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DÉVELOPPEMENT

D U S E R M E N T

EXIGÉ DES PRÊTRES EN FONCTIOK PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE.

Extrait du Journal Ecclésiasticue ^ no. de décembre*

Prix , 2 sols.

J_j 'assemblée nationale devient plus pressante qiie jamais sur le serment qu'elle exige de nous. Si notre conscience nous per- met de le faire , il faut le faire , parce qu'il faut qu'un prêtre soit citoyen. Si notre con- science s'y oppose , il faut être chrétien ca- tholique , prêtre , et savoir mourir plutôt que de le faire. Décidons nous ^ car le tems presse»

Jurer de maintenir la constituticn ^ ce mot est bientôt dit 5 mais pour le prononcer , il faut savoir ce qu'il renferme 5 il faut dé- velopper y examiner toutes les parties de ce serment. En voici la formule :

cçJe jure de veiller avec soin sur les fidèles du

A .

diocèse, ou delà paroisse cjuim^est confiée; d'être fidèle à la nation , à la loi , an roi ; et de maintenir de tout mon pouvoir la consti- tution décrétée par V assemblée nationale y et acceptée par le roi, ^^

Le développement de ce serment ne doit être que la même formule , énonçant cladre- ment , distinctement les objets renfermés dans ce seul mot constitution ^ et dans ceux- ci , veiller avec soin sur les fidèles qui me. sont confiés : or, que disent d'abord ces der- niers mots dans la bouche d'un prêtre catho- lique ? le voici. .

Je jure de veiller , de donner tous mes soins à l'instruction des fidèles qui me sont confiés , de maintenir par mes leçons , par mes exemples , toute la doctrine de l'éelise catholique , apostolique et romaine \ de la maintenir dans tout ce qu elle enseigne , et sur l'autorité civile , comme venant de Dieu lui-même , suivant l'expression de S. Paul , et sur l'autorité spirituelle , Comme unique- ment coiifiée au corps de ses pasteurs par

Je jure de maintenir , suivant les saints canons , la nullité de toute autorité pure- ment civile sur la mission et la jurisdictlon spirituelle des pasteurs.

Je jure de ne jamais permettre qu'il soit

des évêques sur les simples prêtres , du pape «ur les evêques , archevêques , primats et

(3 _) _ patriarclies 5 à la l'urisclictioii universelle du successeur de S. Pierre, du yicaire de J- C. sur toutes les églises de J* C.

Je jure d'ëcarter toutes ces idées d'égalité entre les évêq^ues et le pape , entre les prêtres et les évêques,qui renouvelleroient les héré- sies du luthéranisme , du calvinisme , du presbytéranisme , et du richérisme.

Je jure de maintenir la sainteté et la per- fection des préceptes et des conseils évangé- liques , sur les vertus sublimes dont les apô- tres , les premiers chrétiens , les fonda- teurs des ordres reli.^ieux nous ont donné rexemple.

Je jure encore de maintenir les décisions des saints conciles sur la destination des biens de féglise , sur la sainteté de leur con- sécration au culte religieux, au secours des pauvres , à l'entretien du prêtre ^ et sur le crime de ceux qui les usurpent.

Je jure enfin de maintenir de tout mon pouvoir la doctrine de l'évangile, les déci* sions des conseils écuméniques, celles des souverains pontifes adoptées par l'église, sur le dogme , les sacremens , la hiérarchie , et la morale ; d'employer tous mes soins pour que les fidèles qui me sont confiés , ne s'é- eartent jamais des principes catholiques dans leur croyance , et des leçons évangéiiques dans leur conduite.

Voilà ce que nous dit la première partie de ce serment. Assurément loin de répugner à nn pareil serroeat, nos Yceux les plus ardens.

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sont qu'il n'y ait pas un seul prêtre qui ne le remplisse dans toute son étendue, ayec toute la fidélité possible.

La seconde partie du serment de fidélité à la nation, à la loi et au roi, n'a pas besoin, de développement 5 on sent bien que nous n'a- vons encore ici que le même vœu à former; qu'un traître à la nation et à son roi seroit pour nous un monstre ; et que sur la loi , nous n'admettrons jamais d'excusedans celui qui la violera, à moins que la loi ne cesse d'ê- tre loi, en cessant d'être juste.

