1^ V CE VOLUME A ÉTÉ IMPRIMÉ GRACE A UNE SUBVENTION DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES SUR LE FONDS LOUTREUIL. DEUXIÈME EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1908 - 1910) COMMANDÉE PAR LE D' Jean CHARCOT tr'ii -''«^te^ o renaiezon -^ ^^0 y Ml "-/ à/ K Carte de la Cote Ouest DE L- ANTARCTIDE SUD-AMÉRICAINE CARTE DES RÉGIONS PARCOURUES ET RELEVEES PAR L'EXPEDITION MEMBRES DE VETAT-MAJOR DU 'POURQUOI PAS ? " J.-B. CHARCOT M. BONGRAIN Hydrographie, Sismographie, Gravitation terrestre. Observations astronomiques. L Gain T.ooXngit: (.Spongiaircs.Échinodcrmca.Arlhropodei.O.staurclUunparaMcù Plancton, Botanique. R.-E. GODFROY Marées. Topographie c6lière. Chimie de l'air. E. GOLRDON Géologie, Glaciologie. J. LlOUVlLLE Médecine, Zoologie (.Pinnipide$. Citacés. Poinom. MoUmqua. Crlenlim. Ve,midkn>. l'en. ProlozoaiTci, Anolomic comparée, Para^ilologie). ■ ■ Météorologie. Océanographie physique. Electricité atmosphérique. ■ . . ■ Magnétisme terrestre, Actinométrie, Photographie scientifique. J. ROLCH. . . A. SENOUQUE. OUVRAGE PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE y^ SOUS LA DIRECTION DE L. JOUBIN, Proleiseur au Muséum d'HIs oire Nai ^^c, a, DEUXIÈME EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1908-1910) COMMANDEE PAR LE D' Jean CHARCOT SPONGIAIRES Par E. TOPSENT Professeur à la Faculté des Sciences de Dijon. MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES Par a. VAYSSIÈRE Professeur à la Faculté des Sciences de Marseille CRUSTACES SCHIZOPODES ET DÉCAPODES Par m. COUTIERE Professeur à l'Ecole Supérieure de Pharmacie. CUMACES Par m. W.-J. CALMAN ACARIENS Par m. a. BERLESE Directeur de la Station entomologique de Florence. MLMERALOGIE-GÉOLOGIE Par E. GOURDON MASSON ET C■^ ÉDITEURS 120, Bd S AI NT-G ERMAI N. PARIS (Vn 1917 Tous droits de traduction et de reproduction réservés Made in Fr LISTE DES COLLABORATEURS MM. Trouessart Mammifères. * Anthony et Gain Embryologie des Spheniscidœ. * LiouviLLE Cétacés (Baleinoptères, Ziphiidés, Delphinidés). * Gain Oiseaux. LiOUViLLE Phoques. * Roule Poissons. * Sluiter Tuniciers. * JouBiN Céphalopodes, Brachiopodes, Némertiens. * Lamy Gastropodes, Scaphopodes et Pélécypodes. * J. Thiele Amphineures. * Vayssière Upisthobranches et Prosobranches. * Keilin Diptères. * IvANOF Collemboles. * Trouessart Acariens. * Berlese Acariens. * Neumann Mallophages, Ixodides. * Bouvier Pycnogonides. * Coutière Crustacés Schizopodes et Décapodes. M"e Richardson Isopodes. MM. Calman Cumacés. * De Dada y. . , Ostracodes, Phyllopodes, Infusoires. * Chevreux Amphipodes. CÉPÈDE Copépodes. * Quidor Copépodes parasites. Cal VET Bryozoaires. * Gravier Polychètes, Crustacés parasites et Ptérobranches. HÉRUBEL Géphyriens. * Germain Chêtognathes. * De Beauchamp Rotifères. Railliet et Henry Helminthes parasites. * Hallez Polyclades et Tricladcs maricoles. * Kœhler Stellérides, Ophiurides et Échinides. * Vaney Holothuries. Pax Actiniaires. * Billard Hydroîdes. * Topsent Spongiaires. * Pénard Rhizopodes. * Fauré-Frémiet For aminif ères. * Cardot Mousses. M™e Lemoine Algues calcaires (Mélobésiées). MM. Gain Algues. * Mangin Phytoplancton. Peragallo Diatomées. * Hue Lichens. * GoURDON Minéralogie, Gévlugte. * Bongrain Hydrographie, Cartes, Chronotnélrie. * GoDFROY Marées. * Muntz Eaux météoriques, sol et atmosphère. * RoucH Météorologie, Électricité atmosphérique. Océanographie physique. Senouque Magnétisme terrestre, Actinoméirie. J.-B. Charcot Journal de l'Expédition. Les travaux marqués d'uQ astérisque ont été publiés. SIM)i\(llAIUES Par E. TOPSENT PRDKESSKITR A l.\ KACUI.Tli IUCS SIIENCKS DE IIIJIIN. La colleclion tiécrite dans ce luérnoire est la troisième (jue j'aie eu à étudier de Spongiaires provenant d'une même région de l'Antarctique. C'est, en effet, entre 70° et 71° 18' de latitude S. et entre 80° et 92° de longitude W. ùle (IreiMiNvich) que la licl à 40 mètres. Mij.rilln niisiralis Topsent (n" 556). Dragage XIV b et c. — 18 novembre 1909. Le long de la côte N.-E. de l'île Petermann, dans le chenal de Lemaire. Profundeur 70 à 40 mètres. Plakina monolopha F. E. Schulze aniarclica Lendenfeld (n° 618), Oscarella lobidaris (Schmidt) Vosmaer (n» 611), Pseiidosuberiles hyalinus (Ridley et Dendy) Topsent {n° 616 Lepiosia riifa (Kirkpatrick) (n" 610), Siylopus Frisledli n. sp. (n^s 612, 617), Tedania, Charcoii Topsent (n" 614), Mycale iridens Hentschel (n" 664), Gelliiis ienelliisn. sp. (n" 613), G. bidens Topsent (n" 609), Reniera sp. (n" 601). Dragage XV. — 20 novembre 1909. Devant Port-Lockroy, chenal de Roosen (Gioi9'33" lat. S. — «):i"49'18" long. W.). Profondeur 70 mètres. Vase et cailloux. Rossella podagrosa Kirkpatrick (n"s 675, 676, 677), Anchinoe loxifera Topsent anlarc- ica n. sbsp. (n" 671), Myxilla elongala n. sp. (nos G70, 674), Arlemisina Dianœ Topsent (n" 673), Homœodiclya selijera Topsent (n" 669), Gellins rudis Topsent (n" 672). Dragage XVI. — 9 décembre 1909. Ile Déception, milieu de Port Poster. Profondeur l.'iO mètres. Vase. Homaxinella siiprntiimescens Topsent (n"s 690, 691). Dragage X^'I1I. — 27 décembre 1909. Anse W. de la baie de l'Ami- rauté (Ile du Roi-George). Profondeur 73 mètres. Vase grise, cailloux. Rossella podagrosa Kirkpatrick (n^s 746, 750, 751), Scolymaslra Joubini n. g., n. sp. (nos 745, 764), Dendrilla arclica Topsent (no 747), Mycale acerala Kirkpatrick (no» 748, 749), Reniera sp. (n" 758). 6 SPONGIAIRES. Dragage XX. — 12 janvier 191U. En bordure de la Banquise (70° 10' lat. S. — 80° 50' long. W.). Profondeur 460 m. Vase sableuse avec cailloux. Aulorossella aperla n. sp. (n° 763), Tenlorium papillaUim (Kirkpatrick) (n"^ 759, 797), Homœodidija antarclica (Kirkpatrick) (n" 870 ?). En totalité, les campagnes de la Be/gica, du Français et du Pourquoi Pas'/ ont fourni : 78 Acalcarea dont 18 HexactineUida, \ Bendroceratida, 4 Carnosa, 2 Siymatopliora et 53 Monaxonida. Dans la liste du Français se répétaient trois espèces de la collection de la Belgica : Gellius bidens. I Mijxilla spongiosa asigmala. Hotnœodidya selifera. \ 11 s'en ré])ète cinq dans celle du Pour<]Uoi Pas'/, savoir : Bossella Racovilzœ. i Gellius bidens. Mijx'illa aiislralis. (i. riidis. Hotnœodidya selifera. \ De son côté, la collection du Français comprenait dix espèces que le Pourquoi Pas/ a recueillies de nouveau : Dendrilla anlardica. Reniera prolelaria. Gellius bidens. Homœodidya selifera. H. kergiielenensis. Arlemisina Dianse. lophon pliiricornis. Tedania Vharcoli. Homn.vinella supralnmesrens. Hijiuenincidon lorqiiata. Seules, on le voit, Gellius bidens et Hontœodicltja selifera ligurent dans les trois collections. 11 faut noter que la collection de la Seolia contient aussi huit des espèces obtenues dans l'une ou dans l'autre ou dans plusieurs des trois campagnes précitées : Reniera Dancoi, de la Belgica. lophon unicornis, du Français. I. pluricornis, du Français. Andiinoe /oxj'/era (var.), du Pourquoi Pas? Mycale acerala Kirk., du Pourrpioi Pas? My.rilla spongiosa asigmala, de la Belgica et du Français. Tedania Cliarcoli, du Français et du Pour- quoi Pas? Homœodidya selifera, des trois campagnes. De ces huit espèces, six proviennent des régions les plus voisines de celle qui nous occupe explorées par la Seolia, savoir : des Orcades du Sud, SPONGIAIRES. 7 OÙ furent récoltées Reniera Dancoi, lloituvodicfija setifern, Mycale ocerota, lophon tmiconiis et /. jilaricorniH ; et du naiic do Ihirdwood, où fut trouvée Tedonia Charcoli. Los deux autres vivaient plus loin : Anch/noe toxifera à l'île Gough ; Myxilla sjtongiosa aaigmata près do la ïorro (W Coats, par une prolondour do 1 ilO brass(>s. Il est plus intéressant encore do roclioi-cher ce qu'il y a de oomnuui aux collections belge et françaises, dune |)ai-t, et anglaise de la Di^roverij et alleuiando du Gauss, de l'autre. Dans celle de la Discoceri/, nous relèverons : RosseUa Uuawikic ToiPseiiL, B., 1'. q. 1'. (1). puda(jrosa KirkpaLiick, 1'. ^[. V. Aulorossella i>ilosn Kirkpatiick, P. q. I'. Anoxtjcabjx Ijiinai Kirkpatrick, P. (|. I'. Cinachijra verlex Lendenfeld, P. q. P. Tclliija leploderma Sollas, P. q. P. Tenloriam papillalnin (Kirki)aLrick) 'l'up- sent, P. q. P. Pseudosuberiles lujaliiiiis (Hidlcy clDcudy) TopscnL, P. q. P. Hoinaxinella siipraluiiicsccns Topseiil, F., P. q. P. Ligsuiiui.rilla Hanilschi Kirkpatrick, P. q. P. Lcjilosia nifa (Kirkpatrick) Topscnl, P. q. P. lopliuii rudialus 'l'opsent, B. — ■ jlabello-di(jilalus Kirkpatrick, P. q. P. Mijcale acerala Kirkpatrick, P. ([. P. lloinœodidija aidurclicu (Kirkpatrick) Top- sont, P. q. P. GelUiis nidis 'ro]isoiiL B., P. q. 1^. Hciiieru Dancoi 'i'upscut, B. La collection du Gnuss, à son tour, nous ollVo ou commun N^s espèces suivantes : RosseUa Racovitzae Topsent, B. Anoxycalyx Ijimai Kirkpatrick, P. q. P. Cinachyra vertex Lendenfeld, P. q. P. Plakiiia moiiobplia anlardica Lendenfeld, P. q. P. — Irilopha anlardica Lendenfeld, B. Oscarella loliularis (Schmidt) Vosmaer, P. q. P. Pseudosuberites hyalinus (Ridley et Dendy) Topsent, P. q. P. Mycale acerata Kirkpatrick, P. q. P. — iridens Hentschel, P. q. P. Homœodidyaseli{eraTopsenl,B.,F.,I'. q. P. — kerguelenensis Ridley et Dendy, P. q. P. lophon luiicornis Topsent, F. — pluricornis 'l'opsent, F., P. q. P. — flabello- igitatus Kirkpatrick, P. q. P. Mijxilla spoiujiosa Hidiey et Dendy, asicj- mala Toiisent, F. Lissomyxilla Hanitschi Kirkpatrick, P. q. P. Homaxinella supra tumescens Topsent, F., P. q. P. Gdlius bidens Topsent, B., F., P. q. P. — rudis Topsent, B., P. q. P. Reniera Dancoi Topsent, B. Halidwndria panicea atid., B. (I) B. = Bebjica, F. = français, P. q. P. = Pourqu 8 SPONGIAIRES. J'ai inscrit en caractères gras sur cette liste les noms des espèces qui figuraient déjà sur la précédenle. Eu ne les comptant ainsi qu'une fois, on voit que la Discocery et le Gauss enseml)le ont recueilli 28 Éponges existant dans la région de TAntarctique explorée successivement par la Behjira, le Français et le Pniuquoi Pas'! Gomme les dragages des cam- pagnes de la Discoverij et du Gauss ont été faits entre 66°2' et 77° iO' de latitude Sud et entre 80° 18' et 167o7' de longitude Est, ces vingt- huit Éponges peuvent être considérées comme circumpolaires. Quelques espèces chiliennes dont je n'ai pas eu de représentants se trouvent, d'ailleurs, dans le même cas. Quant aux formes capables de se répandre de l'Océan Antarctique à l'Océan Arctique, je n'en ai rencontré qu'en nond^re très restreint : l'ubiciuiste HaUchondiia paiiicca, Pspudosuberilcs hjjalinus et des Carnosa. Dans l'ensemble, autant qu'on en [jcut juger par les résultats des diverses campagnes scientifuiues, les caractères de la faune des Spongiaires de l'Antarctique sont bien différents de ceux de la faune des mers du Nord. J'ai fait ressortir antérieurement (20, p. ('», el 23, p. 583) la richesse surprenante de l'Antarctique en llexactinellides. Le nombre des espèces et sous-espèces de Rossellides (ju'on en connaît déjà dépasse la trentaine el l'une d'elles, liossella podayrosa Kirkpatrick, y abonde par des profon- deurs moindres que 100 mètres. Au contraire, les Tétraclinellides de la faune antarctique paraissent ])eu nombreuses : nulle Géodiide jusqu'à présent, et, à l'exception de Trihrachion longispinum Lendenfeld (10, p. 322), qui est une Astrophore,rien que des Sigmatophores ; aucune ne s'y est rencontrée à profusion, à la fnron, par exemple, de Tlicnra nvincala dans l'Océan Arcti(pie. Les Caiiinsa y semblent assez bien représentées, par de simples variétés de formes septentrionales. Mais, dans les Monaxonides, les Iladromérines se montrent remarquablement peu variées et clairsemées : pas de Donatia, el nulle jtart de ces amas de Trirhostemma et de Ficnlina qui sont si fréquents dans les eaux boréales. Plus encore, les Axinellides, dont les formes rameuses, lamelleuses, infundibuliformes, se multiplient dans les mers du Nord, n'ont, dans l'Antarclique, d'antre représentant commun t|ue lliDaa.rinclla si/pra/a- ntesrcns. Les llaniacanlha, Furccjjia., Stijiaxia semblent mancjuer, parmi SPONGIAIRES. 5 lesPœcilosclérides; au contraire, les lopkon et Honiœodictya s'y dévelop- pent à profusion. Les Tedan'ia à tornotes, pour la plupart australes, y sont communes. Enfin, les Chalinines y sont rares et les Reniera y pro- duisent généralement des oxes de grande taille. Je m'abstiendrai de toute comparaison en ce qui concerne les Cakarea par crainte d'être mal renseigné à leur sujet. Ce sont, comme on sait, des Eponges de taille généralement humble et pour la plupart incolores et il se peut que, cachées sous les pierres ou parmi les Algues, elles aient insuffisamment attiré l'attention des observateurs. Certain, cependant, de la sagacité de M. Gain, je m'étonne que la collection du Pourquoi Pas? se réduise pour elles à quelques Leucandra /tirsuta Topsent (1) des plages de l'ile Peter- mann (n° lî'îA) et de l'île du Hoi-George (no 7 10) et à une Leucosolenia de l'île Petermann (n°o2(3) que je n'ai pas déterminée. Oruke HEXA C TL\ ELUDA . Sous-Ordre HEXÂSTEBOPHO RA. Famille ROSSELLIDA. Rossella Racovitzae Topsent. (PI. IV, fig. 7 ft S.) NOS 314^ 315^ 318, 319. — Dragage X, 297 mètres. N° 314. Ce spécimen (PI. IV, tîg. 8,fl) est une petite Éponge blanche, ovoïde, haute de 40 millimètres, large de 25 millimètres, à surface conu- leuse émettant par touflfes de longs pleuralia dressés. Deux particularités la singularisent. En premier lieu, elle ne présente pas de touffe basilaire de soies fixatrices; sa partie inférieure se continue en une lame spiculeuse longue de 2o millimètres, large de i à ."i millimètres, aboutissant à un tube deSerpulide ; uneautrelameparallèie, quiaété briséeet dont il neresteque la portion initiale sur une longueur de quelques millimètres, servait proba- blement aussi à lafixation. En second lieu, l'orifice, habituellement apical, de la cavité cloacale est rejeté latéralement, en forme de fente longitudi- nale à lèvres rapprochées. Il s'agit évidemment d'un individu dillorme. Sa spiculation est normale. (1) A fiange cloacale peu apparente. Expédition Cliarcol. — Topsent. — Spongiaires. 2 10 SPONGIAIRES. Les diactines ont les extrémités un peu épineuses, obtuses. Les pentactines hypodermiques, quelquefois saillantes, ont leurs actines tangentielles droites, longues de 1 millimètre environ, lisses, saut' à leur extrémité, qu'ornent des épines bien accusées; l'actine radiale, lonyue de 5 à G millimètres, est parfois granuleuse sur son quart proximal. Les spicules dermiques sont des hexactinesetdes pentactines, à actines longues, en moyenne, de 0'"'", 10, épaisses deOi"m^oi àOmm,012 àlabase, obtuses à leur bout libre et ornées sur toute leur étendue d'épines bien marquées, assez serrées. Les calycocomes mesui'cnt Omni,3 à U'"n',!Sl) de diamètre. Chacun de leurs rayons principaux porte de i à 6 i-ayons secondaires, à peine courbés et assez peu divergents, entièrement couvcits de petites épines et terminés par un bouton distinct. Les rayons primaires sont courts et les capitules allongés, mais il existe à cet égard des variations dont il est bon de donner des exemples pour aider à reconnaître des spécimens un peu aberrants. Sur un calycocome, je note : rayon principal, longueur 0'"'»,01 ; capituluni, longueur U'"'",0;j7, épaisseur U'»'", 017. Lt sur un autre : rayonprincipal, longueui' 0""",0l.') ; capitulum, longueur 0">"i,023, épaisseur Oni'",017. Les raésodiscohexasters, très clairsemées, ont 0"^"\1 de diamètre et portent, sur chaque rayon primaire, trois rayons secondaires coudés, divergents, terminés par un large disque abord ilenticulé. Les microdiscohexasters sont nombreuses, à layons secondaires de deux tailles, les plus courts terminés par un petit bouton, les plus longs par un disque de U"*"i, 006 de largeur, abord dècou|)é en dents aiguës. Le diamètre de ces microsclères est de 0"im,OS. Quant aux oxyhexasters, ce sont, abondantes et grêles, presque constamment des holoxyhexasters produisant sur chaque rayon princi- pal, court, trois ou deux actines de 0'n'«,002 seulement d'épaisseur à la base. Leur diamètre est de 0n"",14 à O""!",!.'). Aucune d'elles ne se réduit à l'état de nionoxyhexaster. Les (. i-acines » de l'Eponge, contrairement à mon attente, ne sont pas pourvues d'ancres. Elles se composent d'un feutrage de diactines semé d'oxyhexasters et revêtu de spicules dernii(|ues. SPONGIAIRES. II No 31 0. Spécimon blanc, massif, haut de 72 millimètres, épais do i'I millimt'trcs, compact et lourd, sans toulFe fixatrice, sans conules, presque sans plcuralia, à cavité cloacale ne conHiiuni(|uaiit avec l'exté- rieur que pai- un orilice biv-uil de I) niillinictrcs dcdiamclre (Fi. IV, fig. 7). La spiculalion csl à peu près i(l(Mili(|ue à celle du spécimen n" 314 : Hexactines ef pentaclines dermiques ; calycocomes de 0'""',38 de dia- mètre; mésodiscohexasters rares; microdiscohexasters abondantes, à rayons de deux sortes, de 0'"n\08 de diamètre ; oxyhexasters grêles, nombreuses, de 0'"'" |4:i de diamètre, passant de l'iioloxyhexaster à la monoxyhexaslcr. No 31.S (PI. IV, fig. 8, />). Spécimen gris sale, haut de 00 millimètres, épais de 30 millimètres, compact et lourd, sans conules, mais àpleuralia dressés, liposlome et prolongé intérieurement (d'après la direction de ses pleuralia) en une sorte de pédoncule spiculeux de plus de 2 centimètres de longueur, rappelant les lames basilaires du spécimen n^ 314. N"319. Fragment gris sale d'un spécimen sacciforme, à parois molles, h cavité cloacale vaste. Hexactines gasti'iques en place, plus grandes ([ue les dermiques avec des épines moins serrées, à actines longues de 0""",2 à Omni^3^ épaisses deO"iin,Oi2à la base. Calycocomes de 0"»™, 4 de diamètre. Des mésodisco- hexasters. Microdiscohexasters à rayons de deux tailles. Holoxy- hexasters prédominantes parmi les oxyhexasters, mais avec des dérivés nombreux, les monoxyhexasters en proportion notable. Les spécimens no 3K'» et no3l8, sans conules, sont évidemment des individus mal conformés. Mais, abstraction faite de ses caractères exté- rieurs, Ilossella Uacovitzœ est caractérisée en tant qu'espèce par les traits suivants de saspiculation : diactines à pointes obtuses; spicules des deux faces du corps ornés d'épines assez fines, les dermiques représentant un mélange d'hexactines et de pentactines ; oxyhexasters à actines grêles, avec prédominance de l'holoxyhexaster; c;ilycocomes de grande taille, à capitulum beaucoup plus long que large; microdiscohexasters plutôt grandes (0«i'»,08 environ de diamètre), à rayons secondaires de deux tailles. 12 SPONGIAIRES. Rossella Racovitzae TdiiscnL microdiscina nov. subsp. (PI. IV, fig. 10, et PI. V, fig. 5.) N" 306. — Dragage X, 297 m(Hrcs. Très bel individu cylindrique, haut de 19 centimètres, épais de 9 cen- timètres; touffe d'ancres très fournie; conules peu élevés, mais distincts et nombreux, porteurs de longues diactines, prostaliaau nombre de un à quatre ; surface générale lisse entre les conules, h l'exception de quelques pentactines isolées, à rayons tangentiels longs de Imni,.".) à 2 millimètres, h tige assez courte, saillante de 2 millimètres au plus ; orifice large; cavité creusée jusqu'au bas du corps. Coloration blanche à Tétat de vie. Les mégasclères du parenchyme sont surtout des diactines, les plus fortes immédiatement au-dessous du revêtement dermique, à bouts épineux, assez pointus, les internes, par paquets, fines, molles, lisses, cà extrémités nelte- mentobtuses; puis, des hexactines souvent hétéractines, éparsos, à aclines fortes et droites, pouvant atteindre 0">'",07 d'épaisseur, à bouts ornés de grosses épines. Spicules dermiques : presque exclusivement des hexactines, à actines mesurant de 0""",I1 de longueur sur 0""",008 d'épaisseur à la base à 0n"",l6;» sur 0i"n\013, ornées d'épines bien prononcées, assez serrées. Spicules gastriques : hexactines à actines mesurant do 0™'",1 sur Om"',008 à 0i"'",l7 sur 0"'"»,012, un peu plus pointues que les précé- dentes et ornées d'épines plus espacées. Pentactines hypodermiques abondantes, pour la plupart cachées sous le revêtement dermique de l'Éponge, à aclines lisses, tout au plus mar- quées de quelques nodosités vers leur extrémité. Ancres de la touffe fixatrice, pentactines plus grandes, à actines longues de 4 à 3 millimètres, ornées d'épines serrées, fines comme des granules, à tige longue de 1 centimètre environ, semblablement ornementée, sauf dans sa portion distale, qui demeure lisse. Les oxyhexasters, nombreuses dans le parenchyme, sont grêles, géné- ralement sous la forme d'holoxyhexasters à deux actines secondaires. SPONGIAIRES. 13 divergentes, lisses ou faiblement granuleuses, sur chaque adinr |)riii(i- pale,très rarement à l'état de monoxyhexasters. Les holoxylii^xaslcrs ont 0'«"»,15 de diamètre; les actines, de Omm^QQ^iî d épaisseur à la base, s'effilent rapidement. Les calycocomes (PI. V, fig. îi, a) sont grands et clairsemés. Leur diamètre est de 0'""\375 àO""", i8. Ils ont des rayons principaux remar- (jualdement courts (0™'",00")-0i"n\007) et aussi éj)ais que longs, suivis de capitulums très nets, mesurant 0"iin 025 de longueur sur Qn'in.OKi d'épaisseur, souvent0'n'n,0i3 sur Omm^oiJ et exceptionnellement 0mm, 06 sur O^m^oio, où le canal axial pénètre très peu et se termine en une vésicule. Les rayons secondaires, généralement au nombre de quatre, sont assez peu divergents; ils sont épineux, à é[)ines récur- vées dans leur portion distale, et sans bouton terminal réellement dis- tinct. Je n"ai pas vu une seule mésodisoohexaster. Les microdiscohexasters (PI. V, fig. a, h) sont abondantes, surtout au- dessous de la surface du corps, mais petites, d'un diamètre de 0'»^ Oi à peine, à actines principales cylindriques, grêles et longues (Onim,00'i, en moyenne), portant un disque d'où divergent des actines secondaires très fines, ordinairement d'une seule taille, à disque terminal remarcpuible- ment petit, puisqu'il atteint au plus O^m 002 de diamètre . La différence d'ornementation des p(>ntactines hypodermiques et des penlactines basâtes, l'extrême brièvett' des actines primaires des calyco- comes, enfin la petitesse des microdiscohexasters et la finesse de leurs rayons secondaires sont ce qui caractérise cette K[)onge. La taille et le type de ses calycocomes et de ses oxyhexasters ressemldent trop à ce qui existe chez Rosse/la Racovitzœ pour qu'on puisse la considérer comme une espèce à part. Ses caractères extérieurs s'opposent aussi à une telle manière de voir. Elle re[)réscnte, à mon avis, une sous-espèce, semblable à R. Racovitz.T subsp. Iiexactinophila F. E. Sch. et Kirkp. ,45, p. 22) à certains égards et notamment par la nature de ses spicules dermiques, mais en dilIV-rant précisément par les particularités énumérées plus haut. 14 SPONGIAIRES. Rossella podagrosa Kirkiiatrick. N" 5'J. — Dragage V, 92 mètres. Nos. 675, 676, 677. — Dragage XV, 70 nièlres. Nos 750, 751. _ Dragage XVIIl, 75 uièLns. Le Pourquoi Pas? a fait de eette Éponge une belle récolte, car les nos 59 et 677 correspondent chacun à plusieurs spécimens dont, à vrai dire, quelques-uns semblent ne représenter que de gros bourgeons récemment détachés de leurs parents. Les caractères extérieuis que montrent les photographies de Kirkpa- trick (8, PI. III, fig. 2 et 3) sont ceux de tous les beaux spécimens de la collection. Certains sont remarquables par le nombre^ et la taille des bourgeons qu'ils portent. Pas de conules ; un vélum de pentactines émer- geant de 3ào millimètres au-dessus de la surface générale ; des pleuralia, dressés en grand nombre autour de l'orifice cloacal et lui servant de marginalia; enfin, une touffe fixatrice copieuse, composée de pentactines à longs rayons droits, [)areilles en plus grand aux pentactines du vélum et, comme elles, souvent orm-es d'épines serrées et basses, réduites à des granulations. Vivantes, ces Éponges variaient du blanc sale au jaune très clair. Les spicules dermiques sont des pentactines, à épines assez fortes et serrées; il s'y mêle de rares hexactines et, exceptionnellement, aussi des stauraclines. Les pentactines portent assez souvent le tubercule distal i-emarqué par Kirkpatrick. Les spicules du revêtement cloacal sont des hexactines à épines fortes aussi, mais plus lâchement distribuées. Dans les spécimens des dra- gages V et XV, elles se montrent d'une inégalité frappante, leurs actines pouvant varier comme dimensions extrêmes entre 0i"i",13 sur On^™,01 et Omm^3 sur 0mm, 025. Le parenchyme est soutenu par des diactines à bouts pointus et, par places, par de solides hexactines à extrémités armées de lV)rtes épines. Les oxyhexasters, abondantes dans le parenchyme, sont surtout des monoxyhexasters de grande taille (je leur trouve souvent O^^ni, 2 de dia- mètre et même 0'"°^,2."i dans le n°o9), à actines un peu flexueuses, fine- SPONGIAIRES. 15 ment granuleuses, épaisses de U°i"",000 à la base. 11 s'y ajoute, en proportion notable, variable, d'ailleurs, avec les individus, des hémioxy- liexasters, mais elles ont, en général, un diamètre sensiblement moindre et des aclines secondaires plus minces. Les holoxyhexasters sont exceptionnelles. Les calycocomes ont, dans la plupart des cas, 0'"'",22 à 0^^,24 de diamètre. Leur taille s'élève à 0'"i",28 dans le n° 675. Ils ont des rayons primaires courts, un capitulum plus large que long d'un tiers environ et des rayons secondaires bien divergents. Je note sur un de ces micro- sclères de taille moyenne : rayon primaire, long de 0"ii°,OH ; capitulum, long de 0'"'n,012, large de On^mjOlH. Le nombre de leurs rayons secon- daires varie un peu avec les individus ; il s'élève souvent à sept et huit dans quelques spécimens. Les rayons primaires ont un axe visible qui se termine dans la base des capitulums. Les rnésodiscohexasters sont rares et de 0"ii",l environ de diamètre. Enfin, les microdiscohexasters, assez nombreuses, à rayons secon- daires de deux tailles, ont 0»n™,046 de diamètre. Rosselfa podagrosa est une espèce circumpolaire. Les dragages de la Discorery et du Pourquoi Pas'/ l'ont obtenue par des profondeurs toujours moindres que celles où se trouvait //. Racovilza'. Rossella podagrosa Kirkpatrick tenuis nov. subsp. N" ?,V2. ~ Dragage X, 297 mètres. Petite Éponge molle, fragile, un peu incomplète à la base, et, de la sorte, privée de ses ancres. C'est un sac haut et large de 13 millimètres seulement, d'où se projettent obliquement des diactines nombreuses, longues de plus de 2 centimètres, solitaires, non implantées sur des conules distincts. Les pentactines hypodermiques sont tout au plus à fleur de peau et ne forment pas de vélum distinct. La couleur était jaune sale à l'état de vie. Mégasclères du parenchyme : diactines à bouts peu épineux, assez obtus. Je n'ai pas vu d'hexactines. Spicules dermiques : surtout des hexactines, mais des pentactines et des stauractines s'y mêlent en proportion notable; leurs actines, longues i6 SPONGIAIRES. de Omm^i 1 à 0mm, 13, épaisses de Omm^oOS à Omm^Ql, à bouts ol.tus, sont ornées d'épines bien prononcées, assez serrées. Spicules gastriques, liexactines à actines pointues, longues de 0mm, 3, épaisses de O^m^Ol à la base, à épines faibles et clairsemées. Pentactines hypodermiques, à actines longues, souvent flexueuses, généralement lisses sur toute leur longueur, sauf à l'extrémité, qui s'orne d'épines médiocres, quelquefois couvertes d'épines basses, serrées, pareilles à des granulations. Les oxyhexasters sont nombreuses, grêles, généralement sous forme d'holoxyhexasters dont chaque rayon primaire porte deux rayons secon- daires divergents, lisses ou très finement granuleux, épais de Omm^0025 à la base ; souvent, ces microsclères sont à l'état d'hémioxyhexasiors et quelquefois de monoxyhexasters. Leur diamètre est de 0mm^i4 à Omm 15. Les calycocomes sont nombreux. Us ont 0mm^28 à Omm^3 jp diamètre. Leurs rayons primaires sont courts (Ommjj. Leurs capitulums, lisses, à la base desquels s'arrête l'axe des rayons primaires, sont plus épais que longs (0mni^013 de largeur pour environ Omm^oi seulement de longueur) ; ils se ramifient en rayons secondaires peu courbés, moyennement diver- gents, au nombre de six ou sept, épais de Omm. 0033 à la base, ornés de fines épines et terminés par un disque très net. Je n'ai pas pu découvrir de mésodiscohexasters. Les microdiscohexasters, assez abondantes, sont petites et simples ; elles ont 0mm^04 de diamètre; leurs rayons principaux, longs de 0mm^006, portent des rayons secondaires tous égaux, fins et terminés par un disque qui ne dépasse guère Omm, 001 je diamètre. La brièveté du capitulum des calycocomes rappelle une particularité de Rossella Racovitzœ minuta F. E. Sch. et Kirkp. (15, p. 21). Mais je doute qu'on puisse logiquement rapporter à R. Racoinlz-œ des Éponges produisant des calycocomes si différents des siens. Malgré la rareté des monoxyhexasters parmi leurs oxyhexasters, les Rossella Racovilzœ minuta me paraissent se rapprocher davantage de R. podagrosa Kirkp. L'Éponge qui nous occupe ici s'écarte des formes décrites par la prédo- minance des hexactines en fait de spicules autodermiques et surtout par la simplicité et la délicatesse de ses microdiscohexasters. Je la considère SPONGIAIRHS. 17 connue r(>pn<'soiitaiit, une soiis-ps|)PC(' de //. /inz/r/t/rosit corro^[)ond;\ni h la sous-espèce mitrodisrina de ft. Ilarnrl/z.r. Toutes deux ont des calyco- comes plutôt plus grands que ceux, de l'espèce typique, des microdis- coliexasters plus fines, au contraire, enfin un revèlonient dermique composé surtout d'hexactines. Aulorossella pilosa Kirkiiatrick. No 257. — Dragage VIII, 200 mètres. N"B 260 et 277. — Dragage IX, 250 mètres. Ces trois Épon!.;('s, bianclies à l'état de vie, ont tout à fait les carac- tères extérieurs du type figuré par Kirkpafi-ick (8, PI. il, lig. 1), à cette dill'érence près que les toufTes de pleuralia qui sortent du sommet (les gros coiiuli sont |)lns fournies <'l (pic la masse des basalia apparaît, an moins sur ses bords, plus nellement com()OS('e de toulVes distinctes. Le pbis petit des spécimens (n" HWj est à peine plus grand que le type, mais le n» 2.'i7 mesure 27 centimètres de liauleuret 18 centimètres de lar- geur ; le n" 277, pour la même hauteur, atteint 24 centimètres de largeur. Je note que, chez tous, des penlactines se mêlent aux hexaclines cloacales, en proportion, d'ailleurs, assez restreinte, et que les ancres, quand elles sont en bon état, ont leur terminaison et leurs dents ornées de petits tnl)ercules serrés. En ce qui concerne les microsclères, l'abondance des oxyhexasters au voisinage de la cavité cloacale est tout à fait frappante. Ce sont des holoxyhexasters de Oni"i,07 à 0m"%08 de diamètre ordinaire, portant, pour la plupart, quatre actines terminales par actine primaire ; ces actines, lisses, me paraissent plus déliées, plus fines et moins raides que le dessin qui est consacré aux holoxyhexasters du type dans la descrip- tion originale ^8, 1^1. Vf, fig. 2, d) pourrait le laisser supposer. Des discohexasters, dont le diamètre est de 0'"m,03"), les actines terminales sont égales et souvent au nombre d'une douzaine sur chaque actine primaire. Je n'ai pas réussi à voir une seule de ces holodisco- hexaslers que, d'ailleurs, Kirkpatrick déclare être rares. Enfin, les calycocomes, de 0°im^i(3 à 0™«i,l9 de diamètre, corres- pondent bien à la description qui en a été donnée; leurs actines primaires Expédition Charcol. — Topsent. — Spongiaires. 'j i8 SPONGIAIRES. sont relativement longues et, partant grêles d'un centrum petit, augmentent progressivement d'épaisseur avant de se dilater en un capituium. Aulorossella pilosa est, on le voit, une espèce circumpolaire. Aulorossella Gaini nov. sp. (PI. V, f.g. 2.) N" 278. — Dragage IX, 250 mètres. L'unique échantillon recueilli de celte espèce est une fort belle Éponge qui mesurait 27 centimètres de hauteur et 2i cenlimètres de largeur. 11 en a été, par bonheur, pris sur le irais une [(holographie qui permet de la décrire, car elle a été ensuite introduite de force dans une caisse de fer- blanc où elle s'est desséchée, rouillée et complètement déformée. Je regrette de ne pouvoir disposer de ce cliché. Aulorossella Gaini se rapproche sur bien des points d'A. Icvis Kirkpa- trick. Elle s'en dislingue néanmoins par plusieurs caractères sur lesquels il y a, par conséquent, lieu d'insisler surtout. Et d'abord, extérieurement, elle se fait remarquer par ses hauts conules, plus serrés que chez toute autre espèce et pourvus tous d'une touffe très fournie de robustes pleuralia. Ces conules se distribuent jusqu'au bord même de l'orifice cloacal, mais celui-ci ne s'enloure pas d'une frange propre. La touffe fixatrice est très développée et dense. La cavité cloacale est large et profonde. En second lieu, parmi les microsclères dominent, abondantes dans toutes les parties du corps, des oxyhexasters différentes de celles d'A. levis par leur taille et par leur ornementation (PI. V, fig. 2, h). Ce sont, pour la plupart, des hémioxyhexasters à actines primaires comme atrophiées et ne portant pas plus de deux actines secondaires, ou encore des monoxyhexasters, mais jamais des holoxyhexasters ; le diamètre de ces spicules est le plus souvent de 0«i'n,18, nettement supérieur, on le voit, à celui des spicules correspondants d'A. levis; leurs actines, droites et simples, sont très fortes et mesurent ordinairement 0™™,01 d'épaisseur à la base; enfin, ces actines s'ornent constamment de finet^ épines sur toute leur (Hendue, SPONGIAIRES. 19 Les pentactinos hyi)ocl(M"iiii(|uos et les basalia cVAulorosise/la Gaini, mégaselères ne constituant, d'ailleurs, qu'une seule et même catégorie, diffèrent aussi très nettement de ce que Kirkpatrick a noté chez A. levis. Il s'agit ici (PI. V, fig. 2, a) de spicules pourvus de quatre actines tangen- tielles, récurvées sous des angles variables, fort inégales et très fréquem- ment rejetées toutes d'un même côté de la tige ; sur un môme spicule, ces actines peuvent avoir, la plus courte moins de 0™™,5 et la plus grande plus de 8 millimètres de longueur. De plus, les pentactines en question s'ornent entièrement de fines épines, ornementation ne manquant qu'au cas où l'étui externe de spiculine se trouve détruit. Abondantes comme ancres dans la touffe fixatrice, ces pentactines sont souvent saillantes aussi dans les parois des conules. Les microdiscohexasters, de nombre considérable, ont généralement 0mm^047 de diamètre. Elles sont moins régulières, à ce qu'il semble, que celles d'A. levis, leurs actines secondaires se montrant souvent inégales de longueur et de force, sans toutefois se répartir en deux tailles comme celles des microdiscohexasters cVAulorossella Vanhôffeni F. E. Sch. et Kirkp. ; mais, comme dans cette dernière espèce, les plus grandes d'entre elles ont leur disque découpé en dents profondes, au nombre de trois à cinq, et les plus petites ne portent qu'un renflement terminal globuleux. Je n'ai pas pu découvrir une seule mésodiscohexaster. Pour le reste, la spiculation d'/l. Gam/ ressemble beaucoup à celle d'ii. levis. 11 y a sur la face externe et sur la face cloacale des pentac- tines épineuses, à actines longues de Oniin,13 à 0™™,10, épaisses de 0mm 013 à la base. De grandes hexactines à pointes fortement épineuses se distribuent dans le parenchyme ; leurs actines ont 0™°i,9 à 1 milli- mètre de longueur sur 0'"di,075 à 0"i"i,09 d'épaisseur à la base. Les calycocomes (PL V, fig. 2, c) ont 0i»nî,22 de diamètre comme ceuxd'A. levis \ pourtant, ils sont plus massifs; leurs actines primaires courtes (Oimi",007) portent, sur un gros capitulum où s'engage le canal axial, quatre à six actines secondaires épineuses, renflées en disque à leur terminaison et épaisses de On^n^jOG? à leur base. J'ai dédié cette Aulorossella à M. Louis Gain, qui, durant l'expédition du Pourquoi Pas ? a procédé k la récolte des Spongiaires. 20 SPONGIAIRES. Aulorossella aperta nov. sp. (PI. IV, fig. 4, et l'I. V, fig. 3.) N" 763. — Dragage XX, iCO mètips. Suhtylindrique, haute de 16 centimèti-es, épaisse de 7 centimètres, cette Eponge porte sur toute sa surface des conules peu élevés d'où sortent de longues diactines le plus souvent groujjées en un petit faisceau. Son orifice, remarquablement large, abords minces, mesure 45 milli- mètres de diamètre et donne accès dans une cavité cloacale profonde de 14 centimètres, dont les parois jusque vers le bas n'atteignent guère 1 centimètre d'épaisseur. Sa base forme un pied dense, tordu, irrégulier, visiblement coupé par l'engin au niveau d'une de ses saillies. Comme cette tubérosité n'occupe pas tout à fait l'extrémilé du corps et que des conules peul'ournis en prostalia l'environnent, il semble bien que la fixa- tion s'opérait par contact direct et non par l'intermédiaire d'une toulî'e d'ancres. La coloration aété notée gris jaunâtre sur le vif, mais la vase dont le spécimen est fortement imprégné atténuait certainement l'elfet de son pigment. Les spicules dermiques sont, sur la majeure partie du corps, des /tfixactmes, à actines longues de Omn\i;i à 0mm, 19, épaisses de 0mm, 008 à 0mm, 01, obtuses et entièrement ornées d'épines plutôt médiocres. Des pentactines ne s'y mêlent qu'en quantité à peu près négligeable; mais, sur les tubérosités basales, ces pentactines deviennent nombreuses et s'accompagnent même de quelques stauractines. Les spicules gastriques sont aussi, comme presque toujours, des hexactines, à actines un peu moins obtuses, à épines un peu plus faibles et plus clairsemées surtout dans le tiers voisin de rentre-croisement des axes. Les hexactines gastriques présentent des variations de taille plus grandes que les spicules dermiques, leurs actines pouvant mesurer jusqu'à 0mm, 35 jg longueur sur 0mm, 02 à la base. Les pentactines hypodermiques sont extrêmement clairsemées. On peut détacher de grands lambeaux de peau entre les conules sans en rencontrer une seule, h' lésai même cherchées en vain au niveau d'un certain nombre de conules. C'est, à de très rares exceptions près, seule- SPONGIAIRES. 2t ment à la partie inlerieure de l'Éponge que j'ai trouvé ces spicules, en place, peu nombreux, d'ailleurs, et dépassant un peu la peau ou demeu- rant enfouis au-dessous d'elle. Ils sont inégaux, généralement faibles, non en ancres, à actinestangentielles droites, au contraire, étendues dans un plan. Tous ceux qui m'ont paru intacts se limitaient par un étui sili- ceux orné d'épines basses et serrées, pareilles à des granulations (FI. V, lig.3,/>). Le parenchyme a [)rinci paiement pour soutien des diaclines. Leurs extrémités, finement épineuses, se montrent variables, le plus souvent aiguës, mais fréquemment obtuses. Dans les tubérosités basilaires, les diactines, en feutrage serré, sont relativement épaisses et ont les bouts nettement arrondis, souvent même renflés, avec une ornementation plus marquée. Des hexactines solides, généralement héléractines, à pointes garnies de fortes épines, sont éparses au voisinage de la surface. Les cahjcoconies (IM. V, lig. 3, n, a') sont nombreux et de grande taille. Leur diamètre, compris entre 0"^!" 