'N-. W-G^^ 'J^^ »* - , v n^;. ïsi,:«« ^■i^y* >o^>^ 5^' %u -:'^'^-%^°^^rvf^#%' &ï,..^ *' o-ilE "'«: - ? Ax Tv-^B c«? J '^iJA ^^ ■ ■'■ ^rt ^'^'. '^tt îi ' "iâ mBmI&^IB c T?d ' 'VH^ Itta ^0 "i ^ w^*^ 1^1 - -..-^ i^àf-o ^^ï °'.i.. ■ ^*' ' '-^8 ^^P^°„ s'-. B. W^ ' ; RS^^M ^~ r. ~î& ■S'ïl?*'} o 3° ; ^ ô-:«i o ■5^SBR;^ At -' ^ ^:%/ ^ti ■^^o:é~?i^ *^ ,-*ï^C" -.f i' ?:, DEUXIÈME EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1908-1910) COMMANDEE PAR LE D^ Jean CHARCOT CARTE DES RÉGIONS PARCOURUES ET RELEVÉES PAR L'EXPÉDITION MEMBRES DE LETAT-MAJOR DU " POURQUOI-PAS" ■ J.-B. CHARCOT M. BONGRAIN Hydrographie, Sismographie, Gravitation terrestre, Observations astronomiques. L. Gain . . Zoologie (Spongiaires. EchinoJermes, Arthropodes, Oiseaux et leurs parasites), Plankton, Botanique. R.-E. GODFROY Marées, Topographie côliere. Chimie de l'air. E. GOURDON Géologie, Glaciologie. J. LIOUVILLE Médecine, Zoologie (Pinnipèdes Cétacés, Poissons, Mollusques, Cœlentérés lermidiens. Vers et Protozoaires, Anatomie comparée, Parasilologie). J. ROUCH Météorologie, Océanographie physique. Electricité atmosphérique. A. SENOUQUE. .... Magnétisme terrestre, Actinométrie, Photographie scientifique. OUVRAGE PUBLIE SOUS LES AUSPICES DU MINISTERE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE SOUS LA DIRECTION DE L. JOUBIN, Professeur au Muséum d'Hisloire Naturelle. •cA DEUXIÈME EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1908-1910) COMMANDEE PAR LE D' Jean CHARCOT SCIENCES NATURELLES : DOCUMENTS SCIENTIFIQUES NEMERTIENS CÉPHALOPODES BRACHIOPODES PAR J. JOUBIN Professeur au Muséum el à l'Institul Océanographique. ALCYONAIRES MADRÉPORAIRES PAR CH. GRAVIER Assistant au Muséum d'Histoire naturelle. HYDROIDES PAR ARMAND BILLARD Agrégé, Docteur es sciences OISEAUX ANTARCTIQUES PAR L. GAIN Docteur es sciences. Lauréat de l'Institut, Naturaliste de l'Expédition. WOCDDÇ MASSON ET C'% EDITEURS 120, Bd SAINT-GERMAIN, PARIS (VI«) 1914 Tous droits de traduction et de reproduction réservés IJat^e ia France LISTE DES COLLABORATEURS MM. Trouessart Mammifères. Anthony et Gain Documents emhryogémques. * LiouviLLE Cétacés (Baleinoptères, Ziphiidés, Delphinidcs). * Gain Oiseaux. LiouviLLE Phoques. * Roule Poissons. * Sluiter Tuniciers. * JoUBiN Céphalopodes, Brachiopodes, N émertiens. * Lamy Gastropodes, Scaphopodes et Pélécypodes. * J. Thiele Amphiiieures. Vayssière Nudibranches. * Keilin Diptères. * Ivanof Collemboles . * Trouessart Acariens. * Neumann Mallophages. Ixodides. * Bouvier Pycnogonides. Coutière Crustacés Schizopodes et Décapodes. * M'i® Richardson Isopodes. MM. Calman Cumacés. * De Daday Ostracodes, Phyllopodes, Infusoires. * Chevreux Amphipodes. CÉPÈDE Copépodes. * QuiDOR Copépodes parasites. Calvet Bryozoaires. * Gravier Polychètes, Crustacés parasites et Ptérobranches. HÉRUBEL Géphyriens. * Germain '. Chétognathes. * De Beauchamp Rolijèrcs. Railliet et Henry Helminthes parasites. * Hallez Polyclades et Triclades maricoles. * Kœhler Stellérides, Ophiures et Échinides. * Vaney Holothuries. Pax Actiniaires. * Billard Hydroides. Topsent Spongiaires. * PÉNARD Rhizopodes. * Fauré-Frémiet Foraminifères. * Cardot Mousses. * M"^ Lemoine Algues calcaires (Mélobésiées). * MM. Gain Algues. Mangîx Phytoplancton. Peragallo Diatomées. * Hue Lichens. Metchnikoff Bactériologie. Gourdon Géographie physique, Glaciologie, Pétrographie. * BoNGRAiN Hydrographie, Cartes, Chronométrie. * Godfroy Marées. * MÙNTZ Eaux météoriques, sol et atmosphère. * RoucH Météorologie, Électricité atmosphérique, Océano- graphie physique. Senouque Magnétisme terrestre. Actinométrie. J.-B. Charcot Journal de l'Expédition. Les travaux marqués d'un astérisque sont déjà publiés NÉMERTIENS Par L. JOUBIN PROFESSEUR AU MUSÉUM ET A l.'l.NSTITUT 0(.l:A\Or.RAI'IIH.UE La pelile collection de Némertiens récoltée par MM. les l)^ Liouville et Gain contient cjuelcjues espèces intéressantes. Les unes sont connues depuis plusieurs années, les autres sont nouvelles, et deux d'entre elles t'ournisseni des exemples d'incubation encore inédits chez les Némer- tiens. La plupart de ces animaux sont des habitants du littoral et les autres des petites profondeurs. Nous y retrouvons les grands re?Y'A/Y//<^Awr//f/?ro// et C. corrugatiis, qui pullulent sur certaines plages ; à la saison d'été, on peut en trouver jusqu'à une vingtaine sous le même bloc de pierre. Les autres appartiennent au genre Arnphiporus et vivent généralement sous les pierres de la côte. ("Ij mètres. Ile Déception. — Une dizaine d'échantillons en mauvais état. Pond de petit gravier et de vase. Station 1 18, — Dragage IX. 230 mètres. Sable vert et roche. Sud de l'ile .lenny ; 1 joinie. Station :^08. — Chenal de Roosen, décembre i'.lOS. Fragments. Stalion 2'ii. — Région nord de l'ile Petermann, 20 mars IflU!). Krhantillons caplurés à la senne. Station 2'i2. — Plage nord-est de l'île Petermann. Basse marée du 15 novemlire 19U9, sous de grosses pierres. — Environ il échantillons. Stalion 370. — Ile Petermann, 17 novemlire lUOO. 1 jeune de i cenlimètres. Stalion 7iU. — Dragage .\MI. i20 mètres. Vase et cailloux. — Deux exemplaires monstrueux. Chalut au milieu de la baie de r.Vmiraulé. Je ne vois rien de particulier à noter sur les divers échantillons de celte espèce ; ils sont semblables à ceux qui ont été rapportés et décrits précé- demment. .le dois faire cependant une exception pour les deux échantillons de la station 740. Les deux seuls exemplaires recueillis dans cette localité, par une sin- gulière coïncidence, sont tous deux monstrueux. L'un a la queue bifide, l'autre possède un grand appendice grefte au milieu du corps, presque à angle droit avec lui. Les Némertiens monstrueux sont excessivement rares, et il est très curieux d'en trouver deux dans la même localité. Malgré le nombre con- sidéral)le de Némertiens que j'ai examinés depuis de longues années, je n'avais jamais rencontré d'individus bifides. Echantillon A (PI. I, lig. 1). — Le bourgeon s'est produit tout près de l'extrémité caudale; il a 7 millimètres de long environ ; il a la même taille et le même aspect que la queue |)rincipale. Son axe est oblique par rapport à celui du corps. La longueur totale de l'animal est d'environ NËMI'RTflîNS. 3 I S r(>iirnii("'| les. Il es! iiii|Hissilil<', d^iillciiis, d fil don lier une iii('iisui;ili(iii iii;(iiiiiMisi', ('11 niisoii du iii;iiiv;iis ('[ni de coiiscrvalioii ou il se trouve. I.c bouriii'oii est creux; la cavité iutesliuale s'y [iroloiii^c, mais je ne puis dire s'il y a un anus à rextréniité. Erli(iiili/liiii II \V\. 1, lii;. 2 et '^']. — Il est un |)eu plus yrèlo que le prcmicM"; sa longueur tolale osl de Kl à 17 centimètres. Le point où s'insère le bourij,(M)n est situé à 73 milliniètres de l'extrémité caudale. I.e bourgeon, qui est de même aspect et de même l'orme que la portion caudale principale, part latéralement, à angle droit du corps, et se recourl)e ensuite vers Parrière. Il a 'ï^ millimètres de long sur G de largo à son insertion ; il parait exister un oriiice anal à son extrémité. La peau osl rugueuse, chagrinée, plissée transversalement de la même manière dans les deux parties de l'aninuil. Ceretaratulus Charcoti Joubin. Ccrebralidiix Charcoti .luiibin. Uullrtin du Muséum d'Jiisloirc nalurc//(\ n" G, p. -iyl, 1905. — Expédition antarctique française. Sciences naluretles, Némerlicns, juillet 1008. Slnlion 03. — Dragage IX. 2'-'àS mèlres. Sable vert cl roche au sud de l'Ile Jenny. Clialul. — Un grand échantillon en mauvais élal, i?'i janvier 10(10. Station 0.5. — Baie Ma»'gaierite. — Deux grands (.''chanlillnns de couleni' blanche, capturés à la senne, le 2i janvier 10(1!). Stations 737 et 7:) mètres. Un exemplaire en mauvais état, complètement décoloré, rempli d'œufs, long d'une dizaine de centimètres. La forme de sa tète rappelle exacte- ment celle du Li/ieas Tarqucli (jue j'ai décrit dans mon travail sur les Némertiens de la première Ea^nlilidit du D^ i'harrot. Je ne puis malheu- reusement pas préciser davantage la description préliminaire que j'ai donnée alors. La taille seule diffère, celui-ci étant beaucoup plus grand. Genre À M PB /PO [{TS. Amphiporus incubator ii. sp. Station 147. — lie Petermann. 15 février 10(K». Piofondeui- .") mèlres ; autour de Tile Lunde, parmi les crampons de toull'es d'Algues. Station 233. — Ile Petermann. Un jeune ('?). Stations 038 et 030. — Pontes venant d'éclorc. Station 703. — Baie de l'Amirauté, Ile du Roi-George. Basse mer du 20 décem- bre 1909. 2 individus, 8 ]iiin(es. Station 700. — Même localité. [C> individus cl .'^> pontes. CclÀrn/ihiporas rappelle tellement ÏA/z/jj/i/po/us Mir/uielsenide Bûrger, dont j'ai donné une description dans la première expédition du IKCharcot, que j'ai cru tout d'abord avoir affaire à cette même espèce. C'est la même forme plate ou légèrement concave de la face inférieure du corps, la même taille. Malgré cela, je crois devoir les sé[)arer en nie hasant sur les carac- tères suivants. La teinte du corps, chez ^4. Mkhoelseni, est violette; elle est brune chez/\ . incahatur ; chez le premier, la trompe est courte et grosse ; chez le second, elle est beaucoup plus longue. Chez A. J//fAfl^/.sm/, la ponte s'effectue dans un tube membraneux, transparent, où la bête ne subit pas de transformations. Dans .1. i/iru/xt/or, la ponte est complètement close, opaque, et la mère y subit de nombreuses transformations, qui seront MiMHRTIENS. 5 (léoi'itcs plus loin. Knliin hi disposition des sillons ci'phaliqncs iTost |)ns sonihlnMe sur l;i l'îice vcnirnic de l;i {(Me (IM. I, ii}^. il. Ces diflV'rcuccs, suiloul cclli's de la ponte, me pai'aiss(Mit suflisanles pour les séparer. 11 est probable (|ue, sur dos échantillons vivants, on pour- rait trouver (juel(|ues nouveaux détails difterentiels qui ne se voient plus sur ces animaux mal conservés. Ouoi qu'il en soit, ces deux espèces sont évidemment li'ès voisines. lu des l'ails les plus intéressants relatifs à cette espèce est qu'elle se présente sous trois l'ormes diiïérentes par leur extérieur et leur structun». Tantôt l'animal est platel même sensiblement concave sur sa face ven- trale; tantôt il est, an contraire, presque cylindrique; la forme de la tète est la même dans les deux cas. Celte diUerence lient à ce (jue les premières sont soit des mâles soit des femelles immatures, tandis que les secondes sont des femelles bourrées d'o'ufs que l'on distinj^ue par transparence à travers la peau, surtout celle du ventre. l'ne fois la ponte etTectuée, les femelles prennent une forme plate mais très singulièrement i)lissée, qu'elles conservent pendant le temps qu'elles incubent leurs œufs pondus à l'abri d'un toit (pi'elles sécrètent et sous lequel elles s'enferment. Ceci étant dit, voici la description des caractères que présent(Mit ces trois états différents : 1° Forme ituiinalc jdalr. — Comme il vient d'être dit, ce sont des mâles ou des femelles immatures. Le corps de cette Némertc est plat et mèni(> b'gèrement concave à la face ventrale. 11 est pointu aux deux bouts, élargi au milieu, peu strié transversalement, et même ces stries peuvent être mises sur le compte du liquide conservateur. J'en ai examiné plusieurs (exemplaires ayant de loàS.'J millimètres de long; malheureusement la couleur, sur la plupart d'entre eux, a disparu par suite du défaut de fixation faite sur l'animal frais et du manque de note de couleur. Sur ce qui reste de fragments cutanés, notamment dans les exemplaires enfermés dans le nid dont il va être question plus loin, on voit une coloration brune qui concorde avec les renseignements oraux qui m'ont été donnés. Le seul exemplaire trouvé à la station 1 17 avait conservé sa coloration 6 . NÉMERTIENS. hrunc |)rcsquo intacte; elle était uniforme sur la face dorsale, sans aucune urncinenlation linéaii'e. La face ventrale était blanche, rosée ou grisâtre; au niveau du cou, le pigment brun dorsal débordait un peu sous les côtés. A travers la peau ventrale on voit des lignes longitudinales de petites vésicules, toutes de même dimension, sphériques, opaques, qui me paraissent être les testicules, dont la description histologique, faite sur d'autres individus, sera indi(|uée plus loin. Sur des échantillons de même taille et de même l'orme j'ai trouvé des glandes mâles actives (IM. I, lig. 4). Sur la tète, on distingue un sillon ti'ansversal dorsal, passant sur les côtés et venant rejoindre la bouche sur la face ventrale (PI. I, lig. 4) en un angle dont le sommet est dirigé vers la [)ointe antérieure du corps I IM. II, lig. 8). Sur la ligne médiane dorsale, les deux sillons ne semblent pas se fusionner; c'est assez diffîcile à préciser, en raison des nombreux plis do ri'pilhélium cutané contracté par le li(|uide conservateur. Sui' le bord de la tète, de chaque côté, près du commencement du sillon, est une petite tache blanche cutanée. Contrairement à ce qu'on ohsQrwc chez Amp/t /par irs Micharlsrjii , qui a sur la face ventrale de la tète deux sillons parallèles, il n'y en a ici qu'un seul faisant un angle obtus au sommet duquel aboutit une ligne verticale descendant de l'orifice commun à la tronq)e et k la bouche. Les sillons ventraux sont profonds et probablement pigmentés de brun. La trompe n'était sortie chez aucun de ces individus adultes, contrai- rement à ce (juc l'on voit dans V AiHpIiiporas Micliaelsrni. On la retrouve pelotonnée dans sa gaine, qui est fort grosse comparativement à la masse générale du corps. Sur la photographie reproduite dans la planche II, ligure 7, on peut voir une saillie longitudinale dorsah^ 1res prnnonc(''e et flexueuse ; elle est produite par la trompe d'un bout à l'autre du corps. Les coupes montrent qu'elle s'étend dans sa gaine presquejusqu'à l'orifice anal, étant en certains points pelotonnée sur elle-même. Les coupes montrent trois ou quatre sections transversales juxtaposées; quelquefois cet organe est à peu près aussi long que l'animal entier, ce qui est tout ditfV'rent chez Amphiportis Michaelseni, où il est beaucoup plus court. NËMERTIENS. y 2^ Fdi'iiiP cnlinilrKiup. — (le sont des rciiicllcs i'('m|>li('s (rd'iifs ;i iiialii- rilô. On rclronve à peu près les mêmes caractères de taille et de l'orme de la lète; mais raspecti;énéral du corps est trèsmodifié ; il est tellement liourn- d'cùufs que Ton voit par transparence (juil ]»ren(l la l'orme d'une pelile baguette cylindrique (Pi. II, fig. (i). Le pigment des deux échantillons que j'ai observés avait disparu ; je ne peux dire s'il change dans cet état. Il n'y a pas de doute qu(^ Ion soit ici en présence de femelles près de pondre, ainsi (pie l'élude des coupes me l'a jirouvé. Ouandon examine à la loupe la face ventrale dn cor'ps, on y remar(|ue un grand nombre de petites fossettes grises dispiisi'es en lignes longitudi- nales, assez irrégulières, allant d'un bouta l'autre du corps et commen- çant dès en arrière de la tète. C-ertaines de ces fossettes sont vides, tandis (ju'au milieu de certaines d'entre elles on voit un [lelit bouton jannàtre. Sur les coupes^ on retrouve ces fossettes, qui correspondent à un amin- cissement circulaire de la peau, à travers lecpiel on voit un (cuf sous- jacent; quand on a perçoit un petit bouton au centre de la fossette, c'est (pi'un œuf est engagé dans le canal de sortie, par sa point(\ Les œufs sont sphé- riques, mais, au moment de leur expulsion, ils sont |)iriformes. Chacun d'eux est renfermé dans un sac distinct. 11 est à remarquer que ces fossettes sont formées par l'amincissement du tissu cutané, dû à la dilatation consécutive au grossissement de l'œuf. Il faut encore noter que ces orifices ne se ferment pas chez la Némerte après sa ponte, pendant qu'elle incube ses œufs. Ce sont donc des orifices devenus définitifs et qui jouent ai)rès l'expulsion de l'œuf un rôle tout dill'érent dont il va être question plus loin. La figure 0 (PI. II) représente une de ces femelles pleines d'omis; elle montre une échancrure dans la région caudale sur le bord du corps; c'est vraisemblablement le premier indice des lobes qui vont se former dans l'état suivant après la ponte, pendant l'incubation. 3° Forme incubante (PI. I, fig. o). — Lorsipie l'on ouvre un nid de cette Némerte construit comme il va être dit plus loin, on Irouve l'animal en train d'incuber ses omis : il est étroitement appliqué sur eux par sa face ventrale et, par sa face dorsale, contre un toit solide qu'il 8 NEMERTIENS. s'est sécrété sous forme cYun vernis lisse, comme il a été dit plus haut. Les espaces vides entre les œufs, entre eux et l'animal, entre lui et son toit sont bourrés d'une sorte de sécrétion spongieuse, qui emballe tout le contenu de la ponte de façon à en faire une seule masse (iig. Ij. Sa nature sera expliquée plus loin. Si l'on fend la ponte et que l'on en retire r^. ^ Fiy. 1. — Ampliiporiis incuhalor. — Coupe à Iravers une ponte montrant la feniolle sur ses «'uls, la lui'in- brane vernie qui recouvre la ponle et la matière grenue qui comble les interstices de tout l'ensemble. — 0E|. couche inférieure d'œufs ; OEj, couche supérieure d'œufs; I, intestin histolysé ; B, orifice de sortie ; N, nerl's latéraux; A, couche cotonneuse en contact avec le l'ocber ; L, lobes latéraux ; R, ma- tière grenue intcrstilielle; V, couche de vernis enfernianl toute la ponte; V, L, bourrelet intérieur de vernis; ïi.To, deux replis de la trojupe. Gross. : 30 diamètres. la Némerte, on lui trome un aspect très singulier, tout différent des deux premiers (PI. I, fig. ii). On remarque que l'animal est j)lissé profondément et comme recouvert de grands lobes qui, partant de son bord, se retroussent lesuns par-dessus son dos (fig. 3), les autres par-dessous son ventre (fig. 2). Ces lobes se recourbent, s'imbriquent, se recouvrent les uns les autres, de sorte que Ion a beaucoup de mal à les identifier; il fau[, avec de fines aiguilles, soulever les bords et les débarrasser de la matière grenue qui les empâte. On se trouve alors en présence d'un animal qui, par suite de l'évacuation de ses œufs, s'est raccourci, s'est aplati, et en même temps sensiblement élargi, car les lobes retroussés, réunis à plat, doivent presque doubler la largeur de la Némerte primitive. Quand on dissèque l'animal, on remarque NÉMERTIENS. <) que la i;aiiio de la ti'i)iiij)e, voluiniiieuse, est restée droite, et que c'est elle qui, en quel(|ue sorte, est l'axe fixe du corps, autour duquel les tissus mous se sont plus ou moins rétractés, tandis qu'elle ne se modifiait pas. La surface dorsale de l'animal, celle qui est appliquée contre la face J?. .T. -î->'^i:ï:^S4iJVs< ' G. T. L.- JV. I. Fiiî. 2. — Amp/iiporus incubalor. — Coupi'à Iravers'le corps^d'une femelle ineubante monlrant ilrus lobes venlraux. — 1. intestin; L, lobes ventraux; N, nerl's latéraux ; 0, orifiec de sortie d'un leul' puis de l'épitliélium intestinal ; T, tiompc; R, épidémie détaclié: G. T. gaine de la tronjpo ; Mj, couche muscu- laire externe; Mo, couche musculaire interne. Gross. : 40 diamètres. inférieure de la toiture de la ponte, est lisse, un peu pigmentée, et diffère par ce caractère de la face ventrale ; celle-ci, couchée sur les œufs, porte sur ses plis leur empreinte sous forme de petites cupules hémisphériques (PI. T, lîg. 5); ces petites fossettes sont rangées en lignes régulières longitudinales sur tout le dessous de l'animal, de même que les œufs sont alignés dans la [)onte qui va être décrite. On remarque encore sur les lobes et sur la face ventrale do l'animal de nombreux pores béants (B, fig. 1), qui ne sont autre chose que les orifices par lesquels sont sortis les œufs et qui ne se sont pas refermés après la ponte. Primitivement, ils ne s'ouvraient que dans le follicule Expédilion CItarcot. — Joddi.n. — Némerliens. * 10 NEMERTIENS. ovarien ; mais celui-ci s'est déchiré après la ponte, et le conduit s'ouvre dans la cavité du tube digestif de l'animal, ayant subi lui-même une 1res curieuse transformation, qui sera décrite plus loin. Si on se contentait d'examiner les coupes sans avoir au préalable dis- Fig. 3. — Ainphiporus vicubator. — Coupe à travers le corps d'une femelle incuijanti! iiionti'iril un lobe dorsal. — I, intestin histolysé; 1), dos: T, trompe; GT, gaine de la trompe; N, nerf latéral ; W,, eouulie musculaire externe; Mo, couche musculaire interne; L, lobe dorsal. Gross. : 'i'i diamètres. séqué d'animal, on ne pourrait comprendre sa structure, tant ces plis, les uns dorsaux, les autres ventraux, modifient son aspect. Les coupes montrent l'extrême aplatissement de l'animal, dontles parois dorsale et ventrale ne sont plus séparées que par une membrane d'un tissu très singulier qui sera décrit plus loin (fig. 1 , 2, 3). Voici comment j'explique cette transformation. Les œufs sortis de l'animal représentent, tant ils sont gros et nom- breux, un volume supérieur à celui qu'occupe dans sa ponte la femelle vidée qui les a pondus; son corps n'est plus que le sac devenu trop grand qui les a contenus jeunes, puis mûrs, puis les a évacués. Us occupaient dans la mère à maturité les deux tiers de la masse de son corps. Celui-ci, ainsi llasque et plissé, se loge contre la face supé- NËMERTIENS. ii riciire du nid incul)al(Hir <>t foniii^ un niatolas protecteur au-dessus des u'ufs. Mais ce ne sont pas seulement les (eufs qui sont sortis du corps de la mère, c'est encore une autre production fort singulière qui va être décrite .plus loin, et dont la perte contribue encoi-e à l'aplatissement de l'animal incubateur. Cette Némerte dans cet état a donc subi de profondes modi- licalions ; mais la trompe et le sac qui la renferme n'ont pas été touchés ; ils restent intacts et semblent en quelque sorte l'axe fixe autour duquel les autres organes se sont transformés. (-es indications générales étant données, nousallons maintenant étudier le nid dans lequel se fait l'incubation des œufs par la femelle qui lésa })on- dus et ainsi abrités. Nous reviendrons ensuite sur la structure de ces di- verses parties pour en expliquer le fonctionnement. Le nid incubaleuf (IM. Il, fig. 1 à i). Cet An/p/iiporifs est très remar- quable par la manière dont il dépose ses o'ufs pour leur faire subir une véritable incubation. Il construit une sorte de nid solidement fixé à un rocher, recouvert d'un toit complet, entouré par une muraille de même nature, le tout formant une cloche hermétiquement close sous laquelle il se cache étalé sur ses œufs. Si l'on examine une ponte bien intacte, on lui trouve une longueur de 2 à 3 centimètres sur 6 à 8 millimètres de large. Sa forme est allongée, pointue aux deux bouts; elle ressemble à une '-ourte gousse de haricot dont les deux extrémités pointues auraient été un peu tordues (PI. Il, fig. 1 à 4). La surface supérieure bombée (PI. II, fig. 1 et 4) est parfaitement lisse et a l'aspect d'un enduit de porcelaine vernie blanche ou grisâtre, brillante. Sur les pontes un ])eu déchirées, on reconnaît que ce revêtement est formé de plusieurs couches de matière superposées comme des couches de vernis ; sui' le bord de la ponte, les couches forment une sorte de bourrelet, et elles ne sont plus adhérentes les unes aux autres; on peut en compter cinq ou six (Voir V. L. fig. 1 dans le texte). Cette couche protectrice dorsale et latérale est opaque et ne permet pas de voir la disposition du contenu, contrairement à ce qui s'observe dans une autre espèce. Les pontes détachées avec soin du rocher qui les 12 NÉMERTIENS. supportait permettent au contraire de voir sur leur face adhérente ainsi mise à nu (PI. 11, fig. 2 et 3) les œufs qui n'étaient séparés du rocher que par une mince couche de la matière grenue dont il va être question plus loin et une lame très fine de vernis, très mince, mais semblable à celui du dessus et des côtés de la ponte. L'adhérence de la ponte à la roche est assurée j)ar le bord épaissi de la croûte vernissée, et elle est si parfaite que les moindres aspérités sont moulées en creux sur la couche des œufs ; on peut voir sur une des figures (PI. II, fig. 2) l'empreinte d'un Spirorhis. Les œufs sont noyés dans une substance très spéciale, d'aspect coton- neux, grenue, grisâtre; on la trouve aussi entre le dos de l'animal et la coque de la ponte en une même lame rendue brune par les cellules |)ig- mentées de la peau, qui se sont détachées et qui se sont mêlées à leurs éléments. Il en est de même entre la face ventrale de la Némerte et la première couche d'œufs. Enfin on trouve la substance cotonneuse disposée en coussins, intercalée entre les lobes retroussés et le corps de la Némerte (fig. 1). 11 en résulte que tout l'animal, tous ses lobes, tous ses œufs sont emballés dans cette substance cotonneuse, et le tout remplit herméti- quement la ponte, qui n'a pas le moindre espace vide intérieur. Il y en a aussi une mince lame entre le rocher et la membrane vernie inférieure (fig. I). On trouve deux couches d'œufs superposées, l'inférieure appliquée contre la roche, dont le vernis et la couche cotonneuse la séparent, la su- périeure contre le ventre de la Némerte, le tout entouré de la matière cotonneuse isolante. Le nombre des œufs contenus dans la ponte est assez variable, car les pontes n'ont pas toutes la même dimension, bien que les œufs soient toujours de même volume. .T'estime à 150 à 200 environ le nombre moyen des œufs, qui ont environ 1 millimètre de diamètre. Dans certaines pontes brisées, l'animal manquait; il est possible qu'il en ait été arraché au moment de la capture. Je ne crois pas, en effet, que cette absence de l'animal soit normale, car, dans les pontes intactes que j'ai examinées, l'animal était toujours sur ses œufs sous son toit-. J'ai photographié (PI. lll, fig. 1 et 2) une ponte où la Némerte, surprise par le contact de l'alcool, avait commencé à sortir par une petite NÉMERTIENS. 13 déchirure entre le liord du toit et les onifs à l'une des extrémités. Cette petite fente était accidentelle ; ses bords sont en effet déchiquetés. Jamais je n'ai trouvé aucun oriiice naturel dans le nid incubateur. L'animal s'y enferme; lui et les jeunes ne peuvent en sortir qu'après l'incubation terminée, peut-être par usure du toit ou décollement de la ponte de la paroi de la roche qui la supporte. J'ai trouvé des pontes dont les œufs étaient à divers états de dévelop- pement. Dans les unes, les œufs jeunes, sans trace de segmentation, devaient être fraîchement pondus. Dans les autres, j'ai trouvé les œufs en voie de segmentation. Enfin j'en ai vu d'autres à demi déchirées et usées où les embryons, ayant la forme de petits vers allongés, étaient pelotonnés sui- eux-mêmes. J'en ai trouvé une dans laquelle les jeunes Vers déroulés pouvaient se mouvoir librement ; ils n'avaient plus l'air d'être emprisonnés dans les alvéoles cotonneuses, mais de se promener dans une masse spon- gieuse largement lacuneuse. Dans cette dernière, déchirée, d'apparence usée, la mère était absente. Enfin j'ai photographié (PI. 111, fig. 3) une ponte en mauvais état, dont presque tous les jeunes étaient sortis; on en voit quelques-uns restés dans le mucus de la capsule ovigère, roulés en spirale. N'ayant pas fait d'observations sur l'animal vivant, n'ayant pas eu de renseignements, ni de croquis de couleur, sur ces bêtes en train de cons- truire leur nid, je suis obligé, pour expliquer le mécanisme de la construc- tion du nid, de la ponte et de la fécondation, de m'en rapporter aux déductions que j'ai pu tirer du matériel conservé que j'ai eu à ma dispo- sition. Voici donc comment, selon moi, les choses ont dû se passer. La Némerte, lorsque ses œufs sont mûrs, est très gonflée et dilatée par ses sacs ovigères qui la rendent à peu près cylindrique, probablement aussi par une hypertrophie de ses glandes à mucus cutanées (PI. 11, fig. 6). Lorsqu'elle a trouvé un emplacement convenable, elle s'y applique et dépose sur la roche une menue couche de matière cotonneuse, ovale, allongée, qui est peut-être formée par l'épithélium de sa peau ventrale, peut-être aussi par un mélange de cet épithélium et du contenu de son intestin, qu'elle expulse par son orifice anal. Quand ce premier matelas mince et étroit, destiné à niveler le lieu de sa ponte, est construit, la 14 NÉMERTIENS. Néniertc sécrète, probablement au moyen do glandes cutanées, une mince lamelle de vernis isolant, recouvrant le matelas comme d'un drap, et ayant une forme ovale allongée exactement semblable au contour de son corps. Sur le pourtour de cette lamelle, un bourrelet plus épais est sécrété, limitant cette sole comme d"uu rebord. C'est là, sur ce bourrelet, ([ue se souciera la muraille sur la([uelle reposera le toit couvrant la ponte; la paroi et la toiture sont plus épaisses que le plancher et sécrétées \)Hv la peau du dos de Tanimal. Cette membrane devait être élastique quand elle était Fraîchement sécrétée, d'où est résulté son aspect lisse et distendu; puis elle sCsl durcie au contact de l'eau, c'est ce qui explique la façon si intime dont la loiture et la muraille sont applit|uées contre la Némerte et sa ponte, sans laisser aucun espace vide à l'intérieur. 11 est jjrobable que la sécrétion du vernis superiiciel ne se fait pas d'un seul coup; ou pc'ut constater en efl'et que le toit est formé de plusieui's lamellrs adln'rant intimement les unes aux autres (iig. I, ^^ Li; on ne |)eut les séparer quau moyen de fines aiguilles et par petits fiagincnts. Mais on voit ces couches séparées les unes des autres sur le bord de la ponte, dans le bourrelé) marginal, où on peut distinguer cinq ou six lames emboîtées constituant ce revêtement en bourrelet entourant le plancher. La sécrétion du vernis ne peut se faire par l'animal que quand il est enfermé dans le cocon, puisqu'il ne comporte aucun orifice lui permet- tant d'y entrer après qu'il l'aurait construit. Cela doit se passer un peu comme chez les chenilles, qui épaississent leur cocon par l'intérieur. Ce nid étant construit, partiellement ou totalement, quant à son enve- loppe protectrice extérieure, la Némerte qui yest enfermée se meten devoir d'évacuer ses onifs. Elle en expulse un certain nombre qui viennent se déposer sur le plancher en une couche continue^ le recouvrant entièrement ; puis elle en dépose une seconde couche, moins nondu-euse et laissant quelques vides entre eux; elle est superposée à la première. Mais tous les espaces vides entre les ceufs, l'espace compris entre leur seconde couche et la Némerte, entre celle-ci et son cocon, sont exactement l)Ouchés par la matière cotonneuse de remplissage, dont il a déjà été (piestion et qui, par conséquent, ne peut être formée que simultanément ou consécutive- ment à l'expulsion des œufs. NÉMERTIENS. 15 C'est uno (lucslioii (|iii m'a fort eml)cii'r;iss('' (|iii se [loso inaiiitciKuil. Oircsl-cc (|ii(' cette matière cotonneuse (|iii emhalle si exactement les œufs et les moindres replis de leur mère el ne laisse pas le plus petit espace inoccuix' dans l(> cocon, si l)ien (pic la .\('merle ne peut plus y faire aucun mouvement? L'ex|ilicati(iii cpu' je vais donner me parait vraie, mais je suis oblii;('' d<' laisser un doute planer sur elle, faute d'avoir eu du matériel étudié vivant et sutllsanmient bien préparé. Lorsqu'on examine à un fort grossissement cette matière, on constate d'abord cpie ce n'est [)as un tissu, car tons les éb'ments qui le composent sont isdb's les uns des autres; ils ressemblent à de petites fdirilles court(>s mêlées à des cellules flétries contenant souvent un gros noyau; souvent les noyaux sont isolés; ailleurs la partie librillaire est sans noyau. Cela ressemble aux (déments flétris d'un épithélium cylindrique cjue l'on aurait raclés et accumulés par paquets tassés dans tous les interstices de la ponte. Aupr<>mier examen, j'aipenséque c'était 1 "épithélium cutané de la Némerte qui s'('tait ainsi détaché et que l'animal employait comme isolant de ces œufs; c'était comparable à ce que font certains papillons qui fabriquent leur ponte en agglutinant les poils de leur abdomen avec leurs œufs. Cette explication est certainement exacte pour une partie de cette matière; elle s'ai»pliqu(^ notamment à la partie de la peau qui était pigmentée en brun et que l'on retrouve, détachée du corps, presque en place, sur le dos et sous le ventre de la Némerte. Si c'était uniquement l'épithélium cutané In-un qui se d(''tachait, on devrait en trouver partout dans le nid; or ce n'est pas le cas; la matière est grise entre les œufs, entre les lobes, sur les côtés de la ponte. Ue plus, la peau ne fournirait pas une quantité sutfisante de matière pour former la masse qui remplit les interstices du contenu du nid. C'est ici qu'il faut rappeler que, sur le corps des femelles pleines, on voit de nombreuses fossettes grises qui correspondent à des œufs (IM. Il, lig. (Ji; au moment de la maturité, ces cents prennent une disposition piriforme et sortent par leur pointe en dilatant fortement l'orifice de sortie. Connue ils tiennent une grantle place (Œ,, fig. i) dans la masse du corps, comme ils ne sont séparés de l'intestin que par une membi'ane l6 NÉMERTIENS. excessivement fine, cette brusque sortie des œufs déchire les minces poches qui les enferment, ce qui met en communication la cavité intesti- nale avec le dehors par l'intermédiaire des orifices de ponte. Ceux-ci, en .AI. T. 'O. Iv Fig. 4. — Amphipovus incubator. — Coupe transversale à travers le corps d'une femelle prête à pondre. — MT, musculature de la trompe; ET, épitludium interne de la trompe; GT, gaine de la trompe; I, inlestin histolysé; N, nerf latéral; CE. œuf; V, vaisseau; 0, pointe de l'œuf prêt à être fécondé; E, base de l'épiderme exfolié; CT, cavité du sac de la tiompe. Gross. : 42 diamètres. effet, ne s'obturent pas après l'expulsion des œufs, et l'on peut voir sur les coupes les débris de l'épithélium intestinal passant par un orifice, alors que les embryons sont déjà parfaitement formés dans le nid (B, fig. 1 et2). On trouve, sur la bête lobée, ratatinée, enfermée sous son toit, une foule de ces petits orifices restés béants. 11 faut intercaler ici une courte explication de la structure de l'intestin. Un va voir un peu plus loin sa structure étudiée chez des jeunes immatures. NÉMERTIENS. 17 Clioz l'adulto, on Irouvo (|U(' rorilicr de la bouche et âo la tronipo sont fusionnés, c'est un caractère (\\\//t/)/iij)o/its; puis vient un court œsophage dont l'épithélium ghuKhdaiic se colore i)i(Mi par rhcmatoxyHne; lia la structure plisséeeldonnanlsur les coupes l'aspect en bouquets de cellules calicirormes, connn<' d'habitude chez les Amphiparus (fig. 'i). Mais yi:c. 7: M. T. I.- JY.-' Fig. 5. — Amphipovus incuhator. — Coupe ii Iravei'S la région antOi-ieure du c-orps d'une femelle incu- banle ; l'oesophage avant la communication avec les deux premiers lobes latéraux liistolysés. — D, dos; iM.T. musculature de la trompe; T, trompe; I, intestin histolysé ; N, nerfs latéraux; CE, oesophage; iMi, couche musculaire externe; M,, couche musculaire interne ;N.c, lacunes sanguines et organe sensitif sous le lobe cérébral. Gross. : tO diamètres. bientôt commence l'intestin (fig. (3), dont les bords sont découpés en lobes. Chez le jeune, l'épithélium intestinal est bien caractérisé, mais, chez les adultes en activité reproductrice, il y a une véritable destruction de cet épithélium. Aussi bien chez les mâles que chez les femelles, toutes les cellules épithéliales se détachant de la paroi mince et mem- braneuse qui les supporte, il n'en reste intactes que sous l'entrée de la trompe, dans ce qui formait l'œsophage (fig. 6); un peu plus loin, on trouve dans le plafond de la dernière partie de cet a^sophage une partie fort intéressante (fig. 7j, où se forment, à mon avis, les cellules phago- cytes, dont il sera parlé plus loin. Le plancher et les cornes de cette première portion du tube digestif sont complètement dépourvus de leur épithélium (fig. 6) ; il n'en reste plus aucune trace, et il en est Expédition Charcot. — Jolbin. — Némerliens. 3 i8 NÉMERTIENS. ainsi clans toute retondue de Tintestin et de ses appendices, jusqu'au l)Oul du eorps. Il est transformé en une vaste poche membraneuse, à bords découpés en une foule de culs-de-sac séparés par des trabécules conjonciifs. déchi(|uetés, inéi^aux ; la ligure d'ensemble de Tinlcstin du jeune fl'l. I, fig. 6) donne une bonne idée de ce qu'est cette complexité T. .Z. /. 3/2. Ah. Fif,'. 6. — Ainiihi/iorus iiicubator. — Gouiio il li'avors la ri'gioii .ink^i'iourc (lu corps il'unr fi'jiirllo incu- banlc. Coiiiinuiiiciition ilo la cavilù n'sopliagicnno avec l'inlcslin. Comiiionccmont clos pi-eiuk'rs lobes latéraux ilors.iux. — 1), dcis ; ï, trompe: L, lobes dorsaux; 1, intestin liistolysé ; N, niirl's latéraux; Os, épitlii'liuiM ilorsal lie l'intestin; iMi, couclie niuseulaire externe; Mo. eouebe niusrulaire interne. Groas. ; 40 diauiètres. des culs-dc-sac intestinaux avant l'époque de la maturité sexuelle. Mais, tandis que cbe/ le jeune ces cnis-de-sac sont réguliers, ici, ( hez la femelle à maturité, la présence des gros œufs a complètement fait dis- paraître leur symétrie. Cet intestin n'est plus qu'un sac très irrégulier i'em[)li d'un magma de cellules libres, qui n'ont plus absolument rien d'épithélial et qui se sont probabbnnent formées en utilisant les anciens épitbéliums pariétaux. Il s'est produit, pour arriver à ce résultat, un véritable phénumène d'histolyse ; une phagocytose intense, dont j'ai surpris la trace encore active au [ilafond de l'arrière-œsophage (l'ig. 7), a utilisé l'épithélium NËMFRTrr^NS. ig oomniP îiliinciit poiii' I'iuiikm' des cellules libr'es, de ruriiie ét(/il(''t>, se ciildi'anl rorleiiieiil |i;ii' riii'iiKiloxN liiie, ;i noyaux iiels, sans raj)|iort de continuité les nnes avec les anli'es et loules de mêmes dinionsions. On y trouve mélaugés quelques éléments conjonctils, mais <'n petite quantité. La figure 7 nuM'ite (|nelf|nrs mots d'explication spéciale; elle repré- Fig. 7. — Ainphiponis inrubalor. — l'iiotograpliic d'une coupo nionliaiU la ii'yicjii a'SO|jli,-i<;ienne liisto- lysùe. lin haut, truinpc: en dessous, le eroissanl. blanc repiésentc la cavil<' de la gaine de la trempe ; en bas, à gauelie.un ceuf ; à dinile, cellules liistolysées intestinales ; au milieu, la masse de l'épillirlium œsophagien dorsal avec nombreux phagocytes. Gross. : 200 diamètres. sente la photographie fortement grossie d'une portion de coupe passant par le milieu de la région (esophagienne, reproduite sans aucune retouche. Le segment snp(''ri<'ur est la partie ventrale de la trompe; la bande blanche en l'orme de portion d'anneau, située en dessous, est la cavité de la gaine de la trompe. Au coin gauche inférieur de la figure est la coupe d'un ouif. Au coin droit inférieur, un cul-de-sac intestinal montre sa cavité remplie de cellules détachées. La grosse niasse centrale en forme de croissant compact est la portion dorsale de l'tesophage 014 se forment les cellules phagocytes. La structure épithéliab» lobée nor- niale a complètement disparu ; on voit une foule de noyaux se détachant 20 NËMERTIENS. de l'amas compact et venant se libérer à la surface du tissu dans la cavité œsophagienne ; la paroi inférieure de cet œsophage n'a plus d'épithé- liuni; elle est réduite à une mince lame conjonctive adhérente, à gauche, au follicule ovulaire avec lequel elle se confond en une lame très mince Fis- 8. — Amphiporus incubator. — Coupe passant par un orifice de ponte dune feniille incubante. Par rorifîce intérieur, on voit sortir des cellules provenant de l'inleslin. Les trabéeules conjonctifs liorizon- taus séparent les divcriicules intestinaux pleins de cellules liislolysées. Ai -dessus de l'orifice de ponte, on distingue des fibres musculaires striées. Gross. : 223 diamètres. et très fragile. Ces cellules libérées détruisent l'épithélium intestinal et détachent des fibres conjonctives de sa paroi. C'est ce contenu de l'intestin que l'on voit sortir par les orifices laissés sur la peau de l'animal, comme des femelles après la sortie des œufs et que l'on trouve sur les coupes pratiquées dans la Némerte en train d'in- cuber ses œufs. On voit ces cellules engagées dans le conduit dîg. 8) passant à travers les méandres des trabéeules conjonctifs jusqu'à l'intestin. La iigure 8 montre ce courant de matière allant de l'intestin à la cavité du nid, où il se mélange aux débris épithi'diaux cutanés. Cette matière complexe ressemble assez bien à du pus. Primitivement, avant la ponte, les sacs à œufs n'avaient naturellement aucune communication avec l'intestin. Ils se trouvaient entremêlés aux culs-de-sac de celui-ci ; mais, lorsque la destruction par phagocytose de l'intestin épithélial a eu lieu, sa paroi se trouve réduite à une mince couche conjonctive. Les sacs à œufs sont aussi extrêmement minces ; NÉMERTIENS. 21 il n'est pas étonnant qu'au nionuMit de la ])onl(' la sortie de ces très gros (eul's amène des déchirures de ces frêles parois, accentuées encore par 1(^ ramollissement général des tissus de l'animal. (Vest ainsi que s'explique la sortie par les nondireux orifices de ponte du contenu de la poche intestinale. L'ouverture des orifices cutanés s'est faite pai' la pression des gros œufs (jui ont écarté les fibres musculaires pariétales sans les rompre et leur ont donné l'apparence d'un oritice entouré d'un sphincter. J'en ai représenté plusieurs (fig. 2, 8, 0, 10). On y voit bien nettement des fibres circulaires et longitudinales striées; ces orifices restent béants après la ponte. Nous sommes donc là en présence d'un phénomène très curieux d'his- tolyse, tel qu'on le voit chez divers animaux. Mais c'est, à ma connaissance, la première fois qu'on h^ signale chez les Néniertiens. Mais une dernière remarque reste encore à faire. J'ai dit que, dans les pontes âgées, on voit de petites Némertes allongées, sorties de leur alvéole, et semblant libres dans la cavit*' du nid, qui ne contient plus (ju'un tissu lâche et caverneux. La figure 3 de la planche III est la photographie d'un de ces nids et des jeunes qu'il contenait. A cet état, le tissu de remplissage ne semble plus formé que par un peu de mucus durci mêlé aux restes des membranes d'enveloppes, minces coques des onifs, déchirées par l'éclosion des jeunes ; mais il ne paraît presque plus exister de cellules cutanées ou intestinales phagocytées. Que sont-elles devenues? Je pré- sume, sans être en état de le démontrer, qu'elles ont servi d'aliment aux petites Némertes. Celles-ci, enfermées dans leur nid, dont elles ne peuvent sortir, n'ont pu aller chercher de la nourriture au dehors; d'autre part, elles ont un volume au moins double de l'oîuf qui les a formées. Je pense que c'est la matière cotonneuse d'emballage cjui les protégeait pendant les premiers temps de leur développement qui a été utilisée comme aliment; une fois qu'elle a été consommée, l'époque de l'éclo- sion arrive par déchirure naturelle du nid usé. Ceci n'est, bien entendu, qu'une explication théorique cjui manque de base faute d'observation directe sur les animaux vivants. Quant à la Némerte mère, je ne puis dire ce qu'elle devient; il est pro- bable qu'elle ne doit pas survivre à Téclosion de sa progéniture. Son intes- 22 NÉMERTIENS. tin est dans un tel état de dilacération aprrs qu'il a évacué ses cellules, sa peau est si complètenimt détruite par exl'oliation de son é|)iderme., les énormes ])Oches à (ruts ont tellcnii'iil coMipfinH' avant de se vider J/j. Fif;, '.I. — Aiiiplii/torus iiicuhalor. — Coupo ii travers Ir cnips criiiio IViUflIt' piiHc :ï ]ion(1i'(\ — 0. orifice lie iiiinle; G/J |, (i-po. sIdI'IiIos pol.iires: li^.ljaso |)i^iiii_'iiléL' île ré|iiileinie : OE, pùle prolnplasiuiquo (le l'ii^ul' ; V, vitclliis ; M,, e rirlie iniiseulairi' exieriir ; M,, roiirlir iiiUM-iiliilir iiilei'ne. Gross. : 2^0 diaiiiélres. tous les organes, (pie vraiment je ne puis croire à la régénération de l'organisuH^^ presque entier de la iiièi'e. .je ne vois pas comment elle |)Ourrait déplisser tons ses tégiimeids pour leur leiidre la l'orme primi- tive et reconstituer son intestin, didiuire les adhérences et les lolies, rcdjoucher les orifices, etc.. Elle doit jx-rir après l'éclosion des jeunes, et par conséquent sa vie complète doit évoluer en une saison. Les jeunes Fi^. 10- — Aiiiphijiorus iiicuhalor. — Coupe à travers Ick eorps ilune Irnielli' prèle à p.imire. RupUirr île la mince laraellv épidermii|ue à la suite de laquelle le pi'ile protoplasuiiiiue de Foeur est à nu. — OE, leul'; E(/, épidémie déclaré: K, base de répideruie ; Al,, mouclie musculaire externe; Al-j. couclie musiuluiru interne: O, orilice de ponte. Gross. : 225 diamètres. sortis de la ponte à l'été grandiront et se reproduiront vraisenihlaLde- nient au printemps de l'année suivante. NEMERTIENS. .23 Je iiir suis (IfMiiandi' coiiiini'iil |i(Mit se passor la fécondât ion. On sait (|ii(^ les NcnicrlicMs, dt'poni'viis d'organes d'accouplement, se contentent d'émettr'c Iriii's |ii'()(Uiils i;(''nilau\ cl de laissci'au iiasard le soin de faire se renconli'cr les ('h'iiicnts sexuels. I)"auli'(> [lart, lorsque la Némerte femelle pond SCS icul's, ceux-ci se trouvent di\\h enfermés sous la cloche imper- méable (pu l'oi'uie la toiture et les côtés du nid ; le uiàle ne peut aller sous cette cloch(> verser ses spermatozoïdes. Je présume que cette fécon- dation a li<'u au moment où les (cui's nnu-s laiss(mt passer leur pointe par l'orllice central des fossettes cutanées de la mère; celle disposition ne doit avoir (pi'une courte durée. Ce bouton transparent, saillant, est tout désigné [lour recevoir réh-nient iiiUe, et quand, ensuite, la Né- merte construit son nid, s'y enfei'uie et dépose ses (eufs, ceux-ci sont déjà fécondés, probablement depuis très peu de temps. Ce fait est uniqne chez les Némertiens. Etude (h's rtnipos. — .Vai fait de nombreuses coupes sur ces Némei'tiens à divers états, et j'ai pu y faire quelques constatations intéressantes. Chez le mâle, la partie antérieure du corps est plus cylindrique que la r. JV.-' G. m- j\: G. rrt Fig. H. — Amphiporus iiicuhator. — Coupe à ti-avers le coi-ps d'un niàle passant au milieu de l'animal. N, nei'l's latéraux : (\.m, glandes mâles ; I, intestin liistolysé; T, tromiic. Gross. : iO diauiètres. postérieure, qui est plate et concave ventralement. Les glandes sexuelles consistent en un grand nombre de petites capsules (G. /y?, fig. 11) ou poches sphériques qui sont disposées en un plan, les unes à côté des 24 NEMERTIENS. autres, contre la peau ventrale de l'aninial. Ces poches contiennent de nombreux spermatozoïdes mûrs, qui se colorent admirablement par l'hématoxyline. Ces poches me paraissent presque arrivées à maturité, car, à côté des cellules mères, on voyait les spermatozoïdes mûrs. Comme elles ne sont pas grosses, elles ne font pas une grande saillie dans l'intérieur et compriment peu l'intestin. Dans celui-ci on retrouve la portion œsophagienne à épithélium glandulaire net et le reste trans- formé, comme chez la femelle, en une bouillie en voie d'hislolyse, dont les éléments ont l'aspect de cellules amiboïdes. Je n'ai vu chez le mâle aucun conduit s'ouvrant au dehors et permettant à cette bouillie de sortir. La trompe est très bien développée, à peu près aussi longue que le corps, et forme une saillie prononcée sous la peau d'un bout à l'autre du dos. En certains points la coupe, à cause du repli de cet organe, en fournit deux ou trois sections. Coupes de la femelle. ■ — J'ai fait des coupes chez plusieurs exem- plaires, notamment chez la femelle qui a été représentée en photo- graphie sur la figure 6 (PI. II). Elle était presque mûre et bourrée d'œufs. Ceux-ci sont disposés en un rang sous la peau ventrale et com- priment complètement l'intestin (fig. 1), dont la lumière et les diverli- cules sont oblitérés, réduits à des amas de cellules isolés non disposés en épithélium. Ainsi que je l'ai déjà fait remarquer, on constate que, dans cet état, la paroi intestinale est accolée aux œufs et tellement mince qu'il est souvent impossible de la retrouver. Les œufs paraissent alors faire saillie dans l'intestin même. La membrane de la poche ova- rienne qui les enferme est encore plus mince que la paroi conjonctive de l'intestin contre laquelle elle est accolée. On comprend que, dans les efTorls et les contractions musculaires que fait la Némerte pour expulser ses œufs, ces membranes presque virtuelles cèdent et qu'il n'y ait aucune difficulté à ce que le contenu pâteux de l'intestin 'sorte par les trous de ponte qui ne se referment pas. On remarquera, dans les figures représentant les coupes faites sur la Némerte après la ponte, que, dans les lobes retroussés, le tissu conjonctif paraît avoir augmenté; cela lient probablement à la diminution du volume du corps dû à l'expulsion des œufs et du contenu intestinal. Il s'est fait des adhérences de la paroi NÊMERTIENS. 25 dorsale et de la |)aroi ventrale du corps (|ui n'existaient pas dans la femelle avant la ponte. En divers points, la peau du ventre adhère au sac de la trompe, ce qui n'existait pas non |)lus avant la ponte. Toutes ces défor- mations, ces expulsions d'oeufs et de tissu intestinal ont profondément modifié la structure de l'animal; son intestin est en grande partie obli- téré, et sa moitié droite parait, en maints points, ne plus communiquer avec la moitié gauche. .J'ai pu suivre sur les coupes de la femelle arrivée à maturité la trans- formation graduelle de la paroi épithéliale de l'intestin en cellules iso- lées. Malheureusement le manque de matériel bien lîxé laisse de nom- breuses lacunes dans mes observations. Voici, en etïet, ce que j'ai ])U observer. La trompe et l'intestin ont un orifice commun tout près de la pointe de la tète; puis l'œsophage commence, d'abord très étroit, sous forme d'un très mince conduit à paroi épithéliale. Aussitôt qu'il a franchi le niveau du système nerveux central, il se dilate, son épithélium se dispose sur des supports conjonciifs en forme de plis, si bien que leur coupe donne l'aspect connu de cellules caliciformes en bouquets; ce premier segment intes- tinal est grand, en forme de croissant sur les coupes, dans la concavité duquel se loge la trompe. Mais bientôt on voit la disposition épithéliale perdre de sa netteté; à la base, les cellules sont encore distinctes, mais tous les sommets sont fusionnés en une sorte de magma muqueux, dans lequel on voit des cellules à gros noyau devenir plus nombreuses vers la périphérie des bouquets; puis on voit quelques-unes de ces cellules qui s'isolent du magma avec leur noyau et un contour irrégulier. Plus loin encore, à peu près au point où commencent les premiers culs-de-sac intes- tinaux, cet amas de cellules œsophagiennes diminue, puis se réduit à une bandelette située sous la gaine de la trompe, qui, enfin, disparaît. 11 n'y a plus alors de l'intestin que son enveloppe conjonctive, plus ou moins remplie de cellules isolées, polygonales, probablement amiboïdes facile- ment colorées par l'hématoxyline. Il n'y a plus trace de l'épithéliumintes- tinal primitif. 11 a été déjà question un peu plus haut (p. 19j de cette curieuse disposition qui a été photographiée (fig. 7). Expédition Cliarcol. — Joubin. — Némerlieiis. 4 26 NEMERTIENS. . Cette disposition peut s'interpr(''t('i' de deux manières: ou bien le pro- cessus de destruction de l'épitliélium intestinal a commencé dans le lube digestif, se propageant vers l'oesophage, à répo(|ue de la formation des œufs. Dans cette hypothèse, ce que je viens de décrire est la période ultime de la transformation; il ne reste plus que l'œsophage à phagocyter, tout le reste y ayant passé. Ou bien on peut penser t|ue ce sontles grosses cellules en bouquets de l'épithélium o'sophagien qui, dès le commence- ment du plK'noniène, ont produit les amibocytes chargées d'aller détruire ré|)itliélium dans tout le reste de l'intestin. Cette émission active de cellules amiboïdes chargé(»s de la destruction épithéliale serait alors localisée dans la région dilatée de l'iesophage, entre le cerveau et le premier cul-de-sac intestinal. .Te ne sais (jucllc est celle de ces deux hypothèses qui répond à la réa- lité. La question ne pourrait être élucidée que |)ai' l'étude- d'animaux vivants et la fixation sur place, par des procédés histologiques perfec- tionnés, de nombreux fragments à divers âges et à diverses périodes de la maturité sexuelle. On peut cependant remai-quer que, dans la femelle ayant pondu et enfermée dans son nid, l'iiilcslin est entièrement histolysé, mais l'cesophage est resté intact; il ne subit donc pas la phagocytose. C'est sa partie postérieure qui a émis les phagocytes, lesquels n'agissent que sur l'épithélium intestinal et non sur l'épithélium œsophagien. On peut constater que les poches à œufs commencent tout de suite après la tète; même le voisinage des orifices rénaux est modifié, et les canaux urinaires, de chaque côté, se trouvent intercalés entre les onifs, par con- séquent très près delà pointe antérieure du corps. On remarquera sur les coupes la disposition piriforme des œufs (fig. 4, *.), 10;; c'est leur petite pointe qui forme au centre des fossettes le bouton grisâtre saillant qui a été indiqué ])lus haut. Dans ceux-là le phénomène de l'expulsion est commencé; dans d'autres, il y a encore une toute petite membrane, tendue comme un tympan, qui ferme l'ori- fice (fig. 9 et fOj. Ces oeufs se colorent assez ditficilement ; cependant on y arrive en employant le carmin d'indigo picrique, concuiremment avec l'hématoxyline, qui colore en violet foncé les tilamenls chromatiques au NÉMliRTlENS. 27. centre dos nnifs; ils sont lii sous loriiK' d"i'toil»'s parfaitement nettes qui donnent do nia!j,nili(|ues préparations. On i'(Mnai'(|uri'a encore (pic la niusciilalure est |)uissante et n'a pas été touchée par la desirnclion liistolytique. (^l'est évidemment en rapport avee la nécessité des contractions poui- l'expulsion des œufs et la construc- tion du nid. Les deux neil's latéraux sont, eux aussi, restés intacts. .le ne |)uis rien dire d(> l'épithélium cutané, (|ui a presque partout dis- paru, soit que les écliantillons n'aient pas ét('' bien tixés, soit que la des- quamation ait été o|)ér(M' naturellement dans le nid au moment de laponte. Dans divei's points de la réii,ion céplialique, les coupes m'ont montré la Fi^'. 12. — Ampliipot'us iacuhalor. — Coupe à travers le corps (Vunft femelle prèle W pondre. Orifice, canal et ampoule urinaires. — 0, orifien ; E, base de l'épiderme; M,, couche musculaire externe: Mj. couche musculaii'C interne; G, canal excrrleur ; V, ampoule urinairc ; Cm. tissu lyniphoïde Rrar.uleux ; S, lila- hients ondulés; U, granulations uiinaires; I, couche conjonctive Jiiiiilanlc de l'inlcslin. Gross. : 22.T diauiélrcs. disposition très curieuse des conduits urinaires. Ceux ci sont nombreux, étroits et semblent se grou|)er pour aboutir dans des ampoules sous- cutanées (tip,. 12). De chacune d'elles part un canal aboutissant au dehors 28 NÉMERTIENS. par un pore rond. La coupe donne l'aspect d'une carafe avec un goulot étroit très régulier. L'ampoule est à demi pleine de cellules d'aspect lym- phoïde (fig. 12, C.'/ii) à contenu granuleux, laissant entre elles des espaces vides. Çà et là on aperçoit des granulations, peut-être des urates, qui se concrètent et se dirigent en file vers le goulot, mêlées à du mucus (G). Quand on examine le goulot de cet appareil excréteur, on voit qu'il est finement plissé longitudinalement; mais, en outre, on en voit sortir des filaments onduleux, analogues comme forme à des spermatozoïdes fixés par leur tète dans la paroi du conduit (^S, lig. 12). Ils semblent sortir d'une cellule plate granuleuse; ils sont tous disposés de manière à avoir leur point de fixation dans la direction de l'orifice excréteur et leur pointe libre flexueuse vers la cavité de l'ampoule ; on en trouve aussi de plus courts dans l'ampoule, au voisinage de l'entrée du goulot. Donc tous ces fouets onduleux et probablement vibratiles sont disposés « à rebrousse poil » du conduit excréteur. Cela n'empêche pourtant pas les granulations excrétées de sorlir; j'en ai vu une file engagée avec du mucus dans le conduit, au centre du revêtement de cils. Ceux-ci n'ont de spermatozoïdes que l'aspect; ils n'dut pas la taille conforme, n'étant d'ailleurs pas tous de même longueur, et leur fouet ondulant est beau- coup trop épais. J'ignore le rôle de cet appareil cilié qui n'occupe pas la situation (|iie d'ordinaire, chez les Némertes, ont les flammes vibratiles excrétrices et qui a aussi quelque apparence parasitaire. Etude d'un indwidu immature. — J'ai trouvé parmi ces Némertes un lot de petits individus que j'ai pris tout d'abord pour des représentants d'une autre espèce. Voici le texte de la note que M. Gain m'a remise à leur sujet; elle fut prise au moment de leur capture : « Ile Petermann. Station 3ol. 30 Décembre 1009. Sous des roches à marée basse. Coloration rose. Je crains que leur couleur saumon avant leur passage dans le sublimé ne provienne de la desquamation de l'épi- thélium superficiel de la peau dorsale, car, pour la morphologie externe, elles sont semblables à la variété que j'ai notée comme pourprée, laquelle, en effet, est d'un rouge pourpré sur le dos et d'un rose saumoné a granu- lations orange sur le ventre. ^> Cette note de couleur est intéressante, car c'est le seul document que NÉMERTIENS. 29 je possède sur ces jeunes. Je crois que les granulations oranges des adultes doivent être des anifs jaunes vus à travers la peau chez des femelles prêtes à|)ondre. Quoi qu'il en soit, ces jeunes ont de 10 à l'i millimètres de long; leur forme est la même que celle des adultes. Mais j'ai pu distinguer nettement leur organisation en éclaircissant un exemplaire par la glycérine. Comme ils sontassez minces, on peut voir facilement parce procédé ladisposition du tube digestif et de la trompe. De plus, comme les organes génitaux n'existent pas encore, ces appareils ne sont pas déformés. Le tube digestif est très divisé en lobes, et chacun d'eux est digité en 3 ou 4 lobules secondaires périphériques (PI. I, fig. 0). 11 s'ensuit que le tube proprement dit est moins important que ses appendices. (l'est entre ces divers appendices que se logeront plus tard les u'ufs, dont le développement les comprime et les rend méconnaissables. Un cordon cellulaire plus épais se voit dans l'axe de chacun de ces appendices, partant du tube principal. Un diverticule antérieur se voit à droite dans la tète; je n'ai pas trouvé son symétrique de gauche. La trompe dévaginée laisse voir le noyau contenant un très petit stylet central, monté sur un manche presque cylindre, un peu plus gros en bas qu'à la jonction avec le stylet. Il n'y a pas d'aileron au manche ; je n'ai pu trouver de stylets de réserve (fig. 13). La trompe de l'individu représenté était presque com- plètement dévaginée; son épithélium superficiel est presque lisse et ne présente pas les nodosités que l'on trouve dans Atnnhiporus Michaelseni. ... Fi^'. \i. — Stylet .l'un En résumé, cet intéressant Anipluporus est le individu jeune . — Ile Petermann. Février lUO'.i. Sliiliiui SU. — Ile Pclcrmunn. Fin Tiovomhrc l'.lOU, après décanlalion rruiie Imillod'eau iiù avaient s(''j()iinié des ]iiei'res couvertes d'Alênes et de colonies de Tiinieiers. Les exemplaires de l'ile Petermann (pie j'ai éludiés sont cumplètenienl décolorés ; ils difïercnt donc beaucoup, sous ce ra|)port, de ceux qui sont décrits comme ayant une coloration dorsale pourprée. Mais je n'ai [lU savoir si ces animaux avaient été lixi's par un réactif violent, par exemple du sublimé corrosif, ce ipii expliquerait bnir décoloration pigmentaire. Leur é|)iderme est très bien conservé, ce qui permet de voir nettement les sillons céphaliques. Sur la face ventrale, il y en a deux parallèles, trans- versaux, reliés sur la ligue médiane par un petit sillon vertical à leur som- met. C'est du milieu du sillon supérieur que sort la trompe. Il est re- marquable (jue presi|ue t Bracliiopodes antarctiques que j'ai examinée comprend un petit nomi)re d'espèces; mais l'une d'entre elles, Liothyriiia ara, est représentée par un très grand nombre d'individus, plusieurs centaines, de toutes tailles. Les autres sont au contraire réduites à quelques unités. Ces espèces de Brachiopodes sont toutes connues; mais deux d'entre elles sont encore extrêmement rares. Liothyrina antarctica Blochmiinn. Station 837. — Dragage XVIII. '^7 décembre i0:j9, 75 mètres, vase grise et cailloux. . Température de l'eau au lond : + 0o,2. Anse ouest de la baie de l'Amirauté (île du Roi-(jeorge). Celte détermination n'est pas certaine.'. Les échantillons que j'ai exa- minés avaient malheureusement été conservés dans le formol, de sorte qu'ils sont arrivés totalement décalcifiés. Je n'ai donc pu voir aucune partie de l'appareil brachial, ni de la charnière, ni du manteau. C'est seulement par analogie de forme extérieure et de dimensions que je suis arrivé à cette détermination. Il y avait 6 échantillons de 3 à 7 millimètres de diamètre, assez plats. Magellania sulcata E.-A. Smith. Station .30. — Dragage VI. 1.5 janvier lUilU. 2ô'i mètres, roche et gravier. Tempéra- ture de l'eau au fond: l°,i(). Entrée de la baie Marguerite, entre l'ile Jenny et la Terre Adélaïde. Smith (E.-A.). — Nat. hislorij of tlie National anlarctir Expédition (« Dis- covery «) 190I-I9O4. Zoology, vol. II. Brachiopoda, p. 1, fig. 3 cl i. Je n'ai eu qu'un seul échantillon en mauvais état de cette espèce. Sa forme est plus globuleuse et le bord libre de la valve ventrale moins régu- lier que dans celui ligure par E.-A. Smith. On remarque en elfet sur ce 40 BRACHIPODES. bord deux sinus (fig. I) qui inti'rronipent la courbe. La valve ventrale est 1 2 Fig. 1 et 2. — Magellaiiia sulrala. — l'Aliantillon à peu près do grandeur naturelle. — Fig. 1 : La valve ventrale vue par l'extérieur. — Fig. :J : Lécliantillon vu de prolil. La valve dorsale est brisée, mais monti'e la crête luédiaae épaisse, fortement saillante. aussi plus profonde que dans le type. Mais je crois que mon échantillon était plus âgé, voisin peut-être de la sénescence, et c'est ce qui a causé ces différences. Les stries circulaires tie la valve ventrale sont extrême- ment nettes, au moins aussi accen- tuées que dans les figures de Smith (fig. 1 et 2). On remarque la grande régularité des perforations circulaires du lest. Son aspect en écailles de cuirasse est très régulier, plus que dans M. fra- f/i/is (fig. 3). Le test est fort mince, fragile, nacré, à demi translucide. La valve dorsale beaucoup plus plate. Une crête saillante très bien marquée (fig. 2) s'étend jusqu'au milieu de la valve. Je n'ai vu que les deux branches dorsales de l'appareil brachial, la boucle ventrale manque. Le foramen est grand. Magellania fragilis E.-A. Smith. Dragage XVIII ':^7 décembre 1000). — Clialul.Vasegiise et cailloux. Température : + 0°,'2. Ile du Roi Georsre. Fig. 3. — Magellania sulcata. — Fragment de la coquille grossi 22a fois. BRACHIPODES. 41 Smilli (E.-A.).— A'ot. f/is/ori/ n/' ilif Ndtiaiuil (iiiturilir Expédition (<< Dis- rnvcri/ >>) l!H)l-J901. Zoolo^y, \u\. II. Br;icliiii|inil,i, li'^. 1 ot 'J, p. i. ,!(' r;ill;icho ;i ccUe ospèce incomplètement décrite par Smith les trois échantillons que J"ai trouvés. Je crois vraisemblable d'admettre que c'est une adaptation de la Mafiolhinia rp/Kisft h la ré!.;ion antarcticpu». Les échantillons ((ue j'ai obser- vés diflerent surtout de M. venom par la minceur de leur test et la réduc- tion sensible de l'appareil brachial. Les caractères que cette disposition spéciale donne à l'animal ont paru à K.-A. Smith sulTisants pour créer une espèce nouvelle. Je pense qu'il eût été plus prudent de la nommer Mas. Vase sableuse, uomhi'Ciix eailloiix. ^8 9 l'ig. 8 cl 9. — Lwlhyi'ina iica. — Deu.v groupes cl'individu.s fix('s sur dos coquilles mortes do la nioiiio espùce. — Kig. 8 : Individus de moyenne . taille. — l'-ig. 9 : Individus de grande taille. Ces deux pholograiihies sont réduites d'un qunil environ. Trois ou quatre échantillous de'grande taille, qui, ayant été conservés dans le formol, sont complètement'décalciOés. Deuxième Expédition Charcot Pl.I. LJouiiin del Imjt L Lafonlaine Pans Reiqnier lith. Nemer "tiens . Masson&C^.éditeurs. Deuxième Expédition Ghavcot (L. Joubin , Nciuenieus] PI. II Clichés L. Joubin Pliototjpie G. Chivot Némertiens Antarctiques Masson & Cie, éditeurs Deuxième Expédition Charcot (L. Joubin, Némenkns) PL III Clicliés L. Joubin Phototypie G. Cliivot Nemertiens Antarctiques Mas son & Ci=, Editeurs g a. 10 (h d >; 0) a •ri ^/////«/^/V'/iAon/, qui appartient à la première de ces deux familles, offre un intérêt spécial. Des 14 espèces de ce genre maintenues par Kûkenlhal, après sa revision approfondie des A'(?/j/iM// /(/«', 13 proviennent desrégions arc tiques ou subarctiques. Une seule espèce, V Eunephthija antarctica KiikenLhal, a été recueillie par la « Val- divia » dans les parages de l'île Bouvet, à .")('»7 mètres de profondeur (latitude : o6°29',3S. ; longitude : 3° 48'E.), c'est-à-dire dans les eaux sub- antarctiques. En ce qui concerne le genre Acanthocjorcjia, de la famille desMiiriceidœ, le « Challenger » a fait connaître 3 espèces sur les côtes de l'Amérique du Sud ou dans les mers subantarctiques : A. Ridleyi Wright et Studer, de Port-Grappler en Patagonie (profondeur : 252 mètres) ; ALCVONAIRES. 3 A. /axa Wrif^ht et Stiidor, tlo Torn Ray en 1 atagonio (profondeur : 31 .") mètres) ; A. raniosissima Wright et Studer, de l'île du Prince-Edouard (profondeur : bo8 mètres). De plus, outre le genre nouveau lYotisis (de la tribu de Mopse/nœ), le genre Si/mpodiKni parmi les Clavulariidœ et le genre Stenella parmi les l'rinDionhi' n'ont Jamais été signalés dans les mêmes mers. r/examen des espèces du genre Tlionnrella (V'aienciennes) m'a conduit cà faire l'étude approfondie du type du genre, appartenant aux collections du Muséum d'histoire naturelle de i'aris, rapporté des îles Malouincs ou Falkland par l'illustre capitaine du Petit-Thouars, type que Valenciennes nomma et figura sans la plus sommaire indication et qui n'a jamais été décrit jusqu'ici, bien qu'il ait servi de base à la classification du groupe des ThouarelUnœ. Chez un certainnombre de GaniniKirra du » Pourquoi Pas ? » , qui , comme leurs congénères, sont tout enveloppés d'une épaisse cuirasse de spicides calcaires : Mopsea gracilis Gravier. | Mopsea elongala Roule. j'ai puobserverde curieux fails d'incubation (Ij. J'ai découvert égale- ment, chez quelques types : /'rimnoisis ramosa Thomson et Ritchie Mopsea grarilia Gravier. — • formosa Gravier. de véritables galles causées par un C.rustacé parasite qui est étudié à la fin de ce mémoire (2). Grâce à la complaisance de M. L. Uoule. j'ai pu comparer les matériaux de la deuxième expédition antarctique fran- çaise à ceux de la première; chez la R/iopalo/iel/a pf:'/tdi(linaY\ou\(\yd\ retrouvé, sous une forme spéciale, un fait d'incubation analogue à celui que j'avais conslaté chez la Mo/isfa e/o/if/a/a Houle et chez la Mopsea f/rari/is Gravier du « Pourquoi Pas ? ". J'ai été ainsi amené à étudier les caractères morphologiques de cet Alcyonaire, type d'un genre nou- veau créé par Roule. (1) Ces faits sont à rapproclier des divers cas de viviparité signalés chez certains Alcyonaires par plusieurs auteurs, et nutanunent par Laca/.e-Duthiers, Marion et Ku\vule\\>ky, Koren et Danielssen. S. .1. Hiclvson, .1. A. Tiiomson et \V. D. llendeison. (2) Voir l'appendice à la suite du mémoire sur les Alcyonaires. 4 ALCYON AIRES. Tous ces Alcyonairos proviennent de dragages exécutés en divers points de la croisière du « Pourquoi Pas? » et qui ont donné les résultats suivants : Dragage IV. — 28 décembre 1 008. Profondeur : 53 mètres. Fond : roches et gravier. Température de l'eau au fond : Oo,0 G. Chenal Peltier, le long de l'ile Wiencke, près de l'îlot Gœtschy. Latitude : 64ojO'S. ; longitude: 630^0' W. (1) : Primnoella Kiikenihali Gravier. Dragage VF. — 1 ojanvier 1 009. Profondeur : 254mètres. Fond : roches et gravier. Température de l'eau au fond : — -lo,18 C. Baie Marguerite, entre l'ile Jenny et laTerre Adélaïde. Latitude: 67° 4.H' S. ;longitude: 68o33o\V.: Primnoisis anlarclica (Stuilcr). — - jormosa Gravier. Mopsea gracilis Gravier. Notisis fragilis Gravier. Thouarella variabilis Wright et Studer. — • longispinosa Kùkenthal. Dragage VIIL — 20 janvier 1009. Profondeur : 170 mètres. Baie Mar- guerite. Température de l'eau au fond : 0^,2 C. : Primnoisis forinosa Gravier. Thouarella variabilis Wright et Studer. Stenella [Dasyslenella) Lioiivillei Gra- vier. Caligorgia venlilabruin Studer. Acanihogorgia Thomsoni Gravier. Dragage IX. — 21 janvl(M' 1000. Profondeur: 230 mètres. Fond : sable vert et roches. Température de l'eau au fond :0o,l C Au sud de l'île Jenny. Latitude : OSoOl' S. ; longitude 68° 00' W. : Eunephlhya Hicksoni Gravier. | Caligorgia venlilabruin Studer. Dragage XV. — 26 novembre 1000. Profondeur: 50 mètres. Fond: vase et cailloux. Température de l'eau au fond : 0°,! C. Devant Port- Lockroy ; chenal de Roosen. Latitude : ()4o 40'S. ; longitude : 63° 30'W. : Sympodium anlarcliaun Gravier. | T/iouareZ/a uarf a 6 j7js Wright et Studer Dragage XVL — 9 décembre 1909. Profondeur : 150 mètres. Fond : (1) Les longitudes et les latitudes, les profondeurs, la température de l'eau aux diverses profondeurs sont conformes aux données du mémoire de M. .1. lioicn : Deuxirme Expédition ant'trctiqne françainc (1938-1910). OciJaiwijraphic physique (1913). Les longitudes sont comptées à partir du méridien de Green^v ich. ALCYON AIRES. 5 vase. Tompi'i'afiire do l'eau au l'oud : — |o,!{ C. Ilr Déceptimi ; milieu de Port-Forster. i.;itilu(lc : {^2° 'V.V S. : l(.ni;ilu(le : {W^'X.V \V. : Mnpsfii cltinux exemplaires du " dauss», qui vivaient respectivement aux profondeurs de 2 72o et 2 4o0 mètres, étaient de petite taille. D'après les données précédentes, il semble bien que l'absence à'Um- hellula dans la collection du » Pourquoi Pas ? » tient très vraisembla- blement au fait que ce bateau n'a pu faire de dragages à des profondeurs suffisantes. La non-existence, dans la même collection, de tout repré- sentant des genres Callozoxtrdn Wright etStuder e[Sfachi/odes Studer est, peut-être, imputable à la même cause. Jusqu'ici, Vlnihellida Carprn/cri a été trouvée aux points suivants de rAntarcticjue : Latitude : 62*' 20' ; longitude : 95° 44' E. Profondeur : 3 555 mètres («Challenger»). — 53055' — 108o45'E. — 3 510 — — — 78oenv. — 174° 0. — 540 — («Discovery»). — 70° 40' — 1020 15' 0. — 2 860 — («Belgica»). En outre, le " Gauss » en a dragué un exemplaire le 24 février 1003, à 2 723 mètres de profondeur, et, un autre, le l^' mars 1903, à 2 450 mètres. Kùkenthal n'indique pas les coordonnées des stations où ces exemplaires ont été pris. Mais, d'après la marche du << Gauss», ces stations doivent être situées entre le 80« et le 90^ degré de longitude E. De sorte que ïUm- hellula Carpentfsi a été trouvée aux longitudes suivantes dans les mers antarctiques : Du 80e au 90e E. ;9&o44'e. ;108o45'E. ; 102o 15 W. ; 174° W. Tout porte à croire, dans ces conditions, qu'il s'agit ici d'une forme circumpolaire. Quoi qu'il en soit, VfJmhellala Carppnteri Kôlliker ayant été recueillie par la <( Belgica », — et peut-être aussi par l'expédition suédoise, — dans les parages fréquentés par le «Pourquoi Pas? », il y a trois espèces à ajouter à la liste des Alcyonaires rapportés par celui-ci pour avoir celle des animaux de ce groupe connus actuellement dans l'Antarctique sud-américaine : Rhopalonella pendulina Roule, du « Français ». Mopsea dicholoma Lamouroux, du «Français». Umbellula Carpenleri Kôlliker, de la « Belgica», 8 ALCYONAIRES. ■ Soit, en tout, l(j espèces, dont 2 A/rijanarra, ["iGnrgonacea et 1 Pruna- talacea. C. — ALCYONAIRES RECUEILLIS PAR LES AUTRES EXPÉDITIONS ANTARCTIQUES RÉCENTES. De nombreuses et importantes missions ont sillonné rAntarclique dans ces quinze dernières années. Celles dont les études sur les Alcyonaires ont été publiées jusqu'à ce jour sont les suivantes, les deux expéditions françaises mises à part : «Southern Cross», 1898-1'JOO. National Antarctic Expédition 1901-1904 (« Discovery »). Scottish National Antarctic Expédition 1901-1904 (« Scotia »). Deutsche Sudpolar Expédition 1901-1903 (« Gauss »). De la " Beli;ica », les Pcnudlnldrpd seuls ont ét(' étudiés [Uinhellala (Uirprnteri Kôlliker). On ne coiuiaît |)as encore actuellement lesrésultats, en ce qui concerne les Alcyonaires, de l'expédition suédoise, quia exploré éi;alement l'Antarctique sud-américaine. I._ ,, SOUTH KHN CROSS ... La " Southern ('ross » n'a recueilli que deux espèces (Tx^lcyonaires : 1° Clavnlnria frankliniana Roule. Ile Franklin. Profondeur : 18 mètres. 2" Alcyoniain Picssleri W. May. Ile Franklin. Profondeur : 43 mètres. II. — « DISCOVERY... La « Discovery », qui aexploi'é les mêmes parafées (Victoria Land) que la « Southern Cross », a retrouvé les deux espèces précédentes et, déplus, 6 autres espèces, soit en tout 8 espèces, dont 3 étaient nouvelles pour la science, et qui appartiennent à 6 genres différents. 1. — ALrrO.YACEA. Famille des CLA VULARIID.E Hickson. Clauiilaria Frankliniana Roule. Ouartier d'hiver. 8-12 brasses3/4 (1411,50-23 mètres). Alcyoniain l'xssleri May. Erebus. 12 brasses 3/4-124 brasses (23mètres-223 mètres). ALCYON AIRES. II. — ('.(lliliONArEA. Famill.' des ISILLE Gray. Primnoa dclicalnla Hickson. Ouarticr d'hiver. 25-30 brasses (45-54 mètres). — anlarclica Studer. Mac-Murdo Bay. 20-120 brasses (36-216 mètres). — si>icala Hickson. Mac-Murdo Bay. 96-120 brasses (173-216 mètres). Famille des PRIMNOIDE. Thoiiarella anlarclica (Valenciennes). Quartier d'hiver. Coulman Island, Mac-Murdo Bay. Station 290, 96-252 brasses (173-457 mètres). Primnoella 'divergens Hickson. Extrémité est de la Barrière. 100 brasses (180 mètres). ///. — PENNATULACEA. Umbellula Carpenieri Kôlliker. Près de la Barrière. 300 brasses (540 mètres). III. — « SCOTIA ». La '( Scotia », qui s'est dirigée aussi vers le Victoria Land, a rapporté 9 espèces d'Alcyonaires, dont (i nouvelles. De ces espèces, une seule pro- vient des mers antarctiques proprement dites, c'est la Primnoi.^is ramosa Thomson et Ritchie, prise à la station 4H [latitude : 174orS. ; longi- tude : 22° W. ;profondeur : KVl brasses (290 mètres)]. Les autres espèces ont été draguées dans les régions subantarctiques [Burdwood Bank (au sud des îles Falkland) ; île Gough (au sud de Tristan d'Acunha), qui est à l'extrême limite des mers subantarctiques], ou même à des latitudes plus rapprochées de l'équateur. IV. — « GAUSS ». I^'expédition antarctique allemande est celle qui, avec le «Pourquoi Pas?», a apporté la plus riche moisson d'Alcyonaires des mers antarctiques. Le « Gauss » a recueilli, en eflet, 14 espèces (dont une indéterminable) appartenant à 8 genres, et qui se rangent dans 4 familles; 10 de ces espèces étaient nouvelles. Ce sont : E.rpéililion Charcot. — Gravier. — Alcyonaires. 2 to Alcyonaires. I. — ALCYON ACE A. Famille d.s CLA VULARIID.E Hickson. Clavularia sp. Gauss-Station. 380 mètres. Fragments. //. _ GORGOXACEA. Famille des PRIMNOID.E (Milne-EdwarJs). Thoiiardla lonçiispinosa Kûkcnthal. Gauss-Station (385 mètres). — alî. variabilis Wright et Studer. Gauss-Station (350-385 mètres). — rjrandiflora Kukenthal. Gauss-Station (385 mètres). Primmoella vaiihôffeni Kukenthal. Gauss-Station (385 mètres). Caligorgia anlarclica Kukenthal. Gauss-Station (385 mètres). Slachyodes gaussi Kukenthal. Antarctique (2 450 mètres). Callozoslron horridum Kukenthal. Antarctique (2 450 mètres). — carlollœ Kùkcntlial. Antarctique (3 397 mètres). Famille des ISID^ Gray. Primnoisis anlarclica (Studer). Gauss-Station (350 mètres). ■ — ■ fragilis Kukenthal, Gauss-Station (350-385 mètres). — arniala Kukenthal. Gauss-Station (350-385 mètres). ///. — PENNATULACEA. Umbellula Carpenleri KôUiker. Antarctique (2450 à 2725 mètres). En récapitulant — sous les réserves faites au cours de ce mémoire — l'ensemble des collections d'Alcyonaires recueillies dans les mers antarctiques par les expéditions récentes, on obtient le tableau sui- vant : ALCYONAIRES. tx 5 .d 1 =- O J^ i 1 H < en S 2 3 O- < ^ 1 S: S o ■--' 1 = C c 5 I. — ALCYONACEA. Famille des Clavulariidae Hickson. Clni^uldi'ia franhlinionn Roule + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + + Si/mpui/ium nntarrtinnn Gravier Alcijimiutn Pxsslfri Mav Famille des Nephthyidae (Verrill). Eunephthya Nickaotii (iravier II. — GORGONACEA. Famille des Isidae Gray. Priinnoisis ntitarctica (Studer) — dellcdtula Hickson — spicdtci Hickson — ramosd Thomson et Riteliie. . — fragi/is Kiikenlhal — (irmatd Kiikenlhal — fonnoKd Gravier Mopxcd elongdtd Roule — dichotomd (Linné) — qracilis Gravier A'dlixis ffddilh Gravier Famille des Primnoidae (Milne-Edwards). TiKtHdi'clla dnldi'ctird (Valencicnnes). . . . — ail'. Vdi'ia/ji/is Wright et Slu- der — longispinosn Kiikenlhal .... — gram/i/Iord Kiikenlhal — c/ispcrsd Kijkenthal S/cnelld (Ddni/stmc/fd) lAonvillei Gravier. /î/iopdlli)iii'l/d pendd/iiid Roule l'rtinniicUd diferiiciix llicksnn — ran/K'i/p'iii Kiikenlhal — KukcnlIidU Gravier Caligorgia antdrnird Kiikenlhal — venlildhrdin Studer Stdc/njode.s gditssi Kiikenlhal Cdllozoslron Iiorridiiin Kijkenthal — cdrlottœ Kiikenlhal Famille des Muriceidse Verrill. Acanthogorgia Thomsoni Gravier III. — PENNATULACEA. Famille des Umbellulidae Gray. 12 ALCYONAIRES. Soil, au total, 32 espèces, dont 4 Alctjonacea^ 27 Gorgonacea et 1 (^^w- belltilacea. Parmi les Alcijonacea^ figurent 3 espèces de Claouhiriidci' et 1 de iXephtliyidœ. Parmi les Gorf/onacea, on compte 1 1 espèces cVfxidw, 15 de Primnoidœ et 1 de Muriccidie. Enfin les Pennatidacea sont unique- ment représentées par Ylinhelluld ('ar[)Pnteri Kolliker. Ces nombres affirment la prépondérance très accusée des Gorgonacea dans la faune d'Alcyonaires des mers antarctiques et, chez les Gorgonacea, celle des Isidœ et du Prhnnoidœ. Les genres les plus riches en formes, variées sont les genres Primnoisi.s, avec 7 espèces; T/toi/arella, avec 5 espèces ; Mopsea et Primnoella avec chacun 3 espèces. Si maintenant, comme Ta suggéré Kiikenthal, on supprime de la liste précédente les formes retirées des grandes profondeurs, qu'on ne peut considérer comme caractéristiques de lafauneantarctique, parce qu'on les retrouvera peut-être dans les abysses, à des latitudes beaucoup plus rap- prochées de l'équateur, c'est-à-dire : Thouarella dispersa Kukenthal. Stachijodes gaussi Kukenthal. Callozoslron horridiun Kukenthal. Callozoslron carlollœ Kukenthal. Umbellnla Carpenleri Kolliker. il reste 27 espèces propres à l'Antarctique, dont 2 ont été rapportées par la « Southern Cross », 7 par la « Discovery », 1 parla « Scolia », 9 par le « Gauss », o par le « Français » et 13 par le « Pourquoi Pas ? » 3 espèces étant communes aux collections des deux dernières- expédi- tions, il en résulte qu'on possède aujourd'hui 16 espèces d'Alcyonaires (y compris VUndjellula Carpenten de la « Belgica ») provenant de l'An- tarctique sud-américaine, qui est, à ce point de vue, la région la moins imparfaitement connue dans ces parages. En jetant un coup d'œil sur le tableau précédent, on peut remarquer que, si l'on considère les trois régions explorées dans l'Antarctique, le Victoria Land, la Terre de rEmpereur-Guillaume II et l'Antarctique sud- américaine, il n'existe qu'une seule forme commune parmi les Alcyonaires actuellement connus, c'est la Primnoisis unlarctka (Sluder), qui est peut- être une forme circumpolaire ; d'autant que cette forme est connue en outre aux Kerguelen et à l'île du Prince-Edouard. On ne peut citer aujourd'hui aucun Alcyonaire circumpolaire arctique ; il est vrai qu'au sud ALCYONAIRES. 13 de rAIVii|ii('. (le l'Auslralic cl de rAiii(''ri(jue du Sud, les trois Océans Atlantique, Indien et Pacilii|uc c(unniuni(|ucnt beaucon|) plus largement que ne le l'ont les mers arcli(|ucs. D. — REMARQUES GÉNÉRALES ET CONCLUSIONS. Parmi les A/ci/n/Kirm des mers subantarctiques, W. May (1000) cite 9espèces, dont 2 Cl(iviil(irii(hr idonl, unedudétroit de Magellan et une des parages des Kerguelen) et 7 A/ci/onida' [dont A de la région de Magellan, 2 de la Géorgie du Sud et I de la région de Kerguelen). Les 9 espèces d'A/cf/o/i fiera se rapportent aux trois genres : C/rty« au Victoria Land. Il serait prématuré de comparer la faune d'Alcyonaires des mers arc- tiques à celle des mers antarctiques; celles-ci commencent à peine à être explorées en quelques points seulement, aloi's que celles-là ont été sillon- nées depuis fort longtemps par de nombreuses expéditions scientifiques. Néanmoins, en ce qui concerne lenAlci/onacea, des quatre familles des mers arctiques : ('lavulariidci'^ O/ya/iidœ, Alcjjojiidœ, Nephthjjidœ^ la première et les deux dernières sont représentées dans les eaux de l'Antarctique; seule la seconde famille, qui ne compte d'ailleurs qu'une seule espèce (?) dans le Nord, n'est pas connue dans le Sud. Lesrecherchesfuturesprocureronlsùrement beaucoup d'autres foi'uies; la diversité des trouvailles des expéditions qui ont dragué en des points très distants l'un de l'autre, comme la « Discovery », le « Gauss » et le « Pourquoi Pas » ? le fait prévoir; on peut rappeler aussi, au même point de vue que, dans un seul di'agage, entre l'ile Jenny et la Terre Adélaïde, le « Pourquoi Pas ? » a ramené à la surface 6 espèces, dont 3 nouvelles, l'une de celles-ci devenant le type d'un genre nouveau et que, des 14 es- pèces du u Gauss », 9 jjrovicMnent de la même station. Ceux qui, comme l'auteur de ce mémoire, ont été témoins du fourmillement intense des animaux dans les eaux tro[)icales s'imaginaient volontiers que la vie 14 ALCYONAIRES. devait graduellement s'éteindre, à mesure qu'on s'approchait des régions glacées de l'Antarctique, où ne se montre aucun courant chaud compa- rable au Gulf Stream (1). Ce ne sera pas l'une des moindres révélations faites par les expéditions antarctiques, que de nous avoir montré la diver- sité des formes existant dans les mers glacées australes, où la température des eaux est constamment voisine de 0°C soitau-dessus, soit au-dessous de ce point critique et où cependant certains groupes, comme les Pycno- gonides, ainsi que l'a montré E.-L. Bouvier (2), sont plus riches en espèces que dans les mers arctiques. Il est établi qu'une température perpétuel- lement basse n'est nullement incompatible avec l'existence d'une foule d'organismes variés. En outre, pour certains animaux, comme les Alcyo- naires, la pression et la lumière paraissent n'avoir qu'une importance insignifiante. Ainsi, par exemple, le T/ionarella tjjpica Kinoshita a été trouvé à des profondeurs variant do 180 à 2 200 mètres, le Pavonaria fin- viarchha M. Sars, de 40 à 1 710 mètres, et le Kophobeleiimon stelUferum 0. F. Millier, de 36 à 3 0IJ0 mètres. ) (I) Cela ne veut pas dire qu'il n'y ait aucune circulation d'eau relativement chaude dans les meis aniarcliques. Ainsi ,1. Rouch (1913), dans un mémoire consacré là VOiéandgniphic physique, rajiporte, entie autres faits du même ordie, que, à fcntiéo de la haie Maiguerite, il a ohservé plusieurs l'ois des îlols d'eau relativement chaude, de 0",!>C. à Oo,8(;., alors que la leni|)éraluie de l'eau de la baie et au sud était inférieure à O». Les faits très intéressants signalés par J. Rouch dans le mémoire en question montrent comhien il serait désirable de faire, dans ces régions de l'Antarcllque, une étude mélhodiiiue des courants qui conduirait à l'exj)licalion d'apiiaientes anomalies et éciairciiait ceiiains points énigmatiqucs de zoogéographie. [■2} E.-L. RoL'viEit, Les Pycnogonides du « Pourquoi Pas'?»|//' Expédition anlarclique franniisc {1908-1910}]. Alcyon AIRES. i5 II PARTIE SPÉCIALE I. — ALCyO.YACEA. Famille des CLA VULAIUID.E Hickson. Genre S)\U('U/)//r.U Ehrenberg-. Sympodium antarcticum (iravier. (FM. I, fig. 1-2; PI. IX, fig. -13-44.) 