu ciiez un marchand de sa ville quatre pièces venant de Suéde ou de Norwège. M. J. E. Harting dit avoir eu entre ses mains un hybride bien conservé qui lui avait été remis par M. Ed. Jackson, du Poultry Market, à Sinithtield (1). L'hiver dernier M. Smitd, du Musée de Stockolm, avait bien voulu nous proposer d'acheter pour nous quelques-uns de ces Oiseaux qu'il ne maïuiucrait, tlisait-il, de trouver chez les marchands de gibier de sa ville. Tout dernicremcnl un licencer- dealar in Game, du Leadenhall market de Londres. M. Philip Cas- tnni;, nous offrait un Rackelhane en chair. On vient d'en vendre un dans la ville d'Abo (Finlande). Parmi les Tclnioiidif exposés par .M. P. Oospenky, lors de l'International Exhibition qui eut lieu en 1862, figuraient quelques exemplaires intéressants du Tetrno nieilius (2). L'année suivante, M. H. Stevenson, de Norwich, avait l'occasion d'examiner un urfKjnlluH hybride dans une collection de Grouses rapportées de Russie par lord Wodehouse de Kimberly, Grouses qui avaient été collectionnées pendant ranil)assH(le du lord à Saint Pétersbourg (3). Lerév. Macpherson parle dans le Field d'un beau mâle qu'il vit, l'Oiseau ayant été nouvellement écorché (4). M. Beimer, naturaliste à Paris, se rappelle avoir empaillé un exemplaire provenant de Russie, et M. Zollikofer, de Saint Gallen (Suisse) a préparé trois pièces pendant l'année 18it3, toutes obtenues dans son pays. Eufin M. Richard Stadlober, taxidermiste à Maria- kofl-Sleirmeark, nous informe qu'un Oiseau de ce genre avait été remis à .M. le curé S. Blasius Kauf. Dans les collections, en dehors des pièces qui figurent sur notre liste, il faut encore noter : au Musée de l'Université de Cambridge, d'après M. Gadow, directeur de ce .Musé(?, le tronc d'un hybride mâle T. urofiallus X T. tetrix; dans la collection d'Harmaunstadt un cf T. iiirdiK.i signalé par MM. C. G. Daxford et Harwie Brown; dans la collection de .M. Bund .Adams, d'après les mêmes, un sujet de sexe femelle (ii) ;au Musée d'Osbersund (Suède), deux exemplaires (1) Zoologisl. p. 349 et 350, N° de septembre 1878. (î) Ibis. p. 28!>, 18C>2. (3) The Zoologisl, p. (J24;i, octobre 1863. (4) 31 mai I8i>2 (llibridily in Birds). (5) Ciux-ii ajoiileni ((n'en Transylvanie, le T. médius se rencontre quelquefois (Ibis, 1873, p. 417). !J10 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE de la province (1) ; au château de Sichrow, appartenant à M. le prince Alain de Rohan un Rackelliane du type « birk » (?) et deux autres du type ordinaire (2) ; au Muséed'Innsbruck, un Tetrno médius jun., décrit et figuré par M. von Tschusi dans l'Omis (3). Notons encore quatre autres pièces, dont deux femelles, qui figuraient au catalogue de la collection vendue par M. Wliitatker au Covent-Garden en 1890. Les collections étrangères à l'Europe ne sont point dépourvues de ce genre d'hybrides, car un exemplaire est conservé au .Musée national des Etats-Unis à Washington (4) et un autre au Musée d'Auckland (Nouvelle-Zélande) (3). Voici maintenant, d'après les récits qui ont été faits dans diverses revues, journaux de chasse ou autres, et d'après les commu- nications qui nous ont été adressées, quelques captures que nous n'avions point annoncées : un Rackel mâle obtenu dans les chaînes de Glatzer vers la fin de l'année 1860 par un ami de M. Hepe, ins- pecteur des forêts royales à Putt, près Gross-Chrstmemberg (Alle- magne) ; une femelle tuée au commencement de novembre 1872 près de Campbelton, prêtée par M. Martin, de l'ExchangeSquare, à M. James Lumsden, qui l'a présentée à l'une des réunions de la Société naturelle de Glascow (6); un mâle montré par ce dernier à la même Société le 9 janvier 1877 (7); un autre Rackelhane tué le 15 avril 1881, par le prince Clary, dans son domaine de Brauddorf ; cet Oiseau avait été observé depuis le 28 mars précédent (8); un superbe spécimen, grand perturbateur parait-il, abattu en 1885 par le chasseur Joseph Pernegger (9) ; un autre exemplaire tué en 1887 par M. Walm de Meinerhagel (Westphalie) sur un review où se rencontrent habituellement le tetrix et VurogaHus (10) ; une nou- velle pièce tuée sur le review de Razebourg par M. l'Inspecteur des (1) Cette indication nous est donnée par M. le D' P. Olsson, directeur. (2) Communication de M. le D' L. Deutshinger. (3) 1888, p. 017-526. Taf. IV. (4) Communication de M. liidgway. (5) Commiinicalion de M. le l'rof. Giglioli, qui a lui-même offert ;iu Musée cet exemplaire d'origine allemande. (6) Voy. Proceedings de cette Société, p. 19o, vol. Il, part. 11, illasc'ow, 1876 (Séance du 2ti novembre 1875). Plusieurs autres hybrides de ce genre paraissent avoir (té montrés à la même Société (Voy p. ib'.i du même volume). (7) Mêmes Proceedings, p. 127, vol. III, part II, 1S77. Deu.x pièces, obtenues en 1880, l'une prise (trapped) sur le IJlack Mount, l'autre tuée sur les bancs du Loch Lomond, ont été lithographiées (vol. 1.). (8) Weidmann, N» 3n, 1881. (9) Deutsche Jâger Zeitung, p. i;!6, N" 9, 1887. (10) Même journal, pp. 2Ù1 et 202, N° de juin 1885. ADDITIONS, CORRECTIONS KT EXAMICNS d'aPRKS NATURE ijl 1 forêts Nitche, qui, on se le rappelle, avait déjà, les années précé- dentes, obtenu deux autres Rackelhaues (1); un remarqualjle hybride abattu à la (in de décembre de la même année près de Reiclienhall (2) ; un hybride de T. urogallus et T. tetrix reçu le 23 novembre par M. V. Dalvero, de Vérone, le premier rencontré par celui-ci sur le territoire de Vérone (3); un exemplaire signalé en 1890 par .M. G. V. Haguenon (4) ; un autre obtenu sur le Revier Posiieck (fin novembre 1893), SascheuMeiriengen(5) ; un Rackelane tué dans la forêt de Hesse-Oldonwold, par M. Kôhler, garde-forestier en chef à Beerfelden (G); un Rackelhane avec type Auer (urogallus), tué en Bavière le 25 avril 1894 par M. firiinwald junior, proprié- taire et brasseur de bière à Walfratshausen; enfin un Raikel cT du type ordinaire, abattu près de Sonnenfeld, dans la Marche, au mois de juin 1894 (7). Les renseignements que nous avons pu obtenir sur ces pièces sont les suivants : C'est chez son ami, le comte de Frenkenberg, à Kaiserswalde, en Autriche Silésie, que M llepe vit le Rackelhane qu'il nous a signalé, mais il ignore si le comte est encore vivant. .M. Lumsden fait savoir que la femelle urogallus, ayant donné naissance au Rackel Ç (ju'il a montré à la Société de Glascow, est sans doute un de ces Oiseaux importés dans l'île d'Arrau, où ils se sont acclimatés. Les deux sujets de sexe femelle de la collection vendue par M. Witaker paraissent avoir été achetés par M. de Rothschild ; (J) Même revue, p 172, mai 1889. (2) Monaschrifl, N' 3, p. 87, 17 février 1890. (3) CommunicaUon de M. Dalvero. (4) Deutsclie Jàgfr ZeitiinR, N" 8, p. 134, N" du 27 avril. (u) StHuberlus .\1, IH!):), p. 8u4,cit.pHr Tscliiisi(in Ornitli. Monath.lSaj.n" l,p.4). (fi) l.eschinann : N. H. .lagd .\ll, 1892, p. iM-2t5(cit in Ornithologische Monats- berichte, sept. 1894. > 9, p. 141). (7) Ortiilholof^ische Monalsberichle herausgegeben von IV .\nt. Reidienow, N»7, juli 18ït4. p. 109. M. Delailo avait r.ipporlé (sous réserves) quelques cas d'iiybridalion survenus, lui avait-on dil, ilans le district de Feltre, entre le Tetrao urogallus et le Ligurus tetrix. (Voy. Incliiesta Urnitli. p. t)8). Ayant interrogé M. Delaito à ce sujet, celui-ci a bien voulu nous écrire que les personnes qui lui avaient donné ce rensei- gnement étaient des chasseurs au.\quels il avait demandé la communication de quelques sujets. Mais ces sujets, ayant été examinés par lui, ne paraissent être que de véritables T. tetrix, à IVxception de la taille et de la grosseur du corps de moindres dimensions i|u'à l'ordinaire, particularités imputables, non à un croise- ment, mais à l'inlliieuce de conditions spéciales de l'habitat de ces Oiseaux. 812 OISEACX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE sur le catalogue de la vente ils étaient indiqués comme venant l'un de Norwège, l'autre de Russie. M. Rothschild en posséderait un autre provenant de chez M. Lorenz, de Moscou. Ces Oiseaux sont, paraît-il, intermédiaires entre les deux espèces. Le spécimen vu par M. J. S. Harting avait la crête et la barbe du Capercaillie (Coq de Bruyère), les plumes lisses du Coq noir et les tertiaires semblables à celles du Capercaillie. La queue paraissait intermédiaire entre les deux espèces (1). L'Oiseau avait été reçu de Norwège et reconnu parmi un lot de Tétras. Quoique la pièce abattue près de Reichenhall ait les marques propres au genre d'hybrides que nous décrivons, M. E. Parrot, de Munich, a cru devoir en donner une description (2) de laquelle il résulte que la couleur générale est noire avec tin reflet pourpré à la ])artie antérieure du col et à la tète. Sur les ailes se trouve une bande blanche formée par les plumes du bras. Les couvertures inférieures de la queue sont blanches avec marques noires ; le bec noir, la base inférieure rougeàlre. La description de l'hybride examiné par M. Stevenson corres- pond si exactement, dit-on. à celle d'un spécimen montré par M. Gould à la Société zoologique de Londres eu 1830. qu'il sufïïl de se reporter aux Proceedings pour la connaître (3). Le Coq tué par M. VVahn de Meiuérhagen fut d'abord pris pour un Auerhahn(itro//a//MScr), mais en l'examinant de près on reconnut que c'était un Rackelhane d'une longueur de 75 centimètres ; « la tète et le cou bleu noir, la poitrine avec un éclat violet, sur le derrière du cou se trouvent quelques i)lumes grises. Les plumes des ailes de couleur brune portent une bande blanche. La poitrine est d'un bleu profond, à la courbure existe une tache blanche. Les plumes de la queue sont noires et ne sont point recourbées en forme de lyre, mais les plumes latérales sont un peu plus longues que celles du milieu » (4). La tête et le cou de l'individu tué par l'élève garde forestier Niederlansitz sont « d'un bleu d'acier, le cou est sans barbe, le dos est d'un bryn sombre noir. Le ventre est noir avec une tache blanche au milieu, "le dessus de l'aile est brun et gris avec une bande transver- sale blanche au milieu ; le dessous de l'aile est blanc : le croupion est noir, les plumes du bord de la queue plus longues que celles du (1) Zoologisl, pp. 349 et 350, N" 7', 1878. (2) In Monalschriflt. (31 Zoologist, p. 6243, octobre 1863. (4) Deutsche Jâger-Zeitung, N» 9, mai 1887. ADDITIONS, CORRECTIONS KT EXAMENS D'APRKS NATURE '.'A3 milieu. Le dessous du (•roui)ioii est couvert de taches noires et blauches » (1). M. Uichard Sl:i(ilol)er veut IjIl'u uoiis faire savoir ((ue M. le curé Blasiiis Kauf (Hait uu oruitli()loy;istè distiuijué; il ne peut y avoir erreur par coiisi-queut sur la nature de l'Oiseau qui lui fut reiuis. En Boliriue, ajoute M. Stadioher, on tirerait chaque aimée nue ou deux paires de ces Coqs hybrides, tandis que dans la contrée qu'il haliile le croisement des deux espèces réputées mères est excessi- vement rare. Les trois Rackelhanes que M. Zollikofer a reçus sont encore dans son atidier : l'un de ces Oiseaux est destiué à une collection parti- culière, lesdeu.v autres à des Musées publics, ceux de Saiut-Gallen et deChiir. Tous sont du môme type et paraissent être issus d'une iiK^me couvée ; ils furent du lesle tués à la même épo(iue, pendant le mois de septembre. L'un dilTère quel(|ue ])eu des deux autres par l'indication plus n,ette du miroir; cheziui lemiroirest visible, même lorsque l'aile u'est (|u'ii moitié ouverte. Chez les deux autres cette particularité ue s'observe pas, même lorsque les ailes sont ouvertes ; pour l'apercevoir, il faut soulever les couvertures. Chez les trois, les rectrices extérieures sont légèrement en faucille; elles dépassent les médianes de sept centimètres. Le |)oids de chacun de ces exem- plaires atteignait à peine deux kilogrammes et demi ; le plumage est en mue. M. Otto Grashen a donné (2) sur leRackelhane avec type «i/cr tué à Wolfratshausen (Bavière), les indications suivantes : d'après M. Griiuwald, qui l'abattit, on n'aurait point tué de Coqs de bruyère dans les environs de Wolfratsliausen depuis une quin- zaine d'années; dans la matinée du jour où il fut obtenu, le garde- chasse s'était rendu dans le domaine d'Euertshausen, appartenant à .M. le Directeur Lechuer, afin d'y rencontrer des Spielhahne (Coqs di; jeu). Il observa là plusieurs Oiseaux (jui se courtisaieut entre eux, mais au milieu de leurs cris il entendit un chant tout particulier qui lui était inconnu. M. Grùnwald s'approcha alors et eut la bonne fortune d'aiialtre l'Oiseau qui chantait et qui était sur un Pin; il le iirit pour uu petit Coq de biuyère. Après examen, .M. Otto Grashen s'assura que c'était un réel spécimen de Telrao hylirldus avec type uroijallu.s. Comme, depuis longtemps, on ne voit plus à Wolfratshausen de Coqs de bruyère au moment de l'appa- riage, M. Grashen suppose qu'ils ont tous été tués successivement et (1) In Deutschcr Jài^er-Zeitung, p. 109, novembre 1888. (â) In Deutsche Jâger Jagd-Zeitung. 0l4 OISEAUX HYBUIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE qu'une de leurs Poules, à défaut de Co(| de son espèce, s'est rendue à l'endroit où se nisseniblent les Spielhàhne dont on vient de pai-ler. 11 a décrit ainsi ce rare exemplaire : Apparence générale d'un Coq de bruyère de petites dimensions ; bec noir, forme et couleur du bec du Coq de Bouleau (Birkhahn ou T. tetrix) ; plumes de la tête et de la sorire de la forme de celle de Vuroijallus. Au cou, le plumage, au lieu d'être parsemé comme chez l'Auer de pointillés noirs gi'is, est bleu d'acier avec l'éclat métal- lique du Birkhahn. Celte couleur bleue ne se perd point dans le bouclier vert de la poitrine, elle se continue jusqu'au ventre qui est blan(^ et noir. Les pieds correspondent à ceux du Coq de bruyère ordinaire. Le plumage du dos ressemble à celui de Yiiro- gallus ; les couvertures des ailes ressemblent également à celles de cette espèce, mais elles ont les bandes transversales blanches du tetrix faiblement niarc|uées. Les plumes de la queue sont de la cou- leur de celles du tetrix, mais proportionnellement elles ne sont que de la moitié de la longueur de celles de l'Auer ; les deux rectrices extérieures sont un peu plus longues que celles du milieu : elles ont une propension à se recourber extérieurement. Les cou- vertures inférieures ressemblent à celles de l'Urogalle, elles sont blanches et noires, le blanc domine. .M. Grûnwald n'ayant point entendu jusqu'alors le cri d'accouplement du Tetrao urogallus n'a pu comparer ce cri avec les notes de l'Oiseau qu'il entendit chanter ; M. Otto Grashen. ayant fait connaître à M. Griinwald le chant de l'Auer, M. Grashen croit cependant que les notes du Rackelhaue en question n'étaient point rhythmées, mais imitaient un gémissement ou un croassement indéterminé et mêlé d'elïroi. Le Rackelhane typus, tué dans la Marche, fut tiré sur un reviere (lieu de chasse) composé exclusivement de gibier Birk (tetrix) et éloigné des Coqs de bruyère d'une distance de cinq lieues. li'Oiseau possède, d'après M. Nauwerck, tous les caractères du Racket d" ordi- naire. Il est surprenant, ajoute celui-ci, qu il ait été rencontré dans la Marche, car aucun hybride de son genre n'y avait encore été observé; il suppose donc qu'un Coq de bruyère, étant venu de la Silésie et s'étanl apparié avec une Poule de bouleau (Birkeuue), a donné naissance à une couvée de ces hybrides. Le Rackelhane tué par M. Kôhler, garde-forestier en chef à Beerfelden, n'avait point, paraît-il, de localité fixe d'accouplement, il se montrait sur les lieux d'amour des urogallus aussi bien que sur les parades des tetrix, tantùt sur un arbre, tantôt à terre, mais il préférait surtout les endroits fréquentés par les derniers. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATUHI: 51:) Élant le plus fort, il chnssiiit les Coqs, en sorte que ceux-ci se trouvaient tous les matins à des endroits difl(''rents. Sa longueur totale est de 74 cm., sou poids était de 2 k. 210 (1). Nous donnerons maintenant quel(|ues autres indications sur des Rackelhanesdéjà çitésdansnolrepremierméuioire, mais non décrits. Le Tetrao médius du Musée de Berlin est, nous dit .M, le D' Reichenow, l'hybride ordinaire du T. uroijnllns et du T. tetru: Celui du Musée de Turin est encore semblable aux exemplaires communs qui se trouvent dans presque tous les Musées. Les sept exemplaires d" que possède le Musée de Stockolm (et non les soixante-douze Oiseaux, comme on l'avait dit par erreur), sont tous, d'après M. Sniitd, à reflets violacés ; ainsi se présentent les hybrides cf du Musée de Christiania, qui sont d'un même type. M. le Prof. Collett, de ce Musée, n'a, du reste, jamais vu de Rackelhaues, soit avec la poitrine verte de Vurogallus, soit avec la poitrine bleue du tetriï. M Alexandre Korfchaguine, conservateur de la section ornilhologique du Musée de Moscou, nous fait savoir (de la part de M. .\natole Bogdanow) que celte collection ne possède qu'un seul exemplaire typique du Tetrau médius, mais ([ue, d'après des observations faites à Moscou sur près de trois cents exemplaires, la couleur est le plus souvent uniforme, la poitrine ayant toujours les reflets violacés, parfois bronzés, que l'on connaît. On n'a jamais observé, ajoute-t-il, chez le T. médius, ni la couleur verte, ni la couleur bleue. M. Th. Pleske, de Saint-Pétersbourg, nous informe que les deux seuls mâles adultes conservés au Musée de l'Académie ont la poitrine violacée. Il y aurait en outre dans ce Musée un mAle en costume d'été et un jeune mâle. Ce jeune possède lui-même les reflets violacés sur la poitrine et a la queue échancrée comme le le T. médius cT adulte (2). D'après .M. le D"' von Lorenz, quatre Rackelhaues existent dans le Musée impérial de Vienne. L'un, portant le n" 709, a la poitrine d'un vert violet chatoyant; les reclrices extérieures sont faiblement recourbées^les couvertures des ailes sont brunes. Un autre, portant le 11) Lrschmann : .N. I). Jagdz. XI!, I!<92, p. 2'i4-24b; cit in Ornilhologisclie Monatsherlchte, sept. 1894. N»9, p. 141. (2) Il parait qu'une grande partie de son plumage appartinnl encore à la livrée des poussins. .Nous aurions été fort heureu.x de voir un semblable érhantillon. Il en existe fort peu. L'Académie forestière d'Eberswalde (prof. .Vlliin) .ser.iil cependant en possession d'un même individu (moins Agéj ; et Te.Nemplaire du Musée d'Insprîick (décrit par .M. Tscluisi in Ornis, 11^8^1 porte aussi des plumes de la femelle. 5i6 OISEAUX HYBRIDES RKNCONTRKS A LÉTAT SAUVAGE n" 10897, a la poitrine d'un vert noir avec un chatoiement un peu rouge violet ; les plumes extérieures de la queue sont légèrement recourbées, les ailes d'un brun sombre. Un troisième, n" 407, a la poitrine violet rouge, queue avec plumes fortement tordues, ailes d'un brun sombre. Le dernier, n» 408, est plus grand que le précédent, poitrine violet rouge, queue avec plumes droites, ailes et rectrices d'un brun noir. M. le D' von Lorenz a été assez gracieux pour nous adresser le n" 10897 venant de la Russie ; il sera décrit en son temps. M. Hugo J. Stjernval, de Borga (Finlande), nous écrit que les Rackelbanes que l'on rencontre dans son pays sont toujours d'un même type. L'individu du Musée de la Faune des Vertébrés de Florence est aussi revêtu de l'habit typique du wedim. u Les couleurs correspon- dent parfaitement à celles du mâle adulte urogalbis, seulement les plumes allongées sous le bec et le plastron de la poitrine, au lieu d'avoir des reflets vert bouteille, ont des reflets d'un beau violet: les deux taches blanches sur les épaules manquent; les plumes de la queue, laquelle est légèrement fourchue, sont entièrement noires; la taille est moindre que celle de Vnrogallus, intermédiaire entre celle des deux espèces » (1). Nous avons voulu revoir les exemplaires du Musée de Paris (coll. IMarmotan), ceux du Musée de Rouen et l'exemplaire de M. Noury, à Elbeuf. Nous n'avons pas à modifier nos premières appréciations, ces divers Oiseaux étant tous du même aspect. Voici, avec quelques détails, les descriptions des exemplaires cf qui nous ont été adressés en communication : Le Rackelhane du Musée de fjlle. — Sur l'étiquette, on lit : « Telrao hyhridus, d", métis du Coq de bruyère et du Tetrao lyre. Suède, 1845 » : Par sa taille, cet Oiseau peut passer pour intermédiaire entre les deux espèces, quoiqu'il soit plus du côté de Vurogallus. Sa poitrine est d'un violacé brillant; les ailes, brunes, ne sont pas parsemées de petits points blancs, la couleur est unie , pas de miroir blanc. Sous la queue, les taches blanches sur fond noir sont celles de VurounllKS. La queue est fortement échancrée, surtout du côté gauche, les rectrices étant plus longues de ce côté. Les médianes sont bordées finement de blanc, elles affectent à leur bord extrême la forme suivante -, propre surtout au tetrix. Les pattes sont emplumées ; le duvet est brun gris et ne s'avance (1) Communication de M. le Prof. Henrico Giglioli. ADDITIONS, COHRECTIONS KT EXA.MliNS DAPKÈS NATUHli 517 presque pas sur les doigts; au haut du tarse existe une large toufie de plumes blanches. Au-dessus de l'œil, uu espace nu et rouge. Le bec est couleur cuir de botte foncé; intermédiaire par sa forme, quoiiiue se rappiochaiU davantage de celui de Viiroi/dllus. Ventre violacé brun, avec quelques petits points blancs ; il existe une petite tache de chaque côté des flancs qui son! brun uni; l'anus blanc. La croupe violacée comme le haut du dos, ainsi que le cou; le dessus de la tète est moins brillant et se brunit. Les pattes et les doigts sont de dimensions intermédiaires entre celles des deux espèces. Cet Oiseau a été peiut. Muxéi; d'Amis. — Sur l'étiquette, on lit : (i Hybride de Tetrao urogalle et de Lyre, cT, Tetrao hyhvidus Linn. » : C'est un superbe spécimen fort bien empaillé; il est posé sur une branche, il est de taille intermédiaire. An menton peud une barbiche. Les tarses sont fortement emplumés, du duvet gris déborde sur les doigts. Le dessous de la queue est à la manière de l'urogallus. Le bec est foncé; la queue à peine échancrée, les recti'ices se terminent par la coupe et sont bordées de blanc. Les ailes, de couleur brun marron, sont saupoudrées finement de blanc. Le devant de la poitrine est violacé ; uu petit miroir blanc existe sur l'aile. Le dessus du dos est brunâtre, saupoudré vers la queue, dont les couvertures supérieures sont elles-mêmes saupoudrées finement. Les rectrices sont d'une teinte marron foncé noir uniforme. Anus blanc, ventre brun noir, joues et télé foncées avec quelques reflets violacés ; un peu de peau rouge au-dessus de l'œil. Les doigts sont gris brun foncé. Au haut des tarses une petite touffe de plumes blanches. Musce di' Sloclilwlm. — (Exemplaire cT eu peau ([ui nous a été gra- cieusement offert par M. Smitd) : c'est un très fort Oiseau, presque de la longueur do celle de Vurogallas. Croupes noire ; queue très large et fortement échancrée, les rectrices su recourbent même exté- rieurement; ou croirait voir la queue du telrix. Les deux médianes sont bordées finement de blanc comme plusieurs autres qui les suivent ; à leur extrémité elles se terminent ainsi ■ ■ -. Les plumes des couvertures de la queue sont également bordées finement de blanc. Les rectrices sont grandement marquées de blanc sur les barbes près du tuyau (partie de la plume la plus rap- prochée du corps). Le miroir blanc de l'aile est étroit, mais bien défini; les couvertures des ailes assez sombres, mais piquetées. Les plumes des couvertures inférieures de la queue comme chez Vuro- tjallus, c'est-à-dire noires et blanches, le blanc formant l'extrémité; toute la région de l'anus blauc sale; ventre noir brun, ([uchpies S18 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRES A L'ÉTAT SAUVAGE plumes blanches vers le milieu. Gorge, cou et poitrine violacés très vivement, ainsi que le dessus de la tète, qui est cependant plus foncé. Musée de Christiania. — (Exemplaire cT tué pendant la saison de l'hiver en Norwège) : c'est un petit spécimen si on le compare avec le précédent. Par leur nuance et leurs poiutillés, les ailes rappellent vivement celles de VurogaUus que la couleur de la croupe rappelle encore. Sans que les rectrices extérieures se recour- bent extérieurement, l'échancrure de la queue est néanmoins prononcée, mais la queue est moins large que chez l'exemplaire de Stockolm. Les plumes médianes sont bordées finement de blanc et la plupart des rectrices accusent à leur lin la coupe ordinaire. Elles soûl noires en dessus et en dessous. Les couvertures inférieures de la queue sont celles de l'urogallus, c'est-à-dire marquées de taches noires et de taches blanches. La croupe violacée diffère du ton de la croupe noire du dernier. Les couvertures des ailes sont aussi plus claires que chez le précédent. Poitrail et gorge du violacé ordi- naire; sur les joues plusieurs plumes sont terminées par un petit liseré gris piqueté. Le dessus du cou et du dos antérieur est piqueté gris cendré. Dessous du ventre noir. Les tarses sont fortement emplumés, de petites plumes brunes recouvrent un peu le com- mencement des doigts. Bec foncé et fort; au-dessus de l'œil, une petite partie de peau dépourvue de plumes a dû exister. Musée de Francfort-sur-leMein. — L'étiquette est ainsi libellée ; « Tetrao tetrix c? X 7. urogallus 9 provenant du Coq de bouleau et de la Poule de bruyère. — liackelbakn (Coq de Rackel), tiré par le Conseiller de Justice, le D^ Blum, Allemagne, 1876. )) : superbe exemplaire, magnifiquement empaillé; les ailes sont un peu ouvertes, il repose sur une branche. Nous l'avons fait peindre sur toile par M. Charpentier. L'Oiseau est très fort, il rappelle, en quelque sorte, par ses dimensions, la taille de Vuroijallus. Au haut des tarses a dû exister la touiïe ordinaire des plumes brunes et blanches; cette touffe est maintenant rappelée par quelques plumes blanches et grises. Le violet des parties hautes (poitrine, jabot, cou et joues) est très vif. Un seul arc rouge (peau nue) se montre au- dessus des yeux. Le bec est fort et foncé; la pointe delà mandibule supérieure dépasse la mandibule inférieure d'une manière assez prononcée en formant une courbure. Les doigts sont bordés de lamelles, le tout bordé de brun gris-noir, les ongles sont foncés. La barbe extérieure des rémiges est beaucoup plus claire que la barbe inférieure des mêmes plumes, laquelle est brun uniforme. Sur l'aile, un petit miroir blanc, mal défini. Point de tache blanche ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURE ul9 à l'épaule; de la barbe au meuloii. La queue ouveiLe lonue l'éven- tail ; les rectrices (dont aucune n'est bordée de blanc) se terminent parle trait caractéristique ■. Les grandes couvertuies supérieures de la queue sont bordées liuenient de blanc, elles sont noires comme les rectrices. Ces dernières sont eu dessous très luisantes. Sur la croupe se voit une teinte violacée. Les plumes du dessons de la (jneue sont tachetées de noir et de blanc à la manière de Viirogalliai, mais il e.\iste plus de blanc que de noir, quelques-unes sont entièrement noires. Les couvertures de l'aile brun piqueté. Le second exemplaire. — Sur réti(|uelte, on lit : « Tetrao tetri.r cT X T. uroijallus $ mâle. » En allemand, « Baslard provenant du Coq de bouleau el de la Poule de bruyère. Ilaekelhdlin mas. Euro])e,dela collect. de Meyer, 1818. » : bel el fort exemplaire comme celui du même Musée (jui vient d'être décrit. Cet Oiseau, qui est dans la position où se trouve le Rackelbane de Lille, présente beaucoup d'analojîie avec ce dernier; cependant la barbe du menton est plus prononcée el l'arc rouge au-dessus de l'ceil est plus développé. Sur l'épaule existe une tache blanche. Le bec n'est pas de couleur abso- lument foncée, il est assez long. Au haut des tarses se voit un petit plumet gris blanc sale et les tarses sont emplumés, mais les plumes sont très courtes, comme râpées, de la couleur ordinaire gris souris; des lamelles entourent les doigts, elles sont peu |)rononcées. Dessous de la queue composé de plumes blanches et noires, à la manière de Varogallus; queue assez échancrée ; presque toutes les rectrices sont terminées par le trait caractérislique, elles sont noires brun en dessus, noir brillant en dessous. l'as de miroir blanc à l'aile, du moins ce miroir n'est pas visible, l'aile étant au repos. Les couvertures des ailes bruu gris foncé, peu pi([ueié. La barbe extérieure des rémiges beaucoup plus claire ipie la barhe intérieure des mêmes plumes ; elle est piquetée, tandis que l'intérieure, d'un brun pâle, est uniforme. Le dessus de la queue brun noir. Poitrine et cou de couleur violacée à reflets; dessus de la tète foucé, comme est le dessus du cou; des reflets violacés se voient sur le cou. Musée de Genhe. — Etiquette : « Tétras moyen, Tetrao hijhridits, Arkangel, .M. Scbmidely fils. » La pièce est mal montée, l'Oiseau paraît ainsi de très chétive apparence, il est étroit de corps ; ce sont là sans doute des défauts du montage. Les plumes ont sans doute perdu leur ancien éclat et leur fraîcheur. Dos et dessus des ailes complètement bruns, la dernière partie un peu piipietée. Sur la croupe la couleur devient plus foncée ; les couvertures 520 OISEAUX HYBRIDES RENCONTBÉS A l'ÉTAT SAUVAGE de la queue, de même couleur, sont aussi finement piquetées. Rectrices noires en dessus et eu dessous, le dessous luisant. Les couvertures de la queue, formées de plumes avec taches noires et blanches; dans leur plus grande partie, elles sont cependant blanches. La queue est échancrée, mais légèrement. Les rectrices médianes sont seulement bordées très finement de blanc et se terminent, pour la plupart, par la coupe ordinaire, sauf les deux extérieures. Pas de barbe au menton; poitrine, gorge et autres parties violacées comme à l'ordinaire; dessus de la tète foncé comme le dessus du cou. Pas de tache à l'épaule, pas de miroir blanc à l'aile; les grandes rémiges brun très clair; la barbe exté- rieure étroite, piquetée ou tachetée, et beaucoup plus claire que la barbe intérieure. Le haut du tarse est couronné par une petite toufie de plumes gris blanc et brun, les tarses sont empluiiiés jusqu'aux doigts, les doigts sont entourés de lamelles très pronon- cées, ils sont de couleur brun clair; les ongles sont foncés. Le bec, assez fin, semble allongé ; il est aussi de couleur foncée. Mvsée de Dresde. — Rackelhane du Ti/rol : semblable, nous dit le D"' A. B. Meyer, à celui figuré à droite sur la planche XII de son ouvrage ; l'Oiseau n'a pas encore été peint, ajoute-t-il. Sous le socle, on lit : « Gries in Selbrainthal bee Junstruche, 10 Mai 1887 erlegt. » Ce Rackelhane, dont les ailes et la queue sont déployées, est du type ordinaire. Il ne paraît point très fort de taille. Les parties supérieures sont violacées, la croupe montre les mêmes reflets; sur le devant, l'Oiseau devient bronzé suivant les reflets; sur l'œil on voit l'arc rouge : le bec est foncé. Le haut des tarses est pourvu d'une touffe de plumes blanches, mais collées à l'os. Les couvertures inférieures de l'aile sont blanches ; l'aile est traversée par un miroir blanc. De légers pointillés se voient sur le dos et sur les couvertures des ailes, ainsi que sur les couvertures de la queue ; ce pointillé, brunâtre, est très accentué et se change en blanc. Rectrices noires, en dessous brunâtres, avec la coupe terminale ~ ordinaire très accentuée. La queue fait bien l'éventail lorsqu'elle est largement ouverte ; fermée, elle doit, pensons-nous, se montrer échancrée, car les rectrices extérieures sont beaucoup plus longues que les médianes. Ongles et doigts foncés, petites plumes des tarses très foncées. Couvertures inférieures de la queue tachetées comme chez Vurogallus ; mais presque toutes sont noires et à bouts blancs des deux côtés des barbes. liackelhane du Livland (déjà figuré sur la planche XI de l'ouvrage ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS D'aPRÉS NATURE 321 du D' Meyer, en bas et à droite). — Voici un Oiseau qui diffère du type, mais est-ce bien un hybride? Il est de taille uu peu plus fort que le tetri.r, il esl plus long nolamniout, sans atteindre les dimensions d'une Poule Urogalle. Le bec, dont la mandibule supérieure est assez arquée, est, pour la grosseur, entre le bec du tetrix et le bec de la femelle urogallus; il parait avoir (Mé de la couleur de cette dernière espèce. Tout le dessus du dos infé- rieur, (autant qu'on peut en juger dans le très mauvais état où se trouve le spécimen), a, par sa teinte cendrée, plus d'analogie avec VuroiinliuH qu'avec le ti-lri.r ; les couvertures supérieures de la queue sont aussi dans ce cas; les inférieures sont pur urogallus, c'est à dire blanches tachetées de noir (sur le côté interne de la plume et à la base). L'Oiseau, en dehors de .son épaulette blanche, montre sur l'aile un miroir peu apparent. Les rectrices sont noires, quelques unes, les médianes, légèrement cendrées en dessus; en dessous, elles ne sont pas d'un noir franc. Le devant du jabot est à reflets verts; il existe de la peau nue et de couleur rouge au-dessus des yeux afïectant la forme de l'arc. Les couvertures supérieures soutà la manière de Vurogalliis. Bref cette pièce devient très embar- rassant, et on se demande si on n'est point en présence d'une simple variété de Vnroijallus .' Remarquons en outre que la queue, sans être de forme arquée, n'est point non plus véritablement échancrée, elle est indécise entre les deux formes; il serajt difficile de préciser la ligne qui forme son extrémité, quoiqu'au milieu les rectrices médianes soient réellement plus courtes que les extérieures. On trouve à la lin de ((uelques rectrices le trait rarement rappelé. 11 faut noter, en terminant, que la partie des joues descen- dant vers le cou, est tachetée fortement de blanc, ce qui donne un aspect particulier el annonce sans doute le plumage d'été. — On se rappelle que cet Oiseau, obtenu en juillet 1884 sur la propriété de Rauzen (où déjà on avait tué un Rackelhane), a été ofTert par le baron von Krùdener. M. Th. Lorenz qui, à première vue, l'avait pris pour une Poule Urogalle stérile, pense aujourd'hui que c'est un Rackelhane typus ; la couleur verdàtre du jabot ne serait pro- duite (|ue par la mue ! (1) — M. Lorenz a t-il raison? Nous décri- rons bientôt d'autres exemplaires en plumage d'été, c'est-à-dire avec des pointillés blancs sur les joues et sur le cou, et qui sont parfaitement violacés. — D'après le Jagd Zeitung de iSSii, la pièce (I) Voy. : Jour, fur OrnUh. l8'.Vi, p. 416. Wierderun Einiges ûber tiackelwild unit llahenfedrigheit. 522 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE en questioa fut obtenue dans un district de chasse où il n'existait aucun urogalliis. Musée d'Yurk. — L'Oiseau est du type ordinaire, mais il en diffère cependant par la couleur brune très claire des ailes ; ses doigts sont blanc jaune ainsi que ses ongles. Le bec n'est pas foncé, il est long, assez fort. Les flancs, les ailes, le dessus de la queue rappellent Vurogallus parce que ces parties sont saupoudrées finement de blanc. La queue est assez claire, elle est bien échancrée, très longue com- parativement à la taille de l'Oiseau; les rectrices se terminent par le trait ordinaire, les deux extrêmes semblent vouloir se recourber. Dessous de la queue à la manière de l'Urogalle, mais les plumes sont très blanches, le noir n'affecte qu'un petit côté de la barbe extérieure. Ce Rackelhane de petite taille rappelle donc Vuroijallus par les parties brun clair de ses flancs, de ses ailes, du dessus du dos et de la queue et par le dessin piqueté de ces parties. Il est sans doute peu avancé en âge ; dans le cas contraire, les parties claires de son plumage et sa coloration brune le différencieraient du type ordinaire. M. Plataner, qui a bien voulu nous adresser cette pièce, avec un jeune mâle uiognllus (1), nous fait savoir qu'il ne connaît rien sur son origine. Collection de M. van Kenipen, àSaint-Omer. N» 496, porte l'indica- tion suivante : ce Tétras croisé, T. médius d" ad. Sibérie ; » on lit encore : T. urogalloides ou médius cf (Reg.). — Intermédiaire par sa taille, quoique plus du côté de Vurogallus; ongles fins et longs. Bec entre celui des deux espèces, très pointu, peu foncé; les ailes attirent l'attention par leur couleur brune assez claire et très piquetée de blanc. Un grand miroir blanc les traverse, mais ce miroir est caché par les couvertures de l'aile. Pas d'épaulette blanche, un arc rouge sur l'œil. Le dessus du dos est très pointillé de gris, ainsi que la croupe, qui est de couleur assez claire. Égale- ment le dessus du cou et la partie près du dos sont pointillés finement. Poitrine et partie haute, joues, cou, etc., violacés comme d'habitude. Dessous de la queue à la manière de l'Urogalle, mais le blanc domine; le noir est généralement d'un seul côté des plumes et sur la barbe intérieure. Anus blanc, tarses gris souris; les pattes, rtant rentrées dans le corps, la touffe du haut des tarses disparaît. Rectrices noires en dessous et luisantes; claires en dessus. Queue peu échancrée, point de rectrices exté- rieures recourbées; les médianes liserées de blanc fin et terminées à la manière ordinaire. (I) Considéré à tort comme Hackelbane. ADDITIONS, CORRKCTIONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURK 523 N° 497 de la mhne collection. — On lit: « Tétras hybride. — 7'. médius. T. urofialloidcs Rd. cf Kurope. (lollect. Oursel, mars 1881. » Ce Rackelhiuie est tout petit si ou le compare avec le précédeut; la couleur hruoe des ailes est très vive, très éclatante, piquetée comme est la croupe. Le dessus du cou et la poitrine violacés; du rouge sur rn'ii; bec fort et long, de couleur corne claire, de dimensions intermédiaires. iMiroir blanc, pas d'épaulette. La queue n'est pas absolument échancrée, quoique les rectrices exté- rieures dépassent notahlemeni les autres, mais les médianes sont plus longues que celles qui les suivent; presque toutes sont ter- minées par la coupe • ' ^, et la majeure partie, sauf les extérieures, liserées finement de blanc. Dessous de la queue à la manière de Viirofiallus, plus de blanc que de noir; le noir se trouve sur la barbe intérieure et ne se prolonge pas vers l'extré- mité ; ongles fins et foncés, assez petits; tarses brun souris, etc. iV° 499 de la même collection. — Un lit : <( 7'. hyhridm, telrix X urof/allux. d" ad. Ecosse. 14 novembre 1879, Franck. » Forme inter- médiaire; aile brune. i)iqurtée mais assez foncée; pas de miroir blanc quoique l'on suive çà et là une trace de blanc à la place qu'occupe généralement le miroir. Ongles intermédiaires, tarses gris souris uni, touffe de plumes dans le haut. Arc rouge surl'cpil; bec couleur corne assez fort, quoique intermédiaire, entre les deux espèces. Parties hautes foncées, tête et poitrine violacées. Queue assez bien échancrée. mais pas do rectrices en forme de lyre, deux ou trois médianes seulement bordées finement de blanc et avec le trait ' ; croupe à reflets violacés et saupoudrée de gris. Dessous de la queue comme chez l'Urogalle, barbe intérieure des plumes tachetée de noir à la base; quelques plumes sont de même tachetées de noir des deux côtés dans leur partie haute, le blanc les termine toutes. Rectrices noires, bien luisantes en dessous. ^'' 49S, m('me collection. On lit : « T. Hybride urog. x tetrix cT ad. Ecosse, 14. 9. 1879. Franck ». C'est toujours le type du Rackelhane comme dimensions et coloris. Aile brune et pointillée, miroir blanc pas très prononcé, épaulelte blanche, croupe saupou- drée comme le dessus du dos ; poitrine violacée, arc rouge sur l'œil, ongles foncés intermédiaires; bec on peu effilé, de couleur corne assez claire, de taille moyenne entre les deux, plus du cMé du tetri.r; queue échancrée; médianes bordées d'un liseré blanc, tontes les plumes se terminent par la coupe caractéristique ^. Rectrices noir brun luisant en dessous; dessous de la queue à la 524 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE manière de l'Urogalle, le noir principalement du côté gauche, la plume finit en blanc. Tarses emplumés gris souris, toufîe au-dessus blanc mélangé, ventre brun violacé, etc. N° 495. même collection. On lit : « Tetrao urogaUoides cf ad. Sibérie. Frank Amsterdam ». Splendide exemplaire, plus fort, nous semble-til, que Vurogallus. Beaucoup plus de ce type que du type tetrix taai par ses dimensions que par ses formes et sa coloration. C'est un Oiseau tout à fait à part. Que peut-il être ? La forme de la queue est en tous points celle de Vurogallus ; aucune rectrice ne se termine ainsi . .. En dessous la couleur est brune, cette teinte est très nette ; sur les couvertures supérieures on aperçoit des taches blanches. Les plumes des tarses sont très brunes, ainsi que la foulîe placée au dessus, particularité que nous n'avons point encore rencontrée ni chez Vurogallus ni chez le tetri.r. Sur les ailes existe un double miroir, tout au moins un espace blan- châtre à la place accoutumée, puis quelques taches blanches bien au-dessus posées transversalement, ce que ne possèdent encore ni urogallus ni tetrix. Mais le violacé qui se mêle au vert de la poitrine et qui domine sur le cou, sur les joues, qui s'aperçoit même en quelque sorte sur le dos (laquelle partie est noire et brun foncé), les ailes brunes qui ne sont point piquetées, le bec qui est foncé et qui n'est point aussi fort que celui de Vurogallus. loas ces points rap- prochent l'Oiseau du Rackelhane, et ces particularités sont suffi- santes pour montrer qu'il s'agit bien encore de l'hybride du tetri.r et de Vurogallus, mais bien dillérent du type ordinaire. Peut-on croire que ce magnifique Oiseau doive sa naissance à un croisement dans lequel le renversement des termes père et mère s'est accompli ? Nous l'ignorons; nous serions plutôt porté à croire que c'est un Rackel- hane croisé A'nrogallas, soit le produit d'une Poule urogallus, fécon- dée par un Rackelhane, soit au contraire le descendant d'une Poule hybride unie à un Co(i Urogalle. Cette pièce est certainement la plus intéressante de toutes celles que nous avons décrites jusqu'alors parce que son hybridité n'est pas douteuse, tandis que dans le Rackel- hane à poitrine verte représenté dans l'ouvrage du D^ A. B. Meyer, l'origine hybride n'est pas démontrée suffisamment. Aussi nous avons fait peindre de grandeur naturelle l'Oiseau de la collection van Kempen. Musée (le Breslau. — Le Rackelhane cT qui nous a été envoyé de ce Musée nous ramène à la description du typus si counu, c"est-à- dire : queue échancrée, dessous de la queue à la manière de l'Uro- galle, épaulette blanche, tarses brun souris, poitrine violette à ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURE 523 reflets bronzés, arc rouge sur l'œil, bec iuterinédiaire, etc. Remar- quons que les rectrices extérieures, qui sont droites, ne sont pas bordées pur uu liséré blanc: ce liseré est seulement visible sur quelques médianes au bout desquelles on aperçoit la coupe ordi- naire. La taille est celle des exemplaires du Musée de Lausanne dont nous allons bientôt |>arler. Sur l'étiquette que porte cet Oiseau, on lit: « T. iiiediiisTem. Obcr. Forstmeister von Panuewitz. Schlesien ». Musée zoologique de l'Université de Pavie. — M. le prof. Pietro Pavesi, qui a eu la bonté de nous adresser l'exemplaire de celte collection, n'a pu nous donner aucune indication à son sujet. L'Oiseau avait été aclieté avant qu'il ne fût nommé directeur du Musée de l'Université. C'est, du reste, le T. médius ordinaire, mais de grandes dimensions. La teinte violacée est très accentuée et peut-être plus étendue qu'à l'babitude; la queue est très échan- crée, le dessous des couvertures à la manière de l'Urogalle. Tache blanche à l'épaule, miroir blanc sur l'aile; couvertures de l'aile et de la queue piquetées de blanc, mais très finement. Arc rouge sur l'œil, bec fort, plumes au-dessus des tarses, pieds grands, ongles longs, très foncés. Sur le socle qui soutient la pièce on lit la date de 1866. Musée de Lausanui'. — Iku.r pvemii'res pièces : du type et très semblables entre elles: poitrine violette, pas de miroir à l'aile, au moins ce miroir n'est pas visible ; du rouge au-dessus de l'œil ; l'épaulette blanche manque ; queue échancrée chez l'un, rectrices médianes bordées de blanc peu étendu et terminées suivant la forme ordinaire; touiïe de plumes blanches et brunes au haut des tarses. Les deux Oiseaux paraissent être de taille intermédiaire entre l'exemplaire que nous avons reçu du Musée de Stockolm et un exemplaire de notre collection dont nous avons parlé dans notre premier mémoire. Bec de la grosseur du premier. Rien de parti- culier à noter chez ces deux Rackelhanes. Un troisième individu est diflérent, c'est celui que M. le D' A. B. Meyer a représenté sur la PI. XIl de son ouvrage. Le bec est, en efïet, hlaiic et très fort, la queue est en éventail comme celle de Vurogallus, en sorte que les rectrices médianes sont plus longues que les extérieures; elles sont terminées par une bordure blanche assez large sur laquelle la terminaison ordinaire ne se montre point. Ce sont ces caractères qui distinguent l'Oiseau du typus; il faut encore noter que le dessus du cou et le camail rappel- lent quelque peu Vurofidilus: on aperçoit diflicilement, çà et là, quehiues reflets violacés; plusieurs plumes des joues se terminent par un liseré blanc fin. A part cela, l'Oiseau est bien uu Rackelhane. 526 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE Nous avons noté que l'épaulette bhinche lait défaut et qu'il n'existe pas de miroir blanc; on voit cependant sur l'aile une raie trans- versale blanchâtre, vague, très indécise, rappelant sans doute le miroir qui manque. La barbe des trois rémiges primaires est presque blanc uniforme partout. Il faut, en outre, remarquer que les petites taches des joues rappellent faiblement celles qui existent sur l'exemplaire à poitrine verte du Musée de Dresde et annon- cent sans doute un reste ou un commencement du plumage de l'été. Nous avons peint de grandeur naturelle ce curieux échan- tillon. Nous remercions vivement M. le D' Larquier des Bancels d'avoir bien voulu nous le communiquer. On se rappelle que ce Rackelhane avait été supposé provenir du croisement du Tetmouni- gallus cT X Tetrao tetrix 9- Est-ce avec raison? Cette opinion ne peut être vérifiée expérimentalement. Kelvinvgrove Muséum (le Glascow. — Nous rappelons que cet exem- plaire, qui fut reçu au Musée en 1871, avait été tué à Jullgallan, Clarkmannanshire (Ecosse) en 1869. Plusieurs autres exemplaires paraissent avoir été obtenus dans la même contrée (1). Lorsque nous avons retiré cette pièce de la boîte où elle était enfermée, sans doute se trouvait-elle alors dans un jour spécial, car au lieu des reflets violets ordinaires que l'on observe chez le Rackelhane, nous avions aperçu des reflets verdàtres qu'il nous a été difTicile, dans la suite, de retrouver. L'Oiseau, néanmoins, est plutôt d'une teinte bronzée que violette; ces reflets bronzés et métalliques sont ceux qui brillent le plus ordinairement à l'œil. Il présente, en outre, un faciès étrange : barbe au menton très abondante, croupe très large, pieds très foncés, tarses noirs ou brun très foncé ; touffe au-dessus entièrement blanche, ce qui ajoute au contraste. Tout l'individu dans son ensemble est du reste très foncé, quoique sou plumage soit légè- rement saupoudré. Sur l'aile pas de miroir apparent, le blanc qui existe est comme nébuleux et se cache sous les plumes des couver- tures. La queue est très fournie, très large et très noire, elle n'est pas échancrée quoiqu'elle forme comme une apparence de lyre. Les grandes couvertures de la queue sont bordées de blanc, les rectrices n'ont aucune bordure. Le bec est assez fort, court mais très arqué, il est large et élevé au commencement de la mandibule sapérieure. Musée royal de Bruxelles. — L'Oiseau porte le n" 1929 ; c'est le seul Rackelane que l'on conserve dans ce Musée. Sa tonalité brune le rapproche de l'uroyallus dont il a les sous-caudales, mais il est petit, bien plus court que ne le sont les exemplaires de Lausanne; (1) Voy. p. 13 (ou p. 266 des Mémoires) et p. 510 {en note). ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS DAPRÈS NATURE 527 le bec est lui-même mince, quoique Iour : la tiHe et les doigts sont de faibles dimensious. Quelques rectrices seulement dépassent les autres pennes, en soric que la queue se trouve ft peine échancrée. Néanmoins c'est bien un typus sur lequel on remarque, en le plaçant dans un certain jour, des reflets verts bronzés au lieu de reflets violacés. Musée royal de Munich; quatre piècen. — L'une, indiquée comme venant de Suède, est très petite, le violet se voit faiblement sur la poitrine et sur les parties hautes. Les ailes sont brun très foncé mais piquetées. La queue est assez échancrée, le bec est de couleur de corne, les ongles sont foncés, la barbe intérieure des rémiges est d'un brun uniforme grisâtre. La deuxième pièce de llolien ScluvaiKjen est d'un violacé très foncé et très métallique; la queue est très large, les rectrices exté- rieures semblent vouloir se courber, les deux médianes sont bordées de blanc. Dessus des ailes foncé; quatorze peunes rectrices; doigts assez foncés; barbe naissante. C'est à peine si le plumage est pointillé. On aperçoit tout autour du rou, dans le noir violacé, des taches en croissants formant comme une espèce de damier. La troisième pièce, avec cette meuliou : « Bayr Wald. Forstrat Kock. 1842. » provient des forêts de la Bavière et a été offerte par le Conseil du prince. Elle est de taille ordinaire, plutôt petite. Le bec est foncé, plus long que celui de la pièce précédente, mais moins bombé. Le bout des rémiges secondaires est clair et piqueté, les doigts sont clairs, les ongles sont foncés ; on aperçoit de beaux reflets violacés sur la poitrine. Cet Oiseau a sur les joues quelques petites taches blanches du plumage de l'été, mais en bien moins grande (luantilé que le suivant. On compte dix-sept rectrices foncées à la queue qui est très échancrée. La quatrième pièce avec cette étiquette : « Wilhelm, 28 avril 1873. Forts. V. Lips )>, est encore le typus ; chez elle le costume de l'été (1) paraît très prononcé. On remarque en effet sur le cou une teinte grisâtre, tandis que sur les joues, sur le devant du cou, sur la gorge principalement, les plumes sont fortement martelées ou, (1) Nous avons été longtemps sans connaître celle mue; c'est M. Tli. l'ieske, du Musée lie l'Acadéniip de Sninl-Hétershourg, (|ui nous l'a fiiil connaître Dans ce Musée, on possède dix Tetrao tetrix avec la Roige ondulée de lilaiic, it M. l'Ieske a l'occasion d'en classer chaque année en été plusieurs anires. Nous lui avons envoyé une .iquiirelle repi'é.*entanl la tête et l'encolure du sujet de Munich et 11 nous a répondu que c'était bien un sujet en mue. On conserve du reste au Musée de l'Académie de Saint-Pétersbourg un Rackelhane en costume d'été, c'est-à-dire ayant la tête ondulée de blanc, comme chez le mâle du Tetrao tetrix. 528 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE pour mieux dire, terminées de blanc à la manière de l'exemplaire à poitrine verte du Liveland (Musée de Dresde). Nous remarquons aussi que la poitrine n'est point aussi violette qu'à l'ordinaire, il y a même des tons bleu d'acier comme chez le Tetrao tetrix. A part cela on retrouve chez cet Oiseau les traits propres au Rackelhane. La queue est légèrement échancrée, le dessous de cette partie est très clair, tacheté à la manière de l'Urogalle ; le bec est foncé (plus fort que chez les deux derniers exemplaires) ; les doigts sont assez foncés, les ongles le sont beaucoup. On compte dix-neuf rectrices. Nous avons fait peindre en aquarelle la tète et le cou, qui, nous venons de le dire, sont seuls remarquables par les marques termi- nales blanchâtres des plumes (1). Musée zoologiqued'UpsaUi [Suède). — Cinq échantillons. Le premier est indiqué comme venant du Jemtland, le deuxième de la même province, le troisième de celle d'Upland, 1/10 1880, le quatrième et le cinquième du Nordland, 1846 ; ce dernier porte la date du 28 jan- vier 1860, mais nous ignorons si c'est la date de sa capture ou de son entrée au Musée (2). Quatredeces pièces sontpresque de la même taille, la cinquième est plus grande. Vus de dos, les cinq exemplaires sont identiques par leur couleur générale ; chez tous, les ailes sont brunes avec les plumes terminées de blanc, ces parties sont de ton plus clair que le reste du corps. Chez tous encore, les rectrices sont foncées, de teinte noire, et les médianes, à leur extrémité, sont liserées de blanc fin en plus ou moins grande quantité. Les couvertures supérieures de la queue sont d'un brun mélangé de petits points roux et blancs; notamment vers rextrémité,cependant, chez le plus grand spécimen, ces couvertures sont presque entièrement noires. Chez le n" 1, les rectrices sont très allongées, chez le n°2, elles le sont moins (ou les médianes se prolongeraient davantage?) ainsi que dans le n° 3. Chez un autre numéro les rectrices extérieures dépassent de beaucoup les médianes. Les cinq pièces ont l'épaulette et le miroir blancs, mais le miroir n'existe guère que sur deux pennes de l'aile du grand exemplaire, c'est-à-dire du n» 5. Tous enfin ont des taches blanches (1) Nous avons reçu du même Musée, on l'a vu sur noire liste, une cinquième pièce ; mais elle nous a paru être un ji'une Coq urogallus ayant dans son plumage quelque ressemblance avec la Poule de celle espèce ; du reste si, sous le socle qui le perle, on lit : Tetrao hybridus Linn., au crayon on a ajouté : « peut-être Coqjun. » (2) Le quatrième paraît avoir été en possession de M. G. V. V. Yhlem. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'aI'RÈS NATURE 529 sur les barbes supérieures des reclrices ; ces taches ne se voient que lorsqu'on soulève les plumes. Les rellets violacés de la poitrine s'aperçoivent sur les parties supérieures, mais d'une maniiMc bien moins prouoncée. Dans la partie haute de la poitrine et de clia(|ue côté du cou chatoient des reflets verts, chez le n" 2 et chez le n° I principalement. Comme forme, les becs sont à peu près identiques; leur mandibule supérieure dépasse par sa pointe l'inférieure. Ceci est moins prononcé chez le grand exemplaire. C'est peut-être le n° 1 qui a le bec le plus élevé; cet Oiseau a également les doigts très forts. — On peut dire que ces Rackelhanes tiennent, par leur taille, le milieu entre les deux espèces mères, sauf celui qui est très fort. Il est remarquable que chez les W^l et 5 les doigts, quoique nus, soient garnis à l'intérieur de plumes qui s'allongent notablement. Chez le n" 5 le commencement des doigts se trouve recouvert par les plumes. Cabinet d'Histoire naturelle de S. A. H. le (jrand due de Ilesse- Darmstadt. — Son Altesse Royale, le Grand-Duc, ayant consenti à nous faire adresser un magnifique exemplaire typtis tué récemment dans ses chasses, nous avons pu admirer les proportions et le plumage de cet Oiseau monté d'une manière tout exceptionnelle. 11 est dans la position d'un Rackelhane sur les baltz d'amour. Le bec est largement ouvert, car l'Oiseau fait entendre son cri ; le cou est gonllé, rasant la terre comme les grandes rémiges des ailes qui sont largement déployées; la queue redressée se d^^loie en roue. Une forte toullc de plumes pend au menton : c'est un lypu.s splendide au bec arqué, au plumage foncé, sans doute un vieux mâle, mais rentrant dans le genre général. .Vitsée impérial de Vienne, N" 408, venant de la Russie, porte l'in- dication : « Fundorl Stadhwald Phiew Datum ». L'Oiseau est très fort, la poitrine, la gorge, les parties supérieures ne sont pas absoUnneut du violet ordinaire Elles ont des reflets bronzés très accentués et quelque peu mélangés de vert. Le bec est fort et noir, mais peu long pour sa largeur. Rien de particulier n'est à noter sur cet exemplaire qui diflère seulement un peu du type commun par les reflets violacés qui sont chez lui peu apparents. Exemplaire appartenant à M. Otlo Bock. — C'est un véritable typus dont il serait superflu de faire la description; disons seule- ment que le miroir de l'aile n'est pas visible, qu'il existe une épaulette blanche, que la queue est échancrée ; (les sous-caudales restent à la manière de Vuroyallus); enfin la taille est petite. Musée de Doucres {Angleterre). — Cette pièce ne porte aucune indication, mais M. Oxenden Haraon, qui nous l'a signalée, nous 530 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE fait savoir qu'elle avait été offerte au Musée par M. Thompson, ancien résident en Russie; celui-ci l'avait rapportée de ce pays avec un jeune urofjalkis (désigné à tort comme Rackelliane). Nous ne devons point nous attarder à décrire cette pièce qui, par son plumage, sa poitrine violette, et le dessous de sa queue tacheté à la manière de l'Urogalle, est encore du type ordinaire. Sa taille est assez petite, mince, un peu allongée, rappelant assez bien celle de l'exemplaire du Musée d'York, mais le montage joue un si grand rôle dans la forme, qu'il modifie considérablement, qu'on ne saurait attacher quelque importance aux caractères plastiques d'une pièce empaillée. Il est à noter que peu de rectrices se terminent ainsi , ^- .. Collection de So7i Altesse Royale le Prince Philippe de Saxe-Cobourg- (iothn. — Nous avons dit que Son Altesse Royale avait bien voulu nous faire adresser le soi-disant Rackelhane, figuré pi. X de l'ou- vrage de M. le D"' A. B. Meyer, exemplaire qui avait été déjà signalé par le Kronprinz Rudolph comme Rackelhane avec type de l'Auer [urugallas) (1). En examinant la magnifique planche coloriée qui orne l'ouvrage du D' Meyer, de nombreux doutes s'étaient présentés à notre esprit sur la réalité d'une double origine chez cet Oiseau, vrai Coq uroyallns par son aspect, sa forme, le dessin et la coloration de ses plumes, etc. L'examen fait sur nature, aussi minutiey^ement et aussi consciencieusement que possible, nous a confirmé dans ces doutes. Il nous est impossible, même après de longues recherches, de trouver chez cet Oiseau quelque trait décisif en faveur de son hybridité soupçonnée par le D^ Meyer. Pendant plus de quinze jours, la pièce empaillée est restée entre nos mains. Nous nous sommes torturé l'esprit afin de reconnaître les traits mixtes indiqués par le savant docteur saxon ; nous n'avons pu les saisir. Les Oiseaux d'espèce pure, (3 uroijallnsd' ad., 1 jeune cT ad., 5 Rackelhanes, et quantité de tetrij: d"), qui nous servaient de points de comparaison, étaient tous, il est vrai, des "sujets empaillés; peut-être nous eùt-il fallu des individus en chair pour reconnaître l'exactitude des remarques faites par l'au- teur du grand album. — Nos premières observations auraient pu favoriser quel(|ue peu l'idée d'hybridité. Ainsi, la couleur générale roux brunâtre nous avait paru dilîérerde la coloration plus grisâtre d'un bel exemplaire uroyatlus de race pure de notre collection ; mais bientôt nous avons trouvé, au Muséum de Rouen, un autre (Il Jadg. Zeitungl883. N" 8, 30 avril, pp. 225 226 et Milli des Ornilh. Vereines in Wien, juni 1883, N» 6, p. 105 et suiv. (Description A, p. 108). ADDITIONS, CORRECTIONS KT EXAMENS d'aPRÈS NATURE 531 exempliiire iircnjallus, depuis plus louglciiipsempaillé que le nôtre, et qui olTre cette teinte brun;Ure. Nous avions remarqué aussi que le devant de la tète, d'un ton assez noinUre, rappelait, pour ainsi dire, la teinte que le Raekelliane présente à cette place. Mais cette même teinte foncée existe très visiblement sur un jeune urogallus dont nous avons fait l'acquisition en Italie. Enfin, nous avions cru observer que la barbe extérieure de quelques pennes de l'aile est très claire, tout aussi claire que celle d'un Rackelhane que nous possédons; la même particularité se trouve reproduite sur deux des uingiilliin de pure race que nous avons examinés. L'Oiseau du prince de Cobourg a bien le sommet de la mandibule supérieure du bec, près de la pointe, marqué de brun très accentué; reste à savoir si les Hmyrt//«.s- ne montrent pas quelquefois cette particu- larité. N'ayant donc pu trouver quelque signe bien caractérisé indiquant une parenté, (même déjà ancienne avec le tetrix), nous rappellerous les traits qui ont fait penser au D'A. B. Meyer que la pièce, qu'il a examinée avec tant de soin et décrite avec une si grande précision, a vraiment du sang du telrix. Néanmoins, si l'ou tieut à préteiuire avec lui que cet Oiseau est un Rackelhane, (ce (|ue nous n'aurions jamais soupçonné), il faut, poifr donner une vraisemblance à cette opinion, faire remonter très loin sa parenté avec le tclrix, parenté tellement éloignée et eflacée que l'œil du vulgaire est incapable de la saisir. Les raisons du docteur sont les suivantes (1) : 1° L'impression, dit-il, ([ue cause l'ensemble de l'Oiseau, est celle d'un très petit Auerhahn ayant la queue du Rackelhane (!); 2° la teinte pointillée des plumes du cou est plus grossière (2); 3" la couleur grise sur le fond brun noir est distribuée de telle façon que les plumes des côtés et les plumes postérieures du cou laissent voir des bandes transversales plus ou moins distinctes, foncées et étroites, ce qui, chez i'urofialbin, ne se trouve sur ces plumes qu'isolément et moins di-^tinctement ; 4" le dos et le croupion sont, sous ce rapport, plus grossièrement parsemés; 5° les plumes du nez, du front et des joues sont d'un noir brun foncé avec des bords paraissant bleus, les plumes du menton ont un bord mélallique plus large; ces bords ou bordures sont d'un vert sombre, quelques-unes ont un reflet luisant et violet; 6" le devant de la tète est assez foncé et linomeut piqueté, le dos supé- (1) Nous les cataloguons sous des numéros d'ordro parce que nous désirons répondre à quelques-unes qui nous paraissent critiquables. (2) Que chez le premier, supposons-nous. * S32 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE rieur ne tire que peu sur le brunâtre; 7» les plumes des épaules montrent aussi la moucheture en forme de bande d'une manière plus grossière que chez rM?'0(/«l/i«; 8" les plumes intérieures sont teintées de brun, les extérieures sont teintées de gris vers la pointe et surtout sur la barbe extérieure ; oelle-cl est munie d'une tache en forme de (?) et excessivement blanche ; 9' les grandes tectrices des ailes, pennes secondaires extérieures (1), ne sont marquées et mouchetées de brun que sur les barbes extérieures, et là elles sont munies d'un bord clair et blanc d'une largeur attei- gnant jusqu'à 1-5 mm., La couche suivante qui les recouvre est brune, plus grise vers la pointe, mouchetée assez grossièrement et en forme de bande (ou de lien); les plumes reviennent peu en arrière, point au milieu. Bref, aux yeux du descripteur, les différences principales qui distinguent cet Oiseau du grand Coq de bruyère sont : 1^ sa petitesse (!); 2* la forme delà queue du Racket (!); 3* l'absence de coloration brune sur le dos supérieur; 4* les grandes plumes tertiaires à la manière du Rackel ; 5* des taches blanches sur les plumes des épaules et des pennes secondaires; 6*^ le dessin plus fortement nuancé de brun et de gris; 1^ le chant du Rackel (décrit par le Kronprinz Rudolph) (2). Nous ne saurions critiquer la plupart de ces distinctions, ne les ayant point saisies; nous répondrons donc seulement à quelques- unes. Au sujet des observations indiquées sous les n»* 1, 1* et 2*^f nous dirons : que l'Oiseau ne frappe aucunement par sa petitesse, car il paraît aussi fort que certains uronallns cT ad. (3) ; en outre, sa queue n'est aucunement celle du Rackelhaue. Au sujet du u° 2 : la teinte poinlillée des ptumes du cou, loin d'être plus grossière que chez Vurogalbis, est, au contraire, plus fine que chez un urocjaUns de notre collection. Au sujet du n" 5* : nous pensons que Viiroijallns montre, comme l'Oiseau étudié par le D"' Meyer, des taches blanches sur les plumes des épaules et des pennes secon- daires (4). Enfin, au sujet du n"0 : un uro dans la teinle un peu plus grise des plumes qui, chez le premier, bordent le dessous du dos ; 2° dans les taches blanches plus nombreuses des plumes rectrices. A part cela, l'effet général est à peu près le même. Le croisement du T. umijdllus 9 avec le T. tclrix c? obtenu chez M. Kralik n'a donc pas donné des produits femelles exactement semblables aux Poules sauvages considérées comme hybrides. Mais ceci ne |)rouve pas que les Poules sauvages soient d'espèce pure. La captivité change la forme, l'allure, la teinte, les caractères des Oiseaux qui la subissent, surtout lorsque ceux-ci naissent en cet état, et les modifications qu'ils y subissent sont de nature à tromper l'œil lorsqu'il s'agit d'examens aussi difficiles, puisque ces examens lorsqu'ils sont faits sur des sujets empaillés, ne portent en général, que sur des différences de ton et de dessin très légères. Il en est tout autrement pour les mâles en couleur. Chez ceux-ci les teintes sont assez tranchées, assez bien définies et nettement accusées pour qu'on puisse établir entre les produits sauvages et les produits domestiques d'utiles parallèles. Du reste, si l'aspect général et la taille des deux Poules de M. Kralik ne sont pas les mêmes que chez les Poules sauvages, il faut reconnaître que ces Poules présentent néanmoins certains |)oiuts de ressemblance, tels que : le roux vif du poitrail, la couleur claire du bec, les dessins des joues et du cou. Deux autres femelles, tuées à l'état sauvage, nous ont encore été adressées du Musée d'Upsala par M. Tycho Tulberg. Elles étaient renfermées dans une caisse qui contenait les cinq mâles envoyés du mémc^ Musée: nous n'avons pu nous emiiùcher de remarquer leur taille très petite en comparaison de celle des mâles ; il existe entre elles et ces derniers, sous ce rapport, une véritable dispro- portion." L'une d'elles a beaucoup d'analogie avec la Poule achetée par M. de Selys-Longchamps à M. Niiger, non-seulement par le plumage (coloration et dessin), mais môme aussi par le montage. Toutes deux se trouvent dans une position semblable ; on croirait voir les deux mêmes Oiseaux ; cependant, dans la partie du dos, l'aspect 544 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE du dessin n'est pas tout à fait le niênie. — Chez celte Poule, la queue ne s'arrondit pas du côté droit, comme elle s'arrondit chez l'itro- galhis 9 pure espèce, car ses rectrices extérieures dépassent quelque peu celles du milieu. Par ce caractère, l'Oiseau parait réellement hybride, quoique différent de celui de M. Kralik. Il est malheureu- sement détérioré à la tête et assez mal empaillé (1). L'autre femelle ne paraît être qu'une petite Poule urogallus ; elle pourrait passer facilement pour telle. Néanmoins nous l'avons fait peindre, comme la précédente, afin de pouvoir nous la rappeler, lorsque notre matériel d'observation aura pu être augmenté. Quoique nous ayons examiné attentivement bon nombre d'échantillons des deux espèces mères, nous n'avons point vu tous les types et variétés qui se produisent chez elles, types et variétés diverses qu'il serait cependant utile de connaître toutes pourque nos examens laborieux puissent devenir tout à fait parfaits. Le trait qui nous a paru diffé- rencier cet Oiseau d'une femelle urognllus pure, c'est la petitesse des taches du cou et la taille moindre; mais peut-être trouverait on des traits semblables sur d'autres Poules urogallus^ Notous encore que son bec est uniforme de ton et point extrêmement foncé. Nous ne terminerons pas ces descriptions sans faire savoir qu'au Muséum d'Histoire naturelle de Paris existe une femelle de Tetrao, étiquetée « tetrtx», mais qui, par sa grosseur et par le jaune roux du devant du corps, pourrait passer pour hybride de « teti'ix et d'urogallus. » M. le D' Paul Leverkiin nous a aussi adressé une Poule uro,9a//M.s indiquée comme « prenant le plumage du mâle », mais qui se laisserait prendre volontiers jtour un hybride des mêmes espèces, si l'on considérait le dessus de la croupe et de la queue. En outre, on pourrait croire la mandibule du bec empruntée à tetrix ; le bec est lui-même petit, et l'Oiseau, dans sa longueur, n'atteint pas tout à fait les dimensions d'une autre femelle de la même espèce qui l'accompagnait. Il* faut cependant reconnaître que la queue est complètement en éventail, comme chez l'Urogalle; du reste, nous sommes loin de dire que ces Oiseaux soient des hybrides. M. Smit a eu la bonté de nous écrire du Musée de Stockolm que deux femelles de Rackel, qui existent dans cette collection, sont (1) Une des deux femelles conservées au Musée de l'Académie de Saint-Péters- bourg ressemble tout à tait parait-il à cette Poule, tamlis que la seconde se rapproche du type de la femelle du tetrix. (Couimunication de M. Th. Pleske auquel nous avons adressé l'aquarelle du sujet dont nous nous occupons). ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURE 545 très difTérenles l'uue de l'iiiitre. Dans sn visite au Musée de Saiot- Pétersbourg. M. J. H. Giirney ( I) couslale (|iie les femelles hybrides, conservées dans ce Musée, jiaraisseut exacteincut semblables à de petites femelles Capercaillie {iirugallus). Ces dernières remarques sont failes pour montrer la difliculté ([ui se présente lorsque l'on cherche à distinj^uer les Poules hybrides des femelles d'espèce pure. Peut-être bien que des sujets qui ont une double oriiïine passent inaiierçus dans les colleclions, ou plutôt encore prend-on poui' hybrides des Poules qui n'ont point une origine mélangée. La chose est fort possible ; le croisement des espèces mères tenté eu domesticité est, on l'a vu, incapable de résoudre la question. Faisons observer, en terminant ce trop long chapitre sur le Rackelhane, que c'est probablement à tort que nous avons indiqué une femelle de Rackei au Musée de (]olmar (2). .M. le D' Faudel, directeur, nous informe en elïel qu'il n'existe pas de Poule de ce genre dans ce .Musée; nous aurions commis une erreur du même geni'e en indiquant une autre Poule hybride dans le Musée de Lausanne (3), car aucun hybride $ tetri.r X uragallus ne paraît être conservé dans cette collection. Tetrao albus et Tetrao urogallus M.James A. Grieg, conservateur du Muséum de Bergen (Norwège), a décrit, pour la première fois, le produit de ces deux espèces (4). Tout d'abord, paraît-il, l'Oiseau avait été pris pour une variété albinos de Vunxjdllits qu'il rappelle par ses marques caractéris- tiques. M. Grieg n'avait point songé à la possibilité du croisement de i'iiroi/allus avec le fAigopua allnts, quoique la taille fiU plus petite qu'à l'ordinaire. Ce détail n'avait pu retenir l'attention de l'orni- thologiste parce que, on le sait, les Poules urogallus dillèrent beaucoui) les unes des autres i)ar leurs dimensions. Une insi)ection plus minutieuse lit voir qu'il ne pouvait être question d'un urogallus affecté d'albinisme. Cet hybri>ine e:^pèce. 560 oiseaux hybrides rencontrés a l'état sauvage Tethao tetrix et Lagopus SCOTICUS (Se reporter p. 62 ou p. 313 des Mém. de la Soc. Zool., 1890). Nous avions cité : 1» Trois exemplaires vus par Macgillivray et dont un de ces Oiseaux avait été étudié par le vieil ornithologiste; 2° Un autre exemplaire vu par Yarrell et sur l'authenticité duquel, disait cet auteur, aucun doute ne pouvait subsister; 30 Un cinquième examiné par M. Collett, au Musée Dresser, à Londres ; 4» Deux autres individus examinés par M. Dresser; 3° Un huitième sujet décrit par le prof. Malin; 6° En outre, nous parlions d'un neuvième au Musée des Pays-Bas, à Leyde ; 7° D'un dixième au Kelvingrove Muséum de Glascow; 8" D'un onzième au Muséum of Science and Art d'Edimbourg; 9" D'un douzième (et même d'un treizième?) au Musée d'York ; 10° Nous ajoutions encore, d'après l'Inverness Courier, qu'un nouvel hybride, soit un quatorzième, avait été tué récemment en Ecosse. Depuis ces mentions, M. van Kempen, le savant collectionneur de S'-Omer, a bien voulu nous faire savoir qu'il possédait trois spécimens dans son Musée ; M. William Stewart, clerk of sénat, (the University of Glascow), nous informe que deux pièces sont conservées à l'Hunterian Muséum; puis nous avons lu dans les ouvrages du Rév. Macpherson qu'un hybride, qui passe pour avoir été tué dans le Cumberland, se trouve chez M. E. H. Horrocks d'Edenbrows, à Carliste; qu'un autre individu se laissa voir sur les rochers de S'-Bees-Head (H. Nott, M. S.); et qu'un troisième aurait été tué sur le Crossliellrange, en 1877 (1). Le Zoologist de 1893 (2), mentionne lui-même deux pièces, l'une abattue près de Brecon, présentée par M. L. Cambridge Phillips à la Société Linnéenne de Londres, la seconde, obtenue à Halmannock (Kikcowan N. D.) et montrée par M. Tegetmeier à la Zoological Society (3). Enfm le Field vient de signaler un dernier » hybrid Grouse and (1) Voy. the Birds of Cnmberland by tlie Rev. II. A. Macplierson and William. Duckwortii, Carlisle, 188t), p. 24, et A Vertébrale Faiina 0/ Lakeland, p. LXX.XIl, Edimbourg 1892. (2) N' de Janvier, p. 32. (3) N» de Décembre 1893, p. 4(i3. ADDITIONS, COHRECTIONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURE 561 Blackgaiiie » tué par M. A. Douglily, de Renagour, Aberfoyle (Perthshire), le 24 aoiU 189i. En sorte que vingt-cinq hybrides seraient connus, si toutefois il n'y a pas de redites dans notre classement. Ces captures présenteraient beaucouj) d'intérêt. Mais, de renseignements minutieux pris sur ces Oiseaux, il résulte que l'origine sauvage de beaucoup d'entre eux n'est pas établie et (jue chez d'autres l'hybridité ne joue aucun rùle, à ce point que uous nous sommes demandé s'il existe des produits du Tetrao letrix X f.agopus scolicus obtenus à l'état sauvage? Voici nos raisons : La pièce du Musée d'Edimbourg représente, à n'en pas douter, l'un des deux Oiseaux obtenus en captivité chez Sir Colquhoun et dont celui-ci parle dans son ouvrage « The Moorand the Lock », car, nous dit le keeper du <( Natnral history département » du Musée, le spécimen est indiqué sur le vieux registre de 1830-31 comme ayant été offert par le père du baronet (1). Une des deux pièces de l'Huuterian Muséum de Glascow est aussi cataloguée comme ayant la môme provenance. Ces deux Oiseaux sont donc à écarter. Le soi-disant hybride du Kelvingrove Muséum, de la même ville, est seulement indiqué comme ayant été offert par M. lugrand de la Benfieldstreet ; M. Paton, directeur de ce Musée, ne sait rien autre chose sur son compte. Cet Oiseau diffère du reste par plusieurs caractères du premier échantillon authentique ayant appartenu à Sir Colquhoun. La provenance du seul exemplaire du Musée d'York, (et non les deux exemplaires, comme nous l'avious dit par erreur) (2), n'a pu nous être indiquée par l'expéditeur ; cet Oiseau diffère encore du produit obtenu en captivité; il en est de même de l'Oiseau tué au mois d'août dernier par M. A. Doughty. Nous sommes certain que la pièce conservée au Musée national (t) Il est dit dans l'ouvrage en question (New édition. Edimburg. 1888, pp. 94eti^), que le garde de la faisanderie à Roosdhu possédait un Black Cook et une Grouse qui faisaient hon ménage; que la (jrouse, qui était une femelle, produisit doux ans de suite. La première année les jeuni's moururent ; l'année suivante, deux hybrides r^ purent être élevés avec beaucoup de soins, ils se revélirent du plumage de l'adulte. Os deux Oiseaux, il est vrai, auraient "té donnés par le père de Sir Culquiioun aux Musées de Glascow (voy. p. 95, 7' ligne), mais c'est là sans doute une erreur, et l'un de ces Oiseaux dut être odert au Musée of ScieDce and Art d'Kdimbourg. ainsi que les vieux registres l'indiqueut. (2) Le deuxième est un Hackelbane ! 562 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE des Pays-Bas n'est autre qu'une vieille femelle stérile revêtant l'habit du mâle, car elle ressemble étonnamment à deux des échan- tillons de la collection de M. van Keinpen qui sont aussi de vieilles Poules prenant l'habit du Coq. Ayant, en efïet, envoyé l'un de ces deux exemplaires à M. Keulmans pour le faire peindre, celui-ci, doutantde l'origine attribuée, a cru devoir le montrer à M. Oustalet qui lui a fait remarquer de vieilles Poules îef/'ja; correspondant à ce faux hybride. Quant au troisième de la même collection, qui y figure sous le n° 506 et qui est indiqué comme femelle, nous le croyons une simple anomalie de ce sexe et de l'espèce tetrix, sans aucun mélange avec le scolicus (1). Or, en présence de ces erreurs, de ces confusions, sans doute fréquentes, nous avons le droit de nous demander si beaucoup des pièces citées et que nous n'avons point examinées (comme l'ont été les précédentes) ne rentrent point dans la même catégorie? Il nous a été impossible d'obtenir des indications sur le soi-disant hybride tiré par M. Laurence Hardy et dont a parlé « l'Inverness Courier ». Nos lettres adressées au chasseur et au directeur du journal nous ont été renvoyées. M. Tegetmeir, qui montra à l'une des réunions de la Société Zoologique la pièce abattue à Balmannock (Kikcowan), n'a plus l'Oiseau entre les mains et il ignore la demeure de celui qui le possède. La Grouse hybride, présentée par M. E. Cambridge Phillips à la Société Linnéenne de Londres, ne serait autre qu'une variété singulière de « Common Grouse (2) ». M. Horroks, de Carlisle, (1) La jambe gauche de cit Oiseau esl moins couverte de duvet que la droite; ce duvet est gris tacheté longitudinalement de rayures brunes. Ce caractère, et d'autres traits que la pièce présente, ne prouve aucunement son hybridité ; du reste, si elle porte une mention ainsi conçue : « iMétis Tétras lyre et d'Ecose ». elle en porle aussi une antre, qui indique seulement et avec lieaucoup plus de raison, un Lagopus tetrix 2 variété. L'Oiseau a été acheté à la maison V'erreaux. de Paris; nous igno- rons à quelle date. Les deux premières proviennent de chez M Franck, de Londies. (2) M. E. Cauibriilge Phillips a bien xoulu nous envoyer la note ([u'il a com- muniquée au Clab en présentant son Oiseau et la réponse qui lui a été faite par M. \V. C. Ashdown. Dans cette note, intitulée : « A supposed Hybrid Grouse n, M. E. Cambridge Phillips rappelle que l'Oiseau en question fut tué à la fin ilu mois d'août 1891 sur le Kriddyllt (irouse Hill, .Merthyv Cjnog, par M. Rees Williams, de Brecon. Lorsque l'Oiseau volait, il laissait apercevoir du blanc sous les couver- tures de l'aile. A première vue, il lui fit l'elTet d'une Grouse curieusement colorée ; mais après un examen attentif, il arriva à cette conclusion que c'était un hybride, à cause principalement de la largeur des ailes et de la queue, qui ditTérait de celle dime (Irouse normale. M. Ashdown, natur.ilisie à Hereford, empailla l'Oiseau et se prononça pour un croisement entre la Perdrix et laGrouse; M. Phillips, ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS D'APRÈS NATURE S63 que nous avons interrogé sur l'hyliricie qui doit se trouver chez lui, n'a pas répondu à notre demande. L'hyhridité de cette Grouse vient du reste d'être critiquée très vivement dans le Zoologist (1). L'Oiseau, qui aurait été tiré à Crossfield, était trop abîmé, paraît-il, pour pouvoir être monté, et il n'a pas été conservé. Quant à l'indi- vidu qui se laissa apercevoir sur les rochers de S'-Bees-Head, son apparition fut trop courte sans doute pour qu'on put le juger siïrement. L'origine sauvage des trois pièces vues par Macgillivray ne paraît pas avoir été étahlie. Peut être l'ornithologiste fait-il allusion aux Oiseaux oblenns par M. Colquhoun ? Yarrell n'écrit point davantage que la pièce qu'il examina ait été obtenue en liberté, mais seule- ment qu'elle avait été envoyée par lord Mosteyn, de Galles, à un empailleur d'Oiseaux, ce qui ne dit rien. Enfin, les deux exem- plaires que M. Dresser étudia sont peut-être du nombre de ceux qui viennent d'être cités ; dans ce cas, ils feraient double emploi. Nous ferons une exception, toutefois, pour l'exemplaire en peau qui se trouve dans le Musée de M. Dresser. Cette pièce, nous informe l'éininent ornithologiste, fut trouvée dans un lot de Red Grouses au Leadenhall market; il y a donc lieu de supposer qu'elle avait été obtenue à l'état sauvage. Puis, comme elle res- semble en beaucoup de points au spécimen du .Musée d'Edimbourg, au contraire, l'avait (ioterminé l'omme hybride du Faisan et de la Grouse: attendu que la tète se rapproche de celle d'une (einelle Faisan et que la couleur rouiie de la poitrine rappelle la coloration que l'on vuil chez les vieilles (emclles stériles. M. Phillips possède un sujet de ce dernier fjenre qui porte la même teinte sur la poitrine. Les ailes, qui soni longues et pointues, et même aussi la queue, rappellent encore le Faisan. — L'Oiseau (ut ensuite mnnlré à la l.iiinean Society de Londres el les ornithologistes présents se piononcéreni pour un hybride de BUickgauie (7". tetrix) et de firouse. sentiment (jne ne put partager M. Phillips. La note de M. Phillips lui crili(|uée par M. W. C. Ashdown clans le u llerelord Tiuies n (N* du 14 Janvier IS'.K)) M. Ashdown est convaincu que l'on a afTaire à un mélange de Red tirouse {L. scoticus) et de (■ouimon Partriilge (Ferdix cinerea). Nous ne ferons point connaître toutes les raisons i|ue celui-ci développe ; nous dirons seule- ment, it'après lui. que la carcasse ressemblait de très près à celle d'une liedlegged Partridge iP. rubra). et que la chair était blanche. Celte dernière particularité arrête principalement 1 attention de M. Ashdown. — En pré.seiice de cette diver- gence d'opinions. M. Cambridge Plii'lips crut devoir montrer l'Oiseau extraordi- naire au professeur Newton, puis à Lord Lilford, qui, liualement. ne virent dans celte (irouse qu'uni aberration de couleur de Lagopiis scoticus. (I) N" de Janvier IM'.lii. p. 20 ; ce numéro nous arrive au moment où nous corri- geons nos épreuves d'imprim- rie, mises déjà en pages, en sorte que nous ne pouvons reproduire la erilliioe qui vieni il'èlre faite par .\l . Henry II. Slaler. lequel considère la (jrouse en question comme une « Ijarren grey-hen assiiiuing mal plumage » ; ce que ne conteste pas du reste le Uév. Macpherson. 564 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE obtenu en captivité, il est fort probable que l'origine qu'on lui suppose est bien établie. Nous voulons croire aussi que l'exemplaire décrit par le profes- seur Malm sous le nom de fMgopotetrix est bien nommé. Nous ne l'avons cependant pas vu. Il avait été acheté, on se le rappelle, le IS décembre 1876, sur le marché de Gothenbourg (Suède), et avait, parait il, été rencontré dans une localité où l'espèce scoticus avait été introduite plusieurs années auparavant (1). Ainsi, des vingt-cinq exemplaires que nous avons cités en débutant, l'authenticité d'un très petit nombre est reconnue ; et combien ont été obtenus à l'état sauvage'? nous l'ignorons. Nous devons néanmoins des renseignements plus complets sur les pièces qu'on a bien voulu nous laisser examiner. Et d'abord, nous donne- rons le signalement très précis de l'exemplaire de M. Colquhoun, c'esl-à-dire de l'exemplaire qui est conservé au Muséum of Science and Art d'Edimbourg, car, on le voit, il est pour nos études d'une très grande utilité. Exemplaire du Muséum of Science and Art d' Edimbourq . — La cou- leur générale est le violacé luisant, teinté de roux ; ceci forme comme le fond de la couleur. Mais tout le corps est tacheté de petits points blancs donnant quelque peu l'aspect de légers flocons de neige répandus sur le plumage. Ces gouttes blanches appa- raissent surtout sur les ailes, sous le ventre et plus légèrement au cou et sur le dos, où elles deviennent très fines. Elles se forment à l'extrémité de la plume qui se trouve ainsi comme bordée de blanc. Le devant de la poitrine, qui est roux violacé, est dépourvu de ces taches blanches ; un plastron uni se forme ainsi et s'étend jusqu'au dessus des ailes. La queue est presque absolument carrée; du côté droit seulement, les rectrices les plus extérieures s'allongent quelque peu. Au bout des plumes on aperçoit le trait terminal ■ ■ ■ propre au tetrir; les plumes des pennes sont bordées à leur extrémité de blanc fin. Les couvertures de la queue sont assez rousses, les inférieures sont blanc mélangé de taches rousses en petite quantité, dans le (I) Celte indication, qui es-t donnée diins un mémoire de M. CoUett : « Hybrid Grouse n, Proceed. of llie Zool. Soc. of London, pp. 224-240, 1886, était passée pour nous inaperçue. Elle est cependant très importante, car elle confirme l'opi- nion que nous avons émise souvent: à savoir, que beaucoup de croisements sont délerminés par des cliangements introduits par l'action de l'homme dans l'habitat des espèces mères qui contraclenl des mélanges. ADDITIONS, COnnECTIONS ET EXAMENS DAPRÈS NATURE 565 genre du plumage du Rackelhane. Les couvertures inférieures des ailes sont tout à fait blanches. La barbe extérieure des pennes rémiges est taclietée; elle n'est point d'un ton uniforme comme se trouve la barbe intérieure. Les ailes sont plutôt gris roux que violacé brillant, le fond de la couleur est le roux ; cette couleur est aussi celle du corps. Le bec est foncé, les ongles et les doigts sont très clairs; la plume des tarses est d'un gris souris blanchâtre, elle recouvre les doigts dans le premier tiers de leur hini/ueur. Nous comptons six ou sept rémiges primaires, dix-neuf rectrices, (les plus extérieures sont, on l'a dit, du côté gauche), la barbe est malheureusement usée. La première penne de l'aile est longue, (cette première penne nous parait plus longue relativement que chez le Lagopus). Longueur totale de l'Oiseau : 0,467 jusqu'au bout des rectrices médianes et 0,476 jusqu'au bout des rectrices extérieures les plus étendus. L'aile mesure 0,245, mais les plumes paraissent usées à leur extrémité. On peut dire que ce spécimen est un véritable intermédiaire entre le Tetrao tetri.r ei le Lagopus scoticits; le mélange des teintes des deux espèces est très accusé. Cet hybride, authentique, puisqu'il a été produit en captivité, rappelle le scolicus : par l'absence com- plète de la barre blanche qui traverse l'aile du tetrix, par la coupe presque carrée de la queue, par le ton roux qui forme le fond de la couleur, par le bec un peu plus faible et moins noirâtre que celui du tetrix, par la couleur blanche de ses ongles (1) et de ses doigts, par le dessin piqueté du dos, de la croupe et des couvertures supé- rieures de la queue. Néanmoins son aspect fait songer au Tetrao tetrix. — Nous avons fait peindre cet échantillon précieux qui peut servir de type. Exemplaire appartenant à M. Dresser, de Londres. — Cette pièce est en peau ; nous n'en avons point fait faire le portrait, d'abord parce qu'il est difTicile pour le peintre de reconstituer les formes d'un Oiseau dont l'aspect n'est pas connu, puis aussi parce que M. le D' A. B. Meyer, de Dresde, en a publié une lithographie coloriée dans son grand album : <( ilnser Auer-ltackel-und Hirnild (2). » Cette lithographie qui est de dimensions moindres que l'Oiseau, (elle le représenteseulementauxdeux tiersde sa grandeur), nous parattassez exacte. Cependant la couleur de la plume qui couvre les tarses est trop claire, celle des ailes est trop claire aussi. Puis la queue n'est (1) Un L. scoticus, du Musée de Rouen, a lependdiil les ouk1>-s foncés. (2) Wien, Verlag von Adolph W. Kûnast, 1887. 566 OISKAUX HYBRIDES BENXONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE point assez échancrée; les rectrices extérieures dépassent davantage, dans l'original, les pennes médianes; les couvertures sont aussi chez le même plus nettement bordées. La pièce, nous l'avons dit, présente beaucoup d'analogie avec celle que l'on conserve au Musée d'Edimbourg; elle nous paraît toutefois plus forte ; la queue est aussi plus échancrée, tout au moins les rectrices les plus extérieures s'avancent davantage en pointe; la coloration générale est plus foncée et les points blancs neigeux sont moins accusés, notamment à l'extrémité des plumes ; nous croyons encore le bec et les doigts plus foncés, surtout ces derniers (1). A part ces légères différences, on ne saurait sans doute se repré- senter plus exactement l'hybride des deux espèces tPtrlx et scoticus. Un caractère principal, la grande taille de l'Oiseau, s'explique diflicilement ; dans l'hypothèse d'un croisement, on préférerait rencontrer un produit de taille intermédiaire. Mais le bec est beaucoup plus faible que chez le tetrix ; puis, il n existe point, à la manière de cette espèce, de blanc à l'épaule ni en travers de l'aile; il faut noter encore que le pointillé roux du plumage indique complètement le scoticus; ce pointillé ne rappelle même pas le plumage du jeune tetrix en mue, point davantage la plume du sexe femelle de cette espèce. Exemplaire du Kehingrove Muséum de Ginscoiv. — L'Oiseau est aussi fort qu'un tetrix dans tout son ensemble; le bec est cependant plus faible et de couleur moins noire, il est corne foncée. Sa teinte générale est le brun violacé, les plumes sont toutefois parsemées de blanc à leur extrémité; cette particularité se produit en abon- dance sur l'aile, et aussi sous la gorge, sur la croupe, sur les côtés et sous le ventre. Le dessus de la tête et du cou est finement piqueté de blanc grisâtre. Le tour de la poitrine est foncé et tire sur le brun bleu. Une tache blanche existe sur l'épaule ; on n'aperçoit pas sur l'aile le miroir transversal propre au tetrix. La queue est presque carrée, quelques rectrices extérieures dépassent seulement un peu les autres pennes. On n'aperçoit point, sauf sur une ou deux pennes, la coupe terminale des plumes du tetrix - •. Le des- sous de la queue est blanc comme chez cette espèce. La plume des tarses, qui est de couleur brun souris, descend sur les doigts, mais elle ne les recouvre que très faiblement, environ d'un tiers de leur longueur. Les doigts sont de couleur corne, et non noirâtres comme (1) Nous ne possédons plus, au mouienl de notre examen, l'exemplaire d'Edim- bourg qui a été renvoyé. ADDITIONS, COnnECTIOMS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURE 567 chez le Tétras lyre ; les ougles sont bruns. Une loulîe de plumes blanchâtres coiironne le tarsi-. Au-dessus des yeux, l'empailleur a indiqué un espace nu et ioui;e, mais d'une manière peu naturelle, trop accentuée. L'espèce .svon'ci/.s- semble être rappelée, chez ce grand exemplaire, par la teinte brun chocolat (jui se laisse voir sur le violacé, par les petits points très fins et de couleur blanche qui terminent les plumes, surtout par les plumes du dos et la forme presque carrée de la queue. La môme espèce est encore rappelée par les plumes qui descendent sur le premier tiers des doigts, peut-être aussi par la deuxième rémige de l'aile, qui semble être, comparativement, de la hiiiiiueur de celle correspondante du scoticus (1). Malgré le rappel évident de cette dernière espèce, ce spécimen s'éloigne de celui du Musée d'Edimbourg, aussi il nous laisse quelques doutes sur l'origine qu'on lui su])pose. Exemplaire du Musée de York. — Voici une pièce qui nous déroute complètement ; non seulement elle difïére notablement de l'Oiseau produit eu captivité et qui nous sert de type, mais elle s'éloigne aussi du dernier exemplaire qui vient d'être décrit ; elle ne se rapporte pas non plus au sujet tué par M. Alex. Doughty, et dont la description va suivre. — Par sa taille, l'Oiseau est intermédiaire entre le tetrix et le scoticus, les dimensions de son bec sont aussi intermédiaires. Les doigts sont nus et de couleur cuir de botte; les jambes ne sont que légèrement emplumées ; sur le devant cependant ces dernières parties sont bien garnies, mais les plumes sout très courtes et comme râpées. La forme de la queue annonce le tetrix, quoique les rectrices extérieures ne soient pas très longues ni recourbées absolument ; l'écliancrure se trouve très large vers le milieu. Les rectrices extérieures allongées ne sont pas égales, d'un côté elles paraissent usées. Sous la gorge le dessin des plumes affecte la forme d'écaillés, elles sont grises avec du brun et du blanc; sur les joues on voit encore quelques-unes de ces écailles, mais celles-ci sont de couleur jaune. Sur la nucjue il y a des reflets noir bleu ; ces mômes reflets se voient, dans de moindres proportions, sur le dos et sur le devant de la poitrine. Tout le plumage de l'Oiseau est un mélange de gris, de brun et de noir; le brun domine. Les rémiges sont claires, surtout sur leurs barbes extérieures. Le dessous de la queue est blanc pur; il n'existe pas de peau rouge au dessus de l'œil. Celte fois, l'Oiseau est plus scoticus que tetrix, cependant ses (I) L'espèce letrix parait la porter plus courte (relativement), S68 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE doigts nus et sa queue échancrée rappellent bien la dernière espèce. Il faut encore remarquer quMl possède des épauleltes blanches, l'épaulette droite est même très bien accusée. Serait-ce une vieille poule stérile/eîn'j;? Nous ne saurions le juger. Exemplaire abattu par M. Alerandir Doughty (de Liccrpool). — Cet exemplaire est au moins de la taille d'un beau tetrix, les ailes sont très petites, comparativement au corps, mais nous pensons que chez l'espèce tetrix l'aile est également petite. Le cou et la tête sont bruns, le dessin peut aussi bien être du letrtx (femelle) que du scoticus, il représente peut-être mieux le dessin de la première espèce. Tout le dessus du dos, de la queue, des ailes, sont d'un brunâtre noir et les flancs sont quelque peu d'un noir violacé. Souvent les plumes se terminent, à leur extrémité, par ces taches neigeuses que nous avons déjà signalées. Le devant de la poitrine rappelle par sa teinte métallique le plumage du tetrix. Les plumes des tarses descendent légèrement sur les doigts ; une touffe de plumes couronne le haut du tarse. Un arc rouge domine l'œil; le bec est moins fort que chez le petit Coq de bruyère, moins foncé aussi, et la plume s'avance très en avant sur la mandibule supérieure; les doigts et les ongles sont brun foncé. La forme de la queue est très échancrée, mais comme les rectrices s'étagent en s'allongeant dès le milieu, la queue ne donne aucunement l'as- pect de la lyre, comme chez le tetrix. A peine si on aperçoit au bout des rectrices la forme suivante • " .. Il n'existe aucune raie blanche sur les ailes, qui sont étendues chez le sujet empaillé. — Cet exemplaire est très intéressant, on le voit; mais il s"écarte, comme celui du Kelvingrove .Muséum de Glascow, de l'individu que nous avons pris pour type. Si ses ongles et ses doigts étaient clairs, comme le sont les doigts et les ongles de ce dernier, ou bien si la plume couvrait davantage les pieds, si encore la queue était carrée, ces traits, avec ceux qu'il possède déjà, seraient de bons indices du mélange du scoticus avec le tetrix; mais les caractères que nous signalons manquent. Il est donc bien difficile de se prononcer sur la véritable nature de cet Oiseau. Nous avons remarqué que les plumes des couvertures inférieures de la queue sont blanches tachetées largement de foncé, dans le genre de celles de Vuroijallus, mais la barbe tachetée est brune et non noire. Ceci n'existe ni chez le ncoticus ni chez le tetrix. Cette particularité se comprend néanmoins facilement si l'on songe que les couvertures dont nous parlons sont blanches chez le tetrix, rousses chez le scoticus. Nous remarquons qu'il n'y a pas de touffes ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'aPUÈS NATURE 5569 mélangées des deux couleurs, mais divisiou et partage (ce qui montrerait (jue la fusion des caractères des espèces pures ne s'établit pas par l'iiybridation ?) La particularité dont nous nous occupons serait un signe réel du croisement des deux espèces, car une femelle telri.r stérile, prenant la livrée du mâle, ne ra|)pellerait pas sans doute la teinte rousse ^\u scoticus, ainsi que cela se produit dans le cas présent. Le taxidermiste qui a di''|inuillé cette Grouse prétend, du reste, qu'elle est de sexe mâle et que son examen lui permet de faire celte aflirmation (I). La seule diflérence qu'il ait trouvée est que le dévelo|)peinenl des organes est moindre que dans les espèces pures. Les vieilles Poule'! de la coUe.rlion de M. van Keiiipcn ont la queue complètement en lyre : c'est l'indice le plus certain de leur uature Tetnio telri.r ; ce caractère éloigne toute idée de mélange avec le scolicus. Cependant M. van Kempen nous assure qu'il possède d'autres vieilles Poules qui n'ont aucun rapport avec ces dernières; elles ont, nous dit-il, l'apparence du Coq teirix et n'ont en aucune façon leur plumage mélangé à la manière de celles que nous critiquons. Les vieilles Poules stériles que M. le D"" A. B. Meyer a représentées dillèrent aussi de ces dernières. M. van Kempen a donc catalogué les deux échantillons en question comme hybrides de srolinis ou teirix, et les a indiqués de nouveau sous cette dénomination dans un travail récent {2) ; mais c'est à tort, pensons-nous. Nous n'avons point reçu, à notre grand regret, les deux exem- plaires qui sont conservés à l'Hunterian Muséum de Glascow (Collec- tion de ITuiversilé). Un de ces deux exemplaires provient, comme nous l'avons indiqué, de chez sir Colquhoun et, vraisemblablement, du croisement obtenu en captivité (3). M. le professeur Youiig, directeur du Musée, auquel nous les avons demandés à diverses reprises, n'a pas cru devoir nous les communiquer, parce que ces pièces sont montées. Un intérêt considérable s'attache à ces deux Oiseaux, car si l'individu abattu à l'état sauvage ressemble à celui qui a été obtenu en cai)tivité, Ihybiidisme libre du Telrao tetrix et Lagopiis scolicus peut être alTirmé. — Nous disons « l'individu abattu à l'étal sauvage », car nous supposons qu'il s'agit bien de la Grouse mentionnée dans les (1) Dapri-s nolrf correspondance avec M. Alexandre Dougtily. (2) Mém. de la Soc. Zool. de France. (3) llacoiilés in « The moor and the locli ». p. 95, new édition, 1888. 570 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A LÉTAT SAUVAGE Proceedings de la Société d'Histoire naturelle de Glascow (1), c'esl-à-dire de la Grouse qui fut présentée en 1874 à l'une des séances de cette société (2) par M. James Lumsden et qui fut tuée dans le « South Ayrshire » au commencement du mois de Décembre de l'année précédente. — Nous pouvons faire erreur cependant, car M. Willam Stewart, clerk of senate, nous indique l'Oiseau comme ayant été oflert par M. Brown, ce qu'une lettre de M. Paton, (directeur du Kelviugrove Muséum) paraît en outre confirmer. Notre embarras est d'autant plus grand que M. le professeur Young nous indique l'hybride d'Ayrshire comme devant être reporté au croisement du Tetrao tetrix cT X I. urogallus $ ! — Il y a certai- nement confusion dans lesi-ènseigneraenlsqui nous ont été donnés. N'ayant même pu obtenir la peinture des deux Grouses en ques- tion (3), nous nous sommes décidé à adresser à M. J. A. Paton, (dont nous connaissons la grande obligeance), l'aquarelle du second hybride obtenu en domesticité et conservé au Muséum of Art d'Edimbourg, le priant de bien vouloir nous faire savoir : 1° si cette aquarelle est conforme à l'autre sujet de même provenance et conservé à l'Hunterian Muséum ; 2" si l'hybride présenté par M. James Lumsden (ou par M. Brown ?) lui ressemble. M. Paton, en réponse à notre demande, nous a adressé les indica- tions suivantes : « L'aquarelle est d'une couleur trop rouge pour se rapporter à l'un et à l'autre. » L'Oiseau empaillé de sir Colquhoun mesure actuellement 46"°'(4). Les tarses sont emplumés jusqu'au milieu des doigts ; les parties supérieures du corps sont de la couleur de la Red Grouse, mais elles sont plus foncées ; les parties inférieures sont semblables à la Black Grouse, on y aperçoit les demi-lunes caractéristiques de la rouge. Le cou par devant est muni de ces taches qui sont blan- ches et fines ; la queue est très visiblement fourchue (ou plutôt échancrée) (3). » La pièce tuée dans le South Ayrshire est longue de 51™™ (6). Toutes les parties supérieures ressemblent au plumage assombri de (1) Page 263, vol. II, part. 11. Glascow, 1876. (2) Séance Un 1" Décembre 1874. (3) Qui cependant auraient été peintes autrefois, d'après une communication que veut bien nous faire parvenir M. F. 11. Newbery (ol the Glascow Sehool of art). (4) Nous supposons que M. Paton a voulu dire 46 cenlira. (5) M. Paton se sert de l'expression d forked ». T (6) Nous supposons encore que M. Paton veut dire 51 centim. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATLRE .171 la Red Grouse. Le haut de la poitrnie est d'un brun sombre; le ventre est plus foncé avec une ligne blnnche à son milieu. Les couvertures supérieures et inférieures de 1 aile sont très tachetées de i)lanc ; le gosier est d'un roiiij;e de rouille très accentué. Les tarses sont couverts de plumes serrées en plus grand nombre que chez le précédent (dont les plumes sont plus làidies et plus llollantes), mais ils couvi-eiit, comme chez celui ci, le milieu des doigts. Enfin la queue est noire, plus large et plus fourchue que chez le premier. » Il est facile de voir, par ces quelques indications, que l'Oiseau sauvage est encore plus grand que l'Oiseau domestique et que sa queue rap|)elle plutôt celle du tciri.r que celle du sroth'iis: deux marques, au moins la première, qui caractérisent les autres pièces (tuées ou nouj à l'état sauvage que nous avons décrites. Des examens que nous avons faits, ainsi que de la description qui nous est adressée par M. Paton, il résulte que celles-ci présen- tent évidemment des analogies avec les hybrides désir Colquhoun ; les demi-lunes ou points blancs que l'on aperçoit à l'extrémité de la plume les en rapprochent notamment. Nous n'osons néanmoins, (à l'exceptiou du spécimen de M. Dresser), les déclarer de véritables hybrides vu la grandeur de leur taille, l'échancrure de leur queue et la nudité de leurs doigts. Le spécimen de South .\yrshire a cependant les doigts à moitié recouverts de plumes. Il est donc désirable que M. le professeur Young revienne sur sa détermination et qu'il se décide à nous communiquer les deux pièces de son Musée. Peut-être, s'il eût cousenli à nous faire cet envoi, nos hésitations eussent-elles cessé. Lagopus albus et Tetrao tetrix. (Se reporter p. Cl oii p. 320 des Mém. de la Soc. Zool., 1890). Quoique bon nombre d'exemples du croisement de ces deux espèces aient été cités, plusieurs omissions ont été faites ; quelques cas nouveaux sont encore à signaler. M. le D' Giinther nous informe en effet qu'au British Muséum on conserve la dépouille d'un T. tetrix X L. albua en costume d'hiver, dont nous n'avions ijoint parlé, et M. N. Nazzonovv, de Varsovie, nous signale au Musée Zoologique de l'Université de sa ville un exemplaire sur lequel est écrit de la main de M. Tatchanowsky l'indication 572 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE « Laiiopus-tetrici-lagopus)>{i).M. le baron Ed. de Selys-Longchamps a bien voulu nous communiquer aussi un exemplaire qu'il a obtenu en échange, vers 1842, de son ami le prof. Cari. Sundevall, à cette époque directeur du Musée de Stockholm. M. van Kempen nous a encore adressé deux autres pièces, mais Tune d'elles, ache-, tée en Allemagne, nous laisse des doutes sur l'origine qu'on lui suppose. Enfin, M. E. Dresser, de Londres, nous a fait parvenir un Riporre cT en peau, obtenu à Roros en 1882. Nous avons du reste reçu, pour les examiner, un grand nombre d'hybrides dont nous ferons bientôt la description. Disons encore que M. Hugo J. Stjernvall, de Borga, a bien voulu nous fournir des indications sur ces hybrides dont l'existence est, paraît-il, très rare en Finlande ainsi qu'en Lapouie, car il n'a jamais vu qu'un seul spécimen, bien qu'il ait passé cinq années dans ce dernier pays, où il s'est occupé de questions d'histoire naturelle. L'oiseau qu'il a vu avait été obtenu à l'aide d'un lacet qui sert d'habitude à prendre les espèces de Lagopus. Les couleurs de ce spécimen étaient très bariolées comme chez le Lagopus en mue, mais beaucoup plus sombres. Le montage ayant été mal pratiqué, les mesures n'ont pu être prises que très incomplètement. Les paysans, qui sont tous d'excel- lents chasseurs, n'avaient jamais entendu parler d'un tel Oiseau. C'est inutilement que M. Stjernvall a demandé dans la suite des renseignements sur ce genre d'hybrides; cette rencontre est tout à fait extraordinaire, ce qui, ajoute-t-il, n'est point surprenant, les parents ayant des habitudes très différentes. M. Sundevall avait déjà fait part à M. de Selys-Longchamps de la rareté de cet Oiseau en Laponie (2). Il est remarquable que le mélange du Lagopus allius et du Telrao tetrir, constaté sur dilïérents points de l'Europe, l'ail été également en Amérique depuis l'introduction de la dernière espèce à Terre- Neuve. Le « Forest aiul Streani » de New-York, a mentionné, au mois de décembre 1888, la capture d'une Grouse paraissant croisée de gibier noir (Black Game) et de Ptarmigan de Terre Neuve, le Lagopus a lleni, Slejn.,qui n'est autre que la variété du /,(((/o/ji«a/6us ou plutôt le même Oiseau, comme nous avons pu le constater sur (1) Serait-ce à l'occasion de cet exemplaire que feu M. Tatschanowsky nous avait parlé d'un hybride « telrix X miitus » (p. u(i et p. :i09 des Mém.), niiiis que M. Nazzonow n'a pu rencontrer nulle part dans ce Musée'' (2) Communication de M. de Selys-Longcbamps. ADDITIONS, CORRRCTIONS ET KXAMKNS d'aPRÈS NATURE 573 un spécimen que uous a procuré M. A. Worlhen, naturalist-dealer à Warsaw (Illinois). La description de l'hybride supposé, envoyé de Trépassez et qui avait, attiré l'attention de M. Marc el d'autres personnes, a été donnée avec quelques détails par le journal spor- tiquede New-York (1) ; il résulte de cette description que la queue est bifnniuéc. qui; le bec est court et courbé à la manière de celui du gibier noir, tout-à-fait dillérent de celui du l'tarmiyan ; que les ongles sont du T.ternx. Le plumage du dos est un mélange des plumes des deux espèces ; la couleur est brune avei: des taches noires ou des barres (à cette époque de l'anuée les Ptarmigans de Terre-Neuve sont devenus tout à fait blancs). Le poids de l'Oiseau atteignait pres([ue le doubhî de celui d'un Ptarmigan de la même saison. Le descripteur ajoute que tous les chasseurs qui ont examiné cette pièce reconnaissent qu'elle est croisée de Ptarmigau et de Blackgame. — Si cette assertion est vraie, on ne doit voir dans ce produit que le résultat de l'importation d'un nouveau gibier qui, dépourvu de femellesdesonespèce,cherchedes Poules ailleurs pour se reproduire. Le [■'orest and Strenm a donné sur l'importation des ti-trix, faite en deux envois composés de vingt spécimens, d'intéressants détails que nous croyons devoir reproduire. Ils étaient envoyés d'Ecosse, trois moururent en route, les autres arrivèrent le 21 octobre et le '.i décembre 1886. Les premiers reçus furent transportés entre Halgrood et Salmouxer, les seconds à quelques milles de cet endroit. Bienlùt on apprit, par de nombreux rapports, qu'ils prospéraient et se multipliaient; plusieurs avaient été vus à Bay Saint-Georges et à Trépassez, sur la cùle méridionale de l'île. Il est à noter que c'est à celte place précisément que fut obtenu le Ptarmigan croisé qui fait l'objet de cet article. Nous avons dit que bon nombre de pièces, référées au croisement du l.agopiis nlbus et du /. tetrix, nous ont été gracieusement adressées. Les examens que nous avons faits de ces Oiseaux, presque tous montés, nous ont laissé quelques doutes sur leur réelle origine hybride, quoiciu'elle se laisse cependant supposer par divers caractères intermédiaires; mais ces caractères ne sont pas assez nets pour entraîner une entière conviction. L'hybridité de quelques-uns est à rejeter complètement. Voici quels ont été ces envois : Collection de M. van Kenipon, de Saint-Onier 2 n Musée de .Stockholm (par M. Smidli I I (1) N« du 27 Décembre 1888, p. tôii. 574 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE Mâles Femelles Musée de Cliristiania (par M. Collett) Musée d'Upsiila (par M. Tyclio Tulberg) Musée de Dresde (par M. A. B. Meyer) Collection de M. de Selys-Longchanips Musée de Leyde (par M. Jentinck) Collection de M. Dresser, de Londres Musée de Tromso (par M. J. Sparre-Scheider) 2 1 En tout vingt échantillons, dont treize mâles et sept femelles. Descriptions. Collection van Kempen. — N° 764. Sur l'étiquette, on lit : Tetrao hybridus, Tetrix cum Lngofjo atbo, mâle adulte, Archangel, 1879 (Collection de Givenchy). L'Oiseau est plus fort et plus long que l'albus ; les pattes sont emplumées, très fortes ; les ongles sont très longs. Le bec est à peu près des dimensions de celui du tetrir. Il n'existe point au-dessus de l'œil de peau nue. Les pattes et les pieds sont très fortement emplumés, les plumes sont blanches sur le devant des tarses; près du pied on aperçoit un peu de gris mélangé. Les parties inférieures du corps sont blanches, ainsi que le dessus du cou; le dessus du dos, du croupion et de la tète est d'un noir gris foncé. Cette teinte semble indiquer l'intluence du tetrir. Une particularité se laisse voir à la queue : les rectrices extérieures du côté gauche semblent manquer, tandis que les droites sont fort longues. Si la queue, au lieu de suivre l'inclinai- son du dos, avait été relevée par l'empailleur, l'échancrure du milieu se trouverait très prononcée ; les rectrices extérieures n'au- raient pu toutefois s'arrondir assez pour former la lyre. Là encore l'influence du tetrix est très visible. En somme, l'Oiseau paraît être un bon intermédiaire entre les deux types. Nous avons peint de grandeur naturelle ce bel échantillon. Exemplaire de la même rollertiori, N" 700, acheté chez le D'' Rey. — Cette pièce est montée comme la précédente. A la patte pend une étiquette sur laquelle on lit : « Teltao lagopides (hybrid) Nilson, sep- tember. Weliki-Ustyng, Wologodrch Govern.sLes mots : «(Sibérie) cf ad. » figurent sur une autre étiquette. L'Oiseau est de toute petite taille, comme wntus ; on l'aurait con- sidéré comme provenant de cette espèce avec Valbim que la suppo- sition eût été très vraisemblable. Cependant il faut reconnaître que la queue est échancrée; les rectrices, sans se recourber extérieure- ADDITIONS, CORRKCTIONS ET EXAMENS d'APRKS NATURE ')75 ment en lyre, dépassent très visiblement les médianes' (et sans doute sont plus longues ([ue celles correspondantes de l'aZ/Aux); mais est-ce bien leur disposition naturelle? — Il semble que l'on aperçoive au dessus des yeux un commencement de peau nue et rouge. Dans les parties foncées, le plumage n'est pas aussi roux que celui de Valbus;çà et là existent quelques plumes presque entièrement noires. Les pattes sont emplumées, les plumes sont blanches ; les doigts ne sont pas couverts, il n'existe de plumes qu'à leur début. Les grandes rectricesde la queue sont noires, sauf les plus extérieures; elles .sont bordées as.sez largement de blanc, bordure qui n'existe pas chez le telrix; deux ou trois rectrices seulement présentent cette terminaison ■. Les autres bordures terminales se rapportent bien à ïalhns. La petitesse de cet exemplaire, très intéressant, nous empêche de le croire Ictrix x alhns; on le supposerait plus volontiers iiybride de lionaxd et (Valhits. Mais comment alors expliquer la forme de la queue, qui est échaucrée? — Nous en conseivons une aquarelle exécutée de demi-grandeur par M. Prévôt. Musée de Stockholm. — Pièce montée; sur l'étiquette, ou lit : « Tetrao telrix Ingopides Niiscf. Jemlland. Dec. 1835 (Juk) Riporre, n" 1. » (C'est sans doute une pièce ayant déjà servi aux ornitho- logistes suédois pour leurs descriptions du Riporre). Elle offre beaucoup d'analogie avec le n» 764 de la collection van Kempen; le plumage est à peu près du même ton, quoi([ue un peu moins foncé et plus parsemé de blanc; elle est aussi notablement plus forte. Chez elle encore, les rectrices extérieures sont plus longues d'un côté que de l'antre, mais cette particularité se montre du côté gauche; puis on n'aperçoit point de larges taches blanches. Les pattes sont bien emplumées, ainsi que les ongles ; les plumes sont d'un blanc sale jaunâtre ; sur le devant des tarses se montre du brun jaune piqueté de blanc. Les ongles à leur extrémité sont blancs, ils sont foncés vers leur racine, le bec est fort, mais n'atteint pas les dimensions de celui du tetrix. L'Oiseau parait donc un bon inter- médiaire entre allnts et tetrix. Musée de Christiania. — Riporre cT, (tué en Norwège pendant l'hiver, nous dit .VL le prof. Collett). Cette pièce est fort jolie, bien empaillée, très agréable d'aspect. De forte taille, presque Irtiix; bec également fort; doigts en partie empluinés. Les plumes sont de couleur blanche comme elles le sont sur les tarses; elles sont très fines et d'une grande épaisseur. Les rectrices extérieures sont d'égales dimensions des deux côlés ; la queue, comme chez le Coq 576 • OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE lyre, est échancrée ; les couvertures sont bordées largement de crois- sants blancs, les rectrices médianes bordées de blanc. Plusieurs rectrices montrent cette terminaison ■ •. La barbe extérieure des rémiges estblanche, tandis que la barbe inférieure est d'un brun clair grisâtre et tacheté. Pour faire une description complète de cet Oiseau, il faudrait décrire, pour ainsi dire, chaque plume, et ce d'une manière minutieuse. Dans son aspect général il est plutôt blanc que noir. C'est sur le dos, la tète, la croupe et aux couvertures de la queue qu'il est davantage marqué de grisâtre et de noir. Les ongles des doigts sont longs et colorés. Le pouce est complètement caché par les plumes des pattes qui sont fortes et blanches. Le dessus de la queue est très blanc, tandis que les grandes rectrices sont noires en dessus et en dessous. Il n'existe point de tache blanche sur l'épaule ; un commencement de miroir blanc se montre sur l'aile. Musée d'Vpsala (Suède). — Sur le socle, on lit : « Tetrao Lagopides c? Riporre, Mus. Thumberg. » On voit par là que l'Oiseau a appartenu au naturaliste de ce nom, ce que nous confirme l'expéditeur M. Tycho Tulberg. Ce spécimen est encore très fort, au moins très long, aussi long que le tetrix, sauf les rectrices extérieures, les- quelles ne sont nullement recourbées, quoique la queue se trouve fortement échancrée. Quelques rectrices médianes ne montrent point la coupe terminale du tetrix; celles qui alïectent cette forme la montrent irrégulière et très peu sensible à l'œil. Beaucoup de rectrices sont largement bordées de blanc à la manière de l'albus ; toutes sont d'une couleur chocolatée, d'un brun dilTicile à définir, où l'on aperçoit un mélange de violacé, mais terne. Toutes les parties foncées de l'Oiseau sont du reste de ce brun chocolat violacé terne et sale; on ne découvre point une seule plume noire. Les barbes des rectrices sont de couleur uniforme ; la croupe brune est parsemée de petits points blancs. La couleur blanche et la couleur foncée des plumes sont à peu près réparties dans une égale mesure. Les tarses ne sont pas très emplumés; les plumes descendent sur les doigts sans couvrir les ongles ; mais les ongles, qui sont très blancs dans leur plus grande partie et vers leur extrémité, paraissent en avoir été autrefois recouverts, car les pieds sont encore emplumés en dessous. L'iris (artificiel) est rouge. Le bec n'atteint pas les dimensions du bec du tetrix: il n'est pas de couleur foncée, néanmoins il est moins clairque celui du Lagopède. Quoique cette pièce soil presi[ue de la forme du tetrix, quoique les rectrices extérieures soient longues et la queue échancrée, elle ADDITIONS. CORRKCTIONS ET EXAMENS D APRES NATURE .)/7 annonce bien un liybride. Elle a été peinte à l'aquarelle de demi- grandeur par M. Jules Adeline. Mitsi^e de Dresde (Saxe). — M. le Di" A. B. Meyer a eu la boulé de nous envoyer une autre pièce qui n'a point encore été décrite et qui dillère uiiiqueiuent du /,. albux par quelques taches noires sur le poitrail et [)lusieurs autres taches très efïacéessurle devant du cou. Les reclrices extérieures sont noires, mais la queue n'est nullement échancrée; du reste, ces plumes sont bordées de blanc, à la manière du /,. olhiis ou du /.. iiiiitiis, et celles du dessus de la ([ueue sont entièrement blanches. Comme dimensions, l'exemplaire est de la taille du /,. aihux: le bec n'est pas plus fort que dans cette espèce. Tout If reste du plnuiai;e est libinc, ainsi que les iiliinies des ])altes. Les pieds sont en outre fyriemeiil emphimés jusqu'aux ongles qui sont blancs comme nlhus. En sorte, on le voit, {|ue l'hybridité de cet Oiseau ne pourrait être présumée que pir les quelques rares taches noires de devant. Ces taches noires (causées peut-être par un mélanisme) sont-elles sullisanles pour alTirmer sa double ori- gine? Nous ne le pensons point. Mais l'Oiseau est peut-être le descendant d'un hybride croisé plusieurs fois d'espèce pure: cette supposition est toute gratuite. — 11 provient, nous dit M. Meyer, de la Norwège. Le savant docteur a bien voulu nous adresser en communication un autre spécimen, non encore décrit et semblable à celui qui est figuré à droite sur la pi. XIV de son ouvrage. Cet Oiseau provient aussi de la Norwège.du Wermeland ; il porte la date du l.ï janvier 1886. Il est petit, relativement à d'autres pièces; il est moins fort que tetrix, mais plus grand que l.aijointu. Les plumes des tarses descendent jusque sur les doigts, les plumes ne sont point aussi serrées que chez albiix, les ongles sont assez foncés. La (|ueue est échancrée, les rectrices extérieures ne se recourbent point, cepen- dant elles ne dépassent pas de beaucoup les médianes. Détail à noter parce qu'il pourrait prouver l'hybridité de cet Oiseau : les deux rectrices médianes (et même les autres rectrices qui sont rapprochées de ces plumes) n'ont point la terminaison du tetrir; elles sont rondes ou carrées comme chez le l.agopus, en oiilrt! bordées de blanc (1). Si cet individu était de l'espècie du letrix et de sexe femelle, celte particularité ne se produirait point sans doute; du reste, la queue, quoique échancrée, est loin de l'être autant que celle du tetri.r. Notons, sur le devant de la poitrine, directement sous le cou, un beau plastron de forme allongée (1) Deux ou trois seulement se terminent ainsi 378 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE formé de plumes noires en forme d'arc. Au-dessus de l'œil la peau est nue, mais il n'existe point de rouge. Dans le plumage des parties inférieures, le blanc domine ; le dessus du dos est noir, piqueté de blanc ; les couvertures des ailes sont en partie blanches. Dans les rémiges, c'est la barbe extérieure qui est blanche. Les rectrices de la queue sont noires, les couvertures supérieures de cette partie le sont aussi, mais légèrement bordées de blanc. La croupe est, comme le dos, piquetée de blanc. Le dessus de la tète et l'espace sous les yeux sont en partie noirs, le front et le cou blancs. Le bec est très noir; il n'est guère plus fort que celui du Lagnpus. L'iris (artiliciel) est noir. Les tarses, fortement emplu- més, sont de couleur grise; au dessus, les couronnant, deux touffes de plumes. Cet exemplaire est indiqué sous les numéros 9813 et 12659. Un troisième spécimen nous a été communiqué très gracieu- sement par le même naturaliste. C'est le Coq Tetrix anormal repré- senté sur la pi. V de son ouvrage, aux deux tiers de sa grandeur et vu de dos. Le portrait est très exact et donne une excellente idée de l'original. Mais, pour nous, un tel Oiseau ne saurait être considéré comme « hasiard : » c est plutôt, il nous semble, un albinisme de tetrix. Non-seulement il est de la taille du Coq de cette espèce, mais en outre les ongles sont foncés (1), le bec est de la forme de celui du teirix et la queue échancrée est très exactement de cet Oiseau : les pennes rectrices les plus extérieures dépassent en effet très fortement les médianes et se recourbent en lyre, puis se découpent comme à l'ordinaire ^' '. Seulement, elles sont en partie blanchies et se terminent en noir; si l'on examine de très près, on aperçoit cependant" la petite bordure blanche ordinaire. En somme, c'est un tetrix « sous tous les rapports, » mais se blanchissant d'une manière très régulière et très bien ordonnée. En parlant de cet Oiseau, M. Meyer a soin de citer bon nombre de cas d'albinisme signalés par Nilsson, Beichstein, Lloyd, Bogdanow, Gloger, Yarrel et autres; il fait remarquer en outre que le professeur Collett (auquel il est redevable de ce spécimen) le considère lui-même comme un albinos. Mais M. Meyer croit à une forme de « bastard » et donne ses raisons qui sont, entre autres, « qu'un Oiseau albinos n'est point ordinairement tacheté de blanc d'une manière aussi régulière. » Musée de Leyde. — Pièce montée comme les précédentes. On lit sur le socle : « Tetrao litgopidc.'^, Nills. llijbridus por Tetrao lagopus (1) Les doigts le sont moins cependant. ADDITIONS, CORRECTIONS KT EXAMENS d'aPRÈS NATURE 579 en tetrix.Sepl. 1861. Jenitlaud(Z\vedeu).» L'Oiseauest presque de la taille du Iflrir, légèrement plus fîiible. Les plumes des tarses ne descendent point sur les doigts. La queue, par sa forme, ludique un commencement de lyre, cependant les reclrices extérieures sont moins recourbées que chez le Iflrix et bien moins prolongées eu avant; l'écliancrure est doue moins sensible. Ou retrouve au bout des plumes la coupe suivante ■, mais la bordure blanche terminale est très large, à la manière du Lagopus. L'Oiseau est long et présente l'aspect d'un jeune tetrir en mue ou d'une Poule stérile frappée d'albinisme. Nous doutons donc un peu de son hybridité. Nos raisons sont: 1° qu'il est presque de la taille du tclri.r ; 2' que le duvet des tarses ne se piolonge pas sur les doigts; 3" que le bec est lui-môme plus fort que celui du Laijoinis; 4° enfin, que les plumes, qui sont colorées de jaune, représentent bien plutôt la teinte jaune du jeune ou de la femelle tctiix que la teinte véritablement jaune roux et rouge du LaijopiLs. Nous recon- naissons cependant qu'on retrouve le même ton sur les plumes d'un exemplaire qui nous a été adressé par M. Dresser et dont l'hybridité, on le verra, paraît bien démontrée. Collection de M. de Selys-Umgchamps. — On se rappelle que cet hybride avait été obtenu, en i8i2, du prof. Cari. Suiidevall. Les parties foncées de son plumage sont d'un brun violacé; cette teinte est presque uniforme à la queue, devant le cou (partie de la poi- trine) et un peu sur le dos, quoique les plumes brunes soient ter- minées de blanc. Il existe dans l'ensemble du plumage autant de parties foncées que de parties blanches et les deux teintes sont réparties dans d'égales proportions. Tout 1(î devant du cou est blanc uniforme, ainsi que le large plastron qui garnit le devant de la poitrine ; les flancs, dans leur partie inférieure, c'est-à-dire dans la partie la plus rapprochée de la queue et tout le dessous de la queue le sont aussi. Le dos, les couvertures des ailes, les scapulaires sont piquetés. Tel qu'il est monté, l'Oiseau est plutôt de la taille du Lagopus itlhus que de celle du Tctrao letrix, toutefois, il est long et fin ; il est élancé aussi et haut sur pattes (I). Le bec, quoique beaucoup plus mince que chez le li'lrix, est de couleur cuir. Beaucoup de plumes lectrices de la queue se terminent comme chez le letrix , à l'exception de celles du milieu, qui sont bordées de blanc. La queue est échancrée, sans que les pennes extérieures soient recourbées. Les ongles sont très longs et blanchAtres ; les plumes (ou le (Ij Ceci lient sans doute du montage. 580 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A 1,'ÉTAT SAUVAGE duvet) qui couvrent les tarses se terminent vers la moitié des doigts; elles ne recouvrent donc aucunement les ongles desquels elles n'approchent point, mais le pied est empluméea dessous. Les doigts sont bordés de lamelles espacées comme chez le tetrir. Dans les plumes des pattes, qui sont de couleur jaune, se mélange çà et là un peu de gris, surtout vers le bas des tarses. Cet Oiseau paraît donc vraiment un intermédiaire entre les deux espèces supposées mères : le ti'trix et Valliiis. Il se rapproche de la première espèce par sa queue échancrée, son bec plus long que chez Itiqopm, ses taches foncées, ses doigts qui ne sont point com- plètement emplumés. Il se rapproche de la seconde par sa petite taille, ses ongles blanchâtres, la faiblesse des mandibules, la couleur blanche de son plumage, ses rectrices e.xtérieures qui ne sont point recourbées. Collection de. M. Dresser. — La pièce est en peau (1). Sur l'étiquette on lit : « E. Mus. Univ. Reg. Fred. Lagnpus tetrix albus cf , Roros, 10 oct. 82. » Cet Oiseau nous a vivement intéressé parce qu'il nous a semblé que plusieurs des plumes jaunes qu'il porte sont celles du Lngopus albus. Si cette remarque est juste, on serait obligé forcément d'admettre l'origine qu'on lui suppose, car sa queue, très échancrée, ses plumes noires qui abondent sur son corps, ses doigts en partie nus vers leur extrémité, sont des caractères propres à l'autre espèce. Mais, après avoir examiné attentivement un jeune tetri.r de notre collection sur lequel les plumes du jeune âge s'aperçoivent encore, nous avons cru rencontrer des plumes jaunes semblables à celles de l'hybride de M. Dresser. En dehors de cette particularité, fort intéressante (que l'on retrouve du reste, mais dans une plus faible mesure chez l'exem- plaire du Musée de Leyde), l'Oiseau ressemble à tous les autres liijiorres que nous avons reçus ; il en possède le type et le caractère. Son dos est très finement piqueté de blanc sous le ventre ; des plaques noires tachent le poitrail (2) ; les ongles ne sont ni foncés, ni clairs. Le bec est plus fort que celui de ïallius;\es rectrices sont d'un noir uniforme, les médianes sont bordées de blanc ; on voit, sur toutes, sauf sur celle du milieu, la terminaison que l'on connaît ; enfin la taille est intermédiaire entre celle des deux (1) C'est le seul exemplaire que nous ayoas reçu dans cette préparation, tous les autres sujets sont montés. (2) CVst-à-dire que les plumes sont en grande partie noires à cette place et manquent de blanc. ADDITIONS, CORHECTIONS KT EXAMENS d'aPRÈS NATUnK o81 espèces (1). Nous reiiKirqueious encore que les Inirhes de la troi- sième, de la quatrième, de la cinquième et de la sixième rémige primaire sont blanches com[)lèteinent, ce qui ne se produit pas sur la barbe des premières rémij^'es. ni sur la barbe des autres pennes. La troisième parait la plus longue, mais elle ne dépasse Ruère la quatrième (examen fait du côté gauche). Les marques jaunes (du iMijofnis/) devaient être assez nombreuses sur le dessus de la tète qui est généralemeiit foncé; malheureusement celte partie est endommagée et on ne peut la décrire complètement. Toute la gorge est blanc pur, ainsi que la partie du poitrail qui avoisinele ventre ; ainsi en est il encore de la partie de l'anus et des couvertures inférieures de la queue. Les plumes des tarses et des doigts sont complètement blanches. La description qui vient d'être faite nous engage à faire les rétlexions suivantes : Si cet Oiseau n'était qu'un simple albinisme de tctiix, on ne pourrait exi)liquer la direction droite des rectrices extérieures ; le tetrix a en effet les pennes toujours fortement recourbées; même chez un jeune tetiix de notre collection, la queue se recourbe déjà, quoiqu'on aperçoive encore des marques de jeunesse sur le corps. Enliu, la deuxième penne de l'aile est chez l'exemplaire en question presqu'aussi longue que la troisième, ce qui ne paraît pas exister chez l'espèce tetrix. Musée de Tromso (Norwège). — Deux pièces de sexe mâle nous ont été adressées. Ces deux pièces sont la reprodjiction, pres(iue exacte, de beaucoup de celles que nous avons examinées jusqu'alors; leur plumage est seulement plus noir et plus blanc et on ne voit pas de roux. Cependant leur taille diffère considérablement ; l'une d'elles est plus grande que le teirix, l'autre est d'une taille plus ordinaire. Leurs doigts sont eu partie emplumés, tandis que leur queue est fourchue. Les rectrices extérieures sont droites, elles ne se recourbent pas en s'allongeant et sont plus courtes que chez le tetrix. La queue affecte donc la même forme que chez les exem- plaires déjà vus. Description de l'exemplaire le plus fort (2). — De la taille d'un beau tetrix; bec foncé, (noir)commecliez cette espèce, mais la mandibule supérieure ne dépasse pas la mandibule inférieure. Les pennes (1) Presque tous les Hiporres que nous avons examinés sont, en général, de taille plus forte. Par ce poinl, il en ili(Ti-re donc. (2) Cet Oiseitu scmlile provenir de St -l.jdisliaL't, mois de Mai. Sur le socle on lit : Il Grashoppen og .Myren En (iras boppe koiii i den streni^e, etc. o. 582 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE rémiges primaires, au nombre de sept, si nous comptons bien, sont (1) : la première plus courte que la deuxième, celle-ci plus courte que la troisième, la troisième plus courte que la quatrième. Cette dernière est la plus longue. La (inquième diminue ensuite, puis la sixième et la septième. Les barbes extérieures de la pre- mière et de la deuxième sont piquetées de blanc : les barbes des autres plumes sont beaucoup plus blanches. Qunnt aux barbes intérieures, elles sont toutes marquées de la même façon ou à peu près : couleur lisse uniforme près de la tige, puis se poin- tillant. Les rectrices, noir uniforme, sont presque toutes termi- nées à leur extrémité par une bordure blanche. Nous avons cherché en vain la terminaison • des rectrices du tetrtx. L'absence de cette coupe terminale serait peut-être un indice d'hy- bridilé, c'est-à-dire de parenté avec le Lcigopus, puisque les pennes des rectrices de bigopus n'affectent point cette forme ou coupe terminale. En outre ces mêmes plumes sont bordées de blanc comme chez le Lagopiis ulbus. Si ces faibles marques peuvent être considérées comme des caractères d'hybridisme, ce sont les seules que nous ayons à relever avec les plumes des doigts, à moins qu'on invoque encore la forme de la queue. Le deuxième échantillon porte l'indication suivante : « Lagopus tetrix albm. Coll. Riporre cT, Raben, Osterdalen » ; en dessous, au crayon, on lit : « cf Aalen 21/10 28/10 18-]i-51 ». Les plumes foncées ou noires ont un reflet (juelque peu brunâtre, refletqu'on n'aperçoit point sur les plumes de l'exemplaire qui vient d'être décrit. Les ongles sont aussi plus clairs que chez celui-ci ; ils paiaissent plus emplumés et leurs plumes sont d'une blancheur plus grande. Le bec est de dimensions moindres, moins noir, plus de couleur corne. Peut-être peut-on voir, dans ces caractères, un indice de mélange avec le roux du Lagopus. Les rectrices noir brun uniforme avec un fond violacé très pro- noncé sont bordées de blanc, au moins les médianes, mais presque toutes sont terminées ainsi • ■. L'Oiseau dans son ensemble est moins blanc que le précédent, il est plus foncé en dessus (le premier est pointillé de blanc sur le dos supérieur). On aperçoit du roux particulièrement dans la partie foncée des barbes intérieures des rémiges. Les tiges des troisième, quatrième et cinquième rémiges sont très jaunes. Cette pièce fort mal montée accuse davantage, ou le voit, son hybridité que la précédente. Néanmoins, lorsque nous avons reçu les deux spécimens qui nous (1) Du côté gauche qui a été examiné. ADDITIONS, CORRECTIONS KT KXAMENS d'aPRÈS NATURE 383 produisent l'ellel de tetrix albinos, nos doutes sur l'origine qu'on suppose aux liiporrcs se sont réveillés et nous nous soiiin)es demaudé de nouveau si nous avions réoilenieul afÏJiire à dfs hybrides. Par quels caractères, eu ellet, les Itiporrcs, (jui portent taut de marques du tetrix, se rapprochent-ils de l'autre espèce qu'on lui donne pour parents, le iMi/opus albus? Principalement par les plumes des doigts. Mais le Trtrao tetrix, blanchissant, ne pourrait il, pour la même raison, se recouvrir de plumes aux mêmes endroits tout le temps qu'il se trouverait alleclé d'albinisme? Nous voyons tous les exemplaires supposés hybrides provenir de régions froides. Il est vrai qu'il faudrait encore expliquer la cause de l'absence chez eux de la courbure dans les rectriccs. Trouverait-on aussi une explication de ce phénomène dans l'action du froid? Ou bien les doutes que nous exprimons sont-ils de nature à faire penser que les Riporres appartiennent à une véritable espèce d'Oiseaux ? Description des Femelles Mnsée de Stocliliohn. — On lit sur l'étiquette que porte l'Oiseau : « Riporre, Tetrao tetrix layopides, Niliss. $, vinterdr. Helsingland hôsten, 1883 (Juli S' hm-^|^ 43) Mesh. Riporre n- 4 ». Cette femelle, la seule qui existe encore dans cette collection, n'est pas aussi forte qu'une Poule tetrix, mais elle est plus grosse qu'une Poule Lagopus albus. Le bec atteint cependant à peine les dimensions de celui de cette dernière espèce ; la tète est petite. Les pattes et les pieds sont fortement eniplumés. les plumes sont de couleur blanche ; les ongles sont aussi de cette couleur. Le plumage est comme tacheté de neige, la couleur foncée étant parsemée de taches blanches, à l'exception du ventre et du dessous de la queue et môme du commencement de la poitrine, lesquelles parties sont entièrement blanches. Sur les plumes foncées le dessin du tetrix est plus reconnaissable que celui de Valhus. Si bien qu'au premier abord, nous avions cru avoir affaire à une Poule tetrix blanchissant; la coupe de la queue est en effet celle de la queue du tetrix 9. Nous ne nous permettrions (loint de contester l'origine qu'on a supposée à cet Oiseau, et qui sans doute a été déterminée par d'émi- ueuls ornithologistes suédois, car, tout bien considéré, un croise- ment des deux espèces tetrix et allius pourrait aboutir à ce même résultat ; néanmoins il nous parait bien osé de l'allirmer d'une manière positive. Musée zoolugique d'Upsala (Suède). — Ce musée est plus riche que 584 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE le précédent en spécimens femelles de Ripoire, car il en possède trois. Ces trois Oiseaux nous ont été adressés très gracieusement par M. Tulberg. L'une des Poules, étrange par sa grande taille, son allure et sa longueur, paraîtrait plutôt de sexe mâle ; elle est cependant étiquetée comme femelle. Très certainement elle a été montée trop haut sur jambes. L'indication qu'elle porte est ainsi formulée : « Tctrao lagopides $. Augermanland Natra Jùk. i Upsala, Jan. 1861. » Les doigts, à l'exception du doigt médian, sont garnis de longues plumes jusqu'aux ongles, le pouce se trouve complètement caché. Les doigts ne sont cependant point euiplumés aus^i fortement que chez \e I.ngopus, pais les pluuies ne présentent point l'aspect du duvet de cette espèce, lequel est beaucoup plus serré, beaucoup plus tassé et de moindi-e longueur ; en plus les ongles sont foncés, et n'attei- gnent point les proportions de ceux du Lafiopua. Ce spécimen montre dans son plumage plus de blanc que de couleur foncée : c'est sur le dos que le gris brun mélangé domine. Le bec est foncé, il n'est guère plus fort que celui de Vnl.lms. La teinte et le dessin du dos rappellent cet Oiseau. La queue est bien échancrée ; cependant les rectrices externes ne dépassent pas autant les pennes du milieu que chez le tetrir Ç. Elles sont dans leur moyenne partie brun foncé uniforme. Les médianes sont beaucoup plus mélangées ; toutes sont largement bordées de blanc. Sur une plume seulement ou remarque la terniinaisou^ . du tetrix, et cela, presque d'une manière imperceptible. Cet exem- plaire n'a pas été peint. Les deux autres femelles se ressemblent étrangement : on croit voir deux sœurs ; mais l'une est plus foncée que l'autre. Nous décri- rons d'abord celle-là. Sur le socle qui la soutient on lit : u Tetrao la[/f)pi(les, Riporre $. Inkoijt pa Dislûgen, Upsala 1883 fr Jemtland Klf I). A la jambe pend une étiquette ainsi conçue : « Tunuen i fogellaso fr .lemtland Aggslaken lydligKIT ». Cet oiseau est court de jambes, les doigts sont recouverts jus- qu'aux ongles par des plumes d'un blanc sale qui ne représentent point le duvet épais et court du Lagopus alhiis. Les plumes qui garnissent les tarses sont mélangées de gris brun sale. Les ongles sont foncés et n'atteignent point les dimensions de ceuxdu Lagopus. La couleur dominante de l'Oiseau est le brun, barré de jaune et piqueté çà et là de blauc. Sur la poitrine et à l'anus, le blanc s'étend davantage. Il existe comme une grande raie blanche fort large sur les ailes ; ce sont les plumes les plus rapprochées du corps, les ADDITIONS, COnilECTIONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURE 585 rémifj;es, peusous-uous, qui, recouvei'les à leur naissance par d'au- tres plumes, produisent cet ellet. Le hec est moins tort que chez le tctrix. L'Oiseau dans son aspect et dans sa pose parait plutôt alhus que letrlr ; il n'est point allongé, mais ramassé; sa queue est très courte et foncée. Les rectrices extérieures brunes sont de ton uni- forme, non bordées, ou bordées très légèrement de blanc : les médianes le sont au contraire davantage. La queue est peu échan- crée, les rectrices extérieures dépassent seulement un peu celles du milieu. On lc remarque pas à l'extrémité de ces diverses plumes la terminaison du tctrix, sauf sur la rectrice la plus extérieure du côté gauche et encore d'une manière assez faible ; les autres pennes ont la terminaison ronde ou carrée de Vdllms. Cette pièce a été peinte à l'aquarelle et de grandeur naturelle par M. Prévôt. La troisième femi'llc porte encore l'indication du Jemtland; elle est datée de février 1886. (Est-ce la date de l'achat ou de la capture?). Elle est plus blanche que la précédente, tout en présentant, on vient de le dire, beaucoup d'analog-e avec elle. Elle est aussi un peu plus haute sur jambes et sa queue est plus carrée, quoique ne paraissant pas échaucrée; la queue ne tourne point cependant à la manière du Lanopus. Les ongles sont foncés, mais très longs. Les plumes qui recouvrent les doigts n'indiquent point le duvet court et épais de l'albus; ce sont de petites plumes, comme les précédentes, longues et fines. Sur les tarses, le plumage est quelque peu mélangé de brun. On n'aperçoit la terminaison du tctrix sut aucune des rectrices. C'est encore sur le dos (pie la couleur foncée brun jaune se trouve très répandue. Il existe des rectrices médianes bordées de blanc, la bordure est peu étendue. Le bec, qui est foncé, n'est pas très fort. L'iris (artiliciel) est assez clair. L'Oiseau est ramassé et est plus d'aspect alhus que tetrix ; il est un peu plus fort que Lai/opus, moins fort que tetrix. Musée lie Cliristiania. — Nous avons examiné eu trois fois diffé- rentes l'intéressant Oiseau 9 tué à Rorosen 1876 et que le professeur, M. Collett, a bien voulu nous adresser. Comme dimensions, cette Poule est un peu plus faible que le tetrix 9, par conséquent plus grande que le f.agopus. Les tarses et les doigts, à leur naissance, sont fortement emplumés, mais les plumes sont loin de recouvrir les ongles et laissent la dernière phalange des doigts très visible. En dessous, le pied est bien emplumé. Les ongles ne sont point blancs. Le bec ne dépasse guère les dimensions de celui du Lagopus ; par contre il est foncé. L'échancrure de la queue n'est point aussi pro- noncée que celle du tetrix. Néanmoins les rectrices extérieures 586 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE dépassent les médianes, mais elles sont droites; elles sont en outre marquées de blanc à leur extrémité dans le genre de celles du Laçjopus. Les couvertures du dessous de la queue sont entièrement blanches. Nous n'osons point nous prononcer sur l'origine de cet Oiseau qui pourrait être un tetrix albinos. Nous avons fait part de nos hésitations à M. Collett. Le savant professeur nous a répondu qu'il avait la certitude que cette Poule était réellement un hybride et non un albinisme 9 de tetrix. Nous avons donc procédé à un deuxième examen qui est le sui- vant. Comparativement aux femelles lUporre qui nous ont été envoyées du Musée d'Upsala, l'Oiseau se montre très fort d'enco- lure, mais on ne doit point attacher une grande importance à ce caractère qui pourrait provenir du montage. On n'aperçoit point, (remarque que nous n'avions point faite dans notre premier exa- men), la coupe . terminant les rectrices ; toutes les pennes au contraire finissent avec la large bordure blanche propre au Lagopus albus. Ainsi l'Oiseau ne se montre plus tetrix par ce caractère ; il s'éloigne encore de cette espèce par le dessous de ses pieds qui sont emplumés, et sa queue, qui est réellement moins échancrée que celle du tetrix. En présence de ces traits, nous nous sommes demandé s'il ne pourrait pas être complètement référé à l'espèce Layopus. Mais ses ongles foncés, les fortes dimen- sions de son corps, sa queue quelque peu échancrée, le coloris foncé et la disposition du plumage, qui sont du tetrix, empêchent cette supposition. En sorte que ce deuxième examen est plus favorable à l'hybridité que le premier, l'Oiseau se montrant inter- médiaire en bien des points. Un troisième et dernier examen, qui nous a prouvé qu'aucune des rectrices ne se termine comme celles du tetrix, que toutes sont invariablement et largement bordées de blanc, nous a permis d'accepter la supposition d'un hybridisme, quoique l'Oiseau soit très fort et qu'il atteigne presque les dimensions d'une Poule tetrix. M. Jules Adeline a peint pour nous cette pièce intéressante. Musée de Dresde. — La Poule, presque tetrix, que nous avons reçue, est semblable, nous a fait savoir M. le Df A. B. Meyer, à une autre Poule figurée comme » abnorme » dans son grand atlas. A cause de celte dénomination, nous étions autorisé à supposer qu'elle avait été considérée comme variété, et non comme hybride, .-^ussi, nous n'avons point pris la peine de l'examiner minutieusement et de la décrire. — Il n'en serait point ainsi : « L'anomalie qu'elle ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'APRÈS NATURE î)87 présente, nous écrit le docteur, est justement le sang de Vullnts, qui apparaît au deuxième ou au troisième degré. » L'Oiseau est, d'après lui, le descendant d'un hybride ietrix x albns croisé deux ou trois fois avec le (etrir pur. Les caractères d'athus sont visibles, ajoute t il, « dans les tarses emplumés. » Néanmoins, M. Meyer veut bien nous dire que si nous trouvons une « explica- tion plus plausible de celte auonialie », il cédera. Cette gracieuseté ne peut être agréée, puisque nous n'avons point pris soin d'exami- ner la pièce en question. Nous avons noté seulement que le plumage est d'une couleur violacée et hniiiàtre, neigeuse çà et là, sale dans son ensemble. Ce que nuus |>ouvous objecter » la remar(|ue faite à propos de la garniture des tarses, c'est que la femelle de l'espèce tetri.r a les tarses emplumés et cela jusqu'à la naissance des doigts. Mais M. Meyer sait cela tout aussi bien que nous; sa remarque porte donc sur un autre point. jl/u.vi'c (/(' Troinsi) (Norwège). Uu spéeiiiiPii (1). — Sur l'étiquette on lit, parmi d autres mots : « 1. 1893, SUarsIaii H. Hutto » ; et plus loin : « Skjovsalli sids se Haloder afe Uesemben 18'J1 ». Cet Oiseau (qui paraît mâle par son aspect) rappelle tout à tnil les Riporres que nous avons vus. C'est un vrai îci/vx albinos, de bi taille et de la forme de cette espèce et avec le bec foncé ; mais il faut reconnaître que les doigts sont en partie emplumés, que les ongles sont de couleur corne assez claire, quoique non blancs, ([ue les pieds sont petits (plus petits même que ceux de Vallms), que les reclrices ue sout point terminées à îa manière du tctrix (2), mais bordées de blanc. Kn outre, les plumes noires sont barrées de raies jaunes, et semblent être uu mélange du plumage des deux espèces. Eulin on peut considérer la couleur blanche répandue sur le corps, non comme uu elTet d'albinisme, mais comme provenant du Lagopns. Dans ce cas, l'Oiseau ue paraîtrait |)lus un Ietrix frappé d'albinisme. Nous restons néanmoins un peu hésitant sur sou hybridité. Ces ADDITIONS nous fournissent l'occasion de mentionner un article de M. K. G. lleuke sur le Tetrao albo-tctrix $ du Musée de Dresde, article publié dans le « Zeitschrift fur Ornithologie » (3) et qui contient une ligure coloriée de l'Oiseau (4). La mention de cet (t) Nous avons oulilié de relever l'indication du sexe; nous pensons cependant qu'il est indiijué comme Q. (2) Il faut noter ici que cette terminaison, à laquelle nous faisons souvent allusion, s'apervoil peu chez la femelle de cette espace: ce que nous n'avons point encore dit. (3) 1883. Uber sellen vorkommende Vogel. (4) Taf. m. 588 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE article, omise dans notre première publication, vient ici très à propos, car M. Henke s'occupeprécisément des marques auxquelles on peut reconnaître l'albinisme dont nous craignons la présence chez les échantillons considérés comme hybrides. Après avoir cité plusieurs exemplaires Tetrao albo-tetrix conservés dans des Musées, le savant ornithologiste remarque qu'on ne pourrait émettre des doutes sur l'origine des hybrides réputés femelles de ce croisement, comme il en a été émis à propos des sujets supposés femelles du T. tetrix X T. urogallus, attendu que le Tetrao albo-letrix diffère d'une manière frappante de la Poule de neige et encore bien davan- tage de la Poule trlrix (1). On se rappelle que le professeur Collett, de Christiania, avait déterminé comme albinisme partiel, issu d'une Poule des bois (Birkenne), l'Oiseau que M. Henke avait au contraire décrit comme hybride à'allms X letrix (2) et que, d'après le même professeur, plusieurs Oiseaux semblables se trouvent au Musée de cette ville. Or, d'après M. Henke, cette manière de voir n'est pas acceptable ; autant que celui-ci a pu se rendre compte de l'albinisme partiel chez quelques espèces de Poules, il a trouvé « que le blanc du plumage chez les hybrides du Lagopède des neiges n'a rien de commun avec l'albinisme », ainsi, du reste, que la couleur qui représente la livrée d'hiver du L. albus. Ce qui lui permet de conclure à l'hybridisme avec le plus de probabilité, c'est que « la forme et la couleur reviennent régulièrement, c'est-à-dire dans une mesure égale. » M. Henke, admettant la fertilité des hybrides, croit à la grande variabilité de leurs produits qui reviennent, après un certain temps, à la forme des parents. Ce sont des hybrides « retournant eu arrière », et comme la différence de grandeur est ici très petite, même insignifiante, qu'elle offre peu de fixité, il devient très difficile d'indiquer avec sûreté les diverses et nombreuses bigarrures des (( Poules des bois. » La manière dont M. Henke reconnaît les hybrides, est la suivante: « Déjà, dit-il, dans leur ensemble, ces Oiseaux présentent un aspect étrange, particulier, qui étonne; puis la marque régulière est, chez quelques spécimens, un tracé excessivement prononcé ; la tête et le cou sont plutôt aussi de couleur uniforme. » Mais c'est surtout par ce fait : (( que plusieurs parties du plumage, qui sont claires chez la Poule des bois (Birkenne), se trouvent noires chez les (1) Voy : Scheeliuhn bastard oer partieller albinismus der Birkhenne, in Zeitschr. f. d. gesaimntnte Oinilliologie, pp. î!67-6i), 111, Jalig. 18S6. (2) Voy. encore à ce sujet: Proceediags oftheZool. Society ofLondon, 1886, p. 419. ADDITIONS, COURECTIONS ET F.XAMENS D^APRICS NATURE 589 hybrides. » M. Henke ne tient pas, en effet, comme possible, qu'à côté de l'albinisme il puisse se présenter un mélanisiue. Les observations comparatives de M. Henke sur l'albinisme par- tiel se rapportent aux Faisans, aux Haselhiihiier et aux Rebhûhner. De ces dernières, il a élevé quatre jeunes, toutes devenues marque- tées de blanc ; il a môme pu constater une régularité frappante dans la manière dont les marques blanches formant tache étaient posées; malirré cela, ces marques ne produisaient point l'impression que l'on éprouve à la vue des hybrides. Nous ne terminerons pas cet article sans mentionner les deux planches représentant des hybrides (( telri.v X nlhits » que le pro- fesseur Collett a publiées dans les Proceedings of the zoological Society of London (1), planches que nous avions omis de citer. La fig. 1 de la planche XXI représente un mâle en costume d'hiver et la fig. 2 une femelle dans la même livrée. Au contraire on voit sur la planche XXllI un jeune màleci in early autuinn dress » (fig. 1) et une jeune femelle « in late autumn dress » sur la fig. 2. Ty.mpanuchus americanus (2) et Pediocoetes phasianellus (ou Pedioc»;tes P. campestris (3) ou Pkdiocoetes P. cllumbianus) Les espèces de Tétraonidés propres à l'Amérique contracteraient des mélanges comme le font les espèces européennes. M. G. Fream Marconi, de Chicago (Illinois), nous informe qu'il a dans sa collection un produit du Pediocœtes phasiavelliis et du Tijiiipanuchus aDiehcanus. Cet hybride, qui est de sexe mâle, fut tué à l'état sauvage dans l'État de Vebrarka, puis envoyé au marché avec beaucoup d'autres Grouses. M. Marcom en connaît un second chez son ami. le D^ Rowe, éditeur de VAmerican Field, à Chicago. M. J. II. Gurney a mentionné (4) un Oiseau cf semblable trouvé dans la boutique d'un marchand de volaille à Brighton (Vugleterre), chez lequel il avait été envoyé d'Amérique. En outre le Catalogue of the Game lUrds de M. Ogilvie Graut indique dans les collections du Brilish Muséum un mâle adulte en peau, provenant de l'Amé- rique du Nord (5). (1) 1886, p. 224. (S) .\uli'es noms scientifiques : Ty-mpanuchus citpido americanus, Cupidonia americanus, Tetrao cupido, Cupidonia cupido. Cupidonia americana, (.'{) Synonymie : Pediocœtes phasianellus, Tetrao pliasianellus, Pedioccetea kennicotti. |4| In Aiik., n» 4. p. 391. Octobre 1884. (5) Vol. XXII, p. 80, 1893. 590 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE Avant de procédera l'exMinen d'une de ces pièces qui nous a été gracieusement communiquée, nous donnerons quelques indications sur les parents supposés dont les variétés sont nombreuses et dont la connaissance est fort utile dans le cas présent. Baird, Brewer et Ridgway classent les deux espèces dans deux genres difïérents(l). Danslecc Code of Nomenclature ))(2), on partage cette manière de voir. — Cette séparation nous paraît excessive. On compte trois espèces chez le Pediocœtes phanianellus, c'est-à- dire 1° :1e P. phasiancUus proprement dit (ou Sharp tailed Grouse); 2° \e Pediocœtes p. Coiumhianiis (ou Columbian Sharp tailed Grouse); 3° le Pediocœtes p. campestris {o\i Prairie Sharp tailed Grouse). — Le tympanuchus americanus aurait lui-même ses trois types, mais ceux- ci sont érigés en espèces dans le Code of Nomenclature; ce sont : le Tympanuchus americanus (ou Prairie Hen), le Tympanuchus pallici- dinatus (ou Lesser prairie hen) et le Tympanuchus cupido (ou Beat hen), propre seulement à l'île Martha's Vineyard, Mass. (3). Or, ces divers types présentent de très grandes analogies entre eux et il paraît difficile, en cas de mélange de deux espèces, de déterminer sûrement les variétés qui se sont croisées. M. J. H. Gurney, toujours d'une très grande complaisance pour nous favoriser l'étude des hybrides, a bien voulu nous adresser en communication le spécimen qu'il a décrit. Nous n'avions, au moment où nous l'avons reçu pour la première fois (4), qu'un mâle et une femelle Tympanuchus americanus et une 9 P phasianellus, pièces montées au Musée de Rouen, et que M. le D^ Pennetier avait eu l'obligeance de nous faire parvenir; mais depuis, afin de rendre profitable l'examen que nous avions commencé, nous avons fait venir d'Amérique les divers types qui viennent d'être signalés (5). De la comparaison, faite de l'exemplaire hybride de M. Gurney avec les pièces du Musée de Rouen, sont nées de fortes présomp- (1) Voy. leur ouvrage : North American Birds, 1874. (2) Edition de 1886. (3) Nous ne connaissons point ce dernier type, fort rare, paraît-il; peut-être diflère-t-il réellement des autres (ormes par des caractères sensibles. .Mais nous ne voyons point, puisque le « Code of Nomenclature » ne fait qu'une variété du Pediocœtes p. campestris, ce même Code érige en espèce le Tympanuchus palUdicinatiis qui, si nous en jugeons par un evemplaire qui nous a été envoyé par M Wortlien, diffère certainement moins du T. americanus que le P. p. carjipestris ne dilîère du P. pliasianellus. Notons que M. Ogilvie Grant (Cat. of Game Birds, XXII) réunit le P. ptiasianellus columbianus au P. phasianellus campestris. (4) On verra plus loin que M. Gurney a eu la complaisance de nous le retourner une seconde fois. (5) A l'exception de celui qui habile l'ile Martha's Vineyard, la Heat ben Grouse. ADDITIONS, CORRECTIONS F.T EXAMENS d'aPRÈS NATURE Ji91 lions en faveur de la double origine que l'on suppose à ce produit. Quoique plus TiiDipannrlnix (dont il porte au cou la fraise et les touffes de plumes allongées) que Pediocœtes, le dessin du plumage, étudié de très près, se montre intermédiaire entre celui des deux espèces. Puis l'influence du l'ediaccelcs se voit encore autour de la gorge. Le poitrail et la gorge ne sont point non plus barrés trans- versalement à la manière de T. aim-rivanm. Les barres transversales ont subi un changement et se montrent comme de petites barres formant de larges zigzags, particularité due encore, sans doute, à l'influence du 7". phasiancHus. Sur le dessus des couvertures des ailes on voit facilement les taches blanches de ce dernier; c'est môme par ce trait que l'Oiseau doit attester plus particulière- ment sa double origine, f^e plumage du dos pourrait aussi passer pour un mélange des deux espèces. Quoique les rectrices soieiit de teinte presque uniforme, comme chez T. americaiius, et bordées largement de blanc, les deux médianes dépassent les autres plumes; ces plumes se prolongent toutefois peu en avant. Ce der- nier caractère nous parait être encore l'indice d'un mélange, puis- qu'il est étranger au T. (uitericamis. Ajoutons que lorsque les plumes des flancs recouvrent les ailes, cet hybride parait plus T. americanus que P. phasianrllus: mais lorsqu'on dégage l'aile de ces plumes de recouvrement, on reconnaît l'Oiseau pour un vrai intermédiaire. Nous avons été surpris de trouver son bec de dimensions plus fortes et de couleur plus foncée fiue dans les deux espèces. C'est longtemps après avoir fait cet examen que nous avons reçu d'Amérique (de chez M. Worthen, de VVarsaw, Illinois), les différents types purs des deux espèces. Ayant demandé à M. Gurney à revoir son exemplaire, ce qu'il nous a accordé très facilement, nous avons cru reconnaître que dans l'hypothèse d'un croisement la variété Pedioccetes p. cam/icsfrî.? conviendrai! mieux que la variété Prdiocœtes p. iihnsiiinclltis (si toutefois li's éclianlillons reçus sont convenable- ment déterminés). C'est en effet avec le P. p. campextris que cet hybride présente le plus de ressemblance tant par le dessus du corps que par le ton du plumage. I^es couvertures supérieures des ailes sont précisément de cette variété ; les couvertures infé- rieures de la queue sont aussi d'un bleu clair à leur début, comme un de nos échantillons /'. campestris. Enfin P. c«7n/)csfm (paraissant avoir le bec plus fort que ses autres variétés?) se rapproche par là de l'hybride. Toutefois, on vient de le dire, la Sharpe tailed Grouse, la Columbian sharp tailed et la Prairie scharp tailed, présentant de 592 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A LÉTAT SAUVAGE grandes ressemblances entre elles (1), comme en présentent la Prairie lier et le Lesser prairie, il serait assez difficile de préciser nettement les variétés qui ont donné naissance à ce curieux Oiseau ; à moins donc peut-être de connaître l'endroit précis où il a été rencontré si les diverses variétés ont chacuue un habitat bien séparé (2). C'est encore à ce type (P. campestrisj que M. William Brewster a reporté une Grouse hybride achetée dernièrement à Cambridge et dont nous allons maiutenant parler. M. William Brewster trouva en elTet, le 15 janvier 1893 (3), sur les marchés de Cambridge, un spécimen d'une Grouse hybride que le vendeur avait reçu avec beaucoup d'autres Grouses d'un mar- chand en gros de Boston. Toutes ces Grouses étaient du type Tijmpa- nuchus americanus. L'hybride paraissait avoir eu le cou tordu. La peau fut préparée pour la collection privée de M. William Brewster, et le corps, mis dans l'alcool, fut euvoyéà M. R. W. Schu- feldt pour un examen anatomique. M. Brewster n'avait point aperçu, même avec une loupe, quelque trace d'organes générateurs. Le tronc offre, d'après M. Schufeldt, plusieurs points d'un grand intérêt pour les ornithologistes. Celui-ci, ayant déjà étudié au point de vue ostéologique les Grouses américaines, avait remarqué que parmi elles, ce sont les deux types Pediticœles et Tympanurhus qui, par la structure, sont les plus proches alliés (4). Voici, d'après les mesures prises, les relations de plusieurs os de ces deux espèces et de leur hybride : Spécnnens ad. Sternum Coracoid Scapula Pelvis Fémur. Tynipanuchus americ. . . Hybride .... Pediocœtes p. camp. . . . (1) A ce point, on le sait, que M. Granl confond campestris cl columbianus . (2l Nous supposons que tympanuchiis jeune montre, sur la poitrine et la partie de dessus, les barres transversales à la manière des adultes et non rompues ou rappelanlles dessins ovales de Pediocœtes. car, s'il montrait ces derniers caractères, on pourrait dire que l'Oiseau de M. Gurney est un jeune en mue. Mais ceci n'est pas probable. M. Elliot Coues, qui l'a vu, a reconnu un véritable hybride. [.'Oiseau avait été décrit dans l'Auk (déjà cité). Voici comment M. Gurney s'élait exprimé : (i La fraise du cou existe, mais elle n'est longue que d'un quart de pouce; la queue, qui est brune chez le P. phasianellus et blanche chez le C cupido, est grise dans l'hybride; les côlés des doigts ne sont que légi^rement empliiiiiés; la couleur générale du plumage est intermédiaire entre les deux espèces, n (3) Voy. The Auk, July 1890, pp.28l-28o, vol. X. iNote on the trunck skeleton ofa Hybrid Grouse by H. W. Schufeldt) (4) Voir la li' année du Report ofU. S. Geological and Geographical Survejr, Washington, Octobre 1882, p. 700. 115 35 75 85 72 114.0 48 70 72 66 101 48 66 71 64 ADDITIONS. CORRECTIONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURE j93 Nous extrayons encore de l'article publié par VAuk les indi- cations suivantes : Les côtes vertébrales de l'hybride rappellent plus le l'cdincœtes que le n/mpanuchiis. Le pelvis est tout à fait intermédiaire entre celui des deux espèces (1). Vu de profil (laterally), le caractère le plus sensible est, sur cha- que côté, la partie » posl-acetabulur » de l'ilium, qui dépasse de beaucoup la surface latérale du pelvis et de l'ischiocforaureu. Ceci est apparent, il est vrai, juscju'à un certain point, sur le pelvis du Pedlocœtes; néanmoins on trouve cette marque beaucoup plus prononcée chez l'hybride, sans l'être toutefois autant que chez la Prairie lien. M.Scluifeldt examine encore d'autres caractères appréciables sur le même os et conclut au parfait accord du pelvis de sa pièce avec le pelvis des deux parents. Une telle observation peut aussi s'appli- quer au sternum qui ])araît ditlérer tant soit peu du sternum du Tijmpanuchus, mais qui en dilTère par un petit caractère insignifiant en ce que « l'antero-superior produc'd portion of either costal process » chez l'hyiiride est quelque peu allongée, très rctrécieet se dirige directement en avant {2.). Dans tous (3), fait encore remarquer M. Schufeldt, les éléments de la voûte pectorale ou de la ceinture de l'épaule (shoubdergirdie) sont très ressemblants, bien que les os de l'hybride simulent davantage les os correspondants dans les squelettes des Prairies liens. Plus extraordinaire est ce qui concerne la forme de l'hypocleidium très étendu dans les os furcula, leur étendue étant considérée comme réellement moindre (( antero-posleriorly » cliez le Pediocd'tes qu'elle ne l'est chez le TyiniHinwhus, ou chez l'hybride, ainsi que leur diamètre l'indique. Ce diamètre est, chez les deux derniers, de 12 millimètres, tandis que chez la Sharpe tailed-Grouse il ne mesure que 9 ou 10 milli- mètres. Enfin, les caractères du fémur sont, à l'exception de leur longueur, dans un exact rapport avec ceux des fémurs des espèces parentes. 11 faut cependant noter que le « calibre of its shaft » est relativement (4) plus gros qu'il ne l'est chez le Pediocœtes. « A part (1) M. Sctiufeldl fait remarquer qu'il est d'autaat plus facile d'apercevoir les caractères inleriMéiliaires qu'il présenle, iiu'on Irouve chez le Pediocœtes un pelvis qui dilTcre d'une inanii'ie fr.ipP'"^'(^ ''•' celte même paille dans le s(|iieletle de tous les autres (jenres de (irciuses de l'Amérique, (^'esl le pelvis du Pediocœtes qui s'en ra|iprocbe le plus, mais II n'en approche p:is d'une manière aussi marquée que celui de l'hybride. (2) (To the front). (3) Les Oiseaux, pensons-nous (ou chez toutes les (jrouses américaines|'? (4) (As well as actuallyj. 894 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L*ÉTAT SAUVAGE ce petit détail, conclut l'ostéologue, u the fémur of this hybrid fills Ihe idéal place in a séries of Ihree that otherwise iusensibily iuter- grade in ail particulars. » L'Oiseau, si minutieusement examiné au point de vue ostéolo- gique, est, comme plumage, paraît-il, « presque intermédiaire entre T. americanus et Pediocœtes p. campestris par sa couleur, ses marques et le développement de ses plumes. Il a les toufles du cou (1) du premier et les plumes centrales de la queue allongées du dernier (2). » Nous avons encore à signaler une Grouse hybride que M.William Brewster possède dans sa collection et qu'il a déterminée comme provenant du Cupidonia cupido et du Pediocœtes phasianellus var. columbianus (3). Les caractères distinctifs que possède cet Oiseau sont les suivants; d'après l'éminent ornithologiste : (( Size and gênerai proportions of Pediorœles phasianellm var. columbianus. Tail of sixteen feathers exclusive of tivo central projec- ting ones. Tarsi feathered as in Cupidonia. Neck-tufts 1..jO inches long. Upper tail-coverts coextensive \\i\.\\ the rectrices. Abovesimilar to Cupidonia cupido; wiugcoverts (but not the scapulars) white- spotted, as in Pediocœtes. Breast and sides barred transversely, as in C. cupido; abdomen white. sparsely covered with obtuse V-shaped spots of brown. Head, neck, and throat-markings precisely as in C. cupido. Neck-tutfs dark brown; the longer ones not so stifïs as those of C. cupido, the shorter dull yellow. Tail generally similar in shape and color to that of C. cupido, but with a central pair of elongated fegthers « with parallel edges and truncated ends, « which Project. 52 of an inch beyond the next pair. Thèse projecting feathers are tipped with Iight brown like the other rectrices; sub- terminally for the space of about an inch they are solidly black, — anteriorly, with ragged rusty-yellow bars. The outer webs of the outer pair of rectrices are irregulary white. The measurements, taken from the dried spécimen, are as follows : Wing, 8,37; tail, 3,25, — two central feathers, .52 longer; bill, depth, .40, length from nostril, .50; tarsus, 2.03; middle toe, 2,73. » De cette description, il ressort, (fait remarquer le descripteur), que cet Oiseau combine dans d'égales proportions les caractères du Pediocœtes et du Cupidonia. Dans l'apparence générale du plumage, (1) Longueur d'un « nich « seulement. (2) Tous ces renseij^nements sont extraits de l'Auk.. pp. 281-28.Ï, July 1*90. (3) Voy. Bulletin of Ihe Nuttall ornilhological Club. N' de Juillet 1877, pp. 67 et suivantes. ADDITIONS, CORRECTIOiNS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURE !)9S il ressemble davantage à C. cupido, mais l'aljdomen est tacheté comme la poitiine du l'edincœlcs, et les couvertures des ailes sont marquées comme dans cette espèce. Il possède les touUes du cou de Cupiitonia et les plumes avancées de la queue de Peiiiocœtes, ces deux caractères sont cependant visiblement modifiés. Un trait remarquable apparaît dans l'étendue des couvertures supérieures de la queue qui s'allongent jusque près des pointes des rectrices. Dans l'article que nous reproduisons, M. Brewster disait en outre qu'il connaissait trois spécimens de ce genre dans des collections privées et qu'il avait entendu parler de plusieurs autres, sans doute ceux que nous avons déjà mentionnés? L'hybridisme Pediocœti-s xCitpidonia n'est donc point absolument rare en Amérique. Famille des Phasianidés Genre Euplocamus EUPLOCAMUS HORSFIELDI et E. LINEATUS, et EuPLOCAMUS ALBOCRISTATUS et E. MELANOTUS (Se reporter pp. 81 et 82 ou pp. 334 et 33o des Mém. de la Soc. Zool., 1890). De nombreuses confusions, pensons-nous, se sont produites au sujet de plusieurs types très rapprochés du genre Euplocamus; nous en avons rappelé quelques-unes. Les formes les plus voisines de ce genre sont, sans contredit: VE. iiiclauotus, \'Ë. leucomelanus, VE. albocristatus, l'A', cuvieri, \'E. horsfieldi et VE. lineatus. Les autres espèces, c'est-à-dire ÏE. swinhœi et l'Ê. nycLhemerus, d'une part; VE. prmlntus, VE. mobilis, VE. vieillotii, d'autre part, sont assez séparées pour être facilement reconnues. 11 n'est point, du reste, question de mélanges pour elles ; mais, si nous eu croyons des ornithologistes de l'Inde, plusieurs parmi les premiers types contracteraicfnt entre eux des croisements. C'est ainsi que Jerdon dit que VE. horsfieldi « grades into the Burmese E. lineatus, specimeus from Arrakan being apparently hybrids betwen the two species (1).» Blylh répèle cet auteur; parlant de ces deux Oiseaux, il écrit (2) : « They complety passone (1) Jerdon, Birda of India. vol. Il, part. Il, p. 535, Calcutta, 1864, in-8o. (2) Mais vraisemblablement d'après Jerdon, et non d'après ses observations personnelles. 596 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE into the olher in tbe province of Arraitan ; il ajoute même que « some living spécimens hâve bcen received by tlie Zoological Society. » Pour lui, Ï'E. cumeri de Temmink représente la race hybride référée aux croisements de \'E. lineatus X E. Iwrsfieldi! (1). Le même ornithologiste nous apprend que VE. albocristalus et l'A', melanotus « interbreed in the intermediate province of Népal. E. melanotus being the species inhabiting Siskin and Butam, where most assuredly E. Uneatus is unknown, the latter inhabiting Soulh- ward of the range of E. horsfieldi, in Pegu and the Tenasserin pro- vinces, » ou, ajoute-t-il : (( / hace ptrsonnaly observe it in the forests (2). Nous avons donc à examiner quelle est la valeur de ces dernières formes. Toutefois, il sera bon de faire remarquer préalablement que les croisements indiqués par Jerdon et par Blyth n'ont point fait l'objet de nouvelles observations; nous n'avons même pu décou- vrir aucun fait les confirmant. Les Musées indiens de Calcutta et de Lucknow nous ont fait savoir qu'ils ne contenaient aucun hybride de ce genre ; dans le Catalogue of Game Birds of Britisk Muséum (3), pas un seul n'est cité et nous avons été nous assurer qu'au Muséum d'Histoire naturelle de Paris on n'en voit pas non plus. En outre, les correspondances que nous avons reçues de l'Inde et de l'Indo-Chine ne nous ont fourni aucune indication sur ces croisements que l'on paraît ignorer et auxquels MM. Hume et Marschal n'ont fait aucune allusion dans leur important ouvrage sur les Oiseaux de chasse de l'Inde (4), ce qui nous surprend, si de tels hybrides existent. Les formes intermédiaires dont parlent Jerdon et Blyth ne sont du reste peut-être point le résultat d'un croisement. Un écrivain anglais paraît suggérer qu'elles doivent seulement être attribuées « à la séparation incomplète des espèces dans les lieux où ces variétés se rencontrent (5). » (1) Bljlh. Commentarj' on D' Jerdon o Birds of India ». Thf Ibis, vol. III, 18G7, p. lo3, et itussi « Cat. Museurn A. S. B. p. 244. cité par Sclater : in l'rocePil. Zool. Soc. of London, I8(ili, p. 120. — Elliol a lui-même rapporté l'assertion de Blyth. in « Monograph of the Pliasinnidœ. » Vol. II, New-York, 1872, in fol. (2) Commentarj- on D' Jerdon, etc. The Ibis, II, 1867, p. 153. Ceci a encore été rapporté par Elliot (A monograph of Phasianidœ, 1872). (3) De M. Ogilvie Crant, London, 1893. (4) The game Birds ojf India. Calcula, 1879-1882. (5) The Ibis, p. 186, 1876. Nous avons lu dans le Bull, de la Société d'acclima- tation de Paris, 1888, p. 478, que M. Geollroy Saint Hilaire a, dans une séance de cette Société, rappelé que dans 1 Hymalaya, des espèces inlerinédinires se sont formées entre les trois Faisans : L'iiùplocamus albocristalus, \'E. melanotus et VE. Uneatus, qui occupent trois réfiions différentes ; puis que ces espèces intermé- diaires ne sont :il)solunient que des variétés des Irois iiulres. Nous supposons que M.tîeotîroy Saint-Hilaire fait iii illusion au.x exemplaires cités par Jerdon et Blyth. M.GeoDroy Saint-Hilaire oublie toutefois de nommer ÏE. horsfieldi. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMKNS d"aPRÈS NATURE ;i97 Quoiqu'il en soit, uous allons donner quelques imlicalions sur les types purs du genre Euplorainus ou plutôt sur les types qui sont les plus semblables et parmi lesquels on a supposé des mélanges. Nous avons possédé vivants VK. melanotus, VF., horsfieldi, YE. nycthemerus, VE. swinhoei et VE. prœlatus <^ et 9. Les trois premiers types présentent actuellement quelque intérêt. Or, VE. horsfti'liti cT dilïère réellement, par les teintes de son plumage, de VE. lineatus du même sexe ; les mêmes différences s'observent dans le sexe opposé. Néanmoins, ces types ont un air de parenté très rapprochée. La femelle de VE. horsfieldi se rappelle à ce point la femelle melanotus qu'on confondrait aisément les deux Oiseaux (i). L'£. melanotus cT est lui-même très voisin de VE. horsfieldi cT (2). Au Muséum d'Histoire naturelle de Paris, les individus étiquetés melanotus montrent le croupion foncé et les pattes bleuâtres; le poitrail est panaché de barres grises sur les flancs. Ceux qui sont nommés horsfieldi ont le croupion gris blanc, les pattes grises et le poitrail bleu uni. Les exemplaires indiqués comme albocristatus ont au contraire le croupion panaché comme les côtés du poitrail, mais les pattes rouges (3). Il paraît y avoir un inlermédiaire entre le leucomelanus et Valbocristatus. Nous laissons de côté l'A', diardi, VE. vteilloti, VE. sicinhœi et VE. nycthemerus, qui sont également conservés dans ce Muséum, puisqu'il n'est pas question de mélan- ges pour eux. M. Ogilvie Grant classe comme espèces: Valbocristatus, le leuco- melanus. Vhorsfietdi,\e lineatus et Vandersani d'Elliot (4), types très rapprochés les uns des autres. Mais le même ornithologiste fait de cuvieri une sous-espèce de Vhorsfieldi: il en fait une seconde avec (t) Si toutefois les sujets que nous avons nclietés sont bien dëtermiDés. (2) Nous avons croisé VE. melanotus avec 1'^. horsfieldi el avec VE. lineatus. Nous avons possédé îles liybridcs iVE. su/inliœi X E. nycthemerus, li'E. nycthe- merus X E. melanotus, li'E. swinliœi X -E. melanotus, d'E. prœlatus X E. nycthemerus, et iiiùine des liyhrides d'B. swinhwi X nycthemerus X E. melanotus X lineatus. iMallieureuseriient ces croisements ne correspnndenl point avec ceux que Jerdun et Blylh ont fait connnitre. (.Nous avons parlé de ces croisements dans un Mémoire présenté au Congrès des Sociétés savantes à la Sorbonne en 1894). (3) Le plumage de r£. leucomeUinns doit être plus terne, moins bleu ardoise. L'obscurité est telle, parfois, dans les galeries de ce niagnilique Muséum, qu'on ne peut se rendre compte de la couleur des Oiseaux qui sont ^enfe^més dans certaines vitrines. (4) P. Z. S. 1871, p. 137 et Mon. Phas. ii, pi. XXli, (Le crawjurdi de Hume el Davison). 398 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE l'E. andersoni Anderson (aec Elliot) (1). Il donne encore comme sous-espèce du Unealns un type qu'il nomme «oa^esn) et qui corres- pond au Loph. cuvieii, Hume (nec Teiiim.), à VE. cuvieri, Oates et à ]'E. lineatus, Feilden. Enfin VE. nycthemerus et \'E. swinhœi, tous deux distincts, sont sans sous-espèces. De tous ces types M. Grant fait un seul genre qu'il nomme (icniimus. Remarquons en passant qu'il éloigne de ce genre VE. vieiUoti, VE. nobilis et VE. prœlatus (ou diardi), espèces dont il fait un genre à part, qu'il désigne sous le nom de Lophnra. Eu outre il sépare ces deux genres par les genres Lobiophasis et Crossoptilon ! Nous avions toujours pensé que le Crossoptilon est beaucoup plus éloigné de V Euplocainus que ce qu'il nomme Lophura. Nous sommes donc surpris de cette classification. — Quoiqu'il en soit on va voir facileuient par ses propres descrip- tions qn'albocristatusjeacomelus, melanotus, horafuidi et cuvieri, ne peuvent être cons dérées tout au plus que comme des variétés d'une même espèce. Voici, en elïet, à peu près les seuls caractères qui les distin- guent aux yeux de l'éininent ornithologiste : /l/^ocnstatM.'>-, crête <( blanche », chez leucomeliinuf! et melnwitus (( lustrée de bleu pourpre.» Le manteau et les couvertures de la queue, chez les trois, « noir lustré de pourpre et de bleu d'acier » (plus intense chez melanotus). Le menton et la gorge « noirs» chez les trois. Les cou- vertures supérieures de la queue « bordées légèrement (narrowly) de blanc sale chez albocristatus, avec des « bandes terminales géné- ralement plus étroites (narrower) chez leucomidanus (et sans doute chez melanotus). L'arrière dos et la croupe « bordés étroitement de blanc sale, mais « avec une bande terminale blanche et large « chez alhocrislatus. Chez leucomelanus, ces bandes terminales sont « généralement plus étroites, » tandis que chez melanotus les mêmes parties sont que melanotus. — Ce sont là de faibles distinctions (2). Quant à Vhorsfieldi, M. Grant le dit « noir lustré de pourpre et de bleu d'acier; » les couvertures supérieures de la queue «avec bandes blanches terminales très étroites, » l'arrière dos et la croupe (1) La même, d'après lui, que VE. lineatus. Anderson (nec Vi^'). (2, Nous les avons établies ainsi en taisant l'analyse des descriptions de chaque type, descriptions écrites séparément par M. Ogilvie Grant. ADDITIONS, COnRECTIONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURE 599 égalemeut avec « une baiidu leriuiaale blanche, n l'Oiseau étant de la môme taille que les autres espèces. D'après le même, la sous-espèce cuvieri ressemble à Vluirsfieldi, mais toutes les plumes des parties supérieures sont linement poiutillées « avec des lijjues blanches irrégulières et onddyantes » et les barbes intérieures « of the centre pair of tail-feathers » sont « noires sur les bords. » .Même taille que la précédeute. Quant au (/aci'.so;((, il dilTère du rwciVr/ en ayant les ligues blanches des plumes des parties supérieures « plus grossières et moins régu- lières )) spécialement sur le manteau, sur les scapulaires et sur les couvertures des ailes. Les plunus de ces parties ont» une ligne extérieure qui est blanche vers le bord, cette ligne est parallèle au bord, et, dans l'espace de cette ligne et de ce bord, se trouvent quatre ou cinq ligues irrégulières plus ou moins parallèles (I). Sous ce rapport, cette sous-espèce s'approche de Vandersoni; mais les lignes blanches sont « plus étroites » et les « black interspaces broader than in the former. » Au sujet des femelles de ces types, M. Grant dit le « leucomelanus $ parfaitement semblable à la femelle de Valbocrislatns, quoique plutôt plus foncée. » Il ajoute que la femelle inelanolux ne saurait ètredislinguée de cette dernière. Également le /w/s/fc/r/j 9 ressemble à la femelle du leucnuielanus ou du mclmiotus, seulenieut dans les vieux spécimens la paire centrale des plumes de la queue devient châtaigne foncée et uniforme, au lieu que chez les deux dernières, il existe toujours à cette place quelques petites marbrures noires (2). Enfin la femelle cuvieri ressemble encore à la femelle hoisficldi, mais toutes les pluuiesde la queue sont plus ou moins mélangées avec du roux marbré ou bigarré (motlled) de noir, les |)aires exté- rieures étant seulement noires vers leur extrémité. La femelle davisoni n'est pas décrite (avec raison sans doute). Ou voit à quelle minutie de distinctions il faut arriver pour reconnaître ces diverses Poules. Nous avons toujours cru lincalu.s (renaudii) bien |)lus distinct des autres types (3) que ceux-ci ne sont distincts entre eux. La femelle surtout a dans le dessin de son plumage des traits tout particuliers et qui lui sont propres. (1) « An oiiler suliin:ir«iniil white lines par.illed lo llie edge, wtllùn \Yliicli are lour or five irregular but inoro or less parallel lines. » (2) f IJliii'li motlling ». « As a ruie. dit enroïc .M. (iranl, tlie rum|) is paler and more olive lirown, and contrasts rallier slrongly willi llie injddle pair ol lail- featliers. » (3) Les derniers qui ont été décrits. (ÎOO OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE Quaut à nyctkemerus et à sirinhcei, quant aussi à oieillotti, nobilis et pnf/(U«.s, ces espèces, nous l'avons dit, s'éloignent vraiment des précédentes ; mais ce sont toujours pour nous des Oiseaux du genre Euplocamus, que nous négligeons de décrire pour les raisons que nous avons données. Remarquons en terminant que M. Grant (1) réfère à VE. citvieri l'Oiseau que Mac Clell avait décrit comme hybride de lineatus et de leucoiiielanus (2). Genre Phasianus Phasianus vulgaris et Phasianus heevesi (Se reporter p. 83 ou p. 336 des Mémoires de la Soe. Zool., année 1890). Nous n'avions pu consulter nous-môme l'ouvrage de M. Dresser, « .4 History of the Rirds of Europe », qui, au moment où nous écri- vions notre premier mémoire sur les Gallinacés hybrides, n'avait point encore été acquis par la Bibliothèque du Muséum à Paris. Cet ouvrage très important ayant été aclielé depuis, nous avons lu à l'article /'/). cokhicus le passage suivant : « Olher species hâve also been introduced into Scotland as for instance Phasianus verskolor and l'hasianus reevesii; and both thèse hâve crossed with the présent species [Ph. colchicus) so that it is, as elsewhere, most difïïculle to (ind a pure blooded Phasianus colchicus. » (3) Nous sommes persuadé que M. Dresser a voulu parler seulement de mélanges entre le Ph. versicolor et le P/i. colchicus, et non entre le /'/). recvesi et le Ph. ccrsicolor. Nous pensons, en effet, ces derniers mélanges fort rares, s'ils se produisent même à l'état sauvage, car nous n'avons encore trouvé aucun fait bien authentique à citer. M. Walter de Rotschil.d nous avait fait savoir que dans son Musée de Triog se trouvait une pièce représentant le croisement du fo/<,'/!7Ci(.s- et du reevesi; nou- velles informations prises, l'Oiseau paraît avoir été obtenu en semi-doinesticité (4). Nous avons lu aussi dans le u Catalogue of the Game Birds » de (1) Même Calalofjue, vol. XXII, p. 303. (2) In Calciilla Journal, N» II, p. 147, 1842. En nous reportant a ce journal, nous ne voyons aucune mention ilii lineatus. mais t\v fasintus croisé i\^- leiicomelanus. Fasiatus estil donc le même que le lineatus ? (3) Voy. : Vol. VII, p. 8d. (4) Renseignements qui nous sont envoyés par M. Hartert. ADDITIONS, COHHKCTIONS ET EXAMENS d'APRÈS NATURE 601 M. Ogilvie Graiit (1) que Ton conserve dans les galeries du Brilish Muséum trois s|)éciiiiens cf liybrides, un irnm. et un putl. pro- venant de la Société Zoologique et nu adulte envoyé de Suflolk par Lord Lilfonl. On aurait pu croire que la dernière pièce avait été obtenue à l'état sauvage. Mais l'auteur du Catalogue nous fait savoir qu'à l'exception des /'/(. culrhicu!> X T. telrix, tous les autres hybrides qu'il a cités sont nés en captivité (2). Enfin, le Prince de Wagrani. tout eu constatant que le Faisan vénéré, qui, au début de son introduction dans son jjarc, s'était montré peu sociable, est devenu peu à peu moins farouche, remarque néanmoins qu'aucun croisement ne s'est encore opéré entre les dillérentes espèces (lui vivent en commun (3). Cependant, M. Petit aîné, naturaliste à Paris, nous informe qu'il a acheté aux Halles centrales des hybrides du Faisan vénéré et du Faisan ordinaire, et M. van Kemi)en nous assure (jue l'hybride, acheté à Lille (4j dans un lot de Faisans communs et provenant d'Angleterre, paraissait avoir été tué au (usil dont il portait des traces. C'est le seul échantillon parvenu entre nos mains; on ne peut douter de ses caractères mélangés; mais cet Oiseau, et ceux dont parle M. Petit, ont pu être produits en volière, puis lûchés dans les bois. — Quoiqu'il eu soit, nous avons fait du i)i'emier une description très détaillée, après l'avoir l'ait peindre de grandeur naturelle. Sur une étiquette placée sous le socle qui le supporte on lit de la maiu de .M. van Kempen : » Vù'A, Métis Pluuianns culclucus, trouvé en chair à Lille, l'"^ Décembre 1879, tué en Angleterre (Pauqueret). » Puis au crayon : (( Épicerie parisienne », (semblant indiquer la maison où il a été acheté ?). Eu outre, dans le Catalogue des Oiseaux hybrides de la collection de M. van Kempen (5), les rensei- gnements suivants sont donnés : « Mâle adulte trouvé au milieu de Faisans communs envoyés d'Angleterre. " La pièce, fort bien montée, de forte taille, de celle du i-eevesi, rappelle par la coloration de tout son corps, le Faisan commun, à l'exception de la tête, des joues, du cou et de la queue. Mais le dessin du plumage est un mélange des deux espèces. Il dillère (1) Vol. X.XII, p. .'J24. (2) Bull. Se. nal. appliquées, N» du 20 mai 1874, p. 4fi8. (2i 11 y a cependant des exieplions, car les hybrides de Tetraonidés sont tous certainement des hybrides sauvages. (3) Voy. les renseignements donnés p. 83 ou p. 336 des Mém. (4) Voy. p. 84 ou p. 337 des Mémoires de la Société Zoologique. (5) Publié in Mém. Soc. Zool. de France, 18'J0, p. lO'i. 60^ OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE tout spécialement du coichicus par la ttHe dont le sommet est blanc lavé de roussàtre entouré complètement et largement de blanc. Deux petites taches blanches se montrent sur les joues. Tout le devaut et le dessus du cou sont d'un noir violacé (couleur de vin) et aucunement du vert bleu de mer du coichicus. Un demi-collier blanc existe derrière le cou et ne se prolonge pas sur le devant. La croupe diffère beaucoup de celle du rolcincm adulte ; elle n'a point de reflets gris verdàtre bleuté, mais elle a de beaux reflets brun violacé. Les'pattes sont très fortes et de couleur jaunâtre. Nous possédons un hybride du même genre et du même sexe, un mâle adulte né en domesticité. En sorte qu'il nous a été possible, quoique notre exemplaire soit en peau et un peu détérioré en cer- tains endroits (1), de faire les rapprochements que voici :. L'hybride de M. van Keinpeu diffère du nôtre par les dessins plus clairs de son plumage où l'on aperçoit de larges taches jaunes rappelant davantage le reevesi. Néanmoins les deux Oiseaux présentent de grandes analogies entre eux et la coloration des parties inférieures est la même chez les deux individus ainsi que le dessin de la queue, qui n'est nullenieut Phasianus mlgaris. Vers l'épaule, où le reevesi est rappelé, les deux hybrides se ressemblent encore. Mais il faut noter que la queue de l'hybride sauvage est bien moins longue que celle de l'hybride domestique et se trouve être ainsi intermédiaire entre celle des deux espèces ; (nous ignorons si elle a acquis toute sa croissance). Nous sommes surpris de voir que chez aucun de ces hybrides les demi-cercles blancs que Je reevesi montre sur le devant de son plumage ne sont rappelés. Cependant le dessin qui existe à cette place se trouve très élargi (t). Cette partie îest blanche chez recDesî, bleu de mer brillant chez colchicusl; elle est noir violacé chez l'hybride. Le croisement du Ph. coichicus et du Ph. reevesi, (comme d'autres croisements du reste), nous apprend donc que le mélange des deux espèces ne produit point l'effet que l'on pourrait en attendre. Les combinaisons dans le dessiu^et même la coloration du plumage sont quelquefois autres que celles que l'on s'imaginerait volontiers. Cet article était écrit, lorsque nous avons ouvert la Chasse lUus- (1) C'est celui qui a servi pour les e.xameus microscopiques dont M. Daresle a rendu compte dans la Revue de Biologie. (i) Ceci parait dû à l'inlluence du reevesi dont les demi-cercles sont beaucoup plus prononcés que chez le coichicus. On sait que chez celte espèce ces derai-cerclea sont noir-i "l disposés sous la gorge d'une manière diflérente. ADDITIONS, COnRECTlONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURE 603 trée (1), où ou lil àlapajje 138Gdu n" 49, les lignes suivantes : « Une » seule fois j'ai tué un Faisan qni était évidemment métis de vénéré. M Qui l'avait produit? D'où venait-il ? Je n'en sais rien, s'était-il » échappé d'une faisanderie"? Ktait-il le produit d'un des Coqs de » pur sang qui s'étaient établis dans le voisinage avec une Poule » faisane commune '.' Je ne puis le dire. )) C'était un très bel Oiseau, d'un tiers au moins plus grand que » le Faisan à collier, au plumage chaud, dont les mailles rappe- n laient celles du vénéré à ne pas s'y tromper, mais d'une couleur » rouge brique et non dorée. La queue était aussi infiniment plus » courte ; celle du Vénéré atteint jusqu'à deux mètres de longueur, » celle de ce métis n'était pas beaucoup jjlus longue que celle du » Faisan commun, mais les plumes en étaient maillées comme » celles du Faisan vénéré. » Ce récit était signé de M. Ernest BeHecroix ; nous avons écrit au directeur de la Chasse, Illustrée pour lui demander quelques indica- lious complémentaires. Celui-ci a été assez bienveillant pour nous adresser la communication suivante : « Paris, le 14 Août 1894. » Monsieur, » A IV'poque diSjà loinlaine où j'ai écrit l'arUcle que vous nie rappelez, le Faisan vénéré n'éliiit pas aussi commun (lu'aujouririiui, et le métis que j'avais tué à Cueilly, prés de Villiers-sui-iMarne, él;iil peut-être le piemier (jue j'eusse vu. » U'où venait-il'? Je n'eu s;iis rien. Notre chasse ne renfermait que des Faisans ordinaires, des Faisans à collier et quelques Monjiuls; depuis, le Vénéré est devenu bien moins rare. A Grosbois, le prince de Wagram en a assez pour qu'ils se soient répandus sur les chasses voisines. Il Je crois cependant que les hybrides de Vénérés et de Faisans communs se pro- duisent à l'état sauvage; ils sont surtout obtenus en faisanderie pour être lûchés dans les tirés. a A Chantilly, chez le duc d'Aumalc, on laisail des élèves qui donoaient l'occasioa de brillants coups de fusil. » J'ai personnellement vu, depuis dix ans, bon nombre de sujets provenant du croisement du Vénéré avec le Commun, et je crois qu'il en est d'eux comme des combattants : pas un ne se ressemble nbsoLument. > La couleur (jui me parait dominer est le rouge brun, mêlé de taches plus ou moins fauves ou jaunes, piir endroits; niais la forme de la tête, la taille, tout rappelle le Vénéré : un œil exercé ne saurait s'y tromper. Il £rnesl Bellecroix. b Cette lettre nous montre que les hybrides du Faisan vénéré et du Faisan ordinaire sont des hybrides obtenus en domesticité, ou tout au plus en semiliberlé, comme nous le pensions. (I) Journal des Chasseurs et la vie à la campagne. (A. Firmin-Didot, Pans), du 6 décembre 1884. 604 OISEAUX HYBRIDICS RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE Phasianus versicolor et Phasianus Sœmmeringi (Se reporter p. 84 du tirage à part ou p. 337 des Mém. de la Soc. Zool., 1890). On se rappelle que M. Maingonuat, ancien natui-alisle à Paris (1), avait reçu du Japon, un individu qu'il pensait être un véritable hybride entre le Ph. V'ersicolor et le Pli. scfmmcriiuji. Cet Oiseau faisait partie d'un lot nombreux composé des deux espèces et M. Maigonnat se croyait apte à le juger, car il avait acquis une grande connaissance des deux types par suite de sa longue expé- rience. M. Maingonuat avait eu la bonté de nous l'envoyer, mais c'était à une époque oi'i nous n'étions point à même de juger ses caractères mixtes, n'étant point pourvu d'un matériel de compa- raison suflisant. Depuis nous avons essayé de nous procurer ce sujet pour l'étudier sérieusement et le comparer aux espèces présu- mées mères que nous nous étions procurées. Malheureusement le successeur de M. Maingonuat, M. Hermaun, ignore ce que l'Oiseau est devenu. Nous avons pris au Japon même des renseignements sur l'habitai et les mœurs des deux espèces parentes afin de nous assurer que de tels croisements peuvent être présumés. Nous nous sommes adressé à M. le professeur Edward Divers, de Hongo Tokyo, qui a réussi à obtenir quelques informations à ce sujet de M. Gérard Duer, un ancien résident au Japon et en Chine, M. Duer s'est inté- ressé à l'histoire naturelle. Il résulte de la lettre de ce dernier que les habitudes du Ph. wrsiœlor &\. du Ph. sœmmerinçji diffèrent ainsi que leurs habitats. Le premier Faisan fréqueute les endroits décou- verts; l'autre les abris épais et sombres, tels que ceux qui sont fournis par les bocages de Crytomerin. M. Duer ne pense point pour cette raison qu'ils se croisent ne se rencontrant pas. A l'état de captivité il n'en est point ainsi ; les Japonais ont réussi à obtenir des hybrides des deux espèces. MM. Blakiston et Pryer ont vu un couple d'hybrides dont le Coq était d'une grande beauté: « Tète et queue du Faisan vert, corps d'un brun luisant, queue plus en éventail que chez le scemmeringi, mais barrée de la même manière. La Poule, de forte taille, différait à peine du Ph. versi- color » (2). Le Faisan de M. Maingonnat aurait donc pu avoir une origine domestique? (1) .Vujourd'lnii décédé. (2) Transactions asiatic Society of Japon, VIII, p. 170, 1S80. ADDITIONS, COnnECTIONS KT EXAMENS d'aPRÈS NATURK 6(J5 Variétés (1). ■ Phasianus torquatus et Phasianus versicolor (2). On lit dans Blakistoii et Pryer (3) que le Ph. versicolor el le Chinese Pheasanl (l'h. torquatus) contractent volontiers des alliances à l'état sauvage et que leurs produits sont ^LMiéralcuient plus forts que ne le sont les parents. — Après l'importation des Ph. torquatus, près de Yokohama Kobé et de Nagasaki, on obtint facilement des hybrides ([ui devinrent plus nombreux que les Pli. torquatus pur sang. On rencontra aussi tout un nombre de sujets petits ayant le plumage du Coq, incontestai)lement des Poules dont l'état, connu sous le nom d'hermaphrodite, est accompagné d'un défaut orga- nique. Si nous en croyons les auteurs que nous citons, les individus obtenus dans cet état de plumage proviendraient d'une seconde génération d'hybrides k cause des marques de collier blanc autour du cou (pie présentent quelques-uns de ces spécimens ; l'Iiybri- dation serait aussi la cause de leur organisation défectueuse prou- vée, du reste, par la dissection. Nous ne voyons aucune raison de croire que des sujets réputés hermaphrodites soient de deuxième génération, ce qui prouverait du reste aijondammciit la fertilité des premiers hybrides, leurs parents. Si le croisement donne des êtres inféconds, il ne les rend point pour cela hermaphrodites. Les sujets en question nous parais- sent donc être simplement de vieilles Poules ayant revêtu la livrée du mâle. Nous pensons en outre que le croisement du versicolor et du torquatus est fertile aussi bien en Europe qu'au Japon ; dans sa lettre écrite à M. Divers, M. Duer manifeste avec raison son (1) Notre intention n'étant point de parler dans notre premier mémoire des croise- ments entre variétés, (quoique les deux mélans{''s mentionnés au genre Euplocamus rentrent peut-être dans celle catégorie), nous ne nous sommes point étendu longue- ment sur ce sujet. Dans ces Additions, et à titre de simple renseignement, nous donnerons quelques Indications sur plusieurs croisements de variétés dans le genre Phasianus, variétés dont quelques-unes sont à tort, pensons-nous, considérées comme de véritables espèces. (2) La femelle du versicolor dont on a voulu (aire, à tort, selon nous, une espèce séparée du Faisan commun, pourrait être confondue avec la femelle de ce dernier. {^\ Op. cit. Vlll, p. 17(i, IHSi». Nous n'avons poini consulté directement les Transactions, c'est M. Kchvards Divers qui a eu l'obligeance de nous adresser une copie des passages qui pouvaient nous intéresser. (iOC OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A LÉTAT SAUVAGE étonnement de voir M. Pryer déclarer infécond l'hybride du Ph. torquntus X Ph. versicolor (1). Les croisements de ces deux espèces ont été mentionnés par M. Seebohn (2). Nous avons fait remarquer, d'après M. Dubois, qu'un hybride de Ph. torquatus X Ph. versicolor, né en captivité, ressemblait au Ph. formosanus. Au sujet de ce type, M. Seebohn (3) s'exprime ainsi : « The Formosan Pheasant has also been dignilied with a name, P. torquatus var. formosanus ; but it only difters froni the typical form in having a pale groud-colour to the upper back and flanks, wich are pale bufïïsh while instead of brownish bufï. » M. Seebohn ajoute que des exemples « from Hankovv and the Corea are intermediate. » PhASIANUS MONGOLICUS et PhASIANUS SEMITORQUATUS M. Severtzow dit (4) avoir vu dans la collection de M. Gould un spécimen reru de Saint-Pétersbourg, déterminé comme Ph. mon- goliens, mais qui paraît être le croisement de deux races, le Ph. mongoliens et le Ph. semilorquatus, lesquels se rencontrent près de Ebe-Nor. En effet, cet Oiseau a le large collier blanc que possède le monyolicus et la même gorge pourprée «"with rusty featers-bares, widely difïerent from P. semitorqualus » ; mais il ressemble au dernier « in the greenish gênerai gloss and the wing colour » et non au (( typical mongolieus, de Syr, » recueilli en grand nombre par M. Severtzow. PhASIANUS colchicus X Phasianus torquatus Quelques indications avaient déjà été données sur le croisement (1) La leltie de M. Duer, dalée du 8 Septembre 1890, nous apprend qu'il n'y a que seize ou dix-sept ans que le Ph. torquatus a été importé de Chine par les résidents étrangers à Nagasalii ; la même importation (ut faite par les résidents à Yoltohama. Il y a quelques années, M. Uuer remarqua sur un paravent japonais relativement ancien, un dessin représentant un torquatus. M. Duer a aussi été informé, par le capilaine Dawson, que M. M. N. S. Desarf tua un exemplaire près de Sliimonoscki, il y a environ quinze ans, croit-il. Un des capitaines de la marine britannique qui visita Susina vers la même époque lui a rapporté que le torquatus était le Faisan commun de celle ile. Enfin M. Ota aîné a fait savoir à MM. Blakiston et Pryer que tous les Faisans de Teuseknia, dans le détroit de Corée, sont de cette espèce. (2) A. Historx of British liirds, II, p. 44G. (3) Op. cit. même page. (4) The Ibis, 1875, p. 493. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS DAPRÈS NATL'IiK ()U7 de ces deux variétés très rapprochées qui ont été importées en Nouvelle-Zélande. Les « Monatschrifteu (1) » confirment (ou rappel- lent) ce fait en disant que les hybrides se ressemblent tous et offrent les caracloi'es du Ph. torqiintus si prononcés que l'on pourrait désigner cette forme hybride sous le nom de (( l'hasinnus torquatus var. ht/bridus. n Au Muséum de Paris, il existe un métis cT de Faisan commun et de Faisan à collier indiqué comme provenant de chez M. le prince de la Moskova (Saint-Germain) et un autre de chez M. Johanneau (France). Ou ne spécifie point cependant si ces Oiseaux ont été obtenus à l'état sauvage. Phasianus decollatus et Phasianus collaris Le R. Père Heude, missionnaire à Ghang-Haï (Chine), nous écrit de Zikawéi que la région habitée par le Pk. reevcsi nourrit le Ph. decollatus el le Ph. collaris (le Faisan commun de la Chine). Des hybrides entre le Ph. rolhiris i:^ pi le Kîiisan japonais ont été ren- contrés en abondance dans les chasses du Mikado. Phasianus mongolicus et Phasianus chrysomelas M. le D' Gunther a eu la complaisance de nous signaler, au British .Muséum, une peau de Phasinnus qui représente l'hybride du /'/(. nioiii/oliriis croisé de /'/). chrysomelax. Des renseignements qui nous sont envoyés par M. Grant, nous savons que ce spécimen provient de la collection de M. Holst et a très probablement été tué par ce dernier près de la mer d'.Vral, en décembre 188."), à Nukuss (.\sie centrale), .\ucune notice n'a été encore publiée sur ce produit, dont le croisement se voit, ajoute M. Grant, au pre- mier coup d'œil (2). M. Prévôt, que nous avions envoyé à Londres pour peindre plusieurs pièces hybrides conservées au British Muséum, a représenté de grandeur naturelle ce beau Faisan. Cette peinture, d'une exécution très habile, nous a montré le produit de deux variétés et non de deux espèces. Cependant, .M. Severizow considère comme véritable espèce le Ph. chrysonielax; le feu professeur s'est même étendu longuement sur ce sujet ("{). Le (1) Voy. Zoologishe Gnrten. N' 4, p. III. 1889. (2) Depuis (|iie M. (iranl mius a (.lil cette commuiiicatiun, l'Oiseau a été signalé dans le Cat. of the Game Birds, p. 'M&. CA) Voy. Bull. Soc. Inip. clés Nat.de Moscou, IH7^, seconde partie, p. i09. Corre«- pondance-Letlre adressée à M. le Vice-Président. 608 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE Ph. chrysomelas conserve, dit-il, des caractères constants, ainsi qu'il l'a vu par l'examen de beaucoup de spécimens (1). Ce n'est point néanmoins, pour nous, une raison de le déclarer espèqe distincte, dès lors que ses caractères le différencient fort peu du mongoliens. Une race conserve ses propres caractères sans être une espèce véritable. Nous avons reçu de chez M. Schliiter un mongolicus d* ad. de Weruai et un chrysomelas cT de Assa-Durjà; ce sont, nous pouvons le dire, deux Oiseaux à peu près identiques. Voici les seules différences que nous avons constatées dans le plumage (car la taille, la forme du bec, la longueur de la queue, les pattes sont les mêmes). Le chri/somelas est beaucoup " plus verdâtre brillant sous la gorge, sur le devant de la poitrine et au commencement du ventre. Sur les côtés la couleur roux brunâtre est plus claire, le blanc des couvertures supérieures de la queue est plus vif, (moius terne au moins). Sur le dessus du dos, au lieu de présenter des reffets verdàtres tirant sur le roux (comme chez le mongolicus), il est d'un brun noir mélangé plus franc, ainsi que sur le croupion et sur les couvertures de la queue ; les raies trans- versales de la queue (rectrices) sont plus fines, enfin le collier est considérablement plus étroit. A part cela ce sont les deux mêmes Oiseaux. Les petites différences que nous constatons ne proviennent sans doute que des influences de l'habitat. Nous remarquerons que l'hybride peint par Prévôt paraît plus chrysomelas que mongolicus, car les côtés sont roux clair, le collier est petit et le vert assez répandu sur le devant de la poitrine quoiqu'en moins grande quantité que chez ce type. Quant au dessous de la gorge, il est peut être aussi plus mongoliens, étant moins vert. Nous ne saurions juger tous les caractères mixtes qu'il peut présenter par une aquarelle qui le montre en peau et d'un seul côté, mais il paraît réellement métis. Phasianus versicolor et Phasianus colchicus M. Petit aîné, naturaliste à Paris, que nous avons déjà nommé, a acheté pour nous un superbe Faisan en chair, tué à Rambouillet, en 1893, dans les chasses de M. Carnot. Ce Faisan, dont nous conservons la dépouille, paraît être un croisement du colchicus avec le versicolor. (1) Voy. Ibis, 187o, vol. 5, p. 493. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS D'aPRÈS NATURE fi09 Phasianus torquatus et Ph. mongolicus M. Seebolim (I) parle des deux races, le Ph. torquatus et le Ph. monfioUcus, existant dans le Turkeslan russe méridional et qui, apparemment, se sont croisés et ont produit une. forme intermé- diaire, le Ph. mongolirus, var. insignis, (Ph. càrysolaus de Severtzow), variété, ajoute M. Seobohm, ayant « sarcely i)ereeptible preen reflections ou the upper tail covert, and a very narrow while rinjï, but with the green lyps to the feathers of the miner part very large ». Cette manière d'envisager l'origine de Vinsignis est, cela va sans dire, tout iiypothélique. Le fait que l'on va maintenant citer ne se rapporte point à un croisement ; nous le croyons cependant de nature à intéresser. Il pourrait donner une explication du cas précédent, sans avoir recours à une liybridation. En parlant de deux exemplaires cT de Phnsianns clrgans envoyés vivants en .\ngleterre de la province de Sechuen (iJ), Elliot (3) a remarqué que cette espèce semble être, dans sa distribution géo- graphique, intermédiaire entre le P. decollntus de la partie Est de Sechuen et le Faisan de la province de Yunan (4). « On pourrait, dit-il, le supposer un hybride entre Ph. cnh-hicus et Ph. versirolor si ces deux Oiseaux avaient le même habitat, ce qui n'est pas. :— Cette remarque montre donc qu'un Oiseau peut présenter des caractères intermédiaires entre deux types sans, pour cela, èlre un hybride; opinion qui n'aurait point manqué d'être soutenue si le r.ersicolor et le colchims eussent habité les mômes localités. Il serait donc d'un grand intérêt, jugeant par analogie, de com- parer le Ph. clegaas d'Elliot avec les hybrides colchiciis et versicolor que l'on obtient sans aucun doute en domesticité. Dans le cas, où le croisement du Ph. colchicus X Ph. versirolor viendrait à se produire à l'état libre, il serait à référer au croise- ment du versicolor X torquatus déjà indiqué (torquatus étant simple et très faible variété de colchicus, malgré la constance de ses caractères). (1) A. History o/British Birds, II, pp. 4r>6 et 467, (2) (Chine méridionale). (3) Monography of Pha.iianidœ, III, 1871. Voir aussi le même auteur in : Ann. mag. nal. hist. VI, p. :il2, 1870. . (4) Lequel, on le sait, a été mentionné par .