3 et 0"i'",38, est communé- ment de 0™™,3o. Les actines primaires sont longues (Un^nijOlS), un peu plus minces a leur origine qu'à la naissance du capitulum (0'"'",004 pour Qmm 003) ; elles portent assez souvent une aspérité ou deux ; leur canal axial, visible, pénètre très peu dans le capitulum et s'y tei'mine brusque- ment. Les capitulums sont généralement un peu plus courts que les actines primaires et à peu près aussi larges que longs (0'"ni,01(j environ). 11 en part des actines peu divergentes, assez grêles, entièrement épineuses, terminées par un bouton. Le nombre des actines secondaires est rarement de quatre ; il est le plus souvent compris entre six et neuf. Les mésodiscohexaslers sont rares. J'en ai trouvé surtout au bas de l'Éponge. Elles ont 0'""\0!) de diamètre et portent sur chaque actine primaire le plus souvent trois actines secondaires très divergentes, grêles, un peu épaissies cependant au voisinage de leur disque, qui est large, à épines marginales bien distinctes. Les microdiscohexasters, assez abondantes, sont grandes, leur diamètre variant entre {i'^^^^l^ô et 0°ini,08o ; leurs actines secon- daires sont de deux tailles, les plus courtes à petit bouton, les plus longues à disque large et fortement denté. 22 SPONGIAIRES. Enfin, les oxyhexasters, répandues dans le parenchyme, ont, en moyenne, 0"^™,! lo de diamètre. Elles sont grêles et presque uniquement à l'état d'holoxyhexasters, à actines primaires courtes portant chacune trois ou deux actines secondaires très divergentes. Pas de monoxy- hex asters. La rareté de ses pentactines hypodermiques empêche d'inscrire l'Éponge en question dans le genre Rosse//a. Elle est donc la première Aulnrossella connue qui possède des liexactines comme spicules der- miques. Elle se distingue en outre fort bien de ses congénères par ses calycocomes. Ceux-ci, de taille élevée, ne se confondent, d'ailleurs, dans le détail avec ceux d'aucune des Rosse/la véritables. Genre GYMNOROSSELLA nov. gen. Rossellines sacciformes, lisses, sans conules, sans pleuralia, à pen- tactines hypodermiques clairsemées ou localisées à la base du corps en touffes fixatrices. Les raicrosclères sont des oxyhexasters et des disco- hexasters, les macrodiscohexasters en forme de calycocomes. Gymnorossella inermis nov. sp. (PI. I, fig. i,ctpi.v,rig. 4.) N"3 305, 320, 321, 322. — Dragage X, 297 mètres. Ce sont(|uatre fort beaux spécimens bien entiers, conservés, le premier dans l'alcool et les autres à sec. Leurs dimensions sont les suivantes : no 305, hauteur 24 centimètres, largeur 12 centimètres ; n° 320, hauteur 29 centimètres, largeur 26 centimètres; n°321, hauteur 30 centimètres, largeur 17 centimètres ; no 322, hauteur 26 centimètres, largeur 17 centi- mètres. Tous ont une cavité extrêmement spacieuse, s'étendant jusqu'en bas du corps, limitée par des parois qui ne dépassent nulle part 2 centi- mètres d'épaisseur, communiquant enfin avec l'extérieur par un très vaste orifice. Le no305, de forme plus allongée que les autres, se rétrécit en haut et son orifice, étiré, est long de 45 millimètres, large de 20 milli- mètres ; les autres ont leur bord supérieur à peine infléchi et affectent mieux la forme de sacs largement ouverts ; l'orifice du spécimen n" 320 IXGTAIl î£5. 23 irlivs (l (' longue iir f'I 12 ( •riitiiiirti-os de Ml lissr ■' 1""^'^M" .• .rj;ulir, i'<', les Ijosse- ■^ CXCllll )l(' ('11 rai isoii (le S(i II ('Iciulue, ne s coiiulc •s. KM.'. •si liinilrc |KH' lin ri'seau s cl, SUl • tout.' la liaiilciir (li Il r()i'[)s, aiicuii mesure, par exemple, 17 cciili largeur. Leur surface est coinpièleii lures légères, dont elle n'es! p; pouvant jamais passer pour des conlinu de penlaclines dermnpu spicule ne la dépasse. Mais, à la base, se trouve l'appareil de fixation. Pour les n°^ 305 et 322, il est représenté par deux ou trois tubérosités d'où sortent par touffes maigres des basalia ; les frottements n'ont laissé entiers qu'un petit noml)re de ces s[)icules. Les deux autres Éponges, les plus volumineuses, ont leur partie inférieure aplatie sur les bords, renfoncée en son milieu et garnie, dans sa concavité, de touffes serrées de longues ancres, souvent entières. Un réseau d'hexactines tapisse la cavité cloacale ; il est soutenu par un autre réseau à mailles plus grandes de diactines et le tout laisse par transparence apercevoir les orifices exhalants, qui peuvent avoir jusqu'à 3 millimètres de diamètre. De même, les orifices inhalants, assez larges aussi, se voient à travers un double réseau de spicules, le r('seau de pen- tactines reposant sur un réseau plus large de diactines tangentielles. La coloration des spécimens vivants était jaune très pâle et gris jaunâtre. Les spicules dermiques sont des pentaclines(Pl. V, fig. 4, a) chargées d'épines fortes et serrées, à aciines tangentielles se rejetant un peu vers le dedans, longues do 0™™, 1 1 à O^^^.il, épaisses de Omm^Ql | à 0mm,017 à la base. Les spicules du revêtement cloacal sont exclusivement des hexactines, à actines guère plus longues que celles des pentactines dermiques, ornées d'épines à peu près aussi fortes, mais moins serrées. Les spicules du parenchyme sont principalement des diactines à extrémités finement épineuses et pointues. Au-dessous du réseau superficiel de diactines et dans le parenchyme se trouvent encore des grands spicules de soutien, hexaclines solides (PI. V, fig. 4, c), généralement hétéractines, réduisant très souvent le nombre de leurs actines et se présentant alors sous forme de tauacfines, 24 SPONGIAIRES. de stauraetines et de pentactines, ces dernières, sans orientation déter- minée, reconnaissables à leur aspect comme des représentants d'une série variée de s])icules et ne correspondant certainement pas aux pentactines hypodermiiiues des Rossella et Auloroasella. Ces pentactines existent là au même titre que celles observées par Kirkpatrick chez Anaulosoma Schulzii (8, p. 22). Les hexaclines du parenchyme et leurs dérivés sont en grande partie lisses; seule, l'extrémité de leurs actines s'arme d'épines serrées, forles et généralement récurvées. L'épaisseur des actines de ces divers spicules varie le plus souvent entre 0'"™ O'i et Omm,0(3. Outre ces diflerentes formes de renforcement, il existe aussi au voisi- nage de la surface une assez forte proportion de grosses diactines lisses comme j'en ai signalé chez Rosse/la nuda (20, p. 32). Elles sont peut-être l'équivalent des diactines pleurales des f{ossp//a cl Axlorossel/a, mais elles demeurent constamment int(>rnes. Au-dessous du double réseau qui revêt la cavité cloacale se distribuenl aussi des hexactines du parenchyme, mais, bien moins grandes que les précédentes, elles sont généralement régulières et ont leurs actines, épaisses de 0n"",03 à 0i"™,03o seulement, garnies d'épines jusqu'au voisinage de leur entre-croisement. Les vraies pentactines hypodermiques se conlinenl à la hase du corps et, longuement sailhinlos au dehors, y jouent le l'ôle d'ancres. Leurs actines tangentielles, horizoutales, sont tantôt égales et perpendiculaires les nues sur les autres et tantôt inégales et plus ou moins rapprochées d'un même côté de l'actine radiale. Celle-ci peut être longue de plusieurs centimètres; les actines tangenlielles varient de longueur entre moins de 1 millimètre et plus de 3 millimètres. Les unes et les autres s'ornent d'un bout à l'autre de granulations fines eldrues (PI. V, fig. 4, h). En ce qui concerne les microsclères, les oxyhexaslers, rares au voisi- nage des deux faces, abondent dans le parenchyme. Ce sont des holoxy- hexasters (PI. V, fig. i, p) et des hémioxyhexasters, de diamètre compris entre 0ni°i,09.'i etOn>ni,1 15, relativement petites, par consé(|uent. Les rayons principaux, courts, portent deux ou troisactines secondaires, lisses, courbées en leur point d'origine, puis flexueuses, épaisses d'un SPONGIAIRES. 25 peu plus de 0'^'",U0"2 à la base, puis efûlées longuement en une pointe très fine. L'ensemble est grêle et délicat. Les calycocomes(Pl. Y, fig. 4, d) sont abondants et de grande taille. Ils varient entre 0""n,23 et Of^^jSlS de diamètre. Ils ont des rayons princi- paux assez courts et minces, dont le canal axial, bien visible, pénètre jusqu'au centre des capifulums. r,eux-ci, courts eux-mêmes, plus larges que longs, portent chacun de quatre à six rayons secondaires (le plus souvent cinq ou six), épais de plus de 0"^n\004 à la base, entièrement et finement épineux, terminés par un petit bouton, peu divergents et courbés en dehors seulement dans leur dernier quart environ. Les plus petits ont des rayons principaux longs deO'""\OI , des capitulums longs de 0"»!", 007 à O^i^jOl, larges de U'"'",012; les plus grands ont des rayons principaux longs de 0mm,02 et des capitulums longs de O^m^oi 3 et larges de i)^^\Q2. Les mésodiscohexasters sont très rares. J'ai fini par en découvrir une accumulation à la base du spécimen n° 322, parmi les actines radiales de ses ancres. Elles ont à peu près O"*"!,!!;) de diamètre et portent sur chaque rayon primaire, court, deux ou trois rayons secondaires, plus épais que ceux des oxyhexasters, épineux, cylindriques, puis renflés vers leur extrémité que couronne un disque à dents marginales récurvées sur une longueur de près de O'^ni^QOO. Les microdiscohexasters, enfin, ont des rayons secondaires nombreux, égaux ou inégaux, les pluslongs avec disque denticulé, large de 0™"», 0025. Ces microsclères sont abondants. Leur diamètre varie entre 0'"™,04 et Omm^05. L'état de la surface et la conformation générale de ces Eponges évoquent le souvenir de Rossella nuda. Or, chez cette dernière, les pentactines hypodermiques sont rares, au contraire de ce qui a lieu chez les Rosseltu vraies, sans que leur distribution rappelle un caractère des Aulorossella. Aussi, j'estime que R. nuda a sa place naturellement marquée dans le nouveau genre Gymnoros^ella. L'absence normale de conules a été constatée aussi chez Anaidomma Sc/iu/zii Kirkpatrick(8, p. 21), mais Anau/oso7}ia po&sédera\t desprostalia marginalia. D'autre part, elle est décrite comme complètement dépourvue de pentactines hypodermiques et elle a reçu son nom du fait qu'une Expédition Charcot. — Topsent. — Spongiaires. 4 26 SPONGIAIRES. cavité cloacale lui fait défaut, sa face exhalante, revêtue de pentactines propres, s'étalant à la partie supérieure des spécimens recueillis. Anoxycalyx Ijimai Kirkpatrick. N"s 206, 210, 214, 218. — Dragage VIII, 200 mètres. Le Pourquoi Pas ? a recueilli six spécimens de cette Éponge, les n°s 214 et 218 correspondant chacun à deux individus. Ceux qui ont reçu les n"^ 206 et 210 sont les plus grands que l'on connaisse, puisqu'ils mesurent, le premier (j centimètres et le second un peu plus de 7 centi- mètres de hauteur ; ceux du n° 218 ont la taille des plus beauxspécimens de la collection du Gauss; les deux du n° 214, enfin, sont plus petits et, d'ailleurs, fort endommagés. Tous se montrent subcylindriques ou ovoïdes avec un orifice terminal vaste et nu et une cavité cloacale profonde. Chose singulière, aucun d'eus ne porte de bourgeons et les conules ne sont apparents que sur les individus numérotés 214, sur l'un surtout, qui se hérisse d'autant de toufi'es de longues diactines pleurales. Ce spécimen et celui du n° 206 possèdent une touffe assez fournie d'ancres basales à longue tige. Les basalia diffèrent des pentactines hypo- dermiques par un détail : leurs dents, recourbées et relativement courtes, demeurent lisses, ainsi que la portion distale de leur tige, mais des épines, fines comme des granulations, les ornent sur le reste de leur longueur. Les spicules autodermiques sont, dans tous les spécimens du Pourquoi Pas? surtout des pentactines ; il s'y mêle des stauractines en proportion variable. Les spicules autogastriques sont exclusivement des hexactines à actines plus grêles. Le diamètre des strobilodiscohexasters atteint 0°i°i, 245; celui des pappo- comes mesure de 0"i'",12 à 0'"i",22; celui, enfin, des discohexasters varie entre 0'""i,04 et Oinn\l 2. J'ai rencontré plusieurs oxyhexactines à actines raboteuses et longues de 0"i™, 07 que je ne crois pas de provenance étrangère. Anoxi/calyx Ijimai est à inscrire au nombre des Éponges circumpo- laires. Genre FiCOLYMASTnA nov. gen. Rossel/i/iœ à revêtements dermique et cloacal composés de spicules semblables, des hexactines à actines trapues. En raison de leur petit SPOXGIAIRES. 27 diamètre, ces hexactines ne se disposent pas à la surlace du corps en un réseau propre à l'inhalation ; elles y forment une couche assez dense, percée de distance en distance de petits orifices béants re[)résentant les stomions. Il y a des penlacliiics hypodermiques. Les microsclères sont des pappocomes, des sti'oliilodiscohexasters et des discohexasters. Scolymastra Joubini nov. sp. (Pi. II, lig. 4, et PI. V, fig. 1.) Nos 745 et 7G4. — Dragage XVIII, 75 mètres. Le n" 745 est conservé dans l'alcool. Il était d'un jaune pâle sale au sortir de la drai^ue. (l'est une belle Éponge légèrement piriforme, surtout large vers le bas où son diamètre, atteignant 15 centimètres, l'emporte un peu sur sa hauteur. Cependant, cà tenir compte aussi d'une frange de soies longues de t centimètres qui se dressent autour de son orifice cloacal et d'une masse touffue d'ancres basilaires dépassant par places 5 centimètres d'épaisseur, sa hauteur totale est, en réalité, de plus de 20 centimètres. Exception faite des soies marginales et des ancres fixatrices, elle se montre absolument nue. La peau est même unie et brillante ; contrairement à celle des autres Rossellines, qui se limite par un réseau spiculeux, délicat et transparent, elle est compacte, semée de trous inhalants, fort étroits, solitaires, à intervalles égaux. La masse du corps est presque incompressible : il existe bien une cavité cloacale spacieuse, mais les parois en sont fermes. L'orifice cloacal a ses bords comme froncés et ne mesure que 19 millimètres de plus grand diamètre. Pour éviter de détériorer le spécimen, je me suis borné à examiner par cet orifice un peu étroit l'état de la cavité cloacale, que j'ai trouvée lisse, et à en prélever des lambeaux de paroi pour l'étude des spicules. La dis- position des canaux exhalants se voit, d'ailleurs, au mieux sur le spéci- men no764(Pl.II,fig. 4, h). Le squelette de la peau mérite une mention particulière. Il se compose, en dehors, d'hexactines dont les actines, grosses et ornées de fortes épines, sont bien [Ans courtes que d'habitude. Elles ne ménagent pas entre elles d'intervalles suffisants pour l'inhalation et l'eau pénètre dans l'Éponge par ces orifices spéciaux que j'ai mentionnés plus haut, autour 28 SPONGIAIRES. desquels s écartent les spicules, orifices circulaires, en général, larges en moyenne de 0^^, I o et visibles à l'œil nu comme de fines ponctuations. La couche des hexactines repose sur une charpente tangentielle de diac- tines de petite taille formant un réseau à mailles de deux ordres. La trame des plus grandes, qui se recoimait souvent par transparence, limite des champs polygonaux comprenant chacun plusieurs stomions; celle des mailles plus fines forme le soutien des hexactines. Sous le réseau tangentiel s'appuient de très nombreuses pentactines hypodermiques mêlées de fortes diactines à direction également radiale. Les unes et les autres ont ordinairement pour comitalia des diactines longues et fines, de celles qui, en majeure partie, constituent le squelette du parenchyme. Du côté cloacal, se répètent la couche des hexactines et le réseau de diactines. Nous verrons, à propos du spécimen n° 764, la disposition qu'ils alTectent au niveau des orifices exhalants. J'ai trouvé sous ce revêtement des hexactines hétéractines assez fortes; elles m'ont paru clairsemées. Les soies marginales sont solitaires. Les ancres s'implantent par paquets à la base du corps. Les hexactines de revêtement, tant externes qu'internes, autrement dit tant dermiques que cloacales, se distinguent des spicules correspondants des autres Rossellines par la brièveté de leurs actines (PI. V, fig. 1, a). Leur diamètre est généralement compris entre 0nim^06r» et 0in™,09 seule- ment, et comme elles ont leurs actines épaisses quand même de 0n"^,0r2 à 0mm 013, celles-ci forment un entrecroisement qui com[»te pour beau- coup dans le diamètre total et elles ne sont libres que sur une faible lon- gueur. Leurs épines, qui sont fortes et nombreuses, se trouvent de la sorte forcément groupées en un bouquet terminal, assez seml)lable à un artichaut, (^est la forme habituelle de ses hexactines de revêtement, assez petites pour être comparées à des asters, qui m'a fait donner à la Rossel- line en question le nom de Scohjmastra. Elles sont, d'ailleurs, sujettes à des variations. Les plus petites ont la partie libre de leurs actines réduite à un tubercule très orné ; sur les plus grandes, les actines présentent une partie proximale nue. Il se trouve SPONGf AIRES. 29 aussi de ces spicules qui sont plus minces que les autres (0"'"',007- 0mm 008), avec un diamètre un peu supérieur à la moyenne (0"i'",09- Qmm 11), iju côté cloacal, enfin, on peut voir des hexactines de 0°in\l4 de diamètre, à actines épaisses de 0™i",012 et presque uniformément ornées d'épines (PI. V, fig. I , a'). Les diactines de soutien du revêtement (1*1. V, fig. 1, />) sont fusiformes, un peu courbées, pointues mais non acérées, à bouts ornés, sur une cer- taine longueur, d'épines assez fortes ; à leurcentrum correspond le plus souvent un renflement qui, crucial sur les plus petites d'entre elles, devient simple sur les autres et s'efTace plus on moins siir les plus grandes. Leurs dimensions sont surtout con)|)rises entre (!'>"", .'}(» de longueur sur 0'"™,02 d'épaisseur et 2 millimètres de longueur sur Qmm 03 d'épaisseur de part et d'autre du renflement médian. Les pentactines bypodermiques ont une actine radiale très longue et quatre actines tangentielles variables, tantôt courtes (0"ini,55) et alors épaisses et droites, tantôt longues {'2'^'^'^,2) et alors minces et flexueuses, avec tous les intermédiaires. Ces spicules sont toujours lisses, sauf à l'ex- trémité de leurs actines où ils portent de vraies épines (IM. V, lig. 1 , c). Les ancres qui sortent par tourtes de la base du cor|is dilïï'rent nette- ment des pentactines hypodermi(jU(>s par ce fait (|ue leurs quatre actines distales ont leur étui superficiel de spiculine entièrement orné d'épines basses pareilles à des granulations (PI. V, fig. 1 , d). De semblables granu- lations se retrouvent, d'ailleurs, sur l'actine radiale, au moins dans sa partie proximale. Cette actine, souvent flexueuse et fine, peut dépasser 6 centimètres de longueur; les actines distales, relativement courtes, au contraire, ont généralement moinsde 2 millimètresde longueur; elles sont ordinairement droites, per[)endiculaires à la lige, à l'extrémité de laquelle elles rayonnent régulièrement ou par groupes opposés ou même en un groupe unilatéral. Les diactines du parenchyme sont longues, minces, souples, sans cen- trum, à bouts obtus ou arrondis, finement é[)ineux. J'ai noté plus haut l'existence d'hexactiues du parenchyme; leurs actines sont droites, fortes, inégales, lisses, sauf vers le bout, où elles s'arment de grosses épines. 30 SPONGIAIRES. Les microsclères, fort beaux de taille et d'allure, sont : 1° Bes pf/ppoco)nes (PI. V, fig. 1 , e, /"), abondants et grands, de diamètre compris entre 0'"™,22 et 0""",2i. Ces pappocomes sont, à tout prendre, des oxyhexaslers dont les rayons principaux portent non pas deux, trois ou quatre rayons secondaires divergents, mais uji nombre élevé de ces rayons. La distance comprise entre l'origine des rayons secondaires de deux rayons primaires opposés est ici de 0^^,035, dont Onim^oO? pour l'épaisseur du centrum, 0""",007 pour la longueur de la partie mince de chaque rayon primaire et 0»i"i,007 pour la longueur du capitulum de chacun de ces rayons. Le diamètre des capilulums est d'environ 0"^™, 01 3. Les rayons secondaires (PI. V, fig. 1, y), coudés à la base, sont ensuite droits, forts, pointus et entièrement raboteux. 2° Des strobilodiscokexasters telles qu'en possède Anoxt/calyx Ijimai. C'est ce que F. E. Schulze et Kirkpatrick appellent desinacrostrobilocomes (15, p. 45). On peut les définir des discohexasters à rayons secondaires très nombreux et se détachant à des hauteurs différentes d'un capitulum allongé. Elles sont ici fort grandes, leur diamètre total atteignant cou- ramment O^in^, 4. Les rayons primaires (PI. V, fig. 1, h), épineux, minces, longs de Onim^02, se terminent chacun par un strobile ou capitulum renflé, long de Oinn»,01 à 0"i"*,0i2. Les rayons secondaires, très fins, portent à leur extrémité un disque très faiblement denticulé, renfié en dessous, large de Omm^OOo. 3° Des discohexasters., peu nombreuses, de 0"i™,14 de diamètre, à rayons primaires longs de 0'»'^,008, sim})lement évasés à leur extrémité en un plateau des bords duquel émanent en divergeant cinf[ rayonssecondaires raides, portant un disque très nettement denticulé (PI. V, fig. I, /). Mais des intermédiaires s'observent entre ces holodiscohexasters qui ne s'écartent des formes habituelles que par le nombre un peu plus élevé de leurs rayons, etles sirobilodiscohexasters. On rencontre, par exemple, des discohexasters, de taille inférieure à celle des précédentes (0'"™,1), dont chaque rayon primaire se termine par un renllcnKMit en [)omme d'arrosoir émettant une quinzaine de rayons secondaires. Le no 704 est conservé à sec. De taille énorme pour une Uossellide, il ^vait0i",6 de hauteur sur 0'^,4 de largeur. Malheureuseuient, la drague SPONGIAIRES. 3t l'avait fort détérioré et il m'a été remis en deux morceaux auxquels la dessiccation avait l'ait subir un reirail notable. Dans son ensemble, c'était un sac nu, renflé en bas et ancré dans la vase par une touffe basilaire abondante. Sa peau, lisse, est marquée de fines ponctuations et de veinules croisées correspondant aux stomions et aux lii^nes du réseau superficiel de diactines. Il ne présente aucune trace de frange marginale. Son orifice cloacal, étiré en fente, mesure 18 centimètres de longueur sur 3 à 4 cen- timètres de largeur. La cavité cloacale est très spacieuse et ses parois, qui dépassent en bas 7 centimètres d'épaisseur, s'amincissent progressivement vers le haut jusqu'à n'en mesurer plus qu'un centi- mètre au pourtour de l'orifice. Ces parois sont traversées du côté interne et sur la majeure partie de leur épaisseur par des canaux exhalants, parallèles, larges de 8 à 12 millimètres, se dirigeant en ligne droite vers le cloaque. Leur terminaison est couverte d'un crible à mailles polygonales, larges de 1 à 2 millimètres, composé d'un réseau de diactines superficielles supportant une couche d'hexactines cloacales. Entre ces aires criblées, le revêtement plus dense de la paroi interne est encore interrompu par de petits orifices isolés, La spiculation du spécimen n°764 ne diffère de celle du no745 cjue par la taille des spicules qui rayonnent vers la surface, pentactines hypoder- miques et diactines. Ils ont, en effet, 20 à 25 millimètres de longueur et 0'"°i,3 à O^^.A d'épaisseur. Les pentactines ont des actines tangen- tielles remarquablement courtes (moins de 1 millimètre) et les diac- tines émoussent généralement leur pointe distale (PI. V, fig. 1,/). Je me fais un plaisir de dédier cette curieuse Éponge à mon ami M . le pro- fesseur L.Joubin, en le remerciant de m 'avoir confié l'étude d'une collection si intéressante. Ordre DENDHOCERATIDA. Famille DA R WINELLID.E. Dendrilla arctica Topsent. N" 747. — Dragage XVIII, 7.") mètres. Découverte et recueillie à plusieurs reprises par le Français (22, p. 11 ) par des fonds de 20 à 40 mètres, cette curieuse Éponge n'est représentée 32 SPONGIAIRES. dans la collection du Pourquoi Pas! que par un seul spécimen, de belle taille, d'ailleurs, et tout de suite reconnaissable à sa coloration violacée dans l'alcool, à la hauteur de ses conules, aux grosses fibres de sa base décharnée. 11 était, dit la note, de couleur jaune verdàlre à l'état de vie. La profondeur d"où le chalul Ta tir(', presque double de la plus grande où l'existence àeD. arct ica {i\a\l été notée, est encore assez faible, sans doute, mais il faut remarquer qu'elle convient déjà à plusieurs espèces de Rossellines, ce qui constitue pour notre Dendrocératide une association intéressante. Urume (AnAOSA. Sous-Ohdhe MlcnoSCLEItOPHORA . laimlle OSCAHELUD.E. Oscarella lobularis (Sohmirlt.) Vosniaer. N" 611. — Dragage XIV -ft. Un Spécimen lobule, brun jaunâtre à l'état de vie, étendu sur une roche en une plage de 20 centimètres de longueur sur 6 à 7 centimètres de largeur. C'est vraisemblablement la même chose que l'Éponge du Gams que Lendenfeld a déterminée Oscarellaf (10, p. 336). En tout cas, ici le doute n'est pas possible ; il s'agit certainement d'une Oscarella. Les coupes des lobules donnent même quelque chose de si semblable à ce que j'ai figuré de 0. lobularis (18, PI. XXIII, fig. 10) que je ne vois guère de raison de distinguer ne fût-ce qu'une variété nouvelle. Tout au plus puis-je dire que le chondrenchyme périphérique s'y montre plus mince, les corbeilles vibratiles s'approchant très près de la surface des lobes ; mais cette dis- position m'a paru varier d'un pointa un autre chez des 0. lobularis de nos eaux. Les corbeilles, sensiblement arrondies, ont un diamètre moyen de 0mm 04. L'hypophare des lobes renferme dans ses lacunes des œufs et des larves à tous degrés de préparation. Les Oscarella du Gauss, quoique recueillies de la fin de septembre au commencement de janvier, n'étaient pas en reproduction, mais ces spéci- mens ne mesuraient que 2 à 6 millimètres de longueur. SroXClMKl'.S. 33 Kaniill.- ri.AKlNlD.E. Plakina monolopha V. \\. Schul/.c antarctica Lcndenfelfl. (IM. IV, fig. 1.) N" 618. — Dragage ,\1V /», î)()-70 mùlms. Une dizaine de spécimens, dont sept en coussinelsbien plus gi"uids que ceux de la collection du Gaitss, l'un d'eux mesurant même 70 millimètres de longueur sur 3i millimètres de plus grande largeur. Ils vivaient tous sur un même gros caillou que tapissaient encore des Myxillines de trois espèces, deux GeUius et l'unique représentant û^Oscarellu lobularis. Leur coloration naturelle était d'un blanc brunâtre. On peut se rendre compte, d'après la photographie, que leur surface présentait les variations décrites par Lendenfeld (40, p. 333). Rien à dire de particulier de leur spiculation. Leur habitat dans le chenal de Lemaire, le long de la côte N.-E. de l'île Petermann, par 70 à 50 mètres de fond seulement, est ce qu'il y a de plus intéressant à noter, les spécimens du Gau.ss ayant été récoltes par 66° 2' 9" de latitude S. et 89° 38' de longitude E. et par des fonds de 3o0 à 38S mètres. Ordre TETHArTiyELLlDA . Sous-Ordhe CHOIUSTIDA. Tribu SIGMATOPHORA. Cinachyra vertex Lendenfeld. (PI. III, fig. 5.) Nos 309 et 310. — Dragage X, 297 mètres. Cette curieuse Éponge, vue jusqu'ici seulement par Lendenfeld, qui Fa minutieusement décrite d'après 54 spécimens rapportés par l'expé- dition du Ganss (10, p. 310), se classe parmi les formes circumpolaires de l'Antarctique. Les dragages qui en ont procuré des représentants ont tous été faits par des profondeurs comprises entre 170 et 400 mètres. Il semble donc s'agir d'une espèce qui se tient d'habitude sur des fonds d'assez grande profondeur. Elle voisine surtout avec des Rossellines dans la région où le Pounjaoi Pas? l'a obtenue. E.rpéc/ili'jii C/idi-cot. — Tui'SENT. — Spongiaires. ') 34 SPONGIAIRES. La collection en contient sept spécimens : un petit, de 15 millimètres de grand axe ; cinq un peu plus i>i'os que les plus beaux spécimens du Gauss et mesurant de 30 à U) millimètres de longueur; un, enfin (PI. III, fig. .'ij, de taille bien supéi'ieure à celle de tous les autres, puisqu'il atteint près de 90 millimètres de longueur sur 40 millimètres d'épais- seur. Leurs longs bouquets de soies, couchés tous dans le même sens comme pour protéger le corps en l'enveloppant, prolongent des papilles souvent aplaties entre lesquelles la surface, parfaitement lisse et bril- lante, se perce d'orifices béants, sans profondeur. Il n'y avait entre ces spécimens aucune des variations de couleur notées par Lendenfeld sur ccn\ du G auss \ tous étaient blancs au moment de leur immersion dans l'alcool. Tethya leptoderma Collas. N° 221. — Dragage VIII, 200 mèLre.^. Nos 311 et 31G. — Dragage X, 297 mètres. Au 11° '22\ correspond un spécimen blanc à l'état de vie, ovoïde, long de lOo millimètres, épais, en moyenne, de 80 millimètres ; au n^ 311, un spécimen de même coloration et de même forme, long de 70 millimèlres, éj)ais de Li.'i millimètres; enfin, au no 3 H», trois spécimens gris sale à l'état de vie, ovoïdes, longs de 3a à 50 millimètres. Toutesces Eponges sontlibres, sans trace de support, nues [)ar places et par places couvertes d'un long revètementde soies couchées. Il est difficile d'en trouver l'orientation naturelle. Nulle partd'osculevisible. Desgroupes de pores se montrent seuls comme des ci'ibles un peu sombres dans les parties dénudées de la surface. Les dimensions de ces spécimens sont toutes bien supérieures à ce que l'on a vu jusqu'ici soit de Tethi/a /(«/v/o- f/(?;772rt Sollas, soit de T. sagitta Lendenfeld. Je rapproche à dessein ces deux Tethim^ sudatlantique et antai'cli((ue, parce que les magnifiques Éponges du Ponifjaoi Pas? se rapportent à l'une d'elles, si tant est qu'elles soient réellement distinctes. Le fait que les spécimens du Gaiiss^ sur les(|uels Lendenfeld a créé T. .sr////7/f/, n'atteignaient que 1 à 10 millimètres de diamètre n'e\plique-t-il pas, en efiet, la différence de taille de leurs grauds oxes et de ceux de T. leplodertiuCl D'autre j)art, n'est-ce pas à tort que Lendeid'eld a caracté- SPOXGIAIRES. 35 risé 7\ sag'itfa (10, p. ;508) |)ar la possession de vrais prolrifcnes à clades inégaux, Sollas ayant lorinellement indiqué et figuré cette particularité du cladonie non seulement pour les protria-nes » tridiodanx », mais pour les vrais protriienes de T. lopl(jderin(t\ 16, p. 3, rt IM. I, lig. 9;? Les deux espèces resteraient alors différentes par leur loiiiic cl par la torsion de leurs sigmes. Mais on ne connaît encore de T. U'ploilcrnKi (|u"un seul spécimen et Sollas a peut-être choisi pour les llgurci' les formes les plus variées qu'il a pu trouver de ses sigmes. L'absence d'anatria'ues de fixation chez T. mijina est un caractère négatif sur lequel il serait téméraire de se fonder. Chez la plus volumineuse des Telhya du Pouniiini Pas'/ les grands oxes des faisceaux rayonnants, droits et très anisoactinaiix. mesurent (}mm I ji Omm 7 j,. longueur sur 0"i'^,0(3o d'épaisseur. Les oxes corticaux, isoactinaux, droits ou un peu courbés, ont 0niin,90 sur Omni^023. 11 y a, en outre, disséminés sans ordre, des oxes isoactinaux |)lus forts, de |mm,(j:i sur 0mm, 03. Les anatriaMies de la surface générale ont un cladome à clades tins et pointus ; la longueur du cladome est de O^^j;;;^ Técartement des clades à leur pointe de 0'"m^ |<). je n'ai pas vu d'anati-iames de tixalion. Les protriaenes sont aussi bien ceux de 7'. lepUxlerma que ceux de T. safjitfa, d'où le premier embarras pour la détermination. Les sigmes, abondants, ont plutôt l'allure de ceux de T. stKjitla que de ceux de T. Icptoienna, mais les réserves formulées plus haut dimi- nuent l'importance de cette constatation. D'après Lendenfeld, ceux de T. saijllta seraient finement épineux ; sesmicrophotographies, cependant, ne permettent pas de s'en rendre compte. Je n'observe pas d'épines sur les microsclères des spécimens du Pourquoi Pas/ En résumé, je note à la fois sur ces Éponges des traits de ressemblance avec les deux Tetiuja en question, ce qui me décide à les rapporter à la plusancieunement décrite et me suggère des doutes au sujet de la valeur de T. sagitta en tant qu'espèce. 36 SPONGIAIRES. OnDRi: MONAXOMIJA. Sous-Ordi!E ha DltOME BINA . Famille POL YMASTID.E. Tentorium papillatum (Kiikjialiick). (l'i. IV, fi- :.'.) N"s 759 et 797. — Dragage XX, 460 mètres. Celte Éponge a été décrite par Kirkpatrick (9, p. 20) comme une xaviété papil/atiis de Suherifes ca/ni/iatu.sK\d\e\ et Dendy. Il ne s'agit pas d'une Subéritide, en réalité, mais d'une Polymastide, car elle présente une écorce différenciée etune charpente rayonnante. L'écorce, fibreuse et claire, est même très coriace et nettement déli- mitée ; elle atteint 0""",6 à 0inn\66 à la partie supérieure du corps et diminue un [)eu d'épaisseur sur les côtés. Comparée àcelles des Po/ymas- tidœ connues qui ont une spirulation simple, sa structure rappelle uni- quement celle de Tentorium semhuherites (Schmidt), du moins dans sa portion supérieure : les tylostyles corticaux s'y disposent verticalement, sur une seule rangée. Nous avons donc affaire à un second représentant du genre Tentorium. La seule différence à noter entre lui et T. seniisuhe- rites s'explique par leur forme générale : ce dernier soulève toujours sa portion aquifère sur un long fût dont la paroi lisse est soutenue par une écorce mince à spicules tangentiels ; T. papillatum demeure surbaissé, réduit pour ainsi dire à la calotte supérieure de son congénère, et est partout protégé par une haie de spicules dressés. Mais la similitude de forme des spicules de part et d'autre, spicules corticaux à pointe épaisse, spicules choanosomiques à pointe effdée, la localisation des orifices aquifères, l'absence de papilles inhalantes, la présence d'un oscule tubuleux ou de deux, la couleur même, qu'un naturaliste du Pourquoi Pas! a notée blanc d'ivoire sur T. papillatum, tout rapproche les deux Éponges. Le Pourquoi Pas? a recueilli quatre spécimens de Tentorium papillatum. Leurs tubes osculaires sont plus ou moins cassés. L'un des spécimens en portait deux, i'ar malheur, trois de ces spécimensavaient été détachés SPONGIAIRES. 37 de leur support au moment de la recolle; autour de la hase duqualriènie, établi sur un galet noir, des spicules, dépassant longuement la surface générale, constituenl une frange très mal fournie et interrompue, à peu près méconnaissahie si Kirkpatrick n'en avait observé une belle sui- un individu di'aguépar la D/srnrni/. Le dragage A'X de la campagne du Pourquoi l'as/ qui a olitenu ce Tentorkirn a été eiVerlué, remarquons-le, par 460 mètres, profon- deur assez considérable et la même que eelb» d'oii provenaieiil les deux spécimens de la Dhcovpri/. Kaniill.' SIBEHITID.E. Pseudosuberites hyalinus (Ridley et Dendy). No 616. — Dragage XIV /-, 70 mètres à 40 mèlres. Un fragment bien typique, d'un jaune sale. Découvert par le Challenger (13, p. 168) au S. \s . de la Patagonie, Pseudosuberites hyalinus est répandu dans l'Antarctique, puisque, avant le Pourquoi Pas? la Discorery (9, p. 21) et le Gauss (7, p. 52) l'y avaient trouvé au voisinage de leurs quartiers d'hiver. Il est donc circumpolaire. Il compte, d'ailleurs, parmi les Éponges dont la distribution géographique est le plus étendue. Je l'ai signalé dans la Méditerranée, auprès de Banyuls (19, p. 171). llarold Row pense l'avoir reconnu dans un spécimen provenant delà Mer Rouge (14, p. 30.')). Enfin, tout récemment (24, p. 26), je constatais son existence entre la Norvège et l'île aux Ours et la spiculation du spécimen arcticjue dragué par la Princesse-Alice est, dans ses détails, identique à celle du spécimen antarctique du Pourquoi Pas/ Sous-Ordre HA IJCHONDRINA . Famille AXINELLIU.E. Genre HOMAXINELLA nov. gen. Axinelliihv plus ou moins rameuses à spiculation uniforme, composée de mégasclères monactinaux de forme simple. 38 SPONGIA fRES. Les Hotuarinrlhi sont de proches parents des Ilj/meniacidon, mais s'en distinguent par leur structure, qui les a faitjusqu'à présent noyer dans le genre A.vinella. Mais les Axinella proprement dites possèdent des oxes et des styles ; les Hoiim.i'ini'Ud n'ont que des styles, égaux ou inégaux, d'une seule forme. r,omme exemples de ce genre nouveau, dont la création s'impose pour diminuer un peu l'hétérogénéité de l'ancien genre A.riiiella, je citerai, avec Hiiiiia.rinella sKpralaïuPsceii^^ (jui en devient le ty|)e, les //. arhores- cens, H. half'uurensis et [jeut-ètre H. fibrosa de Hidiey et Dendy (13), H. axif'era (llentschel, 6, p. 419), //. tenuidigitata (Dendy, 1, p. 189), etc. Toutes ces Eponges produisent une proportion très notable de spon- gine, consolidant au moins le centre de leurs rameaux. Homaxinella supratumescens Topscnt. Nos 222, 241. — Dragage VIII, 200 mètres. N"s 440, 448, 449, 503, 509, .521, 525. — Ile Petermann, plages. N™ G90, 691. — Dragage XVI, 150 mètres. Les spécimens du dragage VllI sont des individus jeunes, pédicellés encore peu ramifiés ; la plupart ont pour support des radioles de Ctcno- cidaris Perrieri [dH. R. Kœhler). Les nombreux spécimens recueillis sur les plages de l'ile Petermann son trameux, mais généralement fermes. Leurs rameaux, sou vent ram[)ants, se croisent et même s'anastomosent entre eux; ils se renllent assez rarement dans leur portion terminale en dilatant leurs cavités sous-der- niiques. Ces individus littoraux, forcés, comme il a été constaté sur place, à végéter à la face inférieure de gros galets, prennent, en somme, tout en se ramifiant, des caractères particuliers en rapport avec les con- ditions désavantageuses de leur habitat. Leur couleur varie dans les tons jaunâtres, jaune sale, jaune orangé, jaune brunâtre, terre de Sienne naturelle. Quant aux spécimens du dragage XVI, qui se sont développés à l'aise par une profondeur de 150 mètres, ce sont de grandes Éponges, dont la plus haute atteint 0™,6, à rameaux longs, indépendants, flexibles, et jus- tifiant parfaitement l'épithète suprataniescens. Leur pédoncule se dresse SPOXGIAIRES. 