1913. — Sympodium anlnrrlicum Gravier. Deuxième Expédition antarctique française (1908-1910). Alcyonaires (1^ note préliminaire) [Bail, du Mus. d'hisl. nalur., t. XIX, p. 451). La seconde expédilionantarctu]ue française a rapporté deux exemplaires de Sympodium provenant d'un dragai:;e fait le 26 novembre 1000, devant l*ort-Lockroy, chenal de Roosen (latitude : 64° iO'S. ; longitude : 63°30'W.), à oO mètres de profondeur, sur un fond de vase grise et de cailloux. L'un d'eux est un tout petit fragment de colonie tîxé sur un mor- ceau d'Épongé siliceuse ; l'autre, d'un gris clair, occupe, avec quelques lacunes, une longueur de 6^°^ 5 environ sur l'axe nu d'un Gorgonidœ (Pl.I, fig. 1). Dans le sarcosome mince de ce Sijmjiodii/m, les spicules, orientés dans toutes les directions, se montrent de taille très inégale. Ce sont des spi- cules fusiformes tantôt droits (fig. 1), tantôt arqués (fig. 2), à surface très irrégulière, couverte de verrues ; les plus gros ont de 0"im^30 à Oinni^35 de longueur et de Omm,0o à 0^^,06 dans leur plus grande lar- geur. Insérés isolément, sans régularité, les polypes, assez distants les uns des autres (PI. I, fig. 1 et 2) ne forment pas de groupes compacts. Com- plètement étendus (PL IX, fig. 43), ils se montrent composés de trois par- ties : 1° une partie basilaire saillante, le calice, présentant à sa surface huit sillons longitudinaux équidistants et, à son bord libre, autant de festons saillants ; 2° une partie plus étroite, invaginable ; 3° le corps du polype i6 ALCYONAIRES. avec les tentacules au sommet. Ces polypes ont des dimensions variées; les plus développés ont de 3 à 4 millimètres au-dessus du calice. Sur celui-ci, qui peut avoir 2 millimètres de hauteur, les spicules sont de même forme que ceux du sarco- some ; ceux de la surface sont de grande taille, et leur disposition générale est parallèle aux sil- lons séparant les 'lobes, comme Fif;. 1 et 2. — Spicules ilu sarcosome. «fÛ^ Fig. 3 et 4. — Spicules de la partie intermé- diaire des polypes. le montre la ligure 43 (PI. IX). Les spicules de la paitie iiilcrniédiaire sont, pour la plupart, orientés transversalement. Ils ont la forme de bâtonnets à extrémité mousse (fig. 3 et 4), et leurs dimensions sont moindres que celles des grands spicules du sarcosome ; la longueur des plus grands excède rarement O^^^ijlb à 0™"!, 10. Chez un certain nombre de polypes, cette collerette est plus ou moins complètement invaginée dans le calice. Dans la troisième partie couronnée par les tentacules, la disposition des spicules y est particulière. 11 y ahuitgroupes longitudinaux de spicules (PI. IX, fig. 44) ; à la base, ces spicules sont en chevron ; dans la partie supérieure, au-dessous des tentacules, l'angle des spicules, dans cha- cun des groupes, devient de plus en plus petit, et ces spicules, finalement ALCYONAIRES. 17 se disposoiil [tarallèlciiient les uns aux autres. Leur lailltî est comparable àeelle des spirales de récorce (fig. 5 et 0); de couliyui'alion assez variée, ils sont plus ou moins arqués ou coudés, et leur surface est couverte d<^ verrues. Les 8 groupes de spicules laissent au-dessous des tentacules des parties à nu, où il existe en- core, disposés longitudinale- ment, des spicules semblables à ceuxdes huit groupes. (Juant aux tentacules, ils sontpourvus de spicules de forme très irrégulière (fig. 7 et 8), dont la longueur ne dépasse guère O"""^,!. La paroi du polype et même celle des calices sont peu consistantes ; plusieurs calices à Tétat d'extension sont repliés sur le support corné de la colonie. \VrightetStuder(1889j, dans leur étude des Alcyonaires du « Challenger », distinguaient deux groupes d'espèces chez les Sijinpodimn : v\« 1° Ceux chez lesquels les polypes sont distribués à peu près à égale distance les uns des autres sur le sarcosome; la rétraction des polypes à l'inté- rieur des calices est plus ou moins complète; les spicules sont len- ticulaires, circulaires ou fusiformes; ce groupe est constitué par des espèces toutes tropicales : ^J. cxndeum Ehrenberg, .S', fulvum Forskal, 8. f'uUginoston Ehrenberg^ ^î. purpwascenfi Ehrenberg. 2° Ceux chez lesquels les polypes ont une tendance à former des groupes saillants ra])pelanl les Aleyotiium ; les calices, comparativement grands, sont armés de spicules fusiformes, épineux ou claviformes ; dans ce groupe, figurent des espèces septentrionales et de mer profonde :S'. ahijs- Ej-pcitition Chai'col. — Gravieb. — Aleyonairos. o L-t (i. — Spicules [le la pai-lio supérieure des polypes. Fig. 7 et 8. — Spicules (les tentacules. i8 ALCYON AIRES. so}'i(m Danielssen (1 100 brasses); S. norvegiciim Koren et Danielssen ; -S. coralloidcs'PixWii-è et, en outre, les espèces suivantes du « (àhallenger » : S. Verrilli Wright et Studer (600 brasses) ; 8. armahan Wright et Studer (1 07o brasses) ; .S. glomerahmi Wright et Studer (100-150 brasses). Cette classification ne s'adapte pas aux Sympodium dragués par Vlnves- tigatar dans l'Océan indien, à des profondeurs variant de 238 à o06 brasses (430-910 mètres), et dont les uns appartiennent au premier groupe et les autres au second . La comparaison des spicules de la forme antarctique sud-américaine à ceux des autres espèces décrites jusqu'ici conduit à la considérer comme le type d'une espèce nouvelle que j'ai proposé d'appeler N. an- Idicticniii. Les Siiiiiiioirniiii vivent surtout dans l'Océan Atlantique et dans l'Océan Indien. Jusqu'ici, on n'a signalé aucune espèce de Si/mpodium ni dans l'Antarctique, ni dans les mers subantarctiques. Un autre repré- sentant de la famille des Clavid(iiiid;p^\?iClavidariaFranldiniana Roule, a été recueilli parla « Southern Cross » et par la « Discovery » dans la région du Victoria Land et peut-être aussi par le d Gauss » à la Gauss-Station. Ainsi que le font remarquer Arthur J. Thomson et W. T. Henderson, les espèces du genre Si/n/podium présentent une grande variabilité en rapport, sans doute, avec les conditions de milieu et notamment avec la nature du substratum : débris végétaux, axe d'Antipathaire, spicules d'Épongés, etc. Une revision approfondie des types décrits, — dont un certain nombre le sont insuffisamment, — mettrait en évidence l'impor- tance relative des caractères qui, vraisemblablement, comme pour les autres Alcyonaires, doivent être, avant tout, tirés des calices et aboutirait sans doute à la réduction du nombre des espèces nommées. Famille des NEPIITHYOLi. Vcrrill. Genre EUNEPHTHYA (Verrill). Eunephthya Hicksoni Gravier. (PI. II, fig. 7-8; PI. IX, fig. 45-48.) 1913. — • Eanephihya Hicksoni Gravier, Deuxième Expédition antarctique française (1908-1'JlO). Alcyonaires (l^e note préliminaire) [Bull, du Mus. d'hid. nalur., t. XIX, p. 452). ALCYON AI RE.^. 19 Le gonre Ea/iep/il/iija [\'cn'\[[j est représenté clans les colleclions du « Pourquoi Pas? » par une colonie draguée le 21 janvier 1909, au sud de nie Jenny (latitude : OSo Ol'S. ; longitude : OSoQO' W.), à230 mètresdepro- fondeur, sur un fond de sable vert et de roches; la température de l'eau, au fond, était de 0°,'-') C. Cette colonie, de couleur rose pâle à l'état vivant, d'après les notes de M. le D' J. Liouville, a pris maintenant une teinte jaune d'ambre paie ; elle a été un peu racornie par un long séjour dans un récipient trop étroit ; elle mesure environ 9 centimètres de hau- teur et près de 5 centimètres dans sa plus grande largeur. Elle a une forme arborescente, non comprimée comme chez plusieurs espèces du genre Eunephthi/a ; les ramifications ne tendent pas à s'orienter dans un même plan (PI. II, fig. 7). Détaché du support sur lequel il s'était fixé, le disque pédieux, gaufré sur les bords, de forme un p(Hi allongée, a 23 millimètres dans sa plus grande dimension. Le tronc, un peu aplati, mesure à la base 12 milli- mètres dans son grand axe, 8 millimètres dans son petit axe. Il donne naissance de chaque côté à des branches qui sont de plus en plus fortes à mesure qu'elles s'éloignent de la base, et dont les plus proches de celles-ci s'insèrent à 1 centimètre à peine au-dessus du disque pédieux. Il se partage, à ."i centimètres environ de ce dernier, en deux maîtresses branches qui se divisent abondamment à leur tour, de sorte que c'est dans cette partie terminale que la colonie prend son maximum de largeur. Une notable partie de la surface du tronc et des principales branches reste à nu et présente de grosses cannelures, elles-mêmes toutes plissées et comme couvertes, en certains points, de grosses verrues de dimensions assez uniformes. Les polypes sont surtout concentrés au sommet des ramifications de divers ordres, où ils sont contigus, mais restent indé- pendants les uns des autres ; sur toutes les branches, ils existent aussi, isolément ou groupés par petits bouquets de 2, 3, 4. De dimensions variées, les polypes, un peu renflés dans leur région moyenne, ont excep- tionnellement Smm^g de hauteur etOn"",:j de largeur maximum (PI. II, lig. 8). Aucun polype n'est épanoui ; les extrémités seules de quelques tenta- cules sont visibles ; c'est l'une d'elles qui est représentée (fig. 12) par la 20 ALCYONAIRES. face externe. Rabattus Tun vers l'autre, les tentacules t'ernient complète- men t l'orifice buccal des polypes. Comme le montre la figure 45 (PI. IX), une large bande médiane, sur la face externe de chaque tentacule, est couverte de spicules disposés parallèlement à l'axe de symétrie de celui-ci. Dans les sillons de séparation, sur les faces latérales des tentacules, il y a quelques- uns de ces spicules orientés dans le même sens. Les spicules s'étendent jusqu'à l'extrémité des tentacules, comme on le voit dans la figure 12 ; ils pénètrent même dans la région basilaire des pinnules, dont je n'ai pu compter le nombre avec certitude. Ils ont une forme allongée, un peu ûTi /o Fig. U. — Spicule d'un tentacule. — Fig. 10. — Fi^. 12. — Extrémité dun tentacule avec les spi- Spicule du corps du polype. — Fig. 11. — Spiculc cules i|ui pénétrent dans la partie basilaire des de la région basilaire d'un polype. pinnules. .incurvée ; ils sont grêles et couverts de nodosités (fig. 9). D'une extré- mité à l'autre, ils mesurent rarement plus de 0™"\35. Sur le corps du polype, les spicules se disposent transversalement, plus ou moins distinc- tement en deux rangées, dont l'une est un ])eu oblique par rapport à l'autre ; de même asjjcct que ceux des tentacules, ils sont, en général, un peu moins grêles et sensiblement de la même longueur (fig. 10). Les spiculesde la base des pinnulesont, au plus, 0™"^,17 de longueur, et leur forme est un peu plus trapue. Dans la région inférieure du polype, où la surface se montre déjà verruqueuse, les spicules, ici également transver- saux, sont plus épais et couverts de nodosités plus développées que dans la |)artie supéi'ieure (fig. 1 \). Enfin, tout à l'ait à la base du polype et à la sui'face des branches de divers ordres, les verrues sont plus développées, ALCYON AIRES. 21 l(>s sillons plus proroiuls. cl les siiiciilcs ont do loiit aulros caraclOres. Ceux-ci sont beaucoup plus li apus ; leur surface est couverte de courtes branches ramifiées ; leur longueur ne dépasse guère 0"i'",l-'J \ ^'^ largeur la plus grande (ramifications y comprises) excède rarement 0™i°,060. Us couvrent absolument toute la surface libre, qu'ils rendent rugueuse, âpre au toucher. La figure 46 (PI. IX) se rapporte à un spicule de la partie basilairc d'un polype ; les figures 47 et 48 (PI. IX), à des spicules du tronc principal. Dans lune des grosses branches de la colonie, j'ai fait [)lusieurs coupes transversales ; je n'ai trouvé aucun spicule dans les parois des canaux dont elle est creusée ; s'il en existe, ce dont je doute très fort, ils doivent être bien clairsemés. Ces grosses branches sont parcourues par des tu- bes de calibres variés, séparés par des parois peu épaisses ; quel- ques-uns sont relative- Fif,'. 13. — rartic d'une section transversale Je l'une des branches de la colonie; au niveau de la section, un ovule est fixé sur le bord libre d'une cloison. ment très grands (Voir à la base de la fig. 8, PI. II, où l'on dis- tingue les sections de ces tubes). A l'intérieur de ces tubes, se continuent, plus ou moins développées, certaines cloisons des polypes avec lesquels ils sont en communication. Çà et là, on trouve, à l'intérieur de ces canaux, des ovules encore attachés à la cloison qui les a produits (fig. \ 3) ; quelques-uns de ces ovules sont libres dans la cavité du canal. En somme, dans l'espèce antarctique décrite ci-dessus, les polypes sont dépourvus de faisceaux de spicules de soutien groupés ou isolés ; ils n'ont pas de calices distincts et ne sont pas rétractiles. Ce sont là les caractères fondamentaux du genre Ea/if'/)/i(hi/a {YerriW) . Dans cette famille, dont la synonymie est si embrouillée, comme le dit avec raison Kûkenthal (1907), 22 ALCYON AIRES. col auteura fait des coupes sombres, non seulement dans les nombreuses espèces décrites souvent d'une façon insuffisante, mais également dans les genres. C'est ainsi qu'au genre Eunephthjjn Verrill, il incorpoi'e les genres Gorgotiia WdXhko, (pavs), /Vephlhija Ehrenberg (pars), GersemiaMa- renzeller {\)ars), Diwa Danielssen, Vœringia Danielssen, /'^(^Z/rt Daniel ssen, Barathfobius Danielssen, Ger.seiniopsis Danielssen, Dr/ fa Danielssen, Nannodendron Danielssen, Parmpongodes liûkenthal [pars). De toutes les espèces décrites, Kiikcnthal n'en conserve que 14, (ju'il divise en deux groupes : les Alcyoniformes, avec 8 espèces^ et les Nephthyiformes, avec () espèces. C'est au premier de ces groupes qu'appartient l'espèce rapportée de l'Antarctique sud-nméricaine. Parmi les Alcyoniformes de Kiikenthal, il est justement une espèce rapportée par la Valdicia (Station : 127 ; latitude : 54° 29', 3 S. ; longitude : 3° 43' E., à l'est de File Bouvet; 2o novembre 1898; sable volcanique; 567 mètres de pro- fondeur), YEunephtlti/a antarctica Kiikenthal, dont les polypes les plus grands ont 9 millimètres de longueur, dépassant ainsi de beaucoup, à ce point de vue, les plus développés de VEimcphtJnja du « Pourcjuoi Pas?». Les Sjjicules de V Euncphtlnja afdarrtica sont de couleur rouge- brique, comme la colonie entière ; seuls, les tentacules restentblancs. Les spicu'les de l'espèce de l'Antarctique sud-américainesonttous incolores. 11 n'y a sans doute là qu'une dillerence d'ordre secondaire, mais qui a cependant une certaine valeur. La coloration des spicules persiste dans l'alcool et dans le formol, au moins chez certaines espèces, sinon chez toutes. J'ai rapporté en 190 i, de la Côte des Somalis, des Alcyonaires du genre Dendronep/illiya, qui doivent leur coloration — intense chez quel- ques-unes — uniquement à leurs spicules ; aucune teinte n'a faibli jus- qu'ici, n existe, dans les collections du Muséum, des Alcyonaires rap[)ortés par d'anciensvoyageurs naturalistes, il y a cinquante, soixante ans et plus, etqui ont conservé, grâce à leurs spicules, une teinte très vive. En outre, il n'y a, dans l'espèce du « Pourcjuoi Pas?», aucun spiculedans les parois des canaux, tandis que, chezV Eimep/it/ii/a a/ifarc/ica, il existe, dans celles- ci, des spicules avec de grosses épines, de 0"^'", l'i i\o long et de Onini^28 de large. Il y a également des dillerences dans l'anatomie des polypes ; le pharynx, chez l'espèce de l'Antarctiquesud-américaine, remplit beaucoup ALCYONAIRES. 23 plus romplètomont In mvitr cireonscrito par la colonne du polype que chez V/:if/if'p/i//nj(i (i/i/firrf/f/t ; en outre, ciiez la première, il n'y a pas de spicules non plus dans le [)liarynx, tandis que, chez la seconde, il y en a d(! 0"i'",70 de largeur avec quehjues grosses épines. Au sujet de VEunephthyd antarctica,\\\ Kùkenthal mentionne le l'ail curieux qu'il a trouvé, dans la partie inférieure des polypes, sur les mêmes cloisons, les éléments génitaux des deux sexes. Cet hermaphro- disme est, jusqu'ici, tout à fait exceptionnel chez les Alcyonaires. Dans l'unique exemplaire dont je dis[)0se, — et que je désire conserver aussi intact que possible, ce qui m'empêche de l'étudier aussi complètement que je le voudrais, — jen'aivuquedes ovules, de diverses tailles d'ailleurs. Il n'yenajamais (|a'uns(Mil au m^'oie niveau; certaines cloisons en portent des séries superposées. De l'examen des figures et des diagnoses données par les auteurs, il semble bien résulter que l'exmplaire étudié ici ne peut être identifié à aucune des espèces conservées par Kùkenthal, après la revision appro- fondie qu'il a faite du genre EimcpJillijja. Il s'agit d'une espèce nouvelle que j'ai proposé d'appeler ^?z lequel la colonie se ramifie également dans un plan ; les polypes, tout petits, sont cylin- driques ; leur partie supérieure plane est comme tronquée ; les spicules du calice sont petits ; les entre-nœuds calcaires présentent des côtes dentelées. A ces trois genres sont venus s'en ajouter trois autres. D'abord le genre 6'A^/«/oyîw/s Studer (1891-1901), dont la colonie se ramifie égalementdans un plan ; l'axe est composé d'entre-nœuds calcaires et de noeuds cornés toujours placés à la base des branches, qui se divisent dichotomiquement; les entre-nœuds calcaires ont des côtes parallèles, dont les bords sont finement dentelés ; les spicules des polypes (^t ceux du cœnenchyme sont très semblables à ceux de V [sis //i/jj)f/ris (L.). Puis le genre Pe/la- .v//.s/.s- (1910), que Nutting, qui la décrit, rattache aux Mopfseific'e, à cause surtout des spicules du corps des polypes et des caractères de l'axe qui est identi(|ue à celui des Isidimc, mais qui s'écarte des autres types de ce groupe par ses calices unisériés et par ses écailles operculaires. Enfin le ALCYON AIRES. 25 j^ciiri' .\o/isis Gravier (1913), tiiii se ramilic cgalemont dans un plan en fausse dichotomio, dont les entre-nœuds calcaires do l'axe portent des pointes en séries longitudinales, mais non réunies par des crêtes sail- lantes, dont les polypes assez espacés sont revêtus de spicules en écailles l'enforcées par de grosses verrues et dont les bords sont profondément découpés, les spicules du ccenenchyme étant de forme allongée, en bâton- nets noueux. D'après ce que nous savons aujourd'hui, ces six genres de la tribu des Mopse'uuv peuvent être ainsi distingués les uns des autres : dans plusieurs plans ; polypes bien développés, assez distants les uns des auti'es Primnoisis \Vrir|bl cl Studcr. Lisses ou cannelés," sans épines, au moins sur les branches Mopsca Lamouroux. MOPSEINiE. Colonie ramifiée dans un seul plan. Entre- nœuds calcaires Spicules en écailles à bords Calices \ crénelés. non { lunisériés. j Polypes relative- ment bien déve- loppés ; cœnen- chyme mince. . . Polypes de taille très l'ciluite ; cœ- nenchyme relati- vement épais.. . . Gravier. Avec des épines. Acanthoisis Wright [ et Studcr. ' Spicules en double roue ou en double massue C/ielidoni- sis Studer. Calices unisériés ; opercule formé par huit grands spicules Peltantisis Nutting-. Avec son mode de i^amification et la taille de ses polypes, le geni-e Primnoisis Wright et Studer est nettement séparé des autres Mapseinœ. Dans son mémoire sur les Alcyonaires de la « National Antarctic Expé- dition )), S. J. Hickson (1907j, auteur de nombreux et importants travaux sur ces animaux, s'est élevé contre la division des Isidie proposée par Wright et Studer. Il fait observer que la variabilité de forme des spicules chez certaines espèces est (elle (jue la séparation des genres, fondée uni- quement sur les spicules, peut devenir impossible. La difficulté est parti- Expédilion Ch/ircol. — Giuvieh. — Alcyonaires. ■! 26 ALCYON AIRES. culièrement grande en coqui concerne les genres (V'/r//o/,s7'.s et l'riiiunnsis^ placés par Wright et Stnder dans deux sous-familles distinctes, l'arnii les Aicyonaires du cap de Bonne-Espérance examinés par l'éminent zoo- logiste anglais, il en est un qu'il désigne sous le nom de Cpraloisis idiuosa et qui a cependant des caractères très nets de l'riiitnoisjs. L'étude des animaux du même groupe rapportés de l'Antarctique par la « Discovery » l'a mis à même de constater encore rinconv(''nient résullant de la sépa- ration des deux genres. Le Ceratoisis {Pr'nniKiisis) a/Uarrtica aété trouvé dans la même localité que le Ceratoisis (Pfi////tois/.s) spicala. Le premier, indiscutablement, appartient au gi-oupe de nom générique ['/■/////loisis, car aucun de ses spicules n'est en saillie à la surface du calice ; le dernier, au contraire, a de très longs spicules saillants à la partie supérieure du calice. Ces spicules du Ccralnish spicala^ avec leur base bifide, ressendilent à ceux du Ceratoisis (jifuidifloid Sludi'r ; mais ceux du Ceratoisis (jraiati- florfiQwi leur surface presque unie, tandis que ceux du Ceratoisis spieata sont couverts de verrues. D'après S. J. Hickson, les spicules saillants des calices du Ceratoisis spieata sont caractc-ristiques du genre Ceratoisis ; mais, par les verrues de leur surface, ils sont aussi caractéristiques du genre Priiiuîoisis. On pourrait songera créer un genre intermédiaire; mais les caractères de Taxe sont les mêmes de part et d'autre. S. J. Hickson est ainsi amené à proposer la fusion des deux genres, le plus ancien, le genre Ceratoisis E. P. Wright, étant seul conservé. C.C.^'utting(4910), dans son étude des /v/f/c^de l'expédition du «cSiboga», rappelle que les spicules des Ceratoisis sont de deux types généraux : 1° en fuseaux véritables, avec ou sans verrues, bifurques ou non à une extrémité ; 2^ en fuseaux aplatis, quelquefois en baiTes avec extrémités arrondies ou en biscuits. La foi'uie de ces spicules peut s'approcher de celle d'écaillés ; mais, dans ce cas, leurs bords ne sont pas pectinc's, ni garnis de processus branchus, mais ils sont quelquefois garnis de [letites pointes. Ces spicules paraissent être à C. C. Nutting bien distincts de ceux des /'/■i//iaoisis, et cet auteur signale à ce sujet la dill'érence fra|)- pante que chacun peut constater dans la planche IX du mémoire de Wright et Studer sur les Aicyonaires du » Challenger », entre les liL^ui'cs l-)i représentant des spicules cVAca/irtfa (tribu des CeratoisifUiiœ) ALCYONAIRES. 27 t't les liiiures (i-l I rchitivos à des Mupsciiue. D'après le savant zoolojj|iste américain, lo Ce/yi/a/s/s sjtirofa de llickson n'est f|n'a|ipai'emnient inter- médiaire entre les deux genres ('eratoisis et Prl/i/noisis. En réalité, les spicules de cette espèce n'ont pas véritablement la foi'nie des spicules caractéristiques du genre Cri'a/o/sis cl, pai' les caractères de l'axe, ainsi ([ue le déclare très nettement llickson, le ('fivi/nisis spirafa se relie étroi- tement au genre Priiinioisis. Pour (^. V,. Nutting, le ('/■ivloi.sis spica/a doit èlr(^ rangé parmi les esj)èces du genre Priiinioisis. A la même conclusion parai! se rallier W. Kiikentlial il912) dans son travail sur les Alcyonaires l'ccueillis jiar la « Deutsche Si'idpolar Expé- dition » à la station du « Oauss ». I^e Priiiinaisis (tniidla de cet auteur rappelle le Ccraloisis spicafa de llickson par les grands spicules saillants de la partie supérieure des calices ; mais, si l'on considère les autres spicules qui constituent l'armature des polypes, l'Alcyonaire en question ne peut être détaché dugenre Prh7inoisis. Il est hors de doute, ainsi que Dickson le mentionne, qu'on observe fréquemment de grandes variations dans la forme des spicules chez une même espèce; mais, d'autre part, il est certain que, si l'on examine atten- tivement non pas seulement les grands spicules saillants du sommet des calices, chez certaines (>spèces do Pr/////i>i/sis, mais aussi les autres spicules formant la cuirasse des poly[)es. on peut parvenir à séparer les espèces de ce genre de celles du genre ('eratoisis \ dans l'état actuel de nos connaissances, il est plus sage de conserver les deux genres. Le {^enre Prirmwisis mis à |)arl, les autres Mopaei/ue se ramifient très généralement dans un miMue plan. Le genre Mopsea Lamouroux, ipii donne son nom à la tribu, paraît se séparer nettement des autres par les caractères de l'axe, dont les entre-nœuds calcaires sont lisses ou can- nelés et dépourvus d"(''pines (I) ; c'est celui qui compte le plus d'espèces, et il semble l)ien hél(''r()gène d'ailleurs, par la variété de son port, de son mode de ramilication, et aussi de celle de l'épaisseur du coMien- chyme et de la disposition des polypes. Par ses espèces à ramifications (1) Toutefois, chez la ,1/opsca dickotoma L., d'a|ii-ès Wuk.iiï et Sti'her (toc. cU., p. 42) : « In the slem, llie calcaieous joints aie slii,'lilly compresseJ in one plane and disUnctly lluled longiUidi- nally ; sometinies tiie lil»^ l)et\veen tlie longitudinal luiriius sho« sliarp indenled edges. » 28 ALCYONAIRES. nombreuses, à cœnenchyme relativement épais, à polypes serrés les uns contre les autres, comme le Mopsea flahelhun Thomson et Mackinnon, il se rattache au genre Arantlion^is "Wright et Studer. Par ses espèces à ramifications très réduites, à ccenenchyme mince, à polypes assez lar- gement espacés comme le Mopsea alba Nutting, il se relie au genre Notisis Gravier. Les deux autres genres Peltastisis Nutting et ('hclidnnisis Studer ont moins d'affinité avec les précédents que ceux-ci n'en ont entre eux. Le premier, par les spicules de ses calices, se classe parmi les Mopsriiue. Mais, avec ses polypes unisériés et ses opercules formés chacun de 8 grandes plaques triangulaires ou quadrangulaires, il a une physionomie tout à fait à part. Quant au genre i'Iielidonish, il ne se relie guère aux Mopsemœ que par les côtes dentelées de ses entre-nœuds calcaires qui rappellent celles des Ara/i/iio/sis et aussi, quoique à un moindre degré, par la minceur du cœnenchyme et l'écartement des jKjlypes; par ses spicules, il appartient indiscutablement à la Irilni di's Isidiuœ. Il est à noter qu'on ne connaît aujourd'hui qu'une seule espèce de chacun des genres Acanthoisis, Chelidoiiisis et ISntisis et deux es[)èces du genre Poilu- stisis. Il est fort possible que, lorsqu'on aura trouvé d'autres formes de chacun de ces genres, on soit conduit à remanier complètement les coupes génériques de cette tribu, dans laipieUe s'accuse déjà fortement l'hétéro- généité du genre Mopsea Lamouroux. Genre PIUMNOISIS Wright et Studer. Primnoisis antarctica (Studer). (PI. III, fig. 1-2.) 1878. — Isis anlarclica Stider, Ueliersicht der Anihozoa Alcijonarin, welche wâhrend der Reise S. M. S. Gazelle, um die Erde gesammelt wuiden (Monalsber. der Akad. der IV/sse/isr/i., Berlin, p. G61, Taf. V, fitr. 32). 1889. — Primnoisis anlarclica Wright et Studkr, Report on the Alnjonnria (Hepoi-l on the scienlific Besnlls of llie Voiiaye af H. M. S. Challenger. Zool., vol. XXXI, p. 30, PI. VIII, fig. 2, 2% 2" ; PI. IX, fig. 8). 1907. — Caraloisis (Primnoisis) anlarclica IIickson, Cœlentera Alcyonaria [Nulional Anlarclic Expédition, Naliiral Hislonj, vol. III, p. 6, PI. Il, fig. 13, M, là). 1912. — Primnoisis anlarclica Klkenthal, Die Alcyonaria {Deutsche Siidpolar Expé- dition 1901-190.3, Bd. XIII, Zoologie, V, p. 340, PI. XXIII, fig. 18 et 19, Text., fig. 55-57). A l'entrée de la baie Marguerite, entre l'île Jennv et la Terre Adélaïde ALCYON AIRES. 29 1 lalitiult' : (17° i))'S.; lonj^iluclr : 08o33' W.), le » l'ourquoi Pas? » aramené (11111 fond (If roches et cl(^ i^ravior, à '251 mètres de profondeur, un oxeiii- [)laire en bon (Mat et (rois Cragnieiils mal eonserv(''S de l'iiniiii)isi.s aidaritira (Studer). Le jtremier nest probablement (|u'une branche détachée d'une colonie d'assez grandes dimensions l'I. III, Hj;. 12). L'axe principal, qui présente deux coudes bien marqués, mesure 1 1 c(Mitim('tres de longueur. Assez largement espacés sur certaines branches, plus serrés sur certaines autres, les polypes sont particulièrement denses dans la région distale des ramifications, comme chez beaucoup d'Alcyo- c^^%jv^ naires.Nullepart,jen'ob- (1 ° t .° '^ serve la disposition spi- 7 nf^l ' '' /7'"V raléedont parlent Wright \^ et Studer. Leur inclinai- son sur l'axe qui les porte est variable ; ils sont tantôt normaux à l'axe, tantôt plus ou moins recourbés sur ce dernier ; ce caractère n'a d'ailleurs qu'une importance très relative. L'écorce et les polypes présentent bien la spiculation figurée par Wrightet Studeretpar W. KiikenthaKfig. 14-20). Ainsi ([ue ce dernier auteur l'indique, les polypes sont, en général, renflés au sommet et un peu élargis à la base. Les branches s'insèrent sur les entre-nœuds suivant deux diversions rectangulaires en général. Dans son ensemble, la colonie est principalement développée dans un plan, parce que, dans ce plan, toutes les branches sont beaucoup plus grandes que dans le plan perpendiculaire à ce dernier et passant par l'axe. Chaque entre-nœud porte fréquemment quatre branches orientées dans deux directions normales l'une à l'autre, mais sur certains entre-nœuds, qui ont de 9 à 10 millimètres de longueur, on compte cinq, six, sept et mihne huit bi'anches, dont la [)lu|»art restent indivises. m. Jô. J9. 20. W\« l'i-20. — Spicules dos polypes et de rOcorce de Pritniioisis antarclica (Studer). 30 ALCYOKAIRES. Sur deux points, les ubservations que j'ai pu iairc l'elativenieiit à ces Primnoisix du » Tourquoi Pas ? n diffèrent de celles de Wrii'ht et Studer. 1° Le nombre des branches Issues d'un même entre-nœud n'est pas constamment quatre; il est même généralement supéiieurà quatre et peut s'élever à huit; 2° Les branches ne sont pas toutes orientées suivant quati'e directions ; dans certains entre-nœuds, il y en a cimi ou six. W.Kïikenthal (1912ja fait remarquerque, chezla riinniorlld antarrlira du " Gauss » qu'il a étudiée, certains entre-nœuds plus longs que les autres donnent naissance à plus de quatre branches; il est fort probable que dans ces entre-noMids les Ijranehes ne s'orientent pas toutes suivant quatre directions. Je suis porté à croire, avec le savant zoologiste de IJres- lau, que les deux dill'érences signalées plus haut ne suIRsent pas à justitier la séparation tb" la l'r'unnnis'isa/ifdrdicd et de la l'/uiiiidisis raïuosd Thom- son et Kitcbie. Les caractères tirés des polypes et surtout de leur spicu- lation ont plus de fixité' et doivent avoir la prééminence. Grâce à la complaisance de M. L. lioule, j'ai pu examiner les P/'it/inoisis recueillies par le Français et qu'il avait rappportées avec réscM've à la Prim- iidisis /d/dosa Thomson et Ritchie, ajoutant que <> cette espèce se ra|)proche loi't de Prininoisis antarclica Wright et Stucb^r ». (les exemplaires sont d'ailleurs en mauvais état de conservation. La plupart sont rle incontestable qu'il s'agit bien ici de la Piiutnoisis antdicticd, ce que con- firme d'ailleurs l'examen attentif du S(]uelette de ces Isidu' de la première expédition antarctique française. Lu certain nombre d'exemplaires — tous incomplets — sont de véritables hôtelleries ; on ti-ouve fixés sur eux de • gros Foraminifères, des Eponges, des Bryozoaires, des Annélides Poly- chètes (des Térébelliens surtout), des Tuniciers, etc., sans compter des Algues et des galles de Crustacés parasites. En quelques points, on voit des anomalies de croissance des entre-nœuds calcaires dues probablement aussi à l'action de quelques parasites. ALCYON AIRES. 31 Lm /'r//ii//o/s/s (Dilarrtirn a. été (lécouvorto nu cours do rexpédilioii do l;i « (jtizoUe I) aux Korguelon, à OU Ijrasscs ( 1 OSmètros j de profondeur ; puis elle fut recueillie par le « Challenger)) à lîle du Prince-Edouard, àSiObras- ses(560 mètres) do profondeur. Elle a été également trouvée par plusieurs expéditions récentes dans les eaux antarctiques pro[)reiuent dites : |iar la M Discovery », à Mac-Murdo lîay, à des profondeurs variant do iO à 120 brasses (3(3 mètresà 216 mètres), par le <■ Gauss », à la station dumème nom, à 350 mètres do profondeur ; par le " Pourquoi Pas ? » entre File Jouiiy vi la Terre Adélaïde, à TW moti'os de profondeur, et auparavant, dans les mêmes parages, par le » Français », à l'île Anvers et à la haie Biscoë, à 110 mètres do profondoui', et aussi par la '< Scotia » à la sta- tion m (latitude : 1 \o \' S. ; longitude : 22° W.), à la profondeur de 101 brasses (200 mètres). Étant donnée retendue de cette aire de distribution géographique, il n'est pas invraisemblable de penser que la Pr'nnnnisis ((/i/{ncl/ca'èiudQr('s[ une forme circumpolaire antarcliquo. Primnoisis formosa Gravier. (PI. I,fig.3-5.) 1913. — Primnoisis formosa Gravier, Deuxième Expédition anlarctique française 19(J8-1910, Alcyonaires (F^ note pr('liniinaire) {Bull, dit Mus. d'hisl. naliir., t. XIX, p. 453). Cotte bellees])èce de /^/v'yy^/^o/.s/.saétédraguéepar le « Pourquoi Pas? >■ on plusieurs points de l'Antarctique sud-américaine. Une colonie entière, imi bon état, ayant 12 centimètres de hauteur, provient dun dragage fait le 20 janvier lOO'J. dans la baie Marguerite, à 170 mètr(>s de profondeur, sur un fond de roches, gravier, vase, .le rapporte avec quelque réserve à la même espèce deux exemplaires de petite taille, dépourvus de leurs po- lypes, réduits à leur squelette par conséquent, et qui ont été trouvés dans lesmatériauxd'un dragage faitle 12janvier 1910, 01 bordure de la banquise (latitude: 70° lO'S.; longitude: 78^30' W.), à iOO mètres de profondeur, sur un fond de sable vaseux avec de nombreuxcailloux. Knlin, à l'entrée de la baie Marguerite, entre l'ileJenny et la Terre Adélaïde (latitude:67o45'S. ; longitude : 68° 33' W. ) , un dragage à 254 mètres de profondeur, sur un fond derocheset de gravier, a ramené deuxexemplairesdelamème espèce. L'un 32 ALCYONAIRES. d'eux est un fragment de 10 centimètres de hauteur, auquel il manque les deux extrémités ; le second est une superbe colonie à laquelle la base man- que (PI. I, fig. 3). L'axe principal, ([ui présente des cannelures longilu- dinalesbien marquées, a 2o centimètres environ de longueur ; le diamètre à la base est de J™™,5. L'ensemble a la forme d'un fuseau dont la plus grande largeur est de 4'='", 5. Les branches insérées tout autour de Taxe sont également développées dans toutes les directions ; elles forment un angle aigu avec la portion de l'axe principal (|ui les surmonte. Deux d'entre elles, particulièrement grandes, ont, l'une 7, l'auti'e 8 centimètres de longueur ; mais la plupart d'entre elles ont, au plus, 3 centimètres. Elles se ramifient au second et même au troisième degré. Certains entre-nœuds portent de douze à quinze branches ; à cause de leur gracilité, elles ne forment j)as un en- semble compact. A labasede l'axe principal, les entre-nœuds calcaires ont 3 millimètres de hauteur ; plus haut, ils s'allongent sans dépasseï' 7 mil- limètres ; sur les branches principales, les plus grands entre-nœuds ont de 0 à 7 millimètres. Les polypes s'insèrent tout autour des branches (PI. I, lig. 4 et ">), non seulement sur les ramifications du second ou du troisième degré, mais, en outre, sur les branches principales et sur l'axe principal lui-même. Ces polypes sont de petite taille, la plupart ayant de 0mm 5 à 0"i"i,8 de hauteur; ils sont incurvés sur l'axe qui les porte 2 (fig. 21). Sur beaucoup de branches, ils sont disposés suivant le cycle ^ On en compte au moins une vingtaine par centimètre de longueur sur les ramifications du second et du troisième ordre. Une forte cuirasse enveloppe ces polypes. Les spicules qui la consti- tuent ont la forme d'écaillés allongées, à bord antérieur assez régulière- ment convexe, avec des dents fort développées (fig. 22 et 23) ; le bord postérieur est très irrégulièrement et |)rofondément découpé ; on observe des verrues assez clairsemées à leur surface. La forme et la taille de ces écailles sont fort variées ; les plus grandes n'ont pas plus de O'^''^,2o à à 0"'"\28 de longueur et 0™"\ 1 de largeur. Les spicules de l'c-corce ont des formes également diverses; la plupart sont en bâtonnets droits ou arqués, plus ou moins trapus, de largeur tantôt uniforme, tantôt variée ALCYONAIRES. 33 (^tig. 24et2o), avec des contours très ii'ré!i,ulièi('m(Mit lobés et des verrues éparses à leur surface. Les plus grands sont presque aussi longs que ceux des polypes, nuus leur largeur est toujour's notablement moindre. Les tentacules sont également protégés par des spicules de mêmes carac- tères que ceux des polypes et qui dessinent un opercule presque aussi nettement indiqué que chez [a Prl/tuioisis (iiilarctica (Studer). A la base de beaucoup de polypes, on voit un œuf unique et volumineux. En outre, certains polypes, moins hauts, mais fréquemment plus larges que les autres, en forme de dôme, sont presque com- plètement rem|)lis par un u-uf beaucoup plus gros que ceux des polypes normaux et libre dans la cavité qui le contient. Il y a là, sans doute, un mode d'in- 6?"-^ 27. Fig. -\. — Un polype, avec son armature tic spicules. 22 Fig. 22-23. — Spicules des polypes. — Fig. 24-2 Expédition Chavcot. — Guavieh. — Alcyonaires. Spicules de l'écorce. 34 ALCYONAIRES. cubation analogue à celui que présente la Mopstea (jrdclth (îravicr et dont il esl question plus loin. Chez quelques colonies, j'ai observé la présence de galles d'aspect el de dimensions variés ; colle qui est représentée figure 20 est la plus grande de celles que j'ai examinées; elle mesu- rait 3""", 6 de longueur et elle englobait la base de plusieurs branches issues de l'axe principal. J'ai trouvé à son intérieur trois Crustacés, dont un beaucoup plus grand que les deux autres. La surface de la galle en question est à peu près unie extérieurement et présente une grosse saillie sur le côté. D'autres galles du même ordre ont leur surface toute bosselée et comme formée par la paroi de plusieurs polypes soudés ; ce sont 2Q même les plus fréquentes. Elles con- Fig. is unes (fig. 47) ont leur surface assez régulièrement convexe; les autres présentent des saillies qui paraissent correspondre, au moins en partie, aux polypes originellement formés sur l'emplacement de la galle (fig. 18). Les plus grandes de ces excroissances ont 3 millimètres de longueur et 1""",^) dans leur plus grande largeur. Quelle que soit leur forme, on trouve, à l'intérieur de la cavité circonscrite par une paroi mince, tantôt deux, tantôt trois (et parfois davantage) Copépodes parasites qui sont de tailles diflférentes dans les deux derniers cas. On trouve même, en certains points, des saillies de même ordre, où les polypes con- stituants sont encore plus nettement distincts que dans la galle figure 18. Ainsi, dans la galle représentée par la figure 49, chaque saillie cor- respond visiblement à un polype clos; si Ton fait une section transversale dans l'une de ces saillies, on y trouve un œuf très gros (fig. 'iO) ayant jusqu'à 0™",i."j de diamètre, remplissant presque complètement la cavité qu'il occupe, quiest comme modelée sur lui, et apparemment iden- tique à ceux qu'on trouve dans les polypes incubateurs dont il est question plus haut. Dans ce groupement de polypes, je trouve au fond, du côté externe, trois Copépodes parasites de différentes grandeurs et de même type que ceux doni il vient d'être question. Le parasite ne semble nuire en aucune façon au développement des organes reproducteurs des ALCYONAFRES. 43 polypes. Ces Cw'ustacés, très dillereiils îles nutces Lan/ip/i/iin' connus actuellement i]ui vivent dans les canaux du cœnosar([ue de certains Alcyo- naires, font l'objet do l'appendice publié à la fin de ce mémoire sur les Alcyonaires provenant de la deuxième expédition antarctique française. Au point de vue du mode de i-amiQcation, la Mopsea de l'Antarctique sud-américaine rappelle, dans une faible mesure, la Mapseti flabeUuin .1. A. Thomson et 1). L. Mackinnon (4911) ; elle ressendjle davantage à la Mopsea alba Nutting (1910). Elle diffère de ces deux espèces par la dis- position des i)olypes et les caractères des spicules, et elle se sépare de toutes les autres espèces de Mopsea par le petit nombre el la gracilité de ses branches, (pii lui donnent un faciès particulier. Elle prend une place à part dans ce genre, qui paraitètre fort hétérogène, tant au point de vue du port que de l'épaisseurdu cœnenchymeetdeladispositiondes polypes. En ce qui concerne le mode de ramification, il est hors de doute qu'il y a de profondes différences entre la Mopsea encrinala (Lamarck), la Mopsea White/eggei Thomson et Mackinnon, la Mopsea elegans Thomson et Mac- kinnon et la Mopsea alba Nutting. Chez la plupart des espèce , les polypes sont tellement serrés les uns contre les autres qu'ils forment presque des verticilles; chez la Mopsea décrite ici et à laquelle j'ai proposé de donner le nom de Mopsea graci/is, ils sont un peu plus distants les uns des autres ; ils le sont beaucoup plus chez la Mopsea alba Nutting. Enfin le cœnenchyme est habituellement épais chez les Mopsea ; ici, il est très mince. La revision approfondie des diverses espèces du genre Mopsea conduirait probablement à le diviser en plusieurs sous-genres. Genre NOTISIS Gravier. Notisis fragilis Gravier. (PI. VI, fig. 28-29; PI. IX, fig. 49; PI. X, fig.51.) 1913. — Nolisis fragilis Ch. Gravier. Deuxième Expédition anla relique française, 1908-1910. Alcyonaires (l''^ note préliminaire) {Bull, du Mus. d'hisl. nalnr., t. XIX, p. 454). Au point de vue de la faune d'Alcyonaires, l'un des dragages les plus fructueux fut celui du 15 janvier 1009, à l'entrée de la baie Marguerite, entre l'île Jenny et la Terre Adélaïde (latitude : 67° i5'S, ; longitude : 68° 44 ALCYON AIRES. 33' W.), à 25-i mètres de profondeur, sur un fond de roches et de graviers ; la température de l'eau au fond était de — lo,18. Dans les matériaux de ce dragage, se trouvaient deux exemplaires d'un type nouveau d'Alcyonaire, dont l'un était presque entièrement dépourvu de polypes ; une petite éponge siliceuse s'était établie sur l'une de ses branches. L'autre exem- plaire, de couleur blanc jaunâtre, est en bien meilleur état de conservation ; cependant la base manque (PI. VI, fig. 28). La colonie se développe dans un plan ; la ramification est pseudo-dichotomique. La hauteur de la colo- nie est de 7cm, 5 ; sa plus grande largeur, de 7 centimètres. La partie conservée de l'axe basilaire, de 13 millimètres de hauteur, se divise en deux branches. Celle de gauche, à lo millimètres du point de bifurcation, donne naissance, en dehors, à une branche latérale presque aussi déve- loppée qu'elle-même et qui reste indivise, tandis qu'elle-même se bifurque danssapartieterminale. Celle de droiteporteextérieurementdeuxbranches qui se divisent à leur tour. Les ramifications de divers ordres s'incurvent vers le prolongement de l'axe principal de la colonie. Les entre-nœuds, clans l'axe basilaire, ont moins de 2 millimètres de longueur; ils s'accroissent graduellement vers la partie supérieure de la colonie, où ils atteignent 4 millimètres de longueur. Ils présentent des saillies coniques dont la distribution n'est pas régulière, mais qui sont disposés en séries longitudinales qui semblent être au nombre de six en général. Inégalement espacées dans une même fde longitudinale, ces saillies n'ont pas des dimensions en relation avec le diamètre des entre-nœuds correspondants ; elles sont relativement plus développées dans les ramifications terminales (lig. 51, PI. X) qu'à la base de la colonie. Aucun entre-nœud ne porte plus d'une branche; la plupart d'entre eux n'en ont pas. Nulle part, le nœud corné basilaire d'une ramification, toujours situé à quelque distance de l'origine de cette dernière, ne se fusionne avec le nœud le plus proche de la branche sur laquelle s'insère la ramification en question. H n'existe aucune cannelure à la surface des entre-nœuds; à peine discerne-t-on une légère saillie correspondant à la ligne d'insertion des saillies coniques. Les polypes, à de rares exceptions près, s'insèrent isolément, en dispo- sition apparemment alterne (PI. Al, fig. 29). A la partie inférieure des branches principales, ils sont relativement distants les uns des autres; on ALCYONAIRES. 45 vn compte cinq ou six j)ar centimètre de longueur; ils deviennent pins nom- breux dans les parties ultimesdesramilications, oùonen voit jnsqu'à treize ou quatorze par centimètre de longueur. Un peu renflés, en général, dans ->2: -Li • J . rjf!. 57. rj8. Fig. 52. — Disposition iJus ijolyjics sur les lirancias. — Fig. 53-5b. — Spicules do l'ariuaUiic des poIyiies_ — Fig. 56-58. — Spicules du cœnenchyme. leurpartie supérieure, ils sont, toutes proportions gardées, bien développés et de taille inégale (fig. o2i; les plus grands n'ont guère que 1 millimètre de hauteur; la plupart ne dépassent pas 0"^i",8 de hauteurffig. 49, PI. IX). Ils sont inclinés sur Taxe qui les porte, sans jamais s'incurver vers ce dernier et se disposer parallèlement à lui. lis sont envelop{)és d'une très forte cui- 46 ALCYON AIRES. rasse de spicules(lif;^'. W, PI. IX). Ces derniers, à la base, ne sont pas régu- lièrement disposés; mais, dans la partie supérieure, ils s'alignent nettement en huit rangées correspondant res- pectivement aux huit tentacules. En forme d'écaillés, les spicules ont leur bord antérieur convexe pro- fondément crénelé ; les crénelures ont d'ailleurs des dimensions et des formes très variées (fig. o3, 54 et '.')'}) ; en outre, leur face externe est renforcée de grosses saillies elles- mêmes mamelonnées, de même que les crénelures marginales ; certains spicules ont leur face externe pres- que entièrement recouverte de ces verrues. Les plus grandes de ces écailles ont On^n^lS de longueur et 0mm 08 (le largeur. Les tentacules ont leur partie externe protégée par des plaques de même caractère que les précédents, mais dont les dimen- sions diminuent de la base au som- met de ces appendices. Le cœnen- chyme, qui est très mince, est bourré de spicules de forme plus allongée, en bâtonnets droits ou arqués, les uns grêles, les autres très gros, à surface couverte de verrues volu- mineuses semblables à celles des écailles des polypes. Ouelques- uns de ces bâtonnets atteignent 0mm^20 de longueur (lig. ."iO, 'M et 58). Je rapporte avec quelque doute à la même espèce un petit fragment de colonie que j'ai trouvé fixé sur un tube de Serjia/a ve/niicii/a/is (L.), pro- Fig. 59. — Disposition des polypes sur les brandies. — F"ig. 60. — Axe calcaire avec ses épines en séries longitudinales. — Fig. 01. — Axe calcaire au niveau d'une ramification. ALCYOXAIRES. 47 venant de lile l'clcniiann. L'axccalcaire, avec ses entre-nœuds à épines alignées en séries longitudinales, n'est recouvert par les polypes que sur une longueur de 1 centimètre environ (lîg. ;)0 et GO). Les polypes ont bien les mêmes caractères et la même spiculation que chez l'exemplaire pré- cédent; ici, les polypes, un peu moins distants les uns des autres, 2 alternent suivant une spir(> du type tt. Au lieu d'être incolores, les polypes ont conserv('' une coul(Hir l)run-chocolat clair qui doit se rapprocher de la teinte de la colonie à l'état vivant. 11 n'y avait là qu'une seule branche conservée (iîg. 61 ). On retrouve dans l'écorce les mômes bâtonnets noueux que dans celle de l'exemplaire décrit ci-dessus. L'Alcyonaire en question, qui se range parmi \es Mopseinœ Wright et Studer, a, de même qu(^ les genres Mopsea Lamouroux, Acanthoisis Wright et Studer et Chetidonisis Studer (4901), ses ramifications situées dans un même plan et, en outre, comme les genres Acanthoisis et Clirli- donisis, des épines sur les entre-nœuds calcaires. Par ses polypes assez distants les uns des autres, son cœnenchyme mince, son mode de ramification, il se sépare nettement du genre Acwî/^o/s/â; son port rappelle davantage celui AwClipUdoiiisisauranliaca Studer, dont il diffère fortement par les spicules, qui, chez ce dernier, ressemblent beaucoup à ceux de r/y/.s /lipptrris L. Ouant au genre Peltastisis Nutting, il a une place tout à fait à part dans les Mopseinœ, avec ses calices unisériés et ses écailles operculaires. L'Alcyonaire de l'Antarctique ne peut être classé dans aucun des genres actuellement connus des Mopseinœ ; il "nécessite la création d'un genre nouveau, \otisis (1), qui peut être ainsi caractérisé : colonie ramifiée dans un plan à branches grêles et peu nombreuses. Axe constitué par des nœuds cornés et des entre-nœuds calcaires portant des saillies coniques en séries longitudinales, mais non insérées sur des côtes saillantes. ("-oMicnchyme mince. Polypes relativement bien développés, assez écartés les uns des autres. Spicules du calice en écailles renforcées par de grosses verrues, à bords profondément découpés. Spicules du cœnenchyme de forme plus allongée, en bâtonnets noueux. (1) De vo'-o:, Sud. 48 ALCYON AIRES. L'espèce rapportée par le « Pourquoi Pas ? », dont les ramifications sont si grêles, sera le Notisis fragilis;. Famille dos PlilMNOI b.K (Milne-Edwards). Genre TIlOUATiELLA Gray. Thouarella antarctica (Valenciennes). (PL VII, fig. 31-31 ; PI. X, fig. 52-55.) 184G. — Primiioa anlardica Valenciennes. Voyage sur la Vénus ; Atlas, Zoophyte«, PI. XII, fig. 2 et 2a (aucun texte). ]857. — Primnoa anlardica Milne-Edwards. Histoire naturelle des Coralliaires, t. I, p. 140. 1857. — Primnoa anlardica Gray. Synopsis of the Familles of axiferous Zoophytes or barked Corals [Proceed. of Ihe Roy. Soc, Part XXV, p. 286). 1859. — Primnoa anlardica Gray. Descriptions of some new Gênera of Lithophytcs or Stony Zoophytes, Part. XXVII, p. 683. 1865. — Primnoa anlardica Kolliker. Icônes histologicœ, 2''" Al:ith., Leipzig, p. 135. 1870. — Thouarella anlardica Gray. Catalogue of Lithophytes, p. 45. 1878. — Thouarella anlardica Studer. Uebersicht der Anlhozoa Alcyonaria, welrhe, wâhrend derReiseS. M. S. «Gazelle» um die Erde gesammelt wurden [Monalsber. Akad. Wiss. Berlin, p. 649). 1889. — Thouarella anlardica Wright et Studer. Report on the Alcyonaria {Beporls on Ihe scienlific Besulls of Ihe Voyage of H. M. S. « Challenrjer », Zoology, vol. XXXI, p. 65, PI. XXI, fig, 6,) 1906. — Thouarella anlardica Versluys, Die Gorgoniden der Siboga-Expedition, II, Die Primnoid», p, 35, 1907, — Thouarella anlardica Hickson, Cœlentera, Alcyonaria [Nalional Anlarclic Expedilion, p, 9, PI. II, fig, 19 et 24). L'expédition de la « Vénus » (1836-1839), counnandéeparle capitaine du Pelit-Thouars, recueillit aux îles Malouines ou Falkland deux exem- plaires d'un Alcyonaire que Valenciennes appela Pfiinnod imiai'ctica. L'un de ces exemplaires est représenté planche XII, figure 2 iZonphtjtos) dans l'atlas, — que n'accompagne aucun texte, — consacré aux animaux rapportés par la » Vénus ». Ilsexistent tous doux encore dans les collections du Muséum d'histoire naturelle de Paris, où ils ont été conservés à sec depuis le retour de l'expédition (1839) ; cette circonstance explique l'état de délabrementde ces deux types historiques. Je les ai placés dans l'alcool, où ils ne continueront pas à se détériorer. Dans le bocal qui contient l'un des exemplaires, se trouve une étiquette manuscrite sur laquelle on lit : ALCYOXAIRES. 49 Malouines. M. du Petit-Thouars. Expo" de la «\'énus». Ce bocal et celui (jui ronfennc le second exemplaire portent chacun une étiquette donnant les indications suivantes '. Primnoa anlarclica. «Vénus», Zoophytes. l'I. XII, fig. 2. Iles Malouines. M. du Petit-Thouars. La colonie qui nie paraît avoir été figurée par Valenciennes est celle qui est cassée en deux (PI. VII, fig. 32), parce que c'est la seule qui possède encore une partie de sa base élargie servant à la fixation sur le support qui a disparu. L'image est un peu plus grande que nature, car elle mesure 16^'",o de longueur, alors que l'axe principal de la colonie en question n'a que 13cm^5, Lasilhouette delà Thouarella antarctica est assez fidèlement représentée ; cependant les ramifications sont un peu plus denses que ne l'indique la figure 1. Quant aux calices grossis de la figure 2 r/, ils ne sont pas, il s'en faut, d'une exactitude irréprochable, surtout en ce qui concerne les écailles marginales, qui nesontqu'approxi- mativement dessinées. La couleur jaune de la figure 2 est encore très sensiblement celle qui s'est maintenue jusqu'ici. Dans son Histoire naturelle des Coralliaires{t. L 1857, p. 140), H. Milne- Edwards donne de \a Primnoa antarctica Va diagnose suivante : << Polypié- roïde extrêmement délicat, dont les branches, presque filiformes, sont disposées irrégulièrement tout autour de la tige principale, de façon à constituer une touffe en forme de goupillon. Papilles calicifères petites, mais très fortes, comparativement au diamètre de l'axe qui les porte. » Sous le même nom de Primnoa antarctica, J. E. Gray, en 1857, men- tionne simplement : P. anlarclica Valenciennes. Voy. « Vénus », t. XII, fig. 2. South Polar Sea and Falkland Islands. Il n'est pas plus explicite, deux ans plus tard (1859 1 : P. anlarclica Valenciennes. Voy. « Vénus », t. XII, fig. 2. Hab. Falkland Islands. A. Kôlliker (1865), dans ses Icônes histiologicœ , indique pour lesspicules Expédition Charcot. — Gravier. — Alcyonaires, 7 50 ALCYON A IRES. des calices les dimensions 0""",l!^ à 0'""\(J3 ; il ne mentionne rien pour les spicules de l'opercule ni pour ceux du cœnenchyme ; il ne dit pas, d'ailleurs, où il a pris ses mesures; dans le texte qui précède, il déclare qu'il n'a étudié exactement lui-même que les calices de la Primnoa lopa- f///e?'«Lamouroux ; il donne cependant, dans laplancheXVII, figures 10-14, les images de spicules des Primnoo Ippodifera, P. fahellum, P. ver- ficil/aris, P. regularh et P. rni/Kra. S'armant de la description très sommaire de Milno Edwards et des figures données par Valenciennes, J. E. Gi-ay (1870), sans fournir aucun autre détail, fonde le genre Thoiiarella. Correctement, le genre créé en mémoire de l'illustre marin eût dû s'appeler Thouarsella et non Thoua- rella. Un très grand nombre de i)olypes des types rapportés par du Petit- Thouars se sont détachés de leurs branches et sont tombés au fond des bocaux. Dans la partie moyenne seule, les polypes sont restés en place ; au-dessus comme au-dessous de cette région, les branches sont à nu, réduites à leur axe corné, très grêle, d'un jaune assez vif. L'axe principal de l'un des exemplaires (PI. "N'III. fig. 31 ), fortement incurvé à sa base, mesure 9'^°i,'i de longueur; il est incomplet à sa partie inf(''rieure ; la plus grande largeur n'excède pas 3 centimètres ; il est vi'ai que les extr('Mnités de la plupart des branches sont brisées. L'autre exemplaire (PI. \\\, fig. 32), figuré par Valenciennes, mesure environ 13°"",^) de longueur; il est divisé endeux fragments, et il possède une partie de la plaque basilaire qui le fixait au support. Les branches, peu inclinées sur l'axe principal, s'insèrent tout autour de ce dernier et sont assez rapprochées les unes d<'s autres ; beaucou[) d'entre elles restent indivises ; celles qui se ramifient, à de très rares exceptions près, ne donnent naissance qu'à une seule branche de second ordre, généralement près de leur origine. Un grand nombre d'entre elles n'ont plus leur extrémité distale, qui s'est détachée, sans doute, avec le groupe de polypes qu'elles portaient; les plus longues n'ont pas plus de 2 centimètres de longueur. Assez fortement inclinés sur l'axe, les polyp(»s dont le diamètre va en croissant de la base au sommet, en général, sont insérés isolément. Les ALCYON AIRES. 51 plus yraiuls d'(Mitr(> eux ont au plus 2 niiH'mii'Ircs do longueur et le plus souvent moins. Ils sont beau(ou|i moins tlenses dans la partie proxi- niale des hranehe^ ([ue dans la partie dislale, où ils masquent complè- tement l'axe qui les porte (PI. Vil, lig. 33 et 31), ce qui donne lieu à des branches élargies à rextrémilé libre, en massue, dont la silhouette rappelle celle qu'on observe chez la Rhopa/onella pendulina Roule, où se retrouve une disposition très analogue des polypes. Les calices sont complètement enveloppés de spicules en écailles de grande taille, plutôt disposés en spires qu'en séries longitudinales (fig. 62) . Les écailles marginales, au nombre de huit, ont une forme toute spéciale (fig. 63) ; elles présentent leur maximum de largeur dans la région moyenne et se rétrécissent graduellement en avant, de façon à se terminer en pointe mousse. Sur la face intérieure tournée vers le polype, elles sont munies d'une arête médiane longitudinale sur laquelle sont fixées des plates-formes transversales (parallèles à l'écaillé), à divers niveaux, à bords dentés et de largeur décroissant graduellement d'avant en arrière. Ces plaques transversales prennent, sur certaines écailles, des dimensions relativement considérables (fig. 64). L'arête médiane reste généralement saillante, en une ou deux pièces, au-dessus de la plate-forme supérieure, comme dans la figure 63 ; parfois aussi, l'on voit deux arêtes divergeant vers le sommet de l'écaillé (fig. 64). La face intérieure est couverte de petites verrues nombreuses, de faibles dimensions et de disposition rayonnante, à partir d'un nucléus très apparent. Le bord postérieur de ces écailles est épaissi, très déchiqueté, avec de profondes échancrures. Les verrues de la face inférieure ne sont pas dessinées dans la figure 64, ni dans la figui'e 60, qui représente une écaille semblable à celle de la figure 63 et vue par la face extérieure. Les plus grandes des écailles marginales ont jusqu'à O'^m^g Jc longueur et 0'""^,6 dans leur plus grande largeur; l'arête médiane, avec ses plates-formes, jusqu'à Oi"°i, 56 de lon- gueur elO°^°^23 de largeur maxima. Les écailles de l'opercule sont éga- -lement au nombre de huit (fig. 52, PI. X). Elles ont une forme foliaire et allongée, terminée en poiiile mousse en avant, avec une échancrure médiane très accusée en arrière (fig. o3, PI. Xi; elles sont fortement repliées suivant leur plan de symétrie, de sorte (ju'elles forment une sorte 52 ALCYON AIRES. de gouttière marquée sur la face opposée par une quille très saillante à bord crénelé (fig. 54, PI. X) ; chacune des moitiés est d'ailleurs une û'-J 6Ù-. Fig. fiî;. — Un |>oly|ie avec snn arinalurc ilc spiciiles. — Kig. 6;i. — Un spicule do la l'angéo marginale du calice, vu par la face intéiieure. — Fig. 64. — Un spicule de la même rangée avec deux arêtes verli- calcs divergentes sur la plate-forme ti-ansversale. — Fig. 65.— Extrémité antérieure d'un spicule marginal, vue par la face extérieure. surface gauche à allure très tourmentée; en outre, la (juille dorsale est recourbée en S allongée. Les plus grandes ont jusqu'à 0"i"\67 de lon- gueur et O'nin,3o de largeur maxima. Elles présentent leur cavité vers l'extérieur et, par conséquent, leur arête vers le polype ; dans leur en- ALCYONAÎRES. 53 semble, elles forment un opercule bombé, à convexité tournée vers l'extérieur. Les autres écailles des polypes ont leur partie antérieure fortement plissée, ce qui donne lieu à des crêtes rayonnantes bien marquées (fig. Tiii, PI. X); immédiatement en arrière des marginales, ces crêtes s<^ continuent en avant, de façon à former une pointe saillante médiane qui s'atténue beaucoup en arrière. De chaque côté des crêtes, le bord antérieur est denté assez régulièrement ; la partie postérieure des écailles est fortement ondulée, avec un bord épaissi, échancré pro- fondément et à contour très sinueux. Ue nombreuses verrues sont assez régulièrement disposées en séries rayonnantes autour d'un gros nucléus très marqué. Au voisinage du bord antérieur, on remarque quelques pointes aiguës, en épines. Les plus grandes de ces écailles ont 0"i"^,() de longueur et 0'»"i^(j5 jg largeur maxima. Dans l'écorce, lesspicules sont de formes etde dimensions extrêmement variées (fig. 6(3 et 07); le bord antérieur est denté; le bord postérieur, épaissi, échancré et déchiqueté; les verrues de la face intérieure sont assez petites, nombreuses, plus ou moins distinctement alignées en files convergeant vers un nucléus très visible. La base un peu renflée de beaucoup de polypes laisse voir par trans- parence un corps orangé de teinte assez vive ; quand on ouvre un de ces polypes, on trouve, à la base, une calotte à fond un peu déprimé contenant quelquefois un peu de substance de même couleur (fig. 08). 11 est difficile, à première vue, de savoir exactement ce à quoi correspond cette calotte, étant donné que les deux exemplaires du capitaine du Petit-Thouars ont été conservés à sec pendant plus de soixante-dix ans. Mais, à cause de la couleur, de la taille, de la situation de ces corps orangés, je suis porté à croir(> qu'il s'agit là d'un mode d'incubation analogue à celui (juej'ai observé chez la Rhopahmella pendutiita Houle. L'axe principal et les branches qu'il fournit, et qui sont grêles et souples, sont de nature cornée; leur couleur est d'un jaune assez clair. L"exenq)laire type de l'espèce dont il est question ici fut recueilli, comme on l'a dit plus haut, par le capitaine du Petit-Thouars aux iles Malouines ou Falkland. La même espèce a été rapportée par le «Challenger » des ilesCrozet,à la profondeur de IkïO brasses (990 mètres), 54 ALCYONAIRES. de profondeur, d'un fond dur formé de graviers et de coquilles ; elle fut décrite pour la première fois par M' rii;ht etStuder (1889 1. (^-es auteurs n'ont Fig. CG-67. — Spiculcs du cirncnchyiiie. — Fig. 68. — Corps orangé situù à la base de certains polypes. pas donné la figure d'ensemble d'une colonie, ni celle d'un calice; ils n'ont pas sulfisamment insisté sur les caractères spéciaux des écailles marginales des calices et, à ce point de vue, la figure (i (PI. XXI i de leur mémoire correspondant à ces spicules n'est pas assez explicite. J. Versluys (1906), dans sa monographie des l^rimnoida' du >■ Siboga », a ajouté quelques détails relatifs à la Thminrclla anttnct'ua, d'après un exemplaire sec qu'il a examiné au British Muséum et qui a été rapporté, A LC y ON, {{RE s. 55 coiiimc los types oiif^iiiaux, des îles Falkland |)ai' le capitaine (liaik. Le zoologistehollandaisfaitobserverquelesexeinplaires du <( Challenger » ont un tout autre faciès que cet exemplaire sec, qui est absolument conforme au type dessiné par Yalenciennes. Il se demande s'il ne s'agit pas de deux espèces distinctes, ou bien si l'aspect particulier des exemplaires du « C-hallenger » ne tient pas à ce fait qu'ils proviennent de ÎIOO mètres de pro- loïKleui', alors qu(^ l(>s autres vivaient beaucoup plus près de la surface. Sydney J. llickson (1907), dans son étude des Alcyonaires de la « National Antarctic Expédition », mentionne que la lltouarplladiilai'dicd a été recueillie par la « l)iscov(^ry » en quatre stations dillerentes, à des profondeurs comprisesentreOGet 254 brasses(de I73mètresà4ij7mètres). Je me demande si, là encore, il s'agit bien de la llioaareUa antarctka. La ligure 19, planche II, représente une écaille marginale, (|ui me paraît se rapprocher davantage des correspondantes de l'espèce décrite par W. KûUenlhal (1912) sous le nom de ThouardJa alî". vavkibilh que de celles que j'ai observées chez la ThouarelUi (inlantira authentique, dont l'arête médiane, avec ses vastes plates-formes, est si frappante. D'autre part, la figure 24, planche II, d'une portion de branche d'un spécimen sec, d'après une photographie, laisse dans le même doute, sans parler du nombre des écailles des polypes, beaucoup plus grand que ne l'indique la ligure; les polypes eux-mêmes n'ont pas le même aspect, et ils sont plus rapprochés les uns des autres dans le type de l'espèce que dans la figure en question. Dans sa revision du genre ThoïKifclla^ J. Versluys (1906 1 divise les espèces de ce dernier en deux groupes, l'un d'eux ayant pour type la TltoïKirella Hilypndorfl Studer et l'autre la ThouarcUa (uilaidica. Les espèces de ce dernier groupe, fait-il remarquer, n'ont été, jusqu'ici, trouvées qu'au sud du ?>~^ degré de latitude sud, aux îles Falkland, au Burdwood Bank (au sud de ces îles), aux îles Gough (au sud de Tristan d'Acunhaj, du Prince-Édoiiai-d cl ileard, loutes situées dans les parties sud des océans Atlantique et Indien. Le genre TJioaareUa a été divisé par K. Kinoshita il908) en deux sous- genres : Tlioiiarella^. st. et D'iphx-nlijiitra ; le premier a un mode de division pennée, avec branches secondaires, tandis que le second se divise dicho- 56 ALCYONAIRES tomiquement el n'a point de branches secondaires ; les caractères des polypes sont exactement les mêmes dans les deux sous-genres. W. Kûkenthal (1912) a entrepris une nouvelle revision du genre Thouarella à la suite de son étude des espèces de ce genre provenant de l'expédition antarctique allemande, ll'fusionne le genre Atnphilaphis Wright et Studer avec le genre ThouareUa\ il admet les deux groupes fondés par Verslu.ys, auxquels il en ajoute deux autres, de sorte que le genre Thoudrelhi se trouve partagé en quatre groupes ayant respecti- vement pour types : ThouareUa Hilgendorfi Studer, 7'//. antarctica (Valen- ciennes), Th. KolUkeri Wright et Studer et Th. regularis (Wright et Studer) . W. Kiikenthal établit ses divisions, moins d'après le mode de ramification que d'après la dis|)Osition, le mode d'insertion et la configuration des polypes. Il fait observer que, dans rarchitecture de la colonie, intervient fortement la valeur du mode de ramification. C(»lui-ci peut subir fortement, croyons-nous, linlluence du milieu. On peut se demander si, en présence de données plus complètes sur le type pour l<>quel on a créé le genre ThouarpJla^ on ne sera pas encore amené à un nouveau remaniement des coupes sous-génériques de ce dernier. Il est incontestable, en tout cas, que les écailles marginales de la Thouavella antarctica authentique ont, avec leur arête médiane à plates-formes, un faciès tout spécial qu'on ne retrouve pas du tout chez la Thoaarella chilensis, par exemple, que Kiikenthal place dans le groupe antarctica. Le plus grand nombre des espèces du genre Thoaarella sont antarc- tiques ou subantarctiques. C'est un genre de mer profonde, dont quelques représentants s'élèvent cependant dans les eaux du littoral. Si, — ce que l'avenir nousapprendra, — lesespècesdu« Challeng*er»etdela(( Discovery » appartiennent réellement à la forme que Valenciennes a décrite en premier lieu, la ThouareUa antarctica aurait une aire très vaste de répartition dans les mers antarctiques. ThouareUa variabilis Wright et Studer. (PI. I, fig. G ; PI. III, fig. 13 et 14.) 1889. — ThouareUa l'ariabilis Wright et Studer. Report on the Alcyonaria [Reports ALCYON AIRES. 57 on ihe acii'nltpr rtpitiill'i of Ihe Voyage of H. M. S. « Clinllrnger », Zoology, vol. XXXI, p. (IS, l'I. XXI, fit;. 1). 1905. • — 'riinunri'lld riiriiihili^ iMenneking. Ucbiu' die Anonliuing der Schuppen und das Kanalsyslein liri SlacluinJes anihigiia (S(iider), Caligorgin flabelluni (Ehrcn- herg), Amphildphis abielina (StiidiM-) und ThouareUa variabilis (Studer) [Arcliic fiir Nalnrgesch., Jahrg. LXXI, Bd. I, Ilcft 3, p. 2^0, Taf. 9, fig. 9, 10, 11, 21 et 22). 190G. — ThouareUa variabilis Versluys. Die Gorgoniden der Siboga-Expedilion. II. Die Primnoidœ, p. 37. 1912. — Tlionarella aff. rariabilis Kûkenthal. Deutsche Siidpolar Expédition 1901- 1903. Die Alcyonaria, Bd. XIII, Zool. V, p. 305, Taf. XX, fig. 2 et 3, Text- fig. 9-12. Le « Pourquoi Pas? » a rapporté une vingtaine crox(Mnplairos,laplupart incomplots, de cet Alcyonaire. Le dragage du 15 janvier 1900, à l'entrée de la haie Marguerite, entre Tîle Jenny et la Terre Adélaïde (latitude : 67° 45' S. ; longitude : 68°33'W.) a ramené, de 25 1 mètres de profondeur, trois exemplaires séparés de leur support ; l"uu d'eux, auquel manque toute la partie inférieure, a 1 9*^^,5 de longueur et était vraisemblablement de belle taille. Tout près de là, dans la baie Marguerite, un autre coup de drague (20 janvier 1909) a arraché du même fond (profondeur : 176 mètres) de roches et de graviers deux autres exemplaires incomplets. L'un d'eux, en assez mauvais état, a 22cm J5 de longus polypes, dont la formation est peut-être due à quelque traumatisme. Sur les branches de quelques colonies, on trouve un certain nombre de commensaux. Ce sont surtout des Annélides Polychètes de la famille des Polynoïdiens ; j'y ai également trouvé un Phyllodocien ; on y voit aussi quelques Pycnogonides. Nulle part je n'observe de déformations sem- blables à celle qu'a signalée C. C. Nutting (1908) chez la Stonrlla hehnin- thophora Nutting. Les polypes, un peu évasés au sommet, sont tous isolés; on en compte une dizaine par centimètre de longueur. Les écailles qui les recouvrent entièrement sont, en général, au nombre de 4 dans chaque rangée longi- tudinale. Les écailles marginales, dont la base est quadrangulaire, se prolongent en avant en une longue pointe foliaire, abord denté (fig. 09) ; cette |)oinle est beaucoup plus développée sur la face abaxiale que sur la face opposée; il est, d'ailleurs, souvent difficile d'en juger, parce que la [)lu[)art de ces prolongements sont brisés dans beaucoup de calices. Les plus longues d'entre elles ont O'^^n^So de longueur, dont O'»'^,3o pour ALCYON A IRES. 59 Im [K)iiit<' sculcim'iil. Les écailles tle ru|)ercule sont étroites et [lourvues sur leiu' laee interne d'une forte carène (fig. 70). En arrière des écailles marginales, celles de la première rangée ont encore une ])ointe antérieure, mais beaucoup plus courte. A la base des polypes, cette pointe disparait (Jû. Fig. 69. — S|nculo lie la i-ang(je marfjiiialo du calice. Fig. 71. — Spiculc delà base des polypes. — Fi^i Fif 7P . 70. — Spicule de l'opercule. Spicidi' du co'iieiiiliyiiie. complètement (fig. 71). Le bord antérieur de ces écailles basilaires est convexe et finement crénelé ; la face interne est couverte de verrues de ditierentes tailles et déformes très variées. Le bord postérieur de toutes ces écailles est épaissi, déchiqueté. La partie de l'axe comprise entre les polypes est couverte d'écaillés de formes diverses, les unes déforme assez allongée, les autres plus arrondies (iîg. 72), avec des verrues plutôt moins drues que sur les écailles des polypes et sans bord postérieur épaissi. Toutes ont un nucléus bien apparent. Je rapporte, avec réserve, ces Thouarflla à la Thouarclla raria/u/is 6o ALCYONAIRES. Wright ol Sfucler,d('cri((' un peu soinmiiircmenl par ces auteurs, qui n'ont donné aucune iigure d'ensemble de la colonie. Dans la figure I, planche XM de leur uiéiiioire, la ligure particulière correspondant aux écailles marginales est loin de présenter une aussi longue épine que chez l'espèce antarctique ; mais les caractères généraux et en particulier la forme rhombique ou parfois presque triangulaire de la partie basilaire des écailles marginales s'appliquent aux formes l'apportées par le (( Pourquoi Pas? ». Les auteurs disent du reste, — ce que je constate également ici, — tpie les épines des écailles marginales ont des longueurs très variables. Le nom rappelle d'ailleurs la variabilité de l'espèce, dans laquelle Wright et Studer distinguent (rois variétés : ti/pica, hrevisphiosa et rprici/is. Ce qui m'incite surtout à rapporter l'Alcyonaire en question à l'espèce de Wright et Studer, c'est la description et plus encore les ligures données par W. Kiikenthal, dans son mémoire sur les A/ci/onaires de r ExpéditÙM antarct\(iue allemande. L'exemplaire du << Pourquoi Pas?» (fig. 13, PI. III) ressemble beaucoup à celui qui est figuré planche X, figure 3, dans le travail de Kiikenthal. La ressemblance s'accuse si l'on considère altentivement la figure 9 du texte, relative aupolype et aussi, quoique àun moindre degré, lesfigures 10 (écaille marginale), 11 (écaille du corps des polypes) et 12 (écailles de l'écorce). Malgré la variabilité des caractères de cette espèce, — rappelée par son nom spécifique, — il est certain qu'à première vue on n'hésiterait pas à séparer spécifiquement des formes telles que celles des figures 13 et I i (PI. 111), qui représentent les deux termes extrêmes de la série de formes de cette espèce que j'ai pu étudier. Et cependant, la similitude, dans ces deux colonies, de l'armature des polypes, — à laquelle on attache aujourd'hui la plus grande importance, — ne justifie pas cette séparation. Je considère les formes compactes, en écouvillon typique, comme celle de la figure 14 (PI. lll) comme une variété de la forme typique qui serait celle de l'exemplaire correspondant à la figure 13 (PI. 111). Les colonies de ThouareUa rapportées par le « Français » sont dans un état de conser- vation qui laisse fort à désirer, car les spicules ne sont plus intacts; il I)arait incontestable, toutefois, qu'on doive les identifier à la ThouareUa ALCYONAIRES. 6i rariabilis ; elles se l'atliicheiit |)liil(>l à la variété coiii|)acle qu'à la l'orme considérée comme typique (IM. III, liy. 13;. Cette espèce appartient au groupe de la ThoimrcJla KuUikrri^ fondé par W. Kiikenthal, groupe entièrement antarctique ou suhantarctique. Elle a été trouvée à l'île du Prince-Edouard et à lile Ileard à des profondeurs variant de 270 à o(30 mètres; à la station du « Gauss », de 3."J0 à 385 mètres de profondeur; en divers points de l'Antarctique sud-améri- caine, de 85 à 254 mètres de profondeur. Par suite des distances consi- dérables qui séparent ces diverses stations, il est à présumer que la Thoaarella variahil/s; a une aire très vaste de distribution dans les eaux antarctiques et subantarctiques, et il ne serait pas impossible qu'elle fût même circumpolaire. Thouarella longispinosa Kiikenthal. (l'I. VII, iig. 35-36.) 1912. — Thouarella longispinosa Kiikenthal. Die Alcyonaria der deutschen Siidpolar- Expedition IWl-l'JUS, p. 299, Taf. XX, fig. 1, Textfig. 1-3. La Thouarella longispinosa Kiikenthal est représentée dans la collec- tion du « Pourquoi Pas? » par un seul exemplaire en bon état (PI. VII, fig. 35) provenant du dragage fait le 15 janvier 1900, à l'entrée de la baie Marguerite, entre l'île Jenny et la Terre Adélaïde (latitude : 67° 45' S. ; longitude : 08° 33' W.), à 254 mètres de profondeur, sur un fond de roches et de graviers ; la température de l'eau au fond était de — lo,18 G. L'axe principal de cet exemplaire, dont la plus grande largeur est de 3 centi- mètres, mesure lO^m^y de longueur ;ce n'est, peut-être, (ju'une branche d'une colonie de taille plus considérable, car la base manque. Les branches grêles, toutes indivises, sont insérées tout autour de l'axe, à des niveaux différents, en général, mais très près les unes des autres ; l'ensemble qu'elles constituent est lâche, à cause de leur gracilité. La plus longue, dans la région moyenne de lapartie couverte débranches, est de 28 à 30 millimètres. Elles forment un angle aigu assez grand avec la partie de l'axe principal qui les surmonte. Disposés le plus fréquennnent par vcrticilles de 3, plus rarement de 2 ou de 4, les polypes prennent toutes les inclinaisons sur les branches 62 ALCYON AIRES. qui les portent, de 1)0° à U° ; on compte Li ouO vorticillospar centimètre de lonj^ueur (PI. VII, fig. 30). L'axe principal portequelquespolypesisolés, qui deviennent plus nombreux dans la partie terminale. Il existe quatre écailles Fig. 73-74. — Deux spicules de tailk' clillV'rente, ilc la ranftco opcrculaire. — Fij; base des poly|ies. — Fig. 70. — Spiculc du eœnoncliynie. 75. — Spicule de la dans chaque rangée longitudinale aijaxiale de la cuirasse qui enveloppe le polype. Les écailles marginales (fig. 73) décroissent régulièrement de largeur de la base au sommet ; elles sont munies, sur la base interne, d'une forte carène médiane antérieure, et, en arrière, de verrues assez clairsemées; les plus grandes ont jusqu'à Omm^() de longueur et 0^^,3 dans leur plus grande largeur ; les plus petites (fig. 7i^ ont respective- ment pour les mêmes dimensions Q^^^\i2, et 0m°',12; le bord postérieur ALCYON AIRES. 63 csl. cIk'z toutes, j»roroiul(''iii(Mil (l(''(lii(|uo(é. Los plaques de rdjx'i'ciilc sont triaiii;ulaires, plus petites et n'ont pas plus de Oni"M}0 de loni^ueur. Les écailles de la base des polypes (fii^. 7,)) ont le bord aiilérieur convexe et le bord postérieur déchicpieté et épaissi ; les plus dc'veloppées ont ()mm 42 de longueur et 0"^"\1i) d(> largeur. Celles de l'écorce, entre les verticilles, ont les mêmes caractères (fig. 76), mais leurs dimensions sont variées. ,lo rapporte cet Alcyonaire à la Thouarella lonfji^jiinom Kûkcnthal. Il y a concordance presque parfaite entre les données de la diagnose de Kû- kenthal elles précédentes. Cependant, chez l'exemplaire de l'Antarctique sud-américaine, la distinction entre une face antérieure et une face posté- rieure de la colonie manque absolument de netteté. Cet exemplaire du » Pourquoi Pas? » est plus grand que celui du (( Gauss », qui n'avait que ;)7 millimètres de hauteur. Cependant les branches de celui-ci paraissent être plus longues que celles de l'exem- plaire de la baie Marguerite. Ainsi que le fait observer Kûkenthal, cet Alcyonaire rentre dans le groupe de la Thonarella Hilord antérieur assez régulièrement dcnlé et légèremenl cannelé sur une bande marginale. Leur face interne est rcnfoi'céf^ par des verrues abondannnciit mamelonnées, beaucoup plus étendues que dans les écailles précédentes. Leurs dimensions, assez variées, oscillent, en général, entre 0™"\3o et 0mm, 50 en longueur et entre O^m^^:; et Onim,^:; on largeur. L'axe, de couleur jaune assez clair, surtout dans la rc'gion distale, est iiiiemeut cannelé à la surface ; il mesure à la base, dans la partie conservée, 2mm 2 (le diamètre; il a été rompu à une distance du point d'attache ([uil est impossible d'indiquer. Par le fait que les polypes sont ici groupc'-s en verlicilles de i ou 5, que les écailles marginales ne sont pas en nombre supérieur à 0, l'Alcyo- naire de l'Antarctique décrit ci-dessus se classe dans le genre Stenella Gray. Ce genre a étédivisé par J. Versluys (1906) en cjuatre sous-genres : Pteroslenella., Sitonella s. st., Parastenelln et Dasystmella. Le dernier de ces sous-genres est ainsi caractérisé [)ar l'auteur : \'pi'zirp/f/i(/if/ nirht feder- (trt'ni, soiulrrn uni (J'iclil (jestellten., alheitig gewcndelen Karzzirrigcn, und dddiinh ('OUI Hahitiisdrr T/toianelladerA?itair/ira-G}'uppe.LeGov^on\([é du « Pourquoi Pas?» se range dans ce sous-genre Dasj/fttonclla, qui, jusqu'ici, n'est représent('' (|ue par une seule espèce : D. acanthina, draguée par le « Challenger » au large de Rio-de-la-Plata, sur un fond sableux, à 1 080 m. de jirofondeur. Le zoologiste hollandais qui a vu l'exemplaire du British Muséum, sansr(''tudier complètement, dit que, par son aspect, Xa^ Stenella acanthiiia Wright et Studer rappelle beaucoup la TlunKiroUa l'nrkdiUh^ mais que, par ses verticillesde 3 à 5 polypes, elle se distingue très nette- ment de ce groupe de Thodurella^ dont les polypes sontisolés. D'après les figures du mémoire de Wright et Studer, il n'y a pas 8 écailles margi- nales, mais seulement 6, 4 ou o. C'est là une différence importante vis-à- vis du genre Tltnnarrlln^Q.ommo lefait remarquer .L Versluys, qui est d'ac- cord avec Wright et Studer pour placer l'Alcyonaire en i/is^ à on jui;or d'après les figures 2 et 3, Taf. XX du mémoire de ^\'. Kûkenthal concernant les Alcyonaires de ro\[)édition antarcliquo Mllemande; d'après J. Vorsiuys, Qciie Tkouarella ressemble à hx Dani/stonolla acanthina. D'abord, la rami- fication est beaucoup moins dense ici que chez la Thouarella rariahili^t ; dans l'espèce antarctique, les branches sont assez distantes les unes des autres, et l'ensemble est lâche. De plus, les polypes sont, en général, rabattus vers les axes des ramifications et non pas placés obliquement par rapport à ces axes, nettement séparés d'eux, comme l'indique la figure 3, planche XIV, du mémoire de Wright et Studer. Il est vrai que ces auteurs disent (p. iJO) : Tito sjiiculrs on lltc hoili/ aftlic poli/p vanj (iicatlii in size, l/iose (in tlir sidc noaro^t tlir a. ris hi'iny uiarkedly srnnller, and onuldinrj tlie jtohjji to he folded in on itxolf^ c'est ce qui est réalisé ici. En outre, il n'y a que a spicules dans chaque série, y compris l'écaillo marginale, au lieu do 7. Il y a également des diltorences très nettes dans la forme des écailles. Il s'agit donc ici d'une Dasystenelln nettement difl'éronte delà seule espèce connue jusqu'ici de ce sous-genre, la Dasystenella acanthina Wright et Studer. Je propose d'appeler cet Alcyonaire nouveau de l'Antarctique Dasijstcnclla Liouvillei, la dédiant à M. leD^J. Liouville, qui a recueilli l'intéressante collection d'Alcyonaires du « Pourquoi Pas? >-. Un peut remarquer que les deux seules formes aujourd'hui connues du sous-genre Dasf/sfrne/la ont été trouvées, la première au voisinage de Rio-de-la- Plata, la seconde dans l'Antarctique sud-américaine. On n'a signalé jusqu'ici aucune autre espèce de Stenella dans les mers antarctiques. 70 ALCYONAIRES. Cenre lUiOPÀLOXELLA Roule. Rhopalonella pendulina Roule. (PI. III, fig. 15-16 ; PI. V, fig. 21-25 ; PI. X, fig. 56-57.) 1908. — Rhopalonella pendulina Roule, Expédition antarctique française (1903-1905), Alcyonaires, p. 4, PI. I, fig. 5, 6, 7, 8. L'examen des Alcyonairos rapportés par le « Pourquoi Pas ? » m'obli- geait à voir ceux de la première expédition dont l'étude a été confiée à L. Roule. En regardant de près les exemplaires de Rhopalonella pendu- lina, une particularité biologique a attiré vivement mon attention et m'a conduit à examiner les caractères morphologiques de cet Alcyonaire, type du genre nouveau créé par L. Roule. Toutes les colonies de la Rhopalonella antarctique ont été recueillies dans un nid de Cormoran, à l'île Rooth-Wandel, de sorte que leur |)rove- nance exacte estrestée inconnue, mais le bon étatde conservation de tous les exemplaires fait supposer, comme Roule lecrit avec raison, que les Cormorans les avait péchés dans le voisinage, non loin du littoral. Le seul qui soit entier mesure 34ij millimètres de hauteur et 00 millimètres envi- ron dans sa plus grande largeur, au niveau où les ramifications sont les plus fournies (PI. V, fig. 21). Certaines colonies peuvent prendre de bien plus grandes dimensions. Ainsi, l'un des fragments, de 2o centimètres de hauteur, porte encore de longues branches à son extrémité inférieure ; il lui manque une notable partie de la région basilaire ; il appartenait à une colonie de taille beaucoup plusconsidérable que la précédente. Laxe unique de celle-ci est de couleur brune, avec de Unes cannelures à sa sur- face, là où il est dénudé ; il est assez souple et de nature cornée: il mesure 2 millimètres de diamètre à sa base. La plaque adhérant au support sur lequel vivait la colonie a (j millimètres dans sa plus grande dimension. Sur plus d'un tiers de sa longueur à partir de la base, l'axe porte des sortes d'épines qui ne sont que les parties inférieures des branches tom- bées. Le reste estcouvert de branches dont la longueurdécroît lentement et régulièrement de la partie moyenne, d'une part, vers le sommet de la colonie, d'autre part, vers la base de la région couverte par les branches, de sorte que l'ensemble a la forme d'un fuseçiu très allongé et, comme les ALCYON AIRES. 71 ramifications sont très denses, l'aspect de la colonie rappelle, comme le (lil Houle, celui d'une brosse rince-flacon. Les branches s'insèrent tout autour de l'axe, à tous les niveaux et sans régularité ; on n'observe aucune constance dans l'alternance. Dans les régions inférieure et moyenne de la colonie, les branches s'in- sèrentpresque normalementàl'axe ; les ramifications flexueusesretombent vers le bas dans la partie distale ; à la partie supérieure de la colonie, l'angle des branches et de la partie de l'axe principal qui les surmonte, (b^vicnt df^plusen plus aigu, et les branches se redressent vers le sommet. Au voisinage de ce dernier, les branches sont indivises ; il en est de même d'un certain nombre de branches à des niveaux très variés dans la colonie ; mais, dans la région moyenne surtout, la plupart des branches se ramifient plus ou moins abondamment. La branche principale est très courte et donne naissance à deux, trois, quatre branches du second degré (|uipeuvent se ramifier elles-mêmes une ou deux fois. Ladistancedupoint d'insertion de cette branche principale à l'extrémité des ramifications de divers ordres, supposées étendues en ligne droite, n'excède pas 5 centi- mètres. Ces branches de divers ordres, ramifiées ou non, ont des aspects variés (PL III, fig. 15-16; PL V, fig. 22-25). Quelques-unes sont unifor- mément grêles et conservent sensiblement le même calibre dans toute leur étendue ; mais la plupart d'entre elles se renflent plus ou moins fortement dans leur région basilaire, quelquefois même dans leur moitié inférieure, et prennent la forme de massue, fait que Roule a exprimé dans le nom donné à cet Alcyonaire, Rhopalonella, de pô-9t),ov, massue. Beaucoup d'entre elles aussi se renflent dans leur région distale; l'accroissement de diamètre tient ici à l'accumulation des polypes dans la partie dilatée ; celui de la base est dû à une tout autre cause, comme on le verra plus loin. Aussi, le nombre des polypes, sur une longueur donnée, varie-t-il notablement suivant la région considérée de la branche. Il est d'ailleurs extrêmement diflicile à indiquer d'une façon très i)récise, à cause de la superposition partielle des polypes dans les parties renflées. Ainsi j'ai compté 70 po- lypes environ sur 1 centimètre de longueur dans la région dilatée du sommet (fig. 86) et une quarantaine dans certaines parties grêles (fig. 8/). Les deux élargissements, proximal et distal, se rencontrent, du reste. 