\nder9on. 610 OISEAUX HYBRIDES BENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE Phasianus scintillans X Phasianus Scemmeringi Ce mélange, très peu assuré comme on va le voir, n'avait point été cité ; c'est M. Ernst Hartert qui nous l'a indiqué. Celui-ci possède en effet plusieurs échantillons qui, lors d'un premier examen, lui avaient paru être intermédiaires entre les deux espèces ; mais les ayant examinés une seconde fois, des doutes se sont faits dans son esprit. D'après M. Hartert, le Phasianus scintil- lans (Udère du vrai Ph. sœmmerinqi par' la bordure blanc pur de toutes les plumes du dos, de la croupe, et des couvertures supé- rieures des ailes. Chez lesœmmeringi ces mêmes bordures sont brun cuivre ou brun rouge. La queue est aussi plus pâle chez ce type que chez le scintillans. — Or, chez quelques-uns de ses spécimens, la couleur générale de ces parties est semblable à celle du vrai sœm- meringi, mais quelques plumes ont les bords blancs. En terminant sa communication, M. Ernst Hartert nous disait : « As I do not thiuk that P. scintillaiis and P. scemmerinqi are merely races, but regard them as specifically distinct, the idea crossed my mind that it mighl be hybrids, but there is no proof for this. Possibily what I mentionned are intermediate forms and both are after ail only races of one forme, althought they seem to be strikingly différent, and alsoto inhabit différent localities: Ph. smmmeringi the southern islands, Ph. scintillans the island of Honeloo ». On voit par là que l'ornithologiste émérite ne veut rien affirmer sur le croisement qu'il nous avait tout d'abord indiqué, mais qui, maintenant, reste pour lui assez problématique. Du reste, M. Hartert nous ayant cédé un des échantillons de sa collection, et cet échan- tillon ayant été examiné par M. Oustalet, il a été reconnu que bien peu de différences sont à constater avec les individus que possède le Muséum. On se voit donc fort embarrassé pour le déclarer hybride. Quant à la différenciation spécifique des deux types scintillans et sœmmeringi, elle n'existe point en réalité ; on doit considérer le Ph. scm/t7/ons comme une simple variété du Ph.soemnieringidont il diffère seulement parla proportion plus grande de blanc sur le plumage ; de nombreux exemplaires scintillans originaires du Japon septen- trional, reçus au Muséum, montrent cette particularité. M. Ogilvie Grant nous apprend (1) que la forme intermédiaire entre les deux variétés existe (2) ; c'est peut-être à cette catégorie qu'appartiennent les exemplaires de M. Hartert et celui qu'il nous a cédé ? (1) Catalogne oj Game Birds, p. VM. (2) (I Every state between the two forms may beseen. » ADIIITIONS, COnniîCTIONS KT EXAMKNS D'aPRÈS NATUHE t)ll Genre Crossoptilon Crossoptilon thibetanum (1) ET Crossoptilon auritum (2) M. Oustalet a bien voulu nous montrer dans son laboratoire des peaux de Crossoptilons rapportés par M. Bonvalol et le prince H. d'Orléans de leur voyage au Thibet, Oiseaux qui présentent des caractères intermédiaires entre la variété blanche, C. lliibctanuin, et la variété bleue, C. aHritiis. — Que sont ces Oiseaux? Proviennent-ils d'uD croisement entre les deux variétés, ou leurs couleurs intermé- diaires sont-elles le résultat de modifications analogues à celles qui s'accomplissent chez le P. scinlillans, c'est-à-dire de modifications s'obtenant naturellement et sans mélange des espèces pures? On ne saurait le dire, les deux types n'étant point encore assez connus. Peut-être C. thibetanum doit-il la blancheur de son plumage au climat froid des hautes régions qu'il habite? C. auritum pourrait encore lui être rattaché par d'autres causes, celles du dimorphisme, par exemple, que nous avons vu si souvent se produire cliez les ^ccî/nVrcs. Quoiqu'il eu soit, le croisement des deux types ne serait-il pas contestable, qu'on ne saurait encore appeler hybrides leurs pro- duits, les parents, de môme structure et de mômes mœurs, ne pouvant ôtreséi)arés s[)écifiquement. M. Oustalet a, du reste, étudié cette question dans une élude que le journal ].a Nature a publiée (3). Le savant docteur n'a point voulu se prononcer sur la véritable nature des spécimens qui, tout en présentant des caractères mélangés, ne sont peut-être point cepen- dant des métis (4). (I) Synonymie : Crossoptilon thetanus, Crossoptilon album, Crossoptilon drouynii ou encore le Faisan oreillard du Nord de la Chine. (2| .\ppelt' aussi Crossoptilon cœrulescens, Phasianus auritua. C'est l<" Fai- san oreillard bleu. (3) N» du 10 juillet 1892. pp. lui, 102 et 10:t. (4) Un autre croisement dans le genre Crossoptilon est celui du Crossoptilon MANTCHURicuM et du Crossoptii.on THiBRrAMM, quB nous a fait connaître M. le prof. Surdelli et que l'on voit dans la collection du (eu comte Turati, au Musée de .Milan. Malheureusement, le prolcsscur ne nous a point fait savoir si le (ou les) spécimens qui le reprosenti'nl ont été obtenus à l'étal sauvage. Il est assez pré- sum^ble qu'ils proviennent de mélanges obtenus accidentellement dans quelque Jardin d'acclimalioa où l'on recherche ces be lux Faisans. 612 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE Familles des Pénélopidés Genre Pénélope PÉNÉLOPE JACUCACA et PÉNÉLOPE PILEATA M. le D' Gûnther a été assez aimable pour nous faire connaître l'hybride de ces deux espèces conservé au British Muséum. Cet Oiseau, nous dit le savant directeur, fut envoyé du Brésil à Londres comme Oiseau sauvage. Il vécut dans le Jardin de la Société Zoolo- gique depuis le 26 mai 1870 jusqu'au 31 août 1875 et fut acheté par le Muséum après sa mort. Autant que M. Giinther se le rappelle, il a été considéré par tous les ornithologistes qui l'ont examiné com- me un hybride. Cependant M. Ogilvie Grant fait précéder la men- tion qu'il en fait (1) d'un point d'interrogation, comme s'il hésitait sur la valeur de ses caractères. Il dit qu'il diffère « chietly from typical P. jacucaca in having the underparts of a deep chestnut niuch darker than in P. pileata », et ajoute : « There can be Utile doubt that it is a hybrid between the two species. » Cette peau se trouve dans la collection Salvin Godman. Elle a été peinte pour nous, mais il paraît, d'après M. Giinther, que l'aquarelle qui la représente n'est point exacte comme coloration : puis sur cette pein- ture beaucoup de plumes des couvertures de l'aile et du corps n'ont point les couleurs blanches comme dans l'original. Nous ignorons tout à fait si P. jacucaca et P. pileata peuvent être considérés comme des espèces absolument distinctes. Nous ne connaissons point ces types suffisamment. Phasianidés et Tetraonidés Genres Phasianus et Tetrao PhASIANUS VULGARIS X TeTRAO TETRIX (Se 1-eporlei- p. 87 ou p. 340 des Mém. de la Soc. Zool., 1891). Trente spécimens environ, représentant le croisement de ces deux espèces, avaient été signalés. Nous n'en avions vu aucun ; ces Oiseaux nous étaient seulement connus par leurs descriptions, par (1 ) Dans le Catalogue of Game Birds, p. SOO. ADDITIONS, COHHliCTIONS ET KXAMENS d'aPRÈS NATURIC 013 les dessins publiés par Yarrell (I) et par la belle planche en couleur de l'ouvrage du D' A.-B. Meyer (2). C'est avec beaucoup de peine que nous nous sommes procuré quelques échanlillons. Beaucoup de pièces signalées sont aujour- d'hui dispersées çà et là; il est dillicile de savoir ce qu'elles sout devenues. Les Oiseaux que nous avons reçus sont au nombre de quatre; ce sont : 1° la pièce de M. Turner, abattue en 1888 dans le grand parc qui avoisineSuiton CoKield ; 2" le spécimen obtenu avec cet Oiseau, appartenant à M. Robert Chase, de Southfield, et dont on n'avait parlé que très vaguement {'3) ; 3» l'hybride tué par le père de M. Hamon l'Eslrange dans les bois de son château d'Hunstanton ; 4" un exemplaire existant au Musée de Munich, non mentionné, et dont l'origine sauvage n'a pu du reste nous être certiliée. Nous avons fait peindre ces pièces, ainsi que plusieurs autres qui n'ont pu nous être adressées ; ces dernières sont : l'individu conservé au Muséum de M. Hart, à Christchurch, (liants) ; les deux exem- plaires signalés par M. Handcock au Musée de Newcastleon-Tyne ; une pièce provenant de la collection VVhitaker, actuellement au Musée de M. Walter-Rothschild à Trings, (signalée dans le Zoologist de 1888 (4i, mais que nous avions omis de citer), et l'exemplaire exposé en 1883 par M. Burton à la Société zoologique de Londres, aujourd'hui chez M. Pryor. Eu outre sir Andrew N. Agnew nous a adressé la photographie de l'hybride obtenu dans le Wigthonshire, au château de ses ancêtres, à Lochan, en 1835, où l'Oiseau fut conservé longtemps, mais où sir Agnew n'a pu, à notre grand regret, le retrouver (o). Eu sorte que les hybrides du Tetrao letrix X Phasianux colchicus^ ou plutôt les Oiseaux que l'on croit provenir du mélange de ces deux espèces, nous sont connus par : 1» les quatre échantillons montés qui nous été communiqués ; 2» les cinq peintures (jui out été exécutées pour nous, dont trois sont de grandeur naturelle ; 3° la (1) Dans la 3< édit. de l'ouvrage de cet auteur « Hristh Dirds > ISbG, ces dessins repri^sentent : 1° le spécimen Ç tué sur le innnoir de Maringlon, conservé dans la collection Eyton (cil in Procced. ol tlic Zool. Soc, 183.Ï, p. 62); 2° rcxuniplaire abattu en 183i), par Lord llowiclf, à Early Grcy (Nortliumberland). (2) Cette planche donne le portrait aux 2/3 de la pièce tuée A Zèle, dans le district de Tiiliorcr. (3) P. ÏIO ou p. 344 des Mém. (13% 14' et lii* lignes). (4) ^• de lévrier. (.">) La pièce montée n avait point été mise sous verre; on suppose qu'elle s'est détériorée et qu'elle est sans doute aujourd'hui détruite. 614 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE planche en chromolithographie du D'' Meyer ; 4" les deux dessins en noir de Yarrell ; et S" la photographie de sir Agnew, lesquels dessins, gravures ou peintures représentent des pièces diverses et non les mêmes Oiseaux. Tel est le matériel qui nous permet aujourd'hui de procéder à l'examen des produits du Tetrao letrix x Ph. colchicus. Commençant par les hybrides montés, nous décrirons d'abord la pièce de M. Hamoal'Estrange, (celte pièce a été reçue la première). L'Oiseau précieux est enfermé dans une case en bois dont le devant seul en verre permet de l'observer ; son examen présente donc beaucoup plus de difficultés que si ou pouvait le tenir en main. Le plumage semble indiquer un jeune mâle en mue prenant la livrée d'hiver, car, tandis que sur les parties supérieures on n'aper- çoit qu'une teinte gris-jauuàtre sans éclat, en dessous se déclare une teinte vivement violacée et lustrée montant par plaques jusqu'au cou. Au premier abord la double origine qu'on suppose à cet Oiseau ne paraît point s'imposer ; on se demande même pourquoi la cou- leur principale est d'un gris aussi froid, car ce même gris est beau- coup plus ciiaud chez les deux espèces mères arrivées au même degré de développement. Cependant des signes du tetri.v et du Pha- sianus se moulrent çà et là ; on aperçoit par exemple au-dessus de l'œil et môme un peu en-dessous de cet organe la peau rouge de cette dernière espèce. La queue est courte et très large, rappelant le tetrix, tandis que les pattes hautes et sans plumes indiquent le Phasianus. Au-dessus de l'oeil et même un peu en-dessous de cet organe la peau devient rouge cerise. M. Hamon l'Estrange nous fait remarquer que cet hybride, tué, on se le rappelle, par un de ses oncles, à Essellisham (Norfolk), avait été rencontré dans le bois de « Ken Hill », bois d'une trop petite étendue pour que le tetrix qui y avait été importé ait pu s'y acclimater. M. Hamon lEstrange nous fait aussi remarquer que l'Oiseau, mentionné par Henry Steven- son dans (( The Birds of iXorfolk » (1), est le même que celui qu'il nous envoie. Mais Stevenson ne l'a point décrit et s'est contenté de l'indiquer sommairement. En outre, l'ornithologiste de Norfolk ne parait pas l'avoir examiné lui-méuie. — Avec l'autorisation gracieuse du propriétaire, nous avons adressé cette pièce curieuse (1) Publié par van Voorst, à Londres, en 18(5C. Voy. t. I, p. 375., ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'aPHÈS NATURE G15 à M. J. Duncan, peintre h Newcastle on-Tyne, qui en a fait pour nous une aquarelle île petites ctiiiieiisions. Le second spécimen qui nous est parvenu appartient à M. Turner, il a bien des analogies avec le dernier :.la couleur du dos est la même, le ton, le dessin, la disposition du plumage du cou et de la tète sont aussi les mêmes. Néanmoins il parait plus large et plus fort, puis son cou est plus couit. (Celte partie n'est point allongée comme elle l'est chez l'hybride de M. Turner, elle rappelle ainsi davantage le trtrix]. La queue est aussi beaucoup ])lus courte ; elle est, par sa disposition, celle d'une femelle tetrix. Sur certaines parties du corps, de chaque côté et en dessous des ailes, ou voit apparaître des plumes foncées à reflets violacés luisants qui indiquent les marques du cT prenant la livrée de l'adulte. 11 faut remarquer que ces plumes, piesque noires, sont rayées de larges barres jaunes arrondies se terminant en pointe. Cette particularité nous élonne, car si les plumes de T. li-tvix $ ont à peu près cette disposition, ce sont les barres qui sont noires et le fond de la plume jaune ; l'inverse se produit donc ! En oulre il n'e.xiste généralement sur les plumes de l'hybride qu'une seule barre ; on en trouve deux et même trois chez la Poule faisane dont les plumes sont à cet endroit dans le genre de celles du letrix. Une telle coloration ne prouve pas un mélange. Mais (juclle origine autre assignerait-on à l'Oiseau tué dans le parc de Sutlon Gollield ? Peut-on le croire variété d'une espèce inconnue? Cette hypothèse ne peut même être soulevée. Or, par ses analogies avec l'exemplaire de .M. llamon, il laisse supposer un produit hybride, quoique ses caractères mixtes soient moins bien accusés. On s'explique diilicilement, nous le répétons, la teinte générale grisâtre qui n'est propre ni au Tcirao tetrix ni au l'hasiamis colchicus (1). L'hybride de M. ïurner n'a point été disséqué par le taxidermiste qui l'a préparé; on a supposé seulement cet Oiseau de sexe femelle à cause de sou plumage. En faveur du sc.xe contraire, nous ferons valoir la peau nue (jui entoure l'œil et qui, sans être rouge, prend la forme de l'ovale à ses deux extrémités. Ni la Poule faisane, ni la poule letrix ne montrent un espace nu près de l'œil. La partie foncée des côtés du devant indique encore pour nous, et ce très suffisamment, le sexe luàle. M. Turner a bien voulu nous fournir quelques indications complé- (t) Les jeunes ou les femelles des deux espèces possèdent les uns el les autres des teintes beaucoup plus chaudes. (31(5 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A LÉTAT SAUVAGE mentaires sur les circonstances et le lieu dans lesquels ce curieux spécimen a été tué. Le parc, qui contient deux mille cinq cents acres, appartient à la petite ville de Suttou CoUield depuis trois cents ans. Le tiers de ce parc est planté en forêt; les autres parties sont en genêts et en bruyères, à l'exception de quelques parcelles marécageuses fré- quentées par les Bécassines. Les haLilants de Sutton Colfield ont non seulement le droit de faire pâturer leurs bestiaux dans le parc, mais ceux qui sont munis d'un permis de chasse peuvent y chasser un jour de chaque semaine, le mercredi, depuis le commen- cement d'octobre jusqu'à la lin de janvier. Le Coq noir de bruyère, ou Black Grouse, s'y trouvait encore représenté il y a environ dix- neuf ans. L'année où l'hybride fut tué, on avait aperçu un de ces Coqs. Disons que l'Oiseau intéressant, qui nous a été si bienveillam- ment envoyé, n'a encore été montré dans aucune société d'ornitho- logie. 11 a cependant été communiqué à un naturaliste bien connu, M. Walter Chamberlam de Moor Green, de Birmingham (1), qui avait déclaré aussitôt après l'avoir vu que c'était bien un hybride de Black Grouse et de Faisan ; l'empailleur avait porté le même jugement. Le troisième spécimen reçu et appartenant à M. Robert W. Chase est précisément celui qui fut tué en compagnie de la pièce qui vient d'être décrite. Ses caractères sont presque exactement les mêmes que ceux de cette dernière. Ainsi les deux Oiseaux paraissent appartenir à une même couvée, au moins provenir d'un même couple. Toutefois le spécimen de M. Chase a un air plus jeune ; sa queue n'a point en effet acquis tout son développement et affecte la forme de celle d'une Perdrix ; eu outre, son corps est plus lin et plus mince. — On retrouve chez cet hybride des plumes entière- ment semblables par leur dessin à celles que porte l'exemplaire de M. Turner; ces plumes se voient notamment sur le dos. La tonalité générale de l'Oiseau est encore de ce gris qui nous a déjà surpris; le plumage de la gorge et du cou est aussi celui de l'hybride qui vient d'être décrit. Mais l'Oiseau de M. Chase avait certainement du.rouge près de l'œil comme on en voit sur le Faisan ; cette partie rouge se laisse deviner, tandis que nous n'avons pu la constater sur l'hybride de M. Turner. Le bec est encore semblable au dernier exemplaire, quoiqu'il soit plus fin; la man- (1) M. Walter Cliamberlain est le frère de l'honime d'Etal. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURE 617 dibule supérieure est très allongée. Enfin, sur les côtés du ventre et de la poitrine, on retrouve les mêmes plumes bleu violacé, avec bordures jaunes vers la pointe, se terminant en flèche, formant ainsi de chacjue côté deux bandes de couleur foncée. Tout cela est cependant peu prononcé, d'une couleur moins éclatante, et indique un Oiseau plus jeune que le précédent. Notons qu'il est très haut sur pattes, lesquelles sont d'un brunâtre gris violacé ; que les petites rectrices de la queue, c'est-à-dire celles qui ne dépassent guère les couvertures supérieures, sont foncées eu dessus et en dessous, bordées de gris sale, tandis que les couvertures inférieures sont terminées de rougcàtre. Ces caractères laisseraient bien sup- poser le mélange des deux espèces qu'on lui donne pour parentes. Le quatrième et dernier exemplaire que nous avons examiné pro- vient, ou l'a fait savoir, du Musée royal de Munich. Mais son origine sauvage reste tout à fait incertaine. Sur réli(|uette ([u'il porte, on lit .seulement: « Pliasianiis colchicus Lian., var. hybridan; suit un mot illisible, puis « H. V. Preysyng, Bayern ». Enfin on a ajouté ces mots : « avec Tetrao teîrix ». Le prof. R. Hertwig, qui a eu la bonté de nous l'adresser, nous l'avait tout d'abord annoncé comme « bastard de Phasianus colchicus et Tetrao urof/alhut. » ajoutant que tous les renseignements sur son origine font défaut dans le catalogue du .Musée royal. A première vue nous avons cru avoir affaire simplement à une vieille Poule faisane stérile prenant la livrée du Coq. Il nous a cependant été facile de constater que le dessin des plumes du poi- trail n'est point celui de la Poule faisane, mais bien celui de l'hy- bride de M. Turner. En outre, se montre, directement au-dessus des tarses et les recouvrant dans la partie haute, une petite touffe de plumes qui ne doit pas exister chez le Faisan. Ces plumes semblent même être de.scendues plus bas et s'être attachées sur le tarse, lequel aurait été par conséquent légèrement emplumé (environ presque à moitié de sa longueur). Puis les joues, le cou et une partie du poitrail sont brun violacé, semblant indiquer l'influence du tetrix. On constate encore sur le dos un dessin tacheté qui semble être le mélange des plumes des deux espèces supposées mères, et sur les rectrices un autre dessin qui n'est point complètement celui de la Faisane. Cette remarque peut sans doute s'appliquer au dessin du dessus de la tète. Enfin la queue n'est pas eflilée, comme chez le Faisan; elle est assez courbée et s'arrondit légère- ment vers son extrémité. La teinte générale de l'Oiseau, gris jaunâtre un peu verdàtre, 618 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE OU couleur bois, rappelle le plumage de l'hybride de M. Harnoa l'Estrange (1). Disous de nouveau que cette teinte ne saurait être considérée comme un mélange, puisqu'elle n'est propre ni au Phasianus ni au Tetrao tetrix. Quant au bec, il est fort long et de couleur claire ; il donne l'aspect de celui d'une vieille Poule faisane. On peut dire que les caractères mixtes chez cette pièce sont moins bien accusés que chez les Oiseaux qui viennent d'être décrits ; à l'exception de la couleur de devant, cet individu est presque une Poule faisane. Nous n'aurions point vu les produits précédents que nous n'aurions jamais soupçonné l'origine . colchicus et du T. urogallus. Cet Oiseau aurait été tué à l'état sauvage, à Aiden Loch Lomond (Ecosse), en décembre 1890 (2), « in a loneby forest far from any pheasantry », a soin d'ajouter M. Hartert, ce qui semble repousser l'idée d'une origine domes- tique. Cet Oiseau est unique ; on ne parait avoir rencontré nulle part d'autres échantillons de son genre. Un tel produit étonne. S'il pro- vient réellement du Faisan et du Coq de bruyère (ce que nous (1) Le Zoologist de 1883. (pp. 301 el 302, VII, N* 74), avait déjà raconté le même fait et avec plus de détails que nous n'en donnons. Il parait que les jeunes, qui turent tués, furent mandés avant qu'un examen sérieux de leurs caractères n'ait pu être (ail. La personne qui a donné à M. Cambridge les divers renseignements qu'il nous a transmis lui avait (ait ronnailre aussi que ces hybrides présentaient beau- coup de ressemblance avec la Poule (aisane, tant parla taille que par le plumage. Le croisement se laissai! apercevoir dans les jambes, lég'Temenl emplumées, et dans leur cliair foncée, quelque peu colorée rappelant celle du HIackgame. (â) D'après les renseignements qui nous sont adressés par M. Uartert. G22 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE n'oserions allirmer), sans nul doute il a été produit par une de ces alliances coutractées forcément par des urogallns importés de temps à autre en Angleterre et dont les deux sexes ne sont point toujours représentés ; autrement on ne s'expliquerait pas un tel mélange. M. Millais l'a paraît-il figuré dans son ouvrage « The Game Birds H. Nous en avons fait exécuter nous-nième une aquarelle gran- deur naturelle. Lagopus saliceti et Perdix cinerea Sur le Catalogue de la vente, faite par M. Whitaker au Covent- Garden en mai 1890, figurait sous le n» 113 un hybride « Willow Grouse » ; celte mention était suivie d'un point d'interrogation. Si nous comprenons bien une lettre que M. Whitaker a eu la complai- sance de nous écrire au sujet de cet Oiseau, il proviendrait de la (i Red Grouse et de la Partridge» (/.a(/op».ssco(/c».set Peri/Mcmc/eu)! M. Walter Rothschild, qui a fait acheter cette pièce par l'entremise de M. Lamb, pense que c'est un croisement de Lagopus albus et de Tetnio telri.c ayant appartenu à M. Bond. Serait-ce à cet Oiseau que Yarrell fait allusion lorsqu'il dit (1) que M. Bond possédait un Oiseau tué par lord Walsingham à Blubbertrouse Moor, près de Harrogate, en août 1866, et qui paraît être le résultat d'un croise- ment delà (( P. cinerea avec la lied Grouse » ? Nous serions tenté de le supposer; cependant l'exemplaire acheté par M. Rothschild proviendrait de la Russie. Quoiqu'il eu soit, l'hybride indiqué par un point d'interrogation ne serait autre, d'après les observations qui nous ontété transmises par M. Rothschild, nous venons de le dire, qu'un croisement du L. albiiii avec le T. tetrix, ou, plus probablement encore, d'après un examen que vient de faire pour nous M. Hartert, un simple albi- nisme de Laijopus scoticus dans un plumage tout particulier. En terminant notre élude sur les Gallinacés hybrides, nous avions donné quelques indications sur des croisements contractés entre des espèces de Gallinacés sauvages et entre des espèces de Gallinacés domestiques. Un de ces croisements est celui du : Gallus domesticus et Phasianus vulgaris Un nouvel exemple nous est cité en Angleterre. La pièce supposée (1) British Birds, (4« édition, III, p. 114, editcd. by prof. Newton). ADDITIONS, COnRECTIONS ET EXAMENS D'aPRÈS NATURE 623 hybride fut tuée par .M. ,J. Losli Atkinson. .M. D. Losh Thorpe, de Carlisle, étail présent lorsque l'Oiseau tomba sous le coup de fusil. Ce curieux volatile tHaif doué, paraît-il, d'uue grande agilité ; il était aussi alerte, aussi vif qu'un Faisan et capable d'entreprendre un grand vol (50 i/anis environ). C'est en vain que le garde qui l'avait déjà iiperru avait essayé de s'en emparer. La « copre » (1 ) que cet hybride fréquentait est située à une distance considérable des habitations. M. D. I^osh Thorpe, qui était présent lorsque l'Oiseau tomba sous ce coup de fusil et ([ui le possède actuellemeul, a consenti à nous l'adresser en communication. Ce spécimen est, dit-on, comme il le paraît du reste, du sexe femelle. Il présente l'aspect d'uue Poule fort ordinaire ; aucun caractère ne rappelle le Faisan. C'est tout à fait en vain que nous avons essayé de découvrir chez lui quelque ressemblance avec cette espèce. — Nous ne nions point pour cela son origine. Nous nous rappelons avoir reçu, il y a plusieurs années, deux Poules qui lui étaient presque semblables et qui nous étaient adressées comme hybrides du /'/*. colrlurus et du G. (loiiiKSticus. Il est vrai, nous empresserons-nous d'ajouter, que nous sommes toujours resté fort sceptique au sujet de l'origine qu'on leur attribuait. Mais M. Thorpe est convaincu de l'hybridité chez le spécimen qu'il nous a commu- niqué. Il aurait fallu, nous dit-il, que nous le vissions voler pour nous rendre compte de son agilité, de ses gestes et de sa forme bien exacte, aujourd'hui modiliée par la préparation. Le garde- chasse est de l'opinion de M. Thorpe (2). Le rév. Macpherson, qui a examiné l'Oiseau lorsqu'il était en chair, le croit semlilable à un des Oiseaux tués dans le Norfolk et que Stevenson a mentionnés (3). Nous avions omis de rappeler la citation de l'ornithologiste de Norfolk ; voici ce que dit ce dernier au sujet de plusieurs faits de croisements entre le G. domesticus et le Pli. vulgaris : (( The three following instances of hybrldism bctwecn Pheasants and domestic Fowls bave come under my own observation duriug (1) PeUle (oiéL (2) .\ou,s pensons que lorsqu'il y il croisemonl fécond entre deux espèces l'ioignées, le proiliiit montre une tendance ;'i emprunter presque Ions ses caractères à un seul des parents. Oinlinnanl notre dire, .M .1. H. (iurney. le distingué ornithologiste anglais, cite un livi^ride. • tiime lired helwien Greelinch L.chloris and lir.inililing (F. civlebs » qui ne montrait aucune trace du Brand)lins dans son plumage (Voy. llie Zoologist, p 90, n" di' Mars, I8',I4). Nous reconnaissons cependant avoir vu bien des fois des liyltrides provenant du croisement de deux espèces éloignées et qui resseml)laient à leurs deux parents. Ce n'est donc pas une régie que nous posons. (3) Birds of Norfolk, 1, pp. :itJ8 et 3t)'J. 624 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE the last ten or twelve years (1) : In December 1854, a very singular looking Bird, apparently a cross between a Pheasant and Cochin China fowl, was shot in a wild stateiu tbe woods at Wolterton ; and on the 31'' of January 1863, an equally remarkable spécimen was brought to a bird préserver in the city (Mr. John Sayer) to be stufied by a garaekeeper, from whom I afterwards learnt the siibjoined particulars. Il had been bred wild in a plantation, at Metbwold, as was supposed between a cock Pheasant and a domestic Hen, the fowl beinga cross also between thegame and Dorkiug breeds. This strange Bird, which proved to be a maie, had heen repeatedly seen amongst the Pheasants in the wood when the beaters were driving the game towards the giins, but as it ran whit great swiftness, and never attempted to rise on the wing, it always managed to escape, and was at last netted to ascertain what is was. » D'après l'auteur que nous citons, cet Oiseau mesurait trente-deux pouces de la pointe du bec à l'extrémité de la queue. Dans son apparence générale, il montrait un étrange mélange du Faisan et de la Poule et n'était point différent d'un Coq Capercally (Vttrogallus) parla tête et le cou. Les jambes étaient très claires (clean) et fortes, sans éperons, décidément Gallinaceous (2) par ce caractère ; le bec large et puissant ; la queue longue et arrondie, avec les plumes du milieu quelque peu allongées, etc. En novembre de la même année, ajoute Stevenson, M. Sayer reçut aussi, de lord Rendlesham's préserves, un autre hybride, apparemment « a cross between a Pheaseant and a black Bantain Fowl »; mais aucuns renseignements ne sont donnés sur son origine. Ces faits, quoique assez nombreux, on le voit, ne peuvent exciter l'intérêt que présentent les hybrides nés du croisement de deux espèces sauvages et libres (3). (1) L'ouvrage de Steveasou paraît avoir été publié à Norvich en 18(i6. (2) Nous pensons que Stevenson veut dire Gallus par cette expression. (3) M. le Prof. Dôderlin a eu la comphiisance de nous envoyer de sa propre collection une Perdrix qu'il a reçue de la Marche de Brandebourg. Cet Oiseau a été tué, avec deux autres échantillons qui lui sont semblables, dans une compagnie de Perdix cinerea. 11 n'existe presque point du plumage delà P. cinerea sur ce sujet. C'est à peine si on en trouve ([uelques traces çà et là. Tout le devant et les côtés sur le ventre sont brun roux; cette couleur est séparée à son milieu par un espace blanc grisâtre mélangé tormnnt bande. La même teinte brun roux e,st rappelée sur le dos, les scapulaires et la queue. Tout le dessous et le devant du cou sont blanc gris jaunâtre. C'est donc un Oiseau très bigarré, dont le plurange est analogue à relui d'une Poule de basse-cour; il en donne tout à fait l'aspect. Nous n'avons éprouvé aucune surprise lorsque nous avons lu sous le socle : « Perdix cinerea X Oallus dornes- ticas? » Néanmoins cette mention est, avec raison, suivie d'un point d'interrogation. Pour notre part, nous ne pensons aucunement que ce sujet soit un hybride: il est trop pelit de dimensions pour avoir été produit par une Poule domestique; la taille est exactement celle d'une Perdix cinerea. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURE 623 ORDRE DES COLOMBES (Se reporter p. 1C6 ou p. .'io8 des Méni. de la Soc. Zoul., 1890;. Nous avions remarqué que l'hybridation à l'état sauvage était presque nulle dans cet Ordre d'Oiseaux, tout au moins qu'un seul croisement d'espèces paraissait avoir été observé entre deux types distincts : relui de la Culuniba liiria et de la Paliimbœna fusca ; que les autres exemples que l'on citait, très rares, du reste, se rappor- taient à des variétés. Malgré les recherches que nous avons faites nouvellement, nous ne sommes guère plus avancé, comme on va le voir. Quelques cas de mélanges d'espèces sont bien à mentionner, mais l'origine sau- vage des parents ayant donné lieu à ces croisements n'est pas prouvée. Il est môme beaucoup plus vraisemblable que l'appariage s'est opéré eu captivité; au moins l'une des deux espèces croisées vivait-elle en cet état. Pour plusieurs cas, cela est certain. Genre Columba COLUMBA CENAS (1) X COLUMBA AFFINIS (2) M. 0. V. Aplin, de Bloxham, nous a appris que dans la collection de M. Whitaker, à Mausfield, existe un hybride entre la Columba œnas el\d Columba a/finis;ceci nous a été confirmé par le propriétaire de cette collection. M. 0. V. Aplin a vu ce spécimen qui montre des points de ressemblance avec les deux parents. Mais l'Oiseau fut, parait-il, élevé dans un bosquet d'arbres situé près d'une maison de ferme où beaucx)up de Pigeons domestiques sont retenus. Il est donc probable, (quoique la C. lioia vive encore à l'état libre), que l'individu de l'espèce a/pnis, qui a contracté le mélange avec une C. ivnas. faisait partie des Oiseaux retenus dans la ferme voisine. La Colombe colombine et le Bizet sont deux espèces très rappro- chées, sinon deux variétés. L'examen de leur produit présente des diiricultés sérieuses, mais peut-être l'hybride en question porte-t-il quelques traces de la domesticité empruntées à son second parent? (1) Autres noms : Colambœna colambella, Œnas sive vinago. {i) Columba domestica, Columba Uvia. 626 OISKAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE CoLUiMBA LIVIA X COLUMBA PALUMBUS (1) Un laboureur de la ferme d' « Haywood Oaks » raconta à M. Whi- taker que, pendant l'été de 1884, un Pigeon ramier aux ailes blan- ches avait été vu de temps à autre sur de vieux chênes creux, fréquentés par un grand nombre de Pigeons ramiers. Le garde du colonel Seely, auquel appartient la ferme d'Hay wood Oaks, parvint avec beaucoup de peine à tuer cet Oiseau qu'il apporta à M. Whi- taker. Celui-ci crut tout d'abord avoir affaire à un des Pigeons apprivoisés, nombreux dans la ferme. Mais le garde lui assura qu'il était excessivement sauvage, difficile à approcher, et qu'il s'était laissé tirera une distance de plus de cinquante mètres. Lu manière dont le Pigeon avait été tué témoignait de l'affirmation. Enquête faite, M. Whitaker apprit que l'Oiseau avait été remarqué, après sa sortie du nid, sur les ciiénes, entrant dans les trous ou eu sortant, et se nourrissant avec les Pigeons ramiers dans les champs loin de la ferme, jamais sur les bâtiments et avec les Oiseaux domestiques. Voici sa description: « Six ou sept grosses plumes, flèches blanches, d'autres d'un gris-ardoise. Les plumes de dessous couleur ardoise, avec quelques marques plus foncées; le dos blanc, la queue et le croupion couleur ardoise, comme dans les Pigeons ramiers; la tête ardoise, avec des marques blanches; le cou a la couleur brillante du Pigeon ramier; la poitrine est grise, les pattes sont rouges (2). » Il ne peut être encore question ici que du croisement d'une espèce sauvage avec une espèce domestique. TURTUR RISORIUS X TURTUR AURITUS (3) En parlant d'un hybride paraissant provenir de ce croisement, et pris à l'état libre, nous émettions l'avis que son origine sauvage nous paraissait suspecte. Un produit de la C. lurtur et de la C. risoria fut de même attrapé le 14 mai 1865 dans un jardin à New- market Road, et quoiqu'on ne trouvât point son propriétaire, la personne qui le décrit dans le Zoologist (4) ne suppose aucunement, (l) Synonymie: Paliimbus, Colnmba torquata, Columba palumbus, Palumbus torqualus, Columba pinetorum, Palumbus excelsiis. (2) Voy. the Zoologist : Ujbrid beliveen a Stock Dove and Tarne Pigeon, p. 150, 1885. (3) Synonymie: Columba turtur, Turtur, Peristera turtnr, Tartur l'ulgaris, Turtur tenera. (4) P. 369, octobre 1882. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURE 627 et avec raisou, qu'il ait été produit à l'état sauvage. L'hybride C. turtur et C. risoria est eu effet très commun en domesticité; quehjues pièces de ce genre peuvent sans doute de temps à autre s'échapper. COLUMBA LIVIA X TuRTUR RISORIUS On conserve au Musée de Florence un Pigeon cT que M. Giglioli croit provenir de la Columba œnas et. \e Turtur tenera (l). Cet Oiseau, nous assure M. Giglioli, a été tué à l'état sauvage le 10 octobre 1885 près de Cuiieo (Piémont). Le savant professeur ne conserve aucun doute sur son authenticité. 11 l'a reçu de M. V. Abre, observateur très consciencieux. « Eu dimensions l'Oiseau est intermédiaire entre les deux espèces ; le bec est plutôt celui du Titrttir ; la couleur vineuse s'étend sur le cou et sur la tète ; les plumes du double collier ont les caractères de ceux du Turtur, mais sont à rellets pourprés sur un fond vineux. Les ailes et le dos sont gris, quoique lavés de brun. Les taches (barres) noires de l'aile ont disparu. La queue a bien les caractères du Turtur, les rectrices (excepté les deux médianes) étant terminées de blanc. Toutefois l'Oiseau est d'aspect C, œnas. n Telle est la description que M. Giglioli a bien voulu nous communiquer. Nous lui avons demandé à voir cette pièce, faveur que le très obligeant directeur du Museo ilei Vertebruti s'est empressé de nous accorder. — L'Oiseau est en tout semblable à des hybrides cT de Colunibia livia et Turtur risorius que nous avons plusieurs fois obtenus en captivité. Il est tellement semblable à ces hybrides que nous ne pouvons lui donner une autre origine. M. Fontaine, de Marcq-en-Barœul, qui possède le produit de la Columba livia avec le Turtur lenwra, nous a communiqué son échantillon, qui difïère réellement des nôtres et, par conséquent, de celui de M. Giglioli. Cette dissemblance nous porte donc à considérer la dernière pièce comme hybride réel de Turtur risoriux X Columba licia échappé, cela va sansdire, de quel(|ue volière, puisque T. risorius ne vit pas à l'état sauvage eu Italie. La Columba licia et le Turtur risorius appartiennent, d'après le classement des ornithologistes, à deux genres dilïérenls. Ainsi les quatre croiseqients que nous venons de citer : ou auraient (1) Primo resoconto dei resultati dcl incliiestu ornithologica ilaliana (3* parUo), 1891 . 628 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE été produits en domesticité, ou auraient été contractés par une espèce sauvage avec une espèce domestique. Peut-être en est-il de même du croisement de la Columba livia X Polumbama fusca que nous avons mentionné d'après M. Zarowdnoï, d'Orembourg (Russie). CoLUMBA LIVIA X POLUMBOÎNA FUSCA (1) (Se reporter p. 106 et p. aï9 des Mém. de la Soc. Zool.. 1890). Le savant explorateur a eu la complaisance de nous adresser ses intéressantes « Recherches zoobgiques dans la contrée transcas- pienne (2), où ou lit (3) que l'Oiseau fut tué près de Ak-Maïdjor. C'était un Pigeon présentant des caractères propres à l'une et à l'autre des deux espèces. M. Zarowdnoï regrette vivement que cet exemplaire n'ait pu être empaillé et qu'il ne figure point dans sa collection. Les Cosaques qui l'accompagnaient le plumèrent et le rôtirent, avec d'autres pièces de gibier, pour le déjeuner. Autant que le naturaliste d'Orembourg peut se le rappeler, « l'Oiseau possédait des caractères plastiques intermédiaires entre la C. litia et la C. jusca et avait le croupion d'un bleu noir à reflets métalliques, comme la C. livia. Le bec était semblable à celui de la C. fusca, les ailes à bandes transversales bien développées et le dessus de la tête teinté de rouge. » 11 nous reste à dire quelques mots du mélange des variétés des Grcen Pigeons de l'Inde, dont a parlé Gerdon et que nous avons déjà mentionnés, mais d'une façon trop sommaire. Nous avons en outre à enregistrer le mélange de la Columba intermedia avec la C. livia dom., que nous font connaître MM. l'abbé David et Ouslalet(4). Trerou PHœNicoPTERA (5) X Trerou chlorigaster. (Se reporter p. 106 ou p. 3:59 des Mém. de la Soc. Zool., 18iK)). ■ Dans les « Birds of India » (6), Gerdon ne détermine point les (1) Synonymie: Colamba fusca. Va\\..Coluinba œnas, Lich. in Evers.: Columba eversmanii Bona ; .\i1dil. ; Coliimbœna eversmannii, Jerd. ; Columba fusca var. p. brachjura, Sev.? (2) Moscow, 1890 (E.\trail du Bulletin de la Société Impériale des Naluralistes de Moscou, 1889-1890). (3) P. 101. (4) Oiseaux de la Chine. (o) Synonymie : Columba phœnicoptera. Columba militans. (6) I, p. 218, Calcutta, 1862. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURE 629 les variétés des Green Pigeons qui auraient contracté des mélanges. Après avoir parlé des croisements du Burmese [{oller avec l'Indian Roller, il dit sinipleinent : « The same interrniniilint; of afiined species takes place in the Green Pigeons of tlie soutli an Mém. Soc. Zool. de France, IS'.IO, p. 110. (4) Trois avaient été sijjnalés dans noire première publication. (5) Cité aussi dans notre première publication. (6) Voy. pp. lis et 1-20 ou pp. 12C> et 134 des .Mém. de la Soc. Zool. 18'Jl. (7) Se reporter p. 118 ou p. 126 des mêmes .Mém. En Usant nos descriptions, on verra que ce dernier spécimen et un de ceux du Musée de Florence ne nous ont point paru authentiques. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURE G41 Descriptions Musée des Pays-Bas. — /" Le Canard capturé dans la canardière de Wnrinond en ISSS ressemble éloDnnmmenl ;uix liyliriiles conservés au .Musée d'Amsterdam, à l'individu du .Musée de Newcastle-on- Tyne et à un des deux écliantillons du Musée de Florence. Sur les scapulaires la tache noire est i-cpeudani moins prononcée et peu eflilée. Dessus du corps, plutôt du bnschas que de Vacnla; plumes médianes de la queue un peu recourbées comme chez bosrhas, mais les longues plumes, qui se relèvent, ne paraissent pas être des plumes de couvertures ; tout au moins elles sont bien plus fortes que ne le sont généralement ces plumes. Miroir bronzé horde de blanc dans le bas, de noiselte'dans le haut, comme chez ncula. Pieds légèrement pins forts (jne clu'z cette dernière espèce et de couleur claire; le collier, blanc, se prolonge en montant un peu derrière le cou. où il se trouve divisé par du noir brun. Tète d'un brun vert. Bec foncé plomb, moyen par sa forme entre celui des deux espèces, mais, par ses dimensions, se rapprochant de celui du hoschas. A un deuxième examen, nous avons pris les notes suivantes : Il serait dillicile de trouver un intermédiaire mieux accusé entre les deux espèces mères, quoique d'aspect (non de (aille) il soit plus du côté du lioschits que du côté de Vacuta. Son bec est fort, Hiais de couleur plomb foncé; la tète est bronzée à reflets verts, sur la nuque particulièrement; il existe au cou un collier blanc; le poitrail (jabot) est roux blanclu\tre, cette couleur est peu étendue. La (|ueue est longue; la forme du Canard est elle-même allougée. Le miroir, vert ou bleu-de-mer, est très large; il est bordé en dessus du roux clair propre à Vacuta, et inférienremenl d'une large bande de blanc très éclatant. Le ton du dos et la disposition des plumes sont plutôt du lioschds, mais sur les scapulaires existent, d'une manière très visible, les taches noires longitudinales, propres ;"i ïucuta. Les pieds sont de couleur gris jaune bleuté, indiquant bien encore le mélange des deux espèces. Les zigzags sont très forts sur les lianes ; près du noir, qui teinte la queue en dessous, apparaît du blanc jaunâtre comme chez acula. i" Exemiildirc «i/inif reçu au Jardin de Holtevdain. — Cet Oiseau, monté, est sans queue; il rappelle les hybrides du Muséum d'Ams- terdam et l'une des pièces du Musée de Florence. 11 est ce|)endant de taille un peu plus faible que ces dernièies ; c'est à peu prés le seul caractère qui le différencie de ceux ci, mais il est presque de 642 OISEAUX HYBRIDES RE^'CONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE la grosseur de celui qui vient d'èlre décrit. Sur les scapulaires, on voit la marque noire de ïncitla; celle marque est bien prononcée et allongée. Les pattes sont jaunes dans le genre de celles du hoschas, le bec est noir bleuté. Les plumes de l'aile droite ayant été coupées, on aperçoit dillicilement la bande blanche qui, dans la partie intérieure, encadre le miroir. Le jjlumagedu dos, comme disposition et couleur, est plutôt du lid.srhas que de Vacuta. L'Oiseau porte un collier blanc bien pi'ononcé, mais le blanc ne monte point sur la nuque. Le poitrail est d'un brun roux clair peu étendu ; la tête est d'un vert bronzé : les flancs sont d'un gris plus foncé que ceux du Canard qui vient d'être décrit; il existe aussi plus de zigzags foncés en-dessous. Ces deux pièces n'avaient point encore été décrites. Nous con- servons la peinture sur toile du premier exemplaire représenté de grandeur naturelle. Masfodei Vi'rlehrati dr Florence. — Mâle tué à Commachio. Nous avious donné une très courte description de cet Oiseau, d'après les notes envoyées par M. Giglioli. On se rappelle qu'il avait été tué à St .\lberlo le 22 janvier 1S82: il a été ofïert au Musée par le comte Luigi Rasponi: son n" d'ordre est le n° 1600. L'Oiseau a été cité dans l'enciuéte ornithologique du f)rofesseur Giglioli (1). Il est d'une tonalité plus claire que les mâles reçus d'.\msterdam. doul la description va suivre. Le miroir est de Vacuta, mais plus vert. Sur les scapulaires,' on voit les deux taches noires longitudi- nales de celte espèce. Le dos est cendré, intermédiaire entre celui des deux types; sur le bas de cette partie les petits dessins du plu- mage sont ceux dc.Vanitaen costume de jeune (ou de mue). Très large collier blanc ; le blanc monte un peu de chaque côlé du cou. La couleur de la tête est un véritable mélange des teintes des deux espèces. Le bec est intermédiaire par ses dimensions, le poitrail est roux clair. Quelques pelites taches sur le haut du ventre rap- pellent le plumage d'été du hoschas. Les. flancs, d'un bleuté gris, sont remplis de zigzags ; le ventre est aussi gris bleuté. Le plumage du dessus de la queue paraît être le plumage de mue; les rectrices exiérieures sont blanches; les médianes d'un noir gris mélangé; les pâlies jaune ocre, plus petites que celles de boschas. Par son plu- mage, comme aussi par sa forme, cet Oiseau est donc un bon intermédiaire entre les deux espèces (2). (1) Primo resoconto dei resnllati, etc., 1.S90. (2) Nous avons noté la couleur du bec comme étant noire, mais c'est sans doute par erreur; sur l'aquarelle que nous avons conservée, il est de teinte plomb bleuté. ADDITIONS, CORRIXTIONS KT KXAMENS D'aPUKS NATURE (543 Second cxemiildirc ohlniii ù Xnpics. — Une tn's courte descriplioQ nous avait été aussi adressée |)ar M. Giglioli (1). — Nous iguoi'ons absolument ce que peut être cet Oiseau, dont le plumage est d'un lou brun violacé pres<[ue uniforme. F^a tête, le cou, dont le fond de la couleur est l'oert^ pi'i^, *>ont llaminéchés de inuii. Le poilrail, par sa teinte sombre et violacée, rappelle r.4. hoschns. Il n'existe pas de collier l)laiic au cou. Le dessus du dos est un mélange de bruu et de gris; les scapulaires sont d'un ton [)lus rou.x et par- semées de zigzags. Les couvertures des ailes sont gris plomb jau- nâtre presque uni: les bords e.xtérieurs de l'aile sont blanchâtres dans la jiartie sn|)érieure; ils s'élargissent près du miroir, (jui est d'un vert noir sali, bordé en haut et en bas de blanc. Devant les deux bordures extérieures, qui sont blanches, il n'existe pas de raie noire bien délinie, comme cela se produit chez lioschas. Le bec est en dimensions moindre (fue celui de ce type; sa couleur est le noirâtre, tirant quelquefois sur le verdàtre et le brunâtre. La man- dibule supérieure, très large, recouvre et dépasse la mandibule inférieure (les lamelles sont très déveIop|)éesi. Les flancs d'uu brun clair grisâtre sont couverts de zigzags bien accusés. Sous queue blanc gris, tacheté de quelques plaques brunes. En dessus, les couvertures de la queue sout noires, les pennes sont de couleur grise; le dessus du ciou|jion brun violacé. La petite taille de cet Oiseau est peut-être un indice de jeunesse? Que i)eul être une telle pièce'.' Un iiybride ou une simple variété de quelque Canard exotique (|ue nous ne connaissons peut être pas? Involontairement, on pense à un croisement de VAnas ohscura et de r.4. boschds; mais Vohscura ne fréquente pas la Méditerranée. Nous avons envoyé à iM. J. H. Gurney l'aquarelle que nous avons faite de ce curieux Oiseau ; il nous l'a retournée avec cette note : « / lim-e seen some partial mi'lanisines of. .1. boschas nerij like tjour pirture, irich liad nat hijhrid origin ». Le Prof. Giglioli, qui nous avait adressé celte pièce eu 1892 comme hybride iVacuta et de bosrhns (dénomination sous laquelle ligure l'Oiseau dans Vlnrbiesta nrnitholu(jir(t {:>), nous informe, à la date du 17 avril i8!(4. qu'après examen minutieux fait de nouveau en compagnie de M. le comte Arrigoni degli Oddi, il le croit hybride d'À. boschas et d'^. strcpiTus, la partie supérieure du dos étant noire comme dans cette dernière espèce et les caractères (1) Se reporler p. I;M cm p. 129 des Mém. de la Soi. Zool ,. IS'.H . (2) Klorencp, 1891, p. 7U. 644 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE du bec et des couvertures supérieures et inférieures de la queue élaut encore de ce ty[)e. Nous ne pouvons partager aucunement cette manière de voir. Musée (V Amsterdam . — Nous avions publié (1) la description de deux mâles et d'une femi-Ue existant dans ce Musée. Ces descrijUions nous avaient été gracieusement envoyées par M. Weltermann, l'an- cien directeur de cette collection. D'après des renseignements qui nous ont été adressés par le regretté M. van Wickevoort Crommelin, ces descriptions sont celles qui furent faites par feu M. Koller. Mais en debors de ces trois exemplaires et de la pièce reçue en chair par M. le D' Kerbert au mois de mars 1893, il existe certainement tlans la même collec- tion un cinquième sujet, car, pendant l'été de 1892, M. le D'' Kerbert, le directeur actuel, a eu la bienveillance de nous adresser eu com- munication, à notre propriété d'Antiville, trois exemplaires mâles montés, accompagnés d'une femelle. Nous avons omis d'indiquer la date de la capture des échantillons reçus, en sorte qu'il nous est dinicile de savoir quelle est la pièce qui ne figure point dans notre premier mémoire. Mais c'est probablement celle qui porte la date de janvier 1891, les autres étant de date antérieure, soit, pour la femelle, la date du 31 janvier 1888, et, pour les mâles, la date du 23 janvier 1889 et 9 décembre de la même année. Les trois mâles, tous trois en costume d'hiver (quoique l'un d'eux porte encore quelques traces de jeunesse ou de mue) (2). sont, dans leur coloration générale, à peu près semblables; néanmoins, il est utile de remarquer que l'individu qui est daté de décembre 1889 ne porte pas de taches noires sur les scapulaires, tandis que cette tache est très accusée sur l'exemplaire de janvier 1891. Le collier blanc, très étroit chez le Canard obtenu le 23 janvier 1889, monte peu sur le derrière du cou, tandis que ce même collier monte davantage sur la pièce qui ne porte pas de tache noire, et il se divise complètement derrière le cou de l'exemplaire janvier 1891. Comme forme, on constate aussi des différences (nous sup- posons qu'elles ne se sont point produites au montage). Le dernier Canard nommé se rapproche beaucoup plus A'acuta que l'individu en mue, dont la forme est plus ramassée, le cou bien moins allongé et la tète assez épaisse. Notons aussi que la queue ne porte pas de plumes relevées sur l'individu du mois de décembre. (1) Viiy pp. 121 et 122 ou pp. 129 et 130 des Mém. 1891. (2) C'est le sujet obtenu le 23 janvier 1889. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS D'APRÈS NATURE 645 A part cela, le niii'oir est identique ciiez les trois et le bec est chez eux foncé comme chez acula. Quoique les dilléreuces signnUk^s ne soient pas considérahles, elles ont néanmoins leur signilication : elles ne peuvent être attri- buées ni à ['iiixe ni à la saison ; ce sont donc des différences causées par hyliridation. Nous avons pu étudier à loisir ces diverses pièces, car M. le U' Kerbert a eu la complaisance de les mettre à notre disposition en deux fois dillérenles : voici les descriptions de chacune ; l'rcmière pièce, cT, i-'J jdncier ISS9. — Comme tournure, ce Canard rappelle le boschas, le cou est peu long et la tôte est forte ; comme dimensions, le corps est intermédiaire entre les deux espèces, ainsi que le bec, lequel est foncé et couleui' noir plomb. Les plumes de la tête et du cou qui sont bronzées indiquent très bien le mélange du vert de l'.l. hnsclias et du l)run roux de Vacutn. Le collier blanc s'eflace vers le bas en se mélangeant avec le roux vineux de la poitrine. Le dessus du dos est à peu près intermédiaire entre celui des deux espèces, il est peut-être plus du côté du hoscbas; le miroir est vert, un peu bronzé, on aperçoit de temjis à autre et suivant les jours des reflets vert marine ; il est bordé dans sa partie basse par une raie noire suivie d'une bande blanche ; au-dessus par une raie de couleur crème propre à Vncuta. Les lianes ont beaucoup plus de zigzags que chez acutd et que chez bouchas. Les zigzags sont aussi plus prononcés. Le dessous du corps, la partie du ventre au moins, est marquetée de petites taches longitudinales qui indiquent les plumes de l'été ou de mue. La couleur roux brun du poitrail n'est point aussi prononcée que chez bosc hua. L'ensemble de l'aile est presque entièrement acutd, sauf que le miroir est vert. Sur les scapulaires existent les taches noires (Vaciild, mais très afiaiblies ; les plumes du dessus de la queue se relèvent légèrement, Deuxinne pièce, cT, U décembre ^SS'J. — Intermédiaire par sa taille entre les deux espèces, plutiH du côté <\'/ir>itii ; point de longues plumes à la queue, aucunes plumes recourbées. Ailes tout à fait d'acufu, mais miroir vert. Pas de taches noires aux scapulaires. Derrière le cou, . p ,388). M. Tho». S. Eslv, (le Niasiio (Olifornie), illl avoir vu, entre IHtil et 18.6, trois hybrides, dont deux lui parais^saient être le croisement du Mallard et du Pinlail, 654 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A LKTAT SAUVAGE Exemplaire de la coll. Turati au Musée de Milan. — M. le prof. Sordelli veut bien nous faire savoir qu'ayaut comparé cet Oiseau, déjà décrit, avec les liyljrides figurés pi. 1(18 des Proceedings de la Société zoologique de Londres, année 1860, il l'a trouvé exactement semblable à ces Oiseaux, quoiqu'il n'ait pas le cou aussi frêle (1). L'hybride qui se trouve dans la collection Rothschild au Musée de Tring, confronté avec les aquarelles de plusieurs des Canards décrits, n'a point paru en différer sensiblement. La même remarque est à faire au sujet : 1° de l'exemplaire du British Muséum que M. Grant a reconnu être pareil aux mêmes spécimens ligures sur ces aquarelles, et 2° au sujet de l'exemplaire de M. Ed. Hart, de Chritschurch, que celui-ci nous dit être k exactly like the water colours drawings, witli exception of colours of legs, feet and bill »; son sujet ayant les jambes orange et le bec noirâtre. Il résulte des descriptions qui viennent d'être faites que l'hybride de l'A. boschas X A. acuta est toujours d'un même type, qu'il ne varie que peu par sa forme et sa coloration. Les différences mor- phologiques ne peuvent être attribuées ni à l'âge ni à la saison (2). Il en est de même des différences de coloration, au moins de celles qui concernent le bec qui est ou jaune ou plomb. — Ces différences indiqueraient bien une hybridation? Du reste, si besoin était, on pourrait facilement obtenir une preuve de la double origine de ces Oiseaux en les comparant avec des produits nés en captivité. Les deux spécimens cf. obtenus en cet état et peints dans les Proceedings de la Société Zoologique de Londres, sont encore conservés au Musée de l'Université de Cambridge. Ils nous ont été très obligeamment communiqués par M. le Prof. Newton, et quoiqu'ils paraissent de deuxième généra- tion (3), leurs caractères sont encore tels qu'ils représentent très exactement ceux des produits obtenus à l'état sauvage. L'hybridation de r.4. boschas et du D. acuta, bien affirmée, est en outre fréquente, si l'on en juge par les exemplaires rencontrés. Mais plusieurs exemplaires tués à l'état sauvage doivent peut-être leur origine à des croisements obtenus en captivité. Il ne peut en (1) On verra plus loin que ces hybrides son! nés en captivité et sont peut-être de deuxième génération. (2) Nous supposons tous les Oiseaux empaillés convenablement et demeurés dans leur forme naturelle? (3) L'appariage des parents aurait été mal surveillé et peut-être a-t-il eu lieu entre hybrides et espèces pures? (Voy. p. 174 ou p. 182 des Mém.). ADDITIONS, CORRECTIONS KT EXAMENS D'APRKS NATURK ()o5 être autrement du Canard de M. Lacroix, de Toulouse, lequel a « les grandes plumes des ailes d'un blanc pur » (1). Nous ne voudrions pas cependant prétendre qu'il eu est ainsi des autres, car aucun ne présente des marques d'une domesticité antérieure , par exemple, des plumes entachées d'albinisme. ("es hybrides se reproduisent-ils? ils le peuvent sans doute (2). Mais trouvent-ils des femelles, hybrides comme eux et en nombre sutTisant, pour s'apparier? Très rarement on l'a vu. Ce sont presque toujours des mules qui sont observés. — Leur union avec des femelles d'espèce pure a-t-ellc même lieu ? Ou a constaté que tous les hybrides ont les mômes caractères et les possèdent au môme degré. Us paraissent donc être des demi-sang, et non des trois- quarts, c'est-à-dire des individus provenant d'espèces pures. Nous aurions pu facilement nous rendre compte de la fertilité ou de l'infécoiulité de ces hybrides, puisque, on l'a vu, nous avons possédé simultanément un mâle et une femelle vivants. C'est là une circonst'ince qui ne se retrouvera sans doute jamais. Nous en avons perdu l'occasion. On se rappelle que, pensant avoir allaire à un hybride rreica X boschas. hybride fort rare, nous avions fait tuer la femelle après huit mois de captivité, afin d'en conserver précieusement la dépouille (3). Pendant ces mois, qui comprenaient la lin de l'hiver, le printemps et le commencement de l'été, c'est à dire la vraie saison de reproduction pour des Oiseaux captifs, cette Cane n'avait point cependant pondu. Peut-être en aurait-il été de même dans la suite, vu le trop petit espace dans le(iuel elle était renfermée (4). En terminant notre article sur les croisements de l'A. acuta X .4. boschas, on nous permettra une réflexion. Nous avions trouvé la femelle prise dans l'appeau du capitaine Pretymaii, semblable, par son plumage et son miroir, à l'individu de ce sexe décrit par Vigors. Cependant nous sommes enclin maintenant à faire intervenir dans sou parcntage VA. acuta et non VA. crecca; cette opinion est celle- d'ornithologistes distingués (li). Il résulte de ce changement que l'origine supposée par Vigors au sujet du British Muséum perd (1) Voy. p. 125 ou p. 133 des Mena, de la Soc- Zool., 1H9I . (Iléserves faites pour l'excmplaiie de M. Ziiroudnoî). (2) Voir ce qui a été dit p. 174 ou p. 182 des Méin. de la Soc. Zool., 1891. (3) Ceci a été dit dans : Histoire du Bimacnlated Duck, p. 33. (4) Désirant garder à vue ce sujet remarquable, (pie nous croyons presque unique, nous l'avions renfermé dans un pan|uel île si.\ mètres inviroii de long sur quatre de large, où croissaient seulement quelques arbrisseaux. (3) Voyez p. 34 de VHiatoire du Biniaçulaled Duck. 656 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE réellement de sa valeur. Comment supposer qu'un mélange des caractères du bnsclias avec le crecca puisse produire un eiïet sem- blable à celui qui s'opère dans l'hybridation de Vacuta avec le pre- mier de ces Oiseaux ? Cependant, reconnaissons-le, la femelle dont nous nous occupons présentement paraît avoir été prise avec un vrai Bimaculated cf au même moment et dans le même piège (1) ; elle paraît aussi, par sa taille, différer de celle que nous possédons aujourd'hui et qui fut capturée au contraire dans un appeau où on prit un peu plus tard le mâle acuta X boscims dont nous avons parlé (2). Anas boschas et Querquedula crecca (Voy. p. 125 des Mém. et p. 127 du Tirage à part). Ayant parlé très sommairement, dans notre première publication, du croisement de l'Anas bosclias avec le Querquedula créera, nous avons cru devoir revenir sur ce sujet dans un article spécial (3). Tout d'abord, nous nous sommes appliqué à réfuter une erreur qui s'est glissée dans presque tous les livres d'ornithologie, où le Bimaculated Duck, hybride supposé de ces deux espèces, est identifié à un Oiseau bien différent : « VAiias glocitans » de Pallas, décrit dans les « Acta Stockoliniensia ». Cette confusion, qui n'a été que rarement relevée, semble d'autant plus étrange que la descrip- tion et la figure que Pallas donne de son Oiseau (4) ne correspondent aucunement avec la description et la gravure du Bimaculated de Pennant (5). Nous ne trouvons point utile de revenir sur les explications que nous avons données et nous renvoyons à notre brochure (6). Mais (1) Voy. Vigors, Transactions of the y Linn. Soc. of London, XIV, 1829. (2) Seconde quinzaine de Janvier 1892, d'après le Zoologist, pour la femelle, et fia Décembre, même année, pour le mâle. (3) Histoire du tSimacnlated Duck confondu longtemps ai^ec l'A. glocitans de Pallas et Notes sur plusieurs autres Oiseaux de ce genre. Le Bigot frères, imprimeurs, Lille, 1894. (4) Kongl. Vetenskaps Academiens Handlingar for ar 1779, vol. XL, Stockolm. Den Skrockandc Anden {Anas glocitans , en rar Fogel. som endast blisvit sunnen i Ostra Sibérien; beskrifven och afritad af Peter Simon Pallas. (5) British zoology, pp. 602-003, pi. C, n» 287. Vol. 11, éd. de 1770. On trouve les mêmes documents dans l'é.lit. de 1812 du même ouvrage, pp. 274-28.Ï, vol. II. (6) PP. 1-14. Nous tenons seulement à faire savoir que c'est par erreur que nous avions écrit (p. 14 ; 21% 22° et 23" ligne) qu'aucun des auteurs cités par nous n'avait fait connaître l'ornilhologisle qui, le pi eniier, a confondu le Bimaculated Duck avec l'A. glocitans de Pallas. M. van Wickevoort Crommelln avait fait remarquer (Arcli. Néerlandaises, T. Vil, p. 130), que c'était Pennant comme nous l'avons indiqué. ADDITIONS, CORRECTIONS ET ICXAMENS d'aPRÈS NATURE Gj7 il uous faut iiécessairenieiit faire connaître ici les rares iiybrides qui paraissent avoir pour parents l'-l. busrhas et VA. cn-cca. Le premier exemplaire counu est celui qui fut décrit en ,1776 par Thomas Penuaut. Le vieux naluraliste fait savoir que l'Oiseau pris dans un jjiéj^e pendant l'année 1771, lui avait été conimtiuiqué par Edwards Poore esq. On ignore ce qu'est devenue cette pièce intéressante ; heureusement Ponnant en a laissé une petite figure avec sa description qu'il a faite ainsi : » Tiie lengtli is twenty » inches ; the extent twenty five and a half. Bill a deep lead color ; )i uail black. Crown brown changeable with green, endiug in a » streak of brown at the hind part of the head, with a smail cresl. » Between liie bill ant the eye. and behind each ear a ferruginous » spot ; the lirst round ; the last oblong and large ; fhroat of a fine » deep pur[)le ; the rest of the head of a bright green continned » in streaks down thi; ueck. Breast a liglit ferruginous brown, » spotted wilii black ; hind part of the neck, and back, dark brown » waved with black. The coverts of the wings ash colored ; lower » coverts streaked with rusl color : scapulars cinereous ; quil » feathers brownish cinereous. Secondaries of a fine green, ending » in a shade of black, and edged with white. Coverts of the tail a » deep changeable green ; twelve feathers in the tail, two middie- » most black ; the others brown edged with wliitc ; belley is » dusky, finely granulated.Legs small, and yellow, webs dusky ». Pennant a prétendu quelques années plus tard, en 1785, dans VuArtic zookxjy » (1), que sou Bimaculated Duck avait aussi été découvert par le naturaliste Pallas le long de la Lena ef dans les environs du lac Baïkal, mais c'était là une erreur, comme nous avons eu soin de l'indiquer {2). Au Bimaculated Duck de Pennant, Vigors a cru pouvoir rapporter deux Oiseaux, l'un mâle, l'autre femelle, pris également dans un piège {drcoy) près de Maldeu, en Ecosse, et envoyés au Leadenhall Market pendant l'hiver de 1812- H. Us furent observés, raconte Vigors (3), par un naturaliste éminent, M. Georges Weighton, qui les acheta aussitôt pour les classer dans sa collection. Ils passèrent ensuite de cette collection dans celle de Vigors ; aujourd'hui on nous apprend qu'ils sont conservés au Brilish .Muséum. (1) Vol. Il, p. 575. La même assertion est reproduite dans une édition de 1' lArtic toologx » qui date de \~i'Ji. (voir vol. II, p. 30i, à Tait. Wigeoni. (2) Voy. le Chap. I de noire travail : (i Histoire du Bimaculated Duck, elc. a (a) Transactions of the Linn. Soc. of London, vol. XIV, 1823. • Vigors : With Observations on the Anas glocitans of F allas. 1)38 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE Pour leur description, nous renvoyons aux nombreux ouvrages qui l'ont publiée, entre autres aux ouvrages de Vigors, de Selby (1) et de Bevvick (2). Entre 1812 et 1840, il semble qu'on n'ait point rencontré de nou- veaux hybrides crecca X lioscluis. Les livres d'ornithologie n'en mentionnent point. La première citation, après celle de Vigors, est celle que fit Tem- minck d'un jeune mâle, ou d'un mâle en mue, que cet ornitholo- giste dit avoir vu, mais qui, paraît-il, différait assez du type. Cet Oiseau était, d'après Temminck k couvert en partie du plu- mage bigarré du sexe mâle, tandis que tout le reste était comme chez la femelle, quoique tapissé çà et là de quelques plumes du mâle. Le sommet de la tête ne portait du roux qu'à la line pointe des plumes, le reste était noir et le vert métallique se trouvait nuancé de la même teinte, etc. » Si l'appréciation de Temminck est juste, cet Oiseau serait le quatrième exemplaire connu. Le célèbre ornithologiste a oublié de dire si cette pièce fut conservée. Bientôt après, Degland observa un cinquième hybride, tué près de Douai, dans l'hiver de 1841. Quelques années plus tard, en 1847, R. F. Tomes décrivit une femelle obtenue le 9 décembre au Leadeiihall Market, où elle avait été envoyée de Yarmouth (3). Elle fut montrée par cet auteur à M. Yarrell qui exprima l'idée que c'était un hybride. D'après une comparaison avec le Canard bimaculé de la collection Vigors, l'Oiseau se trouva être identique avec cette espèce, en différant seulement par (( a somewhat darker mark througb the eye. the » top of the head having the markings darker. and tlie plumage » generally uot quite so much tinter with rufous. » La couleur chamois du menton et de la gorge était aussi plus pure et un peu plus étendue, ainsi que mieux définie. Enfin, « le )) spéculum ne reflétait pas absolument une teinte aussi pourprée, n étant d'un vert très brillant. » Mais tout cela, dit M. Tomes, ne constituait que de légères différences, comme on en constate sur les femelles du Canard sauvage commun, lesquelles, ajoute-il, ressemblent de très près à la femelle du Canard bimaculé, excepté (1) lUastrations oj •British Zoology. vol. 11. Edimbourg, 1833. (2) History of British Birds, vol. II, 7» édit. London, 1832. Dans notre (i Histoire du Birnaculated Duck » nous avons reproduit les descriptions de ces auteurs en les mettant en regard les unes des autres. (3) The Zoologist, pp. 1698-1699, 1847. ADDITIONS, CORRECTIONS l'.T EXAMKNS DAPRICS NATURE (i59 par la taille. Le spérirnen en queslion mesurait, quand il fut pris, 17 pouces 1/4 de la poinle du hec au l)()ut de la ([ueue, el dans l'étendue du vol il pouces. L'iris était lirun rougeûtre; l'estomac à moitié rempli de sable fin. Aux renseignements donnés par M. Tomes (1), M. R. Fischer, qui adressa au Zoologisl une esquisse de cet Oiseau (:i), ajoute que le bec et les pieds étaient de la couleur de ceux de la Sarcellti, c'est- à-dire (I liliiisli iircij », bleu grisâlie, landis que les pattes du Bima- culated Duck décrit par Selby étaient présentées comme orange. L'Oiseau fut jeté. M. Tomes ne se doutant pas de sa rareté. Dans l'article que celui-ci écrivit, il est dit que M. Bartlett avait déjà obtenu, eu 1843, un autre spécinitMi rie ce genre aciieté, comme ceux de Vigors, au Leadenhall Market. Nous n'avons trouvé aucun renseignement sur ce sujet ni dans le Zoologist ni dans les Procee- dings de la Société zoologique de Londres que nous avons feuil- letés inutilement. M. Bartlett lui-même n'a pu répondre à notre demande de renseignements; il ne se rappelle plus ce qu'est devenu cet Oiseau. En sorte qu'A notre grand regret nous ne pouvons rien dire sur cette pièce dont .M. Tomes a même laissé ignorer le sexe. Si le fait cité est exact, comme le pense du reste M. Bartlett, il y avait donc, en 1847, sept Bimaculated Ducks connus, dont six provenant de l'Angleterre. Trois ans après, M. E. Newmann annonçait un huitième exemplaire de sexe mâle, ni ]nn\v. ni adulte, dans un état de crois- sauce moyen entre les deux livrées, avec pieds orange et non (( bluish grei) », comme le précédent, mais dont le bec était « hlarlcUh hine », bleu noirâtre. L'Oiseau avait été capturé clans un piège, il était en chair et chez M. Gardener, le naturaliste bien connu de la rue d'Oxford, lorsque M. Newmann l'examina (3). (Ju'est devenue cette pièce? On l'ignore. M. le professeur Newton croit se rappeler l'avoir vue, mais il serait maintenant incapable de la décrire. M. James Gardener, que nous avons interrogé, ne nous a |)oint adressé de réponse satisfaisante. En janvi(;r 18(J0. M. Philip. L. Sclater montrait à l'une des réu- nions de la Société zoologique de Londres le neuvième exemplaire, (1) In Zoologist, 1847, pp. I698-Ie9;t. (2) P. 2oa;, i«4«. (3) Voy. pour ces indications un nouvfl article sur i'Occurence of tlie Bima- culated Duck (Anas glocitans!) in llie Fens of Linconshire. Tiie Zoologisl, p. 2632, 1851. 660 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE un mâle tué sur le Beauly Firtli (Invernessliire). en compagnie d'autres Canards appartenant à l'espèce du hosrhas. Mais l'éminent secrétaire de cette société ne donne aucune indication sur les carac- tères de la nouvelle pièce. Il n'a pu nous renseigner sur la demeure de M. Lantour, qui abattit l'Oiseau ; M. Sclater n'a point revu celui-ci depuis trente-trois ans. Si l'on fait exception des deux Canards qui ont été décrits à tort comme crecca X lioschas par M. van Wickevoort Crommelin (1), parce qu'ils ne paraissent pas rentrer dans la catégorie des pièces que nous citons, plus de quarante ans se sont passés avant qu'une nouvelle rencontre du Bimaculaled Duck n'ait été signalée. C'est tout dernièrement, en 1892, que le Zoologist (2) annonçait, pour la première fois depuis 1830, une capture qui porterait à dix le nombre des exemplaires connus du Bimaculaled. Cet échantillon, un mâle, avait été tué à Anglesa par le capi- taine Brooke, du 19^^ Highlanders, qui l'adres.sa à M. R. Small, d'Edimbourg. Le capitaine a bien voulu faire peindre pour nous ce sujet qu'il conserve. Voici sa description : « Taille d'un Wigeon {A. penelope), tête de la Sarcelle et du Canard; huppe brun rouge; sur la joue, derrière l'oeil et son niveau, plaque brun jaune plus claire. Les côtés de la tête sont d'un vert brillant. Le côté inférieur de la queue et la moitié du corps sont du Canard sauvage; la queue aussi de cette espèce, mais les plumes centrales recourbées très légèrement. La poitrine tachetée comme la Sarcelle. Le bec plus semblable à celui du Wigeon (.4. penelope) comme forme et comme dimensions. Pattes jaunes (3). » M. Harwie Browu, auquel nous empruntons cette description, ne dit pas de quelle couleur est le miroir et la manière dont il est encadré, chose importante. D'après la peinture qui nous est envoyée par le capitaine Brooke, le miroir serait d'un bleu violacé, de la teinte du miroir de VA. boschas. Il est bordé au dessus par une bande noisette ou chamois tachetée de blanc; un peu de blanc apparaît dans sa l)or(lure inférieure. Sur les côtés extérieurs, c'est-à dire longiludinalement, il est entouré de noir. Tout à fait (1) Archives Néerlandaises, 1872, p. 131 et siiiv. (Canards observés en Hollande) et Tijdschrift voor de Dierliunde II ; et cités par nous pp. 12!) et l.'W ou pp. 137 et 138 des Mém. de la Soc Zool. 1891. (2) N» 183, p. 1U9, vol. XVI, Mars 1892. (:i| Cette dernière indication est ilonnée dans le iN" 40 suivant du Zoolonist. N" 183, p. 109, vol. .\V1, Avril 1892, ADDITIONS, COnnECTIONS KT EXAMENS d'aPHÈS NATURK ()(!I au-dessus, à la fin des scapulaires, on voit une tache foncée rappe- lant la tache caractéristique de r.4. crecca. Les rens('in;ii(Mnents, ([ui onl été (loiiiiés sur plusieurs Canards ([ui viennent d'ôlrc cités, ne pernu'llenl pas d'eu apprécier les caractères. Ces Oiseaux, aujourd'hui disparus, sont : le jeune mâle (ou le mâle en mue) vu par Tcmniinck ; l'exemplaire de M. narllctl, cité |)ar Tomes ; le mâle iudic|ué par Newmann et l'inilividu montré par .M. Sclater à la Société Zoo]ogi(iue de Londres. Mais ne rentrent pas dans cette catégorie : les deux Canards cT et $, décrits successivement par Vigors, Bewick, Selhy et un grand nombre d'auteurs, peints par Selby et par Gould et qui sont encore au Brilisli Muscum où on peut les voir; de même V Aitns f/loriliuïs de Deglaud conservé au Musée de Douai et les exemplaires du capi- taine Brooke et du capitaine Pretyman, exemplaires qui onl été soigneusement préparés. On peut môme à la rigueur, jugeant par analogie, ranger avec ces derniers la femelle dont a parlé M. Tomes dans le Zoologist, puis(iue. dit celui-ci, « cette Cane est presque en tout semblable à la femelle de Bimaculalod Dùck de Vigors, conservée au Britisli .Muséum. » Quant au Bimaculaled typns dont a parlé Pennant, nous ne sau- rions être aussi allirmatif, car ce n est pas sur une gravure très rudimentaire et une courte ilescri|)tiou que l'ou peut juger sûrement des caractères d'un hybride, dont la détermination est aussi difTicile. Néanmoins nous le supposons bien déterminé, la discussion est {iossible sur certains points. Pendant longtemps, le Bimaculated Duck de Pennaul et les deux exemplaires de Vigors ont été considérés comme appartenant à une bonne espèce. On les appréciait encore ainsi en 1848, si nous nous eu rap|)ortons à la note de Newmann (I); cependant depuis quelque temps déjà les opinions semblaient se modifier et, autant que nous avons pu être renseigné par le professeur Newton, ami de Yarrell, ce dernier s'était montré partisan de l'hybridité bien avant 1847, c'est à-dire avant la publication de l'article de M. Tomes; à ce moment, -M. Bartletl l'avait aussi soupçonnée (2). -Mais était-on d'accord sur l'origine à attribuer à ces hybrides '.-' Nod; tour à tour, leur naissance a été attribuée à cinq croisements diflérents : !<> le croisement de VA.penelope et de r.4. aciUa(Bree); (1) Cité in Zoologist l.S.")(), p. %Vi. (2) Voir les premières lignes de l'urt. de M. Tomes dans le Zoologist, 1847. 662 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRES A l'ÉTAT SAUVAGE 2° de l'A. penelope et de 1'^. crecca (Haïuicock): 3" de l'A. penelope et de l'A. boschas (Berkeley et de Selys-Loagcliamps); 4» de 1*4. crecca etd6r/l.ttcu (.4. ho-ichas et .4. crecca), sans date (8). Un individu acheté par le professeur Newton lors de la vente de (1) The Birds of America. [>. 232, vol. VI, représenté pi. 367 du même volume, (2| l>. 128 ou p. i:«î (les Méni. de la Soc. Zool. 1891. (3) Canarils observés en Hollande (Archiv. Néerlandaises, pp. 131 et 132, 1872. |4) Bull, des Naturalistes de Moscou, p. .'1.^2 elsuiv. (mentionné aussi par nous à ce tllre). (5) Cet oiseau est cité p. 128 et p. 130 des Mémoires. C'est M. Hart qui nous a IhU connaître l'opinion du Këvérend ; nous nous demandons si M. Hart ne lait point erreur, car M. Macplierson a, nous seml)le-t-il, émis l'avis (Fielil, 31 mai 1890) qu'il provient de l'union de la Teal tSarcelle) et du Mallard {A. boschas). {()) Ces deux pièces ne paraissent p.is avoir encore été citées ni décrites ; elles nous ont été indiquées par M. le docteur Kerbert. (7) Proceedings. Zool. Soci. ol. London, p. 213, 18!>1. (8) Nous avions mentionne cette pièce p. 128 et p. 136 des Mém. Le Révérend Macpherson en parle comme ayant cette origine. CVoy. le Field cit.). fi(5G OISEAUX HYBRIDES RENCONTRES A l'ÉTAT SAUVAGE la collectioQ de M. Yarrell, désigné, à notre grande surprise, comme» Aiias muta et .4. bnschas », actuellemenl au Musée de l'Uni- versité de Cambridge, ne portant non plus aucune date (1). Enfin deux Canards au Muséum d'Histoire naturelle de Rouen, étiquetés Anas glocitans, Pall., provenant de la collection du comte de Sladen. encore sans indication de date (2). Tous ces exemplaires, à l'exception d'un des deux sujets du Musée de Rouen, sont du sexe mâle; ilssont montés, sauf celui deu l'Iudian Muséum » qui est en peau. Afin de rendre la discussion possible, nous décrirons très minu- tieusement les pièces dont le signalement n'a pas encore été fait dans nos précédentes publications sur les « Oiseaux hybrides rencontrés à Vétat sauvage »; il sullira pour cela de reproduire nos descriptions publiées dans les notes jointes à « l'Histoire du Bimaculated Duck, (3)». Nous avons vu et examiné les sept dernières pièces; elles nous ont été envoyées très gracieusement par ceux qui les possèdent. Les deux Canards du Musée de M. Hart nous sont seulement connus par deux grandes aquarelles exécutées par M. Prévôt ; mais l'exac- titude de ces peintures est telle qu'elle permet d'apprécier la valeur des caractères des Oiseaux qu'elles représentent presqu'aussi faci- lement que si on tenait ces Oiseaux en main. M. le professeur Jeiitiuck a bien voulu faire peindre à notre intention, par ua de ses amis, le Canard décrit par M. van Wicke- voort Crommelin el conservé depuis la mort de ce savant au Musée national des Pays-Pays, à Leyde. Quant à l'exemplaire cT du prof. Severtzow, il a été, on le sait, lithographie en couleur et décrit très minutieusement par le pro- fesseur (4). DESCRIPTIONS Exemplaires cT du Musée de Rouen. — 1° Le mâle. Cette pièce, comme le sujet femelle, est étiquetée: « .\nas glocitans, Pall. ou Canard glousseur ». C'est là évidemment une erreur, car ce Canard n'a rien de la Sarcelle formose; c'est encore un de ces hybrides qui doivent sans doute leur nom à cette confusion que nous avons signalée. (1) Nous ignorons si celte pièce a été citée dans quelque ouvrapte. (2) Nous ne pensons point que ces deux Canards aient été mentionnés quelque part. (I!) Cbap. IV. « De plusieurs hybrides qui différent du Himaculated Duck {'lypws) », pp. 36-40. Nous décrirons en outre deux pièces nouvelles. (4) Bulletin des Naturalistes de Moscou. ADDITIONS, CORRECTIONS i;T KXAMENS d'aPRÈS NATURE 66^ Nous supposons l'Oiseau tué à l'état sauvage ; s'il avait été produit eu captivité son origine hybride aurait été connue et indiquée; toutefois cette certitude uous manque. Nous savons seu- lement qu'il est antérieur ù 1844, d'après une note que notre savant collègue et ami, M. le D'' Peniietier, a bien voulu nous adresser. Il est envirou de la grosseur du Canard ordinaire, mais le bec, les pattes peut-être aussi, sont plus faibles que chez cette espèce. La couleur de la tète est particulièrement intéressante; c'est un mélange des teintes de crecca et de bouchas, mélange réellement remarquable : joues châtaigne clair, dessus de la tète roux mélangé, puis vert à la nuciue et sur le devant du cou ; on croirait presque apercevoir la division qui s'opère chez la cret-caentie la couleur cliil- taigne et la bande verte que porte cette espèce. Il faut noter que les joues sont piquetées de vert noir, les points s'élargissaut sur le bas du cou et formant presque collier de même couleur ; un peu de blanc, qui borde cette partie vert noir, rappelle le collier de boschas. C'est, on le dirait, le vert du hoschas (|ui passe à travers la couleur châtaigne de crecca. Ainsi est la partie haute. Le miroir de l'aile est vert bordé de noir à son bord inférieur; une plume en partie blanche bien visible le borde dans sa longueur et contre les scapulaires. La disposition de ce miroir peut rappeler celle du miroir de crecca, mais elle jieut tout aussi bien rappeler celle du miroir de s/»Tpe?-a. Au-dessous on aperçoit des demi-cercles cendrés quelque peu roussàtres cpii semblent être de celle dernière espèce. Une quantité de zigzags, beaucoup plus accentués que chez boschas, moins forts cependant que chez crecca, s'entassent sur les lianes et vers la ([ueue. Près du noir du croupion on voit du jaune; point de plumes recourbées à la queue, pas de blanc au-dessous comme en possède crecca. Le poitrail est brun roux, mais tacheté. Les taches de la partie basse rappellent celles de ce dernier type: dans la partie haute elles ditlèretit de celles du même Oiseau et annoncent strepenis. Le bec est jaune ocre foncé avec plaque brune sur le dessus. Sous l'œil un peu de blanc gris semble rappeler la raie blaucbe de crecca'? Si cet Oiseau était de taille int(^rmédiaire entre crecca et boschas on serait tout à fait tenté de lui donner ceux-ci comme parents. M. de Selys-Longchamps se rappelle avoir remarqué ce curieux échantillon lors d'un voyage qu'il lit à Rouen pendant l'année 1809. 2» La femelle. Comme le précédent, et pour les raisons que nous avons données, nous supposons celte pièce tuée à l'état sauvage ; mais c'est une simple conjecture. 668 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE La disposition de la teinte du miroir, les petites dimensions du bec et des pattes dévoilent nettement l'origine streperus ; mais la teinte générale du plumage d'un jaune chaud, quelque peu rous- sâtre, comme le système du dessin des plumes du corps, indiquent le boscbas. Le streperus est encore indiqué par le pointillé lin et les petites raies du cou et de la tête. La taille est plutôt du bosrhas{l). Exemplaires du Musée d'Amsterdam. — L'un des deux porte cette mention : « Von An. boschas on An. strepera. Anas hybrida cf ; 26. Feb. 1890. Warya, Friesland ? » Cet Oiseau fut pris à l'état sauvage, nous informe M. le docteur Kerbert. Il est monté ; le corps est presque droit. L'Oiseau étend ses ailes. Il n'est pas, pour les dimensions du corps , tout à fait aussi fort que boschas ; sa tète notamment est plus fine que chez ce type. Les pieds, presque aussi forts que ceux du Canard sauvage, sont de couleur corne; sans doute ils ne sont plus dans leur couleur primi- tive, n'ayant point été peints au montage. Le bec est d'un jaunâtre sale ; sur la mandibule supérieure se voit une grande raie large foncée, les côtés sont bordés de couleur noire, l'onglet en est teint. La mandibule inférieure est jaune, bordée largement de noir, portant aussi une raie foncée dans son milieu. Dessus de la tête, nuque, bas et devant du cou verts sans mélange, (pas de traces sur la tète et le cou de la bande châtaigne de crecca). On aperçoit autour du cou un petit collier blanc étroit rappelant celui de boschas. Il faut remarquer que la couleur châtaigne des joues n'est pas piquetée de vert ; elle est très nette. Peut-être pourrait-on apercevoir un peu de blanc entre la couleur châtaigne de la joue et le vert de la tête, séparant ces deux teintes très faiblement, et rappelant ainsi la disposition du dessin de crecca ; mais cela est à peine visible. Le miroir est vert, bordé de noir eu haut (et en bas?) (2); pas de blanc comme chez la Sarcelle. Quelques petites plumes des couvertures de l'aile terminées de châtaigne se montrent près du miroir. Ni crecca ni boschas ne possèdent ce caractère qui appar- tiendrait plutôt à streperus. Le dessus du dos est un mélange assez difficile à décrire. Le poitrail est brun rouge, parsemé de taches noires, rappelant un peu celui de crecca, quoique ces taches se présentent d'une. façon différente. Pas de division blanche sous la queue, comme chez cette espèce ; tout est noir. (t) Nousavons fait celte description d'après uue aquarelle exécutée de grandeur naturelle par M. Prévôt, et non d'après la pièce même. (2) Il est dilBcile à cet endroit de lire la note que nous avions prise. ADDITIONS, CORRKCTIONS ET KXAMENS D APRÈS NATURE 669 L'autre exemplnire, égaleinoiit pris à l'état sauvage, d'après iM. le D' Kerbert, est encore, d'après une étiquette qu'il porte, indiqué comme Iwiiclias et streperus et de sexe mâle. En des- sous de cette mention, après les mots: « Anas hybrida cT », on lit « .4. hoschas et.sfre/jcm )>, maison avait écrit auparavant k penelope »; ce mot est maintenant etiacé. Ensuite est écrit « Engurierum, XII. 90. Gehent J. Ilermann Albarda ». Corps de la grosseur de celui de hoschas ; tète plus petite ; le bec aussi plus petit que dans cette espèce et les pattes moins fortes. La coloration de la tète de ce Canard rappelle celle du Canard du Musée de Rouen. Les joues châtaigne sont piquetées, le vert de la tête et du dessus du cou tourne par devant et encadre le cou dans la partie basse, néanmoins il y a apparence d'un reste de collier blanc. Le vert du dessus de la tête est bronzé, c'est un mélange de châtaigne et de vert. Le poitrail brun roux vineux est tacheté ; ces taches rappellent évidemment crcccn ; elles ne sont pas cependant disposées de la même façon, ceci est à noter. Le miroir est vert, bien vert comme celui de crecca, mais il est entouré de deux bandes noires. Au-dessus quelques plumes des couvertures de l'aile sont terminées de châtaigne. Cette particula- rité rappelle tout à fait le brun de streperus. Une plume blanche se montre entre le miroir vert et les grandes plumes de l'aile comme chez r.l. penelope (détail qui a probablement engagé à considérer cet Oiseau comme le deuxième progéniteur de l'hybride). Les flancs ont des zigzags très prononcés. Il n'existe pas de blanc sous la queue comme chez crecca. Exemplaire de M. Gurney. — L'Oiseau porte sur une étiquette diverses indications au crayon, à moitié effacées, on lit ditlicilement ces mots: « .Mallard and Teal ». Une autre inscriplion à l'encre, déjà ancienuu, dit : u supposed Half-bred Drake », mais le mot « supposed » a ensuite été barré. Enfin « Devonporl Market, Ply- mouth. M. Hore ». Cet hybride supposé inas hosrlms X .1. crecca rappelle beaucoup les Canards qui viennent d'être décrits; c'est bien le même Oiseau. La disposition du vert de la tête est complètement celle que nous avons observée déjà chez les autres pièces, mais la couleur châtaigne des joues est beaucoup plus claire. Le vert et le roux se mélangent par places et sont piquetés çà et là; les points sont en grand nombre. Bec jaune cuir de botte roussàtre en dessus et bordé de vert noir. Au cou une apparence de collier blanc, mais légère. Poitrail et 670 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE gorge roux brun violacé, martelé de petits traits formant taches ; ces petits traits sont clairs dans leur partie supérieure. Beaucoup de zigzags existent sur les llaucs, sur le dos, sur lesscapulaires et sur les côtés. Les lunules rousses sont très apparentes et bien dessinées sur les couvertures de l'aile au-dessus du miroir. Le miroir est tout à fait disposé comme celui de l'exemplaire du Musée de Rouen, il est du même ton. On en voit un pareil sur l'exemplaire de M. Severtzow. La grandeur de cet Oiseau est celle du Canard sauvage ; pattes rouges, queue de ce Canard ainsi que les couvertures et les sous- caudales. Exemplaire du Muséum de l'Université de Cambridge. On se rappelle que cette pièce avait été achetée à la vente des Oiseaux de M. Yarrell, bientôt après la mort de celui ci eu 1836. Ce fut le professeur Newton, le vieil ami du défunt, qui l'acquit et en fît don ensuite au Musée de l'Université de Cambridge. L'Oiseau, nous dit le très aimable et très obligeant professeur, avait été signalé comme hybride mâle d'Anas boschas et de Dafila acuta. L'étiquette fixée au socle sur lequel est monté l'Oiseau porte en elïet cette indication: « Hybride Drake, .4. fcoscfeas X .4. acuta, from Yarrell. (Collection, A. N.)» Une autre étiquette attachée à l'une des pattes indique le n° du lot ; c'était le n" 338. Evidemment l'indication que l'on vient de lire a été placée par erreur, car de Vncuta l'Oiseau ne possède aucun caractère. Il rappelle l'échantillon cT .4. glocitans Pall. du Musée de Rouen, les deux exemplaires du Musée d'Amsterdam et l'hybride de M. Guruey, quoique plus foncé que cette dernière pièce, (si nos souvenirs sont exacts) (1). Son cou, long et très étroit, l'aura sans doute fait désigner comme provenant de Vacuta, mais cette particularité paraît due au montage. Ou retrouve, placées directement au-dessus du miroir, les mêmes petites taches brunes observées chez les derniers exemplaires et que montre aussi l'exemplaire de M. Severtzow. Le devant de la gorge et de la poitrine est de couleur rousse et piquetée; toutefois, tout à fait en devant, la couleur s'éclaircil excessivement et les points forment comme des barres transversales formées elles mêmes de petits points d'un aspect tout particulier. Le bec, de couleur jaune, est long, assez étroit et fin ; sur la mandibule supérieure existe une large tache foncée, l'onglet est (1) Nous n'avons point possédé simultanément ces divers Oiseau.x. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS D'aPRÈS NATURE 671 lui-même foncé. Mandibule inférieure jaune ; une large tache brune la recouvre presque entièrerneu'.. La tète est d'un vert bronzé, lus joues sont noisette, le cou est vert jusqu'au collier qu'on voit peu. Les flancs au-dessus des pattes sont disposées en zigzags tout à fait comme chez crecca. Pattes jaunes, pieds de même couleur, très petits. Le Canard appelé « Rreiver'x Dnclc )i tué dans la Louisiane en fS2'2. — Nous ne connaissons cette pièce que par le dessin colorié d'Audubon. Voici la description que le célèbre ornithologiste en a faite : (( Par sa forme et ses proportions, l'Oiseau est très |)roche parent du .Mallard {\'A. boschas) ; il en dillère par son bec beaucoup plus droit, par l'absence de plumes recourbées sur la queue, par ses pieds jaunes et non orangé rouge, par son miroir plus chargé de vert et sans barres blanches, enfin par une large tache rouge bril- lante placée de chaque côté de la lête. « Le bec est presque aussi long que la tète, plus haut que large à la base, déprimé (1) et élargi vers l'extrémité, arrondi à la pointe ; les lamelles sont courtes et nombreuses ; la rainure (2) nasale est elliptique ; les narines sont allongées. L'auteur continue ainsi : « Head of moderato size, oblong, compressai ; neck ralher long and slender ; body full, depressed. Feet short, stout, placed behind the centre of Ihe body; legs bare a little above the joint; tarsus short, a little compressed ; neck ratherlong and slender; body full depressed. Feet short, stout, phiced beliiml the centre of the body, legs bare a little above the joint, tarsus short, a little compressed, anteriorly with small scutella, laterally, and behind with reticula- ted angular scales. Hind toe very sinall, \vi(h a nai-ro\v free mem- brane ; third the longest, fourth a little shorter, claws small, arched, compressed, acute. « Plumage dense, soft, and elastic ; of the hind hearl aud neck short aud blended ; of tiie other parts in gênerai broad and roun- ded. Wings of moderate length. acute; tail short, graduated. (( Bill dull yellow, slighthy tinged with green, dusky along the ridge. Iris brown. Feet dull yellow, claws dusky webs dull grey. Head and upper part of the ueck deep glossy green ; but there is an elongated patch of pale reddisch-yellow, extending from the base of the bill over the cheek to two inches and a quarter behind (1) Ou abaissé (depressed). (i) Groove. 672 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A I.'ÉTAT SAUVAGE the eye, aud meeting that of the other side on the chin; the space immediately over and behind the eye light dull purple. A narrow ring of pale yellowish-red on the niiddle of the neck ; the lower part of the neck dull browinsh-red, the feathers with a transverse band of transversely undulated with dusky ; the smaller wing coverts without ondulations but earh feather Mith a dusky bar behind another of light dull yellow; tirst row of smaller coverts tipped with black; primaries and their coverts, light brovvnish- grey ; some of the other secondaries similar, the next five or six duck-green, the next light grey, with a dusky pasth toward the end. The rump aud upper tail-coverts black, as are the parts under thetail, excepting two longitudinal white bands; tail feathers light brownish-grey, edged whit whitish. Ail the rest of the lower parts are greyish-white, tinged with yellow, beautifully undulated with dusky lines, on the middie of the breast thèse Unes less numerous, aud cach feather with a reddish-grey central streak. (( Length to end of tail 23 inches, to end of claws 24 ; extent of wings39; bill along the ridge, 2 1/2, along the of lower mandible 2 1/8 ; tarsus 1 1/8, middie toe 2, its claw 5/12; hind toe 3/8; its claw 1/8. Weight 2 Ibs. 9 oz. » Audubon fait savoir que ce superbe (1) exemplaire se trouvait dans une bande de sept ou huit Gauvassback Ducks. Aucun autre individu de ce genre ne fut vu et toutes les recherches qu'il fit pour en trouver un semblable furent inutiles. Il ne pense point qu'il ait acquis son plumage d'adulte et il le considère comme un Oiseau « of the preceeding season (2). A ces descriptions, nous joignons la description de l'hybride obtenu dans les environs de Calcutta, description faite par M- W. L. Sclater. (Pour les descriptions des hybrides de MM. Crommelin et Severtzow on voudra bien se reporter à notre premier mémoire ou aux mémoires originaux qui les ont publiées). Hybride de Caleutta. — C'est M. Fraser, de l'indian Muséum, qui a supposé que cet Oiseau pouvait provenir du croisement du (1) Beautiful. (2) Il ne l'avait point déterminé absolument comme hybride du Canard sauvage et du Gadwall (A. streperus) ; il l'avait seulement supposé ainsi, ou même peut- être une simple variété ? Audubon était cependant apte à le juger car il connaissait les produits des deux espèces, puisqu'il parle dans son u Ornithological biogra- phy )) (Edimbourg, 1835), de éoscftas apprivoisés qui se croisent avec le Gadwall; il les décrit même sommairement ainsi : « a very bandsome hybrid, retaining the yelloiv feet aud barred plumage oj the one, and the green head of the other parent. » ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS D'APRÈS NATURE 673 streperus et du boschas. M. Sclater a accepté celte manière de voir; il pense que l'hybride a été olitemi à l'étal sauvage ; il croit même se rappeler que l'homme, un indigène, auquel il l'achela, lui avait dit que l'Oiseau avait été pris aoa loin de Calcutta. On le lui avait apporté d'un marché où on ne vend que des Oiseaux destinés à la table. La dissection montra que ce Canard curieux était de sexe mâle, comme son plumage l'indiquait du reste. i( Front et sommet de la télé d'un brun rougcà Ire foncé ; côtés de la tète et la nuque vert brillant, le vert s'éteiidant autour du cou et formant comme un cercle bordé à sa partie inférieure d'une bande blanche très étroite ; joues et menton brun clair ; le dos antérieur et les scapulaires gris barré de brun s'obscurcissant ensuite jusque sur le croupion, lequel est vert noirûtre. La queue cendrée, légèrement bordée de gris, ne porte aucune plume recourbée. Les pennes primaires des ailes gris cendré, les secondaires presque noires, avec le spéculum typique vert bouteille. Les couvertures des plus grandes secondaires grises largement bordées de noir au bout, tandis que les couvertures du milieu sont d'un rouge brun. En dessous, le devant de la poitrine rouge avec taches noires ; celte teinte et ces taches s'ellaçant graduellement (gradually fading posterioly] là où la plume est blanche et étroitement barrée de noir. Les couvertures inférieures de la queue noires, les axillaires blanches. Le bec noir sur le culmen dans toute sa longueur; de chaque côté une large bande jaune des bords à l'extrémité. Les pattes rouge vif, les ongles noirs. » Nous n'aurions sans doute rien à ajouter à cette description, mais puisque nous-mêine avons pris quelques notes sur les carac- tères de cet Oiseau, on nous permettra de faire connaître noire impression. La disposition du miroir fait immédiatement supposer l'origine streperus; comme aux précédents spécimens de petites taches brun roux ou châtaigne se montrent en forme de crois- sants sur les couvertures de l'aile à jiarlir du miroir. Une telle disposition s'explique bien par un croisement de streperus et de boschas. Mais la tête rappelle toul-à-fail celle de crecca : joues châtaigne, bande verte parlant de l'œil et se prolongeant jusque sur le cou, sommet de la tète brun rougeûlre mélangé; toutefois la séparation de ces teintes n'est pas aussi accusée que chez crecca, le vert est aussi foncé. L'influence du boschas est visible par le collier blanc (1). (1) La prau de cet Oiseau étant très raccourcie au cou, il nous a été difUcile de |uger l'étendue et rimportancc du collier blanc. 674 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE Le dessin du dos semble un mélange de la couleur de streperus avec celle du hoscl)as{l), mais le dos antérieur montre des zigzags. Le devant de la poitrine (jabot) est roux brique, de la couleur de celle de boschas, martelé de taches foncées. Les tlancs sont rayés de tins zigzags, l'abdomen est quelque peu cendré gris ainsi que l'anus. Le dessous de la queue est noir, les rectrices blanc gris sale jaunâtre en dessus et en dessous. Les cou- vertures de la queue noires. Il est à remarquer que si le dessin des ailes rappelle bien le boschas, les scapulaires portent de fins zigzags. Le miroir est vert brillant, commençant en pointe et s'éJargissant plus il s'allonge. Il est entouré de noir, une raie blanche et large le domine. La mandibule supérieure du bec est jaune gris violacé, de teinte terne ; sur le milieu on aperçoit du noir qui tourne et encadre la mandibule. Les pieds jaune vit orange sont assez forts. Collection de M. Ed. Hart. — Exemplaire pris dans le piège d'Hornby le 4 janvier 18G1. (C'est d'après une peinture que nous décrivons celte pièce, comme la suivante, et non d'après nature). L'Oiseau est de la taille d'un beau boschas quoique plus fin ; son becest jaune verdàtre, la partie du dessus est la plus foncée; ses pieds sont jaune orangé foncé; les joues et les côtés du cou sont chamois roussàtre ; une bande vert clair part de l'œil pour s'étendre vers la nuque sur le dessus du cou. On voit ditTicilement une très légère apparence du collier blanc, mais au dessus de la place que le collier devrait occuper, s'étend, notamment devant le cou, une couleur foncée. Poitrail roux rouge foncé ; beaucoup de crois- sants, rangés presque aussi régulièrement que les dessins de streperus. Dos gris brunâtre; près du miroir, et le précédant dans la partie haute, les lunules avec couleur roussàtre déjà signalées , puis la disposition du .itrefierus; on aperçoit la plume blanche qui tranche nettement sur le vert. Le dessus de la queue parait noir sans mélange et les rectrices sont de ton clair. Même collection. Ili/bride obtenu le 31 novembre ISS'i : paraît plus boschas que le précédent; le bec est tout à fait orange, quoique la mandibule supérieure soit, sur le dessus, brun foncé ou noir. La joue seule est chamois très clair ; toute la tête et le cou sont verdàtres ; vers la nuque le ton devient rougeâtre foncé, la bande verte est très confuse. Le devant du cou est très foncé. L'appa- (1) D'après l'aquarelle que nous avons conservée, car nous avons omis de noter ce détail lors de l'examen fait d'après nature. ADDITIONS, CORRECTIONS I.T KXAMENS d'APRÈS NATURE 675 rencedu collier blanc est 1res visible et semble entourer lo bas du cou. Poitrail roux rouge foncé ; tacheté par des croissants bruns surniontésde blanc, un peu comme chez la créera par ce dernier caractère. Le dessus de l'œil est gris brunâtre mais très clair; au haut de l'aile les petits dessins sont très peu sensibles, le vert du miroir est brus(|uement interrompu par la plume blanche de streponia. f-esgraudtîS pennes de l'aile sont brun clair. Lo ventre est blanc grisâtre ; le dessus de la queue paraît noir, les rectrices sont claires, les pattes jaune orangé et épaisses. L'Oiseau est fort de taille. C'est cet exemplaire qui, d'après .\L Hart, avait été considéré par le Révérend Macpherson et d'autres ornithologistes comme hybride de siicpcriis et de lioschiis. M. Hart le croit rnrra X hoschas; cette dernière opinion est celle de M. H. Gurney, auquel nous avons montré l'aquarelle que nous possédons. M. Vian et M. le Baron d'Hanionville ([ui ont vu aussi cette peinture ont au contraire déter- miné l'Oiseau comme husclias X streperits. Les exemplaires qui viennent d'être décrits et qui. à l'exception d'un seul, sont tous du sexe mâle, présentent de grandes ressem- blances entre eux. Si leur taille était intermédiaire entre crecca et hnsclias, volontiers on croirait qu'ils ])roviennenl de ces deux espèces que, plusieurs fois, on l'a vu, on leur a donné pour parents. Mais il paraît bien dilTicile de supposer qu'un Oiseau aussi petit que cmni puisse donner des produits de taille aussi forte, souvent dépa.ssant celle de hoschas ; cela, nous semble-t-il, est contraire àcequi a été observé jusqu'alors. Eu outre il existe sur les couvertures des ailesde petites taches rousses en forme de croissants ou demi-cercles dont la teinte rappelle tout à fait celle que présente streperus à cette même place, tandis que ce roux est étranger à boschas et à crecca. Le noir qui entoure le miroir en dessus transversalement et en dessous longi- ludinalement rap])elle très bien la disposition du miroir de strepenis. Les ciuivertures inférieures de la queue sont toujours uniformément foncées (1) ; si crecca était pris comme second progé- niteur, le blanc que cette espèce porte de chaque côté des sous- caudales n'apparaîtrait-il pas quelquefois, au moins ne se mélan- gerait-il avec la teinte noire du boschaal Enfin le système des taches en ligne de la poitrine peut tout aussi bien, et même mieux (t) Nous supposons nos noies i.xiicles ; nous n'avons plus présents au moment où nous écrivons i-es lignes les Canards qui sont passés entre nos mains. 