39 sur do nombreuses racinos étalées. Leur coloration à l'i'lat de vie T'iail jaune sale. Commune dans cette partie de rAntai'cti(|iie on le Fiditrais l'a décou- verte, Hoina.rinc/lo supmtuinescen-i a été rencontrée aussi par la Disco- oery près de ses (piartiers d'hiver, par 10 brasses de profondeur (9, p. 23), et par le Gauss, à plusieurs reprises, à Gauss-IJerg et à Gauss-Station, par des fonds de ifi à 400 mètres (7, p. 12;}). Thrinacophora simplex nov. sp. (PI. IV, fig. 12, et PI. VI, fig. 1.) No 84. — Dragage V, 92 mètics. Lin spécimen ou fragment de spécimen, à base incomplète et sans support. C'est une tige droite, conique, rigide, hérissée d'aspérités nom- breuses, raides, fines, longues de 2 à 3 millimètres, entre lesquelles la sur- face est irrégulière ou se perce d'orifices circulaires inégaux. Vivant, il avait une couleur jaune sale. 11 mesure 14 centimètres de hauteur et 21 millimètres environde diamètre vers le bas. De ce côté, l'axe mis à nu se montre composé d'un faisceau important de grosses fibres parallèles, faites d'oxes alignés suivant leur grand axe et unis par de la spongine incolore, non di'bordante. De l'axe émanent, perpendiculairement à lui sur la majeure partie de sa longueur, puis oblicpiement vers le sommet aminci du corps, des fibres de même nature qui, dépassant à nu la surface générale, constituent les pointes ci-dessus décrites où lîi à 20spicules se trouvent encore de front. Entre ces grandes lignes de la charpente se répand un vague réseau de lignes courtes et irrégulières ne contenant que quelques oxes ou même réduites à leur plus simple expression. Des Irichodragmates nombreux se répandent dans les parties molles ; en outre, la peau tout au moins contient des raphides libres en grande quantité. Sjjiculatioii. — 1. Mégasclères : 1. O.ros (PI. VI, fig. I, a) robustes, fusiformes, peu courbés, à bouts ac((Mit antarctica nov. siilisp. l'i'i. IV, fig. :., cL PI. VI, fig. :..) N" ô7. — Dragage V, 92 mètre-;. N" G71. — Dragage XV, 70 métros. J'ai d'abord désigné cette Ectyonine sous le nom de Sti/lostiehon foxi- fen(m{23, p. 621), mais, en cesderniers temps, j'ai remarqué (24, p. 33) que l'Éponge ajtpelée par (Iray (3, p. '■V.V.V) Ancliinop i)Pranti(il(( (Hower- bank) pouvait passer pour le type d'un genre avec lequel se confondrait mon genre Stijlostichon. J'écris donc aujourd'hui A>?rA//'"'", :;7-(Jni"',:;s sur 0'""\02-0'"n>,022. Ils sont toujoui's légèrement courbés et se distin- gueraient en cela rapidement des subtylostyles, si les plus grands de ces derniers ne leur empruntaient fréquemment ce caractère. Nous savons déjà que la (juantité d'épines dont ils arment leur tige n'est pas partout la mi'ine; elle reste assez restreinte chez le spécimen n» ii?, qui est pourtant le mieux pourvu à. cet égard. Us ont une pointe courte et brève. Quant à leur base, b'gèrement renflée, ils la couvrent d'épines plus faibles, mais plus serrées que celles de la tige, chez le spécimen no a7, souvent très petites et comparables à celles de la base des subtylostyles, chez le spécimeu n" (»7I. W. Acantliostijles hérissants, implantés en nombre assez élevé sur les iilu'es, avec lesquelles ils forment un angle très ouvert. Droits ou légèrement courbés, ils mesurent pour la plupart de Onïiii,17 à0'n'»,2."j de longueur sur 0'»'», 008 au-dessous de la base. Les épines de leur tige sont un peu moins serrées, maisun peu plus fortes que chez VAnchinoe de la Scotia; aux approches de la pointe, elles se récur- vent dans la direction de la base. II. Microsclères : i. Toxes très abondants, lisses, fusiformes, relati- vement forts, très ouverts, à bouts doucement infléchis ; ils sont longs de 0'"m,Oi à 0m"\09, le plus couramment de Omm,0:) à 0'"m,OG, et épais de Qnim oOiij à 0"^"\002. 5. ToxPfi très clairsemés parmi les premiers, longs deO""",l cà 0'"'»,2, mais épais de moins de 0"i™,001, très ouverts, avec une incurvation courte et brusque en leur centre et des bouts lisses et droits presque jusqu'au bout. Ces deux catégories de toxes (PI. VI, fig. 5, b) correspondent fort bien en toutes proportions à celles que possède Anchinoe toxif'era type. Les épines observées sur les toxes grêles de l'Éponge de l'île Gough sont si faibles, en réalité, que les pointes de ces spicules devraient plutôt être dites rugueuses qu'épineuses : le dessin qui en a été donné i23, PI. VI, fig. 14) exagère leur importance; elles sont même souvent difficiles à apercevoir. 46 SPONGIAIRES. Clathrissa glaberrima nov. s|>. (l'I. II, fig. 2, ol i'I. VI, lig. 3.) No 313. — Dragage X, i'J? mèLiTs. L'unique spécimen, recueilli sans son suppoi-t, est d'un aspect tout à fait particulier. Sa peau, parfaitement lisse, raide et translucide, appa- raît comme chilTonnéeet se soulève en mamelons grossièrementconiques à sommet perforé. Les éminences de la })artie supérieure du corps figurent nettement des papilles aquil'ères contractées et tordues. Des orifices béants, beaucoup ont pu être pratiqués par déchirure acciden- telle de papilles analogues. La consistance de l'ectosome est cependant en opposition avec cette apparence de souplesse. L'Éponge est massive, dressée, haute de '.'>'.'< millimètres environ, plus large en haut (3i milli- mètres) qu'en bas. Elle était attachée par une surface restreinte, longue de H» inillimèti'es, large de 1 millimètre à 3 millimètres, en bas, un peu latéralement. D'un blanc jaunâtre à l'état de vie, elle s'est totalement décolorée dans l'alcool. Hallmann a proposé (4, p. 14G) de reprendre le genre Clathrissa Len- denfeld et de l'opposer pour ses isochèles au genre Phtmolialiclwndna. En ce cas, notre Eponge serait une Clathrissa^ mais l'existence en elle d'une seule sorte d'acanthostyles la rendrait un peu exce|)tionnelle. Elle diffère encore du type profondément par la nature de son ectosome où les tornotes se couchent côte à côte, dans le même sens sur de grandes étendues. Cette assise spiculeuse ininterrompue se double en dedans de tornotes plus espacés et entre-croisés en toutes directions, parmi lesquels se disséminent des microsclères. Le choanosome, mi-partie fibreux, mi- parlie charnu, a [>our soutien un réseau de libres solides, où la spongine, incolore, est, somme toute, peu développée. Cliaque libre se compose d'un axe épais de tornotes parallèles entouré d'acantbostyles qui lui forment comme un étui. Rares, en effet, sont ceux de ces spicules qui se redressent; dans la règle, ils s'appliquent étroitement contre les fibres dans le sens de leur longueur. La chair abonde en microsclères. La spiculation est simple, à éléments de taille remarquablement peu v;ii'ial.l(". S]'()i\(,I AIRES. .|7 S/)int/atio/i. — T. Môi:,asclèrcs : I. Toniolcx do rcclosoiiio cl fie l'axe dos iibi'os ! IM. VF, fig. iJ,^/), droits, riisiroi'iDOs, reii(l(''s ;ui contro, à houls acérés, souvent môme subinucronés; de taille relativement élevée, ils mesurent 0m'n,53-0m»\() de longueur et 0^^ 02-0'»"', 022 d'éjjaisseur. 2. Acantli(istylrf< (PI. VI, fig. 3, h) entourant les fibres, de taille uniforme, médiocre, longs de 0nin\26, épais de 0"^'i',013-0i"'",0l i ; doucement cour- bés, ils n'ont pas do renilement basilair(> marqué; leurs épines, récurvées surlalig(>, se serrent généralement davantai^e et chauffent de direction au niveau de la base. 11. Microsclères : 3. Isochè/es (PI. VI, tig. 3, ej nombreux, longs de Omni 02;)-0""", 027a, ;, tige courbée, relativement épaisse, à dents souvent dédoublées, ce qui fait [liiraître quadridentés beaucoup de ces spicules. Dendoryx ramilobosa nov. sp. (PI. III, flg. 3, et PL VI, fig. G.) NO 227. — Dragage VIII, 200 mètres. Un seul spécimen, sans son support. C'est une Éponge dressée, haute de 0 centimètres, composée visiblement de rameaux concrescents à la base, puis anastomosés, faits eux-mêmes d'une série de petits lobes que séparent des vallécules profondes. Les lobes ont la surface rugueuse. Une membrane ectosomique lisse se tend sur les vallécules. Pas d'oritices aquifères apparents. L'ensemble a une consistance ferme; pourtant, on en peut sans efFort détacher un lobe. La couleur était jaune brunâtre à l'état de vie ; l'alcool a opéré une décoloration totale. La charpente, grossièrement réticulée, se renforce d'une certaine pro- portion de spongine et se hérisse, surtout en ses nœuds, de spicules ne se distinguant des spicules principaux que par leur taille plus faibN>. Il s'agit, à n'en pas douter, d'une Ectyonine. Mais dans quel genre doit-on faire rentrer cette Eponge? Le groupe des £'r///o///«« auquel elle appar- tient est, pour le moment, assez embrouillé. L'ancien ^enrc Mijxi/la où, au sens de Ridley et Dendy, on lui trouverait des congénères, tels que M. niariana Rdl. et D. et M. cnmprefisn Rdl. et D., a dû être démen)bré comme tout à fait hétérogène. Pour c(>s espèces à squelette réticulé et hérissé qui sont pourvues de chèles, Lundbeck a proposé de former le 48 SPONGIAIRES. genre Erljjodoryx (14, p. i io). Peul-èlrc eùt-il pu se borner à reprendre le genre HasktlnsYoamaev en en modifiant la diagnose, puisque^ //. foliatm Fristedt ne se perd pas dans le genre Mjjjilla stricto sensu. Mais j'ai fait observer ailleurs (23, p. 623) que si les trois premières espèces que Gray inscrivait dans son genre Drndnrij.r (3, p. '•WVo) trouvent leur place ailleurs, la (juatriènie, I). irrpgulai'is ( Mowerbank), n"a point été réelle- ment classée et peut èlre, tic ce fait, considérée comme le type du genre. Ayant ainsi le choix entre les trois noms Dendoni.v, Hastatusei Ectyo- doryx., je m'en tiens au plus ancien, avec une diagnose (23) qui ne diffère en rien de celle établie par Lundbeck (14). Au contraire des espèces précitées de la \ éya et du Challeii(iPi\ au con- traire de hcndiiry.r /ladas/jc/a To\>i^eul de \i\Seofia et de cette />. /ami- lohosd, rKponge du S.-\\'. de l'Australie décrite par Hentschel sous le nom lV Eclyodoi-y.r inaculalux (5, p. 312) possède des mégasclères principaux d'un type bien différent de celui desacanthostyles hérissants. Peut-être conviendrait-il de la considérer comme le type d'un genre à part, pour lequel je proposerais de conserver ce nom à^Ectyodoryx qui a été employé pour elle. Le genre EctyodoryxhwnàhQcV. novo sensu diffé- rerait du ^(mvc Lissontyxi//(( Hanitsch au sens de Kirkj)atrick (9, p. 2(j) par sa charpente non fibreuse et par la possession de chèles. Mais si l'on venait à reconnaître qu'il s'agit là de différences secondaires, la coupure Ectyodoryx ainsi conçue serait à supprimer au profil de ce genrc^ Lisso- myxil/a. Spicu/atio/i. — 1. Mégasclères : 1. Stronyyles (PI. VI, fig. 6, a, h) de l'ectosome droits ou un peu courbés, légèrement fusiformes, à tige lisse, à bouts épineux dissemblables : l'un des bouts se renfle un peu et porte en son sommet un bouquet de petites épines ; l'autre, au contraire, s'amincit un peu et se termine pai- une frange de |)etites épines, du centre de laquelle s'avance parfois, comme une soi'te de mucron, une épine un peu plus longue que les autres. Ces strongyles, en somme assez courts, mesurent 0mm^24-0ni'",25:i sur 0^^,007 en leur centre. 2. Aeanlhostyles principaux (PI. VI, fig. (î, c). Ce sont des spicubis lisses, sauf au niveau de leur base qui, sans présenter de rentlemenl, s'orne, tout à fait au bout, d'un groupe assez dense d'épines faibles et courtes. Leur tige, courbée à SPONGIAIRES. 49 runioii de son tiers basilaire avec les deux autres tiers, atteint là son maximum d'épaisseur. Leur pointe est courte et brusque. IJe taille peu fixe, ils varient surtout entre Omn\ 48 et Oniin,5o de longueur sur O"»"^, 027- 0mm^03 d'épaisseur. 3. Acanthostijlea hérissants (PI. VI, fig. G, d), de même type exactement que les précédents ; ils sont plus petits, n'attei- gnant pour la plupart que ()n™,27-0n>n\3 1 sur On»'",01 8-0'n'",02, mais beau- cou}), par leurs dimensions, se rapprochent davantage des mégasclères principaux. Les uns et les autres offrent une certaine ressemblance avec les mégasclères des Echinoclathria et des Opiditaapongia. II. Microsclères : i. hochHes arqués (PI. VI, fig. 6, e), courts et assez gros; ils sont nombreux, mais leur longueur n'oscille qu'entre 0™"', 022 et O'"'",02o. o. S/y/z/r^Mv de première catégorie (PI. VI, lig. (), /"), abondants, l'oi'ts, [)lus ou moins tordus à un bout, recourbés en faucilb^ à l'autre au point de faire un angle de 3.jo -, i:;o g^. ['axe du spicule ; leur longueur estdeO""",062à 0mm^067 ; l'épaisseur de leur tige est de 0""", 0035. Parmi eux s'en rencontrent quelques-uns à tige plus grêle, plus arquée et à crochets moins recourbés, comme il en a été signalé chez tant d'autres Pœcilosclérides. 0. Sigmates de deuxième catégorie (PI. VI, fig. 6, /), abondants aussi, de même forme que les gros sigmates, mais grêles et longs seulementdeOn™,Ol 8 à 0"™,02.Iln'existe pas d'intermédiaires entre les deux tailles de sigmates. Lissomyxilla Hanitschi Kiikiialrick. N" 208. — Dragage VIII, 200 mètres. No 263. — Dragage IX, 250 mètres. J'ai la conviction d'avoir affaire à deux représentants de cette espèce, malgré quelques différences dont la principale concerne la structure delà charpente. Je trouve celle-ci non pas fibreuse, mais réticulée. A peine si, par places, la trame du réseau se continue en droite ligne sur trois lon- gueurs de spicules. De telles variations sont importantes à noter; elles s'observent probablement chez nombre de Pœcilosclérides; elles sont de l'ordre de celles cjue j'ai consignées quelques pages plus haut au sujet à'Anchinoe toxifera ; elles font craindre que nous ne soyons pas au bout de nos tribulations dans le classement des Éponges de ce groupe; elles E.rpédilion Chaixol. — Topsem. — Sponyiaire.-. ' 50 SPONGIAIRES. m'imposent les réserves que j'ai formulées au sujet d'Ecti/rjdort/.r marn- lalus llentsch. Les deux spécimens sont massifs, grisâtres avec de larges taches brunes. Le plus gros est un peu plus volumineux que celui figuré par Kirkpatrick (9, PI. XXII, fig. 7) ; il est moins bien conservé dans sa partie supérieure, mais les déchirures de sa peau y ont mis à nu la lumière de canaux larges qui devaient aboutir aussi à de larges oscules. La consistance de ces Éponges n'a rien de ferme. L'ectosome est une membrane lisse et mince soutenue par des spicules tangentiels. Jetrouve aux styles lisses principaux, marqués de la courbure indiquée par Kirkpatrick, Omm^ig-Omm^jS de longueur sur ()'""', 01 7 d'épaisseur; aux subtyloles, à bouts plus ou moins renllés, mais à mucron toujours net, Om"\3l;i-0'n'»,33 sur 0mm,008-0™n>,00!); aux acanthoslyles hérissants, enlin,0m»i,24-0'"m;2ij sur Om'",OI i. Ces acanthoslyles ont sur la tige des épines acérées et retroussées, sur la l)as(' des épines tronciuées, étalées, mais, dans les deux spécimens de la col lection du l^ouniuul Pas!, ils se font, en général, remarquer par le nombre très réduit de ces dernières, leur tige étant, au contraire, toujours bien armée. Pas de microsclères. D'après les stations de la Dlscocpnj, du Gauss et du Pourquoi Pas? où elle a été rencontrée, LissomjjxiUa Hanitscki^Q révèle comme une Éponge circumpolaire. Les profondeurs d'où des spécimens en fuient l'amenés sont comprises entre 183 et 385 mètres. (lenie LEI'TUSIA 'l'op.enl. 11 y a lieu de réduire la compréhension t|ue j'attribuais à ce genre de Pœcilosclérides, notamment en 1901 (21, p. 185). Lundbeck a montré, en eiïet, l'opportunité de diviser ces formes encroûtantes d'après le type de leurs microsclères (12, p. il ). Cellesqui possèdent des clièles rp(o- sia à celles qu'on ne remet ni dans le i;enre Hipnedesmia ni dans le genre Sti//opiis. La W^le dos JJi/j)ir///(/iro/(/ (\u;\ drossée Lundbeck commence, d'ailleurs, par plusieurs de mes Lc/ifos/a. Mon HjjniPrapli'm iinmina 1892 y figure également, quoi(|ne je r.-iic cxpressémont déclarée, on IO(li ;2i, p. iSTi, synonymo do Ij'pfnsid /Vry/^^'//// Topsenl. Si l'on admet comme valahlos les raisons données par Lundbeck |M.nr placer tontes ces Épongesparmi les Erlipmhiit'. on t'crira eonime suit la diagnoso rosti'ointe du genre Ij'plDs'ia : Ette principal coni[)os('' d'acanlhostylos d'une seule soilo, bien (pn- souvent ini'gaux, d(>bonl sur leur base au contact du sn|)|)oi'l. à spicidos (»closoniiquos de type ordinairement diac- tinal, à ancres en lail de mii'rosclères. Leptosia rufa (Kirkpalrick). N" 610. — Dragage XI Y h, :>{)-!() niètivs. Un spécimen. Il l'ormaif sur un gros caillon une cronio d'un rouge orangé à l'état de vie. L'espèce, recueillie d'abord par la Dixcocpri/, est circum[)olaire. Elle est remarquable par les variations des dents de ses microsclères, en nombre différent non seulement d'un spicule à l'autre, mais aux deux bouts d'un même spicule, souvent mal formées et mémo frappées d'atro- phie partielle ou totale. .l'ai trouvé à ces ancres, robustes, mais d'abondance médiocre, 0"i'",037 à 0'"'», 04 3 de longueur, c'est-à-dire une taille notablement supérieure à celle qu'elles ont clans le type. A part cela, laspiculation du spécimen du Pourquoi Pas? ne s'écarte guère de la description que Kirkpatrick en a donnée (9, p. 25) : les tornotes, longs de 0'""\307 à 0min,3.'), n'ont que 0mm 007 à 0"^n»^008 d'épaisseur ; les acanthostyles sont exactement con- formes à ceux du type, mais les termes de passage existe'nt entre les plus grands, qui sont longs de 0"i"\3, et les plus petits, qui atteignent à peine 0mm i;j. 52 SPONGIAIRES. Genre STYLOPUS Fiisledl. Ectyoninœ encroûtantes, à squelette principal composé d'acanthostyles d'une seule sorte, bien que souvent inégaux, debout sur leur base au con- tact du support, à spicules ectosomiquesde type ordinairement diactinal, sans inicrosclères. Lundbeck a réparti (42, p. 41 ) les Pœcilosclérides encroûtantes à acan- thostyies verticaux et à mégasclères ectosomiques dinctinaux entre les denx i:,enres hhjrnHlpsiii'ta Bowerbank et Hiimpnancora Lundbeck, ce der- nier, comme nous venons de le voir, synonyme de Leplasia Topsenl, au sens restreint. Les Leptosia ont des ancres pour microselères ; les Hi/mp- dcsrnia, avec//, zetlandica Bow. [)our chefde fde, produisent des chèles. Lundbeck a rattaché au i;enre HjiinrdrsHiia des espèces ((iii ne possèdent pas de microselères du tout, mais il l'a lail d'une l'aion purement arbi- traire. Loi^iquement, il eût dû admettre une troisième coupure poui' ces formes (jue le ca|)rice seul ))eut faire rapfiorler à l'un des i;enres plutôt qu'à l'autre. Le ^enre Sii/lof us Fristedt, établi (2, p. ^^i précisément pour tenir compte de ce manque de microselères, peut être repris à cet usage. On connaît déjà une dizaine d'espèces qui y rentrent, dont la plus ancienne est sans doute .S. Dujardini (Bowerbank). Stylopus Fristedti nov. sp. N"s G12 et. G17. — Dragage XIV h, :>Q-1() mètres. Le n°6l2, long d'environ 60 millimètres, large de 30 millimètres, recueilli partiellement, avec son support, était d'un jaune orangé. Le no()l7 formait sur une pierre une plaque jaunâtre sale, longue de 200 millimètres, large de 00 millimèlres environ. (le sont des croûtes dont l'épaisseur ne dépasse pas de beaucoup la longueur des spicules choanosomiques. Elles sont à peu près lisses. Leur ectosome se perce de pores disséminés, étroits, assez nombreux et se soulève au-dessus de canaux rampants qui rayonnent vers des oscules membraneux fixés en état de contraction. Spicidatinn. — I. Mégasclères : 1 . CjViXnAsacantlwstyles choanosomiques si'oxr.iAirŒS. 53 un peu courbés, à pointe peu acérée, épineux seulement sur leur moitié basilaire, la base renflée ayant des épines fortes, tronquées, recourbées vers la tige, celle-ci portant des épines plus faibles, pointues, i-ecourhées vers la base; ils atleii^nont couramment 0'"'",7 de longueur sur 0'"m^(|| d'épaisseur de base, \ s. Sous-b'aiiiilli' Myxillinse. Myxilla australis Topsent. (PI. VI, li;.-. 10.) No 556. — Dragage XII, 15-40 mètres. (-"est une Éponge déjà vue dans la collection de la liehjica et que j'avais décrite (20, p. 17) comme une simple variété nustralis de Bemhtry.v incriis- tam (Johnston) Gray. Tout bien considéré, il est plus raisonnable de la tenir pour une espèce à part faisant, par ses isancres, partie du genre Myxilla stricto sensu. Le Pourquoi Pas? n'en a recueilli c|u'un fragment. Ses acanthostyles mesurent, en moyenne, 0'""i, 54 sur 0'"'n,016-0mm,018. Ses mégasclères ectosomiques, longs de 0'""i, 35, épais de 0"in\01, un peu plus forts, par conséquent, que ceux du spécimen-type, ont le plus souvent leurs extré- mités un peu renflées (PI. A'I, fig. 10,«) ; ce ne sont ainsi pas destornotes purs, ni pourtant des tylotes, mais quelque chose qui participe à la fois de ces deux types de spicules. Quelquefois, lemucron d'une des extrémités s'atténue et se distingue mal au milieu d'un bouquet terminal d'épines. Les isancres (PI. VI, fig. 10, //), tridentées, à tige ailée aux deux bouts. 54 SPOXCJAIRE!^. mesurent 0inni,0o3-0™™,0o;i de longueur. Les stigmates, droits ou tordus à i5°(PI. VI, fig. 10, f), ont (►'"'11,00 d'envergure. Ces deux sortes de micro- sclères sont tissez abondanles et se montrent de taille à peu près uniforme. La distribution hathymétrique de .]///.ii///f ai/s(/a/is est connue jusqu'à présent comnic variant entre 10 et l."IO mètres. Myxilla elongata nov. s|i. (PI. IV, fig. :*., ot PI. VI, fip. 11.) N" S."). — Drngnge V, '.(■.> iiirhc^. N"s (170 cl r,71. — Dragngo .W, 7n mr-tnv-. Les spérimens provenant dntjnin/ième dragage du Poz/ft/iioi /V/v/ sont le mieux conscM'vés et serviront de types à Mi/.iilhi pUtiujnld. Celui (pii })0rte le n° (i/i est une É[)0i)ge massive, ailongi'c. simple, tendant à la forme cylindrique, longue de l."l ceMlimèlres. ("paisse de i centimètres en moyenne, et creusée d'un cloaque axial |)i(ilond de S ceiilimètres avec un oscule béant en son sonunet; sa base ('laiit seule eiidonnnagée, on peut en conclure qu'il se tenait debout sur son support. De toute évi- dence aussi, le n*^ ()70 se dressait de la même façon : c'est mie masse composée, volumineuse, faite de plusieurs gros lobes cylindricjues, en partie concrescents, dégagés vers le haut chacun sur plusieurs centimètres de longueur, creusés d'un canal axial et munis d'un oscule terminal. Ce spécimen a 1(5 centimètres de hauteur totale, mais il mesurait certaine- ment davantage, car il est brisé en bas et son lobe le plus gros, cassé au- dessous du point où de larges canaux exhalants tendaient à s'unir en un cloaque, devait dépasser notablement la hauteur des autres; la largeur de l'ensemble, de ."i centimètres à peine vers le bas, s'élève après de 12 cen- timètres par en haut. Les lobes s'arrondissent en s'amincissant à leur extrémité. Il n'existe pas sur eux d'autres orifices exhalants que l'oscule terminal, mais la base du corps, trop éloignée de tout cloaque, présente quelques orifices de canaux supplémentaires béants à sa surface. Ces deux Eponges se montrent en majeure partie revêtues de leur membrane ectoso- mi((ue, lisse, luisante, mince, translucide et molle. La surface, assez égale, n'est pas tout à fait unie : il s'y dessine un réseau irrégulier de petites nor- vui'es, connue on en obsei've chez tant de Mvxillines, mais elles demeurent SPUXCIAIRHS. 55 ici généralement fort basses. Dans les points où elles se soulèvent davan- tage, elles lendfMil l'cctosonie qui se voit alors |)on('tué tic; stomions. I^a consistance des s|)écimens en ([ucslioii est un peu fciMue. Leur coloi'alion, d"uu jaune sal(> au sortii' de la drague, est devenue grise dans l'alcool. Spira/afio/i. — I. Mégasclères : I. 'fij/otornofes ou suhtylotes (PI. VI, lig. 11,^/) un peu courbés, légèrement fusiformes, à tige parsemée d'épines courtes, à bouts inégaux, le plus gros nettement renflé, garni d'épines, l'autre à peine renflé, souvent atténué en une pointe mucronée qu'orne aussi un groupe d'épines plus ou moins dense. Ces spicules mesurent environ 0m"\25-0mm, 3 de longueur sur Omm, 01 d'épaisseur. Ils se disposent dans l'ectosome en faisceaux ilressi'S. Ils sei'veni aussi de soutien aux parois des canaux aquifères. î. Acaitlltoslijles (l'I. \'f, lig. Il, />) un peu courbés, à base à peine renllée, modérément épineux, à lige assez lâche- ment épineuse, à pointe courte et lisse; ils mesurent environ 0™ni^4(3- Qmm^ 17 de longueur et 0"^'^,017 d'épaisseur. Cesonteuxqui composent la charpente réticulée du choanosome. II. Microsclères: 3. 1.sancres (PI. VI, fig. 1 1 ,r) assez abondantes, longues de U'»''',028 à 0'""\0:53. i. Sigmatcsin. VI, fig. Il, d) assez abondants, tordus à ioo, mesurant deO'"'",Oo à 0""",00 d'envergure. En outre de ces microsclères, on rencontre dans toutes les préparations des spécimens types de Mijiilla ploiu/ala des isancn^s clairsemées, longues de O'"'",0o3 àOm'«,06. Le spécimen n" 85 appartient certainement à la même espèce, mais il diffère par certains détails des spécimens dont la desci'iption précède. Ainsi, il est com|)lètement di-coloré, (|uoique ayant été noté aussi comme jaune sale à l'état de vie. C'est un fragment d'Épongé massive, haut de I 20 millimètres, large de 60 à 70 millimètres, fait de deux gros lobes cylindriques à cloaque axial, concresccnls presque jusqu'en haut. Sa ner- vation super-ficielle est un peu plus accusée que celle des autres spécimens. Sa spiculation est conforme à la leur : spicules ectosomiques longs de 0mm 29-0m">,3, épais de O^^n^OIS, à épines clairsemées sur la tige ; acan- thostyles longs de 0mm,49, épais de 0mm,017-0mm^018; isancres longues deO""»,023 à 0""»,033 ; sigmates longs de0'»'»,0"i7cà0m"i^062. Il s'y trouve 50 SPONGIAIRES. aussi des isaiicres clairscniées, longues de 0"i'",0(i!)à 0'""",07. Il s'y ajoute même, é|)ars, de grands signiales, généralemenl tordus, de ()""", lli à ()»"", 10 d<' longueur, nuiis je les considère comme provenant probable- ment d'une autre MjjxUla, M. /nay/ui, qui a voyagé dans le même bocal (jue l'Eponge en question. Myxilla magna nov. ^p. (PI. III, fig. 4, et PI. VI, fig. 9.) N» 80. — Dragage V, '.)2 inèlrcs. Éponge massive, capable de devenir très volumineuse, àen juger d'après le spécimen unique ramené par la drague. Les notes prises par M. Gain au moment du dragage indiquent, en elVct, ([u'il mesurait, bien qu'incom- plet, 0'",i sur 0'",2ux lailles bien distinctes d'isancres et de sigmates et en ce (pi'cllc dé'velo[)pe en abondance |)rodigieuse les plus grands deses sigmates (pii ont (les dimensions peu ordinaires. Sj)iculalio>i. — L Mégasclères. 1 . 7'i//i)/of/io/j'.s (PI. VI, lig. 9, a) droits ou légèrement onduleux, longs de (|i""i.2,S ;i Onim,3, épais de 0"i"i,Oi, à tige lisse, à bouts inégalement renib's, [larfois lisses, sauf une épine ter- SPONGIAIRES 57 minale formant mucron, le plus souvent ornés d'un petit groupe d'épines d'où se dégage ou non l'épine terminale. 2. S/i/les(P\. VI, fig. !), h) lisses, forts, courbés, sans renflement basai, à pointe courte, longs de Oni'",o à 0'"™,57, épais de Oinm^027 à Orain,029. Ce sont eux qui constituent la charpente réticulée solide du choanosome. II. Microsclères : 3. Isauerps (P\. Vï, lig. 9, f\, (l\ robustes, tridenlées, à tige un peu ailée aux deux bouts, à dents larges, d'une longueur totale de 0«»i",073 à 0™ni,08, abondantes, i. hancres beaucoup plus petites, à dents étroites, nombreuses, longues de 0"ini,023-0"iHi, 027, abondantes. 5. Stifpnafes généralement un peu tordus (PI. VI, fig. 9, e), excessivement abondants, longs, en général, de 0'nin,l4 à 0"i'",17, mais atteignant quel- quefois 0^"°^ 19 à Oi»'",22. 6. Sigmates pareils aux précédents, mais plus petits (PI. VI, fig. 9, /), sans intermédiaires, et bien moins nombreux, longs de On^m^04 à Oi"m,07. Myxilla pistillaris nov. sp. (PI. I, fig. 5, et PI. VI, fig. 8.) N° 55. — Dragage V, 92 mètres. Un seul spécimen, sans support. C'est une colonne toute simple, rela- tivement longue et grêle, car, pour une hauteur de I 2o millimètres, elle mesure seulement 3 millimètres de diamètre à la base et à peine 14 milli- mètres au sommet. Elle était lisse, mais des frottements l'ont en gi-ande partie dépouillée de sa peau, mettant à nu sa charpente, ainsi qu'un certain nombre de ses canaux inhalants. Ces canaux sont étroits et nom- breux; ils aboutissent sans doute à un canal exhalant axial qu'on voit s'ouvrir au sommet de l'Eponge par un oscule surélevé, à bords membra- neux. A sa partie inférieure, le corps est fibreux, assez ferme, souple quand même; à mesure qu'il s'épaissit, il devient plus spongieux. (Cepen- dant, la charpente, réticulée, reste tenace jusqu'en haut grâce à un déve- loppement assez abondant de spongine incolore à chacun de ses nœuds. A part cela, la structure est bien celle d'une Myxilla ; des liens de spon- gine son!, d'ailleurs, indispensables à l'Éponge pour réaliser sa forme singulière. La couleur était jaune brun à l'état de vie; elle est devenue grise dans l'alcool. Expédition Charcot. — Topsent. — Spongiaires. g 58 SPONGIAIRES. Spiculntioii. — I. Mégasclères : 1. Toimttus (PI. VI, iig. 8, «), courbés ou flexueux, à lige lisse, un peu fusii'orine, à bouts inégaux, l'un toujours un peu renflé, l'autre souvent sans le moindre renflement, tous deux brusquement amincis pour se terminer non par un mucron, mais par un groupe de petites épines ; longueur moyenne, 0nf"n,3; épaisseur, Oi"'°,01 . Ces spicules se disposent par paquets dressés dans l'ectosome. 2. i^tylea choanosomiques lisses, courbés, sans dilatation basale, à pointe courte; longueur, Omm^iS àO'""',:;. II. Microsclères : 3. lsaHCii's\V\. \'|, Iig. in<>nt davantage. La dent inférieure, longue de 0'"'",OOS, large de ()""", (l(l(i, est séparée de la supérieure par un intervalle de Om"i,()(Mi-, elle a son tubercule pincé tout à (ait eu bas. A.Signuiles plus ou uujius tordus, longs de ()mnM3, épais de Omn\003 à 0"^"i,00(), clairsemés. "J. Sif//nafes de même l'orme, mais longs seulement de 0""",0"> environ et épais de 0n^"\003, assez nombreux. 11 avait été recueilli |)lusieurs fragments de J///fr//^ //vV/r/^v à la Station du Gaass (7, p. 56), par 38"» mètres de profondeur. Homœodictya setifera Topsent. (PI. VI, fig. 12.) N" 61. — Dragage V, 92 mètres. N» 669. — Dragage XV, 70 mètres. Le spécimen n° 669 est une Éponge volumineuse, grosse au moins comme les deux poings réunis, et complète en ce sens que son support, un long tube de Ver fort coriace, a été obtenu. Seulement, la chair de ce spécimen avait subi une involution partielle dénudant sur une épaisseur de 10 à 15 millimètres les portions périphériques de la charpente. De la sorte, la surface du corps est en majeure partie hérissée de fibres spicu- leuses ramifiées, à terminaisons distantes de i millimètres en moyenne : ce sont les lignes radiales périphériques du squelette ; elles sont bien plus solides que les fragments d'après lesquels l'espèce a été créée (20, p. 17) ne pouvaient le faire supposer ; elles vont, d'ailleurs, s'amincissant vers l'extérieur; la chair, contractée, se colle à elles dans la profondeur, non sans laisser des lacunes canaliformes qui pénètrent plus avant. En deux points de la surface est resté tendu un grand lambeau d'ectosome que les fibres ne dépassent que de 2 ou 3 millimètres ; cela donne sans doute une idée de ce que doit être normalement l'état de la surface. Le spécimen est malheureusement tordu sur lui-même et, comme il est d'un brun noirâtre, il se serait prêté aussi peu que possible à la photographie. Sa partie supérieure, qu'une torsion ramène près de la base, se divise ExpédiUun Charcot. — Topsent. — Spongiaires. 9 66 SPOXGIAIRÊS. en trois gros lobes brusqueiDent tronqués, contigus et plus ou moins concrescents, creusés chacun d'un cloaque profond de 6 à 8 centimètres et large de 1 3 à 20 millimètres. Le spécimen n° 61 n'est qu'une fistule cylindrique, jaune brunâtre à l'état de vie, maintenant grisàlrc, haute de 45 millimètres, creusée d'un cloaque axial de i à o millimètres de diamètre, et tout entourée d'épines divisées, fibres spiculeuses périphériques, dénudées sur 4 ou o milli- mètres de longueur, plus fines et plus sovqtles (|uc dans le spécimen précédent. La spiculation dans les deux cas est idei)li(|ue à celle des spécimens de la Belgica. Les oxes mesurent 0mn\07;i ;, Omm^^ij sur 0""», 027 à Omm,029 dans le n» 669 et jusqu'à 0mm^92 sur 0mm,023 à Omm^027 dans le no 61. Les isochèles palmés ont, de part et d'autre, 0i""i,08 à 0™i",09 de lon- gueur sur 0"^"^, 02 de largeur. Cette concordance va plus loin : chez tous les spécimens, les lames des ailes s'étalent très vite de part et d'autre des tubercules, de sorte que, sur une assez grande longueur, Icui's bords sont presque parallèles (PI. VI, fig. 12, a eih). J'ai jusqu'ici considéré comme de simples variations de H. setifera des Humœodictya recueillies par le Français dans la Raie des Flandres, à marée basse (22, p. 26) et parla Scofia dans Scotia Bay, par9 à 10 brasses seulement de profondeur (23, p. 637). Leurs isochèles ressemblent à ceux de H. setifera en ce qu'une torsion de leur tige présente fré(iu('mnicn[ de façon différente leurs deux extrémités. Mais, à chaque fois que j ai eu à m'en occuper, j'ai noté ces microsclères coirnne sensildement plus courts que les spicules correspondants de If. setifera. Ils en dill'èrent encore parce que leurs lames des ailes, étroites an niveau des tubercules, s'élar- gissent beaucoup au voisinage dumanubrium et prennent ainsi une forme presque triangulaire (PI. VI, fig. 13, a et h). Comme les ditlerences entre les espèces du genre Homœodictya sont généralement minimes, je prends le parti de séparer de //. setifera les Homœodictija du Français et de la Scotia et d'en faire une espèce distincte, que j'appelle //. trifiona. Les descriptions que j'en ai données à deux reprises, complétées par les dessins que je consacre ici à ses isochèles, permettront certainement de la recon- naître. SPO.YGI AIRES. 67 Homœodictya kerguelenensis Ridley et Dendy. N"^ l>'2'' cl [(31. — l'iagcs de l'île Peterniann. Ce sont de petites Éponges massives, informes, détachées de la lace inférieure de gros galets et notées sur le vif comme d'un rouge grenadine. L'espèce était bien représentée dans la collection du Français, mais j'y avais trouvé les isochèles plus courts et les oxes à la fois plus longs et plus minces que dans le type. Ces différences se montrent atténuées en partie dans les nouveaux spécimens : le n" o31 a des isochèles longs de Omm^025 à 0^111^028 et des oxes de Omm^:;8surOmm^(3i(3; dans le n^ o22, les isochèles mesurent et parfois dépassent un peu 0"i°i,028 de lon- gueur elles oxes, longs de 0™™,'j8 à Omm^(32, varient entre 0°im^018 et 0°i°i, 022 d'épaisseur. Seule, lalongueur des oxes est encore supérieure à celle indiquée dans la description originale (43, p. \ 10). Homœodictya antarctica (Kiikpatrick). N" 870. — Localité? C'est une Éponge blanchâtre, dressée, en colonne malheureusement incomplète du côté supérieur, ce qui réduit sa hauteur à un peu moins de 80 millimètres. La partie inférieure, constituant une sorte de pédoncule fibreux, ne mesure guère que .'> millimètres de diamètre, mais le corps se renfle doucement et dépasse, au niveau du point où il s'est brisé, 15 millimètres de diamètre. La portion renflée est parcourue par un canal longitudinal spacieux. Les caractères extérieurs sont, en somme, ceux de l'Éponge appelée par Kirkpatrick Z)p.w««c/f/ow kergueletiensis var. antarctica (9, p. 37). La surface, finement hispide, n'a pas de conules; du moins, ils ne sont pas distincts sur le spécimen en question, que j'ai étudié après dessiccation; mais, d'après Kirkpatrick, sur les divers spécimens de \a. Discovery, l'état de la surface présentait des variations individuelles. La spiculation se compose d'oxes longs de 0iïi'ïi,6 à On^f^jôSo, épais de 0mm^028, et d'isochèles longs de Om°i,021 à 0mm^023. Ces isochèles, tels que les a figurés Kirkpatrick ettelsquejeles observe, diffèrent de ceux de Homœodictya kerguelenensis par leur taille plus faible 68 SPONGIAIRES. t't surtout par des détails constants de leur conformation : ils ont à chaque extrémité une petite pointe comme en présentent de profil les isochèles de Homœodictjja spinigero Kirkpatrick et de //. verrxcosa Topsent (23, p. 636) ; leurs dents s'écartent plus de l'axe que celles des isochèles de H. kerguelenensis, mais, plus longues, se rapprochent davantage l'une de l'autre par leur extrémité libre; enfin, de face, ces microsclères, franchement elliptiques, n'ont pas de bords parallèles. Ainsi pourvues d'isochèles d'une forme incontestablement particulière, les Éponges de la Discovery et cette Éponge du Pourquoi Pas? se font encore remarquer par leur forme allongée, simple, et par la situation apicale de leur orifice exhalant. Elles représentent, à mon sens, plutôt une espèce distincte qu'une variété de Homœodictyn kerguelenensis Ridley et Dendy. Homœodictya antwctira s'ajoute à la liste des Éponges circumpolaires. Homœodictya erinacea nov. sp. (PI. III, fig. l,etPl. VI, fig. 15.) Nos 62 et 70. — Dragage V, 92 mètres. Neuf spécimens jaune sale à l'état de vie. L'un deux, en forme de colonne réfléchie dans son tiers supérieur, longue de près de 20 centi- mètres, large de 14 à IS millimètres sans compter les piquants, a sa base ramifiée. Les autres, plus brunâtres dans l'alcool, sont simples, longs de \'.\ à 80 millimètres, plus ou moins ovoïdes, à l'exception des deux plus grands, qui prennent nettement la forme cylindrique. La plupart d'entre eux ont pour support des Jsis grêles ; l'un d'eux se dresse sur un petit caillou. Tous sont hérissés de piquants simples ou divisés, de 10 à 15 millimètres de longueur, plantés à intervalles réguliers, oblique- ment vers le haut, pour la plupart, mais un peu aussi vers le bas dans la partie inférieure du corps. Ces piquants, fibres spiculeuses de la péri- phérie dénudées, varient de grosseur avec la taille et, sans doute, l'âge des sujets, mais ils sont chez tous d'une longueur difficile à comprendre si l'on n'admet qu "ils ont été produits à dessein comme organes de défense et que les Éponges, en grandissant, les entretiennent et en accroissent la force. Comment, en ellel, su|»poser que, chez tous ces individus sans i SPONGIAIRES. 69 exception, la chair se soit mortifiée tout autour et sur une même épais- seur ? Les petits individus paraissent jeunes ; l'un d'eux embrasse une /,9W bien vivante ; aucun d'eux n'oirn; de signes de dégénérescence. Je suis convaincu qu'ils alFectent leur aspect normal. Certes, Homœodictya setifera n° t)69 a aussi dans ses parties dénudées de longues portions de fibres périphériques imitant plus ou moins des piquants; mais, par places au moins, il lui reste des lambeaux de peau témoi- gnant d'une altération étendue de sa surface. H. setifera rentre de la sorte dans la catégorie des espèces, comme H. verrucosa Topsent et H. conujera Kirkpatrick, à peau soulevée ou même traversée, mais sans exagération, par les fibres radiales, tandis que H. erinacea paraît se faire normalement de ces fibres une protection à distance. Je soupçonne un peu une autre espèce de la collection du Pourquoi Pas?, H. Kirkpatricki^ de se comporter de même. Aucune de nos Homœodichja i»/('/iflcf'« n'est fistuleuse ; elles ne pos- sèdent que des oscules latéraux, béants, en rapport avec des canaux de calibre et de profondeur médiocres ; les petits individus ou bien en sont dépourvus ou bien n'en ont qu'un seul ; d'autres en percent deux ; on n'en compte que trois ou quatre, épars, sur le spécimen le plus grand. Le sommet du corps est toujours imperforé. La spiculation de H. erinacea est caractérisée par l'addition de tricho- dragmates à des isochèles d'une forme assez curieuse. Spiculation. — 1. Mégasclères : 1. Oxes (PI. VI, fig. lo, a et h) robustes, un peu courbés, fusiformes, à bouts pointus; ils mesurent de 0mm^8 à Omni^88 de longueur sur 0mm^032 d'épaisseur. IL Microsclères : 2. Isochèles palmés (PI. VI, fig. 15, c et c?), longs de 0mm^054 à 0mm^056, à tige épaisse de Omm^oOS de profil et de 0mm^005 de face, un peu convexe en avant et concave en arrière, libre sur une longueur de 0mm,018, puis dilatée aux deux bouts en une lame qui porte les ailes, reployées en dehors. Ces lames, de face, sont longues de 0™™,019, larges de 0™in,015, et s'unissent à la dent correspondante par une faulx arquée, épaisse de 0™"i,01, c'est-à-dire plus épaisse que la tige même vue de face. La faulx oflVe une particularité : elle porte de chaque côté un, deux, trois tubercules le long de son bord externe 70 SPONGIAIRES. convexe, très apparents sui'tout sur l'isochèle vu de profil. Les dents, à bords reployés en dedans, sont un peu plus courtes et un peu plus étroites que les lames des ailes ; la faulx forme sur elles à sa terminaison un gros tubercule épais de Onim,00;j et long de 0"ini,01. Les isochèles existent à profusion. 