72 ALCYONAIRES. assez fréquemment sur les mêmes branches. Les polypes s'insèrent tout autour des branches de divers ordres, très serrés les uns contre les autres, particulièrement danslesrégionsrenfléesdu sommet des branches, à des niveaux très voisins les uns des autres, au point de former parfois S&. 8 7. Fig. 86. — Disposition des polypes dans la région Ui iiiiii.ili' dt,-- lnancliLS. — Kig. 87. — Disposition des polypes dans la partie moyenne des branches. — Fig. 8S. — Un polype avee son armature de spieules. presque des verticilles ; mais, nulle part, la disj)Osition complètement verticillée n'est réalisée. La plupart des polypes sont incurvés sur leui' face adaxiale, de façon à se redresser le long de la branche, parfois même às'orienterparallèlt'iiiciil à celle-ci, sans la toucher. Les plus grands atteignent à iiciiic l""",o de longueur, la plus grande largeur n'excédant pas 0"^ni,6. Les tailles de ces polypes sont très variées le long dune même branche, et même dans une portion localisée de celle-ci (iîg. S7). Ils s'évasent un peu, en général, vers le haut(lig. 88j. Le bord libre des calices est constitué par 6 sclérites en forme d'écaillés; sur la face abaxiale ou externe, convexe et sur les côtés, il y a 4 écailles du type représenté par la ligure 89 pour la face interne ; les 2 écailles de la face adaxiale sont du même type, mais un peu moins ALCYONAIRES. 73 saillantes que les précédontos. C(>s ('cailleB, {h^ l'nrme allongée, ont une longueur moyenne (leO'nm,;)."), leur plus grande lai'geui' étani. de Omm,:*)0. ¥a\ avant, elles si^ rétrécissent graduellement pour se terminer en pointe 93. 95. 92. 96. 3 7. Fig. 8'J. — Une écaille do la rangée marginale du calice . l'ace intérieure. — ■ F'ig. 90. — L'ne écaille de la seconde rangée, immédiatement en arrière des marginales, vue par la face extérieure. — Fig. 91. — Une écaille de la rangée operculaire. — Fig. 92. — Une écaille de la région moyenne des polypes. — Fig. 93-94. — Petits scléritesdes polypes, situés sous les écailles de la surface. — Fig. 9o-97. — Divers types de sclérites du cœnencliyme. mousse. Le bord libre, dans cette partie antérieure, avec de fines dents, présente de légères cannelures ayant ces dents pour points de départ. vSur la face interne de la région antérieure, est insérée une carène très sail- lante ; celle-ci, sur son bord libre, porte une plaque disposée presque parallèlement à la surface de l'écaillé et dont la forme rappelle le profil d'une poire très allongée. Dentelée sur tout son pourtour, cette plaque déborde un peu en avant de la pointe terminale mousse de l'écaillé et se Expédition Charcot. — GiiAViEn. — Alcyonaires. 10 74 ALCYONAIRES. termine en arrière, en se rétrécissant graduellement, avec la carène (|ui la porte. La partie postérieure de l'écaillé, dont le l)ord est déchiqueté et épaissi, est couverte de verrues de formes et de dimensions variées, serrées les unes contre les autres. Immédiatement en arrière des margi- nales, les écailles ont une forme un peu différente de celle des précédentes, représentée par la ligure 90 vue par la face externe lisse. Elles sont pour- vues, comme les autres, sur la face interne, d'une carène à plate-forme et de verrues à contour irrégulier ; mais elles sont plus larges et un peu jdus courtes, leurs dimensions moyennes étant de 0i"°i,48 do longueur et de 0°!"% iO de largeur. Dans les nombreux polypes que j'ai étudiés, je n'ai jamais trouvé plus de 6 écailles à l'opercule ; mais il est fort possible qu'il y en ait S, à en juger par leurs dimensions, qui sont inégales; les plus grandes ont O'"'",3o de longueur et 0'"'",20 de largeur (fig. 91). Leui- forme rappelle celle des écailles marginales. La partie antérieure, rétré- cie, a ses bords crénelés. La face externe est lisse ; la face interne est armée d'une cari'ne médiane, antérieure,;! bord libre denté, tressaillante en avant et de très nombreuses verrues de configurations diverses à la partie postérieure qui est déchiquetée sur son pourtour. Il est à remarquer qu'ici les écailles qui recouvrent le corps du polype, imbriquées comme d'ordinaire, ne sont pas disposées en ^séries longitu- dinales, comme chez les Stenella et les Thouavella^m en séries transver- sales, mais plutôt en spires. En arrière des écailles, à carène et à plate- forme, la pointe antérieure disparaît (fig. 92). Le bord antéri(>ur et surtout les bords latéraux sont sinueux et légèrement cannelés ; en arrière, le bord est plus épais et découpé irrégulièrement. A part une bande mar- ginale étroite qui reste unie, toute la face interne est couverte de saillies de formes très variées présentant, en certaines régions, une disposition rayonnée autour d'un nucléu* central. Toute la surface du polype est cou- verte d'écaillés ; celles-ci, sur la face adaxiale, sont sensiblement plus petites dans tous les sens, ce qui donne une certaine souplesse à cette face du polype concave du côté de l'axe. Une coupe transversale du po- lype peut intéresser 7 ou 8 écailles; on trouve, en outre, sous ces der- nières, de petits scléritesà contour très irrégulier, avec des saillies peu nombreuses à la face interne (fig. 93 et 94),; leurs dimensions moyennes ALCYON A IRES. 75 sont, CM IdiigiKMii', (11' "iO à ('»();;., Cil largeur de 30 à 35 ;7.. Enfin l'écorce de l'axe est consolidée par des sclériles de taille et de conliguration très diverses, à contour irrégulier, couverts presque entièrement, sur la face interne, de verrues de dimensions variées (fîg. 9"i, 06 et 07). Le genre R/io/)a/onp//a Houle peut être actuellement caractérisé ainsi : Coloniesavecaxeprincipal; branches insérées tout autour de ce dernier, isolées, les unes indivises, les autres portantdes rameaux de deuxième et mèmede troisième ordre. Polypesfixés tout autour des branches, incurvés versla ramification qui les porte, très serrés les uns contre les autres, sur- tout au sommet des branches, mais non verticillés. Écailles des polypes non disposées en séries longitudinales, plus grandes sur la face abaxiale que sur la l'ace opposée, dont aucun point ne reste à nu. Une coupe transver- sale de la région transversale du polype, dans la région moyenne, ren- contre 7 ou 8 écailles. Écailles des polypes à bord denté et légèrement cannelé, avec de nombreuses verrues sur la face interne. Marginales uiiinies d'une carène médiane antérieure très saillante soutenant, sur son bord libre, une plate-forme effilée en arrière. Écailles de l'opercule, de tailles inégales, de forme allongée, rappelant celle des marginales, avec une forte carène antérieure sur la face interne. Écailles de l'écorce, im- briquées, comme celles des polypes, de formes très variées, mais plus petites que celles-ci. Avec son opercule et ses polypes isolés, le genre Blmpalonella Roule appartient à la sous-famille du P runno'uiœ Versluys. Par ses branches insérées do tous les côtés sur l'axe, par ses polypes isolés, par son aspect général, cet Alcyonaire rappelle, comme Roule l'a dit avec raison, les ThoanreUa du groupe de la Thoiiarella antarclica., plus par le faciès géné- ral que par la forme et par l'armature des polypes ; la disposition de ses écailles et les caractères tout particuliers des écailles marginales à plate-forme ne sont pas sans analogie avec ce que l'on observe chez la Tlinuarella antarctka (Valenciennes), dont l'arête médiane des mêmes écailles porte des plates-formes multiples et dont la disposition des polypes sur l'axe rappelle également celle qui est réalisée chez la Hhopa- hmella penduVma Roule. Par ses branches serrées les unes contre les autres et insérées de tous 76 ALCYONAIRES. les côtés sur Faxo principal, par ses (5 écailles marginales, il paraît se rapproch(>r aussi clés Stenella du sous-genre Dasystenella^ dont les po- lypes sont verticillés, ce qui n'est pas le cas ici. La disposition des écailles sur les polypes n'est d'ailleurs pas du tout la même dans les deux types. Un grand nombre de branches, avons-nous dit, présentent des renfle- ments généralement situés dans la partie basilaire, ce qui leur donne une forme de massue. La dilatation occupe une portion très variable de la longueur des branches ; elle diminue à la base, parce que, dans cette r.'gion, les polypes ne sont pas répartis tout autour des branches, mais seulement sur la moitié environ du pourtour. Les parties élargies ont une teinte jaune orangé assez marquée, tandis que les régions distales sont incolores. Si l'on enlève le cœnenchyme dans ces régions renflées, on voit de chaque côté de l'axe de la branche, à la base des polypes, des corps globuleux de contour varié, le plus souvent elliptique, dont la couleur, d'un jaune orangé très vif, se laisse voir ])ar transparence à travers le cœnenchyme et les spicules qu'il porte. Certains de ces corps ont jusqu'à 1 millimètre de longueur et Omm^75 de largeur (fig. 98). Tous ces corps jaunes se montrent composés de deux parties de volume très inégal. A la surface, en un point dont la position n'a rien de Fig. 98. — OEufs situes à la Ijase des , ., , , , polypes, à la partie inférieure COUStaut, OU VOlt, daUS UUe deprCSSlOn eU renlléo de certaines branches. r. i • i i i forme de cuvette, une petite masse blanche, formant une légère saillie à la surface, enveloppée dans une membrane à tra- vers laquelle on voit très nettement un corps sphérique opaque (hg. 50, PI. X). Cette cellule est simplementposée dans la cuvette, à laquelle elle ne tient que très faiblement, car, lorsqu'on cherche à extraire le tout de la cavité correspondante, très fréquemment elle se détache de son support et reste adhérente; à la paroi qui la recouvrait. Si l'on fait une coupe intéressant à la fois la cellule superficielle e.t la masse jaune qui la sup- £>s. ALCYONATRES. 77 porte (tii; 'i?, IM. X"), on constate que le noyau sphérique est composé d'une très line substance granuleuse homogène ; la cavité qui le contient se montre vide dans toutes les coupes que j'ai examinées. Quant à la masse jaune qui est entourée par une membrane assez épaisse, dans laquelle on distingue plusieurs couches superposées, elle se montre entiè- rement composée de sphérules réfringentes et ne possède pas de noyau. L'ensemble est donc constitué par l'ovule accompagné d'une masse relativement considérable de vitellus qui sert vraisemblablement à ali- menter les premiers phénomènes de développement. On se trouve, ici, en présence d'un phénomène d'incubation qui offre à signaler cette particu- larité, que l'oHif est pourvu d'une énorme réserve extérieure à lui de vitellus nutritif. Il serait intéressant de suivre le processus de formation de cette réserve et aussi la marche du développement aux dépens de cette matière de réserve. Malheureusement le matériel recueilli doit être conservé aussi intact que possible et n'a pas été préparé en vue de recherches histologiques approfondies. Exceptionnellement, il existe deux de ces corps jaunes correspondant à un même polype, mais, dans ce cas, l'un d'eux est beaucoup moins développé que l'autre. Il est à remarquer aussi que, dans les régions où se développent les cellules sexuelles femelles, les polypes ont la même armature que les polypes normaux ; mais, au lieu de s'évaser vers le haut et d'avoir leurs écailles marginales saillantes, ils sont fermés à leur partie supérieure, en forme de dôme, les écailles marginales rabattues les unes vers les autres ; c'est une attitude qu'on observe, en général, chez les polypes incubateurs. Des faits semblables d'incubation sont, jusqu'ici, tout à fait exception- nels chez les Gorgonidés. J. Versluys (1006) a cependant décrit une cavité incubatrice située entre les polypes et la branche qui les porte, — d'un tout autre caractère, par conséquent, que celle de la RlKiiHilonellapemhdina Roule — chez la IHumarella deUcatissima Wright et Studer, que le «Chal- lenger » dragua près de Port-Grappler (côte ouest de Patagonie), à 252 m. de profondeur. Genre PRIMNOELLA Gray. PI. VII, fig. 37; PI. VIII, fig. 38; PL X, fig. 58-59.) Primnoella Kukenthali Gravier. 1913. — • Primnoella Kûkenlhali Ch. Gravier. Deuxième Expédition antarctique fran- jè ALCYONAIRES. çaise (190S-1910), Alcyonaires (2^ note préliminaire) {Bull, du Mus. d'hisl. nalur., t. XIX, p. 591). Dans le Port-Lockroy (chenal Peltier, le long de l'île Wiencke. Lati- tude : 64° 50' S. ; longitude : 03° 30' W.), le dragage du 28 décembre 1008, par 53 mètres de profondeur, sur un fond de roches et de graviers, la température du fond étant 0°, a ramené à la surface une colonie de Primnoella (PI. VII, fig. 37). A la partie inférieure, l'exemplaire est com- plet; on voit, en effet, à la base, l'amorce de la plaque par laquelle il était fixé à son support, dont il a été séparé vraisemblablement |tar la dragne. En quelques points, la partie vivante a été détachée, ce qui a mis à nu l'axe qui est ferme, mais sou|>l('. A l'autre extrémité de Taxe, les verti- cilles ont de 12 à 15 polypes, ce qui semble indiquer ipie l'on est encore assez loin de la partie terminale. La colonie, à laquelle manque la [tarlie supérieure, mesure 31 centimètres de longueur. Un autre exemplaire provenant de la première expi'dilion antarctique française (1903-1905), de dimensions moindres ({ue le précédent, a sa partie inférieure en bon état; le premier verticille, cpii compte 0 polypes, se montre à 0 centimètres environ au-dessus de la |)laque basilaire de fixation. Au-dessous de ce verticille, on voit plusieurs renflements de plus en plus distants et de moins en moins marqués, à mesure qu'on se rapproche de la base , et qui étaient les amorces de verticillcs futurs. Au lieu de se recouvrir partiellement les uns les autres, les verticilles infé- rieurs sont absolument distincts les uns des autres; ils se rapprochent graduellement et rapidement à mesure qu'on s'éloigne de la base. Autant qu'on en peut juger d'après l'exemplaire de Port-Lockroy, dont l'état de conservation laisse à désirer, les premiers verticilles commencent à 7 centimètres environ de la base; quant au nombre des verticilles, il dépasse 100, bien que la partie supérieure fasse défaut. La colonie a la forme d'un fuseau longuement étiré; le diamètre de la région moyenne ne dépasse pas 5 millimètres; l'ensemble est très grêle. Dans cette région, la hauteur des verticilles est de 2"i"%5 à 3 millimètres au plus ; ces ver- ticilles, qui se recouvrent partiellement lun l'autre, ne laissentvoiraucun point de la tige qui les porte. Dans la région supérieure^ et surtout dans la région inférieure de la colonie, les verticilles sont moins serrés. ALCYON AIRES. 79 L";i\(' (lii^. ."iS et aO, IM. ,\ 1 est tr('s i^rrle; ;i la baso de la colonio, son (liainrli'c ii'cxcrdc |)as 0'""',8 ; co dernier est de 0™'",;»' à l'exlrémité su|i(Ti('iii('. l/axc est parcoui'u [lar des sillons lont;itudinanx superficiels assez irréyiiliers, tant en largeur (ju'cn })rofondeur ; il est flexible dans toute sou étendue. Dans les verlicilles les plus développés, on comj)te d(^ 16 à 20 polypes. On conslalc de IVéqucutes inégalités dans la taille des polypes d'un même verticillc ; cei'tains polypes sont notablement plus petits que les autres, comme s'ils s'étaient formés postérieurement à leurs voisins qui les recouvrent pres(|ue complètement, ou comme s'ils avaient été arrêtés dins leur accroissement. Quoi qu'il cm soit, ils sont tous fortement incur- vés vers l'axe, avec lequel la plupart d'entre eux ne sont cependant pas en contact direct, ce qui donne aux verticilles un aspect globuleux (fig. m). Sur la face abaxiale convexe et sur le seiH s, chaque polype est pourvu de quatre rangées de sclérites en forme d'écaillés (fig. 09), au nombre de 18 à 20 dans chaque rangée. La forme typi- que des écailles des rangées médianes est re- présent(''e dans la figure 100; elles ont, en nioyenni', 2""",o dans bnir plus grande largeur et |i"'",7 dans leur plus grande longueur, avec de très fortes dents simples ou niultilobées, de sorte que le contour est irrégulièrement et pro- fondément dentelé. En outre, sur la face externe, cessclérites,relativementtrès épais, présententde grosses sailliesdontun certain nombre sont ramifiées. Ces sclérites imbri- qués ont leur boi'd libre très saillant, ce |<|ui donne un caractère hirsute très spécial à l'ai'mature du polype. Dans la partie basilaire d<»s polypes, et surtout sur les côtés, ces sclérites abaxiaux sont plus irréguliers ; quelques-uns ont, de chaque côté, des prolongements plus ou moins divi- sés dans leur partie terminale (fig. 101 et 102). En revanche, à la rangée marginale supi'rieure, les écailles ont un contour plus régulier (fig. 101}], l'-i 99. — Polype vu latt'i-alo- iiient. avec son aniiaturo de spiciiles en formé dV'cailles à boids irrégulièrement denlelês 8o ALCYONAIRES. avec dos saillies relativement insignifiantes sur la face interne. En général, l'alignement des rangées d'écaillés est moins parfait à la base que dans la partie supérieure des polypes. Sur la face adaxiale concave, il y a JO/ ^ûA Fig. 100. — Kcaille île la région moyenne des polypes. — Fig. 101-102. — Écaille^ de la partie basilaire des polypes. également quatre rangées d'écaillés, deux de chaque côté. Les deux ran- gées internes ne sont pas au contact immédiat l'une de l'autre ; il y a une bande médiane ventrale qui reste à nu. Ces écailles adaxiales sont beau- coup plus minces et plus petites que les autres et n'ont que de très légères saillies sur la face interne (llg. lOi). Les plaques operculaires sont de taille exiguë, de forme plus allongée que les précédentes, minces, à contour presque entier, avec de toutes petites saillies à la face interne (fig. 105). Elles n'obturent, dans aucun polype, l'ouverture supérieure, comme elles le font, par exemple, chez la Primnoella ausfralie/tsis, d'après la figure oO, page o3 du mémoire de J. Versluys (4906) sur les Pr/mnoidr de l'expédition du '( Siboga ». Au sommet d'un très grand nombre de polypes, on voit poindre le faisceau de tentacules pennés. L'écorce de la tige porte des sclérites de'taille et de forme très variées ALCYON AIRES. 8i (fig. IO(i('l 107), qui ont leur face interne gai-nie de très grosses saillies mamelonnées, de mêmes caractères que celles des sclérites des polypes. jos. so/*. lOâ. Fig. 103. — Écaille de la rangce raar^'inalc des ealicos. — Fig. 104. — Ecaille de la l'ace adaxiale des polypes. — Fig. 105, — Écaille de la rangée coperculairc. — Fig. 106-107. — Ecailles de l'écorce de la lige. On trouve, en outre, dans l'écorce, comme dans le polype, de nombreux sclérites de petite taille et de configurations diverses. Dans la partie supérieure de la colonie, on voit, fixées sur elle à divers niveaux, un certain nombre de Crustacés Décapodes (PI. VIII, fig. 38). La plupart ont leurs pattes céphalo-thoraciques antérieures enserrées entre les polypes d'un verticille, ou entre ces polypes et l'axe qui les porte ; quelques-uns sont pris de la même façon par leur abdomen. 11 semble bien que ces Crustacés ont été ca})turés par l'Alcyonaire. Cn second exemplaire ou plutôt un simple fragment d'une colonie qui devait être de grande taille, à en juger par le diamètre des verticilles, qui Expédition Ckarcol. — Gbavier. — Alcyonaiies. il 82 ALCYON AIRES. atteint près de 5 millimètres, a la iikmik' |»iovenance que le précédent; il mesure li^^,'.^ de longueur. II a dû séjourner dans un liquide à réaction acide, car toute l'armature de spicules a disparu, et ^l'axe a perdu une partie de sa consis- tance. Sur ce fragment qui ap- partenait probablement à la ré- gion moyenne d'une colonie, s'est fixée une éponge siliceuse qui recouvre presque entière- ment 0 verticilles consécutifs. Le même fragment possède 3 verti- cilles intercalés entre de plus anciens. La figure 108 représente l'un de ces verticilles. D'après W. Kukentbal, la formation de nouveaux verticilles se fait parti- culièrement dans la partie supé- l'ieure de la colonie, mais ne fait pas défaut dans les parties infé- rieures. Comme dans la colonie décrite précédemment, on ol)- serve de fréquentes inégalités -70S . -1^^- dans le développement des poly- Fig. 108. — Un vtrtiriU,. jeuno iiilorcalc untre deux ppg^ OuclqueS-UnS, atropbiés OU vorticillos de taille normale. , ' "^ nouveaux venus, n'arrivent pas à la moitié de la hauteur des plus grands. Par sa forme, la disposition de ses polypes et son armature de spicules, l'Alcyonaire décrit ci-dessus se |)lace dans le genre Primnoelln Gray. Il est toutefois un caractère général chez les Primnoellida', indiqué jjar J. Versluys et par W. Kûkenthal, non réalisé ici, concernant les caractères des sclérites des polypes. J. Versluys (1906) dit, dans la diagnose du genre : l'dli/iiensclutppeii iiniiiPr zart unrhiiclitqrosz. W . Kiikenthal (1912) dit, à ce sujet : Die Poh/ijeiisclnippeii siiid iiirist. zart, tandis qu'ici ces écailles sont robustes et épaisses. Par la section prc'sque circulaire des ALCYONAIRES. 83 polypes, par la disposition do ses rangées dorsales de spicules, par l'exis- tence de |>lus de deux rangées de spicules visibles dorsalement, cette Primnnella se rattache au groupe des conccxœ, admis j)ar J. Versluys et par W. Kukenthal, dans lequel ce dernier réunit les espèces suivantes : Prhiinoellafluiji'lliiin Studer, Pninnodhi aiitaictica Kukenthal, /'r/m/Kje//« inagcllanica Studer, Priinnorlla Murrayi ^\'righl et Studer, PrhnnoeUa divaricatn (Studer) et P/i/nnoel fn distmis StiidQv. Elle ressemble assez à la PrimnneUa auxtralasiiv Gray [telle que la représentent Wright et Studer (1889), PI. XVIII, fig. 1 et 1 «], par son aspect, par sa taille et aussi i)ar le nombre de ses polypes, de 16 à 20 à chaque verticille. Mais elle s'en éloigne par le nombre des écailles à chaque rangée abaxiale : 9 dans l'espèce du « Challenger », de 18 à 20 dans l'espèce de l'Antarctique sud-américaine. De cette espèce, comme de toutes les îmive^[Car'matœ de Wright et Studer; Compressa' de Kukenthal i, elle se distingue nettement par l'armature de sclérites des polypes qui, avec leurs crénelures pro- fondes, hérissent la surface d'autant de pointes mousses et lui donnent une physionomie toute spéciale et môme une place à part dans la famille. W. Kukenthal a fait observer avec raison qu'on peut considérer comme général chez les Primnoella ce caractère des spicules des polypes indiqués par J. Versluys (4906j : Iliro Auszpnflâche ohne Skulpturon, ohne stachel- artigo Leisten mn freicii Jiandp. Ce caractère ne s'applique pas à la Primnoella Murraiji, dont les s])icules abaxiaux sont armés d'une pointe antérieure très saillante, et pas davantage à la Primnoella décrite ci-dessus. Le savant zoologiste de Breslau fait remarquer que, chez les ('omjjressœ, les spicules abaxiaux sont toujours beaucoup plus larges que hauts et d'une forme plutôt rectangulaire ; chez les Convexa', ils sont plutôt en forme de disque. Ici, les écailles sont plus larges que hautes, comme chez les <'iij//j)jrss;e, Ijien que, par d'autres côl(''s, l'Alcyonaii'O de l'Antarctique soit plutôt à classer parmi les ('o//vrj\'e. 11 y a d'ailleurs, comme l'indique Kukenthal, un(> autre forme de passage réalisée dans la Primnoella dista/is Studer, qui a|)pai"[ieiil aux Conce.ra' ])ar la forme circulaire delà section transversale des polypes et qui se range dans les Compressa? par ses deux seules rangées de spicules visibles dorsalement. Pour la nouvelle espèce de Primnoella de l'Antarctique, j'ai proposé 84 ALCYUNAIRES. le nom do Kukentliali, la dédiant au P' W. Kûkenthal, autour do tant do travaux importants sur les Alcyonaires. Au point de vue zoogéographiquo, Kûkenthal rappelle que la plupart des espèces de Prhnnoella proviennent do la pointe sud de l'Amérique, d'où quelques-unes ont remonté vers lo nord le long de la côte orientale. L'une d'elles, la Primnoelln distansi^ s'est môme avancée au delà de l'équateur, jusque dans les Antilles. En outre, deu\ espèces, Prhnnoella biser/a/is et Primnoellaaustralasix, vivent sur les côtes sud de l'Australie, en Tasmanie, en Nouvelle-Zélande. Entre ces deux régions, à l'île Bouvet, existe la Prinmoel/a antarctica Kiikenlhal. Les Prhnnoella ne paraissent pas être de véritables animaux de profondeur. Du groupe des Compressai aucune n'a été trouvée au delà de 315 mètres. Deux espèces [Pr. hiserialis Wright et Studer et Pr, australasiœ Gray) ont été draguées à moins de 35 brasses (63 mètres) de la surface. Dans les Convexœ, deux espèces vivent au-dessous de 100 mètres [Pr. mafiellanica et Pr. divaricata) ; les deux espèces qui ont été retirées des profondeurs les plus considérables (1 100 mètres) sont la Pr. înagellanica Studer et la Pr. Mitrrayi Wright et Studer. En général, dans les régions antarctiques ou subantarctiques, la profondeur où les Prhnnoella sg fixent est moindre que dans les contrées plus rapprochées de l'équateur et plus chaudes, ce qui ne leur est pas particulier, car il en est do même pour d'autres animaux, pour les Annélides Polychètes, par exemple. Ainsi, la Rliodine Lovèni ^\ii\m^ven^ que l'on trouve dans les mers antarctiques, non loin de la surface, a été recueillie parla » Valdivia » en pleine région équatoriale (latitude : 2° 58' N. ; longitude : ■46o50'E.), près de la Somalie italienne, à 1362 mètres de profondeur. La (< Scotia » a rapporté du Burdwood Bank la Prhnnoella Scotiœ Thomson et Ritchie et la Prhnnoella magellamca Studer. La « Discovery » a ramené du Victoria Land la l'rhnnoella dwergens Dickson, qui parait être une forme intermédiaire entre les genres Prhnnoella et Caligorgia. Enfin le <( Gauss » a dragué à 385 mètres de pi'ofondour la Pr'niDioella vanhôffeniK\\kGX\i\m\, qui a plusieurs traits de ressemblance avec la Prini- noella mngellanica Studer. ALCYONAIRES. 85 Genre CALIGORGIA Gray. Caligorgia ventilabrum Sluder. (PI. VI, fig. 30.) 1878. — Caligorgia venlilabruin Studer, Uebersicht der Anlhozoa Alcyonaria wciche wâhrend der RciseS.M.S. «Gazella»um die Erdegcsammelt v,urdcn {Monalsber, derkônigl. preufts. Akml. der Wissensch. zii Berlin, p. G47). 1889. — Caligorgia ventilabrum Wright and Studer, Report on the Alcyonaria. /?epor/s on Ihe scienlif. Besnlls of Ihe Vogage of H. M. S. « Challenger », Zoology, vol. XXXI , p. 78. 1906. — Caligorgia ventilabrum N'ersluys, Die Gorgoniden der Siboga-Expedition. II, Die Primnoidse, p. 74, fig. 83 et 84 dans le texte. Deux colonies de celte espèce ont été recueillies par le « Pourquoi Pas? » ; toutes deux sont ramifiées presque dès leur base, régulièrement, suivant le mode dichotomique, sensiblement dans le même plan, en éventail. L'une d'elles (PI. VI, fig. 30) provient d'un dragage dans la baie Marguerite, au sud de l'île Jenny (latitude: 68° 01' S.; longitude: 68oOO'W.) à 230 mètres de profondeur, la température de l'eau au fond étant 0o,4 C. ; elle a une hauteur de 1 1 centimètres; sa largeur maxima a sensi- blement la même étendue. L'autre colonie a été extraite dans les mômes parages (dans la baie Marguerite), à 176 mètres de profondeur, sur un fond de roches, de graviers et de vase, la température de l'eau au fond étant de 0o,2 C. Le tronc de la première colonie donne naissance à deux branches principales, dont l'une se bifurque presque à son origine ; l'autre, cà 12 millimètres du point de séparation avec la précédente, se comporte de même. La première branche présente, dans certaines de ses ramilications, cinq bifurcations successives; dans celles de l'autre, il n'y en a jamais plus de quatre. Les ramifications ultimes, dans les branches les moins divisées, ont jusqu'à 5 centimètres de longueur; dans les plus divisées, cette longueur s'abaisse à moins de 2'^"^,o. La diminution de calibre est peu considérable du tronc aux dernières ramifications qui chevauchent légèrement l'une sur l'autre dans la région moyenne. La disposition des polypes est verticillée. Dans les dernières ramifi- cations, le nombre des polypes, à chaque verticille, est le plus généralement de .') ; ce nombre passe à 8, 9 et même 10 dans les ramifications de la base, notamment au niveau des bifurcations et immédiatement au-dessous de 86 ALCYONAIRES. celles-ci. Sur les branches terminales, il y a on moyenne 6 verticilles par centimètre de longueur. Même dans les ramifications ultimes, cette dis- position n'a rien d'absolu ; on y rencontre d'assez fréquentes anomalies. 7/0. JOS Fig. 109-110. — Anoiiialios dans la disposition verticillùe des polypes; dans la figure 110, deux polvpcs accolés forment un verlicille intercalaire incomplet. Deux de ces dernières sont représentées dans les figures 109 et 110. Dans la figure 109, on voit un polype isolé s'intercaler entre deux verti- cilles voisins; dans la figure 110, deux polypes accolés appartenant à un verlicille intercalaire incomplet. Les mêmes figures montrent les inégalités de développement dans les polypes d'un même verlicille. Au-dessus du point de bifurcation, le verlicille de l'une des branches est fréquemment incomplet sur la face qui regarde la seconde branche. Sur les grosses branches de la base, la disposition verticillée n'est pas plus altérée que sur les ramifications terminales. La portion- conservée du tronc est très ALCYON Aï RËS. 87 couiie. Dans ce premier exemplaire, elle est réduite à son axe ; la couche vivante des polypes n'a pas été conservée. Oiiant à la seconde colonie, elle mesure 11 centimètres de hauteur, et elle devait avoir sensiblement la même largeur à l'état vivant ; elle est un peu déformée et repliée sur les côtés, par suite d'un long séjour dans un 0""r2. JJJ- ÔOf^. ■■■" y4? 112. Fig. Ul. — Calice vu par le sommet silué au contuct iraniéiiial, de la lif,'e, dont la section est ici couverte de liachuies. — l''ig. 112. — Un des sclérites du sommet du calice. récipient cylindrique trop étroit. Les ramifications de ce second exem- plaire sont relativement moins nombreuses, en général, que celles du premier ; l'une des ramifications ultimes a plus de 7 centimètres de lon- gueur. Une partie du tronc, longue de 3 centimètres, est conservée et recouverte de polypes. Les verticilles ont les mêmes caractères, sur les ramifications de divers ordres, que dans l'exemplaire précédent ; il en est de même sur le tronc, où ils sont toutefois un peu plus distants les uns des autres que dans les autres parties de la colonie. En contact immédiat les uns avec les autres dans toute leur étendue, les polypes d'un même verticille, à symétrie bilatérale très nette, se recourbent vers la tige, de sorte que les verticilles qu'ils constituent sont renflés dans la partie moyenne. Vus par la face supérieure, les polypes sont recouverts par des 88 ALCYONAIRES. plaques oblongues qui forment une sorte d'opercule (fig. 111). Cessclérites (fig. 112), dont les plus grands ont Omm,'2.") de longueur et 0mm j 4 j^ largeur maxima, se terminent en pointe mousse à l'extrémité supérieure ; leur face externe est armée de crêtes très saillantes, longitudinales, à bord libre fortement et irrégulièrement crénelé. A leur base, sur la face interne, on voit de grosses verrues de formes et de dimensions très variées, couvertes elles-mêmes d'aspérités orientées dans tous les sens. Le bord postérieur est très déchiqueté. De section circulaire, le corps du polype est recouvert sur sa face ex- terne ou abaxiale d'écaillés imbriquées disposées en séries longitudinales assez régulières (fig. 113), dont on compte habituellement 6 rangées com- de ces écailles dessine comme une Fig. 113. — Un calice avec son armature de sclériles. plètes. La partie antérieure âo/^. Fig. 114. — Une tles écailles recouvrant le corps îles polypes. sorte de coupe fortement comprimée, à i)ord irrégulièrement ondulé ; en ALCYON AIRES. 89 arrirro, la l'ace inlonic est couverte de grosses verrues de même faciès que celles des sclérites de l'opercule, mais beaucoup plus drues, qu'on n'aperçoit pas dans l'écaillé de la ligure 1 1 4. vue par sa face externe ; le bord postérieur est profondément et très irrégulièrement découpé; elles ont en moyenne 0"^'", 21 de longueur et 0™™,30 de largeur. Les écailles marginales, qui ont leur bord antérieur jjIus saillant que celle des autres rangées, ne recouvrent pas celles de l'opercule. La face interne ou 7/5. adaxiale du polype (fig. 115) reste en fî;^ partie à nu. En arrière des plaques operculaires, il existe des plaques de mêmes caractères que les pré- Ho. OT^ Face interne ou adaxiale d'un polype. J/Û. Fig. 111). — Écaille de IVcoicc, vui' par la face interne. cédentes, mais qui se réduisent à partir du sommet et qui paraissent se disposer en deux rangées incomplètes, de sorte qu'il y a, seulement au sommet du polyite, 8 rangées de sclérites. La séparation entre les Expédition Charcol. — Graviek. — Alcyonaires. i- 90 ALCYON AIRES. polypes ot l'écorre, au-dessous dos verticilles, manque eu général de netteté; on peut dire que le nombre des écailles de chaque rangée du corps des polypes est d'une dizaine. Les écailles corticales ne sont pas disposées en rangées longitudinales ; elles sont imbriquées également, mais de tailles diverses; les plus grandes ont des dimensions supérieures à celles du corps du polype ; elles ont jusqu'à 0""",2() de longueur et 0™"\34 de largeur. Leur bord antérieur convexe est à bord irrégu- lièrement lobé (fig. 110); sur leur l'ace interne, elles ont de nombreuses verrues très serrées les unes conti'e les autres, de dimensions très variées, qui se réduisent de (aille dans la région avoisinant le nu- cléus. Outre ces (''cailles, on trouve dans l'écorce des sclérites d'un tout autre fa- ciès : ce sont tantôt des bâtonnets plus ou moins tordus (lig. 1 17), tantôt des scléi'ites otl'rant l'aspect de deux l)àtoMnels i'usioii- nés plus ou moins complètement (fig. 1 18), tantôt des sclérites sans l'orme délinie, avec des bras orii'utés dans tous les sens (fig. 119). Tous sont pourvus de grosses verrues inégalement réparties, cpii ne dill'èrent pas essentiellement de celles des sclérites dont il a été question plus haut. Avec sa forme nettement ramifiée dans mi |ibni, ses polypes disposés généralement en verticilles, parfois isoles ou groupés en verlicilles incomplets, sesécailles operculairesbien développées, à extrémité distale arrondie, non surplombées par les écailles marginales, ses sclérites cor- ticaux dill'érents de ceux du corps des polypes, irrégulièrement imbriqués, JJ9. Fig. 117-11'J. lilc Divers lypcs de srli5- (lo rOcorco. ALCYONAIRES. 91 (lo taillos iii(\!;;il('s, l"Alcyonair(« di-eiil ci-dossus se rango dans le^genre ('/i//(/iir(//a (Ir.'iy. Il me |)araîl devoir r\vo ra|)|iorl('' au (\i//(/(uf/ia Vfnti- /(ihrin//S[udcv déoi'it on prciiiicr lieu pai' Sludcr cl ("iisiiilc par .1. N'ersluys, d'après un frai^mont du type consci-vé à IScrIiii. Au point de vue de l'aspect de renseiidd(>, il y a quelque diflerence entre le type de l'espèce et les deux exemjdaii-es provenant d(> la seconde expédition antarctique fran- çaise, ce qui tient peut-être au moindre développement de ceux-ci, vrai- semblablementplusjeunesque lespécimen étudié ])ar les auteursprécités. D'après Studer, la colonie type du Ca//(/()////f/ rcitlildlinnii a de 30 à 35 centimètres de hauteur. La ramification est typiquement dichotome dans les deux formes. Le nombre des polypes d'un verticille, sur les branches les ])lus minces, est de \ ou 'i ; sur les plus fortes, de (i ; suivant Versluys, sur les dernières, il s'élèverait à 8; c'est ce que je trouve ici. iSi l'un ni l'antre de ces auteurs ne signalent de polypes isolés, ni de ver- ticilles incomplets, comme ilenexiste sur lesexeniplairesderAntarctique. J. Versluys rappelle que, sur les branches les plus fortes, la disposition reste verticillée, ce qui est propre au Caligoffjia ventilaJniiiii. Chez les autres espèces tin même genre, la disposition devient tout à fait irrégu- lière sur les grosses branches. Sur 1 centimètre de longueur, on compte 7 ou 8 verticilles chez le type de l'espèce ; ici, je n'en li'ouve que 6. Versluys indi(|ne la présence de 7 scb'rites sur chacune des \ rangées abaxiales complètes. Studer (mi mentionne 9, c'est ce que j'observe chez les deux exemplaires de l'Antarctique. Chez l'exemplaire type, comme chez ceux du » Pourquoi Pas? », ro])ercule peu saillant compte 8 plaques, les adaxiales étant plus petites (pie les autres. 11 y a également concor- dance dans la forme gi'uérale et l'armature de verrues des sclérites. Un trait caract(''risli(pH' du l'alifinrfiia vrntildhnou type qui se retrouve chez les colonies de l'Antarctique est la |)résence, sous les grandes écailles corticales, tle scb'riles de taille moindre. Ces petits sclérites corticaux sontexceplionnels chezles Calkjoryid ;ils sontsurtout développés chezles l'ruiuiiiidox et les Primnodla. J. Versluys dit qu'ils sont plus arrondis et plus régulièrement variqueux chez le Caligorgia ventihthnnn que chez la l'iiiiinorlld l ' l ' ' i dés du sommet du j^vcloppés out 1 mm 30 de longneur et 0mm 09 aaiis calice. 1 ' *-^ ' leur plus grande largeur, au niveau du coude. La partie distale. la plus longue (Omm^gO), présente de petites sail- lies assez peu nombreuses ; la partie proximale (Omm^yOj, des verrues plus grosses et plus nombreuses. In grand nombre de ces spicules coudés sont brisés dans la plupart des polypes, de sorte qu'il est difficile d'indiquer d'une, manière certaine le nom- ALCYONATRES. 95 brc iionnal de ces spicules dans chacun des 8 groupes qu'ils cons- tiliiciil. I^es tentaciiies sont couverts de spicules incurvés, à surface beaucoup plus raboteuse que celle des précédents, avec des verrues nombreuses, de (ailles diverses, qui donnent un profd très irrégulier à la /P^. ypy. c^'rs J24^ J2:. 127. /2S. 126. 123. Fi^'. lil-12-. — Spiculps ariiué> recouviaiU l.i face oxleine de» lenlaciilcs. — 'Fig. 12.'>-I2i. — S|iicule.s Je la partie supiTieure îles calices. — Fig. l:!d-12G. — Spicules de la partie inférieure des calices. — Fig. 127. — Spicule reeliligne de l'écorce. — Fig. 12S-li9. — Autres formes de spicules, à trois ou quatre branches, de l'écorce. plupart d'entre eux (fig. 121 et 122); les plus grands d'entre eux ont 0^1™, 35 d'une extrémité h. l'autre, en ligne droite. A la partie supérieure du corps des polypes, les spicules sont incurvés irrégulièrement (jii pinson iiioins tortueux, avec de nombreuses saillies assez volumineuses sur toute leur surface. Leurs dimensions sont très variées ; les plus grands ne dépassentguère 0""",8:j et leur largeur 0n^ni,06 (fig. 123 et 124). A la partie inférieure du polype, les spicules conservent les mêmes caractères généraux, mais ils sont, en géni'ral, un peu plus grands et un peu plus larges (fig. 123 et 120). Il en est, parmi eux, un certain nombre qui sont liifurquésàl'une des extn'inités, ce qui tient pro- bablement à la soudure précoce de deux spicules. Enfin, dans l'écorce mince de l'axe principal et des branches, la plupart des spicules sont rectilignes ou plus ou moins incurvés ou coudés. Leurs 96 ALCYONAIRES. dimensions sont très diverses; quelques-uns ont jusqu'à 0°i°\73 et même 0°»™, 80 de longueur et O^ï^jOS de largeur (fig. 127) ; ils sont cou- verts de très grosses saillies simples ou divisées, à la surface desquelles on distingue de petites verrues ; mais, en général, ces spicules corticaux sont nettement plus petits et plus serrés les uns contre les autres que ceux des corps du polype. On rencontre aussi, çàet là, mais exceptionnellement, des spicules plus petits à 3 (fig. 128) ou à 4 branches (fig. 129). L'axe corné de la colonie s'étale largement à la surface du support sur lequel il est fixé ; sa couleur, d'un jaune brun à la base, devient de plus en plus claire à mesure qu'on se rapproche du sommet. Le corps des polypes est blanc; les tentacules, d'une teinte légèrement brunâtre. Dans la première partie de leur mémoire sur les Gorgonidés du Japon, W. Kiikenthal et II. Gorzawsky (4908i font remarquer qu^ les espèces du genre Acanthof/orgia ne peuvent enti'er dans la famille des Muriceidœ, telle que la définissent Wright et Studer (1889), parce que chez ce genre et chez le voisin, Acalwigo7-(/ia (créé par Kûkenthal et Gorzawsky pour des espèces japonaises), les polypes ne sont pas divisés en trois parties, comme l'indiquent Wright et Studer, qu'ils sont dépourvus de l'anneaudespicules caractéristique du groupe, qu'ils sont médiocrement contractiles et nulle- ment rétractiles (1). Les deux derniers auteurs ont fondé provisoirement pour ces deux genres une nouvelle famille, celle des Acanthogorgiidx , (pi'ils définissent ainsi : « Holaxonien mit fast rein horniger Achse. Die l'dbjiien siml nicht in einem Kelclilril und einem zarïickzichharen (isoidtagealen Tcil gesondert, sonder n einheitliclœ Bildungeîi. Die Pohjpen sind im Verliàltniss zur Aehse rdaf.ir grosz. Ihre Bewelwung besteht aas ne/it Winkelreilien hedornter Spindeln. Ein Halskrage feldl. Die Tenlakel ki'mnen sirJi ùher die Mundscheihe einse/dagen. » Division toute provisoire, disent Kûkenthal et Gorzawsky, jusqu'à ce que les rajiports des Acanthogorgiidœ avec les genres voisins aient été élucidés. J. A. Thomson et W. D. Henderson (1906), dans leur beau travail sur les Alcyonaires de mer pi^ofoiule, pi'ovenant de la croisière de Vlnves- (1 II l'aiil (liic (|iu' ci'l anneau do spicules (colleielle), à la hase des tentacules, n'esl [las carac- l('ri-li(iue des Muriccithv. puisque certaines espèces de S(/niiiodiiiin, nulaniment le Sijiiifiodiuin iinnalum Wriglit et Studer, le Symjiodiuin gtomeratum Wright et Studer, en possèdentégalement un. ALCYONAIRES. 97 //i/ri/ijiyVvii:,hl and Studer de Port-Grappleren Patagonie (profondeur: 1 40 brasses, soit 2o2 mètres environ) ;VAca/if/iogorgia In ai Wright et Studer, de Torn lîay, Patagonie (profondeur : 17o brasses, soit 315 mètres), et VAra/i/hogorf/ia ramosissima Wright <'t SIndev. ile du Prince-Edouard (profondeur : 310 bi-asses, soit i)."»8 nièlresj. Jusqu'ici on n'a signalé aucun Araitthogorgid dans les mers antarctiques propre- ment dites. On ne sera vraiment \x\(' sur la validité des espèces Araiitltngoigia que lorsqu'on pourra faire la revision approfondie — autant que possible des types — de toutes les formes décrites. Par le fait qu'un certain nombre d'entre elles peuvent vivre à des profondeurs assez variées, il est fort po'Ssible qu'il y ait, chez les Acanthogorgia, quelque chose qui ressemble à ce qu'on observe chez les Coraux des l'écifs, où certaines espèces ont des formes vivant au voisinage de la surface, d'autres croissant à une certaine profondeur ; des formes de résistance, ti'apues, plus ou moins rabougries, luttant contre le mouvement des tlolsdans les eaux agitées et des form(>s de prospérité se développant dans les eaux calmes. Il paraît fort probable que, parmi les nombreuses espèces d'Alcyonaires décrites, il en est de même que pour celles des Coraux, c'est-à-direque beaucoup d'enti'e elles ne sontque des formes correspondant à des habitats variés, et c'est là une des grosses difficultés du travail d(> revision à entreprendre. APPENDICE ISIDICOLA ANTARCTICA (liavici. CitUSTACI-: PARASITE DE QIELQUES IS/D.E DE i/AnTAUCTIQUE SKD-AMÊlilC AINE. 1^11. — Isidicula anlarclica Gravier. Sur un type nouveau de Crustacé parasite d'Alcyonaires de l'Antarctique sud-américaine [C. R. .le. Se, t. 158, p. 354). I (liiez la /'/■///t/toisis /(////wsa (iniw'iQV cl clicz la Mojisra f/r/i/i/is Gravier, il existe des excroissances, des sortes de galles plus ou moins volumi- neuses correspondant à remplacement de plusieurs polypes. Les unes ont leur surface assez régulièrement convexe (fig. 26, 3iet 47, p. il j; les autres^ plus nomr)reuses (fig. iS et 49, p. il), présentent des saillii's (|ui rorrespondent aux poly|)es originellement formés sur la région eouverlc par la galle. Si on l'ait une seclion transversale dans l'un (le ces polypes, on le trouve presque entièrement l'empli |)ai' un «euf dont le diamètre atteint parfois O^^.V.). Quel que soit l'as- pect de ces galles, on découvre toujours, à l'inté- /3J. 0""^ô. I50 rieur de la cavité à paroi l'ii;. l.iO-lSl. — Les doux moitiés dune gallo, vues liai- la face iiilcrne, luontrant lus parasiles en pUn'e. Lindividu de externe mince (ju'elles cir- ^auelic est un màlc, celui dola fijîUie m est une IViiiellc: une partie des œul's pondus par cette dernière et demeurés COnSCriveut, des (jl'UStacés dans la salle ouverte sont visibles à la partie postérieure lies deux liyures 130 et 131. parasites en nombre va- riable; il y en a toujours au moins deux et souvent davantage. 100 CRUSTACÉ PARASITE. Ces Crustacés sont de taille inryalc : les plus grands sont des femelles ; les petits sont génc-ralement mâles ; il y a aussi parfois, parmi eux, des jeunes dont le sexe n'est pas encore apparent; certaines galles abritent une femelle et plusieurs mâles. Ainsi ([iie le montrent les figures 130 et 131, les parasites ont leur face ventrale tournée vers l'in- térieur de la cavité et la face dorsale appliquée contre la paroi externe de celle-ci. Dans quelques galles, oùla femelleapondu,lesoHifsdesCrustacés occupent une partie de la cavité; dans les figures 130 et 131, ne sont représentés que les (eul's demeurés dans la galle, après l 'ouverture -tle celle-ci et qui ne représentent qu'une fraction de la ponte. Ces œufs, dans les galles que j'ai examinées, étaient à divers états de développement ; dans certaines, ils n'avaient encore subi aucune segmentation; dans l'une d'elles, il y avait des Nauplim encore enfermés dans la mend)rane d'en- veloppe de l'ceuf ; mais je n'ai trouvé aucun Nauplias libre. Ouoi qu'il en soit, le parasite ne parait pas entraver le développement de l'Alcyonaire, puisque, dans certaines galles, coexistent les œufs de l'hôte et ceux des Crustacés. La femelle représentée dans la figure 132, prise dans une galle de Primnoisis funiKisd dravier, a une forme trapue ; elle est bourrée d'œufs. La segmentation est assez nette dans la région thoracique ; elle est iné- galement indiquée suivantles individus. Fréquemment, la séparation entre le thorax et l'abdomen n'est pas très accusée et la démarcation entre la région céphalique et le thorax manque de netteté. Deux sillons toujours présents et profonds délimitent le segment porteur de la deuxième paire d'appendices locomoteurs. Les figures 132 et 133 se rapportent à des individus chezlesquels lessillonsintersegmentaii'es étaient très apparents. Les dimensions de ces parasites sont assez variées ; les femelles, à l'état de maturité, ont, en général, de 1™"^,30 à D"™,00 de longueur et de Omm^50 à 0'^™,83 de largeur maxima ; celle-ci correspond au segment pourvu de la seconde paire d'appendices locomoteurs qui forme une saillie notable de chaque côté du corps. Les dimensions dépendent de l'état de contraction du corps, dont le tégument est mince et facilement (b'formalilc. Le naturaliste (]ui a étudié le premiei' les Crustacés parasites des Alcyonaires, R. Hruzelius (1858), dit(|u'Ha constaté, chez le Laiii'ippr C RUS TAC É PARASITE. lOI riilirti lînizclius, do grandes variations de taille, dcO'"'",OI à |n"",82i) de longueur. A la partie antérieure, le corps est ari-ondi ; sa largeur croît graduelle- jj::- Fig. \Si. — Une femollc, vue pai- la lace ventrale on aperçoit les ceiifs pai' liansparence ; àliMvers le téfj;unient. — Fig. 133. — Partie antérieure de la même femelle (l'ace ventrale), vue à un plus tort gros- sisseiriont. ment en arrirrc. Sur la face ventrale, on voit, tout en avant, insérées tout près runc de l'autre, de chaque côté de la ligne médiane, les antennules non divisées en articles, de longueur moyenne ; elles se terminent en pointe mousseet ne présentent à leur surface que quelques petites papilles cornées, pleines, simples épaississements de la cuticule, au nombre de quatre, au voisinage de leur extrémité (fîg. 134). In peu en arrière de celles-ci et moins rapprochées l'un de l'autre à la base, sont les antennes, (|ui ne sont pas non plus segmentées et qui se terminent chacune par un crochet (fig. 133 et 135). Puis vient l'armature buccale, qui est très réduite. La bouche (fig. 133) s'ouvre assez loin en arrière, au voisinage de la première paire de pattes ; elle a la forme d'une fente enaccent circon- flexe renversé. Elle est bordée en arrière |)ar ini bourrelet dont la partie médiane s'étend jusqu'à la première paire d'appendices ambulatoires. Kn 102 CRUSTACÊ PARASITE. avant, elle estlimitéo par une grosse languette médiane, sur ]a(]ueile on distingue deux ou trois bandes longitudinales épaissies et entourée elie- nième d'un cadre chitineuxqui se rétrécit en avant, où il se termine entre les bases des antennes. De chaque côté de la bouche, au sommet de la branche de l'accent circonflexe qu'elle dessine, on discerne un appendice en forme de crochet légèrement recourbé et qui n'est pas très visible chez tous les exemplaires. Je n'ai aperçu aucun autre appendice chez les indi- vidus que j'ai examinés attentivement à ce point de vue. Peut-être ce crochet esL-ilà rapprocher des appendices de la seconde paire figurés par /.ulueta (1940l chez le Lamipjie sjiiiipodii Zulueta, parasite du ^j/iDjindhini coralloides (Pallas). Peut-être trouvera-t-on d'autres appendices rudimen- taires sur des matériaux frais ou très bien conservés. Il y a, en tout cas, deux paires d'appendices thoraciques faiblement développés, semblables entre eux, mais de dimensions différentes ; ilssont, dans une même paire, réunis par une pièce médiane qui les rend solidaires l'un de l'autre ; ils n'occupent qu'une place restreinte au milieu de la face ventrale. Ces appendices ne sont pas non plusnettemenlarticulés. Leur partie basilaire, qui correspondrait au protopodite, est relativement large; leur partie libre est tel minée par deux crochets disposés l'un à côté de l'autre ; l'interne est un peu plus petit que l'externe (fig. 130) ; en dedans des crochets, il existe de chaque côté une saillie qui correspond peut-être à l'endopodite, la partie externe armée de griffes étant l'exopodite. La seconde paire d'appendices estbâtie surle mêmemodèle, maiselleest sensiblement plus grande que la précédente. Il est visible que ces appendices ne ijeuvcnt servir qu'à ramper le long de la paroi de la galle ou de celle des canaux du cuMienchyme ; grâce à leur crochet terminal, les antennes doivent agir dans le même sens que les deux paires d'appendices locomoteurs. Ces Oustacés peuvent d'ailleurs se déplacer sur une assez grande étendue. //. liritz-pHiis ^1858) l'apporte que, au cours de ses études sur le développe- ment de la /Vv;//^//;//^ ;7^/;/^/ (1), il remarqua, un matin, surle fond du (1) A. lie Ziiluela (lOOSi pense que la Vcnnulula riihra, diml parle Druzeliiis, est proliablemenl. d'après les indications zouyéograplii(iues de KoUiker, la Pcnnolula pliospltorra Linné. Suivant Kuivenllia! {Prnii'jliildciu ilrr (/cul!irkeii Tricfsec-Expcdiliini, l'.lll!, \a. l'ciniatuld iidnae^i localisée dans la Méditerranée. (Juantà la l'eimatiila phosphorea Linné, elle a, avec sesditléicntes variétés, une aire de distribution beaucoup i)lus vaste : Atlantique, .Méditerranée, Océan Indien, Japon, Antarcli(|ue. > CRUSTACÉ PARASITE. 103 vases 011 nliisicurs o\(Mn|>laii('s de col Alcyonaire étaient morts pondant lu imit. les doux premiers Ld/zn/ipr qu'il vil ohjui étaient sortis deleurhôto. /J^. OT^ Fig. 13 i. — Antennule vue à un fort grossissomenl. — Fig. 135. — Antenne avec son ciochel leiininal. — Fig. 136. — Les deux appentlicus anibulaloires d'un mémo cùté du corps. — Fig. 137. — Cadre iliiti- neux autour do rorillce vulvaire. — Fig. 138. — Los doux appondioos de la l'uica, avec lours papUles cornées. — Fig. 13;i. — Eïtroiuité postoriouro d'une roiiiollo. avec un speriiialoplioro lixo à l'un dos nri- lioes vulvaii'es. — Fig. 140. — Mile (face ventrale), avec les deux tentacules \ isililcs p;ir transparence. — Fig. 141. — Le iiièiMO, \ ii de prolU. Sur la face vontrale, les orifices vulvaires(fig. 132 et 139) sont entourés par uu cadre chitiuoux de forme ovale, assez épais, avec une pointe interne cl un prolongement sur chacun des côtés (fig. 137). On voit, par transpa- rence, que les ovaires s'étendent jusqu'au niveau de la [seconde paire d'ap- 104 CRUSTACÉ PARASITE. pendicos Ihoraciques. Les onifs qu'ils contiennent, dont le diamètir esl notablement sn|)érieur au i;rand axe des orifices génitaux, doivent subir une lamination assez intense au passage à travers ces derniers. 11 n'y a pas de sacs ovigères chez la femelle qui pond ses nnifs directement dans la cavité de la galle où elle s'abr-ite. La furca est constituée par deux moignons présentant à leur surface trois papilles terminales, deux dor- sales et une ventrale, simples saillies cuticulaires semidables à celles des antennules (fig. 138). Ces papilles rappellent — mais plus réduites — celles du Lamippe alhida Zulueta (1908), parasite du P/p/-oides grisemn (Bohadsch), et aussi celles du Lamippe sympodii Zulueta i4910), parasites du Sjinipodiuni co)'al/oides (Pallas). Sur l'une des femelles du parasite de la Primfioisis formom Gravier, je trouve, attaché à l'un des orifices vul- vaires, un spermatophore vide en forme de cylindre allongé continué par un canal assez fin; il avait déjà déversé son contenu dans le corps de la femelle (fig. 139). Sur l'une des femelles parasites de la Mnpsea (/raci/is Gravier, chacun des oi-ifices était muni dun spermatophore; l'un d'eux était rempli de sperme, l'autre s'était détaché du conduit, qui était resté seul en place. Il n'y a pas ici de dimorphisme sexuel. Le mâle est tout semblable exté- rieurement à la femelle, mais il est de laille plus réduite (fig. 1 10 et 141). Celui qui élait dans la même galle que la femelle représentée par la fi- gure 130 mesurait 0™"i,8o de longueur et 0™'",27 de largeur maxima, tandis que les dimensions correspondantes de la femelle étaient res|jecli- vement lmm^38 et 0mni,50 ; la femelle (fig. 139) et le mâle ffig. 1 iOi, qui étaient aussi ensemble dans le même kyste, mesuraient respectivement lmm^(50 et 1 millinièfre de longueur; 0™m,r)0 et G'"n\3:) de largeur maxi- ma. On distingue par transparence les deux testicules qui viennent s'ou- vrir à la surface, près l'un de l'autre, au voisinage de la ligne médiane ventrale, sans qu'on puisse voir ces orifices eux-mêmes. Tous les autres caractères morphologiques sont les mêmes que chez la femelle ; la lèvre supérieure qui limiteen avant la bouche est, chez quelques individus tout au moins, un peu plus saillante que chez la femelle, et les papilles des antennules et de la furca peuvent être un j)eu plus inaïquées. Chez la Mopsea gracilis Gravier, les parasites ne présentent aucune CRUSTACÉ PARASITE. 105 différence appréciable, même spécilu|uenieiit, par rapporta ceux que jai trouvés clii'/ la l'iiiiiiKiisis Ihi-mosa Gravier cl (pii sont décrits ci-dessus. C-hczla Priiiindisifi raiiiosn Thomson el Hilcliie de la première expédition antarctique française, j'ai observé des galles de même apparence que c'.iez les deux espèces d'/svV/.p dési- gnées plus haut et qui contenaient des Crustacés que l'on doit vrai- semblablement identifier aux |)ré- cédents. Malheureusement, leur état de conservation était très mé- diocre, comme celui de toute la colonie, qui a été probablement traitée à l'acide acétique, ("est de l'une de ces galles que j'ai extrait la femelle la plus grande de toutes celles que j'ai vues chez ces Alcyo- naires ffig. 1 i2). Elle avait 2""", 25 de longueur et Omni,88 de largeur, et elle présentait une légère pig- ^ w yz-p mentation sur toute la surface du i.-i„. 14.. _ Fem.lle vue par la face dorsale. - .. 1 ■~^ If 1 ro 1 l'ifî- 143. — Màli' vu île profil. corps; 1 un des maies (ng. 143) de la même galle avait lmm,42 de longueur et O'^m^iO de largeur, de forme un peu plus grêle (|ue les autres, par conséquent. D'autre |)art, les pa- rois des galles enveloppant les parasites étaient beaucoup plus épaisses que celles des galles do h\ Prir/u/nisis fonnom et de la Mopsea graci/if^. S"il ne s'agit pas de la même espèce, ce serait, en tout cas, une forme très voisine de celle dont il a été question plus haut et que je n'ai pas étudiée suffisamment, à cause du mauvais état des matériaux. D'après les recherches de A. Zulueta (1908-1910;, si un même Alcyo- naire peut héberger 3 espèces de Lomijjpidci', comme [oSi/mpndhim coral- hides (Pallas), VAhyonimn digitatum [.inné, la Pentiatida phospliorea Linné, ou même 4 espèces différentes, comme VAlcyoniuin palmatmn (Pallas), en revanche, chaque espèce de Lamippidœ n'iiabiterait qu'une Expédition Charcot. — Ghavieb. — Alcyonaircs. 1 ' 1^3. û^'-é' io6 CRUSTACÉ PARAS ITE. seule espère d'Ah^yonaire ; en d'autres termes, le parasitisme des Lainip- pidœ serait spécitique. Il ne paraît pas en être de même pour le parasite décrit plus haut, car je ne trouve aucune dilTérence spécifique entre les individus qui habitent la l'riinnuixix forinosa Gravier et ceux qui vivent chez la Mopsr/f r/rricl/is Ciy;\\\ov. Par ses caractères i^énéraux, notamment par les antennes uniramées, à crochet terminal et dépourvues de soies, par l'appareil buccal très ré- gressé, par les deux paires d'appendices thoraciques semblables, sans articles distincts, mais Miunis chacun d'un double crochet, par la furca formant comme deux lobes terminaux du corps, par les vulves ventrales et l'absence de sacs ovigères, ainsi que de tout dimorphisme sexuel, le Crustacé décrit ci-dessus se range incontestablement dans la famille des Lamippidœ Zulueta. Il se distingue très nettement de tous ceux qui ont été décrits jusqu'ici par la segmentation du corps, qui ne laisse aucune trace chez les deux genres dont se compose actuellement la famille : La/Ni/jpr Bruzelius et Linuresia ^J Zulueta. De plus, ses antennulesne sont pas divisées en articles, à ladill'é- rence de ce qu'on observe chez les deux genres précédents, et la deuxième paire d'appendices est, chez notre parasite, notablement plus développée que la première, ce qui n'est pas le cas ni chez les Lamippe^ ni chez le genre Linaresia. Il s'écarte encore des autres LamippuUe par l'habitat. Tandis que ceux-ci vivent dans les canaux du camosarque des Alcyonaires, celui de l'Antarctique passe une partie au moins de son existence à l'inté- rieur degalles,dont il provoque la formation, et à l'intérieur desquelles les femelles pondent leurs and's. C'est du premier de ces deux genres. La/nippe Bruzelius, que le Crus- tacé en question s'éloigne le moins par les caractères de la furca. Sa furca n'est même pas très diflerente de celle qu'on observe chez le Lamippe alb Ida Zn\uotH, qui vit chez le P/e7'oides f/rlseimi [BoYindsch) ; maislessoies Uncinées sont ici moins développées et disposées autrement. D'autre part, ses antennes non articulées rappellent .celles du mâle du Linaresia CRU STAC 11 PARASITE. lô? HKunillifera Ziilueta, dont la H'iuelle est inconnue et qui est le seul repré- sentant du !;enre. Il est un peu moins dégradé à certains égards que les deux autres genres, puisqu'il présente encore des traces de segmentation, et cepen- dant son armature buccale est très réduite. Les appendices loconioleurs sont également rudimeutaires dans les trois genres. 11 semble (pic la dé- gradation va croissant du Crustacé de l'Antarctique au genre L(uiiipi)P.i puisau genre Liiairrsid, dont la bouche est dépourvue d(^ toute armature. •le |)ropose d"a|>peler ce nouveau genre de Crustacé, (jue je n'ai trouvé que dans les hiibc de l'Antarctique, Isidicnta, qui peutètre ainsi caracté- risé : Corps trapu., sefjiueiitr, à tôgaincnf num. Antcnniilcs et antennes non divisées en artirirs i ! i, les dernirres terniinres par an rroeltef. U'vre supé- rieure très dérclojipée entourée par un cadre cltitineax ; terre inférieure bor- dée êejalenient par un épaississe nient ckitineu.r. In seul appendice en forme de pointe légèrement recourbée de cluKjue côté de la bouche. Deu.r j)ai)'çs d'appendices loccnnoteurs pc\i déceloppés., dont cluuun est terminé par un double crochet ;la seconde , un peu pbis déreloppée tjue la première. Branches de la f'urca très c(nirtes. Chez la fenndle, orifices rulcaires ent'>'■ ■ ■■ .......... ^^.^..^^..^ I f couverte de noinhrcuses papilles 1 \ en forme de mamelons en forme de mamelons Liiiaresia Zulucto. (1) (liiez le lamippc suDijiodii, Zuluela 19U1) ii'iiiilii|ue aucune division nelte, en ailicles. de l'antenne, dans la lii;uie 2. |)ase 140, relative à la ivLrIon céphalique de cette espèce. io8 CRUSTACÉ PARASITE. En 1902, J. Versluys, chez le (-hri/sof/orf/ia cupressa (Wriylil et Stu- der), a signalé de grands polypes ayant jusqu'à 3 millimèlies de hauteur (les polypes normaux ayantOi"°^,7 de hauteur), contenantdes Copépodes parasites, peut-èlre cause, dit-il, du développement anormal des polypes qui les abritent. Chez le Cluijsoyorgia flexilis (Wright etStuder), il a vu aussi des polypes énormes à l'intérieur desquels viennent des Annélides et, dans certains, des Copépodes parasites apparentés aux Lamiiype. En outre, Nutting (1905-1908) a observé, chez le Clirysofjorgia arborescens Nutting, à côlé des polypes normaux de 1 à 2 millimètres de hauteur, iioml)re de grands polypes ayant jusqu'à 12 milliiuètres de hauteur et 2 millimètres de diamètre et infestés de petits Crustacés sur lesquels il ne donne pas d'autres renseignements. En somme, les Laniippidv ont été signalés jusqu'ici dans les Alcyo- naires suivants : I. — Alcyunace.v. ( Lamippe seligera Zulueta. Sympodium coralloides (Pallas) ) — aiimpodii Zulueta. ( • — papillifera Zulueta. Lamippe rubicunda (OIsson). ,, . , , ,,, ,, , \ — aciciili fera Zulueta. Alcyoniuin palinaliun Pallas , ' ,, I — proleus Llaparede. \ — Bremenii Zulueta. / Lamippe riilncuiula (OIsson). Alcyonium digitalum Linné _ Qlssoni Zulueta. . ( — Forbesi T. Scott. Paralcyonium elegans (Milne-Edwards) Lamippe Dalhiersii Joliet. II. CiOliGdNACEA. Chrysogorgia' flexilis (Wright et Studer) , Lamippe. — cupressa (Wright et Studer) ? -^ arborescens Nutting ? Primnoisis formosa Gravier Isidicola anlarclica Gravier. — ■ ramusa Thonisun el liilcliie Isidicola sp. ? Mopsea grncilis Gravier Isidicola anlarclica Gravier. Mnricca chamœleon Koch Linarcsiamamillifera Zulueta. Gorgonia verrucosa Pallas Lamippe af finis Zulueta. Gorgonella sarmenlosa ? (Laniarck) Lamippe pusilla Zulueta. III. — rKNNATIT.ACKA. Verelillum cynomorium (Pallas) Lamippe pallida Zulueta. CRUSTACÉ PARASITE. 109 Lamiiipe Chaltoni Zulueta. „,,,,,•. \ — rnhra Biuzclius. Pcnnalula pliospliorra Luine , , ' ■ — ~ var. decolor Zulueta. ^, ., . ,r^ , , , < : Lamippe albidnYMhiclsi. Pieroides (irisciiin {Bohadsch) , •>• v , . •^ ^ ' ( — pleroidis Zulueta. III Dans l'une dos galles, ai-je dit plus haut, il existait de nombreux Xau- plius encore enveloppés dans la membrane de l'ieul'. D'autre part, Joliet (1882), en étudiant le Lamippc Dnt/iiersii, a recueilli, dans les canaux du Cienosarque du Para/ri/onim/i r/rgans (Milne-Edwards), un certain nombre de lYatip/itts librt^s. Le dévelo|)pement du [)arasite se poursuit donc, chez l'Alcyonaire, jusqu'à la formation des Naiiplius qui s'accom- plit à l'intérieur de l'o'uf. C'est alors, vraisendDiablement, que s'introduit la phase de vie libre. Le .\riif/t//i/s loii le Mchouniplius observé par A. de Zulueta) sort facilement pai' l'orilice des polypes épanouis; c'est parla même voie, la seule qui soit accessible, — car l'épaisse cuirasse calcaire des Isidœne fournit aucun autre point de pénétration, — que le parasite, après avoir évolué quelque temps en liberté, entre dans son hôte défi- nitif pour y poursuivre son développement. Le Crustacé peut se mouvoir en rampant à l'intérieur di- l'Alcyonaire grâce à ses deux paires d'appen- dices et à ses antennes munis de crochets; ceux-ci servent à fixer la partie antérieure du corps, pendant que la partie postérieure se déplace dans un sens ou dans l'autre, la mollesse du tégument se prêtant à toutes lesdéfor- mations. Joliet, qui a étudiésur le vivant \c Lamippc Dathiersii^ l'a vuchan- ger incessamment de contour, le corps prenant la forme cylindrique à l'état d'extension et la forme globuleuse à l'état de contraction. Lorsque la maturité sexuelle va se réaliser, vraisemblablement les individus des deux sexes se rapprochent et déterminent la formation de galles spacieuses. La fécondation se fait par l'intermédiaire des spermatophores qu'on trouve attachés aux orifices vulvaires de la femelle. Les œufs fécondés se déve- loppent sur place, dans la galle habitée par les progénileurs, jusqu'au stade Nauplius, qui est atteint à l'intérieur de l'o'uf. l'uis vient la phase de liberté, et le cycle recommence. iiO CRUSTACÉ PARASITE. ♦ Quant aux affinités des Laiiiippif/;i\ il est impossible actuellement de les préciser, dans l'ignorance où nous sommes d'une grande partie de leur développement. Si on peut songer à les rapprocher de certains Crustacés asridicoles des genres E/ifpropsis Aurivillius, Aplostoina Canu, Opliio- t;c Ides liesse, par exemple, il faut remarquer, comme le fait avec raison A. de Zulueta 1908 . qu'il n'y a très vraisemblablement, entre ces para- sites qui vivent à l'intérieur de cavilc'S naturelles de leur hcMe, que des rapports de convergence. 26 Décembre 1013. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE I. — ALCYONAIRES. 870. Dl'CHV^-îaing de Fombressin (P.)- — Revue dea 7. onphiilea el rle<< Siiongifiire^^ des Aniilles. Paris. 1857. Ghay (J. E.). — Synopsis ol' tlic Familles and Gcncra of .\xiferous Zoophytes or Barkod Corals (Pruceed. Zuol. Soc. London, part 25). 1859. Gray (J. E.). — Description of soine new Gênera of Lithophytes, or Stony Zoo- phytes {Proceed. Zool. Soc. London, part 27). 1870. Gray (J. E.). — Catalogue of Lithophytes or Sloiiy Gorals in tfie Collection ot the British Muséum. 1913. Gravier (Ch.). — Deuxième expédition antarctique française 1908-1910. 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IX (article précé- dent traduit en allemand par Creplin). 1914. Gravier (Gh.). ■ — Sur un type nouveau de Grustacé parasite d'Alcyonaire de l'Antarctique sud-américaine [Comptes Rendus Acad. Se, 1914, t. CLVIII, p. 354- 356). 1882. Jouet (L.). — Observations sur quelques Crustacés de la Méditerranée. Sur une troisième espèce du genre Lamippe, Lamippe Diilhiersii, parasite de Paral- cyoninm elegans M. Edw. [Arch. de zool. expér. el génér., t. X, p. 101-111, PI. VI). 1905. NuTTiNG (C.-C). — Some Abnormalities of Growtli produced by Parasites on Alcyonaria (Science, vol. XXI). 1908. NuTTiNG (C.-C). — Description of the Alcyonaria collected by the U. S. Bureau of Fisherics Steamer « Albatross » in the vicinity of the Hawaian Islands in 1902 [Proceed. of ihe U. S. Nation. Mus., vol. XXXIV). 1902. Versluys (J.). — Voorkomen van Parasiten in de Polypen van eenige diepzee Gorgonides {Siboga Expeditie) [Tijds. Nederl. Dierk. Veren., (2), D. 7, Afl. I, p. iii-iv). 1902. Versluys (J.). — Die Gorgoniden der Siboga-Expedition. I.DieChrysogorgiidae (Siboga Expeditie), Monogr. XIII. 1908. ZuLUETA (A.). — Note préliminaire sur la famille des Lamippidee, Gopédodes para- sites des Alcyonaires {Arcli. de zoot. expér. el génér., IV<^ série, t. IX (on trouve dans ce travail la bibliographie complète concernant les Lamippidse). 1910. ZuLUETA (A.). ■ — Deuxième note sur la famille des Lamippidœ, Gopédodes para- sites des Alcyonaires (Arch. de zoot. expér. et génér., S'' série, t. VI). Expédition Cliarcot. — Gbamsr. — Alcyonaires. 15 EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE I Fig. 1-2. — Sijinpodinm anlarcticiim Gravier. 1 . — La colonie, en vraie grandeur, fixée sur l'axe nu d'un Gorgonidé. 2. — Un fragment grossi de la même colonie. Gr. : 5. Fig. 3-5. — Primnoisis forinosa Gravier. 3. — La colonie entière en grandeur naturelle. 4 et 5. — ■ Deux fragments de branche grossis. Gr. : 5. Fig. 6. — Thouarella variahilis Wright et Studer. 6. — Une colonie en vraie grandeur, provenant du chenal de Roosen et dont l'état de conservation est médiocre. PLANCHE II Fig. 7-8. — Ennephlhija Hicksoni Gravier. 7 . ■ — -La colonie entière, en vraie grandeur. 8. — Une partie de la même colonie, grossie 5 fois. Fig. 9-11. — Stenella Liouvillei Gravier. 9. — La colonie entière, en grandeur naturelle. 10 et 11 . — Deux jjranches de la même colonie. Gr. : 5. > PLANCHE III Fig. 12. — Primnoisis anlarclica Studer. 12. — Colonie entière, en vraie grandeur. Fig. 13-14. — Thouarella variabilis Wright et Studer. 13. — Colonie entière, en vraie grandeur ; forme typique. 14. — Variété compacte de la même espèce ; en vraie grandeur. Fig. 15-16. — Rhopalonella pendulina Roule. 15 et 16. — Deux branches abondamment ramifiées, montrant, surtout dans la figure 15, l'élargissement basilaire dû à la présence d'œufs en incubation et très riches en vitellus. PLANCHE IV Fig. 17-19. — Mopsea elongala Roule. 17. — Un fragment de colonie, en vraie grandeur, rapporté par le « Pourquoi Pas ? ». 18. — Un fragment d'une colonie, en vraie grandeur, rapporté par la première expé- dition antarctique française (1903-1905). 19. — Un fragment grossi d'une branche de la colonie représentée par la figure 18. Gr. : 5. Fig. 20. — Stenella Liouvillei Gravier. 20. Base d'une branche de la colonie représentée PI. 'II, fig. 9. Gr. ; 5, Deuxième Expédition Charcot {Ch. Gravier, Alcyonaires. l'i. I (Clichés Cintracll I^holotypie G. ( liivot Fig. t-2. : Sympodium antarcticum Gravier - Fig 3-ri. : Piimnoisis formosa Gravier Fig. 6. : Thouarella variabîlis Wright et Studer Masson & G'*>, Editeurs Deuxième Expédition Charcot {Ch. Grai'ier. Alcyonaires-, PI. Il ( Clichés Cinliuctl Pllolol.vple (;. Chivot Fig. 7-8 : Euneplitliya Htcksonî Gravier. - Fig. 9-11. : StenelLi Llomillei Gravier. Masson & C", Editeurs Deuxième Expédition Charcot iCh. Gravier- Alcyonaires ) PI. III (Clichés Cîntructl Phototypie G, Chivot Fig. I*>. : Primnoisis antarctica (Studer) - Fig. 13-14 : Thouarella variabilis Wright et Studer. Fig. 15-16: Rhopalonella pendulina Roule. Mnsson & C'- , Editevirs Deuxième Expédition Ciiarcot ^Ch. Gravier, Alcyonaires.) PI. IV (Clichés Cinlract) Plîotolypie (t. Chivot F!g.l7-I9. : Mopsea elongata Roule. - Fig. 20. : Stenella Liouvillei Gravier. Deuxième Expédition Charcot {Ch. Gravier, Alcyonaires) PI. V (Clichés CintracU Phototypie G. Chivot Fig. 2!-25. : Rhopalonella pentluHna Roule. ÏVlasson & G'". Editeurs Deuxième Expédition Charcot (Ch. Gravier- Alcyonaires.) PI. VI (Clichés Cintract) Pliutotypie G. Lhivot Fig. Ify-Ti. : Mopsea gracilis Gravier. - Fig. 28-29. : Notisis fragilis Gravier. - Fig. 30. : Caligorgia ventilabrum Studer. Deuxième Expédition Charcot iCh. Gravier, Alcyonaires) PI. VII (Clichés (^inlructl Pliulolvpie G. Chivol Fig. 31-34 : Thouarella antarctica (Valenciennes) - Fig. 35-3C : Thouarella longispinosa Kiikenthal Fig. 37. : Primnoella Kûkenthali Gravier. Masson & C', Editeui-s Deuxième Expédition Charcot (Ch, Gravier. Aicyonaires J PI. Vlll I Clichés Cintract) Pholol^pie G. Chivot Fig. 38. : Primnoella Kukenthalt Gravier - Fig. 39-42 : Acanthogorgia Thomsoni Gravier. "K/ri=>ccrM-i A C^:>* F.H itF'iir*« Deuxième Expédition Charcot [Cli- Gravier, Alc-)onaires ■) PI. IX ^n^. 43 'f^%'. \è=i V~~ i^^iïf ?'Â*îa» s'SSf.'iët iCh Gravier del.) Phototj'pie G. <;hivot Fig. 43-44 : Sympodium antarcticum Gravier - Fig. 45-48 : Eunephtyha Hicksoni - Fig. 49. : Notisis fragilis Gravier. Fig .50. : Acanthogorgia Thomsoni. Masson & C". Editeurs Deuxième Expédition Charcot iCh. Gravier- Alcyonaires.) PI. X - ■■•• ■ " '\ '•/:••' v- '>vH i «;; î'- -' " '^ '. ' - ^- - ; -^^ ^ ..1- -.^•••••*'^o.-.0'»fv**'o -la.' C- *. * s . - -.-4; 53 54 (Ch. Gravier tlel.) t*hoto1ypie G. Chivot Fig. 51. : Notisis fragilis Gravier. - Fig. 52-55. ; thouarella antarctica i Valenciennes). Fig. 56-50. : Rhopalonella pendiiMna Roule. ËXPLICATÏON DES PLANCHES. 11$ PLANCHE V Fig. 21-25. — Rhopalonella pendulina Roule. 21 . — Une colonie entière en vraie grandeur. 22. — Une branche non ramifiée. Gr. : 2 1/2. 23. — Une branche simplement bifurquée, près de sa base. Gr. : 2 1/2. 24-25. — Deux branches plus abondamment ramifiées. Gr. : 2 1/2. On peut remar- quer, sur plusieurs rameaux, l'élargissement basilaire dû à la présence d'œufs en incuV)ation. PLANCHE VI Fig. 26-27. — Mopsea gracilis Gravier. 26. — La colonie entière, en vraie grandeur. 27. — Une branche grossie de la colonie précédente. Gr. : 5. Fig. 28-29. — Noiisis fragilis Gravier. 28. — La colonie entière, en grandeur naturelle. 29. — Branches grossies de la colonie précédente. Gr. : 5. Fig. 30. — Caligorgia uentilabruin Studer. 30. — Une colonie entière, en vraie grandeur. PLANCHE VII Fig. 31-34. — Thouarella aiilarclica (Valenciennes). 31 . Une des deux colonies rapportées par du Petit-Thouars des îles Malouines. Grandeur naturelle. 32. — Le second exemplaire type de l'espèce rapportée par du Petit-Thouars, des Malouines, avec la partie basilaire qui manque au précédent. Grandeur natu- relle. 33 et 34. — Deux branches grossies de la colonie représentée par la figure 31. On re- marque le nombre croissant des polypes, de la base à l'extrémité libre. Gr. : 5. Fig. 35-36. — Thouarella longispinosa Kiikenthai. 35. — Une colonie entière, en vraie grandeur. 36. — Une partie grossie de cette colonie. Gr. : 5. Fig. 37. — Primnoella KiïkenUiali Gravier. 37. ■ — La colonie entière, en vraie grandeur. PLANCHE VIII Fig. 38. — Primnoella Kùkenlhali Gravier. 38. ■ — Une partie grossie de la colonie représentée par la figure 37, PI. VIL — • On remarque, sur le côté gauche de la figure, deux Crustacés capturés par les Polypes. Gr. : 5. Fig. 39-42. — Acanlhogorgia Thomsoni Gravier. 39. — L'une des colonies vue par la face vers laquelle sont tournés presque tous les polypes. Grandeur naturelle. 40. — La même colonie, vue par la face opposée. Grandeur naturelle. 41 . — Une partie grossie de la même colonie. Gr. : 5. 42. ■ — Une autre colonie, de beaucoup plus grande taille, dont une partie seulement ii6 EXPLICATION DES PLANCHES. était restée vivante, au moment où elle fut draguée. Le reste est couvert d'or- ganismes étrangers : Éponges, Polypes hydraires, Bryozoaires, etc. PLANCHE IX Fig. 43-44. — Sympodium anlarcticum Gravier. 43. — Un polype complètement étendu. Gr. : 29. 44. — Un polype partiellement rétracté. Gr. : 36. Fig. 45-48. — Eiinephthya Hicksoni Gravier. 45. — Un des polypes de la partie supérieure de la colonie. Gr. : 36. 46. — ■ Un spicule de la partie basilaire d'un polype. Gr. : 535. 47. — Un spicule du tronc principal de la colonie. Gr. : 535. 48. — Une autre forme de spicule du tronc principal de la colonie. Gr. : 535. Fig. 49. — Nolisis fragilis Gravier. 49. — Un polype avec son armature de spicules. Gr. : 63. Fig. 50. — Acanlhogorgia Thomsoni Gravier. 50. — Un polype recouvert de ses spicules. Gr. : 29. PLANCHE X Fig. 51. — Nolisis fragilis Gravier. 51. — Une partie de l'axe calcaire, avec ses saillies en séries longitudinales. Gr. : 36. Fig. 52-55. — Thouarella aiilarclica (Valenciennes). 52. — Les huit spicules de l'opercule. Gr. : 38. 53. — Une écaille de l'opercule, vue par la face extérieure. Gr. : 152. 54. — Une autre écaille de l'opercule vue par la face intérieure. Gr. : 152. 55. — • Une écaille de la région moyenne des polypes. Gr. : 152. Fig. 56-57. — Rhopalonella pendulina Roule. 56. — Un œuf à la base d'un polype, à la partie inférieure du rameau. Gr. : 18. 57. — Coupe transversale d'un des œufs, passant par le centre du noyau. Gr. : 385. Fig. 58-59. ■ — Primnoella Kiikenlhali Gravier. 58. — Section transversale de l'axe, à la partie inférieure de la colonie. Gr. : 14. 59. — Une partie de l'axe corné de la colonie, avec ses cannelures longitudinales. Gr. : 14. TABLE DES MATIERES I PARTIE GÉNÉRALE A. — Alcyonaires recueillis par le « Pourquoi Pas ? » 1 B. — Alcyonaires recueillis par le « Français » (I'''^ Expédition antarctique française, 1003-1905). — ■ Alcyonaires connus actuellement dans l'Antarctique sud- américaine 5 C. — Alcyonaires recueillis par les autres expéditions antarctiques récentes 8 D. — Remarques générales et conclusions 13 II PARTIE SPÉCIALE 1. ALCYONACEA. Famille des Clavulariidse Hickson. Sympodium aniarclicum Gravier, PI. I, fig. 1-2 ; PI. IX, fig. 43-44; fig. 1-8 dans le texte 15 Famille des Neplithyidae Verrill. Eunepidhya Hicksoni Gravier, PI. II, fig. 7-8; PI. IX, fig. 45-48; fig. 9-13 dans le texte 18 2. GORGONACEA. Famille des Isidae (îray. Primnoisis anlarclica (Studer), PI. III, fig. 12 ; fig. 14-20 dans le texte 28 Primnoisis jormosa Gravier, PI. I, fig. 3-5 ; fig. 21-26 dans le texte 31 Mopsea eloivjala Roule, PI. IV, fig. 17-19 ; fig. 27-38 dans le texte 34 Mopsea gracilis Gravier, PI. VI, fig. 20-27 ; fig. 39-51 dans le texte 38 Noiisis fragilis Gravier, PL VI, fig. 28-29; PL IX, fig. 49; PI. X, fig. 51 ; fig. 52-61 dans le texte 43 Famille des Primnoidae (Milne-Edwards). Thoiiarella anlarclica (Valenciennes), PL VII, fig. 31-34; PL X, fig. 52-55; fig. 62-68 dans le texte 48 Thouarella variabilis Wright et Studer, PL I, fig. 6 ; PL III, fig. 13-14 ; fig. 69-72 dans le texte 56 Thouarella longispinosa Kûkenthal, PL VII, fig. 35-36 ; fig. 73-76 dans le texte. . . 61 Slenella (Dasyslenella) Liouvillei Gravier, PL II, fig. 9-11 ; PI. IV, fig. 20; fig. 77-85 dans le texte 63 ii8 Table des matiêèes. Rhopalonella pendulina Roule, PI. III, fig. 15-lG ; PI. V, fig. 21-25 ; PI. X, 56-57; fig. 86-98 dans le texte 70 Prinmoclla Kiikenlhali Gravier, PI. VII, fig. 35 ;P1. VIII, fig. 36 ; PL X, fig. 58-59; fig 99-108 dans le texte 77 Caligorgia venlilabnim Studer, PI. VI, fig. 30 ; fig. 109-119 dans le texte 85 Famille des Murlcsidae Vcrrill. Acaiilhogorgia Thomsoni Gravier, PI. VIII, fig. 39-42; PI. IX, fig. 50 ; fig. 120-129 da ns le texte 92 APPExNDICE Isidirola anlarxlica Gravier, Crustacé parasite de quelques Isidee de l'Antarctique Eud-am('ricaine ; fig. 130-142 dans le texte 99 MADREPORAIRES Par Ch. GRAVIER. La seconde expédition antarctique française (1908-1910), commandée par M. le D'" J. Charcot, arapporté, de la région qu'elle a explorée, quatre espèces de Madréporaires recueillies par M. le D' J. Lion ville. L'une d'elles, le Desmophj/Uum antarcticum Gravier, est nouvelle. Une seconde, le Flahellum Thouarsii M. Edwards et Ilaime, n'a pas été relrouvée depuis l'expédition de la « Vénus » (1836-1839) dirigée par le capitaine du Petit-Thouars, qui la découvrit aux îles Malouines ou Falkand, c'est-à- dire bien au norddela zone parcourue par le " Pourquoi Pas? ». Une troi- sième, la Cnrijophyllia antarctica Marenzeller, a été récoltée en premier lieu par la « Valdivia » [Tiefsee-Expeditio/t), à l'est de l'île Bouvet, dans les mers subantarctiques, par conséquent. Enfin, la quatrième forme est représentée par deux exemplaires en mauvais état de conservation, morts depuis longtemps lorsqu'ils furent dragués; elle appartient probable- ment au même genre Caryopliijllia et est indéterminable spécifique- ment. Ces Madréporaires, dont les deux premières espèces ont été recueillies en excellent état, avec leurs parties vivantes, ont un squelette mince et ti'ès fragile, qu'il est difficile de conserver intact. Les septes calcaires ne sont pas plans ; leur surface est plus ou moins irrégulièrement ondulée et par- fois sillonnée par des bourrelets et des crêtes. M. le D' J. Liouville les a recueillis aux points suivants : Dragage IV. — 28 décembre 1908. Profondeur: iiS mètres. Fond: roches et gravier. Température de l'eau an fond : 0° C. Chenal Peltier. le long de l'île Wiencke, près de l'îlot Gœtschy. Latitude : (viooO' S.; longitude: 63o30'W. 120 MADRÉPORAIRES. Desmophyllum anlarclicum Gravier. Dragage VIII. — 20 janvier 1909. Profondeur : 170 mètres. Baie Mar- guerite. Température de l'eau au fond : 0°,2 G. ? Desmophyllum anlarclicum Gravier. Dragage XX. — 12 janvier 1010. Profondeur : iOO mètres. Fond: vase sableuse, nombreux cailloux. En bordure de la banquise. Latitude : 70° 10' S. ; longitude: 78° 30' W. Flabellum Thouarsii Milnc-Edwards et Hairae. Caryophyllia anlarclica Marenzeller. Caryophyllia sp. ? ■ Dans les mêmes parages, la « Belgica » avait trouvé préalablement : l°rn exemplaire jeune, non intact, indéterminable, appartenant au <^enre Des/nophi/Zhan, le28mai 1898, par 71-5 18' latitude S. ; 88° 02' lon- gitude W. ; . 2° Quelques exemplaires brisés de Caryopltyllia antarrtica (que E. von Marenzeller ne put déterminer que grâce aux matériaux de la (' Valdivia ») aux points suivants : 71° 09' latitudeS. ; 89" 1.")' longitude W. (1 1 mai 1898j; 70" 23' latitude S. ; 82^47' longitude W. (8 octobre 1898) ; 3° Un Ilydrocoralliaire nouveau, V Errina (jracHis^im'Qmc\\ç\\ en (juatre points situés entre les latitudes 71° 1 i' et 71° 19' S. et entre les longi- tudes 87^37' et 89° 1 i'W. Parmi les exemplaires de cet Ilydrocoralliaire était une belle colonie mâle, trouvaille intéressante, caries autres espèces du même genre ne sont connues que par la colonie femelle. L'expédition antarctique allemande (1901-1903! rapporta delà station du <( Gauss i> et du pied du mont « Ganss » trois espèces de Madréporaires, dont une indéterminable : Caryophyllia anlarclica Marenzeller. Flabellum iiiconslans Marenzeller. Flabellum sp.? Gomme les autres expéditions antarctiques n'ont pas encore fait connaître les Madréporaires qu'elles ont ramenés des mers australes où elles ont séjourné, on ne connaît, en somme, que les MADRÉrORAIRES. i2i espèces suivantes dans les eaux antarctiques proprement dites : Desmophijllum sp? «Belgica». — unlarclinim Grayier. — « Pourquoi Pas? » Flahcllum inconslans Marenzcller. — «Gauss». — Thoiiarsii Milnc-Edwards et Haimo. — «Pourquoi Pas?» — sp.? «Gauss». Canjophijllia anlarclica Marenzeller. — « Belgica», « Gauss », « Pourquoi Pas? » — sp.? « Pourquoi Pas ?» Soit, en tout, septespèces,donttroisindéterminées, appartenantaux trois genres Desmophyliam, F/abelh(?n ei Car;/ophyIlia, delà famille des Tur- hinolides de H. Milne-Edvvards et Ilaime. La CarijopItijUia antarctica, qui a été récoltée en trois points fort éloignés les uns des autres, à l'est de l'île Bouvet, dans l'Antarctique sud-améri- caine et au voisinage de la Terre de Guillaume II, est vraisemblablement circumpolaire. On peut ajouter à ces sept espèces purement antarctiques, jusqu'ici du moins, les espèces suivantes prises par le " Challenger » dans les eaux subantarctiques : Caryophyllia c/acus Scacchi, var. Sinilhi Duncan. — Tom Bay, Patagonie (175 brasses). (Aux Açores, la même variété a été draguée à 450 brasses.) Desmophyllum ingens Moseley. Fjords de Patagonie. Cette espèce, dont les grands exemplaires ont jusqu'à 82 millimètres de grand axe au l)orddu calice et 13o millimètres de longueur, esta identifier, d'après Marenzeller, au Drstmopln/lhim cristarjalli .Milne-Edwards etHaime . Desmopliijlliiin ebiirneiun Moseley. — Middle Island, Patagonie. Flahelliim palacjonichuni JMoseley. — Penguin Island, Patagonie. Leplopenus discus Moseley. — Grozet Islands, à 1 600 brasses. Aslrangia sp. — Patagonie. A part les deux dernières espèces [et encoi'e le Leptopenus discus ne peut être considéré à proprement parler comme une espèce subantarc- lique, puisqu'il a été dragué à 1 600 brasses (2 880 mètres) près de Hog Island, dans le groupe des iles Crozet, et doit plutôt être regardé comme une forme d'eau profonde], les autres formes, comme on le voit, appar- tiennent aux mêmes genres que celles de l'Antarctique proprement dite. La faune des Coraux de l'Antarctique est très pauvre, en genres comme en espèces. Elle paraît l'être également en individus, car les diverses Expédition Charcot. — Gravier. — iMadréporaiies. IC) 122 MA D R EPU RA I RE S. expéditions n'ont rapporté que quelques spécimens de chaque espèce. Il semble d'ailleurs peu probable que les autres expéditions enrichissent beaucoup nos connaissances sur ce sujet. Les basses températures des eaux des mers australes sont très défavorables à l'immense majorité des Ma- dréporaires. Onnetrouve, dans l'Antarctique, (juc des espèces semblables à celles qui existent dans les grandes profondeurs, à toutes les latitudes, et qui sont aptes à vivre dans un milieu à une température voisine de 0° C. Ce sont des formes solitaires qui peuvent atteindre une grande taille et qui fournissent d'ailleurs le contingent le plus varié à la faune corallienne des abysses. De telles formes ne participent en aucune façon à rédification des récifs ; les espèces coloniales constituées par des milliers de polypes de taille très réduite, en général, ne prospèrent que dans les eaux tropicales de la surface, traversées par les radiations d'un soleil lorride. Famille des TURBINOLIDES Milne-Edwards et Haime. Genre DESMOPHYLLCM Ehrenberg. Desmophyllum antarcticum. (l'I. I, fig. 1-4.) DesinophijUum anlarclicnm Gravier, Seconde expédition antarctiijue française (1908-1910), Sur une espèce nouvelle de Madréporaire [Desmophyllum anlaniiciim {Bull. Mus. Hist. liai., t. XX, n" 4, 1914)]. Le '< Pourquoi Pas? » a recueilli le 28 décembre 1908, dans le chenal Peltier, le long de l'ib^ Wiencke, i)rès de l'îlot Goetschy (latitude 04° 50' S. ; longitude : 63° 30' W. ; profondeur : 53 mètres ; fond : roches et gravier ; température de Teau au fond : 0° C), deux exemplaires en bon état, avec leurs parties vivantes, de cette nouvelle espèce de Desmophyl- lum. La forme de ces polypes coralliaires est très allongée (PI. I, fig. 1); l'axe est un peu arqué. Le bord libre du calice est oblique par rapport à Taxedu pédicelle. La hauleurduplus grand des deux spécimens, comptée du plan de base du pédicelle au centre du calice, est de 65 millimètres; les deux axes de l'ouverture du calice qui est elliptique ont respectivement 44 et 38 millimètres (PI. I, fig. 2 et 3). La hauteur du plus petit, qui est décrit ci-dessous, est de 00 millimètres; le grand axe du calice a 31 milli- mètres et le plus petit 20. Le s(|uelette est très fragile et la muraille, MA D R ÉPO RA I RES. 123 (Ml ]);ii'liciili('r, rsl lorl niinco. L'cMari^issomont l)asilaire du pédicelle inesui'c 12 niilliiiiMres de diaiiu-tre. Lo calice se renfle assez Ijnisque- iiient au soinuiet du pédicelle, qui n'a que 0'"°',5 de diamètre, puis très i^raduellement jusqu'à son bord libre. 