& RU. .- CDR [F4 £ > RE OR RC EN SO OS A EE LATE CR RES PETER GENE TE EN Re ha. Re PSG RUE men ep us — Le Run ve 174 [ | \ ANUS nt x) St fn à vu î STATE LAS AN NI Ut (1h 18 1 À L ï A 1 di il 1) AYANT Hi à { [4 1h ne 1} 10 } nl AH ICE 4 NTM Aie oi k DES JACINTES, DE LEUR ANATOMIE, REPRODUCTION EÉREULEURE LILRARX NEW YORK Sic parvis componere magna folebam. BOTANS IARLDEIN A AMSTERDAM, MDCCLXVIIL AGE HAD ATX A ATU bre À #4 REA U EE Me SD DEL NM Po “e AE 1 ae , } Les & ñ ‘ pr MAIRE TN ” { } E A F . ' v id ï "UE Li | 1 DCE [A NA si de | sit r A! | TRES HOME Lite l'ABNU ANA 5 1, | 7 ! hé. | 1 Pa EPS EP E Lu ne. LOL OPUS | q” NRA. pete ? 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I! paffe à l'examen de l'oignon qw'il prend au moment qu'on va le planter, il fait conrcêtre les qualités qu'il doit avoir, ES domne Ja defcription intérieure & catérieure, . détaillant € donnant les figures de fes principales parties, de [on fond, de fes tuni- ques € de fes fannes. CITEMPANIPNE NT TRIAR IT. Il expo/e un Syfiéme nouveau fur les racines qu'il appelle vailJeaux excrétoires Jer- “ans à décharger l'oignon de l'excédent de Jève qu'il a reçu de la terre, foutenant ‘ar raifonnement £ par nombre d'expériences que ce ne font pas des pompes afpiran- tes par lefquelles la Jève pénctre dans l'oignon: 3l cite les objeËtions des Fleuriftes d'Harlem contre ce Syflême, & ce qu'il leur a répondu. Il affure qu'un oignon qu'on empêche de donner Ja fleur, périt , ES ne peut pas Je conferver pour l'année Juivante. Son Syftême des racires n'eft relatif qu'aux racines de Sacintes, l'Auteur n’en inférant rien d'ailleurs, non plus que de ce qu'il dit des différentes parties des acin- tes, CS lde l'ouvrage de la nature à leur égard, qu'il n'a Juivi que dans la acinte feulement. I invite les Phyficiens & Botaniftes à comparer le travail de la nature dans la Jacinte, à celui qu'elle fais dans d'autres Plantes, ES à tirer des conféquen- ces qui puiffent convenir au Syftême général de la Nature. GEAR UÉR ROSE TV. Il décompofe les parties de l'oignon pour montrer comment il Je furme , comment il s’entretient , © comment on peut s’'a{furer de Ja durée. Il diflingue les vignons à fleurs doubles, de ceux à fleur fimple , & traite de la nature © de l'ufage des fannes ou feuilles de la Jacinte. A 2 IV SOPMAM ANT RER CARRE AUOPT TA RUE V. Il entre dans quelques détails fur les cayeux ou rejettons. qui multiplient les oignons comme les rejettons multiplient les arbres. Il montre comment on peut déveloper les cayeux € en tirer d'un oignon qui n’en donneroit peut-être pas fans ces fecours étran- gers. cite les anciens &$ les nouveaux procédés des Fleurifles à cet égard, & montre comment le nature agit dans le dévelopement des cayeux. CAM SA PP AEUUT OR Æ VI. Il cite les divers ufages des Fleuriftes, dans leur maniere de choifir la Jemence de Jacinte; leur méthode de cultiver cette Jemence. Il en fait le tableau, du moment où on la met en terre, jufqu'à celui où elle eft changée dans un oïgnon doué de tou- tes les qualités qui le rendent parfait. 1! rapporte l'origine des Facintes doubles à Harlem , €ÿ le grand nombre de Ta- cintes qu’on y défigne par des noms particuliers. CH A PAIE RE VEÆL Il entre dans un détail plus anatomique de la génération des Facintes, donne la figure de toutes les parties qui y fervent, de l'emploi que la nature en fait, raifonne Jur l'ame végétative, fur la formation des corps. Après avoir expoJé le Jentiment & les opinions des plus fameux Botaniftes Jur la génération des plantes , il en vient aux Syf- 1êmes de quelques Philofophes & autres, dit Jon opinion Jur les délordres de la nature dans la génération des Facintes , cite quelques expériences amufantes, qui fervent à donner du poids à fon opinion; il rend Jenfibles les caufes de flérilité de certaines efpcces. EE ALP TT RCE VITE Iltraite de la maniere de cultiver les Facintes , de préparer & engrail]er la terre dans laquelle on doit les planter ; fait une digreffion Jur le fol de la Hollande, & le able qui le compofe, cite non Jeulement l'ufage des Flcurifles, mais même les Joins particuliers dés plus fameux d'entr'eux, dans la culture de leurs Jacintes, dans la maniere de les gouverner, lorfqw'ils les retirent de terre, ou lorfqu'ils les voyent atta- quées de quelques maladies. Il fait untableau de leurs belles couches, des Joins qu'ils prenrent de leurs fleurs, entre dans quelque détail Jur la beauté des Tacintes, en compofe une Jacinte Vénus, en prenant, comme Apelles, les beautés répandues fur pluficurs. Il fait connoître le defir qu'ont les Fleurifles d'Harlem de voir cultiver & Jemer par-tout des Facintes, raconte le Juccès d'un Amateur en Hollande, & cite L'expérience du célebre Müller de Londres dans l'article Hyacinthe de Jon Dittionnaire, pour prouver aux Amateurs qu'ils pourront réuffir également dans tous les Pays. D) MSC TNT S ESRI RAI EPST RAD NS EIRE DRE RER GRETA PET RE «TI RECHERCHES SUR LES SACINTES. $. I. | Jacinre eft de toutes les Fleurs celle qui préfente on la plus agréable diverfité dans tous les genres; fa forme, fa tail-tes & fe , fes couleurs & jufques À fon odeur varient autant que fes chez les efpeces, dont on diftingue à Harlem près de deux mille par des noms particuliers. Chaque année les multiplie, dévelope de nou-/°n. velles fleurs, ou donne de nouvelles efpérances. Le fpectacie en eft fi brillant dans les environs d'Harlem qu’un Amateur mé- me eft trop ébloui du premier coup-d’œil, pour pouvoir jouir des charmes finguliers de chaque efpece ou variété. On y voit des arpens entiers couverts de Jacintes doubles & fimples, fans nul intervalle que celui des fentiers néceflaires pour leur culture. L'imagination ne fe forme qu’un tableau très-imparfait des graces & de la variété de ce brillant émail ;. les efpeces les plus rares & les plus belles font mifes à part, dans des places choi- fies, & difpofées avec tant de fymétrie, de goût & de propre- té, qu'on a peine à concevoir que la nature fe prête à l’art des Fleuriftes au point de former des décorations aufli régulieres que ces magnifiques defferts qui terminent les grands repas. On peut dire des Fleuriftes d'Harlem, qu'ils afferviffent la nature, & que l’art & une expérience raifonnée leur donnent le moyen de l’élever au deflus d’elle-même: en effet les F'eurs qu'ils cul tivent fe dévelopent tout autrement qu'ailleurs : la beauté des tiges, la difpofition des fleurons, & l'éclat des couleurs furpañle infiniment tout ce que peut atteindre l’induftrieufe activité des Amateurs les plus entendus, qui ne plaignent cependant ni foins À 3 On ne peut rien afurer ur la couleur & la pa- 6 RE CHERCHES SUR LES ni fraix, & ne manquent ni de talens ni d'expérience. Ils en ac- cufent leur climat & leur fol, & regardent Harlem comme un lieu privilégié de la nature. Si ces Amateurs connoifloient tou- te l'émulation des Fleuriites d'Harlem, leur attention finguliere, & non interrompue, leurs travaux aflidus, leurs expériences con- tinuelles, leurs réflexions & leurs combinaifons, ils en conclur- roient qu'avec autant de peines & d’attentions, ils pourroient rendre la nature aufli foumife chez eux qu’à Harlem. L'Ordre de cultivateurs fubalternes, établi dans le même lieu, animé du même efprit, occupé du même defir de fe diftinguer & de s'enrichir, poflédant les mêmes efpeces, jouiflant du mê- me fol & du même climat, eft cependant diftingué , par des nuan- ces très-fenfibles, de ces premiers Fleuriftes dont l’étude & l’ex- périence ont fait des hommes fupérieurs en ce genre. Cette comparaifon m'a convaincu que les fleurs font ce qu’on les fait, & que la nature ne leur a donné que leurs moindres agrémens ; ce n’eft que par la culture que la Jacinte acquiert & conferve fa difpofition, fa taille, fon éclat, & fes couleurs. Les Amateurs de divers pays, fuivant leurs talens, pourront être entr’eux dans la relation, où font entr’eux auf, les différens cultivateurs d'Harlem. ‘Ils ne doivent point défefpérer de conferver leurs oignons, de remédier à plufeurs accidens qui les font périr, & de les renouveller avec autant de profit que les Fleurifles dont je parle. L’amour-propre, fatisfait du fuccès de leurs expériences, leur fournira le germe de plaifirs toujours nouveaux, ils ne fe les reprocheront plus, quand ils ne feront point en pure perte. $. 2. La Jacinte appellée Orientale dont l’origine fe perd dans l’obfcurité des fiecles, a depuis longtems épuifé les re- cherches des Savans qui ne font nullement d’accord entre-eux, uie de la & dont les opinions fe trouvent dans nombre d'Ouvrages de di- premiere Jacince, vers genre. Ils font parvenus à nous faire douter fi Moyfe dans JA CE ENCTRESE 0 C'HRAPOT > 2 l’Exode parle de la couleur de l’'Hyacinthe comme Fleur, ou com- me Pierre-précieufe. Presque chaque Nation l’a prife dans un fens- différent: ceux qui fuppriment le mot Pyzcinthe’, lui fubflituent, dans leurs traductions, le nom d’une couleur; enforte qu’elle eft défignée également fous le nom de la couleur bleue-célefte, pour- pre, écarlate, rouge, jaune & plombée ou grife. Ces Savans ont aufli misen queftion fi Diofcorides qui vivoit du tems de Vefpañen ou à-peu-près (& que Pline a répété presque toujours) n’avoit point en vue une Îris plutôt qu'une Jacinte qu’il appelle Æyacimrbos, d’où fans doute eft venu le nom Latin où le François n'a changé que la terminaifon. Voici ce qu'il en dit: ;, L’Hyacinthe a les: » feuilles des plantes bulbeufes, & la tige dodrantale, (c’eft-à- » dire de trois paulmes, pans ou empans de haut, on n’eit pas » d'accord fur cette mefure non plus) foible, & plus mince que Le » petit doigt, de couleur verte, dont le haut s'incline fous le poids » d’une tête chargée de fleurs purpurefcentes. ” On a de même differté fur cette couleur pourpre, de façon qu'il eft presqu’im- poflible de fixer précifément fa nuance , & de décider fi elle tenoit plus du rouge que du bleu, ou plus du bleu que du rouge: enforte qu’on peut s’autorifer dans des opinions diverfes fur la couleur de l’efpece vraie de la Jacinte, ou de la premiere connue. L'opinion aflez générale eft qu’elle étoit bleue par le giand nombre de Jacintes de cette couleur qu’on trouve naturellement dans les bois de prefque toutes les parties de l’Europe où l'efpece rouge fe voit moins fréquemment; néanmoins je crois cette der- niere, l’efpece vraie, parce qu'il me femble que Diofcorides avec toute l'antiquité l’a penfé de même: quoique la Fable paroifle une autorité frivole, j'ai toujours cru qu’on y pouvoit trouver quelque lumiere fur les notions & les fentimens de l'antiquité. La premiere efpece de Jacinte devoit être rouge, à en juger par la double origi- ne que les anciens lui donnoient ; les uns comme Ovide la faifoient 8 REICHERCHES SURULES fortir du fang du jeune Hyacinthe, tué malheureufement par Apollon d'un coup de palet; d’autres comme Pline & Paufa- nias &c. difoient qu’elle étoit une métamorphofe du fang d’A- jax, tué près de Salamine. Ruellius dans fon Livre de watura firpium édit. de Bâle 1537. page.606, à l'Art. Hiacinthus, expofe aflez clairement les queitions que ces Savans ont débattues. Quelle que foit la premiere patrie & la premiere couleur de la Jacinte, il eft certain qu'il faut toute l'induftrie des Fleuriftes d'Harlem pour y faire réuflir certaines efpeces qui n’ont point d'autre origine que leurs Jardins. Je ne regarde, ainfi que tous les Botaniftes, toutes les Jacintes qu’on cultive à Harlem, que comme des variétés, qui tiennent toujours de l’efpece premiere, quelque prodigieufe qu’en foit la différence. Je me fers impro- prement de ce mot d’efpece, ainfi que de plufieurs autres, pour faciliter la leéture à ceux à qui Fétude des noms peut faire perdre la fuite des idées, ou donner des difiractions toujours ennuyeufes & défagréables. Je n’appelle l'Hyacinthe, Jacinte, que pour fuivre l’ufage dont le but dans notre fiecle eft toujours d'adoucir la Langue. ere RS: La fimplicité de la nature eft bien changée depuis Diof- jacinus. corides: les Fleuriftes diftinguent aujourd’hui quatre clafles de Jacintes. La Jacinte fimpie ou monopétale, dont le corolle eft di- vifé par fes extrémités en fix fegmens. La Jacinte demi- dou- ble qui a le corolle doublé irréguliérement de quelques feuilles florales. La Jacinte double dont les pétales font recouvertes par un nombre égal d’autres pétales ou feuilles florales: Et la Ja- cinte pleine dont le cœur eit rempli d'autant de feuilles florales qu'il eit pollible. Ces quatre clafles fourniflent une telle variété, qu'il n'eft plus poflible de définir la Jacinte fans entrer dans de grandes diftinétions & fubdivifions. Le Catalogue que j'ai joint à la fin de ce difcours fera connoître le nombre actuel de ces e£- peces JACINTES CHAP.I 9 peces ou variétés. La Jacinte pleine eft la plus variée & la plus agréable. Ii ne fuffit pas, pour faire une belle fleur, qu’elle foit de la plus belle efpece, c’eft à-dire, de celle des pleines. On exige qu’elle ait une difpofition réguliere- dans l’ordre de fes feuilles flo- rales, & fur-tout dans celle de fon cœur; qu’outre la difpofition des pétales, elle fe dévelope avec grace, en repliant leurs ex- trémités réguliérement. Elle doit encore réunir la variété des couleurs. Une Jacinte a bien plus de charmes quand fes pétales font d’une belle couleur, nette & décidée, tandis que les feuilles florales de fon cœur font d’une autre couleur auffi parfaite, qui fe marie agréablement avec la premiere. Rien ne furpafle à cet égard le Gloria florum fuprema , dont les fleurons font parfaite- ment bien difpofés le long de la tige, qui s’éleve très-droite & très-haute, mais malheureufement un peu foible & trop mince pour le poids de fes fleurons; les pétales font de la plus grande blancheur, repliées par leur extrémité le plus réguliérement, & deflinant parfaitement le bouton. La maniere dont ces deux couleurs tranchent l’une fur l’autre, contribue beaucoup à la beauté de la fleur, & à lui donner cette perfe&tion qui la rend fi agréable. La Nature n'a pas traité moins favorablement les Jacintes bieues, dans leurs nuances: le noir contrafte avec le bleu d’une maniere aufli fatisfaifante que le rouge avec le blanc. Les Jacin- tes rouges font nuées avec le verd qui releve infiniment leur éclat : ainfi chaque efpece a fa beauté. Les blanches font les plus riches en nuances. Au refle chacune de ces trois couleurs a des variétés prefque fans nombre. On trouve, dans chaque couleur, des Fleurs d’un prix également confidérable ; quoique ce ne foit point à cette marque que l'on peut décider de leur beauté : on en paye très- communément la nouveauté, la rareté en foutient enfuite le prix; cependant B 10 RECHRERCHES SUR LES ces Fleurs doivent avoir des qualités eflentielles, pour qu'on em donne une certaine valeur; chaque année produit tant de nou- velles efpeces, que ce n’eit plus la rareté feulement qui les rend recommandables. Les Gloria mundi, François premier, & au- tres bleues qu’on ne trouvoit autrefois comparables qu’au Gria forum fuprema , ont trouvé des rivales parmi les blanches. Og Roi de Bazan, le Conte de Provence, le Prince Héréditaire de Naffeu Weilbourg, l'Héroïne & le Marquis de Marigny, ne per- dent rien à la comparaifon, tandis qu'entre les rouges, Æ Rex subrorum , la mine d'or, le parebélie folaire, & quelques autres ont des avantages non moins décidés. Il n’eft presque point de nuance de couleur qui ne fe trouve aujourd’hui dans les Jacintes; ce qui en rend la définition générale impoñlible. On en a de bleues d’une couleur prefque noire, d’un bleu vif, de pourpres, d’agates & de porcelaines, de panachées , & de rouges dont la couleur peut entrer en comparaifon avec celles des Pays chauds, par leur éclat & leur vivacité; on ena aufli de couleur de feu, d’incarnates, & couleur de chair, de blanches dans les diverfes nuances du blanc, & de jaunes, fimples & doubles, qui commencent à fe multiplier: il eft vrai qu'il s’en faut encore beaucoup que ces couleurs foient de la teinte & de l'éclat des jaunes qui fe trouvent dans le cœur de quelques blan- ches, comme du Margraff de Baden Dourlach, du Flavo Juper- be, du Sceptre de David &c. C'’eft à Harlem uniquement que l’on peut voir avec une fatisfaétion complette la diverfité de ces cou- leurs, & faire la comparaifon de près de deux mille fortes de Ja- cintes tant fimples que doubles. L’infpeétion des nouvelles pro- duétions de la nature, provenues de femences, caufe une fenfation délicieufe aux Amateurs, & un plaifir non moins vif aux Fleuriftes, qu’elles dédommagent amplement de leurs foins & de leur patience. Singula. $. 4. La Jacinte eft peut-être de toutes les plantes la plus fer- rités de PT ÆC'WNVE EPS: NC'ELAMPE À, tr tile en phénomenes, ou du moins en fingularités non remar-1 Jacia. quées, ou non détaillées, jufqu’à ce jour. Quelle autre plante fe“ préfente & doit fe préfenter jufqu’à la fin des fiécles, fous une apparence toujours égale? La Phyfique aétuelle nous apprend qu’il exifte en Amérique un arbre (le Px des finges) dont l'ac- croiflement total a huit-cens ans de durée. Les Gazettes d’Am- fterdam du 10. Mars 1767. ont fait l'énumération d'arbres mon- ftrueux, entr'autres, des Bzobabs du Sénégal qui ont 25. & 27. pieds de diametre, auxquels on attribue trois mille fept-cens ans de vie actuelle, fans déterminer quelle fera leur fin ; mais après ce long terme, l'arbre dépérit, annonce à l'extérieur fa décrépi- tude, & finit enfin par fe détruire : enforte qu’il n’en refte plus d'autre veftige qu’un fumier qui fe confond avec la terre dont on ne peut plus le diflinguer ; tandis qu’un oignon de Jacinte (fauf les accidens qui ne font pas réputés faire l’ordre de la nature) fera toujours tel qu'il s’eft montré dans fa plus grande vigueur: fans craindre l’outrage du tems & les rides de la vieilleffe, il agira toujours avec la même énergie, répétera toujours les mêmes opé- rations avec la même force, & fe reffemblera parfaitement dans tous les tems, fans que l’ordre naturel lui prefcrive une autre fin que celle du monde. Chaque année on le trouvera tel qu'il aura paru l’année précédente. Il peut cependant y avoir des efpeces de Jacintes perdues, je veux croire qu’elles le font abfolument, & qu'il n’en exifte dans aucune partie‘du mon- de; mais ce ne font que des accidens qui dérangent ainfi l’ordre de la nature, & bien des gens que je ne blâme point, croyent que chaque efpece doit effuyer de ces révolutions: cependant cet oignon fi merveilleux, éternel pour ainfi dire dans l'imagina- tion, & préfent aux yeux pendant tant de fiecles, ne dure effec- tivement que quatre à cinq ans, & pañlé ce terme n’a plus rien de ce qui le conflituoit alors, hormis un germe dont la Phyfique ne B 2 12 RECHEÆERCHES SUR:ELES nous apprend point encore la date précife. La Jacinte fe mul- tiplie par fes cayeux qui peuvent être comparés aux rejettons des arbres & des plantes; elle fe reproduit aufli par femence , mais avec une variété difficile à croire: fes racines ne rctlemblent ni par leurs figures ni par leurs fonctions à celles des autres plantes, fi mes expériences font fuflifantes pour conflater un fait qui peut éclairer notre Phyfique, & nous faire péfiétrer dans le fanétuaire de la Nature, où je remarque un travail très-uniforme dans les trois Regnes; du moins puis-je aflurer que la génération de la Ja- cinte, que je vais préfenter dans le plus grand détail , reffem- blera parfaitement aux opérations de la nature dans le Regne animal. Je ne pañlerai point fous filence une particularité qui, non moins amufante que finguliere, répand encore du mer- veilleux fur la Jacinte. On voit un:oiïgnon mis fur l’eau dans une caraffe donner fa fleur comme il a coutume de faire , tandis qu'un cayeu qui fe dévelope près des racines, poufñle fes fannes & une tige qui réuflit aufli bien dans l’eau, que celle qui s’éleve au deflus: bizarrerie que j'ai vù la nature répéter plufieurs fois. La Jecin. C’eft fans doute pour l’imiter qu’on a fait des boëtes de fer-blanc, KFou® dans lefquelles on enferme deux oignons dont les racines font sm tournées les unes vers les autres & fe joignent en perçant le peu de terre qui les fépare; un des oignons fleurit à l'ordinaire, l’au- tre qu’on affecte de choifir d’une autre couleur, jette fa fleur en deflous, on la reçoit ordinairement dans une carafle pleine d’eau, qu'on adapte à la boëte de fer-blanc. La Fleur y réuflit aufli parfaitement que celle qui s’épanouit en plein air. Elle devient plus belle, fi l’on ne met de l’eau dans la caraffe que lorsque les fleurons font prêts à s'épanouir; cependant j'ai vû de très-belles Fleurs entiérement dévelopées dans l’eau. On a bien vû près d'Harlem une allée detilleuls plantés les branches en terre & les racines en l'air. Mais la nature fe détournant de fon cours à fait JACINTES CHAP. [I : pouffer lesracines aux branches, & les branches font fortiesdes ra- cines, ou plutôt les racines s'étendant font devenues des branches. Ici la nature ne dérange point l’ordre de fes loix,. & la Jacinte n'a de différence dans fa végétation que de fleurir dans l’eau comme dans l'air; fa racine & fa tige fuivent leur route ordinaire. Je connoiflois une expérience relative à la pofition de la Jacinte en tout fens, qui par le plaifir qu’elle m'a fait pourra peut-être don- ner envie à quelqu'un de la répéter. Un Amateur avoit de grands vafes de fayance, percés de trous de tous les côtés; de chacun de ces trous fortoit une Jacinte avec toutes fes fannes; ces fleurs au nombre de cent & plus, la verdure qui les accompagnoit, &s la direétion des tiges, . faifoient le plus fingulier & le plus fuperbe bouquet poflible. Cet Amateur, grand Phyficien d’ailleurs, qui joignoit des connoïflances plus folides à ces agréables amufemens, me dit qu'il fe propofoit d’attacher un de ces vafes au platfond de fa Salle, comme un luftre, enforte que les fleurs de deflous auroïert fait le même effet que celles de l’expérience que je viens de citer. La Jacinte eft peut-être de toutes les fleurs celle qui fe prête avec le plus de facilité à toutes les expériences qu'on en voudra faire. ER RSR RER ELLE RULE RER RER DR RE CLR RER TR RE TR RAT RER SE CES MN OPA TNREE IL. DESCRIPTION DE L'OIGNON DE ŸACINTE. $. 5. L: connoiflance la plus effentielle pour ceux qui veulent cultiver la Jacinte avec intelligence, & jufqu'ici la moins acquife & la moins étudiée, eft celle de l’oignon non feulement dans fa compoñition, mais même dans la gradation de toutes fes opéra- tions. Je le prends au moment où l’on doit le mettre en terre, & où il commence à montrer la nouvelle poufle de fes fannes qui B 3 Qualités que doit avoir l'oignon de Jacin- te. 43 DESCRIPTION DE L'OIGNON forme une pointe aigue. (PZenche L. Fig. I.) Sa premiere qualité doit être de paroître vif, plein & fans aucune ride ; quoique cha- que efpece ait une forme différente, toutes néanmoins doivent avoir une certaine rondeur convenable, qui annonce que l'oignon eft dans un bon état; il ne doit point être trop léger pour fa taille, c’eft à ce défaut qu’on connoît qu’il fe deffeche intérieu- rement, & qu’il manque de fève. On ne doit pas non plus l’ef- timer à proportion de la taille, car les plus belles fleurs rouges ont toutes des oignons extrémement petits; fouvent les oignons de Jacinte fimple ont plus d'apparence que les doubles. On voit aufli des Jacintes - doubles , blanches, à cœurs rouges, dont les tuniques extérieures, ridées & défeétueufes, fervent à caracté- rifer l’efpece : malgré cette apparence on juge, au poids de l'oignon & à fa forme, s’il eft en bon état. Les Jacintes (les feules dont je parle, & que Tournefort, pag. 347. édit. in 4. de l’Imprimerie Royale, appelle capucines quand elles font fimples, & flore duplice, où elegantiore, quand elles font doubles) ont toutes une difpofition uniforme dans l’ordre de leurs racines: elles forment une couronne autour du fond de l'oignon, & laiflent dans fon centre un cercle vuide qu'on nom- me l’œil de la racine (PZ.I. Fig. IL.) Cet œil eft extérieurement garni d’une membrane (4 P2. I. Fig. IV.) qui couvre la partie bul- beufe du fond de l'oignon; elle atténue la filtration, qui pañle de la terre dans l’oignon, par cette feule voye, comme je tàche- rai de le démontrer. Quand on choïfit un oignon, il faut exami- ner cette partie avec attention, car le principe de putréfaction qui fe dévelope quelquefois dans les racines, peut aifément s’y découvrir. Le fond de l’oignon doit être bien fec, fans aucune humidité, ni moififlure. Vers le tems où l’on doit planter les oignons, ils doivent d'eux-mêmes indiquer, par des points blancs un peu gonflés, la place où doivent fortir les racines. DE JACINTÉ CHAP. II 15 Les tuniques, feuilles fubereufes, pelures, ou peaux de l'oignon, (car tous ces noms font fynonymes) font toujours recouvertes de peaux minces rouges & defléchées, dont la nature prend foin de dépouiller l'oignon, & qui font fort utiles aux autres tuni- ques pour les garantir de tous les accidens qui peuvent leur arri- ver en terre, où les oignons font mis dans la faifon la plus humi- de de l’année. Aucune tunique n’embrafe l'oignon tout entier, toutes partent du fond & s’élevent jufqu’à fa partie fupérieure (Voy. PL. Fig. IL): la plus grande n’embrafle jamais plus que les deux tiers de la circonférence : les tuniques ne font autre cho: fe que la prolongation des feuilles longues & vertes que l'oignon: poufle à l'extérieur, avec cette différence que ces feuilles qu’on: nomme les fannes fe féparent tous les ans de l'oignon, & que la partie qui refte dedans s'étend & s’accroit, jufqu’à ce qu'étant chaque année repouflée du centre à l'extrémité , elle finit par” s'atténuer, & fe convertir dans ces peaux rouges, qui fe déta. chent de l'oignon & pourriflent en terre. Les tuniques ne font qu’une feule & même fubflance avec le’ fond de l'oignon, mais modifié par dégrés fi peu perceptibles qu’il eft impoñlible de marquer où la fubftance du fond perd fa qualité bulbeufe, pour acquérir la qualité fubereufe des fannes: rien cependant n’eft plus marqué que la différence du fond de l'oignon & celle des fannes; tout eft d’une feule piece, & les fannes de la Jacinte ne fe détachent point de fon fond comme les feuilles d’artichaud du leur. En ouvrant l’oignon de haut en bas (comme il et PZ. E Fig. IV.) on voit cette fubftance unifor- me & la gradation de fa modification. Dans la F%g. IV.en cou- pant l'oignon on a ménagé les boutons de la fleur fans les offen- fer, & dans la Fig. V. on a coupé la tige naiïflante en même tems que l'oignon. La Æ%g. I. de la ®Z IT. fait voir la difpofition intérieure & transverfale des tuniques: elles s'étendent en s’ap- F6 DES RACINES DE platiffant fur les côtés, & fe recouvrent les unes & les autres dans un ordre tout-à-fait irrégulier, une tunique ayant quelque- fois fes deux extrémités fous une autre, & d’autres fois l’une deflus & l’autre deflous , ce qui caufe quelque embarras pour les lever. NDE AID PSE AE RTE Rp ER TE RER ETAT EE TEE ETEMEUEDE HIER MOMIE LA BL AT RUE III. DEC RACINES DE LA SAICINTE, Anato. ‘$. 6. Le racines font des filets plus ou moins longs, & d’u- Eee ne groffeur inégale, qui néanmoins fe reflemblent dans toutes les Jacintes; leur fubftance eft d’une autre nature que celles du fond & des fannes. La Fig. VW. de la PH en montre l’ordre & la forme. La Fig. If. repréfente cette racine vue extérieurement au microfcope, & le tiflu de fa peau qu’il eft très-intéreflant de bien connoître. La Fig. IV. PJ. IL. n’eft que la coupe de la mé- me racine pour montrer fon intérieur dans le tems où elle eft déja toute formée. Comme fon infpeétion m'a fourni des idées nou- velles & contraires aux opinions généralement reçues, & qu'il ne faut qu’un microfcope pour les vérifier, je ne craindrai pas de citer mes expériences & d’avancer mon opinion. Je ne re- garde point les racines de la Jacinte, comme des pompes afpi- rantes par lesquelles la fève foit portée de la terre dans l'oignon, 125" mais au contraire comme des vaifleaux excrétoires qui fervent à des vai décharger l'oignon de la trop grande abondance de fève, qui feaux ex- are s’introduit par ce corps folide & fpongieux qui fe trouve au mi- à non des pom-lieu des racines & qu'on appelle l'œil de la racine. Plus il pom- pes afpi- jantes, pe de fève, & plus le fond poufle de racines. La fève fe porte . d’abord de bas en haut, & ne reflue en.bas que lorsque toutes les b, APE CHANVRE CEA BOTIL ty ies parties de l'oignon en font fuffifamment imbues. On ne voit jamais une fleur chétive où les racines font nombreufes & bien fournies, tandis qu'il arrive aflez fouvent qu’une fleur eft très- belle, & très-bien nourrie, quoique l'oignon n'ait presque point de racines, ou n’en ait que de très-foibles. Le même oignon, mis en terre ou fur l'eau, prend plus où moins de racines, fui- vant la quantité de nourriture qu’il en tire. Communément de deux oignons égaux en tous points, l’un misenterre, & l’autre fur l’eau, le premier pouffera plus de racines, & elles feront plus nourries que celles du fecond, parce que l'oignon trouve un plus grand nombre de parties homogenes dans Ja terre que dans l'eau. Le tems où l'oignon travaille le plus, eft celui qu’il pale fans racines & hors de terre. J'imagine qu’il ne feroit pas impoflble à un Phyficien de faire jetter à un oïgnon fa fleur, fans le fe- cours des racines, fans le mettre en terre, ou fans en plonger une partie dans l'eau; & je fuis perfuadé que fon procédé pour- roit être tel, qu'il n'offenfât ni n’épuifàt l'oignon, au point de fui nuire pour l'avenir. On a l'exemple des Scilles, oignons beaucoup plus gros que ceux des Jacintes, qui pouffent leur fleur, fans donner de racines, foit qu'on les pofe fur du fable fec, ou même fur des manteaux de cheminées de marbre. J'en ai vû qui jettoient leurs fannes fur les planches des marchands droguif. tes, & qui y Reurifloient quelquefois parfaitement, fans que l'oi- gnon pt recevoir la moindre fubflance de ces planches. J'en Piueurs marquois un jour ma furprife à l’un de. ces fameux Droguiltes de fée Ja rue des Lombards à Paris; il m'afura que rien n’étoit plus com- FN mun; qu'il en avoit même vû fleurir dans des poches d’habits, 5 5 où ils avoient été mis en oubli. ‘Tous les Fleurifles d'Harlem a ce ont l'expérience du Cochicur autumnale qui fleurit très- régulié- sement tous les ans fur les planches de leurs Serres, fans jetter C 18 DES RACINES)DE aucune racine. Le Crocus autumnalis, le Lys appellé Bellado- na, le Lys de Guernfey, le Cyclamen, & l’Amarille, fleuriflent de même fur les tablettes fans aucun fecours de terre ni d’eau; tandis que le Lys & la Couronne-Impériale qui ne peuvent a- vancer fi vite, jettent fur les tablettes des racines d’un pied & plus de longueur, ne pompant que de l'air pour toute nourritu- re, & ne pouvant achever de fleurir, parce que la fève, néceffai- re pour cet effet, defcend toute dans les racines. Certainement celles-là ne donnent alors aucune nourriture à la plante, & ne font point attirées par la fève répandue autour d'elles, & qui de- mande à pénétrer dans l'oignon, comme on fuppofe que cela fe La jacin-fait enterre. Parmi les efpeces de Jacintes la plus hâtive, & la Yanvier plus chétive peut-être, qu’on appelle & envier, parce qu'elle gone M donne ordinairement dans ce mois une petite fleur bleue & mai- rie ore, fleurit fur les tablettes des Jardiniers fans que la terre ni l'eau contribuent à cette végétation; mais aufli ne poufle-t-elle aucunes racines; preuve que la racine ne fert en rien au déve- loppement des fannes & de la fleur. Si tous les oignons ne peu- vent pas fe développer comme celui de Yervier, j'en conclus feulement qu'ils n’ont pas emporté de terre toute la quantité de fève, dont ils avoient befoin pour cette opération. Tous les oignons qu'on tire de terre, de quelqu'efpece qu'ils foient (s'entend de Jacinte) en fortent gonflés & empätés d’une {fève très-abondante & très-vifqueufe, qui doit nourrir l'oignon, & lui donner la force de s’accroître pendant qu'il eft hors de terre. C’eft précifément dans ce tems-là que la nature fait le plus difficile de fon ouvrage. La tige qui doit porter la fleur dans un an, eft au pied de celle qui fleurit actuellement, & prefqu’im- perceptible ; quand on leve l'oignon de terre, elle s'accroît fi