' .9 ê ■i^-n ^r'm. &m^i^mB 'm:"-^ 'yj^m '1^4^. o,>^ y^ag^^ <-^ ^t DEUXIÈME EXPÉDITION "ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1908-1910) COMMANDEE PAR LE D^ Jean CHARCOT >/^ I.Clarenoe ,,- gT^]iê-Gf;ycot Carte delà Cote Ouest DE L' Antarctide Sud-Américaine -^^'î't-^i c C'S, CARTE DES RÉGIONS PARCOURUES ET RELEVÉES PAR L'EXPÉDITION MEMBRES DE L'ETAT-MAJOR DU " POURQUOI-PAS ? ' J.-B. CHARCOT M. BONGRAIN Hydrographie, Sismographie, Gravitation terrestre, Obiervalions astronomiques. L. Gain Zoologie (Spongiaires. EchinoJermes, Arthropodes. Oiseaux cl leurs parasites), Planklon, Botanique. R.-E. GODFROY Marées, Topographie côtière. Chimie de l'air. E. GOURDON .... ... Géologie, Glaciologie. J. LiOUVILLE Médecine, Zoologie (Pinnipèdes Cétacés. Poissons. Mollusques, Cœlentérés Vermidiens, Vers Protozoaires. Anatomic comparée, Parasitologie). J, ROUCH Météorologie, Océanographie physique. Electricité atmosphérique. A, SENOUOUE Magnétisme terrestre, Actinométrie, Photographie scientifique. OUVRAGE PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE SOUS LA DIRECTION DE L. JOUBIN, Prolesseur au Muséum d'Hisloire Nalurell,;. ^.^^^ /->/* DEUXIÈME EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1908-1910) COMMANDEE PAR LE D' Jean CHARCOT SCIENCES NATURELLES : DOCUMENTS SCIENTIFIQUES PYCNOGON I DES Par E.-L. BOUVIER Professeur au Muse'um. Membre de l'inslitut. OSTRACODES PHYLLOPODES ANOSTRACÉS INFUSOIRES Par E. DADAY DE DÉES Professeur à l'Ecole Polytechnique de Buda[)c■ (1906'', p. 5 et 6); toutefois, pour abréger dans les tableaux de mensurations, j'ai désigné sous te nom de céphalo- thorax la partie du corps qui comprend le cé})halon {ensemble des somiles prépédifères) et le tronc (somitespédifères). Cette dénomination n'est pas aussi vicieuse qu'on pouirail le croire, car, chez beaucoup de Pycnogonides, les somltes du Ironc no sont pas ailiculés et forment un tout continu avec le c^ohalon. Expédition Charcol. — lîdtviEn. — l'ycnogonidcs ilii o l'mmiuni l'as? ». 1 2 PYCNOGONIDES DU « POURQUOI PAS ? ». trionale, comme l'admet M. Buchan (1), l'isotherme de 45° F. (environ 7° C), qui passe un peu au nord d'Auckland et des îles Falkland, des Crozet et de Kerguelen, dans une direction à très peu près parallèle àl'équateur. Je crois bon également de diviser, comme M. Hodgson, la région suban- tarctique en trois provinces : la province mayellanique comprise entre 20° et 130° long. 0. G. ; \aprovince australienne, entre 13° long. 0. G. et 100° long. E. G. ; enfin \di province africaine ou de Kerguelen, qui s'étend sur le reste de la région subantarctique (de 100° long. E. G. à 20° long. 0. G.). Les Pycnogonides antarctiques jusqu'à l'expédition du « Pourquoi pas? ». — C'est par une découverte de premier ordre que s'affirme le premier travail relatif aux Pycnogonides antarctiques. En 1834, dans un mémoire très explicite et accompagné de figures bien nettes, J. EiGHTs (1834, 203-206, PI. VII) décrivit sous le nom de Decolopoda aus- Iralis un Pycnogonide nouveau et de grande taille, qui différait de toutes les espèces jusqu'alors connues dans le groupe par la présence de cinq paires de pattes au lieu de quatre, qui est le nombre normal. Ce mémoire resta inaperçu jusqu'en 1905, époque où M. Hodgson (1905^) le signala aux zoologistes. Dans son grand travail sur les Pycnogonides du « Chal- lenger », M. HoEK (1881^, G) ne le cite que d'après l'édition anglaise du Règne animal de Guvier et semble ne pas avoir pu se le procurer : « Dans le Boston Journal of Natur al History (1836?), dit-il, Eights men- tionne le genre Decolopoda, mais je n'ai pu savoir si ce genre est valable, ni où il a été trouvé. » En fait, les exemplaires de James Eights avaient été capturés aux Shetlands du Sud, ainsi qu'il est dit dans le mémoire de l'auteur. On verra plus loin que l'espèce existe toujours dans cette région et qu'elle se trouve en outre aux Orcades du Sud. Il nous faut maintenant franchir une longue période, près d'un demi- siècle, pour trouver d'autres documents relatifs à la faune des Pycnogo- nides antarctiques. En 1875, Ed. Miers signale brièvement quelques Pycnogonides suban- tarctiques recueillis à Kerguelen par A. E. Eaton, le Nymphon gracilipes nov. et le N. styligerwn nov. (1875'^. 76), auxquels vient s'ajouter une (1) A. Buchan, Report on atmospheric circulation based on Ihe Observations made on board H. ÎM. S. CI Cliallenger » (Challenger, Phys. and. Chem., vol. XI, \i ■ PYCNOGONIDES DU « POURQUOI PAS?». 3 troisième espèce, le yV. hrevicaitdatum nov. (ISTB*^). Ces trois Pyonogo- nides furent figurés et plus explicitement décrits en 1879 par le même auteur (1879, 211, PI. XI), qui établit le genre Tanystijlum pour son yV. stylificrtnn. Les deux autres espèces furent laissées dans le g<'nre Ni/mphon, mais on verra plus loin que le N. brevic(mdatwn appartient au genre Cheetnnymplion, plus tard établi par M. G. 0. Sars. En même temps que le travail de Miers, R. liohiii fit paraître (4879/ un mémoire consacré aux Pycnogonides du Muséum de Berlin et principa- lement aux espèces recueillies par la « Gazelle ». Quelques-unes de ces dernières proviennent de Kerguelen, le Nutiiphoti f/racilipes Miers, le TV. horridum que M. Hoek a justement identifié avec le Cliœtonyrnphon hrevicaudatum Miers, VArhelia Ueois Hodge qui est une Achélie pro- bablement distincte de l'espèce établie par Hodge, enlin un prétendu Pycnogonuni. littorale Strôni, dontMôbiusa fait, dans la suite, le type d'une espèce nouvelle, le P. may ni rostre. Bôhm signale aussi en Patagonie et dans le détroit de Magellan la Pallene fluminensis Krôyer, qui est une Pallenopsis. Le mémoire de Bôhm est concis et accompagné de bonnes figures. Nous voici arrivés en 1881, époque où M. Hoek (1881'^) publia son remarquable travail sur les Pycnogonides recueillis parle» Challenger ». Cette étude passe en revue toutes les espèces du groupe jusqu'alors signalées; elle en fixe la synonymie et les répartit en famille suivant un système de classification proposé |)arrauteur. .lusqu'alors les espèces con- nues dans les mers froides australes étaient au nombre de 7, toutes suban- tarctiques à l'exception de la Decolopoda australis] du coup, ce nombre est porté à 21 sans accroître d'ailleurs la faune de la région antarctique vraie, toujours réduite à la seule Decolopoda. Ainsi les espèces capturées par le « Challenger », dans les mers australes sont toutes subautarctiques ; la plupart proviennent de la province africaine, des eaux de Kerguelen où elles ont été prises dans la région sublittorale [Nymphon brachyrliyticlam nov. , N. fuscum nov. , Nymphon{Chgetomjmphon)b7'evicaudattnii Miers iden- tifié avec le iV. AomV/«/« Bôhm, Colossendeis rolmsta no\., C. megalonyx nov. trouvée aussi dans la province de Magellan]; les autres furent prises dans les régions abyssales, principalement au voisinage des Crozel, entre 4 PYCNOGONIDES DU « POURQUOI PAS?». le Cap et Kerguelen \Nympho)i hamatum nov., Asco7'/iy/ic/ms glabe)' nov., Colossendeia gi(jafi nov., ('. leptorhyncha nov., (\ fjigas-lepturhyncha nov., C. gracUis nov., et PhoxichilkUum [Pallenopsis) pilosum nov., que l'expédition a également recueilli dans la province australienne]. Les autres provinces subantarctiques sont moins bien partagées dans les récoltes du « Challenger » : celle de Magellan s'enrichit de deux espèces sublittorales, le Phoxichilidium (Pallenopsis) pntagonicum nov. et la Colossendeismegalo7iyxivo\xyéQim?,'$,\kKQV^\\e\en ; laprovince australienne, de deux espèces abyssales, le Nymphon meiidionale nov. et le Phoxichi- lidium [Pallenopsis) pilosum capturé aussi en province africaine. A cette liste, il convient d'ajouter le Nymphon compactmn nov., recueilli par 1 100 brasses près d'Auckland et plus tard retrouvé par la « Scotia » en région antarctique, et le Phoxichilidium (Pallenopsis) fluminensc Krôyer, signalé par Bohm en Patagonie et retrouvé parle « Challenger » à Bahia. Cette dernière espèce est sublittorale, par conséquent peu sensible aux différences de température; toutes les autres recherchent les eaux froides ou presque froides et, dès lors, sont capables de se répandre dans les mers antarctiques. Les seize espèces précédentes ne sont pas les seules capturées par le (. Challenger » dans la région subantarctique; trois autres furent décrites et figurées beaucoup plus tard, en 1898, dans un mémoire spécial dû encore à la plume experte de M. Hoek (4898, 290-295, PI. II et III) : le Pycno- gonum magellanicum nov., des parages de Magellan, la Pallene dimorpha nov. de Kerguelen et V Anoplodactylus neglecta nov,, trouvée entre les îles Crozet et l'île du Prince-Edwards. Les deux premières habitent la région sublittorale, la troisième est franchement abyssale. Les recherches du lieutenant italien G. Chierchia, effectuées à bord de la corvette « Vettor Pisani », enrichissent la faune subantarctique d'une espèce nouvelle, le Tanystylum Chierchiœ, signalée par M. W. Sciiimke- wiTSCH dans une notice préliminaire (1887, 271), puis longuement décrite ^ et figurée par le même auteur dans un mémoire spécial (1889, 333, fig. 8-H). Cette espèce fut trouvée aux îles Chonos. La même expédition recueillit aux Abrolhos et dans le détroit de Magellan la Pallenopsis fluminensis Krôyer, déjà signalée par Bôhm dans cette dernière région. PYCNOGONIDES DU « POURQUOI PAS ? ... 5 En même temps que M. Schimkewitsch publiait son mémoire, M. G. Pfeffer consacrait une étude succincte et sans figures aux Pycnogonides antarctiques de la Géorgie de Sud (1889, 41-49). Les espèces décrites par l'auteur sont le Nyinphon antarcticum nos., le Nymphon [VJuetotiymphon) hrevicaudatum Miers déjà signalé aux Kerguelen, V Ammothea grande iiov. et VA. C/ausii nov., VA. Hoehii, dont on doit faire, ce me semble, une Am?woM?//a, car ses palpes comprennent neuf articles ; enfin la C/ote/iia f)n/ir/i/i, que je considère, avec M. Hodgson (1907, 1908*), comme un Tanystylmn. 11 est bon de rappeler à ce propos que M. Schimkewitsch, en 1887 et 1880, fit connaître sous le nom de Tanystyhon Dohmii nov. une espèce trouvée par le lieutenant Chierchia aux îles Abrolhos ; la Clotenia de M. Pfeffer, étant un Tnnystylum, ne saurait conserver le qualificatif spécifique Dohntii que lui donna l'auteur ; je propose d'attri- buer à cette espèce le nom de Tanystylum Vfefferï en souvenir du savant qui l'a décrite. Avec le travail de Môriis (1902)sur les Panlopodes recueillis par la «Val- divia », le catalogue de lafauneantarctique s'accroît encore, non pourtant dans la même proportion qu'à la suite des campagnes du « Challenger ». M. Môbius établit le nouveau genre Leionymphon (Ammothea) pour des formes essentiellement antarctiques, dont M. Pfeffer avait déjà signalé deux espèces, le L. (iraiulc et le L. Clausii, rangées par lui dans le genre Ammothea. Il convenait de distinguer ce genre des Achelia, mais non de l'éloigner de Ammothéides pour le mettre parmi les Nymphonides, avec lesquels il ne présente aucune affinité. M. Môbius n'attribue à ce genre qu'une seule espèce, le Leionymphon {Ammothea) striatum nov. recueilli par la « Valdivia » aux îles Bouvet, mais sa Colossendeia gihhosa nov., trouvée aux mêmes lieux, doit y prendre place, comme l'a montré plus tard M. Hodgson, qui a en outre identifié très justement cette espèce avec le Leionymphon [Ammothea) grande Pfeffer. Dans les eaux sublittorales de l'île Bouvet, M. Môbius signale également le Chœtonymphon altio- culatwn nov. identique avec le f'h. (lustralc \\oà^%on ; \es Pal/enopsis glahra nov. et P. brevidigitata nov. et la JKseadopallene cornigera nov. ; il retrouve aux Kerguelen quelques espèces déjà connues : le Chœto- mymphon hrevicaudatum Miers, la Colossendeis robusta Hoek et le 6 PYCNOGONIDES DU « POURQUOI PAS ? «. Pycnogonum littorale Bôhm, dont il fait à juste titre une espèce nouvelle, le P. magnirostre. Toutes ces espèces habitent les eaux sublittorales; elles sont décrites et figurées avec soin. Nous arrivons maintenant aux travaux exclusivement consacrés à la faune des régions antarctiques. M. Pfeffer avait inauguré cette série que M. HoDGsoN, grâce aux expéditions anglaises, va continuer d'une façon brillante. La campagne du « Southern Cross » n'offrit pourtant à ce zoologiste qu'une seule espèce, le Nymphon australe nov. (1902, 257), identifiée dans la suite avec le Chœtonymphon altloailatum Môbius (Hodgson, 1907^) de la « Valdivia ». Mais la National antarctic Expédition de la '< Discovery » fournit à M. Hodgson la matière d'une ample revanche (1907^). Les Pycnogonides recueillis au cours de cette campagne ne comptent pas moins de vingt-huit espèces, dont toutes sont nouvelles à l'exception de cinq : la Pseudopallenr cornigera Môbius et la Pallenopsis glabra Môbius découverte parla « Val- divia » aux environs de l'île Bouvet, la Pallenopsis pilosa Hoek capturée par le « Challenger » dans les eaux subantarctiques de la province afri- caine, le Chœtonymphon australe Hodgson {Ch. altioculatum Môbius) pris au cap Adai^e par le « Southern Cross » et à l'île Bouvet par la « Val- divia », et le Leiony?nphon (Ammothea) grande Pfeffer déjà signalé dans la Géorgie du Sud. Parmi les captures faites au cours de l'expédition, la plus importante est, sans contredit, celle du Pentanymphon antarcticum nov. (1904. 1905'', 397; 1907*, 36-39) ; la découverte de cette forme démontrait, avec une pleine évidence, non seulement que le type décapode peut se réaliser chez les Pycnogonides, mais en outre qu'iln'yestpas uneanomalie et qu'il peut apparaître dans des groupes bien différentes : les Pentanymphon, en effet, sont de vrais Nymphonides, alors que les Decolopoda se rapprochent beaucoup des Colossendeis. ïi faut relever en outre dans le travail de M. Hodgson la description de deux genres nouveaux, Austrodecus etAws- troraptus, qui se rangent dans la famille des Amniothéides et semblent propres aux mers antarctiques, l'abondance et la variété dans ces mers des Leionymphon [Ammothea) et des Chœtonymphon, et la présence des PYCNOGONIDES DU « POURQUOI PAS ? ^>. 7 Rhynchofhomx, formes aberrantes qui semblaient jusqu'alors propres à la Méditerranée. Les récoltes de la « Discovery » ont été faites en province africaine, dans la mer de Ross (baie Mac-Murdo), près de l'île Coulman, au large du cap Adare, du mont Terror et de la Barrière ; elles sont toutes sublitto- rales, provenantpour la pluparlde 8 à ISO brasses, rarement de 300 ou de 500 brasses. Les formes nouvelles qu'on y trouve sont les suivantes : Pliojcichiliis australis, Pallenopsis villosa et hiemalis, C/i^toni/mphoti villo- sum, Inarticulatiun et inendosian-, quatre espèces de Njpnphon ihiemale, /anare, adaveanum et frigidum) ; autant d' Ammolhea [minor, australis, spinosa et g/acialis); trois autres Ammothéides, VAiistrodccus glaciale, \ (irandc Pf'etrer. J'ajoute aujourd'hui que le Le'ionymphon [Ainiiiolhca) anlarcùciun nov. doit être identifié avec le L. Ciansii Vîcïïev, que VAinniothea [Aclielia) curcit/io nov. est le jeune du L. (/ihhosum Môbius,et V Anuiiotliea [Achelia] affinis nov. le jeune de l'-L com/nn/iis nov. Cette dernière espèce est la seule espèce du « Français » qui soit vraiment nouvelle, avec une seconde espèce de Decolopoda , la D. antarctica nov., qui se distingui» de la F), aiis- trulis par divers caractères, entre autres, par ses palpes qui n'ont que huit articles au lieu de neuf. Les récoltes du « Français » se bornent aux li.ipédition C/iarcol. — BoiviEii. — Pycnogonidés du « l'ouniuoi Pasi ». - 10 PYCNOGONIDES DU ii POURQUOI PAS ? k sept espèces précédentes et au Pentanymplion antavctlcum. llodgson ; le tout fut capturé en pleine région antarctique, dans la province de Magellan, à des profondeurs qui atteignaient au plus 40 mètres. Les considérations générales qui accompagnent ces études, surtout la dernière (4906^), me paraissent laisser beaucoup moins à désirer. A l'exemple de M. Ray Lankester, je rattache les Pycnogonides à la classe des Arachnides et je les groupe en deux séries évolutives, les Colossen- déomorphes et les Pycnogonomorphes; ces deux séries, toutefois, ne ressemblent ni à celles établies par M. Ray Lankester, ni à celles de M. Gole; la première se limite aux Décolopodidés et aux Colossendéi- dés ; la seconde comprend tous les autres i*ycnogonides, que je divise en Euchelata^ CryptodieJcUa et A<:7<^/«/r/ suivant le système de M. Sars. Les deux séries se rattachent à une forme ancestrale hypothétique assez ana- logue à V Arcinpycnofjonum imaginé jadis par M. Hoek (1881^, 494), mais pourvu de cinq paires de pattes ; les deux séries divergent à partir de la forme hypothétique et débutent l'une et l'autre par un genre actuel déca- pode, la première par les Decolopoda, qui, directement, conduisent aux (■olossendek, c'est-à-dire à desColossendéomorphes octopodes; la seconde par les Pentani/mphon, auxquels font suite de nombreuses familles octo- podes, avec les Pycnogonides comme famille terminale. L'idée dominante de ce système, empruntée à M. Hoek (1881^, 494), est le groupement des Pycnogonides en séries évolutives, chaque série ayant pour point de départ une forme décapode considérée comme pri- mordiale ; cette idée me paraît juste, mais le système qui en dérive a dû subir des modifications importantes à la suite des précieuses découvertes effectuées par le « Pourquoi Pas? ». Les récoltes du « Pourquoi Pas? ». — 1° Leur iMPonTAxcE ac point DK VL'E DE LA SYSTEMATIQUE ET DE i/eVOLUTION . Dc tOUtCS leS déCOUVerteS dont on est redevable an » Pourquoi Pas? », la plus importante est, sans contredit, celle d'un nouveau type décapode que j'ai appelé Pe7ita- pijcnon (IGlO^j, pour indiquer à la fois sa structure et sa position zoolo- gique. Les Pentapycnon, en effet, sont des Pycnogonides typiques dont la seule diff(''rence avec les Pycnogoman est la présence de cinq paires de pattes au lieu de quatre. PYCNOGONIDES DU u POURQUOI PAS?». ii Si, comme je le pense, et comme on le démontrera plus loin (p. 21), les formes décapodes doivent être considérées comme primitives, il est impossible de placer la famille des Pycnogonidés au sommet de la série des Nymphonomorphes, à la suite des Phoxichilidés ; les formes octo- podos, c'est-à-dire dérivées, ne sauraient donner naissance à des formes primitives ou décapod<>s. Au surplus, comme Ta justement observé M. Carpenter (4894, lOS) et à sa suite M. Lomaii 1988, 0 . les Pycnogo- nidés ont une structure spéciale fort dilférente de celle des Phoxichilidés, de sorte qu'ils ont atteint leur état de dégradation actuel par une voie phylogénélique indépendante. Nous sommes donc conduits à établir pour la famille des Pycnogonidés unt* série nouvelle; j'ai attribué à cette série le nom de Pi/cnofjonomorp/ia (i9iO-^,i9W\ 1911») proposé par M. Pocock avec un sens, d'ailleurs, beaucoup plus étendu (Uay Lankester (4904, 22;i). Nous voici donc en présence de trois séries évolutives qui comprennent chacune à leur base une forme décapode : les (U)losften(leomoritlKi avec les Becoiopodu coninir l'oriiic pitn)itive, les Njiiiipho/KiiiKifphti avec les PentaHijniplion et les f^i/r//ofjo/io//iO)phaavec]efi Pe/iliipjjciKui. La première série se réduit à deux familles (Décolopodidés et Colossendéidés), la troi- sième série à une seule (Pycnogonidés), mais la seconde en renferme un grand nombre, qui semblent évoluer suivant deux directions diffé- rentes : les unes avec une trompe d'ordinaire assez faible et la réduction progressive des ovigères de la femelle, des chélicèreset des palpes dans les deux sexes, — les autres avec une lionipe toujours volumineuse, des chélicères faibles ou atiopliii'es el des palpes persistants nuiis très variables. Le premier gi'(tu|ie es! remarcpiable par ses enehahiements : des PonUiiujmphini (h'capodes, eiiehélates, munis de palpes et d'ovigères bien développés, voire de formes pins pi'imilivos encoi'e. il coniluil. d'une part aux Nymphonidés octopodes et aux Pallénidés où les palpes satro- phient, de l'autre, aux Phoxichilidiidés, où se fait déjà sentir la réduction des ovigères de la femelle, et aux Phoxichilidés où disparaissent totale- ment palpes et chélicères dans les deux sexes, en même temps que les ovigères dans la femcdle. Le ])reinier groupe constitue la série des Sipnpho- numorpha. Le second groupe forme une série nouvelle, les Asrorlu/n- choniùiplui qui correspond à bien peu près aux C-ryptochélates de 12 PYCNOGONIDES DU «POURQUOI PAS?». M. Sars ; il si' limite dès lors aux Eurycydidés, dont les ovigères ont une grifFe terminale et les palpes dix articles, et aux Ammothéidés,' qui sont moins primitifs parce que leurs palpes comptent moins de dix articles. Dans nne première note sur les Pycnogonides du « Pourquoi Pas? » iidiO'^, 30), j'avais rangé les Ammothéidés avec les Nymphono- morphes ; on verra dans la suite pourquoi il convient de leur donner une place à la suite des Eurycydidés. Ainsi, d'après les découvertes du « Pourquoi Pas? », /es Pi/ruof/onides se divisent en quatre séries évolutives caractérisées chacune par des traits morphologiques spéciaux : lesCoIossendéomorphes, par leur grande taille, leurs orifices sexuels représentés à la base de toutes les pattes, la conti- guïté de leurs palpes et de leurs ovigères; les Nymphonomorphes, parleur trompe ordinairement réduite et l'atrophie progressive de tous leurs appendices céphaliques ; les Ascorhynchomorphes, par leur trompe volu- mineuse et leurs chélicères faibles ou bien réduites; les Py(;nogono- morphes, par leur corps condensé, leurs pattes courtes, leurs oriiices sexuels localisés sur les pattes postérieures et la disparition de tous les appendices céphaliques à l'exception des ovigèi-es du mâle. Ces quatre séries présentent toutes à leur base une forme décapode, sauf toutefois celle des Ascorhynchomor[)hes, qui me parait moins fortement établie que les autres, parce qu'on n'y connaît pas encore de formes à dix pattes. Il n'est pas impossible (jue les Ascorhynchomorphes se ratta- chent, comme les Phoxichilidiidc'-s, à des Nymphonomorphes plus primitifs encore que les Pentanymphon et munis de chélicères à scape biarticulé, avec des palpes de dix articles; mais cette supposition ne repose sur aucun fait précis, et le groupe diffère à tel point des Nymphonomorphes qu'il paraît plus juste de le considérer comme représentant à lui seul une série indépendante. La question n'est pas résolue; elle sera tranchée si l'on trouve quelquesjours un Ascorhynchomorphe décapode. Quoi qu'il en soit, ces quatre séries sont fort différentes les unes des autres et, comme trois d'entre elles nous offrent encore des représentants de leur état primitif décapode, on peut en conclure que les Pycnogo- nides se sont différenciés de honne heure, lorsqu'ils possédaient encore les dix pattes de la forme tuwestrale (ISlOa, 30). Cette conclusion intéressante PYCNOGONIDES DU ^^ POURQUOI PAS?«. 13 do iiKMiic ([Ut' la tlivisiuii des Pycnogoiiides en quatre séries évolutives méritent d'être citées au premier rani^' parmi les i-ésultats scientifiques de la campagne du « l'ourcpioi Pas? », du moins relativement au groupe qui nous occu|)e. 2° Les iii;(;(ii,Ti:s ni' ■< l*ii|-|ini-iii Pas? » vr I'uint dk vi'k FArNisTiyL:K ; PvcNdcoMiiKs \MAi{(;Tinri:s. — Grâce au zèle intelligent de M. Gain, l'un des naturalistes de rexpi'dilidii. la campagne du <( Pour(|Uoi Pas? >> fut singu- lièrement fructueuse ; en ce qui concerne les Pycnogonides, elle se place sur le même rang que la plus féconde des campagnes antarctiques, celle de la (( Discovery », ayant rapporté un nombre presque égal d'espèces (27 au lieu de 2Sj. Il est vrai (pie celles-ci ne comiirennent pasplus de 12 formes nouvelles, tandis qu'on en compte '2'.i dans les récoltes de la « Disco- very > ; niiiis il ne faut pas oublier (jue la campagne du » Pourquoi Pas? » est la deiiiière en date, de sorte quelle devait forcément capturer beau- coup d'espèces découvertes par les expéditions précédentes. D'ailleurs, il n'était pas sans intérêt, au point de vue faunistique, de retrouver dans la province de Magellan les espèces découvertes en d'autres Hpux ; et la capture du 'j^cnvr /'r/i/ajii/r/io/t ne le cède en rien, comme importance, à celle du genre /'r/i//iiii/n/p/i(»K Je crois iililc dr iclever ici un compte rendu très succinct que j'ai récemment consacri' aux Pycnogonides recueillispai'le < Poiii-tiuoi Pas? » 1911'» 1; ce compte lendu met en lumièi'c rim|)(irlance iannistiqiK! des captures faites au cours de rexpi-dilioii \ I . « I. ('olossoiuh'oiiKiriihi's. — Go groupe est représenté par dos Pycno- gonides ordinairement volumineux qui recherchent presque tous les eaux froides, de sorte (pTils sont abyssaux dans les régions tropicales ou tempérées et ne remontent au voisinage du littoral ([ue dans les régions polaires. Le groupe conipr(Mi(l deux familles : les Dérolopodidés et les Golossendéidés. « Les Df'ri)/ojMx(i(/és sont les formes primitives du gi'ou|>e, car ils pré- sentent encore des chélicères bien développées et comptent cinq paires do pattes. La famille se réduit à deux espèces, l'une découverte par le (1) J'ai roctifii' ceilains nombres nionlinnnés dans re coinplc rendu, et j'y ai ajouté l'.lscoWij/H- chu.-i ijiabtv Hoek, le seul Euiycydidé propre aux uiers antarctii|ues. 14 PYCNOGONIDES DU u POURQUOI P.4S?«. « Français» {D.a/itarc(ica\io\i\.], l'autre (/). aiistralis Eights.) ancienne- ment connue et rapportée cette fois parle «Pourquoi Pas?», qui l'a trouvée aux Shetlands. Cette seconde espèce paraît moins franchement antarc- tique que la première. « Les (jildssenilridêfi sont octopodes et dépourvus de chélicères; on en connaît 32 espèces, dont (i arctiques et 1 i antarctiques. Os dernières appartiennent au genre Colossendeis et, dans les collections du « Pourquoi Pas? », ne comprennent (|ue trois formes : la (\ rohusta lÀoh'xn^ connue seulementà Kerguelen, la (\ansfiri/is llodgson trouvée par la « Discovery », et une forme nouvelle, la C. (j/afi/lpes, qui, très voisine de la C. potagonica Hodgson, s'en distingue par divers caractères, mais surtout par son fémur plus court et seulement égal au premier tibia. De ces découvertes il résulte que les deux premières espèces sont vraisemblablement circum- polaires et que la C. rofnisfa est à la fois subantarctique et antarctique. '< IT. Njiniphdiiomorphes. — Les Pycnogonides appartenant à ce groupe sont bien plus variés que lesprécédents comme hnbitat et comme formes. Ils comprennent quatre familles : les Nymphonidés, les Pallénidés, les Phoxiehilidiidés et les Phoxichilidés. « Au point de vue de l'hahitat, les .\iiiiiiliniii(h''s ressemblent beaucoup auxColossendéomorphes, maisleurs typessont bien plus nombreux. Ils ne comptent pas moins de 7o espèces réparties en ij genres, dont 2 purement avc{\([nQii{Pantni/mp/ion et BoreoniimphoitK I antarctique [Pentanjjmphon) et 2 autres d'une distribution très vaste {Nijniplion et Cliœtcmipnphon). « La famille débute par le genre primitif Pentnni/inpJio)!, qui est déca- pode et ne comprend qu'une seule espèce, le P. ((nfarctinan llodgson, espèce circumpolaire. Les individus assez nonibiw'ux recueillis par 1(> « Français » (?L le <( Pourquoi Pas? » dans la province magellanique sont un peu didcrents de ceux trouvés par la « Discovery » dans la province de Kerguelen ; ils ont le eau bien plus étroit, de sorte qu'ils représentent peut-être une forme locale. « Dans le genre Nymphon, on connaît aujourd'hui ;)9 espèces, dont 22 arctiques et 19 antarctiques. Parmi ces dernières se trouvent i espèces nouvelles trouvées aux Shetlands par le « Potnipioi Pas? ». (les quatre espèces sont dépourvues de griffes auxiliaires ; trois d'entre elles (sttjlops^ PYCNOGONIDES DU ^^ POURQUOI PAS?». 15 Cliarcoti, li-nuipes) se rani;oiit [jarmi les Nyinphoiis où le premier tibia n'est pas sensiblement plus long on reste même [)lus oonrl que le second ; la quatrième espèce ( iiroccroides) appartient au groupe où le second tibia est beaucoup |)lns court (pie le premier et à peu près éii,al au féimn'. i.c N. .'>////oyj.vpossèdeencoi'e des rudiments de griiïes auxiliaires; il a le tronc court et un tubercule oculaiic haut et j^rèle où les yeux font quelquefois défaut; c'est une espèce pullulante, à en jui^cr par les nombreux exem- plairescapturés d'un seul coup; il se rap[troclie d'une espèce d'Auckland, le (\ couiiiartnm lloek, où d'ailleurs le tubei'cule oculaire reste bas et court. Le .A. ^7/r//v'o// est peut-être la plus grande espèce du genre ; son tubercule oculaire est en dôme, et son fénuir égale le premier tibia ; voisin du N. capense Hoek, il s'en distingue par les quatre derniers articles subégaux de ses palpes. Le iV. tenuipei<, ainsi nommé à cause de ses pattes grêles, est caractérisé par la longueur prédoniinante du deuxième article de ses [)alp('s, en (|uoi il ressemble à deux es|)èces chiliennes, !<' N. proceruiu Hoek et le .^ . loiuficolluin Hoek ; mais son tarse est aussi long que le |)ropode, tandis (ju'il est plus court dans les deux formes précitées. Quant an X. iniirproidrs, il ressemble au procennii par la forte (lilalarKiii Iciininalr Ai' la deuxième coxa cluv. les femelles, ce qui le distingue du A. Iidiintlinii lloek. de même que les pinces faibles et le tarse plus court (pie le propode. « Les ('li;rf(niiiiiiplii)ti sont localisés ])rès des p()les ; ils comprennent 8 espèces antarctiques, toutes caractérisées par ieui' tarse |dus long (pu; la moitii'' (lu propode, et "i espèces arc[i(pies où le larse égale au plus la moitié de ce derniei- article. Le «Pourquoi l'as? » a capturé en pleine zone antarctic(ue le C h)-rri((iuil(ihnii M(ibius, oonsid<''ré jiis(prici comme sim- plement su ban tare ti (pie. « La famille des l^>. au Japon, le P. hmgiceps Bôhm ades palpes aussi longsque la trompe, mais réduits à deux articles, dont un basilaire fort petit. « Les espèces recueillies par le << Pourquoi Pas ? » se rangent dans le genre Pseudopallene, qui compte quatre représentants antarctiques. Ces espèces sont au nombre de trois : la P. cornigera Môbius {Cordylochelc Turqueti Bouv.), déjà capturée par le « Français », et deux espèces nou- velles, la P. hrachi/urael la P. a'istata. La première espèce est voisine de Vamtralis Ilodgson, dont elle se dislingue par son abdomen réduit à une légère saillie verticale et par ses pinces où le doigt lixe est largement obtus ; la seconde est richement armée d'épines, comme une espèce arc- tique, la /*. circularis Goodsir ; elle a d'ailleurs pour caractères propres une trompe effilée, des pinces à doigts inermes et de hautes saillies dorsales. « Les Phoxic h i/idii dés se rattachent aux Nymphonides, comme les Pallé- nides, dont ils diffèrent par leur tubercule optique situé très en avant. Leurs espèces sont au nombre de 49, distribuées en 5 genres : 2 localisés dans la zone sublittorale des régions chaudes ou tempérées [fiigona, Halosoma) et 3 autres qui ont une distribution plus large : Phûxichilidiimi avec 2 espèces qui sont propres à l'hémisphère boréal; Anoplodactylm avec 19 espècesdont 2 subarctiqueset 2 subantarctiques ; enfin Pfdlenopsis^ qui compte également 20 espèces, dont 2 arctiques et 7 antarctiques. Trois de ces dernières ont été rapportées par M. Charcot : P. pilosa Hoek, recueillie d'abord par le « Challenger » et retrouvée par la « Discovery»; /*. y/f//>/Y< Môbius, également capturée par la <' Discovery» et découverte par la « Valdivia » ; enfin une forme nouvelle, la P. marro- 7iyx, ainsi nommée à cause de sa griii'e terminale à peu près aussi longue que le propode ; à ce point de vue, notre espèce ressemble à la /'. hrecl- digitata Môbius, dont elle se distingue d'ailleurs partous les autres carac- tères, notamment par son corps discoïde et par ses pattes courtes, où le fémur n'est pas plus long que le céphalothorax. '< Reste enfin la famille des P/ioxichilidés, qui sont des Pallénides (des Phoxichilidiidés plutôt) où les chélicères ont disparu de même que les rudiments de palpes. La famille ne renferme qu'un genre, Phoxickilas^ avec 7 espèces littorales ou sublittorales, dont une arctique et une antarctique. Cette dernière est le /'. ausfr(dis Ilodgson, dont on ne cou- PYCNOGONIDES DU «POURQUOI P/IS?». ï; naissait qu'un spécimen capturé par la « Discovery » ; le « Pourquoi Pas ? » en a recueilli plusieurs individussur lesquels j'ai pu examiner les orifices des très nombreuses glandes cémentaires ; le diamètre de ces orifices n'excède pas 50 [a . « III. Ascorhytichomorphefs . — Les formes décapodes ne sont pas encore connues dans ce groupe qui comprend deux familles, les Eurycydidés et les Ammothéidés, cette dernière justement divisée par M. Loman en Nymphopsinés et Ammotliéinés. « Aucune espèce antarctique, sauf VAscor/ii/nchus rjlaher Hoek, et seu- lement 4 arctiques parmi les 24 qui composent la famille des EurijoijcUdés; aucune espèce polaire parmi les 10 Nymphopsinés actuellement connus, alors que l'on trouve 17 espèces arctiques et 18 antarctiques parmi les 56 espèces de la sous- famille des Amniothéinés. Les 18 espèces d'Ammo- théinés antarctiques appartiennent à 7 genres, parmi lesquels 3 seulement, Leionymphon, Ammothea et Auxtroraptiix, sont représentés dans les récoltes du « Pourquoi Pas? » k OÙ elle fut découverte par le Fi^ançais, puis retrouvée par le « Pourquoi Pas ? », et une espèce nouvelle que j'appellerai A.serratipalpis à cause de ses palpes dont les articles 7, 8 et 9 se dilatent inférieurement et, par leur ensemble, forment une sorte de scie. La même disposition s'observe dans le Leionympho7i minus et le L. gracilipes ; au surplus, l'espèce nouvelle est la plus primitive du genre, car son corps est peu condensé et nettement articulé ; son armature épineuse est réduite au minimum et ses pattes sont notablement allongées. « Je signale, pour terminer, une espèce rarissime, le singulier Austro- raptus glaciale Hodgson,dontle « Pourquoi Pas? » a capturé d'intéressants exemplaires. « IV. Pyc?iogo7}omoiyhes. — Ce groupe est représenté par 19 espèces réparties près du littoral ou à de faibles profondeurs. Il ne comprend qu'une seule famille avec les deux genres Pentapycuon et Pijcnogonum^ étudiés dans des Notes antérieures, ha ^^nve Pentapycnon est décapode et se place à la base du groupe ; il est représenté par deux espèces : l'une antarctique, le P. C /i atxot i Bouy., l'autre de la Guyane où elle fut trouvée par Geay [P. Geayi Bouv.). La découverte des Pentapyction est cevtai- nement l'une des plus belles etdes [»lussuggestivesparmicelles dontnous sommes redevables aux naturalistes du « Pourquoi Pas ? » On sait que les mêmes naturalistes ont capturé un vrai Pycnogonum, le P. Gaini, dans les eaux antarctiques. » En résumé, l'étude des Pycnogonides recueillis par le «Pourquoi Pas?» conduitàcette conclusion que la faune du groupe est très riche dans les i^égioîis antarctiques ^ beaucoup plus riche certaijiementque dans les régions arctiques . Cetterichesseprédominanleestunfaitacquis désormais :avantla campagne onconnaissait68espècesde Pycnogonides antarctiques et62 aulourdel'au- tre pôle ; aujourd'hui la différence est plusgrande encore ; les Pycnogonides des mers froides de la région australe sont au nombre de 82 espèces, alors que ceux des mers arctiques restent au chiffre ci-dessus fixé. Mais, comme jje l'ai fait observer (1910^, 1141), « ce n'est là qu'un début; explorées depuis très longtemps avec beaucoup de soin par les chercheurs des deux mondes, les régions boréales ne nous réservent plus guère de surprises, tandis que les campagnes antarctiques, peu nom- PYCNOGONIDES DU i^ POURQUOI PAS?». 19 breuses encore, rapportent toutes des trésors insoupçonnés. Celle du « Pourquoi Pas? », la dernière en date, ne nous donne-t-elle pas 12 formes nouvelles sur 28 et, dans ce nombre, le type des Pentapycnon, qui justifie les modifications profondes introduites dans la phylogénie et le classement des Pycnogonides ? Afin de montrer jusqu'à quel point on peut compter sur les campagnes antarctiques pour étendre nos connais- sances zoologiques, il me suffira de rapporter le fait suivant. Dans la baie de l'Amirauté, aux Shetlands, par 420 mètres de profondeur, un seul coup de chalut a rapporté les 4 espèces nouvelles de Nijniphon, le Pentapycnon Charcotï, une Pallenopsis nouvelle [P. macronyx), sans compter 2 espèces des plus rares, la Pseudopallene cornigera Mobius et le Leinoymplion Clausii PfelTer. Une vraie pêche miraculeuse ! (( Cette richesse de la faune antarctique n'est certainement pas propre aux Pycnogonides; elle doit s'étendre à d'autres groupes. Il convient de l'attribuer, ce me semble, à la présence d'un continent polaire dont les rives et les îles avoisinantes hébergent d'abondantes Diatomées et une végétation sous-marine où peuvent trouver un aliment toutes les espèces, quel que soit leur régime. » La liste des espèces antarctiques et subantarctiques a été soigneu- sement établie par M. Hodgson (1912, 162). Je relève cette liste en la complétant avec les espèces recueillies au cours de la cam- pagne du « Pourquoi Pas ? » (ces espèces sont indiquées par un asté- risque) et en y établissant les divisions systématiques adoptées dans l'ouvrage (p. 20). Sur la signification des Pycnogonides décapodes. — Les l'ycnogonides sont normalement pourvus de huit pattes. Malgré la décou- verte d'une espèce du genre Decolopoda par Eights, en 1834, c'est M. Hodgson qui a eu le mérite de faire connaître l'existence dans le groupe de formes décapodes: il a exhumé (1905*), pour aiusi dire, le mémoire de .1. Eights et soigneusement décrit cette espèce que la '< Scotia» redécouvrit aux Orcades ; il a en outre signalé au monde scientifique le curieux Penta- nymphon (mtarcticum trouvé dans les mers antarctiques par la <( Disco- very » (1904). Après ces travaux développés dans des mémoires impor- tants (1906, 1907) et justifiés par les découvertes de M. Jean Charcot, on 20 PYCNOGONIDES DU «POURQUOI PAS?». I. — Colossendeomorpha. 1" Decolopodid.e. Decolopodaaustralix Eights . . * — antarclica^ouVi&T. 2° Colossendeid.î:. (,'ofossenrleis ffif/ns Hoek — h'ptorhi/ncha Hoek — ffigas /eploryttchn Hoek.. — mer/alonyx Hoek * — robusta Hoek — gracilis Hoek * — ausiralis Hodgson — glacinlis Hodgson — frhjida Hodgson — l'ugosa Hodgson — 7J«^rt^o?i(c« Hodgson. .. . * — gracilipes nov — orcadensis Hodgson II. — Nymphonomorpha. 1° Nymphonid.e. ' Penlanymphon antarclicum Hodgson Nymphon gracile Leach — grarilipes Miers — brachyrliyncliuin Hoek.. — Iiamatuin Hoek — prnceroides nov — fusr.um Hoek — méridionale Hoek — aîitnrcl ictnn Pfefïer — hiemale Hodgson — lanare Hodgson — ndareanum }{odgson.. . . — frigidum Hodgson — Iridenlalnm Hodgson... — a rticula re Yiod^son — longicoxn Hoek — compacium Hoek * — stylops nov '' — Charcoti nov * — tenuipes nov * Chxlonyinphon brevicaiida lum Miers — villosum — biarticulatum Hodgson. — mendosum Hodgson.... — australe Hodgson — orcadense Hodgson — assimile Hodgson X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X 2° Pallenid.e. Pallene dimorpha Hoek .... * Pseudopallene cornige?'a Môb. — auslralis Hodgson * — bracliyura nov * — cristata nov 3° Phoxichilidiid.e. Pallenopsis patagonica Hoek. * — pilosa Hoek — /luminensis Krôyer * — glabra Môbius. ." — villosa Hodgson — hiemalis Hodgson — lanata Hodgson * — marronyx nov Anojilvdactylus neglectus Hoek. — peliolu/us Krôyer 4° Phoxichilid.e. *P/ioxichilusaustralisl{odgson. III. — Ascorhynchomorpha. 1° Ammotiieid.e. * Ainmothea stria fa Môbius . . . . ■ * — grande Pleller • * — • gibbosa Môbius ■ * — m/n«r Hodgson — gracilipes nov — Clausii Pfeffer — glacialis Hodgson — spinosa Hodgson Ammothella Hoekii Pfeffer. . . Achelia Wilsoni Schimke- wilsch — serralipaljiis nov — co/nw(i/7î /.s' Bouvier Auslrodecus glaciale Hodg. . . . Austroraptus polaris Hodg. . . Tanystylum styligerum Miers — Pf''iïeri Bouvier — Chierchix Schimk — longicaiidatiim Hodgson liliyncholtiorax auslralis Hod 2° EURYGYD1D/E. Ascorhynchus glaber Hoek.. IV. — Pycnogonomorpha. PvCNOGONin.E. Pentapycnon Charcoti nov. . Pycnogonum Gaini nov — ynagellanicuin Hoek — magnirostre Môbius. . . , X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X X PYCNOGONIDES DU « POURQUOI PAS? ». 21 ne pouvait plus douter, comme avant, de l'existence de Pycnogonides à dix pattes. Je ne crois pas que M. llodgson ait émis une opinion au sujet de ces formes extraordinairement curieuses, mais d'autres zoologistes se sont montrés moins discrets. M. (".oie !l905), on Ta vu plus haut, considère les Decolo/joda comme une forme ancestrale persistante d'où sont issus, d'un côté les Eurycydides, Ammothéides et Colossendéides, qui consti- tuent son groupe des Colossendeoinorpha, de l'autre les Pentanijmphon qui, avec toutes les autres familles, forment le groupe des P/yr/i^yo/io- nwrplia. Je crois bien qu'à l'heure actuelle, et surtout depuis la découverte des Pentapycnoii, le savant zoologiste américain, auquel on doit de si bonnes études sur les Pycnogonides, serait le premier à introduire des modifications dans le précédent système. Comme l'a justement écrit M. Loman (1908, ly),« il n'est pas possible d'établir de parenté entre Pentanympho7i eiDecolopoda », le premier genre ayant une segmentation très nette qui fait défaut au second, et d'ailleurs, dans toutes les parties de son corps et de ses appendices, une structure absolument difîerente. Ce sont deux formes primitives, qui ne peuvent dériver l'une de l'autre, encore que la seconde soit plus ancestrale que la première, car elle est moins différenciée dans ses ovigères comme dans ses pattes; le scape de ses chélicères compte encore deux articles et ses palpes sont complexes. Malgré ces observations, il faut reconnaître que M. Cole, avant tout autre, a considéré comme un caractère essentiel la présence de cinq paires de pattes chez les Pycnogonides. Cetteopinion me paraît absolument justifiée, et je l'ai soutenue à diverses reprises, d'abord dans mon étude sur les Pycnogonides du « Français » (1906*'), puis en faisant connaître le genre Pcntopyoïon découvert parle « Pourquoi Pas ? )> (1910^*1 elle Pcntapyrnon Geayi de la Guyane (1911*), enfin récemment dans une note présentée au Congrès international d'ento- mologie 1^1911''). M. le P' d'Arcy W. Thompson (1909, 529) semble se ranger à cette manière de voir et, en tout cas, considère les Decolojjoda, sinon les autres formes décapodes, comme ayant un caractère ancestral. Par contre, M. Carpenter, etplus récemment M. Caïman, émettent une opinion 22 PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PASP^k contraire et regardent les genres décapodes comme issus des genres octopodes. A vrai dire, M. Carpenter (1905) n'est pas affirmatif, car il dit simplement que « peut-être, la cinquième paire de pattes de ces genres représente une acquisition relativement récente » (the fiftli pair of legs in thèse gênera may possibly represent a comparatively new development), par suite une acquisition qu'auraient faite, indépen- damment, les Decolopoda et Pentanymplion^ les seuls genres décapodes connus à l'époque où M. Carpenter écrivit son mémoire. M. Caïman s'est prononcé nettement en faveur de l'hypothèse précé- dente. « On doit admettre, écrit-il (4909), que la constance du nombre des somites et des appendices au milieu des variations de structure relativement étendues présentées par les Pycnogonides à huit pattes suggère fortement l'idée que ce plan de structure est primitif, c'est-à- dire « normal » dans le groupe ; par contre, le fait que la condition déca- pode se présente dans deux genres ayant peu de traits communs per- met de considérer celle-ci comme une modification secondaire du plan primitif. » 11 y aurait beaucoup à dire sur ces assertions : la structure octopode est, de toute évidence, l'état normal des Pycnogonides, mais il n'en résulte pas qu'elle représente l'état primitif du groupe ; comme la structure normale, c'est-à-dire actuelle, des autres groupes zoologiques, elle résulte des modifications d'une structure primitive, dont certaines formes (les Pycnogonides décapodes dans le cas qui nous occupe) ont conservé des traces. A l'appui de sa thèse, M. Caïman cite l'exemple des Polyartemia^ qui, par un accroissement métamérique secondaire, possèdent 19 paires de pattes prégénitales, alors que les autres Phyllopodes anostracés, plus primitifs d'après lui, n'en possèdent que 1 1 ; mais cette opinion est manifestement contredite par M. E. Daday dans sa belle monographie du groupe (1) : l'ancêtre des Anostracés, observe cet auteur, « avait certainement plus de 19 paires, et ce nombre ne s'est réduit que plus tard au nombre actuel... Les Polyartemia ayant 19 paires de pattes et les Polijartemiella 17, ces formes ont, à mon avis, mieux conservé le type originel que les genres à 11 paires de pattes ». (1) E. Daday de Deés, Monographie sysléinatique des Phyllopodes anostracés (Ann. des Se. nat., (Zool.), t. XI, p. 411, 412, 1910J. PYCNOGONIDES DU «POURQUOI P/IS?». 23 On peut en dire autant des Pycnogonides décapodes relativement aux Pycnogonides octopodes ; toutefois, il ne convient pas d'étendre à un groupe les considérations phylogénétiques applicables à un autre ; l'exemple des Myriapodes, considéré au point de vue du nombre des segments, nous en donne la preuve. Dans un article récent, suscité par ma note préliminaire sur les Pycno- gonides du « Pourquoi Pas? », M. Caïman (4910) observe que la décou- verte du genre Pentapijcnon dans les mers antarctiques fortifie beaucoup l'hypothèse qu'il a soutenue à la suite de M. Carpenter : 1° parce que les Pycnogonides décapodes sont tous localisés dans les mers froides australes et qu'on ne saurait admettre que les Pycnogonides ont fait exclusivement leur évolution dans ces mers ; 2° parce que le genre Pycnogonum apparaît comme très spécialisé et que le genre Pentapjjcnon présente une struc- ture identique, sauf la paire de pattes supplémentaires. Sur ce dernier point, M. Caïman ajoute très justement que la présence d'orifices sexuels sur d'autres pattes que les dernières, si elle était réellement constatée dans le genre Pentapi/c7ion^ serait de nature à infirmer son hypothèse et à justifier la mienne. Je tiens à reconnaître, tout d'abord, que ce dernier caractère fait défaut: les orifices sexuels, dans le genre Pentapycnon^ se trouvent loca- lisés sur les pattes de la dernière paire, comme dans les Pycnogonum^ et ceux que j'avais cru pouvoir annoncer, dans ma note préliminaire (1910a, 28), sur les pattes des autres paires sont tout simplement des orifices de glandes coxales, comme il y en a chez la plupart des Pycnogo- nides, sinon chez tous, sur la face dorsale de la deuxième coxa. Ainsi, les Pentapycnon se distinguent seulement des Pycnogonum par la présence d'une paire de pattes supplémentaires, et M. Caïman peut utiliser ce fait bien établi, s'il lui trouve de la valeur. Par contre, il ne saurait mainte- nir sa première objection depuis que j'ai fait connaître le Pentapycnon Geayi (191 1», 49 1 ) , une espèce décapode abondante en Guyane ; il n 'est plus exact de penser, comme je le croyais moi-même, que les Pycnogonides à dix pattes sont propres aux mers froides australes ; en voici un qui habite le littoral des tropiques où les eaux sont attiédies par le soleil, si bien que la forme décapode nous apparaît indépendante du climat et des lieux. 