11 présente à sa surface quelques bourrelets transversaux peu saillants et queUiues pointes plus nombreuses cl plus proéminentes dans la région voisine du pédicelle que partout ailleurs; la face externe de la muraille montre également des côtes fines s'acccntuant peu à peu vers le bord libre du calice, qui n'est malheureuse- ment intact qu'en quelques points. Ce bord est denté ; car, si l'on examine attentivement la muraille, on discerne les séries de crénelures emboîtées qui correspondent aux zones d'accroissement. Des cinq cycles de septes qui sont eux-mêmes très minces, le cinquième est incomplet, car le nombre des septes est de 90. Les 12 septes des deux premiers cycles sont sensiblement de même grandeur. La plupart ont leur bord supérieur brisé ; lorsque ce bord est intact, il dépasse un peu celui du calice. L'épaisseur des septes s'accroît au voisinage de leur bord libre, autour de la partie centrale du calice, où ils délimitent une fosse étroite et tiès profonde. Leurs faces latérales sont parcourues par des bourrelets orientés comme leur bord libre qui correspondent à des zones d'accrois- sement, et elles sont ponctuées de petites saillies inégalement espacées. Les bords épaissis et légèrement ondulés des septes des deux premiers cycles se fusionnent en une masse compacte tout au fond du calice. Les septes du troisième cycle sont encore fort développés, mais leur largeur décroît brusquement au niveau où les bords libres des septes des deux premiers cycles arrivent au contact les uns des autres ; ils ont les mêmes caractères que les précédents, mais leur surface est encore plus irrégu- lière, plus bosselée. Ceux du quatrième cycle sont plus étroits, et leur largeur décroît à une assez courte distance du bord libre du calice ; ceux du cinquième cycle sont réduits à de simples bourrelets. Par suite de l'allure tourmentée de ces septes des quatre premiers cycles, l'ensemble parait être fortement denté quand on regarde le squelette par l'ouverture du calice. Les parties vivantes sont de couleur jaune clair. La surface des tenta- cules est toute couverte de verrues de forme et de taille inégales; l'orifiçe 124 MADREPORAIRES. Iiucccil est largement ouvert. Ces vernies sont vraisemblablement à rap- procher des saillies du même ordre étudiées chez le Flahcllum inconstans Marenzeller par F. Fax (1910) et qui sont des batteries de némalocystes. Au sujet des exemplaires de Desmopliyllwn crhtcujalll recueillis par la (( Valdivia », E. von Marenzeller (1904) dit qu'un exemplaire typique de cette espèce, de 10 à 12 millimètres de diamètre, possède déjà ses cinq cycles de septes entièrement développés ; il faut remarquer qu'il y a là une particularité — signalée nulle part — de ce Polypier (jui produittous ses septes de très bonne heure et qui n'en présente pas davantage, lorsqu'il parvient au maximum de taille, avec un diamètre de 80 millimètres. Or, les dimensions de l'exemplaire décrit ci-dessus, (jui n'est pas sans analogie avec le Desnioiilijilhdii criKtaçjaJli^ sont telles qu'il devrait avoir depuis longtemps ses cinq cycles complets. Tenant à conserver les parties vivantes du second spécimen, je n'ai pu compter exactement le nombre de ses septes. En parlant des septes du Dpsmoplujlhnn cristaga//i, Milne- Edwards et Ilaime disent : « Leurs faces paraissent glabres ; on y remarque seulement des lignes non distinctement granuleuses, parallèles au bord supérieur. » Dans l'exemplaire de l'Antarctique, les lignes en question sont nettement granuleuses, et les faces des septes sont fort loin d'être glabres. Malheureusement, je n'ai pu comparer l'exemplaire de l'Antarc- tique avec les types du Muséum, dont aucun calice n'est resté en place ; les pédicelles seuls ont été conservés. Malgré l'extrême variabilité du DesmopJn/lhmi crislagalli signalée notamment par Duncan et Lacaze-Duthiers (1897), je crois que le polype coralliaire du même genre rapporté de l'Antarctique en est bien distinct, et j'ai proposé de l'appeler DesmopJiyllinii antarctïcum. E. von Marenzeller, dans son étude des Madréporaires et Ilydrocoral- liaires recueillis par la du calice; leur bord interne est plus fortement denté, en général, que celui des grands septes et reste bien distinct de la pseudo-columelle. La réduction dans tous les sens s'accentue dans les septes du (piatrième et dans ceux du cinquième cycle, qui ne forment que de courtes lames très étroites. Le cinquième cycle est, du reste, fort incomplet, puisque, dans l'exemplaire en question, il n'existe que 66 septes. Un autre exemplaire de même provenance, en moins bon état de conservation, mais un peu plus petit, MADRÉPORAIRES. 127 avec 27 milliinètres de liautour et 24 et 20 millimètres de i;i'aiitl et de pelil axe, n'a (]iie ."»<) septes. Le plus yi'and de tous les spécimens, malheureusement tout brisé, a près do iO millimètres de hauteur. Les parties vivantes, encore en place, sont d'une couleur brun foncé ; leur état de conservation est iiKuliocre. Les tentacules sont couverts de verrues, sauf dans la région apicale ; en certaines régions de ces organes, la surface présente une sorte de mosaïque, à l'intérieur des mailles de laquelle sont situées les verrues. Celles-ci sont vraisemblablement, d'après les recherches de F. Pax sur les formations senjblables des tentacules du Flabelliim i/iro/isfans Marenzeller, des batteries de nématocystes. Suivant le même auteur, il existe des verrues de même apparence et de même structure chez une Actinie du Japon, Diifleinia annala^ — à part que les parois des nématocystes sont minces chez le Flahellam inconstant et épaisses chez la Do/leinia armata. Dans l'un des exemplaires à\x Flahellum de l'Antarctique, les cloisons fertiles sont chargées d'ovules très volumineux. Je crois devoir rapporter ce Flabellani au Flahellum 7'lioua7\sii Milne- Edwardset J. Haime. Le type de l'espèce qui se trouve dans les collections du Muséum a été recueilli aux îles Malouines par le capitaine du l\'tit- Thouars. Les deux exemplaires de ce type dont l'état de conservation laisse à désirer sont fixés sur un socle qui porte l'inscription manuscrite suivante : Flabclluin Thoiiarsii Milnc-Edwards ut J. Iluiine. Polypiers, t. IX, PI. VIII, fig. 5. Des îles Malouines. M. du Petit-Thouars. Les dimensions de ces deux spécimens sont moindres que celles des exemplaires du « I^ourquoi Pas? »; le squelette est moins régulier, plus comprimé. Le plus grand des deux spécimens possède cinqcycles complets de septes ; mais le plus petit n'a que 80 septes. D'autre part, le premier des types de IMilne-Edwards a la paroi de sa muraille recouverte par une épithèque « pelliculaire », comme le dit Milne-Edwards, que je ne retrouve ni sur le plus petit exemplaire, ni sur les deux spécimens du « Pourquoi Pas? ». Sous le même nom, il v a dans la collection du Muséum deux autres 128 MADRÉPORAIRES. exemplaires de la même espèce et de la même provenance, mais en plus mauvais état, dont le socle porte deux étiquettes surla premièredesquelles on lit : Flabellum Thouarsii Milne-Edwards et J. Haime, îles Malouines. et sur la seconde, d'une autre écriture : Trouvé dans une Éponge. Ce qui explique le mauvais état des échantillons qui étaient morts depuis longtemps quand fut recueillie l'Éponge qui les contenait. Ainsi que le l'ait remarquer Moseley (1880), le Flabellum patagonichum est très voisin au. Flabellum Thouarsii, mais, tandis que dans cette espèce il y a 5 cycles de septes, il n'y a pas trace d'un septe du cinquième cycle dans les plus grands spécimens du Flahellum patagonichum. D'autre part, parmi les nombreux spécimens vivants recueillis par le « ( 'challenger » , tous les jeunes ont un court pédicelle bien distinct; chez les adultes, les uns ont encore leur pédicelle, les autres se terminent par une pointe mousse. Le plus grand spécimen de Flahellum patagonichum Moseley du « Challenger »avaitcommedimensions : hauteur, 23 millimètres; diamètres, 28 millimètres x 21 millimètres. Les s'^écimen?, Aq Flabellum Thouarsii., de taille au moins égale, sont tous munis d'un pédicelle bien développé. Malgré le nombre moindre des septes, les caractères généraux du Flabellum de l'Antarctique sont tellement semblables à ceux du Flahellum Thouarsii que ie l'identifie à ce dernier. Le Flabellum patagonichum paraît être une forme très voisine de la précédente et peut-être même une simple variété. Cependant Moseley dit que, chez cette dernière, le nombre définitif des septes est atteint à un stade précoce. Apparemment, il y a moins de différences entre le Flabellum Tliouarsii et le Flabellum pata- gonichum qu'entre le Des/nophgllu/n cristagalli Milne-Edwards et Haime (à 5 cycles complets) et le Desmophyllum vitreum Alcock (à 4 cycles) que E. von Marenzeller (1904) est disposé à fusionner. J. Stanley Gardiner (1904), se fondant uniquement sur la description sommaire de Milne- Edwards et Haime, s'est demandé si le Flahellum Thouarsii ne devait pas être identifié au Flabellum rubrum (Quoy et Gaimard). MA D R ÉPO RA I RE S. 129 Genre CAnrOPIIYLUA Stokes. Caryophyllia antarctica Marenzellor. l'I. I. lig. 7-S.) 1903. — Carijo[ili[illia anlarctica E. \on Maipiizell<;r, ]\Iaclreporaiia und Ilydiocorallia, Rrsiiltats du voyage du S. Y. « Bolgica » en 1897-98-99, Zoologie, p. 1. 1S99. — Carijophijllia anlarclica, E. von Marcnzeller, Steinkorallen, Wissenschafll. Ergebn. der deuhehen Tiefsee-Expedilion aiif dem Dampfer « Vnldivia « 189S- 1899. Bd. VII, 3to Lief., p. 293, Taf. XVI, fig. 7. 1910. — CarijoiihiiUia anlarclica Pax, Die Slcinkorallen. Dcuhche-Sûdpolar Expedilion 1901-1903, Bd. XII, Zoologie, lY, p. 65, Taf. XI, fig. 1. Un seul exemplaire, en partie brisé, de cette espèce et don! la hauteur est de 33 millimètres, provient du dragage XX (12 janvier 1910. Profon- deur : 460 mètres, l'ond : vase sableuse, nombreux cailloux. En bordure de la banquise. Latitude : 70° 10' S. ; longitude : 78° 30' W. 1. Le p(klicelle qui s élargit graduellement, de la plaque basilaire à la base du calice, a j millimètres de hauteur; son diamètre, dans la région moyenne, est de 3 millimètres. Sur la muraille recouverte de fines granu- lations, les côtes ne sont visibles (|ue dans la partie supérieure du calice, où elles constituent des séries transversales de saillies inégalement déve- loppées (IM. I, fig. 7). Le bord libre du calice est fortement denté ; les pointes saillantes correspondent aux côtes et ne présentent pasentre elles de grandes inégalités de développement. Les septes sont très serrés les uns contre les autres ; lorsqu'on regai'de l'ouverture du calice, on n'observe pas de difTérence appréciable de développement, dans le sens du rayon entre les septes des quatre premiers cycles; seul, le cinquième cycle est beaucoup plus réduit que les autres dans ce sens. Ces septes sont très irréguliers de forme, avec de grosses crêtes transversales particulièrement développées au voisinage de la columelle, où il se constitue ainsi de petites cavités délimitées de tous côtés, sauf vers le bord libre du septe. Dans le voisinage de la muraille, on observe surtout de grosses granula- tions alignées transversalement, parallèlementaux zones d'accroissement. La columelle est fort développée et appartient au type chicoracé(Pl.I,iig. 8), et elle est soudée aux septes des quatre premiers cycles'; son sommet s'a- vance jusqu'à 0 millimètres du plan du bord lil)re du calice; on ne dis- tingue pas nettement les lobes seplaux. Expedilion Charcot. — Gravier. — Minlivporairu.s. 17 130 MA D R ÉPO RA 1 RE S. Bien quo cet exemplaire soit très mutilé, qu'il ait été recueilli mort depuis assez longtemps vraisemblablement, je crois devoir le rai)porter à \a Cari/ophi/llia antarrticaMarenzeWer , à cause de l'ensemble de ses carac- tères et particulièrement à cause du peu de consistance du squelette, de la forme irrégulière du calice, du grand développement de la columelle, dont certaines parties s'intercalententre lesseptes et dont la partie supé- rieure est à 0 millimètres seulement du plan du bord libre du calice et, enlin, à cause des crêtes si développées sur les septes des trois premiers cycles. Des fragments de spécimens decette espèce ont été trouvés en premier lieu par la a Belgica », en deux stations : 10 j 1 mai 1898; 71° 09' latitude S. ; 89° 15' longitude \V.; 20 8 octobre 1878; 70o 23' latitude S.; 82o 47' longitude W. La même espèce a été draguée par la « Valdivia », à l'est de l'île Bou- vet, à 567 mètres de profondeur. Elle a été également rapportée parle « Gauss », qui la recueillit au Gaussberg, à des profondeurs comprises entre 46 et 170 mètres. L'existence de la CaiijQplujllia antarctica Maren- zeller à des latitudes aussi largement dillérentes les unes des autres porte à croire que cette espèce est circumpolaire. Caryophyllia sp.? ^l'l. K lig. y-io.) Deux squelettes de Coraux morts depuis longtemps quand ils furent dragués, en très médiocre état de conservation, ont été recueillis par le <( Pourquoi Pas ? » en bordure de la banquise (latitude : 70° 10' S. ; lon- gitude : 780 30' ^v. ; fond : vase sableuse, nombreux cailloux), le 12 jan- vier 1910, il la profondeur de 460 mètres. Le plusgranddesdeuxexemplairesa une hauteurde21millimètres(PI.I, tig. 9). L'ouverture presque circulaire du calice a 18 millimètres de dia- mètre. Le pédicelle est brisé à son sommet, où il mesure 2in'",o de dia- mètre. L'axe de symétrie du Polypierest un peu incuivé. La muraille pré- sente des côtesdélimitées par des sillons assez profonds, en partie condjlés parla vase dans laquelle le Polypier a séjourné, et des bourrelets transver- saux séparés par des dépressions peu profondes correspondant à des MADRÉPORAIRES. 131 pi'i'iodos (raccroissement. Le bord libre du calice, (Mici'oùté en (juelques points de lîryozôaires, parait être sensiblement plan. A l'intérieur, il ne reste plus des septes, an nombre de 50, que les bases d'insertion; le cinquième cycle est donc fort incomplet. Les septes des trois premiers cycles au moins se fusionnent avec la columelle très développée et de type chicoracé (PI. I, fij;. 10). Dans le second exemplaire, un peu moins mal conservé, l'axe est plus fortement incurvé que dans le précédent. Le pédicelle a o millimètres de grand axe à sa Ijase d'attache et 2™'n,o de hauleur. La hauteur totale de ce spécimen est de 1 i millimètres ; le diamètre de l'ouverture du calice est de 16 millimètres. La partie supérieure du calice est recouverte, sur la face interne, d'undépôtqui masque les septes les plus récemment formés, de sorte que 28 seulement d'entre eux sont apparents. La plupart d'entre eux s'attachent à la columelle, qui tient une très grande place dans le calice et qui se montre constituée de lames à surface ondulée, présentant entre elles des points de soudure. La paroi de la muraille partiellement couverte de Bryozoaires est ici notablement plus mince que celle de l'exemplaire précédent. L'état très médiocre de conservation de ces matériaux rend impossible toute détermination précise, étant donné surtout qu'il ne r(>s(e pi'csque plus rien des septes. Toutefois, à cause du développement énorme de la columelle etde ses annexes, il est probable qu'il s'agit ici d'une Carijuphyl- lia, mais très probablement pas de la Caryopltylliaoïitarctica Marenzeller, dont le squelette est[)eu consistant. Cependant il y a une certaine ressem- blance entre la forme du plus petit spécimen du « Pourquoi Pas? » et celle de l'exemplaire de la « Valdivia >• figuré sous leno7c/, Planche X^'l, dans le mémoire de E. von Marenzeller ; mais cette similitude est sans impor- tance, à cause du polymorphisme delà i\tri/opln/llia nntarctira. 29 ianviei- (914. INDEX BIBLIOGRAPIIIOUE 1898. Alcock (A.). — An Account o[ the deep-sea Madrcporaria collcctcd by the R. I. M. S. S. « Investigator ». Calcutta. VM2. Alcock (A.). Report on the deep-sea Madrcporaria of (lie « Silioga » Expédition, London. 1894. DuNC.\N (M.). — A Description of the Madrcporaria dredged during the Expé- dition of H. M. S. « Porcupinc «in 18G9 and 1870, Trans. Zool. Soc, Vol. VIII, London). 1904. Gardiner (J.-S.). — South African Corals of the genus Flabellum, with an Account of their anatomy and development {Mar. Inveslig. Soulh Africa, Vol. II, Gape-Town). 1905. Gardiner (J.-S.). — The Turbinolid Corals of South Africa, with notes on their anatomy and variation [Mar. Invest. Soulh Africa, vol. III, Cape-Town). 1914. Gravier (Ch.). — Seconde expédition antarctique française (1908-1910). Sur une espèce nouvelle de Madréporaire (Z)es/Hop/!y////;/i anlarrlicnin) {Bull. Mus.Hisl. natur., t. XX, n° 4). 1897. Lacaze-Duthiers (II. de). — Coralliaires. Zoanthaires sclérodermcs (2'^ mémoire) {Arch. de zool. expérim. el génér., 3° série, t. V). 1888. 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I (Clichés Cintract) Piiototypie G. Chivot Fig. 1-i. : Desmophyllum antarcticum Gravier - Fig. 5-6.: Flabellum Thouarsii Milne Edwards & Haime Fig. 7-8.: Caryophyllia antarctica Marenzeller. - Fig. lJ-10. :Caryophy llia sp?. Masson & C''. Editeurs EXPLICATION DE LA PLANCHE Fig. l-I. — Dcsmophijlliim anlarclicum Gravier. 1. — Le calice, vu de profil, avec la couronne de tentacules à la partie supérieure. Gran- deur naturelle. 2. — Partie supérieure àuDesmophijlhim anlarclicum, avec la couronne de tentacules; on aperçoit les parties internes de quelques septes, à l'intérieur du péristome. Grandeur naturelle. 3. — Le calice, vu en dessus, sans les parties molles, avec les divers cycles de septes. Gros- sissement : 2. 4. — Autre exemplaire recueilli mort et en partie brisé. Grossissement : 2. Fig. 5-6. — Flabelhiin Thoiiarsii Milne-Edwards et Haime. 5. — Le calice, vu de profil. Grossissement : 2. 6. — Le même, vu en dessus, avec les divers cycles de septes. Grossissement : 2. Fig. 7-8. — Canjophyllia anlarciica Marenzeller. 7. — Le calice, vu de profil. Grossissement : 2. 8. — Le même, vu en dessus ; une notable partie de cette partie inférieure du calice manque. Grossissement : 2. Fig. 9-10. — Caryophyllia sp.? 9. — Le calice, vu ds profil. Grossissement : 2. 10. — Le même, vu par la face supérieure. Grossissement : 2. CORBEIL. — IMPRIMERIE CRÉTÉ, HYDROIDES Par Armand BILLARD AGi\Éi;É, iioc.TErn Es sciem'.ks Los Ilydroïdcs récoltés par M. le D" J. Liouville pendant la deuxième expédition française dans l'Antarctique, commandée par M. le D'Cliarcot, et faite à bord du « Pourquoi Pas? », comptent 17 espèces, dont 4 nouvelles. Parmi celles-ci, il existe une forme très curieuse, le Sacco/nj- dra jirnJileniatica^ pour laquelle j'ai été obligé de créer un genre nouveau et dont la place dans la systématique est incertaine. A part ces espèces nouvelles et une forme à laquelle j'ai donné le nom de Sertularella Naffi/);/!, toules ont été déjà trouvées dans les mers antarc- tiques par les expéditions étrangères précédentes. Le So'tularel/a Nuftinr/i a été antérieurement recueilli une seule fois, loin de l'Antarctique, dans le golfe du Mexique, au voisinage des côtes. Une seule espèce, le Polyplammia antarctka Jiiderh., est commune aux deux expéditions françaises antarctiques. Voici la liste des espèces recueillies avec l'indication des expéditions qui les ont précédemment trouvées : Eudendrium ramosum (L.) (« Gauss » et « Nimrod »). Tubularla antarctlca n. sp. Saccohydra problematica n. g., ii. sp. Halecium antarcticiim Vanhôffen (« Gauss »). Ophiodes arborens (AUm.) (« Discovery » et « Nimrod »). Rebella striata (Allm.) (« Scotia » et « Gauss »). Lafœa gracillima (Aider) (« Scotia » et « Gauss »). Filellum serpens (Hassall) (« Gauss »). CampamiUna belgicee Hartl. (« Belgica », « Gauss » et « Nimrod »). Laja-ina longitheca Jaderh. (Expéd. suédoise, « Discovery » et « Nimrod »). Staurotheca antarctica Hartl. (« Belgica », « Gauss »). Sertularella antarctica (Allm.) (Expéd. suédoise, « Discovery » et « Gauss »). Sertularella bifurca n. sp. SertnlareUii gUivialis .laclcrh. (Expéd. suédoise, « Nimrod^»). Sertularella Llouvlllei n. sp. Expédition Cfiarcot. — Billaud. — Hyilroldes. ^ HYDROÏDES. Sertularella Niittingi n. nom. Polypliimaria antarctka Jaderh. (Expéd. suédoise, «Français», «Gauss»?). GYMNOBLASTIQUES Fam. EUDENDRIID^. Eudendrium ramosum (Linné). Tubidaria ramosum Linnk [1738], p. 80'i. Eudendrium ramosum (L.) Ehrenberg [ISo'!], p. 296. Eudendrium ramosum (L.) Hincks [1868], p. 82, PI. XIII. Eudendrium ramosum (L.) Allman [1871-1872], p. 332, PI. XIII. Eudendrium ramosum (L.) Hartlaub [1904], p. 9, Taf. I, fig. 3. Eudendrium ramosum (L.) Vanhôffen [1909], p. 288, fig. 13. Eudendrium ramosum (L.) Ritchie [1913], p. 12. Les colonies qui ont été récoltées sont dépourvues de leurs liydranthcs, mais elles répondent à la description qu'en a donnée Vanhôffen, et, si les rameaux présentent des annulations à leur base, celles-ci sont très rares sur les tiges ; ces annulations ne sont d'ailleurs pas aussi régulières que dans la forme de la IVIanche. Les colonies du dragage XVI, qui atteignent jusqu'à 4 centimètres, sont faiblement polysiphoniques à la base, comme dans la forme des côtes européennes d'ailleurs, tandis que les colonies du dragage VIII, qui ne dépassent pas 3 centimètres, montrent une poly- siphonie plus marquée et correspondraient alors à la forme E. raivoiim^ qui n'est qu'une variété de l'^". ramosum. Le diamètre de l'hydrocaule varie entre 1 lU et 135 . ; dans l'échan- tillon de la « Belgica » il atteint 185 [j. et dans celui du « Gauss » 120 [/. environ (Ij. Loc.\LiTÉ. — N° 87. — Dragage VIII, 20 janvier 1909. Baie Marguerite, Profondeur : 170 mètres. Température : -\- 0'\2 au fond. (1) Vanhôffen pense que VEikIuikIi ium de l'expédition du •' Français » doit être attribué à l'espèce E. ramosum et non à l'espèce E. capillaie. J'ai revu ces échantillons; ils sont petits et ne dépassent pas 1"",5; leui' tige ne présente aucune trace de polysiphonie à leur base; le diamètre de l'hydrocaule varie aussi entre 110 et 13o sqaelles dilVérents hydranthes se sont détachés; elles indicpient ainsi des régénérations successives. Le périsarque est épais, rigide, sauf immédiatement au-dessous de l'hy- dranthe, où, sur une longueur de 1 300 à 1600 y., il est mince et défor- mable, de sorte que le poids de l'hydranthe détermine sa courbure, et l'hydranthe est penché vers le bas. (1) H s'agit (le la partie rigide du périsar(iue Voir |)ius loin). 4 HYDROÏDES. Le périsarque rigide est en partie lisse, en partie pourvu d'annulations, ou mieux présente des ondulations irrégulièros séparées par des sillons; le dessin à la plume et avec un faible grossissement ne rend pas parfaitement compte de cette particularilé ; les sil- lons sont plus larges que la simple ligne transversale qui permet de les représenter. La partie amincie du périsarque se termine distalement par un léger Fis I. — Tuhii/(iri(t antaictica, n. sp. x 4- Fis. Gonophores du TuhiiUiria tminrriico, n. sp. X 30. bourrelet séparé de l'hydranthe par une constriction linéaire circiilaire. L'hydrantlie est pourvu de 2o tentacules proximaux environ, ayant 0 à 6 millimètres de longueur; les tentacules distaux, (pii atteignent jusqu'à 1"^™,7, sont au nombre d'une cinquantaine, difficiles à compter, car ils sont serrés les uns contre les autres et insérés en dedans les uns des autres; à la base on en trouve parfois quelques-uns qui sont plus courts. On compte environ huit blastostyles portant des gl (''tai;(' sii|)(''i'm'ui' iivrc la cavili' iiircricni'c ; 11 y en a sans dwitc plusieurs. Los sacs sout pourvus d'une cavité centrale; la ligure ne le uionlre pas, la coupe étant tangentielle; maiscette cavit('' peul ('Ire oltser- \ée (juand ou suit la série des coupes. .l'ai vu de plus, pour un de ces sacs, cpie sa cavité communique par un canal étroit avec la cavité digostive inférieure; dans celle-ci, comme dans la cavité des sacs, existent des suiîslances eu voie de digestion on iirovenant de la digestion. Sur une partie i)lus ou moins grande de leur étendue, ces sacs sont séparés tle la paroi et entourés par un (''pith('dium aplati. La bouche, autant qu'on puisse en juger, est infundiinditorme et située entre ces sacs. Dimensions : Largeur de l'hydrorhize 70-95 ;x Hauteur de la partie cylindro-eoniqui' basai de riiydranthophore.. . . 3i0-780 y. Diamètre de la partie cylindrique de riiydraiithophore 200-285 a Longueur de la partie étroite et allongée de l'iiydranthopliore 2""", 5-7'"™, 3 Diamètre de la partie étroite et allongée de l'hydranthophore 55-70 a Hauteur des grands hydrantlics (1) 755-875 a Largeur des grands hydranlhes (maximum) (2) (J75-740 [a Cette forme curieuse montre des afiinités avec les Acalèplies par la présence des sacs tentaculaires comparables aux poches gastriques et par l'existence de prolongements endodermiques à l'intérieur de l'étage supé- rieur de la cavité gastrique ; c'est peut-être à ce groupe que cette forme sera rattachée, quand de nouvelles recherches, portant sur des individus mieux conservés et sur des coupes dans les deux sens, transversal et longitudinal, auront permis de compléter les données quej'apporte dans cette contribution. LocALiTK. — No ~'.)H, provient prol)al)lemeiit d'une opération laite entre le dragage XVlll [()2.o 1 1' S., (iO» oii'W. I\) et ledragage XX(70o 10' S., 80° 50' W. P.j. Fam. HALECIID.^. Halecium antarjticum Vanhôllen. Halecium antarcticum Vanhôffen [1910], p. 317, fig. 31. (1) De la base jusqu'au sommet des sacs. (21 11 faut tenir compte que l'hydranlhe a été un peu aplati dans la préparation. HYDROIDES. J'attribue h cette espèce une colonie de 15 centimètres de hauteur irré- gulièrement ramifiée, dont la tige et les branches sont polysi])iioniqiîes, sauf à leur extrémité. Les entre-nœuds et les hydrantho- phores concordent avec ce qu'en dit Vaniiôi-- l'EN , et leurs dimensions sont les mêmes, mais je pense que cet auteur n'a pas remar- qué que les hydranthophores annelés ne sont pas primaires; leur base représente, en efTet, l'hydranthophore primitif, tandis que leur partie dislale plus allongée est née, par régénération après la mort de l'hydranthe, au fond de i'hydrothèque primaire, dont on aperçoit les restes, parfois peu apparents (fig. 5); à l'origine, les pédoncules ainsi nés par régénération sont annelés; en général, il y a deux annulations irrégulières, mais il peut aussi y en avoir davantage. Cet allongement des hydranthophores par régénérations successives est d'ailleurs un fait très fréquent chez les espèces du genre Halcciuin. Des annulations du même genre existent au-dessus de la cassure d'un entre-nœud suivie de régénération, comme on peut le voir (fig. 5). Les gono[)hores manquaient à notre exemplaire. Fifï- •"i. — Hiileciiim aitlurrlicuin Vaiiliiill l'iiîlic il'un laiiieau x 31. Localité. — N^ S7. Dragage VIII. lîaie Marguerite. Profondeur : 17() mètres. Température : + Oo,2 au fond. Ophiodes arboreus (AH mon). Haiccium robusium Allman [1888], p. 10, PI. I, fig. i-3 (1). Hakcium arboreiim (Allm.) Hickson et Gravely [1907], p. 27, Pi. IV, fig. 27-29. Opltioilcs (irhorcus (Allm.) Bii.laud [1910], p. 4. Ophiodes arboreus (Allm.) Ritciiie [19l;J], p. 15, fig. 2-3. (^ette espèce est représentée dans la collection provenant du « Pourquoi (1) Ai.i.MVN lui-même a [•ompiacé ce |iieinicf nom par celui de Uakcium arboreum dans une noie de l'explication de la planche. ' HYDROÏDES. 9 Pas? » par quelques fragments parl'aitementreconnaissables à la présence des dactylothèques et des dactylozoïdes. Ritchie a observé, ce que je puis confirmer, que l(> plus souvent seule l'hydrothèque est libre et que par- fois, généralement à la base de l'hydroclade, il existe un court hydran- lliopliore. Dans certains cas, on peut croire que l'hydrothèque est même soudée au rameau, mais ceci n'est peut-être qu'une illusion et tient sans doute à ; l'inclinaison sous laquelle on la voit. j|E Les dimensions données par Ritchie pour la largeur des hydrolhèques sont plus grandes que celles que j'ai indiquées pour l'espèce type; mais ;: ces dimensionsparaissentvarierdans des limites assez étendues, puisque, sur un même fragment, j'ai trouvé comme largeur de la plus petite hydro- thèque 200 ix, tandis que la plus grande avait 300 y.. Localité. — N^ iO. Dragage V. 29 décembre 1008. Milieu du chenal Peltier, entre l'îlot Gœtschy et l'île Doumer, Profondeur : 92 mètres, vase grise et gravier. Température : + 0°, 1 au fond. Fam. LAFCEID.. Largeur des gonothèques (à l'orifice) 130-160 a Jaderholm [(1 905) , p. 33, ïaf . XIV, fig. 1 2] adécrit sous le nom de St. dicho- toma une forme qui, par son hydrocaule composée, ses hydrotlièques peu saillantes extérieurement, correspond lùon à l'espèce d'ALMAX, mais les dimension déduites de la figure donnée par Jadeuiiolm, en lenantcompte du grossissement indiqué, sont plus faibles que celles de l'espèce type; j'ai fait la supposition (1910) (|u'il y avait peut-être eu erreur dans l'indi- calion du grossissement; si cette supposition n'est pas justifiée, à part la saillie moins grande des hydrothèques à l'extérieur, les dimensions sont voisines de celles du St. antarctica typique. RiTcniE[(1907),p. 538, PI. I, fig. 1 a, 1 b] a créé une espèce, \eStaurot/ieca reticu/ata, qui offre des caractères intermédiaires entre les ^7. dickotonia etSt. antarctica:, comme cette dernière espèce, elle aune tige monosipho- nique, mais d'un diamètre plus grand (500 ;i.) ; la partie soudée des hydro- thèques et leur largeur ont des dimensions analogues; mais, comme chez le.S/.c//V"/<«tom«,lapartie libre des hydrothèques est courte; les gonothèques sont semblables à celles du 5»/. dichotoma type ; cependant leurs dimensions sont plus faibles ; de plus, la tige du St. rcticulata olTre parfois des hydro- thèques vcrticillées par trois, ce qui est très rare chez le St. dichotoma et n'ajamais été observé chez le St. antarctica. Il est, je crois, possible de con- server cette forme comme espèce distincte. Vamiôffen (1910) rattache nwSt. antarctica une forme dont les hydro- thèques ont des dimensions nettement plus grandes, tendant vers celles ^\xSt. dichotoma kWm. type ; mais la partie libre est beaucoup plus allongée et, pour cette raison, il l'a rangée avec l'espèce de Harti-aii! ; la partie soudée est moins longue que dans le St. dichotoma Allm. type ; les gono- (1) Il s'agit encore là de la partie libre, sans tenir compte des stries d'accroissement ; autrement dans ce cas elle atteint dans les hydrothèques observées jusqu'à 525 [x. (2) Cette dimension est prise dans l'intervalle des paires d'hydrolhèques ; le plus souvent elle varie entre 500 et iJOO \>.. HYDROIDES. 17 tlièqucs ont dos dimensions un |m'ii plus faibles aussi; inailieuiMnisement N'amiuiikn n'indique pas si riiydrocaulr de ses éoiiantillons est polysipho- niqueou non. C-etauteur place cnoutreen synonymie avec le Si. a/i/arrfira \GsSrrlttlare//afa//av Hartl. et Sortidariaslolonifcva Tlartl. ; mais en accor- dantqueces formes sont voisines, il vaut peut-être mieux attendre que des découvertes ultérieures permettent de les faire mieux connaître ou de les rayer définitivement. En 1010, j'avais cru devoir rattacher au Slaiiiolhrai dicliohiiiKi Allm. une forme qui n'avait pas été décrite par Allman et avait été cependant récoltée par le <( (Challenger », à l'île du Prince-Edward (310 falh.), tandisque \eSt.dichot()ma kWvw. provenaitde l'île Marion, qui est voisine de la première. J'avais fait l'hypothèse hasardée que les différences pouvaient être dues à une différence sexuelle; je crois maintenant qu'il s'agit d'une forme distincte que je vais décrire tout d'abord (1), avant de discuter sa place dans la systématique. L'un des échantillons examinés est polysiphonique, mais il est frag- mentaire; l'autre échantillon, qui atteint 7 centimètres, est dépourvu de sa partie basale polysiphoni- que; la hauteur à laquelle alleint la polysiphonie paraît plus faible que dans le St. (Uchotoma type ; ses rameaux se terminent par des sto- lons, qui viennent se fixer aux rameaux voisins ; les ramifications forment donc un réseau qui s'étale dans un plan. Les hydrothèques sont disposées le plus souvent par , . . Fii,'. 10. — Staurolheca aflitiist Jiiilcrii. trois, presqu au même niveau .., , , , .k, ,■ 'ri ^ |iailio dliyilrocaule avec hydrothèques verti- (fig. 10, A); rarement les trois hv- cill.Vs ,, a. trois-, B, partie d'hydroeaule avec hydm. ^ o ' ' •' ihi'.iiie s décussées (dans le bas) et alternes (dans le (Irothèques sont distantes les unes l'iut), x22,.i. des autres et alternes (fig. 10, B, en hautV, cependant on peut aussi trou- (1) Deux échantillons mont été obligeammenl lonirnuniiiués par If IJ' Kirkpalrifk du lUitish Muséum, ce dont je lui suis infiniment leconnaissanl. o Expédition Cliarcot. — Uillahd. — llydruides. '-' i8 HYDROIDES. ver des hydrolhèques en paires décussées (fig. 10, B, en bas] : c'est ce qui arrive d'une façon constante à la base d'une branche ou d'un rameau (lig. M, A) et rarement à leur extrémité (l).Ces hydrothèc|ues sont com- plètement immergées dans l'hydrocaule et sans opercule; il n'y a pas de partie saillante au dehors, ou, si elle existe, elle est tout à fait faible, sauf dans lecas où il existe des stries d'accroissement ; l'ouverture est arrondie et son bord est légèrement retourné vers le dehors, du côté adcauli- naire, ce bord étant plus mince que le bord opposé (fig. 11 , B). Il existe souvent des stries d'accroissement, ce qui ins ; le plus souvent, au-dessous d'une arti- culalioii, existe un iiourrelel du |)érisiu'((ue (|ui est earactérislique. Typi- I'"ig. 14. — Serlularella Liouciltei 11. sp. Gr. nat. Fi^'. lo. — Sertiilarella Liouvillei n. s|i. A, origine d'un rameau, x 43: B, partie rf'un rameau, X 58: C. liydrothèque vue de l'ace, X 58. quement, il existe une hydrothèque par article; sa partie soudée est en- viron deux fois plus longue que sa partie libre; généralement la cloison de séparation d'avec le rameau se pi'olonge légèrement au-dessous du fond de l'hydrothèque ; le bord libre présente trois dents moyennement saillantes : une adcaulinaire et deux latérales; l'hydrothèque est fermée par un opercule à trois valves (fig. 15, A et C). Les gonothèques sont inconnues. Dimensions : Longueur des articles (1) 525-570 \i. Largeur des articles 200-255 y. Longueur de la partie soudée des hydrothèques 335-405 jx — — libre des hydrothèques 190-215 a Largeur des hydrothèques à l'orilice 160-175 ij. (1) il s'agit de l'intervalle compris entre deux échancrures consécutives. " Expédition Charcol. — lin laiu'. — llydroïdes. "* 26 HY DRUIDES. Cette espèce est yois'me du S. ai//'>fifornus Mai!kt.vnneiî [(IHOOi, p. 2'!^, Taf. IV, fig. o], mais elle en diffère d'abord par le port, car, chez l'espèce de Mauktanneh, les tiges naissent serrées les unes contre les auties et forment un épais buisson ; d'après la figure donnée par Marktannku, les hydrothèques des différents rameaux sont dans un même plan, tandis que dans notre espèce, d'un rameau à l'autre, elles sont placées dans deux plans perpendiculaires; de plus, on n'aperçoit pas chez le^'. arlxnifnniiis ce bourrelet situé au-dessus de l'articulation et qui est caractéristique du >'. Lh)uvillei\ enfin Marktanner ne signale pas le prolongement de la [)aroi hydrothécale au-dessous du fond, et son dessin ne montre pascelte parti- cularité ; les hydrothèques sont semblables avec leurs trois dents mar- ginales, mais leur partie libre est plus allongée. LdCAUTi;. — Xor>87. Dragage XVII. 2(3 décembre 1000. Ile du Roi-George, baie de l'Amirauté (Shetlands duSudi. 62° 12' S., OOo "j'j' ^^'. p. environ. Profon- deur: i20 mètres. Vase et cail- loux. Température: -)- 0°,3 au fond. Sertularella Nuttingi n. nom. ScrtdlarelUi uinplwiijera Nutting [190'i], p. 88, PI. XX, lig. 1-2 [nec .Vll.m.vn). Je ne crois pas que Nitting ait eu raison d'attribuer au Ser- tularella amplinrifera (Allm.) l'échantillon qu'il décrit et figure ; la présence de quatre dents et le développement considérable de la partie striée qui surmonte lliy- drothèque permettent, à mon avis, de sépar.er cesdeux formes; pour cette Fig. 16. — Sertularella SiUtinyi n. nom. Partie (i'hydrocaule, x 57,5. H YD ROI DES. 27 raison, je donne à celle décrite par Nutting le nomâe Sert u /m r //a Nuttingi. .r.ii trouvé dans la collection du « Pourquoi Pas ? » deux échantillons frag- mentaires qui doivent être rapportés à cette espèce. La taille du plus grand fragment est de l<^m •_ j^pg ramifications naissent à la base des hydrothè- ques sous un angle de 00° environ ; les entre-nœuds sont allongés, mais les lignes d'articulation sont peu ou pas marquées et simplement indi- quées par uneconstriction au-dessusdes liydrothèques. Les hydrothèques (fig. 16) répondent à la description qu'en donne Nutting et correspondent à son dessin; il y a bien, dans la forme antarctique, quatre dents et un opercule à quatre valves; ce qui caractérise essentiellement ces hydro- thèques, c'est qu'elles sont longuement prolongées par une partie due à des régénérations successives et montrant des stries d'accroissement tiès fines, peu marquées, moins même que ne le représente mon dessin qui, étant à la plume, ne peut pas rendre iidelement cet aspect, et à ce point de vue celui de Nutting est meilleur, (les hydrothèques sont libres pour les deux tiers de leur longueur, si l'on tient compte de la partie striée, mais la partie libre de l'hydrothèque primitive ne comprend envi- ron que la moitié de la longueur totale. Le gonosome est inconnu. Dimensions (1 ) : Longiii'iir ili' la partie soudée des hydrothèques 230-270 [a — — libre des hydrothèques primitives 200-270 [x — — — des hydrothèques après régénération 470-540 u. Largeur des hydrothèques (orifice primitif) 120-130 a — — ( — secondaire) 110-120 [a Intervalle de deux hydrothèques successives (2) 325-540 ja Largeur de rhydrocaule 95-105 \s. ■ Malheureusement Ai.i.man [(^1877), p. 20, f^l. XV', iîg. 8-lOj n'a pas fourni toutes les indications nécessaires pour la détermination ultérieure de son q%\w('Q Sertulaiella aiiiplioiifora^ et il manque principalement l'in- dication du grossissement Clahici- (1879), qui a trouvé cette espèce en abondance, ne nous fixe pas non plus sur ce point. J'ai rencontré dans (1. Malheureusement Nitti.nu ne donne pas les dimensions, pas plus qu'il n'indique le grossis- sement de ses dessins, et pour cette raison il y a dans ma déteiminalion une part d'incertitude. (2) Du point où ime hydrolliùque devient lihie jusqu'au fond de celle qui est située immédia- tement au-dessus du coté opposé. 28 HY DRUIDES. lacollertion du '■ Talismnn » une lormo quo j'ai altribuée | (1906), p. iS3j au S. amphori fera AWiniin; cependant, dans l'ant^lo formé par une bifur- cation, ou voit une hydrothèque, qui manque dans le dessin d'Ai-LMAs; de plus les gonothèques sont moins aliongéos que dans le type, quoique étant annelées sur toute leui' longueur, ce qui les distingue de celles du Sr/iit- lardla tropica Harllaub, espèce décrite primitivement par Cl.vrke [(1894), p. 75, PI. IV, y, fig. 17-22] sous le nom de Srrluhirio varia1)ilix. Les dimensions de la forme du Talisman sont un peu plus faibles que celles déduites des figures de Clauki; [)Our son espèce S. vanalu/is. Localité. —No S7. Dragage VIII. 20 janvier lOOll. haie Marguerile. Profondeur: I 7(» mètres. Température : -f 0^,2 au fond. Distribution r.EOGisAPiiinri.. — Lat. N., 20o:)l>'30"; long. W., HO" 2;)' 33". 101 fath. (Nutting), Polyplumaria antarctica? i.Jiiderholini. Schizotricha antarctica Jaderholm [1904], p. xii. Schizotricha antarctica Jaderholm [1905], p. .lo, Taf. XI\', fig. G-8. Schizotricha antarctica Jaderh., Billard [190G a], p. 14. Schizotricha antarctica Jâdorli., Vaniiôffen [1910], p. iiSlî, fig. 48. La colonie unique n'-coltée a une taille de 7 ceiiLimètres avec des hydroclades de 12 millimètres au plus; sa partie basalo, dépourvue d'hydroclades sur une bauteur de 2 centimètres, est renforcée par quelques tubes secondaires. La partie de la tige [>ortant des bydroclades est monosiphonique et ne comporte pas de division en articles. A l'aisselle de ebaque hydroclade on aperçoit un dactylotrème, c'est-à-dire l'orifice desortie d'un dactylozoïde ; il n'est pas supporté par un mamelon, et il est assez dllficile à mettre en évidence. Chaque bydroclade primaire donne naissance à un hydroclade secon- daire ; celui-ci se détache au-dessous de la première hydrothèque et ven- tralement ; il est concresccnt avec cette hydrothèc[ue jusqu'à la moitié de la hauteur de celle-ci environ ; les hydrothèques de ces deux hydro- clades sont placées en regard. Il est rare (1) que l'hyclroclade secondaire forme aussi au niveau de sa première hydrothèque un hydroclade tertiaire ; une fois, l'hydroclade primaire supportait deux hydroclades secondaires; (i) Ce cas s'est présenté trois fois dans la colonie considérée. H Y 1) ROI DES. 29 (liits un autre cas, on voyait, au sommet d'un court rameau, analogue à la linsc (ruii liyih'ocladc ordiiiairo, nnilro trois hydrocladcs, entre l('Sf|uels existait une h\drotliè(|ne alriipliirc. Les hydrocladcs, coiniiie dans le type, sont formés uni(|uemcnl d'ar- ticles hydrotliécaux (lig. 17, A, 15) avec une hydrolliè(|ue pres(|ue cylindrique libre dislalenient sur une faible étendue; il exisie une dartylothèque rudimentaii'c pla- cée à une certaine distance an- dessous de riiydrothèque sur un bourrelet saillant. J'ajouterai i]ue l'hydrothèque est un peu ri'drécie à son orifice et que son bord est ()bli(|ue vers l'arrière. J.u»i:iui()1.m dit (|u"il n'y a pas de dactylo- thèques latérales, ce qui est vrai ; mais il existe, ce (|u'il n'indi'un' pas, un dactylotrème situé en arrière de rhydro.thèque et |)ar li'(ju(d devait passer un dactylozo'ide ; ce dactylotrème a un orifice externe jtlus étroit que l'interne ; il n'est visible que dans de bonnes con- ditions, quand le cœnosarque est resté clair ou quand le périsarque existe seul. C'est sans doute pour celte raison que Jaderuolm n'a pas observé ce détail ; moi-même, je ne l'avais pas remarqué chez la forme récoltée par le « Français », bien qu'il existe, ainsi que j'ai pu le constater avec diffi- culté d'ailleurs par un nouvel examen de cette forme. Mais, connue il peut subsister un doute quant à sa présence chez les échantillons types étu- diés par Jaderiiolm, j'indique cette part d'incertitude par un point d"interrofj,ation ; de plus, les hydrothèques n'ont pas été dessinées avec un assez fort grossissement par cet auteur et pourraient peut-être bien différer de celles de notre forme. L'unique colonie récoltée par le « Pourquoi Pas? » porte des gono- thèques de forme conique, comme le montre la figure 17, B; elles Fig. 17. — Poli/pliimaria aniarclica ? (JiuliTli.l. A et B, articles de l'iÉVilroilade vus de prolil ; C, liydrotliùquo vue piesiiue de luce, X 73. 30 HYDROÏDES. s'insèrontau-dessous de l'hydrothèque, taiil sur riiydrocladoprimaiio que sur riiydroclade secondaire. Il n'est pas rare de trouver des cassures soit à la base, soit au sommet d'un article; ces cassures sont suivies d'un court article de réparation; dans le premier cas il semble y avoir deux articles intermédiaires. Dimensions : Intervalle des hydroclades d'un même côté (I) 820-1 IIO [i. Diamètre de l'hydroeaule 330-385 u. Longueur des articles de l'hydroclade 795-970 ix Largeur des articles de l'hydroclade (à la base) 70-140 \j. — — — (au sommet) 110-175 ja Hauteur des hydrotlièques (partie externe ou ventrale) 280-325 y- Largeur des hydrothèques (à l'orifice et vue de profil) 120-135 [j. Longueur des gonolhèques 420-460 |j. Largeur maximum des gonothèques 255-285 tj. LocALiTic. — No 722. Dragage XV. 20 novembre 1 !)()!). Devant l'oit- LocUroy, chenal de Roosen. 04° 49' :i5"S., (jjo 'iW 18" W. P. Prolou- deur : 70 mètres. Vase et cailloux. Par les détails des hydroclades, par la conformation des hydrothèques et In disposition des dactylothèques, les échantillons antérieurement , récoltés par l'expédition du « Français » sont semblables à ceux du » Pourquoi Pas? » ; cependant le dactylotrème médian supérieur est très difficile à observer chi*z les premiers; de plus, la dactylolhè(pip ludimen- taire inférieure est absente; mais il s'agit d'exemplaires en mauvais état qui ont été roulés et n'ont pas été récoltés en place ; les colonies forment une touffe naissant sur une même hydrorhize; les grandes colonies (10 centimètres au maximum) sont dépourvues d'hydroclades ; leur base est renforcée par des stolons enchevêtrés plutôt que par des tubes secondaires groupés en faisceaux réguliers ; leur tige est divisi'c en articles qui portaient avant leur arrachement en général deux hydrorlades et rarement un. Seules trois petites colonies de 3 centimètres environ possèdent de courts hydroclades, qui permettent leur identification ; commejel'ai indiqué à la base de chaque hydroclade, existent deux dacty- lotrèmes au sommet d'un petit mamelon bifurqué. (1) Il s'agit de l'intervalle compris entre les sommets des angles fuiinéspar les liydroclades el la lige. II y D ROI DES. 3t \'AMi()Fi-t;N a rallaolu' aussi à follc espèce les deux colonies qu'il a étu- diées ; elles diflerent de celles des expéditions françaises par leurs hydrothèques plus courtes légèrement évasées à l'oriiice et par la pré- sence de deux daclylotrèmes latéraux. II serait donc à désirer d'être fixé exactement sur la présence d'un ou de deux dactylotrèmes, ou bien sur leur absence ce^taine chez le type, pour pouvoir rattacher avec certitude soit la forme récoltée par le « Gauss », soit celle des expéditions françaises. Paris, le 21 avril 1914. INDEX BIRLIOGRAPHIOUE (1) 1871-1872. 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Ehrenberg ((L-G.)- — Uip Corallonthiert' des Rothen Meeres physiologiscli iintnr- sucht und systematisch verzeichnet {Ahhandl. d. k. AMd. d. Wissens., Berlin, p. 225-380 et à part, 1"). 1912. Fraser (C. McLean). — Some Hydroids of Bcaiifort, North Carolina {Bull, of thc Bureau of Fisheries, vol. XXX, 1910, p. 3;î7-387, 52 fig.). 1912. Hargitt ((^h.-\V.). — Notes on a few Cœlenterates of Woods Holl (Biol. Bull, vol. XIV, p. 95-120, 17 fig.). l'.tOd. Hartlaub {(].). — Revision der Scriularella-Aiten (Abh. Ver. Haniburg, Bd. XVI, l'i3 p., G Taf., 5(i fig.). 190'i. Id. — Hydroidcn der Antarcliselien Expédition der « Belgica », 1897-1899 {Rés. Voyage « Belgica », ZooL, Anvers, 19 p., 4 Taf.). 1905. In. — Die Hydroiden der magalliaensischen Région und chilenischen Ktiste (Fauna Chilensis, Bd. III, p. 497-702; Zool. Juhrb. Sijst., Supplément VI). *1848. Hassall (A. -II.). — Définition of three new british Zoophytes (T/ie Zoologist, vol. VI, p. 2223, London, in-8''). 18G8. Heller. — Die Zoophyten und Eehinodermen des Adriatischen Meeres {l'crh. il. k, Zool. Bolan. Ges. Wien., Bd. XLIII, Beilage, 88 p., 3 f>l., et Wien, 1868, in-4o). 1907. HiCKSON (J-S.) et Gravely (F-H.). — Hydroid Zoophytes {Nation, antaret. E.ipcd., Nat. HisU, vol. III, p. 1-34, PI. I-IV). 18G8. HiNCKs (Th.). — A history of the british hydroid Zoophytes {Lan 'on, Van Voorst, in-S», 3.38 p., 42 fig., 67 PI.). 1903. Jaderholm (E.). — Aussereuropaische Hydroiden in schwedischen Reichsniuseum {Ark. Zool., Bd. I, p. 259-312, 4 Taf.). 1904. Id. — Mitteilungen Uber einige von der schwedischen Antarctic-Expedition 1901-1903, eingesammelte Hydroiden {Areh. Zool. exp. [4], t. III, p. i-xiv). 1905. Id. — Hydroiden aus antarctischen und subantarctischen Meeren gesamnielt \un der schwedischen Sudpolarexpedition (IF;',s.ç. Ergehn. schwed. Sudpolarexp., 1901-1903, Bd. V, Lief. 8, 41 p., 14 Taf.). 1908. 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OISEAUX ANTARCTIQUES Par Louis GAIN niicrKUR Ks s(;iE>rES, i.vuhkat he i.'i>STrTi'T, naturaliste de l'expéciition AVANT-PROPOS A. — Nous n'avons pas voulu donner dans ce mémoire un travail d'en- semble, aussi complet que possible, relatant tous les faits biologiques actuellement connus, observés au cours de toutes les expéditions sur la faune ornithologique antarctique : ceci nous aurait entraîné beaucoup trop loin et fait sortir complètement du but que nous nous sommes imposé. Suivant le principe de cette publication, qui se rapporte uniquement aux documents scientifiques provenant delà Deuxième Expédition antarc- tique française, nous nous en tiendrons presque exclusivement aux études biologiques que nous avons faites surplace au cours de la campagne du « Pourquoi Pas? » (de décembre 1008 à février 1910 ). 11 ne sera question que des Oiseaux rencontrés dans la région antarctique proprement dite, c'est-à-dire au-dessous du 00° de lat. S. B. — Étantchargé, comme naturaliste, de l'étude relative aux Oiseaux, nous nous sommes particulièrement occupé de recueillir le plus de docu- ments et de renseignements sur les conditions de vie et de distribution de la faune avienne, le long de la côte ouest de l'Antarctide sud-améri- caine, et en bordure du pack-ice, depuis le Tio» jusqu'au 125° de long. W. (Paris). Les séjours prolongés du « Pourquoi Pas? » dans les Shetlands du Sud (îles Déception etdu Roi-George) et sur la côte ouest des Terres deGraham (îles Booth-Wandel, Petermann, etc.) et Loubet (baie Matha, îles Webb, Léonie, .lenny) nous ont permis de nous documenter sur toutes les espèces habitant ces régions. Mais c'est principalement à l'île Petermann, où l'expédition a séjourné près de dix mois, que certains Oiseaux, et Expédition Charcot. — Gain. — Oisoaux antarctiiiucs. 1 OISEAUX ANTARCTIQUES. notamment deux espèces de Sp/iéniscidés, ont put (Hre étudies en détails. Les Oiseaux que nous avons observés au-dessous du 00° lat. S. se rapportent aux 24 espèces suivantes : SPHENISCIDES. * Pygoscelis Adeliœ (Hombr. et Jacq.}. * — papua (Forsl.). — aniardica (Fnrsf.). * Calarrhacles c/iri/so/op/niK (Brandi). PHALACROCORACIDÉS. Plialucrocorax alricepa (Kiiig). LARIDÉS. * Slenuuvitlata iUm.). * Luî'us dominicanus (Lic.ht.). STERCORARIIDÉS. * Mcijah'sirh antarclica (Lessoii). * — Maccormir/,i (Saund.). PROCELLARIIDÉS. * Oceanitcs océaniens (Kuhl). PUFFINIDES. Prio/tniis cincreus lUm.). T/inlassœca antarctica ((im.). PrUuvIla qUirUilo'UU's. (Smilh). Majaquoiis wi/iiiiioc/ialis iL.). Payoïlromn nivea (Gm.) Ossifruffo giganU'd (Gm.). Dapiiun cupensis (L.). Prion desolatus (Gm.)? lldlobxita civrulca ((îni.). DIOMÉDÉIDÉS. ' Dioiitcdca exnlans (L.). — incinnnji/irijs (Boic) Tcmm. 'J7i(itassof/i'roii cu/mindh/s {J. Gouldj. /'/iir/ie/riii /'ii/ii/inoxa (Gm.). CHIONIIDÉS. * C/iionLs albn (Gm.). C. — Les collections ornithologiqiies préparées par nous comportent 185 spécimens d'Oiseaux en peau, se rapportant aux 17 espèces qui, sur la liste ci-dessus, sont précédées d'une astérisque. (Chaque fois (|u'il nous a été possible de le faire, les peaux ont été prises de façon à former dos séries depuis les poussins jusqu'aux adultes. Lesœufsconservés sont au nombre de 170. Ils proviennent des 1 1 espèces suivantes: Pjjg. Adc/ia', P/jg. papua, P//f/. antarctica^ Cat. c/irijso/op/ias, Pli. atricep^, L. dominicanus. St. rittafa, M. Maccornùcki, M. antarctica, D. capensis, 0. occanicus. En vue d'études ultérieures, de nombreux Oiseaux ont été conservés dans le sel ou l'alcool, — ainsi que des pièces anatomiques, dessquelettes et des systèmes nerveux. Lesdocumentsembryogéniques tiennent aussi une part très importante dans les collections. Nous avonsrecueilli et fixé âSOendjryons formant des séries aussi complètes que pr^sible, aux différents stades de l'incubation, OISEAUX ANTARCTIQUES. 3 des espèces suivantes : /'. Ade/iw, /'. papi/a, P. antarctica, ('. chrii^olo- pliKs^ PIt. a/rirrps, A. il(,„ii)tir(iinis, St.rittataJJ . Maccorinichi, M.antarc- tiid, D. cape/isis, 0. ocranirus. Alin de compléter nos documents, nous avons essayé, et nous sommes parvenus, en nous servant d'une étuve, à faire couver des (eufs dont nous n'aurions pu, faute de temps, nous procurer les embryons (1 ), Tous ces embryons seront l'objet d'études spéciales que nous nous proposons de faire par la suite. I). — Nous avons divisé ce mémoire en trois parties : 1° Dans un premier chapitre, nous mentionnerons toutes nos études sur les Oiseaux observés au cours de l'expédition. Pour chaque espèce, après avoir dressé une liste des collections rappor- tées, nous donnons une vue d'ensemble des observations faites sur place et des difTérentes conclusions que nous pouvons en tirer. Puis nous termi- nons par une sorte de « journal » qui relate, au jour le jour, les renseigne- ments, les faits intéressant la vie de l'Oiseau. 2° Dans une seconde partie, nous examinons brièvement la distribution géographique, les lieux do ponte,... de la faune ornithologique habitant l'Antarctide sud-américaine. '^^ Enfin le dernier chapitre est réservé à une vue d'ensemble sur la distribution géographique de la faune avienne qui habite ou se rencontre occasionnellement dans les régions glacées de l'hémisphère austral. E. — Nous n'avons pas cru devoir terminer ce travail par un Index bibliographique. Noire but n'étant pas de faire une revision des études ornithologiques de la région antarctique, nous avons simplement con- signé nos observations personnelles, en y joignant un court résumé de la distribution géographique actuellement connue, de toutes les espèces observées dans les mers froides australes. Chaque fois (pi'il nous a été donné de rapporter des renseignements étrangers à nos observations, nous avons toujours renvoyé à l'original. Pour les lecteurs qui désireraient se rapporter à une bibliographie plus complète, ils trouveront en note les principaux mémoires dans lesquels cette bibliographie existe. (1) Voir p. 1S2. 4 OISEAUX ANTARCTIQUES. D'ailleurs cet Index bibliographique ne ferait que reproduire ce que d'autres auteurs avant nous, et notamment Reichenow (1) en 1908, ont déjà fait d'une manière très complète. F. — Nous tenons à rendre hommage à ceux qui ont bien voulu nous aider dans nos recherches, soit de leurs conseils, soit de leurs efl'orts personnels. Que S. A. S. le Prince de Monaco veuille bien accepter l'hommage de notre profonde gratitude pour nous avoir fait l'honneur de donner place, dans Son Musée Océanographique de Monaco, à une partie de nos col- lections, en reconstituant un coin de ces terres antarctiques avec quelques-uns des Oiseaux qui les habitent. Nous ne saurions oublier, en cette occasion, que M. le D^ Richard, directeur du Musée Océanographique de Monaco, a toujours été pour nous le plus amical des guides, et nous le remercions vivement de son appui. M. le D'" Pennetier, directeur du Muséum de Rouen, a lui aussi consacré une vitrine aux Oiseaux que nous nous étions fait un plaisir et un devoir de lui donner, en très faible témoignage de la reconnaissance quenouslui devons, pour rintérètbienveillant qu'il nous a toujours porté. Nous remercions M. le l'r Trouessart, du Muséum national d'Histoire naturelle, qui nous a ouvert son laboratoire avant le départ de l'ex- pédition et facilité l'étude et la pratique de la technique taxidermique. Nous sommes très reconnaissant à M. Émile-G. Racovitza, l'éminent naturaliste de l'expédition de la « Relgica » (1897-1899), qui a bien voulu mettre ses notes à notre disposition, alin de nous permettre de donner une carte aussi complète que possible des principales colonies de Pingouins et de Cormorans habitant le détroit de Gerlache. Enfin nous voulons exprimer ici notre afî'ectueuse reconnaissance au D'" J.-R. Charcot, chef de l'expédition, et à tous nos camarades du (( Pourquoi Pas? » pour le concours dévoué ((u'ils nous ont apporté sans cesse. Paris, le 31 mars 1914. (1) Reichenow, Vogol des Wellmeeres {Deutsche SiUlp. Exp.. 1901-1903, P.il. l.\, Zuologie, lid. I, Heit IV, Berlin, 1908, p. li43-^4oj. . Deuxième Expédition Charcot. (L. Gain. - Otseaujc.) CARTE D'ITINÉRAIRE DES CAMPAGNES DU' POURQUOI PAS e^OSOBlO) avec l'indication des différents oiseaux rencontrés J)res.spe d'après les dccuments de M. L.GAIN.Docteurès-sciences, Naturaliste de l'Expédition. LEGENDE W A Pygoscelis Adeliae B à° papua C d" antarciiCB D Catsrrhactes chrysolophus E Phalscrocarax atriceps F Sterna vittata G Larus dommicaniis H Megalestris antartica I d' Maccormichi j Oceanites oceanicus K PrioFinus cinereus L Thalassœca antarctica M Pnocelh glaciahides N Majaqueus œquinoctialis 0 Pàgodroma nivea P Ossifraga gigantea " Daption capensis , /î'/o/' dcsolatus ^ Morieu Del. OISEAUX ANTARCTIQUES. CHAPITRE PREMIER DOCUMEMS niOI.OdlQUES RECUEILLIS AU COURS DE LA CAMPAGNE DU « J'OURQUOI PAS? n ( 1008-19 10) SPHÉNISCIDÉS 1. Pygoscelis Adeliae (lluiii)jron et Jue(|uinol). Collection : N° 93. — cf, île Petermann, G-II-1909. Iris marron; avant la mue. Estomac: vide, quel- ques petits cailloux. L. T. : 665. - A. : 190. - 0. : 182. - B. : 36. -T. : 23. - D. M. : 78-24 (1). N" 94. — 9 juv., île Petermann, 6-II-1909. Agé d'environ deu.x mois : il ne reste plus que quelques plaques de duvet : toutes les parties ventrales sont blanches, la région dorsale noire avec extrémité des plumes bleu-ardoise; paupière noire, bord interne de l'aileron blanc. Les dernières régions où le duvet brunâtre persiste sont le vertex, l'occiput et la nuque, la partie supérieure des ailerons. Iris brun. Esto- mac : Crustacés Schizopodes et Décapodes, petits cailloux. L. T. : 585. - A. : 179. - 0. : 101. - B. : 33. - T. : 21. - D. M. : 08-21. N° 95. — 9 juv., île Petermann, G-II-1909. Sept à huit semaines. En duvet, sauf le cou, la poitrine où il est en partie tombé, le front, le vertex, les parties latérales du corps au-dessus des ailerons. Le duvet est grisâtre dans la région ventrale, plus foncé et légèrement brunâtre sur les parties dorsales. Iris brun clair. Estomac : Crustacés Schizopodes et Décapodes. L. T. : 570. - A. : 171. - O. : 90. - B. : 31. - T. : 22. - D. M. : 70-22. N" 97. — 9 juv., île Petermann, 6-II-1909. Deux mois. Duvet sur le dessus de la tête et la nuque, sur les parties latérales du bas du dos et de la région sus-caudale, sur les parties postérieures des ailerons. La frange blanche interne de l'aileron com- mence à apparaître. Iris brun verdâtre. Estomac : Euphausies, petits cailloux. Parasites : quelques Acariens parmi les plumes du cou. L. T. : 580. - A. : 184. - Q. : 94. - B. : 33. - T. : 22. - D. M. : 70-21. N" 98. — 9 juv. (deux mois), île Petermann, 6-II-1909. Le duvet est tombé sur le menton et la gorge, le devant du cou, la partie antérieure des ailerons. Iris brun. Estomac : Euphausies, petits cailloux. L.T. : 520. - A. : 177. - Q. : 67. - B. : 28. - T. : 21. — D. M. : 68-21. N° 166. — cT juv. (quatre mois), île Petermann, 3-IV-1909. Iris marron, paupières noires, gorge blanche. Estomac : Schizopodes et Décapodes (370 grammes). L.T.:670. -E.:500. - A.: 188. - Q.: 140. — B.: 32. - T. : 24. - D. M.: 7.3-18. N" 197. — Q , île Petermann, 18-V-1909. Iris brun marron, paupières blanches. Estomac : Décapodes, Schizopodes. L. T. : 720. - E. : 510. - A. : 190. - Q. : 165. - B. : 35. - T. : 23. - D. M. : 7.3-17. (1) Les mensurations sont données en milli mètres. — L. T. = Longueur totale, E = Enver- gure, A = Ailes, Q = Queue, I! = Bec, T = Tarse, 0. M. = Doigt médian (celui-ci coinpiend la lon- gueur du doigt et celle de la grille; exemple : 73-17 veut dire que le doigt médian, y compris la grifl'e, a 73 millimètres et la griflo 17 millimètres). 6 OISEAUX ANTARCTIQUES. N" 198. — ^, île Prtormann, 21-\'-1900. Iris brun. E tomac : St'hizopodps et Décapodes (420 grammes-). N° 199. — çf, île Petermanii, 21-V-1909. Iris brun. Estomac : Schizopodes, Décapodes et une quantité de petits Poispons en partie digérés. L.T. : 730. - E.:520.— A. : 190. - Q. : 172.- B. : 38. - T. : 28. - D.M. : 75-19. N° 208. — cf , île Petermann, 22-V-1909. Iris brun. Estomac : petits Poissons, Schizo- podes, Décapodes. N" 22.'). — 9i îls Petermann, 16-VI-1909. lî'is marron. Estomac: deux Poissons, nom- breux Schizopodes et Décapodes. L. T. : G70. - E. : 480. - A. : 176. - 0. : 167. - B. : 33. - T. : 27. - D. M. : 67-19. N° 229. — c?, île Petermann, 19-VI-1909. Iiis brun. Estomac : petits cailloux, nombreux Poissons en partie digérés. L. T. : 750. - E. : 535. - A. : 194. - 0. : 185. - B. : 38. - T. : 29. - D. M. : 7.3-17. N° 228. — ô*, île Petermann, 16-VI-1909. Iris Lrun-marron. Estomac : vide, gravier. L. T. : 725. - E. : 520. - A. : 190. - 0. : 175. - B. : .37. — T. : 26. - D. M. : 70-15. N° 232. — d',île Petermann, 19-VI-1909. Iris brun-marrori. Estomac: petits Poissons en partie digérés. L. T. : 740. - E. : .520. - A. : 193. - O. : 170. - B. : 34. - T. : 28. - D. M. : 72-17. N° 233. — 9, île Petermann, 19-VI-1909. Iris brun. Estomac: quantité de petits Poissons. L. T. : 7.35. - E. 515 - A. : 192. - 0. : 170. - B. : 39. - T. : 26. - D. M. : 72-18. N° 238. — cf, île Petermann, 3-VII-1900. Iris brun. Estomac: petits Poissons, Schizopodes, Décapodes. L.T. : 750. - E. : 530. - A. : 192. - O. : 170. - B. : 46. - T. : .30. - D.I\I. : 77-19. N° 239. — 9^ îl'^ Petermann, 3-VII-1909. Iris brun Umcé. Estomac : petits Poissons. No 240. — rf, île Petermann, 3-MI-1009. Iri^ lirun l'oncé. E tnmac : quelques Poissons, Euphausics. L. T. : 720. - E. : 530. - A. : 200. - 0. : 175. - B. : ,38. - T. : 33. - D. M. : 72-18. N» 241. — o*, île Petermann, 3-VII-1909. Lis brun. E:=tomac : vide. L. T. : 695. - E. : 505. - A. : 188. - 0. : 155. - B. : 36. - T. : 32. — D. M. : 73-16. N" 244. — cf, île Petermann, 25-VII-1909. Iris ])run foncé. Estomac : Schizopodes, Déca- podes, quelques petits cailloux. N" 251. — 9i 'le Petermann, 25-VII-1909. Iris marrqn. Estomac: quelques Poiscons, Euphausies, Décapodes. Ovaire assez développé : 30 millimètres de long sur 14 millimètres dans sa plus grande largeur ; les ovules les plus gi'os ont un dia- mètre de 3 millimètres. L. T. : 690. - E. : 500. - A. : 185. - 0. : 185. - B. : 34. - T. : 28. - D. I^I. : 70-16. N« 253. - çf, île Petermann, 25-VII-1909. Lis brun. Estomac : vide. L.T. : 725. - E. 530. - A. 196. - 0. : 184. - B. : 39. - T. : ,30. - D. M. : 74-18. N" 254. — çf, île Petermann, 25-VII-1909. Iris brun. Estomac : petits Poissons, Euphau- sies, Décapodes, Ampbipodes [Eurisas microps A.-O. Walker (1)], gravier. L. T. : 740. - E. : 520. - A. : 190. - O. : 199. - B. : 36. - T. : 28. - D. M. : 75-17. N" 256. — 9i île Petermann, 29-VII-1909. Iris marron. Estomac : petits Poissons, Eupliausies, Décapodes, quelques Amphipodes. L'ovaire mesure une longueur de 30 centimètres sur 7 à 9 centimètres en largeur; l'ovule le plus gros atteint déjà 3""", 5. L. T. : 720. - E. : 520. - A. : 190. - Q. : 185. - B. : 37. - T. : 28. - D. M. : 77-17. (1) Ed. CiiEvuEix, Amiiliipodes (Deuxième Exp. anti fr., Duc. scienlilique?, ji. lii'i. Paris, 1913). OISEAUX ANTARCTIQUES. 7 N° 257. — cf, île PeliMmaiiii, 2it-7-i'J0n. Iris brun. Estomac: Poissons, Euphausics, Déca- podes. Pièces conservées dans le sel. Nos ggg à 891. — Poussins âgés de trois semaines à un mois. Baie de l'Amirauté, île du Roi- Goorgc (Shetlands du Sud), 26-XI1-1909. Duvet gris brunâtre, tarses et pattes d'un rose jaiuiâtro, iris gris brunâtre. N°s 892-893. — Pousfins âgés de deux à trois fcmainos. Même provenance que les précé- dents. N" 894. — Poussin de dix jours environ. Même provenance. N" .345. - o*- - N» 346 : 9, île Petermann, 22-XI-1909. Sijslèmc nerveux. - N^^ 348-349 : (f , île Petermann, 22-XI-1909. No 899. - 9. Baie de l'Amirauté, 26-XII-1909. De plus nous avons recueilli une collection de pièces anatomiques et de squelettes. En outre, nous avons rapporté une collection de 44 embryons aux différents stades de l'incubation (1). Cii'àce aux nomlireusps observations (iiii oui élu laili's depuis la iin du xix*^ siècle au cours des dinerentes expédilions dans les régions polaires australes, la vie de rAdélie nous est aujourd'hui assez bien connue. Cette intéressante espèce attire particulièrement Tattention de tous ceux ([ui pi'nètrent dans ces régions glacées. De quelque côté que l'on aborde TAntarctique, aussi bien par le sud de l'Amérique que par les longitudes de l'Afrique ou de l'Australie, rx\délie, sur tout le j)Ourtour de ce vaste continent polaire, est toujours l'un des aniuîaux que le navigateur rencontre sur sa roule. Dès les premières glaces de dérive, sur les premiers ice-blocks, il est là, en sentinelle avancée, observant le nouveau venu avec la curiosité qui lui est habituelle. Dès loi's, plus le navire s'enfonce vers le Sud, plus il pénètre dans l'épaisse banquise (pii défend l'accès des terres australes, plus nombreux sont les Adélies qui l'entourent. C'est l)ien lui, mélangé à ses congénères, le Pi/g. antarclica et le Pijfi. papua, le principal habitant de toute la lisière du continent antarctique : par sa présence continuelle, il anime les glaces de ses allées et venues. Ses kaah-kaaii., souvent répétés, jettent une note, ])eu harmonieuse, il est vrai, mais une note de vie qui tranche avec le souffle continu, avec la respiration monotone des glaces qui se frôlent sous rintluence de la houle. N'abandonnant jamais ces régions, ne dépassant |)as, vers le Nord, le (I) Voir Documenis einhnjnijcniqiws (l{. Antikinv et L. Gain). 8 OISEAUX ANTARCTIQUES. 60° de lai. Sud, il peuple les îles d'avant-garde, les pointes basses du continent antarctique, sur lesquelles, pendant quelques mois de l'année, les neiges, en fondant, laissent apparaître des lambeaux du sol. Sur des emplacements peu accidentés, il s'installe en nombreuses colonies pour la durée de la ponte et l'élevage dos jeunes, — formant alors ces sortes de villes bruyantes, ces u rookeries » qui comptent des milliers, souvent même des dizaines de milliers, et quelquefois aussi des centaines de milliers d'individus : colonies qui se trouvent aussi bien au sud qu'au nord du cercle polaire. Rencontré pour la première fois, en 18il, ])ar l'expédition de Dumont d'L'rville, au voisinage de la Terre Adélie, décrit par llombron et Jac- quinot (1), il fut retrouvé depuis cette épocpie par tous ceux qui visitèrent les régions froides australes. Nous ne donnerons que pour mémoire la liste successive des expé- ditions qui ont contribué, dans ces dix-huit dernières années, à faire connaître non seulement cette intéressante espèce, mais aussi tous les autres Oiseaux des régions antarctiques. Ce fut d'abord l'expédition de la « Belgica », sous le commandement de Ue Gerlache (1897-1 899), dans l'ouest de l'Antarctide sud-américaine, puis les expéditionsde la « Stella Polare " avec Borchgrevink (1898-19001, au cap Adare ; du « Gauss », avec le P^" von Drygalski (1901-1903), au sud de Kerguelen (Terre Guillaume II i; de 1' « Antarctic », avec le DrOttoNordenskjôld (1901-1903), vers les Shetlands du Sud ot la mer deGeorge-IV; de la « Scotia » avec le IK William Bruce (1902-1904), vers les Orcades et la Terre de Coats ; de la « Discovery » et du «. Mor- ning II avec Scott, vers les Terres Édouard-VII et Victoria et la baie de Mac-iMurdo ; du « Français », avec le D'' Charcot (1903-1905), en- bor- dure des Terres Palmer, Danco et Graham ; du « Nimrod », avec sir Ernest Shakleton (1907-1909), dans la mer de Ross et la baie de Mac- Murdo ; du « Pourquoi Pas? » (1908-1910), dans la région située à l'ouest de l'Antarctide sud-américaine; du « Terra Nova » (1910-1913), dans la merde Ross, expédition où son commandant, le capitaine Scott, trouva une mort sublime après son retour du Pôle ; du k Deutschiand » (1) HoMiiRcix et J.vr.Qf iNoi, AiDi. se. mit. (2), t. XVI,' 1841, p. 320. OISEAUX ANTARCTIQUES. 9 (191 1-11)13), avec Filchner, dans l»>s parages de la terre de Coals, et enfin de 1' « Aurora » (1911-1914), avec Douglas Mawson, dans la région de la Terre Adélie. Au cours de rExpédition du « Pourquoi Pas ? <>, nous avons rencontré à plusieurs reprises de nombreuses colonies d'Adélies, notamment à l'île du l^oi-George (Shetlands du Sud), à Port-Lockroy (île Wiencke), aux îles Booth-Wandel, Pelermann (PI. V, fig. 22), Argentine, et à l'îlot Détaille, dans la baie Matha, au sud du cercle polaire. Nous ne nous étendrons pas sur cet être bizarre, admirablement décrit par Racovitza (1), haut de 60 centimètres, à la tète noire sur laquelle tranche le cercle blanc de chaque paupière, au dos d'un noir bleuté, tandis que les parties ventrales sont d'un beau blanc luisant (PI. I, tig. 1). Nous ne voulons que résumer les observations qui ont été faites par les naturalistes des diverses expéditions et par nous-même, et donner' une monographie du genre dévie et des mœurs de cet intéressant Oiseau. L'Adélie pèse, en moyenne, de 4 à o kilogrammes ; sa température, d'après les quelques observations que nous avons prises, est de 39°, 2 à 39°, 3. Une numération des globules du sang prélevé sur un adulte capturé à l'île Petermann, le 3 avril 1909, nous a donné une moyenne de 2 150000 hématies par millimètre cube, les dimensions de celles-ci étant de 16 à 17 ^. sur 10 ij.. L'Adélie est à la fois curieux et naïf. Venant inspecter tout ce qui lui paraît étrange, il s'avance en se dandinant de droite et de gauche, puis s'arrête à quelques pas du personnage ou de l'objet qui attire son atten- tion, et, planté sur ses pattes, il étudie, cherche à com[)rendre, tout en poussant de petits cris interrogatifs ou étonnés, et en agitant lentement ses ailerons. Quand il n'est pas pressé, en terrain plat, il marche sur les pattes, dans la position verticale (fig. ii), la tète portée en avant, les ailerons légèrement ouverts ou pendant le long du corps. Veut-il gagner du temps ou prendre la fuite, alors sa façon d'avancer est tout autre : il se laisse (1) E.-G. Racovitza, Résultais généraux de rexpédition antarctiquf Ijelge ICaaserics scient, delà Soc. zool. de France, 1900, 8l-'.12i ; \'ers le Pùle Sud (Causeries scient, de la Soc. zoot. de France, 1900, 175-242) ; La vie des animaux el des plantes dans l'Antarctique [Exp. ant. belge, sous le com- mandement de A. de Gerlache, 1897-99 [Soc. roy. belge de géographie), Bruxelles, 1900, 177-230]. Expédition Charcot. — Gain. — Oiseaux antarctiques. 10 OISEAUX ANTARCTIQUES. tomber sur le ventre et glisse clans cette position, se poussant avec les pattes (fig. 1). Vient-il à rencontrer une légère montée, pattes et ailerons lui servent alors à aller de l'avant (fig. 2); rencontre-t-il. au contraire, une descente, il s'y laisse simplement glisser (PI. Il, fig. 10), se servant des ailerons en guise de balanciers (fig. 3). Poursuivi, TAdélie peut aller \ I II f li\ ' il' 11 \ F (' li\ il i ni ■ I ; I':, 1 1 .i:'i ; 1 Fig. 1 à 5. — Empreintes de Pingouins sur la neige. — Fig. 1 : Progression sur le ventre, avee l'aide des pattes, en terrain plat. — Fig. :îî : Progression sur le ventre, avec l'aide des pattes et des ailerons, en montée légère. — Fig. 3 : Progression sur le ventre, avee aide légère des pattes, en descente douce. — Fig. 4 : Progression sur le ventre, à liane de cule.iu, en montée légère. — Fig. ji : Progression en position verticale ; empreintes des jiattes et traces laites par la queue. (Les Uéclies indiquent la direction de la pente.) assez vite dans cette position, pour t[u"il soit difficile à un homme de l'attraper à la course : pattes et ailerons agissent rapidement sur la neige pour augmenter sa vitesse et servent aussi, par des poussées plus vio- lentes d'un côté ou de l'autre, à sa direction. Ces Oiseaux arrivent souvent à parcourir de grandes distances sur la banquise : au cours d'une excursion, en janvier 1909, dans la baie Mar- guerite, nous avons trouvé des traces dAdélies, à plus de 22 kilomt'tres de la mer libre. Parfois, ils font aussi de sérieuses ascensions, grimpant dans les rochers, sautant de pierre en pierre, et, dans les endroits diffi- OISEAUX ANTARCTIQUES. it cilos, s'aidant des ailos ot du bec, ils |tarviennont à f.tiro do véritahlos rétablissements. Le 12 novembre lOUO, le L)'" Charcot nous fit remaïquer des traces de Pingouins que l'on apercevait distinctement sur le glacier de la Terre de Grahani faisant, à 2 milles de distance, face à l'île Pelermann. Ces traces étaient visibles jusqu'à une hauteur de liiO mètres. A la longue vue, on distinguait de nombreuses empreintes placées les unes à côté des autres. En suivant cette piste, nous avons découvert, près du cap Rassmussen, en bordure d'une crevasse qu'ils ne pouvaient franchir, 31 Adélies, la plupart couchés. Ces Oiseaux étaient alors à 30 ou 40 mètres au-dessus de la mer. D'une part, la trop grande largeur de la crevasse, d'autre part, la pente très forte du glacier en cet endroit, les avaient empêchés de continuer leur chemin pour arriver à rejoindre la lianquise. Que signifiait la présence de ces Oiseaux en cet endroit? Après de longues recherches, nous avons retrouvé leurs traces à leur arrivée sur le glacier. Ils étaient grimpés en un point où le front du glacier, suivant la déclivité du sous-sol qui s'enfonçait assez profondément, s'abaissait à environ l°i,50 au-dessus du niveau de la mer. C'était d'ailleurs l'un des très rares endroits de toute cette côte par lequel il nous était possible, dans nos excursions, d'accéder sur les glaciers de la Terre de Graham. Quel but poursuivaient ces Adélies en allant sur le glacier ? 11 est vrai- sendjlable qu'ils s'étaient perdus. Peut-être la formation subite de la banquise, par suite de la reprise du froid, puis une chute abondante de neige, les avaient-ils déroutés? Peut-être étaient-ils grimpés sur ce gla- cier dans l'espoir de retrouver plus loin la mer libre, ce qui nous parait invraisemblable, — la marche sur la banquise leur étant moins pénible et plus favorable. Il faut certainement attribuer leurs ascensions successives à une erreur de direction. Après avoir fait près de 2 kilomètres sur le glacier et grimpé à lùO mè- tres pour redescendre vers la mer, après avoir longé et contourné maintes crevasses, ils sont arrivés en l'endroit où nous les avons trouvés, ne pouvant pousser plus loin leur excursion involontaire, arrêtés et par une crevasse, et par ià-picdu glacier tombant dans la mer. Le 13 novembre, la petite troupe a essayé vainement de gagner la mer 12 OISEAUX ANTARCTIQUES. en loi];j,eant !a crevasse, mais renti-eprise lui parut sans doute trop har- die, car elle est revenue sur ses pas pour camper au môme point que la veille. Le 14, les Adélies n'ont pas bougé. Enfin, le 15, il n'y a plus trace d'Adélies sur le glacier : le chenal, à la suite d'un violent coup de vent de N.-E., s'est dégagé : après un jeûne de plusieurs jours, tiraillés par la faim, les Adélies auront employé les grands moyens ; peut-être se seront-ils laissés glisser dans la mer, le long de la l'alaise de glace, ou bien encore, suivant leurs anciennes traces, seront-ils revenus à l'endroit où ils avaient abordé le glacier. Toujours assez lourdauds d'allure sur terre, les Adélies ont dans la mer, où ils prennent leur nourriture, une agiliti' et aussi une sûreté de mouvements extraordinaires. Nageurs merveilleux, ils vont à la recherche de petits Crustacés Schizopodes appartenant au genre Eup/iat/sia (Eup/iansia suprrha), qui vivent par énormes bancs, fréquen- tant le plus souvent la lisière du pack, le voisinage des icebergs et celui des glaciers en bordure du continent. Fréquemment aussi, ils se nour- rissent de Crustacés Décapodes. Parfois, et principalement au printemps et en été, on trouve dans leur estomac des petits Poissons longs de quel- ques centimètres, — et môme, mais plus rarement, quelques Amphipodes et des becs de Céphalopodes. On les voit alors fendre l'eau, à grands coups d'ailerons, filant souvent en zigzags, pour se dérober plus facilement à leurs redoutables ennemis, les Phoques (1) et les Orques. La queue et les pattes, dans cette façon de progresser, sont seulement employées comme gouvernail. Mais, si l'Oi- seau vient à se reposer à la surface de la mer, alors, au lieu des ailes, les pattes lui servent pour avancer. Arrivés sur le lieu de pêche, ils bondissent hors de l'eau, à intervalles réguliers, pareils à de petits Dauphins, et faisant des saiîts qui dépassent 50 centimètres au-dessus de la mer. Lorsqu'ils sont en pleine mer, loin des côtes, il leur arrive fréquem- ment de se reposer sur un floë ou débris de banquise (PI. II, fig. 12). Ils reconnaissent tout d'abord l'emplacement où ils veulent sauter, puis, (I) Le Phoque crabier [Lobodon cardnophmjm Gray), le Phoque de Weddell {Leplowjc hôtes Weddelli Lesson) et suitout le Léopard de mer {Hydiuii/a leplonyx Blainville) font une ample consommation de ces Oiseaux, ainsi que des autres espèces de Sphéniscidés. OISEAUX ANTARCTIQUES. 13 décrivaiil un vnsto cercle, ils prennenl ieui' éhiii <'t bondissent hors de l'ean, vers l;i |)la(|ue de glace sur la(|uelle ils retombent le corps droit, sur les pattes. Ils arrivent à l'aire ainsi des bonds (jui atteignent plus de 2 mètres de hauteur. Parfois l'élan est insuffisant et le coup manqué : ils recommencent alors, sans découragement, jusqu'à ce qu'ils réussissent. L'Adélic est brave et fuit rarement devant le danger. Vient-il à être tourmenté, il fait face à son agresseur, hérisse les plumes noires qui recouvrent la région cervicale; puis il prend sa position de combat : le corps droit, la tète haute, le bec en l'air, les ailerons redressés, ne perdant pas de vue le provocateur. 11 fait alors entendre une sorte de ron- ronnement, de grognement sourd, pour bien prouver qu'il n'est pas con- tent et ne laisser aucun doute sur la ferme résolution qu'il a de se défendre. En cette mise en garde, il attend. L'ennemi bat-il en retraite, alors le Pingouin abandonne son altitude menaçante. Souvent il reste sur place, parfois il se retourne et fuit ventre à terre, se poussant de toute la force de ses pattes et de ses ailerons. Vient-il à être rejoint, au lieu de chercher à augmenter de vitesse, il s'arrête, se retourne, fait face de nouveau au péril et revient à sa position de combat. Parfois aussi il prend l'oftensive, se jetant sur son agresseur, qu'il maltraite fort à coups de bec et d'ailerons. L'arrivée des Adé/ies à la raokerie. — Vers la fin de l'hiver ou le début du printemps, les Adélies abandonnent la lisière du pack, où ils ont passé la mauvaise saison, pour se porter vers le Sud, avançant avec la mer libre qui gagne de plus en plus sur la banquise. Celle-ci, en effet, sous l'induence des températures plus élevées auxquelles se joignent, dans l'œuvre de destruction, le vent et la houle, se débite peu à peu en plaques, en floës, qui sont emportés par les courants et vont former ces glaces de dérive qui se trouvent en abondance sur tout le pourtour de l'Antarctique. Les Pingouins, avec la mer libre, reviennent peu à peu vers les lieux où ils ont, chaque année, l'habitude de construire leurs nids. Ils y reviennent soit les uns après les autres, par petites troupes, comme cela eut lieu à l'île Petermann, — soit au contraire, mais ce cas est plus rare, en colonnes compactes, tous à la fois, comme nous 14 OISEAUX ANTARCTIQUES. ravons constaté pour la colonie placée sur l'une des iles Argentine. Les colonies de ces Oiseaux sont presque toujours situées en des points du continent ou des îles qui le bordent, assez faciles d'accès, sur les pentes basses ou les rochers peu escarpés bien exposés aux rayons du soleil, là où le sol se débarrasse de la couche annuelle de neige. Ces rookeries sont surtout nombreuses en bordure des Terres de Graham, Danco, Louis-Philii)pe et du Roi-Oscar, des iles de l'Archipel Palmer, dans l'Est des Shetlands du Sud, aux iles Orcades, puis vers la Terre Adélie et la partie Nord de la Terre Victoria. C'est dans l'Antarctide sud-américaine, près de la Terre de Graham, sur l'ile Petermann, située par 65° 10' 32" de lat. S. et ()Go30' 30" long. W. Paris, que j'ai pu examiner en détail ces intéressantes bêles, et les observations suivantes sont le résumé des éludes ixiursuivies en cette ib' pendant près d'une année, du mois de janvier à la fin do novembre 1900. L'emplacement de la rookerie est restreint : voisin de la côte, il s'étale sur une longueur de quelque 200 ou 300 mètres jusqu'à une hauteur de 2o mètres, divisé en plusieurs ilôts. A la fin de l'hiver, après les nombreuses chutes de neige, la surface du sol est recouverte d'une couche uniformément blanche que tache çà et là quelques poinle- ments de roches. Mais la venue des Pingouins ne va pas tarder à faire prendre un aspect tout dillerent à celte parlie de l'ile. C'est au mois d'octobre que les premiers Adélies ont fait leur apparition. Dans le chenal de Lemaire, qui sépare Pelermann de la Terre de Graham, la l)anquise se frag- mente peu à peu, les plaques de glace s'en vont à la dérive, laissant de grandes flaques d'eau libre qui s'augmentent journellement. De cette direction partent quelques cris de Pingouins, animaux d'avant- garde qui commencent à venir rôder autour de leurs anciennes rookeries. Le 12 octobre, le premier Adélie vitMit rendre visite à son ancienne patrie, puis il disparait les jours suivants. Le 15 octobre, les deux premiers Oiseaux se fixent sur l'île. Il y en a i le 10, V) le 20; puis le 21 tous ont disparu. C'est à partir du 22 qu'ils prennent vraiment possession de leur OISEAUX AXT ARCTIQUES. 15 rit('' ahan(lonn<''(> dcimis huit mois. A !