confidérablement dans les trois mois que l'oignon pañle fur les tablettes, qu’on peut voir à la P/. I. Fig. L comme il eft à LA JACINTE. CHAP. IL 19 l'extérieur, & à la PZI. Fig. IV. & V. comme il eft dans fon intérieur, ainfi que toute la poufle qu'il a faite fans le fecours d'aucune racine, ni même d’aucune noufriture, autre que celle qu'il renfermoit en lui quand on l’a levé de terre. Cette fève concentrée dans l’oignon peut le foutenir longtems fans qu'il dé- périfle; cependant elle n’eft pas ordinairement aflez abondante pour que l'oignon puifle achever tout l'ouvrage qu'il doit faire. S'il peut comme celui de Yasvier parvenir à donner fa fleur, il n’a plus la force de nourrir la femence jufques à maturité. L’on ne doit point attribuer ce défaut au manque de racines, mais à la difpofition intérieure de l'oignon. Quant à ceux qui croyent qu'un oignon ne peut pas renfermer en lui-même une quantité de fève aufli confidérable que celle qu’il faut pour le développe- ment de la fleur & des fannes, je leur demanderai d’où l’Aloës qui fleurit à Rotterdam en 1765. a tiré fa fubftance. Ses feuilles avoient environ trois pieds de long, & la largeur & l’épaifleur proportionnées à cette longueur; fa racine étoit fort petite com- me le font celles de tous les Aloës, & néanmoins il poufla une tige de 32 pieds de haut, de huit à neuf pouces d’épaiffeur près de la racine, & jetta beaucoup de rameaux qui s’étendoient à 7 ou 8 pieds de diflance, terminés tous par une prodigieufe quantité de fleurs. Le total de cette végétation furpañloit de beaucoup le volume de la plante; il n’auroit pas pû même être placé dans la caifle d’où l’Aloës tiroit fa nourriture; & ce prodigieux développement fut l’ouvrage d’un mois ou environ. L'oignon de même eft toujours bien moindre en volume que la végétation qu'il produit; la fève qu’il tire de la terre, n'eft pas, fuivant mon opinion, la raifon d’une végétation aûuelle & extraordinaire. Cette opération intérieure de l'oignon, ainfi que celle de l’A- loës, eft un de ces myiteres qui n’ont point encore été révélés GE z re) D'E'SAPRM € DN'E SYADE aux Phyfciens, quoiqu'ils ne manquent point de raifonnemens, pour juftifier la néceflité de l’arrangement des parties de la ma- tiere qui produifent ces végétations. Ainfi l’objeétion de la taille de l'oignon, n'eft point une raïfon qui s’oppofe au-dévelop- pement total de la fleur, fans le fecours des racines, même fans le fecours d'aucune nourriture actuelle. Un Of Quelques perfonnes ont prétendu qu'un oignon confervé fans gnon ne. ic con jetter fa fleur, pouvoit fe garder pour l’année fuivante. J'ai vû hist l'expérience de plus de cinq cens ; gardés ainfi fur les tablettes des à laure Serres, où ils n’avoient point fleuri; aucun n’avoit manqué de nc périr, & tous étoient pourris & moifis en dedans, parce que la fève n’avoit plus eu de circulation; les Fleuriftes m'ont afluré qu’il n’eft point d'année qu'ils ne faflent cette expérience, & qu'ils ne perdent généralement tous les oignons qu'ils ont con- fervés fans les mettre en terre. La fève qui remplit l'oignon, lorfqu'on le releve de terre, peut le foutenir dans fon travail or- dinaire, jufqu’en Janvier & même Février ; mais paflé ce tems, il commence à fe moifir & à fe gâter par fon fond, & la cor- ruption devient bientôt générale. Lorfqu'on le met dans terre ou fur l’eau dans fa faifon , l'oignon épuifé de toute fève, en pompe fi abondamment, que dès le premier jour il commence à en rejetter l’excédent par fes racines, qui s'étendent en propor- tion de la fève qu'il attire: à peine a-t-il été quelques heures en terre , que les Fleuriftes n'ofent plus le relever, & le mettre dans des caifles pour l'envoyer même à la plus petite diflance, de peur que cette fève ne foit fufñifante pour lui donner une humi- dité capable de le faire périr: ils regardent même comme très- dangereufe la méthode de changer un oïgnon, d’une place à l’autre, dans la même couche, quand il a paflé même moins d’un jour en terre. Les racines qui font fi diligentes à fe montrer, quand on met LAPTOP E. C'E'AMP" ME À 4 les oignons en terre, & qui n'ont pas eu le temps d’être attirées par l'extérieur, dont l'opération doit être plus lente que celle de l'intérieur, ne font pas moins promptes à fe détruire qu'à fe pro- duire. Elles ceffent d'augmenter avant que la fleur foit tout-à- fait épanouie, & fe deflechent toujours avant que la graine puif- fe être müre; elles commentent alors à fe rider, la fève devient moins abondante, & il fe forme dans le milieu une efpece dé fi- let qui fe durcit comme une fibre. Pendant que la racine dépé- rit, la plante continue à s’accroître, la tige acheve de faire épa- nouir tous fes fleurons; & lorfque la fleur a ceflé tout fon ouvra: ge, & qu'il n’y a plus que la femence ou la graine qui profite, la fève qui ne paile plus dans les racines, fe jette dans les fannes qui s'allongent confidérablement ; elles ne tardent pas enfuite à fe flétrir au point qu’elles peuvent fe détacher d’elles-mêmes de l'oignon. Cette opération de la nature eft trop fenfible pour qu'on ne puifle pas convenir que les racines y font abfolument inutiles En ouvrant l'oignon quand on le leve de terre, on ne voit la pouffe de l’année fuivante que comme uné petite tête fort mince telle qu’elle eft en b Æ%ç. I. PZ IT. Lorfqu’on la remet enterre, elle s’eft accrue comme on la voit à la PZ I. Ze IV. fans qu'il ait été queftion de racines; lorfque cette fleur va s’é- panouir totalement, fes racines ne font déja plus de fonétions ; les fannes les remplifient pour elles. Ce même ojgnon avant qu'on le mette en terre, poufle quelquefois fes racines d’une li: gne ou deux de longueur, & indique clairement par-]à que le développement des racines fe fait par un mouvement intérieur, & non par les caufes extérieures. L’oignon de Lys & d’Impé- riale dont j'ai cité la poufle des racines fur les tablettes, eft une preuve fans réplique de la vérité que je viens d'avancer. En examinant au microfcope le tiflu de la racine, on voit que c’eit une fubftance fans pores, extrêmement ferrée, & aflez C3 22 DES RACINES DE femblable à celle des boyaux; elle eft propre à contenir fa feve, & à en empêcher l’extravañon; elle n’eft percée d'aucune ouver- ture, comme il feroit indifpenfable qu’elle le fût, fi la fève de- voit être afpirée par elle. Voy. PZ. II. F%g. IL. Quand le tiflu des racines eft percé, par la fermentation de la terre ou de l'eau, ou par les animaux qui s’y trouvent, l'oignon ne tarde pas à en fouffrir: Loin que l'ouverture foit un chemin plus aifé pour in- troduire la fève, comme elle eft- véritablement defcendante, cet accident la fait toute évaporer & épuifer l’oignon. C'eft toujours par l'extrémité que les racines fe gitent, parceque la circulation y eft interceptée; car je n'admets point que la fève foit flagnan- te & fans mouvement dans les racines ; c’eft une Loi générale de la nature que tous les corps foient entretenus par une circula- tion ou d’efprits ou de liqueurs, & je ne doute pas que la fève des racines n'ait ce même mouvement, fans quoi la fève accu- mulée, au lieu de fe deflécher à la longue, même dans l’eau, ne Les ra manqueroit pas de fe corrompre & de fe putréfier. Quand il cines ses arrive que les racines, par quelque accident , efluyent ce mal- Cent pas heur, quoique l’eau foit empuantie au point de n’en pouvoir fou- aie tenir l'odeur & que les racines foient réduites en une matiere Ke grafle & vifqueufe, qui paroïît comme de la glu, néanmoins la fleur continue encore à s'épanouir; j'en ai vü qui malgré cet ac- cident n'étoient pas moins belles que de coutume. La 7%g. 1V. P2. II. fait voir quelle efpece de confiitance a l’intérieur de ja racine, & démontre qu'il n'y a ni fibre, ni canal fenfible par où la fève puifle être admife & portée dans l'oignon: Et la Æg. III. démontre vifiblement qu'il ne peut rien entrer ni fortir à tra- vers la peau qui couvre la racine. Il eft fort dangereux pour cette raifon que la racine touche l’eau par fa pointe quand l'oi- gnon eft en terre, car dès ce moment elle fe pâte & fe cor- rompt; ce qui fe manifefte par un point noir qui commence à LE AN SONDE (CH'AG. NL. # paroître à l'extrémité de la racine, & qui s'étend en montant jufqu’à ce qu'il ait détruit toute la racine. Îl ne faut pas croire que la corruption s'arrête alors ;' elle pénetre l'oignon, fi l’on n'a pas foin de couper de bonne heure tout ce qui eft gaté. La racine des Jacintes ne reflemble en rien à celle des arbres, Diféreu- ni des plantes vivaces, ni des herbacées ; elle n’a jamais de rrcines ces petites fibres, qu’on appelle le chevelu des racines, qui bre & non feulement pompent la fève qu’elles font pañler dans lag." plante, mais même en contient le germe, qui fe dévelope ‘its. lorfqu’on les a féparées de la plante ou de l'arbre , & lui font donner des rejettons femblables à la mere dont elle eft fortie. On planteroit en vain des racines de Jacinte; celles qui font atta- chées à l’oignon fe deflechent même.en terre, comme je viens de le dire. Cette obfervation que la racine n'étoit point un ca- nal afpirant, par lequel l'oignon reçût fa nourriture, n’a pas man- qué d’être conteftée par les premiers Fleuriftes ; ils ont objeété Obiec- que l’oignon qui portoit une belle fleur quoiqu’avec très-peu dere l'opi. racines, étoit par fa nature plus aride qu’un autre, & qu'il n’avoit he" pas befoin de tant de fève, qu'il y avoit même des efpeces d’oi-F gnons dont cette particularité devenoit une propriétés conne ftante ; que ces fortes d'oignons plus ferrés & plus compaéts, pu-i ci. lulloient auffi moins que les autres, & qu'ils groflifloient plus len- tement. Mais cette diftinétion particuliere à une efpece, eft fou- vent accidentelle à toutes, & n’a rien qui combatte directement mon opinion. Ils m'ont dit que les racines des oignons mis dans les caraffes étoient fi bien les véhicules de la fève, que fi on ve- noit à les couper, l'oignon périfloit bientôt, la nature n’en faifant pas repoufler de nouvelles à l'oignon. C’eft précifément une arme contre eux, puisque la nature en fait repoufler aux arbres & gé- néralement à toutes les plantes qui reçoivent par elles leur nourri- ture. J'ajoutois encore que dans les premiers jours où l'on met 24 DES RACINES BE un oignon dans l’eau d’une caraffe, il ne fufit pas que les racines y touchent, car elles n’en pompent rien; s’il y a une diftance en- tre le fond de l'oignon & l’eau, furtout fi elle eft froide, le bout de la racine.trempe en vain dans l’eau, l'oignon ne prend aucune nourriture par elle, & fe defleche ; la vapeur doit être introduite par l'œil de la racine, & c’eft par cette raifon qu'il faut qu’il tou- che l’eau, & que cette eau ne foit point trop froide, pour que {es parties fe puiflent introduire aifément à travers.la membrane qui couvre l'œil de la racine, & filtre ces vapeurs, pour les ren- dre propres à fe communiquer à toutes les parties de l'oignon. Je tire de la figure même des racines de l’oignon un argument en faveur de mon opinion. Loin d’être ramifiées comme toutes elles qui portent la nourriture dans les plantes, & d’avoir des fibres plus délicates qui reportent leur fève à de plus grof- fieres, les racines de toutes les Jacintes inégales entr’elles pour la grofleur ou la longueur, ont toutes la forme conique ou py- Œxpé. ramidale, que doit néceflairement prendre toute liqueur en risnce de ricines diftillation aflez lente pour ne pas fe répandre. Afin de mieux ns dsme convaincre & perfuader les Fleuriftes & ceux qui n’étoient ui pas de mon opinion, j'ai mis des oignons dans des caraffes, dont a les eaux étoient teintes par des infufons de carmin, de gomme- wintes. gutte, de verd-de-gris préparé, d’indigo, de bleu de Prufle, de cochenille, de garance, & d’encre de la Chine; jamais l’in- térieur des racines n2 s’eft trouvé teint d'aucune de ces couleurs, dont j'ai toujours trouvé des traces quoique foibles au-delà de la nembrane qui couvre l'œil de la racine. Si les racines avoient afpiré ces eaux teintes, elles n’auroient pas manqué d’en porter le caractere dans leur intérieur. J'ai mis quelques oignons dans des carafles où il n’y avoit que de l'huile, elle a pafñlé dans l'oignon avec tant d’abondance qu’il paroifloit confit à l'huile, & les tu-: niques en avoient autant entr'elles que dans leur intérieur; cepen- dant LA JACINTE. CHAP. IL 25 dant tandis que le fond & tout l'oignon étoit abbreuvé de cette liqueur qui nage fur les autres, les racines n’en étoient point im- bibées comme le refte de l'oignon, & toutefois elles trempoient dedans: la tige ne s’eft point dévelopée, & l'oignon a péri, de mé- me que celui dont les racines trempoient dans l’eau mêlée de verd- de-gris préparé. Tous les autres ont jetté leurs fleurs aufli belles que fi les caraftes avoient été remplies d’eau claire : Cependant tous les jours une ou deux fois, pendant près de deux mois, j'ai tranfvafé ces liqueurs, dont la couleur fe précipitoit au fond, & je les ai fouvent remuées: J'ai de même mis un oïgnon fur de l’efprit- de-vin; fes racines étoient déja toutes forties , elles fe font crif- pées en fort peu de tems, & l'oignon a tiré l'efprit-de-vin com- me l’huile, & a péri, fans que ces racines fe foient remplies; au contraire elles s’étoient retirées & reflerrées, & le fond & les tuniques étoient remplis d’efprit-de-vin. J'ai fait enfin une ex- périence qui m'a paru décifive. J'ai mis un oignon fur le goulot d’une bouteille remplie de ter- re, entretenue toujours dans un certain dégré d’humidité : l’œil de la racine pofoit fur cette terre, qui ne touchoit point du tout à la couronne ni aux racines: l'oignon ne manqua pas de poufler des-racines qui s’étendirent en rayons tout autour de la bouteil- le; elles furent beaucoup plus courtes qu’elles n’ont coutume d’être, mais elles refterent plus de deux mois en plein air dans une chambre fans aucun abri autour; la tige fit fon chemin, & s’éleva de l'oignon, jetta fa fleur, qui fut maigre & mal dévelopée, mais qui me convainquit pleinement que Îa racine étoit abfolument inutile à fon dévelopement. Un Amateur a répété dans le mé- me tems la même expérience, elle n’a pas été différente de la mienne, fi ce n’eft.que fa fleur s’eft encore moins dévelopée: la racine a pouffé de même. On fait tous les jours en Hollande l'expérience de mettre un oo D EN VeriC dans une carafte y fleurit fans pouffer de raci- nes. 26 DES RACINES DE oignon dans une carafle pleine d’eau, la pointe en bas, & le fond à l'air fans rien au-deflus; les fannes & la fleur fe dévelopent dans l’eau fans que le fond de l'oignon poufle aucunes racines; ou du moins elles font très-petites & ne pourroient recevoir d'autre nourriture que de l'air qui feul les approche. Ces expériences m'avoient abfolument juftifié l'opinion que j'a- vois prife des racines des Jacintes,& me faifoient concevoir mille manieres de faire des eflais, qui pourroient peut-être contribuer à aider la nature, & à fubftituer des teintes de couleur plus vi- ves aux fleurs , ou même à donner aux blanches toutes celles que l’on voudroit , lorfque le hazard me donna des preuves non moins évidentes de la juftefle de mon jugement fur les raci- nes. Comme aucune des Planches qui font à la fin de cet ouvra- vraÿe n’a été gravée qu'après avoir fait vérifier & répéter mes premieres expériences, & que J. Van der Schley qui s’eft donné toutes les peines & tous les foins imaginables pour defli- ner de nouveau & graver d’après nature chaque partie fur la- quelle j'avois fait quelque obfervation, aime à cultiver les fleurs; quand il eut definé l'oignon de la 7. IV. Fig. L. d’après na- ture, lui ayant fouflrait par deflous plus de deux lignes d’é- paifleur , il le remit en terre dans un pot, aïinfi qu’un autre oignon qu'il avoit coupé de même , pour l’examiner à loi- fir, & pour prendre une plus grande intelligence du fecond qu'il vouloit defliner au moment où il venoit d’être coupé, & où la bleffure ne l'auroit pas défiguré: ces deux oignons donnerent leurs fleurs, aufli belles qu'aucune de leur efpece, ce qui ne laiffa pas de m'étonner, & de me rendre curieux d'examiner les racines. Lorfque je les relevai deterre, je vis avec la plus grande furprife qu’il s’étoit fait comme une membrane très-unie & très- lie qui couvroit tout le fond de l'oignon, fans la moindre raci- ne; enforte que la fleur s’étoit parfaitement dévelopée, l'oignon LA F ÆACENRE C'H'AP: NL 27 étant en terre, fans qu'il'eût pouffé de racines, & fans qu’elles lui fuflent néceflaires. Ces deux mêmes oignons ayant été rele- vés comme les autres & mis fur les planches s’y deflécherent au point qu'ils tomberent en poufliere lorfqu’on les prit au mois d'O&tobre pour les replanter. En donnant mes expériences & mes réflexions fur les racines des Jacintes, je ne me fuis arrêté qu’à bien conftater le fait. Je laifle aux favans Naturaliftes à tirer les conféquences qui peuvent éclairer notre Phyfique, & à déci- der fi parmi les plantes portant feuilles, fleurs & fruits, on pourroit en compofer une clafle dont les racines fuffent fembla- bles à celles de la Jacinte; ou fi la nature, toujours diverfe au fein même d’une apparente uniformité, veut dérober le détail de fes procédés à ceux qui jugent des uns par les autres. Si plu- fieurs productions rangées au nombre des plantes ne nous préfen- tent, comme la truffle, même comme l’algue dont on fait les di- gues en Nort-Hollande, aucune idée de racines, de feuilles ni de fleurs, & que néanmoins ces corps fuivent la gradation com- mune à tous les autres, eft-ce offenfer la faine Phyfique que d'admettre une clafle de racines qui ne foient que des vaifleaux excrétoires, & qui n'ayent d’autres fonétions que celles qui font communes à toutes les créatures vivantes, du moment de leur conception jufqu’à ce qu’elles quittent le fein de leur mere pour venir au monde? Leurs vailleaux excrétoires ne fe déchargent point à l'extérieur, & font dans le placenta comme les racines de la Jacinte dans la terre. La racine fe defféchant & tombant chaque année, entraîne avec elle ces excrétions, qui fe trouve- roient n'être pas moins réelles dans les plantes que dans les ani- maux: circonftance qu’on n’auroit peut-être pas cru permis d’ad- mettre dans le parallele fi fouvent répété du regne animal & du végétal. Si toute la clafle des plantes qu'on appelle parafy- tes, comme la Cufcute, l'Epithyme &c., peut bien donner tiges, D\z Compofi- tion de l'oignon à fleur double, 28 DES TUNIQUEFS, FANNES ET TIGES fleurs & fruit fans racines, doit-il paroître étrange que la nature mette dans l’ufage des racines une variété qu’on remarque dans tous fes ouvrages, & que les racines des Jacintes , différentes en forme des autres, ayent aufli d’autres fonctions? DR RTS I LAN CNIL VUS A LAINE AE LAN TVR CHAP ET R EMI. DES TUNIQUES,FANNES ET TIGES DE LA FACINTE. 1 | A Près avoir fi longuement diflerté pour foutenir une opinion fi contraire aux notions générales, & au préjugé que j'avois moi- même lorfque j'ai commencé mes obfervations, Je vais exa- miner avec autant de fcrupule & préfenter avec non moins de clarté, l’ordre & la marche de la nature tant dans la compofition de l'oignon & fa durée, que dans fa maniere de fe régénérer. Je le confidere toujours au même état où je l’ai pris d’abord, me ré- fervant de traiter à part de fa femence & de fon accroiflement. J'ai dit de quelle maniere les premieres tuniques de l'oignon fe préfentoient, rouges & defléchées; j'ai fait voir dans la P2Z. I. Fig. NI. comment toutes les tuniques en général étoient formées, je ne ferai que fuivre cet examen. Après avoir enlevé fept ou huit fannes telles que celles de la F%g. IT. P2. [. on voit un petit filet plat & cramoifi de la largeur d’une ligne ou environ, & fans aucune épaifleur. 11 eft comme incrufté dans une des tuniques, il part du fond de l'oignon, & monte jufques à fon extrémité fu- périeure, Fig. [. PJ. NL. 4. Continuant à enlever un pareil nombre de tuniques, on trouve un fecond filet # pareil au premier 4, a- vec cette différence qu’il a moins de rougeur & plus d’épaiffeur; enlevant pour la troifieme fois encore fept ou huit tuniques on DE LÆ JACINTE CHAP: I 29 rencontre un troifieme filet c femblable aux deux premiers, avec cette différence qu’il eft tout blanc & a beaucoup plus d’épaifleur. Sous ce filet eft la poufle des nouvelles fannes, qui font au nom- bre de fept ou huit, au centre defquelles on voit la tige 7 qui doit donner fa fleur dans quelques mois. La 7 III. Æ%. I. donne- ra l'intelligence parfaite de cette defcription: toutes les tuniques font cenfées enlevées, il ne refte que les filets dont je viens de parler. Je dis qu’zeft ce qui refte dans l'oignon de la tige de la fleuf qu'il a jettée trente mois auparavant; £ eff le refte de la tige de la fleur de dix-huit mois pañlés ; c eft le refte de. la tige de la derniere fleur qui a paru il y a fix mois; 4 eit la tige qui doit donner fa fleur dans fix mois, dont les boutons font aufli avancés qu'on le voit; & e contient la tige &les fannes qui doivent pouf- fer dans dix-huit mois. Si l’on ouvre l'oignon au moment qu'il vient de jetter fa fleur & qu’on le dépouille de toutes fes tuni- ques, on trouvera fa tige 4 telle qu’elle eft repréfentée Æÿg. NE ‘PJ. WI. & au pied une petite feétion % qui refte attachée fur l'oignon, tandis qu'avec le moindre eflort on cafe la tige 4 & la fépare du fond. Si l’on ouvre avec la pointe d’un canif cette petite portion qui refte attachée au fond de l'oignon, on voit très-diftinétement & fans le fecours du microfcope, qu’elle eft compofée de fix'ou fept petites fannes, & d’une tige déja garnie de fes fleurons, telle qu’elle eft à la Fïg. IV. PZ. IL On peut d'autant moins mettre en doute que ce {oit la pouñle qui doit fuc- céder à celle qui fe préfente actuellement, qu’il ne faut que la fui- vre pour voir fon accroiflement, qui fe fera dès que l'oignon fe- ra pofé fur les tablettes de la Serre, où il s’augmentera jufqu’au point où on le voit à la Fe. IL. séve Planche. En ouvrant de tems en tems quelques oignons, on verra fucceflivement la gra- dation de ce travail, & lorfqu’il fera tel qu’on le voit Fig. IL. on fe convaincra fans peine que # & font les fannes qui doivent s’é- D 3 30 DES TUNIQUES, FANNES, ET TIGES tendre en dehors & former des tuniques en dedans de l’oignons que cc font de petites fannes qui ne fortiront que très-peu ou point du tout en dehors de l'oignon, mais qui refteront dans {on intérieur pour y devenir des tuniques, & que z n'eit certai- nement point autre chofe que la tige qui a donné fa fleur fix mois auparavant, & qui a été repouflée par les fannes nouvelles & par la tige, qui occupent le centre de l'oignon. Il ne faut qu'ou- vrir des oignons pour fe convaincre de cette vérité. De même on voit que les tuniques qui recouvrent cette premiere tige, ont une bleflure fraîche à leur extrémité fupérieure, qui n'eft caufée que par la féparation de la fanne qui et tombée & qui ne faifoit qu’un corps avec ces tuniques. Ces vérités font fi fenfibles qu’il n’eft be- foin que de les expofer, pour convaincre que tout oignon à fleur double, dans fon état parfait, eft tel que celui que je décris. J'en ai cependant trouvé plufeurs qui n’avoient que deux filets & un nombre de tuniques relatif, dans la proportion de diminution : fans doute que ceux-là duroient un an moins que les autres. Quand un oïgnon provenu de femence donne fa premiere fleur, on ne voit aucuñe de ces tiges entre fes tuniques, & quand il n’a donné qu’une fois fa fleur, on ne trouve aufli qu'un de ces filets entre les tuniques; ainfi le fait que j'avance eit fans réplique, & l'intérieur de l'oignon dans fes tuniques & fes tiges eit incontefta- blement tel que je le dis. pas L'’oignon à fleur fimple n’eft pas compolé comme celui à fleur gron à double; il jette ordinairement de fon centre & de fes côtés plu- “+4 Fr Geurs tiges. La Fig. IL PZ IL. eft la coupe d’un oignon fimple dans laquelle on remarque l’ordre irrégulier de la poufle de fon centre qui doit donner plufieurs tiges #2, & de plufeurs autres qui doivent fortir entre fes tuniques; 4 eit l’une des tiges deffé- chées de l’année précédente qui fe diflingue aifément par fa cou- leur rouge. L'oignon.à fleur fimple me paroît durer beaucoup D'E LA .JACINTE. CHAP. IV: 3r moins que celui à fleur double. parcequ’il a toujours moins de fi- let: d’ailleurs l’irrégularité de fa pouffe & le grand nombre de ti- ges qu'il donne #empêchent qu’on ne puifle fuivre fa marche avec autant d’exactitude que celle de l'oignon à fleur double, qui eft toujours égale & réguliere, telle que je viens de la faire connoître: il eft aifé de conclure, par l’infpeétion d'oignons femblables, exa- minés tous les ans, les uns confervés, & les autres décompolés & fcrupuleufement obfervés, que l'oignon perd autant de tuniques à l'extérieur qu’il en acquiert dans fon intérieur. Quand l'oignon a te nombre de tuniques qu’il doit toujours conferver, cn ne lui en trouvera jamais plus une année que l’autre, & cependant il en poufle fept ou huit tous les ans dans fon centre. Ces tuniques defféchées qu’on appelle des peaux rouges, font toutes prêtes à fe détacher & à pourrir en terre, toutes deviennent telles fucceflivement , & font repouflées du centre à l'extrémité, s’y deflechent & difparoïflent. Cette particularité que l'oignon ou ce qu’on appelle bulbe doit perdre en terre de fes tuniques, n'a point été ignorée des Botaniiles. Ruellius, dans fon Livre de a+ tura flirprum édit. in fol. 1537. page 3:, donne comme une déf- nition de la racine bulbeufe, qu'une partie doit s’en détruire tous les ans en terre pour faire place à la pouffe nouvelle, & il appelle la Jacinte racine bulbeufe. ayez pag. 15. D'après cette obfervation le travail de l’oignon n’a plus rien de myftérieux. On voit clairement que toute la fève fe communi- que à l'oignon par le centre, par lequel on doit conclure qu'il pompe aufli fa nourriture , fans égard aux racines qui ne répon- dent que très-indireétement ou, pour bien dire, point du tout, à l’endroït où la fève doit être portée, c’eft-à-dire dans le centre où fe forme toute la fubftance nouvelle. Dans toute plante où la racine a d’autres fonctions, elle communique direétement la fève à l'endroit où l’accroïflement commence ; celui de l'oignon fe 3 DES TUNIQUES, FANNES, ET TIGES fait par le centre, fous lequel aucune racine ne correfpond. La nouvelle tige qui s’éleve au pied de celle qui jette fa fleur, fe nourrit, & groflit confidérablement à mefure que l'ancienne fe defleche: l'oignon tire fa vigueur de la fa- cilité que la fève trouve à s'étendre, aufli-tôt qu'elle a pé- nétré le fond , d’où elle fe porte par -tout avec aïfance. Les fan. Lorfque les fannes font dévelopées, elles deviennent, comme pes font ds pom. Bonnet les appelle dans fon Traité des Feuilles, des pompes aë- Jeane, riennes, & c’efl par elles principalement que l’ame de la Fleur eft en action. Ces fannes en fe dilatant à la chaleur reçoivent l'air avec toutes les parties dont il eftimpregné; en fe condenfant par le froid, elles rechaflent ce même air, par des mouvemens aufli réglés que ceux des poumons des animaux. Ceux qui ne font point familiers avec les qualités de l’ame végétative des plantes, n'auront pas plutôt lu l'Anatomie des Plantes par Malpighy, la Statique des Végétaux par Halles, &.le Traité des Feuilles par Bonnet, qu'ils feront au fait de l'opération méchanique du regne végétal; ils ne feront plus étonnés que les fannes de Jacinte puif- {ent fuppléer aux fonétions, qu'ils croyoient que la nature avoit données feulement aux racines. S'ils confultent Duhamel, ils fau- ront qu'il y a des plantes dont les feuilles & leurs pédicules afpi- rent l'huile, la cire, le miel, l’eau-de vie, le vernis & l'efprit- de-vin, même jufqu’à la colle de parchemin, & qu'ainfi les fan- nes des Jacintes qui font dans un air libre, y pompent toutes les parties homogenes à leur nature. Je ne fuis pas éloigné de croi- re que la différence qui fe trouve entre les fleurs produites à l'air & dans leur faifon, & celles qui viennent dans les chambres ou les ferres chaudes, acquierent la différence qu’on voit entr'elles, moins par l’aétion de la terre échauffée que par l’abfence de certaines molécules qui ne fe trouvent pas dans un air renfermé, . comme dans un air libre. L'om- DE TD À & MAPCINIT-E! CHA PLIV. 37 L'ombre des arbres, par cette raifon, & par la différence des parties volatiles de toute efpece répandues dans l'air, empêche la perfettion du travail de la nature, & gâte celui de l’art. On ne peut jamais corriger la nature du plein air, qui fous un arbre n'eft pas le même à beaucoup près que fous le ciel à découvert. Les rofées, les brouillards & les pluyes fourniflent aux Jacintes comme aux autres plantes d’abondantes nourritures, & épar- gnent aux cultivateurs les arrofemens qui font moins propres à faire entrer de l’eau dans la plante, quoiqu'il foit bien établi que toute plante la pompe & la garde, qu’à faire fermenter dans la: terre les molécules de matiere homogenes qui doivent s’y intro- duire. Les ferres chaudes & les couches vitrées par cette raifon fe paflent d’arrofemens. La chaleur de deffous étant mife en a@ion par celle du feu, ou du Soleil qui frappe les vitres, entre- tient une vapeur qui ne fe diflipe qu'aux heures de la grande chaleur. On a befoin de la faire évaporer en introduifant l'air, pour qu’elle ne foit pas trop abondante: on a grand foin aufli de ne la pas laïifler fixer par le froid fur les plantes, car alors elle les brûle & les defleche. Les Jacintes mifes dans des couches dé- fendues, par de fimples planches, des injures de l'air, profitent de cette fermentation & acquierent d’autres qualités que celles qui font tenues conftamment fous les vitres. Auflitôt qu’on leve les p'anches, elles fe trouvent dans un air libre, où l’on ne les expo- fe que lorfqu’elles n’en peuvent point être offenfées. Elles ne con- tractent rien de l’étiolement (ou défaut de couleurs & de pro- portion) qui fe voit fur toutes les plantes élevées dans les ferres ou les chambres. Les Fleuriftes ont l’art de conferver leurs couieurs en les garantiflant des pluyes & furtout du Soleil trop ardent, qui leur caufant une trop forte tranfpiration les dépouille de leur fève & les rend comme des corps exténués.