3. l'ric/wdrof/mates (PI. VI, fig. 15, e) abondants, faits de raphides linéaires et droits, longs de Omm,0():i à 0mm,08. Homœodictya Kirkpatricki nov. sp. (PI. I, fig. 2, et PI. VI, fig. 11.) N" 151.— Dragage VII, 250 mètres. N" 228. — Dragage VIII, 200 mètres. Au n" nil ne correspond qu'un fragment complètement réduit au squelette. Le n° 22S désigne deux spécimens qui, jaunes en vie, sont devenus grisâtres dans l'alcool. Ce sont des Éponges dressées, tout hérissées de piquants robustes, rameux, distants les uns des autres de 4 à 7 milli- mètres. Elles affectent une ressemblance évidente avec les Homœodictya erinacea, mais il serait difficile de dire si leurs piquants ont été organisés dans un but de défense ou s'ils représentent des fibres dénudées par un processus de mortification accidentelle. Ces fibres spiculeuses, auxquelles une chair rare s'applique sous forme de lames limitant des lacunes, sont particulièrement fortes et donnent aux spécimens une consistance ferme. Leurs pointes actuelles sont elles- mêmes épaisses. Les deux Époiiges s'effilent par en bas en un axe fibreux, résistant, qui s'est cependant brisé ; l'une et l'autre se montrent caverneuses avec de larges tubes cloacaux ouverts par en haut. Elles mesurent 85 et 95 millimètres de hauteur totale. L'espèce sera, naturellement, mieux reconnaissable à leur spiculation qu'à leurs caractères exté- rieurs. Spicalation. — \. Mégasclères : l. O./rs (PI. VI, lig. 14, a et h) longs et forts (l "^"1,85 sur 0°!'^, 032), doucement courbés, à pointes peu acérées. II. Microsclères : 2. Isoclièlcs palmés (PI. VI, fig. I i, c vid) de belles SPONGIAIRES. 71 dimensions, mais de ronne assez simple; loiii;s de ()•"'", Od.'i environ, ils ont une lige de Om'»,0(Ml à Onu», 007 (l-r|,;,isseiir, dilalre en deux lames longues de 0mm, 024 qui, avec les ailes, ne mesurent que (lmm^oi4de largeur ; à ehaque bout^ une faulx arquée, aussi épaisse que la tige, porte une dent sur laquelle sa terminaison forme un tubercule long de 0mm^009 à Omm,01; les dents, à extrémité libre droite, attacbées très près du sommet des lames aligères, sont assez fortement enroulées laté- ralement, mais peu courbées, et, de même largeur que ces lames mais plus courtes (pi'elles, mi^surent Om"\021 do longueui'. Guitarra sigmatifera nov. sp. (PI. I, fig. 6, et PI. VI, fig. IG.) N" 229. — Dragage VIII, 200 mètips. Un spécimen massif n'ayant pris, sur une pierre, qu'une insertion étroite par sa face inférieure. Il mesure 65 millimètres de longueur, 48 millimètres de largeur et 42 millimètres d'épaisseur. Il est ferme et compact, tinement velouté, marqué de quelques bosselures et pourvu d'un petit oscule apical. Sa couleur, de jaune orangé à l'état de vie, est passée au jaunâtre dans l'alcool. Sa chair abonde en cellules sphéruleuses à spliérules nombreuses et brillantes. J'ai éprouvé quelque hésitation à faire de cette Eponge le type d'une espèce nouvelle du genre Gailarra, parce que ses microsclères ressemblent beaucoup à ceux de Haplokithara Dendiji Kirkpatrick (9, p. 44), mais il m'a été impossible de découvrir à sa surface un seul des exotyles carac- téristiques du ^enre Ha/j/oki(/utra, et rien jusqu'ici ne permet de supposer que des Éponges à exotyles se passent à l'occasion de ces productions défensives. J'ajoute que les mégasclères présents semblent être d'un type un peu différent de ceux de //. Dendiji. Spicu/ation. — I. Mégasclères : I . Turnostiongyles lisses, droits ou un peu onduleux, un peu renflés au centre et j^résentant à un bout une dilatation terminée en un large mucron et à l'autre bout un simple amin- cissement obtus (PI. VI, fig. 10, a). Sur des spicules plus petits que l'on rencontre par paquets et qui représentent sans doute des organites jeunes, la ditrérence s'accentue davantage entre les deux extrémités, dont l'une !)2 SPONGIAIRES. devient souvent alors comme une tète de tylostrongyle (PI. VI, iîg. 16, />). Ces détails de mégasclères rappellent ceux des spicules correspondants de Guitarra volata (21, p. 210). Kirkpatrick n'a rien mentionné d'ana- logue à propos de Haplokithara Dendi/i. Les tornostrongyles mesurent ici de 0°i°i,57 à Om^ijôS de longueur sur On^i^jOlo à O'"'", 01 7 d'épaisseur. Ils sont donc sensiblement plus forts que les strongyles de l'Éponge de la Discovery. II. Microsclères : 2. Placochi-les longs de On^n\087 à Om^^oOS, à tige large, de face, de 0'""*,0I3 à O'"'",01o au centre, à plaques terminales larges de 0™n\027-0mn\028, à dents longues de Oni'»,038 quand on les mesure détachées, à tubercules longs de Omm^Ql, larges de 0'""\006. 3. Sig7natefi droits, grêles, longs de O'""\0l à 0ni"\01 1 seulement. Il existe par places, dans mes préparations de Guitarra voluta, de tout petits isochèles, longs de 0™™,013 à 0'"™,015, dont je n'ai pas d'abord cru devoir tenir compte dans la description de celte espèce. Les sigmates exigus de Haplokithara Dendyi et de Guitarra sigmatifera me suggèrent l'idée que ces chèles pourraient bien n'être pas étrangers à l'espèce des Açores. Famille II A PLOSCLERID.E. Genre MICBOXINA nov. gen. Gelliinse ayant pour mégasclères des oxes et pour microsclères des microxes. Les oxes constituent une charpente fibreuse solide ; les microxes sont libres dans les parties molles. Pour classer parmi les Gelliinœ la singulière Éponge type de ce genre, je m'autorise de ce que Dendy y a déjà inscrit son genre Stroîigylophora (1, p. 141) auquel j'aurais peut-être rapporté Microxina Charcoti s'il n'avait été créé pour une Éponge à strongyles d'une curieuse inégalité. Ces deux genres seraient peut-être mieux à leur place parmi les Axinel- lides, mais rien ne le prouve, car Strongylophora est moins fibreux que Microxina et l'on connaît des Gelliodes à surface hérissée de pointes (20, p. 16) comme l'espèce dont la description suit : SPONGIAIRES. >ji Microxina Charcoti nov. sp. (PI. I, fig. 3, PI. II, fig. 3, et PI. VI, fig. 17.) N« 152. — Dragage VII, 250 mètres. N"8 21G, 217, 223, 225, 226. — Dragage VIII, 200 m.M res, N» 317. — Dragage X, 297 mètres. Éponge de nuances pâles, variant du blanc sale au jaunâtre, et de foruie remarquable, dressée, tubuleuse et rameuse, hérissée de longues pointes raides. La base est étroite, compacte. La tige, fibreuse en bas et pleine, bientôt se creuse et s'élargit notablement. Le corps consiste ainsi en majeure partie en une lame mince entourant une cavité spa- cieuse. En haut, il se termine brusquement en un bord droit autour de la cavité cloacale grande ouverte. L'ensemble est tenu rigide par la char- pente fondamentale. Celle-ci se compose, en effet, de grosses libres polyspiculées blanches, à spongine incolore, peu abondante, non débor- dante. En bas, les fibres, dont beaucoup mesurent, à ce niveau, de On"n,5 à 0™"i,8 de diamètre, montent en un faisceau assez compact où de courtes anastomoses les unissent. Mais, à 1 centimètre environ au-dessus du point d'attache, elles commencent à diverger et à constituer un réseau à mailles assez larges qui soutient les parois du corps. De ce réseau et même du faisceau pédonculaire, c'est-à-dire déjà du bas de l'Éponge, se détachent de place en place, à des interralles d'environ 3 millimètres, des fibres épaisses, solides, qui dépassent longuement la surface géné- rale. Ces pointes, dont la longueur peut atteindre 10 millimètres, per- pendiculaires aux parois dans la partie inférieure de l'animal, s'inclinent vers le haut dans sa partie supérieure. Du côté cloacal des parois, le réseau fibreux est seulement un peu saillant, sous forme de nervures. La plupart des spécimens recueillis sont plus ou moins réduits à cette charpente fondamentale, recouverte et tendue seulement d'une mince couche de chair. Leurs pointes superficielles apparaissent ainsi très déga- gées, avec, entre elles, une surface lisse et luisante (PI. I, fig. 3). Le tout, en raison de la minceur des parois, est souple, de consistance semi-carti- lagineuse. Tout autre est le spécimen 217 (PI. II, fig. 3) qui présenterait sans doute l'aspect le plus normal de Microxina Charcoti^ si, par malheur, ses Expédition Charcot. — Topsent. — Spongiaires. 10 74 SPONGIAIRES. pointes, généralement un peu plus grêles que d'ordinaire, ne s'étaient, pour la plupart, trouvées cassées. De part et d'autre de la trame fibreuse, il porte un réseau spiculeux assez irrégulier où les oxes se disposent sans spongine par deux, trois ou quatre de front. Beaucoup plus déve- loppé du côté externe que du côté interne, ce réseau soutient des portions charnues percées d'orifices aquifères nombreux, assez grands et béants, et par ses lignes superiicielles, dressées, il donne à la surface du corps une hispidation courte et assez serrée entre les longues pointes des fibres. Microxina Cliarcoti atteint d'assez belles dimensions ; le spécimen no 210 dépasse 14 centimètres de hauteur. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. O.ies iPI. VI, fig. 17, a) robustes, fusiformes, peu courbés, à bouts acérés; longueur 0°i"*,57 à Û°i°i,61 ; éjiaisseur, 0'ï^«i,03. Assez rarement l'une des pointes est abrégée et ai'rundie. II. Microsclères : 2. Microxes (PI. YI, fig. 17, h) fusiformes, droits ou à peine courbés, le plus souvent un peu centrotylotes, longs de 0°i™,067 à Omm^ 1 ^ épais Je 0mm, 003 et quelquefois de 0mm, 004. Gelliodes spongiosus nov. sp. (PI. VI, tîg. 21.) N03 105 et 1U6. — Dragage VI, 254 mètres. N"s 209, 213 et 219. — Dragage VII, 200 mètres. Éponge massive dans toute l'acception du mot, les spécimens, gros comme le poing, qui en ont été recueillis ne présentant pas la moindre division en lobes. Des orifices béants, larges de 6 à 10 millimètres, se distribuent sans ordre apparent ; quelques-uns sont nus, mais beau- coup, malgré leur diamètre, sont recouverts comme d'un voile transparent par un réseau spiculeux tangentiel à larges mailles. Une grande quantité d'orifices plus étroits, dont les plus petits restent inférieurs à 1 milli- mètre, s'ouvrent en outre sous le voile ectosomique entre ces derniers. Des canaux sont en rapport avec tous les orifices et ceux qui aboutissent aux plus grands traversent sur une longueur de 5 à 8 centimètres, avec un calibre presque constant, la masse, qui est de la sorte très spongieuse. Elle est compressible aussi parce que la charpente se compose de fibres SPONGIAIRES. 75 spiculeuses, distinctes et caractéristiques des Gflliodes, mais souples, faites d'un petit nombre de spicules de front, sans renforcement apparent de spongine. Le spécimen n° 209, type probable d'une variété de G. spongiosns, a des fibres plus grosses et plus solides, dont les périphé- riques s'épanouissent, se divisent et s'étalent à la surface pour constituer le réseau ectosomique ; sa consistance est naturellement plus ferme. La couleur à l'état de vie est pâle, variant du blanc sale au jaunâtre. Les individus numérotés 105, 106, 213 et 219 ont des cellules sphéruleuses de 0"'n,012 à Oi°'",0lo de diamètre, sinon de deux catégories distinctes, du moins de deux aspects différents, les unes à sphérules éteintes après séjour dans l'alcool, mais à noyau devenu bien visible, les autres à sphérules bien nettes, au contraire, petites, mais brillantes. Le spécimen n° 106 est en pleine reproduction ; ses embryons, inéga- lement développés, ne sont pas réunis dans des poches incubatrices ; ils forment de petits groupes épars. Spicu/afmi. — L Mégasclères : 1. Oxes (PI. VL %. 21, a) fusi- formes, doucement courbés, à pointes assez courtes, longs de 0°»™,63 à 0™™,665, épais de 0™™,017. Ceux des embryons ont leurs pointes effilées. IL Microsclères : 2. Sigmafes droits (PI. VI, fig. 21, h), nombreux, fortement arqués, longs de 0™™, 02-0™™, 022, épais de 0^^,0012, avec un semis clair, mais constant, de sigmates plus grands, un peu plus gros et moins arqués, longs de 0™™,037 à 0"im,041 , épais de 0™™,002. 3. Toxes peu courbés, à bouts récurvés (PI. VI, fig. 21, c), longs de Om"',l- 0°^™, 1 1 . Ces toxes se trouvent dans toutes mes préparations, mais y sont très rares. Gelliodes Benedeni Topsent fortior nov. var. (PI. II, fig. 1, et PI. VI, fig. 22.) NoB 58 et 83. — Dragage V, 92 mètres. Le spécimen n° 58 est cylindrique, haut de 55 millimètres, épais de 20 millimètres y compris ses épines périphériques; il a sur toute sa longueur une cavité axiale de 6 millimètres de diamètre, ouverte en bas comme en haut. La direction de ses épines périphériques permet de l'orienter. En outre, il porte latéralement, et vers l'extrémitéainsi déter- 76 SPONGIAIRES. minée comme étant l'inférieure, un groupe de Vers, d'Ascidies et de Bryozoaires qui servait évidemment à sa fixation et qui l'infléchit un peu à ce niveau. De face, son extrémité supérieure rappelle tout à fait la photographie du type de Gelliodes Benedeni (20, PI. II, fig. 3). Le spécimen no 83 est beaucoup plus beau. Cylindrique encore, mais aminci dans sa partie supérieure, il mesure 16 centimètres de hauteur et environ 5 centimètres de diamètre. Du haut en bas aussi, il est creux, sa cavité axiale s'ouvrant, comme chez le spécimen précédent, à ses deux extrémités. C'est là un caractère intéressant de ces Éponges. Outre ses deux orifices terminaux, larges de 8 millimètres, la cavité axiale, spa- cieuse, communique avec l'extérieur par deux orifices béants, de 1 cenli- mètre de diamètre, situés sur l'un de ses côtés. L'attache à un support se faisait par une surface étroite, tout à fait en bas et latéralement. L'état de la surface est, dans les deux spécimens, tel que je l'ai décrit ' chez le type de l'espèce. La couleur à l'état de vie était blanc jaunâtre et jaunâtre. La consistance est assez ferme. Les fibres squelettiques sont blanches et résistantes. La variété fortior que représentent ces deux Éponges se distingue de l'espèce par des stigmates plus robustes, accompagnés de raphides. Spiculation. — L Mégasclères : i. Oxes très fusiformes, peu courbés, longs de O"^™,/? à 0"^™,85, épais de 0°im^04. Leur forme et leurs dimensions rappellent immédiatement les oxes de Gelliodes Benedeni typique. IL Microsclères : 2. Sigmotes droits, abondants, longs de 0"i°î,0")3 à 0™™,063, c'est-à-dire toujours un peu plus grands que ceux de l'espèce typique, mais surtout plus gros, leur épaisseur variant de 0m'»,004.o à 0mm 0051). Ils ont, en général, un renflement médian légèrement marcpié et, fréquemment, leur courbure, diminuant dans leur portion centrale, leur fait un dos en partie rectiligne (PI. VI, fig. 22, a et h). J'ai retrouv(' sur beaucoup de sigmates du Gelliodes Benedeni de la Belgica l'indica- tion de ces deux particularités. 3. Baphides fins, pas très nombreux, pour la plupart solitaires, quelquefois groupés en trichodragmalos longs de 0°»™,09 à 0'"'»,14 (PI. VI, fig. m, c). SPONGIAIRES. 77 Gellius bidens Topsent. N» 609. — Dragage XIV b, 50-70 mètres. Un spécimen tout petit, presque globuleux, fixé sur un gros caillou. Sa coloration à l'état de vie était d'un rouge orangé. C'est la première indication qu'on ait de la coloration possible de cette Éponge. Découvert par la Belgica par 70° lat. S. et 80° 48' long. W., Gellius bidens a été trouvé par le Gauss par 66° 2' lat. S. et 89° 38' long. E. C'est donc une espèce circumpolaire. Les profondeurs par lesquelles la Belgica et le Gauss l'ont recueillie sont assez considérables (380 à 500 mètres), mais le Français et le Pourquoi Pas? l'ont draguée au sud du détroit de Gerlache par des fonds de 30 à 70 mètres seulement. Gellius rudis Topsent. (PI. III, fig. 2.) N" 672. — Dragage XV, 70 mètres. Un spécimen de taille volumineuse, détaché par une section nette du caillou qui lui servait de support. C'est une Éponge massive composée d'une douzaine de lobes dressés, épais de 1.5 à 25 millimètres, concres- cents entre eux sur presque toute leur longueur. Elle atteint 15 centi- mètres de hauteur et autant de largeur, mais, pas plus qu'ils ne se ter- minent tous au même niveau, les lobes ne se placent pas tous dans un même plan et la forme générale est irrégulière, avec de larges plis longi- tudinaux. En outre, la masse est bien moins épaisse en bas qu'en haut et sa base d'insertion ne mesure que 7 centimètres sur 4 de diamètre. Plusieurs des plis longitudinaux sont remplis par le spécimen d'Arie- misina Dianœ n» 673, dont il a été question plus haut. Les deux Éponges se ressemblent en ce que leurs lobes sont tubuleux, mais la surface presque unie de G. rudis contraste avec celle très ridée de A. Diana?, et sa coloration, qui était d'un blanc jaunâtre sale à l'état de vie, maintenant grisâtre dans lalcool, est plus claire nettement que celle de V Ar ternis ina. Comme ils ont été presque tous coupés au-dessous du niveau où ils se dégageaient les uns des autres, c'est surtout leur canal axial qui permet 78 SPONGIAIRES. de compter les lobes du Gellius. Ce canal, circulaire, mesure 5 à 9 milli- mètres de diamètre et peut avoir plus de \ 1 centimètres de profondeur en ligne droite. Il est toujours entouré, à 1 millimètre de distance environ, d'une ceinturede canaux plus petits et de contour irrégulier qui viennent tour à tour s'ouvrir dans sa paroi (PI. III, fig. 2). Cela constitue pour chaque lobe un système grâce auquel il est richement canalisé. La chair, entre les canaux de divers ordres, aune structure dense; aussi, malgré une canalisation abondante, l'Éponge, dans son ensemble, est remarcjua- blement ferme. La surface a une hispidation très courte et, dans les points où l'eclo- some est usé, je retrouve les orifices inhalants tels que je les ai décrits d'après le type de l'espèce f20, p. 14). La paroi des canaux renferme d'abondantes cellules sphéruleuses de 0°i«n,022 de diamètre. Les oxes sont généralement un peu plus courts que dans le type et varient entre 0™'",3b et 0'"™,38 de longueur, tout en présentant 0"'™,017 à G"*'", 02 d'épaisseur. Les sigmates sont longs de 0'"'",043 à 0'"°*,053. Il est rare ici qu'ils atteignent 0'"°^,07. Leur taille normale est cependant encore un peu supé- rieure à celle des sigmates des Éponges de la Discovery et du Gauss que Kirkpatrick (9, p. 45) et Hentschel (7, p. 130) ont rapportées à la même espèce. La minceur de ces sigmates est remarquable relativement à leur grandeur; les dessins n'en donnent pas une impression exacte. Je n'ai vu que fort indistinctement, sur quelques-uns seulement de ces spicules, quelque chose qui put correspondre au renflement central signalé par Kirkpatrick comme fréquent d'après le matériel de la Discove?'î/, mais trouvé rare par Hentschel dans l'unique spécimen de la collection du Gauss. En revanche, j'ai constaté que beaucoup de ces sigmates ont une courbure sans régularité et se montrent souvent presque rectilignes dans leur portion médiane. G(»///w.7,004 à (jmm^OOÔ. Le no 86 est en pleine reproduction (29 décembre 1908) et présente des embryons à divers degrés de développement, accumulés dans des poches incubatrices comme celles que j'ai fait connaître pour la pre- mière fois chez Reniera si/nulans. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Oxes (PI. VI, iig. 20, a) à pointes ni brèves ni effilées, pour la plupart doucement courbés dans leur région médiane, mais souvent aussi flexueux dans les deux individus n^s 86 et 87; ils mesurent de Omm^^S à 0"»m^69 de longueur sur 0'^"i,026 d'épaisseur dans les spécimens n*» 86 et 87 et Om'«,73 à 0"i'",83 sur 0°i™,025 dans le fragment no 107. IL Microsclères : 2. 5/^///«/^.v extrêmement nombreux et de toutes tailles depui 0°i'ïi, 02 de longueur sur moins de 0"^'",00i d'épaisseur jusqu'à plusdeO°»«»,2surOmm^006àO'"'»,007. Les sigmates de la plus grande taille, abondants, sont solitaires. Je n'ai vu que des sigmates de petite taille qui fussent quelquefois fascicules. Tous ont un caractère commun : ils sont droits, leurs crochets se plaçant à peu près exactement dans le plan de leur grand axe. Ils en ont un autre, qui semble caractériser l'espèce et lui a valu son nom : ils ont une courbure hésitante. Gela s'accuse nettement et constamment sur les grands sigmates, qui paraissent dès lors comme bos- 8o SPONGÎAIRES. selés (PI. VI, fig.20, b). 3.Rap/iides grêles, longs de Omm^QS, quelquefois groupés en trichodragmates, assez nombreux. Je n'ai pas vu ces micro- sclères dans la spiculalion des embryons. Le fragment n» 107 n'en possède pas non plus; il s'agit pourtant bien d'un Gellhis tremulus\ ses sigmates et ses cellules sphéruleuses ne laissent aucun doute à cet égard. Gellius tenellus nov. sp. (PI. VI, fig. 23.) N" 613. — Dragage XIV 6 ; 50 à 70 mètres. Le type de cette espèce formait suivant une fente de caillou une croûte d'un blanc légèrement jaunâtre, épaisse de 4 millimètres à peine et très fragile. Il n'en a pu être recueilli que de petits fragments. Leur surface naturelle, fort inégale, est toute creusée de petites dépressions vaguement circulaires, en continuité avec un système réticulaire de cavités internes qui rendait la masse extrêmement spongieuse. Cependant, au contact du Support, la charpente devenant plus dense a constitué une base un peu plus résistante. Le réseau squelettique estunispiculé, sans liens de spongine distincts. Les cellules sphéruleuses, de 0""", 008 environ dediamètre, sont jaunâtres, à sphérules assez petites et serrées. La spiculation présente descaractères assez faciles à reconnaître. Spiculation. — I. Mégasclères : 1. Oxes {P\. VI, fig. 23, a) légèrement fusiformes, à pointes assez courtes, doucement courbés, longs de 0""",3 à 0°"",3H, épais de 0"'^'^,0r2. Leur courbure s'opère fréquemment en deux temps à quelque distance de leui' centre et leurs extrémités paraissent souvent alors un peu relevées du côté opposé. II. Microsclères. 2. Sigmates droits, assez nombreux, minces (PI. VI, fig. 23, 6), de taille inégale. Les plus grands ont 0mni,095 de longueur, Qmm 034 jg largeur et seulement 0'nm,0023 d'épaisseur ; leur courbure est parfois un peu hésitante comme celle des sigmates de G. tieinulus. Les plus petits, pas plus nombreux que les plus grands et reliés à eux par des intermédiaires, ont Oni"i,035 de longueur, On^'ïi,021 de largeur et Omiii^OOl à peine d'épaisseur. Leur portion médiane est souvent rectiligne; I SPONGIAIRES. 8l cependant, la longueur de leur corde et, par suite, leur forme, sont assez variables. Leur courbure s'ell'eclue généralement sans dévier. Calyx stipitatus nov. sp. (PI. IV, fig. 13, et PI. VI, fig. 24.) No 21.^). — Dragage VIII, 200 mèhies. Le spécimen, unique dans la collef^tion, qui serl de type de cette espèce, se dressait sur une [)ierre par une base étroite. Sa partie inférieure cons- titue comme un pédicelle subcylindrique, tandis ({ue la supérieure s'étale en une lame subtriangulaire ; elles se font suite, d'ailleurs, sans ligne de démarcation. Le pédicelle a 4 millimètres de diamètre vers le bas; la lame ne dépasse pas 3 millimètres d'épaisseur. L'une des faces, exhalante, est d'un aspect curieux, marquée comme elle l'est d'orifices circulaires béants de 0"^"\ 4 à I millimètre de diamètre, séparés par des intervalles étroits ; fait rare, ces orifices existent jusque sur le pédicelle, où ils se disposent en ligne. Vers le haut du corps, cette face est usée et les lignes squelettiques y apparaissent à nu. Sur l'autre face, l'ectosonie continu ne permet (pie d'apercevoir par lrans|)ar('nce les pores, beaucoup plus petits. La surface est lisse de part et d'autre. L'ectosonie est soutenu par un réseau spiculeux d'une belle régularité, à mailles triangulaires et formant une seule couche sur la face inhalante, trois ou quatre couches sur l'exha- lante; il se laisse aisément détacher, d'un côté comme de l'autre, des liens despongine aux entre-croisements des spicules donnant à son réseau une certaine solidité. Le choanosome a pour squelette principal des fibres spiculeuses très nettes, longues, blanches, épaisses de 0°^™,lo à 0^^,2, consolidées par de la spongine non débordante; elles gagnent généralement le bord supérieur du corps en se croisant en diagonale ; dans leurs intervalles, la charpente se complète par un réseau unispiculé assez régulier. Dans son ensemble, l'Éponge est ferme; sa lame supé- rieure, malgré sa minceur, a fort peu de souplesse. La couleur, jaune sale à l'état de vie, semble n'avoir pas changé dans l'alcool. Spicidation. — 1. Mégasclères : 1. Oxes d'une grande uniformité, dou- cement courbés, peu fusiformes, à pointes courtes (PI. VL fig- 24) ; ils mesurent de 0™°>,3 à 0™i",32o de longueur sur 0™", 01 7 d'<'"paisseur. Ej-péditioii C/uurol. — Tui'sent. — Spongiaires. il 82 SPONGIAIRES. Reniera proletaria Topsent. N°s 450, 474, 520. — Plage de l'île Petermann, sous des galets. Au 11° 520 coiTespondent d'assez nombreuses plaques finement liispides, à oscules surélevés, surtout semblables au type figuré de Re7dera prole- taria {22,i'\. I, fig. 2), à oxes longs de 0mm^52 à U°i°i,58 et épais de 0'"'^,0i7, et à cellules sphérideuses de 0'"™,012 à 0"^'",02 de diamètre, faites de spbérules nombreuses. Les nunn'ros 4.')0 et 47 i s'appliquent à des spécimens plus fermes et sans oscules. Reniera sp. La collection contenait plusieurs fragments indétei'niinables d'Kponges appartenant à des espèces du genre Henieru : Le no 502, en petite plaque macérée, pourvu d'oxes longs de 0™™,5- 0'"'",5.5, épais de 0ni'n,017; Le n°601, minuscule, fixé sur une Florid<''e, pourvu d'oxes de 0™"\47 de longueur sur 0'"°^,02 d'épaisseur ; Le n° 738, long, cylindrique, mou, curieux, sans doute, mais déchiré, vaseux, sans oritices distincts, sans ectosome conservé, à oxes longs de 0'nm^635-0mmj35^ épais de 0'^°i,02. Je n(; fais mention de ces Éponges, dont il est impossible de tirer parti, que pour mieux établir la remarque suivante : La plupart des Reniera connues de l'Antarctique se caractérisent par la grande taille de leurs spicules. Une dizaine d'entre elles, en effet, ont des oxes longs déplus deO™'",4. Une seule, R. cinereawar.poivsaTopsent, que Thiele a retrouvée à I^unta-Arenas et nommée R. Topse/iti ??. nom., possède des oxes de moins de 0™"\2. Par contre, sur seize espèces de Reniera décrites des côtes du Chili par Thiele en 1905, deux seulement i)roduisent des oxes d'une longueur supérieure à 0"i"\2; aucune n'en présente de plus grands que 0'^,25. INDEX BIBLIOGUAPIÏIQLE 1. Dendy (A.). — Eepori on ihe Sponges coUecied by Prof. Herdman al Ceylon, in 1902 (Ceylon Pearl Oyster Fisheries. Supplementary Reports, n° XVIII. Roy. Soc. London, 1905). 2. Fristedt (K.). — • Bidrag lill kdnnedomen orn de vid Sveriges veslra Kiisl lefvande Spongise (Kongl. 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TopsENT (E.). — Spongiaires des Açores (Résultats des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert pf. Prince souverain de Monaco, fasci- cule XXV. Monaco, 1904). 22. TopsENT (E.). — Spongiaires (Expédition antarctique française [1903-1905] com- mandée par le D^' Jean Charcot. Paris, 1908). 23. TopsENT (E.). — Spongiaires de l'Expédition antarctique nationale écossaise (Trans. Roy. Soc, vol. XLIX, pï>rt III, n" 9. Edinburgh, 1913). 24. TopSENT (E.). — Spongiaires provenant des campagnes scientifiques de la Princesse- Alice dans les mers du Nord [1898-1899 - 1906-1907) (Résultats des campagnes scientifiques accomplies sur son yacht par Albert I^'', Prince souverain de Monaco, fascicule XLV. Monaco, 19l3). EXPLICATION DES PLANCHES PLANCHE I Fig. 1. — Gymnorossella inermis nov. gen., nov. sp., p. 22. a, spécimen n" 322 vu de profil. b, spécimen n° 320 vu par l'orifice cloacal. c, spécimen n° 321 vu par le fond. Le double-décimètre comparatif est photographié un peu en avant de ces Éponges. Fig. 2. — Homœodiciya Kirkpatricki nov. sp., p. 70. a, b, les deux spécimens n^ 228, X 2/3. Fig. 3. — Microxina Charcoii nov. gen., nov. sp., p. 73. Spécimen n" 216, X 2/3. Fig. 4. — Ophlilaspongia (labellaia nov. sp., p. 41. Spécimen no 56, X 5/7. Fig. 5. — Myxilla pisiillaris nov. sp., p. 57. Spécimen n° 55, X 5/6. Fig. 6. — Guiiarra sigmalifera nov. sp., p. 7L Spécimen n° 229, x 5/6. Fig. 7. — Gellius iremulus nov. sp., p. 79. a, spécimen n» 87, partie supérieure ; b, spécimen n° 86, section de sa partie inférieure montrant ses canaux aquifères et ses poches incubatrices ; x 2/3. PLANCHE II Fig. L — GelliodesBenedeni Topsent forlior nov. var., p. 75. Spécimen n» 83, X 3/4. Fig. 2. — Clathrissa glaberrima nov. sp., p. 46. Spécimen n° 313, gr. nat. Fig. 3. — Microxina Charcoii nov. gen., nov. sp., p. 73. Spécimen no 217, X 2/3. Fig. 4. — Scolgmastra Joubini nov. gen., nov. sp., p. 27. a, spécimen n" 745, X 3/4. b, portion de la face cloacale du spécimen n" 764, X 5/6. PLANCHE III Fig. 1. — Homœodiciya erinacea nov. sp., p. 68. a, spécimen no 70 ; b, trois des spécimens du n^ 62; X 2/3 environ. Fig. 2. — Geliiiis rudis Topsent, p. 77. Sections transversales de lobes du spécimen n° 672, X 5/6. Fig. 3 Fig. 4 Fig. 5. EXPLICATION DES PLANCHES. Dendoryx ramilobosa nov. sp., p. 47. Spécimen n» 227, X 7/8 environ. Myxilla magna nov. sp., p. 56. Spécimen n^ 80, X 3/4. Cinachyra verlex Lendenfeld, p. 33. Le plus beau spécimen obtenu, X 6/7 environ, PLANCHE IV Plakina monolopha F. E. Schulze antardica Lendenfeld, p. 33. Les deux plus beaux spécimens n" 618, X 10/11. Tenlorium papillahim (Kirkpatrick), p. 36. L'un des spécimens n" 759, sur un galet noir ; à peine réduit. Myxilla elongala nov. sp., p. 54. Spécimen ro 674, x 3/4. Aulorossella aperla nov. sp., p. 20. Spécimen n" 763 ; à peine réduit. Anchinoe toxifera Topsent anlardica nov. subsp., p. 43. Spécimen n" 57, X 3/4. Artemisina Dianœ Topsent, p. 62. Spécimen n" 118, X 4/5. Rossella Eacovitzae Topsent, p. 9. Spécimen no 315, X 3/4. Rossella Racovilzœ Topsent, p. 9. a, spécimen n" 314 ; b, spécimen n» 318 ; X 3/4. lophon flabello-digilaliis Kirkpatrick, p. 58. Un spécimen du n° 523, X 5/6. Rossella Racovilzse Topsent microdisdna nov. subsp., p. 12. Spécimen n^ 306, x 3/4 environ. Tedania Charcoli Topsent, p. 59. A gauche, les trois spécimens n° 212 ; à droite, le spécimen n» 259 ; gr. nat. Thrinacophora simplex nov. sp., p. 39. Spécimen n" 84, x 2/3. Calyx stipilatus nov. sp., p. 81. Spécimen n» 215, X 4/5. Tedania oxeala nov. sp., p. 61. Spécimen no 207, X 7/8 environ. PLANCHE V Fig. 1. — Scolymastra Joubini nov. sp., p. 27. a, trois hexactines normales de revêlement, x 310 ; a', hexactinc de revêtement à actines allongées, x 310 ; b, diactine de soutien du revê- tement, X 91 ; c, extrémité d'actine de pentactine hypodermique, X 310 ; d, portion d'actine distale d'ancre, X 310 ; e, pappocome, X 91 ; /, portion de pappocome, X 310 ; g, rayon secondaire de pappo- come, X 540 ; h, portion de strobilodiscohexaster, x 310 ; t, actine de discohexaster, x 310; /, extrémité distale d'une diactine radiale du spécimen n" 764, x 91. Fig. 1 Fig. 2 Fig. 3 Fig. 4. Fig. 5. Fig. 6. Fig. 7. Fig. 8. Fig. 9. Fig. 10. Fig. 11. Fig. 12. Fig. 13. Fig. 14. EXPLICATION DES PLANCHES. Ô7 Fig. 2. — Aiilorossella Gaini nov. sp., p. 18. a, pentactines hypodermiques et basalia, gr. nat. ; b, hémioxyhexaster, X 310 ; c, actine de calycocome, x 310. Fig. 3. — Aulorossella aperla nov. sp., p. 20. a, actine de calycocome ; a', centrum de calycocome ; b, portion de pen- tactine hypodermique basale; x 310. Fig. 4. — Gymnorossella inerinis nov. sp., p. 22. a, pentactine dermique ; b, portion d'actine proximale d'ancre ; c, por- tion d'hexactine hétéractine ; d, portion de calycocome ; e, holoxy- hexaster; x 310. Fig. 5. — ■ Rossella Racovilzœ Topsent microdiscina nov. subsp., p. 12. a, actines de calycocomes, x 310 ; b, portion de microdiscohexaster, X 540. PLANCHE VI Fig. t. — ■ Thrinacophora simplex nov. sp., p. 39. a, oxe, X 91 ; b, trichodragmate, x 540. Fig. 2. — Ophliiaspongia jlabellala nov. sp., p. 41. a, subtylostyle ectosomique, x 180 ; b, portion d'un subtylostyle ecto- somique, X 540 ; c, style de la charpente principale, x 91 ; d, toxe, X 540. - Claihrissa glaberrima nov. sp., p. 46. a, tornote, X 180 ; b, acanthostyle, x 310 ; c, isochèle, x 540. ■ Anchinoe ioxifera Topsent, p. 43. Base et pointe d'un subtylostyle ectosomique du type, recueilli par la Scolia, X 540. ■ Anchinoe toxifera Topsent anlardica nov. subsp. p. 43. a, base et pointe d'un subtylostyle ectosomique ; b, toxes des deux sortes; X 540. Dendoryx rainilobosa nov. sp., p. 47. a, strongyle ectosomique, X 310 ; b, extrémités d'un strongyle ecto- somique, X 540 ; c, base d'un acanthostyle principal, x 540 ; d, acan- thostyle hérissant, x 310 ; e, isochèle, X 540 ; /, sigmates des deux catégories, x 540. Arlemisina Dianœ Topsent, p. 62. a, base et pointe d'un subtylostyle ectosomique ; b, base et extrémités tronquées de subtylostrongyles ectosomiques ; X 540. Myxilla pisiillaris nov. sp., p. 57. a, extrémités d'un tornote de l'ectosome ; b, isancre ; c, trichodragmate ; X 540. Myxilla magna nov. sp., p. 56. a, extrémités de tylotornotes ectosomiques ; b, extrémités de style choanosomique ; c, isancre, de profil ; d, moitié d'une isancre, de face ; e, grand sigmate ; /, petit sigmate ; x 540. Myxilla australis Topsent, p. 53. a, extrémités de mégasclères ectosomiques ; 6,isancres; c, sigmates; X 540. Myxilla elongata nov. sp., p. 54. a, extrémités d'un mégasclère ectosomique; b, extrémités d'un acan- thostyle choanosomique ; c, isancre ; d, sigmate; X 540. Fig. 3. Fig. 4. Fig. 5. Fig. 6. Fig. 7. Fig. 8. Fig. 9. Fig. 10. F g. 11. è8 EXPLICATION DES PLANCHES. Fig. 12. — Homœodiclya seiifera Topsent, p. 65. a, isochèle du spécimen n" 61 de la collection du Pourquoi Pas? b, con- tours d'un isochèle d'un spécimen de la collection de la Belgica ; X 540. Homœodiclya Irigona nov. sp., p. 66. a, isochèle d'un spécimen recueilli par la Scoiia ; 6, contours d'un spéci- men recueilli par le Français ; X 540. Homœodiclya Kirkpalricki nov. sp., p. 70. a, oxe, X 91 ; 6, extrémité d'un oxe, x 540 ; c, isochèle, de face, x 540; d, isochèle, de profd, X 540. Homœodiclya erinacea nov. sp., p. 68. a, oxe, X 91 ; b, extrémité d'un oxe, x 540 ; c, isochèles, de profil, X 540 ; d, isochèle, de face, X 540 ; e, trichodragmate, x 540. Guilarra sigmalifera nov. sp., p. 71. a, extrémités d'un tornostrongyle ; b, extrémités de torno-tylostron- gyles grêles ; X 310. Microxina Charcoli nov. sp., p. 73. a, oxe, X 180 ; b, microxes, X 540. Tedania Charcoli Topsent, p. 59. a, style pariétal du spécimen n" 259, x 91 ; b, pointes de styles parié- taux, X 540 ; c, extrémité abrégée d'onychètes du même spécimen, X 540. Tedania oxeala ne sp., p. 61. a, oxe choanoSomique, X 180 ; b, extrémité abrégée d'une onychète de grande sorte, X 540 ; c, onychète de petite sorte, x 540. Gellius Iremulus nov. sp., p. 79. a, oxe flexueux du spécimen n" 86, x 180 ; b, grand sigmate de la même Éponge, X 310. Gelliodes spongiosus nov. sp., p. 74. a, oxe, X 180 ; b, sigmates, x 500 ; c, toxe, x 500. Gelliodes Benedeni Topsent, var. forlior, n. var., p. 75. a, sigmates ; b, sigmate grêle ; c, trichodragmate ; x 500. Gellius tenellus nov. sp., p. 80. a, oxe, X 310 ; b, sigmate, X 500. Calyx slipilatus nov. sp., p. 81. Oxe, X 310. Fig. 13. Fig. 14. Fig. 15. Fig. 16. Fig. 17. Fig. 18. Fig. 19. Fig. 20. Fig. 21. Fig. 22. Fig. 23. Fig. 24. Dcuxiciiic Kxpcdilioii Cluircol (A". Topsenl. Spontjiaircs PI. I f SPONGIAIRES Masson & C", EJiti Oeiixièmc I-xpcdilion Cliiirc.l H-. Topscnl. Spnmjimrcs,. ^P^- ^^^^Ê^ / ''-^mi SPONGIAIRES Masson & Cie, Éditeur; siome Kxpéililion C.luucdt (/;'. Tiipseiil. Simiuiiuir Oi-uxiéme Expédition Charcot {E. Topsenl _ Sponjiàires.) ^^ m^o .. ^^ ^làa H& Marcel Bry, Lu:, r.ir.s. Hexactinellides Masson & C'.*éditeups. f ^ K Marcel bry, Liik- Iviona:X-onides RKCHEHCHES ZOOLOGIQUES ET ANATOMIQUES SLIÎ LKS MOLLUSQUES AllPHINEURES ET GASTÉROPODES (OPISTHOBRANCHES ET PROSOBRANCHES) Par A. VAYSSIÈRE PROFESSEIR A L\ FACULTE DES SCIENCES UE MARSEILLE Jo tiens, au début de ce Ménioire, à remercier le D"" (]harcot, le I)"" Liouville, ainsi que le professeui'.It)ubin, du Muséum, d'avoir bien voulu me confier l'étude des Gastéropddes dans l'alcool rapportés par cette deuxième Expédition antarctique française. Dans l'envoi des Mollusques pris par le «Français», chaque espèce n'était représentée que par un seul spécimen; dans celui du« Pourquoi-Pas » , les matériaux ont été beaucoup plus abondants et la plupart es espèces reçues m'ont oft'ert plusieurs individus, ce qui m'a permis de faire une étude anatomique plus approfondie de celles-ci. Parmi les Mollusques capturés par la première Expédition, les Nudi- branches avaient largement la prédominance, puisque, sur les six espèces de Gastéropodes, j'en ai trouvé quatre appartenant à cette section ; dans l'envoi du « Pourquoi-Pas », il n'y a que deux Nudibranches et un seul Tectibranche, mais, par contre, six espèces de Prosobranchessont repré- sentées sur lesquelles quatre sont nouvelles. Enfin un spécimen d'Amphi- neure, le NotocliitON mirandus, complète heureusement ce dernier envoi; cet individu m'a permis de mieux préciser la diagnose de ce curieux Mol- lusque en faisant connaître quelques détails de son organisation interne. La caractéristique de cet envoi réside dans l'abondance des Marséniadés ; cette région relativement restreinte de l'Océan Antarctique possède Expédition Charcot. — Vayssière. — Mollusques. i 2 MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES. quatre espèces appartenant à cette famille, et celles-ci, jointes à deux autres, provenant du cap d'Adare, décrites par E. Smith, portent à six le nombre des Marséniadés de cette partie du ylohe ; je crois que nous sommes loin de les connaître toutes et il n'est pas douteux que des recherches ultérieures poursuivies sur d'autres points de l'Antarctique amèneront la découverte de nouvelles espèces. Cette famille de Proso- branches, comme je l'indique plus loin, est assez curieuse par la distri- bution des types ({ui la composent; certains sont exclusivement des mers froides arctiques ou antarctiques, d'autres ne se trouvent que dans les régions tempérées ou chaudes. Avant de commencer l'étude détaillée de ces Mollusques, je vais décrire un ruban nidamentaire, adhérant à la surface d'un fragment de tunique d'Ascidie et inscrit sous le no 856. L'aspect présenté par ce ruban rappelle celui des pontes de beaucoup d'espèces de Doridés; mais, si l'on essaie d'en dissocier un fragment, on constate que les parois de ce ruban sont très résistantes, parcheminées et quelque peu cassantes. La coloration générale que ce corps montre, après un séjour de six années dans l'alcool, est d'un brun très foncé, presque noirâtre ; le D^Liouville, dans ses notes, ne dit rien sur sa teinte à l'état frais; il signale seulement : « No 856, ponte de Nudibranche? sur tunique externe d'Ascidie du dragage XVIIL » J'ai représenté ce ruban nidamentaire (PI. IV, lig. 56j grandeur naturelle, en lui conservant la disposition qu'il avait sur son fragment d'Ascidie; on aurait dit l'anneau en fer d'une poulie, rompu en un point, ayant 36 millimètres de longueur sur 0 millimètres de largeur; sa face interne est assez convexe et sa face externe concave. Après avoir sectiormé à une de ses extrémités un fragment de 6 à 7 millimètres, j'ai constaté, sur le milieu de la surface tronquée de celui- ci, dans la partie la plus bombée, un fort épaississement ayant plus d'un millimètre, tandis que les bords sont brusquement très amincis. A l'inté- rieur de cet épaississement, sur la tranche, trois corpuscules ovoïdes, d'un jaune d'or, se montrent plus ou moins. Sous h- microscope, même avec un faible gi'ossissement, je n'ai pu MOLLUSQUES AMPHIXEURES ET GASTÉROPODES. 