676 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE chez certains exemplaires, indiquer le mélange des demi-cercles réguliers de streperus avec la teinte unie de boschas que le mélange des petites taches séparées de créera avec la même teinte. On se voit donc forcé d'abandonner créera et de faire inter- venir streperus. Cependant si cette dernière espèce et le hoschas doivent être seuls considérés comme les parents de ces hybrides, on ne conçoit pas que le miroir puisse devenir vert, que les joues se trouvent de couleur châtaigne prononcée, que près des couvertures inférieures de la queue apparaisse la teinte rousse propre à crecca, enlin que le vert de la tète prenne la forme de la bande de ce type. Nous pensons donc que l'origine des hybrides dont on s'occupe restera discutable tant qu'on n'aura point croisé en captivité les espèces supposées mères. Après avoir longtemps pensé qu'ils provenaient du mélange de 1'^. crecca et de VA. boschas, nous sommes arrivé aujourd'hui à une conclusion bien opposée, puisque nous les pensons produits parr.4. streperus et le Canard ordinaire. Nous souhaitons que des expériences soient entreprises pour éclairer ce sujet ; les croisements que nous avons tentés n'ont pas donné de résultat. S'il venait à être établi par des croisements obtenus en domesticité que de tels hybrides sont, comme nous le pensons, issus du streperus et du boschas, cela prouverait que le mélange de deux espèces peut, non seulement augmenter le ton des couleurs des espèces mères et leur donner une intensité beau- coup plus vive, mais même modifier complètement ces couleurs et les changer du noir ou du bleu violet en vert cru : ce que l'on observe sur le miroir de tous les hybrides qui ont fait l'objet des descriptions précédentes. Dans le cas, au contraire, où la naissance de tels Oiseaux serait imputable à l'union du boschas avec la crecca, la possibilité d'un autre phénomène serait reconnue : à savoir que l'hybride prend toujours, dans certaines circonstances, la taille du plus grand des parents et ne se montre pas, par ce caractère, intermédiaire entre les deux espèces qui le produisent. Enfin, on saurait peut-être, en renversant les termes père et mère, quel a été le rôle des sexes daus la production des douze pièces (^ui viennent d'être signalées. Il y a là tout un champ d'investigations offert à la curiosité du naturaliste. On a pu remarquer que la pièce citée par M. Crommelin (1). et (1) Archives Déerlaadaises, 1872. ADDITIONS, CORHECTIONS KT KXAMENS d'aPRÈS NATURE 077 qui avait été décrite par M. vau Bemmelen (1) comme hybride de crecca et hoschas. ne fij^urc dans aucune des deux catégories de Ganardsqui vienueat d'être cités. L'Oiseau al^attu, ou se le rappelle, près deLeyde (etdontla description avait été reproduite (2) j diffère en effet complètement de tous les exemplaires qui ont été men- tionnés dans ce travail. Nous ne pensons pas du reste que ce soit un hybride; nous le croyons plutôt une variété de r.4. hoschas. C'est l'opinion de deux éminenls ornithologistes auxquels nous avons montré la peinture de cet Oiseau. Nous nous abstenons donc de le présenter de nouveau, quoiqu'il soit fort curieux, parce qu'il ne parait pas rentrer dans le cadre des hybrides qui sont seuls étudiés ici. On n'a pas parlé non plus d'un individu de sexe femelle tué sur le Pô en 1893, et que le professeur Pietro Pavesi, de Pavic, a cepen- dant décrit comme hybride de Chaulfilasmiis streperus et à'Anas boschas (3). Cet Oiseau nous été envoyé avec beaucoup d'obligeance par l'éminent professeur et nous n'avons pu le distinguer du Chau- lelasmus streprriis 9 pure espèce à laquelle nous le référons. Avant de faire connaître nos raisons, nous rapporterons ce qui a été écrit par M. Pavesi au sujet de cette pièce nouvelle. « Le 20 mars dernier, dit-il (4), fut tué sur le Pô au Mezzanine, non loin de Pavie. un Canard que le chasseur remartjua' aussitôt en raison de son peu de ressemblance avec les autres Canards de son espèce. Le chasseur l'acheta pour l'offrir au Musée. C'était, d'après l'examen anatomique (|ui fut fait, une femelle présentant les caractères suivants . dimensions légèrement plus petites que celles du Canard ordinaire, se rapprochant du Canard sauvage. Le bec, long de 0,U40 et large de 0,011, était jaunâtre sur les côtés, noir au milieu. Les plumes de la tète et de la nuque très peu (5) claires avec des taches longitudinales noirâtres, à l'extrémité presque noires; celles de la gorge blanc pois, immaculées; celles du cou et du poitrail très peu claires (6), avec une tache longitudinale d'un (1) Tijdsiirifl voor de Dieikumle 11. (2) Pp. 129 et 130 el pp. I;î7 et 138 îles Mémoires de la .Soc. Zool. 1891. (3) Un ibrido naturate di Anas boschase Chaalelasnius streperus ucciso nel Pavese, Bollelllno délia Sociela Venelo-Trenlina di Siieiize Nalui ali, n» 3, T. V, WSi. (Mention de cet hybride est faite en outre dans Ornilliotoylsle Monatsbericlite du D' Keiclienow (p. liti, n" de Juin IS'.HJ) el sans doute dans d'autres revues d'orni- thologie). (4) Op. cit. (o) Miainie. (6) Minime. 678 OISKAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE brun ûoiiàtre moucheté; les plumes du dos, les longues plumes des flancs (et celles du dessus de la queue ?) brunes, bordées très légèrement de clair, plus abondantes sur les scapulaires ; les abdo- minales blanches avec; quelques petites taches brunes éparses. Les plumes des couvertures inférieures de la queue (l) blanchâtres, couleur pois, foncées au milieu. Les rectrices également couleur pois avec une large tache brune sur le bord. Les petites couvertures supérieures des ailes brun cendré, bordées de blanchâtre, celles du milieu, noirâtres ou noires, quelques-unes avec une ou deux bandes étroites en forme de demi lune, concentriques, et de couleur cho- colat ; les grandes extérieures noires, les médianes noirâtres avec taches et le bord extérieur très peu clair. Les rémiges principales couleur de cendre; les secondaires form;uit un miroir blanc. Les pieds petits, les tarses et les doigts jaune pâle, la membrane noirâtre. (( Ce sujet, continue le professeur, diffère de la femelle de l'.l. boschas par le bec qui est plus étroit, les tarses et les pieds jaunes, le sommet de la tète noirâtre, la partie immaculée de la gorge plus courte, les taches mouchetées de la poitrine plus sombres, le ventre plus blanc et avec des taches brunes moins nombreuses. Il en difïère surtout par cette raison que la violet changeant fait défaut dans le miroir, ainsi que les bandes blanches et noires qui bordent antérieurement et postérieurement cette partie. . . On aperçoit des raies couleur chocolat sur les couvertures médianes ». Ce même sujet « diffère de la femelle slreperus par la gorge dont une partie, de cinq centimètres environ de longueur et de trois de large, est presque blanche et sans aucune tache; |)ar les plumes de la poitrine qui portent une tache brun moucheté sans bandes transversales ondulées et blanches; par l'abdomen tirant sur le blanc; par les plumes des flancs, du dos et du croupion, principa- lement les scapulaires et les rectrices qui sont presque semblables à celles de VA. boschas; par les plumes du dessous de la queue dont le dessin n'est point en forme de vers noirâtres, 'etc. » Il est inutile, dit le professeur, d'établir des rapprochements avec d'autres espèces de Canards italiens, étant donné la particula- rité de la couleur des couvertures alaires médianes. De la descrip- tion qui vient d'être faite, il résulte pour lui que l'Oiseau est stre- ptrus par ses dimensions, son bec, ses tarses et ses pieds, le som- met de la tête, les ailes; tandis qu'il est boschas « par sa gorge, sa (1) Sotto code. ADDITIONS, CORRECTIONS KT KXAMENS d'aPRÈS NATURE 679 poitrine, sou dos el ses rectrices ». Aussi conclut-il que c'est son hybride eutre les deux espèces (1). Pour nous, il nous a été tout i'i fait irnpossililc df trouver chez cette Caue (qui, parait-il, avait l'ovaire très développé el se trouvait avec un mâle lioschas qui fut tué avec elle), aucun caractère imputable à cette dernière espèce. Les pieds et le bec sont très petits, le miroir est eu tout semblable à celui de la femelle de streperus ; elle est blanche en dessous comme cette dernière. Serait-ce par sou dos et sa poitrine qu'elle eu diffère? Nous n'ose- rions le préteudre. Peut élre les scapulaires sont-elles plus large- ment bordées de couleur claire que chez streperus dont la poitrine paraît difïérer quelque peu; peut être aussi, retrouve t-on dans le dessin des plumes de la queue, des traits |)ro|)res à hoschas; enfin la gorge est très immaculée. Mais, tout cela est d'une appréciation bien dillieile, et de tels caractères sont trop minimes pour servir de critérium certain de dillérenciation. La preuve en est dans les spéci- mens d'espèce pure que nous avons rasseml)lés et([ui. eux-mêmes, diffèrent entre eux sous ces différents rapports. L'un de ces spéci- mens, une femelle vivante, achetée au Jardin d'Acclimatation de Paris, el que la Direction nous a déclarée pure de tout mélange, est tellement semblable à l'hybride supposé, qu'on serait tenté de confondre les deux Oiseaux. Et du reste, M. J.-B. Nichols, d'IIolm- wood, a eu la complaisance de nous communiciuer un sujet de sa colleclion qui montre de grandes analogies avec l'Oiseau de Pavie. Nous avons fait part de nos remarques au savant professeur; nous ne l'avons point convaincu (2). Qu'on nous laisse donc ajouter que l'aquarelle, qui représente ce sujet, et qui est d'une exécution parfaite, a été montrée à un émi- nentoruithologiste d'Angleterre; elle nous a été retournée avec cette mention significative : « This is nol a hybrid, but a 2 Gadwall {C. streperus) », opinion qui a élé entièrement acceptée par un autre ornithologiste. — Nous tenons ce di^ssin à la disposition de tous ceux qui voudraient étudier l'Oiseau qui fait l'objet de ce long entretien. Le professeur Pavesi, en examinant d'une manière très attentive la riche colleclion du .Musée de Pavie, a cru, en outre, rencontrer un nouvel échaulillon empaillé de streperus, qui lui a paru être un (1) Il donne m£nie le bosclias pour (mtc cl au streperus le lùle de mère, « parce que l'iiybridc supposé présente principalenient l'aspccl de première espèce. • (2) Voy. dans le Calendario ornilhologico, (Pavese, I890'.)3, N" 2. Anno XV, 18U:i, Pavia) son Bullelino scientUicn, p. 17. A ce moment nous n'avions point encore revu le sujet de M. J.-H. Nichols pour le lui opposer. 680 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRES A l'ÉTAT SAOVAGË hybride avec le hoschas. Ce Canard a été recueilli par le D"" Maestri, et, selon toute probabilité, dans la province de Pavie, mais on ignore à quelle époque (1). Il ressemble à celui qui vient d'être décrit, <( quoique le sommet de la tète soit moins noirâtre, les plumes de la gorge non immaculées, mais piquetées de brun, les scapulaires avec les bords très légèrement clairs, le croupion plus foncé et la couleur chocolat (2) des couvertures médianes des ailes qui est plus étendue. » M. Pavesi croit même pouvoir lui donner (contrai- rement à ce qui arrive chez le premier spécimen) le streperus pour père et le boschas pour mère. Il a soin d'ajouter toutefois que l'on pourrait avoir affaire à un mâle streperus dans un plumage inusité ou muant. L'éminent professeur, avec une très grande courtoisie que nous nous plaisons à reconnaître et dont nous le remercions vivement, a bien voulu nous communiquer ce sujet cf. Nous avons reconnu un Oiseau en train de muer; nous l'avons confronté avec un individu de son sexe que, tout exprès, nous avions tué au mois d'août afiu de le conserver dans sa livrée de mue, et nous avons trouvé les deux Oiseaux fort ressemblants l'un à l'autre. Cette fois, M. Pavesi n'a point contesté notre dire. Dafila acuta et Querquedula crecca (Se reporter p. 134 ou p. 142 des Mém. de la Soc. Zool., IS9I). M. le prof. E. Newton a bien voulu nous envoyer du Musée de l'Université de Cambridge un hybride qu'il a offert à ce Musée. L'Oiseau nous paraît être évidemment le produit de l'acuta et de la crecca. Malheureusement, nous n'avons pu savoir si cette pièce, fort intéressante parles caractères d'authenticité qu'elle pi'ésente, a été réellement obtenue à l'état sauvage. Nous avons lu seulement sur l'étiquette qu'elle porte : « Found in Leadenhall Market by Johnson, april 1862, and bought of him, stuffed by Leadbeater. » Ce Canard avait été cité dans les Proceedings de la Société Zoologique de Londres en 1852 (3) et montré par M. Leadbeater à l'une des réunions de cette Société, mais aucune discussion ne s'était produite. Voici la. description que nous en avons faite -.Quoique plus crecca (1) Voy. Un ibrido naturaU, etc., déjà cité. (2) Ou, pour mieux dire, ctiâtaln. (3) P. 84. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'APRÈS NATURE 681 indiscutable. On ne saurait nuhne imaginer un intermédiaire plus complet entre les deux types. Vuici la description que nous avons faite de ce joli échanlillon : le miroir est vert, bordé au-dessus de roux; le vert et le noir que l'on voit ainsi sont l'exacte copie du dessin de crecca. La marqui; noire des scapulaires d'acuta est visi- ble; les scapulaires se prolonijcut comme chez cette espèce. Sur le devant du corps, les petites taclics noires de crecca sont très elîacées. Le bec, assez long, mais étroit, rappelle celui de Vacuta. L'iris (arti- ficiel) est brun. La ttMe et les joues sont presque entièrement de crecca. Les pattes sont d'un lirun clair. Le dos est parsemé de zigzags innombrables. Enfin, la taille tient à peu près le milieu entre celle des deux espèces; elle rappelle cependanl mieux celle de crecca. Nous conservons une aijuarelle de ce sujet qui a été peint par M. Jules Adeline. Un hybride, non encore décrit, de sexe mâle, et qui, d'après M. Oddi qui nous le signale, aurait été tué récemment dans la lagune de Venise, est conservé au Musée Correr. Cet Oiseau serait, d'après notre très aimable correspoiidaut, très authentique par les carac- tères mixtes qu'il présente. Son plumage néanmoins est plus crecca qu'acula, particulièrement à la poitrine; mais sa forme est du dernier type. Un hybride, du même genre, tué en Hollande il y a environ trois ans et envoyé à M. Philipp Castang du Leadeuhall Market par le chasseur qui l'abattit, se voit aujourd'hui au Musée de M. Walter Rothschild. Cel hybride n'aurait étécilé dans aucun ouvrage. N'ayant pu l'obtenir eu communication, nous en avons fait exécuter une aquarelle de grandeur naturelle. 11 ne nous paraît pus aussi bien caractérisé que celui du prof. Newton. 11 montre cependant des teintes propres aux deux espèces; mais de forme et de taille, il est beaucoup plus Dafila que Querquedidu. Le bec, par sa coloration bleu de plomb et ses petites dimensions, rappelle un peu celui du peiœldjie; les joues et uue partie du cou sonlchàtaigne clair, le dessus de la tête roux foncé. La bande verte de crecca est rappelée confu- sément; elle n'est pas entourée d'une raie fine et blanche comme cela se produit chez cette espèce et ('liez l'hybride de Cambridge. Tout le dessus du dos est rempli de zigzags fort nombreux, larges et tassés; ces zigzags se montrent de même sur les flancs vers le bas du ventre. Sur les scapulaires une large tache noire allongée rappelle bien l'acul(t ; le miroir vert veronèse est bordé supérieure- ment de chamois roux, puis intérieurement sur le côté extérieur de noir; cela d'une manière 1res line. Les couvertures de l'aile 682 OISKAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE paraisssent d'un gris brunâtro. Les pattes et les pieds très petits sont d'un jaune rougeàtre orangé; les palmures sont plus foncées et verdàtres. Le ventre, le devant de la poitrine et le jabot, sont blanc grisâtre. — Faisons savoir que M. Vian et M. le baron d'Hamonville, qui ont vu notre aquarelle, considèrent l'Oiseau ainsi décrit comme provenant de Vaciita et de la crecca. Le croisement « Dafila acuta X Querquedula crecca » se trouverait ainsi représenté par six échantillons. Mais, si nous en croyons le journal « Forest and Streani », de New York (1), un Canard ayant l'apparence d'une Teal (Sarcelle) et d'une Spring Tail (2) aurait été tué près de Sacramento. On ne nomme pas toutefois l'espèce de Teal qui aurait contracté le croisement (3); on ne donne pas non plus de renseignements complets sur les caractères de l'hybride. On se borne à dire « qu'il est à peu près de la grandeur de la Spring Tail dont il a le bec, le dos, la tête et la queue ; tandis que sa poi- trine et ses ailes tiennent de la Sarcelle ». Anas boschas et Anas obscura (Se reporlei' p. 137 ou p. 14îi des Mém. de la Soc. Zool., 1891), Les deux hybrides entre les mains de M. Manly Hardy, de Brewer, Maine (Etats-Unis), ne sont point des individus nés en captivité comme nous le supposions (4); tout au moins ont ils été tués dans une bande d'.l. bosrhas sur le Mississipi (Etat de l'Illinois). L'un des deux, nous dit M. Manly Hardy, « partakes more strongly of the characteristics of the Mallard » ; l'autre au contraire « shows more ressemblance lo the Duskey » (5). M. Manly Hardy a été assez complaisant pour faire photogra- phier ces deux Oiseaux; malheureusement une photographie n'in- dique pas la couleur du plumage. M. R. Ridgway, en nous adressant en communication un des exemplaires conservés au Musée national de Washington, nous a fait savoir que parmi les hybrides de cette collection se trouvent plusieurs pièces obtenues en captivité. On ne doit point, par con- (1) Vol. IV. p. 133. (2| Que nous supposons être Vacuta. (3) Il existe en Amérinue trois sortes de Sarcelles : l'European Teal [A. crecca), la Bleue winged Teal {A. discors), la Cinnamon Teal {A. cjranoptera). (4) Voy. la note des pages indiquées. (.'ij Ils ont été signales, depuis la communication qui nous a été faite, dans u Shootiug and Fisbing. » ADDITIONS, COnRECTIONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURE (583 î'équent, considérer comme sauvages toutes celles que le Musée renferme (1). Le s|ié(imeu que uous avons re<;u est monté; il provient ilu Masii Miirket et a été donné par S. H. Baird. il porte le N" 6l!)5G. Il se montre un si bon intermédiaire enire les deux types qu'il serait dillicile de récuser son Lyliridilé. La tête notamment, et le poitrail, ont de vrais caractères mixtes. Tandis que dans la partie haute d(! la tète, à partir de l'œil (descendant sur le dessus du .cou) se prolonge une bande assez large du vert émeraude de boschos, la |(lus grande partie des joues et du cou reste du jaune noisette blanchâtre propre à Voliscui-a. Sur le violacé brunâtre de la poitrine, qui rappelle tout à fait boschns, se montre le dessin tacheté i\'ohs(iirti. Le reste du corps est plutrtt de cette dernière espèce, quoique le miroir soit encore un bon intermédiaire. Le bec est verdàtre, les pattes jaunâtres; il n'existe point de collier au cou; les bandes de vert énieraude ne se joignent pas sur le derrière de la tête; elles se rejoignent seulement sur le dessus du cou, à partir du bas de la nuque. Toutefois, et malgré des traits si évidents de mélange, nous nous sommes demandé si cet hybride supposé ne pourrait pas repré- senter le boschas en mue. Le bouchas en mue revêt, en effet, un plumage à i)Ou jirès semblable à celui qui vient d'être décrit. Nous avons étudié la mue sur des individus de cette espèce retenus en captivité. La différence la plus appréciable est que, chez ces indivi- dus, les plumes du dessus du corps ne sont point bordées ou liserées de jaune, comme se présentent les plumes de l'Oiseau du .Nfusée de Washington ; celui-ci, en outre, offre, par sa coloration générale, un Ion plus jaunâtre. Quant à afTirmer que cet hybride n'a point une origine domes- tique, nous n'oserions nous prononcer, car sa taille élevée semble rappeler celle du boschas tlomesticus. Outre lexemplaire rc(;u de Washington par 1^ bienveillance de de M. Itidgway, M. le D^ Jentinck, du Musée de Leyde, nous a adressé une pièce qui figure sur les Catalogues de .M. Schlegel (2) comme métis du Canard commun avec l'^Jias obscura (auc. Tem- minck). Ce Canard porte le n" 3f ; mais aucune mention ne dit qu'il ait été tué à l'état sauvage, et ce renseignement n'a pu uous être fourni par M. le D' Jentinck. (1) Nous nous empressons de fournir ce renseignement, car on aurait pu les supposer toutes sauvages par la lecture de notre premier mémoire. (2) Cal. Anseres, p. 41. 084 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE A cause de la dénomination donnée par le célèbre ornithologiste, nous avons peint cet Oiseau et nous l'avons décrit; mais nous n'avons reconnu aucun caractère décisif de l'hybridité qu'on lui suppose. Voici nos notes : miroir bleu de mer à reflets violacés, bordé en dessus et inférieurement de blanc après la barre noire, tout comme chez boschas. Le bec est mince et long. Les scapulaires des ailes sont, en partie, d'un ton mat gris brun quelque peu uniforme, c'est-à-dire que les plumes ne sont ni traversées, ni bordées par des raies jaunes. Le bec est jaune, la gorge est aussi d'un ton uniforme. Cette courte description ne dira rien sans doute. Notre embarras est augmenté par le sexe de l'Oiseau qui est femelle. On sait qu'il est bien diflicile de distinguer une femelle boschas d'une femelle obscura; celle-ci semble ne diflérer de la première que par la bor- dure blanche du miroir. Ajoutons en outre qu'au moment où nous avons reçu de Leyde l'Oiseau supposé hybride nous n'avions pour procéder à notre examen qu'un très petit nombre d'individus des espèces pures. Nous pensons que l'on conserve au Musée d'Ottawa l'hybride de VAnas obscura et de VAnas boschas (1). Le même croisement existe dans la collection de M. Jno. H. Sage, de Portland (Conn.), ainsi que dans la collection de M. J. Fream Morcom, de Chicago (Illinois). Mais, si nous savons que l'exemplaire de M. Morcom, qui est mâle, a été obtenu à l'état sauvage et montre a a strong admixture of both parents », nous ne pouvons fournir aucun renseignement sur le ou les exemplaires du Musée Canadien et de la collection de M. Jno. H. Sage. Nous avons vu au Muséum d'Histoire naturelle de Paris un Canard obscura qui nous a paru être le métis de cette espèce avec le boschas. Dans le journal de sport de New- York, le« Forest and Stream » (2) que nous citons souveut, on donne ainsi le signalement d'un Canard hybride tué dans une tournée de chasse par un ami, de M. J. G. Morris, d'Easton, Oiseau singulier, paraît-il, que celui-ci n'avait jamais vu, malgré la longue expérience qu'il a acquise du gibier de marais : « Ventre du Mallard cT (.1. boschas); partie supérieure de la tète, jusqu'aux yeux, verte (3); de l'oeil jusqu'au bas du cou, couleur grise parsemée de brun, comme chez l'oèscura; partie supé- (1) D'après une communication de M. Wliileanes. (2) Vol. XII, p. im. (3) Llttéralemeot aussi bas que les yeux. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'aPRÉS NATURE 685 Heure de la poitrine semblable à celle de celle dernière espèce, quoique la couleur se montre un peu plus claire; partie inférieure et abdomen presque comme chez le boschas; ailes noires! (1) et pieds ressemblant à ceux de cette dernière espèce. » Il y a trois ans, M. Morris tua un autre exemplaire; mais cet échantillon n'aurait pu être conservé. Celui qu'il possède actuelle- ment est tro|) mal monté cl trop détérioré pour qu'il puisse nous le faire parvenir d'aussi loin. M. Morris l'a fail piu)lo;,n-apliier sous deux faces difïérentes et a accompagné ses photographies de la description suivante : « Bec jaune; poitrine d'uu châtain sombre tirant sur le brun cendré; (cette couleur à l'anus et sous le dessous de la queue tend vers le gris léger el est traversée par de belles lignes sombres). Lns plumes qui recouvrent le croupion et la queue sont d'un brun sombre; elles éliucellent de vert. Les plumes de la queue sont d'un brun sombre, bordées de cendré; aucune ne se recourbe à la ma- nière de Va. hit^flias. Les couvertures des ailes sont d'un cendré brunâtre el les rémiges sont brunes avec de belles lignes couleur chamois (bu(ï). Le spéculum est de pourpre avec retlets verts et violets, bordé de chaque côté de bandes blanches; il est exactement semblable à celui du Mallard. Les grandes plumes sont d'un cendré brunâtre; les jambes et les pattes sont de couleur orangé ». On se rappelle que l'exemplaire du Musée de Washington a le bec bleu gris verdàtre; l'hybride de M. Morris en diffère donc par ce caractère. M.Geo. A. Boardman fait savoir, dans la revue sportique qui vient d'être nommée (2), qu'il a trouvé souvent le « Dusky » croisé (?) (cross) au (( .Mallard » et qu'il possède de ce croisement trois ou quatre hybrides empaillés. M. Geo. A. Boardman parle-t-il d'Oiseaux sauvages? Enfin ou écrit, dans la même revue, que de tels Canards hybrides ne sont point rares, et on prie les lecteurs de se reporter à bon nombre d'articles publiés sur ce sujet {'i). Suivant les indications données, nous avons consulté quelques- uns de ces articles ; mais nous avons trouvé qu'il y est le plus souvent question d'hybrides du Canard musqué (C. moschata) avec (1) Que veut dire par là le descripteur? (2) Vol. V, p. -ATU. (3) Vol. I, pp. 342 el 374: vol. III, pp. :; el 54 ; vol. IV, p. 13!. vol. V, pp. 266, 276. 337 et 338. 68G OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A LÉTAT SAUVAGE le boschas, croisement bien diflérent; ou bien encore de Canards « obucura X lioschas » nés en domesticité. En terminant, nous mentionnerons l'envoi d'un Canard 9 que nous a fait, il y a plusieurs années, M. le D'' Paul Leverkiihn, et dont les caractères, peu ordinaires, qui semblent rappeler Vohscura et le ioxc/ittA-, ont été analysés dans le «Zeitsclir.fur Ornithologie (2). » N'ayant point en notre possession, au moment oii l'Oiseau nous était parvenu, un matériel de comparaison suffisant pour nous rendre compte de ses traits, nous avons négligé de l'examiner. Autant que nous pouvons nous les rappeler, les marques blanches qu'il portait indiquaient un albinisme. C'est ainsi, pensons-nous, que M. le D'' Paul Leverkiihn l'a considéré, en écartant l'idée d'un hybridisme entre les espèces hoschas et obscura. Disons en terminant que l'étude que nous avons faite de ces deux espèces pures, fort ressemblantes entre elles, nous confirme dans notre manière de voir : à savoir qu'elles paraissent proches parentes (1). Anas boschas et Anas penelope (Se reporter p. 138 ou p. 146 des Méra. de la Soc. Zool., 1891). Une nouvelle pièce, vivant encore en 1892 chez M. le comte Arri- goni degli Oddi, de Padoiie, est à signaler. Cet Oiseau fut pris (3) dans la vallée Morosina, district de Piove de Sacco ([)rovince de Padoue). Après avoir été blessé à l'aile il se guérit complètement et fut donné au savant comte. C'est, paraît-il, un très bel Oiseau $, qui ressemble au penelope $ par la disposition tlu plumage et par sa couleur. « La tète, nous dit notre collègue, est grisâtre avec beaucoup de petites plumes teintées en vert brillant avec des retlets métalliques comme le boschas c^. Le fond de la teiote de la poitrine est d'un rouge cuir à peine tacheté ; la poitrine inférieure et l'abdomen sont blancs comme chez le penelope 9 ; seul le bas-ventre n'est pas unicolore. Le bec ressemble à celui du boschas ; il est de couleur jaune olivtàtre très pâle. Les pieds dillèrentdu penelope. les doigts étant d'un jaune pâle légèrement orangé et les membranes foncées. Comme dimensions, l'Oiseau est petit; il est un peu haut sur pattes et a le port élégant du penelope ; mais il est plus grand (1) EUiot {On hybridism, Auk, 1892, N» d'april) rappelle que le Mallard et le Black Duck « cross in the wild slate. » (2) XVl, Jahrg., S. 102. (3) Vraisemblablement pendant l'hiver de ISltl. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS D'aPRÈS NATURE 687 que la femelle de cette espèce. Parfois les petites plumes de la tête se hérissent légèrement. Le bec est beaucoup plus court et moins gros que celui du bosclias; les pattes .sont plu.s petites que chez celte espèce. En somme, dans son ensemble, si l'on fait quelque e.xceplion pour le système de coloration, ce Canard ressemble l)caucoup à un penelope 9 ». Le cri est un cona-coiia plusieurs fois répété, avec un son très nasal, peu fort, comme si l'Oiseau était pris d'un refroidis- sement. Telles sont les indications qui nous sont adressées de Padoue sur cet intéressant Oiseau. M. Oddi a bien voulu accompagner sa des- cription d'une aquarelle que nous avons fait copier par .M. John Duncan, de Newcastle. Une note ornithologique, parue depuis cette communication daus la ((Revista italiana di scienze naturali» (1), fait savoir que le Canard dont on vient de s'occuper, après avoir vécu eu volière pendant environ deux ans, est mort maintenant; il figure sous le N" 959 du Catalogue de la collection de M. Oddi. Un hybride de même genre, mais de sexe mâle et déjà vieux, tué par ce naturaliste dans la vallée Zappa (lagune de Venise), orne la même collection, où il porte le N" 1037. Voici sou signalement : (( Bec du hoschas, front et milieu du vertex d'un châtain très vif; tète et cou d'un vert foncé à reflets; sur les côtés de la tète et sur les joues deux grandes taches de couleur jaunâtre vif. Gorge d'un vert noir; collier très peu visible. Dos rayé; sous-caudales noires avec des reflets verts. Plumes des deux tiers inférieurs des faces antérieures et latérales du cou, d'uue partie de la face postérieure, et dessous de la poitrine, roux marron clair traversé sur chaqu^e plume par une ou deux bandes noires étroites. Sous-caudales comme chez le hoschas; petites et moyennes couvertures supé- rieures des ailes d'un brun cendré moins foncé que boschas, les moyeimes terminées de châtain. Les grandes couvertures supé- rieures secondaires noires dans la dernière moitié et vers le bout, ce qui ne forme pas pour l'aile la double bande transversale blan- che de hoschas. Rémiges secondaires d'un gris brun pour les barbes internes, d'un vert doré pour la moitié liasale des barbes externes, noir velouté pour l'autre moitié. Queue de boschas avec les deux recirices médianes allongées et non recourbées; pieds de ce type; taille pres(|ue égale à celle du boschas ». De tels caractères engagent M. le comte Arrigoni degli Oddi à croire cet Oiseau issu du croisement dont on s'occupe. Ce spé- (1) 1893. 688 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE cimen « magnifique » a été empaillé par M. Minotto, de Venise ; c'est dans le lac de la Passama (vallée de Zappa) qu'il fut abattu par le comte lui-même le 2 février 1893; il se trouvait dans une bande composée de neuf boschas dont sept mâles et deux femelles (Ij. A ces deux pièces, que nous n'avions pu mentionner dans notre premier mémoire, puisqu'elles n'ont été obtenues que depuis, vient se joindre un jeune mâle, ou peut-être un mâle en mue, qui nous a été communiqué par M. le D^ Kerbert, directeur du (( Koninklijk zooloijish Genooluchap » d'Amsterdam). C'est une pièce intéressante que nous avons examinée à deux reprises difiérentes, grâce à la bonne volonté de l'éminent Directeur qui a bien voulu nous la retourner lorsqu'il nous a été possible d'augmenter notre collec- tion de jeunes mâles, de femelles et d'adultes en mue des deux types, collection que nous n'avions pas jugée, lors du premier envoi, assez complète pour faire un sérieux examen. L'hybride du Musée de la faune Néerlandaise nous est donc bien connu. Notre première description se résume ainsi : « plus fort que pmclo}»' qu'il rappelle entrés grande partie par son plumage. Miroir vert marine, à reflets violacés lorsqu'on place l'Oiseau dans une certaine lumière, mais le plus souvent bleu vert marine. Pattes plus grandes que celles du penelope; le bec plus fort aussi, notamment plus long; cette partie paraît avoir été couleur plomb. Sur le dos on aperçoit comme un mélange du hoschas et du penelope; ce dernier type est rappelé pres- que partout quoique la coloration de la tête et le système du dessin semblent être du boschas. La couleur du miroir indique qu'on a afïaire à un mâle ». Deuxième examen : « Par sa grosseur, par son miroir surtout, par son bec grand et allongé, par ses larges pieds couleur cuir de botte, par la coloration des couvertures des ailes, par la disposition des rémiges, par les petites plumes foncées du jeune âge du boschas qui se montrent fréquemment, par les petites raies enfin du dessus de la tête, des joues et du cou, la double origine que l'on suppose à cet Oiseau semble s'accuser. En outre, par sa taille et ses propor- tions, ce spécimen peut être aussi considéré comme un intermédiaire entre les deux espèces. Nous en conservons plusieurs dessins. Faisons savoir qu'un de ses portraits, montré à M. J. H. Guruey, nous a été retourné avec cette mention : k is only an Anas boschas. » Au contraire, M. Ed. Hart, de Christcliurch, ((ui a reçu lui-même un autre croquis, l'a jugé un penelope « in change of plumage. » (I) Mention (le cet hybritle est [aile flriiis le « Bollelino rlel Nalui'iilisla, Collelore_ etc. 15 febraio 1894, p. 22 n. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'aPRBS NATURE 689 Mais cette manière de voir ni la première, du reste, ne sauraient <^tre admises. Le bec, (luoique de couleur plomb, est bien plus fort que celui du pcndopc; les pattes sont aussi de dimensious beaucoup plus considérables que cbez cette espèce et elles ont quelque peu la couleur du cuir. Sur le miroir, très foncé, on peut apercevoir quelquefois, lassez vaguement, il est vrai), des rellets violacés» Enfin, le dos, si ce n'est un effet du montage, est plus large que celui du pptictope et, dans la couleur du poitrail, on semble pouvoir distin- guer le dessin du boschax. — Cet Oiseau reste néanmoins presque enViQveititiul penrlape; il aurait été pris à l'état sauvage (1). Nous ne connaissons point d'autres nouveau.K exemplaires à signa- ler. Mais, grâce à l'extrême obligeance du même directeur, nous avons pu examiner \'À. pcnelope X boschas dont nous avions donné la description d'après .M. KoUer (2). Pour cet Oiseau, cf adulte, le doute n'est point possible; les caractères mixtes qu'il présente l'accusent nettement bybride. Sa taille est en elîet intermédiaire entre celle du Imschas et celle du penelope. Le bec et les pattes sont aussi intermédiaires; les doigts et les palmures sont cependant pres- que de la grandeur du hoschas. C'est dans la coloration de la tête que s'aperçoivent principalement les caractères mélangés : les joues et les côtés du cou sont noisette, au-dessus on aperçoit le vert de VA. hoachax. Il existe bien sur la nuque de petites plumes rousses qui rappellent en ([uelque sorte les divisions de crecca ; mais si le second parent appartenait réellement à cette espèce, les plumes vertes de la tète ne descendraient point .sous l'œil et sur la joue, comme cela a lieu. L'iris (arlilîciel) est brun clair. La couleur du bec est plomb ; les pattes sont de couleur cuir brun. Le cou est très court; la tête relativement petite et très brillante (3). Le miroir a des reflets bleu marine; il est bordé de noir en baut, en bas, et sur les côtés exté- rieurs. Il n'existe pas au cou d'apparence du collier blanc de r.4 . Iioschas. Le poitrail est mélangé de roussàtre, de violacé terne et de jaunâtre; les flancs montrent des zigzags prononcés comme chez le penelope. Tout le reste du corps est penclupe. C'est à cette dernière espèce qu'il ressemble le plus par son plumage et sa coloratiou ; mais son origine boschaa est suflisammenl établie (4). Notons en terminant qu'au Musée de Newcastle-on-Tyae (collec- (1) D'après un renseignement qui nous est envoyé par le D' Kerbert. (2) Voy. pp. Wi-\?a ou.pi». IW et 149 des Méni. (3) Nous conservons une (winture à l'huile représentant ce bel exemplaire de grandeur naturelle, pins un'' aquarelle le montrant dans de plus petites proportions- (4) Nous ne pensons point que le vert de la lèle soit imputable à \'A. clypeata, dont il ne rappelle aucunement le bec en spatule. 690 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE tien Handcock), on voit un hybride A. boschas X i. penelope vrai- semblablement produit en captivité. C'est, pensons-nous, un de ceux que M. Handcock reçut d'Hornby par M. A. Savage (1). Nous l'avons fait peindre afin de nous rendre compte si les caractères qu'il pré- sente sont ceux des individus tués ou pris à l'état sauvage. L'Oiseau 'dilïère un peu de l'exemplaire cf ad. du Muséum d'Amsterdam; il en diffère même par un caractère essentiel : le bec est jaune ver- dâtre comme le boschas, tandis que le bec du précédent est gris plomb; en outre, le vert couvre davantage la face et le cou; le poitrail paraît aussi beaucoup plus rouge brique vineux. Néan- moins les deux Oiseaux présentent assez d'analogies pour qu'on puisse les reporter au même croisement. M. Richard House, le directeur actuel du Musée, nous fait remar- quer que, pendant l'hiver, le Wigeon d" (ou .4. penelope) visite très fréquemment les grands lacs des parcs et les étangs des environs de Newcastle où il séjourne même. Quelquefois ces Oiseaux sont cap- turés et enfermés, mais le plus souvent ils émigrent au Nord en avril. Comme beaucoup d'espèces de Canards sont ainsi conservées dans un état de semi-domestication, on est en droit de se demander, ajoute M. House, si quelques-uns des hybrides que l'on rencontre à l'état libre ne sont point les descendants de ces espèces. Cette réflexion est très juste ; nous nous la sommes faite plusieurs fois. Une autre remarque de M. Vian (2) est à noter : à l'instar de la Perdrix grise, le Canard sauvage accueille, paraît-il, dans sa nom- breuse famille, les jeunes des espèces voisines privés de leur mère, ou du moins, d'après un fait à sa connaissance, les jeunes du Siiïleur (A. penelope). Ce fait pourrait donner encore une explica- tion de la naissance des nombreux hybrides parents à l'.-l. boschas et à VA . penelope. Anas boschas et Anas americana L'A. americana n'étant sans doute qu'une variété de notre .4. pejie- lope, on pourrait à la rigueur ne point distinguer les hybrides qui proviennent de l'un ou l'autre type. Un seul exemple de croisement entre la variété américaine du penelope et le Cauard sauvage paraît avoir été cité. C'est M. D. G. Elliot qui l'a signalé récemment dans (1) Voy. Natural hislory Trans ictions of Norlliumberlanil and tlurham, vol VI, p. 153. A. Catalogue o/the Birds oj NorlJaimberland, etc., par Johu Handcock. (2) In Bev. et .Mag. de Zoologie, p. 40t. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS D'XPRÈS NATURE 691 l'Aiik (1). L'Oiseau fut tué dans une petite bande de Mallards {A. hoxchas} sur les terres de l'ile de Narrow, dans le Cnrriluck Sound (Caroline du Nord), eu janvier 1892. Cet Oiseau, dit M. Elliot, est environ de la taille d'un Canard ordinaire (Mallard) ; il est du sexe mâle. Le caractère qui tout d'abord attire l'attention est le l)ec qui est semblable, par sa forme (sliape), à celui du VVidgeon {penelopi'). mais un quart plus grand et de couleur bleu clair avec la pointe noire. Voici du reste comment cet auteur décrit ses diffé- rents cai-aetères • « The liead and neck are brilliant emerald ^reen like the Mallard, » with dots on tlie lores and fore part of tlie cheeks, and a conspi- » cuous bulîywiiile Une, the fealhers lipped with black.broadesl in .» ils upper portion, and running from the ears down the neck. » Front, and a line on top of the head, blackish, with rusty tips I) to the fealhers on toj) of the head. Mantle and wings crossed with » Une irregular lines of black and bulï, this last hue becoming » pale but! on the apical half of the tertiaries. Greater, médian, » and lessercoverls, pale brownish gray, with a narrow while bar, » succeeded by a narrow black one the tips of the last row of the » greater coverts. Secondaries pale gray, with half of the outer » web black edged with whitc. A brilliant, metallic, emerald green » spéculum two innermost secondaries silvery gray without any » black. Primaries blackish brown like the webs. The inuer webs » alongthe shaftsare silvery gray. Back and rump brownish black, » fiuely vei-miciilàted with bulî. on the rump a few black blotches, )) and feathers of lower part, extending over the tail, irregularly » crossed with black and white. » Breast dark cheslnut with nuinerous black spots in the centre » forming a narrow line from base of the neck, and widening out. » in a fan shape towards the lower part of breast, where the chesl- » nul color changes to a pnrplish shade and graduâtes inio the » buify wiiite of the lower parts. Featiiers of llanks crossed irre- » gulary with narrow black and wbite lines. Abdomeu ami vent » whitish, indislinctly barred wilh fine blakish brown lines. and » fainlly blotched witii bulI. On each side of rump a conspicuous, M large, white patch, some of the feathers faintly barred with black. » Tail : médian feathers velvety black, sharply graduate and » e-xtending beyond tlie other feathers about an inch. Latéral » fealhers grayish brown edged wilh white on outer webs and tips. (I) N» (l'avril 1892. p. 165. flrbridism, and a Description of a lirbrid beUveen Anas boachas ami Anas americana. 692 OtSEACX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE » Upper tail-coverts velvety black, edged or inner webs with bufl. » Under tail-coverts velvely black. Legs aaJ feet dark yellow. » En comparant l'Oiseau ainsi décrit avec les espèces parentes, M. Elliot fait ensuite les rapprochements suivants : « Il rappelle le Widgeou par la forme et la couleur de son bec, » par les marques de couleur buffle sur le côté de la tête, par la » « verraiculation » des parties supérieures et la couleur du dos et » de la croupe ; aussi par le coloris des secondaires, par la teinte )) pourprée de la poitrine (lovver breast), par les couvertures supé- » rieures de la queue dont la barbe intérieure a des taches couleur )) buffle, enfin la forme pointue el allongée de la queue. Au contraire, » il ressemble au Mallard (.4. boschas) par la teinte verte de la tète » et du cou, par la couleur châtaigne de la poitrine, par les pro- » portions de son corps (large size) et par la tendance qu'ont les » plumes de la queue à se relever. Mais il ne ressemble à aucune » des deux espèces dans la coloration des couvertures de l'aile, du » miroir, des plumes des flancs, de la partie supérieure du corps, » non plus par les jambes ni par les pieds. » Ce spécimen est conservé dans l'Americau Muséum of Natural History, de New-York. Spatula clypeata et Dafila acuta ? (Se reporter p. 139 ou p. 147 des Mém. de la Soc. Zool., 1891). Nous avions signalé seulement deux produits de ce croisement, l'un dans la collection de M. de Selys-Longcbamps, l'autre dans la collection de M. van Wickewoort-Crommelin. Nous n'avons point d'autres captures à enregistrer et si, comme on le dit, l'Oiseau de M. Cronimelin (que nous n'avons pu voir) ressemble à celui que possède M. de Selys Longchamps, nous doutons fort de son authen- ticité. En efïet, M. de Selys-Longchamps ayant bien voulu nous adresser en communication le Canard qu'il possède, il nous a été tout à fait impossible de le référer au croisement des deux espèces ci-dessus nommées. Mais cet Oiseau est vraiment étrange; nous n'avons pu, après avoir montré à différents ornithologistes l'aquarelle que nous conservons, obtenir aucun éclaircissement à son sujet. M. J. H. Gurney nous a retourné le dessin avec cette mention : (( The wing certainy looks like Dafila acuta, and the breast like ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURE fiO.T Anas boschas. If it was killed in Asia, one of ils parents may possi- bily hâve been Qiierqiiedida foriiiosa Georg. which however has a sinall lieak ». M. J. B. Nichuls, après avoir considéré allenlivenient le même dessin, dit que l'Oiseau « looks to him like boschas and acuta »! M. Vian le considère comme Anas boschas et . . (?) »; M. le b"" d'Hamonville comme « A. crecca et A. acuta ». — Rappelons qu'il y a une quarantaine d'années, le prince Carlo Bonaparte, étant venu visiter la collection de M. de Selys-F^ongcliamps, avait cru reconnaître une espèce e.xotique, sans se souvenir du nom de cette espèce. A la suite de ce doute, émis par un ornithologiste si compétent, M. de Selys-Longchamps avait redoublé tl'atteution dans ses visites au.\ Musées étrangers et consulté les ouvrages ayant publié des Canards en planches; nulle part il ne rencontra un Oiseau semblable. Dernièrement encore, ayant été à Bruxelles, il 'revit soigneusement tous les Canards du Musée; mais il n'en trouva aucuu pour aider à mieux résoudre la (luestion. Maintes fois nous-mème avons fait de semblables recherches, et toujours inutilement. Nous nous sommes cependant demandé si ce curieux produit ne devail pas sa naissance à \aSpatula clypcata croisée de Querquediila formosa. M. de Selys-Longchamps, auquel nous avons soumis notre manière de penser, la trouve très juste; les ailes de son Oiseau rap- pellent tout à fait formosa, bien mieux qu'elles ne rappellent les ailes de Yacuta. Mais la Qucrqucdula forinosa ne se trouve que très accidentelle- ment en Europe, quoique l'on conserve de nombreux représentants de cette espèce dans les Jardins d'acclimatation où elle a déjà produit des hybrides. Puis le blanc de la gorge rappelle aussi l'.-l nas falcata, mais non les ailes ni le reste du corps. Ce dernier type s'éloigne, du reste, beaucoup de l'hybride. On voit qu'il est bien difficile de préciser au juste l'origine d'un tel Oiseau. Ajoutons encore que le dessin du poitrail rappelle éton- namment celui de la Querquedula circki. Nous en avons fait la description suivante : « Taille entre rlypeata et Querquedula fnriiiosa. Les scapulaires ont de fortes ressemblances avec ce dernier Oiseau, quoiqu'elles soient d'un ton plus clair et tachetées (.-à et là de petits points foncés. Le verlex et les deux bandes vertes, qui parlent de l'œil et se prolongent jusqu'au bas du cou, rappellent aussi la Q. l'oriiiosa. Les joues, à partir de la nais- sande des mandibules, sont blanc jaune, exactement de la couleur de formosa, quoique un peu plus clair. Mais on n'aperçoit, ni sous 694 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE la gorge, ni sous l'œil, la raie de fonnosa (1). Le poitrail, brun roux violacé, est ([uelque peu strié, comme circia ; le ventre est blanc ; les flancs, bleutés et bordés de roux, sont remplis de lins zigzags. Les couvertures inférieures de la queue sont d'un noir bruu; les supérieures d'un noir vert. Les rectrices gris brun sont bordées de blanc, surtout les plus extérieures. Un triple miroir se montre sur l'aile; la bande supérieure et transversale de ce miroir est noire bordée de blanc roux. Le foud du miroir est étroit et vert bronzé, bordé de noir longitudinalemeiit près des flancs et largement de lilas pâle à la partie supérieure ; cela en long. Les couvertures de l'aile sont d'un gris de plomb; chaque plume est bordée de couleur plus claire d'uu brun gris souris. L'iris (artificiel) est noir. Le bec affecte la forme de la spatule, mais d'une manière très affaiblie ; sa couleur est noire (ou d'un bleu de plomb foncé). Les pattes et les pieds sont de couleur orange. Il ne sera point inutile de faire savoir que la collection d'Ems, d'où cette pièce étrange provient, ne contenait que des Oiseaux d'Allemagne; tout au plus y comptait-ou trois ou quatre Oiseaux étrangers à cette contrée. Elle faisait l'ornement du Curhaus, l'éta- blissement des bains. C'est sur la prière de M. de Selys-Longchamps qu'on avait consenti à lui céder, avec quelques autres pièces, le curieux échantillon que nous venons de décrire. M. de Selys-Long- champs n'a pu savoir d'une manière positive s'il avait été obtenu à l'état sauvage, quoiqu'on lui ait laissé penser qu'il avait été tué en Allemagne. L'exemplaire c? de M. van Wickevoort Crommelin, pris dans la Hollande méridionale, le 10 Juillet 1877, puis retenu dans le Jar- din zoologique de Rotterdam , a été décrit par M. le D"' Paul Leverkûhn (2). Voici la description que celui-ci en a faite : « Bec dans le genre de celui de VA . clypeata, mais moins fort (clypeat-i mesure 2.7 larg., l'hybride 2.1). Tète comme celle de l'A. dypeata, avec des reflets verts; le dessus de la tête d'un brun plus clair que chez cette dernière espèce. Le dessous du bec, de la gorge et des côtés du cou brun ; région des oreilles et nuque foncées. Poitrine marron vermiculé de noir. Le miroir qui, chez acuta, est vert changeant au roux vineux, se trouve ici d'un vert très décidé: même, quand sous une certaine lumière il paraît rouge, on y remarque toujours un reflet vert très apparent. (1) Au moins adulte (nous ignorons si le jeune _/brmosa en est privé). (2) Voy. Journal fur Ornithologie, 1890, N» 68, p. 212. « Uber/arblenvariëtaten bei V'ùgel. » " ADDITIONS, CORRECTIONS KT EXAMENS D'aPRÈS NATURE f)95 La lijj;ne qui monte vers la tôle(l) est blanche, ni(M(^c de jaune pAle, surtout en s'apiirocliant de la tôte. I-c bleu cendré de l'aile (propre à Va. clypcatii] ne se montre qu'au bord des plumes. F^es parties supérieures, le dos, la queue et le croupion, sont comme chez l'hybride de M. de Selys-Longchanips, c'est-à-dire comme chez la femelle ou le jeune de l'A. clypeaîa. Les pieds sont jaunâtres à membranes noires » (2). .M. le D"" l'aul Leverkiihn a omis de faire connaître la couleur des joues. Ce caractère est essentiel ; il est une des causes de notre embarras dans la délerniinalion de l'exemplaire ap[)artenanl à M. de SelysLougcham[)s. Le docteur dit le dessous du bec, de la gorge et des côtés du cou bruns ; l'hybride de M. de Selys-Long- champs est bien dilTérent sous ce rapport, i)uisque chez lui ces mêmes parties sont blanches. Il nous paraît donc difTicile d'établir un parallèle entre les deux Oiseaux. Dafila acuta et Anas streperea (Se reporter p. 140 ou p. 148 des Méni. de la Soc. Zool., 1891). Nous n'avons pu retrouver la pièce qui était, d'après M. Croin- melin, conservée, eu 1867, dans la collection oruithologique du pasteur Brown, à Rotterdam. Depuis la mort du pasteur, sa collec- tion a été vendue aux enchères, par lots séparés, entre amateurs et curieux. Le vendeur est mort lui-même depuis longtemps ; les Oiseaux sont dispersés, démolis; il ne reste plus de cette collection (ju'un vague souvenir chez des vieillards (3). Le pasteur Brown, de l'Eglise écossaise, qui vit aujourd'hui à Rotterdam, possède seulement une collection de conchyliologie. On nous permettra d'émettre quelques doutes sur l'origine que l'on a attribuée à l'Oiseau que nous avons fait chercher eu vain. C'est le seul de ce genre dont nous ayons entendu parler et le croifement à l'état libre des deux espèces nous surprend. Cependant .M. Nichols, d'Holmood (Dorking), nous a écrit, à une date récente, qu'il avait entendu parler lui même d'un hybride de Gadwall et de Pintail, A. strcpenax A. acuta, tué à l'état sauvage. Mais il ajoute qu'il (1) Qui est blanche riiez le clypeaîa et d'un hnin jaunâtre chez Yacula. (2) La traduction en langue française de la description écrite en allemand par M. Paul Leverkùhn nous a été adressée par le regretté M. van Wickewoort Croinmelin. (3) Nous devons ces renseignements à M. A. A. van Beramelen. 696 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE iguore si cet hybride supposé, et qu'il n'a pas vu d'ailleurs, est bien identifié. Cairina moschata et Anas clypeata (Se reporter p. 141 ou p. 149 des Mém. de la Soc. Zool., 1891). M. Oustalet nous a laissé examiner dans son laboratoire du Muséum le soi-disant hybride woscbata et clypeata abattu dans le parc de Grigon par sou feu ami, M. Dybowski. Certes, si cet Oiseau est un hybride, c'est bien un échappé de captivité ; sa provenance d'un Canard domestique n'est pas douteuse. Mais sa parenté avec le clypeata nous paraît fort suspecte; nous avouons ne point l'avoir reconnue. Anas streperea et Anas clypeata (Se reporter p. 141 et p. 149 des Mém. de la Soc. Zool., 1891). M. Wiepken avait bien voulu accompagner la description de son hybride d'une aquarelle que nous avons fait copier. Conservant des doutes sur la double origine de cet Oiseau, qui avait été du reste jugé par M. J. G. Gurney comme un simple « Drake skoweller in au unusual state of change about the neck », nous avons demandé à M. Wiepken de bien vouloir nous adresser l'original en commu- nication. Cette faveur nous a été refusée par cette raison <( que les pièces d'histoire naturelle du Musée du Grand-Duc sont montées excep- tionnellement, avec un art exquis, et conservées avec tant de pré- cautions qu'on craint de les exposer à quelque avarie pendant uu voyage ». Mais, afin de nous convaincre de l'hybridité du Canard qu'il nous avait signalé, M. Wiepken a fait dessiner le bec en regard d'un bec de clypeata pure race, et cela dans différentes positions; d'où il ressort certainement que le bec de l'hybride supposé diflère très notablement du vrai clypeata. Cependant nous ne sommes point encore convaincu. Nous reconnaissons toutefois que ce n'est point sur une simple aquarelle, faite assez sommairement (point exacte en tous poinis, paraît-il), que l'on peut formuler une opinion. M. Wiepken est convaincu de l'hybridité de sa pièce, cela nous suffit, et nous le remercions vivement d'avoir pris tant de soin pour nous faire valoir ses arguments, comme aussi de toute la peine qu'il s'est donnée en faisant dessiner à part, avec une rare perfection, le bec de son Oiseau. ADDITIONS, CORRECTIONS KT EXAMENS d'aPRÈS NATIKK ()!)7 Anas boschas et Anas clypeata (Se reporter p. 142 et p. ISll des Mi'in. de la Soc. Zool., 1891). D'après le Zoologisl (1), uous avions meiitionué uu hybride eutre le Mallard (.1. boschas) et le Shoveller (.-1. clypeata), pièce tuée, disions-nous, pendant l'année I.S7.">, dans le Hauts. M. G. B. Corhin, de Riwgood, citait cet liybride sous l'auloritc de M. .Mills. Ce dernier nous informe que le spécinnii fut lue par lui-niùmc. Toutefois, si nous en croyons M. Ilart, ce serait au mois de janvier 186:i (jue la pièce fut abattue; celle pièce est, du reste, celle qu'il conserve dans son Musée. Le deuxième hybride, que nous avions annoncé (2). est à confondre avec la pièce de .M. Harl. M. Prévôt a fait une aquarelle (grandeur naturelle) du sujet dont nous nous occupons; ce sujet est intéressant, car la double origine qu'on lui suppose paraît assez bien établie Nous nous demandons, toutefois, si cet Oiseau n'est i)as un échappé de (|uel(|U(^ basse- cour; ses dimensions sont telles sur l'aquarelle qu'elles dépassent les dimensions ordinaires de l'.-l. clypeata et même celle de l'.l. boscttas. En faveur de son parentage avec l'.l . clypeata, on peut faire valoir: la mandibule supérieure du bec qui est très longue et très large; (elle déborde visiblement sur la mandibule inférieure) ; l'absence du collier blanc (M), le ventre qui si; colore de roussàtie, sauf vers l'anus; le miroir qui est d'un beau veil, bordé au-dessus de blanc (4); l'absence de plumes relevées sur la queue. Il paraît que l'Oiseau en chair était moins long qu'il ne l'est acluellemeul; il mesurait 25 centimètres; le montage lui en donne 26. M. Hart ajoute que la peinture que nous possédons donne trop de longueur entre la pointe du bec et lesépaules. La tète elle-même et le cou seraient dans l'original du « bluish-green » de \'A. clypeata et les couvertures supérieures et inférieures de la queue lustrées avec du vert. Un grand nombre de naturalistes qui ont vu ce spécimen le considèrent tous comme un hybride entre le hosehax et la eb/peata; pour M. Hart. sa provenance est bien indiquée. (1) XIV, .No i;i7. p. a. Janvier 1890. (2) P. 143 ou p. 151 des Méiii. (.y ligne). i'i) Au inoins le collier n'est-il que faiblcinent indique. (4) La barre noire est au-dessus du blanc et non en dessous, comme chez le boschas. 698 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE Le croisement du hoschaset de la Spatuta à l'état libre nous laisse néanmoins quelques doutes. Les échantillons que nous avons cités portent des marques évidentes de leur captivité. En outre, M. von Madaraz ayant eu la bonté de nous faire l'envoi (1) du soi-disant hybride tué à Frit en janvier 1885 (2), nous n'avons vu dans ce spécimen qu'une variété d'.l. boschas. Quoique tué au mois de jan- vier, il n'est point en couleur ; sa robe est d'un brun sale mélangé de jaune gris ; ce mélange forme, sur la poitrine, sur le cou et la tête notamment, de longues taches brunes d'aspect singulier. Une grande partie du cou (partie inférieure) est entièrement blan- che, ainsi que les plus grandes pennes des ailes. Les jambes sont très fortes, plus épaisses que celles d'un boschas domestique, de couleur jaune brun ; (toutefois les pieds sont relativement petits). Ce qui peut faire songer à un croisement avec la chjpniia, c'est la couleur vert sombre du miroir et la largeur du bec. Mais il faut remarquer : 1° que le miroir montre une tendance à un bord blanc, quoique peu visible, comme chez hosclias (ceci n'arrive pas chez chjpeata); 2° que le bec, quoique large, n'accuse point la forme de la spatule ; puis, surtout, qu'il est beaucoup plus court que chez dypeala et même que chez boschas, ce qui n'est point admissible si l'Oiseau provient d'un croisement entre les deux espèces. — Dans le cas, peu probable, d'un hybridisme, nous préférerions lui donner comme second parent Vohscura et non la clyprata, non point seule- ment à cause de la couleur foncée, mais aussi à cause du dessin des marques brunes de la tête et du cou, lesquelles marques sont elïilées et longues. Mais il paraît bien préférable de supjjoser une anomalie mêlée d'albinisme : anomalie par le peu de longueur du bec, l'absence de livrée des noces et la coloration du miroir; albinisme par le blanc du cou et des rémiges, car celles-ci sont blanches aussi, ce qui indique encore des marques de domeslicité. M. Ed. Hart, auquel nous avons adressé la peinture à l'huile que nous avons faite de cet échantillon y voil comme nous une variété et non un hybride. Ajoutons que le montage de cette pièce, qui est en mauvais état, est très défectueux. Nous regrettons que M. le comte Otto Seringi n'ait pu nous pro- curer la pièce qu'il tua pendant le mois de septembre 1884 sur le lac de Pomagy. Après avoir tiré le Canard en question, il l'avait remis à son cousin, M. le baron d'' Fischer qui, allant justement à Vienne, (1) Sur la tliMiiantle do M. le cbevaliei' von Tschusi. (2) Conservé aujourd'hui au Musée national hongrois. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS DAI'UÈS NATURE 699 l'avait porté chez le conservateur Nodch daus l'intculion de l'offrir à rarciiiduc Rodolphe, le prince liéiéditaire de la luaisou d'Autri- che (1). Le b"" Fischer est décédé le 2 juillet 1892, au lac Victoria Nyauza eu Afrique, où il faisait partie d'uue expédition ; en sorte que M. Otto Serin;,^! n'a pu s'adresser à celui-ci pour obteuir des indicatious. M. Nodcb, chez lequel l'Oiseau a été empaillé, ne sait s'il serait possible de le retrouver dans la collection du feu prince héréditaire, collection faisant maintenant partie des collections de Sa Majesté l'empereur d'Autriche. Aucune nouvelle pièce n'est à enregistrer. Gairina moschata X Anas boschas (Se reporter p. 14t; ou p. 154 des Mémoires de la Soe. Zool., année 1891). L'examen des nombreux exemplaires de ce croisement qui nous ont été gracieusement envoyés de différentes parties de l'Europe, comme l'étude des gravures coloriées qui rappellent les autres échantillons connus, nous ont prouvé que l'on avait affaire à des Oiseaux échappés de captivité, mais tués réellement à l'état sau- vage en des contrées très diverses, puisque les uns ont été obtenus sur les lacs de la Suisse et la Lombardie, les autres sur des fleuves de Silésie, de Russie et de France, un autre enfin sur un étang de Belgique. Un seul spécimen a vraiment l'allure, la forme et les caractères d'une espèce sauvage : c'est l'exemplaire qui est conservé au Musée de l'Ecole cantonale d'Aarau (Suisse). Par son plumage il ressemble à uu de ceux qui sont conservés dans le Musée de Breslau dont les formes sont beaucoup plus lourdes. Les envois que nous avons reçus se décomposent ainsi : Musée Zoologique de Lausanne (Suisse), trois exemplaires. (Ce sont les individus tués sur le lac Léman, pièces déjà anciennes, datant du commencement de ce siècle) (2). Musée Zoologique de Breslau, deux pièces : l'une tuée sur l'Oder, (1) Mort depuis, on le sait. (2) L'un à Hermance, en avril ISlIi, un autre sur un autre point du Lac eu 1824. Ces deux Oiseaux volaient en compagnie de Canards sauvages ordinaires. M. le Dr Lar(|uier des Bancels, qui nous a fait ces envois, ne possède point de données exactes sur l'époque et le lieu de la capture du troisième individu ; mais il est plus que probaljle, nous écrit-il, qu'il provient du lac Léman. Le docteur ignore mal- heureusement auquel des trois sujets s'appliquent les renseigoemeats qu'il nous transmet. 700 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE en novembre 1836 (et non pas en 1863, comme nous l'avions indi- qué par erreur); la seconde, tirée en 1878 par M. von Salisch à Kratzkaw, petite localité de la Silésie. Collection de M. de Selys-Longchamps, une femelle tuée sur l'étang de Longchamps-sur-Geer. Musée de l'Ecole cantonale d'Aarau, l'exemplaire c? du colonel Frey, cité par Schnitz. Les descriptions que nous avons faites de ces divers Oiseaux sont les suivantes : Musée de Lausanne. Un premier échantillon, étiqueté : Canard pourpré, .4nas purpureus Schnïtz. — De petite taille, c'est-à-dire iuler- médiaire entre les deux espèces supposées mères. La partie du cou descendant vers la poitrine et la poitrine d'un beau brun roux de brique s'éclaircissant vers le ventre. Les pattes et les pieds de fortes dimensions et de couleur orange. Le miroir vert brillant et très large, bordé en dessous de noir, lequel noir est liséré de blanc. Grandes rémiges brunes. Les plumes des flancs sont d'un brun gris roux cendré et bordées finement de blanc. Tout le ventre blanc est mar- queté de traits gris brun formant le fer à cheval. Les taches du poitrail (au moins de la partie basse du poitrail) sont un peu comme les taches de l'hermine. Le dessus des ailes est foncé à reflets verts; le dos inférieur brun. Le dessus de la queue, et sans doute quelques rectrices médianes, foncés avec reflets verts, comme le dessus des ailes ; à l'anus quelques plumes roux rouge s'étendant et se mélan- geant sous le dessous de la queue. Bec jaune, légèrement bordé de noir à sou commencement. Iris (artificiel) jaune. Tète, joues et haut du cou violacé foncé ; pas de collier blanc. — Cet Oiseau est un bel intermédiaire entre les deux espèces, mais il est plutôt du côté de boschas que du côté de inoschata. Il a été peint sur toile et de gran- deur naturelle. Un deuxième échantillon portant la même mention que le précé- dent. — De forte taille, et d'un aspect assez lourd. Tète, joues, et le cou en grande partie d'un brun violacé. Pieds assez forts et de cou- leur jaune. Flancs d'un brun gris foncé avec des zigzags grisâtres. Traces du collier blanc, interrompues de place en place sur le devant, très larges derrière le cou ; en sorte que ce collier, s'il était complet, ne pourrait former le collier régulier du boschas. Poitrail roux brique foncé non martelé, tacheté seulement dans la partie basse vers le ventre. Dessous de la queue brun gris, fluement tacheté au début. Miroir vert brillant. Dessus du dos, de la queue et des ailes : brun à reflets vert brillant. Bec jaune corne, foncé ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURE 701 sur la mandibule. Iris (artificiel) jaune. Couvertures des ailes brun clair. L'Oiseau parait être un |)roduit domestique. Il a été peint à l'huile comme le précédent. Un troisihni- érhanlilloii est marqué d'albinisme en plusieurs endroits : au-dessus et en dessous du collier blanc, sur les nan(;s et sur les grandes rémiges extérieures ; en plus, une tache blanche se voit à l'épaule. Ces mar(iues sont des indices certains de captivité. Le bec est jaune, couvert A son milieu d'une large tache brun foncé de (orme irrégulière. Iris (artificiel) jaune; pattes jaune orangé avec un peu de chrome clair; pieds forts. Tout le devant du ventre avec taches brun gris imi liinulles ou demi-cercles allongés (pii se confondent peu à peu avec le fond de la couleur qui est blanch(\ Le poitrail, rou.x brique, se mêle avec les nuances desquelles il se rap()roche. Dessus du dos, des ailes et de la croupe brun avec reflets verts; miroir vert ; petites rémiges brunes ; dessus de la queue brun avec reflets verts ; dessous de la queue gris cendré, tout blanc vers l'anus. Tête et cou violacé pourpré ; couvertures des ailes brunes. — Cet individu est fort ; néanmoins il peut comme le précé- (Itiii passer pour intermédiaire par ses dimensions entre les deu.x espèces. Nous avons peint cette pièce. Musée de Breslau. exemplaire de IS(i3. — Tient plus de la moschala que de VA. bouchas, tant par la coloration générale que par la taille (lui n'atteint pas toutefois celle de la Vnirina. La nuance de la tôle et du cou produit IVlIct ([ue produit cidle du Rackelhane, c'est-à- dire du vert noir violacé bronzé. Le bec est e.xcessivement petit pour la longueur très considérable du corps; pas de huppe, ni de ])la(pies verruqueuscs sur les joues et autour de l'œil. Dessus du dos et scapulaires noir verdàtre (vert de Paon), très métallique, comme chez Cairiua; miroir foncé. Couvertures des ailes brun avec reflets noirâtres, quelque peu bleuâtres; par là, l'Oiseau s'éloigne du /;o.s-c/irj.s et de la Cairina. Flancs avec zigzags blancs sur fond noir grisâtre, avauyanl et montant vers le poitrail. Cette partie et la gorge, brun de brique martelé, s'éclaircissent dans le milieu. Ventre et haut du ventre gris blanc mélangé avec du brun gris et se confondant avec les petites taches du poitrail, ce qui rappelle beau- coup le6o.se/ias en mue (été). Collier blanc ; bec foncé ; iris (artificiel) châtain. Sur le bord et vers le milieu de l'aile, un peu de gris blancliàtre se fondant dans le brun. Dessus de la télé comme le vert noir métallique du Paon, surtout lorsque l'on place l'Oiseau dans un certain jour. Pattes fortes de couleur jaune verdàtre. 702 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE Ce spécimen est uu excellent iutermédiaire entre les deux espèces. Nous n'oserions dire qu'il a une origine domestique, car il ne porte aucune trace d'albinisme ou des couleurs faisant songer à un Oiseau dégénéré ; toutefois, sa forme, (si elle est bien conservée), est un peu lourde. Même Musée. Exemplaire obtenu en JS7S. — Diffère tout à fait du précédent ; il est beaucoup plus hosc.has que moschuta. Les grandes rémiges blanches indiquent qu'on a sans doute affaire à uu Oiseau échappé de captivité. Sa taille est intermédiaire entre les deux espèces. Point de plaque nue et verruqueuse sur les joues ni autour de l'œil ; point de huppe. Tête à reflets noirs violacés, quoique d'une tonalité générale vert foncé. Bec couleur chair, bordé de noir tout autour. Collier blanc très visible et très accentué. Jabot (poitrail) martelé, du brun roux du hoschas; mais cette couleur descend plus ici qu'elle ne descend chez cette espèce, tout au moins elle peut servir de recouvrement à l'aile. Sous le ventre : quantité de petites marques noires, grisâtres, et poinlillées. Flancs d'un noir gris, pointillés daus le haut; zigzags plus bas. Grandes peunes exté- rieures blanches ; celles qui sont rapprochées du corps sont brunes. Miroir large et vert foncé, bordé d'un liséré blanc ; couvertures de l'aile noir bruu et bordées d'un liseré blanc ; cette couleur n'existe pas aux rectrices externes de la queue, laquelle peut passer pour intermédiaire. Pattes orange rouge; queue uoir verdàtre : dos brun et vert brillant; mais sur le devant, plus de brun que chez l'exemplaire tué sur l'Oder. Iris (artiliciel) olive. Ongles jaune clair. — Cette bête élégante, moins forte que la précédente, est sans doute un hybride du Canard ordinaire et du Canard musqué ; elle peut à la rigueur même passer pour intermédiaire entre les deux types, tant par la disposition de son plumage, que par sa couleur et sa taille ; mais elles est à peu près semblable à un hybride obtenu chez nous eu captivité. Cette dernière pièce montée se trouve aujourd'hui au Musée d'Histoire naturelle de Rouen, dans la section agricole (1). Cependant, reconnaissons le, notre Canard avait les pattes, les doigts et les palmes rosées avec du gris noir çà et là, tandis que l'individu du Musée de Breslau a les mêmes parties jaune foncé. Les deux becs, de couleur claire rosée, sont presque identiques. Muaée d'Aaraii. — L'étiquette est ainsi libellée : « Anus purpureo- viridis, boschas L. X moschata, L. en 92 ». C'est très probablement le (1) La section agricole est récente ; elle a été organisée avec beaucoup de science par le directeur du Musée, M. le D' Pennelier. ADniTIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'a['RÈS NATURE 703 spécimen du colouel Kray (1), quoiiju'ou n'ait pu nous l'assurur, l'étiquette d'origine ayant disparu. C'est un très étrauj^e spécimen, produisant un clTet sinj;ulii'i- ; il semble être de la catégorie de ces Oiseaux imaginairi's que les peintres ou les poètes, amis du mer- veilleux, se permettent parfois d'inventer. Il est très élancé dans sa forme ; le cou est très long ; le corps, |)eu épais, se prolonge en alTectaiit la forme tl'un canot. Par ses proportions, ce Canard rappelle celles de la Cairina ; néanmoins il n'atteint pas la taille de cet Oiseau. La partie du devant est d'un ton rou.v brique vineux, se blanchissant vers le milieu ; ce ton brique roux est martelé régulièremeut de taches foncées en forme de croissants. Toute la tête, d'un ton violet foncé, est couveite d'une crête bien prononcée (laquelle créle se prolonge sur le cou). L'iris (artificiel) est jaune ; le bec jaune orange. La mandibule supérieure est, à sa naissance, bordée de noir ; l'onglet est noir. Le dessus du dos reflète, en chatoyant, les tous verts (jnelque peu vicdacés du miroir; mais sa teinte générale, comme celle des couvertures des ailes, est le brun terne. Les rémiges sont brunes avec des reflets violacés, au moins à leur partie terminale, notamment les rémiges les plus rapprochées du dos. Les couver- tures de la queue, ainsi que les rectrices médianes, sont de même teinte, (luoique plus foncées et avec des reflets verdàtres. Rectrices extérieures brunes et bordées de teinte plus claire. Klancs et côtés avec zigzags d'un beau brun gris, tachetés tiuementde petits points plus clairs. Ventre gris violacé brunâtre, très clair et martelé, piqueté de gris. Pattes jaune orangi; cuir. Pas de trace de peau verruqueuse à la région de l'œil. .\ la place du collier (du côté gauche?) (2) se voient deux petites plumes blanches. Cet Oiseau, peiut à l'huile par M. Charpentier, a bien l'aspect d'une pièce sauvage; sans doute, le montage a rendu ses formes trop élancées. .Malgré l'absence de peau verruqueuse à la tète, ce spécimen se moutic comnin un intermédiaire entre les dcnix es|)èces. Colh'ctùm (If M. le linnin F.il. dr Sebja-I.oiiiicluuiiiis Exem|)lairc 9 tué par M. de Selys-Longchamps sur les étangs de Longchamps. — L'Oiseau n'est guère plus gros qu'un Canard ordinaire de basse-cour; le bec est profomlémenl orangé, ainsi que les pattes. 11 existe une tonalité générale et certains reflets pourprés et verts sur les parties supérieures; i-es reflets paraissent bieu indiquer (1| Autant que nous pouvons nous le rappeler. (2) Déjà cité p. 147 ot p. I.So ries Mém. 704 OISEAUX HYBRIDES RENCOiNTRÉS A LÉTAT SAUVAGE l'origine j«osr/iafa; l'Oiseau présente en oulre un miroir gris vert foncé (1). En dehors de ces pièces montées, qui nous ont été gracieusement adressées, nous avons examiné au Musée de M. Noury, à Elbeuf, un hybride que ce naturaliste a tué lui-même surla Seine, il y a quinze ans environ, en face de Preneuse, (autant qu'il peut se rappeler). L'Oiseau, nous dit le sympathique directeur (i), volait à la manière des Canards sauvages et se trouvait avec des boschas. Bec jaune orange, pattes du même ton ; poitrail roux brique; tète violacée; taille intermédiaire entre les deux espèces, plutôt du côté de la moschata. Il est remarquable qu'aucun de ces sept exemplaires mâles n'ait de peau nue et verruqueuse sur les joues, à la manière de la ('(iirina; notre hybride c?, né en domesticité, n'en montre pas davantage et nous n'en apercevons aucune trace sur l'Oiseau du D'' G. Radde, représenté dans son (( Omis caucasica. » Empressons- nous de constate]- que ce dernier Oiseau, dont nous ne parlerons pas, indi(]ue encore, par ses rectrices blanches et le grand espace blanc autour du cou, un Canard né en domesticité. Nous avions demandé à M. van Beneden le sujet qu'il fit exami- nera Louvain par M. de Selys Longchamps; M. van Beneden espé- rait le trouver dans l'Uuiversité de cette ville. Ses espérances ont été trompées; après avoir parcouru, nous écrit-il, les collections, l'hybride ne s'y est point rencontré (3). Cairina MOSCHATA et Anas boschas (ou Anas obscuraV) Le « Forest and Stream )) de New-York (4) paraît avoir mentionné des captures du genre de celles dont on vient de parler. Cependant nous ne sommes point assuré qu'il soit réellement question ici d'hy- brides de la nioschtifa avec le liosrhus: il s'agit peut-être de produits (1) Nous ne pouvons le décrire plus longuement, car nous n'avons point de femelle moschata pure espèce pour l'e.xaniiner. (2) Nous apprenons, au moment où ce livre s'imprime, la mort de ce naturaliste éminent, notre ami. (3) D'après une communication que veut bien nous faire très obligeamment M. le chevalier Victor von Tschuzi zu Schmidolîen, il e.xisterait au Musée de Laibach un hybride d'Anas moschata et d'/lnas bosclias ('?). Le chevalier ne nous dit point si cet Oiseau (sur l'origine duquel on ne parait point absolument (i.\é, comme en témoigne le point d'interrogation placé après le nom de la deuxième espèce), a été sûrement recueilli à l'état sauvage. (4) Vol. 1, pp. 342, 374; vol. III, pp. 338 et 339. ADDITIONS, CORRECTIONS Kl EXAMKNS D'aPRÈS NATURE 70ij de la md.fchatit avec Voliscura qui furent nithne tout d'abord, on va le voir, détemilués comme hybrides de Canards et d'Oies. Pendant les années 1870, 1871 et 1872 plusieurs Canards « étran- jiçes » furent aperçus sur les bords de l'Atlantique à la suite d'une longue teini)ôte nord-est qui fui désastreuse |)ourees côtes. Deux d'entre eux furent tués près du Black-bird sur le Delaware, un autre près de Syracuse (New-York); on parlait à la même époque d'un quatrième qui se trouvait dans celte ville. M. J. H. Balty, ayant comparé leurs descriptions avec celles d'autres hybrides, les supposa provenir de \'A. lioxchaK c? et de la femelle de la White frouted ou de la Siiow Geese. » f^e plumage de ces Canards est lourd et compact, disait-il, ressemblant à celui de ces Oies. L'un d'eux a des marques blanches à la base du bec, marques qui sont particulières à VAiiscr gambeli ; l'autre a les primaires blanches, ce qui est une marque de ÏAiiser liijpcrbureus (I). Mais M. Perdix contredit bientôt l'opinion de M. Batty (2) et cita, en faveur de sa manière de voir, cinq spécimens hybrides du môme genre conservés dans la collection de l'.Académie des Sciences naturelles lie Philadelphie (Cat. N 398], dont deux ressemblent beau- coup à ceux tués au Black-bird et les trois autres, plus petits, ont les primaires blanches ainsi que beaucoup d'autres plumes de ce ton. Ces Cauards, remarquait-on, sont bien connus des chasseurs des Nevv-iMadrid Swamps (Mo.) et du Réel Foot Lake(Tenn.), qui les appellent (i Black Mallards ; )) mais on n'aurait jamais tué de femelles (3). Qu'il soit ici question des produits de la C. moschata avec Va. hoxchas, ou plutôt de la C. wosrluild avec r.4. olisnini (ce que nous croyons plus probable, car, d'après une communication de M. Witner Stones, conservateur de l'Oruithological section du Musée de Philadelphie, on conserve dans ce .Musée des hybrides de ce dernier croisement, sans doute ceux auxquels M. Balty a fait allusion), on ne peut voir dans ces produits (jue des échappés de captivité. La preuve en est dans leur description. Ou s'est, eu effet, vite aperçu que M. Batly décrit l'un d'eux avec les primaires d'un blanc pur, un autre avec ces mêmes plumes de couleur ardoise foncé, que deux individus du .Musée de Philadelphie ressemblent beaucoup à ces derniers, tandis que trois plus petits ont non- seulement les primaires blanches, mais encore beaucoup de blanc sur tout le plumage. (1) Forest and Siream, vol. I, p. 342, 1873? (2) Mi-me journal, p. 374. (3) Le Musée de Wasbingtoa recevrait aussi de ces produits. 706 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE Et du reste rafTirmation de l'origine domestique des hybrides de la moKcluita avec le boschas se trouve en quelque sorte dans un passage des livres d'Audubon. Le célèbre ornithologiste tait savoir (1) que les habitants du Mississipi attrapent des Mallards encore jeunes, les apprivoisent, les croisent avec le Canard musqué, puis que leurs hybrides, d'une forte taille, s'échappent quelquefois et deviennent tout-à-fait sauvages, ce qui les a fait considérer comme espèces dis- tinctes par plusieurs personnes (2). Un correspondant du « Forest and Stream » (;i) dit aussi qu'on l'a informé que de tels hybrides sont bien connus dans les cours des fermes, et que- /es nouvellrs cou- vées sont très aptes à prendre leur ml et à partir avec le parent sau- vage (4). Nous ne croyons point ces Oiseaux fertiles, comme on l'a dit une seule fois (5) ; nos spécimens, nés et conservés eu domesticité, nous ont démontré le contraire, ainsi que maints autres exemplaires recueillis un peu partout. ANAS PENELOPE et ÀNAS STREPERA M. Thom S. Esty, de Nicasio (Californie), a fait connaître un fait fort intéressant. Pendant douze années de chasses fréquentes danscette vaste contrée où il n'obtint aucun hybride, il aperçut une fois une femelle VVidgeon accompagnée de sept jeunes qui parais- saient être croisés de » Gadwall » (.-1. strepera). Détail piquant, cette femelle avait été estropiée à l'aile et n'avait pu se rendre vers le Nord avec les Canards de son espèce. Voilà un fait qui coullrme l'opinion émise au commencement de notre travail : à savoir que des hybrides chez les Anatidœ doivent (1) Ornithological biography, Edimbourg, 1835,5 vol. griind in-8", p. 104, ou Birds ofNorth American. Ottava. Ce dernier ouvrage est cilé in « Korest and Stream, ii (I, p., 374) -, nous ne l'avons point consulté. (2) M. John G. Bell les a appelés u Fiilignla violacea « et M. Gi-oos a nommé celui qui tut pris dans la Jamaïque u Anas maxiina. n Audubon dit à ce sujet que la moschala et le blacli Duclc « produce ollspring ol enormous size, which liave beeacaledAnasniaxima.ii (Voy.inAuk, 1S',)2, April, Elliol : On hybridisni, p. II5)_ Unhybride similaire est décrit dans u Auital urnitliological Club, ISW. Oiseaux d'eau, p. 883. Ces croisements sont ainsi rappelés par M. D. G. Elliot dans tbe Auk (N" d'avril 1894, p. 165. Voy. : Hybridism and a Description of u hjrbrid between Anaa boschas and Anas america). (3) F.,a communication est datée de Washington, janvier, 28, 1874. (4) Qui parait être tantôt le boschas, tantôt la cairina. (5) Forest and Stream, vol. V. ADDITIONS, CORRIXTIONS l'.T EXAMENS d'aPRÉS NATURK 707 leur naissance à des individus qui ne jouissent pas complètement de leur liberté (1). MaRECA PENELOPE X QUERQUEDULA CIRCIA Si des revues ornithologiques u'avaient point mculiouiié l'hybride de ces deux espèces, nous l'aurions passé sous silence, car, depuis les citations ([ui ont été faites à sou sujet, on a reconnu qu'il n'était autre qu'une siiniile femelle pencloiie. L'Oiseau 9 avait été tiré dans un fossé des salines de M. Paolo Damiani, le 29 octobre 1892, à PortoFerrari (2). T^'auteurde l'article de la « Revista italiana », dans hu|uelle l'Oiseau est cité pour la première fois (3), n'ayant pu l'identifiera une espèce connue, l'avait adressé au (( Muspo dei tertehatri de Florence, où on l'avait inscrit comme Mareca pcnelope x y "''"'/ '"'''"'" l'ii'cia ». M. le commandeur Gisliogli a eu l'obligeance de nous adresser cette pièce en communication. La dénomination qu'elle porte ne nous a point paru justifiée. Sa très petite taille fait, il est vrai, songer immédiatement à un croisement de circia avec peuclope; mais si ou étudie avec attention le dessin et la coloration du plu- mage, on n'aperçoit nulle part un rappel du dessin du plumage de la Sarcelle d'été. La forme et la couleur foncée du bec, la coloration des pieds, le miroir sont aussi du pfiirlope. La finesse du contour du corjis, la petite taille de l'Oiseau sont les seuls caractères que l'on peut alléguer en faveur d'une double origine. Il serait vraiment extraordinaire, (si ou avait allaire à un véritable métis), qu'aucune trace de mélange d'une des deux espèces, la vircia, ne s'aperçut sur son plumage. Du reste. M. Giglioli, ayant examiné tout dernièrement cette pièce, veut bien iu)us faire savoir qu'il ne la considère plus que comme une jeune femelle de la Miireca penelopc. (1) Anas penelopc X Anas formosa. M. vaa Kempen a eu l'obligeance de nous adresser en coninuinicatioii un liel écliantillon paraissant provenir du croisement de ces deu.x espèces. Mallieureusenient le savant collectionneur n'a pu nous dire si l'Oiseau avait été obtenu à l'étal sauva^çe. Celte pièce provient plus vraisembla- blement d'un croisement obtenu en captivité. Nous n'avons point à la décrire ici, puisque son oriuiue esl inconnue. Ce Canard a du reste été cité par M. van K'Mupen (Mém. Soc. Zool. de Krance, I8'J0) t Uiseaax liybrides de ma collection. 11 Nous en conservons une bonne peinture sur toile. (i) lie d'Elbe. (3) u Hevista italiana di sciemi natarali, n Sienna, 15 marzo 18'J4, N° 3, p. 37. 708 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE QUERQUEDULA CIRCIA X QuERQUEDULA CRECCA M. Walter Rothschild conserve dans sou Musée de Tring une Sarcelle tuée à l'état sauvage, en Hollande, vers 1881. Cet Oiseau fut envoyé directement par le chasseur à M. Philippe Castang, du Leadenhall Market. Elle ne paraît avoir été mentionnée dans aucun livre et serait, d'après M. Ernest Hartert, un croisement de la Querqncdula circin et de la Qui'rqucdula crcccn. Nous n'avons point vu cet Oiseau, mais nous l'avons fait peindre de grandeur naturelle. Si c'est réellement un hybride des deux espèces, comme le croit M. Hartert, il faut reconnaître que la cinia est à peine rappelée. M. .1. H. Gurney ne voit même aucun signe qui puisse la faire soupçonner ; cependant, MM. Vian et le Baron d'Hamonville semblent être de l'avis de M. Hartert. La seule marque à mes yeux qui distingue cet Oiseau de la Q. crecca ordinaire, c'est la pâleur des joues, d'un grisâtre à peine chamois, tandis que les mêmes parties sont foncées chez la Sarcelle d'hiver. Mais on peut se trouver en présence d'une décoloration partielle, affectant une vieille femelle revêtant la livrée du mâle, ou bien encore un jeune en relard sur les individus de son âge. Nous regrettons vivement que cette pièce n'ait pu nous être communiquée; nous remercions néanmoins M. Rothschild d'avoir bien voulu nous autoriser à la faire peindre. Anas discors (1) et Spatuta clvpeata Cet hybride, dont aucune mention n'aurait encore été faite, nous a été indiqué par M. Manly Hardy, de Brewer, Maine (Etats-Unis). Celui-ci a vu l'Oiseau chez un gentleman de Dewer (Colorado) , M. C. A. Cooper. La pièce en question fut prise et montée par M. W™ H. Smith, de Leveland; elle ressemble par sa couleur aux deux espèces qui sont bien différentes, mais elle a le bec de la Spatuta. M. Manly Hardy espère pouvoir acquérir ce nouvel hybride. Anas discors etJ.V.NAS cyanoptera (2) Grâce encore à l'obligeance de M. Hardy, nous pouvons enre- (1) C'est la Blue-\Viii(.'eii Teal qui porte les autres noms scientiliqiie> suivants : Querquedula americana et virigiana, Cyanopteras discors, J'terocjranea discors. (2) C'est la Cinnamon Teal. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURE 709 jïisirer ce croisement qui ne paraît point avoir été décrit et que M. Hardy a obtenu du niènu- M. Smith. La descrijjtion nous est adressée ainsi : (( Poitrine à peu près semblable à celle de la cyanoptn'a ; queue d'un brun très blanchâtre aux bouts ; haut de la tète brun foncé ; une raie devant chacjue œil et une autre sur le côté du bec ; celte raie est, à sa base, blanche, tandis qu'elle est de couleur cannelle lorsqu'elle rejoint la raie de la ^nrge. Une tache brun foncé se voit à la base de la mandibule inférieure. Une raie ([ui part de l'œil, presque à côté du cou, et atteint une longueur de trois ponces, est de couleur gris bleuâtre ; entre cette raie et la raie cannelle de la gorge, le bruu est dominant. Le plumage des deux types jiurs est tellement mélangé, nous dit i\L Mauly Hardy, qu'il est bien ditlicile de décrire leur produit qui possède du vert sur les secondaires, comme dans 1'^ . cj/anoplcrd. Nous ne connai.ssons point les deux espèces ; chez les deux i'épaulement est bleu. Nous les supposons très rapprochées, quoique distinctes, d'après les renseignements que nous communique M. Oustalet(l). Anas strepëra et Anas americana Voici encore un nouveau croisement à enregistrer. M. Marily Hardy nous en a adressé la photographie avec la description sui- vante : (( Sexe mâle; plaque rousse ou brun rougeâtresur le sommet delà lète ; le front et toute la gorge linemeut bigarrés de taches sombres d'un beau brun rougeàtre. Les côtés de la tète foncés avec des points blancs ; le derrière du cou vert. Le dos finement bigarré, vermiculé légèrement de brun sombre. La poitrine brun rougeàtre avec des taches noires en forme de croissant. Les parties infé- rieures, blanches avec lavis jaune. Le dessous de l'anus noir ; la queue presque carrée au bout et d'une couleur cendré clair en dessous, plus foncée au dessus. L'aile est un mélange eutre l'aile de A. sircpera et celle de A. americann. Ce curieux spécimen se trouvait comme les deux précédents chez M.W. H. Smith, de Leveland (Colorado), M. Manly Hardy aurait entendu parler, croyons-nous, d'une autre pièce semblable à ce spécimen, pièce prise à l'état sauvage par M. Smith 'f |1) Depuis les renseigneineiils que nous a envoyés faite M . Ilnrily, le Sliooling and Pisliing rappelle très sommairement cet hybride et le précédent. M. Manly llardy les a fait pUotograpliier pour nous. 710 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE L'Anas americana (American Wigeon) est une Marèque très voi- sine, on lésait, delà Mareca penelope, sans doute une simple variété. Le croisement que nous citons pourrait donc être, à la rigueur, rapporté à celui de VAnas penelope et de l'Anus strepera, cité plus haut. Hymeolaemus malacorhyncbus et Anas superciliosa? (ou ce dernier avec I'Anas boschas dont.) C'est sous réserves que nous faisons mention de ce croisement. M. R. I. Kingsly le signale dans une publication (2) que nous n'avons point entre les mains. M. le D"' Reichenow, qui a reproduit la note de M. Kingsly (3), nous fait savoir que celui-ci hésite entre un croisement d' Hymeolde mus malacorhynchus X J. superciliosa ou entre un croisement du Canard domestique avec le dernier. (( This bird, dit, en effet, l'ornithologiste, is either a cross between the Grey duck (Anas superciliosa) and the Blue moutain duck (Hym. malacorhynchus], or between our domestic Duck and the former. » Voici la description qu'il en fait : « The head is that of the Green duck {Anas superciliosa.) atlhough the markings are somewhat inde- terminate. The gênerai plumage of the body is a pale slaty-grey, the feathers of the upper parts, however, having pale-brown mar- gins. The wing-feathers and scapulars are of.lighter colour,being a uniform Frenchgrey with dark shaft-lines, but without the dark margins. The médian wing-covertsaredull velvety-black, changing to grey, and broadly tippedwifh white. Thereisa narrow spéculum down the centre, one of the coverts having an exterior border of metallic green. The smaller wing-coverts display a conspicuous band of white, formiug an upper alar bar. The upper tail coverts are margined with dusky-brown, and the tail-feathers, but very narroly, with a clearer brown. The whole of the lower fore neck and the crop hâve a chestnut-brown hul, each feather, however, being warmly edged with light-grey, which character is more pronounced on the sides of the body and tlanks, where the feathers hâve their webs freekled aud vermiculated with grey. The under tail-coverts are darker, and hâve dull chestnut-brown margins. The bill is (1) Tians. New Zealand Inst., 1892, XXV, Wellins^ton, 1893, pp. 1-3. (2) In Ornilhologiscbe Monatsberichl, N" li, juin 1894, p. 101 : « Beschreibung einer Ente, welche vermutlich ein Bestard Zwischen A. superciliosa und Hym. malacorhynchus oder Zwischen der Hausente und der ersteren ist. » ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS DAPHÈS NATURE 711 bliickisli-brown, tlie iippcr maiidililc witli a black lunl aiid tlie lower ;ar;;i'ly niarkeil on ils ceiilral |i(iiliiMis with yellow. » L'Oiseau aiusi décrit a été lue à l'Happy Valley, près de NelsoQ. AnAS l'UiCILORHY.XCHA L'I A.NAS BOSCHAS Le peintre Keuiemaiis uousdit avoir découvert dans la eollection du Brilisli Muséum un l)eau métis (( \iias pœciluvlujncus et Anasbos- rlnis », qui lui paraît très parfait, et qu'il pense avoir été tué à l'état sauvage. Il n'y a toutefois aucune indication faisant connaître son origine ; tout au moins l'écriture au crayon qui est placée sur le socle ne peut être lue facilement. Nous avons demandé au docteur Hadde, de Tillis, si de tels liybri- des lui étaient connus (Ij ; il nous a répondu par la négative. F^e spécimen que .M. Keulemans veut Ijien nous signaler nous laisse ioiic (juelques doutes sur la parenté qu'on lui suppose. Genre Fuligula FULIGULA FERINA et FUUGOLA NYROCA (Se i-epoihT |i. 11)2 ou p. I611 ili's Mcrii. de la Soc. Zool. 1891). C'est d'abord par des corrections que nous commencerons cet article. Dans la récapitulation plus ou moins complète des hybrides fiTiiui X lujriH-n observés jusqu'à ce jour, nous nommions : 1° dans la collection de M. J. H. Gurney un exemplaire capturé en Angle- terre; 2° dans celle de feu M. Doubleday un deuxième, également tué ou pris en Angleterre ; 3" dans le Musée du feu comte Derby à Liverpool un troisième exemplaire, même provenance; nous ajou- tons que ces trois Oiseaux avaient fait le sujet de la communication adressée par M. Bartlell à la Soc. zool. de Londres [2.). M. J. H. Gurney nous fait savoir qu'il possède réellement deux pièces, les- quelles furent tuées à Norfolk, l'une à Rollesby, en février 1845, l'autre à Waxham dans le même mois de l'année 18u9. Ces deux Oiseaux ont leur mention dans Varrell(3) et l'un d'eux a été repré- senté par Stevenson dans les Hirds af Norfolk (4j. M. Gurney, qui a (1) Lp >I' riadde a éliidié les Oiseaux du Cauciise auxquels appartient l'espèce pwcilorhyncliH . (2) Eli 1847. Voy. les Procecdings de celle année, p. 48. (3) Brilish Birds, vol. IV, 188^. (4) Vol. III, p. 208. 712 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE assisté à la vente de la collection de feu M. Doubleday ne se rappelle aucunement y avoir vu un hybride de ce genre ; M. Richard Paden, le nouveau curator du Derby .Muséum, n'a point lui-même connais- sance d'un semblable hybride dans son Musée. Nous supposons donc que le troisième spécimen qui a fait l'objet de la communication de M. Bartlelt est celui qui «st cité par Yarrell (1) et qui appartenait autrefois à M. Bond. C'est peut-être le même Oiseau qui fut vendu au Covent Garden en 1890 (Coll. Withaker) et qui figurait sur le catalogue de cette collection sous le ii° i'^2 (2). Ensuite nous indiquions au British Muséum un ou plusieurs exemplaires. M. le D"" Giinther, en nous adressant avec beaucoup d'obligeance la liste des hybrides conservés dans ce Musée, a passé de tels Oiseaux sous silence ; en sorte que nous nous doutons fort de leur présence dans le Musée britannique (3). M. de SelysLongchamps nous a appris que le jeune mâle obtenu près de Liège au mois d'avril 1832 (4), et dont nous ignorions la destination (5), est conservé dans sa collection. En ce qui concerne le jeune mâle pris vivant en 1870 dans une canardière de la Hollande (6), c'est le môme, nous dit M. van Wicke- voort Crommelin, que celui que nous avons annoncé à la même page (7) comme figurant dans sa collection. Il y a donc lieu de distraire une pièce du nombre de celles qui avaient été signalées. On peut toutefois supposer que l'individu vendu par M. Whitaker n'est pas le même que celui de la collection Bond, (cité par Yarrell). Quant aux quatre exemplaires dont a parlé le Di'Jambert, toutes indications nous manquent à leur sujet; sont-ils autres que ceux dont on vient de parler, nous l'ignorons. Mais nous avons à faire mention de plusieurs nouvelles captures. Le 1" février 1892,vers midi, par une journée froide d'hiver, quoi- que bien ensoleillée, M. le comte degli Oddi, le père du docteur de ce nom, tirait sur le lac de la Comtesse, dans la vallée Zappa, (1) British Birds, 4" édil., p. 4lo. (2) Voy. p. 136 ou p. 164 des Mém. de la Soc. Zool. 1891 l'r ligne). (3) M. Keulmans a cependant dessiné pour nous une Fuligula intermedia dont la mention sera laite plus loin, (à l'article F. cristata et F. ferina), parce que l'Oiseau a été étiqueté comme tel (à tort ou à raison). (4) Voy. Bull. acad. des Se. de Bruxelles, 18o6. Additions à la Récapitulation des hybrides observés dans la famille des Anatidœ, N" 42. (5) Voy. p. 156 ou p. 164 des Mém. (10' ligne). (6) Cité p. 156 ou p. 164 des Mémoires (9" ligne). (7) Quelques lignes plus haut. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'APRÈS NATURE 713 district de Dolo (|)rovince de Venise), une de ces Fuligules inter- médiaires (1). M. van Kenipcn nous a comnHiiii(iué un autre sujet ciiipailli' (ni'jl possède et qu'il pense (sans cependant en avoir la certitude) avoir été oIjIcuu à l'état sauvage. Nous avons encore à nommer un cxeniphiire conservé au c l'uhlic Muséum and Picture (îallery » de Rrighlon et qui, d'après le (Cata- logue du Musée (2), a été tué sur le HicklingBroad eastof Nofolk » en novembre 1871 (3). Beaucoup des spécimens que nous avions cités dans notre pre- mière publication nous ont été envoyés. L'envoi le plus intéressant est certes celui que nous a fait M. van Bemnielen de onze hybrides conservés dans les collections du Jardin zoologique de Rotterdam dont huit ont été obtenus en réclusion. Ce matériel nous a permis d'établir des coni|)araisons entre les espèces tuées à l'état sauvage et les Oiseaux nés en captivité, comparaisons toujours fort utiles. Le Musée de Genève a consenti à nous adresser l'exemplaire acheté sur le marché de Montpellier. M. le comte Arrigoni degli Oddi s'est montré aussi gracieux à notre égard en nous faisant parvenir l'exemplaire tué dans la vallée Zappa. Nous avons encore reçu les deux Paget's Pochards appartenant à .M. Gurney et le sujet de la collection de M. de Selys-Longcliamps. En outre, afin de bien connaître les divers sujets qui représentent le croisement des deux espèces fcrina et n)jcorn, nous avons fait peindre au Musée de .M. Ed. Hart l'une des deux Fuligules que celui ci possède, et au Public Muséum (Royal Pavillon) de Brighton, l'échantillon que l'on conserve dans cette collection. Enfin, M. Olphe Gaillard avait bien voulu photographier pour nous, quelque temps avant sa mort, le spécimen qui lui appartenait, c'est-à-dire l'Oiseau célèbre qui fut montré à la réunion des ornithologistes allemands réunis à Halbersladt (4). C'est ainsi que nous avons pu étudier, avec un nombreux matériel, les Oiseaux qui ont reçu le nom de « Paget's Pochard », de Fuliijula homeyeri et de F. intermedia. (I) Voy. iVote ornitkologique du D' Kttore Arrigoni degli Oddi. Alli della Società italiaoa di Scienzc naturalc, 1892. (t) P. 102 (20 ligne notice). (3) Gel Oiseau est lifi;uré dans « Rougle Notes », in-('. (Ce renseignement nous est communiqué par M. ,1. H. Gurney). (4) M. le D' Raphaël Blanchard en a lui-même pris une pliotograpliie à notre inlention depuis que cet Oiseau a élé transporté au Musée de Gap. 714 ' OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SACVAGE Les observations que nous avons faites à leur sujet sont les sui- vantes : Musée de Genève. — cT adulte, paraît réellement hybride: 1° parce que sa tète et sa poitrine sont roux vif comme chez nyroia, tandis que le collier noir propre à cette espèce est absent; 2' parce que l'iris est orangé ; 3" parce que la couleur du dos et des ailes (sur lesquelles apparaît le miroir blanc de iii/roca} est un exact mélange des teintes des deux espèces, ainsi sont les flancs sur toute leur longueur ; 4" parce que le dessus de la queue n'est pas blanc comme chez riyroca, mais gris roux; 5" parce que le ventre (partie de l'anusj est comme chez jrrina; 6" parce que les pattes sont grandes comme chez cette dernière espèce ; 7" parce que le bec est intermédiaire entre les deux types, etc., etc. On pourrait faire valoir d'autres raisons. 11 parait donc ressortir des traits que nous indiquons que l'Oiseau porte des marques propres aux deux espèces et que souvent les caractères distincts des parents se mélangent chez lui dans un harmonieux ensemble. Plus on examine celle pièce, plus on y trouve des indices de sa double origine. — Nous croyons donc que c'est avec raison qu'elle a été étiquetée : « Hybride de Canard miiouin et de nyroca. » CoUectioii de M. J. //. (iunwij. — Les deux Oiseaux sont renfermés dans une boîte vitrée. On lit sur le derrière de cette boîte : « Young (f Paget's Pochard shot on Rollesby Broad, felj, 27, 1845, and OUI ^f do shot at Lillle Wageliam fev. 24, 1859. Figured Zoologist ; siuce supposed lo be hybrids between the Pochard and nyrura ducks » (1). Ces deux Oiseaux ressemblent étonnamment à l'exemplaire du Musée de Geuève; la couleur du dessus et du dessous des ailes qui est d'un gris cendré brunâtre chez ce dernier est la même chez eux ; ils sont cependant un peu plus minces de corps, plus élancés, moins loui'ds; puis leur l)ec est plus fort et l'iris est jaune serin clair au lieu d'être orangé foncé comme chez le précédent. Mais cette coloration est tout artificielle et peut ne point être exacte. L'un et l'autre ont la bande blanche de l'aile qui forme le miroir chez nijvoca, cependant celte bande est plus étendue que chez l'exemplaire de Genève. Les flancs sont grisâtres avec des zigzags comme chez jerina. Point de blanc sous la queue comme chez nyroca, sauf chez le jeune chez lequel on trouve un peu de cette (I) Le jeune porte sous le ventre des marques de son âge ; ou bien les taches, qui sont rousses, sei aient un signe de mue, (liypothèse peu supposable. puisqu'il a été tué en février). ADDITIONS, COBRECTIONS ET EXAMENS D'aPRÈS NATURE 715 couleur mélangée de gris sale. Poitrail, tète el cou roux brique foQcé. Le roux de plumage est presque aussi vif que chez ityroca. Sur le vieil individu on seul facilemeut l'iuflueace de (crina ; la région de la poitrine est maculée çà et là de noir, indiquant un mélange. Le jeune individu a autour du cou quelques taciies mar- telées semblant rappeler le collier noir de nyroca (1). En somme ces deux Oiseaux, qui sont plus forts que nijroca, paraissent bien être le résultat d'un croisement. Collection du Jardin Zooloçjique de Rotterdam. — 1° cT adulte, tué en avril 1850, àKralingen, prés de Rotterdam. Tète rousse aussi foncée que chez nyroca ; absence de collier noir ; dos cendré en zigzags. Les dimensions sont entre ntjroca et /cn«a ; elles rappel- lent cependant mieux celles de la dernière espèce. Le roux de la poitrine est légèrement plus foncé (|ue chez ni/roca; ceci commence à se produire à l'emplacement habituel du collier, lequel fait défaut. Les [ilumes des couvertures inférieures (région de l'anus) sont d'un gris brunâtre mélangé et avec des zigzags. La maindibule supérieure du bec est plus forte que chez un cT ferma de notre collection. Le blanc du ventre se trouve mélangé avec un peu de brun roux. Les plumes de la queue sont foncées? en dessus et en dessous. Elles sont brunes chez les exemplaires cT élevés en captivité qui vont être bientôt examinés. Elles paraissent plus claires chez l'exem- plaire du Musée de Genève, (il est difïicile de juger de leur colo- ration, car elles sont très comtes). Les mômes plumes paraissent foncées chez les exemplaires appartenant à M. Gurney, notamment sur le plus jeune sujet. •2' 2 (id. tuée en avril IS'iO, (marais de Kraliugen). La taille de cet Oiseau est intermédiaire entre celle des deux types ; la tête est rousse, se rapprochant de la teinte de nyroca, quoique plus claire. Le bec n'est point tout à fait aussi long que celui de j'erina, mais la mandibule supérieure paraît plus large. (Cette remarque a déjà été faite chez d'autres exemplaires). Le miroir de l'aile peut passer pour un mélange de deux espèces. Les plumes des couvertures infé- rieures de la (|ueue sont d'un gris bi-un clair et cendré comme l'abdo- men lequel se termine en blanc. Les plumes de la queue sont comme chez nyroca. Flancs bruns; dos brun gris foncé cendré avec zigzags; ventre blanc grisâtre, parsemé çà et là de brun ; la dimension des pieds est entre les deux espèces. (1) L'exemplaire de fienève montre ces taches d'un noir hriin trfts foncé entre le cou et le dos : il les laisse voir aussi à la région de la poitrine. Remarquons encore que le ruux de la tête est plus clair que chez ces derniers et se rapproche du ton de/erina. 