> hciiros du m;ilin, ils smil 10: pliisiours voiil. vicniHMit, somhiant d(''j;i clicpclicr les cailloux indispon- saLlc à la oonslfuclinii de leur nid; mais coux-ci sont encore recou- verts de neii;e. A 2 heures de l'après-midi, 2(1 oiseaux sont ari'ivés : 3 commencent leur nid. A (i heures du soir, ils sont .'33. La tem|)é- ralure de l'air est voisine de -j- 1° : avec les allées et venues des Adélies, la neige fond vite, aussi les cailloux qui avaient servi l'année précédente pour la confection des nids apparaissent-ils de tous côtés. Le 23 octobre, les Pingouins sont 'M) à \) heures du malin, 61 à I heure de l'après-midi, Oti à 0 heures du soir. La plupart construisent leur nid : l'un, plus heureux ou plus travailleur que les autres, a déjà terminé le sien. Les querelles de propriété commencent, chacun défend son bien. Et tous les jours, d'heure en heure, le nombre des habitants de la colonie augmente. Il semble, et ceci m'a été confirmé par la suite, cpie ces Oiseaux retrouvent un pays connu. Ils arrivent tranquillement, les uns après les autres, nullement étonnés, comme s'ils s'étaient donné rendez- vous. Aucune surprise chez eux, aucune hésitation : on perçoit faci- lement que ce coin de l'île leur est familier. — A peine arrivés beaucoup se couchent sur la neige comme pour se reposer des fatigues d'un long voyage; quelques-uns, plus résistants ou moins paresseux, cherchent les cailloux nécessaires à la construction de leur nid iPI. I, fig. 7 et 8) ; mais il règne encore peu d'entrain dans la colonie. Le blanc de leur plastron commence à se maculer de la boue rouge caractéristique de leurs rookeries. Avec les températures voi- sines de zéro dues au vent de N.-E. qui souffle presque sans arrêt, la neige fond rapidement, et cette fusion est encore facilitée par l'apport continuel d'eau salée que ces animaux transportent sur eux en venant de la mer, et dont, avec leurs allées et venues conti- nuelles, ils imprègnent le sol. Le guano des années précédentes fait bien- tôt, avec la neige à demi fondue, une sorte de bouillie lie de vin, dont les habitants de la cité ne tardent pas à être souillés (PI. 1, fig. 2). i6 OISEAUX ANTARCTIQUES. A quoi faut-il attribuer la couleur spéciale que prend le sol des rookerios du Pingouin Adélie? Cela tient à Talimentation presque exclusive de l'Oiseau en Ëup/taiisies, Crustacés dont la matière colorante rouge s'altère peu dans son passage à travers le tube digestif et donne aux excréments une couleur rouge-brique ou lie devin. C-etto particularité permet d'ailleurs de reconnaître de très loin l'emplacement d'une colonie d'Adélies. Une autre circonstance permet aussi de s'orienter pour découvrir les rookeries qui ne sont pas visibles, cachées parfois derrière quelque mou- vement de terrain : c'est l'odeur très persistante et fort désagréable qui s'en dégage, odeur à la fois de poisson et d'ammoniaque, que les courants aériens transportent souvent à une distance ti'ès grande. La vie de la rookerie devient plus active. Ce sont surtout les mâles qui arrivent les premiers. La plupart commencent la construction du nid. Celui-ci se compose uniquement de petites pierres en plus ou moins grande quantité, suivant la peine que s'est donnée le constructeur. Pres- que toujours le niàle se charge de la recherche des cailloux : il les apporte à lafemelle qui les range, les dispose en cercle de manière aménager au centre une dépression dans laquelle seront déposés les œufs. Pour faire ce travail, la femelle est le plus souvent couchée dans le nid : elle tourne et retourne les pierres qui sont près d'elle, les déplace, les arrange à sa façon, tandis que le mâle continue les allées et venues, apportant chaque fois un nouveau caillou. Parfois aussi la femelle, comme le montre l'observation suivante, con- tribue à la recherche des matériaux de construction. Une femelle, le plastron rougi par la boue des rookeries, a beaucoup travaillé à la confec- tion du nid; lassée par ce dur labeur, elle a besoin de repos. Le mâle, au contraire, est alerte, propre : à son plastron blanc immaculé, on devine qu'il revient de la pèche. La femelle vient de le mettre au courant de ses fatigues, et, tandis qu'elle se couche sur le nid, en bon mai'i, le mâle rattrape le temps perdu : il court plutôt qu'il ne marche, les ailerons déployés, chercher les petites pierres à une cinquantaine de mètres de là: puis il revient aussi vite, passant hors de portée des auti'es couples, de façon à ne pas troubler l'ordre de la cité, il va déposer sa charge sur le nid ; la femelle examine si le caillou a été mis en bonne place, puis elle OISEAUX ANTARCTIQUES. 17 reprend son sommeil l<''i^er, tandis que le mâle part pour un nouveau voyage. Et les Adélies arrivent toujours plus noiubreux. Sur la hancjuise du chenal de Lemaire (26 octobre), on voit partout des petites troupes : Tune d'elles, sur un floë, est composée de 80 individus : tous dormant, sauf cinq sentinelles qui entourent le groupe et veillent. A Petermann, sur la rookerie, il y a \ 17 Oiseaux le 24 octobre, 194 le 25, 281 le 26, 387 le 27, 448 le 28, 696 le 29. Le dégel continue, le moindre rocher dt'couvert est aussitôt occupé; plusieurs nids sont déjà terminés. Les petites pierres se font de |)lus en plus rares; il devient difficile aux nouveaux arrivants de s'en procurer : aussi les derniers venus usent-ils de ruse pour en voler aux nids voisins. Voici, par exemple, un Adélie qui reste au centre d'un amas de cailloux (plus qu'il ne lui en faut pour faire son nid) et le défend contre un voisin qui cherche, par tous les procédés, à lui en soustraire :1a querelle s'anime et le voisin est obligé de battre en retraite. Mais, pendant tout le temps que dure la dispute, un troisième larron profile du relâchement dans la surveillance exercée sur les autres points du tas de cailloux et enlève au possesseur tout ce qu'il peut de ses précieux matériaux. Les querelles de propriété augmentent, chacun travaille pour soi: l'égoïsme règne en maître. La méfiance est partout. On se méfie du voisin qui, dès qu'il approche, est soupçonné : cherche-t-il, malgré les cris, les menaces, à avancer encore, il est reçu à coups de bec (PI. 111, fig. 15) ; vient-il à voler un caillou et à être surpris, il est poursuivi et corrigé d'importance. A tout moment, des querelles, des comljats de ce genre éclatent. Et souvent une dispute entre deux individus, dégéné- rant en bataille, finit parjeter le trouble dans tout un coin de la rookerie (Pl.llljfig. 16). L'Adélie estun farouche individualiste, constamment en conflit pour défendre sa propriété. La population devient de plus en plus dense : il y a 852 Oiseaux le 30 octobre, 1 152 le 31, 1295 le 1" novembre, 1575 le 3, 1850 le 6. Si à file. Petermann les Adélies viennent les uns après les autres sur le lieu de ponte, il peut se faire aussi que tous les Oiseaux d'une même Expédition Chai'cot. — Gain. — Oiseaux aiiUicliiiues. 3 i8 OISEAUX ANTARCTIQUES. rookerie arrivent on même temps. Ce cas s'est présenté pour les Pingouins ([ui nichent sur l'une des îles Jallours, au sud de Petermann, à la hauteur du cap Tuxen. Le 26 octobre, le chenal de Lemaire était couvert de glaces de dérive jusqu'à la hauteur de l'île Petermann, tandis que vers le Sud et dans l'Ouest la l)anquise compacte s'étendait à perle de vue. Or, à cette date, à 8 h. 30 du matin, une troupe de plusieurs milliers d'Adélies (4000 à 5 000 environ) montait sur la banquise près des îles situées au sud de Petermann et faisait route dans la direction des îles Argentine. Elle était précédée à quelque distance par une centaine d'individus qui semblaient marcher en éclaireurs et former comme une sorte d'avant-garde. Le lendemain 27 octobre je constatai, à la longue-vue, la présence des Adélies sur les rookeries des îles Jallours, et il m'a été facile d'en compter plus d'un millier. Je voyais nettement leurs allées et venues à la recherche des cailloux et la construction des nids. A cette date, ces îles étaient encore entièrement cernées par la ban(|uise. Sur les rookeries de Petermann, la neige continue à fondre, mais beaucoup de rochers sont encore ensevelis et les Oiseaux obligés de rester sur place en attendant qu'elle disparaisse pour laisser à découvert le rocher qu'elle cache (PI. III, fig. 13). L'instinct de ces animaux, joint à la connaissance des lieux, est fort curieux : on les voit, par petites troupes, se coucher à la surface de cette neige en un point déterminé. Ils semblent prévoir que, en cet endroit seulement, la neige, en fondant, leur rendra le rocher et les petits cailloux qu'ils savent être au-dessous. A force de stationner à la même place, sous l'influence de la chaleur qu'ils dégagent, ils finissent par se creuser un trou dans lequel ils déposent les quelques pierres qu'ils ont pu trouver; et peu à peu, chaque jour la dépression se creusant davan- tage, ils parviennent au rocher tant désiré. Les iMégalestris [Mocjalef^tris Maccormicki) et les Goélands dominicains [Larus fIo}/iiniea?n(s) commencent à renier au-dessus des rookeries, à la recherche des nmfs. Mais les Adélies n'ont encore aucune occasion de s'en émouvoir, et la présence de ces Oiseaux de rapine les laisse indifl'é- OISEAUX ANTARCTIQUES. Ig rcnts. TI n'en sera pas de MK'iur dans quelques jours, lors(|U(' les pre- miers œufs seront pondus. Lfi rie à la rookerie avant la ponte. — Dès que les Pingouins arrivent à la rookerie, les mâles se mettent à la recherche d'une femelle avec laquelle ils resteront jusqu'à ce que les jeunes soient assez âgés pour se débrouiller seuls. Pleins d'entrain devant les femelles, les mâles font une cour assidue. l'arfois deux mâles, ayant les mêmes goùls-, font la cour à la même femelle. 11 faut alors les voir rivaliser de prévenances. La femelle, enca- drée de ses deux prétendants (PI. III, fig. 13) qui font probablement assaut de belles paroles, nose pas trop vite se prononcer : elle est inti- midée. Et ces assauts d<' galanterie se terminent, en général, pour les deux prétendants, par une bataille en règle : mais je ne puis dire avec certitude si le vainqueur de la lutte engagée devient fatalement le com- pagnon de la dame Adélie. Lorsqu'un mâle est agréé, le nouveau couple mène la vie en commun et ne se quitte plus. Malheur à celui qui essaierait de séduire la com- pagne officielle. Le mari vient-il à s'en apercevoir, il tombe sur l'intrus à coups de bec et d'ailerons (PI. III, lig. 10). Mais ils sont lun et l'autre courageux : aucun ne veut avoir le dessous, d autant que la femelle est là, qui assiste à la lutte. Les coups pleuvent, les combattants se roulent dans la boue rougeâtre; enlin l'audacieux flirteur finit presque toujours par battre en retraite, poursuivi par le mari ofïensé. Tout le quartier de la cité, témoin de cette querelle intime, entre en effervescence. Dans sa fuite précipitée, le coupable court au plus près, sans se soucier de ce qu'il rencontre, dérangeant tout sur son passage. En cherchant à le rattraper, l'outragé fait de même : les cailloux des nids roulent de tous côtés, et les voisins, tout à l'heure si tranquilles, maintenant bousculés, font entendre un brouhaha assourdissant : au calme succède la tempête, dans ce coin de rookerie mis on désordre par la fuite de l'un et la pour- suite de l'autre. Il en résulte une mêlée générale : les coups pleuvent de tous côtés, accompagnés de vociférations nombreuses. Et le calme ne renaît qu'après le départ des fauteurs de désordre, quand les différents couples se sont 20 OISEAUX ANTARCTIQUES enfui iTlrouvés, chose qui parait au premier abord fort dillicile, mais que j'ai toujours constatée. Alors pour exprimer sans doute la satisfaction de se revoir sain et sauf, chaque couple, les deux Oiseaux se faisant face, lèvent le bec en l'air, puis font osciller la tète et le cou, alternativement de droite et de gauche, tout en faisant entendre une sorte de coassement ininterrompu (1*1. I, fig. 5). Mais si les flirts existent parfois dans le monde pingouin, les ménages unis sont cependant la très grande majorité. Le 29 octobre, j'ai marqué plusieurs de ces ménages, et jai constaté pour chacun d'eux que le même mâle et la même femelle restaient ensemble pendant toute la période de l'incubation et les premières semaines de l'élevage des jeunes. Pour un seul couple, cependant, l'un des conjoints, le mâle, a été abandonné par sa femelle et mis à l'index de la rookerie. Je fus involontairement, je dois l'avouer, l'auteur de ce pénible exil. J'avais l'habitude de marquer les couples en expérience d'une tache de couleur rouge ou blanche faite au pinceau. Mais ce n'est pas chose facile que de badigeonner ces Oiseaux à la place prévue d'avance, elle mâle en question reçut mon coup de pin- ceau en pleine figure : une superbe tache rouge recouvrait tout le fi'ont et la tempe droite. L^n tel déguisement ne plut nullement à la femelle du Pingouin, non plus qu'au reste de la colonie qui le chassa sans pitié et lui interdit l'accès de la rookerie. Et je le vis les jours suivants, sur la neige, à l'écart de ses semblables, en quarantaine, puis il disparut subite- ment. Alors je me suis demandé avec peine si je n'avais pas un suicide sur la conscience!... ]*ar contre, la femelle, moins triste, avait repris un nouveau compagnon. Les femelles sont en général plus craintives que les mâles. Elles attaquent rarement. De taille légèrement plus petite, le bec moins épais, elles hérissent moins les plumes de la tète quand elles sont en colère. Leur cri est plus sourd que celui du mâle. Lorsqu'on se promène au voisinage des rookeries, on remarque cer- tains Oiseaux, des mâles qui prennent une pose particulière : debout sur les pattes, ils allongent le cou, le bec en l'air, verticalement, et ils l'ont entendre une sorte de gloussement, en même temps qu'ils battent des OISEAUX A \T ARCTIQUES. 21 ailes avoc drs mouvements Iciils el i-ythmés (IM. I, (ii;. 6). Ce semble être chez eux une l'aron de se divcitii', une manière de prouver leur salis- faction, qui se reproduit surtout pendant la durée des appartements et de la ponte. Commencée le 2(S octobre, la période des appariements se continua jusque vers la fin de novembre. L'appariement donne lieu à une curieuse cérémonie. La femelle est généralement couchée sur le nid; le mâle, lui faisant face, s'approche lentement, avec précaution, la tête basse. Subitement, il monte sur le dos de la femelle et se tourne pour se présenter dans le même sens que celle-ci. Pendant tout le temps qu'il est ainsi perché, il cherche constam- ment, en déplaçant ses pattes et en étendant ses ailerons, à garder un équilibre qu'il finit bien souvent par perdre. Quand il peut conserver cet équilibre, il se penche en avant, sans doute pour exciter la femelle qui redresse la tête de manière à rapprocher son ix-c de celui du mâle (PI. III, fig. 14); les deux becs restent ainsi en contact jusqu'à ce qu'une éjaculation rapide mette fin à la cérémonie. Aussitôt le mâle abandonne le dos de la femelle ; alors, face à face, les tètes basses, les deux Oiseaux restent un moment immobiles. Enfin, la femelle remue la queue, secoue ses plumes, tandis que le mâle se tient debout, près du nid. Durant les chutes de neige et les fortes tempêtes (nous l'avons constaté à mnintes reprises, et notamment le 3novembre), lesAdélies se couchent le plus souvent le dos au vent, et ils attendent la fin de la bourrasque. Si la neige ou le chasse-neige sont abondants, il peut arriver que les Oiseaux se trouvent en partie et même complètement recouverts. Parfois cette neige, au contact du corps de l'animal, fond à demi et forme de petites boules de glace pareilles à de grosses larmes, qui se fixent aux plumes ; et, lorsque l'animal remue, ces petits glaçons produisent, en se heurtant les uns contre les autres, une sorte de tintement, comme un bruit de verres qui se choquent. Si les Pingouins sont pris par ces bourrasques, lorsqu'ils vont à la pêche ou en reviennent, ils attendent la fin de la rafale, ou ils continuent leur route, marchant les uns derrière les autres, eu longues processions. Le 9 novembre, des Oiseaux arrivent encore sur l'île. Les retardataires, i2. OISEAUX ANTARCTIQUES. et ils sont nombreux, cherchent des cailloux pour leurs nids : mais les pierres se font de plus en plus rares. J'ai remarqué un Adélie (jui faisait à chaque voyage plus de 100 mètres pour aller chercher des cailloux : ils se trouvaient assez abondants sur des rochers élevés d'une dizaine de mètres au-dessus des dernières rookeries actuellement habitées. 11 y avait eu là probablement une ancienne colonie abandonnée sans doute par suite de la diminution des habitants de la cité. Notre Pingouin, à chaque voyage, transportait un caillou à son futur nid, lequel caillou était le plus souvent volé par un de ses semblables, dès qu'il partait faire un nouveau voyage, et cela malgré lafemelle qui essayait de défendre son bien. Il se donnait un mal inouï pour n'arriver à aucun résultat, .l'eus pitié de lui : et, tandis qu'il était absent, ayant fait au préalable une ample provision de ces cailloux si rares et tant recherchés, je lui confec- tionnai un nid superbe, comme nul de ses collègues n'en possédait. A son retour, son premier mouvement fut agressif, et il me gratifia d'un coup d'aileron. Puis, comprenant que je ne lui voulais aucun mal, il s'adoucit, et me regarda remplir de cailloux le trou (ju'il était péniblement parvenu à faire dans la neige. Alors il s'installa, rangea les cailloux à leur place définitive, se laissant caresser sans aucun mouvement de révolte, tandis que la femelle, calme à côté du nid, regardait son compagnon, en pous- sant de temps en temps des ronronnements de satisfaction. La ponte, l incubation, f élevage des Poussins. — Les Adélies pondent deux œufs, très rarement trois. Si on enlève les œufs du nid, on peut encore arriver à faire pondre deux ou trois œufs, mais ceux-ci sont de plus en plus petits et ne renferment souvent que de l'albumine. Les œufs, d'un blanc légèrement verdàtre, ont en moyenne un grand diamètre de (38 à 72 millimètres sur 55 à o8 millimètres (PL IX, fig. 38, A ). Leur poids moyen varie entre 125 et 135 grammes. Le plus petit ceuf trouvé (un o'uf de quatrième ponte dépourvu de vitellus) mesurait 17 sur il millimètres et pesait 53 granmies. Le vitellus est jaunâtre comme celui des œufs de poule. Le tableau suivant donne la liste de la collection des nnifs d'Adélies que nous avons rapportés de l'Antarctique, avec pour chacun d'eux la prove- nance, la dimension, le poids et l'indication de la ponte. OISEAUX ANTARCTIQUES. 23 NUMERO ■rur.iio. 528 529 530 531 550 551 552 553 554 555 550 557 558 559 500 561 5(i2 563 504 565 506 507 5(')8 569 570 571 Ht 2 57:î 574 575 570 577 578 579 581) 581 582 583 584 585 586 587 588 589 590 591 592 593 594 595 590 PONTE. {■"■ UJN(iUEUK LAUUKlIlt en fil POIDS. PHOVENANCE. DATE. iiiillinu-lros. millimètres. 77 50,5 ■) Ile Booth-Wandel. 30-XH-190S. ()1,5 48 ■> — — • 02 47 •1 — — 73 55 •} — — 75 59 148 Ile Petermann. 19-XI-1900. 70 59,3 144 — — 72 58,5 143 — — 70,5 08,5 140 — — 73 58 138 — — 73,5 57,5 138 — — 73,5 57,5 138 — — 70 58 137 — — 70 50 130 — — 74,5 55,5 133 — — 77,5 54,5 127 — — 74,5 54,5 12() — 70 57 126 — — 73,5 55 125 — — 08,5 50,5 124 — — 70 55,5 119 — — 07 55,5 117 — — 74 53 116 — — 09,5 54 113 — — 00,5 54 113 — — 73 52,5 112 — — 05,5 55 111 — — 07 52,5 102 — — 07 52 101 — — 00,5 49 90 — — GO 49 89 — — 70 58 1:33 — 20-XI-1909. 77 58 146 — — 72,5 58,5 140 — — 71 50 120 — — 7'i 53 117 — — 75 53 119 — — 07 55 116 — — 04 52,5 100 — — 64 50,5 93 — — 05,5 51 97 — — 08 49,5 96 — — 02 50,5 90 — — 05 40 7,5 — — 53,5 47 08 — — 51 ,5 43,5 57 — 22-XI-1909. 08 55 126 — — (J7 51 90 — 21-XM909. 09,5 52 109 — 22-XI-1909. 74,5 52 115 — — 05,5 54 110 — ■ — 47,5 41 53 — 23-XI-1909. 24 OISEAUX ANTARCTIQUES. NUMÉRO LONGUEUR LARUEUn PONTE. en en POIDS. PROVENANGE. DATE. d'ordre. millimètres. millimêli-es. ()(»:i 0.' O'i 50,5 110 Ile Petermann. 25-XI-1009. 00-i — 77 5:3 124 — — 605 — 51,5 41,5 .50 — — 0(X> :',<• m 48 80 — — 007 — 05,5 48 80 — — r>()8 — 01,5 50 88 — — (i( )0 — 01,5 51 8!) — — 010 — C() 48 83 — — 61 r — 00,5 52,5 107 — — 012 Irc 08,5 58 130 Jléme 20-Xl-l'.iO(t. 013 Oe 07,5 57,5 120 21-Xl-IOO'.). 014 3<- 05 50,5 118 ' 2'i-Xl-l'.)0!l. 015 Oe 75,5 54,5 12'i (l"'|?poiite.K».5(;0.i Les deux premiers œufs furent pondus le !) novenibce. Tui(]uet signale le déijut de la ponte à l'île Booth-Wandel, le A novembre 1904. C'est l'époque tant attendue des explorateurs qui, réduits bien souvent à une alimentation presque exclusive de conserves durant les mois d'hiver, voient avec plaisir arriver cette période. Ces ti'ufs sont comes- tibles jusqu'au huitième jour d'incubation. Le 13 novembre, nous avons trouvé Oœufs, 10 le 14, 341e 16, 801e 17, 76 le 19. Et c'est bientôt par centaines que se comptent journellepient les œufs pondus, dans la rookerie de Petermann qui se compose de 3 000 à 4000 individus. On trouve 134 œufs le 20 novembre, 181 le 21 , 122 le 22, 135 le 23, 240 le 24, 30o le 25. A cette époque, beaucoup d'œufs sont déjà plus petits que les autres. Ils proviennent de troisièmes pontes. La ponte décroît vers la tin de novembre, pour se terminer au début de décembre. Tous les chiffres donnés plus haut, et principalement ceux des pre- miers jours de ponte, sont bien inférieurs à la réalité. Malgré des protes- tations journellement réitérées, nous n'avons pu obtenir que l'on empêchât les visites secrètes de certains hommes aux rookeries et la disparition de nombreux œufs. C'est ainsi (nous l'avons appris depuis) que les réserves de l'équipage se montaient à un millier d'a-ufs : naturel- lement ceux-ci ne figurent pas dans nos statistiques précédentes. OISEAUX ANTARCTIQUES. 25 Dès les premières pontes, il est facile de recuimaitrc les nids renfer- mant des œufs. A notre approclie, l'Oiseau qui est dessus ne se dresse pas ; il se contente, si c'est une femelle, de se défendre à coups de Itec : il faut l'enlever de force. Si le mâle est proche, il vient au secours du nid, se jette sur le ravageur qu'il harcèle à coups de bec et d'ailerons, et ce dernier a beaucoup de peine à s'en défaire. Mâle et femelle couvent alternativement. Quand l'un quitte, l'autre se couche immédiatement sur les œufs. Même à l'époque de la ponte, il y a toujours des ([uerelles et des batailles dans la colonie. Un Pingouin, en passant, bouscule-l-il un Oiseau en train de couver, celui-ci, furieux, se jette sur l'étourdi, et une lutte s'ensuit, souvent néfaste pour les œufs. Le calme rétabli, l'Adélie revient à son nid et ne semble pas s'émouvoir du mal occasionné : un œuf est-il cassé, il ne s'en occupe pas; un autre a-t-il roulé hors du nid, son propriétaire l'abandonne. Un Pingouin quelconque, passant près de l'œuf égaré, se contente de le casser d'un coup de bec, sans jamais le manger. Ces querelles font presque toujours le bonheur des pilleurs que sont les Mégalestris [MegalestrisMaccormickiei M. antarctica). Ces Goélands attendent avec impatience la ponte des Adélies. Oiseaux de rapine, ils s'emparent de tout ce qui, n'étant pas surveillé, peut leur servir de nour- riture. Un Pingouin étourdi quitte-t-il son nid, aussitôt un Mégalestris, venu on ne sait d'où, mais qui se trouvait quelque part, en sentinelle, s'abat sur celui-ci, prend un (inif danssonbec etl'emporte |)0ur aller le manger au repos, hors de la rookerie. H ai'rive même à ces (Jiseaux, comme nous avons pu le constater, de voler de jeunes Poussins. Aussi, autour des nids de Mégalestris, trouve-t-on toujours une quantité de débris de coquilles, d'os et de duvet, qui témoignent des nombreux larcins de ces Goélands. Dès le début de la ponte, les Adélies se méfient de ces redoutables ennemis. Un Mégalestris vient-il à passer au-dessus de la colonie, en recherche de quelque proie, aussitôt tous se tiennent sur la défensive, levant la tête, le bec en l'air, n*^ perdant pas de vue celui qu'ils savent être à l'affût d'un mauvais coup à faire. Expédition Charcot. — Gain. — Oiseaux antarctiques. 4 26 OISEAUX ANTARCTIQUES. La femelle prend grand soin de ses œufs : plusieurs fois par jour, elle les retourne avec le bec, puis elle se couche sur eux, de manière à mettre en contact avec la coquille la région de l'abdomen qui, sur une surface longitudinale médiane, est dépourvue de plumes. La partie inférieure des œufs repose sur les pattes de l'Oiseau. Femelle et mâle couvent alterna- tivement. L'incubation dure de trente-trois à trente-six jours. Valette (I), aux Orcades du Sud, a constaté une durée de trente-six jours. Même à l'époque de la ponte, une grande partie des rochers sont encore recouverts de neige, et nombreux sont les couples qui ont été obligés de faire leur nid sur celle-ci, en attendant que leur présence con- tinuelle à la même place ait dégagé la roche de la neige qui la cachait. Mais les froids sont encore vifs en novembre : le 13 et le 1 1, par exemple, il y eut des minimums de — 15°. Parle stationnement prolongé des Oiseaux, il se forme des creux dans la neige. Et souvent les ceufs sont déposés au fond de ces poches et couvés avec peine, avant que la neige ait disparu. Ce procédé d'incubation est d'ailleurs fort nuisible au déve- loppement des embryons. Il arrive fréquemment, si la température de l'air monte au-dessus de 0°, que l'eau provenant de la fonte de la neige, envahit ces excavations, s'y accumule et recouvre le ou les onifs. Alors l'un des adultes procède au sauvetage de sa future progéniture : s'aidant du bec et des pattes, il retire les onifs, les place à côté de l'excavation, à la surface de la neige, et les couve à nouveau, tandis que l'autre adulte, n'abandonnant pas le trou, prend un bain de pied forcé : mais ainsi il continue à faire fondre la neige, espérant toujours arriver au rocher qu'elle recouvre. Les premiers Poussins éclosentdansla seconde quinzaine de décembre. Au début, ils sont couverts d'un duvet uniformément noirâtre, plus foncé sur la tète. Puis, lui fait suite un second duvet d'un brun sale, qui le recouvre entièrement. Au bout de sept à huit semaines, les Poussins le perdent pour prendre la parure qu'ils garderont pendant une année, jusqu'à la prochaine nuie, à l'été suivant. (I) L.-H. Valette, Viage a las Islas Orcadas australes [Anal, dcl Minifil. (/<• Aijiic, (. III, n" 2, Buenos-Ayies, 1906). ' OISEAUX ANTARCTIQUES. 27 Ouand IV'closioii des oniCs est torniiiKM', dans la première (juinzaine de janvier, la cité ])résente une grande animation. Les parents doivent assumer la lourde mission de nourrir les Poussins qui vont rapidement se développer. Au début, à lourde l'ùle, niàle et femelle abandonnent le nid pour aller à la pècbe. On voit alors les Adéiies quitter la rookerie par petites troupes qui, suivant toujours la même route, finissent par ti-acer de véritables sen- tiers dans la neige (PI. TI, fîg. 9), pouratleindr(i quelque point de la côte, d'où il sera facile de se lancer à la mer. Dans chacun de ces groupes, il semble qu'il y ait un chef auquel les autres Oiseaux ont confié la mission de les diriger. Arrivée près du rivage, la troupe s'arrête, se concerte. Après quelques hésitations, probablement au cri du chef répété par la bande entière, tous piquent une tète et filent rapidement à la recherche des Eaphaasics (PI. TI, iig. llj. Suivant l'emplacement de la rookerie, plus ou moins éloignée de la mer, les Adéiies sont quelquefois obligés de faire des trajets de plusieurs kilomètres avant de rencontrer l'eau libre. Les Pingouins ne restent en mer que le temps nécessaire à la pêche. Ils hésitent toujours à se mettre à l'eau; s'il leur arrive, par exemple, d'être poursuivis sur terre, ils éviteront le rivage pour s'enfuir vers l'intérieur de l'ile ou sur la banquise. Et c'est seulement sur le point d'être pris, quand ils ne peuvent faire autrement, qu'ils se lancent ta la mer, mais pour en sortir le plus rapidement possible. Là, en elTet, ils rencontrent leurs redoutables ennemis les Orques et les Phoques. Le Phoque crabier, le Phoque de Weddell, et surtout le terrible Léopard de mer font, })our leur nourriture, une ample consommation de Sphénis- cidés, et chaque fois qu'on capture l'un quelconque de ces Pinnipèdes^ on est presque certain de trouver dans l'estomac du Phoque une grande quantité de plumes de Pingouin. La pêche terminée, toujours par bandes, les Oiseaux rentrent à la rookerie, où ils sont impatiemment attendus par les Poussins. L'estomac de l'Adélie forme une large poche musculaire, sans divi- sion, capalde d'une grande distension, dont la capacité au repos est de 130 à loO centimètres cubes, et contient au minimum de 250 à 28 OISEAUX ANTARCTIQUES. 210 grammes d'Eup/iausies, ce qui représente plusieurs centaines de ces crustacés. Chez un jeune çf de quatre mois, nous avons trouvé jusqu'à 370grammesde ces Schizopodes(3 avril lOO'J), et l'estomac d'un adulte çf capturé sur l'île Petermann le 21 mai 1909 en contenait 420 grammes. Ceci donne une idée de l'abondance de ces Crustacés dans les mers antarctiques. Il faut, en effet, songer que, pendant toute la durée de l'élevage des jeunes, c'est-à-dire durant plus de deux mois, les parents font un continuel va-et-vient entre la mer et la rookerie, — et qu'il y a, comme nous l'avons déjà indiqué, certaines colonies dont la population arrive à plusieurs centaines de mille d'individus. Un peut évaluer sans crainte de se tromper à des centaines de millions, les Ëiiphausies qui, chaque jour, servent à la nourriture des Pingouins Adélie dans la zone antarctique. Or, la plu])art des autres Sphéniscidés, teh que Pi/gosce/is jja/jua, P. r/nfair/ica, Ap/p/ioiJij/es For-s/»"//, font aussi leur nourriture de ce Crustacé. Outre les Euphausies et quelques Crustacés Décapodes, on trouve encore dans l'estomac de l'Adélie des petits Poissons, rarement quelques becs de Céphalopodes. C'est surtout à partir du mois de mai, et pendant les mois d'hiver, que nous avons rencontré une assez grande proportion de petits Poissons. Parfois même ceux-ci formaient la presque totalité du contenu stomacal : ce fut le cas pour quatre animaux examinés le 21 mai 1909, et trois le 19 juin 1909. On y trouve aussi des petits cailloux avalés sans doute dans le but de réduire en une masse molle toutes les parties indigestes des Crustacés. La digestion du Pingouin est lente, c'est pourquoi l'on peut trouver dans son estomac, même plusieurs heures après son retour de la pêche, des Crustacés à peine attaqués par les sucs digestifs. L'abandon des rookeries. — Dès le i janvier, les jeunes sont déjà assez développés. De place en place, sur la rookerie, il reste quelques œufs de retardataires. Plus les Poussins grandissent, plus ils sont avides de nour- riture ; les habitudes de la colonie changent alors complètement. Les Poussins abandonnent peu à peu leurs nids ; les cailloux, par suite des allées et venues incessantes, sont éparpillés sur le sol de la cité. Les jeunes n'ont plus besoin de la surveillance continuelle de leurs parents. OISEAUX AXTARCTIÇUES. 29 C'est à |i.irtii' (le celle ("'itoiiuc (iiic l'uiiidii i|iii ikiiis a loujours pai'u exister entre les couples semble cesser. H se produit coiiinic une sorte dcconimunisnie: il n'existe plus de propriétés gardées, et les parents nour- rissent tous les jeunes sans distinction aucune. Les Poussins se ras- semblent ; ils se tiennent maintenant par petites troupes, grouillant, pataugeant au milieu de la boue rougeàtre dont ils sont couverts des pieds à la tête : l'odeur fort désagréable qui s'en dégage laisse quelques doutes sur la bonne hygiène de ces animaux. Chaque groupe est conlié à la surveillance de quelques adultes qui veillent avec soin sur toute cette jeunesse bruyante et déjà curieuse. Dans les endroits dangereux de la rookerie, il est bon de redoubler de surveillance ; des anciens se placent en sentinelles. Malheur à celui qui, trop curieux, tente de s'approcher des limites défendues : il est vive- ment sermonné par l'Oiseau de garde, et, si les paroles ne suffisent pas, un coup de bec ou d'aileron rappelle notre jeune imprudent au sentiment de l'obéissance ; poussant des cris aigus, le bambin va retrouver ses com- pagnons plus sages (PI. IV, fig. 17). Et toujours les adultes vont à la pèche et en reviennent. Cette période est pour eux sans repos. Avec son gros ventre qui tombe sur ses pattes, le poussin est très lourdaud d'aspect. Tantôt complètement repu, il reste sur place sans pouvoir bouger ; tantôt enlranié par la faim, il court après quelque adulte revenu de la mer, l'estonaac bourié de butin : il harcèle \r malheureux jusqu'à ce qu'il se soit exécuté. Par une sorte de régurgitation, l'Oiseau fait revenir une partie des aliments dans le gosier où le jeune glouton, enfonçant presque entièrement sa tète dans le bec de l'adulle, va les chercher (PI. IV, fig. 19). En février, les Oiseaux perdent peu à peu le duvet, pour prendre la livrée qu'ils garderont pendant une année, jusqu'à la prochaine mue. Le 6 février, les jeunes, âgés de six à huit semaines, atteignent presque la taille des adultes. Beaucoup ont perdu leur second duvet; d'autres en sont encore complètement couverts; certains ont la région ventrale blanche, tandis que le duvet persévère encore sur les parties dorsales. Ils ont alors un aspect des plus comiques. Celui-ci conserve sur la tête m 30 OISEAUX ANTARCTIQUES. comme une sorte de houppette qui, parfois placée de travers, lui donne un air « goguenard » ; — cet autre, avec ses plaques de duvet roux sur le bord des ailerons ou dans le dos, fait penser à un malheureux dont l'habit s'eifiloche. Les dernières régions du corps où le duvet persiste le plus longtemps sont : le vertex, l'occiput et la nuque, les parties latérales du bas du dos et de la région sus-caudale, le bord postérieur des ailerons. Débarrassés de leur «duvet, les jeunes se distinguent des adultes par l'absence des paupières blanches, ainsi que parla couleur de la gorge qui est blanche au lieu d'être noire, la limite du blanc et du noir traversant la joue au-dessous de l'œil (IM. W, fig. 20). Ce n'est qu'a la prochaine mue, au bout d'une année, fin février, ou mars, qu'ils prendront alors la livrée de l'adulte. Dès le 15 février, les jeunes peuvent maintenant se sulfire à eux-mêmes (PI. IV, tîg. 18). Les rookeries sont abandonnées. Il ne reste plus que quelques chétifs attendant, sous la protection des parents, le jour où la vigueur leur permettra de se tirer d'affaire (PI. V, fig. 24). . On voit alors, vers la fin de février, les jeunes rassemblés par troupes le long de la côte de Petermann. Beaucoup sont déjà allés à la mer : ils sont facilement reconnaissables à leur plastron blanc immaculé, tandis que les parties ventrales de ceux qui n'ont pas encore osé se jeter à l'eau sont complètement souillées de boue (PI. IV, iig. 20). A ce propos, nous devons dire que le jeune Adélie n'a besoin d'aucun apprentissage pour se jeter à la mer et nager; il le fait d'instinct. Il ne se trouve pas sous la surveillance des adultes, lorsqu'il se met à Feau pour la première fois. Nous l'avons souvent constaté, et même nous avons fait à ce sujet l'expérience suivante : le 12 février 1009, nous avons capturé quatre jeunes Adélies ; leur saleté caractéristique nous permettait d'affir- mer qu'ils n'avaient pas encore pris contact avec l'eau. Sans aucune pré- caution préalable, nous les avons mis à la mer. Après quelques secondes d'hésitation, il y eut au début un peu de gaucherie dans leurs mouve- ments, puis ils se mirent bientôt à nager comme s'ils en avaient eu une longue habitude. Le 1er niars, les rookeries sont complètement abandonnées. Les jeunes sont disséminés sur lîle, le long de la côte : ils vont à OISEAUX ANTARCTIQUES. 31 l'eau. r,(M'(;iiiis ont (Micorc une politc tourte de duvet sur l;i IcMe. De joui' en joui-, leur nondjre diminue sur l'ile, et Ijienlôt il n'y en a plus. 1mi mars, ils sont partis, remontant vers le Nord pour r(>st<'r eu coiilact avec la mer libre. Les parents ont accompli leur nnivre. Après avoir, pendant quatre mois, travaillé pour leur })rogéniture, ils vont maintenant penser à eux. L'hiver a[)proclie. Aussi les AdfMies vont-ils prendre le nouvel habit qui leur permettra de supporter les mauvais jours. Ils aban- donnent la rookcrie et se retirent à l'écart, sur la neige ou dans quelque anfractuosité de rocher, autant que possible à l'abi'i des vents dominants (PI. V, fig. 21). Ils resteront là, à la même place, sans bouger, durant tout le temps de la mue, c'est-à-dire une vingtaine de jours. Pendant cette période, ne pouvant aller chercher leur nourri- ture, ils en sont réduits à vivre sur leurs réserves. Ils deviennent laids, ressend^lenl à des Oiseaux mal empaillés, mangés par les mites. Immobiles, grelottants, très amaigris, la tète rentrée dans les épaules, ils ont l'air fort malheureux (PI. I, lig. 3). La mue commença vers le 0 février lilOO, mais c'est surtout à partir du 15 qu'elle devint générale. Entre les rochers, par suite de la grande fusion des neiges due à une période de températures éle- vées (la moyenne du 20 février fut de + i°,9 et celle du 28 de + 5°), se voient des amas de plumes, produit des mues successives des années précédentes (PI. V, fig. 23). Partout on assiste à la mue des adultes. Dans une ej^cursion faite le 6 mars à la baie Beascochea, sur tous les îlots et les terres assez faciles d'accès près desquelles nous passons, nous avons vu des Pingouins en train de muer, soit isolés, soit réunis par petites troupes. Tous sont très maigres. Mis à la mer, ils en sortent aus- sitôt et semblent avoir très froid; leur couche de graisse a disparu; ils ne sont plus protégés contre la rigueur du climat. Ils choisissent, pour s'exiler, les rochers ([ui les abritent des vents dominants. A la lin de mars, la mue est complètement terminée. Peu à peu, les Oiseaux, par petites bandes, quittent l'île, abandonnant leur cité 32 OISEAUX ANTARCTIQUES. qu'ils viendront à nouveau retrouver, l'hiver passé, après sept mois d'absence. Nous nous sommes en effet assuré que les Adélies revenaient dune année à l'autre à la même rooUerie. Lors du premier passage du s Pingouins reviennent-ils assez nombreux sur l'ile. Puis ils dispai'aissenl. Le 30 avril souflleune autre tempête qui disloque à nouveaules glaces. Le vent continue le \^^ mai : nous avons vu un Adélie.Toujourslatempèie le 2 : le chenal est libre, aussi des petites-troupes de Pingouins circulent- elles sur l'île. Le mauvais temps durant, il y a, le 5 mai, beaucoup d'Adé- lies sur lîle Petermann : l'équipage en a tué 200. 11 en est ainsi par intervalle jusqu'au 22 mai, jour où les Oiseaux ont disparu, la ban- quise s'étant reformée. Le /juin, nouveau coup devent, nouvelle tlaques d'eau libre : les Adélies réapparaissent. H en est de môme les 13, 16 et 19 juin. Puis la banquise se reforme; les Oiseaux s'en vont, pour revenir le 3 juillet, date à laquelle, toujours à la suite d'un coup de vent, labanquise s'esta nouveau disloquée. MêmesconstatationslcslO, 25, 27 (jour où l'on voit des centaines d'Adélies sur les petits îlots au sud de Petermann), 29 juillet et 2 août. Le 23 juillet, après de continuelles tempêtes de N.-E., et par suite d'une période de températures élevées, voisines de zéro, une dizaine de Pingouins sont venus aux rookeries, et deux cherchent déjà des cailloux, comme s'ils allaient faire leur nid. A coup sûr, ces Oiseaux sont des membresdela colonie de l'ile Petermann. Et ce fait semble bien dtmiontrer que les Adélies, en prenant la mer, restent toujours proches de l'eau libre, à la limite de la banquise, avançant et reculant avec elle, demeurant, quand il leur est possible, au voisinage de leur« rookeries. Après la première semaine d'août, la bancjuise se maintenant, nous n'avons vu aucun animal au voisinage de l'île. Le 30 août, nous avons aperçu sur la ban(|uise, entre l'île Ilowgaard et OISEAUX ANTARCTIQUES. 35 Petermann, une troupe d'une quarantaine d'Adélies. La mer libre lU' devait pas être loin de ce côté. Le 2 septemiire, devant Petermann, les glaces ont cédé sous la force du vent. Le 3 septembre, le clienal se dégage et les Pingouins réappa- raissent jusqu'au o, ])uis nouvelle période de froid, formation de la ban- (|uise, disparition des Adélies. Dans la seconde quinzaine de septembre, de nouvelles tempêtes contrilnient à dislo([uer la banquise. La présence des Oiseaux est constatée les 21 , 25, 27 septembre. Puis une nouvelle période de froid sévit, la mer se prend : il n'y a plus trace d' Adélies. Ceux-ci ne reviennent définitivement que le 12 octobre. Et tandis qu'à l'approche du printemps les glaces se fragmentent et la mer se dégage, les Pingouins ne quittent plus la région et reviennent chaque jour, en grand nombre, cette fois pour ne plus repartir. Ils retrouvent leur rookerie abandonnée par eux sept mois auparavant, et dans la cité, qui reprend peu à peu son activité d'autrefois, vont se renouveler les différentes {)hases, (|ui viennent d'être décrites, de la vie familiale de TAdélie. Avant de terminer ce que nous avons à dire sur l'Adélie, rendons un double hommage à cet intéressant Oiseau, ainsi d'ailleurs qu'aux autres espèces de Sphéniscidès antarctiques. En effet, tout explorateur antarctique conserve à ces Oiseaux une double reconnaissance. D'aboi'd il leur sait gré d'avoir été pour lui des amis qui lui ont fait agréablement passer de longs mois d'hivernage. La réciproque, d'ailleurs, ne peut pas être vraie. Car l'explorateur a aussi envers ces animaux une autre reconnaissance, qu'assurément ils ne doivent pas apprécier, mais que, pour ne rien oublier de nos observations sur ces Oiseaux, nous ne pouvons passer sous silence: c'est la reconnaissance de l'estomac. Les Pingouins, en effet, ont, en leurs muscles pectoraux, de quoi faire, en ces pays lointains, d'excellents bif- ieks polaires, qui fournissent une heureuse variété à la désagréable monotonie des repas de conserves. En dehors de l'île Petermann, nous avons, à plusieurs reprises, observé l'Adélie au cours de nosexcursions onde la navigation d'été le long de la côte ouest de l'Antarctide sud-américaine l't dans le détroit de Bransfield. Nous donnons un résumé de ces observations dans notre ■Journal ormthulo(juiu(\ 36 OISEAUX ANTARCTIQUES. Présence du lihosphate iVahumne sar les rorkers des rookeries. — Non a vons constaté, à plusieurs reprises, et notre ami Gourdon a décrit le phénomène (1) après les études qu'il en fit au cours de la « Première Expédition antarctique française », la présence, à la surface des rochers voisins des rookeries de Pingouins, dune mince pellicule d'un blanc grisâtre de phosphate d'alumine. Cette pellicule, qui nous semble ne pas dépasser 1 millimètre d'épaisseur, forme à la surface de certains rochers un poli caractéristique ; sa présence rend la roche très glissante. Nous avons trouvé ces formations de phosphate d'alumine à Port-Lockroy, à la surface de basaltes, à l'île Petermann sur des diorites, ainsi qu'à l'île du Roi-George sui- certaines rookeries de la baie de l'Amirauté et à Déception, sur des tufs volcaniques. En 1913, au cours d'une campagne océanographique faite dans la région des îles du Gap-Vert, nous avons aussi constaté ces formations de phosphate d'alumine sur les rochers des îlots Seccos, voisins des îles Fogo et Brava. Sur ces rochers d'ori- gine volcanique niche une quantité d'Oiseaux de mer appartenant à l'espèce Sula leucogaster, et les dépôts de guano y sont assez importants. « Ce mode d'altération (écrit Gourdon) paraît devoir être rapporté à l'action chimique provoquée par les déjections des innombrables Oiseaux qui vivent sur ces rochers. » M. Lacroix (2), qui a étudié une formation analogue sur les roches vol- caniques de l'île de Cabras, près de San-Thomé, dit : « L'examen microscopique de sections minces, taillées perpendiculai- rement aux surfaces exposées à l'air, montre à l'examen (pellicule grise et couche mince) une région possédant une structure concrétionnée, riche en ponctuations biréfringentes. La cristallinité augmente dans la zone blanche sous-jacente, où abondent des sphérolites et desconcrétions tibreuses, dont la biréfringence est supérieure à celle du quartz et dont les libres (biaxes) ont un allongement négatif. Dans cette zone, la struc- ture du trachyte est encore distincte, mais les phénocristaux et les mi- crolithes feldspathiques ne sont plusque des squelettes autour desquelset (1) E. Goi'nDON, Géographie physique, glaciologie, pétrographie [Exp. ani. fi\, )903-190o. Documents scientifiques, p. 195). (2) A. Lacroix, Comptes rendus Acud. des se., I^aiis, I90G, t. GXLIII, p. 6G1. OISEAUX ANTARCTIQUES. 37 dans Ios{|uols osl venu so concicHionner le phosphate d'alumine. On |)asse ensuite insensiblement à hi roche intacte. » M. Lacroix attribue celte attaque des roches volcaniques à l'action chimiciue (les déjections, probablement aidée elle-même par des actions microbiennes. « Le rôle ca[)ital est joué par le phosphate biammoniacal. Tous les alcalis qui existaient dans la roche originelle, de même que les bases terreuses, ont été éliminés ; de telle sorte qu'il n'y a aucune diffé- rence entre le phosphate produit aux dépens d'un trachyte riche en potasse, pauvre en chaux et en magnésie (îlots de Cabras), ou d'une andésite, riche en chaux et en magnésie, médiocrement pourvue en alcalis, parmi lesquels domine la soude (Martinique). Dans ces îlots, sou- mis au lavage intense des pluies tropicales, les sels solublessont entraînés à la mer, au fur et à mesure de leur production. » Mais cette action microbienne, venant aider l'action chimique du guano dans les pays tropicaux, peut-elle exister dans les régions froides antarc- tiques? Au cours de l'Expédition allemande du << Gauss », les études entre- prises sur le phénomène de la nitritication montrent que les bactéries existent aussi dans l'eau de mer des régions polaires, mais elles agissent avec beaucoup plus de lenteur. 11 a été trouvé des bactéries nitrifiantes dans toutes les zones. « Des bactéries analogues, dit Gourdon, ayant une part dans le phéno- mène qui nous occupe, peuvent donc être apportées par les embruns. Ne peut-on penser également qu'elles proviennent des déjections mêmes des Oiseaux? » JouiiNAL oiîNiTHoLOGiQUE (Voir cartc II, A). — '27 et '28 Janvier 1908. — Port-Lockroy, île Wiencke, chenal de Roosen. Nous avons retrouvé la colonie d'Adélies, forte environ d'un millier d'individus, qui avait déjà été rencontrée en février 1904 par l'Expédition du « Français ». Les Oiseaux nichent sur les rochers les plus élevés, à une cinquantaine de mètres au-dessus du niveau de la mer. La plupart des œufs sont éclos. / à S. Janvier 1909. — lie Booth-Wandel. La rookerie d'Adélies, installée sur les rochers, près de l'anse du " Français » , est forte d'un millier d'in- dividus. Elle fut étudiée en détail par le D^ Turquet, naturaliste de la ■»♦ 38 OISEAUX ANTARCTIQUES. première Expédition antarctique française (1 ). A notre passage, il y avait deux Poussins dans presque tous les nids. Trouvé cinq œufs seulement. Sur la colline du (^airn, observé entre les rochers une quantité de duvet et de plumes, qui proviennent des mues des années précédentes (1>1. V, iig. 22). i Janvier. — Ile Peterniann. Surles rochers, près de Port-Circoncision, en bordure du chenal de Lcmaire, quelques milliers d'Adélies. Les jeunes sont assez âgés, mais encore en duvet. Encore quelques œufs. L'Adélie est très batailleur. L'un m'a cherché querelle et s'est jeté sur moi à coups de bec et d'ailerons ; après quoi, il est parti. 7 Janvier. — Aperçu une grande rookeric sur l'une des îles Jallours : plusieurs milliers d'individus. Les Adélies sont nombreux sur les glaçons, au voisinage des terres. /t? Janvier. — Peterniann. Mis 50 bagues violettes aux Adélies adultes et 75 jaunes aux jeunes. I() Janvier. — Au large de la Terre Alexandre : quelques Adélies aperçus sur les iloës. // Janvier. — Baie Marguerite : quelques Adélies sur labanquise. Leurs traces sont assez nombreuses. 'Jl Janvier. — 20 milles au Sud de l'ile Jenny : que](|ues Pingouins sur les lïoés. '25 Janvier. — Dans une excursion sur la banquise de la Baie Mai'gue- rite, nous avons rencontré quelques traces d'Adélies, les dernières à une distance de 22 kilomètres de la mer libre. /er Février. — Baie Matha. Débarqué sur l'îlot Détaille, haut d'envi- ron 60 à 80 mètres. A sa partie supérieure, formant comme une sorte de plateau, nous avons trouvé une importante rookerie, dont nous estimons la population à 20 000 individus. C'est la plus puissante que nous ayons trouvée sur toute cette côte. Les jeunes perdent leur duvet, qui tombe par plaques. Ils ont abandonné leurs nids et sont déjà réunis en groupes, gar- dés par les parents, quiformenl une ligne de sentinelles le long de la falaise. 6 Février. — Ile Pelermaun. Les jeunes sont d(''jii grands, beaucoup ont perdu leur duvet. Les vieux commeiiceul à unier. (1) Voir Ménegaux, Oiseaux (Ej/). (int. fr.. 1003-190o, iJouumeuls scientiques. p. 19, Paris, liiOTJ. OISEAUX ANTARCTIQUES. 39 10 Fèrrier. — Imi allani aux rookiM'ics, un Piiii^diiin s'fst jolé sur moi et m'a hMlll liMc iiiS(Hi"à ce (|ii(' je iircii aille. A Inrcc de iiir ddiiiKT (h^S coups d'ailci'on, il s'osi lail des hlcssuros assez sérieuses à railei'on gauche, blessures qui ont provoqué une forte hémorragie. Son plaslron était couvert de sang. A son retour dans la i'ook<>rie, jeunes et vieux se sont éloignés de lui : c'est une singulière façon de reconnaître son courage. 13 Févrirr. — Tu('' deux Oiseaux revenant de la pèche. L'un d'eux avait 2o5 grammes de Schizopodes et quelques Décapodes dans l'estomac. // Fénier. — Depuis quelques jours, les jeunes qui se trouvent sur le rocher, près du bateau, restent seuls, taudis que les parents vont à la pèche. Ils sont sages, très prudents, et les querelles entre eux sont assez rares. 15 Février. — Les Pingouins délaissent de plus en plus leurs rookeries. La plupart des jeunes pouvant se suffire à eux-mêmes, on les voit sur la neige, en bordure de la côte, par troupes nombreuses, mélangés à quel- ques adultes. La mue des adultes augmente. Les jeunes nés sur le rocher, près du Itateau, ont disparu [)our la pre- mière fois : il n'en restait que trois que j'ai jetés à l'eau (leur premier bain), afin de voir comment ils s'y comportaient. Ilss'ensont fort bien tirés, hésitant d'abord un instant, ])uis plongeant et nageant avec vivacité et souplesse, comme s'ils avaient fait un long apprentissage. 16 Février. — Ile Booth-Wandel. L'île est couverte de traces de Pin- gouins; il y en a partout, jusqu'au Cairn (6ÎJ mètres), où quatre adultes sont en train de muer. Jeunes avancés comme à Petermann. Les anciens muent. W Février. — Petermann. La mue des adultes se continue. Rookeries abandonnées. Seuls, quelques i-etardataires de place en place. /er Man^. — Jeunes disséminés sur l'île, le long de la côte. Ils vont à la mer. 0 Mars. — Excursion à la Ijaie Beascochea. Des Adélies, par petits groupes ou isolés, muent sui- tous les îlots et les terres assez faciles d'accès. W Mars. — Petermann. La mue touche à sa fin. Par suite d(^ la diète 40 OISEAUX ANTARCTIQUES. lorcéc des adultes qui muent, leurs excréments ont changé de couleur : rouge-brique en temps normal, ils deviennent verts ou jaune verdàtre, pendant la mue. 99 Mars. — La mue est terminée. 3 Avril. — Prise de sang sur un adulte. Numération des hématies : trouvé une moyenne de 21o0(t00par millimètre cube. Leurs dimensions sont de 16 à 17 >j. sur 10 y.. Température du corps : -j- 39°, 3. /!? Avril. - — Tempête de N.-E., neige. Sorti à cinq heures, observer une bande d'une centaine d'Oiseaux, venus sur l'ib» pour se reposer et attendre un temps plus favorable avant de continuer leur route. La plu- part étaient couchés le dos au vent, couverts en grande partie de neige. Parmi eux, quelques Pi/goscelis papiia. En me voyant arriver, un Adélie, épouvanté sans doute, se mit à fuir à toute vitesse, incertain cependant de la direction à prendre. 11 s'arrêta enfin, et toute la bande alla le rejoindre. .le la laissai se coucher. Puis, de nouveau, je marchai vers les Oiseaux, voulant voir si le Pingouin dont le sang-froid me paraissait douteux allait encore courir, et surtout s'il allait prendre une fois de plus l'initiative de filer le premier. Peut-être était-ce le chef de la bande qui, ti'ès prudent, trouvait qu'il valait mieux battre en retraite devant un être étrange dont il ne pouvait soupçonner les intentions. 11 recommença, en elfet, sa même marche indécise et rapide, s'arrêtant enfin, tandis que ses... sujets venaient le rejoindre. Malheureusement, ma constatation s arrêta là. L^ne troisième tentative de ma part anéantit mon hypothèse, car si les Pingouins se mirent à fuir de nouveau, le soi-disant chef était devenu un vulgaire sujet perdu dans la bande. Il en fut de môme des deux dernières tentatives. i8 Avril. — Violent vent du Sud. Des Oiseaux un peu dans tous les recoins de l'île, couchés, à l'abri du vent, derrière les rochers. Plusieurs étaient complètement recouverts par la neige. Vu des Adélies^ qui se posaient sur un lloë, faire hors de la mer un saut de 2 mètres de hauteur. W Avril. — IMngouins assez nombreux sur l'île. 27 Avril. — Plus d'Oiseaux. OISEAUX ANTARCTIQUES. 41 /6r }Jai. — c;a[)tui'é un Adélie. "2 Mai. — Dégel, chenal libre, petites ti'oupcs d'Oiseaux sur File. 0 Mai. — Mer libre. Nombreux Adélies. IS, 21, 22 Mai. — Quelques Adélies. S Juin. — Depuis que le chenal est pris, on ne voit plus d'Oiseaux. 7 Juin. — Flaques d'eau libre, quelques Adélies dans le chenal. t:]-l() Juin. — Chenal libre. Adélies autour de l'île. /,'/ Juin. — Chenal libre ; toujours des Adélies. Pris la température de l'un d'eux : + 39o,2. 20Juiii. — La glace se reforme. Les Adélies sont plus rares. :i Juillet. — Vent violent de S.-S.-W., larges flaques d'eau libre dans le chenal. Des troupes de Pingouins pèchent le long de la côte. Quehfues Oiseaux sur l'île. 19 Juillet. — Chenal en partie dégagé. Quelques Adélies. 25 Juillet. — Chenal libre. Par suite des températures élevées, quel- ques Oiseaux viennent sur les rookeries et cherchent des cailloux comme s'ils allaient faire leurs nids. 27 Juillet. — Des centaines d'Oiseaux sur les îlots au sud de Petermann. 29 Juillet. — Adélies sur l'île. 2 Août. — Chenal libre, petites troupes de Pingouins à Petermann. 30 Août. — Sur la banquise, entre Hovgaard et Petermann, une troupe d'une quarantaine de Pingouins. Des traces de ces Oiseaux sur la côte nord de l'île. Ces Adélies auront été probablement surpris par la prise subite de toute la mer. 3 Septembre. — Chenal dégagé. Quelques Oiseaux vers Hovgaard. 5 Septembre. — Chenal dégagé. Des Oiseaux dans le chenal; vu un Adélie sur l'île. 12 Septembre. — Traversé la banquise couvrant le chenal. Vu un Adélie non loin du glacier de la Terre de Graham : par les nombreuses traces relevées sur la banquise, j'ai constaté que cette bête, surprise par la for- mation de la glace, errait à la recherche d'eau libre. 2i Septembre. — Quelques Oiseaux vers les îlots du Sud. 2,5 Sej item bre. — Tempête, mer libre. Adélies sur l'île. 27 Septembre. — Pingouins sur les glaçons ; dans les flaques d'eau Expédition Charcot. — Gain. — Oiseaux antarctiques. '> 42 OISEAUX ANTARCTIQUES. Jibre au sud de Petermann, une centaine d'Adélies et de Papous sont en train de pêcher. l'iOctohrr. — Un Adélie du côté des rookeries. iôOcfoli/r. — Deux Adélies sur les rookeries. 18 Octobre. — Ile Booth-Wandel. Quelques traces d'Adélies sur l'île. Dans une flaque d'eau libre située au N.-E. de Booth-Wandel, vu d(^ nombreuses bandes d'Oiseaux (Adélies et Papousj, composées peut-ètie de 200 individus chacune. Partout ailleurs, il y a de la banquise. Ces Oiseaux restent-ils dans l'eau libre et sur la banquise du voisinage, en attendant une dislocation des glaces pour aller à leurs rookeries?... Il y a cinq ans, en 1904, ils arrivaientà partir du 15 sur les rochersquisont aujour- d'hui complètement déserts, eni;loutis sous une épaisse couche de neige. J9 Octohrr. — lie Petermann. i Adélies sur les rookeries. W Octohfe. — .") Adélies sur les rochers. 5/ Octobre. — Plus de Pingouins sur l'ile. a Octobre. — l(j Adélies sur les rochers à 9 heures, 20 à 1 i heures, 33 à 18 heures. '■23 Octobre. — 59 Pingouins à 9 heur(>s, 64 à 13 h. 30, 96 à 18 h. 30. Les querelles de propriété commencent. ^24 Octobre. — 117 Oiseaux à 9 heures, 129 à 14 heures, 147 à 1 8 h. 30. Pres(jue tous travaillent à leur nid ; les querelles sont plus nom- breuses, les vols de cailloux réprimés sévèrement. 2.5 Octobre. — A 9 heures du matin 172 Adélies; 173 à 15 heures, 194 à 18 h. 30. 26 Octobre. — 194 Adélies à 8 heures, 208 à 14 heures, 281 à 18 h. 30. De nombreuses petites troupes dans le chenal. 4 à 5 000 Adélies de la rookerie des îles Jallours sont passés en uiassc près de l'île Petermann et ont gagné par la banquise leur lieu de ponte. S7 Octobre. — 300 Oiseaux à 8 heures, 387 à 18 h. 30. Il est arrivé un Adélie de la petite rookerie établi près du bateau. Le malheureux semble tout dépaysé, car un cadavre de Phoque encombre son rocher. Je fais enlever cette dépouille. 28 Oc/o/;re. — 4150iseauxà 8 h. 30, 448 à 18 h. 30. On en aperçoit une cinquantaine par petites troupes, sur la banquise. OISEAUX ANTARCTIQUES. 43 Plusieurs nids sont Iciiiiiurs ; obsorvé deux appariemenls. '■29 Octobre. — Rookeries de |)lns en plus aclives; les moindres rochers sont occupés. Beaucoup d'Oiseaux n'ont pas encor(> lrouv(' de place et en sont réduits à coucher sur la neige en attendant mieux. Les appariements sont de plus en plus nonihi-eux. (i!MÎ Adélies à 18 h. 30. Le rocher près du bateau i^st habit»'" par 3 Pingouins. Je suis allé leur chercher des pierres avec lesipielles j'ai fait deux nids et un tas de cailloux. Lorsque les Oiseaux sont revenus au rocher, celui qui était en tête s'est arrêté, tout étonné, à contempler cette aubaine, puis il a pris aussitôt possession de l'un des nids, le défendant contre ses deux col- lègues, couïme s'il en était le constructeur et depuis longtemps le posses- seur. Les deux autres n'ont pas encore fait leur choix. 30 Octohie. — 852 Adélies à 18 h. 30. Période de querelles et de batailles qui se terminent souvent avec ell'usion de sang. L'accouplement en est la cause. Nombreux appariements. 31 Octobre. — Allé au petit îlot près de Petermann sur lequel est une colonie de 22 Adélies. 1 152 Oiseaux sur la rookerie. i^^ XorniilirP. — 1 295 Adélies. 3 Noreiiihre. — 1 .")75 Adélies à IS h. 30. Le chasse-neige produit par le vent violent de N.-K. recouvre les Pingouins. Beaucoup sont couchés; les autres circulent, se querellent, se battent, s'apparient. 6 Novembre. — l S50 Adélies sur les rookeries. 7 Noveuihre. — Aperçu à 3 Pingouins les bagues violettes que je leur avais mises le 12 janvier. Ces oiseaux ont refait leurs nids sur le même rocher qu'ils occupaient l'été précédent. 8 Nocenibre. — La petite colonie, près du l)ateau, se compose de 5 individus, dont 2 couples. 9 Novembre. — Trouv('' les deux premiers œufs. Ils devaient provenir du même nid, car l'un était près du nid, cassé, le jaune répandu sur les cailloux : à la suite d'une violente querelle, un maladroit sans doute aura bousculé en passant les deux œufs, et l'un se sera cassé à la suite des mauvais traitements subis. Les Adélies sont de plus en plus agressifs. }(( Novembre. — Il y a un nouveau couple près du bateau, ci; cpii porte à 7 les habitants de ce rocher isolé. 44 OISEAUX ANTARCTIQUES. jj jyovemJtre. — Lo second des deux autres œufs pondus le 9 était cassé. j<2NovemJ>re. — Certains couples ne font encore que s'installer. L'ap- pariement continue. Trouvé deux œufs. Aperçu une troupe d'une trentaine de Pingouins sur le glacier de la Terre de Graham ; retrouvé leurs traces jusqu'à une altitude de 1 oO mètres (y. p. 11). 13 Nocriiihrc — Trouvé G œufs à 9 heures, trois autres à 18 h. 30. /-/ Noveinhrc. — 9 œufs. Au petit îlot, il y a 55 Adélies. 15 Novemliir. — Visite aux Pingouins à 10 heures : trouvé 4 œufs sur les rochers que je m'étais réservé pour les observations, pas un seul anif sur l'ensemble des autres rookeries : ils ont été sans aucun doute pris par les marins. 16 Novemhrc. — 13 anifs à la rookerie réservée et 21 sur les autres rochers. Ce nombre est certainement bien inférieur à la réalité. n Novembre — Récolté 71 œufs. 18 Novembre. — 44 œufs, sans parler de ceux qui ont été pris malgré nos réclamations, et dont nous ignorons le nombre, ont été pondus depuis Jiier, 19 Novembre. — 76 œufs. W Novembre. — 13i œufs. Certains Oiseaux ont déjà pondu leur second œuf. Nous avons constaté cette seconde ponte 1, 2, 3, 0 jours après la première. H y a une énorme différence dans la grandeur et le l)oids des œufs : celui-ci varie de plus du double. Sur 40 onifs pesés, les extrêmes trouvés sont de 68 grammes et 148 grammes. !?/ Novembre. — 189 anifs. Cette proporlioii devait être normale. 5^ Novembre. — 122 œufs, nombre certainement inférieur à la réalité. Aperçu 8 Adélies ayant des bagues violettes au tarse droit, ce qui porte à 1 1 sur un total de 25 le nombre des adultes bagués retrouvés. J'ai retrouvé ces 8 Adélies sur le rocher de cairns, là où je les avais marqués dix mois auparavant. Encore quelques appariements. '33 Novembre. — 135 onifs. L'un, de quatrième ponte, pesait 53 grammes. OISEAUX ANTARCTIQUES. 45 '■2f Xnt'c/i/hrr. — 2 10 (l'ul's. i'J XorPiiihrc. — 30a (luifs. lîeaiiooii|) d"(i'iirs soiil, plus petits que dans les premiers jdui's : ce sont des troisièmes et uKMne des quatrièmes pontes. 'iC) Nnrrnihrr. ^En mer. Sur les floës, nii nord de l'île Bootli-Wandel, devant le cap Renard, quelques Adélies. Port-Lockroy, île Wiencke. — Les rookeries d'Adélies sont très ani- mées : 2 œufs dîins la plupart des nids. Il y a environ un millier d'Adélies. 10 Dfk-rrnhrr. — Nous avons essayé de faire convoi' des œufs dans une étuve : l'incubation s'est arrêtée veis le quinzième jour. t^'? Décembre. — Nous avions perdu les Adélies de vue depuis le Détroit de Bismarck et Port-Lockroy. Nous les retrouvons aujourd'hui, sur les floës, en bordure du pack, dans l'est du Détroit de Branslîeld, au nord de l'île Joinville. ^24 Décembre. — Ile Bridgniann. 2 Adélies vus sur la plage. Ile du Roi-George (Shetlands du Sud), baie de l'Amirauté. — Près de la pointe est de la baie, sur un rocher ayant une trentaine de mètres de hauteur, nous apercevons une rookerie d'Adélies: il semble y avoir quelques centaines d'Oiseaux. Nous avons aperru deux autres rookeries dans l'intérieur de la l)aie, sur la côte ouest, près de la pointe Thomas. ^26 Décembre. — Baie de l'Amirauté. Les rookeries de la poinic Tho- mas sont situées en un endroit très pittoresque. On débarque sur une plage basse qui pendant une centaine de mètres de profondeur nionl*' en pente très douce. Une première rookerie d'Adélies composée de 8 000 à lOOOO individus occupe une partie de cette plage basse, directement en bordure de la mer. Celte plage est entourée à droite et à gauche par des rochers assez élevés. Elle est fermée par des falaises basaltiques Un rocher isolé forme une pyramide qui se dresse verticalement à une ving- taine de mètres de hauteur : son sommet est occupé par des nids de Mégalestris. Les falaises basaltiques qui ferment la plage sont verticales en plusieurs endroits, tandis que sur le côté des pentes d'éboulis per- mettent d'accéder assez facilement au sommet. A leur partie supérieure, qui atteint 30 à 40 mètres d'altitude, se trouve une sorte de plateau assez 46 OISEAUX ANTARCTIQUES. vaste, occupé par une seconde colonie d'Adélies au moins égale en nombre à celle fixée sur la platée. Il y a certainement dans toute celte région 20 000 Adélies. Les jeunes sont âgés de 2 à5 semaines. La ponte a dû commencer plus tôt qu'à l'île Petermann, dans les derniers jours d'octobre. Nous avons trouvé quelques roufs, dont la plupart étaient mauvais et n'avaient pas couvé. // jdjiripr 1910. — (i<)o 1 V lat. 8., 7So 10' long. W. Paris. — Navi- gation dans le pack : quelques Adclie sui- les glaces. Il janripr. — 68o 30' lat. S., 8!)° iO' long. W. P. — Au large de l'île Pierr<' I" aperru quelques Adélies sur les floës. Ce sont les dei'niers que nous avons vus au cours de notre navigation le long de la banquise. 2. Pygoscelis papua (Forster). Collection : N" 109. — 9 j"^'- (s'^ semaines environ). Ile Petermann, 17-11-1909. Iris brun verdâlre, bec rouge orangé, extrémité plus foncée. Duvet d'un beau blanc dans les parties inférieures du corps. Ailerons on partie dépouillés de leur duvet sur la face infé- rieure, surtout latéralement, laissant voir le liséré blanc qui le borde, liséré blanc qui existe aussi chez le Poussin. Partie inférieure de l'aileron sans duvet, blanche, avec tache d'un noir bleuté à l'extrémité antérieure. La tache blanche du vertex apparaît au-dessus de l'œil. Culottes blanches. Joues et gorge gris très pâle. Tarses et pattes d'un rose orangé, griffes brun noirâtre. Estomac : Poisson en partie digéré, algues, petits cailloux. Parasites : NématQdes dans l'estomac : ils étaient proba- 1 lement parasites des Poissons ayant servi à sa nourriture. L. T. : 625. - E. : 535. - A. : 202. - Q. : 99. - B. : 41. - T. : 25 . - D. M. : 82-22. N^llO. — cf juv., Petermann, 17-11-1909. Iris brun verdâtre. La mue est plus prononcée que chez le N" 109. Duvet encore abondant dans la région ventrale ; il n'y en a plus que latéralement dans la région dorsale, sauf vers le dessus du cou. Le menton, la gorge et le dessus de la tête en sont presque entièrement débarrassés. La tache blanche du vertex est bien marquée. Estomac : Poissons. Parasites : Nématodes dans l'estomac. L. T. : 650. — E.: 565. -A.: 207. -0.: 108. - B. : 42. -T.: 26. -D. M.: 82-22. N° 111. — cT juv., île Petermann, 17-11-1909. Iris brun. Estomac : Euphausies et qiiclqiiiM Décapodes. Parasites : Nématodes dans l'estomac. L. T. : 023. - E. : 570. - A. : 212. — O. : 94. - B. : 42. - T. : 25. - D. M. : 83-22. N" 112. — cf juv., île Petermann, 17-11-1909. Iris brun verdâtre. Estomac : Euphausies (284 grammes), petits cailloux. L.T. : 160. - EJ: 560. - A. : 213. - Q. : 91. - B. : 43. - T. : 24. - D.M. : 83-22. N° 270. — 9) J'c Petermann, 6-VIII-1909. Iris brun-marron. Bec: mandibule supérieure, culmen brun noirâtre, bord de la mandibule rouge violacé, mandibule inférieure (l'iiu rouge violacé passant au brun noirâtre à la pointe. Tarses et pattes jaune- OISEAUX ANTARCTIQUES. 4? capinini'. Estomac : Eiipluuisios, Crevettes. Parasites : nonilirrux kystes intes- tinaux avec Ccstodes. L. T. : 740. - E. : 580. - A. : 2.30. - (J- : 183. - B. : 48. - T. : 28. - D. M. : 81-18. N" 272. — çf, île Petermann, 6-VIII-lfl09. Iris l)run. Estomac: Euphausies, Crevettes, quelques petits Poissons. Parasites : kystes intestinaux avec Cestodes. L. T. : 795. - E. : 590. - A. : 227. - 0. : 194. - B. 50. - T. : 29. - D.M. : 84-21. N° 273. — cf, ile Petermann, 6-VIII-1909. Iri? brun. Estomac : Schizopodes, Décapodes, quelques Poissons. Parasites : kystes intestinaux avec Cestodes. L.T. : 800. - E. : 590. - A. : 232. - 0. : 178. -B.:49. - T. : 30. - D.M. : 86-20. N" 275. — o*, île Petermann, 6-VIIi-1909. Iris marron. Estomac: Schizopodej, Décapodes, Parasites : Cestodes dans l'intestin antéi ieur et moyen, nombreux kystes. L. T. : 700. - E. : 595. - A. : 232. - O. : 169. - B. : 50. - T. : 28. - D. M. : 86-20. N° 270. — 9» île Petermann, 6-VIII-1909. Iris brun-marron. Estomac : Schizopodes, Déca- podes, quelques PoisEons. Parasites : Cestodes dans l'intestin avec nombreux kystes. L.T. : 745. - E. : 55.5. - A. : 213. -0.: 181. -B.:45. - T.: 25. -D.M. : 80-19. No 277. — 9i île Petermann, 6-VIII-1909. Iris brun. Estomac: Euphausies, Crevettes, quelques petits Poissons. Parasites : Cestodes dans l'intestin antérieur et moyen avec kystes. L.T. : 715. - E. : 550. - A. : 212. - O. : 155. - B. : 46. - T. : 26. - D. M. : 76-17. N° 279. — 9 ) 'le Petermann, 6-Vni-1909. Iris brun-marron. Estomac : Schizopodes, Déca- podes. Parasites : kystes intestinaux avec Cestodes. L. T. : 810. - E. : 580 - A. : 217. - 0. : 195. - B. : 47. - T. : 29. - D.M. : 75-21. No 280. — 9 1 'le Petermann, 6-VIII-1909. Iris brun. Estomac : Schizopodes, Décapodes, quelques petits Poissons. Parasites : kystes intestinaux avec Cestodes. L.T. : 790.- E. : 600. - A. :231. -O.: 172. - B. :50. -T.: 29. - D.M. : 88-19. N" 325. — cf , île Petermann, 5-1 X-1909. Iris brun. Estomac : Euphausies, petits cailloux. Parasites : kystes intestinaux avec Cestodes. L. T. : 770. - E. : 575. - A. : 220. - 0. : 184. - B. : 51. - 1 . : 26. - D. M. : 79-17. N" 326. — 9- île Petermann, 5-IX-1909. Iris marron. Estomac : vide, gravier. Parasites : nombreux kystes avec Cestodes dans l'intestin antérieur et moyen. L.T. : 760. - E. : 590. - A. : 224. - 0. : 178. - B. : 50. - T. : 29. - D. M. : 85-19. No 329. — 9, île Petermann, ll-Xl-1909. Iris marron. Parasites: kystes intestinaux. Estomac : Euphausies. L.T. : 720. - E. : 546. - A. : 213. - O. : 195. - B. : 48. - T. : 26. - D. M. : 78-19. No 330. — 9) île Petermann, ll-XI-69. Iris marron. Pris sur la rookcrie. L. T. : 765. — E. : 560. — A. : 216. —0. : 178. — B. : 45. — T. : 25. — D. M. 81-21. N" 334. — 9, île Petermann, 13-XI-1909. Pris sur la rookerie. Iris marron. Estomac vide. Parasites : kystes intestinaux avec Cestodes. L. T. : 775. — E. : 570. —A. : 228. — 0. : 193. — B. : 46. — T. : 29. — D. .Al. 82-20. N° 335. — 9, île Petermann, 13-XI-1909. Pris sur la rookerie. Iris marron. Estomac : vide. Parasites : kystes intestinaux avec Cestodes. L. T. : 763. - E. : 550. - A. : 223. - 0. : 194. - B. : 44. - 1. : 24. - D. M. : 74-19. No 338. — cf , île Petermann, 15-XI-190J. Pris sur la rookerie. Iris marron. Estomac : Euphausies. Parasites : kystes intestinaux avec Cestodes. L. T. : 795. — E. : 600. — A. : 227. — Q. : 200. — B. : 53. — T. : 26.— D. M. : 80-20. 48 OISEAUX ANTARCTIQUES. N" 339. — 9, île Petermann, 15-XJ-1909. Iris marron. L.T. : 725. - E. : 550. - A. : 216. - 0. : 178. - B. : 44. - T. : 24. - D. M. : 79-19. No 350. — 9i îls Petermann, 22-XI-1909. Iris marron. Estomac : vide. Parasites : kystes, intestinaux avec Gestodes. L. 1 . : 755. - E. : 560. - A. : 210. - 0. : 198. - B. : 47. - T. : 25. - D.M. : 81-21. N° 351. — Q,î\e Petermann, 22-XI-1909. Iris marron. Estomac : vide. Parasites : kystes intestinaux avec Gestodes. L.T. : 740. - E. : 555. - A. : 219. - 0. : 188. - B. : 46. - T. : 27. - D. M. : 79-22. Des pièces anatomiques, notamment des appareils génitaux 9 (n°^331, 332, 336, 337), un appareil génital çf (n° 340) provenant d'un Oiseau capturé sur l'île Petermann le 15 février 1909 pendant la période des appariements : le testicule droit mesurait 35 milli- mètres de long sur 17 millimètres et le testicule gauche 55 millimètres de long sur 24 milli- mètres. — Plusieurs squelettes {n°' 162, 167, 178). En outre nous avons préparé et conservé 24 embryons aux différents stades de l'incu- bation et 14 Poussins depuis l'éclosion de l'œuf jusqu'à la quatrième semaine. La collection comprend aussi quelques Oiseaux conservés dans le sel. Le Pijrjoscelis papua est facilement reconnaissable à la tache blanche triangulaire qu'il porte au-dessus de chac|u<' d'il et passe sur le vertex, aussi qu'à son bec rouge violacé. Ses colonies, moins importantes que celles de FAdélie, sont situées au nord du cercle polaire, et l'aire de dis- persion de cette espèce s'étend à certaines régions circumantarctiques, comme nous le verrons lorsque nous passerons rapidement en revue la distribution géographique des Oiseauxfréquentantles régions antarctiques. Un peu plus grands que les Adélies, très différents de caractère, les Papous sont beaucoup plus calmes, moins batailleurs. Ils vivent entre eux en meilleure harmonie. Ils reçoivent les visites humaines avec moins de protestations, mais plus d'inquiétude, et la plupart ne tardent pas, quand ces visites se renouvellent, à prendre la fuite. Us sont assez soigneux de leur personne et de leur cité; leur nid est aussi mieux con- fectionné, d'un diamètre plus grand, fait le plus souvent de pierres aux- quelles sont ajoutées quelques plumes de la queue trouvées au voisinage de la rookerie, et qui proviennent des mues antérieures (PI. VIII, fig. 35). Comme pour les Adélies, ce sont les Eup/iausies qui font la base de la nourriture de ces Oiseaux; mais on trouve aussi dans leur estomac quel- ques Décapodes (Crevettes), et des petit sPoissons de la même espèce que ceux trouvés chez P. Adeliœ et qui nous ont paru devoir être rangés dans la famille de Scopelidœ. Souvent encore on y rencontre des cailloux qui doivent servir à brasser et broyer plus facilement les aliments. " OISEAUX ANTARCTIQUES. 49 Les excréments sont blancs. Cette particularité permet de différencier de loin une rookerie de Papous d'une rookerie d'Adélies. Nous avons rencontré des colonies de Papous aux îles Déception et (lu Roi-George (Shetlands du Sud), sur divers points dans le détroit de Gerlache, à Port-Lockroy (île Wiencke), aux îles Booth-Wandcl, llov- gaard et Petermann, qui semble être dans cette région ouest de l'An larctide sud-américaine le point le plus méridional où ils nichent. La colonie de Petermann ne se composait que de 150 Oiseaux. Ceux-ci nicbent par petits groupes sur des l'ochers assez retirés à environ 40 mètres de hauteur. Us semblent avoir quelque crainte des Adélies, et comme dans tous les difTérents points où nous avons pu examiner les colonies de ces deux espèces d'Oiseaux, nous avons presque toujours constaté que les Adélies prennent les meilleures places au détriment des Papous. Mais il faut dire aussi que les Adélies arrivent le plus souvent sur leurs rookeries quelques jours avant les Papous : ils auraient donc sur ces derniers le droit du premier occupant. Ainsi à l'île Petermann, tandis que les premiers Adélies arrivaient le 15 octobre lllOl), les premiers Papous revenaient seulement le 29 octobre (PI. VUI, fig. 33). Le genre de vie des Papous est à peu près identique à celui des Adélies, aussi ne reviendrons-nous pas sur ce sujet. A notre premier passage à Petermann, le 4 janvier 1900, les Oiseaux couvent : il ne semble pas qu'il y ait encore des jeunes. Les premiers œufs éclosent quelques jours après, car le 11 janvier nous trouvons 2 poussins dans pres(jue tous les nids : certains sont âgés de 3 à i jours. A sa sortie de l'œuf, le poussin est couvert d'un court duvet plus fourni sur les régions dorsales que sur les parties ventrales, rappelant déjà ce qui existe chez l'adulte. Le dessus de la tète, la nuque et les tempes sont d'un noir brunâtre, tandis que le derrière du cou et la région du dos sont d'un gris brunâtre qui s'éclaircit et passe au gris pâle vers le coccyx. La région abdominale et la face intérieure des ailerons est aussi d'un gris pâle; la face extérieure des ailerons, d'un gris brunâtre assez foncé sur une bande médiane, passe au gris pâle sur le pourtour (PI. VIII, fig. 30 1. . Puis peu à peu le duvet accuse plus nettement ce qui existe chez Expédition Charcot. — G.un. — Oiseaux antarctiques. ' 50 OiSEAUX AXTARCTIQUES. radiilte. Chez un poussin d'une dizaine de jours (no907), les parties supé- rieures du corps prennent une teinte noire à reflets brunâtres, à contours bien délimités. Seule la face extérieure des ailerons est un peu moins foncée, d'un gris brunâtre, mais le liséré blanc marginal est très nettement accusé :1a tache noire de l'extrémité intérieure commence à se marquer. Les régions ventrales s'éclaircissent encore et sont d'un blanc grisâtre. Les joues, la gorge, les tempes et la région pariétale, qui sont noires chez l'adulte, sont d'un gris très pâle. La limite claire de régions inférieures du corps, et foncée des régions dorsales, passe au-dessous de I'omI. de là an niveau des épaules, puis se dirige obliquement en arrière pour passer du côté du genou, croiser la jambe et se terminer au-dessus du coccyx. Le second duvet, qui se conserve jusqu'à 6 ou 7 semaines, âge auquel il tombe par plaques pour faire place à la livrée que le jeune gardera pendant une année, présente les caractères suivants : les régions dorsales du corps sont d'un noir brunâtre, tandis que les parties ventrales sont duu blanc pur. Les limites entre les deux zones de duvet foncé et clair sont très nettement marquées : elles sont pareilles à celles que nous avons données dans la description du Poussin précédent. Région dorsale noir brunâtre, ainsi que la face externe de l'aileron qui présente un liséré blanc sur ses bords, tandis qu'à sa face intérieure, qui est d'un blanc pur, la tache noire de l'extrémité est nettement marquée. Au-dessus des yeux, quelques traces de duvet blanc sur l'emplacement des futures taches triangulaires blanches. Enfin lorsque le duvet tombe apparaissent les taches triangulaires blanches placées au-dessus de chaque œil et se rejoignant sur le vertex. Après leur retour du «Pourquoi Pas? » à Tile Petermann, vers le milieu de février, nous constatons que les poussins ont presque atteint la taille de leurs parents : ils commencent à perdre leur duvet. Cependant nous trouvons quelques retardataires sur un rocher isolé que la neige, en fondant, a découvert depuis peu. Il y a quatre nids. Un couple couve 2 œufs ; un autre nid a deux Poussins dont l'un venait de sortir de l'œuf. Les deux autres nids ont chacun un Poussin âgé de quelques jours, et un œuf. Ce sont des retardataires de plus d'un mois : mais ils n'ont pas OISEAUX ANTARCTIQUES. 51 voiilu laii^s(M' pnssor la lioiiiip saison, et ils ont couvé malgré l'approche de l'hiver. Les jeunes seront dilliciles à élever. Au début de mars, la plupart desjeuncs Papous sont assez avancés pour se tirer d'afl'aire. Ils n'ont plus besoin du secours de leurs parents. Aussi la mue des adultes a-t-elle commencé aussitôt ; elle est à son maximum vers le 20 mars, et elle se termine dans la première semaine d'avril, donc en retard sur celle desAdélies. Le 2 avril, nous avons t'ait une prise de sang sur un animal (mi train dt» muer. Nous avons trouvé une moyennede 1 500000 hématies par milli- mètre cube : leurs dimensions sont de 10 à 17 [j. de long sur une largeur de 10 a. En comparant ce sang à celui d'un animal sain, c'est-à-dire d'un Oiseau qui n'était pas influencé par l'état morbide dans lequel le plonge la mue, nous avons constaté une leucocythémie dans l'examen du sang de l'animal en train de muer. Peu à peu, la mue tei'minée, les animaux abandonnent l'ile. Les Papous sont i)lus frileux que les Adélies, et pendant l'hiver ils remontent davantage vers le Nord, en des régions plus clémentes. Leurs visites à Petermann sont beaucoup plus rares que celles des Adélies. Le 12 avril, à la suite d'un violent coup de vent de N.-K., quelques Papous, mélangés à une bande d'Adélies, viennent sur l'île. Puis ils dis- paraissent pendant de longues semaines. Ils se tiennent i»r()bablement non loin des glaces, en des lieux où pendant l'hiver ils sont toujours cer- tains de trouverune mer libre. Ce n'est que le 29 juillet, à la suite d'un violent coup de vent qui brise la glace du chenal, que j'aperçois sur Petermann un P.papua senddant égaré. Il grimpe la grande colline de l'ile, haute de plus de 100 mètres, dans l'intention possible de gagner la mer libre du côté du large. Le 0 août, un autre Oiseau est vu sur la côte de l'Ile, non loin de Port- Circoncision. Le 6 août, toujours après une tempête de N.-E. qui a disloqué les glaces du chenal de Lemaire, il est passé de nombreuses troupes de Papous. Certaines viennent se reposer sur l'île. Peut-être ces Oiseaux se rendent-ils compte de la venue prochaine du printemps et ont-ils aban- 52 OISEAUX ANTARCTIQUES. donné leurs quartiers d'hiver pour redescendre plus au Sud, dans le voi- sinage de leurs anciennes rookeries. Les troupes de Papous sont encore visibles le 7 et le 8 août, mais les Oiseaux sont moins nombreux. Le 10 août, près de la pointe sud de Vi\r Hovgaard, il y a un groupe de 25 Pingouins. Jusqu'au o septembre, date à laquelle la ban(|uise, après s'être refor- mée, a de nouveau cédé, on aperçoit quelques Papous sur Petermann. Puis, avec une nouvelle période de froid, les Oiseaux disparaissent et ne reviennent que le 23 et le 27 septembre. Le 3 octobre, une forte troupe pêche dans le chenal et vient passer la nuit sur l'île : il y a 70 Oiseaux. Puis la banquise se reforme à nouveau. Nouvelle disparition des Papous, jusqu'au 29 octobre, date à laquelle les Oiseaux prennent possession de leur ancienne rookerie. Le 18 octobre, avec le EirCharcot, nous sommes allés en skis, à l'ile Booth-Wandel suivant la banquise qui, dans le Nord, s'étendait à perte de vue, et vers le large s'étendait jusqu'aux ilesLemire-de-Villers. Nous avons constaté que les rochers des rookeries de Booth-Wandel étaient complètement recouverts de neige. Au nord de l'île, dans une grande flaque d'eau libre, j'ai vu pêcher deux nombreuses bandes de Pin- gouins, probablement des Papous et aussi des Adélies des rookeries anciennes. En dehors de cette eau libre, partout ailleurs on n'apercevait (jue la banquise. Ces Oiseaux attendent peut-être une dislocation des glaces pour regagner les rochers où ils ont l'habitude de nicher. 11 y a cinq ans, d'après les observations du W Turquet, les Papous arrivaient à partir du 15 sur les rochers qui aujourd'hui, 18 octobre, sont encore abandonnés, enfouis sous la neige. Sur l'île on aperçoit simplement çà et là quelques rares traces qui sont celles d'Adélies. A Petermann, les premiers Papous arrivent à leurs rookeries le 29 octobre, en retard de deux semaines sur les Adélies. Ils viennent len- tement, les uns après les autres : ils sont 11 le 29 octobre, 19 le 31 , 391e is' novembre, 71 le 3, 81 le 4, 9o le 3, 1 12 le 9 (PI. VIII, fig. 33 1. Aussi- tôt sur les rochers, ils commencent leurs nids. Les accouplements se font à l'arrivée des Oiseaux. Ils provoquent moins OISEAUX ANTARCTIQUES. 53 de t|uoreIlos et de Icitaillcs fiucclicz les Adôlios. Le niAlo et la rciiicllo, se faisant vis-à-vis, se saluenl jiisinrà \ovvi\ Imil en prolV'rant nn cii plus ou moins sourd que Ton peut raj)procher du Ijraiement deTàne. Les appai'iements commencent le 3 noveml)Pe. Parfois, mais je dois dire que la chose est très rare, les l'apous, malgré leur air peu batailleur et leur timidil('', ont de grandes querelles. Il faut croire alors que les raisons qui les poussent à une telle extrémité sont des plus sérieuses. — Le 9 novembre, j'assistai à l'un de ces combats entre deux mâles : il dura plus de ciiK] minutes. Les lutteurs s'acharnè- rent l'un sur l'autre à coups de bec et d'ailerons, se roulant dans la boue ; méconnaissables sous la saleté qui avait entièrement recouvert leurs plumes, l'on distinguait seulement deux masses grises qui se démenaient et cherchaient chacune à prendre l'avantage. Enfin, succombant sous les coups, étourdi, l'un d'eux resta surplace « knock ont », — tandis que le vainqueur, mal en point lui aussi, s'en allait d'un pas hésitant chercher le repos à l'abri d'un rocher. Tous deux étaient couverts de blessures sanglantes, notamment aux ailerons et au cou. Le vaincu, avant de repren- dre connaissance, resta plus d'un quart d'heure à terre ; puis, pénible- ment, il se releva, se traîna plutôt qu'il ne marcha au dehors de la roo- kerie, pour aller se reposer, à l'écart, des mauvais moments qu'il venait de passer. Le premier œuf est pondu le 18 novembre. Il yen a 2 le 19, 7 le 22, 81e2.'i, 12 le 2 4. C'est à cette date que le « Pourquoi Pas? » abandonna ses quartiers d'hiver pour reprendre sa navigation dans les mers antarctiques. Ces œufs, dont la coquille est d'un blanc très légèrement azuré et le vitellus vermillon clair, sont plus globuleux que ceux des Adélies. Le tableau suivant donne les renseignements de dimensions et de poids des 26 exemplaires que nous avons conservés (PI. IX, fig. 38, B). 54 OISEAUX ANTARCTIQUES. NUMÉHO LONGUEUli LARGEUR PONTE. en e:l POIDS. PROVEN.\NCE. DATE. d "ordre. millimètre^. niilliiiufreb. 519 1 "" OU 2'^' 7); 55,5 I'orl-loi'kroy,ilp\ViiD"kc 28-XII-1008. 520 70 50 — — 521 — 73 5. ) — — 522 07,5 5/ ,5 — — 523 08 57,5 — — 524 05 50,5 — — 525 — 011,5 55,5 — — 52(') 04 55 — — 545 00 5'f Ile Peterniaiin. 7-II-1000. 507 ire 71 5C> 12'i — 22-XMO(iO. 59S 2'' ('(0,5 58 125 — — (UC. — 00,5 57,5 12i — 20-XI-10()0. 017 ;;<■ 04 51 1,5 118 — 24-Xl-lOOO. OIS ire 00 53 1(10 — 23-Xl-lOOO. 010 — 72 57,5 133 — — 020 Oe 70,5 57,5 130 — 2'i-XI-lOOO. 024 ire 70 01 145 l'oil-Lofkrii), ilc Wiciirkc 20-XI-lOUO. 025 71,5 58,5 138 — — 020 — 70 58 131 — — 027 — 00 58,5 133 — — 028 07,5 50,5 120 — — 020 ■Je 07,5 55,5 115 — — (;:;(! Tre 08,5 53,5 108 — — («1 — 07 55,5 114 — — 032 — 08,5 57 127 — — 551 70 50,5 lil Ile Petermanii. 