3 distinguor grancrchost'. vu l'opiUMlr do rcnvcinppc hiuii noii'àliw de ce ruban, à peine si la pi-éseiicc d'un certain nombre de parties |)lns claires, de forme ovoïde, décèle Texistence des œufs i|ui occupent le milieu de cette pièce. Par dissociation, j'ai pu isob^r quelques-uns de ces cor|)USCules ovu- laires, avec des débris dt; la gangue brunâtre ; ces reufs sont assez gros, par suite peu nombreux, disposés sur le milieu du ruban, sans ordre bien apparent, peut-être suivant des rangées longitudinales f)arallèles occupant les deux tiers de la largeur du ruban. Les œufs ont en moyenne 1 millimètre de longueur, sur un peu moins de largeur. D'après sa structure et la disposition de ses œufs, ce ruban n'appartient pas à un type de Nudibranclie, etc'est avec raison que le D"" Liouville avait mis un point d'interrogation dans ses notes ; ce doit être une espèce de Naticidés qui a pondu ce ruban nidamentaire, mais il ne m'est pas pos- sible de pouvoir préciser davantage, les éléments d'une détermination certaine me faisant défaut. Ces quelques indications sur ce ruban nidamentaire étant données, je vais indiquer les espèces de Mollusques que j'ai étudiées, puis je les décrirai successivement en commençant par le Tectibranche. Newnesia anlardica, E. Smith, 1902. Archidoris liiherculata, Ciiv., var. anlardica, A. Vayssière, 1906. Archidoris granulalissima, nov. sp. Scyllœa Lamyi, nov. sp. Marseniopsis anlardica, A. Vayssière, 190G. Marseniopsis Charcoii, nov. sp. Lamellariopsis Turqueti, A. Vayssière, 1906. Marsenina Lioiivillei, nov. sp. Harpovolula (Buccinum) Charcoii, Lamy, 1910. Harpovolula sirialula, nov. sp. Nolochilon mirandus, Thiele, 1906. Si je laisse de côté le Notochiton et les deux Harpovoluta et que je réunisse aux Nudibranches étudiés dans ce travail les espèces que j'ai décrites précédemment et qui n'ont pas été rapportées par la deuxième Expédition : Gay-Valcoria Françaisi, A. Vayssière, 1906, NotœolkUa «//^«.y, (jb. Eliot, 1 905, Charcotia g ranuloso ^ A. Vayssière, 1906, on constate qu'il a été pris jusqu'à aujourd'hui dans cette partie restreinte de l'Antarc- tique : un Tectibranche, six Nudibranches et quatre Marséniadés. Je suis persuadé que des recherches ultérieures dans ces mêmes parages amène- 4 MOLLUSQUES AMPHIXEURES ET GASTÉROPODES. ront certainement la découverte de nouvelles espèces de Mollusques appartenant à ces trois groupes, car les conditions très défectueuses dans lesquelles se font les dragages dans ces régions ne permettent pas une exploration bien complète de ces mers, malgré tout le dévouement des membres de ces Expéditions. Newnesia antarctica, K. Smilli, 1902. (PI. II, fig. 16-28 ; PI. III, fig. 29-33.) Un seul spécimen de ce type de Bullidé a été pris dans le dragage XV (no 650) effectué le '2'5 novembre 1909 par 70 mètres de fond, vase et cailloux, avec le chalut n^ 1, devant port Lockroy, dans le chenal de Roosen (latitude 64° 49' 55" et longitude B5o|9'18"). La dénomination g(''nérique de Neivnesia a été donnée en 1902, par Edgar Smith, à des Hullidés rapportés par l'Expédition du « Southern Cross », qui, par l'ensemble de leurs caractères, ne pouvaient être mis ni dans le genre Hijdatind, ni dans le genre Dkiijhana, malgré certaines ressemblances avec eux. Ce naturaliste, dans la partie consacrée à l'étude des Mollusques de cette Expédition, se contente de joindre, aux diagnoses de l'animal et de la coquille, quelques brèves indications complémen- taires et six dessins représentant l'animal, sa coquille et deux dents radulaires. Sir Ch. Eliot, ayant eu en communication quatre des individus du « Southern Cross», donne, dans le « Journal ofConchology », avril 1906, p. 312-315, une description de ce type de Mollusque. Il fait connaître le faciès du corps, puis étudie très brièvement le tube digestif, le collier œsophagien et les organes génitaux; aucun dessin, sauf celui de trois dents, n'accompagne ce travail ; j'aurai à parler de ce Mémoire à diverses reprises dans le cours de mes descriptions. L'individu de l'Expédition Charcot se trouvant être en très bon état de conservation, j'ai pu examinerles divers caractères dormes par la diagnose de Smith, constater la présence réelle de |)lusieurs d'entre eux et aussi étudier en détail lamajeure partie des organes de ce Mollusque, brièvement décrits par Eliot. Occupons-nous d'abord de l'animal. (>et individu, dépouillé de son organe testacé, avait les dimensions suivantes : longueur totale, 39 mil M- MOLLUSQUES AMPHINEUKES ET GASTÉROPODES. 5 mètres, sur 25 millimètres de largeur maximum ; son lobe céphalique. 10 millimètres de long, sur 10 de large en avant et 14à lahauteur des rliino- phores ; sa masse viscérale enveloppée i)ar le manteau mesurait 22 milli- mètres de long sur 15 millimètres de large ; le dépassement du pied en arrière de celle-ci était d'environ 7 millimètres. Toutes ces dimensions sont plus fortes que celles des individus qu'a pu étudier sir Eliot. Faciès de l'animal. — J'ai représenté, figure 16, ce Mollusque sorti de sa coquille, ce qui permet de voir les diverses régions de son corps et de constater les teintes ([u'elles avaient prises ; le long séjour dans l'alcool avait procurt' à tous les téguments une coloration d'un blanc cireux un peu jaunâtre qui devait être probablement d'un blanc jaune, un peu hyalin, chez l'individu frais ; la masse viscérale, incomplètement cachée par la mince couche palléale, ofl'rait une teinte brunâtre. Vu dorsalement, comme je l'ai représenté, le corps montre trois pailies distinctes : en avant le disque céphalique, puis la volumineuse masse viscérale enveloppée par le manteau, enfin le pied qui tout autour, sauf en avant, forme un bord charnu volumineux. Chez les Bullidés, le lobe céphalique offre des dispositions assez variables : tantôt c'est une lame charnue carrée; d'autres fois trapézoïde, la petite base, droite ou convexe, disposée en avant ou en arrière suivant les types ; ou bien la lame offre en arrière un prolongement angulaire, ou plus souvent deux prolongements pointus divergents. Le lobe céphalique de notre animal est presque carré, un peu plus large (jue long, avec une légère échancrure vers le milieu de son bord antérieur. Les organes olfactifs, lamelleux ou granuleux, sont presque toujours placés, chez ces Tectibranches, sur les côtés, entre le disque et le pied; cependant, chez quelques-uns on n'observe aucune trace d'organes olfactifs dans les sillons céphalo-pédieux, mais alors on voit apparaître, sur le disque même ou le long de ses bords latéraux, deux éminences coniques, véritables rhinophores, et c'est à l'intérieur de celles-ci que se trouvent les lamelles olfactives ; c'est cette dernière disposition que l'on rencontre ici. En effet, chez Newnesia antarctica^ les rhinophores r, r' (fig. 16) occupent le milieu des bords latéraux et sont constitués par deux prolon- gements charnus lamelleux, enroulés, dont le sommet est dirigé en 6 MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES. arrière ; leur structure offre beaucoup d'analogie avec celle des rhino- phores des Pleurobranchidés. Si l'on déroule un peu l'un de ces organes (fig. 30, r), on constate que toute sa surface interne est couverte par des plis transverses peu prononcés ; ces plis, ainsi que les espaces laissés entre eux, offrent un revêtement épithélial de grosses cellules, en partie détachées sous l'action de l'alcool et formant alors de petits amas gru- meleux. Le pied est très étendu chez ce Mollusque ; il est de forme ovale, un peu tronqué en avant; ses dimensions exactes étaient 34 millimètres de lon- gueur et 25 millimètres de largeur maximum; son bord antérieur est droit et simple, ses côtés arrondis convexes et irrégulièrement sinueux, sa région postérieure (fig. 16, ja) se termine en pointe arrondie. Sa face plantaire est lisse, mais elle offre en son milieu une fenle en boutonnière longitudinale, de près de 4 millimètres de longueur sur un bon millimètre de largeur; cette fente se trouve à 14 millimètres du bord antérieur. De cet orifice était sortie une certaine quantité de mucus coagulé par l'alcool, mucus produit paruneglande spéciale contenue dansl'épaisseurdes tégu- ments pédieux. Le mucus sécrété par cet organe glandulaire doit permettre à l'animal de se tenir à la surface de l'eau, le pied en l'air, et de ramper ainsi dans cette position. Smith a reconnu l'existence de cet orifice glandulaire, l'a signalé dans sa diagnose et l'a représenté dans son dessin, ligure 1 . Le manteau, comme chez tous les Mollusques pourvus d'une coquille extérieure, est peu développé; c'est une mince membrane laissant voir un peu par transparence la masse viscérale ; son bord libre antéro-latér-al droit offre un fort bourrelet. C'est au-dessous de ce dernier, tout à fait sur la droite, que se trouve la branchie (fig. 10, hr) ; celle-ci sortait un peu, reposant dans une espèce de cavité allongée limitée en dehors par des replis épipodiaux e, e. En avant de l'organe respiratoire on a l'orifice anal a et sur le prolongement antérieur des replis épipodiaux l'ouverture génitale o suivie de son sillon séminal allant aboutir à l'orifice du pénis ; dans ma figure 30, j'ai représenté en entier ce sillon -S avec les orifices o clpe placés à ses deux extrémités. Ce sillon étant disposé un peu oblique- MOLLUSQUES AMPflTNLURHS ET GASTÉROPODES. 7 ment, d'arrière en avant cl de luuil en bas, l'orilico du pénis se trouve par suite disposé tout à fail sui' le vù[v droil de la tèt(\ très près de l'extrémité antéri(MU'(> du corps, une pctito lame charnue le séparaiil du sillon buccal. ('.omnu' la Ijrancbie se trouve comprimée et en i^raude |)artie cachée par le rebord [)alléal dans la li^u-e H),, j'en ai lait un dessin s('paré (fig. 21) pour la montrer l)ien étalée, (lel ori^ane a une forme lriany,ulaire comme (liez la plupart des Hullidés [)ropremenf dits; il est constitué par huit à dix rejdis l'usifornu^s transverses, inéi;aux, les plus forts occupant le milieu, dont les extrémités s'insèrent sur une sorte de petit bourrelet continu qui l'encadre; chaque repli oflVe lui-même de petits plis onduleux donnant à l'ensemble un aspect plus ou moins i;aufré. Sir Eliot a constaté cette structure de la brancliie, mais, ses individus élant plus petits, le nombre des replis n'était que de sept à huit. Occupons-nous maintenant des organes internes dont la connaissance nous permettra de bien établir les caractères du genre Newnesia. Appareil digestif. — Le tube digestif comprend une trompe assez courte, a parois internes présentant des plis longitudinaux accentués ; à celle-ci fait suite un bulbe buccal cordiforme dont la portion la plus large est eu arrière. La surface externe de toute celte première partie est lisse (H possède une coloration d'un blanc très légèrement jaunâtre. Si l'on incise dorsalement le bulbe (lig. 2'2), on constate que ses parois sont très épaisses, constituées surtout par du tissu musculaire; de l'ex- térieur à l'intérieur on a : une membrane conjonctive séreuse très lîne, une couche très épaisse de muscles transverses, une couche mince de muscles longitudinaux ou oblicpies, enfin la muqueuse buccale, qui était chez cet animal d'une coloration blanc jaunâtre. A l'intérieur, la cavité buccale olfre deux mamelons quadrangulaires m étendus, disposés sur les côtés, même en arrière de l'entrée de la cavité ; aucune trace de mâchoires ne se trouve à la surface de ces mamelons. En arrière, la cavité s'élargit, et à sa partie inférieure, sur le prolongement du sillon ventral, ou a la rolplla ou bulbe lingual ; cet organe, complètement musculaire, à peu près hémisphérique, présente un fort bourrelet longitu- dinal qui supporte la portion étalée de la radula. 8 MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTEROPODES. Le ruban radulairese compose d'une douzaine de dents (exactement 14 chez notre individu) placées les unes à la suite des autres, sans trace de dents latérales ; la moitié de ces pièces se trouvait étalée sur le sommet de la rotella ; le reste, constituant le fourreau radulaire, était enfoui dans la musculature de celle-ci, sans former toutefois à la partie postéro- externe du bulbe la moindre hernie. Toutes ces dents avaient une belle coloration jaune ambré. De forme triangulaire crochue, ces pièces offraient une face antérieure convexe et une face postérieure concave (fig. 27) ; leur base très épaissie était légè- rement arquée du côté concave, tandis que du côté convexe elle possé- dait une vaste cavité en forme d'arceau (fig. 28, a) dans laquelle la dent précédente pouvait loger sa pointe. La partie supérieure de la dent, en foime de triangle isocèle, se com- pose d'un sommet pointu ou cuspide, arqué et massif, comme on peut le constater d'après nos dessins ; sur les côtés de cette cuspide on a quatre forts denticules un peu recourbés vers la ligne médiane ; parfois, sur l'un des côtés on en trouve cinq. Sir Eliot, dans le texte de son Mémoire (p. 313), représente trois de ces pièces, dessin au trait seulement donnant la forme de ces dents ; au sujet de leur nombre, il parle de 22 à 2^r, il est probable qu'en sortant la radula j'ai dû la segmenter et en perdre une partie, puisque je n'ai constaté que 14 dents chez mon animal, cependant beaucoup plus gros que ceux du « Southern Cross ». A son début, l'œsophage œ possède, sur un très court trajet, des parois délicates; mais, immédiatement après le collier œsophagien, il donne naissance à un renflement c, sorte dejabot, et à partir de ce point le calibre de cet organe œ' augmente un peu progressivement et ses parois s'épais- sissent considérablement, ce qui lui permet de conserver une forme cylin- drique, malgré la pression exercée sur lui par les organes voisins. Cette épaisseur des parois est nécessitée par la présence à l'intérieur de cet organe d'une multitude de pièces cornées, formant une véritable arma- ture qui rappelle celle d'un gésier. Eliot a bien reconnu les différences de structure présentées par le tube œsophagien, mais il pense que ces pièces ou follicules sont peut-être de nature glandulaire, ce qui n'est pas. Ces pièces cornées sont insérées sur une douzaine de gros bourrelets I MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES. g longitudinaux; examinons à un grossissement de dix fois en diamètre un Irngment de cette région (lesophagienne (fig. 23) et nous verrons que sur chaque jjourrelet sont insérées, à la suite les unes des autres, sur une seule rangée, de fortes papilles arrondies; ces papilles hémisphé- riques(rig. 24) olTrent un revêtement chitineux-cornécontinu de lasurface duquel s'élèvent un certain nombre de groupes de bâtonnets de même nature disposés en faisceaux. Le plus important de ces faisceaux par son diamètre et par la longueur des bâtonnets est celui qui est au sommet du mamelon. Ktuilions plus en détail, à un très fort grossissement, un fragment d'un de ces mamelons ; on remarque d'abord (fig. 25) que le revêtement chitineux de celui-ci est constitué par des cellules polyédriques irrégulières dont le centre est occupé par une petite, éminence chitineuse ; ce sont en réalité ces éminences qui, en se développant beaucoup plus et aussi probablement en se soudant entre elles, forment les faisceaux dont je viens de parler. Les bâtonnets les plus allongés ffig. 23) ont un aspect annelé plus ou moins marqué. Examinons un faisceau plus petit, en voie de développement, vu par transparence (fig. 26) ; au centre de celte espèce de cône on aperçoit un grand nombre de cellules allongées, très étroites, nucléées, disposées en l'orme de bouquet conique ; au-dessus on a la couche épaisse de chitine, à surlace papilleuse, que j'ai essayé de rendre aussi exactement que pos- sible dans mon dessin. Plus des sept huitièmes de la longueur de l'œsophage, du renflement c à l'étranglement e (fig. 22), possède donc une forte armature capable de déchirer et de triturer les aliments ; cette portion du tube digestif rem- place donc le gésier, car immédiatement après on arrive à un renflement, enfoui dansl'hépato-pancréas, à parois délicates et dépourvu de toutes pièces cornées ou chitineuses. Le Newnesia antarcticane, doit pas pouvoir avec cette armature briser le testde coquilles résistantes comme le faille gésier de la plupart des Bullidés, mais il peut réduire en miettes les squelettes délicats de certains Hydraires et Bryozoaires, ainsi que les tissus des quelques Algues de cette région du globe qui paraissent former la base de sa nourriture. Expédition Chavcot. — Vaïssièhe. — Mollusques. 2 io MOLLUSQUES AMPHÎNEURES Et GASTÉROPODES. Dans mon dessin j'ai représenté ouverte (fig. 22, E) cette partie du tube digestif que l'on peut considérer comme le début de l'intestin aussi bien que comme l'eslomac, car elle correspond à la portion située en dessous du gésier chez les Bulléens pourvus de cet organe ; ce renflement, complè- tement enveloppé par le foie, a des parois délicates, plissées longitudinalo- ment, se continuant sans interruption avec la fin du tube. C'est dans cette région que viennent s'ouvrir les canauxhépatiques; vers le mi lieu de celle-ci on a une forte excroissance charnue «, d'une teinte blanc jaunâtre, sans trace de plis longitudinaux, mais avec quelques forts replis irréguliers ; son intérieur nullement glandulaire est constitué par du tissu conjonctif. Cet organe exisle-t-il normalement chez tous les Newnesia, ou bien cette excroissance est-elle accidentelle? Je pencherais pour cette manière de voir: je crois que c'est une formation charnue anormale à la suite de quel- que déchirure produite par des substances calcaires oucornéesingurgitées par ce Mollus([ue. L'intestin / est court; il longe la masse viscérale, surtout le foie dans lequel il se trouve aussi un peu enchâssé, et va aboutir à l'anus. Les parois de cette dernière partie du tube digestif seraient un peu plus épaisses que celles de la région E. Appareil génitaL — Ce système organique se compose d'une glande hermaphrodite multilobulée, d'un jaune très pâle, dont les lobules sont enchevêtrés au milieu de ceux de l'hépato-pancréas. Le conduit génital hermaphrodite c sort de la partie antérieure et, après un court trajet, va aboutir à la masse des glandes annexes de la reproduction; ce conduit est d'un assez fort calibre et présente des parois opaques d'un blanc crémeux ; arrivé sur la masse glandulaire, il la longe d'abord, puis pénètre à l'inté- rieur en faisant un angle très aigu. Les glandes annexes, assez développées chez notre Neiv/iesia a/ttarcllca, se composent (fig. 33) d'une volumineuse glande de la glaire, d'une teinte café au lait très clair, translucide et en forme de calotte hémisphérique allongée G ; sur le milieu de celle-ci se trouve inclus un petit amas glandulaire, blanc opaque laiteux, mamelonné : c'est la glande de l'albu- mine A . Dans cette figure on observe, entre le point d'arrivée du conduit e et la glande de l'albumine, l'orifice génital o qui semble être creusé dans MOLLUSQUES A.MPI{L\EURES ET C.ASTÉROPODES. ii la masse de la giaiidc de la glaire. Coi _> jC l'ai dt'jà dit, de cet orific»» part le sillon séiuiiial i fig. 30, S) oonduisanlles (-oi'ps s|)ermali(]iios à l'organe copulateiir. Cet organe (fig. 31), placé sur le côté droit de la tète, entre le bulbe buccal et les téguments, a l'aspect d'un doigt de gant conique, assez long, avec léger renflement oliviforme à son extrémité. Les parois de cet organe, d'un blanc jaunâtre, sont lisses; incisées, on constate qu'elles sont très épaisses, musculeuses et pourvues à leur face interne de trois ou quatre bourrelets longitudinaux reliés entre eux par quelques autres, obliques et de moindre importance. Un revêtement épithélial plissé transversalement recouvre toute l'étendue de cette cavité. Vers le fond de ce doigt de gant, en avant du renflement oliviforme, on remarque un repli en forme de languette, libre supérieurement, qui doit constituer le pénis proprement dit ; au moment de la fécondation, il doit y avoir dévagination partielle de l'organe, et ce l'epli en pleine tur- gescence doit faciliter l'introduction du liquide spermatique dans la cavité vaginale de l'autre individu. Système nerveux. — Il ne m'a été possible d'étudier que la structure du collier œsophagien de ce Mollusque, n'ayant pu suivre sur un long parcours les nerfs principaux qui en sortaient ; il aurait été nécessaire d'avoir plusieurs individus pour faire une étude plus complète. Pour faciliter la description de la partie centrale de ce système orga- nique, reportons-nous de suite au dessin que j'en donne (fig. 29) ; le collier est ici représenté du côté de sa face postéro-supérieure, à un gros- sissement de sept fois en diamètre. Cet organe se compose de trois paires de ganglions, de volume très inégal, constituant avec leurs commissures le collier proprement dit; puis nous avons un peu en arrière, le long de la commissure génito-branchiale, les deux ganglions d'où partent les nerfs se rendant à la glande hermaphrodite et à la branchie ; et en avant les deux ganglions buccaux chargés de l'innervation de l'appareil digestif. Les ganglions cérébroïdes C, C", piriformes avec leur portion en pointe dirigée vers la ligne médiane du corps, sont assez écartés l'un de l'autre; une commissure assez forte, près de deux fois plus longue que le grand 12 MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES. diamètre de l'un d'eux, les réunit au-dessus et en avant de l'œsophage ; les deux ganglions pédieux F, P\ de forme oblongue et d'un volume su- périeur aux précédents, occupent les parties latérales et inférieures du collier, ces centres sont réunis chacun aux cérébroïdes par un connectif presque égal à leur grand diamètre. Ces derniers sont reliés l'un à l'autre au-dessous de l'œsophage par une forte et longue^ commissure ayant an moins en longueur trois fois celle du grand diamètre de l'un d'eux. Enfin les deux petits ganglions palléaux pa, pa', de forme oblongue, complè- tent le collier œsophagien ; ils sont rattachés aux ganglions cérébroïdes par un connectif presque de même longueur que le connectif cérébro- pédieux, et aux pédieux par un connectif très court. Les ganglions palléaux ne produisent pas de nerfs en dehors du fort tronc nerveux C|ui ira se relier à celui de l'autre côté pour constituer la commissure viscérale ou génito-branchiale ; c'est, comme je l'ai déjà dit, le long de cette longue commissure que se trouvent les deux ganglions G eihr, aussi volumineux que les cérébroïdes et ayant à peu près leur forme. Ces centres sont tous les deux placés dans la moitié gauche de la commis- sure ; sir Eliot ne paraît avoir vu qu'un s(hiI de ces ganglions le long de la commissure viscérale. Le ganglion génital G produit un tronc nerveux considérable qui doit se rendre à la glande hermaphrodite, et deux petits nerfs chargés proba- blement de l'innervation du conduit génital. Le ganglion hr donne naissance à un grand nombre de nerfs de volume durèrent ; les uns doivent aller à la branchie, d'autres au cœur et à l'appareil vasculaire, et enfin certains au corps de Bojanus. Ce ganglion se trouve avoir des fonctions multiples, toutes en relation directe avec l'appareil vasculaire. Presque vers le milieu de la moitié droite de la commissure viscérale se trouve un petit ganglion (jui produit un nerf assez volumineux. N'ayant pu suivre la marche des divers troncs nerveux provenant du collier œsophagien, je vais me contenter de donner approximativement la fonction de ceux-ci : /, /, nerf du disque céphalique ; i*, ï', troncs nerveux renflés à leur base, leurs principales branches se rendent aux rhinophores et aux yeux rudi- MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES. 13 mentaires de fc MoIlus(|iie, les autres clans les pariies latérales et |)0s- térieures de la région céphalique ; .1 3 et 4,4^ groupes de nerfs qui se ramifient dans la région péribuccale et sur les côtés du corps ; 5, nerfs de l'organe copulateur ; (!, 6, grands nerfs pédieux innervant les régions moyenne et postérieure du pied; 7, 7, nerfs pédieux antérieurs ; , ovoïdes, presque accolés l'un à l'autre, étaient placés comme d'ordinaire contre la face postérieure du Indhe buccal, au point de naissance de l'œsophage ; ils sont reliés aux cérébi-oïdes par deux connectifs de longueur moyenne (fig. 29). Au point d'accolement de ces deux ganglions se trouve le nerf radulaire, ici bifurqué ; du bord supéro-externe de chaque ganglion partent les nerfs qui vont se ramifier dans les parois du bulbe buccal et de la trompe ; du bord inféro-externe sort l'important tronc nerveux a-, œ qui suit l'un des côtés de l'œsophage en produisant de loin en loin un ganglion de renforcement ; ces petits centres donnent naissance à de nombreux tilets nerveux qui se ramifient à la surface et dans l'épaisseur des parois œsophagiennes ; cer- tains d'entre eux vont s'anastomoser avec les ramifications qui sortent de l'autre tronc œ. Ce luxe de ramilications nerveuses le long de ra?sophage est dû à la présence de l'armature chitineuse contenue à l'intérieur de cette partie du tube digestif. Les troncs œsophagiens œ poursuivent ensuite leur course le long de l'estomac E et de l'intestin, innervant ces parties ainsi que l'hépato- pancréas. Coquille. — D'après le D^ Liouville, << la coquille à sa sortie du filet était jaune ambré semi-transparent comme de la corne laminée en plaque mince ; je ne puis mieux comparer sa consistance qu'à celle d'un ongle de petit enfant » . Cette coquille extraite de l'alcool, bien desséchée, avait, cinq ans après, une teinte à peu près semblable à celle qu'elle possédait à l'état frais. La coloration jaune se rapprochait du jaune jonquille très pâle, vaguement verdàtre. A la surface du dernier tour (fig. 18) on observait une douzaine débandes longitudinales plus claires ; cette coloration plus pâle était due en partie à la proéminence de ces bandes sous forme de légers bourrelets. 14 MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES. ainsi qu'à l'existence, dans l'épaisseur du test et en ces points, de bandes claires presque blanches. Un fragment du test, examiné par transparence à un grossissement de douze fois, montrait la structure suivante: intérieurement une substance calcaire non homogène, offrant une alternance de petites bandes jaunâtres longitudinales, claires ou plus ou moins opaques (fig. 20), les claii'es occupant la région un peu surélevée ; extérieurement une mince couche cuticulaire jaunâtre, transparente, dont la teinte venait renforcer la coloration du test. La cuticule présentait de très fines striations longitudi- nales et transversales qui étaient surtout accentuées à la surface des deux premiers tours de spire. Cette coquille très bulliforme possédait près de trois tours, le |jiemiei' minuscule, le second peu volumineux et le reste représentant les 5/6 du volume total de celle-ci. L'ombilic (fig. 17) était peu marqué comme chez les Bi/datina, avec bord columellaire réfléchi ; l'ouverture très vaste, occupant les deux tiers de la face ventrale, était auril'ornie et possédait un bord labial très mince. La coquille de ce spécimen était sensiblement plus grande (|ue celle des individus étudiés par Smith, puisqu'elle avait 30 millimètres de lon- gueur sur 27 millimètres de largeur au lieu de 20 sur 18. Au sujet de la position systématique de ce Mollusque, il est encore assez difficile de bien la fixer; si l'anatomie de NemiPsia est suffisamment connue, il n'en est pas de même de celle des types de BuUidés avec lesquels il paraît avoir le plus d'analogie. Eliot pense que ce Tectibranche constitue un genre très rapproché de Diaphana{A7nphisphyra) par l'absence de parapodies, de mâchoires et de plaques stomacales, et également par l'étroitesse de sa radula, [)ar la présence d'une paire de tentacules sur les côtés du disque céphalique et enfin par l'existence d'un sillon séminal. Nils Odhner, en décrivant l'anatomie d'un très petit Opisthobranche arctique, le Ptisanula liimxœoides, à coquille limnéiforme, recherche à la fin de son mémoire les affinités de ce minuscule Gastéropode (p. 13-15) ; il fait d'abord ressortir la ressemblance extérieure de ce dernier avec le faciès des Actteonidés et s'occupe des analogies de sonorganisation interne ; MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES. 15 puis il signale ce que dit sir Kliol au sujel r œsophagien constitué par trois paires de ganglions : céré- broïdes, pédieux et palléaux, ces derniers beaucoup plus petits que les autres ; le long de la commissure viscérale, relativement courte, deux ganglions (le génital et le branchial). hores très réduits, rappelait bien faiblement celui du Mollusque frais ; ce n'est que lorsque j'ai pu ("tudier ses mâchoires et sa radula qu'il m'a été possible de reconnaître le groupe générique auquel il appartenait. L'état de conservation des parties extérieures étant insuffisant, je ne m'en occuperai pas et je vais me contenter de décrire les caractères des pièces dures internes qui m'ont permis d'établir sa diagnose spécifique. Mâchoires. — Ces organes, constitués par deux grandes lames cornées, sont d'une belle coloration ambrée; ces lames convexes-concaves, de forme ovale, sont près de deux fois plus longues que larges ; très transpa- rentes, surtout par suite de leur peu d'épaisseur, elles offrent de fines stries concentriques d'accroissement et des stries obliques |)artant du sommet, également peu accentuées (fig. i'i). Sur les deux tiers du côté antérieur de chacune d'elles se trouve la grande expansion triangulaire qui constitue le bord ou processus masti- cateur ; sur toute l'étendue de la face interne de ce bord, on constate une multitude de petites éminences écailleuses, disposées en séries parallèles, obliques^ très serrées, qui donnent à cette surfac(> un aspect finement (luadrillé. Cette portion des mâchoires a une couleur jaune plus accen- tuée, même un peu foncée. Si on observe avec un très fort grossissement (700 fois) ces petites saillies écailleuses, on remai'que qu'elles présentent le long de leur bord libre arrondi de très petites pointes, au nombre de îi à 0, plus ou moins inégales ; le plus souvent celle du milieu est près de deux fois plus forte (fig. 46). La structure de ces saillies rappelle celle que les saillies du processus du ScylJœa cleffantula de lîergh offrent d'après le dessin donné par ce naturaliste dans son ouvrage : « Reisen im Arch. der Philippinen von C. Semper; Malacologischen », fasc. VIII, 1875 iPl. 45, fig. 8). I MOLLUSQUES AMPHhXEUKES ET GASTÉROPODES. 21 Hadula. — Le ruban raduhiirc de c^' Scyllasa Lamyi se coiiiposnit d'une vingtaine de rangées de dents ayant pour formule 18, 0, 18. Ces dents (fig. 17 et 18) olVrent assez de ressenii)lance avec celles des Sr/j/lxa pe/agica rapportées par les Expéditions du « Travailleur » et du (( Talisman », pièces que j'ai étudiées et représentées en 1902 dans mon Mémoire sur les Mollusques de ces Expéditions (fig. 26, PI. X) ; mais leur ressemblance serait encore plus grande avec celles du Se. pelaf/icn, var. orientaUs, que Hergb a données dans sa Planche 41 de son grand ouvrage de Malacologie du voyage de C. Semper aux Philippines. Dans mon Se. Lami/i., la dent médiane possède cinq denticules, plus deux autres marginaux et rudimentaires qui se confondent avec sa base d'insertion {m, fig. 47); ces petits denticules marginaux dans certaines dents étaient plus détachés, chez d'autres presque nuls ; le denticule médian est toujours plus fort et un peu crochu. Les dents latérales ne sont pas toutes de même grosseur : la première et la seconde seraient plus petites que la médiane, mais la troisième l'égale et à partir de la quatrième la grosseur va en augmentant jusqu'à parvenirau triple du volume de la médiane chez les quinzième et seizième dents ; la dix-septième devient plus grêle et la dix-huitième, beaucoup plus petite, est presque une dent rudimentaire. A côté de ces variations dans lagrosseur, on constate des modifications dans le nombre et la forme des denticules de ces pièces. Dans toutes les dents latérales nous avons un denticule central ou cuspide plus volumineux que les autres, seulement il est moins fort dans les premières dents (fig. 47, /^ et 3^) ; dans les suivantes [8^., et fig. 48, /6'6, //^et 18^) il prend un très grand développement et peut offrir une certaine torsion. Ouant aux denticules latéraux, ils sont, du côté interne, d'abord deux (fig. 17), puis trois (fig. 48) ; du côté externe, le nombre des denticules varie aussi : d'abord deux, puis trois, il arrive à quatre et même à cinq dans les dernières dents. Enfin, dans la forme et le développement de leur base d'insertion on constate de nombreuses variations ; peu accentuée et placée même sous la dentchezles premières (fig. 47), cette base se prolonge latéralement, du côté externe, à partir de la cinquième dent, en une sorte de lame épaissie 22 MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES. qui va se loger sous la dent suivante. Je n'ai représenté cette partie basi- laire développée que dans mon dessin de la 8^ dent latérale (fîg. 47j. Toutes ces pièces radulaires étaient d'un beau jaune ambré translu- cide. Gésier. — Cette partit^ du tube digestif, globuleuse, à surface externe légèrement blanc nacré, offre à son intérieur un revêtement cuticulaire mince et très transparent sur lequel sont insérées les plaques formant l'armature stomacale de ce Mollusque. Cette armature se compose ici de huit plaques, en forme de cônes com- primés latéralement, très aplatis, avec base allongée (fîg. 49) ; ces plaques disposées en long, paralb'lement, constituent donc un puissant anneau masticateur qui remplit toute cette cavité stomacale; leurs dimensions réelles sont Omm^;; j, {\mm~ ^^. longueur, sur 0'"™,3 de hauteur et 0«ini^o:; d'épaisseur. Ces plaques (fig. 49), d'une belle couleur ambrée, offrent toutes des stries transversales très nettes. Doit-on considérer le Se. Lamyi connue une variété de Se. pacifica ou bien comme une espèce distincte? Je me suis rangé à cette dernière manière de voir, bien que les caractères spécifiques de cet animal soient peu importants. Si on examine ceux qui ont servi à Bergh pour établir les quelques espèces qu'il a créées, on constate qu'ils n'ont pas plus d'impor- tance et que tous se rattachent à la structure des aspérités du processus masticateur et à celle des dents radulaires. Quant au faciès de ces Mollusques, Bergh n'en dit pas grand'chose, car ceux-ci avaient séjourné plus ou moins longtemps dans l'alcool, comme notre .Scy//^a antarctique ; il est cependant probable que, dans la forme générale de leurs téguments et dans la coloration de ceux-ci, on doit avoir des particularités éloignant ces êtres du type. Se. pelagica., le seul bien connu sous tous ces rapports. Famille des MARSEMADÉS. Syn. des Lamellariidés. Cette famille de Mollusques Gastéropodes à coquille interne possède presque la moitié de ses représentants dans les régions circumpolaires; I MOLLUSQUES AMPlUNLURl-S ET GASTÉROPODES. 23 lariopsis) ne se ti-onveiil (juc dans les mors froides, d'autres au conliaiie ( Mat\se/ua , Dj ihoi/tld , ('lich/onulus) sont surtout des régions chaudes. Hivers naturalistes (M. Sors, Lo\ven,G. O. Sars, Ueri^li, NilsUdliner,... ; ont fait connaître les espèces de la mer du .NOrd et des n'irions ai-ctiques de l'Europe, espèces qui sont au nombre d'une douzaine. D'autres naturalistes (E. Smith), dans leurs éludes sur les Mollusciues rapportés par les Expéditions antarctiques, ont décrit hîs espèces canton- nées de ce côté du globe. Moi-même, dans la publication sur les Mollusques nus et types voisins récoltés par le D' (Ihai'Cdl durant sa première Expédition, j'ai signah' deux types nouveaux qui n'i'laient malheureusement représentés chacun que [lar un seul animal ; rnii appar- tenait au genre Marseniojisis [M. antarciua).^ l'autre formait le type d'un nouveau genre auquel j'avais donné le nom de Lamellariopùs [L. Tuniueli) . Parmi les matériaux de la deuxième Expédition du D' Charcot, j'ai trouvé, en dehors de quelques spécimens de chacune des deux espèces que j'avais précédemment décrites, deux nouveaux Marséniadés ; l'un se rapporte au genre Marseniopsis (M. C/iarcoti), l'autre au genre Marseninu (M. Liouvillei). Il existe donc sur ce coin relativement restreint des côtes antarctiques quatre représentants de la famille des Marséniadés, et je suis persuadé que de nouvelles recherches dans ces mêmes parages amèneront la décou- verte de types nouveaux. A ces quatre espèces antarctiques décrites par nous, on peut joindre les deux que Smith a fait connaître en 1902 [LanieUaria mollis et Lamellaria conica)dans le Report du « Southern Cross », espèces prises au Cap Adare, par 6 à 29 brasses de profondeur; leur détermination ne nous donne que peu de renseignements sur le faciès et la couleur de l'animal et rien sur la structure des mâchoires et de la radula ; la description conchyliologique est seule complète, mais elle ne suffit pas, selon nous, à caractériser spé- citiquement ces Mollusques. 24 MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES. Marseniopsis antarctica, A. Vayssière, 190G. (PI. III, fig. 41-42.) « Coloration des b'^uinenls à l'état frais, hyalins et légèrement vert jaunâtre; sous l'action de l'alcool ils deviennent hlano jaunâtre ou jaune paille opaque, mais ils peuvent parfois conserver une certaine hyalinité. " Manteau très épais, très étendu et à contour entier; surface dorsale lisse ou un peu mamelonnée. Branchie externe cléniforme très grande ; branchie interne pennée, assez petite, occupant à peine la concavité du bord de la précédente. « Mâchoires peu étendues, ayant la surface externe de leui-s petites pièces constitutives en forme de coin. (< Radula ayant pour lornmlc 2, I, 1,1,2. Dent médiane courte, large, presque carrée, son bord libre recourbé se continuant par une cuspide de moyenne longueur, de chaque côté de laquelle se trouvent 6 à 7 denti- cules; dent intermédiaire forte, très crochue, avec trois denticules sur le bord interne de la base de sa cuspide et seulement des |dis sur le bord externe; première dent latérale cylindro conique, crochue et lisse; deuxième dent latérale de même forme, moins longue, plus grêle et moins crochue. « Coquille interne très grande, très convexe, à bord entier, à test calcaire blanchâtre, peu résistant et lisse; cette coquille est constituée par trois à quatre tours complets, le dernier formant presque les neuf dixièmes de son volume total. « Dimensions de l'animal variant de 37 à .'»0 millimètres de longueur, sur 23 à 32 millimètres de largeur et 13 à IG millimètres de hauteur. (( Dimensions de la coquille : 24 à 32 millimètres de longueur, 20 à 26 millimètres de largeur et 7 à 10 millimètres de hauteur. » Habitat. — Cinq individus (quatre mâles et une femelle) ramenés par le dragage XVI II sous les n°s 71 i et 713, et deux (un mâle et une femelle) par le dragage V, à 51 brasses de profondeur, n» 21. Cette espèce, que j'ai créée en 190(5 d'après un seul très gros spécimen (de 90 millimètres de longueur), qui provenait de la première Expédition antarctique du D'Charcot, n'ayant pu être suflisanmient décrite, j'ai mis MOLLUSQUES AMPHIXEUKES ET GASTÉROPODES. 