716 OISKAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE 3° 9 jeurie tuée la mrnie année et svr les mêmes marais. Tète d'un roux assez foncé, bec très fort, plus large que celui de ferina (si le sujet qui nous sert de comparaison représente la largeur moyenne). Plumage très foncé, à partir de l'endroit où se place ordinairement le collier qui manque ici; du brun s'étend faiblement sur la poitrine, laquelle est d'un jaune brun clair presque uniforme. Miroir de l'aile intermédiaire; flancs d'un brun terue assez uniforme ; ventre gris jaune sale; dessus du dos brun gris terne, quelques plumes légèrement cendrées ; taille environ de mjroca, la largeur des pieds de ferina ; grandes pennes de la queue brun très clair. Nous ferons maintenant connaître les produits obtenus en captivité, puis nous les comparerons avec les pièces qui viennent d'être décrites. — Tous les sujets, veut-on bien nous faire savoir, sont nés d'un même père, qui était la Fuligula jerina. On est, ajoute M. van Bemmelen, absolument sûr de l'origine de ces Oiseaux, les espèces mères qui leur ont donné naissance ayant été surveillées. La couleur des iris (artificiels) peut ne pas être exacte ; on ne doit donc point en tenir compte. Mais on sait que l'intermédiaire mâle sauvage qui vient d'être décrit avait l'iris blanc, tandis que la femelle qui a été envoyée avec lui l'avait brun. 1° Un cf adulte, né au jardin de Rotterdam dans l'été de 1889, mort le 1" avril 1892, que nous désignons sous la lettre A, diffère d'un autre cT adulte né dans le même jardin le 10 juin 1889, mort le 8 mai 1891, que nous désignns par la lettre B. Il en difïère : par sa couleur plus foncée, par sa taille plus petite, par son ventre qui est moins blanc et par ses flancs jaune grisâtre. (Les flancs de l'exemplaire B sont gris). A part cela, les becs, les couver- tures de la queue qui sont d'un blanc grisâtre, la bande de l'aile, le poitrail foncé, la tête plus claire que cette partie, le dos et les ailes gris cendré sont les mêmes chez les deux pièces. L iris (arti- ficiel) est jaune chez le mâle mort en 1891 ; la même partie de l'exemplaire A est blanche. Ces deux Fuligules s'écartent notoirement de la Fuligule du Musée de Genève ; celle-ci a le poitrail presque de la couleur de la tête, l'iris rouge, le blanc du miroir bien moins étendu, le ventre blanc, la taille et les pieds plus forts. Les deux mêmes pièces s'éloignent aussi des deux sujets de M. Gurney, car ces sujets ont le ventre blanc, le poitrail roux vif beaucoup plus clair, le bec plus allongé, au moins plus fort ; ils ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS D'aPRÈS NATURE 717 sont dépourvus de blanc à la partie de l'anus ; enfin leur taille n'est |)oint tout à fait la même. Les exemplaires A et B s'éloignent encore du Canard pris en 18.'J0 sur les marais de Kralingen (Rotterdam). Ce Canard est plus clair dans son ton général, son i)ec est plus étroit et paraît plus allongé, son i)()itrail est moins l'once et se rapproche des Fuligules de M. Gurney. Cepeudaul lorsqu'on compare le mâle sauvage avec l'exemplaire mort le 8 mai 1891, toute la partie inférieure, le dos, les ailes, sont semblables chez les deux Oiseaux, mais un peu plus foncés cliez l'exemplaire domestique (1). On y reconnaît le même cendré, la même disposition du miroir, la même bordure blanche de l'aile. Seul le poitrail est un peu plus clair; il ne forme pas une véritable démarcation avec le roux de la tête, ainsi que cela se produit chez l'exemplaire domestique. Ces deux Oiseaux ont l'apparence de deux frères et on ne doute pas qu'ils n'aient la même provenance. Il esta noter que les deux mâles domestiques diflèreut peut-être plus entre eux que ne diffèrent le mâle sauvage et le mâle mort le 4 mai 1891. Une femelle adulte née au Jardin de Rotterdam, le 10 juin 1889, morte le 11 mai 1891, que nous indiquons sous la lettre C est beau- coup plus claire qu'une femelle adulte, née dans le même jardin pendant l'été de 1889, morte le 7 mars I8'.'2, que nous désignons par la lettre D. Sans cette différence dans le ton, elle lui serait à peu près semblable, quoique la femelle D soit un peu plus forte. L'iris artiliciel est jaune chez la femelle C, blanc chez la femelle D. Ces deux exemplaires 9 ont, sur le sommet de la tête et descendant sur le cou, une bande foncée; ceci s'observe spécialement sur le dernier exemplaire. Chez eux, les plumes de l'anus ont une |)artie blanche très accusée vers l'extrémité ; le miroir est de couleur terne ; les deux becs sont à peu près semblables, (chez la femelle D le bec est un peu plus fort). Ainsi, le plumage de la femelle née le 10 juin 1889 est plus clair que celui de la femelle née dans l'été de la même année; la même chose S(! produit chez les mâles : le mâle né le 10 juin 1889 est plus clair que le inàle né dans l'été de la même année. .Mais dans la croissance de la taille un phénomène tout opposé s'observe : le inàle le plus foucé est, en eflet, le plus petit ; tandis que la femelle la plus foncée est la plus forte, quoique dans des proportions moindres. (1) Ce qui lient iieul-êlre à une nourrilure plus ëcliaufldnlc. 718 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE Il faut en outre remarquer que les deux femelles s'éloignent d'une manière très prouoncée de l'exemplaire $ sauvage tuée en avril 1850 (marais de Kralingen); cette dernière est plus grande par sa taille et dans sa teinte générale plus claire. Elle n'a point sur la tête de barre brune, ou cette barre est très peu apparente; son bec est plus fort ; l'iris (artificiel) est blanc. xMais son miroir est exactement le même que celui des Canes nées au Jardin de Rotterdam. Une jeune femelle née dans le jardin en juin 1891, morte dès le 6 janvier suivant, est, par sa taille et sa coloration, plus du côté de nijroca que du côté de (erina : son miroir est cependant très terne. La jeune femelle, tuée en avril 1850 (marais de Kralingen), se montre encore cette fois plus claire et plus forte que cette dernière. 11 faut, du reste, remarquer qu'elle est plus âgée ; la comparai- son que l'on peut faire entre les deux Oiseaux ne peut donc être très profitable. Son bec atteint les dimensions de celui de f'eiinn, si même il ne les dépasse; les pieds sont très larges, le devant du cou (commencement du poitrail) est foncé, caractère qui ne nous paraît exister ni cbez [erina, ni chez iiyroca; l'iris (artificiel) est châtain. Que conclure de ces comparaisons? La plupart des individus pris à l'état sauvage, (aussi bien ceux de sexe mâle que ceux de sexe femelle et le jeune), ne ressemblent point tibstiliniinit aux spéci- mens du même âge et du même sexe nés en captivité. Les deux exemplaires de M. Gurney, l'exemplaire du Musée de Genève, le mâle tué en 1850 près de Rotterdam offrent en outre entre eux des ressemblances frappantes dans la coloration et leuis dimen- sions. On pourrait donc prétendre : 1° que l'origine de ces spécimens est différente de celles des hybrides authentiques obtenus en captivité puisqu'il ne leur ressemblent pas absolument ; [)uis 2° qu'ils appartiennent à une espèce bien définie, puisqu'ils se ressemblent assez entre eux. Mais les différences que nous avons constatées ne paraissent point dues aux causes qui déterminent la variabilité des espèces pures, c'est-à-dire à l'âge, au climat, à l'habitat. Lorsqu'en elîet on compare l'exemplaire de Genève avec celui de Rotterdam, on voit celui là plus fort, plus clair surtout sur le roux de la tête ; le blanc fait défaut sur les couvertures inférieures de la queue, taudis que cette couleur se montre sur l'exemplaire de ADDITIONS, COniXECTIONS KT KXAMENS d'aPRÈS NATUHK 719 Rottenlniii : ('nliii le l)ec esl plus court et plus liiige. Les dillérences qui existeut entre cet oxeuiphiire et celui de .M. Guriiey ont été signa- lées. Si niniuteniinl ou compare le uiéuie sujet avec celui de Rolter dam, on constate qu'il n'existe pas sur lui de itlanc aux couvertures de la queue, point non plus de taches noires martelées sur la couleur rousse comme chez nyroca. — Si donc ces quatre individus appar- tenaient à une seule et mè-me espèce, de telles dilTéreuces n'exis- teraient point sans doute. — Mais on peut se demander, pour quelles causes ils didèrent des produits nés en domesticité? A cette question nous ne saurions répondre avec précision. La captivité peut modilier la coloration et la taille des Oiseaux, la nourri tare, les habitudes n'étant plus les mêmes. Du reste, tout en présum;inl une; double origine chez les individus rencontrés à l'état sauvage, nous ne venons point non plus la donner comme certaine. Les exemplaires qui viennent d'être décrits n'étaient plus sous nos yeux (ils avaient tous été retournés à leurs propriétaires) lorscjne nous avons rec" le bel Oiseau tué dans la vallée Zappa par M. le comte .\rrigoni degli Oddi père. Les comparaisons que nous pou- vions désormais établir avec eux ne pouvaient donc se (aire que de souvenir ; mais, alin de nous les rappeler très facilement, nous avions eu soin de peindre le mâle et la femelle tués sur les marais Kralingen ; nous conservions aussi les peintures d'un mâle et d'une femelle nés en domesticité. Nous avons remarqué surréliquetfe que porte cette pièce montée les indications suivantes : « Lungb lot. 0™420, peso gr. 730, mas. » adulto in inverno. Fullgiila ferina. X F. ntiroca, ibrido selvatico; » occiso addi 1er febbrajo 1892 dal sig Conte Coinm. Oddo Arrigoni I) degli Oddi di Padova in valle Lappa (Dolo Vcnezia) nel dago dclle » Contessa. Preparato dal Bouoini di Alilano. Hybrido del tipo » F. Homeyeri, Bad. » Les ailes sont déployées, mais la tète regarde en bas ; c'est une fort jolie pièce très bien montée. Le plumage est très foncé ; le ton roux brique de la tète est vif. ce ton est de l'intensité de celui de nyivra. Le dos, cendré avec zigzags, quoique très foncé, ressemble à celui des hybrides obtenus en captivité. Le miroir est très blanc, cependant, vers la bordure foncée, il se termine en blanc sale. Dessus? de la queue presipie noir ; quelques plumes blanchâtres près des reclrices ; lianes blancs, tachetés çà et là de gris violacé ; poitrine très violacée; pieds très forts ; bec très mince. 720 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE Les comparaisons que l'on peut établir à l'aide de nos peintures entre cet Oiseau et les spécimens sauvages sont les suivants : le roux de la tête est plus foncé, le dos aussi, et sans doute (si les plumes du miroir n'étaient point déployées) le miroir serait plus vif ; en cela cette Fuligule se rapproche des individus nés en domes- ticité. Elle diffère des exemplaires sauvages par son bec plus mince, plus étroit, cependant plus long que chez mjroca. L'iris (artificiel) est jaune vif brillant (ce ton est- il exact ?). L'Oiseau est de taille assez grande; il est donc plus du côté de feriiia que du côté de nyroca. Ou peut dire qu'il forme le passage entre les mâles sauvages et les mâles obtenus en captivité. M. le Dott. Ettore Arrigoni degli Oddi, qui lui a consacré un mémoire (1), constate avec raison que c'est la première Fuligula homeyeri trouvée en Italie. A première vue, elle avait été prise pour une petite Moriglione (2) et baptisée immédiatement par les hommes de service du nom de « Magasson bastardo o foresto, » dénomination que ces hommes appliquent à tous les Oiseaux qui leur sont inconnus. Mais l'Oiseau curieux n'avait point échappé aux regards exercés de M. Oddi, et celui-ci, afin de pouvoir l'étudier à loisir, l'avait fait mettre à part dès le soir de sa chasse en l'écartant des douzaines d'autres Canards tués ce jour même. Notre collègue ne tarda pas à voir qu'il se trouvait en présence d'un cas de croisement entre la Fuligula ferina et la F. nyroca ». M. Oustalet, auquel l'image colo- riée fut envoyée par M. Oddi, se trouva de cet avis. L'Oiseau figure dans la coUectiou du comte sous le n° 843. Nous en conservons une peinture sur toile de grandeur naturelle. Description du jeune mâle appartenant à M. de Selys-Longchamps (c'est le n° 42 des Additions à la Récapilulation des hybrides observés chez les Anatidœ (3). — En nous l'adres-sant, l'éminent académicien reconnaissait la /crena (dont l'Oiseau se rapproche beaucoup et dont il a le bec) comme un des deux facteurs ; mais, pour nommer le second, il hésitait entre nyroca et cristata (4). (1) « La Fuligula homeyeri, Baëdeker, ibrido mtovo per Vltalia. » Nota orni- thologica del Dott. Ettore Arrigoni degli Oddi, in Atti délia Società Italiana di Scienzi natuiale, Milano, 1892. (2) F. fernia, vulgairement appelée Magasson. (3) Bull. Acad. des Sciences de Bruxelles, 1:^56. (4) Tout d'abord, M. de Selys-Longchamps n'avait point considéré cet Oiseau comme hybride; il y voyait un jeune nyroca; son attention s'était dans la suite trouvée attirée sur ce spécimen par l'ouvrage de M. Jaubert. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'APRÈS NATURE 721 L'examen du miroir nous a laissé nous-môme dans l'enibarras ; on croirait vraiment à un niélan?;e avec cristatd, car le miroir est celui de cet Oiseau. Nous dirons iniMne que, malgré le mauvais état du montage, l'aspect général de cette pièce est celui de rnstulit : long cou, corps petit, disproportionné si on considère le poitrail et le cou. Ce u'est donc point une de ces « (erina X nyroca » que nous avons déjà vues. Mais comme le miroir de nyroca jun. est en quelque sorte sem- blable à celui de crislata, on ni' peut savoir (juelle est la valeur de la ressemblance que nous constatons. Le dos, foncé et parsemé de petits points, rappelle bien les exemplaires qu'on attribue au croi- sement (( (erina X ni/rora. » Décidément, on le voit, cette pièce est très embarrassante, car un mélange de cristata et de ferina produirait sans doute le môme elîet. Remarquons en outre la forme bizarre du bec dont la mandibule supérieure est un peu relevée et aplatie ; le ton bleu des pattes et de la partie supérieure du bec est aussi à envisager. De cet Oiseau (qui figurait dans notre première étude à l'article « F. ni/roca x F. crixtota ») nous ne pouvons dire qu'une chose : c'est qu'il parait un jeune individu. Nous en conservons une pein- ture à l'huile que nous avons faite d'après l'original, lui laissant la pose et l'allure que lui donne le montage. Nous rappellerons, d'après M. de Selys-Longchamps, qu'il avait été tué à l'époque du carême, en mars ou en avril. L'hybritic de M. van Kcinpen, acheté chez M. Frank à Londres, en 1878-1879 (1>, est bien (quoiqu'il soit indiqué sur l'étiquette qu'il porte Kous le nom de A. ferina X Oidcniia ni(jra!) la Fuiigula honieycri de Baedeker ou le Paget's Pochard des .\nglais. Malheu- reusement ou ignore si cet hybride a été réellement obtenu à l'état sauvage. Le miroir et le dos sont très exactement ceux des exemplaires déjà vus; on aperçoit plus facilement au bas du cou la trace du collier noir de nyroca. Le roux de la tête est très vif comme chez cette espèce, ainsi que les côtés du poitrail ; le devant de cette partie est martelé de brun, mélangé comme chez /(?*■/«((. Par sa taille, l'Oiseau est plutôt de cette espèce ; le bec est aussi long et presque aussi fort que chez celle-ci, les pieds sont peut être un peu moins larges (2). (1) Voy. p. Ifil ou p. Ifi!) des Mém. (2) Mention de cet hybride a été faite dans ii Oiseaux hybrides de ma collec- tion, 1 par M. van Kempen, Mém. Soc. Zool. de France, 189U. 722 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE Nous avons mentionné les peintures que nous avons fait exécuter. 1° de l'exemplaire conservé au Public Muséum de Brighton, 2° du spécimen qui fut tué sur la rivière Stour, le 12 février 1870 (Coll. de M. Ed. Hiquetée, rappelle mieux aussi cette espèce qu'elle ne rappelle l'iilhriliis: on peut en dire autant du haut des pieds el des tarses. Maigre ses ressemblances avec le Clangula glaacion, cet hybride, dans son aspect général, est plus du type Mergus que du type Clangula ; il n'est pas aussi gros que ce dernier et est élancé comme le premier. Notons que le ton du bec est maintenant cuir de botte, ce qui n'existe chez aucune des deux espèces. Exemplaire tué à lu fin ilc frvrier IS65 dans le voisinage de Pol, appartenant aujourd'hui à M. Heinrich Adolf Weissflog, d'Annaberg (Saxe) (2). De la taille du Mergus alhellus ; les parties supérieures (disposition du blanc et du foncé) le rapprochent également de cette espèce. Toute la tète est verte, à l'exception de la partie basse des joues qui est blanche; une raie blanche la traverse verticalement. Le bec est un vrai intermédiaire entre les becs des deux types. L'iris (arti(iciel) est l)ruu. Les pieds sont grands. Sur les lianes se montrent quelques petits poiutillés rappelant ceux du Mergus. L'Oiseau est pins Marie (|ue (iaiiot par ses dimensions, sa taille et la colmalion gént^iale; il s'accuse néanmoins très nettement comme un iiitei'niédiaire eulre les tieux espèces. Nous ne voyons pas pourquoi sur la chromolithographie des " .\naaberg Buciihob.ei' Vereins fiii' Nainrkunde » qui le représente, le bec qui nous paraît (I) Clu'z iiii exemplaire o" Clangula glaacion de race pure de noue eoUecli.m on ne découvre |Hiinl des leinles aussi %iolac(5es. {ij .Vinès avilir élé dans les mains de .M. l'ranlz Seliniidl, puis dans celles de M. OM-ar Widsclike (ecinnie il a «'■lé explique p. 16!) ou p. 177 dc8 M<ïin.). 732 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE trop fort et trop allongé, est de couleur ocre foncé. Nous avons omis d'après nos notes de décrire la couleur actuelle; elle est plomb violacé dans la peinture sur toile que notre artiste, M. Lemaitre, a fait ad naturam. A part cela notre peinture est bien semblable à la chromo-lithographie à laquelle nous faisons allusion ; la disposi- tion de l'aile, le pointillé des flancs inférieurs sont exactement les mêmes sur Tune et sur l'autre. Une différence est cependant sen- sible dans la deuxième tache blanche; il est vrai que le tableau de M. Lemaitre représente VAnas merqdides vu du côté gauche, tandis que la chromo-lithographie des Annaberg-Buchholzer le représente du côté droit. Exemplaire du Musée d'Upsala (Suède) , tué le 20 novembre par M. Themstrdm. — Cet Oiseau est encore plus Menjus albellus que Clouijiila (jlaacion, mais il porte certaines marques de ce dernier: ainsi son cou n'est pas aussi allongé que celni du Mergus; on n'aper- çoit point, traversant de chaque côté l'espace qui se trouve entre le bas du cou et le commencement des ailes, la ligne noire de Valhel- lus (1); la disposition des taches blanches de l'aile n'est point non plus la même que chez ce type. Le mélange avec le Clamjuln glaucion est indiqué par la teinte foncée qui domine sur la tète et les joues, qui descend même sur le cou; puis par l'ampleur de la mandibule supérieure du bec. Celte mandibule est beaucoup plus épaisse que celle de Valbellus, quoique l'onglet qui clol son extrémité soit aussi recourbé et aussi descendant que celui de Valbellus. Les pieds et les pattes sont de cette dernière espèce comme coloration. Le dessiii des couvertures foncé de la queue et des rectrices rappelle le f/laucion. L'Oiseau paraît légèrement plus fort que Valbellus. En somme, il donne bien l'aspect d'un hybride. Les compai'aisons entre ces trois màles adultes peuvent s'établir comme suit : Si le montage a conservé les proportions naturelles, l'exemplaire du Musée de Brunswick, c'est-à-dire l'exemplaire le plus ancienne- ment connu, est le plus faible des trois; il parait étroit. 11 possède plus de ressemblance avec l'exemplaire de M. Wolshke (2) qu'il n'en présente avec le mâle que l'on conserve au Musée d'Upsala. Néanmoins, la partie foncée de la tête n'est point, vers le front, (1) Cette absence de lij;ne noire pourrait, il est yrai, être un signe de jeunesse, si la partie où elle manque était salie ; mais elle est ici profondément blanche, comme chez les adultes. (2) Appartenant aujourd'hui à M. lleinrich AdoK Weissflog, d'Annaberg. ADDITIONS, CORRECTIONS KT KXAMENS d'aPRÈS NATURE 733 traversée verticalement comme chez l'exemplaire de M. WeissQog. La dispositiiia de l'aile est piutiM celle de ce dernier, mais les barres au-dessus de l'épaule ue péiièlrent point dans le blanc de la poitrine ; en cela il se rapproche bien plus de l'exemplaire d'Upsala. Celui-ci a les lianes plus iii(pieti''s qu'ils ne le sont chez les deux autres : il annonce par là un âge moins avancé que chez ces derniers. Le bec du Canard de Brunswick est plus petit que celui des autres. L'exemplaire de .\I. Weissflog est pour la grosseur un pou dilTérent de celui d'Upsala. Il paraît plus faible ; on ne peut guère tcnitcfois s'arrêter à des caractères qui souvent dépendent du montage. Les becs de ces deux Oiseaux seraient bien seniblabhis par la forme et les dimensions ; la couleur est aujourd'hui très foncée. Le système des barres blanches de l'aile nous paraît être encore, à peu de chose près, le même chez les deux. Egalement sur le dos, môme système de la coloration noire; mais sur le Canard de .\L Wcissllog la raie line propre à ra/Z^c/Zi/s s'accuse davantage vers la poilrine(l i ; l'autre barre |)rès de l'épaule (qui descend sur les côtés de ['utlwUns) existe aussi chez lui. Sur les plumes des lianes on retrouve les petits points foncés que l'on connaît, mais ils sont moins prononcés, moins larges et moins répandus (jue sur le sujet du Musée d'Upsala. Les pattes et les pieds de ces deux pièces paraissent être de même dimen- sions; ils ont dil être plus jaunes chez le spécimen qui a appartenu à M. Wolschke. Ce qui distingue piincipalenicnl les deux Oiseaux, c'est la huppe de la tête qui est, ou l'a dit, traversée verticalement par une raie blanche chez le dernier; c'est encore, chez celui-ci, une tache blanche (jui apparaît un peu plus bas sur la même toulle de plumes. A part ces dillérences dans les parties supérieures, on trouve chez les deux Oiseaux le même genre de coloration, ([uoique l'on ne puisse passer sous silence les petits traits ou taches de couleur blanche qui bigarrent les joues du sujet d'Upsala, Il faut remarquer que celui-ci a les pattes foncées tirant sur le bleu comme le Mi'iijiis, ([uf le bec otïre la môme particularité ; or, ces mômes extré- mités ne sont pas de ce ton chez les deux autres sujets. — Les distinctions présentes font voir t|ue le Mcn/us anatariim d'Eimbeck le sujet d'Upsala et celui de .\L Weisstlog, n'a])])arlieuUL'nl point à une espèce fixe, et qu'ils sont, sans doute, à cause de leur irrégu- larité dans leurs caractères, des hybrides. On ne sauiait, nous l'avons dit, comparer le jeune mule de Kjœrbolling (2; avec les trois mâles qui viennent d'être examinés. (1) Sur le Canai'il li'L'psalii plli' fiiit pri'si|ue ili'faul, (iii l'a i-ciii:ir(|ué. (2) Décrit el rcpresenlé dans VOrnilItologia duiiica do cel aiUcur, pi. LV, liy. 7 (Supplémeul). 734 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE La description que nous avons faite de ce jeune isolé, et les notes que nous avons prises sur les espèces pures sont les suivantes : On remarque que Mergns albeUus cf jeune ou 9 a, à partir de la mandibule inférieure et commençant sous le menton, un grand espace blanc se répandant sur les joues, sur les côtés et le devant du cou. Le brun roux commençant à la mandibule supérieure couvre tout le front, le dessus de la tète, la nuque, la crête du cou et entoure l'tcil de la largeur d'un grand centimètre. Chez ClaîKjula glaiicion (^ \euDe et $, la couleur brune est répan- due non seulement sur toute la tète, mais aussi sur les joues et descend même sur le cou, jusque sous la gorge. Les dilïérences que nous indiquons sont les principales dans la coloration. L'Avis Iiyb7ida de Kjœrboling, qui est de très petite taille, doit cependant être un jeune déjà en mue d'adulte, car on aperçoit faci lenient sur le brun de la tête des plUlues foncées; sur les joues, blanches çà et là, de petites taches foncées se montrent aussi, et près de la mandibule supérieure, la touchant, apparaît comme un indice de la plaque blanche de glaucion (^ adulte. Nous disons la plaque blanche de glaucion cf adulte, car chez nos exemplaires cT jeunes ou 9 cette partie, près de la mandibule supérieure, reste encore foncée, de la teinte brune de la tète et des joues. Il y a donc, dans cette partie blanchâtre, ces plaques foncées du dessus de la tête et ces petites taches éparpillées sur les joues, des traces de clangiila cT- Mais, dans la couleur et le dessin du fond, l'Oiseau est albcllus, car ses joues, quoique piquetées, et le dessous de sa gorge sont de cou- leur blanche (1); puis la ligue de démarcation qui, chez alhellus, sépare le brun d'avec le blanc, est parfaitement dessinée chez lui. Ce caractère intermédiaire dans la coloration est à retenir : c'est le dessin d'albi'llus modifié par l'influence de glaucion. Une autre partie du plumage, située plus bas que la précédente (mais qu'on ne saurait rapporter plus à mcrgus qu'à glaucion, car tous deux l'ont semblable), nous montre encore que l'Oiseau n'est plus un tout jeune mâle. En effet, sur le gris brun blanchâtre du bas du cou et du devant, les taches blanchâtres de l'adulte sont bien caractérisées. Peut-être serait-il possible de découvrir dans le dessin de l'aile, qui nous paraît plus alhellus que glaucion. des caractères propres à cette dernière espèce. Chez les Clangula (cf jeune ou $) que nous possédons, la partie haute de l'aile est foncée, mélangée seulement (1) A l'exception toutefois de la petite pailie blanche qui touche la mandibule supérieure. ADDITIONS, CORRECTIONS ET F.XAMKN^ d'aPRÈS NATURK TBii de blanc, tandis que chez les exemplaires alhellun du même Age et (lu même sexe, cette parlic est plus blanche el laisse apercevoir une lar{,'e plaque bien mieux déhiiie. Chez l'iudividu iiybride de Copenhague cette grande plaque blanche est très accentuée. Il est vrai que celte particularité pourrait ce|iendaul proveuir de ce que nos jeunes cT uliturion ne sont pas assez avancés eu âge. Néanmoins chez l'hybride cette plaque blanche alTecle davantage la forme de la plaipie de mergus, car elle va presque rejoindre la deuxième tache blanche longitudinale de l'aile, la(iiiellc tache est placée plus haut. (Nous ignorons si ce caractère se profFuit de la même manière chez le Clanfiula en mue et aussi avancé en âge qiu' notre hybride). Nous observons encore une autre dillérence avec nos Clampda: chez ceux-ci la partie basse de l'aile montre beaucoup plus de blanc que la partie correspondaute û'alhi'Uiis {|ui ne laisse voir à cette place que deux barres fort étroites de blanc. Or, chez le sujet de Kjœrbolling, les deux raies transversales propres à l/c/v/us existent très nettement, mais elles sont beaucoup plus larges el montrent, par conséquent, beaucoup plus de blanc. Est-ce là un rappel de glawion ? Une remarque qui ne se rattache point à la (|uestion de l'hybri- dité ne sera point ici hors d'apropos. Dans les cT adultes alhcllns et (/laucinn, la grande tache supérieure de l'aile est à peu près la même et traversée de raies obliques ; mais dans la disposition de la large barre blanche inférieure, les deux espères ditièrent d'une manière bien accusée. Celte large barre, chez filnurion, se répand eu long, presque sur toute la surface de la partie basse de l'aile et se trouve complètement séparée de la supérieure. Chez albellus, cette môme barre inférieure va en montant vers sa moitié rejoiiuli-e la supé- rieure se trouvant, à cette même place, comme coupée [laidu foncé. Sur ce foncé, il n'apparaît plus (à titre de rappel du blanc) (i), que les deux petites bai-ies blanches très Unes dont on a [jarlé. Or, chez le jeune ijlmicioti celte partie blanche se trouve coupée par «ne raie foncée à peine visible, rappelant ainsi les séparations du blanc de l'aile de ytenjua. Ceci tient il à une ancienne parenté de deux types qui se seraient ensuite diversiliés? La llièsi! évolutiouuiste dirait oui. — Nous sommes loin de le prétendre. Nous nous bor- nons à une simple remar(|ue. Nous reconnaissons, du reste, qu'il faudrait, pour (|iie de telles observations aient une valeur, un mobilier de comparaison plus complet que celui dont nous dispo- sons : nous ne possédons que dix sujets, (|nati-e ullifllus et six nlau- (I) Laquelle couleur a pris une aulre direction. l'M OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE cion, dont trois de ces Oiseaux sont des cT adultes. Le double, sinon le triple des exemplaires cT jeunes, nous seraient nécessaires pour tenter une jjonne démonstration, les caractères de l'aile étant très embarrassants et subissant des modifications progressives suivant l'âge et le degré de la mue. Ainsi, dans nos sept sujets (cT jeunes ou 9 albeUns elglaucion), aucun d'eux ne porte encore des traces de la grande tache blanche longitudinale de la partie supérieure de l'aile, tache que l'on observe chez le sujet de Copenhague : cette absence de tache chez nos exemplaires purs ne nous permet pas de dire si celle que porte l'hybride en question se présente à la manière de glaucion ou à la manière d'alhellus. La mue, chez les deux espèces, pourrait ne pas se présenter de la même manière. Nous remarquerons qu'on a peint les tarses et les doigts de l'hy- bride d'une couleur très rouge, les palmures restant brun foncé. Si ce ton est exact, ou aurait là un bon signe d'hybridité, car les patles d'aibellus, auquel ressemble davantage cet Oiseau, sont bleutées. Quant au bec, qui est la partie la plus intéressante à étudier, quoique le caractère de la teinte de la tête et des joues le soit aussi beaucoup, il est de couleur brun foncé, et de forme bien plus mergus que clangula, car il est long et l'ongle très rabattu forme une pointe basse. Mais il est aussi seusiblemeut plus fort que celui de mergus cT jeune ou $ ou même d" adulte. Si on le regarde en dessus, il est à sa naissance plus large que celui ;1u Mergus; les narines sont éloignées de la tête comme cela arrive chez la Clangula ; puis la largeur diminue peu vers l'extrémité. (On sait que le bec du Mergus se rétrécit tellement en s'allougeant qu'il forme une pointe). C'est donc le bec qui est en quelque sorte le caractère indiscutable d'hybridité, car, quoique les larges dessins des joues et les deux raies transversales des ailes montrent assez bien rinfluence de glaucion, on ne voit pas, (au moins si nous nous en rapportons à nos sujets de comparaison), par quels autres traits essentiels et bien distincts VAvis hi/hriiki de Kjœrboliug alTirmerait sa parenté avec celte espèce, à moins que ce ne soit par ses pieds qui sont larges et très grands. (On sait que Ghiucion les a plus grands qii'albellus). La petitesse du corps nous surprend, vu l'état avancé de mue. Nous voulons croire que la pièce a été mal empaillée, ou que la peau, s'étant très rétrécie, n'a point permis de développer les vraies proportions du corps qui paraît actuellement étiolé. Nous concluons que cette pièce est probablement un hybride des deux espèces qu'on lui donne pour parentes; mais son origine mélangée ne se démontre pas aussi facilement que chez les trois ADDITIONS, CORRECTIONS ICT EXAMENS D'aPRÈS NATURE 737 sujets cT adultes, c'est-à-dire l'exemplaire du Musée de Brunswick, l'exemplaire de la colleclion de M. Weissllog, d'Annaberg, et l'exem- plaire du Musée d'Upsala. Ce nesit point sans une alleution très soutenue que nous sommes arrivé à (aire ces dernières remarques ; sans doute elles aui-aleul été plus justes et plus complètes si notre matériel de comparaison avait été plus étendu et peut-être alors aurions nous pu signaler, sur ce sujet fort intéressant, de nouvelles marques de sa double parenté. Nous ne pensons point (pi'on ait obtenu, en captivité, la reproduc- tion des deux espèces parentes, au moins la rejjroductiondu :)/(7'(/».s. Le croisement de ce type avec le Clanyula tjlaaciun à l'état sauvage peut surprendre à première vue, si l'on considère qu'elles sont classées dans deux genres ditïérents et bieu distincts. Néanmoins, il faut reconnaître que Tespèce glaitriun et l'espèce alhflhis ollreut dans la tonalité et la disposition de leur plumage de vraies analo- gies. Chez les jeunes, la teinte et le dessin du i)lumage se ressemblent à ce point qu'étant vus un peu de loin, on pouirait confondre les deux espèces. Il n'est donc point absolument impossible que le croisement soupçonné se soit réellement produit. Bien rai-ement, à l'état libre, sinon jamais, on a été témoin de l'appariage des espèces dont paraissent Issus les liyliridcs (|iii ont été signalés dans ces éludes. Cette observation aurait précisément été faite pour les deux parents que l'on donne aux hybrides qui viennent d'être décrits. En efïet, M. Wiepken, directeur du Musée du'-al d'Oldenbourg (rectitiaut une erreur que uous avions cotnmise à l'article « Claïujula (jUtuctun et Menjus wi'rnansci)) où nous disions que ces deux espèces avaient été vues appariées) (I), nous informe que les deux Oiseaux, que l'on vit in ropulà, étaient le .)/. alhcllus cj'et le Clangnla iilaucion. Cette observation, faite par M. l'inspecteur des forêts de Negelin, fut communiquée à .M. Wiepken le jour même où elle avait été faite par celui-ci (2). Nous rappelons que d:ins la collection du [lasteur Brehm existe une femelle que le savant ornithologiste a déterminée comme hybride du .1/. nlhclliix et du G. (jlinivittn. Nous aurions bien désiré ol)lenir pour (jnelque temps ce sujet, sans doute unique, alin de l'examiner (1) Voy. p. 170 ou p. 178 des .Méiii. (2) Du reste consullp/, à ce sujet le Journal (ùr Ornitliolo);ie, p. 4I().1885. L'inspec- teur général des forets de Xcgelin, dont il est question, est aujourd'hui décédé. 738 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE à loisir, de le peindre et d'en faire la description complète. Made- moiselle Leïla Brehm, la petite-fille du pasteur, a bien voulu nous faire connaître la destination de cette collection qui ne permet pas de la diviser. Elle n'a pu, en conséquence, nous adi-esser l'Oiseau qui n'a point, croyons-nous, été discuté, mais qui sans doute méri- terait d'être mieux connu, vu la grande autorité de celui qui l'a déterminé comme hybride. Mergus merganser et Clanoula glaucion. (Se reporter p. 170 ou p. 178 desMém. de la Soc. Zool., 1891). Cette appariage est à supprimer pour les raisons qui viennent d'être données (p. 737, 24'^ ligue). Genre Anser. Aucun hybride sauvage du genre Anser n'avait été mentionné dans nos premières publications. Existe t-il à l'état libre quelques croisements parmi ce genre d'Auatidés? Nous n'oserions l'allirmer; nous citerons cependant les faits suivants pour ce qu'ils valent. Anser albifrons gambeli et Branta canadensis. M. R. Ridgway.que nous avons iuterrogésur la mention faite par Spencer F. Baird (1) d'un hybride entre la White fronled Goose et la Canada Goose existant au Musée national de Washington, nous a répondu que l'Oiseau était un « andoubted uild Binl ». Cet hybride a été décrit par MM. Baird, Brewer etRidgway (2). Anser cinereus (3) et Anser segetum (4) Le Rév. Macpherson a bien voulu nous signaler un hybride entre la Bean Goose et la Grey Lag. Cette Oie a été tuée le 6 février 1893 dans le comté de Cumberland par M. Thomas Mann d'AigeeGill (1) In Koresl and Slream, vol. II, p. 5. (2) In Water Birds oj North america. vol. I, p. 4?0. Nous n'avons pu nous procurer cet ouvrage. (3) Synonymie: Anas anser. Anas anser /eriis, Anser paliistris Flem.. Anser vulgaris PuW.. Anser sj-li'estris Brehm. (4) Anser sjlvestris Briss., Anser férus Flem ., Anser arvensis Brehm. ADDITIONS, CORUKCTIONS KT KXAMRNS d'aPRÈS NATURE 739 (Allougy). M. Thomas Mann en fit cadeau au Révérend qui l'a olleiie au Musée public de Carlisle. Dans le Zoologist qui raen- lionne cette capture (I), on fait savoir que M. Thomas Mann avait pris le s|)écimeu pour uiieGrey La^, mais que le mélange des carac- tères des deux espèces est liiru tnaïqué et intéressant. L'Oiseau est ainsi décrit : (( The Ijill mosl uearly reseinl)les that of the Grey Lag, thougli there is a liltle black on the uu.<(uis ami altlic hase of the bill. The feet, ou olhei- haud, resemble llio.se of Ihe Beau Goose. but the Iwo outer claw s of botli feet are white » (2). Anser albifrons (.3) et Berxicla brknta (4) .\u conimencemeut de l'année 1890, M. Hartert lit voir au Club oruitholoi^Kpie loi la peau d'une Ôie qu'il supposait provenir d'un croisement entre la lienticla hrcnla et VA user alhl fions (6). M. Har- tert a bien voulu, dans une lettre qu'il uous a adressée, décrire ainsi cet Oiseau : « .Sides and llanks the sauie, the lowest abdomen and under tail-coverts are pure white. The rump in pure blaek. Other- wise it rcsembles enlirely Anxrr iilliifrinis n. \\. Hartert a toutefois soin d'ajouter : u je doute beaucoup qu'il soit un hybride ». Anser cinereus et Anser brachvruynchus (7). M. Selater uousa fait savoir (|u'il lui fut envoyé, le 16 février 1892, par M. Blaauw. de S'Graveland (.Milversum). un hybride vivant entre V Anser cincn-tis et VAnsi'r linirhi/rliipiclius. Le Hévéreud Macpherson alla voir l'Oiseau curieux quehiue temps après son arrivée aux Zoolo!,ncal Gardens; il nous a adressé les notes suivantes sur les caractères qu'il présente : « It resembles tliti Grey lag Goose (I. cinerrns) in shape, but the feet arc of exaelly the same colonr as those of .1 . hriicliyrliijnrhns ; (1) I89:t, p|) l'joiui. ci) Cet hyliride est cité dans Ornilliologislio Moiiatslii-iiililc du D' Iteiclienow, N" 7, juli I8'.t.t, |). Il'.t. l'J) Autres noinn : Anser seplenlrionalis sylvestris. Anser erythropus Kleni., Anser médius Ti-iniii., Anser intermedia Naiim., Anser hriichi B|>. px Brrliiu. (41 Synoiivinip : Anas bvrnicla, lirenla, Anser torqiittttis, Anser branla, Bernicla melanupsis. (o) Dans un incelinj; de la Société Zoulogique de Londres. (Cil Voy.liiill. of Uie Biil. Oiiiilli. Cluli, VI, I manli. ISil.t. Tlie Ibis, I8'.0, p.*(i!i. (7) Ou : Anser brevirostris, Anser phœnicopus, Anser segetuin Naum. 740 OISEAUX HYBRIDKS RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE the bill is pink, b;it the uuguis is wiiite iustead ot being black like that of 1. hrachyrhynchus ». Le Révéreud ajoute que l'Oiseau a été pris en Hollande (1). A propos de cette capture, M. E. Blaauw a bien voulu nous envoyer d'intéressants détails que nous croyons devoir reproduire. Le naturaliste hollandais n'est point d'avis que cet Oiseau soit, comme l'a pensé M. Sclater (2), un croisement d'A. cinereus et d'A. brachyrhjjnchus. D'abord il l'avait pris pour une race anormale de V Anser albi Irons var'iélé rozeipes Schlegel; mais depuis il a été informé par un atlrapeur d'Oies (|ue le sujet en question, et d'autres Oies qu'il a reçues à diverses reprises, sont nées en serai captivité de l'Oie à front blanc et de l'Oie grise (.4 /iser cinereus} ou de l'Oie à bec court (Anser brachyrhynclm's). Il n'a pas été possible à M. Blaauw de savoir à laquelle des deux dernières Oies appaitenait le progéuiteur, mais il est certain que l'Oie à front blanc est l'un des deux parents. Les attrapeurs d'Oies ont toujours plusieurs Oies tie différentes espèces dont ils se servent comme appelants. Ces Oiseaux sont d'une familiarité excessive; mais pendant l'été ils prennent leur liberté et s'éloignent dans les prés. 11 arrive parfois qu'ils s'y reproduisent ; chose étrange, c'est généralement un croisement qui a lieu et presque toujours l'Oie à front blanc est un des reproducteurs. Si M. Blaauw a bien jugé par la teinte du plumage, VAnser hrarhyrbyiichus do'\l être l'un des deux parents de l'hybride envoyé à M. Sclater. Quant au second parent, M. Blaauw ne peut rien aflirincr, car, remnrque-t-il, par l'hybrida- tion se forment souvent des teintes étrangères aux espèces mères (3), et certes le bec de l'hybride n'a pas la moindre trace au bec du noir propre à l'Oie au bec court; son bec, qui est gros, est en effet de couleur rose. Il peut se faire que les hybrides précédemment nommés aient été, comme ce dernier, produits en setni-liberté par des Oies servant d'appelants (4). (1) Cet Oiseau a, paraîl-il, été mentionné dans les Pi'oceedingsof tlie Zool. Society; mais nous ijinoi'ons à quelle date. (2) Olui 01 parait né^inmoins hésitant, ou senilile être revenu à sa première opinion. (3) Cette observation esl à retenir, (4) Le li'i Hon. lord Ldford (in Notes on the Ornithology of Norlhamptonshire and neigUbourlioud. Zoologist févr. 189!), signale une femelle « wliite îronted Goose » qui, appariée avec une Bean Gander, pondit quatre œufsà l'n.Xviary-pond ». Nous supposons qu'il esl question ici d'un appariage obtenu en captivité ou en semi liberté. Du reste, le lord ne fait point connaître le résullat de cette ponte. ADDITIONS, COHRECTIONS KT EXA.MKNS d'aCIIKS NATURE 741 PALMIPÈDES TOTIPALMES Famille ties Pelecanulm Genre Pbalacrorax Phalacrohax africanus et Phai.acrorax pygmaeus Le Catalogue des Oiseaux du Musée de Francfort fait mention d'un Oiseau qui a la queue du Phnlarrornx africanus, mais qui ressemble plutôt, par ses taches, au l'h. pm/iiiaeiis (I). M. Hartert, auteur du catalogue, a envoyé le spécimen qu'il y a signalé à M. le D' Reiclieiiow, de Berlin, pour le c()mi)arer avec des individus d'espèce pure, que le .Musée de Fiancforl (2j ne possède pas en assez grand nombre. M. Reichenow a fait savoir à M. Hartert que cet Oiseau était à reporter à l'espèce tili-'cdiius; que, (■e|)en(lant, il pour- rait bleu être un « lidstnril. » M. Hartert l'a inscrit sous le N" 3481 du Musée de Francfort avec cette mention : « Bastard von Ph. pytinianisXdIririnnt'i 9 .Zaïia-See, Abyssiiiieu.G.V. D'' Rippell, I8.'{2.)) En admettant (pie cet individu, tué à l'élat sauvage, soit bien un hybride, ce qui n'est pas prouvé, il nefaut voir dans le Phalacrorax pyfjmafiia et le /'/(. africiinus que deux types voisins, sans doute deux races dune même espèce. (1) Knlalofj lier Vligel in Muséum Kianrfuil-:iiii-\k'iii, p. 2:Ui, IH'JI. (2) A ce moment M. Ilarlert étail appelé dans celle ville pour dresser le eataloyue des Oiseaux du Musée. 742 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRliS A l'ÉTAT SAUVAGE ORDRE DES ÉCHASSIERS ÉCHASSIERS HÉRODIONS Famille des: G mules. Genre Ardea Ardea cinerea et Ardea purpurea. (Se reporter p. 171 ou p. 179 des Mém. de la Soc. Zool., 18',)1). Nous avions écrit qu'uii iiybride provenant du croisement de ces deux Hérons se trouve chez M. van Kenipen, à StOnier. Ce sujet provient de la collection du colonel allemand Zitwitz, qui le consi- dérait comme une grande rareté. Tous les oruithologistes qui ont visité la collection de M. van Kempen ont, parait il, déterminé l'Oiseau comme produit hybride. Nous avons néanmoins demandé an très allable propriétaire de cette riche collection la pei-p.iission de faire examiner le rare spécimen [)ar M. Oiistalet. Celte faveur nous a été accordée et l'Oiseau a été envoyé au laboratoire du Muséum d'Histoire naturelle de Paris. M. Oustalet ne s'est point trouvé d'accord avec ceux qui l'avaient déterminé comme hybride, car il l'a reconnu pour appartenir à l'espèce hcrodias de Linné dont on possède au Muséum plusieurs exemplaires. Le Muséum vient en outre de recevoir idusieurs nou veaux échantillons provenant du Mexi(iue. Il ne faut pas confondre, nous dit M. Oustalet, VAnlea heroitias Liiin. (ou Anlnt Icssoni de Wagler) avec VHerodion alha. L'A . herodias est intermédiaire entre VA. cineme[ VA. purpurea; mais c'est une es[ièce bien caractérisée, propre aux Etats-Unis, au Mexi(|ue et aux Antilles. Deux spécimens américains se trouvant identiques à l'Oiseau du colonel Zitwitz, aucune erreur n'est possible. Si donc ce dernier spécimen, ajoute M. Oustalet, a été tué en Allemagne, (ce dont il doute un peu), c'est un individu égaré. L'hybride, soi-disant Ardea cirenea X Ardea purpurea de la collec- tion Lacroix, de Toulouse (1), n'appartiendrait-il point lui-même à l'espèce herodias'? Il serait très désirable que son propriétaire con- sentît à l'adresser au Muséum de Paris où on pourrait le confronter avec les individus de cette espèce (si toutefois de tels échantillons manquent dans la collection de M. Lacroix). (i) Cit. p. 131 ou p. 103 des Méin. de la Soc. Zool. de Fr. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'aPRÈS NATURE 743 ÉCHASSIERS COUREURS Famille des Chnradridh Genre Hœmatopus HœMATOPUS UNICOLOK (1) HlIF.MATOPUS L0NGIR08TRIS D'après une cominunicalion de M. VValler Buller, le Musée de Cantorhury (Nouvelle Zélande) posséderait des Hybrides d'Ha'uia- topiis lonijirostris X H. unirolor; repeudant, M. Buller n'a pu les retrouver lors de sa dernière visite à Cantorbury . ces Oiseaux paraissent avoir disparu. M. Ed. Kamsay, de l'Auslralian Muséum à Siduey, auquel nous avons demandé des renseignements sur ces croisements, nous répond qu'il pense que très souvent des variations de plumage sont prises pour des hybrides ; il n'a jamais entendu parler de mélanges entre les deux espèces qui font l'objet de cet article et ne suppose point que celles ci se croisent en liberté. Famille des Scolopacida: Genre Numenius NUMENIUS TENUIROSTRIS et NUMENIUS ARQUATUS (2). M. Zaroudnoï nous ccril d'Orcnbourg (Russie) qu'il u mentionné, dans son ouvrage sur la Faune oruitliologique d(( ce pays, un couple de Numenius trouvé par lui sur les rives de Savé-Holda; le mâle appartenait à l'espèce tenuirostris tandis que la femelle était de l'espèce nrquatus. M. Zaroudnoï est certain (jne ces deu.x Oiseau.x étaient accouplés ; il pense qu'ils s'éloignaient de leur nid afin de ne point attirer l'attention. Depuis, il a obtenu dans diverses parties de la contrée d'Orembourg plusieurs exemplaires de Nuine- niiis qui montrent les caractères des deux espèces et qu'il suppose être des hybrides. L'éminent naturaliste se propose de les étudier attentivement et les compar^^r aux formes typiques ; il nous fera connaître le résultat de cet examen, car peut-être ces échantillons ne sont-ils. au moins lun de ceux qu'il possède depuis déjà quelque temps, qu'une variété du tenuirostris. (i) .\ppelé aussi : Uoemalopus fuUginoaa. (2) Synonymie : Scolopax arquata, Numenias, Numenius major, Numeniut médius. 744 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE Degland (1) dit que le Courlis à bec grêle (timuirostris) paraît s'accoupler quelquefois avec le Courlis cendré (iV. arquata); il ajoute même que de ces alliances accidentelles naissent des métis qui ont été décrits comme espèce par Contarini sous le nom Numenius hastalus (2). M. Degland confirmerait donc l'observation de M. Zaroudnoï. NUMENIUS TENUmOSTRlS X NuMENlUS PHOEOPUS (3) Egalement, d'après Degland (4), le Courlis à bec grêle s'accou- plerait avec le Courlis corbien, A', pliœopus, d'où il résulterait des métis décrits comme espèce sous le nom de iVumenius ayngenicos par von der Miihle (3). M. Oustalel, que nous avons consulté, nous dit que A^ fsyngenicos von der Miihle n'est point un hybride, mais la même espèce que N. tcnuirostris. Genre Gallinago Gallinago ma.tor (6) et Gallinago scolopacinus (7) M. J.H. Gurney signale (8) chez M. Lown, l'empailleur d'Oiseaux de Yarmoulh, une très grande femelle Snipe [G. scolopacinus) colorée de roussàtre, mais dont le blanc des parties de dessous est moins étendu qu'à l'ordinaire. Cet Oiseau, ajoute M. Gurney, pourrait bien être un hybride de la Commou Snipe et du Gnilinuyo major. Il avait été acheté à Norwich, où M. Soulwell l'examina et le com- para de, souvenir à une Bécassine très curieuse qui fut tuée en 1886 et décrite brièvement dans le Zoologist (9), celle, pensons-nous, que possède le Rév. A. J. Richards, de Farlington (Anipshire). M. Gurney croit que cette dernière est un vrai hybride. Nous n'avons (1) Ornithologie européenne, par Degland et Geibe, 11. p. Hit, I.S66. (2) In « Venezia e le tree lagune. » (3) Autres noms scicntifKines : Numenius rninor, Scolopax plidopus.Scolopax liizoniensis, Numenius atricapillus, Phœopus arquatus. (4) Mi'me ouvrajje, même pagi'. (5) Beil. zur. Ornith. Griecli en lands. (6) Autres noms scientiliques : Scolopax média, Scolopax major, Scolopax paludosa, Scolopa.v pnhistris, Telmatias gallinago, Ascolopax major, etc. (7) Ou : Scolopa,x gallinago, Gallinago, Scolopa.x gallinaria, Telmatias. gallinago et breehmii, Pclorynchus breehmi, Ascolopax gallinago et sabiris. (8) Zoologist, N» de mars 18".)4, p. iX). « Ornithological Notes from Norfolk. » (9) 1886, p. 392. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS D'APRÈS NATURE 745 reçu eu coinuiuuicatiou aucun de ces écliautillons. Le Rév. A. J. Ricliards nous a donné seulement, par lettre, quelques indications sur la dcrnièi-i' Hécassiiie. Il nous fait savoir que cet Oiseau fut inoulré à un meeting de la Société uruitliologique de Norfolk et que les membres présents émirent l'opinion que c'était un spécimen unique de la Coniinon Snipe. Le Révérend n'était point présent ci la réunion de ses collègues, mais il ne put |)arlat;'er leur manière de voir parce que la petite hôte n'avait point fait entendre de cri lorsqu'elle s'était élevée en l'air, comme en fait entendre liabi- tuellenicnt la Conimou Snipe, et iju'aussi elle s'était montrée très paresseuse dans son vol. M. Richards pense encore que c'est un petit spécimen de la « Solitary or i;real Snipe ». Toutefois il reconnail (jue l'époque où elle fut tuée, le mois de Janvier, vient à l'eucontre de son dire, car, à partir de Septembre, on ne trouve plus la grande Bécassine dans les lies britanniques. L'Oiseau lit baisser, pai-aîtil, les balan- ces de cinq onces. Genre Limosa LlMOSA LAPPONICA et Ll.MOSA UROPYGIALIS M. le prof. dotl. .Martorelli a bien voulu nous adresser une note qu'il a écrite sur a Akiini c.reinplari del yen. Limusa » (1), note qui renferme une planche coloriée représentant un individu inter- médiaire entre la Limnsta hipponica et la Limosn uropiifjlalis, — peut-être un hybride entre les deux formes? M. Marlorelli ne s'est point prononcé. l..e produit en question n'intéresse que médiocrement nos études, caries deux formes qui lui auraient donné naissance ne peuvent être présentées comme de bonnes espèces. La l.inwsa uropi/ifinlis n'est qu'une race locale, une forme orientale de la /„ œyoci'phak's. .\L Ous- talet nous fait remai-quer que M. Seehohm, (|ui a eu sous les yeux beaucoup de spécimens des deux races, /.. rufa de l'Ouest et /.. uiopy- (jiulis de l'Est, dit qu'elles se fondent l'une dans l'autre par des gradations insensibles. « The eastern and in-steni forms oftlif Bar- lailed Godicit completely interyrade (2) ». M. Seebohm ajoute (3) que (1) appartencnti aile specic Limosa lopponica, Linn.,c Limosa uropygialis, Guul(l.(AUi deila Socielà italiana di Scieiize naturali, vnl .\XXIII, .Milaiio, I8'J0). (2) The geographical dislribution ofthe Vliaradriidœ, [>. '.iSl. (3) P. 488. 746 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE leur point de contact se trouve probablement dans la péninsule ; un spécimen qu'il a obtenu dans la vallée du Jénisseï appartient certai- nement à la forme de l'ouest {L. rufa). M. Oustalet nous fait remarquer en outre que chez la I.imosa uropygialis, les dimensions du bec et des pattes varient excessive- ment : le bec de 7 1/2 à 11 centimètres et les pattes dans les mêmes proportions. Le plumage est lui-même sujet à des variations et sans doute on pourrait constater des différences analogues chez des exemplaires de localités diverses de L. rufa. Aussi, la prudence s'impose dans le cas présent. Si, malgré ces remarques, on doit considérer la Limosa de M. Martorelli comme produite par le mélange de I. rufn el de L. uropiif/ialis, on ne saurait lui donner le nom d'hybride puisque les races mères ne sont que des variations d'un même type el même des variations non constantes. ÉCHASsiERS Macrodactyles Famille des Rallidœ Genres Gallinula el Fulica Gallinula chloropus (1) et Fdlica atra (2) Un hybride fort intéressant a été signalé et décrit par M. Kreyge(3). L'Oiseau fut tué par le comte de Dierkheim juu. dans le Hanovre au mois de septembre 1889: il se trouve aujourd'liui dans le Musée provincial. 11 est de sexe femelle, mais l'ovaire paraissait peu déve- loppé. La mesure pi-ise sur le frais était: « long. loi. 38'=™. larg. 02*'™. doigt du milieu 13.5 )). Celte pièce, vraiment remarquable par ses caractères mixtes entre les deux espèces, a été envoyée très gracieusement à notre examen par la Direction du Musée. 11 nous a semblé que l'Oiseau se rapproche parla taille de Fulica atra: son bec coloré comme chez Gallinula chloropus est plus fort que chez cette espèce et moindre que celui de F. atra. Le dos, le dessus des ailes de la queue, c'est à-dire les parties supérieures, sont du brun verdàtre (1) Synonymie : Porphyrio olivarins, Fulica chloropus, Gallinula, Fulica fresca, maculata. flanipes eljîstulans, liallus chloropus, etc. (2) Appelé encore : Fulica lencoryx et œthiops, Fulica atra et aterrima, Fulia platyaros, etc. (3) Bastard von Gallinula chloropus und Fulica atra in Ornitliologisclies Jaln-huili, IVe livraison, p. 172. ADDITIONS, CORHECTIONS ET EXAMICNS D APRES NATUllE t 't i de chloroptis. Les doijj;ts soQt bordés, mais beaucoup i)lus étroite- meal que cliez alra. Le dessous du corps est de ce type (1). Il n'existe point de blanc sous le ventre ; les couvertures inférieures delà queue eu laissent voirconiiiiu chez rhioropus, ijuoique dans des proportions plus faibles. L'iris lartiliciel) est brun. En somme cette pièce parait être un excellent intermédiaire. Au moment de notre examen, nous n'avions entre les mains que quatre (jallhiula cliloropun et trois l'ulica alra, mais nous avons étudié depuis de nombreux spécimens d'espèce pure dont quelques- uns en chair. Notre opinion ne s'est point moaillée (2j. (1) Du reslc, la couleur île ceUe partie est la mènie chez les deux types. (2) Au sujet de la coloration du bec, que nous avons dile semblable à celle de G. chtoropus, nous devons taire remarquer qu'au Musée de Rouen on voit nne Foulque tuée dans la Seine-tnférieure, et dont le commencement du bec est très rosé foncé; prés de cet Oiseau lij^urenl quatre autres Foulques mâles qui n'ont point le bec rosé ; (le sexe n'est point indiqué). Nous ne serions point surpris d'apprendre que les deux espèces ont le bec à peu près du même ton. Rallus AQUATicus. — Nous avons lu dans le Bulletin des Naturalistes de Sienne, du mois de décembre I8SS, que M. le comte K. Meltica de Gambara avait pris à la chasse un liatUiii aquaticiis de sexe temelle. Le bec était un peu aplati, légè- rement relevé, et la manlibule inférieure dépassait un peu la supérieure. Le bec ainsi conformé ne portait la trace d'aucune blessure. Le comte se demandait si un tel Oiseau n'était point un hybride {incrocioj. Informations prises, il nous a été répondu qu'une telle conformation ne pouvait venir que d'une blessure anté- rieure; l'occiput, (le couleur blanche, annonçait encore une anomalie. F.\MiLLR DES Chahauriu.e et des Scoi.oi'Aoïc.E. (iciiivs Vaiit'lliis «'t Scolopax. Vanellus cristata et Scolopax ruslicula. — Le Journ.l de Ch isse allemand |A. llugos Jagd Zeitung, pp. 34;) et :Vi4, n" du 1"' Juin LS.S7) rapporte le fait suivant qu'il a emprunté à luie autre revue (1):« Dans l'endroit nommé liohraner, prés llundsfeld, canton d'Oels.il fut tué au crépuscule un lj:Uard de Kiebitz (le Vanneau) et de Waldschepfe (la Bécasse) l^'Oiscau étrange, ajoute- t-on, avait la forme et le slu- sieurs spécimens sauvages de l'Oiseau aujourd'hui si modifié. Tout en difïérant du Venturon, il ne s'en éloigne pas cependant à ce point que ses produits avec le C. elrgans ne puissent sans doute être confondus avec ceux de cette espèce croisée par le même C. elegans. Ou pourrait donc admettre que les Oiseaux qui nous embarrassent sont nés d'un mélange entre F. citi'inidla X C. elegans ; mais cette hypothèse reste peu vraisemblable. Nous persis- (1) Voy. p. aa ou p. 307 des Mém. (2) Voy. p. 230 ou p. 304 dus Mém. 760 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE tons donc dans notre manière de voir et nous croyons avoir aflaire à de vrais mulets de Cliardonueret et de Serin desquels, répétons-le, ils ne (liffèi'cut aucunement {i). Le Rév. Macpherson a eu l'obligeance de nous envoyer en com- munication un hybride jeune Cliry. spinus X C. elegans, né en captivité. Nous remercions vivement le Révérend de son envoi ; mais l'Oiseau n'a pu nous être utile puisque nous n'avons jamais eu l'occasion de voir des jeunes hybrides sauvages du croisement si controversé. Carduelis elegans X Fringilla canari a. (Se reporter p. 238 ou p. 312 des Mém. de la Soc. Zool , 1892). Afin de montrer que la rencontre à l'état sauvage d'hybrides pro- duits en domesticité, ou par des parents échappés de captivité, est chose possible et même peu rare, nous avions signalé quelques exemples pour justifier cette opinion (2). Nous n'avons pas à citer de nouveaux faits. Cependant dans un mémoire sur des hybrides que M. Walter Cox, des Firs (3), a bien voulu nous adresser, nous avons lu qu'une F. canaria échappée se croisa en liberté avec un C. elegans; mais les circonstances de cet appariage, racontées par M. Cox, nous laissent penser qu'il fait allusion à un des exemples que nous avions mentionnés en débutant. Nous rappellerons seulement que quatre Perruches ondulées, échappées récemment de cage, se son t établies près de Berlin, dans un domaine des environs de la capitale et que, remarquées au mois de juin, on constata encore leur présence (J) On se rappelle que le prof. riij,'lioli avait proposé pour les mêmes le croise- ment du Serinas hortulaniis x Carduelis eleg^ans(Voy. p i'Mou p. 310 des Mém.j. Nous n'avons point cru devoir partager cette manière de voir, parce que le 6'. hortalanus, quoique ayant de ijrandes analogies avec la Fringilla canaria. nous parait de trop petites dimensions pour être l'un îles parents. Nous avons demandé à M. le 0' Bertliuldo si cette espèce est fréquente dans les endroits où les deux hybrides qu'il nous a signalés ont été obtenus. Le docteur nous a répondu que le i'. Iwrtulanus est répandu dans l'Italie du Nord et l'Italie centrale pendant la saison de la reproduction ; il se montre rare dans la mauvaise saison. A ce moment, au contraire, il est nombreux en Sardaigne et en Sicile. Le docteur ajoute que dans le Piémont on le rencontre souvent en été. On le trouve peu dans les plaines de Turin, tandis que sur les collines il est assez fréquent, S'Manio, S'-Marglierita, Monalieri (au mois d'octobre, pensons-nous). Enfin, il est rare dans le Vercellese et le iNovarese. (2) Pp. 83, 86, 238, 239, 2i0 et 241 ou pp. 338, 339 des Mém. de la Soc. Zool. 1890 et pp. 312, 313, 314 et 31o des mêmes Mémoires (année 1892). (3) Fiverton (Devou). ADDITIONS, CORRECTIONS ET KXAMENS d'aHRÈS NATURK 701 au priuteinps suivaiit(l). Ainsi la préaCiice à l'i'lat liLic d'Oiseaux t!cliai)|ii's lie ca|tlivil('', pouvant, daiis la suite, lorsqu'ils seront dépourvus d'individus de la race, se croiser avec des espèces étran {,'ères, est réelle; e'esl un fail qu'où ue saurai! négliger dans nue élude sur les hybrides observés à l'état sauvage. Serinus hortilanus X Cauduelis kleoans. (So repolit"!' p. 241 on p. 'M'j du liraye à piiil). M. Keulemans aurai! renian|né aux expositions ornilliologiques des hybrides de ce croisemeul. Il vil.il y a une quinzaine d'anaées, à (I l'Alexaudra Palace Bird Show i> un individu de eegiîure qui y élai! exposé; il élail désigne comme mulf! de « wild Canary and (ioldliucli II. Au premier coup d'o'!!, M. Kculeinans le recouiiul pour être un mélis du Goldiiiicli cT e! du Scriniis horlithntus 9. Il l'aeliela; l'Oiscuiu vécut chez lui pendant plusieurs années; mais il fut enlin, comme cela ariive souvent chez les Oiseaux retenus en cage, mangé |)ar uu Clia! du voisinage. Le peintre anglais nous a adressé uu cro(|uis (|ui moulri' ce liel Oiseau ; il est assez dillérenl des individus (|ui nous ou! é!é envoyés comme u splniis X carduclis » e( ([ue nous altribuous au croisemen! plus probable de F.catuiria (lotii. X C. eleyaus. On a loulefois de la peine à It; juger, le croiiuis élan! 1res sommaire, presque à l'('!a! (rébaucbi!. Ces! après de longues recherches ipie .\l. Keulenians a reirouvé ilans ses cartons ce dessin, fait autrefois ; il porte l'inscripliou suivante, écrile de la main de l'atlisle : elles inan(|in'nt); elles ont uu petit bord Lhiiic el à l'iuléileur une jurande tache blauclie qui s'avauce jusqu'à la partie (bord) ultérieure et au sommet; du même côté externe la deuxième reclrice est presque semblable à la première, seulemeul la tache blauche s'étend moins sur le haut. La troisième présente une tache ovoïde blanchâtre de petite dimen- sion, ])lacée à ])roximilé du sommet. Les auli-es recirices, y coin- pris celles du cùlé droil, sont tout à fait noires. 11 faut de plus ajouter que les deux rectrices médianes ont le bord verdàtre, ce qui s'observe chez FringiUa cœlchs. Le croupion enfin est d'une couleur verdàtre, c'est-à-dire qu'il n'est pas vert comme chez cœlebs et pas blanc comme chez montifringilla » Au sujet de la femelle, le même di^scripteur s'exprime ainsi : « Celle-ci a presque tous les caractères de la femelle Iringilla cœlebs, en ce qui concerne la partie supérieure du corps; la gorge, le gosier et la poitrine ont les couleurs plus claires que celles de la femelle de cette espèce ; l'abdomen est blanc sale; (il est blanc de neige chez iiiontifrinçiUbt adulte). La poitrine du même sujet est de couleur cannelle claire; sur la tète deux bandes noires, parfois interrompues, partent derrière l'œil et descendent sur les côtés du cou, séparant un endroit de couleur gris céleste qui se voit seule- ment dans la même région chez inoiilllriiiijilla. Le bec est jauue, mais noir sur les côtés et à son extrémité, aussi bien à la mandibule supérieure qu'à l'intérieure, d Le docteur ajoute que sur les ailes, (petites et grandes couver- tures), la couleur jaune est mêlée avec le blanc ; les rémiges médianes ont l'exlréniité largement teintée de fauve très clair. Le croupion est d'uue teinte blanchâtre, cendrée et verdàtre, indiquant un mélange des deux espèces; enfin la queue ressemble plus à celle de Friiigilla cœlebs. Son Altessi! le prince Aldobramlini, après avoir remis entre les mains du jirof. (larucci, les deux pièces qui viennent d'être ainsi décrites, a eu la complaisauce, sur notre demande, de nous faire adresser à notre propriété d'Anliville les deux précieux Oiseaux. Nous avons procédé à leur examen eu présence de trente-quatre échantillons des deux espèces pures (17 vionlijrhujilla el il cœlebs) de dillérents âges et des deux sexes, pris ou tués dans dilîérents pays et à diverses époques de l'année. Nous regrettons de ne pouvoir nous montrer aussi allirmatit (]ue s'est montré le savant professeur. ADDITIONS, CORnECTlONS ET EXAMENS d'aI'RÈS NATURE 76o Li' iik'iIc f:iil l'clIiM (l'un jciinr iilàli' ralcbs. ses coiilcurs ctaiil ternes vers la trie et )o lileii maii(|ii;uit à <'('lli' parlic; ce serait presfiiie un cT lie cette ('spèce sans les deux hari'es chamois vif et très prononcées qui traversent les couvertures des ailes. Le hec, par sa tonalité, ne rappelle aucnneinent le jaune si caractérislifiue île iiioutijvinijiUxt ; il est i;ris brunâtre et allongé. Tout 1<^ dessus du dos est roussàtre uni, sans aucune tache foncée. Les rectrices exté- rieures sont très larjjeuient et très distinctenieni marquées de blanc, à la manière de cirlchs : loul le diissous du corps (;sl liMnti' de bri(|ue violacé, très exactement comme chez cwlrlis ; enfin les lianes ne portent aucun des points caractéristiques de montifi'inuilia. La croupe est, il est vrai, moins venlàtre que chez cette espèce; mais son mélange n'est point obtenu avec le blanc de la croupe de iiionfifriniiilla; il est obtenu avec de la couleur brun rouge qui n'existe ni chez monlilriiKjilln, ni chez cmlchx; en sorte que cette teinte nouvelle ne peut prouver le mélange des deux espèces. Puis, de cha(|ue cAlé de la nuque, on voit une apparence des deux barres qui .sont l'attribut des femelles chez les Pinsons. C'est ainsi que, sans les tleux raies rousses des couvertures des ailes, on pourrait voir aussi dans le présent Oiseau une vieille femelle stérile se rêvé tant de l'habit du mâle. — Cependant, nous l'avouons, la coupe terminale des rectrices nous paraîtrait plutôt nKinlifriniiIlhi ([ue cifirlis; puis, près de l'épaule, (quoi((ue ceci arrive aussi chez cn'lch.t), apparaît une petite touffe de plumes blanches de teinte jaunâtre. Le dessous de la queue semble aussi plus fonci; que chez rwlchs, lequel est généralement plus blanchâtre à cette place. Ces points donc, s'ajoulant aux deux barres chamois des couvertures des ailes, peuvent à la rigin'ur laisser croire que cet Oiseau est un hybride. La femelle nonsavait paru tout iraiiord mieux dévoilersa ilouble origine ; mais, en l'examinant de piès. on pourrait prétendre que c'est une 5 monlifrimiilhi blanchissant, aux couleurs par con- séquent très atténuées, 'l'oulefois. à la croupe, où pri'eisément montifritii/illa est de couleur assez claire, elle est d'un ton plus obscur et même mélangé d(! verdàlre, ce que nous n'avons observé qu'une seule fois chez niniitlfriiKjilla pure es[)èce. ^'oiei du reste sa description : sur la télé, on voit d'une manière très accentuée deux barres qui, interrompues cà et là, bordent la nuque et se lejoigneiil en carré sur le haut de la tôte. La gorge, la poitrine, les lianes srmtd'un gris jaune roussàtre pâle, bien moins accentué que chez iiionlifriiiiiillii. Il semble que près des ailes (éi)aules) on aper- çoive la couleur chrome, propre à iiiontilriniiHht. Leconimeucenient 766 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A LÉTAT SAUVAGE de la mandibule supérieure est très clair près du front, à l'exlré- mité la nit'me mandibule devient foncée ; ceci rappelle parfaitement iiiontifrinfjilla. La queue est découpée à sa terminaison comme chez cette espèce et les rectrices sont linemeul liserées de teinte claire. Des points ou petites taches apparaissent très visiblement sur le dos, quoique bien plus faiblement que chez le Pinson des Ardenues; les raies des couvertures des ailes sont assez chàtaisne. Ajoutons encore que l'abdouien est blaiicliàtre comme chez inouli/riniiilin. — On voit donc que cet Oiseau rappelle beaucoup montifringilla. Mais, nous l'avons dit, le blanc de la croupe est obscur el quelque peu verdàtre; il n'existe sur les (Inncs aucun des points si caractéristiques de niontifrini/illa, tout au mnius c'est à peine si on peut saisir quelques indices ou un rappel de ces points; la partie du cou près des joues n'est aucunemeul bleuâtre blan- châtre, mais grisâtre comme cliez la femelle du Pinson commun; la couleur de la gorge, de la poitrine surtout, n'est pas du jaune roussàtre clair de montifrinçiilla; enfin le bec, quoique rappelant des caractères propres à celui de luinilifringillu , est grisâtre dans sa tonalité générale. La première baude des couvertures des ailes est elleménie assez blancliâtre et la rectrice la plus extérieure porte beaucoup de Idanc, plus que l'on en voit généralement chez monti- /'rmf/(7/fl; la deuxième est légèrement lavée delà même teinte, ce qu'on ne trouve jamais, pensons-nous, chez montifrinfiilla pure espèce. A cause de ces particularités, et de celles que nous avons remar- quées sur le mâle, nous avons fait peindre ces deux Oiseaux qui nous laissent cependant, surtout le mâle, beaucoup de doutes sur leur origine hybride. Nous nous sommes décidé à faire exécuter ce travail encore par cette circonstance (|ue les deux pièces d'aspect, l'une cœlcbs (le mâle), l'autre iiiontifiingillu (la femelle), paraissent avoir été rencontrées au même endroit. Si elles étaient une variété du Pinson ordinaire ou du Pinson des .Vrdennes, il serait naturel que toutes deux se présentent comme des variétés du même type. L'opposition qui se produit dans la diversité des types favorise donc l'idée d'une hybridation. L'examen auquel nous nous sommes livré n'a point été fait à la légère; tleux jours durant nous avons examiné nos échantillons de race pure, les comparant aux iiybrides qui nous avaient été si gracieusement confies. Nous seiions heureux d'apiirendre que depuis le retour de ceux-ci au château de Frascali, où le prince les conseive, d'autres ornithologistes les ont étudiés, car ce sont là des Oiseaux curieux et fort embarrassants. ADDITIONS, cnnrtEcrioNs et kxamkns DAi'ur.s nati'hk 7fl7 Cello ri'iiuir(|iie (|iio nous avons faite : à savoir que lo i)laiii' du croupion de montiliingilln pur se lave (iueli|ue(ois de veidàlie, (particularité qui existe au moins chez l'un de nos exemplaires de rate pure), montre la Iros jurande afFiniti^ qui existe entre les deux espèces. Nous avons constaté que cette atliuité se dévoile aussi dans le blanc de la rectrice la plus extérieure qui est plus ou moins blanchii? chez inoiilifrinijilhi. 3° M. Keuleinaus nous informe (|n'il a possédé au moins cinq fois des métis du Pinson commun el du l'inson des Ardennes; ces Oi-eaux uni toujours l'té Irouvi-s au commeni'cmeut de l'iiivei- en iiollandc. M. Keuh'uians les a aclieli's sur le maiché, parmi des Pinsiuis et autres Oiseaux émigrant. (Vest, nous dil-il, par les cou- vertures qu'il les reconnaissait, les plumes d(^ «es jiarties étant C(uistamiueut jaunes. Depuis uii certain liunps, il n'eu a plus revu. D'une conversaliou qu'il a eue avec M. l)res,ser, il résulterait (pie de tels métis ne sont point rares en Suède, dans les endroits où s'établit la limite des deux espèces ; ces hybrides ont presqm; tou jours le Pinson conimuu pour père. Mais M. Dresser, que nous avons interrogé, proteste contre cette assertion. M. Iveulemans, nous dit-il, a certainement fait erreur dans la communication qu'il nous a adressée. 4» M. Marion a eu l'obligeance de nous faire parvenir, par l'entremise de M. A. Pénot, les deux exemplaires du Musée de .Marseille. Nous avons reman|ué que la rectrice la plus extérieure de la queue du spécimen pres(|ue moitUlrituiiHa que nous pn-sen- tions comme douteux (1) est réellemeul marquée de blanc, quoique d'une manière terne ; nous avons aussi remar(|U('' (|ue le noir de la b.irbe non tachetée lire sur le grisâtre. Un cf iimiitifriuiiilUt, faisant partie de notre matériel de comparaison, montre, il est vrai, la môme particularité; mais, il existe ri-ellemenl de la couleur xerdàlre sur la nuque de l'individu du Musée de Marseille. .Nous n'oserions dire que cette seule marque (de mélange) est sudisanle pour afTiriiK'r riiybridiléchez ce sitécimen; aussi, pour lunis, son origine mélangée reste encore douteuse à un deuxième examen (2). Nous avons remarqué que la rectrice la plus extérieure du dcu xième ('chanlillon (3) est marquée ucttemcnt de blanc comme chez firlvlix ; la séparatiim du noirct du blauc est, eu outre, bien limitée ; cependant les couleurs sont plus eltacées que chez ciclehs. (1) Voy p. 2C>1 ou p. Sa'i (les Méiii. (2) Cette tendance chez F. inonti/ringitla a picmlio ilii bliim- >iir les icdijri's n'inilii|iie-t-i'lle pas oncore une parenté avec cirtcfis? (3) Décrit page suivante. 76S OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE Genre Pyrrhula PiNICOLA ENUCLEATOR Cl CaRPODACUS PURPUREUS (Se reporter]). 267 ou p. 341 des Mém. de la Soc. Zool., 1891). M. Ernest E. Tlioinpson. de Toreuto (Ciuiada), a Ijien voulu nous adresser ea communication le très rare s|jécimen hybride qu'il conserve; ce spécimen reste unique jusqu'à ce jour. Vu de dos, il ressemble presque euliérement à Cariioihicus purpureus; comme taille il est tout à fait inleiniédiaire entre les deux espèces supposées p:irenles. F^es barres (le l'aile de Pinicola enticleator sont en quelque sorte rappelées, mais très amoindries, et plus rougies, comme serait la barre très faible de l'aile de Carpada- cm. Le bec est fort, il est sans doute de dimensions intermédiaires; mais, vu la taille de l'hybride, il se rapproche davantage des dimensions de celui de P. ciiurlcalar. Le rose de la tèle, des joues et du cou est aussi plulùt du rose de cette dernière espèce. La partie abdominale est légèrement marquée de petites taches longues qui rappellent le plumage de la femelle de Curiindacus ou du jeune niàle, (ce qui indiquerait que l'hyl^ride n'a pas atteint toute sa croissance). Il est à remarquer que les taches brunes du dos, dont la teinte est celle de Carpodncus, alTectent plutôt la forme des taches de Pinicola que celles de la première espèce. Elles ne sont donc pas longitudinales, mais courtes et donnent un peu l'aspect du dessin martelé de Pinicola. Les rectrices du côté gauche manquent. Les pattes et les doigts sont fonrés comme dans Piniroht; ils ne sont pas bruns comme ceux île Carpodarus -, pour les dimensions ils sont intermédiaires entre ceux des deux espèces. — Cet exemplaire est réellement remarquable et excite un vif intérêt. Nous l'avons fait peindre sur deux faces dillérentes. I.e mélange de; ses caractères a tellement attiré noire allenlinn (jue nous avons voulu, après avoir pris les notes que l'on vient de lire, le di'crire une deuxième fois. Voici nos nouvelles impressions : La coloration du dos est bien plus Carpodacus que Pinicola, mais la manière dont les taches sont par- semées indiijue tout à fait Pinicola. Les rémiges les plus rapprochées (1) Une espèce a les rémiges liruri cliiUain, l'aulre esprce les a noir châtain. (2) Oans notre premier examen, nous avions cru trouver que le rose de la tèle, des joues et du cou était plutôt d'cimclcator. Mais chez les deux exemplaires c"" adultes enucleator (pie mus possédons, la couleur rose ne nous parait point être exactement la nu'me; sur l'un ilcs deux elle se rapproche niènio tout à fait du rose piirpurens. ADDITIONS, CORHECTIONS ET EXAMENS D'APnÈS NATURE 7li9 du rorps se termiiienl \y.\r une bordiito plus claire que la tciiilo générale de la barbe, laquelle est d'un brun foncé assez noir parais- sant être un mélange de Cnrpodacus et de Pinicola (1). Les parties les plus claires des ailes(b(ir(iures dos rémiges et raies transvi^rsales), (luoiijue rappelant le dernier type, présentent la teinte rousse du i>re- mier. Plus on regarde cet Oiseau, plus ou le trouve un véritable intermédiaire entre les deux espèces; à reinar(|uer encore que sous l'aile la partie foncée (brune) de ('dipodanis est rappelée viveuieiit (2). Nous avons voulu savoir ce que M. ErnestE. Thompson pense de l'orijiine sauvai^e que l'on atliiliiieà son bvluide. ^'oici sa n'-ponsc : « The deep red linls Ihat are fouud ou tlie l'iue grosbeak, the Purjjle finch, the Cross bills and the European i-innet, are invariably lost in cage birds, and are pcrmanonlly succeeded by a dull yellow or bronze liiit. The specimeu iu question bas ail the deep and ricli red tinis of Ihe briglitest plumaged Pine Grosbeak. In addition to this, the great difTiculty of gelting Ihcse binls to breed in confinement must bc rememi)ered, while the (excellent condition of this spécimen shows lliat il was accustomed to liberty. The absence of traces of cage-life and the fact Huit it was witb the wild birds, that came down froni the north, seem to indicale, with almost certainly, that it was a wild boru bird d. L'Oiseau de M. Ernest E. Thouipson vient d'être décrit et repré- senté dans l'Auk (i). Genre Emberiza .h'NCO HIEMALIS et ZONOTRICHIA ALBICOLLIS. (Sf io|i,>i I.M- |). 27i Pl p :i'.e. (les Mém. de la Soc. Zool., 1802). On se rappelle i|ue cet hybride avait ét('' décrit en 1S(>3 par ^L Ch. H. Townsend dans le (( Bulletin of the Nuttal Ornitho logical Club» (2). M. Wilner Stone en parle de nouveau dans l'Auk (3). Il fait savoir que M. Baily, ([ui l'avait obi enu,' l'a offert à l'Acaili'm'e des Sciences naturelles de Philadelphie, où ou i)eut le voir maintenant dans la colleclion des « local Birds ». M. Wilner Stoiic, en rernar(|uanl que les caractères des deux espèces mères sont mélangés en d'égales i)roporlions, le décrit de la manière suivante : (1| Aiik. .hiniiarv. ISO'i. N" t. Niius ilrvons ci Ile indicaliiiri à M. le rhevalirr von Tscliuili zii Scliimiloircii. (2) Vlll. N^dAvriJ, |.|>. 7S.I 711 (3) N» 3, vol. \, p. 214, llybrid Zonolrichia. 770 OISEAUX HYBRIDES HENCONTRÉS A L'ÉîAT SAUVAGE (( The upper surface aud vvings hâve the général aspect of tlie /nnn- trichia, but Ihe black shaft stripes are narrower and the rufous is more or less suftused wilh staty, this shade predominating on tlie heard, wliere the central white stripe is entirely ohliterated and tlie hack stripes considerably broken. Beneath the pattern of colora- tion is that of the Zonolrichia, but the breast and sides are of a darker slaty hue. The superciliary stripe is reduced to a white si)ot i)ehind the nostril and there is a faint dusky maxillary stripe. The outer most tail feathers bave the terminal two thirds white, and Ihere is a white terminal spot on the iuner web uf Ihe next pair. » Une cbromo-lilhographie (1) est jointe à celte description. Genre Passer Passer do.mesticus X Passer montanus (Se reporter p. 175 ou p. 349 des Mém. de la Soc. Zool., 1802). Deux nouveaux hybrides sont à mentionner. Le premier a été signalé par le Rév. Macpherson, de Carlisle (2). « Pendant l'été de 1891, dit le Révérend, un Coq House-sparrow (P. domi'stiois) s'ap- paria avec une femelle Tree-sparrow (/*. montnnus) à Aiglegill où les deux espèces se rencontrent fréquemment dans la cour de la ferme. Us bâtirent un nid, mais ils furent bientôt dérangés et partirent. Probablement ils nichèrent quelque part dans le voisi- nage, car on aperçut, au commencement du printemps 1S02. à Aiglegill même, un hybride mâle des deux espèces. Cette obser- vation fut faite par M. R. Manu. » Le Révérend Macpherson vit d'abord l'Oiseau lorsqu'il voltigeait dans la volière où on l'avait renfermé; dans ses mouvements il paraissait être un Tree-sparrow (/'. niontinuix). Quebiues jours après, l'Oiseau ayant été tue intentionnellement, M. .Macpiiersou le reconnut pour un véritable hybride, opinion qui était celle de M. Richard Mann, et qui fut partagée ensuite par M.M. Johnson, Thorpe, J. E. Harting et 0. V. .\pliu. auxquels le précieux échan- tillon fut communiqué tour à tour. Ce dernier ornithologiste, l'ayant comparé avec une série de peaux des deux espèces, nous a proposé, à son sujet, les remarques suivantes: « Le bec est celui du /'. doniesticus. mai.> un peu plus (1) Plate VI. (2) A. vertebrnted Fauna of Lakeland, liy the Rev. H. A. Maciihcrsoii. iluz David Douglas, Edimbourg, 18!li. Prolegomena, pp. iXXX el i.WXi. ADDITIONS, COnnECTIONS ET EXAMENS D APRÈS NATUBE 771 petil. I,;i tiHe est iiiliMmr'di.iiii' |inr su forme entre celle des deux espèces; les proportions soiil relies du /'. tiionlduiis; la taille est partout un peu plus petite que celle de ce dernier. La marque ipntli'fn) delà IfHe est dans le genre de eelle de la niènie espèce, mais Irèsdislinete par sa coloration el |irésenlanl un cachet tout parti culier. La nuque est grise, mélangée de couleur pâle sur la partie étroite; toutes les parties supérieures, higarr(''es de teinte terne, dilTèrent des antres espèces sous ce rapport; le manlean ressemble presfiue à celui du P. monUtniix; le bas du dos et les couvertures supérieures de la queue sont plus gris que les mêmes parties du /*. (lonirsficiis (lequel est lui-même |(lns gris que /'. moiilanux). [,e bord brun des ailes est plus ])àle et plus terne quedans l'une ou dans l'autre espèce. I^es petites couvertures ont la grande quantité de blanc que l'on voit chez le P. domi'uticiis ; elles manquent du noir découvert qui existe chez le /'. inoiitaniiK. Les plus grandes couver turesuese terminent point en blanc comme chez le /'. inontanus. Le noir sous le menton et la gorge excède à peine en quantité le noir de cette espèce, c'eslà-dirc que cette petite |)artie. iilutiM brunâtre sombre (juc véritablement noire, est considérablement moins éten- due que dans P. (lomestiats, car elle n'avance point jusqu'au iiaut de la poitrine, comme cela existe chez ce dernier. )> C'est au Uévércnd .1. G. Tuck, de l'ostock Rectory, qu'on doit la connaissance du second hybride qui fut tué le 3 janvier 18t)'t parmi d'autres (( Sparrows )i(l) dans une cour de ferme, près de Rury Saint lùimunds. Le Révérend a eu la complaisance de nous envoyer ce rare spé- cimen. Nous l'avons examiné ayant entre les mains neuf /'. )iioi)laiiHS et onze /'. thniii'sliriis tués à diverses é|)oques de l'année et dans des contrées différentes. (Ces derniers étaient tous de sexe mâle, sexe de l'hybride; c'est dire que notre mab'riel de comparaison était très sullisant pour faire un examen profitable). Voici h^s caractères de l'Oiseau soumis à notre inspection : Vu sur le dos, il représente, à l'exception de la tète, le P. nio>il(i7}iii!: la queue est fort courte, plus courte, peut-être, (pie chez |)lusieurs iiKDildtiiis de noti-e collection; Non-seulement le plumage montre le dessin propre à celte espèce, mais il est aussi du même ton. L'ailt; est encore de ce type; car, en dessous de la première barre supérieure, se montre un liseré noir ipii suit le dessin du blanc, tmil comme chez le P. Mnntniiitx. toutefois le blanc ne paraît pas tout à fait aussi large que chez le Fri(|uet, ce qui rappelle la barre de l'autre espèce. La tache noire de (l) On ninJniue point l'i'spt'ce tic Spanow. 772 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE la ^orge est presque uniforme de teinte, rappelant encore celle du P. montanus; mais elle se prolonge davantage vers la poitrine; elle se trouve alors parsemée de petits traits blancs très fins, comme chez le P. ilonirslirns. Le liée n'est gut're plus fort (lue ci'hii du P. montanus, mais il est clair au commencement des mandibules; cette couleur jaune clair se répand très avant sur la mandibule inférieure. (Nous ne trouvons point cette particularité chez aucun des P. montaniix entre nos mains). La tache foncée de la joue n'est point aussi nette et aussi foncée que chez le /'. montanus : c'est un mélange avec la tache, bien moins app'irente, du P. donirslinis. Le blanc, en se rétrécissant, entoure par derrière presque tout le cou, formant comme un collier; (nous ne voyons point cette particularité chez l'une ou l'autre espèce). Les parties inférieures, poitrine et ventre, sont assez foncées (1). Les doigts paraissent très tins; peut- être se sont-ils desséchés depuis la préparation'.' Tout ce qui vient d'être dit fait donc voir que cet Oiseau ressemble plus au IK montanus qu'au /'. domcsticus; mais si ses proportions sont bien conservées, ce que nous ignorons, il présente parla une forte apparence du P. domesticus, quoique la queue et le corps soient courts. Du reste, nous n'avons point parlé de sa tête; là se voit encore son liybridité. En elïet, le dessus de celte partie n'est point roux violacé à la manière du P. montanus, mais il est gris mélangé de brun roux, et le brun roux, qui reste plus uni, est du ton chocolat du P. rloinrsticus formant bande autour de la nuque. Ajou- tons que sur la peinture rpii le représente de prolil, ce curieux échantillon donne l'impression d'un P. ilomeslicns. Si nous le comparons de souvenir avec celui du regretté M. Lemeitteil, dont nous allons bientôt donner une descri|)liou complète (2), on voit que la queue est beaucoup plus courte ; puis le dessus de la tête (quoique grisâtre, on vient de le dire), est tacheté de brun, ce qui ne se trouve pas dans l'exemplaire de M. Lemeitteil. Mais le ton du bec et la forme de la tache de la gorge doivent être semblables chez les deux. Eulin tous deux ont les ailes et le dos du P. montanus, principalement celui de la collection de Bolliec. M. J. E. Harting, auquel le Rév. Tuck a communiqué l'Oiseau que nous venons de faire connaître, prétend qu'il ressort d'une comparaison entre cet exemplaire et celui de la collection Gurr.ey, (lequel fut obtenu en captivité) que l'Oiseau sauvage est plus gris sur la tète, a moins de noir sur le devant du gosier et n'a pas la k black (1) Ce caractère est néylijieable, lesileiix espèces étant du iiiéiiie Ion à ces enilioil.s. (2) Ce qui n'avait point élo fait dans notre premier mémoire. ADDITIONS, CORRECTIONS KT EXAMENS D'aPRÈS NATURE 773 (•liofk patch )i si bii'ii délluie. M. (iurney s'est livré aux nuMnes (■iiin|jaiaisous : (( My bird siiew tlu; ciicck patch of hhick more Uiaii Hev. Tiicks. This hisl lias no so inucji Lhick ou the throat as iiiioe. » Aiusi l'Oiseau de M. Tucks est i)ieii connu ; il a été eu outre montré à Lord LilTord lorsqu'il était en chair ; puis à dillé rentes sociétés: l"àla Norfolk and Norwich .Naluralisl's Society (1) ; 2." à un nieeliui; de la Société Linnéeune de Londres, où il a, liaraît il. attiré l'alloulioQ des membres présents (2). Ayant été autorisé à faire peindre réchantillon de la collection de feu .M. Lemeitteil, nous avons prolité de la perniissiou qui nous était donnée pour examiner de nouveau cet exemplaire, (|ue nous avons, (nous devons l'avouer), découvert encore cette fois avec assez île peine parmi les l'asarrrs de celle collection, où aucun des Oiseaux n'est étiquelé. Nous nous sommes môme trouvé quelque peu hésitant à son sujet. Les caractères mé- langés n'éclatent donc point au premier (^ou|) d'ieil. Néanmoins, lorsque nous l'avons eu en notre possession, l'ayant comparé aux peaux nombreuses des deux espèces que nous conservons, nous avons cru reconnaître ses signes d'hybridité. Vu de dos, en ellet, il donne parfaitement l'aspect du monUmus par sa teinte brun ver- dàlre (le ilomesticiis est roux sur les mêmes parties); tandis que vu de face, le contraire se produit: l'Oiseau [larait tout à fait iloiiics- ttcns. Il a presque la taille de cette espèce à la(]uelle il ressemble le plus. Sur les joues, les deux taches noires du ntoittniiis sont un peu ellacées. Le roux de la tète (qui couvre la tète du inuiitanus) n'a|q)araît plus que sur le côté; sur la nuque toute la partie plate, encadrée par ce roux, est lavée complètement de giis, comme chez le (loini'Slicus. Le roux existant plus bas n'est pas le roux violacé propre au iiionlaniis, c'est le roux rouge du (lonicslinis. La tache noire de la gorge s'avance eu descendant vers la poitrine et se mélange avec le blanc ; le noir se trouve ainsi comme piqueté de blanc, l'appelant liicn ilonirslirus. Il nous a été ililhcile de délinir la petite ou première barre de l'aile; elle nous a paru plutôt nuinlanus, car, dans sa i}artie supérieure, elle est bordée ou frangée de noir. Nous avions dit, lors de notre premiei' examen, que le bec pré sentait un petit espace jaune au début de la mandibule inférieure, et qu'il était de couleur corne Chez tous les niontaniis, que nous (1) Voy. le Zoologist, |>. III, N° de Mais l«'.H. {i) Tlie Naluialist's .lournul, vol. II, N» ii, .Apiil IS'.li, p. likl. (Communication (lu Hévérend). 774 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE possédons, le bec est profondémeut noir dans tontes ses parties. Nous croyons donc que le bec de l'hybride de .M. Leineilteil représenterait plutôt le bec du P. (Idineslictis, lequel bec est assez variable de ton. Nonobstant les réflexions que nous venons de faire, la pièce eu question est un excellent intermédiaire entre les deux types et, bien examinée, elle accuse des caractères qui font fortement soup- çonner chez elle une double origine. M. Keulemans nous a fait savoir que, dans sa jeunesse, il avait possédé vivants plusieurs hybrides du même genre. D"après lui les hybrides du Passer cnlfidris cT et /'. nionlintns 9 étaient autrefois très communs dans les environs de Rotterdam et de Gonda, en Hollande. Maintenant, les lacs étant desséchés, les deux espèces an s'y rencontrent plus. Les Moineaux de l'espèce vulgaris s'attachent de préférence à la ville, tandis (|ue les Friquels {monlaniis) se sont retirés dans d'autres localités marécageuses. S'il ne se trompe, ou conserve deux ou trois exem|)Uiires au Musée des Pays-Bas à Leyde. Mais c'est en vain que le 1)'' Jentinck a fait chercher pour nous ces Oiseaux. Sou conservateur, M. BuLlikofer a parcouru avec alteutiou toute la collection des Passeres et n'a rien trouvé de semblable. Pour le docteur de tels hybrides n'existent pas dans la collection qu'il dirige. Nous avions dit (1) (|ue uous avions obtenu en captivité des hybrides du P. ))ioitta)ius cf et du P. duinestu-iis $; tout au moins qu'ayant abandonné dans uue vaste volière ces deux parents, nous nous étions aperçu un jour de la présence de quatre jeunes. Nous ignorions alors que le /'. ntotilnnus était un habitant de notre contrée; nous ne pouvions donc soupçonner l'eutrée de jeunes de cette espèce dans la volière où étaient retenus les deux vieux spécimens. Mais, depuis, nous avons rencontré fréquemment le P. montanus, non- seulement sur les routes et dans les champs, mais même dans la cour près de laquelle sont édiliées nos volières. Comme aucune dilïérence appréciable n'existe entre les caractères des deux jeunes hybrides supposés et les caractères de P. ntotitanus pure espèce, nous pensons aujourd'hui (ju'il n'y a eu aucun mélauge chez les deux individus retenus eu captivité. Ainsi très probablement n'avions nous alîaire qu'à de jeunes P. montanus s'étant introduits (à cause de leur petitesse) à travers les mailles des grillages dans le parquet où ils furent vus. (1) p. 277 ou p. 3a! des Méni. ADDITIONS, COBRKCTIONS ET EXAMENS D'APHÈS NATURE 773 Entre deux Genres EUSPIZA LlITEOL.\(l) et PASSER INDICIIS (2) .M. Zaroiulmpï, (lu corps des Cadets, nous écrit do Pskow (Russie) que pendant l'annéf de i892 il eut la bonne fortune de trouver un nid avec des œufs d'Euspizu luleola 9 X l'assi'r indicus cT- Nous croyons que les parents furent aperçus près du nid par réini nent naturaliste. Famille des Tanagridœ Genre Pyranga l'inANGA nUBHA et PiRANGA ERYTHROMELAS M. il. liidgway a iiieo voulu nous informer, à la date du 20 décembre lM!l:i, qu'il avait reçu deruièremeul, pour l'examiner, un nouveau produit fort intéressant, et le premier du genre : un hybride entre l'ivaiKja nihra et /'. crj/tliromelas, un mâle, (( in nearly full plumage », combinant dans d'égales proportions les caractères des deux espèces parentes. M. R. Ridgway l'a fait peindre pour nous. En nous adressant la peinture il a cru dtîvoir nous faire remarquer (|u'elle est de la taille exacte de l'original (les mesures ayant été prises 1res scrujju- leusemenl), mais que sans doute elle nous paraîtrait trop grande par suite d'une confusion facile à établir entre l'un des parents de cet hybride et une autre espèce qui jiorle le même nom. Le /'. ery- tliroiuclas, nous fait-il observer, n'est pas la petite espèce de l'Ainé- ri(iue centrale appelée; /'. erulhroim'lœim par Sclater el par d'autres ornithologistes, mais l'espèce de l'Ainériiiue du Nord nommée autrefois /'. ruhra, Tanafira rubia Liun. 17(jG, (nec FrimjUla rulira Linn. IToX), puis, jjIus tard ])ai' N'ieillol, Vinmija rnjlln-oini-lax, soit en ISIi), c'esl-i'i-dire douze années avant que Liclileiisiciu appliiiuàt le iiDiii de Tanaijra rnitliromclas à l'espèce de l'.\m(''ri(|ue i-cnliale. Les trois espèces, en\el()ppées dans celle confiisinn de noms, sont les sui\anlt's ; les réfi'-reuces (|ue M. Hidway a la complaisance de de nous indiquer aideront à les bien distinguer: I. l'iraïujii riilir(t{C,niv\). = Fri)iijilla nilini Linn. i». .'V. éd. 10, (I) Ou Loxia Jlavicans ou Emberiza luleola. ii) Ou cuioie Loxia Jlavicans, (2). ou /'. domesUcus, Blylli., l'yrgita domes- tica. Ur. 77G OISEAUX HYBRIDES nENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE i. 1758. 181. Viraïuja nira,ne .se prolongent point autant et aussi linoment que chez nisiira; l'échancrure de la queue reste néanmoins très prononct'e. Dans notre matériel de comparaison se trouvent jjréci.sément trois échantillons ((/7;/(Y/ qui ne sont point coMq)l(''lcment adultes; ils montrent les rectrices les plus exti-rieures dans un état d(! développement inconii)let, par là, par conséquent, ressemblant beaucoup à l'Hirondelle su|)posée hybride. Mais chez eux les médianes seraient plus longues que celles de celte dernière. On trouverait donc là un point de différenciation dans le système d'accroissement de ces plumes, lequel point pourrait j)eut-élre être imputé au mélange que l'on présume? Voici ce cpie nous avons cru observer : à mesure que les rectrices les plus extérieures (Viirhira se prolongent, les intérieures semblent se raccourcir; tout au moins lorsque l'on com|)are des individus tout à fait adultes à des individus moins avancés, on croit voir chez les premiers les rectrices intérieures plus longues. Reste à savoir si le caractère que nousdécrivons existe en réalité ; il peut se faire f(ue les couver- tures de la queue chez les jeunes urbica ne s'avancent point sur les rectrices de la queue autant que chez les vieux exemplaires. De là viendrait l'apiiarence (jue nous signalons. Mais, ce qui nous indique que nous ne devons point avoir affaire 782 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE à un jeune inrllvitlu rustica n'iiyant pas encore atleint le complet développement de ses recirices les plus extérieures, c'est qu'on remarque chez les spécimens rnstica adultes de notre collection une légère frange de grisâtre sur les rectrices et les rémiges. Or, ceci n'existe ni sur les adultes, ni sur l'hybride. Une seule de nos urhica montre aux rectrices une frange légère, mais le plumage de cet Oiseau, qui n'est point vivement bleuté, se présente comme anormal. L'Hirondelle de Bari est donc certainement adulte, et si ses rec- trices les plus extérieures n'ont point atteint un dével()|i]H'ment aussi grand que celui des plumes correspondantes (Vnrhicn, il paraît impossible d'imputer à l'âge cette dissemblance qui est ]iliit(H le résultat d'un croisement. En outre, on a signalé du blanc s de sur le croupion; le bec lui-même n'est point complèfenient de l'usdcn. (On sait qu'urbica a le bec plus court que celui de <'elte dernière espèce et, chez elle, la mandibule supérieure esl plus élcvt'e qu'elle ne l'est chez l'autre espèce, à sa naissance). Enfin, nous jicnsons nrbica plus petite, plus courte de corps que rustica, et l'exemplaire du Musée de Florence est plus court de corps que ce dernier type. En somme, si cet Oiseau n'indique point d'une façon absolue son hybridité, il la laisse sou|)çonner dans une large mesure. L'exemplaire, appartenant à M. Tancré d'Ancklam, a été aussi revu et peint, comme l'ont été les deux dernièies Hirondelles hybrides. Nous avions dit que cet Oiseau était un interméiliaire très bien carartérisé. Sans nier aucunement la double origine que nous lui supposons et qui paraît assez probable, nous ne voudrions point cette fois être aussi affirmatif que nous nous étions montré dans notre première publication. Nous ignorions, en etTet, au moment de notre premier examen, qu'il existait des nrbica dont les parties blanches de dessous sont fortement teintées du roux propre à rustica. M. Odoardo Ferragni, de Crémone, nous a envoyé, à notre grande surprise, un sujet telot de la sorte; ce sujet ne pou- vant être par aucun autre caractère différencié d'une vraie iirliira normale, ne saurait être déclaré hybride. Ce n'est point pour M. Odoardo Ferragni la première fois qu'une telle coloration se présente chez urbica. Celui-ci se rappelle avoir vu autrefois des jeunes de cette esjièce avec le ventre el le croupion roussàtres. On ne sera donc pas étonné si nous redoublons d'attention dans l'examen des pièces tenues pour hybrides et si nous les décrivons si minutieusement nous entourant, lorsque nous le pouvons, d'un nombreux matériel de comparaison. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS D'APRÈS NATURE 783 Voici les notes prises à notre deuxième examen sur l'Hirondelle (l'Anklam. L'Oiseau est plus long de corps qn'iirhica ; les ailes sont aussi longues que celles de niKlica ; la forme de la queue très échancréf peut servir d'intermédiaire entre les deux espèces ; (nous n'avons point trouvé, parmi les échantillons urhica de notre collec- tion, un seul spi'-cimen avec des rectrices aussi prolongées). Les couvertures supérieures les plus rapprochées des rectrices sont d'une teinte bleue, point aussi prononcée que chez rnstica, mais plus accentuée que chez iirliini. Le hlaiic du croupion est très sale, mélangé de pâles raies hrunes. Les tarses, de couleur claire, ne sont que fort peu emplumés en dessous et jusqu'à moitié ; aucun duvet n'existe sur les doigts qui sont assez clairs de ton. Le bec est i)lus long que chez io7;/(7/. mais moins fort f|ue chez ruxtica; il peut donc passer pour iiilcrmédiaire. Etant en ti-aii\ de faii-c cette i-évision des Hirondi>lies déterminées comme hybrides, nous avou'^ jet(' un coup d'(eil sur les deux aquarelles que M. li' D'' de Romita avait eu l'obligeance de nous adresser il y a di'-jà plusieurs années. Ces deux af[uarell(>s, on se le rappelle, représentent, sous deux aspects différents, l'individu pris à Bari (pie conserve M. de Romita, mais non celui pris au ménu' cmlroil el (pii a l'ti' envoyé du Musée de Florence. M. le D'' (le Romita ne nous a pas fait c(jnnaître la forme, la disposition, les dimensions exactes de toutes les grandes pennes (rectrices et rémiges). Les deux petites aquarelles étant à l'état de croquis ou d'ébauche, nous croyons nous ètn; montré trop facile dans notre ai)|)réciation sur les caractères de l'individu qu'elles représentent. Cependant cet Oiseau ne nous est réellement pas assez connu pour nous prononcer à son égard; si les moyens de le juger nous manquent, nous ne nions point pourtant l'origine mélangée ([ue M. dt^ Romita lui a reconnue. Nous sommes même pei-suadé qu(! le savant docteiu- de Bari a vu très juste; nous le remercions encore une fois de la ])eine qu'il a prise pour nous en exécutant ou en faisant exécuter ces dessins. Un neuvième exemplaire serait encore à faire connaître. M. le D' Cl.. M. Bcrilioldo. de Tiiiin, se rappelle avoir observé ;\ Orbassano une Hirondelle cT jeune (pii laissait apercevoir des traits évidents de mélange entre //. iirhirn et H. rustica. La tête était bleu noir luisant ; la gorge roux châtain clair; les ailes, sur les grandes cou- vertures, noirâtres; les couvertures inférieures, gris blanchâtre; les rémiges (les rectrices, sans doute,) sans taches blanches; le dos noir bleuâtre, comme dans l'Hirondelle commune; la partie infé- 784 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l"ÉTAT SAUVAGE rieure et le croupion bleuâtres. Ces notes avaient été prises lorsque l'Oiseau était tombé sous le coup de fusil. Mallieut-eusement la pièce était tellement abîmée que sa dépouille n'a pu être con- servée. (Nous supposons que cette Hirondelle n'est point la même que celle dont nous a entretenu M. Niccolo Cauiusso (1), laquelle est du mènie sexe et du même âge, et qui fut détruite dans les mêmes circonstances). La très courte description que le D' Berlholdo a la l)onté de nous envoyer n'est point sullisaute [lour juger île ses caractères; mais M. Bertholdo est certain, nous dit il, d'avoir eu entre les mains un produit de l'Hirondelle de cheminée et de l'Hirondelle à croupion blanc. Famille des Troglodytidai Genre Cistothorus CiSTOTHORUS STELLARIS Var. GRISEUS (2) et ClSTOTHORUS PALUSTRIS Var. MARIANNE (3) Ces deux races se mélangent-elles? Voici ce que l'on dit dans l'Auk (4) à leur sujet : (( Whether or no C. p. iiinridiKC auA (\p. ijrisrKs intergrade, and what are their respective haijitats during the breeding season, are points on whicli my material throws no liglit. Intergradalion is cer- tainly probable, but by no means certain, for if, as seems not unreasonable we way assume that mariance is résident on, and con fined to the (îulf Coast, and griseiis a^qualy restricted, at ail season. to the South Atlantic seelioard, tlieir respective habitats inay be, for birds of such sedentary habits, pratically isolated ». L'auteur, comne on le voit, ne parle pas de « croisement )), mais seulement de « gradation )). Famillr des Pari dit Genres Parus Parus major et Parus cieruleus A la fin de l'année 1892, M. le comte Arrigoni degli Oddi nous (1) Voy. p. .300 ou p. 374 lics Mém. (2) Synonymie : Troglodytes stellaris. (3) AuU-es noms: Cerlhia paluslris, Cistothorus {Telmatodyles) palustris. (4) P. 219, 1890. ADDITIONS, CORRECTIONS I.T EXAMENS D'aPRÈS NATURE 78.") iiljprenait qu'il possédait un croisement de PonntmnjorXP. cœntlrus. Quelilue temps après, il avait la bienveillance de nous adresser une jolie ai|uarelle de son sujet, le laissant voir sur deux faces, c'est à dire de côté et par devant. Nous avons pris les notes suivantes : La lailU; serait celle de la Mésange fliarl)onnière ; le l)ec, le jilastron seraient aussi de cette espèce. Mais l'Oiseau s'en éloigne par les ])arties sujiérieures, car la tête paraît être celle de la Mésange hleue; chose bizarre, le pro- longement du collier foncé, qui existe chez les deux parents derrière le cou, manque précisément chez ce spécimen. C'est par les caractères de sa tête qu'il se montre vraiment intermédiaire entre /'. major X P. cœruleiis. Notre savant collègue de la Société Zoologi(iue de Franco nous a fourni, au sujet de cette importante caiilure, les iudicatlons suivantes : Ce Parus a été pris à l'état sauvage, à l'aide de filets, au mois de novembre 1892. Il a été acheté vivant le IG du même mois à M. D. .Moratello, de Padoue. M. Odili l'a conservé en cage pendant quelque temps ; mais craignant de le voir s'échapper, il l'a bient(^t tué. Le précieux échantillon, unique jus(|u'à ce jour, a été empaillé par M. Bononi, de Milan (1). » Nous remar(|uous ipie les deux types (|u'iin su])pose lui avoii' donné naissance sont des types ((ue r(Mi peut certainement ([ualitier de bonnes espèces, (dans le sens où l'dn ciitcuil ce mol en zoologie). Aussi ce croisement nous surprend. ACREDULA CAUDATA X .