10-xi-iouo. Nous voyons donc, par les observations suivantes, que les Papous abandonnent le moins possible les régions dans lesquelles ils ont Thabi- tude de nicher. Et chaque fois que, avec l'aide des tempêtes, il se fait une dislocation des glaces, chaque fois que l'eau libre réapparaît, on peut, même en plein hiver, apercevoir des Oiseaux dans le voisinage plus ou moins immédiat de leurs rookeries. Leurs visites, aux alentours de Petermann, étaient cei>endant plus espacées que celles des Adélies, mais il faut dire que la position de cette île coïncide à peu près avec la limite extrême à laquelle niche le Papou et que de plus, à celle luliUide, les colonies sont très peu importantes. Aussi est-il bien compréhensible que lenombre de ces Pingouinsdans celte région soit bien moins considérable que celui des Adélies, qui ont de puissantes rookeries jusqu'au sud du cercle polaire, . OISEAUX ANTARCTIQUES. 53 (-oinmc |>(iiii' los Ad«''lies, nous avons voulu nous assurer que los Papous revenaient (rnne anm-e à l'aulre à la même rookeric. Dans ce but, en deux |)oinls dillerents, dans deux colonies de Papous éloit^nées l'une de l'autre déplus de :!00 kilomètres, nous avons marqué quelques Oiseaux, jeunes et adultes, de bagues de couleurs différentes. 1 0 A notre premier passage à Port-Lockroy (île Wiencke), le 28 décembre 1008, nous avons mis 50 bagnes v(^rt pâle aux Papous adultes; 2° le 12 janvier HIUO, à l'ile Petermann, nous avons mis: 20 bagues brunes aux Papous adultes ; 20 bagues roses aux jeunes. Or, au retour des Oiseaux en octobre et novembre 1009 sur l'ile Peter- mann, nous avons retrouvé, malgré la difficulté des recherches, o adultes ayant des bagues brunes au tarse droit, soit le quart des Oiseaux marqués dix mois auparavant. Mais je n'ai |)U observer facilement tous les Pingouins de la rookerie, ceux-ci étant devenus très farouches à mon approche. 11 se peut que d'autres Oiseaux bagués aient échappé à mes recherches. Puis, à l'époque où le « Pourquoi Pas? » (juilta l'île Petermann (1.^5 novembre), tous les Papous n'étaient pas encore revenus sur la rookerie. Enfin, en dehors des morts naturelles (jui peuvent se produire, il y a chaque année une assez grande quantité de ces Oiseaux qui servent à l'alimen- tation des Phoques et des Oi'ques. Les résultats précédents montrent avec certitude que les mêmes Oiseaux reviennent d'une année à l'autre à leurs anciennes rookeries. Nous n'avons retrouvé aucun des Oiseaux à bagues roses, c'est-à-dire déjeunes, ce qui })rouve l)ien (|ue ces jeunes ne reviennent pas sur leur rookerie avant la seconde année. Enfin, le 20 novembre 1000, pendant notre trop court passage à Port- Lockroy, et malgré la diiïicult(' d'appi'oche des Oiseaux, nous avons retrouvé deux Papous porteurs de bagues vertes, deux adultes marqués onze mois auparavant. Dej)uis notre retour en France nous avons appris que, au début de 1011, des baleiniers, ayant abandonné leur ancienne station de pêche (île Déception), pour s'installer à Port-Lockroy, avaient retrouvé, parmi les animaux qu'ils avaient massacrés, quelques Oiseaux porteurs de bagues, ceux mêmes cjue nous avions marqués le 28 décembre 1008. Il ' m^<'' 56 OISEAUX ANTARCTIQUES. est regrettable que ces intéressantes bêtos ne soient pas mieux respectées. Nous ne reviendrons pas sur la nourriture du P/jr/oscclis papua : elle est identi(|ue à colle du P. Adeliœ. Porasilolofjie. — En faisant l'autopsie des nombreux Oiseaux que nous avons dû sacrifier pour la nourriture et les collections, nous avons cons- taté que tous, jeunes et adultes, présentaient sur toute la longueur de rintestin_, et principalement de l'intestin antérieur et moyen, de nom- breux kystes dus à la présence de Cestodes. Ces kystes variaient d'aspect suivant la pé- riode de l'année à laquelle les Oiseaux étaient examinés. Le 0 août, comme il avait fallu sacrifier ;' pour les l)esoiiis du bord une cinquantaine d'Oiseaux, nous avons passé en revue les dépouilles. Les intestins de tous les Papous, sans exception, ju'ésentaient une quantité de ces kystes d'origine parasitaire (fig. 6). Ils formaient sur la face externe des intestins des excroissances globuleuses, certaines atteignant jusqu'à 1 centimètre d'épaisseur. Fi^'. 6.— Appareil digestif de P^ffo- sceiis papua avec kystes intesti- Eu ouvraut 1 mtestm pour examiner sa paroi naux. — A, estomac; I, intestin; K. kystes. interne, on apercevait de place en place l'ou- verture des kystes, ouverture étroite, circu- laire, bordée d'un anneau jaunâtre, de laquelle s'écbappe un bouquet de Cestodes, ceux-ci en nombre variable, jusqu'à une dizaine par kyste. Si l'on ouvre un kyste, on constate qu'il est creusé de logettes indépen- dantes, contenant cbacune l'extrémité antérieure d'un Ver. MM. A. Railliet et A. Henry, qui ont étudié nos documents parasi- tologiques, ont rapporté cette intéressante espèce hX Anomotœnui Zederi (Baird, 1853), recueilli pour la première fois par une expédition antarc- tique anglaise dans l'estomac d'un Pingouin antarctique. Au mois de novembre 1909, sur une dizaine de Papous étudiés, nous (1) A. Raii.uet el A. IIemiy, Helminthes recueillis par l'Exp. ant. fr. du « Pourquoi Pas?», I : Cestodes dXtiseaux [lUill. Mus. Ilist. mit., 1012, 11° 1, ji. 35). OISEAUX ANTARCTIQUES. 57 a\ (MIS constaté que les kystes tendaient à se l'ésorbci, à entrer en régression, cl la paroi iiilcMMie (I(^ l'intestin présentait un bouquet de Cestodcs adultes ])rofondénient fixés en un même point delà muqueuse, sur l'emplacement (lu kyste. D'après MM. RaillietetHenry, ' cette réunion si curieuse d'indi- vidus porte à penser que chaque colonie a pu prendre naissance par le développement sur place d'un Cysticercoïde à scolex multiple » . Puis peu à peu ces Cestodes disparaissent de l'intestin du Pingouin, et pendant les mois de janvier, février et mars, nous n'en avons pas trouvé. Les kystes, en se résorbant de plus en plus, semblent se détacher de la paroi intestinale pour former des résidus consistants qui resteraient fixés aux parois intestinales par de nombreuses adhérences, puis finiraient par disparaître. Nous nous souvenons en effet avoir très nettement constaté en janvier 1909, chez des Papous adultes, des corps noirâtres assez nom- breux pouvant atteindre jusqu'à 5 millimètres de longueur, adhérents au mésentère, sans aucune relation directe avec l'intestin. Outre les Cestodes, nous avons trouvé, mais très rarement, quelc[ues Nématodes dans l'intestin de quelques individus. Journal omithologiqw. (Voir Carte II, B). '■27 Décembre 1908. — Détroit de Gerlache. Aperçu vers le cap Osterrieth une rookerie qui me semble être habitée par des Papous. '21 et 28 Décembre 1908. — Poit-Lockroy (île Wiencke). Il y a deux rookeries de Papous. Luneprèsdu mouillage, comprendprèsde 2000 indi- vidus. L'autre, beaucoup plus réduite, se trouve en face l'îlot Casablanca, le long du chenal de Roosen. Les Oiseaux sont en train de couver : il y a deux œufs dans chaque nid. Nous avons marqué oO adultes. Ils vivent en bonne intelligence avec les Cormorans (PI. X, fig. 39). 1^^ au 3 Janvier 1909. — lie Booth-Wandel. Importantes colonies de Papous réparties sur plusieurs Ilots de rochers : 3000 à 4000 individus. Ces Oiseaux furent étudiés par le D' Turquet au cours de l'expédition du « Français » (1903-1905). Les Oiseaux couvent leurs œufs; il n'y a pas encore de poussins. 4 Janvier. — Ile Petermann. Une petite rookerie de Papous. Deuxo'ufs dans chaque nid, pas de Poussins. Kxpéililion Charcot. — Gain. — Oiseaux antarctiques. " 58 OISEAUX ANTARCTIQUES. 1^ Janvier. — La plupart des nids ont deux Poussins. Marqué des Oiseaux, jeunes et adultes (Voir p. 19). J6 Février. — Les jeunes ont presque atteint la taille de leurs parents. Leur duvet commence à tomber. Ile Booth-Wandel. — L'île est couverte de traces de Pingouins. Les jeunes Papous sont avancés comme à Petermann. // Février. — Ile Petermann. Examiné quelques cadavres de Papous : dans l'estomac, de nombreuses Eupliausies. Quelques Décapodes et Poissons. En outre des Gestodes parasites. 20 Mars. — La mue des adultes, qui a débuté vers la fin de février, commence à décroître. 29 Mars. — La mue n'est pas encore terminée. 1^"^ Avril. ■ — Fait une numération des globules de sang sur un animal sain. Trouvé environ 1 500 000 hématies par millimètre cube. Celles-ci sont elliptiques, ayant 1(3 à 17 A'orrinhre. — 05 Oiseaux à 13 h. 30, 71 à 18 h. 30. Vu deux autres Oiseaux avec des bagues brunes. Les appariements commencent. i Xoreiithre. — 81 Papous. 9 Soreinhrr. — 95 Pingouins. 8 Novembre. — 101 Oiseaux. 9 lYoeembre. — 112 Papous. Assisté à un violent combat entre deux mâles (Voir p. 53). 13 Xoremlire. — Plusieurs nids sont terminés : ils sont i)lus soigneu- sement faits que ceux des Adélies, et aux cailloux, mieux disposés, ils ajoutent quelques plumes de la queue qui proviennent des anciennes mues. 16 Novemh^e. — Examiné plusieurs dépouilles de Papous: les kystes intestinaux semblent se résorber. 18 Novembre. — Trouvé le |)remier onif de Papou. 19 Novembre. — Deux onifs. s?/ Novembre. — Un œuf. ^'■2 Novembre . — Sept œufs. '2S Novembre. — Huit œufs. 6o OISEAUX ANTARCTIQUES. S4 Novembre. — Douze œufs. 55 Novembre. — Huit œufs. 'iô Novembre. — En mer. Aperçu (|uclques Papous auN. alentours de l'île Booth-Wandel, dans les détroits de Bismarck et de Gerlache. Port-Lockroy (île Wiencke). — Les Papous (2 000 à 3 000) sont sui- leurs rookeries; peu de nids sont complètement finis; les (cufs sont rares (50 environ). Les Oiseaux sont très peureux ; j'en ai aperçu deux qui avaient des bagues vertes au tarse droit, bagues que je leur avais mises en décembre 1 908. 4 Décembre. — lie Déception. Sur la côte ouest de l'entrée de l'île Déception, près delà passe, j'ai trouvé une petite rookerie d'une cinquan- taine d'individus. Oiseaux très craintifs. Par les nombreux nids trouvés abandonnés, j'ai pu constater que la colonie devait être auparavant trois ou quatre fois plus nombreuse. Sans doute les Papous auront été effrayés par les visites trop fréquentes des Baleiniers, et leur diminution doit être due à l'impossibilité de se reproduire pendant les dernières années, par suite de la capture de tous leurs œufs. ^4 Décembre. — Ile Bridgmann. Aperçu deux Papous sur la plage. '26 Décembre. — Baie de l'Amirauté (île du Roi-George). 11 y a une colonie d'environ 200 Papous, sur la plage basse, non loin de la pointe Thomas. Les Poussins sont plus avancés que ceux que nous avons trouvés sur l'île Petermann en janvier 1009. (k'rtains ont trois semaines. Trouvé quek|ues œufs, mais la plupart étaient mauvais (PI. VIII, fig. 34). 3. Pygoscelis antarctica (Forster). Collection : N° 355. — cf jiiv. (onze mois). Capturée sur un floë dans le chenal de Lemaire en face l'île Petermann, 24-XI-1909. Iris brun pâle, bec noir, jugulaire noirâtre, doigts et palmure d'un rose légèrement grisâtre devenant plus foncés vers l'extrémité ; griffes gris noirâtre. L. T. : 655. - E. : 485. - A. : 194. - Q. : 162. - B. : 45. - 1 . : 25. - D. M. : 75-18. N° 488. — cf, île Déception, 13-XII-1909. Capturé sur une rookerie. Iris brun jaunâtre, paupières noires, front, vevtex, occiput, nuque d'un noir bleuté, dos bleu-ardoise, jugulaire noire, bec noir, tempes, joues, côtés du cou, menton, gorge et parties ventrales blanches ; tarses et pattes rose grisâtre, griffes gris-ardoise foncé laté- ralement et légèrement rosé sur le dessus. Estomac : vide, petits cailloux. Para- sites : Cestodes dans l'intestin ; deux Aptères trouvés dans la région du cou. L. T. : 740. - E. : 520. - A. : 197. - Q. : 192. - B. : 49. - T. : 23. - D. M. : 77-23. OISEAUX ANTARCTIQUES. 6l N" 489. — 9 juv., île Déception, 13-XII-1909. Iris brun jaunâtre. Estomac : Euphausies. Parasites : kystes intestinaux avec Ccstodos. L. T. : 665. - E. : 510. - A. : 193. - 0. : 160. - B. : 45. - T. : 22. - D. M. : 74-17. N" 494. — 9î îlo Déception, 13-XII-1909. Iris brun jaunâtre. Estomac : vide. Parasites : quelques kystes intestinaux avec Cestodes ; deux Aptères dans la région du cou. L.T. :710. — E.: 500. -A.: 197. - 0.: 194. - B. : 48. - T. : 22. - D.M. : 77-21. N° 495. — Q, ih Déception, 13-XII-1909. Iris marron clair. Estomac: Eupliausies. Para- sites : quelques kystes intestinaux avec Cestodes. L. T. : 735. - E. : 520. - A. : 197. - Q. : 188. - B. : 52. - T. : 23. - D. M. : 80-23. N" 496. — 9, île Déception, 13-XII-1909. Iris brun jaunâtre. Estomac: Euphausies. Para- sites : Cestodes dans l'intestin antérieur. L.T. : 695. - E. : 480. -A.: 175.-0.: 168. - B. : 42. - T. : 22. - D.M. : 74-20. N° 497. — cf, île Déception, 13-XII-1909. Iris brun jaunâtre. Estomac: Euphausies. Para- sites : nombreux Cestodes dans l'intestin antérieur. L. T. : 675. - E. : 510. - A. : 195. - 0. : 141. - B. : 47. - T.: 22. - D. M.: 76-19. N° 498. — 9i 'Is Déception. Iris brun jaunâtre. Estomac: Euphausies. Parasites : quelques kystes intestinaux avec Cestodes. L.T. : 710. -E.: 515. - A.: 198. - 0. : 178. - B. : 45. - T. : 21. - D. M. : 75-19. N° 499. — çf, Déception. Iris marron clair. Estomac: Euphausies. Parasites : kystes intes- tinaux avec Cestodes. L. T. : 765. - E. : 545. - A. : 207. - 0. : 210. - B. : 56. - T. : 23. - D. M. : 84-23. N" 500. — 9i île Déception. Iris marron clair. Estomac: Euphausies. Parasites : kystes intestinaux avec Cestodes. L.T. : 730. - E.: 530. - A.: 199. - Q.: 190. - B.: 48. - T.: 23. - D. M.: 82-24 N° 800. — o*, île Déception. Iris brun jaunâtre. Estomac: vide : L. T. : 715. - E. : 515. - A.: 197. - Q.: 172. - B.: 44. - T.: 22. - D. M.: 75-19. N°801. — 9i'le Déception. Iris brun jaunâtre. Estomac : Euphausies. Parasites : kystes intestinaux avec Cestodes. L. T. : 750. - E. : 520. - A. : .iOl. - O. : 199. - B.:52. - T. : 23. - D. M.: 78-22. N° 835 — cf, île Déception. Iris marron clair. Estomac: Euphausies. Longueur de l'intes- tin 2"\90 ; diamètre : 10 millimètres. L. T. : 775. - E. : 530. - A. : 200. - 0. : 202. - B. : 49. - T. : 24. - D. M.: 77-22. Nos ( ollections comprennent en outre des Oiseaux conservés dans le sel, des squelettes et des systèmes nerveux. Nous avons préparé et conservé 42 embryons aux différents stades de l'incubation et 15 Poussins. Le Pijgoscei/s antarclka, légèrement plus petit que l'Aclélie, se dis- tingue facilement des autres espèces par sa gorge blanche que traverse une jugulaire noire (PI. VI, fig. 26). Racovitza, le distingué naturaliste de la « Belgica », en a donné une description très exacte, et il a très nettement fait ressortir les mœurs spéciales de cette intéressante espèce (1) ; aussi ne reviendrons-nous pas sur ce sujet. L'Antarctique est un animal bruyant et batailleur. Il vil en énormes (1) lUcoviTZA, loc. cit. 62 OISEAUX AXTARCTIQUES. rookpries. localisées surtout dans le nord du détroit de Gerlache et l'ouest du détroit de Bransfîeld. aussi bien dans les ilesdu détroit et des Shetlands du Sud qu'en bordure de la côte des Terres Louis-Philippe. Palmer et Danco. Ses colonies ne dépassent pas. vers le Sud. le 65° de latitude. Au delà, on aperçoit, de temps en temps, des individus isolés ou de petites troupes. Ce sont le plus souvent des jeunes, comme nous l'avon.*! constaté plusieurs fois à l'ile Petermann, pendant le mois de novembre 1900. C'est sur l'île Déception, en novembre et décembre 1909, que nous avons pu examiner et étudier les importantes colonies de celte espèce. Il y avait là quatre colonies d'Antarctiques, représentant certainement un total de plusieurs centaines de milliers d'individus. L'ile Déception est un ancien volcan dont les dernières périodes d'activité sont toutes récentes. Les phénomènes éruptifs conlinut-nt d'ailleurs à se manifester dans cette région, et il paraîtrait même, suivant les dires de quelques baleiniers, que. depuis le retour du << Pourquoi Pas? •> 1916), l'activité volcanique aurait repris : différentes bouches à feu se seraient ouvertes en divers points de l'île. L'ancien cratère, cerclé de montagnes dont quelques sommets atteignent près de 600 mètres, est envahi par la mer et communique par une étroite passe avec le détroit de Branstield. Il constitue un magnitique port naturel 'Port-Fosteri mesurant environ 1 1 kilomètres de profondeur sur 8 en largeur. C'est en certains points des côtes de Déception, soit au voisinage de la baie Port- Fosler , soit au voisinage des plages extérieures, que sont situées les différentes colonies de Pingouins PI. VI. fig. 28). La ponte des Antarctiques a dû commencer vers le o novembre pour devenir générale au milieu du mois et se terminer dans les derniers jours de novembre. Elle est plus tardive que chez les autres espèces. Quand, pendant la saison de l'incubation, on pénètre dans une de ces villes, on est aussitôt accueilli par un brouhaha assourdissant de croasse- ments inharmonieux, ou de souffles prolongés, accompagnés de voies de fait, coups de bec ou d'aileron, donnant à réfléchir à celui qui forme le projet de s'engager au milieu de cette foule hostile. Dans chaque nid. au début de décembre^ on trouve en général deux OISEAUX ANTARCTIQUES. 63 reufs. ('es œufs sont de l;i iiuMiie couleur que ceux des Adélies, iii;iis ils sont plus petits dM. 1\, lii;. 38 c). NUMÉRO PONTE LONGUEIR en LAROKCn POIDS. LOCALITli. DATE. d'ordre. milliliirtres. inilliiiièllTS. ■) ire 7.") ry2 US Ile I)r'ce|jtion. 1 :.^-X 11-101 10. 035 70 b-A li:.^ — — oac) -Je (■<<.),:> 40,5 o:. — — c.?.? d'i 5i,r) O'i — — (13S — (•>.-), 5 40,:. Oi — — (130 '.y iV^ 45,:. 70 — — GiU — Cil) 4:.,:. 08 — — (•|Cp7 ¥ OU 5^ 'l•,^^> 3:.,:. — — criX — 44 30,5 — — (ICiÙ ^ 47 35 Les Antarctiques placent parfois leurs rookeries à des hauteurs qui peuvent d(''passer une centaine de mètres, comme nous l'avons constaté sur deux points de la côte sud et ouest de Di'ception. Et pour aller à la mer chercher les Crustacés du genre Eup/tai>sia dont ils se nourrissent, il leur faut faire souv(Mit un long trajet, parfois même de sérieuses ascen- sions ou des descentes mouvementées. Ils partent par petites troupes, en file indienne, suivant de véritables sentiers creusés dans la neige par leurs continuels passages, et cherchent, pour descendre vers la plage, les endroits de la falaise les plus propices et les moins périlleux (IM. VU, fig.29). Sur les plages accessibles des rookeries, par les belles journées, c'est le plus souvent une fde d'Oiseaux rassemblés là par milliers (IM. VII, fig. 31). Ils font penser aux cohues humaines que les beaux jours d'été attirent sur nos grandes plages de France. On y cause peu : simplement quelques réflexions chuchotées à voix basse, tandis qu'au-dessus de la grève, dans le lointain, on entend la rum///''«/sc/fMç (pii sont déjà, à cause de tous leurs ennemis marins, appelés à diminuri en nombre chaque année. Parasitologio. — Comme chez P. papua, nous avons constaté chez de nombreux P. antarctica la présence de kystes intestinaux dus à la même espèce de Cestode, YAnonioUonia Zedorl Baird. Nous avons en outre trouvé une seconde espèce d'Helminthe parasite, 'Expédition Chavrot. — Gain. — Oiseaux antarctiques. U 66 OISEAUX ANTARCTIQUES. dans l'intestin givlo de quelquos Antarcti(|U('s. (Test une nouvelle espèce, décrite par IVOl. A. llaiiliet et A. Henry sous le nom de Trtrtdinflir'ni-t Jouhini (1). JoiirnaJ inidtJiolofjiqac (Voir carte II, C). ^2''2 Dècenilirc IHOS. — A quelques milles au nord de l'île Smith, aperçu une dizaine d'Antarctiques sur une ylace llottante. Vu deux r(»()k(MMes d'Antarctiques sur la côte W.-N.-W. de l'île Décep- tion. Dans la baie intérieure de Déception, (pielques Antarctiques sur les plages. il Dpcruiln'c lUOS. — Détroit de Gerlache. H nous a semblé voir une grande colonie d'Antarctiques. il et iS Dcccmlirc 1008. — Port-Lockroy (île Wiencke). Aperçu quel- ques Oiseaux épars. Pas de rookeries. 3 ./foirier 1!>0{l. — Ile Booth-Wandel. Sur les rochers delà côte ouest, près de la colline du Cairn, une dizaine d'Oiseaux semblent se reposer. -/ ./anr/f'r 1909. — Ile Petermann. Un Antarctique se promène parmi les rookeries d'Adélics. /5 Novembre 1909. — Un jeune Antarctique (onze mois) près des colo- nies d'Adélies. 18 Novrrnlirc 1909. — Aperçu 6 Antarctiques nageant dans le chenal de Lemaire, au voisinage de Petermann. Un Oiseau a été capturé : c'est un jeune (onze mois). a Noveiiihrr 1909. — M. Boland m'apporte un jeune Antarctique qu'il a attrapé sur un Ooë. L'intestin de cet Oiseau est garni de kystes iden- tiques à ceux des Papous. % Norembre 1909. — En mer, sur les floës, dans le détroit de Bismarck, aperçu quelques Oiseaux. 27 N(iv( fahre 1909. — Antarctiques assez nombreux sur les glaces, dans le détrod de Gerlache. Vu une énorme rookerie située à plus de 100 mètres d'altitude sur l'île qui se trouve au sud du cap Kaiser (île Brabant), ainsi que deux autres rookeries sur des îlots au sud de l'île des Deux-Hum- mocks. Une autre colonie sur l'île Auguste. (Il Voir A. Haii.i.iet et A. Henry, /oc. cit. OlSIïArX AXTARCTIQUES. 67 '21^ Xovomhre 1909. — Ile Dôcoptioii. Visilc de hi rôokcrit' silure le lonj^ de la l)aie inlérimire di' l'ile ( l'orl-Foster) (Voir p. ()2j. /er Dècciiihre 1909. — Examiné la plupart des Oiseaux tués le 28 no- vembre. Sur 22 Antarctiques (7Q et \',\ç^),î{ ont ou ont eu des kystes intestinaux d'origine parasitaire ; un seul n'en présentait aucune trace. Tous ces kystes semblent à l'état de régression, comme nous l'avons aussi constaté chez les Papous examinés à la même ('pcupie ; ils se résorbent, formant de petites masses noirâtres de quelques millimètres qui se déta- chent de l'intestin et se fixent au mésentère par de nombreuses adhé- rences. Ces kystes sont en général moins nombreux que chez les Papous. '2 Décembre 1909. — Retourné à la rookerie examinée le 28 novembre. Trouvé 200 œufs, tous de petite taille : ce sont des œufs de quatrième ou cinquième pontes qui n'auraient pas couvé. 4 Décembre 1909. — Kxcursionné sur la côte ouest de l'entrée de Dé- ception. Près de la colonie de Papous, il y a rà et là sur les rochers des petits groupes d'Antarctiques; une centaine ont installé leurs nids à 50 mètres d'altitude et à près d'un kilomètre de la côte. Une autre petite rookerie de quelques individus sur un rocher, à 12."> mètres d'altitude. 7 Décembre 1909. — Visité la grande rookerie qui se trouve près de la côte extérieure de Déception vers le détroit de Uransfield, à l'est de la passe. Il y a là, sur i)rès de 2 kilomètres de long, divisée en plusieurs groupes, une énorme rookerie d'Antarctiques comprenant près de 100000 individus. W y avait 2 (euls dans chaque nid. Aux Antarctiques, sont mé- langés quelques groupes de Catarrliaetes chri/solop/ius (PI. VI,fig. 27, 28). La côte présente en cet endroit un cap formé de tufs volcaniques qui sortent de la mer en des falaises atteignant une centaine de mètres de hauteur. De chaque côté de ce promontoire sont deux plages. Celle qui se trouve à l'ouest est demi-circulaire et exiguë, large seulement de quel- (|ues mètres, resserrée entre des pentes abruptes de neige et de tufs volcaniques qui s'élèvent à une grande hauteur. La place située à l'est est plus étendue; assez vaste sur quelques centaines de mètres de longueur, elle se continue, plus resserrée, devant un front de glacier que le flot ronge à la haute mer. >'ers l'intérieur de l'ile, la plage grimpe en pente douce d'abord, puis cette pente s'accentue peu à peu. Les tufs volcaniques 68 OISEAUX A.WTARCriQUES. qui fornionl le promontoire, se continuent vers l'intérieur de l'île pour se confondre peu à peu avec les montagnes voisines et disparaître sous la glace. C'est sur la pente assez douce de ces tufs volcaniques qui descend vers la plage de l'est que sont établies les principales rookeries. Une autre cité très importante occupe les flancs et la crête de deux collines qui s'étagent au fond de cette même plage de l'est, entre loO et 200 mètres de hauteur. Les nids des Antarctiques sont faits soit d'une dépression dans le sol, lorsque celui-ci est meuble, dépression entourée de cailloux en plus ou moins grand nombre, — soit de cailloux disposés eu cuvette, lorsqu'ils se trouvent sur un sol dur. Quelques plumes de la queue dans chaque nid. 13 Décembre 190!}. — Visite à la rookerie de Port-Foster. 11 ne reste plus d'd'ufs dans les nids; il n'y aura pas un Poussin cette année. 15 Décembre 1909. — Retourné à la grande rookerie (|ui regarde le détroit de Bransfield. Deux œufs dans les nids, rarement un. L'incubation est très avancée, et dans quelques nids nous avons trouvé 1 oi même 2 Poussins. Les Antarctiques ne fuient pas à notre approche, il faut les enlever de force du nid pour voir leurs œufs : ils se défendent énergiquement à coups de bec. De loin le bruit qui vient de la colonie ressemble à celui que font les Corbeaux, le soir, lorsqu'ils survolent les arbres dans lesquels ils nichent, ("e sont des « Ah Kuak Kuak Kuak... Ah Kuak Kuak Kuak » ininterrompus. '21 Décembre 1909. — Trouvé une forte rookerie sur la côte ouest de Déception, en regard de l'île Smith. Il y a là environ 100000 individus. L'emplacement de la colonie couvre près de 2 kilomètres en longueur sur 1 kilomètre de large, jusqu'à une hauteur de 100 mètres. Ils sont ins- tallés sur des collines de tufs volcaniques et de cendres, dominant la mer. Dans tous les nids quelques plumes de la queue. Deux œufs par nid, le quart environ est éclos. Les Poussins les plus vieux sont âgés de 4 ou 5 jours. Les parents ne quittent pas leur nid à mon approche, mais ils me reçoivent avec méfiance. Ce sont chez tous des souffles prolongés, des « heeeein, licceein ), (pii donnent à réfléchira cchii (jui a l'intention de travcrscM' la cité. Les mâles ou les femelles qui couvent cherchent à me OISEAUX ANTARCTIQUES. 69 clonnci' (It'S coups do l)oc. Ceux i|Ni ue couvent pas, et surtout les mâles, se jelleiit sur le pauvre passant qu'ils labourent de coups de l»ec et d'ailcrdu. — Les Antarctiques me paraissent cependant moins agressifs et moins querelleurs que les Adéiies. Ils semblent vivre en une commu- nauté plus intime, moins méfiante. Pour aller des rookeries à la mer, le trajet est long. 11 leur faut souvent faire plus d'un kilomètre en bordure de la falaise de glace qui surplombe la plage à une cinquantaine de mètres de hauteur, pour redescendre ensuite par des sentiers accidenti'S et assez difficiles. N'ayant pas le pied très montagnard, les chutes sont fréquentes. Beaucoup glissent et roulent au bas de la pente; ils en sont quittes pour recommencer leur ascension s'ils rentrent à la rookerie, ou alors arrivent plus rapidement sur la plage, s'ils vont à la pèche. La plage se divise en deux parties : l'une est formée d'une ancienne coulée de basalte. Les rochers sont remplis de Pingouins qui vont, viennent, sautent de roche en roche : puis les basaltes cessent subite- ment pour faire place à une belle plage de gravier fin longue d'un kilo- mètre, dominée par la falaise de glace que suit une procession inin- terrompue d'Antarctiques qui vont à la plage ou en reviennent. Outre les Antarctiques qui, sur cDEnssoN, loc. cit. OISEAUX ANTARCTIQUES. 71 sur la côfo oucsl de l'ilc Nelson, landis quo eos mêmes Oiseaux ont été parfois aperçus isoléuieut eu iKU'diirede la cote de laTerre Louis-l'hilippe. Dans son tahleau sur la i'é|)artitiou des Oiseaux des régions antarc- tiques, Reichenow (I) fait figurer, d'ailleurs avec doute (?), en se basant sur les observations de K. A. Andersson, la présence du U . rlirnsocnine à la Terre Louis- Phi lippe et aux Shetlands du Sud. Or nous pouvons aiHinier ([u'il y a eu erreur de détermination de la pai-l de K. A. Anderssou, et que la rookerie de lile Nelson, aperçue (Failleurs d'assez loin, est certainement hahili'e non par le (' . chrijsocome, mais par l'espèce (\ rltn/snlopltus, dont nous avons trouvé plusieurs colonies sur l'île Déception, qui est assez proche de l'île Nelson. D'autre part, il est plus naturel de trouver dans ces régions antarctiques septentrionales sud-amcM'icaines le ('. clirijsolitphiis (|ui S(» rencontre aux Orcades du Sud et niche à la G(''orgie du Sud ; tandis que les premiers individus isoh'-s de ('. clinjsiH-innc se rencontrent dans l'ouest seulemeni à partir de l'île du Prince-Edouard, puis sur les îles Marion, Crozet, Heard, et les lieux de ])onte aux îles Kerguclen, Amsterdam, Heard. C'est à l'île Déception, en décembre 1901), que nous avons trouvé quelques colonies du U . (■Iirijsolophus (Voir carte II, D). Un peu plus grand et plus épais que l'Antarctique, le Pingouin huppé a le dos et la tète d'un noir bleuté à reflets veloutés; au-dessus des yeux, des bandes de longs sourcils jaune d'or se rejoignent sur le front. L'iris est grenat, le bec brun rougeàtre avec la commissure des mandibules })Ourpre pâle. C'est un animal tranquille, pacifique, confiant, se laissant facilement approcher quand il est sur son nid, et mêmecaresser, cherchant rarement à donner un coup de bec ou d'aileron (PI. VI, fig. 25). Les colonies de ces Oiseaux sont souvent mélangées à celles des Antarctiques, avec lesquels ils vivent en bonne iulelligence, comme nous l'avons constaté sur la côte sud de Décej)lion PI. Vî, fig. 27). Dans leur nid, fait d'une simple dépression du sol ou de petits cailloux, suivant la nature du terrain, il y a un seul œuf d'un blanc légèrement (I) llEir.iiENdw, Vr.ïrel (les Wellmeere-i (Deutsche Siidpolar-Expedition, 1901-03, IX Band. Zoologie, f' Cand, Hel't VI, p. 342 et 549). 72 OISEAUX ANTARCTIQUES. bleuâtre. Les œufs sont un peu plus f^ros que ceux de P. papwi (IM. I\, fig. 37, D). Les parents couvent alternativement. NUMÉRO LONGUEUR LARGEUR l'n en POIDS. LOC.VLITE. DATE. d'ûrdre. iiiillimrlifî.. niillimrlies- 041 80,5 58,5 1 45 Ile Déception. 4-XII-lOOO. (V'i2 80,5 57,5 l 'rj — — 043 80 58 1 40 — — G4'i 78,5 01 153 — — 045 80 50,5 1 40 — — O'iO 75,5 00 148 — — 047 80 57 142 — — 048 78 50,5 134 — — 040 78,5 53,5 120 — — ono 70 50 120 — — o:.i 7:^. 57,5 120 — — ù:r2 71,5 40 83 D'après l'âge approximatif des embryons que nous avons trouvés dans les anifs pris les 4, 15 et 17 décembre 1000 sur les rookeries de l'île Déception, nous pouvons en déduire que la ponte a dû avoir lieu du 15 au 30 novembre. L'incubation doit durer de trente-deux à trenle-cinq jours, et les premiers œufs ont dû éclore entre le 20 et le 30 décembre. Les embryons les plus âgés avaient environ 4 semaines, ils présentaient une région ventrale d'un blanc légèrement grisâtre; le cou, la tète et les parties dorsales étaient dun noir brunâtre. i Décembre 1H09. — Ile Déception. Sur la côte ouest de l'entrée de Port-Foster, trouvé, vers la pointe, à 30 mètres au-dessus de la mer, une rookerie d'une cinquantaine d'individus. Les Oiseaux sont rassemblés sur un petit espace. Les nids sont rapprochés les uns des autres. Ce sont des Oiseaux calmes, peu batailleurs, ayant un cri sourd, assez désa- gréable, ressemblant à celui du Papou. Les Ois(;aux se laissent facilement approcher et même toucher. Après m'ètre emparé d'un couple dont, alors, le nid restait al)andonné, un autre couple est venu s'y installer. Mais, avant (pu» j'aie eu le temps d'intervenir, l'un des nouveaux propriétaires, \o nuile, d'un coup de bec, OISEAUX ANTARCTIQUES. 73 envoyait l'œuf hors du nid et le laissait rouler sur la pente sans s'en occuper davantage. Ce sont les seuls Pini^^ouins quej'aic vus vraiment manifester du regret, quand on s'empare de leurs œufs. Les autres espèces les défendent, mais après leur disparition ne semblent plus s'en préoccuper. Tandis que les couples de C. chnjsolopJtus, dont on a pris les œufs, reviennent sur leurs nids et semblent chercher, tout en poussant des cris plaintifs. 7 et 1 5 Décembre lOO'J. — Dans l'après-midi, visite cà la grande rookerie d'Antarctiques qui se trouve à l'est de l'entrée de Port-Foster, sur la côte regardant le détroit de Bransfield. Nous avons décrit l'emplacement de cette rookerie à propos du P. antarctka (Voir p. 60). Les Pingouins huppés vivent là en bonne harmonie avec les Antarc- tiques. Ils sont environ 1500 à 2000, divisés en petits groupes de quelques centaines au moins d'individus. Ils se trouvent soit isolés comme nous l'avons constaté pour un groupe nichant sur des rochers, non loin de la plage, — soit le plus souvent groupés au milieu des Antarctiques, mélangeant sur les limites de ces groupes leurs nids avec ceux de l'autre espèce. De loin, les colonies de C chrysoIopJms se différencient assez nette- ment de la masse des P. antardica. Elles forment, parmi tout l'ensemble de la rookerie, des taches plus sombres dues à ce que, à distance, l'accu- mulation de ces Oiseaux a une teinte d'un noir velouté, tandis que l'ensemble des Antarctiques est d'un gris bleuté beaucouj» plus terne. Un seul œuf dans chaque nid. 19 Décembre 1909. -r- Mesuré un intestin : sa longueur est de 5™, 90, son diamètre de 0°i,003. ''21 Décembre 1909. — Sur la côte ouest de Déception, en regard de l'île Smith, surla plage, parmi les Antarctiques, aperçu 2 C. c/iri/.so/ophus adultes et 1 jeune. Celui-ci, âgé de l'2 mois, se dill'érencie des adultes parles sourcils jaunes qui sont encore très peu marqués, à peine plus développés que les autres plumes. 5. Aptenodytes Forsteri. Or. A aucun moment, ni ])endant notre séjour dans le détroit de Brans- Expédition Chcircot. — Gain. — Oiseaux antarctii[ues. 10 74 OISEAUX ANTARCTIQUES. field et le long de la côte ouest de l'antarctide sud-américaine, ni pendant la navigation du « Pourquoi Pas? » en bordure du pack-ice, Fig. 7. — l'rolil lies quatre espèces do Sp/irnis<-î//i'S (de j,'auclii' à droite: l'i/g. A(/e/i,'p, P>jtj. pnpua, Pyg- antarriictt. Cal. c/irysolojihus). iiionlr.int la limite du blanc et du noir sur les parties latérales du corps, ainsi i|ue sur la i'aoe interne des ailerons. jusqu'au ISo^ de longitude ouest de Paris, nous n'avons aperçu le Pin- gouin Empereur. PHALACROCORACIDES 6. Phalacrocorax atriceps (King). Collection : N" 113. — 9 juv.,île Booth-Wandel, 17-11-1909. Capturée près du nid; âgée de deux mois environ. Iris gris brunâtre. Estomac : Poissons, petits cailloux. Parasites : Néma- todes. L.T. : 815. - E.:l 320. - A. : 324. - 0. : 208. - B. : 58. - T. : 48. - D. IV. : 113-12. N" 114. — o* ju^'-i île Bootli-Wandel, 17-11-1909. Iris gris brunâtre. Estomac : Poissons, petits caillou.x. Parasites : quelques Nématodes. L.T. : 805. - E. : 1 220. - A. : 305. - Q. : 196. - B. : 60. - T. : 47. - D. IV : 114-13. N" 115. — 9 juv., île Booth-Wandel, 17-11-1909. Iris brun. Estomac: Poissons, Euphau- sies, quelques Décapodes. Parasites : Nématodes. L. T. : 820. - E. : 1 260. - A. : 316. - 0. : 198. - B. : 59. - T. : 52. - D. IV : 113-14. No 124. - cf juv., île Booth-Wandel, 17-11-1909. Iris brun grisâtre. L. T. : 790. - E. : 1 250. - A. : 308. - Q. : 196. - B. : 57. - T. : 47. - D. IV : 106-13. No 125. — 9 jiiv., île Booth-Wandel, 17-11-1909. Iris brun. Estomac: Poissons. Parasites : Nématodes et un Isopode (^ga anlarclica Ricliurdson) qui était parasite sur l'un des Poissons. L. T. : 835. - E. : 1 290. - A. : 330. - 0. : 205. - B. : 62. - T. : 52. - D. IV : 115-14. OISEAUX ANTARCTIQUES. 75 N° 126. — cfjuv.,îli' Booth-Wantlpl, 17-11-1909. Iris gi-is brunâtre. Parties inférieures du corps blanches. Caroncules peu prononcées, encore séparées par quelques plumes. Le dessus do la tète, le derrière du cou et le dos sont brunâtres, à reflets bleu;;, verdâtres et mordorés. Tache blanche sur ledos. Ailes brunâtres: la tache blanche existant sur les ailes de l'adulte est seulement indiquée : les plumes des petites couvertures sont en effet d'un brun clair allant en se dégradant jusqu'au blanc à leur extrémité. Queue brunâtre. Bec noir à reflet rougeâtre. Estomac : Poissons, débris de quelques Crustacés Schizopodes et Amphipodes. Parasites : Nématodes dans l'estomac. L. T. : 842. - E. : 1 310. - A. : 322. - 0. : 208. - B. : 61. - T. : 51. - D. IV : 114-14. N" 127. — ^,iie Booth-Wandol, 17-11-1909. Capturée au moment où elle revenait de la pêche. Iris brun ; bec noir et rouge brunâtre foncé, tarses rose orangé, pattes rose orangé allant en se fonçant vers les extrémités des doigts, griffes noires. Caroncules rouge orangé, paupières bleu outremer. Parties inférieures du corps blanches, dessus de la tête, derrière du cou, dos noirs à reflets bleu violacé, vert et mordoré, tache blanche. Ailes noir brunâtre à reflets mordorés, avec une tache blanche dans la région des petites et des moyennes couvertures. L. T. : 725. — E. : 1230. - A.": 302. — 0. : 172. — B. : 51. — T. : 45. — D. IV: 99-13. No 373. — Ç, Port-Lockroy (île Wienckc), 26-XI-1909. Iris brun-marron. Bec noir bru- nâtre passant à l'extrémité au brun violacé. Estomac : Poissons, Crustacés Schizo- podes et Décapodes, un Isopode parasite de l'un des Poissons, petits cailloux. Parasites : Nématodes dans l'estomac. ( IV. 105-11. L.T.:735. - E. : 1170. -A.: 300. - Q.: 162. - B.:.54. - T. : 50. - D^ 111.84-13,5. ( 11.62-12. N" 374. — 9, Port-Lockroy, 26-XI-1909. Iris marron. Estomac : Poissons, Euphausies, petits cailloux. Parasites : Nématodes. / IV.108-11. L. T. : 755. - E. :1 200.- A.:305. - Q.:178. - B.:56. - T.:58. - DO III. 82-13. ( II. 61-12. N° 375. — 9, Port-Lockroy, 26-XI-1909. Estomac: Poissons, Schizopodes, petits cail- loux. Parasites : Ni'matodcs dans l'estomac. / IV. 105-11. L.T.:745. -E.:l 150. - A. : 302. -0.:172.-B.:55.5.-T.:51.-Ds III.80-13. ( 11.60-12,5. No 376. — 9, Port-Lockroy, 26-XI-1909. Iris brun-marron, paupières bleu outremer, caroncules orangé, huppe un peu moins longue que celle du cf. Estomac : Poissons, Schizopodes. Parasites : quelques Nématodes dans l'estomac. No 391. — cf juv. (douze mois), Port-Lockroy, 26-XI-1909. Iris brun, paupières d'un noir légèrement bleuté, caroncules orangé foncé sale (encore quelques petites plumes), bec noir brunâtre. Front, vertex, occiput, derrière du cou brunâtres, avec un léger reflet violet sur les extrémités des plumes. Crête bien marquée ; le manteau brun a un léger reflet verdàtre : la tache dorsale blanche se précise. Tarses et pattes rose pâle légèrement violacé, passant au brun vers les extrémités ; griffes brun violacé. Estomac : Poissons, Euphausies. Parasites : Nématodes dans l'es- tomac. 76 OISEAUX ANTARCTIQUES. I 1I.U8-14. L.T. :830. — E.:1320. — A.:320. — Q.:179. — B.:61.— T.:G2. — dOiII. 91-15. ( IV. 121-14. N" 45G. — cf, Port-Lockroy, 26-XI-1909. Iris brun-marron. Estomac : vide. Parasites : quelques Nématodes dans l'estomac. ( II. 67-12. L.T. : 800. — E.: 1 260. —A.: 315. — Q.: 183. — B. : 57. — T:54. — D^ III. 92-13. ( IV. 116-12. N" 457. — cf, Port-Lockroy, 2G-XI-1909. Iris hrun-marron. Estomar : Poissons, Euphau- sies, quelques Décapodes. Parasites : Nématodes. ( II. 62-11. L.T.:785. — E.:l 210. — A.:305. — 0. : 185. — B.:.55. — T.:51. — nO III. 85-11. { IV. 108-11. Embryons et Poussins : Nos 50 à 52. — Port-Lockroy, 28-XII-190S. Poussins âgés de quelques jours pris dans les nids. N" 54. — Un embryon, de quinze à vingt jours. Les embryons suivants proviennent d'œufs pris sur la rookerie de Port-Lockroy, le 26-XI-1909. N°s 378 : un blastoderme, premier ou deuxième jour d'incubation. — 379 : 2 embryons de cinq à six jours. ■ — 380 : 1 embryon de sept à huit jours. — 381 : 3 embryons d'une dizaine de jours. ■ — 382 : 3 embryons de douze jours environ. — 383 : 2 em- bryons de quinze jours environ. — 384 : 2 embryons de quinze à dix-huit jours. — 385 : 1 embryon de douze à quatorze jours. En outre nous avons conservé quelques Oiseaux dans le sel, des squelettes, des systèmes nerveux et des pièces anatomiques. C'est le seul représentant de la famille des Phulacrocorackhv dans les régions antarctiques, où on le trouve localisé à l'Antarctide sud-améri- caine jusqu'au voisinage du cercle polaire. Fort gracieux, souples et à la fois très dignes dans Ions leurs mouve- ments, ces Cormorans sont d'aimables bêtes d'allure fort distinguée. Pas farouches, très sociables, pacifiques, ils vivent parfois en commu- nauté avec des S[)he7}iscidés, comme nous l'avons constaté à Port-Loc- kroy, où leurs nids sont mélangés à ceux du /'ijf/oscc//s /xijt/ta (PI. X, fig. 39), à Petermann, où leurs quelques nids sont voisins de ceux du P. Adeliœ, etc. Nous avons trouvé leurs nids aux îles Shetlands du Sud (île du Roi-George), en diflférents points du détroit de Gerlache, à Port-Lockroy (île Wiencke), et sur les îles Booth-Wandel, Ilovgaard, Petermann, Berthelot. Au cours de la première expédition antarcticiue française (1903-1905), OISEAUX ANTARCTIQUES. 77 le Y)^ Turquct eut l'occasion crétudier ces Oiseaux. Il y avait en effet sur l'île Roolh-Wandel, lieu d'hivernage de l'expédition, une importante colonie de ces Cormorans. Ces Oiseaux construisent un nid fait d'Algues agglutinées avec de la boue, mélangées de Mousses et de Lichens, de plumes, sorte de socle atteignant de 20 à 'iO centimètres de hauteur; chaque nid renferme deux ou trois reufs : la couleur de ces œufs est d'un bleu azuré, très pâle; le vitellus est d'un beau rouge orangé (PI. X, fig. 41). Les quelques exemplaires ci-dessous proviennent des rookeries de Port-Lockroy. Les n°^ 621, 622, 623 proviennent du même nid; deux d'entre eux venaient d'être pondus ; le troisième (621) avait un embryon d'une quinzaine de jours (PI. LX, fig. 38, E). NUMÉRO PONTE. longuel:r en LARGEUIl eu POIDS. PROVENANCE. DATE. d'ordre. iiiilliiiR-tres. niillimOtres. 527 ■) Ci :!'.) Porl-Lockrov. 28-XII-l'.l(lS. 021 iro C)8,r) i2,r, iX^ — 2(i-XI-i'.i(i'.). 0-22 3'^ (il) '.2 57 — — G23 2^ r.i,."j '.2 (U Nous avons constaté, e( Turquet l'avait déjà remarqué pendant l'hiver 1904 à Booth-Wandel, ainsi que Clarke aux Orcades, que les Cor- morans n'abandonnent pas certaines de leurs rookeries durant l'hiver. Ils sont alors souvent obligés de parcourir de grandes distances avant de trouver l'eau lil>re nécessaire à la capture des Poissons qui cons- tituent la base de leur alimentation. Ils se nourrissent encore de Schizo- podes et de quelques Décapodes. Nous avons en outre trouvé à plusieurs reprises quelques exemplaires d'un Isopode, V/Ega antarctica Richard- son (1), qui est en général fixé sur le corps des Poissons capturés par les Cormorans. A notre premier passage à l'ile Petermann, au début de janvier 1000, (1) IIarrieï liiciiAROSoN, Isopoilcs (Dcuxiémc Exp. aitt. fr., Sciences iialuielles, Documenis scien- tifiques, p. 4, Paris, 1913). 78 OISEAUX ANTARCTIQUES. il n'y avait que trois couples de Cormorans. Les nids, voisins les uns des autres, étaient placés parmi la rookerie d'Adélies, sur les rochers en bordure de la mer. Il n'y avait desPoussins que dans deux nids : trois dans un nid et deux dans l'aulre. Afin de nous rendre compte, comme pour les Pingouins, si les mêmes Cormorans reviennent d'une année à l'autre nicher dans les mômes Houx, nous avons, le 12 janvier 1909, marqué ces Oiseaux de la façon suivante : 3 bagues bleues aux Cormorans adulles (les [] femelles qui étaient les plus faciles à appi-ocher) et 5 bagues vertes aux jeunes. De même à notre passage à Port-Lockroy, le 28 décembre 1908, nous avions mis : 10 bagues rouge brun à 10 Cormorans adultes et 10 bagues roses à 10 Cormorans jeunes. Lorsque les jeunes furent assez développés pour se suffire à eux- mêmes, en mars et avril, après quelques visites de plus en plus espacées, ces Oiseaux ont définitivement abandonné leurs nids de Petermann pour remonter vers le Nord. 11 est probable qu'ils ont dû se rendre dans les parages de l'île Booth- Wandel, où la colonie de Cormorans, forte de 400 à 500 individus, n'aban- donne pas ses rookeries durant les mois d'hiver, comme Turquet l'avait déjà constaté en 1904 (1), et comme nos observations suivantes vont nous permettre de le montrer pour l'année 1909. A plusieurs reprises, au cours de l'hiver, nous avons vu passer dans le chenal de Lemaire ou au-dessus de Petermann des individus le plus souvent isolés qui se dirigeaient vers le Sud. On peut présumer que, dans celte direction, soit sur les îles Jallours, soit à l'île Berlhclot, où nous savons qu'en été il existe une colonie de Cormorans, ceux-ci, pendant l'hiver, n'abandonnent pas leurs rookeries. Et ces Oiseaux, que bien souvent, dans les mois d'hiver, nous avons vus passer au voisinage de Petermann et se diriger soit vers le Sud, soit vers le Nord, devaient être des sortes d'estafettes, d'agents de liaison, mettant pres- (1) Voir MÉNÉr.xrx, Oiseaux {Exp. ant. f'r., Sciences naturelles, Documents scientifiques, p. 29, Paris, 1907). OISEAUX ANTARCTIQUES. '/() (|U0 joiirnrlltMnciit rii toiiiinunicalioii les lookoi'ics do Bootli-Wnndcl avec les colonies liiveriuuit plus loin dans \r Sud. Peut-être aussi laut-il voir dans ces Oiseaux des sortes d'éclaireurs, venant de la rookerie de Cormorans de l'île Booth-Wandel et chargés d'aller à la découverte des flaques d'eau lil)re où la troupe entière pour- rait se rendre pour pêcher. Mais, à l'encontre de celle hypothèse, nous devons objecter le fait suivant : nous avons vu à maintes reprises ces Cormorans se diriger vers le Sud, tandis que le chenal, en face l'île Petermann, était libre de glaces. Il se peut aussi que les Poissons se déplacent avec les glaces, se localisent en certains endroits suivant certaines conditions qui elles-mêmes peuvent varier (température, inten- sité des courants, changement dans la composilion du plancton ou abondance plus ou moins grande de celui-ci, etc.). Ces Oiseaux pourraient alors être chargés de rechercher les points où les conditions de pèche sont les plus favorables. Il est probable que les jours où, devant Petermann, le chenal était libre de glaces, si les Oiseaux ne s'y arrêtaient pas, c'est que les Poissons n'étaient pas en quantité suffisante dans celte région. Mais il est arrivé fréquemment, vers la fin de l'hiver, que des Oiseaux isolés fréquentaient le chenalprès de Petermann, et que presque journellement des troupes nombreuses de Cormorans y venaient pêcher. On peut penser encore que les Poissons vivent dans les endroits où le plancton est le plus abondant, c'est-à-dire dans les points où la mer est peu agitée, le long de la côte, à l'abri des glaces et de la banquise. Les faits suivants que nous allons relater correspondent aux obser- vations que nous avons pu faire : mais il est bien certain que ces obser- vations sont incomplètes, toutes les allées et venues des Oiseaux autour de Petermann n'ayant pu être notées par nous. Le 5 et le 0 mai, tandis que le chenal est libre devant Petermann, nous voyons deux Oiseaux se diriger vers le Sud. Le 20 juin et jours suivants, un Cormoran se dirige vers le Sud ou remonte au Nord (se reporter au Journal oni'Uliologiqw pour les différentes dates). Le 26, deux Cormo- rans passent au large de l'île, c'est-à-dire du côté de l'Océan. Le 12 juillet, c'est un vol de Cormorans qui passe vers II h. 30, 8o • OISEAUX ANTARCTIQUES. Le 24 août, par un vent de N.-E. violent, un vol de JOO à 200 Cormorans traverse le chenal. 11 en est de même le 28 et le 29 août, du côté de l'île Ilovgaard. A partir du mois de septembre, des flaques d'eau libre persistent aux environs de l'île. Ce sont alors des allées et venues de bandes d'Oiseaux qui passent, soit vers le large, dans l'ouest de Petermann, soit par le chenal de Lemaire, et viennent même à plusieurs reprises, péchant à proximité, se reposer sur Petermann (j, 11, 27 septembre, premiers jours d'octobre) (PI. X, fig. 42). Ces Cormorans sont venus presque jour- nellement au voisinage de l'île, parfois même s'y reposer, et pêcher dans les flaques d'eau du chenal, jusque vers le milieu d'octobre. 11 est pro- bable qu'à cette époque la ban([uise se sera disloquée aux alentours de l'île Booth-Wandel, dans le détroit de Bismarck, et que les Oiseaux auront péché dans ces parages. C'est le 7 octobre 1909 que l'un des couples nichant à l'île Petermann (PI. X, fig. 40) est revenu à son ancien nid. La femelle portait au tarse droit la bague bleue que nous lui avions mise le 12 janvier. 11 est donc certain que les anciens Oiseaux reviennent chaque année aux mêmes rookeries. Quant aux jeunes, que le D^'ïurquet avait pris pour de « vieux adultes » (1 ), ils ne prennent le plumage de l'adulte que dans leur seconde année, et ils ne sont capables de se reproduire qu'à l'âge de deux ans. Pour compléter cette première observation, disons tout de suite que, le 26 novembre 1909, à notre second passage à Port-Lockroy (île Wiencke), nous avons retrouvé sur la même rookerie neuf sur dix des adultes bagués par nous le 28 décembre 1908. Les adultes seuls étaient accouplés. Nous n'avons pu voir d'assez nombreux jeunes de près pour retrouver les quelques Oiseaux bagués par nous en 1908. Mais nous ne craignons pas d'affirmer que ces jeunes, n'abandonnant pas les rochers où ils sont nés, y feront certainement leurs nids l'année suivante. Pour en revenir au couple de Petermann, celui-ci, jusqu'au 23 octobre, fut très irrégulier dans sa présence sur l'île, s'absentant journellement, restant parfois une journée entière sans revenir. (1) Voir ^hiNÉGAix, loc. cit., p. 27, n"' 86 et 112. OISEAUX ANTARCTIQUES. 8i Le 23 octobre, çj* eX Ç s'étahlissont d(Tiiiitivement sur lour nid qu'ils commencent à refaire, apportant soit des Algues (notamment des PlocamiKin corcinrum, Gracilaria simplex et Desmarestia anceps), soit des Glousses, des Lichens, sans dédaigner tout ce qu'ils peu- vent prendre autour du bateau : c'est ainsi que j'ai trouvé dans le nid du crin, de l'étoupe, de la ouate, de la ficelle, quelques copeaux de bois. Deux jeunes (onze mois), soit isolément, soit ensemble, viennent de temps en tempsprèsdunid. Malheureusement, ils étaientassez farouches, et je n'ai pu les approcher d'assez près pour constater s'ils étaient bagués au tarse droit. Ce devaient être probablement deux des cinq jeunes de l'année précédente. Le 4 novembre a eu lieu le premier appariement. Le 6 novembre, un second couple est revenu. Le même que celui de 1908, car la femelle a une bague bleue au tarse droit. Aussitôt arrivés, ils travaillent à remettre leur nid en état. Le 22 novembre, le premier œuf est pondu dans le nid du premier couple. Le second œuf est pondu le 25. A cette date, l'hivernage étant terminé, le « Pourquoi Pas? » leva l'ancre pour entreprendre sa seconde campagne d'été. Avec regret, nous dûmes abandonner les observations ornithologiques que nous avions poursuivies à Petermann depuis dix mois. En janvier 1000, nous avions trouvé trois couples de Cormorans sur l'île Petermann. Ce troisième couple, d'ailleurs, occupait un nid qui ne renfermait ni n^ufs ni poussins. Nous n'avons pas revu ce couple en novembre 1000. Mais, si l'on songe que les Orques et certains /'/;?»/jjèffe, notamment le Léopard de mer, font une grande hécatombe de ces ani- maux, afin de pourvoir à leur nourriture, il n'y a rien d'étonnant à ce que certains de ces Oiseaux manquent à l'appel l'année suivante. Nous avons d'ailleurs, à deux reprises, été témoins de la capture de deux Cor- morans par des Léopards de mer. Parasites. — En dehors des nombreux Nématodes rencontrés dans l'estomac, ces Oiseaux sont en général peu parasités. Comme Parasites externes, nous n'avons trouvé que quelques Acariens Expédition Charcot. — Gain. — Oiseaux antarctiques. 11 82 OISEAUX ANTARCTIQUES. appartenant à l'espèce Ixodes [Ceratixodes) putus (Canibridge) (1), sur un P. atriceps Q tué à Port-Lockroy, le 26 décembre 1909. •loiirnaJ ornitholofjique (Voir carte II, E). i:] ati 'J.") Décoiiihi'e 1!H)8. — Quelques individus isolés pèchent dans la baie intérieure de l'île Déception. 26^ Décembre 1008. — Rencontré quelques Cormorans dans le détroit de Gerlache. t^/ Déceinhre 1908. — Port-Lockroy (île Wiencke). Une vingtaine de nids, souvent placés aux endroits où le rocher est le plus abrupt, sont mélangés à ceux du /'. papua. D'autres nids sont rassemblés à côté dune autre colonie de Papous. Dans chaque nid, deux et plus souvent trois j)oussins. Le plupart sont âgés d'une à deux semaines. iS Décembre Iil08. — Port-Lockroy. Mis dix bagues rouge brun aux Oiseaux adultes, dix bagues roses aux poussins. Aperçu une petite rookerie de Cormorans sur l'ilol Gœtschi, dans le chenal Peltier. f au 3 .lancier 1909. — Ile Booth-Wandel. Importante colonie dans les falaises du défdé de la Hache. Environ aOO individus. Deux ou trois pous- sins dans chaque nid. Ils ont d'une à trois semaines. 4 .lancier 1909. — Ile Petermann. Trois nids de Cormorans parmi la rookerie d'Adélies. l'i Jancier 1909. — Mis trois bagues bleues aux Oiseaux adultes, cinq bagues vertes aux Oiseaux jeunes. 8 Fécrier 1909. — Aperçu quelques Cormorans au voisinage des îles Argentine. Il doit y en avoir des nids sur les îles Jallours. 16 Fécrier 1909. — Ile Booth-Wandel. Clolonie d'environ îiOO (lormo- rans. Les jeunes ont abandonné leurs nids, mais ils ne vont pas encore à la mer. Les parents continuent à les nourrir. 5 Mai 1909. — Ile Petermann. Chenal de Lemaire libre. Vu un Cormoran se diriger vers le Sud. 0 Mai 1909. — Chenal libre. Deux Oiseaux sont allés vers le Sud. (1) L.-O. NmMAN.N, IxodUld' {Deuxième Exp. ani. f'r., 1008-10, Sciences naturelles, Doc. scien- tifiques, p. 197). OISEAUX ANTARCTIQUES. 83 'JO .hiln 1909. — La glace de iiior se rd'ormo. Un (Cormoran se clirigoanl vers le Sud. 'il Juin li)00. — Un Cormoran allant vers le Sud. '■25 Juin 1009. — Un Cormoran allant vers le Nord. 26 Juin i909. — Un Oiseau allant au Sud. ,10 Juin 1909. — Vu passer deux Oiseaux au large de Petermann. t~2 Juillet 1909. — Chenal libre. Il est passé vers 11 h. 30 du matin un V(il formé en triangle d'une centaine de Cormorans. Il faisait route au Sud. 17 Juillet 1909. — Deux Oiseaux se dirigent vers le Sud. 19 Juillet 1909. — Un Cormoran faisant route au Nord. 2'} Juillet 1909. — Chenal libre. Aperçu quelques Oiseaux. // Xoùt 1909. — Un Cormoran venant du Sud. 24 Août 1909. — Vent de N.-E. violent. 11 est passé, vers huit heures du matin, dans le chenal, un vol de 100 à 200 Oiseaux. 28 Août 1909. — Du côté de l'île llovgaard, il est passé, vers 8 heures du matin, plusieurs centaines de Cormorans. 29 A(n(t 1909. — La banquise s'étend à perte de vue. A 9 heures du matin, il est passé dans le chenal une bande de Cormorans, rangés en triangle, comprenant une centaine d'individus. Les Oiseaux venaient du Sud. 1^^ Septen/hre 1909. — Banquise dans le chenal. A II h. ;50 du matin, un vol de 20 Cormorans se dirigeait vers le S.-W. Ce sont probablement des Oiseaux de l'ile IJooth-Wandel qui vont pécher dans quelque flaque d'eau libre se trouvant au Sud de Petermann. 2 Septembre 1909. — Chenal dégagé à la suite d'un coup de vent de N.-E. Passé une vingtaine d'Oiseaux. 3 Septe?nhre 1909. — Passé une vingtaine d'Oiseaux. 5 Septembre 1909. — (Ihenal lil)re. Vers 1 i h. 30, est arrivé de l'ile Booth-Wandel un vol de 10() C^ormorans. Disposés à peu près en triangle, ces Oiseaux se sont dirigés sur les rochers des caii'us de Petermann, puis, à une petite distance de la côte, ils se divisèrent en deux groupes qui évoluèrent quelques minutes dans le chenal. Ensuite, ils vinrent tous atterrir à la colline des cairns, sur le liane regardant le S4 OISEAUX ANTARCTIQUES. N.-E., à l'abri du vent de S. -AV., qui soufflait assez violemment. L'un des Oiseaux de la bande, un (^f, se posa même, isolé, sur remplacement dos anciens nids de Petermann. C'était peut-être un Oiseau de la petite colonie qui habite l'île en été. Les Cormorans sont restés sur la neige pour prendre du repos, la plu- part dans l'attitude du sommeil, la tète cachée sous une aile. Une dizaine, placés autour de la troupe, et un peu en avant, semblaient veiller, faisant office de sentinelles. A mon approche, tous se mirent sur le qui-vive (Pl.X,fig. 42). Sur ces 196 Oiseaux, il y en avait la moitié déjeunes, facilement recon- naissables à leur tête et manteau de couleur brunâtre, à leur crête peu développée, ainsi qu'aux caroncules rudimentaires. L'autre moitié était composée d'adultes çj' g[ Ç . Les Q* adultes étaient reconnaissables à leur plumage plus brillant (|U(' celui des Ç , tandis que leurs paupières étaient d'un bleu plus intense et la caroncule à la fois plus développée et d'un rouge orangé plus vif. Leur huppe atteint aussi un plus grand développement. Ma présence aura gêné sans doute ces aimables bêtes. Car, tandis que je leur rendais visite, à plusieurs reprises des individus isolés se sont détachés du groupe, s'envolant vers le Nord, disparaissant derrière la- pointe N. de Petermann. Au terme de mon entrevue, tous les Cormorans se sont envolés versleNordet ont pris la direction de ceux qui avaient dû partir en éclaireurs pour chercher un lieu de repos plus isolé, moins sujet aux visites humaines. 1 1 Sei)tembre 1009. — Vers 17 heures, il est arrivé de l'Ouest, c'est-à dire du large, une centaine d'Oiseaux qui ont atterri sur la pointe sud de P(>termann. Ils prennent leur vol de temps en temps, puis reviennent à leur point de départ. Ils sont partis dans la soirée. '■26 Septembre 190i). — Dans le chenal, au ras de l'eau, un vol d'une cinquantaine d'Oiseaux faisant route au Nord. "27 Septembre 1909. — Une troupe de plus de 200 Oiseaux est passée dans le chenal. S Octobre 1909. — Vers 10 h. 30, en face de Port-Circoncision, est arrivé, venant du Nord, un vol de 200 à 300 Oiseaux. Ce sont les Cormo- OISEAUX ANTARCTIQUES. 85 rails de l'île Booth-Wandel qui profitent des quelques flaques de mer libre se trouvant au voisinage de Petermann, pour venir y pêcher. A 1 1 h. 30, la troupe est repartie vers le Nord. 5 Octobre f'JOlK — Même constatation. Troupe moins nombreuse. 6 Ocfobrc l'J09. — Même constatation. Une cinquantaine d'Oiseaux seulement. 7 Octobre 1909. — Un couple de Cormorans est revenu sur l'ile Peter- mann. La 9 avait une bague bleue au tarse droit. Le mâle a des couleurs plus brillantes que la femelle, une crête un peu plus fournie. C'est la période des amours : souvent les Oiseaux, posés sur le rebord du nid, se tiennent par le bec, ondulent gracieusement leur cou de droite et de gauche en penchant la tête, — ou bien encore le mâle entre sa tête dans le l)ec grand ouvert de la femelle. Il est passé toute la journée des Oiseaux isolés. i'2 Octobre 1909. — Le couple est toujours sur le nid. / / Octobre 1909. — Les Cormorans sont absents. 15 Octobre 1909. — Le màle est sur le nid. 1b Octobre 1909. — 8 h. 30 : o^ sur le nid; 1 1 h. 30 : (f et Q sur le nid; 14 h. 9 seule. 18 Octobre 1909. — Ile Booth-Wandel. Sur les falaises du défilé de la Hache il y a environ 400 à 500 Oiseaux. Ils vont, viennent, parlent à la mer, reviennent avec des Algues dans le bec, surtout des Desmarestia. D'autres couples restent isolés, se font des grâces. Les nids sont remis en état. — Il y a quelques jeunes sur la rookerie, mais ils ne sont pas accouplés et se tiennent à l'écart des adultes. Ces jeunes commencent à prendre la livrée de l'adulte : les caroncules sont d'un gris orangé, la crête se forme, le plumage des régions dorsales est moins brun. 19 Octobre 1909. — Ile Petermann : à 1 1 heures, nid abandonné. Dans la soirée cf et 9 sont sur le nid. W Octobre 1909. — A 13 h. 30, o* et 9 absents. '21 Octobre 1909. — Le couple n'a pas paru de la journée. 3^2 Octobre 1909. — A 0 heures, le màle est sur le nid. A 14 heures, h's Oiseaux sont absents. 2S Octobre 1909. — A 0 heures, çf et Ç sont sur leur nid. A côté d'eux 86 OISEAUX ANTARCTIQUES. étaient deux jeunes qui sont partis à notre approche, aussi n'avons-nous pu observer s'ils étaient bagués. A 13 h. 30, le nid est désert; à 18 h. 30, le cou[)le est revenu : il refait son nid. 34 Oclohrc 1909. — cf S"i" '<" nid. 1^5 Octobre 1909. — Le couple est sur le nid. ?7 Ortobre 1909. — In jeune Cormoran est venu près des adultes. Ceux-ci n'abandonnent plus leur nid. / Norenihrc 1909. — Assisté à Tapparicment des Cormorans. Les Oiseaux continuent à remettre leur nid en état. Ils apportent surtout des Desmarefitia. 5 Noreti/lire 1909. — La 9 t'st seule sur le nid; elle va de temps en temps à la mer, plonge et rapporte au nid des fragments de Desindredia. 6 Novembre 1909. — Un nouveau couple est revenu; la 9 porte une bague bleue au tarse droit. Le nid est aussitôt remis en état. 7 Niirt'iiilirp 1909. — La 9 ^'" premier couple est seule sur le nid ; à quelques mètres d'elle est un antre Cormoran qui doit être le çf du second nid. 8 Noveiiihrr 1909. — 9 *^^''i pi'^'mici' couple couchée sur le nid; le çf rapporte des Algues ou prend des matériaux sur deux anciens nids qui se trouvent à proximité. 9 Noreiiibre 1909. — Vu nu jeune Cormoran sur les rookeries de Sternes. 10 Novembre 1909. — Les deux couples sont sur leur nid. '2'2 NorPtiiJirc J909. — Trouvé le pi-emier œuf. S5 Norf//tbre 1909. — Le second œuf a été pondu. Le ç^ couvait, la 9 se tenait près du nid. '■26 Novembre 1909. — Port-Lockroy.Les Cormorans sont sur leurs nids. La plupart des nids ont un ou deux ceufs; trois nids avaient 3 œufs. Retrouvé 9 adultes (sur lOmarqués) ayant des baguesbrunes au tarse droit. En passant devant l'îlot Gœtschi (chenal Peltier), aperçu une trentaine de jeunes Cormorans posés sur les rochers. '"26 et '21 Novembre 1909. — Vu de nombreux Cormorans aller et venir dans la traversée du détroit d(^ Cerlache. 21 Dfkembre 1909. — Baie de l'Amirauté, ile du Roi-George (Shetlands du Sud). Près de la pointe est de la baie, sur un rocher d'une trentaine OISEAUX ANTARCTIQUES. 87 m de inMrcs dr li.iutcui', pivs d'nno rookorif d'Adc'lios, so ti-ouvo viiio colonie assoz iiiipuiljinlc de Cormorans. LARIDÉS 7. Sterna vittata ((iinelin). 1788. — Sicrnii vittata Gmdin, Sjist. nat., I, p. (309; Latli., Ind. Onu, II, p. 807 (1790) ; Vioill., .V. Dict. cVHist. Nat., XXXII, p. 166 (1819);Gray, Gcn., Bd. III, p. 659 (1846) ; Pplzorn, Reise Noi'ara, Vôgel, p. 152 (1685 : adulte do Saint-Paul) Saunders, P. Z. S., 187(3, p. 147 (Revision Storninœ) ; id, op. cit. 1877, p. 795 ; Sharpe, Phil. Trans., CLXVllI, p. 113 (1878, Rep. trans. «Venus"; Kerguelen); Saunders, yoi*/7i. Lm«. 5of., XIV, p. 402(1878) ;id., Voy.H. M. S. «Challenger», II, Birds, p. 134 (Tristan da Cunha et Kerguelen) ; id., Antarctic Manual, p. 233 (1901) ; Saunders, Cat. Birds. Brit. Mas., XXV, p. 51 (1898) ; Sharpe, Rep. Coll. South. Cross, 1902, p. 165; Menegaux, Exp. Ant. Fr., Oiseaux, 1907, p. 30 ; Reichenow, Deutsch. Siidp. Exp., Vôgel des Weltmeeres, p. 462 et 563 (1908). 1790. — Ster>ia coronata Bonn. Enc. Meth., I, p. 95 (En Latham, supra). 1844. — Hydrocecropis coronata, Boie, Isis, p. 179. 1844. — Hydrocecropis vittata, Boie, Isis, p. 179. 1844. — Sterna niacrtira (part.) Gray, List Auseres Bril. 3Ius., p. 178 (Kerguelen); Van- hofîen, Journ. f. Ornith., p. 312 (1901) ; Reichenow, Wissensch. Ergeb. Deutsch. Tiefsee Exp., VU, p. 350 (1904) ; Clarke, Bull. Brit. 0. C, CXXVIll, nov. 1906 ; Clarke, Uns, p. 345 (1907); Reiclienow, Deutsch. Siidp. Exp., loc. cit., p. '62, 563 (1908). 1865. — Sterna melanoryncha (part.) Gnuld, Ilandh. B. Austr., II, p. 398 (ile Saint-Paul) ; Pelzern, Reise Novara, Vôgel, p. 154 (jeune, ile Saint-Paul). 1865. — Sterna Sancti Pauli. Guuld, Ilandh. B. Austr., II, p. 399 (lie Saint-Paul). 1877. — Sterna melanoptera. Vélain, Arch. Zool. Expér. et Gén., VI, p. 53 (ile Saint-Paul). 1885. — Sterna virgata (non Cab.) Pageestecher. Jahrb. Wissensch. Aust. Hamhurg, II. p. 25 ; Steinen, hUern. Polarf. d. Exp., II, p. 265 (1890); Lônnljcrg, Wiss.'nsch. Ergsb. Schiv.'d. Siilpolarexp., V, Lief 5, p. 7 (1905). 1901. — Sterna hiriindinacca (von Lesson) Saunders, Antarct. Man., p. 233, 238. — An- dersson, Wissensch. Ergeb. Schwed.Siidpolarexp., V, Lief 2, p. 52 (1905) ; Clarke, Ibis (1906), p. 177; — VanhofTen, Veroff. Inst. Meereskunde,B.ei\, 5, p. 153 (1903) ; Valette, Viaje a las Islas Orcadas [Anal, del Minist. de agric, t. III, n° 2, p. 54, Buenos-Ayres (1906); Scottish nat. Ant. Exp., Scient. Results, vol. IV, Zoology, Edimburgh, 1908]. 1904. — Sterna vittata Georgise Reichenow, Orn. Mntsh., p. 47 ; Lônnberg, Sv. Vilensk. Handl., p. 64 (1906) ; Reichenow, Deutsch. Siidp. Exp., loc. cit., p. 562 (1908). 1904. — Sterna macrura antistropha Reichenow, Orn. Mnlsb., p. 47 ; Vanlu'jffen, lourn. Ornilh, p. 507 (1905) ; Reichenow, Deutsch. Siidp. Exp., loc. cit., p. 563 (1908). 1908. — Sterna antistropha Reichenow, Deutsch. Siidp. Exp., Vôgel des Weltmeeres, p. 463. N° 2. — Pullus, île Déception, 23-X11-1908. Pris sur la rookerie : il était couché sur un rocher. L. T.: 180. — E. : 390. — A. : 93. — B. : 18. — T. : 17. — D. M. : 22-5. 88 OISEAUX ANTARCTIQUES. N° 60. — Adulto, île Booth-Wandel, 2-1-1909. Pris sur un nid à la colline du Caiin. Iris marron. L. T. : 357. — E. : 750. — A. : 2i;5. — O. : 150. — B. : 35. — T. : 18. — D. M. : 26-7. N° 87. — a* pull., île Petermann, 3-II-1909. Pris à la main sur les rochers de la rookerie. Iris marron. Quatre semaines environ. Parasites externes : Aptères. L.T.: 295. — E. : 605. — A. : 194. — O. : 79. — B. : 25. — T. : 17. — D. M. : 23-6. N° 90. ■ — cf juv. (cinq à six semaines environ), île Petermann, 3-II-1909. Iris marron. Estomac : Poisson, petits cailloux. Parasites externes : Aptères. L. T. : 263. — E. : 530. — A. : 162. — 0. : 57. — B. : 23. — T. : 17. — D. M. : 23-7. N° 180. — cf juv. (trois mois), capturé dans le chenal de Lemaire, en face l'île Petermann, lO-IV-1909. Iris brun. L. T. : 350.— E. : 760. — A. : 275. — 0. : 122. — B. : 33. — T. : 17. — D. M. : 27-8. N" 181. — 9 ju'^- (trois à quatre mois), chenal de Lemaire, lO-IV-1909. Iris marron. Le plumage se rapproche davantage de celui de l'adulte. Parties ventrales encore blanches, dorsales grises. Front blanc, vertex et nuque presque noirs. Bec, tarses, pattes, noirs à reflets rouge violacé. Estomac : Euphausies, Poissons^ quelque Amphipodes. L. T. : 360. — E. : 750. — A. : 272. — 0. : 145. — B. : 35. — T. : 17. — D. M. : 28-7. N° 182. — cf juv., chenal do Lemaire, lO-IV-1909. Iris brun. Estomac : Euphausies. L. T. :350.— E.: 760. —A. : 280.— Q. : 127. — B.: 34. —T.: 17.— D. M. : 28-8. N» 183. — cf juv., chenal de Lemaire, lO-IV-1909. Iris brun. Bec et pattes en grande partie rouge violacé. Estomac : Euphausies. L. T. : 360.— E. : 780. — A. : 282. - 0. ; 130. — B. : 37. — T. : 16. — D. M. 26-8 : N° 188. — Même provenance. L. T. : 330. — E. : 730. — A. : 256. — 0. : 1 10. — B. : 33. — T. : 18. — D. M. : 27-8. N° 189. — Ç juv., Même provenance. Iris brun-marron. Estomac : Euphausies. L. T. : 360.— E. 740. — A. : 265. — Q. : 138. — B. : 33. —T. : 18. — D. M. : 27-7. Embryons et poussins : Nos 5 à 27. ■ — Embryons à différents stades de l'incubation. Pris sur la rookerie de Pendu- lum-Cove, île Déception, 23-XII-1908. N" 61. — Deux embryons. Colline Jeanne, île Booth-Wandel, 3-1-1909. Nos 75-76. — Deux embryons, dont l'un était au terme de l'incubation : île Petermann, 10-1-1909. ■ — 77: Poussin capturé quelques heures après la sortie de l'œuf. L'extré- mité du bec est noire ; la mandibule supérieure présente une tache blanche sub- terminale ; extrémité postérieure du bec rose orangé. Iris brun foncé. Duvet tigré noir brun et brun jaunâtre. Tarses légèrement rosés. Longueur 78 millimètres (10-1-1909).- — 78: Poussin de trois ou quatre jours. Bec un peu plus rose; tête, dos et ailes tigrées noir brun et brun jaunâtre. Parties ventrales d'un brun très pâle (10-1-1909). ■ — 79 : Poussin de cinq à sept jours : longueur 107 (10-1-1909). Nos 352. — Un embryon de deux jours (île Petermann, 21-XI-1909). • — 3 blastodermes, premier jour (21-XI-1909). ■ — 389 : 1 embryon de neuf jours : œuf pris sur le nid le 21-XI, mis à l'étuve le même jour et retiré le ;!0-XI-1909. IVjns 447_ — Poussin de deux ou trois jours, rookerie de Pendulum-Cove, île Déception 5-XII-1909. — 448: Poussin venant de sortir de l'œuf (5-XII-1909). N''^ 426. — 2 embryons de dix jours environ provenant du même œuf. — 427 : 1 embryon de dix jours. ■ — 428 : 1 embryon de sept à huit jours. — 429 : premiers jours d'in- cubation. — 430 : 2 embyrons de cinq à six jours. — 431 : 3 embryons de huit jours. — 432 : embryon de neuf jours. — 433 : 2 embryons de dix à onze jours. — 434 : embryon de douze jours environ. — 435 : quatorze jours environ. — OISEAUX ANTARCTIQUES. 89 436 : 2 embryons : seize jours environ. — 437 ; sept jours. — 4i>.S : huit jours. — 439: 2 embryons de dix-huit jours environ. — 440: embryon de dix-neuf jours environ. — Tous ces embryons proviennent d'œufs pris sur une rookeric do l'île Déception, 1909, le 28-XI-1909. N" 441. — Embryon de onze jours provenant d'un œuf pondu sur l'île Pétermann le 2i-XI- 1909, mis le même jour à l'étuve et retiré le 2-X1I-1909. N»^ 4G7. — Embryon de quinze à dix-sept jours. — 468 : embryon d'une vingtaine de jours. Ile Déception, 5-XII-1909. No 471. — Embryon de dix-sept jours. Pondu sur l'île Pétermann le 21-XI-1909, mis à l'étuve et retiré le 8-XH-1909. N" 482. — Embryon de dix-huit à dix-neuf jours (mais il y a eu arrêt dans son développe- ment). Pondu à Pétermann le 20 ou 21-XI-i909, mis à l'étuve et retiré le 9-XII- 1909. N" 486. — Embryon dont le développement semble s'être arrêté vers le quinzième jour de l'incubation. Œuf pondu à Pétermann le 20 ou 21-XI-1909, mis à l'étuve et retiré le 12-XII-1909. N"' 869. — Poussin de six à sept jours, tué par un Larus dominicanus d'un coup de bec. — 870 : 2 embryons d'une quinzaine de jours. — 871 : embryon de douze jours environ. — 872 : dix-huit jours environ. — 873: dix-huit à vingt jours. — 874 : vingt jours environ. — 87.5 : vingt-deux jours environ. — 876 : quelques jours avant l'éelosion. — 877 : avant l'éclosion. — Œufs pris sur la rookerie de Pendulum-Cove, île Déception, le 22-XII-1909. N^ 882. — Poussin pris dans un nid d'une rookerie située à 200 mètres d'altitude, parmi des éboulis et des rochers, au fond de l'anse E. de la baie de l'Amirauté, île du Roi- George, Shetlands du Sud, 25-XlI-1909. N° 43. — Œuf : dimension 33 X 25. Éclosion du jeune, île Pétermann, iO-I-1909. Nous avons en outre conservé des Oiseaux dans le sel, ainsi que des pièces anato- miques, des systèmes nerveux et dos squelettes. Les divers auteurs qui ont étudié les Sternes se rencontrant dans les régions antarctiques, au-dessous do ()0° de lat. S., ne s'accordent pas en général dans la détermination spécifique de ces Oiseaux. C'est ainsi que lieichenow a cru devoir rattacher le Sterne de la Géorgie du Sud à une sous-espèce du Ster)ia vlttata Gmelin sous le nom de S. vittata Georgise., espèce à laquelle il rapporte les Oiseaux vivant au voisinage des Shetlands du sud, des terres Louis-Philippe et Palmer (1); d'autre part, il rapportait l'Oiseau trouvé plus au Sud, vers la terre du Roi-Guillaume, à une sous- espèce du 6'. macruva Nauni, sous le nom de S. macrura anlistropha\ puis il en fit une espèce distincte qu'il appela S', antistrop/ia (2). Valette (3) rang'e sous le nom de S. /ii/undi/iacraVes[)èce qui fréquente les îles Orcades (1) Reiciienow, Deutsch. Sûdp. Bxp., loc. cit., p. ri62. (2) Reichenow, loc. cit., p. 463, o62. (3) V.\LETrE, loc. cit., p. 54. Expédition Charcot. — Uaix. — Oiseaux autarctiques. 1~ go OISEAUX ANTARCTIQUES. du Sud. Enfin, sans vouloir entrer dans plus de détails, disons seulement que, suivant les auteurs, les Sternes de l'Antarctique sont classés parmi ]e& espèces S. ri tfataGm., S. hirumlinacoa Less., :>terna vittalu Gronjhe Reichenow, Stevnd macrura Naum., Slmia antistraplia Reichenow, St. arclica. Mais toutes ces déterminations, croyons-nous, sont un peuailiitraires. Elles ne portent le plus souvent que sur quelques individus capturés au hasard au cours des difTérentes expéditions antarctiques souvent en pleine mer loin des côtes. Parfois aussi les déterminations spécifujucs ont été faites simplement au cours de la navip;ation, d'après les Oiseaux apeii.us à des distances plus ou moins grandes. Or, dans ce dernier cas, il peut être très difficile de se faire une idée exacte des caractères de l'animal ; il est même presque impossible, en pareil cas, de savoir si l'on a alfaire à des animaux adultes ou à des jeunes. Et ces déterminations sont encore ren- dues plus compliquées lorsqu'il s'agit d'Oiseaux comme les Sternes, qui présentent de nombreuses espèces, espèces qui parfois ont des caractères très peu différentiels, impossibles à constater si l'on ne peut examiner longuement et de près les différents Oiseaux. Nous avons eu la bonne fortune, au cours de l'expédition du « Pourquoi Pas? », d'étudier en détail les Laridés qui fréquentent l'Antarctide sud- américaine, notamment dans les parages du détroit de Bransfield. le long de la côte Ouest des terres de Danco, Graliam, Loubet, ainsi qu'en bor- dure de la banquise, jusqu'au 122° de long. W. Nous avons pu assister à la ponte, à l'éclosion des œufs, au développement des Poussins et dos jeunes, et rapporter une collection d'Oiseaux en peau dans leurs différentes livrées. • D'après nos observations, nous pensons que les Sternes qui nichent ou se rencontrent dans la zone antarctique, au-dessous du 00° de lat. S., se rapportent aune espèce qui ne peut être séparée du Sterna vittata Gme- lin, laquelle se rencontre notamment aux îles Kerguelen, Saint-Paul, Amsterdam, Gough, Tristan d'Acunha, au cap de Bonne-Espérance et remonte vers Sainte-Hélène, l'Ascension, ainsi que vers la côte sud du Brésil. C'est surtout aux îles Déception etPetei'mapn que nous avons puexami- OISEAUX ANTARCTIÇUES. 91 iKM' cl (''(udiei' ces Sternes. Nous allons passer en revue les Oiseaux à (lillcrenls stades de leur développement et d(''crire les j)articularités et les variations de |duniage depuis le INnissin jusqu'à l'adullc. I. — Le uo 77, qui est un Poussin capturé quelques heures après sa sortie de l'œuf (lies Fetermann, 10 janvier 1!)09), présente les caractères suivants : base du bec rose orangé plus marqué sur la mandibule inférieure ; extrémité antérieure du bec noire : la mandibule? supérieure présente une tache blanche subterminale à l'emplacement de la dent (dont le Poussin se sert jiour briser la coquille de l'œul'). Les plumes constituant le duvet sont panachées noir biun et brun jaunâtre : région ventrale plus claire, iris brun foncé; les tarses sont légèrement rosés, ainsi que les pattes; les doigts passent au noir losé à leur extrémité'' antérieure. Les n°s 7(S et 7!), qui sont des Poussins âgés de \ h (i jours, offrent à peu près les mêmes caractères. Le passage du duvet au plumage do l'adulte se l'ait progressivement. IL — Le no 90 est âgé de i à ii semaines fPl. XI, fig. 43, A). Il a les caractères suivants : le front, le vertex, la nuque et les tempes ont des plumes tigrées brun noirâtre et jaune brunâtre, plumes qui passent à un gris très pâle sur les barbes internes. La couleur de ces plumes va en s'atténuant sur le derrière du cou et dans la région du demi-collier : elles passent au blanc grisâtre, l'extrémité seule des barbes présentant une couleur jaune brunâtre très [làle avec quelques taches noires. Les lores sont légèrement plus paies (jue le front, tandis que la joue, la région pariétale, le côté du cou, les flancs et les |)arties inférieures du corps présentent les caractères du demi- collier, c'est-à-dire des plumes 1res légèrement grisâtres dont les barbes extrêmes ont une teinte d'un jaune brunâtre très pâle (teinte encor(>pliis all'aifilie sur la poitrine postérieure, le ventie et le bas-ventre) piquetée de taches brun foncé. Le bas et le haut du dos sont tigrés brun noirâtre et jaune brunâtre, tanilis (|ue le croupion est gris légèrement stiié de brun noirâtre et jaune bi'uufdre, puis sur la région sus-caudale les plumes sont blanc gris, (^es sus-caudales présentent, près de leur extrémité, une frange brun Hoirâtre, frangée elle-même de jaune brunâtre clair. Les sous-caudales sont gris clair, très légèrement jaunâtres vers leur extrémité. Les rec- 92 OISEAUX ANTARCTIQUES. trices externes ont les barbes externes d'un gris assez foncé, tandis que les barbes internes sont beaucoup plus pâles : cette couleur gris foncé s'atténue de plus en plus sur les autres rectrices ; lesrectrices présen- tent une frange noire près de leur extrémité, que borde un liséré clair d'un jaune sale. Les rémiges primaires sont près de la pointe, d'un gris foncé légè- rement brunâtre sur le pourtour, et bordées de blanc sur une partie des barbes internes; la hampe est blanche. Les secondaires sont en général d'un gi'is plus clair; elles on( les barbes externes plus foncées que les barbes internes, celles-ci étant d'un gris très paie vers leur extrémité. Les tertiaires sont grises, frangées à leur extrémité d'une bande interne brun noirâtre et d'une bande externe jaune brunâtre pâle. Les tectrices, les couvertures et les scapulaires sont grises à leur liase, tandis qu'elles présentent, vers leur extrémité, les franges brun noirâtre et jaune brunâtre, franges qui sont de plus en plus marquées en allant des grandes couvertures vers les scapulaires où elles se fusionnent avec les plumes tigrées de la région dorsale. — 11 subsiste quelques traces de duvet sur le fi'ont, les tempes, la nuque, le demi-collier, le devant et les côtés du cou, le croupion et la région anale. — Les tarses et les pattes sont dun brun violacé, la membrane palmaire plus claire ; bec de la couleur des tarses, plus foncé vers l'a pointe. IlL — Le n° 87 est un jeune mâle âgé d'environ 5 semaines (PI. XI, lîg. 13, 13). Il présente à peu près les mêmes caractères que le n" 90. Il n'y a plus trace de duvet, sauf sur le front. Les parties claires du corps sontplus nettement blanches, tandis que les taches jaunâtres du dessus de la tète, du dos et des couvertures s'atténuent et passent au gris jaunâtre. IV. — Le n° 180 est un jeune cf de 3 mois environ (PI. XI, fig. 43, Cj. Il a pris la taille et les dimensions de l'adulte. Les parties inférieures du corps sont d'un blanc très légèrement grisâtre; les barbes externes des plumes présentent encore çà et là quelques taches jaunâtres ou brun jau- nâtre très indécises. Le front est d'un blanc grisâtre, levertex et l'occiput deviennent graduellement de plus en plus foncés, tandis que la nuque est noire b'gèrement lirunâtre, tachetée de gris pâle. Lores noirâtres; demi- OISEAUX ANTARCTIQUES. 93 collier i;ris ])n\o ; le liiuil cl l(> lias du dos sont (ruii gris argenté. Vers le croupion, les |ilnni('s sout encore tacln'h'es de slries noir brunâtre qui tendeni à s'estomper. Les sus-caudales soni d'un hianc grisâtre; les rec- trices, qui ont presque atteint leur longueur normale, présentent encore les caractères du n° 90 avec leurs bandes terminales noir brunâtre et gris jaunâtre. — Ailes d'un gris argenté : quebiues scapulaires et les couver- tures sont tigrées de brun noirâtre et de gris jaunâtre. Les primaires sont plus foncées près de la pointe et bordées de blanc sur les barbes in- ternes; hampe blanche ; barbes externes des primaires externes noi- râtres. — Bf c noir à reflets rouges, ainsi que les tarses et les pattes. — Iris i»run. \. — Le n" 187 est une? âgé d'environ i mois (PL XI, fig. 4-i-D). H a la taille de l'adulte. Les plumes striées de brun noirâh'e et de jaune brunâtre très pâle ont disparu. Les parties inférieures du corps sont d'un blanc presque pur. Front blanc ; sur le vertex, l'occiput et la nuque, le noirdomine ; lores noirâtres. Demi-collier blanc très légèrement gri- sâtre, tandis que le bas et le haut du dos sont d'un gris argenté. Sus- caudales et rectrices blanches. Ailes d'un gris argenté ; primaires plus foncées près de la pointe et plus ou moins bordées de blanc sur les barbes internes : hampe blanche; barbes externes des primaires externes d'un noir grisâtre. Bec noir à reflets rouge violacé ; tarses et pattes rouge violacé très foncé. VI.- — Le n" 183 offre à peu près les mêmes caractères que le pré- cédent. Mais les parties inférieures du corps tendent à devenir grisâtres. Les taches noires du dessus de la nuque tendent à s'uniformiser; le bec, les tarses et les pattes sont en grande partie rouge violacé (IM. XI, . fig. 44, E). VII. — Enfin le no (30 est un adulte en plumage de noces (PL XT, fig. 44, F). Il présente exactement les caractères que Reichenow a donnés dans sa description du Slerna anthtiopha (1). La figure en cou- leurs qui représente la tête et la patte de cette espèce coïncide exactement avec les caractères du S. r///f//^/ adulte, et nous ne voyons aucune utilité à faire une espèce distincte des Sternes qui nichent dans les régions (i) Reichenow, loc. cit. 94 OISEAUX ANTARCTIQUES. glacées antarctiques. — Le dessus de la tète et la nuque sont noii' fonoé; les lores en partie blancs, car une bande blanche étroite longe le bord di» la mandibule supérieure et se poursuit sur les tempes. Corps gris argenté à peu près aussi foncé dessous que dessus, sauf dans la région du venire, qui est un peu plus pâle. Sus et sous-caudales blanches. Les rectrices ont leurs barbes externes d'un gris argenté très paie. Rémiges primaires plus foncées près de la pointe et plus ou moins l)ordées de blanc sur les barbes inleriies : les barbes externes de la iiremière sont noirâtres. Bec, tirses et palli's d'un l)ean rouge-ccrisc La courte de.srrij)lion que Valette (i j donne, sous le nom de S. Itinui- r///(wm, des Oiseaux dont il trouva les nids aux Orcades, montre qu'il avait alVaire non à Kespèce S. Iiindidiiuicra, mais au >'. citlata. Il donne comme longueur totale 3^0 millimètres, et comme envergure 750 millimètres, dimensions (]ui correspondent à celles du S. ritlahi. Les dimensions du .S. hinutdinacpa sont i)lus grandes ; sa longueur totale est environ de 400 millimètres, les ailes mesurent 300 millimètres, le culmen 40 à 4;j, la queue 105 à 21.5, le tarse 20, — dimensions supérieures à toutes celles des Oiseaux (jue nous avons rencontrés. En mars lOOi, par 07° 30' S. et 170'^ long. Iv Greenwich, au cours de l'expédition anglaise de la < Discovery », Wilson rencontra quelques troupes de ces Sternes en bordure du pack (2). Il ne put débM'miner avec CL'rlitude l'espèce à laquelle ils apparlenaient, mais il cra[ |)Oiivoir les rapporter soit au ^^. cittata, soit pluLôl au N. liiridiiliiKicea. Il est probable que ces Oiseaux étaient de même espèce (|ue ceux (|ue nous avons trouvi's en bordure des glaces jusqu'au 120° de long. W., et que nous ne pouvons séparer de l'espèce Stcma alldtd. Les Sternes nichent l'été dans l'Anfarclide sud-américaine, où ils forment de peliles colonies très bruyantes sur les rochers dépourvus de neige, lisse contentent comme nid, de simples dépressions dans le sol, ou encore de fentes (Miti'c les rochers, in'ofitant aussi parfois des co([uilles de Patelles qui se trouvent souvent amassées en abondance par les Loriis (Ij \Al.ETrF., /(.C. cit. (2) E.-A. Wii.siiN, iV<((. ant. E.vp.. Nat. llistory, Aves, vol. 11, Zuolot.'y, p. 63. OrSHAUX AXTARCrinUES. 93 iliiii'iiiicdnns i\\\\ (Ml luiil leur iKiun'ilurc. Ils poiidriit ciciix (ni ii'dis n'iils iruii hi'uii (ilivàlrc à taches plus foncées, œufs qu'ils défciidcul à i;rau(['- pcine, ainsi (|uc les Poussins, contre leui's ennemis les Mouettes et les Mét^alestris. Nous avons été témoins, à plusieurs reprises, des vols commis |)ar ces Oiseaux de rapine. Les Sternes ont uiu' teinp(''rature de iî!)°, i. La longueur de rœsophage est de 1 10 à I 20 millimètres, celle de l'estomac, de 30 h 35 millimètres, celle de riid(>stin de 580 à 020 ndilimètres. Une énumération des héma- ties d'un jeune Oiseau (3 à \ mois) sacrilii' le 10 avril 100!) nous a donné une moyenne de 215000D par millimètre cube de sang: les dimensions des luMuaties sont de 14 h 15 [i. sur 8 à 0 00 48 35 :>5 — 23-XI-l'.iOU. ()()1 4C. 34,5 28 — — 002 43 34 27 Parmilolofjie. — Ces Oiseaux sont en général peu parasités. Nous avons trouvé chez des jeunes quelques Mallophages appartenant à deux espèces [Philopteras luelanocephulus Nitzsch et Degeeriella fipllnta Bur- meister), qui font partie de la famille des Flnlnpteridx (1). (1) Voir L.-G. Neum\>n, ilallophwja. Deuxième Exp. ant. fr., Sciences nat., Docum. scient., p. 187 et 191, Paris, 1913. OISEAUX AXTARCTIQUES. 