C'est donc uniquement sur la troisième partie qu'il peut exister quelque difficulté 5. essayons de les faire disparoîfcre. Celui qui aura dit : je jure de maintenir de tout mon pouvoir la constitution décrétée par l'assem- blée nationale , aura fait un serment qui com- prend 10. tous les articles de cette constitu- tion à décréter ou à sanctionner; 20. tous ceux qui le sont déjà. Il aiira dit par consé- <iuent : quoique tout homme et toute assem- blée d'hommes , auxquels nulle espèce d'in- j[aillibilité ii'a été promisé , puisse se tromper , Bt décréter des choses contraires au bien du peuple, aux lois de la justice , à la sainteté de la religion ; je jure de maintenir, bon ou mauvais , juste ou injuste, utile et désastreux, tout ce qui aura été décrété par l'assemblée.

Ce serment est absurde , s'il est dicté par Tin acte de foi , sur l'infaillibilité de l'assem- blée; il est impie, s'il suppose uiie vraie ré- sol)*tionde maintenir l'injuste comme le juste^^

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par la seule raison qu'une assemblée d'iiom- mes l'a décrété 5 il est téméraire , s'il n'est -prêté que sur un espoir yague que cette as- semblée ne se trompera pas. Celui-là seroit un vrai tvran qui , après l'avoir arraché à la coniiance pxiblique , voudroit , en profiter ensuite pour décréter des articles injustes, irréligieux, impies 5 pour exiger l'exécution de ces nouveaux décrets, sur la foi d'un ser- ment extorqué d'avance par la séduction, par l'abus détestable de la bonne foi des ci- toyens, d'un excès de confiance en sa pro- bité et ses lumières.

Quant aux articles déjà décrétés, celui qui n. juré de les maintenir de tout son pouvoir , a prononcé le serment contenu darns ces pa- roles.

i<^. Quoiqu'il soit de foi que toute autorité dans les pasteurs de J. C. , vient de J. G, , par son église seulement ^ quoique tous les dé- crets de la puissance civile , sur la jurisdic^ tion du sacerdoce , ne puissent jamais confé- rer , ni donner , ni resserrer une autorité spirituelle : malgré l'évangile , mal^é les conciles , je jure de manitenir tous les dé- crets d'une constitution purement civile, qui détruit 53 évécliés, et proscrit jusqu'au mot d'archevêque ; une constitution civile qui crée' six nouveaux évêchés et un nouveau métropolitain 5 qui détruit ou bouleverse toutes les jurisdictions des évêques 5 qui les envoie absoudre, ordonner, prêcher , con- firmer , ils n'ont de l'église aucun pou-

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( 6 ) . -

Yoir d'absoudre , de prêcher , d'ordonner , de ccnfiriner; qui leur défend de le faire , oii ils convoient et dévoient le faire par auto- rité de l'église 5 qui exerce le même empire sur4es pasteurs secondaires , en statuant sur les curés et les vicaires.

2<^. Quoiqu'il soit de foi que l'absolution de tout prêtre est nulle comme toute sa mis- sion , s'il n'est envoyé par l'église , je jure de maintenir de toutes mes forces^ ces curés et ces vicaires^ cesévêques qui iront absoudre , c'est-à-dire, donner des absolutions sacrilè- ges et nulles, profaner tous les autres sacre- mens par-tout ou lis ne seront établis qu en vigueur des décrets de l'assemblée nationale.

30. Quoiqu'il soit d.e foi que l'église seule a reçu de J. C. le pouvoir nécessaire pour rée;îer sa discipline , je jure de maintenir une discipline opposée aux décrets de l'église , établie sur les décrets seuls de la puissEince civile.

4<^. Quoiqu'il soit de foi que le pape , suc- cesseur de S. Pierre, a une véritable auto- rité «tjurisdiction sur chaque évêque , chaque prêtre j chaque diocèse, et chaque £déle 5 quoiqu'il ait reçu les clefsdu ciel, et le pouvoir cîeîier, de délier sur toute la terre ^ quoiqu'il soit de foi qu'à lui appartient le droit de paî- tre les brebis et les a^neaux de tout le trou- peau de J. C. , et que chaque fidèle lui doit soumission et obéissance dans l'église 3 je jure d'empêcher de toutes mes forces que le pape iise jamais de cette aiitoiité dans un empire

très-clrrétien 5 qu'il confirme les evêqiies 5 qu'il prononce sur les causes majeures 5 qu'il y ait un recours à lui pour la confirmation des évêques , ou les dispenses des fidèles; je jure de réduire toute son autorité à une sim- ple lettre de communion , qui n'est qu'une hérésie palliée , un refus de reconnoître dans le vicaire de J. C. , toute l'autorité qu'il ar€- çue de J. C. sur les divers membres de son église.