24 PYCNOGONIDES DU f< POURQUOI PASP^k Mais c'est ailleurs qu'il faut cliercher la preuve du caractère ancestral des Pycnogonides à dix pattes. On ne saurait nier que les genres Decolo- poda et Colossendeis présentent des affinités fort étroites et dérivent sûrement l'un de l'autre ; il est de toute évidence aussi que la présence des chélicères est un caractère primitif. Or les chélicères sont très déve- loppées et présentent même un scape à deux articles dans les Decolopnda^ tandis qu'elles font totalement défaut chez les Colossetideis. Abstraction faite du nombre des pattes, ce caractère est le seul qui distingue les deux genres, de sorte qu'il est impossible de dire que les Deco/opodn sont des Colossendeis ayant acquis récemment une paire de pattes supplémentaire, et, par un atavisme singulier, la paire de chélicères que leurs progéniteurs avaient perdue. N'est-il pas plus simple et parfaitement logique d'admettre que les Colossendeis dérivent du genre Decolopoda par la perte de deux formations primitives, les chélicères et les pattes de la paire postérieure? Ainsi les Colossendéomorphes à dix pattes sont piùmitifs par rapport à ceux où les pattes sont au nombre de huit, et il n'y a aucune raison pour ne pas étendre la même règle aux Pycnogonomorphes, encore que les types décapodes, dans ces deux groupes, ne présentent aucun caractère primitif spécial en dehors du nombre de leurs pattes. Au surplus si, comme le pensent M. Carpenter et M. Caïman, la paire de pattes postérieures est une paire surajoutée dans les types décapodes, les orifices sexuels des Pentapycnon devraient se trouver à la même place que chez les Pjjcnogonum^ à savoir sur les pattes de la quatrième paire, alors qu'ils sont situés sur la cinquième. Je crois d'ailleurs avoir la preuve que la paire de pattes dont les types octopodes sont dépourvus n'est point la dernière des types octopodes, mais la précédente ou avant-der- nière. Comme on le verra plus loin (p. 1H6 et 139), quand on compare le Pentapycnon Charcoti au Pycnogonum Gaini, qui en est fort voisin et peut- être en dérive, on constate que les tubercules segnientaires dorsaux sont en même nombre dans les deux espèces; le tubercule dorsal postérieur, celui qui correspond à la quatrième paire de pattes du Pentapyction Char- coti^ est encore parfaitement développé dans le Pycnogonum Geayi^ où d'ailleurs la paire de pattes correspondante a disparu. On constate la même persistance du tubercule chez d'autres espèces de Pycnogonum, PYCNOGONIDES DU ^i POURQUOI PASP«. 25 notamment dans los deux espèces conimunes de nos mers, le /'. crassi- l'osfreelle P. littorale Strom. Ainsi les Pi/awf/rmides dècapodea sottf iirimitifn par rapport aii.r Pi/cuo- gonides octopodes ; ils tiennent des ancêtres dx groupe un scgnu>nt sup/jlr- mentaire, le r/uatrirnie du tro/u-, t/id pu/ult se fusionner arec le ciuiiuirnw et perd ses appendices dans les espèces octopodes. Il est probable que les formes primordiales de l'ordre possédaient plus de cinq paires de pattes, et fort possible, comme je j'ai dit ailleurs (1906*', o, 13), que dételles formes aient encore des représentants dans les mers actuelles. En tout cas, elles étaient pour le moins décapodes, avec des chélicères en pinces bien développées et munies d'un scape à deux articles, des palpes richement articulés, des orifices sexuels et des glandes coxales sur la deuxième coxa de toutes les pattes, un abdomen articulé à sa base et des ovigères à griffe terminale. Les chélicères et les palpes des Pycnogonides correspondent aux appendices de même nonides Arachnides et s'en rapprochent tout à fait par leur structure ; quant aux ovigères, ils ont certainement pour homologue les pattes antérieures des animaux de cette dernière classe. Comme l'ont observé plusieurs zoolo- gistes (je citerai entre autres M. Iloek et M. Loman), les ovigères ont été primitivement locomoteurs et se sont adaptés ensuite à un rôle sexuel, celui de jtorter les œufs, ainsi qu'on l'observe fréiiuemment chez les Arthropodes, etenparticulierchezbeaucoup d'Araignées; ilsdevaientdonc avoir la même structurequeles pattes et présenter, comme elles, une griffe terminale. En fait, cette griffe est présente chez tous les Pycnogo- nides primitifs, et si, chez ces derniers, on trouve aux ovigères deux articles de plus que dans les pattes (10 au lieu de 8j, il faut sans doute attribuer cette différence à une subdivision en trois parties du pro- pode f 1). Affinités des Pycnogonides. — Dans mon travail sur les l'ycno- gonides du <' Français », j'ai minutieusement passé en revue les carac- ()) Les Opines modifiées qui se tiouventau buid interne des quatre derniers articles, sur les ovigères, sont les homologues des épines situées sur le tarse et le propode des pattes dans beaucoup de Pycnogonides. <'.ela ne semble pas douteux et justifie l'hypothèse de la subdivision du propode dans les ovigères. D'apiès M. Loriian (1908, !',•), la piernière ada|>talion des ovigères fut d'abord sensorielle el caractérisée parla présence d'épinesmodiliées; ellediivint ensuite pure- ment sexuelle. E.rpé/iii/i hi l'vicfiadatunt Miers, et, d'ailleurs, il semble bien qu'on ne la trouve pas encore développée dans les foloasouleis (>t les Decolopnda, ainsi que l'a observé M. llodgson (1905c). « Le céphalon des Pycnogonides est toujours, chez l'adulte, entière- ment fusionné avec le premier segment du tronc, pour constituer ce que M. Sars ap\)(A\e \c se(///te/iti(//t rfji/i/i/lrii/// (d .M. lloek le cophuhthoraric spfjinent ; or cette partie du corps a rigoureusement son homologue dans la partie antérieure libre du céphalothorax des Palpigrades, des Tarta- rides et des Solifuges; bien plus, chez les Solifuges, on trouve ré(iniva- lent du céphalon des Pycnogonides dans la grande pièce tergale oculifère qui se rattache, par une ligne de suture, autergite étroit des pattes de la deuxième paire (2 . Ouaiit aux quatre ou cinq segments munis de pattes loconiotrices qui constituent le tronc des Pycnogonides, ils corres- pondent aux trois segments thoraciques postérieurs des Arachnides nor- maux et aux segments ijui leur l'ont suite sur l'abdomen, segments (jui sont appendiculés chez l'embryon et parfois même chez l'adulte oper- cule génital et peignes des Scorpions). A ce point de vue encore, il y a quelques ressemblances entre les Pycnogonides et certains Arachnides; chez les Opilionides notamment, où le grand tergite céphalo-thoracique (1) P. I». C. HoEK, loc. cit., p. Uâ. (2) Dans son inU-ressant travail : On llie Uclationships bi'lwoen llie Classes of llic Ailliropoda {l'roc. lioij. lri/irt/icum (|uadri-ai'liculé des Pycnogonides; et, d'un colé, s'ap|>uyant sur celte idenlilication, de l'autre sur la présence d'une paire d'appendices vesligiaux entre les cliélicèi-es et les palpes des Araignées, conclut que h'i Araciiiiiilcs normaux dilTt'M'ent esseiilieliemeiit des l'ycnogonides par ralro[)hie des palpes qui peisistpiit chez ces derniei'S : " Les Pycnogunides, ('cril-il p. 34.'), semltlent èlre un oidre al)t'i-ianl d'Aiacliiiidcs. Non seuk'incnl leur histoire enibryogénique. telle ipie l'a décrite Mor'- gan, la foime en cliélicères des appendices de la paire antérieure et la présence de quatre paires de pattes ambulatoires suggèrent des aflinités araclinidiennes, mais aussi le fait quelessegmenls portant les trois paires de pattes postérieures, chez les diverses familles de Pycnogonides comme chez les Solifuges, ne se fusionnent p;is avec le segment céphali(|ue qui porte les quatres paii-es d'appendices fiontaux. ■■ .M. T.arpenter est plus que personne convaincu des étroites aflinités aiachnidienni's des Pycnogonides. mais il a été beaucoup tiop trappe par le caractère octopode (le ces animaux, et il accepte trop volontiers l'observation de LendI relative aux appendices ves- ligiaux des Araignées. Quant à l'identilicalion qu'il propose, elle est sûrement moins vraisem- lilable que celle où l'on voit dans le SiV/inrntiim rrphaliriim des Pycnogonides l'homologue de la partie antérieure libie du céphalothorax des Solifuges, des Palpigrades et des Tartaiides. .\u surplus, quaiiil il écrivit smi mémoiri', M. ('.arpenter ne connaissait pas les Pycnogonides déca- podes. 28 PYCNOGONIDES DU ^^ POURQUOI PAS?». est conlluent avec les tergites abdominaux et })arfois même se confond avec les plus antérieurs de ces derniers. u Les pattes des Pycnogonides me paraissent construites sur le même plan que celles des Arachnides, mais d'un type plus primitif, en ce sens qu'aucun de leurs articles ne devient épisternal (1) et qu'elles présentent de ce fait trois articles basilaires bien distincts, les trois articles coxaux. Chezles Arachnides, lesdeux premiers articles coxaux semblent fusionnés en un seul, qui est toujours plus ou moins épistermal ; pourtant il n'en est pas encore ainsi chez les Limules, où le premier article coxal est encore distinct, mais réuni au suivant par une suture immobile, le troisième article coxal jouant le rôle de trochanter. En fait il me semble qu'on peut identifier comme il suit les divers articles des pattes chez les Arachnides normaux et les Pycnogonides : Pycnogonides. Arnchnides normaux. d"'^ coxa ) ,, ,, > Hanche ou coxa. 2^ coxa ) 3« coxa Trochnnier. Fémur Fémur. Premier libia Palella. Deuxième tibia Tibia. Tai-se Métatarse. Propode Tarse. « Ce qui donne une réelle valeur à cette interprétation, c'est le fait que les orifices des glandes sexuelles des Pycnogonides s'observent toujours sur le deuxième article coxa! et les orifices des glandes coxales des Arach- nides normaux sur la hanche. En leur qualité d'organes segmenlaires né- phridiens, les glandes coxales des Arachnides sonttrès propres à s'adapter aux fonctions vectrices génitales, et ce qui porte à croire qu'elles rem- plissent bien réellement ce rôle chez les Pycnogonides, c'est l'étrange ressemblance que présentent les glandes génitales de ces Arthropodes avec les glandes coxales des Limules. Que l'on compare à ce point de (1) ,1'entends par arlicle épisternal un article (jui se fusionne largement avec le corps et joue le rôle de pièce pariétale. Le premier article basilaire devient épisternal chez presque tous les Arthropodes un peu élevés en organisation ; on l'observe encore plus ou moins apparent dans les pattes qui ont conservé un caractère primitif (Blattes,' Argules, pattes abdominales des Crus- tacés), mais le jilus souvent il perd toute indépendance. — Voir à ce sujet : pour les Blattes, J. Wood-.Masox, .Morplioloixical Notes bearing on the origin of Insects (Truns. ent. Soc. London, 1879, p. 136), et pour les Crustacés, H.-J. Hansen, Zur Mor])lic)logie der C.liedmassen und Mund- theilen bel Crustaceen und Insecten (Zoo/. .l»:ei(/er, Jahrg. .\VI, p. 193-198, 201-212, 1893). PYCNOGONIDES DU ^i POURQUOI PAS?». 29 vue les glandes coxales de Linmhis jinlijjiliPinKs^ telles que les a figu- rées Packard (1), avec la description et les figures des glandes génitales données par M. Ilock (2) pour les Fycnogonidos. Abstraction faite de l'anastomose postérieure, qui i-éunit les glandes coxales des deux côtés, c'est l'xactement la même disposition anatomique. Il est vrai que les pores sexuels des Pycnogonides se trouvent souvent (mais non toujours) sur plusieurs paires de pattes, et parfois même sur toutes, tandis que les ori- fices coxaux des Arachnides so localisent sur les appendices de la troi- sième ou de la cinquième paire; mais on peut penser que ces orifices étaient plus nombreux chez les Xiphosures primitifs, et d'ailleurs on sait, depuis I(>s recherches do M. Hertkau (3), qu'ils existent simultanément sur les troisième et cinquième n|)pendicesdans les Araignées théraphoses du genre Afi/pifs. « (^omme la plupart des Arachnides, les Pycnogonides présentent sur l'intestin moyen de nombreux prolongements caecaux, qui pénètrent dans les pattes comme ceux des Opilionides ; cette pénétration est vraisem- blablement la conséquence de la réduction du corps dans le sens trans- versal, mais on ne saurait en dire autant de la présence même des cKca, et le fait que ces derniers existent chez les Pycnogonides comme chez presque tous les Arachnides normaux semble bien indiquer, chez ces Arthropodes, une origine commune. J'ajoute que les yeux des Pycnogo- nides sont (lu même type (pu» les yeux médians des Arachnides nor- maux, et (|U(' les spermatozoïdes ont la forme ordinaire tilamcntcusc dans l'un ou l'autre group(>. On sait (pie co dernier caractère n'existe pas dans les Crustacés, sauf toutefois dans Tordre des (lirrhipèdes. « Faut-il ajouterqueles Pycnogonides ont des métamorphoses comme les Acariens et que leurs larves ou formes embryonnaires libres présentent, comme, chez certains de ces derniers, des phénomènes d'atrophie et de régénération de membres? Chez les Gamasides et les Ixodes, ce sont les (1) Voy. à co. sujet la figure schéinati(|ui' tir-re du mémoire de Packard par M. Itay Lankesler dans son travail sur la struclui'c et la riassidcation des Arachnides (Quart. Jotirn. Micr. Science, vol. XLVIII, pari. Il, tig. 28). (2) P. P. C. HoEK, loc. cit.. p. iiS-i:i->, et l'I. .\.\l, lig. 10. (3) Pli. Beiitkai-, Zu .1. Lcbedinsky •• Uie Entwicklung der Co.xaldrûse bei Phalangium » (Zon/. Anzrifjn-, Hd. W, p. 177, ISO.'). 30 PYCNOGONIDES DU ^^ POURQUOI PAS?^^. pattes de la quatrième paire qui disparaissent dans la forme embryon- naire libre pour réapparaître ensuite ; chez les Pyonogonides, l'atrophie p;jrtesurles appendicesde ladeuxièmeet de la troisième paire, qui réappa- raissent sous la forme de palpes et d'ovigères. D'après M. Meinert(l), qui a bien étudié ce dernier phénomène, on ne saurait identifier les palpes et les ovigères avec les deux paires d'appendices i|ui ont disparu; mais cette conception me paraît sujette à critiques, et, dans tous l(!s cas, il convient d'attribuer aux mêmes somites les membres de l'adulte et ceux de la forme embryonnaire (2). « Beaucoup des caractères que nous venons de passer en revue sont éga- lement applicables à certains Crustacés, mais ce fait n'atténue en rien les puissantes affinités arachnidiennes des Pycnogonides, et il peut seule- ment servira prouver que les Crustacés et les Arachnides sont issus d'une souche commune (3), les premiers avec deux paires d'appendices pré- buccaux, les seconds avec une seule paire. » Depuis l'époque où parurent ces lignes, M. Caïman a consacré un intéressant article au problème des Pycnogonides (1909). Il observe jus- tement que ces animaux ne présentent aucune affinité directe avec les Crustacés, car ils ont une seule paire d'appendices en avant de la bouche, deux paires dépourvues de fonctions masticatrices en arrière, alors que les Crustacés ont deux paires d'appendices prébuccaux et au moins trois paires d'appendices post-buccaux, dont les articles basilaires jouent un rôle masticateur. M. Caïman semble considérer comme plus grandes les affinités des Pycnogonides et des Arachnides, mais ne va pas toutefois (1) Fn. Meinert, Pycnogonida ['l'hc Uniihh Ingolf Expédition, vol. III (I), 1899, ]i. 27 et suiv.]. (2) « For my paît, dit M. Meinert (p. 28), 1 miist legarded il as a dccided fact that in ail Pyc- nogonida Ihe enibryonal legs are quitelhrown oll'during Ihe second laival stage, and that Ihey are in no way idenlical with the laller imaginai fore linibs, llit; [lalps and the ovigerons legs, which latter aiso, and ol' lliis lliere is no doulit, aiise, allliougli on the same metameres. slill In other pars oC thèse metameres. » (3) C'est ainsi ([ue s'expliquent les ressemblances indéniables qui existent entre les Pycnogo- nides et les Crustacés, surtout à l'état larvaire. Ces ressemblances ont été foit bien mises en relief par M. .1. Meisenheimei- dans un intéi-essant travail [Ueber die Entwicklung der Pantopoden iind ihi'e systematische Stellung (Verh. dcul. Z'Ol. Gcs., Xll .lalir., p. .IT-Oi, 1902) |, où sont d'ail- leui's méconnues les affinités arachnidiennes des Pycnogonides. Il est évident (|ue la structure en pince des chélicéres est d'origine secondaire par rapport à la souche commune des Arachno- carides ; miis ce fait prouve seulement que les Pycnogonides et les .\rachnides se sont d'abord adaptés dans un sens et les Crustacés dans un autie. PYCNOGONIDES DU '< POURQUOI PAS?». 31 jusi|u"à ri'imir les deux groupes diins une même classe, à rexciiiple de MM. ('..ii'penter et Ray Lankester. Où liouvor, en eflet, chez I(;s Aracli- nides, les deux paires d'appendices post-buccaux (palpes et ovigères) qui caractérisent les Pycnogonides? Kn adoi)tanl, avec M. t'.arpenler, l'obser- vation de LendI (|ui aurait vu, chez les end)ryons d'Araignées, une paire d'appendices embryonnaires entre les chélicères et les palpes? Mais cette observation unique aurait grand besoin d'èlii' v('iiliée et, d'ailleurs, fùt- elle vraie, ne résoudrait pas le problème, car les Arachnides normaux ne possèdent jamais que quatre paires de pattes, tandis que les Pycnogo- nides peuvent en avoir cinq. Os diflicultés disparaissent si l'on accepte les vues de M. Ray Lankester, qui homologue les ovigères des l'ycnogo- nidesà la première paire de patles des Arachnides et les pattes postérieures des premiers aux api)endices antérieurs de l'abdomen des seconds. Mais alors surgit une objection sérieuse bien mise en évidence par M. Caïman : <( La distinction entre les segments prosomatiques et mésosomatiques, écrit l'auteur, est fortement mar(|niM' chez tous les Arachnides qui nous sont connus depuis le silurien jusqu'à l'r'pocpie actuelle. On peut établir en règle générale que, dans joute subdivision des Arthropodes où s'est bien établi un groupement des a|)pendices en séries distinctes ou « lag- mata >', ce groupement s'oblitère rarrnienl tout à l'ait, sinon jamais, au cours de l'évolution ultérieure du groupe... Dès lors, lidenlité absolue de structure entre les pattes postérieures et celles des paires précédentes chez les ]*ycnogonides semblerait inq»li(pier (dans les vues de M. Ray l^ankester) que la distimiion eiiltr les régions prosomatiijues et mésoso- matiques ne s'était pas encore établie quand les Pycnogonides se dét.;- chèfciit du tronc principal des Arachnides. » On ne saurait mieux dire. M. Caïman observe toutefois que cette con- ception fait remonter très haut et « très loin en arrière » l'origine com- mune des deux groupes, à uno époque où les segments du corps n'étaient pas encore diilerenciés en tagmata comme aujourd'hui. Mais cela importe peu, si l'on admet avec nous qu'il convient de ranger dans le phylum des Arachnides tous les Arthropodes qui furent ou qui sont actuellement munis d'une paire d'appendices prébuccaux avec des appendices |iost- buccaux dontlesfonctions maxillaires sont réduitesou nulles. Ainsi caracté- 32 PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PAS?». risé, ce phylum apparaît bien distinct de celui des Crustacés, dontil se rap- proche certainement par l'intermédiaire desTrilobites; il est plus distinct encorede celui des Trachéates, encore que les deuxgroupes de ce phylum, les Insectes et les Myriapodes, aient aussi divergé de bonne heure, c'est-à-dire avant la spécialisation segmentaire en thorax et abdomen. Nous voici donc conduits à ranger les Pycnogonides dans la classe des Arachnides, telle que l'envisage M. Ray Lankester. Ce savant (1904, 213) a divisé la classe en deux séries: les Atwmoméiistif/ ues , dans lesquels le nombre des somites est variable, et \q% Nomoméristiques^ où ce nombre est primitivement constant. Ayant tantôt cinq, tantôt quatre seg- ments pédifères, les Pycnogonides devraient se ranger dans la première série, comme les Trilobites, mais ils se distinguent profondément de ces derniers et se rapprochent davantage des Arachnides normaux à cause de leurs chélicères, de sorte que les deux séries proposées par M. Ray Lankester semblent peu naturelles. On peut en conserver les termes sans leur donner une valeur systématique, ainsi que j'avais cru devoir le faire dans mon étude sur les Pycnogonides du » Franrais ». Comme je l'écrivais dans ce dernier travail, je ne crois pas qu'on puisse voir dans les Pycnogonides des formes dégénérées; « ce sont tout sim- plement des Arachnides primitifs ayant subi une adaptation spéciale ». J'ai montré plus haut qu'ils se rapprochent des formes ancestrales du groupe par leurs formes décapodes, mais ils présentent d'autres caractères primitifs parmi lesquels on doit citer « la persistance de l'article basilaire des pattes, l'indépendance de cet article par rapport aux suivants .et aux parois du corps, la répétition métamérique des prolongements sexuels, des pores coxaux et des ca^ca digestifs, enfin et surtout la structure scalariforme de la chaîne nerveuse ventrale. Ce dernier caractère, à lui seul, suffirait pour établir que les Pycnogonides sont des formes primitives ; il diffère totalement du système nerveux condensé qu'on observe chez tous les Arachnides, à l'exception des Xiphosures et des Scorpionides, qui sont, eux aussi, très rapprochés delà souche commune » (1906^, 12). PYCNOGONIDES DU <> POURQUOI PAS?«. 33 CLASSIFICATlOxN La classification des Pycnogonides présente des difficultés sérieuses, qui sont dues, pour une pari, à riiomogénéité apparente du groupe, pour une autre à la valeur systématique douteuse des caractères qui diiïérencient les familles et les genres. On se rendra compte de ces difficultés en com- parant entre eux les divers systèmes proposés jusqu'ici par les divers zoolo- gistes pour établir des subdivisions dans le groupe. La plupart des auteurs anciens se sont bornés à réunir les Pycnogonides en familles, sans s'accorder au demeurant sur les genres qui devaient entrer dans ces dernières. A une époque plus récente, on a tenté des groupements basés sur les caractères des chélicères et des palpes. L'un de ces sys- tèmes est celui proposé par Wilson, qui divise les Pycnogonides comme il suit (1880, 469) : i Des palpes .. . XYMPiioxtD.E [A'ijinphon, Ainmotltert, Phanodemus, Deco/opodai. Pas de palpes. Pallesid-e tPa/lf ne, PlioxicInlUlium, Pseudopallene. Anoplodactylus). Des chélicères simples Achelid.e iAchelia, Tanijalylinn, Conugerl=: Lecijtlio- rhynclius), Eurynjde. Ascuvhynchus, Parihœa). ' Des palpes . . . Pasithoid.e {Pasithoe, Endeis, Rhopalorhynchus et , , ,,. , \ Colossendeis). oie cnclicères / Pasdepalpes. Pw.xoco^iid.'e {P/toxicfiil/is, Pyrnogonum). Bien plus récemment, M. G. 0. Sars (1891) a présenté un système ana- logue, mais très étudié, qui sert encore de guide à beaucoup de zoologistes, etquej'ai moi-même partiellement suivi, comme on l'a vu plus haut (p. 10), dans mes études antérieures. Dans ce système, les Pycnogonides sont divisés en trois ordres qui comprennent les familles et les genres suivants : 1" ordre : ACHELATA ( Pycnooonid.î: {Pycnogoriuin}. (Pas de chélicères.) ? Phoxichilid.e (P/ioxic/ii/ux). Phoxichilidiid.k {P/ioxichi/idiuin, Anoplodactylus). 2* ordre : EUCHELA TA \ Pallenid.e {Pallene, Pseudopallene, Cordyloc/tele). (Chélicères bien développées.) j Xympho.vid.e {Nymphon, Boreonymphon, Cheetonym- p/ion). 3' ordre: CnyPTOCf/ELATA.\i'''''''''''^'''''j~i''''''"^^^^^^^ (Chélicères réduites.) / EuuvcvDm.-E (^.ry.yrf., Aseorhynekus). ^ ' Pasithoid.e {Colossendeis). M. Loman a justement critiqué ces systèmes, qui s'appuient sur les Expédition Charcot. — BouviEn. — Hycnogonides du « l'mirquoi l'as ? ». 5 34 PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PAS ? «. modificalions d'appendices ('iiiinemment propres aux adaptations secon- daires. Mais, dit-il(1908, 17), « si l'on trouve chez tous les Pantopodes un organe particulier qui présente des modiilcations en divers sens, non pas au point de vue du nombre et de la grandeur de ses articles, mais dans sa structure générale, ses fonctions, etc., et permette ainsi de séparer des types différents, un tel organe doit avoir une grande valeur systématique » . Or un seul organe lui parait actuellement répondre à ces exigences; il s'agit des ovigères du mâle, qui sont évidemment des pattes adaptées à un rôle spécial et qui semblent fournir la base sérieuse d'un bon groupement systématique ; c'est ainsi que M. Loman est amené à répartir les Pycno- gonides en deux sections : 1° ceux qui ont des ovigères munis d'une griffe terminale, avec 10 articles dont les trois premiers sontcourts et subégaux, comme les articles de la partie coxale des pattes ; 2° ceux où la griffe est absente, le nombre des articles pouvant d'ailleurs se réduire et les trois premiers étant inégaux avec une longueur assez grande. Chacune de ces sections se subdivise en deux familles d'après la structure des palpes et des chélicères ; la première comprend les Eurycydidés (avec trois sous- familles : Colossendéinés, Ascorhyncliinés et Pycnogonmés) et les Nymplio- nidés (avec les deux sous-familles des Nymplioninés et des Palléninés) ; la deuxième embrasse les Ammolhéidés (avec deux sous-familles : Nym- phopsinés, Ammothéinés) et les Plioxichilidés (avec les deux sous-familles des Phoxichilidi'més et des PhoxichUinés). Je crois bien, en effet, que les ovigères ont' une valeur systématique supérieure à celle des chélicères ou des palpes, mais il me paraît excessif de leur subordonner toute la classification des Pycnogonides, d'autant qu'ils présentent des passages, d'une section à l'autre, et que leur utili- sation exclusive conduit à rapprocher des formes manifestement très différentes à tout autre égard, par exemple les Pycnogonides et lesColos- sendéidés, les Phoxichilidés et les Ammothéidés. Comme je l'ai dit plus haut (p. 11), on évite ces rapprochements inso- lites, et l'on tient compte des modifications progressives de chaque organe en divisant les Pycnogonides en séries évolutives ayant chacune pour point de départ une forme décapode et, par conséquent, primitive. Cela fait trois séries évolutives : (lolossendeomorpha^ Nympltonomorplia et Pycnogono- PYCNOGONIDES DU ^^ POURQUOI PAS?». 35 moiyha\ mais je crois bien qu'il faut en établii' une quatrième, celle des Ascoi'hynchomorpha, pour les Eurycydidés et Ammothéidés, encore que la forme décapode soit actuellement inconnue dans ce groupe. La série des Colossendeomoipha se divise en deux familles, Décolopodidés et Colossendéidés, d'aprrs la présence ou l'absence des chélicères. Celle des P i/cnogonomorjtlia ne comprend que la famille des Pycnogonidés ; quant aux deux autres séries, elles se subdivisent en familles d'après les règles établies par M. Loman, c'est-à-dire en tenant compte tout d'abord des ovigères, et, après coup, des chélicères et des palpes, comme on le verra plus loin, dans la partie systématique de cet ouvrage. C'est à M. Hoek 1^1881^, i9ij, le savant zoologiste hollandais, que revient le mérite d'avoir groupé les Pycnogonidés en séries évolutives parallèles dérivant d'une forme ancestrale commune. LWrchipycnogontcm, ou forme ancestrale imaginée par M. Hoek, me paraît très voisin du genre Decolo- jHxffi, ainsi que je l'ai montré dans une élude antérieure, mais il était supposé octopode comme tous les Pycnogonidés connus à celte époque. Se ne sais quelle est l'opinion de M. Hoek sur les Pycnogonidés déca- |)odes; mais, si Ton admet que VArrhipjjcnogonwn était pourvu de dix pattes, le système du savant hollandais présente dans ses traits essentiels les mêmes caractères que le nôtre, car il divise les Pycnogonidés en quatre séries parallèles qui se rattachent isolément à la forme type ancestrale. Certaines des séries établies par M. Hoek sont presque iden- tiques aux nôtres ; celles des Ascorhynchidés et des Colossendéidés cor- respondent, à bien peu près, à nos Ascorhijchnmorplui et Colossemleo- morpha, mais les Nymphonidés de M. Hoek ne conqjrennent qu'une partie de nos Xijiiphouomorplm, les Nymphonidés et Pallénidés, l'autre partie (Phoxichilididés et Phoxiohilidés) se trouvant jointe aux Pycno- gonidés, pour constituer la (juatrième série, celle des Phoxichilidés, qui se trouve dès lors beaucoup plus étendue que nos Priçgnngonomnrphd . M. Loman a suivi l'exemple de M. Hoek en séparant les Pboxichilidiidés et les Phoxichilidés du groupe des Nymphonidés et des Pallénidés, mais il a justement observé que les Pycnogonidés ne présentent que des rap- ports de convergence avec les Phoxichilidés. Il ne faut pas oublier que la classification de M. Hoek remonte à 1881 , 36 PYCNOGONIDES DU ^i POURQUOI PAS?». c'est-à-dire à une époque relativement ancienne, où Ton était loin de soupçonner l'existence des Pycnogonides décapodes; elle est par consé- quent très en avance sur son époque, et on doit la considérer comme un essai des plus méritoires. J'ai montré plus haut (p. 9) comment, après les belles découvertes de M. Hodgson sur les Deculopoda et les Pentanymphon, ce groupement en séries évolutives l'ut repris et modifié par M. Cole (1905) et par moi- même (1906) sous des formes différentes, l'une et l'autre sujettes à cri- tique, mais intéressantes à cause de leur pointde départ. C'est ajuste titre que M. Caïman a qualilié ces groupements, du moins celui dont je suis l'au- teur, de fovced and un7iatural^ mais les découvertes du « Pourquoi Pas? » n'étaient point encore réalisées. J'espère qu'on sera plus indulgent pour la classification sériale proposée à la suile de ces découvertes et dont je crois devoir donner le développement. CLASSE. — ARACHNIDA. SO\]ii-CLASSE. — PYCNOrjONIDEA Latreille 1910 {Pantopoda Gerst.). (Podosomata Leach 1815; Pantopoda Gerstâcker 1862.) PREMIER ORDRE. — ('OlossendEOMORPHA L.-J. Cole [pro parte). Le cpplialon est court et la trompe très f/rande; les chélicères ont un scape de deux articles, mais le plus souvent font défaut chez l'adulte. Les palpes so7it longs, formés de 8 ou 9 articles, et portés sur une saillie ventila le. Les ovigères se composent de iO articles sans compter la griffe terminale; ils existent dans les deux sexes, et leurs quatre derniers articles sont munis d'épines non denticulées; chaque ovigère est inséré sur une saillie ventrale analogue à celle des palpes ; les bases des deux ovigères sont contiguës ou très rapprochées, de même que la base de chaciue ovigère et celle du palpe correspondant. Les trois articles coxaux des pattes et des ovigères sont presque toujours forts, peu allongés, et pris ensemble, beaucoup plus courts que le fémur. Il y a, dans les deux sexes, un orifice sexuel sur la face ventrale de la deuxième coxa de toutes les pattes; ces der?îières -mit longues, souvent très grêles, avec le tarse et le propode PYCNOGUNIDES DU «POURQUOI PAS?». 37 i/iermes, sans griffes auxiliaires. La taille est firesque toujours (jrande ou fort grande. Le groupe se distingue au premier abord par la position relative des ovigères et des palpes, ces appendices étant très rapprochés ou contigus à leur base, qui est formée par une saillie ventrale étranglée à la base. La saillie basilaire des palpes est considérée comme un article par la plupart des auteurs, M. Loman excepte, et j'ai moi-même précédemment suivi la règle courante ; mais c'est une simple protubérance étranglée à son origine, non un article mobile. Les Rhopalorliynchus semblent se distinguer par la position de leurs palpes, qui sont un peu éloignés des ovigères; tel est du moins ce qu'on observe dans une figure de M. Loman représentant de côté le Rhop. Krëyeri Wood-Mason (1908, fig. 215); parcontre, les deux appendices sont représentés contigus à leur base dans une figure con- sacrée par M. Carpenter au Rh. rlaviger Carp (1893, PI. Il, fig. 3); je ne puis trancher cette question, n'ayant pas eu sous les yeux des exemplaires de ce genre. L'ordre des Colossendéomorphes comprend les deux familles suivantes : Première famille. — DECOLOPODIDAi. — Décapodes, avec de puis- santes chélicères en pinces., dont le scape comprend deux articles. Palpes de 9 ou 8 articles. Un seul genre : Decolopoda Eights 1834. Deuxième famille. — COIMSSENDEID.E. — Octopodes sans 'chélicères et à palpes de 9 ou 8 articles. La famille se divise en trois genres : Colos- sendeis Jarzynsky 1870, Rhopalorhynchus Wood-Mason 1873 et Pipetta Loman 1904: elle se relie aux Décolopodidés par les Colossendeis, qui ressemblent tout à fait aux Decolopoda, sauf les chélicères et le nombre des pattes. DEUXIÈME ORDRE. — nymphonomorpiia \\. l. Pocok (emend.). Le céphalon est ordinairement allongé et le cou bien distinct ; hi trompe est courte, le plus souvent conique ou subcylindrique; les chélicères sont presque toujours très développées, avec le scape d'un ou deux articles et la pince ramenée en avant de la bouche. Les palpes ne sont bien développés que dans les formes primitives, où ils comptent 5 articles, rarement 7 ; 38 PYCNOGONIDES DU n POURQUOI PAS?». ils font défaut dans les autres ou «'// sont représentés que par wi court bourgeon ; leur insertion se fait en avant sur une saillie légère ou nulle. A leur base, les ovigères sont très largement séparés et éloignés des chéli- cères ; chez les formes primitives, ils se composent de 10 articles sans compter la grifl'e terminale, et les quatre articles qui précèdent cette dernière portent en série des épines modifiées; à mesure qu'on s'éloigne de ces formes, on voit la griffe terminale et les épines modifiées dispa- raître, les ovigères se réduire dans la femelle où ils disparaissent dans certains cas complètement. Les trois articles coxaux des pattes sont de longueur variable, mais d'ordinaire plus longs que dans le groupe pré- cédent. Il g a un orifice sexuel sur la face vetitrale du deuxième aiHicle coxal de toutes les pattes dans la femelle et sur les pattes de.', deux ou trois der- nières paires dans le mâle. Les pattes sont de longueur variable, avec le tarse de plus en plus court et finalement très court à mesure qu'on s'éloigne des formes primitives ; le propode est armé d'épines sur son bord interne, et les griffes auxiliaires peuvent faille défaut. La taille est médiocre ou petite. Ce groupe commence par la famille des Ngmpho)iid;i% qui contient encore une forme primitive décapode, le genre /'é'7ita«//wyVjo;«, et dont tous les représentants sont munis de palpes et de chélicères bien déve- loppés ; elle se continue par la famille des Pallenidee^ où les palpes manquent presque toujours et restent rudimentaires quand ils existent. La plupart des Pallénidés ont des ovigères normaux, munis de griffes et d'épines modifiées ; dans la famille parallèle des Pho.virlnUdiidic, la griffe est absente, de même que les épines modifiées, et l'on voit en outre se réduire les ovigères chez les femelles. Les Phoxichilidœ occupent le sommet du groupe à la suite des Phoxichilidiidés, dont ils se distinguent par la disparition totale des chélicères dans les deux sexes, par l'absence des ovigères chez la femelle et par la réduction de ces appendices à sept articles chez le mâle. Les Phoxichilidiidés ne dérivent probablement pas des Nymphonidés actuels, mais de quelque forme plus primitive, car les chélicères de certains d'entre eux ont un scape de deux articles. PREMiÈnE FAMILLE. — NY MP HONI D^H . — Chélicères à scape simple; PYCNOGONIDES DU >< POURQUOI PAS?». 39 palpes de 5 ardcles, rarement de 1 [Paranyniphon ) ; ooigères de 10 articles ( 1 ) présents dans les deux sexes, avec une griffe terminale et, sur les quatre derniers articles, des épines denticulées ; pattes au nombre de cinq [Pen- ianymphon) on quatre paires, à propode droit ou peu arqué, et parfois moins long que le tarse, qui n' est jamais court . — Pentanymphon Hodgson 1905, Paranymplwn Caullery 1800, Nymphon Fabricius 1794, Chœlo- nymphon (1. (). Sars 1888, Borconymphon G. 0. Sars 1888. Deuxième famille. — PALLEXID.E. — (Jéphalon bien développé en avant et avec les yeux en arrière ; cliélicères à scape simple : palpes absents ou dans certains cas rudimentaires [Neopaltene q*, quel(|ups Pallene et Parapallene); ovigères de II) articles, presque toujours avec une griffe /^/•/wm«/e (absente dans la plupart des Pallene el quelques Parapallene) et des épines modifiées sur les quatre derniers articles (sauf cbez deux Parapallene). Octopodes ; tarse beaucoup plus court que le propode, qui est plus ou moi/is (in/i/é. — iXcopallene \)ohvn ISS [, Pallene iohnsUm 1837, Parapulleuii Carpenter 1892, Cordyloclwle G. O. Sars 1888, Pseudo- pallene Wilsoii 1878. Troisième famille. — PHOXIC IIILIDIID/E. — C.éphalon peu ou pas déve- loppé en avant, où il porte le tubercule oculaire ; cliélicères à scape simple ou de deux articles [Pallenopsis); palpes rudimentaires [Pallenopsis) ou nuls; ovigères variables, 7nais sans épines ni griffe terminale , de 10 articles dans les deux sexes [Pallenopsis, Higona) ou de ,5 à 0 articles chez le nulle et absents chez la femelle. Octopodes. Lck pattes comuu; dans la famille précédente. — Pallenopsis V^ihon 1881, Rigona Loman 1908, Anoplodactylus Wilson 1878, //alosoma Gole 1904, Phoxichilidium H.Milne-Edwai-ds 1840. Qu.\TRiÈME famille. — P IlOXP' lll IJD.K . — Corps allongé, à céphalon court; chélicères et palpes absents ; ovigères dr 7 articles su/is griffe ter- minale et sans épines modifiées, toujours absents chez la femelle. Octopodes à seconde coxa longue, à tarse court cl à propode plus ou moins arqué ; des griffes auxiliaires. — PhoxichilusL^\\'{}\\W iSOi. (I) C'est il loiL (ju'on alliibiiail jiiS(iu'ici aux l'aranyinphon dos ovigères de 8 articles : M. Loman vient de montrer ^1912, •'>) ([ue ces articles sont au nombre de 10, sans compter la grilTe ter- minale. 40 PYCNOGONIDES DU ^^ POURQUOI PAS?». Cet ordre renferme tous les Euchélates de M. Sars, avec, en outre, les Phoxichilidés que le même auteur rangeait dans ses Achélates à côté des Pycnogonidés. M. Hoek {iBSi^)et M. Loman (1908) le divisent en deux groupes, qu'ils séparent profondément l'un de l'autre; le premier groupe comprend les Nymphonidés et les Pallénidés, qui forment pour M. Hoek une série spéciale et que M. Loman rapproche des Eurycydi- dés ; le second s'étend aux deux autres familles que M. Hoek réunit dans une même série avec les Pycnogonidés et que M. Loman rapproche des Ammothéidés. Pour justifier cette division en deux parties, M. Hoek s'appuiesurla structure deschélicères, dont le scape se compose de deux articles chez les Pallenopsis, et M. Loman sur la structure des ovigères, qui sont dépourvus de griffe terminale dans les Phoxichilidiidés et les Phoxichilidés. On ne saurait nier l'importance de ces deux caractères, et j'ai adopté les vues des deux excellents auteurs, mais sans aller aussi loin qu'eux: les quatre familles présentent un faciès commun et me paraissent dériver d'une forme primitive qui avait leschélicères des Pallenopsis et les palpes des Nymphonidés; les Nymphonidés et les Pallénidés se rattachent à cette forme dont ils ont conservé la griffe ovigérienne, mais non le scape à deux articles; l'inverse s'est produit dans les Phoxichilidiidés et les Phoxichilidés qui ont perdu la griffe des ovigères, en conservant parfois {Pallenopsis) le scape chélicérien des deux articles. TROISIÈME ORDRE. — ASCORHYACHOMORPHA R. I. Pocock (emend.). Le céphalon est très variable. La trom'pe est grande et forte, souvent aussi longue ou plus longue que le corps, presque toujours ovoide ou en înas- sue, et fréquemment ramenée obliquement en arrière au-dessous de la face ventrale ; les chélicèr.es sont réduites, rudimentaires ou nulles; elles dépassent rarement le bout de la trompe, et alors leurs pinces ne sont pas ramenées en avant de la bouche. Les palpes varient beaucoup, tantôt plus longs que la trompe et formés de 10 articles, puis de plus en plus courts, avec de moins en moins d'articles ; ils ne font défaut que dans un seul genre (Bannonia). Les autres caractères comme dans les Nymphonomorphes. PYCNOGONIDES DU «POURQUOI PASP^k 41 Les Ascar/ii//ir/io/iioip/ia correspondent aux (.'//jjjior/ir/aladn .M. G. U. Sars. Ils ne forment pas un groupe aussi naturel (lue lesdeux groupes pré- cédents, et l'on n'y connaît pas do formes décafiodes ; peut-être devra-t-on le remanier ou le joindre au groupe des A7/////yAo///<^/. Les deux familles réunies dans les Asct)//ii//ir/ioiiiorjj/in ne semblent pas absolu- ment indéptmdanle Tune de l'autre, et les Nymjjhopsinés paraissent établir une liaison entre elles; ces derniers se rapprochent évidemment desAmmothéinés,et M. Loman les place justement dans lamème faniille : pourtant ils ont d'ordinaire le corps long et étroit de bcaucouii d'Kury- cydides, des chélicères souvent analogues avec un scape de deux articles, des palpes à nombreux articles, et certains, tels que les Ci/itnculus, ont la trompe et le faciès des Asror/ii/nr/ias. La grande différence, ainsi que l'observe M. Loman, est due à la structure des ovigères, qui ont une grille terminale et des épines modiiiécs dans les Eurycydidés, tandis que la griffe et parfois lesé[)ines manquent aux Ammothéidés; mais on a vu que ces caractères se modifient graduellement chez les Nymi)lionomorphes. J'ajoute que les ovigères des Annnothéidés du genre Rliyncliothorax sont munis d'une griffe terminale et que beaucoup de Nymphopsinés ont des épines ovigériennes difVérenciées. Premikre famille. — EiI(Y(.Yf)lI).E. — Corps d'ordinaire ncttoniciit ar- ticulé; trompe ramenée en arrière, nu à i/isprtiontoutàfaitventra/e(/io/tmia). Palpes de 10 articles, parfois de 9 {Oorlii/nc/ius) ou 7 Œohinia). Clu'Uri'res réduites, à scape souvent de deur articles. Orif/f'res de 10 articles, arec i'inncs modifiées et (iriffc teriiiinalf. l'as de ijriffcs au.iiliaires. — lîurijci/dc Schiôdte 18o7 (Ze/ev Krôyer 18fô),yl.srr;rA///i POURQUOI PAS?». 1° iXijmp/iopsifhv. — Corps étroit à prolonçieiitonls latéraux largement séparés. Des cfiélicères. Palpes de 9 articles, rarement de 6 [Fragilia). Pattes grêles et longues. — Fragilia Loman 1008, Scipiolus Loman 1908, Cilunculus Loman 1908, Lecythorhgnchus Bôhni 1879, Ngmphopsis Haswell 1881. 2" Ammotheinsp . — Corps condensé à prolong einent s latéraux plus ou moins rapprochés; palpes de 10 à 4 articles (nulsdans Hannonia) ; chélicères réduites on nulles; pattes médiocres à propode aniué et griffes auxiliaires [sauï dann Hannonia). — Rhgnchothorax Costa 1881, Ammolliella Cole 1904, Animothea Leach 1814 [Leiongmphon Mobius 1899], Achelia Hodge 1804 [Amm(9/Am des auteurs (1)], Trggœus Dohrn ['6'è\ , Austrode- cus Ilodgson \^01 , Amtroraptu'< Hodgson 1907, Tan//stglumMievs 1879, C lotenia Dohvn 1881, D iscoarachne Hoek \SS\, Hannonia Hoek 1881. Il ne sera pas sans intérêt de justifier la place que j'accorde à certains genres critiques dans l'une ou l'autre de ces deux Familles. Les deux genres d'Eurycydidés typiques sont évidemment Eurycyde, Ascor/ignchusQt, pour M. Loman (1908), ils méritent seuls de prendre place dans la famille. Eurgcgde, comme l'observe M. G. 0. Sars (1891, 128) est synonyme de Zetes Krôyer ; ce dernier nom ayant été préalable- ment donné aune « /l/Z/e*; », il convient de conserver le premier. Le même auteur range ajuste titre, parmi les Ascorhgnrlius, le Gnamptorln/nchus ramipes Bôhm (1879), et M. Cole (1909, 187), à l'exemple de M. Iloek (1881, 147), \e Sœorhynchus armatus Wilson 1881. M. Cole pense njéme que VAscorliync/ius Agasizii Schimkewitsch (1893) doit être identifié avec cette dernière espèce, encore que M. Norman maintienne le genre établi par Wilson. D'autre part, M. Loman a établi que le Parazetes auche- nicus Slater devait être identifié, comme le Gnamptorhynchm ramipes, avec V Ascorhynchus japonicus (1911, <5); en outre, l'examen des formes méditer- ranéennes lui a récemment permis (1912, 8) de justifier les suppositions de M. Hoek, qui soupçonnait l'identité des Barana et des Ascorhynclius. Restent les genres Oorhgnchus et Bôkmia, l'un et l'autre représentés par une seule espèce. Le genre Oorliynchus fut établi par M. Hoek (1881, -H)) pour un Pycnogonide court et trapu, l'Ô. Aucklandiœ Hoek (1) Voir p. 4j. PYCNOGONIDES DU «POURQUOI PASP«. 43 (1881); M. Loinan en fait un Ammolhôidé, mais iime parait bicMi plus voi- sin des Ancar/i/j/ir/nis, dont il diiK're surtout par ses cliélicères réduites à un bouton et par sa trompe dépourvue do scape ; comme cIk'z h's Kurycy- didés et contrairement à ce (|ue l'on observe chez les Ammotliéidés, VO. Aiichiandiie est dépouvu de griffes auxiliaires et présente une griffe ovigéricnne ; il y a une épine denticulée sur les deux articles qui précèdent cette griffe. Ouant au genre Bolim'ifi, il fut établi par M. Iloek (1881, 24) pour une espèce décrite par Bôhm (1879, 102-104, Taf II, iig. 5-5 d) sous le nom de Pj/rnnç/nnKni rhdatam. Le corps et la morphologie générale de cette espèce rappellent en effet quelque peu les l'ijcnogonum, et M. Loman (1908) fait du genre fiidmùa un Pycnogonidé. Je dirai plus loin (p. 150) pourquoi il ne m'est pas possible d'accepter cette manière de voir ; il suf- lit ici d'observer que, d'après les figures de Bôhm, la Bohnùn cholatu se rapproche des Ascor/ii/)ic/iuspar sa trompe ventrale et ramenée en arrière, ses ovigères de dix articles avec griffe terminale et épines spéciah^s, ses pattes dépourvues de griffes auxiliaires ; ses chélicères sont à peu près identit|ues à celles du Bmana. La Bôhin'm dielata est un Eurycydidé dont la trompe est conique et dont les palpes se réduisent à sept articles ; avec VOorlii/nchus Ain'ldfmdiœ, cette espèce se range parmi les formes les plus modifiées de la famille. La position zoologicjue des Bhj/nrltotlinia.r est plus difUicile à établir. A l'exemple de Dohrn (1881, 210), M. Loman (1908) place le genre dans la famille des Pycnogonidés, sans doute en se basant sur l'aspect général du corps, (jui rajjpellc celui des Pijcnoyonmn^ surl'atrophie complète des ché- licères et sur la position des orifices sexuels, qui sont localisés sur les pattes postérieures comme dans ce dernier genre. Mais ce sont les seuls caractères qui permettentde rapprocher les lihijn- c/ioûiorax de la famille des Pycnogonidés; les deux espèces du genre {R. 7nediternmeiis Cosla, B. ansfra/ls llodgson), par la forme du corps, rappellent pour le moins autant les Auunothéidés que K-s /'//ctiof/oinn/i, et (]uant à l'absence des chélicères, elle se manifeste dans beaucoup de familles, notamment chez les Aiislrodectis et Disrorar/ine, dans la famille des Ammotliéidés. Les autres caractères distinguent le genre B/if/nc/io- t/iorax des Pi/cfwgomo/i et le rapprochent des Ascorhynchomorphes : 44 PYCNOGONIDES DU <^ POURQUOI PASP^>. les palpt's de cinq à huil articles ressemblent à ceux des Ammothéidés, alors qu'ils disparaissent complètement chez les Pycnogonides, les ovi- gères sont bien développés dans les deux sexes, tandis qu'ils font défaut chez le mâle dans la famille des Pycnogonides, oùd'ailleursilssont réduits <à neuf articles (au lieu de dix) et sont dépourvus d'épines spécialisées; enfin les glandes cémentaires, qui n'existent pas chez les Pycnogonides, .ont été observées par Dohrn chezle////. //f^'(///r/'/r(rieu.s{iSSi,'2,{[), où elles ressemblent beaucoup à celles des Ammothéidés, mais s'ouvrent sur une saillie du troisième article coxal et non sur une saillie du fémur, comme chez les Ammothéidés. En somme, les Rltjjnchothorax présentent surtout des affinités avec les Ascorhynchomorphes. Peut-être convient-il, comme je l'ai proposé jadis (4906^, 18, note), de leur doimer une place dans la famille des Eurycydidés, dont ils seraient l'une des formes terminales. Mais ils s'éloignent des Eurycydidés par la position de leur trompe et par la présence de griffes auxiliaires, ce qui les rapproche des Ammothéidés, avec lesquels ils présentent, d'ailleurs, les importantes resseinblances signalées un peu plus haut. Les Rliyncliothora.r me paraissent être des Ammothéidés où l'évolution des divers caractères se montre fort inégale, très avancée pour certains (réduction extrême du nombre des orifices sexuels, disparition des chélicères), ce qui, par convergence, rapproche le genre des Pycnogonides, — très faible pour d'autres et surtout pour les ovigères, qui ont conservé la structure primitive (dix articles et grifte terminale) particulière aux Eurycydidés dans la série des Ascorhyncho- morphes. Comme les Onrhi/nchas et les Bolunia, ils montrent que les deux familles d'Ascorhynchomorphes, Eurycydidés et Ammothéidés, sont confluentes par certaines caractères et ne se laissent pas aisément séparer. .T'en dirai autant du genre tiannonia Hoek (1881, 92), dont l'unique espèce, H. typica Hoek, est rapprochée des Pycnogonides par M. Hoek lui-même et par M. Loman, encore qu'elle présente des chélicères, voire des chélicères dont le scape aurait deux articles d'après M. Hoek, l'un basai court, et un second tout à fait rudimentaire (4881, 93). Avec le corps un peu allongé, les ovigères de dix articles et munis d'une griffe terminale, les pattes dépourvues de griffes auxiliaires, cela rappelle surtout les Eurycydidés, mais les ovigères ne présentent pas d'épines spé- PYCNOGONIDES DU ^^ POURQUOI PAS?». 45 ciîiles, co qui est un ('.n'aclrro d'A?