- La direétion que pren- nent les fannes, n’eft point un accident ou une chofe indifféren- E 34 DES TUNIQUES, FANNES ET TIGES te. De même que les feuilles des arbres fe retournent fur leurs pédicules, pour préfenter toujours à la terre la furface d’un de leurs côtés qui doit en pomper l'humidité (car un côté la reçoit & l’autre la rend) de même la fanne fe courbe & fe redrefle fui- vant les différens befoins que la nature lui donne. J'ai voulu quel- quefois courber des fannes & les tenir en cet état, pour mieux découvrir la tige & donner de l'air aux fleurons qu’elles cou- vroient, il ne m'a jamais été poflible de forcer les fannes à refter dans cette pofition, à moins que je n’eufle la précaution de les fixer avec des liens; la nature les replaçoit toujours dans l’ordre où elles doivent être pour afpirer les vapeurs de l'air, qu'elles re- çoivent par la furface extérieure pendant le jour, en même tems qu’elles les rendent par la furface intérieure par évaporation: la nuit ce font les côtés intérieurs de la fanne qui pompent les va- peurs de la terre, & les côtés extérieurs par lefquels elles s’'évapo- rent. Ce que Bonnet a dit des feuilles des arbres, dans fon Frai- té des feuilles, convient aufli parfaitement aux Jacintes, fur lef- quelles j'ai répété toutes fes expériences. Les fannes des Jacintes ne font point conformées pour avoir un mouvement aufli marqué que celui des feuilles de l’Acacia, ou de quelques plantes très-fen- fibles; mais celui qu’elles ont eft aulli réel & auffi néceffaire, par rapport à la nourriture qu’elles reçoivent de l'air. Je ne dis ceci que pour faire fentir la diflérence qui doit être entre les Jacintes cultivées avec intelligence, en aïdant la nature, & celles qu’on force, fans égard aux obftacles phyfiques qui s’oppofent à leurs fuccès. De vom. En fuivant la gradation de la poufle de l'oignon, on trouve qu’à bre ds mefure que l'extérieur (c’eft-à-dire la tige & les fannes) fe deffe- chent, l’intérieur augmente en force & en vigueur. Il fe forme toujours dans le centre de l'oignon au moins fix, & jamais plus de neuf fannes, mais elles ne fe dévelopent pas toutes également, & DE LiAD JACENTE GH A P: IV. c'eft à cela que j'attribue l'inégalité des fannes: quoiqu'il y ait des efpeces qui fe diflinguent paf un nembre égal de fannes, cet or- dre change, & un oignon donne une ou deux fannes de plus qu’un oignon de mème efpece. On a vu dans la 2. III. Fig. IL. que les fannes 4 4 fortent de l’oignon, & que les fannes c c beaucoup plus bafles ne s'élevent pas fi haut & reftent dans l'oignon pour y de- venir tuniques fans avoir été fannes; c’elt à l’irrégularité de cette poufle, (dont je crois qu’il eft très-difficile de rendre raifon, ) qu'on doit attribuer celle des fannes: on remarque que la Grar- deur triomphante n'a prefque jamais plus de trois fannes,que le P:- Jeum cardinale n'en à jamais que cinq, que le commun des Jacintes n'en a que fix, que le Grand Monarque de France en a prefque toujours fept, & que la Ssperbe Royale en a réguliérement huit. Je ne cite pas nombre d’autres efpeces qui ont les mêmes dif- tinctions. Lorfqu’on plante les oignons, les fannes font déja fort avan- cées, & commencent à fortir de l’oignon, ce qui les rend plus fa- ciles à être furprifes en terre par le froid. Si la gelée pénetre juf- qu’à leur pointe, les Fleuriftes n’en font pas fort inquiets; mais ils craignent qu'elle ne parvienne jufqu’à la fleur qu’elle défigure, & dont elle brüie le fommet. Les fannes font quelquefois atta- quées de diverfes maladies qui les font jaunir & deflécher; les Fleurifles ne font pas difhculté de couper jufqu'à la racine du mal, & ces fannes mutilées n’empêchent pas la fleur d’avoir tout fon éclat & fa beauté. Comme la fanne doit périr tous les ans, l'oignon fouftre peu d’une partie qu’on en retranche, qui d’ail- leurs n'empêche pas la fève de fe porter dans la partie reftante qui n'eft pas moins fufceptible d’accroiffement. L'infpeétion de la PZ. HI. a fufifamment démontré que la durée Den. de l'oignon eft en tout de cinq ans, & celle de quelques-uns d’un an de moins, que paflé ce tems l’oignon n’a plus rien de ce qui le E 2 36 D'HISY CN VE DU X MD'E le compofoit alors, excepté le germe qui peut être renfermé dans la tige e de la Fe. I. PZ. III. mais que je n'ai jamais pû découvrir. Il eft bien évident que l'ouvrage de la nature fe fait du centre à l'extérieur, & qu’ainfi dans la culture de l'oignon il faut avoir égard à ce principe. PR ET PS Et ER CEE IL D EL GEL AMANNP UT RE sE DESACATEU X D E: IL AMSPANCHONMRE. Après avoir examiné les racines les fannes & les tuniques de l'oignon, il refte à voir comment fe fait l’ouvrage de fa réproduc- tion, & comment du fond de l'oignon il en fort une quantité d’au- tres oignons qui fe forment fi bizarrement & fi inégalement, qu'il n’eft pas polfible au Connoïfeur le plus habile de juger fi tel oi- gnon doit ou ne doit pas donner des cayeux, & moins encore quel nombre on en peut cfpérer. On ne les juge qu’à des fignes fenfbles qui ne préviennent point la formation des cayeux. En examinant le fond de l'oignon quand on en coupe une ligne d’é- pais fous la couronne & l'œil de la racine, on voit que la fubftan- ce eft parfaitement la même fous les racines & fous l'œil de la ra- cine: les tuniques font abfolument de la même fubftance, & pa- roiflent n’être qu’un même corps avec le fond. Cette fubftance eft un compofé fort compaét d’un grand nombre de points blancs & épais qui s’allongent pour prendre une forme plus ovale à me- {ure qu’ils s’éloignent du centre de l'oignon. Voyez P1. IV. Fig. I. Le principal de ces points blancs, & le mieux marqué, foit pour la taille, la couleur, ou la denfité, fe remarque toujours dans le centre de l’oignon, à l'endroit où doit fortir la tige qui va donner fa fleur. Ce caraétere uniforme m'a fait penfer que les: LA BACENTE CHAP V. 37 autres points font comme lui des oighoncules, ou dé petits ca- yeux, qui renferment un germe qui n’a befoin que d’avoir de l'air & de la place pour fe déveloper. Ce font ces oiïgnoncules qui (dans les Jacintes fimples furtout) fe dévelopent en fi grande abondance, qu’un feul oignon fait un Bouquet très-confidérable, & compofé je n’ofe pas dire de quel nombre de fleurs, mais j'en ai compté jufques à vingt-deux qui fe fuivoient dans leur déve- lopement à différens tems, & des Fleuriftes m'ont certifié en avoir vù beaucoup plus fur un feul oignon, dont fa plus grande partie fortoit de fon centre. Dans les oignons doubles coni munement il ne fort qu'une tige du centre, les oïghoncules font -reculés fur les côtés, où, comme on le voit dans là PZ. IV. Fi. L, ils acquierent une grofleur & une forme plus fenfible, mais dans les oignons à fleurs fimples, ils fe dévelopent indifférem- ment, & même fans que chaque tige foit garnie de fannes. J'ai compté jufques à trois tiges renfermées entre fix fannes. Les oignons à fleur double ont une marche plus réguliere: après que les oignoncules ont été repouflés du centre, comme je l'ai die, ils fe répandent fur les côtés, & percent quelquefois à l'extérieur, & quelquefois dans l’intérieur, entre les tuniques, où ils trou- vent un peu d'air. Chaque cayeu contient le même nombre de fannes que la poufle du centre, & fe dévelope comme elle, maïs avec cette différence que le cayeu ne donne fa premiere fleur que maigre & petite: comme cette fubftance bulbeufe qui fait le fond de l'oignon, eft la même aufli dans les tuniques jufqu’au point où elle dégénere pour prendre la qualité fubereufe qui diftingue les fannes du fond, de même ces tuniques, jufques à cette hau- teur où eft la diflérence des deux fubftances, font fufceptibiés “de donner des cayeux qui fe dévelopent comme ceux 5 fond de l'oignon. E 3 38 DES CAYEUX DE Maniere Quand certains Fleuriftes veulent multiplier leurs oignons, ils sie les coupent en cône, en enfonçant la pointe d’un canif du bas de pour «l'oignon vers le haut. En le tournant, ils détachent la partie in- ee férieure qui fe trouve avoir la figure d’un cône, d’avec la fupé- as Pr rieure qui prend la forme concave femblable à la convexe dont on l’a féparé d'un feul trait de canif. La P2 IV. Fig. MT repré- fente la partie intérieure de l'oignon, & la Æzg. IV. la partie fupé- rieure. Le fond ne poufle point de tige la premiere année; les fannes qu'il donne font petites & chétives, & femblent avoir de Ja peine à pouffer; cependant elles fe forment très-bien en tuni- ques, & deviennent en état de couvrir l'année fuivante la tige qui n’eft pas tout-à-fait fi belle qu’à l'ordinaire, mais qui, la troi- fi:me année, ne fe diftingue plus des autres de fon efpece. Cet- te partie inférieure ne donne prefque jamais de cayeux. Ces deux parties de l’oignon doivent être placées avec beaucoup de précau- tion dans du fable bien fec, recouvertes d’un demi-doigt d'épaif- feur ; on le laifle quelque tems expofé au foleil qui le brüleroit s’il étoit trop ardent, ou fi l'oignon étoit moins couvert de fable: on le porte enfuite vis-à-vis de quelque fenêtre, dans une ferre ou une chambre, où il ne contraéte point d'humidité; & on le laifle ainfi pendant quatre ou cinq femaines, la partie fupérieure la poin- te tournée vers le haut, & l’inférieure aflez indifféremment. Au bout de ce tems on trouve que la partie fupérieure a dévelopé des cayeux en fi grande abondance qu'ils fe nuifent les uns aux autres. Après ce terme de cinq femaines les cayeux {ont parfaitement for- més, & l’on peut compter à chacun les fix fannes ou plus, & la tige qu’ils poufferoient s'ils étoient extérieurement attachés à l’oi- gnon. Cette partie fupérieure des tuniques qui produit tant de cayeux fuit aufli pour leur donner la nourriture & le premier accroiffement; elle ne poufle aucune racine non plus que les ca- yeux, ce qui prouve encore que les racines ne font point nécef- LEA JACINTE CHAP. Y. 39 faires au premier dévelopement de l'oignon & ne font pas le véhicule de fa premiere nourriture; cette partie fupérieure de l'oignon fournit de fa fubftance, ou de celle qui s’y renouvelle par fes pores, toute la fève que demandent les jeunes cayeux ;. fans qu'il entre dans toute cette opération aucune idéé même de racine. J'ai vü des oignons dont le fond étoit abfolument gûté, ils ne paroïflojent plus propres à rien: par cette méthode on en à pü retirer des cayeux qui ont multiplié l’efpece. Un Fleurifte qui joint des connoiïfflances phyfiques au mécanique de fon mé- tier, m'a répété qu'il penfoit qu’en quelqués parties de l’oignon que la fève circule, (& elle fe porte partout) on pourroîit efpérer d'y voir des cayeux. L’Ævéque, Jacinte bleue fimple, en fait la Une Ja+ preuve la plus complette; cette efpece eft fujette à donner au bas SE de fa tige, à trois ou quatre doigts de terre, un ou deux cayeux, . fa qui s’y trouvent attachés comme les fleurons le font au haut def 0" la tige, quoique fans pédicule. Ces cayeux font aufli complets & feurons: auffi bien conformés que ceux qui partent du‘fond de l'oignon & qui fe nourriflent en terre. On en fait des oignons parfaits, en cou- pant la tige un doigt au defflus & un doigt au-deflous de ce cayeu; on les remet en terre, comme ceux qu’a produit l’opération coni- que; & de même que ceux-là tirent fimplement leur nourriture des: tuniques où ils font attachés, de même celui-ci fe nourrit aux dé- pens de la tige fans poufler la premiere année aucune racine, non plus que cette tige qui le fupporte ;. nouvelle preuve de l’inutilité des racines pour le premier accroiffement & dévelopement de l’oi- gnon. Îlne paroît gueres plus de deux cayeux à une même tige tandis qu’on a vu l’état général, coupé coniquement comme à la PL. IV., donner jufqu’à trente cayeux dans fa partie fupérieure, Pour mieux convaincre que les cayeux partis du centre & re- pouflés aux extrémités de l’oignon s’y peuvent aifément dévelo- . per, je citerai une expérience due au hazard, qui me femble é- 40 DES CAYEUX DE tablir irrévocablement ce Syftème des oignoncules repouffés du a con CSRÈTE de l'oignon jufques fous la couronne de fon fond. Un a cour . . . Le Fleurifte en levant fes oignons de terre avoit enlevé tout le centre d' ie Jo dr d'un oignon (un Paÿe-non-plus-ultra bleu ) qui s'étoit ainfi caflé con en.le tirant trop perpendiculairement par fes fannes ; il laïfla dans geix Rns[a terre la couronne qui fe trouvoit vuide en dedans & comme ue Le un anneau, fans imaginer autre chofe finon qu’elle pourriroit en terre: il fut fort étonné l’année fuivante de voir pointer des fan- nes à cette même place; il les laïfla pendant la faifon, & lorfqu'il Jeva fes oignons il eut l'attention de ne pas blefler ces cayeux , dont il compta foixante difpofés réguliérement autour de la cou- ronne. C'’eft le nombre le plus confidérable qu'aucun Fleurifte en ait jamais ramaflé fur un feul oignon. Ces fortes de cayeux font plus tardifs à donner des fleurs que ceux qui fe dévelopent au bas de l’oignon. On a remarqué qu'ils font dans leur premie- re année à- peu- près au point d'un oignon de trois ans proveng de femence, & qu'ils fuivent la même gradation, ne donnant point d'abord leur tige parfaite. Méthode Les Fleuriftes ont eu depuis longtems la méthode de couper ancienn ae leu leurs oignons pour donner de l'air à ces oiïgnoncules, qui fe dé- Es velopoient fort inégalement, fans néanmoins tromper leur at- 4 ie tente : ils donnoient un fimple trait de couteau d’environ deux à trois lignes de profondeur dans le fond de l'oignon, quelquefois il les coupoient en croix comme on le voit à la P/. IV. Fig. IL, obfervant que le trait du couteau ne pénéträt pas à la tige qui de- voit fleurir. Par ce moyen la pouffe de l’année fe trouve confer- vée, & quand l'oignon s'éclate par l'effort de la poufle des petits cayeux le long des lignes #4 & bb Fig. I., il fe forme toujours un oignon principal dans le centre qui dès fa feconde année eft aufli parfait qu'un autre. Les ca- ce : , re yeux pere Les cayeux ne doivent point, en conféquence de ce principe, avoir LA MA GENMNE.Sr G:EHN Ah PA V. 41 avoir aucune place affectée où ils foient privativement produits , cent in- c’eft ce que l’expérience Jjuftifie. Ils fortent quelquefois du centre FR de l'oignon, à côté de la tige principale, brifent l'oignon, & de-Wnte viennent de fa taille, enforte qu’un Fleurifte à de la peine à dé- mêler l'oignon-mere, des nouveaux. Il eft inconcevable que la nature donne une force fi confidérable à une produétion aufli délicate que celle du cayeu; quand il commence à trouver aflez de jour pour fe déveloper, il n'eft point de place dans l'oignon qu'il ne contraigne à lui céder le paflage ; il fait l'eflet d’un coin qui fépare avec force les parties qui le ferrent. Si le fuc féminal coule ainfi dans les plantes & dans les arbres, il ne fera pas difficile de rendre raifon de cette génération mer- veilleufe qui fe fait par le fimple attachement des branches à la terre: un nœud dans la plante empêche les fucs de couler unifor- mément & fait diftribuer la fève de façon qu’elle produit des branches, rameaux, pédicules , feuilles & formes diverfes : un germe arrêté dans la courfe du fuc féminal comme celui de la Ja- cinte dans la tige, s’arme d’abord de radicules & de plantule & poufle comme une femence racines & plantes à la même place où il eft arrêté. Quelle fimplicité dans le travail de la nature, fi mon obfervation , comme elle me le paroît, eft véritablement conforme au fait & au but de la nature! Dès-lors le myftere de la génération des plantes par bouture femble une confé quence néceflaire de ce principe. La forme des cayeux ne vient jamais que de la réfiftance qu'ils pe 1 rencontrent; elle eft indifférente la premiere année; ils fe mou-Pme lent fuivant l’efpace qu'ils rencontrent libre; s'ils font extérieursyeux- à l'oignon, un côté s'arrondit, & celui qui joint l'oignon prend la figure concave que lui donne la rondeur de l'oignon. Après la premiere année, la forme.en devient réguliere, comme celle des oignons provenus de femence. IL n’eft point de Fleurifte ni de E gr DES CAYEUX DE Connoiffeur qui puifle décider certainement qu’un oignon n’auræ point de cayeux; quelques-uns donnent des fignes aflez fenfibles qu'ils en auront: quelquefois la forme de l'oignon en eft un peu ‘changée ; mais il arrive aufli qu'on peut s'y tromper, & qu’ils n’en donnent qu’un an plus tard qu’on l'elpéroit. De mé- me ceux que les Fleuriftes choififfent pour mettre dans leurs cou- ches de parade , les trompent aflez fréquemment , & gâtent la fymétrie de leur couche, qu'ils fe font-un fcrupule de déranger, & qu’ils tâchent de rendre aufli parfaite qu'il eft poflible. Quoi- que l’opération conique (j'apelle ainfi la coupe de l'oignon fui- vant les Fig. IL & IV. de la PZ. IV.) indique clairement que le cayeu fe dévelope en peu de femaines, j'ai peine à croire que ceux qui fe dévelopent naturellement & qui percent à travers les tuniques foient l'ouvrage d’une feule année: je me réferve de traiter cet article avec un peu plus détendue, lorfque j'entrerai dans le détail de la génération de la Jacinte, & de fa maniere d’é- tre fécondée. J'ai fouvent trouvé des cayeux qui n'avoient point eu la force , dans la premiere année , d’éclater les tuniques entre lefquelles je les voyois, & c’eft par eux que j'ai jugé de la mar- che de la nature qui doit être réguliere, & qui n’agit pas d’elle- même avec autant de force que lorfqu'on l’aide en coupant l’oi- gnon, & qu'on facilite le dévelopement des oignoncules, dont je tâcherai de faire connoître le principe. | Ces expériences m'ont parfaitement convaincu qu'un oïgnon peut fouffrir les plus grandes amputations fans périr, & que toutes les fois qu’on fe détermine à en couper un malade, on peut fe flatter d’en tirer des cayeux en obfervant la méthode de tenir la playe feche. Il eft des oignons de certaines efpeces , comme par exemple ceux du François premier, qui pañlent fouvent bien des années fans donner un feul cayeu, tandis qu'il en eft d’autres dont on ef- LA JACINTE. CHAP. V. Pa fayeroit en vain d’arrêter la multiplication. Cette différence me femble prouver que les germes, ou oïgnoncules, étant inégale- ment femés dans tout le corps de l'oignon, trouvant dans les uns plus de réfiftance que dans les autres, doivent caufer aufli de grandes inégalités dans le dévelopement des cayeux. Quoique les oignons paroiflent tous aflez femblables, ils ont néanmoins de fi grandes différences entr’eux, que fans le fecours de leurs fan- nes & de leurs fleurs, on feroit fouvent fort embarraflé d’en re- connoître les efpeces. Néanmoins j'ai vû des Fleuriftes fameux, tels que George Voorhelm, ne fe tromper prefque jamais à l’inf- pection d’un oignon, quoiqu'il en poflede plus de douze cens ef- peces. Ce caraétere diftin@if extérieur en annonce un dans l'in- térieur , qui aflure pour toujours à une efpece un même ordre & une même régularité de production. Les fingularités attachées à une efpece ne deviennent jamais des accidens dans une autre, & chacune conferve fans altération fa maniere de végéter. La natu- re aflujettie à ces loix, en eft d'autant plus facile à connoître; elle ne varie point ; une efpece fera dans deux mille ans la même qu’el- le eft aujourd’hui, à quelques exemples de variation près, non dans l’efpece, mais feulement dans les cayeux. On reconnoît en- core l’efpece de Jacinte que Diofcorides a décrite il y a près de dix-huit cens ans. La culture & la méthode des Fleuriftes a cer- tainement changé les efpeces, & achevé ce que la fimple nature ne pouvoit pas finir ; mais ce font des accidens qui deviennent une feconde nature , qui refte permanente, fi quelqu’autre ac- cident ne vient pas déranger l’ordre a&uel, Choix des fe- mences, de DES SEMENCES DE PSRS RARES RL RAS RUE RES RU RTS RSA RTS ANAL A REZ NL RE LME MAP OÙ TR EVIL DES MEMMENNICE S DE L A0} AICMINITIE: uoique la femence foit une feconde méthode de génération, par laquelle les Jacintes fe multiplient comme toutes les autres plantes, je dois prévenir qu'il eft très-rare qu’une Jacinte dou- ble donne de la graine, & qu'il eft fans exemple à Harlem que la graine d’une Jacinte, foit double, ou fimple, ait jamais produit une efpece femblable à celle dont elle étoit fortie. La Perru- que quarrée, plus remarquable par la beauté de fa couleur rouge que par fes fleurons & leurs pétales qui font repliés comme ceux du Martagon, a produit le parehélie folaire & la Comcte, d'un très-bel ordre, & d’une fuperbe couleur rouge, mais qui ne ref- femblent point du tout à la Perrwque quarrée; c'eit-là pourtant l'affimilation la plus marquée d’une fleur double à la fleur dou- ble, dont elle a tiré fon origine. La femence d’une Jacinte double ne differe en rien, pour la for- me & pour les effets, de la femence d’une Jacinte fimple. Les Fleuriftes font plus portés à en femer de fimples dans l'efpérance qu’elles rapporteront plutôt des doubles que les doubles eiles-mé- mes. Ils n’ont point encore de principes pour le choix de leurs graines ou femences, quelques expériences qu'ils ayent faites. Les uns croyent qu'une Jacinte fimple bien conformée, qui vient d'atteindre fa feptieme année (après être provenue de graine,) étant alors dans fon point de perfettion, donnera plutôt des fleurs doubles de fa femence , qu’elle ne le feroit douze ou quinze ans plus tard. Quand la Jacinte eft pleine, c’eft-à-dire que fon cœur eft entiérement garni de feuilles florales, fa femence eft regardée IRAN TAHOE NCE ABUVE S comme la plus avantageufe pour produire des Jacintes doubles, mais elle eft très-rare & ne réuflit jamais également. Quelques uns remarquent dans les Jacintes fimples une femi-feuille accollée à quelques pétales, & croyent que c’eft une indication que fa graine produira des Jacintes doubles. T'els recueillent la femence des fleurs femi-doubles, & les fement par choix, & tels fuivent d’autres méthodes , fans qu'aucun puifle dire que la même ait réufli deux fois également. Quelques Amateurs flattés de l’efpérance d'obtenir des fleurs fingulieres, ont femé des graines de Jacinte fimple jaune, qui n'ont qu'une foible teinte de cette couleur, une forme très-com: mune, & une taille au deflous de la médiocre: ils ont été aflez heureux pour gagner de fuperbes fleurs, d’un très-beau blanc; avec un cœur jaune d’une couleur parfaite, dont les tiges & les eurons ont été de toute beauté; telles ont été le Serurne, V'Hé- roine, le Flavo fuperbe &c. OZ Roi de Bafan doit aufli fon origi- ne à ces mêmes graines. Une expérience conftante a fait voir à tous les Fleuriftes & les LA fe: mence de Amateurs, que les fleurs provenues de femence ne reflembloient Jacinte À FL 4 . Ê À : me ne pro- jamais à celles dont ils avoient femé la graine; elles different en duit jn- mais une tout point, & fouvent tout à la fois par la forme, la taille & la feurren, couleur. La variété de la nature eft telle à cet égard, que les graines du même ovaire ne donnent point de fleurs fembla-» Mais quand on lui pafleroit l’exiftence de ces prétendus con- duits, & la poffibilité de l’intromiflion des grains de poufliere jufque dans la capacité des ovaires, en concevroit-on mieux par où ces mêmes grains prédeftinés entre tant d’autres, pourroient pénétrer dans les œufs d’un ovaire qui n’auroit qu'une cavité, comme par exemple, celui de la Primevere, où les œufs font amoncelés fur un placenta, fitué dans l’ovaire à-peu-près comme un fruit d’Alkekenpi l’eft dans fa veflie, ou une bobeche dans une lanterne. Car alors il faudroit qu'il arrivât néceflairement de deux chofes l’une, ou que ces grains caflaflent la coque des œufs pour fe pouvoir nicher deflous, ou que prenant une route plus longue, ils fe coulaflent entre ces œufs, qu’ils perçaflent le placenta pour l’enfiler, & de là paîler dans les œufs. Ces routes paroifent-elles naturelles & bien pratiquables? » Peut - être me fera-t-on la même objeétion à l'égard de ceque j'ai avancé touchant cette vapeur, cet efprit volatil, ou, fi j'ofe me fervir du terme de la Génèfe, de ce foufle, lequel fortant des pouflieres, va vivifier, animer, &, à l'aide du fuc nour- ricier, déveloper ces racourcis des plantes, ou les germes de leurs petits œufs. Mais la réponfe elt toute prête, la voici: les trompes n'étant qu’un prolongement de la panfe de l'ovaire qui eft une envelope compolée, de même que les tiges, de deux fortes de tuyaux, favoir, de ceux qui charient les fucs alimen- teux ,& de ceux qu’on nomme trachées, lefquelles, felon Malpi- . ghi, font dans les plantes les fonctions de poumons, il eft aifé DE LA JACINTE CHAP. VIL # » à ce foufle de s’infinuer par ces derniers vaifleaux qui fe termi- » nent à la furface des pavillons, laquelle furface eft dénuée de la peau qui recouvre le corps des trompes; il eft, dis-je, aifé à ce foufle de pañler des trachées, d’abord dans la bafe du placen- ta qui perce le fond de l'ovaire, enfuite le long de fon corps fpongieux. Qu’on épargne de tortures à fon efprit & de repro- ches à la nature en s’en tenant à ce dernier raifonñnement |” Je ne déciderai point fur l'opinion de ce Botanifte, célebre par Syfême cet ouvrage même qui lui à fait une grande réputation; je ne UP) | combattrai pas non plus par les raifonnemens de Pontedera fon plus violent antagonifte , qui jouit d’une réputation aufli bien éta- blie que celle de Vaillant, quoique l'un prétende établir, & l’au- tre détruire le fyftême des fexes dans lesplantes. Je ne citerai de ce dernier que quelques paflages de fon Anthologie écrite en latin & imprimée à Padoïüe en 1720. Dès la feconde phrafe de fa pré- face, annonçant ce qu’il doit expliquer fur la génération des plan- tes, il avoue frès-ingénuement qu’il a mieux aimé produire des chofes douteufes & incertaines, que de s’aflurer de leur certitude par une plus grande application & une étude plus fuivie; qu'it préfente fon ouvrage imparfait tel qu’un fruit verd, pour encou- rager davantage les jeunes Eleves fes difciplesà s’inftruire par eux- mêmes. Le refte de fa préface dénote de même plus de confian- ce dans fes idées que de fuite dans fes expériences. Au Chapitre 38. page 102. de l’Edit. in 40. intitulé: de w0d0 & caufa fruitifica- #ionis, il avoue que beaucoup de chofes font incertaines dans la fcience de la Botanique, qui dépendent de circonftances aufli multipliées qu’inutiles à détailler ; plus bas, il ajoute qu’à l'égard de la fruétification des arbres, il n’a rien trouvé dans fes expérien- ces que d’incertain & de douteux, & que plus il a fait d’expérien- ces, plus il eft tombé d’incertitudes en incertitudes. Il n’a re- connu qu’une feule chofe de poñitive, c’eft que les plantes ont be. 7» ANATOMIE ET GENERATION foin d’une certaine quantité de fucs, qui doit être contenue dans divers vaifleaux propres à cet effet; s'ils font aflez abondans pour nourrir la plante & la fleur, la plante donne fa fleur tous les ans: fi ces vaifleaux ont befoin de plus d’un an pour fe remplir, la fleur n’eft produite que tous les deux, trois ou quatre ans, ou beaucoup plus tard encore, comme par exemple l’aloës qui, dit-on, ne fleu- rit que tous les cent ans: Quand les vaïfleaux font trop affaiflés & épuifés pour avoir nourri la fleur, la plante périt néceflairement. Pontedera ne parle qu’en paflant de la Jacinte & donne dans la premiere partie de la premiere Planche de fes Figures au No. 17. la figure d’un fleuron de Jacinte Pleine, portant un embryon qu’il déclare ne jamais venir à maturité. Mais il n'entre dans au- cun détail à cet égard & ne diftingue aucune des parties de cet ovaire coupé, qui ne peut donner nulle connoiïflance, mais pour- tant qui prouve pour ce que j'avance, qu'une Jacinte pleine peut être douée d’ovaires, de piftiles & d'étamines, & que ce n’eft Syfême que la configuration du fleuron qui caufe la flérilité de l'ovaire. de Ver. drifius. J'ai trouvé dans les Annales Littéraires de l’Allemagne, 44e Eruditorum Leyp[. anno 1724. page 401. imprimé da même année à Leypfi, une diflertation du Profeffeur Verdriflius fur la poufliere des étaminesadhérentes aux fommets (ou antheres) desfleurs. Ver- driffius établit que Grew, Ray & Camerarius ont très-bien recon- nu le fexe des plantes & que la farine ou poufliere répandue des étamines fur les piftiles produit le même eflet que l’approximation des fexes dans les animaux: que cependant, quand on a voulu fui- vre les détails de ces apérations, on s’efl toujours jetté dans quel- que erreur: que Vaillant, Patrick Blair, & Samuel Morlandes, ne nous en ont pas donné des idées plus claires, maïs ont favorifé l'opinion de Lewenhoek, que les animacules répandus dans les véficules féminales pouvoient s’introduire par ce moyen dans les plantes & les féconder, qu’il avoit examiné par le moyen du mi- crof- DE MA) RAELIINITIE CIE A PI VID |. crofcope plus de cent efpeces différentes de pouflieres d’étamines fans avoir jamais pu y rien découvrir quique aliquo faltem modo rudimentum Plantule referret. 1] donne ja figure de 50 de ces pouflieres d’étamines dans l’efpérance que d’autres voudront bien continuer fes recherches & peut-être réufliront à faire quelques découvertes. S'il conjeéture quelque chofe, c’eft que ces pouffieres d’étami- nes, ainfi que les véficules féminales & autres parties génératives des animaux , préparent les fucs qui doivent fervir à la multipli- cation de l’efpece, mais qu'il a peine à croire que perfonne aille Jamais au delà de ces conjectures qui font très- raifonnables. I! donne une defcription de la pouffiere d’une Jacinte à fleurs violettes ou Numero 35. qui reflemble aflez à celle que je donne Fig. 3. Plan. VI. La forme de fa graine eft un peu plus allon- gée, mais la gravure eft fi mauvaife & fi groffiere, qu’elle ne peut fervir qu’à faire juger de cette forme, par delà laquelle Verdriffius convient qu’il n'a rien vu. Linnæus, infatigable dans fes travaux tant itinéraires que lit- Syfême téraires, le premier de tous les méchodiftes par la clarté, l’ordre Se & l'étendue des connoiffances Botaniques, qu'il communique au public dans fa Philofophie de Botanique imprimée à Stockholm en 1741.,page 95. poufle la comparaifon des plantes aux animaux jufques aux moindres détails. IL établit dès la premiere page du Livre que les minéraux croi Jent, des végétaux croiffent © vivent, & les animaux croiffent, vi- vent © Jenrent; que tout ce qui a vie, procede de l’œuf; donc les végétaux ont une même origine que les animaux, puifque la vie leur eft commune; donc ils fortent d’un œuf. Que les étamines font deftinées à préparer le Po//es qui eft, t-il, la poufliere de la fleur qui doit être rompue par une li- queur (humore rumpendus) qui éjacule des atomes élaftiques : que le K 74 ANATOMIE ET GENERATION piftile eft deftiné pour recevoir ce Pol/eu. Il donne les définitions les plus précifes de chaque partie de la fleur & de la plante, qu’il {eroit trop long de rapporter: il entre de même dans tout le dé- tail des fexes des plantes & de leurs générations, compare chaque partie de l'animal à chaque partie de la plante, & admet un rap- port parfait entr’elles. Il conclut enfin p. 145. que la génération des végétaux fe fait par la chûte des Po//es (ou poufliere d’éta- mines) qui tombent de l'anthere fur le Jligma nud (c'eft ce que j'appelle la tête du piftile) où le Pollen s'éclate & foufle un vent féminal (efflat auram feminalem) qui eft abforbé dans l’humide du ftigma: ce qu'il appuye par une fuite de preuves très- clairement énoncées. 