5o. Quoiqu'il soit de foi que l'évêque est Supérieur au prêtre j je jure de maintenir une constitution qui met l'évêque sous la dépen- dance des simples prêtres ; qui lui défend de- rien ordonner dans son diocèse sans le con- sentement d'un conseil de simples prêtres } qiii le force à maintenir son propre vicarre , si les prêtres de son conseil, à la pluralité des voix y ne consentent à la déposition de son- vicaire.

6°. Quoiqu'il soit inoui que du jugement d'un évêque on en appelle au jugement du presbytèïe; quoiqu'il soit inoui que les sim- ples prêtres d'un diocèse ^ aient aucune au- torité , ni sur leur évêque , ni à plus forte raison sur l'évêque d'un autre diocèse; je jure de maintenir la violation de laliiérar- clde , au point qu'il y ait appel du jugement d'un évêque , au presbytère d'un autre évê- que de celui du métropolitain.

70. Quoiqu'il soit de foi que la profession religieuse est une profession de sainteté, de perfection évangélique ^ je niaintiendrai de

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(8) _ toutes mes forces une consiitution qui pros- crit la profession religieuse comme nuisible à la chose publique 5 et je mourrai plutôt que de permettre que cet outrage fait à ?ë- vangile, à J. C. , l'auteur de ces conseils ^ de cette perfection , soit réparé par l'admis- sion des religieux en France , par une seule profession solemnelle des yœux de religion.

80, Quoiqu'il soit certain , par la condam- nation des erreurs de "Wicleff , que l'église peut posséder et acquérir très -légitimement je jure d'empêcher que les biens possédés eu France par l'église pendant tant de siècles , soient jamais remis à sa disposition 5 je jure de faire tout mon possible pour que cesbiens soient vendus malgré l'anathême du concile de Trente -, je jure de les voir mille fois plu- tôt volés, pillés , dilapidés , que de souffrir qu'il en soit fait restitution à l'église.

Oui , vous qui avez fait serment de main- tenir de toutes vos forces la constitution dé- crétée par l'assemblée nationale , voilà le vrai seixs de votre serment 5 et ce n'est pas encore toute son étendue 5 pensez à ce qui peut encore être décrété et sanctionné sur nos sacremens» pensez à ce rapport et à ce projet de décret sur le mariage , déjà pré- senté par un des comités de l'assemblée } pen- sez que vous êtes déjà imposé pour vous être voué au célibat évangëîique 5 pensez que cette constitution peut encore vous forcer à jurer de mourir plutôt que de souffrir qu'il y ait un seul euro qui ne soit pas marié 5 à jurer

(9) de mourir plutôt que de ne pas autoriser le divorce. Mais certes , dans ce qui est déjà décrète , en voilà bien assez pour effrayer la conscience d'un prêtre. Je ne décide point pour vous , je ne décide pour personne ; mais je vous le dis : supposez -vous dans ce mo- ment terrible , l'on viendra vous annon- cer qu'il faut paroître au jugement de Dieu ; si votre serment est saint, vous ne devez pas craindre de le faire devant ce juge. Eh bien! le voilà qui vous entend j jurez , si vous l'osez.

Quant à moi/ je l'avoue, je le dis haute- ment ; telle est l'invincible répugnance de ma conscience, que malgré tout l'amour que j'ai voué à ma patrie 5 malgré l'horrenr que m'inspire l'idée seule d'être regardé comme un mauvais citoyen j malgré la clispositioii je suis de verser , s'il le falioit , jusqu'à la dernière goutle de mon sang pour rendre heureuse ma nation , je ne puis me résoudre à faire ce serment, sans exclure tous les ob- jets qui me semblent blesser tous les dogmes, et la hiérarchie , les canons , et la jus- tice.

S'il est encore quelques pensions à sacri- fier , qu'on nous les prenne , qu'on ne nous parle pas sur-tout de les conserver à ce prix; ^iroii croit que l'intcrei: encore a dicté cette résolution, qu'on nous mette à l'épreuve. D'un côté , nous aurons la nation 5 l'attrait sera puis sant;,! nais d-^^vaut ^ous est Dieu ^ il

( lo )

\m'entendroit3 je voudrois prononcer ce ser- îiaent ; je ne le pourrois pas.