/u/iot/irn. ot les palpes fout di-faul comme dans les Pallénklés. .lavais placé le ^i^uve f/niitionin dans cette dernière famille, mais il me semble préférable aujourd'hui de le consi- dérer comme un Ammothéide ayant conservé certains traits des Kury- cydidés. J'ai maintenu, provisoirement du moins, le j^enre ('lutenia établi par Dobrn, en 1881, pour une espèce méditerranéenne, la Cl. conitoslris (1881, HiOj, que M. Carpenter, en 189.'), a retrouvée sur la côte d'Irlande, et ((ue M. Norman (1908, 220) identifie justement avec une espèce américaine décrite par Wilsonen 1879, le Taui/s/i/Iun/ orhirithnp. (Conformément aux prévisions de Doiirn, ces deux zoologistes réunissent le genre C/ofc/iia axi genre Tanjjstijhim, et M. Loman vient de suivre leur exemple (1912, 12). En attendant que soit justifiée cette identi- fication, je crois sage de maintenir les deux genres que M. Cole a bien caractérisés dans une étude récente 1904, 277, 280) et qui se distin- guent surtout par la structure des palpes (de (> ou 7 articles dans Tanijstijlum, de i dans Clotenia). A l'heure actuelle, on connaît sept espèces du premier genre \T(in. stjiVuionnn Miers (1879), D)lirni Schindc (1887), rr///VvVr>.v//'e Schimk (1887), P fr/frii uow pour la (lotonia Dohmi Pfeffer (1889) (Ij, Chienhim Schimk i 1889), itilmiH'dimu Colei I90i)et Itmri'wawlatmn lloek (1907)], et trois du second \i'U>l. orbkulare Wilson (1879), iKi'kianitni Schimk. (1887), et oi-ridrnlaHs Cole (1904)]. Pour clore ces observations relatives aux Ascorhynchomorphes, je dois dire quelques mots sur la Irnnspositioii de nom ([uc j ai dû faire, dans les Ammothéinés, pour me conformer aux règles de la nomcnclatuic en ce qu'elles ont de juste : le nom de Leioni/ntiilioti, établi par .Môbius en 1899, disparait pour céder la |)lace à celui iVAmiiiof/ifa introduit par Leach en 1814, et (|uant aux espèces communément désignées sous le nom A'Amniothea elles recevront la dénomination (VAfhrlia établie par llodge en 1864. C'est M. Loman qui aura provo(|ué cette innovation, sans le vouloir d'ailleurs, car il est loin d'avoir une admiration sans bornes pour les règles outrées de la nomenclature ; mais en montrant (1908, p. I I 1 que (I) \'i)ir |]lus liani, p. !i. 46 PYCNOGONIDES DU u POURQUOI PAS ?«. respèco Atmnothoa ra/'n/l/inisis, pour latiuelle Leach (1814, V, I, p. 33, fig. D) avait établi son genre Ammotltea, présente tous les caractères des Leioni/mpfion, il a sûrement ouvert la voie aune réforme qui va bouleverser quelque peu les habitudes. Je n'ai pas plus d'enthousiasme que mon savant confrère poui- les réformes de cette sorte ; elles sont plutôt fâcheuses quand on les justifie simplement par des comparaisons de textes, et seules me paraissent acceptables celles qui reposent sur l'examen, par un spécialiste compétent, des types originaux. C'est précisément le cas pour VAmmothra cfiiolincnsis ; le type de cette espèce existe encore au British Muséum, où il a été vu et bien examiné par M. Ilodgson, qui a justifié complètement les suppositions de M. Loman, et a proposé (1912) la réforme adoptée dans ce mémoire. Pourvu au moins que le nom à'Aclielia^ attribué désormais aux Ammothées, ne subisse pas trop de vicissitudes ! car il a eu de nombreux prédécesseurs, bien plus âgés que lui, sinon moins sujets à caution : Plianodemus de Costa (1836), Pephredo et Pasitliop de Goodsir (1842), Farihœa qXEiuMs de Philippi (1843), Plati/chelns et Alci- nous de Costa (1861). Pour toutes ces déterminations litigieuses, voyez le remarquable historique donné par Dohrn dans sa faune des Pantopodes de Naples (1881, 227-239;. QUATRIÈME ORDRE. — pyonogonoMORPUa R. 1. Pocock. iemend.). Le céphalon est coiui et lari/e, autant pour le moins p(>il((^ qui doit se raiiproclier beaucoup de la rormc aiiccstrale du groupe, encore que les segments du tronc ne préseiilciil ])lus d'articula- tions mobiles, ni même, parfois, des traces de lignes articulaires. Le genre est représenté par deux espèces connues spiilcmenl dans b'S eaux antarctiques de la province magellanique : la l).aii.' — du libia 1 '"• ' — du libia 2. •.. — des trois derniers articles DECOLOPODA AUSTRALIS. ce (?) des Orcades tigurt- par M. ïiodgson. Millim. 16,0 6,8 10,2 5, -2 3,i 11,0 5,7 8,3) 17,0 17,0 82,3 10,0 21,0) 8,3 1!) 19,3)88,0 20,1 21,0! 8,4 18,3 10,8)87,5 ■20,0' 21,0 Cf d>s ) inndt's dnnno nu MiistHiiii l»a M. I.ahillv. Millim. 14,0 6,3 8,4 4.2 3,2 10,6 4,2 6,6 14,2 16,0 16,0 7,(1 1,5,8 7,0 9 i-rise au Siiellands par le Pourquoi pas.' Millim. 11,5 5,2 7,0 ;5,o 2,0 10,0 4.0 12,5 14.0 045 15,5l 17,0) 5,5] 1 15.0' 66,5 16, (A 16,.5l 5,5) 13,5 14,5'66,0 16, 0( 16,5 OECOLOPODA anlarctica lype 9- Millim. 18,6 9,0 10,8 4,6 3,6 17.0 8.9 9,0) 25,0/ 27,0129,01 32„5 35,5' 10,7 26,0| 28,4 33,71 36,4 i0,2\ 26,0/ 27,5 33,0' 35,3 135.8 132.0 D'après les dimensions relevées dans ce tableau, il semble que la forme du tronc soit un caractère de nature sexuelle. En effet, le rapport de la longueur à la largeur du tronc est de 0,83 dans la Dfro- lopoda australis q*, de 0,74 dans la Q de même espèce (fîg. 1) et de 0,70 dans la Ç de D. antarctica. Ainsi, chez les i)(''coloi)o- des, le tronc serait plus étroit et moins dis- coïde chez les femelles que chez les mâles. Mais avant de poser en règle générique la différence précédente, il conviendra de véri- fier le fait sur d'autres D. australis et d'attendre la découverte du mâle de la D. antarctica. Abstraction faite de ce caractère, les différences qui distinguent la Expédition Charcot. — BouviEn. — l'yciiogonides du « l'ouiquoi l'as ? ». ' Fig. I . — Decolopoda australis Kighis, Ç ilu «l'ouiquoi pas?». — Le coips c>l la partie basale des appendices vus de dos. Gr. 4. go PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PAS?«. D. austmlis de la D.antarctka sont exactement celles relevées dans mon pi'écédent travail, à savoir : 1° La structure des palpes qui ont neuf articles au lieu de huit ; 2P Le développement beaucoup plus réduit des pattes, celles de la deuxième paire égalant huit h neuf fois la largeur maxima du tronc dans la D. australis, au lieu de douze fois comme dans la D. antarctica ; 3° La brièveté et l'épaisseur plus grandes du premier article des chélicères, cet article égalant au plus les 35 centièmes de la longueur du tronc et étant à peu près trois fois aussi long que large; tandis que dans \?iD. antarctica il mesure les 48 centièmes de la longueur du tronc et sa longueur égale six fois sa largeur ; 4° La forme des pinces des chélicères dontia portion palmaire est courte dans la D. amtralis, où elle se termine par des doigts fortement infléchis en arceau demi-circulaire, tandis que chez la D. antarctica la portion pal- maire est assez longue et se termine par des doigts médiocrement arqués; 5° Le développement de la trompe, qui est bien plus courte (les 75-85 centièmes de la longueur du corps au lieu de 91 centièmes) et notable- ment plus étroite dans la D. australis ; 6° Le faible développement du tubercule oculaire qui est bien plus étroit que la moitié du céphalon, tandis qu'il est plus lai'ge dans la D. a?itarctica. Je laisse de côté les caractères moins importants ou quelque peu variables, tels que la longueur du 2^ article tibial et les soies spiniformes du tronc, des pattes et de la trompe ; dans la 0. australis du « Pourquoi Pas? » ces dernières sont particulièrement peu nombreuses sur le tronc comme sur la trompe, beaucoup moins nombreuses que dans l'exem plaire figuré par M. Hodgson (igOB*^, PI- III; 1908, PI. III, fig. 2). Faut-il considérer comme un caractère spécifique la forme des orifices sexuels femelles? Je ne saurais le dire, faute de matériel suffisant. Mais, comme on le verra dans les figures jointes à ce mémoire, les orifices sont ovales dans l'exemplaire de D. australis (fig. 2, 3, 4) et subtriangu- laires dans la D. antarctica (fig. 5, 6, 7). J'ajoute qu'ils sont notablement plus grands dans cette dernière espèce, presque le double (530 ^i. au PYCNOGONIDES DU «POURQUOI PAS?». 51 lieu de 270), mais ces différences sont peut-être dues à hi taille des spécimens. Lacoloration pourraithien être un caractère plus important. Elle est très variable et proba- blement caractéris- tique des Algues où se tient l'animal chez \aD. austral is : '< Quelques exem- plaires, dit M. Hod- Fifj. 2. — Decolopoda aitstra- Fig. 3. — Uecolopoda australis, nièiiie ç. FiR. i.— Dccotopoda auslra- lis, même Ç. — Orifice — Abdomen et coxîb des pattes pos- lis, môme Q. — Oi'ifice sexuel de la l'« patte gau- lérieures. face ventrale avec orifice sexuel de la patte posté- che. Gr. 8. sexuel. Gr. 8. rieure gaucUe. Gr. 40. gson (1908, 183), sont de couleur paille très légère, sans aucune trace de pigment, sauf dans un ou deux cas où Ion trouvait un peu de celui-ci à l'extrémité de la trompe. D'autres exemplaires sont d'une riche cou- leur brun-olive, (|ui est considé- rablement plus foncée, presque noire, sur la trompe, les man- dibules (chélicères) et les palpes. Dans un spécimen, les pattes étaient également très foncées. Les notes de couleur qui m'ont été trans- mises et qui furent relevées au moment de la caphire montrent que certains exemplaires étaient d'une brillante couleur écarlate, comme l'a décrit Eights ; d'autres étaient d'un rouge très sombre, et alors, avec la Vi^. s. — Decolopoda an- Ph^. G. — Uecolopoda an- Fig. 7. — Decolopoda larclica Bouv. — Ori- tarclica. — Orifice anlarclica. — Orilice fiée sexuel de la i" sexuel de la 1" patle sexuel de la 5' patte patte gauche. Gr. 4. gauche. Gr. 46. gauche. Gr. 4. 53 PYCNOGONIDES DU ^^ POURQUOI PAS?». trompe presque noire. La couleur écarlate paraît uniformément distribuée sur le tronc et les membres, la trompe et les parties adjacentes étant plus foncées que le reste. » Comme on le voit d'après ce passage, la couleur varie notablement et paraît assez fugace dans l'alcool; l'exemplaire du (( Pourquoi Pas? » était d'une belle couleur rouge au moment où il fut capturé, et sa décoloration est complète à l'heure actuelle. Au contraire, la D. antarctica est d'une teinte brun clair légèrement olivâtre ; voici quatre ans que le type de l'espèce se trouve dans l'alcool, et sa coloration n'a pas varié. On peut donc croire que la D. antarctica se distingue de la D. australis par l'insolubilité de son tégument dans la liqueur alcoolique. Les deux espèces n'ont pas identiquement la même distribution géo- graphique. Toutes deux appartiennent à la province magellanique telle que l'a définie M. Hodgson, mais laZ). «?(!.s7/r///5paraîtlocalisée entre le 61° (Orcades du Sud) et le 63° (Shetlands) de latitude sud, tandis que la D. an- tarctica fut trouvée à Port-Gharcot par 65° de latitude sud. Cette dernière espèce paraît donc plus franchement antarctique que la précédente. Deuxième Famille. — COLOSSENDEID^ P. P. C. Hoek. Cette famille se distingue de la précédente par sa structure octopode et par la disparition des chélicères ; elle comprend les genres Colossendeis Jarz., Rhopalorliynchm Wood-Mason et Pipetta Loman. Les deux pre- miers genres sont des Colossendéomorphes absolument normaux, encore que, d'après M. Loman (4908, PI. XV, fig. 215), les palpes semblent éloignés des ovigères dans les Rhopalorhynckus ; le genre Pipetta est mi peu aberrant en ce sens que le 2^ article coxal des pattes est très allongé au lieu d'avoir la même longueur que les deux articles contigus. Il ne saurait être question de faire dériver, avec M. Cole (1905, 410), les membres de celte famille des Ammothéidés. Ainsi que l'ont montré M. Hodgson (190 , 41) et M. Loman (1908, 15), les Colossendeis se rattachent étroitement aux Decolopoda, et le second de ces auteurs range même le genre Decolopoila dans la famille qui nous occupe. Comme je l'ai fait observer antérieurement (1906'', 15), le genre dou- teux Pasithoe Goodsir ne rentre pas dans cette famille et doit prendre PYCNOGONIDES DU ^< POURQUOI PAS?«. 53 place parmi les Ammothéidés, même s'il est bien réellement, comme l'adit Goodsir, dépourvu de chélicères (Voir p. 139), ce qui le rappro- cherait des Discoarachrne. Et dès lors, le nom de Pasithoidés que M. Sars et M. Gole attribuent aux (^olossendéidés doit disparaître de la nomen- clature zoologique. Le genre miopalorlujnchiis est représenté par deux espèces sublittorales localisées dans les mers indo-pacifi(iues et le genre l'ijiclta par la P. \Ve- heri Loman, capturée ou sud dAmboine, à 2 081 mètres de profondeur, par la « Siboga». Les Colossendeis ont au contraire, on le verra plus loin, une distribution fort vaste, et représentent seules la famille dans les eaux nntarctiques. Genre Colossendeis Jarzynsky. Les Colo-^sendeis sont vraisemblablement issues des Decolopoda ; la plupart, il est vrai, ont un cor[)S allongé et plus ou moins grêle, fort différent du tronc discoïde qui caractérise les Decolopoda, mais on observe une structure à peu près identique dans la C. proboscidea Sab. des mers arctiques. Il est d'ailleurs certain <\ne\Q?,€olossendeh ont eu pour progéniteurs des espèces de Decolopoda plus |)rimitives que les deux actuellement connues, car la C. arlUnlata Loman présente un tronc nettement articulé, alors que cette structure a disparu dans nos Decolo- poda. Les Colossendeis sont répandues dans toutes les mers du globe et ne se plaisent qu'en eau froide, de sorte qu'elles sont abyssales dans les régions chaudes et peuvent devenir littorales ou sublitlorales à mesure qu'on se rapprochedes pôles. Leur taille est médiocre ou grande, parfois très gran- de ; c'est parmi elles qu'on trouve les représentants les plus volumineux de l'ordre. Le genre est actuellement représenté par 28 espèces, qui peuvent se répartir en deux groupes, les longitarses et les brevi/arses ; dans le premier groupe, les trois derniers articles des pattes pris ensemble égalent au moins les trois quarts du second tibia et .souvent même dépassent en lon- gueur cet article; dans le second, ils présentent toujours une longueur beaucoup plus faible. 54 ,PYCNOGONIDES DU i^ POURQUOI PAS?>l Les Colossendeis longitarses sont plus primitives que les autres, d'abord parce qu'elles se rapprochent davantage du genre Decolopoda, ensuite parce qu'elles comprennent deux formes très primitives du genre, la C.probos- cidea sub. et la ('. articulatn Loman ; c'est parmi elles que se trouvent toutes les espèces franchement arctiques et antarctiques. On compte 6 espèces de Colossendeis dans les régions arctiques ou subarctiques et 12 dans les régions antarctiques et subantarctiques; mais, à vrai dire, le nombre des espèces franchement polaires est beaucoup plus réduit, car plusieurs des espèces précédentes sont abyssales et se répandent sous les tropiques ; en fait, les seules espèces localisées au voisinage du pôle sont la (\ prohoscidea sub. et la C. clavata Meinert pour les mers arctiques, les C. amtralis Hodgs., glacialis Hodgs., frigida Hodgs., 7'M^05rt Hodgs., o>'cadensisîloàgs.,patagofiica Hodgs. qI gracitipes Bouv. pour les mers antarctiques. Or toutes ces formes sont des Colossendeis longitarses; les autres [angusta Sars, colossea^ih., macerrima Wils. et minuta Hoek pour les régions boréales ; gigas Hoek, leptorhynchus Hoek, megalonyx Hoek, robusta Hoek et gmcilis Hoek pour les régions australes) sont les unes longitarses, les autres brévitarses, maisrecherchent les abysses et peuvent se trouver fort loin des pôles. En tous cas, il ressort de ce qui précède que les Colossendeis sont beaucoup plus nombreuses dans les mers australes que dans celles du nord. Les trois espèces recueillies par le « Pourquoi Pas? » sont longitarses ; deux d'entre elles, C. rohmta Hoek et C. australis Hodgson, étaient déjà connues; la troisième, C. gracilipes, est nouvelle pour la science. Colossendeis robusta Hoek. 1881. Colossendeis robusta P. P. C. Hoek (1881='), p. 06, Pi. IX, fig. 4-5. 1902. Colossendeis robusta R. Môbius (1902), p. 190, Taf. XXIX, fig-. i-5. 1911. Colossendeis robusta E.-L. Bouvier (1911)^, p. 1137. Dragage n» X, 22 janvier 1909 ; près de la Terre Alexandre I^r, latitude sud 66° 55', longitude ouest Paris 72° 40'; chalut, 297 mètres, tempé- rature de l'eau sur le fond, + 0° 6; roche, vase bleue. Un exemplaire mâle: « Corps jaune brun, pattes passant du jaune brun au rouge orangé. » (NO 280.) Fig. 8. — Colossenrleis robusta cf. — Corps du côté gauche .ivoc la palpe et rovigiirc. Gr. i. PYCNOGONIDES DU «POURQUOI P.l.S;». 55 L'exemplaire précédent diffère du type unique de l'espèce par les caractères suivants : 1° Sa trompe (fig. 8 et 9j est notablement plus allongée et plus étroite, avec les dilata- tions du milieu et du bout moins accentuées ; elle est plus courte que le tronc dans la figure donnée par M. HoeU, un peu plus longue dans notre exemplaire, ainsi qu'on le verra dans le tableau comparatif donné ci-dessous ; 2° Son tubercule oculaire (fig. 8) est un cône large à sommet très obtus et même arrondi, tandis qu'il est en forme de cône étroit et très aigu dans la figure 4 du mé- moire de M. lloek; 30 Dans le type de M. Hoek, le fémur et le tibia sont de même longueur et notablement plus longs que le tibia I ; le fémur semble un peu plus large que le tronc dans l'étran- glement qui sé|)are les pattes 2 et 3; en outre, la griffe terminale égale environ la moitié de la longueur du propode ; dans notre exem- plaire, par contre, le fémur (fig. 10) est beaucoup plus long que b' premier tibia et légè- rement plus allongé (]ue le deuxième ; sa largeur est plus faible lYï' Fig. 9. — Cotosseinleis robiisla cf. — Le corps, les palpes, les ovigèrcs et la base des palte.s vus de dos ; on voit, sur los pattes des deux paires antérieures, le pore coxal. (ir. l>. 56 PYCNOGONIDES DU i^ POURQUOI PAS P >k que celle du tronc dans l'étranglenient signalé, et la griffe (fig. il) est notablement plus longue que la moitié du propode. 40 L'abdomen est plus long et, au lieu de s'atténuer d'avant en arrière, se dilate un peu en massue (fig. 9). Le tableau suivant donne les di- Fig. 10. — Colosseiideis lobusla, o". — Patio antO- Fig. 11.— Colossendeis robusla. — Les trois articles rieure droite. Gr. nat. terminaux de la patte antérieure droite. Gr. 2. mensionsdes diverses parties de l'animal, dans le type du «Challenger», d'après la figure 4 de 'SI. lloek, et dans notre spécimen (1); mais on y a joint les dimensions d'un exemplaire mâle cnpturé par le » Valdivia » et attribué par Môbius à la même espèce. Long'ueur de la trompe Diamètre maximum de la trompe Long-ueiir du céphalothorax Largeur du même entre les pattes 2 et 3 Longueur de Tabdomen — des coxœ de la patte 3 — du fémur — du tibia 1 — du tibia 2 — du tarse — du propode — de la griffe Largeur du fémur Longueur des coxae de la patte 2 — du fémur — du tibia 1 — du tibia 2 — du tarse — du propode — de la griffe Type (J du « Challeiicrer ii. Millim. 30 7,.5 30 4,8 0,4 19 52,5 46 53 20,5 15 7 213 Type 5 du l*oiiriluoi Pas ? n. Millim. 19,2 4,2 17,7 4 4,5 10 33 29 31 13 9 7(? 3 11 36 31 35 , 14 9,5 7,5 5 f 144,5 'lype cf de la « \'aldivia i Millin 17 » 15 120 123 (1) Dans le lype du « Challenger », la seule patte complètemeiil figurée est la troisième du côté gauche. Mais, dans notre exemplaire, cette patte fut brisée et se présente à l'état de bourgeon repoussant, de sorte qu'il a été nécessaire de relever les dimensions sur la patte du côté droit. PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PAS ? ^k 57 Certaines des différences précédentes, notammenlla plus f^rando largeur du tronc et la gracilité relative des pattes, sont peut-être dues au sexe, mais la ()lupart correspondent à des variations individuelles. Car notre exemplaire appartient très certainement à l'espèce du « Challenger » ; il en a totalement le faciès et, abstraction faite des différences précédentes, il répond jusqu'au détail à la description de M. Hoek. On est en droit de se demander s'il en est de même du Pycnogonide capturé dans les parages de Kerguelen par la « Valdivia » et considéré par Mobius comme une (j)/. robusta. D'après les dimensions relevées par Mobius, il ressemble beaucoup plus à notre spécimen qu'à celui du « Challenger », et comme il est figuré avec un tronc fort large, des pattes relativement grêles, il y a des raisons de penser que réellement ces deux derniers caractères sont de nature sexuelle dans l'espèce. Par malheur, il est difficile d'être aflirmatif sur ce point, car, avec son tronc démesurément large, ses prolongements latéraux à peine écartés, ses hanches sans dila- tation terminale et ses griffes presque aussi longues que le propode, la figure d'ensemble (4902, fîg. \) donnée par Mobius devrait fort juste- ment être rapportée à une autre espèce. Mais cette figure fut exécutée à coup sûr sans grand souci de l'exactitude (trompe et abdomen dépourvus de l'articulation basilaire, articles des pattes de longueurs dissemblables), et laissée, on doit le croire, à la fantaisie du dessinateur. Une fois cette conviction acquise, on reconnaît à certains détails (forme de la trompe, grosseur des palpes) l'espèce du « Challenger » , et les figures de détail don- nées par Mobius ;1902, fig.2, 3, 4, 0) viennent forlifiercetteconviclion. Je dois ajouter que, dans la figure 1 de Mobius, le dessinateur a dû singulièrement exagérer les lignes articulaires des segments du tronc. Ces lignes ne sont ni figurées, ni représentées par M. Hoek; elles existent très nettement dans l'exemplaire du « Pourquoi Pas? », où elles se voient surtout bien quand l'évaporation a fait disparaître des tégu- ments l'alcool superficiel. Ces lignes ne sont nullement indi(|uées par un sillon articulaire, comme on pourrait le penser d'après la figure 1 de Mobius; elles résultent simplement de la différenciation du revêtement cutané, qui, en ces points, reste clair, au lieu de présenter, comme partout ailleurs, de minuscules taches. Ces dernières paraissent jaunâtres Expédition Charcot. — Boutier. — Pycnogonides du « Pourquoi Pas î ». 8 58 PYCNOGONIDES DU ^i POURQUOI PAS?>k dans l'exemplaire décoloré que nous avons sous les yeux, mais elles sont, à n'en pas douter, des centres de formations pigmenlaires. Quoi qu'il en soit, l'exemplaire du « Pourquoi Pas? » permet de ratta- cher sans conteste (il me semble) l'exemplaire étudié par Môbius à celui décrit par M. Hoek sous le nom de C. robusta. Ces trois exemplaires sont, à l'heure actuelle, les seuls représentants connus de l'espèce : le type 9 f'u '< Challenger » fut pris par 120 brasses de profondeur, au large de Christmas Harbour, îles Kerguelen ; — c'est également aux Kerguelen, par 88 mètres, avec une température de fond de 4°, que fut pris l'exemplaire çf de la " Valdivia ». Ainsi, avant la campagne du « Pourquoi Pas ? », l'espèce était tenue pour subantarctique et étroitement localisée. Aujourd'hui, on doit la con- sidérer aussi comme antarctique et certainement circumpolaire, car la Terre Alexandre l^^, où M. Gain captura notre spécimen mâle, se trouve presque à l'opposé des Kerguelen (par 72° longitude ouest au lieu de 64° longitude est), et la température du fond où vivait l'animal ne s'('devait pas au-dessus de -j- 0°,6. La coloration sur le vivant était d'un « beau rouge orangé » dans le type, « rouge-minium » dans l'exemplaire de la « Valdivia », « jaune brun » sur le corps avec les « pattes passant du jaune brun au jaune orangé » dans notre spécimen. Il existe donc, là aussi, des variations indi- viduelles. Colossendeis gracilipes E.-L. Bouvier. 19J1. Colossendeis gracilipes E.-L. Bouvier (1911"), p. 1137. Dragage n^ X : 22 janvier 1909 ; près de la Terre Alexandre-Ier; latitude sud 68035', longitude ouest Paris 72° 40'; chalut I, 297 mètres; tempé- rature de l'eau sur le fond -1- Oo,0 ; roche, vase bleue. — Un mâle adulte «orangé» à l'état vivant (N» 281). Dragage n° XVIII : 27 décembre 1909; Shetlands du Sud, anse ouest de la baie de l'Amirauté dans l'île du Roi-Georges; chalut I, 75 mètres, température de l'eau sur le fond + 0°,2; vase grise, cailloux. — Une femelle adulte « d'un bleu rougeàtre » sur le vivant (N° 741). Cette espèce est voisine de la C. robusta, mais plus petite et avec des PYCNUGUNIDES DU i^ POURQUOI PAS?». 59 pattes bien plus grêles ; elle se rapproche certainement aussi beaucoup de la C. patafjomca llodgson (1907b, jg)^ dont, par malheur, on ne con- naît pas la taille. Par la brièveté et h; faible élargissement antérieur du cépludoii (lig. 12 et 13) dont le bord antérieur est droit, par les dimensions du tronc et le grand écartement de ses prolongements latéraux qui sont rétrécis à la base, par la forme de l'abdomen qui se dilate un peu en massue dans sa partie terminale, notre es- pèce ressemble complètement à la C. rohusta\ le tubercule ocu- laire est également identique dans les deux espèces, un peu plus large pourtant dans la nôtre, où il envahit une plus grande partie du céphalon ; au- dessus des yeux, qui sont noirs et parfaitement limités, le tu- bercule se termine par un cône aigu très régulier. Comme dans la C. rohusla, les yeux de la face antérieure sont beaucoup plus grands que ceux de derrière. La face dorsale du céphalon est dépourvue du monticule obtus que j'ai observé, à droite et à gauche, près des angles latéraux antérieurs dans notre spécimen de C. rohusta. Toutes ces parties du corps sont unies et sans poils, sauf quelques très courtes soies distribuées sur la ligne médiane dorsale, dans l'exemplaire mâle. Les lignes intersegmenlaires sont effacées conqilètement dans la femelle, et peu sensibles dans le mâle. Les soies sont bien plus nombreuses et sensiblement plus longues sur la trompe (fig. 12 et 13), qui est nue, comme on sait, dans la C. robmta. Cet organe appartient d'ailleurs au même type dans les deux espèces, en ce sens qu'il se dilate à partir du milieu et devient ensuite beaucoup plus large Fij,'. \i. — Colossendeis gracilipes Bouv., $, — Corps avec les palpes, les ovigéres et la base dos pattes, face dorsale. Gr. 4. Fi;; 13. — Colossendeis r/mcilipes 9. — Le corps du côte gauche avec palpe et ovigère. Gr. 4. 60 PYCNOGONIDES DU ^^ POURQUOI PASP^k jusqu'au sommet. Mais, tandis que cette partie dilatée présente, dans la C. robusta, un renflement basilaire et un renflement terminal, elle est à peu prèscylindriquedans notre espèce, tant ces deux renflements sontpeu marqués. J'ajoute que la trompe est presque droite et nettement plus courte que le céphalothorax dans notre espèce, tandis qu'elle est à peu près aussi large ou plus large dans les deux autres espèces, et d'ailleurs nettementrecourbée vers le bas dans la C. rohusta. Les palpes (fig. 12 et 13) sont presque identi- ques à ceux de la C. ro- husta^ mais richement pourvus de soies raides dans notre espèce, tan- dis qu'elles sont plutôt très rares dans la C. rnhusta. L'article terminal est étroit et, au plus de la longueur du précédent chez cette dernière espèce, alors qu'il est assez large et notablement plus long que les articles 8 et 9 dans l'espèce du « Pourquoi Pas? ». Au surplus, dans cette espèce, les dimensions relatives des divers articles à partir du deuxième sont exprimées par les nombres 10 —2 — 6,5 — 2,5 — 4 — 2,7 — 2,7 — 3,4. Ces mêmes rapports sont les suivants dans notre exemplaire de C. rohusta, où les nombres qui les expriment représentent des millimètres: 9,5 — 1,5 — 6,2 — 2,2 — 3 — 2,4 — 2,3 — 2,1 . Dans la C. patagonka Hodgs, espèce également très voisine, lesrapports sont exprimés parles nombres 10 — 1,5 — 5 — 3 — 3,5—1,5—2 — 3. Par les dimensions relatives de leurs articles, dont les quatre derniers sont subégaux, les ovigères ffig. 12 et 13) de notre espèce ressemblent tout à fait à ceux des deux espèces précédentes. Mais la griffe terminale et les épines spéciales sont tout autres, et d'ailleurs diffèrent considérable- ment dans le mâle et dans la femelle. La griffe du mâle (fig. 14 et 15) est bien développée, quoique fort étroite et égalant au plus la moitié de la longueur de l'article précédent; quant aux épines des quatre articles ter- minaux, elles sont très longues, étroites, obtuses ou subaiguës et sans Fif;;. 14. — Colossendeis ararilipes, tf. — Partie liTiiiinale de l'ovigère gauche. Gr. 10. Fig. 15. — Colossendeis gracitipes Bouv. — Ovi- g6re gaucho du o', arti- cle terminal et griffe. Gr. -23. PYCNOGONIDES DU ii POURQUOI PAS?». 6l denticulations apparentes sur les bords. Dans la femelle (fig. 16 et 17) au contraire, la griffe est totalement absente des deux côtés, et les épines des quatre articles sont très courtes, arrondies en sommet, comme si elles étaient usées et réduites à leur base. Il y en a d'ailleurs trois rangées fort nettes dans les deux sexes, comme dans la ('. pataf/o?iica. Les patles (fig. 18 et 19) sont plus grêles que dans la C. ro- busta; leur fémur est à peu près de même longueur que le tibia 1 , beaucoup plus long que le ti- bia 2, ce qui rappelle ainsi la C. patagofiica, tandis que dans la C. rohusta c'est le tibia 1 qui est l'ar- ticle le plus court, le tibia 2 et le fémur étant de longueur subégale. Le doigt est un peu plus long que la moitié du propode (fig. 19), lequel égale lui-même le trois quarts du tarse. Les arti- cles coxaux sont courts et subégaux. L'abdomen (lig. 1 2) égale à peu près en longueur le dernier segment du tronc ; il est légèrement recourbé de haut en bas et dilaté en massue dans son tiers postérieur. Les pattes sont munies de courtes soies spinifor- mes disposées en rangées longitudinales (fig. IS, 19). Les rangées |)rincipales sont au nombre de trois au-dessus et au-dessous des lignes latérales. Entre ces rangées essentielles on trouve d'autres saillies spinifères moins régulièrement Fig. 16. — Colossendeis r/ra- cillpes. Ç . — Partie termi- nale de l'ovigère gauche, qui est di'pourvu de grille. Gr. 10. Fig. 17. — Colossendeis gra- cilipes, Ç. — Article termi- nal des ovigéres avec ses lîpines. Gr. 23. 62 PYCNOGONIDES DU ^^ POURQUOI PAS ? >k disposées, surtout chez la femelle, où elles sont particulièrement nom- breuses et abondantes. Les très petits orifices génitaux du mâle occupent leur position ven- trale ordinaire, près du bord distal un peu relevé du deuxième article coxal. Dans la femelle, où l'orifice est beaucoup plus grand, il occupe la déclivité proximale d'une assez forte Fig. 18. — Colossendeis f/racilipes, patte. Gr. 2. Cf. — Une Fig. 19. — Colosneudeis yracilipes, o', — Les 3 ar- ticles terminaux de la patte de la figure 18. Gr. 4. bosse située distalement sur le côté ventral du même article. Par contre, le pore glandulaire dorsal est beaucoup plus apparent dans le mâle que dans la femelle, où d'ailleurs il occupe la même place (fig. 12), sur la ligne médiane, à la naissance du tiers terminal de l'article. Voici les dimensions des deux exemplaires types de l'espèce : a 9 Longueur de la trompe .Millim. 7 1,5 8 1,5 2,3 4 16 16 13 6 4,5 2,5 1,3 Millini. 8 10 1,8 2,0 4,7 18,4 18,3 14,5 7 4,7 2,7 1,4 Diamètre maximum de la trompe Longueur du céphalothorax Largeur du même entre les pattes 2 et 3 Longueur de l'abdomen — des coxae de la patte 3 — du fémur — — du tibia 1 — — du tibia 2 — — du tarse — — du propode — — de la griffe — Largeur maximum du fémur D'après les mesures précédentes, les pattes sont relativement plus courtes chez la femelle que chez le mâle ; le rapport de leur longueur à celle du céphalothorax est de 7,75 chez le mâle, tandis qu'il se réduit à 7,03 chez la femelle. PYCNOGONIDES DU ii POURQUOI PASPr,. 63 Affinités. — En somme, mali^ré ses pattes plutôt prèles, l'espèce qui nous occupe appartient bien au type des Coloasendeis longitarses. Comme nous l'avons vu, elle se rapproche surtout de la C. rohustn et de la C. pa- lagonica ; mais elle se distingue aisément de la première par ses pattes bien plus grêles, sa trompe droite et plus courte, ses palpes dont le der- nier article est plus long que le précédent, mais surtout par ses pattes, dont le fémur et le tibia 1 sont subégaux et beaucoup plus longs que le tibia 2 (le tibia 1 est l'article le plus court dans la C rohusta) ; elle se distingue de la seconde par la longueur plus grande du troisième article des palpes, la réduction extrême des griffes des ovigères et par les dimensions plus réduites du fémur, qui, dans la C. ijutagonica^ est beaucoup plus long que le tibia \ ; j'ajoute que le premier article coxal est très nettement distinct du prolongement latéral qui le porte dans notre espèce, tandis qu'il s'en distingue à peine, et seulement par une fine ligne articulaire, dans la C. patarionica. On sait que la C. pntagonica fut recueillie par l'expédition magellanique hambourgeoise, dans les régions patagoniennes de l'Amérique du Sud, sous 14° 1 i' latitude sud et61o23' longitude ouest Greenwich, la profon- deur étant de 00 brasses. Colossendeis australis. 1907. Colossendeis australis T. V. Hodgson (1907-), p. 59; PI. IX, fig-. 1, 1», 1"=; PI. X, fig-. 1 et 2. 1911. — — E.-L. Bouvier (leil"), p. 1137. Dragage \\° IX : 21 janvier 1009 ; au sud de l'île Jenny; latitude sud 68°, longitude ouest Paris 70° 20' ; chalut 1; 270 mètres; température de l'eau sur le fond + 0^,5 ; sable vert et roche. — Un exemplaire nifUe (fig. 20) « jaune orangé » sur le vivant (N^ 258). Les dimensions de ce magnifique exemplaire sont les suivantes : .Millim. Longueur de la trompe 35,5 Larg-eur maxima de la trompe 5,0 liOngueur du tronc -0 Largeur du tronc entre les deuxième et li'oisicmc pattes h,2 Longueur de l'abdomen 5,8 Patte droite de la dcuxiùmo paire : Longueur totale des coxœ 9 64 PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PAS?«. Millim. Long-ueur totale du fémur 33 — du premier tibia 34 — du deuxième tibia 32 — du tarse 1^ — du propode ^ — de la eriffe -4,2 Fig, 20. — Colossendeis ausiralis, o'. — Cùté gauche avec le palpe cl l'ovigère. Gr. 2. Millim. Patte droite de la troisième paire : Longueur totale des co.xae 8,9 du fémur 31,2 — du premier tibia 32,2 — du deuxième tibia 31,4 — du tarse 14 — du propode 7,8 — de la griffe 4,1 Cet exemplaire ressemble tout à l'ait au type décrit par M. llodgson ; pourtant les doigts des pattes (fig. 21) égalent en longueur la moitié du Fig. 21. — Colossendeis ausiralis Hoflgson. — Les 5 derniers arlicles rie la deuxième patte droite. Gr. 2. propode et se distinguent d'ailleurs par un rétrécissement terminal fort brusque, non signalé dans les types. Malgré un examen très minutieux, je n'ai pu y reconnaître des glandes coxales. PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PAS?^k 65 Distribution. — Les exemplaires types de la « Discovery », un mâle et une femelle, furent capturés dans la province africaine, l'un à l'île Coulman, au large du cap Wadworth, par 8 à 15 brasses de profondeur, l'autre, au large des monts Erebus et Tcrror, par 500 brasses. L'espèce semble donc être circumpolaire. DEUXIÈME ORDRE. — nymphonomobp/JaR. l. Pocock. (emend.). Première Famille. — NYMPHONID^ P. P. C. Iloek. Des quatre familles que j'attribue à l'ordre des Nymphonomorphes, celle des Nymphonidés est certainement la plus primitive, car tous les appendices y sont bien développés. Elle se rattache aux Pycnogonides ancestraux par l'intermédiaire de formes disparues ou qu'on ne connaît pas encore; le scape des chélicères, en effet, ne compte qu'un article, même dans le genre /Vw/a?iymjo/ ressemblent à ceux du « Français » et diffèrent du type de la « Discovery » par la forme du céphalon, dont le cou est plus étroit (fig. 22) etla partie antérieure bien plus dilatée, le rapport des largeurs de ces deux parties étant de 2,5 à 2,8, tandis qu'il se réduità 1,56 dans la figure du type donné par M. Hodgson. Les tibias 1 de ces formes sont d'ailleurs relativement plus courts, com- parés aux tibias 2; le rapport varie entrel,42 et 1,53, tandis que, dans les figures de M. Hodgson, ce nombre s'élève à 1,58; souvent aussi le propode PYCNOGONIDES DU «POURQUOI PASP^k 67 est de même longueurou plus long que le tarse, alors que, dans le type, il est notablement plus court. On croirait, dès lors, se trouver en présence de deux formes géographi- ques de la même espèce : l'une a?if/ustico/le fig. 22), l'autre /aticolle{i\g. 23) : la première appartenant à la province magellanique, où elle a été trouvée par le « Pourquoi Pas? » elle M Français », l'autre habitant les par- ties australes de la province de Kerguelen, où elle aété prise par la « Discovery ». D'a- près quelques indications données par M. Hodgson (1908, 177) sur l'exemplaire capturé au Orcades du Sud par l'expédition antarctique écossaise, il semble que cet individu présente surtout des analogies Fig. 22. — Pentanymp/ion antarclicum Hodgson. — Trompe, céphalon et base (les oppendiees correspondants, avec la première forme, ce qui fortifierait '•^"'^ "° individu a k long. con. l'hypothèse. Il ne parait guère possible d'attribuer ces différences à la taille ni à l'âge, encore que, dans lescollections du « Pourquoi Pas? », le seul indi- vidu à peu près iden- tique au type de M. Hodgson soit plus petit que les autres, et presque de même taille que l'exemplaire figuré par l'auteur anglais. Abstraction faite de cette coïncidence, les carac- Fif,'. 2:i. — l'enlinii/mphon aniarclicum. — l'artie aniiiiourc du tèreS morpholociqueS corps dune Ç à cou brel': on voit, sur la i' coxa, les orifices ^ ^ ^ sexuels. Gr. 9. de l'espèce nous appa- raissent comme indépendants de la taille. M. Hodgson ne donne pas les dimensions maxima et minima des exemplaires qu'il a étudiés, mais il observe qu'elles « varient considérablement» sans entraîner de modifications importantes dans les caractères spécifiques. Et, d'autre 68 PYCNOGONIDES DU i^ POURQUOI PASP^k part, il suffit'dejeterun coup d'œil sur le tableau relevé plus loin pour voir qu'un exemplaire peut être franchement angusticolle, avec une taille plus réduite que celle du type laticolle figuré par M. Ilodgson. Ainsi le Pentamjmphon antarctkum semble bien représenté par deux formes, l'une angusticolle, l'autre laticolle, ayant chacune dans l'Antarc- tide une distribution propre. Il va sans dire que cette conception réclame le bénéfice de contrôles ultérieurs. D'après M. Hodgson (1907, 38), les orifices sexuels de la femelle se trouvent sur la seconde coxa de toutes les pattes et sont assez distincts chez l'adulte. Les orifices du màlo sonttoujours « difficiles à observer», et l'auteur n'a pu les « apercevoir que sur les pattes des trois paires posté- rieures ». En ce qui concerne les récoltes du «Pourquoi Pas? », je considère comme femelles tous les exemplaires où les orifices génitaux sont bien distincts; ces orifices apparaissent ventralement sur la seconde coxa, très peu éloignés de son bord distal. Les individus ainsi faits sont un peu plus massifs que les autres et présentent des pattes un peu plus fortes, surtout dans la région fémorale. Parce double caractère, ils correspondent bien aux femelles de M. Hodgson, mais ce dernier auteur n'a pas indiqué la position des orifices génitaux dans les exemplaires qu'il a étudiés. Par contre, je tiens pour mâles tous les exemplaires où je n"ai pu découvrir les orifices sexuels. Ces exemplaires ont les pattes grêles; j'y ai découvert dorsalement, à la naissance du tiers distal delà deuxième coxa, sur toutes les pattes, une légère saillie où s'ouvrent sans doute des glandes coxales. Peut-être ces glandes coxales, comme les glandes sexuelles du mâle, ne s'ouvrent-elles pas qu'à l'époque de la reproduc- tion. Dragage no III : 26 décembre 1908; chenal de Roosen, au nord de l'îlot Casablanca; latitude sud 64° 48', longitude ouest Paris 65o51' : chalut II, 129 mètres; température de l'oau sur le fond + Oo,;)5 ; cailloux, roche, vase. Trois exemplaires (N» 22) « rouge-brique et blanc », dont les orifices sexuels n'ont pas été aperçus. Ces trois exemplaires me pa- raissent être des mâles; leur saillie porifère coxale est très nette, mais les pores y sont rarement visibles. Deux de ces exemplaires sont à peu près PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PAS?«. 69 de même taille et plus grands que le type figuré par Hodgson ; l'autre est plus petit. Tous sont franchement argusticolles, mais l'un des premiers a le propode très légèrement plus court que le tarse. On trouvera les dimensions de cet exemplaire et du petit dans le tableau de la page suivante. Dragage no V : 29 décembre 1908; chenal Peltier, entre l'îlot Gœtschy et l'île Doumer; chalut II, 92 mètres ; température de l'eau sur le fond — 00,1 ; vase grise, gravier. Un exemplaire (No 48) « jaunâtre à taches plus foncées ». Cet exemplaire est un angusticolle très net à cou allongé ; il ressemble d'ailleurs au type de M. Hodgson par les dimensions relatives des divers articles des pattes. Il appartient probablement au sexe mâle. Un second exemplaire (N^ 49) était « jaune très pcàle » ; il ressemble tout à fait au précédent par sa taille et par ses pattes, où, pourtant, certains propodes sont aussi longs que les tarses. Un troisièmeetdernierexemplaire(No50), «jaunâtre )),avec des« taches plus foncées tirant sur le rouge ». Cet exemplaire est également angusti- colle, mais son cépbalonest assez court, égalant au plus 2 millimètres, alors que le céphalothorax mesure o^m^s ; les pattes et le tronc sont plus mas- sifs que dans les exemplaires précédents, de sorte que l'animal ressemble à une femelle ; pourtant je n'y ai pu voir les orifices génitaux. Les pro- podes sont aussi longs ou plus longs que les tarses. Dragage N» VII: 16 janvier 1909, prèsde la Terre Alexandre-I^'; atitude sud 68» 54', longitude ouest Paris 72o 5'; chalut I, 250 mètres; tempéra- ture de l'eau sur le fond-|- 1^,0; roche. Un exemplaire (N° 159) « jaune pâle ». Cet exemplaire (fig. 22) est un mâle angusticolle à très long cou, le céphalon mesurant 3 millimètres alors que le céphalothorax atteint C^^^^S ; le tronc et les pattes sont d'ailleurs fort grêles, de sorte que l'individu est très probablement un mâle. Les pattes ressemblent tout à fait à celles du type figuré par M. Hodgson, le rapport de t^ à /" étant de 1 ,57 (Voir le tableau de la page suivante). Un second exemplaire mâle (N» 160), de même couleur, présente les mêmes caractères, abstraction faite du cou, qui est moins long et plus épais, un peu moins pourtant que dans le type. 70 PYCNOGONIDES DU i^ POURQUOI PASP^k TYPE figuré par M. Hodgson (lolicoUe). Longueur de la trompe Diamètre de la trompe Longueur du céphalothorax — du céphalon Largeur maxima antérieure du céphalon — minima du céphalon au cou Rapport des deux dernières dimensions.. ! Entre les prolongements latéraux Avec les prolongements latéraux Longueur totale des trois coxœ, patte 2. . . . — de la deuxième coxa — du fémur — du tibia 1 — du tibia 2 — du tarse — du propode — de la griffe Longueur totale de la patte 2 Rapport de la longueur du tibia 2 à celle du tibia 1 1,83 0,00 5,3 1,82 0,83 0,53 1,56 3 3,5 1,83 4,36 5 7,93 1,45 1,15 0,50 23,89 1,58 FORMES ANGUSTICOI.LKS du (( Pourquoi Pas ? ». Drag. X Drag 3 Dragag petit ei.). (grand ex.). tf i,î 2,1 2,3 0,55 0,8 1,0 4,8 G,G 7,3 1,35 2,3 2,3 1,14 1,4 1,5 0,25 0,50 0,54 2,5 2,5 2,8 0,88 1,2 1,0 2,5 3,6 3,2 2,85 4,6 5,0 1,45 2,1 2,5 3,90 5,6 6,1 4,50 6,1 6,5 6,40 9,2 10,0 1,17 1,7 2,0 1,32 1,6 1,9 0,48 0,7 0,8 20,02 29,3 32,3 1,42 1,51 1,53 2,3 1,0 7,0 2,0 1,20 0,4 3,0 1,0 2,85 4,0 2,0 5,3 5,3 7,5 1,5 1,9 0,8 26,3 1,41 Dragage n» XV : 26 novembre 1909, devant Port-Lockroy, chenal de Roosen ; latitude sud 64» 19', longitude ouest Paris 60049'; chalut I, 70 mètres ; vase et cailloux. Quatre exemplaires de « colo- ration brun jaunâtre clair avec, sur les pattes, des raies orangées transversales et circu- laires ». Ces exemplaires (N° 60I) sont de grande taille, leur céphalothorax me- surant de 7 à 8 millimètres ; trois sont des fe- melles où les pores génitaux apparaissent fort nettement ; le quatrième est un mâle (fig. 24) "?' "^ . peine perceptibles, c'est le N. stf/lops, une espèce nouvelle recueillie en abondance par le << Pourquoi Pas ? » . Ainsi, alors que l'hémisphère austral renferme des espèces des deux groupes, l'hémisphère boréal n'en comprend aucune sans grifies auxi- liaires ; d'où il faut conclure que les Njjmphnn ont évolué plus vite, à ce point de vue du moins, dans les régions australes. Les Ni/f7îp/ion se tiennent à toutes les profondeurs et se rencontrent fréquemment près du littoral, même dans les pays chauds, où ils semblent d'ailleurs plus rares que dans les mers tempérées et froides. Leurs espèces arctiques ou subantarctiques sont au nombre de 22 et celles des régions australes au nombre de 19. Ces dernières se distribuent dans les deux groupes et peuvent être caractérisées de la manière suivante : Premier groupe (gTifFes auxiliaires rudimentaires ou nulles). /. — Le tibia 1 n'est pas sensiblement plus long ou est plus court que le tibia 2. — ' rnu • , ' Tubercule oculaire en lon^-ue colonne ordi- " 1 ibia 11 ° . S ; 1 I \ nairement munie d'veux (des erifîes auxi- g- plus long- ,. . > J \ & cl 1 f. y liaires) stulops nov. o l que le fémur. r _, , , , . , " \ . lubercule oculaire court et aveug-le compactum S \ Hoek. S 1 Letibiala , Les 4 derniers articles des palpes sub- f peu près de \ égaux Charcoti nov. O, la longueur i Les 2 derniers articles des palpes bien plus j3 \ du fémur, courts capense Hodgs. t. 9£. /Le tarse I Le fémur est presque égal au Ë tn Le ~« article, est plus \ tibia 1 (des griffes auxi- longicollum 2j o ^ I des palpes ^ court que liaires) Hoek. ii §"^1 *^^' \ le i Le fémur égale les 3/4 du _« ïj^lâ ' '^ P'*^^ / propode. ( tibia 1 proceruni Hoek. ~ ??-' I long. ; ^'£■^1 \ Le tarse est aussi long que le propode... nuipes nov. ^~ Les articles 2 et 3 des palpes subégaux; tarse plus long '-^ ,^ que le propode lanare Hodgs. Le2« article coxal égale environ les 2/3 du fémur, qui égale la moitié du tibia 2 longicoxa Hoek. //. — Le tibia 1 plus long que le tibia 2, lequel est à peu près égal au fémur. Pinces fortes à longs doigts, 2« article coxal normal, le tarse plus long que le propode hamatum Hoek. Pinces médiocres à doigts médiocres; 2« article coxal très piri- forme chez la 9 '> tarse plus court que le propode proccroides nov. £3 s o c 3 bC C _o © T3 "S y! o o a} PYCNOGONIDES DU «POURQUOI PAS?». 73 Deuxième groupe (griffes auxiliaires bien développées). /. — Tarse à peu près aussi long ou plus long (jue le propode. Le fémiii' ot lus deux tihias suljùyaux articulare Ilodg-- SOIl. Le 2" article des palpes nettement plus court que les sui- vants hracliijrhynchum lloek. L'abdomen éj^ale la distance du front au bord postérieur du segment 1 antarcticum PfefTer. 2'' article des palpes plus de deux fois aussi long que le 3' gracilipes Miers. 3 e es cr.2 .2 o/dS Le 2" article des j 3 3 palpes plus ^ l -f J^ S. a" 3 O o 3 ce aj -Q Le b' article long- que les autres. <" 'l m 3 a Fémur égalant le ti- bia 1 et plus pelit , , < que le tibia 2 friaiilum Ilodgs. des palpes ) „. , -^ " . I I ■" / J^'^'^ur plus petit que " ' les tibias i et 2... fusrum Ilock. ^ \ 2. 'H i ^ f Le scape des chéli- \ ... , S I o ^ J Le 5" art. l - j. , méridionale o -.i: c 1 , , \ ceres dépasse la ; ^t i 2 hs [des palpes t ./ \ Hoek. '" s. plus court I , , u I- ■ i_5 0} ' I Le sca|ie des chclice- \ i "^ '[ res égale la trompe, hieniule llodgs. //. — Le tarse bien plus court que le projtode. Tarse plus long que la moitié du propode ; article 2 et 3 des palpes subégaux gracile Leach. Tarse plus court '^'"'•^^'^^ ~' •^' ^ ^es palpes subégaux tridentaluni que la moitié .,•,., j , ^ , , , Pfdler. I . . j Article 3 des palpes beaucoup plus long que les adareanum ' [ autres Ilodgson . Les quatre espèces recueillies par le « Pourquoi Pas ? » sont nouvelles et appartiennent au premier groupe. Nymphon stylops E.-L. Bouvier. 1011. Nymphon stylops E.-L. Bouvier (igil"), p. 1137. Dragage no XVII : 26 décembre 1!)0!» ; SlicLlaiuls du Sud, ilc du Roi- George, baie de l'Amirauté ; latitude sud 02° 12', longitude ouest Paris 00» o5' environ ; chalut I, 420 mètres ; température de l'eau sur le fond-f- 0",3. Trois lots de celte espèce, le premier (N° 723) avec 10 exemplaires munis d'yeux et un aveugle, le second (no 721) avec 200 exemplaires environ, dont vingt-cinq aveugles et quel(|ues mâles avec des œufs ou des larves. Les variationsdecesexemplairessontétudiéesplusloin(p. 79) ;les mâles àpeu Expédition Ckarcot. — BoiviEn. — l'ycnogonidcs du « Puuriiuoi Pas î ». 10 74 PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PAS?yy. près en même nombreque lesfemelles. D'après M. Gain, ces Pycnogonides sont « brun-marron »,etcelase voit encore trèsbien dansl'alcool, oùd'ail- leurslacolorationn'estpastoujours uniforme, principalementsurlespattes. Les exemplaires aveugles sont presque tous incolores, de même qu'un très petit nombre d'exemplaires oculés. Le troisième lot(N° 735) ne com- prend que deux spécimens, qui sont aveugles et incolores ; sur le vivant, d'après M. Gain, ils étaient d'un « blanc sale ». Voici les dimensions de deux exemplaires très normaux, un mâle, une femelle. Longueur de la trompe Diamètre maximum de la trompe Longueur du céphalon — du pédoncule oculaire Largeur du céphalon dans sa partie antérieure la plus large Largeur du céphalon au cou Longueur totale du céphalothorax Largeur du céphalothorax dans la partie antérieure du ■J^ segment Largeur du céphalothorax avec les prolongements coxaux (2^ segment) Longueur des coxœ de la patte 2 — du fémur — du tibia 1 — du tibia 2 — du tarse — du propode — de la griffe Millim. 