\CREDULA IRBYI ACREDULA ROSEA X AcREDULA IRBYI (Se reporter pp. ai4 et 315 ou pp. 388 et 389 des Mém. de la Soc. Zo.il , 1892) M. Odoardo Ferragni, île Crénuine, nous a procuré des inter- médiaii'es, (nous ne disons pas des métis), entre ces divers lyjies. Nous avons examiné leurs parents supposés ; cet examen a été assez superficiel, nous l'avouons. Nous persistons né;inmoins à croire que ces derniers ne sont que des races ou des variétés d'une même espèce, opinion que nous avions déjà émise. (1) Il a été cité, depuis la communication île M. Oitdl, dans l:i Rivisla ilali^iiia di scienze naturali, 18',I3. Note ornilhologiqtie du D' Kltore Arrigoni drgU Oddl. 786 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE Famille ttes Tnrdidés Genre Helminthophila Helminthophila pinus et Helminthophila chrysoptera. (Se reporter p. 319 ou p. 393 des Mém. de la Soc. Zool. 1892). La formule « Hrlniinthophila piniis X H- rlinjsoptern = H. leuco- hiviichialis » est-elle encore soutenable? VH. Iciicohronchialis se rencontre toujours (1); souvent il est accompagné de 17/. piinis ; quelquefois il n'est pas normal. Voici des exemples : 1" M. Frank M. Chappiiian menlioniie l'appariage d'un niàle typique H. phnis avec une femelle H. kucobronchialis non typique. Le nid de ces deux Oiseaux fut trouvé sur le (( west slope of tlie palisades » à Englewood (New-Jersey) le 12 juin 1892. 11 était placé sur la terre, dans un petit buisson, et contenait trois œufs, dont un (( of the right full owners, )) un autre de Cowbird (2), le ti'oisième fut iii'isé. Comme construction, ce nid se rapportait au nid typique de pinus. Les œufs ressemblaient aussi à ceux de cette espèce, quoiqu'ils fussent un peu plus tachetés. La femelle fut examinée attentivement pendant qu'elle se trouvait sur le nid ou dans les buissons environnants. Par sa coloration, elle paraissait intermédiaire entre H. pinus et //. leucobninchialis; les parties de dessous étaient lavées de jaune pâle, l'arrière-dos bleuté, la croupe grisâtre. Elle s'envola trois fois du nid ]>endant que dura l'observation de M. Chappman et chaque fois elle fut rejointe par le mâle pinvs. F'réquemment, les deux Oiseaux étaient tellement rai)i)rochés l'un de l'autre, (|u'il était possilde de les voir dans le champ des verras de la lorgnette. L'œuf brisé et l'œuf du Cowbird furent enlevés. — Le 19 juin, M. Chappman, étant retourné au même endroit, trouva le nid désert. .M. Chappman ne veut tirer aucune conclusion de ce fait, (juoi- qu'il soit, OH le voit, fort intéressant et très important (3). 2» D'après M. Jno. H. Sage, de Portiand, le VVarbler de Brewster (1) Voy. rAuU, p. 302 el p 304, 1S92; p. 89, p. 208. p. 305, 1893; p 79, 1894 ; lesProceed. of llie Linn. Soc. of N. V., 2 mars 1892. (2) Sans doute l'Oriolus ater (ou Mololhrus aler) de la famille des Scteridœ (Blackbirds, Orioles). (3) Il est raconté, dans le numéro de juillet 1892, de l'Auk, p. 302, sous ce titre : « On the breedins; of Helminthophila pinus willi H. leucobronchialis ai Englewood [New-Jersej.) » ADDITIONS, COURECTIONS ET EXAMENS D'APRÈS NATURE 787 (//. Inicohi'otirhialis) ppiil être considéré roinnip visilanl, réfïiilière- meiit k' ConiR'clicut ])eii(liinl Voie; il se montre vers le 10 niiii cf. est, en plein ehiint jusqu'au milieu de juin. M. Sage ayant continué les observations qu'il avait commencées sur le chant de cet Oiseau, croit (|u'aucun caractère spécial ne le distinfrue du chant de l'autre espèce, comme on l'a dit à tort; 1'//. Ii'iicobroiirhialis chante (|uel- quefois exactement comme rhnjsopicrn, dans d'autres occasions, comme piiiux, et souvent ce Warhlcr a les notes partii'ulières d(>s deux espèces. Une oreille exercée peut le découvrir par son chant ; néanmoins, il est nécessaire que l'œil le reconnaisse (I). Ce chant, tantôt d'une espèce, tantôt de l'autre, stunhlerait indi- ([uer un mélanfje dans la nature du sujet qui le fait ciilcndre; cependant M. Sajje ne ])ense point que le Wai-hlei' de lirewster puisse être considéré comme un hyhride. 3" M. E. H. Eames parle (2) d'un II. Iriirahroiirhidlis qu'il observa aussi dans le Connecticut et f|ui paraissait appai'ié avec une femelle H. pinns\ un nid, plact' sur le iiord (j'iiii |i;'ilurai;c à la lisière d'un <-hemin et d'iui hosipiet, était en consti'uction. H t'Iail pauvrement construit, en herhes sèches et situé à la hase d'un ])etit arbrisseau au milieu de ronces; il se laissait voir de tous points si on se plaçait à qm'hpics pas de distance. Quand M. Eames h^ visita une deuxième fois, le 14 juin, (|uati'e œufs y avaient élt'- d(''pos('s ; deux ap|iarle- nantau Cowhird furent soustraits. Les deux ipii restèrent donnèrent naissance à une paire d'Oiseaux qui ne ]inrenl être distiniriK's, jusqu'à leur soitie du nid, des jeunes oi-dinaircs du parent femelle malgré la coloralion du pai-enl nuHe, ainsi (|ii(' l'on ))(mvait s'y attendre, ajoute M. Eames. 4" Le I" juillet 1893, .\1. Louis li. lîisho|i Irouva à Xoilli Ilavi'U (Conn.), dans une petite ])artie d(^ terrain marécageux ciMncrt d'aunes, un 11. Iriirohronrbidlix adulte accompagné de deux jeunes. Les Oiseaux furent un peu ellrayés à l'arrivi'c de .M. l!isho|) cpii les observa quelque temps avec soin. L'individu adulte a|)portail à de roiu-ts intervalles de la nourritui-e aux jeunes, ne laissant ainsi aucun doute sur sa parent(' avec ceux ci. Le 4 juillet, les Warblers étaient encore dans la même localité et ils purent être capturés tous trois. Probablement, le i)arent manquant avait il été tué, car, malgré une reclierche attentive qui dui-a deux jours, .\[. lîisliop ne put le rencontrer dans le pays environnant, où il n'existait, du reste, aucune espèce iVflrhniulhophihi. (1) Aiil(. p. 20S. 1893 : n Not^s on Helminthophila chrysoptera, pinus, Icuco- broncliiati.t and lawrencei in Connecticut. n (2) Même revue, p. 89, 1893. u iVotes Jroni Connecticut. ■ 788 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE Le sexe de l'adulte n'a point, été déterminé ; sa décomposition était très grande lorsqu'on le prépara. Cette circonstanfe qu'il ne fit entendre aucun cliant pendant qu'il fut observé engajïe M. BisJiop à croire qu'il était de sexe femelle, comme la coloration foncée (dull) de son plumage semblait l'indiquer. Malheureusement, les deux jeunes portaient encore le duvet du nid, la couleur ofive; il était donc difTicile de 'dire ce qu'ils auraient été. Cependant les plumes de la gorge, de la poitrine et des parties supérieures étaient assez avancées pour laisser deviner leurs relations avec les plumes de VU. pinux typiijue. A ce sujet, M. Bishop remarque que l(!s barres de l'aile ne sont ])oint les mêmes chez le jeune et chez l'adulte de cette espèce; elles diffèrent par leur coloration et leurs dimensions. Elles sont, en effet, très étroites et extrêmement blanches chez les vieux spécimens ; larges, au contraire, et jaune clair chez les jeunes. M. Bishop conclut que le fait qu'il raconte tend à confirmer la théorie de M. Ridgway, à savoir que: VH. Iruco- hroiichiaII>< n'est point une bonne espèce, mais une phase leuco- chroïque de VH. pimis (1). Les autres captures H. leucohronchialh qui ont été signalées n'apprennent rien sur ce<'urieux Oiseau. Elles concernent un mâle pris le 22 mai 1893, dans le Connecticul, ])ar M. A. H. Verrill (2), un autre à Pocantico, par M. W. E. D. Scott, pendant le printemps de 1892(3), et un troisième obtenu le ifi mai à Parkeville (Queen's County) par M. Arthur H. Howell (4). Quelques remarques nous seront permises après les citatioris que nous avons faites. Le fait que VH. leticobronchialis est toujours rencontré en compa- gnie de VH.piniis, et non en compagnie de VH. rhnj.^opti'ra, semble dire qu'il est de l'espèce du i)remier : soit une variété leucochroïque de VH. pinus, comme il a été déjà dit. Mais que doit on penser de VH. lawrencei? De nouvelles captures ont été signalées. l» M. E. H. Eames (déjà nommé) parle de quatre Lawrence's Warblers vus par lui et par M. C. K. Averill ; trois de ces Oiseaux étaient typiques, chez le quatrième la couleur noire était obscur- (1) Voy. PAuk, pp. 79 et 80. N° 1, vol. XI, I89i. M. Ridgway atil cliansé d'opi- nion, car il croyait //. leucobronchialis espèce distincte (\'oy. p. 372 ou p. 486 des Mém.). (2) Auk, p. 305, X, 1893, Connecticul Notes. (3| Proceedings of the Linn. Soc. of N. Y., 2 mars 1892. (4) Auk, p. 304, 1892: » Brief Notes from Long Island. » ADDITIONS, COHHECTIONS ET EXAMENS D'aPRÈS NATURE 789 cie et le dessus de la UHe eharsé de jaune olive. Tous cjiantaient comme le lUue wiiif^ed Warijler (//. pinus) (1). 2» M. A. H. Verrill dit (2) s'èlre procuré, le 22 mai 18'J3, un inàle adulte (( Lawrence's Warliler » et le 31 du même mois en avoir remarqué un aulie (|u'ii crut en train de nicher. Ce dernier Oiseau revu le 5 juin lut aliattu. (Juel(iue temps après M. Verrill lil lr\cr la femelle du nid dans le(|uel se trouvaient six jeunes. M. Scoll put examiner celle femelle, car elle se tenait constamment à six ou liuit pas de lui. Le nid, sous tous les rapports, était semhialde à celui de la Blue winj^ed Warbler et les jeunes qu'il contenait emplumés. Plusieurs d"entre eux montraient des traces de noii- sur la poitrine (3). 3» Notons encore (|ue M. E. 1). Scott obtint à Poncantico un ll-piiinx avec la poitrine somhre, se rai)|)rocliant de celle île //. lauimcvi (4). Ce dernier faitsemlile indiiiuer des relations entre les deux types. Ces relations sont elles imputables à l'iiybridité? Nous avons interroi^é plusieurs éminents ornitholojïisles afin de savoir ce ([u'ils pensent sur ce sujet. .M. Hobcrt Kidijway, curateur du « Department of Birds » (Smithsouian iustitution), a bien voulu nous répondre (lu'il n'a aucune raison de modifier l'opinion émise dans son MuniKtl af North Anicrican Birds (^j). Sa manièi'e de voir, est ainsi exprimée en ce (jui concerne //. lawrencvi : « Doubtless eitlier a liybrid of U.vhrusuplera and, H. pinus, or else a yellow tlicliromalic piiase of tlie former. Tlie latter supposition seems, in Ihe liybt of récent sludied malerial, to be tlie more probable solu- tion of the case. » En ce ([ui concerne //. Iciicobraiichialis, M. Ridgway dit : i( Tliis puzzliny Uird appears to be as the same relation to //. pinus Ihat H. laicrencei does to H. chrysoptcm. In a large séries of spécimens every pos Jble intermediate condition of plumaffc between tyiiical H. pinus anti IJ. Ivucobronchiulis is scen, just as in the case willi H. chrysoptera and //. lawrencei. If we assume, therefore, Ihat thèse four forms represent merely two dichroic species, in one of whicli (1) Auk, p. 89, 1893. iNoiis supposons louU-fois que M. Eaiiies ne rappelle point dans son arlicle (A'o/es from Connecticul) des Oiseaux déjà cités. Nous ne possé- dons qu'un extrait de son travail. (2) Auk, p. 305, X, IS93 (Connecticul Xoles). (3) lU. Verrill ne (ail pas connuilre le plumage de la femelle, ce qui aurait une grande importance. Etait-ce une femelle lawrencei typique ? Oui, sans doule, puisqu'il se tait à son sujet. (4) Voy. Proceedings ol the Llnn. Soc. N. Y., 2 mars 1892. (o) P. WO (Koot Noie). 790 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A LÉTAT SAUVAGE (II. piniis) tlie xanlliochroic (yellow) phase, and, in the otlier (H. chnjsoptera llie leucochroic (wliite) phase represents tlie normal plumage, — ) and admitting that then two species, in their varions conditions, hyln-idize (whicii seems to be an incontmvertible fact), we liave an easy and altogetlier plausible explanation of the origin of tbe almost interminably variable séries of spécimens whicli bave found tlieir covey willi llie « wastebasked » labelled (( //. leucobiviicliidlix. » L'auteur ajoute, dans la communication qu'il nous fait, que « ail the considérable number of spécimens which bave been taken since the foregoiag was publisiied tend to confirm tlie theory of dicbromatisra as accountiug, more than bybridisni, for the origin of the two forms in question ». Ainsi pour le savant ornithologiste la chromatique explique mieux que l'hybridisine l'origine des deux formes nourrices. A sou tour, M. Franck M. Chapman nous a fait connaître son opinion. 11 considère lawrciicei comme un hybride entre pinus et chrysoptera; le cas de leucobronchialis est plus embarrassant. Ses vues ne sont pas très nettes sur ce sujet; du reste, il n'a pas étudié la question récemment. Il se trouve cependant quelque peu enclin à adopter les théories professées par M. Ridgway, à savoir que l'hybridation et le « dicbromatism » sont là tous deux à l'œuvre. Son objection principale à la théorie d'une phase « leuchroic » est que leucobroiichialif: a les barres des ailes bordées de jaune, tandis que chez pinus elles sont étroitement blanches. Un fait qui acquiert une grande importance à ses yeux est que » différents individus parfaitement typiques de /c»co6r(i;((7)/r(//.s" ont été enten- dus chantant quelque peu comme pnnrs-; d'autres, au contraire, chantent comme chrysopicru. Or, (juoique le clianl des deux espèces ait un même caractère, ils sont cependant assez diffé- rents pour qu'on puisse les distinguer facilement. (Pour lui. il n'a entendu aucun de ces chants). M. Frank M. Cliapman est assez complaisant pour joindre à celte communication une épreuve de sa brochure eu cours de pujjlica- tion et dans laquelle il cite les divers endroits oii les types que l'on suppose mélangés ont été découverts; ces indications sont suivies de la phrase suivante : « Tlie status of both Brewster's and Law rence's Warbler is still musetlled. They are generally considered to be hybrids between //. pinns and //. chrysoptera. and il bas also been suggested that dicbromatism may play a part in producing tlieir coloration. » Puis il reinoie aux travaux (lui ont traité le ADDITIONS, CORRECTIONS KT KXAMKNS d'aI'RÈS NATURE 791 sujet el iiuli.|uc .M. BitwsUt, liiill. N. 0. C, VI, 1881. p. 218; Hiiigway, Auk, II, I88j, p. 3o9 ; Maimal A'. .1. limls, 1887, p. 486. .M..In(). lI.S;\^e,i|ui poss('ile ilou/.o exemplaires de /'''/(•((/y;()/(r///((//'.s-, pris par lui iiièine, croyons nous, n'est point préparé pour répondre à la question que nous lui avions posée; il ne peut dire si l'espèce que l'on vient tie nommer et hiinrncci, son conf^énère, sont des hybrides de chrijwyti'ra et de piiiits. 11 espère (.'cpeiulant, dans un temps donné, être eu mesure de résoudre(( tlie perplexing problem », car tous ces Oiseaux sont trouvés dans son voisinaii;e. M. Jno. II. Sage a eu la bonté d'accompagner sa lettre d'une jolie aquarelh; montrant un mâle Uelminthophila leucolinuicliiiilif; de sa collection. Il nous a (ait savoir, en outre, (|U(' ])('ndant celle saison de 1894 il a collectionné une femelle de ce tj[)e dcnit le comiiagnon était un chrysoptera. Les deu.x Oiseaux, leur nid el les quatre œufs que l'on trouva, sont conservés chez lui. (]e fait esl imporlaiil. Quant à .M. A. II. Verrill, il ne pense [joint (|ue //. lawreitcei soit autre chose qu'uue « dark phase » de rhrysoplera; tandis que brewsteri serait une a bright phase» de piiius. Cependant il croit que les deux espaces (chnjsapicra et piniis) se croisent indubita- blement, mais leurs hybrides ressembleraient tantôt à un parent, tantôt à l'autre. M. A. H. Verrill a bien voulu joindre à sa communication les aquarelles de trois lawreucei représentant : 1° l'Oiseau dont la capture a été racontée dans cet article ; 2° une femelle prise il va quelques années, (une des premières de ce genre qui furent obtenues) ; 3" un Oiseau tué par lui pendant le printemps de 1894 et qui paraît approcher de très près de chrtjaoptera, quoique montrant décidément une tendance vers laicrencei. — Nous remer- cions vivement .M. Verrill de son gracieux envoi. Ce n'est pas à nous qu'il appartient tle faire connaître notre opinion sur le sujet délicat que nous cluilions, car nous ne con- naissons hncrciicri et Icurahmiichinlis que par des a(|uarelles; puis notre matériel de comparaison, c'est à dire noti'e collection des deu.\ espèces pures, est peu nombreuse. Néanmoins, nous serions tenté de dire que leturibroiichidlis n'est (|u'une |)hase leucochroï(|ue de chrysoptera, quoique le faible lavage de jaune qu'il montre sur la poitrine rappelle les traits de pinus. Lawrencei parait bien plutôt intermédiaire entre les deux es|ièces, parce (|u'il a les platiues noires de chrysoptera et le jaune île piitus. Mais il nous semble iiu'un véritable hybride combinerait tout dilléremment les carac- tères des deux espèces. 792 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L ETAT SAUVAGE Sylvania mitrata et Sylvania canadensis Le même ornithologiste a bien voulu nous adresser aussi l'aqua- relle (l'un Oiseau pris pendant le même printemps et qui lui parait être riij'ljride de Sylcuiiia iiiitnila et de S.caiiadviisis, deux espèces qu'il a trouvées couvant (1) non loin du lieu où l'Oiseau en question fut pris. Toutefois, ajoutait M. Yerrill, quoique ce spécimen ait de fortes marques de S. caiiadciisis, «ce n'est peut être qu'une phase de plumage inusité de mitrata». Nous avons prié M. Ridgway (auquel nous avons adressé l'aqua- relle de ce soi disant hybride) de bien vouloir nous faire savoir ce qu'il en pensait. Le curateur du « Department of Birds » du Musée de Washington nous a répondu que cette aquarelle représentait une femelle de Syloania mitrata, laquelle « in high plumage » a le noir de la tète « as represented in the sketch ». Elle n'a pas cependant de raies comme on en voit sur la peinture; aussi, craint-il que ces raies ne soient point naturelles. De plus, ajoute M. Rid- gway, (( the lireeding ranges )) des deux espèces ne se rencontrent nulle part ensemble, S. mitrata, autant qu'il le sait, habitant le sud et S. canadensis le Nord ; en outre les deux habitants sont séparés par un certain espace. — Ceci ne concorde pas avec l'assertion de M. Verrill qui aurait rencontré les deux espèces couvant (breeding) dans le voisinage du lieu où l'Oiseau qui fait le sujet de cette discussion a été obtenu. Genre Turdus TURDUS RUFICOLLIS et TuRDUS ATRIGULARIS TuRDus FuscATUs et Turdus naumanni (Se reporter pp. 3o4 et 363 ou pp. 428-437 des Mém. de la Soc. Zool., 1891). Turdus fuscatus et Turdus ruficollis Nous n'avons vu aucun des T. ruficollis X T. atrigularis que nous avions cités. M. le D' Reichenow a bien voulu nous envoyer en communica- tion le Turdus fuscatus X naumauui (?) collectionné en 1871 par M. Dybowsky, sur le lac Baïkal. Dans l'ouvrage duD''Radde(2), nous (1) Breediag. (2) Reisen inm Siiden. von Ost Sibérien, fig. 2, p. 238. ADDITIONS, COHRECTIONS KT EXAMENS D'aPHÈS NATURE 793 iivoiis ('xinniiit' hi |il;inclii' (•()l()ii('M' iciirt-scnlMiil un iiiili'c Oiscjiii (Idiit roriLiiiie t'sl. an (•(lulriiiii'. iiltriliin'cà T. fiiscunis x T. ritjicoUix. (le S((iil 1rs deux seuls i'xein|)lairi's (|ue. nous ((iiiiiaissoiis, nu()ii|ut' nous ayons fait, à diverses ['éprises, une élude allen- tive des divers types ntficoUis, airii/iiliiris, fnsailits et iiinniiniiiti. nous serions ineapalde de juger ces deux pièces (i)..\()n seulement les espaces |)ures |)r(''sentent entre elles plus d"un puinl de l'i'ssern- l)laiice. mais elles sont si variables, suivant leurs àn'es, (|u'il l'au (Irait disposer d'un matériel de comparaison très iMemlii |iour pouvoir se rendre uu compt<' exact des modilications iprelles subissent el des rapprochemenls (|ui; l'on peut ('-talilir entre elles. .Uissi les (|uel(|uos observations que nous avons faites sont elles de peu (le valeur. Dans un iîroui»o composé des représentants des (jualre espèces, nous remaiMpions un T. iKiiiiiKuiiti c^ adulte tacbelé lie roux sur les lianes, en c[uel(|ues sorte martelé de celte teinte ; les pointillés noirs de la goi'ije sont chez lui bien luononcés et i)ré- sentent beaucoup de l'essemblance avec ceux du '/'. nijicollix. (lelui ci a le roux du ijosier li'ès accentui' et uniforme; il n"a jxiinl de taches aux lianes. Un autre {ç? adulle| nujutre le liosier i)lus noirâtre et tachet(';on le croiiait volontiers hybride de T. airi- (/iildris X '/'. nificiillis si les pennes de la (|ueue n'étaient rousses, dette dernière espèce a la (jucue lousse ; même chez le jeune, le roux se voit aussi sous la queue. Chez un 7'. (ilriijnldrla, du même groupe, la disposition de la j;orij;e est la nuMue (|ue chez rulirollix, mais la teinte j^énéiale est noirâtre; les pennes de la (|ueue m; sont |)as rousses, il n'existe de roux nulle ])art chez un (f adulle. La ji,orf;:e de T. fiisniliis est bien iielle, sans tache; celte espèce est |)i'ivé(! de roux à la (|ueue. Sa femelle est ifris souris en dessous et n'a pas tie roux aux ailes. Un individu jeune montre un peu de roussàlre sur les taches des lianes et sur les ailes. En dessous, (/nvV/if/a/'/.v est très gi'is mauve velouté; /■»/(n(///.s-est (■i.^dement i;ris mauve. — N'ussui' le dos, les quatre types paraissent tous les mènn-s. Chez deux fitscalns, l'un cT, l'autre Ç (d'un autre groupe), nous n'avons point rcmar(|Ut'' de loux sur le dessus des ailes. Uu //lètement semljlables aux vieux du Iiirdiis j'uscatux. Mais la partie antérieure du dos et le croupion, en même temps que les plumes directrices, se rattachent au nificollis jeune. L'image, que donne Nauniann d'un vieux '/'. iiaitiiKunii, ajoute le docteur, montre le corps, jusqu'à l'anneau de la poitrine, semblable à cet hybride supposé. 11 suffît, ajoute t-il, de lui adapter unetêtede vieux Turdus (!) Up.cit. ADDITIONS, COnnECTTONS ET EXAMENS D'aPRÈS NATURE 79") fuscalus pour Jiviiii' une re|)ft''S('nl:ili()ii coiiiiilète de l'OiscMu que l'un t'ssiiic (le (h'Ii'i iiiiut'i'. I.i- liiiui de riiuillc des pennes cHudîdi's el (les couvertures supt'rieures piiraîl aussi une uianpie faile poui' reconnaître l'espèce, car celte couleur se niainlii'nl dans sa dislri- lintiou, aussi iiien chez cet Uiseau (|ue chez celui de .Nauinanu. La <'ouinuinanté de race des deux espèces, suitout au passai^e du prinlein])s. dit enfin le docteur, semhie favoriser l'opinion d'une hyi)ridation. .M. Uadde parlait à une ('■poque où les caractères des espèces mères t'iaienl mal connus; nous if^iiorons si sa manière de \(iir s'est maintenue dans la suite. Le croisement entre formes si rappro cliées n'est point invraisemhlahle, mais nous craignons qu'aucun fait hieu axi'ii'' ne le piDUNC • TunOU.S MERULLA et TuRDUS MUSICUS (Se iT|)Oiter p. IKil) ou p. 439 îles Métn. de laSoe. Zool., 1S'J2). Nous n'a\ions pu, au moment oi'i nous puhliioiis noti'c premier article sur ce croisement, prendre connaissance du mémoiic de M. Uidiert .Miller Christy iidiluh' : " Dit Ihc lllack liinl and thc Tlinmli eccr inti'ilircrd » II). .Nous crainnions de nous montrer incomplet, l'aideur de ce nH'moire, disions nous, ayant cité di.\ huit cas d'appaiiaiif entre (iri\('s el .Merles. M. Koherl .Millei- Chii^ty a eu. depuis, la honte de nous adresser les Transactions of .Norfolk and .Norwich .Natnralist's Society, où son travail a étt' puhlic'. .Nous avons constate'', à notre l'egret, (|ue nous avions passé sous silence divers faits empruntés notamment à «Science (îossip». .Néanmoins, la pln|iait des cas mentionnés ne concernent point. c(nnme nous le pensicms, de vérilahles croise- ments; le ])lus souvent il est ([uestion de nids consti'uits d'une manière anormale ou contenant des œufs des deu,\ t'spèces. \oici du reste les faits (|ue ra|)porle .M, .Miller (Ihrisly : 1" En avril 1877, à Cireat Salinj; (Esse.\), on trouva dans un nid, construit dans un Ituisson de Lauriers, ,si.\ o-ufs dont deu.\ étaient iucontestahlement de (irive, deu.v autres de .Merle; les deu.v der niers étaient intermédiaii'cs pai' leui' coloi'ation. Les parents ne furent [loint re° M. Gumersall, de Sainte Ayton, Yorkshire, rapporte (8) que se trouvant en promenade, vers la lia de mars 1878, il aperçut deux Meiles et une('iri\-e (|ui s'envolaient enseml)le d'un i)uisson d'au hépine. Fouillant le buisson, il trou\a un vrai nid de .Merle cons- truit avec de vieux foins, fii'i'ui de boue, puis de nouveau foin. Ce nid contenait trois œufs de Gri\e sans aucune trace de croisement. 7° M. .\. F. (iritlilh, de (Jamhridiie, dit avoir découvert un nid de Merle contenant trois unifs de cette espèce et un de (iri\e. l'ne femelle Merle cou\ait sur le nid ; le résultat n'est point connu. S" La tille de .M. S. .\. iireman, d'.VIlan Bock, se trouvant dans l'Ile de Howlh. \il un ('.0(| .Merle posé sur un nid t)ii préalable- ment une femelle (irive avait couvé. Des jeunes existaient dans ce nid «|ui était sans jiai-nilure de boue. Ceci fut encore remarqué i)ar tl'autres personnes (4). (1) ln« Science Gossip, » N" de Novembre 1877, p 263. Le même tait est réim- primé ilans les mômes termes dans le N" de février 1878, p. 4H (d'aprt>s M. Cliristy). (■>) Méiiu' (ievue, iN» de l'évrier 1S78, p. 4:i (cit. par .M. Cliristy). (3) Science Ciossip, Scplenitjre 1878, p. 209 (cit. par M. Ctiristy). {'i) Mémo lloviie, N» de Noveiiil)rc 1872, p. 2U2 (cit. par le même). ADDITIONS, COnnECTIONS KT EXAMENS D'AI-RKS NATHni' 7i)7 9" M. J. !•'. (irocii fiiil savuii- (l| (|ii'il troina un iiiil (DMlciiant quatre œufs (le Merle el ciini nMifs ilc (lii\es. 10° Le Uév. .1. (i. \V()()(I jHil une fuis nu iiiil de Merles lians lequel les ceufs ('(aicuit si lii/arreineiil inai'(|ii(''s que |pcrs(iiiue u'au rail pu (lire s'ils apparteuaienl à un Merle on à une (Irive (2). [[' M. 11. IJicliarilson. de Newcastle, montra à M. Miller Clirisly un œuf (le (Irive (|u'il avait pi-js avec deux autres (Piifs dans nu nid (jui était sans piruilure. a|)|)areninient celui d'nu Merle. 12' Enliu. M. Clirisly se ra|)p(dle avoir vu, dans la (ialerie des Oiseaux de l'ancien Musée l(ritaiini(|ue. un nid (3) sans aucune garniture de lioue. par eonsé(|uenl le nid d'un Merle, mais dans lequel se voyait un vrai iriil' de (Irive (|ui y avait été ti-ouv('. I,ies autres cas dont parti' l'auteur avaient ('l(' citi's dans notre jirenii(''re pnldiealioii ; il n'y a point lieu d'y revcnii-. Les faits ijne nous avions oulili(''s sont ils plus proliants (pie ceux dont nous nous ('lions oceui)é ? Son assurément, puis(|ue la phqiarl. on vient de le voir, coiicerueiit des nids liàlis d'une maiii('re anormale, ou loul au moins des nids dans les(piels on a trouvé des (ciifs (pii semiileni ne pas leurapparlenir. M. Miller Clirisly a lui même crili(pi('' ces exemples, il n'y a aucun doute |K)ur lui (pie le n° 9 (4) soit siiii|ilemeut dû à celle circonstaïuc, lUilleiiu'iil extraordinaire, dans la(pudle deux espi'ces dillï'ieiiles ont pondu dans le mèiiie nid; il su])pose avec raison (pie celle remai-(pie est eiw(U-e applicalde aux \r^ 2 et 7 (3). Il lui semlile (pie dans les cas (les ii * S. (jet 4 (O) (ui peut avoir pris une feimdle .Merle pour une teiiielle (irive. On sait, la reiiiar(pie a ('•t('' d(''jà faite, (pie le pluniai^n- de la femelle du .Merle n'est point noir comme celui du iiiàie. mais hriin somiiri" el la(di('t('' sous la i;()ri;(';ce (pii est i^nor('' de hieii des y;ens. En outre, le .Merle et la (irive emploient tous deux de la lioiie dans la coiistrucl ion de leurs nids ; mais l'iin eu emploie lieaiicou|i plus (pie l'antre. Or, il peut arriver, «(•casionnellemenl, (puM'elui (pii d'ordinaire en emploie une petite (|uantil('' en use davanta-îc el (pie le contraire se présente dans la consli-iKiion du nid de l'autre espi''ce. .\insi des c(uifusions pour raient élre commises sur les parents (pii ont coiistriiil le nid. (l'est (1) Science Gnssip, Mars tS79. p. 07 (cit. par M. Mitloi- Cliilsty). (2) K/itural hisinry of lUrds, p. |/.0 (>il. p.ir .M. Miller r.liiisly). (:t) Pris dans le Ilof-cnTs Parti en 1872. (4) ^» XII (le son mi!'iiioire. (.ï) Ses N»" Il el l.\. (B) .Numéros correspoiidanls aux i\<" X, VIII et V de son classeinoiit. 798 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE peut-être le cas des n"' 3, 11 et 12 (1). Quant aux œufs de cou- leur niélaiip:ée. le Rév. A. S. Sniitii, de Cal nie. oliserve (2) que le Merle i)on(l quelquefois des œufs resseniltlaul heaucoup à ceux de la Grive. M. H. Kerr de Bacup avait du reste conclu, de la des- cription donnée par G.T.B., que les nids et les œufs désignés étaient ceux de la Grosse Grive (Missel Tlirush ou Turdiis viscironin] (3). Enfin, Maiiiilivray ayant parlé (4) d'un Oiseau (5) qui lui parais- sait être un hybride de Grosse Grive et de Merle, M. Christy rapporte un exemple qui en serait la réfutation. Qu'on nous permette, à notre tour, quelques courtes réflexions à propos du N» 8 (le N» X de M. Miller Ghristy), où l'on dit qu'un Coq Merle lut vu sur un nid dans lequel, préalablement, une femelle Grive avait cou\é. Nous demanderons comment le sexe de la Grive a pu être reconnu. Chez le T. )iii(siciis, le mâle et la femelle ne diflèrent guère enire eux. Nous pensons donc que dans ce cas, comme le dit du reste M. Christy, une femelle Merle peut avoir été prise pour une tirive. Si on s'était contenté de dire que l'Oiseau était une Grive, sans indi(|uer son sexe, l'assertion eût été moins criliquable. L'indication donnée semble montrer le peu de fondement du récit qui a élé (ail. Le N° 4 est plus embarrassaul, mais là encore une femelle Merle peut avoir élé ]irise \nniv une Giive. Le N" 3 ne ju'ésenle que peu d'intérêt, i)uisque les parents des jeunes Grives furent reconnus pour être de cette espèce. A ces divers exemples, qui ne iirouvenl l'ien ])(iur la plupart (6|, on peu! joindre un fait de même nature ((ue M. Henry Beuxon, du Farncomte Reclory ((îodalining), a. depuis la juihlicalion du mémoire de M. Chrisly, raconté sous ce titre : « lllaclilnnl nnd Thrush layiiig in samc iicst (7). » Là encore, il est seulement question d'un nid de Grive contenant deux o'ufs de celle es])èce et trois de Merle, ("e nid avait élé trouvé à Westbrok ; une Grive y couvait Cependant, dans ces dernières années 1891, 1892 et 1893, trois (1) LesN"- m, VII et XVIII des Mém. de M. Chiisly. (2) Zoologist, laSO, p. 59. (3) Il est vrai quî G. V. B. a protesté contre cette manière de voir (Science Ciossip, janviir 1879, cit. in Miller Clirislj). (4) HUlory of Brilisli Birds II, p. 117, cil. par le même. (3) Au Musée de l'Université d'Edimluuirf;. (()) M. Christy en a cité d'autres plus probants; ce sont ceu.\ que nous avons même mentionnés, soit d'après son o Sviiplemenlary artirle, « soit d'après d'auires observations. (7) Zoologist, 1889, p. 265. ADDITIONS, COIIIIKCTIOVS ICT KXAMKNS d'aPUICS NATi:iU-; 7lJ!) fails plus précis, itiiraissiiiil en (|ii('li|iic sorte iîi(li(|iii'i' li' croisi' ment ilii /'. nuisiciis cl du 7'. iiicniln . oui cic siij:n;ili''s ihins le Zodiduisl. I M. 0. \. Aiiliii. lie l'iliixliMiii . Oxdii. y cile lli un Oi^iMii (ilileiiu i'(''cemiiieiil coiniiie ét;int un v('v\ liyliride. On le lui ii|i|i(Ula le 'l''\ octolii'c IS'.lj. l/Oise;iu venail de uu)urir en cai,^'. On l'avait ]iris dans nu nid avec d'auli'es jeunes, au nutis de juillet de celte année [l]. (les autres jeunes (■taient des (îr-ives normales. L'Iiyluide supposé, d'api'ès l'atlii inalion de son dernier pidpriélaire {■\), a\ail imié « «;/(.">■ chainjcr île colomlinn ». detlL' i)ièce intérossaiile fut d'ahoi-d prise pour une (irive 'icurieu- SPMieiil coloriée I) dont elle avait, du reste, le clianl. L(us(|ue .M. (I. \'. .\|)lin suf^'jîi'ra une parcnti' avec le .Merle . il amena le scMirire >ui" les Icvri's de la personne (pii l'avait possi'dt'e en pic- inii'r. Cependant (piand. à son toui'. l'empailleur l'eût entre les mains, il In considi'ra comme (■tanl un .\lei-le. (ielle contradiction n'était i)oint sans si};nilicalion, elle nionliail (pi'il y avait (juelijue chose d'insolite chez celle ])ièce. .M. (>. \'. A]din en a traci' le por Irait suivant : " L'aspect i^t'm'ral et la coupe de la tète sont eeu.K d'un .Merle, (juiuijue la dernière partie soit ]ilus petite (jue (liez celte espèce. Le hec esl lép;èrenieHt plus loui; et plus lari;c ipic cidui de la Cirive et lieaucoup plus fonc('' en c(uileur, se rappro chant, sous ce rapport, de celui du jeune .Merle Les larses sont un peu plus forts (pu' ceux du T. iinisinix ; ils scmt de couleur' très claii'e ('0. L'iris esl hrun foncé; la mandiluile sup('rieure. avec les côtt's.d'un rose pâle interne, le reste corne foncT'. L'ouvertui'e du lii'c jaune li'è> pâle; l'intiuicur du liée couli'ur chair avec une fiu'le, teinte de jaune pâle. Les pidtes chair p;'ile terne. Le haut de la li'lo et les parties supé'rieures hi'un lei're d'omhre; une teinte iirisàlre surquehpies unes des plumes du sommet de la ti'de. Les couNcrliires de l'oreille hi'un fonce''. Tache ovale sui' le nn-iilon cl le haut de la j;(M'fie d'un lirun pâle. La ^^lu'iie. le devant ilu cou et le haut de la ]ioitriMe presi pie noirs. Les ci'iti's ilii cou liiiins ; celte couleur arrive au noir par places. Les |diiiiies ilii lias de la poitrine et du M'iilre presipic noires, avec liordure idroite de couleur chamois hlane clair. Le lias du venirc luun pâle et Idanc s;de. Les couvertures infi'rieui'es ih' la queue liniiics. L;i (pirue Iniine (fj). I,es .trrosses (1) NiMiK^ro ifaviil IS'.li, p. I ifj. (2) Pris (le lioillcdle Graiigr. (3) Car, (Ippiiis >a ciiiiliirr, il avail changé de main?. (4) Toiitelois il laiil uuler (|iie les (liseaii.\ de caye sont aptes à montrer celle particularité. (3) Celte queue ayant été arrachée n'est qu'à peine formée. 800 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE plumes des ailes brun cliâtiiin sui' la harbc cxléricure, le reste hi'un foncé. Les couvertures liruii claii', marquées irréi;uliçrenient (le jaune cluuuois et jn-esijue noires ». M. 0. \'. Aplin ilissé(|ua le corps qui lui parut sain. 2° Dans l'année c[ui suivi I celle caplure. M. .1. K. Dorliier a raconté les fait suivants! i): Dans un jardiu situé à l'extréuiité nonl d'Edim- bourg, un couple de Merles s'occupait d'une seconde uicliée quand un chat attrapa la femelle, qui venait de terminer sa ponte. Le l)auvre veuf ne fut point loiiiileuijjs sans trouver une compagne; mais, au grand élonnemeul du ]iropriétaire du jardiu, on s'aperçut que la mère nourricière n'était |)oiiit uu .Merle : c'élait une Grive! S'intéressant viveuient au nouveau uiéuage. le propriétaire en question, ami de M. Dorbier, surveilla atlentivemeTit les deux Oiseaux et reconnut ([ue le Merle élail très assidu auprès de celle qui voulait Ijieu piendi-e soin de l'incubation; il lui aiqxirtait de la nourriture lorsqu'elle était sur le nid. Les doux Oiseaux devinrent très familiers et laissèrent les eufanis de la uiaison s'a[)pi-ocber de leur nid. uH'une quand ils nourrissaient leurs pelits enfin éclos. Cependaul, uu très reMiar(pialile (diangeinenl se [iroduisit dans la conduite du Merle; il parut jaloux de l'allecdon (jue sa coinjjagne montrail aux jeunes de la cou\ée el la chassa définitivement. H couliuua seul, avec beaucoup de soin, l'élevage de sa famille. M. J. K. Dorbier u'eul |ioiul l'occasiou de voir lui-même la femelle Grive, les Oiseaux ayant (piillé le nid avaut sou arrivée chez son ami. Maiscelui ci est, paraît-il, uu oljservaleur très i)ersi)icace; il n'a point, du reste, été le seul à voir la Grive en (juestion : ses enfants, son propre frère, une domestique, l'ont eux mêmes observée sur le nid. Voici le troisième fait : En ISlKi, on exposait à Cristal Palace un Oiseau catalogué comme hybride de « Blacki)ird et de Tbrusii. » Il fut remarqué par \\. A. Holte Macpherson, de Londres, qui le décrivit dans le Zoologist {2) en faisant remarc|uer (|u'il monlrait très visiblement les marques des deux espèces, taudis que dans son altitude et sa forme (shape) générale il i-essemblail à la Grive. (( l'p|)er parts and fail darker than the Trush ; no liglit edges lu wing covei-ts; breast and bclly covered with dark blotches. giving the bird, al a Utile tlislanco, cpiilc a black aiqiearance; bill seems lo lie longer and lliickcr llian in Ihc Thrusli; upper mandibule (1) The Zoologist, XVl, 18y2, r- 270 el 271. (2) Numéro tle mais 1893, p. 103. ADDITIONS, COnnECTIONS ET EX4MENS d'aPHÈS NATURE 801 l)ro\vii ; lower iDiindiliiile yellow, except just llie lip; cyolids yellow ils iii liliickliiril ; lej^s iind l'ect piilc lirowii; cIjiws, soine (hiik mihI some colouiiess. » l^a l'iipture de cet Oispiui iivail eu lieu en juin IS!)2, à (|iicli|iies milles de Nordiaiiiplon. Le nid dans le(|iiel on l'avail Irouvi' conte- nait trois jeunes, dont deux imiunircnl (|Ufl(iues jours après leur captivilé. Oi\ su|)posa (|u'une (irixc (|ui \olail aulour du nid était la mère de cette couvi'C 1 1 ). -M. A. llolte Afacpherson a bien voulu nous faire connaiire lui- inènie s(ui inipi-ession : il nous conliiane par sa lettre ce ([u'il a l'crit dans leZooloi,'ist. l*our lui l'Oiseau est (( a tnir hylirld » pai'ce (|u'il montre les niar(|ues bien accusées des deux espèces, n J'ai tache, nous dit il. une importance toute spéciale (( to tlie yellow eyelides and tlie thick l)ill wliich ai-e features o( tlie lîlack l)ird and f;enei'al sliape anri « contour » wiiicli was lliat of tlie Thrusii )). Nous av(Uis à examiner ces trois faits et à voir ce (|u'ils |)euvent prouver. .M. (). V. .Vplin a eu la très firamle ohlii^eance de nous adresser en communication le spécimen ([u'il possède. Cet Oiseau, nous dit il. mourut l'année môme dans laf|uelle il avait ('lé pris, soit le 23 novembre IS!1I. Son sexe n'a pu être distinj^ué'. L(\s ornitliolo f;isles(|ui l'ont vu sont d'accord avec lui pour le reconnaître comme un véritable liybride. l/elïet (|ue cette pièce produit à pi-emière vue es! celui d'un jeune .Merle avec des caractères propres aux espèces asiaticpies telles que alrigularix, nificollis et futicnUix. ou même torqnatns, l'espèce europi''eniie (|u'il rappelle par des traits martelés nombreux, dissé- miiii's sur les parties inf(''iieiires. Tout son ventre est, en elTet, iiit'laiit;!' (le lu un, de j:i-is, de jaune et de roussàtre. I,a manpie. qui tout d'abord nous avait frappi', est le jaune cha- mois en forme de barres ipii apparaît sur les coinertiires des ailes. Si lui considèi-e ce spécimen ((umiie un jeune de l'espèce mernla, son hybridation avec la (irive semble ainsi bien évidente. .Mais l'ayant ensuite mis en |ui'sciice de '/'. iiicnild V et de (iiives. nous avons reconnu que notre première impression n'i'lait point bonne. Le Tiiriliis de de M. .\|din est bien pliili'it une (il i\(' en livr(''e anor- male, enlaclu'e de mélaiiisme ipi'iin hybride. Le jeune .Merle et la femelle de cette espèce sont en ellet, sur la fjorsïe et sur la jioilrine, d'un ton roux clair pi(|neté, là iirivisi-nuMit où le ]dumafie de l'hybride supposé est le plus fonci'. (I) Ces renseignements sont donnes dans le N" d'avrit suivant, p. II)'». 802 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE H ne sera pas sans inlërAt de faire reniarriner (lu'aii moment où nous avons reçu le Ttuilus de M. Aplin. un jeune cliasseur, tri's habitué aux Merles et aux Grives. (|u'il aliat lré(|uemiiient à tous âges, était présent. Or. quoique son emiiai'ras et scjii éloiniement fussent Ijien visii)les, a|irès quelque temps de réllexion, il prit l'Oi- seau pour une Grive (( curieuse ». C'est ainsi que l'avait jugé celui qui l'avait possédée en premier lieu. Plus on l'examine, plus on le regarde, plus on acquiert la certitude que c'est une Grive, mais avec un aspect anormal qui pourrait être le résultat d'un mélanisme partiel. Il est en effet impossible de le reporter à l'espèce iiienthi, puisque, nous venons de le dire, là où le jeune Merle (et la femelle de cette espèce) sont de couleur claire, il est [)récisément foncé. Dans sa description, que nous n'avons point reproduite en entier, M. 0. V. Aplin reconnaît lui-uièuie ([ue la coloration anormale que présente sou sujet ne i)rouve point positivenu'nt un mélange. Aussi, pour soutenir l'hybridation, s'appuie-t-il sur les caractères suivants, à savoir: 1" que le bec est légèrement plus large et les tarses légère- ment plus forts que ceux de la Grive: *' que l'aspect de la tête est celui du Merle. N'ayant point vu l'Oiseau en chair, la critique de ce dernier caractère nous échappe; la préparati(m, (jue la peau a subie, peut avoir modifié sa conformation naturelle. Mais nous pou- vons faire savoii-, quant au premier point (la largeur du bec et la longueur des tarses), qu'un jeune Merle et une femelle T. muxicm, que nous possédons n'ont point le bec plus forl i|ue celui d'une Grive entre nos mains, puis que cette Grive parait elle nu'iue avoir le bec plus fort (|ue celui de l'hybride su|)posé. Nous ajouterons, en ce qui concerne la couleur noire r(''pandue sur la mandibule supérieure, que le bec du jeune Merle dont ou \ ienl de pailer se montre d'une teinte plus claire. Quant aux tarses, nous reconnais- sons qu'ils paraissent réellement plus foits que ceux de la Grive, tout au moins plus forts que ceux des deux T. iinisirus de notre collection (1) ; mais l'Oiseau ayant vécu assez longtem|)s en captivité, on ne peut allacher une grande importance à ce détail. (M. 0. \. Aplin a, croyons nous, omis d'indiquer la couleui- du bord libre des paupières, caractère qui cependant a son intérêt). Trois points nous laissent supposer que le Merle n'est point l'un de ses parents : 1" la circonstance qu'il était accompagné dans son (I) Notre matériel de comparaison était très peu nonilircii.x au momenl où nous écrivions tes lignes. Nous tenons à le faire savoir. ADDITIONS, COnnECTlONS ET EXAMENS DAPnÈS NATURE 803 nitl (\c joiines Grives normales, lesquelles, jtariiîl il. restèrent telles en vieillissant (1); 2" cet autie fait (|ue la partie noire, iniinilahie à un croisement avec le Merle, se trouve là précisément où le jeune ou la femelle Imicée (luc dans la même espèce, mais plus clair sur la (|ueue el les iiords exiérieurs des secondaires. Les parties iiift'rieures soni d'un noir i)runùlre foncé; les |)lumes du ment(M) sont parsemées de idanc sale. Quei(|ues plumes sui' la |toi(riiie. et les |ilumes. jus(|u'au milieu de l'esloniac, sont lioidi'cs un peu plus larfj;enienl delilanc jaunàlre sale (|ue ne le soiil les aulre.s. Les rectrices el les couvertures inférieures de la ijueue sonI toutes delà même couleur: les pattes son! 1res claires (proiiahly l'atled, ajoute t il |. » La pièce était étiquetée ainsi: (i Hrilisli. Received tiDui .M'' Jtarllclt in exclianire, Nov. ISi't. Tol.il leni;lil 10 in. ; wiiit;' from carpal joint ÎJ .'{/'i ; tail 'i iiis. ; ;î '•' piimaiy iongesl ; i'"' and i "'. e(|ual. A. D. H. n Ce (|ui vient d'èlredil à son sujel n'eniiage poini encore à croire qu'il y ail eu croisement de Grive el de Merle. La chasse, que les enfants ou les amateurs d'Oiseau.v chanteurs font avec acharnement au.x Merles et aux Grives dans les hosquets de nos jardins, favoiise ccpendanl le mt'laiifie des deux espèces, car l'équilibre dans les sexes parente, les teintes du plumage se hou- veraient disposées de la iiièiin' façon chez les tieux lyiies cf. qui varient donc seulement par leur coloration (1). 11 suit lie là que les mâles présentent entre eii\ une giaiide analogie, on peut les dire très rapprochés l'un de l'autn'. Quant aux femelles elles dillèient jjlus entre elles que ces iler- niers. en ce sens que la femelle de rufus est à peu de chose |)rès semblable au mâle de son espèce, (ses teintes générales sont seule- ment allaihlies), tandis que la femelle de collurio diffère, non seule- ment du mâle de son espèce de cette même manière, mais encore et surtout par le dessin des parties inférieures. En effet, elle se trouve, à ces parties, marquée ou tachetée de demi-croissants formés de zigzags (2). Elle ne p(»ssèile i)oinl non plus les grandes taches blanches des rectrices ; jiuis la poitrine n'est point violacée. Les jeunes des deux espèces pi'ésentent entre eux de grandes analogies; on pourrait facilement les confondre. Mais, chose bizari'e. collurio d" jennt! nous a |)aru, dans sa teinte générale, plus roux, plus foncé au moins, notamment sur la tète, que n'est rufus! Ajoutons que les |)etites raies ou croissants en zigzags de rtifus se trouvent divisées davantage par une leinle claiic. Ces observations étant faites, nous i-emarquerons tout d'abord que le Lunius duliius de Lausanm- est plus fort (|ue ne le son! en général les individus des deux espèces ; il dépasse par sa taille, et sa (1) Les Uirscs el les doigts de rufus sont-ils cependant un peu plus forts ([ue ceux de collurio'! Nous ne saurions le dire avec précision. I,cs deux mandibules du bec du premier semblent plus épaisses que celles du second. Nous avons (ait s-avoir que les deux espèces sont de même taille; collurio serait iiéanmoiEis un peu plus faible. (2) Ce qu"on n'aperçoit plus chez le mille adulte. 812 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE grosseur môme (1), les dimensions de rnfus; il est un peu plus long et, dans ses [tarties antérieures, un peu plus lar^e. Il est, en somme, d'aspeet plus tort; cela nous parait indisrulalile. Est-ee le montage qui est la cause de ce volume inusité? nous ne le pensons pas. Par sa tonalité foncée, noirâtre, l'Oiseau produit l'effet d'un indi- vidu qu'on aurait nourri avec des graines écliaullanles. On sait qu'en captivité, on arrive à foncer, à noircir même, le plumage de certains Oiseaux par un genre de nourriture spéciale: le Bouvreuil noir en est un exemple, (l'est l'impression que nous avons ressentie en voyant l'Oiseau; aussi, au premier aspect, il ne nous a point paru être un hybride. Eu entrant dans le détail de ses caractères, c'est encore l'effet qu'il nous a produit. Et, du reste, puisque ses carac- tères normaux consistent spécialement dans une teinte foncée des parties inférieures, cela n'annonce aucunement une double origine. Le roux vif du dessus de la tête, de la nuque et du commencement du dos de rnfus. dans un mélange réel avec le gris bleuté assez clair de collurio, n'aboutirait point à celte teinte presque ardoisée des parties correspondantes ? Loin de foncer le roux vif de rufus, la teinte gris bleuté clair ne pourrait que l'atténuer et mèmel'éclaircir. Le mélange du violacé tendre de la poitrine et des tlancs de rollurio avec le jaune roux très clair des mêmes parties de rufus, (qui sont même le plus souvent blanc pur, ombré seulement, rà et là, de jaune), pourraient encore moinstléterminer la teinte roux foncé que présente l'hybride supposé. Ln anire caractère s'oppose encore à l'idée d'un mélange des deux espèces: c'est la teinte ardoisée des scapulaires. Chez rujus, nous avons vu que c'était le blanc presque pur ou lavé de roux qui domine à cette place, formant une large barre transversale. Or, au même endroit, collurio est foi-tement roux, éloignant ainsi toute idée de mélange; car le blanc et le roux mélangés ne peuvent assurément donner naissance à une teinte blanc ardoise. 11 faut cependant reconnaître qu'il existe chez le spécimen de Lausanne, (beaucoup plus rufus que collurio), d'autres caractères que l'on pourrait attriliuer à une hybridation. Ainsi, le dessous de la queue paraît plus collurio que rufus, en ce sens que la tache noire de la barbe intérieure de la rectrice la plus extérieure est très étendue; (il ne faut pas oublier, toutefois, que rufus est très variable sous ce rapport et souvent est aussi noir que collurio). Le très petit espace blanc qui, chez rufus, termine le front vers et contre la mandibule supérieure du bec, n'existe plus dans l'exeni (1) Tel qu'il est empaillé. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'aI'RÈS NATURE SIIJ plaire de M. liastinn : il est remplacé ])ar du noir. En sorte que cet individu se rapproche encore par là de rollitrio. Si ce caractère était capaiile d'accuser neltement l'hyliridité. on le trouverait dans la teinte du dos sup(''ri('nr. qui n'osl pas noir t'onci'' coninic chez riifiis, mais, au contrairi'. ardoise mélangé de roux. Cette teinte répond très bien à un ni('dange du noir de rufus avec le roux de collurio. Mais, pour (]ue cotte supposition filt vraie, il faudrait présumer i|ue l'on a allaire à un individu mâle adulte, car la femelle adulte reproduit assez hien cette teinte. Remarquons encore que la coioration grise du croupion peut passer pour un m(''lange de la teinte lilanchede n//ks et du gris bleuté de collurio. Eniin, les rémiges qui, dans leurs marques, ne sont ni rolhirio, ni rufus, pour- raient égaliMuent être considérées comme inlermiMliaires, quoique le miroir Ida ne de ru jus se laisse voir, mais dans de petites pro|)oilioas. \dici donc un Oiseau cniliari assaut, très embarrassant, on peut le dire, et nous ne nous cliaigeiMons certes point de définir son (U'igine. Nous ne nous opposons point absoluuHMd à l'c (pi'on le croie hybride, s'il est toutefois de sexe mâle et adulte. Sans doute. M. le !)■■ Depieri'e. qui l'a décrit pour la première fois, l'a très bien nommé en l'appelant « dultius »; on ne pouvait choisir une meilleure expression qui caractérise pailailcnieni l'inccrli- tude où l'on se trouve en sa ])résence. .\ujouri'.)i. (2) I'. tW. IX, apiil l.sili. 818 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE ghanies à la Pensylvanie. Dans les Alleghanies de Pensylvanie, dans la vallée d'Hudsou, de Sing Sing à Trog, dans la Long Island orieutale, dans le Connecticut et dans le Massacliusells jusqu'au nord de Cambridge, quiscala et œneus « iutergrade » complètement. Cette gradation est, dans chaque cas, accomplie dans la première phase de quiscala. Les diflérences de taille qui existent entre les trois formes sont trop légères pour être de valeur diagnostatique. Qnisculus œneus montre une légère augmeiitation de taille vers le nord; mais celte augmentation n'est pas régulière. Il par;:îl être un Oiseau plus petit que quiscala, quoiqu'avec le tarse légèrement plus long. Dans aglœus et quiscala, ou trouve environ, en passant du sud au nord, la môme augmentation de taille que chez le précédent; l'aile et la queue deviennent plus longues, le bec plus fort, etc. M. Chapman admettrait que l'hybridité est la vraie cause de la gradation qui existe entre œneus et quiscala; il considérerait comme impossible le cas de variations géographiques, car il pense qu'il est contraire aux lois connues de variation géographique qu'une forme comme œneus, aussi constante sur une grande surface, puisse se changer brusquement dans une forme différente comme est celle de quiscala. M. Batchelder remarque que la théorie de l'hybridité est difïïcile à admettre. Selon cette théorie, le sang d'œneus se serait mélangé avec le sang de quiscala dans un degré plus ou moins grand. Mais pourquoi ce sang de quiscala aurait-il pénétré dans presque tout l'habitat de l'Oiseau, alors que le territoire d'tt'/icKS n'a point été envahi par l'autre sang? Si l'hybridation s'était avancée sur une telle échelle, on pourrait s'attendre à voir, au moins de temps à autre, quelques traces du sang de quiscala se montrant dans la grande étendue du pays qu'œneus habite ; or. de tels mélanges n'apparaissent pas. Nous ne faisons bien entendu que donner ici quelques extraits de l'analyse de M. iBalchelder sans prendre part à la discussion qu'il a engagée, car nous ne possédons aucun des éléments néces- saires au débat. PaRADISEA APODA el PaRADISEA RAtiCIAXA (.Se reporter p. 413 ou p. 487 des Mém. de la Soc. Zool., 18'.)2|. Ou se rappelle que dix-neuf échantillons à caractères mélangés avaient été rapportés du fleuve Fly par M. Louis d'AIbertis. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMKNS d'aI'UÈS NATURE 819 Douze (le ces spécimeus, conservés au Museo cicico di Storia natu- rn/p de GOnes, nous ont été si'i'cieusemeiit communiqués par le !)■■ Gestro (1|. Deux autres, qui se trouvent au Musée municipal de Milan, ont été peints pour nous par M. le prof. Giacinto Martorelli (2). Nous avons été au Muséum de Paris examiner un quinzième échantillon : ainsi presque tous les sujets rapportés du fleuve Kly par l'intrépide explorateur nous sont maintenant bien connus. Voici, avec quelques détails, la description des douze premiers: MAi.ES ADi'LTEs EN NOCES. — N" 383, 60 pcuu. L'Oiscau porte la mention suivante : (( Hab. Fly river, N. G. centrale, 27. 7. 77 ; bccco, grigio perlo (gris perle) : occhi giallo vcrdoijrigi (jaune d'un vert grisi ; piedi, plumbeo rossicio (tirant sur le rouge |)lomli). » — Sa longueiu- totale est actucllonuMit de 0,430. Nous avons compté à la queue douze rectrices, (les deux médianes du dessus sont en filets); à l'aile gauche et à l'aile droite vingt (?) rémiges , la sixième primaire est la plus longue. Le plastron est 1res mal délini; il se confond avec la teinte qui le suit en dessous; les parties inférieures du corps .sont assez fon- cées. On n'aperçoit pas sur le dos antérieur de rellels dorés. Les parements sont longs et l'une belle couleur jaune doré, blancliis- sant près des flancs, se viola(.ant aux deux tiers de la plume jusqu'à son extrémité ; les barbes s'espacent très largement vers la fin de la tige ([u'elles laissent complètement nue ; celle-ci est jaune pâle ou violacé. En dessus, les parements sont d'un violacé vineux blan- châtre. Aucune apparence de barre jaune n'existe sur les couver- tures de l'aile; à peine si l'on voit une trace de collier de chaque côté du cou vers le jaune, laquelle c3. 479. «0 ( -• jmI. en noces); bW, 75 (c* ad. sans pairmcnls): i.aJ, .WJ (:•» ],:n.); 388, oo4 (J). (2) Ils |>orli'nl les N- IH.OS'J, 18,lii7. 820 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A LÉTAT SAUVAGE A la queue on compte douze rectrices ; les deux médianes sont en filets très minces. Peut être existe t il sur les ailes un indice de la barre jaune propre à raggiann, mais il est nécessaire de la deviner. Le plastron foncé est mal défini, quoique mieux déli- mité que chez le précédent. Le dessus du dos est comme lavé de doré, cela d'une manière presque imperceptible. Le jaune du dessus du cou s'arrête très nettement à la naissance du dos, plus nettement que chez le N" .'iS.'J. Les parements sont, en dessous, d'un beau jauue doré semblable à ceux de ce dernier numéro; ils sont clairs au début, notamment près dos flancs ; ils se violacent aux deux tiers de leur longueur vers l'extrémité, mais d'une ma- nière plus claire, plus blanchâtre que chez le préci'dent. Eu dessus, les plumes sont violacé blanchâtre ; les barbes sont bien déliées vers l'extrémité et laissant les tiges nues. 11 existe une apparence de collier de chaque côté du cou (le milieu du cou en est dépourvu); cela d'une manière légèrement plus accentuée que chez le N" 383. Les parures des flancs sont plus courtes que chez ce numéro. Le dessus du dos est d'un brun chocolat violacé vineux, moins vif que chez la pièce 383. N" 466, en peau. Etiquette : « Hab. Fly river, \. G. 15.8.77. Becco grigio perlo ; occhi gialli (jaunes) ; piedi plumbeo rossicio (tirant sur le rouge |)lomb). » — Longueur totale (actuelle), 0,433. A l'aile, de chaque côté, on compte vingt (?) rémiges, la sixième est la plus longue, la première est très courte. Les longues plumes des flancs sont jaune orangé vers le milieu, plus claires au début, se violavant aux deux tiers de leur longueur vers l'extrémité; (ce violacé est mélangé plutôt de jaunâtre que de blanchâtre, comme cela se produit chez les nuuK'ros 383 et 600). Le jaune du dessus du cou ne se termine pas franchement ; il s'atténue et se perd sur le brun du dos, sans toutefois former aucune apparence de camail. Le collier se voit davantage que dans le N" 600 ; il borde presque entièrement le vert de la gorge, mais très peu, vers le milieu; on voit sur les couvertures de l'aile une raie jaune assez mal définie; le plastron lui luéme n'est point bien défini, quoiqu'il soit assez foncé. N" 763, en peau. Etiquette : « Hab. Fly river N. G. centrale, 25.10.77. Becco perlo, ocrlii gialli (jaunes) ; pi cil i plumbeo rossicio. » Longueur totale (actuelle), 0,420. Dix-neuf rémiges (?). la première est la plus courte, la sixième est la plus longue. Poitrail mieux défini que chez le N" 466 ; la couleur orangé foncé des parements se brunit et se violacé comme ADDITIONS, CORRECTIONS KT EXAMENS d'APRÈS NATURE 821 de l'OuUiiiie, r'esl-à-dire que cela arrive aux ileux tiers de la lon- gueur des itluiues et vers leur exlréuiité ; mais le violacé du dessus paraît se prononcer davantafje et les parements sont relativement courts. Les barbes sont déliées, moins toutefois (|ueche/. les X"^ 383, G(K) et 4()G; la tige est nue à la fin. Il existe une barre sur les cou vertures d(( l'aile: celte barre est peu vive; elle est légèrement plus large vers l'épaule que cbez le \" 466. Le brun chocolat du dessus du dos est vif; sur le dos antérieur on voit comme un reflet doré. Le jaune du dessus du cou s'arrête à la naissance du dos. Le collier jaune atteint tout le devant de la gorge ; le jaune est blau châtre. N" M\). en peau. Etiquette : « Ilab. Fly river, .\. (1. centrale 18.8.77. Ilecro (jrùjio jierlo (gris pei'le) ; occliujiallo verdofjnolo (jaune verdûtre) ; piedi pluinbeo (o(jg.?] rossicio. » — Longueur totale (actuelle) 0.410. Douze rectrices, vingt rémiges (?) s'étageant, comme à l'ordi- naire, du côté droit; il en existe dix-huit seulement du côté gauche. Les parements sont en dessous orangé foncé, violacé blanchâtre vers l'extrémité, eu dessus violacé fade, mais foncé relativement au N" 763. Us sont très fournis et longs ; ils paraissent moins déliés que chez les précédents exemplaires. Le plastron s'annonce franchcmeiil, c'est à dire qu'il est assez bien limité. .Vu cou existe un véritable collier, mais moins fort que chez raygiana. On voit seulement une a|)parence de la raie jaune sur les couvertures des ailes. Le jaune du dessus du cou est assez bien limité. Le dessus du dos montre des reflets dorés très légers; la couleur brune du dessus est celle du précédent, un peu plus claire sur les pennes des ailes. N" tôO, eu peau. Etiquette: « cT Hab. Fly river, \. G. centrale 4.8.77 Bccco griijio peiio ; occhi gialli Ivaenlial verdognula (jauni; tirant sur le verdàtre) ; p/er//, p/f/niftfo rossicio (tirant sur le rouge plomb). >i — Longueur totale (actuelle), O..T.)0. Vingt (?) pennes à l'aile; la sixième, la plus longue; neuf rectrices seulement à la queue. L'Oiseau est de plus petites dimensions que tous les précédents. Le poitrail assez biendélini; les parements sont très rouges, ils approchent du ton de raggiana; ces parements sont courts et les plus courts de tous; les barbes sont très déliées. Le collier est d'un jaunâtre prononcé; une belle bande jaune se voit sur les couvertures de l'aile. Le jaune du dessus du cou s'arrête court à la naissance du dOs. La couleur brune des parties supé- rieures est plus vive que chez les numéros précédents. 822 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE Dans tous ces exemplaires, la tige des longues plumes des flancs est plus claire que la barbe, notamment au début; elle se fonce en orangé à mesure que la barbe se fonce elle-même. La couleur du dessus est assez violacée, vive et peu claire, comme chez les exemplaires cT sans parements qui vont suivre. MALES ADULTES SANS PAREMENTS. — N» 545, en pcau. L'Oiseau porte celte mention : « Viaggo d'Albortis, 1877, N° 54."), cT- Becco perlo : occhi giallo verdognolo (j:iuiie verdàtre) ; picdi, phniibeo rossicio (tirant sur le rouge plomb) : si nuire di frutti. Hab. Fly river. N. G. cent. 28.8.77. » — Longueur totale (actuelle) 0.426. Aile, 0.11)7 ; douze lectrices, dont deux en tilets; dix-huit (?) rémiges du côté droit : la première très courte, les autres s'allongent jusqu'à la cinquième et diminuent à la septième; dix-huit ('.') du côté gauche : la première très courte, s'étageant au moins jusqu'à la cinquième. Pas de parements, le bleu du bec est assez foncé; gorge bien verte. On n'aperçoit aucune trace de la bande jaune sur les couvertures des ailes. Le dessus de la tête et du cou sont jaune vif; le jaune parait s'arrêter assez court à la naissance du dos, (à celte place l'Oiseau est détérioré). Cependant, autant qu'on en peut juger, le commencement du brun du dos a pu être lavé de jaune. Il existe une apparence très faible de collier naissant; le plastron de velours est bien visible, mais mal limité; le dessous de l'Oiseau est assez clair. Sur le dos il est brun chocolat violacé (comme le sont les rémiges et les rectrices), mais sur cette partie on aperçoit comme un lavage de jaune roux fort peu sensible s'avançant jusque sur les couvertures. N" 7o, en peau. L'Oiseau porte cette mention : « Viaggo d'Albertis, 1876, N° 75, ff. Bcrco cjrigio ftcrUf.occhi gialli (jaunes) ; piedi plumhfo romccio ; si autre di frutti. Ilaii. Alice R. N. G. Hoplio? (illisible). » — Longueur totale (actuelle), 0.414. Vingt (?) rémiges du côté droit, vingt (?) rémiges du côté gauche : lapremière, la plus courte, se prolongeant en grandissant jusqu'àla sixième du côté droit, jusqu'à la cinquième du côté gauche, dimi- nuant à la septième. Douze rectrices ; les deux médianes de dessous se prolongent en filets. Le jaune du dessus du cou paraît s'arrêter court à la naissance du dos. Le dessus du dos est très jaunâtre doré ; ce jaunâtre se prolonge même jusque sur la croupe, mais à l'état de reflets dorés. Le plastron est mal limité, quoiqu'assez foncé. 11 n'existe pas de trace bien nette du collier, mais le brun s'êclaircit par places vers le vert de la gorge, bordant cette couleur régulière- ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS D'APRÈS NATURE S23 meut. Aucune trace de la bantle jaune de l'aile u'appiimit; mais les rellels du jauuedoré du dos s'étendent sur les couvertures des ailes. M.\LES JEUNES. — N" 55.'5, BU |)eau. Sur l'éliquelteon lit : a Viaggo d'Aliterlis, 1877, N" ."i.'iS. liixru perla: occhi giallo vrrdaslru (jaune verdàtre) ; piedi plumbeo rossiccio : si nutri di frulli. Hab. Fly livcr. )i — Longueur larlucllc), ().;{97; aile, 0.200. Onze (?) rectrices seulement ; les deu.x médianes de dessus ne se prolongent pas en filets, mais sont garnies de barbes étroites dépas- sant les autres plumes et se terminent en pointes. Di.x-liuit (?) rémiges du ciHé droit, la première beaucoup plus courte que les autres, semblant grandir jusqu'à la sixième, (la cinquième est peut- être cassée), diminuant à la septième; dix huit (?) du cùtégauciie, grandissant île la première à la .sixième. Toutes les plumes du dessus de la tète et du cou manquent; elles paraissent avoir été de couleur brune comme le reste du corps; mais, vers le front et les yeux, on aperi;oil liu jaune. Le vert tlo la gorge est mal limité ; à la place du collier se montrent seulement trois petites plumes courtes un peu claires, et indiquant saus doute la naissance du collier (]ui nianiiue. Le plastron est mal déllui; le dessous du ventre est comme chez le N" ë'iii et comme chez le N" .'iOl», dont la description va suivre. Le dessus du dos est teinté d'un peu de doié. Le bec est moins foncé que chez les N»' oV6, '.iOi) et 7o. .N" 3U9, très avancé, presque adulte. Sur l'étiquette ou lit: « Viaggo d'.Albertis, 1877, K" 'dO\). Beccu ijrigio }jerla ; occhi giallu ccrdogiiulu (laviae widîïlre); piedi plumbeo rossoslro (couleur de [domb lou- geàtre) : si nutre di [rutti. Hab. Fly river, N. G. centrale, 17.7.77. » Longueur totale, 0,420; aile, 0,1118. Le sexe n'est pas indiqué, mais c'est un mâle, évidemment. Dix-huit (?) rémiges du cùté droit, la première beaucoup plus courte que les pennes suivantes qui s'allongent peu à peu jusqu'à la sixième, et diminuent à la septième; dix-huit rémiges du cùté gauche, grandissant jusqu'à la sixième. Douze rectrices; les deux médianes de dessus se prolongent presque eu filets au-delà des autres; mais à l'extrémité la barbe devient plus large et forme plume. A leur naissance, presqu'à la lin des autres rectrices, les tiges sont encore pourvues de leurs barbes, et même la partie nue, assez courte, est eu (luchiue sorte garnie de barbes fines, mais très courtes. Le dessus du cou est un peu détérioré; les plumes qui restent sont fortement mélangées de brun et de jaune, (elles montrent que le dessus du cou n'était plus entièrement jaune vers le front); la tête du reste est seule entièrement jaune, et jaune foncé doré ainsi que 824 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE le côté supérieur des joues. Sur le devant du cou, il existe une appa- rence de collier peu réguliei'; le plastron est très foncé; mais, quoique mal limité, il est entouré d'une espèce d'auréole qui rappelle raggiana; le ventre est d'un rougeàtre vineux et assez foncé. Sur le dessus du dos, notamment vers le milieu, on aperçoit facilement des reflets dorés. Pas de trace de bande sur les couvertures des ailes, maisil existe comme des reflets dorés rougeâtres sur ces couvertures. FEMELLES. — N° 388, cu pcau. Sur l'étiquette on lit : « Brrco perla: occhi verdognolo (verdàtre) ; piedi plumheo chiaro ; si nuire di friitti. Hab. — Fly river, N.G. centrale, 28.8.77.» Longueur totale (actuelle) 0.350; aile 0.188. L'Oiseau a douze rectrices, les deux supérieures du milieu sont étroites; elles ne dépassent pas les autres. Ou compte dix- neuf (?) rémiges du côté gauche. Le milieu du front, vers la nuque, commence à jaunir, ainsi que tout le dessus du cou. Ce jaune paraît avoir été très mélangé et de couleur sombre, si l'on en juge par les plumes encore existantes, car le dessus de la tète et du cou sont dépourvus de plumes. Le jaune du cou semble s'arrêter court; néanmoins, tout le dessus du dos est comme doré. Le plastron est mal défini, quoique le ventre soit assez clair. La teinte des parties inférieures et la teinte de la queue sont assez claires, plus que chez un raggiana Ç de notre collection. La gorge est moins foncée que chez deux femelles raggiana actuellement entre nos mains. No 534, 9, en peau, (plus grande que la précédente). Sur l'étiquette on lit : « Bccco perla ; occhi giallo cerdognolo (jaune grisâtre) ; piedi plambeo; si nuire di frutti. Hab. Fly river, N. G. centrale, 29.8.77.» — Longueur totale, 0.391 ; aile (actuellement) 0.187. Tout le dessus du cou et de la nuque sont déplumés: on ne peut plus apercevoir que quelques plumes jaunâtre verdàtre sur cette dernière partie. Il existe une trace de collier assez large, bien indi. quée par des points blanc jaune gris. Le plastron est mieux délimité que chez la pièce précédente, mais il est très court et fort peu développé, par consétiuent. Le violacé clair du dessous du corps reproduit la teinte de raggiana. Le dessus du dos montre quelques reflets dorés. Distribution géographique L'indication des distances où M. d'Albertis observa les Paradisiers à caractères mélangés est donnée dans le mémoire de M. le comte Salvador! (1). Ces Oiseaux furent tués à 200, 350, 400, 420 et 430 m. (1) Annali del Museo civico di Sloria naturale di Genova . ADDITIONS, CORUKCTIONS KT KXA.MKNS d'aI'UKS NATIMIK Hf.\ du Pnrl Morfsliy ou de remlioiicliuii' du llcuve Kly li), llcuve sur les hords duquel ils ont lous l'tc recueillis, à rexceptiou tl'uiie pièce qui est indiquée comme pioveiMiit de la rivière Alice (petit allluent situé à \n hauteur extri^ine du lleuve): c'est le; mâle adulte sans parements (|ui a été décrit. Nous avons relevé soigueusemeal dans rouvra},'e de M. d'AI- bertis(2i li!S passages où il parle de ces précieux spécimens. C'est d'abord entre le 11 et le 18 aoiU IS77 (ju'il en est question. M. d'Allierlis était à ce moment redescendu le lleuve (environ i.okil. a|>rès le point Smake ou plus) {',^]. La capture la plus importante que lit le voyageur est un mâle de Paradisier, » le(]uel, dil il, semhie être le /'. nn/i/Kinii. avec (|uel(|ues dilTérences dans la couleur jau- nâtre des (iirures des 11 mes et dont les yeux sont verdàtres. » Dans les foii'ls où il tdl tué habitent le /'. «/(t»(/« et le /'. raniiKiiKi. {i). Le, '^2. du même mois, les eaux baissant l'ayant forcé à rélrogra (1er, il obtint, après avoir ancré sa chaloupe à l'emboucliure d'un ruisseau, quelques spécimens de l'.irailineti raijiiianii et de /'. (tjiodn, et plusieurs Oiseaux sembl.iiilèlre des liybriiles des deux espèces(.'i|. Pendant la même semaine, il découvrit un exemplaire (jui lui parut concluant et ne douta plus du croisement des deux types (6). Le 31, ayant encore descendu le lleuve, et les eaux baissant tou- jours, il obtint (|ueli(ues nouveaux exem[ilaires pouvant, dit-il, représenter l'hybride d'apo'la et de ragi/iditti; d'où il conclut déci- ib'inent, vu la [réi|uence de ces reuconires et les milieux occupi's parcesdiseaux.quelefait de l'hybridation (■'taitréelleiiientétabli(7l. Le 13 octobre, ayant pu remonter le Kly et étant arrive au [)oint louché en 1877, il trouva encore le l'aradisier » doiibtful », Iteiine dont il se sert pour désigner les pièces (|u'il croit hybrides) (8). Tom, l'un des hommes de ré(|uipage, lui apporta dans l'après- diuée de ce jour de ces Oiseaux à caractères mélangi-s (!)). (1) Nous ne saurions mieux préciser. |2) La ^Ollvelle (^uince. (!i) Nous n'iivons |ui nous nndre un compte exact du lieu où éUiil raclée la Neva, petite l>ari|ue i\ vapeur sur lai|uelle l'e.\ploraleur navi);uail. (Voy. à ce sujet p. 2Sr nos obsiirvations sur It^ lypp nuiiustir-rirtnrid' (\u\ n'iMait point cncoïc connu lorsqui' li'S l'aradisicis à caraclèrcs mélangés furent découverts par M. d'Albcrlis. Il est fort remarquable que ce type montre dans la nuance orani;é foncé de ses [)arements un caractère vraiment intermédiaire entre lesesjjèces apoilm-l riiiii/iana. On peut remarquer aussi que parmi les soi-disant hybrides en costume de noces, il se trouve quelques individus présentant dans leurs parures une teinte identiqui' à celle lïnugjtxlif-cictoria'. On ne saurait cependant admettre (|ue la nouvelle forine tire son origine des deux espèces dont il présente les teintes mélangées, car il ollre dans le jaune des parties du dessus (dos et couvertures des ailes et méinc^ sur la cioupe), une disposition particulière qui lui appartient en propre. Un ne saurait davantage admettre la descendance des hybrides de ce type, car la disposition du vête- ment jaune n'est jamais rappelée chez eux, même de loin. Le genre l'aratliscii est encore composé, on le sait, de trois autres espèces ; celles ci, que l'on nomme P. (juilielmi, P. décora et P. rudol- phi, ditîèreni d'une manière notable de celles (]iie nous avons nom mées juscjualors ; le peu de longueur des parures des lianes, la manière très espacée dont la barbe s'attache aux tiges, donnent à /'. guilii'lini et à /». ilc-orn un faciès à iiai'l. sans parler de la disposition du vert sous la gorge qui s'avance très avant vers la poitrine de celui là. /'. nulolphi est d'une couleur très différente de ses congénères; nous ne saurions du reste en parler (1). Nous avons donc écarté ces trois dernièies espèces de notre exa- men, tout au moins ne les avons nous étudiées que très sommai- rement. .N'oublions point de dire que deux espèces qui ont été nommées, le /'. iiiltiar et le /'. apoila. ont l(^urs races ou variétés, c'est-à-dire : /'. jinxchi et P. mariœ se rattachant à l'espèce minor, et /'. nova; ijuinit A l'espèce apnda. C'est de cette dernière variété, rencontrée sur le Fly |iar le voyageur d'.VIbertis, que descendraient les dix neuf individus mélangés que nous étudions (2). Nous ne i-endrons point compte des comparaisons que nous avons établies entre les diverses espèces du genre Paraf/!S<''(; cela nous entraînerait beau<'oup Ii0|i loin. .Nous publierons séparément (1) Cello espèce ne paraît èlre connue que par «luelques rares exemplaires, dunl un m:\le et une (enialle ont ëlé décrits pour la première lois dans u Zeitschi'ift fur die gesamnente ornithologie n, (II, 188i>, p. 3H-39), par MM. Kinsch et Meyer i. Une planche coloriée accompagne leur description. (2i Au moment où on imprime ces lipnes, nous recevons le « report » de M. de Vis sur des Oiseaux obtenus dans la Nouvelle-fniinée anglaise. Dans ce « re|>ort » tiijure une nouvelle os|i^>ce, le l'arasideu interiiiedid, dont nous parlerons bientôt. 828 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE ce triivail, d'où il lessoil qvw ce soûl leS"lypes «po'/i/ el raijijiaiKi qui se liipiiroclieiU le plus des si)(''(,'imens considérés comme liybrides par iMiM. d'Albeilis et Salvadoii ; que, par conséquent, ce sont ces deux espèces, comme nous le disions, qui, dans l'hypotlièse d'un croisement, doivent être considérées comme les projiéni leurs des hybrides, (pioique aiti/Hstœ-iictoria' . on l'a remart|ué, présente presque complètement, i)ar la coloration de ses parements, la teinte orangée de plusieurs des pièces considérées comme mélangées. Il résulte aussi des premières descriptions cpie la séparation du type apudd d'avec le type rani/ldua consiste, chez les mâles en noces, dans les caractères suivants dont les trois premiers peuvent être considérés comme principaux à cause de leur netteté et de la facilité qui existe à les appréciei': ce sont : 1" la teinte des pare- ments, jaune chez (ijtoda, rouge île brique vif, même sanguin chez rofigiana; 2» la suppression complète du collier jaune chez apoiia ([ui existe d'une manière très prononcée chez ra/z^/u/w; 3" l'absence de la barre jaune qui traverse les couvertures du premier, barre ou bande qui apparaît constamment, chez le second. En dehors de ces trois caractères de dilTérenciation très faciles à reconnaître, il en existe également ([uatre autres, mais d'une appréciation plus dilTicile et probablement aussi d'une régularité moins absolue. Ils consistent dans : 1" la délimitation du plastion beaucoup plus nette chez /•«(/(//«»« que chez apoda ; 2" dans l'allai- blissement du brun violacé des parties inférieures chez mrii/idna ; 3° dans la taille plus grande cVapoita (1); 4" enfin dans la longueur plus considérable des parements de celui ci. Chez les mâles raiigiami., non adultes, leur distinction s'établit par l'existence plus ou moins prononcée du collier dont sera tou- jours privé apodn, même en vieillissant; la délimitation et l'obscu- rité du plastron plus accentuées que chez apoda servent encore à les reconnaître, ainsi que la teinte claire des parties de dessous. Leur taille est moindre, on l'a dit. Chez les femelles, la distinction du type raggiana du type apoda se fait par l'absence de tout jaune sur celle-ci ; l'existence, au con- traire, d'un jaune verdâtre sur la nuque de celle-là qui, en outre, est de faille plus petite et porte devant la gorge une trace de collier formé de petits pointillés extrêmement tins el de couleur blanc jaunâtre. Il est remarcjuable que les apoda purs du fleuve Fly tendent vers (1) Nous ne parlons ici que de l'ajwda des îles Arou,oar la variélé du fleuve Fly, (la var. novœ gtiinœ], ne serait point beaucoup plus grande que l'espèce raggiana. ADDITIONS, COBRECTIONS ET KXAMENS d'aPHÈS NATURE 829 raiiiiitina par la (liiiiinutioii de leur taille, sans doute aussi par celle de leurs pnreiiieuts (I), de même par les reflets dorés que l'on aperçoit surledoset sur les couveiUires des ailes (:J). MM. d'Alherlis et Salvadori se sont môme demandé si, à cause de ces earactères, les iipoihi du tleuve Fly peuvent ètie identilh-s à leurs couijénères des îles Arou (3l ? Celte tendance'qu'onl les uiioila à se ra-jprochei- du type raijijiuiui dans les contrées liai)itées i)iir ce dernier sembleraient montrer que les ditlérences qui séparent les deux Oiseaux sont dues à des iniluences clinialéri(|ues, au régime ou à l'habitat; l'existence d'individus intermédiaires ajoute une vraisemblance de plus à celte hypothèse. Cependant, il existe un caractère tellement Iran- clié, le collier, que cette hypothèse ne paraît pas admissible. Mais nous avons à nous occuper ici des Oiseaux à caractères mélangés. Si ceux-ci. disions nous en commençaul. proviennent d'un croisement, présenteraient ils tous ou |n-esque tous, comme nous l'avons fail remarquer, une fusion ou gradation absolument résidicre dans l'accroissement ou la diminution de leurs caractères ditlérentiels principaux et même souvent de leurs carai-lères secondaires ? Ne prenant en considération pour le moment (jue les mâles en noces (craifiuant (|ue les comparaisons que nous d('^sirons établir ne devienneiil trop dillitiles chez les mâles non <'omplètement habillés, ceux ci ne j)ouvant pn-senter qu'un mélange de caractères encore mal définis), nous lemarqm'rons facilenu'iit cette gradation régu- lière dans la croissance ou la décroissance des caractères'qui dillé- rencienl les deux espèces pures. (Jue l'dM examine attentiven)enl les six spécimens en noces qui nous ont été si obligeamment prêtés par M. le D' Cestro, ou verra que, soil qu'ils se rapprochent du type apoda, S(jit (ju'ils s'en éloignent en tendant vers nigi/hina, tous les caractères principaux, et même ceux que nous aiipelons secondaires, à cause de leur nioindrt^ importance, simf parfailemeut fusionnés et suivent une marche progressive ou dépressive ; aucune dispropoition n'existe (i) M. le \y •> la diminution de la taille; 6" l'amoindrissement de la largeur des parements ; 7" enfin et aussi, peut-être, par l'allaiblissement du ton AnniTIONS, CORRKCTIONS ET EXAMKNS d'aPHICS NATURE S31 des pnriins inférieures, quoique qu'ils paraisseûl sous ce lapporl bien plus apoda que rdyi/iaita. A peu de chose près nous sommes arrivé au même résullal en comparant ensemlile les cinq autres mâles en noces. Il est eu effet facile de voir : i» Que la teinte jaune doré du premier devient plus intense chez le deuxième, se rouj,nt chez le troisiciiie. auf^menle chez le ((ua- Irième et .se trouve être chez le cinijuième prestjue aussi rouge san- guin que chez rafigiana, tout en lais.sant encore apparaître la teinte jaune doré qui caractérise les premiers ; 2" (Jue le ciillier n'existe plus ou à peine chez le N" .'ÎS.'J, qu'il apparaît quelque peu chez le N» 260. qu'il augmente visiblement chez le N" 70;{. qu'il devient bien ap|)arent chez le .\" 479 et qu'il atteint presque chez le N»4;>(l la dimension el la teinte du collier que porte rayyiana pure espèce; ;<» (Jue la barre de l'aile, d'abord invisible chez le premier, suit, à i)artir du deuxième, à peu près la même gradation qui s'observe dans le collier, sauf pour l'avant-dernier, chez lequel celte barre est peu apparente, il faut le reconnaître. Quant aux caractères de second ordre, la délimitation et l'obs- curité du plastron s'accentuent encore d'une manière bien nette, si l'on conq)are le premier avec le dernier. La taille elle-même, sauf chez le second, suit une dépression. Les parements sont aussi plus forts chez les deux premiers et chez le troisième que chez le der- nier; mais le quatrième lésa très fournis. Quant au caractère, peut être l'un des plus dilTiciles d'apprécia- tion, et par conséqnenl l'un des moins iniportanis, c'esl-à-dire l'éclaircissemeul de la teinte des parties inférieures, nous n'oserions dire que ce caractère suit la même progression, quoi([ue le premier numéro semble plus foncé en dessous que le dernier. Nous rappellerons pour mémoire stiulement la couleur de l'iris de ces pièces, car celle indication n'est pas indispensable; nous avons remarqué, en effet, d'après les renseignemenis donnés par M. d'.\lbeitis. (jue celte couleur varie du verdâlre au jaune vert, el môme au jaune chez apnda, et qu'ainsi les yeux de celui ci peuvent, par ce caractère, se trouver semblables à ceux de riiijfiinnd. lui même variable sous ce rapport. M. d'.Mbertis a indi(|ué ainsi la coloration des yeux dans les six échantillons en noces «lue nous avons examinés : N".'i8.'$, jaune d'un vert gris. N"(;0<). jaune vert. N"46(i, jaune, NoTW, juuue, N" 769, jaune verdâlre, N" 4o(t. jaune tirant sur leverdàtre. 832 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE Si soQ appréciation esl juste, si aussi le jaune verdàlre est la coliM'atioii coustaulc de Yiipiidn, la j;r'adnliou i|ue nous redierclions ne serait pas ici suivie, (le sont, en etiet. les derniers échautilloiis à parements rougeâtres qui devraient avoif les yeux jaunes et non pas les numéros 4()6 et 7(J3, plus rapprochés d'niioiln. Mais, si la couleur jauue n'est pas l'atlril^ut exclusif du type raiifiiana, cela ne vient pas à l'enconlre de notre théorie. Il résulte donc des observations faites, notamment sur les trois caractères essentiels, et des ohservatious failes;aussi bien souvent sur les quatre autres caractères secondaires, que chaque fois qu'un spécimen tend à se rapprocher de l'un ou de l'autre des deux ty|)es purs, il y tend par une prof^ression é(|uivalente dans chacun de de ses caractères; on ne trouve point chez ces hybrides supposés de disproportions dans la croissance des caractères différentiels de l'espèce. Ceci est très remarquable. Revenons maiutenant aux Paradisiild' cT sans parements que nous avons mis provisoirement hors de la discussion, craignant que les rapprochements qui ont été tentés pour les mâles complè- tement habillés ne devinssent trop difTiciles pour ces exemplaires non revêtus totalement de leur livrée. Peut-être, en les étudiant de très près, trouverons-nous encore cet examen favorable à la théorie que nous expliquons. Ce sont les No^ oiS, 7."i, ."501) et .S33. Au sujet du premier, nous dirons qu'il paraît plus aiioda que ragiilarid; que cependant la cou- leur du jilastron foncé et la coloration claire des parties inféi-jcures rappellent davantage le type rugiintiui dont il porte encore des traces par l'indice du collier, quoique d'une manière bien faible. Chez le deuxième, le plastron, moins foncé, moins l)ien délimité, est au conti-aire plus du côté d'"/«"//; ; c'est à peine, nous l'avons dit, si on aperçoit une trace de collier. Chez le troisième le collier est plus visible, mais comme l'Oiseau est plus jeune (|Me le précédent, son plastron est plus clair ; néan- moins, par le peu d'étendue de celte partie (|ui est en outre assez bien délimitée, il rappelle raijijinna. En sorte que la gradation fusionnée des caractères d'un type à l'autre peut, à la rigueur, être encore suivie dans ces trois échantillons. Nous avons donné leuis mesuies. .\joutous qu'ils son! roux doré sur le dos, notam- ment le N" 75. Les couvertures ont elles mêmes quelques reliefs dorés, au moins chez les deux premieis numéros. Le N" 30!), chez lequel cette nuance dorée devrait davantage s'apercevoir (puisqu'il ADDITIONS, COItRECTIONS l-.T KXAMKNS D'AI'HKS NATIHIK H3;i porte lia collii'r plus tléveloiipt' t\Ui> les ;iiilres), est ;iii coutriiirc moius iloii'. Oiuiiit iiu N" 333. très déléiioré sur le con el la lAlf , nous avous remarqué qu'il iw poi tiiit, eu jj;uise tic collier, que trois petites pluiues jaunes ilevaiil la gori^e |indi(|iianl sans doute le collier) et que sou plastron étiiit mal délliii. N'ayaut plus entre nos mains celte pièce, retournée au Musée de (iônes, nous n'établirons aucun rapproeheiiient avec les trois derniers Oiseaux décrits, mais le plastron mal déliui semble encore bien concorder avec l'absence presque totale ilu collier. Ainsi, les h\ itrides sans parements semblent aussi, en quehpie sorte. |)iésentcr dans leurs caractères de dillérenciatiou la grada- tion régulière constatée rhc/. prcs{jiu' tous les exemplaires en livrée parfaite. Pour les deux femelles qui nous ont été communiquées, nous n'entreprendrons point d'examiner si la fusion de leurs caractères mixtes est en rapport avec i-elle i|ue l'on trouve chez 'presque toiisr les mâles en noces: nous les;ivons j;ai-dées peu de temps et nous les avons aussi renvoyées au Musée de Gènes, ne voulant point abuser de la trop grande complaisance de l'homme bieuveillant qui nous les communiquait. Du reste, nous avions reconnu que leurs carac tères mixtes étaient bien peu appréciables. Nous nous étions même demandé par quels caractères ces |)ièces peuvent être déclarées hybrides. Le N» 388 est plutôt plus petit de taille que la femelle r«.vf/m/ia de notre collection; il n'est donc pas intermédiaire par sa faille entre apoda et rngiiinna. Le N" oo't paraît, dans ses dimen- sions, un meilleur intermédiaire; il l'est au moins entre une femelle tilioild (lu Musée de Caeii et des femelles nttjijidnn que nous avons examinées; son plastron est aussi moins délimité (|ne celui de la femelle ;v;(/j//«»/(/, ce qui peut l'avoir fait considérer comme hybride. Du reste. M.Salvadori reconnaît ([ue ces femelles sont tout à fait semblables aux femelles rafii/idiia et qu'il n'y a <|ue la couleur des yeux qui peut les faire considérer comme hybrides. M. d'.Albertis les a en ellet indi(|uées comme ayant les yeux n-rtldijuaU) et (jinllo ver iloijiuiln, c'est-à-dire verdàtres; si elles étaient de puit^s raijqiana elles devraient sans doute avoir la couleur de l'iris jaune, quoique ce caractère ne soit pas absolu. (.M. d'.Mberlis cit(,' des apoiln avec les yeux jaunes el des rngi/idxanwc les yeux calé au laiton jaune foncé). Celui ci avait rapporté, parmi les hybrides supposés, onze mAles en noces, nous lavons dit ; les six échantillons conservés au Musée 834 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE de Gênes vieuueuld'èlie examinés. Un seplièineau Musée d'Histoire naturelle de l'aris se conforme, dans les trois caractères principaux de dilîérenciation, à la règle que nous avons étaljlie. Chez cet Oiseau, en effet, dont la couleur des parements rappelle celle (VajiOiht. (qu()i([ue ces parements soient fortement violacés par ](laces),()n ne doit plus, s'il suit la rci;ie commune, reuco:itrer ni de collier, ni de bandes sur les couvertures des ailes; le plastron ne doit être ni foncé ni limité; le ventre, en dessous, ne peut être <'lair; la taille comme la longueur des parements doivent enfin le rapprocher d'afioild. Or, après avoir étudié à loisir cette pièce, nous avons trouvé que le collier était pres(|ue nul ; il n'est rappelé faiblenient que sur les deux côtés; la l)arie sur l'aile ne se voit pas, ou aperçoit seulement, comme bordant les couvertures, une frange dorée pres- que imperceptible; le plastron peu foncé s'étend en avant vers le ventre, laquelle partie est sombre. La taille enfin est bien moindre que celle d'a;)onte pas beaucoup de ditUculîés, les caraclères élanl uellenienl accusés, (;'est à cette série que nous aurons recours pour reconnaître ipie les hybrides ne montrent point, dans la com|iosition de leurs carac- tères mélan^'és, la fusicm intime el loujouis très régulière, observée chez les Parmlisidœ qui viennent d'être décrits. Examinons tout d'abord l'hybride si commun de la Thaiiinrla picta el de la Tlmumfla aiiiherstio'. (îénéralement, an moins chez les mâles demi-sang, c'est le sang /);>/(/ qui domine; l'Oiseau provenant du Faisan doré et du Faisan d',\mherst est donc presque toujours du ciMé du Faisan doré. Mais il conserve un caractère spécial à l'Amherst : la collerette blanche qui rappelle sa double origine. Nous avons observé un cf amhentiœ X pirla de l^^' génération res semblant presque cnm|)lèlemenl au Doré, sauf par la taille et l'allure; par exceptiou la collerette était chez cet individu jaune crème rousstdre rappelant celle du Doré. Si les hybrides que nous venons de citer suivaient la règle que suivent les Paradisiers hybrides de .M. d'Albertis, ils devraient, dès qu'ils se rapprochent de pirta, tendre vers ce type par une égale répartition de leurs caractères. Mais c'est l'opposé qui se |irodnil : la c(dlerelle blanche des premiers est de l'Ainhersl; la taille et l'allure du secoud est aussi de cette espèce; il y a chez eux juxtaposition et non fusion. On se rappelle que ninis avons reçu du Muséum d'Histoire nalu relie de (îrenoble nue de ces Perdrix i|ui doivent leur origine, pciisc I on avec assez de raison, au croisenn-nl de la Perdis ruhra et de la l'rnli.r xii.iululis. dette Perdrix hybride, nous l'avons remar- qué, est presque ruhra, quoifjue les pointillés de la gorge soient un 830 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A I.F.TAT SAUVAGE peu moins nombreux que chez celle espèce: mais les plumes îles flancs sont, entièrement <'elles de la P. m.rntalis. L'autre spécimen (lu même Musée est sans pointillés du côté droit de la gor^e, rappe- lant ainsi S'i.inldiis; du côté gauche la présence en grand nomlire de ces pointillés le rapproche de rnhni. Nous savons aussi que riiyltridede la collection J^emei'teil porte, d'uncôté, aux plumes des flancs, les deux barres transversales de xa.ratdlis : (\e l'autre côté existe seulement la seule barre propre à rubni. Donc encore juxtaposition et non fusion, comme pour le Fnincolinus pictusX F. riilii'iris, tué par le lieutenant -colonel Butler à Deesa, dout la tète est vidi/ans et le coips semblable au pictUK. De même encore |ii)ur l'Iiyliride du même croisement qui existe au British Muséum puisqu'il montre dans tout le pinmase de son corps le coloris et le dessin du rnhjaris, tandis (|ue la tète dilTère sensil)lement de ce type et rapproche l'Oiseau du piclns. Le Rackelhane ou Tetrao niediiis. produit du Tetnio vrofjaliux et du l'i'trdo tftri.r, présente les caractères mélanfiésdes deux espèces dans des ]nv>portions que nous ne saurions analyser. Mais tou- jours, chez lui, les couvertures inférieures de la queue sont tache tées de noir à la manière de ITroi^alle ; jamais elles ne sont enliè reinenl blanches comme chez le tetri.r. Tous les exemplaires que nous avons examinés, nous l'avons remarqué, étaient invariablement tachetés ainsi, quelle (pie soit ia prèpoTuh'rance des caractères de l'une ou de l'autre espèce. M. B. A. Hoopes parle d'un hybride de (;()(| et de Pintade dont la fornu' arrondie est celle de la IMnl nie, sauf la tèle, qui est de la forme de la Poule domestique ( 1). In hybride non moins étonnant est celui du Canard i)enelope et du (lanard sitHenr. (let Oiseau, obtenu par M. Alberdan, en Hol- lande, est i)res(|ue nciita dans tout son corps; mais la teinte de la tète n'est plus aucunement tie cet Oiseau. Elle est en i^rande partie jaune orangé, rappelaut plutôt itciu-lnpr; en outre, elle montre un caractère étraiiiicr à ces deux espc-ces : le vert (pii couvre le dessus du cou. L'orifiine de cet Oiseau ne parait pas discutable, le croise- ment (pi'on sup|)ose lui avdir donné naissance ayant, mms l'avons dit, ('■II'. r(''p('t('' en captivité dans la Méuaiici'ie du feu lord Derby et ayant donné un |trodnit (]ui lui est en tout semblable {±). (I) /()'/•(/!>■ ()/ NiirlU iiiiierica. oitavo (vul. (i, |i. :;'iii ?) oil |i. B. A Hoopes in Korest cind Sh-eam, vol. I. p :t74. (i) On se lappJle que le premier éeliaïUilkm oljtenu en llullanile nous a él(' roni- niuniqiié par le .Musée de l,ey(te et le second par le Musée île l.iverpool, qui possède aujourd'hui, pensons-nous, les animaux de la ménagerie du feu l.ord. ADDITIONS, COIIRECTIO.NS i;T KXAMENS d'aPHÈS NATUnE 837 .Nous itvdus jiiirlt'' (le rii\ liiidi- de la Sarcelle el du Sillleur ((,>'"'/'■ qiieilula circca *•{ Anas pciuiopc) ; m»us possédiiiis deux laldeanx, peints d'après nalure, représeiilanlcel liyliride ; or, sur un ({trps (|iii (dire le |)lumaj;e des deux esp('ces, dans des proportions plus ou moins faciles à détenuiiier, apparaît la tiîle rousse de la Qucniucdulii avec sa large bande verte caracléristi(|ue. Nous poss('dous aussi la i)eiiiture d'un Canard pnirlopr X hosclias, lui' eu Hollande, et conservé au Musée d'Anisteidaui. Le corps de cet Oiseau est pres(iue pendopc, tant par la teinte argentée, le dessin de ses zig/.ags et le miroir; le jioilrail pouirait |)asser |)our un mélange du coloris de cette partie des deux espèces. Mais voici qu'à la tète, les teintes propres aux deux types s(^ heurtent sans se confondre ; le vert du li(isrhiis, rendu encore plus ardent, est nette nient si-paré d'iiiie teinte jaune rouge rappelant la teinte (^ue le pcHvlojic montre à cette partie, Jaipielle teinte lave les joues el le cou. Ajoutons (|ue la couleur. Ideulé plonili, du liée est tout à fait pciuiopc. On a observé que tous les spécimens (( A mis hoschas AnnsXaruta » présentent à peu près le même dessin et la même c(doration de plumage ; peut-être, en les examinant attentivement, Irouveiail ou chez eux un mélange à peu près égal des caractères propres aux deux espèces, quoiqu'il existe des sujets dont la tête est presque verte, comme celle du haschas, dont le cou porte un collier blanc, comme le montre cet Oiseau, et dont le poitrail est encore aussi roux foncé que chez cette espèce. Mais ces hybrides, dont le plu- mage dilTère peu, sont tantôt de la forme du hu.sclias, tantôt de la forme de l'aniid. au moins ont-ils une tendance marquée à se rapprocher de l'un ou de l'autre type. Rappelons encore, d'après Audubon, que les métis du (;anard sauvage apprivoisé et du Gadwall {Anns stirpera) conservent les pattes jaunes et le plumage barré de l'un des parents et la tète verte de l'autre (1|. Nous avons, dans notre travail sur les Passereaux hybrides, donné la description d'un bon nombre de pièces (j:ii y sont citées; certes, s'il fallait analyser dans toutes ces pièces la part qui revient à chaque parent, le travail serait long. .Mais sans nous livrer à une telle besogne, il semble (|ue l'on puisse relever dans plusieurs de ces descriptions quelques traits saillants peu en iiarmonie avec ceux que présentent les hybrides du fleuve Kly. C'est ainsi que (l( llird.i i>f Morlh America, oclavo (vol. T., p. 240 Vi cit. \i. A. B. Huppes, in Korcst anil Slreaiii, vol. 1, p. 374. 838 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l/ÉTAT SAUVAGE nous avons cité (1) un Verdier-IJnot (l.igurius chloris x Canna bina linota), dont la couleur du cou, du dos, des ailes, jusqu'à moitié de leur longueur, est celle de la ilnuta, taudis que la couleur du chloris se monlre sur le croupion, la queue et l'autre partie des ailes. Nousavonsnientioanéaussi(2)unSizerinCabaret presque comme cette dernière espèce, mais dont le bec est du premier type; puis un hybride du Pinson des Ardennes et du Pinson ordinaire, presque montifringilla, à l'exception des taches blanches des deux rectrices externes (;3); un autre spécimen de même origine dont le roux de la poitrine est un exact mélange des teintes propres à chaque espèce parente, mais dont le dos est plus cœlehs que montifringilla; dont encore les rectrices, considérées dans leur ensemble, semblent elles mêmes intermédiaires, tandis que les deux externes sont cœlebs. Enfin, nous verrons Inentôt que lorscjue le mélange des carac. tères du Calaples aiiralns et du C. caffr se montrent dans l'Oiseau que l'on nomme Colapteshybridus, (Oiseau que M. Alleu croit réelle- ment hybride) (4), les combinaisons sans symétrie sont la règle. En effet, les plumes des ailes ou de la queue sont, les unes rouges, les autres jaunes. Un individu peut avoir la coloration générale du vrai cafer combinée avec un croissant de la nuque bien développé ; un autre, au contraire, est pur nuratiis avec les raies rouges du cafer. Quelquefois encore, le plumage du corps est d'une espèce, tandis que le plumage de la tèle est de l'autre espèce, etc. Tout cela, on le voit, ne se concilie guère avec la règle de grada- tion qui existe chez les soi-disant hybrides rapportés de la Nouvelle- Guinée par M. d'Albertis. Aussi, en présence de cette diversité dans le mélange des carac tères des hybrides, avons-nous été surpris de la régularité qui existe dans les caractères des Oiseaux en question ; des doutes sur leur double origine se sont présentés à notre esprit, et nous avons tenu à expliquer le pourquoi de ces doutes. D'un autre côté, comme ces Oiseaux vivent côte à côte avec les deux espèces supposées mères, il est bien dilTicile, sinon impos- sible, d'attribuer le changement qui se produit chez eux à des (1) P. 205. (2) P. 220. (3) P. 262. (4) Tlie Norlh amencnn species of the geniis Cola/ue:!, etc., in Bull. amer. Muséum. Mais 1842. Ce curieu.\ Oiseau sera èludii' dans un procliaiu chapitre. ADDITIONS, CORRECTIONS ET KXAMKNS d'aPRÈS NATURE 831) inlliiences clim;iléri(iues, ;i l'iinbllal. piir cxoniplc, on à d'aiilres coiuiilious d'f.xisleuce, eellcs-ci étant les uii^ines pour les uns el pour les autres. Voici notre couclusiou : On ne saurait contester l'existence d'Oiseaux interméliaires entre le type upoila et le type mipiùina; on ne saurait dire non plus que les caractères, qui rapprochent ces iuternicdiaires tant(M d'une espèce, tantt^t de l'autre, sont dus à des influences cliniatériiiui's, au milieu, à l'lial)il;il. puisque les Oiseaux à carac tères inclauj'és vivent préciscuienl dans les ciidroils habités par les deux types auxquels on attribue leur naissance. Tout semble donc faire croire à leur hybridilé véritable, d'autant plus qu'ils ne paraissent se trouver que là môme où les deux espèces pures se rencontrent. Mais, nous rappelant les observations présentées aux i)aij;es qui précèdent sur la manière taule (li/lcirnle dont le mélange s'opère chez les autres hybrides, quoique pris, çà el là, et dans plusieurs ordres, on doit se poser cette question : « l'our quelles causes, si les Oiseaux rapportés par M. d'Alberlis sont de vrais hybrides, dillèrentils dans le mélange de leurs caractères des hybrides des autres espèces d'Oiseaux'.' n Eulin, une autre considération n'est point à négliger. Les hybrides supposés sont, non-seulement plus grands que l'espèce raijijiinia, mais plus grands que la variété a/)orfa xoru; ijiiimr, type qu'on lui donne pour deuxième paient. Voici, en efïet, les mesures que nous avons relevées sur divers exemplaires en peau : Rdijgianit Novw-Guinœ Les hybrides Long, lot Aile Long. loi. Aile Long. toi. Aile 0.;t82 0.:<72 0.370 0.37.