97 .hnirnal oniUhnlogitiue (N'oir carto 11, ¥). ?5 Décciiihic iUOS. — Au voisinage de l'île Smith, quelques individus sont venus voler autour du bateau. ^3 Décembre tOOS. — Ile Déception, Pendulum-Cove. Les Sternes ont un(> rookerie sur un éboulis de tufs volcaniques, entre 60 et 80 mètres d'altitude. Œufs déposés en général entre les cailloux, dans une légère excavation. Il y a loO à 200 individus. Les Oiseaux n'aiment pas les visiteurs : dès mon approche, les Sternes sont venus à ma rencontre, se sont groupés autour de moi, criant, piaillant, dans l'intention de m'inti- mider. Us paraissaient de mauvaise humour, poussant des cris très aigus. Je ne me lis aucune illusion sur la signification du grand intérêt qu'ils semblaient me porter. Arrivé parmi les nids, les Oiseaux devinrent agres- sifs; planant au-dessus de ma tète, ils se laissent tomber à quelques cen- timètres en faisant claquer leur bec ; certains Oiseaux se livrent à des voies de fait en donnant des coups de bec sur mon bonnet. Aussi je dois avouer qu'un peu inquiet pour mes oreilles je les ai prudemment cou- vertes de ma toque. Subitement, un silence complet se fait autour de moi : quelle surprise désagréable les Sternes me réservent-ils. Une dizaine d'entre eux seule- ment sont restés à me surveiller. Je vis alors toute la troupe se diriger vers un Megalestris qui avait l'intention de profiter de l'ardeur de la manifestation des Sternes à mon égard pour venir tranquillement voler quelque onif dans les nids. Malheureusementson approche fut remarquée, et il dut fuir, chassé à coups de bec par la bande d'Oiseaux. Le même fait se reproduisit contre VLaLanis Dominicanus . Alors, débar- rassés de leurs ennemis du dehors, les Sternes reprirent contre moi, avec autant de violence, leur campagne d'intimidation. Il y avait deux a?ufs par nid (PI. Xll, fig. 4fi) ; vu un seul Poussin, âgé d'un ou deux jours. Les Sternes viennent pécher dans la baie de Pendulum-Cove (Port- Foster), où ils se nourrissent de petits Poissons, de quelques Euphausies et d'Amphipodes. Expédilion Charcot. — Gain. — Oiseaux antarctiques. 13 g§ OISEAUX ANTARCTIQUES. '■27 Décembre I90S. — Port-Lockroy (île Wiencke). Des Sternes volent dans la baie el le chenal de Roosen. Il y a quelques nids. 3 Janvier 1909. — Ile Bootli-Wandel. Trouvé quelques œufs sur les rochers de la colline duCairn ; il y a une colonie d'une centaine dindi- vidus. Vu un nid avec trois œufs. Tous ces Sternes, qui, comme nous l'avons aussi constaté à Déception, se solidarisent pour défendre leurs intérêts, sont constamment tenus en éveil par les voisins dangereux que sont les Goélands Dominicains. W Janvier 1909. — Colonie de loO à 200 individus sur les rochers au sud de l'île. // Janvier 1909. — lie Léonie, située par 67° 37' de lat. S. et 70° i4' de long. W. Paris. (Juelques nids de Sternes. '21 Janvier 1909. — A 20 milles dans le Sud de l'ilc Jenny, quelques Oiseaux rencontrés en mer. 2.^ Janvier 1909. — IleWebb(L. = 070 27' S.; G. = 70° 18' W. P.). Acette époque, l'île, entourée de banquise, se trouvait à 40 kilomètres de la mer libre. Il y avait quelques nids de Sternes. /er frrrier 1909. — Baie Matha. Quelques Oiseaux autour du bateau : il y a certainement des rookeries aux environs. 3 Février 1909. — lie Petermann. Les Poussins perdent leur duvet ; ils abandonnent les nids. 8 Février 1909. — Iles Argentine : quelques rookeries de Sternes. ,9 Avri/ 1909. — Les jeunes Sternes sont nombreux dans le chenal. 30 Avril 1909. — -Sternes en grand nombre dans le chenal. Les jeunes ont la taille de l'adulte, mais ils sont facilement reconnaissables à leur bec sombre, à leurs parties ventrales blanches et à la tache noire et blanche du dessus de la tète. 12 Mai 1909. — Chenal libre ; nombreux Sternes. !21 Mai 1909. — Aperçu quelques Oiseaux tous les jours. 2 Juin 1909. — Depuis que le chenal de Lemaire est complètement pris, on ne voit plus de Sternes. 5 Septcinhre 1909. — Revu deux Sternes passer dans le chenal. 7 Octobre 1909. — Les Sternes reviennent; j'en ai aperçu trois péchant dans le chenal. OISEAUX ANTARCTIQUES. 99 15 Oclolne IHOH. — Quelques Sternes. 18 Octohro liHHK — 11 est passé sept Sternes au-dessus de Petermann ; ils semblaient se diriger vers leur ancienne rookerie. Sur Tile Hovgaard, près de la pointe Ouest, il y a quelques Oiseaux. '2'-2 Octobre 1909. — Les Sternes sont arrivés à la rookerie de Peter- mann : ils volent aux alentours, par couples. "25 Ocfnhi'o 1909. — Dans le chenal, en face la pointe nord de Peter- mann, une cinquantaine de Sternes volent autour de quatre Goélands, en poussant des cris perçants. Ceux-ci probablement se seront rendus cou- pables de quelque méfait. 9 Norcmbre 1909. — Les nids sont prêts ; il n'y a pas encore d'œufs. 14 Nocemhrc 1909. — Trouvé le premier œuf. '21 Nocemhre 1909. — Visite à la rookerie : accueil très antipathique, cris aigus, coups de bec, ce qui prouve que la ponte est assez avancée. Trouvé onze œufs ; trois nids avaient chacun deux œufs. 23 Novembre 1909. — Huit (eufs. 26 Novembre 1909. — En mer. Aperçu quelques Sternes autour du bateau dans le chenal de Lemaire, les détroits de Bismarck <^t de Gerlache. Aperçu deux rookeries de Sternes sur des rochers de la côte nord de l'île Doumer. 27 Novembre 1909. — Ile Déception. Sternes nombreux. 28 Novembre 1909. — Déception. Une colonie forte de 400 à .'JOO indi- vidus habite le sommet des falaises qui bordent dans l'Est l'entrée de Port-Foster. Les nids sont assez éloignés les uns des autres, difficiles à trouver. La plupart avaient deux œufs, quelques-uns trois œufs. 22 Décembre 1909. — Déception, Pendulum-Gove. Suis allé à la rookerie de Sternes. Vu une trentaine d'œufs et quelques Poussins. Un Poussin a été tué devant moi d'un coup de bec par un Larus] mais, C(mime je suis arrivé, le Goéland n'a pas eu le temps de s'en emparer. Trouvé plusieurs cadavres de poussins,- — ceux-ci en partie dévorés, — ainsi que des débris de coquilles d'œufs. Plusieurs nids, par suite des larcins des Goélands et des Mégalestris, étaient vides; dans les autres il y avait un ou deux œufs. Parmi les œufs que nous avons recueillis, la plupart 100 OISEAUX ANTARCTIQUES. avaient des embryons assez âgés, tandis que les autres étaient des n-ufs frais ou dans les premiers jours d'incubation. Ils provenaient cerlainc- ment de pontes supplémentaires, les premiers œufs ayant été soit cassés, soit pillés par les autres Laridés. t^/ Décemhre 1909. — Ile Bridgman. De nombreux Sternes nichent sur l'île. !?■> Décemhre 1',HH>. — lie du Roi-George, baie de l'Amirauté. Au cours d'une excursion sur les glaciers qui dominent l'anse est de la baie de l'Amirauté, trouvé à 200 mètres d'altitude, sur un pointement de roches, une colonie de 200 à 300 Oiseaux. Quelques nids étaient vides; dans les autres, un ou deux œufs. Vu un seul Poussin. Quelques Larus et Megn- lestris rôdent autour de la rookerie, pourchassés par les Sternes. W Décemhre 1909. —Une petite colonie de Sternes (œufs dans les nids, pas encore de Poussins), dans l'anse ouest de la baie de l'Amirauté. 10 Janvier 1910. — En mer, par 68° 30', S. et 73° long. W. P. environ, dans l'ouest de la Terre Alexandre, avant de rencontrer le pack-ice, une bande d'une trentaine de Sternes sont venus voler autour du <( Pourquoi Pas? », puis ils sont partis vers l'Ouest. Dans la soirée, en longeant la banquise, on retrouve des bandes de Sternes de 12, 15 individus. La plupart nous paraissent être des jeunes de l'année précédente (douze mois). 1lJanvier1910.—L. = Gyoli'S..G. =78° lO'W. P. Pénétrationdansun pack-ice très épais. Il est passé une bande d'une quinzaine de Sternes se dirigeant vers le Sud-Est. Peut-être des Oiseaux nichent-ils sur les terres qui doivent se trouver dans le Sud, et notamment sur la Terre Charcot, qui venait d'être découverte. Le« Pourquoi Pas?», dégagé de la banquise, longe celle-ci vers l'Ouest. Aperçu quelques bandes de Sternes. 1'2Ja7ivier 1910. — L. = 70° 1 3' S.; G. = 81° W. P. Vu dans la soirée une troupe de 11 Sternes. 13 Janvier 1910. — L. = 09° 18' S.; G. = 88° 40' W. P. environ. Vers 8 heures du soir, en longeant la banquise, aperçu plusieurs bandes de Sternes qui se tiennent à la lisière des glaces ; compté des groupes OISEAUX ANTARCTIQUES. loi de 24, '.1, i(», M, 'M Ois<'• ! 7-J 51,5 Ile Booth-Wandel. ;i-l-io(iu. Ci:!:; ir. 7'i,5 4S 87 Ilot Goudier. 20-XI-lOOO. (i:îi — /.),.j 4;).5 O'i — — (15:; Oe / . » 50,5 '.i:i — — (15 'i jn. 71,5 50,5 Hi? — — (155 ^i"' / 1 50 88 ,3 c 74 50,5 — — (157 |rc 7.5 .50,5 ■ — ■ — (15S 7(1 .50 00 Ce Goéland fait sa principale nourriture des Oursins et surtout des Patelles. Il les va chercher à la côte, à marée basse, les détachant des rochers d'un coup de bec; puis il les transporte près de son nid, où il les déguste à loisir. C'est à ces Oiseaux que sont dues les accumulations, parfois considérables, de coquilles de Patelles, près des endroits où ils nichent, amas qui finissent par combler les interstices entre les rochers [ilôts Casablanca et Goudier (Port-Lockroy), Petermann, etc.]. Très méfiant, cet Oiseau craint toujours l'homme qui ne peut s'en approcher que par surprise. Grand pilleur, amateur aussi de viande fraîche, c'est, comme nous l'avons indiqué, un ennemi redouté des Sternes, dont il va voler les œufs et les Poussins dans les nids, quand la surveillance se trouve relâchée. Autour de la station d'hivernage, nous avons, à maintes reprises, aperçu ces Oiseaux autour des cadavres de Phoques et des dépouilles de Pingouins, dont ils se nourrissaient. Nous avons trouvé des colonies de ces Goélands aux îles Déception, du Roi-George, Wiencke, Booth-Wandel, Hovgaard, Petermann, Argentine et en divers points du détroit de Gerlache, de la côte de la Terre de Gra- ham et jusqu'au sud du cercle polaire, vers la baie Marguerite (îles Webb, Léonie et Jenny). A Petermann, une quinzaine de couples nichent sur les rochers du OISEAUX ANTARCTIQUES. 105 sud (lo Vi\o. Mais c'est princi|)aIomenl sur les ilôts du Sud (Charlat, Tliiébaull et [{oudel) (ju'ils sont les plus nouibreux. Le 10 jauvier 1009, uous avous trouvé dans les nids quelques poussins âgés d'une dizaine de jours. Au début de mars, les jeunes pouvaient se suffire à eux-mêmes et abandonnaient leurs nids. Dès le mois d'avril, beaucoup de Goélands remontent vers le Nord. Mais il reste toujours dans les glaces des individus isolés. En eil'et, un cadavre de Phoque vient-il aétre abandonné sur la banquise, quelques Mouettes, douées probablement d'un odorat très développé, ne tardent pas avenir partager la dépouille avec les grands Pétrels [Ossifraga gigantea). Le 25 août, afTamés sans doute par le manque de nourriture dû aux chutes abondantes de neige qui ont recouvert les cadavres de Phoques près de la station d'hivernage, les Goélands chassent les Pétrels des neiges. Mais ceux-ci, beaucoup plus agiles que les Larus, déjouent leurs attaques. Dès le début d'octobre, les Goélands reviennent en plus grand nombre dans le chenal de Lemaire. Ils se posent fréquemment sur les rochers de l'île, les adultes sont accouplés (PI. XIIl, fig. iil, 52). Leur nombre augmente de jour en jour, et nous en avons constaté près de 200 rassemblés autour des dépouilles de Phoques abandonnées sur la banquise. Le 14 novembre, les Larm commencent leurs nids, et nous avons trouvé les premiers œufs le 20 novembre. Nous avons constaté à plusieurs reprises que ces Oiseaux volent par- fois à de grandes hauteurs. En septembre, tandis que nous nous trouvions à 900 mètres d'altitude, en excursion sur im glacier de la Terre de Gra- ham, nous avons vu passer, allant vers le Nord, à une hauteur d'environ 1 500 mètres, deux Lai us. De même, le 13 novembre, au-dessus de l'ile Petermann, nous avons aperçu deux Oiseaux qui volaient vers GOO à 800 mètres de hauteur. Une numération des globules du sang faite sur un jeune âgé de 4 mois (10 avril) nous a donné une moyenne de 2 160000 hématies par milli- mètre cube : leurs dimensions étaient de 17 à 18 -7. sur 9 à 10 a ; tem- pérature de l'oiseau: 4-39°, 2. Parasites. — Les parasites que nous avons trouvés sur le Larus doiiii- Expédition C/iarcot. — Gain. — Oiseaux anlaictiques. i/4 io6 OISEAUX ANTARCTIQUES. tiicmnis sont des parasites internes (Cestodosj et des parasites externes (Aptères). Les Cestodes rencontrés dans lintestin d'un Oiseau adulte (n° 149) appartiennent à une espèce nouvelle que MM. A. Raillietet A. Henry ont appelée C hoanotœniadomi/i iccma ( ï ) : c'est un Ilelmintlie voisin du C/innno- tœnia rhynchoph Fuhrm, parasite d'un Laridè de l'Amérique du Sud. Les Mallophages recueillis, qui étaient surtout localisés au voisinage de la tète et du cou, appartiennent à 2 espèces : le Philoptenis lari (0. Fabricius) et le Derjeericlhi lineolnla atrïmarci'mata (Kellogg et Chap- man) (2) : cette dernière espèce fut trouvée en grande quantité. ■Inurnal (niùtholoçi'iquo (Voir carte II, G). t^.'? Décembre 19I)S. — Ile Déception. Aperçu des Goélands et des nids assez nombreux sur le pourtour de Pori-Foster. i?7 et "^8 Décembre 1908. — Port-Lockroy (île Wienckei. Une vingtaine de nids dont 7 trouvés sur l'îlot Goudier. Sur cet îlot, il y a une grande accumulation de coquilles de Patelles. Les nids sont surtout faits de Mousses, Lichens, Algues et plumes. Deux œufs par nid ; un seul en avait trois. Les Oiseaux sont peureux. Ils ne défendent pas leurs nids ; ils se con- tentent de voler à une assez grande hauteur au-dessus du visiteur. Trouvé quelques jeunes en duvet qui s'étaient cachés, blottis dans des creux de rochers. S Janrier 1909. — lie Booth-Wandel. Ouolques couples sur File. Trouvé quelques o^ufs sur les rochers de la colline du Cairn ; les nids sont éloignés les uns des autres, peu abrités et peu confortables : deux avaient trois œufs, les autres deux œufs. Ils ne sont |)as mélangés avec les nids de Sternes qui se trouvent dans la même région. Aperçu quelques débris d'œufs de Sternes près d'un nid de Larus. lO.Jniirlcr 1909. — Ile Petermann. Nidsasseznombreux, principalement sur les îlots du Sud. Heaucoup de coquilles de Patelles sur les rochers. (1) A. Raii.i.iet et A. IIenuy, loc. cit.. p. 37. (2i L.-C. Neiminn, /oc. cit., p. 18S, nu. OISEAUX ANTARCTIQUES. 107 /.■; ./(i/ir/rr HKHI. — lie J('iiiiy. 11 y a pliisieui-s couples sur Til*'. Les nuls suiil [ilacés dans des ébouiis, jusqu'à une centaine de mètres de hauteur. Les Poussins sont avancés; chez certains, le duvet tombe. /; Jfmricr 1909. — Ile Léonie (L. : (i?» 36' S. ; G. 70o 44' W. P. environ). Aperçu quelques nids de Larus. '25 Jaiir/cr 1909. — lie VVi'id). Dans une excursion sur la banquise de la baie Marj-uerite, vu (pielques Lariis sur les petites îles basses rocheuses, ainsi que sur Tilc Wcbl), qui est encore prisonnière dans la banquise et se trouve à cette époque à 40 kilomètres de la mer libre. 8 Février //^/^'/. — lies Argentine. Les Goélands nichent nombreux sur tous les rochers bas, au voisinage de la mer. De même sur les îles Jallours. Il y en a certainement plusieurs centaines dans toute cette région. iO Avril 1909. — Ile Peterniann. Numération des hématies chez un Oiseau de 4 mois. Environ 1 100000 par millimètre cube. l'-2 Mai 1909. — Chenal libre, nombreux Larm. "21 Mai 1909. — Aperçu quelques Larus tous ces jours, t^ Juin 1909. — Depuis (jue le chenal est complètement pris, on ne voit plus de Goélands. :] Juin 1909. — Ouelques Oiseaux autour d'un cadavre de Phoque. 16 .lai/i 1909. — Des Goélands sont venus en assez grand nombre sur un cadavre de Phoque abandonné sur la banquise. '■2'i .Juin 1909. — Tandis que je venais de tuer un C/iio/tis, un jeune Larus (6 mois) s'est aussitôtabaltu sur le cadavre qu'il allait s'approprier sans ma prompte intervention. 19 Juillel 1909. — Quelques Oiseaux autour de la station d'hivernage. 8 Août 1909. — Des cadavres de Papous, abandonnés sur l'île, ont attiré une cinquantaine de Larus. '25 Août 1909. — Les Goélands sont affamés : ils poursuivent les Pétrels des neiges. '26 Septembre 1909. — Nombreux Larus dans le chenal de Lemaire ; la plupart portent la livrée des jeunes. 4 Oetohre 1909. — Goélands de plus en plus nombreux aux environs de Peterniann. Les adultes sont accouplés. Ils semblent se préparer à faire leurs nids. io8 OISEAUX ANTARCTIQUES. 7 Octobre l'JO'J. — Ilots du Sud de Petermann. Les Goélands sont reve- nus. De place en place, sur les rochers, des amas do coquilles fraîches de Patelles laissées par les Oiseaux. Les jeunes Lar.us (10 mois) com- mencent à prendre la livrée de Tadulte. Aperçu 42 Lan/s sur un cadavre de Phoque. 10 Octobre 1909. — Ile Petermann. Une centaine de Larus aux alen- tours de Port-Circoncision, sur les glaces (PI. XII, fig. 51 , 52). 15 Octobre 1909. — Goélands toujours en grand nombre. 18 Octobre 1909. — Ile Rooth-Wandel. Aperçu quelques Lari(s au voi- sinage de l'île. Ile Hovgaard. De nombreux Goélands sur les rochers de la pointe ouest et les îlots avoisinants. 52 Octobre 1909. — Ile Petermann. Les Lfous commencent leurs nids. 2,9 Octobre 1909. — Les Oiseaux rôdent autour des rookeries de Pin- gouins, en quête d'un mauvais coup à faire. :>0 Octobre 1909. — A marée basse, sur les quelques plages de l'île Petermann, les Larus vont manger des Oursins. SI Octobre 1909. — Assisté à la poursuite d'une Mouette par une autre Mouette. Celle-ci a rattrapé la première et s'est jetée sur elle. L'Oi- seau a reçu un violent coup de bec sur le crâne, et il est tombé tout étourdi sur la neige. Il lui a fallu un assez long repos avant (ju'il reprenne son vol. :i NovemJire 1909. — Sur les cadavres de six Phoques crabiers abandon- nés sur un floë, il y a plus de 200 Larus. 4 i\ore?n/)re 1909. — Les Oiseaux sont toujours très nombreux autour des Phoques. 1S Novembre 1909. — Il est passé deux Larus à plusieurs centaines de mètres au-dessus de Petei^mann. / / Novetnbre 1909. — Aux îlots du Sud, les Oiseaux font leur nids. '26 Novembre 1909. — Port-Lockroy. Trouvé 5 œufs sur l'îlot Goudier : deux nids en avaient chacun deux. / Déceinlrre 1909. — Ile Déception. Sur les rochers situés à l'ouest de la liasse, en face la baie des Baleiniers, trouvé entre 40 et 100 mètres de hauteur, une forte rookerie de Larus. Il y adà 200 à 300 Oiseaux. Trouvé OISEAUX ANTARCTIQUES. 109 plusieurs nids; l'un d'eux renlVi'iiuiil 3 cruls. (Juelques Larus habitent aussi les falaises de la pointe ouest de l'entrée de Port-Foster. 6 Dècemhic HKI'J. — Détroit de Bransfield. Aperçu de nombreux Larux. 7 Décembre iHIHK — Ile Déception. Aperçu des nids de Larus sur les rochers en regard du détroit de Branslîed, près des colonies d'Antarctiques. '■J^Décrm/iref'JO!). — Sur la rookerie de Sternes de Penduluni-Cove, aperçu un Larus qui est allé tuer d'un cou[) de bec un poussin de Sterne. t^/ Drcoiiliip l'.HW. — Baie de l'Anuraulé (île du Roi-George). Aperçu quelques Goélands. '25 Décetnhrp iHIHK — Baie de l'Amirauté. Des Goélands tournaient au- dessus d'une rookerie de Sternes située à .^00 mètres de hauteur. Quelques- uns nichent dans les environs. 29 Décetnhrp 1909. — Quelques nids de Larus dans l'anse ouest de la baie de l'Amirauté. STERCORARIIDÉS 9. Megalestris Maccormicki Saunders. Collection : N° 81. — 9i tu^6 à la suite d'un combat avec un cf, rochers du cap Tuxen, 8-1-1909. Iris brun. Collier jaune-paille bien marqué. Estomac : Mousses, Lichens, Poissons. L. T. : 570. - E. : 1 310. - A. : 393. - O. : 170. - B. : 42. - T. : 58. - D. M. : 71-13. No 89. — cf, tué sur la banquise près du cadavre d'un Phoque, baie Marguerite, 30-1-1909. Iris brun. Collier jaune-paille bien marqué ; taches blanches sur le manteau. Estomac : viande de Phoque. L. T. : 575. - E. : 1 320. - A. : 380. - Q. : 175. - B. : 49. - T. : 55. - D. M. : 66-13. N° 99. — 9 pull, (quatre à cinq semaines), île Peterraann, 7-II-1909. Iris brun ; en duvet, couleur générale gris brunâtre. Tarses et pattes d'un beau gris bleuté. Estomac : Euphausies, Mousses, petits caillou.x. L. T. : 320. - E. : 480. - A. : 95. - B. : 31. - T. : 47. - D. M. : 55-9. N° 100. — 9 pull, (cinq à six semaines), même provenance. Iris brun clair. Estomac : Mousses, Algues, Poisson. L. T. : 400. - E. : 805. - A. : 193. - Q. : 7G. - B. : 34. - T. : 53. - D. M. : 63-11. N'J 101. — cf pull. Habitat du 99. Iris brun clair. Estomac : Mousses, petits cailloux. Duvet gris brun, encore abondant sur la tête, le cou, le ventre, le bas-ventre et la région anale. Ailes d'un noir-marron. Tarses et doigts gris foncé et bleu. N° 104. — cf, lie Petermann, 9-II-1909. Iris brun foncé. Estomac: Mousses. Collier jaune- paille légèrement marqué, quelques plumes du manteau à extrémités blanches. L. T. : 539. -- E. : 1 323. - A. : 384. - 0. : 162. - B. : 50. - T. : 54. - D. M. : 65-13. lio OISEAUX ANTARCTIQUES. N" 105. — cf, île Petermann, 9-11-1909. Iris brun. Estomac : vide, un caillou. L. T. : 562. - E. : 1 334. ~- A. : 410. - cf- : 190. - B. : 50. - T. : 54. - D. M. : 70-14. N" 137. — cf juv. (deux mois), pris à la main sur les rochers du nord de Petermann, 21-11-1909. Iris brun clair. La couleur générale est celle de l'adulte ; il reste un peu de duvet sur le jugulum, la poitrine antérieure et les parties postérieures du corps. Estomac : Mousses, petits cailloux. L. T. : 440. - E. : 1 120. - A. : 288. - Q. : 112. - B. : 43. - T. : 57. - D. M. : 71-13. N" 138. — cf juv. Habitat du 137. Iris brun. Quelques petites touffes de duvet dans les régions postérieures du corps. Estomac : petits cailloux. L. T. : 505. - E. : 1 190. - A. : 320. - Q. : 123. - B. : 43. - T. : 56. - D.M. : 70-15. N° 139. — rf, île Petermann, 28-11-1909. Iris brun. Collier peu marqué. Estomac : plumes d: Pingouin. L. T. : 537. - E. : 1 290. - A. : 377. - 0. : 170. - B. : 50. - T. : 57. - D. M.: 69-12. N° 140. — Ç. Habitat du 139. Iris brun ; collier jaune-paille bien marqué, manteau brun. Estomac : plumes de Pingouin, Mousses, petits cailloux. L. T. : 546. - E. : 1 300. - A. : 392. - 0. : 163. - B. : 47. - T. : 56. - D. M. : 70-15. 'N" 141. — 9- Habitat du 139. Iris brun-marron: quelques plumes jaune-paille dans h région du cou, manteau bruri foncé. C'est probablement un jeune de l'année précé- dente (treize à quatorze mois). Estomac : plumes de Pingouin, Poisson. L. T. : 500. - E. : 1 320. - A. : 394. - Q. : 162. - B. : 46. - T. : 54. - D. M.: 68-14. N° 142. — Ç. Habitat du 139. Iris brun foncé; collier jaune-paille très peu marqué; man- teau brun foncé. Probablement un Oiseau âgé de treize à quatorze mois. L. T. : 582. - E. : 1 310. - A. : 390. - Q. : 176. - B. : 50. - T. : 53. - D. M. : 68-14. Embryons et poussins : No>* 33 et 34. — 2 embryons de dix à quinze jours. — 35 et 36: 2 embryons de vingt et un à vingt-trois jours. Port-Lockroy, lie Wiencke, 27-XII-1908. N»^ 55-56. — 2 embryons de trois semaines. Ile Booth-Wandel, rochers de la colline Jeanne, 30-XII-1908. N" 62. — 1 embryon provenant d'un nid placé au sommet de Petermann (130 mètres). 4-1-1909. N°s 65-66. — Poussins âgés de quelques jours capturés dans lenid (4-1-1909). — 67 : Pous- sin d'une dizaine de jours (5-1-1909). I,. T. : 206. - E. : 198. - B. : 19. - T. : 29. - I-. M. : 38-8. Nos 68-70. — 3 embryons de deux semaines (5-1-1909). — 71 : embryon au terme de l'incu- bation (5-1-1909). -- 72 : 1 embryon de seize à dix-huit jours (5-1-1909). — 73 : 1 embryon de vingt-deux à vingt-quatre jours (5-1-1909). Ile Petermann. N» 41. — Un œuf 71 X 47, au moment de l'éclosion ; île Petermann, 5-1-1909. Nos 883. — Poussin âgé d'un ou deux jours ; bec gi-is bleuté, tarses et pattes de même couleur ; iris brun. Filoplumes d'un brun soyeux. — 884 : un embryon au terme de l'incubation, provenant d'un œuf trouvé dfns le même nid que lePoustin précédent. Le nid était placé sur une pointe rocluHise de l'extrémité est de la baie de l'Amii-auté, lie du Roi-George (25-XIM909). OISEAUX ANTARCTIQUES. m Nous aviHis on outri' cousi'rvi' da Oiseaux dans ]o snl, des squelettes et des systèmes nerveux. Le .yegalestris Marroruiirhi psl ua Oiseau localisé aux régions glacées ansli'aies. Dans VAuldrlic Manuel., 11. Saunders (1) fixe les limites exlrèmes d(> répartition de cette espèce entre les 70" et 78° de latitude Sud. Mais ces limites sont bien inférieures à la réalité. Vers le Nord, cet Oiseau peut remonter jusqu'au (»0" de lat. S., et c'est actuellement l'Oi- seau qui a été rencontré le plus loin, au Sud. Au cours de l'expédition de la « Discovery » (1 1)01-1 *.l04i pendant un raid sur la grande barrière de Glace, le W E. A. Wilson et le capitaine Scott ont rencontré deux ou trois individns par 80° 20' S. à 170 milles de l'eau libre (10 décembre). L'un des Chiens du traîneau ayant été tué pour servir de nourriture aux autres animaux, l'odeur du sang transportée par un vent du Sud avait seule pu guider les Mégalestris pour franchir cette énorme distance. Ces animaux ont certainement, avec une très bonne vue, le sens de l'odorat des plus développé. Ces Skuas, très voisins de l'espèce M. antarctica (Lesson) qui habite plus au nordets'étend sur les régions circumantarctiques,ontchez l'adulte une teinte générale brune qui peut, comme nous allons le voir, présenter quelques variations suivant l'âge et l'époque de l'année. Ces différences dans la livrée de l'adulte ont été très bien étudiées par Wilson (2) ; nous avons vérifié ses observations pendant la campagne du « Pourquoi Pas? » et nous donnons rapidement la description des différentes livrées que peuvent présenter ces Oiseaux. Lavariétéde coloration du Skua s'étend de la teinte chamois très clairou presque blanche au brun foncé. Je dois dire cependant que jamais nous n'avons trouvé, parmi les nombreux Oiseaux observés sur toute la côte ouest de l'Antarctique sud-américaine, de livrées très pâles. Mais on put trouver tous les intermédiaires entre les Oiseaux à plumage presque uni- formément brun noirâtre et les individus très pâles. Ces variations n'ont rien à voir avec le sexe ; elles ne dépendent que de l'âge de l'Oiseau ou (1) H. Saumiers. Birds, in G. M^rrav, TIw Aniarctic iwLnual for Ihe Use of Exjiciliiion of 1901, London, 1001, 2^>-%i%. (2) E. A. Wn.soN, Aves, in Nalionat mit. E.vp. 1!>0 l-tt)(l'i, 'Sn\uidl llisloiy, vol. Il, Zoology, London, 1907, p. 74. 112 OISEAUX ANTARCTIQUES. do la mue. Ce changement de couleur dépend surtout du hlanchiement des plumes, lequel est très grand pendanlles mois d'été, jusqu'à la période de la mue, qui se produit fin janvier ou février. Cette mue, dans laquelle les plumes usées et blanchies sont remplacées par d'autres, est certaine- ment plus complète et plus rapide chez les jeunes que chez les vieux adultes. En effet ces derniers, même après la mue, conservent souvent, et principalement sur le manteau, des plumes dont les extrémités sont blanches. Ouand, au mois d'octobre, les Oiseaux viennent du Nord pour retrou- ver leurs lieux de ponte, presque tous ont un plumage brun foncé. Puis peu à peu, vers le mois de décembre, la livrée des Oiseaux s'éclaircit et le cas le plus fréquent qui se présente est celui des Oiseaux d'un brun foncé ayant sur les régions dorsales quelques plumes qui se fanent et blanchissent. En janvier, ce blanchiment des plumes s'accentue, et certains présentent une teinte générale pâle, d'un brun jaunâtre. Puis en févriei', la mue ayant commencé chez quelques Oiseaux, on retrouve un mélange d'Oiseaux clairs et d'Oiseaux foncés, ceux-ci paraissant être les plus nombreux, car beaucoup ont perdu les plumes usées blanchâtres qu'ils avaient en décembre et janvier. En mars, les Oiseaux sombres sont en majorité. Après la mue, les plus vieux adultes sont brun foncé et rien ne les dif- férencie des jeunes, si ce n'est le collier coloré de jaune-paille qui inté- resse plus ou moins la gorge, le jugulum, et surtout les côtés et le der- rière du cou. L'intensité de ce collier varie beaucoup. Chez quelques Oiseaux il est très net, tandis qu'il est absent chez d'autres, et c'est chez les Oiseaux les plus vieux, dans la phase du plumage blanchâtre, que la teinte jaune-paille des plumes, teinte qui ne disparaît pas, semble être le plus accentuée. Enfin il arrive assez fréquemment que les tarses des Skuas adultes sont d'un gris bleuté dans la partie supérieure, tandis qu'ils passent graduel- lement au noir franc vers le bas. Cette teinte bleutée est un reste de la coloration du premier âge ; mais ce n'est pas dans l'âge adulte une carac- téristique de l'espèce, car elle djsparait le plus souvent. Il peut même arriver que l'on constate pareille coloratign chez des formes jeunes de OISEAUX ANTARCTIQUES. 113 M. (tnl'ircl'ua. Donc nous voyons, par ce qui suit, que les variations indivi- duelles sont très grandes chez cetle espèce, aussi bien dans la couleur des plumes que dans celles des tarses et dos pattes. Les grifies sont noires à tous les âges. Ces Skuas sont surtout caractérisés par leur vie de véritables carnas- siers, toujours prêts à faire le mal, non seulement aux autres Oiseaux, mais encore à eux-mêmes. Ils se livrent entre eux de violents combats qui se terminent souvent par la mort de l'un des adversaires. Ces Mêgalestris habitent nombreux aux Shetlands du Sud, sur les îles et les terres du détroit de Bransfield, où ils sont mélangés au M. antarctica.^ et sur toute la côte ouest de TAntarctidc sud-américaine, probablement jusqu'à la Terre Alexandre, par environ 70° de lat. S. Sur les plages de l'ile Déception, parmi les cadavres de Baleines, au voisinage de l'île Petermann et sur la banquise de la baie Marguerite, dans les endroits où ils ne nichaient pas, et où ils n'avaient pas à défendre leurs nids, autour des cadavres de Phoques, ils étaient peu craintifs et pas agressifs : on pouvait les approcher de tout près, tandis qu'ils dévo- raient la graisse de Phoque ou se nourrissaient des dépouilles de Pin- gouins. Ils se UK^lient les uns des autres et sont ennemis de la communauté. On voit parfois les couples se rapprocher, les deux Oiseaux l'un en face de l'autre, les ailes déployées et la tête haute, poussant des cris aigus, avant de reployer leurs ailes. Ces poses et ces cris corres- pondent-ils à de la joie ou à de la colère? A de la mauvaise humeur, croyons-nous, car nous avons plusieurs fois assisté à des luttes après ce premier engagement. C'estsurtout à l'île Petermann que nous avons pu étudier ces Oiseaux. A notre premier passage nous avons trouvé une colonie de 200 à 300 in- dividus sur la face nord de l'île s'étendant du niveau de la mer au sonmiet (130 mètres) en un endroit bien exposé au soleil, où la fonte dé la neige est rapide. Le nidest simple : aucun a})prèt, une dépression dans le sol ou un creux dans la roche. Mais sur cette face de l'île, qui était en grande partie couverte de touffes épaisses de mousses, beaucoup d'Oisfeaux en avaient profité et fait leur nid notamment sur des toufTes de Dijniiu a/gens El pédilion l'haiTot. — Cain. — Oiseaux ;inl;irctiqucs. 15 114 OISEAUX ANTARCTIQUES. (Cardot) (PI. XII, fii;. i8). Les nids sont assez espacés les uns dos autres pour éviter les querelles qui, entre Oiseaux aussi batailleurs et voleurs, ne peuvent manquer de se produire. Dans les nids nous avons trouvé un, le plus souvent deux a^ufs (PI. XII, fig. io). Les Poussins étaient encore rares : un nid en avait deux. Les œufs sont en général bruns ou l)run verdàtre à taches plus foncées (PI. IX, fig. 37, T). Le tableau suivant donne les dimensions de ceux que nous avons conservés : NUMKIïO LONG r EU U I.AIUiELn l'ONTK. en fti LOCALITÉ. DATE. donire. niillinit'lrt"-. inilliim'ties. .-)i'i 71,5 il Porl-Lockroy, baie Dorinn (île ^^'ienckc'). 27-XII-iU08. 51.-, (15.5 iS — — .-)ir, i-j.r> i'.l Ilot (ioudicr fPort-Loc- lo-iivK — .-)17 71 i<.).5 — — ."• M.-) ire i .) 5(1.5 Ile Pclerniann. 'i-l-ioon. :m ■)c 74,5 52 — .5-1 l'.MI'.l. T)'.','! — 72 iS.5 — — 538 ire 7-J V.1.5 — — 530 i .) 51.5 — — 5i0 7(1 50 Les Skuas savent par leurs menaces intimider les visiteurs qui s'ap- [)rochent de leurs nids. En décrivant de grands cercles, un Oiseau tour- billonne au-dessus de leur tète, tout en poussant des cris peirants; puis il fonce di'oit sur eux connue s'il voulait leur porter un cou[) à la tète. Il prend alors un nouvel élan et charge à nouveau. Ce manège continue jusqu'àce qu'on se soit éloigné du nid. Parfois, mais rarement cependant, le coup porte : coup de bec ou coup d'aile. Pendant qu'un Oiseau essaye ainsi d'ell'rayer l'intrus, l'Oiseau qui couve pousse sans arrêt des cris perçants et très rauques signalant ainsi la place de son nid : il n(> (|uitte celui-ci que lorsqu'on est prêt à le toucher. Mais alors il se joint à l'autre, et les deux parents foncent à qui mieux mieux sur le visiteur jjoiir lui faire abandonner la place. OISE Al' X ANTARCTIQUES. 115 Ces Oiseaux, sans mil ddiite, sont très courageux; mais ils ne sav(Mii |>asap|)récier le daniicr on Iciii' voracité dépasse l'instinct de la conser- valioii. l'ii Skua esl-il lin'' d'un couii d(> l'eu, aussitôt les Mégaleslris des alentours ariixcnl (>t voltigent au-dessus du cadavre. Un second Oiseau esl-il abattu, le - auli-es ne se sauvent ])as. Est-ce la cui-iosité ([ui les pousse à voler ainsi au-dessus des cadavr(»s de hnirs congénères, ou bien l'attrait d'un bon rei»as? Nous opinons pour cette dernière version, car nous avons fait l'expérience suivante : après avoir tué d'un couj) de pio- let un Mégalestris qui nous pourcliassait, nous avons abandonné son cadavre, tandis que les autres Oiseaux tournoyaient au-dessus de lui ; dès notre dépai't, lesSkuas sesont abattus sur l'Oiseau mort et se sont disputé sa dépouille. L'incubation dure environ quatre semaines. Dans les derniers jours de l'incubation et à sa sortie de l'onif, le Poussin a un duvet gris bleuté, tandis que le bec, les tarses et les pattes sont d'un bleu grisâtre clair. Cette couleur gris bleuté du duvet est remplacée au bout de quelques jours par une tonalité brune jaunâtre qui résulte, comme l'a constaté Wilson, d'une absorption par ce duvet d'une certaine quantité de graisse de la peau. Après le développement des plumes, des ailes et du corps, les tarses, les doigts et les palmures noircissent graduellennnit, la teinte foncée s'étendant peu à peu d'abord sur les doigts et les palmures, puis gagnant lentement la région supérieure des tarses. Entîn, lorsque l'Oiseau a presque atteint la taille de l'adulte, les tarses et les pattes sont noirs, à l'exception d'une jjartie qui est restée d'une bleu clair vers le talon. Chez l'adulte, \c tout est entièrement noir. Les Poussins (PI. Xll, fig. 50) sont capables de courir, de chercher et de prendre eux-mêmes leur nourriture dès la sortie de l'ceuf. Nous n'avons jamais vu les parents nourrir directement les jeunes : les adultes déposent sui' le sol, près du nid, d<'s fragments de Poisson ou de Crustacés que li'S Poussins mangent, agissant en cela exactement comme le fait une Poule avec ses petits. Très tôt, les parents abandonnent b^s jeunes, ou tout au moins ne leur prodiguent pas des soins empressés, vou- lant sans doute les habituer à supporter de bonne heure le climat riy;oureux de ces régions. Ils abritent peu les Poussins, et ceux-ci, par les ii(, OISEAUX ANTARCTIQUES. belles journées, se chaufl'ent au soleil, tandis que, les jours de neige ou de vent, ils se nieltent à Tal)!'! dans un creux de rocher. Ils sont peureux il notre approche et se mettent alors à courir pour aller se cacher. Los nids de ces Skuasrenfernientengénéraldeuxœufs(Pl. XIÏ, fig. 45). Mais fréquemment l'un des œufs est mangé par les parenis ou par un autre Oiseau delà colonie. Le iJ janvier, tandis que je visitais lacolonie de Petermann, il m'est arrivé de casser un (euf par mégarde : la femelle Ta aussitôt dévoré. Lorsqu'il y a d(Hix Poussins par nid, ceux-ci s'accordent mal entre eux. Et des deux, pres(|ue toujours un seul survit, l'autre ayant été tué soit par ses parents, soit par d'autres Oiseaux, soit par son voisin. .l'en ai vu, quelques jours après leur naissance, se battre avec acharnement, accrochés l'un à l'autre par leurs grilles, et se frappant de leur petit bec, tout en poussant des cris. D'ailleurs, pres(ju(» toujours, l'un des deux Poussins est de meilleure venue et paraît plus robuste que l'auti-e. A la suite des batailles qu'ils se livrcnl, comme conséquence aussi du manque de soins de leurs parents, les deux Poussins d'un même nid tendent à s'éloigner l'un de l'autre. Aussi abandonnent-ils vite leur nid, pour courir dans les rochers. L'un des deux vient-il à s'éloigner de la surveillance des parents, il est fatalement volé et tué par un voisin all'amé. C'est ainsi que, le 10 janvier, près d'un nid abandonné, nous avons trouvé un poussin mort; il était àg(' de six à huit jours : les yeux avaient été arrachés, le ventre ouvert et vidé. A la fin de février, les jeunes ont presque atteint la taille des adultes. Certains commencent à voler. Au mois de mars, ils ont abandonné leur rookerie, et on en voit autour des cadavres de Phoques près de Port-Cir- concision. Ils se distinguent facilement des adultes, gràceà leur plumage uniformément brun, la région du cou ne présentant aucune teinte jaune. Toujours sur le (jui-vive, les Mégalestris sont constamment prêts à la lutte et à la rapine. Ils se livrent de très violents combats, qui se ter- minent souvent par de graves blessures ( L'J décembre) et même par la mort de l'un des combattants (8 janvier). Véritables malfaiteurs, ces Oiseaux mènent une vie de pirates. OISEAUX ANTARCTIQUES. 117 Tout est l)(ni |M)ur li'iii' iioiiri'ilui'c : au Ixird de laiiier, ils ramassent ce ([u'ils |i(Miv(Mil li'oiivci' (■oiiiinc Poissons cl ili-uslacés; (|iiaiKl ils n'ont |»as autre chose, ils nedédaii:,iienl ni les Alignes, ni les Mousses, ni les Lieln'ns. Ils savent hai'celcr les (lorniorans (|ui reviennent de la pèche et leur faire dégori:,('r ce (ju'ils ont avalé. Ils l'ont de (Véquentes visites aux cadavres de Phoques et de Pingouins. VA ils n'oublient pas en octobre et novembre d(> surveiller la ban(|uise : c'est l'époque où les Phoques de Weddell et les Phoques Crabiers mettent bas lenrs petits ; et les Skuas ont vile fait disparaîti'e tous les d(''bris de placenta. iMais ils s"atta(|uent aussi à d'autres Oiseaux. Ils sont particulièrement friands des œufs et des poussins de Pingouins, et cette préférence les guide souvent dans le choix de l'emplacement de leur nid. Aussi à tous les points où nous avons rencontré des colonies soit d'Adélies, de Papous, d'Antarctiques ou de Pingouins huppés, toujours nous avons trouvé des nids de Mégalestris dansleurs environs immédiats. Dès que les Pingouins ont |)ondu, les Mégalestris veillent. Malheur au pauvre Oiseau qui surveille mal son teuf ou son poussin; le Skua n'a pas de pitié : il se précipite sur le nid et, tout en passant, vole l'œuf ou le jioussin qu'il enqjorte au loin pour le déguster ou le dévorer tout à son aise. Autour du nid de ce (loéland, ce ne sont que débris d'œufs et dépouilles de poussins ravis dans le voisinage. Plusieurs fois, notamment sur les rookeries de P. antarctica deVile Déception ( lo décembre), nous avons assisté au vol d'œufs par des Méga- lestris nichant dans le voisinage. Ils se jettent aussi sur les jeunes Pingouinsde plusieurs semaines, qu'ils attaquent aux yeux et réduisent à leur merci. Nous rapportons à cet effet une observation faite par A\Mlson sur la rookerie des Adélies du cap Crozier, située dans l'est de l'île Uoss. « Hanging round the rookery, with the unmistakable look of a thief, the Skua will run up to a Chicken almost as big as himself, drag it by degress away from the more crovvded part of the rookery, and tlien gra- dually worry it to death : eventually tearing a ragged hole in the skin of the back over the Kidneys, with are generally the fîrst, and often the . only parts that are touched. The Penguin Chick pipes his loudest, but U8 OISEAUX ANTARCTIQUES. the oitl Birds standinjj, roiiiul takc voi'v liltic notice. Occasionally one in passing \\\\[ niake a niii at Ihc Skiia and drive him ofV for a niomont, hnt the Chick is separated IVoni the rest, and the oidrenguin has no mind lo stop and shelior him, so back the Skua cornes to complète his \voi'k. Literaliy, in a rookery such as that of Copo Crozicr, one cannot walk tcn yards withont coming on a dead Penguin (Ihick. Many of thèse, as one would expeet in a cHmate where decay is very slow, are dried and flat- tened mnmmies, trodden down and tranii)led into Ihc stoncs and guano that cover llie ground. Ikit an enornions })roporlion are seen to be fresh \ictims, if one visits a rookery in January, when the Skuas havenot only themselves luil their young to feed (1). » Nous avons anssi constaté la présence de cadavres de jeunes Poussins dans le voisinage des principales rookeries de Pingouins que nous avons visitées. A la fin de l'été, les Mégalestris quittent peu à ]jeu leurs lieux de ponte et remontent \ers le Nord. A Peterniann, les dci'uiei's Oiseaux abandon- nèrent l'ile entre le lli et le ^0 avril. Ils ne revinrent que six mois après. Le premier Skua fut aperçu le 23 octobre. Vers la tin de novembre, les Oiseaux sont revenus sur leurs anciennes rookeries. Les premiers œufs sont trouvés au débnl de décembre et les premiers poussins au début de janvier. Ces dates coïncident avec les suivantes que Wilson enregistre pendant les années 1002-11)03, au détroit de Mac-Murdo, par 77° 30' environ de lat. S. (1) Iv-A. Wii.sox, loc. cit., p. 73: SmvL'illaiil la ruokeiio avec le retrard peiçanl d'un voleur, le Skua rouit sur un poussin, l'enl raine iJiesque en deliors de la zone habitée de la cité, et le tourmente cruellement; eniin il lui perce la peau du dos et atteint les reins, qui sont souvent les premières et les seules pailies vitales touchées. Le jeune Pingouin pousse alors des cris perçants, mais les Oiseaux adultes n'en tiennent nul coniple et restent à leur place. Par hasard, un Oiseau, en passant, poursuit le .Skua et l'éloigné un instant de sa proie ; mais le poussin est sépaié des liabilants de la colonie, et comme le vieux Pingouin n'a pas l'idée de s'arrêter pour le protéger, le Mégalestris rebiousse chemin et achève son (cuvre. 11 n'est pas exagéré de dire que, dans une rookerie comme celle du cap Crozier, on ne peut pas faire 10 mètres sans trouver un cadavre de poussin. Beaucoup, ainsi qu'on peut s'y attendre dans un pays où la corruption est très lente, sont séchés et momiliés, foulés aux pieds et écrasés jiaimi les pierres et le guano ijui couvrent le sol. Mais on rencontre une proportion énorme de cadavres fraîchement tués, si on visite une roida'rie en janviei-. alois que les Skuas doivent aussi nourrir leurs jeunes (Trad.j). OISE A UX A X TA RC TIQUES. 119 PrLMuier Oiseau ajiLTeu A])[iaiMements Plumier œuf Premier poussin Jeunes eapables de voler La [ilus grande parlic tlesOiseaiix iiLiilriil \ci-.s !,■ Noii Derniers oiseaux vus 1902. l'.MC. :! liovemlii'e. '■^7) oetobre. 9 'St novembre. !) décemln-e. 2 ilécembre. '? l"^' janvier. .) mars. 2'i février. ■^."5 mars. 20 mars. 30 mars. 7 avril. Il est probable i|ii(> b's Oiseaux rencontrés par le Dr ïurquet au cours de rcxpédition du « i'ranrais » et décrits par Ménégaux sous le nom de ^17. antarctica doivent èli-e rapportés au M. MdrcormJcki . Lv .ycga/rslris Macriu/itif/,i scnMc être un Oiseau très propre. Nous n'avons trouvé ni parasites internes ni parasites externes sur tous les Oiseaux que nous avons examinés. JoufiKil onulhohtijinuc (Voir carte II, 1). '23 Décrinbre 190S. — Ile Héception. Aperru ((uebpies nids de Méga- lestris aux alentours de i'oi't-Foster. Les Oiseaux ne forment pas de colonies ; les nids sont toujours isolés. t'7 pf-^S DéremhiP lUOS. — Port-Lockrov. Trouvé un nid avec deux œufs sur Tilot ("loudier ; trois autres nids reufermant cliacnn deux oHifs sur les rochers, en boi'dure de laccMe de l'île Wiencke, en face l'îlot (lasabianca. Les couples sont très méfiants les uns des autres : assisté à une bataille entre deux mâles. S Janvier 1900. — Ile Uooth-Wandel. Trouvé trois nids sur les rochers de la colline Jeanne ; près de ces nids il y avait quatre cadavres de poussins d'Adélies et de Pa[)ons en partie dévorés et de nombreuses coquilles d'œufs. Les Oiseaux attaquent violemment le visiteur. 1mi traversant la colonie de I\ pajuta^ vu un Skua s'emparer d'un jeune i'ingouin mal surveillé par ses pai-ents et remporter dans son lire. i .lancier IQOD. — Ile Petermann. Il va quelques nids sur les rochers au sud de l'île : l'un contenait deux poussins. 120 OISEAUX ANTARCTIQUES. 5 Janvier 1909. — Sur tout le versant nord de l'ile, parmi les rochers, les Mousses et les Lichens, les nids de Skuas sont nombreux. Ces nids sont distants les uns des autres, car les Mégalestris se craii:,nent entre eux. Cassé un o3uf par mégarde : les parents en ont aussitôt av.dé le con- tenu. 200 à 300 Oiseaux habitent cette colonie. 8 Janvier 1909. — Cap ïuxen (Terre de Graliam). Quelques nids parmi les Mousses : œufs et poussins. Assisté à un combat entre un ç^ et une 9 : pendant cinq minutes, ils se sont acharnés l'un sur l'autre à coups de bec et d'ailes, jusqu'à ce que l'un des deux (la femelle) eût suc- combé à la suite des blessures reçues. L'Oiseau tué avait ou l'aile cassée, les pattes déchirées par les coups de bec et d'aile, l'œil droit crevé : il avait en'outi'C reçu différents coups de bec sur la poitrine. S5 Janvier 1909. — Dans une excursion sur la banquise de la baie Marguerite, au sud du cercle polaire, nous avons vu un peu [jarlout des Mégalestris qui viennent voler au-dessus de nous. Trouvé leurs nids sur les iles et îlots près desquels nous sommes passés, notamment sur les Iles Léonie et Webl). Plusieurs nidsavaientdeuxjeunes. D'autres nids ('"laieiit déjà abandonnés par les poussins, ceux-ci fuyant à notre approche pour aller se cacher dans des creux de rochers. '28 Janvier 1909. — lie Jenny ; nids assez nombreux, mais très clair- semés, jusqu'à près de 300 mètres de hauteur. Sur la banquise, une vingtaine de Skuas entourent un cadavre de Phoque; les querelles et les batailles sont fi'r(|uentes : les coups de fusil ne les effraient pas. 7 Février 1909. — lie Petermann. Les Poussins ont abandonné leurs nids : on les voit courir sur les Mousses entre les rochers. 21 Février 1909. — Les jeunes ont en partie perdu leur duvet ; ils atteignent presque la taille des adultes. 37 Mars 1909. — Jeunes et adultes mélangés rendent de fréquentes visites aux cadavres de Phoques proches de Port-Circoncision. 27 Avril 1909. ■ — Les Mégalestris ont complètement disparu depuis quelques jours. 55 Octobre 1909. — Le premier Mégalestris venant du Nord est passé au-dessus de Petermann OJSEAUX AXTARCTKJUES. 121 '■JS Octohrr l'.IO'.l. — In Môgalestris est resté |)()sé sur un l'oclirr, au voisilKii;c (k' la colouir d'AdiMics. W Octolni' liHHK — Le uiènio Oiseau rôde toujours du côté des Adélies. 30 Octobre HIO'J. — Le Skua n'a pas t|uillé son poste d'observation. Il doit attendre impatiemment les premiers ceufs d'Adélies pour chercher à s'en emparer. :>/ Ihiohrc 1901). — Deux Mégalestris au voisinage de la colonie de Pingouins. // Xotciiihre 1009. — A 0 Innires du soir, il est passé au-dessus de Petermann, se dirigeant vers le Sud, 7 Mégalestris. 5?^ Noi'emhre 1900. — Skuas nombreux sur la pente nord de l'ile. iÔ Xoceinhrr 1009. — Ile Doumer. Une petite colonie d'Oiseaux sur les rochers au nord de l'ile : ils sont établis au voisinage d'une rookerie do Sternes. 'il Novembre 1900. — lie Déception. Les Skuassontnombreux dans l'anse des Baleiniers sur les cadavres de (létacés. Les deux espèces, M. Maccor- michi et .1/. antarctica., sont mélangées, ceux-ci en moins grand nombre. Par suite de la grande quantité de (létacés tués chaque année, de novemlire à lévrier, par les baleiniers, les cadavres de Baleines, une fois le lard enlevé, sont abandonnés. Beaucoup s'échouent sur les plages de l'ile, et, parmi ces accumulations de carcasses énormes, vivent des Mégalestris. 15 Décetnhre 1000. — Visite aux grandes rookeries de P. antarctica et ('. chrysolophifs, sur la côte est de Déception, en bordure du détroit de Bransfield. Les colonies do Pingouins sont cornées par dos nids do Mégalestris ; tous ces Skuas vivent du produit de leurs vols ; aussi leurs nids sont-ils entourés de nombreuses coquilles d'œufs. Beaucoup d'Oiseaux on maraude, au milieu des Antarctiques. Malheur au Pingouin qui abandonne son nid : un Skua arrive aussitôt, saisit l'œuf dans son bec, puis reprend son vol avec la proie qu'il transporte en Hou sûr, pour la déguster à l'aise. Nous avons assisté par trois fois à ces larcins. A la suite d'un combat entre deux Mégalestris, un Oiseau a eu l'aile droite cassée d'un coup de bec de son adversaire. Expédition Charcot. — Gaix. — Oiseaux antaiTliijues. 16 122 OISEAUX ANTARCTIQUES. '■24. t^j et '■26 Décembre 1909. — Bai(> de rAmirautr ( îl<' du H()i-noori;oV (jLielqiies nids de Mégaleslris sur li^s l'ochcrs do l'anso est. L'espèce /)/. antarctica semble ddiiiiner dans cette l'éyion. Nous avons trouvé les nids les [)lus nombreux au voisinage des rookeries d'Adélies. I ou 2 œufs dans tous les nids. 6' Janvier 1910. — En mer. Aperçu un Mégalestris à mi-cbemin entre les îles Déception et Iloseason. 7 Janvier 1910. — Aperçu un Mégalestris au large de l'archipel de Palmer. 8 Janviei' 1910. — En mer. Vu un Mégalestris. Le « Pourquoi Pas? » se trouvait alors à plus de 10 milles de toute côte. l.-iJanrin- 1910. — Eu mer: L. ^68° 23'S.; G. r=00°50'W. P. Aperçu un Mégalesti'is à 70 milles dans l'ouest de l'ile Pierre-I". Il est probal)le ([ue des Skuas nichent sur cette île. 10. Mégalestris antarctica (Ijcsson). Collection : N° 411. — 9i '''' Décoptio.i, 2-XII-190n. Iris marron; bec, tarses, pattes, griffes, noirs. Corps d'un brun plus foncé (]ue celui des Oiseaux trouvés plus au Sud. Dimen- sions plus grandes. Collier à peine visible ; extrémités des plumes du manteau blanches. Estomac : graisse de Baleine. L.T. : 645. - E. : 1 460. - A. : 420. - O. : 204. - B. : .56. - T. : 72. - D.M. : 88-16. N" 412. — cf 1 î'i^ Déception. 2-XII-1900. Iris marron. Collier peu marqué ; queUiues plume3 blanches sur le dos. Estomac : vide. L.T. : 630. - E. : 1 380. - A. : 400. - O. : 104. - B. : 55. - T. : 68. - D. M.: 79-15. N» 848. — 9, baie de l'Amirauté, île du Roi-George, 25-XI 1-1909. Iris brun foncé. Collier peu marqué ; plumes du manteau à taches blanches terminales. Estomac : vide. L. T. : 010. - E. : 1 260. - A. : 395. - 0. : 177. - B. : 52. - T. : 63. - D. M. : 76-14. Embryons et poussins : N°s 803. — Embryon de dix à douze jours. — 804 : 2 embryons de seize jours environ. — 805 : 1 embryon de dix-huit à vingt jours. — 800 : 1 embryon de dix-huit à vingt jours (provient du même nid que le 804). — 807 : 1 embryon de vingt-deux jours environ. — 808 : 1 embryon de vingt-trois à vingt-quatre jours. Ces embryons proviennent d'œufs trouvés dans (juelques nids au voisinage de la colonie d'An- tarctiques, ile Déception, 15-XII-1909. N°^ 923. — Un œuf (81 X 55) au terme de l'incubation. — 924 : 1 l'mbryon (un ou deux jours avant l'éclosion). — 925: ilem. — 926: 1 embryon de vingt-quatre à vingt-cinq jours (provenant du même nid que le 925). Baie de l'Amirauté, île du Roi-George, 26-X1I-1909. OlSl-.iCX AXTARCTIQUES. 123 Ce SUiia, Iri'S voisin de rcsprco précédeiilc, est surlotit un li;il>iliinl de la zone circumaiilai'cliiiuc. Dans les régions glacéos anshalrs, il ne IVtHjiH'Mte que le nord de l'Antarctide sud-américaine, cl nolannncnt les îles Shetlands du Sud, les ilcs du détroit de Bransfield, la Terre Louis- IMiili[)[)e, les îles Joinville, l'aulcl, Seyniour. IJans toutes ces régions, il est mélange au V. MacoiniiicLi . Dans le détroit de (ierladie, jusqu'à la hauteur de l'ilc W iencke, nous avons rencontré quelques individus isolés de M. (iiihtrdica, mais pas de nids. C'est sur les iles Déception et du Roi-Ceorge, cl prin- cipalement au voisinage des rookeries de Pingouins, que nous avons trouvé les nids de cette espèce (PI. XII, fig. iOi. Un aud' pris le 26 décembre 1*.)0ÎI snr l'ilc du Hoi-George mesurait (SI sur W.') milli- mètres. Ces Oiseaux ont les mœurs comparables à celles du .)/. M(i(((ii miihi] aussi ne reviendrons-nous pas sui' leur étude. Parasites. — Les seuls trouvés sont quel([ues Cestodcs provenant de l'intestin grêle, qui appartiennent au genre Trllirahotrius. .loHiiial ninilliohxi'KjKc {\o'\v carte II, II). W Déccinhre l!)(tS. — Ile Déception. Trouvé (pudipies nids de ces Skuas, plus ou moins isolés les uns des autres, sur les |)ointenienls de roches, jusqu'à une bailleur de 200 à oOO mètres. îl) et l?7 Bécenihre /DOS. — ^'u ipielques Oiseaux isolés dans la traversée du détroit de Bransfudd el le nord dud(''li'oit de (ïerlache. ^7 Xnrenihre llllHL — Ile D('M'eption. Les Skuas sont nond)i'eux, mélangés aux Maccormicks, sur les cadavres de Haleines échoués sur les plages de la baie des Baleiniers. 1.) Décembre 1909. — Au voisinage de la grande rookerie de f/yy. antarctiea qui se Irouve sur la côte est de Déceplion, en regard du détroit de Bransiield, il y a plusieurs nids de M. anlaretieu. Nond)reu\ sont les débris de co(piilles d'œut's de Pingouins (|ni jonchent le sol autour de leurs nids. '26 Décembre 1909. — l'aie de l'Amirauté (île du Iloi-Ceorge^ ; nids 124 OISEAUX ANTARCTIQUES. assez nombreux près de la pointe Thomas, dans le voisinage des Pin- gouins Adélies et l'a[)0us. PROCELLARIIDÉS 11. Oceanites oceanicus (KuliH. N" 91. — Ç, prise sur le nid îiir les rochers au sud de Pelermaiin, O.-II-1909. Iris brun. Couleur générale du corps noire à reflets marron. Rectrices noires. Région sus-cau- dale blanche ainsi que h's parties latérales do la région anale. Bec, tarses, doigts noirs ; membrane palmaire jaune. L.T. : 174. - E. : 386. - A. : 152. - O. : 75. - B. : 13. - T. : 34. - D. M. : 26-5. No 92. — cf , habitat du n^ 91. Iris marron. L. T. : 175. - E. : 390. - A. : 154. - O. : 78. - B. : 13. - T. : 33,5. - D. M. : 26-5. N° 850. — cf, pris sAir le nid, sous un rocher, île Déception, 21-XI1-1909. Iris 1 rua foncé. Estomac : liquide huileux jaunâtre. L. T.: 173. - E. : .383. - A. : 147. - O. : 71. - B. : 11,5. - T. : 33. - D.M. : 28-6. Embryons et poussins : Nos 80. — 1 embryon (lU-I-1909). ^ 88 : 1 embryon (3-II-1909). - 108 : poussin de quel- ques jours : L. T. : 78. - B. : 7. - T. :"9. - D. M. : li-2 (14-11-1909). - 117 ; 1 embryon provenant d'un œuf trouvé dans un nid fait de Mousses et do plumes, caché sous de grosses pierres (17-11-1909). - 118 et 119 : 1 embryon (17-11-1909). — 120 : un poussin de quelques jours (17-11-1909). - 129, 130 et 131 : 3 pous- sins âgés de quelques jours (21-11-1909). - 143 : 1 poussin (5-III-1909). Ile Peter- mann. 0. occanicas est voisin de l'espèce de nos côtes. De te taille d'une Hirondelle, il a le corps noir brunâtre avec une tache Idanche dans la région du croupion. Les pattes sont noires, la membrane palmaire jaune. Ces Procellariens arrivent en novembre dans les régions glacées. On les rencontre partout, en pleine mer, le long des continents, rasant de leur vol rapide la surface des eaux. Us nichent sur les terres basses, rocheuses, libres de glaces, abritant leur O'ul' unique dans des creux de rochers ou sous de grosses pierres, toujours en des endroits difficiles à trouver et qui le plus souvent passeraient inaperçus, si les Oiseaux ne décelaient leur présence à l'approche d'un visiteur en faisant entendre de petits cris. rsous avons trouvé ces Oiseaux dans tous les points de l'.intarctide sud- américaine que nous avons visités. A l'ile Petermann, en janvier 1!>09, nous sonnnes arrivé, après de OISEAUX ANTARCTIQUES. 125 longues roclioiM'lics, à th'iom rir im(> vingtiiine de nids iiai-nii les rochers vers la pointe sud de l'île. La pluparl riaient [)lacés soit sous de grosses pierres, soit dans des fentes de rocliers, au fond de fissures longues et étroites entre deux blocs, toujours à l'abri des cliutes de neige, et aussi des Oiseaux pilleurs connue les Larus et les Mega/esfris. Ces Oiseaux pondent beaucoup plus tardivement que les autres espèces qui habitent les contrées glacées australes. C'est seulement au début de janvier l!»()ll que les premiers œufs furent trouvés. Valette avait df'-jà signalé qu'aux Orcades du Sud, en 1901, les premiers leul's n'avaient pas été pondus avant la fin de décembre (1 ). Les nids sont très difficiles à découvrir : la seule chose qui puisse les faire pressentir, c'est l'entrée ou la sortie des adultes, — ou encore leurs cris lorsque, les œufs étant éclos, ils entendent du bruit près d'eux. Ce nid est fait en général d'une simple dépression dans le sol avec quel- ques plumes, parfois aussi quelques Mousses et Lichens. Près de ces nids on retrouve presque toujours des débris de coquilles des œufs n'ayant pas couvé et parfois les cadavres déjeunes Poussins séchés et momifiés, ce qui montre que ces Oiseaux viennent nicher d'une année à l'autre dans les mêmes endroits. Les œufs sont blancs (PI. L\, fig. 38, J). Nous avons trouvé le premier œuf le 10 janvier: il reiilermait un embryon âgé de quelques jours. In autre ceuf fut découvert le .'î février, (^inq œufs furent trouvés dans cinq nids le 10 février. Ce mèiue jour, je trouvais le premier poussin dans un autre nid. D'autres poussins ont encore été capturés le 21 février et le o mars. L'incubation doit durer de trois à quatre semaines. Voici les dimensions des quelques o'ufs que nous avons conservés : (1) L.-ll. VAi.EriE, loc. cit., ]). (il. 126 OISEAUX ANTARCTIQUES. 1 NUMÉaO d'oi-drc. LONGUEUR en milliiiiitrcs. LAIiClEUR en niillinu-lFfS. LOCALITÉ. DATE. 544 .-)4(1 .-)'i7 r)42 Di'criiïlue 1908. — Uaiis toute la traversée du driroit de Di'akc, eulie le cap lloru et les premières terres antarctiques, nous avons aperçu des Procellaires volant autour du hafeau. t^> au '■25 Di'cenihrc I90S. — Ile Déception : Oiseaux volant dans Poi't- Foster. Pas trouvé de nids. 1^6' rt '■27 Déco/i/'if l'.IOS. — (Juelques Oiseaux aperçus dans la traversée des détroits de Bransfield (>t de Gerlaclie. '■29 Df'cemhio 190S. — Oiseaux aperçus dans le détroit de Bismarck et aux environs de l'île Bootlî-\^'andel. II) ./aiirii'r 1909. — lie Petermann : des Oiseaux ont fait leurs nids dans les rochers près de la pointe sud t\o l'île. Trouvé 1 œuf. 14 .Janvier 1909. — En mer, au large de la Terre Adélaïde, aperçu quel- ques Procellaires dans le sillage du bateau. 21 .lanviPr /909. — A 20 milles au sud de l'île Jenny, en naviguant entre les plaques de banquise, vu plusieurs Oiseaux. !25 Ja/H'ier 1909. — Pendant une excursion sur la banquise de la baie Marguerite, vu quel(|ues Oiseaux. Trouvé plusieurs nids sur les îles Jenny et Léonie. 1^"^ Février 1909. — Baie Matha. (juelques Oiseaux autour du bateau. S Février 1909. — Ile Petermann : trouvé plusieurs nids, chacun ayant un o'ul'. IGFévrier 1909. — Trouvé '.') nouveaux nids de l'rocellaires ; découvert le premier Poussin âgé d un à deux jours. n Février 1909. — Trouvé quatre nids : trois avaient chacun un (euf, le quatrième un Poussin. Sur trois de ces nids étaient soit le cf soit la 9, soit les deux adultes. 21 Février 1909. — Visite des nids : trouvé trois Poussins âgésd'environ une semaine. 128 OISEAUX ANTARCTIQUES. 5 Mars Iil09. — Le chien du bord est rentré fciiant un jeune Poussin danssagueulc. H a pris la mauvaisehabitude d'allcrdéniclier ces Oiseaux et de les manger. 52 Avril 1909. — Les derniers Procellaires, jeunes et adultes, viennent de remonter dans le Nord. i*,» Novemirre 1909. — Notre camarade Godfroy a aperçu le premier Oiseau. ^24 Novembre 1909. — Vu deux Procellaires dans le chenal de Lemaire. ^26 Noventhre 1909. — Détroit de Bransfield : ces Oiseaux sont nom- breux autour du <> Pom-quoi Pas? ». '27 .\oveinbre1909. — Nombreux Procellaires à l'île Déception. 2S \ovenihre 1909. — Trouvé quelques nids de Procellaires dans les rochers qui sont à l'est de l'entrée de Déception : il n'y a pas encore d'œufs. C) Di'cemhre 1909. — Nonibi'eux Procellaires dansledétroilde Bransfield. 2S DpceinJ)re 1909. — Même constatation. 2,3 au 27 Décembre 1909. — Trouvéquehjues nids sur l'île du Roi-George, aux environs de la baie de l'Amirauté. Il n'y avait pasencore d'œufs, mais les adultes étaient sur les nids. Les premicu's œufs ont dû être pondus quelques jours après. Janvier 1910. — Départ de Déception ; les Oiseaux sont de moins en moins noml)reux en abandonnant le détroit de Bransfield. S.Janvirr 1910. — L. : 61° S.; G. : 09° AV. P. environ. OuelquesOcmw//M. 9 Janvier 1910. — L. : G(ioS.; G. : 72° 30' W. P. Quelques Pétrels. lOJa/ivirr 1910. — L. : 68° 30' S.: G. : 73° W. P. Arrivée à la banquise. Toujours des Pétrels. // ./anrier 1910. — L. : 09° 1 i' S. ; G. : 78° 10' W. P. Aperçu quelques Pétrels en bordure du pack. 12 Janvier 1910. — L. : 70° 13' S. ; G. : 81o\V. V. Quelques Oiseaux. / / Janvier 1910. — L. : rocellaires. iMifin les Oisoau\ sont de moins en moins nombreux et disparaissent en remontant vers le Nord. PUFFINIDÉS 12. Priofinus cinereus (Gm.). Plus grand que le Pétrel antarctique, les parties supérieures de son corps sont grises ou gris bleuté, tandisque les parties inférieuressontbianches. Le bec jaune pâle passe au gris vers la pointe : tarses et pattes grises. Ces Oiseaux n'babitentpasla région antarctique proprement dite. C'est seulement par hasard qu'on les rencontre au-dessous de 60° de lat. S. C'est surtout une espèce caractéristique do la zone circumantarctique. Le 26 janvier 1910, par 60" S. et 107° l"j" W. P., nous avons aperçu quelques individus volant autour du « Pourquoi Pas ? ». Nous vîmes ces Pétrels en plus grand nombre vers le oij° de lat. S. ; ils étaient rassemblés par petites bandes (Voir carte II, K). 13. Thalassœca antarctica (Gm.). Collection : N° 246. — cf , chenal de Lemaire, en face Petermann, 20-VII-1909. Iris brun foncé ; bec noir grisâtre, tarses et pattes gris ardoisé pâle, griffes brun noirâtre. Estomac : fragments de Méduses. L. T. : 460. - E. : 1 060. - A. : 330. - 0. : 114. - B. : 40. - T. : 47. - D.M. : 67-14. No 247. — cf, chenal de Lemaire, 20-VII-1909. Iris brun foncé. Estomac : fragments de Méduses. L.T.:460. - E. : 1050. - A.: 315. - 0. : 142. - B.:35.- T. : 46. - D.M. : 71-15. N" 248. — cf, chenal de Lemaire, 20-VII-1909. Iris brun foncé. Estomac : débris de Mé- duses. Parasites externes : Aptères parmi les plumes de la région céphalique. L. T. : 445. - E. : 1 040. - A. : 315. - 0. : 132. - B. : 37. - T. : 44. - D. M. : 67-15. No 261. — cfi chenal de Lemaire, 25-VII-1909. Iris marron. Estomac: fragments de Méduses. Parasites externes : Aptères. L. T. : 445. - E. : 1 060. - A. : 330. - Q. : 128. - B. : 39. - T. : 44. - D. U. : 65-16. N° 262. — cfi chenal de Lemaire, 25-VII-1909. Iris brun. Estomac : fragments de Méduses, deux Euphausies. Parasites externes : Aptères. L.T. : 470. - E. : 1 080. - A. : 335. - 0. : 144. - B. : 39. - T. : 43. - D.M. : 67-15. N" 263. — cf , chenal de Lemaire, 25-VII-1909. Iris brun foncé. Estomac : fragments de Méduses. Expédition Chaicol. — Gain. — Oiseaus aniarctiques. 1' 130 OISEAUX ANTARCTIQUES. L.T. :4r.O. - E. : 1 050. - A. : 320. - 0. : 133. - B. : 36. - T. : 45. - D.M. : 65-14. IV[o 271. — o<, île Petermann, 3-Vin-1900. Iris brun. Estomac : fragments de Méduses. L.T. : 460. - E. : 1 030. - A. : 310. - O. : 138. - B. : 37. - T. : 46. - D.M. : 68-16. N» 274. — cf, île Petermann, 3-VIII-1909. Iris brun foncé. Tarses et pattes gris violacé. Parasites externes : Aptères. L. T. ; 460. - E. : 1 060. - A. : 330. - 0- : 1^'2. - B. : 37. - T. : 45. - D. M. : 71-14. No 281. — çf, lie Petermann, 3-VIII-1909. Iris brun. Estomac : vide. Parasites externes : Aptères. L.T. : 435. - E. : 1 010. - A. : 315. - O. : 1.38. - B. : 36. - T. : 41. - D. M. : 59-13. Nous avons de plus cnnservé des Oiseaux dans li^ sel et dans l'alcool. Nous n'avons pu trouver les localités de ponte de ces Pétrels; celles-ci sont encore inconnues. Au cours de la première campagne d'été du «Pourquoi-Pas?» le long de la côte ouest de l'Antarctide sud-amé- ricaine, nous avons aperçu quelques Oiseaux à partir de la latitude du cercle polaire au large de la Terre Adélaïde ; ces Oiseaux devinrent plus nombreux vers le Sud dans la baie Marguerite, et notamment dans le pack au voisi- nage de la Terre Alexandre. Pendant l'hiver les 77ia/as.s(i-ra remontent vers le Nord. A l'île Peter- mann, à jtaitii' du mois de mai, ilfirent de fréquentes visites, chaque fois ([u'une tempête du Nord-Est avait désuni la glace du chenal et formé dans la banquise de grandes lagunes d'eau libre. Rares au début, passant isolé- ment d'un vol rapide, ces Oiseaux se montrèrent en plus grand nombre versle mois dejuilletet on lesvit assez souventpar bandes. Ils remontaient certainement vers le Nord à la recherche de la mer libre dans laquelle ils trouvent leur nourriture. Sillonnant la mer, ils péchaient à sa surface et capturaient surtout des fragments d'une grande Méduse de la famille des (h/anéides appavienani à l'espèce ContlKniya Gaiidichaudii Lesson(l). Tous les Pétrels antarctiques que nous avons capturés et examinés avaient l'estomac rempli de frag- ments de Cœlentérés. A cette époque de l'année, ils semblaient en faire leur nourriture exclusive. Ces Méduses furent d'ailleurs trouvées en abondance, pendant les mois de juin et juillet, dans le chenal de Lemaire. (I) (I. Maas, Méduses {Exp. uiit. t'r..!ic. nat., Documents scientiliques, Spongiaires et Creleiitérés, p. ii, PI. 1, Paris, 1908). OISEAUX AXTARCTIQUES. 131 (Iliaque fois (|ii(' la haïKiuisc se reformai!, les l'élreis antarctiques redevenaient rares au voisinai^e de J'eterniann et revenaient nombreux dès (jue les glaces se dislo(|uaient {\o\v .lonrixtl ornilliohHi'Kiiic). Comme exception à cette nourriture exclusive de Méduses, je vis un Pétrel (') septembre) s'approprier un morceau de graisse de Phoque (pu- trois « Pétrels des neiges » étaient en train de se disputer. Peut-être cet Oiseau était-il afl'amé ! Avec le retour du printenqjs, dès la lin de septembre, les Oiseaux se firent de plus en plus rares au voisinage de Petermann. Ils étaient redes- cendus vers le Sud, où nous les avons retrouvés nombreux au mois de janvier pendant la navigation en bordure de la banquise (Voir Joiuiinl ornilhohxjique). Parasites. — Nous n'avons trouvé que des Parasites externes, des Aptères, appartenant à l'espèce l'Iùloptcnis ntelanurcphulas Nitzsch (1 ). Juufiial oniitJtolofjique (Voir carte II, L). 13 Janrier lilOU. — Au large de la l)aie Matha : quelques Oiseauxpassent près du « Pounjuoi Pas ? ». /-/ Janrier lifOO. — Quelcpies Oiseaux dans l'Ouest de la Terre Adélaïde. 'ii Janrh'v IDIID. — A^OmillesauSuddel'îleJenny, aperçndeuxOiseaux. '■2'2. Janrier IDDII. — Ouelqucs Oiseaux au voisinage dela'l'erre Alexandre. a Mai 11)09. — Ile Petermann. Chenal libre : aperçu une di/aine de Pétrels. // et 1'^ Mai l'JOÙ. — (Chenal liltre, quelques Oiseaux. y .tain tl)l)!>. In 7'//r//r^v.s7/vr/ est venu voler autour du l)ateau. '■2 Juin 1909. — Pétrels rares. 16 Juin 1909. — Chenal libre, aperçu quelques Pétrels. /i* .Juillet 1909. — Chenal libre, quelques Oiseaux. ta .Juillet 1909. — Chenal libre, Pétrels. IS .Juillet 1909. — Kn faisant le tour do l'île, aperçu de nombreux Oiseaux vei's la mer lil)re, entre Ilovgaard et Petermann. m .Juillet 1909. — Chenal libre; Oiseaux nombreux. (1) L. ('.. i\euma>n, loc. cil., p. 187. 132 OISEAUX ANTARCTIQUES. 'JO Juillet 1909. — Chenal libre: Tlialassœca nombreux. Lorsque les Oiseaux sont blessés, ils vomissent un liquide épais, huileux, de couleur orange. 'iSJuïUet J909. — Chenal libre, Pétrels nombreux. Capturé un Oiseau qui nageait près du bateau; blessé, il avait toutes les plumes et la peau du côté droit du cou enlevées : cette blessure avait dû être faite d'un coup de bec d'un autre Oiseau. Lorsqu'un Oiseau est blessé d'un coup de l'eu et tombe à la mer ou sur un glaçon, un autre Pétrel, semblant faire officede gardien, vient presque toujours se poser à côté de lui, ets'envole seulementlorsque l'embarcation arrive à une petite distance. Nous l'avons observé quatre fois sur quatre. S5 et 26 Juillet 1909. — Chenaux d'eau libre ; Pétrels en grand nombre ; beaucoup sont posés sur la jeune glace de mer. A la surface de la mer de nombreuses Méduses; beaucoup sont déchiquetées parles Oiseaux (|ui s'en nourrissent. La plupart sont de grande dimension : nous en avons vu plusieurs dont le disque de couleur pourpre violacé et rouge-lie de vin sur les bords avait un diamètre atteignant 0™,70. 2 et 3 Août 1909. — Chenal libre. Nombreux Pétrels. // Août 1909. — La glace se reforme ; les Pétrels sont rares. 13 Août 1909. — Chenal pris. Aperçu un seul Oiseau. t^O Août 1909. — Vu passer quelques Oiseaux. 23 au 25 Août 1909. — Chenal libre ; Thalassœca assez nombreux. 29 Août 1909. — Banquise à perte de vue. Il est passé, venant du Sud, à une assez grande hauteur, de nombreux Pétrels. Ces Oiseaux auront sans doute été surpris par la formation subite de la glace de mer, et ils remontent vers le Nord en quête d'eau libre. 5 Septembre 1909. — Chenal libre; nombreux Oiseaux. Assisté à une scène de pillage de la part d'un Thalussaxa. Trois Pagodroma nivea se disputaient un morceau de graisse de Phoque. L'un d'eux, plus agile que les autres, s'en était emparé et volait à tire d'ailes vers un lieu calme où il pourrait, à son aise, déguster sa proie. Mais bientôt ses deux confrères le rattrapèrent, l'assaillirent à coups de bec, si bien qu'il dut lâcher prise. Le morceau de Phoque tomba sur la neige, suivi dans sa chute par les trois Pétrels recommençant leur bataille. Mais un Thalassœca qui OISEAUX ANTARCTIQUES. 133 passait à ce niomeiil, mil fin à la dispute en s'emparant de la proie. Scptemhre. — Vers la fin du mois, les Pétrels abandonnent peu à jteu le chenal de Lemaire et on les voit partir vers le Sud. 31 Octobre 190i). — Chenal libre. Vu passer un Pétrel. 26 Novembre iOOi). — Quelques Oiseaux dans le détroit de Branslîeld, au voisinage de l'île du Roi-George. 6 Décembre 1909. — Ouelques Oiseaux dans le délroil de Bransfield. lOJanrier 1910.— L. : 08° 30'S. ; G. : 73° W. P. LesPétrelsantarctiques, d'abord rares, deviennent plus nombreux en approchant de la lisière de la banquise. // Janrirr 1910. — L. : 69° li' S. ; G. : 78° 10' W. P. Thakmœca assez nombreux; on les voit fréquemment par bandes de plusieurs individus. 1^2 Janvier 1910. — L. : 70° 13' S. ; G. -.SloW. P. Nombreux Pélrels. 13 Janvier 1910. — L. : OOolii'S. ; G. : 89° W. P. Nombreux Pétrels. 1i Janvier 1910. — Près de l'île Pierre-I^r, Pétrels nombreux, sui'tout au voisinage du pack. 15 Janvier 1910. — L. : G8o23' S. ; G. : 96o50' Vv^ P. Pélrels nombreux. 16 Janvier 1910. — L. : 09° 20' S. ; G. : 102o09'W. P. Pélrels nombreux. // Janvier 1910. — L. : 09o00' S. ; G. : 101° il W. P. Pétrels nombreux. 18 Janvier 1910. — L. (39° 15' S. ; G. : 108» 05' W. P. Pétrels nombreux. 19 Janvier 1910.— L. 70o30'S.; G. : 1 10° W. P. environ. Pélrels nom- breux. W Janvier 1910. — L. : (38 «32' S. ; G. : 1 1 ii^ 1 5' W. P. Pétrels nombreux. ^21 Janvier 19 10.— h. : 70° 05'S. ; G. : 12i°i5'W.P. Pélrels nombreux. '2^2 Janvier 1910. — L. : 68o26'S. ;G. : 1 23° 36'. W. P. Pétrels nombreux. '23 Janvier 1910. — L. : 6Go22' S. ; G. : 121° 47' W. P. Le « Pourquoi Pas? -> a mis le cap au Nord et abandonné la lisière du pack-ice; peu d'Oiseaux : ils deviennent de plus en plus rares. |. 24 Janvier 1910. — L. : 6io07' S. ; G. : 1 16° 06' W. P. Disparition des Pétrels antarctiques. 14. Priocella glacialoïdes (Smith). Collection : 1^0 848. — 9, île Déception, 20-XIM909. Iris brun trùs foncé. Bec rose passant au noirâtre vers la pointe ; narine et base de la mandibule gris-lilas repassant au rose pâle latéralement. Tarses et pattes gris rosé ; griffes gris noirâtre. 134 OISEAUX ANTARCTIQUES. L. T. : 460. — E. : 1 120. — A. : 320. — O. : 150. — B. : 44. — T. : 49. — D. M:. 71-14. N» 489. — cf, île Déception, 20-XII-1909. Iris brun foncé. Estomac : graisse de baleine, liquide orangé huileux, d'une odeur très désagréable. Parasites : quelques Gostodcs dans "intestin antérieur. L. T. : 480. — E. : 1 150. — A. : 335. — 0. : 155. — B. : 48. — T. : 45. — D.M, . 71-16. (Quelques Oiseaux conservés dans le sel, ain' i que des squelettes et des systèmes nerveux: L(> Priocella ssus des falaises à l'est de l'île. 30 Janvier IIIIHI. — Ile Jenny, même observation. Nous n'avons pu, à cause de l'inaccessibilité des falaises, découvrir les nids. 5 Septembre i !)(}',). — Ile Petermann. Un Pétrel est passé dans le chenal de Lemaire. % Nuvenihre 1909. — Deux Pétrels suivent le «Pourquoi Pas? » dans le détroit de Gerlache. 27 Novembre 1909. — Détroit d(> IJransfield. Nombreux Oiseaux. Ils sont en grandes bandes dans l'anse des Baleiniers (île Déception), autour des dépouilles de Baleines. (1) A. RAiLi-iEret A. IIe>rï, loc. cit., p. 38. 136 OISEAUX ANTARCTIQUES. 6 Décembre 1909. — Nombreux Oiseaux dans le détroit de Bransfield. 25 Décembre 1909. — Quelques rares l'riocella dans l'est du détroit de Bransfield. 6 Janvier 1910. — Départ de Déception. Les Pétrels gris sont de moins en moins nombreux en se dirigeant vers le large. 7 Janvier 1910. — En mer, quelques Pétrels gris. 8 Janvier 1910. — L. : 61° 15' S. ; G : 09° W. P. Ouelques Oiseaux.. 9 Janvier 1910. — L. : OlioS. ; G. : 73° W. P. On voit surtout des Prio- eella, avec quelques damiers. 10. Janvier 1910. — L. : 68° 30' S. ; G. : 73° W. P. Prineella assez nom- breux. // Janvier 1911). — L. : 0!)° 1 i' S. ; G. : 78° 10' W. P. Pétrels en assez grand nombre à la sortie du paok-icc. 1^2 .Janvier 1910. — L. : 70° 13' S. ; G. : 81o W. V. Prioee/Ui. i 3 Janvier 1910. — L. : 01)° l.j'S.; G. : 89° W. P. Nombreux Oiseaux. 14 Janvier 1910. — Au voisinage de l'île Pierre-I^'^. Toujours des Prio- ce/la, surtout au voisinage des glaces. 15.Pinvier1910. — L. : ()8o23'S.; G. : 96oo0' W. P. Pétrels. 16. Janvier 1910. — L. : 69° 20' S ; G. : 102° 09' W. P. Pétrels. // Janvier 1910. — L. : 09° 06 ; S. ; G. : 104° 44' W. P. Pétrels. 18 Janvier 1910. — L. : 09° lîi'S. ; G. : 108° Oo' W. P. Pétrels. 19 Janvier 1910. — L. : 70° T.V S. ; G. : 1 1 1° W. P. Pétrels. 20 .Janvier 1910. — L. : 08° 32' S. ; G. : 1 15° lo' W. P. Pétrels. '21 .Janvier 1910. — L. : 70° S. ; G. : 121° 30' W. P. Quelques Oiseaux. A partir de cette date, le << Pourquoi Pas? » remonte vers le Nord ; les Pétrels gris disparaissent. 15. Majaqueus sequinoctialis 'Linné). Cet Oiseau est facilement reconnaissable au vol, grâce à son bec jaune et à sa livrée entièrement noire, sauf une tacbe blanche qu'il présente sous le menton. Dans le vol, il a un profil très allongé, le bec étant rela- tivement long et mince et les tarses et pattes noirs s'étendant plus loin que la queue. De môme les ailes paraissent longues et étroites. Cette espèce habite surtout les région's subantarctiques et principale- OISEAUX AXTAKCTinUES. I37 menl rAtlanli(|U(> Sud. Nous eu avons r(Mi('()ulr('' un individu |i;n' (tIo2!i'dc lat. S., ot I 10" IV.y de lonj;. \V. I'. ; nous ;ivons vu en (iiilic d'assez nom- breux Oiseaux au sud île i"AUauli(|ue, à la hauleur de la côte patai;,o- nienn(\ et dans le détroit de M;ii;ellau (\'oir carie II, Nj. 16. Pagodroma nivea ^(Jinclin). Colkrlio» (1) : No 179. — cf juv. (li'dis à qiialro mois), chonnl do Lemairc, 9-IV-1909. Iris marron ; corps blanc (les pliimrs di' la région dorsale présentent encore quelques taches d'un noir grisâtre clair vers leur extrémité) ; bec et paupières noirs, tarses et pattes gris cendré. Parasites externes : Aptères (2). L.T. : 375. — E. : 810. —A. : 280. — 0. : 133. — B. : 21. — T. : 34. — D. M. : 44-11. NO 185. — 9, 18-IV-1909. Iris brun. Estomac : Poisson. L. T. : 340. — E. : 770. —A. : 255. — 0. : 122.— B. : 21. —T. : .30. — D. M. : 45-11. N" 191. — cf, 3-V-I909. Iris brun. Estomac : vide. L. T. : 395. — E. : 850. — A. : 272. — 0. : 132. — B. : 21. — T. : 35. — D. M. : 48-12. N" 192. — cf juv. (quatre mois environ), 3-V-1909. Iris brun-marron. Quelques plumes du dos ont encore des taches grisâtres. Estomac : Euphausics. L. T. : 350. — E. : 740. — A. : 255. — 0. : 109. — B. : 21. — T. : 31. — D. M. : 44-11. N° 204. — cf juv. (quatre mois environ), 6-V-1909. Iris brun ; tarses et pattes brun noirâtre. L.T. : 380. — E. : 780. — A. : 275.— 0. : 125. — B. : 21.— T. : 35. — D. M. : 49-12. N" 213. — a* juv. (cinq mois environ), 7-VI-1909. Iris brun. Tarses et doigts gris-ardoise brunâtre, palmure gris bleuté. Estomac : Euphausics. L.T. : 350. — E. : 760. —A. : 250. — Q. : 117. — B. : 18. —T. : 31. — D. M. : 4(3-11. No 214. — 9 j"'^'- (cinq mois environ), 9- VI-1909. Iris brun. Estomac : Euphausics, Poisson. L. T. : 370. — E. : 780. —A. : 260. — O. : 126. — B. : 21. — T. : 32. — D. M. : 44-11. N" 218. — cf juv., tué près d'un cadavre de Phoque dont il se nourrissait, 14-VI-1909. Iris marron. L:T. :342. — E. :720.— A. :226. — 0. : 115. — B. : 19. —T. :33. — D.M. : 45-11. N" 219. — 9 juv., 14-VI-1909. Iris brun-marron. Estomac : graisse de Phoque. L. T. : 350. — E. : 760. — A. : 265. — O. : 132. — B. : 19. — T. : 34. — D. M. : 45-12. No 223. — o*, pris à la main, 17-VI-1909. Iris brun. Estomac : vide, gravier. L.T. :395. — E. :840. — A. : 270. — O. : 127. — B. : 23. — T. : 37. — D. M. : 45-12. No 226. — cf , pris à la main près d'un cadavre de Phoque, 16-VI-1909. Iris brun. Estomac : graisse de Phoque. L. T. : 360. — E. : 800. — A. : 255. — O- : l'"'Ô. — B. : 20. — T. : 32.— D.M. : 46-12. N" 227. — cf juv., pris à la main à la nuit sur L- pont du « Pourquoi Pas?» 15-VI-1909. Iris brun. Estomac : Euphausics. L. T. : 355. — E. : 770. — A. : 260. — O. : 128. — B. : 19. — T. : 33. — D. M. : 43-11 . No 230. — cf, 16 VI-1909. Iris brun. Estomac : viande de Phoque. L. T. : 370. — E. : 805. — A. : 260. — Q. : 132. — B. : 20. — T. : 34. — D. M. : 47-11. (1) Tous les Oiseaux capturés ont été pris suit sur l'ilc Petermann, soit dans ses environs (L. Gain'i. 1,2) Tous les « Pétrels des neiges >j (jue nous avons examinés avaient de nuitilireux parasites e.xternes (Aptères) surtout localisés surMa région céphaliqueel le cou (L. Cain) iN'nirPI. .\V,lig.Gtii. Erfiédition Chiirrot. — Gain. — Discaux anlaicli(|ues. I'*^ 138 OISEAUX ANTARCTIQUES. No 231. — cf , pris à la main, 16-VI-1909. Iris brun-marron. Estomac : chair de Phoque. Parasites intestinaux : Ncmatodcs dans l'intestin postérieur. L. T. : 410.— E. : 900. — A. : 285. — 0. : 147. — B. : 22. — T. : 37. — D. M. : 47-12. N° 243. — rf juv. (sept mois environ), 6-VII-1909. Iris brun. Estomac : chair de Phoque. L. T. : 37.5. — E. : 780. — A. : 274. — 0. : 132. — B. : 21. — T. : 32. — D. M. : 49-12. No 2G5. — cf, pris au filet près des cadavres de Phoques, 2-VIII-1909. Iris brun-marron. Estomac : graisse de Phoque. Parasites internes: Gestodes dans l'intestin antérieur et moyen. L. T. : 380. — E. : 865. —A. : 278. —0. : 129. — B. : 23. — T. : 37. — D. M. : 50-13. N° 266. — cf , pris au fdet près des cadavres de Phoques, 2-VIII-1909. Iris brun. Estomac : viande de Phoque. Parasites internes : Gestodes dans l'intestin antérieur et moyen. L. T. : 415. — E. : 920. — A. : 292. — 0. : 142. — B. : 23. — T. : 39. — D. M. : 53-12. No 267. — cf , 3-VIII-1909. Mêmes observations que pour le no 266. L. T. : 400. — E. : 890. — A. : 285. — 0. : 140. — B. : 23. — T. : 40. — D. M. : 52-1-2. N° 268. — 9, prise à la main, la nuit, sur le pont du « Pourquoi Pas ? », 5-VI1I-1909. Le membre postérieur droit est complètement atrophié. L. T. : 380. — E. : 885. — A. : 285. — 0. : 135. — B. : 22. — T. : 37. — D. M. : 53-13. N° 269. — d*i pris au filet, 3-VIII-1909. Iris brun foncé. Estomac : viande de Phoque. L. T. : 370. — E. : 815. — A. : 270. — 0. : 123. — B. : 22. — T. : 33. — D. M. : 49-11. No 282. — cf, pris au filet, 15-VIII-1909. Iris brun-marron. Estomac : viande de Phoque. L. T. : 400. — E. : 890. —A. : 290. — Q. : 137. — B. : 23. — T. : 36. — D.M. : 51-12. No 283. — cf, pris au filet, 15-VIII-1909. Iris marron. Estomac : viande de Phoque. Para- sites internes : Gestodes dans l'intestin. L. T. : 380. — E. : 860. —A. : 280. — 0. : 133. — B. : 22. — T. : 36. — D. M. : 49-12. Oiieaux conservés dan; le sel et l'alcool, pièces anatomiques, systèmes nerveux. Le l^(i(jO(lfOiiKi nicea est un des plus jolis Oiseaux des régions aid;i re- liques. Il est d'un blanc pur, sauf le bec, les paupières, les tarses et les pattes, qui sont noirs, taches qui seules permettent de le distinguer lors- qu'il se profile sur le fond immaculé des neiges. Nous avons aperçu ces élégants Oiseaux au cours de la première cam- pagne d'été en janvier 1900. Ils étaient assez nombreux au-dessous du Cercle polaire, et tous les jours nous en avons rencontré dims les parages de la Terre Adélaïde, de la baie Marguerite et aux alentours de la Terre Alexandre. Nous n'avons pas trouvé leurs lieux de ponte dans les parages explo- rés par le renions pour éviter de 140 OISEAUX ANTARCTIQUES. pareilles catastrophes, il est arriv('' que maintes fois des Oiseaux reiiiient des douches d'eau bouillante qui en tuèrent |)lusieurs. Au début du })rintemps, àpartir de septembre, les « Pétrels des nei}i,es)) quittèrent peu à peu notre station d'hivernage pour redescendre vers le Sud. Les Oiseaux étaient devenus très rares en octobre, et nous n'en vîmes plus en novembre. Ces Pétrels peuvent fournir des renseignements aux navigateurs, car leur présence, en pleine mer, est presque toujours l'annonce que la bau- quise est proche. Nous l'avons constaté souvent. Le 23 décembre 1909, tandis que le « Pourquoi Pas? » faisait route dans l'est du détroit de Bransfield pour chercher à atteindre l'île Joinville, il rencontra les pre- miers Prt^ro^/ro?//!^ par 6.3° de lat. S. et61°0.^' de long. W. P., tandis que quelques milles plus à l'est il trouvait un pack dense qui l'empêchait de continuer plus avant dans cette direction. De même, après avoir perdu de vue les Pagor/roj/ta, naviguant en mer libre à 60 ou 80 milles dans l'ouest du continent antarctique sud-américain, nous retrouvions suintement ces Oiseaux le 10 janvier 1910 par environ (iHo 30' de lat. S. et 70° 50' de long W. P., à quelques milles seulement au nord de la banquise. Au cours de cette navigation, (jui se continua en bordure des glaces entre le 76^ et 124° de long. W. P., nous aperçûmes constamment des <( Pétrels des Neiges ». Les Oiseaux disparurent lorsque le <> Pourquoi Pas? », ayant mis le cap au Nord, laissa derrière lui les dernières glaces de dérive. Le IC) juin 1909, nous avons fait, sur un individu âgé de six mois, une prise de sang pour la numération des hématies : nous avons trouvé une moyenne de 3 000 000 par millimètre cube : leurs dimensions étaient de 14 à lîj ;y. sur 7 à 8 ;y. ; l'Oiseau avait une température de + 39°, 8. Parasites. — Les parasites externes sont fort nombreux chez tous les individus que nous avons capturés : ils sont presque toujours localisés vers la région céphalique et le cou. Ces Mallophages se rapportent aux deux espèces suivantes : Philoj)terus nielaiKxejilialus Nitzsch et Degee- riella Cliarcoti Neumann (1) (i'I. XV, tig. Oli). (l) L. ('.. .Neumann, foc. cit., p. 1H7, 191. OISEAUX ANTARCTIQUES. 141 \,r^ Ccsiddos l'enconln-s (l;uis riiilcslin ont parfois uim vini;laiiu' de cenliiuMros de loni;iuMir. !>(' M) aoùl, nous avons fronvi' un /'. /i/rra mort sur la Ijauquiso : uu aniic l'rlrcl ôtait couché à cùlé du cadavre qu'il semblait garder (IM. \l\', lif;. 00). En faisant Tautopsie de l'Oiseau, nous avons constaté ((u'un C.estode obstruait complètement Tinlestin moyen sur une loni^ueur d(^ i centimètres. (ies Helminthes se rapportent au i:,enre Tethrabothrius et notamment à l'espèce 7'. hcterorliiii^ Dies (1). Journal ornilhobxjiqKP (Voir carte II, Oj. 13 Janvier i909. — En mer, au large des îles Biscoë ; par 66° de lat. S. , aperçu deux Parjodronia. U Janvier JiKH). — A ((uelques milles dans l'ouest de la Terre Adé- laïde : quelques Pétrels des neiges. Il) Janripr 1909. — Au large de la Terre Alexandre : des Oiseaux volent au-dessus du pack. 'Ji Janciei' 1909. — \hm>^](- N.-W. de la Terre Alexandre : Pétrels autour du bateau. 1"' Février 1909. — Baie Matha : Pétrels assez nondireux. 11 doit y avoir des nids sur quelques falaises rocheuses. 9 Avril 1909. — Ile Petermann. Les Pétrels des neiges font leur appa- rition dans le chenal de Lemaire. Les Oiseaux viennent du Sud. 18 Avril 1909. — Les Pétrels passent nombreux au-dessus de l'île. Il y en a beaucoup dans le chenal : on les voit plonger pour atlrapei' les Eu[)hausies. 19 Avril 1909. — Plus de Pétrels dans le chenal. Leur absence tient à ce que la banquise s'est formée. '23 Avril 1909. — Revu deux Pétrels. '24 Avril 1909. — Deux Pétrels, t^'y /Ir/vV /.mv. — Deux Pétrels. 3 Mai 1909. — Chenal libre; il est passé des quantités de Pétrels, tous venant du Sud. (1) A. IIaili.iet et A. Henry, lor. cit.. \i. 30. 