2,8 1,25 1,8 1,1 1,9 0,85 5 1,2 ^'"^ 3,9 5,8 5 2 2 1^8 0,9 Millim. o o 1 1,5 1 1,7 0,75 /i 1,1 3 3,5 3,7 5 4,4 1,3 0,7 Le corps (fig. 25) est court et fort dans toutes ses parties, non sans grande ressemblance avec celui du N. compactwn Hoek, espèce qui s'en rapproche le plus. La courte trompe (fig. 25, 26, 29) n'atteint pas tout à fait l'extrémité distale du scape des chélicères ; elle atteint son maximum de largeur un peu en avant du front, puis se rétrécit légèrement et régulièrement jusqu'à la partie antérieure ; sa section transversale est un triangle à faces un peu convexes et angles largement arrondis. Cette forme se retrouve à son bout antérieur, au centre duquel se trouve une dépres- sion en cercle ayant au centre une fente triangulaire dont les sommets PYCNOGONIDES DU k 75 correspondent aux milieux des faces de la trompe ; le sommet infé- rieur est situé sur la ligne médiane, les deux autres plus haut, l'un à droite, l'autre à gauche, sui- le même plan horizontal. La trom- pe est nue et à peu près deux fois aussi longue que large. Le cêphalon (fig. 25, 20, 29) est court, en avant aussi large que sa longueur, fort rétréci au niveau du cou, qui est un sim- ple étranglement à partir duquel se dilatent les parties antérieure et postérieure du cêphalon. Sur la partie postérieure s'élève verticalement le tubercule ocu- laire, qui devient ici une co- lonne subcylindrique presque aussi haute que la longueur du cêphalon. Cette colonne remarquable varie quelque peu dans sa forme : tantôt elle est isodiamé- trique depuis son épate- ^^^"^-^\j, ment basilaire ; tantôt elle se rétrécit un peu jusqu'au sommet ; par- fois, au contraire, elle se dilate légèrement. Sa partie terminale, très obtuse, est couverte par les quatre yeux noirs, qui sont presque toujours très rapprochés ou COn- Flg. 20. — Nijmphon slylops. o\ — Lanimal vu du cMÙ gauche avec rovigèri' cl la base des appendices coirespondants. Gr. 10. tigus. Le //wic est épais et massif ; il se compose de segments courts, plus larges que longs et nettement articulés. Les prolongements latéraux sont Fig. 23. — Nyinp/ionsly/ops Bouv., Cf. — L'animal vu du cùli5 dor.sal avec les ovigéros et la base des autres ap- pendices ; les porcs coxau.x sunt ligures. Gr. (> 2/3. 76 PYCNOGONIDES DU «POURQUOI P/IS?». courts, à peu près de la longueur du deuxième segment et un peu dilatés à partir de leur base ; la distance qui les sépare à leur origine est au plus égale au tiers de leur propre largeur. Les seuls ornements de ces parties du corps sont de longues soies raides et dressées, situées sur les pro- longements latéraux ; ces soies se rencontrent au nombre de trois à cinq ou six sur chaque prolongement latéral, accompagnées d'ordinaire de quelques soies beaucoup plus courtes. L'abdomen est horizontal, sans articulation basilairc et nettement comprimé dans le sens dorso-ventral ; il égale à peu près en longueur la moitié du tronc et, vu du côté dorsal, présente la forme d'une large lancette à sommet obtus. On y trouve un petit nombre de soies menues et très courtes. Lescapedes c//(?//cères (fîg. 27,28) se dilate un peu de la base au sommet; il est dor- salement orné de quelques soies longues et raides, insé- rées, avec des soies réduites, sur des saillies transverses peu marquées ; il y a notam- ment un groupe de trois ou quatre grandes soies près du bord antérieur. Les pinces (fig. 28) ne sont pas sensible- ment plus longues que le scape. La portion palmaire se dilate un peu vers le milieu sans dépasser le scape en largeur; elle n'est pas du tout comprimée et porte quelques brèves soies. Les doigts sont à peu près aussi longs que la portion palmaire, un peu infléchis sur elle et légèrement arqués; ils se croisent longuement à la pointe et portent sur leur bord interne une armature continue de dents aiguës et très inégales. Les palpes atteignent ou dépassent à peine la*base des doigts des ché- Fig. 27. — Ni/mp/ion slylops, Fig. 28. — Nymplion slylops, cf. — Chélicéro giiuche. o". — La pince do la cliùli- Gr. 16. cère gauche. Gr. 28. PYCNOGONIDES DU >( POURQUOI PAS?». 77 licères ; leurs articles 2 et 3 sont subégaux, de même que les articles 4 et 5, qui égalent à peu près les deux tiers des précédents. Il y a quelques soies raides sur les divers articles des palpes. Les ovigères (fig. 26, 29) sont relativement courts, dépassantàpeinel'ex- trémitédistale desfémurs anté- rieurs. Leur troisième article est un peu plus long que les deux précédents, et les quatre derniers sont presque sub- égaux, encore que progressi- vement un peu plus courts de l'article 7 au 10^; celui-ci se termine par une grifTe té- nue, mais pour le moins aussi longue que les deux tiers de l'article lui-même et armée de sept à huit denticules spinifor- mes sur son bord interne. Les épines barbelées des articles terminaux sont longues et profondément échancrées, ce qui produit de chaque côté trois, quatre ou cinq découpures; ces épines se trouvent au nombre de neuf à onze sur l'article?, de six ou sept sur les deux suivants, et de sept ou huit sur l'article 10. Il y a de nombreuses soies sur ces articles, surtout à leur bord dislal, où elles deviennent plus longues. Les mâles se distinguent fortement des femelles par la structure des articles moyens de leurs ovigères ; l'article 4 est fort et arqui", l'article o un peu plus long, rétréci et comme pédicule à sa base, fortement dilaté dans ses deux tiers terminaux ; l'article 6 égale à peine la moitié de la longueur du précédent et, lisse comme lui, également dépourvu de poils, se dilate à sa base et prend la forme d'une longue poire. Dans la femelle, au con- traire, ces articles sont tout à fait normaux; droits, munis de quelques poils et sans dilatation aucune, l'article 6 étant à peine plus court que les deux autres, qui sont subégaux. Les /Jrt/to(llg. 30, 3ijontunelongueurmédiocre, ('galant au pluscinqfois Fig. 20. — Ni/inphon sitjlops Bouv., cf. — L'animal vu du oùIl' vi^nti-al, avec les ovigùros, la base des autres appendices et les pores sexuels. Gr. 0 2/3. 7^ PYCNOGONIDES DU k la longueur du céphalothorax; elles sont plutôt fortes et épaisses, surtout dans la région fémorale. Le second article coxal se dilate régulièrement de la hase au sommet et égale à peine en longueur les deux autres //^(^f^..- articles coxaux réunis. Le fémur égale en longueur les trois quarts environ du tibia 1, lequel égale en longueur le tibia 2, ou le dépasse Fig. 30. — Nyniphon stylops, o'. droite. Gr. 5. La 2" patte Fig. 31. — Ni/mphon .lii/lops, o". — Extrémité de la 2= patte droite. Gr. 10. quelque peu, cela variant d'une patte ou d'un individu à l'autre. Le tarse et le propode sont beaucoup plus grêles et, au total, à peu près de la longueur du fémur •, le propode égale à peu près les quatre cinquièmes de la longueur du tarse. La griffe, très faible, égale au moins la moitié du propode ; à sa base, dorsalement, sur le bord distal de ce dernier, on voit au microscope deux griffes auxiliaires ayant environ un dixième de millimètre. La ligne latérale n'est pas distincte, sauf sur le tarse et, à un moindre degré, sur le tibia 2. Les longs poils dressés des prolongements latéraux du tronc se retrouvent sur les coxa; un peu plus nombreux ; ils se retrouvent également, d'ailleurs épars, sur les trois articles suivants ; les deux soies de l'extrémité distale du tibia 2 sont particulièrement fortes et presque spiniformes. Les deux articles suivants ne présentent que des soies peu nombreuses et fort réduites. Les orifices sexuels du mâle (fig. 29) sont extrêmement petits et très difficiles à apercevoir ; d'après l'examen particulier des nombreux spéci- mens de la collection, je crois pouvoir dire qu'ils sont localisés sur les pattes des deux dernières paires, où ils se trouvent sur la ligne médiane ventrale de la deuxième coxa, à une très petite distance du bord distal. Même sur ces pattes, je n'ai pas toujours pu les apercevoir, et je me demande si, dans cette espèce comme dans les Pentanymphon, ils ne sont pas clos à certains moments. On a vu que les mâles se distin- PYCNOGUNIDES DU u POURQUOI PASP«. 79 guent aisément des feniollcspar la dilatation remarqnajjlc des trois grands articles moyens de leurs ovigères. Les orifices sexuels des /hne/les sont assez grands, ovalaires et plus éloignés du bord distal ; ils sont bien développés sur toutes les pattes. Ces dernières se distinguent de celles du mâle par leur fémur un peu renflé. Par contre, tous les articles des ovigères sont assez grêles; pourtant ils étaient dilatés presque autant que ceux du mâle dans un exemplaire femelle. Sur plusieurs centaines d'exemplaires de cette espèce, je n'ai trouvé que dix mâles chargés de la progéniture, huit avec des oeufs, les deux autres avec des larves. Les œufs forment sur chaque ovigère un petit paqa(!t frambroiséetréniforme(fig. 26, 29), qui en compte à peu près iO ; la masse varie du bleu rougeàtre au jaune; elle se rattache à l'article 5 des ovigères, dont elle embrasse la partie basale rétrécié en pédoncule : le cément forme une sorte de cravate qui passe comme un pont au-dessus du hile de la masse d'œufs réniforme et de la partie rétrécié de l'article ÎJ ; cela constitue un collier sans aucune adhérence avec l'article et qui peut glisser sur la partie rétrécié de ce dernier. Les œufs ont un diamètre de 600 à 700;... Les larves sont accrochées par leurs pattes aux lambeaux adhérents du saccémentaire qui reliait les œufs. Je les ai toujours trouvées hexapodes, avec une large et forte saillie oculaire dirigée en avant, et quelques grosses épines au bout des articles des appendices. Ni palpes, ni ovigères. Le tarse n'est pas encore séparé du propode ; les grifl'es auxiliaires et les grifTes principales sont relativement plus longues que chez l'adulte. Vavialiom. — De toutes les variations de cette espèce, les plus impor- tantes de beaucoup sont celles relatives aux yeux. Nous savons déjà que les tubercules columnaires qui les portent sont variables dans leur forme, tantôt plus rétrécis à la base qu'au sommet, tantôt plus larges, le sommet lui-même, ordinairement obtus, pouvant devenir aigu, ou former deux ou quatre saillies. Quant aux yeux eux-mêmes, ils sont normalement au nombre de quatre, mais [irésentenl des variations extraordinaires qui conduisent à la cécité complète. Dans les exemplaires où ils sont le plus développés, ils confluent totalement et ne présentent pas de limites 8o PYCNOGONIDES DU ^> POURQUOI PAS?». distinctes, puis on lesvoit se séparer doux par deux, puis tous les quatre, et alors se réduire de plus en plus jusqu'à disparaître. A vrai dire, les exemplairesaveugles sont rares, et c'est àpeine si j'en ai trouvé 25 sur plus de 200 individus ; mais ils représentent bien un état vers lequel semble évoluer cette espèce. Au surplus, ils sont d'ordinaire blanchâtres, tandis que les autres ont presque toujours une teinte brunâtre plus ou moins foncée; d'ordinaire aussi, leurs soies sont plus longues et leur colonne oculaire plus étroite. Mais il ne saurait être question d'en faire une variété ou une espèce distincte. A ce sujet, il convient de signaler deux exemplaires où les pédoncules oculaires sont extraordinairement anormaux, en forme d'un haut et large cône aigu, dont la base embrasse toute la largeur du céphalon ; l'un de ces exemplaires a des yeux réduits; l'autre est complètement aveugle. Il convient de signaler également des variations assez notables dans la longueur relative des deux articles tibiaux et dans la position de l'abdo- men qui s'incline assez fréquemment et se dirige alors un peu vers le haut. Affi7iilés. — Cette espèce est très voisine du N. compactum Hoek (1881 , 41 , PI. II, fig. 6-8; PI. XV, fig. 10), qui s'en distingue : lo par ses tubercules oculaires toujours aveugles et d'ailleurs réduits à un simple bouton obtus {hhmt Ktiop):, 2° par les doigts de ses chélicères beau- coup plus longs que la portion palmaire ; 3° par la structure des ovigères du mâle, où, d'après lafigure de M. Ilodgson (1908, PI- I, fig. 5), l'article 5 est peu rétréci à la base et l'article G dilaté sur presque toute sa longueur et presque aussi long que le quatrième ; 4opar l'absence de griffes auxiliaires. Le A^. cofnpactum fut trouvé parle » Challenger », par 1 100 brasses de profondeur, k l'est d'Auckland, latitude sud 40° 28', longitude ouest Greenvich 177o43'; d'après M. Hodgson (1908, 168), l'expédition antarc- tique écossaise l'a recueilli également par 62° 10' latitude sud et 41^20' longitude ouest Greenvich, à une profondeur de 1 775 brasses. Le N. com- pactum est donc une espèce abyssale, tandis que le N. st]ilopi< se tient à de plus faibles profondeurs (420 mètres). PYCNOGONIDES DU ^^ POURQUOI PAS?». 8i Nymphon Charcoti K.-\.. Bouvier. 1011. Nymphon Chnrroli K.-L. Bouvier IGUM, p. II:;?. Dragage 11° XVIII ; 2(1 di-Lcmbiv l'.IO!», Shetlands du Sud, île du Roi- Georges, baie de rAinirauté ; latitude sud 62° 12', longitude ouest Paris 60° 53'; chalut I, i20 mètres; température de l'eau sur le fond -)- 0o,3; vase,, cailloux. Trois e.vemplaires {N° 730), dont deux uiàles et lui jeune. (Coloration sur le vivant, d'après M. Gain: «jaune légèrement orangé » ; la pigmentation a complètement disparu dans l'alcool. Un exemplaire mutilé de plus grande taille a été donné à M. Liouville (N° 730) par un pêcheur norvégien, qui l'avait pris sur une Balénoptère portant des PeneUa\ localité : Ghili austral. Les dimensions du mâle et de la femelle types sont les suivantes : Long'ueur de la trompe Diamètre maximum de la trompe Longueur du côpiialon Largeur du céphalon dans sa partie antérieure la plus larg-e Largeur du céphalon au eou Diamètre du tul^ercule oculaire Longueur totale du céphalothorax Largeur du céphalothorax dans la partie antérieure du ■2« segment Largeur du céphalothorax avec les prolong-ements coxaux i2® segment ) Longueur du 1 «' article coxal — du 2^ — — du 3^ — — du fémur — du tibia 1 — du tibia 2 — du tarse — du propode — de la griffe .Millini. 1,9 3,8 2,9 1,5 1 a|ipr 0,7 .1 ô,l 1,7 0.8 11 10,2 3,6 2,G 3,1 1,8 2.1 ô,2 '.ippr.) 0 0,0 1(1 3,1 3,8 5,3 3,8 1,4 1,3 14,2 2,8 10 3 7,2 2,8 21 22 25 5,7 5 Dans le mâle, les pattes mesurées sont la deuxième et la quatrième du côté gauche; dans la femelle, la quatrième du côté droit, la seule à peu près totalement intacte. Le corps (fig. 32) est court et fort, moins condensé pourtant que dans le N. stylops et le /V. compact um. Expédition Charcot. — Boivieh. — l'ycnogonidea du « Pourquoi l'as? ». 11 82 PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PAS?)k La trompe (fig. 32) ressemble beaucoup, par ses dimensions et sa forme, à celle du N. siy/ops, mais elle est beaucoup plus nettement prismatique, encore que ses anf;les obtus soient remplacés par des faces arrondies ; comme dans le i\. compactum, sa partie dilatée est un peu rétrécie vers le Fig. 32. — Ni/mphon Chnrcoti Bouv. — Exemplaire o' vu ilu côté dorsal. Gr. 3 I/o. milieu. La face buccale de la trompe est un triangle dont les larges sommets sont obtus et légèrement bilobés. Le céphalon est fortement et presque également dilaté en avant et en arrière, ces deux dilatations étant réunies par un cou plus étroit de moitié ; il est plus large que long. La dilatation antérieure présente un sillon médian qui s'étale et se perd entre les deux fortes saillies où prennent base les chélicères. Le tubercule occupe la moitié postérieure de l'autre dilatation ; il est un peu plus large que la moitié du cou et a la forme d'un faible dôme lisse, régulièrement arrondi. Vers le sommet du dôme se trouvent quatre petits yeux triangulaires largement séparés par un intervalle en forme de croix. Dans l'exemplaire femelle, le dôme oculaire est rétréci à la base. Les segments du tronc sont un peu dilatés en arrière et très nettement articulés; dans le deuxième, qui est le mieux développé, la longueur PYCNOGONIDES DU i^ POURQUOI PAS?». 83 est notablement plus grantle que la largeur et un peu plus l'aihle que les prolongements latéraux, qui sont presque cylindriques. L'écartement dos prolongements latéraux augmente de la base à la partie distale ; il est un peu variable suivant les pattes et, dans sa pailic la plus large, il atteint au moins la largeur des prolongements latéraux. Vahdomen est à peu près aussi long que le segment qui le porte et auquel il se rattache sans articulation ; cylindrique partout, sauf dans sa partie terminale, où il se rétrécit peu à peu, il se relève très obliquement vers le haut, formant avec l'horizontale un angle d'au moins OQo. Outre les poils très courts et très fins, presque imperceptibles, qui se trouvent plus ou moins nombreux sur les diverses parties du corps et des appendices, le tronc présente dorsalement quekjues soies dressées fortes et assez longues. Le scape des c/«e7/mr.v(fig.32)est subcylindrique, avec un certain nombre de fortes soies raides, les unes éparses, les autres distribuées en unrangsur le bord distal. La pince est bien plus longue que le scape et assez forte- ment infléchie en dedans suivant une courbe régulière ; sa portion pal- maire se dilate un peu de la base au sommet et présente quelques soies dorsales; elle est notablement plus courte que les doigts, qui se distin- guent d'ailleurs par leur long entrecroisement terminal. Les dents du bord interne des doigts sont représentées par des épines grêles, les unes longues, les autres plus courtes, qui alternent régulièrement; il y a d'ordinaire deux épines courtes dans l'intervalle compris entre deux longues épines successives. A signaler l'inflexion très forte et le grand allongement du doigt mobile dans sa partie terminale, qui prend ainsi la forme d'un crochet. Les palpes (fig. 32) atteignent à peu près l'extrémité des chélicères; ils se distinguent par les dimensions presque égales de leurs quatre derniers articles, surtout chez la femelle; dans le mâle qui nous a servi de type, les longueurs respectives de ces articles sont 2°i"i,5, — 3 millimètres, — 2°^™, 3, ■ — 2 millimètres. Les deux premiers de ces articles sont notablement plus forts que les articles terminaux, dont le dernier est particulière- ment grêle, surtout chez le mâle, où il s'atténue singulièrement de la base au sommet. H y a de petites soies raides assez nombreuses sur les Fig. 33. — Kijinjihon Charcoti, C — \i\- ti-émité d'un ovigùrc iGi'. lo) et une de ses épines. Gr. 100. 84 PYCNOGONIDES DU «//?.« (fig. 32) se caractérisent par rallongement de leur partie coxale, qui, chez le mâle, égale presque la longueur du fémur et où le second article est sensiblement plus longque les deux autresréunis. Le fémur et le tibia 1 sont à peu près de même longueur, aussi longs ou un peu plus courts que le tibia 2 et d'ailleurs beaucoup plus forts. Le tarse et le propode sont longs et plus grêles encore que le tibia 2, parfois subégaux, encore que d'ordinaire le tarse dépasse en longueur le propode ; la grille, très grande et presque droite, dépasse en longueur ce dernier et ne présente pas de griffes auxiliaires. Les lignes latérales des pattes sont très nettes, surtout à partir du fémur. On trouve sur toutes les pattes du mâle, prin- cipalement sur leurs faces latérales et dorsales, des soies raides assez nombreuses et inégales, dont certaines sont plutôt longues. Ces soies paraissent moins nombreuses et d'ailleurs réduites à leur base dans la femelle, dont les pattes se distinguent en outre de celles du mâle parla réduction relative de leur partie coxale et par leur gracilité [)lus grande, surtout dans la région fémorale. 11 n'est pas normal de voir, chez les Pycnogonides, les pattes et notam- ment les fémurs plus étroits chez la femelle que chez le mâle. Et, si l'on observe d'ailleurs que notre femelle s'écarte du mâle par ses téguments lisses et sans grandes soies, par ses coxa? relativement réduites, par l'égalité presque absolue des quatre derniers articles de ses palpes, et par l'inégalité beaucoup moins grande des fines dents spiniformes de ses chéli- cères, on est en droit de se demander si cet exemplaire femelle n'appar- tient pas à une autre espèce que le mâle, aune espèce d'ailleurs très voisine. Cela est bien possible ; mais il est très possible aussi, et àmonsens plus probable, que les différences précitées sont dues aux dimensions plutôt réduites des mâles par rapport à notre femelle. Au surplus, l'espèce compte certainement parmi les Ni/tti/j/ion de grande taille, car le premier exemplaire du dragage XVlll, quoique assez volumineux déjà(son céphalothorax mesure presque 8 millimètres), n'est pas encore sexuelle- ment différencié. Comme dans l'espèce précédente, le mâle se distingue de la femelle par ses ovigères et par ses orifices sexuels, qui sont très réduits, subter- minaux et localisés sur les pattes des deux dernières paires. 86 PYCNOGONIDES DU (^ POURQUOI PAS?». Affin'xtèsi. — Cette espèce est nettement caractérisée par ses palpes, ses coxœ, ses très longues griffes, sa forte taille ; on ne saurait la comparer à aucune autre, sauf pourtant au N. capense Hodgson (1908, 101, 65, PI. I fig. 2), du Cap, dont la taille est d'ailleurs petite et où les deux derniers articles des palpes sont bien plus courts que les deux précédents; j'ajoute que les ovigères du N. capense sont peu différents dans les deux sexes, avec le quatrième article plus long que le suivant, alors qu'il est beaucoup plus court dans le N. Charcoti. Nymphon tenuipes E.-L. Bouvier. 1911. Nymphon tenuipes E.-L. Bouvier (19Hb). P- 1187. Dragage n» XVII : 2(3 décembre 1909; Shetlands du Sud, île du Roi- George, baie de l'Amirauté; latitude sud 62° 12', longitude ouest Paris 60o55' : chalut I; 420 mètres ; température de l'eau sur le fond-}- Oo,.'3 ; vase, cailloux. Un exemplaire immature, « d'un jaune pâle sale ». Les dimensions de cet exemplaire sont les suivantes : Mlllim. Longueur de la trompe 0,9 Diamètre maximum de la trompe 0,33 Longueur du céphalon 1,1 Largeur du céphalon dans sa partie antérieure la plus large. . . 0,5 — au cou 0,22 Diamètre du tubercule oculaire 0,17 Longueur totale du céphalotiiorax 3,0 Largeur du céphalothorax dans la partie antérieure du 2« seg- ment 0,3 Largeur du céphalothorax avec ses prolongements coxaux (2' segment) 1,25 Longueur des coxae de la patte 2 gauche 2,58 — du fémur — 3,0 — du tibia 1 — 3,8 — du tibia 2 — 4,4 — du tarse — 1,1 — du propode — 1,0 — de la grifTe — 1,7 Cette espèce est grêle dans toutes ses parties, et notamment dans les pattes, qui sont d'une ténuité extrême, surtout à partir des tibias, d'où le nom que je lui attribue. La trompe [û^. 35) se dilate un peu à partir de la base, puis devient à peu Fig. 33. — Nymp/ion lenuipes Bouv. — Vue dorsale avec la base des appendices. Gr. 14 \li. PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PAS ? >^. 87 près subcylindrique ; elle estforte, courte, dépassant à peine l'article 2 des palpes et n'atteignant pas, il s'en faut, l'extrémité du scape des chélicères. Le cpphalon (fig. 35) est assez allongé, avec un cou plutôt étroit et la partie antérieure fortement dilatée. Le tubercule oculaire forme une saillie large assez élevée, à sommet arrondi ; sur ce som- met on distingue deux bandes pigmentaires d'un brun rougeàtre formant croix; mais ce ne sont pas là des yeux, car on observe des traînées pig- mentaires analogues en d'autres parties du corps. Si les yeux existent, ce qui me paraît peu probable, ils n'ont pas, dans le spécimen, une coloration qui permette de les distinguer. Le tronc est relativement étroit, avec des pro- longements légèrement dilatés de la base au som- met, et bien plus étroits que les intervalles qui les séparent. Comme les autres parties du corps, il est assez transparent, uni, et semble totale- ment dépourvu de poils. Ses segments sont réunis par des articulations très nettes. Vabdomen, par contre, ne présente pas d'articu- lation basilaire ; il est à peine plus long que les prolongements coxaux postérieurs et presque ver- ticalement relevé. Cylindrique à la base, il s'atténue en cône au sommet. Les chélicères (lig. 36) sont faibles, mais assez longues, avecquelques rares soies dresséessurlaface supérieure de leur scape. Lapince est àpeuprès de la longueur de ce dernier ; elle n'est pas sensible- ment infléchie, ce qui est rare chez les Nymphons, et se dilate régulièrement depuis la base jusqu'au ni- veau des doigts; ces derniers sont de même longueur que la portion palmaire et régulièrement recourbés en arc dans leur par- tie distale; leurs bords internes sont armés de fines dents spiniformes. Fig. 36. — Nymphon lenui- pes. — Cliclicère. Gr. 30. 88 PYCNOGONIDES DU u POURQUOI P.4S?». Les jjâ/pes ilig. 37; atteignent à peu pvrs rexti'émitr des pinces ; leurs deux derniers articles sont subégaux ; le deuxième est de beaucoup le plus long. Longueur des quatres derniers articles :0°i°i, 72, Omm^57, 0'ii™,33. 0mm, 38. Les soies des palpes sont Unes, assez nom- breuses, d'ailleurs peu allongées. Les oviçières (fig. 38) sont remarquables par la torsion légèrement sig- moïde et l'extrême allon- gement de l'article .t, qui égale plus de trois fois le suivant et une fois et demie le précédent. Ce dernier est régulière- ment arqué. Les quatre derniers articles {fig.39j sont courts, subégaux, encore qu'ils diminuent un peu de longueur du premier au der- nier ; leurs épines (fig. 40) se découpent assez longuement sur les bords; j'en ai compté dix à douze sur l'arti- cle 7. La griffe est aussi longue Fig. 37. — Nymphon lenui- Fig. 38. — Xymphon lenuipes. pes. — Palpe. Gr. 36. gère. Gr. 14 i/i. Ovi- que le dernier ar- ticle. Les ovigè- res sont grêles sur toute leur étendue, avec de courtes soies épar- ses. Comme on le voit par le tableau de la page 86, lefémur(fig. 41; est un peu plus long que les coxse, notablement plus court que le tibia 1 et •ii^ f^^" 39. — Nymphon tenuipes. — Extro- Fig. 40. — Nymphon lenuipes. — mité d"un ovigère. Gr. 100. Une épine des ovigèrcs. Gr. 384. PYCNOGONIDES DU k 91 Le cép/talon (fig. 42, 43) est moins allongé que le tronc ; sa partie antérieure est très dilatée, son cou étroit et long ; tout à fait en arrière s'élève le tu- bercule optique, dont la base est aussi large que la partie la plus étroite du cou, la hauteur assez grande et le sommet ob- tus ; le tubercule se rétré- cit un peu depuis la base jusqu'à la région oculai- re ; les yeux sont réduits et largement séparés sur la ligne médiane. Le^/-onc(fig. 42, 43) est étroit; ses articles se dila- tent d'avant en arrière et émet- tent des prolongements coxaux à peu près aussi longs que le segment qui les porte : assez fortement rétrécis vers la base, ces prolongements deviennent ensuite subcylindriques (fe- melle) ou se dilatimt légère- ment en massue (mâle), ce qui présente d'ailleurs quelques variations dans l'un et l'autre sexe; ils sont séparés par des intervalles aussi grands ou plus grands que leur largeur maxi- ma. Les articulations segmen- taireSSOnt fort nettes. pig. 43.— Ni/mphon proceroides Bouv., cf. — Laiiimal ... avec si'S chOlicèrcs, ses palpes, ses ovigères cl la base L abdomen est cylmdrilorme, des pattes, lace aoisaie. Gr. s. I''iK- 'i-- — Si/mp/ioii proceroides Bouv., o'. — L'animal avec ses chijlicùres, ses palpes, ses ovigères cl la base des pattes (face dorsale). Gr. 8. 92 PYCNOGONIDES DU i< POURQUOI PAS?». horizontal, à sommet obtus; assez long, il ch'passe notablement l'ex- trémité distale du prolongement coxal postérieur. Les chélicères (fig. 42, 43) sont assez forfes. Leur scape se dilate un peu de la base à l'extrémité distale et se recourbe un peu en dedans. Les pinces sont à peu près de la longueur du scape ; leur portion palmaire subglobu- leuse, ouplulôtfortementovoïde, estbeaucoup moins longue que lesdoigts. Ces derniers sont régulièrement infléchis de dehors en dedans; leur arma- ture se compose d'un peigne de longs denticules spiniformes largement séparés, sans armature intermédiaire plus petite. Lespalpes (fig. 42, 43) n'atteignent pas tout à fait l'extrémité des pinces ; l'article 3 est à peine plus long que l'article 2 ; l'article 4 égale les deux tiersde l'article 3 ; l'article o est plus court, plus étroit et presque atténué en pointe. Longueurdes trois derniersarticlesdanslafemelie type : 0™iii,73 — Omm^;jO^ — 0m™,40. Il y a quelques poils dressés et courts sur les deux derniers articles. Les ovigères (fig. 44, 45, 46) sont à peu près identiques dans les deux Fig. 44. — Nymphnn proceroides, Fig. 43. — Nymphon procevoides, Fig. 46. — Nymp/ioii proceroides. - Ovigèie gauche. Gr. 14 1/2. cf. — Extrémité de l'ovigére droit (Gr. 30) et trois de ses épi- nes. Gr. 100. Ç. — Extrémité de l'ovigére droit (Gr. 36) et deux de ses épines. Gr. 100. sexes; leur article 6 égale la moitié de l'article 4, qui est lui-même égal aux trois quarts du cinquième ; ces deux derniers articles sont un peu PYCNOGONIDES DU ^^ POURQUOI PASP^k 93 arqués. Les articles décroissent un peu en longueur de l'article 6 au der- nier, qui porte une griffe étroite presque aussi longue que lui-même. Longueur des quatre derniers articles avec le nombre de leurs épines denliculées dans le type femelle (fig. i-O) : ■ 7» article : 0™™,00 8e __ On"n,40 ye _ (jmm 38 IQe _ 0™m35 8 opines. 5 — 4 — Lrs paltes (fig. il-aO) se distinguent par la réduction de leur second tibia, qui est à peu près de la même longueur que le fémur et notable- ment plus court que le tibia 1 ; leur tarse est également un peu plus court que le propode ; les griffes auxiliaires font totalement défaut. Le deuxième article coxalest à peu près aussi long que les deux autres articles coxaux ; il présente dorsalement une Fig. 47. — Symphon proceroides Bouv., cf. — La Fig. 48. — Si/mp/ion pioceroidcs cf. — Les tiois 2'" \>Mi' (lroit(>. (ir. G 1/2. arlirle.s tcrjninaux do la 2'' patte droi'e. Gr. 16. saillie subdistalc sur bicfuellc je nui pu voir des orifices glandulaires. Cet article se dilate un peu de la base au sommet chez le mâle, très fort, et de manière à devenir piriforme chez la femelle (fig. ')2), où d'ailleurs le fémur est beaucoup plus renflé que chez le mâle. Il y a un orifice sexuel sur toutes les pattes dans la femelle, et Ton voit, chez certains mâles, une rangée de saillies à pores cémentaires sur le bord ventral du fémur. Le corps est dépourvu de pubescence, mais très finement granuleux ; les pattes sont ciliées de quelques soies fort courtes. 94 PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PAS?«. Affinités. — Cette espèce se rapproche surtout du N.hamatum Hoek, qui s'en distinguo d'ailleurs par ses yeux obsolètes, ses pinces beaucoup plus longues, plus arquées et plus fortes, ses pattes plus allongées et plus grêles, ses palpes où l'article 2 est Fig. 49. — Nymphon proceroides, Ç. — La 2" patte Fig. 50. — Nijmphon proceroides, Ç. — Les 2= et gauche à, parlir ilu 2' article coxal. Gr. G 1/2. 3" articles coxaux avec l'oi'ifice génital. Gr. 18 1/2. beaucoup plus long que l'article 3 ; il rappelle le IV. procerum Hoek par la dilatation (chez la femelle) du second article coxal; mais tous ses autres caractères l'éloignentde cette espèce. Le^V. hamatam en une espèce sub- antarctique trouvée par le << Challenger » dans les parages des îles Crozet, par 1 375-1 600 brasses. Le N. procerum fut également capturé par le « Challenger »> ; c'est une espèce abyssale trouvée à l'ouest de Valparaiso. Genre Chaetonymphon G. 0. Sars. Le genre Chœtonymphon se rattache étroitement aux Nymphon, dont il se distingue par le corps trapu, la pilosité abondante et la brièveté relative des pinces des chélicères. Les 13 espèces qu'il renferme sont toutes localisées au voisinage des pôles et descendent rarement à des profondeurs un peu grandes; 8 d'entre elles sont antarctiques et carac- térisées par leur tarse plus long que la moitié du propode ; les 5 autres habitent les mers arctiques et se distinguent par leur tarse court, qui atteint au plus la moitié du propode. Une espèce du premiergroupe, le Ch. brevicaudatum, a été recueillie par les naturalistes du « Pourquoi Pas? ». PYCNOGONIDES DU ^^ POURQUOI PAS?«. 95 Chaetonymphon brevicaudatum Miers. 187."). Nymphon breincaiidatnm E.-J. Miers (1875'), p. 117. 1879. Nymphon breviraiidntum E.-J. iMiers (1879), p. 200- 1.^4, PI. XI, fig. 8. 1879. Nymphon horridum R. Bohin (1879), p. 17.5, Taf I, (ig-. 3-3 /•. 1881. Nymphon brevicaudatum P. P. C. Hoek (1881^). p. 49, PI. IV, Vig. 12-13, et PI. V, (ig. 1-5. (.'V. hispidum dans les planches). 1888. Nymphon brevicaudatum G. Pfell'er (1888), p. il, 1889. 1902. Chœtonymphon brevicaudatum K. Moijius (1902), p. 181, Taf. XXVI, fig. 1-0. 1908. Chxtonymphon brevicaudatum T. V. Ilo.igson (1908), p. 172. 1910. Chxtonymphon brevicaudatum E.-L. Bouvier (1910''), p. 178. 1911. Chxtonymphon brevicaudatum E.-L. Bouvier (1911"), p. 1138 (191^), p. 41i. Dragage n^ III : 26 décembre 1008 ; chenal de Roosen, au nord de l'île Casablanca; latitude sud 04° 48', longitude ouest Paris Go» 51' ; chalut II, 129 mètres; température de l'eau sur le fond -f Oo,55 ; cailloux, roche, vase, grès verdàtre. Deux exemplaires « brun ptile », l'un mâle avec des œufs qui mesurent un peu plus d'un demi-millimètre (0°"»,7), le second femelle (NO 20). Un exemplaire mâle (N° 34), où je n'ai pu apercevoir les orifices sexuels. Cette espèce est h. la fois antarctique et subantarctique, d'ailleurs large- ment répandue, puisqu'on la connaît dans la province de Kerguelen (à Kerguelen d'après Miers, Bôhm, Hoek, Môbius, Bouvier) et dans la pro- vince de Magellan [Nouvelle-Géorgie (d'après Pfefler, Bouvier), Orcades du Sud (d'après IIodgson)et île Casablanca (d'après les recherches du« Pour- quoi l'as? ») I. Elle paraît surtout commune à Kerguelen, où on la trouve sur le rivage et jusqu'à une profondeur de 450 mètres (Mobius); on l'a prise à 15 brasses aux Orcades du Sud. Les trois exemplaires ci-dessus sont très normaux, avec leur céphalo- thorax concentré (long de .3ii™,5), leurs pédoncules optiques coluni- naires et les longues soies raides qui s'élèvent sur les diverses parties de leur corps, notamment sur les pattes. Dans la femelle du N» 20, il y a une épine denticulée de plus sur divers articles des ovigères. Deuxième Famille. — PALLENID.(E P. P. C. Hoek. Les Pallénidés sont voisins desNymphonidés, ainsi que l'ont reconnu la plupart des auteurs, entre autres M. Loman (1908, 40), quis'estappli(|ué, non sans succès, à bien meltre en évidence les caractères distinctifs des 96 PYCNOGONIDES DU «POURQUOI PAS?«. deux genres principaux de cette famille : les Pallene Johnston et les Para- j)pUenc Carp. Les palpes font presque toujours défaut chez les Pallénidés, mais on en trouve encore des rudiments dans quelques espèces de Varapallene [longiceps Bolim, langukla Hoek) et de Pallene [dimorpha Hoek, valida Hasswell), de môme que chez les mâles du genre Neopallene Dohrn. Ces rudiments se réduisent à un court bourgeon, sauf dans la Parapallene longiceps^ où ils sont aussi longs que la trompe et comptent deux articles, ainsi que j'ai pu le constater sur un exemplaire des collec- tions du Muséum (4911''^, 1136). Les ovigères sont également un peu variables : d'ordinaire, ils ont une structure primitive et se composent de dix articles, avec épines difierenciées et griffe terminale; pourtant la griffe manque à tous les Pallene^ sauf dimorpha Hoek, et à deux espèces de Parapallene {longiceps? et languida) ; il n'y a pas d'épines spéciales aux ovigères des Parapallene capra Loman et Gruhei\\oc^\^. La famille comprend cinq genres : Parapallene Çi?i.v[i, Cordi/locheleG. 0. Sars,/^5e»f/o;j«//e??eWilson,/*«//i???e Johnston et /V^jo/ja/Z^rt^ Dohrn. Les trois premiers se distinguent par l'absence de grifies auxiliaires, tandis que les deux autres en sont pourvus. Dans le genre Parapallene^ les doigts des chélicères sont finement et régulièrement denticulés, comme dans les Nymphonidés, alors que les épines sont remplacées par de grosses dents souvent absentes chez les Cordylockele et Pseudopallene, les espèces de ce dernier genre ayant sur le corps, ordinairementaussi sur le scape des chéli- cères et sur les pattes, une armature épineuse qui manqueaux genres pré- cédents. Quant aux Pallene, elles se distinguent des Neopallene par leurs ovigères, qui sont presque toujours dé[)ourvus de griffes et dont les épines spéciales sont obtuses au lieu d'être aiguës. Ainsi comprise, la famille compte actuellement 31 espèces, dont 5 seu- lement sont antarctiques, la. Pallenedi?norphalloek, et 4 espèces du genre Pseudo pallene. Le nombre desespèces arctiques est de 9. Les trois espèces recueillies par le « Pourquoi Pas? » appartiennent toutes au genre Pseudo pallene; deux d'entre elles n'étaient pas connues jusqu'alors. PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PAS?». 97 Genre Pseudopallene Wilson. Ce genre est propre aux régions polaires ; des 6 espèces qui le repré- sentent, 2 habitent les mers arctiques {P. spinipes Fab. et P. circularis Goodsir), les 4 autres sont antarctiques. A l'exception de la /*. aush^alis llodgson, ces dernières font partie des récoltes du « Pourquoi l'as? ». Les Pseudopallene sont très voisines des Cordijlochele, qui comptent 3 espèces toutes arctiques. J'ai indiquéplus haut(p. 90) les caractères essen- tiels qui différencient les deux genres ; il y aurait aussi, chez les Pseu- dopallene, des soies menues autour de la bouche, mais il ne m'a pas été possible d'observer ces formations spéciales. Pseudopallene cornigera Mobius. 1902. Pseudopallene cornigera K. Mobius (1902), p. 188G, Tuf. XXVII, lîg-. i4-2i). 1905. Cordijlochele Turqueti E.-L. Bouvier (1905), p. 297. 1906. Cordi/lochele Turqueti E.-L. Bouvier (1906'), p. 18. 1906. Cordijlochele Turqueti E.-L. Bouvier (1906''), p- 33-39, fig-. 7-18 bis. 1907. Pseudopallene corniyera T. V. Hodgson (1907''), p. 7, PI. I, fig-. 3. 1911. Pseudopallene cornigera E.-L. Bouvier (1911''), p. 1138. Dragage n» XVII : 2(3 décembre 1909 ; ShetlandsduSud, île du Roi-George, baie de l'Amirauté ; latitude sud 02° 12', longitude ouest Paris 00° '6'.V \ chalut I, 420 mètres; température de l'eau sur le fond -f 0o,3; vase, cailloux. Un exemplaire « brun » sur le vivant (n^ 734), aujourd'hui tout à fait décoloré. C'est un mâle parfaitement adulte, encore qu'il ne m'ait pas été possible d'y apercevoir les orifices sexuels. Vers le bout distal du long articledesovigères (le cinquième), se trouve encore le manchon cémentaire qui réunissait les œufs, et des larves sont encore agrippées au manchon. Ces larves n'ont que deux paires de pattes bien développées, la troisième étant réduite encore à des bourgeons; les chélicèresysont puissantes; la trompe est réduite. Cet exemplaire ressemble tout à fait à celui que j'ai désigné antérieu- rement sous le nom de Cordijlochele Turqueti, notamment par sa trompe qui est cylindrique dans la moitié basilaire etensuife franchcmentconique, par ses protubérances céphaliques peu divergentes, par son abdomen fran- chement horizontal et par les saillies à peine indiquées de ses prolon- Expédiiion Charcol. — Bouvieu. — l'ycnogonides du « l'uuinuoi l'as? ». 13 98 PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PAS P ^k gements coxaux ; la seule difTérence, c'est que les ovigères ne se terminent point par une petite griffe, mais par une épine denticulée. Il semble donc bien que les deux exemplaires dus à M. Charcot se distinguent de l'espèce de M. Môbius. Pourtant ils ont avec elle les ressemblances les plus étroites, et je pense qu'il est sage de se ralliera l'opinion de M. Hodgson qui tend à identifier les deux formes. Toutefois, comme on vient de le voir, il s'en faut que cette identité soit absolue ; l'espèce ayant été capturée dans la province de Kerguelen (aux îles Bouvet, par 450 mètres, d'après M. Môbius), dans laprovinceaustralasienne (entre 12l5et41 brasses d'après M. Hodgson), puis par les deux expéditions Charcot dans la pro- vince de Magellan (Port-Charcot et Shetlands du Sud), on peut croire qu'elle présente des variations assez importantes et que les exemplaires de la province magollanique sont notablement différents des autres. En tout cas, je crois que cette espèce établit un passage très net entre les PseudojmUene et les Cordijlochcle et qu'il ne convient pas de distin- guer les deux gemmes par la présence des soies buccales, car je n'ai pu observer ces dernières dans les deux spécimens rapportés par M. Charcot. Pseudopallene brachyura E.-L. Bouvier. 1911. Pseudopallene brachyura E.-L. Bouvier (1911''), p. 1138. Dragage no VI : i5janvier 1909, entrée de la baie Marguerite, entre l'île Jenny et la terre Adélaïde; chalut I, 254 mètres; température de l'eau sur le fond + lo,18; roche, gravier. Un exemplaire femelle «jaune pâle » (N° 136). Voici les dimensions de cet exemplaire : MiUim. Longueur de la trompe 1,8 Diamètre maximum de la trompe (au milieu) 0,47 Longueur du céphalon 1,27 Largeur du céphalon dans sa partie antérieure la plus large. . . 1,50 — au cou 0,44 Diamètre du tubercule oculaire 0,42 Longueur totale du céphalothorax 4,00 Largeur du céphalothorax dans la partie la plus étroite du 2® segment 0,57 Largeur du céphalothorax avec ses prolongements (2° seg- ment) 2,60 PYCNOGONIDES DU i^ POURQUOI PAS?^^. 99 Millim. Longueur des coxie de la 2« patte droite 3,40 — du 2» art. coxal — 2,00 — fémur — ^i5 — tibia 1 — -iiO — tibia 2 — ^"',2 — tarse (fort court) avec le propode 1,0 — de la griffe 1,2 La Irompe (fig. 51 ) est un peu plus courte que le tronc ; insérée oblique- ment et ventralement en arrière du liord anté- rieur de la partie céphalique, elle s'étrangle no- tablement au niveau de son premier tiers, puis se dilate un peu et se rétrécit en cône terminal. Sa pointe buccale, très légèrement dilatée, porte quelques menues saillies mais no semble /^?<\<^0^ pas ornée de soies. Le céphalon (fig. 51, 52) est médiocrement allongé; il se dilate un peu au niveau du tuber- cule optique, afin de donner naissance aux ovi- gères, puis vient un cou fort étroit et une région céphalique très large qui se prolonge en dessus, , , ., , • 1 1- • ' 11- Fis- 51- — l'seuduiial/ene ira- de chaque cote, en une pointe dirigée oblique- chyuva Monv., 9.— Lani.nai , , I . 1 1 1 • i > vu lie (Ji)S avec les cliélicères, ment eji dehors. Le tubercule oplnpie est, a sa les ovif,-. es eiia base des pattes. base, aussi large que le cou, peu élevé et large- ment obtus ; il porte quatre yeux d'un noir rougCoître bien séparés et assez petits, les deux antérieurs étant d'ailleurs plusgrands que les autres. Les segments du //w^c (fig. 51 ,52) sont peu larges, nettement articulés et 'A à_ \ 'Si- -^ I? Fig. .ï2. — Pseudopallene brachyura, Ç. — L'exemplaire de la figure pri'-rédenle vu du coté gauche, avec les cliélicères et la base des pattes. Gr. IG.' rétrécis en avant; leurs prolongements coxaux sont assez longs et séparés par de grands intervalles; rétrécis à la base, ils se dilatent ensuite légère- 100 PYCNOGONIDES DU ^i POURQUOI PAS?>k ment et se terminent par deux pointes, l'une située en avant, l'autre en arrière. Vahdomen se réduit à une légère saillie subconique, d'où le nom de hrachyura que j'attribue à l'espèce; il est à peu près vertical. Le scape des chélicères (fig. SI , 52) n'atteint pas l'extrémité de la trompe ; il se recourbe en dedans et se dilate assez fortement de la base au sommet. Les pinces sont relativement réduites, un peu plus courtes que le scape, et un peu moins larges que les parties terminales de ce dernier. A peu près droites, c'est-à-dire sans inflexion, elles se distinguent par leurs doigts qui sont dépourvus de dents et à peu près de la longueur de la portion palmaire. Le doigt mobile est grêle, peu arqué et porte une griffe aiguë ; le doigt fixe est beaucoup plus large, bien droit, et se termine sans griffe par un bout largement obtus. Les ovigères (fîg. 51, 53) sont forts et assez courts ; l'article 2 est plus long que le premier, et le troisième à peu près de même longueur que les deux précédents réu- nis ; l'article 4 dépasse d'environ un tiers la lon- gueur du troisième et égale le suivant, mais il est arqué ; les autres articles sont subégaux et se réduisent de plus en plus en largeur. On observe une saillie sur le bord de l'article 5. Les épines différenciées des quatre derniers articles portent des denticules nombreux, mais peu saillants, qui prennent une forme linéaire dans la partie terminale. L'état des ovigères ne c/i^m-a 9- ovigére gauche vu m'a pas pcmiis de fixer le uombrc des épines, du côt(5 ventral (Gr. 29) et deux r r r ' de ses épines plus grossies (io3 q^i paraissent assez nombreuses. Celle qui occupe le bout du dernier article ressemble à une griffe dentée. Lespattes (fig. 54) sont remarquables par les deux fortes pointes distales de leur premier article coxal, parla forme et la dimension de l'article 2 qui se dilate régulièrement de la base au sommet, et qui égale presque en lon- gueur la moitié du fémur. Ce dernier est très dilaté dans notre type qui est une femelle, à peine plus long que le tibia 1, mais beaucoup plus 53. — Pseudopallene bra- Fig. 54. — Pseudopallene brachyura, Ç. — La 2^ patte gauche (on n'a pas figuré les soios du tarse et du propode). Or. 6 ij2. PYCNOGONIDES DU fi POURQUOI PAS?«. loi court que le tibia 2. Il y a de fortes soies spiniformcs sur le bord interne du tarse, qui est très court, et du propod<', (jui est normalement arqué ; la grilTe est presque aussi longue que ce dernier article. Le deuxième article coxal (fig. 55) présente quelques faibles saillies coniques terminéesparunecourtesoieraide; des saillies plus réduites mais plus nombreuses et longitudina- lement situées se trouvent sur les deux tibias, où elles se terminent aussi par de courtes soies; les soies fémorales sont rares, plus réduites et sans saillie basi- laire. Les orifices sexuels, grands et ovalaires, se trouvent sur la face ventrale et presque à rextrémité distale de tous les deuxièmes articles coxaux. Affinités. — Cette espèce est voisine de la P. australis Hodgson (1907a, 10, PI.I, lig. 2), capturée parla « Discovery »aulargede la Barrière, latitude sud 78° 25', longitude est Greenwich 1 85° 39', à 300 brasses de pro- fondeur. Les caractères qui distinguent cette dernière espèce de la nôtre sont les suivants : 1° la trompe ne présente pas de rétrécissement dans sa moitié basilaire ; 2° la partie antérieure du céplialon est relativement beaucoup plus large ; 3° l'abdomen est assez long, fusiforme et oblique- ment relevé ; 4° les saillies terminales aiguës des prolongements coxaux et du picmier article coxal sont beaucoup plus réduites; 5° la pince des chélicères est beaucoup plus large que le scape, et son doigt fixe se ter- mine en pointe ; 6° l'article 5 des ovigères est beaucoup plus long que le précédent, et les épines différenciées des ([uatre articles terminaux ne sont denticulées que dans leur moitié distale ; 7o l'article tibial 2 des pattes n'est pas plus long que le précédent. Les saillies sétifères des pattes sont à peu près distribuées de môme dans les deux espèces. 102 PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PASP>^. Pseudopallene cristata E.-L. Bouvier. 1911. Pseudopallene cristata E.-L. Bouvier (1911"), p. 1138. Dragage n° V : 29 décembre 1908; chenal Peltier, entre l'îlot Goetschy et l'île Doumer; chalut II, 92 mètres; température de l'eau sur le fond ■ — 0°, 1 ; vase grise, gravier. Un exemplaire mâle « brunâtre » (N" 45) ; un autre mâle « jaune foncé » avec des œufs (N^ 47). Dragage no VII : 16 janvier 1909 ; près de la Terre Alexandre ; chalut I, 250 mètres; température de l'eau sur le fond — 1°, 6 ; roche. Un exemplaire mâle « jaune sale » avec des larves (N° 158). Voici les dimensions de ce dernier exemplaire : Millim. Longueur de la trompe 2,6 Diamètre de la trompe à sa base 0,7 Longueur du céphalon 1,7 Largeur du céphalon dans sa partie antérieure la plus large. . 