25 à profit les individus rapportés par la deuxirme Kxp(''dition, pour com- pI»M(>r sa diagnose. Je in«.' contentin-ai, on dehors d»; celle-ri, de préciser les caractères présentés par les pièces de su i-adula. Les dents médianes, de chaque côté de leur cuspide, n'offrent pas un aussi grand nombre de denticules : il n'y en a que six ou sept au lieu de neuf; cette différence tient peut-être à la grande inégalité de la taille : l'individu étudié en 1900 avait presque le double de la longueur des plus grands spécimens provenant de la deuxième Expédition. La p'iupart des dents intermédiaires ne portaient, du côté interne, (|ue deux denticul(>s à la base de leur cuspide ; quant au bord externe, il mon- trait, chez les unes une arête rectiligne continue, chez d'autres une arête sinueuse, enfin chez un petit nombre d'entre elles il y avait un ou deux denticules rudimentaires vers le milieu de sa longueur. La première dent latérale massive, cylindro-coni(|ue, était à peu près disposée en arc, à peine si son sonmiel offrait une courlnire un peu plus accentuée; la seconde dent latérale très grêle, moins longue, avait son sommet un peu plus recourbé. Un dessin de ces différentes pièces permettra de mieux en saisir les caractères ; la dent médiane est vue de face, les autres de profil côté externe ; aussi est-ce par transparence que l'on aperçoit les deux denti- cules des dents intermédiaires. Les dents médianes et intermédiaires étaient d'une belle coloiation ambrée ; les dents latérales avaient la même teinte, mais plus pâle, surtout la seconde. Marseniopsis Charcoti, nov. sp. (PL III, fig. 37-40.) « Coloration des téguments palléaux à l'état frais, bistre avec grosses ponctuations orangées ; sous l'action de l'alcool, elle est devenue bistre jaunâtre et les ponctuations ont presque disparu. K Manteau entier, très vaste, recouvrant tout le cDrps ; pied court et large, oblong, tronqué en avant avec ses deux prolongements angulaires latéraux de longueur moyenne. (< Branchie externe cténiforme, étendue, englobant avec peine dans la concavité de son bord interne la branchie pennée ici très développée. Expédition Charcot. — Vayssièhe. — Mollusiiues. -i 2b MOLLUSQUES AMPHÎNEURES ET GASTÉROPODES. « Mâchoires peu étendue'^, formées par une multitude de petits bàton- 'nels quadrangulaires dont les sommets offrent un aspect de losanges. (( Radula à dents médianes presque quadi'aiigulaires, recourbées, avec une forte et massive cuspide sur les côtés de laquelle on observe quatre gros denticules ; dents intermédiaires très volumineuses, avec forte cuspide recourbée ayant à sa base du côté interne trois gros denti- ouleset du côté externe quatre denticules moins forts; premières dents latérales massives, surtout à leur base, longues et un peu arquées; deuxièmes dents latérales, moins fortes, de même longueur et de même forme. 0 Coquille très globuleuse, assez calcaire, blanc hyalin, avec stries d'accroissement bien marquées, possédant presque quatre tours. « Dimensions de l'animal : 16 millimètres de longueur, sur 10 milli- mètres de largeur et 8 millimètres de hauteur. « Dimensions de la coquille : 12 millimètres de longueur. » Haliitdt. — Un seul spécimen provenant du dragage YII, portant le no 59. ( lette espèce a beaucoup d'analogie avec le Marsmiopsis antarclica ; elle en diffère surtout par la coloration de son manteau à l'état frais, indica- tion prise par le D^ Liouville au moment de sa capture ; le long séjour dans l'alcool (environ 6 à 7 ans) de ce Mollusque avait presque fait totale- ment disparaître l'existence de ses ponctuations orangées. La surface externe du manteau était à peu près lisse. La branchie externe cténiforme, disposée en croissant, présentait 88 feuillets ; la branchie interne, pennée, un peu arquée^ proportionnelle- ment beaucoup plus grande que chez Marseniopsis antarctica., possédait 43 feuillets en dehors et 36 en dedans. A la surface externe des mâchoires, les sommets des petits bâtonnets, constituant ces organes, ont nn(^ forme en losange bien caractérisée (fig. 37, a) ; ces bâtonnets sont en outre à peu près cylindriques, avec un étranglement circulaire un peu au-dessous de leur sommet, étranglement dû peut-être à leur compression réciproque et à l'épatement de leur sommet. Chez quelques-uns d'entre eux, vus de profil (fig. 37, b), leur sommet avait une fente transversale en boutonnière. MOLLUSQUES AMPHINF.URES ET GASTÉROPODES. 27 Les pièces de la radiila chez Marseniopsis Charcoti son[ toutes plus mas- sives que chez l'espèce précédente, comme il sera possible de s'en rendre compte en eomparani h's dessins des denx, niali^i'é la dillV-rence de grns- sissement. La dent médiane ifig. 38), (juadranj^ulaire, nn peu plus lar^c supéi-jcu- rement, possède une grosse cuspide assez longue, de chacpie côté de lacjuelle on a quatre forts denticules crochus. L-\ dent intermédiaire, vue de trois quarts (fig. 39) du côté de sa lace concave, montre aussi nue longue et très grosse cuspide ayant à sa hase interne trois forts denticules, et du côté externe quatre denticules un peu moins forts. Ces dents médianes et intermédiaires ressemblent assez par leur forme générale et par le nombre de leurs denticules à celles d'une espèce d'Onchidiopsis du 'Sovd-Est du Labrador, décrite par Fr. M. Baich en 1910, dans les - Proeed. Un. St. Nat. Muséum », vol. 38, p. 469-484 (PI. 21 et 22), sous la dénomination d'O. ror/js. - Les dents latérales (fig. 40) sont moins arquées que chez Mais, anfarctira, mais aussi moins dissemblables entre elles; la seconde est aussi longue que la première /, mais elle est de grosseur moitié moindre. La coquille de Marseniopais Chnrcoti paraît sensiblement plus calcifiée que celle de Vantarctica ; ses stries d'accroissement sont plus marquées, ce qui lui donne un aspect strié, surtout près du sillon spiral. C'est avec le Mm^seniopsis pacipca de Bergh que notre espèce a le plus de ressemblance ; chez ce dernier les dents médianes sont plus allongées avec leur cuspide massive et plus courte, les dents intermédiaires pos- sèdent un plus grand nombre de denticules de chaque côté de leur cus- pide, enfin les striations transversales de sa cociuille seraient plus accen- tuées que chez le M. Charcoti. Lamellariopsis Turqueti, A. Vayssière, 1906. (PI. I, fig. 10-15.) Ce type de Marséniadés, que j'ai décrit en 1906 et pour lequel j'ai créé le genre Lamellariopsis ., n'était représenté que par un seul spécimen dans les matériaux rapportés par la première Expédition antarctique fran- çaise du D'' Charcot ; cin(] individus, de la même taille ou plus gros que le 28 MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES. premier étudié, se trouvaient dans ceux de la deuxième Expédition, deux sous le n° 646, un sous le n^ 645 et les deux derniers souslen°78o. Chez certains de ces Mollusques, la coloration du manteau était encore un peu rougeàtre, malgré un séjour de sept années dans l'alcool; cette teinte, d'après ce qu'indique le D"" Liouville, peut varier du rose vil" au rouge vermillon. Cet animal, lorsqu'il est vivant, bien adulte et couq)lète- ment élalé, doit être un des plus beaux types de iVlarséniadés. Le pied ainsi que la face inférieure du manteau sont jaune pâle avec une légère teinte rosée ou rougeàtre, suivant la grosseur de l'individu étudié, la coloration paraissant s'accentuer toujours avec Tàge. Les dimensions de l'animal de 1906 étaient de 17 millimètres de lon- gueur sur 13 millimètres de largeur; ceux do la présente Expédition offraient une taille variant de 18 à 31 millimèlres de longueur sur 13 à 21 millimètres de largeur. Pour ce qui concerne la diagnose de ce type, je renverrai le lecteur à celle que j'ai |iubliée dans le fascicule consacré à l'étude des Mollusques Nudibranches ("L Marséniadés de la première Expédition; il en sera de même |)Our la description (bHaillée des téguments et d'une partie de l'or- ganisation de ce Mollusque; je me contenterai, dans le présent l'ascicule. de compléter sur certains points ce que j'ai ditprécédemment sur diverses parties de son organisation et plus spécialement sur le tube digestif qui était l'appareil le mieux conservé. Cet appareil se compose d'une très longue trompe qui était dévaginée chez l'nniijue spécimen de la première Expétlition et que j'avais repré- sentée ainsi [IH. IV, iig. 13), tandis qu'elle se trouve à l'intérieur du corps chez tous les individus de la seconde Expédition. Dans mon dessin (PI. I, fîg. 10) de la moitié antérieure du tube digestif, je montre la trompe tr dans cette position rétractée, occupant une bonne partie du commencement de cet appareil vu par sa face ventrale; les parois sont très é[)aisses, musculeuses, avec de nombreuses bandelettes la reliant au bulbe buccal /?; intérieurement cet organe offre de nombreux plis transverses (fig. 1 1 , tr), surtout dans ses deux tiers antérieurs. Un étranglement assez fort sépare la trompe du bulbe dont l'entrée fait hernie à l'intérieur de celle-ci; le bulbe est piriforme, très rétréci MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES. oc, en avaiil, renlh' et bosselé en at-rière. Entre denx fortes bosselures, soi'l d'une espèce de profond sillon le fourreau radulaire dont rctH-ouletncnl no décrit guère plus d'un tour et demi . En incisant le bulbe du côté ventral, on a l'aspect que j'ai donné fii^ure 1 1 ; en avant deux lamesjaunàtres, ce sont les mâchoires ; en arrièi-e le mamelon charnu qui supporte la portion étalée de la radula. Celle-ci a été représentée dans son ensemble, encore rattachée au mamelon lin- gual. Les parois du bulbe, d'une coloration blanchâtre, sont épaisses, très musculeuses, avec leur surface interne lisse ; un sillon longitudinal très étroit sépare ventralement lune de l'autre les masses musculaires latérales ; un autre sillon, beaucoup plus large, les sépare du côté dorsal. Les dessins que j'ai donnés en 1906 de la radula n'oflVant pas une exactitude absolue dans certains détails secondaires, je donne de nouveau dans diverses positions plusieurs de ces pièces prises chez deux indivi- dus de taille différente. Dans les figures 14 et 15 les dents médianes sont vues par leur face postérieure avec leur portion crochue rabattue en avant de celle-ci ; il est possible dans ces conditions de bien voir les 4 à 6 denticules disposés de chaque côté de la cuspide ; celle-ci est assez forte, mais de moyenne lon- gueur. Les dents intermédiaires / vues de face ifig. 1 i) ont un peu l'aspect d'une dent médiane ; on peut, dans cette position, voirie relief des 3 denti- cules garnissant le côté interne de leur cuspide ; (piant au bord externe, souvent il n'offre aucune trace de dentelures, mais quelquefois, comme dans la figure 13, il peut en présenter deux ou trois à peine marquées, à une certaine distance de la base de la cuspide. Vues de profil (fig. 15), ces dents /montrent dans leur épaisseur, du côté convexe, une cavité assez vaste dans laquelle pénètre la portion antéro-basilaire de la dent précé- dente; dans ce dessin on ne voit pas ce mode de juxtaposition, ayant écarté les deux dents intermédiaires contiguës, mais dans la Planche III, figures 34 et i2, représentant des dents raà\iVd.ives de Mai'senina et de Marseniopsis, on peut observer ce mode d'agencement. Les dents latérales /, et /. offrent bien la forme que je leur avais donnée en 1906 dans ma figure 51 . 30 MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES. La coloration de toutes ces pièces, surtout des dents intermédiaires, était d'un jaune ambré plus ou moins accentué suivant le point de la radula où elles avaient été prises; dans la partie étalée de la langue, elles ont toujours une teinte plus foncée. Appliqués contre le point de départ de l'œsophage, en arrière du four- reau radulaire, se trouvent les deux petits ganglions buccaux; ils sont piriformes, assez écartés l'un de l'autre et reliés entre eux par une forte commissure ; des extrémités de celle-ci sortent deux fdets représentant les nerfs radulaires. Les ganglions (fig. 10, h) produisent en avant une paire de nerfs buccaux, en sus des connectifs qui les relient aux ganglions cérébroïdes; en arrière, ils donnent les nerfs œsophagiens œ qui vont se ramifier sur toute l'étendue des parois de l'appareil digestif (œsophage, estomac, intestin et hépato-pancréas). L'œsophage, quej'ai pu suivre jusqu'au niveau de l'estomac, est un peu fusiforme; son diamètre maximum est légèrement supérieur à celui du bulbe buccal, mais il doit pouvoir se distendre davantage lorsqu'il est plein de débris alimentaires ; ses parois sont lisses extérieurement du côté dorsal et latéralement, mais du côté ventral, sur toute sa longueur, il y a une sorte de large bourrelet, à parois assez délicates et un peu transparentes, présentant des annulations transverses. Examiné à l'intérieur, l'œsophage montre dans cette région renlléc des plis valvulaires transverses ; ce sont eux qui produisent l'annulation signalée (fig. 1 1, ho). Dans le reste de sa surface, cet organe possède un revêtement finement granuleux, d'un blanc laiteux, ainsi qu'une longue et très forte lame sinueuse t qui flotte à l'intérieur de l'œsophage, comme ce repli intestinal que j'ai signalé dans l'intestin de certains Nudi- branches. L'état de durcissement de tout le reste de la masse viscérale faitquelle se brise en petits fragments, ce qui ne m'a pas permis d'étudier le reste du tnhc digestif et les autres systèmes organiques. Coquille. — L'organe testacé de l'individu qui m'a servi en I90(> à créer ce nouveau genre Lamellariopsh était écrasé dans toute son étendue, le revêtement calcaire retenu par la cuticule ne donnait qu'assez vaguement la forme réelle de la coquille (fig. 4.'i). Parmi les spécimens MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES. 31 do cetto espèce rapportés pai' la deuxirine Ex|)éditioii, il y en avait deux ou trois ayant bien conservé leur forino primitive ; c'est de l'un deux que j'ai extrait la co(piille qui m'a servi à faire le dessin (pic je donne pré- sentement ilii;'. 12). r.omme on peut le conslaler, cette ('(^xpiille n'est pas auriculit'orme comme je l'avais cru, mais |jlulôl, liéliciforme. Si l'on rapproche ce dessin de la figure du Lmnelldiia conica d'Edg. Smith 1 IM. XXIV, fig. 4) donnée en 1902 dans le Report du voyage antarc- tique du » Southern Cross », on constate qu'il existe une assez grande res- semblance. Toutefois il est bien difficile de déterminer les Marséniadés rien qu'avec leur coquille, attendu qu'il n'exist<' pas Ix'aucoup de dilTc'- rence entre celles des diverses espèces connues ; il est nécessaire, aux caractères conchyliologiques, dejoinchc ceux tirés de la forme générale du corps, de la couleur des téguments et de la struclure des pièces mas- ticatrices et radulaires pour arriver à quelque certitude. Smith ne don- nant, en dehors de la description détaillée de la coquille, que quelques vagues indications sur la teinte du manteau, je ne puis avec cela identifier mon espèce avec la sienne. Marsenina Liouvillei, nov. sp. (PI. III, fig. 34-36.) << Téguments d'un blanc jaunâtre un peu hyalin. — Manteau en forme de bouclier bombé, à surface lisse, présentant, en avant et un peu à gauche, une échancruredont les bords peuvent se prolonger en siphon, et sur le milieu du côté droit une profonde ('-chancrure ; au centre du bou- clier, un grand orifice met à nu la coquille. Le pied, presque moitié moins long que le manteau, est tronqué en avant avec angles très recourbés en arrière. « Lames masticatrices conslituéespar une multitude de petits bâtonnets chitineux cylindriques. — Hadula ayant pour formule 2, 1, 1,1,2; dents médianes à base très large, pourvues de sept à huit petits denticules de chaque côté d'une assez forte mais courte cuspide ; dents intermé- diaires fortes, crochues, avec trois denticules accentués du côté interne seulement; dents latérales de même longueur, l'externe deux fois moins grosses que l'interne. 32 MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES. " Coquilie fragile, peu calcifiée, translucide, aurifonne, assez globu- leuse, de 3 à 4 tours de spire. " Dimensions de l'animal: 23 à 64 millimètres de longueur sur 15 à 4."j millimètres de largeur et 12 à 32 millimètres de hauteur. (I Dimensions de la coquille : 17 à 50 millimètres de diamètre antéro- postérieur. » Ifahitat. — Un individu mâle, provenant du dragage XVIII (n^ 745j et un individu femelle du dragage XVII (no 780). Au sujet du Marsenina porlant le n° 745, M. Liouville indique dans une note que <( le manteau de ce Mollusque esl assez fendu sur sa partie antérieure de manière à mettre à nu la coquille mince et trans- parente, d'aspect parcheminé comme une pellicule de collodion » ; ce s|)écimen, celui de grande taille (64 millimètres sur 4-5 millimètres), était assez écrasé et sa coquille avait perdu la majeure partie de son revêtement testacé, la cuticule était presque seule restée, avec sa teinte et son aspect de vieux parchemin. Tandis que le petit individu, du n° 786, était mieux conservé; ses téguments, d'une coloration blanche opaline, un peu jau- nâtre surtout le long des bords du manteau, à surface lisse, laissaient voir par l'orifice médio-dorsalune coquille d'un blanc hyalin. A la surface des téguments palléaux, ainsi qu'à la face ventrale du pied, on observait chez ces deux Mollusques quelques mamelons irréguliers ainsi que des plissements, le tout dû à l'action de l'alcool sur les tissus. Les rhinophores étaient très blancs, longs et assez effilés; un peu au-dessous du tiers inférieur de la longueur de ces organes, au sommet d'un petit renflement, se trouvait l'œil. Le pied linguiforme ollVe en avant un bord tronqué très large dont les extrémités pointues ou angles se dirigeaient nettement en arrière ; son extrémité postérieure était très arrondie. Vu l'état de durcissement et de désagrégation de la plupart des organes, ayant constaté qu'il ne me serait même pas possible de revoir toutes les parties de l'anatomie di-crites par R. Bergh chez le Marsenina procUta (« Reisen im Archipel der Phi lippinen von Semper », 2^ volume, 2^ fascicule des Marséniadés, 1887), j'ai renoncé à cette étude, me conleiUant d'exa- miner leurs mâchoires, leur radula et leur coquille. MOLLUSQUES AMPHLXHU RES ET GASTEROPODES. 33 Les mâchoires tonnent latéralement à l'entrée de la cavité buccale deux lames jaunâtres; chacune d'elles est constituée par une multitude de petits bâtonnets irrégulièrement cylindriques, dont la longueur varie suivant leur position ; les plus courts se trouvent en arrière près de leur point de formation, les plus longs, qui peuvent avoir 1 2 à 1."» fois leur diamètre transversal, sont |ilacés en avant. A la surface interne de ces lames masticatrices, tous ces bâtonnets, taillés en biseau par suite de l'usure produite par le frottement des mâchoires l'une contre l'autre pour retenir et écraser les substances alimentaires, produisent une surface quadrillée analogue à celle figurée pour le Marsefiiopsis Charcoti (fig. 37, à)] les sommets en biseau de ces bâtonnets chez Marsenina Liouvillei auraient leui-s angles plus arrondis; ils dis[)araissent même, sauf l'angle antérieur (fig. 3.") hh) ; sur toute leur longueui-, les bâtonnets oiFrent des striati(jns transversales très marquées. La radula est toujours très longue chez ces Mollusques, aussi forme- i-elle en arrière du bulbe une spirale de 2 à 4 tours ; cet organe, chez notre gros individu, contenait une centaine de rangées de dents. Les dents médianes présentent (fig. 35), vues par leur face postérieure ou concave, un corps lamelleux, trapézoïde, le côté de beaucoup le plus large servant de ligne d'insertion ; la hauteur de ce trapèze égale sa largeur moyenne. La lame ou partie recourbée se prolonge en une forte pointe oucuspide, pas très allongée, de chaque côté de laquelle on a sept à huit petits denticules, un peu irréguliers comme forme et comme grosseur. Les dents intermédiaires (fig. 3ij sont volumineuses, massives surtout vers leur base, unguiformes ; elles se composent en réalité d'un corps, sorte de cube comprimé latéralement, ofïVant sur sa partie antéro- dorsale une vaste cavité dans laquelle vient se loger la partie basilaire interne de la dent précédente. Un prolongement crochu, la cuspide, surmonte le corps de la dent; du côté interne de ce prolongement on observe toujours chez cette espèce de Marsenina trois denticules assez forts; du côté externe il n'existe d'ordinaire aucune trace de denti- cules, même très rudimenlaii-es. Les deux dents latérales sont tout à fait analogues comme forme et comme proportions à celles du Marseniopais Charcoti (fig. iOi, la dent Expédition Charcoi. - Vaïssière. — Mollusques. ■-> 34 MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES. interne étant deux t'ois plus grosse que l'externe ; je n'ai jamais vu le long de ces dents la moindre trace de denticule, comme le figurent Bergh et Sars dans les dessins de ces pièces chez Marsenina prodita. Toutes ces dents radulaires étaient d'un beau jaune d'ambre. La coquille est proportionnellement très grande chez le Marsenina LiouvilIei\ sa forme rappelle celle du Marsmiopsis Charcoti (fig. 3(J), ses stries d'accroissement ne sont visibles qu'avec l'aide d'une loupe grossissant trois fois. Le nombre des tours était de trois chez le jeune individu et un peu plus de quatre chez l'autre, le dernier lour consti- tuant environ les i/.";i du volume total de cet organe. Les quelques Prosobranches que j'ai reçus, autres que les Marséniadés, inscrits sous les n^^ \ 10, 6Ï0 et 632, ont été déjà décrits, au point de vue conchyliologique, par M. E. Lamy qui leur a donné le nom de Buccinum Charcoti. L'étude du faciès de ces Mollusques, au nombre de quatre, et aussi celle de la structure delaradula, m'ont permis de reconnaître en eux des repré- sentants d'un genre nouveau créé par Thiele en 1912, sous la dénomina- tion de Harpovolufa. Ce genre ne fait pas partie de la famille des Bucci- nidés, mais de celle des Volutidés, surtout par la disposition unisériée de son ruban radulaire, lequel est toujours trisérié chez les Buccinidés. Avant de donner les caractères spécifiques des individus que j'ai étudiés, je vais faire connaître ceux que présentent ces Mollusques dans leur ensemble. En examinant le faciès de leur corps, on reconnaît que ce sont des VoJuta avec quelques modifications caractérisant ce nouveau genre. Comme les Vo/ula, ces animaux possèdent : un siphon assez long, extensible, offrant à sa base deux petits appendices perpendiculaires à l'axe longitudinal de cet organe; un voile buccal assez vaste, tronqué arrondi en avant, portant deux rhinophores très écartés l'un de l'autre, ayant sur leur côté externe des yeux sessiles ; pied très volumineux, tronqué en avant, en pointe arrondie en arrière, avec bord antérieur bilabié, disposition se prolongeant un peu sur les côtés. MOLI.USQL^LS AMl'Ill XHURES HT GASTÉROPODES. 35 L'animal des Harporohita |)ossèil(' un nianlean 1res vasle, se i'e[)lianl largement en dehors pour lui permettre de recouvrir presque toute la surface de la coquille ; au milieu de cette expansion extéi'iimre du man- teau se trouve un grand oritice arrondi (|ui laisse à nu une portion du test ; sur le |)oui'tour de cet orifice on constate la présence de quelques ap|)cn- dices cylindriques, sortes de tentacules, plus ou moins rétractés chez nos individus. La trompe est ici heaucoup plus volumineuse que celle des Vohita, si je me reporte, en ce qui concerne cette dernière, aux diverses figuies qu'en ont données Quoy et Gaimard ainsi que Souleyet. Le pied, chez trois de mes individus, olIVait à l'angle droit de son bord antérieur un plus grand développement que du côté gauche; en ce der- nier point, il se repliait sur lui-même, comme je l'ai représenté dans ma ligure 54. Otte disposition est-elle tout à fait normale, ou bien acci- dentelle? Dans tous les cas, elle semble faciliter le retrait de cette partie du corps à l'intérieur de la coquille. Les téguments de ces Mollusques étaient d'un blanc jaunâtre chez le gros individu portant le n" 6'JO, et d'un blanc sale chez les 3 autres ; toutefois le pied de ces derniers était blanc brunâtre, surtout le long des bords. Enfin le rebord antérieur du manteau, près de l'orifice de la cavité branchiale, offrait une coloration d'un beau violet pourpre, ce qui indique la présence en ce point d'une glande du pourpre. Genre HARPOVOLUTA, Tliiele, 1912. « Mollusque muni d'un manteau très vaste pouvant recouvrir presque toute la coquille ; un large orifice présenté par ce dernier met à nu une portion du test ; trompe très volumineuse à l'intérieur de laquelle se trouve une longue radula unisériée à dents tricuspides. Branchie antéi'ieure cténiforme réduite, branchie postérieure pennée un peu plus volumineuse que la précédente. » Coquille fusiforme, fragile, épidermée ; spire peu allongée, conique; ouverture ovale; columelle lisse, simple; labre simple, tranchant; canal assez court. Pas d'opercule ». Les deux individus du n^ 1 10, par la microsculpture de leur coquille, appartiendraient à la variété stnatula du Harpovoluta Vanhoffeni de 36 MOLLUSQUES AMPHIXEURES ET GASTÉROPODES. Tliiele; quant aux. deux exemplaires portant l'un le n° OoO, l'autre le n° t)o'2., ce seraient des H. Charcuti [Bucchmm Charcoti) de Laniy. Je crois que la variété strlatula établie par Thiele mérite d'être élevée au rang d'espèce distincte, les détails de structure de sa coquille aussi bien que ceux de sa rudula forment un ensemble suflisant pour la séparer du type //. Vanhnlfcjii. Harpovoluta striatula, nov. sp. S,n. — Harpovoliila Vanhofjeni, var. s/n'a/w/a, Tliiele, 1912. (PI. IV, lig. r,0-[.3.) " Animal pourvu d'un vaste manteau à plis ondulés irréguliers, offrant en son milieu un (u'ifice assez grand ([ui laisse à d(''couvert une portion de la coquille ; téguments pédieux lisses sur toute leur étendue. « Radula d'une soixantaine de rangées; dent tricuspide à denticules allongés, le médian muni à sa base de liords lat('raux un peu ondulés avec quelques sillons obliques. « (Coquille calcaire, l'ragile, blanche, ovale globuleuse peu allongée, recouverte d'un épiderme brun jaunâtre pâle ; spire courte, de 4 tours convexes, à sutui'C peu profonde, à croissance rapide, le dernier tour formant les 6/~ t'^i volume total de la coquille. Sur toute sa surface, le test présente des stries transverses onduleuses, assez marquées; stries d'accroissement peu accentuées. Ouverture grande, ovale, allongée ; colu- melle arquée avec mince callosité appliquée ; labre Irauchanl ; canal court mais bien indiqué. « Dimensions de la coquille : l'I millimètres de longueur. » L'aspect particulier présenté par la surface du manteau (lig. iiO) ne me semble pas dû à un effet de l'alcool sur les tissus, mais bien à une structure spéciale des téguments palléaux devant être utilisée pour l'éta- blissement de la diagnose de cette espèce. Lorsque l'on étale une portion du ruban radulaire, ou constate qu'il est divisé dans sa longueur en cinq régions ; en effet, de chaque côté des dents on a une bande lisse, celle sur laquelle se trouveraient les dents latérales si ce Mollusque en possédait (tig. ol i, et en dehors une portion MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES. 37 plus largo, à suriaco un peu granuleuse, due au revête ni épillK'lial formant la région marginale do cet organe. Los dents, tout en étant assez massives, ont leurs trois denticules allongés et relativement grêles; à la base du denticule médian, sur les côtés, on a un léger amincissement (fig. o2) (|ui s'avance en dehors et dont le bord (fig. .")3) est un peu onduleux ; sur les deux faces de cette portion amincie se trouvent 5 à 6 sillons obliques. La coquille présente une striation transversale sur toute l'étendu»^ do la surface externe de ses quatre tours; ces striations sont légèrement ondulées, comme on peut le constater sur notre dessin (fig. 50) de l'animal vu de dos ; quant aux stries d'accroissement, elles sont plus ou moins éloignées et d'ordinaire peu marquées. Deux spécimens de cet Harpovoluta striafula ont été pris au cours de l'Expédition, dans le IX^ dragage, et ont été inscrits sous le n° 1 10 ; ces deux Mollusques étaient presque de même grosseur. Harpovoluta Charcoti, Lamy, 1910. Syn. — Biiccinum Charcoli, Lamy, 1910. (PI. IV, fig. 54-55.) « Animal possédant un vaste manteau à surface presque lisse, avec orifice médian laissant voir un peu le test ; téguments pédieux lisses. « Radula d'une cinquantaine de rangées de dents, dents tricuspidées courtes et très massives dont le denticule médian offre à sa base, sur les deux faces, quelques fines striations latérales obliques; leurs denticules latéraux, gros et courts, ont leur sommet un peu incurvé vers le médian. « Coquille calcaire, fragile, blanche, peu allongée, ovale globuleuse, recouverte d'un épidémie gris jaunâtre très fin ; spire courte, de 4 à ri tours, à suture peu marquée, à croissance rapide, le dernier tour formant au moins les i/5 du volume total de la coquille. Quelques stries transversales sur les premiers tours seulement, stries d'accroissement plus ou moins distinctes. Ouverture très grande, ovale allongée, columello un peu arquée avec mince callosité appliquée; labre tranchant; canal court. << Dimensions ; 27 à 30 millimètres de longueur. » 38 MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES. Habitat : deux spécimens provenant du dragage IX ; ces individus portent, l'un le n" 6oO, l'autre le no 652. Les plissements que présente toute la surface des téguments, y compris ceux de la région pédieuse, surtout chez Taninial du n° 650, me semblent dus à l'action de l'alcool. Le pourtour de l'orifice médian du manteau offrait chez ces deux Mollusques un certain nombre d'appendices cylindriques plus ou moins rétractés; ces appendices, chez l'animal vivant, doivent pouvoir se bien développer. Quant à la disposition spéciale du pied que met en relief mon dessin de l'animal (Tig. 54) du n° 652, j'en ai déjà parlé plus haut en décrivant les caractères génériques de ces Mollusques. Au sujet de la radula, j'insiste sur l'état massif des dents, aussi bien dans leur région basilaire que dans celle des denticules; c'est surtout ce carac- tère interne qui sépare i'JI. Charcoti de VH. striatula (tig. 55 et 52). La coquille de l'un de ces animaux (celui du n° 652) offre bien tous les caractères signalés par le naturaliste qui a créé cette espèce ; en comparant les deux dessins, celui que donne M. Lamy dans sa Planche I, fig. 1 et 2, et la figure qui se trouve dans ma Planche lV(fig. 54 bis), on pourra s'en rendre compte. Notochiton mirandus, Thiele, 1906. Syn. — Chœlopleura miranda, Edg. Smith, 1907. (PI. I, fig. 1-9.) Cette espèce de Chitonidé a été étudiée simultanément par deux natu- ralistes, Edgar Smith et J oh. Thiele, qui se sont communiqués les résul- tats de leurs recherches. Bien que Smith ait teiminé le premier ses obser- vations, n'ayant pu les publier dans >< National Antarctic Expédition, Natural History, 1907 » qu'un peu après celles de Thiele, « Deutschen Tiefsee Expédition . . . Valdivia, 1 906 ;> , il semble qu'elles sont postérieures. Toutefois ce dernier, dans son Mémoire sur les Chitonidésde la « Valdivia " , indique (p. 333) qu'ayant eu communication du texte et des dessins de Smith, il adoptera la dénomination spécitique de miranda donnée par celui-ci, mais qu'il ne peut laisser ce type dans le genre Cliœtopleara\ il le rapproche du genre Nuttalochiton et le met dans une subdivision qui MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES. 39 pour lui n'a peut-être qu'uni^ valeur sous-générique, nommée .\ofi>r/iilon. Pour l'aire ce changemeni, Tliicle se base sur les diiïéi-enees do sti'ucture des pièces radulaires et des soies qui existent entre les véritables <'.b(i'l(i- |)leura et ce Chitonidé des régions antarctiques. 11 n'est pas douteux (|ue les animaux éludiés parTlii(>le el Smilb sont les mêmes, bien que ce dernier ne se soit nullement ocçu[)é de la slructni'e des soies et de la l'adula, les iigures de faciès étant identiques. .le n'ai eu à ma disposition qu'un seul individu inscrit sous le no HO; dragage IX. I)(nix autres spécimens de ceChiton, rapportés paila deuxième Expédition du D' Charcot, ont été envoyés àThiele avec d'autres x^mphi- neures ; ce naturaliste a publié leur liste à ia lin du fascicule consacré à la description des coquilles des Gastéropodes, Scapliopodes et Pélécypodes, donnée en 1913 par Ed. Lamy. Dans cette liste d'Amphineures (p. 33-34), on ne trouve que l'indication suivante sur le Nolor/titon mirandi(>< : <■ N°^ 1 1 0 et 1 1 1 . — Au sud de l'île Jenny, dragage IX, 250 mètres (21 janvier 1909), 2 individus ». Vn seul spécimen conservé dans l'alcool m'ayant été réservé, je me suis contenté, après avoir fait une étude détaillée des pla([ues et des soies, de faire connaître la structure des diverses dents radulaires d'une rangée, et de décrire l'aspect présenté par la face inférieure du corps, complétant de cette manière les quelques détails donnés par Thiele. Cet individu a été pris le 21 janvier 1909 (dragage TX, n» 110), par 250 mètres de profondeur, sur un fond de sable vert et roche, avec une température de l'eau au fond de + 0«,5, au moyen du chalut n^ 2, au sud de l'île Jenny (baie Marguerite). Latitude 08^ S. ; longitude 70° 20' W. P. J'ai ligure à un grossissement de trois à quatre fois ce Mollusque com- plètement étalé, vu |)ar la face dorsale (fig. \ 1 et vu par la face ventrale (fig.6). Les téguments dorsaux sont d'une teinte brune (brun un peu grisâtre), coloration moins vive que celle que possédait l'animal qui a servi de modèle àThiele pour faire sa figure coloriée PI. XXIX, fig. 1 1 , de la « Val- divia » ) ; il est probable que cette teinte brun rougeàtre du dessin de Thiele est celle que présente l'animal frais, ou mis dans l'alcool depuis peu. A peu près lisses à l'œil nu, ces téguments olï'raient sous la loupe un aspect velouté du à la présence d'une multitude de petits poils blanc jaunâtre 40 MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES. ou blanchâtres. Sous le microscope, avec un grossissement de ()0 fois en diamètre, ces poils se transforment en spicules cylindriques; les plus longs n'ont pas plus de 1/2 à 2/3 de millimètre ; ils sont très hyalins, de texture analogue à celle du verre tilé, sans trace de striations longitudi- nales ou transversales, sauf tout à fait dans leur partie basilaire un peu renflée où l'on observe un faisceau central de stries longitudinales; c'est surtout dans les petits que ces striations sont le plus accentuées. Ces spicules d'abord piriformes, plus ou moins rectilignes, se courbent en s'allongeant (fig. 5) et prennent laforuu' d'une alêne cylindrique; les plus courts sont blanc jaunâtre, ceux de taille moyenne et surtout les plus longs sont blanchâtres. Je n'ai pas constaté, sur le pourtour des plaques, des groupes ou faisceaux de spicules comme en offrent les Acanthochites, cependant Smith et surtout Thiele paraissent avoir observé celte disjjosi- tion; il est vrai qu'ils ont poursuivi leurs recherches sur des individus deux ou trois fois i)lus grands que le mien. A la face ventral(^ les téguments ont une teinte brune plus ou moins claire, mais ici cette coloration doit être due au séjour dans un alcool coloré en brun; il est probable que chez l'individu vivant ceux-ci doivent être blancs ou blanc jaunâtre et qu'il eu est de même pour les 27 paires de branchies (fig. 0, hr). Le manteau n'est pas trop étendu, ses bords cependant recouvrent largement de tous les côtés le pied et tous les organes ventraux. Malgré le rétrécissement des tissus, les diverses régions de la face ven- trale étaient bien distinctes ; en avant on a l'orifice buccal h au centre du voile frontal ; occupant presque les quatre cinquièmes de la longueur du corps se trouve le jjied P, ici très contracté, ce qui lui enlève les deux tiers de son étendue ; tout à fait en arrière, à l'extrémité d'une sorte de ren- flement rectal, on a l'anus cm. Sur les côtés, disposées presque sur toute la longueur des téguments pédieux, sont insérées 27 paires de feuillets bi'anchiaux ; ces organes respiratoires penniformes, très petits en avant, vont en augmentant progressivement jusque vers la quinzième paire, puis leurs dimensions demeurent stationnaires jusqu'à la dernière. Des masses musculaires longitudinales, assez contractées, occupent tout le reste de cette face ventrale de ce Notocliitoji. i MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES. 41 Coquille. — Les huit plaques qui forment l'ensemble de l'organe testacé de ce Mollusque n'ont pas une coloration uniforme; certaines possèdent une teinte blanchâtre, d'autres rousse, enlin les deux couleurs peuvent exister sur la même; ces variations de teinte sont individuelles, comme j'ai pu m'en rendre compte en comparant les descriptions et les figures de ThieleetdeSmith, et mon spécimen. D'après Smith, les placpiessontd'un blanc sale, sauf la troisième et la septième qui sont plus ou moins rou- geàtres ; l'individu étudié par ïhiele en 1900 a ses plaques l)lanchcitres, sauf la troisième et les deux dernières qui sont rougeàfres. (^hez mon indi- vidu, les 1*^, 2®, 5^ et (j^ plaques sont d'un blanc sale, et les quatre autres d'un roux avec un peu de blanc sur les deux dernières. Cette teinte blanc sale ou roux n'intéresse que le tegmentum ou couche superficielle, l'articulamentum ou couche profonde étant chez toutes d'un blanc légèrement nacré. Le dessin d'ensemble de ce (ihiton, vu par la face dorsale (fig. I), per- met de se rendre compte de la position et de la forme de ces huit plaques; trois dessins plus grossis rendent mieux les détails de structure de la 1^, de la 2e et de la 8^ plaque. La première plaque, ou plaque céphalique (fig. 2), en forme de crois- sant, oifre dix côtes arrondies bien marquées, côtes rayonnantes du sommet vers la périphérie; la surface de cette pièce possède de nombreuses stries concentriques, plus accentuées sur les côtes que dans les intervalles. Les lames d'insertion ou dents sont d'étendue variable, disposées dans les intervalles intercostaux et par suite au nombre de neuf; la plus grande, comprise entre la o^ et la 6^ côte, constitue la lame terminale; puis viennent, par ordre de taille, les deux placées de chaque côté de celle-ci; enfin les six autres, trois à droite et trois à gauche, sont à peu près de la même grandeur et moitié moindres des deux premières latérales. Les fissures ou incisures qui les séparent sont de même dimension et les bords dentaires sont simples. La