11 dit que Morland a cru que le Po//es entroit dans les germes ( ou ovaires), que Vaillant, le même que je viens de ci- ter, a établi que fon eflence imbiboit le fligma ; que Juflieu a vu la liqueur du Po//er en explofon que Néedham confirme quelaliqueur de tout Po/lez chafle avec elle un vent féminal (awram feminalem) : ce qui femble pris du fyftême de Vaillant dont je viens de citer un long paflage; mais il n’a jamais vu de piftile ouvert. Dans fon li- vre intitulé: Æmænitates Academicz, édition de Leyde 1747. Tom. I. pag. 6r. eft un difcours qui a pour titre plentarum fponfalia, qui a fait l’objet d’une thèfe foutenue à Upfal en 1746 où cette matiere eft traitée dans le plus grand détail & où j'ai été confondu de trouver prefque tous les mêmes faits que j'avance fur la généra- tion des plantes, quoique l’auteur fuppofe toujours le piftile fermé & impénétrable à la matiere. Il lui accorde abfolument les mêmes fonétions que moi, & donne en cette occafion autant d'autorité à mon fyflême, que tout ce que j'ai pu fournir d’obfervations & de preuves pour le foutenir. Syfême Chriftian Gottlieb Ludwig, très-célebre Profefleur à Leypfc, Fa dont les ouvrages font un chef-d’ouvre pour la netteté des idées& des expreffions, furtout fes Inflitutions Hiftorico-phyfiques du re- DE L'A'JACINTE CHAP!VR +; gne végétal écrites en Latin & imprimées à Leypfic en 1757, a joint à celles de Linnæus de nouvelles idées fur la génération des fleurs, & préfente quelques circonftances nouvelles. Il établit, page 234. du livre nommé ci-deflus, dans certaines plantes des pétales nectiferes , diftinétes des corolles, dans lefquel- les il dit qu’eft contenue une liqueur préparée qu'il regarde com- me excrétoire ; il appelle ces pétales organes fécrétoires : (d’autres croyent que cette liqueur eft un miel tout préparé.) I1 reconnoît le même ordre d’étamines, de pouflieres, de piftiles & d’ovaires que Linnæus. II dit page 246. que toutes les antheres donnent leurs pouffieres dans des termes différens , les unes plutôt, les autres plus tard: Il dit avoir mis des pouffieres d'étamines ( ou graines fécondan- tes) fous le microfcope, & avance page 237. que non feulement il les a vues très-tranfparentes, mais même qu’il y remarquoit de petits globules de diverfes formes aufli tranfparens, & renvoye aux Auteurs qui en ont traité, pour de plus grands éclaircifle- mens fur leur figure. Celles de la F3g. IV. V. & VI. de la P2. VI. de cet ouvrage quadrent parfaitement avec ce qu’il a remarqué, quoique ce fuc féminal ait été déja au fortir de la pouñliere de l’éta- mine portée dans l'œuf. Je conçois aifément, dit-il ,,que ces diffé- » rences de pouflieres des étamines fervent à quelque ufage dans la génération des fleurs; mais je n’ofe pas décider quel eft cet ufage & fi ces particules de pouflieres contiennent en elles-mé- mes l’eflence de la plante. J'ai remarqué que le defféchement de ces pouflieres qui arrive à la longue, change quelquefois leur forme, en forte qu’elle n’eft pas toujours la même dans la mé- me plante; c'eft ce que j'ai obfervé, non fur un genre, ou une efpece, mais fur beaucoup, fans pouvoir répandre plus de clar- té fur ces principes. ” Toute la fuite de fon Difcours fur la génération des fleurs eft: Kuz » 32 LL LD 35 ” ” 3 76 ANATOMIE ET GENERATION très-bien expliquée à la page 140. Il dit que la poufliere de l’é- tamine eft néceflaire, mais que fon action fur l’ovaire eft fort obf- cure: il avoue que la comparaifon de la génération des plantes & celle des animaux eft très-juite, quoiqu'il confefle qu'il ignore précifément comment elle fe fait, fi c'eft par la poufliere des éta- mines, fi c’eft par une partie très-fubtile de cette poufliere (il en- tend par-là l’efprit de vie, ou le vent féminal de Vaillant & de Linnæus.) Il convient aufli qu’il ignore comment la force fémi- pale vis feminalis eft introduite dans le flile (que j'appelle corps du piftile) & comment elle parvient à l'ovaire, mais que le deffé- chement des pifliles & des étamines fe fait dans un même tems. I! cite fes propres obfervations fur le fexe des plantes, qu'il a fait imprimer à Leypfc en 1737. & nombre d’Auteurs qui le confir- ment dans l'opinion que les pouflieres d’étamines & les piftiles font les principaux organes de la génération des plantes. Il rap- porte l'examen qu'il a fait au microfcope des pouflieres d’étamines de la Tulipe qui font tranfparentes ; il croit avoir remarqué que la plantule y étoit formée, & qu’elle y prenoit une figure arrondie; cependant il eft en fufpens fi cette plantule eft bien effettivement contenue dans ce qu'il a pris pour elle, ou fi la nature a quelqu’au- _tre méthode de génération qui ne lui foit point connue. Il vou- droit qu’on prit plufeurs de ces femences tranfparentes, qu’on compart leurs rapports & leurs différences pour pouvoir établir quelque principe; il conclut page 242. que les étamines & les piftiles font néceflairement les parties de la génération des plan- tes, qui comparées au regne animal, établifent le fexe mafculin & féminin; que fi quelqu'un vouloit fuivre les voyes de la na- ture, il feroit forcé de convenir que la génération des plantes fe fait par la maturité du fruit, & que les femences du fruit n’ac- quierent des qualités génératives que par les étamines & pif. ftiles; que d’ailleurs la génération eft aufli certaine dans les plan- DE L 4 TJ A'CTN TE. CG AP VIL tes que dans les animaux, & que toute les hypothèfes qui conviennent au regne animal ou végétal, peuvent s'appli- quer parfaitement aufli bien à l’un qu’à l'autre Dans fa partie où il traite des fluides qui circulent dans les végé- taux il avance que le fligma (que j'apelle la tête du piflile) doit tranfmettre quelque liqueur à la plante, qui doit provenir des pouflieres des étamines; il dit que la tête du pütile eft couverte d’une peau qu'il appelle e/4 cellulofa, toille celluleufe, page 179, & ajoute qu’il croit que cette peau en fe relächant ou fe refler- rant, ou par quelque difpofition intérieure qu’il ne connoît pas, doit certainement contribuer à la modification des fucs, qui n’ont pas de diftinétions affez fenfibles, comme la bile, le fang, le chy: le &c. dans les animaux, pour qu’on puifle en donner la métho= de précife & en faire des divifions par clafles. Il conclut page 550 que les idées obfcures qu’on à de la génération des plantes répandent plus de confufion que d’inftruétion dans notre efprit. Plus j'ai confidéré la F2. L. de là 2. VIL. & plus j'ai trouvé que la tête du piftile que j'ai fait defliner eft parfaitement femblable à la tela cellulofa qui couvre fon fligma, & que ce ne font que d’autres noms de la même chofe.S’il avoit pouflé fes obfervations plus loin fur une plante aufli avantageufe que la Jacinte & dans des tems différens, il n’auroit pas manqué de trouver la 76/4 cel: Inlofa toutautrement difpofée & les vulves plus où moins ouvertes pour recevoir le fuc féminal que leur action exprime des graines fécondantes qui tombent fur les piftiles: non que je prétende que toutes les plantes ayent dans les organes de leur génération une reflemblance parfaite avec la Jacinte, mais la nature doit füuivre à- peu-près les mêmes voyes ,& la connoiffance de l’une me paroît indiquer néceflairement celle des autres, d'autant plus que ce raifonnement eft dans la bouche ou les livres de tous les Bota- niftes. K 3 78 ANATOMIE ET GENERATION Sytême Je n'ai pu me défendre d'admirer les idées & l’ordre du ta- 4e Bon net. ‘bleau de la Contemplation de la Nature, par Bonnet. Ce Li- vre imprimé à Amfterdan en 1764. eft plus fait pour être lù que pour être extrait, & plus pour être fenti que difcuté, car chaque Chapitre (ils font tous aflez courts) peut fournir des volu- mes de commentaires, de diftinétions, & peut-être d’argumens contre. L’Auteur les autorife en laiflant paroître des doutes fur des chofes qu'il rend avec tant d'art & de méthode qu'on feroit tenté de les adopter pour principes. On y voit le parallele le plus fcrupuleufement détaillé du regne animal & du végétal jufqu’au point de citer une réproduétion de certains animaux par voye de bouture, comme dans certaines plantes. Il faut, comme je l'ai dit, le lire pour s’en faire une idée, qu’un extrait rendroit trop imparfaite; la lecture en eft a- gréable: l’Auteur donne fon opinion & un jugement fur prefque tous les fujets que je traite. Quoique je ne trouve pas mes ob{er- vations & mes réflexions abfolument conformes aux fisnnes , je m’accuferois de partialité, fi Je ne citois pas ce qu'il dit s°. fur la fécondation de la plante Chap. 10. pag 12. Tom. IL. ,, La » poufliere des étamines eft le principe qui féconde la graine, le » piftile eft le lieu où s’opere cette fécondation. Renfermée » dans des efpeces de véficules, la poufliere fécondante y paroît » au microfcope fous l’afpect d’un amas de petits corps réguliers, » Otdinairement de figure fphérique ou elliptique, qui humedtés, » S'ouvrent & laiflent échaper une légere vapeur, dans laquelle » nage une grande quantité de grains d’une petitefle extrême 5» Qui paroiflent fe mouvoir de côté & d'autre ; les pouflieres » elles-mêmes mifes dans une goutte d’eau, s’y meuvent en di- » vers fens avec beaucoup de rapidité ”. » Trois parties principales compofent le piflile, la bafe, les » conduits ou trompes, & le fommet. La bafe contient une ou DE LA JACINTE CHAP. VIL 7 » plufeurs cavités où la graine eft logée. Les trompes font des » tuyaux coniques ou des efpeces d’entonnoirs fort alongés, » dont la bafe ou l'ouverture eft tournée vers le fommet. Ce- » lui-ci eft ordinairement garni de plufieurs mamelons, percés » Chacun d’un trou dont le diametre répond à celui d’un globule » de la poufliere. Defcendus dans les trompes, les globules y » font preflés de plus en plus par le rétréciflement de ces con- » duits. Îls y font humeétés par un fuc qui en enduit les pa- » rois; ils s'ouvrent & dardent la vapeur féminale qui péne- #» tre ainfi jufqu’à la graine & en procure la fécondation &c. Cette vapeur féminale eft toujours la fuite de l'opinion du pif. tile fermé, & qu’on fuppofe que la matiere grofliere ne peut point pénétrer. * Je crois qu’on trouvera dins mes obfervations beaucoup de caracteres de reflemblance avec celles que je viens de citer. Cependant cette ame végétative, quoique légérement fpirituali- fée, cette vapeur légere, ce foufle, ou enfin ce qui féconde la plante, differe beaucoup de la grofliéreté de matiere que j'ai cru remarquer dans l’opération de la nature que je n’ai pas pu détail. ler avec autant de légéreté. Le Syfléme de cet Auteur tient beaucoup aux opinions des grands Savans que j'ai cités; mais loin de nuire au mien, il y ajoute puifqu’il femble n'être que le mé- me Syftème rectifié d’après le fien. 2°. Quant à la circulation de la fève & de diverfes liqueurs dans les plantes, l’Auteur démêle ce nœud gordien à la façon d'Alexandre; il dit page 48. Part. IT. ,,en un mot, il en eft de la » marche de la fève à-peu-prèscomme de celle dela liqueur conte- » nue dans le tuyau d’un thermometre, tout fe réduit à de fimples » balancemens. L'opinion de la circulation de la fève dans les » plantes, autrefois fi fuivie, eft donc aujourd’hui très-fufpeéte s de faufleté pour ne rien dire de plus. Ceux qui ont cherché 80 ANATOMIE ET GENERATION » à l’établir, paroiflent avoir été plus touchés de la beauté de a » fuppofition que de fon utilité, ou plutôt ils n’ont pas affez con- » fidéré que l’utile eft la vraie mefure du beau. La nourriture » des animaux les plus parfaits demandoit d’être plus travaillée » que celle des plantes, dans la proportion de l'excellence de » ceux-là à la perfeétion de celles ci. De la, la néceflité de la cir- » Culation du fang, les préparation de la fève n’exigeoient pas un 5» Mouvement aufli compofé, aufli régulier, aufli foutenu :de fim- » ples balancemens fufhfoient. Les grands animaux ne mangent » qu'en certains tems; le fentiment vif & preflant qui les porte #» à prendre de la nourriture, n’agit pas en eux à chaque inftant. » Les différentes préparations que leurs alimens devoient rece- ‘» voir, auroient été troublées ou interrompues, fi de nouveaux # alimens avoient été reçus dans leur intérieur , avant que les pre- » miers eufient été fufifamment digérés. » Les plantes au contraire font dans un état de perpétuelle fuc- » Cion, elles tirent continuellement de la nourriture & en très- » grande quantité, le jour par leurs racines, la nuit par leurs feuil- » les. Il y a telle plante qui tire & tranfpire en 24 heures quinze » à vingt fois plus que l’homme &c.” Enfin il conclut pag. 76. T.IL La nature defcend par dégrés de l’homme au polype, du polype à la fenfitive, de la fenfitive à la truñte. Et pag. 77. Les plantes & les animaux ne font donc que des modifications de la matiere organifée. Ils participent tous à une même eflence, & l'attribut diftinétif nous eft inconnu. Duhamel dans fon Traité des arbres & arbuftes imprimé à Pa- ris en 1758. analyfe avec un ordre & une clarté finguliere non- feulement les arbres, mais nombre de plantes qui fuffifent à un Lecteur entendu pour lui donner une idée complette de toute la Science des Botaniiles. Al fubdivife page XV. de la Préface ce que les autres Auteurs ont D ESE; A J'APCINWP EC HA P'VIR 8t ont confondu fous le nom de fève, en vaifleaux limphatiques, qui ne contiennent qu'une limphe ou liqueur légere , tranfparente, dénuée prefque de qualités, & en vaiffeaux propres qui contien- nent une liqueur différente dans chaque plante, mais dans un mé- me ordre dans toutes celles de la même efpece, telle que le lait dans les figuiers &c. les gommes, les réfines &c. dans d’autres ar- bres; & troïifiemement en vaiffeaux roulés en fpirales qu’on nom- me trachées, qui font circuler l'air dans les plantes; & enfin en tiflu cellulaire, véficulaire ou parenchymateux; ce qui démon- tre certainement diverfes efpeces de liqueurs, & par confé- quent diverfes circulations dans chaque plante. Dans le Chi- pitre IV. du premier Livre, il fuppofe que ces vaiffeaux qu'il appelle indifféremment fibres dans le bois, font creux, & doi- vent contenir quelque liqueur, quoiqu'il n'en ait jamais remar- qué dans les trachées ni dans les vaifleaux véficulaires ; il diftin- gue parfaitement la limphe de ce qu'il appelle fuc ou liqueur pro- pre; cependant il ne donne aucune regle de circulation, & fes ex- périences ne mettent point à découvert les voyes de la nature, fes gradations, ni fon mouvement de circulation. A l'Art. VI. du Chapitre I. du cinquieme Livre, il fait des recherches favan- tes fur la caufe du mouvement de la fève, mais il n’en donne point la marche, puifque la nature n’a point doué (du moins à notre connoifflance)les plantes d’une efpece d'organe qui produife chez elles les effets du cœur dans le regne animal. Dans le premier Chapitre de fon troifieme Livre, il expofe tout le procédé de la nature dans la génération des plantes, fait une defcription admirable des diverfes pouflieres d’étemines de diver- fes plantes, des diverfes liqueurs qu’elles contiennent, de quel- ques expériences qui font conclure que les grains de poufliere d’étamines font organifés; mais il s'arrête fur leur effet pour ne plus propofer que des doutes. Il décrit aufli parfaitement les pif- L 82 ANATOMIE €T GENERATION tiles que les étamines, mais il fe borne de même aux figures. Dans le Chap. I. du Liv. WE. il donne pour principe que les piftiles & les étamines font les feules parties néceflaires à la fruéti- fication. Après avoir cité Geoflroi dans le même Mémoire dont j'ai déja parlé, il dit qu'il n’eft point en état de décider la princi- pale queftion qui partage les Naturalifles fur lufage de ces parties. Il récapitule les opinions de Pontedera, de Tournefort, d’Alfton, qui penfe comme ‘Tournefort fur le chapitre des étamines, de Théophrafte, de Céfalpin, Grew, Camerarius, Ray, Vaillant, & nombre d’autres ; fans chercher d’autres vérités à préfenter que celle des différences des fexes dans les plantes. Page 176. il fem- ble aller plus loin en difant. ;, La fagacité des Naturaliftes mo- » dernes les a conduits à des obfervations, qui ne permettent plus. » d'admettre d'autre caufe de génération que celle des germes”. Au-lieu d'appliquer ce principe au regne végétal il recherche les fyftêmes d'Harvey & de Lewenhoek, & dit page 279. que le fyf- tême des parties organiques qui par leur aggrégation peuvent for- mer des corps organifés, nous plonge dans des ténebres encore plus épaiffes fur cette matiere, & conclut qu'il s'arrêtera dans fes recherches où les expériences & les obfervations fe refuferont à. lui fervir de guide. _ Il dit que les femences des plantes font de vrais œufs, & que les piftiles & les étamines font certainement les parties mâles & fe- melles des plantes; il cite nombre de plantes fexuelles qui ne fruc- tifient que par l'approche des diverfes efpeces, mâles ou femelles, & il s’arrête à conftater le fexe des plantes & la vérité de leur fé- condation par l’approximation des parties des unes avec les parties des autres, fans entrer dans le détail anatomique de l'opération de la nature & fans fe décider pour cet efprit de vie, ou vent fé- minal dont il ne parle point, ou fes expreflions m'auroient échap- pé. L'expérience & l’obfervation qu'il a defirées ne fe font pas DEL AVYACINTE CH AB VIL 8 fans doute préfentées. Si ce fage Savant avoit pu fuivre la nature dans quelque plante comme j'ai pu le faire dans la Jacinte , de quel trait lumineux n'eût-il pas éclairé la Phyfique & la Botanique? Je fuis moi-même furpris des facilités que la nature m'a données par l'infpeétion d’un piftile ouvert, & combien elle m'a favorifé dans le choix qu'elle m’a fait faire de la Jacinte , que je regarde comme da plante la plus réguliérement & la plus géométriquement com- pofée, la plus fimple & la plus aifée à fuivre dans toutes fes gra- dations, à l’aide d'u bon microfcope, qui fouvent même n’eft pas néceflaire. Les variétés , les accidens, & ce qu’on pourroit nommer bi- zarreries de la nature, fervent à conftater les vérités que la régu- larité & les proportions géométriques établiffoient fur des princi- pes folides: enforte qu'une bulbelle ou cayeu qui poufle & fort de la tige, une fleur privée de parties génératives, des monftruofi- tés & des irrégularités, ramenent aux mêmes fources & me pa- roiffent rappeller à des principes de Phyfique qu'il ne fera pas difficile à nos lumineux Ecrivains de faire adopter à tous ceux qui fe plaifent dans les tableaux de la vérité, qu’on dégage de jour en jour des erreurs fyflématiques. Le Profeffeur Camper, non moins fcrupuleux Botanifte qu'in- S;ñême : : : * de Cam- comparable Anatomiite, dans fon Difcours de réception à l'Aca- per. démie de Groningue écrit en Latin, traduit depuis er Hollan- dois, & qui mérite de l'être dans toutes les Langues , fait des recherches plus profondes & plus particulieres que celles que je viens de citer. Après avoir déclamé contre les forgeurs de noms barbares en Botanique, il remonte à l’antiquité de cette Scien- ce bien connue d’Ariftote, de T'héophrafte, de Diofcorides, de Pline, & de nombre d’autres Savans ou Philofophes de l'Anti- quité. Voici comme il annonce le fujet qu’il veut traiter, Page to de fon Difcours Latin imprimé à Groningue en x1764. L 2 84 ANATOMIE ET GENERATION .» Je prouverai très-bien que les plantes refpirent comme les » hommes, qu’elles ont une perfpiration infenfible, qu’elles jouif- » fent d’une circulation femblable à celle du fang, qu’elles fe » nourriflent , & fe reproduifent comme les animaux; je démon- , trerai que les plantes font afleétées de paflions amoureufes très- » évidentes, & qu'elles font douées de fens.” Il entre dans le détail de ce qu’il vient de promettre & dit que Démocrite & Platon ont cru que les plantes étoient-une efpece. d'animaux terreftres, quoique d’un autre genre que celles qui fe meuvent & fe déplacent, qu’Ariflote les comparant aux ani- maux, a trouvé que l'écorce des unes reffembloit à la peau des autres, les racines à la bouche, & les nœuds qui coupent les ti- ges & les branches, aux articulations des corps garnis de nerfs x que Bradley & Néedham font de la même opinion, & que Lin- næus reconnoît dans les plantes diverfes fortes de vaifleaux pour. le pañlage & la préparation d’un chyle, & pour d’autres liqueurs: d’autre nature, ainfi que pour la circulation de l'air; qu’elles ont des os, un cœur, & des poumons: que Columella prétend que les feuilles ne leur font données par la nature que pour protéger l'acte de génération. Ce Profefleur attribue la néceflité d’une ame dans les plantes à la conféquence qu'on doit tirer de ce qu’el- les font affe@tées de paflions, de defirs, de triftefle & de plaïfirs, comme nombre de Savans l'ont déclaré. Ilcite Plutarque, Em- pédocle, Anaxagoras & Démocrite pour avoir parlé des paflions. des plantes, & donne comme exemple de ces paflions, le palmier femelle, qui lorfqu’il appette le palmier mâle, marque une affec- tion trifte & languiflante, fes feuilles étant abbatues & dans une contenance inactive; mais auflitôt qu'il reçoit la poudre fécon- dante, il fe ranime, releve fes feuilles & annonce plus de vigueur & de joye ; la Senfitive & diverfes efpeces d’Acacia, qui fem- x blent marquer une averfion pour tout ce qui peut les bleffer, &. w D'EUX J'ALCHIENGT'E. ‘CI À PN:VIR 84 une précaution pour fe garantir en repliant leurs feuilles, non feulement alors, mais aufli vers la nuit, comme pour fe concen- trer en elles-mêmes & jouir d’un repos tranquille & non inter- rompu, comme il avance page 44. que Lirnæus l’a reconnu. Il dit aufli que Galien l'émule d'Hyprocrate a cru que les plantes poflédoient en elles-mêmes le principe du mouvement, quoiqu'il leur refufit celui de l'intelligence ;: cependant elles prennent da nourriture qui leur convient, rejettent celle qui ne leur convient pas, elles ont un mouvement conféquent pour diriger leurs bran- ches, leurs feuilles & leurs pores, fuivant que la nature leur pré- fente ou leur refufe tout ce qui convient à leur nutrition ou à leur confervation. De même que les animaux ont un inftin& für, que Pope compare avec tant d’efprit à la raifon, dans le 3e. Livre de fon Eflay fur l'Homme; de même auroit-on dû confacrer um nom pour cette faculté des plantes qui ne fût ni celui de raifon ni celui d’inftinét, mais qui, tel qu'il fût, caractérifàt ce qui leur donne des principes certains pour leur confervation & leur exif- tence ; les Métaphyficiens qui ont répandu tant de jour fur la différence de l’ame des hommes à celle des bêtes, auroient éten- du nos connoïflances & fixé pofitivement nos idées fur l’ame végétative, fur fa nature & fon eflence. Le célebre Profefleur dont j'extrais le Difcours déclare page 13. qu’il démontrera que les plantes produifent des monftres par la force de l'imagination (ce qui feroit une faculté de cette ame végétative non défignée par un nom) fi on lui démontre que les produétions monftrueu- fes des hommes ou des animaux font un effet de leur imagination. Si le Pere Mallebranche ne donne point cette démonftration, je craindrois de le tenter après lui, quoique j'aye une prodigieufe curiofité d'entendre raifonner fur l'imagination des plantes, fur- tout par un homme aufli connu par l'étendue de fes connoiffan- ces que par la folidité de fon jugement. L 3 ‘86 ANATOMIE ET GENERATION La fuite du Difcours fait voir par la comparaifon des polypes, de certains vers, & de nombre d'infeétes dans lefquels on ne re- connoît point de cœur, qu’il peut y avoir une vie fans cœur $ ainfi la vie de ces polypes, vers & infeétes eft une vie intermé- diaire entre celle des animaux & celle des plantes, & eft une des gradations de la chaîne de vie fi diflérente dans tous les êtres qui compofent l’univers. Il poufle cette comparaifon jufques dans la multiplication des plantes par la voye de bouture, qui reffemble finguliérement à la multiplication de ces polypes & vers, par la voye de fettion. Quant aux arbres dont le$ rameaux prennent racine auffitôt qu'ils touchent terre & fe multiplient ainfi d'eux-mêmes, il me paroît qu'ils reflemblent parfaitement à ces efpeces d'infeétes (ob- fervés par Bonnet & par nombre de Phyficiens,) qui du moment qu'ils naiflent, étant féparés de leurs femblables & mis fous des cloches de verre, non feulement s’y multiplient incroyablement , mais produifent des infeétes femblables à eux , qui féparés de même, au moment de leur naïflance, ne laifflent pas que de multiplier en très-peu de tems, & abondamment, fans le fecours d'aucun mâle. Après avoir reconnu les fexes des plantes & dit qu’elles fe re- cherchent pour s’embrafler & féconder, il renvoye aux expérien- ces de Bradley pour prouver par nombre d'exemples qu’il exifte dans les plantes des efpeces produites comme celle du Mulet dans le regne animal. Il renvoye aux Mémoires de l'Acadé= mie de Berlin pour y trouver que les pouflieres des étamines des Palmiers, envoyées par Lettres, viennent féconder des Palmiers femelles beaucoup plus loin que ceux que Jovianus Pontanus a cité fe féconder à quinze lieues l’un de l'autre. Il trouve beaucoup de difficultés à expliquer comment la pouf fiere des étamines peut pénétrer dans les piftiles; il cite les opi- nions des autres fans ofer décider comment fe fait cette opé- DELA JACTNITE: CH À P/VIL 67 ration qu'il avoue ne voir qu'avec obfcurité. Perfuadé, comme tous les Botaniftes actuels, que les pifliles ne font jamais ouverts, il ne dit point s’il fe foumet à l'opinion de Néedham qui compare l'effet de la poufliere d’étamines fur le piftile à l'air échauflé qui fort de l’éolipile, ou s’il croit comme Hales que la pouffiere des étamines attire un air très-fubtil qui fe joignant à la lumiere allume dans les femences des plantes un Point faillant Pwré/um [aliens qui fait le principe de vie. Il ne balance point cependant à recon- noître que cette poufliere d’étamines eft le principe de fécon- dation, & le piflile l'organe qui le tranfmet à l'ovaire , où la graine femblable à l'œuf acquiert toutes fes qualités. Il ob- ferve que toutes les plantes n’auroient qu’une même forme, fi la matiere qui les pénetre ne trouvoit dans la moëlle & dans les nœuds des tiges & des branches, des efpeces de diaphrag- mes qui la divifent & la forcent à prendre les diverfes configu- rations, qui font une fuite néceflaire de la difpofition de ces moules, par lefquels elle doit néceflairement pañler. N'ayant rien trouvé dans tous ces Syftêmes qui détruife l'effet Les . 4 OS 72 A" . Fe l de mes obfervations, & la réalité des piftiles ouverts, convaincu is” par l'exemple de la Jacinte, j'ofe encore avancer que c’eft par les dans les pañlages des piftiles ouverts que font introduits les œufs de divers. infectes que le fuc féminal porte dans l'ovaire, où la nature lesies pifti- fait éclore, & donne l’induftrie aux animaux qui en proviennent, non feulement d’en tirer une nourriture convenable, mais même de fe faire des routes pour en fortir, & percer les parenchymes (ou chair des fruits) ainfi que les écorces les plus dures pour fe reproduire À l'air fous les formes diverfes que la nature a def- tinées. Une longue fuite d'expériences faites fur des milliers de che- nilles, papillons, & infeétes ramaflés des quatre parties du mon- de, par un Curieux d’Amfterdam, a fait connoître l’uniformité 88 ANATOMIE ET GENERATION de l'ouvrage de la nature dans la variation innombrable de ces ef- peces qui perpétuent leurs vies fous des organes difiérens , tantôt rampant fur terre, tantôt renfermés dans une coque impénétra- ble à l'air, & tantôt volant dans les airs. On en trouve le recueil chez Jacob L’Amiral à Amfterdam, en gravüres, & même quel- ques-unes en couleur. Une des expériences de ce Curieux m'a pleinement convaincu qu'un infecte peut être introduit dans une plante fous une forme & en fortir fous une autre en forçant les obftacles que la nature met entre l'air & lui. Ayant été frappé du tableau fenfible & détaillé qu'a préfenté P. Lyonet dans fon Traité Anatomique de la Chenille qui ronge le bois de faule, imprimé à la Haye en 1762, invinciblement éntraîné par les dé- nonftrations & les raifonnemens de cet habile Naturalifte, dont la patience s’eft montrée fans exemple, tant à obferver qu'à def- finer & graver les planches admirables qui ne laïffent rien à defi- rer du détail de cet animal, & à compofer un Livre unique dans ce genre, ce Curieux a penfé que la nature devoit furmonter leg obitacles de la nature; c’eft-à-dire que dans le plan régulier de fes productions, elle ne travailloit jamais à détruire fes ouvrages, qu’elle tiroit parti de toute place pour la remplir d'animaux, &. qu'elle ne donnoit l'être à aucun fans lui faciliter les moyens de pourvoir à fa fubfftance & à fa fureté. C’eft cet ordre qui ravit au premier fpeétacle de la nature, & qui fait trouver admira- bles le fimple effet de fes loix, & les conféquences de fes loix. Chaque plante ainfi que chaque animal n’eft produite qu'où la rature peut entretenir, & le moyen dont elle fe fert, diverfifié dans tous les êtres, nous donne l’idée d’une ingénieufe indu- ftrie dans chaque animal, pour pourvoir à fes befoins, ou d'une providence infinie dans chaque plante, où l’on ne peut attribuer au difcernement, comme on fait à l'animal, des opérations qui {ont ordonnées de tout tems par l’ordre immuable que l’auteur de D Er LAN MANGM'NNE E.. (CI ELA) PO VER 685 äe la nature a voulu qu'elle fuivit en chaque occañon. D'après ce principe donc, ce Curieux prit une de ces chenilles , Exné- rience de fi complettement décrites par P. Lyonet, & la mit entre deux pishrie e de la morceaux, épais de quatre doigts chacun, d’un faule qu’il avoit chenille fcié, & dans lequel il avoit laiflé la place fuffifante pour loger la 2: Ne chenille, qui renfermée déja dans fa coque n'avoit point d'autre Euh Ce mouvement que celui de toute chrifalide qu’on n'auroit jamais cru AAC capable des eflorts que fit celle-ci. Les morceaux de bois rap- ti" prochés & ferrés par une ficelle, le Curieux y laifla quelque tems fa chenille enfermée; après trois jours il vit qu’elle com- mençoit à fe frayer un chemin pour fortir de fa prifon; par un mouvement Ondulant de la pointe qui fait l'extrémité de la chrifa- lide, cet animal frottoit & grattoit le bois avec une telle force qu'il en féparoit les parties qu’il repoufloit derriere lui à mefure qu'ilavançoit. Je fus fouvent témoin des progrès de la chrifali- de, qui mit environ quinze jours à percer l’épaifleur du bois qui la cachoit, ouvrant les deux pieces de bois pour l’obferver, & les refermant enfuite pour lui laiffer continuer fon ouvrage, qui fut à peine fini qu’elle acheva fa métamorphofe, & s’envola fous la nouvelle forme de papillon que la nature lui donna. J'ai conclu de cette expérience que de jeunes infectes, ou leurs œufs, font introduits dans les plantes par les piftiles ouverts ; ain- fi leur génération & leur réfidence au centre d’un fruit n’a point été myltérieufe pour moi. Les routes qu'ils fe frayent pour for- tir ne doivent point être prifes pour des chemins qu'ils fe font ou- verts pour chercher leur nourriture dans des fruits où l’on recon- noît clairement leur berceau, & dans lefquels il arrive quelque- fois qu’on les trouve avant qu'ils ayent aucune communication à l'extérieur ; & pendant qu'ils font fous une forme qui ne laifle aucun doute fur l’impoflibilité de s’introduire du dehors: cir- conftance bien eflentielle, & qui démontre fans réplique l'intro- M 90 ANATOMIE ET GE/NE/RATION miflion du ver en œuf dans les fruits où la nature le fait éclore: & où il ne peut avoir pénétré que par des piftiles ouverts. Le tems que le fruit doit employer à prendre une certaine confiftance eft néceflaire à l'œuf pour en faire éclore l’animal: il ne s'occupe pas du feul foin de vivre; le but de la nature eft qu’il fe produife au jour; & fuivant cet accord unanime de tous les êtres, dont ‘ l’harmonie compofe l’ordre de l'univers, il travaille d’abord à fuivre les intentions de la nature & à fe frayer un chemin qui le mette en état de remplir fes vues à fon égard. La Jù Cette expérience & ces réflexions m'ont de plus en plus con- touce firmé dans la préfomption où je fuis que les mouches & d’autres. Fran infeétes caufent de grands défordres dans la génération des plan- ui dé- : : , Ë - er tes Un Naturalifte, plus fçavant que connu, m'a fouvent dit que cn la plus grande partie des accidens qui arrivent aux plantes, font tuniques. caufés par des bleffures que les infeétes leur font pour y dépofer leurs œufs, & lorfqu’on voit une plante pleine de petits vers on croit que c’eft l'humidité qui l’a gâtée, & qu’une fève extravafée y a caufé la pourriture qu’on y remarque, tandis que fort fou- vent c’eft une famille entiere d’êtres imperceptibles qui doivent après un ou deux changemens, comme de l'état de ver à celui de chrifalide & de celui-là à celui d’infecte aîlé, devenir des in- fetes femblables à celui qui eft venu dépofer fes œufs. Les oi- gnons de Jacinte font fujets comme les autres plantes à cet acci- dent; fouvent ils font couverts d’une quantité de petits pucerons qui fe trouvent d’abord entre les tuniques qui deviennent la pre- miere nourriture de ces infectes, qui peut-être ont d’abord une autre forme, mais enfin ne fe produifent que lorfqu'ils ont fait mourir l'oignon. Je me propofe d'examiner plus à loifir & avec fuite ces infectes, &, fi je puis faire quelque découverte, de ne pas manquer de mettre mes expériences à la portée de ceux qui. voudront les renouyeller, & en tirer quelqu'avantage pour l’a- DE LA JACINTE CHAP: VIL où vancement des connoiflances Phyfiques. Cette idée, jointe à celle d’exciter par des exemples d’autres Amateurs à fe livrer à ces recherches, fera caufe d’une petite digreflion fur ces infeétes qui donnant la connoiffance de leurs procédés, conduira peut-é- tre à découvrir des fources de mort dans les oignons de Jacinte, ou dans les autres plantes en général, mon but n'étant pas tant de borner l'utilité de ce Livre à la connoiffance parfaite des Jacintes & de ce qui les concerne, que de frayer une route qui puifle fer- vir à augmenter & aflurer nos connoïffances fur la végétation. Les Fleuriftes d'Harlem ont fouvent remarqué une mouche qui Mouche reffemble aflez à celles qui donnent le miel, qui vient percer la 4% pofe fes terre dans les planches de tulipes, pénetre jufques à une racine ®5.. de tulipe, y fait un trou en la rongeant, & y dépofe un œuf; CRE le continue ainfi, tulipe par tulipe, de dépofer un œuf uniquerei. dans chacune, jufqu’à ce que fa ponte foit achevée. Fort peu de jours après, cet œuf produit un ver qui monte par la racine juf- ques dans l'oignon, dont il fort par l'extrémité fupérieure. Il fe nourrit de la plante qui périt bientôt; paflant à l’état de chrifa- lide, il attend que la nature lui donne la même forme & la mé- me induftrie de fe produire que la mouche dont il eft forti; cha- que efpece de mouche, de papillon ou d’infeéte aïlé s'attache à une plante ou à un animal & fuit un procédé uniforme dans fa fa- çon de fe régénérer. Tous ne le font pas aufli fimplement que le ver à foie qui dépofe fes œufs fans choix fur tout ce qu’on lui préfente, quoiqu'il