1,9 — — au cou 0,9 Diamètre du tubercule oculaire 0,4 Longueur totale du céphalothora.x 4 Largeur du céphalothorax dans la partie étroite du 2« segment. 1,3 Largeur du céphalothorax avec les prolongements latéraux (2» segment) 3,2 Longueur de l'abdomen 1,3 — des coxae de la 2^ patte droite 4 — du 2« article coxal 2 — du fémur 5,3 — du tibia 1 4,8 — du tibia 2 5,5 — - du tarse avec le propode 1,9 — de la griffe 1,3 La/ram/>e(fig. 55) est longue et atteintle milieudesdoigtsdeschélicères; elle se rétrécitun peu depuis la base dans son premier tiers, beaucoup plus ensuite et régulièrement pour se terminer en un bord étroit et obtus, de teinte brunâtre, qui m'a semblé dépourvu de soies. . Le céphalon (fig. 55, 56) est beaucoup plus large que long à cause du grand développementdesapartie antérieure qui se compose,comme d'ordinaire, de deux lobes ; chacun de ces derniers se prolonge en une courte pointe dor- sale. Le cou est un simple étranglement, d'ailleurs profond; en arrière, le PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PAS?». 103 céphalon se dilate un peu et porte le tubercule oculaire, qui est un mame- lon arrondi au sommet. Les yeux sont noirs et assez grands, surtout ceux de la paire antérieure ; des intervalles très nets les séparent. Lessegmontsdu/ro/?f (fig.55, 56)sontarticulésentreeuxetdorsalement saillants, surtout au bord postérieur, où ils s'élèvent en une forte et large pointe inclinée en arrière. Les prolongements coxaux sont presque con- tigus, étranglés à la base et à peine aussi longs que la largeur de l'article ; sur chacun de leurs angles dorsaux externes s'élèvent une ou deux épines recourbées en dehors et semblables à celles (jue nous trouverons en abon- dance sur les pattes. V abdomen (fig. 55, 50) est assez long, fusiforme et notablement relevé. \^ "n'^- Fig. 00. — PseudopaUeiie cristala Bouv. — Un exeinpliure cf vu de dos avec les cliélicéres et la base des paltes. Gr. 8. Fig. o(i. — Pseudopallene cristala. — Un Cf vu du coté gauclie, avec la cliélicère correspondante. Gr. 8. Lescapedes(?//^7/céres(fig.55,56)estpeuinfïéchi,assezétroitdanssapar- tiebasilaire,ensuitebienpluslarge et subcylindrique. Lespinces, peupuis- santesetsans grande inflexion, présententù peu prèslalongueur du scape; assez étroites à la base, elles ollrenl leur largeur maxima un peu avant la base des doigts ; ces derniers ont à peu près la longueur de la por- tion palmaire; leurs bords internes sont incurvés; leur pointe brune est subaiguë; le doigt mobileest légèrement arqué, le doigt fixe presque droit. 11 y a quelques faibles denticules sur laface dorsale du scape des chéli- cères. Les ovigères (fig. 57) sont très remarquables par la longueur et la forme de 104 PYCNOGONIDES DU « POURQUOI PAS? ». leur cinquième article, qui est aussi long que les quatre précédents réunis^ grêleetbacilliforme dans toute son étendue, saufà sa partie distale,oùil s'é- largit brusquement et porte en outre une sphérule sur sa face externe. Le premier article est très court; le deuxième notablement moins; le Fig. 57. — Pseudopallene cristata, cf. — Ovigère Fig. 58. — Pseudopallene cristata, cf. — Extrémité du coté di-oil, vu par la lace dorsale. Gr. d'un ovigère (Gr. 34) et trois de ses épines plus 4 d/2. grossies. Gr. 153. troisième à peu près aussi long que les deux précédents réunis, mais plus court que le quatrième, qui est arqué en sens inverse; les cinq derniers articles sont subégaux (fig. 58). Les épines différenciées ont un bout obtus et portent très peu de denticules ou pas du tout, comme on l'ob- serve notamment sur celles des septième et huitième articles; à l'extré- mité distale obtuse du dixième article j'ai observé une très légère spinule dans le spécimen dont j'ai fait une étude approfondie. Dans cet exem- plaire, les épines denticulées des articles 7, 8, 9 et 10 étaient au nombre de 13, 10, 9, 13. Lespattes (fig. 59) sont tout à fait remarquables parleurs épines serrées, fortes et recourbées en dehors; sur le fémur et les deux tibias, ces épines se groupent en quatre rangées longitudinales : deux dorsales, une en avant, l'autre en arrière ; il y a en outre une rangée ventrale d'épines beaucoup pluspetites; sur le fémur, la rangée dorsale antérieure est incomplètement développée. Il y a simplement deux rangées latérales sur les articles coxaux, et encore ne sont-elles bien développées que sur les deux pre- PYCNOGONinES DU ^^ POURQUOI l'ASP». 105 iniei's tirticles, |)Oiirl;iiil une fjiiblc série vrnli'ule est iiuiniresleiiienl dillé- renciée sur le deuxième. Il y a quelques spiiiulcs sur la face dorsale du tarse et du propode, des soies spinifonnes sur le bord interne de ces deux articles. La griffe est presque aussi longue que le pio- pode, qui est d'ailleurs assez court. Le leinur et le tibia 2 sont à peu près de même lon- gueur et iiotablementplus longs que letibial . Le deuxième article coxal est un peu plus long que les deux autres réuni s ; sur sa face dorsale plane s'élève, à la naissance du tiers distal, un tubercule obtus probablement glan- dulaire. Les orifices sexuels, très difficiles à apercevoir, m'ont |)aru localisés sur les deux paires de pattes postérieures, où ils occupent ventralement le bord distal de l'article. Diamètre des onifs, 300 u.. Affinités. — Par le revêtement épineux de ses appendices, sa crête dorsale, la forme du corps et la nature du tubercule optique, cette espèce présente des affinités étroites avec la /'. circularis Goodsir, des mers boréales, excellem- ment décrite et figurée par M. G. 0. Sars (1891, 3M, 1*1. III, fig. :^. Mais elle s'en distingue au premier abord par sa trompe effilée (et non subcylin- drique), les doigts inermes de ses pinces et (),ir ses tubercules dorsaux, qui sont bien plus élevés et d'ailleurs indivises. Les ovigères des mâles de notre espèce sont en outre très |)articuliers. FiR. SM. — l'seudopallene crislala, O'. — l.n 2'' patli' driiifi'. Ijr. ti 1/i Troisième famille. — PHOXICHILIDIID^. Les Phoxichilidiidés sont d'oi-dinaire (•loignf's des deux ramilles(|ui pré- cèdent, et M. Loman (1908), à l'exemple di- M. Iloeki Voir plus baut, p. iOj les place même dans une série différente, fis me paraissent présenter l'allure spéciale et tous les caractères essentiels des Nymphonomorpbes, Expédition Cliiircol. — U.jivikh. — ('vi.nuguiiicio Ju « l'ouniuui l'as ? ». l 'i io6 PYCNOGONIDES DU «POURQUOI PAS ? >k mais c'est à tort que je les ai considérés (1910», 31 ; 1911^, 350i comme issus desPalléniclés, car leurs chélicères ont assez fréquemment un scape de deux articles, et ce caractère ancostral fait défaut à tous les Nympho- nidés et Pallénidés actuellement connus. En fait, les Phoxichilidiidés, avec les Phoxichilidés qui leur font suite, constituent dans les Nym- phonomorphes un rameau parallèle à celui desNymphonidés-Pallénidés, et ils se rattachent à la même forme primitive. La ressemblance avec les Pallénidés est très grande (palpes rudimentaires ou nuls, ovigères sans griffe ni épines comme chez certains Pallénidés], mais elle provient d'une évolution analogue, non d'une filiation entre les deux familles. Au surplus, il est un caractère structural qui permet de distinguer au premier abord les Phoxichilidiidés, c'est la position du tubercule oculaire qui se trouve en avant du milieu du céphalon au lieu d'être, comme de coutume, situé en arrière; ce caractère est le seul qui permette à coup sûr de distinguer la famille, mais il est le résultat d'une adaptation secon- daire et ne peut suffire pour éloigner les Phoxichilidiidés de l'ensemble des autres Nymphonomorphes. M. Loman (1908, 63-G5j a justement insisté sur linqjortance et les variations des ovigères dans cette famille, où ils sont d'ailleurs toujours dépourvus d'épines spéciales et de griffes : ils se composent de dix articles bien distincts dans les Pal/enopsis Wilson, genre primitif, où le scape des chélicères comprend deux articles parfois soudés et où les palpes « existent encore à l'état de rudiments; dans les Rigona Loman, qui sont des Pallenopsis à scape simple et sans palpes, on trouve déjà plusieurs articles concrescents aux ovigères de la femelle; les ovigères manquent chez la femelle dans les trois autres genres, qui constituent le reste de la famille, ceux du mâle comprenant six articles dans les Anoplodachjlus Wilson et les Halosoma'l Cole, et cinq seulement chez les PhoxiclùUdium Edwards, qui nous présentent le terme de I "évolution chez les Phoxichili- diidés. 11 va sans dire que ces trois derniers genres sont dépourvus de palpes et que le scape de leurs chélicères n'est pas articulé. La famille comprend actuellement 49 espèces, dont 5 arctiques et 9 antarc- tiques. (]es dernières appartiennent aux genres Pallenopsix et Anoplodac- tylus. dont un seul est représenté dans les récoltes du << Pourquoi Pas ? ». PYCNOGONIDES DU >i POURQUOI PAS?». 107 (jenre Pallenopsis Wilson. Avec leurs chélicèros dont le scape a deux articles parfois soudés, avec leurs palpes rudimentaires, leurs ovigères de 10 articles dans les deux sexes et leur corps nettement segmenté, les Fallrnopsis se placent à la base de la famille ; elles doivent se rattacher aux formes ancestrales problablement éteintes dont les chélicères avaient un scape biarticub'. Le genre comprend 20 espèces, les unes sublittorales, les autres répandues à des profondeurs diverses et même abyssales. Deux seulement sont arctiques, tandis qu'on en connaît 7 dans les régions avoisinant le pôle ■A\i%[,rs.\[flatnin('nsis I\r.,/y//o.vrt Hodgson, cillosa llodgson, /rm«/^dlodgson, liiriiKilis llod^aon, pafrff/o/i ira lloek, f/ln/jra Môbius, /narro/fi/.r Bouvier), dont trois ont été recueillies par le » Pourquoi Pas? ». Pallenopsis pilosa lloel<. 18S1. PlioxicliUidtum pilnsum P. P.C. Hoek. ^1881",. y. Ofi, PI. XIII. 11--. Iii-ir5. 1883. Pallenopsis pilosn P. P. C. Hoek (1883), p. 0. l'.iiiT. rnllenopsis pilosn T. V. Hodysoii (1907»i, p. 15, PI. II, lig-. 2. l'.ili. Pallenopsis pilosd E.-L. Bouvier (1911''), p. 113'.!. Dragage no Vil : l.'i janvier 1909, entrée de la baie Marguerite, entre l'île Jenny et la Terre Adélaïde ; chalut 1, 2;ii mètres; température de l'eau sur le fond + 1°,18 ; roche, gravier. Un jeune exemplaire u jaune pâle », dont le céphalothorax atteint à peine 3 millimètres de longueur (N° 136). Les ovigères n'(>xistent pas encore, même à l'état de bourgeon ; le large tubercule oculaire forme une colonne assez haute, qui, au-dessus des yeux, s'élève en un puissant cône aigu séparé du sommet de la colonne, à droite et à gauche, par une légère échancrure. L'abdomen est très fortement relevé. Dragage n° Vil : 16 janvier 1909, près de la Terre Alexandre l^^^ ; cha- lut I, 2oO mètres; température de l'eau sur le fond + l°,0; roche. Une femelle adulte, de couleur brune sur le vivant (.\° l."i6); le céphalo- thorax mesure (l^i'ïi,;) et l'abdomen i millimètres, c'est-à-dire un |)eu plus que le tronc. Le haut tubercul(> oculaire (lig. 60) s'élève en un cône régulier, sans échancrure aucune, de la base au sommet, (|ui est nettement obtus. L'abdomen est dans le })rolongement de l'axe du corps. loS PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PAS?«. l)i-a^af;e 11° X : 22 janvipr 1000, prt's de la Terre Alexandre l^ ; cha- lut 1, 2!)7 nièli-es; lempérature de l'eau sur le fond + Oo,0 ; roche, vase bleue. Une femelle de môme taille et de même coloration que la précédente, mais le tu- bercule oculaire, très évasé à la base, devient presque une colonne jusqu'au-dessus des yeux, après quoi il se continue par une saillie arrondie qui présente au sommet une Fig. 60. — l'aUeiinpsis pilosa, Ç . — Partie antérieure du céplialon avec les appendiies du côte ^'auche et la trompe. Gr. 6 1/2. cicatrice avec un léger mucron. L'abdomen est très légèrement relevé (N° 283). Comme on vient de le voir, les variations des tubercules oculaires et de l'abdomen sont assez grandes dans ces exemplaires, qui, d'ailleurs, partons leurs autres caractères, se rapportent manifestement à l'espèce de M. Hoek. Il y a sûrement d'autres variations, car, d'après M. Ilodgson, le fémur et le tibia 1 sont de longueur égale dans les spécimens de la « Discovery », alors que le second de ces articles est notablement plus court que l'autre dans nos exemplaires (fig. 61). D'après le même auteur, le scape des chélicères est long et formé d'un seul article, mais il présente du côté dorsal un élargissement submédian ([ui indique la fu- sion possible de deux ar- ticles ; M. Hoek n'a point signalé cette fusion et, dans Fig. 61. — Pallenoijsis jjilosa, ç. — La. 2» patte gauche. |e texte COmme daUS leS Gr. 4. figures, signale deux articles indépendants; nos exemplaires (fig. 60) tiennent le milieu entre ceux qui précèdent, les deux articles y sont encore distincts, mais leur anky- lose est totale, encore que la ligne de suture apparaisse fort nette, sur- montée dorsalement par la saillie qu'avait décrite M. Ilodgson. -^ PYCNOGONIDES DU « l'OU RQUOI PAS ? >k 109 Cette espèce avait été capturée |)iu' le < (^hallenf;er » dans les |)i'ofoncl('urs subantarctiques, en province australasienne, sur fond de I HOO hrasses, en province africaine par I O.iO brasses. C'est éj^alement dans cette dernière province, mais dans la merde Ross, en pleine zone antarctique, que la « Dis- covery » l'a retrouvée par 300 brasses de profondeur. Le " Pourquoi Pas? » ayant réussi à la prendre dans les eaux antarcti(|ues de la province de Magellan, on peut conclure (pie l'espèce est pour le moins partout répan- due dans les océans du Sud. La P. pilosa est évidemment très voisine dune autre espèce de la " Discovery», la /*. «///o.srt llodgson (1907», 13, PI. 11, fig.Ol), qui s'en dis- tingue d'ailleurs par ses pinces, dont les doigts ne sont pas courts et contigus, mais longs, courbes et largement écartés, })ar son tubercule oculaire en colonne inclinée en avant, par ses ovigères dont l'article (') est plus court que l'article .'i au lieu d'être moins allongé. I);ins la P. ri/losti, les deux articles du scape des chélicères sont bien distincts. Pallenopsis glabra .MiWiins. 1902. Pallenopsis ginbm K. Mnbius (1902j, p. 18i,,Tar. .\.XVII, (if;-. 1-0. 100*. Pallenopsis glabru T. V. Hodf^son il907'), \^. 11. IDU. Pallenopsis glabra K.-L. Bouvier (19^^^, p. li:!ii. Dragage n» Vil : Kijanvier 11)09; près de la Terre Alexandre-I^r; chalutl, 2oO mètres ; température de l'eau sur le fond + lo,() ; roche. Un exemplaire (^No Io7) 0 jaune sale », dont le céphalothorax mesure à peu près ^) millimètres de longueur. Les ovigères y sont incon)plètement développés, et je n'ai pu apercevoir- les orifices sexuels. C'est pres(|Ue certainement un mâle. Dragage n» VIII : 20 janvier lUO!» ; baie Marguei'ite ; chalul I, 200 mètres ; température de l'eau sur le fond + 1°, IH; roche, gravier, vase. Quatre exemplaires (Nos 132 et 183) » jaune brunâtre » : une femelle dont le céphalothorax mesure 12"i™,.") el trois nulles immatures où la même région ducorpsatteint environ 8 millimètres ; l'abdomen en massue n'est pas toujours netlemeni relevé, mais toujour-s s'incurve vers le bas; dans le grand e\eiii|ilaire, la p(jiiile du cône supra-oculaire est obtuse. iio PYCNOGONIDES DU «POURQUOI PASP^k Dragage n°X : 2ojanvior 1900, près de la Terre Alexandre-I^""; dialut T, 2!*7 mètres; température de l'eau sur le fond + 0°,B ; roche, vase bleue. L'n mâle « brun » (N" 282), dont le céphalothorax mesure 0 millimètres. Le cône supra-oculaire est surbaissé et un peu obtus ; les orifices sexuels sont absents et les ovigères incomplètement développés. Je rapporte les exemplaires précédents à l'espèce décrite par M. Môbius, car ils en présentent à peu près tous les caractères, entre autres : mêmes dimensions relatives dans les diverses parties du corps, égalité du fémur et du tibia 2 chez la femelle, longueur un peu plus grande de ce dernier article dans le mâle, forme de l'abdomen qui est en massue et recourbé vers le bas, structure fort typique du doigt mobile des pinces qui se pro- longe en une saillie externe à la base de sa griffe, petites protubérances éparses sur les téguments (notamment sur les pattes) et qui servent de baseà des soiesinégalestoujourspeuallongées,ctc. Pourtantjedois signaler deux ditTérences importantes, l'une relative au scape des chélicères et l'autre à la structure des ovigères. M. Mô- bius décrit et figure les deux articles du scape comme bien distincts, alors qu'ils y^^ sont complète - ment fusionnés danslesexemplai- res précédents, où le seul reste de leur articula- tion primitive est un coude légère- ment renflé, le plus souvent sans trace de suture (fig. 62, 63). Quant aux ovigères, ils ne sont bien développés que chez la femelle (fig. 64), où leurs articles présentent à peu près les longueurs relatives suivantes : 1,25 — 2 — 2 — 3 — 2,5 — 2 — 1 + 1 — 1 — 1, les articles 7 et 8 étant coalescents et séparés par un sim|)le sillon, alors qu'ils sont représentés libres dans la liguic '.\ de M. Môbius. Je ne crois pas que ces dilVérences soient suffisantes pour caractériser une espèce ; elles me paraissent Fig. 62. — Pallennpuis r/labra. — Chélicères et tubercule oculiiin d'un immature, face dorsiile V.v. r,. Fig. (i3. — Pa/letiopsis glabra. — Clii'lirère gauche ot tubercule oiu- laire vus de cùté dans un iiiinja- lure. Gr- 6. PYCNOGONIDES DU «POURQUOI PAS?». m individuelles et peut-être dues à l'âge dillereiit des spéiimeiis. lui cllel, la /'. ;//nhra est cenaincment une espèce d'assez grande taille, car, mal- gré leur dimension respectable, tous les "C*"''''^ exemplaires que je tiens pour des mâles sont immatures, sans orifices sexuels ap- ^^ ' \ Fifç. 114. — l'alleiiopsis ylii/ira. Ç. — Ovif^ore droit. Gr. 11 1/2. Fig. 65. — Palleiiopsis glabru. Ovigère d'un iiiiiualuri'. Gr. 13. parents et avec des ovigères courts où tous les articles sont soudés à partir du sixième (fig. 65). Les deux exemplaires de la « Discovery » que M. lludgson rapporte à cette espèce me paraissent bien plus dilférents des types de Môbius, surtout à cause de la structure de leurs pattes, dont le fémur est beaucoup plus court que le tibia ; mais il est presque certain que les mesures de M. Hodgson ont été prises sur un mâle. La /'. (jlahra fut capturée par la « Valdivia i» dans la |)rovince de Magellan, à l'ouestdes îles IJouvcl, par i'iO mètres de profondeur. Les exem- plaires de la « Discovery >• sont au contraire de la province australasienne (Winter Quarters) et se trouvaient par ■)-20 brasses de profondeur. Ceux du « Pourquoi Pas? » a[)partiennent, comme les premiers, à la provincede Magellan. L'espèce paraît essentiellemeut antarctique ; il va lieu de cioii-e (|u'elle existe aussi dans la province de Kergueleii. Gomme l'a fait remarquer M. Môbius, la /'. (flahra est voisine de la P. fluininenm Kr. etde la P. forficifer Wilson, mais elbMue paraît se rap- procher surtout de la P. Ti'itoni lloek i^l885i, i|ui est, avec la /'. phiin'utc-i Mein., la seule /V///^«o/>.'?w des régions boréales del'Atlanliipie. D'ailleurs, la P. Tritonl a le corps très robuste, des yeux fort réduits et semble dépourvue de saillie sur le doigt mobile des pinces. 112 PYCNOGONIDES DU u POURQUOI PAS?». Pallenopsis macronyx E.-L. Bouvier. i'.Ul. P((//en(i/isis murronij.r E.-l>. Bouvier (1911''!, p. 11311. Dra;.^afi,enoXVfT: 26 décembre 1909; Shetlands du Sud, île du Roi-Goorge, milieu de la baie de l'Amirauté ; latitude sud 62° 12', longitude ouest Paris 60° .'j'i' ; chalut 1, 420 mètres, température de l'eau sur le fond + Oo,3; vase, cailloux. Deux très jeunes exemplaires (N° 724) trouvés sous la face ventrale du Nymphonstylops (Voir plus haut, p. 73j. Trois mâles (N° 729) d'un " brun sale » et chai'gés de jeunes munis presque tous de leurs huit pattes. Treize exemplaires (N" 730), la plupart des femelles, tous d'un « brun jaunâtre » ; certains mâles avec des œufs. Une vingtaine de jeunes, les uns quekjue peu plus grands que ceux portés par les mâles du No 729, les autres, plus nombreux, ayant déjà des bourgeons ovigères et un céphalothorax de 4 à .") millimètres. Tous ces exemplaires étaient d'un « blanc jaunâtre» (N°731). Des Cirrhipèdeset des Mollusques gastéropodes sont fixés sur beaucoup d'exemplaires ; en outre un jeune trouvé par M. Kœhler sur un Lopliasttef nov. sp. étiqueté 716. Un trouvera plus loin (p. 113) les dimensions de deux exemplaires adultes : une grande femelle et un mâle ovigère. dette espèce a des téguments coriaces très flexibles et presque partout recouverts d'une inflnité de poils très courts, à peine perceptibles, qui retiennent facilement la vase. Elle a en outre des soies caractéristiques, que nous étudierons plus loin. La trompe (iig. 66, 67) est insérée sous la partie antérieure du cépha- lon et se dirige un peu obliquement en avant, cachée presque tout à fait par le scape des chélicères. Elle est à peu près de la longueur du céphalon, cylindrique jusqu'au delà du milieu, ensuite un peu plus étroite; son bout est arrondi. Le f-èphalon (fig. 66, 67, 68j présente sa |iartii' la plus étroite à l'at- tache des prolongements coxaux antérieurs, (jui sont presque appliqués contre ses bords: il se dilate ensuite assez régulièrement et atteint en avanl sa largeur la plus grande, qui est à peu près égale à sa longueur. PYCNOr.ONIDES DU « roUROUOf PAS? "3 Longueur de la tt-ompe Diamètre inaxinium de la trompe Longueur- du l'éplialon Largeur du céphalon dans sa partie antér-ieure lu plus large Largeur du céphalon au cou Diamètre du tubercule oculaire Longueur totale du cé|)lialotlio;"ix Largeur du céphalothorax dans la partie étroite du 2« segment : Largeur du céphalothorax avec les iirolongcini'nls laté- raux (2« segment) Longueur de l'abdomen — du scape des chélicères — de la pince — des cox;e de la 2' patte droite — du fémur — du tibia 1 — du tibia 2 — du tarse avec le propode — de la grifTe Milliiii 2,0 2,0 2 appr. (1,0 1 4 0 3,0 :!,o Lr. 1,5 0 0 7 7 o.u 0,8 0,2 0..-. 1 -'i.-.i 4 '.,3 Milliiii. 3,2 1,3 2,.') 2.0. 1,7 appr. 0,7 7 Convexe du côté dorsal, il porte un peu en arrière de son bord antérieur arrondi le tubercule optique qui est \<'iti( al, se dilate un peu dans la Hv- Fig. 60. — l'altenopsis macmni/r Bouv.. ç. — Fi^. Cn. — l'ii/leiiopxis mucroni/r, Q , iniiiiiilUTe. — Kxemplaire vu du cùtr dorsal avoc les chùli- ^xiMiiplaiiu vu ilu cùlé dorsal avec le? cliélici^res et'Tes et la Imse des p.itles. lir. 4 1/i. et la hase des paltes. (Jr. (i 1/2. région des yeux, puis se Iciiiiine par un petit dôme mucroiié. Il est plus haut que large. Les yeux sont bien séparés, et les antérieurs un peu Expédition Charcot. — Boi'VIeh. - l'ycnoguiiides du i. Pouri|uoi l'as? ». lu ri4 l'YCNOCONlDJ-S DU .iPOVR(jUOI /MS?». plus grands t|ue les [.oslrriciirs. Il y a quoi(|ues soies raides pfrs du bord autérieur du céphalon. Le traite {fi};. 60, 67, 68) est robuste et nettement articulé; ses trois segments antérieurs s'élargissent un peu en arrière, où ils présentent une paire de saillies larges, mais peu hautes, qui portent un faisceau de soies raides; le segment postérieur est plus étroit; il porte en avant de l'abdomen deux groupes de deux ou trois soies. Les prolongements coxaux sont aussi longs, ou un peu plus, que la largeur do leur propre segment ; ils se dilatent notablement de la base au sommet, où ils présentent une bordure de soies raides; les deux prolongements moyens sont latéraux ; le prolongement antérieur est presque contigu au céphalon, et le prolongement postérieur s'applique contre l'abdomen. Les prolon- gements sont un peu séparés les uns des autres. Va/)domp/i est à peu près de la longueur du tronc, un peu recourbé et infléchi vers le bas ; il se dilate régulièrement jus- qu'à la naissance de son tiers terminal, après quoi il se rétrécit un peu pour se terminer en un bout arrondi ou faiblement échancré ; il est orné de quelques soies raides. Le scape des cht^Ucèi^es (fig. 66, 67, 68) est subcylindrique, garni dor- salement de soies raides assez nombreuses et formé de deux articles séparés par une ligne suturale; le second article est légèrement plus conrt que le premier et s'incline en peu plus vers le bas. Les pinces se dirigent en bas et un peu en arrière ; elles sont à peu près aussi longues que le dernier article du scape, mais un peu moins larges. Leur portion ovoïde se termine par des. doigts sensiblement plus longs, grêles, aigus, fort arqués et écartés, d'ailleurs complètement inermes ; il y a quelques petites soies raides sur la portion palmaire, à la base du doigt mobile. Les />ff//>?.v (fig. 68j sont représentés par un bourgeon inarticulé assez foi'l, mais plus long (|ue large. Fig. 68. — l'allenopsix mao'onyjr. Ç . — Animal vu du loIi' gaufhe avec la fliélicèrp, le ludinienl dr palpe el l'ovigèie coi'iespon. PYCNUGONIDES DU "POURijUOI l'.lS?». 119 Les excinpliiircs [)i'écédonl.s ropoiick'iil tout à l'ail à la desLi'i|jtion do l'ospèce telle que Ta donnéeM. Ilodgson. Ce dernier aiileur n'ayant pu étudier ni les ovigères, ni les glandes cémentaires du niàlc, il ne sera pas inutile de combler celle lacune. Les ovigères (fig. 74) dessinent une courbe gracieuse dans laquelle ('Mirent leurs cinq derniers articles ; ils s'atténuent assez régulièrement pour se ferniiner en pointe un peu obtuse. Les articles i cl ."» sont les plus longs et subégaux; les deux précédents beaucoup plus courts et égalemenl subégaux ; l'article i se di- date dans sa partie terminale, où il présente d'ail- leurs un léger étranglement. A |);iit (juelques rares soies courtes et raides situées sur le dernier ar- ticle, les ovigères ne possèdent pas d'autre revête- ment pileux que celui des pattes, c'est-à-dire de nombreux et très courts poils insérés sur une légère rugosité tégumentaire. Fig. 74. — l'hojicliilus auslralis Hu(lf,'suii. — ()vi;,'(.'rc fjauilii^ ilu cf. (ir. U 1/i. Les orifices des glandes à cément sont situés sur de petites saillies qui forment une rangée longitudinale à la face posté- rieure des pattes des trois dernières paires. Ces saillies ont au plus un diamètre de 50 >j., mais leurs dimensions varient notablement, de même que leur nombre ; on en trouve environ de 30 à 40 sur chaque patte. Sur la face dorsale de la deuxième coxade toutes les pattes, on observe, dans les deux sexes, unepetite saillie obtuseau sommet de la(|iielle vient s'ouvrir une glande? coxale. La saillie s'élève un peu au delà du milieu de l'article. Avec le /'. //roc/Tus Loman, des îles Soulou, et le /'. (////ifa/iis Mubius capturé par la « Valdivia » près du Imiic Agliulas, celte espèce se distin- gue de tous les autres /*//o./7V7/ ///AS s/ii/iosus- Mont, des mers du Nord, rliarahdœus Dohrn de la Mc'diierraïK'c, ninUis Carpenter de Ceyian et meridionalis Bôhm de Singapour! par ses téguments totale- ment dépourvus d'épines ou de soies spiniformes. D'ailleurs, elle n'a point le corps condensé ni les pattes fortes du t*. ch/iteatus, mais elle n'est pas non plus bacillit'orme à la manière exagérée du H. procenis\ ses 120 PYCNOGONIDES DU i^ POURQUOI PAS?». pattes sont moins grêles ; ses propodes ne se dilatent pas dans leur partie distale et sa trompe siibcyiindriquo n'est point |»édifnléo comme dans cette dernière espèce. TROISIÈME ORDRE. — ASCORHYNCHOMORPHA R. I. Pocock. Cet ordre correspond presque exactement aux CryptochélatesdeM. Sars et à la série des Ascorhynchidés établie par M. Hoek dans ses Nouvelles études sur les Pijcnogonkles. Il comprend deux familles, les Eurycydidés et les Ammothéidés, que M. Loman (1908) sépare tout à fait et place d-ans deux séries distinctes en se fondant sur la structure des ovigères. J'ai donné plus haut (p. 41) les raisons qui m'ont porté à établir le groupe et à rester dans la voie indiquée par M. Hoek (4881^, 494). Première famille — EURYCYDID.(E. Les Pycnogonides rangés dans cette famille se rattachent aux formes pri- mitives de l'ordre, car ils ont des ovigères de dix articles avec griffe ter- minale et parfois [Eunjrijde) un scape chélicérien de deux articles. Les quatre genres qui constituent la ftnnille sont représentés par 24 espèces pour la plupart sublittorales, dont 4 arctiques et \ antarctique. Cette dernière est V Ooi^hynchus Aucklcmdiœ Hoek, capturée par le « Challenger » dans les parages d'Auckland, par 700 brasses de profondeur, et non retrouvée depuis. Deuxième famille. — AMMOTHEID.^. Cette vaste famille présente des variations encore plus grandes que celle des Eurycydidés, dont elle est peut-être issue; M. Sars (1891, 12 cl la place qu'il leur attribuait dans la l'aniille des Nyniphonidés, les espèces du genre Aw^//«o- tlien sont des Aminothéides sans conteste, ainsi que l'a reconnu M. llodgson, le savant historiographe de ces curieux Pyenogonides (1907-'^, 30). J'ai exposé antérieurement (1906^, .) i) les raisons qui justiiient ce classement ; il ne me reste aujourd'hui ([u'à relever, en le modifiant un peu et en le complétant, le tableau où M. Hodgson a mis en relief les caractères essentiels des diverses espèces antarctiques du genre : cd C 3 O o o C o •s tu 2 s dl 'fi ■■li .- o — X dus palpes Trompe incurvée et rvee et ) nique.. ) .1 . slriata Mobius. o . c o o — ■sa ^ L(! 4° article uus païues i ,. , . , \ cvlindro-conuiue. aussi long- ou un peu ' ,, ' . •. . • i , ■ ,■ ° , . ' i Trompe droite et in- , .1 . nldcialts plus long que le :i' f ,,. ' ' ' ,, , ' '^ ' n orme S ii„j..^„^ llodg'son. o ■yj •U C OJ o .« F 3 6n C" a; m (U O h 3 O H) J3 uj C 3 T3 '^ a. t/3 ( — — "S -a _ _ ^ S S tn P o cj 3 O £3 Le 4« article des palpes presque 2 fois aussi long que le2«. Un bourrelet dorsal au bout des . prolongements co.xaux ; soies / dos pattes très nombreuses et l peu ou pas sériées y Deux tubérosités dorsales au bout des prolongements coxau.v; soies des pattes moins nom- breuses et long'itudinalement sériées ■3 Trompe n'ayant pas la moitié de la longueur (tu Ironc; la \ partie médiane des bourrelets dorsau.x est une pointe ; , prolongements coxau.x à éperons courbes ' 3 i A . grandis Pleller. .1 . ijiùbosa Mobius, .1 . spinusa Hodgson. , Les pattes sont larges et égalent 7 fois j Les articles (5, 7, 8 des | ,^ céphalothorax ; la 2' coxa plus palpes forment une eourlequelasomme desdcuxaulros. scie par suite de leur > ^^^ ^^^^ ^.^.j^^ ^^ .^,^^,^^^ g ^^.^ dilatation ventrale ; J ^^ ,^.,,i,;iiothorax ; la 2^ co.xa plus / .| trompe longue et pi- f ,^^^^^^^ ^^^^^ ,^^ ^^^^^^ ^^^ ^^^^ riforine, petite taule.. ^^l|.^,s .1 . minor Hodgson. i/rdcilipes Houvicr. Un bourrelet bas et sans j ^^domcn subvcrlical, atteint par le bord ) .1. Clausi haute saillie médiane sur / p^si^i^-ieur du 3" segment ) Pfeiïcr. les segments du tronc ;> ^^^^^^^^^^^ ^^j^^^^^ .,,^i„.^^ ^^^ ,^^j.^ ^^^ j „ustmlis trompe piriforme ; petite ^.^.^^^^ ,j^ 3.. g^^.^^nt \ Hodgson. taille / En dehors d(! ces espèces, le genre Aiiiinotlicd n'en comprend qu'une seule, l'^l. carolinensis, qui habite la Caroline du Sud aux État-Unis et pour 124 PYCNOGONIDES DU (^POURQUOI PASP^k laquelle fut établie parLeach, en 1814, le genre Ammothea. On a vu plus haut (p. 4o) comment M. Loman et M. Hodgson, à des titres divers, ont contribué à établir l'identification de cette espèce avec les Leionym- phon de Môbius, ce qui a conduit à remplacer ce dernier nom par celui de Leach. VA. carolinensis est la seule espèce non antarctique du genre ; par sa taille, la structure de ses palpes, la forme de sa trompe, la saillie de ses bourrelets dorsaux, elle prend place à côté des A. grandis et gibbosa. Ammothea striata Môbius. i902. Leionymphon striatum K. Môbius (1902), p. 1>. VA. slriatd lut trouvée par 567 mètres de profondeur, à l'île Bouvet, c'est-à-dire dans la province africaine subantarctique ; les découvertes du « Pourquoi Pas » ? montrent que c'est également une espèce delaprovince magellanique et des eaux antarctiques. Ammothea grandis PfelTur. 1880. Ammothea grandis G . Pfeiïer (1889), [i. 43. 1005. Colossendeis {■?) C/i«/'co<« E.-L. Bouvier (1905 1, p. 29G. 190G. Colussendeis (?) C/iarcoli E.-L. Bouvier (1906' , ]). l'J. 1907. Leionymphon grande T. V. Hodgson (1907"), p. 41, PI. VI, (ig. 1. 1907. Leionymphon grande E.-L. Bouvier (1906'>), p. 00, PI. [II, fig-. G et fig-. 30-44 du texte. 1908. Leionymphon grande T. V. Hodgson (1908), p. 179. 1911. Leionmyphon grande E.-L. Bouvier (1911**), p. 1140. Dragage n° V : 29 décembre 1908, chenal Peltier, entre l'îlot Gœtschy et l'île Doumer ; chalut 1 ; 92 mètres, température de l'eau sur le fond — 0°,1 ; vase grise, gravier. Un mâle « jaune orangé » (N°37), où les pinces sont encore parfaitement normales, encore que le céphalothorax mesure déjà 11 millimètres; cet exemplaire n'est sans doute pas encore adulte, car je n'ai pu y voir les orifices sexuels, et les ovigères n'ont pas tout à fait leur forme défi- nitive. L'exemplaire est d'ailleurs un peu anormal. L'il.^râ!/?(//.s est voisine de la précédente, mais elle s'en distingue par sa taille plus grande, sa trompe droite et rétrécie à la base, son tubercule oculaire plus étroit, ses saillies beaucoup plus hautes et légèrement inflé- chies en avant; son abdomen court, à peine oblique, est précédé d'un tubercule en cône; ses palpes sont remarquables par leur gracilité et par la longueur de l'article 4, qui égale presque deux fois celle du deuxième. Les pattes ne sont pas moins caractéristiques : leur tibia 2 est très notable- ment plus long que le fémur ; leur propode armé de soies spiniformes est plus recourbé que celui de l'A. slriata ; les griffes principales sont ])oiir le moins aussi longues que ce dernier article, et les griffes auxiliaires en égalent au moins la moitié ; les téguments présentent un aspect chagriné, grâce à des spinules nombreuses, qui, sur les pattes, ont parfois une légère tendance à la sériation longitudinale. Cette belle espèce compte parmi les grands Pycnogonides; son corps PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PAS?>k 127 peut atteindre 13 millimètres de lon-^ueur, abstraction faite de la trom|)e et de l'abdomen. Elle semble localisée dans les eaux franchemcntantarctiqnes, surtout dans la province maj^ellanique, où elle l'ut signalée par M. PlefFer (Géorgie du Sud, 12 brasses), et retrouvée par la « Scotia » (Orcades du Sud, 1 i brasses), puis par les naturalistes du " Français » (Port-Charcot, 20-25 mètres; île Booth-Wandel, 30 mètres); on a vu plus haut qu'elle y a été capturée par le ■< J*ourquoi Pas? ». On la rencontre aussi dans la pioviiice australasienne, où elle lut prise par la « Discovery « dans les parages de l'île Coulman (S à 15 brasses). La coloration sur le vivant varie du jaune-soufre ou orangé au rouge brun. Ammothea gibbosa Miibius. 1902. Colnsxenileh f/ihhona K. Mobiiis (1902), p. 1!»2, Taf. XXX, fig-. 1-5. 1900. Ammolheii rurculio E.-I.. Bouvier (1906-»), p. 20. i'M). Ammolhea rurculio E.-L. Bouvier (1906''), p. 40, fig-. 19-22. 1907. /A'iomjmp/ioii ffibhosuin T.-V. Hodgson (1907"), p. ■iO. 1911. Leionijmplion gibbosuin E.-L. Bouviei- (1911''), p. lliO. Dragage n» VT : 15 janvier 1009; entrée de la baie Marguerite, entre l'îleJennyetla Terre Adélaïde; latitude sud 07° 45', longitude ouest Paris 70° 15' ; chalut I, 254 mètres; température de l'eau sur le fond 4- 1°,18; roche, gravier. Un exemplaire « roug<; bi-un » (No I3i), immature comme les types de M. Mobiuset h très peu près de la même taille, le céphalothorax et la Fi-î. 'S. — Arnmiillicii f)ibbosa Pfeiïer. — Iiniiialure vu du ciJté gauche avec les cliélicùres. palpe et saillie ovigérienne (lu même coté. Gi'. 8. trompe mesurant chacun près de 0 millimètres ; ovigères réduits à de courts bourgeons. Cet individu (fig. 78, 70) répond tout à fait à la dia- gnose et aux ligures de l'espèce, mais 1(> lubei-mle (icul.iire se Icriiiiiie 128 PYCNOGONIDES DU ^^ POURQUOI PAS?>^. par un cône mucroné. Les soies spinuliformes des pattes sont assez nombreuses et disposées en séries, presque comme dans VA. s tria fa. La trompe ressemble à celle de cette dernière espèce, mais elle est fort peu arquée et pré- sente la vague indication d'un étranglement à quelque distance de sa base. Dragage no VIII : 20 janvier 1909, baie Marguerite ; chalut I, 200 mètres ; tempéra- ture de l'eau sur le fond + lo,18; roche, gra- vier vase. Un exemplaire « jaune tirant sur l'orangé » (N° 186), immature comme le précédent, mais de taille un peu plus réduite; la structure est d'ail- leurs la même, toutefois le tubercule oculaire est arrondi au sommet avec un léger mucron, le Fig. 79. — Ammoihea gibboxn. fémur u'égale pas tout à fait le tibia 1, et les — Partie antérieure du eorps et ses appendices dans un spiuules dcs paltcs sout moins nombreuscs immature, face dorsale. Gr.8. et plus distinctement sériées. Dragage n° Vil :'16 janvier 1909, près de la Terre Alexandre ; latitude sud 68'3 31', longitude ouest Paris 72o0o'; chalut I, 250 mètres; tem- pérature de l'eau sur le fond + 1°,G ; roche. Un grand mâle de couleur « jaune sale » (N°149), qui pointe quatre paquets d'œufs (fig. 80) en forme de man- chon, deux sur chaque ovigère; l'un de ces manchons entoure l'article 4, l'autre la partie distale de cet article et la partie basale du suivant; les œufs sont très nombreux et mesurent à peu près 1 millimètre de dia- Fig. 80. — Ammoihea gibbosa, cf. — niètre Ovigère gauche. Gr. 3. Cet exemplaire (fig. 81) diffère des deux précédents et des types immatures de M. Môbius par sa trompe, qui res- semble à celle de l'A. gtYuide (à peu près droite, rétrécie et avec un léger étranglement dans son tiers basilaire, d'ailleurs bien plus large dans ses deux tiers terminaux), par ses petites chélicères où la pince PYCNOGONIDES DU «POURQUOI PAS?)). 129 ost réduite à un bourgeon, par son tul)ei'cule optique en colonne dilatée et arrondie au sommet, par ses saillies dorsales segmentaires qui s'épaississent beaucoup en haut, leur petite pointe peu appa- Fig. 81. — Ammolhea gibbosa. (3. — Le corps vu du Fig. 82. — Ainiuolhca gibbosa, o'. — La 3" palle c6U; gauche avec les appendices céplialinues cor- gauche avec l'orilice sexuel et la saillie coxale. respondanls. Gr. 1 3/4. Gr. 1 3/4. rente étant située en avant, et par les fémurs (fig. 82) qui sont très légè- rement plus longs que les tibias 1. L'exemplaire offre d'étranges ressemblances avec VA. fjra/idiv, mais il s'en distingue et ressemble aux types immatures de l'espèce par quelques caractères importants: 1° la plus grande hauteur des saillies dorsales segmentaires ; 2° la plus grande longueur et la direction très oblique de l'abdomen ; 3° le développement de deux lubérosités arrondies à l'extrémité distale des prolongements coxaux et du premier article coxal, tubérosité qui remplace un léger bourrelet continu dans l'A. grandis ; 4*' les spinules des pattesqui sontbeaucoupmoinsnombreuses et régulièrementsériées (notamment sur lestibias), au lieu d'être disposées sans ordre. Pour le reste, les deux espèces me paraissent absolument identiques, et j'en suis encore à me demander, comme je le faisais en 1907 (p. 64), si elles ne sont pas identiques et ne devront pas être réunies dans la suite (1). Je crois utile de relever ci-dessous les dimensions du mâle adulte précédent et d'un mâle ovigère de l'^l. r/randis. (Il Dans la Q. de l'.l. ijrnniiis prise par la « Discovery » et très bien figurée pai' M. Hodg- son (1908, PI. NI, fig. 1), les spinules du tibia sont nettement sériées, l'abdomen est oblique, et la trompe cylindiique semble rétrécie à la base. Expédition Ckarcol. — Bouvier. — Pycnogonides du « Pourquoi Pas ? ■ 17 130 PYCNOGONIDES DU «POURQUOI PAS?>k Lonyuour de la trompe Diainèlrc maximum de la trompe — de la trompe à re.xtrémité dislale Longueur du céphalon Largeur du céphalon en avant Longueur totale du céphalothorax Largeur du céphalothorax dans sa partie étroite (2" seg- ment) Largeur du céphalothorax avec les prolongements coxaux (2" segment) Longueur de l'abdomen — des coxse de la 2" patte droite — du fémur r — du tibia 1 — du tibia 2 — du tarse avec le propode — de la gi-ifle principale — des griiïes auxiliaires " A. GIBUOSA ». « A. i^handis ". Milliiii. MllIlMI. 15,8 i(),i; 4,2 4,5 3,2 4 3,9 4 '1,5 4,8 14,8 10 O /, 12,2 12 4,8 3,0 13,5 14,5 15 1.5,5 14,5 15,2 19 19,2 5 6,8 2,7 3,0 1,5 2,1 On voit par co tableau que les adultes des deux espèces diffèrent non seulement par la longueur de l'abdomen, mais par celle des griffes et du propode, qui sont plus longs dans l'A. grandis. Ces différences ne se montrent pas encore dans les jeunes, non plus que l'arceau creux et lisse qui se trouve en avant sur les protubérances dorsales, au-dessous delà dilatation qui termine ces saillies. Les deux exemplaires jeunes qui servaient de type à l'espèce ont été pris par la « Valdivia )),dans la province subantarctique de Kerguelen, aux îles Bouvet, fond de 567 mètres. Les campagnes de M. Jean Gharcot montrent qu'elle se trouve aussi dans les eaux antarctiques de la province de Magellan ; c'est ce qui ressort non seulement des captures faites par le « Pourquoi Pas? », mais aussi de celles effectuées antérieurement par le « Français ». En comparant les types d'Ache/ia curculio Bouvier (1906'', p. iO, lig. 19-21) recueillis au cours de cette dernière campagne avec les jeunes Ammothca gibbosa du <> Pourquoi Pas? », j'ai acquis la certitude presque entière que tous ces individus appartiennent à la même espèce et que les types cVAchelia curculio sont en réalité de très jeunes Aminotlioa gibbosa, beaucoup plus jeunes et plus petits que ceux du « Pourquoi Pas ? » . En tout cas, l'espèce subit avec l'âge des modifications profondes: jeune, elle a une longue trompe conique très caractérisée, des protubé- PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PAS?y>. 131 rances dorsales en ((iiic dès aigu ot des saillies coxales acuminées; adulte, elle ac(|uiert une trompe pcklonculée et subcylindrique, des protu- bérances dorsales larges, obtuses et dilatr-es au soiimiel. en iiièiiie temps que ses saillies coxales se réduisent et cessent d'être en pointe. Alors elle ressemble beaucoup à VA. yraiidis, dont elle se distingue p;ir les caractères indiqués plus baul. Ammothea minor T. \'. [loil^son. 1907. Leioiu/mp/wn minu.'l. \l, liy. >. l'.ill. Leiotïijmp/ion minus E.-L. Bouvier (1911''), ji. 11 'lU. l'.)ll. l.i'iDHijmiihnn minus E.-T.,. Bouvier (1911''), p. ili. • Dragage no III : 20 décembre 1906, chenal de Roosen, au nord deTlle Casabianca; latitude sud Gi°48', longitude ouest Paris 05° iJl'; chalut 11, 120 mètres; température de l'eau sur le fond + 0°,55; cailloux, roche, vase, grès verdàtre. Un exemplaire (fig. 83) « ocre » {N°24), privé d'une partie de ses pattes et d'ailleurs en bon état. Cet exem- plaire est immature, mais ses ovigères peu allongés comptent déjà tous leurs articles ; son céphalothorax mesure 2'"'^,o, c'est-cà-dire 1 milli- mètre de moins que les types de l'espèce. Les difTérences avec ces types sont rares et minimes : le tubercule oculaire forme un cône aigu et élevé au-dessus des yeux, non une simple pointe; l'abdomen est j)Ius allongé que dans le tyj)e, car il dépasse nolablenieiil b^s prolonge- ments coxaux postérieurs. Les pinces S(tnl di'jà réduites à un bour- geon (1). Comme les précédentes, celle espèce appartient au groupe des A?h/>/o- //irr/ où le corps est condensé et où les segments du tronc forment, en arrière, des saillies dorsales. Elle se distingue (lig. 83j par sa taille réduite, Fig. 8:i. — Ammothea minor Hodgson. — Le corps d'un iiiiniature vu du cotr: gaudie avi'C les appendices correspondants. Gr. H i/i. (1) Les diiDcnsions de cet e.xemiilaire sont iiuiiijuéi's à la page l.'î.-i. 132 PYCNOGONIDES DU « POURQUOI PAS ? ^^. par la forme conique de ses saillies dorsales, par sa trompe piriforme ou plutôt longuement ovoïde, à peu près droite en dessous et nettement arquée en dessus, par ses pattes (fig. 84) qui sont médiocrement longues mais comprimées latéra- lement et, par suite, plutôt larges, enfin et surtout par la structure de ses palpes, dont les articles 6 à 8 sont égaux et très dilatés infé- rieurement, ce qui donne à cette Fig. Si. — A mmoiJiea w/hoc. — La 3' patte droite partie de l'appeudice uu aspcct d'un iiiiiiiature. Gr. 7. . . . serratiforme très caractéristique. Le dernier article des palpes est plus long que les précédents et ovoïde; les téguments sont partout recouverts de granulations microscopiques, avec çàetlà quelques courtes soies. Le type de l'espèce fut capturé par la « Discovery » dans la région antarctique de la province australasienne, aux Winlers Quarters, par 129 brasses et à l'île Coulman par 8-15 brasses ; elle habite également la province deMagellan, comme le montre la découverte du « Pourquoi pas?». Elle s'y trouve mémo dans la zone subantarctique : M. Lahille, en effet, m'a soumis un Pycnogonide des Sandwichs du Sud (1911*, 414) qui appartient sûrement à cette espèce ; l'exemplaire est un immature de lataille du précédent, mais qui porte encore des pinces bien dévelop- pées; il fut pris par M. C.-A. Larsen à Visokoi, le 13 novembre 1908. Ammothea gracilipes E.-L. Bouvier. 1911. Leionymphon gracilipes E.-L. Bouvier (1911'), p. 1140. Dragage no VI : 15 janvier 1909, entrée de la baie Marguerite, entre l'île Jersey et la Terre Adélaïde, latitude sud 67° 45', longitude ouest Paris 70° 45; chalut 1,254 mètres ; température de l'eau sur le fond -|-1°, 18; roche, gravier. Une femelle adulte, «jaune sale », dont les dimensions se trouvent relevées plus loin (no 135). PYCNOGONIDES DU '' POURQUOI PAS P >>. 133 Dragage n^ VHI : 20 Janvifi- lOOD, baie Marguerite; chalul I, 200 mètres, température de l'eau sur le fond + l°j'^i foche, gravier, vase. Un mâle ovigère «jaune sale " (No 188) et un jeune « brun sale » (N°256), où les ovigèrcs sont incomplètement développés. La trompe (fig. 85) est identique à celle de l'/l. ininor^ c'est-à-dire piriforme, très peu sensiblement infléchie et un ])eu plus longue que le céphalothorax ; elle atteint sa largeur maxima (qui ne dépasse pas celle du tronc dans sa partie mé- diane la plus étroite), un peu au delà du milieu, celui-ci étant indi- qué par les traces fort vagues d'un étranglement; à partir de ce point des lignes longitudinales se mani- festent assez nombreuses sur les parois de l'organe. Le cèphdhm (fig. 85) est un peu plus long que large et à peine plus étroit en arrière; son bord antérieur, carrément tronqué, porte un léger denticule à la base de chaque chélicère. La tubercule oculaire est verti- cal, assez haut et large ; il se termine par un cône aigu, ou par une pointe, au-dessus des yeux. Ces derniers sont largement séparés, très nets, peu étendus et ovales ; ceux de la paire antérieure sont sensiblement plus grands que les autres. Le tronc (fig. 85) ressemble tout à fait à celui de XA. m\nùr\ tou- tefois ses saillies dorsales s'infléchissent très légèrement en arrière, et les deux saillies qu'on trouve dorsalement au bout de chaque prolonge- ment coxal sont moins arrondies, plus anguleuses. V abdomen (fig. 85) se dilate peu vers sa partie terminale ou ne se dilate pas du tout; dans le jeune exemplaire il est même rétréci. Sa longueur est à peu près celle du dernier prolongement coxal ; il est beaucoup plus relevé que dans X \. minor, vertical ou presque. Les chélicè?'es (fig. 85) ne présentent rien de particulier; leur pince, ,,-v^ Fif,'. 83. — Àmmothea //racilipes Bouv., cS. — Animal vu du côté f;.iu<-l\i' avec les appendices antérieurs correspondants. Gr. 9. 134 PYCNOGONIDES DU k POURQUOI PASP^. qui est encore parfaite dans le jeune immature, se réduit à un bouri;eon chez les deux adultes. Les pa/jjes (fig. S5) sont presque identiques à ceux de l'A. riiinor; pourtant l'article 4 est légèrement moins • long que le deuxième ; les articles 0-8 sont dilatés et donnent à cette région du palpe une apparence serratiforme. Les oingères sont également presque identiques dans les deux sexes ; chez le mâle (fig. 86), les articles 8 et 9 sont les plus courts et l'article 5 est plus étroit que le quatrième, contrairement à ce que Ton ob- serve dans les figures de VA. minor données par M. Hodgson (1907^, PI. VI, fig. 2«) ;chez v\g. w-,. - Ammoihea nraciiipes, a . - \^ femelle (fiii,'. 