deuxième plaque (première intermédiaire), triangulaire, est sensi- blement plus allongée que les suivantes ; son aire centrale (fig. 3) présente des côtes rayonnantes inégales, beaucoup moins fortes que celles de la plaque céphalique, qui vont en diminuant de la médiane aux plus laté- Expédition Charcot. — Vayssière. — Mollusques. *J 42 MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES. raies ; les aires latérales ou parties marginales, comparativement peuéten- dues, offrent des stries transversales peu marquées. Les deux lames sutu- rales s de cotte plaque, ainsi que celles desautres intermédiaires, sont fort étendues, ce qui leur permet de s'enfoncer ])rofondément dans les tégu- ments palléaux; les deux lames d'insertion /sont petites et séparées des précédentes par une légère fissure. Le sinus qui sépare les deux lames suturales ne peut se voir que du côté interne delà plaque. Les cinq autres plaques intermédiaires ont à peu près la même forme et la même structure que la première, sauf quelques petites variations dont on peut se rendre compte à l'examen de la figure 1 . La huitième plaque, plaque anale i (ig. il ou plaque postérieure, de forme trapézoïde, a sa surface divisée en quatre aires ou rf'gions : une antérieure, l'aire centrale, présentant des côtes rayonnantes analogues à celles des plaques intermédiaires, mais moitié moins nombreuses; elles partent du sommet situé ici presque au centre de la plaque ; deux aires latérales et l'aire postérieure montrent toutes les trois des stries concen- triques que l'on ne distingue qu'avec une bonne loupe. Les lames sutu- rales .S', très étendues, ne laissent entre elles sur la ligne médiane qu'un sinus à peine perceptible; onze lames d'insertion /, peu marquées, sauf les deux premières de chaque côté, garnissent le pourtour decetteplaque. Radula. — Passons maintenant à l'étude de cet organe qui, chez notre Notochiton mirandux , présentait une trentaine de rangées de dents, la majeure partie contenue dans le fourreau; aussi celui-ci faisait une hernie très prononcée à la face postéro-inférieure du bulbe buccal. Chaque rangée de dents se composait de 19 pièces radulaires de forme et de grosseur très différentes, dont la formule peut s'écrire : 4,1,2,1,1,1,1,1,2,1,4. Elle comprend 4 dents marginales, 1 longue dent laté- rale externe, 2 dents latérales internes, i très grosse dent intermi'diaire, 1 petite dent intermédiaire et 1 dent médiane. Je vais décrire séparément chacune de ces sortes de dents. Dents marginales. — Ces pièces, toujours peu colorées en jaune ambré, sont en forme de plaques allongées (fig. 7 et 8, m^ à m;), presque quadran- gulaires, surtout chez les deux plus externes ; les deux internes plus courtes ont leur sommet interne léirèreinent recourbé en crochet. MOLLUSQUES AMPII/XhU RLS HT GASllÏROPODKS. ' ^j Dent latérale externe. — C(Mtc pircc A possède une base laiiiellciise^ étroite, sur laquelle est insc-n'' uii prolonjieuienl lamelleux loui;. à l'ace postérieure flîg. 9) concave, avec sommet arrondi ; le long du lioid de sa partie arrondie et latéralement (côté exteine), on a une trentaine de den- telures bien marquées. Dents latérales internes. — Ces deux, dents sont épaisses, assez colorées, offrant (fig. 7 et 8, /, et /..) à leur surface dorsale des replis (|ui leur per- mettent de s'articuler Tune avec l'autre. Dent intermédiaire externe. — Elle constitue la pièce la plus volumi- neuse, la plus massive et la plus colorée en jaune ambré de la demi-rangée ; elle se compose d'une masse en forme d'hexagone allongé dont les côtés latéraux sont deux fois plus longs que ceux des extrémités; près du sommet s'élève un très fort denticule dont la base occupe presque la moitié de la surface de cette dent (fig. 7, / . Dent intermédiaire interne. — Celle-ci est au contraire grêle, petite; elle se compose ifig. 7, /) d'une bnse lamelleuse divisée en deux parties ; sur le point de division s'élève une tige très grêle, aussi longue que la base et un peu recourbée à son extrémité. Dent médiane. — Cette dent est très mince, peu colorée, vue en place, elle a l'aspect d'un losange à angles très arrondis dont la moitié supérieure (fig. 7, M) serait deux fois plus étendue que l'autre ; très légères traces de petites dentelures en avant et une petite éminence crochue en arrière. Le dessin de Thiele ( 15 a) ne permet pas de bien se rendre compte de la forme des dents centrales de la radula : ces pièces semblent être vues par leur face d'insertion ; on a une dent médiane et les deux grosses dents intermédiaires, mais les deux petites intermédiaires ne sont pas visibles dans sa figure. Le dessin 15 b donne la dent médiane grossie 150 fois et vue par sa face externe, son bord antéro-supérieur est simplement arrondi, mais son bord inférieur offre trois grosses dentelures qui occupent toute sa largeur. Ces indications sur les dents radulaires de ce Notochiton sont plutôt destinées à compléter l'examen de nos figures 7, 8 et 9 qu'à le suppléer, car il n'est guère possible de décrire les formes multiples que prennent certaines de ces pièces suivant la position qu'elles ont. 44 MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES. Habitat. — Le lYofoc/iilon mirandus étudié a été pris par Charcot au sud de l'île Jenny, à 2oO mètres de profondeur; l'individu rapporté par l'Expédition du « Discovery » et que Smith a décrit a été ramené de 130 pieds de profondeur, près de Winter Quarters, Holes ; enfin ceux que Thiele a eus entre les mains ont été pris près de l'île Bouvet par l'Expédition de la « Valdivia ". Vax résumé, tous ces Mollusques pro- viennent de rOcéan Antarctique et ont été péchés sur des points très éloignés les uns des autres, ce qui montre l'élendue de leur aire géographique. INDEX BIBLIOGRAPHIQUE Basedow (Herbert). — On nalicoid gênera Lamellaria and Caledoniella from South Australia (Trans. oflhe Royal Society of South Auslralia, vol. XXIX, p. 181-186, pi. 16-19, 1905). Bergh (Rud.). — Reisen im Archipel der Philippinen von C. Semper {Malacologischen Unlersuch., fasc. VIII [Scyllaea], 1875 ; Marseniaden, supplément fasc. III et IV, 1886- 1887). Eliot (Sir Ch.). — Nudibranches and Tectibranches from the. Indo-pacific. (Journal of Conchology, avril 1906). Lamy (Edouard). — Gastéropodes Prosobranches, Scaphopodes et Pélécypodes de la 2^ Expédition antarctique du D'' Charcot, 1913. NiLS Hj. Odhner. — Northern and Artic Invertebrates Prosobranchia, 2, semi proboscidifera [Kungl. Swenska Akad. Handlinqar, Bd. 50, 1913). NiLS Hj. 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Gr. : 60/1. — Animal vu par sa face ventrale ; b, l'orifice buccal au centre du disque buccal ; P, le pied ; br, les vingt- sept paires de branchies ; an, l'anus. Gr. : 4/1. Fig. 7. — — Moitié d'une rangée de dents de la radula : M, dent médiane rudimentaire ; i, petite dent intermédiaire ; /, grosse dent intermédiaire ; /j et Z^, les deuxpremières dents latérales ; L, la troisième dent latérale ; m^, m.^, /Hg et m^, les quatre dents marginales. Gr. : 45/1. Fig. 8. — — Un fragment d'une autre rangée de dents radulaires. Gr. : 45/1. Fig. 9. — — Première dent marginale Hii et la grosse dent latérale L. Gr. : 84/1. Fig. 10. — Lamellariopsis Tniujueli, A. Vayssière, 1906. — Partie antérieure du tube digestif vu par sa face ventrale : rh, les rhino- phores et une partie des téguments entourant la bouche; Zr, la trompe rétractée à l'intérieur du corps ; B, le bulbe buccal avec l'extrémité caecale enroulée du ruban radulaire ; œ, l'œsophage ; h, les deux ganglions buccaux. Gr. : 4/1. Fig. 11. — — Une portion ouverte de la région antérieure du tube digestif : Ir, la trompe ; M, les deux mâchoires ; R, le fourreau radulaire avec une partie r de la langue, étalée sur le mamelon charnu m ; t, très fort repli sinueux occupant toute la longueur de l'œsophage ; bo, bourrelet ventral de l'œso- phage, constitué par une succession de replis transverses. Gr. : 6/1. Fig. 12. — — Coquille avec son sillon ombilical o assez marqué chez cette espèce. Gr. : 4/3. Fig. 13. — — Dents radulaires : les deux premières (M, dent médiane, et /, dent intermédiaire) relevées ; /j et/,, les deux dents latérales de droite. Gr. : 100/1. 48 EXPLICATION DES PLANCHES. Fig. 14. — Lamellariopsis Turqueli. — Dent médiane M et dont intermédiaire /, vues par leur face postérieure concave. Gr. : 80/1. Fig. 15. — — Quelques autres dents radulaires vues en place. ~Gr. :56/l. PLANCHE 11 Fig. 16. — Newnesia aniarrlica, E. Smith, 1902. — Animal dépouillé d(> sa coquille et vu de dos : C, disque céphalique ; r, r', les deux rhino- phores ; p, l'e.xtrémité arrondie du pied ; o, l'orifice génital ; a, l'anus, et br, la branchie. Gr. : 5/2. Fig. 17 et 18. — — La coquille vue du côté ventral et du côté dorsal. Gr. : 2/3. Fig. 19. — — Le sommet de la spire de la co({uille. — Gr. : 9/1. Fig. 20. — — Un fragment du dernier toiir de la coquille, vu à l'exté- rieur, pour montrer sa microsculpture. Gr. : 11/1. Fig. 21. — — La branchie isolée et étalée en dehors du rebord palléal r qui la recouvre d'ordinaire en partie. Gr. : 4/1. Fig. 22. — — Tube digestif complètement étalé avec son bulbe buccal ouvert : m, les deux masses musculaires latérales de l'entrée de la cavité buccale ; R, la langue avec quel- ques dents étalées ; s, s, les deu.x glandes salivaires ; cp, le début de l'œsophage ; œ', longue portion œsopha- phagienne triturante à parois résistantes ; e, étran- glement qui sépare cette dernière de la cavité stoma- cale E dans le milieu de laquelle se trouvait un bourre- let charnu n ; i, l'intestin avec l'orifice anal a. Gr. : 3/1. Fig. 23. — — Un fragment des parois de la région œsophagienne œ', face interne. Gr. : 10/1. Fig. 24. — — Deux papilles de cette région œsophagienne. Gr. : 50/1. Fig. 25. — — Le sommet d'une de ces pupilles. Gr. : 450/1. Fig. 26. — — Le sommet d'une muIic p;i]iillr vue par transparence, Gr. : .500/1. Fig. 27. — — Une dent radulaire vue par sa face postérieure concave. Gr. : 74/1. Fig. 28. — — Deux autres dents vues de profil. Gr. : 74/1. PLANCHE ni Fig. 29. — Newnesia anlarctira, E.Smith, 1902. — Collierœsophagien vu par sa face posté- rieure : C, C, les deux ganglions cérébroïdes ; P. P, les deux ganglions pédieux ; pa,pa',\es deux ganglions palléaux ; G, le ganglion génital ; br, le ganglion bran- chial ; 6, les deux ganglions buccaux ; œ, œ, le tronc nerveux œsophagien de droite avec deux cellules nerveuses de renforcement ; d, d', connectifs reliant les centres pédieux à la base des nerfs 1 ; 1, 1, nerfs du disque céphalique (partie antérieure) ; 2, 2, nerfs des rhinophores et des parties latérales et posté- Deuxième Expédition Chai'cot (A.Vayssière.) PI. 1. A.Vayssière.del. Marcel Bry,l.th.Pans. NotocKiton mirandus, E.SmitK, 1-9; Lamellariopsis Turqueti.AVayss.lO-lS. Masson & d'Editeurs. Deuxième Expédition Chan;ol { A'\/^jjssièiv.) PI. II. A.Vayssière del. *Iareel Bry.lith. Paris. Newnesia antarctica, E. Smith, 16- Masson & Cl* Editeurs. Deuxième Expédition Gharcot fA.Vajssière.) PI. III Marcel Bry. lith.Papis. I 42 70 A Vayssiere de Newnesia antarctica,E. Smith, 29-33; MapsemnaLiouvillei,novsp. 34-36; Marseniopsis Charcoti, nov. sp. 37-40; Marseniopsis antarctica, A.Vays. 41-42. Deuxième Kxpcdil ion Cliair.ol ( A.Vai/ssière.) P1..1V Apchidopis granulatissiraa,nov. sp. 43-44; Scyllœa Lamyi, nov. sp. 45-49: Happovoluta striatula, nov. -sp. 50-53; Harpovoluta Chapcoti,Lamy, 54-55. EXPI.ICATIOX DIiS PLANCHE. 49 riiurc du clis(|U(' céplialiquo ; 3 "t 4, nerfs dos tégu- ments péribuccaux et latéraux ; 5, nerfs de l'organe copulateur ; 6, 6, grands nerfs pédieux innervant les parties moyenne et postérieure du pied ; 7, nerfs pédieux antérieurs ; 8, nerf do la région occupée par le sillon séminal. Gr. : 7/1. Fig. 30. — Newnesia anlarclica, Une portion du liane droit de ce Mollusque présentant l'orifice génital o, le sillon séminal .9 et l'orifice du pénis pe ; le rhinophore de droite r relevé pour mon- trer ses plis olfactifs. Gr. : 4/1. Fig. 31. — — Le pénis isolé. Gr. : 5/1. Fig. 32. — — Partie supérieure de ce même organe ouvert. Gr. : 12/1. Fig. 33. — — Glandes annexes de la reproduction avec un fragment du conduit génital. Gr. : 3/1. Fig. 34. — Marsenina Lj'ouciV/ci", nov. sp. — Deux dents intermédiaires consécutives vues de profil. Gr. : 120/1. — — Unedentmédianevuedeface(côtéconcave).Gr.: 120/1. — — La coquille vue de dos. Gr. : 5/2. Marseniopsis Charmli, nov. sp. — a, quatre petites pièces des mâchoires vues supérieurement ; b, une autre petite pièce vue de profil. Gr. : 450/1. — — Dent médiane vue de face. Gr. : 450/1. — — Dent intermédiaire de gauche, vue un pmi oblique- ment. Gr. : 450/1. — — Les deux dents latérales de gauche, vues de profil : / la première et /' la seconde. Gr. : 450/1. Marseniopsis aniarclira, A. y^yssière, — 1906. Dent médiane vue de face. Gr. 70/1. — — Deux dents intermédiaires consécutives / dans leur position naturelle ; /, première et /' seconde dents latérales. Gr. 70/1. PLANCHE IV Fig. 43. — Archidoris granulalissir?ia, nov. sp. — Animal vu de dos, avec .ses rhinophores et ses onze branchies rétractées. Gr. : 3/2. Fig. 44. — — Trois dents radulaires prises dans la même demi- rangée (1™, 6e et 23e), vues par leur face con- cave. Gr. : 140/1. Fig. 45. — Scyllœa Lamyi, nov. sp. — Mâchoire de gauche, vue par sa face interne ou concave ; son bord masticateur M, un peu convexe, est remarquable par son aspect quadrillé. Gr. : 40/1. Fig. 46. — — Quelques aspérités isolées formant le quadrillage du bord masticateur de Ja mâchoire. Gr. : 700/1. Fig. 47. — — Quelques dents radulaires isolées, laissant voir leur base d'insertion : w, dent médiane; l^^, 3^ et 8^ dents latérales. Gr. : 500/1. Fig. 48. — — Dents latérales de l'extrémité externe (16^, 17^ et 18^) d'une demi-rangée ; leur base d'insertion n'a pas été reproduite. Gr. : 500/1. Expédition Charcot. — V.wssière. — Mollusques. î Fig. Fig. Fig. 35. 36. 37. Fig. Fig. 38. 39. Fig. 40. Fig. 41. Fig. 42. 50 EXPLICATION DES PLANCHES. Fig. 49. — Scyllœa Lainyi, Une des huit plaques cornées formant l'armature du gésier de ce Mollusque. Gr. : 36/1. Fig. 50. — Harpovoluta sirialula, nov. sp. — Animal vu de dos avec sa coquille; un vaste orifice médian que présente le manteau met à nu la coquille en ce point, en sus de son bord externe etdu sommet de la spire; s, le siphon et Plà pied. Gr. : 5/2. Fig. 50 6js. — Coquilleisolée appartenant à l'animal précédent, dessinée grandeur naturelle. Fig. 51. - — Un petit fragment du ruban radulaire montrant en son milieu quatre dents consécutives. Gr. : 35/1. Fig. 52. — — Une dent radulaire isolée. Gr. : 60/1. Fig. 53. — — Fragment du bord basilaire de la cus])ide médiane de la dent précédente. Gr. : 200/1. Fig. 54. — Harpoi'olula Charcoti, Lamy, 1910. — Un individu assez volumineux avec sa coquille, vu par sa face ventrale ; P, le pied ; s, le siphon. Gr. : 3/1. Fig. 54 lis. — — Coquille du précédent. Grandeur naturelle. Fig. 55. — — Dent radulaire prise dans la langue de l'individu repré- senté figure 54. Gr. : 60/1. Fig. 56. — Ruban nidamentaire d'un Mollusque Gasti'-ropode Prosobranche, devant appartenir à la famille des Naticidés. — Grandeur naturelle. CRUSTACES SCHIZOI'ODES ET DECAPODES Par M. COUTIÈRE PROFESSEUR A I.'kIOI.F. SIPKRIEUBE l>E P Les Crustacés Schizopodes ot Décapodes recueillis par les naturalistes de la seconde Expédition (^harcot comprennent 8 espèces, appartenant H 7 genres. Toutes sont des formes connues, qui ont été rappbi'lées par les diverses Expéditions ani.ircficpies. SCHIZOPODES Genre ANTAnCTOM YSIS H. Coutière. A. maxima II.-.J. Hansen. A. maxima H.-J. Hansen, H. Coutière, Cnist. Schiz. et Décap., Exp. anl. française, p. 1, pi. I, 1906. A. maxima. H.-J. H. Holt et Tatt., Schiz. N. Ani. Exp., p. 35, 1908. Station 39, 2 ex. Station 194, 2 ex. Genre EUPHAUSIA Dana. E. superba Dana. E. superba Dana, U. S. Expl. Exped.. Crusl., p. 645, pi. XIII, lig. 1, 1\ 1852. — — H. et Tatt., Schiz. N. Ant. Exp., p. 4, pi. I, fio;. 1-12, 1908. (Ce dernier travail résumant toute la bibliographie antérieure.) Station 359, 3 ex. — 103, grand nombre d'e.xeniplaire* très mutilés, provenant d'estomacs d'Oiseaux. E. crystallorophias Holt et Tattersall. E. crystallorophias H. et TM., Schiz. A'. Ant. Exp., p. 9, pi. II, fig. 1-10; pi. IV, fig. 10, 1908. Station 142, 6 ex. — 193, 1 ex. Expédition Charcot. — Coitikue. — Crust.ic-t-s Schizopodes e( Drr.ipodes. CRUSTACÉS SCHIZOPODES ET DÉCAPODES.- DÉCAPODKS Genre yOTOCRAyCOy II. G. Notocrangon antarcticus l'fclïer. Crangon anlarclicus Pfeffer, J. Hambury Wiss. Ansl., IV (1887), p. 4.1. pi. I, fig. 1-21. Crangon [Notocrangon) anlarclicus Pi., H. Cout.ière, C. R. Ac. Se, p. 1640, 1900, et Bull. Mus. Paris, p. 240, 1900. Crangon anlarclicus Pfeiïer, Caïman, Decap. Nal. Anl. Exp.. p. 3. 1907. (]('tte espèce a été décrite de Sud-Géorgie, par PfefCoi', on ISS7, d'après 3 exemplaires adultes. 2 Ç ei \ (^ iuimatures ont été recueillis par la Dis- covei'i/,ce qui a permis à Caïman de décrire très complètement la Ç de l'espèce. L^i Belgica a rapporté 3 q^ et 2 Ç , grâce auxquels j'ai pu mon- trer, en 1000, quelles ditlerencesséparaientcette forme des C.tangon s. str. La seconde Expédition Charcot a recueilli 36 exemplaires, parmi lesquels un très grand çf, et probablement les plus grandes Ç connues, de sorte qu'il est maintenant |)Ossiblededéfiiiir parfaitement cette espèce. Je rappelle que Pfelfer, en nommant le Cianijaii (uilaictirus, avait insisté sur le fait que le genre Crangon devenait ainsi •■ bipolaire ». Ortmann, renchérissant sur cette idée, trouvait à l'espèce des ressem- blances étroites avec le Cr. franciscorum de la côte californienne et il expliquait la « bipolarité » par une communication des aires de distribu- tion des deux formes, le long de la côte Ouest américaine. Dans des notes préliminaii-es publiées en 1900, j'ai fait voir que les çf des deux espèces étaient fort éloignés, assez pour que les dillerences les séparant pussent être tenues pour génériques à la rigueur, et je propo- sais le nouveau nom Ù.Q Notocrangon. Depuis, Caïman, d'après les carac- tères des seules Ç , bien moins décisifs cependant, arrive également à nier la ressemblance avec Cr. framismi-uin, et il f';iil toutes réserves sur les caractères des pléopodes du q*, qu'il n'a pas observés sur les spéci- mens (2f immatures (?) étudiés par lui. (Il (>st probal)le qu'aucun q^, même immature, ne se trouvait parmi ces s|)écimens, car les pléopodes caracléristiijues sont déjà parfaitement visibles sur des exemplaires de 30etde 28 millimètres recueillis par l'Expédition antarcti(]ue suédoise.) CRUSTACÉS SCHIZOPODES ET DÉCAPODES. y M |)('U (le chose à ajoulci- aux (h de Caliiiaii et à mes notes antérieures. Il y a des divergences assez notables dans les dimensions relatives du 6® pléosomite et du corps. Ce rapport augmente du jeune à l'adulte, le 6^ somite se raccourcissant, en même temps que ses deux crêtes longitudi- nales s'accusent da- vantage. D'après les figures de Pfeffer, ce rapport serait égal à 6 età7 ;il est de 6,13 sur le cotype de Pfeffer examiné par Caïman. Le chiff're 7 me paraît être trop grand : je ne l'ai jamais rencontré; je n'ai pas vu non plus de spécimens ayant le stylocérite égal à l'ar- ticle basai antennu- laire. Il semble y avoir des difl"érences assez notables, à taille égale, (|uant à la longueur du rostre, aux accidents de surface du céphalothorax et du 6^ pléosom des « races » séparables, suivant la provenance. si complètes de Pfeffer et Sotocrangon aittarcti Fig. 1. Exemplaire femelle moyen. - ^ig. 3. Jeune mâle. — Fig. 4. Pince de la lu 3= maxillipède. - Fig. 2. 1(1.. vue latérale. !■•« paire. — Fig. 5. Extréiii comme s'il existait 4 CRUSTACÉS SCHIZOPODES ET DÉCAPODES. . Le plus grand exemplaire que j'aie vu mesure 100 millimètres de l'ex- trémité du rostre à celle du telson. C'est une magnifique Ç ovée de la station 192. Je n'ai pas vu de (^ dépassant 78 millimètres (st. 190). Solocrangon aniarclicus l'felTer. Fig. 6, 7, 8. Les trois premiers pléopodes du mâle. Les pléopodes de la première paire, chez le (^f , ont leur rame interne égale à la moitié de la rame externe, en forme de baguette rigide, dont N(ilncrfin{/on aniarclicus PfelTer Fig. 9, 10. Les deux premiers pléopodes du mâle plu.s grossis. Fig. 9' et 9'. Détails de la rame interne, 1" pléopode du miile. Fig. H. Crangon vulgaris. Le 2' pléopode mâle. le bord intcryie est en S et l'extrémité en cuiller légèrement concave. La moitié proximale est é])aisse et porte sur son bord interne deux rangées d'épines très courtes et très faibles; l'une de ces rangées se poursuit jusqu'au quart distal et se montre formée de crochets coudés à \'olocrangon anlarcticus l'feflef. 12 l't 13. Les lieux premitTS ploopnrles île la femelle. Fis- 14. Telson. CRUSTACÉS SCHIZOPODES ET DÉCAPODES 5 angle droit, vestiges sans doute des « cincinnuli» des rétinaclesi fig.9 k9"j. Sur la deuxième paire, la rame interne a près des trois quarts de l'ex- terne. C'est également une baguette rigide, étroite, pour- vue près de sa base d'une pseudo-articulation, sous forme d'un bourrelet saillant de chitine molle. Le bord externe est courbé en S et l'ex- trémité olivaire porte deux épines terminales, puis quel- ques-unes plus petites en série descendante (fig. 7, 10). Les deux courbes en S de ces ba- guettes se juxtaposent assez étroitement sur les spécimens conservés, l'ex- trémité olivaire de celles de la seconde paire venant se placer dans la conca- vité distale de celles de la première. La baguette du deuxième pléopode ne porte pas trace de cro- chets rétinaculaires. L'en- semble rappelle évidem- ment, plus que chez aucun autre Eucyphote. les sty- lets copulateurs ou pénis des Décapodes supé- rieurs, et aucun autre Ciangonidé, que je sache, n'en possède d'aussi par- faits. Les Pontophilus se montrent, à cel égard, les plus primitifs ; la rame interne de la deuxièm e paire, notamment, a l'aspect foliacé et porte le double rétinacle habituel. Chez les Cranyon, la rame interne, très petite, paraît se réduire à celte région rétinaculaire, qui montre une trace de dédoublement, mais pas du tout de « cincinnuli » (tig. 1 1). Chez \esSc/erocrangon, laressemblance est bien plus marquée avec yVoto- Z 6 7Z.é Sclérocrangon fjoreai Sab. Fit;. 15 et 16. Les deux premiers pléopodi' Fig. 17. Détails du 2» pléopode du mâle. 6 CRUSTACÉS SCHIZOPODES ET DÉCAPODES, crangon ; la rame interne est une baguette courte, articulée près de sa base, avec deux rangées de fines épines et un lobe latéral du côté externe. Il suffi- rait d'étirer cet appendice pour qu'il devînt semblable à celui de Notocran- gon., d'autant que, là aussi, il paraît y avoir entre les baguettes de la pre- mière et de la deuxième paire des relations de forme qui en font des pénis (fig. 15, 16, 17). J'ai fait voir en 1900 que la formule branchiale des .Vo/t/cra/igon, comme celle des Sc/eroc/migon, était plus simple que celle des Crangon, en ce que Tarthrobranchie du troisième maxillipède était absente. L'aspect de la ponte, telle que j'ai pu la voir sur de grandes Ç , rappelle aussi les Sc/ero- crangon, les œufs étant étalés en largeur plutôt qu'en épaisseur verticale. Je pense donc, et plus fermement qu'en 1900, qu'ilestdifficiledelaisser l'espèce antarctique danslegenre Crangon ; elle en est séparée par des dif- férences aussi importantes que celles ayant justifié la distinction des Sclerocrangon, et le terme Notocrangon doit acquérir la même valeur de sous-genre ou de genre, suivant .les descripteurs. Aucun de ces trois genres n'est bipolaire, et, si l'énigmatique Crangon cape?isis Stp. était connu plus complètement, il est probable qu'il viendrait constituer une seconde espèce de Notocrangon. Station 272, 2 9 . — 324, 2 cf. — 138, 2 cf- — 190, 15 ex. cf et 9. — 189, 10 ex. cf et Ô . — 288, 2 ex. 9. — 141, 2 ex. cf. — 192, 1 ex. 9 . Chorismus antarcticus Pfefïer. Hippolyle anlardica Pfeiïer, J. Hamb. Wiss. Ansi., p. ôl, pi. I, fig. 22-27, 1887. Chorismus antarcticus Pfeffer, Caïman, Nat. Ant. Exp., Decapoda, p. 1, 1907. L'espèce a été très complètement décrite par Pfeffer et par Caïman, et le type du genre Chorismus [C. tubercalatas) par Sp, Bâte. Je ne vois à ajouter que les quelques détails suivants, qui iitti'rossenl d'ailleurs le genre plutôt que l'espèce. L'ophtalmopode porte, au bord de la surface cornécnne, tni prlii espace arrondi plus pigmenté que le reste de celte surface, soit (|uc le pigtiicnt CRUSTACÉS SCHIZOPODES ET DÉCAPODES. 7 s'y ti'ouve r-t'elliMinml plus tleiisc, soit (|iril ne |niisst' s(! rt'Ir.-icli'r (■(•inine sur le resle de la surface t'oriK'eiine. (^et » oc(?lle » 1res répandu chez les Eiicyphotes (prineipaleineut les Hippolytidés et les Pandalidés) doit cor- respondre à une fonction spéciale, el peut-être fant-il y voir un vestige de la disposition complexe de rophlalniopodechez certains Schizopodes, chez lesquels cet organe comporte deux régions histologi(|uement distinctes. Si Ton suppose Tophtalmopode divisé en (|ualr(> (piadrants par deux plans vertical et h(n'i/oiit;d, cet << ocelle » est sitiK- dans le (piadrant su- péro-externe près de la tracedu plati vertical. Dans Icipiadranl (ip[i()si',on trouve encore un autre (h'tail, non moins conslaid : ("est un pdit espace circulaire ou ovale, le plus souvent un peu déprimé, et dans lequel on aperçoit, le plus souvent, deux plages inégales contiguës, où la chitine n'est pas épaissie. Vraisemblabhnnent, il s'agit là du dernier vestige de l'organe sensoriel qui atteint son maximum chez les (ifji/iadas, qu'on voit décroître chez les Euphausidés et les iloploplioridés, jus(|u';i dispai'aitre, au moins comme accident de surface. Dans une note antérieure 1/'. H.Ac. Se, p. 886, 19li),j'ai émis ndée(iu"il s'agit d'un homologuede 1' m organe frontal », pair ou impair, présent clie/ nombre d'EntomosIracés, et aussi de Malacostracés larvaii'es. Un troisième détail est l'existence, sur la première paire de |>ér<'>io- podes des Chorisinus, de ra[)pareil de nettoiement!?) que j'ai signalé chez beaucoup d'Eucypholes et(iui est présent aussi chez, les CiiiiiIIkhiIkiu- sin et les Pénéides. Il consiste en une échancrurc de l'extrémité carj)ale, échancrure bordée d'une armalure complexe de soies raides, et quia |)nur complément une brosse palmaire formée de lignes plus ou moins nom- breuses de soies. Cette brosse est la partie qui disparaît la première ; elle n'est plus présente chez les Hippolytidés du genre Saroti. (-hez Chorisinini ^intarcticm, elle ne compoi-le plus que 2 ou 3 lignes inégales de soies. On trouve, sur le ([ualrième péi'éio|)ode (coxopoditei une sétobi'ancbie pai'faitement foianée, dont les rin(| longues soies ^oiit insérées, selon la disposition la plus usuelle, sur un espace ovale non chitinisi- de l'article. Or, Ir cn.ropod'ilc du iiiciiiliic précèdent ne poilp pa^i d i'pi itoildf en crochet. V.'^'ii la [tremièi-e lois ipieje réussis à trouver un (>xem[)le d'indépendance de ces deux foini.ilionsépipodiales. .lai d<-jà eu l'occasiiui Expédition Cluirco/ . — Goutikuk ^ 8 CRUSTACÉS SCHIZOPODES ET DÉCAPODES. ■ (le montroi-, cliez iiii lutoiia.riiis an Uhikc 1 i, un cas du plus haut intérêt,, où la sétobnanchie du, premier |t('riM(i|i<>(le se (loul)le trune podobran- ohie. les deux origan. 'S étant visiblement les deux iiioiti(''S d'un même objet. La nature branchiale des sétobranchies me semble donc tout à fait hors de doute. On peut même ajouter, désormais, que dans Tensemblfr sétobranchie-épipodite, c'est la première qui a modelé le crochet du second, et non pas l'inverse. En troisième lieu, on pmit homologuer le&^ sétobranchies des Astacidés, non accom|)aguées d'épipodites en crochet,, avec celles des Eucyphotes. Tous ces points sont d'une réelle impor- tance pour tenter d'i^xpliquer les relations phyléliipies de ces derniers. .le ne |)uisque rappeler, enlin, la ressemblance tout à lait singulière exis- tant eiitr-e l'espèce décrite par lîate, i'h. hihrrrtilatust, et la larve géante (10 millimèli'esj que j'ai fait coniiaih'e sons le nom à' Hiiijiordricf/pluis- h'Hjilihosiis [Bull. Insf. Océanoifr., .VIonaeo, n^ 104. p. Ki, fig. 4, 1007 et notes antérieures). Même forme extérieure, même fornmle branchiale, nniis tous les organes à l'état larvaire et les exopodites plumeux présents sur li's (jnatre premiei-s péréiopodes, alors que j'ai pu étudier de jeunes Chorisinus, mesurant 20 millimètres environ, ave'c tous les caractères de i'adulte. Ainsi que je le signalais dans le travail cité, « dans aucun autre cas le problème ne se pose de façon plus aiguë, de savoir si cette larve géante est un stade normal du développement de quelque espèce voisine, ou une l'orme anormale, d('voy('e et incapable d'atteindre» Tr'-tat adulte ■■. (>ette dernière hypothèse me semble d'ailleurs la plus probable. Station 16, "2 ex. — 139, 7 ex. — 140, b ex. — 179, 3 ex. — 191, 10 ex. — 207, 1 ex. Munida sub-rugosa (?) Dana. 1 ex. très mutilé, provenant de 1' « estomac de Poissons Nototliéniidés », St. 891. Peltarion spinulosum. 1 ex. jeune, St. 808. Eurypodius sp. 1 ex. très niutili'^ St. 808, provenant, comme le prc!-ci'-ilent, de 1' « estomac de Lophius » _ (I) C. H. Soc. liiol., LXIV, p. :iVO, UtOS. C U M ACES Par M. W.-J CALMAN Diastylis Helleri Zimmer. Dragage XV. — 2t). 1 1 . 1909. — 70 mètres. — Chalut; fond de vase ot de cailloux. — L. 64" 49' 3o" S. — G. 65° 49' 18" W. P. Un seul exemplaire de ce (^rustacé a été recueilli. Il est identi(|ue, malgré quelques diiïérences de détail, à celui qui a tHé fecueilli en nombre considérable pir l'expédition du .Vi?/n/'or/ (lient. Shackleton) et décrit par Zimmer; celui-ci Tavait recueilli à la Géorgie du Sud [Wiss. Erf/ef). Sc/iwedisc/ien Siklpolar Expf'd., Bd VI, lief. 3 : die Cumaceen, p. 15, 1909). C'est un fait curieux que, tjuoique cette espèce semble avoir une large distribution dans les mers aniarctiqnes, pas un seul spécimen n'en fut rencontré parmi les riches collections du Discoccri/ qui ont été cepen- dant recueillies au même endroit que celles du Xenirud . ACARIENS Par M. A. BERLESE, DIRECTEUR llE LA STATION ENTUMOI.OGIQIE UE FLORENCE Les Acariens terrestres recueillis par le Pourquoi pas? dans la zone vraiment antarctique appartiennent à cinq espèces et elles ont été déjà toutes illustrées par les éininents acarologisfes Trouessart, Michael, Tragârdh, Lohmann. Les deux premiers prirent leurs sujets parmi les matériaux recueillis dans le voyage de la « Belgica » ; les deux autres parmi les individus apportés par l'expédition sud polaire alle- mande. M. Tragàrdh a décrit aussi beaucoup d'espèces d'Acariens rapportées de l'Expédition suédoise (Nordeskijold, 1901-1903), mais recueillies aussi dans la zone subantarctique; M. Trouessart a fait de même pour une espèce, la SmavkUa scopu/a Trt., récoltée dans la baie « Ultima speranza » dans la province de Magallanes (Chili). Mais les Acariens que jai sous les yeux, rapportés par le Pourquoi-Pas, sont tous exclusivement et vraiment antarctiques. A propos de cette faune, M. Trouessart fait remarquer justement qu'elle est pauvre en comparaison de celle arctique, sur laquelle un plus grand nombre de naturalistes ont travaillé; on explique cela raisonnablement par la distance beaucoup plus grande des autres conti- nents que celle des pays vers le pôle nord. En effet, les espèces d'Acariens terrestres, les parasites d'autres animaux exclus (Ixodidse, Sarcoptidœ), rencontrées jusqu'à présent dans la zone vraiment antarctique sont les suivantes : Expédilion Chat-col. — A. Berlese. — Acariens. 1 2 ACARIENS. Cryptostigmata I (Sarcoptidae). — Glycyphagus domesiicus (De Geer) (Speiser). — — Hyadesia nncifer (Mégn.) {Lohmann). — — Hyadesia Kerguelensis (Lohmann). Cryptostigmata II (Oribatidae). — Halozeies antardiciis (Michael). — — Halozeies belgicae (Michael). — — Halozeies marimis (Lohmann). — • — Oribalula nordeskijôldi Triàgârdh. Mesostigmata (Gamasidse). - — Gamasellus racowilzai Trt. (Trouessart, Trâgardh, Berlese). — — Hydrogamasus anlarcticiis Trâgardh. — — Eulaelaps grahamensis Trâgardh. — — Zercon luberculalus Trâgardh. Prostigmata (Trombididœ). — Rhagidia gerlachei Trt. (Trouessart, Berlese). — — S/ereo/(/daeus utZ/osiis (Trt.) (Troussart, Trâgardh, Berlese). — — inlermediiis (Trouessart). Il faut relever ici que les deux goures de Eupodida^ ci-dessus nommés {Hagidia., Stereotydaetis) ont aussi dos représentants dans les autres continents du vieux monde [Hliagidia) ou du nouveau {Siereoti/daeus) ; ce dernier genre contient deux belles espèces, connues jusqu'à présent, récoltées dans le Chili (Termucoj. Sur ce qui a rapport aux autres genres, il est nécessaire d'observer que le genre Haijdesia, parmi les Sarcoptidœ, comprend deux espèces de la faune du nord (//. ahjivorans Mich., étendue aussi aux côtes anglaises et la H. /i/.sTrt Lohm. de Helgoland, Kiel, Riigen) pendant que deux autres [H. uncif'er Mégn., de la Terre de Feu; H. Kerguele?is is Lohm., de Kuerguelen) appartiennent à la faune australe extrême. Le genre Gamasellus et les autres Gamasides cités ci-dessus ont beaucoup de représentants dans toutes les régions du globe, même dans les pays de l'équateur. On peut dire de môme des Orihalula, dont une espèce (0. nordeskijôldi Trag.) regarde vraiment la faune antai-clique. Il reste donc le seul genre Hatozetes^ qui comprend des espèces exclusives de la faune antarctique, et le groupe a très peu d'affinité avec d'autres, qui appartiennent à la faune arctique ou subarctique. Gen. HALOZETES Berl. 1916. 1903. — Nolaspis Lohmann. Deutsche sudpolar. Expédition 1901-1903, p. 369. 1903. — Nolaspis (ex p.) Michael. Voyage du S. Y. Belgica, p. 3. 1916. — Halozeies Berlese. Centuria prima di Acari movi (in « Redia » vol. XII, fasc. 1, p. 64), ACARIENS. 3 Ceplmlothorax lame/lis et auricidis, sive processihus aur/cotifonnihus, inter primas et secundos et post secundos pedes pertenuibns, vix conspicuis. Adsiinf selae paicse verticales nec non diiae, rofmstae, inter orr/ana pseialo- stif/matica insitœ. Pseudostigmalica organa brevissime claviformia. Notogastrum eix convexum, suhlaeve, pdis hrevihus et raris ornatum. Pedes magni, rohusti, femure tihiaque sat longis ; tarsis mediocribus, apice imgidbus ternis, ex quibus médius caeteris crassior armatis. Inter tertios et quartos pedes, in latere ti^unci, processus suhmdlus est. Animalcula vélo quodam subpellitcido, nigro punctulato super truncum totum pedesque induta. Nymphœ iisdem gen. llermannia subsimiles, sive uniungues, dorso subplcmo, toto rugis transversis plicato, quœ rugee areolas aliquot, sat magnas, Ifeves, polygonales occludunt. Color pullorum non saturate fidigineus ; adulti fuligineo-nigrescentes, sed pellicida dorsum pedesque obtegenti remota, aliquanto pallidiores, sive testaceo-badio-fuliginei. Species typica : Notaspis antarctica Micli. Obseuvations. — Lorsque j'ai institué ce genre, je ne doutais pas que la Nostaspis marina de M. Lohmann était identique à la N. antarctica de M. Michael, laquelle a été décrite (selon l'affirmation que m'a communi- quée M. Lohmann lui-même) quelquejour après la A', /««/mr;. Néanmoins aujourd'hui, à la suite de plus soigneux examens des figures et des descriptions des deux auteurs, je crois que les deux espèces sont réelle- ment différentes, même si elles appartiennent à un seul genre et voilà pourquoi je me corrige et j'indique, selon ma première intention, comme type du genre l'espèce illustrée par M. Michael, quoiqu'elle ne me semble pas génériquement différente de celle décrite par M. Lohmann, sous le nom indiqué. Le genre peut être placé, je crois, à côté des Ameronothrus et des Hydrozetes. Les caractères par lesquels le genre Halozetes se distingue des susnommés semblables, sont les suivants : Des Hydrozetes Berl. 1902 (type : Acarus confervœ Schr.) par la présence de soies interlamellaires et par les tarses tridactyles. Des Ameronothrus Berl. \d,'è'o [i^^e Scutovertex corrugatus Mich.)par 4 ACARIENS. la présence de soies interlamellaires et par la séparation du notogastrum du capothorax. Je crois que le genre Halozetes peut faire partie, avec les Hydrozetes et avec les Ameronothrus ^ de la famille Eremaeiclse , quoique dans une tribu spéciale (/?y6/roz?^m«), laquelle seraitcaractérisée par la petitesse des tectopedia dans les parties latérales du capothorax ; par ce que l'hété- ronomie très accentuée des segments des pieds ne permet pas de placer les Halozetes avec les autres deux genres indiqués, dans la famille des Nothridae. Le genre Halozetes comprend (autant que je puis juger d'après les figures et les descriptions des Auteurs), les espèces suivantes, que j'expose ici dans un tableau dichotomique. 1. Notogastri margo anticus integer, minime in cephalithoracis superficiem influens. Setae interlamellares in eadem linea organa pseudostigma conjungens vel parum ante lineam superdictam insitae, 2. — Notogastri margo anticus in medio brevi spatio interruptus. per quod in cephalitho- racis superficiem influit. Setae interlamellares valde ante lineam organa pseudo-stjgm, conjungentem insitae. Ad. 820 [x long. H. marinus (Lohm.). 2. Ad. 1050 |j. long. H. antarclicus (Mich.). Ad. 560 |j. long. H. belgicae (Mich.). Halozetes antarctica (Mich.). 1903. — Nolaspis anlarclica, Michael. Voy. Belgica, loc. cil., p. 3 ; tab. 11, fig. 1-11. 1907. — Nolaspis anlarclica Trouessart, Swed. Sacth-Pol. Exped. ; loc. cil., p. 30. J'ai vu beaucoup d'exemplaires de cette espèce et à tous les âges, depuis les larves hexapodes jusqu'à l'adulte des deux sexes. Dans les adultes, le tronc et la partie basale des membres, c'est-à-dire tout le troisième article y compris, sont couverts d'une pellicule brune, qui, à un fort agrandissement, apparaît presque pellucide, mais cou- verte de très petits grains serrés entre eux, ronds et bruns. Cette pellicule peut être détachée par ébullition de l'Acarien dans l'acide acétique. L'Acarien ainsi dénudé se montre couvert d'épiderme lisse en tout endroit. Les individus que j'ai vus ont été recueillis dans les localités suivantes. Grand nombre d'exemplaires à tous les âges (île Petermann, n° 338) ; beaucoup d'autres (baie Marguerite, n» 93), quatre adultes (île Peter- mann, no 325). ACARIENS. 5 Halozetes belgicae (Midi.). 1903. — Noiaspis belgicae, Michael. Voy. Belgica, loc. cil., p. 5, pi. II, fig. 12-19. 1907. — Noiaspis belgicae, Tragardh Swed. South. Pol. Exped., loc. cil., p. 30. Avec un peu de doule, je rappoi'le le pelil n()inl)re (rexeiiiplairc.s examinés à celte espèce, parce qu'ils étaient j^àtés et inconi|)lets-, on peut même dire qu'il s'agit seulement de restes (rindividus morts et desséchés. Aucun d'eux n'a de pattes ; en conséquence, je ne puis pas reconnaître la structure des tarses. Comparés avec les figures et les diagnoses de M. Michael, ils n'y correspondent pas assez, puisqu'ils sont beaucoup plus allongés et l'abdomen est pointu en arrière, comme le notogastrum l'est en avant. Pour ce qui regarde leur dimension, ils correspondent sultisamment avec celle indiquée par M. Michael pour son espèce, l'eut-èlre que nous avons ici une espèce différente; en attendant, nouspouvonsrappeler«c«/«.9. Trois individus sont du n» 93 (baie Marguerite; et un autre porte le no89 (dragage V, chenal Peltier). Gen. GAMASELLUS Berlese 1892. \892. — Ganiaselliis, Berlese. Ordo Mesostigmata, p. 61, Subgen. Digamasellux, Berlese, 1905. 