paroifle toujours préférer le blanc à toute au- tre couleur. Ce même Curieux que je viens de citer pour l’ex- périence de la chenille qui ronge les faules, même étant chrifa- lide, a remarqué que les mouches de diverfes efpeces ont cinq façons de s'introduire & de fe multiplier dans le corps des chenilles, fur lefquelles il a fait les plus fingulieres obferva- tions. M 2 92 ANATOMIE ET GENERATION Li Les unes viennent fe placer fur une chenille nue, (c’eft-à-dire- pofent fans poils) qu’on trouve fur les choux. La mouche la pique fur leurs eus le dos entre la feconde & la troifieme annelure, à compter de la corps dtête; elle fait un trou aflez profond pour y dépofer fes œufs. La nes chenille effaie en vain de fe débarrafler d'elle ou des œufs, elle ne peut pas toucher la mouche, ni les œufs, foit avec fa tête, foit avec fa queue. Il ne lui fert de rien non plus de fe frotter contre les feuilles, parce que les œufs font enfoncés dans fa peau. Les vers qui fortent de ces œufs, pénetrent dans le corps de la che- nille dont ils tirent leur fubfftance, & où ils s’établiflent pour prendre la forme de chrifalide, qu'ils quittent pour devenir par la fuite mouches. D'autres attachent leurs œufs fur le dos des che- nilles nues, auffi par de petits liens qui femblent des crochets qui tiennent la chenille & l’œuf fi ferme qu’on ne les peut point en féparer. Les vers ne font pas longtems à éclore de ces œufs & produifent le même eflet que les premiers. Une troifieme efpece de mouche à quatre ailes pond fes œufs entre les poils des chenilles velues, où ils font fi bien arrêtés qu'’el- les ne peuvent jamais s’en débarrafler, & elles finiflent par être dévorées par les vers qui en fortent. Une quatrieme efpece dont ce même Curieux a obfervé tout le travail, eft venue fous fes yeux dépofer fes œufs dans une co- que de la chenille qui mange le tulipier & qu'il confervoit pré- cieufement en chrifalide, dans l’efpéran ce d’en avoir le fuperbe papillon dans lequel elle fe change. Après avoir repouffé plufieurs fois la mouche qui s’obflinoit à fe pofer fur la chrifalide, vo- yant fon intention qu’il diftingua très-bien, il prit le parti de la laiffer faire, avec la précaution de la couvrir d'un verre pour l’obferver & ne pas la perdre. Il la vit percer la coque de la chrifalide & en deux tems différens dépofer fes œufs dans l’inté- rieur de la coque où ils tomboient. La mouche mourut, il la FE E A FAGUINTE CH AP, VIL ,93 conferva comme il conferve des milliers d’efpeces de papillons qu’il a dans fon Cabinet ; & quelque tems après il fendit la coque de fa chrifalide, qu’il trouva pleine de petits vers,qu’il y renferma de nouveau, & qu'il revit peu après fous la forme de chrifalides.lls nc furent pas longtems à donner un effain de près de cinq. cens mouches parfaitement femblables à la mere qui les avoit produi- tes. Sa chrifalide de chenille du tulipier étoit entiérement dé vorée, & fon corps avoit fervi de rampart contre l'air à cet ef- fain de vers & de mouches. Mais la façon la plus finguliere dont la nature produife des mfectes, eft fans doute celle dont il a fuivi de mêmeto ut le pro- cédé prefqu'incroyable. Les chenilles qui fe nourriflent des feuilles des arbres, les trouvent quelquefois couvertes d'œufs de différens infectes aîlés qui font fi petits que la chenille peut en mangeant les feuilles les avaller fans les offenfer. Ces œufs ne font pas plutôt dans leurs inteflins ou eftomac qu'il en fort des vers qui d’abord donnent des convulfions à la chenille, la font lan- guir & enfin périr. Cet homme, qui pour fuivre les variétés da tous les papillons qu'il poflede a tiré des grandes & des petites Indes les chenilles & chrifalides & a pu fuivre dans fon Cabinet tous leurs changemens, étoit fort foigneux de conferver fes chenilles & étudioït leurs maladies que fouvent il guérifloit. Ayant obfervé plufieurs fois celles-ci, & ne s’appercevant pas qu’elles euflent comme les autres des bleffures de mouches qui dépofent leurs œufs,les voyant remplies de vers dans leur inté- rieur, quoiqu’en moindre quantité, il a fi bien fuivi leur con- duite, (les ayant mis fous des verres où les mouches ne pou- voient plus les atteindre, en leur donnant des feuilles où à l'aide du microfcope il obfervoit ces œufs de mouches, puis les ouvrant fort peu de tems après & trouvant partie des vers éclos, d’autres plus tardifs,) qu’il a pu s’affurer que ces vers M 3 Mouches qui dépo- fent leurs g4 ANATOMIE ET GENERATION n’avoient point eu d’autre origine que ces œufs mangés par la chenille, qui devenoit bientôt leur viétime. S'il laïfloit ces che- milles, il en voyoit bientôt fortir des vers, qui devenoient chri- falides, & pañloient enfuite à la forme de mouche. Les chaleurs du cerf ont tous remarqué que dans une certaine faifon de l’année, ces animaux portent entre cuir & chair nom- ef PS Ere de vers aflez gros, qui percent leur peau de façon qu’elle n’eft les cerfs. plus d’ufage pour la pelleterie ; quand ces vers font diffipés, Ia peau fe referme & devient telle qu'elle étoit auparavant, & le cerf n’eft point incommodé de ces animaux. Si les chafleurs veulent faire quelques remarques fur les mouches ou taons qui piquent alors les cerfs, ils connoîtront bientôt l’efpece de mouche qui vient piquet la peau äu cerf pour y dépofer des œufs qui produi- fent des vers qui ne s'occupent point à ronger le cerf, par ce que la nature ne les à pas faits pour cet ufage, mais qui ne fongent qu’à fortir du berceau que leur mere leur a choifi. On peut juger par ces exemples de mille autres qui ne doivent plus nous fur- prendre à la premiere vue, puifque les Naturaliftes nous en citent un fi grand nombre dans leurs ouvrages, & que la nature nous en fait rencontrer fi fréquemment. Quelques Médecins ont fait de pareilles obfervations fur les ani- maux & même fur des hommes, quoiqu'ils n'ayent peut-être pas faivi la génération des animaux qu'ils trouvoient vivans dans le corps des hommes ou des animaux qu’ils obfervoient. On peut voir dans la Contemplation de la Nature le Chap. V. de la onzie- me Partie confacré prefque tout à ce détail. Tom. I. page 87. Ainfi le fait n’a rien de plus fingulier dans les plantes que dans les animaux. Si l’infeéte ou le ver qui fe trouve dans un fruit n’a point de communication extérieure par laquelle il ait pu s’intro- duire, (ce qu’on voit affez communément dans beaucoup de : fruits) il doit néceffairement avoir paflé par le piflile, car il n'y a DEN: L'AL FRACMINME. GIE A BL VIT 97 point d'autre chemin; & il eft plus Simple qu'il arrive ainfi dans l'ovaire ,que dans le corps d’une chenille, avec la nourriture qu'el- le prend; mais dans l’un & l’autre cas il n'y pañle qu’en œuf, & le ver n’en fort que lorfqu'il a été quelque tems couvé dans le corps de l’animal ou dans l'ovaire de la plante, & qu'il a de la:pla- ce pour s'étendre. On conçoit qu'en proportion du tems où il vient à éclore, il détruit le fruit, ou fe contente d’y prendre la fubfiftance qu’il peut donner fans que fon accroiflement en fouffre beaucoup, c’eft ce qui arrive aux pommes & aux poifes aflez fen- fiblement ; mais dans quelque fruit que ce foit, l'œuf de l’infeéte a dû pañler par le piftile, foit qu’il foit dépofé deflus par l’infete comme fur les chenilles, foit que le fuc féminal le ramafle en fon chemin. Si fuivant le fyftême de Vaillant & de ceux qui l'ont fuivi, l'ame végétative eft-un fouffle de vie auram feminalem effla- fam que la nature fait pafler à travers un piftile fermé; fi ce n’eit point une partie grofliere de la poudre d'étamines, ou en un mor une matiere, mais, comme Vaillant le nomme, un efprit de vie. qu’il défigne par le même mot de la Génèfe qui peint le paflage de la vie ou de l’ame dans le corps de l'homme; à quel fouffle au- ra-t-on recours pour faire pafler non feulement l’efprit de vie, mais même le corps de l’animal qui vient fe former au milieu d’un: fruit malgré la fermeture dupiftile ou le tiflu ferré de la toile cel- luleufe qui le couvre, & qui ne laifle paffer que l’efprit de femen- ce? Je n'ai cité ces expériences que pour faire voir que l’ouvertu- re des piftiles eft de toute néceflité dans les plantes, & qu'il ne faut pas chercher de myftere dans la conduite de la nature : quand elle eft aufli clairement connue dans une plante que je le fais voir dans la Jacinte, il me femble qu’il ne manque plus que quelques expériences pour démontrer qu'elle agit de même dans toutes les plantes. Appétit “FE LE : : : de con- J'ajoute à ces idées une préfomption qui rapproche encore plusception dans les plantes, 96 ANATOMIE ET GENERATION la nature de l’uniformité de fes procédés dans le regne animal & dans le regne végétal. 11 me paroît par mes obfervations fur les piftiles des Jacintes que du moins dans cette plante, la nature donne au piftile un appétit de conception, qui s'annonce toujours par des fignes extérieurs, dans tout ce qui porte le nom & le ca- rattere féminin. Les plantes ayant dans leur.compofé divers ca- naux qui contiennent diverfes liqueurs, ne doit-il pas réfulter de la circulation de ces fluides des effets réglés tels que la nature en montre dans les animaux? Ainf l'ouverture des vulves du piflile à-tems marqué, mais fi rare & jufqu’ici non obfervée, n’eft-elle pas une conféquence néceflaire? Si l'on confidere enfuite que peut-être un piftile aura ces appétits de conception un ou deux jours & peut-être une ou deux heures par jour, on ne fera plus fi furpris que les Obfervateurs qui les auront examinés, ayent man- qué le moment heureux de connoître le changement qui fe fait dans le piflile. On verra même dans mes obfervations que le hazard qui m'a fi favorablement traité d’abord, n’2 duré que quel- ques jours d'une faifon fort avantageufe. Si l’on parvient un jour à détailler une plante comme Lyonet a détaillé la chenille qui ronge le faule, on fera bien des découvertes que la nature ne nous accorde que peu-à-peu. Nous n’en fommes encore qu’à diftinguer les mañles, bientôt on les fubdivifera, & il faut efpéker qu’on finira par les connoître. ‘ On doit encore obferver que la nature voulant que le travail de la génération des plantes fe fafle fans obftacles, a grand foin aufli- tôt que les piftiles ont reçu le fuc féminal, de les fermer & même de les élever de façon que rien n’y peut tomber ni pénétrer: de même la matrice des animaux eft fermée auflitôt après la con- ception. N’eft-il pas bien fimple que des piftiles vus dans cet état ayent toujours paru fermés? De ce fyftème de fermeture continuelle du piftile ne devoit-il pas réfulter toute l’obfcurité que 5 DA ÉATAIGENME, CEA Ph VIE > que les plus grands Botaniftes ont trouvée dans les fyflémes de génération des plantes, où malgré leur préjugé l’on voit la véri- té percer à travers des nuages épais. Ces idées me ramenent aux détails phyfiques où je vais entrer, qui malgré le peu de perception qu’on aura des particules de la matiere fi fubtiles que celles dont je parlerai, doivent acheminer à ces vérités de fait que notre efprit peut concevoir & connoître, quoique nos organes ne puiflent les faifir. Ramenant donc les principes philofophiques ou plutôt les idées phyfiques des Philo- fophes à ma Jacinte, j'eflayerai d'expliquer ce qu'ils entendoient, & ce qu'ils enfeignoïent, pour le comparer à nos connoiflances attuelles & aux idées que j'ai des loix & des procédés de la na- ture dans toute végétation. Si Platon avoit appliqué fes principes au dévelopement de la syñèmes Jacinte, & qu'il en eût voulu donner l'explication à {es difciples, Phones phiques il n'auroit pas manqué de leur rappeller que l’eflence de toute ET pere pération confifte dans le nombre trois. Voyant les parties denis l’'étamine deflinées P2. VIT. F5. 1. & Fig. IV. il auroit dit que l'unité de la bafe # Fig. L. auroit produit les deux côtés 4 & « Fig. IV. qui portent la graine de l’étamine, & que l’exiftence de ces deux côtés auroit engendré néceflairement le troifieme côté e du triangle 4, qui par la perfection de trinité devient le prin- cipe de génération & enfante une forme de Jacinte qu'il renfer- me dans les graines fécondantes, parce que la perfe@tion du triangle n'auroit pour but & en idée qu’une Jacinte. C’eft par cette intention qu'il admettoit dans le triangle ou réel ou idéal, qu'il expliquoit la diverfité des corps. Aïiilote y découvriroit la caufe motrice, qui, dit-il, ne féconde pas, mais donne le mouvement, & fait prendre la forme aux parties féminines de la plante renfermées dans l'ovaire, comme le fculpteur fait prendre une forme au bloc qu'il faconne. Il ajouteroit que c’eft-là ce N 98 ANATOMIE ET GENERATION qui conftitue l'ame végétative, produite néceflairement par l'har: monie de la difpofition numérique, renfermée dans les élémens. 1! prouveroit par la Jacinte que le fuc féminal qui monte directe- ment de terre dans le fond de l'oignon par le centre, & qui fe porte tout d’un coup dans la tige fans circuler dans les tuniques, n’eft point un produit de toutes les parties de l'organe, en dépit du fentiment de tous les Philofophes de fon fiecle. Les Auteurs des fyftêmes des Atômes & des Monades fe- roient tous glorieux de fe trouver, aux noms près, d'une même opinion que le premier Naturalifte de nos jours. Ils renonce- roient à leurs expreflions ampoulées, & diroient que les rires: de la matiere défignées par les mots d'atôme & de monade com- me par celui de molécule organique, feroient introduites dans la bafe 4 de l’étamine Fig. IL. PZ. VIH. comme dans un petit labora= toire où la nature aflemble les parties de l'organe d’une Jacin- te, dont la perfection lui caufe une fuite de foins immenfes ,. qu'un rien peut arrêter ou détruire avant le tems où ces infi- ment petits doivent rentrer dans la clafle commune, au fein de l’efpace, pour y refter, fans altération, des parties organiques & vivantes , indifféremment employées à compofer d’autres végé- taux ou des animaux. Monfieur le Prieur & Monfieur le Che- valier fpectateurs de la nature, pour ne pas fatiguer Madame 1x Comtefle de détails trop phyfiques la rappelleroïent à l’admira- tion qu’exigent les merveilles de la Providence. Quant à moi fans attaquer tous les Philofophes anciens dont le principe invariable relativement aux plantes comme aux animaux, plaçoit le Punélum vite in ovo, où le fiége de la vie dans l'œuf, je crois que les parties organiques que la nature doit raffembler pour former ou pour déveloper la Jacinte, font d’abord renfer- mées dans la terre, ou même dans l’eau, d’où elles pénetrent dans le fond de l'oignon , fans lequel les moules & la matiere DE LA! JACENTE CHAP. VII ‘55 filtrée ne produiroient jamais de Jacinte. Ces parties organi- ques , vivantes ou non, font élevées de l'oignon dans da tige de la fleur, & viennent fe raflembler dans la bafe ou l’épi de l’étamine, d’où le fuc féminal doué de toutes les qualités géné- œatives eft enlevé dans l’épi: là, il trouve une écorce À l’aide de laquelle il peut traverfer l’air pour tomber dans le piftile, fous la forme de graine fécondante, ou s’il n’a point d'air À traverfer, il redefcend tel qu'il eft, par la même tige dans le fond de l’oi- gnon: Il dévelope dans l’une ou l’autre place de nouvelles for- mes fimilaires qui renferment une fucceflion de vie & de durée à la Jacinte;s comme il arrive dans la copulation des animaux, foit que le concours Ges fucs féminaux des deux efpeces foit né- ceffaire, foit que l’un des deux fuffife; car il eft bien démontré que le fuc féminal des graines fécondantes étant porté dans l’o- vaire trouve dans chaque œuf une liqueur extrémement fubti- le, puifqu’on ne la voit que comme de l'air PZ VI. Fig. IV. V. & VI. qui doit être un fuc féminal aufli, & qui fait l'effet des liqueurs féminales du mâle & de la femelle des animaux. Mais dans le cas où la Jacinte n'ayant point d'étamines ni d’ovaire, le fuc féminal renfermé dans l'oignon même s’y dévelope en ca- yeux, il eft certain qu’il n’y a point eu de fuc féminal mafculin & féminin mélangé & qu’un feul a produit des rejettons ou cayeux: c'eft ce qui mérite la plus grande attention de la part de ceux qui réduifent tout fyftême à un feul principe. Mon bonheur m'avoit fait découvrir dès mes premieres expé- Es riences les cellules ou plutôt les vulves dont le pifile eft compo-dunir fé, comment elles s’ouvroient pour recevoir la graine éco te, & fe reflerroient pour en exprimer le fuc féminal, qui defcen- doit par des vaifleaux réguliers jufques dans chaque graine de l'ovaire, & dont le furplus alloit fe perdre dans la tige de Ja fleur. Ayant voulu répéter mes expériences dans la faifon où N 2 100 ANATOMIE ET GENERATION l'on n’a que des Jacintes hâtives , avancées par le fumier ou le feu, jamais je n’ai pu parvenir à voir un piftile ouvert, je les trouvois toujours tels que celui de la 2 VIN. F5g. [. J'eflayai par une cha- leur artificielle de forcer la nature à fuivre fes opérations habi- tuelles fous mes yeux; je rafiemblai les rayons du foleil avec un verre ardent dont je dirigeai le réflet fur le microfcope où j'obfer- vois une tête de piftile. La chaleur fit déveloper les rayons ex: térieurs a a de la Fig. IT. & VI. de la P/. VIT, mais imparfaite- sent. J’eus beau varier les dégrés de chaleur & de l’aétion du foleil, je ne parvins qu’à tenir ces rayons ouverts ou à les brüler, mais je ne pus jamais réuflir à faire ouvrir les vulves du piitile d’une maniere bien fenfible ; ce qui m'a donné l'idée que les pifti- les n’avoient un appétit de conception que momentané, & qu'il étoit-aufli difficile de l’exciter avant terme dans les fleurs que’ dans les animaux. La faifon que la nature a choïfie pour les fleurs des Jacintes arriva fans que j'eufle pu parvenir à voir les vui- ves du piflile ouvertes; je ne doutai pas de les revoir fous la mêé- me forme & avec la même facilité que l’année précédente, où, depuis les dix heures du matin jufques à midi, j'avois,en cinq ou fix jours diflérens, obfervé des piftiles toujours femblables à celui de la F%g. IL. Z. VII. Je ne connoïflois point alors toutes les difficultés que les Botaniftes ont trouvées avant moi dans cette recherche: je n’avois nulle idée d’un piftile obftrué, ni d’une toi- le celluleufe, ni d’un efprit de vie foufflé dans les pifliles pour fervir d’ame à la plante, ni d’un point faillant allumé par la lu- miere du jour, ni de toutes les opinions que j'ai citées ; Je ne marchois que de conféquence en conféquence fans étudier les Syftêmes; & fuivant l'examen du piflile dans les divers change- mens que j'y remarquois, je me flattois de prendre encore la na- ture fur le fait: malheureufement la faifon fut très-froide & très- fà cheufe. J'eus beaucoup de peine à trouver des pifliles ouverts; DEEE A JACGINTÉ CH AP. VIL rer & à quelque moment que je m'y fois pris, je n’en ai plus retrou- vé d’auffi complettement ouverts, & aufli nets que celui de la PZ. VII. Fig. IL Sa forme étoit abfolument changée par la dilata- tion de toutes les vulves. Je fis defliner avec la plus grande pré- cifion celui que je trouvai le mieux dévelopé, (Voyez Fe. II. P2, VII) Il s’en faut beaucoup qu'il ne reflemble à celui de la Fg. UT. tant par la bordure dont les pointes font aigues à la Fig. IE. & toutes arrondies à la F£g. IT. que par le centre qui n’eft pas auffi dévelopé; la forme du piftile ne s’eit pas non plus changée par la dilatation des vulves. Peut-être celle de la. F%e.IIT. a-t-elle été ex- ceflive, & caufée par la grande chaleur qu’il faifoit en 1766, tan- dis que la nature n’aura fait qu’une partie de fon ouvrage en 1767. à caufe du froid. Je coupai ce dernier piftile en deux parties égales: l’une Fig. V. Plan. VI. le repréfente à l'extérieur, & l’autre Fig. VL. eft fa coupe intérieure dans laquelle on ne remarque que dans le centre un conduit fenfible pour le fuc féminal ; les autres qui doivent correfpondre de chaque vulve à ce conduit font à peine fenfibles au microfcope. Maïs ce conduit fait en forme triangulaire, ainfi que le corps du piftile, fe diftingue aifément dans l'ovaire, au centre duquel il pafle, (Voyez 2. VI. Fig. II. 2) d’où il defcend dans le pédicule où il s’arrondit, & fe confond enfuite avec ceux de la tige où il pénetre. Cherchant pour quelle raifon la nature ne fe contentoit pas de donner à l'ovaire la portion de fuc féminal feulement nécef- faire, & pourquoi ce fuc refluoit en dehors de l'ovaire, & def- cendoit, comme je viens de le dire, le long de la tige, je crus trouver une néceflité dans cette conduite de la nature pour faire régénérer la Jacinte par une autre voye ; c’eft celle des cayeux qui correfpondent en quelque façon, à ce qu’on appel- le rejetton dans d’autres végétations, N 3 Forma- tion des cayeux par le fuc féminal. 102 ANATOMIE ET GENERATION Le cayeu fe forme à mon avis par la furabondance du fuc fé- minal, qui defcendant de l’ovaire dans la tige pénetre jufque dans le fond de l'oignon, où il compofe cette quantité d’oignoncules qu'on ne peut pas révoquer en doute en voyant la PZ IV. F5g. I. & en connoiflant la maniere de déveloper ces oïgnoncules & de les déterminer à devenir cayeux; ce que l'opération conique de la même Planche rend aufli clair que l'ouvrage de la nature dans l'ovaire. Lorfque le fuc féminal defcend par la tige, il eft peu fenfible au fond de l'oignon dans le petit cercle où il s'étend au- tour de la tige naiflante. Lorfque la poufle nouvelle a reculé le fond de l’oigaon en élargiflant le petit cercle qu’elle formoit au- tour du centre, où l’on ne remarque que de très-petits points, l'oignoncule qui n'étoit qu’à fa premiere année dans ce centre, à mefure qu’il s’en éloigne, commence à prendre une forme ellip- tique & à marquer un corps bien defliné : c’eft ce qu’on voit dans le fecond cercle de la même #2. I. PZ. IV. Dans le troifie- me efpace, c’eft-à-dire dans la place du fond qu’occupent les tu- niques repouflées deux années de fuite du centre de l'oignon vers fon extrémité , ces corps elliptiques du fecond cercle fe for- ment en cayeu, ou ne fe dévelopent point du tout & tombent en même terms que les dernieres tuniques déja defléchées, quand el- les pourriflent en terre: enforte que je croïs que la nature mar- che à pas égaux par la voye de la femence & par les cayeux, du moins fi elle agit fans être aidée par l’art. J'ai dit que le fond bulbeux de l'oignon étoit le même dans les tuniques jufqu’à un certain dégré; il feroit très-difhcile & très- minutieux de fixer la place précife où les tuniques prennent la qualité fubéreufe, fi facilement reconnue dans les fannes, qui ne font qu'une feule & même mafle qu’elles; mais je crois pouvoir prouver ici que ces mêmes tuniques, par le côté qui joint le fond, ne font qu’une feule & même fubitance avec lui. D'ÉPENANIRATCMN UT E.: C'ANA'PMYIL! es Ce même fuc féminal dépofé de la tige dans le fond de foi- Preuve gnon, où il forme tant d’oignoncules, ne s'arrête point dans le pd & fond, il monte aufli dans les tuniques qui ne font point fépa- ue rées du fond de l'oignon, & s’y porte avec d’autant plus d’abon- une dance, que leurs parties font moins compaétes que celles durême fond. Les oignoncules s’y déveloperoient avec beaucoup plus de ce. facilité, s'ils avoient de l’air & l’aifance de s'étendre ; c’eft ce qui fait que dans l’operation conique dela 2 IV. F%g. IV, la partie fupérieure donne toujours un grand nombre de ca- yeux, tandis que le fond Æ%g. V. encore pyramidalement cou- vert par les reftes des tuniques coupées, n'en donne prefque point. J'en attribue la caufe à la nourriture qui defcend ai- fément du haut des tuniques aux parties coupées, où fe trouvent des oïgnoncules en liberté de fe déveloper d’autant plus aifé- ment que, comme je viens de le dire, ils font moins ferrés entre les tuniques que dans le fond: le concave de la coupe les garantit de l’aétion de l'air, qui tout au contraire agit fortement fur le fond. Si l'air frappoit de même cette partie fupérieure de l'oignon coupé, & fi on n'avoit pas l'attention de l’en garantir, ainfi que de l'humidité, elle réufliroit moins bien que le fond. Cependant par l’avantage de fa pofition, la fève fe porte de la partie faine à la partie coupée; & dans le fond, au contraire, ce qui refte de fève fuit de la partie coupée pour fe concentrer dans la partie faine qui fait le fond de l'oignon. Je ne regarde la tige qui poufle au pied de celle qui jette ac- ra four . 4 eft le tuellement fa fleur que comme un oignoncule qui fe dévelope ui 4 re V , 22 ’. - du déve- avec plus d’aifance & régularité que les autres parce qu il trou: lobemiene ve certainement à s'étendre par l'air qui circule plus librement cie au centre de l’oignon que dans aucune autre de fes parties, Eee par le vuide que laïfle néceflairement la tige qui fe deffeche ford de l'oignon, après avoir donné fa fleur, À Com- ment la nature forme les corps. 104 ANATOMIE ET GENERATION Le fuc féminal contient en lui-même le germe, & je penfe qu'il eft aufli lent à fe déveloper que ceux qui font produits par la voye de femence; c’eft ce qui m'a fait chercher dans l'embryon d'oignon qu'on voit PZ. III, Zg. IV., fi je ne découvrirois pas au pied de fa tige un autre embryon plus petit, comme naturelle- ment il y a lieu de croire qu'il y exifte; car la Jacinte y eft com- plette quoique refferrée dans un fi petit volume. Le microfcope ne m'a pas rendu cette partie de l'ouvrage de la nature aflez fen- ble pour le remarquer. Forcé de m'arrêter aux bornes que l'humanité prefcrit à nos foibles organes, je me fuis contenté de voir que dans la compoli- tion de toute plante la nature afflembloit des particules de matie- re, qui paflant par des moules toujours uniformes relativement à chaque efpece, ne manquoient jamais de produire des corps fem- blables entr'eux dans leurs efpeces. Ces moules font premiére- ment les corps organiques exiftans foit en corps parfaits, foit en femence ou rejetton, car on n’admet plus que le limon de la terre produife des vers des ferpens, ni des oifeaux, comme on l'a cru longtems; on fçait que fans rien perdre de leurs qualités pro- du&rices & génératives, des femences & des germes peuvent é- tre confervés pendant des années & même des fiecles. J'ai fait germer en 1754 du bled, renfermé dans des magazins en terre à Metz du tems de Charles V., c’eft-à-dire près de deux cens ans avant qu'on vint à le découvrir ; & les Troupes ont confom- mé le pain qu'on a fait de ce grain, qui étoit excellent. Le bled que j'ai femé, quoique petit & maigre, a produit des épis d’affez bonne qualité. Chomel dans fon Dictionnaire Econo- mique apprend bien à compofer une verminiere & à faire éclore des milliers de vers par une certaine préparation, mais fans le fang qui en fait la bafe & qui contient les infeétes innombrables qu’on peut y remarquer avec le microfcope & qu'on peut y déveloper par D NE A FAICANM E .C:H A P; VIL 10$ :par la voye d'incubation & de fermentation, ‘ou fans quelqu’autre matiere femblable on n’en verroit jamais aucun infe&te fortir. De même que la nature ne produit aucun animal fans un autre, de même elle ne produit aucune plante fans femence. Je laifle à dire à nos Obfervateurs & à nos Agriculteurs, jufques à quel ter- ‘me la femence peut fe conferver en terre, mais je ne me dé- fendrai pas de citer un exemple qui peut réveiller l'attention des Phyficiens. Dans les forêts de Compiegne & de Fontainebleau nommément, fans en citer nombre d’autres femblables, on abbat la haute futaye fous laquelle il n’en poufloit plus depuis plus long- tems de bafle, & le terrein dépouillé d'arbres refte à découvert & devient en friche: les cerfs, les biches & tous les animaux y viennent paturer. On ne voit d’abord aucun rejetton de bois, le terrein refte ainfi quelquefois quinze vingt & jufques à quarante ans; alors la terre fe couvre par-tout de rejettons de bois; mais ce qui paroît le plus fingulier, c'eft que le bois qui pouffe n’eft jamais de l'efpece de celui qu’on a coupé le dernier, enforte qu’à la place où l’on ne voyoit que de vieux & fuperbes chênes, on voit une poufle toute «entiere de hêtres ou d’autres bois, & pas un chêne: de même où l’on avoit toujours vu des hêtres, il pouf- fe des chênes &c. Si l’on a l’attention d'empécher le gibier de détruire ce bois, a forêt fe renouvelle par la fuite, mais fort à la longue. Qui pourroit dire que ces boïs ne foient pas le fruit de femences tom- bées en terre des arbres qui ont précédé ceux qu'on abbat & a- voir été peut-être un fiecle entier ou plus en terre? On a vu comme les infeétes dépofent leurs œufs & fe multi- plient par-tout & comme ces œufs peuvent fe conferver, de même combien les graines, les femences & les rejettons peuvent être de tems fans perdre leurs qualités génératives; ainf l’on ne fera plus fi furpris de la formation d’un corps quelconque où l’on n’avoit 106 ANATOMIE ET GENERATION nulle idée d'en trouver; c’eft ce corps qui fert de premier moule: à la matiere pour y former un corps femblable: il faut feconde- ment que les corps extérieurs qui joignent celui-ci & qui laif- fent pafler entre eux les parties des élémens qui doivent entrer dans la compofition du nouvel organe, foient dans une difpo- fition avantageufe, & c’eft en cela que confifle la fcience de lAgriculteur & du Cultivateur. Je n’attaquerai point l’ordre de divifion d’élémens confacré par le tems & l’ufage dans prefque tous les pays; je me contenterai de faire obferver que ce qu’on appelle les quatre élémens ne font point quatre mafles diftinétes féparées & fufceptibles d'être déga-- gées de tout alliage, pour ne conferver que des parties homogenes pour chaque mafle & hétérogenes pour chaque autre. On a beau fuppofer la terre réduite en Chymie au Caput mortuum le plus dé- pouillé de tous les autres élémens, il faudroit foi-même ne pas é- tre au milieu de cesautres élémens pour en garantir le retour dans cette terre chymifée. Si d’ailleurs cette même terre eft fufceptible de s’enflammer, l’on ne regardera le feu que comme un accident de la matiere, c’eft-à-dire, une combinaifon de parties, qui doit é- tre la fuite néceflaire du mouvement ; & fi l’on fait attention à l’é- vaporation de l’eau, & aux qualités de l'air que nous refpirons, car je laiffe l’éther à d’autres fubftances, on perdra l’efpérance de pou- voir jamais démêler les parties aqueufes des parties 4ériennes, ni de réduire la mafle de l’eau en parties fimples purement aqueufes & les parties aëriennes à une fubftance fimple ; & dès-lors on prendra toute une autre idée des quatre élémens & des parties élémentai- res qui paflent dans tous les corps, qui s’y mêlent, s’y réuniffent, & s’y confolident pour compofer tous les fujets des trois regnes. La nature eft donc une, mais d'une combinaifon fans bornes pour nous, & dont nous ne fçavons imiter, ordonner ni tracer que . bien grofliérement les produétions. Quand elle travaille à la for- DE EX JACINVTE CF À P°-VIR «ro “mation d’un corps, elle doit donc en avoir ; du moins dans le re- gne animal & dans le végétal, un femblable, foit en corps parfait, foit en rejetton, foit en femence. La matiere qui avoifine ce corps doit lui être analogue; c’eft aïnfi que le feu, la terre & l'eau, peuvent empêcher la production d’un corps qui n’eft point fait pour recevoir leurs parties, & c’eft ainfi qu’on peut juger de la néceflité de préparation & de fermentation des parties de la matiere pour faire produire à la nature des corps avec toute la perfeétion dont ils peuvent être fufceptibles. C’eft en conféquen- ce de ces réflexions que je fuis entré dans un fi grand détail fur la préparation de la terre propre à la culture des Jacintes. Je conviendrai que ne je ne regarde pas moi-même la méthode que je donne comme Ja feule bonne & qu’on doive fuivre. On voit des oignons de Jacinte réuflir parfaitement à donner leur fleur dans l’eau pure. Duhamel & Bonnet dans leurs expériences fe font fervis d’eau clarifiée, & quelquefois d’eau de pluye. Bon- net a même prétendu que nulle préparation de terre n’égaloit a fermentation des plantes mifes dans de la mouffe bien feche d’a- bord & enfuite fuffifamment arrofée. On trouve dans le premier Volume des Mémoires préfentés à l’Académie des Sciences, de l'Edition de l’Imprimerie Royale en 1760., le fuccès de cette fermentation dans deux Mémoires ; il s'étend beaucoup plus fur des graines de diverfes efpeces & fur des ceps de