86), le dernier article est Ovigèrc gauche. Gr. IG. ^ *^ '' toujours plus long que le précédent, tandis qu'il est représenté plus court par M. Ilodgson (fig. 2 c). Dans notre type, le dernier article de l'ovigère gauclie est étroit et ovalaire, tandis qu'il est arrondi (comme dans la figure de M. Hodg- son) dans l'ovigère op- posé. Les pattes (fig. 87) sont fort dissemblables dans les deux espèces : leur deuxième article coxal est plus long que la somme des deux articles avoisi- nants ; leur longueur égale huit fois celle du cépha- Fig. ^.-.-Ammolheaçiracnipes cf - La 4» patte du colù gauclie lothoraX, et c'cst à pcinC avec lunlice sexuel ut la saillie coxale. Gr. 6 1/2. ' ^ si elles sont comprimées latéralement, de sorte qu'elles restent fort étroites ; la longueur du deuxièmelibia égale treize fois sa plus grande largeur; dans VA. mmor, au PYCNOGONIDES DU «POURQUOI PAS?». 135 contrains le deiixiôinc article coxal est plus coiiil (juc la somme des deux arliclcs rontigus ; la loii{j;ucur des pattes éj:,ale se|)t fois celle du céphalothorax et la loiif^ueur du deuxième liliia huit fois seulemeut sa plus grande largeur. Ces dillérenccs, et (|uek]ues autres, apparaissent très l^ien dans le tableau suivant, où j'ai relevé les dimensions du jeune immature de VA. mi/ior, du type de la même espèce figuré par M.Hodgson et du ty[)e femelle de l'espèce (|ui nous occupe. Longueur de la trompe — du céplialon I^argeur du cé|)lialon en avant Longueur du cé]ilialoUiora.\ — de l'abdomen Largeur du cé|ilialolhora.\ avec les prolongements coxau.x du 2'^ segment Longueur des coxh' de la 2"^ patte droite — de la 2" coxa — du fémur — du tibia 1 Largeur du libia 1 fjongueur du tibia 2 Largeur à la base Long-ueur du tarse avec le propode << A. MINOR ». Imni.itur .Milliiii. 2,.S 1 0,8 2Jy [,2 2X> 1,5 4,3 /. (t,'.l 4.'.) 0,75 Type. 1,2 3, S •> ;[ ^4 5,3 » (■•,1 « A. GBACI- LIl'ES ». Millini. :!,3 1,1 0,87 3,0 1,1 5,3 2, S 7,2 G,î) 0,85 8,5 0,65 2,G Les téguments sont granuleux avec quelques petites soies, comme dans VA. nii/i»}'. La saillie dorsale delà deuxième coxa est bien développée. Ainsi VA. gracilipes peut être considérée connue une .1. ininor dont les pattes sont allongées et (rès grêles et où rabdomen plus court se redresse presque verticalenuMit. Il fait le passage à V A. ylacUilis Woà'^'&on, qui s'en distingue surtout par son coi'ps moins condensé, sa trompe |)lus large, ses palpes non serratiformes et les soies disposées en séries longi- tudinales de ses appendices. Ammothea Clausi ITeller. 1880. Ammotliea C/aitsi fi. PIVllur (1889 , p. 45. l'.)05. Ammotliea tiii/arctica E.-L. Bouvier (1905), p. 296. lOOC). Ammotliea aniarctica E.-L. Bouvier (1906'), p. 10. 1007. Leioni/mphon Cluu.'ii T.-V. Ilodgson (1907a), p. 40. 136 PYCNOGONIDES DU «POURQUOI PAS?>k 1907. Leionymphon antarctkitm E.-L. Bouvier (1906''), p. 56, fig. 37-39, et PI. III, (ip-. 'i, 5. 1911. Leionymphon Clausi E.-L. Bouvier (1911''), p. 1140. Dragage n° \\\ : 26 décembre 1908, chenal de Roosen, au nord de l'îlot Casablanca; chalut II, 129 mètres; température de l'eau sur le fond -f- 0o,55; cailloux, roche, vase, grèsverdàtre. Une femelle adulte, couleur « ocre » (N» 24). Le tubercule oculaire est un cône vertical très aigu, l'abdomen un cône obtus légèrement incurvé en arrière; les pattes sont un peu comprimées latéralement. Dragage n° V : 29 décembre 1908, chenal Peltier, entre l'îlot Gœtschy et l'île Doumer; chalut II, 92 mètres ; température de l'eau sur le fond — 0° 1 ; vase grise, gravier. Une femelle « brun jaune » (No 44) où les orifices sexuels sont assez nets elles ovigères bien développés. Le tubercule oculaire se rétrécit en cône très aigu au-dessus des yeux; l'abdomen est vertical, les pattes sont assez comprimées latéralement. Dragage n° XVII : 26 décembre 1909, baie de l'Amirauté, dans l'île du Roi-George, aux Shetlands du Sud; chalut I, 420 mètres; température de l'eau sur le fond -|- 0o,3; vase, cailloux. Une femelle adulte « brun grisâtre » (N" 733) et restée telle dans l'alcool (comme d'ailleurs le type de VA. antarctica)^ alors que les autres exemplaires sont complètement décolorés. Trompe remarquablement dilatée et assez fortement trifaciale, tubercule oculaire en cône vertical très aigu et assez régulier, abdomen vertical, cylindrique à la base, en cône obtus au sommet; les pattes ne sont pas sensiblement comprimées. Je relève ici quelques dimensions des trois exemplaires précédents, du type de l'A. Clausi (d'après Pfeffer) et du type de VA. antarctica. "A. CLAUSI 1». «A. ANTARC- TICA ». N» 24. K' 44. îV 733. Longueur de la trompe Diamètre maximum de la trompe Millim. 1,5 » » 5 Millim. 5,1 1,9 5,1 4,8 Millim. 5,9 2 2 4,3 f Millm. 5,3 2 3,8 3,9 Millim. 5,2 2 2 4;î 4,2 Long-ueur du céphalothorax. ... Largeur maxima du 2" seg- ment PYCNOGONIDES DU — .4. WUsoni Schimkewitsch 1890 Porto-Lagunas et île Chonos. .4. magniceps Thomson 1884 Nouvelle-Zélande. A. communis Bouvier 1906 Antarctique. A. serratipalpis Bouvier 1911 — Toutes ces espèces sont littorales ou sublittorales. Deux espèces habitent les mers subantarctiques : l'A. lœvis Hodge, qui se trouverait, d'après Bôhm (1879, 180), aux Kerguelen, et VA. WUsoni de la province magellanique ; et deux les mers antarctiques, l'A. communis à VA. serrati- palpis. Ces deux dernières ont été recueillies par le « Pourquoi Pas? ». Achelia serratipalpis E.-L. Bouvier. 1911. Ammothea serratipalpis E.-L. Bouvier (1911''), p. 1140. Dragage n° III : 26 décembre 1908, chenal de Roosen, au nord de l'îlot Casablanca, latitude sud (54° 48', longitude ouest Paris 65° 51' ; chalut II, 129 mètres; température de l'eau sur le fond-|- 0o,55; cailloux, roche, vase, grès verdâtre. Un mâle adulte (no 21) dont l'abdomen est légèrement relevé et l'épine coxale remarquablement longue, bien plus longue que le premier article coxal où elle est placée. L'orifice glandulaire, situé dorsalement au milieu de l'article coxal suivant, est des plus nets. Dragage n° V : 29 décembre 1908, chenal Peltier, entre l'îlot Gœtschy et l'île Doumer; chalut II, 92 mètres : température de l'eau sur le fond — 0°,1 ; vase grise, gravier. PYCNOGONIDES DU ^^ POURQUOI PASP^k 141 Une femelle udulle « jaune » (No 42); l'épine coxale n'est pas plus longue que l'article qui la porte; l'abdomen est à peu près horizontal; les orifices glandulaires dorsaux de la deuxième coxa sont très apparents. Une autre femelle à peu près identi(iue à la préciklente, mais d'un k fortement rétrécie à la base et aussi longue ou un peu plus longue que les deux articles coxaux contigus ; son orifice glandulaire dorsal se trouve un peu au delà du milieu de l'article, sur une petite saillie. Le fémur et le tibia 1 sont subégaux, le tibia 2 étant un peu plus allongé. Au tarse très court fait suite un propode arqué assez long et peu rétréci distale- ment ; il y a une épine sur le tarse et deux ou trois analogues dans la par- tie avoisinante du propode. La griffe principale égale à peu près les deux tiers de ce dernier article ; elle est accompagnée de deux fortes griffes auxiliaires moins longues de moitié. De courtes soies éparses ou peu régulièrement distribuées se trouvent en assez grand nombre sur les divers articles des pattes ; la brièveté et la finesse de ces soies sont telles que les pattes semblent nues au premier examen. Les pattes des mâles (fig. 04) se distinguent de celles des femelles (fig. 93) : 1° par la saillie obtuse, assez développée, au sommet de laquelle s'ouvre l'orifice sexuel sur la deuxième coxa des deux pattes postérieures; 2° par l'épine dorsale beaucoup plus forte de la première coxa ; 3° par la dilatation un peu plus grande du fémur. La saillie dorso- distale de ce dernier article est un cône à la pointe duquel s'ouvrent les glandes cémentaires. Affinités. — Cette espèce est évidemment l'une des plus primitives et peut-être la plus primitive du genre Achelia, car elle a les pattes plus grêles et plus longues, le corps plus étroit, la segmentation plus parfaite et l'armature épineuse plus réduite que toute autre espèce. La forme par- ticulière de ses palpes lui donne, en outre, une place à part dans le genre et la rapproche des Animothées à palpes serratiformes. Achelia communis. 1900. Ammothea communis E.-L. Bouvier (1906'), p. 20. i907. Ammothea communis E.-L. Bouvier (1906 ), p. 44. 1707. Ammothea af/inis E.-L. Bouvier (1908 ), p. 50, fig-. 33-30 (juv.), PI. IH, fig-. 3 cl fig-. 23, 32 du texte. 1908. Ammothea communis T.-V. Hodgson (1906), p. 172, IM. II, lig. 1 et 1 «. 1911. Ammothea communis E.-L. Bouvier (1911»), p. 1140. Dragage no III : 26 décembre 1908, chenal de Roosen, au nord de Tilol Casablanca; latitude sud 64° 48', longitude ouest Paris 65°5r; PYCNOGONIDES DU ^i POURQUOI PAS?». 145 chalut II, 129 mètres ; température de l'eau sur le fond + 0*^05 ; cailloux, roche, vase, grès vcrdàtre. Une femelle adulte (N° 21) en compagnie d'une A. serratipalpis. 10 octobre 1909, Port-Circoncision, dans lile Pctermann. Une femelle adulte trouvée sur une Algue brune { Desmarestia) par 4 mètres de fond ; les glandes dorsales de la deuxième coxa y sont très apparentes (NO 453). 16 octobre 1909 : plage des Rookeries, dans l'Ile Petermann. Deux jeunes « trouvés à marée basse, sur les galets d'une petite plage ; couleur d'un jaune légèrement orangé » (No 492). — Un jeune « trouvé sur un gros galet, à marée basse, en un endroit de la plage qui ne décou- vre pas (O^ijBO d'eau) » (No 493). — Un mâle « trouvé à marée basse sur un galet, sous une colonie de Bryozoaires (0'",60 d'eau). Couleur » orangé pâle » (No 494). Qe" mâle porte des œufs qui mesurent un peu plus de 100 i^-. 30 octobre 1909 : même localité. Une trentaine d'exemplaires « récoltés à marée basse... Ils se trouvent principalement, et en grande quantité, sur les cailloux qui ont de nombreuses colonies de Bryozoaires et d'Antho- zoaircs. Couleur brun jaunâtre pâle » (iNo ol.j). Il y a là des jeunes, des femelles et beaucoup de mâles ovigères dont les œufs mesurent 100 ;j.. 31 octobre 1909 : plage de l'île Petermann. Une trentaine d'exemplaires des deux sexes. Ces Pycnogonides, observe M. Gain, sont « nombreux à la partie inférieure des cailloux et galets, sur lesquels sont fixés des Bryozoaires et Coralliaires. Couleur jaunâtre » (No 537). 1er novembre 1909 : deux femelles et un mâle ovifère << rapportés par M. Liouville de la plage de l'île Petermann ; trouvés à la face inférieure des cailloux, parmi les Spongiaires » (No 566). 29 décembre 1909 : baie de l'Amirauté, dans l'île du Roi-George, aux Shethlands du Sud. Ouarantc exemplaires environ, dont la moitié de mâles pour la plupart ovifères. « Trouvés sur les rochers d'une plage de l'anse est de la baie » (No 706). Cette espèce est nettement caractérisée par ses palpes un peu serrati- fonnes, où le dernier article est étroit et plus long que les précédents; par la segmentation du tronc, qui est toujours fort nette entre les trois pre- Expédition Charcol. — Bouvieh. — Pycnogonides du « Pourquoi Pas ? ». 19 146 PYCNOGONIDES DU ^^ POURQUOI PAS ? ^k miers segments, mais variable et parfois nulle entre les deux derniers ; parles deux tubercules situés dorsalement au bout des prolongements coxaux et par les deux saillies spiniformes qui occupent dorsalement l'extrémité distale de la première coxa. Les autres parties du corps et des appendices sont dépourvues de saillies; le deuxième article coxal est court, presque globuleux chez la femelle et en massue chez le mâle ; on peut assez fréquemment y apercevoir du côté dorsal Torifice glandulaire, qui n'est point porté sur une saillie. VA. co/?w?m«',s mérite largement le nom que je lui ai donné, car elle pullule aux points où elle fut découverte par le « Français » (baie des Flandres, île Booth-Wandel et île Wiencke) et où l'ont trouvée à leur tour les naturalistes du « Pourquoi Pas? ». On a vu plus haut que ces derniers l'ont prise en abondance, non seulement en pleine zone antarctique, mais aux Shetlands du Sud, qui s'éloignent davantage du pôle. L'espèce est donc largement représentée dans les eaux antarctiques de la province magel- lanique, où elle se trouve à la côte, rarement à une certaine profondeur (129 mètres, N° 21). Elle paraît très rare dans la province de Kerguelen, où l'expédition écossaise n'en prit que deux exemplaires (à Scotia Bay, par 10 brasses de profondeur) ; on ne l'apas trouvée jusqu'ici dans la province australienne, et M. Hodgson ne la mentionne pas dans sa belle étude sur lesPycnogonides de la « Discovery ». Celte espèce présente quelques variations, entre autres dans ses pro- longements coxaux, qui peuvent être contigus ou séparés, dans la saillie des tubercules qui se trouvent au bout de ces prolongements et dans la direction de l'abdomen, qui peut être plus ou moins relevé. Ces variations se manifestentde bonne heure, et je suis persuadé maintenant que l'A. a^- ?iis Bouvier du « Français » représente simplement un stade jeune de l'A. communis. Genre Austrodecus Hodgson. Dans ce genre, l'atrophie des chélicères est complète comme dans les Pmithoe, Discoarachne et Hh//?ichothorax ; les palpes ont six articles, comme dans les Austrorapius, elle tronc présente des articulations très nettes commedans les Trygeeus. PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PAS?^^. 147 On ne connaît qu'une espèce d'Aus/indecits, VA. t/larid/e Ilodgson, remarquable par sa taille minuscule et j)ar le pédoncule oculaire, qui est fort long et dirigé en avant. Cette espèce fait partie des collections du « Pourquoi Pas ? ». Austrodecus glaciale Hodgson. 1907. Austrodecus glaciale T. V. llod-snn (lOOV-), p. r,:',, l'I. VIH, lif,-. 1. 1007. Anstrodecus glaciale 'V. V. lloriysoii (1907"), p. 10. 1011. Austrodecus glaciale VjAj. Bouvior (1911"), p. H iO. Dragage n^ 111 : 26 décembre 1908, chenal de Roosen, au nord de l'ilol Casablanca ; latitude sud Ui" 18', longitude ouest Paris 6Îjo 51'; chalut II, 129 mètres, température de l'eau sur le fond + Oo,oo; cailloux, rocher, grès verdâtre. Une femelle àovigères,mais où les orifices sexuels ne sont pasdistincts ; le céphalothorax mesure environ l^m^S (^o 33^^ Dragage no VI : 15 janvier 1909, entrée delà baie Marguerite, entre l'île Jenny et la Terre Adélaïde ; latitude sud 67° 4;!', longitude ouest Paris 70° 45' ; chalut T, 254 mètres, température de l'eau sur le fond -|- 1°,18 ; roche, gravier. Un mâle de couleur «jaune pâle », à peu près de même taille (|ue le précédent ; les ovigères mesurent de 300 à 400 [j. et paraissent normaux, mais je n'ai pu apercevoir les orifices sexuels (N^ 137). 1" novembre 1909, île Petermann : sept exemplaires dont (|uatre adultes, ou presque, ayant la taille des précédents, et trois jeunes bien plus petits. Ces exemplaires furent « ra[)portés par M. Liouville de la plage et trouvés à la face inférieure des cailloux, parmi les Spongiaires », en compagnie àçVAchelia communis (N°5G6). Deuxdesfemellessont adultes, carj'ai pu y apercevoir les orifices génitaux, (|ui sont ti-ès grands, arron- dis, et situés vers le milieu de la face ventrale de la deuxième coxades pattes I, 2, 3; les deux autres adull(>s sont des mâles, encore qu'il ne n)'ait pas été possible d'y apercevoir les orifices sexuels ; leurs ovigères ont une largeur plus grande que ceux des femelles et portent un ])lns grand nombre d'épines. Cette espèce n'était jus((u'ici représentée que par deux exemplaires : 148 PYCNOGONIDES DU «POURQUOI PAS?». une femelle (type) trouvée parla u Discovery » aux Winter Quarters de la baie Mac-Murdo, par moins de 10 brasses, — et un jeune sans ovi- gcre trouvé par l'expédition hambourgeoise de Magellan dans la baie Uschaia, canal du Beagle, au niveau le plus bas de la marée. Beaucoup plus riches, les captures du « Pourquoi Pas ? » permettent de combler certaines lacunes laissées par M. Hodgson dans la description de ce curieux Pycnogo- nide. J'observerai tout d'abord que les exem- plaires du « Pourquoi Pas? » (fig. 96) pré- sentent tous les ca- Fifi;. 96. — Aiislrodecus glaciale Hodgson 9 . — Animal vu du coté gau- che avec les palpes correspondants. ractères essentiels de l'espèce allonge- ment bizarre des pédoncules oculaires, qui ressemblent à un rostre de charançon et portent à leur sommet quatre petits yeux très rapprochés, tubercules dorsaux segmentaires, gracilité de la trompe dans sa partie terminale qui est infléchie vers le bas et nettement annelée, structure particulière des palpes, où le deuxième article est très long, tandis que les deux derniers restent fort petits, présence dedeuxforts éperonsspini- formes sur la première coxa et grand allongenient des propodes qui sont un peu arqués et dépourvus de grandes épines. Les ovigères (fig. 97) se composent tou- jours de six articles, comme ceux de la femelle étudiée par M. Hodgson, mais on peut se demander, avec ce dernier auteur, si le pédoncule assez long qui les porte n'a pas la signification d'un article. Dans les deux sexes, les trois articles basilaires sont courts mais inégaux, le deuxième étant de beaucoup le plus grand ; le quatrième article est un peu plus court (|ue les trois précédents réunis, le cin- Fig. 97. — Austrodecus r/laciale. — Ovi- gère gauche du cf et de la Ç . lir. 28. PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PAS?>u 149 quiènie est petit, le' sixième est toujours le plus développé. Chez les mâles, les ovigères sont robustes et présentent sur la moitié terminale de leur dernier article une douzaine de petites épines artjuécs ; chez les femelles, ils sont aussi longs, mais plus grêles, etieur armature se limite à deux épines terminales. En tout cas, les ovigères sont fort petits dans lun et l'autre sexe et n'attcignentjamais un demi-millimétre de longueur. Étant données ces faibles dimensions, on peut se demander, avec M. llodgson, si lesovigèresont bien acquis leur développement définitif et si lesreprésentants connus de l'espèce sont bien adultes. Laquestionn'estpas encore résolue : si, dunepart, les ovigères ont une forme propre à chaque sexe, et si l'on aperçoit les orifices sexuels chez les femelles, il est bon de noter qu'il m'a été impossible d'apercevoir ces derniers chez les mâles et que, même chez les femelles, où ils sont très grands, jamais je n'ai pu constater leur présence sur les pattes de la dernière paire, où, pourtant, les signale M. llodgson. Je crois, en fait, que les exemplaires dont j'ai pu fixer le sexe, de même (|ue lafemellede M. Hodgson, sont des individus bien près d'être adultes. Comme on l'a vu plus haut, V Austrodecus glaciale est une espèce litto- rale ou sublittorale, antarctique et subantarctique; elle est probablement répandue partout autour du pôle Sud, bien qu'on ne l'ait pas encore signalée dans la [irovince de Kerguelen. Elle n'est sans doute pas rare, mais sa très faible taille el sa gracilité la rendent peu visible ; c'est en triant avec soin un \oi A'Aclielia cowm?^;?/.s> que j'ai pu trouver les sept exemplaires du N" îiGO. QUATRIÈME ORDRE. — l'YCNOGONOMûRPUA R. T. Vocock{pro parte). Famille unique. — PYCNOGONID^. Tel que je l'ai défini |)lus haut (p. 40), l'ordre des Pycnogononiorphes ne l'enferme qu'une faniilb', (('Ile des Pijcnogonidœ, et cette famille ne comprend ({ue les deux genres Pentapijcnon Bouvier et Pi/cnogonum Rrùnnich. Comme l'ont observé récemment les meilleurs spécialistes (Voir p. 1 1 , 3M) et comme le pressentait déjà M. Hock(4881''), il convient 150 PYCNOGONIDES DU (^POURQUOI PAS?«. d'attribuer à unphénomcne de convergence la disparition des chélicères, des palpes et des ovigères dans les Phoxichilidés et les Pycnogonidcs ; c'est à tort que j'ai réuni jadis les deux familles (1906^, 10), à l'exemple de M. G.-O. Sars, dans le groupe des Achélates; elles sont fort éloignées l'une de l'autre et appartiennent sans conteste à deux ordres différents. Est-il naturel de réunir aux Pycnogonidés, comme l'a fait M. Loman (4908), les genres BoJmiia Hoek, Rhynchothorax Costa et Hannonia Iloek ? Quand on examine les caractères que M. Loman attribue à la famille des Pycnogonidés (I), un seul paraît général et ne présente qu'une impor- tance médiocre, puisqu'il est simplement relatif à la forme du corps, une forme qu'on retrouve au surplus ailleurs et notamment chez beaucoup d'Ascorhynchomorphes. Il est vrai qu'on pourrait considérer la famille des Pycnogonidés, ainsi conçue, comme une famille par enchaînements, où l'on partirait de formes primitives, telles que les Dolnnia, pour arriver aux Pycnogonwn par l'intermédiaire des Hhynchothorax et des Hannonia ; mais alors, quelle serait la place des Pentapyaion dans cette famille s'il est exact, comme je crois l'avoir établi plus haut (p. 21-2o), quelesformesdéca- podes sont plus primitives que les formes octopodes ? Les Bô/miia, Rhyn- chothorax et Hannonia se rapprochent surtout, il me semble (Voirp. 42-43) des Ascorhynchomorphes ; et, dans tous les cas, il me paraît sage de caractériser la famille par les traits fort nets que lui attribuent presque tous les auteurs ; elle se limitera ainsi aux deux genres Pentapycnon et Pyctiogonimi. y ai montré, dans une note récente (1911^), que les espèces appartenant à l'un et l'autre genre peuvent se diviser en deux groupes suivant que leur surface chitineuse est chagrinée, ou lisse avec des lignes tégumentaires différemment pigmentées qui dessinent un réseau. Genre Pentapycnon Bouvier. Le genre Pentapycnon est aux Pycnoyonutn ce que le genre Pentanym- phon est aux Nymphon^ c'est-à-dire décapode, sans autres caractères disLinctifs. C'est à tort que j'avais cru apercevoir des orifices sexuels sur (1) Voici les caractères attribués par M. Loman à la famille des Pycnogonidés : « Corps épais, fort, à courts et hauts segments. Ciiélicères rudimentaires ou 0. Palpes avec peu d'articles ou 0. Ovigères avec H articles ou moins, leurs articles terminaux munis d'épines ou de poils {1908). PYCNOGONIDES DU ^< POURQUOI PAS?«. 151 les pattes qui précèdent celles de la paire postérieure ; dans les Pe}ila- yi?/f;«on, ils sont localisés sur ces dernières pattes, qui Ibrmentune cinquième paire, etnon sur la quatrième, comme dansles Pi/ctwgommi, desorte qu'on ne peut aisément croire, avec MM. Carpenter et Caïman, que cette cin- ([uième [)aire est surajoutée. Pour cette raison et pour d'autres signalées plus haut (p. 21-25), il convient de regarder les Petifapijaioîi comme des types primitifs qui ont conservé le caractère ancestral décapode. Ce curieux genre a été découvert parle « Pourquoi Pas? » dans les mers antarctiques, où il est représenté par une forme géante, le P. Chai^coti Bouvier (1940=^, 20) ; mais, contrairementàce que j'avais cru tout d'abord, il est également répandu dans la zone littorale des mers chaudes ; sous le nom de /'. Geaiji, j'ai signalé, en ell'et (4911'^j, une petite espèce de Pcnlapijcnon (pic le regretté Geay a recueillie en abondance sur les côtes de la Guyane française. Les téguments du /'. Charcoli sont chagrinés , ceux du P. Geayi réticulés. Pentapycnon Charcoti E.-L. Bouvier. l'.IIO. /'cnlfipi/rnon Charcoti E.-L. Bouvier (1910"), p. 29. l'.)li. /'cittapijcnon Charcoti E.-L. Bouvier (1911»), p. iOl. l'.M L /'cnta/iijcuon Charcoli E.-L. Bouvier (1911"), p. 1140. lUll. Pentapi/cnon Charcoti E.-L. Bouvier (1911'-'), p. 345, 33G. Dragage no XVII : Shetlands du Sud, île du Roi-George, baie de l'Amirauté; chalut I, 420 mètres; température de l'eau sur le fond + 0°,o; vase, cailloux. Un jeune dont le céphalothorax dépasse à peine (> inilliniètres de longueur et où les ovigères se réduisent à une li'ès légère saillie; '> cou- leur jaune légèrement orangé très pâle » (N» 72G), complètement dépig- mentée dans l'alcool. Un second jeune un peu plus avancé que le précédent : le céphalothorax atteint 10 millimètres, mais les ovigères ne sont pas plus développés. La coloration, d'un k 153 à mon sens, sa limite postérieure et correspond sans doute au segment ovigérien. Le tubercule oculaire occupe à sa base environ le cinquième de la largeur du céphalon ; à peu près aussi haut que large, il se rétrécit jus- qu'au sommet, qui est largement obtus ; il est un peu convexe en arrière et s'incline légèrement en avant. Les youx y sont largement séparés, mais peu dis- tincts, leur pigment noir étant localisé sur un petit arceau terminal fort étroit. Le tronc iûg. 98, 99) est fort nettement articulé; ses quatre segments antérieurs se terminent en arrière par un bourre- let obtus, au centre du(|uel s'élève un très fort tubercule arrondi ; les trois pre- miers segments sont à \)vn j)rès d(> lar- geur égale ; le quatrième est un peu plus étroit et le cinquième beaucoup plus, sa largeur n'étant guère que la moitié de celle du segment précé- dent. La face ventrale est presque plaie, sans tubercule, avec un fort sillon longitudinal sur toute la longueur du dernier segment, et un bourrelet transverse sur le bord postérieur des deux segments qui précèdent. Les prolongements coxaux sont bien plus larges que longs, faiblemciil dila- tés dans leur partie terminale et munis dorsalemenl d'un lubercule arrondi près de leur bord. Sur les prolongements coxaux postérieurs, qui sont très courts, les deux tubercules présentent des dimensions |)lus fortes et ne sont séparés l'un de l'autre que par une dé])ression étroite, mais profonde. Voklomon (fig. 98, 99) jjrend naissance à la limite [)OsLérieure de cetLc dépression, au contact des deux tubercules; la face dorsale du corps se continue régulièrement sur la sienne propre, mais en dessous il est bien loin d'atteindre la face ventrale du corps. Vu par cette face, l'abdomen semble nettement articulé, mais il n'en est rien, comme on peut s'en convaincre en examinant l'animal du côlt' du dos. L'abdomen est un peu plus long que le deuxième segment du tronc ; il dépasse beaucoup la Expédition Charcol. — Bouvieu. — rycnn;joiiidi s ilu 0 Piiun(uoi l'as? ». 20 Fig. 99. — Pentapi/cnon Charcoli. — Exem plaire mâlo vu du côté inférieur. Gr. 2. 154 PYCNOGONIDES DU «POURQUOI PAS?y>. première coxa ; très fortement dilaté en massue, il est beaucoup plus étroit à sa base que dans sa partie anale, qui est tronquée ; sa plus grande largeur est au niveau du bord distal de la première coxa. Les ovigères (fig. 99) se fixent à la face ventrale du céphalon, sur une paire de larges mais légères saillies con- tiguës à leur base ; leur longueur est de Hmm^; leurs articles basilaires sont assez larges, mais, à partir du troi- sième, qui se dilate beaucoup en avant du côté interne, leur diamètre se ré- trécit graduellement, et le dixième ou xr^^ js^ / ^ ' "^V dernier a la forme d'un stylet. Les ar- ticles sont de longueur subégale ; pour- _/-rf^*i/ l^^'^^Vw tant le troisième, le cinquième et le _^^ ^ -*«4i sixième sont légèrement plus longs que les autres ; et le stylet terminal est un peu plus court que l'article précé- dent. Il y a encore autour des ovigères les restes froissés du cément qui englobait les œufs. Les pattes (fig. 98, 99, 100) sont fortes et assez longues. Leurs trois articles coxauxont des longueurs à peu près égales, mais leur largeur va en décroissant du premier au troisième. Près de son bord distal, le premier présente deux larges saillies obtuses, l'une antérieure assez faible, l'autre postérieure plus élevée ; le deuxième est analogue, mais son tubercule antérieur, fort réduit, présente à son sommet une teinte claire qui paraît indi- quer l'orifice d'une glande (fig. 98); il en est ainsi du moins dans les quatre premières paires de pattes; sur la dernière, les saillies font défaut, mais la tache claire reste fort nette; au surplus, on observe sur la face ventrale de Fig. 100. — Pentupijcnon Charcoli. — La 5« patte gauclie, face inférieure vue un peu obliquement en avant pour montrer l'orifice sesuel. Gr. 3. PYCNOGONIDES DU i^ POURQUOI PAS?>k 155 ce dernier article coxal une forte voussure antéro-externe, où l'on aperçoit en avant l'orifice reproducteur, qui est petit et subtriangulaire (fig. 99, iOOj. Ainsi, contrairement à ce que j'avais pensé tout d'abord, les orifices sexuels màlcs sont localisés, comme dans les Pycnoijonimi, sur les pattes postérieures. Le troisième article coxal ne présente rien de remarquable. Le fémur est à peu près aussi long que les coxse, mais plus fort; il est sensiblement infléchi en S, le sommet de la première inflexion étant dilaté en arrière et un peu tuberculiforme ; à ce niveau, le fémur montre ventralcment une large surface plus unie et plus claire. Le tibia 1 est sen- siblement de même longueur, plus étroit, d'ailleurs rétréci à la base. Le tibia 2 est plus court que le précédent, plus étroit aussi et isodiamé- trique. Le tarse est très court, surtout du côté dorsal ; le propode est légèrement arqué, à peine plus étroit au sommet qu'à la base et complè- tement inermc comme le tarse. La forte griffe terminale est arquée et plus longue que la moitié du propode ; il n'y a pas de griffes auxiliaires. Telle est la structure du mâle adulte. Dans le plus petit des jeunes (N° 726), le corps est bien plus condensé d'avant en arrière, presque dis- coïde; ses bourrelets dorsaux sont bien plus saillants et ses prolongements contigus ; les tubercules du dernier segment du corps se présentent sous la forme de simples voussures très larges ; ceux des prolongements coxaux, des coxse et de la trompe apparaissent à peine, mais la saillie fémorale est tuberculiforme; enfin les divers articles des pattes sont plus courts que chczl'adulte; l'abdomen est moins nettement en massue et plus vaguement tronqué en arrière. L'autre jeune (N^ 727), un peu plus grand, se rapproche davantage de l'adulte ; les orifices glandulaires de la deuxième coxa sont bien nets, et la Irompe présente en avant ses trois tubercules; l'abdomen, toutefois, est subcylindrique, avec une légère saillie postérieure où s'ouvre l'anus. Dans une note antérieure, j'avais à tort regardé ces deux jeunes comme des femelles. Cette espèce appartient au groupe des Pycnogonidés à téguments cha- grinés, ce qui la distingue, de même que sa grande taille et la plupart de ses caractères spécifiques, du Pcntapycnon Geayi Bouvier (Voir p. 101), trouvé sur le littoral de la Guyane française. Elle peut être considérée 156 PYCNOGONIDES DU ii POURQUOI PAS ? ^k comme la plus belle trouvaille faite au cours de la campagne et méritait à ce titre d'être dédiée à M. Charcot. Genre Pycnogonum Briinnich. Les Pjicnogomim sont octopodes, avec les orifices sexuels sur les pattes de la paire postérieure, qui est la quatrième. A part cela, rien ne les dis- tingue des Pentapycnon. On ne saurait douter, à mon sens, qu'ils dérivent de ce dernier genre, et, chez certains d'entre eux, on peut même constater que le quatrième segment des Penlapijcnon s'est fusionné avec le cinquième en perdant ses appendices ; cette fusion semble manifeste dans le Pycno- gonum Gaini (Voir plus loin, p. 159 et fig. 101, 102) et justifie encore le caractère primitif que nous attribuons aux Pycnogonidés décapodes ; elle apparaît môme dans d'autres espèces, notamment dans le P. littorale Strôm. Les Pf/cnogomim sont répandus dans toutes les mers, où ils habitent la région littorale ou sublittorale, rarement àdcs profondeurs un peu grandes. On en connaît 17 espèces, dont 13 à téguments chagrinés et 4 à téguments réticulés. C'est parmi les premières que se trouvent les espèces qui fréquentent le voisinage des pôles : 2 arctiques et subarctiques, notre P. littorale Strôm et le P. crassirostre G. 0. Sars ; 2 espèces subantarctiques, leP.?/««^?i«>os/reMôbius(P.////om/fc'Bôhm)desKerguelen, et le P. magellanicimi Hoek, des parages de Magellan, sans compter le P. Gmwî Bouvier, espècedegrandetailledécouvei'teparle « PourquoiPas? » dans les eaux franchement antarctiques, où d'ailleurs le genre Pycnogonum n'était pas connu jusqu'ici. Pycnogonum Gaini E.-L. Bouvier. 1910. Pijcnogoimm Gaini E.-L. Bouvier (1910'), p. 30. 1911. Pycnogonum Gaini E.-L. Bouvier (191 1'^), p. 493. 1911. Pijcnofjonuni Gaini E.-L. Bouvier (1911''), p. 1140. 1911. Pycnogonum Gaini E.-L. Bouvier (1911'), p. 353. Dragage n» XV: devant Port-Lockroy, chenal de Roosen; latitude nord 64° 49', longitude ouest 65° 49' ; chalut 1, 70 mètres ; vase et cailloux. Une femelle adulte, d'un « brun jaunâtre sale »,qui s'est conservée dans PYCNOGONIDES DU ^^ POURQUOI PAS?». 157 l'alcool (No 6o2). Les dimensions de cet exemplaire sont les suivantes : Millim. Longueur de la trompe ^,'~ Diamètre maximum de la trompe 2,1 Longueur du céphaion 2,5 Largeur maxima du céplialon 3,0 Long-ueur du céphalothorax 10,2 Larg-eur du tronc entre la base des prolongements coxaux (pattes 2) 4,2 Largeur du tronc avec les prolongements coxaux (pattes 2). . . . 7,0 Longueur de l'abdomen 3,0 Longueur totale des coxae de la patte 2 droite 5,0 — du fémur 5,2 — du tibia 1 '1,8 — du tibia 2 3,8 — du tarse-propode 3,0 — de la grille . 1,7 Cette belle espèce me paraît être, de beaucoup, la plus grande du genre Pi/cnogonum ; comme on le verra plus loin, elle présente des affinités assez étroites avec le Pentapi/ouni C/iarcofi, ce qui lui donne un vif intérêt. Comme dans cette dernière espèce, les téguments sont chagrinés par- tout, sauf sur les griffes et au bout de lu trompe, mais les granules qui produisent la rugosité sont peut-être un peu plus forts ; au surplus, la co- loration est presque la même, un peu moins brune toutefois dans notre spé- cimen. Vi V-'jii ^S La trompe (lig. 101-103) est toutefois très différente dans les adultes des deux espèces; elle se dilate à peine d'ar- ^^^ — '^^W^'\-^ rière en avant sur sa moitié basilaire _r^. ysT^'^'^^jE / dans le P. Gaini, puis se rétrécit jus- qu'à l'extrémité antérieure, ([ui est ^ « >!) étroite ; elle est par conséquent dé- pourvue de la dilatation terminale mu- l'if,'. lui. — l'ijrnogonum Garni Uouv., ç. — nie de trois tubercules qui caractérise Animai vu k le plus jeune immature de l'espèce décapode, où d'ailleurs les tubercules sont à peine indiqués. Le céphalofi (fig. 101-103) est à peu près identique dans les deux espèces, toutefois un peu moins saillant en avant dans le P. Gaini, car il se fusionne plus vite avec les prolongements latéraux de la pre- mière paire. Les principales dillé- rences relatives à cette partie du corps sont l'atrophie presque com- Fig. iO-2. — Pycnogonum Gaini, 9 .— Animal vu du plète, daUS le P. Guini, du tuber- côté gauclie sans les pattes. Gr. 3 1/2. cule céphalique postérieur et la structure tout autre du tubercule oculaire. Ce dernier est plus large dans le P. Gaini, ayant à peu près le quart de la largeur du céphalon ; il s'élargit un peu à la base parallèlement au bord céphalique, puis conserve le même calibre pour se terminer en dôme au-dessus des yeux, qui sont petits et largement séparés, comme dans le Pe7itapyc7i07i Charcoti. Ici encore, les jeunes de cette dernière espèce ressemblent davantage au P. Gaini, tant par la forme ou le développement de leur tubercule oculaire que par la dilatation basale qu'ils présentent parallè- lement au bord antérieur. Le tro7ic (fig. 101, 103) est constitué de même dans les deux espèces, avec un fort bourrelet arrondi sur le bord postérieur de tous les segments (à l'exception du dernier) et un tubercule dorsal au milieu de ce bourrelet. Les prolongements coxaux sont également identiques, avec un gros tubercule dorsal arrondi près de leur bord externe. La différence essen- tielle entre les deux espèces a trait aux tubercules dorsaux médiaux, qui sont en cône à sommet obtus dans le P. Gaini et largement arrondis dans le Pentapijcnon Charcoti. Un autre caractère distinctif est la pré- sence, dans le P. Gaini, d'un tubercule dorsal médian sur le segment postérieur du corps (fig. 101, 102), un peu en avant des deux tubercules qui s'élèvent sur les prolongements latéraux ; ce tubercule est certai- nement l'homologue du tubercule des segments qui précèdent et représente vraisemblablement le quatrième tubercule du Pentapycnon Charcoti (fig. 98). De sorte que le Pycnofjonum Gaini posséderait en Fig. 403. — Pycnorjonum Gaini, Ç. — Animal vu du cùlé venlral, sans les pattes. Gr. 3 1/2. PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PAS?«. 159 rôalité cinq segments, comme les PetUapycnrm, seulement le quatrième est réduit, tout à fait confondu avec le cinquième et indiqué seulement par son tubercule dorsal métamé- rique. Une disposition identique s'observe dans iVautresPijc?wgo7iu7n, notamment dans nos deux espèces arctiques, P. crassirostre Sars et /'. Utlorale Strom ; dans ce der- nier, le souvenir métamérique des Pentapycnoti est même poussé plus loin que dans notre espèce, car on retrouve le tubercule du segment ovigérien situé en arrière du tu- bercule oculaire. Ces constatations paraissent de nature à montrer que les Pi/cnogonum, espèces oc- topodes, dérivent des Pentapi/cfw?i, qui sont décapodes (Voir p. 21-25). Vahdomen (fig. 101, 103) de notre espèce dépasse le milieu de la deuxième coxa des pattes postérieures ; il est notablement comprimé dans le sens dorso-ventral, et à peu près de même lar- geur sur toute son étendue ; son extrémité postérieure est carrément tronquée, avec une légère saillie à chaque angle. On sait que sa dilatation terminale est très faible dans le grand immature de Pentaprjcnon Charcoti. Les pattes (fig. 104) sont peu différentes dans les deux espèces ; la première coxa porte deux tubercules dorsaux, mais la deuxième, qui est un peu plus longue, n'a qu'un seul tubercule où se voit, sur certaines pattes, une tache claire ; le grand orifice femelle, arrondi, est situé en arrière de ce tubercule, sur les pattes postérieures. Le fémur est tordu en S, avec une très légère Fig. 104. — Pijcnogortxim Oaini. Ç. — La 4" i)att(' droito avec l'oriUcc sexuel. Gr. 3 1/2. i6o PYCNOGONIDES DU ^i POURQUOI PAS?y^. dilatation postérieure au niveau de la première courbure, et une assez forte saillie obtuse dans la partie dorsale, au-dessus de l'articulation du tibia 1 . Les autres articles sont de môme forme que ceux du Penta- pycnon Charcoti et présentent des longueurs à peu près analogues. Notre espèce appartient au groupe des Pycnogonum où les téguments ne présentent pas de dessins en réseaux, mais sont chagrinés. Elle se rapproche surtout d'une espèce arctique, le P. crassirosf7^e Sars, qui s'en distingue surtout par sa petite taille, son abdomen arrondi en arrière, ses tubercules dorsaux moins élevés et la saillie plus forte du fémur. Il y a un léger tubercule post-oculaire sur le céphalon dans cette dernière espèce (Voir Sars, 1891, fig. 2^); ce tubercule est beaucoup moins saillant que dans une autre espèce arctique voisine, le P. litlorale Strôm, mais il a totalement disparu dans notre espèce. En tout cas, comme je l'ai dit plus haut, les trois espèces se rapprochent du Penta- ■pxjcnon Charcoti par la présence d'un tubercule médian sur le segment qui paraît terminal (fig. 101, 102). Ce tubercule fait défaut dans une espèce californienne également très voisine, le P. Sfear7isiY\es. En fait, malgré des différences assez grandes dansla forme de la trompe, le P. Gaini paraît dériver du Pentafycnon CJiarcoti par suppression des appendices du quatrième segment de cette espèce, réduction et fusion de ce segment avec le dernier. Les deux formes se rapprochent non seulement par leur structure, mais aussi par leur grande taille, qui les fait placer parmi les géants dans la famille des Pycnogonidés. APPENDICE Afin de mettre au courant nos connaissances sur le genre Pentapjjcnon découvert par le '< Pourquoi Pas? », je crois utile de décrire ici une seconde espèce du même genre trouvée en 1900 à la Guyane par mon vieil ami, M. Geay, que la mort a fauché brusquement, l'année dernière, sur le continent australien, où il poursuivait ses belles et fructueuses explora- tions scientifiques. J'ai fait connaître cette espèce sous le nom de Penta- pycnon Geajji (1911''^) en mémoire du très regretté explorateur ; elle est petite, de la taille des /'ycvjo^ro/?^/^ ordinaires, et fut considérée pour une PYCNOGONIDES DU ^^ POURQUOI PAS.>^k r6i forme de ce dernier ^enre quand elle entra dans les collections du Muséum ; je regrette vivement cette confusion, qui a privé mon vieil ami du grand plaisir de voir son nom attaché à la découverte du premier Pycnogonide décapode véritablement incontesté. Sans doute, le genre Decolopoda fut décrit par Eights à une date bien plus ancienne (1834), mais il était resté méconnu, et c'est en 1905 seulement que M. Hodgson,sur les indications de M. Caïman, révéla aux savants la découverte d'Eights. L'année précédente, en 1904, le même naturaliste fit connaître le genre Pentanijmphon, trouvé par la h Uiscovery » dans la baie Mac-Murdo, et c'est en 1900 que M. Geay captura en Guyane la curieuse espèce dont on va lire la description. Pentapycnon Geayi E.-L. Bouvier. 1911. Pentapycnon Geayi E.-L. Bouvier, 1911", p. 491. 1911. Pentapycnon Geayi E.-L. Bouvier, 1911', \). UiO. 1911. Pentapycnon Geayi E.-L. Bouvier, 1911^, p. 353. Cette espèce fut trouvée par Geay à la Guyane française, « parmi les Hydraires », où elle doit être plutôt commune, les spécimens recueillis étant assez nombreux. Ouclques-uns ont été capturés à « l'îlot la Mère », qui se trouve au large de l'embouchure du Mahury, vers le sud-est de Cayenne ; les autres proviennent sûrement de la côte dans la région de Cayenne, encore que leur étiquette d'origine porte tout simplement pour mention « Guyane française ». L'espèce présente la taille et l'aspect des Pijcnogonum les plus nor- maux. Voici les dimensions principales d'une femelle. Millim. Longueur de la trompe 2,5 Diamètre maximum de la trompe 0,9 Longueur du céphalon 0,65 Diamètre maxinuun du céphalon 1,2 Longueur du céphalothorax 2,7 — de l'abdomen 0,8 Largeur du tronc entre la base des prolongements coxaux (patte 2) 1,1 Largeur du tronc avec les prolongements coxaux (patte 2). . . . 2,2 Longueur totale des coxœ de la 2« patte droite 1,45 — du fémur de cette patte 1,25 — du tibia 1 1,30 Expédition Charcot. — Bouvier. — Pycnogonidcs du « l'ourquoi Pas? ». 21 102 PYCNOGONIDES DU if POURQUOI PASP^k Millim. Longueur du tibia 2 0,75 — du tarse-propode 0,98 — de la griffe 9,42 Les mâles sont en général un peu plus petits que les femelles. Les téguments de l'animal paraissent unis au premier abord, mais ils ont, en fait, la surface finement irrégulière et présentent une infinité de légères saillies étroitement contiguës; les griffes seules sont à peu près lisses. Une riche réticulation (fig. IO0-IO8) apparaît dans toules les parties du corps, sauf sur le tarse, le propode et la griffe des pattes, sauf également sur une partie do l'abdomen. Cette réticulation varie quelque peu suivant les exemplaires, mais ses principaux dessins restent constants. L?i fro/npc{û'^. 105, 106) est presque aussi longue que le céphalothorax; elle a la forme d'un tronc de cône à sommet obtus et se rétrécit régulière- ment de la base à l'extrémité distale. Les mailles de sa réticulation se rétré- cissent et deviennent vagues ou nulles dans sa moitié la plus étroite, pour disparaître sur la ligne médiane dans cette région ; à la base,ellessonttrès nettes et disposées à droite et à gau- che d'une ligne dorsale médiane. Le céphalofi (fig. 105, 106) est un [)cu' plus large que la partie basale de la trompe ; son bord antérieur et ses côtés sont lé- gèrement convexes; il se rétrécit un peu en arrière et se sépare à peine du premier segment. La tubercule oculaire est largement conique, obtus au sommet et un peu comprimé d'avant en arrière ; les yeux sont vague- ment différenciés et à peu près contigus ; ceux de la paire postérieure Fig. 103. Pentai>ijcnon Geayi Bouv., Ç . — Animal vu du cùtO dorsal avec l'orifice sexuel. Gr. 0 1/2. PYCNOGONIDES DU «POURQUOI PAS?». 163 se trouvent séparés des antérieurs par un étroit hiatus, il n'y a pas de tubercule, même iiidimenlaire, en arrière des yeux. Le réseau tégu- mentaire présente trois mailles principales, Tune impaire, polygonale, qui entoure le tubercule, et deux mailles latérales arrondies. Le Ironc (fig. 105, 106) ne paraît pas articulé, les segments ipii le composent n'étant pas mobiles les uns sur les autres. Du côté dorsal, le bord posté- rieur de chaque seg- ment s'élève un peu en bourrelet transver- sal et présente au mi- lieu un tubercule coni- que à sommet obtus; en avant et en arrière du bourrelet, la réti- Culation forme une Fig. IW. — Penlapycnon Gea>/i. Ç. — Animal vu du coté venlral. (ir. (il/2. ligne transversale sur tous les segments, h l'exception du premier; il y a également une ligne en arrière, ot celle-ci pourrait être prise, sur les animaux des- séchés, pour une ligne d'articulation. Le dernier segment, fort étroit, est dépourvu de bourrelet, de tubercule et de ligne. Les prolongements coxaux sont contigus et se dilatent un peu de la base au sommet ; leurs lignes réticulaires forment deux aires séparées par une ligne longi- tudinale qui se continue jusqu'à une légère échancrure du bord dislal. Du côté ventral, on observe deux lignes d'épaississement transversales sur chacun des quatre segments antérieurs et, sur les prolongements coxaux, un dessin à peu près analogue à celui de la face supérieure. L'abdomen est ovoïde, un peu réticulé et sans articulation basale ; il se dirige horizontalement en arrière et dépasse le premier article coxal des pattes postérieures. Los pattes [ii^. 105-108) des cinq paires sont subégales et semblables, sauf ([uelques différences dans la disposition des mailles du réseau ; Fig. 107. — Pentapyrnon pjg. los. — Penlapijcnon Geayi, Ç. ~ F.ici' anli'- (;ea'ji, Ç. — Face iiosté- rieure de la 2" ijattc lieuie de la 2« patte droite. Gr. G l/i. droite. Gr. 6 1/2. 164 PYCNOGONIDES DU a POURQUOI PAS?^^ leur surface n'est pas très régulière, mais on n'y observe pas de tubercules, sauf une paire de très légers au bout supérieur distal du fémur et du premier tibia, et quelques faibles saillies aiguës sur le bord infé- rieur du fémur. Leur région coxale est un peu plus longue que le fémur, lequel est lui- même légèrement plus court que le premier tibia ; ces deux , derniers articles sont plus dilatés que les suivants; le tarse est très court, le propode un peu plus long que le tibia 2, lequel égale environ les deux tiers du tibia 1. La griffe est un peu plus longue que la moitié du propode et dépourvue de griffes auxiliaires. Le réseau de ces articles se compose de grandes mailles plus ou moins quadrangulaires que sépare une ligne longitudinale dor- sale, de chaque côté une ligne latérale et, sur plusieurs articles, une ligne ventrale; ces lignes sont irrégulières, comme les mailles, et se compliquent un peu sur la face dorsale du second tibia. Le réseau dis- paraît totalement sur le tarse, le propode et la griffe. V orifice sexuel {J\^. 