1905. — Gamasellus, Digainasellus, Berlese. Acari nuovi, mater, manip. V (« Redia », vol. II, fasc. 2, p. 234). .l'ai institué le sous-genre pour l'espèce G. D. per/ji(si//ifs IJerl., lequel, quoique il rentre bien dans le genre dont il est le type (le Gamasics falciger G. R. Canestrini) en est pourtant différent parce qu'il a l'écus- son de l'anus ventral, dans le mâle, séparé de l'écusson du sternum. En se basant sur ce caractère, le Gamasus racovitzai Trouessart, très justement introduit par M. Tragardh dans le genre Gamasellus, doit, néanmoins, être placé dans le sous-genre Digainasellus, quoique, par sa dimension très différente et par quelques autres caractères, il soit très éloigné du G. D. perjjusillus, qui est le type du groupe. Gamasellus (Digamasellus) racovitzai (Trt.). 1903. — Gamasus racovitzai Trouessart. Voyage du S. Y. Belgica, etc., loc. cil , p. 8-9, pi. I, fig. 3, 3a, 3d. 6 ACARIENS. ■1907. — Gamasellus racovilzai, Trâgârdh, Swed. South. Pol. Exped., loc. cit., p. 7, pi. II, fig. 1-2-10-19-20-23. M. Trâgârdh a donné une description el des figures des deux sexes de celte espèce, vraiment précises, rectifiant, dans certains points, les diagnoses et les figures de M. Trouessart, surtout en ce qui regarde les parties du rostrum du inàle. Ce dernier auteur a rappelé aussi quelque caractère de la nymphe, mais il se tait sur les écussons ventraux et dor- saux, et M. Trâgârdh ne parle pas des nymphes jeunes. Dans les nymphes (2* nymphe), les écussons dorsaux ne sont pas trop différents de ceux que l'on voit dans les adultes; mais, sur le ventre existe, comme à l'ordinaire, le seul écusson du sternum qui va des pattes de la première paire jusqu'à l'insertion de celles de la quatrième; ici il finit arrondi, tandis qu'il se restreint graduellement d'avant en arrière, et dans la région entre les insertions de la deuxième et troisième paire, il est un peu allongé et arrondi sur les flancs. Les écussons endopodiaux sont distincts et éloignés du sternum. Celui-ci est très loin de l'écusson anal, de manière que le ventre reste presque entièrement nu. Un écusson très petit, rond, placé d'un côté et de l'autre sur les parties latérales du corps représente le metapodium. L'écusson anal est médiocre, hemidiscoïdal, avec le bord antérieur presque rectiligne et le postérieur semi-circulaire. De chaque côté, le bord postérieur du corps, où il forme un angle avec les parties latérales, présente une petite proéminence avec le bord dentelé en forme de scie, c'est-à-dire avec quatre dentelets obtus. La longueur du tronc est de 780 ['■ ; la largeur iOO y- aux épaules. La couleur est comme celle de l'adulte. J'ai vu un mâle et une femelle de cette espèce recueillis baie Margue- rite no 92 ; un mâle, une femelle et une nymphe recueillis île Petermann n" 325 ; et deux mâles baie Marguerite n^ 91 . J'ai vu aussi un fragment du corps, mêlé à d'autres Acariens dans le tube no 93 (baie Marguerite). Gen. STEREOTYDAEUS Léon. (Leonardi G. — Zool. Anzeig. loc. ci/., p. 14.) Corpus ovntum., posiice suhaculum. humeralum, m dorso sat complanaluni vel lenitercoacauuin. Dermatrunc.i sat durum. scahratum rel verrucu/oston. ACARIENS. 7 Céphalothorax sulco trajisverso bene ah ahdnmine m dorso dis/i?ïctm ; antice pseudocapitulo nul/o, denù/ue in /aminarn .mhhyalinam, lato supra rostruni, epistomalis (jamasidarum instar expanswu. Oculi hini, ad cephalithoracis latus [utrinque iimis). Palpi quadriarticulati\ mandihulœ ut in caeteris PentJuileinis conformatœ. Foramen génitale in medio ventre apertum; anale {oalde minus) in extrerno. Pedes lomji, cijUndrici, articulis sex compositi, yenu cœtcris segmentis multo inifiori, unguibas pulriUisque hijiis^ laciniatis terminafi. Species typica : Stereotydaeus notophalloides Léon. Observations. — M. Leonardi a institué le genre pour deux espèces du Chili : la susnommée et le 5. yamosoides Léon, de la même localité. J'ai examiné de nouveau ses exemplaires typiques, qui sont à présent dans ma collection, et j'ai noté que les palpes sont composés de 4 articles et non de 5 comme l'auteur l'a atlirmé. La cause de l'erreur a été, peut-être, la légère dépression du second article du palpe, qui se trouve un peu au- dessous de l'extrémité antérieure, particulièrement visible sur le dos de l'article, où sort un bref poil, et marque un peu ce segment; le même fait se produit dans presque tous les genres de la famille. Mais il ne s'agit pas du tout d'une division de l'article. Une telle erreur a conduit M. Trâgârdh à fonder son genre Tectope)ithalodps, puisque une si forte différence dans les palpes aurait justifié la séparation du genre. Au contraire, aucune différence n'existe dans le nombre des articles et aussi dans la conformation générale des palpes, entre les Stereotydaeus et les T ectopenthalodes ^ comme il résulte de la comparaison des types de deux genres, c'est-à-dire du .S. notophalloides Léon, et du T. villosus Trouess. Au contraire, il y a plusieurs caractères d'affinité, surtout si l'on compare le T. villosus avec le Stereotydaeus yamasoides Léon., puisque ces deux espèces se ressemblent beaucoup aussi par les plis ou rides du dos, transverses et longitudinaux, très caractéristiques dans le P. villosus. ■ Avec tout cela, je crois que le groupe institué par M. Trâgârdh peut être maintenu, au moins comme sous-genre, en considération de la pré- sence d'un pseudo-capitulum (qui manque dans les vrais Stereotydaeus) 8 ACARIENS. et par l'absence des yeux, lesquels, au contraire, existent et sont très visibles dans les deux espèces du Stereotydaeus. Je considère donc les Tectopentalodes comme un sous-genre du Stereo- tydaeus . En ce qui concerne les Coleutt/daern Berl., qui ont aussi le derme du tronc très résistant et gravé par des pointillages — genre dont le type est le C. rhomhïcuH Berl., qui vit dans les mousses à Palerme — ce genre est vraiment un Tideine, c'est-à-dire qu'il appartient à d'autres tribus de la famille des Eupodidœ et j'ai commis une faute en l'inscrivant (dans l'Aca- rotheca italica, j). 16) parmi les Penthaleini, alors qu'il doit être inclus dans la tribu des Tideini. Subgen. Tectopenthalodes Trag. 1907. 1903. — Penlhaleus, Trouessart. Voyage da S. Y. Belgica, loc. cit., p. 5. 1907. — Teciopenlhalodes Trâgardh. Swed. South. Polar Exped., loc. cit., p. 18. Charactere.s generi.s, sed oculi i/iconspicid Ade.st pseudocapitidum. Species tt/pica : Penthaleus villosus Trouess. Observation. — M. Trouessart a illustré trois espèces de Pentaleini des régions antarctiques, c'est-à-dire le Penthaleus bel U an câp Adare (Terra Victoria); le l*. rl//osus, et le Pe/itha/odes intennedius de l'Ile Lauria (1). On doit considérer le pi-eniier comme un vrai Pent/ia/eu.'i, mais le second ne me semble pas certainement un vrai Tectope?it/talodes. Le P. belli est pourtant probablement un Chronwtydaeus, on peut en dire autant du Penthaleus arcticus du Tràgârdh, dont il conviendrait de discuter la diflerence avec l'espèce en la comparant avec li^ C. ovatus. Stereotydaeus (Tectopenthalodes) villosus (Trt.). 1903. — Penlhaleus villosus, Trouessart. Voyage Belgica, loc. cil., p. 6, pi. 1, fig. 2, 2a, 2(/. 1907. — Teciopenlhalodes villosus Trâgardh. Swed. S. Polar Exped., loc. cit., p. 19 ; pi. 1, fig. 9-10 ; pi. II, fig. 3-4-7. L'illustration decette espèce est faite par M. Trâgardh très correctement et certaines inexactitudes échappées à M. Trouessart sont aussi corrigées (1) Schwed. SudPol. Exped, Bd V, It p. 311. Appendi.x Acari of Ihe Souili Aulor, Expédil. ACARIENS. 9 dans la diagnosc et dans los ligures do cotteespèce. Fn doule quelconque sur 1 identité de l'espèce à la(|uelle ap|);u'tiennenl les nond)i'<'ux individus qui ont été recueillis par le /'ij//iyi/i)i-Pas '/ et (pie j'ai sous les veux, s'efface après l'affirmation de M. Tragardh d'avoir examiné lui-même les exemplaires typiques de M. Trouessart; mais l'on pourrait rester dans le doute en s'arrètantà la seul»; comparaison avec les diagnoses et les figures données par l'auteur français. J'ai vu un grand nombre d'exemplaires de cette belle espèce et ils proviennent de la baie Marguerite n° 91 ; quelques autres portent l'indication no 3 i île Déception). Gen. BHAGIDIA Thorell 1871. 1835.^ — Scyphiiis Koch. C. M. A. Deutschl. fasc. 1 (Aliique Autores plures). 1871. — Rliagidia, Thorell. Arachn. Groland. Spetsberges och Beeren. Island (Ofv. Kongl. Svenska. Vet. Akad. Handl., vol. 28, p. 683). 1886. — Norneria R. Canestrini. Acarofauna italiana (Atti Soc. Veneto Trentina di Scienze naturali Padova). Ce genre qui a des représentants, autant qu'on le sait jusqu'à présent, dans toute l'Europe, dans l'Amérique ecc. et dans les régions arctiques, comme dans celles antarctiques, comprend certainement beaucoup d'espèces; celles-ci néanmoins se distinguent difficilement et il est sûr qu'elles ont été jusqu'ici très peu étudiées. Peut-être n'a-t-on pas encore retrouvé le siège des différences morphologiques spécifiques assez déterminées et visibles, quoique l'on aie soumis à un examen comparatif les divers organes, ainsi que les mandibules, le sommet du rostrum, les ambulacres, etc. De toute manière, après avoir comparé les indi- vidus appartenant à une espèce commune dans les régions antarctiques avec celles mieux connues de l'Europe et des régions arctiques, comme a fait M. Trâgârdh, il semble que la première [R. gerlachei Trt.) soit réellement bien distincte; en oulre, d'après les caractères tirés des dimensions, de la conformation des mandibules, etc., on trouverait assez précise la particularité de la longueur du pulvillum, dans les ambulacres, en comparaison des ongles, parce que ceux-ci, dans la R. gerlachei, sont d'un tiers au moins plus courts que le pulvillum même. M. Trâgârdh distingue une autre espèce sud-polaire, c'est-à-dire la Expédition Chcircot. — A. Behlese. — Acariens. R. inegalochela (de Falkland), dans laquelle la pince atteint une longueur égale à la moitié de celle de la mandibule entière, tandis que dans la R. gerlacJiei^ la pince même est longue d'un peu plus du tiers de la longueur de la mandibule même; ceci correspond exactement à ce que je constate dans les individus que j"ai sous les yeux et qui, selon mon juge- ment, appartiennent à l'espèce suivante. Rhagidia gerlachei Trt. 1903. — Nôrneria gigas R. Can., subsp. gerlachei Trouessart. Voyage Belgica, loc. cit., p. 4. 1907. — Rhagidia gerlachei Tragurdb, Schw. South. Pol. Exped., loc. cil., p. 21. Les individus que j'ai sous les yeux, parmi lesquels beaucoup ren- ferment des œufs mûrs dans le ventre, surpassent les dimensions données par M. Trouessart, c'est-à-dire 1 200 a; en effet, ils arrivent aussi jusqu'à 1 400 >j.. Quant au reste, il me semble qu'ils correspondent à la description qu'en a faite M. Trouessart et aux illustrations de M. Tràgàrdh, qui a eu, cette fois aussi, l'occasion d'examiner les exemplaires typiques de M. Trouessart. Plusieurs individus ont été rapportés par le Pourquoi-Pas'/ et ils ont été recueillis dans diverses localités ; en nombre de dix au dragage XV, no 698 ; de sept au n" 1 48 (baie Marguerite) ; de deux au no 89 (dragage V, chenal Peltieri. Glycyphagus spinipes (Koch) et Aleurobius farinae (De Geer). Dans le petit tube no 148 (baie Marguerite), j'ai trouvé une nymphe de Glyci/p/iagus .spinipes (Koch) contenant la forme hypopiale et un mâle de Aleurobius farinœ (De Geer). Ceci me rappelle le Gh/cypliarjus trouvé par M. Speiser (loc. cit.) dans les matériaux rapportés par l'expédition Sud-polaire allemande. Néanmoins, je crois qu'il s'agit d'Acariens communs dans le navire et tombés par hasard dans les tubes, où Ion a introduit les autres espèces recueillies vraiment dans les régions antarctiques. I AUTEURS CITÉS 1901. — Leonardi g. — Acari sudamericani ; Prosliginala (Zool. Anzoig., Bd. XXV, n" 659, 16déc. 1901, p. 14). 1902.- — Trouessart E. — Rapport on Ihe Collcrlions oj A'alural Hisldrij mode in tlu- Antarlic Régions during Ihe Voyage of ihe « Soulliern Cross », 1902. 1903. — Speiser p. — Milben [Acarina) (Deutsche Sudpolar Expédition 1901-1903, Bd. X. Zoologie II, 7, 8, p. 509, Berlin). 1903. — LoHMANN H. — Die Meeresmilben (Deutsch. S. Pol. Expedit., Bd. I\, Zoo- logie I, 49, p. 363). 1903. — MicHAEL A.-D. — Résultats du voyage du S. Y. Belgica en 1897-99. Zoologie. Acarida. (Expédition antarctique Belge, Anvers.) 1907. — Tragardh I. — The Acari of ihe Swedish Soulh-Polar Expédition (Wissens- chaftliche Ergebnisse d. Schwed. Sudpol. Expedit. 1901-1903, Stockholm, Bd. V, Lief, 11). EXPLICATION DE LA PLANCHE Fig. 1. — Halozeles anlarcticus Mich. adulte, du côté dorsal. 50 diam. Fig. 2. — fteZjrtcae? Mich. adulte, du côté dorsal (exemplaire mutilé). 95 diam. Fig. 3. — — — adulte du côté ventral (exemplaire mutilé). 95 diam. Fig. 4. — Gamase//(/s (Dif/amose/Zi/s) rarotiiïzaiTrouess., mâle, ducôté ventral. 50diam. Fig. 5. — — — — femelle, du côté dorsal. 50 diam. Fig. 6. — — — — femelle, du côté ventral. 50 diam. Fig. 7. — — — — nymphe 2"^ du côté ventral. 50 diam. Fig. 8. — — — — patte de la 2^ paire du mâle. Vue du côté intérieur. 125 diam. Fig. 9. — — — — partie basale du tibia de la même patte plus agrandie. 300 diam. Fig. 10. — — — — rostrum du mâle vu du côté ventral avec une seule man- dibule qui s'étend en avant. 125 diam. Fig. 11. — — — — épistoma de toutes formes. Fig. 12. — Stereolydaeus villosus Trouess., du côté dorsal. 50 diam. Fig. 13. — — — partie antérieure dorsale du tronc ; la sculp- ture de l'épiderme de l'abdomen est tracée seulement en partie. 160 diam. Fig. 14. — — — son palpe. 200 diam. Fig. 15. — — — tronc du côté ventral. .50 diam. Deuxième Expédition Charcot (.'1. Berlese). Acariens. Masson et C*, éditeurs. IMPRIMERIE CRÉTÉ. MINERALOGIE. - (;É()L()(ilE Par E, GOURDON M. E. Gourdon travaillait à l'étude des roches et des minéraux recueillis par lui au cours de rExpédilion, lorsque la guerre a été déclarée ; depuis lors, il sert au l'ronl en qualité de sous-lieutenant d'infanterie; il n"a pu, jjar suite, achever son travail en temps utile. Les notes ci-jointes sont la reproduction de prises de date insérées dans les Comptes rendus. Il restait à étudier les roches anciennes; mais comme elles appartiennent aux mêmes types que ceux décrits par M. Gourdon dans son mémoire de la première Expédition, elles viendront seulement compliHer, an point de vue géographique, les données anté- rieurement publiées. I. _ SUR DEUX GISEMENTS DE ZEOLITES DANS L'ANTARCTIQUE Au cours de la récente Expédition antarctique, j'ai eu l'occasion de trouver deux intéressants gisements de zéolites que j'ai étudiées au Muséum, sous la direction de M. A. Lacroix. Le premier a été rencontré dans l'ile du Roi-George et le second à l'ile Jenny. L'île du Roi-George, située sous le 62^ parallèle, est l'une des îles des Shetland du Sud ; elle est montagneuse et présente sur sa côte méridionale une profonde échancrure en formede T, labaie de l'Amirauté. C'est dans une anse de cette baie que les zéolites ont été recueillies. Des falaises, hautes d'environ 300 mètres, sont constituées par des tufs basaltiques trèsaltérésconstellés d'amygdales qui contiennent du quartz, de la calcite et des zéoliets. Quand l'altération du tuf est suffisante, il est facile d'en extraire le remplissage de ces amygdales, sous forme de nodules à surface extérieure lisse, souvent creusés de géodes que tapissent des cristaux. Les zéolites suivantes ont été observées. Expédition Chan-ol. — li. Gourdon. — MinOi-alogii;. — Gfûlugie. l 2 MINÉRALOGIE. — GÉOLOGIE. La stilbite forme des cristaux flabelliformesoudes masses lamelleuses, dont les éléments ont jusqu'à 5 centimètres ; leur couleur est blanche ou jaunâtre. Laheulandite se présente en cristaux simples de forme : ^^(OiOj,/^ (001), 0^ (101), «1 (lOi j et quelquefois ;n (1 10) ; ils sont incolores ou d'un beau jaune orangé et constituent le plus joli minéral de ce gisement. L'analcime, d'un blanc laiteux, se rencontre invariablement sous forme de trapézoèdres (fi (21 1) atteignant 2 centimètres de diamètre. L'apophyllite est fort rare ; je l 'ai observée avec des aspects variés sous forme de tablesincoloreset transparentes, aplaties suivant la base, biselées par des facettes a^ (101) avec de très petites faces m (MO); plus rarement a} domine, il est tronqué par une facette y;. Ces cristaux sont implantés sur du quartz en très petits prismes et ce dernier minéral épigénise j)arfois complètement l'apophyllite (carapaces creuses de la forme ahn). Il existe aussi de nombreuses zéolites fibreuses qui accompagnent les espèces précédentes, mais qui se présentent surtout seules dans une anse voisine; les nodules qu'elles constituent sont souvent dépourvus de cavité géodique. J'ai reconnu la mésotype et la scolésite dont les fibres ont généralement un aspect soyeux ou nacré, lamésolite d'un blanc laiteux à cassure terne et à fibres très serrées. L'examen microscopique montre l'association assez fréquente dans un même échantillon de la mésolite et de la scolésite. Enfin un seul échan- tillon de thomsonite en longues aiguilles vitreuses a été trouvé, englobé dans l'analcime. Lorsque plusieurs espèces de zéolites sont associées, leur ordre de cris- tallisation est le suivant : la stilbite blanche est implantée sur les cristaux de heulandite, très rarement cet ordre de succession est renversé. L'analcime est généralement postérieure à la heulandite et à la stilbite; quelqueséchantillonssontconstituésparde lamésolite fibreuse, recouverte par des cristaux de mésotype, supportant eux-mêmes l'analcime; des aigrettes de mésolite aciculaire sont quelquefois implantées entre les trapézoèdres d'analcime. On a vu plus haut que l'analcime enveloppe la thomsonite. MINÉRALOGIE. — GÉOLOGIE. 3 Enfin il n'est pas rare de rencontrer des nodules exléi-ieurement cons- titués par de lamésolite fibreuse et intérieurement remplis par du quartz grenu, qui englobe de fines aiguilles de mésolite. Par la variété, l'abondance et la beauté des échantillons de zéolites qu'on y rencontre, la baie de l'Amirauté peut être comparée aux gisements classiques desFeroë. Les quelques heures que nous avons pu passer dans ce gisement ne nous ont permis que d'en entrevoir la richesse. L'île Jenny, située par i)~° V.V de latitude Sud et 70° l'AV de longitude Ouest de Paris, estle pointle plus méridional de l'Antarcticiue dans lequel nous ayons pu recueillir des roches en place. Cette île se trouve à environ 300 kilomètres du cap Tuxen, le gisement le plus méridional atteint par la précédente Expédition. Elle consiste en une montagne de 500 mètres d'altitude aux crêtes très vives, aux parois abruptes au Sud et à l'Ouest, évasée en entonnoir du côté de l'Est. Elle est essentiellement constituée par des diorites et des gabbros, traversés par de larges filons d'une andésite à grands cristaux de hornblende. Les fentes de cette dernière roche, qui est assez altérée, sont tapissées par de grandes rosettes ou par des masses laminaires de stilbite blanche, à éclat nacré, constituant de beaux échantillons, mais dans les- quels je n'ai rencontré aucun cristal déterminable. [Comptes rendus, t. 151, p. 153, séance du 11 juillet 191U.) IL — SUR LA CONSTITUTION MINÉRALOGIQUE DES SHETLAND DU SUD (ILE DÉCEPTION) On ne possède jusqu'ici que tort peu de renseignements sur la géologie des Shetland du Sud; les côtes en sont souvent peu abordables et l'épais manteau de glace qui recouvre les terres rend leur étude difficile. La deuxième Expédition antarctique française a séjourné par deux fois dans l'île Déception et visité la baie de l'Amirauté dans l'île du Roi-George ainsi que l'île Bridgman. La présente xNote concerne les roches que j'ai recueillies dans l'île Déception et que j'étudie au Laboratoire de Minéralogie du Muséum. 4 MIXÉRALOGIE. — GÉOLOGIE. L'ile Uéception est située par environ 03" de latitude Sud et 53° de lon- gitude Ouest de l'aris. D'une quinzaine de kilomètres de diamètre, elle ailecte la tonne curieuse d'un anneau de terre presque parlait; l'èlroile passe qui tait communiquer au Sud-Est la petite baie intéiieure avec la mer, et qui mesure à peine oUU mètres de larye, est encore obstruée par des roches a Heur a euu sur les deux tiers de la larj^eur. Lerelietdel île est peu accentue, le point culminant ùtteiynanlo 70 mètres au mont Pond. Un peut distinguer assez nettement quatre massits séparés parues depiessions transversales qui, entamées mégalejnent par l'érosion, presciitcni dejaUes lagunesdestmeesas approlondir eta lormei' des passes analogues a celle du ;5ad-iiisl. Le mont l^ond,al li,st, est un dôme elliptique dont les pentes, assez régulières de toutes paris, sont en majeure partie couveites de glacit;j s ; les massils situes a 1 Ouest etauï^ud sont beaucoup plus abrupts, surtout sur le versant intérieur. Ce reiiei estpresque entièrement constituépar des luis jaunes au milieu desquels alUeurent des coulées engénéralpeu épaisses et d'unelaible incli- naison ; ces coulées lormenl souvent au bord de la mer de petits promon- toires ondes tables de reçus, tandis que lestais se dressent parlois en hautes lalaises verticales et rumilormes, laissant au large des louis et des arclies. C'est dans la partie Sud-lislseulementque se rencontrenl ces côtes élevées, comme si un enondrement y avait laïUé en plein niassit; partout ailleurs, la cote est basse et monte ensuite en pente douce. Les rives delà baie iiderieure sont bordées par des plages ue cendres, dominées en maints endroits par de hautes buttes de cendres, de lapilli et de blocs. L lie est entièrement \olcanique,inatériauxde projection et laves épan- chées, mais U serait dithcile de déterminer un centre d'éruption. Dans le voisinage de 1 Anse des lialeiniers,j aipouitant remarqué un énorme dyke de lave qui semble bien indiquer ta présence d'une ancienne cheminée d éruption. D abondantes lumeroiles s observent, les unesau niveau de la mer, sur lepourlour delà baiei^Aase desLJaleiniers, PenduluinCove,etc.j, d autres à diverses hauteurs etprès du sommet du mont lui-même ; leur température atteint 90*^ C. Ce sont les seuls signes d'activité interne que j'aie constalés pendant notre séjour. La glaciation est l'elativemenl l'aible à Déception dont l'aspect tranche MIXÉKALOGIE. — (.ÉUlUGIE. 5 en cela sur celui des autres iles voisines ; un seul placier, celui du mont l'und, uiéiile véritubleuient ce nom elles espaces dépouillés de neige sont très étendus pendant l'été ; cela lient moins à la chaleur du sol qu'à l'abon- dance des cendres noires qui facilite la l'usion de la neige. Le glacier du mont l'ond présente cette particularité intéressante que des couches de cendres alternent avec les couches de glace. L'érosion est intense sur ces terrains iormés en grande partie de maté- riaux meubles; l'été, quelques torrents creusent leur lit aupied despentes neigeuses et entraînent les cendres dans la baie dont le fond s'élève peu à peu (profondeur actuelle 170 mètresj ; de petits lacs s'installent entre les collines de cendres; mais le vent surtout remanie les éléments légers, modiliantincessamment le contour des baies et transportant sur le glacier ou en mer des nuages énormes de cendres Unes. Au point de vue pétrographique, les rochesquej'ai recueillies en place, dans les coulées, appartiennent à des types variant depuis les trachy- andésites jusqu'aux labradorites basiques. Lestrachy-andésites se présentent sous deux aspects: un type pierreux, gris bleu, pauvre en phénocristaux ; l'autre, plus vitreux, gris noir, à phéno- cristaux nets, orientés; ces phénocristaux appartiennent à un feldspath moins basique que l'andésine ; on rencontre quelques cristaux d'augite et de nombreuses ponctuationsde magnétite dansun verre semé de cristallites d'oligoclase, dorthose et d'augite. L'analyse indique 15 à 10 p. 100 de silice libre; ces deux types ne dillèrent que par des détails et se trouvent à la limite des deux groupes L4.1 .4. etl.o.2.4. Les andésites, dont le faciès est le môme quepour le type noir précédent, n'en diil'èrentau point de vuechimiquequepar moinsde silice, plusd'alu- mine et de chaux; en outre, laproportion de potasse est moindre, alors que la quantité de soude est la même ; il en résulte que la roche appartient au groupe H.u.^.i). Les labradorites sont des roches gris de fer, compactes, pauvres en phénocristaux, dont la pâte est formée de microlites de labrador en baguettes à bords irréguliers, de grains de pyroxène, avec de la magnétite en abondance. Certains échantillons se distinguent par de grands micro- lites feldspathiques, avec de l'augite et du péridot. 6 MINÉRALOGIE. — GÉOLOGIE. J'ai rencontré de nombreux blocs de basalte doléritique, à grands éléments, avec cavités miaroliliques dans lesquelles pointent des cristaux de feldspath ; ce sont peut-être des enclaves homœogènes des labra- dorites ; je ne les ai jamais trouvées en place. Les tufs sont en majeure partie de couleur jaune, plus rarement gris; ils sont disposés en grandes masses avec lits horizontaux de lapilli; les éléments sont nettement vitreux, mais renferment cependant pas mal de microlites de feldspath et d'augite. La présence de microlites d'olivine dans ce verre enlièrenuînt dépourvu de magnétite rapproche ces tufs de ceux de l'Etna où M. A. Lacroix a signalé ce double caractère. Ces lapilli sont constitués par des types en général assez basiques, mais il existe aussi des matériaux de projection correspondant au type le plus acide sous forme de ponces trouvées en petit nombre. {Comptes rendus, t. 158, p. 583, séance du i'o fijviier lUl't.) m. — SUR LA CONSTITUTION MINÊRALOGIQUE DES SHETLAND DU SUD La géologie des Shetland du Sud (Antarctique sud-américaine) est à peine ébauchée. En dehors de l'île Déception, que j'ai étudiée anté- rieurement, l'Expédition antarctique française a visité deux autres localités, la baie de l'Amirauté et l'île Bridgman; elles font l'objet de la présente Note, avec un résumé des analyses des roches de cette région. La baie de l'Amirauté découpe, dans la côte méridionale de l'île du Roi- George, une prefonde échancrure en forme de T. Ses rives élevées sont constituées, dans la plupart des points que nous avons pu aborder, par une andésite à hypersthène et augite, tantôt en coulées nettes, tantôt en masses considérables dont le mode de gisement n'a pu être précisé. C'est une roche noire (devenant plus claire quand elle est siliciliée), avec parfois tendance à la structure columnaire. Au microscope, elle présente de grands cristaux de labrador à structure zonée, d'hypersthène et d'augite, dans une pâle vitreuse piquetée de lamelles feldspathiques et de grains MINÉRALOGIE. — GÉOLOGIE. 7 do magiK^tite. Par suite d'altéralioii, la i-oclie contient soit du (luarlz, soit de lacalcite. Des nodules de calcédoine et des zéolites apparaissent fré- quemment dans ces roches et je ne lerai que l'appeler les beaux niiiH'raux (stilbite, heulandite, analcinie, apojihyllite, nit'sotype, scolésile, thoin- sonite) décrits plus haut. Il existe également des roches plus acides ; c'est ainsi qu'une petite ile montagneuse m'a donné une andésilcî quartzifiée, traversée par de nom- breux filonnets de qnarlz. Enfin, dans un nunatak perçant h; glacier, j'ai trouvé un basalte à structure diabasique, dont la haute cristallinité l'ail penser à un dyke. L'ile Rridgman n'est qu'un débris d'un appareil volcanique aujourd'hui disparu; elle forme, en pleine mer, une pyramide de matériaux de pro- jection coupée par des lits de scories rouges et des coulées de lave; celle- ci est grise, pierreuse, parsemée de gros cristaux d'olivine; c'est une labradorite à olivine. Les analyses suivantes ont été faites par M. Lassieur et par M. IJoileau : «, trachy-andésite de l'île Déception. ^, trachy-andésite de l'ile Déception. c, andésite à hypersthène de la baie de l'Amirauté. rf, andésite de l'ile Déception. e, labradorite de l'ile Déception. /", basalte doléritique de l'ile Déception. g, labradorite à olivine de l'île Bridgman. a. b. c. d. e. f. nj>/rs reni/us, t. 108, \>. 11)05, séance du 22 juin 101 i.) IV. — SI R LA CONSTITUTION MINÉRALOriIOlJE DE L'ILE JENNY La petite île Jenny, siluée par 67° 45' de latitude Sud et 70° 50' de longitude Ouest de Paris, au voisinage immédiat de File Adélaïde, est la terre la plus extrême, dans le secteur sud-américain derAntarcticpie, sur laquelle on ait pu jus(|u'ici effectuer un débarquement. La deuxième Expédition antarctique française y a séjourné pendant «pichpies jours en 1909 elj'ai pu y faire une ample récolle de roches que j(> viens d'étudier dans le Laboratoire de Minéndogie du Muséum. D(! très petite étendue, puisqu'elle n'atteint i)as 5 kilomètres de plus grand diamètre, elle se présente sous l'aspect d'une sorte de double cône montagneux, dont les deux massifs accolés s'élèvent l'un à 396 mètres, l'autre à 498 mètres de hauteur. Une ceinture d'éboulis forme le rivage où se remarquent, sur le versant nord, des cordons littoraux ainsi (|u'une terrasse côtière extrêmement régulière. La glaciation y est peu intense, tant à cause de la déclivité des [)entes que grâce au dc'-lilcnient des roches et à leur couleur sombre qui facilite la fusion des neiges. Au point de vue pétrographique, l'île est constituée |)ar un massif de gabbro injecté de filons très nombreux et parfois très épais. Ceux-ci peuvent être groupés en deux types : lun, plus voisin du gabbro, se rapporte à des andési-labradorites ; l'autre, plus acide, à des andésites. Ce gabbro (aj est une roche mésocrate, grenue, holocrislalline ; les sur- faces exposées à l'air sont brunies et parsemées de taches rougeàtres ferru- gineuses; d'autresfois, elles sonlrecouvertes d'une croiiteverted'atacanile. L'examen microscopique montre un assemblage de cristaux xéno- MINÉRALOGIE. - GËOLOGIE. g inurphes de labrador basique AbsAruet de cristaux d'augile pâle, aecoin- paf^nés d'amphiboles, l'une, verte, non pléochroï(|ue, due à l'ourali- sation; l'autre, l)ruiie, pléoehroïque, sur l'oriyine de la(jueUe un jieut discuter. La titanoniagnétite est dispersée dans la roche sous forme de grains ou d'inclusions dendritiques. il y a très peu de quartz. Les andési-labradorites sont caractérisées par leurs plagioclases basiques qui varient du labrador à la bytownite ; leur ciistallinité est généralement assez élevée et les phénocristaux de feldspath atteignent, dans certains liions [b etc), près de 1 centimètre de côté. L'augite, en partie ouralitisée, y est constante et même souvent assez abondante pour qu'on puisse qualifier la roche d'andési-labradorite augiti(|ue (// et r) ; on passe ainsi aux basaltes doléritiques représentés par une roche grise (e), à structure ophitique, où l'augite se trouve en grains mêlés à ceux du ti tano- magnétite ou bien remplit les intervalles entre les microlites feldspathiques. Dans la série des roches fdoniennes plus acides, nous ti'ouvons encore tous les types de structure, depuis les véritables diabases (/") jusqu'aux roches compactes entièrementmicrolitiques [(i)\ ces dernières se classent parmi les andésites, le type le plus acide étant une roche [h] gris clair, à faciès trachytique, caractérisée par la présence de nombreuses baguettes de hornblende dont la longueur dépasse 1 centimètre. Les analyses suivantes ont été faites par M. Lassieur (Z.) et par M. Boiteau [B). a, gabbro (ô); 6, andési-labradorite (/.j ; c, andési-labradorite augi- tique (/.); cl, andési-labradorite {L);e, basalte doléritique (^j; f, dia- base (L) ; y, andésite [II] ; h, andésite acide (/?). a. b. c. d. e. A S- h. Si02.. . 48,50 50,55 52,02 49,48 49,29 51,56 55,15 60,19 Al^O'. 19,26 18,44 18,26 18,00 16,65 17,95 17,56 16,12 Fe^O'' 4,24 5,29 3,55 3,91 5,39 3,46 4,12 3,97 FeO... 5,26 5,87 6,92 3,30 5,68 6,93 4,46 3,07 MgO. 4,63 4,45 4,08 0,48 5,49 5,54 3,37 2,14 CaO... 12,86 8,39 7,93 9,75 9,64 7,05 6,94 4,35 Na^O.. 2,02 3,54 3,84 2,55 2,79 3,56 3,18 5,22 K20... 1,06 0,53 0,31 0,60 0,79 1,28 1,31 1,97 Ti02 . . 1,32 1,32 1,40 0,79 1,99 1,34 1,57 1,15 P20^. 0,19 0,35 0,51 0,17 0,46 0,10 0,21 0,30 H20... 0,50 1,23 1,44 5,23 1,62 1,58 1,88 1,38 99,84 99,96 100,26 100,32 99,79 100,35 99,75 99,86 II.5.4.4-5 II.5.4.4-5 11.5.4.4-5 II.5.4.4 11.5.4.4-5 II.5.3.4 11.4.3.4 II.4.2.4 Expédition Chareol. — E. GOURDON. — Minéralogie. — Géologie ~ 10 MINÉRALOGIE. — GÉOLOGIE. Les symboles de la dernière ligne indiquent la pince de ces roches dans la classificatioii chimico-miiiéralogique. Les deux analyses suivantes se rapportent à des gabbros provenant d'îlots très voisins de l'île Jenny ; ce sont des roches plus leucocrates, plus riches en feldspath et celui-ci est plus basique, ce qui est la consé- quence de l'augmentation de la chaux et de l'alumine et de la diminution des alcalis quand on les compare au gabbro de l'île Jenny. />•, gabbro de Pile Léonie (/..)• '1.5.5.5. /, gabbro de Tile W.-bb \B.). II.5.4.5. SiO» Al'C l'e'U^ FeO .MgO CaO Na'O K=() T\0^ PHV 11=0 Total. k. 47,51 23,03 1,08 4,00 0,69 15,08 1,41 0,22 0,38 0.00 0,98 100,38 l. 48,11 23,08 2,29 3,28 5,55 14,53 1,81 0,23 0,33 0,06 0,88 100,15 [Comptes 7-endus, t. 159, p. 369, séance du 3 août 1914.) IMPRIMKRIE CRETR OUVRAGE PUBtIÉ SOUS LES AUSPICES DU MINISTÈRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE Sous LA Direction de L. JOUBIN PROFBSSKUR AU MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE DEUXIÈME EXPÉDITION ANTARCTIQUE FRANÇAISE (1908-1910) COMMANDÉE PAR LE D-^ Jean CHARCOT DOCUMENTS SCIENTIFIQUES SPONGIAIRES CUMACES Par E. TOPSENT Ptofeiseur > la Faculté de. Sciwces de Dijon. Par m. W.-J. CALMAN MOJ r T IQrM TFQ A MPW IMFI IRF"^ MULLUov^UlLo AlVlrrill\t.UKt.i3 ET GASTÉROPODES ACARIENS Par a. VAYSSIÈRE Par m. a. BERLESE Professeur à h Faculté' de. Science» d: Marseille. Directeur de la Suiion eolomologique de Florence. CRUSTACÉS SCHIZOPODES ET DÉCAPODES Par m. COUTIÈRE Professeur à TÉcole Supérieure de Pa.rm.cie. MINÉRALOGIE-GÉOLOGIE Par E. GOURDON MASSON ET O' , EDITEURS 120, Bd SAINT-GERMAIN. PARIS (VI«) 1917 HARGÉE PAR l'AcADÉMIE DES SciENCES |fr le programme scientifique de l'Expédition jres de l'Institut GlARD GUYOU. Lacroix . DE Lapparent. Mangin. Mascart. MÙNTZ. Ed. Perrier. Roux. tE PAR LE Ministère de l'Instruction Publique iiner les résultats scientifiques de l'Expédition . Membre de l'Institut, Directeur du Muséum d'Histoire naturelle, Président. HIER. Membre du Bureau des Longitudes, Vice-Président. Directeur du Bureau central météorologique. , Correspondant de l'Institut, Directeur de l'Enseignement supérieur. BiGÔtJRtrAN Membre de l'Institut, Astronome à l'Observatoire de Paris. Colonel Bourgeois. . . . Directeur du Service géographique de l'Armée. Bouvier Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle. Gravier Assistant au Muséum d'Histoire naturelle. Commandant Guyou. . Membre de l'Institut, Membre du Bureau des Longitudes. Hanusse Directeur du Service hydrographique au Ministère de la Marine. JouBiN Professeur au Muséum d'Histoire naturelle et à l'Institut Océanographique. Lacroix Membre de l'Institut, Professeur au Muséum d'Histoire naturelle. Lallemand Membre de l'Institut, Membre du Bureau des Longitudes, Inspecteur général des Mines. Lippmann Membre de l'Institut, Professeur à la Faculté des Science» de l'Université de Paris. MuNTZ Membre de l'Institut, Professeur à l'Institut agronomique. Rabot Membre de la Commission des Voyages et Missions scientifiques et littéraires. Roux Membre de l'Institut, Directeur de l'Institut Pasteur. Vélain Professeur à la Faculté des Sciences de l'Université de Paris. Fascicules publiés CARTES. — II cartes en couleurs, par M. Bongrain ot R.-E. Godfrlu Zi fr. PHYTOPLANCTON, par L. Mangin. / /«.se. de 96 paffes (3 pi. en noir el en coukuni) 8 /r. NÉMERTIENS, CÉPHALOPODES, BRACHIOPODES, par J. Joubin. — ALCYONAIRES, MADRÉPORAIRES, par Ch. GnAViF.n. — HYDROIDE«, par Armand Billard. — OISEAUX ANTARCTIQUES, par L. Gain. — / fasc. de 4 18 pag-es (32 pi.) 50 /r. RHIZOPODES D'EAU DOUCE, par E. Pénard. - / fasc. de 16 pages 2 /r. FORAMINIFÈRES, par E. Fairé-Fremiet. 16 pages {1 planche). — ARTHROPODES, itcaWens, par E.-L. Trouessart. 16 pages. Ensemble, 1 fascicule 3 /r. ÉCHINODERMES. — Astéries, Ophiures et Échinides, par R. Kœhler. / fasc. de 270 page* (16 planches doubles) 34 /r. Holothuries, par Cl. Vaney. / fasc. de 34 pages (5 planches) 8 /r. VERS. — Polyclàdes et Triclades maricoles, par Hallez ; Ptérobranches, par Ch. Gravier ; ChétognAthes, par L. Germain; Rotifères, par P. de Beauchamp. / fasc. de 116 pages • (9 planches) 15 /r. Annélides Polychèles, par Ch. Gravier. / fasc. de 163 pages {12 planches) 2i fr. CRUSTACÉS. — Crustacés isopodes, par H. Richardson ; Crustacés parasites, par Ch. Gravier ; Ampbipodes, par Ed. Chevreux ; Mallopbaga et Ixodidae, par L.-G. Neumann ; Gollemboles, par IvANOF. / fasc. de 204 pages 16 fr. PYCNOQONIDES, par E.-L. Bouvier ; Ostracodes marins, par E. Daday de Dées ; Pbyllopodes anostracés, par E. Daday de Dées ; Infusoires nouveaux, par E. Daday de Dées ; Copé- podes parasites, par A. Quidor ; Diptères, par Keilin. / fasc. 232 p. avec fig. {6 pi). 18 fr. MOLLUSQUES, — Gastropodes prosobranches, Scapbopodes et Pélécypodes, par Ed. Lamv ; Amphineures, par Joh. Thiele. / fasc. de 34 pages (/ planche) 4 /r. PROTOCORDÉS. — Tuniciers, par le D' C.-Ph. Sluiter. / fasc. de 39 pages {4 planches). 7 fr. POISSONS, par L. Roule, avec la collaboration de MM. Angel et R. Despax. / fasc. de 32 p. (4 planches en noir el en couleurs) 8 fr. CÉTACÉS. — Baleinoptères, Ziphiidés, Delphinidés, par le O' J. Liouville. / fasc. de 276 p. {15 planches) Zù fr. EMBRYOLOGIE DES SPHENISCID/E, par R. Anthony et L. Gain. / /asc. de 28 p. (12 pi.) 12 fr. BOTANIQUE. — Flore algologique antarctique et subantarctique, par L. Gain. / fasc de 218 pages {8 planches) Ik fr. RevisioadesMélobésiées antarctiques, pur }>l'^'li'ji.vL Lemoine. lfasc.de 72 p. {2 pi.). 7 fr. Mousses, par J. Cardot. / fasc. de 32 pages {5 planches) 6 /r. LICHENS, par M. l'abbé Hue. / fasc. de 202 pages 12 fr. OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES, par J. Rouch. / fasc. de 260 p. {16 planches). 34 fr. ÉTUDES SUR LES MARÉES, par R.-E. Godfrov. / fasc. de 74 pages {11 pi.) 16 /r. OBSERVATIONS D'ÉLECTRICITÉ ATMOSPHÉRIQUE, par J. Rouch. 1 fasc. de40p. {7 pi.) 9 fr. OCÉANOGRAPHIE PHYSIQUE, par J. Rouch. / fasc. de 46 pages {2 pi.) t fr. EAUX MÉTÉORIQUES, SOL ET ATMOSPHÈRE, par A. Muntz et E. Lainé. / fasc, 47 p. 6 fr. DESCRIPTION DES COTES ET BANQUISES. — Instructions nautiques, par M. Bongrain. / fasc. de 64 pages {4 caries el 1 1 planches) IS fr. SPONGIAIRES, par E. Topsent. - MOLLUSQUES AMPHINEURES ET GASTÉROPODES, par A. Vavssière. - CRUSTACÉS SCHIZOPODES ET DÉCAPODES, par M. Coutière. - CUMACÉS, par M. W.-J. Calman. — ACARIENS, par M. A. Rerlese. — AÏINÉRALOGIE- GÉOLOGIE, par F. Goukdon. / fasc de 163 page.i (11 planches) 30 /h H 1 BEiL. — imprimerie Ck [■•■'A /vW5î-"-224l_.>'^-si?-