vigne qui ont donné de très-beaux fruits, que fur les Jacintes qu’il a cul- tivées de même. Ces divers procédés ne détruifent pas l'avantage que je crois qu’on doit trouver dans une préparation de terre bien entendue, mais prouve feulement que les moules qui filtrent ia matiere peu- vent être variés à l'infini, & que le mélange des parties appellées élémentaires , fe fait par de trop imperceptibles parties pour que nous puiffions jamais -en connoître le détail & les diverfités. O 2 108 ANATOMIE ET GENERATION Pour juger de la difpofition intérieure de la terre, qu’on: life tous les Mémoires préfentés à l’Académie fur les expériences fai- tes avec la terre vierge (on appelle de ce nom celle qu’on fuppofe n'avoir été jamais cultivée ni frappée de l'air) & l’on perdra bien- tôt l’idée qu’on s’eft peut-être formée qu'elle eft une mañle pure & dégagée des mañles des autres élémens. Je n’ai point imaginé de découvrir comment les particules élé- mentaires introduites dans la plante acquierent des qualités géné- ratives, c’eft par une recherche de parties infiniment pétites qu'on pourroit y parvenir, &. nos microfcopes n'ont point en- core le dégré augmentatif néceflaire pour nous les faire dé- couvrir. Les Métaphyficiens ne refufent point à la nature le détail des opérations par lefquelles elle produit les merveilles, conçues par l’Auteur de l'Univers, & aflervies à des loix immuables dont elle ne s’écarte jamais: mais nos Phyficiens nous ont donné peu de lumiere fur ce mécanifme : cependant leurs idées s’éclaircifient tous les jours, & les détails anatomiques dans lefquels ils font en- trés, nous ont mis à portée de reconnoître la nature de ces loix divines & immuables qui fervent de bafe à larrangement & à l'harmonie de l’univers. On fait aujourd’hui plus d’attention que jamais aux favans prin- cipes que le plus fublime des Philofophes Anglois a renfermés dans fon Effai fur l'Homme. Cette chaîne immenfe qu'il fait com- mencer (Epit. I. vers 257) à Dieu, puis defcendre aux fubftances éthérées & humaines, anges, homme, bêtes, oïifeaux, poiflons, infeétes , à ce que l’œil ne peut voir & que le microfcope ne rend point fenfible, n'eft plus prife pour une expreflion poëtique & emphatique. On cherche aujourd'hui dans la nature cette grada- tion d'êtres, & cette échelle qui rend le paflage de l’un À l’autre prefqu’infenfible. Combien de ceux que nous appelons aujour- DE LA J'ACINTE CHAP IL «109 d'hui nos Ecrivains & que les fiecles à venir honoreront peut- être du nom de Philofophes, ont déja rompu les barrieres qu'on mettoit entre les trois regnes de la nature! Le nombre des ‘Zoo- phites ne fe borne plus aux polypes, aux plumes, aux priapes, aux orties & aux champignons de mer: chaque année nous donne de nouvelles connoiïflances qui nous dégagent de ces idées de divi- fions élémentaires & de diftinétions de regnes. On peut voir dans la Contemplation de la Nature de Bonnet & dans le 4° Tome de la Nature par Robinet de quelle étendue peuvent être les animaux- plantes, ou les plantes-animaux : ces livres joints au principe des molécules organiques vivantes ont donné matiere à de nouvelles: recherches; aucune n’égale celle des Vues philofophiques de la gradation naturelle des formes de l'être de Robinet imprimées à. Amfterdam en 1768. Sans décider le dégré d’eflime qu’on lui doit accorder, & l'avantage dont il peut être aux idées que j'ai: tâché de rendre claires, je me contente de dire que fans recher-- cher l’origine & la caufe du principe de vie, la nature le renfer- me dans la Jacinte dans la graine fécondante de l'étamine, & que fon ouvrage dans cette plante, & peut-être dans toutes les autres, fe fait non feulement avec le même ordre que dans les animaux, mais que même dans les cayeux il prend une maniere de fe déve- loper toute extraordinaire. Dans la fection conique repréfentée Fig. WI. & IV. de la PZ. IV. il acheve dans les tuniques une œu- vre, qu'il n’auroit jamais pu conduire à fin fans le fecours de l'art. De même les cayeux qu'il produit à la tige de l'Evéque & de quelques autres efpeces, (que les Botaniftes appellent bulbelles ) feroient en pure perte, fi l’art & les foins des Fleu- riftes ne préfervoient ces produétions, trop délicates pour réfifter au grand air, & pour y pañler l'automne & l'hiver. Aïnfi la na- ture par un mouvement de parties imperceptibles à nos yeux, porte dans fon travail le germe fécondant, en même tems qu’el- O 3 xio ANATOMIE ET GENERATION le produit une forme ; elle en affure aïinfi la fucceflion &‘k durée. J'ai d'abord craint que ce Syftême de fécondation d’oignoncu- les répandus dans tout l’oignen, ne pût être combattu par la ci- tation de nombre d’efpeces qui ne donnant point de graines, pa- roifloient en conféquence ne devoir point donner de fuc féminai au fond de l'oignon, où néanmoins la nature.fe régénéroit par la voye des cayeux. Les Mais en examinant fucceflivement toutes les efpeces qu’on nas. “croit ne donner jamais de graines, j'ai trouvé qu'elles étoient four- aire nies prefque toutes d'ovaires, de piftiles & d’étamines ; je les ai Ps fait defliner à la PZ IX où l’on peut remarquer toutes ces parties peuvent .néceffaires à la fécondation. Les étamines font fouvent étouf- avoir coutes les fées par-les feuilles florales qui les couvrent, & qui s’oppofent à Péceltst. a perfeétion del’ouvrage de la nature quant à la femence ou grai- Due. Lime à venir, mais elles ne gênent point fon premier travail, qui, comme je l'ai montré, commence pour les étamines & les piftiles avant que les boutons de la fleur foient épanouis. Ie froid Le fuc féminal peut très-bien avoir traverfé l'ovaire, être def- ie cendu dans le fond de l'oignon , & celui qui étoit pañlé dans la graine de l'ovaire a pu s’y deflécher ou s’y détruire, & le fruit couler, pour me fervir du terme des Jardiniers qui rend très- bien l’action dont je parle. Cet accident arrivé fi fréquemment aux melons &.aux jeunes plantes que l’on tient fous les verres, quand elles contraétent du froid, que je ne crains pas de dire, après les expériences que j'ai faites fur la façon dont le froid & :le chaud agifloient fur les piftiles des Jacintes, que lorfqu’ils efluyent quelque froid violent, ils fe deflechent , & laïflent ainfi l’ovaire fans défenfe; l'air y pénetre, & détruit tous les œufs expofés à : fes injures. ‘Le peu de fuc féminal qui aura pañlé du furplus de d'ovaire dans la tige & de-là dans le fond de l'oignon, n’y coc- DE LA JÆACINTE CHAP. VIL wi tracte pas le même froid que celui de l'ovaire : il peut très- bien y porter le germe qui fe dévelope en cayeu, attendu que le premier ouvrage de la génération s’eft fait avant que le bouton fût ouvert, & l’ovaire;expofé à l'air, fi dangereux, mais cepen- dant fi néceflaire pour la fruétification.. C’eft ainfi que la cha- leur artificielle n’a d'action fur les plantes & fur les animaux que jufques à un certain dégré. Je penfe que les particules dont l'air: eft imprégné font ce qu'on appelle le climat, compofé plutôt par la préfence que par le mouvement de ces particules; de même que. les particules qui font dans la terre & qui n'éxiftent pas plus uni- verfellement dans toute terre que les autres dans tout air, font: ce qu'on appelle fon fol; & rien ne femplace parfaitement le: fol & le climat. Des plantes ou des animaux tranfportés dans un fol & climat tout-à-fait oppofé au leur , pourront peut-être y trai- ner un refte de vie languiffante & abrégée, mais ils ne pourront jamais s’y multiplier'ni acquérir les qualités génératives, qui fup- pofées naturelles dans l’organe, font partout une fuite néceflai- re de la difpofition des parties de la matiere autour de l'organe: Hors ces relations extérieures il y a divers dégrés qui lient les deux extêmes, & donnent au fol & au climat des vertus en pro- portion de leur diflance & différence du fol & du climat auquel on.les compare. Comme je ne puis pas mettre en doute qu'il n’y ait plufieurs reus fleurs pleines qui par leur ftruéture organique font des monftres?!"" fans o- que la nature à privé des parties qui fervent à la génération BE iles nt qu'entr'autres le Grand Monarque de France, defliné PZ. 1X. Kig.tamines. XT. & XII. n’a ni ovaires, ni piflile, ni étamines, non plus que les fleurons deflinés Fig. VII. VIT IX. & X., j'ai cherché com- ment la nature y fuppléoit, & voici ce que mes obfervations & mes réflexions, m'ont fait découvrir. Je le foumets au juge- ment de ceux dont l'expérience & les connoiflances rendent les décifions certaines, 112 ANATOMIE ET GENERATION Féconda. La matiere qui doit fe porter dans l’étamine pour y produire’le tion des caycus_ fuc féminal doit éxifter premiérement dans la terre. C’eft ce que fus lai déja dit, & c’eft un principe fur lequel je ne crois rencontrer plettement, & telle autre a befoin d’être puifflamment aidée pour être fupportable dans la couche. Une facinte ne doit point être aidée comme les Oeillets dont on dévelope le cœur avec ja poine te d’un canif; le Fleurifte veut que la Nature feule dévelope fa fleur, & fe fait un fcrupule d’y toucher. Le fpeétacle des Jardins fleuriftes d'Harlem, aufli couru que celui des Théîtres d'Italie en Carnaval, dure tout le mois d’A:- vril & quelques jours de Mai. Les Jacintes fimples commen- cent à fleurir vers la fin du mois de Mars, & fe confervent une vingtaine de jours (la faifon fuppofée avantageufe.) Les Fleu- riftes ont toujours une couche au moins de leurs plus belles Ja- cintes fimples à côté des doubles, & l'éclat en eft certainement plus vif. Les bouquets y font en plus grand nombre & d'un plus grand volume que les doubles. Une feule tige de fimples peut porter jufques à cinquante fleurons, & il n’eft prefque point d’oignon qui ne donne plufieurs tiges. Les cayeux des Jacintes fimples font aufli plus avancés & fleuriffent plus fürément que ceux des doubles. Le rouge des Jacintes fimples a plus d'éclat que celui des doubles, & je crois que les bleues fimples auroient auffi l'avantage dans toutes les nuances de cette couleur. Vers le 20 d’Avril les Jacintes doubles commencent à être dans leur beau- té; le 25 ou le 26. eft ordinairement le jour de tout leur éclat : le 4 ou le 5 Mai elles font pañlées au point de ne plus faire plaifr aux Amateurs. C’eft pourtant alors que devroit commencer la faifon des tardives que les Fleuriftes forcent à figurer avec les autres. L'inconftance des faifons n’en apporte prefque point à Harlem dans l’ordre des fleurs, tant ceux qui les cultivent font induftrieux à remédier à leurs défordres; ils ne font pas feulement attentifs à leurs belles couches, ils ne négligent non plus en rien les planches des plus communes efpeces, DE L'AUJALCTN'E Er C H AP. VIIL y? S'ils prennent un terrein nouveau, ils le défoncent de fix pieds Culture de profondeur, & s'ils rencontrent le lit du Derry, ils ne MaN- cintés quent pas de l’enlever. Dans les Jardins déja cultivés l'on" ne trouve plus de ce Derry, qui eft également nuifible à toute efpece de végétation. Le fable pur eft ordinairement aflez profond en terre, on tâche d'aller jufques-là pour en enle- ver un pied environ qu'on mêle avec l’autre terre. Ce fable cor- rige l'effet du fumier de vache dont on met une couche de fept à huit pouces fans paille fur toute la fuperficie, qu'on laboure en- fuite : on divife le fumier autant qu'il eft pofible, faifant enforte qu'il fe trouve-à un pied de la fuperficie. Quand on a fumé la terre, les Fleuriftes n'aiment point à y cultiver les Jacintes dans la même année; ils laiflent ordinairement un an d'intervalle pour replanter des Jacintes dans la même terre; ils y cultivent dans les années intermédiaires des Tulipes, Jonquilles, Narcifles, Lys, Crocus, Fritillaires, Impériales, Martagons, Iris, & autres plantes bulbeufes ou oignons qu’ils tiennent en aufli grand nom- bre que les Jacintes; obfervant chaque année de bien labourer la terre, & de rapporter fur fa furface celle qui fe trouvoit entre les racines des plantes qu’on y a cultivées. La terre ainfi défoncée & engraiflée (il ne faut pas oublier qu’elle n’eft prefque que fable) refte cinq ou fix ans fans avoir be- foin d’aucun engrais; après ce tems on la laboure de nouveau, tout aufli profondément, & on la fume de même, y mélant s’il eft pof- fible du fable pur, qu'on cherche fort avant en terre. En hyver on couvre les planches de tan ou de fumier en proportion du froid ; les Fleuriftes aiment que la gelée pénetre jufqu’à l’épaif£- feur d’un doigt de leurs oignons. Si elle va plus loin elle gele le bouquet, & la fleur réuflit trés-mal; fi elle defcend jufqu'aux racines, l'oignon eft perdu fans reflource. Ce malheur n'arrive jamais aux Fleuriftes qui favent gouverner leurs oignons; puif- É De l'ef- fet de la 148 DELA TCÜLTURE qu'on les garantit du froid, en augmentant l’épaifleur du fumier ou du tan qui les couvre. Quelques-uns ramañlent la neige qu'ils jettent fur leurs an HE neige fur croyans qu’elle eft avantageufe aux oignons comme à prefque tous les oi- gnons. les autres végétaux, & furtout aux bleds & avoines, tandis que d’autres cherchent plutôt à ôter celle qui tombe, qu’à en ajouter de nouvelle. Chacun allegue l'expérience & le fuccès. En ré- fléchiffant à leurs procédés & à leur bonne foi, j'ai cru qu'ils pouvoient tous avoir raifon, mais il auroit fallu des expériences faites avec jugement pour décider dans quel cas la neige eft utile ou nuifible. J'ai préfumé que celle qui tombe de bonne heure avant que les fannes de l'oignon commencent à quitter Îa pointe aigue qu’elles forment quand on met l'oignon en terre & lorfqu’il eft encore très-enfoncé, eft avantageufe en ce qu’elle péne- tre la terre où elle donne un dégré plus aétif de fermentation fans pénétrer l'oignon, & que celle qui tombe tard, & lorfque les fan- nes commencent À s'ouvrir, peut s'introduire dans l'oignon, & faire beaucoup de tort en y excitant une autre fermentation que celle de fa fève, ce qui les fait gâter & pourrir. Quand les froids font paflés, & que les Jacintes commencent à percer à travers le fumier, les Fleuriftes l’écartent & ne prennent plus d’autre foin que celui d’ôter les mauvaifes herbes qui croiffent dans leurs planches. Les Jacintes font des lits de fleurs qui n’ont pas moins d'agrément que tout ce qu’on peut imaginer pour la décoration des Jardins. La multitude des planches, la variété des couleurs, forment un vafte émail, d’un feul Jardin ; les fentiers quoique très-étroits empêchent toute confufion. Les Fleuriftes laiflent pafler leurs fleurs ou coupent les tiges indifféremment, fans croi- re que l'oignon y trouve aucune différence. Quelques-uns ont foin quand ils laiffent les tiges de les égrainer en paflant la tige entre deux doigts & arrachant tous les ovaires qui font prêts DE LA MACENTFTE CHA VIIL.:.r3 à mürir, prétendant que l'oignon conferve plus de fève dans fon intérieur ; d’autres coupent les fannes par le milieu, parce qu’elles s'étendent toujours confidérablement auflitôt que la fleur eft paf- fée. Je crois que l’une & l’autre méthode eft contraire au vrai principe de la culture de tout végétal; cependant je pañerois plu- tôt d’égrainer les tiges que de couper les fannes, qui font alors les fonétions les plus importantes ; comme de tenir lieu des racines qui fe deffechent, de recevoir le fuperflu de fève de l'oignon, & de le nourrir en afpirant les parties répandües dans l'air, qui peu- vent lui convenir. Les fannes alors, foutiennent la plante, & entretiennent fa circulation. Lorfque les fannes commencent à fe deffécher, les Fleuriftes Miniere à 3 de rele- arrachent les oignons de terre, avec la main, autant qu'il eft DORE fible, de peur que la bêche n’offenfe les oignons ou les cayeux. Ils coupent alors les fannes totalement & remettent l'oignon en terre fur le côté, le recouvrant de deux ou trois doigts de cette terre qui eft très-légere comme on l’a vu. On laïfle les oignons un mois ou environ dans cet état. P. Müller prétend que fi la fève redefcendoit librement des fan- nes dans l’oignon, par une circulation naturelle, elle gâteroit & pourriroit l’oignon. Voyez l'Art. Hyacinthe de fon Diétionnaire, Lorfqu’on veut les enlever on choïfit un beau jour, bien fec; on met les oignons à l’air & on les y laifle quelques heures. Si le foleil étoit trop ardent, illes feroit bouillir (comme difent les Fleu- riftes) & périr aufli certainement que la gelée. On les pofe enfuite fur des tamis où on les fecoue légérement pour en déta- cher la terre on acheve de les dépouiller de leurs racines, en mé- nageant fort leurs cayeux, puis on les place fur les planches des ferres. Tous les Fleuriftes fuivent ce procédé, mais ceux qui ne fente. bornent point au fimple mécanifme du métier, favent les diftine- quiques di D 3 oignons, Des Serres, 150 DIE LEA CULTURE tions qui conviennent à chaque efpece , pour les faire jouir de tous les avantages que l’art peut leur procurer. Ils n’enlevent point tous les oignons d’une couche en un même jour, ni même toutes les planches des efpeces plus communes. Ils laiffent les oignons parefleux plus longtems en terre , ils ne coupent point fi promp- tement les fannes de ceux qui font trop hätifs. En retirant leurs oignons, ils mefurent la quantité de fable qu'ils laiffent def- fus fuivant le befoin de l'oignon. L'expérience leur apprend qu'ils l'échauffent & hâtent fa fermentation en le laïffant cuire au foleil (c’eft leur expreflion) fi c’eit un oignon tardif, ou qui ne fe déve- lope pas aifément; & au contraire ils tiennent, difent-ils, leurs oignons bien moins de tems dans le four, (c’eft-à-dire au foleil) s'ils font hàtifs. Ils les recouvrent alors de plus de terre & les rentrent plutôt dans les ferres. J'ai vu des Fleuriftes m'aflurer, l’un qu'il avoit retiré pendant quatorze ans un François-Premier de terre, chaque année, tel qu'il l’avoit mis fans qu’il eût donné le moindre cayeu ni fubi le moindre changement dans fa forme; l’autre, qu'il avoit confervé de même pendant trente ans un Duc de Bourgogne. George Voor- helm dans fon Traîté de la Jacinte affure qu’on a vu des oignons toujours les mêmes pendant cinquante ans, mais il ne dit pas qu'ils n'aient point donné de cayeux. Si l'on veut relire ou fe rappeller ce que j'ai dit fur la durée des oignons & fur la maniere dont ils s'entretiennent & fe renouvellent, on ne fera point du tout fur- pris de ce que difent les Fleuriiles. On tranfporte les oignons dans les Serres vers la fin de Juin ou environ. La température d'Harlem exige qu'on prenne certaines précautions pour les Serres. KElles doivent d’abord être fort fe- ches en dedans & à l'extérieur, car l'humidité fait un très-grand tort aux oignons. Le vent doit y pañler librement & la traverfer. LaSerre en eft meilleure quand elle eft ouverte de trois côtés, & DE LA JACINTE/CHAP. VIL #3: qu'elle peut avoir de l'air par des ouvertures larges, mais peu hau tes, pour que l’air attiré fafle l'effet du vent. Lorfque l'on a une grande quantité d'oignons de Jacintes & d’autres fleurs, on a des Serres uniquement pour cet ufage. La maniere de les conftruire la plus avantageufe à Harlem eft d’avoir de fimples halles faites de planches foutenues fans murs par de fimples poteaux. On fait un plancher au milieu en forte que toute la Serre ne confifte que dans un rez de chauflée & un grenier. Les planches des côtés peuvent en beaucoup d’endroits s'ouvrir, & donner des jours de fix ow fept pieds de long fur un pied ou environ de hauteur. On multi- plie ces fenêtres autant qu'on veut, & on les ouvre comme les contrevents à l'italienne, autant & fi peu qu’on veut. Quand il fait des vents humides de l’Oueft, on tient la Serre prefque to- talement fermée & on a grand fon de garantir les oignons de ces vents. Ils font placés fur des tablettes de trois à quatre pieds de large & à deux pieds & demi ou trois pieds de hauteur l’une de l'autre. Les efpeces y font rangées à part, & mifes dans l’or- dre qui convient à chaque Fleurifte. Quand les oignons ont été quelque tems fur les planches on DE les nettoie , on regarde s'ils font fains pour en féparer tous lesoignons. malades, ce qui fe voit en coupant l’oignon à l'endroit où les fan- nes fe font détachées comme à la F%g. IV. P2. V. Si les cercles des tuniques y font bien fains & fans taches, on ne doit point crain- dre que les oignons foient malades, dans les cas où ils n’annon- cent rien à l'extérieur de gâté; mais s'ils ont la moindre petite ta- che, il faut la fuivre avec le canif & couper jufques à la racine du mal. On a vù que l’amputation ne détruit jamais l'oignon; elle eft un remede certain aux maladies qui le font gâter & pourrir. Comme quelques-unes de ces maladies font contagieufes & fe communiquent même en terre aux oignons qui n’y font pas fi {er- rés que fur les planches, les Fleuriftes ont grande attention de les ' Reme- des. L52 ME ML CULTURE bien examiner, & de prévenir le défordre que pourroient cau- fer les oignons malades. Ils ne connoiflent point encore la nature de ces maladies ni ce qui les occafionne. J'ai remarqué que le remede le plus certain eft d’amputer toutes les parties gâtées. Plufieurs Fleuriftes ne font plus difficulté de couper & d'enlever tout ce qui paroit vicié dans leurs oignons. Le grand art que l’expérience feule peut donner eft de favoir deffécher la coupure fans laifler trop épuifer l'oignon de fa fève, & favoir le remettre en terre à propos. Plus on coupe les oignons de bonne heure, & mieux les opérations réuflient, & plus furement on conferve l'oignon. La maladie la plus commune aux oignons eft une fève extravafée entre les tu- niques; elle engendre la pourriture en peu de tems. On voit un grand nombre de pucerons dans ces oignons; il eft difficile de di- re s'ils ont occafñonné la perte de l'oignon en s'y introduifant, ou s'ils n’y ont pas été dépofés en œufs, ce qui me paroit plus vraifemblable. Je n’ai jamais trouvé dans aucune Jacinte que ce puceron dont je parle, ou de ces infectes qu’à caufe de leur grand nombre de pieds on appelle Mille-pieds. [Left très-difficile d’ob- ferver comment ces animaux s’y font introduits. Une obfervation aflez générale eft que les oignons qui reftent plufieurs années dans la même place font très-fujets à s’y gâter, & à gagner cette mala- die épidémique qui les détruit jufques fur les planches des ferres. C'eft pour cette raifon que les Fleuriftes non feulement relevent tous les ans jufques à leurs oignons les plus communs, mais même qu'ils les changent encore de terre, foit en la renouvellant, foit en les mettant alternativement en différentes places. Lorfque les Fleurifles font prêts à replanter leurs oignons, ils les nettoyent de nouveau, enlevent les premieres peaux rouges ou tuniques qui fe font defféchées, & confervent celles qui font . collées contre l'oignon, qui lui feroient grand fort fi on les DE LA JACINTE CHAP. VIL :s: ks entevoit. Ils mettent à part tous les cayeux qui font aflez forts pour être féparés de l'oignon. On a vu plus haut comme les oi- gnons étoient remis en terre, je dois encore ajouter que les Fleu- riftes choififfent avec grand foin la place de leur couche de para- de: elle doit être à l’abri des vents, expofée s’il fe peut au foleil du midi, & peu loin de leur maifon. Les Jacintes n’aimant point à être à l'ombre, il faut éviter de les mettre trep près des arbres dont l’ombrage leur eft on ne peut pas plus défavantageux; mais il eft bon que des arbres à quelque diflance rompent les vents qui leur font encore plus de tort que lombre. Je terminerai ces oblfervations par un confeil aux Amateurs de n'être point fi prodigues de leurs oignons que de jetter ceux aux- quels ils ont fait porter des fleurs dans l’hyver, foit dans des pots, foit fur des caraftes. On eft dans l’ufage prefque par-tout de jetter ces oignons, perfuadé qu'ils ne font plus propres à donner des fleurs. Si néanmoins on veut en prendre foin, les laïfler dans les caraffes jufques à ce que leurs fannes commencent à fe faner, les mettre enfuite pendant un demi-jour feulement à un foleil modé- ré pour les fécher & les placer enfuite en terre fur le côté comme es autres oignons, en les couvrant légérement de terre, & les re- lever comme les autres; lorsqu'on les plantera l’on ne remarque- ra point de différence entr’eux & les autres. S'ils font bien arron- &is & remplis de fève, quand on les releve, ils pourront fervir une feconde année au même ufage ; finon, il vaudra mieux les laifler en pleine terre. Mais attendu qu'il gele fouvent quand on Ôte ces oïgnons des carafles, il faut les garantir de la gelée, en les mettant dans les ferres recouverts d'un peu de fable, & lorf- que la faifon eft belle, les remettre pour un mois ou cinq femaines en terre à l'air, & les porter enfuite fur les planches, pour les planter les premiers. Je regrette de n'être pas plus inftruit de la 154 DiE, LA CULTURE méthode que recommande Bonnet de cultiver la Jacinte dans la’ moufle, où elle devient beaucoup plus belle que dans aucune terre préparée, mais ce qu'il en dit dans le premier Volume des Mé-- moires préfentés à l’Academie, Edition in 4. de l’Imprimerie Roya- leen1760, ne me fufht pas pour inftruire les Fleuriftes & les Ama teurs qu'il invite pag. 428 à femer & à cultiver les Jacintes & au- tres plantes dans la moufle; expérience que je me propofe ce- pendant de tenter & qui ne doit confifter qu’à mettre les oi: gnons dans des pots remplis de moufle preflée, & tenue fufiifam- ment humide. De même dans la Phyfique des Arbres Tom. IE Liv. V. Chap. I. Duhamel prouve aflez clairement que l’eau pure peut fervir aufli compietrement au dévelopement des plantes que les terres les mieux préparées, & que les Jacintes y fleuriflent auf- fi bien que dans la moufle; il veut même que l’eau foit de pluye- ou clarifiée & dit page 20r. que les oignons contiennent un amas de fubftances, lefquelles étant difloutes par l’eau que pompent les racines fufhifent pour leur production. A la pompe d’eau prife par les racines près, j'ai dit la même chofe. Tout Amateur peut aifé- ment fe mettre au fait de toutes ces obfervations. S'il en tire quel- qu'avantage, & fi mes idées réveillent celles des grands Phyficiens- qui peuvent inftruire les autres , j'aurai rempli le but que je me fuis propofé. Ceux qui ne!prennent d’autres foins que de confier leurs oignons à quelque Jardinier trop occupé d’autres détails ;. pourront fe flatter d’en perdre beaucoup moins , s'ils s’attachent feulement aux deux principes eflentiels, de ne pas laïfler conf- tamment leurs oignons en terre, & de ne les pas placer indifté- remment en toute forte de terre. Quant à ceux que l’amufe- ment pourra décider à faire des expériences, ils pourront fe flat- ter d’être toujours dédommagés de leurs peines par les facilités que donne l'oignon, & par les reffources moyennant lesquelles on peut le mettre aux plus fortes épreuves , outre que la perte DE LA JACINTE CHAP. VIIL rss de quelques oignons employés fans fuccès à des expériences, ne peut point entrer en comparaifon avec la prodigieufe fécondité dont il eft entre les mains de ceux qui cherchent à le multiplier & à le conferver. Un Amateur qui s’étoit donné quelques peines pour en cultiver : Stces environ trois cens, fe trouva dans le cas, cinq ans après, d'enmateur donner plufieurs milliers qu’il ne voulut pas conferver. Il eut landes” auffi la fatisfaétion d’avoir quelques Conquêtes des graines qu’il a- voit femées, & par leur échange de fe procurer des efpeces rares & couteufes qu'il n'auroit point achetées; il ne dut ainfi qu’à des foins qui l’amufoient, le plaifir d’avoir une Collettion telle qu’il lavoit defirée, & d'être chaque année dans le cas d’obliger ceux qui s’adrefloient à lui. Cependant il n’étoit point dans les environs d'Harlem, & n’étoit point inftruit de bien des détails où je viens d’entrer, dans l’efpérance qu’ils pourront être utiles aux Amateurs. Je ne regarde point comme inutile de faire connoître le defir des Fleuriftes, que les Amateurs étrangers s’appliquent à la cul- haies ture des Jacintes, & furtout à les femer. On en peut juger denrenee par ce que dit George Voorhelm dans la préface de fon Trai- %° té fur la Culture des Jacintes, page r2. ,, 11] ne me refle aus » préfent qu’à encourager les Amateurs étrangers. Je les prie for » de cultiver la Jacinte; s'ils veulent être aufli patiens que les cintes. » Hollandoiïs, qu’ils prennent la voye de la femence , au bout » de quelques années ils iront de pair avec eux, & quelque dif- » ficile que paroïlle la réuflite, on verra bientôt toutes les na- #» tions en état de fe fournir réciproquement de belles fleurs. » Je ne crains point de le dire, il eft honteux aux Européens » de ne point feconder les Hollandois dans un travail, tel que ce- » lui de connoître tous les myfteres de la nature par rapport à la » Jacinte. V 2 Expé- ee e de ee 156 DE !L'A CULTURE » Je finis en fouhaitant qu’il fe trouve encore quelqu’Amateutr » dont les connoiffances foient plus grandes que les miennes, & » S'il en eft un, je le prie HE les vrais Curieux & pour moi de » mettre la main à la plume.” Ce véritable Amateur, & plufieurs de fes “AE loin de chercher à faire un fecret de leurs connoiïflances, & à s’oc- cuper à les rendre privativement utiles à leurs intérêts, n'ont ceflé de m'encourager à connoître & obferver,. m'ont aidé de toutes leurs lumieres & m'ont preflé de rendre publiques les découvertes & les réflexions que je faifois avec eux à l’aide d’excellens microfcopes. La nature s’eft cachée dans des mo- mens, s’eft obfcurcie dans d’autres, mais la patience & l’afliduité. m'ont mis en état de la faire connoître à quiconque voudra la re- chercher par les mêmes voyes. Si quelqu'Amateur demandoit encore quelqu'encouragement : MP Apres l'expérience des Jacintes tranfportées dans un pays é- tranger, je lui citerois le célebre Philippe Müller qui dans l’Art. Hyacinte de fon Diétionnaire, non feulement avance que des oignons envoyés de Hollande à Londres en 1730. ont très-bien réufli dans fon Jardin, mais même qu’il les a multipliés & qu'il a eu des fleurs plus belles qu’elles n’auroient pu l'être en Hollan- de. Il cite un de fes amis qui a joui du même avantage à Edim- bourg & qui a obtenu d’aufli fuperbes Conquêtes qu’en Hollan- de, entr'autres, une Jacinte blanche à cœur violet qu'il a nommée l'Etoile Royale de la Grande- Bretagne, qui avoit vingt pouces de hauteur & portoit vingt-trois fleurons, formant une très-belle py- ramide qu'il mettoit au-deflus de toutes les Jacintes de Hollande. Ce même Article qui traite de la culture des Jacintes dans le fol Anglois n’a rien qui ne foit conforme aux principes que j'établis, & qui ne puifle fervir d'objet de comparaifon avec ce que je pro- pofe, pour qu'un tiers puifle juger par ce moyen ce qui convient à fon fol & à fon climat. En parlant de la Jacinte tubéreufe, il prouve par l'exemple de M. La Cour près de Leyde à quel point on peüt maïîtrifer la Nature en la forçant à donner des fleurs, mème des graines, & des Conquêtes de ces graines. Quel fuccès un Amateur ne doit-il point attendre de fes foins & de fon in- duftrie! L'avantage le plus ordinaire de la culture des Jacintes fera de procurer un nombre & une variété confidérable de fleurs com- munes à ceux qui, fans fe donner beaucoup de peines ni faire beaucoup de fraix, voudront jouir de ce coup-d’œil, dans un : tems où la nature n'offre point d’autres fleurs; loin que ce fpea- cle leur foit couteux, ils auront le plaifir de le voir augmenter chaque année, fans fraix & fans dépendre de perfonne. Une corbeille, une plattebande, un tapis de ces fleurs aflemblées, pourra déterminer à prendre un peuplus de foin de la culture de Ja terre & des oignons, & dès-lors on peut s’aflurer d’une réuflite conftante, EXPLICATION DES PLANCHES. PAL AN CHENL DISPOSITION EXTERIEURE ET INTERIEURE DE L'OIGNON. Fie. I. Oignon à fleur double pris au tems où l'on doit le mettre en terre, ayant la forme & les qualités extérieures qu'on y doit rechercher. Er. II. Le même oignon vu par deffous pour préfenter fa couronne d'où par- tent les racines, & l’œil de la racine dans leur centre. Fic. IL Le même oignon effeuillé pour montrer la taille des tuniques, leur forme & leur arrangement. Fic. IV. Le même oïgnon coupé de fon fommet à fa racine pour découvrir la nature du fond de l'oignon , la pellicule #, qui le couvre & le défend contre la terre, la fubftance bulbeufe de fon fond b, la fub- ftance fubéreufe des tuniques ç. On a laiffé dans le centre la tige garnie de fes fieurons qu'on n'a point ofenfés. d, d, font les refles des tiges des années précédentes, € tige qui doit fleurir dans 18 mois. Fic. V. Coupe d'un oignon dont moitié de la tige & des fleurons ont été cou- pés, & enlevés en même tems que les tuniques. PL ACEN IC CHE IT DES TUNIQUES ET DES RACINES. Fic. L Oignon à fleur fimple coupé tranfverfalement pour montrer l’épaiffeur & la poñition des tuniques. La pouffle intérieure des cayeux, 4, @, l’ordre de la tige ou des tiges du centre, les tuniques qui les envelop- pent, ainfi que les reftes », 2, des tiges des années précédentes. Frc. II. Oignon garni de toutes fes racines dans un bon ordre, a a Place où les fannes fe font détachées de l'oignon. Fic. II. Racine vue au microfcope pour juger du tiffu de fa peau. Fic. IV. La même racine vue dans fon intérieur pour faire connoître Ja fubftance dont elle eft remplie, & mettre en état de décider fi la fève qui n’y eft conduite par aucun autre vaifleau, peut y venir du de- hors, ou fi elle ne defcend pas de l'oignon pour y dépofer fon fuper- fu, dans la même forme conique que prennent tous les corps en dif- tillation lente, dans un air libre, EXPLICATION DES PLANCHES. 