Telle est la réponse que je fais enfin k vingt lettres que j'ai reçues sur ce malheureux serment.

Que vont faire les curés ? que vont faire les évêques? je n'en sais encore rien. Je sais seulement qu'après tant de déclarations , après les principes exposés par trente évê- ques de l'assemblée nationale , après les dé- cisions encore de tant d'autres évêques, de tant de curés , de tant de chanoines , it me semble que le parti à prendre n'est plus un problême. Ce n'est pas la révolte qu'il nous faut 5 malheur à celui qui , pour quelque cause que ce soit , et sur- tout portr fait de religion , exciteroit des^ guerres intestines ! Non , non , il ne faut pas que le sang de nos frères soit versé 5 mais il faut , si on nous le demande, savoir offrir le nôtre. Nous som- mes prêtres ^ il faut même savoir mourir de faim, de besoin , de langueur, de misère. Mais, tant que nous vivrons,il faut que notre patience ^ autant que notre fermeté , rende témoignage à Jesus-Christ , devant les rois , les tribunaux et les nations. Il faut que l'u- nivers apprenne^ qu'après dix-huit siècles , la vertu de la croix est encore la même; qu'il est encore des apôtres et des disci- ples qui se réjouissent de la porter pour la gloire de leur maître. Nous avons pu pécher contre le Seigneur , et noiis écarter de ses

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préceptes 5 qiie la foi se ranime j ce ne sont pas ici de simples formalités à sacrifier , comme le monde se rimamie ; ce sont nos dogmes , c'est le premier des dogmes à con- server : il n'y a point d'autre nom tjue celui de Jesus-Cliristj auquel il soit donné de sau- ver les nations^ il n'est point d'autre nom au- quel nous puissions annoncer l'évangile du salut. Celui que les sénats , que les peuples , ou que César envoient , n'ouvrira pa.s le ciel au nom des sénats, des peuples et des Césars. Il faut.sauver la nation Françoise, ou la for- cer au moins à reconnoître la vertu de Jesus- Christ dans la constance de ses pasteurs. Si l'on donne vos sièges à des intrus , il faut réunir les débris de la foi , et dire liaute- nient: La religion de l'intrus n'est pas la mienne. S'il a les murs des temples que nous avions construits ,, il est d'autres autels , dussent -ils s'élever dans les ténèbres , ou. dans les catacombes 3 sera le vrai pas- teur , sera Jesus-Clirist , sera le salut. Il vaut mieux honorer Jésus- Christ dans ces temples obscurs , que profaner son nom avec la multitude des novateurs.

Mais nous n'en sommes point encore à ces désastrenses extrémités j le monde peut encore reconnoître l'erreur de ses disposi- tions. Le Dieu de Cliarlemagne et de Louis veille encore sur la France catholique. A quelque épreuve qu'il nous réserve , redou- tez _, non celui qui peut perdre le corps, mais celui qui peut perdre et damner le corps et

raine. Lorsque non s aurons fait notre devoir , jetons-ijousdans ses bras , prions pour ceux qui méconnoissent la vraie religion jusque^ dans leurs protestations de respect et d'a- mour pour la religion. Vous avez voulu les mieux instruire 5 ils ne vous ont pas écoutes. Prions pour eux , et Dieu fera le reste pour cette infortunée patrie qui aura rejeté ses vrais pasteurs, appelé des intrus, et pris pour des rebelles , ses prêtres inébranlables dans la doctrine de J. C.

Ma plume s'abandonne \ et je m'apperçois que je perdois de vue une des principales idées sur lesquelles je voulois insister. J'y reviens , et j'espère qu'elle fera sur mes lec- teurs quelque impression.

Remarquez cette première partie du ser- ment civique qu'on prescrit à des prêtres: ce Je jure de veiller avec soin sur le diocèse >> ou sur la paroisse qui m'est confiée. 5^ Veiller sur son diocèse ou sa paroisse , c'est en écarter tout ce qui est contraire à la doc- trine de l'église 5 c'est jurer de maintenir cette doctrine antique , et cette hiérarcliie que nous avons reçue en recevant la foi ; c'est jurer déloigner de son troupeau tous les pasteurs qui, ne tenant pas leur mission d-e l'église , entraîneroient les fidèles dan§ le schisme.