105) de la femelle est situé dorsalement près du bord postérieur de l'article 2 coxal de la dernière paire de pattes. L'orifice du mâle, plus petit, occupe la face ventrale du même article. Les ovigères (fig. 109) sont courts et se composent de huit articles y compris la griffe terminale ; très éloignés l'un de l'autre à leur base, ils prennent naissance au bord postéro-externe du céphalon, contre le prolonge- ment coxal des pattes antérieures. Leur article basai est ovoïde et beaucoup plus grand que le suivant ; il est sans doute formé par la fusion de deux ar- ticles, car j'y ai vu, dans un spécimen, les traces d'une ligne articulaire ; l'article 4 est un peu plus long que les articles 3, 5, 6 et 7; ce dernier pré- sente une soie sur son bord interne. La griffe est un'peu plus courte que l'article?. Le diamètre des œufs varie autour de 100 a. Fig. 109. — renlapycnon Geayi, o'. — Ovigùre droit d'un adulte. Gr. 4(i. PYCNOGONIDES DU k POURQUOI PAS ? ^k 165 I^a drcuuwvU' du /'c/i/aj/i/r/io/i (irai// a eu des conséquenceszoologiques intéressantes. Elle a montré: l0([ue les Pycnogonicles décapodes ne sont pas localisés dans les mers arctiques, comme je le pensais moi- même et comme on le croyait jusqu'alors ; 2° que les deux espèces du genre Pefilapi/aiofine sont pas au même degré d'évolution, le P. Geai/i, comme je le montrerai plus bas, étant moins primitif que le /'. C/iarcod; 3° que les Pentapt/cuon se diflérencient de la même manière (|ue leurs descendants les Pi/owgonta/i, soit par leurs téguments (|ui peuvent être chagrinés ou réticulés, soit p;ir la ])Osition de leurs ovigères, dont les bases peuvent être contiguës ou très largement séparées. Le /'. Gcai/i a les téguments réticulés et les ovigères très distants à leur base, et cela suffirait pour le distinguer du P. Clinrcofi, dont les téguments chagrinés sont dépourvus de réticulations et les ovigères pres([ue contigus. Mais on peut relever, entre les deux espèces, d'autres différences, et celles-ci présentent une signification plus grande, parce qu'elles tiennent à l'évolution propre de chaque espèce. Le P. ('harcoti est remarquable par ses caractères primitifs très évidents : ses segments pédifères sont articulés et très mobiles les uns sur les autres; son segment ovigère, quoique certainement fusionné aveclatête et le premier segment pédifère, rappelle encore les segments du tronc par la présence d'un petit tubercule dorsal situéen arrière du tubercule oculaire ; enfin les ovigères eux-mêmes sont primitifs en ce sens qu'ils comptent un grand nombre d'articles, 10 en tout, y compris la griffe terminale. Dans le /*. Gmi/i^ tous ces caractères primitifs ont dis[)aru : les segments ne sont plus articulés; le tubercule ovigère a disparu, et les ovigères ne com- prennent plus que huit articles ; l'espèce se trouve par conséquent à un stade évolutif plus avancé que sa congénère antarctique. Au point do vue des ovigères, elle se trouve môme en retard sur la plupart des Pijcnocjo- nuiii, puisque ces derniers présentent généralement, sinon toujours, neuf articles ovigériens au lieu de huit. Le P. Charcnti est en outre remarquable par sa grande taille, tandis que le P. Gmyi a des dimensions réduites et ressemble en cela aux Pt/cfiogonn/H. En faut-il conclure (|ue les l'ycnogonomorphes ont été pri- mitivement des animaux assez volumineux c'est bien possible, surtout si i66 PYCNOGONIDES DU «POURQUOI PAS?». l'on observe que le Pycnogonuin Gaini, très voisin du Pentapi/cnoi} f'Iiar- coti, csl beaucoup plus grand que les autres espèces du genre. Mais on sait que le gigantisme affecte assez souvent les animaux des mers gla- ciales, et cela nous oblige à n'avancer qu'avec précaution la conclusion qui précède. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE [Les numéros sans astérisque ont seuls trait à des espèces antarctiques.) 1012. lÎELL (F. Jeffhk'i). — A g-eneral Notice of thc biological Memoirs [Nat. antarct. Exp. « Discocery », A'at. Ilist., vol. VI, 3 p., 11)12). 187',). BoiiM (R.). — Ueber die Pyonogoniden des kônigl. zoologischen Muséums zu Berlin, inshesondere iibcr die von S. M. 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Daday de DEÉS PROFESSEUR A LIX.CJLE l'OLyTECHNIQUE bl'PÊRIElHE DE BUDAPEST M. L. Gain, membre de la seconde expédition antarctique française (1908-1!(09), dirigée par M. le D' Jean Gharcot, a recueilli desOstracodes marins sur les rivages de l'île Petcrmann (05°10'34" de latitude sud et 60° 32' 30" de longitude occidentale) et de l'île du Roi-George, dans l'ad- mirality bay (62° 12' de latitude sud et 60° 55' de longitude occidentale). M. le P' E.-L. BdiiviEii m'a remis cette petite collection pour l'étude; elle ne comptait que trois espèces, dont on trouvera ci-dessous la des- cription. 1. Paradoxostoma Gaini Dad. (PI. I, fig. 1-20.) Mâle : PI. 1, fig-. 1-3, 5, G, 0-12, 15-20. Vues de côté, les deux valves ont à peu près la forme d'un œuf; leur plus grande hauteur surpasse un peu la moitié de leur longueur; les lignes de leurs bords sont presque identiques, et elles ne diffèrent sensi- blement que par la manière dont s'effectue le contact des bords dorsal et postérieur (PI. I, lig. 1-2). Le bord antérieur est assez prolongé, arrondi, celui de la valve gauche un peu plus long que celui delà valve droite. Le même bord est plus bas que le bord postérieur et passe insensiblement aux bords dorsal d ven- tral; pas de canaux |)orifères, mais sur le bord antérieur une très étroite zone transparente qui se continue sur les bords ventral et postérieur (PI. I, fig. 1-2). Le bord dorsal est recourbé, obtus; il s'incline vers les bords antérieur et postérieur, passant insensiblement au premier, mais formant avec le second un angle assez accentué. A leur jonction, les bords dorsal et pos- Expcdition Charcol. — Daday. — Ostracodes uianns. 22 172 OSTRACODES MARINS. térieur de la valve droite produisent une colline arrondie, assez obtuse (PI. I, fig. 1), tandis que les bords dorsal et postérieur de la valve gauche forment ensemble un angle obtus (PI. I, fig. 2). Le bord postérieur est courbe et passe par degrés insensibles au bord ventral ; sur son trajet, il renferme des canaux porifères formant des saillies coniques (PI. I, fig. 1-2). Le bord ventral est, un peu avant le milieu, largement mais à peine sensiblement excavé ; avant cet enfoncement, il est presque droit, ensuite un peu courbé ; des canaux porifères n'y existent point (PI. I, fig. 1-2). Vues d'en haut ou d'en bas, les valves présentent à peu près la forme d'unœuf, dontlesdeux extrémités sont pointues, mais l'antérieure estplus étroite que la postérieure (PI. I, fig. 3) ; les deux bords latéraux sont arqués, obtus; le diamètre devient maximum après le milieu. La paroi des valves esta peine sensiblement granuleuse ; on pourrait même dire lisse; sa couleur est pâle, jaune brunâtre, sans tache remar- quable ; à la surface on trouve épars les orifices des canaux porifères. Longueur des valves, 1 millimètre; hauteur, Omm^O; le plus grand diamètre, Omn\ 35. Les huit impressions musculaires se groupent en quatre lignes parallèles, rangées l'une au-dessus de l'autre, une paire entrant dans chaque groupe (PI. I, fig. 5). l^La partie frontale de la tête est saillante et arrondie (PI. I,fig. H). — 2° L'orifice de la bouche est circulaire, ayant au bord un col saillant conique, dont le fond est pourvu de soies à l'intérieur (PI. I, fig. 6-11). Près du bout antérieur de la lèvre inférieure, il y a une saillie conique, derrière laquelle se trouvent de fines soies touilucs (PI. 1, fig. M). — 3° La mandibule est longue et a pris la forme d'un poignard tournant sa pointe vers l'orifice de la bouche, comme c'est le cas chez toutes les espèces de ce genre. Le palpe mandibulaire est composé de trois articles, l'article basai étant plus long et plus épais que les autres, tandis que les deux sui- vants sont presque de même longueur. La pointe de l'article apical porte cinq longues soies fines (PI. I, fig. 11). — i» Le palpe de la maxille n'est qu'une petite soie. Parmi les prolongements masticatoires de la maxille, le premier est très OSTRACODES MARINS. 173 court, avec deux longues soies à la pointe ; le deuxième (;t le troisième sont deux fois aussi longs que le premier et portent à leur pointe plusieurs soies Unes. Les deux soies proximales de l'appendice branchial s'élèvent d'une base connnune en forme de doigt et sont beaucoup plus longues que les autres (PI. I, fig. 1 1 , 15). Les deux antennes supérieures sont remarquablement minces. Le bord inférieur de leur troisième article est pourvu de soies disposées sui- vant une ligne ; le bout distal supérieur est surmonté d'une soie plus forte. Le Ixnil distal supérieur du (juatrième article porte une soie, celui du cin(|uième en porte deux ; il y a aussi une soie au bout distal inférieur du cinquième article. La pointe de l'article apical est pourvue d'une soie sensorielle et d'une soie simple (IM. I, fig. 9). Les deux antennes inférieures sont plus courtes, mais plus fortes que les premières. La soie fileuse correspondant àl'exopodite a trois articles, l'article dislal étant beaucoup plus court que les deux autres avec la pointecoupée obli((uement (1*1. I, lig. 10). Parmi les articles de labranchc correspondant à l'endopodite, l'avant-dernier est plus long que tous les autres, mais il est plus mince que les deux articles qui le précèdent et seulement un peu plus gros que le suivant ; son bord et son bout sont pourvus d'une soie. Le bout de l'article apical porte deux petites grifFes et une petite soie (PI. I, fig. 10). L'organe pénicilliforme est assez gros, en forme de do'gl ; il porte au bout une houppe de soies; près de sa base, il présente un appendice latéral en forme de faucille, a[)pendic(! cylindrique dont les deux bouts sont mu- nis de deux soies longues et d'une soie courte (PI. I, lig. 12). Dans l('cor{)s, les bandes du squelette intérieur des trois paires de pattes se sont soudées en croissant et forment en queUjue soile un ri'>.raii ; delà base (le ce réseau surgit le S(|uelette spécial de chaque patte (PI. I,lig. 10). En passant du boutantérieur au bout postéri(!ur, nous trouvons que les pattes grandissent de telle sorte que la première paire est la plus courte et la troisième lapins bjngue. De courtes soies se rangent suivant une ligne au bord antérieur du deuxième article pénullième de toutes les j)attes. Une couronne de |)etites dents s'élève à la base de la grille qui se trouve à la |»oint(^ du dernier article de la troisième |iaire de pattes (PI. I, 174 OSTRACODES MARINS. fig, 20). La griffe qui se trouve à la pointe de chaque patte est un peu courbée en faucille avec une partie basale et une partie apicale (PI. I, fig. 16-19). L'organe de copulation se divise en une partie basale et en une partie apicale. La partie basale ressemble un peu à un quadrilatère aux angles arrondis, dont le bord antérieur est droit, presque perpendiculaire, le bord postérieur recourbé en s'inclinant; au milieu, il y a une petite soie ; près de l'angle supéro-externe surgit un prolongement en forme de poignard qui s'incline en haut et en arrière; la pointe distale inférieure sert d'origine à la partie apicale, dont la base porte aussi une soie senso- rielle. Au côté externe de la partie basale, non loin du bord postérieur, il y a des collines caractéristiques dont les contours sont bien accentués (PI. I, fig. 14). La partie apicale forme deux prolongements séparés : un prolongement antérieur presque droit, en forme de doigt, et un pro- longement s'inclinant en arrière en forme de faucille ; ce prolongement a une base large et droite, mais s'amincit par degrés et se termine par une pointe (PI. I, fig. 14). L'organe de copulation est d'une grandeur telle qu'il sort de la coquille et que, par suite, on peut reconnaître le mâle déjà sous un faible grossissement. Femelle : PI. I, fig. 4, 7, 8, 13. Vues de côté, les valves ressemblent beaucoup à celles des mâles, et seul le bord postérieur diffère sensiblement; il est beaucoup plus bas que celui des mâles et forme avec le bord dorsal un angle beaucoup plus pointu, — mais l'angle de la valve droite est arrondi (PI. I, fig. 7), pen- dant que celui de la valve gauche est pointu (PI. I, fig. 8) ; enfin le bord dorsal est, à la base des angles, sensiblement enfoncé (PI. I, fig. 7, 8). Sur le bord interne, parallèle au bord dorsal, près du tiers antérieur et postérieur des valves, il y a un appareil d'occlusion conique (PI. L fig- 7, 8), mais qui ne peut être vu qu'en regardant les valves du côté interne. Vues d'en haut ou d'en bas, les valves présentent la forme d'un œuf avec le bout antérieur pointu et le bout postérieur fortement arrondi ; les bords latéraux sont courbés, obtus; le plus grand diamèlre se trouve au milieu (PI. I, fig. 4). OSTRACODES MARINS. 175 Les mesures des valves correspondent à celles des valves des mâles ; la structur<> ilo la paroi des valves et l'arrangement des impressions mus- culaires sont également identiques à celles des mâles. [1 n'y a pas non plus de différence entre les mâles et les femelles con- cernant la structure de la bouche et des extrémités. Le prolongement supra-anal, en forme de poignard, est recouvert de petites soies touffues et se redresse directement en arrière (PI. T, fig. 13). Les lames furcales sont représentées par 1-1 grande soie pennée et 1-1 petite soie lisse. Plusieurs mâles, des femelles et des jeunes exemplaires furent trouvés le 4 octobre 1909, sur le rivage de l'île Petermann, par une profondeur de 3 mètres, collés sur une algue brune [Desmarestia) . Celte espèce, que je nomme en l'honneur de M. L. Gai?i, rappelle beau- coup V espèce Paradoxostoma Ket^guelense G. W. Miill., surtout par la structure de l'organe de copulation du mâle ; mais elle en dillV-i-c par la structure des valves des mâles et des femelles, si bien que, par cette différence, on peut tout de suite et aisément distinguer les deu.\ espèces l'une de l'autre (cf. G. W. Millier, Die Ostmcoden der deutschen Siid- polar-Expediliofi, 1901-1993, p. 120, fig. 1-4). 2. Cythereis consors Dad. (IM. I, tig-. 21-28; PI. 11, lig-. 1-5.) Les deux valves, vues de côté, sont un |>ou réniformes, mais elles diffèrent l'une de l'autre aussi bien par leur grandeur que par la direc- tion de leurs bords (PI. I, lig. 21 , 22). La longueur de la valve droite est presque le double de sa plus grande hauteur. Le bord antérieur est plus haut que le bord postérieur, égale- ment courbé, obtus; il est un peu ondulé et passe par des transitions imperceptibles aux bords dorsal et ventral (PI. 1, fig. 21 ; PI. II, fig. 1 ); il n'a pas de zone cuticulaire, mais est pourvu de deux sortes de soies. Les soies appartenant à l'une des sortes sont petites, minces et lisses, — pendant que celles qui appartiennent à l'autre sorte sont épaisses, falci- formes, s'amincissant peu à peu vers la pointe ; le bord supérieur est pourvu de poils fins, ou près de sa i)ointe de soies fendues en deux ou 176 OSTRACODES MARTNS. trois branches (PI. II, fig. 1), surtout clans le quart supérieur du bord de la valve (PI. I, fig. 21). Les deux sortes de soies se suivent alternative- ment, les ondulations marginales portent les soies fortes et, entre les ondulations, dans les vallées, se trouvent les soies minces. Intérieure- ment et parallèlement au bord, il y a une zone assez grossièrement granu- leuse, percée de canaux porifères. La zone des canaux porifères est d'une largeur considérable ; les canaux porifères sont fusiformes, droits, sans branches, ordinairement renflés au milieu (PI. Il, fig. 1). Le bord dorsal de la valve forme, près de l'œil, une saillie arrondie considérable ; à partir de ce point, il s'incline vers le bord antérieur, mais, en arrière, il suit une ligne à peine courbe, presque droite et inclinée ; dans son quart postérieur, il forme un coin arrondi, obtus, puis fortement incliné, il descend jusqu'au bord postérieur (PI. I, fig. 21). Le bord postérieur est arrondi, mais assez pointu ; il passe ]»ar des transitions imperceptibles au bord ventral ; la zone cuticulaire manque; les soies du bord sont égales, à pointes fendues, un peu pénicilliformes. La zone des canaux porifères est identique à celle du bord antérieur (PI. I, fig. 21). Le bord ventral est, avant le milieu, sensiblement enfoncé; avant cet enfoncement, il est assez courbe, puis presque droit ; il est courbé et remarquablement obtus après l'enfoncement ; ce ne sont que ses quarts antérieur et postérieur qui portent des soies (PI. I, fig. 21). La hauteur de la valve gauche surpasse de beaucoup la moitié de sa longueur; elle est plus haute que la valve droite, mais un peu plus courte (PI. I, fig. 22). La courbe du bord intérieur de la valve gauche est plus large et plus obtuse que celle de la valve droite et ne paraît pas être plus haute que la courbe postérieure ; nous n'y trouvons pas de zone cuticulaire, mais elle est onduleuse et munie- de soies identiques à celles de la valve droite. La zone des canaux porifères correspond, sous tous les rapports, à celle de la valve droite (PI. I, fig. 22). Le bord dorsal ne forme pas de saillie près de l'œil, mais s'incline en courbe vers le bord antérieur, auquel il passe par degrés insensibles. A partir de la région de l'œil, le bord dorsal est courbé, obtus; en s'incli- OSTRACODES MARINS. 177 liant, il passe au bord postérieur et forme un anj^le en pointe obtuse avec ce dernier (PI. I, fig. 22). Dans sa moitié' supérieure, le bord postérieur s'incline en dehors ; sous la ligne médiane de la valve, il est courbé, mais assez pointu, et là il |)asse par degrés insensibles au bord ventral ; il est dépourvu de zone cuticulaire ; ses soies sont houppées (IM. I, fig. 22). Le bord ventral, vers son milieu, est à peine sensiblement enfoncé, presque droit, — mais, vers le bord antérieur, il paraît un peu courbe et obtus ; ses premier et dernier quarts seuls portent des soies qui sont minces, lisses et simples (FI. I, fig. 22). Vues d'en haut ou d'en bas, les deux valves présentent la forme d'un œuf, dont les deux bouts sont pointus; mais le bout antérieur est plus étroit que le bout postérieur ; les bords latéraux sont courbes, obtus ; le plus grand diamètre se trouve derrière le milieu (PI. I,fig. 28). La paroi des valves est finement granuleuse et pourvue des orifices de canaux porifères irrégulièrement dispersés, couleur jaune brunâtre pâle. 11 y a sept impressions musculaires rangées en deux groupes, dont l'un embrasse cinq, l'autre deux impressions musculaires (PI. I, fig. 27). L'article basai de la paire supérieure d'antennes est. un peu recourbé en forme d'S ; au bord inféiieur, il présente des soies très fines en deux hou[)[)es, dont l'une se trouve juste au milieu de l'article, l'autre au tiers proximal. Le deuxième article est, vers le milieu, un peu renllé (;t là, aux bords inférieur et supérieur, présente de fines soies en houppes, — en outre, une longue et forte soie surgit de la pointe distale infé- rieure (PI. l, fig. 2o). Le deuxième article pénultième est très court, pas plus long que l'ar- . ticle apical ; il porte à la [)oiiile distale supérieure une courte soie forte etspiniforme. L'article pénultièmeest presque aussi long que le deuxième article basai ; au bord supérieur, vers le milieu, il présente deux longues soies fortes et deux courtes soies moins fortes ; la pointe distale supé- rieure est pourvue de deux longues soies fines et d'une épine dentelée. A la pointe de l'article apical s'élèvent trois soies fines, une épine et une soie sensorielle (IM. I, fig. 25). Expédition Charcot. — Dadaï. — Osliacodcs marins. 23 lyS OSTRACODES MARINS. Près de sa base, au bord interne, l'article basai du protopodite de la paire inférieure des antennes présente des soies fines suivant une ligne demi-circulaire ; le bord extérieur du deuxième article porte trois petites soies et, à sa pointe distale inférieure, a une longue soie plumeuse. La soie fileuse correspondant à l'exopodite a deux articles; elle est pointue et beaucoup plus longue quel'endopodite (PI. II, fîg. 2). Le bord supérieur du premier article de l'endopodite est pourvu d<' soies et porte à sa pointe distale supérieure deux longues soies simples ; l'article distal inférieur présente une longue soie plumeuse et une soie sensitive. A la pointe distalc inférieure de l'article pénultième s'élèvent deux courtes soies fines. L'article apical est très court ; il atteint à peine un quart de l'article précédent ; au milieu de son bord interne se trouvent deux soies moins grandes ; sa pointe est munie d'une grande épine en forme de griffe (PI. II, fig. 2). La lame branchiale du palpe mandibulairc est représentée par deux longues soies (PI. I, fig. 26) ; le bord extérieur du deuxième article proxi- mal a, vers son milieu, une houppe transversale composée de courtes soies fines. A la pointe distale supérieure de l'article pénultième, outre les soies simples, une longue et forte soie sensorielle s'élève sur une saillie en forme de colline. L'article apical est aussi long (jue l'article pénultième, mais il atteint à peine la moitir- de l'épaisseur de ce dernier ; à la pointe, près des soies fines, il y a aussi une soie sensorielle (PI. I, fig. 26). La longueur de l'article apical du palpe maxillaire ne surpasse que de peu la largeur ; parmi lès soies de la pointe, l'une est plus forte que les autres et présente à peu près la forme d'une grilTe (PI. I, fig. 23). Les prolongements masticatoires s'allongent par degrés de l'intérieur vers l'extérieur ; parmi les soies des pointes, l'une est plus forte que les autres et a à peu près la forme de griffe. Les soies du bord extérieur de la lame branchiale sont très grandes et ont entre elles de beaucoup plus grands intervalles que les autres soies (PI. I, fig. 23). Les paires de pattes s'agrandissent de telle sorte que la première est la plus courte et la dernière la plus longue. Le bord antérieur du dernier article de la troisième paire de pattes est recouvert de courtes soies OSTRACODES MARINS. 179 disposées suivant une ligne. La grill'c qui sl' trouve au bout de chaque paire de pattes est à peine sensiblementcourbée, presque droite, finement dentelée (PI. Il, lîg. 3, 4, 5). Au-dessus de l'ouverture anale, s'élève un prolongement lisse en forme de poignard qui se dresse directement en arrière. L'appendice furcal est représenté par 2-2 soies plumeuses assez courtes (PI. 1, iîg. 24). Habitat : iie du Hoi-tleorge, Shetlands du Sud, où — le 26 dé- cembre 1909 — M. L. Gain a trouvé deux femelles. Par sa forru(>, cette espèce rappelle beaucoup l'espèce Ci/f/tcreis Bourifri Dad., qui fut recueillie parM.J. Charcot, lors de sa |)rcmière expédition, près du rivage de Tîle Booth-Wandel. Mais la structure des bords antérieui' el ])ostérieur des valves, des soies des bords, aussi bien qu(! des canaux porifères présente une telle dillV-rence entre les deux espèces qu'il est impossiide de contester i"indt''[)endance mutuelle de celles-ci. 3. Cythereis devexa G. W. Miill. (l'I. II, fig. G-20.) Ci/t/tcrcis dcrcxa Miillor G. W., Die Ostracoden der deutschen Siidpolar-Expedi- tion K)0I-1'.)II3, p. i:;7, Tuf. 17, fi-, -'j, S. Les deux valves, vues de côté (PI. II, fig. 7, 8), resseniltienl un peu à un quadrilatère irrégulier el allongé ; leur plus grande hauleui' sur- passe la nioiti('' de leur longueur et, quant à leur structure, il y a entre elles une assez grand*' dilVérence. Le bord aniérieur de la valve droile est beaucoup plus haul (pic le bord postérieur; il suit une eourbe assez régulière et passe par degrés insen- sibles aux bords dorsal el venli-al ; il présente aussi une zone culiculaire el une zone de ranaux porifères 1 PI. 11, lig. 7, 10). La zone cuticulaire est assez large ; son bord libre est dcnleli' el recouvert de courtes soies lisses, assez fortes. A l'intérieur de la zone cuticulaire, nous voyons une zone grisâtre, grossièrement granuleuse, en dedans de laquelle se trouve la zone des canaux porifères (PI. Il, fig. 10). Les canaux porifères sont allongés, fusifornies, lenlb'-s le plus vers le milieu; ils paraissent abou- tir à la limite intérieure de la zone culiculaii-e. i8o OSTRACODES MARINS. Lo bord dorsal des valves forme, dans la région des yeux, une saillie pointue, puis il descend, fortement incliné, vers le bord antérieur. Der- rière la saillie, le bord dorsal s'incline suivant une courbe, de telle façon qu'au milieu il est convexe et obtus ; près de la saillie et du bord posté- rieur, il est concave et penché, formant avec le bord postérieur un angle arrondi (PI. Il, fig. 7). Le bord postérieur des valves est fortement incliné dans sa moitié supérieure et fortement recourbé dans sa moitié inférieure ; à la limite de sa contingence avec le bord ventral, il y a un petit cône pointu. Ce n'est que dans la partie courbée du jjord que la zone cuticulaire s'est déve- loppée, formant trois saillies arrondies se trouvant très près l'une de l'autre et entre lesquelles nous trouvons 1-1 fine soie (PI. II, fig. 7). Il n'y a pas de différence entre la structure de la zone des canaux porifères de ce bord et celle du bord antérieur des valves. Le bord ventral des valves ne peut être vu que par dedans, car en dehors la plus grande partie en est cachée par la paroi de la valve (Pi. IL fig. 7). Pour le reste, le bord ventral des valves est droit. Le bord antérieur de la valve gauche ne paraît pas être plus haut que le bord postérieur; il est courbé, assez obtus et passe par des transi- tions imperceptibles au bord dorsal, mais, avec le bord ventral, il forme un angle largement arrondi (PI. II, fig. 8). En ce qui concerne les struc- tures de la zone cuticulaire, des soies des bords, de la zone des canaux porifères, ce bord ne diffère pas du bord antérieur de la valve droite. Le bord dorsal des valves forme, près des yeux, une colline saillante, large et courl)e, un peu obtuse; puis il descend fortement penché vers le bord antérieur. On peut dire que, partant de cette colline, le bord dor- sal suit, en général, une ligne inclinée, mais il forme, dans son milieu, une saillie largement arrondie en forme de colline, avant et après laquelle il est faiblement concave (PI. II, fig. 8). Le bord dorsal et le bord posté- rieur forment, l'un avec l'autre, un angle largement arrondi et obtus. La moitié supérieure du bord postérieur des valves est presque perpen- diculaire et droite, mais sa moitié inférieure paraît être un peu courbée, et la zone cuticulaire y forme cinq saillies assez larges et arrondies. Parmi les saillies de la zone cuticulaire, (piatrc sont rapprochées l'une de OSTRACODES MARINS. i8i l'autre ol regardent dirccleincnt en arrière; la cin(|uiènie se trouve plus loin, à la limite de contact des bords postérieur et ventral. Entre les sail- lies des bords se trouvent des soies fines (PI. II, fig. 8). La structure de la zone des canaux porifères ne diffère pas de celle du bord postérieur de la valve droite. Le bord ventral est, vers le milieu, largement et (aii)lenient enfoncé, mais il n'est visible ([n'en dedans, parce que la j)ar()i (l<; la valve le recouvre. Vu en dehors, le bord ventral de la valve gauche parait courbe conmie celui de la valve droite, obtus au milieu à cause de la pai-oi (jui descend assez profondément sur le côté ventral (PI. II, fig. 7, 8). Le bord interne des valves est relativement large et partout parallèle aux bords extérieurs. Au bord interne dorsal de la valve droite, sous la saillie antérieure et l'angle postérieur du bord externe, nous trouvons un fort prolongement d'occlusion ; au bord interne dorsal de la valve gauche, il y a un enfoncement d'occlusion correspondant au prolongement (|ue nous venons de mentionner. Vues d'en haut ou d'en bas, les valves ressemblent à un chaland, dont la pointe antérieure est plus j)ointue que la pointe postérieure et dont les bords latéraux sont un peu déprimés au milieu (PI. II, fig. 6). Longueur des valves : Inm^,!") ; la plus grande hauteur : G"*"", 7. La paroi des valves est doublement réticulée, car elle j)résente de grandes aires à contours prononcés qui ne font pas saillie à la surface — et, dans ces aires, d'autres plus petites avec des contours indécis, entre lesquels on voit, çà et là, des embouchures de canaux porifères (PI. II, lig. OS, II, 12). Chaque valve a quinze impressions musculaires, (|ui, sur cluupie valve, sont dispersées d'une façon |)articulière et ne sont pas toutes de la même grandeur (PI. 2, fig. Il, 12). Au bord inférieur de j'arlicle basjii de la paire supérieure desantennes, près de la base, s'élève une houppe de fines soies. La paroi du deuxième article est très épaisse; le bord inférieur est, au milieu, courbé, saillant, avec une houppe de fines soies; le bord supérieur en est droit et porte des soies fines, rangées en trois lignes transversales que séparent des intervalles égaux (PI. II, lig. \',\j. La pointe distale supérieure du i83 OSTRACODES MARINS. deuxième article pénultième est munie d'une forte soie spinifornie. Au milieu du bord externe de l'article pénultième, aussi bien qu'à son extré- mité supérieure distale, s'élèvent deux longues soies fines et une longue soie spiniforme. La pointe de l'article apical est surmontée de trois soies minces et d'une forte griffe (PI. II, fig. 1 3). L'article basai, un peu falciforme, de la paire inférieure des antennes s'incline en haut. La soie fileuse correspondant à l'exopodite a deux articles ; son article basai est beaucoup plus court que l'article apical ; il est remarquablement large, tandis que l'article apical a la forme d'un fouet et surmonte de beaucoup la pointe de l'endopodite de l'antenne (PI. II, fig. 14). La pointe distale intérieure du premier article de l'endo- podite porte une longue et forte soie. Le deuxième article est remar- quablement long; vers le milieu de son bord extérieur, il présente des soies fines transversales et deux longues soies vers son tiers distal. Vers le milieu du bord interne, nous trouvons deux soies simples et une soie sensorielle ; à la pointe distale interne, il y a une petite soie simple. L'article apical est muni d'une petite griffe latérale et d'une plus grande griffe, à sa pointe (PI. II, fig. 14). La lame branchiale du palpe mandibulaire est représentée par deux longues soies surgissant d'une petite saillie. Près de la pointe distale interne de l'article basai s'élèvent une soie et une épine sensorielle. Le deuxième article porte deux soies plumeuses, le troisième une. L'article apical n'atteint que la moitié de l'épaisseur du précédent et est muni de deux longues soies en forme de griffes (PI. II, fig. 16). La pointe distale externe de l'article basai du palpe maxillaire est pourvue d'une courte soie lisse et d'une soie remarquablement longue, assez forte et plumeuse d'un côté. L'article apical est très court, presque aussi épais que long; à sa pointe, se trouve, parmi des soies courtes, une forte épine en forme de griffe (PI. II, fig. 15, 17), Les prolongements masticatoires maxillaires sont minces et presque de même longueur ; la pointe du prolongement supérieur possède — outre les soies — deux griffes lisses. Les soies de l'appendice branchial sont, à l'exception de deux, également fortes (PI. Il, fig. 15). Les trois paires de pattes grandissent de telle sorte que la première OSTRACODES MARINS. 183 est la plus courte, la Iroisièinc la plus longue, cette dernière étant pour- vue d'une couronne de soies au bord apical des deux derniers articles (PI. II, fig. 18-20). La grille qui se trouve à la pointe de chaque patte est faiblement recourbée, falciforme, lisse.. Au-dessus de l'orifice anal, il y a deux petites épines lisses. L'appendice furcal est représenté par 2-2 soies, dont Tune est longue, l'autre moins (PI. II, fig. 9). Habitat : Port-Circoncision, île Petermann, où, le 10 octobr<> I90!>, M. L. Gfii/t n captur»' une femelle, par une profondeur de ('» mètres. Cette femelle uni([ue fut mise à ma disposition, et j'y ai trouvé deux exemplaires des Colhufnidjisis suhglohosa Dad. collés à rinléricnr di' ses valves. Le mâle de cette espèce, recueilli par la Deutsclio Siidpolar-E.tpedi- fio/i /90l-lf>0:] dans les environs de la Gaussstation (O.jo de latitude sud <'t 90° de longitude), fut décrit par M. G. W. Mïdler (Cf. « Vorkom- meu : Gaussstation, ein (^f, dt<'i leere Schalen, diverse Larv<>n », dans Oslnirodender (lentschen SudpoUir Expédition 10QI-I903, p. 138). P.ir la forme de ses valves, il est évident que la femelle dont nous venons de faire la description correspond au mâle décrit par G. W. Mïdler el n'en dilÏÏMi^ ([ue par certains détails. D'abord il y aune difterence entre les deux exem|)laires au point de vue des saillies du bord postérieur des valves, car les pointes des saillies des mâles sont dentées, tandis que cell(>s des femelles que nous venons de décrire ont une pointe lisse. Une autre différence consiste en ce que la paroi des valves du mâle (>st seule- mentsimplement réticulée, ayant des aires à des contours indécis ; la paroi des valves de la femelle est, au contraire, doublement réticulée et, parmi ses aires, les grandes ont des contours bien ()rononcés. En outre, la paroi des valves du ui.Ue ne descend — de côté — pas autant que celle de la femelle et ne recouvre pas le bord ventral. Les différences que je viens de citer ne sont, à mon avis, (|ue des traits caractéristicpies se rapportant au sexe. EXPLICATION DES PLANCHES Fig. 1. Fis PLANCHE I Pamdoxostoma Galni Dud. cf. Valve droite, face externe. Reich., Oc. G, obj. 2. — cf. Valve gauche, l'ace externe. Reich., Oc. G, obj. 2. _ — — cf. Valve vue d'en haut. Reich., Oc. G, obj. 2 _ _ _ 9. Valve vue d'en haut. Reich., Oc. G, obj. 2 — — (f. Impressions musculaires. Reich., Oc. G, obj. 4 _ —cf. Ouverture de la bouche. Reich., Oc. G, obj. 4 _ _ — Ç. Valve droite, intérieur. Reich., Oc. G, obj. 2 — _ 9. Valve gauche, intérieur. Reich., Oc. G, obj. 2 — — (f. Antenne supérieure. Reich., Oc. G, obj. 4 — — cf. Antenne intérieure. Reich., Oc. G, obj. 4 _ — — cf. Tête, mandibule et maxille. Reich., Oc. G, obj. 4. _ — — (f. Organe pénicilliforme. Reich., Oc. G, obj. 4. _ _ _ 9. Partie anale. Reich., Oc. 6, obj. 4. — ^. Organe de copulation. Reich., Oc. 0, obj. 4. _. — — cf. Maxille., Reich., Oc. G, obj. 4. lg_ _ — — cf. Trois paires de pattes. Reich., Oc. G, obj. 4. _ — — (f. Endosquelette des trois paires de f)attes. Reich., Oc. G, obj. 4. pjo-. 20. — — — cf • Grille apicale de la troisième paire de pattes. Reich , Oc. G, obj. 7. Cythereis consors Dad. 9. Valve droite, extérieur. Reich., Oc. 0, obj. 2. _ — 9 . Valve gauche, extérieur. Reich., Oc. G, obj. 2. _ — — 9. Maxille. Reich., Oc. G, obj. 4. _ — — 9. Partie anale. Reich., Oc. G, obj. 4. — — 9- Antenne supérieure. Reich., Oc. G, obj. 4. _ _ — 9. Mandibule. Reich., Oc. G, obj. 4. _ — — 9- Impressions musculaires. Reich., Oc. G, obj. 4. _ _ — 9- Valve vue d'en haut. Reich., Oc. G, obj. 2. PLANCHE H Cythereis consors Dad. 9. Rord antérieur de la valve droite, côté interne. Reich., Oc. i, obj. 7. — 9. Antenne inférieure. Reich., Oc. G, obj. 4. 9. Trois paires de pattes. Reich., Oc. G, obj. 4. . 9. Valve vue d'en haut. Reich., Oc. 7, obj. 1. 9. Valve droite, extérieur. Reich., Oc. 2, obj. 2. Fig. 3. Fig. 4. Fig. 5. Fig. 6. Fig. 7. Fig. 8. Fig. 9. Fig. 10. Fig. 11. Fig. 12. Fig. 13. Fig. 14. Fig. 15. Fig. IG- Fig. 19. Fig. 21. Fig. 22 Fig. 23. Fig. 24 Fig. 25 Fig. 26 Fig. 27 Fig. 28. Fis Fig. Fig. Fig. Fig. 3-5. — — — G. Cyl/iereis devexa G.-W. Mlii 7. — — — EXPLICATION DES PLANCHES. 185 Fig-. 8. Cyt/iereis devexa G.-W. Mïdï. Ç. Valve gauche, exlérieur. Reich., Oc. G, obj. 2. Fig'. 0. — — — 9- Partie anale. Reicli., Oc. (5, obj. 4. Fig'. 10. — — — 9- Bord antérieur de la valve droite, côté interne. Reich., Oc. 1, obj. 7. Fig. 11. — — — 9- Impressions nnusculaires de la valve droite. Reich., Oc. 0, obj. 'i. — . — 9- Impressions musculaires de la valve g'auche. Reich., Oc. 6, obj. 4. — — 9- -Vntcnne supérieure. Reich., Oc. 0, obj. 4. — — 9- Antenne inférieure. Reich., Oc. G, obj. 4. — — 9. iMaxille. Reich., Oc. G, obj. 4. — - 9- Mandibule. Reich., Oc. G, obj. 4. — — 9- Palpe de la niaxille. Reich., Oc. G, obj. 7. — — 9 • Trois paires de pattes. Reich., Oc. G, obj. 4. Fig. 12. Fig. 13. Fig:. 14. Fig. 15. Fig-. IG. Fig. 17. Fig. IS-'.^O. Expédition Charcot. — Daday. — Oslraoodcs iiiaiiiis. a-i Deuxième Expédition (TiarcoL < E Daday de DeéS PI 1 E Dadav" del. Imp L Lafontaine.Pans BoiscTOTitiei" lit>i Ostracodes marins Masson & C" Editeurs Deuxième Expédition (liarcot ( E DadâV de Deés ) PI 11 E. Daday cLel Imp L Lafontaine Pans BoïBcrontier hth Ostracodes marins Maason 8c C" Editeurs PHYLLOPODES ANOSTRACÉS Par E. Daday de DEÉS. Sp. Branchinecta Gaini. l)aasalisanleniiai'iim inreiidiiiin subcrassns, in parte proxiinali subgeiiicuialus, in margine inleriore vel aiiteriore cai'inatus, carina in latere dorsali et in margine denticulata (tig. I, a, r . Ai'liciiliis apicalis antennarum inferiorum arliculd basali brevioi-, siil)labiriiriiiis. apice E.rprUition Charcol. — Uviiav. — l'li\ llujiOili's iino.>tiaci'S. 2i' i88 PHYLLOPODES ANOSTRACÉS. acuminato, acuiiiinc inirni-sum curvato (fig. 1, (i,r}, in laterc cxteriore vel Fig. 1. — lirancliiiii'cld (iiiiiii — a, o' eapul supra visuiii, 1-S: b, Ç caput supra visuiii, 1-8 ; c, cf dinii- diuni capilis suprii visurii, lioich. Oc. I, Obj. o; d. o' anlenna inlciiur a lafeie, Reich. Oc. 1, Obj.o; e, o" antenna iufei-ior a latcre inlerioi-o, Reich. Oc. I, Obj. o ; /", cJ labruin, Ri/ich. Oc. I, Obj. o ; g, C pars apicalis antenn.i' superioris. Reich. Oc. I, Obj. 1. ; /*, o' pes primi paris, Reich. Oc. I, Obj. o: i, cf pes 7 paris, Reicli. Oc. I, Obj. o : A-, o' pes 11 paris, Reicli. Oc. I, Obj. o ; ^ cf segmenta duo abdominis ulliraa cuiii cercopodibus, 1-8; m, cf pénis, Reich. Oc. I, Obj. o ; «, cf pes prinii paris, Reich. Oc. I, Obj. o : o. ç pes 0 paris, Reich. Oc. 1, Obj. o; p, Ç pes 11 paris, Reich. Oc. I, Obj. o; 7, 9 abdomen cuni sacrulo ovigero el cercopodibus a latere diirsali. 1-8. posterioro convexus, in iatero inleriore vel antoriore concavus, sicut excavatus (fig. 1, e), in silu diverse forma variabili (fig. 1, c-e), superficie dilule graniilosa. PHYLI.OPODES ANOSTRACÉS. 189 Oculi |»i'(liinfulati ïvrr lonii,itu(lin<' dimiclia antcnii.iniiii su|)('ii(iruin, ca[)itul() in siipcrlicic hi'vi. Labruiii in lalei'ibus valdc sliniialinn, ;ini;iilis posticis l'otiuidatis, supciTiiic dense sotosa, processii niari^inis postei'ioris breviusculo, inernii (lig. 1, /). Podos structura suhsiniili. l'edes 1-10 paris lamina branchiali majus- cula, in niarj^inibus rotundatis seri-alo-donticulata lif;. 1, />. /'), |)edes vercj 11 paris lamina brancliiali r-ndinienlaria, solnm liiliei'cnluin parvuni formante. i*edes 1-10 paris sacrulo lirandiiali liene evolnto in marjuinibus integro, digitiformi, coiniilanato ( lig. 1, //, />, pedes voro I 1 paris sacculo brancliiali rudimentario ^iig. 1, /,). Endopoditum pedum {trimi paris exlrorsum reirorsumqne prodnctum, utcunque cunéiforme, angulo acuto rolnndalo, marginibus redis, declivibns. iMargo poslerior v<'l inferior endopoditi aculeatus, acnb'is sensini crescenlibus, in latere inleriore minute selosis. Angulus endopoditi selis i longiusculis, acub'iformibus in margino inferiore minute setosis. Margo exlerior endopodili setosus. solissimplicibus, sensim decrescentibus. Exopodilum latiusculum, longi- tudinem dimidiam pailis cetera' non attingens, marginibus crenulalis, sat dense setosis (fig. 1, //). Enditatria late coniformia, in apice aculeata, in marginibus setis 2-3 longis armata. Pedes ceteri (2-10) pedibus aiilei'ioi'ibns posterioriliusque (11 paris) majores, structura parinn divergente. Endopoditum nb inupie iiineiforme postice producluni. margine posteriore declivi, acub'alo, aiigubi acntius- cub) rotundato, margin<' exh-rioïc recio, setoso. l'ixopodilnm in niecUo vakb' dilatatum, apice cbslali sal bile rolundab), niai'giniiius ( rennbilis sat dense setosis, bjngitudine diniidia partis cetera' (tig. 1, /). Endopoditum pedum I 1 paris eeb'ris ninlto minorum parnm produclum, angulo disb-ili bilinscub) rdliMKhilo, margine exb'riore in pai'le superiore |tarum sinnalo. Exopodilum aciile leiiiiinalnm, bjugilnibnem dimidiam partis cetera' nuilto supcrans (lig. 1 , /,|. l'enis basin inins lidx-rcnb) conifoi'nn, bdo, in a|>ice rotundato. Arti- cnbis l)asalis pénis in paiMe b'rlia proximab marginis inl(>i'ioris processu coniformi parvo. in mai'gine exb'iinre [irope .-ipiceni Inbercnii» acnb'is minutis veslito armalns Jig.-l, /// . Longiliido totalis a fronte usqne ad a(jiceni cercopo(him I 1-1.S,2 mm. : igo PHYLLOrODES ANOSTRACES. loiii^itudo triinci 0-8 mm. ; lonyitudo abdominis 5-9 mm,; longitudo c&v-^ copodum 1-1 ..2 mm. Femina. — (lorpus dimonsionibus maris superans. Triincus luiif^iludine abdominis sine cercopodibus paiiim brevior. Sc5j;menta 9-1 1 thoracalia in angulo posteriore utrinque processu parvo pleiirali, coniformi. Abdo- men trunco gracilius, cylindricum, superficie dilate granulosa. Segmenta abdominis anteriora fere œquilonga.Segmentum génitale prinmm angulo posteriore utrinque producto, lobum conicum formante. Segmentum génitale secundum in lateribus postice extrorsumque productum, et in processu brevi, coniformi, granuloso exeuns (fig. 1, y). Segmentum abdo- minale tertium in margine posteriore supra in processum brevem, utcunque aculeiformem, granulosum productum. Segmenta 'ô-l prope marginem posteriorem utrinque disco verrucoso, setam sensoriamgerente vestita. Segmentum abdominale ultimum longitudineni dimidiam arti- culiantecendentis multo superante, in medio marginis posterioris bilo- batum. Cercopodes ensiformes, apicem versus sensim atlenuati, longitudinem segmenti antecedentis multo superantes, articulatione distincta a seg- inento abdominis ultimo disjuncti, marginibus dense aH|ualiterque setosis(tig. i, c/;. Caput fronte late rotundata, inermi. Antennœ superiores longitudine antcnnarum inferiorum, filiformes. Antenna; inferiores coniformes, acuteterminatff', in medio marginis interioris lobo rotundato, in margine exteriore utcun(]ue unduiata- in latere dorsali parum inflata>. Oculi pedunculati longitudinem dimidiam antennarum superiorum mullo supe- rantes (fig. 1, h). Pedes structura maris subsimili. Lamina branchialis sacculusque branchialis peduni 1-10 paris pcdnm maris similes, pedes 11 pa- ris sacculo brancbiali rudimentario, lamina liranchiali carentes Endopoditum pednm ommium postice soluni mediocriler productum. Endopoditum pediim primi paris extrorsum productum, margine pos- teriore in medio sinuato, setoso (fig. 1, //). Endopoditum pedum medioi'um (2-10 paris) marginibus late rotundatis (fig. 1, 0), pedum PHYLLOPODES ANOSTRACÉS. 191 deniquc 1 1 paris nuiii;ii)(' interiore rotuiidalo, exteriore vero subrecte (fig-i,y>). Exopoditum pcdiiin primi paris longitudinc tortia partis cetera*, peduin medioruni lougitudiiic diinidia |)artis (('tera'. pcduiii d('ni(]iic ] I paris longitudinein diinidiam paris cetoraî supcrans (fii;. I, n, o,p]. Sacculiis ovigor laie fusiformis, apicc posloriorc acuto, loiii^itudine fere scgmcntoruni ii alidoniinis aiileriorum sirnul junctoruin ffii:,. I, yi. Ova iiitra \ itam virosceiitia. Longiludo totalisa IVontc usquc ad apiceni cercopodum 18-20 mm.; loni^itiido h'unci 8 min.; loiii^itudo abdominis 9-10 mm.; ioiif^itiido corcopodum l,;}-l,.> mm.; longitudo sacculi ovif^eri '> mm. Patiua : liisula l'etennami (Siind) et insula» parvji' propo insulam Petermann in regione polari antarctica. Specimina numerosa collegit D. L. Gain, memhrnm expeditionis antarctica^ a Uomino ./. Chm'rot directee, anno 1!M)!I, diebus 7-12 mensis februarii, preeterea dicbus 1, î), 7, 13 mensis Martii. Cette nouvelle espèce est dédiée à M. L. Gain, qui l'a découverte au cours de la campagne du u Pourquoi l*as? » dirigée par M. .Ican Charcot. C'est la seule du sous-ordre des Phyllopoda anostraca comuie (l(> nos jours dans la régione antarctique ; elle lut trouvée par fio» 10' 31" de lati- tude méridionale et OO» 32' 30" de longitude; occidentale (méridien de Paris). Elle semble être bien fréquente là-bas, car M. (iain en recueillit de nombreux exemplaires dans diverses localités, et ces exemplaires ne présentaient entre eux que des diiïérences de grandeur. Les exem- plaires provenant df l'île Petermann sont les plus grands, ceux des îlots voisins les plus petits. D'après les notes de M. Gain, la vie de cette espèce dure deux mois (février, mars), et des exemplaires vivants furent pris dans les îlots environnant l'île Perlermann sous une couche de glace de i à 7 millimètres d'épaisseur. LaBranchinecta Gaini re|)résente, dans la /oneantarclique, deux espèces arctiques, Artemiella Skorikowi et la Branchinecta Tolli, dont la première vit au 67», la seconde au 08° de latitude septentrionale. La Branchinecta Gaini nous rappelle, [)ar la structure de l'article basi- ir)2 PHYLLOPUDES ANOSTRACES. lairc (les antennes inférieures du mâle, la Branchinecta païudosa (0. F. U.) ; par la structure de l'article apical des antennes du mâle, la Branchinecta Lindahli Pack et la Branchinecta coloradensis Pack ; enfui les petits prolongements pleuraux des sej^ments !>-l 1 du tronc de la femelle nous rappellent la Branchinecta ToUi iCi. 0. Sars). DEUX IM l SOIRES NOUVEAUX DE LA i;i:(iroi\ ANTAUcrrouE Par E. Daday de DEÉS. .M. .). (lliarcol ;i recueilli peiidjinl ses voyaf;os l'.-iils (mi I!M):5-I1)0"i ol li)OS-l!>00,daiislaréj;ioii aiil;u(ti(iiic, aussi quol(|ues( ►slracodesque M. L. liouvior, profosscur au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, a hieii voulu communiquer à l'auteur. En étudiant ces Ostracodes, i'auteura eu la chance de découvrir sur deux individus deux nouveaux Infusoires provenant de la l'aune antai'cli(|ue et doni voici les descriplions. 1. Cothurniopsis antarctica iJail. (l-'i^-. I, rt, C.) Co//iunii(i/isis inihirrlicd Dmlay, !•'. île, Deux Inlusoires nouveaux ilc la réjiioii aiitaro li(|iii'. Alla/. /\o:/n/i. l'.tll, I. XI, \>. HT, lis-. 1. La logctte a la foi-me d'un entonnoir se rétrécissant fi;radueliement vers la liase ; sesdeux laces sunl laiilôt pr(>s(puMiniformémentdroites (Tig. 1, a), tauldl l'une esl ;i peu près droite el l'autre, [xMil-èlic la l'ace dorsale, pkisou nidiiis légèrenienl ai'cpn'e (ii:;. I , h, r ,. L'ouverture de la loi;etle est tronquée, circulaire, avec un diamètr<' de Onin\03. Sa base est excavée, et cette excavation sei't à l'iusertiou du pédoncule (lii'-. 1, //, li, '■); I:' paroi de la loj^ette y esl [)rolon^('e iiu peu en arrière ets'appTHpie sur les deux côtés du pédoncule. La paroi de la logette est décolorée, lrans|)arente, sans aucune structure ; sa moitié ajjicale présente^ des iuq)ressions annulaires, dont le nomlire varie d<> I à \. Elles sont assez larges, (Vi"»,(KMi à ()">'", 0()!l. La loi;elte est de ()">m,0;') l-0"i">,()() (U? lonj;, avec uu diamètre niaxiniuni de 0'"m,03, mais à la hase, près de l'insertion du pédoncule, son diamètre n'atteint que Om"i,OUS-0>nm,01 . Erpédition Charcof. — Du»av. — Ul-ux Iiit'tisoiies nouveaux. ■-''' jg^ DEUX INFUSOIRES NOUVEAUX. Le pédoncule est partout d'égale épaisseur et paraît être formé de libres lont^itudinnl(tseU(i ciil'uulrird. Il en résulte donc que IJi'ssella (ijUndrica et liaccithta rlongatiis^ iden- tiliés par Mrâzek, sont fort voisins de Lpnuea hranr/iia/is et dilFèrent sensiblement de la jeune Penelle. Les premières antennes de celle-ci étant formées d'un plus petit nombi-e d'articles, deux au lieu de cin(|, il paraît diflicile de considérer Hpssplhi ri/lindrica et Bandus eUmijalus comme des formes larvaires de Penelles. D'autre part, l'étude d une jeune l'i'ni'lladiodontis, longue de 1 \ milli- inèlres environ, nous permet de donner un aperçu du développement des appendices de la n'-gion iuiccale et de montrer que, contrairement à l'opi- nion émise par (^arl Vogt et reprise récemment par M. le 1*"" Wilson, la régression des appendices, tout au moins chez les Lernéidés, ne se fait pas dans un ordre inverse à celui de leur apparition. Les secondes antennes, les mandibules et les premiers maxillipèdes persistent en ellet alors (|ue les premières antennes, les maxilles et les seconds maxillipèdes soni dégénérés et remplacés par des appendices (pii recdiivi'eiit la i'(''gi(iii buccale de l'adidle. Les appendices qui dispa- 200 roPÉPODES PARASITES. raissent les premiers ne sont pas cenx qui sont a|)parus les derniers chez la larve, mais bien ceux qui sont devenus inutiles. Si les secondes antennes persistent ainsi que les premiers maxillipèdes, c'est qu'ils contribuent à la iixation proConde du jeune parasite sur son hôte. Quant aux mandi- bules, leur présence prouve (|iie le régime aliinenlaire du Jeune est durèrent de celui de l'adulte. La persistance des pattes thoraciques chez les femelles adultes des Lrrnœklœ justifie d'ailleurs notre objection au princijje de C.arl ^'oJ;t. Il est vrai qu'on pourrait aussi, à première vue, y trouver une otjjcclion sérieuse contre le principe fi;énéral (pic nous avons rap|)elé. Les pattes thoraciques, devenues inutiles, auraient dû disparaître. Mais les observations de Wierzeijski sur' Priidla raiians monti'cnt que ce C-opépode est parasite successif de deux hôtes dillerents. Le A'(it//)/ii(s^ ou plutôt la forme cyclopoïde (|ui en df'-rive se iix<' sur les branchies de la Seiche ou du Calmar, et abandonne son hôte au moment d(,> l'accouplement. Les femelles fécondées se fixent dans les téguments du Dauphin et y achèvent leur existence. Si l'on considère que ces observations sont analogues à celles de Claus surle développement de Z6^?7?tT«^/Y//*/^'A/V///.v, il estpermisde les généraliser ► et d'attribuer la persistance des paltes thoraciques au rôle im|)ortant qu'ellesavaient à remplir chez la femelle, alors que celle-ci, en changeant d'hôte, traversait une période critique de son existence. L'importance fonctionnelle des appendices paraît donc bien dominer les faits de régression constatés cliez les Lormeidir. DES CARACTÈliES SPÉCIFIQUES DANS LE GE.M'iE l' EXELLA Les observations de Steenstrup et de Liitken, reprises par Claus, ont montré que la longueur du cou, la taille et le nombre des appendices céphaliques, thoraciques et abdominaux, ne pouvaient fournir de carac- tères spécifiques certains. Pour Sir William Purncr, la longueur relative du segment thoracique et du segment génito-abdominal fournirait un caractère spécifique impor- lanl. 