359 Pl AUNROC, DE IIE DE LA PROGRESSION ET DE LA DUREE DES OIGNONS. Fic. I. Oïgnon dépouillé de toutes fes tuniques, pris au mois de Novembre pour faire füuivre la progreffion de fon travail & fa durée, — a tige de la fleur qui a paru il y a trente mois. — b tige de la fleur qui a paru il y a dix-huit mois, — € tige de la fleur qui a paru il y a fix mois. — d tige de la fleur qui doit paroître dans fix mois. — € tige & fannes qui doivent paroître dans dix-huit mois. Fit. IL. 4 Tige de la fleur qui a paru il y a fix mois. — b fannes qui doivent s'élever au deflus de l'oignon & fortir avee la tige qui paroîtra dans fix mois. — © petites fannes qui ne s’élevent point hors de l'oignon & reftent tuniques dans fon intérieur, Fic. IT. — a tige telle qu’elle eft quand elle eff chargée de fes fleurs épanouies] — b fannes & tiges qui doivent fortir de l'oignon l'année fuivante, Fr. IV. Dévelopement de la tige & des fannes de la Fig: III. Lettre 4. — 4, a, fannes qui s’éleveront hors de l'oignon pour accompagner la tige, —— Ce font les mêmes que celles de la Fig. IL. Lettre h. b,b, fannes qui ne s’éleveront point au deflus de l'oignon & refteront tuniques dans fon intérieur, Ce font les mêmes que celles de la.F ig. IT. Lettre c. Ps Eu À Ne ENUE:. IV. D EU SO CN ANT TOUT X: Fic. I. Oïgnon coupé tranfverfalement deux lignes au deflus de fes racines pour montrer que le fond de l'oignon eft un compofé de petits cayeux ou oignoncules tout formés par la nature, qui ne les dévelope qu’en proportion de la liberté qu’ils trouvent à s'étendre, Ils ne peuvent pas fortir par le fond de l'oignon parce qu'ils font gênés par la pellicule qui couvre l'œil de la racine, Fic. IT. Méthode ordinaire des Fleuriftes pour donner de l'air à ces cayeux, en Coupant le fond de l'oignon d'un trait de deux ou trois lignes de profondeur, ce qui les fait déveloper. to EXPLICATION DES PLANCHES. Fic. II Opération conique moyennant laquelle certains Fleuriftes ont multi- plié leurs oïgnons avec plus de fuccès. La Fig. IIL eft le fond de l'oignon qui conferve la forme d’un cône. a a font des cayeux. Y16. IV. Partie fupérieure de l'oignon, dans la concavité de laquelle fe déve- . lope un grand nombre de cayeux, quoiqu'elle ne foit plus compofée que des fommités des tuniques qui ont les mêmes qualités pullulantes que le fond de l'oignon. a 4, font des cayeux qui font pouflés avant la coupe. Fic. V. La pointe de l'oignon coupée vers le mois d'Août pour voir fi l’oi- gnon eft fain, & s'il n’a point.de taches qui annoncent qu'il-eft gâté dans {on intérieur. PULL AN CE FUN DES SEMENCES. a. Graine de la Jacinte telle qu’on la feme. b. Péricarpe de la graine de Jacinte vue au microfcope, elle eft pui- pe tendre quand on l’ouvre, & ferme aufitôt qu’elle a pris l'air. c. Amande fans noyau contenue dans le péricarpe de la graine, dont elle fe détache toute feule, auflitôt qu'on l’ouvre. j Fic. I. Poufle de la graine +, mife en terre depuis fix mois. Fic. IL La même vue un an après avoir été femée, commençant à fe former en oignon. £ic. III. La même graine dix huit mois après avoir été femée. a. Premiere tunique extérieure. b. Seconde tunique. c. Troifieme tunique dans le centre de laquelle s’éleve le corps d, qui n’eft encore qu'une fanne arrondie comme un brin de Jonc. Ces trois tuniques qui fervent de défen£e à la fémence font tout d’une piece, & font un dévelopement de la femence. Auffitôt que les uniques ae font plus que ce qui refte dans l'oignon de la fanne 4, les tuniques ne font plus d’une feule piece ; elles reftent telles que celle de la PI I. à la Fig. IL Fic. IV. Semence de deux ans formant un oignon compofé dans fon intérieur de tuniques produites par les fannes, & n'ayant plus qu’une feule enve- lope pleine ,des trois qu'il avoit l'année précédente ;les deux autres font tombées & pourries en terre, Fic. Y Oignon de trois ans ayant perdu fa derniere envelope pleine & n'étant : plus compofé que de tuniques produites par des fannes, lefquelles n'en- velopent plus l'oignon complettement, Fig. EXPLICATION DES PLANCHES. 61 Fic. VI. Oignon de quatre ans, au tems auquel il commence à donner fa fleur & à déveloper parfaitement plufieurs de fes fannes. PT A NI CO LR UN VE DE SCHPPET DONS DUNEIL EU R ON Fic. I. Fleuron de Jacinte fimple vû intérieurement, dont on a féparé l'ovaire, a. Pédicule ou filet par lequel le fleuron tient à la tige. D. Calice que les Botaniftes appellent Corolle monopétale, sc, Peau intérieure du calice, ou neétaire, où l’on voit les nuances des filets qui correfpondent aux étamines, fon épaifleur & fa fubftance: d. Chambre de l'ovaire ou vuide intérieur du calice, e. Place de l'ovaire. f. Filets qui partent de l'étamine pour aller dans le pédicule , qui fer- vent à porter le fucféminal de la tige dans le fleuron, jufques à l'étamine. g. Péta'es. | b. Place où font attachées les étamines. Fic. IL. Ovaire qui a été détaché du calice où il tenoïit par fa bafe 4, b. Corps ou col du piftile que les Botaniftes appellent ftile. c. Tête du piftile que les Botaniftes appellent ftigma. Fic. LI. Le même ovaire coupé tranfverfalement dans fon centre, a font les œufs ou grains blancs qui doivent être fécondés. b eft un conduit triangulaire dans lequel pafle la liqueur qui féconde ces grains blancs. Fic. IV. Un des grains a de la Fig. précédente, mis entre deux tales qui ont dérangé fa forme, vû par le microfcope. a font des goutes de füuc féminal qui féconde la graine, Fic. V. Autre grain tel que celui de la Fig, IV. mis entre deux tales. a fuc féminal qui le féconde, Fic. VI. Grain confervé dans fa forme, vû par le microfcope, ayant aufli des goutes, ou de la liqueur qui le rend fécond. Fic. VIT. Fleuron vû dans tout le détail de fes parties. a. fon pédicule dans lequel paffe le conduit triangulaire b. de la Fig I. qui defcend de la tête du piftile jufques à la tige de la fleur. c. grains renfermés dans l'ovaire recevant le fuc fémiual par de pe- tits vaifleaux qui correfpondent au conduit triangulaire b, b. d. Etamines attachées au fleuron fans filament. f. Chemin que prend le fuc féminal pour monter dans le fleuron. t. Tige de la fleur. b. Bafe de l’étamine. X 162 EXPLICATION DES PLANCHES. BL: AN : Cu HN EU VER DES LPISTITES Fic. I. Tête de piftile vue au microfcope, dans le tems où elle eft entiérement fermée. Fic. IL. Tête de piftile qui commence à s'ouvrir. a a. Rayons qui entourent la tête du piftile & forment comme une cou- ronne d’épines entrelacées , qui ne fe dévelopent qu’en certains tems. bb. Vulves qui s'ouvrent en certains tems pour recevoir la graine fe- condante, & qui fe referment enfüuite. cc. Graine fécondante tombée fur les têtes des piftiles, Tic, III. Tête de piftile totalement dévelopée dans le moment où la nature ouvre toutes les vulves pour recevoir la graine fécondante ; elle a perdu fa forme triangulaire par la di'atation des vulves, & fes rayons fe ter- minent en pointe, & ne font plus arrondis à leurs extrémités comme dans la Fig. précédente. Fic. IV. Corps du piftile coupé tranfverfalement dans lequel le conduit trian- gulaire 4 qui porte le fuc féminal a perdu fa forme, par le mince dont eff la tranche coupée pour étre obfervée au microfcope. b b. eft la fubftance de ce corps qui ne paroît prefque point folide, Fic. V. Tête & corps du piftile vû de côté & à l'extérieur. Fic. VL Tête & sure du piftile coupé en deux, vû dans fon intérieur. a. Tête du piltile d’où fortent des rayons des extrémités & même en- tre les vulves. 3. Subftance du corps du piftile, à travers laquelle filtre le fac féminal ex- primé des graines fécondantes par la preflion des vulves qui fe re- ferment: on voit le conduit triangulaire dans lequel ce fuc féminal fe raffemble pour être porté dans l'ovaire, & dans le refte de la plante. c c. Graine fécondante tombée dans la téte du piftile. PL LA 2N SL ECMT ES. VIIE Fc. I. Etamine qui n’eft pas encore mûre. a, Pointe de l’étamine qui ne peut fe féparer du fleuron fans en dé- chirer la peau. p, Bafe de l'étamine qui tient de même au fleuron, dans laquelle la nature prépare l'ouvrage de la réproduétion de la fleur. c. E’pi à trois faces recouvert d’une peau bleue fort mince. d. Ouvertûre qui fe fait dans cette peau. e. Ouverture plus confidérable , par laquelle on découvre des grains difpofés avec ordre. EXPLICATION DES PLANCHES. rx6; Fi. Il. Epi de l'étamine dans toute fa maturité, dépouillé de la peau dont il eft en partie couvert dans la Fig. L ë 4 n] G. IH. Graines fécondantes qu’on appelle communément pouffiere d’étamine, détachées de l’épi où elles étoient arrangées comme on le voit à la Fig. IL. Fic. IV. a. Face de l'étamine collée dans toute fa longueur le long de la peau intérieure du fleuron. b, c. Les deux autres côtés de l’épi de l’étamine portant la graine. d. Coupe de l’étamine en travers, dans le milieu de l’épi, Po DE CRAN EU ER F1. L. Fleuron de Jacinte fimple vû extérieurement. (/Evéque.) Fi. IT. Coupe du même fleuron, pour fervir d’objet de comparaifon avec les fleurons des Jacintes doubles & pleines à corolle fimple ou monopétale, Fic. LIT. Fleuron de fleur double vû à l'extérieur. (le Vainqueur.) Fis, IV. Coupe du même où l’on peut obferver la différence d’un fleuron fim- ple. a. Son ovaire furmonté de fon piffile. b, Ses étamines étouffées fous les feuilles florales qui rendent la fleur double. c. Corolles ou feuilles florales multipliées, qui font appeller les fleurs doubles, ou polipétales. Fic. V. Fleuron double. (/’Alcibiade.) Fic. VI. Coupe de ce fleuron. a. L’ovaire bien marqué dont la pointe marque le piftile, b. Etamines prefque étouffées fous les feuilles florales qui rendent la fleur double. Les Fig. VIL. Couronne d'oifeau, VIII. Ste. Genevieve, IX. Prince Guil- laume, & X. Roi de la Grande-Bretagne , font des fleurons à cœur plein ou fleurs pleines qui n’ont que quelque légere différence dans leur forme, pour les comparer de même au fleuron fimple. Fic. XL Fleuron d'un Grand. Monarqne de France, fleur extrémement pleine. F1c. XIL. Sa coupe dans laquelle le nombre des feuilles florales eft fi multiplié qu'on ne peut plus diftinguer ni ovaire, ni piftile, ni étamines, a. Place où devroit être l'ovaire qui eft abfolument fermée, b. Place des étamines dont il ne refte que les bafes preflées & étouffées par les feuilles florales, X.2 164 EXPLICATION DES PLANCHES, PL À IN. Cabln EX. DE L'ORDRE DES COUCHES DE SACINTHES À HARLEM. Fic. I. Couche de George Voorhelm en 1766. où l’on voit autant de figures & dans la pofition où font les oignons. © marque que c’eft une Jacinte Rouge. HO. Id. toute Blanche. Id. Blanche avec le cœur rouge ou autre couleur. Id Bleue, Fic. IL. Les oignons font tous marqués par des points; les lignes qui joignent ces points font tirées d’une Jacinte bleue à une autre bleue, enforte que le deffein que forment ces lignes repréfente celui que les couleurs. bleues font dans la couche, DOOQ Frc. IT & IV. Couche de J. Kreps dont l'explication de celle de G. Voor- helm donne l'intelligence. Fic. V & VI Couche d’un Amateur expliquée de même par les deux autres. PEUMAMMRIENUUEL ‘à CNE A EL TR, ED) L RECHERCHES SUR LES YTACINTES = di Ableau des Jacintes & fleurs chez les Fleuriftes d'Harlem, Page 5 On ne peut rien affurer fur la couleur & la patrie de la premiere Jacinte. 6 Etat actuel des Jacintes. : - : > 8 Singularités de la Jacinte. : . 10 La Jacinte pouffe fa fleur dans l’eau, 12 Ch Hi A-PRAN TARA EU IE DESCRIPTION DE L'OIGNON DE LA FACINTE. Qualités que doit avoir l'oignon de Jacinte. ' : 13 De l’ordre & de la forme des tuniques. À : 15 CHERE, Ie EE RNPE MPLIL. DESNLR ACINEE Anatomie des racines. F 2 ÿ 16 Les racines font des vaiffeaux excrétoires & non des pompes afpirantes. 16 Plufieurs oignons fleuriflent fur les planches des ferres fans racines. 17 La Jacinte de Janvier donne fa fleur fans racines. ‘ à 18 Un oignon ne fe conferve jamais d’une année à l’autre s’il ne fleurit. 20 Les racines gâtées n’empêchent pas la fleur de poufer. : 5 22 Différence des racines des d'arbres & de celles des Jacintes. ME Objeétion contre l'opinion que la fève n’entre point dans les oignons par les racines. : : ; : 23 Expérience des racines mifes dans des caraffes remplies de liqueurs teintes. 24 L’oignon renverfé dans une caraffe y fleurit fans poufler de racines. 25 L'oignon defliné PI. IV. Fig. I. a donné fa fleur fans poufler de racines en terre. . . : : 26 GERS ÆLP).F) Re HE IV. DES TUNIQUES, DES FANNES ET DES TIGES. Compofition de l'oignon à fleur double. : > ‘ 28 Différence de l'oignon à fleur fimple. . , , 30 Les fannes font des pompes aëriennes. .: . . 22 X 3 a A. Si L' Du nombre des fannes. , « . : Page 34 Durée de l'oignon. 2 . . ° . 35 BETA PI ET, RIRE DES NC'ATEIUX Maniere de couper les oignons pour tirer des cayeux des tuniques, 38 Une Jacinte pouffe des cayeux à fa tige comme des fleurons. 39 La Couronne"d'un oignon donne des cayeux fans le fecours de l'oignon. 49 Méthode ancienne des ffleuriftes pour obtenir des cayeux. : . 40 Les cayeux perçent indifféremment à toute place. , : 40 De la forme des cayeux. . . ° . . 41 UN A P A ÆoR EYE DES" GRAINES OU SEMENCES. Choix des femences. À 44 La femence de Jacinte ne produit jamais une fleur femblable à celle dont elle fort. , . : . » 45 Maniere de recueillir la grai ine. : . . . 46 Anatomie de la graine. . . . ° : 47 Dévelopement de la femence. ; ; - . 47 Premieres Jacintes doubles connues & cultivées à Harlem. : St Catalogue de Jacintes aétuelles. . ‘ : : 52 CUHSA PAT TORNE ANAL ANATOMIE ET GENERATION DES FACINTES Du corolle appellé contre les regles calice. : . ‘ 55 Anatomie du piftile, ; ‘ s : 56 de l'ovaire, , : : x 58 —— (cs étamines. ! . : 59 — de la graine fécondante , ou poufliere d’étamine, E 6o Du fuc féminal. 60 De l'épi de l'étamine; & de la bafe de l'épi fiege de l'ante végéative 63 Vie ou ame végétative. 3 63 Fécondation des palmiers par à poudres d' étamines. 5 , 64 Syflème de Malpighi. . P : $ ; 65 de Tournefort. x . - 65 de Geoffroy. - = . . 66 de Reaumur. . . . . 67 —— de S. Vaillant. . . . . 67 ——— de Pontedera. . . . : 7t — de Verdriilius, . : : . 72 FD NA OO, TS Syftême de Linnæus. : : . , . Page 73 de Ludwig. ‘ ; , . = 74. — dè Bonnet. E ‘ , : 78 de Du Hamel du Moine - 5 PRE ' 80 de Camper. . 83 Les œufs des Infeétes pénetrent dans les fruits par les pifliles. ? 87 Expérience de la chrifalide de la chenille qui ronge les faules & fe fait pañage dans le bois. 89 La Jacinte attaquée par un infeéte qui dépot fes œufs dans les tuniques. 90 Mouche qui dépofe fes'œufs dans les racines des tulipes. É ; 9E Infeétes qui dépofent leurs œufs dans le corps des chenilles vivantes. 92 Mouches qui dépofent leurs œufs dans les cerfs. ; ° 94 Appétit de conception dans les plantes. . ‘ : 95 Syftêmes philofophiques adaptés à la génération des facintes. . 107 Seconde anatomie du piftile. : . . : 09 Formation des cayeux par le fuc féminal, . 102 Preuve que le fond & les tuniques ne font qu’une même fubftance. 103 La fleur eft le produit du Ninon d'un ojgnoncule exiftant dans le fond de loignon. - : 5 . 103 Comment la nature forme les corps. ! 104 Les fleurs doubles qui ne donnent point de graine peuvent avoir toutes les ” parties néceffaires à cet ufage. : : . RTE Le froid fait couler les fleurs. - : 110 Fleurs pleines fans ovaire, piftile ni étamines. ; - IC Fécondation des cayeux fans le fecours des étamines, ; ‘ 112 Silence de Boerhave fur la génération des plantes, , - 114 Incertitude des bornes des trois regnes. = À 117 Défordre dans la génération des Jacintes. : ‘ c 118 Les mouches -à- miel caufent ce défordre. 118 Expérience d’un Profefleur de Botanique du Margraff de Baden-Dourlach. 120 Cayeux dégénérés de couleurs. : : 122 Fleurs doublées. : Ë : : - 123 Oignons accolés. : . = : PO 7 Vifcofité de la fève. ï : e 125 Caufe de Ja ftérilité des Jacintes doubles. 5 : : 126 CNRS ANNEE NN ES CVEEL \'D'EME AC UN LT U'RTE. Attention à faire dans la culture des Jacintes. : , 127 Singularités de diverfes efpeces. Û : : . 1270 Les oignons doivent être relevés tous les ans. . : 130 Préparation de la terre. À ; : : 133 Fumier de feuilles, , - . : 133 Fumier de vache, : . ‘ ’ : 133 Choix du fable. ‘ . “ 5 F2 13 Sol de la Hollande, À : ‘ Ê ee Du Darry ou Derry. . . . . 135 Maniere de planter les oignons. . 139 Difpofition des Couches de parade & des foins qu'on leur donne. 139 Beauté de la Jacinte. : : . . 144 Jacinte - Vénus. = A Ps ; : 144 Culture des Jacintes communes. ; . ; 147 Effer de la neige für les oignons. à . ‘ 148 Maniere de relever les oignons. = , : : 149 Soins particuliers de quelques oignons. . . . 149 Des Serres. : 3 < ; 150 Des maladies des oignons. L : : 151 Des remedes. ë : , 152 Succès d’un Amateur en Hollande. 155 Les Fleuriftes d'Harlem defirent que les Amateurs cukivent & fement des Jacintes. : - 5 ‘ 155 Expériences de Philippe Muller. . ‘ s. 156 FAT UN. De l’Imprimerie de Craas EEr. à Amfterdam le 28 Mars 1768. EUR Re Sen: 9 ligne 17 après le mot bouton ajoutez le cœur eft d’un rouge trés - vif. 15 à coté de l'à-linea qui commence à la ligne 18 on doit ajouter de l'ordre & de la forme des tuniques. 23 ligne 20 propriétés lifez propriété. * 26 à coté de l'à-linea ligne G ajoutez en marge, l'oignon deffiné Planche IV. Fig. I. a donné fa fleur fans poufler de racines en terre. +J em da LE) os — 30 —— 26 la Fig. II. —- Fig. I. —— 33 —— 11 homogenes -— homogene. ED 2 ne —- inférieure. —— Al =— 13 attachement —- attouchement. —— 47 —— 2 duhaut en bas —- du bas en haut. a ST NO LOÏEUONS -— oignons à fleurs doubles. 75 mm T3, OÙ NUMETO -—— au numero. — 92 —— 14 les peut point en féparer :— ne les en peut point féparer, — 97 —— 5 de la matiere Hu de matiere .=— 107 == 28 prouve -T— prouvent. œ—— 122 —— 11 fleur pleine — fleur eft pleine. — 129 —— 391 facilité — fatalité, —— 140 —— 1 toujours — pour. en Ste 22 is. IV VPI.V, — Fig. V. PL IV, EIRE PLANCHE JL. 1/1) GUY ST. >. Sky, dl. July. (Ar ( 4 PLANCHE J. TV Sakly, da ce joe. (E& C 4 Fig V. PLANCHE II. COPANS PLANCHE II. 2 NN RNA NA \ NT \ \ N y Les AAC CRE. PLANCHE JV. 7h VO CLLE CAP PLANCHE IV. LYS. ; 4 PLANCHE V. . V . Prantse Ÿ. 27 Fr 0 rer FigI. Fig:IL. Fig.NL. { PLANCHE VI. PLANCHE VIX, ÿ \ : 3, &S SN S > & LS SS “1 0 CE n1 “à | PLANCHER VII. PLANCHE VI. 1 H) 9 |} } |) NTM D£ 1] M FE D. IL ° s É An 2 AIDE y} 1] D SAC TE) QY* \ Re ) = Se ( n6 === a = ———- PLANCHE VI. Fig.Iv. PLANCHE IX. Fig. VIT : IV. LS TE KL = PLANCHE IX. EMI JE © ANA FIV. PLANCHE X. Couche de GEORGE VOORHELM 1766 2 za a — I, 26 PR gi de “bopvbécoovcotodoooccococemoboo os Do ess AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA 0 009 9009 0d 000809 090090909090 009%000%000 AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA 900090900900 0000000090000090000009%090 AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA 096000000000 0909000000909090090009009%0 AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA 000909000000 0909090900000000009090909000 0 0 0 0 0 0 0m mm 0 mm mt mm mm mm mm Neo sales Celle ete dre ls) Mots ele ste. 0.0 fe ts) Nr Po ReelRe ne Te te AOC 1) Ko Met ARS ER EE NE RER Er Couche de ape KREP PC CE CE OU VONT OT ABGAOAOADOAGAOADODAOAOAOAOAGADADTAOAOGADAOA OAGAOAOADOADAOADOADODAOGADATAOADADUADGAUAOAO ASGADADAdABABAOAGAOADADADAGADAODAOGAGAOA O0AOAOADABGAOADABAŸABASGADASAOAOAOABAOGAO AdADADBADABADOABAQGAODASGASAOTAGADGADOAOAGAOGA BNENENA, PANNE PR 7 NOIRS PAS APN ON. 0 RAT NME AN N PUNUN NV Ve TR RER ee 2 NT Le NT PARENT NES LEA A0 NI 70 Leu AIN NSP UN NS NP 2 NRA AN —— ABAOADADBAOADOABAOADABADTDTADBDAOUAOAOAOADAOGA OAOABGADAODOAOADOABABADOADTAOADADAODTABAOAOAO LADAŸABADGADAŸADADADTADADOASADOADABAGAOADQ ADOAdADBADADADTAŸABAOABAVTADADADADUABDADGAOA ADAdADAGAOABABAŸAGAYGADAODABDADABDADAGAOA 9AOAGAOAODASAGAOAOAGAGAOAAGAGAOASGAOA PLANCHE X. Couche de GEORGE VOORHELM 1766. ; 10 20 1 LETTRE IEEE LL TENTE TETE ET III TL AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA 9000 009%9 09000%09 090009090009000%000%000 AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA 900090900909 0900000090000090000009090% AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA 090090900009 0900090000900909009000909%0 AAAAAAAAAAAÂAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA 00909 090900090000 0000909009000009090900 EP PE NN NL CD AGAOAOAOAOAOAOAOAOAOAOA@AOAOAOAOAOA 0A0AOAOA0OAdAOAOAOAGADAOAOAOA0OASAO0AO AQGADAOAdAOAOAOAQAOAQAOAOAGAOAOAOAGA O0ADOAOAOAQAOAOABAQADASADASGAOAGAOASAO AdAOADAQGAGAOABAQAOASAOQAOAGADAOAOAGA F.IX PARA ANSEN ENT HS NUENPLL TN IN ATOS ENEN 2 NC A VA Ne CMP | NM NS FA NC < MIDI PN ON ENT AN NON IPN ENT Be NN N 72 7 NC Ne INA NS N VU ANNE SIT UN ES EN PCT TS NO DANONE TE EVE NS I ND do AOAOAOAOGAOAOAGAOADGABAOAGAOAOAGAOAGAOGA OAOAOAOAOAOAOAGAGAOAOA0OAOAGAOAGAOA0AO $AGAŸABAGAOAOGAOADAOAGADAŸAOAGABASGAGAQ AOAQ$AGADOAQAOA9$AGAOAOAOAQAOA9YAOAGAOGAOA ADAQGAOAODAOAGAGAQAGAQGAYACAGAGDAGAODASGAOGA 9ADAQGAOAODASAOAOAOAGADAOAYAQAŸAOAdAOA EVIL CATABOGUE DES A CENTES« A genoria. Agrément rouge. Aimable rofette, Aimable rouge, Alphonfe. Amarante trône, Antiope, Apamée. Affemblage des beautés, Atalante. Attraits de Flore. Aurore douce. Bague d’or. Baron de Groveftein. Baronne de Waffenaer, Beauté rouge, Beauté fuprême. Belle d'Hollande, Belle Galatée. Blandine couronnée. Brifeis. Brife tout, Cardinal de Tencin. Chapeau de Cardinal, Chateau de Rome. Ciceron. Chevalier Offorio. Collonne d'Orange, Comette. Comte Colloredo. Comte Bathiani. Comte Rouge. Confeiller Penfonnaire. Coralin. Couleur de feu. Couronne de Rofes de Flore. Couronne des rouges. Couronne Royale, Adelmonne. Agamemnon. Aimable rofette, Amarante. Amiral Banket, Amiral Bing. Amiral Gravé, Apollon. Afcanius. CONNUES EN 1707. acintes pleines ES doubles d'un beau rouge. Débora. Diadême de Flore, Donna Barbara, D'Orval. Drap rouge. Ducheffe de Parme. Eucharis. Etoile étincelante. Feu admirable, Feu amoureux. Feu dévorant. Fregatte Royale. Général Pallavicini, Gloire des Jacintes. Gloria Mundi rouge, Gloria rubrorum. Grandeur rouge, Grand Soleil, Horace. Horifon. Illuftre Piramidale. Lion Belgique. Lion d'Orange. Madame Adelaïde, Madame de Montefpan. Maître d’Artillerie. Marquis de Saint Simon. Marquis de l’Enfenade. Mine d'Or. Moderne. Monarque du Monde. Moucheron Nulla Seconda. Oeil de Flore, Orange rouge. Parhbelie folaire. Pañfe gloria Mundi, Pafñfe rouge. Paftor fido. Perdrix. Perruque quarrée, Petit Maître. Philis, Piramide incarnate. Pomme d'Orange, Pontife Romain, Primus. Prince Charles de Wir- tenberg. Prince des rouges, Prince de Deffau. Prince Evêque, Prince Grec. Prince Guillaume 1. Frince Guillaume V, Princeffe Charlotte. Princeffe Impériale. Princefle de Naffau Weilbourg. Princefle d'Orange, Princefle rofe, Pucelle amoureufe, Reine de Naples. Reine Dorothée. Roi de Macédoine, Roi des rouges. Roi Sefoftris. Royal Conftantinople, Romano. Rofe aimable, Rofe d'Allemagne. Rofe bouquet. Rofe brillante. Rofe de Jerico. Rofe de Parade, Rofe de Prince, Couleur de Rofe & Chair doubles, Beauté inexprimable. Pelle Europe. Belle Rofe. Bouquet aimable, Bouquet magnifique, Bouquet triomphant. Branche de Grenade, Calliope. Caroline Augufte, Céphale. Charlotte Augufte. Chevalier Çatz. Cléopatre, Climene, Clio. Clotilde. Colombe. Comte de Hompefch, À Rofe de Provence, Rofe de Vallée, Rofe du Matin. Rofe du Roi. Rofe illuftre, Rofe Impériale, Rofe le Duc. Rofe Nonpareille: Rofe Piramidale, Rofe rouge. Rofe facrée. Rofe fans épines, Rofe fans pareille, Rofe furprenante. Rofe virginale. Rouge Céfar. Rouge écarlatte, Rouge éclatant. Rouge Magnifique, Rouge plein. Rouge pourpré, Rouge Royal. Rouge Vermeil, Sans feconde. Scipion l’Africains Soleil brillanc. Soleil d'or. Soleil levane. Superbe Royale, Temple d'Apollon, Temple de Diane. Temple de Salomon. Théatre Italien. Ttéatre rouge. Thrône d'Orange. Uliffes. Unique parfaite, Vatican. Comte d’Uhlefeld, Coniteffe de Henneberg, Confeif d'Etat. Couleur de chair. Couleur douce. Couronne de Rofe. Couronne de Rofe Anti. que, Couronne Impériale, & CATALOGUE DES JACINTES connuës en 1767. Juite des Couleurs de Rofe & Chair. Débora. Diane. Don Rodrigo à Caftro. Dorothée. Ducheffe Royale. Empereur Augufte, Empereur Vitellius. Eftime de Flore. Etoile du Matin. Evêque de Wurtzbourg. Fenelon. Fleur de pêche. l'leur de Pomone. lore incarnate. Général Laudon. Germanicus. Grande Rofe Royale. Grand Maître Royal, Jlugo Grotius. Infante d'Efpagne, Joyau d'Alfema. 1Hbelle. La douceur. Admirable. Aigle volant. Anniral Général. Amiral Norris. Amiral Tromp. Andromede. Argus. Atlas. 3elle Amazone. Belle charmante, Belle Fatmé. Belle Paftorelle, Belle Pomone. Hellorophon. Bellone. Blanche fleur. Bonifacius. Bouquet long. Caïanus. Citronier. Clitemneftre. Colofe. Comte de la Marche. Conte de Beftuchef, Conftantia. Cour de France. La joye du pays. Lifidor. Luftre de Flore. Maréchal d'Ettrées. Marquife d'Anfpach. Marquife de Bonac. Méléagre, Mont Liban. Mont des Olives. Mont Hecla. Moucheron. Ninette. Oeil de Flore. Palais de Flore. Palais de Rome. Parfaite. Pavillon d'Orange. Perroquet Royal. Pharaon. Phébus. Phédre Piramide agréable. Pomine de Grenade. Prince de Frife Prince Frederic de Baden Dourlach. Prince Eugene; Princeffe Louïfe. Frincefle Royale. Reine d'Angleterre. Reine de Perte. Repos de la paix. Revifeur Général. Riche paix, Robin. Roi David! Roi de Perfe. Rofaline. Rofe agréable, Rofe d'amour. Rofe d'Angleterre, Rofe blandine. Rofe délicieufe, Rofe églantine. Rofe d'Hollinde, Doubles Blanches. Cour d'Efpagne. Couronne de France. Couronne du Roi. Damniéte, Dauphin de France, Dendro pedios. Duc d'Anjou. Duc de Marlborough. Erf Stathouder. Empereur. Empereur Turc. Fleur de Dame, Fleur parfaite. Ganiméde. Général Daun. Généralifime. Gloria Florum. Grand Goliath. Grand Monarque de France. Grande blanche Royale. Habit d'été. Hermine. Infante Princeffe. Joli cœur, Jose d'Europe couron- n Joyau Impérial, Joyau Royal. Joye du Spaar. La coquette, L'admiration. Licentié. Lion. Louis le Grand. Marces. Margrave de Hoch Berg. Mavors, Merveille du monde, Minerve. Multi Bora. Neutralité. Non pareille. Oifeau couronné. Paonne, Paffe non plus ultra, Pavillon Orange. Phaéton. Phénix Royal. Plumage, Rofe en douceur. Rofe incomparable, Rofe jolie. Rofe la Reine. Rofe Madame. Rofe Magnifique, Rofe Mignature Rofe Orange, Rofe parfaite: Rofe primitive. Rofe lrinceffe. Rofe fans pareille, Rofe fuperbiffime, Rofe fuprême. Rofe triomphante, Rofe triomphe Rofenond, Rofette. Rouge charmant. Sainte Genevieve. Toifon d'or. Vieux Barnevelt. Plutarque: Point du jour. Prince d'Orange. Reine Alexandre. Reine Athalie. Reine de la Grande Bre* tagne. Reine Jocafte. Reine Théréfe, Renommée, Roi Agas. Roi des Abiffins. Seneque. Sirene. Speétateur. Statira. Stathouder d'Hollande, Thalie. Thisbé. Toujours Augufte. Triomphe d'Europe, Triple couronne Major, Trône de Salomen. Vierge. Veftale, CATALOGUE DES JACINTE connuës en 1767. 3 Blanches à cœur Faune. Aimable blanche, Anneau de Dame, Anneau nuptial, Apollonia. Bien aimée, , Blanche fleur. Candida de Mercure. Comte de Wallenftein. -Comtefre, Alberdine. Amelie Sophie, Amelie Sophie Eléonore, Atuniral d’Hollande, Amiral Evertzen, Amiral Vernon, Anifia. Apelles. Avanturier. Bailli d'Amftelland rec- tiñié. Belle blanche incarnate, Bergere. Bergere Califto. Bouquet de Flore. ‘€bandelier d'Eglife, Chafle Royale, Chevalier d'honneur, Claudius Civilis. Cœur rouge. Comte de Solms. -ContefTe de Solms. Controlleur général. Couronne de Salomon. Courenne d’Amfterdam. Couronne de Diamant, Dedale. Don gratuit. Fiancée du Prince. Flavo fuperbe, Grand triomphe. Grande Magnificence, Habit d'été. Héroïne, Jaune couronné, Jaune douce. Liberté d’or. Margraff de Baden Dourlach. Margravinne de Baden Dourlach Blanches méêlées de rouge doubles. Cour d’Hollande, Dame d'honneur. Don Carios. Duc de Gluksbourg. Duc de Lorraine. Empereur de |ava. Empereur Léopold, Ephettion Etoile du Soir. Eudoxe. Feu d'amour. Frederic le Grand, Fleur d'épine. Fleur de Soleil. Général Hompefch. Gloire d' Hollande. Gloria florum fuprema. Gouverneur de Choif. Hécube. Illuftre beauté. Joyau d'Hariem. La plus belle de toutes, La promife de Iemftec- de. Liberté d'Hollande. Marianne Marie de Médicis. Marquis de Marigni, Mentor. . Milord Walpoole. Mont Etna. Ment Vefuve. Nitocris, Opéra. Palais de Flore. Periandre. Perle d'amour, Pitagoras. Prédominante. Prince de Lubec, Princeile Amelie. Princefle Stadhoudereffe héréditaire, Prince de Turenne. Reine Auguite. Reine de Dannemarc, Reine d’Ethiopie. Reine des Blancs. Paix. Prince jaune. Reine de Congo, Roi de Congo. Rofe jaune. Saturne. Sceptre de David. Sigismond. Reine Héléne. Reine d'Hongrie, Reine de Seba, Reine Vañi, Roi Admetes, Roi Boflu. Roi de Dannemarc, Roi de la Grande Breta- gne. Roi Salomon. Rofe invincible, Rofe Mufcade Rofe pourpre dorée. Rofe triomphe de Flore, Sauterelle. Seigneur de Malieberg. Sémiramis, Socrates, Sirene. Trône des Lions de S4 lomon. Villeda. Verfailles. Victorieufe. Blanches mélées de couleur de Rofe & Chair doubles. Acafte. Aigle volant, Amintas. Auinte, Amiral de Flore. Amiral Pen Amiral Pier Hein, Anaxinandre. Arachné. Artémidore. Aftérie. Aurore: Autruche. Belizaire, Belle fleur. Belle Helene. Belle Princeffe, Camceléon. Chaffe Royale. Chevalier. Chlorus. Cicogne. Cigne couronné. Colombine. Commandeur de Flore. Comte d’igmond. Comte de Provence. - Comte d’Ifenheim Comte de Sinzendorf. £omte de Sponheim. Comtefle de Marfan. Comtefle de Waflenaer. Cour d'Efpagne. Couronne d’Liter. Couronne d'Europe. Couronne de Flore Couronne d'Hollande, Datames. Dauphin. Duc d'Angleterre, Duc de Beriy. Empereur Honorius, Fontaine. Fortunatus, Galarée. Gloire des Dames. Greffer des Etats Géné- raux. Hollandia, Hollandia liberata, Janus. A2 Jacon. Joyau d'Harlem Cou ronné, Ifis. L'Aftre du Monde, La belle. Le plailir de David, Lis. Madame. Madame de Maintenon. Merveille de nos jours, Merveille d'Europe, Mignon de Delit, Miroir. Monarchie. Oz Roi de Bazan, Oétavie, 5 CATALOGUE DES JACINTES connues en r767. Juite des Blanches mélées de couleur de Rofe € Chair. Pavillon arboré Piramide d'Egypte. Pomporia. Porteur de Couronne, Prince de Sultzbach, Prince de Screlitz. Alba Violacea. Albicaftro. Amiral Banken. Amiral de Ruyter. Antonia Arlequin. Baron de Cranendon. Beauté incomparable, Beauté inexprimable. Belle blanche violette, Bale fortune. 