Que faites-vous au contraire , en jurant sans exception de maintenir la constitution? Vous jurexi de maintenir sur la mission et

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la jurîsdictîon ecclésiastique des dispositions qui supposent évidemment des principes proscrits par l'église , des dispositions et une doctrine contre lesquelles déjà cent évêques , et une foule de pasteurs du se- cond ordre ont réclamé 5 contre lesquels €liaque jour voit naître de nouvelles récla- mations. Vous jurez d'enlever à une foule d'é- gli ;es leurs vrais pasteurs , de leur donner d'autres pasteurs , de leur donner pour chefs des hommes dont l'apparition seule devien- droit le signal d'un vrai schisme 5 vous jurez d'introduire des nouveautés qui effraient l'égiise.

Si des laïques ont pu ne pas assez con- noître ces objets , pour appercevoir des contradictions si frappantes dans un même serment , notre honte y à nous , seroit d'i- gnorer assez la nature de ces objets, pour jurer en aveugles, et le pour et le contre. Si malgré leur opposition connue, nous consentions à les jurer encore, quel crime et quel opprobre pour nous que ce ser- ment ! Un jour viendra les laïques même feront ces réflexions. Cachez - vous en ce tems à leurs y eus: , prêtres lâches ou igno- rans. Ceux qui vous applaudissent aujour* d'hui , ne verront plus alors que votre foi- blesse et votre honte. Vous couvrissent - ils d'or , et dussent - ils vous couronner de fleurs jusque sur votre tombe 5 il est un %utre jnge \ et celui-là saura que vous avez

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jtiré de cliasser les pasteurs qii^il avoit éta- blis , de bannir de leurs retraités les reli- gieux qui se vouoient à lui , d'empêcher tout recours au chef suprême qu'il avoit donne à son église , d'intervertir et de bou- leverser toute la hiérarchie, tout le gou- vernement qu'il lui avoit donné , de n'é- couter que les enfans du siècle, il vous prescrivoit de n'écouter que son église. Il le saura, ce juge des enfans du siècle et le vôtre ; il vous dira : c'est moi que tu osois prendre à témoin de tes sermens contre mes saints et contre le premier de mes apôtres^, et contre Tordre même que j'avois établi. Il fera plus encore ; il vous demandera un compte rigoureux de ces âmes que vous au- rez perdues, en ne leur procurant qu'une succession de faux pasteurs , en les mettant hors de la vraie église; et vous ne serez pas sauvé pour les avoir damnées. Ah ! puis€|ue ce serment doit être ainsi jugé après ma mort, j'espère de mon Dieu que les dé- crets du siècle et ses licteurs ne pourront l'arracher ni à mon cœur ni à ma bouche.

Paris y ce 28 novembre 1790,

B À R R ÏT S L

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F, S. Lorsque j'ai déclaré tout mon éloî- gnenient pour ce serment, j'ai toujours sup- posé qu'aucune de ses dispositions n'étoit sanctionnée par l'église ; je sais et j'ai été le premier à remarquer comment divers articles qu'il renferme , pouvoie^it devenir légitimes par l'approbation du Saint-Siège et des évêques. Mais on a pu voir comlnen il en est de si directement contraires à la foi , et de si outrageans pour la morale évangélique , qu'il faut désespérer de les Yoir jamais approuvés.

Au reste _, je ne suis qu'un simple prêtre 5 mais quand Messieurs Voidel , Camus et Mirabeau^ et tout le côté gauche, me déci- dent que je peux faire ce serment , je crois savoir ma religion , et pouvoir décider ce cas de conscience aussi bien que Messieurs Voidel , Pethion , Camus et Mirabeau , et tout le côté gauche. Ils ont parlé en théolo- giens ^ j'aurois voulu qu'ils n'oubliassent pas les lois qu'ils avoient d'abord portées en po- litiques, sur la liberté des consciences, li- berté qu'ils ne laissent à personne , pas mê- me à leur évêque et à leur curé. Après avoir erré en théologie , et s'être corutredits en politique , ils décrètent en souverains : ma conscience est à rnoi 5 ils ne régneront pas *ur elle. Ils m'ont déclaré libre j ie n'avois

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pas besoin de leurs décrets pour l'être; et j'espère prouver qu'il est une liberté que leurs décrets même ne me raviront pas.

De rimprimerie de Csapart , place Sainte Michel^ No. 129*

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