142 OISEAUX ANTARCTIQUES. 4 Mai l!l(>!>. — Chenal libre : nombreux Pétrels. 5 Mai 1909. — Chenal libre : nombreux PiMicls. 6 Mai 1909. — Chenal libi'c : il est passé toute la journée une quantité de Pétrels des neigesvenant du Sud. 7 M, l'ayant a[)erçu, vola droit sur lui. Il n'en était plus qu'à une petite distance lorsque le Pé.trel, eiïrayé, s'envola eu faisant des détours, échappant ainsi, grâce à la vivacité de ses mouve- menls,aux poursuites de l'Ossifrage. •■J ./aillrt 1909. — Noiidireux Oiseaux; ils viennent chercher leur nour- riture autour du bateau, dans les déchets de la cuisine et du labora- toire. 4 Juillet 1909. — Les /'tif/dilro/i/n sonl -assez égoïstes : ils n'aiment pas partager leur nourriture avec les Chionis qu'ils chasseni, quand iisnesont pas chassés par eux. 19 Juillet 1909. — Pétrels nondjr(Hix. t^> Juillet 1909. — Les Pétrels ont une façon toute particulière de plonger pour prendre dans la mer les petits Oustacés dont ils se nourris- sent. Posés sur l'eau, ils sautent en se [)oiissant vivement avec leurs pattes, décrivent une courbe hors de l'eau, puis l'etombent dans la mer la tète la première ; ils recommencent ainsi plusieurs fois de suite. '■2 Août 1909. — Les Pétrels sont toujoui's en grand nombre à Peter- mann. Autour des carcasses de Phoques, il y en avait une cin(|uantaine couchés sur la neige. If Août 1909. — Pétrels nombreux. 2:) Août 1909. — Toujours beaucoup d'Oiseaux. iO Sejiteûihre 1909. — Les Oiseaux sont moins nombreux à Pctcrmann. Ils commencent à regagnei' le Sud. Il Septemhre 1909. — Pétrels rai'es. :] (hitiJire 1909. — l'rès peu d'Oiseaux aux abords de Petermann. Presque tous sont repartis dans le Sud. 3i Octobre 1909. — Aperçu un Pétrel. 144 OISEAUX ANTARCTIQUES. 35 Déccnihrr 1909. — Détroit de Bransficld, en bordure du pack. Aperçu deux Pagodroma. JO Janvier 1910. — L. : 08° "iO'S. ; G. : 7 io W. P. environ. Nous retrou- vons les « Pétrels des neiges » en arrivant en vue de la banquise. // Jancier 1910. — L. : (39o J4'S. ; G. : 78° 10' W. P. Pénétration dans un pack très dense. Nombreux Pétrels des neiges. 1'2 Janvier 1910. — L. : 70° 13' S.; G. : 81° W. P. Nombreux Pa;jo- droma. 13 Janvier 1910. — L. : (iOo lii'S. ; G. : 89° W. P. Les Pétrels, assez nombreux lorsque nous longeons les glaces, deviennent rares dès que nous nous en écartons. 14 Janvier 1910. — Près de l'île Pierre-Ier. Pétrels nombreux. 16 Janvier 1910. — L. : 69o 20' S. ; G. : 102° 09' W. P. Plusieurs Pétrels volent autour dune plage de drift-ice qui s'est détachée de la lisière du pack. // .lanvicr 1910. — L. : G9o 00' S. ; G. : iOioji'W. P. Nombreux Oiseaux. 18 Janvier 1910. — L. : 69° 15' S. ; G. : 108o05' W. P. Pagodroma. 19 Janvier 1910. — L. : 70° 2'^' S. ; G. : 111° W. P. Nombreux Pétrels. •21 Janvier 1910. — L. : 70o0:i' S. ; G. : 121° la' AV. P. Pagodroma. t^i» .hiJirier 1910. — L. : 08° 26' S.; G. : 125° 30' W. P. Nombreux Oiseaux. Mais, dès que le << Pourquoi Pas? » fait route au Nord et aban- donne les glaces, les Oiseaux disparaissent. 17. Ossifraga gigantea (Gm.). Collection : N° 85. — 9, tuée sur la banquise près de l'Ile Jenny (baie Marguerite), 29-1-1909. Iris brun grisâtre avec taches brunes. Estomac : chair de Phoque. L.T. : 835. — E. : 1 950.— A. : 515. — O. : 205. — B. : 88. — T. : 79. — D. M. : 113-20. N° 86. — 9î prise à la main près do l'île Jenny, 30-1-1909. Iris blanc grisâtre et brun. Estomac : graisse de Phoque. N" 136. — cf , tué à coups de bâton sur un cadavre de Phoque, lie Petermann, 21-11-1909. Iris blanc grisâtre avec taches brunes. Estomac : plumes de Pingouin, viande de Phoque. Région ventrale gris clair, dorsale plus foncée. L. T. : 945. — E. : 2 080. — A. : 540. — O. : 262. — B. : 103. —T. : 88. — D. M. : 143-24. OISEAUX ANTARCTIQUES. 145 N" 144. — cf, pris à la main près de carcasses de Pingouins, Potermann, 11-III-1909. Iris i;ris jaunâtre clair avec tai'lii's lii'iiii fimi'é. Kstnniac : plumes de Pingouin (290 grammes). L.T. : 910. — E. : 2 050. — A. : 530. — Q. : 245. — B. : 102. — T. : Vfi. — D. M. : 142-26. N" 150. — 9i tuée sur un cadavre de Phoque, île Petermann, 21-III-1909. Iris gris jau- nâtre pâle tacheté de brun. Estomac : viande de Phoque. L. T. : 840. — E. : 2 040. — A. : 510. — 0. : 220. — B. : 92. — T. : 75. — D. M. : 1,38-22. N° 278. — cf , tué au fusil sur un cadavre de Pyg. papim, île Petermann, 8-VI 11-1909. Iris jaune très pâle au.x; taches gris-fusain. Corps blanc. Estomac : viande de Phoque, plumes de Pingouin. Parasites externes : quelques Aptères. L.T. : 920.— E. : 2 100. — A. : 525. — Q. : 250. — B. : 100. — T. : 92. — D. M. 147-27. No 914. — cf , baie de l'Amirauté, île du Roi-George (Shetlands du Sud), 30-XII-1909. Iris gris légèrement brunâtre avec taches blanc jaunâtre. Couleur générale du corps brun grisâtre clair. Estomac : graisse de Baleine. L. T. : 870. — E. : 2 000. — A. : 510. — Q. : 240. — B. : 97. — T. : 74. — D. M. : l;.i9-20. Conservé en outre des Oiseaux dans le sel, des squelettes, des systèmes nerveux et des pièces anatoraiques. Nous avons trotivé, chez ces « Pùtrols géants d, tous les intermédiaires de plumage, depuis le blanc pur jusqu'au brun noirâtre foncé. Nous n'avons pu examiner directement leurs nids, mais, le 2i dé- cembre 1909, à notre départ de la baie de l'Amirauté, nous avons aperçu une grande quantité de ces Oiseaux qui devaient nicher près des falaises, à l'est de l'entrée de la baie. Nous avons rencontré ces Pétrels sur toute la côte ouest de l'Antarc- tide sud-américaine. Ce sont de vraies charognards se nourrissant de toutes les dépouilles qu'ils peuvent trouver, ainsi d'ailleurs que d'œufs et de Poussins qu'ils volent dans les nids. A l'île Petermann, ils n'ont jamais abandonné la région pendant l'hiver. Il ne s'est pas passé de mois, pas même de semaine, sans qu'il nous ait été donné d'en apercevoir, parfois en assez grand nombre. Doués d'une vue et surtout d'un odorat extraordinaire, il n'est pas rare, en plein hiver, alors que l'oeil humain ne perçoit aucun animal jusqu'à l'horizon, devoir arriver en quelques heures, sur un cadavre de Phoque nouvellement tué ou sur des dépouilles de Pingouins, une ving- taine de ces Oiseaux. Avec leur bec puissant, ils déchirent de gros lambeaux de chair et de graisse qu'ils avalent gloutonnement, au point Ejcpédition Charcol. — Gain. — Oiseaux antarctiques. 19 146 OISEAUX ANTARCTIQUES. qu'ils ont une grande difficulté à s'envoler après un pareil repas et qu'ils sont le plus souvent obligés de se débarrasser du contenu de leur estomac avant de reprendre leur vol. C'est le moment choisi par le naturaliste pour capturer ces animaux. Quand ils sont à terre, ils ont peine à s'envoler : ils prennent des allures grotesques avec leurs ailes déployées, courant lourdement sur la neige, jusqu'à ce qu'ils aient aci[uis une assez grande vitesse pour se lancer dans l'air. A l'ile Déception, bien qu'ils ne nichent pas dans les environs, nous avons vu des centaines d'Ossifrages, attirés par les nombreux cadavres de Cétacés. Parasites. — Les Aptères que nous avons recueillis sur la tète, le cou elle ventre de deux individus tués sur l'ile Petermann, les 13 septembre etSnovembre 1009, appartenaient à deux espèces nouvelles. M. L.G. Neu- mann, qui a étudié nos collections de Mallophages, a donné à ces deux espèces les noms de P/iilopterus Gaini et Lipeurus Gaini[\). Journal ornithologique (Voir carte II, P). "iB rt 30 Janvinr 1909. — Baie Marguerite. Quelques Ossifrages sur les cadavres de Phoques, près de l'île Jenny. 16 Mars 1909. — Petermann. Nombreux Oiseaux autour de l'île. 3 Avril 1909. — Aperçu deux Ossifrages blancs. '■24 cri/ 1909. — Vu un Ossifrage blanc. ?/ Mai 1909. — Plusieurs Pétrels géants rôdent autour de l'île. î Juin 1909. — Les Ossifrages sont rares : quelques individus isolés de temps en temps. 3 Juiîï 1909. — Une dizaine de Pétrels sont rassemblés autour d'un cadavre de Phoque. 16 Juin 1909. — Tempête de N.-E., banquise en dérive. Nombreux Oiseaux près des carcasses de Phoques. 19 Juillet 1909. — Toujours quelques Pétrels dans les environs de Petermann. M) L. G. Nei-mann, loc. cit., p. 189 et suiv. OISEAUX ANTARCTIQUES. 147 (V Aon/ 1909. — Nous avons lui' de noiubi'ciix Piiii^ouiiis Papous. Los dôpouilles de ces Oiseaux, abandonnées sur l'île, ont attiré une vingtaine dOssifrages, parmi les([uels il y a un individu blanc. .5 Septembre IUDII. — Vu un Ossifrage blanc. Pendant les mois de septembre et d'octobre, des Pétrels sont venus constamment à Petermann ou sur les glacesdu chenal, autour des cadavres de Phoques. % Octobre i'JOO. — Vu un Ossifrage blanc. / Novembre IHOIK — Toujours des Oiseaux sur les carcasses de Phoques. 1^7 NovewJire 1909. — Nombreux Oiseaux aux alentours de l'île Déception, ainsi que dans la baie intérieure, autour des cadavres de Baleines. Vu deux individus blancs. 6 Décembre 1909. — Nombreux Oiseaux dans le détroit de lîransfield. 7 Dècentbre i909. — lie Déception. Vu d<'ux Ossifrages blancs. 13 Décembre 1909. — 11 est passé toute la journée dans Port-Foster des centaines d'Ossifrages. Nous avons remarqué une dizaine d'individus blancs. il Décembre 1909. — Vu une colonie d'Ossifrages près des falaises, à l'est de l'entrée de la baie de l'Amirauté (île du Roi-George). Une centaine d'Oiseaux étaient couchés sur la neige. 6 Janvier 19/0. — Départ de l'île Déception. Les Ossifrages deviennent de plus en plus rares, à mesure que nous faisons route vers l'Ouest. /5 Janvier 1910. — L. : 6O0 I V S. ; G. : ()8o 10' W. P. Aperçu deux Ossifrages dans l'ouest de la Terre Alexandre. 13 Janvier 1910. — L. : (30o 15' S. ; G. : 80° W. P. Vers onze heures du soir, nous avons vu voler un Ossifrage au-dessus du pack. 18. Daption capensis (Linné). Collection : N" 1. — Pris à la ligne à rarrièro du bateau, près de l'Ile Smith, 22-XI 1-1908. L. T. : 395. — E. : 890. — A. : 270. — Q. : 130. — B. : 33. — T. : 44. — D. M. : 59-11. N" 327. — cf. île Petermann, 7-Xl-inn9. Iris brun, bec noir, paupières brun foncé avec une petite tache longitudinale blanche sous la paupière inférieure ; tarses et pattes noires avec plusieurs taches blanches (une tache blanche allongée sur le bord interne du doigt II, ainsi que sur le bord interne de chacune des phalanges des 148 OISEAUX ANTARCTIQUES. doigts III et IV ; les taches blanches du doigt III se continuent sur la palmure. Estomac : Euphausies en partie digérées. Parasites externes : Aptères. L. T. : 395. — E. : 890. — A. : 270. — Q. : 127. — B. : 29. —T. : 42. — D. M. : 03-11. Embryons : 1\'° 399. — 2 embryons dans les premiers jours d'incubation. Œufs trouvés dans les nids situés sur les falaises est de l'entrée de l'île Déception, 28-XI-1909. Les embryons suivants proviennent d'œufs pondus le 2 ou le 3 décembre 1909. Ils ont été mis dans l'étuve (1) le 3 décembre et retirés aux dates suivantes : Nos 483. — Embryon de sept à huit jours (fixé le lO-XII-1909). — 487 : neuf à dix jours (fixé le 12-X1I-1909). — 802 : retiré de l'étuve le lG-XII-1909 : il y a eu arrêt dans le développement. — 855 et 880 : dix-neuf jours (fixés le 22-XII-1909). ■ — 881 et 886 : l'incubation s'est arrêtée vers le dixième jour. — 887 et 888 : 2 embryons de vingt-trois jours (fixés le 2(3-XII-1909). Quelques Oiseaux conservés dans le sel, des squelettes et des systèmes nerveux. Les « Damiers du Cap » sont ainsi nommés à cause des taches qua- drangulaires alternantes, brunes et blanches, qui recouvrent leurs ailes. Dès la côte américaine, au sud du cap Horn, ces Pétrels accompagnent souvent en troupes nombreuses les bateaux qui descendent vers le Sud. Nous les avons trouvés en décembre 1908, à l'Ile Déception, et notamment dans l'anse des Baleiniers, où ils sont par bandes de plusieurs centaines. Nous avons aperru en mer quelques individus, au cours de la première campagne d'été, au large de la Terre de Graham. Pendant Ihivernage à l'île Petermann, ce n'est que très rarement que nous avons vu des Oiseaux isolés en mai, juin et novembre. Par contre, ils étaient nombreux en novembre et décembre, dans les détroits de Gerlache et de Bransfield. Pendant la seconde campagne d'été, ces Pétrels ont surtout été observés aux environs du cercle polaire ; le long de la banquise, par 69o de lat. S., nous n'avons rencontré que de rares individus. C'est à l'ile Déception, en décembre 1909, que nous avons trouvé leurs nids. Ces nids étaient placés dans les falaises les plus escarpées de l'île, à l'est de l'entrée de Port-Foster. Malheur à celui (|ui leur va rendre visite, s'il ne connaît à l'avance les mœurs déplorables et malpropres du Damier. Il laisse approcher le visiteur sans paraître s'en soucier, mais, lorsque ce dernier se trouve à portée, il projette sur lui, à plusieurs (Ij Voir p. 132 (L. Gain). , OISE A UX A NT A RCTI{) UES. 149 it'|iris('s, ol ;ivcc une adresse l'omarquable, le contenu de son estomac : liquide huileux, de couieui' orangée, à odeur infecte, qui ne laisse pas que de surprendre désagréablement et de provoquer, parfois, chez le malheu- reux visiteur, une manifestation analogue à celle de l'Oiseau, mais chez lui, (oui à fait involontaire ; seulement alors, lorsque ce moyen de défense leur vient à manquer, les Damiers consentent à abandonner leui' nid. Les nids sont faits soit dune simple dépression dans le sol, avec quelques petits cailloux, soit d'une excavation dans le rocher. Ils sont toujours dilliciles à trouver, placés le long de falaises abru[)tes (PI. XV, fig. 68, 69,70,71). Il y a un seul n^uf d'un blanc pur (PI. XV, fig. 71). J'ai cependant observé un nid qui avait deux œufs : il est presque certain que deux femelles avaient pondu dans le même nid. La |)ontc commence dans les derniers jours de novembre ; elle atteint son maximum au début de décembre. Le tableau suivant donne les dimensions et les poids des œufs (PI. IX, fig. 37, Q) : NUMÉRO LONGUEUR LARGEUR en en POIDS. LOCALITÉ. DATE. d'ordre. luillitnèlrcs. millitnètres. G.7.» (•)7 17 SI) llo Déception. 3-XII-190'.). (•>(•)() 1)8,.") 45 75 — — (Kil (11,5 42 58 — — 01 y iVJ iC),.-) 53 — — (k;:! fj'i m,', 53 — — (ICii (>0,5 42 55 — — (jr.r> (12 42.5 • OU — — (JC)(i 08 4i..") 70 ~ N'ayant pu suivre le développement des œufs de D. capensis sur place, nous sommes arrivés à en faire couver un certain nombre, ce qui nous a permis d'avoir une série d'embryons de cette espèce aux diflférents stades de l'incubation. Nous attribuons à cette incubation une durée d'environ quatre semaines. Parasites. — Les quelques Cestodes que nous avons trouvés dans 150 OISEAUX ANTARCTIQUES. l'intestin do D. capensis se rapportent à l'espèor Tethrahothrius hcleid- clitus Dies (1). Les parasites externes sont assez rares sur D. capensis. Les deux Mal- lophages trouvés appartiennent à respèce Lipetirus (iarlti Tasohen- berg(2). Journal oyviithologiqiœ (Voir carte II, Q). W au '21 Octobre 1908. — Pendant la traversée de Rio-de-Janeiro ù Buenos-Ayres, nous avons rencontré quelques rares Damiers qui nous ont suivis. ^24 Novembre au i" Dècemhre J!)l)8. — Les Pétrels sont plus communs entre Ikienos-Ayres et Punta-Arenas, surtout vers la fin de la traversée, au voisinage du détroit de Magellan. t^i* Décembre 1Q08. — Les Damiers sont très nombreux au sud du cap llorn. Une troupe d'une centaine accompagne le « Pourquoi Pas? ». Ils se tiennent surtout à l'arrière du bateau. Ils sont faciles à prendre à la ligne. Quand des débris de la cuisine sont jetés du bord, les Oiseaux se posent sur l'eau, chercbent leur nourriture, puis toute la bande s'envole et rejoint le navire. i*.'? au 25 Bccemhro f908. — Ile Déception. — Les Oiseaux sont par milliers au voisinage de l'Ile, attirés par les nombreuses carcasses de Baleines que la mer transporte de tous côtés. 26 Décembre 1908. — Rencontré des Damiers dans les détroits de Bransfield et de Gerlacbe. Je n'en ai ])lus revu à partir du chenal de Roosen. 13 .lancier 1909. — En mer, au large de la baie Matba et de la lerrc Adélaïde : aperçu quelques Pétrels. 6 Mai 1909. — lie Petermann. Chenal libre : vu quelques Damiers. iô Juin 1909. — (Ihenal libre : il est passé un Damier. 27 Juin 1909. — Deux Damiers sont passés près de la côte nord de Petermann. (1) A. Railiikt et A. Henry, loc. cit., p. 38. (2) L. C. Neumann, loc. cit., p. 192. OIS EA UX A N TA KC TIQUES. 151 ;>' Xniu'iiiluc /.W.V. — l'ii Dîiniier vciinnt du Sud est pnssé dans le chenal. 7 .\(ir('/i//iir 1909. — Vu un Pélrel qui se reposait sur Tt-au, près de Port- Circoncision. •■H) .\nrrj//hrr 1909. — Un Damier est passé dans le chenal. '■26 .\orr//tl>/(' 1909. — En niei- : ajierru de nombreux Oiseaux dans le détroit de Gerlache. '27 Xovemhro 1909. — Détroit de Rransfield : plus le « Pourquoi Pas? » approche de l'île Déception, plus les Damiers sont nombreux. Dans l'anse des Baleiniers (île Déception), les Pétrels sont posés sur l'eau : ils forment des bandes de plusieurs centaines d'individus. 28 iVovembre 1909. — lie Déception. Visite aux rochers situés dans Test de la passe : ils sont formés de tufs Yolcanicjues qui atteignent près de 200 mètres de hauteur. C'est dans ces falaises, le plus souvent très escarpées et difficiles d'accès, que les Damiers font leurs nids. Trouvé 4 œufs sur 22 nids rencontrés. 3 Décembre i909. — Cherché des œufs dans les falaises de Déception. Trouvé 43 nids dont 20 avaient des o'ufs. 4 Dècemhip 1909. — Trouvé quelques nids de Pétrels dans les falaises de la pointe ouest de l'entrée de l'île. 6 Décembre i909. — Chasse à la Baleine dans le détroit de Bransfield : aperçu beaucoup d'Oiseaux. 7 Décembre 1909. — Déception ; il y a d'autres colonies de Damiers qui nichent dans les falaises de la pointe de rochers formant cap, sur la côte est de l'île, en bordure du détroit de Bransfield. 21 Décembre 1909. — Baie de l'Amirauté (île du Roi-George). Aperçu d'assez nombreux Damiers. 6 Janvier 1910. — Départ de Déception. A la sortie de l'île, des bandes d'Oiseaux qui deviennent de moins en moins nombreuses en allant dans l'Ouest. 7 Janvier 1910. — Au large de l'archipel de Palmer. Quelques Oiseaux. 8 Janvier 1910. — L. : (34° lo'S. ; G. : 69» W. P. Quelques Oiseaux. ,9 Janvier 1910. — L. : 06° S. ; G. : 73° W. P. Dans la soirée nous 152 OISEAUX ANTARCTIQUES. avons dépassé le cercle polaire; ce sont surtout des Damiers, avec quel- ques Priocella glacuihidon ^ (|ui sont en vue. 10 Janvier 1910. — L. : 68o30'S. ; G. : 73° W. P. Les Damiers sont de moins en moins fréquents ; ils disparaissent dans la soirée. 14 Janvier 1910. — Au large de l'île Pierre-Ier. Aperçu quelques Damiers. 15 Janvier 1910. — L. : 68o23'S.; G. : 96° 50' W. P. Quelques Damiers. COUVEUSE Dans la liste des embryons que nous avons mentionnés pour cha- que espèce, il y en a certains qui sont notés comme ayant été obtenus en couveuse (notamment pour les Oiseaux suivants : Pijcherches océano- graphiques. Nous avons donc dû chercher un moyen qui nous permît d'obtenir les embryons de certains Oiseaux dont nous avons pu recueillir les œufs au moment de la ponle. Nous disposions à jjord d'une petite étuve à eau, composée d'un cylindre en cuivre à double i)aroi, terminé en cône à la base ; dans la chambre intérieure, nous avions disposé trois tablettes superposées sur lesquelles nous rangions les onifs. Le dessus de l'étuve fermait au moyen d'un couvercle : dans celui-ci, était ménagée une ouverture qui laissait passer un thermomètre allant dans la chambre intérieure. Un(^ lamjx' nous servait de source calorifique. Le réglage de l'appareil dul se faire i»ar tâtonnement, en cherchant à quelle distance du fond de l'étuve il fallait placer la source de chaleur pour obtenir la température désirée. Les moyens rudimentaires dont nous disposions, la place presque impossible à trouver où cette étuve pût être garantie contre les nom- breuses causes extérieures pouvant inlluencer sa température et la faii(^ varier, les allées et venues continuelles, les courants d'air inévitables. OISEAUX ANTARCTIQUES. I53 forniiiiciil ;mUiiil de racleurs (jui nous permettaionl de luctlro en doulc la bonne marche de rappjireil cl riiiti-rèt des résultats à obtenir. Dès le début de novembre lOO'.t, nous avions placé cette étuve dans un angle du carré, derrière le poêle, le seul endroit où il se trouvât quelque chance d'arriver à un fonctionnement pas trop défectueux de l'appareil. Mais les courants d'air incessants, la chaleur du poêle, et forcément aussi le manque desoins nous obligèrent à chercher un emplacement plus isolé. Quoique la place fût des plus restreintes, nous avons logé l'étuve dans un coin de notre cabine. Après avoir constaté qu'une simple lampe à essence ne pouvait nous donner une chaleur suffisante, la chambre inté- rieure ne dépassant pas + 23°, nous avons abandonné celle-ci. pour une lampe à pétrole. Après plusieurs jours de tâtonnements, nous sommes arrivés à assurer une température moyenne de + 37° à + 39° (nous avions constaté que la température de divers Oiseaux variait aux environs de + 39°). Pour éviter les grands écarts de température qui avaient lieu conti- nuellement à l'intérieur du bateau, aux variations aussi qui se produi- saient constamment dans la source de chaleur, il nous a fallu, pendant sept semaines (du 14 novembre au 27 décembre 1909), exercer une sur- veillance de tous les instants. Chaque jour, matin et soir, les œufs étaient mis à l'air quelques instants et retournés! Malgré tous les multiples inconvénients impossibles cà éliminer dans les circonstances où nous nous trouvions, les résultats dépassèrent ce que nous attendions. Et si certains œufs, après avoir couvé quelques jours, s'arrêtèrent dans leur développement (notamment les œufs de /'. papua), chez d'autres l'incubation se poursuivit normalement (S. vittata, et surtout D. caprnsis). Mais il est certain que la température de 37o à 39° à laquelle étaient soumis les œufs appartenant à des espèces différentes d'Oiseaux ne con- venait probablement pas à tous. Trop forte pour certains, elle ne l'était peut-être pas assez pour d'autres. De plus les conditions dans lesquelles couvaient ces œufs étaient très différentes des conditions ordinaires. Cependant, grâce à ce procédé, nous avons pu notamment nous pro- curer une collection d'embryons de D. capensis aux différents stades de Expédition Charcot. — Gain. — Oiseaux antarctiques. 20 154 OISEAUX ANTARCTIQUES. rincubation, depuis les premiers jours jusqu'au vingt-troisième, c'est-à- dire quelques jours seulement (4 ou 5) avant l'éclosion du Poussin. En nous basantsur ces résultats, acquis dans des conditions déplorables, nous ne saurions trop recommander aux expéditions futures l'usage de couveuses pour se procurer des séries d'embryons. On arriverait, avec ce procédé, à combler une lacune pour certaines espèces, dont l'embryogé- nie est fort peu connue ou même totalement ignorée. 19. Prion desolatus (Gm.). Les (< Pétrels bleus » ou « Oiseaux des baleines » ne nichent pas dans les régions antarctiques. On les rencontre seulement dans les Océans polaires, volant par petites troupes, d'un vol très rapide, à la surface de la mer, faisant leur nourriture dos petits animaux qui forment le plancton. Nous les avons vus presque journellement pendant la navigation d'été depuis le détroit do Bransfiold, et plus au sud on bordure de la banquise, entre le 58° et le 125" de long. W. P., jusqu'au 55° de lat. S.; mais ils ne furent nombreux qu'entre le 60'*^ et le 65° de lat. S. Nous ne pouvons dire avec certitude si les Oiseaux aperçus apparte- naient au P. desolatus ou au P. Bcinksi. Les espèces de « Prions » se distinguent difficilement au vol. Toutes nos observations relatives à ces Oiseaux ont été faites au cours de la navi- gation, et toujours aune certaine distance du bord; aussi sont-elles dou- teuses au point de vue spécifique. Journal ornithologique (Voir carte II, H). ?7 Novembre WOI>. — Détroit de Bransfiold : rencontré un « Prion ». 6' Déceinho 1909. — Aperçu deux Oiseaux. 7 Janvier 1910. — Au large de l'archipel de Palmer. Quelques Oiseaux. 8 .Janvier 1910. — L. : 61° 15' S. ; G. : 69° W. P. Quelques Oiseaux. .'/ Janvier 1910. — L. : 0(3° S. ; G. : 73° W. P. Aperçu deux « Prions ». 14 Janvier 1910. — L. : OSo 30' S. ; G. = 80° 48' W. P. Vu trois Oiseaux. 15 Janvier 1910. — L. : (38o23 'S. ; G. : 96° 50' W. P. Quelques Oiseaux. 17 .Janvier 1910. — L. : C»!»» 06' S. ; G. : 404° 44' W. P. Deux Pétrels. OISEAUX ANTARCTIQUES. 155 19 Janvier 1910. — L. : 70° 2;i' S. ; G. : M 1° W. V. lu l'rlicl. n, laurier 1910. — L. : r.(>o 22' S.; G. : 121° 17' W. I'. Vu un Oiseau. '21 Janrirr 1910. — L. : (iio 7' S. ; G. : I lO" ."id' W. V. ., Prions » assez nombreux autour du bateau. '25 Janrirr 1910. ^L. : (i|o23' S. ; G. : 1 10° 39' W. P. Prions nombreux; aperçu à plusieurs reprises une bande d'une trentaine d'individus. 'K) Janrirr 1910. — L. : OS" S.; G. : 107» 20' W. P. Observé moins d'Oiseaux. 27 Janrirr 1910. — L. : 'M¥ :J2'S. ; G. : I02o30' W. P. Quelques Oiseaux. 28 Janrirr 1910. — L. : 55° ai' S. ; G. : 07° \2' W. P. Les « Prions .. ont disparu. 20. Halobaena caerulea (Gm.). On arrive assez facilement à distinguer ces Oiseaux des J'/ions grâce à hi couleur blanche d(^ rextrémité de la cjueue. Nous en avons rencontré quelques individus en janvier 1910, tandis (|ue le « Pourquoi Pas? » faisait route au Nord. Nous vîmes trois de ces Oiseaux par environ 61° 23' de lat. S., et 1 16° 56' de long. W. P. ; l'un volait de compagnie avec une troupe de Prions (Voir carte II, S). Le 27 janvier, par 36° 32' S. et 102° 30' long. W. P., nous avons vu d'assez nombreux individus. Nous avons croisé plusieurs Oiseaux de cette espèce jusqu'au cap Pilar, à l'entrée du détroit de Magellan, du côté du Pacifique. L'Expédition de la « Discovery » s'était procui^é un spécimen de celte espèce par 62° S. et 1 10° de long. W. Gr. DIOMÉDÉIDÉS 21. Diomedea exulans (L.). Collection. N° 290. — 5 juv. (douze mois), tuée dans Port-Foster (île Déception), 2-1-1910. Bec mauve légèrement rosé très pâle, passant au jaunâtre vers la pointe. Paupières laque carminée rose ; iris brun grisâtre. Tarses et pattes d'un bleu légèrement gri- sâtre très pâle avec un peu de violacé. Corps blanchâtre ; partie supérieure des ailes brun grisâtre. Estomac : graisse de Baleine. Parasites externes : I.xode et de nom- breux Aptères. 156 OISEAUX ANTARCTIQUES. L. T. : 1 100. — E. : 2 880. — A. : 670. — Q. : 265. — B. : 164. — T. : 96. — D. M. : 160-20. Nous vîmes quelques-uns de ces Albatros clans les parages de l'ile Décep- tion, attirés vers cette région par les nombreuses dépouilles de Baleines. Vers le Sud, ils étaient rares au voisinage dupack-ice : cependant quelques individus furent aperçus jusqu'à la latitude de 08° 30' S. Parasites. — Nous avons trouvé une nymphe d'un Ixode appartenant à l'espèce Ixodes [Cerali rodes) putus (Cambridge), et de nombreux Aptères localisés sur la tête, le cou et le ventre. L'un de ces Aplères appartenait à l'espèce Lipeuriis fero.v Giebel, tous les auti'es à l'espèce Ta-ichenherfjiella brevis (Dufour). Journal ormthoJogiqiie (Voir carte II, T). 6 Déeemhre HKHI. — Aperçu un Albatros dans le détroit de Branslield. ^ Janvier 1910. — Deux Albatros ont été vus dans la baie intérieure de Déception : un a été tué. 7 Janvier Uiid. — Au large de l'archipel de Palmer, quelques Albatros volent autour du bateau. 8 Janvier 1910. — L. : 6 i° I :.' a S. ; G. : 69° W. P. Quelques Albatros. 9 Janvier 19 Kf. — L. : 00° S. ; G. : 73° W. 1». Vu trois Albatros; presque toute la journée, ils ont volé autour du « Pourquoi Pas ?» en décrivant de grandes courlx^s. Le corps était blanc, l'extrémité de la queue d'un noir brunâtre; la partie supérieure des ailes noir brunâtre avec épaulettes blanches con- tinuées par quelques taches blanches : elles présentent une frangeblanche sur la région antérieure. La partie inférieure des ailes est blanche, frangée en arrière de noir brunâtre. 1i Janvier 1910. — h. : 0So30'S. ;G. -.SGoiO' \V. P. AperçudeuxAlbatros. i5 Janvier 1910. — L. : 61° 23' S. ; G. : 1 10o39'W. P. Vu deux Albatros. % Janvier 1910. — L. 60° S. ; G. : 107o 1 5' W. P. Vu deux Albatros. Aperçu des individus plus nombreux entre le 00° et le 55° de lat. S., jusqu'à l'entrée du détroit de Magellan. OISEAUX ANTARCTIQUES. 157 22. Diomedea melanophrys (I^oic) Tenim. Nous avons aperçu quelques individus de celte espèce au cours de la seconde campagne d'été du » Pourquoi Pas?, » en janvier l'.MO. Les adultes ont la tète blanche, le bec d'un jaune-citron clair avec la pointe de la man- dibule supérieure d'un beaurouf^e orangé ; l'iris est brun, les tarses et les pattes gris rose. Wilson, qui a observé à maintes reprises cette espèce au cours de l'expédition de la « Discovery», note diverses transformations de couleur chez cet Oiseau. i. Oiseaux ayant la tèle cl le cou blancs, bec jaune orang-é, pointe orangée. 2. — — — — — citron, — — foncé. .'1 — — — — — — — brune. -'1. — — — — — terne, — noirâtre. 7). — — — gris, bec brun foncé, pointe plus sombre (1). Ces remarques concordent avec les quelques notes que nous avons pu prendre sur cette espèce. Aussi, dans les observations suivantes, nous donnons entre parenthèses les numéros dans lesquels rentraient les indi- vidus que nous avons rencontrés. Journal ornitltolo(ji([iie {\o\v carte II, l). 6 Janvier 19 10. — Dé])artde Déception. Aperçu un Oiseau dans le détroit de Bransfield (5). 8 Janvier 19 fO. — L. : 64° \ 5' S. ; G. : 69° W. P. Quelques Oiseaux nous accompagnent : l'un appartenait certainement à la forme n° 5, les autres aux variétés 3 ou 4. 14 Janvier 1910. — Au large de l'île Pierre. I^r. Vu un Oiseau. 13 .Ja?ivier 1910. — L. : 08023' S. ; G. : OOo^O' W. P. Un Oiseau. 16 Janvier 1910. — L. : 69° 20' S. ; G. : 102o09' W. P. Un Oiseau. 20 Janvier 1910. — L. :6So32'S. ;G. : Hool5'W.P. Un Oiseau. '24 Janvier 1910. — L. : GloQ/'S. ; G. : 1 10oo6'W. P. Deux Oiseaux. Au voisinage du déiroit de iMngellan et dans le détroit, ces Oiseaux étaient assez nombreux. (11 E. A. Wilson, Ioc. cit. 5i8 OISEAUX ANTARCTIQUES. 23. Thalassogeron culminatus (Gould). Cet Oiseau est surtout roconnaissable par la disposition des plaques jaunes et noires, sur le bec. La mandibule supérieure est entièrement noire, sauf une bande jaune pâle qui se trouve sur toute la longueur du culmen ; vers la pointe le jaune pâle passe au rose oranj4,é. La mandibule inférieure, noire le long du bord, est partout ailleurs d'un jaune vif; elle se continue par une étroite raie rouge orangé à la base du bec, qui intéresse aussi la commissure des mandibules: pointe noire. Nous avons trouvé quelques individus isolés de cette espèce jusqu'à la lisière du pack-ice (Voir carte II, V). 9 Janvier 1910. — L. : ti6o S. ; G. : 73° W. P. Aperçu deux Oiseaux. 10 Janvier 1910. — L. : 08o30' S. ; (".. : 73° W. P. Arrivée àla banquise. Vu un Oiseau. ^25 Janvier 1910. — L. :61o23'S. ; G. :1 10o39'\V. P. Un Oiseau. '■26 Janvier 1910. — L. : fiOoS. ;G. : 107° 1 5'\V. P. environ. Un Oiseau. 2S Janvier 1910. — L. : 5f')0S. ; 97o30' W. P. environ. Un Oiseau. 24. Phœbetria fuliginosa (Gm.). Nous l'avons trouvé presque journellement pendant la navigation d'été à la lisière de la banquise. Certains Oiseaux avaient un plumage beaucoup plus clair que les autres : ils semblent d'ailleurs y avoir tous les termes de passage entre les individus pâles et les individus foncés. Journal ornithologiqae (Voir carte II, W). // Janvier 1910 — Par67oS., au large de la Terre Adélaïde : vu deux Oiseaux. 6 Janvier 1910. — Départ de Déception. Aperçu un A/Z/^/ziei/j- dans le détroit de Bransfield. 7 Ja/ivier 1910. — Au large de l'archipel Palmer, quelques Albatros volent autour du « Pourquoi Pas ? ». OtSEAUX ANTARCrîÇUÈS. 159 cS' Jfuirirr l!H(). — L. : (i 1° I IV S. ; G. : 09° W. P. Oiielques Albatros. .9 Janrirr 1910. — L. : 00° S. ; G. : 7;5o\V. P. Aperçu six Albatros, deux avaient une livrée claire. 10. Janvier 1910. — L. : 68o30'S.; G. : 73° \V. P., dans l'ouest de laTerre Alexandre. Trois Albatros. 1'-> Janvier 1910. — L. : 70° 13' S. ; G. : Slo\V. P. Deux Oiseaux. i3 Janvier 1910. — L. : 69° 13' S. ; G. : 89° W. P. Un Oiseau. 15 Janvier 1910. — L. : 08° 23' S. ; G. : 9(jo30' W. P. Deux Albatros. 17' Janvier 1910. — L. : 69° 06' S. ; G. : lOi» W W . P. Un Albatros au plumage clair. 19 .Janvier 1910. — L. : 70° 23' S. ; G. : I I |oW. P. Deux Albatros. W .lanvier 1910. — L. : 68^32' S. ; G. : 1 1 3^03' W. P. Un Fuligineux. '21 Janvier 1910. — L. :69o33'S. ;G. : 121ol3'W. P. Un Fuligineux. ^3 Janvier 1910. — L. : (j6o22'S. ; G. : 121o47' W. P. Deux Oiseaux. Î5 Janvier 1910. — L. : 01° 23' S. ; G. : 1 IOo39'W. P. Trois Albatros. '■27 Janvier 1910. — L. : 30032' S. ;G. : 102^30' W. P. Trois Albatros. CHIONIIDÉS 25. Chionis alba (Gm.). Collection : N" 190. — 9i île Petermann, 20-IV-1909. Iris brun. Estomac : Amphipodes, petit gravier. Paupières et parties nues lie de vin pâle ; bec jaune, culmen et gonys violacés, pointe brunâtre. L. T. :400. — E. : 790. —A. : 238. — Q. : 118. — B. : .32. — T. : 39. — D. M. : 48-12. N° 195. — 9 1 île Petermann, 6-V-1909. Bec jaune pâle, plus foncé vers le milieu. Paupières et parties nues lie de vin très pâle. Iris brun. Tarses, pattes grises. Estomac : vide, petit gravier. Parasites : Néraatodes dans l'estomac. L. T. : 400. — E. : 770. — A. : 24.5. — g. : 124. — B. : 28. — T. : 38. — D. M. : 49-11. N° 205. — cfiile Petermann, 23-V-1909. Iris brun; bec jaune pâle passant au brun noirâtre vers la pointe. Estomac : vide, petit gravier. L. T.: 430. — E. : 830. — A. : 255. — Q. : 135. — B. : 34. — T. : 44. — D. M. : 51-13. N° 209. — cf , tué près des cadavres de Phoques, île Petermann, 24-V-1909. Iris brun. Bec : ton général jaunâtre, avec des parties brunes et verdâtres. Parasites externes : Aptères localisés dans la région céphalique. Estomac : viande de Phoque, petit gravier. L.T. : 420. — E. : 820. —A. : 260.-0. : 130. — B. : 33. —T. : 44. — D. M. : 51-12. N° 210. — Ç juv. (cinq mois), île Petermann, 25-V-1909. Iris brun pâle. Estomac : chair de Phoque, petit gravier. L. T. : 380. — E. : 7.30. — A. : 240. — Q. : 120. — B. : 30. — T. : 39. — D. M. : 50-10. i6o OISEAUX ANTARCTIQUES. N° 211. — cf, ile Petermann, 27-V-1909. Iris brun-marron. Estomac: vide, petit gravier. L. T. : 435. — E. : 810. — A. : 260. — O. : 128. — B. : .33. — T. : 47. — D. M. : 52-13. N" 212. — cf , île Petermann, 27-V-1909. Iris brun. Estomac : vide, petit gravier. L. T. : 430. — E. : 800. — A. : 260. — 0. : 130. — B. : 33. — T. : 46. — D. M. : 52-12. N° 216. — cf , île Petermann, 9-VI-1909. Iris brun foncé. Estomac : chair de Phoque, gra- vier. Parasites externes : nombreux Aptères. L. T. : 430. — E. : 840. — A. : 260. — O. : 130. — B. : 33. — T. : 47. — D. M. : 52-12. N°217. — 9 Ju^"- (*i^ mois), île Petermann, 13-VI-1909. De place en place on trouve encore quelques taches grises vers les extrémités des plumes. Estomac : Phoque, gravier. Parasites externes : Aptères. L. T. : 415. —E. : 800. — A. : 250. — Q. : 128. — B. : 30. — T. : 44. — D. M. : 51-12. N" 234. — 9 : île Petermann, 22-VI-1909. Iris brun. Estomac : viande de Phoque. L. T. : 410. — E. : 800. — A. : 240. — 0. : 120. — B. : 30. — T. : 39. — D. M. : 52-12. N° 236. ■ — cfi île Petermann, 27-VII-1909. Iris brun foncé. Estomac: chair de Phoque. Parasites externes : Aptères. L. T. : 405. — E. : 817. — A. : 246. — Q. : 112. — B. : 30. — T. : 42. — D. M. : 52-13. N° 237. — cf , île Petermann, l-VII-1909. Iris brun. Estomac : chair de Phoque. L.T.: 420. — E. : 820. — A. : 252.— 0.: 122. — B. : 34. — T.:45. - D.M. : 53-13. N° 285. — 9> île Petermann, 23-VIII-1909. Iris brun jaunâtre. Bec vert jaunâtre à la base passant sur la mandibule inférieure au jaune brunâtre, puis au jaune verdâtre, bords de cette mandibule brun noirâtre. Au vert jaunâtre de la base de la mandi- bule supérieure, fait suite un culmen brun noir ; latéralement la couleur passe au jaune verdâtre, tandis que le bord de la mandibule est brun foncé. Estomac : chair de Phoque. Parasites externes : Aptères. L.T. :400. — E. :760. — A. :245. — Q. : 133. — B. : 30.— T. : 44. — D. M. : 51-13. N" 286. — 9) île Petermann, 23-VIII-1909. Iris marron clair. Estomac : chair de Phoque, petit gravier. L. T. : 400. — E. : 825. — A. : 253. — 0. : 128. — B. : 32. — T. : 43. — D. M. : 50-10. N° 287. — 9i île Petermann, 23-VI1I-1909. Iris brun. Estomac: vide, petit gravier. Parasites externes : Aptères, Acariens sur la région céphalique. L. T. : 400. — E. : 805. — A. : 248. — Q. : 122. — B. : 30. — T. : 42. — D. M. : 49-12. Nous avons en outre conservé des Oiseaux dans le sel et l'alcool, ainsi que des sque- lettes et des systèmes nerveux. Le Chionis alha est Tunique Oiseau antarctique qui n'ait pas les pattes palmées. De la taille du Pigeon, blanc, il a les lores et les paupières lie de vin, le bec d'un jaune plus ou moins verdâtre passant au l)run vers l'extrémité. Pas farouches, bien vus des autres Oiseaux, les « liées en fourreau » semblent fréquenter surtout les colonies de Cormorans, où ils trouvent toujours quelque chose à manger, comme nous l'avons constaté en février à l'île Booth-Wandel. Le C/iionis fait son nid sans grande préparation, à l'abri de quelque roche. Nous en avons trouvé deux à l'île lîooth-Wandel, vers la fin de OISEAUX AXTARCTIQUES. i6i février 190t> : l'un était si halMJcmont placé à une assez grande profon- deur dans des creux entre les rochers, et l'ouverture lui donnant accès si peu large qu'il nous a été impossible de voir et do prendre les pous- sins que nous entendions pousser de petits cris. Le second nid était plusaccessible, placésous desrochersen surplomb ; les jeunes, à notre approche, l'avaient abandonné pour se cacher en quelque recoin de l'ocher où nous n'avons pu les surprendre. Les parents très confiants étaient sortis des nids à notre approche, et restés à petite distance à nous examiner. Plusieurs nids furent aussi aperçus sur les îles Déception et Bridginan. A Petermann, les ('/lionis ne nichaient pas. Vers la fin de l'automne, en avril et mai, ils vinrent des lies du voisinage pour passer la mauvaise saison aux abords de notre station d'hivernage, où ils trouvèrentles aliments nécessaires à leur nourriture : déchets de la cuisine, du laboratoire, dépouilles de Phoques et de Pingouins, Mousses, Lichens, Algues, sou- vent même excréments d'animaux qu'ils absorbent quand ils n'ont pas autre chose à manger; tout leur est bon : ce sont des omnivores. Les Oiseaux, au nombre d'une trentaine, n'abandonnaient pas les abords du bateau (PI, XV, fig. 64, 05) ; ils semblaient avoir établi leur campement, les jours de tempête, à l'entrée nord de Port-Circoncision, à l'abri de la corniche de neige formée le long de la banquette de glace côtière par l'apport successif de la neige dû au chasse-neige presque permanent venant du Nord-Est. Les Oiseaux abandonnèrent l'île au début de novembre et retournèrent vers leurs lieux de ponte (pii devaient être les îles Lemire-de-Villers, Hovgaard et Booth-Wandel. Les ('/lionis ne s'éloignent pas à de grandes distances des points où ils construisent leurs nids. Nous n'en avons jamais rencontré en pleine mer. Une numération des hématies provenant du sang d'un adulte (23 août 1909^ nous a donné une moyenne de 3 600 000 globules rouges par mil- limètre cube. Leurs dimensions sont de 14 à 13 y. de long sur 7 à 8 ;x de large. Parasites. — Les parasites externes sont nombreux chez les Chionis. Expédition Charcol. — Gain. — Oiseaux antarctiques. •»! i62 OISEAUX ANTARCTIQUES. Les Mallopliages que nous avons trouvés comprennent trois espèces : Philopterus melmioccphalm Nitzsch, Degeeriella lineulata atrimarghmtu (Kellogg et Chapman), D. C /i n rcol i ^eumaim (1). Les Acariens, localisés au voisinage du bec, se rapportent à quatre espèces, dont une nouvelle, Trouessartia chionidis Trouessart; les trois autres sont : Alloptes cras- sipes Canestrini, Muyninia centropodos forcipata Berlese, PteroUchus sp.?(2). Journal ornithologique (Voir carte II, X). 16 Février t909. — Ile Booth-Wandel. Trouvé un nid de Chionis. 'i'-i Février 1900. — Trouvé un nid au voisinage de la colonie de Cor- morans. ''2'-2 Avril 1909. — Ile Petermann. Un Chionis est venu rôder toute la journée autour du bateau. 26 Avril 1909. — Aperçu deux Chionis. 30 avril 1909. — Vu un Chionis. 6 Mai 1909. — Un Oiseau près du bateau. S Mai 1909. — Plusieurs << Becs en fourreau » sont au voisinage de Port-t'irconcision. ''25 Mai 1909. — Quelques Oiseaux ontélé aperçus tous ces jours. 28 Mai 1909. — Dans une excursion sur la banquise, j'ai trouvé des Chionis qui se nourrissaient des excréments d'un Phoque. 2 Juin 1909. — Les Chionis restent en permanence près de notre poste d'hivernage. 15 Juin 1909. — Les Oiseaux nous tiennent toujours compagnie; ils ne sont pas farouches et se laissent facilement approcher. 4 Juillet 1909. — Les Oiseaux se nourrissent des déchets du bord. Ils sont très égoïstes et n'aiment pas partager la nourriture avec \esPago- droma nivea, qu'ils chassent, quand ils ne sont pas chassés par eux. 19 Juillet 1909. — Chionis toujours assez nombreux à Petermann. 8 Août 1909. — Une vingtaine d'Oiseaux sur les cadavres de Papous. (1) Neuma.nn, loc. cit. (2) E.-L, Troukssart, Acariens (//«^ F.xp. Ant. Fr., Se. Nat., Doc. Scient., Paris, 1914), OISEAUX ANTARCTIQUES. 163 t^l^ A>u// IIUH). — Tdiijours des C/iionis sur l;i l)am|uis(' (|ni entoure le bateau. iO Scpteiithrc liUHK — 11 y a moins d'Oiseaux près de la station dhi- vernage. S Octohrc l!)(>l>. — Ouelques r'A/V>/?/,s nous tiennent encore compagnie. 15 Octobre 1909. — Une dizaine d'Oiseaux près du bateau. 18 Octobre 1909. — Ile Hooth-W'andel. \'u voler deux C/iion/s. '■21) Octobre 1909. — Ile Petermann. Vu r///on/A est resté toute la journée près du nid de Cormorans. '■J9 Octobre 1909. — Le Chimiis rôde toujours dans les l'ookeries d'Adélies, près des Cormorans. 5 Novembre 1909. — Les Chionis ont abandonné l'île Petermann. // Décemlire f9(f9. — lie Déception : quelques nids dans les rochers à l'ouest de l'entrée de la baie de Port-Foster. ''24 Décetnbre 1909. — lie Bricigman : des C/iionls ont été vus sur l'île. CHAPITIU] Il DISTRIBUTION DE LA FAUNE AVIENNE DANS LANTAUCTIDE SUD-AMÉRIUAINE I L'Antarctide sud-américaine peut se diviser en deux régions n'offrant pas de caractères bien différents au point de vue de la composition de leur faune ornithologique, mais qui cependant, grâce à des conditions météorologiques assez dissemblables, présentent des variations de climat, lesquelles intluent sur la distribution, en latitude, de certaines espèces. Dans le détroit de Branstield et sur la bordure ouest du Continent (Terres Palmer, Danco, Graham, Loubet, Fallières), les vents dominants soufflent des régions Nord et Nord-Est et donnent des températures élevées, voisines de 0°: il en résulte que les banquises, les glaces de dérive, sont arrêtées à des latitudes assez basses. Au contraire, sur la TR^ 164 OISEAUX ANTARCTIQUES. côte est de ce continent (Terres du Roi-Oscar, Louis-Philippe, îles Ross, Joinville, Orcades du Sud), dominent les vents des régions sud qui amènent toujours des températures de beaucoup inférieures ; il s'ensuit que, dans toute la zone soumise à l'influence de ces vents, la banquise et le pack-ice remontent plus avant dans le Nord : chaque hiver, en effet, les glaces entourentl'archipel des Orcades duSud, situé par environ 60° 43' de lat. S. et 44° 30' de long. W. Greenwich. Et pendant l'été, à latitude égale, le pack-ice se rencontre beaucoup plus au nord le long de la côte est (jusque vers le 61° de latitude) que vers la côte ouest, où il ne dépasse guère le 65° ou le 06° de lat. S.). — De même la glaciation des Terres est beaucoup plus intense vers les Terres du Roi-Oscar et Louis-Philippe que vers les Terres Palmer et Danco. Si maintenant nous nous reportons à la carte I qui donne la position des différentes rookeriesde Pingouins connues en bordure de ce continent, nous constatons que leur répartition en latitude diffère suivant chaque espèce. Certains Oiseaux sont plus habitués que d'autres aux basses températures et se localisent davantage dans les points où le climat est plus rigoureux, et par suite la glaciation plus intense. Nous allons successivement examiner la distribution, dans cette partie des régions glacées australes, des cinq espèces de Sphéniscklés qui s'y rencontrent. 1. Aptenodytes Forsteiu. — Pendant notre séjour sur la côte ouest du continent antarctique sud-américain, nous n'avonsjamais aperçu, malgré toutes nos recherches, d'individus appartenant à cette espèce. C'est un Oiseau qui se localise dans les zones les plus froides, et nous sommes persuadé qu'il ne se rencontre pas vers le Nord, ni dans l'Ouest du détroit de Rransfield, ni le long des Terres de Palmer, Danco et Graham. Jamais un Pingouin « Empereur » n'a été trouvé dansées régions, et nous sommes persuadé que l'A. Forsterl, sur cette côte ouest de l'Antarctide sud-américaine, ne dépasse pas, vers le Nord, les latitudes de la baie Marguerite ou de la baie Matha. Au cours de son hivernage dans la banquise (1898-1899), dans l'ouest de la Terre Alexandre et au sud de l'ile Pierre-I*"!", par dos latitudes variant de' 68° à 70°, l'expédition de la ^ I; / "^ ^ < ■fe-S u ae si UJ E i e u < ^ ra H O ce u 3 £0. < UJ u O '** ef> 1- S •« u < Z . Oï g CD à eO.SoS ^1 u ! Ci s c-5 # ■^0 . ■9 9. I )aqno-] OISEAUX AXT ARCTIQUES. 165 « Belgica » a vu d'assez nombreux individus d\\. Forstrri. Mais jamais Racovilza, le naturaliste de l'expédition, n'avait aperçu celte espèce plus au nord, en bordure des Terres que nous avons mentionnées. Examinons maintenant la côte est de ce continent, vers la mer de George-lV et jusqu'aux Orcades : comme nous l'avons déjà indiqué, le climat y est plus rude par suite de la prédominance des vents des régions sud, et les glaces, plus abondantes, remontent beaucoup plus loin dans le Nord, le « drit't-ice i>, pendant l'été, pouvant atteindre le 60° de lati- tude. Aussi, dans cette région, l'A. Forsteri a-t-il été aperçu au cours de l'expédition d'Otto Nordenskjoldi 1(101-1903), non seulement au voisinage des îles Ross et Joinville, du détroit de l'Antarctic, mais encore jusqu'aux Orcades, au sud du 60°, où des individus isolés ont été vuspendant l'automne et l'hiver. Sur ces îles, en 1907, Paulsen capturait deux individus le 4 et le 31 mai . Dans cette région, on n'a pas encore trouvé les lieux de ponte de cet Oiseau. 2. Pygoscelis Adelij:. — Une distribution analogue, mais plus étendue, se retrouve chez cette espèce. Le P. Ade/iœ, qui est le véritable habitant de ces Terres antarctiq.ues, vit en colonies, parfois très nombreuses, composées souvent de dizaine de milliers d'individus. Mais, tandis qu'en bordure des glaces, vers la Terre Alexandre etla baie Marguerite, on ne rencontre que des individus isolés ou en petites troupes, les Oiseaux nichent en bordure du continent, sur les parties accessibles, dégarnies de neige pendant l'été. Leurs rookeries sont toujours placées au voisinage de la mer libre, ce qui oblige ces Pingouins à se reproduire assez au nord. Cette espèce se localise aussi dans les points les plus froids de la zone antarctique. Sur la côte ouest, nous avons trouvé les premières rookeries dans la baie Matha, au sud du cercle polaire, par 07°. Puis ces rookeries s'échelonnent en bordure de la côte de la Terre de Graham, où elles ne dépassent pas, vers le Nord, le 6io45' de latitude. En effet, la colonie la plus septentrionale nous parait être celle de Port-Lockroy (île Wiencke). Il n'existe aucune colonie de ces Oiseaux ni dans le détroit de Gerlache, ni dans l'ouest du détroit de Bransfield (côte nord-ouest de la i66 OISEAUX ANTARCTIQUES. Terre Louis-Philippe, Terres Palmer, Danco, îles Smith, Low, Déception, Livingston, Greenwich, Roberts, Nelson). Les premières rookeries de cette espèce ne se retrouvent que dans la baie de l'Amirauté, île du Roi-George, la plus est des Shetlands du Sud, dont le climat est plus vif que celui des autres îles. Enlin les colonies d'Adélies se rencontrent de nouveau sur toute la côte est de l'Antarctide sud-américaine, dansla mer deGeorge-lV (ilesSeymour, Cockburn, Vega, Paulet), le détroit de l'Antarctic et les Orcades du Sud. 3. Pygoscelis Papua. — Le Papou, moins que l'Adélie, aime les gi'ands froids; aussi descend-il moins au Sud que celui-ci. Sur la côte ouest du continent, les colonies extrêmes de cette espèce ne dépassent pas la lati- tude de 65" 30' S. A l'inverse de l'Adélie, les rookeries les plus méri- dionales sont les moins importantes. C'est principalement au voisinage des détroits de Rismarck (îles Peter- mann, Hovgaard, Rooth-Wandel, baie des Flandres) et de Gerlache (au sud du canal de SchoUaertj que les rookeries sont les plus nom- breuses. Au nord du 64° 30' de latitude, il n'a plus été trouvé de colonies de cette espèce dans le détroit de Gerlache. — Sur les terres et les îles qui bordent le détroit de Rransfield, les colonies font défaut ou sont très réduites : il n'est actuellement connu que quelques petites rookeries sur les îles Déception, Nelson et du Roi-George (Shetlands du Sud), Sur la côte est, vers la mer de George-IV, les rookeries manquent ; dans toute cette région, le climat est trop excessif pour ces Oiseaux. On retrouve les colonies au nord du 63° 30' de latitude, vers le détroit de l'Antarctic et jusqu'aux îles Orcades : leur population est alors abondante. Le Papou, moins amateur des grands froids que l'Adélie, forme le trait d'union entre P. Adeliie et P. nntarctica. Tandis que, dans les plus mé- ridionales de ses rookeries, il voisine avec des colonies d'Adélies, en d'autres points il niche à côté de Pingouins antarctiques. Le P. antarc- tica, au contraire, a toujours ses lieux de ponte en des points différents de ceux de l'Adélie. Aux îles Orcades, exceptionnellement, on en trouve une petite colonie. 4. Pygosceus ANTAUCTicA. — Cette espèce se localise vers les régions OISEAUX ANTARCTIQUES. 167 les |)lus septentrionales do l'Antarctide sud-uméricaine. Ses rookeries sont situées dans les points où le climat et la température sont le moins rigoureux, en des endroits où l'Oiseau est presque toujours certain de trouver la mer libre. Vers l'ouest, les colonies ne dépassent pas dans le Sud Ol' 45' de lati- tude : elles sont nombreuses sur les côtes et les îles du détroit de Ger- lache, aux îles Trinité et lloseason et sur la côte ouest de la Terre Louis- Pbilippe. Mais c'est principalement sur les Shetlands du Sud occidentales (îles Low, Déception, Livingston, Nelson), etc., que P. anlarctica vit en énormes agglomérations dont certaines peuvent comprendre plus de 100 000 individus (comme nous l'avons constaté à l'île Déception). N'aimant pas les grands froids, les lieux de ponte du P. nntarctica ne dépassent pas, dans l'Est, l'île Nelson, II n'a aucune rookerie de cette espèce ni vers la merde George-IV, ni dans le détroit de l'Antarctic. Une colonie peu importante habite les Orcades du Sud. 5. CvTARHHACTES ciiRYsoLnPHiis. — Aux espècos précédentes qui étaient déjà connues comme nichant dans les régions antarctiques, nous devons ajouter le C. chrijmlophus., dont nous avonstrouvé des colonies de quelques centaines d'individus sur l'île Déception. Mentionnons encore une autre rookerie aperçue par Andersson sur la côte ouest de l'île Nelson. On n'a jamais vu des individus isolés de cette espèce dans le Sud, en dehors du détroit de Bransfield. Avec les cinq espèces de Sp/iéniscidés dont nous venons de parler, les Oiseaux qui nichent dans l'Antarctide sud-américaine appartiennent aux onze espèces suivantes : Phalacrocorax atriceps, Sterna cittata., Laïas dominicanus , Megalestrk antarctica., M. Maccormicki., Oceanites ocea- nieus, Priocella qlac'mloides ^ Pagodroma nivea, Ossifraga gigaiitiui, Daption capensis., Chionis alha. Phalacrocorax atriceps (Voir carte I). — Sur la côte ouest, il niche depuis le 65° 30' de lat. S. (îles Berthelot, Argentine, Petermann, Hovgaard,Booth-Wandel,Wiencke, détroits de Gerlacheetde Bransfield). Sur la côte est, ses colonies ne semblent pas dépasser 640 20' (îles i68 OISEAUX ANTARCTIQUES. Cockburn, Paulet, Irizar, etc.). On les trouve aussi aux Orcades. Stenia v'tttala et Lariis (Jommicatnis. — Ces deux Larklés ont à peu près la même aire de distribution. lisse trouvent sur toute la bordure occidentale du continent, depuis la baie Marguerite, par environ 68° de la- titude, ainsi que sur la côte est dans les points visités par l'expédition d'Otto Nordenskjôld (1901-1003). Peut-être même ces Oiseaux nichent-ils plus bas encore. Tandis que L. dominiconm ne s'écarte jamais beaucoup du conti- nent, .S. v'ittuta se rencontrependantles mois d'été assez loin dans le Sud, au voisinage du pack-ice. Des deux espèces de Stercoraires, le Meridlestris antarctiea doit être plutôt regardé comme une espèce subanlarctique qui niche dans les régions les moins froides de l'Antarctide sud-américaine (Orcadesdu Sud, Shetlands du Sud, Terre Louis-Philippe et peut-être le nord du détroit de Gerlache). — Le M. Maccormicki, au contraire, est nettement un Oiseau antarctique. On trouve ses nids à proximité des côtes dans les zones glacées les plus reculées. Nous les avons rencontrés sur toute la côte ouest du continent, depuis la baie Marguerite jusqu'aux îles Shetlands du Sud, où il est mélangé avec le Skua antarctique. Ses nids n'ont pas été aperçus par l'expédition de 1' « Antarctic )> vers la côte est : peut-être auront-ils été confondus avec ceux du J/. antarctiea. Aux îles Orcades, il n'a été aperçu que des individus isolés du M. Macconnicki. Les lieux de ponte de Ocea/iites occanicus présentent à peu près la même distribution que ceux du S. cittata. On en a rencontré sur le pourtour du continent, depuis la baie Marguerite jusqu'à la mer de George-lV, et })lus au nord, aux Orcades. Ossifraga (/ifiantea et Daption capensix ont une dispersion à peu près égale. Tandis que des individus isolés se trouvent un peu partout en regard des terres, le long du continent, les lieux de ponte sont localisés dans les régions septentrionales, aux Orcades du Sud, dans l'archipel des Shetlands, en bordure des Terres Louis-Philippe, Palmer et Danco, et probablement sur quelques îles de l'archipel de Palmer. Les points où niche Priocella giacialoides nous sont encore peu connus. OISEAUX ANTARCTIQUES. 169 Cette espèce aime surtout les reliions froides. Des nids ont été trouvés dans le détroit de Bransfieldsur un point de la Terre Louis-Philippe; nous pensons qu'il en existe dans les falaises de Tile Déception, ainsi que sur l'île .lenny, dans la baie Marguerite. Nous avons vu maintes fois des indi- vidus isolés de celte espèce en assez grand nombre, mais non rassem- blés, en pleine mer et surtout au voisinage du pack-ice. Les f*a(/o(h'(inin nirra sont caractéristiques des régions glacées aus- trales, lis nichent aux Orcades, à laTerre Louis-Philippe et probablement vers les Terres de Danco, Graham et Loubet. Ils sont toujours nom- breux à la lisière des glaces. Pendant l'été, ces Pétrels sont abondants au- dessous ducercle polaire, aux environs des Terres Adélaïde et Alexandre, dans la baie Marguerite et dans l'Ouest en bordure du pack-ice. On les trouve aussi dans la mer defieorge-IV et dans l'est du détroit de Bransfield, au voisinage des glaces de dérive. Pendant l'hiver, les Oiseaux remontent vers le Nord pour rester toujours en contact avec la mer libre : ils sont aloi's nombreux aux envi- rons des Terres de Graham et Danco et de l'archipel de Palmer. Enfin le Thalassœca antarctica., dont on ne connaît pas encore les lieux de ponte, est aussi presque localisé aux régions froides australes. Cette espèce vit toujours à la lisière du pack. Il remonte pendant l'hiver le long de la côte ouest de l'Antartide sud-américaine pour rester en contact avec la mer libre. En été, cesOiseaux, rares dans l'ouest dudétroit de Bransfield, dans le détroit de Gerlache etau large de laTerre de Graham, deviennent nombreux au-dessous du cercle polaire, vers la baie Marguerite et vers l'Ouest, à la lisière de la banquise (Voir carte II, L). Enfin le Chionis alha, le seul Oiseau non palmé qui habite ces terres antarctiques, ne s'écarte jamais des endroits où il fait son nid. Il niche jusque vers le 05° 30' de lat. S., le long de la Terre de Graham, dans les détroits de Gerlache et Bransfield, sur les Shetlands du Sud, au voisinage du détroit de l'Antarctic, ainsi qu'aux Orcades du Sud. (\ alba ne se ren- contre pas en grande quantité. Quant aux espèces suivantes, elles ne se reproduisent pas dans l'Antarc- tide sud-américaine. Au voisinage du détroit de Bransfield et au large de Palmer, on trouve quelques Prions qui peuvent appartenir aux espèces Erpédilion Cliarcot. — Gain. — Oiseaux anlarcliques. 22 170 OISEAUX ANTARCTIQUES. Prion vittatus, Pr. Banksi^ P. detiolatm, ainsi que quelques rares indi- vidus de l'espèce Majaqiiem œquinoctialis. Enfin on rencontre aussi Thnlassidroma melanogaster (principalement vers les Orcades), Diomedea exulans, D. melanophrijf< et Phwbotria fuJi- ginosa (vers le large, surtout dans l'ouest du continent). II Avant de terminer ce qui a trait à la distribution de la faune avienne dans l'Antarctide sud-américaine, nous donnons quelques cartes de cer- tains points de cette région; nous les devons aux travaux de nos cama- rades, MM. les lieutenants de vaisseaux Matha, Bongrain et Godfroy. Pour chacun des différents points que nous avons pu étudier en détails, nous avons figuré par une teinte grise l'emplacement et l'importance des diverses colonies dOiseaux qui s'y reproduisent et représenté chaque espèce par une majuscule. Les diiïérentes majuscules correspondent aux espèces suivantes ; A. Pygoscelix Adelix. B. — papun. C. — anfarrticri. D. dotarrlioctes clinjsolojihiis E. Phalacrocora.r ntricejis. F. Sterna vit ta ta . (j. Larus domuiirmius. H. Megalcslris antarctica. I. — Macrormirki. J. Ocpanite.t oretinicus. M. Priocella glucialo'ides. P. Ossifrag. — 2. L. Bek- NAcr.m, South Polar Rcg., 1901. — 3. C. E. BoRtirr.nEviNK, Verhandl. Ges. Erdkwide, 189ii. — 4. Fhs« on ant. Cont., 1901. — 5. Brandt, Bull. Ac. St-Petcrsb., II, 1837. — 6. J. Cab.vms et A. Reichenow, Journ. f. Orn., 1876. — 7. .). Cassin, Un. St. E.rpl. Expvd., Atlas, 42. — 8. W. E. Clarke, Ibis, 1906-1907. — 9. E. CoiES, Bull. Mn. St. mit. Mus., 1875. — 10. C. W. Donald, Pr. Roy. Phys. Soc. 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Le Pingouin Empereur est localisé à la région antarctique proprement dite : côte est de la Terre Louis-Philippe, îles du Roi-Oscar II, îles Join- ville, Cockburn (Ross), Seymour, Paulet, Snow (Andersson), Orcades du Sud (Valette, Mossmann, Pirie), est de la Terre Alexandre (Racovitza) sur le pack-ice et la banquise entre 82° et 97° long. W., voisinage de la Terre de Coats (Rruce), Terre de l'Empereur-Guillaume II (VanhôfTen), Terre Adélie(Mawson), cap Adare (Rernacchi), pack-ice de la mer de Ross (Exp. de Scott et Shakieton) ; Terre de Victoria (Rorchgrevinck) ; îles Ross, près du cap Crozier, rookerie, œufs et poussins (Wilson). 2. Pygoscelis Adelise(l -4-8-10-12-14-21-22-26-27-36-38-40-41-44-50-54-62 à 68) Rookeries sur la côte ouest des Terres de Graham et le sud de la Terre de Danco, île Anvers (Racovitza, Turquet, Gain), île du Roi-George, Shetlands du Sud (Gain), côte est de la Terre Louis-Philippe (Ross, Nordenskjôld), Terre du Roi-Oscar II, îles Paulet, Seymour, Cockburn, Teufel, Irizar (Andersson) ; Joinville, Danger (Donald) ; Orcades du Sud (Valette, Mossmann, Pirie), mer de George-IV ; — Terres de Goats (Exp. « Scotia .)), de l'Empereur-Guillaume (VanhôfTen), Adélie (Dumont d'Urville), île Possession (Mac Cormick), cap Adare, Terre Victoria fi'oc.zool.Soc, 1878. —47. Voy. " ChalUwjcr ,>//,ool., 11, Vlll, 1881 .— 48. Cat. llirds, llrit., Mus., XXV, 1896. — 49. KdWLEVS, Oni. mise, 1, 1876. — II. Saumpers. 50. .4»(a?c<. mai»., 1901. — 51. Bull. Brit. Onu Club., 1893. — 52. P.-L. Sclater, Ibis, 189i. — 53. P.-L. Sclater et 0. Sai.vin, Voy. <■ Clwl- lewjer », Zool. Birds, II, 1881. —54. R. Siivrpe, Rep. Coll. « South. Cross «., 1902. - 55. l'hil. Transa.. CLXVIII, 1879. - 56. A. Smith, Illuslr., S. Afr., 18iO. — 57. V. D. Steinen, Intcni. Bolars. D. Erped., 1890. - 58. STEPii.,G& ■Xùnit» Twrd, de. la. xone CLraurumiarctujue TTTTTT T T TT Fig. 14. Liniili' du (listiibution du Phalacrocova.r airiceps. — — — Lat'us domiiiicaniis. — — — Sterna villata. ^\ Snow, .loinviile, Paulet (Andersson), détroit de Gerhiche (Racovitza), Terre de Grahnni, îles Doumer, Booth-Wandel, Hovgaard, Petermann, Turquet, Gain], Terres Adélaïde, Loub,et, Fallières, îles Jenny, Léonie OISEAUX ANTARCTIQUES. 185 (Gain), sur le pack-icc vers 70° do lat. S., entre 70° et I2.'ô° de long. W. (Gain), au nord des Terres Edouard-VH, Victoria (Wilson), Adélie, Guillaume-Il (VanhôfFen). Héfjion subantarctique, etc. — Géorgie du Sud (v. d. Sleinen, Andcrs- son), Tristan d'Acunha, Sainte-Hélène, côte du Brésil, Ascension, Gough, Saint-Paul, Amsterdam, Kerguclen, côte africaine. 8. Larus dominicanus (1-6-8-9-21-23-24-30-32-33-35-36-38-39-41-42-44-50-52-55-57-59- 60-62-65-66) (lig-. 14). Région antarcti([ue. — Nids aux Orcades du Sud (Bruce, Pirie, Valette), îles Shetlands du Sud (Gain), Terre Louis-Philippe, îles Trinité (Andersson), Cockburn (Saunders), Ross (Nordenskjôld), détroit de Ger- lache (Racovitza), îles Wiencke, Petermann, Booth-Wandel (Turquet, Gain), Terres de Graham, Loubet, îles Adélaïde, Webb, Léonie, Jenny, baie Marguerite (Gain). Ih'fi'ions subanfarcti(/ues. — Nids à la Géorgie du Sud (v. d. Steinen, Andersson), aux îles Grozet et Kerguelen (Armson. Kidder, Eaton, Vanhôiïen). Iles du Prince-Edouard et Heard (Saunders). Des individus isolés sont aperçus sur les côtes sud de l'Amérique du Sud et de l'Afrique, vers la Nouvelle-Zélande et les îles Auckland, Macquarie, Campbell, Bounty. 9. Megalestris antarctica (1-6-8-9-23-24-25-30-31-35-36-38-39-42-44-50-54-55-57-59-60- 62-65-66) (li^. l.-)). Région antarctique. — Nids aux Orcades du Sud (Exp. écossaise), Shetlands du Sud (Gain, Andersson), Terre Louis-Philippe (Andersson) et nord du détroit de Gerlache. Région suhantarctique. — Nids aux îles Grozet (Armson), Kerguelen (Hall, Kidder, lliisker, Eaton), Campbell, Auckland. Espèce aperçue aux îles Bouvet, Prince-Edouard, Heard, Amsterdam, Saint-Paul, Macquarie. Ouelques individus aperçus vers les îles Falkland, la côte Sud-Ouest d'Afrique, Madagascar et la Nouvelle-Zélande. Expédition Charcot. — Gain. — Oiseaus antarctiques. i86 OISEAUX ANTARCTIQUES. 10. Megalestris Maccormicki (8-37-41-44-48-51-54-62-63-65 à 68) (lig-. 15). Localisé dans les régions antarctiques. Iles Oreadcs du Sud. H niche prol)ablenient vers la mer de George-IV, sur la côte des Terres Louis- Fig. IS. T T T T Limite île disliibution du Mei/alcslris Maccormicki. I I I I I I — — — — antarctica. — — — Cliionis atljii. Philippe et Oscar-II, où ses nids ont dû être confondus par l'expédition de Nordenskjold avec ceux du M. antarctica. Nids aux Shetlands du Sud (Gain), détroit de Gerlache, ilcs Wiencke, Booth-Wandel, Petermann, Terres de Graham, Adélaïde, Loubet, Fallières, baie Marguerite, îles Léonie, Webb, .Tenny (Gain), Terres 'de Guillaume-II (Vanhofien), OISEAUX ANTARCTIQUES. 187 Niclori.i (Wilson), cap Adare (Ilanson, Evans), Torros Rdouard-Vll, ltaii(|iiis<' à l'ouest de la Tcrro Alexandre (Racovitza, Gain). 11. Ossifraga gigantea (1-6-8-9-16-17 24-25-30-32-35-36-38-39-41-42 44 45-S0-54-55-57- 59 60 62-63 à 68) (liy. 17). Jié(/io/i a/ilar3o 20' S. et \^ 07' W_. (Klinckows- trom), 62° 29' S. et 57° W. (Andersson). Ii('(/i(Vis ahantarcfitjac — Nids à la Géorgie du Sud, Crozet (Arnison) et Kerguelen (Kidder, Eaton, lliisUor, VanhôlTen). — Vers le Nord, cette espèce remonte jusque vers le 30° de lat. S. : Australie, Nouvelle-Zélande et Chili. 15. Priofinus cinereus (8-16-17-23-25-32-42-44-54-56 65-66-68). Ré(jiun antarctique. — Quelques individus au voisinage du (10° de lat. S. par 107» de long. W. (Gain). Région suliantarctique. — Niche à Kerguelen (Ilarris, Moseley, Hall). Cette espèce ne dépasse pas vers le Nord 3oo de lat. S. Elle est suiout abon- dante dans les océans entre SB^ et 55» de lat. S., Sud-Pacifique entre 60° et 5oo (Gain), côtes du Chili, Patagonie, Sud- Afrique, Australie, Nou- velle-Zélande et îles avoisinantes. 16. Thalassoca antarctica (8-16-22 35-38-41-42-44-50-54-63 à 68) (lig. Kl). Région antarctique. — Les lieux de ponte de cette espèce ne sont pas connus. Elle a été trouvée surtout le pourtour des terres antarctiques et et à la lisière du pack-ice par les expéditions qui ont parcourûtes régions glacées. Région suliantarctique. — Géorgie du Sud (Andersson), île Bouvet, cap llorn (Salvin). 17. Œstrelata brevirostris (8-9-23-31-44-54-55-59-65). Région antarctique. — Au nord de la Terre de Coats (Bruce), par 09° 33' S. et loo 19' de long. W. Région antarctique." — Se reproduit à Kerguelen (Kidder, Eaton, Van- hollen, Hall), Tristan d'Acunha; sud de l'océan Atlantique et de l'océan Indien. igo OISEAUX ANTARCTIQUES. 18. Œstrelata Lessoni (6-9-15-17-23-31 32-44-55-59 65-66-68). Région antarctiqup. — 03° S. ot 178° do long. E., (iT^S. et 15")0cle long. E. (Wilson). Région sabantarctique. — Nids à K(M'guelen (Kidder, Eaton, Vanhôften, Hall), îles Macquarie, tlampbell, Auckland, mers d'Australie et de la Nouvelle-Zélande, sud de Tocéan Indien, C(Me sud de l'Afrique. 19. Prion vittatus (16-17-25-29-44-55-68). Région anlarcfif/iœ. — Nord de l'Antarclide sud-américaine? (Gain). Surtout les mersdu Sud entre 10° et (30° de latitude : îles Marion, Crozet, Suint-Paul i " Challenger»), Kerguelen ( Eaton), Stewarl, Nouvelle-Zélande. 20. Prion Banksi (6-8-18-35-42-44-54-55-56-59-65-68). Région antarctique. — Iles Orcadesdu Sud, Sandwich E\p. suédoise), détroit de Branstield ? (Gain), mer de Ross (Wilsonl. Région suhantarctiqup. — Géorgie du Sud, Kerguelen (lliisker, Van- hôtFen), Crozet (Arinson). Cette espèce renioatc en général jusque vers 3"»° de latitude ; mais on la rencontre aussi dans l'archipel Malais. Sud de l'océan Atlantique, mers du Cap, côte d'Australie (Grey\ Nouvelles- Hébrides (Salvin), Nouvelle-Zélande, île Auckland (Mac Cormick): 21. Prion desolatus (6-9-16-17-22-23-28-36-38-39 42-44-50-55-57-59-65). Région antarctique. — Archipel Palmer ? (Turquet), détroit de Bransfield? (Gain), mer de George-IV? (Nordenskjold). Région sulxintarctiquc — Mers du Sud jasciu'au 3.'»° de lai. N. Nids à Kerguelen (Eaton, Hall), Géorgie du Sud (Exp. allemande et suédoise), ile ileard, côte de Madagascar (Salvin), côte d'Australie (Macgillivray). 22. Prion brevirostris (6 18-19-44). Quelques spécimens ont été aperçus au voisinage du GO». Cet Oiseau remonte jusque vers le 30° de latitude. Il en a été aperçu à Madère. Côte OISEA rx A NT A RC TIQUES. 191 ouest (le rAmériquo du Sud, mors du (lap, Iverguelon, sud de rocéan Indien, Australie^ Nouvelle-Zélande, île C-liathani. 23. Halobaena caerulea (1 8-9 16-17-32-42-44-55-56-59-65 66-68). ni>fjion witarrfiqi(e. — m<>'33' S., 22° 88' W. (Bruce), GloS. et 1 lO" W. (Gain). liri/lon suhanfarcl/f/HO. — Mers du Sud jusqu'au 10°. Nids sur l'ile •.-rXinvUe narxZ des qIclcb^ d& dérioe- ji f...XimiiB Twvd/der ireb&^s limite rujrd de Icl xane ârcu/nmiarctupm FiL'. 17 • o • • Limilo noril du Pagodroma nivea. T T T T — — Ossifrarja r/igantea. — — Daplion tujiensis. I I I I I I Kerguelen (Kidder, Eaton). Ile Bouvet, mers du Cap, océan Pacilique, près du cap Horn (Salvin, Gain). ig2 OISEAUX ANTARCTIQUES. 24. Pagodroma nivea (1-4-7-8 16-22-.35-36-38 à 42-44-50-54-57-62 à 68) (fig. 17). Région anlarctiqur. — Nids aux îles Orcades du Sud (Andersson, Piriej, Cockburn etLockery (Andersson), ïerreGuillaume-II (Vanhôffen). Nombreux individus dans les détroits de Bransfield et de Gerlache (Racovitza, Gain), on bordure des Terres Louis-Philippe, Oscar-ll (Nor- denskjôld), Danco, Graham (ïurquet, Gain), Adélaïde, Loubet, Fallières, baie Marguerite (Gain), et dans toute la zone polaire au voisinage des glaces et du pack-ice, Terre de Coats (Ik'uce), Terre Adélie, détroit de Mac-Murdo (Wilson), Terre Victoria, cap Adare. Région subantarclique. — Nids à la Géorgie du Sud (v. d. Steinen), iles Bouvet (VanhôlVen), Falkland (Macgillivray). 25. Oceanites oceanicus (1-8-9-11-23 28 35-36-38 41-42-44-50-54-55-59-62 à 68). Région antarctique. — Les nids ont été trouvés sur tout le pourtour des terres antarctiques, sauf vers les Terres de Coats, Wilkes et Adélie. Orcades du Sud (Valette, Ex|). Écossaise), Shetlands du Sud (Saunders, Gain], Terre Louis-Philippe et îlesscptentrionalesde lamerdeGeorge-IV (Nordenskjôld), détroit de Gerlache, Terres de Graham (Racovitza, Turquet, Gain), Terres Loubet, Fallières, baie Marguerite (Gain), Terre Victoria, détroit de Mac-Murdo (Wilson), cap Adare (Ilanson), Terre Guillaume-ll (Vanhôffen), mers du Sud. Région suhantarctique. — Nids à la Géorgie du Sud(Exp. suédoise) et à Kerguelen (Kidder, Eaton, Saunders). Getteespèce remonte dans l'Atlan- tiquejusqu'à l'Angleterre etlacôtedu Labrador ;dansrocéan Indien, ainsi que dans les mers de l'Australie, au voisinage delà Nouvelle-Zélandeetde la Nouvelle-Calédonie. 26. Thalassidroma melanogaster (6-8-17-18-23-35-39-42-44-54-55-57-59-65-66-68). Région antarctique. — Nids aux îles Orcades du Sud (Pirie). Région suhantarctique. — Géorgie du Sud (Exp. allemande et suédoise), nids à l'île Crozet (Armson), îles Bouvet (Vanhôffen), Kerguelen (Hiisker, Eaton, Hall), Saint-Paul et Amsterdam (Gould), Nouvelle-Zélande, Sud- OISEAUX ANTARCTIQUES. iqj Afrique. Cotte espèce remonte dans rAllantique jusqu'au tro|)i(iu(' du Cancer et dans l'océan Indien jusque vers le 30° de lat. S. 27. Diomedea exulans (1-8-17-25 34-35-36-38-42 44-66-68). Hé;//(i/i anlarctifjup. — Individus isolés rencontrés au sud des Orcades (^Exp. suédoise), détroit de Bransfield (Gain), archipel de Palmer (Tur- quet) ; un Oiseau capturé à lile I>éce])tion (Gain). Quelques Oiseaux aperçus au large de la Terre de Grahaui, ainsi que par Ol^ S. et 110° de long. W. Réf/ion sii/)f//iff//c/i(/ue. — Géorgie du Sud (Exp. suédoise), Prince- Edouard, Kerguelen, Auckland, Campbell, Chatham, Nouvelle-Zélande. Dans les mers du Sud jusque vers le 30° de latitude. Côte ouest de l'Amérique. 28. D. chionoptera (6-9-23-24-30-44-46-47-48-50-55 59-63-65-66-68). Au Sud de l'océan Indien jusque vers 63° do latitude. Niche à Kerguelen (Kidder, HiisUer], Marion {« Challenger »], Crozet (Armson, Vanhôllen), océan Atlantique par 34° S. et \° 20' de long. E., mais principalement le sud de l'océan Indien. 29. D. melanophrys (9-17 23-25-36-38-39-42-44-54-55-57-59-61-65-66-68). Hi'fi'nui (intarctlijKo. — Archipel Pahiier (Turquet), détroit de liransfield (Gain), 68° 30' S. et 00° de long. AV., (iSo30'S. ot 115° de long. W. (Gain), 64» S et 117° de long. 0. (Gain), 61° 42' S. et a/o 3o'. W. (Klinckowstrôm). Région suhantarcthiue. — Géorgie du Sud (Exp. suédoise et allemande), Falkland, Prince-Edouard, Crozet ; nids à Kerguelen (<( Challenger », Vanhôllen, Hall), Auckland, Chalham, Nouvelle-Zélande, côted'Auslralie, côte de l'Amérique du Sud, mers du Cap. 30. Thalassogeron culminatus (6-8-17-18-23-35-42-44-54-55-65-68). Région antarctique. — Orcades du Sud? (Exp. écossaise), au large de la Terre de Graham (Gain) et par 60° S. et 1 10° de long. W. Expédition Chaicol. — G.\i.n. — Oiseaux aiilaictiques. $0 194 OISEAUX ANTARCTIQUES. Région mliantarctique. — Crozet, Saint-Paul, Amsterdam, Tasmanie, Nouvelle-Zélande, côte sud de l'Australie. 31. Phœbetria fuliginosa (6-8-9 16-17-23-24-25-30-31-32-35-36-38-39-42-44-49-50-54- 55-57-59-60-61-63-65-66-68). Région anfaictiquc. — lies Orcades du Sud (Pirie), mers antarctiques (Vanhôfl'en, Wilson), archipel de Palmer (Turquet), ouest de l'Antarc- tide sud-américaine et (lu (l(Hroitde Hransfield ((lain). par (>8o à 70° S., entre le 70° et le 120° de lonji. W. (Gain). Région suhanfarcti(/t(e. — Géorgie du Sud (Andersson), Bouvet, Tristan d'Acunha, nids sur les îles Prince-Edouard (llarris), Marion, Crozet (Armson ), Kerguelen (Mac-Cormick, llûsker, Eaton, llarris, Kidder, llall), iles Saint-Paul, Amsterdam, Tasmanie, Gampbell, Nouvelle-Zélande. Cette espèce remonte sur la côte ouest de l'Amérique. 32. Chionis alba (1-8-16-20-29-32-35-36-38-39-44-52-57-58-62-66) ^tig. lô). Région anlnrctique. — Espèce localisée à lAntarclide sud-américaine où elle niche; Orcades du Sud (Bruce, Pirie, Valette), iles Sandwich, Shetlands du Sud (Gainj, Terre Louis-Philippe, îles Paulet, Cockburn (Andersson), d(Hroit de Gerlache, iles Booth-Wandel (Turquet, Gain), Petermann, Lemire-de-Villers (Gain). Région sKha/tkirctit/tfe. — Géorgie du Sud, Ealklands, côti^ sud de l'Amérique du Sud. "S =: X ! OX X XXX XXX X xq Oxx ■l)n(f|>|Oiiv xO XX XxOx XxxxXx ■a|.iRnb.)B|^ au :^. ti. cv. ti. îv. Cl. Cl. XX X XxUx Xxxx^x -|nv,]-inn!^ a|[ Cl. X X X XXX iii>fp.i3]smv a|I XXX XXX ■p.nMH o|| o X X X X X X ■iu|3niî.iâ)i 9|i o X xOO OxOOO OOxxOxO O xxOO O )Ozo.t:) Jii O OO OxO XX OxxxO UOIJUJ^' ^|[ X O X X O ■paiînopg-3nui,ij( X X X O X X O •lOAiiog ai( X XXXXX XXX X ■p"S '^P 3i"J0.,i'j OxOOxOx OOOO X XX Qx xx x xx -(„|||J ll|t SllOSS.I|i-llïl XX X XXXXXXXXXXXXXXXX XXXXXX SOO X Oxxx _ X X qO X < T. _ a. cv. Cl. a. Cl. :v. XO XXXXX X Xx ■[j-sutiiHiiin., o.i.ia j_ XX X xxxx X OO ■>|1.M.'| .1|l .),l.t.)| XX "x xxxx XX XX — ■)3(ino| .i.i.tai_ xO OO OxQX X qO x ■iuBi|B.ii) ap 3.1.1 a 1 OOx OOOxOxxx X xO x C ■^qoi^lja.) ap xOO OOOOOOxOx X xO C ■(.\i-.iS.ioAoo|)j..Ki 9iiJi((Mf|->!n«TX xOOx OOOOqxxx x x x OO C ■U'FUSuc.iaop-l.<(]' addi[tq(]-sjno'-|-x OOOxOOOOOxOx X ^ X qO x x x^ •pngnpsiniifiiani: OOOOOOOOOOqO x XXX xO x xC -pn^ np sopto.io ExOOOxOOOOxOxO x x OO O xC «. ^ ^ T a. j/^ > ".^ ^' -.^ ». 2? . ..; ^ ^ ^ >^ ^ ^ ;_ *>. ~ ? 'S -r i-" d t^ X 5 5 ï!' -'~ ^ "^ ■ ^ s v' 5 $ -.^ -^ -^ ^ ^ X :^ ^ ■ 5 S S: .= ■>'i yi -V 1- S' -^ . s 0 5 è ^ £ ^ 1 1 ç 1 •^ ■^ 5: 7 'y. Ô 5/ 7 S; S; 3 x d r — r r» ri rT y. rr (1) X Oiseau,\ isolés. (2) Lieux de reproduction. ABRÉVIATIONS L. T. =Lonsaeur totale. E. = Envergure. A. = Ailes. Q. = Queue. B.=Bec. T. = Tarse. D. M. = Doigt médian. D. = Doigts. cf. =Màle adulte. 9.=F'emelle adulte. (-f \u\'. = cf Jiirenis (jeune). 9juv.= 9 - Cf l)u\\. = cf piilltt-s (poussui). 9 pull. = 9 — EXPLICATION I)i:s PLANCHES PLANCHE I Pygoscelis Adelise. — Fig. 1 : Oiseau adulte ; il porte une bague au tarse droit. — Fig. 2 : Adélie faisant son nid : son plastron blanc est maculé par la bouc qui recouvre le sol de la cité (cliché Senouque). — Fig. 3 : Mue de l'adulte. — Fig. 4 : Adélie s'étirant. — Fig. 5 : o' et 9 manifestant leur joie de se retrouver. — Fig. 6 : Mâle battant des ailes. — Fig. 7 : A la recherche des cailloux pour le nid. — Fig. 8 : Transport du caillou. PLANCHE II Pygoscelis Adeliœ (suite). — • Fig. 9: Traces de Pingouins sur la neige en terrain plat. — Fig. 10 : i(l., à la descente. — Fig. 11 : Le plongeon. — Fig. 12 : Troupe d'Adélies sur un floë. PLANCHE III Pygoscelis Adeliœ (suite). — Fig. 13 : Les Oiseaux qui n'ont pu trouver de place sur les rochers attendent que la neige, en fondant, mette la roche à nu ; au dernier plan, deux mâles s'empressent auprès de la même femelle. — Fig. 14 : Un appariement. — Fig. 15 : Deux mâles se querellent pour une femelle. — Fig. 16 : Une bataille. PLANCHE IV Pygoscelis Adelise (suite). — Fig. 17 : Dans les endroits dangereux de la rookerie, les adultes se placent en sentinelles et surveillent les poussins. — Fig. 18 : Jeunes Adélies sur le point d'abandonner leur rookerie (île Booth-Wandel). — Fig. 19 : Jeune Adélie prenant sa nourriture. — Fig. 20 : Groupe d'Oiseaux quittant la rookerie : les trois Oiseaux du pre- mier plan sont des jeunes dont l'un, portant encore une touffe de duvet sur la tête, est déjà allé à la mer ; au second plan un Adélie adulte et sur la droite un Pygoscelis antarctica. PLANCHE V Pygoscelis Adeliœ (suite et fin). — Fig. 21 : La mue des adultes ; la surface de la neige, est couverte de plumes. — Fig. 22 : Un coin de la colonie des Adélies (ile Petermann). — Fig. 23 : Entre les rochers, amas de plumes, provenant des mues précédentes. — Fig. 24 : Au début de mars, la rookerie est abandonnée (île Petermann). PLANCHE VI Fig. 25 : Un couple de Catarrhactes chrysolophus sur son nid (ile Déception). — Fig. 26 : Pygoscelis antarctica couvant (ile Déception). — Fig. 27 : Une colonie de catarrhactes chrysolophus sur l'île Déception. — Fig. 28 : Partie d'une immense rookerie de Pygoscelis antarctica sur l'île Déception. PLANCHE VII Pygoscelis antarctica. — Fig. 29 : Le départ des Oiseaux pour la plage et le retour vers la rookerie. — Fig. 30 : Une troupe d'Antarctiques partant à la pêche. — Fig. 31 : Une plage de l'île Déception un jour de beau temps : dans le lointain, sur la falaise, on aper- çoit les Oiseaux qui vont à la pêche ou en reviennent. — Fig. 32 : Retour de la pêche : la Sortie de l'eau. 198 EXPLICATION DES PLANCHES. PLANCHE VIII Pygoscelis papua. — Fig. 33 : Retour des Oiseaux à la rookerie. — Fig. 34 : Colonie de Pa- pous au voisinage de la baie de l'Amirauté. — Fig. 35 : Papou sur son nid (cliché Senou- que). — Fig. 3G : Nids de Papous avec poussins (île Petermann). PLANCHE IX QEufs de : — Fig. 37 : D : C Chrysolophiis. — G : Larus ilominicanus. — I : Meg. Macrormicki. — Q : Daption Cape isis. — X : Chioiis alba. Fig. 3S : A : Pygoscelis Add'.ss. — B : Pyg. papua. — C : P?/?. antarctica. — E : Phalacrocorax atrlceps. — F : Sterita {■ittata. — J : Oaanit s oc:anicus. PLANCHE X Phalacrocorax atrlceps. — Fig. 39 : Cormorans et Papous à Port-Lockroy (île Wiencke). — Fig. 40 : Couple de Cormorans sur son nid à l'île Petermann. — Fig. 41 : Nid de Cormo- rans à Port-Lockroy. — Fig. 42 : Troupe de Cormorans au repos sur l'île Petermann. PLANCHE XI Sterna cittata à différents stades de développement. — Fig. 43 : A : 4 à 5 semaines. — B : 5 semaines environ. — G : 3 mois environ. Fig. 44 : D : 4 mois environ. — E : Première année. — F : Adulte en plumage de noces. PLANCHE XII Fig. 45 : Nid et œufs de Megalestris Maccormicki (Port-Lockroy). — Fig. 46 : Nid et œufs de Sterna vitlala (île Déception). — Fig. 47 : Nid et œufs de Larus dominicanns (Port- Lockroy). — Fig. 48 : Nid de Megalestris Maccormicki dans les Mousses : il renferme im poussin et un œuf (île Petermann). — Fig. 49: Megalestris antarctica couvant (île Déception). — Fig. 50 : Poussins de Megalestris Maccormicki. PLANCHE XIII Fig. 51 : Larus dominicanus au repos sur un floë (île Petermann). — Fig. 52 : Vol de Goélands dominicains à Port-Circoncision (île Petermann). — Fig. 53 : Un vol de Mega- lestris Maccormicki (îles Argentine). — Fig. 54 : Dalle sous laquelle se trouve un nid de Oceanites oceanicus. — Fig. 55 : La dalle étant soulevée, on aperçoit le nid et la femelle qui couve. — Fig. 50 : Entrée d'un nid de Procellaires. PLANCHE XIV Pagodroma nivea. — Fig. 57 : Vol de Pétrels à Port-Circoncision (île Petermann). — Fig. 58 : Pétrel au repos sur un glaçon. — Fig. 59 : Oiseaux autour des dépouilles de Phoques (cliché Senouque). — Fig. 60 : Pagodroma mourant et son gardien. — Fig. 61 : Pétrel couché sur la banquise. — Fig. 62 : Un Oiseau nageant (Port-Circoncision). — Fig. 63 : Oiseaux au repos sur l'île Petermann. PLANCHE XV Fig. 64 : Groupe de Chionis alba le long de la côte de l'île Petermann. — Fig. 65 : Chionis près de la station d'hivernage (Port-Circoncision). — Fig. 66 : Tète de Pagodroma nivea avec de nombreux mallophages parasites (cliché Senouque). — Fig. 67 : Chionis cher- chant sa nourriture sur la banquise, près du « Pourquoi Pas? » — Fig. 68 à 71 : Nids de Daption capensis dans les falaises de l'île Déception. TABLE DES MATIERES Avant-propos l CHAPITRE PREMIER Documents biologiques recueillis au cours de la campagne du « Pourquoi Pas ? >) (1908-1910) 5 Sphéniscidés. Pygoscelis Adeliœ (Hombr. et Jacq.) 5 — papua (Forst .) 4G — unlarclica (Forst.) 60 Catarrhactes chrysolophiis (Braiidt ) G9 Aptenodytes Forsteri (Gr.) 73 Phalacrocoracidés. Phalacrocorax atriceps (Ring.) 74 Lahidés. Sterna vittata (Gm.) 87 Larus dominicanus (Licht.) 102 Stercorariidés. Megalestris Maccormicki (Saund.) 109 — antarctica (Lesson) 122 Procellariidés. Oceanites océaniens (Kuhl) 124 PUFFINIDÉS. Priofinus cinereus (Gm.) 129 Priocella glacialoides (Smith) 133 Majaqueiis eequinociialis (L.) 136 Pagodroma nivea (Gm.) 137 Ossifraga gigantea (Gm.) 144 Daplion capensis (L.) 147 Prioii desolatus (Gm.) 154 Halobœna cxrulea (Gm.) 155 DiOMÉDÉIDÉS. Diomedea exulans (L.) 155 — melanophrys (Boie) Temm 157 Thalassogeroii culminatiis (J. Gould) 158 Phœbetria fuliginosa (Gm.) 158 Chioniidés. Chionis alba (Gm.) 159 *» 5 ,.Y 200 TABLE DES MATIÈRES: CHAPITRE II Distribution de la fauno avienne dans l'Antarctide sud-aniérlcaiiu' 163 Baie de rAmirauté (ile du Rni-George) 170 Ile Déception 172 Port-Lockroy (ile Wiencke) 174 Environs de Port-Charcot (île Booth-Wandel) 175 Ile Petermann 176 CHAPITRE III Distribution géographique de la faune ornithologique rencontrée dans les régions antarctiques glacées 176 Tableau donnant la distribution de la faune avienne rencontrée dans les régions antarctiques 195 Abréviations 196 Explication des planches 197 Deuxième Expcdilioii Charcot. (Gain. Oiseaux). PI. I b'^J^ ^ 1 ... Y** Fig. 1 Fia. 2 Fis. 3 sSi f^ I-iy. 4 1-iu. Fis. t> Pygoscelis Adeliae (Hombr. et Jacq.). Fig. 2 : Cliché Senouque. — Fig. 1 et ,3 à 7 : Clicliés L. Gain. Masson et Cie, Editeurs ■m oc >.J ■■'^\'^, ":-'«J ■:•?! / •' %A^' J ■S G ^ ■« a U ,'" fî <« c •2 O ;j o s en =n tt. -C •2 w 3 B c o W o ■oc ii o 5 o ■o 'S '3 o ■a M c ^ o •a o c o bi o E ■a '^ o o J te E iS ^ oT a G ^ * ■« fi ■^ 0 -r. ce e &> 3 "S CI o 'g 1 O ~ -a (2 -2 « •■ « s. 2 t. O '.I /^ — \ "C 00 « c \l o o •o ■'*\"«J'1WJ o co 150 tao M'tffd miê  ymifm m. A Bi, -,A'' '< ■ce a w S oT a 3 .^ •a ^ c o o Vi wl o m a d =î 2 ti. ce kl- 3 O ^ H 3. fa " =- I = ■^ 0 Dcuxicnie Kxpédition CIkucoI. [Cain. Oiseaux). PI. IX Œufs de : D : C. chrysoloplnis. Fig. 37 G : L. dominicamis. — l : M. Maccormicki. — A : Dnption Capensis. X : Chiunis alba. pjo. 38 Clicliés L. Gain Œufs de : A : Pijg. Adeliae. — B : Pyg. papiia. — jC : Pijg. antarctica. — E : Ph. atriceps. F : St. vitlata. — ,1 : Oc. océaniens. 1 •1. Il iSf '• 'v -M f ,",^^ î i 3 §• a, . en •s ? a, S" ■.■F-S^»t./. u o -3 •O a. O 'S 3 . 03 Fig. M Pagodroma nivea (Gm.). Fig. 59 (Cliclié Senouque). — Fig. 57, 58 et 60 à 63 (Clichés L. Gain). Masson et Cie, Editeurs Phololypie Berthiiud, Paris Ueuxième Expédition Cliarcol. {^Gain. Uiscanx). VI. XV Fi g. 04 Fi". 65 P ^^^^^^^^^P^^'' '^^II^B :i ^s^ IF fÊÊyt H ^'^ ^^^H' ■fÉT t* ^ -9*- 1^ fe 1 Fi g. 06 Fis. 67 Fi^. CiX l'i^. (;;i Fis, 70 •i.U. 71 Fig. 64, 65 et 67 : Chionis alha (Clichés L. Gain). — Fig. 66 : Tête de Pagodroma niuea avec parasites aptères (Cliché Senouque). — Fig. 68 à 75 : Daptiion capensis (Clichés L. Gain). Masson & Cie, Éditeurs OUVRAGE PUBLIE SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBUQUE Sous LA Direction de L. JOUBIN PROFESSEUR AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DEUXIÈME EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE 1908-1910) COMMANDEE PAR LE D-^ Jean CHARCOT SCIENCES NATURELLES : DOCUMENTS SCIENTIFIQUES NEMERTIENS CÉPHALOPODES BRACHIOPODES Par J. JOUBIN Professeur sa Muséum et à l'Insblut Océanographique. ALCYONAIRES MADRÉPORAIRES Par CH. GRAVIER Assistant au Muséum d'Histoire naturelle. HYDROiDES par ARMAND BILLARD Agrégé, Docteur is sciences. OISEAUX ANTARCTIQUES par L. GAIN 1 Docteur ii sciences, Lauréat de l'Institut, Naturaliste de l'Expédition. MASSON ET C^ , EDITEUR? 120, Bà SAINT-GERMAIN. PARIS (VI«) 1914 25 JANVIER 1927 PRIX SANS MAJORATION 85 FR. M A s s O N . RHIZÔPODES D'EAU DOUCE, par E. Pénard. — / fasc. de 16 pages 2 /?. PORAMINIFÈRES, par E. Fauré-Fremiet. 16 pages (/ planche). — ARTHROPODES, jîcar/ens, par E.-L. Trouessart. 16 pages. Ensemble, ' 1 fascicule 3 />•. ÉCHINODERMES. — Astéries, Ophiures et Écbinides, par R. Kœhler. / fasc. de 270 pages (16 planches doubles) . 34 /r. Holothuries, par Cl. Vaney. / fasç. de 54 pages (5 planches) 8 />•. VERS. — Polyclades et Triclades maricoles, par Hallez ; Ptérobrancbes, par Ch. Gravier ; Cbétogaatbes, par L. 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