-? O.liW 0.190 0.185 0.183 0.418 0.387 0.415 0.41U 0.200 0.205 0.205 o.2o:t (i.Ot 0.433 0.420 O./.IO 0.200 O.l'JS 0.200 0.200 Si l'on admet l'iiybridité, il faut donc prétendre que les hybrides sont plus grands que leurs parents; sinon, que l'on est en présence d'un cas d'atavisme par hybridation, c'est-à dire un retour vers 840 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE apofla des iles Aroii (plus grand ^\ue la variété du lleuve Fly). Mais celte dernière supposition en amène une autre : c'est que la var. novm ffuinœ est nécessairement descendue de l'espèce nymla. Rien ne le prouve. L'nimda des îles Aroii peut, tout aussi bien, avoir eu pour ancêtres le P.novœijumœ de l'intérieur de la Nouvelle-Guinée. Le cas, on le voit, est embarrassant ; il mérite au plus haut degré de fixer l'attention du naturaliste. PaRADISEA IIAGUIANA et Paradisëa intehmedia M. C W. de Vis, curateur du (( Queensland Muséum » vient de décrire (I) trois l'niaiiixra inlermedut qui pourraient être des hybrides entre le /'. r(i(jginnii et le /'. (iiti/usdv pirioriic. O'est une espèce nouvelle obtenue sur la côte est de la rivière Kumusi (Nou- velIe-Ciuinéc anglaise). — « Mais, dit M. de Vis, la constance de la couleur montrée par tous vient à l'encontre de cette supposition ». A titre de renseignement, voici la descii[)tion de ce nouveau type : (I Forehead, ail tlie lower surface and llie (lank plumes as in /'. raggiaiKi : head, nape, back, and middie of rump and upper tail coverts pale straw yellow; up|ier wing-coveris broadly margined wilh same, the alar slripe so ïormed tapering olï posleriorly, and separated from the back by the outer feathers of the mantle, which, like the greater coverts, are chestuut washed with yellow; wing. tail, and sides of ruuip and upper tailcoverls rather pale chestnut. Total length,;{OUmm.; wing, 180; tail, 162;culmen, 33; tarsus, 36.5. Distinguished from /'. angnstiv rlrioriiv by the blood-red colour of the llank plumes, pure chestnut of the sides of the rump and uppei' tail-coveris, and by the présence of the alar stripe ». Les trois exemplaires sont mâles. CoLAPTES auratus et Colaptes CAFER (Se reporter p. i29 ou p. 503 des Mém. de la Soc. Zool., 1892). Lorsque l'on imprimait la troisième partie de notre travail, dans laquelle l'hybridation possible de C. auratus X C. cafer est envi- sagée, M. J. A. Allen, l'éminent directeur de l'Auk, publiait préci- (1) In « Report on ornithalogicul spécimens collected in hrilish Neir Guinea » Brisbane, :«)»' Jiine, 1894. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMKNS DAPRÈS NATURE S'il sèment (1) iiiic iHutie considérable sui- cos dt^ux formes et leurs croisements j)i-t''suniés. Il coinbhiit ainsi une lacnne existant dans la science oruitholo;:;ique, lacune (jue nous déplorions (2). Nous devons donc analyser ou plutôt traduire presque complètement cet important travail, déjà résume dans l'Ank par M.C.T. Batchelder (3) et que nous avons été très satisfait de lire. M. J. A. Allen commence par rappeler que l'on savait déjà, il y a plus de trente ans, (|ii'on rencontre, sur certains points on le C. aurntns et le ('. rdfcr habitent, des individus à caractères niélan- gés,c'est-à dire présentant une combinaison plus ou moins régulière des deux espèces. C'est Baird qui, en 18o8, appela pour la première fois l'attention sur les cas curieux de C. auratas et C. edfer (4) représentés par de nombreux spécimens de la région du Missouri supérieur et du Yellowstone, chez lesquels les caractères des deux esjjèces étaient combinés d'une manière constamment variable et souvent asymétrique. Le savant professeur concluait alors à une hybridation, sur une grande échelle, entre les deux espèces: (( nolwitlistanding tlie starling nature of sucli an assomption. » Aussi nommait il les Oiseaux variés « Colaptes hybridus, » faisant observer que ce nom n'était point donné dans le sens spécifique, mais seulement afin de désigner conveuablcinenl les Oiseaux inter- médiaires. Ces Oiseaux furent connus sous cette dénomination pen- dant un quart de siècle, l'explication de Baird étant généralement cousidc-rée comme sullisante. De nouvelles théories furent cependant proposées. En IS7i, alors i[ue l'on croyait la distribution géogra phique de ces soi-disant hybrides beaucoup moins étendue qu'elle ne l'est en réalité, on avait avancé que la gradation entre les deux formes était due à l'action des milieux environnants (3) ; cette manière de voir avait été acceptée (6). Ensuite, eu 1877, on suggéra que les Oiseaux à caractères intermédiaires pouvaient être des individus restant d'une forme d'où deux tyi)cs difléients ('taieiil sortis en se différenciant (7). Eiilin. en 188i, on émit une autre (1) In Bull. o( thP American Muséum ot Nat. Ilist., pp. 21-44, N" 1, vol. IV, article II, New-York, 8 mars 1892. « The North american species of Ihe genus Colaptes, considered icilh spécial référence to the relalioiiships oj C. auratus and C. cafer. » (2) Voy. : p. W2 ou p. .'iOB des Mém. de la Soc. Zool. (3) Pp. 177-179, IX, avril 1892. (4) Ou C. mexiC'inus. coinine on appelait aiitrelois cette dernière (orme, (o) Allen, Bull. Mus. Comp. Zool.. 111, N° ti, 1872, pp. 118-119. (6) Coiies, Birds of yorthuest, 1874, p. 293. (7) Ricigway, Urn. 40ti' l'arallel, 1877, p. 5b6. 842 OISF.AUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE opinion, à savoir que le Colaptes nuratus pouvait « ou constituer une forme transitoire ou être un hybride (1). » L'écrivain le pkis récent sur ce sujet traite les Oiseaux mélangés de « race» hybride, sous le nom de C. ayresi {"!), avec cette particularité : que leur plu- mage est un signe de retour à un ancêtre (3)». Afin de pouvoir aboutir à une solution satisfaisante, M. Allen a demandé à ses coufrères en ornithologie de bien vouloir lui prêter le matériel dont ils pouvaient disposer, ce qui fut fait sans doute de la manière la plus gracieuse, car sept cent quatre-vingt cinq spécimens du genre Voluptés, représentant toutes les formes de l'Amérique du Nord, lui furent envoyés. M. Allen, en remerciant les expéditeurs, douue la nomenclature de ces envois nombreux qui, pour la solution du problème, ont une si grande utilité (4). Il fait aussi connaître les caractères distinctifs et la distriiiuti(m géographique de chacune de ces formes (5). • « Commençant au sud. on trouve tout d'abord le C. mextcanoides, restreint, autant on le sait, au Guatemala, quoique pouvant s'étendre du nord au bord sud de Mexique. Cette forme est essentiellement le C. cafer avec la coloration plus intense, les barres noires transver- sales du dos tout entier élargies, la croupe blanche plus ou moins teintée de noir, tout le sommet de la tête et la nuque tl'un rougeàtre cinnamon, les grosses plumes et la raie d'un rouge plus profond et plus sombre (6). C. viexicanoïdes rejoint vraisemblablement l'habi tat de C. cafer, que l'on rencontre au bord méridional du Mexique, vers le Nord dans tout le Mexi(iae, excepté la Sonora occiden- tale et la basse Californie, et de la base orientale des Montagnes Rocheuses au nord du Pacifique à la Colombie britannique. C. rufi- fileus, de l'île de la Guadeloupe à la hauteur de la basse Californie, est une forme insulaire de C. cafer-; il en diffère principalement par sa taille plus petite, sou bec beaucoup plus long et sa couleur un peu plus foncée ; par ce dernier trait, il ressemble plus à C. cafer (1) Coues, Key to Nurtli American Itirds, revised ed . , 1884, p. 492. (2) M. Allen fait remarquer que ce nom avait été donné en 1843 par Auduion aux individus mélangés du Missouri supérieur. (3) Hargitt, Cal. Ilirds lirit. Muséum, XVIII, IS'JO, p. 8. (.V. li Tous ces auteurs sonl cités d'après M. J. A. Alleu). (4) Voy. p. 22. (5) P. 2o. (6) Ce qui va suivre niiiinleuaut esl la Iriiduction du résumé de M. Balchelder. ADDITION^;. c()niu:GrtoNs i:r i:xA>ric.Ns d'après natuke 843 i^iiturtilior de la ciHc iionl-diiesl, UimiiicI dillère du vi-iii cafrr par sa taille légèrement plus forte et ses couleurs Ijcaucoup plus foncées). « ('. chrynoïitt's parcourt la plus grande partie de la basse Cali- fornie et les parties de la Sonora, le Sud de l'Arizona et le Sud-Est de la Californie. Vers le nord et l'est, sou hahitat rejoint ainsi, et couvre quelquefois, au moins en hiver, à certains points, le pays haliilé par ('. enfer, avec lequel, cepeuilant, il ne paraît jamais se mtMer. C'est une forme petite, pâle, présentant l'apparence générale de mexicanoides, mais ayant les plumes dorées comme dans auratiis, tout en ne présentant aucun autre caractère distiuctif de la forme orientale. « C. auratus s'étend sur les trois quarts du nord et de l'est de rAmériqu(^ du Noi-d; il possède deux foruK^s insulaires éloignées : r. ehriisoeauliisHS de Cuba, (it C. i/it inltachi ila Crand Cayaian, toutes- deux modiliées, mais évidemment rejetons du stock auratus. (Klles dilTèrent d'auratus un peu comme ine.ricano'ides dillère de enfer » ( 1). « Les espèces de Culaples que l'on trouve au nord de l'isllmn^ de Panama se divisent en trois groupes: deux de ces groupes se res- semblent plus l'un et l'autre ([ue le troisième ne leur ressemble. Ces espèces sont : le Cafer me.riednoules, le (\ ehn/suides et le ('. duratas. Le premier et le dernier, si l'on envisage le mode de coloration, sont les plus dissemblables, n'ayant aucun caractère en commun. Les deux formes {ea fer et auratus) sont celles, cependant, comme le montre le matériel maintenant en main, qui » intergrade » com- plètement là où elles se rencontrent, c'est-à-dire sur une lîone de 300 à 400 milles d'étendue et de 1200 a loOO milles de longueur. On trouve aussi ces deux formes plus ou moins mélangées de la fron- tière orientale des grandes plaines de l'Ouest à la côte du Pacifique, 38" à 55° latitude nord » (2). » Les individus intermédiaires varient considérablement ; ils présentent tantôt de très légères traces de C. cafer ou de C. auratus, tantôt ils montrent à peu près également les caractères des deux espèces. C'est ainsi que l'on trouve: 1" C. (iuratn.s,iie pos- sédant que (juelques plumes rouges dans la raie » nialar n noire (3), ou bien ne montrant qu'une légère coloration orangée surlesgrossses plumes ; 2" (.'. eafer, avec ipielques plumes noires dans la raie « malar » rouge ou quelipies piuiiics rouges sur le côté de la nuque, ou bien encore avec un croissant rouge à peine tracé. Lorsque le (I) Nous laissons ici, pour quelques lignes, le résumé de M. Batebelder. {■>) P. 27 du Méinnire de M. .\llen. (3) Par ce nom M. Alleu indi(|ue vraiseiiiblablemenl la moustaclie. 844 OISEAUX HYBRIDES RENCONTHÉS A L'ÉTAT SAUVAGE mélange des caractères est bien complet, les combinaisons sans symétrie sont la règle. En eflet, les plumes des ailes ou de la queue sont, les unes rouges, les autres jaunes ; tandis qu'un Oiseau peut avoir la coloration générale du vrai cafer combiné avec un croissant de la nuque bien développé, un autre est pur auratus avec les raies (( malar » rouges de cafer. Quelquefois encore le plumage du corps est d'une espèce, tandis que le plumage de la tête est de l'autre espèce. Il y a du reste des variations infinies, et il est rare de trou- ver, même chez les Oiseaux d'un même nid, deux individus sera blables dans tous leurs caractères de coloration. )) M. Allen indique ensuite Taire de dispersion des Colaptes mélangés (1) : (( En 1838, dit-il, lorsque Baird décrivait son Colaptes hybridus, les Oiseaux mélangés étaient seulement connus dans le Missouri supérieur et dans la région du Yellowstone. Longtemps après, ils furent indiqués dans la Californie et récemment sur des points différents du bord ouest des grandes plaines, depuis le nord du Texas jusqu'à la limite britannique. » Occasionnellement, des spécimens C.auratus montrant quelques plumes rouges derrière la nuque ont aussi été observés dans les États atlantiques, mais la rencontre nombreuse d'exemplaires mélangés a été rarement constatée en Californie. » Le matériel d'observation, remis entre ses mains, prouve que les hybrides sont beaucoup plus répandus qu'on ne le pense généralement. On lés rencontre fréquemment depuis la bordure orientale des grandes plaines qui s'étendent vers l'Ouest jusqu'à l'Océan Pacifique, et près de la limite mexicaine, vers le Nord, à (juelque distance nord des Etats-Unis (2). Aucun Oiseau mélangé (3) n'a cependant été vu dans les régions du Mexique où le C. cafer pur se rencontre; aucun, non plus, dans l'Amérique arcti(|ue, où vit le vrai auratus. « A l'est du Mississipi, du nord et de l'ouest de la Floride à l'Alaska, sauf de rares exceptions, C. auratus, ne fait pas d'emprunts à cafer. A peine si un mâle sur mille montre quelques traces de rouge dans la raie (( malar » (4). Un seul Oiseau de la Louisiane (coll. Gustave Kohn) a la bande « malar )) rouge pur et toute la tête se rapprochant de très près de cafer, et un autre spécimen de Toronto, (1) p. 29 de son mémoire, c'est-à-dire que nous laissons ici l'analyse de M. Bat- chelder pour traduire le texte même de M. Allen. (2) « With, liowever, the area of greatest abundance much more localized. « (3) Nous passons ici à la page 30 du même texte. (4) La moustache. ADDITIONS, CORRF.CTIONS KT KXAMKNS d'aPKÈS NATURE S'i.') Canada. (Coll. E. E. Thompson, N" 20(i(l), a la queue à moitié orange rouge, avec les autres traces des caractères de cafer. » Les spéciineas,sur lesquels M.Allen a rencontré du rouge brillant dans la raie « malar o, proviennent du Massachusetts, de Loiig- Island, de New-Jersey, de la Pensylvanie, de la N'irgiuie, de la Floride, de la Louisiane, du Tennessee, de l'Ohio, de l'Indiana, de l'Ulinois, du Michigan et du Minnesota. Ils semblent être fréquents le long de l'Atlantique, comme dans tous les points est du Mississipi. Le matériel des états ouest de celte ligne, d'iova au sud, entre les mains de M. .\llen, est peu nombreux ; mais les quehiues spécimens qu'il possède semblent ne point indiquer une grande proportion d'Oiseaux avec le rouge de la raie « malar )), comme il en existe dans la Floride ou le New- Jersey. Il est de là probable que Vaunitus presque pur se trouve surtout vers l'ouest jusqu'au bord est du Texas, dans l'Iiidian Territory, le Kansas et le Nébraska, ainsi que dans la grande partie des deux Dakota et de Manitoba. « Les Oiseaux de lest du Texas, du Kansas et de la .Montana, pris pendant la saison de reproduction, montrent généralement des traces des caractères de cafer, la raie a malar » étant souvent plus ou nmins mélangée de rouge. Dans le sud-est du Texas et, par conséquent, dans tout le milieu nord compris dans les plaines, et sans doute bien au-delà, jusqu'à la limite nord de .Montana, les Oiseaux mélangés sont la règle: les caractères des deux espèces sont confondus dans toutes les combinaisons imaginables ; le cafer, Vauratus pnr(2)sont rarement rencontrés avec eux, excepté pendant l'hivt-r, ijuaiid, à cause de la migration, (iiiraDis pur est plus ou moins fréquent dans le Kansas, l'Indian Territory et le Texas, considérablement à l'ouest de sa limite normale dans la saison de reproduction. A la même épo(|ue et dans la même région se montre de l'ouest une invasion de caf'r |)resque pur-s, résultant du croise ment commingling d'Oiseaux présentant des caractères mélangés avec le caractère normal. » Dans la partie occidentale du Texas, du Nouveau-Mexique, de l'Ari/.ona et dans la partie sud de la Californie, la forme prédominante dans la saison de reproduction est probablement le r^/cr presque pur; mais en hiver, la proportion des Oiseaux tout à fait purs est moins grande, ce qui est dû à la migration sud d(;s Oiseaux visiblement mélangés du nord éloigné. Dans une série de plus de trente mâles (1) Voy.rAuk, vol. Il, 1884, p. 335. (2) Nous sommes ici arrivés à la p. 31 (même texte). 846 OISKAUX HYBIUDKS RENCONTRÉS A l'kTAT SAUVAGE (le l'Arizoïia, pris entre le 1"'' octobre et le 30 mars, plus d'un tiers montre des traces de noir daus la raie (( nialar d. ou des traces rouges d'un croissant écarlate, ou les deux choses ensemble. Une femelle a toutes les pennes jaune orange; mais, généralement, la plus grande série d'individus de ce sexe ne montre aucun carac tère reconnaissable t\'iiiiraliifi. » Au centre et à l'ouest du Colorado, de l'Utah et de îa Nevada, les caractères de enfer |)révaleut évidemment, au moins pendant la saison de reproiluction. Dans le Colorado oriental, au moment des migrations et durant l'iiiver, les Oiseaux mélangés sont les plus répandus: ils ont été pris, au moment delà saison de reproduction, au Fort Garland (même Etat). Des spécimens semblables ont été obtenus dans l'IUali et la Nevada ». — (Chacune des séries de sept mâles de la Nevada tpie M. .Mleu possède montrent des traces de croissant rouge sui' la nmjue et, chez plusieurs, on voit d'autres caractères d'auratus.) M. Allen ne sait rien sur les Colaptes de l'Idaho. d Le seul spéci- men qu'il a vu est un Oiseau croisé. Dans le Wyoming les Oiseaux mélangés paraissent être la règle; les caractères d'uuratiis prévalent surtout dans la partie orientale de cet État, tandis ijue les caractères de ra/ér dominent daus la partie occidentale. La même chose paraît être vraie pour les Oiseaux de .Montana. » Les Oiseaux de l'Orégon oriental, du Washington oriental, de la Colombie britannique orientale, ou de l'est de la région des Cas- cades, présentent aussi un bon mélange des caractères d'auralm; quelques spécimens sont de deux tiers à trois quarts aurutus ; d'autres sont des cafer presque purs ; il y a rarement un seul Oiseau normal, soit de l'une, soit de l'autre espèce. L'Oiseau des côtes de la mer, depuis l'emltouchure de la Colombie vers le nord (1), est le C. cafer saturatior ; mais une grande proportion des spécimens, même depuis le détroit de Puget et l'île de Vancouver, laissent voir des traces des caractères d'aiinitiis et, dans quelques cas, il y a des traces saillantes, niôme jusi|u'aux grandes plumes jaunes (des ailes) qui sont mélangées de i^lumes rouges. Aussi. .M.Fannin dit que le vrai C. aurat^ts est un visiteur lare dans l'île de Van- couver et sur la terre ferme avoisinante. » Dans la Californie centrale et septentrionale les deux formes sont complètement mélangées, comme elles le sont sur n'im- porte quel point à l'est des Montagnes Rocheuses, Vmtratus et le cafer se trouvant dans un état presque pur, avec des Oiseaux qui (I) P. M. ADDITIONS, CORRECTIONS I.T EXAMENS d'aPRÈS NATURE HM présentent toute combinaison possible des caractères des deux espèces. De quarante spécimens de la Californie centrale, et sur- tout du Marin et des comtés avoisinanls, trois sont presque aunitus purs; le seul trait tenant du cafcr est un très léger mélange de rouge dans la raie de la joue. Ce trait ne se rencontre que de temps en temps cbez les Oiseaux originaires des États atlantiques ; six, parmi lesquels quatre sont des fenudles, (ce qui a son importance), sont apiiaremmeut de purs rafer. Chez trente-un autres la division s'opère ainsi : les caractères d'aurattis dominent chez huit; les caractères cafer dominent chez vingt : chez les trois qui restent les caractères cafer et auratus sont à peu près également partagés. Les traces des caractères d'atiratus sont rares à San Bernardiuo, à San Diego et dans les comtés de la Californie méridionale. (M.Allen a un seul spécimen '/(/;•« ^(.s pur originaire des Sources Chaudes); tandis que dans l'Orégon, autant que son matériel le montre, les mêmes conditions de mélange n'ont à peu près lieu que dans la Californie centrale. Eu réalité, comme la plupart des spécimens de la Californie ont été pris, soit en automne, soit en hiver, on doit conclure que beaucoup d'entre eux sont des émigrants venant du Nord, probablement de l'Orégon ou du Washington oriental, puis- qu'il y a des Oiseaux plus ou moins mélangés qui se rencontrent jusiiu'au nord de Sitka et même jusqu'à Chilkal. Au-delà de ce point, vers le nord et l'est, le nifcr paraît être remplacé par Vauratus pur sang. C'est de cette région qu'est venue, probablement à l'aide des Oiseaux émigrants, la forte «infusion » des caractères d'auratiis chez les Oiseaux de la Californie. » Comme résumé de ce qui précède, M. Allen dit que u l'on doit considérer que le rafer non croisé avec Vauratux habite le Mexique, mais que, bientôt, après avoir franchi la limite des Etats-Unis, on commence à renconlriïr des spécimens otirant (lueliiues traces légères des caractères d'auratus; à mesure qu'on avance vers le nord, ces maniues deviennent plus fréquentes et plus accentuées (1), tlaiis toute l'étendue de la di^neure du aifer, jusqu'à ce ([ue. au nord des Etats-Unis, on passe dans le pays du pur auratus. Le même mélange existe <[uand on va vers l'est à partir de la base orien- tale de la chaîne principale des .Montagnes Rocheuses, .\insi. le mélange est complet le long de la ligne de jonction du pays habité par les deux espèces, ou à partir du sud-est du Texas vers le nord, le long de la frontière occidentale des plaines jusqu'à rAméri(pie anglaise et, de là, vers l'est, dans l'Amérique anglaise juscju'à la côte du Pacifique, dans le sud d'Alaska. U) P. 33. 848 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE (( A partir de cette ligne, on peut suivre la trace des Oiseaux mélangés vers l'ouest et le sud, sur presque toute la ligne (ou toute retendue) du cafer, au nord du Mexique; cela est dû, apparem- ment, non seulement au mélange des deux espèces, partout où leurs demeures se joignent, mais à l'intrusioa de Vauratus, intru- sion {[ui vient principalement de la direction du nord, dans la demeure du cafer. Cette intrusion a lieu pendant l'émigration de Vauratus vers le sud en hiver ; quelques uns de ceux-ci (des auratus), restant probablement, produisent des petits : ce sont les traînards de l'été. » Disons que M. Allen a dressé une carte qu'il a jointe à son mémoire et sur laquelle il montre graphiquement ce qu'il vient d'écrire. Il a établi cette carte, non seulement à l'aide des Oiseaux qui lui ont été confiés, mais aussi en s'entourant de toutes les indications complémentaires qu'il a pu se procurer dans la littéra- ture ornithologique. Les lignes de démarcation, fait-il remarquer, sont cependant hypothétiques jusqu'à un certain point. » Voici les conclusions du savant directeur de l'Auk (1) : Les faits qu'il a cités a tendent fortement à confirmer la surpre- nante hypothèse, émise par M. Baird, de l'hybridation sur une vaste échelle du Colaptes auratus avec le C. cafer. Cette hypothèse est nécessaire pour expliquer le fait des combinaisons essentielles et variées des deux espèces sur le plateau et les régions du grand bassin du continent. Aucune des autres hypothèses, avancées jusqu'ici, dit-il, n'explique aussi bien et aussi complètement le fait en question. Dans aucune circonstance, en effet, on ne rencontre des étapes ou des métliodesde variation géographique qui puissent être comparées à ce que l'on voit dans le cas du C. auratus et du C. cafer. La transition entre les formes géographiques, quoique différentes, est graduelle et symétrique, affectant toutes les parties du plumage de la même manière et simultanément; et cette transition est évidemment en rapport ou en proportion directe avec les changements des milieux ou des environs physiques ; de plus, les différences entre les formes les plus extrêmes sont purement des différences de degrés. Pour ce qui regarde le Colnptes, les différences essentielles entre Vauratus et le cafer sont radicales; ce sont, en effet, des caractères formant contraste; et la gradation est irrégulière, avec toutes sortes de combinaisons asymétriques des caractères des deux formes et n'ayant aucune corrélation entre leur gradation et les conditions de l'entourage. (1) Se reporter p. 33 de son mémoire. ADDITIONS, CORRECTIONS KT KXAMKNS d'aPRKS NATIltK S't!) (( Dans la Californie, la Colombie britannique, le Montana, le Wyoming, le Kansas et le Texas méridional, les mêmes conibi- uaisons irré^uliéres et variées des caractères des deux espèces se renconlreut. D'autre part, les phi^noriièiiesde i;iadalion, par rapport à la nature des « inlergrades » et à leur distribution géographiciue, sont juste ce qu'il faut pour qu'on puisse les supposer produits par des croisements. De plus, c'est une affaire d'observation ([ue des Oiseaux très dissemblables s'appariiiiit et que des individus de la même couvée sont souvent d'une apparence fort diverse. (( Bien qu'on n'ait pas enregistré, (du moins ;i la connaissance de M. .Mleu), l'appariage de purs cafcr avec de pui's«i*ra?i(s, cependant il semble hors de doute que celte union se soit présentée plusieurs fois, puisqu'elle pourrait se rencontrer à n'importe quel point d'une ligne longue de plus de mille milles d'élendue, où se rejoignent les demeures des deux espèces. De chaque côté de cette frontière, l'influence d'une espèce sur l'autre s'éteint graduellement à mesure qu'on s'éloigne de cette ligne, jusqu'au moment où, au Mexique, aux États-Unis, à l'est du Mississipi, et dans l'Alaska et l'Amérique anglaise orientale, elle devient en fait absolument nulle. L'appa- rition, dans la Colombie anglaise et les Etals-Unis, à l'ouest des Montagnes Rocheuses, des caractères de l'auratus dans le cafiT, et l'aflaiblissement graduel de celle « infusion » vers le sud, peut facile- ment être mise sur le compte de l'émigration de Vitio-atiis du nord à la limite septentrionale de l'habitation du ra/'prcommesur le compte de l'immense et graduelle dispersion, vers le sud, des intermé diaires résultant du croisement des deux espèces. On peut sup- poser facilement que les traces très légères des caractères du cafer, se rencontrant à l'est dans quelques rares spécimens de Vaunilus, sont (lues à la dispersion » sporadic », vers l'est, des épaves venues de la demeure du ctifer, puisqu'on sait (1) que presque tous les Oiseaux de l'ouest dévient de temps en temps vers l'est, môme jusqu'aux bords de l'Atlantique. La capture qu'on a faite, près de la Nouvelle-Orléans et de Toronio, d'hybrides fortement accutiés, montre au moins que îles types intermédiaires, sinon purs, de cafer, vont à l'est, loin de leur propre habitat. (( Il n'est donc pas besoin de supposer que la présence de quelques plumes rouges dans la raie de la joue des spécimens de Vauralus. pris dans les États de l'Atlantique, indique une tendance à un retour vers le type de quelque ancêtre hypothétique qui aurait (1) Ici nous commençons la traduction de la pa;;e 3;>. 830 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE eu la raie de la joue rouge. II n'est pas besoin de supposer davan- tage que la présence de plumes noires dans la luêuie raie de la joue, ou liien encore que le (•oiiniieuceuieut d'un croissanl écarlate à la nuque (chez les Oiseaux qui viennent de l'Arizona, de la Nevada et de la Californie méridionale), indique une tendance sem- blable à se rapproclier d'un ancêtre également hypolliétique ayant des raies noires à la joue et un croissant rouge à la nuque. Cela n'est pas nécessaire, dit M. Allen, puisque la légère « infusion )) du saug de cafer, dans un cas, et du sang de l'aitratus. dans l'autre, dont on a la preuve presque indubitable, apporte une explication adéquate et suflisante de ces étranges phénonièues. « La grande infusion du sang de Vauratus qui se montre dans le stock des Colaptes de l'Orégon et de la Californie septentrionale s'explique aisément par ce fait que C. uuratus, comme beaucoup d'autres Oiseaux de l'Est, peut trouver un accès facile vers la côte nord ouest, ou, en se séparant, dans le bas du Wyoming, ou bien à partir du nord, car la demeure de Vauratus atteint la côte du Paci- fique dans la Colombie anglaise du nord et dans l'Alaska. » M. Allen trouve en outre important de noter que u dans les pre- mières collections de la Californie, les Flickers hybrides étaient en fait inconnus, puisqu'il ne s'en trouve pas dans le matériel manié par Baird en I8S8. En 1870, le D' J. G. Cooper estima que la capture de deux spécimens de Colaptes, pris à Sakland et présentant des caractères de Vauratus, méritait une mention spéciale. Mais M.|W. E. Bryant (1), dit que des spécimens qu'on jieut ra])porter au type (( hyhridus » sont pris maintenant presque aussi souvent que les C. cafer; il est même extraordinaire d'obtenir de bons exemplaires de C. cafer dans certaines localités. » Les séries, que M. Allen a obtenues de la Californie centrale et de la Californie septentrionale, confirment complètement cette assertion. Dans les ouvrages clas- siques sur les Oiseaux de l'Amérique du Nord, même dans les plus récents, la région du Missouri supérieur, du Yellowstone et des Blacks-Hills, est indi(iuée comme l'habitat du Colajites hyhridus. Aujourd'hui, cependant, on a la preuve évidente de la rencontre ou de l'existence d'Oiseaux métis en grand nombre sur des centaines de milles d'étendue, depuis le Rio Grande, dans le Texas, vers le nord et l'ouest, jusqu'à l'Alaska méridional. Par suite, on peut presque se demander si C. auratus n'étend point graduellement son domaine dans l'habitai du C. enfer, iiarticulièrement eu Cali- fornie et le long de toute la frontière de l'habitat du cafer. Malheu- (1) In (I Land Birds of the pacifie district » de Belding, 1890. ADDITIDNS, COiUlliCTlONS KT KXAMKNS d'aI'UKS NATUUI; S.il reuscrneni, on ne p"csl |ioinl borné à éUidici- les croisonients possililes entre aaratus el ca/er. il a vonlu aussi se rendre comple des viirialions g(>(ij,Maiiliiques el de saison chez les Klickers. Nous reviendrons ici au résumé, on ;inalyse de M. Halihelder ; mais les rensei- gnements qui sont donnes, ne renliant pas diieetenient dans le sujet <|up nous traitons, nous les puldions en note : Il paiait que « la variation due à la gcograpliie alteinl eliez le C. aurtttus jusqu'à 10 "A de la longueur de Paile enire r.\mérique et le Sud de la KIoridc, tandis (|ue les formes, à l'Ouest de l'Inde, sont plus petites. La dillérence entre le C. c. saluratior et le C. niftpHeus est presque parallèle à celle-ci; mais chez le ca/er, lu variation tsl moins uniforme avec la latitude, el elle se coniplicpie peut-être, par des elTets d'altitude. « Le C. chrjsoïdes ne montre pres(|ue aucune dillerence duc à la géo;;ra|)hie du pays. Chez X'auralus de la Floride, bien (lu'il soit plus petit et plus (oiicn que l'Oiseau du Nord, la dillerence moyenne esl trop légère et trop iiiconstanle en taille et en couleur pour pouvoir établir une séparation. < La variation des individus est considérable, quant à la grandeur et à la couleur. Le bec varie en biiigucur de l.'i à 21) » „, l'aile de K à 12, la ipieue de 12 à IH. « Kn couleur, la variation allecle : 1° les dimensions el la [orme ries taches noires circulaiies sur le |ilumage ii.térieur: 2" la laigeur et le nombre des raies transver- sales du pluma;;e supérieur; > la dimension et les tonnes de la raie « inalar »; 4" le lou de la couleur répandue sur le plumage; o» les taches noires du crou- pion qui sont visibles ou absentes. 0 Ces variations sont discutées en détail, ainsi que la tendance (|u'ont les femelles à développer la raie « mnlar ». Les changements de couleur de saison sont seule- ment dus à l'usure et au frottement. Dans tout le groupe, le pliiiiiage des jeunes dilfère de celui de l'adulte en montrant, |irincipalement, plus ou moins de rouge sur le soMiiiiet de la lèle el eu ayant, en général, des iiianjues plus grossières et plus lourdes, l'ne varialion intéressante se montre dans la moustache; chez les adultes, elle est 1res prononcée, et cepemlanl d'un caraclère très peu stable. Le jeune C. anratus laisse voir dans les deux sexes cette raie qui à l'ilgc adulte, est seule- ment l'atlribul du mule. Dans C. clirysoïdes, C. cafer el C. saturior, la même marque est rouge chez le mâle et rousse chez la femelle. » 832 OTSEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE contraignent, en quelque sorte, de revenir sur notre première manière de voir. Nous avions, en effet, pensé que les marques mélangées du Colaptes hybriilus étaient dues à des inlluences de i'iiabitat. Elles proviendraient d'une hybridation accomplie sur une très vaste échelle, le système adopté par Baird! Le sujet est d'un très vif intérêt, on le voit. Les vues de l'éminent ornithologiste, M. Allen, dont on vient de traduire le travail en grande partie, paraissent au premier abord très rationnelles. Si les Oiseaux à caractères mélangés présentaient des gradations régulières de passage d'un type à l'autre type, comme en présen- tent par exemple les Paradisiers du fleuve Fly, nous aurions à préseûtei' les mêmes réserves que celles faites au sujet de l'hybri- dation de ces derniers. Cependant le Colaptcs hyhridns rentre-t-il réellement dans cette classe de vrais hybrides dont nous nous sommes efîorcé d'analyser les tiaits en fournissant des exemples? En lisant attentivement ce que iM. Allen dit des caractères qu'ils présentent, on remarque que le mélange asymétrique est la règle (1), c'est àdire f[ue le plus souvent un côté du corps de l'Oiseau n'est pas pareil à l'autre côté ! Jamais chose semblable n'a encore été constatée dans aucun des exemplaires hybrides que nous avons signalés; jamais, nous n'avons remarqué chez eux un manque de symétrie. L'hybride peut, on l'a dit maintes fois, représenter une juxtajjosition des caractères de ses auteurs, en sorte qu'une partie de son corps est d'une espèce, et une autre partie d'une autre espèce. Mais lorsque les caractères sont marqués d'un côté, ils sont reproduits de l'autre. Nous ne savons donc quelle origine assigner au Colaptes hybridus; et nous préférons, en présence des divergences d'opinions qui se sont produites, nous abstenir de porter aucun jugement à ce sujet; on a encore remarqué que M. Allen dit qu'on n'a jamais trouvé les deux espèces pures appariées. Une explication, croyons nous, est devenue nécessaire sur la nature des deux types C. cafer et C. auratus, ((ui (d'après le savant directeur de l'Auk), contracteraient de très fréquents mélanges. Avons-nous alïaire à de bonnes espèces? Nous ne voudrions pas le prétendre. Au moment où nous avions écrit notre premièi'e étude, nous ne possédions pas de peaux de ces deux types. Nous les avons (1) Lisez p. 28, ligne 28" de son mémoire dont l'analyse de M. Batehelder a seule été traduite. OISEAUX MYHHIDKS HENCONTRÉS A 1,'ÉTAÏ SArVAGK 8.')3 étudiés (Ippiiis. Or, nous avions reconnu qu'ils ne ditlèrent fjuére l'un de l'autre que par deux caractères principaux; ces deux carac- tères sont : [o les moustaches noires chez auratus, rouges cliez enfer; 2° l'existence derrière la nuque d'un croissant rouge chez auratus; l'absence île cette raie (;hez cafer. On peut néanmoins noter encore que chez ce dernier les tiges et le dessous des barbes des rémiges et des rectrices sont d'un ton plus vif; ces parties sont rougeàtrcs alors qu'elles sont jaune paille chez auratus (i). On doit aussi remar- quer que la gorge et le dessous du cou sont plus lie de vin rous- sàtre chez auratus que chez cafcr(2], lequel a au contraire le front plus roussàtre. Nous avious cru nous apercevoir que les rectrices de cafer sont un peu plus larges et un peu plus longues que celles d'auratus, lequel sei-ail légèrement plus faillie de taille. Mais nous lisons dans M. Allen, (lui a disposé d'un matériel considérable, que les dimensions soûl les mêmes chez les deux Oiseaux. M. Allen ajoute celte phrase siguilicative : « In the gênerai patlcrri of tlie coloration, in habits and notes, the two species are indis- tinguishable. n M. Klliot (loues (3) avait dit aussi, en parlant du me.Ticanus (cafer) : « lu habits, a perfect counterpart of the corn- mon Flicker (C. auratus). » Ainsi, quelques différences dans la coloration séparent seule- ment les deux pi-étendues espèces « dont les dimensions, les habitudes et le cri sont exactement les mêmes ! » Nous aurions pu dire, il est vrai, que cafer laisse apercevoir quelques petits points ou taches (très-rares) sur le blanc de la croupe, ce que ne montre pas auratus; mais sont ce là des diffé- rences spécifiques? Nous ne nous [irononcerous pas sur la valeur des deux types. (1) Ce ne sont pas dos caractères vraiment spcrifiques. (i) Mùme ol)SPrvation que ci-dessus. (3) Key to norlli aiiierinm Itirds, p. 493, I.ondon, Boston, 18.84. ADDITIONS, CORRECTIONS ET KXAMENS d'apRÈS NATURE 8oiJ CONCLUSION DE LA CINQUIÈME PARTIE Il résulte des Additions que nous venons de faire et de la Ukvision GÉNÉRALE à lai|uelle nous nous sommes livré, que le nomi)i-e des hybrides n'esl lîuère plus élevé que celui qui avait été déclaré dans nos précédentes publications; quelques ci-oiseinents nouveaux ont cependant été signalés, mais plusieurs autres, déjà inentiounés, ont dû être rayés parce qu'ils ne présentent pas de j^aranlies suffi- santes d'aullieulicilé. Les conclusions, aux(iiielles notre premier travail aboutissait, ne se trouvent donc point modifiées. L'hybridité à l'état sauvage reste une chose fort rare, tout à fait exceptionnelle. Si h^s hybrides étaient fréquents, on les trouverait conservés dans les Musées publics ou dans les collections privées, et les ouvrages et les revues ornitlioloiriques s'en seraient certaiiiemeut occupés. Nous avons en outi'c remarqué, — ceci est très important, — que beaucoup d'hybriiles authentiques peuvent ne pas avoir pris nais- sauce à l'étal sauvage (juoiqu'y ayant été réellement rencontrés : ce sont dt^s individus nés en semi-liberté, en captivité même quelque- fois, ou dans des conditions telles que leurs parents ne jouissaient pas, au moment de leur |)roduction, de leur complète liberté. Quelques faits d'hylnidité, paraissant naturels, restent ce|)entlant bien constatés. Alin (ju'on puisse se rendre compte facilement, sans faire de grandes recherches dans le texte, du nombre el de la valeur des exemples (|ui y soni examinés avec beaucoup de détails, nous avons indi(|ué ces exemples par ordre très sommairement dans un tableau récapitulai if. Ce ne peut toutefois être qu'une approximation, car il est iuqjossiiile de connaître toutes les observations qui ont été faites dans le monde, comme il est tout aussi dillicile de préciser rigoureusement la valeur de ces observations. Néanmoins, à cause des recherches auxquelles nous nous sommes livré, des demandes que nous avons adressées df tous côtés, que nous avons renouvelées pendant huit années aux naturalistes répandus sur le globe, peu d'oublis, croyons-nous, ont été commis. La plupart des hybrides ronsc/Bi'setleplusgrantl nombi-e des observa tionso)nsj(/»^es figurent probablement sur ce tableau, qui est le suivant : 856 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRES A L ETAT SAUVAGE TABLEA INDIQUANT LES HYBRIDATIONS, REELLES avec les appréciations de l'aul (D h U o TYPES QUE L'ON SUPPOSE S'ÊTRE CROISES Friincoliniis vulgnris X Fr. piclus . . . Callipepl'i gamheli X Catinits virgiantix . Callipepla squamala X Colinus virijianiis Perdix cinereay, Perdix stixalilis . . . Perdix cnierea X Perdix rubra . . Perdix saxatilU X Perdix rubra ..... Colurnix cnturnix X Colurnix japonica. . Tetraa tetrix X Telrao urogallus Tetrao albus X Telrao urogallus Lagopus scoticus X Lagopus mulus. . I.agopiis albus X Lagopus wiitus (à suiiprinier Tetrao leirix y, Lagopus muius Tetrao tetrix X Bonasa beluHna .... Lagopus inul^is X Bonasa betulina. . . Lagopus albus X Bonasa betulitta . . . Tetrao tetrix X Lagopus scoticus . . . . Tetrao tetrix X Lagopus albus Tijnipanuclius americanus y, Pediocœtes pha sianellus Gallus sonnerati X f'- bankiva .... Euplocamus lineatus X E. horsfieldi . Euplocamus melanotus X L. albocristatus Phasianus vulgaris X Ph. reevesi. . . . Phasianus versicolor X '''»• sœmmeringi Phasianus torquatus X '"'*• versicolor. Phasianus mongoliens X ''''■ semilorquatus Phasianus torquatus X Ph. colchicus . Phasianus decollatus X Pfi- collaris . Phasianus mongolicus X P/>- chrysouielas Phasianus versicolor X Ph. colchicus. . Phasianus torquatus X ''/»■ mongolicus. Phasianus scintillans X P/i- sœmmeringi Ci-ossoptilon thibetanum X C- auritum . I Pénélope jucuaca X ^- pileata Paraissent devoir être considérés COMME rappio- plus hées t'loif.'nées Oui Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id Id. 9 Oui Id. Oui Oui Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. 7 i2 U3 < an S < § 2 Oui Id. Id. Id. Oui 9 Oui Oui Id. Id. Id. Oui Id. ■? Oui Id. Id. Id. ADDITIONS, CoaitlXTIONS ICT EXAMENS I) APlii.S NATL'IiE KC AIMTUL A TIF JSSKS, I)O.NT ON s'est OCCUPÉ UANS CET OUVRAGE chaque croisement 887 ce < z s P.EPRÉSEiNTÉS PAR INOIVIDL'S < 22 z a -: ORIGIt ai «: rt S'E PROBABL t ja o •- 'SI ■- Q - ONT EX A M PAR ^ d'après DuUire ÉTÉ INÈS 'ODS d après des )eintiires PAC. ES o ou (> o Oui . , 1 5 478 258 2 Oui Oui . . 2 6 ■181 259 1 Id. 6 484 259 Quelques" Id. » lil. 6 485 259 1(1. Oui Id. 7 487 260 Une vinglalue Id. Id. Oui 8 491 261 12 ? Id. Id. 499 ui lr.f;r.nomb.(plu>ilc200) Oui Id. (iO 1 diiaine Kl 5011 263 a 1 Id. Id. 1 545 a 2 Id. Id. 54 549 307 a 1 ■) Id. 55 549 308 0 Quelques? Oui Id. 56 552 309 0 5 Id Id. 56 554 309 0 1 ■> Id. » 59 555 312 0 1 Id. Id. 59 557 312 0 7 ou 8 ou plus? Id. Id. 62 560 315 iqai grand Dorabrc (CU tni.) Id. Id. . 1 ditaint 67 571 320 0 ti Id. Id. 589 0 1 •» •> 81) 333 o Plusieurs 7 Oui Oui » 81 595 334 D Plusieurs •> . . . Id. Id. » 82 335 0 Quelques Oui Id. 83 600 336 0 1 7 84 604 337 0 Plusieurs Oui Id. Id. . . 85 605 338 0 1 7 Id. Oui 606 0 Plusieurs Oui Id. . . . 85 GOC. 338 0 Plusieurs Oui Id. 7 60' 0 1 Oui Id. Id. 7 607 . • • 0 Plusieurs Oui Id. . . 85 608 338 0 o ? Id. •» 609 0 Plusieurs? ? » Id. Oui 610 0 1 Id. Id. Id. • . . 611 0 1 9 ■ 7 1 612 838 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRES A L ETAT SAUVAGE TVI'ES (HE L'ON SUF^POSE S'ETRE CHOISES ■a 3'_ O c3 — I (U Eupliicamus nyclheinerus X '*'*■ viilgaris . Thaumalea picla X Phasianus vulgaiis. . Piiasianus vulgaris X Telrao telrix. . . . Phasiinius vulgaris X Telrao vrogallus. . Lagopua saliceti X Perclix cinerea (à supprimtr Phasianus vulgaris X Lagopus (sp. ?)'. . . Colomba œnas X Coluiiiha nilinif . . Columba iivia X Cnimnba pulumbus ^ o / Ttirtur risoria X Ttirtur auritiis . . ^ u j Columba Iivia X Turtur risorius . . S 1 Columba Iivia X Palumbœna fusca . Trelron phœnicoplera X ï". chlorigasler •tnas obscura . . Jnas penelope X ^Inas strepera .... Mareca penelope X 0- cimca (à supprimer) Tadorna casarka X Querquedula {falcala Tadorna vulpanser X ^l'ias bo'schas. . . Querquedula circia X Querquedula crecca Anas discors X Spalula clypeata . . Anas discors X ^wtts cyanoptera . . Anas streperus X -1- americana . . . P.4BAISSENT DEVOIH 1-TRE CONSIDÈRES COM.ME de bonnes espèces .ipiiro- Oui Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Oui Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id, Id. Id. Id. Id. Oui Id. Id. Id. Oui te < « a < Oui Id. Id. Oui Oui Id. Oui Id. Id. Id. Id. Id. Id. Id. ■7 Oui 7 9 ■? Oui ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS D APRES NATURK 859 REPRESENTES PAU I.MilVIDUS •Xi il sa o I 2 Une quarantaine 1 I a I ! I 1 I Quelques 4 ou i> 4 40 (environ) lu Une douzaine ."> 15 à 20 6 1 I 1 1 :j ou 4 Une vingtaine Plusieurs 7-.' 1 I Oui Oui pour qq.-uo» Oui pour 1.1U4 Oui Oui ■jurlq.-om Oui Pluiirori Oui Oui Oui ORIGINE PRdHABl.E in ■_- Oui Oui Oui (lui Id. Id. Id. ONT ETIO EXAMINÉS PAR NOUS il ft|IITS ntiture Oui Id. Oui Oui Id. Id. Id. Id. (l.> peintures PAGES î;l i-'^ »5 86 87 9'.t 106 106 112 11.") 117 l:J7 134 134 137 138 139 110 Ml 141 11:2 151 li;" 012 621 622 625 626 621 627 628 628 630 633 638 6r>6 660 680 082 686 «90 692 695 096 696 697 699 704 706 707 708 70S 708 709 S(iO OISEAUX HYBRIDES RENCONTRES A L ETAT SAUVAGE P \RAISSENT !/! .x^ r. IIEVOIIl THE CONSIDÉHÉS COMME si ^1 tn 5 TYPES QUE L-OiS SUPPOSE &-ÈTRE CROISÉS de hnnnes espèces t = î II 03 : "tÎÎÎ^ plus M -i ^ %^ 1. Q < éliiipriêps Hi/iiieolœmua melacorhyncus x Ànas superei- lujsa (ou Aruis hoschas?) Oui Id. ? Anus pœcilorhynchn X A. bnxchn^ (li iu|ipriiiii-i- V) (lu ^ Fuliiiula leriiui X F. nuroca. II. 1.1. 7 Fuliijula nyroca x F. crislala (à suppi-imcri . Ou s Aylhia valismeriaX A. collaris C!) Ici. •* C/^ Fuligula ferinaX Fuligula cristala III. Oui m Fuiigula crislala X Fuligula marila? . . . . M. CD Fuligula clangula X Fuligula marila (à sii|i|ir nm ) M. M -© Fuligula ferma X Fuligula marila ^ Id. ■' a Somate'-iamnllissimaX'Soiuateriaspectabilis? Id. Oui :? Fuligula ferina X Anas crecca (ou A.boschas). Oui Id. '. \ ' •> ' Anser albifrons gambeii X Uranta canadeusis . Oui (lui ; Anser cinereusX J^nsef segelum . ...... Id. •» , . Anser albifrons X Bernicla brenta Id. . Id. 1 Anser cinercus X A. brachyrhinchus M. Oui 1 Plialacrorax africanus X Ph. pygmœus . . . Oui ■1 Ardea einerea X ^- P^'i'parea (à supprimof). . Id. Oui p. (2 •S Hœmaloiius unicolur X H. longiroslris. . . . •• jOui Numenius lenuiroslris X N. arquatus .... . . J2 rt --s Nunienius tenuirostris X ^- phœopus (à siipprinini Ou Gallinago major X Gallinago scolopacinuf . . Oui •) . . . CA i Liuiosa lappnnica X Liiiiosa uropygialis . . . Oui . . . Oui . . Gallinula chlnropus X Fulica atra Id. Oui • • • • Ligurinus clitoris X Cannabina linola. . . . Id. Id. / 09 Ligurinus chtoris X Carduelis elegans. . . . Id. Id. O h Chrysomilns spimis X Acanihis {?}..... Id. o Carduelis elegans var. major X '"• caniceps. . -1 "21' Carduelis elegans X Cannabina linota. . . . Id. Oui °«i Clirysomitris spinusX C. elegans (ii tuppriinti ) . M. Ou © f •a Carduelis elegans X Fringilla canaria .... Id. Id. Fringilla canaria X Cannabina linota . . Id. ■ • • ADDITIONS, CORRFXTIONS ET EXA.MKNS I) Al'ItKS .NATLIiE 801 n < r. D REPRÉSENTKS PAIÎ INDIVIDUS •Si g| < ■r. -A IlltlIil.N K l'IiOl ABI.I' s — UNI EXA.N PAU (laiirès ii.iUire i:i 1-; INKS MIUS tl'aiirè lies lifititiir ■s 1.- PAliF.ï ■/i ^ < > ri 1 7 Oui 710 1 7 7 Id. 711 Une vinglaine Oui ■) (i 2 15-' 711 Plusieurs 1 Oui (lui W. • • 2 1 ir.i 101 722 724 109 169 :t 1 1 Oui p. t (lui Iil. M M. 7 162 lf.3 163 724 726 72ii 170 171 171 •) . . . 727 :! ou 4 1 1 I.l. I<1. Oui 7 Oui Id. Id. 164 16". 728 728 172 173 >is 4 ou D Oui . . . (lui 165 729 173 1 M 1(1. 169 175 Quelques •) 1(1. 170 178 1 Oui •> Oui 738 1 1 •7 (lui M. lil. il. Id. ... 738 739 739 1 • • . Iri. Oui Oui 741 2 Ul. 1(1. l . 743 744 ■l . . . M. M. ■^ 744 ) 1 1(1 Id. (lui 745 ) 1 Oui Id. 1 746 1 21 1(1. 7 i; 2 198 748 272 hii? ) 16 11 1(1 <> o Oui ii 1 210 21S 755 284 292 > Uuelques Oui Id. . , Id. 22.i 7.=i7 299 oit? 7 Id. • . . 7 1 22.S 757 302 ) Oui , :j 2 3 759 307 ? Quelques M. Id. 238 312 (') Quelques I 7 Serinus horluUmus X Cannabina linnla. . . Ici. Chrysomilris spinus X l'ig- chloris M. 7 Àcanlhis linaria X ^pinus spinus Id. Oui Acanthis linarin x Acanlhis exilipes Id. Oui . . . '■} FringiUa cœli>b$ X P- inontifringilla Id. Oui Fringilla cœlebs X f- .fpodwgena Id Pinicnla enucleator X Carpodacvs purpureus. Id. Id. Emberisa citrinella X Cynchramus schœniclus Id. ? . . . Emberiza citrinella X Emberiza pithyornus . Id. Oui 7 Einberiza cilrinellaX Emberiza cirltis. . . . 7 ^ Junco hyemaUsX^oncilrichia albicollis . . . Oui Id. • . . 1 Zonotrichia leucophrys X ^- gambeli et Z. G. intermedia Id. Id. Id. Oui Spizella pallida X Spizella p. var. breweri. Passer domesticus X Passer wontanus. . . Id. Id. Passer montanus X Passer itatiw Id. Id. EA / Passer ilaliœ X Passer domeslicus . . Id. Id. Passer italice X Passer saUcicola Id. 9 9 Loxia curvirostra X loxia bifasciata .... Oui tJ Loxia curvirostra X t. pityopsittacus .... Id. 7 Emberiza brasiliensis X Passer domeslicus . Oui Id. U Liguriniis chloris X Passer ilaliœ Id. ? O Fringilla civlebs X Passer domesttcus .... Chrysomilns spinus x Pyrrhula vulgaris . . Id. Id. Oui Id. Eu.tpiza luteola X Passer indicus t Piranga rubra X Piranga erythromelas . . . •? Oui . . lihipidura pabelliferaX Rl>- l'uliginnsa. . . . Oui Id. Hirundn eryllirogasler var. horreorum X Pelrochelidon lunifrons Id. Id. Uiritndo erythrogaster X Petro. m'ainsoni . Id. Uirundo urbica X Hirundo ruslica Id. Id. Cistothonts slellaris X Cistolhorus iiiarianœ. Oui Id. Parus atricapillus X Parus gambeli Id. Id. Parus bicolnr X Parus atricapillus Id. . . . Id. Parus cwruleus X P<''<'i^e corn munis Id. Id. Parus cyanus X Poscile borealis . ...... Id. Id. Parus cristalus X Parus borealis Id. Id. ADDITIONS, COnRECTIONS KT EXAMENS D APRES NATURE 803 < REFnÉSENTÉS l'AH INDIVIDUS 'Si •a si OUUilNE PROUAULE 5 , .•= i — i — -' I. ■— - ONT ÉTÉ EXAMINÉ l'Ali N(ti; S PAGES 8 o ho X 1 -a) P 1 il 5 - ilapi'i's ii.diiii- (i ap (le 1res r^— t- ."5 Itl 3 ou 4 Plusieurs Quelques 1 2 1 Plusieurs •> 9 Oui ■,» •> Uni Oui Id. Oui Id. 1 . 239 2|il . 211 . 242 243 . 246 247 7G1 :)13 314 315 316 317 320 :!2l roii 25 (environ) pour la pliiparl M. Iil. II 24S 761 322 dit? 0 . 266 340 1 Oui o . 267 768 341 2 1 1 1 •» ■» •) Oui Oui Oui 26$ 2ii9 . 270 272 769 342 3-'. 3 345 :)4i; Plusieurs '> Iil. Id- . 273 347 1 Oui 1(1. 274 348 loii 3 1 1 Plusieurs ? Quelques 1 Iil. 1(1. 1(1. ') o Oui 1(1. 1(1. Id. Id. Id Id. Id. Id. 0 2 1 1 . . . . 27Ô . 27S . 279 . 280 . 282 . 283 . 284 . 285 770 349 352 353 35-1 356 357 358 359 1 •> . 2^6 360 9 1 Oui Oui 287 361 Ji? . . . Id. 775 ... a 1 Oui M. 775 hii Quelques 1(1. Id. . 288 777 362 I) 1 ■> Id. •> . 291 3(i5 0 1 ? Id. 292 366 a ;i Oui Id. Oui 29.'? 779 367 0 Id. Id. Id. 784 0 1 ? Id. 300 374 0 1 M. Id. . 301 375 0 1 Oui Id. 301 375 0 1 7 Id. < . . 303 377 0 2 Oui • - ■ Id. . . 303 377 OISEAUX HYBRIDES niiNCONTRÉS A L'kTAT SAUVAGE -y) : < . H : (Tj • z o : " REPRÉSENTÉS PAR INDIVIDUS BIEN CARACTÉRISÉS < ORIGIN V E PROHA ■ 3 !r ILE € Vl 2. ^ ~l = - >. " = ONT EXAM PAR N il a|>ri's tiatnrt- >TK NÉS OUS ipiiitiirt's 1 ' Eu •ACKS 0 1 Id. Oui 1 784 0 1 Ul. Id. . . Oui 304 378 0 o Ul. o 3115 • • 379 0 1 '1 Id. . . Oui 311 385 0 Plusii'uis Id. . . Id. 11 385 0 1 Id. ?13 ... 387 0 Plusieurs Id. . . Id. - 314 785 388 0 Plusieurs lil. Id. 2 315 78.'. :is'j 3iii Quelques Oui . . • I<1. 7 316 :i'JO 0 1 Id. •> 317 • . . 391 Id Plusieurs Id. . . 7 318 392 0 2 Id. 318 3'.t2 o . . . Oui Id . . Oui 3 319 786 393 0 1 Id. 34j 419 0 2 M. •'!■ 347 421 0 Plusieurs Id. l'I 349 4^3 0 Plusieurs Id. . . M- 319 423 : 0 ! Id Id. 349 423 ! 0 Plusieurs Id. Id. 351 425 0 1 Id. Id Id. 352 426 0 1 Id. Id. 1 792 0 Plusieurs Id. . . Id. 354 792 428 0 1 Id. Id. Id, 363 792 437 0 t Id. . . hl. 1 792 ? Plusieurs . . . Id. Id. 365 79i 439 0 1 M. Id. 373 805 417 6 1 Id. 373 447 0 1 Id M. 807 .• . 0 1 Id. M. . . Id. 375 44'J : 0 Plusieurs M. Id. 376 809 450 , . Plusieurs •> M. . . Id. 377 8)9 451 0 Fréquents lil. Id. 377 451 0 1 Id. M. 378 810 452 le loi) lil. 813 0 1 Fréquents ? V ? M. Id. ■ • ' Id. 381 814 455 0 l'n grand nombre ? Id. i ■ ■ ' Id. 389 4(;3 0 Btautoop lans duulr ? 1 . . . Ul. . . Id. 389 163 OISEAUX HYBRIDES nKNCONTRES A L ÉTAT SAUVAGE a a> <0 T3 O rt Oi oS M. 391 4CÔ 0 0 Oui 1(1. 392 4fti 0 1 ? M. 393 467 )ui l'n \i'n grand nowhrr Oui 1(1 394 81.T 4t;8 7 1 Oui la. 1 407 481 0 1 407 181 o 1 Oui 40S 482 0 PlusiPiirs O iii. 410 484 0 Quelques •* 1.1. M. 411 485 o i iii. I.l. su; 0 Beauroiip ? hi. 1(1. 817 0 19 Oui Ici. 1(1. 1 n -> 113 818 487 0 3 •> • . 1(1. 1(1. S'iO 0 1 ■> iii. 421 4',I5 0 Beaucoup Oui 1(1. 1(1. 421) iOO 0 •> 9 Id. 1(1. 428 502 0 Trfi granii nornlirf Oui 1(1. 1(1. 4^di( 840 503 0 1 ■> 1(1. 1(1. 4r^5 509 0 1 Oui M 437 511 4'(5 28 o Quelques '> Oui pour 4.J8 4<;o 31 33 ir (oil Quelques M. M. M. 4r,i 463 461 461 34 36 37 37 uUlre 4 9 o 7 o 1(1. 4CG 39 0 1 (lui M 46: 40 0 46S 41 0 1 7 M 1(1. 4C.',I 42 0 1 ■» M 470 43 0 •y 0 '.' 471 44 0 1 ? ■ • • •» 7 471 44 86s OISEAUX HYBRIDES RENCONTBits A L'ÉTAT SAIIVAGE Ce tableau récapitiil itif, (qui n'est, cnniriie on vient de le (lire, qu'une approxini.ition, puisqu'il n'est point possii)le d'enre- gistrer tous les i;i\ls observas, ni de conniiilre leur valeur réelle), montre que l'on s'est occupé du croisement possible de deux cent cent soixante et onze formes zoologiques, dont cent quatre vingt- neuf (environ) appartiennent à des espèces et quatre vingt-deux à des races ou à des variétés. Ces divers types croisés les uns avec les autres, auraient donné lieu à deux cent quinze croisements, dont cent soixante six d'es- pèces et quarante neuf de variétés. Nous ne nous occuperons point de ces derniers ; ils sont, nous l'avons remarqué, à écailer, parce qu'ils manquent tout à fait d'intérêt. — Et du reste, dans la plupart des cas, les individus inter- médiaires (auxquels ils auraient donné naissance) paraissent bien plutôt, à cause des caractères de gi'adation qui les distinguent, être le résultat d'influences de l'habitat que de réels mélanges. Leur origine est donc à suspecter. Proviendraient ils de croisements, que la nature de leurs parents leur retirerait, répétons-le, toute espèce d'intérêt. Parmi les cent soixante six croisements de types que nous consi- dérons comme appartenant à des espèces (et presque toujours à des espèces rapprochées) (1), dix-neuf ne méritent aucune créance ; quatorze même doivent être supprimés détlnitivementcar, certaine- ment, ils ne se sont jamais produits. Puis trente trois autres sont douteux; enfin, quelques-uns, huit (?) pourraient bien n'être eux- mêmes que des intermédiaires et non des hybrides. Restent donc (environ) cent six croisements d'espèces. Sur ce nombre, combien peut-on prétendre qu'il s'en soit réalisé à l'état sauvage? Nous ne saurions préciser auiun chitïre, parce qu'aucun contrôle n'a pu être exercé sur les appariages. Mais, il est probable, (nous insistons sur ce point, car il est très important), que bien souvent on a affaire à les individus échappés de captivité, ou nés en semi-liberté, ou dans des conditions telles que leurs parents n'étaient pas libres au moment de l'appariage. En ce qui concerne les Gallinacés, la plupart des croisements ont eu lieu, sans doute, à l'état sauvage ; mais, vraisemblablement (1) l'IusieiMs sans doute devraient même être classés comme sous-espèces. ADDITIONS. CdlIlil.CTIliNS Kl' KX.V.MENS U AI'RKS NATURK NCi'J ils oui ('tf cdiitiiulrs |);ir des csiii'i'i's dont les sexes n'étaient plus fil ('<|iiililii(' miniéii(iue piir suite des cliasses dont les (ialliiiacés sont l'olijet. j'^u ce (lui r«ucei'iie les I'almip^des, nous ne voyons, la plupart du temps, qui' des produits d'iin ididus Idessés. n'ayaut pu regai^iier leurs lialiitats respectifs ; ou plus spécialement encore des produits d'individus ayani été retenus dans une seini-domesticalion. comme il a élé explii|ué plusieurs fois (Ij. En ce qui concerue les Passekeaux. beaucoup de leurs hybrides sont, pour nous, des échappés de captivité ; nous ne pouvons les considérer autrement dans la famille des i'ringiUidw, et nous sommes jiersuadé que, plus d'une fois même, leur capture à l'état sauvage est mal établie. Ces trois Ordres sont à peu près les seuls dans lesquels l'hybridité ail été constatée, car elle est |)resi|ue nulle chez les Columbœ, les (jralliV, les .lœipities et les Scanaores. DésiranI montrer ce (pi'il y a de fondé dans nos dimtes émis sur l'origine des pièces obtenues à l'étal libre, nous nous arrêterons à un fait des plus intéressants; il nous est raconté au moment même oii nous lerininoiis cet ouvrage. Ou se raiipelle (|u'aux pay;es MH, 47!) et 480, nous nous sommes étendu sur l'hybridisme i< Francolinus pictm X Francolinus eut (lariK il. Nous avons sij,Mnlé, en entrant dans beaucoup de détails, la reucoutre faite par le lieutenant (-oloiiel Butler à Déésa (Indes- Orientales) de six ou sept hybrides présentant des caractères de niélaiif^e réel ; nous avons iemar(]ué qu'ils avaient été observés là |)récisément où les deux espèces parentes se séparent ou, pour mieux dire, se rencontrent, l'une venant des contrées Nord, l'autre des contrées Sud ; qu'il y avait donc lieu de croire qu'au point de jonction lou lii;ne séparative) les deux types se mêlaient les uns aux autres CJ). Si, comme le disent des auteurs, on a alïairechez les exemplaires de Mf Butler à de vrais hybrides, l'existence d'un croisement wilitirl, se renouvelant réiAulièremeut (et nullement par l'action de riiomme). est fortement à soup(;onuer ! La chose en valant la peine, nous avons élé aux informations, c'esl-à-dire que nous avons écrit à ceux ([ni, habitant Déésa et la (1) Nutnniineiit aux p;i^'es 474 el 475. (2) Nous iivinns déjà (ail inentinn de ce croisemenl, p. 5 (ou p. 258 des Mêra. de laSoo. Zool..l890). 870 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE présidence de Bombay, (où cette localité est située), pouvaient nous renseigner. La plupart des réponses reçues ne nous ont rien appris ; au moins, aucun autre hybride, nous écrit on, n'a encore été depuis observé. Cependant une de ces correspondances dit beau- coup à ce sujet ; elle nous est transmise parle major. M'' A. W. Bell, assistant adjudant-général , qui l'a reçue de M. Barnes, d'Almednasan, Deccan, lequel était présent lorsque le capitaine Butler tua les hybrides en question ; M. Barnes s'occupait à ce moment de questions d'Histoire naturelle. L'explication est des plus simples : Le cauounier Heodrick, de l'armée royale, avait acheté un coq m Black Fraiiroliints » à des Brinjavanais qui avaient apporté cet Oiseau du Sud. — Pendant un séjour que le canonnier dut faire à l'hôpital, le Francolin s'échappa et s'apparia avec une femelle sauvage (( Painted ». Les hy- brides que le colonel Butler fua étaient nés de cette paire d'Oiseaux. Voilà un fait ramené à de bien minimes proportions; sans la cominuuication de M. Barnes, il aurait pu être envisagé d'une manière très diflérenle. — Nous possédons la lettre de celui-ci, laquelle avait été adressée en premier lieu h M. Bell qui nous l'a remise. Celte lettre est toute une révélation. Une autre observation, qui a aussi son importance, est consignée dans la même lettre : Une série d'oiseaux, commençant aux limites nord du « Black Francolinns » et aboutissant aux limites sud du (( Painted Franco/ùiM.v )i passent graduellement d'un type à l'autre type et, dans la partie centrale du district, il est impossible de dire où l'un finit et où l'autre commence. Il ne serait point question ici de croisements, mais de « gradations » insensibles Iparfaitement régulières sans doute), qui, pour M. Barnes, prouvent que les deux types, très rapprochés du reste, ne sont que deux races locales ; les différences qu'elles présentent proviendraient des influences de leurs habitants respectifs. Nous n'avons nulle part, nous devons le dire, entendu parler de ces gradations entre le F. idetns et le F. oulgaris: aucun ornitholo- giste, à notre connaissance, ne les a mentionnées. Nous ignorons si elles se produisent réellement ; nous ne pouvons cependant mettre en doute l'assertion de M. Barnes. Si cette assertion est exacte, elle est fort remarquable, car: 1" elle montre de nouveau que des caractères mélangés ne prouvent point toujours des croisements; 2° elle fait sentir parfaitement la difïérence que l'on doit établir entre les vrais hybrides et les Oiseaux à caractères fusionnés par influences climatériques. ADDITIONS, CORHECTIONS ET EXAMENS DAPRÈS NATURE 871 (les deux observations out leui' place marquée dans notre conclu siou. Nous sommes particulièrement heureux que l'explication fournie par M. liâmes sur la |)ro(lu('lion des hybrides du colonel Butler, (lesquels ne peuvent tHrc classes avec les individus à carac lères gradués dont ils dillèreut sensiblement), nous soit parvenue avant la fin de l'impression de noire travail, car cette explication inattendue nous conlirme dans nos doutes expi-imés maintes fois sur la réelle origine sauvage des autres hybrides que nous avons déjà signalés. C'est pour(]U()i nous nous sommes montré très hésitant lorsipi'il a fallu, dans notre tableau, nous prononcer sur l'originedes hyjjrides qui y figurent; très souvent nous avons répondu évasivement. Néanmoins, nous admettrons pour un moment que toules les hybridations (]ui ont été citées sont aiisolument naturelles, que l'action de l'iKunmey a été complètement étrangère (et certes, pour quel([ues-unes au moins, la clio.se est assez vraisemblable). On remarquera aussitôt qu'elles sont en général accidentelles, c'est à- dire qu'elles ne se sont jias renouvelées; qu'elles sont donc sans portée. — Dans les cas, beaucoup plus rares, où le même hybride se montre de temps à autre, le résultat final n'est point différent. En général, le produit né de deux espèces distinctes est stérile, ou s'il se montre fécond, sa rareté l'oblige à s'unir aux espèces pures; ainsi sa descendance fait forcément retour à l'un des types ancestraux. Dans l'hybridisme » Ti-trao moyalius X Tetrao tetrix », le plus remaniuable parmi les rares hybridismes qui se renouvel- lent de temps à autre, le produit, le Rackelhaue, n'a jamais formé lignée; il vit et demeure isolé, taudis que le tyi)c pur de ses deux parents revient sans cesse et ne s'altère jamais. En sorte que de toutes les hybridations (|ue nous avons étudiées, (si or. excepte les cas de II. pinits x II- li.ncvbronch'uilis. de /'. rar/niana X P. apoda et du VoUiplcs hybridiis, que l'on doit tenir à l'écart provi- soirement parce qu'ils ne sont pas sulTisarament connus), ou est autorisé à conclure qu'AucuNE espèce nouvelle n'en est résultée. Nous nous proposons, si Dieu nous prête vie, de publier chaque année des suppléments pour faire connaître les faits nouvellement observés; nou.s osons espérer que les naturalistes voudront bien nous aider dans ce travail en nous coiiimuniiiuant leurs propres observations et celles qui pourront venir à leur connaissance, car il est bien dillicile à un seul auteur de rassembler les in;itériaux nécessaires à l'œuvre entreprise. Beaucoup d'articles publiés dans 872 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRES A l'ÉTAT SAUVAGE des ouvrages ou des jouruaux non spéciaux passeroat inaperçus pour nous s'ils ne uous sont signalés. Le deuxième volume de notre ouvrage traitera de l'hybridité dans la classe des Insectes et daus celle des Poissons; nous demandons dès à préseul que l'on veuille bien nous communiquer tout ce que l'on sait sur ce sujet. Les documents que nous avons déjà rassemblés nous laissent croire que l'hybridité est encore moins étendue dans ces deux classes qu'elle ne l'est chez les Oiseaux. Chez les Mammi- fères nous savons déjà qu'elle est à peu près nulle ; c'est seulement entre types très rapprochés qu'on aurait constaté quelques mé- langes, assez douteux du reste et sans aucune importance (1). Cependant, dans les faits qui nous seront signalés ultérieurement, (et que nous serons toujours heureux d'enregistrer), peut-être en produira t on quelques-uns qui se trouveront, dans leurs consé quences, en désaccord avec ceux que nous avons étudiés. — La chose est possible, nous ne disons pas probable. Ou a souvent, remarquons-le, édifié des systèmes sur les opinions scientifiques reçues. La science change ; elle se modifie suivant les découvertes. Dans la modeste sphère où uous nous mouvons, déjà que de fluctuations ! L'hybridité à l'état sauvage a été dite absolument nulle; il semble aujourd'hui qu'on doive l'admettre (sur une très petite échelle, il est vrai). — Dans le détail des faits, les changements d'opinions qui se sont opérés ne sont pas moins grands : Nous avons vu que l'important hybridisme « //. pinus X H. cihnsopiera )>, auquel on aurait pu croire facilement, est expliqué actuellement par l'exis- tence de phases leucochroïques afiectant certains individus de l'es- pèce. La contradiction qui existe entre notre manière de voir et celle de MM. d'Albertis et Salvadori au sujet des Paradisidœ inter- médiaires du fleuve Fly est flagrante; nous fondant sur des raisons sérieuses, au moins eu apparence, nous refusons à ces Oiseaux le nom d'hybrides. L'obscurité la plus grande règne sur la formation du Colaples hijhridus aux caractères étranges, sans précédent, e.xpliqué tantôt à l'aide des variations géographiques, tantôt par des croisements. — Il est très probable, sinon certain, que les caractères fusionnés de diverses variétés, qui relient entre eux des types rapprochés, ne sont que le résultat d'influences climalé riqueset non d'hybridations. — En 1867, M. de Quatrefages, réunis- (1) Voyez notre Rapport sur le.i Hybriiles des Oiseaux et des Mammifères. Congrès scientilique international des Catlioliques, Bruxelles, 1894. ADDITIONS, CORRECTIONS ET EXAMENS d'APRÈS NATURE 873 s;ml dans un liililciin Ions les faits d'hybridation qu'il avait pu recueillir, ne paiveuailqu'à citer onze exemples parmi les Oiseaux sauva^'es, dont deux ou liois s'étaient passés entre variétés et dont un autre reste douteux à nos yeux; soit huit croisements en tout! Avec quelques elïorts persévérants nous avons, on l'a vu, dépassé très notablement ce chilire dans les citations que nous avons faites. — Pour les hybridations artificielles, dans la même classe, le célèbre authropologiste n'arrivait qu'à mentionner vingt huit croisements suivis de fécondité : nous eu avons signalé deux cent soixante-deux au moins (1). — Il y a cin(|uante ans seulement, si on avait voulu se livrer au travail que nous présentons aujourd'hui, on aurait dit peu de chose; car, (on l'a remarqué, si on a consulté les notes qui accompagnent nos citations), la ])lupart des faits que nous avons rassemblés ne sont connus que depuis une époque très récente ; c'est spécialemeut dans ces dernières années que les observations se sont étendues. En présence de ce brusque changement qui s'accomplit dans la science, des réserves s'imposent donc pour l'avenir. Nous ne prétendons point dire par là que les connaissances que nous possédons sur l'hybridité à l'état sauvage soient trop super- ficielles pour servir de base à des déductions sérieuses. Nous recon- naissons au contraire que, malgré le nombre beaucoup plus élevé des hybridations que l'on connaît maintenant, les résultats de ces hybridations sont exactement les mêmes que ceux qu'on enseignait autrefois. Ou peutparfaitement en déduire, (si tant est que ces hybri- dations se soient toutes produites librement, ce dont nous doutons pour beaucoup), qu'aucun type nouveau, constant, ayant formé souche, ne s'est réalisé. Nous sommes encore incapable de citer une seule espèce dont la formation soit due à ces hybridations. Cette constatation terminera notre premier volume. |1) Diins un nu'iiioire présenté au Congrès des Sociétés savantes réuni à la Sor- bonne en ISM. LISTE ALPHABÉTIQUE DES ^^ TJ ^J" E U I« f«i cités dans ce volume avec indication de leurs ouvrages, de leurs mémoires, de leurs articles ; ainsi que des Revues, Journaux, Périodiques dans lesquels ces travaux ont été publiés. ^LiEN. — De .\'ntura aniniaUiiin, lih. Ml, cup. Ki xxvjii Agassiz. — [.es principes rationnels île la classiftcalion zoologique. Ilevuu des cours scieiilifiques, 18(18-69 ix, xv II), yatitre et (^finition des e.'ipîves. Mimv revue xv, i.wi Ai.iiKRTis (d'). — l.a Souvelle (iuim'e, T. 11 H£j lu. Un Uirds collecled during the Exploration of the ili/ riDer. IMs, 1877 -ii;; Alhkrtis (d') et Salvadoui. — Oiteaux proretiant de l'exploration de d'Alhertis sur le fleuve Flij, traduction et notes de T. Salvadori. Aniiali del Musco civico di stoi-ia iiiiluiale ili (Jcnova, X, XI, XIV, 1877-7'.t 411!, ■'il'i, 419, 824, 826, 8211, yS4 Ai.oRiDGi:. — Bird.i of Sorwnnd 19o Allen (D',l.-A ,. — The Auk, VIII. jinvier 1801. 4:i2 Id. liiillelin oI the NuU ornitholosicil Club, VIII. n° 2, avril 188:! . 272, :i'iG Id. I!uII. Mus. Comp. zool., III, ii» 11, 1872 8it Id. Ttie norlh anierican species of the genus Colaples. liull. amer. Muséum, mars 1892 SUS, 840 à Sii'J, 9S,H Id. The Irausactiuns of the Canailian Inslilul. Second inectinp, 28 janvier 1890, I 2(17 Altum (D' Bernard). — Naumannia, iHoli -iM Id. Forslzoologie, Vijgel. {. I cl 11 aSO, 40:t. 406 ANdiJS (.N. Craihf). — Notes on a hylniil belween a lllaek Cock atid a l'heasnnt. Trans. of .Nal. llist. Soc of (ilascow, 1888-8:i, 188tl, vol. I. 910, 9:!8, 939 iD. Zooloyisl, pp. 261 et 262, 1871 943 AsTiNoni. — Biill. Soc. Accl. de Paris, 18i)6 lui Aplin. — Zoolofjist., 1890 390, 391 Id. Mi^me revue, u» d'avril 1892 799, 8(111 Id. (sans indication d'ouvrai;e) l9o, 476, 803 Aristotk. — De gencralione, lib. II, cap. VI et Vil xlvi II). Bisl. des Animaux (trad. de Camus). Paris, 1783 xxxix 876 LISTK ALPUAUÉTIQUH DES Al'IKL'RS Ahrigoni degli Ooui (le \)' cora(p). — La Fiiligulu hnitieyeri, Baëdeker, ibrido tuwvti fier l'Hulia, Nota ornit'tolngica (Alti dclla Soiietà Uali.ma ili Scienzc natur;ili. Miliino, 18'JÏ 7li, 713, 720 Id. NiiUi snprii un ibrido arlificiale di Tiirtur iiiiniits con un ï'. risurius. Ruvigo, 188o 106, 107. 134 Ib. A'ota foiira nn ihridii non encor:i (iPScri((o.(Aleneo venetn, ISS7!. i.xxv. 1(J2 In. Notize sopra vn ibrido di l.agopns mrilvs e Bonasa betnlina (con una tavdla, 1892). . .no.-;, 356, 558 In. Noies oniilliol(iL;ifiues: 1" (in liivisila iUiliana di scienze naluiali, 18;t3, 1894), 2° in Atli dclla société veneto lienlina di scienze natiirali, 1892, 1895, xxxv, T. XI, (as. Il, 1892, 3' in liollrtlino del Naturalista, collettore, etc., 18 lévrier 1891. ...... li?, OiiS, (187, CjSS, 707, 712, 713, 702, 785 Id. Sopra cinqtie ibridi selvuiU-i (Alli dt-l. Soc. ilal. di se. Nat. Vol. XXXV, Milano 1895 9',9, 970 Id. (sans indication d'ouvrage) 2'i2, 213, 030, 6'i3 AsiiDOWN, W. C. — Field. N»2137, Odôcimhre 1893 620 Id. Ornithology in f/n-e/'ords/iîre (Ut'ret..rd Times, n» du l'i j mv, 1890. 563, 620 Athénée. — (sans indic.ilion d'onvraiJ^e cv Atkiso.n (Hév J.-C). — The zoi.lnpist XVII :j68 AuDUBON. — Ilirds of America, VII. Vol. VI 434,065, 706 Id. Biol. ornitho Pliiladelpliia 3i7, 375 Id. Auk. IV. M» 4, 1887 348 Id. Ornithological biography. Edimboui'^, \i'S>,l) vol. nT.-in 8". . . 672,706 Id. Synopsis nf the Birds of Norili America, ia'.id, n» \:i\ 376,438 AuERSPEUG (Comte Alphonse). — Das llirkuild, 1885, p. 12 ....... . 56 AusTiN. — Nalural lltstory of Irelaad. 111. (Appendix) 367 Id. Naumannia (la). 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(sans indication d'ouvrage) 150 Palmkr. — ïhu Auk, II, n» 3, juillet 1885 331 Parrot (D'). — Monasissclirift des Deutsclien Vereinsl uni Schuke der Vo^'clwelt (iera, 1890. n^ 3 2u, SU Parvilel (Henri dt). — Revue des Sciences in Journal des Débats .... cxiii Pavesi, Prof., I ietro — Calendario ornithoLogico Pavese (1890-93, ii° à, anno XV, 189:!, l'avie) 679 lu. Un ibrido naltirale diAnas boschas e Cli. streperas iicciso nel Pavese (Bol- leltinc) délia Soc. veneto Trentina di Se. Nat., n» 3, t. V. 1883. 677, 680, 952 Payne-Gallvvav (sir Ual|)h.). — The fowler in Ireland. London, lS9i . . . 118. 120, 919 iD. Book 0/ Diick Decoys, 1886 949 PoGGE, C. — (sans indication d'ouvrage.) 948 Peepfeh. — (saus titre d'ouvrage) LX PcGLER. — The Niibian goat{ia Th ! Bazar, Exchange, and .Markel, numéro du 5 février 1887 lxxxviii I'ei.zeln (von). — On Birds from Thibet and Himalaya. Ibis, 1868 . . . 226 Id. (sans indication d'ouvrage) 146 Pennant. — A rft'c. Zooto.?-^. London, t. 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Tliéoilorc, prol. — Urnithogrnphia rossica SOT, 808 II). U'ifsenschnflUche liesiiltate tler von N. M. Przewalsld nach Central A sien Siimiiie lier iiisj;(';;el)in , voii ilor K:ii,seiliclioii Akaleiiiie dci- Wisseiisclialtcn II, 18^9, 354. 356, 35"!. 359, 377 lu. (sans iiiilicMlion d'oiivrafjp) . 69, 72, 224 Pli.ne. — Histoire naturelle, L. VIU, ili,i|i. .\. XLV, LX.MX, LXI.\, XLIV. xlvi, .\xvii. civ, i.xxiM, lOG Pli'chet. — Hist. de la eréation des Dishley mérinos (Journal d'aiiricullure |)rallqiie. Banal, 187.j lxxxvii Porta, Jeaii-Ba|ilisle. — La Magie naturelle xxxvi PoTTS, Tliomas-ll. — .1 case of cross breeding betwcen tivo s;,ecies of Flj-- calchers oj tlie genus liliipidura (Proceciliiigs of llie zool. Soc. .New-Zeland Journal ol Science, juillet ]8!^4 2'JO PHAS.4K, J.-P. — iVo<£fe orn(f the zool. Society, pari. Il, l.ondon. l^'M. ... 87 LISTE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS 895 Sagk, Joliii.ll.— The Aiik, lS,s4,p.'.il; ls8r), p.Miti; làS'.i, p.:!79 330, ■J31, 334, 336, 337, 787 Id. 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Boucard in the State of Paxaca in Soiith-Western .Mexico, elc, (iniMnes l'roc.fe.lings, 2^iU, 1858 ... 292 lu. On soine new or Utile known s/iecies of Tana^ers from the collection o) M. Ver/'caiix o/i'ori.v, (mêmes Proceiliiigs, 1859) . . . 2V'2, 21'5 Id. On some hybrid Ducks . (Même Proceedings 1Ï59 175 Id. (sans indicalion d'ouvrage) 176 Id. Priicecdings Zool. Soc. of l.ondnn, 1891 G(55, 670 Scott, (W. D). — Proceedings Bo- ton Academy, 1872 430 Id. Prnceed. of the Linn. Soc. of New-York, mars 18>'i 788, 789 ScvhLV, 3. — On the Ornitholog-y of GilKit Iliis, l8sl 22fi Seais, J -H. — Peahody Aiadimy of Science, Salem. U. S. A 137 Seeuohm. — Catalogue of the Uirds in Ihe Hritish Muséum . . . 359, 36.', 389 lu. The geographical distribution of tlie Charadridie 172, 745 lu. A History of british Birds, III vil., l.ondon, 18n:; . 180, 22r,, 248, 237, S61, :;il'5, 376, 377, 382, 383, 387, 389, 399, 401, 40i, 408, 410, 428, 439^ <;06 Id. Ibis. 1879, p. 114; 1880, pp. 185 et 18b : 1882, pp. l'i'i r,4rt. 547 .. . .nxxiv 364, 382. 387, 389 In. On interbreeding of Birds. Même revue, 1882. p. 21. 180, 226, 376, 377 In. On the ornithology of Siberia. Même revue, 1S80, pp. iro 195. . . 376 Id. Proceedings of the zoological Society uf London, 188^. . . . 225,226,227 Id. Siberia in Europa. . . . 180, 226, 218. 364, STu, 377. 382, 387, 389, 399 iD. Ornithologie du Japon. Même vevuc, 1884, p 180 408 Id. (sans indication d'ouvrage). . . 202, 240, 242, 391, 393, 399, 403, 409, 448 Selby. — Illustrations of british ornithologj. Edimbourg. 1833, II. . 174, 658 Selts-Longchamps (Baron di). — Considérations sur le. genre Mésange, in Bull. Soc. zooI.de France, 1884 180, 301. 393 Id. Bull. Acad. de Bruxelles, 1" part. 1846, pp. 585-586 vui Id. (Même Bulletin, 1859, n» 4) 167 Id. Les Corbeaux an point de vue de l'agriculture et de la sylviculture (Bull. Soc cent, forestière de Belgique, Bruxelles. 1895 984 Id. 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L'hybride du Faisnn ordinaire et de la Poule domestique. L'Eleviur. Viucennes, n«s 236,235,238, 1889 lxiii lu [lisloire du Biniacutated Duck confondu !oni,'terniiS ai'cr l'A glocitas, de Pallas et Notes sur plusieurs autres Oiseaux de ce genre (avec planches coloriées). Le liigol frères, iiupriiiieuis. Lille. 1891. 632, 656, 6.Ô7. 658, 662, 666, 929, 931. 950 11). Mémoire présenté au Congrès des Soc. savantes, Soibonne, 1894. 873 I». Note sur les Hybrides des Analidés. Iloneii. Paul l.eprêtre. 1888, p. 12: et Revue des Sciences naturelles ap|)liquées, n" 21, nov. 1889. . . 163 In. Phénomènes de reproduction dans les croisements de races et de variétés d'animaux, (Compte-rendu des Assises de Caumont, Houen 1896] XIV. I.XIV Id. Rapport sur les hybrides des Oiseaux et îles Mammifères (Congrès scientifique international des calludhiucs, liiuxellcs. 1894 872 11). La question du Léporide, (Revue des Questions scientifi(|ues. 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F. - Zoi.loj;isL, 1847 638, 658. 659. 661 ToMKiNSos, Edward, P. — Field, n" du 29 février 1896 (?) 941 "ÏORHic. {in.\.). — (\o\r son Observation'in Primo resoconto, eic.) 284 Toi.XHARU .Mfred. — Guide pour élever les Jaisans 82. 177 TowNSF.NU Charles 11. — Description ofa hybrid s/jarrow. (Bulletin of Ihc Nutlal orni. Club. VIII. n''2, 188;!. . . . 272, 273, 330, 769 Tbaffohd, Sigisinond (C. ue). - Field, 1896 939 TnisTBAM (le rC'V. II. H ). — On a small Collection oJ Birds from the Lousiade and d'Entrecasleaux Islands. Uni^. l^S-^- ■ ■ i~0 lu. The survey ol Western Palestine. London, 1884 652 Tsciiusi ZL' ScuMiiiuui'KiN (le elievalier von). — Les /Ifpes, Strasbourg. ... 13, 15, 16, 19, 52 lu. Bastard von .\ . boschas, ele. Zeils. Iiir die gesain. Ornitli. von Madarasz, II, P|., r.23. ô.'4, 1885 143, 145 II). Hibliothek ftir Jager und Jagd Freunde, 1878, t. 1 69 In. Journal fiir Ornithologie, 1869, p, 240; 1878, p|). 96 et 3«). . 382,383,397 lu. LMrnis. 1888 510, 515, 538, 919, 947 lu. Ornilh. Monath., n» 1, 1895 511, 911 lu. (sans indication douvrage . . 16, 28, 31, 33, 34, 3ï., 36. 37, 39, 142, 143, 145, 400, 401, 405, 5U6, 9i5 TuRtHETTi — (Voir son Observation in Primo resoconto, etc.). . 251, 252, 279 TwiSELTON KiENXES. — Proeeed. of the comm. of science and correspondunce ol zool. Sociely, part. 1830-1831 173 IJsGER. — Hamburg Magazin xxxvi, xxxvii Valisnkri. — Caleria di Minerva xxxvi, xlvi Vallon. — Moiialsschrilt, 188.'), p. 211 373, 374 375 900 LISTE ALPHABÉTIQUE DES AUTEURS Vallon. — (sans indication d'ouvrage) 279 Val.mont de Bomahe. — Dictionnaire d'IJist. nal xxvm, lxiii, cxiii Verrill, a. \\. — <:onnertival Noies And. X, 1893 788, 789 Verraul J. H. — Feuiftered Hori,/, (lOau 53 octobre 1891. . . . 218,219,222 Id. (s ins indication d'ouviat;e) 232 Vian. — Revue et Mat;asin de zoologie, p. 401 694 In. (sans indication d'ouvrage). 662 Vieillot — Nom>eau dictionnaire d'Histoire naturelle appliquée aux arts. Deler- ville, l'aiis, 1817, Xll lxxvii, 210 ViGORS. — Transactions of tlie Linn. Soc. of London, XIV, 1823 {With Observa- tions on the Anns glocitans oj PaUas ...... 127, 65fî, 657 ViREY. — In IS'oiiv. Dict. d'ili'it. natiir. (art Hybrides), t XX. Paris. 1818. XLViii Vis (C. \\. de). — Report on ornithological spécimens collected in brilish NewGuinea. Brisbane oÛ"' june 1894 840. 981 VoGT. — Leçons sur CHomrne, ls78 xxxiv, xliv, xlvii. lxxvii, civ Wagner (R.). — Lehrbuch der Physiologie, Leipzig, 83S-39 . xxiv, xxxii, xxxvni, lxi, 12. 19, 6S, 296 lu. Der Zoologisctie C.arlen, FranklurI, 1863 19 Wagram (Princcde).— Bull, des Se. naturelles appliquées, n» du 20 mai 1874. 601 Id. (sans indication d'ouvrage) 603 Wallace. — (sans indication d'ouvrage) 415 Wahulaw-Ramsay. — Ornithology-, Kotex from Afghanistan. Ibis 1880 229 Waren (J.). — Jahltagelser ôjver dùggd. och.fog. i Snonenjoki och Viitas. Samt n alk. Sochnar. Middelanden (de Finlande). . 912, 932 Warthausen, Baron Richard Kœning. — Die Kreuzschnabel und ihre Fortp- Jlanzung in Jabreshelten des Vereins fiir vaterl. Naturkunde in Slutlgard, 1889 283 Westood. — Trans ol tbe enlomological Sociely, 1841^ 1843 xlviii, civ \Vh BELER J. c. — Kield, 9mai 1891 370 Whitaker. — Catalogue de la vente des Oiseaux faite à Londres, le 22 mai 1890 62 112. 114, 118, 15(;, 229. 499, 510. 630, 803 lu. llybrid between Turtur Peristerii,Turtur vulgaris, Turtur lenera. 200, 526 Id. Zoologist, 1883 et 1885 200 In. (sans indication d'ouvrage) 50, 120, 625. 666 Wbite. — Nat. hist. of Melbourne, (édit. Bennett et dernières éditions), lxxvim Id. Histoire de Selbourne. A naturalist Calendar extracled from the papers of Ihe late Rev. Gilbert White. London, 1795 ... 87, 104. 105, 943 Wickewoort Chommelin. — Note sur quelques Canards observés en Hollande. Arch. néerl. dessc.exactes et natur., t. VII. 116, 134,952 Id. Archives néerlandaises des sciences exactes. H, lf'67 ; III, 1872, p. 131, 138 119, V29, 135, 140, 143, 154, 155, 157, 161. 656, 660, 665, 676 lu. Bull. Soc. Accl. deParis, p. 784. . . 119, 125,141 ID. Nederlandsche Tijdscliritt voor de Dierkunde. t. I, U, III, . 115. 1)6,11*9, 123. 124, 125, 127, 130, 134, 135, 142, 154, 660 Id. (sans indication d'ouvrage) p. 150 '252, 625, 634, ()ti2, 666, 692, 694 WiEBKE. Journal fiir Ornithologie 1885, 1886, p. 394. . 20, 45, 69, 70, 71, 78 WiEBER. — (sans indication d'ouvrage) xxxvi WiEKE. —(sans indication d'ouvrage). . 66, 73, 77 WiLDUNGKN. — Neujarhsgeschenk fur 1795, p. 50 18 LISTE ALPHAUÉTIQL'E DES AUTEURS !)0I WlLLOOGHiiY. — Ornilhologia cl Ornithotogy. London Ifi^S civ, 453 Wii.soN, James. — Notice of the occurencc in Scolland of tlic Tetrno médius elc. iProL-ecdingMif llio royal Sm'icly iif Ediiiiboui'};), 1SI2-18i^, t. 1, ... 13, 18. 19, 25 Witneh-Stonk. — llybrid Zonotrichia Aiik n» :!, vol. X . 769, 770 II). Proceediogsof thc.Acailemy of N.it. Se. l'Iiila.lelphia. 1892 392 VVoi.sKE (Oscir) — Siehenlcr Jaliicshcriclit des AnnaherK-Biichliolzerl Vereins fur Naliiikuiidc, 1SS3-18S:> ... 168, 16!) Wright (G. A.). — List oj liirds ohservcd in t/ie islands of Malta and Gozo. Ibis 1-64, ISC.!); Third Appendix 280 WuRM (W. le D'). — Das AuerwiUl. dessen ?iatiirgeschichtc Jagd. iind llege, Wien, 1885. — Der Auei'hahnjâger. Wien, 1888. . . 20 iD. Der .\uerhahitj('iger,\\\ea.l^^ 20 1d. Die deuls. Wald. Hiihner (Zool. Garlen, Krankfurt, 1880, pp. 152, 17.'). 13, 13, 15, 20, 42, 50 II). Même revue, 1884, p. 115 20 Id. Journal fiir Ornilliolo^'ic, n' 43, 1860 19 In. Zool Garlen, l'rancklnrl, p. 176, 1880 15 Id. (sans indication d'ouvra^'e) 930 Varbel (William). — A llistory of British Rirds. I. II. III et IV. . . 19, 56, 6:î, 68, 88, 89, ',10, 174, 177, 4SS. 613, 622, 711, 712, 727, 827 II). Proceedings cl Uie Zool. Soc. of London, p. 135, 1837 88 Zacchias. — Questions médico-légales. Avenion. 1657 cv Zahn (il. P.). - Evolution 'ind Uognia, C.liicigo. 1896 xxvi Zaroddnoi. — Recherches zoologiijues dans la contrée transcaspienne, 1899. Exlr. du Unlleliii de la Société Impér. des Natnr. de Moscou, l,Sï<9-I890 106, 628 Id. liemarQUes complémentaires pour connaître la Faune ornithologique rfu pays d'Orembourg (Bull, de la Soc. impériale des Naturalistes de Moscou, n» 1. 18S8. 306 311 In. ()jiiiiiT(i.iorm:Mi:(_K\H ayii,'i 9aKacniHCKaro KPaji. MocicBa, 1896 . . .' 976, 977, 978, 9S1, 989 In. (sans indication d'uuvra^e) 6;)5 REVUES et OUVRAGES cités sans nom d'auteur. Acclimalalion illustrée (L'), avril 1886, p. 317 xviii Allgemeine deutsche. Ornilhologische Gesellschajl in Berlin, (Journal (iir ornithol. XIII, 188'.») 350 Allgemeine Uebersichl der Vogel \\mn\)'.)u Coinpli-s-i-pndus de l'Aïailomic de Turin, :m .\1I. . . , .ni,i Conseils pour la connaissance des Oiseaux du Jemtland et de llerjenda- lens 916, 936 Crania brilannica t:\iii Deulsclie .lii^'or Zcilniif;, .Ni'iid;iniin, 1849. |i. ïSJ; b85 (n° iln i5 oclohre) ; 18t6. |>|>. Vil, 103; 1887(0" du 9 mai); IsSS. |), in'.l; 1889. p. 170; 1890, p. 13i; 1896. 143, 5112, 503, 510, 511, 512, 513, 538 Dictionnaire classique d'Histoire naturelle île liory de SaiiilViinciil, in-S". l'iiris, t. IV. I>i23 lar-l. Cliii-ri); I..X, 182'i, (arl. .M.iiiiniiféres). i.xiii, i:iv, cviii, 121, 217 Dictionnaire d'IIippatiqne, 1811 x.xxviii Dictionnaire de Levrault (art. Ilylji-idc) XLViii Kleveiir (L"). 1887 pp. 277, 3'.'i. 387; 1889, p. 53; 1890, p. 369 i.xxxix, xc Encyclopédie pratique d'Agriculture, VAn'^,\. V , 1861 xcvi lo. T. .\, 186) i.xiii, xcvi, cxii, CHU, lxxxv, lxxxix Fcathcrod Woiid (.The|. 1891, 30 oclobre, 13 novemlire 218.220 Kiidd, Tlie couiiliy (îenllcman's Newspaprr, 29 iioi'il 1838; i2 iiiais. 19 avril, 31 mai 18;i0; 26 oit. 1891 ; 2ii ocl., 9 nov., 7 déc. 1895; lévrier, sept. 1896 . , . 114, 120, 2il.ï, 276, 277. 366 3.0, 551, 552, 561, 908, 936. 941 Korest and Sircam, Hoil and Ijiin, New York, 39, Park low, vol. I, pp. 342, 374, 836, vol. m, pp. 5, 51, 338,339; vol. IV, p. 133 ; vol. V, pp. 266,276, 337, 338; vol.XIl, pp. 146, 2JG; 1883, p. 81; 1881. pp. /i55, 484 Lxxv, 273, 374, 436, 573, 640, 682, 684, 685, 701, 705, 706, 728 Gazelle médicale de Paris, 37' année, pp. 1, 21, 1886 i.xipi Genèse [La) xii llcimat {le). Kiel, 1892, p. 95 815 Ihis (The). .\ Ijiialerly .loiirnal ol. Ornilhology, édil. by 1'. L Sclarer and H. Saiin- ders, London, p. 300; 1862. p. 289: 1870. p. 119: 1871, p. 186, 1876, p. 186; 1882, p. .343; oclobre 1895 xviii, 415, 42'), 427, 509, 596 Institut {L'), .XI. p. 298 . . 13 Isis (L'), 1828. p. 25 105, 393 Jagd-Zeilunn i A. Ilu^o'si. Wien. 1872, p. 601 ; 1881, pp. 304, 500; 1882. p. 657; 1881, pp. 226, 325 : 1883, p. 225; 1884, 237, 238, 296. 327, 366, 'Mi ; 1885, pp. 406, ÔOI, 502; 1886; 1887, p. 312; 1888, pp. 2U, 344, 500 12, 13. 14, 20, 29, 41, 43, r>l, 69, 78, 99, 531, 747 Journal rAciliinatalion, n» du 20 février 1887 Lxxv .lournal d'Agriculture pratique de Barrai. 187.i, t. I xcix Journal Ency(iopédii|ue, (2* partie, mars 1762) xxxvi, xxxvni Journal des Haras, 1818. t. XLV xxxviii Lxxiri Journal liir Ornilliolouie du D' Cabanis, Herlin, Leipzig, 1853 (Extra llelt, p. 7) ; 1854 (V); 1856, p. 354; 1863; 1865, p. 219; 1870, p. 131; 1872, p. (8; l.'^77, avril, p. 213; 1880, p. 267; 1882, pp. 73, 270; ISSI, pp. 217, 251; 1885, pp. 97, 98, 1916, 16, 515; 1887, p. 647; 1890. p. 98; 1894. p. 289 146, 148, 153, 223, 308. ^09, 351, 392, 395, 735, 986 Journal de Physique et dllist. nal., 3» vol., in-l», 1756, p. 86 xxxvn Koniglick Schwedische Akademie Wissenschalten (lier). 1740, p. 214 . . . Lxxii 904 KEVUES ET OUVRAGES CITÉS SANS NOM u'aLTEI B List ofthe vertebrated Animais, now or lately living in the Gardens of the zool. Society- Iii;;lil, KdiUon, 18S3, Lonilon , i-xxni, 82. 16J, 176 LongriiHii's Fur aiul l'"ealhi'r séries pp. 62 63 933 Magazine of Naliiral liislory aiid Joiirniil, vol. Vlll, Lonilon, ISS.î, p. 509 ; 1836. pp. 65, 1U7; 1837, p. 81 87. 118. 120, 398, 40-i Maniial of the Birds of Neiv-Zeland, pulilié on 1882 par ordre du Colonial Muséum and «eolog'y Snrwey llepartnieni 290 Meddelanden Soc. pro fanna et flora (eunica, p|). xviJi, 217 et 219, 1881 . . . 908, 92SI, 933 Méni. de la Soc. dWgric. du départ, de la Seine, t. 11, p. 264 xcv Mentor agriiole (le) Bruxelles 411 Mittheilungen des ornitliolgisclien Vereines in Wien, '833, p 105; 1884, pp. 9, 19 ; Monatsschriden des Deutsch. Vereins, etc., |i. S", 1890 511 1887, p. 342; 81; 18U4, n« 4 12, Iri, 17, 42, 150, 534 Nai. Hiftory of Paraguay, \i. 151 lxxvu A'aiiiraiisk' ('t'), l'aris, 15 octobre 1886 et 15 macs 1396 xviii, 232 liai liislory of Birds 797 N.itLiralisfs Journal, vol. M, n" 22 avril 1894 77:3 Nederlatidsche Tijdschiilt voor de Dierkundi% t. 1 el t. III 119 Norsk Idretsljlad Normes eneste Sporisorgan, 7. II, .Aarg .\IV, n" 5, p. 37, Chris- tiana 931, 932 Nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle de Deterville, l'aiis, 1818, t. XV, et t. XX xLviii, Lxxviii, civ, cxii, cxiii, cxix Nouveau Cours d'agriculture, t. IV, VI^ IX, XI, moccciXj 1837 vin, IX, LXXVl. Lxxxvni, cvii Nuttalornilhological Club, IS31. {Oiseaux d'eau], p. SS'i 706 01). Schl Anzieg 747 Ornithologische Monalsberichle licrausgegeben von D' Ant. Reichenow, 1890, p. 126; 1893, p. 119; 1894, pp 101, 109, 132, 141 el n» 8; 1895 (n" 1 et nov., déc). 511, 515, 677, 710, 739, 908 Philosophical Transactions of the Roy. Soc. of London, 1813, part. I, vol. 31, 1813 et 1853, p. 90. xxxvii. lxxviii Poultry Book . - xc Poultry Chronicle xc Proceed. and Trans of the Nat. hist. of Glasgow, vol. 1 (New-Serres, part. II, 1884- 1885, 1886. . Proceedings of the Linna;an Soc. New-York, 2 march 1892 iSô, 786 Proceedings of the asialic Society of Bengal, 1871 428 Proceedings de la Soc. d'Hist. nat. de Glaseow, 1876, vol. II, partie II, p. 263. 570 Proceedings of United States National Muséum, p. 163 347 Proceedings of the zoological Soc. of London, 1830-1831, p. 158; 1849, p. 62; 1884, 1890, 1852, 84 lv, 80, 151, 174, 680, 740 Public Muséum and Piclure Gallery of Bricjhton. (Catalogue du Musée). 713 Ruing Calandar lxxxiv Revisita italiana di Se. nat 767 Rougle Notes, in-1» 713 Revue britannique, 1896 lvi Revue des Sciences naturelles ap|ilii|uées (Voy. Bull. Soc. Acclimatation) . . Hevne italienne des Sciences naturelle, 1" octobre 1891. xiv, 982 Sl-Hubertus. Gôthen, 1893 .' 511 Sammlnng von Natur. und Médecin (Sommer quartal^ 1723, Leipzig, 1725. xxxvu REVt'ES KT OUVHAGES CITKS SAN» NOM d'aUTKIII DOo Sclence-Gossip. novembre 1872, p. 202; 1877. p. 2fi:3; 187S, pp. 43, 209; 1S79. p. t!7. 7%, 7'.'7 Synopsis of tlie ,\ewcastlc Muséum Trans. de la Soc. i ntornolojîicpii^ île l.oinli'cs, vol. III i.viii Turf licffister lxxxix Volière (la), n" du t" sept. 188G- i.x.xxvi 18,10 815 Waidiiiaiin (der), 1881, ii* 3.'), p. UU 20, .')2, .510 Waslgolha resa. xi.vi \\>n//(er lei. p. '.2'.l.') ; 181», p. 119; ISfJS. p. 4;!0 ; 187ij; 1877, 1.S80, p. :>I8; 1882 1890, j.iiiviei- . vr, i.v, i.vi, l.x.mv, 12, >, IW Zooloyisl (Tlie). .\ monlliy .loiiriial of .Naliiral llislory, editcd liy .l.-K. llarliii^', Lonilon, 18r)2, p :W88; 185'r, p 2i>.'> ; ISG'.i, 20 jiiillel; 1870, p. 1770; 1882 nrl., p. 36'.»; 1S8J, pp. 83, 3.2. n» 81, p. 379; VII, p :J791 ; 1887, pp. 128, 2t;G, 207, 303; XI, p. b9t>; 1S8.S, lévrier; 1889. n» 'i. p. 111 ; 1890, ir de mars; 1892, pp. 107, 109; 189:î, pp. 32, 190, 191 ; 189i, n" de ter el du l."i (èvrier; sepletuhre 189.'), p 253; n"- du 16 mars el octobre 1890 xvii, 200, 201, 202, 203, 204, 208, 237, 252, 560, 551, 007. 013, tijO, 648, 65ô, 660, 097, 739, 773, 970 SIXIKMK PAItTIE KTOtrVELXjES ADDITIO ISTS Pendant qu'on rt'li;iU les cinq (larlies de cet oiivi'ajj;e, que l'on établissait la table des matières et celle des auteurs cités, et que nous-même étions occupe à écrire une Préfack, quelques nouveaux exeini)les d'iiybrldatiou se trouvaient publiés. Ces faits, et des éclaircissements sur ceu.x qui ont été déjà signalés, donnent matière à de Nouvelles Additions (1). (I) Ces additions seront continuées, nous l'avons expliqué, au fur et à mesure que les naturalistes voudront bien nous communiquer leurs observations Nous les prions instamment de nous signaler les revues, les périodiques, les ouvrages dans lesquels se trouvent racontés des faits d'hybridité. -- Beaucoup de ces faits nous échapperont si nous sommes livré à nos propres recherches Nous avons publié une table des auteurs, des ouvrages, des articles de journaux ou de revues que nous avons consultés. Il sera donc bien facile de se rendre compte de nos omissions; nous nous montrerons Crès reconnaissant envers ceux qui nous les feront apercevoir. 908 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE UllDRI-: DKS C.ALLINACKS fdiiiillc (les Pcrdicinés Perdix sAXATiLis et Perdix cinerea (Se reporlcr pp. G et 485| Le Bullelin de la Société Zoologiqiie de France (1) reproduit l'aiticle de la Diana (2) dans lequel M. Falio a fourni des ex[)licati(ins sur ce croisement qui lui p.irail devoir être rejeté, comme nous l'avons expliqué. Mention du même article a été faite dans « Ornitlioiogisclie Mouatsberichte » (3). Perdix rubra et I'erdix cinerea (Se reportci- |i|i. 7 et S7) En réponse à une remarque faite dans le Field (4), au sujet de la non existence d'hybrides de ce genre, M. Ci. Millard, de Wyman- gham, fait savoir (5) que feu son frère, qui vécut à la ferme du château de Ditchirsgham (6), en posséda un spécimen. Le pro- priétaire de la ferme, feu J. S. Leedningfeld, eu conserva lui même un autre ; les deux Oiseaux avaient été tués la même année. Probablement, dit l'éiTivain, le spécimen de son frère n'était point en plumage complet : les plumes étaient celles de la Perdrix française, quolcjne peu marquées. Mais les jambes étaient très singulières : elles étaient tachetées de rouge, absolument comme si on les avait enduites de cire de cette couleur, tandis que le reste de la jambe était du ton de celui de la Perdrix grise. M. Millard ne se souvient plus de ce que sont devenus ces deux Oiseaux ; il ne se rappelle pas davantage si d'autres spécimens de même genre avaient été rencontrés à la même époque. M. Robert (1) N» '.. MX, |i 1',- i^rn. (2| iN" il II 11 oi-lnlji-e If*'. U. (li) IlerHUs^e^'clu'ii M)I1 pri)(. I)'^ Hiielieni vv, i.° S. p. \'M. j il > I !.-r4 (i) i\» (In 2() oeloliie tS'.'.S. 1^) Dans le iiu'mc joui-ih I. ii» ilii '? nivcni'"e s iiv;iiil iir2-:'.7|, p. 7 li I.SC. (('O Vii'^ U11111.MZ NOUVF.LLES ADDITIONS 909 iMiiitiii |iiiiiir;iit [ii'ut-ctrc, s'il est eucoi'e vivMiit, donner des indi- L'iitioiis ;i ce sujel ( Ij. Nous supposons (]U(', dans cet (^xeiniile, ou n'a\;iit encore adaire {|u'à de jeunes Perdreaux rouîmes (jui portent sur l'aile, dans la partie haute (connue nous eu avons fait la reuiarqut^ p. 4'Jl)). de petites plumes nioiitrani les plus grandes analogies avec celles de la l'erdrix grise. M. Millard {2) veut bien nous donner quelques i)arlicularités sur les nids de l'erdrix dans sa contrée. H lui fut donné une fois d'observer un de ces nids dans lequel avaient été déposés des (l'ufs des deux espèces. La l'erdrix rouge couva tous les œufs de la l'erdrix grise, au nombre de huit euvirou ; mais elle abandonna quelques-uns des siens qui, ceiiendanl, étaient fécondés. L'obser- vateur vit souvent la Perdrix rouge sur le nid ; il ignore ce qu'il advint de la couvée. Il sn|)pose (jue les jeunes, après avoir traversé un champ et un chetnin, allèrent s'établir dans une pièce de navels apparlenaut à l'un de ses voisins. Cette année (1896), il y rencoutra une bande de l'erdrix très nombreuses : une vingtaine environ. 11 ne saurait dire s'il y recouuut des individus ap|)artenant à l'espèce louge : tous ceux (ju'il abattit appartenaient à la grise. M. Millard ajoule que les Perdreaux rouges, qui sont plus sauvages que les autres, ne peuvent être distingués au vol tant qu'ils ne soûl pas revêtus de leur plumage complet. I'i;ni)l\ CIMCRA ET (iOTURNIX COTURNIX M. le chevalier von Tschuzi a bien voulu nous signaler un ouvi-age de M. J. Fi'ivaldszky (^i) dans lequel (4) celui ci lait mention d'un hybride ■Coturnix, tué à Eperjes, Saros (Hongrie). M. von Tschuzi a en outre, pris pour nous, auprès de M. Osso Hernian, de Butlapest, des iudicalious sur cet Oiseau. H résulte de la correspondance, échangée avec ce deruier, que la pièce est conservée dans de mauvaises conditions et qu'il est impossible de nous l'adresser. .M. Herman a promis à M. Tschuzi de la faire représenter en planche coloriée et d'en donner une description dans ]'.\/ivilii, le nouveau joui-ital ornilhologiqiie. Ou ne connaît (1) Son ailit'sse n e>l irallieuri'useinenl |ievander {2), on trouverait souvent de ces liyluidcs au marché d'Helsingfors. Ces pièf'es proviennent de la partie nord de la Finlande. Ajoutons ([ue M. .Stjenivall, toujours dans le hul de nous être agiéahle, a bien voulu tenter réleva;j;e du Hackelliane en capti vile. Il a donc essayé tout d'abord de se |)rocurer des œufs des deux espèces pures qui sont réputées donner naissance à ce curieux GalliDacé. Pendant le printemps de 189ii, il a pu en obtenir quatre du Grand Coq de Bruyère; deux de ces oMif s furent malheureusement cassés. Au bout de quatre semaines d'incubation sous une Poule, ceux qui reslaientayantété brisés, .M. Stjernvally trouva des traces d'embryon. L'essai est donc man(]ué (3). .M. K. ^^'a,^;^^ de Londres (4), nous informe (o) qu'il tua. pendant l'année 18S)5, un hybride enfl'e le lihickcock et li' Capercaillie {li'lri.r et urogalliis). L'Oiseau fut aliallu par lui à Killui (Pertshire). La pièce est maintenant empailb-e et conservée à (ilentochay (Lcosse). (; est, |)arait-il, un tiès bel Oiseau sauvage, an plumage noir pour- pré, et aussi gros qu'une Poule Capercaillie. M. E. Wagg regrette de ne pouvoir nous faire parvenir celte piè(;e intéressante. jM. James J. F. Kuiz, de l'Eiole d'art de Clascow, nous a adressé deux lithographies, provenant des Tran.sactions of Ihe Natural History Society de cette ville (6), et représentant, la première (7): (I) S iigitil e tiuuvenl au iiuiiiljrf lic quatre, donl une li'uulle. dans la collection des Ois 'aux de lUniversilù d'Helsingfors " Nous le supposons. (î) (Jui vioiil d'elle iioniiMé dans la noie ci-dessous. (II) M. Sljernvall u'avail pu d'ailleurs se procurer d'ieuls de titrix ; il n'a |ioinl obtenu daxanla^e des œufs de Lagiipun, Cette dernière espèce parait cacher très hien son nid ; on le Iroiive si dillicilement que lorsque des chasseurs y rencontrent des œi:(s. ils croient ipie c'est uu signe de quelque calamité ! (4) Grosvenor Sliect, n« 77. (H) A la date du 12 mars iH'JC,. (6) Vol 1 (New Série) l'arl 111, )S.S,", WJ.ST, pp :f81 et riSJ. (7) FI. IV. 914 OISEAUX HYBlilDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE un liybride, produit soi-disaut du Capercaillie r" et la (ireyhen (9), pris (trapped), au Blacliuiouot eu 1885 ; la deuxième (1) : un autre hybride auquel (pour quelle raison ?) M Kniz attribue l'origine opposée à l'Oiseau tué la même année sur les bancs de John Loniond. — La queue du premier hybride paraît afïecter la forme de l'éventail. Est-ce bien un hybride? Nous le soupçonnons d'être un jeune urogallux. On ne peut d'ailleurs le juger aisément sur la lithographie qui le représente. Nous nous sommes reporté au texte qui accompagne les planches. M. W. Craibe Angus, l'auteur, fait savoir que ces deux Oiseaux lui ont été gracieusement communiqués : le plus petit (2) par MM. CuUoch et fils, de la Sauchichall street, et le plus grand (3) par M. Henri Martin, de la Wat George street. Les dessins ont été exécutés par M. Duncan Mackinlay, C. M., un des membres de la Société. M. Craibe Angus a, dans son article, signalé la disparition gra- duelle en Angleterre de Vurogallus. 11 remarque que le croisement de ce gibier avec le trtrix est partout fré(]uent, là toutefois où son introduction est récente. Il en donne deux raisons, la première : « that when migrating the sexes generelly separate, the females moving in advance of the maies — a habit not conlined to this species ». La seconde : (( that strange*birds — such as the maie Blackcock {tetrix) and female CapercaUlie {urogallus) and rice- versà — are more likely to cohabit on their first meeting than on their better acquaintance ». 11 tient d'un game-keeper autorisé cette assertion : qu'aussitôt que l'Urogalle apparaît la Poule tf.trùc abandonne généralement son mâle, et que des combats entre les deux Coqs s'en suivent parfois. Il ajoute que les hybrides varient considérablement par leur taille et leur plumage et que le plu- mage en progressant du jeune à l'adulte subit la transition commune aux deux espèces. Les plus grands Oiseaux ressemblent aux mâles urogallus et, dans les deux cas, la conliguration et la coloration spéciale suivent celles du parent mâle, la ressemblance étant plus grande lorsque les Oiseaux sont parés de leur plumage parfait. Une différence marquée, qui est capable d'induire à erreur, existe dans la forme des queues : le plus grand produit ayant la queue arrondie caractéristique du mâle urugalliis, et le plus petit la taille échancrée du Coq noir ! (1) H. V. (2i PI. V. (3) PI. IV. NOUVEIJ.KS ADDITIONS 915 Nous n'avons jaFiiîiis (à part deux exceptious) vu de UacUellianes avec la queue arrondie ; les noniiu-enses descriptions de Rai-Kcl- iianes, que nous avons publiées, s'appliijuaient toujours à des individus à queue échaucrée dans des proportions qui varient cependant. Aussi soniuies-nous de plus en plus convaincu que l'Oiseau à queue arrondii' n'est qu'un jeune urounlbis. méprise faite dans de nondjreux inus('es, ainsi (|U(! nous l'avons constaté. L'un des trois Rackol lianes, qui nous avaient été signalés (p. 509) par M. Zollikofer coninie ;iyant été tués en Suisse, est mentionné dans les Observations ornitliologiqucs de .M. Fisclier-Sigwarl pour l'anuée 189'M1) ». On y dit que l'Oiseau, qui n'a jxiinl encoi-e complèlenient mué et (|ui se trouve dans une partie de son liaiiillement de jeunesse, a été obtenu le 2:2 septembre dans le canton des (îi-isons, à Henizeuberg. M. Fisclier-Sigwait possède ce spécimen dans sa collection privée. Il l'a inoniré à l'exposition de (;eiu''ve et vient de nous l'envoyer en coniniunication. Comme il est monté dans une boîte, d'où nous n'avons pas voulu le retirer, nous lu' l'avons vu ([ue d'un côté, le côté gauclie, et un peu sur h; devant. Les traces de jeuness* sont évidentes. On les observe à diverses places sur le corps : notamment sur le plumage de l'aile, au bas du cou, autour de l'œil (quoique cet organe soit entouré d'une crête rougej et sur le poitrail. Ces plumes, disséminées cà et là, sont jaunâtres, brunâtres, comme celles que portent les femelles. Il y en existe de petites blancbàtres, presque blancbes sur les joues; celles ci indiqueraient plutôt, nous semble-t-il, le plumage d'été ou de mue. Nous avons été très satisfait d'examiner ce jeune échantillon, car jusqu'alors nous n'en avions vu aucun de semblable. Les jeunes sujets sont fort rares. — .\ |);irt les niarifues que nous venons di' décrire, l'Oiseau est un vr.ii li/i'its de petite taille. La queue est cependant beaucoup plus carrée à son extrémité qu'elle ne l'est d'habitude : elle forme pi'esque une ligue droite. Les rectrices extérieures s'allongent seules quelque peu au delà des autres et, vers !e milieu, les médianes se retirent légèrement formant une échancrure à |)eine sensible. A l'épaule on voit une large taclie d'un beau blanc. D'après M. le chevalier von Tschusi de Schmidhollen (2), nous avions mentionné (j). .'illl un liarkelliaiu' abattu sur le review (1) Ornithdlngishe-Hi'iibachiHngen von JaUre IS;i3 iScInveitz ornilh. Bl. zuR 189.Ï. cit. in Urnithologischis Jalirbucli ilc von Tschusi, nov. ) n'est point exacte. La poitrine devrait être plus bleutée. La teinte du cnniiiiim est trop verli- : dans l'original elh; (1) Nous avons noiis-inènie ilécril ret Oisi'iiu aux |i|i..'>:i()-.'>2l. (2) Nous ferons t-oiinililrc plus loin la niarii('i-e de voir île .M. I.orenz sur ce sujel. (3) Dans son (,'r:inii ouvrafie .. Lnser auer Hdckel umt Hirkicild ». (4) N' (l'avril lSi)2, pp. 17u et suiv. (5) M. le D' A. M. Meyer l'a décrit aussi, parait il, dans a Fcrdinandenm Zeilsclirilt ». lil, folj.;e 'Xi liell, p. ii'i, 188!), revue (jue nous n'avons |)oinl consultée et que nous n'avons point encore citée. (6) Tal). 11. 