'Le premier serait deux fois plus long que le second chez /'. hiihmo- COPÉPODES PARASITES. 201 pterse (K. et D.), aussi long chez P. Iiktiopliori (Th. ) et deux fois moins long chez /*. (Undonlis (Okcn). L"»Hudc comparée des Penellcs provenant de la seconde Mission Charcot, des collections du Muséum et du Laboratoire de Roscofl", nous permet d'appuyer les observations de Steenstrup, de Li'ilken et de Claus et de montrer, en outre, l'importance que peut avoir le caractère spécifique proposé par W. Tiirner. Le tableau suivant résume dans ce buL les observalions de W. Turner, de JJrian et les nôtres : Turner. Nord m an 11. Thomson. Pcrceval Wright. » Chamisso et Eysenhardt. ) A. Brian. A. Qiiidoi-, /'. Iialivnopterœ . . I'. stiijil/a P. Iiistiophori . . . /'. orthaf/nrisri . . P. cxurœll P. d union tis ( a P. fil osa . 1 ■ /'. crossirorni: /'. (inUirclirii. \ a. '■I 1, \ a . ' 1). P. lialn'iwpd'rx . . P. Charcoli /'. c.roro'/i /•". Lioiiril/t'i \ a. Iloscoff. i ' b. Canilinilijc /'. dioflonlis. . 1 " ' /*. fil osa. Xi/ihias (jlaillus Xoiirrntcsiliu'lor Hal.i'no|ilùie. /;. Siljhaldi. lialaMiiiplrrr. Kxocct. Kxnccl. Or.liiij|niis(iis iiiolii. ■) Uiodon. 120 CiO 17 i(l 115 IL'O isr) 10.-) is K) H 70 û,5 3 3 *'; 5 75 H- o7 17 +25 :{() + 15 .T) + 18 51) + 25 iU + 2\ 05 + 30 \'i + 20 18 8 + 10 70 7,5 + 5 7+4 1 1 0,5 1,(18 0,8:{ 0,;J8 0,77 •> î,702 1 1 0,(')2 1 (),'ii". 0,27 Il l'ésulle de rexamen de ce tableau (|ue le rapport euhiî la longueur relative du segment thoraci(|ue et génito-abdominal est variable, pour une espèce donnée, avec le développement de l'individu considéré. Le segment thoracique n'atteint en ellet (pie tardivement sa longueur défi- nitive, alors que le segment génito-abdominal parvient rapidement à son complet développement. Alors même que ce caractère spécifique seiait limilc aux parasites Expédition Charcot. — QuiiMin. — CopOpodos parasites. 20 2(52 COPÉPODES PARASITES. adultes, il n'aurait qu'une importance relative. Comme le reconnaît Sir William Turner lui-même, le rapport entre la longueur du segment thoracique et la longueur du segment génito-abdominal est parfois le même pour des espèces dillérentes. Il en est ainsi, en particulier, pour les Penelles parasites des BaUenoptères. C'est donc lorsque la diagnose est la plus délicate que ce caractère ne fournit aucune indication. Une autre cause, toute matérielle il est vrai, rend encore ce caractère peu pratique. La récolte des Penelles, dans les conditions où elle s'opère, n'est pas sans difficultés, et le plus souvent la diagnose doit être faite sur des individus incomplets. Si, d'auli'c part, nous avons reconnu comme Steenstrup, Liitkcn et Claus, (|ue la longueur des diverses régions du corps, la taille et le nomlue des appendices céphaliques, thoraciques et abdominaux variaient dans une même espèce et ne pouvaient, par conséquent, fournir aucun caractère spécifique précis, nous avons trouvé dans le mode d'insertion et de ramification des appendices abdominaux un caractère spécifique iHq)ortant. La longueur et la complexité de ces appendices varient bien avec la taille du parasite, mais comme ils se développent librement dans le milieu ambiant, ils paraissent échapper aux variations pouvant provenir d'un changement d'hôte. Leurs modes d'insertion et de ramification seraient donc soumis à des lois variables avec l'espèce considérée, mais identiques pour les individus d'une même espèce. C'est ainsi que des Penelles de taille dilTérente et d'origines diverses présentent un même mode de ramification, ce que nous avons constaté pour les Penelles du Môle et pour celles des Bala^ioptères antai-ctiques. Ce caractère spécifique permet d'ailleurs une diagnose précise, alors même que le parasite est incomplet. La détermination de jeunes Penelles dépourvues encore d'appendices abdominaux reste seule incertaine, mais il en est de même pour tous les parasites dont le développement nous est inconnu. D'autre part, les Penelles présentent les phénomènes de torsion et de flexion qu'on ne retrouve que chez lesLernœidw. Les uns et les autres résultent du mode de fixation profonde du parasite, de l'action du milieu COPÉPODÉ's parasites. 203 ambiant et des mœurs do riiôto. La torsion est dirocto ou inverse selon qu'elle se fait dorsalemenl de la i;auche à la droite du parasite et d'avant en arrière dii en sens contraire. Or nous avons montré (|iie les parasites d'une niènie espèce, fixés symétriquement de |)art et d'autre d'un Ilote déterminé, présentaient une torsion de sens conlraire. 11 élait donc nécessaire de d(''linii' la loi'sion sp(''citique, et nous avons convenu que celle-ci serait celle du parasite llxé sur le côté droit de l'hôte. Le sens de la torsion jieut fournir un caractère spécilicpie impoi-tant. (j'est ainsi que deux (espèces de l'enelles, parasites d<' TKxocet, pré- sentent une torsion spéciliipie de sens contraire. Toutes deux étant lixées sur le côté gauche de leur liôle respectif, l'une, Ppiiclld Lioitrillei, pré- sente une torsion directe et, l'autre, Pcuclla p.rocœti, une torsion inverse. La torsion spécifique est donc inverse pour la première et directe pour la seconde. La torsion est d'ailleurs mesurée par l'angle compris entre les rayons mem's parles projections, dans un même cercle, des orilicos buccal et anal. Taxe longitudinal de l'aiiinial étant toujours supi)os('' l'octiligne et le (•enlr(^ du cercle à égale dislance des antennes et de l'orilice buccal. La valeur île l'angb^ de torsion die/ l'adulte peut fournir des caractères spéciiiqnes très précis; mais il convient de détf, par cela même, d'établir les lois physi(pies (|ui |>araissenl dnniiiier les variati(nis des caractères secondaires. Lu longueur des cornes céphaliques, par exemple, parait fonction de la vitesse du déplacement de l'hôte, alors que la longueur relative du cou, la longueur et la complexité des appendices alidominaux seraient, pour une espèce donnée, fonction de la taille du parasite. On ne saurait donc présenter actnellenienl une classification définitive 204 COPÉPODES PARASITES. des Penelles. Toutefois, nous rapporterons à deux espèces distinctes les Penelles recueillies par M. Anthony sur un Balénoptère échoué à Cette et décrites sous le nom de P. halœno/jterœ. Mais on ne peut affirmer que l'une et l'autre soient des espèces distinctes ou simplement des variétés de deux espèces distinctes modifiées par un changement d'hôte. Ces réserves faites, le tableau suivant résume notre étude des Penelles provenant de la lAIission Charcot, des collections du Muséum ou du Labo- ratoii'c do Roscofï'. COPÉPODES PARAFilTES. 205 *î B O O S o B o o o «s 5 ,A « 2~ e 0 5 « 8J ?S^ -= 5- a, tn 2 « K es •g .2 ■S £ 4) O — È" > c ii «■g cd (fi — ' o X Se 05 >; 5 S o o oi-s ce «1 .r o o "^ o j3 co w c s £ 2 10 P o a> c „ os o c3 i> ai — ^ _. g ° « > c c S 01 o c c 3 L. t- E o m ■;= — — ce X z. o a Qi m ^x-a - 03 05 o tn -S , 'r ii m oc CfO 05 -V 2 Tc^^ ~ 3 .- t. '05 .2" =- ôD 3 — c/3 r" — OJ ~ ? 2 3 o o o C3 ' ce ^ I 05 — i" ■S-| s 2 o a o o ^ i-- ai -r c tu o 3 r-oiz; o ^ £ .,§" ^ !5 05 3 .2 o £ ? -3 3 2^^2.2 g:s:5 '"^D °i ■u o — c c -- 05 a) c3 CQ o — oj — -L — ïJ " - 05 _ _ 05 =-3 o -ci; ifTiJ-c = «• - 0:^ Ji Ô5 a ^ « 05 ^33 — C3 — ^05;- ï s o c - 5 O J 0? 0; 3 m - 5 rt-a O r^ 05 ^ :^ "^ 3 > 0) _o -a -.05 0) t/) c — * c 05 ; ~ o 1 tn tn 1 a 0 •r" c C— — . -1 •J 0) tn r S- tn - 0 3 — ^ <^ M i« 3 S 2 C3 O -O 3 C — -9 es CD tn *j ^ tn D 05 tn - .h 5 05 ;; ^ ■^ (71 ' = -îr -^ "" O • tn 05 • c -^ _ ^ ce S — Te" •05 ir. t. OJ a 3 — :C 05 C 3 O ^3^ C 05 C a 05 -3 o o tn 05 •oT cc:2 ^ ^ 7- o tn o ( bc ■05 aï 2 9 S tn X o 05 3 tn 3" >i tn c 3 3 O O O 05 .3 O tn .3 ■— O '-' '- ■g tn- C- 5 ■/! - tn =3 ^ l._05 ~ c 3 c 3)J3 3-è-' 3 3 C3 f 05 I I t/: tn • c 'S :: 0:- 05 . £-^ E- — — to -2 ïï tn 2 P g 3 ~ -2 :^ - -5 .2 ' ■ r 3 S X , tn c c 05 3 fcc 05 o S a 0) 05 tn .0 -a ^ "5 x; — •—— . 3 — .^ -05 cr x 1- ■05 r .t- >■ 3 3 0 tn 0 O) — 0 1 a ^ 0 0 (- 3 u tn-2 t:; C 3 Ci r.o.§ -z—:^-Z. o ■^ 3 01 oa S 5 ^.2 3 05 0 3 tn ^ o ^ tn c3 « 05 £ 3 =.^ C ■;; -05 S P 3 '5_2 a ^ -^ 7; in CD tn '-' C £■= S-2.22 « •S s P 3 O "^ ■" * ''■> 05 05 -3 O 2o6 COPÉPODES PARASITES. Penella antarctica (n. s.). Dans une note préliminaire publiée dans le Bulletin du Musèimi, nous avons rapporté à P. halœnopterœ (K. et U.) deux Penelles d'origine diffé- rente. L'une, dépourvue des régions céphaliquc et thoracique, provenait d'un lluin[)back capturé à Kerguelen et l'autre d'un lialienoptera^Uiltaldl dont nous ignorons l'origine. Mais le mode d'insertion et de ramification des appendices abdominaux diffère nettement cbez ces deux parasites. Il est d'ailleurs le même chez la Penelle de Kerguelen que chez de nombreuses Penelles recueillies par la mission Charcot. Il caractérise une espèce nouvelle, Penella antarctica. P. antarctica diffère d'ailleurs de P. halœnopterx du Bahenoptera Sihhaldi par une région thoracique plus grêle. Le diamètre de cette région, nettement inférieur à celui de la région céphaliqué dans la pre- mière espèce, lui devient égal ou supérieur dans la seconde. Le plus petit des individus recueillis par la Mission Charcot mesure 185 millimètres et le plus grand 224. Nous décrirons tout d'abord le premier |)Our donner ensuite le tableau comparatif des dimensions des diverses régions du corps des deux parasites. La tète est globuleuse, d'un jaune brun, et mesure 3 millimètres de long et 5 de large. Elle comprend deux masses renflées séparées par un sillon longitudinal et présente, en outre, quelques traces d'appendices : une paire d'antennes et des appendices chitineux courts et trapus, assez nombreux, disposés symétriquement autour de l'orifice buccal. Enfin, sur la face ventrale, s'observent deux saillies dont l'extrémité porte des appendices rudimentaires, qu'on peut considérer comme secondes pattes- màchoires. Deux éminences chitineuses placées latéralement dans le sillon qui sépare les régions dorsale et ventrale représenteraient les premières paires de pattes-màchoires. En arrière de la tête se trouvent deux cornes latérales longues de 22 millimètres. La partie basalea 2 millimètres de diamètre et la partie terminale environ 3. La corne dorsale est sectionnée. Elle na que 10 millimètres de long et 1 millimètre de diamètre. L'examen d'autres individus montre que les cornes latérales sont près de COPÉPODES PARASITES. 207 deux fois plus longues que la corne dorsale et tjiie rcxtiéiuilé de celle-ci, recourbée en avant, est également renflée. Le thorax présente trois paires de pattes rudinientaires séparées par des intervalles |)roportionnels aux nombres 2 et 1. La longueur du cou atteint 120 millimètres et son diamètre 2 millimètres environ. Comme la tète et le thorax, le cou est d'un jaune brun dans sa région antérieure. 11 devient brunàti-e dans sa région postérieure. Le segment génital mesure iO millimètres de long et son diamèhe 3°^°!,;}. Sa face ventrale présente une striation très nette qui limite une trentaine de segments (\i se retrouve sur l'abdomen . Ce dernier, long de 21 millimètres, porte les barbes et les barbules (|ui forment des houppes disposées dorsalement en deux rangées séparées par un sillon profond. Chaque houppe comprend une barbe courte formée plus ou moins nette- ment par la réunion de deux l)arl)ulcs primaires dont I une présente une ramitication bilatérale avec barbules secondaires simples et l'autre une ramification unilatérale dont les barbules sont comprises entre les deux barbules primaires. — Enfin la torsion est ici inverse et mesure 13.")0, alors (ju'elle est directe et de 135° pour le plus grand des deux parasites. Penella anlayctïca est parasite des genres Balœnoptera et Mpijaptovd. Le ))lus grand des individus observés provient de li. borealis [Lesson) capturé sur la côte sud du Chili oriental. Dimensiomt romparées de deux <> Pcnclla anldixtica ». Longueur totale Tête Cou ; Segment génilid Abdomen ._ Cornes lalurales Corne dorsale Penella Charcoti (n. s.). Pcnelln r/ff/?-!^»// est parasite d'un Rala-noptère antarctique La tète et le cou sont dun jaune lu un ; le segment g(''iiital, I alidoinen et les appen- dices noirâtres. Vue dorsalement, la tète est |)lus large eu avant (pien A. B. 185 224 4 \ 120 14ô 40 50 21 2ô 22 ■45 10 25 2o8 COPÉPODES PARASITES arrière et rappelle assez bien la forme d'un clou de girofle. Les diamètres antérieur et postérieur mesurent respectivement 6 et i millimètres, tandis que la longueur atteint i'"™,ri de Textrémité antérieure à la naissance des cornes céphaliques postérieures. Les cornes latérales sont bien développées. Leur longueur est de 17 millimètres et leur diamètre, qui est uniforme, de 2 millimètres. Mais la corne nucale est réduite à une simple protubérance de 2'""\."J de long sur 2 de large. Ventralement, la tête a la forme d'une ellipse dont l'axe transversal mesure 7 millimètres et l'axe longitudinal o. Elle présente un disque Ijuccal central où s'observent des appendices aplatis, digités, disposés symétriquement par rapport au petit axe. Les deux appendices antérieurs sont tridentés et peuvent être considérés comme les secondes antennes. II existe en outre trois paires d'appendices centraux plus ou moins digités et trois paires d'appendices latéraux. Les uns et les autres représentent des appendices buccaux dégénérés. En dehors du disque buccal se trouvent deux antennes frontales rudi- mentaires et les vestiges de deux pattes-mâchoires. Le thorax a 3 milli- mètres de largeur à la naissance des cornes latérales. Il porte quatre paires d'appendices locomoteurs atrophiés séparés par des intervalles proportionnels aux nombres 1 , 3 et \. Il se continue par un cou grêle, long de 20o millimètres, dont le diamètre mesure environ 2 millimètres et qui, en certains points, ne dépasse pas 1 millimètre. La formation de ces étranglements s'explique sans doute par la présence d'Algues li- néaires enroulées autour de ce parasite. Les Algues se seraient fixées avant que le parasite n'eût atteint son complet développement. Cette région n'atteint donc que tardivement son diamètre définitif. Cette obser- vation confirme d'ailleurs celles que nous avons faites précédemment sur le développement tardif de cette région. Le segment génital atteint 4i millimètres de long et son diamètre i. Tl présente dans sa moitié antérieure dessillons circulaires (jui limitent une dizaine d'anneaux et, dorsalement, les orifices de ponte avec deux ovisacs longs et grêles, d'un jaune brun. L'abdomen a 20 millimètres de long et son diamètre mesure 3 milli- mètres à la base et 2 à son extrémité terminale. Il porte latéralement COPÉPODES PARASITES. 209 seize touffes d'appendices rigides, noirs, longs de 10 millimètres. Chaque houppe comprend une barbe formée plus ou moins nellement par l'union de deux barbules primaires. La bar])ule interne porte des ramifications bilatérales et la barbule externe des ramifications unilatérales. Ces der- nières ne sont pas d'ailleurs comprises entre les barbules primaires. Enfin la torsion est inverse et mesure 180°. Penella Liouvillei n. s. Ponella Liouvillei est parasite de l'Exocet. Sa région céplialique, enl'ouie de 9 millimètres environ dans les tissus de l'hôte au point d'insertion de la nageoire pectorale gauche, mesure ti millimètres de largeur et 3 milli- mètres de longueur. Elle j)résente dorsalement deux protubérances hémisphériques latérales reliées par une partie plane. L'hémisphère gauche porte deux petites saillies coniques, dont la plus grande est externe, et l'hémisphère droit deux petites saillies à partie terminale élargie et plus ou moins bifide. En arrière et dans le plan médian, une corne longue de 2™"^, 5 se dirige obliquement vers la région postérieure. A gauche, un second appendice long de G millimètres se dirige vers l'arrière en faisant avec le cou un angle de 40° environ. 11 porte sur la face ventrale un rameau de i milli- mètres environ. Enfin, sur la droite, une deuxième corne à partie ant('- rieure convexe, longue de ."> millimètres, sedirige versia partie ant<''rieui'e de l'animal et fait avec le cou un angle de 90° environ . Elle porte également, mais sur face dorsale, un rameau secondaire de 2 millimètres environ. La région céphalique, vue par la face ventrale, est plus ou moins ovoïde et présente un assez grand nombre de productions chitineuses blanchâtres aplaties, disposées à l'intérieur d'une ellipse. Les bords latéraux [Ktrtent des expansions chitineuses élargies. Le cou mesure le millimètres de long et son diamètre 1""",,"). 11 porte les traces de quatre paires de pattes nageuses, dont les intervalles sont sensiblement proportionnels à 2, 2 et 1 . Le segment génital atteint 8 millimètres de long et son diamètre 2 milli- mètres. Il se termine par un abdomen large de 1 millimètre, long de 10 et sur Iripiel s'insèrent latéralement les barbes dont les deux premières Expédition C/iarcot. — Qlidoh. — CopOpodes parasites. 27 210 COPÉPODES PARASITES. et les trois dernières sont simples. Les autres, longues de 5 milli- mètres, portent une barbule primaire dont la longueur est d'autant plus petite que la barbe considérée est plus voisine de l'extrémité de l'abdomen. Enfin la torsion est directe et mesure 90° chez l'individu observé. La torsion spécifique de /'. Li'))/ri/lei est donc inverse. Genre Lernsea (Linné). Lernaea Godfroyi 9 "• s. Lernœa Goclfroyi provient d'un Cottoperca Do//oi[?) péché au tramai I, dans la baie Tuesday. La fixation du parasite provoque la formation de petites tumeurs à la partie supérieure des arcs branchiaux. Sa région céphalique comprend une partie antérieure, le mufle buccal, saillie conique de Inini,!) environ, et trois appendices cornus, un postérieur et deux latéraux, légèrement infléchis de haut en bas. L'appendice postérieur, long de 2'ii'",o, est bifide, et les deux pointes qui le terminent sont inégales et divergentes. L'appendice gauche, bilide et légèrement rétréci à la base, atteint 2°im^5, Celui de droite est multifide et ne dépasse pas 2 millimètres. La région céphalique porte les vestiges de trois paires de pattes nageuses dont les deux premières sont les plus rapprochées. Elle se continue par un cou chitineux, rigide, de 1 millimètre de diamètre et dont la longueur totaleatteint 16 millimètres. Ce cou est enfoncé verticalement de <î milli- mètres environ dans l'axe branchial et se dirige ensuite obliquement sur une longueur de 10 millimètres à travers les filaments branchiaux qui l'enserrent et lui forment une véritable gaine. Il atteint alors le segment génital long de T™™,;] et dont le diamètre mesure 3 millimètres dans la région antérieure et 3™™, 5 dans la région postérieure. Convexe en avant, il est continué par un abdomen dont le diamètre atteint 2 milli- mètres et la longueur 7. Enfin la torsion mesure 90° chez Lermi'fi Gndfroiii, (|ui présente d'ailleurs des phénomènes de flexion très nets. COPÉPODES PARASITES. 2il ricnroBrachiella (Cuvier). Brachiella Gaini a. s. nrarJtirlla iifiini a été tiouvéo sur les Itrancliies cl sur les parois de la cavité branchiale d'un 7"/ r/nnfodtts capturé h l*orl-Lockroy. La longueur totale, ovisacs compris, est de 12 millinièlres. Le cou, le segment génital et les ovisacs mesurent respectivement 4, 3 et ."i milli- mètres de longueur. I^e cou a 1 millimètre de largeur. Il porte à son extrémité la région céphalique. Les antennes sont coniques et formées de trois articles d(»nt le dernier porte un crochet terminal. Les secondes anlcmies sont vigou- reuses et à trois articles. Le dernier comprend une branche supérieure élargie et denté»' et une branche inférieure deux fois plus petite, terminée par de petites dents coniques. Ces antennes forment donc, comme chez tous les LeriK'opodidés, un organe de fixation temporaire cl puissant. Entre les premières aiilciiiics se place un rostre i)uccal ayant la foi'iiie d'un tronc de cône. Il compi'ciul une lèvre supérieure très pelile, recou- verte latéralement par une lèvre inférieure bien développée, dont les bords portent des cils nombreux dirigés vers le centre de l'orifice buccaL Le rostre renferme deux stylets aigus ei deux mandibules lermim'-es par un partie élargie et dentée. L'n |)eu en ai'rièie du lostre se i)laceiit deux maxilles lamelleuses dans lesquelles on retrouve la iorme typi(pie delà patte nageuse desCopépodes : un exopodite bii'auié et un endopuditi' simple. Enfin, la première paire d(î patles-màchoires est foi-UK-e |)ar une pièce basale vigoureuse dont le bord interne est finement denté dans sa partie terminale et se termine par un crochet aigu, recourbé, dont l'extri-miti' att(Mnl la base de l'appendice. Le cou présente des nodosités j)lus ou moins nettes, visibles par traiis- l)arence, variables d'un individu à l'autre et (|ui donnent à cet le ri'gion une apparence articulée. O'tle région |)()rle des traces évidentes d'une segineiiiation primitive accusée par desreplis chilineux très nets. Les segments seraient au nombre de quatre, et le troisième paraîtrait plus dévelopjié (pie les autres. Le cou 212 COPÉPODES PARASITES. est en effet un peu plus large au-dessus du point d'insertion des bras ; son diamètre y atteint I,o. Il se rétrécit ensuite brusquement pour atteindre le segment génital. Les bras formés par les secondes pattes-mâchoires ont S""", 5 de long. Ils sont épaissis à la base et dans leur partie médiane. Leurs extrémités sont sphériques et distinctes, bien que légèrement fusionnées. Le segment génital estcordiforme. Il mesure 3 millimètres de longueur et 2"i°i, 5 d'épai sseur . La plus grande largeur est de 3°^™, 5 , mais il ne dépasse pas 2™™, 5 dans sa partie antérieure. Il présente un abdomen piriforme rudimentaire, de chaque côté duquel s'observent deux petites lamelles chitineuses Iniides. Les ovisacssont des cylindres de 1 millimètre de dia- mètre et longs de 4'»°», 5. Les œufs sont nombreux et petits. Leur diamètre n'atteint pas un tiers de millimètre. Le mâle est inconnu. EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE I Dkssins schématiques des appendices abdominaux de Penelles. Fig'. I. — l'enella Lionvi/let {n. s.] de VEsocol. Fig. '^. — /-•. diof/otUis (lu Diodon. Fig-. 3. — /'. exocœti de l'Exocet. Fig-. i. — P. sar/itta de Lio/i/ius liu/uJns. Fig-. 5. — /'. filosd de OrthfKjuriscux in' plti/xique, vol. XC\^ 1823. — Dii'lionnaii-e ilus sciences naturelles, vol. X.W'I. 1823. Lesuelu. — .hiiirii. Ad. .Xii/. .Vr. l'Iiihid. 1830. CuviER. — Le rèf^ne aniiiuil. 1S3.J. HuiiMEiSTER. — Xova acta |ihysico-modica (.1«k/. Cif.-i. Lesp. Curol., vol. XXVII). IS'iO. GiÉiiiN. — Icon. Zuojtli. 1840. Mil.ne-Edwauds. — Hist. Nal. Ciusl. 18i7. Baiud (W.). — Anna/s and Maija:. of Xat. Jli.'sl., vol. XI.X. 1800. — Hist. of Brilish Kntomostoraca {Ray Socieli/, Lmidon). 1801. Steenstrup et Lih-ken. — lîidraij fil Kiiadskab. 1800. Sahs. — For/iand/iiu/cr i l'idcns/aiùs .VcAs/i. , Cliristiuiiia. 187(1. WiuciiiT. — Ann. and .Mng. A'at. Ilixt. 1870. Van Beneden. — Acad. roij. dr Hrh/'Kjiie. 1877. KoREN AND Daniei.ssen. — l'"auiia littoralis Norvegite, Bergen. 18'.)!). Basset Smith. — Proc. Zool. Sor. /.ondon, .April. l'.)OD. Anthony et Cai.vkt. — Sor. iiliilomatique, '.)« série, Vil. 1!)05. Thompson. -Bio/, /lu//. \\'ood'.i floll., vol. VIII. l'.)().-). Turner (W.'i. — Trans. roi/. Soc. Edin.. vol. XLI. l'.MIO. Brian. — Copepodi Parassiti, Genova. 1010. A. QuiDOR. — Bull, du Muséum. i\° 2. 1910. WiLSON. — Zoolof/isr/ier Anceigcr, X.K.W'-" vol. 1012. A. Brian. — Résultats des campagnes scientiliipies de S. A. S. le Prince Albert 1" de Monaco, fasc. XXXVIIl. Deuxième Expédition Charcot. ( Quidor.-Copépodes.) pi Quidor del 'mp [.Lafontame, Paris. Boxsgontier lith Schémas des appendices abdominaux de Penelles. Deuxième Expédition Chavcoi. ( Qzddor Copépodes ) V' y 20 24? 9.6 \y hTip. L. Lafontainâ. Paris BciscionuOT iith Penella diodontis.^Lerneea Godfroyi._Bpachiella Gaini Penella Charcoti et Penella Liouvillei. Deuxième Expédition Charcot. (Quidor. - Copépodes). PL UI Fig. 27. — Brachiella Gaini (n. s.) X ^* Fig. 28. — Penella lAouvUlei (n. s.) face tlorsalc ( y(^'ii2). Penella Liouvillei et Brachiella Gaini. Massoix S: Cie, Editeum Deuxième Expédition Charcot. (Quidor. - Copépodes). PI. IV 39 Demi-grandeur naturelle Divers types de Penelles. .tfasson et Cit. Éditeurs DIPTERES BIX&ICA AMARCTICA JACOBS " Par D. KEILIN Lo matériel d<> l)i|)t('i'es recueilli par M. Gain au cours do l'expédition du « l*our(|uoi Pas ? » renferme exclusivement des individus de lielgirâ nnlarclha Jacobs aux diverses phases de leur développement. neU/ira (iiitdrttird Jacobs, ainsi que Jacobsiella ïmujeUunicu^ Diptères antarctiques à ailes réduites, ont été découverts par Uacovitza, au cours de l'expédition antarcticpic de S. Y. « IJelgica » (1897-18U8I. Le premier de ces Diptères, toujours accompagné de larves d'un ('biionomide, a été trouvéau niveau du détroit de Gerlache; le tleuxième beaucoup |)lus au nord, sur la côte de la baie du Grand-Glacier (Terre de Feu). Ces deux Diptères ont été décrits par Jachhs (2i et étudiés avec beaucoup de soin par IUibsaamkn (3). L'Expédition Antarctique française (l903-l!K)')j et l'cxijédition du « l'ourtpioi Pas? )> ont recueilli des llclfilcd (uitarrlica Jacobs avec les larves de (Ihiiouomides (pii les acconjpayiient, mais elles n'ont pas retrouvé Jambsirlla. Cela tient sans doute à ce que les endroits habités par Jacolisirlhi n'ont pas été explorés. En cil'et, on l'a cherché dans les régions où vit llrlijlid (inidniird, c'est-à-dire au niveau du détroit d(! Gerlache, tandis que Racovitza ne la Irouvé qu'il 10° au nord de ce détroit. La station de ./«co/ys/VV^/ est séparée de celle de BcUiicn par une dis- tance de I 000 kilomètres de l'océan Antarctique. Si on se rapporte à la (Il Les résultats principaux de ce travail ont été publiés dans la C. U. Ac. des Se, 1912, 1. GLIV, p. 72a. (2) Ann. Soc. entoinoloseuce tl'un ('liirouomide encore* incomin dans les i-i'-gions antarcti(|ues ". Le seul lait cjue cette larve a été exclusivement renconlr<''e à côt<'' de nrlfiicfumlardira au cours de trois expéditions successives, et eu noiidue considi-rahle durant la dernière, peut suggérer l'idée qu'elle appartient à //. (inldvclird. C'est d'ailleurs l'opinion exprimée par M. (Iai.n dans la note (pii accompagne le maté- riel : " Les larves de l)i|)tères, dit-il, (lécrit(>s dans les publications de la « lîelgica » et retrouvées au cours de notre (>xp(''dilion doivent, selon moi, èti'e attril)uées à BeUficd dnldiclicd. Malgré toutes mes re- cbercbes, je n'ai pu trouver trace d'aucnn autre Diptère dans la i-é- gion antarctique explorée par le " l'oui'ipioi l'as? )i. Au surplus, le mal(''i'iel abondant recueilli pimdant la dernière expé- dition m'a permis de l'aire des cons- tatations précises, .l'ai pu trouver quebines individus (iig. 1) chez lescpu'ls la nymphe ('tant enfermée dans la peau larvaire, dontellen'a pas [msedébarrasser, loutau moinsd'une façon c(Hiiplèl(\renrerniail l'iusecle adulte prêt àéclore et parfaitement re- V\\i. 1. — Les trois slailrs, larvaire, ii\ iiiiilial et imaginai, supeiposOs. — a, U'-ir di' l.i larve ; /, |)oau larvaire ; n. poau tlo la nyiiipho ; i, l'ar- iiiature Kt^nitali-' "làle ('<-' l'imago. X 3:t. 220 DIPTÈRES. connaissable. En étudiant avec beaucou|) de soin la peau larvaire (/ et a, ïvj^. l I, j'ai pu laramener sans aucune difficulté à la larve de Chironomide qui accompagne toujours les fi. (nilardicd, tandis que l'adulte (/) s'est laissé facilement identifier à //. (inhirctud. J'ai trouvé aussi quelques nymphes libres, pareilles à la précédente, et renfermant les différentes phases de la formation de l'imago ; j'ai trouvé un mâle de B. antarctica en train d'éclore, déjà presque libre, ayant l'extrémité postérieure de l'abdomen et les extrémités des pattes engagées dans la peau nymphale. Enfin ce matériel ieiif(>rmait quelques peaux nymphales. Tous ces faits m'ont permis de raccorder d'une façon incontestable, stade par stade, la larve deChirono- mide h l'insecte parfait /?. antarctica Jacobs. D'aufres faits, et ceux-ci d'ordre anatomique, permettent de ramener la Belgicu antarctica aux Chironomides : d'abord les cerques de la femelle, comme l'a bien remarqué RiinsAAMEN, présentent chez Belgica un seul article, au lieu de deux comme chez les Sciarides; ensuite la dissection et les coupes des femelles adultes montrent que les organes génitaux appartiennent au type de ceux des Chironomides ; comme chez ces derniers, ils possèdent une énorme glande à mucus (w, iig. 11) qui donne aux pontes de Chironomides leur aspect si parti- culier. Enfin, la ponte de Belgica antarctica, qu(> M. Gain a pu trouver, est tout à fait du type de celle des Chironomides. Voici la description qu'il en donne : « .') janvier 1909 : en examinant les amas de Belgica antarctica j'ai trouvé la ponte. Je me suis aperçu qu'il y avait entre les individus de longs filaments ayant jusqu'à lOà 15 millimètres de longueur sur0in™,3de largeur, filaments incolores avec dans l'axe des œufs blanchâtres disposés en chapelet.» J'ai pu vérifier cette observation sur le maté- riel fixé (fig. 2j ; j'ai trouvé, en effet, plusieurs Fig. 2. — Un fragment iJe la pontu de n ii ™ , ,. ., „ ,, Belgica (intavciica. imcohs. x 31,5, icmelles gontlees remplies d œuts ; d autres avaient leurs pontes en forme de longs filaments, renfermant plus de soixante-dix œufs, accrochés à l'abdomen ou aux pattes ; certains groupes étaient formés de deux ou trois mâles accrochés sur une femelle et des morceaux de filaments de la ponte prise entre les pattes et les abdomens de ces individus. Le bocal renfermait DIPTÈRES. 221 eiilin plusieurs filaments de la ponte ou morceaux de filauieiils lihies. La /arve de Helgica anhirclica est une laive typique de Chironomide. L'étude de celte larve a été faite pai' lîiir.sA ami.n. .le m'arrêterai seulement dans le [)résent travail sur celles de mes obser- vations qui ne sont pas en accord avec celles de RiJBSAAMEN, et je décrirai les or{i;anes dont il n'a point parlé. La tête (ilg. 3). — Avec beaucoup de soin, Uuit- SAAMEN a étudié la réparti- tion des ori;anes sensoriels (le la tète ; il en compte jus(|u"à dix-huit paires ; j'ai retrouvé la plupart de ces poils sensitils, mais ils sont beaucoup plus longs (|U(' ne les icprc'sente KUBSAAMICN et ne sont pas ^^'^- ^rT'''" ''•;'" ''1'^ '''' ""• '""""■';™ ^"'^ ''"' l.rolil ...onlrant 1 la ilisposition îles organes scnsilifs. — m. niaxille. x -"J3. toujoursaux endr()its(pril indique. Celte dillerence dans les dimensions est probablement due à ce que IJuiîsaamicn a étudié la tète préparée dans un liquide caustique quel- conque (|ui a dissous en partie la chitine des poils. Je n'ai pas trouvé les poils 13 et //, et le poil S est beaucoup plus rapproché de I'omI que ne le représente Huiîsaamkn. L{i//re{iii^. i). — Les figures et la descri[»tion de KiiitsAAMi-N relatives à la lèvre supérieure sont en partie inexactes cl très incomplètes. .Je ne m'arrê- terai donc pas sur sa description. La figure i montre le labre vu de trois quarts par sa face ventrale. On voit, au sommet de la lèvre et du côté dorsal, une zone plus claire moins chitinisée o. (\u\ présente un certain nombre d'organes sensoriels : d'abord une paire de bâtonnets épais un Fii;. i. — La fiice viMilralu du lahii' viiu tic ti'ois qiiarts montrant la disposition des oiganus sensilifs et prélien- siles. (l'our explir. des lettres, voir le texte.) x "^0. 222 DIPTÈRES. peu recourbés eu forme de corues [a) ; à cùlé de clinctiii d'eux, se trouve un petit bâtonnet [h] ; en avant, ou plus près du bord antérieur ventral, on voit une paire de poils [c dont l'extrémité est laciniée; extérieurement par i-apporl à ces ])(>ils, se trouvent cinq poils ordinaires qui se re- coiiriient sur la face ventrale. Les plaques chitineuses (rf), (|iii limilent en avant la zone» claire, ne se réunissent pas sur la ligne ni(''diane ventrale. Kn arrière et ventralement par rapport à la plaque il, la lèvre présente une bande transversale cliitinisée et dentée [f). L'oryane énigmatique qui se trouve sur la face ventrale de la lèvre, — organe qui existe chez toutes les larves encéphales de Diptères, ■ — est formé des pièces suivantes : trois dents médianes (/.j, une paire de dents ou crochets chitinisés (/) ; deux paires de crochets transparents, dont le bord postérieur est découpé en brosse (y) et une paire de crochets [h) analogues à ceux de /'. Toutes ces formations sont entourées par un anneau chitineux (7) qui se prolonge» en arrière par une petite surface quadran- gulaire de chiliiK! plus foncée \n). Les parties latérales élargies des pièces il s'articulent avec une paire des pièces chitineuses (m), très fortes eu forme de main, dont le bord libre élargi est découpé en doigt. Ces pièces sont mobiles et jouent probablement le rôle d'organes préhensiles. Maxille (fig. îi). — Les maxilles sont à peine indiqués par lîtiiiSAAMEN : il les représente comme étant internes par rapportaux mandibules ; or ceci est inexact; les maxilles des larves de BeUjka (ininri-l'icd, comme d'ailleurs de toutes les autres larves, sont extérieures aux mandibules. Elles sont formées de deux parties : maxilles proprement dites et les palpes maxil- laires. La maxille preqjrement dite présente ime large base («) avec deux longs poils sensitifs très raj)prochés (//) ; le bord libre de la maxille DfPTÈRES. Fis. 0. Maxille (Iroito la lar-M'. x "io. (j ni |irôs(MitP l:i |iaili(' liaiicli;mle |M)i'lt' plusieurs poils di' diuirusiiin variable ; iei, eelte pailie u'i-lanl pas fortement chitinisée, no permet [)as h la maxillo dojouci' un rôle autre ipu' |)réhensile. I.a uiaxille présonfo eueore un liàtouiui sensitiC ('urour(' daus une sorte de eapsulf^ (V/i, un poil sensilif (f) et une sorte de fossette {e). Le [)alpe maxillaire présente à sa base une paire de poils ana- logues aux [)oils basilaires [h) de la maxille. Le sommet du palpe présente plusieurs bâ- tonnets (0 à lOi et trois poils ordiiuiires. On peut enfin signaler la présence d'un endolabium sous forme d'une pièce médiane charnue cachée par le luentum et couverte par un grand nombre de poils en forme de palette, à bord libre découpé. Les s('(jments thoiaciiiiics ne présentent, comme organes sensitifs, qu'un bouquet de trois poils en face de chaque disque imaginai de pattes (fig. 7). Os formations sensitives existent chez toutes les larves de Diptères sans exception. Les seçimentsdhthiiiiiiiiiu.r ne présentent rien de particulier-, et le dernier segment caractéristique des larves de Chironomides est conforme à la description de UiiiiSAwiKN. Analdiiiie. — Le tube digestif avec ses annexes, le système nerveux sont tout à fait com|)arabl(>s à ceux des autres (Miironomides. Ce sont surtout les (lis(|u(>s imaginaux (|ui pn'senteut un inli-rèl parti- culier chez les larves àQ BpUj'h n'est qu'une paire d'yeux 1) Kludc sur les yeux doubles des Arlliropodcs [Actn. Soc. Enlom. IMwiuiiv , l!d. III). (2) Die Augcn der Diploronlarven und Puppen {7.ool. Anz., [îd. XXXI, 1907). (3) Die Faceltenaugên der Diplei-en {'/.ctischr. f. nm. ï.noL, Rd. XCIII, 1909). (l) Die Eiilwickliiiiic (li'< linai,'nauKes von Vanessii uriir.i' V.ool. Juhrli. .\ht.f. Anat., lid. XI, 189:1). (:>) Die Sehofgane der Larve und linaiio von Dvti^cus inarginalis [leitschr.f. irisn. ZooL, 1912, 1 lleft). Ji^rpediliuii Charcul. — Kkilix. — Diptères. 29 226 DIPTÈRES. imaginaux, dont le rapport avec les yeux larvaires doit être couru de la mênie manière (|ue le rapport entre un orfj;ane imaginai (pielconquc cl l'organe larvaire qui lui corr(>spond. .le pense que chez tous les Insectes à métamorphose complète, dontla larve possède des yeux simples, ces yeux persistent chez l'imago. Us peuvent ètreplusou moins déplacés et masqués par les yeux imagina ux qui gagnent en surface. Dans notre cas, les yeux composés imaginaux n'étant pas très grands ont laissé suhsister les yeux larvaires tout près d<' la surface, grâce à quoi ils sont bien visibles. Je n'entrerai pas dans la description de Bchjira aniarcùcd adulte, description (|ui est suffisamment bien faite par Ruusaamen. lit'diirlittii (IcsaJIcs. — Les ailes de HeJgiai (m(arc(icfi,aïn^ï que celles de Jarohsie//fi maf/r/fanicft^ sont, à l'état adulte, extn^Mnement réduites. Nous avons vu plus haut que, chez les larves de /?. a/i/a/r/ira^ les disques ima- ginaux des ailes sont un peu réduits, que l'aile nymphale de Belgica est Fig. 10. — L'aile nyinplialo n-nlVMinanl à son intérieur l'aile imaginalo. x KÎO. plus petite que celle des autres Chironomides. Mais la réduclion de l'aile imaginale ne résullc pas seulcuieni de la réduction des disques imaginaux des ailes chez les larves. (Test au moment de la nymphose (jue se |)roduit le véritable processus de réduclion. L'aile imaginale, au lieu de proliférer à l'intérieur du sac chitiu<'u\ constituant l'aile nymphale, se réduit au contraire, probablement par résorption, de telle sorte qu'elle devient beau- couj) plus petite que celle de la Nymphe. Les muscles alaires qui comblent, chez tous les Insectes ailés, la cavité du thorax, sont tout à fait réduits. On connaît depuis longtemps un grand nombre d'Insectes, appartenant à des ordres diilérents, ayant des ailes très réduites, ou qui les ont perdues d'une façon complète. Ces Insectes sont pour la plupart localisés dans les îles comme Madère et Kerguelen. La première explication de cette conver- DIPTÈRES 227 f^ence inlôressantc a <'lé donnée par (lli. Dauwin i IS.'iO, De rmifiiuc des osiiéres, cliap. \ . 11 , (|ui. en se basant snr les l'cchcrches de Wollaslon, envisagea le vent, — ractcur prépondt'rant |)onr tontes ces régions, — comme tactenr de la sélection : les Insectes qni voleiil ixancoup sont emportés [nw le vent cl noy<''s dans la mut, tandis que ceux (piiontles ailes moins développées ne donnent pas prise au vent et se repi'oduisenl entre eux. Lèvent peut agir aussi, d'après Daiîwin. directement sur l'individu en enipèchanl les Insectes de voler, ce (jui entrainciail ralrnpliic d(^s ailes [)ar iion-usage. Au coui's de ses études sur les Insectes d(; Kerguelen, Endkrlein (1) a ctc .amené à une nouvelle interprétation d<> l'aptérisme. En étudian! V Aiaildldnla foiiiiKifonnis, un liorhnrinir aptère, l'auteur a remarqué que les femelles adultes avaient des ovaires très rudi- mentaires, il en conclut que les Insectes de Kergueh-n, à ailes réduites ou complètement dépourvus d'ailes, écloraient à l'état non par- fait, et c'est seulement pendant la vie iniaginale qu'ils arriveraient à la maturité génitale, tan- dis que les ailes resteraient rudimentaires par non-usage cl manque de matériaux niiliiiil's. L'hérédité et la sélection auraient renforcé ce processus. Il me semble qu'il n'y a aucun rapport de cause à elFet entre la maturité génitale et l'éclo- sion de l'imago; en elVet, les femelles (riiii grand nombre de Miptères de nos régions, par exemple (UiU\jihiir(t, I'hIIchki et autres Musci- dées, éclosent en état inmialure, bien i'ktrn il ci- ki'tfjuplen mit rMulimciit.iicii odci' (t'IilciKlfii l'liif;('ln sicli in eiiieni i)ij;.inis('li unrt'i'lii;(Mi SUidiiiin ans diT Piippe zuni lma,i,'() imd ei'sl iin lmai,'enall('l)('n v.w (iesclilechslt-eife enlwickcln. wobei die nocii uiienUvickidten Kluijel diiirh .M(litl)iaui'li iind dnirli die infidirp der iiiin nidifr ".'ewocdciii'n - Nymphe femelle de /)'. antarctica jacolis, vue de prolil. — 1 et 2, 1" cl 2» seg- mrnls alidoiiiinaux ; il^ il» tei- gile : 'Js, !•'■ stérilité: w. {glande à mucus ; 0, ovaire ; r, récep- tacle siMiiiiial. X 33. 228 DIPTÈRES. du quinzième au vinjj;tième jour après l'éclosion. La maturité génitale est en rapport immédiat avec la quantité de substance de réserves emmaga- sinée pendant la vie larvaire ; si ces réserves ne sont pas suffisantes, les ovaires ne se développent que lorsque l'imago a absorbé une certaine quantité de nourriture. D'autre part, dans le matériel du « Pourquoi Pas? », j'ai trouvé quelques lidgica antarctica femelles très jeunes (fig. H), encore enfermées dans la peau nymphale et dont l'ovaire (o) développé remplissait l'abdomen, envahissait même la cavité du thorax, et pourtant Belgka présente les ailes très réduites (1). Il serait intéressant de préciser dans quelle mesure la réduction des ail es coïncide avec celle de muscles alaires. Il est fort possible que les muscles subissent l'influence de facteurs externes et commencent à s'atrophier avant même que les ailes ne se réduisent. Malheureusement on n'a pas encore étudié les Insectes qui ne volent pas ou volent très peu, bien (|u'ils possèdent des ailes. Belgka anktrctka Jacobs habite la région antarctique, au niveau du détroit de Gerlache, entre 64° et 65° 27' de latitude sud. Les larves vivent dans de petites mares parmi les Algues vertes ou sous la mousse immergée dans l'eau; sous la mousse vivent des adultes que l'on rencontre également sur la terre elrochershumides; sous les coquilles, des Patelles ou tous autres débris. Parfois ils forment de vraies agglomé- rations qui flottent à la surface dune mare ; à ce sujet, M. Gain s'exprime ainsi : « Le 5 janvier 1909, sur les petites flaques d'eau (provenant de la Ergiinzung der Entwickelung der Sexualoi-gane boiliiigte Atrophie dei'selben, unenlw ickell blei- ben. Durch Vererbuns; und Auswalil wurde dies verstarkt (WissenschafWchc Ertjebitisse der Deut- schen Tiff-See Expédition Wuldivia IS9S-iS'J9, p. iU2-20:)). (d)Tout récemment De\vitz(C. R. Ac. des Se, 1912, p. 386) a essayé d'éluciiler expéri mentalement le phénomène de l'aptéii'^mc. 11 a soumis des nymphes de quelques Diptéies à l'action de dill'é- rents facteurs, froid, chaleur, air conQné, acide cyanhydrique, et il a obtenu un certain pour- centage d'individus aptères. Il me semble que Uewitz n'a ainsi obtenu que des modilications d'ordre paliiologique; en elfet il dit lui-même : « 11 arrive aussi que les Insectes dont les pupes ont subites traitements indi(iués ou dautres(entre autres, l'influence de l'acide acétique) marchent diflicilemenl ou sonl inca]ialiles de prendre leur vol malgré la présence d'ailes parfaitement développées. » 11 n'est pas étonnant qu'un facteui' agissant sur une nymidie d'une façon assez intense pour amener un état pathologique général se traduise extérieurement sur un organe en voie de pro- lifération, ce qui est le cas de l'aile chez la nymphe du Diptère. niPTËRES. 229 fonlo dos neiges) du sommet do lilc PeU^vm^n, poussées par /r /yv< radeaux » les aggloméi'ations cuiieusi's d'un Tipulide, Dicfunoiiinia iiiodesla, que ('iIaiu> a observé sur les côtes dc^ Winiereux (l'as-de-Calais). «Certaines années, àrairière-saison, quand les premières gelées nocturnes com- mencent à se faire sentir, ces Insectes, engourdis par le froid et poussés par le vent, volent avec diflieullé, s'accrochent les uns aux aulies par leurs longues pattes et forment ainsi de grosses pelotes (souvent aussi volumiiumscs (|ue la tète d'un enfant), (|ue la brise fait rouler sur les pentes gazonnées et (|ui vont jiai lois s'accumuler en énormes amas dans quelque coin mieux abrité. [Curieuses agglomérulions de Dicranomuia modeslu Wind. (F. des jeunes yhe 9- 101 + 102+103 (."> janvier 1909i. — Surface de ilai|ues d'can du sommel de l'ile de l'etcrmann (12.') mètres), mâles el femelles accoujtlés, |iiinle. Il \ a 1 .■)8() (f et 348 9 • ces individus loi niaient le radeau dont il était question plus haut. :î5(j(i7 IV^vrier lOUÔ!. — Algues vertes des peliles mares du sommet do Pelermami. .\llilude : 125 mètres. Un très grand nond)r(! de larves de taille variable : il y a au moins 3 000 individus. Les radeaux n'exislaieni plus à la surface des ])eliles niai'es. .■i.")8 (21 février 1900 1. — Mo\isses humides sur les rochers de l'ilc Pclcrnianu : :!(• Inrves; 40 d* et 10 9 ; 18 nymphes : 9 cf et 11 9. 372 (4 mars 1909). — Dans les petites mares sur les ilols au sml de l'ih^ Peleiinann. d"uu brun violacé, 4(1 larves grancles cl ]ieliles. L.\ « liEMJICA ANT.VUCTIC.V » .V KTK VIK \l.\ KMllidITS SIIVANTS '. Ilot Casablanca, ilôt Condier [Porl-Loclu'oy (ilc ViencUci larves el ailullesj: L. 04°49'.S3",:î s. : n. 0r)<'49'18'' W. P. IleBfJolb-Wandeladulleset larvesdaus la mousse luiniidi', : L.ri.-)"(i:;'S ; ( i.(i;i"22' W. P. Ile Pelermaiiu ( — — — ) : L.05» 10' S.; (LOO" 32 W. P. (îap Tu.xeii, S janvier 190!) i larv(■ — Commission CHARGÉE par l'Académie des Sciknces d'élaborer le programme scientifique de VExpédition MM. les Membres de l'Institu; ^UQUKT DE LA GrYE. I GURD. BORNÎT. 1 GlïOU. Bouvier. i Lacroix. Gaudry. I DS Lappabent. Manoin. Mascabt. MÙNTZ. Ed. Pbrwer. Roux. ComiISSION ;t^QMMÉE PAR_LE j MINISTÈRE DE L INSTRUCTION PuBLIQUE ^07/r examiner les résultats scientifiques de r Expédition MM. Ed. Pebrier Membre de l'Institut, Directeur du Muséum d'Histoire " - naturelle, Président. Vice-Amiral Fournikr, Membre du Bureau des Longitudes, Vice-Président. An,,ot Directeur du Bureau central météorologique. Bayet Correspondant de l'Institut. Directeur de l'Enseignement supérieur. DiGQURDAK Merobre.dcrinstitut, Astronome à l'Observatoire de Paris. Colonel Bourgeois. .. . Directeur du Service géographique de l'Armée. Bouvier...... ..Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle. Ghaviek Assistant au Muséum d'Histoîcé naturelle. Commandant Guyoc. Membre de l'Institut, Membre du Bureau des Longitudes. Hanusse Directeur du Service 'hydrographique au Ministère de la iMarine. Jo^;bi^ Professeur au Muséum .d'Histoire naturelle et à l'Institut Océanographique. £acroi.\ Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle. Lallemand Membre de l'Institut, Membre du Bureau des Longitudes, Inspecteur général des mines. LiPPiUKN Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des Sciences de l'Université de Paris. viuNTZ Membre de l'Institut, Professeur à l'Institut agronomique. R^BOT Membre de la Commission des Voyages et Missions scientifiques et littéraires. RoLx Membre de l'Institut, Directeur de l'Institut Pasteur, ViLAiN Professeur àla Faculté des Sciences de l'Université de Paris. DEUXIÈME EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1908-Î910) Fascicules publiés CARTES. . Onze caries eu couleurs dressées par M. Bongrain * et R.-E. PionFROy, pli<''*"« pi r/oini-^-^ 34 //• RHIZOPOOES D'EAU DOUCS, par E, PÉNAru. / fascicule de i 6 pages 2 />■ ■ ÉCHINOOERMES. . Astéries, Ophiures et Écbinides, par R. KœHLEn. i fascicule de S70 pages {{ 6 planches doubles). 3i fr. VERS Polyciadea et Triclades maricoles, par P. FIallez ; Ptéro- brancbes, parCu. Gravier; Cbétogaatbee, parL. Germain- Rotifères, par P. de Beauoump. ' / fas PVCNOQONIDES . Par E.-L. Bouvier ; Ostracodes marins, par îi. Daimï i,e Dees ; Pbyllopodes anostracés, par E. Daday de' Diîes • Infusou-es nouveaux, par E. Daday de Dées ; Copépodes parasites, par A. Quidor ; Diptères, par Keilin. "^^^°°** / fascicule de 232 jHiges avec fîg. {6. plancfies). 18 fr. MOLLUSQUES Gastropodes prosobrancbes, Scapbopodes et Pélécypodes par Ld. Lamy ■ AmîJhineures, par Jeu. Thiele. / fascicule de 34 pages ( / planche) 4 />.. •^'^^^"^^ ''"'■ L- Houle, avec la collaboration de JfM. A.vgei. el R. Des.-ai / fascicule de $2 pages {4 planches en noir el en couleurs} g . BOTANIQUE Flore jlgologique antarctique et subantarctique^ pv.r i fascicule de 218 pages {8 planche . 24 /,-. Révision des Mélobésiées antarctiques, j>nr .M»>» Palx / fascicule de 72 pages {2plancht^ 7 />. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES, par J. Rouen. " / fascicule de 260 pages {16 planch,-^ 34 a, ÉTUDE SUR LES MAREES, par R.-E. Godfrûv. / fascicule de 74 pages (11 planch 16 fr OBSERVATIONS D'ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE, par J. Rouui. / fascicule de 40 pages { 1 pUinclus) .. 9 /,. OCÉANOQRAPHIE PHYSIQUE, par J.Rooch. i fascicule de 46 pages [8 planc/ic. 8 fr EAUX MÉTÉORIQUES. SOL ET ATMOSPHÈRE, par A. M, nt^ et i; L.,>É / fascicule de 47 pa.jes avec figures 6 /r. i;838.-» CoRDBiL. Imi>rimerie CnÉTÉ. M m 1' av^ ■ ?m |l:l #1 "^™*Br: ''«* ^So":(j* ,%1p.' ' è"-^ ^^'^ °é'3É ^ 0 ç^ ■' y ^ «-(^ .