3elle Gabrielle. Cardinal de Fleury. Capitaine Mujor. Cerès. Charmante Reine, €har du Soleil. Couronne d'Ltoiles. Dauphin. Diogénes. Doge de Venife, Donna Margarita, Dægon volant. Agatocles. Aigle noir. Aimable Favorite. Aimable Brune. A la mode, Atcibiades. Alcides. Amarillis. Amaltée. Amirauté de la Meufe. Amiral Anfon. Amiral Hemskerk. Aniral de Ruyter. Amflerdam couronné, Antigones. Antipaxos. Arc en-Ciel. Archidame. Ariadne. Arlequin panaché, Azur triomphant. Prince de Galles. Princeffe de Parme. Princeffe de Strelits. Pulchra. Reine Augufte, Reine Atilde. Blanches méêlées de Violet & Pourpre doubles. Drufille, Duc de Bourgogne. Duc de Cumberland. DuchefTe de Modene. Egilte. Etats de Hollande. Etats Généraux. Eft plus Ultra. Flavius Jofeph. Fleuve du Rhyn. Gloria Mundi albo. Globe terreftre. Hannibal. Harpe de David. Impératrice de Ruffie, Infante Joyau d'Hollande, Joyau de Salomon cou- ronné, Junon. £a belle Princeffe. La fidélité doit paroître. La joye d'Hollande, Reine de Navarre, Roi d’Eipagne, Roi de Pruffe. Roi Mirandus,. Roi de Sian. L'efpérance Madame Sophie, Madame Victoire, Magnifique, Marie Theréfe, Micromegas. Monique. Muñcien. Non plus ultra. Oifeawx du Paradis. Optimus. Ornement de Parade, Palais de Junon. Palais de Néron. Palais de Salomon. Palamedes. Paris de Montmartel, Perle de Hollande. Piramide de Pourpre. Pourpre blanche. Pourpre Royale. Pourpre fans pareille, Pourpre triomphante. Bleues Pourpres doubles. Baïlli d'Amftelland. Bailli de Brederode. Batave couronné, Beauregard. Bel ordre. Belle Turquine, Blazon pourpre, Bleu célefte, Bleu foncé. Bleu panaché. Bouquet de fleur. brillante. Brunette aimable: Brunette amoureufe. Brunette Royale. Bucéphale. Cabinet de fleurs. Caïanus. Caledonie. Candale, Cardinal de Fleury. Cardinal de Soubife. Cafcade. Cedo Nulli, Céleftine. Certorius. Charles V. Charmant bleu. Charmante violette. Cid. Cleombrote. Climéne. Colonel Mentzel. Comte de Buren. Comte d'Artois. Comte d’Eberttein. Comte d'Hoilande. Comte Palf. Conte Schwerin. Confeiller Burgklin Coriolan. Corregidor. Roi Ofris, Sultanine. Toifon d'er. Triomphe d'Overveen: Ufanie. Praximoë, Prince Héréditaire de’ Naffau Weilbourg. Princefle Caroline. Princeffe incomparable... . Propatria. Reine du Perou, Reine Elifabeth. Reine Marie. Roi des’ fleurs. Roi du Perou. Roi Staniflas. Rofe blanche violette. Rofe Pourpre. Sarpedon. Sauterelle. Sceptre Royal. Statira,. Triple couronne Mineu< re, Triton. Valeria Violette Mignonne, Coucou. Cour de Velfen. Couronne de Brabant. Couronne d’Etoile. Couronne panachée: Courcnne pourpre. Couronne de Mofcovie: Couronne violette. Czar de Mofcovie. Divertiffant, Dominante, Ducheffe. Duc d'Aquitaine. Duc d’Arenberg. Duc de Parme. Duc de Hannovre. Duc d'Orléans. Duc de Tofcane, Duc Louis de Brunswick, Ducheffe de Berry. Eleétrice, CATALOGUE DES JACINTE connuës en 1767. Eméraude. Empereur Amurath, Empereur Tibére. Empereur Turc, Ethiopienne. Evêque de Londres. Etendart. Farinelli. Faucon noir. Filate. Flavius Jofeph. Fleur parfaite, Fleur de Mage- l'ontainebleau. François premier. Fréderic JI1. Galopin couronné, Général Lafy. Gloria Mundi. Gloire des Tritons. Grande belle pourpre. Grand Vifir. Grand Caire, Grande Violette, Grand Jupin. Grand Louis. Grand Mosgol. Grand Sultan. Habit du Roi. Jardin des fleurs. Jardinier. Impératrice de Maroc. Impératrice Reine, Impératrice Zenobie, Impériale. Importante. Incomparable. Achilles. Aimable liberté, Agathe Violette. Agrippa, Alexis. Amiral Danois, Anaclet. ÂArcas. Arion. Ariftide. Atis. Belle Afrique. Belle gris de lin. Belle thréforiere, Belle vue. Blazon couronné, Juite des Bleues ES pourpres doubles. Indigo. Joyau de Flore, Joyau pourpre. Joyau du Vegt. La pompeufe. La Solitaire. La Meufe fleuve. Léonidas. Le Berger Pirame, Liberté. Lion d'Hollande, Lion Panaché. Locatelli. Louis XV triomphant. Maifon de Waffenaer. Manteau de pourpre. Maréchal de Turenne, Marforius. Mars. Merveille de Flore, Mine Vitriole, Minuit. Miroir. Mode Françaife, Negro fuperbe. Neptune, Niger. Nigerrimus, Nitocris. Non plus ultra, Noli me tangerce. Ornement de Flore, Outremer. Ovide. Palais Royal, Pallas. Parfaite. Parménion. Paffe le grand, Paffe la grande belle. Paffe tout. Penfilvanie, Perroquet, Perfée. Perfan. Phénix. Phénix des fleurs, Piramide couronnée, Pluton. Policrate. Pompée le grand. Pontife Romain. Pourpre agréable, Pourpre foncée. Pourpre Impériale, Pourpre Parnaffe, Pourpre fans pareille, Pourpre finguliere, Pourpre de Tir. Pourpre Violet, Priam. Prince Diederic de Def. fau. Prince Lobkowitz, Prince de Naffau, Prince de Soubife. Profélite, Regulus. Reine de Portugal. Reine des Amazones. Reine des Maures. Reine d’Ethiopie. Rien ne me furpaffe. Dleues Porcelaines doubles, Bonaventure. Bouquet de porcelaine, Bucentaure. Bufquiere de Diamans. Cayanus. Carels-ruhe, Caftor. Cerbere. Céruleus. Centaure, Charle-Magne. Charlotte Amélie, Chloë. Conftantia. Colonne Triomphale, Colofe, Conte d’Albermale, Comte de Hanau, Comte de Welderen, Confeil d'Etat. Coriphée, Coulant de pierres. Couronne d'Angleterre, Couronne de la Chine, Couronne d'Etoiles. Couronne de la Haye. Couronne de Porce- laine. Couronne du Roi. Couronne Impériale, Czarine. Demétrius, B Roi d’Armenie, Roi Darius Roi de Congo, Roi d'Egypte. Roi d’Ethiopie, Roi d'Hongrie , ou Opu- lence, ou Titan, Roi de Pegu. Roi Pourpre, Roi de Portugal, Roi de Ternate, Roi des Indes, Roi des Jacintes, Roi des Maures, Roi Minos. Romulus le Frifon. Rofe bleue, Ruiffeau. Saphir Couronné, Stathouder Général, Semper Auguftus. Superbe grande, Suprême Surintendant, Tales. Tartare. Thréforier Général, Triomphant couronné. Triomphe du Monde, : Trône de Minos. Turquoife. Vainqueur. Vierge. Violette piramidale, Voilà qui furpañle. Vûe des Dunes. Duc d'Anjou. Duc de Luxembourg, Duc de la Force. Duc Du Maine. Duc de Kennemerland, Duc de Tefchen. Ducheffe de Luxem- bourg. Elcéteur d'Hannovre, Empereur Antonin, Empereur Charles. Empereur Vitellius. Epicharmes. Epiéete. Etendart Royal. Lvêque de Brifto!, € CATALOGUE DES JACINTES connuës en 1767. Juites des Porcelaines doubles, Faucon couronné, Favorite. Fettus. Fidélité couronnée. Fleur parfaite Fontaine couronnée. Généralité, Général Bennet. Général Cornabé, Globe terreftre, Gloria Mundi. Grand Alexandre, Grand Caire. Grand Monarque. Grand Tréforier de Bre- tagne, Grand Roland. Grandeur fuperbe. Grandeur triomphante, Gris de lin illuftre. Harpalis. Helene. Hercules. Honnorable. Jardin de plaifance. Adonis. Agathe bizarre. Agathe mignonne. Agathe nouvelle. Agathe piramidale, Aimable paix. Arc de triomphe. Afpañe panachée. Pelle Agathe. Belle fleur couronnée, Belle Pommone, Betzabé. Blandine. Bouquet aimable. Cadmus. Capitaine Général. Cafopée. Char de triomphe. Chartreux. Comble de gloire. Commis. Conte de Seckendorff. Conte de Sintzendorff. Conftaniia. Ceurteveus Couronne Agathe, Délicieufe. Incomparable triom- phant. Joyau du Vegt. Landyraff de Sauffen- berg. La plus belle du Monde. Leviachan. Lion vaillant, Luftenbourg. Maifon de Naffau. Marie Thérefe. Merveille du Monde. Metellus. Miltiades. Minutius Félix. Mithridate. Muftapha, Ninette. Oi‘eau Vert. Olimpia. Oinement de Flore. Payfan. Palais de Salomon. Panaché bleu & blanc rayé, Denus. Didateur. Didon Royal, Diogenes. Diomédes. Direéteur Général. Duc de Calabre. Duc de Holitein. Duc de Mecklenbourg. Duc de Penthiévre. Duc de Lorraine. Empereur Conftantin. Empereur de la Chine. Empereur Tite. Empereur Trajan. Endimion, Evêque de Bamberg. Fabius Maximus. Fiancée du Prince. Flavius Jofeph. Fleur célefte. Galatée. Garçon. Généraliffime, Georze Lil Glori: florum, Gloriane, Pafquin. Pañle cour du Roi. Paffe non plus ultra, Perle d'Amfterdam. Perle d'Hollande. Phane broëk. Phénix des fleurs. Pigmalion. s Plénipotentiaire. Pontife Romain. Porcelaine d'Orient. Porcelaine Royale. Porte Couronne. Prince Charles de Lor- raine. Prince de Frife. Prince de Piémont. Prince de Wolfembutel. Prince de Nafau. Prince de Galles. Prince Guillaume IV, Prince Noble. Princefle Noble. Protcéteur. Recteur Magnifique. Gouverneur Général. Grand Connétable Colo- ne. Grand gris de lin. Grande Merveilleufe, Grande Royale. Grand gris de lin aima- ble. Grand Patriarche. Grand Roland. Grand Souverain Royal. Gris de lin aimable, Hannibal. Icare. Impératrice. Impératrice Afpañe. Infante Reine. Jules Céfar. Lancelot. Liberté couronnée. Lion couronné. Lune. Mazaniello. Migniature. Mériandor. Monarque de Prufte. Reine de Conge. Reine de la Chine. Reine de France. Reine d'Efpagne. Reprélentant. Roi Augulte, ‘ Roi Guillaume, Roi Mirandus. Roi Romain. Samaritaine, Sceptre de Porcelaine, Sceptre Royal, Second Oifeau couronné. Sultane. Suprême. Tour de Pharos. Très belle. Triomphe bleu. Triomphe de Flore. Triomphe du Monde, Triomphe gris de lin, Trophée. Victor À médée. Volant couronné. Vue de la Campagne. Facintes Bleues d'Agate € gris de lin doubles. Ornement de parade. Ornement de parade d'Amfterdam. Ornement de Brunswyk. Paix douce, Palamede. Paracelfe. Panthére. Parnaffe. Pafquerette,. Perche longue. Perle de Frante. r'erle piramide. Prince de Waldeck. Princeffe Caroline. Procureur Général. Remus. Renommée de la paix. Roi des fleurs Romulus de Harlem. Sans pareil panaché. Tacite. Thoas. Triomphe d'Overveen, Ulife. Volant. CATALOGUE DES JACINTES : conmes en 1767. Bleues Pourpre fimples, | Abner, Africain, Affrique, Aglaure. Agrément. Aigle Impérial, Aimable, Alcinoüs. Antoinette, Arabe. Artaban. Azur tromphant. Bacha de Bulgarie. Bacha d'Egypte. Bacha du Caire. Baron de Lowenheim. Bel objet. Belle Americaine, Belle riante. Belle Turque. Bouquet formidable, Bruno. Brutus. Calliope. Cafindre. Cathedrale de Cologne: Cathedrale d'Utrecht, Cefar Romain. Charles le Hardi. Chapeau pourpre. Clelie, Conite de Buuren. Comte de Lotum.- £omte de Gol!owkin, Couronne Brune. Couronne de Suede, Couronne d'azur. Couronne de Bloemen- dal. R Abfalom, Amafa. Aletis. Alphonfe. Amphitrion, Andronicus, Apollonius, Aliftide. Ariftophane. Aurore. Baron de Wafenaer., Beau Joab. : Belle Gabrielle, Belle parade. Couronne d'Europe. Couronne d'Harlem, Couronne. pourpre. Couronne triomphante, Dagon. Dauphin, Dauphine. Don Antonio. Don Carlos. Duc de Bretagne. Duc de la Force, Duc de Weymar. Duc d'Orleans. Ducheffe d’Orleans.- Eclatante. Egefippe. Eleétrice. Enile. Empereur de Java. Empereur François. Erasme. Etat d'Hollande, Fvêque, Evêque Roïal, Faif.n,. Geant. Général. Général Groveftein, Gouverneurdes Indes, Golconde. Grand Calife, Grand Jupin, Grand Népgre, Gratien, Grotius. Guarini. Habit du Roi. Habit pourpre, Hannibal, Hefipofe. Homere. Jeune Maure. Imperiale Major, Incomparable, Indienne, Indigo. Indigo Guatimalo. Joli cœur. Jupiter. La Luifante. La Luifante couronnée. Leopold, Lizimachus. Mandillo, . Marquis. Maximilien, Menelas. Meftre de Camp, Metropalitain, Minerve, Miroir. Morinette: Négre. Négreffe, Non pareille, Nulla Seconda, Oftton. Ours grinpant, Outremer. Pallas. Papirius. Parmenion. Paie Afrique, Pafe Dauphine, Paffe Enone. Pañe Jupiter. Paife Mozambique. Paffe non plus Ultra, Bleues Porcelaines fimples. Betzabé, Blandine. Bleu célefte. Bleu Roïal. Bouquet joli. Bouquet Porcelaine, Cartefius, Charles XII. Ciceron. Cincinnatus, Clovis. Colomb, Colonel, Comus. Conte de Portland, Comteffe,. Commis. Coriolan. Cour-des Chevaliers. Couronne de Bohême. Couronne de Pologne, Couronne de Waffenaer, Couronne du Roi, Cuiraffe luifante, Dalila. Délicatefe, Diétateur. Didon Roïale, B 2 ü Paffe Rhadamante. Paffe Roi des Indes. Paffe Sultan. Pierre precieufe, Plaifant, Plutarque, Pluton. Préteur. Prince Héraclius. Pourpre Impériale, Pourpre-incomparable, Pourpre Roïale, Profeffeur. Proferpine, Rbhadamante. Repos de la paix. Roi de Naples. Roi des Indes. Roi des Maures. Roi des Négres, Roi Guillaume. Roi Romain. Romulus, Saladin. Sceptre Roïal Seconde Impériale. Semper-Auguftus. SufFragent. Tantale. Telemaque, Tirefias. Touchante, Tour de Babel, Turnus. Violet Magnifique, Violet Noiratre, Violet furpaffant. Virgile. Verfeau, Duc de Bretagne, Duc de Tofcanne, Eclatante, Empereur. Empereur Charles, Empereur Pannaché, Egizippe. LEnone. Etendard Couronné, Etendard Roïal. Etendard Turc. Fabius Maximus, Fleur de janvier. Fleur parfaite, 8 CATALOGUE DES JACINTES connues en 1767. Juite de Bleues Porcelaines fimples. Florimont. Gallas. Garçon. Général Ambherft. Général Bernklaw. Gracieufe. Grandeur. Grand-Duc. Grand Duc de Florence. Grand Javan. Grand Ottoman. Grand Maitre. Grand Guftave. Hercule, Houfoir. Jardin plaifant. Infant Royal. Joïau d'Amiterdam. Agate couronnée. Agate la belle, Agete Major. Agate Roïale. Agate fuperbe. Agate fuperlative, Agenor. Almanzor. Arachné. Atalante. Paziline. Belle face. Adelaïde, Agate. Albo Major. Alcefte. Amante. Amirante. Angola. Archidue, Arion. Artemife, Afpañie. ÂAthalie. Autruche, Belle Aurore. Belle Bergere, Belle Blanche. Belle Comtefte, Belle Helene, Belle Inde. Belle Parade, Joli. Jofeph. L'aifance. Leandre. Léonce. Marc Antoine, Marechal de Turenne, Martin. Matador. Maximus. Mignon Boot. Népos. Parfaite. Paris. Paffe Colomb. Paffe criftal. Paffe Dauphin, Pafñle Gabrielle. Paffe Joab. Pañe Grandeur. Pañle Joli. Pafñle Porcelaine. Pavillon Couronné. Pégaze. Perfée. Pithias. Porcelaine de Chine. Porcelaine Impériule, Porcelaine parfaite. Porcelaine Roïale, Porcelaine Sans pareille. Porte couronne. Porte étandart Roïal, Premier étandart, Bleues Agate fimples. Belle fieur. Bi'ou de la Reine. Caftor. Clavier de perles. Comble de‘beauté. Comble de Gloire. Couronne de Dordrecht, Couronne de la Chine. Curtius. Delitieufe, Dorilas. Electeur, Euripides. Fiancée. Floriffant. Grand Alexandre. Gueridon. Heros Panaché. Hollande. Irreprochable. Julie. Laodicée. Lavinie, Liberté, Facintes Blanches Jimples. Berceau. Bergere. Blanche de Crème. Blancheur. Blandine. Bona fides. Bouquet triomphant, Cameleon. Caroline. Candide. Cardinal Rezzonico. Chevalier. Chandelier d’Eglife. Charlotte. Charmante, Chartreufe. Chevalier de Malthe, Cigne, Clio. €onte, ConmtefTe. Conteffe d'Effen. Couronne de Flore. Couronne du Roi. Couronne grande. Couronne jacinte. Couronne de Hollande. Dameret. Dame d'honneur. Daphné. Dauphine, Del Mina. Duc de Candie. Elevée. Evêque Roïal. Etandart Roïal, Faucon blanc, Flora Mundi. Galatée. Goliath. Premier noble. Premiere des fleurs, Prince des fleurs, Prince de Pruffe. Princefle Caroline. Pro patria, Publique. Roi Darius. Roï David, Samfon. Sigismond. Sultan couronné. Thales. Theodore, Thoas. Tullie. Turban, ‘Lucien. Lucine. Marc Aurelle. Ornement de Parade, Paffe Délicieufe. Pañfe propatria. Perdiccas. Pollux. Princefle de galles. Pucelle de Dordrecht, Recteur Magnifique. Roi Salomon. Grand bouquet. Grandefe. Grandeur triomphante. Gravité. : Guillaume Frifo. Habit blanc, Hector. Hélicon. Héroïne. Jardin de plaifance, Jaune N°. 2. Impériale blanche. Impératrice Romaine, Ino. Joïau. Joïau d’Elszenbreitftein, Islande, joe a plus délicieufe, Léonore, Lievre, CATALOGUE DES JACINTES connues en 1767, 9 Juite des Facintes Blanches fimples. Lievre. Lin. :Lion. Lion Belgique, Lucrèce. Madame Roïa'e, Marie. Marianne. Mecene, & :Mignonne, ;: Minerve. Nobiliffime, _Noble de Venife. Nonpareille. «Paix blanche, Palarin. Palinure. : Pamphile, Paon, Abbé de Condenberg. Archiduc Jofeph. , Atticus. Aurore. Baguedor. Batteur d'huile, Beau rouge. Belle Rofette. Belle Warandine. Bouquet de Dame. Bouqu:t aimable, Bourbon. Califto. Cardinel. Caroline Augufte, Chalumeau d'or. Chapeau, rouge. :Clito. Comte de Wartenleben. Comte de Wedel. Comte d'Evreux. Comte de Kaunitz. Convenable, Coq d'Inde. :Coridon. Couleur de feu, Couronne Jaune. Etendart Jaune. Parfaite. Paris. Paffe couronne grande. Pa couronne {mpéria- e Paffe David. Paffe Dauphiné, Paffe berceau. Pafñfe riche paix, Paffe Romaine, Pavillon. Perdrix. Perle blanche, Perle Jmpériale. Perle d'Orient. Perle de parade. Peronelle, Pigeon. Plaifir de Cour Plume. Premier noble. Premier Nobiliffimo, Porto Bello. Princeffe Anne, Princeffe Palatine. Princefle de Parme. Pulcherrima. Pureté. Reine Anne. Reine Afpañie. Reine Blanche, Reine de france. Reine d'£fpagne. Reine de Portugal, Reine Léonore. Renommée. Riche paix. Seconde Couronne, Couleur de Rofe &ÿ rouge fimples. Couronne de rofe. Diane. Douceur. Duc de Florence. Duc de Holftein. Ducheffe de Holitein. Eclalante, Eripbile. Efpérance. Étoile du Matin, Europe. Feu ardent. Fidele. Flame..de feu. Eleur d’or. Fleur de rofe. Four ardent. Furieufe, Grand Maitre Roïal. Grand triomphe. Hélere. Hermaphrodite. Lion rouge. Madame la cadette, Oifeau de Paradis. Oifeau rouge. Onix. Orange rouge. Ornement de Flore, Orneinent de Parade, Ornement rouge. Paffe Couronne l’'Empe- reur. Piraemon. Perroquet. Prince Edouard Augufte. Princefle d'Orange. Princefle Elifabeth Caro- line Rayon du Soleil, Rakima, Reine de Pruffe. Reine rouge. Rofalie, Rofe admirable. Roïe aimable. Rofe aurore. Rofe bouquet aimable. Rofe charmante, Rofe bellinde. Rofe couronne, Rofe de Dame, Rofe élégante. Rofe églantine., Jacintes Simples Jaunes. Grand bouquet Jaune. Jaune pa fa't, Second Noble. Second chandelier d’I- glife Sénateur de Pologne. Simphonie. Sophie. Stathouder Général. Sultane. Taïs. Tarte. Tendrefle, Tiphon. Triomphe de Blandine. Trompette, Tunique blanche. Vierge. Voltaire. Volumina, Zephir. Rofe Incarnate. Rofe jolie. Rofe la Reine. Rofe Vermeille, Rofe monde. Rofe Naturelle. Rofe Noble. Rofe Orange. Rofe Piramidale. Rofe Princeffe. Rofe Roïale, Rofe rouge. Rofe fans épine. Rofe Prieel, Rofe füblime, Rofe fuperbe. Rofe Virginale. Rouge blanche. Ruban d'or. Sang de bœuf, Soleil, Soleil du Monde. Timoclée. Tête de Velfen. Trompette d’or, Venus. Jaune Souffre, 4o ® COUCHES DE GEORGE VOORHELM De IX rangées $ de 38 €? 4 de 37 Tacintes au Total 338. Premiere rangée. Agrément rouge. Paris Montmartel. Palais de Selomon: Roïal Conftantinople., Grande magnifcence, Comete. Prédominante. Agrément rouge. Palle non plus ultra. Frince Deffau. Oz Roi de Bazar. Comete. Paris Montmartel, Prince Deffau. Princeffe Strelitzs Agrément rouge. Og. Roïal Conftantinople. Bien aimé. Monarchie, Comete. Og Agrément rouge, Princeffe Strelitz. Prince Deflau. Grande Mazsnificence, Conquête rouge. Oz. Prince Deffau. Paffe non plus ultra, Agrément rouge, prédominante. Comete. Paris Montmartel. Roïal Conflantinople, Palais de Salomon. Yaris Montmartel. Agrément rouge. Neuvieme rangée. Diademe de Flore. Louis le Grand. Prince Guillaume V. Greffier des Etats géné- Iaux. Seconde rangée, Climene. Comte Swerin. Louis XV triomphant. Directeur Général. Reine des Mores. Merveille de Flore. Rien ne me farpafle. Achiles. Cedo nulli. Rex negros. Reine des Mores. Directeur Général. Rien ne me furpaire, Merveille de Flore. Rex negros. Achiles. Pourpre impérial. Grndeur Merveilleufe, Giand pompée. Grandeur Merveilleufe. Pourpre impériale. Achiles Rex negros. Merveille de Flore. Rien ne me furpafre. Direéteur Général. Reine des Mores. Rex negros. Cedo nulli. Achiles. Rien ne me furpaffe. Merveille de Flore. Reine des Mores. Directeur Général. Louis XV triomphant, Conte Swerin, Clinene, Neuvieme rangée. Gloria mundi rouge. Princeffe Impériale. Confeiller Penfionnaire, Temple de Diane. Théâtre Italien. Troifieme rangée. Mont Vefuve. Alberdine. Gloria Hollandia. Marquife d’Anfpach. Grand Monarque de France. Roi Salomon, Moderne. Palais de Rome. Favo fuperbe. Marquife de Bonac. Gloria Hollandia Grand Monarque de France. Pitagoras. Marquife de Bonac. Grand Monarque de France. Moderne. Flavo fuperbe. Couronne des rouges: Comte de Provence. Heroine. Couronne des rouges: Flavo frperbe. Moderne. Grand Monarque de France. Marquife de Bonac. Pitagoras. Monarque du monde. Gloria Hollandia. Marquife de Bonac. Flavo fuperbe. Palais de Rome. Mont Ethna. Roi Salomon. Grand Monarque de France. Marquife d'Anfpach. Gloria Hollandia. Roi Salomon. Saturne. Neuvieme rangée, Rofe blanche violette. Aurore douce. Vifir Turc. Gloria mundi rouge. Trône de Salomon. Quatrieme rangée: Sultane. Reine des Mores, Conquête. Gloria mundi. Gloria Florum. Impératrice Reine. Sultane. François Premier. Globe Terreftre. Gloria Florum. Paffe non plus ultra, Impératrice Reine. Gloria Florum. François Premier. Globe Terreftre, Gloria mundi. Faffe non plus ultra: Habit du Roi. Georges II. Flabit du Roi. Paffe non plus ultra: Gloria mundi. Giobe Terreltre. François Premier, Gloria Florum. Jmpératrice Reine. Paife non plus ultra; Gloria mundi. Globe Terreftre. Frarçois Premier. Sultane. JImpératrice Reine, Gloria Florum. Gloria mundi. L'importante. Reine des Mores: Sultane. Neuvieme rangée. Confeiller Penfonnaire, Louis le Grand. Theître Italien. Belle Gabrielle, Romano, COUCHE DE. GEORGE VOORHELM. Cinquieme rangée, Rofe-piramidale, Don gratuit. Sainte Genevieve, Bellone. Perruque quarrée, Gloria florum fuprema. Trone amarante de Klo- re: Sceptre de David. Sainte Genevieve, Rofe piramidale. Duc de Bourgogne, Perruque quarrée. Prince Héréditaire de Nafiu Weilbourg. Gloria florum fupreina, Conquête rouge. Sceptre de David. Sainte Genevieve, Don gratuit. Gloria forum fuprema. Prince Héréditaire de Naffau Weilbourg. Perruque quarré:. Reine Alexandre, Sainte Genevieve. Sceptre de David. Gloria florum fuprema, Prince Héréditaire de Naffau Weilbourg. Trone amarante de Flo- re. Duc de Bourgogne. Rofe piramidale. Saint Genevieve. Sceptre de David. Gloria florum fuprema. Chandelier d'Eglife, Perruque quarrée, Bellone. Trone amarante de Flo- re. Don gratuit. Rofe piramidale, Neuvieme rangée. Alberdine. Belle Gabrielle. Theitre Italien, Louis le Grand. Confciller Penfonnaire.. Sixieme rangée. Parmenion. Duc de Kennemerland. Bouquet de fleurs. Ariane, Célefine. Jlluftre d'Hollande, Duc d'Aquitaine, Metellus. Ariane. Illuftre d'Hollande. Duc d'Aquitaine, Duc de Kennemerland, Bouquet de fleur. Metellus. Céleftine. d Conquête comme à la mode. Conquête comme le bailli. Monarque de Pruffe, Bel ordre. Gouverneur Général. Anfterdam couronné. Conquête comme grand Céfar. Céleftine. Metcllus. Bouquet de fleurs. Duc de Kennemerland, Duc d'Aquitaine. Illuftre d'Hollande, Ariane. Metellus. Duc d'Aquitaine. Iluftre d'Hollande. Céleftine, Ariane. Bouquet de bleues. Duc de Kennemer land. Parmenion, INeuvieme rangée. Trône de Salomon. Gloria mundi rouge, Vifir Turc. Aurore douce, Rofe blanche violette, Septieme rangée. Flivius Jofeph. Eeuwendbhall Grenat. Prince de Frife. Duchefle de Parme, Etats Généraux, Solcil d'Or. Opéra. Parehelie Solaire. Ltats Généraux. Leuwendhall. Duchefe de Parme. Prince de Frife. Etoile flamboyante, Conquête comme Con. trolleur. Parehelie Solaire, Autruche. Grenat. Ducheffe de Modene, Prince de Frife, Grenat. Autruche. Pa ehelie Solaire, Conquête, Etoile Flamboyante, Prince de Frife. Ducheffe de Parme, Leuwendhall, Etats Généraux. Parehelie Solaire, Opéra. Soleil d'Or. Etats Généraux. Ducheffe de Parme, Prince de Frife, Grenat. Leuwendhall. Flavius Jofeph, Neuvieme rangée, Theître Italien. Temple de Diane, Confeiller Burgklin, Princeffe Inpériale. Gluria mundi rouge, C2 (ft . Huitieme rangée. Renommée de la paix, Pourpre de Tir. Couronne du Roi. Aimable paix. Non plus ultra. Palais de Salomon, Grandeur triomphante, Roi des Jacintes. Aimable paix. Confeiller Burgklin. Pigmalion. Non plus ultra. Pourpre de Tir. Ethiopienne. Epicharmes. Ornement de Brunswick. Grandeur triomphante. Epicharmes. Confeiller Burgklin, Epicharmes. Ornement de Brunswyle, Grandeur triomphante, Roi des Jacintes. Couronne du Roi. Non plus ultra. Pigmalion. Conféiller Burgklin, Aimable paix. Roi des Jacintes Grandeur triomphante, Pourpre de Tir. Palais de Salomon. Non plus ultra. Aimable paix. Couronne dw Roi. Pourpre de Tir. Renommée de la paix, Neuvieme rangée. Greflier des Etats géné- raux Prince Guillaume V, Louis le Grand, Diademe de Flore, 12 COUCHE DE J. KREPS. De VI. rangées de 41 Sacintes chacune. Total 246. Premiere rangée. Joye de Hollande. Victor Amedée. Belle Amazone. Conte de Swerin, Gloria mundi blanc. George Il. Conquête. Conte de Velderen. Couleur de feu. Bailli d'Amftelland. Commandeur de Flore. Landgrave de Saffen- burg. Gloria mundi blanc. Viftor Amedée. Non plus ultra. Comte de Swerin. Comete. Comte de Velderen, Palais de Salomon. Georges III. Moderne. Gcorges IT, Palais de Salomon. Comte de Velderen, Coametz. Comte de Swerin. Non plus ultra, Victor Amedée, Gloria mundi blanc. Landgrave de Saffen- burg. Commandeur de Flore. Bailli d'Amftelland, Virgo. Comte de Velderen. Rofe champêtre. Georges III. Gloria mundi blanc. Comte de Swerin. Belle Amazome. Viétor Amedée. Joye de Hollande. Seconde rangée. Fien ne me furpaffe, Illuftre beauté. Beau regard. Grand Monarque , de France. Demus. Grande Magnifcence, Merveille de Flore, Gloria Hollandia, Duc d'Aquitaine. Mont Vefuve. Bouquet de Fleurs. Grand Monarque de France. Jl'uftre d'Hollande. -Paffe non plus ul ra. Reine des Mores. Grande Magnifcence. Duc d'Aquitaine. Gloria Hollandia. Atis. Grand Monarque de France. Bouquet de Fleurs. Grand Monarque de France. Atis. Gloria Hollandia, Duc d'Aquitaine. Grande Magaificence. Reine des Mores. Paffe non plus ultra. Illuftre d'Hollande. Grand Monarque de France, Bouquet de Fleurs. Mont Vefuve. Duc d'Aquitaine. Gloria Hollandia. Merveille de Flore. Grande Magniñcence. Demus. Grand Monarque de France. Beau regard. Jlluftre beauté. Rien ne me furpafle. Troifieme rangée. Chandelier d'Eglife, Rex negros, S:lomon. Duc de Kennemerland. Saturne. Céleftine. Sceptre de David. Diretteur Général. Bien aimé. : Pañfe non plus ultra, Pucelle amoureufe, Gloria mundi bleu. Flavo fuperbe. Direéteur Général. Chandelier d’Eglife, Duc de Kennemerland. Flavius Jofeph. Paffe non plus ultra. Gloria forum fuprema. -Gloria mundi bleu. Flavo fuperbe Gloria mundi bleu. Gloria forum fuprema. Pafle non plus ultra, Flivius Jofeph. “Duc de Kennemerland. Chandelier d'Eglife. Direéteur Général. Flavo fuperbe. Gloria inundi bleu. Pucelle amoureufe. Paffe non plus ultra. Bien aimé. Directeur Général. Sceptre de David. Céleftine, Saturne. Duc de Kennemérland, Salomon. Rex negros. Chandelier d'Eglife. Qu Quatrieme rangées Charlemagne. Amarante. Aimable paix, Reine Alexandre. Sans pareil panaché, Gloria florum alba. Reine des Mores. Perruque quarrée. Aimable paix. Mont Ethna. Empereur Conftantin. Marquife de Bonac. Sans pareil panaché. Gloria florum alba. Roi des Mores. Palais de Rome. Gloria florum alba. Prince de Weilbourg. Locarelli. Marquis de Saint Simor. Gouverneur Général, Duc de Bourgogne. Locatelli. Prince de Weïlbourg, Empereur Conftantin, Palais de Rome. Roi des Mores. Gloria florum alba. Sans pareil panaché, Marquife de Bonac. Empereur Conftantin, Mont Ethna. Aimable paix. Perruque quarrée, Roi des Mores. Gloria florum alba. Sans pareil panaché, Reine Alexandre, Aimable paix, Aimarante, Charlemagne, COUCHE DE Cinquieme rangée.! Cour de France. Duc Louis de Brunswick, Grande blanche royale, Grandeur triomphante, Princeffe Impériale, Globe Terreftre. Etats Généraux, Metéllus. Rofe piramidale, Duc Louis de Brunswick, Harpe de David. Globe Terrcftre. Etats Généraux. Grandeur triomphante. Grande blancl.e royale, Ariane, Rofe piramida'e. * Ornement de Brunswick, Etats Généraux. Globe Terreftre, Leuwendhill. Globe l'erreftre, Etats Généraux. Ornement de Brunswick, Rofe piramidale, Ariane. Grande blanche royale, Grandeur triomphante, Etats Généraux. Globe Terreftre, Harpe de David. Duc Louis de Brunswik, Rofe piramidale, Metellus. Etats Généraux. Globe Terrelire. Princeffe Impériale, Grandeur triom hante, Grande blanche royale, Duc Louis de Brunswick, Cour de France, I KREPS. Sixieme rangée. Reine de l'rance. Amarante trône. Ariftides. Temple de Diane. Confeiller Burgklin, Revifeur Général. Pigmalion. Rouge écarlate, Fleur parfaite. Praxinôé. Renommée de paix, Etoile du Matin. Alcides. Revifeur Général, Epicharmes. Gloria mundi rouge, Non plus ultra. Rofe blanche violette, Renommée de paix, - Théatre Italien. Conféiller Burgklin. Confeiller Fenfonnaire, Renommée de paix. Rofe blanche violctte, Non plus ulira. Gloria mundi rouge, Epicharmes. Revifeur Général. Alcides. Etoile du Matin. Benommée de paix, Praxinôé, Fleur parfaite, Rouge écarlate. Pigmalion. Revifeur Général, Confeiller Burgklin, Temple de Diane, Ariftides. Amarante trône. Reine de France, a F4 COUCHE D'UN AMATEUR (Mr COCK) De VII. rang'es de 37 acintes chacune au Total 259: Premiere rangée. Beau regard. Couleur de feu. Rien ne me furpaffe. Gloria mundi alba. Comte de Velderen. Corete. Rien ne me furpafe. Couleur de feu. Comte de Swerin, Moderne. Demus. Comete. Rien ne me furpaffe, Palais de Salomon. €omte de Swerin. Moderne. Demus. Paffe non plus ultræ Rien ne me furpalle. Beauté incomparable. Denus. Moderne. Comte de Swerin. Palais de Salomon. Rien ne me furpañte. Comete. Denus. Moderne. €onte de Swerin. Couleur de feu. Conte de Velderen. Comete. Beau regard. Gloria mundi alba, Rien ne me furpafle, Couleur de feu. Beau regard. Seconde rangée. Romulus de-Frife. Mont Vefuve. Grandeur fuperbe, Sxlomon. Romulus de Frife. Commandeur de Flore, Roi des Morcs. Mont Vefuve. Ariane. Salomon. Reine des Mores. Grande magnificence. Roi des Mores, Pitagoras. Pompée le Grand. Grande magnificence. Georges III. Albi Caftro. Pompée le Grand. Albi Cattro. George JIL. Grande magnificénce. Pomnpée le Grand. Pitagoras. Reine des Mores. Grande magnificence. Ariane. Cerës. Reine des Mores. Mont Vefuve. Roi des Mores. Commandeur de Flore, Romulus de Frife. Salomon. Grandeur fuperbe, Mont Vefuve. Romaulus de Frife, Troifieme rangée. Couronne de. Salomon. Âlcibiade. Belle Pomone. Perle brillante, Cléopatre. Alcibiade, Bien aimé. Perle brillante. Ornement de parade blanc. Bouquet de fleurs. Bien aimé. 1lluftre d'Hollande. Grand Monarque de France. Alcides. Gloria fiorum fuprema. Atis. Grand Monarque de France. Impératrice Reine. Gloria florum fuprema, Gloria mundi bleue. Grand Monarque de France. Conquête bleue. Gloria florum fuprema Céleftine. Grand Monarque de France. Jlluttre d'Hollande. Bien aimé. Bouquet de fleur. Ornement de parade. Perle brillante. Bien aimé. Ovide. Cléopatre. Perle brillante. Belle Pomone. Alcibiades. Couronne de Salomon. Quatrieme rangée: Rofe pourpre dorée, Bailli d'Amftelland. Illuftre beauté. Duc de Kennemerland. Rofe pourpre dorée. Comte de Velderen, Illuftre beauté. Gloria mundi bleue. Pucelle amoureufe. Direéteur Général, Paris Montmartel. Gloria mundi bleue. Agrément rouge, Direéteur Général. Bien aimé, Gloria mundi bleue, Beauté fuprême. Directeur Général. Flavo fuperbe. Conquête bleue. Beauté fuprême. Gloria mundi bleue. Bien aimé. Direéteur Général, Agrément rouge. Gloria mundi bleue, Paris Montmartel. Direéteur Générai. Pucelle amoureufe, Gloria mundi bleue. Illuftre beauté. Comte de Velderen. Royal Conftantinople. Duc de Kennemerland, Illuftre beauté. Bailli d’Amftelland, Rofe pourpre dorée. COUCHE D'UN AMATEUR (Mz COCK)) Ciniguisme rangée, Sans pareil panaché, Gloria forum alba. Conquête bleue. Rofe piramidale, Epicharmes. Eicéron. Cedo nulii. Reine des blanches. Fredericus Rex. Perruque quarrée. Duc d'Aquitaine. Prédominante. Pafe non plus ultra bleue, Marquife de Bonac. Gloria forum bleue. Prince de Weiïlbourg. Paffe non plus ultra bleue. Duc de Bourgogne. Pourpre de Tir. Aimable Rofette. Paffe non plus ultra bleue. Prince de Weilbourg. Duc d'Aquitaine. Marquife de Bonac. Pafle non plus ulua bleue. Prédominante. Duc d'Aquitine. Perruque quarrée. Fredericus Rex. Reine des blanches, Cedo nulli. Cicéron. Epicharmes. Rofe piramidale. Conquête bleue. Gloria florum alba. Sans pareil panaché, Le Sixieme rangée, Charlemagne. Revifeur Général, Ariftides, Monarque du Monde. Epicharmes. Rofe blanche violete. Ariftides. Etats Généraux. Globe Terreftre. Autruche. Grandeur triomphante: Reine Augufte. Globe Terreftre. Etats Généraux. Pourpre de Tir. Monarque du Monde. Globe Terreltre. (*) Leuwendhall. Roi des Jacintes. Ducheffe de Parme. Globe Terreftre. Monarque da Monde. Pourpre de Tir. Etats Généraux. Globs Terreître. Reine Augufte. Grandeur triomphante, Sainte Genevieve. Globe Terreftre, Etats Géné; aux. Ariftides. Mariane. Aimable paix. Monarque du Monde, Ariftides. Revifeur Général. Charlemagne. (*) Leuwendhall 4# le même que Lion Belgi- que, Seprieme rangée, Gloria mundi rouge, Comte de Buren, Grande blanche. Liberté couronnée, Gloria rubrorum. Grand Roland. Grande blanche. Liberté couronnée. Liberté d’or. Pigmalion. Gleria rubrorum. Gr Roland. Gloria mundi rouge. Confeiller Burgklis; Belle Gabrielle. Pigmalion. Conquête blanche, Ornement de parade bleue. Trone de Salomon. Eonfeiller Burgklin. Trone de Salomon. Pigmalion. Belle Gabrielle. Confeiller Burgklin. Gloria mundi rouge. Grand Roland. Gloria rubrorum, Pigmalion. Gloria mundi rouge, Liberté couronnée. Grande blanche. Grand Roland. Gloria rubrorum. Liberté couronnée. Grande blanche, Conte de Buren, Gloria mundi rouge. CON ALIAS } fr \ tu \ 10 1) Ni) ; à 1 su Da d 4 CRTTAS LULU 3 5185 00001 !