'J2II OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A LÉïAT SAUVAGE est noire et entourée de l)ûitlures bleu vertlàtre. La colornliou brun clair des plumes tectrices des ailes n'est point dans sou vrai ton ; chez l'Oiseau empaillé elle se trouve beaucoup plus foncée. M. Henke ndève encore d'autres inexactitudes. Il remarque que ce n'est pas seulement à cause de sa taille qu'on ne peut identifier cette pièce à uue Foule tetrir ayant revêtu l'habit du Coq (1). car certaines marques caractéristiques de la Poule : « la base blanche des plumes de la gorye et les arhdfstricheliuuj (2) de la poitrine » font défaut chez elle. On ne saurait davantage la considérer comme un Birkhahn (Coq Mrir) anormal et en habit de Poule (ri), parce (|ue c'est à peine si on connaît encore quehiues exemples d'une telle anomalie. M. Henke soumet du reste la pièce à un examen critique très détaillé. II ressort de cet examen : 1" qu'elle n'est pas complètement en couleui-, vu les plumes de jeunesse qui se laissent voir sur le cou ; t» qu'elle n'est pas un Coq letrix parce que sa taille est plus grande que celle de celui-ci et dépasse notablement la taille des plus griiuds Coqs de cette espèce ; Ji» la forme de la queue, qui est celle du Rackel, iudiciue un mélange, etc. Passant au Coq livelandais du baron de Krùdner, il ne le trouve pas moins remarquable en son genre que le précédent. M. Loi-enz l'a liieu considéré comme uue Auerhenue (4) en habit de m.-^le ; mais si l'on examine plus altenlivemeut ()U(! ne l'a fait iM. Loienz, si on considère les dimensions des plumes du milieu de la queue et des plumes extérieures de la même partie, ou reconnaîtra facile- ment, dit M. Henke, la forme échaucrée propre au Rackel. On ne saurait confondre uue telle queue avec la queue d'une Poule de Bruyère en livrée de mâle. Comment encore s'imaginerait on, dit celui-ci, un rétrécissement ou un raccourcissement des plumes de la queue dès lors que le Coq les a plus longues que celles de la Poule et (jue l'ou sait que la livrée mâle se manifeste par uue tendance à ressembler à la forme même du plumage'.'' M. Henke regarderait donc comme très anormal le cas dans lequel les plumes de la queue d'une Poule en costume de mâle se trouvciaienl échanciées; ces plunies devraient, au contraire, tendre à prendre la forme de celles de la queue de l'Auer. (1) Comme l'a ixconnij M. Loiin/. (p. 40en2) Nous avions mentionné au .Musée de Varsovie, d après le prof. Taczanowski, aujouni'lnii décédé, un liylniile île '/'. tetrix et /-. mutits, tué à l'état sauvage. — De nouveaux renseignements obtenus sur celltî piére il résulte que l'on aurait allaire au pro- duit bien connu du Tetrao tetrix X Lagopus albus. .\ucun fait ne confirme donc le mélangi! du tetrix et du mntux, mi'laiige qui ne paiait pas cependant irréalisable, vu la parenté des deux espèces. Tetrao tetrix X Bonasa Betulina (Se repoiUr pp. .';.") et 054) Le Norsk Idretsblad (3) signale l'Iiybridc proliidilc de ces deux espèces, abattu ri'cemmeiit |)ar un chasseur à Mykiand, Vedenaès (Norwège). Séjournai donne quelques courts détails sur celte pièce (1) Consult. sur ce sujet noire hroiliure illustrée : llisloirv du lliinnculalcil Ducii ou A. Gli.cilunii. (2) D'iiprès C. R. Sundstrôm Faun». Ci) .\arg XIV, n" ;), paye :î7. Ce journal est publié à Christian:!. i)32 OISEAUX HYBRIDES FUÎNCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE obtenue. Cette informatidri nous ;irii\e très lurdiveincnt et nous est i;-racieiisenieiU envoyée |iar M. 0. Haase (1). Lagopus albus X BoMASA Betulina (Se ronoi-ler p;'. ,';',) et ii.So) Un sujet, assez douteux d'ailleuis, avait pu seul être cité jusqu'alors. Si nous en croyons l'ami de M. Sljernvall, M. Emile Karinienii, déjà bien des l'ois nommé, les anciens chasseurs du pays de celui-ci racontent que l'on a vu et tiré des hybridel de la Bonnm et du Lagopus. M. Kariniemi n'indique pas, toutefois, l'espèce du l.agoptis. Semblant conbrmer ce fait, M. Sljernvall a trouvé, en consultant des revues finlandaises, dans l'article de M. Waren (2), le fait suivant : Nikulainen, de Rantalampi, a raconté à celui-ci que (( pendant le mois de décembre de l'année l85o, il lua dans une couvée de Gelinottes, d'abord sept Gelinottes, puis un huitième intiividu lequel, si l'on considère sa taille et son extérieur, l'essemblail à une Gelinotte ; mais ses pattes et ses ailes étaient sem])lables à celles du Lagopus. L'Oiseau était perché dans un arbre (-i). Tethao tetrix et Lagopus scoticus (Se repoi-toi" pp. (12 et 5(iO) M. T. S. Buckley, de Rossai (Inverness), a donné (4) la description d'un nouvel hybride tetrix X scoticus, tué en décembre 189i, près d'Ardgay (Ross-chire), par un garde-chasse du nom de Ross. « L'Oiseau, dit le narrateur, est uu mâle, un très beau spécimen, sombre de ton et montrant çà et là sur son poitrail noir brillant les plumes du scolic^is. La tète et la queue sont celles de la Poule tetrix; le plumage est davantage tacheté de blanc que chez cette espèce. Peut-être la partie la plus curieuse de l'Oiseau est le pied dont les doigts sont eiii[)lumés jusqu'à moitié des ongles, le reste demeure tout à fait nu. Eu outre, le pied laisse voir distinctement les (( pectinalions» du tetrix, quoique pas aussi étendues que chez cet Oiseau. Les jambes sont bieu emplumées ». (1) M. 0. Huiise ;i f;iit mention île cet liyljride dans Ornitli. Monat., Nov. 1S9(J, d'après le S'IluberIns i|ui reproduit l'art du Norsk Idrelsblad. (2) Cet auteur a déjà été cite, et le litre de sa brochure est connu. Nous rappellerons seulement qu'elle se trouve dans les Meddelandeii, 1881. (^) Dans ce cas encore l'espèce Lagnpus n'est pas indiquée. (4) In Annals of Scollish Natural lUslory, n" du 14 april 189,ï, p. 12b. NOUVELLIiS ADDITIONS U'A'.i C'est p;ir erreur que nous nvious uorniui^, (1) M. Burton comme nous nyiiul communiqué l'lu\tMuess Courrier du S) luivemijre IS.S'.I, dans lequel on fait uienlion il'uu autre hybride tué àGlen-Mayerau. C'est l'auteur de l'article, M. T. E. Huckley, qui avait eu lui- nième la complaisance de nous faire cet envoi. .Malheureusement M. Ifuckley ignore l'adresse de M. Hardy et du garde Ross qui tuèrent l'Oiseau ; de sorte (|u'il nous est im|)ossihle de drnnnder ;\ ceu.\-ci la i)ermission de l'examiner {'!). Sous ce titre : Xulcs un Grouse (3), .M. Henri H. Sclater a critiqué l'origine d'un Oiseau, présenté par M. Macpherson (4) comme descendaut du scoticus et du Iciri.r. Ce soi disant hybride est très bien connu de M. Sclater, car il appartient à l'un de ses oncles ; il l'a toujours considéré comme une Poule telrix revêtant la livrée du mâle. De nouveau il vient de l'e.vaminer, et, en présence du sujet, il ne trouve aucune raison de revenir sur sa première opinion. « La taille, dit-il, l'aspect de la lète et des pieds, corres- pondent tout à fait à ces mêmes parties dune Poule ordinaire de telrix. (( The claws, and the serralions on tbe side of Ihe toes, ajoute-t-il, do not show the least tendency to resemble the same parts in a Red grouse; ncilher is there a trace of rirouse-like feathering on the toes thiMuselevcs. Nor eau I detect any distinc- tive character of Red grousr ])himag(' mi llic hody ». Href, M. Sclater (|ui a vu en Xoiwègi^ un nombre assez élevé de femelles «/•o;/al/i/<, ti'irix et l'hmitinux à plumage anormal, consi- dère délinitivemeul (|uc l'Oiseau ([u'il critique doit être classé dans la catégorie de ces derniers. Le se.\e, que Ion envisage, n'a du reste jamais été reconnu. M. Macpherson a répondu à M. Sclater qu'il ne maintenait pas son dire outre mesure et qu'il était tout prêt i"! revenir sur l'opinion qu'il avait émise, l'Oiseau ne lui étant i)as snllisamment connu. Il n'a fait, dans l'article qu'il lui consacre, que répéter le dire du propriétaire de l'Oiseau, .\L Horrocks. Désirant nous mettre en mesure de reconnaître les vrais carac- tères de la pièce en question, nous avons écrit à M. Sclater pour (t) In 1" partie, te.s' Gallinacés, p r>6(ou p. 119 des .Mém. de la Soc. zool., 1800). (2) l'ar erreur encore, nous avion.-; indiqué un M. Maelony coinnic ayant demandé à M. Buciiley d'examiner la pièce. C'est un i\l. Macleay, lequel nionla l'Oiseau. M. Macleay est aujourd'hui décédé. i'ô) Tlic Zuoliigisl.. janvier 'Xi, n° iS7, pp. 20 ot il. (4) Dans un volninc juihlii' léciuiiiii iil iii •< LoïKjman'n Fur and Featlier Séries», pp. r>2 ut OU. 934 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE le prier de nous la communiquer ; mais celui-ci n'a pu accéder à notre désir, l'Oiseau monté ilguranl, parait-il, dans un groupe d'autres Oiseaux. P. S. — Au moment où nous mettons sous presse, le rév. Macpiierson nousfail l'honneur de nous adresser la lettre suivante; nous la rtïproduisou.s textuellement : « Carlisie, England, Sept. 30"' 1S9G. — Dear Sir, Il niay interest you to know tliat my friend M. Hulliart lately siiot two mâle hyhrids lietween Lyrurus tetrix and Ijiijoptis scollcvs upon a shootiug in Kirkcudhright. I liope to Write a paper on liiein. Ile also sliot a female hybrid of the same kind. Tliis has llie tail, the under tailcoverls and secondaries of the Black Game, Jnit olherwise resembles the Red (irouse. The two maie birds were shot earlier than the hen, and are not so perl'ect in plumage. They hâve the tail of the Black Grouse, but hâve much resemblance to the Red Grouse. Tliere can be no doubt tliat ail three birds belonged to the same brood ». Par le Field (1), nous apprenons que c'est le 26 août que ces Oiseau.x furent tués ; ils suivaient une femelle tctrix. Nous nous sommes empressé de remercier le Révérend de son aimable communication, mais nous lui avons fait savoir aussi que nous doutions un peu de l'origine attribuée à ces trois Oiseaux. Un grand nombre de Tétras considérés comme hybrides de Lg. tetiix X f-- scoticus ne sont autres que des femelles stériles revêtant l'habit du mâle. — Le Révérend persiste néanmoins dans son dire ; dans une deuxième lettre (où il nous informe incidemment que son ami vient de tirer un quatrième sujet du même genre, une femelle), il nous écrit «que tous les caractères annoncent une double origine ». M. Macpiierson étant, comme il le dit fort bien, (( un membre vieux de la Brilish Oruitiiologist's Union et ayant vu beaucoup des deux espèces pures », nous ne nous permettrons pas de criti([uer sa manière de voir, puisque d'ailleurs nous ne connaissons aucunement les Oiseaux. — S'il nous était seulement permis d'adresser un reproche d'ami à un aussi aimable corres- pondant, assez gracieux pour nous signaler les faits d'hybridité qu'il rencontre, nous regictlerions que tant de courtoisie n'aille pas aussi loin cependant que celle de beaucoup de ses confrères en ornithologie, lesquels s'en) pressent, lorsque nous les leur deman- dons, de nous communiquer les pièces hybrides qui sont à leur disposition. Le rév. iMacplierson s'est, en ellet, toujours refusé à nous adresser en communication les hybrides dont il dispose ; la (1) N° du 12 septembre 1890, n- 2.281, p. 464. NOUVELLES ADDITIONS l)3o seule pi^ce qu'il nous ail envoyée, et qui avait ét(^ désignée couiine hyiiridt" de Titnius iiierulu X '/'. tonjuatus ! n'est à nos yeux qu'un iuilividn très pur de celte dernière espèce, mais dans une piiase de plumage jieu connue (1). — Nous reconnaissons toutefois (|ne cette circonstance, à savoir (|ue les Tétras obtenus par M. Hulliarl sont au nombre de (|uatre, sont jeunes et des deux sexes, milite en faveur de leur liyhridité. On ne peut les sujjposer de vieilles Poules stériles révélant riiabil du Coq, si souvent, on l'a vu (2), confondues avec des hybrides (etrix X scolicus. Mais ils pourraient aussi être une variété. Nous i-emarquerons (|ue ces Tétras ont été annoncés daus le Kield (.'J) par .M. Robert Haine, un taxidermiste, sous le nom de « Hybrid Grouse and Blackcock », ce taxidermiste les désiicnant ainsi : « undoiibli'd liybrids wliicli show as much of Ihe Red (Irouse as lh(îy do of tiie lilackcock )). En attendant la description (juc M. Macpherson se proposi; d'en faire, nous repro- duisons celle que M. Robi'rt Raine a écrite dans le Field : « Theyare botli malc'S (il ne connaissait pas encoi-c l'exislence des deux femelles au moment où il écrivait), and birds of the year, beini; only half moultcd ; tlieir breasts, which are nearly full fealhcred, very miicli resemble that of a very old Cock grouse, being much moUled with white, and their tlighl fealhersare edged willi white ; Ibeir wings on the shoulders are also very curiously marked with white, but the while spéculum so conspicuous in Ihc Blackcock is (juile absent, and the secondaries are each lipped wilh white ; their tails are qnile black, but do not show the least inclination to curve ; their tarsis and half of their tocs are thickly feathcred, the rest f[uite clean and wilhout any spines, as in the true Rlackcock, which are only feathered to the junclion of the loes ». Après cette description, M. Raine fait savoir (|u'il se rappelle un autre cas d'hybridisme stnnblable, lequel fut observé à Scone Palace, Dunkled, et nusntionné daus la Badmington Library. Tetrao tetrix et Lagopus albus (Se reporter pp. (J7 ut ii'l) Nous avons à signaler deux nouveaux exemplaires chez MM. Hugo (1) Voy. la rélutalion que nous eu avons faite pp. 803, 80G et 807, et aussi dans le Bull, (le la Soc. Zool. de France (année ls;i;;i. (2) Nous avons cité plusieurs exemples. (3) N» du o sepl^nibre 189o, n» 2,280, p. iii. 9.% OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE etOskar Utterstrôm, de Pajola (Suède). Ces Oiseaux ont été empaillés par M. KollhotT, conservateur à rAcailémie d'Upsala. Ils sont des deux sexes. Le Coq a él('' pris au piège à Kangos, près de la paroisse de Pajala, district du Norbotten ; la femelle a été capturée de la même manière à Kengis, même paroisse et même district. Ils sont, paraît-il, fort bien conservés (1). L'auteur de l'article déjà cité : (( Bidrag Kànuedomenom Jemtlands ocli Herjeailalcns fainid » (2) fait savoir que deux autres liybrides de ce genre ont été attrapés dans un piège, à Sunne, et portés au marché d'Ostersund le 18 novembre 1895; mais que le cou ayant été abîmé par le piège, ils n"ont pu être conservés. Nous pensons qu'ils n'ont point été décrits. Nous apprenons par l'article en question que « le livre d'esquisses d'animaux de Sturber, ayant été montré à l'horloger K. Freman de cette ville, (qui avaitexaminé les hybrides en question), déclara que l'esquisse de la Perdrix de neige {Lwioputotri.r Idijofoides , pensoiis-nous), leur ressemblait, non point seulement parce qu'ils avaient le dos tout blanc, mais surtout parce qu'ils avaient la tête et les pattes comme sur l'esquisse, ainsi que la queue foncée et en forme de pointe ». Dans l'automne de la môme année, la police de santé de la ville aurait vu un métis semblable porté au marché (3). De telles indications sont certainement intéressantes; malheu- reusement elles ne sont pas assez complètes pour nous permettre d'aflirmer l'authenticité de ces hybrides très dilTiciles à diagnos- tiquer. D'après M. Emile Kariniemi, le Riekkoteiri (c'est à dire le Riporre) serait très rare, |u-esque inconnu dans son pays ; on n'en possède pas au Musée d'Helsingfors. M. Stjernvall nous avait signalé en Liponie l'existence d'un Lagopus X tctrir que nous avions mentionné p. .'j72. Cet Oiseau se trouvait alors chez deux de ses amis à Mnoninfaù. Mais ceux-ci ont changé de localité. M. Stjernvall se propose d'écrire à M. P. Fersstrôm, à Kareserando (200 kil. de Muonia) espérant que l'on pourra nous procurer cet exemplaire. — Un autre de ses amis, M. le curé de Neovinus, lui fait savoir (l)Ces roiisfii;iieiiients nous sont fournis (lii-ecloinenl [inr MM. l'Ueistrôm ; mais c"esl M. lliiiT" .). Stjernv.ill qui a bien voulu nous si;,'naler ces iu(éi'essiints liybriiles- Ils sont à vendre ; le prix très élevé que l'on en demande ne nous a pas permis d'en faire rncquibilion. On nous les av.iit indiqués comme liylirides de LugOjius albux X Telrao vrogullu.t. M. !.. A. de Jagersliiold, ami de M. KoltliolT, qui les a préparés, nous assure i|u'il ne peut être question que d'hylirides lelri.r x Lugoiius. (2) Conseils pour la connaissance des Oiseau.x du Jemlland et do Herjeadalens. (3) Renseignement fourni dans le même article. NOLVELLKS ADDITIONS 0.'{7 incideinineul qu'il se rappelle avoir vu, en quelque lieu, un I.ag.-dlbusx Tetrao Ifiri.r. "SoU-c dévoué correspoiiiliiiil veut hini encore se charger de nous olitenir îles renseignenienls supplénieii taires sur celte nouvelle pièce; nous le remercions à l'avance de son ol)liseance. M. Th. Lorenz, dans l'article du Journal fiir Ornithologie (I), que nous avons en partie analysé, s'est occupé de quatre Poules Birk {(elri.r) représentées sur l'un des tableaux de l'ouvrage du ])'■ A. .M. .Meyer et qui, a t-oii dit, doivent être des hybrides de Lagopus albus X Tetrao Ictrix. M. Th. Lorenz ne voit chez ces quatie Oiseau.x aucune marque rappelant la Poule de neige ; ce sont pour lui siniplcincnt des liirkhoincn, c'est-à-dire des Poules de tetii.T afïectées d'alliinisnie. .M. Lorenz ne peut comprendre pour quelle raison ces l)àlards supposés ont la queue blanche, alors que la Poule Tetrao tetri.r et la Poule l.agoims alhu.s n'en possèdeni, ni l'une ni l'autre, de semblable; d'autant moins que, chez celle dernière espèce, le mâle et la femelle ont à chaque saison la queue noire. M. Lorenz a possédé de telles varii'lés et n'a jamais pu s'aper- cevoir chez elles d'aucune marque indiquant le [.agopits albus. Il constate, en passant, que le Tetrao lagopoides (Nils) se présente sous deu.x (ormes : l !.. alhiis cT X T. letrijc Q ; 2' T. tetri.r (f x /.. albus $. La première forme se rencontre plus souvent que la seconde; cette dernière est extrêmement rare. Les mâles et les femelles sont de grande taille et ont iiien plus de noir que de blanc. La premièic forme laisse voir, au coiilraire, plus de blanc que de noir, (liiez la plus forte, ajoutr i-il, les plumes brunes rapiiellent d'une manière très accentuée la Poule Ictrix, avec une moindre f|u;inlité de couleui- blanche ; par contre, la plus petite forme laisse presipie voir, sur les itiumes sombres, la marque disliiiclive du Lagopus albus dans le vêlement d'automne, à part ceci : (|ue le fond du ton de plumage n'est pas brun rouge, mais biiiii jaune. 11 estime en conséquence que le cT Tetrao- Lagopoidi-s, iei)iéseiité au |iremier ])lan sur la planche de l'ouvrage du D' .Meyer, ap|iaitient à la plus petite forme et est irorigine Lagopus albus cf X Tetrao Ictrix $. Au contraire, la femelle ipii se tient près de cet Oiseau appartient à la plus grande (orme et provient donc du T. tctnx cT X Lagopus albus $. Il a, d'ailleurs, minutieusement examiné l'original femelle dans le .Musée de l'Université de Saint-Pétersbourg. — Deux mâles de la plus (I; N" li'octuhif is;)|, p. 'i0.>^il2. t)38 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE grande forme, fait-il savoir, se rencontrent dans le Musée de l'Université de Moscou ; l'un de ces Coqs a quelques ])lunie.s du cou appartenant à la livrée d'automne. Il en a vu un troisième chez un amateur de Saint Pétersbourg ; ce mâle avait aussi des plumes brunes de la livrée d'hiver. La plupart des Oiseaux qu'il a examinés, et qu'il a obtenus dans le courant de vingt années, appartenaient à la petite forme, soit à la combinaison Lagopus albus cf X T. tetrix $ . Les différences que signale M. Th. Loreuz méritent d'être consi- dérées ; elles sont réelles, pensons nous. Nous avons eu l'occasion de les constater, au moins en partie, sur les échantillons qui nous ont été communiqués. Nous en avons re^u de grands, mais ceux-ci, autant que nous pouvons nous le rappeler, étaient en majorité. Nous ne soupçonnons pas cependant deux origines chez le Lagopus albus X Tctrao tetrix ; nous pensons que cette dernière espèce est toujours appelée à jouer le rôle du mâle. Nous ne nous expliquons donc pas les diflérences de taille que nous constatons chez les divers individus ([ui nous ont été présentés. Nous avons aussi remarqué des diflérences dans la coloration que nous ne nous expliquons pas davantage ; nous les attribuons aux degrés divers de mue que travei-sent les Oiseaux. — Les explications fournies par M. Lorenz, qui donneraient la clef de ces différences, doivent- elles être acceptées ? M. Henke a bien raison de dire (1) que si M. Lorenz faisait construire une volière d'élevage dans le Nord, pays où on peut se procurer sans difficulté les espèces composantes, on pourrait alors apporter des faits positifs à l'appui de sa manière de voir, ou contre son opinion. M. Henke a lui-même fait connaître sou appréciation sur les quatre Oiseaux du tableau XV ; il ne pense pas qu'il soit si facile de les déclarer albinos, comme le fait M. Lorenz : pour bien les comprendre, il faut se pénétrer du texte de l'ouvrage. Si ces Poules sont seulement frappées d'albinisme, comment explique- t-ou, se demande M. Henke, qu'elles soient en même temps sujettes au mélanisine, car elles portent des marques noires aux places mêmes où la femelle du tetrix n'en possède pas! La dilTicultè d'expliquer la couleur blanche de la queue se résout: si l'on songe que, dans son vêtement noir, le Lagopus a encore le bas de la queue de cette couleur et que, de plus, il a de fortes pennes (1) A la lin de son article publié dans le Juiiriuil fur Ortiith., april 1892, p. 170 e( siiiv. NOUVELLES ADDITIONS 939 bhinches médianes. Mais l'alhiiiisme est incapable de changer les (ormes des ailes. Or, chez ces Oiseaux, la septième penne de l'aile est plus courte (|ue la première, tandis que celte penne se trouve plus longue chez le tetrir, etc. Quant à la (|ueslion de savoir si le renvei'senienl des termes père et mère est un fait dans le mélange d'où i)roviennent ces hybrides, .M. Ib'uke reconnaît que l'opinion ]iour et l'opinion contre sont d'égale valeur. Nous avons cru devoir mettre nos lecteurs au couiant des discussions qui se .sont produites entre .M. Lorenz et M. Ilenke; elles nous ont paru intéressantes. Genre Euplocamus (Se reporter pp. 81 et 5'.i;>) Nous sommes toujours sans indications précises sur les croise- ments que contracteraient entre eux [)lusieurs des espèces (ou variétés) de ce genre. Beaucoup de lettres, (jue nous avons écrites dans rilindouslan et l'indo t^liine, sont restées sans réponse et les correspondances qui nous sont parvenues sont sans intérêt. Nous voulons cependant remercier M.M. R. G. Woodthrope du i< Iknrjalorc uiiilril sercicc rluli » à Bombay; .V. R. BirUs, olbj. commissioiiner of the Arakan division à .\kyab ; Th. Heensheet. à Paletu, pour tout l'empressement qu'ils ont mis à nous répondre, la bonne voloidé de nous obliger qu'ils nous ont témoigné'e, et les infor- mations qu'eux-mêmes ont essayé de prendre pour nous. — Des peaux nous sont promises; parmi celles qui nous parviendront, peut-être découvrirons-nous quelques croisements ? Phasianus vulgaris et Phasianl's reevksi (Se repoiler pp. SJ el GiXJ) M. Sigismond C. de Trallord (Croston hall, Preston), (ait savoir (1) qu'il eut, dans ses coverts, il y a tiuelques années, un C;o(i Faisan croisé du Faisan commun et du Faisan de Ueeves. Il pense que cet Oiseau provient d'un œuf importé d'Elvea lettre du premier ne uous donne (I) La lettre de sir ArlIiHi- (iriiiil est (l;ilcc .[C'csl la Hlue «rouse, ou Gray grouse, ou encore Pinc et Duskey grouse). Ci) iNo du 29 février î)6 (?). i(46 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAL'VAGE iiucun détail nouveau ; mais M. F. C. Davice, le maître de l'hAtel des « Victoria Gardeus », nous renseigne assez bien, quoiqu'il ignore absolument ce que peut être une telle pièce. L'Oiseau fut abattu par lui-même il y a sept ans environ : c'est un bel échan- tillon, nous dit-il, aux caractères combinés des deux espèces. M. Davice a tué un si grand uombre de spécimens des deux types, qu'il connaît jusqu'à chacune de leurs plumes ; il ne doit donc pas faire erreur. Les jambes de l'hybride supposé sont plus courtes que celles du Faisan, mais il a les doigts plus longs que ne les a cette espèce. 11 serait plus grand (|ue l'un ou l'auti'e de ses progéniteurs. Le cou est court et les plumes sont de couleur sombre. On aperçoit un signe autour du collier. — M. Davice tua deux Poules appartenant au même sang; comme l'Oiseau décrit, elles avaient les plumes semblables à celles de la Poule faisane, mais de ton beaucoup plus foncé. Remarquons que le Faisan en Améri(iue ne peut provenir que d'importations (1). Gallus domesticus et Phasianus vulgaris (Se reporter pp. 1U4 et 622) M. Craibe Angus rappelle (2) qu'il a fait connaître dans le (1) Phasianus vulgaris tt Perdri.n cinerka. — Nous ne pouvons nous déckler à taire figurer ee croisement dans nus listes. Cependant, une personne respectable grand amateur et éliveur de gibier, nous assure qu'un de ses voisins tua à la chasse il y a peu de temps un Perdreau né d'une Perdrix grise et d'un Faisan des bois. On lui a apporté cet hybride supposé et elle nous dit que le doute n'est point possible. « L'Oiseau avait toutes les performances {sic) de la Perdri.x grise; les pattes et le bec étaient aussi de cette espèce ; mais les plumes de la gorge et du cou, ainsi que celles du dos, étaient celles du Faisan des buis. On dit qu'il y a toute une compagnie de ces Oiseaux dans les environs ». Nous croirons lorsque nous aurons vu ; en attendant, nous soupçonnons fort l'Oiseau de n'être qu'une variété de plumage comme est celle qui nous a été communiquée par le prof. Doderlin (cil. p. 624 en note), c|uoiqu'elle nous ait été envoyée comme hybride de Coq de basse-cour et de Perdrix. — P. S. Une nouvelle lettre confirme ce qui nous a été dit sur l'hybride de Faisan des bois et Perdrix grise. L'Oiseau n'est pas isolé, plusieurs personnes ont vu d'autres Oiseaux semblables. Il y en avait une bande composée de dix sujets dont un seul, celui dont nous parlons, a pu être abattu. Le propriétaire de la chasse, un docteur en renom, a donné ordre à ces gardes de les surveiller et d'apporter à notre correspondant ceux qu'ils auront pu abattre. Nous souhaitons vivement que l'un de ces Perdrix puisse être atteinte afin qu'elle fasse l'objet d'un examen attentif. Mais nous pensons toujours que ces Oiseaux ne sont qu'une variété delà Perdrix grise. (2) In the Proceedings and Transacl ions of theNat. History Soc. of Glasgow, vol. I. (New. Séries), part. H, 188.4-85, Glasgow, 1886. NOrVEI.LKS ADDITIONS !)47 Z(tolot;ist (1) un liyljriile de Fiiisan cT el di; l'oule (( IJarn-door », reiicoiitié en Aberdeenshire. « Ce sujet, dit-il, lient plus par son caractère du parent niàle f[iii' du [)arent femelle: dans ses lialiitudes il était très pillard. 11 s'clolj^nait aussi plus loin des terres (2) où il avait l'iiahitude de percher, que ne le faisaient les Faisans aver lesquels il avait été élevé. (Juehiucfois il demeurait absent tout une journée, et cela se renouvelait pendant une .semaine entière. Toutefois, pour se coucher, il retournait vers la nuit à S(!U lieu hahilucd, se ])ercliaut sur les arbres les plus élevés de la jolie maison de Tillers, où il était éclos. L'auteur du récit donne les renseignements complémentaires suivants : (( At an early âge it evinced an uusociable and eruel disposition towards the Birds-fowls and Pheasauts amoug which it was reared, aiid would suffcr noue of tiiem to conie near it. In the spring following ils iurubatiou, the bird wrought mucli havoek among the Pheasauts ; and the keeper, w ho in Ihis instance was long-sulTering and took great delight in watching ils habits, had reluctauly to shoot it to save his brood ». EUPLOCAMUS NVCTHKMKRUS ET GaLLUS DOMESTICUS .M. E. Wagg, de Londres, que nous avons di-jà nommé, veut bien nous faire savoir qu'il abattit l'année passée, c'est-à-dire en ISSK), un Oiseau qui était le produit d'un croisement entre le (( Silvcr pheasant )i (E. iiyclhciiierus) et la » Barn door fowl » (Variété de Poule). Evidrintemps, se trouvent contraints de fréquenter des eaux où souvent ils se rencontrent avec des Oiseaux vivant en semi-liberté et auxquels bientôt ils s'apparient. Aussi, tant qu'on n'aura pas pu surprendre, en accouplement, les parents des hybrides rencontrés à l'état libre, tant au moins qu'on n'aura pu voir ceux-ci appariés ou couvant ensemble, on devra (1) F. 494. (2) Il en a été question à l'arliclc A. bosclwi! x Ch. streperus, et nous en reparlerons hientiM. NOUVELLES A[)I)IT10NS 949 iippiuler uni,' j;iaii(le circoiisiiectioii iiu sujcl dos produits hybrides observés à l'état sauvage. — Nous disons intenlionueileinent à de rares intervalles, pour nous i)eriiii'ttre de rappeler leur très grande raret(' : des decoynien (1), (]ui ont passé leur existence dans des canardières, n'en ont jamais rencontré. C'est ainsi (|ue le decoyman du ca]). l'relyinan ne se souvient avoir vu dans l'appeau (où furent prises les deux pièces (|ui nous ont ctc si jiracieusenient olIertes)(2), aucun autre hybride, quoiqu'il ait capturé une grande quan- tit('d'Anatid{'s de toutes sortes. l{a|)pelons encore (|ue c'est en 1885 que le rej^reltc lord Lili'oid coninicnça la construction de sa canar- dièred'Aldwincle. Or, si depuis il a obtenu à peu près cliaque sorte de Canards, qui |)ar milliers fK-ipientent les terres basses avoisinautes, il n'a jamais à notre connaissance signalé ([u'une seule' pièce hybride prise dans cet appeau ('.i) ! Nous ne connaissons également (|u'une pièce hybride sifjnah'e par sii- R. Payne fîallway (4). Il ne faut point oublier non |)lus que beaucoup d'Oiseaux anormaux sont pris pour des hybrides ; à tel point qu'en Italie ce nom s'api)li(iu(', dans le lanj,(aj;e commun, h tout Oiseiu un peu extraordinaire. On ne mau(]ue |)as eu Italie, dit M. Oddi dans sa brochure intilub'e, « Sopra cinquc ibridi salvatici (5} », d'individus j)r('scntant des caractères anormaux et qu'on qualifie d'Iiyliridcs. il se souvient qu'en féviier isy.'j, un de ses amis, le chasseur Valle, lui apporta un Canard soi-disant hybride de lUarecd prnelnpi' et de l'ulKjula feriiui, tué dans les marais de la province de Ronzo. « Le fait paraissait assez inti'ressant, le sujet était niafinilique : ce n'était, cependant, ni plus ni moins qu'une FitHijnla fiTina mâle ». Le cas n'est pas isolé, ajoute le savant comte : « les noms 1" de Magasseto bastardo, donné dans certains endroilsde l'i'lat V('nitien ;\ VfJcri'Ida iildriiilisji la Fitliijnla nuroid,^ l'Erisiiiatura leucoa'ph(tl.a: 2' de (>rocalina basiarda à VUj/ilrochelidon hybrida ; 3" de Disefïhin bastardo à certains Fringae, etc., indiquent que le peuple di'signe en partie, sous le nom d'hybride, ce ([ui est peu connu et qui n'est pas commun. « Si mon ami et collègue (t) CVsl ainsi qu'on a|>|i(llf en AusIoIimto les (jcns qui sont employés au seivioe des eaniiniières. (2) Il en p.st parlé |ip. (i'iO, "il!) el (135 elilans nolrv Histoire du iiiiiiiiciiUtled Durk. (3) On Ui il-eiira bienlùl. (4) Dans son ciuvrafjc «The Kowllerin Ircland .■. Depuis le haroiinel a éciil un livre sur les cananiicres : liniik of l)ui:k decoijs, IS8''i. (Mais nous n'avims poinl consullé ee dernier ouvrage). ("i| tslralto degli .Vtli délia sncieta ilaiiana di seienzi naturale, vol. XXXV. Milano, 1»a'>. 950 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A LETAT SAUVAGE Suchetet, ajoute-t-il h notre adresse, avait pu exaniiuer tous les cas d'hybrides cités dans sa Monograpiiie, il en aurait écarté encore bien plus qu'il ne l'a fait avec juste raison ». — Nous ne donnerons point tort à celui qui parle aussi sagement. Genre Anas Dafila acuta et Anas boschas (Se reporler pp. 1 17 et 6:58) A cet article, nous avons manifesté notre surprise au sujet de la couleui; très anormale du miroir des femelles hybrides acuta X hoschas. Ce miroir est d'un très beau vert ; ni le miroir du hosrhas ni le miroir de Varuta ne sont de celte couleur. Cette particularité nous avait obligé de n'accepter qu'avec réserves l'hybridité chez les sujets femelles signalés. Mais, dans un article publié par le Bull, de la Soc. d'acclimatation (1), M. Gabriel Rogeion constate que des femelles métisses, nées chez lui, d'un honrhas et d'une femelle Chipeau, possèdent un beau miroii' vert alors que la Cane sauvage l'a bleu et la femelle streperus l'a gris terne (2). Cette observation, très intéressante, nous confirme dans l'opinion exprimée plusieurs fois dans le cours de cet ouvrage, à savoir que certaines parties du plumage d'un hybride peuvent être d'une couleur qui n'appartient ni à l'un ni à l'autre des deux espèces pures. Cela dit, faisons savoir que nous avons acheté à M. Philipp. Castang, liceused dealer in Came, au Leadenhall niarket, de Londres, un Canard femelle que celui-ci croit et que nous croyons nous même le produit de l'.l. acuta et de VA. boschas. Or, cet Oiseau, pris vivant au printemps de 1896, et qui vit encore ajourd'hui dans nos parquets d'Autiville, montre le beau vert du miroir des autres hybrides femelles. Nous le ferons connaître avec quelques détails. Mis d'abord en présence de la Cane, (|ui nous a été ofïerte par iM. Pretyman, et que par erreur nous avions signalée, quoiqu'avec beaucoup de réserves, comme hybride de 1. hoschas X Qnerqui'diila crecca (3); mis ensuite vis-à-vis d'une femelle boschas pure espèce et d'une femelle crecca aussi pure race, il nous a causé l'impression que voici : (1) N" de février 1896, p. 59 et suivantes. (i) Voyez p. 54. (3) Dans noire Hisluire du Bimaculaled Duck de Pentmiit. NOUVELLES ADDITIONS 951 Presque semblable à la Cane de M. Prelyinan ; celte resseinblauce est ti'lle ([ii'il est assez clillicilc de (lisliiifjjiu'r un Oiseau de l'aiitit;. Cepeudaut, auta.-.t que l"oii iieut élal)lir des couiparaisoiis ciilre une pièce empaillée (!) el uu Oiseau en chair et en vie, la femelle achel(''e à M. C.iislan^- [jarail avoir le cou plus étroit el plus allouée; la maudiliule du bec esl aussi plus larjje; les premières couvertures des ailes sont d'un Ion plus uni ; les pattes sont d'un Ion plus clair. Mais les deux miroirs sont identiques. Ce|)cndant, on doit observer que la raie rousse, (pii borde le miroir dans sa partie haute, esl plus claire chez l'hybride vivant. Ces indications nous dispenseraient de faiie une description détaillée de celui-ci ; nous préférons cependant le comparer encore aux deux types |)ures que nous supposons lui avoir donné naissance (2). — Tout le ton du [ilumage est grisâtre, rappelant presque entièrement Vacuta. Le dos est un mélange du dessin des deux espèces, surtout les scapulaires qui rapi)ellenl bien, par leui^ franges jaunâtres, le hoscitas. Sur le devant, le mélange du dessin des deux types produit l'elTel (|ue produit le dessin de la creccit. Le bec de ton foiii'é, quoique pirsentant des parties claires sur le bord de la mandibule, est notamment plus large que celui d aciUii. Les pattes sont beaucoup plus du ton de ce type que du ton du Ixisrhas. Par sa taille, l'Oiseau serait intermédiaire entre ses deux parents. .Mais on est lenlé de se demander (nous répétons notre interrogation), comment il peut se faire (|ue le mélange de ceux-ci alxMitil à produire un miroir veit très lar^ie bordi' à sa partie inféi'ieure de noir, à sa partie supériimre de noisette, ainsi que le montie cet hybride? Ce miroir n'est aucunemenl cehii des espèces pur(!s de sexe femelle. 11 faut supposer que c'est le mâle acula qui communi(iue ses couleurs. Notre examen a été fait le 18 mai 1896, c'est-à-dire à un moment où l'Oiseau était encore en plumage de mue. - .Nous pensons (|ue cette Cane a pondu de|)uis dans le verger où nous l'avons lâchée. Nous l'avons vue suivie, assez longtemps, par une Sarcelle cT qui paraissait la préférer à d'autres Canes sauvages or-dinaires, que nous lui avions données pour com- pagnes et avec lesiiuelles nous auriims préfc'ré qu'elle s'appariât. nuoi(|ue nous ayons déjà confronté les hybrides aacuta et fcosf/i'/.s» sauvages, précédemment décrits, avec des individus produits (t) l^a Cane de M. Prolyman est, en cdet, aujouriiliui cnipuillée. |2) Pour cet e.\anien comparatif nous n'avons entre les mains que des sujets conservés. 'Jo2 OISEAUX HYBlilDES RENCONTRÉS A l'éTAT SAUVAGE en réclusion, nous avons tenu à renouveler cet examen comparatif. Ayant appris par le Bull, tie la Soc. d'Acclimalation, comme nous r.'ivons expliqué, que .M. Gabriel Rogeron avait obtenu plusieurs hybrides mâles et femelles, qu'il en possédait encore un couple vivant chez lui, nous lui avons adressé les aquarelles d'uu mâle et d'une femelle sauvages. — Ces aquarelles sont, nous dit M. Rogeion, la reproduction très exacte de ses métis ; les minimes difîérences qu'il constate proviennent, pense-t il, de ce que nos aquarelles représentent des sujets empaillés. La couleur verte du miroir du sujet femelle se reproduit chez les hybrides de ce sexe nés chez lui. Ce sujet femelle est précisément celui du caj). Prety- mau. Il n'est doue autre bien certainement que le [)roduit de Va. nciita et de l'.l. boschas puisqu'il resseuible entièrement par ce caractère très typique aux Cîines de M. Rogeron. La femelle décrite par Vigors, peinte par Selby, comme Biuiaculated Duck et dont le miroir présente de très grandes analogies avec le miroir des Canes dont nous parlons, devrait-elle, elle-mèine, être reportée au croise- ment de Pilet et du Canard sauvage, comme nous avons fait pour celle du cap. Pretyman ? Nous n'oserions nous prononcer, n'ayant point examiné l'Oiseau en nature. Les petites dilïérences constatées par M. Rogeron entre les Canards dont nous lui avons adressé la peinture et les siens vivants consistent en ce que l'aquarelle du mâle (qui représente le sujet du Musée de Newcasl) laisse croire que son bec était jaunâtre ; la même particularité se présente sur l'aquarelle du sujet femelle. Or, nous dit notre aiuiable correspondant, le mâle qui lui reste entre les mains a le bec bleu ou plutôt couleur de plomb couvert d'une bande noire, comme c'est le cas dans le bec de Pilet ; il en a aussi la longueur, mais il est plus large et plus épais. La femelle, aussi entre ses mains, aurait de même le bec bleu, si une large tache noire ne le recouvrait presque tout entier, ne laissant ajjer- cevoir qu'une bande bleue à la naissance du bec. En ce qui concerne la couleur des pieds, les deux mâles se res- semblent assez bien ; mais la Cane de .M. Rogeron a les pieds beau- coup plus plombés que ceux de la femelle dont l'aquarelle est mise à sa disposition. Enfin la queue du mâle peint ne donne point l'as- pect de celle du Canaid vivant : (( C'est, nous écrit M. Rogeron, le crochet ou l'anneau de la queue du boschas qui s'est développé outre mesure et qui se redresse obliquement avec une légère courbe chez ceux qu'il a obtenus, tandis que les plumes du centre de la queue, qui représentent celles ellilées du Pilet, ne dépassent NouvKi.i.KS AnniTioNS U'.yS la qiictie i|iie d'un on deux cealnnètres; mais ces deux sortes de pluiiu's, de très dilTi-reule nature, et d'un intérêt très important, |iuis({u'elles renferment à elles seules les cai'aclères des deux espèces, se sont ra|)pr()cliées clioz l'Oiseau empaillé. » Nous avons négligé de nous arrêter à ces détails dans les des- criptions que nous avons faites des A. boschas X A. aruta. quoique nous ayons constaté des dillérences dans les plumes de la queue chez un individu. Quant au bec et aux pieds, nous en avons décrit la couleur. Or, nous rapijellcrons cefiue nous disions, 1" d'après des sujets empaillés : liée, ploml) foncé, noir bleu, cuir de bottes ou mélange du bleu de Vacuta ; pieds, gris jaune bleuté, couleur clair, et cuir de botte jaune ; 2" d'après des sujets vivants : bec, gris plomb bleuâtre (gri- sâtre, vcrdàlrc, foncé au moment de la mue), jaune verdàtre chez le $ ; pieds orange ou verdàtre grisâtre 9. Anas boschas et Querquedula ckecca (Se repDiliT pp. 127 ol (Bli) Lord Lilford, le distingué et très honorable président de la Société des ornithologistes anglais, qui vient de mourir, avait eu la grande bieuveillance de nous adresser, pour l'examiner, un Canard, ((ue nous reféi-erons au Bimaculated Duck, un fort joli spécimen cajjlurè dans sa caiiardière le 21 décembre 1894, avec six Sarcelles communes (.4. crecca) et huit .1. lioschas, ses parents supposés. Dans un article sur l'ornitliologie de Norlliamsplonshire (_l), lord Lilford a fait connaître certaines parti(;ulaiités relatives à cet Oiseau, annoncé et présenté à la Société zoologique de Londres par M. Howard Saunders (2). N'oici la description que nous avons faite de ce nouveau Bimaculated, (jui a été peint de grandeur naturelle par M. Prévôt, de Bonen. Spécimen très bien caractérisé, excellent intermédiaire entre les deux espèces qu'on lui donne pour parents, notaninient par sa taille, son bec, la couleur du miroir. Le bec est petit, de couleur (Il Notes on Ihe Oniitholog;/ o/ ,\i)rlluiiii.iijt.tiiisliire hy llie liglil llun. Lord Lilford, F. L. S. (Tlic zoologist. lebruary Ij, IX'Jli, p. 'ia juxtaposition, mais non la fusion, se manifeste donc dans beaucoup des traits de l'Oiseau. A propos du Biniaculated Duck, dont l'origine, nous l'avons vu (1), a élt' attribuée à divers croisements, M. de Selys Longchamps veut bien nous faire remarquer qu'il ne se souvient pas avoir émis ro|)inion (]ue nous lui prétons (2) : à savoir qu'il ait admis pour cet Oiseau l'origine « penrlopi' X boschas » ; ou bien ce serait in littcris, ou simplement dans la conversation avec des ornithologistes. N'(ms avons puisé nos documents dans un travail de M. le prof. Newton, intitulé : « On a Ityhrid Dmk (3)». 11 nous paraît ressortir de ce travail que c'est dans une communication, faite au professeur de Cambridge, «lue M. de Selys [..ongchamps lui a exprimé sa manière de voir. 11 ue faut point du reste, nous écrit le savant académicien, attacher beaucoup d'importance à ce qu'il a pu dire à son savant ami, .M. Newton. .\u moment où sa communication aura été faite, il n'avait encore vu la ligure du Biniaculaled (de Vigors) que dans l'ouvrage de (Jould, chez le prince Ch. Bonaparte. Son opinion n'était donc (ju'une impression ; si ce n'est qu'il était persuadé, avec raison, (|u'il avait alTaire à un hybride, et non à une espèce. Pour être complet, .NJ. de Sel^s Longchamps veut bien nous faire remarquer qu'en 185G, lorsqu'il publiait des (( Additions à la (1) p.p. fi6l et Wii, el plus spécialement ilans noire Histoire du Bimaculated Ouck. confondu avec l'A. gliicilan.i île Pallas. (2) P.p. 2t) el27de l'opuscule qui vient d'ùlre cilé,ou même 127 du présent ouvrage. (3) Publié dans les Proceedings o( Ihe zool. Soc. of London, 1861, p. 392. 95(i OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE Récapitulation des hybrides observés dans la famille des Anatidés (1) », il i\ éuurnéré sous le n" 'M un Anas boschas X .4. créera, d'après un sujet cT qu'il avait vu, assez rapidement d'ailleurs, au .Muséum de Paris. Il le décrivait ainsi ; « La tète verte; le verte.K, l'occiput roux ; la poitrine marron ; les lianes et le dos vermiculés de noir ; le miroir des ailes grand ; la queue comme le bosclias. mais sans rectrices médianes recoiirljées )). Lorsque nous avons fait mention de cette pièce (2), nous n'avons pas reproduit cette description ; nous n'avons même point catalogué l'Oiseau dans nos u Additions et Corrections», parce que M. Oustalet nous a fait savoir qu'il n'existait plus au Muséum et que le registre n'en faisait pas mention. — Ce serait néanmoins une erreur de ne point faire connaître ses caractères, cai" il peut figurer dans certains ouvrages (3). \ï. de Selys Longcliamps ne se doutait pas au moment où il le décrivait, que ce fut l'Iiybride bimaculated de Pennant. — 11 est très regrettable qu'il n'existe plus trace d'une pièce aussi curieuse et aussi rare. Anas boschas X Anas streperus (Se reporter pp. 134 et (iti'») Le Journal liir OrnitholDgle (4) et la Revue italienne des Sciences naturelles (5) signalent la brochure de M. le prof. Pavesi, intitulée : « (In ibrido naUuulc di A. boschas X A. streperus (6) » et dans laquelle, on se le rappelle, l'auieur fait connaître deux Canards auxquels il attribue cette origine. — Nous ne retirons pas le jugement que nous avons porté sur ces Oiseaux qui ne nous paraissent point des liyhrides. M. le comte Arrigoni degli Oddi a revu, avec M. le comte Salvador!, l'exemplaire n" 1,037 de son catalogue, mentionné par nous (|). GS7) suivant les indications que nous avions reçues, sous le nom de boschas x penelope. Il j^ense maintenant que c'est un (1) lîull. de TAcad. niy.ile de Bruxelles. (2) P. 13:i ou p. 141 des Mém. de la Soc. zool. de France. 1891. (3) M. van Wickovoort Ci-ommelin rappelle la mention qui en a é é faite par M. de Selys dans ses « Notes sur quelques (jtnards obsercéit en Hollande ». (Arcliiv nècrianihiises des se. e.xactes et naturelles, I. Vil, p. 13i). (4) 1IS94, Heft. III, p. 289. (5) 1" octobre 189i, anno XIV (C) Publiée dans le liollelino délia Socicta Vencio tienlina di Scienzr naturali, n" 3, t. V, 1893. I NDUVKLLIOS AUDITIONS !)."i7 liylirifle boschiix x strciii'nts. Le sMVaiit naluriilisle nous a envoyé UUL' ai|uai('ll(' (lu sujet, aliii que nous puissions en jufjjer. L'appré- ciation (le \\. (Iddi nous |)araît juste ; nous croyons, comme lui, pouvoir classer cet individu dans la catësorie des iiylirides hosclids X slri'in'rus. Ce classement est nn''nie le stHil rationnel. I, 'Oiseau dilîére cependant de ceux que nous avons déeiils. parce (pi'il e--t représenté avec le bec hieuàire. Mais son aile, très caractérisée, l'indique tout à fait comme le produit des deux espèces (jui viennent (r(''tre nommées. — Nous regrettons que M. Oddi ne nous ait point communiqué |)lus tôt le portrait de cel Oiseau ; l'erreur, commise p. (iST, ne se serait point produite. Nous ajouterons, sans blesser aucunement l'amour-propre de notre savant collègue, que le produit du hoacluis x pendojic (au(|U('l il identifiait son Oiseau) est très dilTérenl jiar ses caractères de son sujet. Bien des fois, nous avons fait remarquer l'utilité qu'il y aurait à répéter en captivité le croisement des espèces qui, à l'état sauvage, paraissent s'être appariées ; de fa(;ou à pouvoir, en comparant les produits (!omesti(|ues avec les produits sauvages, se rendre compte de la valeur de leurs caractères. M. Uogeron, du château de l'Arceau (près Angers), nous a déjà, sous ce rapport, rendu de vrais services. Nous lui avons demandé la permission de soumettre à sou exaiuen la Cane du Musée de Flouen, étif[uetée Anaa glocitans et à laquelle nous attribuons rorigin(! .1. Iit)srli(is X 1. sireperns. M. Rogeron a, en ellet, on se le rapi)elle, obtenu en captivité, de l'accouplement de ces espèces, deux produits femelles, malheureusement disparues, comme nous l'avons expliqué. Après avoir examiné le sujet eu ((uestion (qui lui est parvenu grâce à l'excessive obligeance de .M. le D^ l'ennetier, directeur du Musi'um d'Iiistoiri! naturelle de lioueii). M. Tlogei-jn veut bien nous écrire : « qu'il ne peut subsister le [)lus léger doute sur- l'origine hybride de ce sujet», ("est bien, nous écrit-il, une métisse Cbipeau- 6o.s(;/(«.s'. En ouvrant la boile, à la pr'emièr'C inspection, air premier coup d'œil, il a cru reconnaître empaillée sa vieille femelb; rrrétisse qu'il a possédée pendant cinq ans et qui a élevé un grand nombre de tr'iples métis CIripeau lioscIias-.Milouiu (1). La Cane du .Musée de Houen possède également, comme les Canes de M. Hogeroii, les empreintes caractéristiques du Chi[)eau : c'est-à dire le miroir de l'aile noir, surmonté de deux plumes blanches. Seulement la Cane du château de l'.Viceau avait, à la i)ase des (ilirrrres noires du mir-oir, (1) L'iiisloire (11- ces liybiiilps a élr lailo tiaiis lelidll.de la Soc. U'acclimatadon. 9y8 OISEAUX HYBIUDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE un peu de vert me^tiiUique ; mais il parait, fait remarquer M. Ro;j;ei-ou, que ce vert est variajjle, car chez sa seconde femelle, le vert empiétait sur le miroir noir d'environ un tiers. A cause de cçtte particularité de plumage, la Cane soumise à son exa- men se rapi)roclie plus du type que celle qui sert de point de comparaison. Cependant, eu y regardant de près et au soleil, son miioir laisse apercevoir également quelques refletsde vert métalli- que. — Quant au l'Cste du plumage, comme à la tête, à la grosseur du bec (1), à la grosseur du corps, enlîn à la physionomie géné- rale, c'est absolument le même Oiseau que les deux métisses obtenues i)ar M. Rogeion. Ce nouvel exemple, ajoute celui-ci, prouve combien les métis de même espèce, bien qu'élevés dans des milieux divers, sont identiciues et ne prennent pas, dans les différents individus, plus d'un côté que de l'autre de leurs parents. Tous les mâles et toutes les femelles Fi\et,- boschas, qu'il a obtenus, sont exactement sem- blables entre eux et entre elles. Spatula clypeata et Dafila acuta (Se reporter pp. 1H9 et (i'.)2) M. le baron Ed. de Selys Longchamps, revenant sur l'étrange Oiseau désigné sous ce nom, nous écrit (2) qu'il l'a examiné de nouveau, ayant en main les explications que nous avons données. Il reste convaincu que cet individu de sexe mâle provient de la cliipcata ; tnais reste toujours la question du second facteur. L'idée de M. Guruey, à laquelle nous nous sommes rallié, c'est-à-dire : « clijpeata x [ormosa » lui [laraît sérieuse ; il l'adopterait sans cette circonstance que les fnrinosa n'ont apparu en Europe que récemment eu petit nombre. Une autre objection, que l'on peut opposer à ce croisement, est celle de la vermiculalion de la poitrine, laquelle rappelle tout à fait celle de la Sarcelle d'été (y. circia). En sorte que si l'on faisait entrer cette espèce dans le parentage, là, peut-être, serait la vraie solution. Quant au caractère de la gorge, qui est blanche, M. de Selys Longchamps ne retrouve cette particularité que dans la falcata; mais les autres traits que le sujet présente s'opposent à cette filiation. D'après ce que M. Paul Leverkiihn dit de la coloration de la tète et du col de l'hybride de M. van Wickevoort-Crommelin, M. de (1) Plus mince que celui de la femelle boschas. (2) A la date du 14 octobre ISÏIo. NOUVFXLKS ADDITIONS 9i)9 Selys Longchiiiiips pense, comme nous, ([ue ce sujet dillère du sien. Le savant académicien l'a vu autrefois ciiez son propriétaire à Harlem ; mais il ne se le rappelle pas assez pour tenter d'eu faire une cdiiiparaison sérieuse avec celui qui nous occupe. Anas hoschas et (Iairina moschata (Se repoi'UM' pp. liC et (iU'.li Le comte Arrigoni nous fait savoir qu'il a possédé un hyiiiide femelle de ce croisement. Quoi(]ue tuée à l'état sauvage, elle est sans doute un Oiseau échappé de captiviti', comme tous les Canards de ce genre (|ue nous a\(i!is décrits, (icito pièce aurait été obtenue vers 1868 (?) Chaulelasmus streperus et Mareca penelope (Se reporter p. 70S) M. Kd. Hart, de (^hristcliurcli, a eu la bonté de nous envoyer, en couimunicalioii, un Oiseau «[u'il a déterminé comme produit du C. ^streperus X M. penelupc et que ALM. le D' Giintlier et Harting trouvent bien classé.— Cet Oiseau, monté et sous verre. fait partie de la collection de M. Ed. Hart. Il fut tué |)ar M. Wilsoii, au mois de décembre 1879, auprès des eaux de Siiulliamiitoii, sur une rivière nommée le Mean. Si cette pièce est eu mue, comme plusieuis plumes des côtés du devant semblent au premier abord l'indiquer, elle est très dillicile à déterminer : son liybridité, dans ce cas, deviendrait même douteuse, vu l'époiiue où elle a été tirée, le mois de décembre. Mais on doit la sup|)i)ser eu livrée complète : à ce moment les Canards ont, i)ensons-nous, teiiiiiné leur mue. D'ailleurs, le dos est entièrement mué et le croupion, comme le dessus de la queue, sont d'un noir profond , signes qui indiqueraient un plumage parfait. Si celte dernière hypothèse est vraie, c'est à-dire si l'Oiseau n'est plus en mue, il est indubitalilement un hybride. Ouoi(|ue plus penelope que xtreperus, il iiioiitre sa descendance de la dernière espèce par sa tète dont le plumage, presque en entier, est de slreperux. — Mais, sujjposons pour un moment (|u'i! n'a pu. vu son origine complexe, prendre sa couleur (I), on |)ourrait encore, dans (I) Celle supposiliuii esl permise, puisque M. Th. Lorenz (de Moscou), prétend (|ue les liyhriiles n'arrivent (|ue dinicileiiient à leur deuxième année et assure avoir rencontré, du z lis Oalliiwicés. drs individus dont la mue était 1res en relard. 960 OlSEAl'X HVBlilDES RENCONTfiKS A l'ÉTAT SAUVAGE cette seconde hypothèse, indiquer en faveur d'un liyjjiidisme (( streperus X penelope » les marques suivaules : la couleur jaune du côté du bec, qui paraît plus forte que chez penelope; les pattes jaune cuir; la disposition du miroir de l'aile, dont les traits sont indécis entre ceux du penelope el ceux du streperus (1); le dessus du croupion ; les couvertures de la queue presque noires comme celles du streperus, très adulte ; les lamelles du bec plus prononcées que chez penelope ; le creux de la narine accentué comme chez streperus. Voici la description que nous avons écrite de ce curieux spécimen : Paraît plus fort que penelope ; bec plus fort aussi que dans cette espèce ; lamelles accusées ; front, joues d'un grisàlre parsemé de petits points allongés à la manière de streperus; vertex, nuque, dessous du cou supérieur, d'un brun foncé, mélangé de jaunâtre roux. Sous les joues, et à la naissance du cou, une partie jaune roux indique le ton de penelope. La paitie inférieure du cou est grisâtre mélangé de points noirs allongés, puis du blanc ; une tache blanche assez large, garnit, eu effet, [)ar devant, le bas du cou ! Après cette teinte, du roux rosé s'étend eu grande quantité devant la poitrine et descend très bas sur les cùtés (2). Cette teinte rousse semble alors marquée des taches de la mue, tout au moins y aperçoit on beaucoup de petits zigzags. Tout le dos, de couleur grise, est aussi rempli de zigzags noirs et blancs. Le dessus de l'aile, qui est grisâtre et encore finement marqué de zigzags, rappelle à s'y méprendre la même partie ciiez l'hybride streperus X lioschas; nous voulons parler de ces lunules caractéristiques sur lesquelles nous nous sommes étendu dans les chapitres consacrés à ce dernier hybride (3). — Nous avons remarqué que la dispo- sition du miroir est vague, indécise, entre celle des deux espèces ; il ne porte pas de vert (4). Les côtés du ventre sont-gris avec zigzags. Le dessus de la queue et du croupion paraissent noirs et même noir vert sur les côtés. Le dessus des couvertures de la queue sont également d'un noir profond ; ainsi se montre streperus. pensons- nous. A7iali)se. — Si nous analysons les caractèies mélangés de cet Oiseau, nous trouvons qu'il ne partage pas les traits des deux parents dans des proportions égales, l'ar places, il peut y avoir (1) Quoique iMppelaMl mieux celte dernière espèce. (2) IMus que chez peneloiie, nous semlile-t-il. (3) Comme aussi dans VHixtntre du Itimaculated Duck. (4) Penelope en mue n'en possède pas à celte place NOUVELLES ADDITIONS '.((Il fusion lies ciiraclL'ri's ; mais c'est l;i juxtaposition qui y domine : ainsi la couleur du bec et des iiattes ra|ji)i'lle Ixmucouij plus sliriirni.i (|ue j,fnclii]ir ; il eu est de UH^me de la teinle du devant de la tôte, (lu dessous du croupion cl d'aulres parties. — La tache blanche du cou (albinisnie i)artiel) nous paraît être un indice assuit' (le la provenance domestique de cet échaiilill(Ui, qui serait un échappé de quehiue basse-cour ou d'un parc d'agrément quelconque. Nous |)résenterons maintenanl une autre pièce à latiuelle on attribue la même origine, (pjoiqu'elle dillère essentiellement de la précédente. Montée et sous verre, elle nous a été adressée très gracieusement par M. Richard M. lîairington, de Passarœ- Bray, (X). Wicklow (.\nglelerrc). Sur le socle on lit cette mention: « 7'('« Wigeoufi and Ihis lujhriil Diick une killeil in onr shot in tlie Moij Ksliiiir;/, Co. Maijit (I). J/rt/r/i 4, IS9;), b>j mac Kirkivnnd (■>]. Avant d'en donnei' la descriplion, nous ferons savoir ce (|u'en dit iM. Saunders : k l'our lui c'est évidemment un croisement de la Marcca pcuclapf avec quelque autre espèce de Canard. — Pour quel- ques autoriti's, le deuxième parent est su|)posé être \c l'haulelasmus streperus; tandisqued'autres inclinent pour le Dafilaacuta; d'aulres encore [)our la (Jucrqurilula creccn ». .M Saunders croit maintenant devoir éloigner la |)arenlé T). acuta, à la([uelle il substitue celle de Ch. strepenia. tout en restant indécis. — C'est la manière de voir de M. Robert \Varren(3), ainsi (|ue celle du taxidermiste qui a empailh- le rare échantillon. Notre impression est que ces derniers naturalistes l'ont bien déterminé ; ou doit, d'après nous, exclure absolument de son origine la Queripieduln creçca, tout aussi bien que V.inas acuta. \ou-\. d'ailleuis, la compai-aison que nous en avons établie avec les espèces puie^ : Tel qu'il est empaille, il est très fort, d'un volume plus considérable que celui des deux types auxquels nous imputons sa naissamu'. Le bec est de ' nouvelle, qui n'existe ni chez l'une ni chez l'autre espèce : ces deux parties du corps sont, en elîet, teintées de couleur foncée, laquelle couleur s'étend tout autour du cou pour former collier. En outre, la nuque et le dessus du cou sont indiqués par une ligne large foncée. Près du noir de la queue on aperçoit du blanc, ce qui rappelle l'espèce penclope. La partie extérieure du corps, qui montre osten- siblement le mélange et en est comme la marque la plus apparente, est le poitrail : il est du rosé de penelope ; mais il est tacheté régu- lièrement des demi lunes (amoindries) du Chaulelasmits strepcrus. Constatons que, sur le haut de l'aile, on n'aperçoit aucun rappel du brun roussàtre du tlhipeau ; seulement une teinte gris de fer, assez semblable à celle que porte le penelope en mue. On le voit, celte pièce est un excellent intermédiaire entre le Chaulelasmus utreperas et l'Anas penelopr ; aussi son origine (( C. streperus X .4. penelope )) ne nous semble pas devoir être mise en doute. Notons qu'il n'existe aucune partie du plumage frappée d'albinisme ou de teinte anormale. Si on nous demandait d'indi- quer le rôle des sexes chez les parents (admeltant que le produit rappelle la mère par ses extrémités et constatant que les pieds sont foncés chez notre individu), nous dirions que le penelope est sa mère. Nous le décrirons ainsi : Front roux blanc pointillé ; sommet de la tète plus roux ; devant de cette partie noirâtre, roussàtre, pointillé. Cette couleur, qui est mélangée très légèrement d'un peu de vert blanchâtre, s'étend derrière la nuque en se rétrécissant vers le bas du cou. Le dessous de la gorge est noir. Joues et cou de couleur noisette et pointillée. Sur le devant du corps (commence- ment du cou, jabot, poitrine) : ton violacé clair, régulièrement marqué de lunules tronquées, rappelant les demi-cercles du Clwu- (1) M. Banington nous a oonrunié d.iiis ct-Ui' opinion. NOUVKLLKS ADDITIONS t1G3 lelaxiinis!. Tout, le dos est reiiipli de zigzags noirs qui s'éteudeut jus(|u'iui i)()ut des ailes el garnissenl complètement les scapulaires. Les dernières petites pennes des ailes, telles qu'on les apcreoit (les ailes étant fermées) sont, par le dessin de leur coloration, internii'- diaires entre celles des deux espèces. Beaucoup de noir avoisine la queue. L(!S couvertures de l'aile sont, à leur délnit, d'un gris de fer hlanchàtre ; ensuite apparaît du blanc terminé de noir. Au miroir, dont la disposition est dillicile à définir, existe beaucoup de noir. .\ iieine si l'on y aperçoit un peu de vert ; i)uis vient du blanc étendu longiludinalenient. Les lianes sont couverts de zigzags. Le bec et les pieds sont noir très foncé ; le commencement des jambes est d'un ton légèrement cuir de botte. 11 est bien remarquable que la couleur (oncee que nous avons constatée sous la gorge, n'existe ni cliez jh-nrlupc ni chez Chuule- laxniHS : cette couleur ne se trouve point davantage chez le penrliiiif américain. Anas bosciias et Anas ('.•') Ai)rès nous avoir fait savoir qu'il possède un inagniri(|ue hybride d" de .1. hoacbas, croisé d'espèce non encore déterminée, le comte Arrigoni degli Oddi nous a envoyé l'aquarelle de ce Canard, tué le 'i iévrier 18!).'i, par le chevalier Eugenio de Blaas, dans le lac Labia (vallée Figheri), Venise. Ce Canard était accom- pagiK- d'un autre individu ipie le chasseur jugea tout à fait semblable à lui. Quoique notre savant collègue pense que cet Oiseau est un hyltride de A.hoschns el d'une espèce (|u'il n'a |m (létei'ininer, nous le considérerons coiuine un sujtil anormal. Si le blanc qu'il montre pur devant descendait plus bas, à la rigueur, on aurait pu faire la sui)i)ositioii que c'est un croisé de S. clypeala; mais le bec •n'indique aucunement cette espèce. Anas tadouna et .\nas (?) Voici encoi-e un sujet ([ui n'est autre, sans doute, qu'une variété de Tadorne. — Au mois n. M. Prasak fait cependant observer que pour établir cette ressemblance, il ne possède pour le moment d'autre image que celle de Gould. — L'Oiseau en question serait-il le i)roduit d'un croisement entre les deux types, ou uue gradation cliinatérique d'un type à l'autre ? Fringilla cmcLEBs et Fringilla montifringilla (Se reporter pp. 2i8 et 7til) Notre collègue et ami, le comte Arrigoni degli Oddi, de Padoue, bien souvent nommé dans le courant de cet ouvrage, a publié (3) la description : !<> des trois hybrides (2 cT et 1 Ç) conservés au Musée de Bergauu, que nous avions signalés (4) ; 2° des deux spécimens (cT et $) qui existent dans sa collection. — Nous avons donné, d'après la bienveillante communication de notre collègue, la description des deux sujets femelles (5) ; les deux sujets mâles du Musée de Bergame avaient été indiqués très brièvement, .\ussi ferons-nous une traduction de la description détaillée de ces deux échantillons, ainsi que de la description du sujet d" appartenant à (1) Voy. ce que nous avons dit sur ce sujet pp. 85, 8. (I) Vol. .\, part. I, 1888, p. 210. NOUVELLKS ADDITIONS 975 Entre deux Genres LiGURINUS CHI.OIUS et PAS Les œufs (surtout tiois) ont eu général plus de ressemblance avec ceux du Moineau qu'avec ceux du Bruant. Leur éclat est comme celui de l'œuf des premiers et la couleur du fond principal comme chez l'œuf des derniers, c'est à-dire hlanc-verdàtre ; cette couleur, est sur nu œuf mélaii!j;ée de l)leu clair. Les caractères de la forme sont ceux de l'œuf du .Moineau ; la plupart ont une forme oblontîue. Us sont marqués de petites taches, parfois très étroites, et par des points. Sur trois o'ufs ces taches sont très nombreuses, surtout sur les bouts obtus où elles sont plus grandes et parfois se confondent les unes avec les autres; souvent aussi une tache touche l'autre dans de dilférentes comliinaisons ; si on ne compte pas les points, ou uc trouve guère de signes isolés. Sur un œuf il y eu a fort iicu. (pioique les oblongs y prédominent. Il y a aussi beaucoup de ronds et de traverses (1). .\utour du bout obtus les taches sont plus grandes et, se confondant les unes avec les autres, elles forment une espèce d'auréole. Quant à la couleur, les taches (2) ressemblent beaucoup à celles qu'on trouve parfois sur les o'ufsde VE. litteobi; elles sont de couleur cauuelle, claire, canelle foncée, cannelle grise; un petit nombre se trouve de couleur gris-clair ou gris-foncé. I^a forme des œufs est plutôt celle des œufs de 1'/:. luteola. Leur diuiension est : Longueur Largeur 22ni™ IS^'^O 21mm4 Ib'^'^U 21 mm 15""''6 L'observation de M. Zaroudnoï est une des plus intéressantes, sinon la plus intéressante de toutes celles que nous ayons signa- lées. Les détails en sont très [trécis et portent sur les faits mêmes qui sont à considérer dans un croisement. Souvent nous nous étions demandé comment agissaient dans la construction du nid deux (1) La Irariiu'tion cJevieiil ici assez ol)SCure. (i) Il y a i( signes » dans la traduction. 978 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE individus appariés, appartenant à des espèces dont la nidification est didérente : par exemple le IJgurinus chloris avec la Linota can- nabina, dont on rencontrerait souvent les produits, ou mieux encoi'e le Ligurinufi cliloris avec le Cardiulis eleqans vus ensemble, (au dire de quelques auteurs). Les explications de .M. Zaroudnoï nous permettent de conjecturer le mode d'appariage daus ces alliances auxquelles elles donnent, pour ainsi dire, une confirma- tion de la possibilité de leur existence, demeurée cependant assez douteuse à nos yeux. HeLMINTHOPHILA CHRYSOPTERA et HeLMINTHOPHILA PINUS (Se reporter pp. 319 et 780) Nous avions passé sous silence, à l'article lleliiiitttlwphiln leuco- lironchiaiis, deux articles sur cet Oiseau parus dans l'Auk, n" de juillet 1883 (1) ; ce numéro nous manquant encore actuellement, nous ne sommes point à même d'en faire une analyse. TuRDus merula X Turdus musicus (Se reporter pp. 36a et 793) On a parlé de nouveau de l'hybride du Merle et de la Grive. Une pas'e entière du Zoologist (2) est consacrée à ce croisement. Il s'agit d'un Oiseau pris pendant l'hiver de 1894 1895 dans le jardiu de M. Arthur G. Buller, de Beckpchan, le surintendant assistant- keeper de zoologie du British Muséum. M. Butler est assez complaisant pour nous communiquer les indications suivantes sur cet hybride supposé. Après l'avoir gardé, nous dit-il, pendant quelques mois en cage, puis trouvant que le ])risonnier n'était point heureux daus cet état, il lui redonna la libeite. Cette manière d'agir fut aussi déterminée par cette circonstance que les visiteurs de sa collection d'Oiseaux vivants prenaient constamment cet hybride pour une très vieille femelle de Merle dont le bec s'était recouvert de la couleur du bec du mâle. Nous regrettons le bon sentiment, vraiment trop libéral, auquel céda M. Butler, car, nous dit encore celui-ci, après que l'Oiseau eut été rendu à la liberté, il l'entendit chanter dans le jardin voisin et son chant était tout à fait intermédiaire entre celui de la Grive et celui du Merle : c'était le chant du Merle avec les notes inter- (1) N»3, p,307 et :iO!S, vol. .\I1. (2) N" du 1,'5 juin 189.">, vol. XIX, n» 222, p. 253. NOUVliLLES ADDITIONS 979 posées (le lu (irive, re (|ui ii)ii\;iiiii|iiil M. liiiller (|ue l'Oiseau qu'il îivail làclié était nu vrai liybride naturel. Il le croit provenir d'un Merlr inàle et d'une (irive femelle et esjiére pouvoir donner, dans un (iuvrage (|u'il se l)ropo^e de puhliei' |irocliaincment sur les (tiseaux irAiiglcterre, uni' rciiroductioii lidéle de la télé et des épaules. On fait savoir, dans le Zoologisl, que M. Frokawk, ami de .M. Butler, vil l'Oiseau le 27 mars lorsqu'il était encore en cage. Il le crut très âgé ; néanuu)ins, l'ayant e.xaminé de très près avec le préparateur, on reconnut (jue sous tous rapports (in ail respects) il était intermédiaire entre le Tunlun menila et le Titrdus inusicns.. \'oici la description que M. Butler a bien voulu nous adresser : (( Tlie liill was wholly orange exeepling tlie culnien which was black ; llie clieek markijigs were tbose ot a Soug-Tbrusb, as also those of tlie breasl; tlie chiu and front of tbroat wbite streaked witli smoky black Tbe soles of llie feet were not quite so brig- lilly colorored as in a maie Blackbird aud tbe legs generally were intermediale in colour between that of tbe two species ». Nous coMiplèleions ces indications, en re|ir()duisaut la descrip- tion plus longue et plus détaillée faite dans leZoologist (1) : ((Upper ])arts, including wings, lail, cheeks, ear-coverts, and neck, deep smoky-brown ; a narrow [lale brown su])erciliary streak from tbe base of tiie ujiper mandible to bebind tbe orbit, and a sliort moustacbial slre;ik fi'oni tbe lower mandible ; ciicle round eye yellow ; diin and lliroal asby-wliite, forniiiig a large triangle willi ils apex on llie rliin ; sides of Ibis triangle wasbed witli brownish buff, anti llie wliole surface Iraversed longiludinally by parallel irreifular iiiotlled duU black slreaks, wliicli pass into indistinct spots on tbe fore-cliesl ; cbest aud breasl rufous-brown, more smoky al tlie sides ; abdomen and veut sligblly greyisli in tbe centre, sbading into smoky brown at llie sides and gradually passing into tbe more rutous tint of Ibe breasl. Bill orange, somewbal paler towards Ibe lip ; culinen blackish ; feet yellowish born-brown ; iris liazel. Size aboul tbat a Blackbird ». M. Butler néglige d'indiquer la terminaison des pennes de l'aile ; ce détail très important a toujours été passé sous sileni'e dans les descriptions que l'on a faites de ces soi-disant bybrides. Les premières pennes de l'aile de la Grive et celles du Merle dilTèrent cependant nolablemenl à leur terminaison et, dans le cas d'un Jiybridisme intermédiaire, il y aurait là un argument excellent à (I) X» ci Le. 980 OISEAUX HYBRIDES nENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE faire valoir. Non seulement les pennes de l'aile du Merle sont bien plus larges et plus longues que celles de la Grive ; mais lorsque son aile est déployée ou s'aperçoit aussitôt que la première penne est beaucoup plus courte relativement que celle de la Grive ; puis aussi que les trois penaes qui suivent la première sont à peu près égales, tandis que chez la Grive deux seules sont de mêmes dimensions. Eufiu, la quatrième chez celte espèce se raccourcit et forme l'éventail ; chez le Merle c'est seulement la cinquième qui indique celle décroissance. Nous rappelons ratlention des descripteurs sur ce point impor- tant, si de nouvelles pièces, semblant être des hybrides, viennent à être observées. M. Butler ajoute à sa description qu'il trouva une ou deux fois des œufs de Grive déposés dans le nid d'un Merle et fait savoir que son ami M. Frohawk eut l'occasion de découvrir un nid de ce genre, visité certainement par un Merle et par une Grive. Nous ne pensons pas néanmoins ([ue le croisement des deux espèces soit encore établi. Iduma rama et Calamohkrpe arrundinacea (Se reporter p. e07) Nous avons parlé d'un Oiseau, tenant le milieu entre ces deux espèces, que M. Th. Pleske a déterminé comme hybride. Nous n'avions point exauiiné les espèces pures au moment où nous faisions cette citation. Depuis nous nous sommes procuré cinq échantillons'dcs parents supposés: une Ç.deux cT du premier type ; un cf et un sujet (sexe inconnu) du second. Un des deux mâles rama est beaucoup plus long que son congénère. En admettant que la peau ait été plus tendue chez l'un que l'autre, les pennes de la queue, chez le sujette plus grand, sont notoirement plus longues que chez l'autre ; les pennes de l'aile offrent la même particularité. Sommes-nous eu droit de conclure que le plus petit sujet est un jeune ? La femelle, par sa taille, tient le milieu entre CCS deux échantillons. Les deux Calamohcrpc sont d'aspect plus grand que tous ceux-ci. Cependant si nous rapprochons le Calamohcrpe (sans indication de sexe) du plus grand cT rama, ces Oiseaux paraissent à peu prèi de la même taille. Nous supposons, néanmoins, rama dans ses propor- tions plus petit que le type arrundinacea . Si cette particularité n'est point réelle, nous nous demanderons quel est le signe NOUVELLES ADDITIONS 981 disliiirtif dos deux espèces ? Sans tioiito la coloration plus foncée d'arruudiiuici'd, car le pluniajje de celle forme est inconlestablenient plus roux r|ue celui de l'autre foi-nie ; mais c'est le seul caractère qui puisse les distinfîiier. Dans leur terminaison, les plumes de la queue sont identiques dans les deux espèces, tout au |)Ius si rama aurait pioportionnellement la première penne léj^èrement plus courte qiie celle d'arruniliiKiirn. Nous remar([uons d'ailleurs que le cT '•')//*(/, le plus fort, est d'une teinte plus assombrie, plus roiissàlre que celle de l'autre cT jdiis petit, dont le bec ])araît aussi un peu plus fort. Ce dernier serait-il un hybride entre le rama et Varrundinacea? C'est presqu'un intermédiaire entre les deux races. Ou bien est-il un jeune'.-' Nous [losons cette i|ueslion aux ornillio- lo^istes, car cin(| sujets ne nous peiinelteut pas de taire une élude approfondie des deux types que nous envisageons. Ces sujets se montrent si ressemblants, leur faciès est tellement semblable, rpie l'on serait tenté de ne dillérencier les deux types auxquels ils appartiennent cpie comme races, d'autant [iltis que leurs becs, presque droits, se ressemblent encore. Aussi, ne voyons-nous dans les deux formes aucun caractère distiuclif de l'espèce. Certains ornithologistes les ont cependant classés dans deux genres ! EnNEOCTONUS COLLL'RIO et OnTOMICLA IIO.MANOVI (Se i-cpoi-ltT p. 8i:i) Le niènii^ nriiilliolo,u;iste, M. Zaroudnoï, qui a raconté d'iin(!. manière si intéressante l'ajipariage de l'/v". luteold et du /'. imiicus, a fait le récit d'une observation d'un intéi-ét presque non moins grand. H s'agit du croisement, contracté i Profondeur iS"»™ Largeur LïO"™ Diamètre de l'ouverture li)'^'^ » Il y avait quatre œufs à peine couvés. Le fond principal de la couleur de ces œufs est blanc rouge vif. Les taches (2) sont condensées près des lignes médianes ou sont rassemblées sur ces lignes et forment ainsi de très épaisses et larges ceintures: ces ceintures sont surtout remarquables sur trois œufs. Comme forme, les taches sont de petits points ronds ou de simples taches. Leur couleur est rouge-foncé (pour la plupart), rouge-gris et vio!et-gris. >i Voici les dimensions des œufs : Longlu'lir Liii-geur 22i"ii3 ]7min4 2'2mm2 J ~ m m (I) Le le.xle dit «dans ses murs ». (â) Ou signes? NOUVELLKS ADDITIONS 983 « Je ne iioiiriais [uis. pinirsuit noire ii;ur;iteur, indiquer des caractères d'après lesquels od distinguerait ces œufs des œufs de l'A', rolliirio et de l'o. romanoti ; ils ressemblent tout à fait aux types préiloniinauts de la couleur de l'œuf de \'0. romanom et en même temps ils ne ditïèrent pas de quelques-uns de ceux qu'on trouve parfois chez les représenlanls de l'A". coUnrio d'Oren- bourg, de l'ultara et de Pscoll ». Convus coRONK et Cor vus cornix (Se rcpoiier pp. 3Ui et 815) Quoique nous ne puissions considérer d'aucune manière les intermédiaires entre ces deux types comme des hybrides ou même comme des métis (car rorone n'est à nos yeux qu'un mélauismc de cornix de cette dernière, ou si l'on aime mieux un albinisme incom- plet de la pr(Miiière), nous ferons néanmoins connaître, pour l'intérêt qu'il peut exciter, un nouvel exemplaire du mélange des deux types: Cet intermédiaire a été annoncé daus le Zoologisl (1) par le révérend H. A. Macpherson, de la manière suivante : « 11 y a quelques années, dit le ri'vérend, j'ai mentionné dans mes Oiseaux de Cuniherinnd deux spécimens empaillés qui combinaient les caractères des deux types. Hécemmenl j'ai eu l'occasion d'acheter un Oiseau di- ce genre, tué à Wastwater, par un homme appelé Barnes. Cet Oiseau a la [)oilriMi' cendrée et le' collier de la Corneille mantelée; mais le ventre et le dos tout entiers sont d'un noir pur i>. M. Macphei'son cite celle ("orneiile mélangée parce qu'il ne croit pas qu'il en existe de semblable dans aucun musée public de sa contrée Le a Natural Hislory Muséum at South Kensingtou » contient cependant une série de formes de l'Est variées diversement; cette série est due, on le sait, à .\1. Seebohn. Au sujet de ces Corneilles à caractères mixtes, M. le pasteur F R. Liuduer, d'Osterwick. veut bien nous écrire qu'il vient de tuer, daus son jardin, un beau Corcus corone x roriu.T. 11 met gracieusement cet exemplaiie à notre disposition, dans le cas où nous désirerions l'étudiei-. Nous avons rei;u de la part de M. de Selys Lougchamps la savante brochure que celui-ci a, dans uu but |)ratique, écrite sur les (1) N» dii i;i U-\. l.silli, pp. 7(i H 77. 084 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A L'ÉTAT SAUVAGE (( Corbeaux au point de mie de l'ai/ricultiire et de lu si/kiriilture (1)». Nous y lisons le passage suivant : (( Sur les limites géographiques des deux formes où par exception la Corneille grise et la Corbine (2) existent en même temps, surtout en Russie, dans iiuelijues parties de l'Italie et des îles de la Méditeri-unée, elles s'accouplent souvent ensemble et produisent des hybrides ou métis, paiticipant du plumage des deux espèces, la coloration noire envahissant plus ou moins le gris cendré ». — M. de Selys Longchamps fait savoir qu'il a sous les yeux un sujet chez lequel le gris n'existe que sur le milieu du ventre, où il est même flammé de noirâtre. Chez un autre, il y a aussi du gris à flammèches noires entre la nuque et le haut du dos. Chez tous deux le reste du dos et les couvertures de la queue tant en dessus qu'en dessous sont noires. Ces exemplaires sont de la Ligurie. — L'éminent académicien remarque inci- demment que le Musée de l'Etat à Bruxelles possède un exemplaire mélangé indiqué comme provenant des environs de Bruxelles. H observe aussi (ju'il n'a jamais, en Belgique, aperçu aucun de ces métis. Enfin, il ct)nstate. avec beaucou|) de raison, que les anatomistes ne sont pas parvenus à trouver ciiez les deux types purs un caractère spécifique distinct. Paradisea apoda X Paradisea raggianna (Se i-eportei' pp. 41.3 el 818) On se rappelle que nous avons mis en suspicion les formes fusionnées décrites comme hybiides par .M.M. d'.\lbertis et Salvador]. Nous sommes de plus en plus enclin à penser, vu cette fusion inliine qui s'accomplit chez eux, que ce ne sont point des hybrides. Un fait nous confirme dans cette manière de voir; le cap. Butler tua, parait il, deux hybrides venant d'un couple domestique, par conséquent authentique, dont les caractères n'étaient poiut la fusion, mais tout au contraire la juxtaposition. Ainsi, l'un avait la tête d'une espèce, l'autre le corps de cette es|)èce (;}). D'où nous concluons, comme nous en avons fait la remarque en débutant, que chaque fois qu'une forme reparaît insensiblement dans nue antre, c'est une gradation climalérique, nullement une hybridation. Les conséquences de cette théorie, si elle se confirme varie, n'échapperont à aucun ornithologiste. (1) In Bulletin de la Snciélé centrale loreatière de Belgique. Bruxelles, 18^. (2) Le C. corone. Ç.i) Nos notes ne disent pas tontefois de quelles espères provenaient les deux hybrides obtenus p;ir .M. Butler. Nous serions très surpris d'apprendre que le couple iippirteniiH au j^enre Paradisea. NOUVELLES ADDITIONS 985 Paradisea baggiana et I'aradisea august.e victori.e (Se i-e|ioi-ler p 810) (1) Nous avons eu l'occusioii tie ciler, d'après le « Hcporl on. ornilho- loijical spécimens, collected in brilish Neic-Gninea », trois exemplaires décrits comme lionnes espèces par M. de \'is, ipioi(|iie présentant des caractères intermédiaires entre le /'. nir/uiana cl le /'. augnslu' victorin'. L'Ibis (2) (ait iiiainlenanl mention de ces Oiseaux. COLAI'TES AURATUS X CoLAl'ÏES CAFER (Se reporter pp. ii'J cl S'ill; .Nous croyons utile de traduire liltéralement un passade du mémoire de M. Allen (3), dont nous avions seulement présenté (pp. 8'i3-8V4) l'analyse d'après M. Batclielder (4). .M. Allen y établit de quelle manière les caractères des deux types se combinent dans le produit hybride. «Les intermédiaires, on les liybridiis, présentent des combinaisons (pii tiennent des deux Oiseaux, mais varient sans cesse : cela dejjiiis les individus de ('. anratiis jirésentant seulement des traces très allaiblies du ('. enfer, ou inversement, jusqu'à des Oiseaux chez lesquels les caractères des deux types sont mélangés dans des proportions à peu près égales. C'est ainsi ([ue l'on voit des r. auratiis ne possédant que qnehpies plumes rouges sur la joue, ou avec les grosses plumes légcreinent orangées ; ou bien des C. cafer avec quel(|ues plumes noires sur les joues, ou avec quelques plumes ronges à la uuque. ou avec un croissant écarlate à peine visible. — Lorsque le mélange des caractères est le plus fortement accusé, les grosses plumes peuvent être d'un jaune orange ou d'un rouge orange, ou d'une nuance (pielconque entre le jaune et le rouge, avec les autres traits des deux Oiseaux également mélangés. Mais de tels spécimens forment l'exception ; le mélange non symétri(|ue (.*)) est la règle gém-rale. Les grosses plumes de 1 1 (|ueue, par exemple, peuvent étre-en pirtie rouges chez dilléreiits individus, et très souvent aux côtés opposés de la (Il l'ai' erreur lypo^'raphiq)ic. noire tilre est mal iiiilii|U(J ;'i celle page; il est iiiiisi libellé : /'. raggidnil ol /' iiiertinclia. Il faut lire : P. itiijgiana et P. auijuslie Victoria'. (2) N» d'avril 18 'o, p. 2*1. (Pi) The nnrlh ainetican fprrifs iif tlic geiius Cvlaples. considered witli spécial re l'ère lice. qU- (Huit. auur. Mus., IV, S iiiirs 18J2). (4) Analyse laite ilans l'Auk, ii IX, année I8!)2. p. 177-179. (li) C'està-Jire les diux cAlés dissemblables. 986 OISEAUX HYBRIDES HENCONTKÉS A l'ÉTAT SAUVAGE queue chez le même Oiseau. La même irrégularité se présente aussi, mais apparemment avec moins de fréciuence, flans les plumes fies ailes. Dans ce cas, les plumes peuvent la plupart être jaunes, mélangées de quelques plumes rouges ou orange, ou encore rouges avec un mélange semhlalde de jaune. Un Oiseau peut enfin avoir la coloration générale du véritable cafer, combinée avec un croissant de la nuque bien développé, ou la coloraiion presque pure auratus. avec les raies rouges du cafer. Quelquefois, le plumage du corps est celui du C. auratus avec la tête presque semblable au pur cafer ; l'inverse se présente. On peut rencontrer le plumage général comme chez le cafer, avec la gorge et la couronne comme chez Vauratus, et la raie de la joue peut être ou rouge ou noite, ou encore mélangée de rouge et de noir, et ainsi de suite dans des variations presque sans lin. Il est rare de trouver, même chez des Oiseaux d'un même nid, deux individus qui se ressemblent entiè- rement dans leurs caractères de coloration. D'ordinaire, la première trace du cafer. qu'on remarque chez Vauratus. se manifeste par un mélange de rouge dans la moustache noire, en laissant paraître quelques plumes rouges, ou quelques plumes mélangées déplumes noires et de rouges, ou bien la portion de la base des plumes est seulement rouge. En d'autres occasions, il y a mélange de plumes oranges ou rougeàtres, pendant que la moustache reste normale. Chez le C. cafer. les traces de Vauratus se manifestent d'ordinaire par une tendance vers un commencement du croissant de la nuque, souvent représenté par quelques plumes teintes de rouge à l'extré- mité des côtés de la nuque ; quelquefois aussi il est représenté par un léger mélange de noir dans la raie rouge des joues ». Le capitaine Platte M. Thorne, qui a remis vingt-cinq peaux à M. .\llen, a été informé par celui ci (1) que cette série est d'un grand intérêt, ses Oiseaux provenant tous de localités dans lesquelles le C. auratus et le C. cafer se rencontrent et se croisent (probablement). «Il n'existe pas parmi tous ceux-ci un spécimen qui soit complète- ment cafer, quoique quelques individus se rapprochent de très près de cette forme. La plupart des individus sont plus cafer qu'auratus. Chez quelques-uns, les caractères des deux espèces sont représentés dans des proportions égales. Chez un ou deux spécimens les caractères à'anratun prévalent. On ne voit donc point deux individus entièrement semblables. Ces combinaisons de caractères sont très intéressantes ». (I) Voy. l'Auli Jiily 18'.6, p. 213. NOUVELLES ADDITIONS , 987 DrYOBATES POBESCENS MERIDIONALIS et DrYOBATES I'UBESCENS M. Harry C. Oberliolser, après avoir constaté (I) « que la compa- raison (l'une série de Dri/oliates piihcsrens d'Aliisiparli('nueut à fies croisements déjà énumérés dans nos précédentes publications, nous relevons tout au plus trente à trente-cinq iiybrides sauvai;cs plus ou moins autbentiques. Mais ces Ailditions nous donnent, grâce à un écrivain, M. Zaroudnoï, des indications très iutéressuiites sur deux appa- riages constatés de visu entre espèces distinctes de l'ordre des Passereaux. Quelques croiseunnits, non iMicore indiqués dans l'ordre ties (ialliuacés et dans l'ordre des Ecliassiers, y sont aussi mentionnés. Voici, d'ailleurs, le résumé des croisements et des hybrides que nous y citons : Tetrao TKTHix X Tethao iJROiiALMs, plus tle liuit exemplaires. Tkthao ukogallus X Lagopus Ai.Hiis, quatre exemplaires. 'Pktkao tktiux X BoNASA BETUi.iiNA, uu exemplaire. l.AGoi'Us ALUus X Lagopus scoticus, cinq exemplaires. ÏKTiiAO TETiiix X Lagopus ALBUS, ciuq exemi)laires ( I ). Phasia.nus vilgahis X l'u. itEKVEsi, deux exemplaires (semi- liberté). I'hasia.nls vulgauis X I'h. Wallichu, un ou plusieurs exem plaires (semi-liberté). Celle hybridalioii et les deux suicantes n'ont pus encore été citées. l'HASiANus vuLGARis X liuPLOCAMUs, uu OU plusieufs exemplaires (semi-liberté). Phasianus VULGARIS X Th. amheiisti k, un ou plusieurs exem- plaires (semi-liberté). (1) L'aullieiiliuilé de trois de ces liyhndes n'usl pas i-tahlic. !>90 OISEAUX HYBRIDES RENCONTRÉS A l'ÉTAT SAUVAGE Tetrao tetrix X Ph. vulgaris, quatre exemplaires. Ph. vulgaris X Canace obscura, trois exemplaires. {Cette hybri- dation ri a pas encore été décrite). Anas boschasx Querquedula crecca, un exemplaire. Anas boschasx a. moschata, un exemplaire (semi-liberté). Challelasmus streperus x Mareca PENELOPE, dcux exemplaires. ToTANUs (iLOTTis X T. GLAREOLA. (Cet (ififidriage Cl les trois suivants n'avaient pas encore été cités). ToTANUS GLAREOLA X ACTITIS HYPOLEUCOS. TOTANUS GLAREOLA X iMaCHETES PUGNAX. TOTANUS FUSCUS X MaCHETES PUGNAX. Fringilla cœlebs X F.MONTiFRi.NGiLLA, uu exemplaire. EuspizA LUTEOLA X Passér iNDicus. (Cet appuriage et le suivant n'ont pas encore été décrits). Enneoctonos collurio x 0. romanovi. Il y a lieu de faire figurer ces nouveaux hybrides et les croise- ments, non encore cités, au tableau récapitulatif, dressé pp. 856 et suivantes. Ce qui est essentiel à constater, dans ces Nouvelles additions : c'est qu'elles n'apportent pas de inodiflcalions aux conclusions prises précédemment. TABLE DES M ATI ÈRES Pngos INTKODUCÏlON m Ex|ilicatioiis prèliininaires; fiLMiéralités m Pourquoi le litre donné à l'ouvrage? Haisons alléguées par lauleur ... vi Importance (le l'éliule (le riiybriJité; cette élude délaissée xxi L'hybridation naturelle. Ilisl()rl(|ue de la (|UPstion ; vues des naturalistes: anti(|nilé et temps niodernos .xxvii De quelle nature doivent être les espèces pour se croiser avec fruit? Opi- nions diverses; lois physiologiques xxxvi Pails d liyhridilé provoquée; résultais obtenus. Kerlililé ou stérilité des hybrides xi.nr Critérium de l'Espèce basé sur les pliénoniènes de reproduction; examen critique. Didérence entre l'Espèce et la Hace établie sur la génération ; races créées par croisement i.xiv Caractères des hybrides et des métis; comparaison cnlre les uns et les autres. Autres phénomènes propres aux hybrides cm Lislo (les Miisc-es publics et des CoIltM^tioiis particulières dont les (liretîleui's ou les proprictiiii-es ont envoyé A l'auteur des hybrides en coniniunicution cxxi Liste des Personnes avec ]es(|uellos l'auteur a correspondu cl qui sont citt-es dans cet Ouvraiie cxxxv Avertissement ci.ii PREMIERE PARTIE Les Gallinacés 3 Pr.RDiaxÉs . . .- ;» Francolinus vulgaris et Fr. pleins 5 Callipepla gambell et Colinus californicus 6 Perdix cinera et Perdix saxatilis. 6 Perdix cinerca et Perdix rubra 7 Perdix saxatilis et Perdix rubra 8 Perdix montana 9 992 TAnLE DES MATIÈRES TÉTRAONIDÉS 10 Teliao teliix et Tetrao urogallus 10 Lagoiuis scolicus et Lagopus imilus ii-i Lagopiis alhus et Lagopus iiiutus. . . ^ . . ., 35 Tetrao tetrix et Lagopus inulus .56 Tetrao tetrix et Bonasa betuliiia . 56 Lagopus iiiulus et Bonasa Lietnlina 59 Lagopus alhus et Bonasa retulina 59 Tetrao tetrix et Lagopus scoticus 62 Tetrao tetrix et Lagopus albus 67 PHASfANIDÉS 80 Gallus Sonnerati el Gallus bankiva. 80 Gallus Temminclii 80 Euplooamus lineatus et Euplocanius melanotus. 81 Pliasianns vulgaris et Phasinnus Reevesi 83 Piiasiamis versicolor et Pliasianus SœmmeriDgi 84 VARIÉTlis 84 E^TRB DEUX Genres 8S Euplocanius nycthemerus et Pliasianus vulgaris 8b Thaumalca picta et Phasianus vulgaris. . 86 Pliasianus vulgaris et Tetrao tetrix ..... 87 Pliasianus vulgaris et Lagopus 99 Entre EspfxF.s sauvages et EspilCes domestiquks 99 Gallus Sonnerati et Gallus doniesticus 100 Gallus Lafayettei et Gallus domesticus 100 Hybride de T. tetrix X T. urogallus et Gallus domeslicus . ... 101 Lagopus albus et Gallus domeslicus lUl Gallus domeslicus et Perdrix ciucrea 101 Pliasianus (vulgaris?) et Gallo-Pavo (var. f/owes!ici(S) 102 Phasianus vulgaris et Gallus doniesticus 104 Remarque sur les Colombes 103 DEUXIÈME PARTIE Les Palmipèdes ... 109 Anatidés 112 Anas penclope et (Juerquedula crecca ilî! Dafila acuta et Anas penelope 113 Anas boschas et Anas acuta 117 Anas boschas et Querquedula crecca 1-7 Anas boschas et Chaulelasmus sircperus ^4 Dafila acuta et Querquedula crecca l'-ii Anas boschas et Anas obscura 137 Anas boschas et Anas penelope 138 Spatula clypeata et Dafia (acuta?) . liiO TABLE DES MATIÈRES 993 Diifila acutii et Anas streperoa 140 Ciiii'ina mosfliala el Anas dypcala 141 .Anas sticporpa et Anas clypeata 141 .\nas hosihas cl .\nas clypeata I'i2 Cairina moschala et .Vnas boschas UG ïadorna vDlpanspr el Anas lioschas 152 Kullftula [erina el K»li};ula nyroca. 1,')2 Kuli^'ula nyroca el Kiiligiila crislata Kil Kuligula aflinis ou (Kiili|.'ula collaris?) el Fiiligula valismeria (ou Fuligula americana ?) 161 Fulisula ciislala et Kuligula ferina. 162 Fuligula crislata el Kuligula marila 163 Fuligula clangula el Fuligula marila. 163 Somaleria mollissiuia et SoMialeria speclabilis (?) 164 Entre deu.k Gknuks. . 16b Kuligula ferina el Anas crccca (ou Anas boschas?) 165 Clangula glaurion et Mergus albellus 165 Clangula americana et Mergus cu( ullatus 169 Clangula glaucidn et iMergus uiorganser 170 Laridks 170 Sterna paradisea el slerna liirundo 170 Les Écliassiers 171 Ghuiuks 171 Ardea cinera et Ardea purpurea 171 Cdaradridés 172 llaematopus unicolor cliheniatopus longirostris ... 172 RE.MARgui: 172 TROISIÈME P.VUÏIE Les Passereaux . . 179 Fringillidks . 198 Ligurinus chloris et Cannablna linola 198 l.igurinus chloris el Carduelis elegans 210 Chrysoniilris splnus el Acanlhis (espèce non diîteriniaée) 218 Carduelis major el Carduelis caniceps 223 Carduelis elegans et Cannabina limita 228 Chrysoniilris spiuus el Cirduelis elegans 233 Carduelis ilcgans el Fringilla canaria 2:38 Kriugilla canaria el Cannaliiua linola 239 Lo.xia oryzivora el Fringilla (espèce non déterminée) 239 Kmberiza brasiliensis el Passer domesllcus 240 Scrinus hortulanus el Cirduelis elegans . . 241 Serinus hnriulanus el Linola cannabina. 242 994 TABLE DES MATIÈRES Chrysoniitris spinus et Liguiinus chloris 243 Acanthis linaria et Spinus pinus 246 Acanthis linaria et Acanthis exilipes 247 Fringilla eœlebs et Fringilla niontitiingilla 248 Fiingilla cœlebs et Fringllla spodiogena 266 Pinicola enucleator et Carpodacus purpureus . 267 Emberiza citrinella et Cynchramus sehœniclus 268 F.mberiza citrinella et Emlteriza pithyornus . 269 Emberiza citrinella et Embeiiza ciilus 271 Junco biemalis et Zonoiriebia albicollis 272 Zonoti-ichia leiicophrys, Zonoirichia (iambeli el Zonoiriebia Gambeli intermedia 273 Spizella pallida et Spizella pallida var. Breweri 274 Passer domeslicus et Passer monlanus 275 Passer montanns et Passer Italiœ 278 Passer domeslicus et Passer !tali;e 279 Passer Italiie et Passer salicicola 280 Lo.xia eurvirostra et [.o.\ia bilasciata 282 Loxia eurvirostra et Loxia pityopsiltacus. 283 Emberisa brasiliensis et Passer doniesticus. . 284 Entre deux Genres 284 Ligurinus chloris et Passer Italbe 283 Friagilla cœlebs et Passer doiuesticus 286 Cbrysomitris spinus et Pyrrhula vulgaris 287 MosacAPiDÉs . . 288 Rbipuduia llabellilera et Rhipudura fuliginosa . 288 HiRUNDINIDÉS 291 Hirundo erytbrogaster var. liorreorum et pelrochelidon lunifrons . 291 Hirundo erytbrogaster et Petrocbelidon Swainsoni , . 292 Hirundo urbica et Hirundo rustica 293 Paridés. 300 Parus atricapillus et Parus Gambelli 300 Parus ricolor et Parus atricapillus. . 301 Parus cœruleus et Pu'cile conimunis 301 Parus cyanus et Piecile borealis 303 Parus cristatus et Parus borealis 303 Cyanistes cyanus et Cyanisles cœruleus ;W4 Cyanistes cyanus et Cyanistes Plesliei 30b Cyanistes cœruleus et Cyanisles Pleskei 311 Cyanus llavipeeteus et Cyanisles cyanus var. Tian-Sclianicus . . . 311 Cyanistes cyanus et Pœcile longicaudus 313 Acredula caudata el Acrednla Irbyi 314 Acredula rosea et Acredula Irbyi 31o MOTACILLIDÉS 316 Molacilla alba el Molacilla lugubris 316 Budytes flava et Budytes melanocephala 317 TABI.K DKS MATIÈRES 995 Hudytes llava et liudyli's campestris 1)18 Budytcs flava cl liuclylos borealis 318 TuiioiDi:s 319 ilelinintliopliila piiius et Helmintlioplilla clirysoptera . 319 ilelininthopliila piiiiis et Opiirornis [oriiiosa 34o Dendrœca striata et l'erisso^lossa tif^rinu 347 Cyanecula Wolfi el Cyanocula leiioocyaiica 349 Cyanecula suecica et Cyaiiecula lencocyanca 349 Cyanecula Wollii et C.yanecula Siiecica. 349 Philomela luscinia et Pliilomeiia major :J51 Petrocinola saxatilis et l'etiocincla cyanoa 3^)2 Tordus rulicollis et Turdus atrij^ularis 354 Turdus (useatus et Turdus Nauiuauni !J63 Turdus mcrula <;t Turdus inusicus 363 Turdus nierula et Turdus loniualus 373 Turdus merula et Turdus viscivorus 373 Ke^ulus satrapa et Ue^-ulus calendula 373 Ciuclus cashniiriensis et Cinclus Uucogasler 376 Cinclus cashmiriensis et (^inclus sonlidus 377 Copsycbus saularis, var. uiusicus el Copsycluis saularis, var. amienus. 377 Lamioés 378 l.anius rutus el Lanius collurio 378 Lanius excubitor et Lanius major 381 Lanius excubitor et Lanius leucoptcrus 389 Lanius excubitor et Lanius borealis 389 piis iiiuliis, Lagopus albiis et Lagopus mutus. VA9 La^opus scolifus et Lagopiis mutus Ijol La};opus albiis el l.iigopus mnlus lii>2 Tetrao tetrix et Uigopus mutus 352 Teirao tetrix el Bnnasii belulina .')o4 Lagopus niulus et Bonasa betulinu 'Mm Lagopus albus et Boiiasa lietulina 537 Teirao tetrix et Lagopus scolicus 560 l.agopus albus el Teiran lelrix 571 Kuplocauuis liorsfielili et !•;. liueatus, cl Euplocamus albocrUtatus et E. inelanolus. o9o Phasianus vulgarus el l'Iiasianus reevesi 600 l'hasianus vei'sicoli>r et Phnsianus ScL'iumeringi ......... (i04 Phasianus toiqualus el Phasianus versicolor tiOo Phasianus mongolicus et Phasianus semilonpiatus (506 Phasianus colehicus et Phasianus torquatus tiOô Phasianus (iccoUatus el Phasi.inus collaris ()07 Phasianus mongolicus et Phasianus dirysomelas t)07 Phasianus versicolor el Phasianus colehicus 608 Pliasianus torquatus et Pli. mongolicus 609 PliasiHuus scintillans, Pli;isianus Siemmeringi . 610 Crossoplilon thibclhamim it Crossoplilon aiirilum 611 . Pihielope jacucaca el Pt^tieliippe pileata 612 Phasianus vulgaris, Tehao lelrix 612 Phasianus coUliicus, Teirao urogalliis 621 Lagopus saliceli et Penlix cinerea 622 Gallus (lomesticus el Pnasi.inus viilgari-^ 622 OitDRK DES Colombes (125 Columba œnas, Columlia alliuis 625 Coluniba livia, Coluiiiha piiluuibus. r>26 Turlur risorius, Turlur auriliis 626 Columba livia, Turlur risorius 627 Columba livia, Poliimbiina (iisca 628 Trerou plnenicoplera. Treruu clilorigasier Ii28 Columba interniedia. Columba livia dom 629 Ordhe des Palmu'kuks luU) Anas penelope et Anas erecca (ViO Dafîla acuta, Anas penelope 6;i'} Anas boschas et Dalila acuta 6:i8 Anas boschas et Quen|uedula erecca 6.';6 Anas boschas et Cliaulelasmus sireperus 664 Dalila acuta et Querqueilula erecca 680 Anas boschas el Anas obseura. r>82 Anas boschas et Anas peneloppe 686 Anas boschas et Anas americana. . ' 6'JO Spatula cljpeata et Uafila acuta? 692 DaGla acuta et Anas streperea 6!!.') Cairina moschata et Anas clypeata 696 998 TABLE DES MATIÈRES Anas streperea et Anas clypcata 696 Anas boschas et Anas clypeata 697 Cairina mostliata et Anas bosclias 699 Cairina moschala et Anas hoschas (on Anas ohscura?) 704 Anas penelope et Anas stiepera 706 Mareca penelope et Querqiiedula ciicia 707 Quer(|uedula ciicia et Querquedula crecca 708 Anas discors et Sfiatuta clypeata 708 Anas discors et Anas cyanopteia 708 Anas strepera et Anas ameiicana 70y Hynieolaemus malacorliynclius et Anas superciliosa? (ou ce dernier avec l'Anas bosclias do»i) 710 Anas pœciloi'bynclia et Anas boschas 711 Fuligiila terina et Fuligula nyroca 711 Fuligula nyroca et Fuligida cristata 722 Aythia valisneria et Aylliia cullaris lii Fuligula (eriaa et Fuligula cristata 724 Fuligula crislala et Fuligula niarila? 726 Fuligula clangula et Fuligula mania. 726 Anas terina et ,\nas inarila 727 Fuligula terina el .\i.\ sponsa 728 Fuligula ferina et Uafila acuta 728 Clangula glaucion et Mergus albellus. . 729 Mergus merganser et Clangula glaucion 738 Anser albilrons gambeli et Branla canadensis 738 Anser cinereus et Anser segetum 738 Anser albifrons et Bernicla brenta 739 Anser cinereus et Anser brancliyrhinchus 739 Pbalacrorax africanus et l'halacrorax pygmaeus 741 Ordre dks Échassiers ... 742 Ardea cinerea et .\rdea purpurea 742 Hœmatopus unicolor et llœmalopus longirostris 743 Numenius tenuiroslris et Numenius arquatus . 743 Numeuius tenuiroslris et Numenius phoeopus 744 Gallinago major et Gallinago scopolopacinus 744 Limosa lapponica et Liinosa uropygialis 74.T Gallinula chloropus et Fulica atra 746 Ordre des Passereaux 748 Ligurinus chloris et Cannabina linota 748 Ligurinus chloris et Carduelis elegans. 750 Clirysomitris spinus et Acanthis (espèce non déterminée) 755 Carduelis major et Carduelis caniceps 757 Carduelis elegans et Cannabina luiola 757 Chrysomitris spinus et Carduelis elegans 759 Carduelis ilegins et Fringilla canaria 760 Serinus hortulanus et Carduelis elegans 761 Fringilla cœlebs et Fringilla montifringilla 761 Finicola enucleator el Carpodacus purpureus. 768 Junco hieiualjs et Zonotricina albicollis 769 TABLli DES M.VriKnES 999 Passef (lomeslicus el Passer' moiiliniis 770 Euspi/;) lulcola pI l'iisscr indipus 775 Piriin;,'a riibra el Piranha erythromelas 775 Rliipiihira llalirllileia el Hliipidura fuliginosa 777 Ilirundn rustiea el iliiunilo uiliica 779 Cislothorus stellaris var. yriseus et Cislolliorus palustris var. mariaiiip 784 Parus major et Parus ca'ruleus 784 Acredula caudala et Acrcdula iibyi 783 Acredula losea et Aercdula irhyi 785 llelmintliopliila pinns el llelniiiilhophila chrysoptera 786 Sylvaiiia niiliata el Sylvaiiia caiiadcnsis 792 Turdus rulieollis et Tuidus alrieiil.iris 792 'l'iii-dus fuscatiis et ïurdiis naumanni 792 Turdiis (usc-atiis et Tunliis riilicollis 792 Turdiis niei-iila el Tiirdus nuisions 795 Turilns niernla et Tnrdus lonjualiis 805 Hypolais lania el Acroeeplialns strepei-us 807 Ciiiilns casliniinensis el Cinelus leucofjasler el C. .sorilidns .... 809 Laiiius rufus et Lanius collniii) 810 Lanius colUirio et Olonieia romanovi 813 Lanius dichrourns el Oloniela karelini 814 Corviis corone et Corvus cornix 815 Creadioii carnnculalus et Crea 959 Anas boschas et Anas i)C3 .\nas tadorna et .\nas (?) 9lj3 4nser cinereus et Anser albifrons 904 ÉCHASSIERS 965 Totanus gloUis et Tolanus glareola. 9li7 Totanus glareola et Actitis hypoleucos 967 Totanus glareola et Machetes pugnax. .... 917 Totanus luscus et Macbetes pugnax . 968 Passereaux 969 Carduelis carduelis et Spinus tristis 969 Carduelis major et Carduelis caniceps. 970 FringiUa cœlebs et Kringilla niontifringilla 970 Emberiza citi'inella et Emberiza schœniclus 974 TAIII.IC DES MATIÈRES 1001 Ligurinus clitoris et Passer domesticus. 97o Euspi/.a lulcola cl Passer indiens 97u Ilelminlliopliila cliTysoiitora et llclnilnlliopliila pinus 978 Tunlus nu-nila cl Tiinlus iiuisicus. . 778 Iiluina rama el Calamolicrpe arriindiuacea 980 Eiinooclomis collnrio el OUiiiii'la roinaiiovi 981 Corvus corolle et Corvus cdrnix 983 Paradisca apoila cl Païadisca raggianna 98i Paradisea raggiana et Paradisea aui;usl;c Victoria' 985 Colaples auratus el Colaptes cater 985 Dryohales pubesrens ineridioiialis cl Dryaoliales puliescens .... 987 Oiseaux de Phoik 988 Circus cyaneus et Ciicus aTuginosus 988 Conclusion des Nouvelles auditions 989 TABLE ABREGEE DES MATIERES Introduction. Soniiiiaire m Liste des Musées publics et des Collections particulières ayant remis des Hybrides à l'auteur cxxi Liste des personnes ayant adressé des communications au même. . . . cxxxv Avertissement clii Premièrr Partie : Les (jallinacés 3 Les Colombes 105 Deuxième Partie : Les Palmipèdes . 109 Les Écliassiers 171 Troisième Partie : Les Passereaux 179 Conclusion de la troisième partie 441 Quatrième Partie : Les Oiseaux de Pioie 453 Les Perroquets 471 Cinquième Partie : Additions, Corrections f t Examens d'après nalure . Avant-Propos 473 Conclusion de la cinquième partie ou Conclusion générale 855 Tableau indiquant les hybridations citées S56 Suite de la Conclusion générale 868 Liste dos Auteurs cités, avec indication de leurs ouvrage? 875 Sixième Partie : Nouvelles Additions • 903 Table des matières 991 Lille. — Imprimerie Le Bigot frères, me Nicolas-Leblanc, 2j.